N°51 Septembre/Octobre 2011

Le journal de l’actualité Art et Essai du Cinéma le Lido Zooet du Multiplex Grand Écran m

ART & ESSAI

Page 5 Habemus Papam Un film de Avec Michel Piccoli, Nanni Moretti, Jerzy Stuhr…

Page 11 restless Un film de Avec Mia Wasikowska, Henry Hopper, Schuyler Fisk… Un film de Avec , Bryan Cranston,

Pages 24/26 VOIR PAGE 21 … The Artist Un film de Michel Hazanavicius Avec Jean Dujardin, Bérénice Bejo, John Goodman… Sortie nationale 5 octobre 2011

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6 € séances de 15 h et 18 h et étudiants tous les jours Édito 7 € tarif normal pour les autres séances 3 € pour le «cinéma des enfants» Abonnements Carte «Cinéphile» 6 places valables 60 jours pour 31 €(1) Comme tous les ans, le mois de mai nous apporte son lot de beaux jours et commence à faire flotter un doux parfum de soleil et de repos, puisqu’il Carte «Cinévore» est bien souvent, hors de la période estivale, le mois qui offre le moins (1) 10 places valables 90 jours pour 40 € de jours de travail. Pourtant, mai 2011 à ceci de particulier : les hasards (1) y compris frais de gestion de la carte du calendrier ont voulu qu’il n’offre aucun jour de congé supplémentaire, aucun pont. Avouez que pour vous changer l’esprit et vous donner envie de vous évader cela n’est pas aussi facile qu’à l’accoutumée. Mais il se Infos Grand Écran trouve que, mai est aussi le mois pendant lequel se déroule, dans notre sud ensoleillé (en principe), un événement de portée mondiale où tout ce Centre et Ester qui compte dans le monde du cinéma vient se concentrer quelques jours Prix des places durant sur les bords de la méditerranée. Le Festival de Cannes, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit, nous offre son lot d’événements média- 4,9 € le mercredi à 14 h tiques, de manifestations très « people », de soirées sponsorisées par des pour les moins de 14 ans grandes marques de cosmétiques ou de télécommunication... En fait, une 5 € le dimanche matin grande foire où tous les moyens sont mis en œuvre pour faire parler de de septembre à juin (sauf Ester) soi, de la marque ou de l’enseigne que l’on représente et accessoirement

de cinéma. 6,7 € Tarif réduit - pour les étudiants* Mais ce côté paillettes que l’on a désormais du mal à faire rimer avec à toutes les séances starlettes ou croisette n’est pas ce qui nous intéresse. Pour ceux qui, - + 65 ans en après-midi comme nous, aiment encore plus le cinéma que ce qui est venu, au sauf dimanche et jours fériés film des années se greffer autour, il nous reste heureusement toutes ses - familles nombreuses* œuvres qui vont être projetées. Ce qui nous plait dans cette manifesta- tion c’est qu’elle va nous apporter son lot de grands films et un nombre * sur présentation des justificatifs incalculable de nouvelles productions qui vont être appréciées (ou pas), encensées (ou huées), mais qui vont exister et débouler dans nos salles 9,50 € Tarif normal tout au long de l’année 2011. C’est en cela que, mai peut aussi nous 3 € pour le «cinéma des enfants» apporter du rêve, de l’évasion et du voyage, à travers toutes ses images qui vont vivre sur nos écrans. Abonnements Abonnement Grand Écran Ces dernières années la Sélection officielle avait pu paraître un peu trop (3) tournée vers un cinéma d’auteur pas toujours facile d’approche. Le cru 6 places pour 38 € Informations 2011 semble beaucoup plus équilibré et, bien qu’il fasse la part belle valables 60 jours données à à quelques grands habitués (Pedro Almodovar, Nanni Moretti, Woody titre indicatif Abonnement UGC illimité sous réserve Allen, , les frères Dardenne...), l’apparition de cinéastes d’éventuelles (2) comme Maiwenn, Julia Leigh (dont on nous annonce un premier film très 19,80 €/mois modifications. réussi) nous apporte un vent de fraicheur appréciable. Et puis, que dire Abonnement UGC illimité 2 de la présence de , réalisateur rare et mythique ? Il est 35 €/ mois (2) une véritable légende à lui tout seul, peut-être le dernier d’une lignée de

grands metteurs en scène. En découvrant sa présence dans la sélection, ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 (2) hors frais de dossier en intégrant le fait que le Président du Jury est Robert de Niro, il m’est (3) y compris 2 € de frais de gestion immédiatement venu une idée : et si ce festival était celui qui devait sa- crer un réalisateur exemplaire, sans concession, un artisan du sublime ? Il ne serait pas stupide de penser que décerner une Palme d’Or à un tel monstre ne serait que justice et apporterait certainement encore au pres- Journal gratuit tiré à 15 000 exemplaires. tige du Festival lui-même. Il ne nous reste plus qu’à attendre la projection Parution toutes les 7 à 8 semaines entre septembre et juin. Entièrement réalisé pour les cinémas Multiplex Grand de TREE OF LIFE et le palmarès du 22 mai pour être fixés. Écran et Lido par Bruno PENIN.

Pour nous contacter : par courrier à l’adresse : En attendant, bonne lecture, et à bientôt dans nos salles obscures. 9 - 11, place Denis-Dussoubs - 87000 Limoges par téléphone au : 05 55 77 40 79 Bruno PENIN par e-mail : [email protected] Lien vers le site : www.grandecran.fr Conception graphique réalisée par : ID Studio Limoges - www.idstudio.fr

Cette revue est imprimée par : Imprimerie Moderne PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 3 NANNI MORETTI ET DOMENICO PROCACCI PRÉSENTENT

Italie 2010 - Durée : 2h05 min

NOTES Réalisé par Michele Placido DU RÉALISATEUR Avec Kim Rossi Stuart, Filippo Timi, Moritz Bleibtreu… Lorsqu’on m’a proposé de faire un film sur Vallanzasca, j’ai accepté avec enthousiasme, Habemus Papam tout en sachant que ce film allait susciter de Sortie nombreuses réactions. Mais c’est un risque nationale qu’on court quand on décide de raconter une histoire dont les protagonistes sont encore en vie 7 septembre 2011 et surtout quand on touche, même si c’est avec grand respect, à des blessures encore ouvertes qui ne cicatriseront malheureusement jamais. Cela n’a pas été chose facile - il y a eu quatre versions successives du scénario – mais j’avais en SYNOPSIS : Un premier crime à l’âge de 9 ans, une réputation d’envergure à 27 ans. Le gangster tête une idée précise qui a pris forme quand j’ai Renato Vallanzasca défraie la chronique en Italie. Son charme et son humour gagnent le coeur de la plu- commencé à penser à Kim Rossi Stuart pour le pre- part des Italiens, malgré les violences commises par son gang. Arrêté à maintes reprises et aujourd’hui mier rôle. Le livre de Vallanzasca ne m’intéressait pas, pas plus que les détails de son affaire. Ce condamné à une quadruple perpétuité, celui qu’on surnomme « l’Ange du mal » s’est joué des institutions que je trouvais stimulant d’un point de vue artistique pénitentiaires et a créé sa propre légende. et créatif, c’était d’entrer dans la tête d’un crimi- nel pour comprendre, par le biais d’une approche rigoureuse et presque entomologique, éloignée de tous jugements moraux, ce que l’on éprouve quand on oscille entre la normalité et la déviance, quand on est au croisement du bien et du mal et que l’on choisit délibérément le mal.

Je crois vraiment que ce voyage dans les profondeurs du désordre mental et de la damnation, exempt de toutes censures, soit la clef et le sens de ce genre de films. La normalité est moins cinématographique que la déviance et je crois que le cinéma doit faire aussi cela : aller jusqu’au bout des histoires désespérées, descendre dans les abîmes du mal, se salir les mains. Si nous ne racontions que la lumière au détriment de l’ombre, si nous ne nous occupions que d’histoires exemplaires, nous ne raconterions sans doute alors que des vérités partielles, sans jamais comprendre les périodes sombres de notre histoire.

MICHELE PLACIDO (réalisateur, scénariste) Michele Placido est né à Ascoli Satriano (province de Foggia) en mai 1946. Diplômé de l’Académie d’art dra- matique, il fait ses débuts au théâtre en 1970 avec Luca Ronconi dans Orlando Furioso. En 1974, il fait ses débuts au cinéma dans le film Romances et Confidences de Mario Monicelli. Il interprète ensuite le rôle principal du film La Marche Triomphale de Marco Bellocchio. En 1983, il joue le commissaire Cattani dans la série télévisée La Pieuvre, réalisée par Damiano Damiani. Ce personnage, qu’il inter- prétera dans les trois premières saisons, fera de lui un acteur célèbre. En 1990, Pummarò, son premier film en tant que réa- lisateur, est présenté à Cannes. Il réalisera ensuite Les Amies de Coeur (Quinzaine des Réalisateurs – Cannes 1992), Un Héros Ordinaire (1995), Del Perduto Amore (1997 - Davide di Donatello du meilleur second rôle pour Fabrizio Bentivoglio), Un Viaggio Chiamato Amore (2002 - Colpa Volpi du meilleur acteur pour Stefano Accorsi), Ovunque Sei (2004 – Festival 2011 L’ANGE DU MAL (Vallanzasca) de Venise - sélection officielle), Romanzo Criminale (2009 - 2009 LE RÊVE ITALIEN (IL GRANDE SOGNO) 8 Davide di Donatello et 5 Nastri d’Argento ; Festival de Berlin 2005 ROMANZO CRIMINALE - Sélection Officielle), Le Rêve Italien (2009 - Festival de Venise 2004 OVUNQUE SEI Festival de Venise, Compétition Officielle - Sélection Officielle) 2002 UN VIAGGIO CHIAMATO AMORE Il poursuit sa carrière d’acteur en alternant le théâtre, la télé- vision et le cinéma sous la direction de metteurs en scène tels 1998 DEL PERDUTO AMORE que Gianni Amelio, Mario Monicelli, Marco Bellocchio, Mario 1995 UN HÉROS ORDINAIRE (UN EROE BORGHESE) Martone, Cristina Comencini, Alessandro d’Alatri, Riccardo 1992 LES AMIES DE COEUR (LE AMICHE DEL CUORE) Milani, Giuseppe Tornatore, Nanni Moretti. 1989 PUMMARO

page 4 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 NANNI MORETTI ET DOMENICO PROCACCI PRÉSENTENT

NANNI MORETTI ET DOMENICO PROCACCI PRÉSENTENT

Italie 2010 - Durée : 2h05 min Italie, France 2011 - Durée : 1h42 min Réalisé par Nanni Moretti Avec Michel Piccoli, Nanni Moretti, Jerzy Stuhr… Habemus Papam Habemus Papam Sortie nationale 7 septembre 2011

SYNOPSIS : Après la mort du Pape, le Conclave se réunit afin d’élire son successeur. Plusieurs votes sont nécessaires avant que ne s’élève la fumée blanche. Enfin, un cardinal est élu ! Mais les fidèles massés sur la place Saint-Pierre attendent en vain l’apparition au balcondu nouveau souverain pontife. Ce dernier ne semble pas prêt à supporter le poids d’une telle respon- sabilité. Angoisse ? Dépression ? Peur de ne pas se sentir à la hauteur ? Le monde entier est bientôt en proie à l’inquiétude tandis qu’au Vatican, on cherche des solutions pour surmonter la crise…

ENTRETIEN AVEC NANNI MORETTI

Quel a été le point de départ du film ? Avec Federica Pontremoli et Francesco Piccolo, nous avons commencé à travailler simultanément sur différentes idées. Puis, dans un deu- xième temps, nous avons choisi de développer le sujet de HABEMUS PAPAM. Il y a une scène qui a été pour nous le point de départ de toute l’histoire : un Pape venant d’être élu qui ne parvient pas à se présenter au balcon pour saluer les fidèles.

Avez-vous reçu une éducation religieuse ? Êtes-vous croyant ? Mes parents étaient croyants et j’ai reçu une éducation catholique (sans exagération…). Moi, non, je ne suis pas croyant. Peut-on dire que vous êtes plus critique vis-à-vis de la psychanalyse que de l’Église ? Le film est construit clairement entre deux parties : des séquences Dans mes films, je me suis moqué de la gauche, de ma d’enfermement et d’autres de liberté. Comment sont nés cet équilibre génération (lorsque j’avais vingt ans, puis trente, puis et cette symétrie à l’écriture ? quarante …) je me suis moqué du rapport entre parents Cela m’intéressait de faire coexister dans un même film la comédie et enfants, de mon milieu social, de l’école, du monde du et le drame, le registre grotesque et le registre réaliste. Fuyant le cinéma, dans JOURNAL INTIME, je me suis même moqué conclave de cardinaux qui est le fruit de notre imagination, mais dont d’un cancer que j’ai eu il y a vingt ans. Je pense qu’il est nous avons respecté les vrais rituels et les liturgies, le Pape s’enfuit permis de se moquer également de la psychanalyse. du Vatican. Il se promène dans la ville, où il entre en contact avec des réalités auxquelles il ne se confrontait pas depuis longtemps. Son Quelle est la part autobiographique du film ? En avez- errance dans Rome les portera, lui et le public à se poser des ques- vous parfois assez de jouer le «rôle» de Nanni Moretti ? tions. Le psychanalyste reste en revanche prisonnier dans le Vatican Comme toujours, le sentiment qui habite le film est auto- où, après une première phase d’égarement, il semblera même se biographique. Et, si nous voulons entrer dans les détails, trouver à son aise. il y a quelque chose de moi aussi bien dans le person- nage du psychanalyste que dans le malaise et le senti- Que pensez-vous des attaques dont vous faites l’objet aujourd’hui ? ment d’inadéquation de Melville. Il n’y a pas eu d’attaques contre mon film, juste des réactions isolées qui ne sont pas représentatives du monde catholique. Filmographie de Nani Moretti en tant que réalisateur Peut-on élargir le film au pouvoir politique en général ? 2011 HABEMUS PAPAM J’ai raconté à ma manière un monde bien précis, qui est celui du 2006 LE CAÏMAN (IL CAIMANO) Vatican. Mais je pense que les thèmes du film et l’angoisse du per- 2001 LA CHAMBRE DU FILS (LA STANZA DEL FIGLIO) sonnage principal peuvent concerner également d’autres réalités, 1998 APRILE d’autres mondes, et toucher des spectateurs très éloignés des person- 1993 JOURNAL INTIME (CARO DIARIO) nages que je mets en scène. 1989 PALOMBELLA ROSSA 1985 LA MESSE EST FINIE (LA MESSA È FINITA) 1984 BIANCA Quel est le rapport entre la confession dans le rituel catholique et la 1981 SOGNI D’ORO confession dans le processus de l’analyse ? 1978 ECCE BOMBO Il me semble que ces deux choses n’ont rien en commun. 1976 JE SUIS UN AUTARCIQUE (LO SONO UN AUTARCHICO)

page 4 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 5 Iran 2011 - Durée : 1h40 min Sortie nationale 7 septembre Réalisé par Mohammad Rasoulof 2011 Au revoir Avec Leyla Zareh, Fereshteh Sadreorafai, Shahab Hoseini…

SYNOPSIS : Dans la situation désespérée de l’Iran d’aujourd’hui, une jeune femme avocate à qui on a retiré sa licence d’exercer, est enceinte de quelques mois. Elle vit seule car son mari journaliste vit dans la clandestinité. Traquée par les autorités, et se sentant étran- gère dans son propre pays, elle décide de fuir...

Au revoir de l’Iranien Mohammad Rasoulof est un film hors du com- mun. Exceptionnel il l’est essentiellement à cause de la situation de son cinéaste, qui est sous le coup d’une procédure judiciaire dans son pays. Le film a été réalisé clandestinement, son réalisateur, comme Jafar Panahi, fait l’objet d’une interdiction de tournage de 20 ans. Au Revoir a donc été pour l’essentiel tour- né en intérieurs. Mohammad Rasoulof fait de nécessité vertu. Il filme les couloirs, où l’on at- tend des heures avant d’obtenir une autorisation, les apparte- ments, où la police peut faire irruption à chaque moment pour emporter une antenne parabolique ou un ordinateur. Le tout dessinant un portrait terrifiant de l’Iran moderne. Il n’a pas pu venir à Cannes pré- senter son film, mais Au revoir a été montré hors compétition.

France 2010 - Durée : 1h21 min

SYNOPSIS : Sarah, 20 ans, se lance avec détermination dans la vie active lorsqu’elle apprend avec stupeur qu’elle est enceinte de six mois. Elle ne veut pas d’enfant, pas maintenant. Bouleversée, elle se retrouve déchirée entre sa soudaine condition de future maman et la vie de femme indépen- dante qu’elle recherche tant.

page 6 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 Un film de NADINE LABAKI

France 2011 - Durée : 1h50 min Un filmUn film de de NADNAINEDINE LABAKI LABAKI

Avec Claude Msawbaa, Leyla Fouad, Antoinette El-Noufaily…

“Et maintenant on va où?” de Nadine Labaki : Les mères en guerre contre la guerre Cette fois les femmes ont décidé de mettre un terme à la boucherie et gens ressentent au Liban, d'appartenir à une religion plusU qu'àn unfilm de sont prêtes à tout pour empêcher leurs hommes de jouer à la guerre, pays ». A tel point que lorsqu'elle a conduit ses repérages dans les produisant depuis des décennies du malheurudy Bou Chebel et des veuves. villages, elle a suscité l'adhésion immédiate des populationsNADINE à son LABAKI Après "Caramel", la cinéaste libanaise Nadine Labaki donne de nou- projet. A quelques exceptions près, dont elle-même, qui joue le rôle veau la parole aux femmes de son pays mobilisées pour la cohabitation d'Amal (la paix, en arabe) ses acteurs sont tous des amateurs recru- entre communautés dans "Et maintenant photos © R on va où?". Le film, dédié "à tés sur place. Yvonne, la femme du maire dans le film, est à la ville toutes les mères qui ont perdu un fils dans une guerre", a été présenté à l'épouse d'un prêtre et dévoile d'impressionnants talents de pitre. Et Cannes dans la section "Un certain Regard" et accueilli dans l'enthou- pour être sûre de bien brouiller les cartes, la cinéaste a confié le rôle siasme et des rires aux larmes. D'un combat l'autre, leU cimetièren film du vil- de du cheikh du village à un chrétien et celui du prêtre à un musulman. udy Bou Chebel lage n'a cessé de s'étendre, transformant les femmes en ombres noires On retrouve la gouaille tendre de ces femmes à l'accent chantant portant le voile ou la croix. Multiconfessionnelle,NAD la INEmort a frappé LA BAKIet au vocabulaire tranché qui ont fait le triomphe de "Caramel", des deux côtés, chez les chrétiens comme chez les musulmans. Ingé- "un petit film en arabe", selon les termes de sa réalisatrice, qui a

photos © R nieuses et très drôles parfois, elles imaginent mille stratagèmes pour tourné au conte de fées. Quand elles ont fait barrage aux velléités divertir l'attention des hommes alors que de nouveaux affrontements belliqueuses de leurs hommes, ses héroïnes se font ici interpeller ont éclaté dans le village voisin: puisqu'un faux miracle chez la Sainte par les guerriers frustrés: "Et maintenant, on va où?", lancent-ils. Vierge n'a pas suffi, elles délèguent deux d'entre elles en ville pour « Les femmes n'ont pas la réponse, je n'ai pas la réponse », admet louer les services de danseuses de cabaret venues d'Ukraine. "L'idée Nadine Labaki. de ce film est partie d'une flambée de violence le 7 mai 2008 au coeur Son titre renvoie d'ailleurs à l'actualité brûlante du monde arabe de Beyrouth", raconte mardi Nadine Labaki à l'AFP. Les combattants et aux révolutions qui secouent les rivages de la Méditerranée. « du Hezbollah fondent sur le centre commerçant de la ville et prennent J'ai écrit mon film avant les révolutions arabes, mais je me pose la contrôle de ses rues pendant quelques heures. « Je venais tout juste même question: je suis optimiste et j'ai peur à la fois, mais j'espère d'apprendre que j'étais enceinte: je me suis demandée jusqu'où j'irais qu'on va en faire quelque chose ». pour protéger mon enfant. Et je sais que j'irais très loin ». « Dans la vie, conclut-elle, plutôt que de regarder les choses telles Née avec la guerre du Liban en 1974, elle a grandi, explique-t-elle, qu'elles sont en me demandant pourquoi, je suis du côté de ceux qui avec ce sentiment d'une catastrophe imminente toujours possible. voient comment les choses pourraient être et se disent « pourquoi « On sait qu'il suffit d'un rien pour que ça explose et on en a marre pas? ». de ces conflits interreligieux. Le film exprime ce que beaucoup de Source : www.libe.ma 19 mai 2011

Sortie SYNOPSIS : Sur le chemin qui mène au cimetière du village, une pro- cession de femmes en noir affronte la chaleur du soleil, serrant contre nationale elles les photos de leurs époux, leurs pères ou leurs fils. 14 septembre Certaines portent le voile, d’autres une croix, mais toutes partagent le 2011 même deuil, conséquence d’une guerre funeste et inutile. Arrivé à l’en- trée du cimetière, le cortège se sépare en deux : l’un musulman, l’autre chrétien. Avec pour toile de fond un pays déchiré par la guerre, ET MAINTE- NANT ON VA OÙ ? raconte la détermination sans faille d’un groupe de femmes de toutes religions, à protéger leur famille et leur village des me- naces extérieures. Faisant preuve d’une grande ingéniosité, inventant de drôles de stratagèmes, unies par une amitié indéfectible, les femmes n’auront qu’un objectif : distraire l’attention des hommes et leur faire oublier leur colère et leur différence. Mais quand les événements prendront un tour tragique, jusqu’où se- ront-elles prêtes à aller pour éviter de perdre ceux qui restent ?

page 6 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 7 France, Belgique, Allemagne 2011 - Durée : 1h38 min Réalisé par Sylvain Estibal Avec Sasson Gabai, Baya Belal, Myriam Tekaïa…

SYNOPSIS : Après une tempête, Jafaar, un pêcheur palestinien de Gaza, remonte par hasard dans ses filets un cochon tombé d’un cargo. Bien décidé à se débarrasser de cet animal impur, il décide toutefois d’essayer de le vendre afin d’améliorer son existence misérable. Le pauvre Jafaar se lance alors dans un commerce rocambolesque et bien peu recommandable… Dans cette tragi-comédie, l’ensemble du petit peuple de Gaza, coincé entre sa misère absolue au quotidien, les contraintes des militaires Israéliens et le diktat des barbus aux commandes, est représenté par ce pauvre pêcheur dont l’unique souci est de survivre au jour le jour et qui, pour cela, est prêt à tout. Jafaar, dans une permanente dérision de lui-même, même dans les moments tragiques, évolue dans cette histoire à l’humour mordant… et nous laissera espérer que si l’on peut s’entendre, malgré toutes les différences, à l’échelle individuelle, on peut s’entendre in fine, à l’échelle collective.

Sortie nationale 21 septembre 2011 ENTRETIEN AVEC LE RÉALISATEUR

Comment est née l’idée de faire ce film ? Elle est comme tombée du ciel. Elle est née du télescopage de différentes anecdotes et de souvenirs diffus… J’habite à Montevideo, en Uruguay, et à certaines périodes de l’année, dans le port, on peut voir partir des bateaux gigantesques qui s’en vont traverser l’Atlantique, chargés de milliers de moutons, pour les fêtes de l’Aïd. Ces chargements sont spectaculaires, ils répandent une forte odeur dans la ville et ils font aussi partir l’imagination. Un jour, je me suis surpris à imaginer des cochons à la place des moutons, ça m’a amusé et cette idée est restée en suspens.

Parallèlement à cela, au cours d’une conversation, un ami photographe is- raélien m’a raconté qu’il connaissait des Juifs qui élevaient des cochons sur des estrades, car ces animaux ne devaient pas toucher le sol d’Israël. J’ai trouvé ça aussi ingénieux qu’absurde et là aussi, j’ai mis cette idée de côté.

Enfin, en 2004, j’ai réalisé un travail photographique à Hébron, en Cis- Que souhaitiez-vous exprimer avec cette histoire ? jordanie, qui, lui aussi, m’a marqué. J’ai Entretien avec confié des appa- C’est d’abord un cri de rage comique… L’envie de changer les reils photo à deux familles, une palestinienne l’autre israélienne, vivant choses, de redonner de l’oxygène, de faire rire les deux camps, is- de chaque côté d’un grillage, à quelques mètres, et je leur ai demandé raélien comme palestinien, en montrant l’absurdité de la situation, en de photographier leur vie quotidienne. Aucune d’entre elles ne savait que l’abordant sous un angle humain et burlesque, sans agressivité mais de l’autre côté du grillage, le même scénario s’opérait. Au bout d’un an, sans ménager qui que se soit. Ce que j’exprime dans mon film, c’est j’ai montré les photos de chaque camp au camp opposé et recueilli leurs une révolte contre les représentations sclérosées, l’envie de secouer avies étaient similaires, et, ce faisant, je crois qu’une certaine représen- des discours politiques trop figés pour revenir au destin d’un simple in- tation mentale qu’ils se faisaient de leurs ennemis s’est trouvée modifiée. dividu. Dans le film, ce qui unit les deux camps, c’est le rejet commun L’«autre» s’est trouvé malgré eux humanisé. J’ai exposé ce travail à Tel du cochon. Le cochon devient alors le passeur, le lien entre les deux Aviv, nous y avons fait venir les deux familles qui se sont rencontrées et communautés, et de ce plus petit dénominateur commun va naître un l’impact a été très fort sur nous tous. Ce travail a aussi été présenté au début d’entente. Ce cochon vietnamien, c’est en quelque sorte, ma Festival de photojournaliste Visa pour l’image et au Festival de Bayeux colombe de la paix ! des correspondants de guerre. Alors voilà, je pense que ce sont toutes ces expériences et sûrement d’autres encore, qui ont fait naître inconsciemment Quelles ont été vos références pour ce film ? le scénario du COCHON DE GAZA. Pendant la phase d’écriture, j’ai beaucoup pensé à Chaplin bien sûr.

page 8 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 France 2011 - Durée : 1h24 min Au LIDO en présence de Patrick Séraudie Réalisé par et de Robert Hébras UNE VIE AVEC Patrick Séraudie

exceptionnelle le 8 septembre ORADOUR à 20h30 Avec Robert Hébras, Jean-Marcel Darthout, Hervé Herpe…

Sortie Synopsis : Le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane, nationale Robert Hébras échappe à la mort. 21 septembre « Une vie avec Oradour » retrace son histoire, 2011 avec le récit minutieux de cette journée, filmé dans les ruines du village-martyr. Un drame ancré dans la mémoire collective et qui reste le plus important massacre de civils en France sous l’occupation allemande. C’est aussi l’exemple d’une vie déterminée par le désir de témoigner inlassablement pour que l’histoire ne se répète plus. Elle porte l’empreinte du souvenir du désir de vivre, une empreinte qui transcende une vie.

Entretien avec Robert Hébras

Robert Hébras, faire un film sur votre vie vous semble-t-il important ? ce qu’avais été mon discours depuis toutes ces années, à comprendre Il faut que personne nulle part n’oublie ce drame qu’a été le massacre combien, en devenant un porteur de mémoire, la douleur est toujours d’Oradour sur Glane. Depuis la guerre, j’ai mené un combat perma- là, mais aussi un certain apaisement de voir que tout cela n’a pas été nent dans ce sens ; j’ai témoigné autant que j’ai pu, j’ai expliqué le vain et que les jeunes générations entendent le message que je veux drame aux scolaires. J’ai donné des interviews, fait des conférences, leur faire passer. En plus, au-delà de mon destin, une vie empreinte etc. Au-delà de ma personne, ce film permet d’augmenter la portée de ce drame, c’est toute la tragédie d’Oradour qui se trouve dans ce de mon message de paix et de mémoire, message que je continue à film : le temps du massacre, de ma fuite et de celle de mes camarades faire passer aujourd’hui. Le cinéma est un moyen incontournable main- bien sûr, mais aussi le moment des procès, celui de Bordeaux, celui de tenant pour toucher le plus grand nombre, en particulier la jeunesse, Berlin qui tous deux ont été des moments difficiles. et je suis très heureux d’avoir eu accès, grâce à vous, à ce nouveau support car je ne témoigne pas en tant que victime mais pour tous les Qu’est-ce qui vous semble le plus important au final ? martyrs et parce qu’il faut rester vigilant encore aujourd’hui. J’ai longtemps éprouvé de la haine pour ceux qui ont commis ce mas- sacre, je suis d’ailleurs immédiatement après entré dans la résistance Vous avez déjà témoigné à de multiples reprises, pour me venger. Mais je n’en ai jamais eu l’occasion et aujourd’hui ce film est-il « un témoignage de plus » ? j’en suis bien heureux. Avec le temps, j’ai réussi a admettre que le Non, le film permet de revenir sur ce qui fut mon parcours personnel peuple allemand n’était pas responsable, et encore moins et surtout les au moment du drame, mais il est aussi une réflexion, en tout cas il générations suivantes. Pour moi, Oradour ce sera toujours « ni haine m’est apparu comme tel, sur une vie de témoignages et de rencontres, ni oubli », et le fait que le film soit franco-allemand, ce qui est une un retour sur moi-même en quelque sorte qui m’a permis de réfléchir à première, me semble l’aboutissement de cette maxime.

page 8 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 9 Fenêtre sur courts

page 10 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 U.S. 2011 - Durée : 1h31 min

un film de Gus Van Sant Avec Mia Wasikowska, Henry Hopper, Schuyler Fisk… Restless SYNOPSIS : Bien qu’en phase terminale d’un cancer, la jeune et jolie Annabel Cotton (Mia Wasikowska) est animée d’un amour profond de la vie et de la nature. De son côté, Enoch Brae (Henry Hopper) a cessé d’avoir envie de faire partie du monde depuis que ses parents sont tragiquement morts dans un accident. Lorsque ces deux êtres à part se rencon- trent à un enterrement, ils se découvrent d’étonnants points communs. Pour Enoch, dont le meilleur ami se trouve être le fantôme d’un pilote de guerre kamikaze, et Annabel, qui voue une fascination à Charles Darwin et à la vie de toute créature, c’est le début d’une relation exceptionnelle. En apprenant la mort imminente d’Annabel, Enoch propose de l’aider à vivre ses derniers jours avec intensité, au point de défier le destin, les traditions et la mort elle-même. Alors que grandit leur amour unique, les réalités du monde les rattrapent. Audacieux, enfantins et rares, Enoch et Annabel affrontent courageusement le destin. Luttant contre la douleur, la co- lère et le sentiment de perte avec toute la fougue de la jeunesse, ces deux jeunes gens réussis- sent à renverser les choses et à jouer selon leurs propres règles. Leur voyage se heurte pourtant à la marche inexorable du temps : de plus en plus insistante, la mort vient réclamer Annabel...

NOTES DE PRODUCTION : Les premières amours ont inspiré les plus grands drames de Gus Van Sant l’histoire, des amants maudits de « Roméo et Juliette » de Shakespeare à la romance émou- Passionné de peinture dès vante de LOVE STORY. Gus Van Sant et le scénariste Jason Lew ont imaginé une histoire son plus jeune âge, Gus Van d’amour singulière et intemporelle qui redonne un nouveau souffle à ce thème ancestral. Sant reçoit le diplôme de la RESTLESS met en scène un jeune homme fuyant son existence, et une jeune femme pleine de Rhode Island School of Design vie qui lui permet de s’ouvrir au monde. S’inspirant de grands classiques du cinéma comme en 1970. Après avoir voyagé plusieurs années en Europe, il s’ins- HAROLD ET MAUDE ou de succès plus récents comme GARDEN STATE auxquels il fait écho, talle en 1976 à Los Angeles, où il RESTLESS s’adresse aussi bien au cœur qu’à l’âme grâce à des personnages fouillés et une se prend bientôt d’affection pour la histoire d’une apparente simplicité qui marquera durablement les spectateurs. population marginale, source d’ins- Même si le thème en est assez éloigné, l’histoire d’Enoch et d’Annabel n’est pas sans rappeler piration de plusieurs de ses films. les parcours tumultueux des héros de MY OWN PRIVATE IDAHO, WILL HUNTING, ELEPHANT ou HARVEY MILK. Assistant de production auprès de Ken Shapiro, et auteur de nom- Gus Van Sant explique : « J’ai été attiré par cette magnifique histoire d’amour, cette nouvelle breux courts, Van Sant réalise et relation qui se crée en dehors du cercle familial à un moment où il est impossible produit en 1985 son premier long pour les membres de la famille d’affronter la tristesse due à la perte métrage, Mala Noche, romance ho- d’un être cher. » mosexuelle filmée en 16 mm et en noir blanc, primée par l’Association des cri- tiques de Los Angeles. Courtisé par Uni- versal, le réalisateur choisit pourtant de Sortie partir à Portland où il peut enfin concré- tiser d’anciens projets de films. Il conte nationale ainsi la dérive d’une bande de junkies dans Drugstore cowboy (1989), inspiré 21 septembre de l’univers de Burroughs, et brosse le por- 2011 trait de deux prostitués dans My Own Private Idaho (1992). Avec ces deux œuvres très per- sonnelles, dans lesquelles brillent Matt Dillon, River Phoenix et , Van Sant définit les grandes lignes de son oeuvre (l’homosexualité, le mal-être adolescent, la mort) et s’impose comme l’un des cinéastes indépendants les plus originaux et prometteurs.

Après l’échec du psychédélique Even cowgirls get the blues, Van Sant tourne pour la Columbia Prête à tout, satire féroce qui vaut à Nicole Kidman le Golden Globe de la Meilleure actrice en 1996. La noto- riété du cinéaste grandit encore avec le succès critique et public de Will hunting. Cette chronique, autour d’un jeune délinquant sauvé par un prof de maths, est ré- compensée par deux Oscars, dont l’un attribué aux scénaristes en herbe Matt Damon et . Sur un thème quelque peu similaire, Van Sant signera en 2000 A la ren- contre de Forrester avec Sean Connery.

Se réclamant de Chantal Akerman et Bela Tarr, Gus Van Sant se tourne ensuite vers un cinéma plus expérimental. Ainsi, après un intrigant remake plan par plan (et en couleurs) de Psychose en 1998 et malgré une parenthèse en 2009 avec le biopic consacré au politicien homosexuel Harvey Milk (qui reçoit huit nomi- nations aux oscars), il signe une série d’oeuvres méditatives, qui sont autant de réflexions sur l’adolescence : Gerry (2002), ou l’hypnotique traversée de deux amis dans le désert californien, Elephant, évocation de la tuerie du lycée de Columbine qui obtient la Palme d’or et le Prix de la mise en scène à Cannes en 2003, Last days (2005), dans lequel il explore la fascination exercée par le suicide de l’icône grunge Kurt Cobain, Paranoid Park (2007), plongée mélancolique dans l’univers des skaters de Portland qui lui vaut de nouveau un prix sur la Croisette, et Restless (2011) qui lui permet d’illustrer les liens entre l’adolescence et la mort.

page 10 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 11 France 2011 - Durée : 2h02 min

Réalisé par Bertrand Bonello Avec Adèle Haenel, Hafsia Herzi, L’ApollonidE Jasmine Trinca… souvenirs de la maison close Sortie nationale SYNOPSIS : À l’aube du XXe siècle, dans une maison close à Paris, une prostituée a le visage marqué 21 septembre d’une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique. Autour de la femme qui rit, la vie des autres filles 2011 s’organise, leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs... Du monde extérieur, on ne sait rien. La maison est close.

LA MAISON CLOSE LA : Vous rendez admirablement le fait que le bordel soit un lieu de sociabilité. C’est-à-dire qu’avant de monter dans les chambres, on at- tend, on parle, on boit. BB : Certains hommes ne montaient pas, ils pre- naient juste un verre. LA : Ce qui est très intéressant dans votre film, ENTRETIEN ENTRE BERTRAND BONELLO ET LAUREE ADLER (extraits) c’est qu’il ya le haut et le bas. C’est un espace LA GENÈSE somptueux, écrin pour la beauté de ces jeunes Laure Adler : Comment vous est venu le désir de faire un film sur ce qu’on appelait autrefois une maison close ? femmes qui sont là pour étancher le plaisir des bourgeois. Mais le bordel est aussi une prison. Bertrand Bonello : Il y a dix ans, je voulais faire un film sur la réouverture des maisons closes aujourd’hui. Il y a le haut où elles vivent misérablement et Puis je l’ai abandonné. Après DE LA GUERRE, mon dernier film, j’ai eu très envie de faire un film avec un le bas où elles sont obligées de se mettre en groupe de filles, sur le collectif. C’est ma compagne et chef opératrice (Josée Deshaies) qui m’a suggéré scène. de reprendre l’idée des maisons closes, mais traitée de manière historique. J’ai donc commencé à faire des recherches et je suis tombé sur votre livre, c’est le premier que j’ai lu. Comment avez-vous fait pour nous convier à cette L’univers clos m’intéresse. Dès qu’il y a monde clos, ça peut devenir un monde de fiction, c’est un monde déambulation à la fois onirique et réelle, dans cet pour le cinéma. À moi de travailler entre le document et la fiction, entre la chronique et le romanesque. espace clos qu’est le bordel ? Mais je vous retourne la question, d’où vous est venue l’idée de faire ce livre1 ? BB : Je disais aux comédiennes : « Vous êtes des actrices qui allez sur une scène de théâtre ». LA : Je suis historienne, philosophe et féministe, j’ai fait partie du MLF. Je n’ai pas voulu disjoindre ma vie J’ai essayé de séparer le lieu en trois parties : personnelle et mon engagement féministe de ma vie de chercheuse à l’époque. J’ai donc fait ma thèse sur les salons, les chambres et ce que j’appelle la les mouvements féministes durant les révolutions de 1830 et 1848, puis je me suis orientée vers le statut cuisine. Je voulais garder cet équilibre et ne des femmes au XIXe siècle. C’est dans ce Paris haussmannien en train de se construire que naissent les pas avoir de priorités. On a réussi à tourner maisons closes. Je voulais rendre hommage à ces femmes et bousculer les clichés qu’on a encore sur la dans un décor unique. Dans un même plan sexualité des femmes et la prostitution. Ces recherches historiques étaient incroyablement émouvantes. Je on passe des combles où elles dorment à un suis allée dans les archives chercher la parole des prostituées. Elles étaient consignées par l’intermédiaire couloir de chambre beaucoup plus luxueux où des archives de police, des rapports… elles travaillent. Je voulais montrer que ça co- BB : L’image de la prostituée nous vient toujours du regard des hommes : ce sont les peintres ou les habitait, qu’à une porte près, elles revêtent une écrivains qui allaient au bordel, qui rentraient et faisaient un tableau ou un livre. Le point de vue de la simple chemise de nuit ou alors des costumes prostituée elle-même, c’est extrêmement difficile à trouver. splendides avec des bijoux de pacotille qui font LA : Donc elles nous échappent ! Et c’est tant mieux. Mais elles nous échappent aussi réellement quand rêver. C’est un film de contraste. elles sont vivantes. BB : Il y a quelque chose de profondément mystérieux et c’est pour ça que c’est un personnage de fiction 1. Laure Adler a écrit un ouvrage intitulé Les maisons récurrent de l’histoire de l’art. Le premier film qui met en scène une prostituée comme personnage date closes 1830-1930 publié chez Hachette Littératures en de 1900 ; à peine le cinéma inventé, la prostituée en devient un personnage. 1990.

page 12 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 France 2011 - Durée : 2h02 min G.B. 2011 - Durée : 1h50 min Sortie nationale 21 septembre 2011 We Need to Talk About Kevin Réalisé par Lynne Ramsay Avec Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller… TILDA SWINTON SYNOPSIS : Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambi- Née en Ecosse, Tilda Swinton a fait ses débuts sur le grand écran sous la direction de son ami et mentor, le réalisateur anglais Derek Jarman, dans tions personnelles entre parenthèses pour donner naissance CARAVAGGIO en 1985. Ils tourneront ensemble sept autres films avant la à Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée mort de Jarman en 1994. Tilda Swinton a ainsi été l’interprète de THE LAST très compliquée. A l’aube de ses 16 ans, il commet l’irrépa- OF ENGLAND, THE GARDEN, WAR REQUIEM, EDWARD II, pour lequel elle a remporté la Coupe Volpi de la meilleure actrice au Festival de Venise rable. Eva s’interroge alors sur sa responsabilité. En se remé- en 1992, et WITTGENSTEIN. morant les étapes de sa vie avant et avec Kevin, elle tente de En 1992, elle est plébiscitée pour son portrait du rôle-titre androgyne comprendre ce qu’elle aurait pu ou peut-être dû faire. d’ORLANDO, l’adaptation par Sally Potter du roman de Virginia Woolf. Tilda Swinton a tourné sous la direction de réalisateurs comme pour LA PLAGE, Tim Roth pour THE WAR ZONE, Spike Jonze pour ADAPTATION, pour VANILLA SKY, Robert Lepage pour MONDES POSSIBLES, Norman Jewison pour CRIME CONTRE L’HUMANITÉ, Francis Lawrence pour CONSTANTINE, Joel et Ethan Coen pour BURN AFTER READING, pour L’ÉTRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON, Béla Tarr pour L’HOMME DE LONDRES et Jim Jarmusch pour BROKEN FLOWERS et THE LIMITS OF CONTROL. Avec Lynn Hershman-Leeson, elle a tourné CONCEIVING ADA, TEKNOLUST et STRANGE CULTURE. Sous la direction de John Maybury, elle a joué dans « Man to Man » et LOVE IS THE DEVIL. Elle a également participé à trois films réalisés par Luca Guadagnino : LES PROTAGONISTES, THE LOVE FACTORY et plus récemment AMORE, qu’elle a également coproduit. En 1995, elle a conçu et interprété son installation d’art plébiscitée « The Maybe », dans lequel elle se met en scène elle-même, endormie dans une vitrine de verre pendant huit heures par jour durant sept jours. Cette oeuvre a été présentée à la Serpentine Gallery à Londres, en collaboration avec une installation qu’elle a conçue avec Cornelia Parker. Plus de 22 000 personnes sont venues voir « The Maybe », ce qui en a fait l’exposition la plus populaire du moment. L’année suivante, en collaboration avec les artistes français Pierre et Gilles, elle a recréé l’exposition au Museo Barracco à Rome. Au cinéma, Tilda Swinton a joué par ailleurs dans YOUNG ADAM de David Mackenzie et ÂGE DIFFICILE OBSCUR de Mike Mills. Elle a cam- pé l’impressionnante Sorcière Blanche dans LE MONDE DE NARNIA Chapitre 1 : LE LION, LA SORCIÈRE BLANCHE ET L’ARMOIRE MAGIQUE et a fait une apparition dans LE MONDE DE NARNIA Chapitre 2 : LE PRINCE CASPIAN, tous deux réalisés par Andrew Adamson, avant de retrouver son personnage dans LE MONDE DE NARNIA : L’ODYSSÉE DU PASSEUR D’AURORE sous la direction de Michael Apted. En 2008, elle a remporté l’Oscar et le BAFTA de la meilleure actrice dans un second rôle pour sa prestation dans MICHAEL CLAYTON de Tony Gilroy. Elle a tenu le rôle-titre de JULIA d’Erick Zonca et a été nommée pour sa prestation au César de la meilleure actrice. À sa sortie au Royaume-Uni, le film lui a valu l’Evening Standard British Film Award de la meilleure actrice.

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Sortie nationale 28 septembre 2011 Synopsis : Paul rencontre Frédé- ric par un ami commun. Frédéric est peintre. Il vit avec Angèle, une actrice qui fait du cinéma en Italie. Pour vivre en attendant d’être acteur, Paul fait de la fi- guration. Sur un plateau, Paul rencontre Elisabeth qui est aussi figurante. Ils tombent amoureux. Frédéric invite Paul et Elizabeth à Rome Un été brûlant Réalisé par Philippe Garrel Avec Louis Garrel, Monica Bellucci, Céline Sallette…

page 14 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 France 2010 - Durée : N.C. France 1961 - Durée : 1h10 min

Mémoire à Vif fête ses 10 ans 6 octobre 2011 à 20 h 00 : Mémoire à Vif présente en avant-première

Mémoire à Vif est née le 6 octobre 2001, à La Réalisateur : Villedieu, pour rappeler ce 7 mai 1956 où, dans Jacques Panijel la petite localité de la Creuse, des rappelés, en Octobre Aà Paris partance pour l’Algérie, soutenus par la popula- Production en 1961 : Comité Maurice-Audin et Vérité-Liberté - Production en 2011 : Au Nom de la Mémoire tion, ont manifesté leur opposition à la guerre Distribution : Les films de l’Atalante coloniale. A l’époque, une « résistance passée inaperçue » qui entraîna pourtant la condam- nation par le Tribunal Militaire de Bordeaux de Sortie trois hommes de la région, jugés responsables des troubles. nationale 19 octobre Depuis, Mémoire à Vif a poursuivi ce travail 2011 de mémoire en organisant chaque année des rencontres, des projections, des lectures, du théâtre, autour de l’Algérie, puis élargissant sa réflexion sur d’autres mémoires, souvent occultées.

Pour la date anniversaire de sa création, Mémoire à Vif propose « un premier parachu- tage sur le terrain accidenté de la mémoire » avec la projection en avant-première du film de La projection du film de Jacques Panijel sera précédée de la présentation : Jacques Panijel : « Octobre à Paris ». - de la vidéo Guerre et bâillon réalisée en 2011 par les élèves du Lycée Professionnel Marcel Pagnol de Limoges sur les événements de La Villedieu en 1956 - du reportage vidéo réalisé par Peuple et Culture 19 : Mémoire à Vif dix ans après.

Synopsis : « Octobre à Paris » est le seul documentaire Jacques Panijel vu par René Vautier dans « Caméra citoyenne » (Editions Apogée 1998) : consacré à l’époque aux exactions, tortures et noyades dans la Seine pendant et après la manifestation pacifique du 17 • Jacques Panjijel est, de prime abord, à classer dans la catégorie des bons vivants : rond octobre 1961, organisée à Paris, à l’appel de la Fédération d’aspect, avenant… et sa vie est absolument à l’inverse de son apparence. Une vie droite, française du FLN pour protester contre un couvre-feu discri- tendue, engagée au moment où cela devenait nécessaire, et dans le sens où c’était néces- minatoire et réclamer l’indépendance de l’Algérie. Le film saire. Il fut de l’une des toutes petites équipes à l’origine en France des premières actions montre une partie de la manifestation et donne la parole à de résistance : à peine sorti de l’adolescence, il se lançait dans la lutte contre la collabo- des rescapés qui relatent les tortures qu’ils ont subies dans ration, contre l’occupant, à corps perdu, mais toute raison gardée. Lucidement. Missions les commissariats parisiens. Les témoignages des victimes et d’organisation dans le Bordelais, le Massif Central, installation des premiers effectifs de les photos d’Elie Kagan constituent un réquisitoire accablant. maquis au Plateau des Glières, puis mise en place à la Libération du « premier bureau », et la démission pour rester fidèle à ses idéaux que l’on trahissait, et un nouvel engagement : Histoire d’un film interdit puis oublié pendant 50 ans : la recherche scientifique. Arrive la guerre d’Algérie. «Il ne s’agissait pas d’une guerre d’Algérie, mais d’une guerre contre les Algériens », précise -t’il. La nature même de cette • Le film est interdit jusqu’en 1973 mais présenté clandesti- guerre le révolte. Il participe, avec Pierre Vidal-Naquet, Robert Barrat et quelques autres, nement dans les réseaux militants. La censure est levée après à la création et à la vie de « Vérité-Liberté ». La lutte contre la torture et le mensonge le la grève de la faim de 31 jours du cinéaste René Vautier propulse secrétaire général du Comité Maurice-Audin. En 1961-1962, c’est pour ce même réclamant la suppression de la censure politique en France. comité qu’il réalise « Octobre à Paris ». • Mais Jacques Panijel s’oppose à sa diffusion tant qu’une « préface filmée » posant le contexte de l’époque ne sera pas Un avis sur le film paru dans la revue « Image et son » en 1962 (extraits) : ajoutée, sans réussir à trouver le financement pour ce projet. • La situation s’est débloquée après son décès en 2010 … Non pas un film de souvenir, mais de combat, réalisé au présent, tourné à l’initiative grâce à la société de distribution Les Films de l’Atalante et à d’organisations politiques militantes, par un réalisateur militant, avec la collaboration de Mehdi Lallaoui, écrivain, réalisateur et Président de l’associa- techniciens militants, et en prenant les risques qu’il fallait prendre… tion « Au Nom de la Mémoire » qui lutte, depuis plus de 20 L’importance d’ « Octobre à Paris » est exemplaire ; elle n’est point seulement politique ans pour la reconnaissance de ce « crime d’Etat, perpétré par ou esthétique. Elle est aussi culturelle, au sens le plus large du terme, si l’on admet que le Maurice Papon avec le consentement du gouvernement de cinéma est le plus grand moyen de culture de notre temps… l’époque ». Il a lui-même consacré un film à la répression de Pour la première fois en France, et l’une des rares fois dans le monde, un film de long la manifestation du 17 octobre 1961 « Le silence du fleuve » métrage est fait en toute liberté, par le seul soutien financier des militants d’organisations et c’est lui qui a réalisé l’introduction du film, comme le sou- démocratiques, par le seul travail d’hommes de cinéma pour qui l’art ne se sépare pas des haitait Jacques Panijel. convictions …

Téléchargez l’application iPhone . les horaires, fiches films, infos et FA* de votre cinéma disponibles à chaque instant ! Tout votre cinema sur votre iPhone ! * Films annonce page 14 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 GB 2009 - Durée : 1h38 min

Il y a tout juste un an, à l’occasion du numéro de rentrée du ZOOM, nous avions fait le pari de lan- cer cette programmation intitulée « Les Séances en Plus ». Notre but était de vous proposer des films qui SYNOPSIS : Kembs. 4284 habitants. Mike, Fred et J-C, 20 ans, n’avaient pu trouver leur Un film de Lars Blumer ont grandi dans ce village d’Alsace, à la frontière de l’Allemagne et place, pour diverses rai- de la Suisse. Ici, il n’y a pas grand-chose à faire… sons, dans notre program- Dans l’indifférence quasi générale, le trio fonce tête baissée, sourire aux lèvres. Il s’amuse entre parties de foot de division d’honneur, plans mation « habituelle ». foireux échafaudés au fond du garage, et virées en moto. Mais Mike Visiblement, même si pour a quelque chose en plus : depuis des années, il voue une véritable Mike passion pour les voitures et a la fâcheuse habitude de les voler avant quelques films les résultats Avec Marc-André Grondin, de les remettre à leur place, en toute innocence. C’est son moyen de ont étés en demi-teinte, Christa Theret, Eric Elmosnino... locomotion très personnel. Plus que tout, il aime les conduire. C’est au certains d’entre vous ont France 2010 - Durée : 1h26 min volant d’une Porsche qu’il séduit Sandy. Avec elle, une véritable his- rapidement adhérés à ce toire d’amour commence. Elle apparaît comme sa meilleure chance, principe et, nous avons la plus lumineuse. Mais Mike est à cet âge incertain où des choix et de nouvelles règles pu constater, à la fois une s’imposent. Saura-t-il les accepter ? fréquentation régulière et, plus important, des spectateurs ravis d’avoir pu voir ces œuvres. Notre but étant donc atteint, il nous est apparu évident qu’il fallait perdurer dans notre démarche. C’est HORAIRES désormais chose faite MIKE puisque voici ci-dessous jeudi 8 sept 15h vendredi 9 sept 22h15 les 4 premiers films faisant Blumers a su s’entourer de comédiens atypiques qui « habitent » l’écran et existent même pour partir de cette sélection. dimanche 11 sept 20h30 une courte scène. Les copains de Mike, naïfs, lourdauds et un peu benêts sont pathétiquement Comme l’an passé tous les lundi 12 sept 18h drôles. Les scènes avec eux et leurs comportements nous renvoient avec bonheur aux films belges ou scandinaves déjantés. Eric Elmosnino est touchant et subtil dans le rôle d’un flic compréhensif, films vous seront proposés mardi 13 sept 15h Christa Théret apporte la touche douloureusement sensée à l’histoire et enfin Marc-André Grondin au tarif de 5 €. jeudi 15 sept 15h semble jouer en effleurant toujours les choses, mais apporte toujours l’épaisseur suffisante et le vendredi 16 sept 22h15 juste ton en communiquant une idée ou un sentiment, en faisant peu, sans jamais rien imposer au dimanche 18 sept 20h30 public, comme il aime à le faire dans tous ses films. Mike est un joli et émouvant film atypique tourné de façon simple et directe, rempli de situations cocasses où l’humour absurde côtoie une lundi 19 sept 18h réalité souvent tragique. mardi 20 sept 15h Véronique Kientzy - Brazil

Réalisé par Kelly Reichardt La Derniere Piste Avec Michelle Williams, Paul Dano, Bruce Greenwood…

SYNOPSIS : 1845, Oregon. Une caravane composée de trois familles Unanimement salué par la critique, ce saura je l’espère ravir les engage le trappeur Stephen Meek pour les guider à travers les montagnes amateurs du genre qui n’ont que trop peu d’occasions de découvrir en des Cascades. Parce qu’il prétend connaître un raccourci, Meek conduit salle des œuvres appartenant à un genre un peu (trop) délaissé. le groupe sur une piste non tracée à travers les hauts plateaux désertiques. « Ce western, digne, à certains égards, de ceux de Monte Hellman, est un Ils se retrouvent perdus dans un désert de pierre. des chapitres les plus originaux et saisissants de cet interminable épilogue La faim, la soif et le manque de confiance dans l’instinct de survie de du genre. La raison en est simple : “La Dernière Piste” est tout sauf un film chacun d’entre eux sont autant d’obstacles qui se dressent sur leur chemin terminal. C’est un peu la scène originelle de la conquête de l’Ouest. » Jacques Mandelbaum – Le Monde En lieu et place du traditionnel cinémascope, le film a été tourné avec un format HORAIRES carré, comme à l’époque des films muets. La raison en est toute simple : Kelly U.S. 2010 - V.O. LA DERNIÈRE PISTE Reichardt souhaitait que le hors-champ puisse être étendu afin de créer davan- Durée : 1h44 min jeudi 22 sept 15h tage de suspense, de tension dramatique et de surprises. vendredi 23 sept 22h15 Histoire vraie dimanche 25 sept 20h30 La dernière piste est un western réaliste inspiré de faits réels. En effet, les évène- ments qui sont représentés dans le film ont réellement eu lieu en 1845. La lundi 26 sept 18h volonté de la réalisatrice a été de privilégier l’authentique au spectaculaire, pour mardi 27 sept 15h rompre avec la tradition du genre. jeudi 29 sept 15h vendredi 30 sept 22h15 dimanche 2 oct 20h30 lundi 3 oct 18h mardi 4 oct 15h page 16 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 17 Tarif € L5a séance

SUD CORÉE 2011 - V.O. Durée : 2h20 min G.B. 2010 - V.O. Durée : 1h47 min

The Trip The Réalisé par Michael Winterbottom Avec Steve Coogan, Rob Brydon, Margo Stilley… Murderer SYNOPSIS : Steve Coogan, célèbre acteur anglais, est sollicité Réalisé par Hong-jin Na par un magazine pour chroniquer plusieurs restaurants chics du nord de Avec Kim Yun-seok, Jung-woo Ha, Jo Seong-Ha… l’Angleterre. Alors qu’il prévoyait de voyager avec sa fiancée, Misha, celle-ci décide de partir aux Etats-Unis faire le point. Incapable de voy- ager une semaine seul, Steeve se résout à contacter Rob Brydon, le seul de ses amis disponible. Ici comme dans tout road trip, ce n’est pas tant la destination qui importe mais le voyage. Le réalisateur Michael Winterbottom nous propose donc celui de ces deux hommes à travers l’Angleterre. Les deux héros, profiterons de ces longs moments passés ensemble pour se livrer de à de véritables joutes verbales, à des imitations d’acteurs, de voix, de personnalités.... Bien sur comme pour tout bon road trip qui se respecte, il doit y avoir SYNOPSIS : Yanji, ville chinoise de la des paysages filmés, ici il s’agit d’une campagne anglaise visiblement chère au cœur Préfecture de Yanbian, coincée entre la Corée du réalisateur, il y a aussi des trajets en voiture, des chansons chantées a tue tête et de du Nord et la Russie, où vivent quelques 800 000 Sino-coréens surnommés les «Joseon- l’humour… à l’anglaise bien sur ! Jok.» 50% de cette population vit d’activités illégales. Gu-nam, chauffeur de taxi, y mène une vie misérable. Depuis six mois, il est sans nouvelles de sa femme, partie en Corée du Sud pour chercher du travail. Myun, un par- rain local, lui propose de l’aider à passer en Corée pour retrouver sa femme et même de rembourser ses dettes de jeu. En contrepartie il devra simplement… y assassiner un inconnu. Mais rien ne se passera comme prévu…

Ce Thriller que nous n’avons malheureusement pas pu sortir cet été est assurément un des plus éblouissants qu’il nous ait été donné de voir ces derniers temps. Il nous fallait donc absolument réparer ce manque, c’est désormais chose faite.

« Une forme de défi cinématographique que le réalisateur relève avec un certain panache, une inventivité et un savoir- faire indéniables. Et même parfois une pointe d’humour (évi- demment très noir). (...) Ce que raconte “The Murderer” est désespérant et morbide, mais la façon dont il le raconte est d’une explosive vitalité. » HORAIRES Serge Kaganski – Les Inrockuptibles THE TRIP HORAIRES : THE MURDERER jeudi 6 oct 15h jeudi 13 oct 15h jeudi 20 oct 15h jeudi 27 oct 15h vendredi 7 oct 22h15 vendredi 14 oct 22h15 vendredi 21 oct 22h15 vendredi 28 oct 22h15 dimanche 9 oct 20h30 dimanche 16 oct 20h30 dimanche 23 oct 20h30 dimanche 30 oct 20h30 lundi 10 oct 18h lundi 17 oct 18h lundi 24 oct 18h lundi 31 oct 18h mardi 11 oct 15h mardi 18 oct 15h mardi 25 oct 15h mardi 1er nov 15h

page 16 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 17 France 2010 - Durée : N.C. G.B. 2010 - Durée : 1h36 min Les hommes Réalisé par Ismael Ferroukhi libres Avec Tahar Rahim, Michael Lonsdale, Sortie Christopher Buchholz… Sortie nationale nationale 28 septembre 5 octobre 2011 2011

Réalisé par S.J. Clarkson Avec Helena Bonham Carter, Freddie Highmore, Ben Aldridge… Synopsis : 1942, Paris est occupée par les Allemands. Younes, un jeune émigré algérien, vit du marché noir. Arrêté par la police fran- Synopsis : Voyage dans l’Angleterre des années 1960, évoca- çaise, Younes accepte d’espionner pour leur compte à la Mosquée tion nostalgique d’une époque révolue, TOAST est une histoire de Paris. La police soupçonne en effet les responsables de la Mos- douce-amère et poignante, rythmée par les chansons de Dusty quée, dont le Recteur, Si Kaddour Ben Ghabrit, de délivrer de faux- springfield. « Un cuisinier qui écrit » : c’est ainsi que se définit papiers à des Juifs et à des résistants. Nigel Slater, par ailleurs animateur de sa propre émission de A la mosquée, Younes rencontre le chanteur d’origine algérienne télévision à la BBC. Adapté de son livre de souvenirs, TOAST est Salim Halali. Touché par sa voix et sa personnalité, Younes se lie une savoureuse lettre d’amour aux goûts et aux odeurs de l’en- d’amitié avec lui. Il découvre rapidement que Salim est juif. Malgré fance qui l’ont accompagné dans son passage à l’âge adulte, et les risques encourus, Younes met alors un terme à sa collaboration un délicieux mélange de larmes et de rire. Car, à la mort de sa avec la police. mère, l’enfant dispute l’amour de son père à la gouvernante à Face à la barbarie qui l’entoure, Younes, l’ouvrier immigré et sans coup de... bons petits plats. éducation politique, se métamorphose progressivement en combat- tant de la liberté. LES ORIGINES DE TOAST Nigel Slater est l’un des cuisiniers et chroniqueurs culi- « Tout est parti d’un article du Nouvel Observateur : j’y apprends que la Mosquée naires les plus populaires du Royaume-Uni. Ses livres fi- de Paris aurait caché des résistants et des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. gurent régulièrement sur les listes des best sellers. Person- Après quelques recherches, je découvre l’existence d’une importante communauté nalité chaleureuse, il présente lui-même son émission à la maghrébine à Paris venue travailler dans les usines avant la guerre, de cabarets télévision britannique rassurant, par sa simple présence, arabes, d’un hôpital musulman à Bobigny, et d’un cimetière. Très surpris de n’en avoir ceux pour qui cuisiner est une tâche intimidante. jamais entendu parler, je m’intéresse plus particulièrement à Si Kaddour Ben Ghabrit, Sa passion pour la nourriture - pas seulement les nouvelles fondateur et directeur de la Mosquée de Paris durant l’Occupation. Je découvre alors combinaisons de saveurs mais aussi les goûts plus simples un homme d’une grande humanité, mais aussi complexe et fervent religieux, à la qui suscitent la nostalgie chez ses fans – a inspiré plus fois pudique et ouvert sur les autres, fréquentant les milieux parisiens et aimant la d’un cuisinier amateur. On se partage ses recettes sur musique et les arts. internet avec avidité et il ne cesse de faire des émules Quand un ami, à qui je parle de mes découvertes, m’a expliqué que Ben Ghabrit avait en raison de son approche personnelle de la cuisine, de sauvé sa grand-mère, d’origine juive, pendant la guerre, j’ai tout de suite eu envie l’aisance avec laquelle il aborde la confection des plats et d’écrire cette histoire. Il m’a raconté en effet que son aïeule, infirmière à l’époque, du plaisir communicatif qu’il éprouve à en inventer. avait échappé in extremis à une arrestation grâce à l’intervention de Ben Ghabrit qui Ses mémoires, publiés par fragments dans The Observer, l’a ensuite évacuée vers le Maroc. Elle est d’ailleurs la première femme à avoir obtenu ont été regroupés en 2004 avec la parution de TOAST. Il la prestigieuse décoration Ouissam Alaouite que j’évoque dans le film. Alors que je entraîne le lecteur vers les premières années de sa vie, à connais cet ami depuis des années, et que nous sommes très proches, il ne m’avait Wolverhampton, là où il a grandi. La mort de sa mère, le jamais confié cet épisode intime de sa vie. «Si Ben Ghabrit n’avait pas existé, je ne remariage de son père avec la gouvernante, Joan Potter, serais pas là aujourd’hui !», m’a-t-il dit. Cela a résonné très fort en moi. » enfin son départ pour Londres, où il assouvit son amour de ISMAËL FERROUKHI la nourriture et de l’écriture.

page 18 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 G.B. 2010 - Durée : 1h36 min France 2011 - Durée : 1h31 min

Réalisé par Jean-Marc Moutout De bon Synopsis : Lundi matin, Paul Wertret, cinquante ans, se rend à la Banque Internationale de Com- Avec Jean-Pierre Darroussin, merce et de Finance- Xavier Beauvois, ment, où il est chargé d’affaires. Yannick Renier… Il arrive, comme à son matin habitude, à huit heures. Il s’introduit dans une salle de réunion, sort un revolver et abat deux de ses supérieurs. Puis il s’enferme dans son bu- Sortie reau. nationale Dans l’attente des forces de l’ordre, cet homme, 5 octobre jusque là sans histoire, 2011 revoit des pans de sa vie et les évènements qui l’ont conduit à com- mettre son acte.

ENTRETIEN AVEC JEAN-MARC MOUTOUT Quel est le point de départ de De bon matin ? Un fait divers, que j’ai entendu à la radio en 2004, au moment de la sortie de Violence des échanges en milieu tempéré. Comme je ne voulais pas replonger dans le milieu du travail et que l’idée de La Fabrique des sentiments était déjà en route, je n’ai pas poussé très loin les recherches. Tout ce que j’ai su alors, c’est qu’un type de cinquante ans, sans histoire, qui travaillait dans une banque en Suisse avait tué, un lundi matin à huit heures, deux supérieurs plus jeunes que lui et s’était ensuite enfermé dans son bureau pour se flinguer. Ce fait divers ne me sortait pas de la tête. Au moment où je me suis vraiment décidé à le traiter, j’ai cherché des informations sans succès. L’homme a laissé une lettre n’expliquant soi disant rien et que personne n’a divulguée. Rien n’a été écrit sur l’affaire. Quant à la famille, je n’ai pas voulu la rencontrer. J’ai donc gardé l’argument du plémentaires. La conjonction de la crise, du changement de direction de la banque fait divers mais à partir de là, j’ai tout imaginé. et de sa mise sur la touche renvoie Paul au rôle qu’il a lui-même joué dans le En quoi ce fait divers vous intéressait-il ? système, peut être pas si différent de celui des nouveaux dirigeants. C’est ce que lui dit Fisher dans la forêt : il applique les mêmes consignes que Paul, de manière Parce que c’est l’histoire d’un cadre qui, à cinquante ans, est soudain nié par ce juste un peu plus directe. Paul n’est pas un saint homme qui se révèle berné par qu’il a construit. Le métier où il a fait ses preuves, la source de son épanouisse- un monde injuste. ment se retourne contre lui et il se désintègre. Et la violence de la dénégation de ce qu’il a été, il va l’exprimer en voulant faire respecter la justice. Ce fait Paul n’est pas un homme qui se réveille dans un monde qui n’est divers s’est passé avant la crise financière de 2008, avant la « contagion » de plus juste mais un homme qui se pose soudain la question de sa suicides chez Orange pour reprendre l’affreux mot de son PDG… Je travaillais justesse de conduite. sur le scénario quand ces deux événements ont secoué la société. Du coup, je me Oui exactement, et il s’est tellement identifié à son travail qu’il n’arrive pas à sentais moi-même pris en otage par l’actualité. Mais je ne pouvais pas non plus trouver de réponse. A partir du moment où la reconnaissance sociale lui est en- nier la concordance de tout cela : la dérive financière incarnant la perte de sens levée, qu’il est même harcelé et humilié, c’est tout le fonctionnement de son être qui s’étendait un peu partout dans le monde du travail. qu’il n’arrive plus à soutenir et il rentre en dépression. L’une des questions que Ce qui vous intéresse avant tout, ce sont les conséquences morales pose le film est : pourquoi un homme passe au crime et au suicide, et un autre pas de la crise sur Paul. En ce sens, le film est plus moral que réaliste. ? Qu’est-ce qui fait qu’à un moment on bascule ? J’essaye d’être au plus près de cet homme, de le comprendre. Je vois l’engrenage, comment il est en perdition, Par rapport au conflit de travail que vit Paul, qui est très dur et qui va l’anéantir, comment il a l’impression de rater sa vie, comment il plonge, comment il devient la crise des subprimes n’est probablement que le prétexte à des pressions sup- obsédé, dévitalisé, mais l’énigme de son geste demeure.

page 18 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 19

U.S. 2011 - Durée : 1h35 min

SYNOPSIS : Un jeune homme soli- taire, « », conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Ultra professionnel et peu bavard, il a son propre code de conduite. Jamais il n’a pris part aux crimes de ses em- ployeurs autrement qu’en conduisant - et au volant, il est le meilleur ! Shannon, le manager qui lui décroche tous ses contrats, propose à Bernie Rose, un malfrat notoire, d’investir dans un véhicule pour que son poulain puisse affronter les circuits de stock-car profes- sionnels. Celui-ci accepte mais impose son associé, Nino, dans le projet. C’est alors que la route du pilote croise celle d’Irene et de son jeune fils. Pour la première fois de sa vie, il n’est plus seul. Lorsque le mari d’Irene sort de prison et se retrouve enrôlé de force dans un braquage pour s’acquitter d’une dette, il décide pourtant de lui venir en aide. Un film de Nicolas Winding Refn L’expédition tourne mal… Doublé par ses commanditaires, et ob- Avec Ryan Gosling, Bryan Cranston, Sortie sédé par les risques qui pèsent sur Irene, nationale il n’a dès lors pas d’autre alternative Carey Mulligan… que de les traquer un à un… 5 octobre 2011

Nicolas Winding Refn est de ces cinéastes qui possèdent une le culte immédiat. La plaisir de spectateur devant est tel, est provient véritable identité visuelle tout en révolutionnant complètement leur univers de tellement de réjouissances, qu’il nous entraînerait presque à le revoir à chaque film. Entre la trilogie , Bronson et Le Guerrier silencieux, encore et encore, à la suite. NWR est un artiste excessivement généreux et l’exemple est flagrant mais pourtant il ne fait aucun doute sur l’identité du Drive en est la preuve irréfutable, mais les réflexions qu’il lance sans rien réalisateur. Avec Drive c’est la même chose. Un style visuel extrêmement montrer, sur la solitude, l’honneur, la peur ou la folie, sont autant de dé- marqué que certains n’hésiteront pas à qualifier, facilement, de pause, monstrations qu’il n’est pas qu’un simple et habile formaliste, mais surtout mais un style qui s’impose naturellement. Il faut voir la mise en place de un grand réalisateur. Drive pour bien comprendre. L’ouverture, dont on peut voir une partie Appuyé par son casting en or massif, surmonté par le décidément très dans le premier extrait diffusé, est un modèle propulsant le film dans une surprenant Ryan Gosling, NWR déploie dans Drive des trésors de mise stratosphère immédiate. Un héros mutique, une nuit, des braqueurs, une en scène pour aboutir sur son film le plus léché formellement. La photo- bagnole, et c’est tout. On comprend vite qu’on ne sera pas devant une dé- graphie de , chef opérateur attitré de Bryan Singer, bauche d’énergie mais dans un film d’ambiance ponctué de fulgurances. y est pour beaucoup dans cette réussite tant un décor urbain et nocturne En gros, Nicolas Winding Refn prend le parti de tisser la toile d’un ac- semble n’avoir que rarement été aussi bien filmé et mis en valeur. Quitte tionner motorisé type années 70 aux USA pour le retourner en un cinéma à citer des exemples pour se faire une idée, on oscille quelque part entre semi-atmosphérique aux influences très années 80. les extérieurs nuits de sur Miami Vice et Collateral avec la sophistication et l’élévation de ceux d’Enter the Void, sans l’artificialité. Le mélange est absolument sidérant et fonctionne à plein régime, avec de C’est d’une beauté stupéfiante, mais presque limitée face à tout le reste. nombreuses variations de rythme qui relancent sans cesse la narration. C’est quand il se rapproche de ses personnages que Nicolas Winding Ainsi le thriller atmosphérique global vire parfois vers la romance, simple Refn nous scotche littéralement. Jamais approximatif, il parvient à chaque et naturelle, vers le film d’action, avec deux courses-poursuites fabuleuses fois à trouver le cadre parfait, qu’il cite ouvertement les couloirs de Kubrick et jamais vues, et même vers le gore frontal lors d’exécutions surprenantes. ou qu’il aborde frontalement la brutalité la plus graphique. Il impose par Drive brasse les genres et impose à la fois son efficacité imparable, par ses influences parfaitement digérées sa propre vision de ce que doit être la puissance évocatrice de sa mise en scène, mais également une poésie une série B aujourd’hui, conjugue une multitude de talents (aboutissant par mélancolique qu’on n’attendait pas vraiment là. Drive est une perversion exemple à la plus belle bande originale entendue depuis longtemps) et totale du projet originel, Nicolas Winding Refn utilisant le véhicule de la accède à de véritables moments de grâce cinématographique, à l’image série B « grand public » en apparence bourrine mais pour livrer complè- de la scène de baiser dans l’ascenseur, stupéfiante de poésie purement tement autre chose. Et c’est en cela qu’il devient un film majeur accédant visuelle ou encore cette escapade en bagnole qui apaise les décors ayant à ce quelque chose que des films cherchent pendant de longues années, servi à la course-poursuite en camion de Terminator 2. Extrait de la critique de Nicolas Gilli – www. filmosphere.com

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 21 Le Cinéma des enfants

Rio

Film d’animation réalisé par Carlos Saldanha - U.S.A. 2011. Durée : 1h30. À partir de 3 ans

Blu, un perroquet bleu d’une espèce très rare, quitte sa petite ville sous la neige et le confort de sa cage pour s’aventurer au cœur des merveilles exotiques de Rio de Janeiro. Sachant qu’il n’a jamais appris à voler, l’aventure grandiose qui l’attend au Brésil va lui faire perdre quelques plumes !

Présenté en 2D pour être accessible à tous Rio ouvre la saison avec brio. Un superbe film, un enchantement de LIDO Samedi 17 septembre à 15h divertissement. Multiplex GRAND ECRAN CENTRE Dimanche 18 septembre à 10h30

LES TROIS LES MOONINS ET LA MOUSQUETAIRES CHASSE À LA COMÈTE

Film d’animation de Janis Cimermanis - Lettonie 2005. Film d’animation réalisé par Maria Lindberg - Finlande 2010. Durée : 1h18. À partir de 5 ans. Durée : 1h17. À partir de 3 ans

Le jeune D’Artagnan quitte Castelmore et sa Gascogne natale pour se Un jour, Moomin remarque quelque chose d’étrange dans la vallée. rendre à Paris, et tenter sa chance dans la compagnie des Mousque- Tout est recouvert d’une poussière grise : l’herbe, la rivière, les arbres, taires du Roi. Une fois dans la capitale, il rencontre Athos, Porthos et et même la maison moomin ! L’érudit monsieur le Rat Musqué explique Aramis, qui prendront le jeune Gascon en amitié. Ensemble, ils devront à Moomin que ce sont les signes annonciateurs d’un destin terrible pour déjouer les plans du Cardinal de Richelieu, et ainsi protéger l’amour la terre… secret de la reine pour le Duc de Buckingham.

Personnages emblématiques de la littérature enfantine en Fin- Un classique de notre littérature revisitée par un réalisateur issu lande nous retrouvons les Moomins, ces drôles de petits Trolls des écoles d’animation des anciens pays de l’ex URSS. Récom- ressemblant à des hippopotames dans ce long métrage fantai- pensé dans plusieurs festivals. siste et poétique avec une bande musicale signée Bjork ! LIDO Samedi 24 septembre à 15h LIDO Samedi 1er octobre à 15h Multiplex Multiplex GRAND ECRAN CENTRE Dimanche 25 septembre à 10h30 GRAND ECRAN CENTRE Dimanche 2 octobre à 10h30

page 22 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 YOGI L'OURS Dessin animé de Eric Breviq Nouvelle-Zelande/USA 2010. Durée : 1h20. À partir de 3 ans

Yogi l’ours et son fidèle ami et complice Booboo mènent une vie de rêve dans le parc de Jellystone. Le site, d’une beauté à couper le souffle, offre mille occasions de gambader, jouer et s’amuser, et il suffit de se baisser pour trouver sa pitance…dans les paniers de touristes assez imprudents pour laisser une tarte ou un pot de miel à portée de patte d’un ours aussi affamé et chapardeur que le rusé Un pur divertissement plus particulièrement destiné aux plus petits. Yogi. Mais une sourde menace pèse sur ce paradis, car le maire Brown, fonctionnaire sans âme, a décidé de revendre le parc et ses LIDO Samedi 8 octobre à 15h magnifiques arbres séculaires à une scierie. Multiplex GRAND ECRAN CENTRE Dimanche 9 octobre à 10h30

UN CROCODILE L'éLèVE DUCOBU DANS MON JARDIN Film de Philippe de Chauveron avec Elie Seimoun, Joséphine de Meaux, Vincent Claude. Film d’animation de Ingo Panke, Gun Jacobson, Co Hoedeman. France 2011. Durée : 1h30. À partir de 6/7 ans. Canada 2000. Durée : 50 min. À partir de 2/3 ans. L’élève Ducobu s’est encore fait renvoyer d’une école. Cette fois, pour Les petites tranches de vie de Ludovic, un adorable ourson en peluche. éviter de finir en pension, il n’a plus qu’une seule chance : réussir à Comme les tout-petits, Ludovic est curieux, aime jouer, se faire des Saint-Potache. Pour s’en sortir, ce cancre attachant va devoir se sur- amis, rêver à mille et une aventures et se faire câliner par sa mère. passer et mettre au point les tricheries les plus ingénieuses et les plus A travers quatre contes tendres et délicats, ce petit ourson prend les spectaculaires jamais imaginées. La partie est loin d’être gagnée car jeunes enfants par la main et, ensemble, ils découvrent la vie avec ses Mr Latouche, son redoutable professeur, est un adversaire coriace. joies et ses peines : l’amitié, le deuil, la complicité, les fâcheries, la réconciliation, le jeu... Voici une pure comédie qui n’a Encore un film destiné d’autre but que aux plus petits, celui-ci de faire particulièrement bien rire les 7à 10 servis dans cette 1ère ans, film sans partie de programma- prétention qui tion. Ici l’animation ; fut plutôt une marionnettes, pliages bonne surprise est particulièrement lors de sa sortie soignée. Une petite en juin dernier. merveille que sa durée rend accessible aux plus petits. LIDO Samedi 15 octobre à 15h LIDO Samedi 22 octobre à 15h Multiplex Multiplex GRAND ECRAN CENTRE Dimanche 16 octobre à 10h30 GRAND ECRAN CENTRE Dimanche 23 octobre à 10h30

VENT DE FOLIE À LA FERME

Films d’animation réalisés par Abdollah Alimorad, Ahmad Arabani, Aviz Mirfakhrai. Iran 2010. Durée 43 min. À partir de 3 ans

Trois histoires courtes : - Un étrange vaisseau surgissant de nulle part, atterrit de toute urgence au milieu d’un champ de pastèques sous les yeux affolés d’un fermier et de son âne fidèle. - Un fermier paresseux va devoir se remettre en question face à son dévoué serviteur, le canard ! Après « Le Petit Monde de Bahador », le réalisateur - Un paysan se trouve drôlement perturbée lorsqu’il découvre, dans son champ, un trésor ! Abdollah Alimorad, issu de la remarquable école LIDO Samedi 29 octobre à 15h du dessin animé iranienne revient ces histoires pleines d’humour et de suspense. Multiplex GRAND ECRAN CENTRE Dimanche 30 octobre à 10h30

page 22 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 23 Synopsis : Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L’arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l’oubli. Peppy Miller , jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars.

Un film de Michel Hazanavicius Avec Jean Dujardin, Bérénice Bejo, John Goodman… Sortie nationale 12 octobre « Le cinéma muet est un cinéma très émotionnel, sensoriel, 2011 le fait de ne pas passer par le texte vous ramène à une manière de raconter très essentielle, qui ne fonctionne que sur les sensations que vous créez. C’est passionnant à travailler. » Michel Hazanavicius

page 24 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 France 2011 - Durée : 1h40 min Entretien avec Michel Nazanavicius

À l’origine, quelle était votre envie ? De faire un film muet ? De faire un film en noir et blanc ? Ou les deux ?

Tout au départ, il y a sept ou huit ans, j’avais le fantasme d’un film muet. Sans doute parce que les grands réalisateurs mythiques que j’admire le plus sont des gens qui viennent du muet… Hitchcock, Lang, Ford, Lubitsch, Murnau, Billy Wilder en tout cas comme scénariste… Mais surtout parce que, en tant que metteur en scène, ça vous met face à vos responsabilités, ça vous impose une manière spéciale de raconter une his- toire. Ce n’est plus au scénariste ni aux acteurs de raconter l’histoire, c’est vraiment au metteur en scène. C’est un cinéma où tout passe par l’image, par l’organisation des signes que vous envoyez au spectateur. Et puis c’est un cinéma très émotionnel, sensoriel, le fait de ne pas passer par le texte vous ramène à une manière de raconter très essentielle, qui ne fonctionne que sur les sensations que vous créez. C’est passionnant à travailler. Je me disais que c’était un magnifique défi et que si j’arrivais à faire ça, ce serait forcément très enrichissant. Si je dis que c’était un fantasme plus qu’une envie, c’est parce que, à chaque fois que j’en parlais, je voyais bien que ça ne suscitait qu’un écho amusé, jamais vraiment pris au sérieux. Et puis le succès des OSS 117 a fait que la même phrase - « j’aimerais faire un film muet » - n’a plus été tout à fait reçue de la même manière. En effet, les films muets qui ont le mieux vieilli à mon sens, ceux qui Et puis surtout, Thomas Langmann n’est pas un producteur qui a les supportent le mieux et la longueur et la durée, même si je ne veux mêmes oreilles que tout le monde et que cette phrase, il l’a non seulement absolument pas me comparer à eux, ce sont les mélodrames. Ce genre entendue mais prise au sérieux. J’ai vu ses yeux quand je lui parlais, et colle parfaitement au format. Des histoires d’amour très simples, qui j’ai compris qu’il y croyait. Grâce à lui c’est devenu un film possible. sont de grands films, voire des chefs-d’œuvre … D’ailleurs, si ça pouvait Ce n’était plus un fantasme mais un projet. Je pouvais commencer à donner aux gens l’envie de revoir ces films-là… En tout cas, ils m’ont travailler. Je lui ai dit que j’allais chercher une histoire et que si je la donné envie de partir dans cette direction-là, tout en étant plus léger, trouvais et qu’elle me paraissait fonctionner, je reviendrais le voir… plus optimiste, plus joyeux malgré tout…

À quel moment, êtes-vous passé de cette envie d’un film Quels sont les films qui ont le plus nourri votre imaginaire muet à un film muet en noir et blanc qui parle de cinéma ? et votre travail pendant l’écriture de THE ARTIST ?

Quand j’ai commencé à réfléchir à ce qu’allait être ce film muet, j’avais Il y a en eu beaucoup… Les films de Murnau et surtout L’AURORE, deux possibilités. Soit faire un fi lm de pur divertissement, complètement qui a d’ailleurs été longtemps considéré comme le plus beau fi lm de ludique, presque gratuit, un fi lm d’espionnage dans la veine du film de l’histoire du cinéma, et CITY GIRL, que, pour ma part, j’ai tendance Fritz Lang, LES ESPIONS, qui est d’ailleurs à mon avis ce qui a donné à préférer… Les films de Frank Borzage qui sont un peu dans la même à Hergé l’idée de Tintin. Soit faire un film aux enjeux moins légers, sans veine même s’ils ont davantage vieilli. Murnau est intemporel, moderne doute plus dur à travailler mais qui m’attirait presque plus, parce que, même. D’ailleurs, Borzage comme John Ford avaient été encouragés du coup, on s’éloignait vraiment des OSS, d’autant que j’avais envie pour par leur producteur William Fox, le créateur de la Fox, à venir voir ce fi lm muet de retravailler avec Jean et que je ne voulais pas lui faire travailler Murnau qu’il avait fait venir en Amérique parce qu’il était refaire les mêmes choses. Je ne voulais pas qu’on puisse prendre ce projet « le meilleur réalisateur du monde »… Après cette expérience, Ford a pour un caprice, ou un gadget, j’ai donc cherché à imaginer une histoire réalisé un fi lm magnifique, QUATRE FILS, qui ressemble vraiment qui justifierait en quelque sorte le format… Mon point de départ, lié à à un fi lm de Murnau, comme la réponse d’un réalisateur à un autre. mon envie de retravailler avec Jean (Dujardin) et Bérénice (Bejo), c’était C’est très touchant. Au début, j’ai un peu tout regardé, les Allemands, un acteur du muet qui ne veut pas entendre parler… du parlant. J’ai les Russes, les Américains, les Anglais, les Français, mais finalement beaucoup tourné autour de ce personnage mais c’est dès que j’ai eu cette c’est le cinéma muet américain qui m’a le plus nourri, parce qu’il me idée de la starlette et des destins croisés que tout s’est mis en place et a correspondait mieux et que c’est quand même lui qui, tout de suite, a pris son sens… y compris les thèmes… L’orgueil, la célébrité, la vanité… Une imposé une certaine réalité, une certaine proximité, dans les person-

vision de l’amour très à l’ancienne, très pure… Cela tenait aussi au format. nages, dans l’histoire… LA FOULE de King Vidor en est un exemple Suite en page 26

Pour insérer une annonce : merci de prendre contact avec ID Studio par tél. au 05 55 34 32 14 ou par mail, [email protected]

page 24 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 à 3 min de votre cinéma ! Quelle a été la réaction de la communauté hollywoodienne ?

On sentait qu’ils étaient à la fois curieux et touchés. D’abord parce qu’ils ont un rapport au cinéma français un peu schizophrénique, et que dans ce fameux débat entre l’art et l’industrie, la France tient une place à part. Ensuite, en raison du côté très spécial de ce projet : un fi lm muet, en noir et blanc, sur l‘histoire d’Hollywood… On a eu plein de visites, plein de coups de fi l, on nous a raconté plein d’histoires qui ne remontaient quand même pas au muet, quoique…

De quoi êtes-vous le plus fier ?

Déjà que ce fi lm existe ! Et qu’il ressemble à l’idée que je m’en faisais. Je trouve que c’est un bel objet, qu’il tient sa promesse.

très émouvant. Les films de Chaplin, aussi. Mais Chaplin est tellement Il ne lui a fallu que deux films, brillants à tous les niveaux, pour s’im- au-dessus de tout le monde que je m’en suis méfié, parce que je crois poser comme LE réalisateur de comédies en France. Et ce pour une rai- que tout ce qui est vrai pour lui n’est vrai que pour lui. C’est une œuvre son toute simple. En plus d’être hilarants, les deux épisodes d’OSS117 absolument à part. Et puis il y a aussi les films de Von Stroheim. Un signés Michel Hazanavicius sont des merveilles de mise en scène, des de mes préférés est un fi lm de Tod Browning, L’INCONNU, avec Lon films qui transpirent le cinéma comme aucune autre comédie française Chaney. Il y a aussi des Fritz Lang absolument incroyables… Même s’ils aujourd’hui. Dès lors, le voir s’attaquer à un projet aussi fou que celui n’ont rien à voir avec le film que j’ai fait, ils m’ont beaucoup nourri… Ce de The Artist ne pouvait qu’attiser toutes les curiosités. Un film muet sont d’ailleurs ces films-là, les Murnau, les Borzage, LA FOULE, etc. que et en noir et blanc, appuyé par de très gros studios (Warner les Weins- j’ai fait voir aux acteurs, à l’équipe, plus comme des références que comme tein), avec Jean Dujardin et Bérénice Bejo. Impossible d’imaginer projet des modèles bien sûr. cinématographique plus casse-gueule que celui-là. Mais Michel Hazana- vicius a les épaules solides et le talent affûté. Invité de dernière minutes Tourner à Hollywood, ça rejoignait un autre fantasme ? en compétition officielle au Festival de Cannes, The Artist est une petite merveille, un enchantement qui transpire le cinéma par tous les coins Bien sûr ! Il faut là aussi rendre grâce à Thomas Langmann. Moi s’il du cadre et la preuve que les projets les plus dingues peuvent encore m’avait dit : « OK pour le fi lm mais on le tourne en Ukraine », je serais se frayer un chemin jusqu’aux écrans de cinéma. The Artist est beau, allé le tourner en Ukraine. C’est lui qui a mis tous les moyens en oeuvre rempli d’émotion discrète et de grands moments de cinéma, un vrai bol pour qu’on le tourne là où il devait se tourner, là où l’action se déroulait… d’air sous forme de déclaration d’amour nostalgique. Et ce n’est pas seulement « tourner à Hollywood”, c’est tourner au coeur même d’Hollywood dans les rues de Warner et de Paramount, un film qui Alors que nous vivons en ce moment même une révolution avec la 3D au cinéma (quand tous raconte le Hollywood des années 20 et 30… l’utiliseront comme ) Michel Hazanavicius nous rappelle une autre révolution de C’est sûr, pour quelqu’un qui aime le cinéma, les repérages de ce film-là notre cher septième art : le passage du muet au parlant. Cela lui permet de parler à la fois des ressemblaient à un tour operator génial ! On a visité tous les studios, on est conséquences de la crise financière sur l’industrie cinématographique, de cinéma, d’amour et allés dans les bureaux de Chaplin, dans les studios où il a fait LA RUéE d’innombrables choses toutes simples mais pourtant essentielles. À travers le destin de l’acteur VERS L’OR, CITy LIGHTS, etc… on a visité le bureau de Harry Cohn, George Valentin c’est une véritable célébration du cinéma dans ce qu’il a de plus magique et une le bureau de Mack Sennett, les studios de Douglas Fairbanks, c’était belle réflexion sur la notion d’héritage. Dans un noir et blanc flamboyant, le plus beau depuis Le incroyable… La maison où habite Peppy dans le film, c’est la maison de Ruban blanc, Hazanavicius livre une comédie qui s’éloigne totalement des OSS 117 et prouve la Mary Pickford, le lit où se réveille George Valentin, c’est le lit de Mary versatilité de ce cinéaste d’exception. Sa grande force est de transcender un hommage simple et Pickford… On était dans des lieux absolument mythiques… Après, une facile pour en faire un véritable objet de cinéma presque inclassable. The Artist c’est à la fois du fois qu’on tourne, on est dans le travail et le côté fantasmé s’estompe un grand cinéma populaire, avec une jolie morale simple sans être niaise, de l’humour, de l’action et peu forcément. Même si on a régulièrement des éclairs de lucidité, des du drame, mais également du grand cinéma d’auteur. moments où on se dit : « On est quand même à Hollywood ! » Nicolas Gilli - Filmosphère

France, Belgique, Luxembourg 2010 - Durée : 1h25 min

Réalisé par Bouli Lanners Sortie nationale 26 octobre LES GÉANTS 2011 Avec Zacharie Chasseriaud, Martin Nissen, Paul Bartel… Synopsis : C’est l’été, Zak et Seth se retrouvent seuls et sans argent dans leur maison de campagne. Les deux frères s’at- tendent encore une fois à passer des vacances de merde. Mais cette année-là, ils rencontrent Danny, un autre ado du coin. Ensemble, à un âge où tout est possible, ils vont commencer la grande et périlleuse aventure de leur vie.

page 26 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 France 2011 - Durée : 1h12 min

« Faites que votre rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. » Philippe Chatel

Sortie nationale 19 octobre 2011 La Genèse du film Créée en 1979 par Philippe Chatel, la comédie musicale EMILIE JOLIE est devenue un classique des contes pour enfants et une oeuvre de référence de la chanson francophone : 2 millions de disques vendus en France, en L’histoire Belgique, en Suisse et au Québec, plus 1,5 million de spectateurs pour On connait tous les chansons, mais pas l’histoire qui se cache derrière ! les comédies musicales du Cirque d’Hiver et de Mogador, plus de 1 000 Emilie est une petite fille aux yeux bleus, aux cheveux blonds et aux pom- spectacles amateurs et les meilleures audiences de l’année pour les shows mettes roses… télévisés de TF1 et d’Antenne 2 dans les années 1980. Demain, c’est la rentrée dans sa nouvelle école et Emilie s’inquiète. Pourra-t- Fort d’un succès qui ne s’est jamais démenti depuis plus de 30 ans, Télé elle se faire des amis ? Et surtout, son papa, pourra-t-il l’accompagner pour Images Productions a décidé d’adapter le conte musical pour le cinéma cette première journée ?... et, pour ce faire, de relever plusieurs défis artistiques avec le concours de Retrouvant dans les cartons du récent déménagement un livre qu’elle-même Francis Nielsen et de Philippe Chatel. lisait petite, la mère d’Emilie lui propose de le regarder pour se changer Le premier défi fut d’écrire un scénario qui intègre les chansons et les person- les idées… nages de l’oeuvre originale, tout en y ajoutant l’enjeu dramatique, l’aven- Ce livre raconte l’histoire d’un petit lapin bleu prénommé Gilbert qui, par ture et les péripéties nécessaires pour un film destiné à toute la famille. excès de gourmandise, se fait enlever par une horrible sorcière. Emilie Le second défi a été de donner vie, par le dessin et par l’animation, à des s’endort en lisant. Mais pendant ce temps l’histoire continue et prend vie… personnages qui avaient marqué l’imaginaire collectif du public au-delà des illustrations des albums et des costumes des comédies musicales. Le troisième défi consista à créer un monde imaginaire distinctif, notamment l’univers de la sorcière qui habite - non pas un château devenu un lieu com- mun des dessins animés - mais un monde postindustriel rongé par la rouille qui tranche avec l’univers bucolique des lapins bleus. Le dernier défi fut de composer une bande originale qui mêle harmo- nieusement une dizaine de thèmes différents déclinés dans le score avec 7 chansons de 1979 et 4 titres enregistrés en 2011, en respectant la qualité musicale de l’oeuvre originale. Le film reprend ainsi les grands tubes (Emilie et le grand oiseau, La chanson de la sorcière, La chanson du petit caillou, La chanson de l’autruche, La chanson du hérisson,…) mais propose aussi une nouvelle version de La Compagnie des lapins bleus et de nouveaux titres (Quelque chose pour toi, La chanson de Belzébuth, La chanson du père Vedette de la chanson, de la scène, de la télévision et du livre, EMILIE JOLIE Toute l’histoire a commencé par huit notes sur huit syllabes «Je m’appelle arrive enfin au cinéma ! Emilie Jolie». Puis quelques autres avec un lapin, d’autres encore avec un hérisson et ainsi de suite… Ces chansons sont la trame de l’aventure, les cartes de visite des prota- gonistes. Il suffisait d’approfondir leur personnalité et de bâtir une histoire avec eux. Mais ces personnages, au fil du temps, sont devenus tellement vivants et autonomes, qu’il est probable que ce sont eux, principalement, qui ont écrit l’histoire de ce film. Je leur ai demandé deux ou trois choses qu’ils ont eu la gentillesse d’accep- ter. Certains d’entre eux étaient réticents au début (on ne fait pas ce qu’on veut avec des personnages de fiction, d’aucuns s’abandonnent, d’autres se rebellent) mais, finalement, tout est rentré dans l’ordre. Huit notes et huit syllabes… Philippe Chatel

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page 26 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 27 saison opéras 2011 pérasRetrouvez les plus beaux opéras et ballets, au cinéma sur grand écran en qualité image et son numériques.

LIVE MACBETH (opéra) de Guiseppe Verdi Mise en scène : Phyllida Lloyd Chef d’orchestre : Antonio Pappano Avec Simon Keenlyside et Marina Serafin

Macbeth et Banco, chefs de l’armée écossaise, rencontrent un groupe de sorcières qui leur prédisent le futur. Elles attribuent à Macbeth du titre de Sire de Cawdor et Roi d’Ecosse et révèlent à Banco qu’il sera père de rois... Lundi 13 juin 20h 30 Grand Ecran ESTER en LIVE depuis le Royal Opera House de Londres

Attention ! les spectacles commencent à l’heure indiquée

LE LAC DES CYGNES (ballet) de Piotr Illitch Tchaïkovski Chorégraphe : Marius Petipa/Lev Ivanov Chef d’orchestre : Valery Ovsyanikov Avec Marianela Nunez et Thiago Soares

Le prince Siegfriend fête son anniversaire LA BOHEME (opéra) en compagnie de ses amis. Sa mère vient lui de Guiseppe Giacomo Puccini rappeler qu’il est en âge de se marier mais Mise en scène : John Copley la Prince ne semble pas pressé de réaliser Chef d’Orchestre : Andris Nelson son vœu. Il préfère partir à la chasse... Avec Teodor Ilincai et Hibla Gerzmava Jeudi 23 juin 15h Grand Ecran ESTER Mardi 28 juin 20h Grand Ecran CENTRE Dans la mansarde parisienne qu’ils partagent avec deux autres artistes, le peintre Marcello et l’écrivain Rodolfo plaisantent au sujet du fait que le froid les empêche de travailler. Rodolfo arrête son ami qui essaie de casser une chaise LA FILLE pour faire du feu et offre en échange de sacri- DU REGIMENT (opéra) fier le manuscrit de son père... de Gaetano Donizetti Jeudi 7 juillet 15h Grand Ecran ESTER Mise en scène : Laurent Pelly Mardi 12 juillet 20h Grand Ecran CENTRE Chef d’Orchestre : Bruno Campanella Avec Nathalie Dessay, Juan Diego Tarif normal 15 € Florez, Felicity Palmer, Alessandro Corbelli. Tarif réduit 12 € (+ de 65 ans, familles nombreuses, - de 18 ans) Sur le chemin qui les conduit en Autriche, Tickets CE acceptés : la marquise de Berkenfeld terrorisée, Jeudi 25 août 15h Grand Ecran ESTER NOUVEAU 2 tickets = 1 entrée. accompagnée de son valet, Hortensius, Mardi 30 août 20h Grand Ecran CENTRE font une pause dans leur voyage en raison d’une fusillade qui vient d’éclater... page 28 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 France 2011 - Durée : 2h07 min

SYNOPSIS : Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade

Sortie nationale 19 octobre 2011 Réalisé par Maïwenn Avec Karin Viard, Marina Foïs, Joey Starr…

Pour insérer une annonce : merci de prendre contact avec ID Studio par tél. au 05 55 34 32 14 ou par mail, [email protected] Équilibre Tonicité Posture Détente 12bis, rue François-Chénieux Aisance 87000 Limoges PORTES OUVERTES Samedi 10 septembre de 10h à 19h Cours particuliers & duos 06 25 42 55 81

ID Studio Cours collectifs - Stages ... www.pilateslimoges.com page 28 ZOOM n°51 - septembre/octobre 2011 Vitalité France 2011 - Durée : 1h33 min

Sortie nationale 26 octobre 2011

Réalisé par Marjane Satrapi, Vincent Paronnaud Téhéran, 1958. Avec , Jamel Debbouze, Golshifteh Farahani… Nasser Ali Khan (Mathieu AMALRIC), Poulet musicien célèbre, a perdu le goût de vivre. Plus aucun instrument ne semble aux prunes pouvoir lui redonner l’inspiration depuis que son violon a été brisé. Sa tristesse est d’autant plus forte que son amour de jeunesse, rencontré au coin d’une rue peu après cet incident, ne l’a pas reconnu. Après avoir cherché en vain à rempla- cer cet instrument reçu autrefois de son maître de musique, Nasser en arrive à la seule conclusion possible : puisque aucun violon ne peut plus lui procurer apour attendre la mort. Il envisage alors toutes les morts pos- sibles : être écrasé par un train, sauter d’une falaise, se tuer d’une balle dans la tête, faire une overdose de médica- ments… mais ne trouve aucune de ces issues digne de lui. Après tout, il était le meilleur violoniste de son temps : Nasser Ali Khan.

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Le journal de l’actualité Art et Essai du Cinéma le Lido et du Multiplex Grand Écran

Après «Kirikou» et «Azur et Asmar», Michel Ocelot nous conte de nouvelles fééries en 3D.

Sortie nationale le 20 juillet publique. ID Studio - RCS Limoges 494 602 824 Ne pas jeter sur la voie

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