UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Domaine des Sciences de la Société Mention Sociologie FORMATION PROFESSIONNALISANTE EN TRAVAIL SOCIAL ET DEVELOPPEMENT

MEMOIRE DE LICENCE PROFESSIONNELLE Option : Socio-organisateur

PROMOTION DE L’ECONOMIE

RURALE PAR LA FILIERE LITCHI :

CAS DE LA COMMUNE RURALE DE

SOANIERANA REGION

Présenté par : Monsieur SINAOTSE Angelo Sylvain

Membres de Jury

Président : Professeur ETIENNE Stefano Raherimalala

Juge : Docteur RAKOTOSON Philippe Victorien

Encadreur pédagogique : Madame ANDRIANAIVO Victorine, Maître de Conférences

Promotion : TAFARAY

Date de soutenance : 23 Février 2018

Année Universitaire : 2017-2018

PROMOTION DE L’ECONOMIE RURALE PAR

LA FILIERE LITCHI :

CAS DE LA COMMUNE RURALE DE

SOANIERANA REGION ANOSY

REMERCIEMENTS : Premièrement, nous tenons à mentionner que si nous avons pu mener à termes ce modeste ouvrage c’est grâce à Dieu. Nous aimerons aussi présenter nos plus sincères remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à l’élaboration de ce mémoire de licence notamment :

o Monsieur RAKOTO David Olivaniaina, Responsable du Domaine des Sciences de la Société ; o Monsieur ETIENNE Stefano Raherimalala, Responsable de la Mention Sociologie ; o Monsieur RAKOTOARISON Andriniaina Yvon, Responsable du Parcours Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement ; o Notre encadreur pédagogique, Docteur ANDRIANAIVO Victorine ; o Tous nos professeurs qui nous ont dotés de connaissances tout au long de nos études ; o Toute la population de Soanierana enquêtée et qui nous a répondu aimablement ; o Les membres de notre famille et amis pour leur soutien tant moral que financier.

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS INTRODUCTION GENERALE

PREMIERE PARTIE : CADRAGE CONCEPTUEL, CONTEXTUEL ET METHODOLOGIQUE CHAPITRE I : PRESENTATION DU TERRAIN CHAPITRE II : REPERES THEORICO-CONCEPTUELS CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE RECHERCHE

PARTIE II : RESULTATS DE LA RECHERCHE CHAPITRE IV : FACTEURS QUI GENENT LES PRODUCTEURS DANS LA COMMERCIALISATION DE LITCHI CHAPITRE V : PROBLEMES QUI EMPECHENT LES PRODUCTEURS A PRODUIRE DE BONNES RECOLTES

PARTIE III : APPROCHE PROSPECTIVE DE LA RESOLUTION DE LA PROBLEMATIQUE CHAPITRE VI : ANALYSE, BILAN ET DISCUSSION CHAPITRE VII : RECOMMANDATIONS DU TRAVAILLEUR SOCIAL

CONCLUSION GENERALE TABLE DES MATIERES BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE ANNEXES RESUME ET CV

LISTE DES TABLEAUX : Tableau n°1:Nombre de Fokontany et distance par rapport au chef-lieu de la commune.p10 Tableau n° 2 : Démographie de la Commune Rurale de Soanieran……………………..p.11 Tableau n° 3 : Répartition de la population par tranche d’âge……………………...…...p.12 Tableau n° 4 : L’agriculture dans la commune rurale de Soanierana……...……………p.13 Tableau n° 5 : L’éducation dans la commune rurale de Soanierana……………...……..p.14 Tableau n° 6 : Etablissement scolaire par fokontany avec nombre de classes…….…....p.15 Tableau n° 7 : Projet de développement dans la commune rurale de Soanierana…..…..p.15 Tableau n° 8 : Etude de marché de l’importation de litchi de Soanierana…………...…p.29 Tableau n° 9 : Comparaison entre Bérose et litchi………………………...……………p.44 Tableau n° 10 : Analyse de la filière litchi à Soanierana…..……………………...……p.49 Tableau n° 11 : Estimation de revenus d’un ménage à Soanierana….………...…….…p.53 Tableau n° 12 : Forces, faiblesses, opportunités et menaces de la filière litchi à Soanierana………………………………………………………………………………p.54

LISTE DES ILLUSTRATIONS : Figure n° 1 : Localisation de la Région Anosy…………………..…………………....…p.8 Figure n° 2 : Carte du District de Taolagnaro…………………………………………...p.9 Figure n° 3 : Carte physique de la Commune Rurale de Soanierana……………………p.10 Figure n° 4 : Trajet commercial du litchi à Soanierana…………………………...…….p.51 Photo n° 1 : La RN 13 en mauvaise état………………………………………………...p.34 Photo n° 2 : La RN 12a inondée………………………………………………………...p.36 Photo n° 4 : Verger de litchi non entretenu……………………………………………..p.52 Photo n° 5 : Qualités de litchis…..………………………………………………….…...p.45 Photo n° 6 : Réhabilitation de la RN 12a…………………………………………….….p.56 Photo n° 7 : Le port d’Ehoala…………………………………………………………...p.58 Photo n° 8 : Plantations modernes………………………………………………………p.61 Graphique n° 1 : Flux d’importation de la production de litchi de Soanierana……....…p.28 Graphique n° 2 : Evolution de prix dans le marché locale de Taolagnaro…………...... p.31 Graphique n° 3 : Niveau d’études des producteurs à Soanierana...……………………..p.38

LISTES DES ABREVIATIONS OU ACRONYMES : AG : Assemblée Générale AROPA : Appui au Renforcement des Organisations Professionnelles des services Agricoles ASARA : Amélioration de la Sécurité Alimentaire et de Revenu Agricole ASOS : Action Socio-sanitaire et Organisation Secours CA : Conseil d’Administration CEG : Collège d’Enseignement Général CEPE: Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires CSB: Centre de Santé de Base CTHT : Centre Technique Horticole de Toamasina CUMA : CUlture MAraichère DDR : Directeur de Développement Rural EPP : Ecole Primaire Publique FIVOY : Fitehirizana VOla Ifampisamborana FFOM : Forces Faiblesses Opportunités Menaces FRAM : Fikambanan’ny Ray Aman-drenin’ny Mpianatra (Groupe des Parents d’Elèves) GEL : Groupe des Exportateurs de Litchi GIZ : Geselleschaft fur Internationale Zusammenarbeit (Coopération allemande pour le Développement) HAT : Haute Autorité de Transition HTC : Haute Terre Centrale JIRAMA: JIro sy RAno Malagasy (Electricité et Eau Malgache) MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche MAP : Action Plan MST : Maladies Sexuellement Transmissibles ONE : Office National pour l’Environnement ONG : Organisation Non-Gouvernementale PCD : Plan Communal de Développement PED : Pays En Développement PHBM : Projet Haut Bassin de Mandrare PIB : Produit Intérieur Brut PIC : Pole Intégré de Croissance PK : Point Kilométrique PRD : Plan Régional de Développement QMM : Qit Madagascar Minéral RDT : Rapport Diagnostic Territorial RIP : Route Interprovinciale RN : Route Nationale RNC : Route Non-Classée SDS : Schéma de Développement Sectoriel SRAT : Schéma Régional d’Aménagement du Territoire UCOFRUIT : Union des COopératives FRUITtières VAD : Visite A Domicile

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INTRODUCTION GENERALE GENERALITES La société malagasy se base sur l’agriculture pour survivre et nourrir sa population. Chaque localité pratique différentes cultures qui la spécialisent. Madagascar est en effet un pays à vocation agricole. Environ les 80% de la population active sont des cultivateurs. De plus, sur 21 926 221 d’habitants (Madagate, 2011), à peu près 78 % de la population totale vit encore dans les milieux ruraux estimée à 17 102 452 d’habitants ; cette population est surtout caractérisée par sa jeunesse : 56,6% soit 9 679 988 d’habitants ont moins de 20 ans (Madagate, 2011). Madagascar dispose d’un atout inestimable, en ayant un immense espace cultivable. Cela représenterait 36 millions d’ha (Min. de l’agriculture, 2015). De surcroit, la fertilité des terres rend favorable la production.

Parmi différentes cultures, les fruits occupent une place prépondérante dans l’économie nationale. A l’instar de tous les pays du monde, Madagascar produit divers fruits. Ils sont très exploitables et exportables grâce à leur bonne qualité et leur abondance. Comme de nombreux pays en développement (PED) ou émergents, celui-ci exporte des produits frais, fruits et légumes dits de contre-saison vers les pays européens (M. PROUST Rémi, 2010). Le type de fruits varie selon le climat de chaque région. Le plateau central et le long de la côte Est jusqu'à l’extrême Sud-Est sont les plus abondants aux arbres fruitiers, et ce, grâce à son climat tropical chaud et humide favorisant la croissance et la maturité des fruits. L’effet de l’altitude favorise aussi plus d’humidité (ATLAS REGIONAL ANOSY, 2012).

En ce qui concerne les fruits, notre thème se focalise sur le litchi. Ce dernier est cultivé pour ses fruits ; consommés souvent crus, ils sont riches en vitamine C et en glucides.

Le litchi a été introduit à Madagascar en 1764 par Cossigny (MAEP 2007). Il est planté principalement dans toutes les propriétés de la côte Est et le Sud-est de l’Ile où il fructifie plus et atteint une grande taille. Avec une production de l’ordre de 100 000 tonnes par an, Madagascar est le troisième pays producteur dans le monde après la Chine et l’Inde (Ethiquable, 2013). Le litchi malagasy est le plus ancien sur les marchés européens en période de fin d’année. Environ 16 000 à 20 000 tonnes sont exportes vers l’Union européenne durant la saison d’été. Madagascar est donc le premier exportateur mondial sur ~ 2 ~ l’Europe (MAEP 2007). Le pays exporte pareillement vers les pays du Golfe tel le marché de Dubaï et de l’Arabie Saoudite.

En matière de compétitivité, Madagascar est en concurrence avec l’Ile Maurice, la Réunion et l’Afrique du Sud qui tiennent une place colossale pour la qualité de ses litchis, y compris aussi le Brésil, le Zimbabwe, l’Australie et la Chine. Les exportateurs malagasy ont pour objectif d’améliorer la qualité de production et espèrent exporter une plus grande quantité.

Le litchi à Madagascar est produit par six régions dont Toamasina, Mananjary, Manakara, Maroantsetra, Taolagnaro et Antsiranana. Cet arbre est malheureusement fragile sur les Hautes terres centrales (HTC), plus précisément à Antananarivo, il vit sous certaines conditions favorables d’exposition, tandis que ses fruits y murissent mal et sont sans mérite. Il n’est pas facile d’évaluer la production de litchis, cependant nous avons pu ressortir certains chiffres : 25 000 à 35 000 tonnes pour une surface estimée à 5750 ha (MAEP 2007). La production reste sur la collecte. La campagne se fait entre le mois de novembre et le mois de janvier, c'est-à-dire pendant la saison de pluies. La zone qui produit le plus et le principal exportateur à Madagascar est encore Toamasina jusqu'à ce jour, avec 95% des volumes exportés (MAEP 2007) en 1992 et presque 100% en 1998 (à part certaines exportations aériennes de Mananjary-Manakara ; 100% des exportations conventionnelles ont été effectuées par bateaux depuis Toamasina). 20 000 à 30 000 familles de ruraux sont des cultivateurs de litchi et sont réparties sur 800 km tout au long de la côte Est. Effectivement, la culture de litchi constitue une importante activité génératrice de revenus pour les paysans et nous pouvons dire aussi que cela alimente le budget de l’Etat.

C’était au cours de l’année 1961 que les premières recherches de développement de la culture du litchi ont été faites (M. PROUST Rémi, 2010) par l’intermédiaire de la création de la station expérimentale d’Ivoloina (district de Toamasina). A partir des années 1960, les premières exportations de litchi frais ont été effectuées par avion avec la collaboration de l’Union des Coopératives Fruitières (UCOFRUIT) qui est un organisme semi-étatique. En 1988, Madagascar exportait déjà 1623 t de litchi frais. Ce qui a placé ce fruit au premier rang parmi les autres fruits tropicaux exportés à l’instar des mangues (66 t) et les bananes vertes (44 t). Le litchi était désormais devenu une source de devises ~ 3 ~ importante au même titre des filières phare de Madagascar que dont le riz, le café, le girofle ou la vanille (M. PROUST Rémi, 2010).

Les volumes des produits exportés ont de plus en plus augmenté dès que l’autorisation du traitement au soufre a été appliquée par l’Union Européenne. La quantité exportée a alors évolué de 2000 t à plus de 20 000 t aujourd’hui. Cette action a fait progresser considérablement les volumes de litchis exportés et a développé la filière à cette époque.

Soanierana est notre terrain d’investigation pour cette étude. C’est une des communes rurale productrice de litchi dans le district de Fort-Dauphin. Dans ce dernier, une grande partie de surface de terre des zones humides est parsemée de litchi constituant ainsi presque une formation forestière. Fort-Dauphin ou Tolagnaro est l’une des trois districts de la Région Anosy. Ce District est la zone qui produit le plus dans cette Région notamment les mangues, les agrumes, les litchis (SDS agriculture Anosy, 2013). Sur les flancs des collines des chaines anosyennes, sur le versant oriental, caféiers, bananiers poussent bien.

MOTIF DU CHOIX DU THEME ET DU TERRAIN Nous avons pu constater que la commune rurale de Soanierana rencontre beaucoup de handicaps dans la culture de litchi. Les paysans ont évidemment besoin d’aides dans l’exportation des récoltes. Même si le marché local fonctionne bien, la filière litchi est peu exploitée. La commune de Soanierana a été choisie comme terrain de recherche parce qu’elle est l’axe qui relie la ville-centre (Taolagnaro) avec toutes les autres communes comme , … C’est l’occasion pour nous de démontrer les potentialités de ce milieu au monde.

De plus la croissance démographique s’accélère, ce qui amène les cultivateurs à produire davantage, tant pour la consommation régionale que pour garantir des surplus pour l’exportation, dans le but d’en faire de la région Anosy « le grenier du sud-ouest de l’Océan Indien ». Cela ne se limitera pas seulement à la commercialisation, mais il s’agira aussi d’améliorer la situation sociale et économique de la commune. Alors, nous voulons aussi participer à son développement. Les couches les plus vulnérables seront nos principales cibles dans ce domaine. ~ 4 ~

Aussi, la filière litchi a été choisie comme thème car elle est peu traitée dans cette région. Pourtant, cette culture constitue une activité génératrice de revenus pour la majorité de la population rurale. En réalité, c’était dans notre plan de promouvoir l’économie du milieu en exploitant les ressources disponibles qui y sont abondantes. En outre, l’arbre constitue une fonction sociale et territoriale et ne se tourne pas vraiment dans une logique commerciale et productiviste. Autrement dit, les litchis sont demandés par beaucoup d’autres régions qui n’en cultivent pas. Et comme ils sont couramment exportés vers les pays européens, la commune de Soanierana gagnera beaucoup d’avantages dans sa commercialisation. A cet effet, la culture telle que la production de litchi mérite d’être valorisée.

QUESTION DE DEPART La plantation de litchis dans la zone de Soanierana est très répandue, alors que les produits sont enfermés dans la région Anosy seulement. De ce fait, nous nous sommes interrogés sur la cause de cette situation. Pourquoi Taolagnaro n’exporte pas de litchi comme Toamasina alors qu’elle est dotée du plus grand port à Madagascar nommé Ehoala?

Sous un autre angle, la Commune Rurale de Soanierana dispose beaucoup de richesses mais comment il est possible que sa population reste encore pauvre. Ce sont peut- être les gens de la localité qui ne sont pas dynamiques et responsables, ou c’est le Gouvernement lui-même qui ne prend pas ses responsabilités. Ce constat va être analysé tout au long de la deuxième partie.

LES ETAPES DE LA RECHERCHE - OBJECTIF GENERAL Toutes études menées aboutissent à des objectifs que nous voulons réaliser. Alors pour le nôtre, le but est de promouvoir l’économie de la localité afin de favoriser son développement. Il faut souligner le développement communautaire dans ce cas, c’est-à-dire rehausser les revenus de chaque ménage, améliorer la vie quotidienne des producteurs de litchi : socioéconomique, psychologique, sanitaire etc. tout en conservant la tradition et les coutumes de la population. Nous devons aussi améliorer la qualité de production de litchi pour qu’il puisse être commercialisé, pour qu’il ait de la valeur et du mérite.

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- PHASES DE LA RECHERCHE Le recueil d’informations est essentiel dans le commencement d’une recherche. Au départ, nous avons fait une pré-enquête avant de nous lancer dans l’enquête proprement dit. Sur ce, nous avons eu des entrevues basées sur un guide avec les responsables de la filière, pour ne citer que le Directeur de la Promotion des Echanges Extérieurs du Ministère du commerce et le Directeur Régional de l’Agriculture et de l’Elevage à Taolagnaro. Une entrevue libre a été établie auprès du Maitre du port d’Ehoala. L’utilisation d’un questionnaire a été nécessaire pour effectuer une enquête auprès des responsables de la commune et des spécialistes de la filière. Enfin, la rédaction du mémoire a été faite grâce aux renseignements recueillis lors de ces différentes étapes.

- LIMITES DE LA RECHERCHE Tout travail rencontre toujours des problèmes qui provoquent parfois des difficultés pour réaliser l’étude. D’emblée, notre déplacement d’Antananarivo vers le terrain d’étude a été vraiment ardu à cause de la dégradation des routes. De plus, les documents concernant la commune rurale de Soanierana datent de plus d’une dizaine d’années passées et, les informations mentionnées dedans sont souvent obsolètes. De surcroit, il n’y avait personne qui ait déjà traité le thème « litchi », en général dans la région Anosy. Néanmoins, nous avons fait des efforts pour creuser la réalité. A part cela, Soanierana est située dans une zone pluvieuse. Donc, cette situation a retardé notre recherche.

ANNONCE DU PLAN Alors, afin de fournir des résultats concrets, nous allons analyser et expliciter les enquêtes que nous avons faites sous trois subdivisions dont en premier lieu, nous allons voir d’abord les caractéristiques de notre terrain d’études; ensuite dans la seconde partie, nous verrons réellement les résultats de notre enquête ; en fin, il y aura le bilan de l’étude et les suggestions. ~ 6 ~

PREMIERE PARTIE : CADRAGE CONCEPTUEL, CONTEXTUEL ET METHODOLOGIQUE : Nous verrons dans cette première partie la monographie du terrain d’études. Nous allons dans ce cas présenter ses potentiels et ses faiblesses. Nous apercevrons dans le deuxième chapitre de cette partie les méthodes utilisées lors de notre enquête ainsi que les hypothèses et les objectifs spécifiques. ~ 7 ~

CHAPITRE I : PRESENTATION DU TERRAIN : Puisque notre recherche est une descente sur terrain, nous allons nous pencher sur la description et les caractéristiques de notre site d’étude : la Commune Rurale de Soanierana.

1. HISTORIQUE DE LA COMMUNE RURALE DE SOANIERANA : Auparavant, au XVIe siècle, elle s’appela « Analandraha », mais quand Radama Ier conquit le village au XIXe siècle la renomma « Soanierana », âpres avoir obtenu l’autorisation des peuples (PCD, 1999). Les races des gens qui y vivent sont les Antanosy et les Antandroy. Ces derniers sont parmi les personnes qui recherchent des activités plus rémunératrices tandis que les premiers sont les natifs de la région.

2. SITUATIONS GEOGRAPHIQUES : La commune rurale de Soanierana se localise dans le District de Taolagnaro, Région Anosy, cette dernière se trouve à l’extrême Sud-est de Madagascar (cf. figure n° 1), dans la province de Toliara, et comporte trois districts dont , et Taolagnaro, et se localise entre les latitudes 22,67° et 25,20° sud et les longitudes entre 45,18° et 47,40° est (PRD Anosy, 2013). Cette région couvre une superficie de 29 674,09 km2 (SDS Agriculture Anosy, 2013).

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Figure n° 1 : Localisation de la région Anosy :

Source : Schéma Régional d’Aménagement du Territoire Anosy, 2012

La région Anosy est délimitée par quatre autres régions dont la région Androy qui est la plus proche du chef-lieu de région (Taolagnaro) ; elle se positionne à l’ouest (SRAT Anosy, 2012) et est située à 118 km (Ambovombe), reliée par la Route nationale n° 13 (RN 13). Au nord, nous trouvons la région d’Ihorombe conduite par un seul axe qui n’est que la RN 13. Au niveau de Betroka, Anosy est séparée de celle-là par la rivière d’Ialanana au nord et au nord-est par la rivière Ihosy. La région Atsimo-Andrefana se localise juste à l’ouest, menée par la RN 10 depuis Ambovombe. Enfin, au nord d’Amboasary et de Taolagnaro se place la région Atsimo-Atsinanana (SRAT Anosy, 2012), la RN 12a est la seule voie de communication disponible pour y accéder. L’océan Indien se trouve à l’est et au sud. ~ 9 ~

Figure n° 2 : Carte du District de Taolagnaro :

Source : FTM/Région Anosy, 2012

Le district de Taolagnaro a une superficie de 5498 km2. Taolagnaro contient 27 communes dont une seule commune urbaine qui est la capitale régionale. Les voies qui relient les communes rurales au chef-lieu de district sont la Route Nationale n° 12a (RN 12a), la Route Interprovinciale n° 118a (RIP 118a) et la RN 13 (ATLAS REGIONAL Anosy, 2012). ~ 10 ~

La commune rurale de Soanierana se trouve à 12 km de la ville de Taolagnaro. Cet axe est praticable pendant toute l’année. Elle est limitée par la commune rurale d’Ifarantsa au Nord, dans la partie australe il y a l’Océan Indien, à l’Est se localise la commune urbaine de Taolagnaro et la commune rurale d’Ampasy Nahampoana et, c’est vers l’Ouest que la commune rurale de Manambaro se place (PCD 1999). La RN 13 est la route qui la relie avec le chef-lieu de « Fivondronana » (Taolagnaro).

Figure n° 3 : Carte physique de la Commune Rurale de Soanierana :

Source : PIC, 2015

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Tableau n° 1 : nombre de Fokontany et distance par rapport au chef-lieu de commune : FOKONTANY DISTANCE (en Km) 1. Soanierana 2 2. Andramaka 3 3. Analahova 3 4. Ankarefo 4,5 5. Andranara 5 6. Lafitsinana 6 Source : PCD de la commune rurale de Soanierana, 1999

Avec une superficie qui s’étend jusqu'à 80 km2, Soanierana dispose de 6 « Fokontany ». Le fokontany de Soanierana est le chef-lieu de commune. Lafitsinana est le plus éloigné par rapport à la commune.

3. DEMOGRAPHIE : Tableau n° 2 : Démographie de la commune rurale de Soanierana Nombre Densité Nombre de Taille Nombre de Nombre de d’habitants (par km2) ménage moyenne naissances décès (ménage) déclarées déclarés 5432 9 1181 4 205 5 Source : PCD, 1999

Nous pouvons remarquer que le nombre d’habitants est adapté à la superficie de la commune. En tout cas, la plupart de la population de Soanierana est jeune. Ce qui donne un avantage colossal dans la main d’œuvre surtout dans le domaine de l’agriculture.

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Tableau n° 3 : Répartition de la population par tranche d’âge 2000 AGE TOTAL HOMME FEMME 0=5 578 564 1142 6-12 607 565 1172 13-17 336 311 647 18-24 246 203 449 25-50 694 617 1311 Plus de 50 357 374 731 TOTAL 2818 2614 5432

Source : PCD, 1999

Dans la commune rurale de Soanierana, la population se subdivise ainsi : 2818 hommes et 2614 femmes (PCD, 1999). Apparemment, l’effectif des femmes est inférieur à celui des hommes (cf. tableau n° 3). Quand même, nous constatons qu’il y a une légère égalité de répartition de la population par sexe.

4. RELIEF, BASSIN VERSANT ET CLIMAT : De vision topographique, nous pouvons apercevoir une nette opposition entre, premièrement, une zone basse dont les altitudes ne surpassent pas 75 m. Dans sa partie orientale se trouve une bande littorale étroite de 194 km, et par la vallée de la Mandrare, délimitée au nord et au nord-ouest par le rebord manambien (ATLAS REGIONAL Anosy, 2012). Ensuite, une zone haute où les altitudes atteignent jusqu'à plus de 1500 km, dont les points culminants sont Ivakoany et Beampiangaratra. Cette zone est creusée par la vallée de Manampanihy à l’est. Dans la partie ouest de la région se trouve les plus grands bassins versants qui sont le bassin versant de la Mandrare avec une superficie de 12 435 km2 et se localise a Amboasary-sud ; et le bassin de la Mangoky qui dispose d’une superficie de 2345 km2 provenant des pieds de la chaine Ivakoany à Betroka. Soanierana dispose des sols sablonneux et alluvionnaires. Les deux cours d’eau qui circulent dans cette zone sont Efaho et Antetezambe (PCD, 1999).

Les températures moyennes annuelles varient selon l’altitude, voire l’exposition des versants : versant au vent moins chaud, et versant sous le vent plus sec et plus chaud. Le ~ 13 ~ versant de l’est humide a une précipitation annuelle de 1122 mm, et exposé constamment au souffle de l’alizé et le versant de l’ouest plus sec avec une précipitation de 756 mm par an (ATLAS REGIONAL Anosy, 2012). Le climat de la commune rurale de Soanierana est humide, la pluie est très abondante, ce qui favorise la culture des fruits. Ainsi, la région de Taolagnaro est plus verte et plus fertile que les autres régions avoisinantes.

5. ETAT DES LIEUX DE L’AGRICULTURE : Tableau n° 4 : L’agriculture dans la commune rurale de Soanierana : Type de Production Surface Surface Parasite produits annuelle cultivée cultivable

Riz 1685 t 150 ha 400 ha

Patate douce 240 t 16,50 ha

Manioc 520 t 20 ha 20 ha

Litchis 1700 t

Source : PCD commune rurale de Soanierana, 1999

Les 90% de la population de Soanierana sont des cultivateurs (PCD, 1999). Comme le tableau ci-dessus le montre, la culture de riz domine dans cette localité. A part cela, la patate douce et le manioc sont peu cultivés dans la commune mais le district d’Amboasary- Atsimo en est un grand producteur car le 54% de la production de patate douce provient de ce dernier, Taolagnaro en est le moins producteur de tous les trois districts (SDS Agriculture anosy, 2013).

Nous pouvons bien observer que la plantation de litchi constitue une des activités génératrices de revenus. Toutes les communes du district de Taolagnaro produisent ce fruit pour ne mentionner que Ranomafana, Ampasinahampoana et Soanierana. Cette dernière dispose environ 1400 ha de superficie forestière (PCD, 1999), la majorité de cela, pour ne pas dire 70%, est une forêt de litchi. Auparavant, cette commune pouvait produire une énorme quantité de litchi (cf. tableau n° 4). Mais en ce temps, le nombre de pieds de litchis recensé est de 625 (AROPA 2017), cela peut produire jusqu’à 125 t seulement. Cette productivité varie selon la saison. La plupart des gens cultive du litchi. Chaque ménage dans cette commune en possède. Un ménage a au moins 2 pieds pour lui servir de fruit et ~ 14 ~ des ombres dans son village. Mais certains en ont jusqu’à 120 à 350 pieds, voire même plus. Nous les voyons même apparaitre au milieu des maisons.

6. ELEVAGE : Cette activité est peu pratiquée dans la commune de Soanierana. Il se trouve que seulement les 5% (PCD, 1999) de la population locale sont des éleveurs. Cela se limite juste sur l’élevage de bovin. Selon le PCD de la commune en 1999, le nombre de têtes de bovin comptés est de 710. Le problème c’est que le vol des bœufs existe dans cette zone, de plus le pâturage est exigu. Il n’existe qu’un seul marché chaque semaine. Ces animaux sont souvent atteint par des maladies appelées « Besoroka » et « Charbon ». Pour les vaches laitières, elles sont 274 et produisent jusqu’à 474 litres de lait par jour (PCD, 1999).

7. VIE SCOLAIRE DE LA COMMUNE RURALE DE SOANIERANA : Chaque fokontany dispose d’une école primaire publique (EPP). En ce moment, il y a un collège d’enseignement général (CEG) dans le fokontany de Soanierana. Il n’y existe pas de lycée d’enseignement technique. L’Association FITAHIA a contribué sur la construction de Lycée d’enseignement général en offrant 10.000.000Ar à la commune. Aussi, nous n’y voyons aucune école préscolaire.

Tableau n° 5 : Etablissement scolaire par fokontany avec nombre de classe : Fokontany EPP CEG LYCEE Andramaka 5 (salles de classe) Néant Néant Ampasimorafeno 2 Néant Néant Andranara 2 Néant Néant Analahova 2 Néant Néant Lafitinana 1 Néant Néant Mahasihanake 2 Néant Néant Soanierana 3 3 bâtiments de 2 Un bâtiment de 2 salles (en cours) salles chacun Source : Enquête personnelle, Avril 2017

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Tableau n° 6 : L’éducation dans la commune rurale de Soanierana : Préscolaire Primaire Public Privée EPP Privée Nombre d'établissements 5 1 Etablissements fonctionnelles 5 1 Nombre d'élèves 856 83 Nombre d'enseignants 25 2 Dont payés par FRAM Nombre de salles de classe 16 4 Taux de réussite au CEPE 35% Source : PCD de la commune rurale de Soanierana, 1999 Le taux de réussite à l’examen est faible. Nous pouvons donc affirmer que le niveau d’étude des enfants dans cette localité est critique. Les parents ont tendance de ne pas envoyer leurs enfants à l’école.

8. INFRASTRUCTURES DE BASE DANS LA COMMUNE RURALE DE SOANIERANA : La plupart des constructions se trouve dans le fokontany de Soanierana. Le JIRAMA n’existe pas dans ce milieu ni pour l’eau ni pour l’électricité. Les gens utilisent en général de lampe à pétrole (99,3%) et autres de la bougie (0,7%) (PCD 1999). Certains utilisent des panneaux solaires et du groupe électrogène. Quant à l’eau, la majorité gens vivent avec l’eau de puits (43 pour 818 ménages en 1999) et l’eau de la rivière d’Antatezambe (utilisé par 363 ménages en 1999) (PCD 1999). Tableau n° 7 : Projet de développement dans la commune rurale de Soanierana : Intitulé Localisation Montant Source de Date de financement réalisation Construction CSB1 Soanierana 20.000.000 302 millions 1997

Réhabilitation et extension marché Soanierana 147.000.000 FED 1998

Piste 5 km Soanierana à Andramaka 6.000.000 FED 1998

Adduction d’eau Soanierana FIKRIFAMA 1999 potable Source : PCD de la commune rurale de Soanierana, 1999 ~ 16 ~

9. ACTEURS DE DEVELOPPEMENT INTERVENANT DANS LA COMMUNE :  GIZ : Projet Allemande développant la chaine de valeur de miel dans le District de Fort-Dauphin. Initie les différentes communes de district sur l’élevage de miel ; contact des acheteurs de miel pour les associations éleveur des abeilles en installant des ventes de miel.

 MCI : C’est une association qui appuie la commune sur l’assainissement.

 PIC : Pole intégré de croissance.

Avec PIC2, PIC a effectué la réhabilitation du bureau de la commune, a doté 02 ordinateurs avec onduleur ; 02 armoires métalliques ; 02 tables de bureau ; 06 chaises.

PIC a financé le CSBII (Centre de santé de Base) de 16.000Ar pour se procurer des lits, plaque solaire pour énergie ; réfrigérateur ; batterie et convertisseur ; pompe pour eau potable.

 AROPA : a doté des panneaux solaires pour permettre l’irrigation de 3000 HA de rizière à Antsofa I dans le FKT et à Antofa II dans le FKT (=fokontany) d’Andranara.

 ASOS (Action Sociale Organisation Santé) : a élaboré le PCD de la commune, intervient sur la sensibilisation des communautés pour se protéger contre les MST (maladies sexuellement transmissibles) en distribuant de capote ; Fanabeazanaina (méthode contraceptive) pour freiner les taux de naissance des communautés, faire la sensibilisation sur l’assainissement de chef-lieu de commune pour modèle des autres fokontany.

 ONG AZAFADY : en 2014 a donné son appui à la commune en bâtir un bâtiment de 02 SALLES de classe.

 Domaine de la cascade : fournit des graines de poivre rouge (Beroze) et jeunes plants gratuitement aux communautés, achète les fruits de poivre rouge à 6000AR la bonne qualité et à 5000AR la qualité moyenne. Il appuie les communautés sur la technique de plantation de poivre rouge. ~ 17 ~

 QMM : appuie la commune en finançant durant sa phase de construction la culture des légumes (CUMA= culture maraichère) et paie de ristourne en échange contre l’exploitation de carrière de granite de FKT d’Ilafiatsinana.

 FIVOY : Banque prête jusqu’en concurrence de 5.000.000 Ar pour ceux qui ont des projets de développement. ~ 18 ~

10. ORGANIGRAMME DE LA COMMUNE DE SOANIERANA :

Conseillers

PARTENAIRES (Au nombre de 07 avec le

Président)

MAIRE

SECRETAIRE

GENERAL

ème 1er ADJOINT 2 ADJOINT

Chef personnel

SECRETAIRE SECRETAIRE COMPTABLE AGENT BALAYEUR chargé de l’état chargé du PUBLIQUE TECHNIQUE DE

civil et de CIN service de PROVINCIAL COMMUNE

Domaine

Source : Enquête personnelle, Mai 2017 ~ 19 ~

CHAPITRE II : REPERES THEORICO-CONCEPTUELS :

Ce chapitre est consacré à élucider d’où provient notre inspiration. Suite à cela, nous évoquerons quelque théories des grands sociologues tel que le fonctionnalisme de Bronislaw Malinowski, ensuite la théorie de la valeur-travail qui été développé par Adam Smith. Enfin, nous allons proposer la théorie des organisations.

I. LE FONCTIONNALISME : Le fonctionnalisme a été exprimé par Bronislaw Malinowski et, Robert K. Merton et Talcott Parsons l’ont étudié. C’est une théorie anthropologique qui nous amène à étudier le fonctionnement d’une société sur la base des éléments qui assurent sa stabilité. Cette théorie nous a permis de réfléchir sur le fonctionnement de l’économie de marché de Toamasina sur son exportation de litchi. Nous avons étudié les différences entre la région d’Atsinanana et celle d’Anosy. Sur ce, nous avons pu obtenir des hypothèses qui nous a poussé à creuser la réalité sur la filière litchi dans le district de Taolagnaro, particulièrement dans la commune rurale de Soanierana. Cette théorie de Malinowski présume que toute pratique a pour fonction de répondre aux besoins des individus. Par exemple, la culture de litchi à Soanierana est une activité que tous les producteurs doivent bénéficier à condition que l’organisation de la filière soit efficace. Nous ne devons pas analyser une société à partir de son histoire mais de son fonctionnement. C’est-à-dire qu’il faut savoir observer comment s’organisent les gens dans une communauté étudiée.

II. LA VALEUR-TRAVAIL : La valeur-travail est un concept théorique employé particulièrement par Adam Smith, David Ricardo ensuite par Karl Marx. Le travail est le géniteur et la source de la richesse. Donc, la culture de litchi est parmi les cultures qui peuvent être des activités génératrices de revenus. Nous pouvons la catégoriser comme du travail pour ceux qui la pratiquent. Dans ce cas, cette filière vaut d’être mise en valeur dans le but de favoriser le développement rural.

La propriété individuelle est le résultat du travail, et toute chose s’achète grâce au travail. Il joue un rôle crucial dans la détermination de la valeur d’une personne.

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III. LA THEORIE DES ORGANISATIONS : Cette théorie est une discipline qui se trouve à la limite entre l’économie des organisations, la sociologie des organisations, la gestion et la science politique. Elle se focalise principalement sur les organisations, tant marchandes que non marchandes, dans toutes leurs différences (entreprise, hôpital, syndicat, association, administration, convention,…). Sur cette théorie, nous voulons faire comprendre que s’organiser est plus important pour atteindre un but. Par exemple, pour améliorer la commercialisation de litchi, les producteurs doivent s’unir dans une association.

IV. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES: La commune rurale de Soanierana dispose de beaucoup de potentiels non seulement en matière de litchi mais au sujet de fruits. Il a un avantage par rapport à Toamasina parce que le temps de récolte de ses litchis est précoce. Or, les récoltes sont enfermées dans la région Anosy seulement. C’est là que la question se pose. De plus, cette zone possède beaucoup de pieds de litchi, pour ne pas mentir des forêts même, mais pourquoi alors la production est insuffisante ? Ou pourquoi sa qualité est actuellement mauvaise ? L’exploitation des récoltes reste sur les marchés locaux, quelques quantités sont exportées vers la région Androy. De plus, la population productrice n’a pas encore l’esprit d’élargir la commercialisation. La vie socioéconomique des producteurs aurait été satisfaisante s’ils avaient le moyen de trouver un débouché pour leur récolte. C'est-à-dire comment faire pour exploiter la production de litchi dans cette localité ? Les étapes à franchir seraient-elles faciles pour les eux ?

Tout d’abord, comme nous l’avons bien affirmé au début, la plupart des gens dans cette commune est cultivateur. Notre première hypothèse est donc le problème financier. A cause de cette insuffisance, les producteurs n’arrivent pas à développer leur commerce. Ce problème aboutit jusqu’au coût de transport qui est cher pour eux. Deuxièmement, la dégradation des routes constitue un des problèmes majeurs qui bloque la commercialisation du litchi car cela rend difficile le transport de la production. Il faudra savoir que le litchi est un produit périssable. Donc, son évacuation sera compliquée si les voies de communications sont encore abimées.

~ 21 ~

V. OBJECTIFS SPECIFIQUES : Les objectifs spécifiques de notre recherche aboutissent à certains points dont :  exporter les récoltes afin que la situation socioéconomique des producteurs puisse progresser ;  attirer les collecteurs car grâce à eux nous pouvons trouver un marché plus élargi ;  exploiter les fruits sur place, c’est-à-dire les transformer en jus naturel, confiture ou autres choses. Notre but dans ce projet est de favoriser la sécurité alimentaire et pour éviter que la récolte ait de déchet.

Tout cela engendrera des nouvelles activités génératrices de revenus pour la population locale ainsi que les autres communes de Taolagnaro imiteront cette pratique. Par conséquent, cela créera des richesses pour le district tout entier. ~ 22 ~

CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE RECHERCHE :

Ici, nous nous focaliserons sur quelles techniques que nous avons utilisées lors de notre descente sur terrain et pendant la rédaction de cet ouvrage. Alors, nous allons montrer les approches, les méthodologies et les techniques adoptées pour ce travail de recherches. Effectivement, nous citerons les documents ainsi que les instruments employés durant ce temps.

I. OUTILS : D’emblée, des moyens de transports comme la moto et la voiture étaient nécessaires pour se déplacer et circuler dans le site d’études. Ensuite, plusieurs instruments et appareils ont été utilisés pendant la descente sur terrain. La première chose qui nous est venue à l’esprit c’est d’avoir un cahier et un stylo pour prendre note des données nécessaires. De toute évidence, il n’a pas été facile d’écrire tout ce que les enquêtés disaient, alors nous nous sommes servis d’un dictaphone pour enregistrer leur voix. Aussi, un appareil photo était essentiel pour prendre des photos. Pendant la circulation dans le village, un GPS était très utile pour localiser les endroits plus éloignés du chef-lieu de commune. Enfin, nous avons utilisé un téléphone portable pour la communication.

II. TECHNIQUES : . Documentaires : A part ces différents outils, la documentation a été la plus cruciale dans toute l’élaboration de ce livre. Nous avons lu beaucoup de livres à l’instar des revues scientifiques, des ouvrages des grands sociologues comme Emile DURKHEIM etc. La lecture d’autres thèses et mémoires relatifs à la thématique nous a éclairé les idées. Il nous a fallu aussi lire des journaux pour extraire quelques passages à propos dudit thème. La documentation ne s’est pas limitée seulement sur le sujet mais aussi sur des documents officiels afin de faire un état des lieux du terrain d’investigations, voire de recueillir des informations sur la filière litchi. Certains documents concernant le grand Sud-est de Madagascar ainsi que notre terrain d’études ont été consultés pour obtenir des données plus fiables et aussi le bilan des rapports de différentes organisations et administrations. Sur ce, la bibliothèque, les centres d’études et le cyber-café ont été notre fidèle compagnon pendant notre recherche.

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. Vivantes : Il faudra plusieurs semaines pour accomplir une telle recherche dans une communauté. Pendant ce temps, il se peut que les données recueillies se répètent à chaque enquêté. Néanmoins, nous avons adopté la méthode d’enquête quantitative en vue de faciliter et assurer le traitement rapide des informations. Suite à cela, nous avons fait des entretiens dirigés à l’aide d’un questionnaire.

. L’échantillonnage : Il n’est jamais possible d’interroger tous les gens dans le terrain d’études. C’est pour cela que nous avons recueilli que les informations nécessaires sur une fraction de la population. Suite à cela, il fallait procéder à un échantillonnage.

Ainsi, nous avons opté la technique d’échantillonnage par grappe. C’est-à-dire que nous avons groupé la population par ménage afin de minimiser le déplacement et aussi pour pouvoir enquêter beaucoup d’individus dans un laps de temps, de même que le fokontany de Lafitsinana est très éloigné du chef-lieu de commune. De ce fait, nous avons listé les grappes (ménages) de 1 à N dans l’objectif d’en prélever 300. Après nous avons effectué un tirage au sort et en fin une enquête exhaustive à l’intérieur de chaque grappe.

. NTIC : L’utilisation de l’internet nous a beaucoup aidé dans notre recherche. L’avantage de cette technique c’est que toutes choses apparaissent juste en incluant son titre. « Google » a été le plus visité dans le but de rechercher les caractéristiques de la commune de Soanierana. Ensuite, concernant la commercialisation de litchi à Taolagnaro et dans tout Madagascar, voire dans le commerce international. Sans oublier que nous avons fait référence à Toamasina sur son exportation de litchi. Certains mémoires ont été publiés en ligne donc, nous nous sommes chargé de les consulter sur « thèses malagasy en ligne ». Nous avons vérifié que si quelqu’un a déjà traité ce sujet sur la commune de Soanierana, voire les mémoires des personnes à Toamasina relatif à cette filière. Nous avons consulté des vidéos de reportage et des images en cherchant sur « Youtube ». ~ 24 ~

CONCLUSION PARTIELLE : Bref, la commune rurale de Soanierana est une zone moins vaste et peu peuplée. Tandis qu’elle est avantageuse en agriculture surtout la culture de litchi. Divers documents ont été essentiels dans l’élaboration de cette partie. Tout cela nous a facilité la tâche et nous a permis d’accélérer la rédaction. Les diverses méthodes ont été délicatement vérifiées avant d’être adapté à notre recherche. ~ 25 ~

PARTIE II : RESULTATS DE LA RECHERCHE : Pour la partie suivante, nous allons présenter les réels problèmes des producteurs de litchi dans la commune rurale de Soanierana. Dans ce cas, nous interprèterons les résultats des enquêtes auprès des cibles en procurant des preuves de ce que nous avançons.

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CHAPITRE IV : FACTEURS QUI GENENT LES PRODUCTEURS DANS LA COMMERCIALISATION DE LITCHI : Sur ce quatrième chapitre, nous verrons en premier les généralités du litchi de Taolagnaro, ensuite nous dégagerons les obstacles que les producteurs endurent dans la commercialisation de litchi.

SECTION I : GENERALITES SUR LE LITCHI DE TAOLAGNARO : Le litchi fut introduit dans le district de Taolagnaro depuis l’ère de la colonisation. D’après la confirmation de la population de Soanierana, ce fut un prêtre venant de La Réunion qui planta le litchi pour la première fois à Manambaro par la technique de bouturage ; après il le multiplia en utilisant la technique de marcottage aérien. Et c’est la seule technique que les producteurs ont connu depuis qu’ils cultivent le litchi.

Comme les fruits ont été appréciés par la communauté ou la population locale, le nombre d’arbres de litchi plantés a augmenté de plus en plus et c’est à partir de 1950 qu’ils ont trouvé leur célébrité dans le district de Fort-Dauphin. A cette époque même, les gens en ont déjà vendu. Donc, il y a eu dès lors l’importation de ce fruit tandis que son exportation n’a pas encore été dans l’imagination des acteurs de la filière.

La culture de litchi dans cette zone donne beaucoup d’avantages pour le pays à surpasser ses adversaires sur le marché de l’exportation. Le district de Taolagnaro dispose d’un climat chaud et humide qui donne une meilleure qualité de litchi. L’abondance des pluies dans ce milieu est très remarquable. En comparant la production avec les autres régions productrices de Madagascar, celle de Taolagnaro est bien connue pour son goût (taux de sucre élevé) et son calibrage (30 mm de diamètre) (L’Express de Madagascar, 2012). De plus, sa maturité est en avance par rapport aux autres zones productrices (deux et même trois semaines avant Toamasina). Cela résume que le litchi de cette localité est le meilleur à Madagascar. Sa production est de très haut de gamme et carrément stratégique, surtout par rapport aux autres pays concurrents tels que l’Ile Maurice, la Réunion, la Chine etc.

Le litchi de Taolagnaro pourra arriver plus tôt que les compétiteurs sur le marché européen, principal client de Madagascar. Cela apporterait un atout pour Madagascar particulièrement au niveau du prix. D’après le chiffre obtenu du DDR de la région, la ~ 27 ~ quantité de production reste malheureusement faible. Cela est estimé à environ 100 tonnes par an. Le chiffre varie selon l’abondance de la pluviométrie.

SECTION II : FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES : Premièrement, la région Anosy n’est pas encore incluse dans les régions exportatrices de litchi à Madagascar, selon l’affirmation de l’AROPA. C’est pour cela que l’exportation de ce fruit dans cette région est rare.

1. INSUFFISANCE FINANCIERE : En règle générale, il n’y a besoin que de très peu de capital financier pour commencer la cueillette, c’est le cas pour la majorité des producteurs qui ne possèdent que quelques arbres et qui n’ont pas recours à la main d’œuvre saisonnière.

Mais le plus important c’est que la majorité de la population productrice n’a pas assez de fonds pour démarrer un plus grand commerce. Suite à cela, la commercialisation de litchi demeure dans le marché local. Ce qui apporte moins de revenus pour les paysans. De plus, la plupart d’entre eux est catégorisée comme cultivateur. La majorité des producteurs de Soanierana vendent leur récolte sur place ; c'est-à-dire qu’ils vendent le pied pour 50 000 Ar en moyenne. Un vieux pied, on les achète à 30 000 Ar au maximum. Le prix varie selon l'ancienneté de l’arbre. Cela représente peu d’argent pour les producteurs mais ils ne peuvent pas en faire autant car même la fabrication de « garaba » ou « vaha » n’est pas facile à faire, de plus le transport est pire car le prix d’un garaba de 25 kilogrammes est de 1500 Ar ; la commune de Soanierana ne dispose pas de ligne de transport direct mais seulement, les voitures transporteurs provenant de Taolagnaro embarquent leurs produits. Or, sur les marchés locaux comme à Taolagnaro, le prix d’un garaba est de 1500 Ar au maximum quand la récolte est très abondante. Ce prix peut atteindre 3000 Ar à 5000 Ar si la production est insuffisante. En fait, ils n’en vendent pas par kilo, mais d’après nos propres calculs, le prix d’un kilo avoisine les 200 Ar sur le marché local. Alors, les producteurs eux-mêmes transportent leur production à pied vers la ville pour ne pas causer de la perte et pour obtenir plus de rendement possible. Ils peuvent transporter au plus deux garaba pour chaque individu. Et en une journée, ils essaient de rattraper deux voyages en faisant des va et vient (Sonierana-Tolagnaro).

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Graphique n° 1 : Flux d’importation de la production de litchi de Soanierana :

Source : Enquêtes personnelle, Août 2017

Pour certains producteurs, ils transportent la production par camion, à 1500 Ar le prix d’un vaha, vers la région Androy : Ambovombe, Tsihombe, Beloha… Quelque quantité de leur récolte arrive dans la région Atsimo-andrefana telle que Ampanihy, Tranoroa… et ils la vendent entre 10 000 Ar à 12 000 Ar le garaba. Ils peuvent en vendre jusqu’à plusieurs dizaines de garaba si le marché est bon. Même dans ce cas-ci, ils subissent toujours des pertes car le pouvoir d’achat des gens de la région Androy est faible. Nous connaissons bien en ce moment que cette région traverse une situation de pauvreté très flagrante. Par conséquent, ils arrivent à peine à vendre juste 2 à 4 garaba. A vrai dire, presque personne n’achète de litchi dans le district de Taolagnaro car il y en a partout et il suffit juste d’en cueillir. Ce sont souvent les touristes qui en achètent.

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Tableau n° 8 : Etude de marché de l’importation de litchi de Soanierana : Cout de transport Prix de vente par garaba

Zones d’importation par garaba (en Ar) (en Ar)

Taolagnaro 1500 1500

Amboasary 1500 4000

Ambovombe 1500 8000

Ambondro 1500 10 000

Tsihombe 1500 10 000

Beloha 1800 10 000

Tranoroa 1800 12 000

Ampanihy 1800 12 000

Betroka 1800 10 000

Source : Enquête personnelle, Août 2017

2. MANQUE DE COLLECTEURS : La difficulté financière n’est pas seulement l’enjeu de la commercialisation des fruits de litchi du District de Taolagnaro mais, le manque de collecteur en est aussi un. Les problèmes sont liés à un manque de transparence du marché, seuls certains acteurs et gros exportateurs sont informés. Ceci constitue un problème crucial pour les cultivateurs de litchi car leurs récoltes se stagnent sur les arbres. Et cela en est de même pour la rareté de l’exportation car ce sont les collecteurs qui sont l’issue pour y accéder. Il faudra savoir que le cout de transport par bateau est trop cher. Alors, les collecteurs ainsi que les producteurs n’arrivent donc pas à avancer dans le commerce extérieur. Ils ne veulent pas courir de risque sur le caractère périssable de litchi sans avoir des partenaires exportateurs ou acheteurs. Donc, ils ne veulent pas être victime d’une perte.

Une enquête a été effectuée avec une personne : c’était un homme d’une quarantaine d’année sur la commercialisation de litchi. Cette personne nous a raconté qu’il ~ 30 ~ y avait un collecteur appelé Tsiferana en 2004 à Fort-Dauphin mais en commençant la collecte, il aurait dû trier pour se procurer des litchis de bonne qualité mais en vain il n’a pas réussi. Des centaines de garaba ont été acheminés sur le marché sans subir de triage. Ce qui n’a pas répondu aux normes exigées par les acheteurs. Cette personne a donc encouru des pertes car les produits qu’il a collectés ont été rejetés par les acheteurs. Pourtant, il a acheté ce litchi avec les producteurs à 5000 Ar le garaba ou vaha et a réussi à collecter plus de 500 vaha. Donc, il a misé sans bénéfice plus de 2.500.000 Ar. Cette personne déçu de cette situation est rentré à Tamatave et n’est plus revenu à Fort-Dauphin.

Le litchi existe bel et bien dans la commune rurale de Soanierana mais il manque le professionnalisme des producteurs sur le choix de fruits de bonne qualité, la technique d’entretien (plantation, taillage, renouvellement des vieux pieds) pour avoir de bonne récolte. Alors, il n’est pas pratique pour le moment de s’aventurer pour faire l’exportation de litchi sans changer la mentalité des gens par le biais de sensibilisation et information et pourquoi même pas par des formations pour connaitre l’exigence des normes de marché international.

Une autre enquête effectuée avec une femme d’une trentaine d’année nous a révélé que la commercialisation de fruit de litchi en quittant le district de Fort-Dauphin rapporte quand même de l’argent mais l’incapacité sur la gestion de budget est une nuisance sur leur vie quotidienne.

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Graphique n° 2 : Evolution des prix dans le marché local de Taolagnaro :

Source : Enquête personnelle, Août 2017

Nous constatons une forte variation des prix de litchi dans une année. C’est-à-dire que le prix d’un garaba augmente de temps en temps selon l’abondance des produits. Comme en octobre et novembre, la production est en grande quantité alors les producteurs font de leur mieux pour liquider toutes leurs marchandises en les vendant à bas prix. Tandis que le prix hausse lorsque la production commence à s’écouler et/ou risque de se pourrir. Au mois de Mars, c’est rare de trouver des fruits de litchi dans les environs.

3. SOURCES DES CARENCES FINANCIERES : Les contraintes financières de l’agriculture ne sont seulement observées dans la commune rurale de Soanierana mais dans la région toute entière. Le constat ce qu’il manque dans cette région la culture entrepreneuriale. Les paysans restent figés sur leur valeur de paysannerie malagasy sans accéder à une évolution des paysans modernes. Aucun centre d’agro business n’existe dans la Région et un manque de sensibilisation pour encourager les agro entrepreneurs à y investir. Ensuite, l’accès au crédit bancaire est difficile pour les producteurs, suite aux problèmes de garantie, coût des taux d’intérêts trop élevés pour eux, etc. Comme le FIVOY à Soanierana avec des taux d’intérêts soient 4% pour l’agriculture et 5% pour le commerce. Alors que la majorité des ménages est pauvre. Les gens dans ce cas n’ont pas tendance à créditer auprès de micro-finance car il arrive souvent qu’ils ne peuvent pas rembourser l’argent à temps, donc ils ne risquent pas de perdre leur terrain ou leur maison. En outre, le système bancaire ne s’accorde pas aux activités du monde rural et ces institutions financières sont faiblement installées dans les ~ 32 ~ provinces et même dans les régions. Des fois, la micro-finance soumis pour assouvir les besoins des petits exploitants agricoles et des ménages pauvres a une couverture insuffisante. D’ailleurs, beaucoup des producteurs agricoles ne savent pas le déroulement du secteur bancaire et ne sont pas aptes pour recourir au financement de ce dernier.

4. UNE CRISE POLITIQUE QUI S’EST TRANSFORMEE EN CRISE SOCIO-ECONOMIQUE : Même s’il y a un bon départ de croissance dans les années 90 marqué par le redressement de la pauvreté urbaine et une stabilité de la pauvreté rurale (M. Proust Rémi 2010), Madagascar a traversé deux crises politiques colossales en 2002 ainsi qu’en 2009. Par la suite, le pays est tombé totalement dans la pauvreté.

Dès le commencement de l’année 2009, une nouvelle crise politique est apparue dans l’ile. Apres le coup d’état contre le président Marc Ravalomanana, c’était l’ancien maire d’Antananarivo Andrinirina Rajoelina qui a pris le pouvoir à la tête d’une Haute Autorité de la Transition (HAT). Depuis ce temps, l’ancien président Ravalomanana ainsi que les membres du gouvernement ont été bannis du pays. Par conséquent, les instances internationales réagissaient vivement. Autrement dit, les Etats-Unis d’Amérique qui sont les alliés de Ravalomanana ont supprimés son aide à part son aide d’urgence dès 2008 (M. Proust Rémi, 2010). Il en était de même pour la réaction de l’Union Européenne en 2010 qui a arrêtée tout financement au titre de dixième Fond Européen de Développement, ensuite l’Union Africaine a décidé de pénaliser financièrement la HAT. Madagascar était en ce temps à l’arrêt. Il y avait une dégradation de la vie économique avec un rabaissement du niveau des importations et des exportations, une hésitation des investisseurs étrangers ce qui se traduit par une inflation majeure et par des crises alimentaires. Aussi cela a réduit le pouvoir d’achat des ménages et à causer une diminution de leurs revenus. Les divers programmes de développement nationaux ont d’ailleurs été rompus à cause de ce coup d’Etat et en particulier le Madagascar Action Plan (MAP) qui déterminait un programme directeur de développement ambitieux à mener jusqu’en 2013 tel qu’un volet développement rural fort.

La crise politique a vraiment ruiné la vie quotidienne de milliers de ménages des zones rurales. Tout cela explique donc l’incapacité des producteurs de litchi à trouver des débouchés. Les milieux ruraux sont les plus sensibles et les couches les plus vulnérables sont les plus touchées par la crise, cela avec les petits producteurs de litchis. ~ 33 ~

SECITON III : INEXISTENCE/VETUSTE DES INFRASTRUCURES : Malgré l’existence de la capacité en marché local, la filière litchi est peu organisée faute d’insuffisance d’infrastructures, entre autre les routes pour l’évacuation des produits. De surcroit, Taolagnaro est une ville enclavée. Les moyens de transport demeurent effectivement limités. Certainement, il y a une désorganisation des marchés, une hausse de prix pour les producteurs. De plus, un caractère périssable de la production aggrave la situation.

1. DEGRADATION DES VOIES DE COMMUNICATION : La dégradation des voies de communication est aussi une des plus grands facteurs de blocage de la commercialisation de la production. A l’instar de la RN 13 qui relie la région Anosy avec les autres régions comme l’Ihorombe, l’Androy. La RN 12a qui la relie avec la région Atsimo-atsinana et les divers RIP ainsi que les routes non classées (RNC). Au premier coup d’œil, nous pouvons constater le mauvais état des routes. Cela fait une belle lurette que les voies de communication n’ont pas été entretenues. Selon le témoignage de la population de Soanierana, le gouvernement ne fait que des démagogies en faisant espérer la reconstruction des routes dégradées. En 2008, l’ancien président de la république Marc Ravalomanana a envisagé de réhabiliter la RN 13, mais cela a cessé à cause de sa destitution par le coup d’Etat militaire en 2009. Jusqu’à maintenant, les routes se dégradent de plus en plus.

Le transport des marchandises reste de ce fait déficitaire car le prix de transport des produits augmente de temps à temps. Ce qui empêche souvent l’importation dans le district de Taolagnaro et, ce qui favorise le recul des collecteurs. Des fois, la surproduction survient dans cette situation. Ce sont les petits producteurs qui sont victimes de la perte dans ce cas-là. C’est encore une raison qui oriente les producteurs vers la consommation familiale et locale parce que le district de Taolagnaro seulement ne peut écouler même pas la production de Soanierana. Les produits peuvent à peine arriver jusqu’à Ambovombe lors de la saison de pluies. ~ 34 ~

Photo n° 1 : La RN 13 en mauvaise état :

Source : SDS Agriculture Anosy, 2012

C’est à la saison d’été, compris entre le temps de récolte de litchis à Taolagnaro, que les voies de communications dans la région Anosy sont difficile d’accès car elles ne sont pas goudronnées, de surcroit les sols sont constitués de boues (cf. photo n° 1). Souvenons-nous que le district de Taolagnaro a une précipitation très élevée. Elle bénéficie donc de 1700 mm de précipitations annuelles, cela est grâce aux chaines de montagnes à proximité. En dépit de cette situation météorologique, beaucoup de routes sont inondées (cf. photo n° 2) voire coupées. Si nous prenons par exemple la RN 13 reliant Taolagnaro et la capitale Antananarivo, à une distance de 1122 kilomètres, il faudra trois jours de route pour arriver dans la capitale. Cela augmenterait de 4 voire 5 jours pendant la saison de pluies. Pendant ce temps, les produits pourrissent sur la route et cela entraine beaucoup de pertes tant au niveau matériel qu’économique. Les routes sont mauvaises depuis Soanierana jusqu’à Betroka et cela ne finit qu’à Ihosy. L’insécurité sur la route accroit le problème de transport.

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C’était lors de la colonisation que les routes ont été faciles à carrosser. De même pour la RN 12a. En ce moment, L’état de ces routes dégénère continuellement depuis plus de décennie car aucun entretien significatif n’a été effectué. La région devient de ce fait de plus en plus enclavée. Cela affecte les conditions de vie de chaque ménage.

Pour la majorité des petits producteurs à Soanierana, leurs produits circulent couramment dans le marché local et dans la ville de Taolagnaro seulement. Parfois ils ne peuvent pas tous les vendre car ce sont plutôt les visiteurs qui les achètent à bas prix. Les mauvaises conséquences n’atteignent pas seulement la vie des ménages mais surtout l’économie de la localité. Il y a un net redressement de la capacité de la commune à effectuer une action, voire il est difficile pour elle de gagner de l’autonomie.

Le problème persistera de plus en plus si les voies qui relient les communes productrices avec les autres régions sont encore en mauvaise état. La production de litchi demeurera effectivement faible au niveau commercial.

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Photo n° 2 : La RN 12A inondée :

Source : Rapport sur la prospective régionale Anosy, 2012

La photo ci-dessus nous démontre la difficulté d’accès sur l’axe RN 12a. Celle-ci n’est praticable que pendant la saison sèche, tandis que lors de la saison de pluie même une voiture tout terrain a du mal à y passer. Ce qui constitue l’isolement de certaines communes comme et autres sur l’axe de la RN12A. Le transport des litchis est un facteur clé durant la campagne. Le litchi doit être acheminé très rapidement qu’il parte frais ou qu’il soit traité. Le choix du transport joue un rôle décisif au niveau des prix.

D’ailleurs, notons que même l’interconnexion intra-régionale est très difficile. Prenons par exemple, pour aller à Betroka depuis Taolagnaro, il faudra d’abord passer par la région Androy, faute de la fermeture de l’axe -Mahabo-Betroka, pourtant celui- ci était praticable avant.

2. MAUVAISE ORGANISATION AU NIVEAU DU PORT : L’Anosy est une des régions de la Grande ile qui est propice au litchi. La filière litchi est encore à réorganiser totalement dans cette région. Néanmoins, le litchi de Taolagnaro est un des meilleurs par rapport aux autres zones productrices. Même sans les données techniques comme celles provenant du Centre technique horticole de Toamasina, la bonne qualité est incontestée. ~ 37 ~

Le deuxième plus grand port de l’Afrique est celui de Taolagnaro (Ehoala) pourtant on l’exploite pas beaucoup faute d’organisation. Celui-ci n’effectue donc pas d’exportation directe vers les pays étrangers mais il faudra toujours passer à Toamasina. Il n’y a pas de débouché car Taolagnaro ne dispose pas d’aucunes infrastructures en vue de son exportation, affirme le Maitre du port d’Ehoala. C’est-à-dire qu’il n’y existe pas des bateaux transporteurs de la production. Les bateaux frigorifiés des importateurs français n’y vont pas. Cela est dû à la dégradation de la route RN 12a car si celle-là était en bonne état, la production venant de Vangaindrano et ses alentours auraient été exportés avec celle de Taolagnaro dans le port d’Ehoala. Il y avait eu plusieurs tentatives d’exportation par voie maritime mais faute d’absence de bateau, cela a été annulé.

3. INEXISTENCE DE MAISON DE STOCKAGE ET DE TRANSFORMATION : Notons bien que le litchi est un produit périssable qui doit être traité le plus vite possible. Son circuit de collecte est court et son acheminement à l’exportateur doit être fait dans les 24 heures. En effet, moins de 24 heures doivent s’écouler entre la cueillette et le soufrage pour garantir un bon aspect général du fruit avant la mise sur palette dans les bateaux. Tandis que ce sont les stations de soufrage même n’existe pas à Taolagnaro. De plus, pour fournir le marché européen à temps, c'est-à-dire avant les fêtes de fin d’année, le départ des bateaux doit se faire au début décembre, donc tous les producteurs qui ne peuvent livrer à temps seront exclus du marché de l’exportation. L’isolement des producteurs de litchi les empêche de participer au marché d’exportation et d’augmenter leurs niveaux de revenus. Il y a ainsi en général une forte corrélation entre l’isolement des producteurs et leur niveau de bien-être à Madagascar.

Les produits doivent être conservés dans un endroit frigorifié quand ils ne sont pas exportés à temps. Ce qui n’est pas le cas dans la commune de Soanierana voire dans tout le district. C’est pour cette cause que la majorité de la production dans cette région se pourrisse sur place.

De plus, il n’y existe pas d’usine de transformation des fruits pour résoudre le problème. Ce qui empire la situation car les produits se propagent en se pourrissant dans toutes les communes et la ville. Suite à cela, la production est destinée principalement pour la consommation locale voire familiale. ~ 38 ~

SECTION IV : FACTEUR INSTITUTIONNEL : Il est incontestable que la base de toute connaissance c’est l’éducation. Celle-ci constitue un des facteurs de développement d’une localité car grâce à elle nous apprenons tout. Dans notre site d’études, même s’il y existe des EPP dans tous les Fokontany, le problème est au niveau des parents qui ne veulent envoyer leurs enfants à l’école. Cela peut s’expliquer par rapport à leur moyen financier, tandis que certains d’autres ne veulent pas juste les y envoyer pour les garder dans les champs pour le cas des garçons et/ou au foyer pour les filles. La population a tendance à ne pas à faire de l’éducation comme prioritaire. L’analphabétisme est donc courant dans la commune rurale de Soanierana. Ce qui influence le niveau d’instruction des producteurs de litchi qui est très faible. Par la suite, cette situation bloque la collaboration avec des exportateurs. De plus, ils seront escroqués par les collecteurs. L’initiation à la technique de culture aussi est comprise dans ce créneau car c’est parfois la cause de mauvaise qualité de la production.

La majorité des producteurs que nous avons enquêté sont illettrés. Ils arrêtent leurs études souvent au primaire, peu de gens obtiennent le BEPC et abandonne les études après. Malgré la présence de quelques taux des enfants scolarisés dans cette commune, la réussite aux examens est rarement meilleure. Parfois, cette situation entraine leur déscolarisation.

Graphique n° 3 : Niveau d’études des producteurs à Soanierana :

Source : Enquête personnelle, Août 2017

Bref, l’éducation joue un rôle très crucial dans la commercialisation de litchi. Elle complète les créneaux dans la connaissance des producteurs que ce soit au niveau technique ou commercial. Elle est aussi fondamentale dans la gestion de budget de ménage. ~ 39 ~

SECTION V : FACTEUR CULTUREL ET TRADITIONNEL : Parfois, la tradition entrave le développement de certaines communes qui la conservent. Effectivement, le respect des traditions généralement conformes à une économie limitée à l’autosubsistance présente des limites qui ne fait qu’accroitre la distinction entre le milieu rural et le milieu urbain, ce qui justifie aussi le retard de certaines régions comparées à d’autres. Le cas de Soanierana n’est pas loin de ce que nous avons affirmé. La population dans cette zone est plus traditionnaliste depuis longtemps. Une interview effectué avec un Chef de famille à Soanierana nous a fait connaitre qu’il possède 450 pieds de litchi mais au moment de la récolte, chaque membre de la famille se précipite pour prendre sa part pour la gérer individuellement. Mais le constat selon ce Chef de famille c’est que jusqu’à ce jour, personne n’a évolué. Donc, il manque une organisation au niveau de cette famille pour valoriser leur fortune.

Les habitudes nées de la tradition empêchent les orientations possibles et indispensables de la production. On présume très souvent la mentalité de plus en plus inadaptée pour expliquer cette situation. Dans la société, les gens manquent d’ambition. La tradition est trop importante pour eux pour qu’ils ne voient pas ce qui est bon pour eux- mêmes. Suite à tout cela, il n’est pas étonnant que la commune ait un retard au niveau économique et commercial, voire social. ~ 40 ~

CHAPITRE V : PROBLEMES QUI EMPECHENT LES PRODUCTEURS A PRODUIRE DE BONNES RECOLTES : A part le problème de commercialisation, nous trouvons de critères aussi au niveau de la production. Donc, c’est au tour de ce constat que notre discussion se focalisera ici.

SECTION I : DEFICIENCE AU NIVEAU DE SA QUANTITE : 1. MAUVAISE ADOPTION DE LA TECHNIQUE DE MULTIPLICATION: Comme la technique de multiplication de litchi jusqu’à ce jour n’est maitrisée que par peu des gens, peu de jeunes plants sont produits et peu de personnes a planté des pieds de litchi.

Nos enquêtes nous ont révélé que chaque ménage au sein d’une communauté possède de pieds de letchi mais au départ, les gens ont planté cet arbre selon une superficie disponible de 5 à 10 pieds de litchi autour de leur habitat pour ne pas dépendre en fruit au moment de récolte de leur voisin sans penser encore à la commercialisation. Au moins un ménage possède un à deux pieds de litchi pour lui servir des fruits et des ombres dans un village. Et au moment de la récolte, le surplus est transporté en ville pour être vendu. Mais comme la demande est beaucoup plus élevé que l’offre, alors la population rurale commence à s’intéresser sur la plantation de litchi mais leur volonté de planter est limité par : 1. Le manque jusqu’à ce jour de technicité de multiplication de jeunes plants ; 2. Le manque d’espace à cultiver ; 3. Le manque de professionnalisme au départ de planter.

Alors peu de gens possède des vrais vergers pour constituer des plantations de litchi. Dans la commune de Soanierana, seul un commerçant Indo-Malagasy possède dans 2000 pieds de litchis, un opérateur économique dans les 600 pieds, la famille X 600 pieds et la famille Y 300 pieds, les autres familles n’en possèdent qu’entre 10 à 20 pieds. Les plus démunis doivent au moins disposer 1 à 2 pieds dans leur village.

2. VIEILLESSE DES PIEDS DE LITCHI : Comme tous les arbres fruitiers (mangue, orange etc.), le litchi est cultivé pour ses fruits et ses ombres et quelque fois comme des arbres de marquage de terroir entre les communautés. Le litchi est planté dans les milieux où les précipitations sont très ~ 41 ~ abondantes (2500-3000 mm) et avec de l’altitude inférieure à 500 m. La température maximale exigée pour cette culture et qui favorise la floraison est de 35° C et, au minimum 15° C. Ce qui est le cas de notre site. Mais le temps varie chaque année.

En 2009, le Gel (Groupe d’exportateur de litchi) a déjà été contacté mais en descendant à Fort-Dauphin, le groupe a constaté que le produit en litchi de Fort-Dauphin est loin d’atteindre ou de couvrir le besoin en terme de tonnage des Exportateurs. Si plus de 20.000 tonnes sont souhaités exportés vers l’Europe, les produits de litchi collectés dans les différentes communes du district de Fort-Dauphin n’atteignent même pas la moitié. L’estimation tourne autour de 80 à 100 T. Pourtant, par rapport aux autres régions, la maturité des fruits à Fort-Dauphin est très précoce. La récolte des fruits mûrs commence au début de mois de novembre et se termine vers le 15 décembre. A la fin de l’année, aucun fruit n’est réapparu sur la place du marché. C’est une grande opportunité pour Fort- Dauphin de bénéficier l’existence des exportateurs.

Normalement, un pied de litchi, après l’avoir été planté, produit ses fruits à sa cinquième année. A cet âge, il peut atteindre 2,5 mètres à peu près et peut produire jusqu’à 6 à 7 garaba. Il atteint sa production maximale au bout de sa dixième année. Généralement, un pied de litchi produit jusqu’à 20 garaba en moyenne. Cette production varie selon la grande quantité de pluie.

Lorsque la tige marcottée émet des racines et des ramifications des tiges avec des feuilles, elle est détachée de la plante mère et sera plantée dans un trou enrichi en substance organique (engrais). Et c’est la seule technique que les producteurs ont connu depuis qu’ils cultivent les litchis. Dans cinq ans, selon la communauté, un pied de litchi planté atteint 2 à 3 m de haut et engendre ses premiers fruits. Plus exactement, c’est à partir du mois d’Aout qu’elle commence à fleurir pour se fructifier vers le mois de Septembre. Le mois d’Octobre les fruits se développent et commence à murir et la récolte débute vers la quinzaine des jours du mois de Novembre pour prendre fin vers la fin du mois de Décembre.

Le comble c’est que les pieds sont peu entretenus et perdent en rendement. Les pieds de litchi sont en général âgés (plus de 20 ans). C’est-à-dire donc que les pieds vieillissent de plus en plus mais les producteurs ne font pas de taillage après chaque récolte. Au lieu d’obtenir 500 kg par pied, cela diminue jusqu’à 300 kg/pied. Sur le terrain, nous avons pu enquêter certains producteurs sur le non taillage de leurs anciens litchis ~ 42 ~ après la récolte ; ils disent qu’ils craignent de ne plus en avoir de produits sinon, l’arbre pourra produire quand même mais cela ne reviendra qu’après trois ans. Alors, il vaut mieux avoir peu que rien. Donc, il est difficile de les convaincre pour pratiquer le taillage ou l’élagage.

Il y a une perte flagrante tant en revenus ménagers qu’en quantité de litchis. Les fruits collectés seront loin de couvrir le besoin des collecteurs ou acheteurs. Notons pour ce cas-là que les producteurs ne savent non seulement la technique utilisée pour améliorer la production, mais aussi ils ne savent pas la technique de multiplication des pieds de litchis. La plupart des producteurs à Soanierana ne pratiquent pas la technique de taillage (élagage), mais ils coupent juste les branches les plus hauts lors de la récolte. Quelque peu des producteurs utilisent le marcottage. A part cela, ils coupent les vieux pieds pour en faire du charbon. La technique adaptée est encore rudimentaire faute de manque de techniciens qualifiés.

Photo n° 4 : Verger de litchi non entretenu :

Source : Photo personnelle, Mai 2017

La photo ci-dessus nous montre un verger de litchi au bord d’une rizière qui contient nombreux pieds vieux et qui n’ont jamais subi de l’entretien, au moins comme taillage. Nous avons pu compter 75 pieds au total sur cette forêt. En moyenne, un ménage ~ 43 ~ peut avoir 20 pieds. Mais il y a ceux qui dispose plus, même jusqu’à 120, pourtant nous ne pouvons pas envisager d’en obtenir plus d’une tonne de la production.

Nous constatons alors que la quantité de production à Soanierana diminue nettement en ce temps à cause de l’ancienneté des arbres. Il n’y existe pas des techniciens qui instruisent les producteurs comment traiter le litchi. Suite à cette situation, la récolte est à peine abondante. Un vieux pied ne permet de produire plus de 10 garaba au moment de récolte. Il y a même celui qui n’en produit plus.

Les vieux pieds sont rarement achetés. Les fruits murissent lentement et ne murissent convenablement pas comme un pied jeune. Donc, concluons que la quantité requise pour son exportation n’est pas atteinte. Le bateau transporteur est trop grand pour la production de Taolagnaro seulement. Par conséquent, il n’embarque pas une production insuffisante.

3. LA DEFORESTATION: La déforestation est une menace pour la culture de litchi à Soanierana voire à Taolagnaro. Ceci devient un phénomène catastrophique pour les arbres. Cela est causé par le manque d’actions de sensibilisation.

Plusieurs pieds de litchi ont été coupés pour en faire du charbon. C’est la seule raison pour qu’il fasse du taillage. Certains propriétaires les coupent pour y construire à leur place des maisons. C’est ce qu’un homme que nous rencontrons dans la commune nous a dévoilé en affirmant qu’il possédait 68 pieds avant mais, il a éliminé 15 pieds pour avoir une espace en vue de construction de maison. Pourtant, ils ne remplacent jamais les pieds abattus, par conséquent le nombre diminue ainsi que la quantité obtenu à chaque année.

En outre, le litchi est envahi par le poivre rouge dit « Bérose ». Cela résulte de l’inefficacité de la commercialisation du litchi. De surcroît, le poivre rouge n’est pas périssable. Ceci est devenu une tendance en ce moment à cause de son caractère facile à cultiver, de plus il coute cher, témoigne un producteur. Ce dernier disposait 30 pieds de litchi, mais il a déraciné 15 pieds pour les remplacer par des poivres rouges. Ce dernier produit de fruit rien que dans deux ans. De surcroit, les collecteurs achètent l’un kilo à 25 000 Ar et 100 000 Ar le pied. Donc, la population présume que mieux vaut planter du poivre rouge que du litchi car le premier remporte beaucoup plus d’argent que le second. ~ 44 ~

En plus, le premier est un produit impérissable. Effectivement, plusieurs producteurs de litchi ont imité cette action.

Tableau n° 9 : Comparaison entre bérose et litchi : Poivre rouge (Bérose) Litchi Maturité 2 ans 5 ans Commercialisation Importation Importation, marché local Plantation Facile Fragile Prix moyen pour un pied 100 000 Ar 30 000 Ar Prix moyen/kg 25 000 Ar 200 Ar Caractéristiques S’adapte à tous les milieux Périssable, exige de (sols) et au climat l’humidité du sol et un climat tropical chaud Acheteurs Collecteurs Touristes Source : Enquête personnelle, Août 2017

SECTION II : DEFICIT EN MATIERE DE QUALITE : 1. INSUFFISANCE DE CALIBRE: Il est indéniable que le litchi de Taolagnaro est frappant en matière de goût et de taille. Le spectacle est impressionnant à vue d’œil. Tout le district est envahi par la couleur rouge vif du litchi parfaitement mûr. Des pieds de litchis alourdis par leurs fruits longent les routes et attirent les regards au milieu des forêts avoisinantes.

Mais ce n’est plus le cas depuis les dix dernières années. La qualité de production se dévalue de plus en plus. Le calibrage des fruits n’atteint plus la norme exigée pour l’exportation. Par exemple, dans 100 kg de litchi seulement le quart de cette production respect la norme. Rappelons-nous que le calibrage requis est de 30 mm de diamètre ou plus. Ensuite, on n’implique du soufre 250 mg/kg de matière sèche en coque, 10 mg dans la pulpe.

Un collecteur dénommé « TSIFERANA » venant de Toamasina a déjà ramassé les litchis de Taolagnaro en 2005 ; mais a subi beaucoup de pertes car la majorité de la récolte était hors norme. Cela résulte de l’adoption d’une technique archaïque. Aucun technicien n’est présent pour enseigner aux producteurs la bonne méthode. ~ 45 ~

Un opérateur économique Indo-Malagasy a été aussi demandé. En 2009, cet opérateur a essayé de faire la collecte de fruits de litchi. Mais non seulement le tonnage souhaité n’était pas atteint mais aussi la qualité exigée par la norme internationale n’est pas satisfaisante. Alors, il s’est arrêté de faire la récolte et a commencé à planter de litchis en multipliant en pépinière de jeunes plants. Actuellement, il a 2000 pieds de litchis. A chaque récolte, il exporte par avion vers l’extérieur ses produits. Il nous a dit qu’il est en train de sensibiliser les paysans de renouveler les pieds de leurs litchis.

Photo n° 5 : Qualités de litchis :

Source : Photo personnelle, Décembre 2017

Bien évidemment, comme nous le voyons sur le premier cliché ci-dessus, ce sont les pieds jeunes qui produisent plus des litchis de bonne qualité. La deuxième illustration nous montre les produits d’un vieux pied. Néanmoins, ce n’est pas seulement le manque de technique qui gêne la maturité de ce fruit mais le climat y est aussi pour origine. C’est parce que le litchi a besoin de l’abondance de la pluie pour permettre son bon développement et il faut le cueillir à maturité car dans le cas contraire le litchi sera de mauvaise qualité et se vendra difficilement. Si la pluie ne tombe pas durant le mois de Juin, la récolte sera mauvaise aussi bien du point de vue du calibre que la teneur en sucre. ~ 46 ~

VERIFICATION DES HYPOTHESES : Les producteurs de litchi dans la commune rurale de Soanierana rencontrent divers problèmes. Le manque de fonds pour accroitre leur commerce constitue un échec pour entrer dans le marché extérieur. La majorité de la population productrice ne pratique que la culture de litchi dans leur carrière professionnelle ; à part cela, la culture de riz, manioc, patate, maïs etc. Néanmoins, cela ne rapporte que peu de revenus pour eux. Même si une banque de micro-finance y existe, cela ne peut pas redresser leur problème car les conditions sont trop compliquées. Donc, l’insuffisance de financière est le primordial obstacle qui empêche la valorisation de la filière litchi ainsi que le développement rural.

Alors, les hypothèses que nous avons posées sur ce thème sont vérifiées. Les résultats de notre enquête auprès des cibles affirment aussi que la dégradation des voies de communication est un handicap majeur dans la commercialisation de litchi. Suite à cette situation, le transport des récoltes reste déficitaire. Si nous nous referons sur le graphique numéro 1, nous y voyons bien que la commercialisation de litchi reste dans le marché local. Seulement les 30% des produits sont transportés à pied vers la ville de Taolagnaro, en raison que cette dernière est à proximité de la commune, de plus le coût de transport pour un garaba est égal à son prix de vente (cf. tableau n° 8). A part cela, certaines routes qui évacuent la production vers d’autres régions sont complètement coupées au moment de la récolte, à l’instar de la RN12a (cf. photo n° 2). Les routes sont effectivement non entretenues depuis longtemps.

Bref, les réels problèmes de la culture de litchi tournent autour de ces deux constats. Soanierana a un avantage en matière d’infrastructures routières, pourtant celles-ci sont dégradées en ce moment. En outre, le rendement de la vente de litchi n’est même pas assez pour subvenir les besoins vitaux des producteurs.

~ 47 ~

CONCLUSION PARTIELLE : Beaucoup d’obstacle se trouve dans la culture de litchi dans la commune de Soanierana. Cela se voit dans sa commercialisation ainsi que dans son qualité et son volume. L’exportation en effet exige une quantité énorme. Ce qui n’est pas encore atteinte faute de mauvaise récolte. Nous pouvons résumer les lacunes de la filière litchi dans la commune de Soanierana sur certains points suivants : o Inexistence de collecteur ; o Difficulté financière ; o Problème d’évacuation de produits faute de routes ; o Technique utilisée archaïque ; o Importance de l’analphabétisme de la population productrice ; o Non ouverture du port d’Ehoala.

~ 48 ~

PARTIE III : APPROCHE PROSPECTIVE DE LA RESOLUTION DE LA

PROBLEMATIQUE : Dans la dernière partie, nous discuterons en premier lieu le bilan des enquêtes menés en évoquant les problèmes majeurs de la culture du litchi. Ensuite, nous proposerons des suggestions pour redresser sa commercialisation et puis sa production. ~ 49 ~

CHAPITRE VI : ANALYSE, BILAN ET DISCUSSION : Différents problèmes bloquent les producteurs à produire de bonnes récoltes. Cela résulte du manque de technique, voire de matériels. Les paysans sont souvent atteints de manque de fonds pour améliorer leur marché.

SECTION I : PRODUCTIVITE : Tableau n° 10 : Analyse de la filière litchi à Soanierana : Terrain Intrants  Les arbres ne sont pas entretenus ;  Plants  A part la production fruitière, l'arbre L’approvisionnement en plants est a une fonction sociale et défectueux, les fournisseurs sont peu territoriale et ne rentre donc pas dans une nombreux ; logique purement commerciale et La production de plants par marcotte est productiviste ; mal maîtrisée. Les pieds sont mal entretenus et perdent  Protection phytosanitaire en rendement. Ils ne sont pas taillés après Les paysans ont très peu recours aux récolte et montent trop en hauteur, on ne produits phytopharmaceutiques pour peut pas récolter les hauteurs ; protéger leur culture ; La fertilisation pour accroître les Ces produits ont un coût élevé ; rendements. Les paysans connaissent peu les ennemis des cultures et les moyens de lutte à mettre en œuvre pour les contrer.  Traitement post récolte Non-respect des normes chez beaucoup d’exploitants (Bonnes Pratiques Agricoles) ; La maturité du fruit est quelque fois mal évaluée. Source : Enquête personnelle, Septembre 2017

La production de litchi dans la zone de Fort-dauphin est défectueuse. Beaucoup de problèmes sont encore à arranger telles que la technique utilisée par exemple. Les paysans producteurs ont peu de recours à la sensibilisation, ne serait-ce qu’en matière de multiplication des pieds ou la réhabilitation des vieux pieds. La non disponibilité, voire le ~ 50 ~ coût élevé d’intrants est un obstacle à la production ; de plus, il y a peu d’organisation des petits exploitants pratiquant une agriculture traditionnelle de subsistance sur des superficies de dimension réduite.

Effectivement, les produits sont assez suffisants et irréguliers pour stimuler des industriels. La prépondérance des petites exploitations dans la Région ne permettant pas la production à grande échelle. Par ailleurs, le manque d’appui aux initiatives d’exportation de produits agricoles bruts ou transformés, l’inexistence de politique de qualité, l’absence d’organisation de la filières pour l’accès aux marchés notamment extérieurs sont aussi des handicaps qui empêchent le développement de la culture de litchi dans la commune rurale de Soanierana.

A part cela, nous avons pu étudier deux grandes zones de production à Taolagnaro, celle tardive et celle précoce dont :  La zone précoce qui se trouve à l’ouest du district dans la partie de Soanierana dont la quantité de production va de 150 tonnes (Bezara H. Lydhal, 2005) de produits exportables en année normale. Les arbres sont faciles à accéder et se trouve tout au long des axes principaux et secondaires. De surcroit, les litchis sont parfois regroupés en petit îlots. Cependant, l’insuffisance de « Ravenala » (« arbre des voyageurs » dont les feuillent assurent la protection pendant le transport) constitue un problème sur la durée de conservation des fruits après la récolte.  La zone tardive : se trouvant dans la partie boréale de la ville de Taolagnaro qui est Ampasinahampoana et Ranomafana. Le tonnage des produits estimé pour celle-ci est de 1000 tonnes (Bezara H. Lydhal, 2005). Les litchis sont néanmoins difficiles à accéder à cause de la dégradation des routes secondaires, de plus des certaines populations sont éloignées. Celles-ci ne sont mobilisées que durant les opérations d’exportation. Les pieds de litchi dans cette zone sont majoritairement anciens et n’ont subi aucun entretien particulier.

Techniquement parlant, la plupart des plantations est de type traditionnel constituée surtout par des vieux arbres sauvages. Cela est issu de l’insuffisance des connaissances des ~ 51 ~ producteurs dans le domaine de technologies améliorées, voire de la faiblesse des programmes de formation et de vulgarisation. Au moment de la récolte, la cueillette est difficile pour les arbres de plus de 10 mètres de hauteur car les producteurs pratiquent rarement le taillage. Les fruits ne sont produits que par la partie libre de la branche car elle est exposée au soleil. Contrairement à celle cachée. Ce qui explique la faiblesse de la productivité chaque année dans le district de Taolagnaro. Malgré le développement local de certaines techniques adaptées au contexte, l’application en reste limitée.

En outre, les pieds âgés plus de 30 ans peut parfois produire assez mais fait ressortir des fruits bien au-dessous des calibres exigés. En plus, les producteurs sont généralement des ruraux qui vivent dans les brousses, dans les régions enclavées privées d’infrastructures routières de qualité et ne disposant pas d’un système d’informations et de communications approprié (téléphone, poste, internet,…)

SECTION II : COMMERCIALISATION : La commercialisation de litchi dépend en fait de l’efficience de la production. De ce fait, il y a un tonnage exigé pour l’exportation. Ce qui est encore un problème pour le district de Taolagnaro. La plupart de la population en milieu rural est encore habituée à un mode de vie traditionnelle peu perméable aux améliorations sollicitées. Le schéma ci- dessous va nous montrer le circuit de commercialisation des litchis dans la commune rurale de Soanierana.

~ 52 ~

Figure n° 4 : Trajet commercial du litchi à Soanierana :

PRODUCTEUR

10% 5%

80%

MARCHE PETIT AROPA LOCAL IMPORTATEUR

(TRANSFORMATION)

5%

MARCHE

REGIONAL

Source : Enquête personnelle, Septembre 2017

Nous observons bien sur le schéma ci-dessus que le circuit de la filière litchi est trop court à Soanierana. Cela est dû à l’inexistence de collecteur dans la localité. Effectivement, les acteurs de la filière sont peu nombreux. C’est une des grandes lacunes de sa commercialisation jusqu’à aujourd’hui. La majorité de nos enquêtés est en fait à la fois producteur et cueilleur, et de plus transporteur.

La culture de litchi est en effet favorable pour une création de richesse dans cette région si la récolte était permanente et s’il y avait des acheteurs, affirment les producteurs. Au moment de la campagne, en mi-novembre jusqu’au décembre, beaucoup de paysans obtiennent de peu de revenus. A cause de la quantité de production insuffisante, le bénéfice du marché est médiocre par rapport à ce que nous avons étudié sur le tableau ci-après.

~ 53 ~

Tableau n° 11 : Estimation de revenus d’un producteur à Soanierana : Nombre moyen de pieds par producteur 10 pieds Produits normal pour un pied 20 garaba ou vaha Poids moyen par garaba 25 kilogrammes Production moyen par producteur 10 pieds * 20 garaba= 200 garaba > 200 garaba * 25 kg= 5 000 kg Prix pour un garaba 2000 Ar Prix pour un kg 80 Ar Revenus estimé par producteur 200 garaba * 2000 Ar= 400 000 Ar Ou 5 000 kg * 80 Ar= 400 000 Ar Marchés Locaux, régionaux Source : Enquête personnelle, Septembre 2017

Nous voyons sur ce tableau que les paysans producteurs subissent une très grande difficulté concernant la vente de litchi. En plus de la productivité insuffisante, les fruits sont vendus à très bas prix, faute de fixation des prix. Sur une autre vision, les entrepreneurs locaux intéressés par des investissements sont insuffisants dans une telle région difficile d’accès.

~ 54 ~

SECTION III : ANALYSE FFOM DE LA CULTURE LITCHI DANS LA ZONE DE SOANIERANA : Tableau n° 12 : Forces, faiblesses, opportunités et menaces de la filière litchi à Soanierana : FORCES FAIBLESSES - Population cultivateur de litchi ; - Insuffisance d’entretiens ; - Climat approprié à la filière ; - Nombre limité des pieds de litchi ; - Faible rendement de la productivité ; - Manque d’acheteurs ; - Commercialisation demeurant dans le marché local ; - Insuffisance de sensibilisations en matière de multiplication ; OPPORTUNITES MENACES - Précocité de la maturation des - Concurrence avec le bérose (poivre fruits ; rouge) ; - Meilleur qualité parmi les autres - La déforestation ; zones ; - Importance des valeurs traditionnelles sur le comportement économique et le travail de l’individu ;

Source : Investigation de l’auteur, septembre 2017

Il est évident alors que les producteurs dans la Commune Rurale de Soanierana ont des problèmes délicats sur la production de litchi. Ces problèmes se voient par différentes dimensions. Cela retarde l’essor économique de la localité. La majorité des producteurs dans cette commune espèrent le développement dans le domaine commercial. Pour cela, il faudra adopter un projet de développement très efficace pour compléter leurs lacunes. ~ 55 ~

CHAPITRE VII : RECOMMANDATIONS DU TRAVAILLEUR SOCIAL : Car notre recherche vise à favoriser le développement rural. Dans ce cas, nous verrons dans le paragraphe ci-après diverses propositions d’amélioration. La filière litchi en particulier mérite d’être valoriser car la commune rurale de Soanierana dispose des atouts inimaginable dans ce domaine pourtant personne ne parvient à son exploitation.

SECTION I : ACTIONS QUE L’ETAT DOIT ENTREPRENDRE POUR QUE LA COMMERCIALISATION SOIT EFFICACE: 1. REHABILITATION DES ROUTES: Selon le SRAT Anosy : « L’Anosy, grâce à une gouvernance participative, sera un territoire mieux équilibré, sécurisé et attrayant ; avec une population saine, instruite, mobile, entreprenante dans une économie verte tournée vers l’exportation de ses ressources transformées, dans l’océan Indien et le monde » (SDS Agriculture Anosy, 2013).

En premier lieu, il faut d’abord savoir que Taolagnaro dispose d’atouts grandioses tels que : - Existence de forte potentialité en énergies renouvelables (hydroélectrique, éolienne, solaire) ;

- Disposition des routes déjà tracées (RN 13, RIP 107, RN 12A) ;

- Disponibilité des matériels de construction comme le granite et le sable de rivière ;

- Présence du port d’Ehoala.

Nous constatons beaucoup de dégâts sur les infrastructures de transport dans la région Anosy, à l’instar de la RN 13 et la RN 12a qui sont les principales bases de liaison par voies de surface. Celles-ci donnent des avantages sur l’augmentation du trafic en marchandises si elles sont bien entretenues. La RN 13 conduira la production vers la région Ihorombe, voire même aboutit jusqu’à Fianarantsoa et Antananarivo. Dans cette situation, le transport des produits prendra que deux jours au maximum si la route est goudronnée. Les litchis peuvent encore tenir pendant ce temps-là, surtout avec un camion frigorifique. Quant à la RN 12a, elle mène jusqu’à Manakara-Mananjary. Il est impératif de reconstruire ~ 56 ~ cet axe afin que les produits venant de la région Atsimo-atsinanana soient inclus dans l’exportation au niveau du port Ehoala.

A part les routes nationales, il y a les RIP et RNC qui doit d’être réhabiliter. Celles- ci devront être praticables en permanence dans le but de « booster » la production locale à laquelle sont offertes des débouchés sur le marché régional et international, grâce au port d’Ehoala.

Photo n° 6 : Réhabilitation de la RN 12a :

Source : Plan Régional de Développement Anosy, 2014

De toute évidence, la construction de ces routes est en cours comme nous le voyons sur la photo ci-dessus. La RN 13 ainsi que la RN 12a sont les premières voies prioritaires à réparer. En outre, les pistes sont incluses dans les projets/programmes « ASARA » en 2016. La longueur totale des pistes reconstruites mesure 87 km et le 24 km sont déjà réalisés (Projets/programmes ASARA, 2016). Elles se répartissent comme suit : - Pour la région d’Anosy, phase 1 :  Marché 3 : Réhabilitation de la route non classée entre Bemandresy (Carrefour RIP 107) et Besakoa ;  Marché 4 : Réhabilitation de la RIP 117 entre Tsivory et Ankarandoha ; ~ 57 ~

 Marché 5 : Réhabilitation de la RIP 117 entre Ankarandoha et Amboasarikely.

- Pour la zone d’Anosy, phase 2 :  Lot 3 : Réhabilitation de la piste d’ à ;  Lot 4 : Réhabilitation de la piste d’Ebelo à Ifotaka, du PK 26 à Anjando ;  Lot 5 : Réhabilitation de la piste menant d’Ankariera à Ambatoabo.

Tous les axes restitués bénéficieront donc de l’importation des produits de litchi. Et c’est parmi nos objectifs de cuirasser le développement communautaire. Alors la reconstruction des chemins dégradés est un grand pas vers le progrès.

2. EXPLOITATION DU PORT D’EHOALA: La région Anosy dispose un atout colossal en ayant le deuxième plus grand port de l’Afrique et le plus grand à Madagascar. Taolagnaro est le premier à bénéficier de cela. Anosy se doit de constituer un véritable grenier de produits agricoles pour tous les pays à proximité qui importent encore d’Europe ou d’Asie leurs principales denrées alimentaires.

Le succès commercial d’une campagne d’exportation découle de plusieurs processus dont : un bon choix de date d’ouverture, une coordination des actions logistiques de la part des importateurs pour éviter un excès d’approvisionnement sur le marché européen, un respect des normes de qualité (maturité, coloration, diamètre) pour une vente rapide des fruits.

~ 58 ~

Photo n° 7 : Le port d’Ehoala :

Source : Charte régionale Anosy, 2012

L’emploi du port d’Ehoala (cf. photo n° 6) sera amélioré en faveur d’un réel développement rural. La facilitation d’accès au port d’Ehoala gagnerait à privilégier la valorisation de la filière litchi dans la commune de Soanierana. Cela consiste à réduire le coût d’exportation car nous savons bien que les producteurs sont des ruraux. L’existence de ce port optimise l’accès au marché international. Surtout que le litchi est bien demandé en Europe, l’exportation directe de la production constituerait un bon développement pour le district même.

3. INSTAURATION D’UNE MAISON DE CONSERVATION ET D’UNE STATION DE SOUFRAGE: Au moment de la surproduction, il est préférable de conserver les fruits dans un endroit frais jusqu’à ce qu’ils soient exporter. Cela atténuera le problème des producteurs voire leur rendra service.

Avant d’effectuer l’exportation, les fruits doivent passer par le soufrage selon les normes de l’Union Européenne. Le litchi est un produit qui périt rapidement. Sa couleur ~ 59 ~ rouge et attrayante se transforme en brun après 2 ou 3 jours. Ce changement n’affecte pas ses qualités gustatives pourtant peut affaiblir sa valeur marchande. Ensuite, il y aura des fendillements de l’écorce s’il devient trop sec. Le litchi peut être atteint par plusieurs champignons.

Suite à cette problématique, les élites ont eu la chance de trouver des tactiques de préventions voire même des techniques de conservation après la cueillette des fruits. Le soufre est aujourd’hui le seul produit qui permet de garder la coloration de la coque pendant plus de 30 jours (Bezara H. Lydhal, 2005). Il y a trois types de soufre dont : le gaz (anhydride sulfureux SO2) ou soufre en canon ; l’èche de soufre ou métabisulfite de sodium ; la soufre fleur (Bezara H. Lydhal, 2005). Ce dernier est le plus utilisé à Madagascar pour la fumigation. Le dosage est de 400 g/tonne pour l’exportation aérienne et 600 g à 800 g/tonne pour les exportations par voie maritime.

4. SCOLARISATION INTENSIVE DES PRODUCTEURS DE LITCHI A SOANIERANA: L’école est la source de savoir de l’individu. L’homme qui y grandit vaut mieux plus que celui qui passe son temps dans les rues. Quant à nos enquêtés, ils n’ont pas tout à fait choisi d’arrêter ou de ne pas aller étudier mais l’inexistence d’un établissement scolaire en est la cause. En ce moment, beaucoup de gens surtout les jeunes dans la commune rurale de Soanierana ne s’épanouissent pas vraiment dans le domaine de l’alphabétisation.

C’est pour cette raison que nous incitons le Gouvernement à renforcer l’éducation non seulement dans cette commune mais aussi dans toutes les communes rurales de la région d’Anosy. Cela intensifiera la connaissance des producteurs tant dans le domaine commercial que technique. De plus, l’étude, particulièrement la science, accentue leur intelligence et les aide à acquérir un savoir-faire et un savoir vivre. Nous recommandons sur ce dernier le caractère trop attaché à la tradition. C’est dans nos objectifs de conserver la tradition de la localité, néanmoins nous tenterons de sensibiliser la population à savoir balancer ce qui est bon pour eux sans impliquer la tradition et les croyances. Nos bilans affirment que le dogme règne sur l’environnement psychosocial des habitants des villages. Ce qui favorise le sous-développement psychologique du milieu.

Bref, les paysans méritent d’être bien éduquer pour qu’ils soient autonomes dans tout ce qu’ils font et pour qu’ils ne soient pas escroquer par les exportateurs et/ou ~ 60 ~ collecteurs. L’éducation joue un rôle très important dans la filière litchi car la connaissance de la population productrice dans les zones rurales est encore superficielle.

5. FORMER LES PRODUCTEURS POUR AVOIR DE BONNES RECOLTES : La commercialisation du litchi dépend de sa bonne qualité et de son abondance. D’après les résultats de notre enquête, les producteurs rencontrent des problèmes délicats au niveau technique. Raison pour laquelle ils souhaitent un appui technique pour réaliser d’avantage la multiplication et le maintien des plants. L’appel est apporté principalement au Ministère de l’agriculture et les institutions concernées. Les paysans doivent de ce fait jouir de formation sur les techniques modernes de production dans le but d’obtenir une meilleure qualité internationale de récolte. De surcroit, il faut encourager les producteurs à renouveler leurs plantations par la mise en place de nouveaux vergers. D’ailleurs, si nous voulons que cela se réalise, les producteurs doivent entamer une collaboration avec les techniciens chercheurs pour que ceux-ci puissent leur donner des informations sur la culture de litchi.

Concernant la technique qu’il faut utiliser, la technique moderne est le plus efficace pour cette plantation. Les arbres sont alignés avec un intervalle de 15 x 15 mètres. Nous pouvons par ailleurs planter d’autres fruits au niveau de ces écartements, à l’instar des ananas, papayer (Bezara H. Lydhal, 2005) ou bérose... Car ce dernier est le concurrent du litchi actuellement dans le district de Taolagnaro. Alors, nous proposons cette méthode pour que les producteurs n’arrachent pas les pieds de litchi. A l’heure où nous parlons, aucun des producteurs planteurs dans la commune Soanierana ne savent cette technique car il n’y existe pas une entité qui leur fournit des plants et vulgarise les techniques culturales comme le Centre Technique Horticole de Tamatave (CTHT). L’image ci-dessous va nous montrer comment faire cette technique.

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Photo n° 8 : Plantations modernes :

Source : Bezara H. Lydhal, 2005

Cette action ne se limitera pas seulement dans la commune de Soanierana mais dans toutes les zones productrices de litchi à Taolagnaro. Cette pratique améliorera la production de litchi dans le district tant en quantité qu’en qualité. De toute évidence, la technique moderne n’est pas difficile à faire, donc elle sera facilement adaptée par les paysans.

SECTION II : PRISE EN CHARGE DE LA COMMUNAUTE : 1. TRANSFORMER LES FRUITS DE LITCHI: Pour éviter la surproduction dans la commune, nous incitons la population à manufacturer les litchis. Cela aidera les gens à créer d’autres activités génératrices de revenus. Dans ce cas-là, une usine agroalimentaire va falloir être établi. Les gens dans la localité ne peuvent peut être pas réaliser cela, tandis que la commune peut accomplir cette tâche. Son rôle est de pousser les paysans à entrer dans ce domaine et de les financer rigoureusement. Cet objectif vise notamment à défendre la population contre l’insécurité alimentaire. Le résultat attendu sera une population saine en activité.

En effet, la vente de litchi peut parfois être médiocre. Surtout pour les zones de production à maturité tardive comme Ampasinahampoana, Mahatalaky, Ranomafana, etc. ~ 62 ~

Pour ce faire, le litchi peut être mis au marché sous différentes présentations, par exemple en les transformant en jus naturel, confiture, sucrerie comme bonbons. Nous pouvons aussi faire des litchis conditionnés en boite de conserve ou en bouteille, litchis séchés… Il est d’ailleurs imaginable de les manufacturer en savon, shampooing ou d’autres produits cosmétiques parfumés au litchi (Randrianiaina M. Natacha, 2006).

En ce moment, il est inclus dans les activités de l’AROPA de transformer les fruits de litchi dans la commune rurale de Soanierana.

SECTION III : TRAVAIL A FAIRE DES PRODUCTEURS : 1. ORGANISATIONS PAYSANNES ET RURALES: Dans tous les pays du monde, les organisations paysannes représentent un lieu d’expression des intérêts des paysans et est un moyen d’aboutir à des objectifs fixés préalablement. Si ces organisations sont intéressantes, c’est parce qu’elles jouent un rôle plus crucial dans le développement rural. L’avantage de cet acte c’est qu’elle est le chemin possible pour l’expression de la « voix des paysans » et la meilleure façon pour les producteurs d’avoir du poids auprès des autres partenaires du développement.

Les fonctions des organisations paysannes sont les suivantes (source : Daouda DIAGNE et Denis PESCHE, 1995) : a) La gestion du foncier : en particulier dans les zones où il y a des aménagements hydroagricoles ; b) La gestion de l’environnement (gestion de l’espace, gestion de terroir) ; c) La gestion d’équipements ; d) La production collective (terrain collectif) ; e) L’approvisionnement (cadre pour l’inventaire des besoins, achat groupé, gestion du crédit) ; f) Le stockage en commun (grenier semencier, banques de céréales,...) ; g) Le travail en commun (groupes d’échange de travail) ; h) Le financement (systèmes de crédit intégrés à d’autres activités, institutions spécialisées dans le crédit,...) ; i) La commercialisation ; j) Le conseil aux producteurs (conseil technique, expérimentation,...) ; k) La représentation des producteurs. ~ 63 ~

Notre plan consiste à organiser un concours de grande récolte à chaque année pour dynamiser les paysans à produire une énorme quantité de litchis.

2. DYNAMIQUE ASSOCIATIVE : Notre analyse affirme que le manque d’association enfreint souvent la collaboration des ruraux avec des parties prenantes. Les producteurs ont besoin de se réunir pour élaborer divers plans pour trouver de la progression tant dans le domaine commercial que productif. Alors, en tant que socio-organisateur, nous avons à inciter tous les producteurs de litchi à créer une association pour qu’il y ait une cohésion sociale entre eux et pour qu’ils s’organisent afin de pouvoir trouver des circuits dans les marchés extérieurs.

Une association étant comme un regroupement hiérarchisé de personnes acquise à la même cause et rassemble toutes leurs ressources, savoir et savoir-faire dans le but de réaliser leurs objectifs qu’ils ont planifié. Le droit d’association consent aux individus qui le désirent de se réunir pour partager de façon permanente un intérêt commun. Ce droit qui est inhérent du droit de réunion fait partie des libertés publiques.

Ici, notre devoir est de guider les gens à créer une association déclarée avec des statuts formels et bien définit. Ces derniers sont le contrat de l’association où se trouvent les droits et obligations.

Exemple de statuts simplifiés (source : Samuel PERRIER, 2009) : Article 1 : Il est fondé une association régie par la loi du 1er Juillet 1901 ayant pour titre : Nom de l’association. Article 2 : L’association a pour objet : but du regroupement. Article 3 : Son siège social est fixé à : indiquer l’adresse. Article 4 : l’association est composée des membres actifs. Article 5 : Pour être membre, il faut verser chaque année la cotisation. Article 6 : La qualité de membre se perd en cas de démission, décès, non-paiement de la cotisation ou par exclusion décidée par la majorité des membres réunis en assemblée générale. Article 7 : Les ressources de l’association se composent des cotisations et de toutes aides des collectivités ou d’entreprises. Article 8 : L’assemblée générale ordinaire comprend tous les membres. Elle se réunit une fois par an. Elle élit un conseil d’administration comprenant au moins trois membres. ~ 64 ~

Article 9 : L’association est gérée par un bureau composé de trois membres : un trésorier, un secrétaire général, un président. Le bureau est élu au CA. Article 10 : A la demande de la moitié des membres, où à la demande du bureau, une assemblée générale extraordinaire peut être convoquée. Article 11 : En cas de dissolution décidée par les 2/3 des membres de l’association réunis en assemblée générale extraordinaire, un liquidateur sera nommé par l’association.

A l’intérieur de l’association, il y aura des membres qui sont les membres fondateurs ou membres du bureau, les membres actifs, les membres adhérents, les membres « d’honneur » et les membres bienfaiteurs. Les membres du bureau sont les piliers de l’association. Le bureau assure la direction de l’association. Il est le décideur, donc détient le plein pouvoir. Le bureau est une forme allégée du conseil d’administration, gestion de l’association au jour le jour. Ses membres sont élus par le Conseil d’Administration (C.A.). Ainsi se compose le bureau : Des élus (1 ou 2 mandat) du CA dont : - un président : le dirigeant et le représentant de l'association. Il représente de plein droit l'association devant la justice et guide l'administration. Rôle d’organisation et de contrôle, il prend les responsabilités par la signature des actions, il porte la responsabilité envers la loi, vis-à-vis de ses membres et partenaires. - un secrétaire : garantit le fonctionnement administratif. (correspondance, comptes rendus, registres et archives). - un trésorier : Gestionnaire de l'association, il tient la comptabilité, perçoit les versements, effectue les paiements et les placements, prépare le bilan annuel. Fait aussi la présentation des comptes de l’association lors des Assemblées générales (A.G.)

Ces membres sont appelés « membres de droits ». Les statuts décrivent l'étendue des pouvoirs, la durée des mandats et le rôle de chacun.

Chaque association a ses propres objectifs. Le but de la culture associative répond à une demande sociale telle que faire de chaque individu un acteur libre, informé, formé, responsable et solidaire et plus encore : créateur. Permettre à chacun d’imaginer, maîtriser et réaliser ensemble un projet. Ramener les moyens financiers au rôle d’outil. Permettre à ~ 65 ~ des activités innovantes de naître en répondant à des besoins réels. La libre association d’individus est d’une totale liberté. Pour créer, distribuer, évoluer, avancer et se développer… Le but de l’association est souvent rattacher à des besoins que les pouvoirs publics ne peuvent assurer. L’engagement des bénévoles et des salariés est placé sous le signe d’un contrat moral qui précise les devoirs et les obligations des partenaires.

3. PROJET CONSISTANT A AMELIORER LES REVENUS DES PRODUCTEURS DANS LA C.R. DE SOANIERANA : Suite à tous les problèmes que les producteurs s’en souffrent, nous avons eu une idée de construire un projet qui les aideront à redresser leur vie quotidienne. C’est-à-dire qu’ils bénéficieront d’un projet qui rehaussera leurs revenus à partir de l’exploitation des litchis. Nous aimerons mentionner ici qu’à part en fabriquer du jus avec les fruits du litchi, nous pouvons aussi faire du charbon avec ses troncs. Mais, nous réclamons que seulement les vieux pieds qui seront destinés à cela. Ce faisant, ce n’est pas nécessaire de couper directement l’arbre mais il faut le tailler, c’est-à-dire ne pas enlever sa racine afin qu’il puisse repousser voire produire beaucoup plus de fruits.

En outre, nous voulons aussi que le pouvoir d’achat de la population augmente conformément à la situation économique de la commune. Donc, la finalité dudit projet est d’avoir une population active, contribuant au développement durable de la commune, ainsi que disposant d’une situation socio-économique satisfaisante.

Notre souhait est que ce projet-là sera adapté au besoin des gens et qu’il soit efficace et efficient. Dans ce cas, nous invitons le Gouvernement à nous appuyer dans l’accomplissement de ces actions pour que les peuples ruraux s’épanouissent dans leur vie quotidienne. ~ 66 ~

CONCLUSION PARTIELLE : Soanierana est très propice à la culture de litchi, cependant il rencontre encore des critères qui le bloque à promouvoir la filière. Les producteurs ont tout à fait besoin d’aides dans sa valorisation. Ce qui a amené à suggérer plusieurs solutions. Cela est dans le but de réaliser notre objectif qui est d’exploiter la récolte tant dans le marché international que sur le commerce local seulement. ~ 67 ~

CONCLUSION GENERALE : L’agriculture couvre un grand capital au niveau de l’économie et du social de la Commune Rurale de Soanierana. Cela concerne les secteurs qui occupent un grand nombre d’habitants de la commune, à peu près 97% des ménages pratiquent l’agriculture comme activité principale, ou secondaire. La plupart des gens cultivent le riz, le manioc, la patate douce, le maïs et le haricot. Le manioc et le riz sont les cultures les plus pratiquer par les agriculteurs et, occupent le plus les superficies cultivables dans la commune. En ce moment, l’agriculture dans cette zone s’oriente encore vers la subsistance.

La filière litchi, en outre, constitue une composante essentielle de l’économie de Soanierana. La commune bénéficie de l’abondance de la pluviométrie, ce qui assure principalement la bonne récolte. Cette région dispose beaucoup d’atouts car la population active est très majoritairement agricole et jeune. Soanierana possède d’avantages naturels.

La planification du domaine de cette filière est encore une longue discussion à Soanierana, et son application est une action de longue durée. Par ailleurs, comment pouvons-nous espérer et envisager un futur merveilleux si la société ne s’efforce pas de donner le mieux pour contribuer à l’amélioration de la localité. La population ne montre pas la preuve d’une ambition qui est la source d’une persévérance. Néanmoins, cela est très crucial dans la progression de la société.

Les producteurs de litchi à Soanierana ont des problèmes importants au niveau commercial. Divers critères à l’instar de la destruction des routes pour l’évacuation des produits sont à l’origine de ces problèmes. Même si le port le plus grand à Madagascar (Ehoala), ainsi qu’à proximité de l’Afrique, se trouve à Taolagnaro, l’exportation reste encore déficitaire faute de hausse de coût de transport maritime. Les gens de la commune, notamment les producteurs, ne disposent pas beaucoup de fonds pour entamer dans l’exportation de la production. De plus, les collecteurs et les exportateurs hésitent de s’engager dans ce domaine pour ne pas courir de risques. D’ailleurs, la population productrice exerce encore une culture basée sur la tradition mais qui manque d’orientation vers la pure commercialisation. Cela implique aussi le manque de parcours scolaire des producteurs.

Autrement, la productivité de litchi dans la commune rurale de Soanierana présente une faible qualité et quantité. L’insuffisance de techniciens qui enseignent les producteurs ~ 68 ~ dans la plantation de cet arbre fruitier provoque à chaque année une mauvaise récolte, et aussi empêche la région à participer au commerce extérieur. L’ensemble des communes dans le district ne parvient pas à satisfaire la demande internationale tant en volume qu’en qualité. La plupart des pieds de litchi dans cette commune sont vieux et non entretenus. En plus, la technique utilisée est archaïque et ne connait pas la multiplication d’où un faible rendement.

En outre, les documents que nous avons consultés ne manquent pas de mentionner, entre autres, que les producteurs de litchi pratiquent surtout une culture destinée à l’autoconsommation. Les produits ne donnent lieu à aucune transformation, ni même à une conservation par rapport à l’abondance en période de récolte. La filière est peu organisée et notamment en aval, les entreprises agro-alimentaires sont peu nombreuses. Il n'existe pas d'organisations d'agriculteurs et pas d'organisations gouvernementales actives dans ce secteur.

Attendre n’est plus une solution. Si nous voulons que la commune se trouve parmi les leaders des exportateurs de litchi, ainsi que leader dans le sens de capital économique, dans ce cas il faut contribuer et devenir actionnaire et gestionnaire du développement. Nous avons avancé beaucoup de suggestions pour cette transformation de la commune en une commune entreprenante. La reconstruction des routes nationale est prioritaire. Ensuite, le port d’Ehoala doit d’être utilisé pour effecteur une exportation directe vers l’étranger. Et pour avoir un bon rendement de la récolte, il faudra apprendre aux producteurs la bonne technique. Les agriculteurs connaitront mieux la technique s’ils fréquentent beaucoup l’école.

Mais il ne faut pas rester sur la commercialisation si nous voulons que la promotion de la filière soit efficace et efficiente. Nous pouvons aussi sensibiliser les gens à transformer les fruits de litchi en différentes choses comme du jus, confiture… Ce projet se réalisera beaucoup plus à l’aide d’une bonne union et d’organisation des producteurs, et aussi pour trouver d’issues plus grande.

Toutes ces propositions ont été citées dans le but d’accroître les performances économiques des paysans producteurs, et l’amélioration qualitative de leur vie. Le Comité de développement communal devient de ce fait un acteur primordial du développement communal. ~ 69 ~

Bref, Soanierana dispose de beaucoup d’atouts à part le litchi. C’est sur ce point de vue que notre question se pose. Cette zone est très favorable en autres arbres fruitiers et aussi en vanille. Ce dernier est une activité génératrice de revenus très grandiose au Nord- Est de Madagascar, tandis que la population de Soanierana ne pratique pas encore cette culture.

Une essaie de culture de cette filière est initiée par une Organisation Internationale appelée CARE depuis 2003 dans la commune rurale de Ranomafana mais comme on vient de le dire, peu des gens s’intéresse non seulement par méconnaissance de cette plantation mais aussi à cause du faible niveau d’instruction et du manque sensibilisation de la population locale sur l’importance économique de cette filière.

La population de la commune de Soanierana voire celle de toutes les communes du district de Tolagnaro ont besoin d’appui au niveau socio-économique, financier et technique pour connaitre son développement.

~ 70 ~

TABLE DES MATIERES : REMERCIEMENTS SOMMAIRE LISTE DES TABLEAUX LISTE DES ILLUSTRATIONS LISTE DES ABREVIATIONS OU ACRONYMES

INTRODUCTION GENERALE………..………...………………………………1

PREMIERE PARTIE : CADRAGE CONCEPTUEL, CONTEXTUEL ET METHODOLOGIQUE CHAPITRE I : PRESENTATION DU TERRAIN..……………………………...……7 1. HISTORIQUE DE LA COMMUNE RURALE DE SOANIERANA…….….7 2. SITUATION GEOGRAPHIQUE……………………………………………7 3. DEMOGRAPHIE………………………………………………………...…11 4. RELIEF, BASSIN VERSANT ET CLIMAT……………………………….12 5. ETAT DES LIEUX DE L’AGRICULTURE..……………………………...13 6. ELEVAGE…………………………………………..………………………14 7. VIE SCOLAIRE DE LA COMMUNE RURALE DE SOANIERANA…....14 8. INFRASTRUCTURES DE BASE DANS LA COMMUNE RURALE DE SOANIERANA………………………………………………………………………...15 9. ACTEURS DE DEVELOPPEMENT INTERVENANT DANS LA

COMMUNE……………………………………………………………………………..16

10. ORGANIGRAMME DE LA COMMUNE DE SOANIERANA………….….18

CHAPITRE II : REPERES THEORICO-CONCEPTUELS………………………..19 I. LE FONCTIONNALISME……………………………………………………19 II. LA VALEUR-TRAVAIL…………………………………………………….19 III. LA THEORIE DES ORGANISATIONS……………………………………20 IV. PROBLEMATISATIQUE ET HYPOTHESES……………………………..20 VI. OBJECTIFS SPECIFIQUES………………………………………………...21

CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE RECHERCHE………………….………..22 I. OUTILS………………………………………………………………………..22 ~ 71 ~

II. TECHNIQUES……………………………………………………………....22

PARTIE II : RESULTATS DE LA RECHERCHE CHAPITRE IV : FACTEURS QUI GENENT LES PRODUCTEURS DANS LA COMMERCIALISATION DE LITCHI…………………………………………..……26 SECTION I : GENERALITES SUR LE LITCHI DE TAOLAGNARO………....26 SECTION II : FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES…………………………..27 1. INSUFFISANCE FINANCIERE……………………………………………27 2. MANQUE DE COLLECTEURS……………………………………………29 3. SOURCES DES CARENCES FINANCIERES…………………...……...... 31 4. UNE CRISE POLITIQUE QUI S’EST TRANSFORMEE EN CRISE SOCIO- ECONOMIQUE…………………………...………………………………………...... 32 SECITON III : INEXISTENCE/VETUSTÉ DES INFRASTRUCURES………..33 1. DEGRADATION DES VOIES DE COMMUNICATION………………...33 2. MAUVAISE ORGANISATION AU NIVEAU DU PORT………………..36 3. INEXISTENCE DE MAISON DE STOCKAGE ET DE TRANSFORMATION...... 37 SECTION IV : FACTEUR INSTITUTIONNEL………………….………….....38 SECTION V : FACTEUR CULTUREL ET TRADITIONNEL……………..….39 CHAPITRE V : PROBLEMES QUI EMPECHENT LES PRODUCTEURS A PRODUIRE DE BONNES RECOLTES……………………………………….……..40 SECTION I : DEFICIENCE AU NIVEAU DE SA QUANTITE…………...…..40 1. MAUVAISE ADOPTION DE LA TECHNIQUE DE MULTIPLICATION………………………………………………………………….40 2. VIEILLESSE DES PIEDS DE LITCHI…………………………….……..40 3. LA DEFORESTATION…………………………………………….……..43 SECTION II : DEFICIT EN MATIERE DE QUALITE…..……………………44 1. INSUFFISANCE DE CALIBRE……………………..…………………...44

PARTIE III : APPROCHE PROSPECTIVE DE LA RESOLUTION DE LA PROBLEMATIQUE CHAPITRE VI : ANALYSE, BILAN ET DISCUSSION.……………………...49 SECTION I : PRODUCTIVITE……..……………………………………....….49 SECTION II : COMMERCIALISATION……………………….……………...51 ~ 72 ~

SECTION III : ANALYSE FFOM DE LA CULTURE LITCHI DANS LA ZONE DE SOANIERANA…………………………………………………………………….….....54 CHAPITRE VII : RECOMMANDATIONS DU TRAVAILLEUR SOCIAL….…..55 SECTION I : ACTIONS QUE L’ETAT DOIT ENTREPRENDRE POUR QUE LA COMMERCIALISATION SOIT EFFICACE…………………………………………..55 1. REHABILITATION DES ROUTES…………………………..…...………...55 2. EXPLOITATION DU PORT D’EHOALA…………………..………………57 3. INSTAURATION D’UNE MAISON DE CONCERVATION ET D’UNE STATION DE SOUFRAGE……...………………………………………………….....58 4. SCOLARISATION INTENSIVE DES PRODUCTEURS DE LITCHI A SOANIERANA…………………………………………………………………...……59 5. FORMER LES PAYSANS POUR AVOIR DE BONNE RECOLTE……....60 SECTION II : PRISE EN CHARGE DE LA COMMUNE……………….…..….61 1. TRANSFORMER LES FRUITS DE LITCHI………………………………61 SECTION III : TRAVAIL A FAIRE DES PRODUCTEURS………………...... 62 1. ORGANISATIONS PAYSANNES ET RURALES………………………..62 2. DYNAMIQUE ASSOCIATIVE………………………………………...….63 3. PROJET CONSISTANT A AMELIORER LES REVENUS DES PRODUCTEURS DANS LA C.R. DE SOANIERANA ………………………...…...65

CONCLUSION GENERALE…………………………………………………..67

TABLE DES MATIERES……..………………………………………….…………..70 BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………….I ANNEXE 01 : TIMING...…………………………………………………………….III ANNEXE 02 : GUIDE D’ENTRETIEN……………………………………………….IV ANNEXE 03 : QUESTIONNAIRE D’ENQUETE…………………………………….V RESUME ET CV ~ I ~

BIBLIOGRAPHIE :

Ouvrages généraux : 1. MALINOWSKI (B) : « Une théorie scientifique de la culture », Point seuil, 1970, p. 128 2. MALINOWSKI (B) : « Les dynamiques de l’évolution culturelle », Payot, 1970, p. 73 3. MARX (K) : « Le capital », MAURICE LACHATRE et C., Volume 3, Boulevard de Sébastopol Paris, 1867 4. SMITH (A) : « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations », Volume 1, Londres, 1776 5. AUDIBERT (O) : « Théorie des organisations », psychologie du travail, 2009 Ouvrages spécifique : 6. DAOUDA (D) & DENIS (P) : « Les organisations paysannes et rurales », Des acteurs du développement en Afrique sub-saharienne, 1995 7. EDMOND (F) : « La production des fruits à Madagascar », In : Revue de botanique appliquée et d’agriculture coloniale, 7e année, bulletin n° 75, Novembre 1927, pp. 713-724 8. EMELINE (S) : « Programme de Promotion des Revenus Ruraux (PPRR) », Etude de cas Programme Pays Madagascar, Ministère de l’agriculture de l’élevage et de la pêche, 2007 9. SAMUEL (P) : « Création et gestion d’une association : mode d’emploi… », 2009

Mémoire ou thèse : 10. BEZARA (H) : « Stratégie de développement de la filière litchi en vue de conquérir le marché international », Université de Toamasina - Faculté des sciences économiques et de gestion - Département de gestion, Mémoire de Maitrise en Sciences de Gestation, 2005, p. 21 11. PROUST (M) : « L’efficience économique des organisations de producteurs certifiées GlobalGap est-elle remise en cause par la nature du bailleur dans la filière litchi à Madagascar ? », Agrocampus Ouest-CFR de Rennes Département d’Economie Rurale et Gestion, Thèse de Doctorat, 2010, p. 4 – 12 12. RANDRIANIAINA (M) : « Contribution à l’amélioration de l’exportation de litchis de qualité de Madagascar », Université d’Antananarivo – Faculté de droit ~ II ~

d’économie de gestion et de sociologie – Département de gestion, Mémoire de Maitrise en Sciences de Gestion, 2006, p. 70 Documents officiels : 13. ASARA : « Réalisation dans la région Anosy depuis 2014 », Projet – Programme, 2016 14. Atlas régional : « Elaboration du Schéma Régional d’Aménagement du Territoire de la Région Anosy », Fort Dauphin, 2012 15. Ethiquable : « Fanohana-Commerce équitable à Madagascar- Litchi et épices », 2013 16. MADAGATE : « Madagascar : la formation agricole sauvera le monde rural », économie de Madagascar, 2011 17. MAG/97/007-DAP1 : « Gouvernance et politiques publiques pour un développement humain durable », Plan communal de développement de la commune rurale de Soanierana, 1999 18. Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt : « Politiques agricoles à travers le monde – fiche pays », Madagascar, 2015 19. ONE : « Tableau de bord environnemental Région Anosy », 2016 20. Plan Régional de Développement, SRAT Anosy, 2013 21. Rapport Diagnostic Territorial, SRAT Anosy, 2012 22. Schéma de Développement Sectoriel : « Secteur agriculture », SRAT Anosy, 2013 23. Schéma Régional d’Aménagement du Territoire, Région Anosy, 2012 24. UNION SOANALAHATSY : « Résumé exécutif et fiche technique du projet », AROPA, 2017 Revues, presses : 25. MAHEFA RAKOTOMALALA : « Des milliers de tonnes de litchis pourrissent à Taolagnaro », L’Express de Madagascar, 2008 26. MAHEFA RAKOTOMALALA : « L’exportation par bateau compromise », L’Express de Madagascar, 2012 27. Journal télévisé : «le litchi dans la région Anosy », vaovaom-paritra TVM, 25 Juillet 2017 WEBOGRAPHIE : 28. cla.due.edu1 : « éducation et sociologie », JEAN-MARIE TREMBLAY, publié le 04 juin 2010, consulté le 28 février 2017

~ III ~

ANNEXE 01 :

TIMING (Chronogramme) :

- 02 Mars 2017 : Pré-enquête et recherche de bibliographie à la Ministère du commerce, Ministère de l’économie - 11 Mars 2017 : Descente sur terrain - 15 Mars 2017 : Entretien avec le Directeur Régional de l’Agriculture et de l’Elevage Anosy - 16 Mars 2017 : Entrevue avec le Maitre du port d’Ehoala - 17 Mars 2017 : Début de l’enquête proprement dite - 17 Mars – 21 Avril 2017 : Collecte des données - 22 Avril – 13 Mai 2017 : Dépouillements des données et vérification de la problématique ainsi que les hypothèses - 14 Mai – 20 Aout 2017 : Rédaction du livre de mémoire - 21 Aout – 10 Septembre 2017 : Evaluation de la recherche - 25 Septembre 2017 : Achèvement du devoir - Février 2018 : Remise du mémoire à l’encadreur ~ IV ~

ANNEXE 02 :

GUIDE D’ENTRETIEN :

1) Aiza ireo faritra izay mamboly letsy ? (Où sont les régions qui cultivent de litchis ?) 2) Iza ny toerana izay tena mamokatra indrindra ? (Quelle est la zone qui en produit beaucoup ?) 3) Ny hamaron’ny vokatra ny Kaominina ambanivohitran’i Soanierana (La quantité de production à chaque récolte de la commune rurale de Soanierana) 4) Aiza no ahitana vokatra tsara indrindra ? (Où pouvons-nous trouver la bonne qualité ?) 5) Aiza no aondrana ? (Où est-ce qu’on les exporte ?) 6) Inona ny sakana mety ho hita amin’ny fanondranana ? (Quels obstacles peut-on rencontrer dans sa commercialisation ?) 7) Efa nisy olona na orinasa nitrandraka io fambolena io ? (Y avait-il quelqu’un ou des personnes morales qui ont déjà traitées cette filière ?) 8) Inona ny olana mateti-pitranga amin’ny fambolena letsy ? (Quels sont les problèmes que vous apercevez souvent dans la culture de litchi ?) 9) Mampidi-bola amin’ny kitapom-bolan’ny kaominina ve ny fivarotana letsy eto ? (Est-ce que la commercialisation des litchis dans cette commune alimente le budget communal ?) 10) Inona ny dingana arahina amin’ny fanondranana ? (Quelle procédure faudra suivre pour entamer dans l’exportation ?) 11) Trano fanangonam-bokatra (Maison de stockage) 12) Teknisianina miandraikitra ity fambolena ity (Techniciens qui contrôlent cette filière) 13) Andraikitry ny Fanjakana amin’izany rehetra izany (Responsabilité de l’Etat dans ce domaine)

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Nom : SINAOTSE Prénoms : Angelo Sylvain Date de naissance : 15 Mars 1994 Lieu de naissance : Toliara I Situation matrimoniale : Célibataire Adresse: Lot VS 15F Bis Antsahamamy – Antananarivo 101 Contact rapide : 034 73 563 24 Email : [email protected] ------Titre du document : Promotion de l’économie rurale par la filière litchi : cas de la Commune Rurale de Soanierana, District de Taolagnaro, Région Anosy. Option : Socio-organisateur Nombre de pages : 69 Nombre de figures : 4 Nombre de photos : 8 Nombre de graphiques : 3 Nombre de tableaux : 12 Champ de recherche : Sociologies des organisations

RESUME La commune rurale de Soanierana est très favorable en pluviométrie, c’est pour cette situation-là qu’il est propice à la culture de litchi. Malgré tout, cette culture subit en ce moment beaucoup d’handicaps qui empêchent la population productrice à avancer dans le développement durable. Le problème persiste tant au niveau de la productivité qu’au niveau commercial. Dans ce cas, l’amélioration des techniques de production culturale est essentielle pour les producteurs. Et aussi, la réorganisation des paysans afin d’élargir la commercialisation de litchi. L’alphabétisation est cruciale dans toutes les actions qui seront entreprises. Le but de ce présent mémoire est surtout de sensibiliser les producteurs de litchi ainsi que l’Etat à favoriser la culture de litchi pour que le développement communautaire soit promu.

Mots clés : litchi, propice, développement, organisation, promotion, production, commercialisation, scolarisation, tradition, valorisation.

Encadreur : Madame ANDRIANAIVO Victorine, Maître de Conférences