Dossier E18000049/25 – Enquête publique relative à la demande d’autorisation unique pour l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert (renouvellement et extension) de roches massives (calcaire) et d’une installation de traitement des matériaux à (25) République Française

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Préfecture du Tribunal administratif à Besançon de Besançon ------

ENQUETE PUBLIQUE

relative à la demande d’autorisation unique pour l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert (renouvellement et extension) de roches massives (calcaire) et d’une installation de traitement des matériaux à Pessans (25)

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INSTALLATION CLASSEE POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT

CONSULTATION PUBLIQUE

du 30 mai 2018 au 29 juin2018 inclus.

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RAPPORT CONCLUSIONS ET AVIS

établis par Patrick THOMAS, 14, rue des Epoux Granvelle – Vaux les Prés – 25770 , Commissaire Enquêteur, désigné par Décision E18000049/25 du 24/04/2018 de Monsieur Xavier FAESSEL, Président du Tribunal administratif de BESANCON.

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Dossier E18000049/25 – Enquête publique relative à la demande d’autorisation unique pour l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert (renouvellement et extension) de roches massives (calcaire) et d’une installation de traitement des matériaux à Pessans (25) SOMMAIRE

1ère Partie RAPPORT ______5

1°) GENERALITÉS ______5 1.1 Connaissance du Maître d’ouvrage ______5 1.2 Présentation du lieu de l’opération ______5 1.2.1 Situation géographique et spécificités de la commune de Pessans et du site de la carrière ______5 a) Situation géographique de Pessans ______5 b) Environnement physique de la carrière ______6 1.2.2 Réalités économiques et sociales ______7 a) Concernant la commune de Pessans ______7 b) Concernant la carrière ______7  Maîtrise foncière ______7  Capacités et garanties financières ______7  Emplois et retombées économiques ______8 1.2.3 Existants urbanistiques sur le territoire de la commune de Pessans ______8 a) Concernant l’occupation des sols et le patrimoine culturel ______8 b) Concernant l’alimentation en eau potable, l’assainissement et la collecte des déchets ______9 c) Concernant les réseaux ______9 1.3 Présentation détaillée des caractéristiques du projet ______10 1.3.1 Historique et extension souhaitée par le pétitionnaire ______10 1.3.2 Demande de renouvellement-extension de la carrière et régime juridique applicable ______12 a) Demande d’autorisation déposée par le pétitionnaire ______12 b) Régime juridique applicable ______13  Nomenclature ICPE concernant la carrière de Pessans ______13  Compatibilité avec divers schémas d’aménagement ______13 1.3.3 Milieu naturel concerné par le projet ______15 a) Hydrologie/hydrogéologie ______15 b) Cartographie des sensibilités écologiques ______15 c) Formations végétales et peuplements faunistiques ______15 1.3.4 Nature du gisement et volumes extraits – accueil de matériaux inertes ______16 a) Nature du gisement et destination des matériaux ______16 b) Volumes extraits ______17 c) Accueil des inertes______17 1.3.5 Présentation de l’exploitation de la carrière ______17 a) Etapes de l’exploitation ______18 b) Précisions sur le phasage d’extraction ______19 1.3.6 Impacts du projet et mesures proposées par le pétitionnaire pour les réduire et les compenser __ 21 a) Risques de pollution accidentelle des eaux et risque d’inondation ______21 b) Risque de pollution lié au dépôt d’inertes ______22 c) Risques de pollution de l’air ______22 d) Risques d’incendie ______22 e) Risques d’explosion ______23 f) Risques d’accidents corporels ______23 g) Risques sanitaires liés au bruit et aux vibrations ______23 h) Impact visuel ______23

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2ème Partie CONCLUSIONS MOTIVEES et AVIS ______40

1) CONCLUSIONS MOTIVEES ______40 1.1 Rappel de l’objet de l’enquête ______40 1.2 Conclusions sur la régularité de la procédure ______40 a) Désignation du commissaire enquêteur ______40

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2) AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR ______48

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PIECES ANNEXEES AU RAPPORT ______49  Procès-verbal de Synthèse des Observations du Commissaire Enquêteur, ______49  Mémoire en réponse du Maître d’Ouvrage. ______49

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1ère Partie RAPPORT

1°) GENERALITÉS

Cette première partie, constituée d’une synthèse des éléments contenus dans le dossier soumis à enquête publique, a été complétée en tant que de besoin par les précisions obtenues lors de la visite sur le site et auprès de Monsieur le maire de Pessans.

1.1 Connaissance du Maître d’ouvrage

La demande relative au présent dossier d’autorisation unique pour l’exploitation d’une carrière à Pessans (renouvellement et extension) et d’une installation de traitement des matériaux a été déposée par Monsieur Roger MARTIN, agissant en qualité de représentant permanent de la SA ROGER MARTIN de Dijon (21) et Président de la SAS RMG.

La société RMG (ROGER MARTIN GRANULAT) est la dénomination de la composante carrière Bourgogne et Franche-Comté du Groupe ROGER MARTIN depuis le 3 décembre 2014. Elle a pour mission de centraliser l’exploitation, la gestion, la commercialisation des carrières de Champdotre (21), Creancey (21), Noroy le Bourg (70), Pessans (25), Chapelle d’Huin (25), (25) et Dournon (39). Son siège social est situé Route de Pointvillers (RD 15), Lieudit « Sur l’Arthe » 25440 PESSANS (Tél. 03 81 40 03 12 / Fax. 03 81 51 69 16 ; Email : [email protected]).

Mon interlocuteur pour la visite de la carrière de Pessans et la compréhension technique du dossier a été Monsieur Gaëtan CARON (tél : 06-71-18-51-10), responsable des carrières RMG susmentionnées . J’ai également obtenu des informations de la part du maire du village, Monsieur Yves PETETIN, qui est le premier magistrat de la commune sans interruption depuis 1995 et membre du conseil municipal depuis 1977.

Le dossier d’enquête a été établi par Sciences Environnement, agence de Besançon.

1.2 Présentation du lieu de l’opération

1.2.1 Situation géographique et spécificités de la commune de Pessans et du site de la carrière

a) Situation géographique de Pessans

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Le village de Pessans, qui compte de nombreuses fermes anciennes, présente un caractère rural affirmé. Il s’étend sur 441 hectares à une altitude comprise entre 255 et 555 mètres et fait partie de la Communauté de Communes Loue Lison qui regroupe, depuis le 1er janvier 2017, trois anciens Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) : les communautés de communes du Pays d’, Loue Lison et du Canton de .

Il est entouré par les communes de Pointvillers, Lavans-Quingey et Samson et se trouve à 22 km au Sud de Besançon, à 4 km au Sud de Quingey, à 17 km au Sud-est de Saint-Vit, à 12,1 km de la gare TGV de Mouchard, à 34,7 km de l'aéroport de DoleTavaux, à 72,4 km de l'aéroport international de Genève.

b) Environnement physique de la carrière

Le site d’extraction est facilement accessible à partir de la RN 83. Il suffit, après avoir emprunté la sortie desservant Quingey et Pointvillers, de suivre la RD 15 sur 1,2km puis le chemin goudronné d'accès à la carrière. L’entrée de la carrière est située au Sud-Ouest de l’exploitation.

Des installations de chantier sont situées à l’entrée du site, mais hors du périmètre d’autorisation demandé. Il s’agit de la plateforme technique et administrative du groupe RMG (Rappel : le site de Pessans constitue le siège social du groupe RGM). Cette plateforme est adjacente à la limite d’autorisation de la carrière de Pessans, mais en a été exclue. Les installations comprennent les bureaux, la bascule, un hangar semi-ouvert qui accueillera une aire étanche d’environ 400 m² (pour limiter le risque de pollution lors de l’entretien et l’alimentation en carburant des engins), ainsi qu’une installation de fabrication de graves émulsion composée notamment d’une cuve de 40 m³ d’eau et d’une cuve de 40 m³ d’émulsion ECL65.

Notas : la grave-émulsion est une grave enrobée de bitume (l’émulsion) ; la grave étant un gravier à granulométrie contrôlée, composé de sable jusqu'à des cailloux. Selon Monsieur CARON, responsable de la carrière de Pessans, l’installation de fabrication de grave-émulsion est une centrale mobile hébergée actuellement à Pessans, mais susceptible d’être déplacée le cas échéant sur un autre site. Par ailleurs elle n’est, et ne sera utilisée qu’occasionnellement. A titre d’illustration, il est précisé qu’elle n’a été en fonction que sur une campagne d’un mois il y a environ 2 ans.

Le carreau est situé à une altitude de 360 m et l’altitude maximum au nord du périmètre autorisé est de 390 m. L’exploitation a lieu du Sud vers le Nord en logique avec la topographie du secteur. La carrière est actuellement exploitée en 2 gradins de 15 m avec une banquette intermédiaire d’altitude 375 m et de largeur 10 m. La topographie du site fait qu’il existe un front Nord de direction Est/Ouest perpendiculaire à l’avancement, un front Ouest et un front Est (direction Nord-Sud).

Nota : Il convient de préciser que la limite d’autorisation d’exploitation en cours a fait l’objet de débordements à l’Est et à l’Ouest par l’ancien exploitant mais que la présente demande d’extension régularisera.

Les habitations les plus proches de la carrière sont situées sur le territoire des communes de Pessans et Poinvillers, distantes d’un peu moins de 700 m.

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a) Concernant la commune de Pessans

Lors du dernier recensement de 2013 (source INSEE), la commune de PESSANS comptait 85 habitants. Selon le maire de la commune elle en recense aujourd’hui 90. Le territoire communal ayant une superficie de 4,41 km², la densité moyenne de la population est de 20,4 hab/km². La commune, qui comptait 33 habitants en 1975, n’a donc cessé d’augmenter. La population active de la commune représente 79,6 % de la population totale. Le taux de chômage est en hausse et passe de 5,6% en 2007 à 16,3 % en 2013. La quasi-totalité du parc de logements (34) est constitué de résidences principales. Il n’y a plus de résidences secondaires sur la commune et le nombre de logements vacants, au nombre de 3, reste assez conventionnel. Les maisons représentent 94,2 % du parc immobilier.

Bien que la commune fasse partie des aires géographiques des AOC-AOP « Comté », « Morbier » et « Macvin du Jura », il n'y existe aucune activité économique ou commerciale. La création projetée de la zone d’activités intercommunale de Lavans-Quingey/ Pessans est toutefois susceptible de faire évoluer cet état. Les services (médecins, écoles, maisons de retraites….) y sont également absents. La caserne de pompiers la plus proche est localisée à Quingey et l'hôpital le plus proche se trouve à Besançon.

Aucune zone de loisirs (terrains de football, salle des fêtes…) n’occupe la commune ; seule une association, « l’amicale des Bredouillards » qui pratique la pêche sur la Loue et ses affluents est à signaler.

b) Concernant la carrière

 Maîtrise foncière

L’exploitant (la société RMG) possède la maîtrise foncière des terrains par le biais de la signature de contrats de fortage avec les propriétaires des parcelles concernées, en l’espèce la commune de Pessans et des propriétaires privés (les divers documents d’attestation de maîtrise foncière sont joints en annexe de la demande d’autorisation d’exploiter).

 Capacités et garanties financières

Afin de démontrer les capacités financières de la société RGM, les chiffres d’affaires de 2014 et 205 sont révélés (respectivement 2 255 709€ et 1 862 851€) et le bilan 2015 est joint en annexe de la demande d’autorisation d’exploiter.

Concernant les garanties financières, elles sont obligatoires (art L516-1 et R516-1 du code de l’Environnement) pour permettre d’assurer la remise en état du site à tout moment de l’exploitation. Un plan de la carrière relatif aux garanties financières a été établi pour chacune des 6 phases d’exploitation de la carrière, ainsi qu’un tableau annonçant les coût de chacune d’elles (cf. ci- dessous).

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 Emplois et retombées économiques

La carrière RMG de PESSANS emploie annuellement 6 personnes et génère environ 60 emplois induits ou liés au sein du groupe ROGER MARTIN (centrales BPE, centrale de grave-émulsion, agences de travaux) et de nombreux partenariats extérieurs (forage-minage, maintenance et mécanique, restauration….). Elle propose aussi ponctuellement des emplois en intérim. Comme elle se situe sur des terrains communaux de Pessans, elle fait bénéficier la collectivité de retombées économiques liées au droit de fortage.

1.2.3 Existants urbanistiques sur le territoire de la commune de Pessans

a) Concernant l’occupation des sols et le patrimoine culturel

Ne possédant pas de document d’urbanisme, la commune de Pessans est soumise au Règlement National d’Urbanisme (RNU).

L’occupation du sol est répartie comme suit (CorineLand Cover, 2006) :

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Il n'y a pas de vestiges archéologiques actuellement répertoriés sur la commune de Pessans et, selon la DRAC de Franche-Comté, aucun site inscrit et/ou classé n’y est répertorié. Le site le plus proche est situé à 3,9 km de la carrière : il s’agit du château comtal de Quingey inscrit par arrêté du 8 novembre 1991 aux monuments historiques. A noter que la carrière et le projet de d’extension se situent hors des périmètres de protection de ce monument historique.

b) Concernant l’alimentation en eau potable, l’assainissement et la collecte des déchets

L'organisme gestionnaire de l'eau potable est le Syndicat Intercommunal des Eaux de la Chassagne basé à Samson, mais l'organisme gestionnaire des eaux usées est la commune de Pessans du fait que les eaux usées du village sont traitées à la parcelle, toutes les habitations étant équipées d’un assainissement autonome.

Les ordures ménagères sont traitées pas incinération et la déchetterie la plus proche se trouve à Lavans-Quingey. Leur gestion est réalisée par la Communauté de Communes du canton de Quingey.

c) Concernant les réseaux

La commune de PESSANS est desservie principalement par un grand axe routier : la route nationale n°83 qui traverse le territoire communal du Nord au Sud, mais sans pénétrer dans le village. Elle est également accessible secondairement par la route départementale n°15 qui permet de rejoindre les communes de Pointvillers et Montfort à partir de la RN 83 via le rond point de Lavans les Quingey.

Il existe une ligne ERDF électrique souterraine BTA 410 V qui alimente la carrière (bureaux et bascule).

A noter qu’aucune ligne électrique aérienne, aucun réseau de transport de gaz et aucun réseau humide ou sec ne traversent le site de la carrière.

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1.3 Présentation détaillée des caractéristiques du projet

1.3.1 Historique et extension souhaitée par le pétitionnaire

L'arrêté préfectoral n°96/DCLE/4B/3044 de juillet 1996 autorisait l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert de roche calcaire, ainsi que des activités de broyage, concassage, criblage, sur le territoire de la commune de Pessans, au lieu-dit « sur l’Arthe » pour une durée de 25 ans avec un rythme moyen de production de 120 000 t/an avec un maximum de 200 000 t/an. L’autorisation d’exploiter a été délivrée à la société SA CUENOT et FILS qui a été rachetée par le Groupe ROGER MARTIN en 2008 auquel appartient la société RMG.

Comme la première autorisation arrive à son terme, la société RMG souhaite renouveler l’autorisation d’exploiter et étendre la limite géographique d’autorisation. La demande déposée porte sur une surface de 19ha 37a 88ca dont 9ha 58a 58ca d’extension pour une durée d’exploitation de 30 ans, dont une année dédiée à la finalisation de la remise en état du site, à un rythme moyen de production de 250 000 t/an avec un maximum de 300 000 t/an. La superficie d’extraction est d’environ 12ha 80a 83ca avec un volume estimé de 7300 m³ de terre végétale, 158 130 m³ de stérile et 3 452 390 m³ de gisement commercialisable.

Nota : une durée d’exploitation de 25 ans (au lieu de 30 ans) apparaît notamment sur le CERFA de demande d’autorisation. Cette erreur a été signalée à Monsieur CARON, responsable de la carrière, lors de la remise du PV de synthèse des observations et il en a pris acte.

La date de démarrage de l’exploitation pour la durée demandée correspondra à la date de notification de l’arrêté Préfectoral d’autorisation.

L’extension sollicitée englobe certaines zones déjà exploitées hors limite d’autorisation, ce qui permettra une mise en conformité a posteriori. Cette extension est constituée d’une bande à l’Ouest et une à l’Est, ces 2 zones étant essentiellement boisées.

Nota : Les installations de chantier situées à l’entrée du site demeurent toujours hors périmètre d’autorisation (cf. supra 1.2.1 B 2ème §).

Avec l’extension demandée, la carrière occupera la totalité des parcelles cadastrées B175 (1320a) et B362 (3420a) ainsi qu’une partie des parcelles B769 (19174a), B770 (109598a) et B771 (60270a).

La carte présentée ci-dessous permet de localiser clairement les parcelles concernées par l’ensemble du site de la carrière.

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Concernant le choix retenu, en l’occurrence une extension limitée aux terrains contigus à la carrière actuelle à la fois à l’Est et à l’Ouest avec un approfondissement, il minimise les impacts des différentes variantes prises individuellement , tout en cumulant leurs avantages :

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En conclusion le projet retenu, d’une surface d’un peu plus de 19ha dont presque 10ha d’extension pour une durée d’exploitation de 30 ans, comprenant à la fois une extension vers l’Ouest et vers l’Est avec un approfondissement du carreau actuel, reste le moins impactant par rapport aux volumes d’extraction sollicités.

1.3.2 Demande de renouvellement-extension de la carrière et régime juridique applicable

a) Demande d’autorisation déposée par le pétitionnaire

Le régime d’autorisation étant applicable pour continuer l’exploitation de la carrière de Pessans et l’étendre, le pétitionnaire a déposé le 7 décembre 2016 une demande d’autorisation unique en application du titre II de l’ordonnance n° 2014-355 du 20 mars 2014 relative à l’expérimentation d’une autorisation unique en matière d’installations classées pour la protection de l’environnement.

Nota : depuis le 26 janvier 2017, l’autorisation unique est régie par les articles L 181 et suivant du code de l’Environnement.

Cette autorisation unique regroupe :

 une demande d’autorisation d’exploiter au titre des ICPE définie à l’article L512-1 du code de l’Environnement,  une autorisation de défrichement au titre des articles L214-13 et L341-3 du code Forestier,  une dérogation « espèces protégées » au titre du 4° de l’article L411-2 du code de l’Environnement.

Pour être complet, il convient également de préciser que le pétitionnaire a ajouté dans sa description du projet incluse à la demande d’autorisation unique qu’il souhaite accueillir sur le site des matériaux inertes (pour davantage de précisons, cf. infra § 1.3.4).

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Certaines installations ou activités sont soumises à la réglementation ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement) car elles peuvent engendrer une nuisance pour le voisinage ou présenter des dangers pour l’environnement, la santé ou la sécurité des personnes. Une nomenclature classe les installations selon le danger qu’elles peuvent présenter et détermine le régime auquel elles sont soumises. C’est une annexe à l’article R511-9 du code de l’Environnement qui fixe le régime applicable (déclaration, enregistrement , autorisation etc.).

 Nomenclature ICPE concernant la carrière de Pessans

Les carrières, dont celle de Pessans, entrent dans la rubrique 2510-1 de l’Annexe à l'article R511-9 du code de l’Environnement qui détermine un régime d’autorisation avec rayon d’affichage de l’avis d’enquête de 3km. L’installation de Pessans est en outre concernée par 2 autres rubriques : la rubrique 215-1 (régime d’autorisation avec rayon d’affichage de l’avis d’enquête de 2 km) en raison des installations de broyage et concassage présentes sur le site car elles ont une puissance supérieure à 550kW (en l’espèce 675 kW) et la rubrique 2517-1 (régime d’autorisation avec rayon d’affichage de l’avis d’enquête de 3 km) suite à une capacité de stockage prévue supérieure à 30 000m² pour des produits externes destinés au négoce, de tout venant et de matériaux inertes destinés au recyclage (pour l’accueil d’inertes, cf. supra point 1.3.2A). Concernant les divers produits pétroliers présents sur le site, ils n’entrent pas dans la nomenclature des installations classées en raison de leur quantité inférieure aux seuils fixés aux rubriques 1435 et 4734.

 Compatibilité avec divers schémas d’aménagement

 SDAGE Rhône-Méditerranée

Le projet se situe dans plusieurs périmètres définis par le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Rhône-Méditerranée : le bassin versant de la Loue, le périmètre de la masse d’eau souterraine référencée «Calcaires Jurassiques chaîne du Jura - BV Doubs et Loue » et le périmètre de deux masses d’eau superficielles référencées respectivement « Le de la Caille» et «La Loue de sa source à Arc-et-Senans ».

Le projet est compatible avec le SDAGE Rhône Méditerranée car il répond à plusieurs de ses dispositions, notamment à son orientation fondamentale 5A qui vise à « poursuivre les efforts de lutte contre les pollutions d’origine domestique et industrielle » car :

o Les seules substances dangereuses présentes sur l’exploitation sont les hydrocarbures de type carburants et huiles alimentant les engins de chantier et l’exploitation est munie de traitements efficaces nécessaires pour la non aggravation ou la résorption des différentes pollutions par ces produits susceptibles de dégrader l’état des eaux (aire étanche reliée à un séparateur d’hydrocarbures permettant de réduire les risques liés à un entretien d’engins ; présence de kits antipollution en cas de fuite accidentelle).

o Les eaux de pluie interceptées par la carrière peuvent potentiellement se charger en matières en suspension (particules fines provenant de l’extraction/concassage), mais elles restent piégées au fond du carreau en raison de l’imperméabilisation grâce à l’accumulation

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o Aucune superficie imperméabilisée supplémentaire n’est prévue dans le projet.

o Un système d’assainissement non collectif est installé sur le site pour traiter les eaux usées provenant des sanitaires des bureaux.

A noter en outre qu’aucune zone humide ni cours d’eau ne sont concernés par l’extraction et que la carrière se situe en dehors des périmètres de protection des captages du secteur (cf. toutefois infra §1.3.3 concernant les eaux d’infiltration et le ruisseau de Saint Renobert).

 Schéma Départemental des Carrières du Doubs

La carrière de Pessans et le projet d’extension satisfont aux orientations et objectifs suivants du SDAGE, repris dans le Schéma Départemental des Carrières du Doubs :

o poursuite de la démarche de substitution de l’utilisation des granulats alluvionnaires au profit des granulats de roches massives avec des mesures favorisant l’accès au gisement.

o Implantation située dans un secteur libre de toutes contraintes géographiques (périmètres de protection des captages, réserves et parcs naturels, arrêtés de biotopes, sites classés, secteur d’intérêt touristique majeur etc.) et limitation du mitage du territoire par un renouvellement et une extension d’un site préexistant.

 Schéma Départemental de Gestion des Déchets de Chantier du BTP du Doubs

En prévoyant l’accueil de déchets inertes (cf. supra point 1.3.2 A), le site de Pessans satisfait aux dispositions du Schéma Départemental de Gestion des Déchets de Chantier du BTP du Doubs, qui incite à favoriser les actions de recyclage de la fraction inerte de matériaux de démolition.

 SRCE, trame verte et corridors écologiques

Le Schéma Régional de Cohérence Ecologique a été adopté le 2 décembre 2015 et les cartes qu’il présente permettent de préciser que l'emprise est située à l'écart des réservoirs régionaux de biodiversité, mais dans une zone de connexion biologique de la trame verte (corridors régionaux à préserver), correspondant à une bande de plus d’1,5 km de large. Le projet ne provoquera néanmoins aucune coupure ou autre perturbation de la trame verte.

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a) Hydrologie/hydrogéologie

Comme les terrains situés dans la zone de la carrière présentent une forte perméabilité de fissures, il n’existe pas de cours d’eau permanent à proximité immédiate. Toutes les eaux superficielles et souterraines du secteur sont drainées par la Loue, qui s’écoule à plus de 2 kilomètre à l'Ouest des limites de la carrière. A noter également la présence de 3 ruisseaux à environ : 1,8 km au Sud de la carrière (ruisseau de la Caille) ; 2 km à l’Ouest ( Bief de la Mange) ; 2,5 km au Nord Ouest (ruisseau de Saint Renobert).

Un traçage à la fluorescéine effectué le 7 avril 1995 dans un forage sur la carrière a montré que les eaux infiltrées sur le site de la carrière réapparaissaient uniquement, mais rapidement (89 m/h), à la source du ruisseau de Saint Renobert (résurgence située sur la commune de Quingey à environ 2,5 km au Nord de la carrière). Toutefois cette source n’est pas captée pour l’alimentation en eau potable. Elle ne sert qu’à l’abreuvage du bétail et à la pisciculture de Malpas. L’impact sur le bon état écologique de la Loue est jugé très faible et ne compromet donc pas l’objectif d’atteindre « le bon état » chimique et écologique des différentes masses d’eaux poursuivi par la circulaire DCE 2005/12 prise en application de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau du 23 octobre 2000.

Nota : La Loue est une masse d’eau répertoriée en liste 1 de Mouthier Haute Pierre à Arc et Senans sur la liste des cours d'eau du Doubs, classés au titre de l'article L214-17 du code de l'environnement.

La carrière et le projet d’extension ne sont inclus dans aucun périmètre de protection de captage d'eau potable et le traçage effectué démontre qu’il n’existe aucune connexion hydrogéologique directe entre la carrière de Pessans. Cependant, bien que jugé peu probable, un risque de contamination des eaux destinées à la consommation humaine est pris en considération (cf. infra 1.3.6 a).

b) Cartographie des sensibilités écologiques

Une Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type 1 est répertoriée à environ 160 m au Sud de la carrière actuelle. Il s'agit de la zone « Pelouses des Montaillers et sur les Tartres». Ce classement se justifie par la présence de pelouses, bien que dégradées par un enfrichement, mais aussi pour son peuplement herpétologique (couleuvre verte et jaune, Couleuvre d’Esculape, Lézard vert).

Le site Natura 2000 le plus proche est situé à environ 1,6 km à l’Ouest ; il s'agit du site « Vallées de la Loue et du Lison ».

En raison de la nature calcaire des terrains et l'absence de réseau hydrographique superficiel, aucune zone humide n'est recensée sur l’emprise de la carrière actuelle et de sa future extension.

c) Formations végétales et peuplements faunistiques

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Néanmoins, des pelouses sèches, mais aussi des pelouses à brachypode, fruticées basses et hautes côté Est ainsi que des boisements calcicoles et coupe forestière côté Ouest sont présents sur l’emprise d’extension, mais aucune plante rare ou protégée n’a été relevée au cours des différentes années de prospection. La zone de renouvellement est en grande partie décapée ou occupée par des terrains mis à nus par un gyrobroyage récent.

Concernant les peuplements faunistiques, les inventaires mis en place ont fait ressortir différentes sensibilités :

- Pour le peuplement avifaunistique, quelques espèces patrimoniales se maintiennent les pelouses enfrichées sur les marges de la zone d'extension. Il s'agit de l'Alouette lulu et de la Pie-grièche écorcheur. Les autres espèces sont plus communes ou localisées en dehors de la zone d'implantation.

- Pour le peuplement mammalogique, aucun enjeu n'a été mis en avant au cours des inventaires. La carrière constitue un territoire de chasse pour huit espèces de chiroptères mais en aucun cas un habitat, car les arbres gites sont absents et ses marges sont un axe de transit pour quelques mammifères communs.

- Pour le peuplement herpétologique, le Lézard vert n’a pas été répertorié. Seule la présence du Lézard des Murailles et de la Couleuvre d’Esculape constitue un enjeu réglementaire. En effet, ces 2 espèces sont protégées sur le territoire national car inscrites à l'annexe IV de la directive " habitats " et à l'annexe II de la convention de Berne.

- Pour le peuplement entomologique, les espèces présentes appartiennent au cortège des pelouses sèches enfrichées. Une seule espèce est considérée comme potentiellement menacée, l'Actéon (liste rouge régionale classant cette espèce en « quasi menacée »), mais cet insecte bénéficie de l’enfrichement des pelouses qui favorise un habitat qu’il affectionne, les graminées hautes.

Il ressort du contenu du dossier que la demande de renouvellement/extension sollicitée ne présente qu’un impact modéré sur l’environnement, cet impact étant par ailleurs moins marqué que dans le cas d’une ouverture d’un nouveau site, car multiplier les carrières équivaut à accroître leurs effets dans l’espace.

1.3.4 Nature du gisement et volumes extraits – accueil de matériaux inertes

a) Nature du gisement et destination des matériaux

Le gisement exploité correspond aux calcaires appartenant au Kimméridgien inférieur. Les faciès calcaires du Kimméridgien inférieur représentent une épaisseur totale avoisinant 80 m. Le pendage des couches est de 15-20° vers l’Est. Ils sont désignés sur la carte géologique de Quingey par le terme de calcaires argileux, mais il s'agit surtout de calcaires grisâtres à pâte fine parfois grumeleux avec quelques intercalations marneuses.

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On retrouve ensuite des calcaires grisâtres en banc de 20 à 80 cm. Un sondage destructif réalisé au niveau de l’extension Ouest confirme l’absence de calcaires jaunâtres et met en évidence les calcaires micritiques grisâtres jusqu’à 50 m de profondeur. La découverte est très peu épaisse. La couche de terre végétale est comprise entre 0 et 10 cm.

Les calcaires présents sur le site de Pessans étant parmi les meilleurs de la région, les granulats produits répondent à plusieurs utilisations obéissant à des normes : bétons hydrauliques (y compris pour la réalisation d’ouvrages d’arts ou de bétons architectoniques), chaussées (assise, forme, roulement). Ils sont aussi destinés au BTP et sont en outre vendus à des particuliers. Parallèlement est poursuivi le développement de produits finis tels que la grave émulsion, une amélioration des formulations de BPE (Béton Prêt à l’Emploi),des matériaux décoratifs, des blocs, des gabions etc.

En raison du coût du transport, la carrière alimente en particulier des chantiers locaux (situés dans un rayon d’une trentaine de kilomètres). C’est ainsi que plusieurs chantiers régionaux d’envergure ont bénéficié de la fourniture des matériaux de Pessans (Tramway de Besançon, Chaufferie bois Besançon, Déviation de Pesmes, Réseau Régional de voirie, déviation de Quingey, voie « Vélo-route du Doubs » …).

b) Volumes extraits

Pour la totalité de l’exploitation de la carrière, le volume de terre végétale est estimé à 7300 m³ (en se basant sur une épaisseur moyenne de 10 cm).

Le volume des roches extraites après le décapage de cette terre végétale est évalué à 3 645 050 m³ mais, en considérant la présence de 4,1% de stériles (160 130 m³), le gisement commercialisable atteint 3 452 390 m³, soit 7 252 000 tonnes (densité de 2,1).

c) Accueil des inertes

Les matériaux inertes qui seront accueillis sur le site de la carrière de Pessans sont essentiellement de nature terreuse et argileuse et proviennent de chantiers extérieurs locaux. Ils sont notamment destinés au remblaiement de la partie Est de la carrière. Le volume de ces matériaux serait au maximum de 60 000 m³/an, mais ce volume dépendra toutefois du volume de stérile d’exploitation produit.

Il est estimé qu’une part de ces inertes, environ 20 000 tonnes sur les 80 000 accueillies annuellement, pourra être recyclée.

1.3.5 Présentation de l’exploitation de la carrière

L'exploitation se fait à ciel ouvert, à flanc de colline, et le principe d’exploitation ne variera pas par rapport à celui pratiqué actuellement.

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Pendant sa période d’activité, du lundi au vendredi de 7h00 à 19h00, la carrière de Pessans sera concernée par l’une ou l’autre des étapes d’exploitation présentées ci-dessous.

 le défrichement

Le défrichement concerne les 2 zones boisées constituant une partie de l’extension de la carrière, d’une surface de 4 ha 82 a 08 ca, ce qui représente environ 6% de la surface boisée communale. Il s’agit d’un boisement propriété de la commune, non soumis au régime forestier, constitué d’une partie (0ha 3816) de la parcelle B 769, d’une partie (4ha3072) de la parcelle B770 ainsi que de la totalité de la parcelle B175 (0ha1320). Il convient de préciser que ces terrains ne sont pas classés comme « Bois » à la matrice cadastrale, mais comme « Pré », hormis la doline constitutive de la parcelle B175 susmentionnée notée en « bois résineux ».

Nota : en application des articles L341-3, R341-3 et suivants du code Forestier, une demande d’autorisation de défrichement a été établie par le pétitionnaire et comporte un échéancier de défrichement en 6 phases, s’échelonnant de la 13ème à la 26ème année d’exploitation de la carrière.

 Le décapage de la terre végétale

Après réalisation des éventuelles opérations de défrichement, la terre végétale, dont l’épaisseur est en moyenne de 10 cm, sera décapée à l’aide d’un bouteur et d’une pelle hydraulique puis sera, sauf impossibilité manifeste, réutilisée immédiatement pour réaménager la zone d’extraction en cours ou en couverture des merlons paysagers entourant la carrière ce qui permettra leur végétalisation par plantation ou colonisation spontanée. Outre l’intérêt de réduire l’impact visuel, le merlon périphérique de la zone en chantier assurera également une sécurité pour le site (merlon de protection et obstacle) et réduira le bruit en provenance du chantier vis à vis de l’environnement extérieur. Pour l’ensemble du chantier d’extraction, une zone d’environ 73 000m² (7 300m³) reste à décaper au cours des 6 phases quinquennales du plan d’extraction (cf. infra b).

 L’extraction du gisement

L’extraction, qui est effectuée par un prestataire extérieur spécialisé, a lieu par abattage de la roche à l’explosif (jamais stocké sur le site) en procédant par gradins de 15 m et en conservant une bande de 10 m au moins depuis la limite d’autorisation, de façon à ne pas compromettre la stabilité des terrains voisins. La procédure de tir est très encadrée et obéît à des règles strictes visant à assurer une sécurité maximale et éviter de provoquer des dommages aux ouvrages et habitations voisines (pour les risques liés à l’utilisation des explosifs, cf. infra 1.3.6 e). Les matériaux abattus par les tirs de mines sont repris au pied du front de taille à l’aide d’une pelle hydraulique sur chenilles, puis chargés directement dans l’installation de concassage-criblage.

 Le traitement des matériaux et le stockage

Pour fabriquer les granulats, une installation de traitement mobile primaire de concassage/criblage située sur le carreau de la carrière à proximité du front d’extraction recueille les matériaux bruts qui sont ensuite repris par un chargeur pour alimenter la trémie de l’installation secondaire. Après obtention de l’autorisation d’exploiter, cette installation sera renouvelée et positionnée sur le carreau à l’altitude 360 m hors périmètre d’extraction (elle est actuellement située plus au Sud à la cote 367 m). Une installation de traitement secondaire mobile pourra également être utilisée par campagnes selon les besoins.

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 L’évacuation des matériaux (trafic routier induit)

Les matériaux sont évacués par camions. Pour rejoindre les différents chantiers, les poids lourds empruntent le chemin d’accès goudronné sur 240 m, puis la RD15 vers l’échangeur de la RN 83 situé sur la commune de Lavans-les-Quingey. Aucun village n’est traversé. Environ la moitié des poids lourds se dirigent en direction de Besançon, le reste vers Lons-le-Saunier. Un comptage routier, réalisé en 2011 sur la RD15 à 1 km de l’entrée de la carrière a recensé 506 véhicules/j dont 38 poids lourds (7,4 %). Etant donné la faible activité économique desservie par cette route, il est certain que la majorité des poids lourds comptabilisés provenaient de la carrière, ce qui correspond à l’estimation actuelle du trafic routier de la carrière qui est estimé à 16,5 rotations soit 33 passages. Avec l’augmentation de la production moyenne future de 250 000 t/an, le trafic routier engendré par le projet est évalué à 33,5 rotations (soit 67 passages) de camions par jour en considérant 250 jours ouvrés et 30 tonnes de granulats par camion, doublant ainsi le nombre de rotations et donc de passages.

Concernant l’accueil des déchets inertes (cf. 1.3.2A dernier §), il est estimé que cette activité générera 10,5 rotations supplémentaires. Le principe du contre-voyage c'est-à-dire que les camions arrivant chargés repartent chargés, sera privilégié.

 La remise en état du site

La terre végétale provenant du décapage, ainsi que la part non recyclée des matériaux inertes seront utilisés dans le cadre de la remise en état de la carrière. Le réaménagement sera coordonné à l’extraction. Le projet de remise en état du site poursuit plusieurs objectifs :

 assurer la sécurité du site,  démonter et évacuer les installations et les éventuels stocks de matériaux encore présents,  renforcer et étendre les habitats à dominante minérale et thermophile comme les éboulis, pierriers, zones nues et pelouses sèches en faveur des reptiles et des oiseaux,  diversifier les habitats pour la faune et la flore par des aménagements adaptés, notamment au niveau des fronts de taille (parois abruptes pour les oiseaux rupestres) et du carreau (pelouse sèche, mare, zones nues).

b) Précisions sur le phasage d’extraction

Le phasage de l’extraction tient compte de la configuration actuelle de la carrière. Il a été élaboré suivant 6 phases quinquennales.

Nota : pour les divers volumes et superficies concernés, se reporter au tableau présenté en fin de paragraphe.

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 Première phase (1 à 5éme année)

L’extraction concerne d’une part, en zone de renouvellement, l’avancée vers le Nord des gradins existants de direction Est/Ouest. La surface concernée est peu importante et avait déjà en partie été exploitée.

Nota-Rappel : la présente demande régularisera cette situation.

Le résultat est l’agrandissement vers le Nord (environ 50 m) du carreau à la cote 360 m ainsi que la formation d’une banquette à l’altitude 375 m, de largeur maximum 25 m.

Par ailleurs, l’extraction concerne les terrains de l’extension Est, un gradin supérieur de hauteur maximum 15 m entre 360 m et 375m et un approfondissement jusqu’à la cote 345m NGF soit une hauteur d’extraction de 15 m supplémentaires constituant le gradin inférieur.

 Deuxième phase (6 à 10ème année)

A partir du carreau ouvert à 345 m, l’extraction continue vers le Nord en progressant simultanément sur les 3 gradins : d’une hauteur constante de 15m pour les 2 gradins inférieurs et d’une hauteur augmentant progressivement vers l’Ouest et vers le Nord pour atteindre en limite d’extraction 10 m au Nord-Est et 15 m vers l’Ouest pour le gradin supérieur.

 Troisième phase (11 à 15éme année)

A partir du carreau ouvert à 345 m, l’extraction se poursuit vers l’Ouest en avançant simultanément sur les 3 gradins. La hauteur des 2 gradins inférieurs reste de 15 m tandis que le gradin supérieur varie entre 14 et 15 m.

 Quatrième phase (16 à 20éme année)

L’extraction progresse sur trois fronts, voire ponctuellement 4 fronts, en direction de l'Ouest. Le ème carreau est alors à 345 m, les trois gradins ont une hauteur de 15 m et ponctuellement un 4 gradin d’une hauteur de 1 à 3 m apparaît lorsque l’altitude du terrain naturel dépasse 390 m.

 Cinquième phase (21 à 25éme année)

Alors que l’exploitation avance toujours sur 3 gradins simultanément vers l’Ouest, cette progression s’accompagne d’une baisse de l’altitude du terrain naturel. Ainsi le front supérieur (> 375m) voit sa hauteur diminuer pour complètement disparaitre à la fin de la phase.

 Sixième phase (26 à 30éme année)

L’exploitation se poursuit vers l’Ouest sur deux gradins, puis rapidement l’extraction continue vers le Sud sur 3 gradins puis 2 pour terminer par un seul gradin d’extraction toujours vers le Sud. Le carreau reste à 345 m, le front inférieur est haut de 15 m et le front supérieur de 10 m. Le front de fin d’extraction ne dépasse pas 8 m.

Le tableau ci-dessous présente les volumes et les surfaces pour chaque phase de l’exploitation.

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1.3.6 Impacts du projet et mesures proposées par le pétitionnaire pour les réduire et les compenser

En application de l’article R.512-6 du Code de l’Environnement (abrogé par décret du 26 janvier 2017 mais en vigueur au moment de l’élaboration du dossier), il a été procédé à une étude des dangers (définie à l’ex article R.512-9) que peut générer l’exploitation de la carrière. Dans les paragraphes ci- dessous seront présentés les risques identifiés dans ce cadre, mais aussi d’autres risques et impacts liés au projet et les éventuelles remarques et propositions du pétitionnaire pour les réduire ou les compenser.

a) Risques de pollution accidentelle des eaux et risque d’inondation

Le risque de pollution accidentelle des eaux est principalement consécutif à la présence d’hydrocarbure (2 cuves de carburant de 3000 litres) et d’huile permettant le fonctionnement des engins de chantier. Ces derniers feront l’objet d’un contrôle régulier afin de prévenir les fuites d’hydrocarbures ainsi que les ruptures de circuit hydraulique. Leur ravitaillement, tout comme leur entretien, seront réalisés sur une aire étanche équipée d’un séparateur d’hydrocarbures ou sur un bac de rétention mobile, ce qui permettra de sécuriser les manipulations. En outre, un plan de circulation a été mis en place dans le but d’éviter les collisions et des kits antipollution sont présents dans tous les engins.

A noter qu’en raison de la résurgence très rapide, à la source du ruisseau de Saint Renobert, des eaux d’infiltration en provenance du site de la carrière (cf. supra 1.3.3 a) les utilisateurs de cette ressource en eau (agriculteurs et gestionnaires de la pisciculture de Malpas) devront être rapidement avisés en cas de pollution accidentelle.

Par ailleurs, bien qu’il n’existe aucune connexion hydrogéologique directe entre la carrière de Pessans et le « puits communal de Quingey », il ne peut être totalement exclu qu’une pollution de la Loue via le ruisseau de Saint Renobert puisse affecter ce captage en eau potable. C’est pourquoi, suite à une demande de la MRAE, le pétitionnaire a apporté dans son mémoire en réponse des précisions sur la procédure d’alerte consécutive à une pollution accidentelle. Il est ainsi indiqué qu’en cas de déversement de matières polluantes sur le carreau de la carrière, des analyses des eaux du captage du « puits communal de Quingey » (hydrocarbures, métaux lourds…) pourront être réalisées et un suivi de la qualité de l’eau sera assuré. Si une présence de polluant est détectée, l’alimentation en eau potable sera interrompue. Enfin, la DREAL sera immédiatement avertie afin que des mesures complémentaires éventuelles soient prises.

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Concernant l’Emulsion ECL 65 (cf. supra 1.2.1 b, § « Environnement physique de la carrière »), ce produit est stocké sur la plateforme technique qui jouxte l’emprise de la carrière et doit en conséquence être pris en compte en terme d’effets cumulés possibles avec la présence des hydrocarbures susmentionnés, ce qu’a souligné la DDT. Dans son mémoire en réponse à ce Service de l‘Etat, le pétitionnaire a indiqué que la cuve d’ECL65 avait une double paroi et que ce liant hydrocarbonné bitumeux se caractérise par une solidification rapide limitant sa mobilité dans le sol et qu’il ne sera présent sur le site que quelques jours lors de campagne d’utilisation.

Concernant le risque de pollution induit par le ruissellement d’eau de pluie chargée en particules fines, il est prévu que l’entreprise mette en place une couche de fines argileuses imperméabilisant le carreau en cas de découverte d’une zone de fractures et de failles dans un point bas lors de l’extraction.

Enfin, d’après le Plan de Prévention des Risques Inondation (PPRI) de la Loue, la carrière ne se trouve pas en zone inondable.

b) Risque de pollution lié au dépôt d’inertes

Le projet prévoyant l’accueil d’inertes sur le site (cf. supra 1.3.2 a dernier §), une procédure rigoureuse de contrôle (notamment contrôle visuel lors du dépôt des inertes) devra être scrupuleusement respectée afin de permettre d’éviter toute pollution par d’éventuels matériaux non inertes. En cas de doute sur la qualité des matériaux déposés ou à la lecture du document préalable remis par le fournisseur, RMG se réserve le droit de demander des tests de conformité des déchets.

Concernant le risque induit d’implantation de plantes invasives, notamment l’Ambroisie, par l’apport de matériaux inertes sur le site de la carrière, il est pris en considération et une attention particulière sera apportée afin d’éviter toute contamination.

c) Risques de pollution de l’air

L’envol des poussières liées à l’exploitation sera réduite par une limitation à 20km/h de la vitesse de circulation des véhicules et par un arrosage des pistes en période sèche. L’envol de poussières lors des tirs de mines est très épisodique et reste localisé à la zone de tir. La propagation des poussières est naturellement contenue grâce à la configuration en fosse de la carrière, ainsi que par la présence de la végétation se trouvant en périphérie du site.

d) Risques d’incendie

Le risque d’incendie est limité et une propagation est jugée peu envisageable en raison de la nature minérale du carreau. Toutefois, par prévention, des extincteurs sont mis à disposition sur les seuls points susceptibles d’être concernés par un départ de feu (les locaux et les engins) et leur position est connue par le personnel et reportée sur un plan.

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Le type d’extraction concernant la carrière de Pessans nécessite l’emploi d’explosifs, mais aucun dépôt n’est envisagé sur le site. C’est un prestataire extérieur spécialisé qui amène les explosifs sur place. Pour chaque tir de mine, un plan de tir est réalisé puis consigné dans un registre. Les charges unitaires sont déterminées de façon à ne pas générer de dommages aux ouvrages et habitations voisines. La procédure de tir est très encadrée et obéit à des règles strictes visant à assurer une sécurité maximale.

f) Risques d’accidents corporels

Le risque majeur d’accidents corporels identifié est lié à la nature même de l’activité et concerne principalement les employés. Il s’agit d’un de chute en raison de la présence de fronts d’exploitation élevés (2 à 15 m) et d’un risque de collision, de chute, de retournement d’engins de chantier en mouvement. Le risque inhérent à la présence de fronts de taille concerne également d’éventuelles personnes extérieures au site qui s’aventureraient à l’intérieur, notamment lors de période de non exploitation, mais aussi les clients de la carrière lors des périodes d’activité. Les mesures de prophylaxie pour limiter le risque d’accidents corporels consistent en l’existence d’une formation pour les personnels avec consignes de sécurité rappelées à l’accueil et d’une réunion annuelle de sensibilisation. La sécurité des personnes extérieures à la carrière est assurée par une clôture avec barbelés et un portail ouvrant l’accès au site uniquement en période d’activité ainsi que par des panneaux informant des dangers situés aux abords de l’exploitation.

g) Risques sanitaires liés au bruit et aux vibrations

L’exposition au bruit est constante durant les activités d’extraction et de production. Des mesures réalisées au droit des habitations les plus proches révèlent un seuil inférieur à 5 dB(A) et le niveau d’exposition sonore pour le personnel de la carrière est conforme à la réglementation. Un contrôle régulier des niveaux sonores sera pratiqué au niveau du site et des habitations les plus proches.

Le personnel est soumis de manière constante aux vibrations engendrées par le matériel roulant durant la circulation des engins et de manière ponctuelle par celles provenant des tirs de mines. Pour les personnes extérieures au site, les vibrations dues aux engins de chantier sont négligeables et, compte-tenu de la distance des habitations (plus d’un kilomètre des fronts de taille), les vibrations consécutives à l’utilisation d’explosifs sont faibles. En effet, la charge unitaire utilisée permet de rester largement en deçà du seuil réglementaire de 10 mm/s de vitesse particulaire, seuil à partir duquel les vibrations peuvent générer un impact localisé sur une habitation (fissuration de la maison, ébranlement des meubles).

En conclusion, les risques sanitaires liés aux vibrations pour les populations voisines sont jugés nuls.

h) Impact visuel

L’extension du site actuel ne modifiera qu’à la marge le bassin visuel qui s’ouvrira, comme actuellement vers le Sud-Est. Par contre, la carrière sera davantage perceptible, notamment en raison de l’allongement du front Nord et abaissement de la limite d’extraction Est.

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Nonobstant le fait que l'impact paysager du projet reste faible en raison d’un bassin visuel limité, le phasage d’extraction et de remblaiement sont programmés de telle sorte que le remblaiement de la partie Est de la carrière soit terminé avant que l’extraction de l’extension Ouest ne débute, ce qui est nature à réduire l’impact visuel.

i) Impact sur les sensibilités écologiques, les formations végétales et les peuplements faunistiques

Les impacts directs du projet pour la flore et les habitats sont essentiellement liés à la destruction de 4,8 ha de boisements calcicoles sur la partie Ouest, ainsi qu’à la destruction d’un complexe de fruticées en mosaïque avec des pelouses plus ou moins enfrichées représentant une superficie de 2,6ha.

Nota : concernant les plantes invasives et notamment l’ambroisie, cf. ci-dessus (b).

Afin de compenser les impacts du projet sur les habitats, aux mesures initialement prévues (restauration d’une pelouse enfrichée ; sauvegarde d’une prairie communale ; mise en place d’îlots de sénescence) ont été proposées des mesures complémentaires en réponse à un avis du Conseil National de la Protection de la Nature (restauration des pelouses à l’Est de l’emprise ; pâturage par des chevaux des pelouses entre la ZNIEFF et les pelouses restaurées ; rétablissement des continuités forestières ; rajout d’un îlot de sénescence).

Afin de réduire les impacts sur les espèces faunistiques, il est prévu de mener les opérations de défrichement en dehors de la période de reproduction de l’avifaune, de procéder au décapage en dehors de la période d’hibernation de la Couleuvre d’Esculape et de créer des amas linéaires de matériaux calcaires propices au Lézard des murailles. Enfin, et afin de s’assurer de l’efficacité des mesures proposées, un suivi périodique est envisagé tout au long de l’exploitation de la carrière, ainsi qu’en phase de post-exploitation pendant une durée de 5 ans.

Le tableau ci-dessous (extrait de la p. 233 de l’étude d’impact) dresse le bilan des mesures d’évitement et de réduction/suppression des impacts sur les habitats et les espèces.

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Dossier E18000049/25 – Enquête publique relative à la demande d’autorisation unique pour l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert (renouvellement et extension) de roches massives (calcaire) et d’une installation de traitement des matériaux à Pessans (25)

Synthèse du chapitre 1

L’autorisation d’exploiter pour 25 ans la carrière à ciel ouvert de roche calcaire de Pessans arrivant à son terme en 2021, l’exploitant actuel, la SAS Roger Martin Granulats (RMG) dont le siège social est à Pessans, a déposé une demande de renouvellement d’exploitation de 25 ans avec extension de la limite d’autorisation. Dans une volonté de réduire les impacts, cette extension est limitée aux terrains contigus à la carrière actuelle à la fois à l’Est et à l’Ouest avec un approfondissement.

L’extraction se fera toujours à l’explosif, en ayant recours à un prestataire extérieur et l’installation de traitement mobile (unité de concassage/criblage pour la confection de granulats), continuera à être utilisée. Il est également prévu l'accueil de matériaux inertes, qui serviront pour la remise en état du site. Parallèlement à cette demande sont également sollicités une autorisation de défrichement et de dérogation « espèces protégées ». Le dossier permet d’identifier les diverses étapes d’exploitation (défrichement ; décapage de la terre végétale ; extraction, traitement, stockage et évacuation des matériaux ; remise en état du site) et définit six phases quinquennales d’extraction.

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Dossier E18000049/25 – Enquête publique relative à la demande d’autorisation unique pour l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert (renouvellement et extension) de roches massives (calcaire) et d’une installation de traitement des matériaux à Pessans (25) Divers risques liés à l’exploitation sont identifiés : pollution accidentelle des eaux et de l’air ; risque d’incendie et d’explosion, risques corporels (liés à la dangerosité intrinsèque de la topographie d’une carrière) et risques sanitaires pour le personnel et les populations avoisinantes (bruits, vibrations) ; impact visuel. Pour chacun de ces risques sont énoncées des mesures visant à les limiter.

Concernant l’impact du projet sur le milieu naturel, il apparaît relativement faible. Cependant, des mesures de suppression, réduction et accompagnement ont été définies.

2) DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE

2.1 Désignation du Commissaire enquêteur et arrêté d’organisation

C’est par décision de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Besançon en date du 24/04/2018 (dossier E18000049/25) que j'ai été désigné en qualité commissaire enquêteur chargé de diligenter l’enquête publique relative à la demande d’autorisation unique pour l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert (renouvellement et extension) de roches massives (calcaire) et d’une installation de traitement des matériaux à Pessans (25).

J’ai accepté cette mission occasionnelle de service public, au regard de :

- ma disponibilité pendant la période considérée, - ma totale indépendance par rapport au projet soumis à enquête et au maître d’ouvrage.

A cet effet, j’ai déposé ma déclaration sur l’honneur au Tribunal administratif de Besançon le 2 mai 2018.

Concernant l’arrêté d’organisation de l’enquête, c’est à l’issue d’une concertation avec Madame Annie HERNANDEZ, en charge du dossier au sein de du Bureau des Enquêtes Publiques à la Préfecture du Doubs qu’a été diffusé l’arrêté n° Préfecture-SCPPAT-BCEEP-2018-05-03-001 daté du 3 mai 2018 de Monsieur le Préfet du Doubs, qui fixe les modalités du déroulement de l’enquête.

2.2 Composition et pertinence du dossier ; concertation préalable

2.2.1 Composition et pertinence du dossier

Le dossier relatif à cette enquête publique unique mis à disposition du public était composé des pièces suivantes :

 une copie de la décision du 24/04/2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Besançon désignant le commissaire enquêteur pour l’enquête publique unique susmentionnée,  une copie de l’arrêté du 03/05/2018 de Monsieur le Préfet du Doubs prescrivant et organisant l’enquête publique,

 un registre d’enquête (32 pages),

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Dossier E18000049/25 – Enquête publique relative à la demande d’autorisation unique pour l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert (renouvellement et extension) de roches massives (calcaire) et d’une installation de traitement des matériaux à Pessans (25)  un CERFA de demande d’autorisation unique en application du tittre II de l’ordonnance n°2014- 355 du 20 mars 2014 relative à l’expérimentation d’une autorisation unique en matière d’installations classées pour la protection de l’environnement, daté du 7 décembre 2016,  un CERFA de demande de dérogation pour la destruction de spécimens d’espèces protégées daté du 7 décembre 2016,  un CERFA de demande de dérogation pour la destruction ou la dégradation de sites de reproduction ou d’aires de repos d’animaux d’espèces animales protégées, daté du 7 décembre 2016,

 une attestation relative à l’absence de concertation préalable

 un dossier de demande et ses annexes (130 pages),  une étude d’impact (280 pages),  un résumé non technique (44 pages),  une étude des dangers (46 pages),  un dossier de demande de défrichement (contenant un CERFA de demande d’autorisation de défrichage datée du 7 décembre 2016 et 6 annexes),  une notice hygiène et sécurité (15 pages),  un mémoire en réponse recevabilité (9 pages) et ses annexes,  un mémoire en réponse au Conseil National de Protection de la Nature (29 pages),  l’avis de la Mission Régionale d’Autorité environnementale du 27 mars 2018 (13 pages),  un mémoire en réponse à l’avis de la MRAe (7 pages),

 trois plans réglementaires (carte de localisation du projet au 1/25000 ; plan d’ensemble au 1/1000 des dispositions de l’installation et d’affectation des terrains et constructions dans un rayon de 35m ; plan au 1/2500 de l’emprise du projet et des abords dans un rayon de 300m),

Les pièces présentées s’avèrent complètes et permettent de comprendre les enjeux de la demande d’autorisation unique présentée par la société Roger Martin Granulat pour l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert (renouvellement et extension) de roches massives et d’une installation de traitement des matériaux sur la commune de Pessans au lieu-dit « sur l‘Arthe ».

2.2.2 Concertation préalable

Par attestation en date du 26 avril 2018, Monsieur Romain THEVENARD, représentant la société RMG, certifie qu’il n’a pas été organisé de concertation préalable au sens de l’article L 121-16 du code de l’Environnement et qu’il n’y a donc pas lieu de fournir les pièces mentionnées par l’article R 123-8 (5ème alinéa) de ce même code.

2.3 Durée de l’enquête publique

Conformément à l’arrêté préfectoral susmentionné, l’enquête s’est déroulée du 30 mai 2018 au 29 juin 2018 inclus, soit pendant 31 jours consécutifs.

2.4 Reconnaissance des lieux et collecte de renseignements

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Dossier E18000049/25 – Enquête publique relative à la demande d’autorisation unique pour l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert (renouvellement et extension) de roches massives (calcaire) et d’une installation de traitement des matériaux à Pessans (25)

Je me suis transporté sur le site de la carrière de Pessans le 17 mai 2018 à et j’y ai été reçu par Monsieur Gaëtan CARON, responsable des carrières RMG Bourgogne Franche-Comté, qui m’a fait visiter le site et m’a ainsi éclairé sur l’activité actuelle et le contenu du projet d’extension. Cette visite et la discussion avec mon interlocuteur m’ont permis de mieux appréhender les enjeux, notamment au regard de la sécurité et de divers impacts du projet.

J’ai complété cette visite et cet entretien par une rencontre le 18 mai 2018 avec Monsieur le maire de Pessans, ce qui a permis de m’assurer que l’extension envisagée était compatible avec le zonage communal (rappel : la commune de Pessans est soumise au RNU) et de bien visualiser le foncier concerné par le projet. De la discussion, il ressort également que l’activité de la carrière est bien ressentie localement et que le projet d’extension ne semble pas être de nature à générer d’opposition particulière au sein de la population.

2.5 Mesures de publicité

2.5.1 Annonces légales

L’avis d’enquête publique a été publié dans la presse locale dans les délais légaux (cf. tableau infra)

Parutions (Art R123-11 du Code de Terre de Chez Nous Est Républicain l’Environnement 1ère parution (au moins 15 jours 11 mai 2018 9 mai 2018 avant début d’enquête) 2ème parution (dans les 8 1er juin 2018 30 mai 2018 premiers jours de l’enquête)

2.5.2 Affichage de l’avis d’enquête et hébergement sur site Internet

Lors de ma visite de la carrière le 17 mai 2018, j’ai constaté que 2 affiches de format A2 comportant l’avis d’enquête en caractères noirs sur fond jaune ont été affichées aux abords du site et qu’elles étaient visibles depuis la Route Départementale n°15.

Nota : cet affichage répond aux prescriptions de l’article 5 de l’arrêté préfectoral prescrivant la présente enquête publique et à celles de l’arrêté du 24 avril 2012 fixant les caractéristiques et dimensions de l’affichage de l’avis d’enquête mentionné à l’article R123-11 du code de l’environnement.

J’ai également constaté, le 18 mai 2018, qu’une affiche de ce format était présente sur la porte d’entrée de la mairie de Pessans. En me transportant ce même jour dans les villages se trouvant dans un rayon de 3 kilomètres du site de la carrière et donc soumis à l’obligation d’afficher l’avis d’enquête (cf. supra 1.2.2 2ème §), j’ai constaté qu’un avis de format A4 avait été affiché sur les lieux habituels d’affichage sur des communes de Brères, , Goux-sous-Landet, Lavans-Quingey, Le Val (commune nouvelle issue de la fusion de Montfort et Pointvillers ; affichage sur le territoire de l’ancienne commune de Montfort), Lombard, , Paroy, Pessans, Quingey et Ronchaux.

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Dossier E18000049/25 – Enquête publique relative à la demande d’autorisation unique pour l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert (renouvellement et extension) de roches massives (calcaire) et d’une installation de traitement des matériaux à Pessans (25) A contrario, cet avis d’enquête n’apparaissait pas dans 4 des communes soumises à obligation d’affichage. Le 19 mai 2018, j’ai donc pris attache téléphonique avec les maires des communes concernées : (M. Salvi 0381637564) ; Cussey-sur-Lison (M. Roussel 0608309544) ; Echay (M. Gallet 0381637894) ; (M. Pogliano 0650458147) ; Samson (M. Paul 0671510650). Les maires respectifs de ces villages ont pris acte de l’absence d’affichage de l’avis d’enquête concernant la carrière de Pessans sur leur commune respective et se sont fermement engagés à procéder immédiatement à l’affichage réglementaire.

Par ailleurs, l’avis d’enquête publique a également été diffusé sur le site Internet de la Préfecture du Doubs à l'adresse suivante : http://www.doubs.gouv.fr/content/download/22862/152734/file/Carrière+de+pessans+- +Avis+d%27enquête.pdf

Enfin, concernant les certificats d’affichage de l’avis d’enquête, l’arrêté d’organisation de l’enquête demandait aux maires concernés de les retourner complétés à la Préfecture (seuls 10 maires sur les 16 ont renvoyé ledit certificat. Il s’agit des maires de Cussey sur Lison, Goux sous Landet, Lavans, Lombard, Palantine, Pessans, Quingey, Ronchaux et Le Val ).

2.6 Mise à disposition du dossier et modalités offertes pour déposer des observations et propositions

a) Sous format papier

Les pièces du dossier d’enquête, ainsi que le registre d’enquête à feuillets non mobiles côté et paraphé par moi-même, ont été déposés en mairie de Pessans et mis à disposition du public pendant la durée de l'enquête lors des permanences programmées que j’ai assurées (cf. infra §2.6) ainsi qu’aux jours et heures habituels d'ouverture de la mairie, soit :

- les mercredis de 17h30 à 18h30

- les vendredis de 13h00 à 14h00

Le public a ainsi eu tout loisir de consulter le dossier aux périodes susmentionnées et, subséquemment, a également eu toute latitude pour consigner ses observations et propositions sur le registre papier ; il pouvait aussi me les adresser par voie postale, à l’adresse de la mairie de Pessans.

b) Sous forme dématérialisée

Le dossier d'enquête publique relatif à l'exploitation de la carrière de Pessans a également pu être consulté par le public d’une manière dématérialisée :

 sur un poste informatique mis à sa disposition à la Préfecture du Doubs (Hall d’entrée Point numérique) du lundi au vendredi de 8h30 à 11h30,

 sur le site internet de la Préfecture du Doubs, pendant toute la durée de l’enquête, à l’adresse suivante :

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http://www.doubs.gouv.fr/Politiques-publiques/Amenagement-du-territoire-Construction- Logement-et-Transports/Amenagement-et-developpement-durables/Enquetes- publiques/Enquetes-ICPE

Les observations et propositions ont pu être transmises par voie électronique du 30 mai 2018 à partir de 9h00 au 29 juin 2018 jusqu’à 17h00 :

 soit à l’aide du formulaire en ligne dédié (accessible à partir du site Internet susmentionné de la Préfecture),

 soit à l’adresse mail : [email protected] (objet à rappeler obligatoirement : « carrière de Pessans »).

2.6 Permanences du Commissaire Enquêteur

Comme prévu sur l’arrêté préfectoral et l’avis relatifs à la présente enquête publique, TROIS permanences se sont déroulées en mairie de PESSANS :

- le mercredi 30 mai 2018 de 16h30 à 18h30,

- le samedi 16 juin 2018 de 10h00 à 12h00,

- le vendredi 29 juin 2018 de 14h00 à 17h00.

Monsieur PETTETIN, maire de Pessans m’a personnellement accueilli très cordialement et chaleureusement à chacune de ces permanences en me laissant libre disposition de la salle d’accueil de la mairie pour y recevoir le public.

2.7 Réunions d’information et d’échanges

Aucune réunion n’a été organisée.

2.8 Formalités de clôture

Le 29 juin 2018 à 17h00, à la fin de la 3ème permanence et au terme de la consultation, j’ai clos le registre d’enquête, que j’ai emporté afin de le remettre à l’autorité organisatrice en même temps que le présent rapport. Le dossier d’enquête a été laissé en mairie de Pessans.

Synthèse du Chapitre 2

L’enquête publique, dont la publicité a été faite dans les délais imposés (sauf l’affichage tardif des avis d’enquête par 5 des 16 mairies concernées en l’espèce 11 jours avant début de l’enquête), s’est déroulée pendant 31 jours consécutifs et les modalités de mise à disposition du dossier ainsi que les possibilités d’expression du public ont été satisfaites. Hormis le retard d’affichage susmentionné (qui ne me semble pas avoir nuit à la bonne information du public), l’enquête s’est déroulée dans le respect de toutes les prescriptions légales et réglementaires et dans des conditions matérielles satisfaisantes.

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3.1 Bilan de l’enquête publique

La présente enquête publique s’est déroulée dans la sérénité, conformément aux modalités définies, sans aucun incident ou dysfonctionnement.

Le projet est loin d’avoir mobilisé le public. En effet, seules 2 observations ont été déposées sur le registre d’enquête et aucune par courrier ou voie électronique.

3.2 Avis des conseils municipaux

Au jour de la clôture du présent rapport, la préfecture du Doubs a connaissance de 7 avis de conseils municipaux dont 6 avec avis favorables à la poursuite de l’exploitation de la carrière de Pessans et à son extension (Bartherans, Goux sous Landet, Lavansles Quingey, Palentine, Pessans et Quingey) et 1 (Paroy) qui n’exprime pas d’avis tranché mais émet ce qui peut s’apparenter à une réserve (se demande si le projet est opportun, vu la création relativement récente d’une carrière à Rennes sur Loue).

3.3 Avis de diverses autorités et mémoire en réponse du pétitionnaire

Le pétitionnaire a fourni un mémoire en réponse au Conseil National de Protection de la Nature, à la Direction Départementale des Territoires du Doubs et à la Mission Régionale d’Autorité environnementale. Le résumé des diverses propositions sera suivi d’un commentaire du Commissaire Enquêteur.

3.3.1 Conseil National de Protection de la Nature

Le mémoire en réponse du pétitionnaire au CNPN apporte les précisions et propositions suivantes :

 Concernant les végétaux : apporte des précisions phytosociologiques et floristiques en justifiant l’aire d’étude, en apportant une description de l’habitat Ourlet, en fournissant des précisions sur la représentation cartographique des milieux herbacés et arbusifs (pelouses, ourlets et fruticées), en affichant des relevés phytosociologiques et en révélant les conclusions d’un inventaire complémentaire automnal ;

Nota : L'ourlet est le premier étage végétal d'une lisière ou d'une haie

 Concernant les animaux : Justifie les périodes et l’emprise d’inventaires chiroptérologiques et justifie de la non inscription de chiroptères au CERFA ; complète les inventaires avifaunistiques et faunistiques sur une aire d’étude élargie;

 Concernant l’extension de la carrière : présente une analyse des différentes variantes possibles d’extension et justifie le choix final ;

 Concernant les mesures compensatoires demandées : définit un certain nombre de mesures complémentaires ;

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Commentaires du Commissaire Enquêteur :

En justifiant certains points de son étude initiale, le pétitionnaire démontre la pertinence du dossier soumis à enquête. En outre, il a veillé à le compléter en tant que de besoin en réalisant, par exemple, un inventaire complémentaire automnal (qui a révélé la totale absence d’inflorescence jeune ou ancienne d’espèces végétales tardives, notamment de « aster amellus » qui bénéficie d’une protection nationale) et en proposant des mesures complémentaires et de compensation (malgré l’absence d’impact significatif du projet sur les chiroptères, proposition d’un suivi triennal et mise en place d’éventuelles mesures correctrices ; acceptation de mesures de compensation accrues : restauration des pelouses à l’Est de l’emprise, pâturage par des chevaux des pelouses entre la ZNIEFF et les pelouses restaurées, rétablissement des continuités forestières, rajout d’un îlot de sénescence).

Les réponses et propositions contenues dans le mémoire en réponse au CNPN, m’apparaissent cohérentes et de nature à améliorer la prise en compte des enjeux de protection de la nature.

3.3.2 Direction Départementale des Territoires

Le pétitionnaire apporte des réponses aux observations de la DDT sur les points suivants :

 Concernant le défrichement : le pétitionnaire fournit en annexes diverses pièces signalées manquantes au dossier (délibération du conseil municipal de Pessans, mandat de la SCI d’Anglebois pour RMG, information sur l’existence ou non d’incendies sur les terrains).

 Concernant les impacts sur le milieu naturel : la DDT souligne l’exclusion d’éventuels effets combinés en raison de l’absence de prise en compte dans le dossier de la plateforme technique (qui contient une cuve d’émulsion ECL65) pourtant très proche du périmètre d’exploitation de la carrière et évoque une contradiction au dossier sur le risque de pollution des eaux via la source de Saint Renobert (exutoire des eaux de la carrière). Le pétitionnaire convient de l’existence d’une relation hydrogéologique indirecte entre le massif calcaire intégrant la carrière et la Loue via le ruisseau de Saint Renobert, ce qui serait de nature à provoquer une perturbation de l’habitat de quelques poissons et invertébrés en cas de pollution accidentelle. Il ajoute toutefois qu’aucune pollution accidentelle n’a eu lieu à ce jour et que le faible volume potentiel de polluants pouvant se déverser sur la carrière, la solidification rapide à l’air libre de l’émulsion ECL65 et la forte dilution des eaux transitant par la carrière auraient pour conséquence de n’induire aucune mortalité, ni d’incidence indirecte sur les habitats et espèces (notamment l’Apron du Rhône) de la zone Natura 2000 proche du site.

 Concernant les risques naturels : préconise que l’analyse de l’impact du projet sur l’activité karsique du secteur, qui n’est que de nature bibliographique dans l’étude d’impact, soit complétée par des informations de terrain. Le mémoire en réponse indique que 2 dolines ont été identifiées sur le site et n’auront pour conséquence qu’une diminution du volume de matériaux

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 Concernant le volet captage d’eaux de consommation : des corrections appropriées seront apportées suite à des erreurs signalées par la DDT concernant la source (« Puits Nouveau de Quingey » et non pas « Source de Ronchaux ») et l’organisme (« Syndicat Intercommunal des Eaux de la Chassagne» et non plus « Syndicat des Eaux du Val de Montfort ») alimentant la commune de Pessans et certains autres villages en eau potable ; sur la relation hydrogéologique et hydraulique entre la carrière et le captage AEP « puits communal de Lombard » non évoqué, selon la DDT, dans l’étude d’impact et le dossier de demande, le pétitionnaire précise qu’il a bien été pris en compte, mais désigné par erreur au §3.3 de l’étude d’impact sous le nom de « puits communal de Quingey et qu’un correctif sera apporté. Il rappelle qu’il n’ a pas de connexion directe avec la carrière et que les effets de cette dernière sur ce captage sont jugés comme très faibles. Néanmoins, ce puits pouvant avoir une relation avec la Loue, donc avec la carrière via le ruisseau de Saint Renobert, des mesures d’analyse des eaux de ce captage pourront être réalisées en cas de pollution du site de la carrière.

 Concernant les usages sanitaires : le dispositif de disconnexion adapté préconisé par la DDT pour éviter un retour d’eau risquant de contaminer le réseau d’eau potable sera mentionné dans le chapitre approprié de l’étude d’impact.

 Concernant l’impact sonore : le pétitionnaire précise que les mesures de bruit ont été effectuées de manière à être au plus proche des conditions réelles quotidiennes (instants représentatifs du fonctionnement habituel et au mois de juin, période la plus chargée en terme d’activité) et ajoute en annexe à son mémoire une rose des vents permettant d’identifier les vecteurs vents de la station météorologique de Besançon de 1991 à 2010.

 Concernant l’évaluation des risques sanitaires : une note précisant la démarche à suivre en cas d’absence de valeurs toxicologiques de référence (cas du CO2, du SO2, CO et Nox) est jointe en annexe 6 du mémoire et sera mentionnée à l’étude d’impact.

 Concernant l’apport de matériaux inertes : la DDT souligne le risque de contamination par l’ambroisie ; le pétitionnaire indique que le recouvrement final des remblais sera effectué sur 1,5 à 2 m d’épaisseur en utilisant les matériaux de découverte (rochers altérés et limons de surface) provenant de l’exploitation du site de Pessans, sur lequel il n’a jamais été découvert de plantes invasives (dont l’ambroisie). Il est ajouté qu’avec ce choix, la reprise de la végétation sera favorisée et que d’éventuelles plantes invasives présentes dans les déblais terreux issus de l’extérieur seront étouffées.

Commentaires du Commissaire Enquêteur :

Le pétitionnaire a pris en compte les diverses remarques de la DDT et a apporté les corrections et ajouts nécessaires, notamment dans l’étude d’impact versée au dossier d’enquête. Cette prise en compte a permis de corriger quelques erreurs et a complété utilement le dossier, ce qui me paraît tout à fait satisfaisant pour la bonne information du public.

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3.3.3 Mission Régionale d’Autorité Environnementale

Au sein de 3 chapitres préalables à l’énoncé de ses recommandations, la MRAE :

 rappelle le descriptif et la localisation du projet ;  présente les enjeux environnementaux identifiés par l’Autorité environnementale (impacts sur les eaux et milieux aquatiques en zone karstique ; biodiversité ; cadre de vie et nuisances –bruit, poussières, vibrations ) ;  Evalue la qualité de l’étude d’impact (organisation et présentation du dossier ; étude de l’état initial et des sensibilités environnementales ; effets du projet et des mesures proposées ; analyse des effets cumulés ; justification du choix du parti retenu ; articulation du projet avec les plans et programmes concernés ; conditions de remise en état et usages futurs du site ; incidences Natura 2000) ;

Concernant les recommandations, elles apparaissent dans un 4ème chapitre au sein de paragraphes rappelant le contexte et sont reprises en conclusion. Chacune de ces recommandations, résumée ci- dessous est suivie d’une synthèse de la réponse du pétitionnaire puis d’un commentaire du commissaire enquêteur.

 Au regard des impacts sur les eaux et les milieux aquatiques en zone karstique : en cas de pollution par produits chimiques la MRAe recommande de préciser les modalités de la procédure d’alerte vis-à-vis du gestionnaire du puits communal de Lombard, de l’ARS et des utilisateurs potentiels, ainsi que le plan d’action qui pourrait être mis en œuvre.

Réponse du pétitionnaire :

Après avoir rappelé qu’il existe une relation hydrogéologique entre la carrière et le ruisseau de Saint Renobert (utilisé pour abreuver le bétail et alimenter la pisciculture de Malpas), que le « Puits communal de Lombard » est situé en rive droite de la Loue (ce qui exclut une connexion directe hydrogéologique avec la carrière) et que la prise d’eau de ce captage ne s’effectue pas dans la Loue mais au sein de la nappe souterraine, le pétitionnaire en conclut qu’il n’existe qu’un risque faible de contamination du captage en eau potable de « Puits communal de Lombard » par la carrière de Pessans. Concernant la procédure d’alerte, il est indiqué qu’en cas de déversement de polluants sur le carreau de la carrière, des analyses des eaux du captage (hydrocarbures et métaux lourds) pourront être réalisées et qu’en cas de pollution avérée, un suivi de la qualité de l’eau sera immédiatement mis en place au niveau de la source de Renobert. Par sécurité, des dispositifs absorbants seront placés au niveau de la source et si une présence de polluants est révélée, l’alimentation en eau potable sera temporairement interrompue. Enfin, la DREAL fera l’objet d’une information immédiate.

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Malgré le risque apparemment très faible d’une pollution des captages en eau potable suite à une pollution du site de la carrière, des mesures préventives et d‘alerte sont prévues par le pétitionnaire. Toutefois, ces mesures me semblent devoir être davantage détaillées (par exemple : réalisation d’une « fiche réflexe » à jour, disponible sur le site de la carrière avec coordonnées des divers acteurs à contacter rapidement : ceux concernés par une pollution du ruisseau de Saint Renobert et ceux concernés par un captage d’eau potable ; modalités pratique de réalisation des analyses et du suivi de la qualité des eaux ; disponibilité et proximité d’un éventuel kit d’analyse des eaux etc.).

 Au regard de la biodiversité :

o Compte tenu de l’évolution des milieux depuis la réalisation des inventaires caractérisant l’état initial de l’étude d’impact, la MRAe recommande, via des inventaires ciblés, de confirmer la présence ou non d’espèces protégées préalablement à la réalisation des travaux.

Réponse du pétitionnaire :

Propose, en complément des inventaires flore initiaux et du contrôle automnal réalisé en 2017 à la demande du CNPN, de réaliser un suivi triennal pour les chiroptères afin de déceler tout impact consécutif à l’exploitation de la carrière et mettre en place les mesures correctrices utiles.

Commentaire du Commissaire Enquêteur :

Les inventaires déjà réalisés et le suivi proposés m’apparaissent suffisants.

o Après avoir noté que la mise en œuvre de l’ensemble des mesures de compensation permet d’atteindre des niveaux de compensation proportionnés au niveau d’enjeu des milieux détruits, à savoir 1/1 pour les milieux de faibles enjeux et 2/1 pour les milieux d’enjeux modérés à forts, la MRAe souligne qu’il aurait été pertinent de fournir un plan de gestion détaillé de ces espaces naturels, afin de garantir la pérennité des mesures mises en place.

Réponse du pétitionnaire :

Rappelle l’existence d’une convention de gestion avec la commune de Pessans afin d’obtenir une surface de 1,73ha de pelouses à restaurer pour réaliser une gestion conservatoire de cet habitat.

Commentaire du Commissaire Enquêteur :

Je prends acte de l’existence de cette convention et de l’intérêt subséquent qu’elle présente en terme de garantie de pérennité d’une bonne gestion des pelouses concernées.

o Après avoir rappelé que l’utilisation de terres extérieures, stockées dans le cadre de l’activité d’accueil d’inertes destinés au remblaiement peut être un vecteur d’invasion et que la mise en place d’un protocole de suivi de l’éventuelle reprise de ces plantes invasives lors du remblaiement progressif du site sur toute la durée de l’exploitation est prévu, la MRAe recommande de préciser les modalités de ce protocole en lien avec la procédure d’accueil

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Réponse du pétitionnaire :

Il est rappelé que le risque lié à la présence de plantes invasives dans les inertes qui seront accueillis a été pris en compte et qu’une procédure de surveillance est explicitée dans le dossier de demande (§6.4). Une méthode de suppression par « étouffement » d’éventuelles plantes invasives sera effective par recouvrement final des remblais sur 1,5 à 2 m d’épaisseur en utilisant les matériaux de découverte (rochers altérés et limons de surface) provenant de l’exploitation du site de Pessans.

Commentaire du Commissaire Enquêteur :

A condition de respecter les protocoles de contrôle et de remblaiement prévus, le risque de prolifération de plantes invasives, notamment de l’ambroisie, me semble très bien contenu.

o Au regard du cadre de vie : la MRAe recommande que des mesures soient mises en œuvre afin de prévenir et de limiter les envols de poussières.

Commentaire du Commissaire Enquêteur :

Le pétitionnaire n’a pas apporté de réponse à cette recommandation (probablement un oubli car cette recommandation, qui apparaît en page 11 de l’avis de la MRAe, n’est pas reprise en conclusion).

Cependant, je constate que des mesures de nature à limiter les envols de poussières ont bien été prévues (cf. supra § 1.3.6 C « Risques de pollution de l’air).

o Au regard des paysages et du patrimoine : la MRAe recommande de présenter des photomontages pour visualiser les mesures paysagères prévues pour réduire l’impact paysager du projet.

Réponse du pétitionnaire :

Après avoir rappelé que la carrière de Pessans bénéficie d’un emplacement très bien isolé visuellement car au cœur d’un étroit vallon dont les flancs sont boisés et en retrait des principaux axes de circulation et après avoir dressé un panorama des différentes composantes de l’impact visuel, le pétitionnaire conclut qu’en raison de son faible impact sur l’environnement proche, il n’a pas été jugé nécessaire, au regard des enjeux, de réaliser des montages photos permettant d’appréhender les effets visuels futurs de la carrière.

Commentaire du Commissaire Enquêteur :

L’impact visuel de la carrière m’a semblé relativement faible lors de mon transport sur les lieux et, suite à l’étude du dossier, le refus de réaliser les photomontages préconisés par la MRAe ne me semble pas préjudiciable à une bonne compréhension des enjeux.

o Au regard des impacts cumulés : la MRAe recommande de justifier le rayon de 3 km retenu pour l’analyse des impacts cumulés au regard des impacts mobiles potentiels (camions de transport des matériaux) qui peuvent excéder cette limite.

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Réponse du pétitionnaire :

Le pétitionnaire indique qu’à la date du dépôt du dossier aucun projet n’était de nature à présenter des effets pouvant se cumuler avec ceux de la carrière dans une aire de 3 km. Concernant le trafic routier supplémentaire engendré par la carrière, il a été pris en compte dans l’étude d’impact et il est à noter qu’il est rapidement absorbé par le trafic routier proche sur la RN83.

Commentaire du Commissaire Enquêteur :

Le trafic routier engendré par le projet d’extension est estimé à 67 passages de camions par jour, qui rejoindront rapidement la RN 83, ce qui est négligeable au regard du flux incessant de poids lourds circulant sur cette nationale.

A noter que la MRAe mentionne dans sa conclusion que l’étude d’impact aborde l'ensemble des thématiques environnementales visées par les articles R. 122-5 et R. 512-8 du Code de l’Environnement, qu’elle identifie et illustre les principales sensibilités du projet, que les mesures prévues suivent en général la progression demandée (Eviter, Réduire, à défaut Compenser), que l’évaluation des impacts permet au lecteur d’appréhender les principaux effets du projet et que le choix du site d’implantation prend en compte les orientations du Schéma Départemental des Carrières du Doubs. Cependant, la MRAe rappelle que l’étude d’impact doit être auto-portante et qu’en conséquence, certaines informations figurant dans le dossier de demande pourraient utilement être reprises de manière synthétique dans l’étude d’impact (notamment phasage des travaux d’extraction, du remblaiement et de la remise en état, description de l’activité projetée de recyclage d’une partie des inertes accueillis sur le site).

Commentaire du Commissaire Enquêteur :

Il me semble effectivement opportun que l’étude d’impact soit enrichie par les ajouts susmentionnés provenant du dossier de demande.

3.4 Notification au Maître d’ouvrage des observations par procès-verbal de synthèse et mémoire en réponse

Le 4 juillet 2018, j’ai rencontré Monsieur Gaëtan CARON, responsable de la carrière de Pessans, afin de m’entretenir avec lui du contenu des observations recueillies au cours de l’enquête et lui remettre, conformément aux dispositions de l’article R123-18 du Code de l’Environnement, le procès-verbal de synthèse que nous avons tous deux signé. J’ai reçu un mémoire en réponse le 19 juillet 2018.

Disons placer en annexes du présent rapport le second exemplaire signé du procès-verbal et le mémoire en réponse du Maître d’Ouvrage.

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Observation N° 1 : Un habitant de Pointvillers, Monsieur Christian MAIRE, souhaite avoir confirmation que l’extension de la carrière ne compromettra pas la desserte de sa parcelle cadastrée B169 (Lieu-dit « Combe des Maires ») située au Nord de l’emprise du site actuel.

Réponse du Maître d’Ouvrage :

La société RMG assurera le maintien d’un chemin d’accès aux parcelles B169, B168, B167 et B166 situées dans le lieu-dit « Combe des Maires Bassand ». Ce chemin de desserte, en périphérie de la carrière, est illustré dans la figure suivante (trait rouge).

Nota : la figure susmentionnée apparaît dans le mémoire en réponse du Maître d’Ouvrage annexé au présent rapport.

Commentaire du Commissaire Enquêteur

La parcelle objet de la présente observation ne se trouve pas sur le site de l’actuelle carrière, ni dans le périmètre d’extension sollicité. Par ailleurs, comme il l’est indiqué dans la réponse ci- dessus , est prévu le maintien d’une desserte sur la bordure Est de l’extension de la carrière.

Cette voie carrossable en gravier ouvrira un accès encore meilleur qu’à ce jour à cette parcelle et à celles qui lui sont contigües.

Observation N° 2 : Monsieur le maire de Pessans souhaite voir l’implantation, au rond point de Lavans/Quingey, d’une signalisation indiquant le site de la carrière afin d’éviter que certains camions traversent inutilement le village de Pessans, situation qui est source de danger.

Réponse du Maître d’Ouvrage :

La société RMG est en accord avec l’observation de Monsieur le maire de Pessans concernant l’implantation d’un panneau de signalisation .Dans ce sens, une demande d’installation d’un panneau de signalisation directionnel sera faite auprès du service Routes et Infrastructures du département du Doubs. La décision de mise en place de la signalisation revient uniquement au département.

Commentaire du Commissaire Enquêteur

Cette demande de signalisation directionnelle de la carrière me semble tout à fait opportune en terme de réduction du danger routier, car son absence occasionne parfois le franchissement de la RN83 et la traversée du village de Pessans par des poids lourds dont les conducteurs pensent que l’accès de la carrière se fait via ce village.

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La présente enquête publique s’est déroulée dans d’excellentes conditions.

Le pétitionnaire a émis 3 mémoires en réponse (au CNPN, à la DDT et à la MRAe). En justifiant certains points de son étude initiale, il démontre la pertinence du dossier initial soumis à enquête et il l’enrichit utilement en répondant favorablement à certaines demandes ou recommandations, notamment au regard de la prise en compte des enjeux de protection de la nature. Il me semble néanmoins qu’il pourrait étayer davantage, comme le recommande la MRAE, les modalités de la procédure d’alerte en cas de pollution et enrichir l’étude d’impact (ajouts provenant du dossier de demande et relatifs au phasage des travaux d’extraction, au remblaiement/remise en état, aux inertes accueillis sur le site).

Concernant la participation du public, elle s’est limitée à 2 observations, dont aucune n’est de nature à remettre en cause le projet de renouvellement extension de la carrière de Pessans et d’une installation de traitement des matériaux sur ce site.

Fait à Vaux les Prés, le 24 juillet 2018

Le Commissaire Enquêteur Patrick THOMAS

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sur la demande d’autorisation unique pour l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert (Renouvellement/Extension) et d’une installation de traitement des matériaux à Pessans (25).

1) CONCLUSIONS MOTIVEES

1.1 Rappel de l’objet de l’enquête

La présente enquête publique fait suite à une demande d’autorisation unique d’exploiter (renouvellement et extension), au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement , une carrière de roches massives (calcaire) sur la commune de Pessans au lieu-dit « sur l’Arthe » et d’y utiliser une installation de traitement des matériaux. La demande déposée porte sur une surface de 19ha 37a 88ca dont 9ha 58a 58ca d’extension pour une durée d’exploitation de 30 ans, dont une année dédiée à la finalisation de la remise en état du site. Conformément aux obligations résultant de l’article L512-1 du code de l’environnement, sont également sollicitées une autorisation de défrichement et une dérogation « espèces protégées ».

L'exploitation se fera à ciel ouvert, à flanc de colline, et le principe d’exploitation ne variera pas par rapport à celui pratiqué actuellement, à savoir une extraction par abattage de la roche à l’explosifs puis fabrication de granulats sur le site par concassage/criblage, les matériaux produits étant stockés sur place avant évacuation par camions de la fraction vendue. Il est prévu 6 phases quinquennales d’extraction pour un total de 3 452 390 m³ de gisement commercialisable. Des inertes provenant de divers chantier du BTP seront également accueillis sur le site, notamment pour remblayer la carrière.

1.2 Conclusions sur la régularité de la procédure

a) Désignation du commissaire enquêteur

J'ai été désigné en qualité commissaire enquêteur chargé de diligenter l’enquête publique relative à la demande d’autorisation unique pour l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert (renouvellement et extension) de roches massives et d’une installation de traitement des matériaux à Pessans (25) par décision n° E18000049/25 du 24/04/2018 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Besançon. J’ai accepté cette mission occasionnelle de service public, au regard de ma disponibilité pendant la période considérée et de ma totale indépendance par rapport au projet soumis à enquête et au maître d’ouvrage.

b) Arrêté d’organisation de l’enquête publique et mesures relatives à la publicité du projet et de l’enquête

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Dossier E18000049/25 – Enquête publique relative à la demande d’autorisation unique pour l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert (renouvellement et extension) de roches massives (calcaire) et d’une installation de traitement des matériaux à Pessans (25) L’arrêté n° Préfecture-SCPPAT-BCEEP-2018-05-03-001 du 03/05/2018 de Monsieur le Préfet du Doubs précise les modalités d’exécution de cette enquête et remplit les exigences des dispositions des articles L123-1 et suivants et R123-1 et suivants du Code de l’Environnement.

Les obligations relatives à la publicité prévues à l’article R123-11 du même code ont été respectées, hormis un retard d’affichage de l’avis d’enquête dans 5 communes sur les 16 concernées (communes situées dans un rayon de 3km de la carrière), retard relativement mineur (4 jours) qui ne me semble pas avoir nuit gravement à l’information du public.

c) Mise à disposition du dossier, recueil et synthèse des observations, clôture de l’enquête

Le dossier soumis à enquête publique s’est avéré compréhensible, très bien documenté et illustré de photos ainsi que de nombreux schémas et tableaux de synthèse permettant de le clarifier (ex : plans des 6 phasages d’extraction et de remblaiement ; tableaux relatifs à des enjeux environnementaux etc.). Lors des 31 jours consécutifs d’enquête, le public a eu la possibilité de consulter librement ce dossier : à tout moment par voie électronique sur le site dédié de la Préfecture du Doubs et durant certaines heures les jours ouvrables sur un poste informatique dédié dans les locaux de cette même Préfecture ; en mairie de Pessans pendant les jours habituels d’ouverture et à l’occasion des 3 permanences du commissaire enquêteur. Quand aux observations, elles ont pu être déposées lors des 3 permanences susmentionnées et aux jours habituels d’ouverture de la mairie de Pessans sur le registre à feuillets non mobiles côté et paraphé ou envoyées par courrier postal à cette mairie à l’attention du commissaire enquêteur. Elles pouvaient également être transmises par voie électronique sur le site Internet ou une adresse mail dédiés de la Préfecture du Doubs.

Le registre d’enquête publique à feuillets non mobiles coté et paraphé, ouvert le 2 mai 2018 (pour un début d’enquête le 30 mai 2018 à 9 heures) a été clos par moi-même au terme de l’enquête, le 29 juin 2018 à 17h00 heures, à la fin de la 3ème permanence. J’ai rédigé un procès-verbal de synthèse des observations, transmis au Maître d’Ouvrage (en la personne du responsable de la carrière de Pessans) le 4 juillet 2018 et j’ai reçu un mémoire en réponse le 19 juillet 2018. En conséquence, les dispositions de l’article R123-18 du code de l’Environnement ont bien été respectées.

Il ressort de ce qui précède que le dossier était complet, bien documenté et accessible. Quant-à la procédure, elle a été régulière et elle a permis l’exercice du droit à l’information et à l’expression du public.

1.3 Conclusion sur les contributions à l’enquête

L’enquête publique relative au projet de renouvellement d’autorisation d’exploiter la carrière de Pessans et d’extension du périmètre du site n’a que très peu mobilisé le public. En effet, le bilan comptable s’établit à seulement 2 observations : la première visant à s’assurer qu’une parcelle privée est bien située hors emprise du site étendu et la seconde constituant un souhait du maire du village de Pessans à pouvoir implanter une signalétique permettant d’éviter à certains camions de passer par le village pour rejoindre la carrière. Ces deux observations ne questionnent aucunement sur les orientations du projet sur le fond.

Après avoir pris connaissance de la position du pétitionnaire au regard de ces observations, je me suis prononcé sur chacune d’elles, dont aucune n’est de nature à remettre en cause le projet de renouvellement/extension/exploitation de la carrière de Pessans.

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1.4 Conclusions sur les obligations au titre des ICPE et la compatibilité du projet avec divers schémas d’aménagement

Les caractéristiques de l’exploitation de la carrière de Pessans soumettent cette Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE) à un régime d’autorisation, procédure qui a été suivie par le pétitionnaire qui a notamment versé au dossier une demande d’autorisation incluant le calcul des garanties financières et les capacités techniques de l’exploitant, une étude d’impact, une étude de dangers, une notice hygiène et sécurité, les documents attestant de la maîtrise foncière des terrains concernés par le projet, l’avis du propriétaire des terrains (la municipalité de Pessans) sur l’état dans lequel devra être remis le site lors de l’arrêt définitif de l’installation, une cartographie indiquant respectivement l’emplacement du projet, un plan d’ensemble des abords de l’installation dans un rayon de 300m et un autre des dispositions de l’installation et de l’affectation des constructions et terrains avoisinants dans un rayon de 35m ainsi que diverses autres demandes utiles (dérogation espèces protégées et autorisation de défrichement).

Concernant plus précisément les capacités financières découlant de l’obligation de pouvoir remettre le site en état à tout moment de l’exploitation, la société RMG a présenté un bilan de l’année 2015 ainsi que son chiffre d’affaires pour 2014 (2 255 709€) et 2015 (1 862 851€) et a établi un tableau du montant des garanties financières pour chacune des 6 phases d’exploitation (respectivement 206 734€ ; 184 383€ ; 235 359€ ; 259 294€ ; 256 750€ ; 300 589€) accompagné de 6 plans permettant d’identifier les surfaces concernées par le calcul desdites garanties.

Il apparaît également à la lecture du dossier que le projet est compatible avec :

 le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux Rhône-Méditerranée car il répond notamment à l’une de ses orientations fondamentales qui vise à « poursuivre les efforts de lutte contre les pollutions d’origine domestique et industrielle »,  le Schéma Départemental de Gestion des Déchets de Chantiers du BTP du Doubs car il prévoit l’accueil de déchets inertes,  le Schéma Départemental des Carrières du Doubs car il évite l’utilisation de granulats alluvionnaires, constitue une implantation libre de toute contrainte géographique (périmètres de protection de captages, réserves et parcs naturels, sites classés etc.) et limite le mitage (renouvellement/extension d’un site préexistant),  le Schéma Régional de Cohérence Ecologique car il ne provoquera aucune coupure ou autre perturbation de la trame verte

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1.5 Conclusion sur les aspects positifs et négatifs du projet,

1.5.1 Aspects positifs

a) Au regard de la situation géographique de la carrière

La carrière de Pessans bénéficie d’une implantation située dans un secteur libre de toute contrainte géographique (périmètres de protection des captages, réserves et parcs naturels, arrêtés de biotopes, ZNIEFF Type I et II, sites classés, secteur d’intérêt touristique majeur etc.). De plus, en raison de sa situation entre Besançon et Arbois, elle constitue un point stratégique pour tous les acteurs du BTP dans un rayon d’une centaine de kilomètres et sa clientèle s’est développée en cohérence avec le volume de granulats extraits.

b) Au regard de l’occupation des sols et de la nature du prélèvement

Le projet constitue une demande de renouvellement et d’extension d’un site préexistant, ce qui limite le mitage du territoire. Par ailleurs, la carrière de Pessans contribue pleinement à une démarche de substitution de l’utilisation des granulats alluvionnaires au profit des granulats de roches massives avec des mesures favorisant l’accès au gisement. Enfin, les granulats produits à Pessans sont parmi les meilleurs de la région et peuvent donc être utilisés pour des usages très diversifiés (bétons hydrauliques notamment pour ouvrages d’art, chaussées, BTP, travaux de particuliers).

c) Au regard des emplois et du volet économique :

La carrière RMG de PESSANS emploie annuellement 6 personnes et génère environ 60 emplois induits ou liés au sein du groupe ROGER MARTIN (centrales BPE, centrale de grave-émulsion, agences de travaux) et de nombreux partenariats extérieurs (forage-minage, maintenance et mécanique, restauration….). Elle propose aussi ponctuellement des emplois en intérim.

Comme elle se situe sur des terrains communaux de Pessans, elle fait bénéficier la collectivité de retombées économiques liées au droit de fortage.

Les aspects positifs susmentionnés n’appellent aucun commentaire particulier.

1.5.2 Aspects négatifs et éventuelles mesures de réduction ou de compensation

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a) Risques de pollutions

 Risque de pollution des eaux

Une résurgence des eaux de ruissellement en provenance de la carrière ayant été constatée dans un petit ruisseau se jetant dans la Loue, la qualité des eaux de cette dernière pourrait être affectée en cas de une pollution du site de la carrière, notamment par les hydrocarbures. Cependant, en raison des mesures préventives mises en œuvre sur le site de la carrière, la probabilité de pollution est jugée comme faible.

En outre, et bien que la prise d’eau des captages en eaux potable du secteur ne s’effectue pas dans la Loue mais au sein de la nappe souterraine (ce qui permet de considérer le risque de contamination des captages, dont les périmètres de protection n’incluent pas la carrière, comme peu probable), une procédure d’alerte et de suivi est mentionnée avec, le cas échéant, réalisation d’analyses.

Au vu des mesures de prévention mise en œuvre, je note que le risque de pollution par des eaux de ruissellement contaminées en provenance du site de la carrière peut être considéré comme faible. Néanmoins, il est non nul et je considère que la procédure d’alerte doit en conséquence être davantage précisée. Il m’apparaît ainsi opportun qu’une « fiche action » avec toutes les coordonnées des divers acteurs concernés (agriculteurs et gérant de la pisciculture utilisant les eaux du ruisseau de Saint Renobert et autorités publiques concernées par le risque sur les captages d’eau potable) soit élaborée et régulièrement mise à jour. Les modalités du recours aux analyses, ainsi que la procédure d’interruption de distribution d’eau potable et de suivi dont le Maître d’ouvrage fait état mériteraient également d‘être clairement définies.

 Risques de pollution de l’air et de pollution du site par l’accueil des inertes

Concernant les poussière, l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert génère beaucoup de particules en suspension. Bien que la propagation des poussières est naturellement contenue grâce à la configuration en fosse de la carrière, ainsi que par la présence de la végétation se trouvant en périphérie du site, des mesures visant à réduire l’envol de poussières sont mises en œuvre (limitation de la vitesse de circulation des véhicules, arrosage des pistes en période sèche).

Concernant l’accueil des inertes, ce stockage présente un risque potentiel de pollution du site, notamment par des plantes invasives telles que l’ambroisie. En conséquence, le pétitionnaire a prévu la mise en œuvre d’une procédure stricte de contrôle visuel lors de la réception des inertes suivie d’analyses en en cas de doute.

Il est patent que la limitation de l’envol des poussières et la lutte contre le risque de prolifération des plantes invasives est conditionné au respect des procédures prévues. Il conviendra donc que le responsable de la carrière s’assure du respect des consignes en ces domaines par les employés concernés.

b) Nuisances liées au bruit, aux vibrations et au transport

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 Nuisances liées au bruit et aux vibrations

L’exposition au bruit et aux vibrations est constante durant les activités d’extraction et de production pour le personnel mais conforme à la réglementation. Vu l’éloignement des habitations les plus proches, les riverains ne sont que faiblement impactés, même lors de tirs de mines. Il est néanmoins prévu un contrôle régulier des niveaux sonores sur le site et aux abords des habitations les plus proches.

Aucun riverain n’étant venu déposer d’observation relative à une éventuelle nuisance due au bruit ou aux vibrations, je constate que ces nuisances potentielles ne semblent pas déranger le voisinage humain de la carrière. Néanmoins, je juge opportun que le contrôle régulier prévu des niveaux sonores au droit des habitations les plus proches soit effectif et bien entendu soit également réalisé sur le site au titre de la protection des employés.

 Nuisances liées au transport

L’activité de la carrière génère des aller et venues de camions, mais le principe du contre-voyage (camions arrivant d’inertes à déposer sur le site repartant chargés), sera privilégié et le site est accessible sans traversée de villages depuis la RN83.

Je constate que l’implantation du site n’occasionne que peu de nuisances locales en terme de trafic de poids lourds, ces derniers rejoignant très rapidement et facilement la RN83.

c) Impact visuel

Avec l’extension du site, la carrière sera davantage perceptible, mais l’impact paysager reste faible en raison d’un bassin visuel limité et le phasage prévu d’extraction/remblaiement est de nature à réduire l’impact visuel.

Afin de ne pas amplifier l’impact visuel, il conviendra que les différents phasages de remblaiement soient respectés. Cette rigueur permettra également que la remise en état du site soit effective à l’issue de la prolongation d’exploitation sollicitée.

d) Impact sur le milieu naturel

Les impacts sur le milieu naturel sont essentiellement liés à la destruction de boisements calcicoles et d’un complexe de fruticées en mosaïque avec des pelouses plus ou moins enfrichées. Des mesures de compensation sont annoncées et permettront théoriquement d’atteindre des niveaux de compensation proportionnés au niveau d’enjeu des milieux détruits, à savoir 1/1 pour les milieux de faibles enjeux et 2/1 pour les milieux d’enjeux modérés à forts. Afin de réduire les impacts sur les espèces faunistiques, il est notamment prévu de mener les opérations de défrichement en dehors de la période de reproduction de l’avifaune, de procéder au décapage en dehors de la période d’hibernation de la Couleuvre d’Esculape et de créer des habitats propices au Lézard des murailles.

A noter enfin que le projet d’extension ne concerne aucun boisement soumis au régime forestier, mais des secteurs s’étant reboisés naturellement suite à l’abandon très ancien des activités pastorales sur des parcelles communales. Les terrains sont soit occupés par des boisements d’intérêt

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Vu les milieux naturels concernés et leur état actuel, vu le choix de différer certains travaux pour éviter de nuire à des espèces exposées et vu l’existence de mesures compensatoires, je considère l’impact sur les milieux naturels du projet d’extension comme acceptable.

e) Risques d’accidents corporels

La hauteur du front de taille de la carrière présente des risques de chute avec de graves conséquences physiques, que ce soit pour les employés ou pour des personnes extérieures pénétrant sur le site. Ce risque est minoré grâce à une formation des employés et des meures visant à sécuriser le site (grillage en périphérie et portail fermé en dehors des heures d’exploitation).

Toute activité d’extraction présente des risques d’accident. Je considère que les mesures mises en œuvre (formation des personnels, protection grillagée du périmètre du site avec barriérage) sont judicieuses et suffisantes pour limiter la probabilité d’un accident sur le site.

Conclusion Générale

Après avoir veillé à la régularité de la procédure, avoir étudié avec soin toutes les pièces du dossier, m’être rendu sur le site, avoir pris en compte la très modeste contribution du public et les avis exprimés des conseils municipaux concernés, avoir discuté avec le responsable local de la carrière ainsi que le maire de Pessans,

J’ai constaté que le dossier soumis à enquête publique contenait toutes les pièces utiles (qui sont énumérées dans mon rapport), que la publicité légale relative à la tenue de l’enquête a été satisfaisante et que les mesures prises dans le cadre de l’organisation et le déroulement de l’enquête ont permis une bonne information du public et qu’il a pu s’exprimer pleinement et en toute quiétude, conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur.

En outre, vu l’absence d’opposition exprimée de la part des riverains, vu les six délibérations avec avis favorables et une seule avec avis réservé émises par certains des conseils municipaux de communes situées dans un rayon de 3 km de la carrière (au total, 16 conseils municipaux étaient invités à se prononcer), je considère que le projet de poursuite d’exploitation de la carrière de Pessans et d’extension de son emprise est bien accepté localement.

Après avoir recensé les effets positifs de ce projet,

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Après avoir formulé des recommandations visant à ce que le pétitionnaire :

 détaille le contenu de la procédure d’alerte et d’action en cas de pollution du site de la carrière afin de permettre de stopper ou limiter le risque sanitaire lié à l’utilisation pour l’élevage ou la consommation humaine d’eaux contaminées,  s’assure du respect des consignes par les employés, tant pour limiter l’envol de poussières que pour lutter contre la contamination du site par les plantes invasives,  respecte les phasages de remblaiement prévus afin de réduire le plus rapidement possible l’impact visuel du projet,

J’en conclus que la demande de renouvellement/extension sollicitée ne présente qu’un impact modéré et acceptable sur l’environnement, cet impact étant en outre moins marqué que dans le cas d’une ouverture d’un nouveau site.

Je note également que les divers risques ou nuisances générés par l’exploitation et l’extension de la carrière sont identifiés par le pétitionnaire et que leur seuil sera acceptable suite à la mise en œuvre des mesures proposées visant à les minorer autant que de possible.

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2) AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

VU l’étude du dossier soumis à enquête publique, l’absence d’observations négatives formulées par le public et les conseils municipaux s’étant exprimés,

VU les conclusions développées supra,

VU la conclusion générale développée supra,

J’émets un

AVIS FAVORABLE

à la demande d’autorisation d’extension et de renouvellement de la carrière à ciel ouvert de Pessans, au lieu-dit « sur l’Arthe », pour la production de granulats, l’exploitation d’une installation de traitement des matériaux et le stockage de déchets inertes non dangereux.

Fait à Vaux les Prés, le 24 juillet 2018

Le Commissaire Enquêteur Patrick THOMAS

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PIECES ANNEXEES AU RAPPORT

 Procès-verbal de Synthèse des Observations du Commissaire Enquêteur,

 Mémoire en réponse du Maître d’Ouvrage.

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Commune de PESSANS

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PROCES-VERBAL DE SYNTHESE DES OBSERVATIONS

---Ce jour, quatre juillet deux mille dix-huit,

---Vu l’article R123-18 du Code de l’Environnement,

---Vu l’enquête publique relative à une demande d’autorisation unique pour l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert (renouvellement et extension) de roches massives (calcaire) et d’une installation de traitement des matériaux à Pessans (25),

---Nous, soussigné Patrick THOMAS, dt 14 rue des Epoux Granvelle – Vaux les Prés - 25770 Chemaudin et Vaux, désigné Commissaire Enquêteur en charge de la présente enquête publique par Monsieur Xavier FAESSEL, Président du Tribunal Administratif de Besançon,

--- Disons que seront ci-après rapportées, après un bref préambule, les observations et propositions formulées par le public, avant que soit clos le présent procès-verbal avec invitation au pétitionnaire à nous fournir un mémoire en réponse dans les délais impartis.

PREAMBULE

---L’enquête publique ouverte sur le territoire de la commune de Pessans du 30 mai 2018 au 29 juin 2018 inclus, soit 31 jours consécutifs, par arrêté du 3 mai 2018 de Monsieur le Préfet du Doubs s’est déroulée dans la sérénité, conformément aux modalités définies, sans aucun incident ou dysfonctionnement,

---Durant le temps de l’enquête, le public a eu la faculté de consulter le dossier sur support papier à la mairie de Pessans pendant ses horaires d’ouverture ainsi que par voie dématérialisée sur le site Internet dédié de la Préfecture du Doubs pendant toute la durée de l’enquête et sur un poste informatique mis à disposition à cette même Préfecture du lundi au vendredi de 8h30 à 11h30,

---Il a eu tout loisir de formuler des observations et propositions par voie électronique du 30 mai 2018 à partir de 9h00 jusqu’au 29 juin 2018 à 17 h00 sur le site dédié à la Préfecture du Doubs ; il a pu également les consigner sur un registre d’enquête papier prévu à cet effet, pendant les horaires d’ouverture au public de la mairie de Pessans, ainsi qu’à l’occasion des permanences du commissaire enquêteur qui ont été tenues dans cette même mairie:

- le mercredi 30 mai 2018 de 16h30 à 18h30,

- le samedi 16 juin 2018 de 10h00 à 12h00,

- le vendredi 29 juin 2018 de 14h00 à 17h00

---L’information du public a été assurée par 4 annonces légales parues dans les délais requis et

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---A l’issue de l’enquête, nous avons recueilli le registre d’enquête qui ne contenait aucune pièce annexe. OBSERVATIONS DU PUBLIC

---Le bilan comptable s’établit à 2 observations consignées sur le registre d’enquête, aucune n’ayant été déposée par voie électronique.

Observation N° 1 : Un habitant de Pointvillers, Monsieur Christian MAIRE, souhaite avoir confirmation que l’extension de la carrière ne compromettra pas la desserte de sa parcelle cadastrée B169 (Lieu-dit « Combe des Maires ») située au Nord de l’emprise du site actuel.

Observation N° 2 : Monsieur le maire de Pessans souhaite voir l’implantation, au rond point de Lavant/Quingey, d’une signalisation indiquant le site de la carrière afin d’éviter que certains camions traversent inutilement le village de Pessans, situation qui est source de danger.

CLOTURE DU PROCES-VERBAL

---Vu ce qui précède et conformément à l’article R123-18 du Code de l’Environnement, nous invitons Monsieur Gaëtan CARON, responsable de la carrière de Pessans et représentant la société ROGER MARTIN GRANULAT porteur du projet de renouvellement/extension, à bien vouloir nous adresser un mémoire en réponse. Le présent procès-verbal de synthèse lui étant remis en mains propres sur le site de la carrière susmentionnée le 4 juillet 2018, le document sollicité devra nous parvenir dans un délai maximal de quinze jours (15 jours) soit au plus tard le 19 juillet 2018.

Procès-verbal clos à Vaux les Prés, le quatre juillet deux mille dix-huit.

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