A la découverte de SAINT-SAUVEUR-DE-PIERREPONT Version (0) 1/9

SAINT-SAUVEUR-DE-PIERREPONT Sommaire Identité, Toponymie page 1 Ferme-manoir de la Frémanderie page 6… Un peu d’histoire : Gare page 7… A savoir page 1… Marais de la Sangsurière… page 7… Les personnes ou familles liées à la commune et leur histoire page 3… Cours d’eau page 7… Le patrimoine (public et privé), lieux et monuments à découvrir, événement : Lavoirs, Fontaines, Etangs page 7-8… Eglises (ancienne et nouvelle) page 4-5… Croix de chemin page 8… Prieuré page 5… Communes limitrophes & plans page 8-9… Ferme-Manoir du Hot page 5… Randonner à St-Sauveur-de-Pierrepont page 9… Fermes-manoirs Grand’Maison, Cussy, Vautiers, Marcanville, page 6… Sources page 9…

Saint-Sauveur-de-Pierrepont appartient à l’arrondissement de , au canton de Créances (anciennement au can- ton de La-Haye-du-Puits) et appartenait à la communauté de communes de la Haye, jusqu’à fin 2016. Les habitants de Saint-Sauveur-de-Pierrepont se nomment les Pierrepontais(es). Saint-Sauveur-de-Pierrepont compte 133 habitants (recense- ment 2016) sur une superficie de 8,18 km², soit 16 hab / km² (84,2 pour la , 111 pour la Normandie et 116 pour la ). Le nom de la paroisse est attesté sous les formes Petreo ponte (754-787), Perrepont (v.1150), Sanctus Salvator de Pierrepont (1153), Willelmus de Petreponte (v.1180), Sanctus Nicholaus de Petraponte (v.1280-1303) François de Beaurepaire (Historien et chercheur passionné par la toponymie qui a écrit un ouvrage de réfé- rence « les noms des communes et anciennes de la Manche »), donne pour origine le pont de pierre reliant, selon Yves Nédélec (1929-2012), archiviste paléographe, l’église de Saint-Sauveur au lieu-dit la Chaussée. L’entité territoriale de Pierrepont était déjà divisée en deux paroisses au Moyen Age. Pierrepont est un nom topographique localisé dans l'Aisne, Calvados et dans les Vosges, désignant pont de

pierre, nom de lieu-dit devenu patronyme. L’hagiotoponyme (toponyme évoquant un saint) Saint-Sauveur désigne le Christ. Le marais de la Sangsurière (231 ha) est la propriété indivise des communes de , Saint-Nicolas-de- Pierrepont et de Saint-Sauveur-de-Pierrepont, le marais de l’Adriennerie (114 ha) étant la propriété de la com- mune de Doville. La commune de Saint-Sauveur-de-Pierrepont fait partie du Parc Naturel des marais du Cotentin et du Bessin. Ce PNR des marais du Cotentin et du Bessin a été créé en 1991 en raison de l’importance de sa zone humide, et pour la forte valeur de son patrimoine naturel et culturel. Un peu d’Histoire… A savoir  La paroisse, qui n’avait d’abord que le nom de Pierrepont (comme Pierrepont en Picardie) paraît l’avoir tiré d'un pont de pierre, placé sur une petite rivière qui se jette dans l’Ouve, après avoir coulé dans la zone des marais, et sur lequel passait la voie romaine allant de Coriatum (Cherbourg) à Cosedia (Coutances). Ce n’est qu’après qu’on a ajouté au nom de Pierrepont celui de Saint-Sauveur. D’après une ancienne tradition, Pierrepont, avant l’invasion des Normands, était un lieu fort important puisque plusieurs voies romaines venaient aboutir à Pierrepont : une d’Alleaune, une de Coutances ; une de Saint- Côme ; et une de Portbail.  On retrouve également en Picardie des paroisses du nom Pierrepont. Les noms de ces villages sont plus anciens que les familles qui s'y sont fixées (VIIIe et IXe siècle) et il semble naturel qu'au moins la famille picarde tire son nom du lieu de établissement.  Il se peut que les Pierrepont de la Manche soient une branche des picards, probabilité appuyée par l'arbre généalogique d'Isabelle de Pierrepont qui figure dans le chartrier Dursus de Courcy aux archives départemen- tales de St Lô (126 J 103). Cela signifierait alors que cette famille qui s'appelait déjà Pierrepont soit arrivée dans un lieu nommé également Pierrepont depuis bien longtemps avant, ce qui serait une curieuse coïncidence et contraire au premier réflexe qui consiste à penser qu'une famille tire son nom du village ou qu'elle baptise le village à son nom. Mais pourquoi pas....  Les de Pierrepont de Normandie se sont divisés en 3 branches. Une, connue depuis 1196, a continué à habiter longtemps la paroisse voisine qui fut son berceau, St-Nicolas-de- Pierrepont, et devint très nombreuse en notre pays puisqu’elle s'établit à Etienville, Flotteman- ville-bocage, Ste Geneviève, Baudreville, Rideauville, etc. Cette famille porte "d'azur à trois pals d'or au chef de gueules" (église et manoir de St Nicolas de Pierrepont et de St Sauveur de Pierrepont). Ce blason est à rapprocher de celui de la commune de Pierrepont en Meurthe-

Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / juillet 2019) A la découverte de SAINT-SAUVEUR-DE-PIERREPONT Version (0) 2/9 et-Moselle,siège d'une prévôté du Barrois dès le XIIIe siècle : "palé d'or et d'azur de six pièces" qui était celui de la famille ayant donné son nom à ce village. Une autre s’est fixée dans le diocèse de Bayeux et la troisième a possédé la baronnie des Biard et la seigneurie de Saint-Marcouf-Dodainville. Il semble que les généalogistes de France et d’Angleterre se soient renvoyé la balle pour justifier tour à tour des origines des branches françaises et de la branche anglaise dont on sait aussi que celle-ci fut importante…  Les bienfaiteurs des églises avaient jadis droit à une place d’honneur dans l’église, en récompense des donations qu’ils lui avaient faites. En principe, ils ne pouvaient pas en être dépossédés à l’appétit des marguil- liers qui avait la charge du registre des personnes qui recevaient les aumônes. Mais, parfois, ces derniers au- raient voulu favoriser une autre personne de cette place. Ainsi, un droit de cette nature existant dans l’église de Saint-Sauveur-de-Pierrepont, donna lieu à un procès début XVIIe siècle (1605) entre Nicolas Durvie, sieur de Cussi, pour lui et damoiselle Ysabeau Queudeville sa femme, et Jean Feuardant…  Les marais de la Sangsurière et de l’Adriennerie, difficilement franchissables, ne le sont que par quatre points : la route de Carentan à , la chaussée de Pont l’Abbé, celle de la Sangsurière et le chemin de St Nicolas de Pierrepont à St Sauveur de Pierrepont. En occupant ces ponts, toute invasion pour pénétrer dans le fond de la Presqu’île, obligeait l’ennemi à forcer ces points. Finalement, en juin 1940, les Allemands choisirent de contourner la ligne de défense par l’ouest en passant par l’isthme (bande de terre entre les deux marais). Le 18 juin 1940, dans le cimetière, groupés autour de deux canons et quelques mitrailleuses, quelques 80 fusiliers marins et soldats, commandés par l’ingénieur du génie maritime, le lieutenant Henri Ramas, résistent hé- roïquement à la VIIe Panzer division du maréchal Rommel. Au bout d’une tren- taine de minutes le lieutenant Ramas est tué ainsi que deux de ses hommes et l’un des deux canons est détruit. Leur sacrifice retarde suffisamment l’avance des Allemands de plus d’une dizaine d’heures, permettant ainsi aux forces britanniques, encore présentes à Cherbourg, de rembarquer et d’effectuer le sabotage du matériel qui aurait pu servir à l’ennemi. Une stèle et un canon (sans lien avec l’évènement) posés sur les ruines de Saint-Sauveur commémorent ce combat héroïque et honorent la mémoire de ceux tombés là.  Le 19 juin 1944, les Allemands détruisent l’église en représailles de la sonnerie des cloches pour annoncer par anticipation la Libération, qui n’interviendra en fait que le mois suivant.  Après la prise de Cherbourg, avant le lancement de l’opération Cobra ayant pour but d’ouvrir la route de la Bretagne, l’armée américaine s’élance vers le secteur de La Haye-du-Puits. Du 3 au 14 juillet 1944, la prise de La Haye-du-Puits a fait l’objet de combats très violents, couteux en vies humaines, la bataille des haies. Le 3 juillet, partant de Saint-Lô-d’Ourville, trois régiments de la 79e division foncent vers Montgardon (sud-ouest de La Haye-du-Puits) qui est puissamment fortifiée par les Allemands. L’un d’eux, le 314e régiment attaque les positions ennemies sur le mont Doville, libérant, par la même, le 4 juillet, les communes de Saint-Sauveur-de- Pierrepont et Saint-Nicolas de Pierrepont situées à moins de 2 km à l’ouest du mont. Tandis qu’une partie de ce régiment s’établit sur le mont, l’autre partie avance direc- tement vers La Haye-du-Puits avant d’être bloqué devant la ville par le feu de l’artillerie allemande…

 A Pierrepont, le pont reconstruit dans les années 1930 est dynamité par les Allemands en 1944, en même temps que ceux des voies ferrées voisines. Le tablier du pont de la voie ferrée fut aussitôt remplacé par les Américains par un pont Bailey qui permit aux convois de profiter d’une voie sans encombrements latéraux. Les lieux libérés, il fallut répa- rer et d’abord sécuriser le passage : la chaussée fut déminée durant l’hiver 1945-1946 tandis que le pont, remplacé par un ouvrage tubulaire provisoire, ne fut reconstruit qu’en 1957.  Le 1er janvier 1973, Baudreville, Bolleville, Saint-Nicolas-de-Pierrepont et Saint-Sauveur-de-Pierrepont fusionnent tout en conservant un statut de communes associées. La commune ainsi créée prend le nom de Pierrepont-en-Cotentin. L’union ne tient que quelques années puisque Baudreville reprend sa liberté en 1980 avant que les trois autres communes n’en fassent de même le 1er janvier 1983, impliquant de facto la disparition de Pierrepont-en- Cotentin.  Issue de la transformation du district de La-Haye-du-Puits créé en décembre 1990, la communauté de communes de la Haye-du-Puits s’est créée le 31 décembre 1999. Elle fédère les 20 communes du canton de La-Haye-du-Puits et 1 du canton de Périers : La Haye-du-Puits ; Baudreville ; Bolleville ; Coigny ; Cretteville ; Doville, Glatigny ; Houtteville (qui adhéra en janvier 2014) ; Lithaire ; Mobecq ; Montgardon ; ; Prétot-Sainte-Suzanne ; Saint-Nicolas-de-Pierrepont ; Saint-Rémy-des-Landes ; Saint-Sauveur-de-Pierrepont ; Saint-

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Symphorien-le-Valois ; Surville ; ; Vindefontaine ; et Saint-Jores (canton de Périers). En 2011, cette intercommunalité avait une population de 6 798 habitants. Elle est absorbée en janvier 2017 par la nouvelle communauté de communes Côte Ouest Centre Manche.  Dans le cadre de la Réforme Territoriale, une nouvelle intercom- munalité Côte Ouest Centre Manche est née depuis le 1er janvier 2017, regroupant trois intercommunalités : Communauté de communes de La Haye-du-Puits ; Communauté de communes du canton de ; Communauté de communes de Sèves et Taute. La Communauté de communes Côte Ouest Centre Manche regroupe ainsi 30 communes : La Haye (commune nouvelle qui est le siège) ; Périers ; Lessay ; Créances ; ; ; Saint-Germain-sur-Ay ; Millières ; Marchésieux ; Vesly ; Saint-Martin-d’Aubigny ; ; Bretteville-sur-Ay ; Feugères ; Saint-Sébastien-de- ; Gorges ; Varenguebec ; Doville ; Saint-Nicolas-de-Pierrepont ; La Feuillie ; Le Plessis-Lastelle ; Saint- Germain-sur-Sèves ; Neufmesnil ; Raids ; ; Saint-Patrice-de-Claids ; ; ; Saint- Sauveur-de-Pierrepont ; et Nay. La commune d’ Anneville-sur-Mer a quitté l’intercommunalité en janvier 2019 lors de sa fusion dans la com- mune nouvelle de Gouville-sur-Mer rattachée à la communauté de communes Coutances Mer et Bocage. La communauté de communes Côte Ouest Centre Manche représente une population de 22 078 habitants sur une superficie de 483.59 km². 21 délégués au conseil communautaires : 9 pour la commune nouvelle de La Haye ; 5 pour Périers, lessay, Créances ; 4 pour Pirou et Montsenelle ; 2 pour St-Germain-sur-Ay, Millières, Marchésieux, Vesly, St-Martin- d’Aubigny ; et 1 pour les autres communes. Les personnes ou familles liées à la commune et leur histoire  Geoffroi de Pierrepont, Renaud de Pierrepont, et Robert de Pierrepont (XIe), furent des compagnons de Guillaume le Conqué- rant. Ils figurent sur la liste de Dives sur Mer. A noter que plusieurs listes sont apparues au cours des siècles, mais aucune n’a reçu quelque crédit que ce soit de la part des historiens spécialisés. Les trois listes les plus célèbres sont la liste de l’abbaye de la bataille, la liste de Dives-sur-Mer et la liste de Falaise. Le terme « compagnons du Conquérant » est une dénomination collective pour tous ceux qui planifièrent, organisèrent et se joignirent à Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, dans la grande aventure qu'a été la conquête normande de l'Angleterre (de 1066 à 1071). Le terme est aussi employé pour désigner spécifiquement les soldats qui combattirent à Hastings en 1066. Le Domesday Book (enregistrement du grand inventaire de l’Angleterre voulu par Guillaume) atteste des terres pour Geoffroi et Robert dans le Suffolk (est de l’Angleterre), et dans le Sussex (comté au sud de Londres). Les fiefs de Robert auraient passé intégralement aux mains de la maison de Montfélix lorsque celle-ci fonde la se- conde dynastie de Pierrepont. C’est seulement au début du XIIe siècle que la branche anglaise de la deuxième dynastie fait souche principalement à Hurst (comté de Sussex) avant de s’établir un peu plus tard à Holme dans le Notinghamshire. Une paroisse du Sussex se nommerait encore Hurst Pierrepont. Quant à Renaud, il reçoit des terres dans le comté de Norfolk (au nord du comté de Suffolk).  Gervold ou Gérévrald (décédé en 806 ou 807) est un moine, évêque d’Evreux et qui, selon la tradition serait venu mourir au prieuré de Pierrepont. Issu d’une famille noble, il est chargé de différentes missions diplomatiques par Charlemagne, particulièrement auprès du chef breton Anowarith qui détenait le Cotentin et l’île d’Angia (Jersey aujourd’hui), mais aussi auprès d’Offa, roi de Mercie (Angleterre aujourd’hui) pour tenter de négocier le mariage de leurs enfants. Il était chapelain de Bertrade de Laon, traditionnellement appelée Berthe au Grand Pied (v.720-783), la mère de Charlemagne et épouse de Pépin le Bref. C’est à sa demande que Charlemagne le nomme vers 785 évêque d’Evreux qu’il quitte peu après pour redevenir moine à l’Abbaye de Saint-Wandrille de Fontenelle (Seine- Maritime), dont il en prend la direction en septembre 787. Il y crée une école, enrichit la bibliothèque, réédifie l’infirmerie et plusieurs parties de l’abbaye, etc.  Emile Couillard (1880-1951), né à Saint-Sauveur-de-Pierrepont, devient missionnaire au Mont-Saint-Michel à l’âge de 17 ans, dont il est l’un des douze chanoines permanents. Contemporain de la mère Poulard, il assiste au succès grandissant de sa cuisine et écriera sa biographie enrichie d’anecdotes glanées au cours des vingt huit ans passés au Mont-Saint- Michel, jusqu’en 1935. Il finit son ministère à Saint-Côme-du-Mont. A sa mort, son corps est inhumé dans le petit cimetière près de l’église Saint Pierre du Mont- Saint-Michel. Il est auteur de : « La Mère Poulard » (éd. Pierre Grossuet,1931) et « Victorine Le Dieu de

Les Randonneurs de la Côte-des-Isles (Max Gallet / juillet 2019) A la découverte de SAINT-SAUVEUR-DE-PIERREPONT Version (0) 4/9 la Ruaudière – Mère Marie-Joseph de jésus, fondatrice du Patronnage de Saint Joseph » (éd. Apostolat de la presse, 1950).  Henri Ramas (1902-1944), ingénieur du génie maritime et 3 marins Charles Delporte, Etienne Morin et Roger Spony, sont morts le 18 juin 1940 en s’opposant à l’utimatum du 25e Régiment de Panzer de Rommel. Face à l’avance rapide de Rommel vers le Cotentin, l'état- major français a ordonné de tenir sur une ligne Caen, Vire et pour fermer le Cotentin, protéger Cherbourg et permettre aux navires de guerre d'appareiller au plus vite vers l'Angleterre. Le 13 juin, la 154e brigade de la 51e division Highland dé- barque à Cherbourg pour assurer la défense du Cotentin et repousser l'ennemi. Le 14, la 7e Panzer division a progres- sé de 260 km en une journée. Arrivé à St Lô, le IVe corps du général Hoth se scinde en deux. Une partie part vers la Bretagne et l'autre s'achemine vers Cherbourg. Les pre- mières évacuations de soldats britanniques et canadiens Plus de 30 000 hommes ont eu le temps de quitter Cherbourg ont lieu le 15 juin. Ordre est donné de tenir la ligne Caren- grâce à la résistance du Cotentin, comme celle de Ramas et tan Portbail. de ses hommes. Le 17 juin, à 22 h, Rommel subit un accrochage sur la route de Barneville à Denneville. Le 18 juin il a atteint les environs de Carentan. Ce même jour, à 1 contre 10, aux côtés de 30 marins et disposant de deux canons, l'in- génieur du génie maritime Ramas reçoit l'ordre de défendre Saint-Sauveur-de-Pierrepont. Les Allemands veulent éviter le combat et tentent de ruser avec Ramas. Ils affirment que la demande d'armis- tice est signée. En fait, elle n'entre en vigueur que le 25 juin. Ramas ne se laisse pas prendre au piège, le mot d'ordre étant de « résister sans esprit de recul ». Des arbres sont abattus en travers des routes et un combat héroïque s'engage. Des fermiers viennent prêter main forte en s'armant de fusils de chasse. Les Allemands donnent l'assaut : le vieux canon de 75 est détruit et Ramas est tué ainsi que trois de ses hommes.  André Angot (1947-2001), né à Saint-Sauveur-de-Pierrepont, le diplôme de vétérinaire en poche obtenu à l’école vétérinaire de Maison-Alfort, s’installe à Edem (près de Quimper) où il s’implante solidement. Il devient maire de sa commune en 1983, puis conseiller général en 1988 et député de 1993 jusqu’à sa mort. Vaincu par la maladie, il s’éteint le 19 novembre 2001, quelques mois avant le terme de son second mandat de député.

Le patrimoine (public et privé), lieux et monuments à découvrir  L’ancienne église (XIIe-XVe) L’ancienne église romane Saint-Sauveur a été détruite le 19 juin 1944 par le minage des Allemands, furieux que les habitants son- nent, la veille, les cloches annonçant la Libération…qui n’interviendra que le 4 juillet. Elle se composait du chœur (XIe), d’une nef et deux chapelles. Le chœur est voûté en pierre, et ses arceaux croisés retombent sur des colonnettes à chapiteaux carrés. La nef, voûtée en bois. Les deux chapelles sont sans intérêt. L’une d’elle, voûtée en pierre, est placée dans le premier étage de la tour. L’autre est voûtée en bois. La tour, entre chœur et nef, est carrée, massive, surmontée d’un petit toit à double égout. La sacristie, dont les murs sont à pans coupés, est adossée au mur absidal. On pénètre dans l’église par une porte de côté, ouverte dans un des murs de la nef. Au-dessus de la porte, un encadrement elliptique, dans lequel se trouve un personnage nimbé, qui lève la main droite, et tient un livre dans la main gauche. Sous le portail, existe deux petits bas- reliefs ; sur l’un un cheval ailé, et sur l’autre un personnage qui un tient un livre et qui semble fuir devant le cheval. La porte du narthex (avant nef) est à ogive et surmontée d’une grosse tête. Construite sur une bute dominant les marais, position stratégique en juin 1940 par des soldats français pour tenter de bloquer l’avancée des troupes allemandes de Rommel vers Cherbourg. On y découvre un canon témoi- gnant du courage des soldats français. La nouvelle église est construite après la guerre à environ 200 m de là.

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Le chœur mosaïque Cul-de-lampe

 Eglise Sainte-Trinité (XXe) Cette nouvelle église est construite après la Seconde Guerre mondiale, de 1955 à 1959, sous la direction de l’architecte parisien Maurice Ploquin, au nord du village, à 200 m de l’ancienne. Elle abrite un relief montrant le Christ en Majesté en prove- nance de l’ancienne église. Il est inscrit à l'Inventaire des monuments historiques (en 1976), tout comme les deux bas-reliefs du XIIe siècle. Les vitraux conçus par André-Louis Pierre sont réalisés, de 1955 à 1957, par l'atelier Maumejean, maîtres-verriers. Le chemin de croix est l'œuvre de Tramecon.

Notons que dans les années 50, la restauration ou la reconstruction des églises est l’occasion pour de nom- breux architectes, souvent très jeunes et fraîchement diplômés, d’exprimer leurs talents. Aussi, la jeune généra- tion de concepteurs a là de larges supports d’expressions auxquels concourent de nombreux artistes et artisans d’art. Architectes, céramistes, peintres, sculpteurs, maîtres verriers, viennent de toute la France pour œuvrer à la reconstruction et au décor des édifices reconstruits. Le département reçoit ainsi le concours d’un grand nombre de professionnels de renommée nationale voire internationale. Leur apport sur les années de reconstruction sur le département de la Manche restera essentiel dans la production artistique du 20e siècle en France.  Prieuré de Saint-sauveur-de-Pierrepont (fin VIIe) Le prieuré de Saint-Sauveur-de-Pierrepont a du être fondé avant la l’invasion des Normands, et daté de 692 à 700. Il dépendait de l’abbaye de Fontenelle, depuis lors nommée Saint-Wandrille du nom de son fondateur saint Wandrille. Un certain abbé Gui, que la chro- nique, de cette abbaye désigne sous le nom de Wit-Laïcus, dut se retirer dans le monastère ou prieuré de Pierrepont, et y mourir en 787. Après la mort de son prédécesseur Gui, Gervold, évêque d’Evreux, chapelain de la reine Bertrade, mère de Charlemagne, obtint du roi Abbaye de Wandrille ce prieuré où il se retira à son tour et où il mourut. Selon la tradition, le prieuré était devenu une maison de va- cance, de repos, pour les abbés de Fontanelle qui venaient s’y retirer. D’après cette même tradition, les restes de Gervold reposeraient dans l’ancienne église de Saint-Sauveur-de- Pierrepont, cependant il est plus probable qu’il soit enterré à Saint-Wandrille Avant l’année 1167, le prieuré de Saint-Sauveur-de-Pierrepont aurait été uni à l’abbaye de Saint-Sauveur-le- Vicomte. Aujourd’hui, il ne reste le moindre vestige de ce prieuré.  Ferme-manoir du Hot (XVe-XVIIe) Le manoir est composé d'une cour fermée avec différents bâtiments (grange, pressoir, bâtiments agricoles). Le logis est de style gothique (XVe) et Renaissance (XVIe- XVIIIe) avec de belles fenêtres à meneaux et une échau- guette. Une tour d'escalier de la fin du XVIe siècle l'agré- mente. Un magnifique jardin enrichit la propriété.

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La famille Fraser-Gausden le travaille depuis plusieurs années. C'est un jardin haut en couleur, fait d'ambiance et de style variés : des parterres colorés, une maisonnette bleue, un étang et des grenouilles, sans oublier plu- sieurs sculptures.

Quatre autres fermes-manoirs situées à envi- ron 3 km à l’ouest du bourg de Saint-Sauveur- de-Pierrepont, se situent sur le même che- min :  Grand’Maison

 Cussy

 Les Vautiers

 Marcanville

Répertoriées comme fermes-manoirs à découvrir, nous n’avons aucune information quant à leur histoire.  Ferme-manoir de la Frémanderie Cette ferme se situe à la limite de Canville- la-Rocque, à environ 2.7 km (à vol d’oiseau) à l’ouest du bourg de Saint- Sauveur-de-Pierrepont. C’est le siège du GAEC d’Olivier et Fa- bienne Angot. Répertoriée comme ferme-manoir à découvrir, comme la plupart des autres fermes-manoirs, nous n’avons aucune information quant à leur his- toire.

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 Gare de Saint-Sauveur-de-Pierrepont La gare de Saint-Sauveur-de-Pierrepont n’était qu’une halte située sur la ligne SNCF Coutances à . Elle est située non loin du bourg, au point kilométrique 44,169, entre les gares de La Haye-du-Puits et Saint-Sauveur-le-Vicomte. Cette ligne fut déclarée d’utilité publique, à titre d’intérêt général, par un décret impérial le 19 juin 1868, mais ouverte fin janvier 1884. Fermée entre septembre 1972 et janvier 1988, la ligne est entièrement déclassée par décret signé le 10 avril 1996. Elle est reconvertie en voie verte par le Conseil général qui a acquis cette ancienne plate-forme en 2000.  Marais de la Sangsurière Le marais de la Sangsurère est un vaste territoire (231 ha), propriété indivise des communes de Doville, Saint-Nicolas- de-Pierrepont et Saint-Sauveur-de-Pierrepont. Jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, les marais fournissent la pâture pour le bétail, des roseaux pour cou- vrir les toits, des herbes pour servir de litière, des joncs pour confectionner des liens, de la tourbe et de la bouse pour se chauffer. Aujourd'hui, seuls les éleveurs utilisent les ressources des marais considérés comme peu productifs.

Saint-Sauveur-de-Pierrepont est commune du Parc Naturel des Marais du Cotentin et du Bassin. Ainsi, le PNR est le gestionnaire du marais avec la commission syndicale du marais de Sangsurière (gestion agricole). Ce marais et celui de l’Adriennerie (la départementale D900 les séparant), classés Réserve naturelle nationale, sont alimentés par un affluent de la Douve, le Gorget ou Fil de Gorges, ainsi que par plusieurs petits ruisseaux. Ce territoire constitue une des dernières tourbières actives de plaine. La tourbe, composée de fibres végétales accu- mulées pendant 10 000 ans peut atteindre dix mètres d'épaisseur. Sa production semble aujourd'hui stoppée, mais l'absence de drainage permet à la tourbière de se maintenir. On y rencontre plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux : des courlis cendrés, vanneaux huppés, busard des roseaux et busards cendrés. Mais aussi de nombreux amphibiens tels que grenouille rousse, couleuvre à col- lier, etc.  Les cours d’eau & ponts & moulins à eau o Le Gorget prend sa source à la limite de Canville-la-Rocque et Saint-Lô-d’Ourville. Grossi par de nombreux ruisseau des ma- rais de Sangsurière et de l’Adriennerie, il s’y perd et en ressort sous le nom de Fil de Gorges, dont une partie de ses eaux pro- viennent de la forêt de Saint-Sauveur-le-Vicomte, et se jette dans la Douve sur sa rive droite, entre Saint-Sauveur-le-Vicomte et Va- renguebec, après un parcours de 15.6 km. Le nom initial de ce cours d'eau est le Marais, d'après la zone des marais de la Sangsurière et de l'Adriennerie qu'il traverse. Son appellation actuelle de Gorget lui vient du nom d'un ancien hameau de Baudreville, situé entre le Hameau d'Auge et le ruis- seau. Ce toponyme, attesté au XVIIIe siècle sous la forme le Gor- get, résulte de la fixation du patronyme GORGET. Ce dernier est issu d'un surnom médiéval dérivé de l’ancien fran- çais gorge « gorge, gosier », pouvant évoquer une capacité d’absorption plus ou moins développée, ou encore une propension remarquable à donner de la voix, entre autres possibilités.  Lavoirs, Fontaines, Sources, Etangs… Longtemps, la lessive s’est faite au bord de la rivière sur une pierre inclinée ou une simple planche et sans abri.

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A la fin du XVIIIe siècle, un besoin d’hygiène croissant se fait tenir à cause de la pollution et des épidémies. On construit alors des lavoirs, soit alimentés par un ruisseau, soit par une source (fontaine), en général couvert où les lavandières lavaient le linge. Certains étaient équipés de cheminées pour produire la cendre nécessaire au blanchiment. Le bord du lavoir comportait en le linge essoré avant le retour en général une pierre inclinée. Les brouette vers le lieu de séchage. femmes, à genoux, jetaient le Il fallait trois jours pour laver le linge dans l'eau, le tordaient en le linge et trois passages obligés : pliant plusieurs fois, et le battaient le purgatoire, l’enfer et le para- avec un battoir en bois afin de dis. Le premier jour, trempant l'essorer le plus possible. En gé- dans la lessive, les saletés du néral, une solide barre de bois linge sont décantées comme les horizontale permettait de stocker péchés au purgatoire. Le deuxième jour, le linge est battu et frappé comme les punis en enfer. Le troisième jour, le linge, rincé et essoré, retrouvera sa pureté originelle comme au paradis. Ainsi, témoins des grands et petits moments de nos villages, les lavoirs évoquent le souvenir d’une époque révolue et rappellent le dur labeur de nos mères et grand-mères. Le lavoir est un lieu éminemment social dans chaque village. C’est l’endroit où les femmes se retrouvaient une fois par semaine et où elles échangeaient les dernières nouvelles du village, voire de la région… Ils font partie du patrimoine culturel de nos hameaux, ils méritent d'être conservés. Sur le site « Lavoirs de France », aucun lavoir n’est repertorié à Saint-Sauveur-de-Pierrepont.  Croix de chemin & calvaires, oratoires… Les croix de chemin et calvaires se sont développés depuis le Moyen-âge et sont destinés à christianiser un lieu. De formes, de tailles et de matières variées (tout d’abord en bois, puis en granite, aujourd'hui en fonte, fer forgé ou en ciment), ils agrémentent aussi bien les bourgs et les hameaux que les routes de campagne et sym- bolisent l’acte de foi de la communauté. Elles se multiplient à partir de 1095, date à laquelle le droit d’asile est étendu aux croix de chemins qui ont alors un double rôle de guide (croix de carrefour implantées à la croisée des chemins guidant le voyageur) et de pro- tection et de mémoire (croix mémoriales). Certaines d'entre elles pouvaient être sur la voie des morts : de la maison du défunt à l'église, le convoi funé- raire s'arrêtait à toutes les croix pour réciter quelques prières et permettait une pause aux porteurs de la bière. Elles servaient également de limite administrative, par exemple pour délimiter les zones habitables d’un bourg devant payer certaines taxes… D’autres croix ont été érigées à la suite d’une initiative privée, souvent par une famille aisée qui voulait à la fois affirmer sa foi et protéger les siens. On peut distinguer ce type de croix des précédentes car on y gravait le nom de la famille commanditaire. Parfois, on y trouvait même un blason. L'oratoire constitue davantage qu'un lieu de culte ; c'est aussi un lieu de remerciement et d'offrande avec l'espoir en retour de la protection du saint auquel il est dévoué… En travaillant dans les champs, les paysans pouvaient y venir se recueillir auprès d'un saint patron et s'adonner à une prière sans pour autant se rendre à l'église. C'est une manière de confier au Seigneur le travail des champs et la future récolte. Croix de cimetière

 Communes limitrophes & Plans

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Randonner à Saint-Sauveur-de-Pierrepont  De nombreuses balades sont proposées autour de La Haye-du-Puits, et dans le PNR du Cotentin et du Bessin …

 Ou tout autre circuit à la discrétion de nos guides

Sources Divers sites internet, notamment Wikimanche, et Wikipédia ; Généanet ; DDay Overlord ; 1944 la bataille de Normandie - la mémoire ; .free ; Notes historiques et archéologiques (le50enligneBIS) ; CAUE 50 (« entre ombre et lumière » - les églises de la recons- truction) ; Manche Tourisme ; Cotentin côté jardins ; Ouest-France ; Books Google ; PNR du Cotentin et du Bessin ; Lavoirs de la Manche ; … Ouvrages : ‘’601 communes et lieux de vie de la Manche’’ de René Gautier ; Remerciements à :

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