LAN COUÉ. Coulans , un ''lieu de plénitude'' .

Petites histoires secrètes d'un village Comtois...

www.gitelecoolant.fr 2013 COULANS,

lové dans l'anse du plateau protecteur, tes saisons en cadence, rythment nos laboureurs. Tu t'exposes au soleil, te gardes des intempéries, La nature emmerveille ce petit coin de paradis.

Ce recueil s'adresse aux visiteurs et hôtes de passage. Il s'efforce de dater les pierres que vous touchez, de donner la parole aux paysages qui vous entourent pour réveiller l'âme assoupie de ce village. En étant conté, il se prête aux veillées d'antan. Merci d'accepter sa liberté de ton ainsi que ses lacunes.

SOMMAIRE:

I Pages d'histoire.

II Agriculture et forêt.

III Culture populaire.

IV Annexe documentaire.

V Chronologie historique.

Ce petit livre prolonge l'ouvrage de Patrick Fréchard ; ''Coulans-sur-Lizon, petite histoire d'un village et de ses irréductibles habitants'', qui est la référence constituée à partir de l'étude des archives communales, départementales et diocésaines. Cette présente suite est issue de la bibliographie, documents et témoignages du village. J'espère ne pas trahir les auteurs cités à la fin de cette simple compilation. Plus à feuilleter qu'à lire, elle n'est pas numérotée pour rester abondable librement...

CHAPITRE I : PAGES D'HISTOIRE

LES SÉQUANES. - 52

( Cette première page n'a aucun fondement historique, mais je suis loin d'être le premier à dire des sotises sur Alésia ...)

Il s'agit de la première peuplade réellement organisée sur le massif du . Originaire de l'Est, ce peuple celtique, essentiellement cultivateur-éleveur, installe sa capitale à Vesontio (Besançon) mais chaque ville tient son parlement et élit ses députés à l'assemblée générale de la nation; Askénès fut un des premiers chefs. Les majorités se font et se défont suivant l'influence aléatoire des leaders, c'est une société aristocratique et guerrière dont l'action dépend d'une majorité instable. C'est également un peuple de cavaliers qui inventa le mors pour chevaux, très efficace au freinage et la cabrure du cheval. On peut parler de véritable passion du cheval que l'on retrouve comme emblème sur leurs pièces de monaie. César intègrera plus tard une cavalerie séquane dans sa légion Valéria. Ce peuple forgeron est également passé maître dans la technique du plaquage or et argent. Cet or s'extrait dans les sables du tandis que le sel de Salins permet d'exporter les salaisons de porc jusqu'à Rome, le commerce est intense sur les rivières, l'intérieur est pouvu de chemins où circulent les chariots. Il défriche ce massif Jurassien recouvert d'une épaisse forêt originelle, véritable mer végétale où le gros gibier est abondant, avec ses plaines de l'Est, le centre géographique de la Séquanie est la Pierre-qui-Vire de Poligny. Outre la poterie et le tissage aux décors spécifiquement séquanes, leurs caractères les distinguent également. César notera plus tard que face aux délégués des autres peuples implorant son soutien, seuls les séquanes restaient immobiles et mornes. Le séquane ne peut avoir qu'une seule femme et le divorce est interdit. Des femmes accèdent au pouvoir, elles sont protégées juridiquement ainsi que les enfants, les vieux et les malades. Tous les biens deviennent communs après mariage et restent au dernier survivant. L'enfant ne peut toucher en public son père qu'après le service militaire. À table, l'enfant sert ses parents sur une table ronde et basse, porc grillé, gibier et poisson acompagnés de pain dans des plats de terre ou de bois pour les pauvres, argent et cuivre pour les riches. On boit dans un vase commun, vin d'Italie ou du Midi pour les riches, bière et hydromel pour les pauvres qui s'inféodent déjà contre sécurité et protection. À côté des chevaliers chefs de guerre, règne l'autorité des druides dont l'ordre des Sarronides, les philosophes des forêts. Les séquanes croient en la réincarnation de l'âme immortelle après leur mort. Ils vénèrent le soleil, le feu et la lune mais la représentation divine est interdite. Si la langue est propre, l'écriture est en grec ancien. Le calendrier se calque 'mensuellement' sur les arbres et les 'années' sur les astres, le calendrier retrouvé à Coligny démontre leur grande supériorité dans ce domaine. Les druides se chargent de l'enseignement religieux (de ses rituels) et des sciences. La jeunesse s'instruit oralement et par coeur auprès d'eux (pendant vingt ans maxi). Ils pratiquent la médecine, rendent justice et ont pouvoir de banissement, élisent parmi eux leur chef qui va représenter la Séquanie dans l'assemblée de toute la Celtique en forêt des Carnutes (près de Lutèce). À l'époque qui nous interresse, les séquanes guerroient régulièrement avec leurs voisins de l'autre rive de la Saône (les éduens) pour le contrôle des péages sur cette rivière et malgré la supériorité éduenne, les fils de leur noblesse finiront otages en Séquanie pour être tranquille (ce qui provoque une intervention de César). On notera également que le peuple voisin de l'Est (les helvètes), trop harcelé par les Germains, demandera aux séquanes l'autorisation de traverser leur territoire avec ses 92 000 guerriers (ce qui provoque également une intervention de César). Les choses se gâtent le jour où les séquanes demandent l'aide des mercenaires germains (les voisins du Nord) qui s'installeront ensuite. L'appel séquane aux légions romaines libèrera la Séquanie qui s'unira à Rome. La Séquanie ne prètera que légèrement main-forte à Vercingétorix (12000 cavaliers) mais leur exeptionnelle maîtrise du cheval comtois fera parler d'eux... Lorsque César et ses légions rentrent en Italie, longeant la frontière séquane pour emprunter la voie -Genève, la formation de marche de son armée est le 'longissimum agmen' (au mieux, en par six sur 12 km de long). Onze légions à pied, avec chacune armes et bagages à dos de mulets, sont intercalées. Cette formation indéfendable mais rapide montre qu'il se sent en sécurité malgré ses chariots d'or gaulois pillés dans les temples et si la cavalerie protégeait les flancs de queue de colonne c'est qu'il pensait être en territoire allié. Grave erreur, lors d'un passage à gué, la cavalerie séquane attend que la tête de l'immense convoi soit sur l'autre rive pour lancer un raid dévastateur. Les cavaliers se sont jurés de traverser deux fois au moins la colonne romaine tentant d'empaler au passage un légionnaire ou soustraire un mulet chargé. Lorsque, étincellante et urlante la charge éclate, la surprise est totale. Un corps de cavalerie déboule sur le flanc gauche, un autre sur le droit tandis qu'un troisième écrase la tête de colonne. Embarrassée de bagages, la légion se fait décimer par les charges sanglantes. César apprend l'attaque sans la voir et prend personnellement les choses en mains. Toute sa cavalerie remonte le convoi est engage le combat avec l'aide d'une seconde cavalerie de redoutables mercenaires germains, trois mille gaulois ne reviendrons pas à Alésia après cette bataille dite de cavalerie ou des bagages. Mais César, malgrés les manipulations de l'ouvrage à sa gloire, nous cache quelque chose au sujet de cette bataille préliminaire... Lors d'une charge, un cavalier séquane (surement de Coulans) l'attrape et l'emporte! Un autre lui crie alors fou de joie « Caesar! Caesar! » mais le kidnapeur entend ''Caisar'' qui se traduit par « lache-le!» en celte. Ainsi, le cours de l'histoire (ainsi que le Pro-Consul) ne devraient leurs existences qu'à une homonymie! César retrouvera plus tard son glaive dans un temple averne mais ne le toucha plus. Mais revenons à notre bataille où César s'est aussi fait dérober une partie de son butin, indispensable pour lui à Rome où l'attendaient quelques ambitions. De là, naît sa rage contre son ancien ami Vercingétorix qui l'oblige à camper devant Alésia, la capitale spirituelle des druides, grenier à sel fortifié, ville des hommes du Doubs. Après avoir contemplé sa population mourir, il rasera la cité des mandoubiens. Lorsqu'il mit la main sur le chef averne après la fameuse bataille, il le fit croupir dans une cage six années durant avant de l'étrangler. Pourtant, ce n'était qu'un rustre cavalier séquane de Coulans, rendu à moitié sourd par la dernière baffe de sa dulcinée, voulant simplement grâce à quelques présents se rapprocher de sa douce, qui mit vraiment le feux aux poudres dans cette histoire!

Au fait, en Séquanie d'accord, mais elle s'est passée où exactement cette bataille ? , Alaise, Éternoz, Salins où ailleurs par ici... En terre Séquane, la bataille d'Alésia continue !!!

Ben-Hur sur un cheval comtois...

GALLIA TOGATA 250

On dit du plateau et ses vallées que ''c'est bien là le pays qui peut se passer de tous les autres'', les vétérans des légions romaines et autres colons l'ont vite compris. L'archéologie est muette localement à partir de -450 (fin du premier âge du fer), mais reparle abondamment sous le règne de l'empereur romain Auguste en -20. Par punition pour ses anciennes alliances anti-romaines, la Séquanie devra payer de lourds impôts et sera administrée strictement (statut de stipendiaire). Après les carnages successifs que les légions romaines ont réalisé en Gaule, Rome interdit l'exploitation du sel salinois pour imposer son sel méditerranéen. Le ciment fait aussi son apparition pour les cinq siècles qui vont suivre, Besançon est choisie comme capitale, forum, thermes, arènes, temples y sont bâtis. Une route militaire d'empire est construite de Lausanne à Besançon, c'est une portion de celle allant de l'Italie à l'Océan, cette viae publicae est entretenue aux frais de l'empereur. « En venant d'Italie, on peut gagner les plaines des Helvètes et de là, par un col qui franchit le Mont Jura, atteindre le pays des Séquanes », (Strabon écrit ces lignes au moment où un heureux événement à lieu a Bethléem.) Cette véritable autoroute rectiligne passe par le plateau dominant la rive droite de la , depuis Nods (nouvelle station de ravitaillement), une voie secondaire d'Ornans à Salins dessert le plateau d'. Cette via vicinale est entretenue par les cités d'Ornans et Salins. De là, l'ancien réseau de chemins sinueux celtes dessert les villages ou propriétés aux frais de leurs bénéficiaires. Cela crée dans les environs du village une grande stimulation économique. Désormais de grandes exploitations agricoles, les villae gallo-romaines fournissent les productions agricoles pour soutenir les légions en transit. Elles se composent d'une partie résidentielle (la pars urbana) et de bâtiments agricoles (la pars rustica). Les établissements agricoles des aristocrates séquanes, les hommes libres, vont progressivement chercher à leur ressembler. Deux générations seulement après la reddition d'Alésia, l'esthétique et la technique des céramiques sont partout romanisées. Comme ce sont les romains qui ont l'argent, on abandonne le façonnage à la main de la céramique grâce au tour rapide pour copier au mieux leurs premières importations et s'intégrer aux nouveaux commerces. Les cruches et les assiettes individuelles apparaissent ainsi que les bouillies et les crêpes. Le plateau d'Amancey comme les terrains agricoles d'Eternoz et Coulans sont exploités directement au profit des romains car l'endroit fait partie d'une portion de territoire (avec le canton de Vaud) confisquée depuis -44. Malgré le luxe de leurs villae, ces grands propriétaires préfèrent vivre en ville et entretenir comme esclaves les habitants du village. Plus tard, l'élite aristocratique séquane installera aussi ses résidences (domus) en ville, la romanisation culturelle s'accélère. Les sanctuaires celtes en matériaux périssables sont reconstruits en maçonnerie. La statue de la divinité est maintenant enfermée dans une cella (chambre centrale) autour de laquelle les fidèles déambulent sous une galerie de circulation. Espérons que les fondations du sanctuaire de Coulans dormiront encore longtemps sous l'église actuelle... Les nécropoles sont installées aux bords des chemins, à l'écart de l'habitat, c'est le cas du cimetière des crêtas placé au crêt qui domine Coulans, (les celtes séparaient déjà les dieux et les morts des vivants). Les tombes sont marquées par des stèles autour du mausolée du premier des colons. Les corps sont apportés ici pour les déposer sur le bûcher, on enterre les cendres dans une urne accompagnée d'offrandes. Puis Auguste envoie des égyptiens, ses soldats du Nil en fin de carrière, pour fonder des colonies. Le culte druidique est étouffé, ces légionnaires apportent leur croyance d'Afrique et certains archéologues se sont arrachés les cheveux en découvrant ici des statuettes d'Horus, d'Osiris ou d'Amon. Une construction s'installe au nord-est d'Eternoz, ses ruines avec enduit de stuc rouge étaient encore visibles en 1893 au Pré-Bretin, les relais routiers étaient de cette couleur. Aux Champs du Chêne entre Eternoz et Coulans, le sol a restitué un conduit calorifère en brique ainsi qu'une tuile entière de 50 sur 28 centimètres. Une villae est bâtit aux Egliseries, une des plus grande de nos montagnes, le long de la voie traversant le plateau d'Est en Ouest en passant par Chassagne. Une autre villae à Mipoux, des castellums sont érigés à Scey et Refranche. Puis l'élite locale gravit les échelons jusqu'au rang de militaire donnant la citoyenneté romaine, en 69 un corps de troupes séquanes est reconstitué pour suppléer les légions. En 212, c'est tous les hommes libres qui obtiennent cette citoyenneté. Ainsi se crée la civitas sequanorum dans une nouvelle Gaule en toge (Gallia togata). Cette situation perdure jusqu'en 370, date à laquelle les fouilles archéologiques redeviennent muettes.

SAPAUDIA. 443

Face à la pression des peuples germains (Alamans, Suèves, Francs...), les romains installeront l'un d'eux (les burgondes) comme alliés dans un royaume dédié: la Sapaudia. Cette nouvelle dynastie locale (qui allonge la boîte crânienne de ses élites), va administrer la région avec ses 25 000 survivants des guerres passées de leur premier royaume perdu. Les gaulois étaient frappés par leur grande taille et les appelaient les ''septipedes'', (sept pieds valent plus de deux mètres). « Dans les champs qui avoisinent Amancey, certains guerriers ensevelis étaient de véritables colosses, squelette de 8 pieds et quatre pouces au château- Sarrazin!»(E.Clerc). Ce peuple se convertit d'abord à une première variante du christianisme: l'arianisme. Puis il fut constitué d'adeptes des deux religions, (le roi Gondebaud gérera une situation tendue et Sigismond appuiera les chrétiens et le culte de Saint-Maurice). Des vestiges d'une des premières églises chrétienne (à Brou en Bresse) ont révélé un bracelet d'or, cet ancien lieu de sépulture pour nobles burgondes est depuis plus de mille ans connus sous le vocable de Saint-Pierre (comme l'église de Coulans), car il s'agit d'un saint patronage indétronné depuis l'antiquité ! Initialement regroupé autour du lac de Genève, les Burgondes étendront rapidement leur administration sur le massif du Jura puis au-delà. À Coulans, c'est une grande tribue qui s'installe : les varasques, (on appelle une terre nouvellement labourée Warectum). Le castellum de Scey est peut-être le chef-lieu du Warasgau qui remplace désormais l'ancien pagus gaulois, les meix remplacent les mas (fermes) et le paysan-esclave devient serf. La société gallo-romaine intègrera sans difficultés ce petit peuple déjà bien métissé, leur capitale se déplacera en Bourgogne dont le nom porte encore leur souvenir. La descente de la vallée du Doubs étant la route classique des envahisseurs, ou plutôt des grandes migrations, la voici désormais surveillée. Contingents barbares de l'armée romaine, contingents gallo-romains de l'armée burgonde, parlons maintenant de gallo-romano-burgondes dans une nouvelle armée fédérée qui contrôle la région de 443 à 534 ; (les Alamans puis les Francs ne tarderons pas à rejoindre la grande cohabitation). Il est (par la toponymie) possible de dire que le village de Coulans soit créé, ou du moins revitalisé, lors de l'implantation burgonde car les terminaisons en ''ans, ens, eins'' indiquent leur présence passée et peut-être originelle. Avec le lac de Genève, la vallée du Doubs et ses proches montagnes représentent sur une carte des groupes toponymiques encore bien distincts aujourd'hui. L'archéologie actuelle corobore se qui n'était qu'une suspiscion. Soit ces implantations représentent des zones particulièrement dépeuplées à l'époque, soit elles sont dues à la nécessité militaire de barrer la route aux Alamans. De l'administration burgonde qui s'installera sur deux capitales (Lyon pour le roi Gondioc et Genève pour Hilpéric), il nous est parvenu la loi Gombette qui légifère le divorce (si du fait du mari: perte des biens ; si du fait de l'épouse : étouffée dans la boue...) A partir de 550 environ, ce sont des dynasties franques qui administreront et influenceront culturellement nos contrées pour le siècle suivant, (elles se baseront localement au centre du massif jurassien vers Pontarlier).

Boucle de ceinturon burgonde (chrétien donné aux lions)

« Les églises ne remplacèrent pas seulement les chapelles, les temples païens et les sanctuaires rustiques consacrés aux génies des eaux, des arbres, des pierres et des montagnes... Quand les nouveaux grands propriétaires terriens embrassèrent la religion nouvelle ils obtinrent la conversion de quelques-uns de leurs paysans ...» 600 SARCOPHAGES MONNOXYLES ANTHROPOMORPHES.

«Lors de la reconstruction de l'église en 1776, on a découvert, à sept ou huit pieds de profondeur (≈2,3 mètres), des troncs de chêne qui avaient servi de cercueils; ils portaient un couvercle d'osier. L'intérieur était comme moulé pour recevoir un corps humain; l'extérieur du tronc était brut et sans forme. Ces cercueils avaient de six à sept pieds de long,(≈2 mètres). On en a découvert une dizaine au-dessous de l'église, mais ils étaient vides d'ossements, et quand on les a exposés au grand air, ils se sont décomposés et sont tombés en morceaux.»

La tradition celte rapporte que l'on plantait un arbre pour le nouveau né et que l'on se servait de son bois pour fabriquer son cercueil... Le cercueil monoxyle est utilisé pendant les guerres celtes du IVème et IIIème siècles av j-c, mais ceux-ci sont peut-être de la période mérovingienne. L'utilisation du tronc d'arbre évidé comme sarcophage est majoritairement pratiqué à la fin du Vème siècle, il est préposé en terre et ne sert pas à déplacer le défunt, les anciens germains utilisent cette pratique jusqu'à 820. Quelques exemples datés : À Satigny et Nyon (Suisse), des sépultures en troncs d'arbre évidés sont découvertes en relation avec un édifice religieux en bois du VIème au VIIIème siècle, il s'agit d'un ''usage courant'' pour cette époque. Deux cercueils monoxyles ont également été découverts sous l'église de Saint- Lupicin, la datation au carbone 14 indique que le bois s'est formé entre 230 et 430. On a découvert également à des sépultures burgondes des Vème au VIIème siècle, avec Coulans, le cas est unique localement. Est-ce l'origine du village ? Saint-Lupicin, un des trois premiers Pères du Jura, dormait justement dans un tronc d'arbre ''creusé en forme de berceau'' ! Nous sommes au Vème siècle, où le Jura se christianise sur ces deux versants. Ces ''cercueils'' sont l'indice d'une zone sépulcrale bien plus étendue. C'est entre 476 et 751 que l'on abandonne les relais routiers et les villas (domaines). Au Vème et VIème siècles apparaissent les cimetières mérovingiens ruraux, dont ''lou cimetérou de crétas'' et ''cimetero das goudas'' à Coulans, au VIIème siècle apparaissent les premières églises. On abandonne les cimetières isolés au VIIème et VIIIème siècles et l'habitat se rapproche près des églises et leurs cimetières. Nous touchons peut-être là à l'implantation actuelle du village de Coulans ... Il correspond à la prise en main par l'église des rites funéraires.

625

PREMIÈRE MISSION

Saint-Colomban fonde l'abbaye de Luxeuil où 600 religieux se forment à la spiritualité, c'est à l'époque l'école de la noblesse burgonde. Un de ses fervent disciple, Saint-Eustaise se lance dans l'évangélisation de plusieurs parties de la province, ''où le règne de Dieu n'était pas encore établi.'' Ils ont un soutien de taille, celui de Clotaire, (le fils du roi franc de la dynastie des mérovingiens), qui les autorise à ''étendre les défrichements''. Eustaise, pour entreprendre un long périple en direction des premiers plateaux jurassiens, se fait accompagner par son élève Agile. « En suivant le cours du Doubs, il trouva dans ces parages une population connue sous le nom de Varasques, dont une partie était encore idolâtre (*). Il travailla de toutes ses forces, ensuite, il attaqua de front les idoles qui étaient encore debout, et parvint à en renverser un grand nombre. Cultivé par ses mains pures, le désert germe, fleurit, jette une odeur qui embaume tout: de ce champ hérissé de ronces et de buissons sauvages, naissent les myrthes; à la place des épines, croissent les lis. » (*) : On peut considérer que les burgondes étaient à ce moment chrétiens (leurs rois se convertissent en 502 en abandonnant l'arianisme), mais les natifs du Jura étaient-ils encore attachés dans nos villages aux cultes de la nature? Coulans se trouve au centre du Varais qui a été longtemps l'objet d'une grande sollicitude de la part des apôtres venus comme Saint-Eustaise au VII ième siècle. C'est peut-être dans le château de Scey qu'Isérius lui-même, le grand chef des Varasques, est converti par Saint-Eustaise. On sait qu'ensuite, Saint-Eustaise prêche dans ''d'autres parties du Warasch'' , ce qui le fait forcément passer par la communauté de Coulans avec son bâton de pélerin, le jeune Agile et sans doute une bonne escorte pour faciliter les conversions. Dans les années 613-614, il obtient dans le Jura de réels succès. C'est en 618 que notre missionaire aurait fondé le prieuré de Mouthier-Haute- Pierre dans la haute vallée de la Loue à partir duquel il patronne la fondation d'églises. Saint-Eustaise (ou Eustache) décède le 29 mars 625, et si l'église du village était debout à ce moment là, elle devait être toute neuve !

A propos de Saint-Pierre:

L'église du village est sous le vocable de Saint-Pierre, le culte du Prince-des-Apôtres est l'un des plus anciens en chrétienneté. Son dévelopement correspond à l'essor de la période Franque qui intègre le royaume burgonde et sa composante varasque locale. Saint-Pierre est un personnage obligé pour le passage de la terre aux cieux. Ce choix cadre bien avec les origines du village qui fut probablement oratoire, sanctuaire et cimetière isolé avant de se peupler autour d'une église. La lignée des De Scey, l'ancestrale chefferie aristocratique locale, a choisit également le prénom Pierre pour accompagner ses générations. Ceci ne doit rien au hasard, car les ancêtres de cette famille,( dont un certain Guilléne) ont appliqué localement l'autorité franque. Il est probable que la famille de Scey a parainé et financé les projets d'Eustaise. C'est peut-être pourquoi le prieuré de Mouthier, l'église de Scey ansi que celle de Coulans ont tous le même vocable. C'est aussi pourquoi le patron de l'église de Coulans est le prébendier de Mouthier, puis les professeurs en théologie de l'université de Besançon, car c'est en qualité de prieurs de Mouthier qu'ils sont patrons.

Saint-Pierre sur les vitraux de l'église DES SARRASINS PARTOUT . 725

Depuis l'origine céleste de la Kaaba (par sa pierre sacrée-météorite) à la Mecque, jusqu'à la conquête de l'espagne, c'est écoulé à peine 80 ans pour que les fidèles du dernier des prophètes révèlent le nouveau Livre Saint dans le sud de la . Depuis Narbonne, (alliés d'armée chrétienne marseillaise car le monde chrétien se déchire entre mérovigiens et carolingiens), les musulmans composés d'immigrants venant de tout le croissant islamique suivi d'une multitudes de familles, chameaux et bagages (ainsi que des chrétiens d'afrique qui le sont restés), remontent le Rhône. Puis l'armada suit la Saône et finira par atteindre Sens, leur but est de s'installer définitivement car l'Espagne est déjà surchargée. Chacun des corps de cette armée marchait sous la bannière propre à sa tribu, contingents d'Arabie, des deux Mauritanies et pays berbères. Ils n'exterminent pas les populations en masse (comme l'armée franque de Charles Martel qui les repoussera) mais exécutent les moines et les saints qui prêchaient de toute leur foi contre eux et refusaient que le Coran ne remplace désormais l'Évangile. La reine burgonde Brunehilde avait récemment réhabilité les voies romaines et l'incurssion par la cavalerie sarrasine fut donc rapide (la Bourgogne n'ayant de plus aucune armée à leur opposer). Lors de l'invasion de la péninsule ibérique, l'armée arabe interdit de brûler les fermes, détruire les récoltes ou causer du tord aux campagnes. Au cours de l'invasion de la ''Burgundie'', les choses diffèrent car des tribus berbères opportunistes (pas toutes converties), venant d'au delà du Grand Atlas rapinent et détruisent les lieux de richesse chrétienne en précédant l'armée. Des églises et monastères sont pillés, saccagés et livrés aux flammes, les religieux se dispersent et abandonnent l'habit, beaucoup de femmes et enfants sont emmenés en esclavage car les musulmans proscrivent le meutre des innocents. Les écclésiastiques en fuite parlent de ''hordes de cavaliers au teint noir, olivâtre ou cuivré, aux armes étranges, aux costumes bizarres, laissant derrière elles de longues traînées de sang et de fumée des incendies'' Les villes situées sur les rives de la Saône se rendent et donnent leurs vases sacrés et autres joyaux d'église car elles sont épargnées si elles ouvrent leurs portes mais celles qui sont fortifiées tentent la résistance et se condamnent donc à la guerre. L'armée d'Abd-el-Rahman ne permet pas l'insoumission et le prophète Mahomet prescrit à cette époque de se servir du sabre pour imposer la loi du Coran. En 725 Beaune ne tient pas puis c'est le tour d'Autun, Dijon et Châlon-sur-Saône, le drapeau musulman flotte désormais sur la plus grande partie de la Burgundie. En 732, c'est devant Sens, armée et dirigée par son évêque, que sera finalement stoppé l'avancée sarrasine. En 733 Charles Martel pour le compte des francs traverse la province et crée le vrai choc entre ces deux armées presque antagonistes. Les enfants du prophète (ainsi que l'ancien pouvoir mérovingien) font leur retraite par la vallée de la Saône (comme ils étaient venus). Pourtant, au voisinage de Salins, il existe cinq lieux faisant encore explicitement référence aux sarrasins : •Le ruisseau ''La Sarrasine'', affluent de la Furieuse en amont de Salins, qui coule au pied de ce village de Sarcenne (saraceni = sarrasins en patois) disparu lors de l'effondrement de la falaise qui le dominait, (en ensevelissant ses 250 habitants dans la nuit du 21 janvier 1649). Peut-être que ces villageois n'étaient effectivement pas originaires d'ici pour fonder une communauté dans un endroit qui présentait un tel danger... •Le Château-Sarrasin sur la plaine d'Amancey. •La grotte sarrasine, la source et le -Sarrasin qui en sortent à Nans-sous- Sainte-Anne. •Au 19ième, le professeur Bourgon prète aux habitants de Saraz une: ''physionomie particulière, presque asiatique'', (les villages voisins pourront confirmer avec plaisir...), serait-ce une communauté fondée par des débris de l'armée sarrasine, vaincus et tolérés contre une conversion au christianisme? Est-ce à Coulans qu'ils ont dû s'incliner devant l'eau du batistère, pour enfin sortir de leur grotte et fonder leur village? Ainsi les Moreau, Morel, Mourel, Mourot, Morin, Morand seraient tous des descendants des Maures. ne serait qu'une colonie d'Algésira, pour le culte de Mahomet et à Coulans, on a la grange Simorin de Sidi Morin... Il est un adage que le prêtre disait à la sage femme récupérant le nouveau né après son baptême : «Vous me l'avez apporté sarrasin, je vous le rend chrétien.» En réalité, toutes ces dénominations débutent en 1098, au temps de la première croisade. Pour comprendre, il faut se plonger dans l'imaginaire populaire du moyen-âge où tout se qui ne ressemble pas aux moeurs chrétiens est mis dans le même sac. Ce qui est vestige très ancien, anormal, lieu païen, infidèle, barbare, vandale, bref, tout ce qui nous est étranger et n'est pas chétien est appelé globalement ''sarrasin''. Ce fut même une insulte qu'on distribuait jadis de village à village, ainsi furent appelés méchament jusqu'au 19ième les gens de Saraz. Le mot sera progressivement remplacé par ''turc'' aux croisades suivantes. En réalité, les incurssions sarrasines ne se sont pas très éloignées des berges de la Saône. En Espagne, grâce à l'apport musulman, ce pays connaîtra ses siècles de gloire, de culture et de liberté. Mais ici, le départ de cette religion nous soudera à notre ignorance. On les nommera ''mahométants'' pendant des siècles, car on les pensait idolâtres, comme antérieurs à l'aire chrétienne... Notre peur et nos idées fausses concernant l'Islam ne datent décidément pas d'hier !

Croix de Coulans d'un côté, femmes et enfants de l'autre... CROIX DE MALTE . 1095 Le Pape prêche pour la première croisade afin de libérer le tombeau du Christ. Les familles nobles dont les ''De Coulenz'' ou ''De colans'', famille vassale de nobles varasques (les de Scey), envoient comme les autres leurs meilleurs membres pour délivrer Jérusalem. Son blason (sans doute créé à cette époque) est à fond d'azur représentant la couleur de l'eau de la mer méditerranée. Une colombe d'argent (le Saint-esprit, la douceur et la paix) tient dans son bec un rameau d'olivier en vert de Sinople ( terre Turque). Quatre ans plus tard, des Chevaliers construisent là-bas un hôpital recevant tant de dons d'Europe qu'ils finissent par s'occuper également de la construction des forteresses ainsi que de la flotte militaire, ils fondent l'Ordre des Templiers. Du prieuré de Saint-Gilles (Gard) s'organisent les départs des croisés en Terre-Ste. En 1116, on y trouve 134 changeurs de monnaies car c'est aussi le lieu de pèlerinage le plus fréquenté d'Occident, c'est de son port que l'on embarque pour Jérusalem. Dès 1119, Hugo de Coulenz et Wido de Coulenz apparaissent dans le recueil d'actes officiels (le cartulaire général) de l'Ordre du Temple. Dès 1142, une commanderie de Templiers forme des moines soldats à Salins. En 1145, l'Abbaye de Clairvaux (Aude) convainc Louis VII de partir à son tour et lui fait reconnaître l'Ordre du Temple. En 1147, on trouve donc une donation de Gui de Coulenz au profit de Geoffroi (évêque de Langres) pour le développement de l'abbaye de Clairvaux. Dès 1170, l'Ordre installe une commanderie à Salins (dont l'hôpital) et des maisons à (dont chapelle) et Amancey (les armoiries du village rappellent leur 600 ans de présence avec maison et chapelle à proximité du cimetière). En 1283 Arnaud de Colans, futur Chevalier, fonde sa maison forte en Ardèche tandis que la famille d'Esterno gouverne le château de Montmahoux... Est-ce la conséquence de la défaite du Seigneur de Scey contre l'archevêque de Besançon ( seigneur temporel) en 1269, Arnaud avait fait le mauvais choix ? En 1314, le Pape veut en finir avec les templiers et le maître de l'ordre, le franc- comtois Jacques de Molay est bouillit au bûcher lent, l'ordre est anéanti en France. Mais il se refondera sous l'appellation de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et de Malte, (avec transmission de l'héritage... dont le fameux trésor !!!). Depuis l'île de Malte, l'ordre continue à résister aux musulmans et le chevalier Balthazard de Colans dirige son galion contre les turcs. En 1549, frère Balthazard, moine-soldat et Chevalier de Malte devient receveur du prieuré de Saint-Gilles pour le Grand Maître du temple, puis commandeur d'Avignon en 1561. En 1798, c'est Napoléon en route pour l'Égypte qui s'attaque à l'Ordre de Malte. Il faut dire que l'empereur a le comte d'Esterno comme ministre. Comme quoi les querelles locales, si on sait d'où elles viennent, on ne sait jamais jusqu'où elles peuvent nous mener ! Quand à l'emplacement du trésor des templiers, Balthazard de Colans n'avait de confiance que pour les gens de son village ...

Blason de la famille de Colans. KOLKHOZE CISTERCIEN . 1128

Le plateau dominant Coulans et Refranche a été déboisé au 12 ième siècle par des moines envoyés ici (comme dans 6000 autres lieux en Europe) pour fonder une ferme isolée de montagne appelée grange. C'est Hubert Milles de Malans qui est à l'origine du don des terrains alors incultes de la Grange Simorin. Ces moines font partie de l'ordre des cisterciens (originaires de Cîteaux) qui oeuvre dans la production agricole à grande échelle (un million d'hectares cultivés) au sein d'unités agricoles gigantesques pour l'époque. Chacune de ces granges cisterciennes est spécialisée dans une production agricole. Les moines y travaillant sont également spécialisés dans leur métier et se nomment pour cela les moines convers, la grange fut d'abord une fruitière à fromage. Cet ordre est à la pointe des méthodes agricoles médiévales dans toute l'Europe. Il devient rapidement une grande puissance commerciale et rattache ses granges à une abbaye-mère distante d'une journée de marche maximum. Celle de Simorin, fut fondée par l'abbaye de Buillon. Les moines sont bénévoles et plus que motivés, ils sont de 5 à 25 convers par granges et s'entourent d'ouvriers agricoles et de saisonniers car tout le surplus de production part à la vente. Ces abbayes sont, en ces temps de croisades, très soutenues par les grands du moment, trois seigneurs s'allient ici pour la fonder (Pierre II de Scey avec ceux de Châtillon et Chenecey). L'abbaye est consacrée par Humbert de Scey, l'archevêque de Besançon en 1138 en présence du comte de Bourgogne. Les dons affluent, localement c'est Etienne d'Eternoz qui lui cède le patronage des églises de Coulans et d'Eternoz mais c'est le don de la quatrième partie d'une chaudière aux salines de Salins en 1195 qui lui assure l'avenir et notament l'exemption des péages routiers pour ses moines blancs. Dès 1160, suite à des investissements massifs, c'est dans la production viticole de qualité que se spécialise la grange en s'appuyant sur le formidable réseau commercial de l'ordre. On ne peut dissocier le développement du village de cette grange administrée par l'ordre qui inventa le marteau hydraulique (le martinet), l'usine et est à la base d'une révolution industrielle et agricole qui démultipliera les capacités de production et changera Coulans comme tout le pays. Cette réussite finira par faire de l'ombre aux nobles qui la soutenaient à ses débuts et l'enthousiasme de sa fondation fit vite place à des longues séries de procès. L'abbaye portera les siècles suivant celui de Buillon le pauvre. Un des derniers abbés dirigeant, le père Simon Morin, chapelain ordinaire de la reine, fit sa révérence au monde d'ici-bas le 13 avril 1773. L'ÂGE D'OR. 1262

De l'époque celtique jusqu'au milieu du XIII ième siècle, la route du sel de Salins passe par la Languetine, Alaise, le pont de Chiprey, le bois du Curon, Coulans, le plateau d'Amancey et poursuit jusqu'aux sources sacrées et miraculeuses d'Ornans. Outre le commerce du sel, cette voie est très fréquentée par les commerçants et voyageurs, elle assure la prospérité et la domination locale des villages de Coulans et d'Alaise, qui se battent alors pour le leadership. Les deux villages possèdent chacun une église et constituent les deux grandes paroisses qui regroupent tous les villages et granges des alentours. Lorsque les De Chalon mettent la main sur les salines, tout va être bouleversé localement grâce à leur nouvelle puissance financière. Politiquement d'abord: les vassaux de l'ancestrale famille De Scey que sont les De Colans et d'Alaise vont perdre du terrain face au vassal local des De Chalon, la famille d'Esterno. Perrin de Scey vendra ses propriétés de Coulans à Jean de Chalon en 1262 et Raald de Scey fera de même l'année suivante à son épouse Laure. Un lien vieux de sept siècles vient de se briser. Du castel Saint-Denis, capitale militaire, politique et économique, la famille régnait sur le waresgau qui s'étendait de Besançon à Pontarlier, de à Poligny. Au village du château, se tenait dix jours de foire consécutifs à dix kilomètres d'ici. Economiquement ensuite: l'axe Nans-Eternoz devient carrossable, la voie principale ne passera plus par Coulans, les foires s'installeront à Eternoz, une église y sera bientôt édifiée. En 1278, ce sont les enfants à Peletier de Colens qui assureront compagnie d'arme au village pour ''loialmant garantir et deffendre et appaisier contre touz et en touz leus'' les intérêts De Chalon. L'âge d'or du village s'arrête en 1262 car Jean de Chalon l'antique en fait une succursale d'Eternoz dépendant du nouveau château de Montmahoux. Il ne restera désormais plus que les vieux papiers et traditions pour défendre les coulanais de leurs envahissants voisins. Pâturage du bétail et propriété des terres, délimitations communales, droits curiaux, la résistance du village face à la pression démographique d'Eternoz se traduira par de nombreux procès entre les deux communautés qui dureront pendant des siècles et des siècles! Il faudra attendre la fusion des communes en 1973 pour que les cinq derniers habitants de Coulans signent enfin leur reddition... Mais méfions-nous de l'eau qui dort...

La Languetine. L'AFFAIRE DE CHÂTELMAILLOT. 1345

Lorsque les brumes tapissent les basses terres, dominent au soleil sur nombre de hauteurs, les ruines des châteaux seigneuriaux témoins de tant de conflits locaux. Ces castels communiquent entre eux de jour comme de nuit par signaux et feux du haut des donjons, ils pouvaient mettrent en alerte le pays en un temps record. Ces vielles pierres nous content une époque où le code médiéval regnait sur le Jura. Á chaque mariage ou chaque décès d'un illustre, se reformait un nouveau pool de propriétés et de droits pour les héritiers ou les héritières. Souvent, le nouveau partage occasionne une guerre ''justifiée'' en droit de l'époque : le droit de guerre du noble comtois. Chaque famille de cette ancestrale noblesse d'épée joue la postérité de son nom, (il nous est difficile aujourd'hui d'imaginer l'angoisse de la mort lorsque l'espérance de vie n'est que de quelques décennies, ainsi que l'importance de la ''lignée'' et l'autorité du divin que cela induit). De plus, il est courant de se marier à répétition, d'épouser une fille de la famille pour ne rien perdre sur le nom glorifié. Ainsi, beaucoup de ces seigneurs cumulent jusqu'à la folie pure toutes les tares que la consanguinité implique ! Prenons l'exemple, dont les serfs de Coulans furent les témoins effayés, que l'on appelle : l'affaire de Châtelmaillot (l'actuelle grange Maillot). Le premier juin 1338, Simon de Sainte-Croix (doyen de Mâcon) acquiert les châteaux de Montfort et Maillot par échange, sans que l'on tienne compte des droits de son neveu Guillaume, Sire de Sainte-Croix. La situation successorale se complique lorsque l'on sait que les deux sont vassaux du même comte : Jean II de Chalon-Auxerre. Elle se complique encore car ce dernier et Guillaume sont beaux-frères par leurs femmes Alix et Marguerite de Montbéliard. Beaucoup de terres jurassiennes, dont une partie de Coulans, sont dans la dote et les mains de ces dames. Le droit de guerre s'applique ici, encore faut-il présenter une ''justification'' que le comte Jean déposera bien tard en septembre 1338. Dans l'immédiat, Guillaume dépèche une armada conduite par un de ses seigneurs, ''ensemble grand compagnie de gens d'armes'' et occupe le château de Montfort. Le comte Jean (beau-frère de l'assaillant et ''souverain de la chose'') est absent et Simon ne sait où faire sa contestation. Le bouillant Guillaume fait également prendre ''à force et à armes'' le bourg de Maillot et assiège désormais son castel ''à engins, burres, espingles, arbelestes et autres manières d'autres outils'', mais le castel tient bon sous la bannière de Simon. Les grands locaux s'en mêlent, le châtelain de Châtelbelin (Salins) menace Guillaume d'intervenir. Tout le monde est convoqué à , mais Guillaume ne se fait pas représenter et le siège continu. C'est le lieutenant de bailli du comte Jean (toujours absent) qui prend alors Châtelmaillot sous sa protection, ainsi les gens de Simon remettent le châtel assiégé au nouvel arbitre. Les gens de Guillaume se retrouvent dans une position délicate (face à leur propre seigneur) et doivent à leur tour délivrer le bourg. Guillaume tente alors en secret de sous-traiter sa guerre à une branche parallèle de la grande famille de Chalon, celle de Jean de Chalon-, et le bourg est à nouveau investit par ce dernier. Cette fois, se font face les deux plus fortes familles de la Comté... A quelques kilomètres de là, les habitants de Coulans se protègent, malgré la peur, et voient passer les estropiés et autres réfugiés du conflit qui dégénère gravement. Ces rescapés traversent le village pour aller grossir les rangs des mendiants de Salins si les chemins et brigands attirés par les désordres le permettent. Guillaume intervient également auprès du seigneur commun aux deux premiers belligérants : Jean de Chalon-Auxerre enfin présent: « Messire le Comte, vous êtes plus tenu à moi qu'à Simon car je suis votre homme de plusieurs fiefs et le serai encore plus si...» Jean de Chalon-Auxerre l'interrompit, soucieux de ne pas affronter son cousin Jean de Chalon-Arlay (l'opportuniste déjà sur place) : «Je le ferais bien volontier, si je le pouvais sans méfaire (en droit), mais Simon a été mis hors des dites choses, et votre guerre ne m'est pas encore prouvée, ni acertenée par devant moi. Aussi je vous requiers que vous me rendiez et délivriez le bourg de Maillot. J'appellerai Simon par devant moi, et la guerre prouvée suffisamment, je promets de vous rendre ces choses en l'état où elles sont actuellement; je vous ferai raison selon la coutume du pays et non autrement. » Guillaume répondit vivement d'une colère contenue: «Je n'ai méfait en rien contre vous au bourg de Maillot du tout en tout. Quand à la prise qu'en a faite monseigneur Jean de Chalon-Arlay, certains vous ont donné à entendre que j'ai repris de lui d'autres choses...» Tout le monde fut convoqué à Lons-le-Saunier mais personne ne vint. Lorsqu'une parole vexante peut provoquer une déflagration régionale, mieux vaut s'abstenir... Mais localement les hostilités reprennent et Guillaume réinvestit le bourg de Maillot et y cohabite désormais avec les gens de Chalon-Arlay. Le comte de Chalon-Auxerre informe ce dernier de ses droits et Chalon-Arlay quitte le bourg. Guillaume le tient désormais seul alors ses gens posèrent les panonceaux du duc de Bourgogne pour se protéger face aux gens de Chalon-Auxerre toujours au châtel. Mais une nuit de mars 1341, ils prirent de force le châtel également. Du coup, Chalon-Auxerre lui prend de ''bonne guerre'' les châteaux de Pymorin et Vermentois. Finalement, Guillaume dû retirer les panonceaux du duc de Bourgogne et rendre le tout (sur les injonctions des commissaires de Chalon-Auxerre) au châtelain de Châtelbelin. Dans cette histoire, l'oncle Simon perdit donc Montfort et Châtelmaillot, puis sa liberté car son neveu Guillaume l'enleva, (la prise d'otages et les prisonnier en gage sont également permis). Il fallut l'intervention de la famille, du duc et du comte de Bourgogne Eudes IV pour libérer Simon et mettre en plus deux châteaux et une ville en gage. En cas de non respect, ils seraient collectivement privés de sacrements et Simon se soumettait par avance aux sanctions papales dont l'excommunication. Le 13 mai 1341 à Beaune en la présence des parties, le duc remet à Guillaume ''les châteaux de Montrond, Châtelmaillot, Montfort et les fiefs, noblesses, appartenances et dîmes correspondantes'', (tous situés au diocèse de Besançon) et ''qu'il s'en tiendrait pour apaisé et satisfait''. Simon accepta de perdre cette partie d'héritage au profit de Guillaume ainsi que mille francs d'or au profit du duc, (Jean de Poligny, chanoine de Besançon, contresigna l'acte en représentant de l'autorité de l'église). Mais le comte de Chalon-Auxerre ignore le traité d'Eudes IV et reprend le bourg de Châtelmaillot à Guillaume dont les gens ''se mirent en défense'' en vain. Guillaume contre-attaque directement le comte sur ses terres d'auxerrois qui réplique en prenant le bourg et la plaine du Pin à Guillaume, le château du Pin se met en défense. La guerre fratricide et sans merci ravage désormais la région. Cette fois, c'est Jean de Chalon-Auxerre et Guillaume (les beaux-frères) qui acceptent l'arbitrage du roi de France Philippe VI, (les voilà dans de beaux draps...) Philippe VI (en simple voisin) est habitué à séparer des belligérants comtois, (il a récement réconcilié le comte de Bourgogne et l'Archevêque de Besançon (Hugues de Vienne) brouillés par une affaire de frappe de monnaie. Il obtient d'abord une trève d'un an, ''le dernier jour compris''. Le temps fut nécessaire au juge royal de Lyon pour établir et remettre par lettre close sous son sceau, les conclusions de son enquête au roi, après avoir entendu les protagonistes justifier leurs guerres. Pendant la trève, l'incorrigible Guillaume enlève le chevalier et ses aidants qui venaient prendrent les ordres de son oncle ( les lois médiévales ne l'autorisent pas.) Alors, Chalon-Auxerre propose donc au roi de devenir le vassal de son fils, (avec toutes ses seigneureries en France et en Jura) contre une aide militaire, ce que le roi peut difficilement refuser ! Ordre royal est donné ''à tous les Justiciers, Péagers et Gardes de nos ports'' de laisser circuler ''à armes'' les gens du comte de Chalon-Auxerre librement. Le roi rendit sa sentence le 11 avril 1345, ordonnant que ''tous les personnels pris de part et d'autre, qui sont encore emprisonnés, tous les châteaux, maisons et terres prises seraient rendus''. Le roi paierait la moitié des dégats si Guillaume rendait hommage (se soumettait) au comte de Chalon-Auxerre; ''Par cette manière, ils demeureraient bons amis''. C'est l'oncle Simon qui fit les frais du traité mais l'accepta. Le comte de Chalon-Auxerre venait de guerroyer cinq ans pour rien... Le neveu Guillaume récupérera les châteaux et mouru quelques années plus tard. Un an après la sentence royale, on pouvait passer à d'autres choses en Comté ... C'est à dire à de nouvelles guerres qui opposèrent les seigneurs comtois à l'appel de Chalon-Arlay au duc de Bourgogne Eudes IV. Guillaume se rengea du côté du duc... Une vieille histoire locale nous parle encore d'un fameux village disparu au plateau près des villages de , Silley, Flagey et . Comme son nom est tombé dans l'oubli, on le nomme CHANSIFLABOZ en contractant les noms des villages voisins. Ne s'agirait-il pas en réalité du Bourg-de-Maillot, petite ville d'encore 128 habitants en 1800, que l'histoire a réduit en simple grange? Un hameau a également disparu à proximité de la chapelle de bonne aventure... CHAMP DE GUERRE 1365

Les parcelles à l'est du village, au pied des coteaux boisés, portent des noms très énigmatiques : champ de la mort et champ de guerre. Ces appellations populaires commémorent d'anciennes dévastations, (des dénominations équivalentes sont éclaircies à Maisières). Des dizaines de conflits meurtriers que Coulans connu, on peut supposer qu'il s'agit ici de ceux faisant référence à la période où Coulans passe d'une domination seigneuriale principale à une autre. C'est dans le sang que ses liens immémoriaux à la lignée des Scey seront repris par la comtesse Marguerite de Chalon-Arlay. Le comte-duc de Bourgogne Philippe le Hardi guerroit à l'époque, contre la noblesse comtoise regroupée autours de Marguerite. Localement, Jean de Bolandoz (dit Brisebarre) prend la tête des soldadesques en errances appelées routiers ou grandes compagnies, des mercenaires à soldoyer. Il entreprend des razzias, enlèvements et profite du conflit entre les ''deux Bourgognes'' (le Duché et le Comté) pour piller tout ce qui lui tombe sous la main. Jusqu'au jour où il attrape un bien gros poisson (espérant une toute aussi grosse rançon) : Henri de Vienne, Sire de Mirebel. Le grand seigneur de Coulans, Thiébaud de Scey (fin calculateur du haut de son château de Saint-Denis), feind de se faire occuper par Brisebarre et lui ouvre en réalité son château. Le calcul s'avèrera très mauvais, car les comtois accourrurent pour ouvrir le château à coup de bélier et jetèrent Brisebarre et ses routiers par dessus les murailles. À partir de là, les Viennois et Marguerite vont s'acharner sur les De Scey jugés comploteurs et toutes leurs propriétés (comme celles de Coulans) où ''les villages furent incendiés, terres ruinées et populations décimées.'' Le seigneur Thiébaud de Scey mourut en 1380, dépossédé de tout sauf de son droit familial ancestral d'être enterré en l'église Saint-Etienne de Besançon. Marguerite aliénera des biens comme Coulans aux De Montfaucon pour financer cette guerre et c'est ainsi que le village désormais dépendant par parties à de nombreux seigneurs en changera dorénavant, au grés des mariages et naissances, comme on change de chemise...

Les mauvaises langues nous disent qu'un ''champ de guerre'' peut désigner la parcelle exploitée collectivement et dont le rendement était affecté à l'impôt de guerre,( demandé par l'Espagne en 1634 puis Louis XIV à partir de 1678 ). Elles nous expliquent que les champs de ''bataille'' seraient dues aux céréales de printemps cultivées ''en mélange'' sur cette parcelle pour notre alimentation... Mais elles n'expliquent pas pourquoi c'est le chemin du Chazal (riche maison en ruine) qui borde ces champs de la mort et de guerre menant au lieu-dit du même nom qui les surplombe... AFFRANCHIS ! 1425 Les terres incultes ou inhabitées n'ont pas d'intérêts pécuniers pour le seigneur. Peupler sa seigneurerie est l'objectif fondamental des lois qu'il met en place car chaque manant supplémentaire augmente d'autant les impôts prélevés. Le four, le moulin, le pont sont obligatoires à utiliser parce qu'ils sont payants. Pour le manant, son seigneur est indispensable pour sa protection policière. Pour le seigneur, le soutien d'un grand, l'est tout aussi pour sa protection militaire. Ainsi le grand seigneur (le suzerain) cherche à vassaliser un maximum de petits. Le rapport de subordination était fixé lors de la cérémonie de l'hommage où le petit jurait de rester ''son homme'' au grand. L'affaire est bonne pour le petit vassal car le grand suzerain délègue ses prérogatives sur le fief concédé contre l'obligation de prendre les armes en cas de coup dur. Le tabélion (notaire) de Refranche tenait à jour d'une façon précise les biens que le vassal tenait en fief : maisons, terres, bois, prés, rivière ainsi que la liste des hommes ''taillables et justiciables''. Le pauvre coulanais se fait un peu plus taillé lorsque le vassal crée un arrière-fief car il voit s'empiler sur sa tête un sous-vassal de plus. Pour attirer la population (qui a une fâcheuse tendance à fuir), un premier grand changement s'opère pour les manants lorsque de simples cerfs, ils signent avec le seigneur un ''bail à cens'', devenant locataire à vie plutôt qu'esclave. Le gueux lui paye désormais une rente fixe ( la cense sera une partie des récoltes) pour son droit de fermage et se libère enfin des excès quotidiens des maîtres. Nos besogneux villageois ont dû s'affranchir avec ceux d'Eternoz grâce à Jean et Pierre d'Esterno en 1425, mais leur ''charte d'affranchissement'' ne fait pas d'eux des propriétaires pour autant car si ils quittent le domaine, ce sera les mains vides. À la mort du père, la famille de coulanais restera dans la maison et exploitera les terres si toute la descendance reste aussi. Sinon, le seigneur récupère tous ses biens, c'est le droit de ''main-morte''. Comme si la main du paysan ne pourra jamais rien signer chez le tabélion. Cette disposition force les couples à fonder famille et c'est tout l'intérêt pour le seigneur, mais pour l'habitant, propriétaire de rien, ce fut vite sa nouvelle misère. Ainsi, les coulanais sont affranchis depuis plus longtemps qu'on ne l'imagine. Jean et Hugues de Chalon donnent l'exemple dès 1248 en affranchissant les montagnons de leurs domaines, si Coulans ne rempilait pas pour deux cent ans de vassalité de la famille d'Esterno, cette charte aurait pu être : « Nos Jehan et Hugues, sires de Salins, faisons à savoir à toz ces qui verrunt cestes présentes lettres, avons concédés de nostre bone volentey, reguardans et considérans le grant profit de nous et de noz hoirs, ès hommes et habitans de Colans, usoient de la vray, pure, légitime et perpétuelle liberté, ordinons frainchise et estat de libertey, pour noz hoirs. La cense à nous dehue, s'elle a esté retenue par an, mais s'il délaisse de paier la dite cense par deux ans, il pert la terre, et le seigneur en peut et doit faire sa volonté. Nous ne porrons ne devrons prendre, ne faire prendre buef, vaiches, chestruns, gélines oyes ne chapons, blef ne vyns de nozdiz habitanz desdiz luex se ce n'estoit pour paiant l'argent à lour que lesdictes chouses vadroient, et que ce fust de lour volentez. Quicunque, en la dite ville de Colans, à aucun aura fait injure et effusion de sang et énorme blessure, le dit nous devra soixante solz. Nunl ne peult avoir fourt en la maison mès que le seigneur. Ceulz qu'i gasteront les foins des champs, vignes, prez ou arbres ou qu'il aura délaissié sa famille, qu'ilz soyent pugnis. Soubz nostre sèrement, promectons ès habitants de Colans perfaicte paix et seurre, tant des personnes que de leurs chouses, jurant sur le saint éwangile de Dieu. » PROTECTION DIVINE ET CRAINTE DE L'AU-DELÀ . 1527

La Franche-Comté, ancienne Haute-Bourgogne, est administrée par Marguerite d'Autriche et son neveu Charles Quint la gouverne par l'épée et le livre. Les premiers livres (incunables) s'impriment à cette époque. La bible fut ainsi éditée en série à Lyon en 1497. Un exemplaire (en caractère gothique avec grandes lettres de vermillons et de noir) se retrouve en 1527 dans la poche d'un illustre personnage (un lettré) qui assiste à la bénédiction de l'autel de l'église du village cette année là. Il se nomme Vauchier (ou Vaulchier), il est d'une famille anoblie onze ans plutôt par Charles Quint pour ''fidélité constante et services agréables''. ''Sans lui nous serions que des jean-foutre'' dira ensuite Louis-Anne de Vaulchier. Dans la famille, Désiré sera jurisconsulte à Lons-le-Saunier puis lieutenant de bailli. Comme ses trois frères (Jean, Jean et Pierre), il est originaire du Doubs, de descendance germanique et a grandi près de Saint-Claude. L'un des quatre est chirurgien de notre archiduchesse Marguerite à partir de 1512 puis garde de l'hôtel du roi à Bruxelle en 1555. C'est l'un d'eux qui se trouve ici le mardi de Noël, jour du Caresmentrans d'Advens (carême de décembre au XVI ième siècle) qui s'orthographie ici: Karesmantrant, (entré en carême). Date importante pour les paysans du village qui doivent offrir à leur seigneur (''la grand altez de Collan'', Dame de Montmahoux ou Famille de Scey à cette époque) une poule (la geline de caresmentrant) ou l'équivalent en argent ce jour-là. Il immortalisera cette double cérémonie en inscrivant de sa main sur la dernière feuille de garde de sa précieuse bible l'annotation suivante :

« L'an mille cinq cens et ving et sept le mardi devant la nativitez de nostre dame fust benies la grand altez de Collan ensemble l'auter de la chapelle par le suffragant de monseigneur de Besançon (1). Lequel at donnez perpetuis temporibz quarentes jours de vray pardon, à sçavoir led. Mardi devant la nativiter le jour de Noël la circuncicion apparicion résuretion pentecostes festes dieu tous les festes de notre dame sanctes crox et la caresme A une chascune personne que dira ung pater noster et ung ave maria en priant dieu pour les trespassés Item le jour sainct sebastein et sainct nycholas. Cest je certiffie estre vray Vauchier Karesmentrant ». (1) L'office de suffragant, ou évêque auxiliaire du siège métropolitain de Besançon était occupé, en 1527, par le religieux dominicain Pierre Tassard, évêque de Chrysopolis (nom donné à Besançon).

En 1581, Bénigne Sambin peint l'adoration des bergers, ce tableau est une commande pour l'église où il s'expose toujours. Le don à l'église marque sa dévotion et protège de la peste. Le fameux donateur est anonyme, mais l'enquête farfelue continue... La riche famille Vaulchier (un titre de noblesse se monnaie jusqu'à cent écus d'or au soleil) va s'unir avec la famille Simon, ainsi en 1595 un Simon-Vaulchier est menbre de l'assemblée des notables de Poligny. On sait, par annnotation manuscrite également sur ce même exemplaire de la bible, que ce livre va appartenir en 1588 à Pierre Doroz (religieux bénédictin, administrateur de la bibliothèque à Saint-Vincent de Besançon) dont la famille est aussi de Poligny. Il est probable que le premier des Vauchier-Simon soit le donateur, sans doute mis à contribution par la famille Simon lors de ses prétentions nuptiales... Et comme il est fréquent qu'un donateur prète ses propres traits pour se glisser dans la peau d'un des personnages figés par la main de l'artiste, il est aisé de le reconnaître à la droite du tableau, les bras chargés de dons, nous regardant dans les yeux. Peindre des bergers à la place de Rois-mages est une nouvauté artistique de l'époque mais notre fier donateur préfère rester habillé. Le clin d'oeil que ce coulanais vous destine a traversé plus de quatre siècles !

En réalité, il serait simplement dommage que ce tableau ait trouvé refuge à l'église tardivement suite à l'abandon de son lieu d'origine (Migette, Saint-loup ?). 1546

DU BOIS CONTRE DE L'OR BLANC .

«C'est de la Séquanie qu'arrivent sur le marché de Rome les meilleures salaisons», relate Varron au tout début de notre aire car le sel de Salins est déjà utilisé depuis des millénaires. César nous dira : «l'homme peut vivre sans or, mais il ne peut pas vivre sans sel». Cet or blanc constitue la véritable source de toutes les installations humaines successives localement mais il va de paire avec l'exploitation forestière. Vers la flèche du plateau forestier de Coulans, la ruine d'une ancienne bâtisse et ses chemins d'accès bordés de murets attestent encore de l'implantation d'un groupe de forestiers sédentaires car les salines dévorent plus de 10 000 tonnes de bois chaque année.. La saunerie de Salins délimitait des parcelles d'exploitation du bois (fassures) où le fasseur (exploitant forestier) règlementait les coupes de son groupe de bûcherons. La bûche (fassine) doit être de la grosseur du bras et longue de 90 cm, la chevasse est une double-fassine. Le fagot calibré (fassin) se construit autour d'une pique pour facilité son transport. Les coulanais maîtrisent toutes ces techniques et signent des marchés comme celui d'Alaise où le 31 mars 1527 un contrat de deux ans portant sur deux cent mille fassins et chevasses livrés à Salins sera signé ! Ainsi nombre de paysans propriétaires d'animaux de trait, attelages et chariots assurent le transport du bois aux salines par d'incessants convois qui détériorent les routes plus vite que les salines ne peuvent les entretenir. Si les habitants des alentours sont contraints, la rémunération reste interressante. Lors des travaux aux champs, le prix du bois se met à doubler à cause du manque de charretiers, (le charroi mobilise 228 chariots et 588 chevaux en 1573). Salins interdit l'existence de toute autre usine consommatrice de bois à proximité de la ville. Dans l'autre sens, chaque village recevait des salines leur sel d'ordinaire pris parmi les 7500 tonnes produites. Un charretier désigné descendait à Salins présenter son billet de mission pour acheter le sel dont le prix était fonction de la distance parcourue. Douze salignons (pain de sel) sont empilés entre deux montants de bois pris dans une tresse de baguettes de tilleul et forment ainsi une unité de charge de 100 kg appelée bénate. Le sel en grains (exclusivement pour la Suisse) se conditionne en tonneaux. Il revenait au village avec un nouveau billet stipulant la quantité rapportée, la comparaison des deux billets permettait de s'assurer de son honnêteté pour lui fixer d'autres missions. Sur les chemins, les chariots de bois croisaient les troupes d'ânes et leurs charettes de sel. En 1650, c'est 6500 chevaux et 320 mulets qui circulent ! «Nous eûmes mille maux de passer à travers les troupes d'ânes qui, à chaque pas, obstruaient le chemin. Plusieurs fois même, il fallut nous blottir dans quelques enfoncements hors de la route, pour laisser défiler ces singuliers escadrons, dont quelques-uns comptaient 80 oreilles et des plus longues. Les gens condamnés à voiturer tout le bois nécessaire aux salines se vengent en encombrant avec leurs charettes toutes les voies qui y conduisent (1667).» Pour son commerce, les chemins sauniers sont surveillés et obligatoires. La cadastre actuel de la commune de Salins montre encore aujourd'hui ses voies protégées qui lui donne cette forme tentaculaire. Ces commerces profitent aux voituriers, muletiers ainsi qu'à l'aubergiste de Coulans placé sur l'itinéraire bis... Le prix du sel augmente le long du trajet à chacun des péages voués aux seigneurs correspondants aux lieux traversés. Ces péages, comme celui du pont de Nans, permettent aussi de pister le marchand et surtaxer le sel étranger. La fraude et la contrebande comtoises sont légion. L'Edit royal de 1703 déclare ''faux-sel'' tous les sels autres que celui de Salins. Les contrebandiers importent du sel de mer via la Suisse et bénéficient surtout du soutien des populations locales qui trouvent intérêt à frauder l'impôt. Les circuits liés aux vols s'organisent depuis l'enceinte même des salines qui sont pourtant dotées d'une prison où le récidiviste est marqué GAL au fer rouge avant son envoi aux galères. Le sel attire sur les chemins des groupes de bandits armés des contacts avec les villageois qui ignorent officiellement leur planque et commercent avec eux ... «C'est à Salins qu'on fabrique, pour nos usages de tous les jours, ce sel condensé par le feu, d'une blancheur éclatante, et qui, emporté par d'immenses chariots, dans les pays lointains, constitue le plus beau revenu pour notre Bourgogne» (Gilbert Cousin 1552).

ALERTE ! 1547

Le tocsin d'alerte sonne au village : «ça y est, ils recommencent, cette fois on va les occire pour de bon !». Des champs, les coulanais descendent fourches en main. Du village, les femmes et les enfants les rejoignent avec les pieux et les faucilles. Toute la population se rue sur les bêtes d'Éternoz pour leur imprimer en mémoire par la douleur que ces terrains sont à nous ! A cette époque, les prés n'existaient pas, la clôture est interdite et le pâturage est libre comme sur un communal. Les villageois appellent cela un ''droit immémorial''. « Le seigneur ne peult descroistre les commungs des terres et de bois, ne baillier à aucun qu'il ne soit de la communauté.» La communauté édite le règlement, la vaine pâture n'est possible qu'après récolte uniquement, mais les pâtres d'Éternoz ont bien du mal à comprendre et ce jusqu'aux délimitations officielles trois cent ans plus tard, via les coùteux procès de 1608 à 1753. En 1760, c'est Jean Demontrond et Louis Audy, de Coulans qui seront pris à partie par la population d'Eternoz mais c'est village contre village que l'on ira au procès. Les délimitations entre les deux communes, définitivement et précisément cadastrées, ne seront finalisées qu'en 1836. Il fallait en finir avec ces bêtes qui ''pâturoit et mésuset sur nos prelz''. Les revendications révolutionnaires de 1789 stipulent : «Pour éviter toute difficulté et maladies épidémiques que les voisins cachent souvent six mois et plus, ainsi que pour prévenir les batailles et autres malheurs que ces sortes de communications entraînent souvent». Car derrière ces questions de droit de pâture se cache un danger plus terrifiant, en réalité les paysans craignent que leur bétail soit touché par une épizootie, (le procès de 1746 porte enfin sur cette question). En 1884, sur douze cas de chevaux malades dans tout l'arrondissement de Besançon, six proviennent du moulin d'Eternoz, la morve ou le charbon y existaient depuis deux ans (!) et quatre des cinq chevaux du meunier seront abattus. Le vétérinaire écrira : «Les sorciers des villages lèvent les sorts des étables infectées de charbon en attribuant l'existence de ce dernier à la présence de crapauds dans le voisinage. Les paysans ont tendance à vendre la viande et les maires à fermer les yeux». Longtemps, le village s'opposa à la création d'un chemin direct entre les deux communautés pour éviter l'invasion, crénondediou ! 1550

SOUVENIRS DE VOYAGE .

« Le voyageur peut faire halte pour se rafraîchir dans un des nombreux villages compacts resserant leurs toits de laves grises autour d'une source ou d'un étang. S'il suit le chemin qui serpente au fond d'une des profondes vallées entaillant les larges plateaux du Jura, comme la vallée de la Loue, dont les versants sont tapissés de vignes. Sur le plateau, la neige recouvrant tout six mois par an, les loups enhardis par la faim au cours des hivers, les grands ours gîtant dans les fourrés. Les villages sont distants et il n'est pas rare de faire de mauvaises rencontres sur ces chemins qu'empruntent seulement quelques colporteurs signeuriaux, ou percevant des droits économiques particuliers dans ces villages appelés justement ''mipartis'' voir ''tripartis''. Ces appellations proviennent en effet de la coexistence dans ces villages de statuts de terres et de statuts des personnes différents. Les mêmes habitants pouvant dépendre de deux voir trois souverainetés toujours facilement identifiables,(les blasons étaient visibles). Ce sont ces exès qui provoquent les conflits et les procès qui en résultent. Ces terres incertaines sont avant tout, de véritables paradis pour les seigneurs locaux, maîtres absolus de ces territoires, dont les verdicts sont sans appel mais aussi pour les hors-la-loi, les bannis, faux-sauniers, faux-monnayeurs, gibier de potence et brigands de tout poil qui vivent là dans une quasi-impunité. Ce ''paradis fiscal'' et aussi un enfer pour les paysans ballotés entre plusieurs juridictions et constament sur la route des envahisseurs.» L. Febvre. 1564 TROP BELLE POUR VIVRE EN PAIX .

« Je suis en doulx lieux... avec force belle montagnes haultes jusqu'au ciel, fertiles à tous coustels et remplies de fort belles vignes et de toutes sortes de fruicts. Les rivières et les vallées belles et larges, l'eau claire comme crystal; une infinité de fontaines, triuctes et umbres innumérables et les meilleurs du monde; les champs en bas fort fertilles et fort belles prayeries, et, en l'un des coustelz, chaleurs grandes et en l'autre, quelque chaud qu'il face, un frais délectable. Et il n'y a gaulte de bien bonne campagnye du pays, de parents et d'amis avec les vins les meilleurs, comme vous savez du monde...» Le Cardinnal de Granvelle (Ministre du Gouverneur Marguerite de Parme), pour le Roi d'Espagne, des Pays-Bas et des domaines d'Italie et de Franche-Comté : Philippe II. Le 25 juillet 1564.

« Une agréable variété de plaines, de collines, de vallons, de bois, de prairies, de terres cultivées, de rivières, de fontaines et d'étangs en rend la campagne délicieuse. La même fertilité se trouve en ce qu'elle porte, car il n'y a rien de nécessaire à la vie dont elle ne soit fertile. Surtout elle est en réputation pour ses bons chevaux, et pour ses exellents vins, dont quelques-uns, comme ceux d' et des environs, conservent vingt et trente ans toute leur délicatesse et toute leur force. L'or mêlé quelquefois visiblement au sable du Doubs et de la Loue, indices certains des mines inconnues où leurs eaux ont passé. Les comtois naissent cavaliers et dès le premier jour qu'ils montent à cheval, ils savent s'y tenir.» Paul Pellisson, 1666.

« D'autant que cette Comté est le plus ancien patrimoine de la maison de Bourgogne, et en assiette fort avantageuse pour endommager les Français. Ainsi, je vous recommande la fortification, défense et conservation de cet État. » Charles Quint, testament pour son fils Philippe, 1548.

« On pourrait penser à la Navarre et à la Franche-Comté comme nous appartenans, estans contiguës à la France et faciles à conquerir, toutes fois et quantes nous n'aurons autre chose à faire. » Richelieu pour Louis XIII, janvier 1629. LES FRANÇAIS... 1595

Depuis 1582, la peste a déjà endeuillée le village. Il reste cinq familles en 1594, la chapelle de l'église est restaurée puis bénie, le tableau de Bénigne Sambin orne désormais ses boiseries. La Franche-Comté est alors protégée par l'Espagne (Philippe II), rattachée administrativement aux Pays-Bas et gouvernée de Bruxelle. Mais l'ombre de la guerre plane déjà en campagne où des norias de soldadesques espagnoles y font des aller-retour entre l'Italie et les Pays-Bas. Ses officiers d'intendance réquisitionnent vivre, argent et bétail aux paysans, le village doit donner deux moutons et le curé 440 kg de froment. Déjà, les forges de Scey-en-Varais fabriquent des armes et munitions. Au début de l'année suivante, c'est la catastrophe et tout va s'accélérer: Le 24 janvier 1595, Henry IV déclare la guerre à l'Espagne et pénètre en Comté, son armée grossit à 10000 hommes avec des locaux pillant les chevaux. Il a pour objectif les salines de Salins, au grand malheur de Coulans. Le 5 mars, c'est Pierre d'Esterno qui dirige la défense de Salins alors que 12000 soldats de Philippe II entrent en comté à son secours. Le 5 juin, est incendiée, Le 1 août, un détachement français attaque Ornans mais les ornanais les repoussent, le 4 août, arbois tombe avec plus de 300 morts. Le 5 août , le pont de Chiprey (à la charge de ) est coupé pour ralentir les français et protéger Salins, le 12 août, Poligny évite le saccage contre bijoux, vaisselle et reliquaire des églises; ce n'est qu'à la fin de ce terrible mois d'août qu'Henry IV quitte la Comté après un second siège raté de Salins. les villages sont en grande misère, seuls Salins et Sainte-Anne ont tenus. Voici les témoignages de paysans lors de leurs demandes de compensations: « Le passage et repassage des compagnies (espagnoles avec écharpes rouges) ayant commis plusieurs levées de gens pour la garde des forteresses, la plus grande partie des habitants a été contraint d'abandonner leurs maisons. Plusieurs autres compagnies ayant pris plusieurs des logements aux villages avec tel travail et frais qu'il se voit aussi la plus part réduit en grande misère et calamités, aux uns contraints de quitter et abandonner le lieu, les dits ennemis (français avec écharpes blanches) ont courus jusque rière eux, y ravager, piller, saccager jusqu'aux meubles qu'étaient dans les églises. Fait prisonnier aux uns, tuer, battre et mutiler avec toutes les inhumanités que l'on ne peut dire. La plus part des juments ont été enlevées par l'une ou l'autre des gendarmeries, les boeufs, les vaches, brebis, moutons en grand nombre. » « L'invasion et hostile entrée de l'ennemi en l'année 1595 a rapporté indicibles pertes et dommages, ravages, emprisonnements, feux et autres par lesdits ennemis. Les ravages des compagnies qui se sont fait audit pays et avait réduit le pauvre peuple en grande misère et calamités, fait cesser quasi par toute l'année les commerces, trafics, comme aussi les caractères de justice, tenues des foires. » Ces soldats laissent la peste en souvenir dans la vallée dès le mois suivant... 1639 LES SCHWEDS .

Des multiples tentatives de conquête française, celle appelée la guerre de dix ans (1635-1643), fut un summum de barbarie en Franche-Comté. des événements qui vont suivre, les villageois disaient que même les statues de la vierge pleuraient à cette époque. Tout commence par la ruine des coulanais qui doivent ''soldoyer'' et ''charroi'' de vivres aux soldats comtois, les premières fuites en Suisse commencent. Refranche supportera Don Gabriel de Tolédo et ses cavaliers pendant quatre mois ! Puis, le 28 avril 1636, les gouverneurs de la Comté ordonnent à toutes les communautés villageoises de fournir des soldats pour contrer Louis XIII et Richelieu aidés ''des suédois'' (en réalité des mercenaires allemands) commandés par Bernard de Saxe-Weimar. En 1637, c'est son colonel Reinhold Von Rosen (avec 2000 hommes) qui brûle Nahin, attaque le château de Cléron et détruit celui de , Coulans est ravagé. Il est difficile de décrire les témoignages de mise à mort des paysans tant ils sont divers et cruels, l'imagination des tortionnaires fut ici sans limites ! Le paysan n'a pas d'autre choix que de se réfugier dans les grottes et devient à son tour soldat, il pille et harcèle les détachements français isolés pour nourrir les siens. Sa maîtrise du terrain lui donne l'avantage. «Aucun chemin ne mène là où ils vont. Un ruisseau que la douceur de l'hiver n'a pas gelé guide leurs pas. Le passage dans lequel ils se sont engagés se resserre et s'achève en cul-de-sac. Leur refuge est là, dans la falaise abrupte qui bouche l'étroite et courte vallée. Une grotte, (la Baume de Mataflan) les protégera de l'ennemi comme ''des amis'', qui ne diffèrent que du nom et de l'écharpe, les manants sont plus assurés avec les bêtes qu'avec les hommes.» En juin 1638, c'est Salins qui est attaquée par 4000 fantassins et 800 cheveaux. Une seconde armée se poste entre Arbois et Salins et attaque Poligny le 19 juin. La ville est incendiée le 25, le fort Grimont tient deux jours de plus. Ces détachements viennent ensuite renforcer les effectifs autours de Salins. Le fort Grimont devient la base française des pillages alentours, (dont Coulans). «Le menu peuple ne vivaient plus que d'herbes et racines qu'ils cueillaient indifféremment, ce qui les rendait jaunâtres, décharnés et plus semblables aux morts qu'aux vivants.» Le 9 juillet, Arbois tombe et évite l'incendie pour 40 000 francs mais les habitants doivent démanteler le château de Montigny-les-Arsures le lendemain. À Salins, pendant qu'une armée tente de forcer la porte de Malpertuis l'autre campe à Ivory et ravage les villages des plateaux (encore Coulans), mais le siège est un échec. ''Tout se perdrait si Salins se perdait'', (Don diego de Saavedra Fajardo). Désespérant de voir Salins tenir, Weimar incendie la totalité des villages (quatrième passage sur Coulans) entre Salins et Pontarlier ( à une exception près pour avoir ferré ses chevaux! ). ''Du château de Montmahoux (qu'il ne purent où ne voulurent forcer) on vit en un seul jour plus de soixante villages en flammes''. ''On voyait depuis Sainte-Asne de jour, la fumée en nombre d'endroits, et de nuit, la lueur de plusieurs centaines de villages et d'habitations isolées brûlant à la fois, et répandant autant de clarté que le soleil. Dix janvier 1639, ( l'hiver fut sans neige) les mercenaires viennent à nouveau prêter main-forte aux français pour 14 millions d'euros de nos jours (12000 fantassins et 6000 cavaliers). Débute alors une campagne sauvage de six mois qui ravage la Comté Espagnole. Très rares sont les maisons portant aujourd'hui une inscription antérieure à 1639. Le 2 février, la panique s'empare de tout le plateau, s'il faut fuir, c'est maintenant ou jamais! 1500 réfugiés et retrahants ayant droit de se mettre à l'abri dans la forteresse de Sainte-Anne vont s'y entasser avec leurs vivres et pécules. Ce choix ne leur porta pas chance car après avoir été ruinés pour payer l'entrée puis dépouillés par la garnison, ils mouront presque tous de la peste dans ce lieu sans eau et sans hygiène. Beaucoup de villageois formeront des convois avec le gros bétail attelé aux grandes voitures, chargées des meubles et denrées, où il ne reste que peu de place pour assoir la famille et ainsi rejoindre les pays de Suisse, de Savoie ou d'Italie. L'armée Comtoise ( 1500 hommes et 150 cavaliers ) est essentiellement composée de troupes de paysans armés ayant un capitaine de milice (pendu si prisonnier), elle ne peut défendre que quelques villes, mais des bandes de partisans Comtois viennent les seconder dans les campagnes avec un millier d'hommes. Ces maquisards jurassiens avant l'heure ont un leader, Claude Prost dit ''La Cuzon'', (le souci en patois). Nos villageois (appelés Cuanais pour Séquanais) garderont des siècles durant l'expression ''mauvais comme un Suédois'' (appelés Schweds ou Suadais). Weimar remonte d'abord la haute vallée du Doubs (en incendiant les villages et brûlant vifs ceux qu'il attrape) jusqu'à entrer dans Ornans le 15 février. Les habitants sont réfugiés au château car lorsqu'une grotte cachant des villageois est découverte, Weimar la mur, l'engazonne et plante des arbres par dessus. Le courageux père Marchand (tout juste dévalisé en allant à sa rencontre) l'attendait seul devant la cité. Il négociera la préservation de la ville contre une rançon qu'il saura ramener de 1200 à 300 pistoles d'or ( et 25 muid de bon vin !). Ce même jour, les châteaux de Maillot, Châteauvieux et Chastel Saint-Denis résistent encore à l'ennemi. La citadelle de Saint-Denis est investie mais le château reste imprenable, les suédois montent un siège en règle et la faim tenaille les assiégés. Le capitaine Lhoste n'ayant avec lui que des paysans peu exercés dû jeter le dernier jambon (sujet à trop de disputes internes) par dessus les murailles. C'est alors que les suédois, croyant à l'opulence, levèrent le siège sous les yeux éberlués des affamés ! Par bonheur, celui qui regrettait de ne pas avoir mis le feux aux forêts Comtoises, pour ne plus pouvoir rebâtir après lui, meurt le 18 juillet du charbon de la peste. Sa mort ravive la résistance Comtoise, entre le 14 mai et le 9 août, sept châteaux sont repris. À l'été 1640, sur ordre de Richelieu, 3000 paysans Bressans viennent faucher les blés avant maturation autour des villes résistantes pour les affamer (c'est la guerre des moissons). Les hommes de Lacuson coupent à la hache la main droite de ceux qu'ils prennent la faux à la main avant de les renvoyer en Bresse, où la population dira longtemps: ''De Lacuson et de la fièvre, délivrez-nous seigneur''. En décembre, l'armée Comtoise (800 fantassins et 100 cavaliers restants) défend encore Gray, Dole et Salins. Le 18 juin 1641, Ornans s'en sort encore pas mal avec son père Marchand qui descend la nouvelle rançon de 500 à 200 pistoles. est épargné pour son vin qui lui permettera même d'entretenir de bonnes relations avec l'envahisseur ! Le 15 février 1642, les troupes Comtoises tentent de reprendre par un siège le château de Grimont dominant Poligny. En 1644, treize villes sont totalement incendiées, les granges, les ponts, les routes et les moulins ont disparu mais Louis XIII n'a pu soumettre la Franche-Comté. Pour réorganiser la distribution du sel salinois, le ressencement de 1657 indique que cinq familles (totalisant quinze enfants) ont réinvesti et recontruit le village de Coulans depuis une douzaine d'années, (les ursulines de Poligny ne rentreront qu'en 1647). Ils sont surendettés car la guerre a coûté en moyenne 759 francs par village et le salaire journalier d'un vigneron est de 10 gros (1/12 de Frs). Parmi ces nouveaux pères déjà à la quarantaine, on recence un étranger (un savoyard) réputé pour sa rigeur au travail dont la première difficulté fut de retrouver les limites embroussaillées des parcelles. Après cette meurtrière défaite, leurs enfants subiront à leur tour le rêve français de soumission comtoise se réaliser 34 ans plus tard par Louis XIV sur une Comté encore à genoux et son ''armée invisible''.

Mais revenons à cet inconnu Claude Prost qui, avec 300 francs d'héritage, quitte sa femme enceinte de jumeaux pour courir, dès le mois de mai 1636, au secours des frontières de la Comté, jurassien fidèle à la couronne d'Espagne, connu en trois mois dans toute la région comme le Capitaine Lacuson. Six grottes portent encore son nom dans la région. Ce surnom est dû à son caractère stressé qui le faisait trembler avant les combats. ''Ah! Chair! Ne faut-il pas que tu pourrisses? Qu'as-tu peur?'' disait-il en se mordant avant bataille pour dominer ses tremblements. En octobre, il mène sont premier propre combat et crée le premier corps franc. Nahin (16 familles) est depuis ses grottes un haut lieu de repli de ''brigands'' opérant sur le chemin encaissé conduisant à Cléron par les berges de la Loue, les mercenaires le rasent donc en 1637 pour en finir avec ce coupe-gorge où disparaissent ses queues de convois. En 1638, Lacuson organise aussi des raids dévastateurs contre les français bressans avec ses 800 hommes. En 1639, c'est Myon qui est détruit car il pose problème aux mercenaires. En 1641, Lacuson s'empare de la forteresse de Saint-Laurent-la-Roche (à Montaigu), y fixe sa troupe pour organiser encore quelques 'courses' en France. Lors de la prise du château, c'est son officier Claude Andressot qui escalade la muraille (les gardes avaient été soudoyés) et lance les cordes aux suivants pour que le drapeau Espagnol flotte à la surprise générale, le lendemain sur le donjon. Ses adversaires français diront de lui: ''Les combats du sieur Lacuson étaient si généreux que si dans la Comté de Bourgogne, se rencontraient cent hommes de sa valeur, ils étaient capables de rompre une armée, tant il leur donnait de peine et de fatigue.'' Ses officiers portent les noms de Tranche-Montagne, Brise-Bataille, Pille-Muguet. Un de ses adepte, le curé-marquis de Saint-Lupicin, célèbrait la messe avec ses deux pistolets sur l'autel, guerroyait à la tête de ses paroissiens et portait une soutane rouge pour ne pas montrer ses blessures. À Pontarlier c'est le nommé La Plaque (qui cache une blessure à la joue) qui le suit. Bernard Clavel nous conte qu'Hortense d'Éternoz, amoureuse d'Alexandre Blondel (son fou merveilleux) sauva des dizaines d'enfants de la guerre. Mais à la mort d'Alexandre, Hortense folle de rage devient femme de guerre, lève une petite armée et se jette dans la bataille. La paix revenue, s'ouvre à Dole en 1659 le fameux procès de Lacuson, avec 44 chefs d'inculpations (dont 23 pour relations illégitimes), ce qui donne la mesure des meurs en temps de guerre...

Capitaine Lacuson.

«L' on aurait plutôt miné Montméliant et sapé le Havre de Grâce que changer l'humeur de ces sauvages: ils se battent partout, dans les villes, dans les châteaux, dans les villages, dans les clochers, dans la campagne et dans les bois et quand ils sont nos prisonniers, encore nous font-ils la guerre.» Un officier français. LA PESTE OU LE CHOLÉRA . 1643

En cette fin d'année 1643, seules les corneilles tournoient sur le village désert de Coulans où, sur les restes calcinés des vieilles bâtisses, quelques planches claquent encore au vent. Ce n'est pas la guerre qu'ont fuit les habitants qui, après les tentatives de conquêtes françaises, ne savent pas encore qu'une dernière invasion les attend. L'épouvante dont ils ont été saisis, qui les a poussés à rejoindre la Suisse, la Savoie ou l'Italie est pire encore, c'est la dernière épidémie de peste. Car les Schweds ont aussi apporté ce fléau lors de leurs déplacements. À l'automne 1628 de nombreux villages sont abandonnés. Début 1629, Pontarlier est à l'agonie, les foires, vendanges et tous regroupements sont interdits à Salins et Poligny mais Ornans est touchée au printemps. En juillet, l'épidémie se répand à Salins, 1200 décès au 8 novembre, 3000 à Noël, jusqu'à 104 testaments s'enregistrent par jour où notaire et témoins se tiennent à bonne distance les uns des autres. Un voyageur contaminé pénètre une ville et lorsque les premiers symptômes sont diagnostiqués, la moitié de la ville est déjà condamnée. La panique vide la ville et les campagnes sont donc également infestées. Besançon perd 1200 âmes en huit mois. L'ordre d'abattage des chiens, chats et pourceaux est donné. En 1630, Salins est rempli de pauvres et pour lutter contre la faim et la maladie, on ne peut qu'autoriser la consomation de fromage pendant le carême ! La vague épidémique de 1635-36 décime en six mois 1500 ornanais sur 2300, 54 maisons sont vidées de leurs habitants déjà emmurés dès les premiers signes. En 1636, elle atteind les montagnes, les grottes servent de refuges aux villageois, à la moindre alerte, ils s'y réfugie et en interdisent ensuite l'accès. L'angoisse devient de ne surtout pas se faire approcher. Coulans n'a pas d'échappatoire car même ses grottes sont prises en tenailles entre le chemin du village et celui de la forêt qui doit continuer à fournir Salins en bois. Partout, on tente de retenir les fuyards en menaçant de confisquer leurs biens. Poligny est presque vide en septembre, à partir de l'année 1637, Lons-le-Saunier va se déserter pour sept années. En 1639, elle redouble de fureur et le 3 juillet, 140 maisons sont à nouveau contaminées simultanément à Salins malgré la fermeture de la ville et l'ébouillantage de la monaie. Sur les 2500 habitants de Sainte-Anne, 1500 sont fauchés. Cet hiver 1639, c'est Mathieu Guyon le fossoyeur, qui est désigné d'office (''nettoyeur'' immunisé ou condamné) pour enterrer les victimes des villages isolés comme Coulans, il faut aussi tester la possibilité d'un retour en y placant un ''éprouveur'', (femme ''ancienne'' ou enfant de ''fragile nature''). Dans certains villages, on utilise les vaux, comme lieu de mise en quarantaine des pestiférés; dans la reculée de Coulans, la Baume-de-Mataflan (caborde de mate- faim) aurait-elle servi de nourricière pour les condamnés, est-ce ici que les vivres étaient déposées au bout d'une corde ? En 1644, la Comté a enterré 60% de sa population. Des centaines de villages sont à l'abandon, (sur le seul ressort d'Ornans, neufs sont morts). Il faudra attendre 1730 pour retrouver les effectifs de la population de 1620. Les salines de Salins sont la dernière industrie à tenir debout, mais il n'y a plus de cheveaux ni de chariots pour l'alimenter en bois. «La postérité ne le croira jamais.» 1657

ANATHOLIA LA SORCIÈRE.

Bien plus que la guerre, la peste a littéralement traumatisé la population survivante. D'où venait-elle si ce n'est du diable en personne. Voici l'édit de 1604 : '' Quiconque aura été aux assemblées diaboliques des sorciers et sorcières et donné quelques maladies aux hommes ou bêtes sera châtié de la peine de mort. '' Des potences carrées à quatre piliers reliées de poutres en hauteur (fouches patibulaires visibles sur les vieilles cartes) permettaient de pendre et d'exposer plusieurs châtiers en même temps là où le seigneur local avait droit de justice haute sur ses sujets. Pierre Symard, l'inquisiteur de Quingey, passe à l'acte. La présence d'étrangers dans les villages alimente la crainte du sortilège, les prisons de Quingey et de Salins se remplissent vite. La férocité du seigneur de Montfort (François de Poligny) dont les terres s'étendent jusqu'à Refranche va s'abattre sur sa population, (un mur de pierre protège encore Coulans du domaine de ce sanguinaire). On dénonce un ou une sorcière, le seigneur lui extirpe des aveux sous la torture, l'exécute publiquement et la société hiérarchisée peut perdurer au profit du seigneur protecteur. Trouver des coupables devient nécessaire... Voici l'histoire de onze exécutions dues aux aveux de deux enfants de 11 et 13 ans : Simone Deboichat, son fils Renobert Bardel et ses deux petits-fils sont dénoncés. Il est probable que la carrure et la force herculéenne de Renobert (dit Gros Denis) soient à l'origine de l'accusation. On fit boire la pauvre et vieille Simone jusqu'à la lie pour qu'elle dénonce à son tour Anatholia Sergent comme complice. Le procureur Andrey emmena au château la future suppliciée ainsi que quatre autres femmes. Pourtant, ces cinq femmes jouissaient d'une excellente réputation et la population se mit à douter. Au petit jeu ''je sauve ma peau en dénoncant un autre'' on ne sait jamais sur qui cela va finir... Anatholia, originaire de Refranche, fille de Clémence Bergier de Lizine avait un fils et trois filles d'un second mariage avec Jean Bernard. Boitante, elle ne pouvait travailler aux champs et se consacrait à l'adoration divine. Hospitalité aux religieux de passage, aumônes aux pauvres matérialisait sa dévotion. Désormais les fers aux pieds, on lui appliqua les tortures que sa santé pouvait supporter : l'examen à l'aiguille par le chirurgien (Gremaud de Salins) pour tester son insensibilité due à son pacte avec le démon ainsi que l'enfermement dans le cachot qui rendait fou. Description du cachot : ''Derrière le four s'ouvrait dans le sol une ruelle de trois pieds et demi de largeur qui conduit à une porte de chêne de l'épaisseur de deux doigts; après celle-ci une deuxième, puis une troisième porte de même épaisseur, mais celle-ci percée d'une ouverture de deux tiers de pied; par elle on pénétrait dans un réduit de dix pieds de long et trois pieds et demi de large. Pas d'autre ouverture que le guichet de la troisième porte, guichet qu'on n'ouvrait que pour passer aux prisonniers leur maigre pitance; ils étaient donc dans l'obscurité la plus complète.'' Mais Anatholia niait toujours entre deux évanouissements. Finalement, c'est dans le cachot, les immondices jusqu'aux chevilles et dans une odeur insupportable qu'elle se résigna à avouer. Un jour d'avril, la sentence des juges laïques tomba et le convoi des suppliciées guidé par messire d' et le religieux de service de Montureux suivi par la foule emmena les sorcières à la potence près de la croix de Lizine. L'huissier ouvrait la marche suivi des cinq sorcières têtes chenues et rasées : la Simonne Deboichet tâtant la route avec son bâton, la Claude Bernard dite la Regnaude à l'air hébété, l'Anatholia de Lavans à la démarche saccadée d'automate, la Marguerite Tournier et enfin notre Anatholia Sergent. Une à une, le seigneur ordonna la pendaison puis le bûcher. Au tour d'Anatholia, son mari en pleur lui cria: «sauve ton âme, ne craint pas pour le déshonneur: avoue!». Les manants retournèrent chez eux, en silence cette fois, la tête résonnant encore des dénégations de la suppliciée que la corde a étouffée, de l'odeur du brasier et du doute qui pesait sur les consciences car la population savait l'origine intéressée de la délation. En septembre 1662, le tyran était mort, le vice président du parlement François Bonnefoy vint auditionner la population à ce propos, peu à peu il comprit que cette femme était innocente. ''Il est dangereux en ces temps-ci d'avoir choqué le moindre paysan, il ne faut qu'un malotru qui aura besoin d'un bout de votre champ puisse donner commencement à votre ruine totale.'' GUERRE DE RELIGIONS 1680

Du christianisme est né deux tendances locales, les catholiques (du pouvoir de Rome majoritaires notamment à Malans et Coulans) et les protestants, présents à Éternoz et Refranche,(la branche vaudoise d'Esternod est issue de cette époque). Partie de Montbéliard, la réforme protestante s'étend rapidement en Franche-Comté contre l'église, ses fastes et ses richesses. Les catholiques (réels tenant du pouvoir politique et judiciaire) écrasaient les protestants par l'intermédiaire des tribunaux d'exception depuis le premier martyr franc-comtois de 1523 et l'inquisition de 1542. Leurs jugements menaient parfois au bûcher, cent soixante procès touchant surtout des ecclésiastiques, marchands, notaires et artisans auront lieu. «Avant qu'on lui tranche la tête, on lui percera la langue» disent fréquement les conseillers de la cour du parlement comtois pourtant plus clément que Rome. À partir de 1572, elle tente une implantation dans la vallée de la Loue, des foyers réformateurs apparaissent à Ornans et Salins et tentent d'abolir la messe. Roussel ( le lieutenant du baillage à Ornans) est pris avec un Pantagruel de Rabelais, Gaudy ( le maître d'école de Vuillafans ) avec des livres d'Erasme. Dénoncer un protestant est obligatoire, ils colportent les villages bible en main . Ces livres sont prohibés, car ils sont traduits en français. Pieds lestés, suspendu à une corde passée dans une poulie, le temps de réciter un Pater ou un Ave et l'accusé a déjà avoué. Les cadavres des victimes sont mis en quatre quartiers qu'on expose aux entrées principales des villes, surmontés d'un écriteau de fer-blanc portant : ''Transgresseurs des édits de l'empereur concernant notre sainte foi.'' L'édit de Nantes d'Henry IV (1598) imposa aux catholiques la tolérance envers les protestants, mais en 1658 les bourgeois d'Ornans payent le voyage à l'inquisiteur de la foi et son ''enquête'' débouche sur des procès. Le parlement de Franche-Comté les stop et libère les prisonniers à temps. Suite à la conquête de la Franche-Comté par Louis XIV (le roi soleil en 1678) et la révocation de l'édit qui suivit, il est de nouveau permis aux catholiques de reprendre la chasse aux protestants... Ceux d'Éternoz et Refranche sont accusés d'être des ''hérétiques'', (défendant des opinions contraires aux enseignements de la ''sainte'' bible). Ces nombreux Francs-Comtois se réfugient donc en Suisse, ils fuient la Comté terrorisés par la barbarie des tribunaux. Notons que la ville de Genève triple en population durant la décennie 1680-1690 et accueille à elle seule 20000 de ces ''Huguenots''. 1741

FRÈRE HENRY, (ET TOUS LES AUTRES !) .

À l'image du Christ, nombre d'ecclésiastiques ont consacrés leur vie à lutter contre la pauvreté des hommes, dédaignants ainsi les richesses matérielles, (citons Mahaut d'Artois, souveraine au début du 13ième qui lavait les pieds de 13 pauvres chaque Jeudi Saint). C'est le cas de Jean-Baptiste de la Salle qui s'attaque à la misère en sapant l'une de ses bases, l'ignorance des pauvres. La pédagogie est son domaine, il applique ses connaissances à l'éducation des enfants en fondant la ''congrégation des frères des écoles chrétiennes'', (malgré l'opposition de la hiérarchie de l'église qui ne voit pas d'un bon oeil l'entrée de laïcs dans ses institutions). Sa congrégation forme dans un premier temps des ''frères-instituteurs'' à la spiritualité et la pédagogie, le candidat s'engage totalement et fera son ''noviciat'' pendant la première année. Son enseignement en groupe et par niveau devançait les réformes les plus progressistes. Les enfants pauvres de Coulans ont eu la chance que ces missionnaires atterrissent un jour tout près du village car c'est là qu'ils ont appris à lire, écrire, calculer et dessiner. Depuis des siècles, une modeste bâtisse abritait des ermites-mendiants cherchant solitude et méditation à Saint-Loup au dessus du village. Ces granges isolées sont pour certaines des anciennes exploitations agricoles gallo- romaines, celle-ci est probablement repartie en 1260 conjointement au château de Montmahoux. Le logement (cuisine, poële et chambre), la remise, l'écurie et la grange sont attenantes à la sacristie et à la chapelle (il ne reste aujourd'hui que l'oratoire). Au lendemain du désastre de la guerre des dix ans, un ermite particulièrement courageux reinvestit l'ermitage. On rescense en 1657 : Frère Henry, ermite à l'ermitage dédié à Mr Sainct-Loup et Madame Sainte-Foy; «Lequel tient 10 ou 12 escholiers des lieux circonvoisins». C'est donc assez naturellement que l'ermitage évolue vers 1741 grâce aux frères de la congrégation de Saint-Jean-Baptiste en lieu de noviciat et d'enseignement. Le ''jour de feste Sainte-Foid'', les coulanais s'y rendaient en pélerinage et remerciaient généreusement les frères par l'achat de chandelles et offrandes pour l'immense service rendu. Ce qui énervait particulièrement le curé de Malans (paroisse dont dépendait l'ermitage) qui perdait ainsi régulièrement une partie de ses revenus. Dès 1611, il fallut faire intervenir la noblesse de Montmahoux (propriétaire) pour calmer les conflits entre curés et frères, mais en 1739, c'est le ''visiteur'' de l'archevêque du diocèse qui garde un double des clefs du coffre. Quelques cultures, des quêtes aux villages et des métiers saisonniers permettaient aux frères une vie très humble, proche des pauvres mais digne de leur engagement. Ces derniers étaient barbus, vétus tout de noir d'une longue robe recouverte sur les épaules par une mosette reliée à leurs petits capuchons pointus reconnaissables de loin.

Ils se lèvent à 4 heures, ponctuent leurs journées de récitations, prières, messes, oraisons mentales, lectures, travaux de la terre et enseignements aux enfants, ne mangent pas de viande le mercredi et jeûnent le vendredi. Des dizaines d'hommes ont décidé ici de prendre cet habit car c'est en réalité l'établissement principal de tout un réseau régional de lieux d'éducation, un point de rassemblement de ''recteurs d'écoles gratuites''. Cet ermitage devient une simple exploitation agricole lors de sa vente en bien national par l'administration révolutionnaire de 1793 pour clore son engagement auprès de l'abbé Simon et le mouvement des prêtres réfractaires. Il faut dire que de fait et à ce moment là, à Coulans, on en était plus à apprendre à lire, écrire ou compter, mais à faire de faux papiers ! 1790

AU LOUP !

Le soldat Garnier du 1 er régiment du roi n'a guère pu supporter son retour à la vie civile, « Plus d'ennemis, quelle tristesse » disait-il. Mais grâce à la loi sur les loups, il put assouvir à nouveau ses appétits guerriers. En vertu de cette loi, une tête de loup valait trente francs payables par la commune concernée. Sauf que le militaire employa les grands moyens: le piègeage à mâchoires sous un appât suspendu et le résultat ne se fit pas attendre. Il tua héroïquement soixante-dix loups et vida les caisses de Malans qui en appela au soutien du gouverneur de Besançon pour être dispensé de cette loi. Il fut reçu par le gouverneur intrigué, qui finit par payer à la place de la communauté locale. De 1775 à 1790, 4528 loups, louves et louveteaux sont abattus en Franche Comté et ce n'est qu'au 23 décembre 1934 que l'ultime bête fut tuée. C'est pourtant cet animal qui permit aux premiers hommes de s'installer sur les plateaux. Il est à nouveau signalé depuis quelques années... Déjà le 23 janvier 1668, alors que les français envahissaient la Franche-Comté, le dernier ours fut abattu près d'Ornans. La ville donna dix francs de gratification aux chasseurs ! 1792

GUEGUERRE CIVILE...

Voyons la situation politique 4 ans après la révolution française; le pouvoir politique (et judiciaire) dépend des députés majoritairement révolutionnaires (les Jacobins). Il s'agit d'installer au plus vite les visées révolutionnaires partout sur le terrain. Maintenant, l'assemblée parisienne s'appuie sur le soutien actif de l'autorité administrative du nouveau district (basé à Quingey avec la garnison) et du nouveau chef lieu de canton (basé à Éternoz avec sa garde nationale et ses gendarmes) . La population est divisée jusqu'au sein des familles et l'église se scinde en deux Les discussions s'enveniment au lavoir et l'attente de sa farine au moulin dégénère souvent en bagarre, les hommes portent le couteau à la ceinture. Citons les principaux conflits entre révolutionnaires (plus ou moins croyants) et fervents catholiques (plus ou moins aristocrates) : À Éternoz, c'est la cocarde avec les Bourgeois, Petithuguenin et Gaillard qui tiennent le village. À Coulans, les Simon, Demontrond et Bordy font de même côté fleur de lys. À Refranche, cocarde avec les Barbier qui écrasent les Clerc et Sergent. À Doulaize les Sage s'imposent (cocarde). Tandis qu'à Alaise les Bordy (fleur de lys) font face aux Vigoureux. À Malans les Monnier et Petigney résistent (fleur de lys). À Amancey, c'est le député Alexandre Besson qui s'occupe des Laurent et Marechal de Fertans. En janvier, tous les prêtres doivent se mettre au pas, mais beaucoup localemernt ne veulent pas ''jurer'' et prêter serment (à la nouvelle constitution civile). Il faut donc remplacer les prêtres ''réfractaires'' d'Éternoz, Lizine, Nans, Fertans, Malans et Coulans qui retournent un peu aux temps de l'église primitive... «A peine pouvait-on trouver trou pour dérober à la fureur infernale les prêtres poursuivis comme des bêtes féroces» (abbé Nicolet). Là où ça résiste trop visiblement, tout devient à peu près permis... Jean Barbier (maire de Refranche et chef de file des révolutionnaires locaux) est en butte contre une partie de sa propre population restée attachée à l'église catholique. Avec ceux de Coulans, ils sont accusés d'avoir ''la haine du schisme constitutionnel''. Notons au passage qu'il s'agit dans nos villages simplement d'une grande partie de la population refusant que l'on place au dessus du divin une quelconque idéologie humaine (*), mais les aristocrates (moins nombreux) leur sont alliés. Le prix des grains monte en flèche depuis le début de l'année; le citoyen Barbier soutenu par une partie des habitants de Doulaize, Alaise et Lizine va opérer le partage des richesses à sa façon... En mai, Il réunit une centaine de joyeux révolutionnaires (armés jusqu'aux dents) et mène une razzia chez des habitants de Refranche. Voyons la plainte des spoliés prise par Louis Sarron procureur de la commune : «Jean Barbier (maire de Refranche), Claude Sage (maire de Doulaize) et le maire d'Alaise avec cent brigands venus d'Alaise, Doulaize et Lizine ont pillé et volé les citoyens paisibles de Refranche le 28 vers midi. Les dégâts sont considérables chez plusieurs citoyens forcés d'ouvrir leurs placards pour ''donner'' leurs vins, pains, lait, jambons, saucisses et oeufs, nous demandons la destitution du maire de Refranche et 600 livres de remboursement aux habitants volés .» En juin à Coulans, c'est le ''prêtre jureur'' Audobey qui envoie les citoyens ravager la maison familiale du ''prêtre réfractaire'' Simon et renverser quelques toits de chaume et cheminées supplémentaires. En juillet les élections municipales donnant enfin le 'pouvoir au peuple libre' sont organisées. Pour les communes dont on connait le sentiment dominant favorable à la république, pas de problème. Pour les autres, ça se complique... Là où les conseils arrivent à s'autoproclamer, c'est réglé. Mais Coulans, Refranche et Malans vont encore pourrir les nuits du chef du district. Il faudra donner raison aux Jacobins d'Éternoz, et Refranche pour annuler ces trois élections un peu trop libres et en organiser d'autres en novembre. Sous l'oeil vigilant des autorités et du molosse de service, elles donneront une volonté populaire plus adéquate aux principes de la république ''une et indivisible'' (avec 10% de votants!). Mais la population conteste les nouveaux résultats et les juge ''en opposition flagrante avec le voeux général et bien connu de la commune''. Le district, plus occupé depuis juillet à canaliser l'afflux de volontaires pour l'armée du Rhin (qui plie sous les autrichiens et prussiens à l'Est), va apporter sa réponse en classant cette plainte sans suite ainsi que celle concernant la razzia. En décembre, les paysans (la faim au ventre) s'y mettent franchement et c'est la guillotine pour le roi le mois suivant pour calmer cette vague de fond. Ailleurs, c'est le peloton d'exécution ou le bagne qui font céder les réfractaires. Localement, le soutien de la population à ses prêtres crée un rapport de force différent et le commissaire d'Éternoz pressent l'éventuel carnage s'il en appelle à la garnison pour appuyer la petite garde locale. La traque aux prêtres se transformera donc en partie de cache-cache où le but est surtout de s'éviter (ce qui est en soi déjà un exploit lorsque seulement 2,5 km les séparent!). Des dizaines de prêtres en cavale profiteront du réseau local d'hébergement clandestin ainsi que de la fabrication à Coulans de faux passeports et certificats . Le district de Quingey (le plus tolérant du département) est lui aussi conscient du lien existant entre les ex-prêtres locaux et la population dont ils sont issus et qu'ils ont chérie et protegée de la naissance à la mort car la vie religieuse et civile ne sont pas séparées. Il est conscient également qu'il évite l'envoi de la troupe et le bain de sang grâce à la position fondamentalement pacifiste et conciliante des prêtres; même s'il doit supporter des cérémonies religieuses humiliantes pour la ferveur révolutionnaire. Les énormes biens de l'église seront en partie saisis mais rachetés essentiellement par des riches, et nos laboureurs retournèrent aux champs. De la même façon, par arrêté du 7 février 1798, Jean Antoine Demontrond alors ''agent de la fonction publique'' (maire) sera éloigné de sa fonction à Coulans. On l'accuse d'être ''ennemi décidé de la liberté française'' et présent lors des cultes organisés par des ''prêtres rebelles''. En juillet 1801, le concordat s'applique localement et clôture ces 10 années, où l'on ne s'est pas ennuyé au village ! (*) pour comprendre la réticence des coulanais aux changements de la révolution : «1790 et ses incivilités, donne l'impression d'un dérèglement complet des moeurs paysannes et des rapports professionnels, de la disparition du respect du bien d'autrui et corrélativement de la montée d'un individualisme forcené. La remise en cause totale de l'ordre établi, des certitudes ancestrales, des mentalités imprégnant le tréfonds des âmes et traduites dans les gestes et dans les vies depuis des générations a-t-elle à ce point troublé les consciences ? Au point que les attitudes individuelles trahissent l'intérêt collectif dont le respect était érigé en règle de vie depuis des siècles, et avait modelé le système d'exploitation collective des terres ? Ou bien est-ce simplement la disparition momentanée du gendarme, ou plutôt du juge, reconnu comme tel au travers de la puissance seigneuriale ? (Claude Barbier, Fertans).

Si la liberté fut d'une façon générale accueillie favorablement en milieu rural, s'en prendre physiquement aux prêtres et toucher au sacré, déclenchent ici une résistance organisée. C'est cette résistance qui fut célébrée au fond des bois, dans l'église (encore une fois clandestine) lors du récent bicentenaire. La révolution est aussi synonyme de tentative de déchristianisation. On l'appelait ''la gueuse'', à l'image de cette jeune paysanne aux seins nus censée remplacer la Vierge par la Déesse-Raison dans l'église de Fertans, (on comprend que tout n'est pas passé comme lettre à la poste...) 1793 CACHETTES ,

«Dans plus d'une maison de Coulans, il y avait une cachette habilement dissimulée. Dans la maison Demontrond, elle était placée sous le palier d'un escalier».

Que l'on soit prêtre réfractaire, maquisard, ou simple voyageur ayant de bonnes raisons de rechercher la discrétion, le gîte de la maison face au cimetière proposait également une planque à son hôte. L'accès au gîte de l'étage était composé d'un escalier situé dans un angle intérieur de la maison. Cet escalier est demi-tournant à deux volées avec palier intermédiaire. L'espace sous cet escalier était aménagé d'une façon très particulière... Tout est conçu dès la construction car l'ensemble de l'escalier est décalé des murs d'angle de la maison, ce qui permet d'agrandir d'autant le volume en dessous sans pouvoir le soupçonner. Une cloison secrète (décalée également) sépare ce volume en deux. Son accès se fait par le flanc de l'escalier au rez-de-chaussé depuis la pièce voisine. Vous ouvrez d'abord un grand placard (sous la seconde volée d'escalier) mais derrière, il y a la cachette plus petite (sous la première volée). Entre les deux, le fond du placard est une menuiserie en trompe-l'oeil qui dissimule le décalage et donne l'impression de voir le volume total. En réalité, elle comportait également une petite trappe invisible. En l'ouvrant, vous entrez alors dans la cachette où une petite ouverture extérieure apporte l'aération. Les vivres braconnés (ou pas toutes déclarés) devaient déjà être sur place ! De l'extérieur, un buisson dissimule la micro-fenêtre.

Volume de la cache sous l'escalier encore visible.

1810

LA FAMILLE 007 ...

Le Royaume d'Esterno est à l'origine un ''alleu noble'', une terre possédée en pleine propriété et sans redevances à aucunes seigneureries supérieures (comme Monaco!). Ses alliances lui garantiront toujours une place parmis les hautes sphères du pouvoir en Comté, toujours proche du cercle dirigeant, qu'il soit comtois, espagnol, autrichien, ou français? Ses alliés sont les de Scey, d'Alaise, de Beaufort, d'Arlay et de Vesoul. En 1132, Étienne d'Esterno est Chevalier, la famille est ancestrale, elle abonde déjà de dons pour la constitution des abbayes (en 1128 pour Notre Dame de Billon avec charte confirmative de l'évêque bisontin et en 1134 pour l'abbaye des Trois Rois). En 1176, la famille noble d'Éternoz (qui se nommera d'Esterno) adopte le cri de guerre: ''Esterno, ab œterno, ad œternum'', (Esterno, depuis l'éternité, pour l'éternité) et cela va vite se vérifier... Le 11 mai 1189, le chevalier part avec la suite de Frédéric Barberousse (l'empereur germanique) à l'appel du Pape pour la troisième croisade sur la Palestine. Dès 1240, ses relations avec Jean de Chalon (la lignée des Princes d'Orange basée à est la plus puissante en Comté) lui permettent de gouverner le château de Montmahoux (reconstruit en 1250) et d'asseoir désormais la fortune familiale sur la fiscalité du sel de notre ''Haute-Bourgogne'', la famille s'unit avec les De Scey. Eudes, qui reçoit des De Chalon dix livrées de terre de rente supplémentaire en 1259, vassalise officiellement la famille à Jean II de Chalon en 1278, ce qui met de fait Coulans sous protection fiable. En 1299, c'est dix livres de rente annuelle prélevée sur la saunerie qui tombe dans l'escarcelle de la famille grâce aux De Chalon. En 1316, Jehan d'Eternoz marque l'histoire, abbé de Baume les Messieurs, président du parlement de Bourgogne et surtout conseillé de Jeanne de Bourgogne (l'héritière usufruitière de la Franche-Comté et femme du roi de France Philippe-le-Long. Il est derrière la gestion successorale du Comté et du Duché de Bourgogne ! En 1339, le petit fils d'Eudes, Gui devient vassal de noble et puissant messire Thiebaut de Scey. En 1367, la famille vend une seigneurerie du Val-de-Mièges. Le curé de Coulans, Guy d'Éternoz (maison à Salins), avait fondé en 1412 une église- collégiale à Éternoz qu'il avait dotée de son fief local ainsi que de ses biens de Coulans. Guy est également procureur du Prince d'Orange (c'est dire s'il connait les intérêts du souverain) et lui rachète le château d'Éternoz en 1416. En 1422, Louis de Chalon-Arlay, soucieux d'augmenter la dotation pour l'hôpital de Nozeroy (fondée par son père), obtient de notre curé son consentement pour réunir les chapitres de Nozeroy-Mièges (hôpital et prieuré) à celui d'Éternoz-Coulans (collégiale). Dans une bulle-pontificale, le pape Martin V confirmera personnellement cette union. Guy est un grand donateur pour cet hôpital qui est surtout un lieu d'accueil pour déshérités, or le don à une oeuvre de charité est chose rare pour l'époque. Pendant ce temps, en août 1421, Jean est fait chevalier par le Duc de Bourgogne devant les armées rangées en ordre de bataille avant le grand choc face aux dauphinois. Guiot liera la famille par mariage avec Girarde à la lignée de Nozeroy en 1453. Parmi leurs enfants, (la famille se nomme Desternols en 1521), Antoine est tué par la garde rapprochée de François 1er en 1525 à la bataille de Pavie aux côtés de Jean d'Andelot (seigneur de Myon) qui sera blessé à la joue par le Roi. François 1er sera finalement capturé par la noblesse comtoise coalisée contre la France lors de cette bataille. Simon, pensionné en 1556 par Charles Quint (commandité par Philippe II, roi d'Espagne pour la retraite de son ''cher et bien aimé écuyer''), est seigneur de Malans. Le malchanceux est tué en duel à l'Auberge du Soleil à Besançon en 1569 suite à un démélé avec Philibert de Rye, capitaine général d'artillerie de l'armée des Flandres (Pays-Bas) , ce dernier sera condamné à pensionner les trois orphelins ainsi que de faire donner des messes pour le repos de son âme. Lorsque l'on est le fils de l'abbé de Saint-Claude et coadjuteur de l'évêque de Genève, chef du parti aristocratique, seigneur de Vuillafans, cela aide à se faire pardonner... Pourtant, les deux hommes avaient en commun la haine que portent les seigneuries historiques, ancienne noblesse d'épée, vis à vis de la famille De Granvelle (famille d'arriviste d'Ornans pistonnée par Charles Quint, n'ayant jamais payé l'impôt du sang et pillant pour leur propre compte familial les fonds de la Comté). Mais Simon avait deux choses à reprocher à Philibert, d'une part que six ans plus tôt Joachim de Rye soit justement le sommelier de corps de Charles Quint (couvrant sans doute trop d'exactions) et d'autre part que l'évêque Ferdinand de Rye (grand réformateur de l'église et nouvel ordinateur des prêtres, seigneur de Châteauvieux) pose problème à Éternoz (où les d'Esterno tenaient leur paroisse depuis 150 ans...). Commentaire d'époque : « Le séjour continuel des seigneurs dans leurs châteaux, sans avoir autres personnes que de leurs domestiques ou de la petite noblesse de leurs voisinages, toujours rampant en leur présence, les rendoit fiers, arrogans et remplis d'eux-mêmes, ne croyant aucune grandeur égale à la leur, en quoi ils étoient bien différens de ceux qui sont élevés à la cour, à qui la politesse et l'honnêteté semblent naturelles. Ce peu d'éducation leur causoit des duels. » Les domaines des deux seigneurs sont très imbriqués, source de nombreux conflits et les De Rye résistent mieux au vin de leur vallée que sert l'aubergiste... Son frère mourra de ses blessures reçues en Flandres lors de l'assault du fort de l'Ecluse. En 1590, la famille acquiert le château de Refranche qu'elle ne gardera qu'une quarantaine d'années car celui d'Éternoz sera reconstruit. En 1595, c'est Pierre qui commande les troupes qui partent de Salins au secours de Poligny et Château-Châlon qu'elles libèrent contre Henry IV. Il mourra de ses blessures mais il est des alliances que l'on ne peut oublier. Il était seigneur de Refranche, Alaise, lizine et Malans et vassal de la maison de Vergy, mais ne vivra pas assez longtemps pour éduquer son enfant. Son fils Claude gouvernera le château d'Ornans, à 29 ans, depuis son nouveau château de Refranche, il écrit un livre réprehensible au vue des bonnes moeurs portant le titre ''l'espadon satirique'' et le signe Franchère (Refranche). Son petit-fils Louis se ruinera jusqu'à vendre le château familial. Mais en 1638 c'est son oncle Guyon (3ième branche de la famille, capitaine d'une compagnie de 100 hommes de guerre au service de l'Autriche) qui rachète la seigneurerie d'Esterno mise en vente par autorité par le parlement de Dole en 1660 (Esterno ab œterno !). Son frère, François, ne légitimera la fille de sa servante qu'en 1650, les privilèges n'effacent pas la moralité familliale. Alexandre est pris au siège de Salins en 1668 dans le fort de la Ratte qu'il défendait lors de l'invasion de l'armée de Louis XIV. Il prêtera serment de fidélité au Roi onze ans plus tard, désormais la famille se reconvertit en militaires du Roi de France. En 1724, Collan et Refranche dépendent en grande partie de Lambert, Chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, Comte d'Esterno, deuxième place dans l'Assemblée des États (par sa seigneurerie de Pitgam en Flandres donnée par Louis XV à son cher et bien aimé), lieutenant-colonnel du régiment d'infanterie du avec huit domestiques autour de lui. En 1733 c'est son fils Philippe-Joseph qui lui succédera au poste. Puis c'est le tour de Philippe-Antoine-Joseph-Régis qui fera une carrière fulgurante: 1756, 'Chevau-légers' de la garde puis Capitaine royal de cavalerie en Pologne. 1766, Grade de Cornette (meneur d'une troupe). 1769, Son union avec Adélaide-Honorée, fille du Marquis d'Ecquevilly (un bras droit de Louis XVI) fut célébrée à Versailles devant leurs Majesté et la Famille Royale qui signèrent l'acte de mariage. 1770, Grade d'Enseigne (porteur de drapeau) puis Second Lieutenant de Compagnie de chevaux-légers de la Garde. 1776, Rang de mestre de camp puis Premier Lieutenant de la même compagnie. 1781, Maréchal de camp puis nommé Ministre plénipotentiaire (presque Ambassadeur) à Liège. 1782, Nommé à Berlin d'où il informe le Roi de la situation en Prusse. Au plus près du Roi de Prusse Frédéric II, il se fait doubler par Mirabeau (futur leader révolutionnaire) qui dira de lui ''qu'il n'avait ni pénétration, ni adresse, ni caractère'' (les deux hommes se haïssaient, et Mirabeau veut la place). 1785, Chargé d'affaires à l'Ambassade où le renseignement devient son quotidien. 1790, Et comme tout espion, c'est ''des suites d'une morsure d'écureuil'' que le Marquis d'Esterno, Ministre plénipotentiaire de France, Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, Chevalier de Saint-Georges, Baron de Montfort et Seigneur de Lavane, meurt en poste à Berlin. Assassiné par un écureuil en temps de paix, fallait y penser ! On ne se méfie jamais assez des petites bêtes... En 1791, C'est Mirabeau qui est élu président de l'Assemblée Nationale ! Il utilise le château de Nans-sous-Sainte-Anne pour ses discrets ébats amoureux. En 1810, Ange-Philippe-Honoré (Baron d'Esterno et de l'Empire) est nommé Chambellan (Service de la chambre) de l'Impératrice-Mère Maria-Letizia Bonaparte, la maman de Napoléon Ier... De 1820 à 1822 il sera député votant du côté des monarchistes-constitutionnels. Le 4 août 1839, le Roi Louis Philippe l'autorise à ouvrir une banque émettrice de billets à Dijon. En 1864, Ferdinand-Charles-Honoré-Philippe, suite à son étude scientifique sur le vol des oiseaux, dessinera le premier oiseau-planeur-individuel. Il écrira dans un de ses livres : ''Les privilèges des corporations d'entreprise (bourgoisie) se sont développés dans un petit nombre de mains, ce sont là des événements auxquels les idées de 1789 ne peuvent rien. Le monopole et le privilège sont partout comme autrefois, mais l'hérédité dans le privilège n'est nulle part. Les idées de 1869 devrait être celles d'une ère nouvelle: la liberté.'' On comprend son désarroi depuis que la noblesse est désormais prise en tenaille entre la révolution française et la bourgeoisie. Mais d'ici à conseiller Napoléon III au nom de la liberté du peuple, il fallait oser... Il n'est pas sûr que les communards qui barricadent les grandes villes deux ans plus tard aient la même notion de la liberté. Il n'empèche que son livre sur les causes de la misère de 1842 est suivi économiquement à la lettre par l'Empereur...

ADAGE GRAVÉ SUR LE LINTEAU DE CHEMINÉE, EN DATE DU MARIAGE : LE TROP NE DESIRER FAICT L'HOMME PROSPERER 15,3,10,4,14,1,13,6,7,8,9,2,5,11,12 8 sept 1592 En respectant la correspondance entre la série de lettres et celle des chiffres: 1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11,12,13,14,15 = PIERRE D'ESTERNOL Ne pas trop désirer, ok, mais résister à l'envie d'immortalité... Superbe restauration... GÎTE ET COUVERT. 1812

«À l'étage de la doyenne des maisons du village, il existait encore à la fin du 19ème siècle, un gîte d'étape et de séjour de grande qualité. Poêle, cheminée décorative et menuiserie d'habillage embellissaient chaque chambre. Témoin du passage d'un hôte, une malle de voyage y fut abandonnée». Les voies carrossables étaient (avant leur goudronnage) parsemées tous les 8 km environ d'une auberge et tous les 18 km environ d'un gîte-auberge. Ces distances correspondent aux capacité de la traction animale, ainsi que celles de la marche à pied (sept lieues maximum séparent les villages). Il s'agit du gîte-auberge à une journée de diligence de Salins ou d'Ornans et une marche de Myon, Nans ou Cléron. De Salins à Ornans, il permettait au voyageur pressé d'éviter le détour par la populaire auberge de Nans-sous-Sainte-Anne (et le péage de son pont par le passé). Cette clientèle aisée délaissait ainsi le transport collectif. Le gîte est une escale des pèlerins de Saint-Claude avec leur passage à Salins pour Saint-Anatoile. Il est probable que l'église a détenu un exemplaire des statuettes de la Vierge faites avec le bois du chêne qui abritait la vierge miraculeuse de Montaigu. Imaginons un instant les propositions culinaires de la patronne :

~ MENU ~ ( au choix et suivant la saison)

- Écrevisses à la crème. - Gibier aux champignons. - Truites au vin blanc. - Volaille ou lapin au vin rouge. (avec légumes ou grains à volonté) - Pain, jambon, saucisse et fromage, - Pinot noir et Poulsard. - Tarte aux pruneaux, poires, cerises ou pommes. (digestif de pruneaux, raisins ou cerises offert par le patron) Sens ancestral de l'accueil, la maison ne fait pas crédit.

SOCIÉTÉ SECRÈTE... 1820 Saint Thiébaud (évêque au 11 ème siècle) évangélisera les zones forestières du Jura. Les forestiers créent leur société croyante professionnelle: ''les Bons-Cousins'' (à l'image du compagnonnage ou de la franc-maçonnerie). Pour la petite histoire, François 1er qui passait par le Jura pour conquérir le nord de l'Italie en 1515 adorait la chasse à courre, il se perdit en forêt mais fut recueilli par les charbonniers, il leur donnera ce nom hautement distinctif, s'initiera à leur société et les protégera durant toute sa vie, (détaxe sur le charbon de bois). L'industrie métallurgique des vallées, énorme consommatrice de charbon de bois, fit exploser la demande et les charbonniers envahirent nos forêts. Les producteurs de charbon sont isolés au fond des bois, ce qui a protégé cette société de barbus contre toutes les réformes catholiques successives. La commercialisation du charbon nécessite également un solide réseau de connaissances de confiance et les Bons-Cousins n'ont pas eu de mal à se constituer en société secrète pour se rendre invisible aux yeux des agents de la monarchie et des prélats de l'église dominante. Les membres sont groupés en ''ventes'', c'est ce groupe de producteurs s'alliant pour fixer le prix qui représente la cellule de base de l'organisation. À cinq, la vente est régulière, à 7 elle est juste, à 9 complète et à 11 parfaite. Pour intégrer une vente, il faut obtenir son ''diplôme de réception''. Les leçons portent sur la bonté, le goût du travail, le respect des autres, l'harmonie avec la nature et la lucidité face à la mort. Les Bons-Cousins sont profondément croyants, égaux entre eux, pratiquent la solidarité et sont adeptes d'une société très conviviale. Il y a trois grades principaux: apprenti, compagnon et maître. L'organisation pratique ''l'acceptation'' de non-charbonniers dès 1780. Elle est une société d'entraide fortement présente dans le monde rural. Grâce à son apolitisme, elle traverse également toute la période révolutionnaire en spectatrice, (on pourrait presque supposer que les prêtres réfractaires ne vivaient pas dans une cabane de charbonniers par hasard...) . Ses couleurs sont le noir (charbon), le rouge (braises) et le bleu (la fumée). Cérémonie de passage au grade de maître: la hachette est tenue de la main droite sur l'épaule gauche devant une tombe fraîchement creusée représentant la mort et la résurrection. Ce n'est qu'en 1820, à partir du déclin des forges au charbon de bois et l'ouverture de la société rurale, que la majeure partie des Bons-Cousins se politise et rejoint le camp républicain, les Bons-Cousins aident fortement la révolution de 1848. En 1851, ils forment l'essentiel des insurgés de Poligny. En 1852, la répression les écrasera dans toute la Franche-Comté. La minorité restée apolitique s'évaporera avec le métier de charbonnier. Le métier, en plus d'être une activité locale saisonnière, rennaîtra ensuite grâce aux''Carbonari'' italiens.

Blague à tabac et codes secrets : H V P pour Honneur, Vertu et Probité. EAU PROPRE, EAU SALE. 1850

Les anciens se débrouillaient dans un premier temps devant l'église où ils puisaient à la cruche l'eau ''potable'' à l'arrivée du ruisseau de surface qui traversait la place du village. A d'autres heures les bêtes s'abreuvaient dans un tronc taillé et qui se répend autours. Une vraie ''gouille'' enlisante fait ''jurer comme un charretier'' les voituriers et conducteurs d'attelages de passage. On installait une croix devant ces passages difficiles qui avait pour double fonction de pardonner le blasphème et de protéger les habitants des éventuelles représailles divines. «Lorsque l'on a creusé sur la place du village pour créer une retenue d'eau et alimenter un nouvel abreuvoir, on a découvert un ''tunnel-cannal'' qui se dirige en profondeur vers le ruisseau principal», le problème est donc très ancien. Il fallut entreprendre ensuite, la captation maçonnée de la source puis l'adduction vers la place en tuyaux de fonte avant l'installation d'une fontaine-abreuvoir encore visible aujourd'hui. En 1956, on reprend les pioches et l'eau arriva jusqu'aux étables par tuyaux plastiques enterrés et robinets. En 1973 et le regroupement des villages, il ne restait plus qu'à installer les compteurs aux maisons pour les nouvelles autorités locales ! Le pâturage étant toléré sur les périmètres de protection des captages, cette eau devint imprope à la consomation. Si les travaux récents d'adduction à la Loue lointaine et coûteuse garantissent maintenant l'eau potable, ils ont aussi permis d'enlever les anciens tuyaux qui auraient permis de conserver un accès facile à l'eau gratuite. En amont, la marche à l'eau potable se fit contre le porte-monnaie des habitants pour garantir la santé publique. En aval, l'épandage agricole et la chimie ménagère ont eu raison des écrevisses, tritons et truites sauvages du ruisseau du Bief-des-Combes. Et pourtant : « Sur le territoire de Refranche, canton d'Amancey, à peu de distance de la grotte dite la Baume-de-Mataflan, le ruisseau qui prend sa source à Coulans forme une jolie cascade; l'ondulation légère et vaporeuse de ses eaux limpides, les beautés agrestes du vallon que ce ruisseau fertilise, sont dignes de fixer l'attention des curieux qui voyagent pour admirer les beautés de la nature.» A.Laurens 1837. RAISIN ET FUMIER. 1850

Chassons d'abord deux idées reçues : - La vigne ne suit pas la pente du coteau mais ses rangs sont disposés en terrasses perpendiculaires à celle-ci, ( pour la parcourir à plat ) . - Le vin n'est pas destiné à la ville mais le commerce s'organise avec la montagne. Cette culture a deux ennemis immédiats (le gel du printemps, le défaut et l'excès de soleil l'été); un ennemi sporadique (la maladie) et deux ennemis de long terme (le ravinement du terrain que les murets ne font que ralentir ainsi que le manque de main d'oeuvre). Il existe deux cépages excellents (Poulsard et Pinot noir) qui donnent ici une année sur trois (consommation locale) et un cépage médiocre (Gamay) plus régulier en récolte (destiné à la vente). De plus, chaque bonne récolte déséquilibre l'offre et la demande. Ainsi, le cour du vin (payé par les marchands) s'effondre de fait les jours suivants devant l'abondance. Il est donc essentiel de réussir le travail en cave pour que celle-ci devienne une véritable petite banque pour le vigneron l'année suivante. La bouteille est une monnaie d'échange appréciée de tous les nécessaires prestataires de services extérieurs (médecin compris...). Le coeur de production (Vuillafans) engage les familles du plateau en nombre pour les vendanges. Le village était jadis traversé par un chemin à voie unique. Les maisons sont largement espacées de son axe pour permettre la constitution des tas de fumiers à la fois en sortie des écuries mais aussi à l'endroit de leur rechargement, ( la vigne en consomme tous les quatre ans sans doses exessives). Car le fumier est régulièrement ''remonté'' en charettes-traquetées jusqu'aux terrasses pour tenter de compenser le lessivage des terrains par la pluie. Le fumier (seul engrais de l'époque) vaut de l'or et la hauteur du tas fait la fierté du laboureur car, c'est elle en réalité qui limite la taille des surfaces cultivables. Pour des raisons de salubrité publique, ces tas de fumier au centre des villages furent interdits. Ce qui permit ensuite de passer la rue principale du village ainsi que les routes de communication à deux voies. En 1854, la route passe à quatre mètres de large et l'on rapporte au préfet que ''déjà ce nouveau tracé est emprunté par des voitures''. Or, c'est précisement ces difficiles voies de communication qui protégeaient ce marché de proximité et le fumier qui rendait exploitable les coteaux ensoleillés. Un début d'automne, une nuée d'étourneaux s'est abattue sur la seule et dernière vigne qui ne put partager le prélèvement avec ses anciennes voisines. Elle était la dernière à résister aux picrates du midi.

Les vignes sur la carte de 1781. TOUT ÇA POUR DES PRUNES ! 1850

Lorsque l'été se termine, des gens du Haut descendent encore à Coulans pour acheter les prunes qu'ils ramassent aux pieds des arbres que l'on secoue. «On raffole des tartes !», vous disent avec le sourire au coin des lèvres, ces acheteurs de passage qui repartent la voiture pleine de cageots pour faire des... milliers de tartes... Si le village se situe en limite d'altitude où cette culture reste possible, cela n'explique pas sa réputation exeptionnelle jusqu'aux régions montagneuses du département, (Le village de Cademène jouit d'une situation identique ). De l'automne à l'hiver, alors que Refranche et Éternoz se cachent souvent sous le brouillard, le village baigne sous le soleil. C'est le fameux micro-climat de Coulans, il n'est d'ailleurs pas impossible que c'est ce phénomène qui soit à l'origine d'une implantation humaine ici. La conséquence de ce surplus de soleil agit favorablement sur la goutte que l'on distille de ces fruits car elle devient supérieure en alcool à toutes les autres. C'est pourquoi la prune, (avec le miel produit grâce aux fleurs de l'arbre) ont été durant deux siècles des spécialités locales de hautes renommées. Coulans cultive depuis des siècles ce fruit que les croisés du moyen-âge ont rapportés de Syrie suite à leurs nombreuses excursions militaires. C'est de ces échecs militaires successifs qu'est né la fameuse expression : tout ça pour des prunes !

«Situation chanceuse, car il est de fait que dans notre Pays il pleut assez difficilement. Cela semble dû à l'influence du Massif du Poupet qui, divisant les nuées pluvieuses venues du sud-ouest, les dérive notamment: sur la lignée des collines de Maillot (850m d'altitude moyenne) coiffées de forêts de sapins, et parfois d'autre part dans la région de Quingey avec ses chaînes anticlinales boisées et les vallées correspondantes; en particulier celle du cours inférieur de la Loue, prolongée dès par la vallée du Doubs. Quelques ondées s'échappent parfois dans la vallée de Lison pour suivre de Châtillon, les monts de et les bois d'Epeugney, Montrond, , etc... Même observation peut être faite ici à propos des pluies et de la neige en hiver, où l'on ressent alors dans notre vallée une fraîcheur significative annonçant les précipitations atmosphériques dans le Haut-Pays. Les mêmes causes, par bonheur, nous préserve de la grêle.» 1860

PIERRE CALCAIRE .

Cet abreuvoir en calcaire dur provient d'un seul et même bloc mégalithique. Il a été extrait de la carrière de Montrond-le-Château à vingt kilomètres d'ici. Les maîtres tailleurs de pierre façonnaient les commandes en carrière sur des blocs juste après leur extraction. Le bloc est alors encore ''frais'' et gorgé de son ''eau de roche''. La pierre se laisse ciseler plus tendrement dans cet état. C'est par couches successives que les maître tailleurs donnerons au bloc initial cette forme de baignoire, puis l'oeuvre durcira en séchant. Un chariot spécialement conçu à cet effet, tiré lentement par des boeufs, livrait jusqu'ici la commande. Cette ''voiture'' de frêne et d'acier est d'une robustesse à toutes épreuves au regard du poid de cet abreuvoir. On imagine la commune en fête pour réceptionner ce vrai boulot d'égyptien. Lorsque le département calcul le montant de l'impôt des communes, il se base sur le mode de calcul du ''centime additionnel''. C'est Coulans qui tient le record de la commune la plus pauvre du département ! C'est donc pour l'utilité collective que la commune se saignait financièrement. Un jour, l'eau n'y coula plus, le gel le fendit, puis il se brisa lors d'un nécessaire déplacement, encore une page qui se tourne... Coulans disposait de deux carrières, une pour les lauzes ( lieu-dit ''les laves'') et une pour la pierre d'oeuvre ( lieu-dit ''le canton'') . L'école et le pont de Chiprey sont construits à partir de la pierre jaune et blanche de cette carrière sur les hauteurs du village. Coulans avait son maître tailleur en la personne de Benjamin Demontrond qui s'installa en 1839 au N°19 actuel où il a gravé ses initiales sur le chapiteau de la colonne supportant les poutres du tuyé de sa cuisine.

La frappe du maillet sur son burin résonnait au village quand il réalisait entre autres le porche de l'église. 1867

RÉCOMPENSE .

Napoléon III restaure l'empire et tente l'aventure militaire à l'étranger. Il connait le village proche d'Alaise qui lui conteste son choix d'Alise-Sainte-Reine (la ''punaise écrasée'') comme étant l'antique Alésia. Un lieu franc comtois (trop récente conquête française) étant malvenu pour inciter les français à un patriotisme commun, il choisit la Bourgogne et son propre portrait pour édifier là-bas une statue de Vercingétorix. Tous ses réseaux d'influence anti-républicains sont réactivés et mobilisés pour assoir son pouvoir impérial sur la nation. Dès son intrônisation en 1852, l'empereur instaure une nouvelle médaille prévue pour récompenser les hommes du rang (non-officiers) et assimilés : la fameuse ''médaille militaire''. On l'appelle également la ''médaille des braves'' ainsi que le ''bijou de la nation'' car elle récompense une période de 8 ans minimum de services militaires jugés exeptionnels. Cette décoration insiste sur la ''valeur et la discipline'' du soldat. Elle s'accompagne de 100Frs annuel de rente viagère équivalent au pain et au tabac gratuits à vie. Un coulanais l'a eu, et pas des moindres; le curé Bauffe qui officia à Coulans de 1864 à 1872. L'empereur lui offrit également une chasuble or pour valoriser sa personne et son office. Elle symbolise la charité et l'amour du seigneur qui enveloppe le prêtre ainsi que le joug (tutelle) du seigneur sur sa personne. Soixante-quinze ans apès la révolution, Coulans semble toujours faire partie du maillage des réseaux anti-républicains...

La chasuble du Père Bauffe. 1870 CASQUES À POINTE .

Napoléon III, grâce à ses valeurs militaires et son ambition, déclare la guerre à la Prusse en juillet. Et son armée fut écrasée en trois semaines... En septembre, l'Empereur est fait prisonnier sans avoir eu le temps de mobiliser l'armée de l'Est. En octobre, ce sont donc les préfets qui en appellent à la garde nationale au frais des communes dans la panique générale car les prussiens sont déjà en Haute-Saône. Puis l'armée de Bourbaki fonce sur les envahisseurs mais prend à son tour une sévère claque. Ordre de mouvement du 25 janvier (les prussiens arrivent par Baume-les-Dames et Salins) : « La cavalerie du 15eme corps passera la Loue à Cléron et à Ornans, poussera des reconnaissances sur Coulans, Eternoz, Déservillers, prendra, si c'est possible, ses cantonnements dans ces villages... » Le 28 janvier, Coulans assiste à la pitoyable retraite des soldats meurtris (une division campe à Déservillers), la population les soutient du peu qu'il leur reste. Ils sont suivis de près par les casques à pointe trionphants qui réquisitionnent tout. Le pont de Châtillon saute et l'on se tire dessus d'une rive à l'autre de la Loue. L'ennemi contourne donc par celui de Chenecey-Buillon avant de revenir par la rive droite sur celui de Chiprey, mais la retraite était accomplie ! Dans les villages désertés, les guetteurs signalent un détachement s'approchant de Refranche mais arrivés à Coulans, ils tombent face à face avec notre coq qui trônait sur le clocher de l'église et leur barrait ainsi fièrement la route. Les pointus trouvèrent la parade en se servant de ce symbole patriotique comme cible d'entrainement mais le coq tint ses positions ! « lorsque bien plus tard, le coq rouillé tomba au sol, on trouva à l'intérieur des balles de plomb », comme quoi ils visaient pas si mal... Les Suisses sauveront nos soldats de l'armée de l'Est et françs-tireurs d'une catastrophe totale car les accords d'armistice signés à Paris les avaient tout bonnement oubliés !

Inauguration du petit dernier de la troisième génération. 1871 CAMARADE GUSTAVE .

C'est le 25 août 1807, en l'église de Coulans, que Louis Courbet avec son petit Régis (garçon de 9 ans à l'époque et qui devriendra 12 ans plus tard le père de Gustave Courbet) assistent au magnifique mariage de Constance Courbet (sa nièce de 19 ans) et de Jean-Pierre Bordy (25 ans, l'enfant du village). Quelques décennies plus tard, dans la grande maison familiale, à l'entrée du village, un soir d'avril chez les Bordy... Alexis (dit Flavien, le père) rentre de son labeur et se sert direct un pruneau : « J'viens d'avoir des nouvelles d'la famille de Flagey, y paraît qu'le Gustave à abattu la colonne vendôme à Paris !». Apolinaire (le fils de 13 ans) : «C'est quoi cte colonne fantôme ?». Constance (la fille de 11 ans) : «Vendôme, c'est un monument pour la gloire de Napoléon». Alexis : «Et pis y vient d'se faire élire à la commune et vlatipas qui d'mande à c'qu'on conserve c'qui reste comme d'l'oeuvre d'art !, paraît qui-avait foule de communards et fanfare pour accompagner la Marseillaise». Gustine (8 ans) : «La quoi ?». Alexis : «la Marseillaise, c'est la chanson des rouges, les meneurs d'ces émeutes». Marie-Etiennette (la mère) : «Ben-ça, ça m'étonne pas d'lui, dire qu'ici l'a jamais empoigné un outils, l'aurait mieux fait d'continuer à courir tous les jupons en mêm temps d'par ici avec tous les sous d'ces tableaux !». Alexis : «Faut pas rigoler, c'est qu'y risque le conseil de guerre, surtout qu'la statue de l'Empereur s'est décapitée en tombant !, à mon avis ça va mal finir toute cte violence...». Marie-Etiennette : «Ca y est, on est foutu, on s'ra pas assez dans la famille à s'ruiner pour tout payer !, le jour où la Claudine Reudet de Flagey a présenté cte Constance à ton grand-père Jean-Pierre (paix ait son âme), elle aurait mieux fait d'se casser une jambe !». La petite Cécile (6 ans), après avoir récité sa prière, avait les yeux grands ouverts au fond du lit et se blotissait contre ses soeurs. Elle ne comprenait pas tout de la bruyante discussion que papa et maman continuaient à la cuisine. En pensant au fantôme qui prend les sous en chantant la mayonnaise rouge, elle avait froid dans le dos. LE TRÉSOR . 1894

«L'effondrement de la voûte du choeur s'est produit le 18 janvier 1894, on a trouvé dans les débris un certain nombre de pièces ou médailles de différentes grosseurs. Elles portaient une effigie avec une inscription latine. L'une d'entre elles portait une date du 13 ième siècle». Au 13 ième siècle, les pièces en or qui circulent sont des écus d'or de Saint Louis et des monnaies étrangères comme les florins des négociants florentins ou vénitiens. Dès 1536, quatre ''Ferie de Bizansone'' par an sont organisées par les marchands-banquiers italiens. De riches voyageurs de passage faisaient une halte au village pour, entre autres, prier dans son église et donner une offrande à l'abbé. Ces pièces peuvent provenir également de dons faits aux enterrements de hauts personnages pour aider à l'entretien du lieu. On peut croire que les abbés successifs se transmettent ces sommes cumulées en prévision de nécessités concernant l'église puis cachées pour que la ''terreur'' révolutionnaire ne mette pas la main dessus à l'occasion d'une razzia ou par l'intermédiaire d'un abbé obéissant. Il pourrait donc s'agir d'une somme cachée par l'abbé royaliste (et presenté par le Comte d'Éternoz) Jean Batiste Gervais qui était en place en 1791. Il est possible également que cette cache soit d'origine plus ancienne car Brisebarre (Jean de Bolandoz) pille la contrée vers 1360 avec l'aide des ''routiers'' ou ''grandes compagnies'', ces soldadesques errantes (cas du trésor des 180 florins à la fleur de lys et à l'image de Saint Jean-Batiste découverts dans le parc du château de Cléron). Quelques exemples de riches donateurs: Dans la lignée belliqueuse des Jean de Chalon (basée au château de Nozeroy où son propre trésor est caché dans la cave voutée condamnée d'une grosse pierre sous la tour au toit de plomb et dont les d'Esterno sont les alliés), citons Jean IV (1443- 1502), seigneur (entre autres) de Nozeroy (Mièges), Salins, Montfort et Arbois, fils de Catherine de Chalon qui a dû en laisser quelques-unes car l'église est sur la route qui relie ses châteaux. Peut-être en remerciement au curé de ''Collans'' (le noble Guy d'Éternoz) qui fit des dons jusqu'en 1429 au profit de l'hôpital charitable de Nozeroy fondé par Hugues de Chalon en 1360. Le lien Coulans-Mièges se vérifie aussi en 1747 avec le vicaire nommé Quattre. Des prêtres constituaient entre eux une ''familiarité'' (groupe travaillant ensemble sur le même projet), notament celui d'attirer le pèlerin car il est de coutume de marquer sa dévotion par le don d'une pièce. L'église est depuis tout temps une source de revenus surtout si elle se trouve sur le chemin des pèlerins (pèlerinages sur la tombe de Saint-Caude, Saint-Anatoile à Salins, le Saint-Suaire à Besançon,Notre Dame des malades à Ornans et plus récement Notre Dame du chêne à Scey-Maisières) avec messe à l'aube du départ. En 1894, du ciel tomba un plafond maçonné, un toit en lauzes et l'argent pour le reconstruire en tuiles, un vrai miracle... 1910 BRACONNIER AUX YEUX DE LYNX .

« À la nuit finissante, on descendait en silence la pente qui mène au Lison lorsque je vis clairer furtivement une cigarette sur la pente d'en face. On décida donc d'obliquer vers l'amont de la rivière pour avoir l'avantage sur ceux d'Alaise. Nos fourchettes arponnaient les truites tandis que les bougres d'en face se débrouillaient dans l'eau troublée d'aval toute la matinée ». La truite et l'ombre sont les poissons les plus recherchés par les bisontins. Au point d'empester le poisson chargé à Cademène (l'arrêt est spécialement obtenu) dans le tacot qui les menait à la vente place du marché devant le café de la Bourse. À Éternoz, au moment du frai, le ruisseau de la vau se remplissait de truites comme les torrents du Canada de saumons. C'est par voitures pleines qu'elles se vendaient à à 0,40 Frs la livre. Mr de Montrichard (le conseiller général d'Amancey) proposait à l'époque au Préfet de barrer carrément le ruisseau ! En 1907, la commune opposa le fait que cela inondera le chemin de berge et sauva ainsi ses truites. La lutte est en effet inégale entre les braconniers et le garde qui ne peut qu'amender une fois par jour à 6,25 Frs le même délit et passe le reste de la journée à regarder le pêcheur accumuler jusqu'à 80 livres de truites pour 32 Frs. Autant parler de taxe plutôt que de procès verbal... Déjà en août 1896, le préfet gratifiait le garde de 100 Frs pour son zèle. En 1912, les lignes de fond constellées d'ameçons posées pour la nuit et les profondes nasses de filet sont interdites. Avant 1914, des familles entières vivaient encore de la pêche, en 1524, on recensait entre autres des aloses, des barbeaux, des anguilles et des truites saumonées... SALE GUERRE . 1926

Il fallut à Coulans (comme dans toute la France) construire un monument aux morts pour glorifier la grande boucherie de 14-18 et les deux victimes malheureuses enlevées aux forces vives se raréfiant au village (dont une par erreur de tir...). Joseph Demontrond (le maire) exécute l'ordre préfectoral de 1922 et fit inscrire sur le flanc du piedestal : ''Sous l'administration Demontrond Joseph''. Mais, face au tollé des conseillers municipaux contestant cette audace trop personnelle, il dut faire rajouter ensuite : ''et des Conseillers Municipaux''. Quand c'est gravé, c'est dur à enlever... Cette statue est semble-t-il une réplique miniature d'une autre dont on recherche la commune.

Joseph suivait de près cette sale guerre (où son fils fut prisonnier) et partageait les nouvelles du front avec les autres habitants également inquiets. Des journaux de 1916 lui appartenant ont été retrouvés sous un vieux lino à l'autre bout du village. Journaux parisiens : L'écho de Paris, Le petit parisien, Le matin. Journaux régionnaux : Le petit Comtois (républicain démocrates) L'éclair Comtois (union libérale) La croix Franc-Comtoise (chrétien) On peut en déduire qu'il avait un intérêt régional et national pour les actualités, une lecture républicaine de droite de la politique, une morale religieuse et adepte des idées libérales en économie. Proche du parti de l'Action Libérale Populaire à l'époque en perte de vitesse. Le village connut aussi l'apport progressiste qui grimpe des villes aux montagnes. 1939

COLLABO !

L'un était allemand, l'autre français. L'un et l'autre étaient paysans, pratiquants, haïssaient la guerre et se méfiaient du patriotisme des hommes. Ce dix avril 1939, c'est Frantz le paysan bavarois, qui reçoit son ordre de mobilisation et intègre la Wehrmacht. Il y attendra le départ de son convoi qui suivit tranquillement les divisions Panzers et la Luftwaffe chargées d'écraser rapidement la ligne Maginot et l'armée française. Ce deux septembre 1939, c'est Louis le paysan d'ici, qui reçoit son ordre de mobilisation et intègre une longue colonne d'hommes et de chevaux tractants des canons en direction du front. Lorsque son convoi éclate dans un mélange de sang et d'acier sous les sirènes et les bombes des Stukas. Pour lui, la guerre est apparemment finie et il reprend comme il peut le chemin de sa ferme. Ce mois de juin 1940, alors que l'on vit dans l'angoisse de l'arrivée imminente des allemands (tueurs d'enfants et violeurs de femmes comme le disait la rumeur), un groupe mécanisé s'arrête pile devant la ferme du Louis avec l'ordre de s'y installer. Le sang glacé, ses dernières prières dites, ayant aidé sa femme et sa mère à s'enfuir par l'arrière de la maison, Louis vint seul à leur rencontre. Lorsque contre toutes attentes, Frantz sauta d'un camion et plia délicatement une jeune greffe du verger afin de la protéger du passage des véhicules. Commenca alors une longue cohabitation forcée qui donna aux deux hommes le temps de se comprendre. Louis s'apperçoit vite que la consigne des allemands est de se faire accepter par la population malgré leur tâche consistant à réquisitionner des denrées alimentaires pour l'Allemagne. Il sent aussi leur peur du dérapage, de la SS et leur possible affectation sur le front meurtrier de l'Est. «Guerre nicht good» disait discrètement Frantz au Louis qui acquiesçait . Déjà, de jeunes résistants s'attaquent aux écluses autour de Besançon et tentent d'empêcher l'envoi des réquisitions, mais ici, la proximité et l'exécution potentielle d'otages civils paralysent la résistance locale. Louis se retrouve bien seul dans cette situation délicate car la méfiance et un cordon sanitaire étanche aux informations s'organise autour de lui. Un compromis de fait s'installe entre les deux paysans ; rien à demander pour l'un et rien à dire pour l'autre, ce qui finalement arrange tout le monde. La ferme, l'élevage et les cultures deviennent les sujets de conversation du quotidien. Un jour, Frantz promis de rapporter une brouette allemande qu'il jugeait bien meilleure que la franc-comtoise. Ainsi, dans l'Europe dominée alors par la haine et les barbaries, une France s'adonnant en grande partie à la dénonciation intéressée, ici un respect puis une amitié s'installent progressivement entre les deux hommes. En septembre 1944, les américains et la résistance investissent le village. N'ayant pas de temps à perdre, ils ordonnent à Louis d'enfermer les allemands dans la cave. Ce jour là, les rôles s'inversèrent du tout au tout, les allemands passèrent d'occupants à prisonniers et Louis d'occupé à geôlier. Mais la relation établie entre les deux paysans ne s'effaça pas pour autant et le prisonnier eut droit au même respect que celui dont il avait fait preuve auparavant. Les prisonniers allemands furent affectés aux travaux forestiers, (l'école de Coulans en hébergera une cinquantaine ), la France était devenue miraculeusement toute résistante, mais Louis dû accepter sa double peine: la suspicion. Au lendemain de la tourmente, une main anonyme peignit une croix gammée sur la facade de sa maison. Ce geste était d'autant plus irréfléchi qu'il ne s'agissait vraiment pas là d'une maison de collabo mais plutôt la maison de deux autruches qui n'ont pas eu d'autres choix politiques à l'époque. Au contraire, le motus et bouche cousue fut de mise au canton et put réceptionner des parachutages connus de tous et dont les armes abimées étaient réparées par la maison Garnier à proximité de celle du Louis, au nez et à la barbe des ''boches''. Quelques décennies plus tard, Frantz revint comme promis revoir le Louis avec sa fameuse brouette supérieure. Mais cette fois-ci, la discussion porta sur la construction européenne.

Sac de réquisition.

LE MÉRITE 1940

«Je me souviens de Bouboule, leur chien qui tirait chaque jour la charette à Éternoz avec leur peu de lait à la fromagerie, de ces enfants mal chaussés qui venaient chez nous payer quelques dettes avec des pois cassés que l'on ne pouvait accepter».

S'il y eut une famille qui vécut, dans une période récente, une des existences les plus dures à Coulans, c'est sans conteste celle de Charles Gavignet. Dès 1936, il intervient auprès du maire qui , au nom du conseil municipal, écrit au préfet du Doubs pour demander l'affectation à l'école d'un instituteur car six enfants du village marchent six kilomètres par jour et par tous les temps pour se rendrent à l'école d'Éternoz. Réponse de la préfecture : que la petite Anne-Marie reste chez sa tante de et que voici 200 francs pour acheter des chaussures aux autres, ce qui les aidera à marcher ! Il a 49 ans lorsque son épouse décède deux mois après la naissance du septième enfant au début de la guerre ! Petit cultivateur très occupé, il élèvera seul ses enfants mis de suite à pleine contribution pour survivre : Berthe 16 ans, Anne Marie 14 ans, Gabriel 11 ans, Joseph 10 ans, André 8 ans, Jean 2 ans et le bébé Daniel. Démuni, il est l'un des trois enfants d'Ernest, veuf également et orphelin de père. Sans maison familiale, il louera fermage très difficilement au village jusqu'aux années cinquantes. Hommage à celui qui mérite vraiment le paradis.

Eternoz 1946, les garçons.

DON ... 1951 Suite au don d'Alphonse Demontrond (frère du maire Joseph, au centre de la photo avec les bras croisés) on inaugure dans l'angélisme officiel la nouvelle statue. Pourquoi ce regard 'content de son coup' d'Alphonse et les sourires gênés des curés? Pour la petite histoire : Alphonse, homme lettré, maréchal des logis, habitant la plus jolie de nos maisons, s'éprit d'amour pour Eugénie Gaillard (fille de bonne famille du moulin d'Éternoz). L'homme et sa belle famille ne s'entendaient pas à merveille mais l'amour imposa ses lois sur le destin. Le couple s'aima leur vie durant, bravant toutes les oppositions, dont la guerre (14- 18) et ses camps de prisonniers qui n'empêcheront pas le couple de correspondre. Lorsque Eugénie mourut sans laisser d'héritiers, la belle famille était en droit de recevoir une partie de la dot du mariage initial. Le fier Alphonse choisit donc de faire don de cette somme pour édifier la statue. ''Don de A Demontrond et E Gaillard'' peut-on lire sur le piédestal, notons qu'il s'agit d'une vierge à l'enfant qu'ils ont dû tant espérer. L'argent ainsi placé, échappera à d'autres destinées... Faisons donc parler librement la photo : Alphonse venait de murmurer «manquerait plus qu'ils aient un kopeck...» en se croisant les bras pour la photo souvenir. Le curé se pencha alors et lui glissa à l'oreille: « Dieu voit tout mon fils...». Ce qui fit doucement rigoler les trois autres ecclésiastiques, et un tantinet énerver notre Alphonse au moment du flash. De gauche à droite: - un curé admiratif . - le curé coordinateur (les deux d'éternoz). - Alphonse dont le visage exprime la difficile union entre l'amour, la foi et les questions d'argent. - l'évêque reçu dans le village entièrement décoré. - l'abbé Paul Pernet qui suit le village. Au moyen-âge, la hiérarchie religieuse se débarrassait de l'ancestrale seigneurerie d'épée (qui la concurençait auprès des rois) en organisant les croisades. Le temps consacré à la réflexion permet de tirer bien des ficelles et mettre tout le monde d'accord... CHAPITRE II :

AGRICULTURE ET FORÊT .

Intéressons-nous aux produits du '' vieil édifice agricole '' d'avant 1850.

ÉLEVAGE :

--> Le cochon pour la viande qui est conservée au sel ou fumée au tuyé (cheminée). On promène à tour de rôle le cochon aux bois jurés (fruitiers forestiers). --> Les chèvres et brebis pour leur lait, agneaux et chevraux pour leur viande . La laine est filée au rouet. Un berger désigné garde le troupeau sur les pentes forestières et mauvaises pâtures. --> Les vaches pour le lait et les veaux pour la viande. Chaque matin, le pâtre désigné les collecte au son de la corne aux sorties des étables pour emmener le petit troupeau aux communaux (terrains collectifs). --> La volaille pour les oeufs et la viande. --> Les lapins pour la viande et les peaux. --> Les boeufs ou chevaux comtois sont les tracteurs de l'époque et tirent charrues et voitures agricoles. Ils disposent d'un pré de proximité.

CULTURES :

--> Le maïs (blé de Turquie), le froment, l'orge et l'avoine se consomment en bouillie quotidiennement. Les gaudes (bouillie de maïs ou polenta) furent durant deux siècles le plat comtois avant que la patate ne le remplace. On réserve les meilleurs terrains pour ces cultures. --> Les pois, lentilles, fèves et courges sont cultivés sur les autres terrains labourables.

VERGERS :

--> Les pruneaux, pommes, poires et cerises se distillent à l'alambic communal pour l'alcool. --> Le noyer fournit l'huile en pressant ses noix. --> La vigne fournit un vin très lucratif.

PRODUCTIONS NÉCESSAIRES :

--> Le fourrage (les animaux sont à l'écurie pendant cinq mois d'hiver) est fauché sur les mauvais terrains en pente (prés de fauche). --> Le bois de qualité est réservé aux matériaux de construction, aux meubles ainsi qu'à la fabrication de tout l'outillage agricole. --> Le bois restant est réparti pour le chauffage (affouage). --> La pierre de mur et de toit (lauzes) est extraite en forêt, la pierre réfractaire de cheminée (tuf) est sciée aux tuffières (cascades). --> La terre marneuse sert au torchis (crépis) des maisons et remplissage des murs. --> Le chanvre est séché (roui) sur le pré, décorcé (tillé) puis écrasé sous les meules (ribes) avant d'être peigné puis tréssé pour le cordage ou vendu au tisserand pour les toiles, (sa graine, le chenevis, est écrasée pour produire l'huile d'éclairage). CALENDRIER AGRICOLE AU SEIZIÈME SIÈCLE :

HIVER : Abattage, découpage et transport du bois. FIN HIVER : Labours. Semailles de printemps. Passage de la herse. FEVRIER-MARS : Naissance des animaux. 23 AVRIL : Exclusion du bétail des prairies. MAI-JUIN : Fenaison. Saison des foires. JUIN : Cueillette des cerises. Tonte des moutons. Peignage, filage des laines. AOUT : Moissons à la faux. AUTOMNE : Vendanges. Labours d'hiver. Cueillette des pommes, poires, prunes et noix. Préparation des réserves alimentaires. NOVEMBRE : Saison des foires. DEBUT HIVER : Battage des grains au fléaux à la grange. Noël : Abattage du cochon.

RENTABILITE EN 1789 D'UN JOURNAL DE TERRE : (28,8 ares labourables en une journée de travail)

CHIFFRE D'AFFAIRE: production de 18 mesures de bled, à 3 livres la mesure, égale 54 livres. FRAIS: 9 livres pour le prix de l'amodiation qu'il faut payer au propriétaire. 12 livres pour les coups de charrue nécessaires. 6 livres pour l'engrais. 15 livres pour 5 mesures de bled à semer 4 livres pour moissonner. 2 livres et 5 sols pour impositions. 1 livre et 10 sols pour le décimateur. BENEFICE: 4 livres et 5 sols soit moins de 10% !

L'origine du développement agricole du village repose en réalité sur les conseils et l'encadrement des moines agriculteurs de la grange Simorin, dépendance agricole de l'abbaye de Buillon. L'âge d'or de cette période se situe au moment où l'augmentation du nombre d'habitants atteint les limites exploitables de la surface communale. Cet espace était réparti pour 1/3 de bois, 1/3 de prés et 1/3 de champs de culture. L'âge d'or de cette agriculture née de l'autosuffisance correspond donc aussi au début de son déclin. En 1850, la ''dépaissance'' en forêt (broutage) et la ''feuillée''(pour le fourrage complémentaire) sont interdits pour sauver les derniers lambeaux forestiers... La mutation agricole en mono-production laitière s'est imposée par obligations démographiques, commerciales mais également environnementales. Le paysan a une associée et un patron: Les petites décisions se prennent en famille, les grandes auprès de sa douce. Les saisons rythment les plans de travaux, l'état du ciel opère le cadrage quotidien.

VENDRE :

MARCHÉS COMMERCIAUX :

Il existe trois marchés distincts : ●Un marché de proximité dû à la surpopulation des vallées industrielles dont Salins, Ornans et Nans (produits périssables). Ce marché est assuré par les petites surfaces agricoles des vallées et leurs vignes qui accentuent ici un fort déficit alimentaire. ●Un marché lucratif avec la montagne en pénurie alimentaire dû au climat froid du Haut-Doubs (alcools, animaux). ●Un marché d'exportation par voies routières et fluviales (grains). Essentiellement, les produits grimpent vers la montagne et l'argent en descend. De plus, les grossistes des villes diffusent leurs produits manufacturés mais chers. Le paysan peut vendre directement sur les marchés d'Éternoz, d'Amancey ou Myon. Mais l'essentiel est vendu aux marchands ambulants et c'est là où les choses se compliquent: a) Reconnaître le vrai marchand du mauvais intermédiaire. b) Mesurer correctement le produit (le paysan dispose de sa propre balance). c) Deviner suivant l'année l'état des récoltes ailleurs et les tendances de prix induites. d) Restaurer le marchand et dépanner son chariot l'aidera à revenir, ''mais en cas de disette, il ne te le rendra pas''.

«Il n'arrive que trop souvent que la diversité des poids et mesures occasionne des disputes et des injustices sans cesse renaissantes dans le commerce détaillé des différentes denrées» (cahier de doléances, 1789). LA FORÊT EXPLOITÉE ,

Contrairement à nos jours, le résineux fut longtemps combattu car il colmate la lumière dès la canopée et empêche la pousse des différentes strates arbustives. Notamment les premières (du sol à hauteur d'homme) ce qui rendait de fait le pâturage forestier impossible. On favorisait le chêne pour la glandée du porc (et bois de charpente), le hêtre (le bois des charrons) et le charme (le bois d'outillage doux au touché). On gérait l'exploitation en taillis sous-futaie : L'arbre est coupé relativement jeune (la futaie) pour le bois d'oeuvre puis ses rejets sur souche (la cépée) tous les 30 ans pour le bois de chauffage. La forêt était riche de tout: bois d'oeuvre et de chauffage, charbon, écorces, fruits, feuillage et terre. Les grands villages eurent rapidement un garde forestier mais pour les petits, ce fut souvent le massacre... Voici les principaux abus qui ont mené à la quasi-disparition de la forêt locale : – le droit d'affouage incontrôlé, – le droit de marrouage (de marin: bois d'oeuvre) autant excessif que destructeur à l'abattage et au débardage. – Le furetage (prise des bois morts) et les abus qui vont avec. – L'écorçage des chênes pour les tanneries. – La cueillette à la goie (machette). En bois d'oeuvre, de la forêt provient les charpentes, tonneaux, planches, échalas (tuteurs de la vigne), charettes etc... Le commerce de ces produits fut vite interdit hors de la commune. Puis vint l'exploitation industrielle. La metallurgie au bois dans la vallée de la Loue et ses affluents occasionnait des coupes à blanc et consommait l'équivalent d'une pile de 2 mètres de haut sur 100 mètres de long chaque jour ! On exploita les forêts de plus en plus éloignées puis on importa le bois... Il faut un charbonnier pour trois ouvriers aux forges, ce qui impliquait des convois incessants de bannes (voitures à quatre roues et hautes ridelles) et la construction de grands hangards de stockage. Ainsi se dépeça progressivement les fôrets, vint ensuite la pénurie de charbon et l'importation de houille (le charbon de terre) qui finit par poser des problèmes de rentabilité aux forges puis leurs fermetures au 18 ème siècle. Quand à la pénurie en bois d'oeuvre, elle intervient dès le 16 ème siècle à tel point que l'on ne peut pas reconstruire Salins après ses grands incendies ce qui marque l'arrivée des résineux de la montagne. La renaissance forestière n'intervient réellement qu'à l'abandon du pâturage forestier très destructeur. Depuis l'après guerre, les plans d'enrésinement subventionnés (arbres plus rapides en croissance donc plus lucratifs) modifient l'aspect de la forêt, diminuent fortement sa bio-diversité et acidifient durablement ses sols.

ET LA FORÊT ENCHANTÉE. Comme la forêt a longtemps abrité une grande part des activités humaines, elle en conserve encore toutes les traces. Outre ses grottes et leurs indices d'habitat (foyers), on dénombre des dizaines de tumuli, (tas de cailloux qui conservent les restes de dépouilles des celtes). Le nombre de ces tombes a été estimé à vingt mille sur l'ensemble du plateau d'Amancey et forêt des Moidons, (abritant chacune plusieurs corps !) . Pendant environ cinq cent ans, les séquans ont eu pour rituel de venir déposer leurs morts à une altitude identique et souvent en bordure de plateau. La procession venait peut-être des vallées et venait ici déposer le défunt en bordure des grandes forêts, pour rendre le mort à cette forêt originelle divinisée à l'époque. Du bord des falaises, elles sont les gardiennes du plateau. Une voie antique permet de rejoindre Chiprey depuis la pointe de l'escarpement forestier, (le sel de Salins est exploité depuis la préhistoire). Vers cet endroit, les ruines d'une bâtisse attestent encore de l'exploitation du bois nécessaire à la fabrication du sel. De nombreuses places à charbon (terrasses circulaires au sol de terre très noire: le fasil) témoignent de l'emplacement des anciens tas de bois recouverts de terre, feuilles et mousses pour leur combustion étouffée (les fours à charbon) . Des petits murets de pierres parsèment la forêt, ils permettaient de décaillouter des parcelles et servaient également de clôture et limite de propriété. Estimez l'âge d'une ''touffe'' d'arbres, ajoutez l'âge d'un arbre adulte ( coupé pour permettre la croissance de ces rejets ) et vous déduirez la date à laquelle des animaux domestiques broutaient encore ces parcelles. Recueillez-vous à l'église clandestine pour méditer sur le temps qui passe... La nuit, tout s'éveille et la forêt devient mystérieuse. Chamois, sangliers et chevreuils sont épiés par le lynx. Les grands animaux sont les nouveaux maîtres des lieux, leurs couches sont souvent installées aux pieds des falaises qui dominent les pentes d'éboulis, leurs traces et leurs poils vous dévoileront leurs identités. Du ruisseau de surface, l'eau trouve son chemin souterrain*, créant des galeries et cavités dont les voûtes finiront par s'effondrer. Le canyon ainsi créé s'élargira ensuite à la faveur de l'érosion et de la gèlifraction pour ouvrir les fameuses reculées du Jura. Les pieds dans l'eau, vous remontrez ainsi les temps immémoriaux. Lorsque le ruisseau perce un premier puits (à la faveur d'une faille), c'est un gouffre qui finira par apparaître en surface. Là c'est une cascade qui marque la naissance de la vallée. Quelques légendes sur l'endroit : – «Tous les anciens le disaient: depuis la grotte du Pâtu de la Vouivre (ou Baume-de-Mataflan) on chemine entre les roches jusqu'à entendre les chiens et coqs de Coulans»,(Eugène Fournier répète en 1923, sans avoir pu le vérifier sur place, que la caborde de Mataflan serait ''très profonde''). – «Le trou de l'Oeil-de-Boeuf se nomme également trou de ''La-belle-Mère'' car l'une d'entre elles (trop envahissante) a fini par y être précipité». La grotte du Pâtu-de-la-Vouivre porte les autographes anciens des enfants de Refranche, ici, la tante Blanche portait la soupe aux maquisards. Et si d'aventure, vous rencontrez une belle endormie au bord de l'eau, fermez immédiatement les yeux, c'est la Vouivre !. (*) Le ruisseau souterrain du Verneau dépasse les trente kilomètres de longueur et la Loue est tout simplement en train de progressivement décapiter le Doubs !

CHAPITRE III :

CULTURE POPULAIRE.

LE PATOIS :

Il se trouve que le village se situe en frontière entre deux patois différents. Les habitants parlaient la Langue d'Oïl pour commercer avec le nord-ouest (les plaines) et le Franco-Provençal (ou Arpitan) avec le sud-est (les montagnes). Avec le français, ils étaient pour ansi dire trilingues jusqu'à la fin du 19ième siècle.

Jeunes, ils font preuve de désirs... '' À Tanou, ma mie, les belles feuilles'' (à Éternoz, mon ami, les belles filles)

Les choses se tassent un peu ensuite... '' Adam état bon gaichon sans sai chaite gorge. Quand i moudait dans lou blosson i nous mit ai l'orge. Se l'eusse bourra lou groin de sai fanne ai coue de poing, nous airins victoire dessus l'ange noire'' : Adan était bon garçon sans sa petite gorge. Quand il mordit dans la pomme sauvage il nous mit à l'orge (misère). S'il eut bourré le nez de sa femme d'un coup de poing (à la place), nous aurions eu la victoire sur l'ange noir (le serpent).

Suite aux grêles du 3 juillet 1712, une mère (réelle gérante du foyer) s'adresse à la Sainte-Vièrge (entre femmes...) : '' On ne se sairait empouchie (rempli les poches) de pleurs, divine mère, quand on pense ai lai misère, au pain que coùte si chìe. Lou fred (froid), lai noige et lai glaice di maudit hiva passa, nous ant mis si lai besaiche (être à la besace: ruiné); lou coeu me fend d'y pensa. I fit dans nouete pays ne si vioulente freidure, que las vieilards, chouse sùre, en etint tout èbahis. Lai bise état bin si fouete (forte) que tout geolat dans l'houteau (partie ouverte, magasin). I coulai (collait) fenétre et pouete (porte). Prés d'in bon feu i geolo. Lou saint jou que las troues Rois venèrent dans vouete étaule (noël), mon coeu manque et mai pairole, i faisait de si grands freds, pus nuisibles que lai garre; veignes, abres, graines, tresies (touffes), et tous las bins de lai tarre, au mouement furent frisies (anéantis). Quand lou printemps fut venu, chaicun visita sai tarre. On airait dit que lai garre ou lou fou y aivint couru. Lai graine qu'in lobourie aivat sanna dans son champ, dans l'hiva s'état perie (pourrie). Due ! Que ce temps est maichant ! On se mit ai sanna (semer) l'orge, ai lai plaice di froument; voces, pois, nantilles et faves, di tourqie (maïs), di sairaisin. As veignes, on boutait des raves pou teni lue de raisin. Voici lou pus grous sargot (revers) : I faillait coupa las veignes; aifin que lou bôs (bois) reveigne. Las abres sont tout gâtas, excepta las cilisies (cerisiers); mais pour les poueres, noyies, i las faurait mettre ai bas. On scierait las troncs, las branches. On voyait en in moument lai chiereta (chèreté) su lai tarre. On aiva, aiveue (avant) lai garre, lai rareta di froument. Ran (rien) ne vena dans noues haulles (halles); on n'y venda point de grain. Bon Due! Que pendant ct'hiva, on eut de maux et de poune (peine) ! Combin de fois mon pouare (pauvre) houmme s'est-u couchie sans soupa ! Faillait vivre de mainnaige (épargne); vendre cuivre, étain, lançues (draps de lit) pou fare in poue de poutaige. Noueta petegnot Liaudot (petit Claude) qu'ai n'an(né) aivoue (avec) troues semaines (d'avance), crie lou pu ai lai faimenne (famine), et mainge plein in poutot (pot) de gaudes que sont sans beurre, dèmôlas (démèlons) aivoue de l'iau, que tous les jous nous fans queure, aivoue tant soit pou de sau (sel). Quand vint l'heure di dinâ, i bôlant (ils braillent) qu'on s'entend goutte (peu). I sont tous aipré mai coute (ma robe), pleurant et fronçant lou naz (nez). L'un dit: -Mère! De lai soupe! L'autre demande di pain- I n'as aivu que ne croùte! I bramais de male-faim! Bon Due ! Qué temps ost-çouci (sont ceci) ? I me prend souvent envie de me jetie dedans l'iau; de me pàdre (pendre) et me noyie, pou bouta fin ai mon mau...''

On appellait ceux d'Alaise ''ceux qu'mingent las kermeuches'', ceux qui mangent l'écume du fondu (signe de grande misère) et ceux de Montmahoux ''les rlavous'' (ceux qui relave le fromage, ou plutôt les assiettes...) CHANSONS D'AMOUR :

LES PETITS FENDEUX (bûcherons) :

I avait trois p'tits fendeux, fendeux dedans l'herbette (j'entends le rossignolet); I avait trois p'tits fendeux, causant de leurs amourettes. Le premier des fendeux, celui qui tient la fende (j'entends le rossignolet); le premier des fendeux dit: - J'aime et je commande. Le second des fendeux, celui qui tient la rose (j'entends le rossignolet); le second des fendeux dit: - J'aime, et moi je n'ose. Le troisièm'des fendeux, celui qui tient l'amande (j'entends le rossignolet); le troisièm'des fendeux dit: - J'aime et je demande. -Mon ami ne serez, vous qui tenez la fende (j'entends le rossignolet); mon ami ne serez; l'amour ne se commande. -Mon ami ne serez, vous qui tenez la rose (j'entend le rossignolet); mon ami ne serez; si vous n'osez, je n'ose. -Mon ami vous serez, vous qui tenez l'amande (j'entends le rossignolet); mon ami vous serez... l'on donne à qui demande.

AH ! IOUPA, LA ! LA ! :

Voilà ma journée faite, (ah! ioupa, la! La! idera, la! La! idera de riquette, ah! ioupette, lon la !) voilà ma journée faite, il faut donc m'en aller. En chemin je rencontre, (ah! ioupa, la! La! idera, la! La! idera de riquette, ah! ioupette, lon la !) en chemin je recontre, jeune fille à mon gré. La pris par sa main blanche, (ah! ioupa, la! La! idera, la! La! idera de riquette, ah! ioupette, lon la !) la pris par sa main blanche, au bois je la menai. Quand au bois fut la belle, (ah! ioupa, la! La! idera, la! La! idera de riquette, ah! ioupette, lon la !) quand au bois fut la belle, elle se mit à pleurer. Que pleurez-vous, la belle; qu'avez-vous à pleurer ? Je , c'est de tristesse et non pas de gaieté. Ne pleurez pas, la belle; du bois vous sortirez. Quand dehors fut la belle, elle se mit à chanter. Que chantez-vous, la belle, qu'avez-vous à chanter ? Je ris de ce gros bète qui n'a su m'embrasser. Rentrons au bois, la belle, je vous embrasserai. Quand tu tenais la caille, il fallait la plumer. CHANTS AU TRAVAIL : LES FOINS : -Dès le matin, je vais avec ma mie, faucher là-bas le foin dans la prairie. En même temps que va et vient ma faux, derrière moi ratelle son rateau. -A chaque fleur, à chaque marguerite qu'abat ma faux, je me retourne vite, pour savoir si ma mie y est toujours, et si ses yeux brillent encore d'amour. -Quand midi sonne, elle apporte la soupe, sur le foin frais que ma fauchette coupe, et nous voilà l'un près de l'autre assis, nous régalant du meilleur appétit. -En nous servant de la même cuillère, nous nous lorgnons de façon singulière. Après-midi, ma mie un peu s'endort. De mon côté je fais aussi le mort. -Mais un moment après je me réveille, et sur ma mie avec grand soin je veille, pour lui chasser mouches et papillons, qui près de nous voltigent tout en rond. -Par un baiser, à la belle endormie, je dis enfin: -Réveillez-vous, ma mie ! Le foin est sec, le chariot voici, qu'il faut charger; mais soyez sans souci... -Pour s'en aller, plus rien ne nous empêche; montons là-haut sur une luzerne fraîche, et on dira, en nous voyant là-haut : En voilà deux qu'on marira bientôt.

''Dès 1580, si les nouveaux époux tardent à offrir bal, collation et à distribuer quelque argent, leurs nuits risquent fort d'être perturbées par une armée de flageolets, poêles à frire, cornets à bouquin, couvercles à pot, qui ne consentent à plus de retenue qu'après acquittement des droits de la jeunesse.'' LES VOITURIERS DE MARINE :

Tant que dans l'grand Jura, des sapins il y aura; nous viendrons au Cheval-Blanc, dìner pour notre argent. Qu'il pleuv', qu'il grèl', qu'il vent', qu'il tonne; avec nos grands boeufs, nous sommes sur la route, soir et matin, le fouet en main. D'la soupe et du bouilli, du lard et du rôti, du poulet, du jambon, pour nous n'y a rien de trop bon. Servez-nous vite, madame l'auberge, d'votre bon vin vieux, puis viendra la d'mi-tasse de bon café, et le pousse-café. Quand nous sommes en chemin pour venir à Salins, nous prenons en pitié les pauvres labouriers. Des routes toujours la marine tient le beau milieu, et d'un roi le carosse ne la f'rait pas bouger d'un pas. Quand le marchand de bois nous paie ce qu'il nous doit, avant de remonter, on pense à sa beauté. Parlez-moi, pour aller en blonde, d'avoir l'gousset plein, et de faire à sa Rosalie, tout aussitôt un p'tit cadeau. Qu'est-ce qu'a fait cett' chanson ? C'est Coulas d'chez Bousson, qui gagne très-bien son pain, à mener des rondins. Celui qui l'a fite est d'Villeneuve, de Villeneuv'-d'Amont. Qu'ceux qui n'la trouv'nt pas belle, essayent seulement d'en faire autant.

Chemin de transport des grumes de sapin pour la navale sur le Cadastre de 1841. ''pour venir à Salins, nous prenons en pitié les pauvres labouriers.''

LÉGENDES :

LA VOUIVRE :

Mi-serpent, mi-oiseau aux ailes de chauve-souris, la Vouivre vit dans une grotte au flanc d'une falaise et n'est pas un animal vagabond, elle a ses habitudes. Elle vient régulièrement se baigner dans un lieu très humide, elle est immortelle. En posant sur une pierre de la rive le joyau qu'elle détient au front (l'escarboucle), la bête se transforme en splendide femme, à la longue chevelure ondoyante et aux magnifiques yeux verts. Tant que l'on ne la provoque pas, la Vouivre n'est pas un animal dangereux. Obéissant, comme une belle mécanique aux pulsions de sa nature, elle reste indifférente au monde des humains. Tous les hommes qui se sont embusqués pour contempler son corps parfait pendant ses ébats aquatiques, n'ont pu résister à la tentation de lui voler son rubis laissé sans surveillance. La Vouivre, qui n'attend que l'amour, devient soudainement folle de rage et de déception et déchiquète alors le voleur.

1 Bien sur elle était nue 4 D'un oeil transparent Telle une nymphe improbable Plus clair que l'eau claire Lovée au bord de ma fontaine Elle fit le tour du temps Les ailes repliées Enfin dans un éclair Indolente et pourtant De sa queue de serpent Aux aguets elle frappa l'eau limpide Des premières transversales Du disque opalescent 5 Une pluie de cristal Une gerbe d'argent 2 Quand à travers les voiles Vola en transparence Des brumes évanescentes Et quand elle retomba Un rayon de lumière La Vouivre n'y était plus Irisa l'escarboucle Et sa pupille hyaline 6 Depuis je reste là Indolent et pourtant 3 D'abord elle frissonna Aux aguets puis comme moire au vent Du moindre des reflets elle déplia ses ailes D'une muse immatérielle Se dressant lentement D'un rêve évaporé irréelle en Majesté J'attends. (A. Montoyo, Refranche). L'ESPRIT DE CRIMONT....

Le plateau d'Amancey, juste au dessus de Coulans, forme une dentelure particulière au bois de Crimont. C'est par un chemin, de plus de deux cents mètres de longueur et ne laissant passer qu'un seul chariot, bordé de profonds escarpements que l'on accède au mont qui domine Malans. À chacun des flancs de ce chemin de crête, naissent des vallons dont le Val d'Anchet et sa source la Fontaine de Gal. Si du chemin, par temps calme, on pousse un cri, deux groupes d'échos, l'un à droite et l'autre à gauche, répondent par un son très prolongé, pareil à un formidable gémissement. C'est dit-on, l'Esprit de Crimont. L'Esprit de Crimont vit en ces lieux et crie parfois sans prévenir. Il pousse un ''cri de pleurant'' qu'on entend qu'à cet endroit. Quelquefois, l'esprit ne fait que gémir, et sa plainte s'exhale avec cette effrayante monotonie qui révèle les douleurs inconsolables. D'autres fois, au contraire, il jette aux échos un seul cri, un cri de détresse qui glace de peur les plus intrépides.

Témoignage: « Je puis attester que me trouvant au bois de Crimont en 1826, j'entendis derrière moi, à une assez grande distance comme le cri inarticulé d'un homme qui réclame quelqu'un. Que je retournais sur mes pas, et que n'apercevant personne, je demandais à ceux qui m'accompagnaient si c'était une voix que j'avais entendue. On me répondit affirmativement; mais comme nous continuions la marche sans attendre celui qui nous appelait, je proposais de nous arrêter afin de lui donner la possibilité de nous rejoindre. Allons toujours, me dit-on en souriant, il vous rattrapera bien, s'il le veut; car c'est l'Esprit de Crimont que vous entendez.»

Remarquons que la réponse des guides locaux montre qu'il s'agit pour eux d'une banalité. En effet, suivant les croyances admisent, lors du décès, l'esprit (l'âme) se désincarne du corps et doit trouver sa paix intérieure pour prendre le chemin de la lumière où l'attend la vie éternelle. Cette quête peut s'avérer très longue dans le temps, l'esprit peut ainsi errer parmi nous tant qu'il refuse d'emprunter ce chemin. Sa conscience n'étant pas apaisée, il n'y est pas prêt. Si cet esprit est errant c'est qu'il est en peine mais il ne peut trouver de solution qu'en lui-même. Dans le cas de l'Esprit de Crimont, cette âme vagabonde depuis si longtemps en ces lieux (les anciens titres mentionnent déjà ce nom de ''Cri-Mont'') que nous avons oublié à qu'elle personne elle appartenait ainsi que la raison de son obstination...

COUTUMES ,

FÊTE DE LA CHEVANNE : Lorsque Auguste Castan (Alésia d'Alaise) fouillait les tumuli en 1823 (Sarraz, Flagey, etc...) les anciens des villages s'y opposèrent car c'étaient aussi là les bases utilisées pour faire le feu de la Chevanne. Il s'agit d'un feu de joie où les jeunes mariés dansaient chaque année, le soir de dimanche qui suit le carnaval. Les jeunes gens du village amassent du bois de genévrier et forment autant de bûchers qu'il y a eu de bénédictions nuptiales depuis la dernière Chevanne. Ensuite, chaque jeune couple vient mettre le feu au bûcher qui lui est dédié. Pendant que le feu dévore les genévriers, les époux se mèlent aux jeunes gens et tous dansent en rond autours du bûcher. Dès que le feu est éteint, on retourne au village où les mariés se cotisent pour offrir à boire et à manger aux autres jeunes gens. Le plat fondamental et essentiel de ce repas consiste en pois grillés; de là sont nés les dénominations locales de ''dimanche des picrés'', ''dimanche des pois'' qui désigne ailleurs le ''dimanche des brandons'' (origine celtique : fête de mars pour le sous-dieu du soleil Grannus). LA PARADE DE L'ÂNE : On sait des temps celtiques que les femmes avaient un mois par an la protection de tous les autres villageois si leur mari devenait violent. Un mois durant, cette loi permettait concrètement aux femmes une éventuelle infidélité sans conséquences du mari, qui se tenait donc bien toute l'année... En cas de violence, l'homme était paradé attaché assis et regardant l'arrière du cheval pour l'humilier. Cette coutume perdure au 17 ième siècle où si un homme ne respecte pas sa femme, la communauté villageoise se charge de lui donner la même leçon sur un âne et sous les colibets et moqueries de tous. CARACTÈRES D'ARTISTES : En ce début d'été 1620, le village de Myon prépare sa fête annuelle. François Dampnon, un jeune du village à l'époque clerc en apprentissage de la pratique judiciaire, commente la beauté des bouquets que les demoiselles préparent pour la décoration de l'église, avec Guillaume Billerey, un jeune de Vercel. Guillaume affirmait que le blanc signifiait la chasteté tandis que François soutenait mordicus que cette couleur signifiait l'humilité. L'opposition est allée crescendo et c'est François qui eu le mot de la fin en faisant passer de vie à trépas Guillaume sur la place du village, devant les demoiselles... Personnellement, j'aurais plutôt parlé de pureté pour l'âme et fidélité pour les femmes, mais encore faut-il avoir le temps avec ces caractères de Comtois ! HUMOUR DE GUERRE : ''Faire plaider sa cause au canon''. Faute de foin lors d'un siège, les canoniers utilisent le papier disponible en ville, le papier des procédures du tribunal... FÊTE DES FAILLES : À l'origine, les celtes allumaient le premier mai de grands feux pour célébrer le triomphe du dieu du soleil Belenos sur le sombre hiver (qui faillit...). C'est Belen qui réchauffe le coeur des braves, fait croître le blé, les plantes médicinales et la vigne! La coutume païenne était encore répendue au début du siècle dernier, ici ou là renaissent quelques fois un ''feu gaulois' CHAPITRE IV : DOCUMENTS .

Voici un petit résumé des combats d'Alésia : (d'après les ''commentaires'' de Jules CÉSAR sous la plume de Daniel Munier).

Les assiégés d’Alésia, une fois passé le jour pour lequel ils avaient attendu l’arrivée des secours, ayant consommé tout le blé et ne sachant pas ce qui se passait chez les Héduens, réunirent une assemblée et ils délibérèrent sur l’issue de leur situation. Critognat : «Mais pour prendre une décision, considérons toute la Gaule que nous avons appelée à notre secours. Est-ce pour leur plaisir à votre avis, que les Romains s’exercent journellement là-bas (le camp de la colline du nord), dans leurs retranchements extérieurs ? Si nos compatriotes ne peuvent pas, par des messages, nous confirmer leur venue, parce que tout accès leur est fermé, ayons dans les Romains des témoins de cette venue » César : Sur ces entrefaites Commios et les autres chefs à qui le haut commandement avait été donné arrivent devant Alésia avec toutes leurs troupes, et ayant occupé une colline extérieure aux lignes, ils s’établissent à mille pas tout au plus de nos ouvrages, (Doulaize et la colline qui la sépare de Refranche). Le lendemain ils font sortir du camp leur cavalerie, ils remplissent toute la partie de la plaine de 3000 pas que nous avions laissée en dehors de nos lignes. (entre Refranche et Coulans). De la place d’Alésia la vue plongeait sur la campagne. Quand on aperçoit cette armée de secours, on se congratule et l’allégresse anime tous les cœurs. On fait alors sortir les troupes, on prend position en avant de l’oppidum, on jette des claies sur le fossé le plus proche. César dispose toute son armée sur les deux lignes de retranchements puis il ordonne à sa cavalerie de sortir du camp et d’engager le combat, la bataille se déroulait sous les yeux de tous ( César choisit un observatoire approprié : la butte derrière Coulans ). Depuis midi et presque jusqu’au coucher du soleil, la victoire resta indécise. Alors les Germains, massant leurs escadrons sur un seul point, chargèrent les ennemis et les refoulèrent. D’autre part ceux qui étaient sortis d’Alésia se replièrent dans l’oppidum Deux fois repoussés avec de lourdes pertes, les Gaulois de l’armée de secours délibèrent sur ce qu’ils doivent faire : Ils ont recours à des gens connaissant les lieux : ceux-ci les renseignent sur la position et les retranchements des camps d’en haut. Il y avait au nord une colline que nos hommes n’avaient pas pu comprendre dans nos lignes à cause de la longueur de son pourtour.(le Plateau d’Amancey).. Ils avaient été contraints d’établir leur camp à l’extrémité du plateau à l’endroit le plus étroit mais légèrement défavorable (au nord d’Amondans). Après avoir fait reconnaître le secteur par des éclaireurs, les chefs ennemis choisissent 60 000 hommes sur l'effectif total des nations qui avaient la plus grande réputation de courage : ils décident secrètement entre eux de ce qu'ils veulent faire et comment : ils fixent l'heure de l'attaque au moment où l'on verra qu'il est midi. Vercassivellaunos, l'un des quatre chefs, reçut le commandement de ces troupes. Sorti du camp à la première veille et ayant presque achevé son mouvement au lever du jour, il se dissimula derrière la montagne et fit reposer ses soldats des fatigues de la nuit. (Ce mouvement qui a duré toute la nuit, s'est déroulé en passant par les vallées du Lison puis de la Loue pour arriver derrière la montagne la Grande Côte, GR 590 actuel). Quand il vit que midi approchait, il se dirigea vers le camp des deux légats. - Comme convenu la veille - en même temps la cavalerie gauloise restée au camp de Doulaize se mit en marche vers les fortifications de la plaine. Vercassivellaunos lance ses troupes à l’assaut des fortifications de Reginus et Rebilus; les uns lancent des traits, les autres s’approchent après avoir formé la tortue. Des troupes relèvent les troupes épuisées. La terre que tous les assaillants jettent dans nos ouvrages permet aux Gaulois de les escalader et recouvre les pièges dissimulés par les Romains dans le sol, déjà nos hommes manquent d’armes et de forces. Lorsqu’il en a connaissance, César envoie Labiénus avec six cohortes au secours de ceux qui sont en difficulté ; il lui donne l’ordre, s’il ne peut tenir, de replier les cohortes et de contre-attaquer, mais seulement à la dernière extrémité.. Les Gaulois enfermés dans l'oppidum, désespérant de forcer les fortifications de la plaine à cause de leur puissance, tentent d’escalader les “loca praerupta” (pentes de la Vau de Coulans)..Ils arrachent la palissade et le parapet à l’aide de crocs. César envoie le jeune Brutus avec des cohortes, puis le légat C. Fabius avec d’autres. À la fin, la lutte devenant plus intense, il amène lui-même en renfort des troupes fraiches. Après avoir rétabli le combat et repoussé les ennemis, il gagne l’endroit où il avait envoyé Labiénus. Il retire quatre cohortes du fortin le plus proche (Crimont), ordonne à une partie de la cavalerie de le suivre, à l’autre (la cavalerie germaine) de contourner les retranchements extérieurs et d’attaquer l’ennemi à revers : (par Fertans, le ruisseau de Méé, Cléron) Labiénus, voyant que ni terrassements ni fossés ne pouvaient briser le choc de l’ennemi, rassemble trente-neuf cohortes qu’il tire des postes voisins (sur le plateau d’Amancey) et il envoie des messagers informer César de ce qu’il croit bon de faire. César se hâte pour prendre part au combat. Reconnaissant son approche à la couleur de son vêtement - insigne distinctif qu’il portait habituellement dans les batailles - et voyant les escadrons et les cohortes dont il s’était fait suivre (car de leur position, sur le plateau vers Fertans ils dominaient les declivis et devexa du Val d’Anchet (par où arrivait César) les ennemis engagent le combat. Des deux côtés une clameur s’élève. Nos hommes renonçant au javelot, se battent à l’épée. Soudain les Gaulois aperçoivent derrière eux la cavalerie germaine. Il se fait un grand carnage: Sédullus, chef des Lémovices armoricains est tué ; l’Arverne Vercassivellaunos est pris vivant tandis qu’il fuit; soixante-quatorze enseignes sont apportées à César (lieu-dit: Les Enseinges), peu d’hommes sur un effectif si nombreux regagnent leur camp sans blessures. Ainsi, si deux grands chandeliers de pierre, plantés au milieu des bois, séparent cette Alésia d'Eternoz à celle d'Alaise, c'est que l'un veille sur l'originelle et l'autre sur celle des rescapés... MONOPOLY LOCAL ... 13 juillet 1262, lettres d'achat de Perrin de Ceys de terre qui appent à Mommaour, et cognossance des fiez de plusours choses : Je Perrins de Ceys, fils Humbert, dit de Ceys, fais savoir à touz ceys qui verront ces presentes lettres que je ay outroié à noble baron Jehan, conte de Bourgoigne et signor de Salins, et à Lore, contesse de Bourgoigne et dame de Salins, sa fame, et à lour hoirs qui seront segnor de Monmaour, quanque je avoie et devoie avoir, ou par moy ou par mes hommes, en bois, en prez, en terres gaignables ou en autres choses, pour IIII** livres d'estevenans. Et est assavoir que je suis devenus hons audit conte et à ladite Lore, et ay pris par plain homaige de lour quanque je avoie ou devoie avoir à Esternoz, à Nant, à Sarraz, et meisment en la forez de Sarraz et ou molin, et quanque je avoie à Colons et ou terretoire. En tesmoint de laquel chose, à ma requeste, li chapitres de Saint-Anatoile de Salins, ont mis lour seaux pendant en ces presentes lettres. Ce fut fait l'an de l'incarnation Nostre Signour qui corroit par mil IIC et LX et doux, li sambadi après la quinzene saint Pere. Mars 1264, lettres de vendue de plusours meis à Esterno et à Refranche, que li connestable de Bourgoingne fit à monsignour de Chalon et à la contesse Lore: Je Girars de Nuefchestel, chevaliers, cognestable de Bourgogne fais savoir à touz... que je ay vendu, à noble dame Lore, et à ses hoirs, tout quanque je avoie et devoie avoir à Esterno, c'est à savoir Largylley et son meis, le fil Bonain et son mès... à Refranche, c'est à savoir le Prevost et son mès... et quanque je avoie et devoie avoir à Colens et à Amancey, c'est à savoir: Estevenins, le fil Espulictain et son mès, Perron Dou Pré et son mès, la Varonde et son mès, le mès Poncier, la fame Estevenin Dou Pré et son mès, Robert, son fillaitre, et son mès, Henryon Dou Pré et son mès; les corvées d'Amancey et de Fertans... à Emondens... à Claron... à la rivière de Loueu tanque à Poloingey en usaiges et le droit que je avoie et devoie es fruicteries, Vuillaume de Fertens et le fié Jehanin de Mellens, qui estoient mui homes lige, et je m'en tien pour bien paiez... 28 novembre 1278, lettre de recognossance dou fié que messire Huedes d'Esterno, chevalier, tenoit de monsignour de Chalon : Je Huedes d'Esterno, chevaliers, faiz savoir à touz ces qui verront ces presantes lettres que je recognois et di en verité que je tien et ai pris en fié et en chasement dou noble baron Jehan de Chalon, signour d'Arlay, toutes mes choses ci desoz escriptes, lesquex furent de mon propre alluef. Premierement, sex jornax de terre qui sient ou territoire d'Esterno, laquele terre je conquis de monsignour Jehan de Claron, chevalier, et part à la maison dou Temple d'Amancey, et le pré Borgier et le prez des Barrates, qui partent à Wachier, et Othenin et Jaquet, de Colens,et lour mas et lour tenemanz, et nuef chasalz à Colens, et XXIIII jornaux de terre en la fin de Colens, lesquex l'on appelle la terre es Barangiers, et la terre de la Fichelainne, qui siet ou territoire d'Esterno. Et toutes ces choses tien je en fié dou devantdit Jeham, mon signour, et quamque je ay, avoir ne puis je ne doy d'aluef en la chastelenie de Monmaour et es viles dessusdites. Cest fié fait per ma velonté et per mon exprès consentement, per mon soiremant doné sus saint ewangiles. Et nous, officiaux de la court de Besançon, avons mis en ces presantes lettres le seel de la court devantdite de Besançon, en tesmoignage de verité. Faites et données le lundi devant saint Andrey, l'an Nostre Signour corrant per mil CC septante et VIII, ou mois de novembre. Octobre 1288, lettre d'echange de plusours choses à monsignour Jehan, dit de Salins et cognoscance de fié : Je Jehan dit de Ceys, chevalier, de Salins, bailliz de la terre dou noble baron Jehan de Chalon, signour d'Arlay, fais savoir à touz ces qui verront et orront ces presantes lettres que, comme je haie compaignie d'ommes à Esterno, à Colens et à Deserviler, c'est à savoir à Esterno Maiquaignet et Besançon, son frère, et le fil Deuxlefit; item, à Colens les enfanz à Peletier, et à Deserviler... c'est à savoir en hommes, en tailles, en justice, en signoreries, en services, en censes, en rantes... et de son fié, et le tier et doy tenir ligement de luy...loialmant garantir et deffendre et appaisier contre touz et en touz leus. 1624, Cette première carte de Franche-Comté date en réalité de 1567 (dessinée par le beau- frère du cardinal de Granvelle, Ferdinand de Lannoy) mais sa précision militaire est telle, routes à suivre, ponts ou passages à gués, obstacles et villages à réquisitionner que sa publication a été différée. 1781

CAHIERS DE DOLÉANCES, 1789

(des villages proches: Lizine, Myon, Échay, Doulaize, baillage secondaire de Quingey.)

Louis XVI, pour répondre à la grogne populaire montante et désordonnée, convoque les états généraux de son royaume en vue de clarifier par écrits les revendications populaires. Chaque village doit exprimer ses doléances sur cahier et élire ses députés qui désignerons à Dole les représentants comtois d'un troisième ordre plus conséquent à l'assemblée de Versailles s'ajoutant à ceux du clergé et de la noblesse. L'affaire dégénérera en révolution lorsqu'une partie du clergé vote solidairement avec les députés nouvellement élus du ''peuple'' (1/3 état) et font ainsi basculer la majorité établie. Ces cahiers de doléances sont issus du peuple et des bourgeois et décrivent la situation réelle, ces rares traces écrites contredisent les romances historiques dues à l'abondance des écrits provenant du clergé ou de l'aristocratie. Les Etats Généraux (assemblée des trois ordres) n'ont pas été convoqués depuis 1614, les marchants (bourgeois), comme le peuple sont sous-représentés, avec les problèmes financiers du royaume, le malaise politique ambiant doit être solutionné. Le 8 août 1788, le roi annonce la tenue des états généraux pour le 1er mai 1789, la noblesse comtoise s'oppose le 12 janvier 89 au doublement du Tiers Etat, mais le lendemain, c'est le parlement de Besançon qui fait suspendre cette pétition. 1300 députés se présenterons à Versailles dont 326 du clergé, 330 de la noblesse, et désormais 661 du Tiers Etat dont 207 hommes de loi, 214 professions libérales et 115 bourgeois... ~ « Aujourd'hui, ce 21/03/1789 en l'assemblée convoquée pour obéir aux ordres de sa Majesté pour la convocation et tenue des Etats Généraux de ce royaume, ainsi qu'à l'ordre de Mr le Lieutenant Général à Quingey, ont déclaré avoir eu parfaite connaissance tant par la lecture qui vient de leur en être faite, que par la lecture faite par Mr le curé au devant de la porte principale de l'église, ont déclaré qu'ils allaient d'abord s'occuper de la rédaction de leur cahier de doléances, plaintes et remontrances, nous ont représenté le dit cahier qui a été signé par ceux des dits habitants qui savaient signer, et de suite les dits habitants, après avoir mûrement délibéré sur le choix des députés qu'ils sont tenus de nommer en conformité des dites lettres du Roy, et les voix ayant été par nous recueillies en la manière accoutumée, la pluralité des suffrages s'est réunie en faveur de Antoine Audy et de Jean-Antoine Demontrond, né à Coulans le 30/04/1754, qui ont accepté la dite commission et promis de s'en acquitter fidèlement, les habitants ont en notre présence remis aux dits sieurs Audy et Demontrond, leurs députés, le cahier afin de le porter à l'assemblée qui se tiendra le vingt trois mars courant devant Mr Lieutenant Général à Quingey, et leur ont donné tous pouvoirs requis et nécessaires à l'effet de les représenter, comme aussi de proposer, remonter, aviser et consentir tout ce qui peut concerner les besoins de l'Etat, la réforme des abus, l'établissement d'un ordre fixe et durable dans toutes les parties de l'administration, la prospérité générale du royaume et le bien de tous et chacun des sujets de sa Majesté, nous avons signé notre présent procès verbal, nous avons procédé à la rédaction du Cahier de nos plaintes, remontrances et doléances en la manière ci-après : Article 1 : POUR UN IMPOT JUSTE : Nous demandons l'abolition de tous privilèges réels et personnels, féodaux et ecclésiastiques, en matière d'impots et charges locales, de manière que tous les sujets de sa majesté, de quelles qualités ou conditions qu'ils puissent être, soient imposés à l'avenir proportionnellement à leurs biens et facultés. Article 2 : Qu'il ne soit fait qu'un seul rôle pour tous impôts royaux avec une entière égalité. Article 3 : Qu'une partie des réserve du gros bénéfice et du bien des trop riches soit employé aux dépenses de l'Etat. Article 4 : POUR LE DROIT DE PAROLE : Qu'il soit accordé au Tiers Etat (le peuple) égalité de nombre et de suffrages sur les deux autres ordres (église et noblesse) réunis dans les Etats Généraux et ceux de la province, qu'ils traitent des impots, de législation ou d'administration. Que les trois ordres seront réunis en une seule chambre pour voter. Article 5 : CONTRE LES PRIVILEGES : Que les Etats Généraux fassent révision de toutes les grâces et pensions (aux nobles) ci-devant accordées pour être supprimées ou modérées selon qu'il conviendra et qu'il en soit de même des appointements de ceux des différents ordres qui sont au service de l'Etat. Article 6 : POUR LE DROIT D'HERITAGE : Que la mainmorte personnelle (droit du seigneur de prendre tous les biens de son serf au décès des gens nés sur son territoire même si la personne déménagait sur un autre lieu franc de vassalité) soit abrogée dans tout le royaume relativement à la déclaration de 1787. Article 7 : Que la mainmorte réelle (droit du seigneur de prendre le meilleur des biens à la mort de son serf) soit pareillement abrogé moyennent l'indemnité qu'il plaira à sa majesté de fixer. Article 8 : Nous déclarons que dans la plupart des villages de cette province les vexations faites par les gardes des seigneurs, certains de leurs fermiers, les droits de retenue (droit du seigneur de retenir un héritage en le rachetant) et de dissentement (droit d'opposition à un héritage ou succession) sont la ruine des campagnes, et plus onéreux que les impositions royales mêmes. Article 9 : POUR UNE JUSTICE : Qu'il plaise à sa Majesté de déclarer que les justices seigneuriales rentreront dans sa main et les réunir au baillage, attendu que c'est un objet de vexation continuelle entre les mains des seigneurs, du moins déclarer que toutes les sentences rendues en justice de ces seigneurs soient prescrites après le délai de trois années signifiées ou non. Article 10 : Qu'il soit fait un nouveau code civil pour abrégé la forme judiciaire et un code criminel plus intelligible que celui qui subsiste et abrogeant la rage barbare de la question (du sujet). Article 11 : CONTRE LA HIERARCHIE RELIGIEUSE : Que le casuel (revenu payé pour chaque acte religieux) des curés soit entièrement supprimé, soit pour baptêmes, soit mariages et sépultures. Sa Majesté est suppliée de supprimer tout droit réglé à ce sujet par les diocésaines. Il faut livrer chaque année au curé par feu et par ménage une mesure de bled froment ce que le curé ne devrait pas exiger ayant des revenus plus que suffisants. Que les dîmes, cens et autres droits appartenant aux communautés religieuses telles que Bernardins (abbaye cistercienne de Buillon et ses granges) soient supprimés. Article 12 : Que tous les bénéfices simples qui n'exigent ni service personnel ni résidence (de la part des paroissiens) servent à completer la portion congrue (salaire de base) des curés. (ces deux articles demandent en fait que le revenu du curé soit fixe pour éviter les abus de l'époque). Article 13 : Nous déclarons que notre communauté dépend d'une paroisse composée de plusieurs villages, que nous sommes les seuls qui payons aux abbés une dîme d'une gerbe et demie de grains par journal dont nos terres sont plantées (le journal est une unité de mesure agraire correspondant à l'étendue pouvant être labourée en un jour: environ un quart d'hectare) et que nous croyons que Mrs les abbés n'y sont fondés par aucuns titres que par la dévotion de nos ancêtres, d'autant mieux que nous sommes les seuls de la paroisse qui payons en cette conformité. Article 14 : CONTRE LA MILICE : Que le tirage de la milice soit supprimé moyennant que la province fournira le nombre d'hommes nécessaires chaque année, sinon que les frais et entretien de la milice soient de la compétence et sous la seule administration des Etats de la province. Article 15 : CONTRE LES GARDES : Que les gardes des seigneurs ne puissent faire aucun rapport dans les bois des communautés, ni dans leurs finages (propriétés), ce qui n'est qu'abusif et vexatoire attendu que les communautés ont des gardes forestiers qui répondent des délits fait dans leurs bois et des gardes-fruits qui répondent des mésus (terme de jurisprudence : mauvais usage) dans leurs terres. Article 16 : Que tous les rapports faits par les gardes des seigneurs dans leurs bois, ou pour fait de chasse et pêche, ne puissent faire foi en justice que s'ils ne sont au nombre de deux ou qu'il y ait un voyant digne de foi. Article 17 : Que les officiers de maîtrise des eaux et forêt , depuis quelques temps, ont pris l'usage de faire de fréquentes visites dans les bois des communautés, et de condamner à des amendes considérables les forestiers des dites communautés, même contre les bûcherons que les dites communautés nomment chaque année, pour raison de mauvaise exploitation et souvent pour des délits imaginaires. Article 18 : CONTRE LES TAXES : Que toutes espèces de banalités (Droit de ban: obligation pour les habitants d'utiliser les biens payants du seigneur : four, pressoir, moulin...) soient abolies pour toujours en dédommageant les seigneurs qui ont des droits acquis par titre. Si on ne peut supprimer la banalité de four, au moins qu'on puisse trois semaines par mois cuire ses pains dans le four qu'on souhaite. Article 19 : Que les droits de contrôle (notaire) soient réduit à ceux de 1722 et les autres supprimés comme vicieux pour le peuple. Article 20: CONTRE LES CORVEES : Que toutes corvées seigneuriales, comme ne devant leurs origines pour la plupart qu'à la violence d'une part, et à la crainte et l'ignorance de l'autre, soient supprimées pour toujours. Les habitants étant forcés à faire une corvée de charrue et de bras et de voiture pour leur seigneur sans aucune rétribution, accablés de corvées de tout genre, en toute saisons même de semailles ou de récoltes au lieu des temps où les habitants sont libres d'y vaquer.. Article 21 : Que pour le partage de la corvée des grands chemins, tant royaux que particuliers,soit pour l'entretien, soit pour nouvelle construction, soit assujetti tous gens d'église, nobles et privilégiés sans distinction ni exeption de personnes ni de biens. Article 22 : CONTRE LES SALINES : Nous déclarons que la ferme générale (organisme de gestion) de la saline royale de Salins est responsable de la cherté, de la très mauvaise qualité et de la rareté du sel en plus de s'emparer de nos bois. Article 23 : Nous demandons une répartition plus juste du sel qui est distribué aux communautés de la province et qu'il soit de meilleure qualité. Article 24 : La communauté représente que de tout temps immémorial, elle a eu droit d'usage dans la forêt, que la quantité de bois et de peu de valeur dont la moitié de ce bois pourrait à peine servir pour fagotage. Que depuis l'établissement de la Saline, la part qu'il leur est accordée ne peut suffire à la cuisson de leur pain, principalement de ceux qui cultivant peu de terre et qui n'ayant pas le moyen d'acheter du bois, sont forcément obligés d'aller dans les forêts ramasser des broussailles et bois mort pour lesquels il leur arrive souvent d'être mis à l'amende sur le rapport infidèle que font les gardes. Article 25 : Qu'il soit fait un nouveau règlement pour le prix des bois des communautés affectées aux Salines de la province, que le prix soit le même que celui que les communautés dont les bois ne sont pas affectés retirent des leurs. Les habitants estiment être privés, à cause du bois à fournir aux salines de Salins du bois nécessaire à leur chauffage et d'une ressource pour payer leurs impôts. Article 26 : Que le sel d'ordinaire distribué est d'une si faible quantité et d'une si mauvaise qualité qu'ils sont obligés d'acheter à grand prix pour suppléer à leurs besoins qu'ils ne peuvent se dispenser de désirer l'anéantissement des salines de Franche-Comté et l'usage d'un meilleur sel quoi qu'il serait de quelques sols plus chers. Article 27 : CONTRE LES CLOTURES : Nous demandons la suppression de l'edit sur les clôtures portant un préjudice considérable pour le parcours, que le troupeau commun puisse pâturer librement après récoltes (droit traditionnel sur les vaines pâtures). Sa Majesté est suppliée de suprimer l'édit et de déclarer que tous les fonds clos de son époque seront remis au premier état et soumis au parcours comme tous les autres fonds des territoires. Article 28 : CONTRE LA SPECULATION : Nous demandons l'interdiction des approvisionnements en blés que les riches font pour se donner le cruel avantage de les vendre à un prix excessif lorsqu'ils en ont occasionné la rareté par le monopole. Article 29 : Nous demandons d'interdire l'exportation du blé hors de la province dès que le prix au marché des villes aura atteind les trois livres par mesure de poid de trente livres. En 1770 et 1771, les habitants ont été forcés de prendre une nourriture dédaignée par les plus vils animaux. Article 30 : Que le marché à blé et autres denrées qui se tenait ci-devant chef-lieu du domaine de ladite ville (Quingey) sera rétabli et que les villages qui sont tenus d'y amener du grain en améneront au dit marché chaque semaine, comme il se pratiquait du passé. Article 31 : Que le droit de banvin (droit du seigneur de vendre ses vins trente jour avant les autres productions), prétendu par les seigneurs, soit supprimé comme contraire à la liberté et au bien public. Article 32 : CONTRE LES PIGEONS : Qu'il soit fait défense à tous et même au seigneur de tenir et cacher des pigeons. Que ceux qui sont en droit d'avoir des colombiers tiennent fermés leurs pigeons lors des semailles et de la moisson. Article 33 : POUR LA PECHE : Qu'ils soient de plus rétablies dans le droit de pêcher à la main et autres engins de pêche dans un ruisseau qui court dans leur territoire ainsi que dans la rivière de Lison. Article 34 : POUR LE ROI : Suppliant lesdits habitant sa Majesté de vouloir bien adopter le projet d'organisation fait par les gens du Tiers Etat tel qu'il lui a été présenté. Article 35 : Nous déclarons tous adhérer aux remontrances et doléances si dessus, protestant que nous sommes prêts à sacrifier nos fortunes et nos vies en reconnaissance des bontés du roy, et pour le maintien de la couronne de France sur sa tête et de son auguste postérité, pour appuyer ses vues de bienfaisance et ne pas permettre que les ennemis de son repos et du bonheur de son peuple fassent valoir leurs ambitieuses prétentions, qui tendent à la ruine des fidèles sujets de sa majesté et à dénaturer sa couronne (article correspondant en réalité à des formules de politesse types). Ceux de nous sachant écrire ont signé au dit lieu, les dits jours et ans.

1841

Un nouveau village depuis 1639, avec une à six familles par maison... 1911

Toujours pas de route carrossabble entre Coulans et Eternoz... 1928

Troisième mission à Coulans, (1875, 1893 et celle-ci de 1928), le centenaire de la mort de l'abbé Simon est dans les esprits. 1930

Le chanoine J. Panier photographie le couple Demontrond et leur maison-Simon pour illustrer son livre. 1938

Marcellin Bordy abreuve les chevaux, la maison des vignerons en arrière-plan. 1946

Depuis des temps immémoriaux, les paysans s'organisaient eux-mêmes. Au son de la cloche, ils se réunissaient sous le tilleul (la tille) à la porte du cimetière pour prendre toutes sortes de décisions. C'est ici, sur une pierre, ''la table des redevances'', que les gens payaient leurs redevances ecclésiastiques et seigneuriales et recevaient leur part de sel à l'issue de la messe paroissiale.. C'est ici aussi que les décrets étaient lu après avoir réuni la population en ''battant la générale'' au son du tambour. Vers 1950

Dès le 15ième siècle, les ''fêtes vouées'' donnaient lieu à de grandes processions vers des villages voisins. Présence obligatoire et port des croix et bannières. Elles étaient souvent organisées par une confrérie de notables. 1950

On attend, au chaud et dans nos sabots, que maman lave nos habits car demain dimanche, c'est la messe...

Cinquante années consacrées au mandat communal....qui dit mieux ? Etymologie des noms d'ici.....

Le celte de Séquanie est d'origine indo-européenne (Sanskrit actuel). Il s'enrichit des langues germaniques le long du voyage de ce peuple pour se métamorphoser ici en patois local du Jura. Avec l'apport du latin naît le français. Ainsi l'archéologie des mots existe et s'empile en strates comme dans le sol. Les noms de familles originaires de Coulans (et de fait celui du village) varient orthographiquement car il est à l'appréciation des fonctionnaires lettrés de transcrirent sur papier le nom que les coulanais leur donnent oralement à différentes époques. L'étymologie d'un mot se prête également à différentes interprétations...

ALAISE : (Alasia, Elaise) alisa (falaise), racine Fels, AL= roc, LES= bord, I= rivière (Celte). Aleso=protection (grec). AMANCEY : A Man Ceis (celte) = homme de l'escarpement. Ou du nom de son propriétaire latin Amantius. AMAN: habitation ; SAY (sey) : bois (Celte). AMONDANS : (Amondens, Emondens) du nom de son propriétaire germain Ademund. AMON: montagne ; DAN: bois = Sur une montagne couverte de bois (Celte). Val d'AMOUR : val d'Amavus, Amaüs ou des Chamaves (peuplade franc). Amoes, Amous = campagne (Celte). (Comté d'Amaus au 7ième siècle). Remotivation du nom d'un évêque de Besançon vénéré comme martyr(8ième siecle). -ANGE = suffixe mérovingien. Sainte-ANNE : Celte: Anna, Iana = Déesse de la lune. San tan = forterresse imprenable. Asna : illustre en Arabe (G. Cousin), prénom Hasna=belle et hanane=tendresse en arabe, prénom hébreu Channah latinisé en Anna = nom de la mère de la Vierge. Ancien nom 'Sainte-Agne' du latin Agne = pur (car nom d'une martyre qui refuse le lupanar à 13 ans sous Dioclétien, empereur romain en 303), latin agnus= agneau. -ANS, -ENS (terminaisons) ont une origine burgonde (ancien ingos) ou alamanique (ancien ''-ingen''),(-inco : celte), (-ing : germain). ARBOIS : ar-bos (celte) = terre fertile. (G Cousin l'attribu à arbres), Arboris : lieu planté d'arbres. Sur BARMONT (butte marneuse) : barr-mont = mont ou sommet en hauteur (pré-celtique). : du nom de son proprietaire germain Bartahari (avec suffixe -ing). Champ de BATAILLE : mélange de céréales de printemps pour l'alimentation humaine, (patois Bataille). BAUME: (pré-latin balma, franco-provencal balme) = trou au pied d'un rocher, grotte, caverne des montagnes (patois franc-comtois). Fort BELIN : Bel, Bélenus (celte) = Dieu du soleil. BLEIN : cime (Celte). BESANÇON : Vesontio (avant J-C) du pré-indo-europeen 'ves' (= montagne) + 'unt' (=suffixe pré-celtique) + 'ionem' (suffixe) : vesuntionem (bisontis en bas latin). BES: courbure ; AN: rivière ; CON: roc = Roc dans une courbure de rivère (Celte). BETEMBAS : Betua = Bouleau. BIEF : bié, bied, biez (ancien français) (bedu en celte) = canal, fossé qui amène l'eau à la roue d'un moulin (à Coulans, les deux biefs se rejoignent au champs 'à la roue'). Creux BILLARD : même que pour le nom germain Bilihard composé de Bili (doux, aimable) et Hardu (dur, fort) donc qui alterne doux et fort. BOLANDOZ : Bollando, Bois Lando, boislandol, du nom de son propriétaire Boland. BOLAN: éminence ; DO: diminutif = sur une petite montagne (Celte). BORDY : habitant d'une borde = maison isolée en bordure (de forêt, falaise). BORNE : (bois des bornes ou des brosses) = pré-latin 'Borna'= source. Caborne = préfixe ca + radical born: source, trou de source puis grotte, (évolution en caborde=caverne). Borna=cheminée (gaulois)=creux,cavité (celte). Bormes: pré-indo-europeen 'bor' = hauteur. Bormo : divinité celte des eaux chaudes. Fontaine de BRUE : bas latin Brua (endroit bourbeux), Brou, Bru (patois) = marais, bourbe. De Brut pour Brutus (bataille d'Alésia, A.Delacroix). Aux CARAUX: de carré, parcelle de terre délimitée. CADEMÈNE : de condominium = domaine commun à plusieurs condomes (fermiers). CANDEMINE : Candate = Confluent(celte), ou du bas latin Candamina (cum: avec et dominium: propriété) ; terre indivise appartenant à deux seigneurs puis terre que le seigneur n'a pas attribuée donc exploitée par ses soins puis terre cultivée en commun. Ou camps de Meina (métal brut) pour une mine de nodules métalliques. La condamine: division parcellaire au moyen-âge. Bois du CANTON : grand terrain délimité par des bornes, Cantos (gallo-romain) = arête, bord, limite. : de cerne = enclos ou enceinte (Celte). La CHANIÈRE : Canna (latin) = roseau, + suffixe -arium. CHANTRANS : du nom de son propriétaire germain Canthari + suffixe germain -ing. CAN: source ; TRAON: vallon (Celte) ou chanteraine (= chante-grenouille, A.métin) CHASSAGNE : cassanos=chêne (celte), cassanea (latin), cassanha (anc. provencal) = chênaie. Bois des CHAUX : de 'Calm' (bas-latin calmis), (pré-celtique Kal) = pierre, rocher, hauteur dénudée. CHOD: forêt (Celte). Lieu improductif (vieux français), terre inculte (langue d'oïl), montagne à sommet applati (franco-provençal), mot régional Chaux = pâturage de montagne. Chemin du CHAZAL : du bas-latin Casale ou latin Casa = maison, ( jusqu'au XIIe = grande et riche maison ), désigne dans le Jura une maison en ruine, pluriel : LES CHAZAUX. CHENNEVIÈRE : du latin cannabis = chanvre. Chenevoy (patois). ou du nom d'homme latin qui cultive le chanvre : Cannabarius. CHRYSOPOLIS : (nom donné à Besançon qui vient de Crispolis au 4ième siècle, ville des crispolins), CRISPOLINS = nom donné par les romains aux sequanes, CRIS : qui dompte l'EPOLIN (jeune cheval). CLÉRON : du nom de son propriétaire latin Clarius + suffixe -onem. Clarodunum = colline claire. Bief des COMBES : (celte latinisé 'cùmba') = vallé encaissée, généralement sèche. COQUELÉ : commerçant ou notable du centre d'Ornans, de coquelle (casserole) = casque des anciennes milices bourgeoises de la ville. Champs CORDELIERS : est-ce là que s'effectuait le peignage puis le tressage des fibres de chanvre opérés par des itinérants spécialisés ou champs appartenant aux moines de l'ordre des cordeliers ? (de cordes liées que ces moines de l'Observance de Saint-François portaient sur leurs toges). COULANS : Noms successifs connus :Colens 1090, Coulenz 1135, Colans 1256, Colons 1262, Colens 1278, Coulhans 1359, Collans 1400, Colas 1690. Etymologie admise : du nom de son propriétaire ou fondateur germain Colo, + 'ing'= suffixe germain caractéristique d'un groupe de colonie d'Alamans, transformé ensuite localement en 'ens' puis 'ans'. Mot à mot, ce nom désigne l'endroit où Colo est en train de vivre. À noter: Kol-enno (celte) = houx. Autre tentative d'explication : 1 LAN: Llan = lieu découvert ou de rassemblement ( en kymmryque) Lan = enclos (en cornique). Lann = territoire (en armoricain). Lann = terrain, enclos (en Irlandais, gaëlique d'Ecosse et manks). Planum (latin) = plaine = lanum (perte du P caractéristique des langues celtiques) = lanou (patois) = plat, plaine. Lan = plein (en grammaire celtique de Zeus). Il convient de comprendre ''plein'' au sens religieux = plénitude. Lan = endroit de plénitude, lieu consacré, enclos sous protection divine, (en patois, on désigne Éternoz par Tanou, pour Coulans c'était Lanou?). 2 COUER: Echéant, à terme (en celte), finissant (qui arrive à échéance), à terme échu soit déjà arrivé à terme, (voir champs 'coué' au village), on s'oppose ici à l'infini, au continu, à l'intemporel, on se réfère à l'instant temporel qui sépare la vie de la mort, voir champs 'de la mort' et 'cimeterra das goudas' également au village). Coulans serait donc un lieu de plénitude post-temporelle. Coulans : parcelle divinnement protégée, lieu de plénitude pour passer de vie à trépas ou lieu de plénitude des morts (merci du conseil...). Ce nom désignerait donc simplement l'emplacement d'un cimetière. À noter également ; Couer : ruisseau, eau courante (en franco-provençal). Colens : cultivant, honorant (latin), (colens deum= craignant dieu). Racine indo-européenne=K el- Voir aussi ''champ COUÉ'' : = extrémité de terrain (à la jonction de deux cours d'eau ou en lizière de forêt), patois: Coua, vieux français: Coue, latin: Cauda=queue Egalement, patois Coulâ = couler, qui coule, qui glisse, coulée de terrain, terrain favorable aux éboulements, ancien français Colais, mot régional Colaz (ravin en pente) et peut-être un participe présent Colans. CRÉTAS : ( lou cimetérou de crétas) ; terrain rocailleux (langue d'oïl), bas latin cresta, vieux français creste = crète, crêt. CRIMONT : (Criemont, Criesmont) Crixos = Crépu = Frisé. CROUZET : de 'cros' forme méridionnale de creux, trou ou vallon profond. CROC: montagne ; ET: en élévation = au dessus d'une montagne (Celte). CURON : Curico (celte) = Héron (déformation en ''cul rond''). Assise de rochers escarpés qui COURONNE les bords du plateau, banc de rocher stratifié formant la corniche d'une montagne. Ancienne dénomination: Caron, de charon, spécialisé dans le ceintrage et cerclage des roues de bois. CUSSEY : du nom de son propriétaire latin Cùcius + suffixe -acum. CUZEY : caché (Celte). Castel Saint-DENIS : culte celte de Bacchus Dionysius (Dionys=Denis) DÉSERVILLERS : désertum villarium; villa sur terrain inculte. Latin Desertus : abandonné et Villers : villae gallo-romaine, terre en friche, inexploitées. DOURNON : du nom de son propriétaire gallo-romain Durnatius (celte Durnos). DOUBS : Dubos, Dubis (celte) = noir, (ou dubro: eau courante), racine indo-europeenne Dheu = fumée, vapeur. dubro est un hydronyme celte donné au Doubs . Latinisé, dubro donne dubris, ("ponte dubris", carte de Peutinger). DOULAIZE : (dolatia: villa) du nom de son propriétaire latin Dolatius. Dolaise: mot régional désignant une grille, une barrière du celte Doraton= porte, à mettre en relation avec l'entrée du domaine de la grange cistérienne qui est peut-être à l'origine de ce village de main-d'oeuvre. Les ENSEINGES : terres appartenant au seigneur. Enseignes gauloises (bataille d'Alésia, D.Munier) ESSARTS : terrain défriché (essarté), où les souches ont été arrachées. ÉTERNOZ : ''Haistr''= origine de ''hêtre''(en germanique). Esterno = Vallée des Hêtres (haister= spécialisé en hêtre en germain+ nod=vallée). En patois = TANOU. NOD: noz en composition = séparé (Celte). Esterno = sacrum (latin) = zone sacrée. Esterno (italien) = extérieur. Esterner (verbe français médiéval) = étendre. D'èsternes (= en les ternes) : forme médiévale désignant une limite, un tertre ou une colline. -EY = suffixe gallo-romain (iacus, iacum = domaine de). Fête des FAILLES : du germain fall = chute (de l'hiver) ou du vieux faillir. FERTANS : du nom de son propriétaire Ferto + suffixe germain -ing. FER: se perdre ; TAN: ruisseau = sur un ruisseau qui se perd (Celte). FLAGEY : du nom de son propriétaire latin Flavius + suffixe -acum. FLAG: vallon ; EI: ruisseau (Celte). Prés des FOURCHES : lieu des fourches patibulaires (gibet, potences de la justice seigneuriale). FRANCHE-COMTÉ : désigne le domaine foncier (statut fiscal) + statut politique. Les FRATTES : cassure, brêche, couloir d'éboulis, patois Frache (cassure), latin Fractus (brisé), ancien français Frainte (chose brisée). FURIEUSE : (Féruse, Ferayse) de foirie ou foirole = égout (de la ville de Salins) (G. Cousin). GEVRESIN : du nom de son propriétaire gallo-romain Gabritius (du celte gabros = chèvre) suffixe -anum. Commun de GÔLE et les GAULES: passage étroit, col, couloir, gorge, du bas latin Goletum, latin Gola (gosier, gorge), racine indo-européenne Gel, Gwel (dévorer). GOUDAS : (cimetero das goudas), originaires de la ville de Gouda (Pays-bas) ou monuments anciens (présence de tumuli celtes). (goudes= gaulois pour Desjardins). La GOUILLANDERIE : de gouilland = ivrogne en patois (habitants des deux maisons disparues près de la croix de bois). FORT GRIMONT : GRIZ: rude ; MON: mont ( Celte). Champ messe GUILLAUME : de Guillaume ou Guy d'Esterno, curé en 1299 ?. Le 9 avril 1509, enterrement de Guillaume Rigobert de Charolles dans le cloître (ou l'atrium) de l'église Saint-étienne de Besançon (actuelle citadelle) près du pilier des orgues, c'était un familier du pape Innocent VIII et curé de Coulans... Champ de GUERRE : champ destiné à payer l'impôt de guerre (guerre de 10 ans en 1634 puis Louis XIV en 1678). JURA : Jor (celte) = forêt. Juris (Jules César) = hauteur boisée, latin médiéval Juria. Ancien Joura, Jou-rhas = grand-sapin (celte). Jiris = montagne (sanskrit). Juss, Juriss = le droit (sanskrit). LABERGEMENT du navois : (albergement, anc. Français) = endroit où l'on logeait et nourrissait les voyageurs. Les LAVES: carrière de grandes pierres plates (couverture de toit). Les LÈCHES: (lesche: ancien français),(liska: germain),(lisca: latin), = laîche : plante vivace aux feuilles coupantes vivant en milieu humide, étaient fauchées pour servir de litière. LE LISON : led (courant, flux) ou du nom d'un homme latin Lisius + suffixe -onem. Diminutif de Lis. LIZINE : lezine = crevasse ou du nom de son propriétaire latin Licinius (licinia=villa). LA LOUE : (Lue, Loueu, Louhe, Loeu) Lluuh (prononcez louh) = impétueuse (écrivain du 9ème) Levv ou low (prononcez leou) = qui dévore (les rives) en Celte. Ancien nom : Louve. Contraction de l'oue (l'eau qui en patois régional se dit l'ove), ancien fraçais Oue (ruisseau) avec agglutination de l'article. Saint-LOUP : du latin Lupus : soit l'évêque de Troyes en 426 ou de Lyon mort en 542 ou de Sens au VII ième siècle.

MAIZIÈRES : (Mausières) du latin maceriae (murailles de pierres sèches ou ruines datant de l'époque romaine). Ancien Masières, de mas (ferme-grange devenu meix burgonde) et ières (eau). MALANS : (Meillant, Mallans, Mellanz, Mallant, Mallens...) du nom de son propriétaire germain Marila + suffixe germain -ing, ou du nom de son propriétaire latin Malentius. MAL: roc ; AN: rivière (Celte). Ancien français Malan (chancre, ulcère), préfixe Mala (mauvais) + année. Mélan du gaulois mediolanon : plein centre, centre sacré. Medios: milieu et Lanon: plein (au sens sacré). : Mal rang = mauvais passage. Baume de MATAFLAN : = mate-faim --> caverne pour se restaurer, proche de Malafan (du préfxe Mala= mauvaise et Fan du patois faim), ou de Matu = ours en gaulois, ou de matafelon : qui mate le félon (le traître, celui qui est infidèle à une convention, celui qui rompt un contrat de vassalité), voir: inquisition anti-protestants au 16ième siècle ou ralliements au royaume de France (comtois séparatistes sous Philippe II). Le Matefelon est une fougère (ophioglosse) sur sol pauvre et calcaire. MIGETTE : (Megetes, Migetes), myged, myges = illustres nobles, (construite par Marguerite, veuve de Jean de Chalon). Ancien français Mege, qui est au milieu, Idem MIÈGES. MENDJOU : (prononcez meujou) = habitants d'Alaise = mangeurs (Desjardins). Sur les MILLERY: du latin milium (= millet) + suffixe -aria. MONTMAHOUX : de mons (latin) = site perché, montagne et mahoux (major en latin) = magnus, grand. MON: montagne ; MAOUD: principale (Celte). Champs des MURGERS : du patois jurassien Murdgie, tas de pierres pouvant provenir du décailloutage des champs. MYON : du nom de son propriétaire germain Mico. NAHIN : na= sans, hin= chemin (celte). NANS-sous-Sainte-Anne : du celte Nanto (vallée creuse avec rivière) + ana (marais), NANT: ruisseau (patois). NORVAUX : NER: (nor) eau + VAUX: vallon, val (Celte). ORNANS : ville sur une rivière ou du nom de son propriétaire germain Aur-win+ suffixe germain -ing. OR: bord ; NANT: rivière (Celte). Champs OUCHETS : (= ouches), ancien français osche, (Houche= clôture) du celte olca = terre labourable, ou osca = enclos. (= terres de qualités cloturées). Champs PARY : du latin paries = paroi, cloture. La PÉROUSE : de peyre (avec suffixe -osum), petra en latin = pierre, rocher, montagne, lieu rempli de pierres et peut désigner aussi des ruines antiques. PÂTU : pertui = trou (en patois). Champs du POIX : du latin piscis = poisson, désignant soit un vivier soit un étang à poissons, voir champs du vivier à proximité, (ex-ruisseau de la gouliaude). POLIGNY : du nom de son propriétaire latin Poleminius + suffixe -acum. MONT POUPET : POUL: mare ; PET: montagne ; mare sur montagne (Celte). Les PRELETS : de prêle (ou presle) = plante (appelée queue de rat) vivant en milieux humides, ou de prelz = prés en ancien français. QUINGEY : du nom de son propriétaire germain Kemm + suffixe -iacum. Quingiz = maison de plaisance. REFRANCHE : du nom de son propriétaire germain Reudefred + suffixe -ing. REUGNEY : du nom de son propriétaire germain Ruodin + suffixe -iacum. RU: (reu), ruisseau + Nés: prés (Celte). R'LAVOUX : nom patois des habitants de Montmahoux (Relaveurs de fromages). Champ à la ROUE : roue du moulin (concordant avec les biefs) ou de raide, coupé brusquement (falaises). SAIZENAY : du nom de son propriétaire latin Sacenus + suffixe -acum. SALINS : SAL: sel ; YN: source = SALYN : source salée (Celte). Salinea = mines de sel. SARAZ : (Sarras, Sarray, Saraz) serra (pré-latin méridional) = montagne allongée , crête dentelée, en forme de scie + terminaison en 'az' (franco-provençal) ou vallée resserrée, éventuellement fortifiée, passage resserré, lieu fermé, participe passé patois Serata, latin Serare= fermer, ou serre, sarre = scierie (appellation médiévale). SARR (serr) = montagne (Celte). SEQUANE : sicken, secken, sekn (celte) = couper, faucher. SAC: sec en composition, = cheval + AN: hommes ; hommes de cheval, (voir sur les pièces celtes). Radical Seg (force)+U/O+Ana (suffixe hydronomique). Ancien peuple des Seines ou Seknes (déplacés sur Jura par la poussée des belges). SEQUANA : (prononcez sekwana), squan = semblable à un serpent (en celte) soit tortueux ou inégal, ou traduit par ''la rapide''. SEQUANI : pays qui va en serpentant, pays tortueux. SCEY : ceis=pierre (celte) ; saxum=rocher (latin) SILLEY : siller = labourer ou du nom de son propriétaire latin Silius + suffixe-acum. Grange SIMORIN : Cemorains en 1281=nom de famille? TOUMTÂTRE : (ou moine de Norvaux), de Teutât, Teutatès, le dieu celte Toutatis. TREMBLOIS : du latin tremulus = peuplier tremble. VARASQUE :VAR: montagne ; ASC: habitants (Celte). De Warectum=terre nouvellement labourée d'où les varasques du varais (Scey en varais). VERNEAU : de vern (aulne). VUILLAFANS : VILL: habitation; AFAN: rivière; AFFAN: vallée (Celte).Vilafains en 1189. VOUIVRE : (ou vaivre) ancien français:Vuivre. Vobero = petit ruisseau caché (celte) ; vipera = vipère (latin).

CHAPITRE V :

GRANDE HISTOIRE AUTOUR D'UN PETIT VILLAGE ...

SECONDAIRE : Des sédiments marins s'accumulent au fond de la cuvette marine du ''Jura''. TERTIAIRE : Pressé entre la pousse des Alpes et la résistance des Vosges et du Massif-Central, l'arc de plissement du massif jurassien se forme.

PALÉOLITHIQUE ( pierres grossièrement taillées):

-1 250 000 Homo érectus remplace Homo habilis. -500 000 Maîtrise du feu. -400 000 La dent d'enfant découverte dans le Doubs () est le plus vieux fossile humain connu de France. -300 000 Début de la première glaciation. -250 000 L'homme des cavernes (Néandertal) pénètre l'Europe. -125 000 Fin de la première glaciation (les vallées sont crées). L'homme de Néandertal premier habitant de la Loue. -80 000 La grotte de Nahin et celle de Rurey (la Piquette) sont habitées. -35 000 L'homme de Cro-Magnon commence à supplanter Néandertal sur Loue-Lison. -30 000 L'abri de Doulaize (Camps volants) est habité. -26 000 Fin de Néandertal. -25 000 Début de la calotte glacière sur le Haut-Jura et Haut-Doubs. -12 500 Les grottes de Refranche (la Pérouse) et Myon (de La vierge) sont habitées. L'homme vit de chasse et de cueillette dans une steppe froide, présence du renne, rhinocéros laineux et du bison. -10 000 Fin des glaciations. -9500 Modification de la faune et la flore, apparition du pin puis du noisetier et de l'orme, puis dominance du chêne en forêt mixte. Multiplication des espèces animales:auroch, cerf, sanglier, chevreuil. L'homme de Cro-Magnon installe ses huttes, l'élevage et la poterie. -8000 Domestication du chien.

NÉOLITHIQUE (pierres finement taillées puis polies):

-5300 Derniers chasseurs-cueilleurs. -5000 Début de l'utilisation des sources salée à Salins. Sédentarisation. -4300 Construction d'un village fortifié à Château-sur-Salins lié au sel. -4000 Cultures du blé, orge par les premiers paysans venus de l'est (vallée du Danube). Élevage des porcs et des boeufs, chèvres et moutons. -3500 Domestication du cheval. -3334 Début de la fabrication par le feu du sel à Salins. -2600 Apparition de la céramique aux décors élaborés.

ÂGE DES MÉTAUX :

-2500 Arrivée des indos-européens depuis l'Europe centrale (apport du cuivre), début des défrichements. -1800 Nouvelles vagues indos-européennes (apport du bronze et du commerce). -1500 Chute de la population. -1200 Incinération des morts. ~-1000 Renforcement de Château-sur-Salins. -800 Arrivée des techniques du fer (celtes de Séquanie), développement du commerce avec la méditerranée, apparition d'une classe aristocratique, de la monnaie, élevage de la poule.Heraclès (fils de Zeus) fonde Alésia (mythologie grecque). -740 Début des tombes-tumuli. -620 Début des grands tumuli familiaux. -550 Une résidence princière fortifiée (avec céramiques grecques) contrôle l'exploitation du sel au Camp-du-Château (à Château-sur-Salins).Début de la consomation du vin d'Italie. Dans la tombe à char de Saraz repose le seigneur du plateau d'Amancey. Les seigneureries de Sarraz et des Moidons dépendent de Salins. Existance d'aristocratie féminine. -500 Les Séquanes installent une fonderie à Ornans. -475 Développement des Oppida, (sites fortifiés en hauteur). -450 Descente des populations locales vers les couloirs fluviaux, (vallées de la Loue, Doubs, Saône...) et les villes. -400 Passage des Sénons (Sens). Château-sur-Salins est déserté. -392 Raid de 30 000 celtes (dont cavalerie séquane) sur Rome (oies du capitole). -350 Fin des tombes-tumuli et début de l'exportation des salaisons. -110 Les séquanes contrôlent le plateau Suisse. -105 Construction d'imposantes fortifications à Besançon. -102 Les Séquanes se lient d'amitié avec les Romains en capturant les Teutons (peuple germain). -100 Guerres de frontière avec les Éduens (Bourgogne).Plus de 400 mines d'or sont exploitées en Gaule pour une production supérieure à 150 tonnes annuelles. -90 L'expansion des germains touche l'Helvètie et la Séquanie. -71 Appel à l'aide des Germains (Suèves d'Arioviste) par les Séquanes contre les Eduens. Défaite des Eduens et contrôle séquane sur les péages de la Saône. -68 Les germains s'installent puis battent Séquanes et Éduens. -58 Les Helvètes traversent la Séquanie. Les Romains chassent les Helvètes et germains, hivernage des légions, la cité des Séquanes, Besançon, passe sous le contrôle romain et reste la capitale locale. Le chef séquane Togirix est autorisé à frapper monnaie en argent, (l'or permet l'achat de mercennaires). 27 sept -52 Reddition de Vercingétorix aidé de 12000 cavaliers séquanes) à Alésia. La Séquanie intègre l'Empire Romain. Le sel romain méditerranéen est imposé. -50 Un million de celtes sont morts, un million sont esclaves.Le cours de l'or s'abaisse à 3000 sesterces la livre à Rome,(afflux de l'or pillé en Gaule).

PÉRIODE GALLO-ROMAINE :

-44 le canton de Vaud (Suisse) et les terrains limitrophes de Séquanie sont confisqués. -12 Lyon est capitale des gaules. 21 Révolte séquane écrasée face aux romains (mesures fiscales trop lourdes). Juin 68 Saccage de Vesontio (Besançon) lors d'un affrontement entre deux armées romaines (problème de succession à Rome à laquelle les séquanes restent fidèles). 69 Un corps de troupes séquanes est reconstitué. Batailles entre séquanes pro-romains et coalition lingons-éduens. 70 Les séquanes repoussent les lingons (Langres). la Séquanie devient colonie romaine (routes de pierres). 78 Rome occupe la rive droite du Rhin et sépare les séquanes des germains. 175 Intervention romaine face aux Francs (porte noire à Vesontio), culture des fruits. 212 Évangélisation des villes.Citoyenneté romaine pour tous les hommes libres de l'empire. Les missionnaires Saint Ferréol et Saint Ferjeux sont torturés au théâtre de Vesontio. 276 Première invasion partielle par les Francs et Alamans (peuples germaniques). 280 Création de la Maxima Séquanorum (avec les Helvètes), restauration du pouvoir central. 298 Invasions partielles des Francs et Alamans. 320 Reprise de la fabrication du sel et des déboisements induits. 339 Fondation du siège épiscopal de Besançon. 350 Installation des légions romaines à Salins. Industrialisation de l'extradtion du sel. La Séquanie intègre l'Empire Romain d'Occident, dynasties de Gallo-romains.

INVASIONS BARBARES :

355 Vesontio est anéantie par les invasions des Francs, Alamans et Saxons. 369 Alliance burgonde-romaine contre alamans. 370 L'empereur romain Valentinien règle une querelle entre burgondes et alamans en octroyant aux burgondes la possession des salines de Salins. ~400 Construction du castellum romain de Saint-Denis et celui de la Grange Simorin. 406 Invasion totale des Vandales (peuple germain), siège de Besançon sans succès, déclin des petites villes. Invasions Burgondes, Alains et Suèves (peuples germains), l a population vit dans de petits villages et fermes isolées. 407 Les Burgondes deviennent ariens (variante du christianisme). 430 Fondation de l'ermitage romain de Saint-Claude. 443 Les burgondes chassés des environs du Rhin fondent la Sapaudia, les romains les intègrent dans la consolidation des défenses de l'empire. 448 Mérové est Roi de toutes les tribus Franques. 450 Contrôle des Alamans et contre-invasion burgonde. Fondation du royaume de la dynastie burgonde. Mécanisation de l'extraction du sel. Les noms de lieu avec terminaison en ''-ans'' indiquent la fixation d'une famille Burgonde. La race des ''chevaux comtois'' est introduite de Germanie par les burgondes. 451 Invasion des Huns (Asie centrale, Attila) face à l'alliance des francs, burgondes et romains. 452 Les Francs et les Romains battent Attila près de Châlon (champs catalauniques). Les troupes d'Attila ravagent Vesontio lors de leur replis. 456 Opposition des burgondes aux suèves. 457 Mort du général romain Aetius (défenseur de la Séquanie) et ouverture des portes de Besançon aux burgondes. 460 Contrôle des Vandales puis des Francs. Les Alamans s'installent à Besançon et Mandeure. 475 Création de la Burgondie. Sept 476 Effondrement de l'Empire Romain d'Occident. 502 Application de la loi Gombette (burgonde): législation entre romains et burgondes avec égalité des peuples et législation anti-divorce. Les rois burgondes (ariens) se convertissent au christianisme 515 Sigismond (roi burgonde) dote le monastère Saint-Maurice d'Agaune (Suisse) des salines de Salins. 517 Échec de la christianisation des campagnes. 522 Première saline à Salins. 523 Sigismond fait donation de Bracon à l'abbaye d'Agaume (Suisse). 534 Conquête et contrôle des Francs (Clovis, lignée des mérovingiens) avec l'aide des Ostrogoths (peuple germanique).Rattachement à l'Empire des Francs. 536 Fin du royaume burgonde. 553 Installation des Varasques (tribu burgonde, peuple germanique de Bavière) avec le château de Scey-en-Varais comme capitale du Warasgau, le comté des varasques remplace l'ancien pagus gaulois. Cohabitation avec les gallo-romains et leurs esclaves. Guilléne est le premier des chefs héréditaires varasques connu. 561 ROIS MÉROVINGIENS :

561 Rattachement à la Bourgogne. 600 Etablissement du Comté des Varasques (montagnes d'Ornans, de Salins, de Poligny), revitalisation de Coulans, Comté d'Amous (plaines de Quingey, d'Arbois), Comté des Scodingues (les forêts du sud Jura). 618 Fondation du prieuré de Mouthier-Haute-Pierre (siège du pouvoir local de l'église). 625 Christianisation des burgondes et du village par les moines Eustaise et Valbert de Luxeuil et abandon des dieux romains. Isérius le ''Comte du Warasch'' se converti. 633 Saint-Claude se retire à Condat (futur ville de Saint-Claude). 730 Résistance aux incursions des Sarrasins (depuis la provence). Chaque grande famille possède son meix et ses serfs, domination d'un maître de château. Batiments communs pour les cultivateurs: four, moulin, foulerie pour les draps. 732 Destruction du château de Bracon (Salins) par les sarrasins. 733 Contrôle des carolingiens. ~750 Disparition locale de l'aurochs sauvage.Les salines dépendent de la seigneurerie de Bracon.

751 ROIS CAROLINGIENS :

793 Famine. 800 Implantation du vignoble (cépages actuels). ~850 Ouverture de la voie transjurane (Bourgogne-Italie) par Salins et Pontarlier (passage de Chalamont). 863 Renaissance des villes, Salins est ville-libre. 868 Famine. 870 Le moustier (couvent) de Haute-Pierre est cité dans le partage des Etats de Lothaire, (le plus ancien document connu en idiome roman, naissance de la langue française). 888 Fondation du royaume de Bourgogne. Les normands ravagent la Bourgogne. 914 Hugues le Noir (cadet du duc de Bourgogne) est comte du Varais. 926 Invasion des hongrois. 942 Le prévôt Mainier reçoit l'ordre du roi burgonde de ceder la seigneurerie des salines à Albéric de Narbonne. Reconstruction du château de Bracon par Albéric. 950 Installation des premiers seigneurs féodaux dans des châteaux forts. Les paysans obtiennent une maison par famille et un champs (son héritage), protection des familles par l'église. 986 Comté de Bourgogne (capitale: Dole)

ROIS CAPÉTIENS :

1002 Attella de Scey (fille d'Albéric) et Guilenc de Scey sont la souche connue de la lignée des Scey. 1003 Village fortement christianisé. 1030 Raymond Ier, comte de Bourgogne fonde le premier refuge (hôpital Saint-Bernard) de Salins. 1031 Hugues I de Salins est Archevêque de Besançon. 1032 Fin de la royauté de Bourgogne. 1037 Hugues de Scey est cité à la cour des comtes de Bourgogne. Rattachement de la Comté à l'Empire Germanique. 1043 Famine. 1050 Coulans dépend de Guillaume de Scey (vassal des Montfaucon) qui donne une partie de l'église au chapitre (institution catholique). Eglises et succursales religieuses s'installent à Salins (octroye de rentes en sel). 1060 Henry de Scey est cité à Besançon. 1080 Les religieux de l'abbaye de St-Cyprien (Poitiers) cèdent l'exploitation de leurs vignes à Colans. ~1083 Le castellum romain de Scey est transformé en château fort. 1083 Guy de Scey et Pierre I de Scey sont cités comme seigneurs du château de Scey. L'abbé de Baume-les-Messieurs fonde sous le vocable de Saint-Pierre le prieuré et l'église de Scey-en-Varais grâce aux dons de la famille de Scey. 1086 Pierre d'Échay curé de l'église de Colens (chef-lieu de paroisse) intervient auprès d'Alaise concernant la desserte de Saraz qu'il revendique dans sa paroisse. 1092 Pierre de Scey rend Frotey (Haute-Saône) à l'archevêque. 1115 Deux salines en fonctionnement à Salins (des millers de chariots chargés de sel croisent ceux chargés de bois). 1119 Hugo et Wido de Coulenz apparaissent dans le carticulaire de l'Ordre du Temple. Guy de Bourgogne (natif de Quingey) devient le Pape Calixe II. 1124 Humbert de Scey est Archidiacre du Varais. 1127 Affranchissement fiscal de la Comté pour l'Empire Germanique, (Franc-Comté : Comté libre). 1128 Pierre II de Scey est comte de Montbéliard. 1135 Coulenz. 1136 Fondation de l'Abbaye de Buillon (Chenecey) par Pierre II de Scey. La ferme de Simorin devient ferme de l'abbaye de Buillon. 1134 Humbert de Scey est Archevêque de Besançon. 1142 Fondation d'une commanderie de Templiers pour former des moines soldats à Salins. 1147 Donation de Gui/Guido de Coulenz pour l'Abbaye de Clairvaux. ~1150 L'ouest du plateau d'Amancey appartient au seigneur de Scey. 1154 Pierre III de Scey est comte de Montbéliard, il gouvernera le comté pour Frédéric Barberousse. 1160 Le village de Coulenz inquiète Geoffroy, l'Évêque de Langres qui a reçu une commission du Saint-Siège concernant la disparition supposée d'une partie des reliques de Sainte-Geneviève, on accuse les gardiens de la châsse (coffre-sarcophage) d'avoir soustrait la tête de la Sainte. 10 janv 1161 Le roi Louis VII Le Jeune nomma Alain avec l'archevêque de Sens pour témoin à l'ouverture de la châsse de Sante Geneviève où sa tête n'a pas disparu. 1176 ''Esterno, ab œterno, ad oeternum''devient devise de la famille féodale d'Éternoz. 1185 Hubert Milles de Malans fait don aux moines de Buillon de sa ferme Simorin. Guerre civile des Seigneurs Franc-Comtois contre l'Empire Germanique. 1180 Construction des voutes souterraines aux salines de Salins. 11 mai 1189 Départ du chevalier d'Esternod en Palestine (3ième croisade). 1190 Othon I (Saint Empire Germanique) menace l'autorité des barons franc-comtois, brutal, il exécute plusieurs seigneurs. 1191 Mort de Renaud de Moustier à la troisième croisade. 1196 Pierre IV de Scey est comte de Montbéliard. 1201 Guerre entre le duc de Méranie (Othon) et les seigneurs comtois (dirigés par les Chalon-Vienne) 1207 Pierre IV de Scey concède rivière, pâturage et forêts à l'abbaye de Buillon. 1206 Richard I de Scey (second fils de Pierre IV) rend hommage au comte de Bourgogne Othon II. 1208 Othon II et III délaissent la Comté, renouveau des seigneurs locaux. Émergence de la famille de Chalon qui acquière la baronnie de Salins. 1218 Colans dépend en partie de la seigneurerie de Montmahoux. Début du déclin de Coulans et d'Alaise (premières paroisses et églises) au profit d'Eternoz qui deviendra bourg de commandement avec siège de justice, halles, foires. 1224 Ouverture d'un troisième puit de captage aux salines de Salins. 1225 La seigneurerie de Salins passe de Marguerite (héritière Gaucher IV) à Alix de Vergy (épouse Eudes III, duchesse de Bourgogne). 1230 Jean de Chalon (dit l'antique) devient le personnage principal du Comté. Installation des Cordeliers à Salins. 1235 Construction du château et village de Sainte-Anne, Pierre V de Scey (seigneur de Coulans et environs) commence ses multiples cessions de biens. 1237 Jean de Chalon acquière la seigneurerie de Salins, construction des forts et enceintes. Colans dépend de la baronie de Salins (Hugues de Chalon), est propriété de Jean de Chalon. Othon IV de Bourgogne naît au château d'Ornans (résidence des souverains de Franche-Comté). 1239 Naissance d'Henri de Scey (fils de PierreV) qui meurt jeune et sans postérité. 1240 Début de la maison noble d'Éternoz (originaire de Salins) (positionnement fiscal sur les chemins du sel). Confirmation par l'Archevêque de Besançon du don d'Étienne d'Esterno (un héritage situé à la source du Lison) à l'Abbaye de Billon (Buillon). 1241 Jean de Chalon regroupe toute la production et vente du sel à sa charge au détriment des anciens rentiers. 1242 Les revenus de l'église sont donnés au monastère de Billon par Étienne d'Éternoz. 1244 Hugues de Chalon rend ''libres et francs de toute servitude et exaction à perpétuité'' les habitants du château d'Ornans. 1248 Hugues de Chalon affranchit les montagnards de ses domaines. 1249 L'établissement des salines de Salins achève ses propres fortifications. Pierre V de Scey meurt à la septième croisade, fin de la prédominance locale de Coulans. ~1250 Chartes et documents de la Comté sont conservés dans la forteresse de Grimont (Poligny). Acquisition du droit d'assemblée, élection d'échevins. Apparition des messiers (garde des moissons), vigniers (gardes des vignes) et fortiers (gardes forestiers). Jean de Chalon est maître de Sainte-Anne. 1250 Humbert de Scey (fils de Perrin de Scey) fait hommage et aliène à Jean, comte de Bourgogne,et à la comtesse Laure de Commercy (sa femme) ce qu'il avait à Coulans, Eternoz, la Sarrée (Saraz) et Nan. 1251 Jean de Chalon est maître du Warasgau. 1253 Salins est érigé en ''fief d'empire'' avec droit de battre monnaie. 1255 Révolte des bisontins (soutenus par les grands comtois) contre l'archevêque à Besançon. 1256 Colans est un hameau dépendant d'Éternoz. 1258 Excommunication des seigneurs de la première noblesse par l'archevêque. 1259 Jean de Chalon pousse la production de sel de Salins à 20 tonnes par jour (70 000t par an). Il crée le château de Monmaour (Montmahoux) pour protéger Salins et sa production de sel, augmente le fief d'Eude d'Esterno et le nomme gouverneur du château avec rente viagère sur les salines. 1261 Heudes d'Eterno fait hommage à la comtesse Laure. 1262 Jean de Chalon fonde le château de Nozeroy et sa ville fortifiée. 15 juil 1262 Colons est vendu en partie et repris en fief par le seigneur Perrin de Scey pour Jean de Chalon l'antique (qui lui accorde droit de bâtir mais sans fortifications) lors de son acquisition des 50 fiefs dépendant du château de Montmahoux. Le seigneur Aymé de Montbéliard reprend en fief les propriétés de Colons au désormais vassal Pierre de Chapoy. ''Refrainge'' ou ''Refrainche'' est nomé dans le cartulaire de Montfaucon. 1264 Jean de Chalon acquière les propriétés de Colons du seigneur Girard de Neuchatel. Nov 1266 C'est Eustache de Coulans qui rédige à Luxeuil les actes concernant la prise du nom de Sire de Salins par Otton IV (fils de Hugues de Chalon mort cette année). 1267 Charte d'affranchissement ey charte communale pour les habitants de Montmahoux (par Jean de Chalon). 1268 Mort de Jean de Chalon et de son fils Hugues, lutte familiale entres héritiers. Robert de Chalon (fils de Jean décédé) assiège et prend le château de Montmahoux à Laure de Commercy (veuve de Jean). 1269 Guerre entre Étienne de Scey (fils de Richard II de Scey) et l'Archevêque de Besançon (soutenu par le seigneur de Cléron) pour le siège épiscopal. Le Comte de Bourgogne Philippe V de France ''pour une raison inconnue'' force les Scey à se soumettre (vente de la moitié de leurs possessions et confiscation du château). 19 dec 1270 Fremont d'Alaise, chevalier, fait hommage à Jehan de Chalon-Arlay. 7 juil 1271 Hugues de Tempestez (forteresse de Sainte-Anne) reconnaît tenir un fief des de Chalon. 1272 Première fruitière à Comté à Déservillers. 16 sept 1272 Jehan de Claron fait hommage à Jehan de Chalon-Arlay. 19 sept 1273 Malans fait hommage à Jehan de Chalon-Arlay. 23 avr 1274 Chastel de Poupet fait hommage à Jehan de Chalon-Arlay. 1276 Défaite des Scey face à l'Archevêque et excommunication des chefs de famille, passage d'Etienne devant la cour de Gray et condamnation à amende, cession de biens pour réparation et compensation de guerre et dommages, livraison du château de Scey. Mai 1277 Jehan de Vaudreyo vend ses avoirs de Refranche à Jehan de Chalon-Arlay. 28 nov 1278 Reconnaissance de fief d'Heudes d'Eterno auprès du Jehan de Chalon. 1279 Othon IV de Bougogne (baptisé au château d'Ornans) gouverne la Comté.. 19 dec 1280 Hugonin de Lysene vend ses avoirs de Refranche et Malans à Jehan de Chalon-Arlay. 1283 Arnaud de Colans construit la maison forte de Colans (Ardèche). Installation d'une halle aux draps à Salins.Décès d'Etienne de Scey. 21 mai 1286 Jehan de Ceys fait hommage à Jehan de Chalon-Arlay. 12 août 1286 Bolandoz fait hommage à Jehan de Chalon-Arlay. Oct 1288 ''Les enfanz à Peletier'' de Colens (hommes d'arme de Jehan de Ceys) font partie de l'hommage qu'il fait à Jehan de Chalon. 1289 Intervention de l'Empereur Rodolphe 1er de Habsbourg pour stopper la guerre entre la commune de Besançon (archevêque) et le conte de Bourgogne Othon IV . Siège de Besançon par l'Empereur. Mars 1290 Montrichard (Nans) fait hommage à Jehan de Chalon-Arlay. 26 mars 1290 Pierres de Chestoillon fait hommage à Jehan de Chalon-Arlay. 1291 Signature d'accords secrets entre Othon IV (époux Comtesse Mahaut d'Artois souveraine de la province) et le Roi de France Philippe IV le Bel. 9 dec 1294 Symon de Monbeliart, sire de Montron en fief à Esternoz vend ses biens à Jehan de Chalon-Arlay. 1295 Othon IV vend la Franche-Comté (100000 livres plus rente) à Philippe le Bel, (Roi de France). Première période française et guerre ouverte dans la famille. 2 mars 1295 Début de la rébellion des seigneurs Comtois (Grands du Comté) contre le Roi de France, Jean de Chalon-Arlay prend les armes, lève les seigneurs et détruit le château d'Ornans.Philippe IV contente et apaise les deux branches familiales. 1299 Une partie du patronage de l'église de Colens est vendu à l'abbaye de Billon par Etienne d'Éternoz. 23 avr 1300 Fondation de l'Ordre chevaleresque de Saint-Georges réunissant chaque année la noblesse comtoise à cheval à Rougemont. 1300 Jeanne, Dame de Fertans est condamnée à rétribuer à l'abbaye de Billon la sixième partie du patronage de l'église suite au lègue de son mari défunt (Étienne d'Éternoz). 1301 Victoire du Roi de France et soumission des Seigneurs Comtois. Reconstruction du château d'Ornans (la comtesse Mahaut y réside fréquement). 1303 Gérard de Scey vend les dernières propriétés à la Comtesse Mahaut qui est veuve d'Othon IV de Chalon pour 4000 livres et rente annuelle sur la saunerie. Ouverture d'écoles primaires et de grammaire à Salins. 1304 Charte communale pour les habitants de Sainte-Anne (avec Jean 1er de Chalon-Arlay). 1306 La cour suprême de Franche-Comté devient parlement à Salins. 1307 Dissolution de l'ordre des Templiers par Philippe le Bel. 8 dec 1307 Heudes de Rens (Mont Poupet) fait hommage à Jehan de Chalon-Arlay. 1310 Mariage de Marguerite avec le Comte de qui aura en secondes noces Mathilde Mahaut. 12 sept 1310 Jean 1er de Chalon-Arlay promet 300 chevaux bien armés, 1000 sergents à pieds et 10 galères approvisionnées pour 4 mois au grand maître des hôspitalers pour récupérer aux turcs l'île de Rhodes.

1311 Les enfants de Béatrix de Coulans (Robert et Ethevenin) vendent leurs possessions du village à Jehan de Chalon-Arlay.. 1314 Le Grand Maître de l'Ordre du Temple, le franc-comtois Jacques de Molay est bouilli au bûcher 1318 Réunion du Comté avec le Duché de Bourgogne. 1320 Création de l'Aumône générale (don de vêtements et chaussures aux pauvres) par Mme Mahaut à Ornans. 1321 L'Abbaye Sainte-Claire de Migette est fondée par Marguerite (fille Hugue IV duc de Bourgogne, épouse de Jean de Chalon-Arlay Ier). Dec 1322 Le coeur d'Hugues Ier de Chalon est déposé à l'abbaye de Migette. 1325 Début du Château de Collans (Ardèche). 1327 Fondation de l'hôpital de Bracon par Mahaut d'Artois. 1329 Mort de Mahaut, dernière souveraine en résidence au château d'Ornans. 1330 Dépendance à la Maison de Bourgogne dans la première union du Duché de Bourgogne-Dijon et du Comté de Bourgogne (Franche-Comté). 1335 Reprise de la rébellion des Seigneurs Comtois (emmenés par Jean II de Chalons-Arlay contre Eudes IV (Duc de Bourgogne). 7 nov 1335 Richard de Montrichard seigneur de Refranche, Nans..vend à fonds perdu ses terres à de Chalon avril 1336 Guerre entre Eudes IV et Jean II de Chalon-Arlay, Salins est incendiée. 17 août 1336 Eudes IV bat Jean II de Chalon-Arlay et les bisontins à la Malcombe (1000 morts comtois enterrés à Planoise). 1337 Division des Seigneurs Comtois (pro-bourgogne, pro-comtois) et guerres de 42-43, 46-48. 5 mars1340 Chartre de franchise pour les habitants de Sainte-Anne. 1341 Construction de la noria (système de roues à auges que fait mouvoir un tourniquet attelé d'un cheval) qui remonte 223 m3 de saumure pour chaque cuite à Salins. 1342 Nouvelle guerre. 1343 Jean II de Chalon fait battre monnaie au fort Belin, l'archevêque de Besançon l'excommunie. 1345 L'écuyer Richard de Chatillon aliène les impôts à l'écuyer Jean d'Éternoz (acquisition des dîmes). 1346,49 Épidémies de peste noire. Nouvelle guerre. ~1350 Construction de la chapelle. Un rameau de la famille d'Esternod se fixe à Baulnes (canton suisse de Vaud). 1354 Fondation d'un hôpital à Sainte-Anne. 1356 Séisme d'intensité 7 à Bâle, le donjon du château de Montrond s'effondre. Salins est incendiée dans le conflit entre les barons confédérés et Eudes IV. 1359 Pierre de Coulhans (Petrus de Colas) devient curé de Déservillers. Odin de Coulhans est bouclier et demeure à Salins. 1360 Les Grandes Compagnies ou routiers(reste de soldadesque de la guerre de 100 ans) envoyés par Philippe le Hardi (Philippe II comte-duc de Bourgogne) pillent les campagnes des seigneurs comtois séparatistes. 1361 Séparation des ''deux Bourgognes''. 1362 Épidémie de peste noire. Fondation de l'hôpital de Nozeroy. Jean de Bolandoz (Brisebarre) profite de l'anarchie et s'empare du château de Scey. 1363 La Comtesse Marguerite renouvelle la franchise d'Ornans, son exemption de logement des troupes et son droit d'asile aux meurtriers en attente de procès (la pierre d'asile). Le capitaine Brisebarre aidé de routiers met à sac la ville d'Ornans, menace le château. 6 janv 1365 La noblesse Comtoise coalisée organise le siège de Scey, puis l'attaque au bélier, Brisebarre est précipité du haut de la muraille, Thiébaud de Scey est soupconné de l'avoir aidé.

1366 Le Comté de Bourgogne devient la Franche-Comté (première apparition du nom). La Comtesse Marguerite de Chalon-Arlay (épouse Étienne de Montbéliard) possède Coulans, elle aliéne (pour payer sa guerre) une partie de ses domaines, (prises de positions d'Henri de Montfaucon-montbéliard). 1367 Henri de Vienne guerroit avec Thiébaud de Scey qui vend beaucoup pour se défendre puis abandonne son château à la Comtesse Marguerite (villages détruits et population décimée). 1380 Début de l'artillerie militaire et déclin du grand marché aux chevaux-porte-armure d'Éternoz,(le plus grand de France grâce au cheval comtois). Décès de Thiébaud de Scey (dépouillé de tout) et installation de la famille à Fertans. 1383 Jean de Montmahou est gouverneur de la cité impériale de Besançon. 1384 Seconde union des deux Bourgognes. Juil 1385 Sècheresse: «l'eau étoit si basse au Doubs qu'un enfant de neuf ans passoit à travers sans mouiller le nombril à Besançon.» 1386 Mariage de Jean de Chalon-Arlay III (32 seigneureries alliées dont Éternoz), il est l'égal d'un souverain. 1388 Hugue II de Chalon-Arlay-Nozeroy ordonne 15000 messes pour sa mort. 1390 Invasions Suisses. 1392 Mort d'Hugues de Chalon sur en chemin pour la croisade. 1394 Artaud de Collans est nommé Capitaine de Chalencon (Ardèche) par Hédile de Beaufort (soeur du pape Clément VI). 25 sept 1396 Massacre de seigneurs comtois devant Nicopolis (Bulgarie). 1399 Jean Sans Peur (fils de Jean de Chalon) construit une chapelle dans l'église de Migette (pour inhumation avec sa femme) et dote l'Abbaye de fond considérables. 1401 Guy/Guyot d'Eternoz (curé de Coulans) dit le bâtard est légitimé. 1408 Jeanne de Montfaucon, seigneurerie de Vuillafans-le-Vieux, possède une partie de Coulans. Juin 1409 Incendies des salines de Salins et reconstruction en pierre. 1409 Institution de l'impôt sur le sel, la gabelle par Jean Sans Peur. 1410 Guy d'Éternoz paye une dette d'un habitant au receveur (devoir de confrérie). Jean d'Éternoz (chevalier) transmet par testament ses biens de Colans. 1414 Étienne de Coulhans devient curé de Chantrans. 1415 Siège du château Belin par Jean-sans-Peur. 1416 Les seigneurs de Chalon vendent le château d'Éternoz à Guy d'Éternoz. 19 janv 1418 Grève des ouvriers de la saline à Salins. 1422 Ornans et Quingey deviennent sièges secondaires du nouveau baillage de Dole. 1425 Affranchissement des habitants d'Eternoz accordé par Jean et Pierre d'Esterno. 1426 Début du culte de Saint-Vernier par les vignerons. 23 juil 1429 Testament de Guyot d'Eternoz, curé de Coulhans. 1429 Louis de Chalon réclame l'héritage du ''bâtard'' Guy d'Éternoz (prêtre décédé): refus. 1430 Maison de ville (mairie) à Salins. 1442 Installation d'un grand marché (halles au blés, draps, poisson, viande) à Salins. 1443 Sentence d'ouverture d'une route du sel partant de la porte de Chambenot de Salins passant par Nans-Eternoz-Vuillafans, protection des charretiers par les châteaux de Poupet, Sainte-Anne, Montmahoux, Eternoz, Maillot, Châteauvieux, Châteauneuf. Chemin transversal de Nans-Alaise-Chiprey-Lizine protégé par les châteaux et maisons fortes de Myon, Lizine,Châtillon-sur-Lison. ~1450 Construction du choeur de l'église. Les salines consomment 11000 tonnes de bois par an et produisent 7500 tonnes de sel. 1452 Installation à Besançon d'une copie du Saint-Suaire. Sept 1456 Louis XI se repose au château de Nozeroy (comme Philippe le Bon et Charles le Téméraire, ducs de Bourgogne), les mariages et tournois s'y succèdent. 1460 Salins est détruite par un éboulement (le niveau du sol est réhaussé de 8 mètres). 1465 Saint-Claude contient 52 auberges et une industrie d'objets destinés aux pélerins, (fabriques de chapelets en os ou bois rares). ~1470 Guyot de Montmahou (né en 1450) est décapité pour tentative de sédition car il a déclaré être le fils du Prince d'Orange et être né au château de Montmahoux. 1471 Droit de chasse pour les ornanais (déclaration de Charles le Téméraire). 1474 Renforcement des défenses de la saline de Salins. 1475 Coulans est partagé entre Jacques-Guillaume et Jean, les héritiers d'Henry de Scey, avec Malans, Eternoz, Refranche et Scey. Les habitants de Coulans sont mainmortables. Renforcement du château d'Ornans avec donjon (3 étages avec canons) à l'épreuve de l'artillerie par Charles le Téméraire (blason de la ville d'Ornans). 1476 12 familles au village (54 habitants). 2000 comtois rejoignent Jean de Châteauvieux qui reçoit dans son château Charles le Téméraire en route pour combattre les suisses. Janv 1477 Salins est occupée par les troupes françaises (Louis XI), emploi du canon contre les châteaux de Scey et Maillot, seconde période française aprés 3 ans de guerre. 1477 La Franche Comté dépend du Protectorat des Rois d'Espagne. Français et Suisses ruinent le village ''le fer et le feu ne laissèrent rien debout''. Le château de Scey est conquis par les troupes françaises. Début des villes à mairie (privilège d'élire un maire gardien des clefs de la ville). Nov 1477 Jean de Chalon-Arlay abandonne Louis XI (qui lui avait promis le poste de gouverneur de la province) et rejoint la révolte. Les comtois repoussent les français. 1478 Sentence interdisant au procureur fiscal de Montmahoux de poursuivre les habitants de Refranche pour fait de pêche sur le Lison. Louis XI prend le château d'Ornans, confisquation des biens des partisans de la Bourgogne. Mai 1479 Nouvelle invasion française, prise du château de Sainte-Anne. 1479 Les Comtois reprennent le château de Scey et doublent ses fortifications.. Louis XI incendie la vallée de la Loue, détruit 92 châteaux Comtois dont Ornans, Alaise Montmahoux, Salins est en ruine (seuls les châteaux-rochers de Scey et Joux résistent). Avr 1480 Charles d'Amboise attaque à l'artillerie lourde le château de Scey (500 chevaux d'attelage) qui tient le coup(il finit par acheter le capitaine pour le démolir). Fin de la conquête française, le bourg de Scey-le-Châtel disparaît, Scey-la-Ville sera reconstruit. 1487 Acensement du four de Coulans aux habitants contre redevance. Guillaume Rigobert (curé de Coulans) est un familier du pape. 21 dec 1492 Maximilien d'Autriche entre dans Besançon, ses 8000 soldats pénètrent en Franche-Comté.. 5 janv 1493 Les troupes françaises se regroupent à Poligny. 18 janv1493 Siège du château de Bracon (contrôle de Salins) et victoire à Dournon de Maximilien d'Autriche contre les français (1000 soldats). 1493 Les milices Comtoises d'Arbois et Salins chassent les français des vallées. Collans dépend d'Ornans dans le baillage de Dole du Saint-Empire-Romain-Germanique.Période Autrichienne.. 1495 L'Empereur Maximilien Ier crée une armurerie à Arbois (poinçon sur son armure). Les religieuses de Migette ont l'autorisation de mendier pour reconstruire leur couvent suite à un incendie. 1497 Unification des deux bourgs de Salins. 1500 Besançon, cité impériale, a 10 000 habitants dont 50% de vignerons. 25 nov 1501 Voyage de Marguerite d'Autriche (tante de Charles Quint) autour de Salins. Août 1503 Philippe le Beau (Comte de Bourgogne et Souverain de Franche-Comté) voyage aux alentours de Sainte-Anne, on crie sur son passage: «Vive Bourgoigne!»

RENAISSANCE :

1506 Autorisation des foires et marchés à Éternoz (les ventes sont taxées), pour soutenir son redémarrage économique par Marguerite d'Autriche. La famille noble de Renouard (Fertans) reconnaît ses seigneureries de Fertans et Coulans. 23 nov 1506 États généraux de Franche-Comté à Salins avec présence de Marguerite d'Autriche. 1510 Incendie d'Arbois et édit sur la hauteur minimale des cheminées. 1511 Acensement aux habitants d'Eternoz de la cornerie de Fertans (garde des bêtes). 1512 Procès de partage entre les seigneurs de Fertans (famille de Scey) et la Comtesse Dame de Montmahoux concernant une partie du village et le droit d'y tenir justice (gain de cause pour la comtesse). Mobilisation des communautés villagoises jusqu'à 35 km autours de Salins pour abattage et transport du bois aux salines. 28 août 1512 Convention de neutralité entre la France et la Comté. 1514 S'il touche la pierre d'asile d'Ornans, le meurtrier est accepté en attente de son procès, Guy Nicolas est le premier à en bénéficier suite au vol d'argent et bijoux d'une riche veuve de Nans-sous-sainte-anne. Fev 1517 Grand nombres de pauvres à Salins. 1517 L'abbaye de Migette part en flames. 24 dec 1519 Grand tournoi de Nozeroy (le dernier de France), construction d'une place forte pour le spectacle au Val-de-Mièges, le seigneur d'Esterno en rapporte des oranges (une orange vaut le même prix qu'un ½ poulet). 1520 Début de l'industrie le long de la Loue, la metallurgie de Scey-en-Varais permet la généralisation précoce des socs de charrues en fer. Le paysan adopte les gaudes (de maïs) comme plat principal. Apogée des pèlerinages sur Saint-Claude. Besançon expose deux fois par an sa copie du Saint-Suaire, (l'original est à Saint-Hyppolite puis Turin). Hugues Marmier (seigneur de Malans) est président du parlement de Dole. 1523 Pénétration rapide des idées de la réforme chez les croyants et premier procès en hérésie d'une femme comtoise. 1524 Nicolas Perrenot (famille de paysans-forgerons d'Ornans) est premier conseillé de l'Empereur.Arbois (aussi peuplée que Dole) reconstruit ses fortifications. Mines de fer à Scey-en-Varais. ~Juin 1524 Philibert de Chalon est fait prisonnier par les français. Août 1524 Chaque feu doit payer six livres, (6000 écus d'or pour récupérer le souverain). 8 mai 1524 Besançon (cité-état) est autorisé par Charles Quint à battre monnaie, fin du monopole de la monnaie estevenante de l'archevêque (rue de la vieille monnaie). 25 fev 1525 Antoine d'Esterno (seigneur d'Éternoz) est tué à la bataille de Pavie, Jean d'Andelot (seigneur de Myon) est blessé à la joue par François 1er qui est fait prisonnier à son tour. Avr 1525 Guerre de paysans (insurrection fanatique protestante) dans le nord franche-comté. 25 juil 1525 Les nobles Chevaliers (et leur artillerie) met en déroute les paysans désavoués par Luther. 14 janv 1526 On échange le prisonnier Henry IV contre le prisonnier Philibert de Chalon. 31 mars 1527 Alaise signe un contrat de livraison de 200.000 fagots de bois avec la saunerie de Salins. ~ 1527 Restauration de la chapelle. 1527 Bénédiction de l'autel de la chapelle de Collan par le dominicain Tassard. Nicolas Perrenot devient seigneur de Granvelle. 1528 Denis et Antoine d'Anvers (industriels) achètent les forges comtales de Scey-en-Varais. Gérard de Rye est seigneur de Châteauvieux. 1529 Famine, peste et crise terrible jusqu'en 1531. Institution du surplus (prévoyance en blé) à Besançon (obligation de vente). 1530 Nicolas de Granvelle devient chancelier de Charles Quint et domine la vie politique de la Comté (puis son fils jusqu'en 1586). Malans dépend des Granvelle. 1 dec 1530 Grande messe à Coulans pour la mort de Marguerite d'Autriche. 1531 Charles Quint exempte Ornans du logement des gens de guerre. Avr 1532 Édit interdisant aux vignerons de boire à plus de trois ensemble (600 vignerons à Besançon). Le château de Montmahoux est en ruine. 1533 Les Montrichard (château de Montfaucon) gouvernent Nozeroy. Construction d'une taverne à l'intérieur des salines pour protéger ses ouvriers de la peste en ville.Déménagement des archives de la famille de Chalon de Nozeroy à Sainte-Anne. 10 sept 1533 Henri de Nassau et René de Chalon voyagent autours de Sainte-Anne. 1534 Les salines de Salins compte pour 60% des revenus du Comté de Bourgogne, c'est un des plus grands centre industriel d'Europe. Charles Quint nomme Nicolas Perrenot de Granvelle pardessus (directeur) des salines. 22 mai 1535 30 000 visiteurs à Besançon pour voir le Saint-Suaire. 1535 Premier édit de gestion forestière. Les marchand-banquiers gênois s'installent à Besançon (foires banquaires où se fixent les taux de change pour toute l'Europe). Mort en Hongrie lors d'un pélerinage-croisade à Jérusalem d'Étienne de Scey. Janv 1536 Hiver froid, on romp la glace sur le Doubs pour protéger Besançon des ''ennemis, protestants, mendiants, pestiférés, lèpreux et autres...'' 1537 Le vin passe de 8 à 20 francs la queue (gèle tardif) .Martyr du premier comtois réformé (protestant).Ouverture de l'atelier monnétaire de Besançon avec le Carolus en argent. 1538 La famillede Rye attaque violemment le seigneur de Malans, (accusée de soutien aux protestants). Guyon Mouchet (gendre de Nicolas Perrenot de Granvelle) est seigneur de Myon. 1539 Le vin redescend à 3 francs. Mai 1540 Suite à un assassinat entre banquiers, les italiens sont interdit de port d'armes. 1540 Grande sècheresse (le Doubs est presque sec) et épizootie meurtrière des chevaux Comtois. Procès entre les curés de Coulans et d'Eternoz. 1542 Edit pour la préservation des massifs forestiers alimentant les salines de Salins. 1544 Les offrandes à venir pour l'église sont cédées à l'abbaye de Buillon contre 7 florins. Edit pour le développement du cheval comtois, (relance du marché d'Éternoz). Création des haras de Franche-Comté (sélection des étalons reproducteurs). 1545 Un homme d'Eternoz demande droit d'asile à Ornans pour un meutre commis à Quingey. 1546 La saunerie (salines) de Salins achète 400 000 arbres localement. Le chevalier Dalaise (Alaise) se déplace dans le Vaucluse investir la place laissée vide par les massacres de protestants. 1549 Frère Balthazard de Colans, Chevalier de Malte, est nommé receveur au prieuré St-Gilles (Gard). Simon d'Éternoz est nommé gouverneur du château d'Usier par Charles Quint. Avoir ''Dieu en ses mains'' (tenir une bible traduite en français) est considéré comme aveu d'adhésion au protestantisme de Calvin. 1550 Guillaume de Nassau (famille de Chalon) est Prince de Nozeroy. Premier procès entre le seigneur d'Eternoz et les habitants d'Alaise au sujet des forêts. 1000 hectares de vignes cultivés dans vallée de la Haute-Loue. Nicolas Perrenot de Granvelle rachète le château de Scey. Début des procès entre les curés d'Eternoz et Coulans au sujet des droits curiaux. 1552 Sur 10 comtois, 9 vivent en campagne.Les habitants de Coulans sont appelés ''montagnons''. 1554 Le traité de Franckendal fait passer le titre de capitale de Salins à Besançon. 1555 Charles Quint laisse la Comté à son fils Philippe II, Roi d'Espagne. La Comté devient province espagnole. 1556 Les naissances, les morts et mariages sont inscrits sur les registres paroissiaux par les prêtres. Fev 1556 Passage de la ''comète de Ch. Quint'' visible plusieurs jours avec grande queue frangée. Sept 1556 Sècheresse, les arbres fleurissent seulement. 1557 Refranche est une dépendance de Coulans. 1559 Travaux pour retrouver les sources d'eaux salées de Salins. 1565 Le galionet du Chavalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Balthazard de Colans est attaqué par les Turcs en méditéranée (croisades). Tous les ponts des vallées sont emportés par les crues de la Loue et du Lison. Le Sieur Moron qui découvre les malversations de la famille Granvelle est passé au bûcher pour hérésie. La famille de Granvelle achève la restauration du château de Scey. 1566 Renforcement des règlementations forestières. 1567 La Comté voit passer des norias de soldadesques espagnoles faisant des aller-retour entre l'Italie et les Pays-Bas (armée des Flandres) jusqu'en 1587, les officiers d'intendance réquisitionnent vivre, argent, bétail aux paysans. Philippe II confisque tous les biens de Guillaume de Nassau (héritier de Chalon) car il est passé dans le camp des séparatistes (pro-français), et interdit la plantation des mauvais cépages gamay et melon. 1568 Les banquiers gênois installent leur ''négoce et trafic'' à Poligny. 1569 Le seigneur Simon d'Éternoz se tue en duel à l'auberge du soleil à Besançon. Mars 1569 Les troupes protestantes ravagent la moitié nord de la Franche-Comté. Mars 1570 La soldadesque espano-comtoise passe de Pontarlier à Salins. 1571 La bataille de Lépante (victoire navale sur les Turcs), (Jean de Chassagne, Claude de Rye de vuillafans y sont) devient fête annuelle en Comté. Généralisation des procès-torture en hérésie. 1572 Tentative d'implantation du protestantisme dans la vallée de la Loue. 27 août 1572 Massacres de la Saint-Barthelemy (le musicien bisontin Goudimel est jetté dans le Rhône). 21 juin 1575 Chasse aux hérétiques (Israélites et Protestants). 1575 Les seigneurs Comtois arment toute la province, ces nouvelles bandes de paysans-soldats rançonnent violemment les ruraux. 1576 Ornans est organisé en mairie. 1577 Passage des soldats espagnols à Levier. Guillaume de Nassau successeur des de Chalon et protestant se soulève contre l'Espagne, confisquation des biens de la famille en F-Comté. 1578 Ordonnance du Roi pour les mineurs (8 heures de travail par jour dans les mines!). 1581 Bénigne Sambin, de Salins, réalise l'adoration des bergers, (tableau commandé pour l'église). 1580 20 confrèries (professionnelles ou religieuses) actives à Ornans. 1582 Première épidémie de peste. 1584 Les meilleurs arquebusiers s'affrontent à Ornans pour tirer le Papegai, (oiseau de bois sur un mât). Bénigne Sambin est reçu habitant de Salins. Antoine Perrenot de Granvelle est nommé archevêque de Besançon. Salins rend obligatoire le pèlerinage à Saint-Claude.Installation des Capucins à Salins. Bartherans, Echay, Cussey, Lizine, Doulaize et Refranche sont dans la seigneurerie de Montfort et ses vassaux de Châtillon sur Lison et Cléron. Coulans, Eternoz, malans sont en partie dans la seigneurerie des De Rye. 10 juil 1584 Assassinat par Balthazar Gérard de Vuillafans de Guillaume d'Orange (tête mise à prix à 25000 écus par PhilippeII.) 1585 Obligation au nouveau venu en ville de Salins de fournir un seau de cuir (incendies). Des troupes d'ânes et leurs charrettes encombrent les chemins du sel ''tous les chemins mènent à Salins''. 1586 Philippe II ordonne aux charretiers de conduire le bois à Salins malgré la seconde épidémie de peste. 1587 Jean Hoste de Salins fonde une chapelle de Notre Dame de Pitié et de Sainte-Anne dans l'église. Ordonnance pour que les comtois''prennent pitié'' des marchands (routes brigandées). 1588 Nouvelle épidémie de peste. 1590 Le seigneur d'Éternoz construit le château de Refranche. 1591 La congrégation des Capucins (humbles dévoués aux gens) dirige Salins, Arbois, Vuillafans (24 couvents en tout). 1593 5 familles au village (25 habitants). Fondation de la première bibliothèque publique à Salins. Ferdinand de Rye hérite de la seigneurerie de Châteauvieux (32 villages). Janv 1595 La Franche-Comté est protégée par l'Espagne, rattachée administrativement aux Pays -Bas et gouvernée de Bruxelle. Les forges de Scey-en-Varais fabriquent des armes et munitions (boulets de 7 kg). Le village donne deux moutons et le curé 440 kg de froment pour soutenir les espagnols. 24 janv 1595 Henry IV déclare la guerre à l'Espagne et pénètre en Comté, son armée grossit à 10000 hommes avec des locaux pillant les chevaux. 5 mars 1595 Pierre d'Esterno défend Salins face à l'armée d'Henry IV qui assiège la ville en vain. Mars 1595 12000 soldats de Philippe II entrent en comté à son secours. 5 juin 1595 Quingey est incendiée. 1 août 1595 Un détachement français attaque Ornans où les ornanais les repoussent devant la ville. 4 août 1595 Arbois tombe avec plus de 300 morts. 5 août 1595 Le pont de Chiprey (à la charge de Lizine) est coupé pour ralentir les français et protéger Salins. 12 août 1595 Poligny évite le saccage contre bijoux, vaisselle et reliquaire des églises. Août 1595 Henry IV quitte la Comté après un second siège raté de Salins, les villages comme Coulans sont en grande misère. Salins et Sainte-Anne ont résistés. Sept 1595 Réapparition de la peste dans la vallée de la Loue. Installation d'une vierge miraculeuse de Montaigu (notre Dame) à la lèproserie d'Ornans. 2 mai 1598 Fête de la paix dans toute la Comté. 1598 Hommage de Pierre d'Esterno à la seigneurerie de Vergy (fief à Alaise) et devient leur vassal. 1600 Nouveau renforcement des règlementations forestières. 1601 Reconstruction du pont de Chiprey ''tout à neuf de pierre'' et le Pont-Dessous à Ornans. L'archevêque Ferdinand de Rye acquière la seigneurerie de Montrond et permet les fours particuliers contre sens. 1602 Donation du bois de la Fassure à Pierre d'Esternol. 1604 Édit anti-sorcellerie. Les pauvres appartenant à Ornans cousent une croix de Bourgogne sur leurs vêtements ( donnant accès aux aides), expulsion des autres. 1607 Installation des Tiercelines à Salins. Reconstruction en pierre du Pont-Dessus à Ornans. 1608 Procès entre les habitants de Coulans et d'Eternoz au sujet du bois du Caron. 1609 Séparation de Doulaize et Lizine. 10 juil 1608 Miracle de Faverney (calice en sustentation) pendant 33 heures devant un défilé de plusieurs milliers de témoins. 1610 L'argent supplante le troc. 1613 Ferdinand de Rye, seigneur de Châteauvieux, achète les hauts-fourneaux de Scey et des bois. 1614 Première fabrique de fer blanc en France au bord de la Loue (Scey-en-Varais). 400 000 habitants dans la Comté. Salins est trois fois plus habitée qu'Ornans. 92% des comtois sont ruraux. 18 nov 1615 ''Ce jour et plusieurs autres suivants, à paru une comète''. 1616 Fin de ''l'église-salle commune'' (réforme de l'Archevêque Ferdinand de Rye). Restitution des biens aux de Nassau (héritiers de Chalon) par le Roi d'Espagne. 1619 Claude d'Esterno publie ''l'espadon satirique''. 1620 Installation des répliques de la vierge miraculeuse de Montaigu dans les églises. Unification des salines de Salins par Isabelle (fille du roi d'Espagne Philippe II). Coulans, Eternoz...font partie de la seigneurerie de Châteauvieux (Ferdinand de Rye). 1621 Arrestation des faux-monnayeurs d'Ornans (grotte des faux-monnayeurs). 1623 Pierre Junet, capitaine de Sainte-Anne, est condamné pour avoir (parmi de nombreux abus), exempté deux soldats d'Eternoz pour 50 frs et répété l'affaire pendant 22 ans. 1626 Installation des Carmes déchaussés à Salins. 1627 Installation des Carmelites à Salins. 1629 Salins est entourée de murailles et de 25 tours d'enceinte, c'est un grand centre culturel du livre, deux imprimeurs en Franche Comté dont un à Salins. Plainte contre les familiers (prêtres en familiarité) d'Ornans parce qu'ils chantent mal à l'église. Juil 1629 Début de peste à Salins et Ornans (qui mure les maisons avec leurs habitants puis les quartiers atteints) 8 nov 1629 1200 décès à Salins. 25 dec 1629 3000 décès dus à l'épidémie à Salins. 10 dec 1630 L'Archevêque de Besançon et le parlement de Dole sont co-gouverneurs de la Comté. 21 nov 1632 517 miliciens sont disponibles pour la guerre en terre de Sainte-Anne (11 villages). 1633 Installation des Ursulines à Salins. 1634 Invasion des mercenaires suédois (les ''Schweds''), (bernard de Saxe-Weimar pour Louis XIII contre Charles IV). Les courtiers de Besançon parcourent les villages pour acheter 6 mois de réserves en grains (''munitions de geule''), fin des procès entre curés (Coulans et Eternoz). 16 mai 1635 Louis XIII déclare la guerre à l'Espagne (et à la Comté). L'archevêque de Besançon, Ferdinand de Rye propose les châteaux Loue-Lison comme centre stratégique de la résistance comtoise (à la place de Dole). Salins supporte l'hébergement de troupes comtoises pour 9 années. 7 juin 1635 Les dolois découvrent l'effet des mortiers de bombes explosives françaises: ''Comtois rends-toi, nenni ma foi''. Juin 1635 La cavalerie française ''fourrage'' à Coulans.L'armée de secours comtoise se forme à Ornans. 1635 Pas de récoltes, grande famine, fermeture des villes, canibalisme dans l'armée et dans certaines familles nombreuses (picorer de chaire humaine). Début de la guerre entre Ligue-Protestante et Ligue-Catholique. Mai 1636 Levée des hommes de Coulans dans l'armée comtoise pour la défence des frontières. Juin 1636 Les paysans refusent de travailler aux fortifications du château de Sainte-Anne et réquisition d'un chariot à Eternoz. 26 juil 1636 La peste se déclare au château de Sainte-Anne. 1636 10 000 hommes de l'armée Comtoise de réserve séjournent à Ornans.1500 ornanais meurent de la peste (800 survivants, 54 maisons vides). Des compagnies de cavalerie françaises dévalisent Éternoz. Poligny, désertée par l'épouvante de la peste, contamine les villages. On fuit l'arrivée des nettoyeurs. Grandes migrations en Suisse. 1637 Les mercenaires du Colonel Rosen Brûlent Nahin, attaquent le château de Cléron et détruisent celui de Fertans. 25 janv 1638 Passage de la garnison de Pontarlier en repli sur Besançon. Gabriel de Toledo (militaire espagnol) séjourne 4 mois à Refranche avec ses cavaliers. 16 mai 1638 Tous les villages, hameaux ou fermes sont brulés de Salins à Pontarlier. 1638 Arbois tombe puis est incendiée.Installation des Clarisses à Salins. 6 juil 1638 400 personnes meurent dans l'incendie de Pontarlier. 10 janv 1639 Seconde invasion des Schweds. 2 fév 1639 1500 réfugiés sont dans la forteresse de Sainte-Anne. 1639 Les Nassau (héritiers Chalon) s'allient aux français. Myon est détruit, les habitants de Malans sont ruinés par les hébergements de troupes. Les habitants de Montmahoux reconstruisent leur village. D'Esterno vend son moulin de Lizine. 15 fev 1639 Entrée des suédois dans Ornans.(Châteauvieux paye 5000frs pour sa sauvegarde). Incendie de Lavans-Vuillafans moins une maison. 24 fev 1639 Ornans est épargné contre 300 pistoles d'or et 25 muids de bon vin. Avril 1639 Une compagnie d'infanterie de cent hommes assure la garde du village de Nans. 3 juil 1639 140 maisons contaminées simultanement à Salins.1000 personnes meurent à Sainte-Anne (500 survivants).150 villages sont désertés avec récoltes à l'abandon. 1640 Généralisation du culte populaire de Marie (protection contre la peste, la famine et la guerre).Mort de Claude d'Esternod à 48 ans et de sa femme de la peste, (écrivain,'l'espadon satirique'') 1641 Claude Paul de Bauffremont (comtois) Lieutenant Général de la Cavalerie est chef militaire de la Comté. 15 fev 1642 Siège devant le château de Grimont (Poligny). 1643 Installation des Visitandines à Salins, des Ursulines à Ornans. 1644 Le village est abandonné à la fin de la guerre des 10 ans (40% de la population locale est décimée).130 000 habitants survivants dans la Comté. L'ordinaire du sel de Salins pour les communautés est divisé par deux. 22 juil 1645 Un ouragan arrache la quasi-totalité des toitures à Salins. 1645 La couronne d'Espagne loue les salines de Salins au plus offrant. 21 janv 1649 Un glissement de terrain fait disparaître Sercenne (vallée de la Furieuse) et ses 250 habitants endormis. ~1650 Refranche est la résidence du Tabellion (notaire-écrivain) des seigneurs de plusieurs villages voisins. L'écuyer Picoleaux tient en sous-inféodation le château de Refranche. Forte chute de la salinité des eaux de Salins. 1650 19 habitants. 3 juin 1651 Un régiment de 600 hommes est formé à Ornans contre son droit d'exemption, la milice bourgeoise de la ville tue son chef en public, le seigneur de Châteauneuf. 1656 L'Espagne rachète la ville impériale de Besançon. 1657 École à l'ermitage de Saint Loup (12 écoliers) par l'ermite frère Henry (enseignement religieux), 6 familles au village (26 habitants). Recensement nominatif pour régler l'ordinaire du sel des communauté. Inondation dans les vallées (effondrement des voutes de la saline de Salins). Vente à François Bart de la seigneurerie de Malans par Claude d'Esternol. Nov 1659 Une fontaine de vin est installée devant l'hotel de ville de Besançon pour fêter la paix franco-espagnole.

ROIS DE FRANCE :

1664 Cotisation pour l'achat de boeufs et froment pour l'armée auxiliaire de la province. 23 janv 1668 Le dernier ours est abattu près d'Ornans. 31 janv 1668 Louis XIV envahit la Comté (première conquête, 15 jours de campagne). 8 fev 1668 Capitulation de Salins. 20 fév 1668 Capitulation (sur ordre supérieur) de Sainte-Anne après 14 jours de combats. 1668 Les routes s'encombrent d'émigrants comtois affolés. Alexandre d'Esterno (seigneur de Refranche) est pris lors du siège de Salins. 2 mai 1668 Traité d'Aix-la-Chapelle rendant la Comté à l'Espagne. 1669 Le château de Sainte-Anne est transformé en citadelle.Arrivée des troupes étrangères et flambée des taxes extraordinaires sur la province. 1672 Dernier criminel à obtenir le droit d'asile à Ornans. Pour ne pas éteindre le nom, Jean-Claude de Scey, religieux à Saint-Claude, se fait relever de ses voeux. 8 fev 1673 Le complot du traitre comtois Claude Paul de Bauffremont éclate à la foire de Besançon pour tentative d'assassinat de Quiñones (autorité espagnole). Nov 1673 Création d'un service régulier de messagers pour prevenir les communautés isolées en cas d'invasion française. 27 avr 1674 Le Marquis de Listenois (seconde conquête française) envahi la vallée de la Loue et occupe Ornans. 2 mai 1674 Louis XIV et 25000 hommes est devant Besançon. 3 mai 1674 Capitulation sans coup férir et démentèlement du château de Scey. 5 mai 1674 Capitulation (sans résistance vu son piteux état) et rasage du château d'Ornans attaqué par 800 maîtres, 600 dragons,1500 mousquetaires plus les canons. 15 mai 1674 Capitulation de Besançon. 22 mai 1674 Capitulation de la citadelle de Besançon.. 25 mai 1674 Suite au siège de Besançon, Louis XIV fait récupérer 22000 boulets dans la ville. 10 juin 1674 Capitulation d'Arbois. 29 juin 1674 Capitulation de Salins. Les salines de Salins deviennent immédiatement une manufacture royale. 10 juill 1674 Capitulation de Sainte-Anne (plus de poudre) défendu par le Capitaine Balland (gendre de Lacuzon),63 hommes face à deux batteries françaises (8 canons). Le dernier coup de canon sonne le glas de l'indépendance comtoise. 1674 Entre les nouvelles subdélégations d'Ornans et de Salins, la frontière passe par le pont de Nans, construction du fort Saint-André. Mars 1676 La citadelle, le bourg de Sainte-Anne et le château de Scey sont démolis sur ordre de Louis XIV. 17 sept 1678 La Franche-Comté est annexée au Royaume de France (son nom devient un ''non-sens''). Colans dépend de la subdélégation d'Ornans où l'on perd l'exemption du logement des gens de guerre, le droit de chasse et le droit d'asile. Construction d'un arc de triomphe à la gloire de Louis XIV au pont battant. 1679 La famille de Scey rachète les ruines de leur château. Juil 1682 Ordonnance de Louis XIV interdisant la torture (hors crimes de droit commun). 1687 La grêle brise les bois des vignes. 1688 36 habitants, 2 chevaux, 46 bêtes à cornes, 7 porcs, 30 moutons et 3 maisons. Lizine compte 90 habitants (50% de moins qu'en 1614). Cussey en n'a plus que le 1/3. Adrien de Montrichard, seigneur de Fertans, acquière des biens de Jean-Claude de Scey. 1694 Début du mode d'exploitation des forêts en coupes réglées. 1697 Les impôts augmentent considérablement. 1698 Procès pour droit de pâturage entre Coulans et Eternoz. 2 mai 1700 Lizine gagne le procès pour droit de pâture contre Malans (soutenu par les religieux de Simorin) et Martin Robardet doit donc détruire sa maison forestière. 13 juil 1700 ''Il y a beaucoup de gens qui ne consomment aucuns sels, la pauvreté où ils sont actuellement de n'avoir pas de quoi acheter non pas du blé ni de l'orge mais de l'avoine pour vivre, les oblige de se nourrir d'herbes et même de mourir de faim''. 1705 Colans dépend du seigneur Edme-Adrien de Montrichard (chevalier). Les comtois payent cinq fois plus d'impôts qu'avant la conquête française. 6 janv 1709 Le froid gèle le bois des vignes et ''détruit tout au dehors'', on stop les voyageurs pour les dévaliser en plein jour dans les campagnes.(la pinte de vin s'arrache à 8 sous en ville, le blé à 24 Frs, la pinte d'huile 4 Frs). 1717 Tournées des commissaires-inspecteurs des haras et remplacement des mauvais étalons. 1719 Procès entre Coulans et Eternoz concernant un canton de bois. 1720 Jean Bordy construit la grande maison du 1 rue Principale, le four devient un équipement individuel et non plus collectif. 1722 Fondation de l'hôpital d'Ornans suite à un don d'un particulier. 1723 Transaction entre Lambert d'Eternoz et les habitants au sujet de la jouissance de plusieurs domaines. 1724 Colans, Refranche dépendent du seigneur Lambert Comte d'Esterno,Lt-colonel, chevalier de l'ordre de St-Louis,2ième place dans l'assemblée des états, huit domestiques. 1733 Année très pluvieuse. Colans dépend du seigneur Philippe-Joseph Comte d'Esterno. 1735 Extinction des ressources minières locales et abattage des hauts fourneaux de la vallée. Le directeur des salines constate un manque de voituriers : «ils ont trouvé à bien les vendre (leurs chevaux) car il y a une forte mortalité sur les bestiaux dans les villages aux environs de Salins».Pavage des rues d'Ornans. 1737 Premier maître d'école. Ouverture à la circulation de la route de Chantrans à Salins. Prison et 1000 livres d'amende pour celui qui apporte un cheval morveu sur un marché. Coulans: décanat de Salins, baillage d'Ornans, district de Quingey, canton d'Eternoz. Transactions entre particuliers concernant des biens au Bief de Coulans. 1740 Construction du bâtiment avec halles et prison au rdc et justice à l'étage à Ornans. 1746 Procès au sujet d'une maladie épizootique entre Coulans et Eterrnoz. 1747 Construction de la maison Simon du 15 rue Principale. 1749 Le seigneur de Montfort jouit toujours du droit d'exécution aux fourches patibulairesde Fertans. 1750 Les toits en chaume sont remplacés par la lave de pierre. Pour habiter Ornans, il faut payer 50frs annuel d'habitantage ou épouser une fille de la ville. La culture du maïs (blé de turquie) et de la patate complètent celles existantes du froment, de l'avoine et de l'orge. Culture du cerisier pour la distillation de kirsch. L'inventaire des titres montre que Coulans est dans la seigneurerie de Montmahoux (25 villages) parmis les dizaines de seigneureries de la maison de Chalon. 1753 Procès entre communautés de Coulans et d'Eternoz pour droit de ban sur le regain. 1755 Maison et chapelle de la Commanderie de Malte à Amancey (voisine du cimetière). 1756 On atteind 7 kg de sel pour100 litres de saumure à Salins, (la grande saunerie dépasse les 5800 tonnes annuelles à elle seule). 1758 Gelées. 1759 Exellentes récoltes viticoles et forte baisse des prix. 1760 Procès concernant les communaux entre Coulans et Éternoz. 1762 Délimitation territoriale entre Colans et Éternoz. 1767 Premiers vétérinaires en campagne (après 5 ans d'études). 1768 Droit à la retraite pour les ouvriers des salines de Salins. 1769 Visite générale du troupeau par l'archevêque de Besançon. Colans dépend du seigneur Philippe-Antoine-Joseph-Régis, Comte d'Esterno. 1770-71 Grande misère due aux gelées tardives sur l'agriculture. L'académie de Besançon désigne Parmentier comme gagnant du concours contre la disette pour sa pomme de terre.Louis XV décerne aux religieuses de Migette une croix d'or émaillée. Des habitants de Déservillers fondent une colonie rurale en Moravie (République Tchèque) 1772 Le libraire Lepin de Salins vend l'encyclopédie de Diderot qu'il importe clandestinement de Genève. 1773 8 chevaux, 3 poulains, 41 bêtes à cornes et 6 charrues. Expulsion des jésuites (Salins, Mouthier). 1774 Mauvaises récoltes, augmentation du prix des grains. 1775 ''Il est plus facile d'ammener l'eau salée à chaux que débiter et ammener les 20.000 hectares de sa forêt à Salins'', 21 km de tuyaux de bois relient donc Salins à la nouvelle saline d'Arc-et-Senans (le saumoduc) pour alimenter le marché Suisse. Campagne d'abattage des loups. Épidémie désastreuse sur les chevaux. Émeutes populaires. 1776 Début de la reconstruction de l'église.Découverte d'une dizaine de ''cercueils'' vides (troncs de chêne bruts creusés en forme de corps à l'intérieur avec couvercles d'osier) sous l'église à deux mètres de profondeur. 2 mars 1778 Sélection des habitants pour tirage au sort des miliciens. Diffusion d'imprimés publicitaires et promotion de la pomme de terre. 1780 Construction du clocher et reconstruction de la nef à deux travées. 23 avril 1781 Établissement du plan de Colans. 1782 Le seigneur de Colans et Comte d'Esterno est nommé Ministre plénipotentiaire à Berlin pour Louis XVI. 1783 65 habitants. 1784 Hiver rigoureux. 80 619 stères de bois sont consommés par les salines de Salins et d'Arc-et Senans. 1786 Etablissement du bail de la seigneurerie de Coulans vis à vis de celle d'Eternoz. 1785 Sécheresse, manque d'herbages, de nombreux animaux perissent. 1787 Automne trop pluvieux pour les semences. Sept 1788 Récoltes très déficitaires. Nov 1788 Gelée jusqu'à janvier, arrêt des moulins aux rivières. 26 nov 1788 Le comte d'Esternoz est à la chambre de la noblesse dans l'assemblée des Etats de la Province de Franche-Comté. Il demande la tenue d'états généraux pour s'opposer à ''l'arbitraire du roi''.

PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE :

1789 La seigneurerie en toute justice d'Eternoz dépend du tribunal d'Ornans et ses 15 magistrats. Mars 1789 Émeutes violentes à Besançon. Élection des 2 députés de Coulans et rédaction du cahier de doléances. Le Tiers-État de Franche Comté demande le doublement de sa représentation, la noblesse s'y oppose puis se divise, ralliement du bas clergé au Tiers-État qui obtient gain de cause. Juil 1789 Émeutes paysannes révolutionnaires (châteaux forcés, pillés et feux de joie avec les titres et documents féodaux), fuite du seigneur de Fertans (monsieur de Sainte-Croix qui refusait la confiscation de son château juste rénové) devant la menace d'incendie. On apprend la prise de la Bastille et les violences s'intensifient, le baillage du milieu est relativement préservé. 4 août 1789 Abolition des privilèges, des droits seigneuriaux et nationalisation des biens du clergé. 21 août 1789 Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Janv 1790 Confiscation des biens ecclésiastiques (200 propriétés ressencées localement). Organisation des municipalités.Suppression du pont-frontière de Nans. 4 mars 1790 Coulans dépend du canton d'Éternoz, district de Quingey, département du Doubs de la République Française. 1790 Abolition de la mainmorte. 12 familles au village (70 habitants). La Loue est le Lison sont dévastés suite au pillage des poissons. Baisse du soutien populaire à la révolution, début de l'enrichissement personnel d'Alexandre Besson (maire d'Amancey). 12 juil 1790 Vote de la constitution civile du clergé. 14 juil 1790 Anniversaire de la révolution sous l'averse. 6 mars 1791 Soulèvement révolutionnaire de la population d'Ornans. 10 mars 1791 Le Pape Pie VI condamne la constitution civile. 10 août 1791 Enrôlement de 2 volontaires de Coulans pour l'Armée Républicaine, (36 en tout sur place d'Éternoz pour le canton). Sept 1791 Fermeture de l'église réfractaire. Le club des Jacobins d'Ornans (révolutionnaires) promènent des réfractaires sur des ânes. 29 nov 1791 Décret prenant pour cible les prêtres réfractaires. 1791 Les malheurs du clergé puis l'inflation marquent le début du mouvement contre-révolutionnaire, création de la fédération catholique localement. 9 fév 1792 Confiscation des biens des français ayant émigrés. Fev 1792 Division des villages, villages patriotes contre villages fanatiques. 8 avril 1792 Arrestation des abbés Simon et Muselier. Mai 1792 Razzia sur Refranche et Coulans. 27 juill 1792 Déclaration des armes au village. 10 août 1792 Le Roi est prisonnier. 26 août 1792 Lois qui condamnent à la déportation les prêtres réfractaires. 21 sept 1792 Abolition de la monarchie et instauration de la république, première terreur. 1 oct 1792 25 religieuses et 5 novices abandonnent le monastère de Migette pour éviter l'expulsion. 26 nov 1792 L'Assemblée Constituante décrète le versement d'indemnités aux famillles des soldats. 16 janv 1793 Alexandre Besson (député Montagnard) demande que l'exécution du roi soit ''sans possibilité d'appel et sans sursis''. 21 janv 1793 Louis XVI est guillotiné. Fév 1793 Première coalition des coures d'Europe contre la France. 19 fév 1793 Le tribunal de Quingey redonne leurs bois aux communautés spoliées par le seigneur de Montfort. 15 mars 1793 La famille d'Esternoz de Salins (consternée par la mort du roi) est sur la liste des émigrés. 21 mars 1793 Mise en place des comités de surveillance dans chaque commune pour surveiller les élus.Ceux de Coulans, Fertans, Malans et bien d'autres sont fortement suspectés. 28 mars 1793 Levée d'un volontaire désigné à Coulans (61 habitants). 30 mai 1793 Établissement de la liste des 6 volontaires potentiels de Coulans. 25 juil 1793 Décret qui met les cloches de la république à disposition du ministère de la guerre (sauf une par paroisse), à Besançon 1600 cloches sont fondues pour fabriquer 800 canons. 14 sept 1793 Levée de 2 volontaires désignés (plus trois cavaliers à Refranche). Sept 1793 Révolte armée paysanne dans le Doubs (Petite Vendée) contre les levées en masse (l'impôt du sang), renforts des villes et de Drôme pour la mater à Bonnétage, nombreuses arrestations dans les villages, (prison, gillotine et déportation), seconde terreur. 30 nov 1793 Mise en place du culte de la déesse Raison à la place de la Vierge, les fonctionnaires renoncent à leurs prénoms de baptême pour des prénoms républicains (Endive, Potiron..)

1793 Les biens confisqués des ex-puissants sont vendus en séances publiques,dont le château de Refranche et l'ermitage de Saint-Loup. Exécution de deux prêtres réfractaires à Besançon (celui de et celui de Bonnevaux). Janv 1794 84 royalistes incarcérés au fort Saint-André rebaptisé Fort-Egalité. 1795 Réapparition des poissons sur Loue et Lison. Alexandre Besson devient principal actionnaire des salines de Salins. Avr 1795 Attaque des gendarmes par une troupe de paysans armés pour libérer deux prêtres en route pour la prison à la sortie d'Ornans. 5 sept 1797 Église clandestine au Curon avec habitat pour 3 prêtres réfractaires. 1798 Epizootie sur le bétail. Fev 1798 Destitution du maire Jean Antoine Demontrond. 24 fev 1798 Avis de recherche pour 2 prêtres par la garde nationale. 20 mars 1798 Fête de la souveraineté du peuple à Coulans. Juin 1798 Fin de la cache des prêtres en forêt. 1799 Alexandre Besson est accusé d'avoir acquis 100 hectares de terre, 4 moulins, une scierie, un moulin à huile et un martinet, pas de poursuites.

PREMIER EMPIRE :

1800 74 habitants. Décret d'interdiction du port du pontalon pour les femmes. 1801 10 maisons, l'église devient succursale de celle d'Éternoz. 15 juill 1801 1er empire avec Napoléon-Bonaparte. Signature du concordat et fin de la constitution civile du clergé. Coulans dépend du canton d'Amancey. 8 avr 1802 Les prêtres sont rémunérés par l'Etat. 3 avr 1803 Cécile Mille(13 ans) voit briller une statue de vierge dans un chêne à Notre-Dame-du-Chêne. 1804 ''On ne sait plus où loger le trop de vin produit''. ~ 1805 Transfert de la gendarmerie d'Eternoz à Amancey. 1806 Début de l'utilisation de la houille (charbon de terre) aux salines de Salins. 25 août 1807 Union dans l'église des familles Courbet et Bordy. 31 janv 1810 Ange-Philippe-Honoré Baron d'Esterno (et de l'Empire) est nommé Chambellan au service de la chambre de l'Impératrice-mère Maria Letizia Bonaparte (mère de Napoléon 1er). 1811 Début de la crise économique (blocus continental, pénurie de ressources et manque de la main d'oeuvre des armées). 1812 Pénurie de bois à Scey-en-Varais, arrêt des forges.

RESTAURATION :

1814 Restauration (du roi) avec Louis XVIII (on brûle les cahiers de doléances). 4 janv 1814 Blocus de Besançon par les autrichiens (3 mois). 1815 Le royaliste Comte de Scey devient préfet. L'Empereur tente de l'arrêter. 21 mars 1815 Emeute des bisontins et des militaires,''aux armes, à bas les fleurs de lys, la cocarde blanche, vive Bonaparte, vive l'empereur, à bas les bourbons, à bas les prêtres, à bas la noblesse.'' 1820 Le Baron d'Esterno est élu député (monarchiste-constitutionnel). Mauvaises vendanges, le vin monte à 25frs. 1823 Aides publiques aux usines à feux et développement de l'industrie des vallées. Bonnes vendanges, le vin tombe à 10frs. 27 juil 1825 Grand incendie de Salins (2/3 de la ville détruit). 29 mars 1826 Alexandre Besson meurt après 11 années de planque dans sa cave de Norvaux. 1826 Surproduction industrielle et chute des prix de vente (-30%). 1828 Enterrement de l'abbé Jean Étienne Simon, installation d'une croix bénite commémorative au bois du Curon.Achèvement du fort Belin. 1830 Louis Philippe au trône. 1831 Un forage atteind à -269 mètres la couche principale de sel gemme de 8 mètres d'épaisseur à Salins. 1832 Épidémie de grippe. 1833 Constitution de l'instruction primaire publique. 12 avril 1834 Arbois est la première cité républicaine libre de France (insurrection des vignerons :''En Arbois nous sommes tous chefs''). 11 nov 1834 Les religieux font leur entrée au Val-Sainte-Marie. 14 mars 1835 Jean Agathe Micaud de Déservillers devient maire de Besançon. 1836 14 familles (58 habitants).Délimitations communales entre Coulans et Eternoz. 7 avril 1837 Projet de création de la société de fromagerie de Refranche-Coulans.Mauvaise année (hiver glacial), prix du fromage très élevé en montagne (32 Frs les 50 Kg). 1839 Benjamin Demontrond construit la maison du 19 rue Principale. 1840 La faïencerie de Migette s'installe à Nans-sous-Sainte-Anne, ouverture de la taillanderie. 10 mars 1840 Projet de transfert de l'église de Coulans à Refranche. 17 mars 1840 Conseil municipal à Refranche pour le transfert. 8 avril 1840 Décision de l'archevèque négative concernant le transfert. 1840 Reconstruction de la cure. 27 avr 1841 Démarrage de la fromagerie à Refranche (la dernière à ouvrir du canton). 1843 Privatisation des salines de Salins aux puissants groupes capitalistes. Coulans contribue pour 1100 Frs et Refranche pour 3700 Frs aux réparations de l'église. 1844 Réparation du porche de l'église et installation d'une cloche au clocher. Orage exeptionnel. 1845 15 maisons. Ouverture de la voie Pontarlier-Besançon par la vallée de la Loue.

SECONDE RÉPUBLIQUE PUIS SECOND EMPIRE :

1848 Le Conseil Général est ''frappé depuis longtemps'' des si mauvaises conditions de viabilité du chemin passant par Coulans (retraçage de la route). 24 fev 1848 Pression révolutionnaire populaire (le roi abdique). 16 mai 1848 Séisme d'intensité 6 (épicentre Franc Comtois). 13 juin 1848 Décès du prêtre Jeanningros après 7 années de travaux à l'église. ~1850 Remplacement progressif des toits en laves par des tuiles, élevage de subsistance en vain-pâturage (les clotures sont interdites). 14 dec 1850 52 foyers brûlent à Déservillers. 1851 15 familles (70 habitants). 5 dec 1851 Fuite des insurgés de Poligny et d'Arbois en Suisse. 1 juin 1852 Installation de la grosse cloche au tilleul à l'entrée du cimetière. Nov 1852 Napoléon III nouvel Empereur. 5 nov 1854 Épidémie de choléra. 1854 Ouverture des Thermes de Salins.Passage de la route à 4 mètres de largeur. La culture des patates (pain du pauvre) et du seigle se généralise. 1855 Alaise est identifié comme étant l'antique Alésia (A Delacroix). Arrêt progressif des martinets et silence dans les vallées. 1 janv 1856 Loi de la taxe municipale de 6 Frs par chien d'agrément et 1,5 Frs par chien de garde. 1857 Ouverture de la ligne ferrovière Salins-Dole (désenclavement de Salins vis à vis de l'axe Paris-méditerranée). Construction de ''l'aqueduc'' de Coulans (le pont en arcades sur le Bief-des-Combes). 1858 Décret du Préfet du Doubs contraignant sur les jus de fumier. 5 juin 1858 Découverte et fouille du tumulus de la tombe princière à char de Saraz. 17 oct 1858 Construction du monument de la vierge (à la médaille miraculeuse) en bord de route de Coulans à Refranche. 10 mai 1859 Bénédiction du monument de la vierge. 3 oct 1860 Louis Pasteur réalise ses expériences du haut du Mont Poupet (air plus pur à 861m). 1861 Auguste Castan estime à 20 000 le nombre de tumuli sur les plateaux d'Alaise et d'Amancey, (40 000 avec Salins et Arbois). 1862 4 foires par an (3 à Amancey et 1 à Eternoz). 1866 Pour fixer le montant des expropriations, Edouard Perney (propriétaire rentier à Coulans) est membre du jury local. ~1867 Décoration du curé de la médaille militaire par Napoléon III et don d'une chasuble or par l'empereur. 11 juil 1868 Une météorite de 6 Kg tombe sur Ornans à 19H15.

TROISIÈME RÉPUBLIQUE :

15 août 1870 Le médecin d'Amancey est si médiocre que les communes se cotisent pour en attirer un plus compétent. Encore 1000 hectares de vignes dans la vallée de la Haute-Loue. 4 sept 1870 Les prussiens capturent Napoléon III, la troisième république est proclamée à Paris. Sept 1870 Passage des prussiens. Dec 1870 Passage de l'armée de l'est (Bourbaki). Janv 1871 Retraite de l'armée de l'est (vers la Suisse). L'artillerie des forts de Salins protège la retraite de 85 000 français. 27 janv 1871 Une division du 15ième corps français cantonne à Amancey. Le 7ième corps prussien se dirige vers Déservillers. 28 janv 1871 Une division française fait halte à Déservillers. 18 mars 1871 Début de la commune de Paris. 16 mai 1871 Gustave Courbet participe à la casse de la colonne Vendôme,symbole napoléonien. 28 mai 1871 Écrasement de l'insurection. 1871 Zoé Corne (femme du Préfet du Doubs Mr Ordinaire de Scey Maisières) dirige localement le mouvement révolutionnaire et son journal : ''le bon sens''. Fév 1872 Épidémie de petite vérole. 1872 15 familles (50 habitants). 22 juil 1873 Exile définitif de Gustave Courbet. 1874 130 frs d'aides départementales pour Coulans ''secours à la fabrique qui est en déficit''. Délimitation entre Coulans et Eternoz au Chazaux. 1875 Mission chrétienne au village. 1876 Organisation d'une compagnie de sapeurs pompiers à Eternoz. Août 1879 ''Le porche de l'église menace ruine'', sa cloche (achetée par souscription est installée à proximité), sur 1800 Frs de travaux, 1/5 pour Coulans et le reste pour Refranche qui demande secours de l'Etat. 1880 Travaux à l'église: installation de la cloche dans le porche reconstruit par le tailleur de pierre et entrepreneur coulanais Benjamin Demontrond . 23 août 1881 Projet de construction de deux châteaux d'eau, 55 habitants. 1883 L'ancienne poste à chevaux d'Ornans est remplacée par une gare ferrovière. 1884 Sur 12 cas de chevaux malades dans l'arrondissement de Besançon, 6 proviennent du moulin d'Eternoz. 21 mars 1884 Devis de l'école approuvé en préfecture. Janv 1885 Réception de l'adduction d'eau jusqu'à la place et de la fontaine. 25 fév 1885 Naissance du crédit agricole (future banque nationale) à Salins. 1885 Inauguration de l'école communale (capacité de 22 élèves). Le toit de l'église abandonne ses laves pour des tuiles. 2 oct 1887 Bénédiction (spéciale pour repousser la grèle) de la petite cloche de l'église. 1888 56 habitants. Disparition des derniers loups du Jura. 1889 Louis Pergaud, auteur de La guerre des boutons, vit son enfance à Nans\Sainte-Anne. 9 juil 1889 Loi qui abolit le droit de vaine pâture, opposition du conseil de Coulans. 9 nov 1889 Maintien pour un an du droit de vaine-pâture. ~1890 Fin de la culture du chanvre (arrivée par les foires de meilleures toiles moins chères). Ouverture du casino de Salins. Août 1890 Nivellement, alignement et élargissement de la traverse de Coulans. 1891 Fin de la vaisselle en terre et des potiers. 5 nov 1893 Mission chrétienne à Coulans avec installation d'une croix de mission sur la butte. 1895 Destruction du vignoble par le Phylloxéra. 18 janv 1894 Effondrement de la voûte du choeur de l'église (toit en lauzes). 1894 Fermeture de la saline d'Arc-et-Senans. Avec 171 centimes additionnels (système d'imposition), la commune de Coulans est la plus imposée du département (avec Lizine),''commune privée de ressources'' qui demande ''secours à l'Etat''. 28 nov 1895 Réception des travaux (toit en tuiles). Avril 1896 La commune de Coulans est la moins favorisée du département (aide départementale de 190 Frs sur le produit des amendes correctionnelles). 21 août 1896 100 Frs de gratification préfectorale au garde pêche du ruisseau d'Eternoz pour son zèle. 8 août 1898 Subvention de 500F pour la construction de la ligne ferrée Besançon-Amathay. 1899 Le cadavre d'une jeune fille noyée au Creux-Billard réapparait trois mois plus tard à la source du Lison.

XX ième SIÈCLE :

24 avril 1900 Refus de la demande de réduction de la contribution financière de la commune au service des épizooties (tournée des vétérinaires). Août 1900 Pour l'assistance médicale gratuite, Eternoz dépend du docteur d'Amancey et Coulans de celui de Quingey. 11 août 1901 Incendie des usines Pernod de Pontarlier, 600 000 litres de spiritueux inflamables sont jetés dans le Doubs et c'est la source d'absinthe de la Loue (résurgence). 5 janv 1905 Nouvel élargissement de la traverse du village. 30 oct 1905 11 maisons brûlent à Déservillers. Eté 1906 Basses eaux. 21 août 1906 Les 36 habitants de Coulans demandent le déplacement de la gare d'Amancey du bas au haut du village contre ses 618 habitants et un arrêt à Cademène (pour la jonction routière d'Ornans). 1907 Proposition de barrage sur frayère d'Eternoz, refus de la commune pour ne pas inonder le chemin de berge. 1908 Classement aux monuments historiques des oeuvres de l'église. 1909 3 chevaux, 54 bovins, 23 moutons, 2 chèvres, 8 porcs, 20 hectares de vignes. 6 août 1910 Station de ''train'' à Amancey avec trois passages par jour, Besançon est à 2h15. 1911 Création de la coopérative de la marsotte à Mouthier (jusqu'à 100 tonnes de cerises pour 9000 litres de kirsch). 1912 Pêche: interdiction de la ligne de fond à multiples ameçons (cordeau de nuit) et de la nasse en filets (verveux). Sept 1912 Inquiétude préfectorale concernant la dépopulation de l'école mixte de Coulans. 1913 39 habitants, Il reste 630 hectares de vignes dans la vallée de la Haute-Loue, 330 hectares plantés de cerisiers à Mouthier. 1914 Le dernier curé quitte le village. Coulans est rémunéré 1,75 Frs pour avoir trouvé 7 vipères, Eternoz 33, Refranche 2, lors du plan départemental d'abattage de nuisibles. Mai 1914 Nans-sous-Sainte-Anne demande la création d'une voie ferrée Ornans-Salins. 1 août 1914 Ordre de mobilisation générale (hommes et chevaux) pour la guerre. 16 mars 1915 Mort à l'ennemi Demontrond Arsène à Mesnil-le-Hurlus (bataille de la Marne). Demontrond Alphonse prisonnier. 17 juin 1916 Mort à l'ennemi Bérion Marie à Courcelle (bataille de l'Oise). 1918 Après quatre ans d'abscence d'entretien, la vigne est abandonnée à la friche. L'école n'a pas fonctionnée faute d'élèves. 11 Nov 1918 Fin de la première guerre. 1921 Choix du nom de ''Coulanse'' pour le village par les habitants. 24 janv 1922 Décret préfectoral changeant le nom Coulans en Coulans-sur-Lizon. 25 Août 1925 Loi d'interdiction de l'emploi de l'épervier dans le Lizon, ''les pêcheurs reconnaissent que la rivière se dépeuple de façon inquiétante''. 1926 Sur ordre du propriétaire de la saline d'Arc-et-Senans, les ouvriers dynamitent son péristyle et ses colonnes pour s'opposer à l'Etat repreneur. 18 mai 1926 Édification du monument aux morts 14-18, (26 habitants). 1926 Électrification du village. Hiver 1928 Grande mission chrétienne au village. Oct 1928 26 habitants. Parmis les 30 derniers villages du Doubs sans électricité, la préfecture prévoyait 450Frs max par habitant, c'est 769Frs à Coulans qui doit trouver 14000Frs. 4 août 1929 Messe (Louis Pernet est ordonné prêtre) en forêt (au curon) et réinstallation d'une croix commémorative. Hiver 1929 Grands froids. 1930 Fermeture de l'école. Disparition du parler comtois. 1931 22 habitants. 15 sept 1931 Nouveau service par automobiles Besançon-Salins via Eternoz. 18 mai 1932 8000 Frs de subventions pour l'électrification de Coulans. 23 dec 1934 Le dernier loup est abattu. 1936 18 habitants. 1939 Une foule de 57000 personnes défile en procession à Salins pour le tricentenaire de Notre Dame Libératrice (statuette miraculeuse). Mise en état du chemin départemental n°15 entre Refranche et Eternoz ''qui est parcouru par une circulation importante et surtout de nombreux autocars pendant la belle saison''. 3 sept 1939 Déclaration de guerre à l'Allemagne.(hommes et chevaux réquisitionnés). 1940 Pose du vitrail de Saint-Pierre à l'église (pour commémorer Paul Pernet et l'abbé Louis Pernet). Lucien Bordy prisonnier en Allemagne. 18 juin 1940 La Franche-Comté est envahie par les allemands. 22 juin 1940 La ligne de démarcation passe près d'Arbois.Coulans est en zone occupée. 1940 ''Enfants de la guerre'' à Coulans: Lissac Isabelle chez Alphonse Demontrond, Pierre Leduc et René Morand chez Constant Bordy. 1941 Le prêtre Pierre Chaillet (de Scey-en-Varais) alias Pierre Charlier fonde la revue clandestine ''Témoignages Chrétiens''. 1942-43 Hébergement de maquisards (cachette abbé Simon). 30 avr 1944 Premier parachutage d'armes à Reugney. 3 août 1944 Constitution d'une sixtaine FFI à Coulans. Août 1944 Les FFI capturent lors d'une embuscade une section d'une compagnie ukrainienne, une dizaine de soldats allemands et le matériel. 26 août 1944 150 otages sont rassemblés à Ornans pour représailles (ville ravagée par un détachement cosaque et SS). 17 août 1944 Attaque FFI à Amancey (un allemand tué). 26 août 1944 Parachutage d'armes et d'agents de mission à Reugney. 4 sept 1944 Libération du plateau par les Spahis algériens. Prisonniers allemands à l'école pour travaux forestiers. 8 Mai 1945 Fin de la seconde guerre. Hiver 1946 Abattage des arbres du cimetière et dépose de la grosse cloche. 1948 Grandes festivités à Alaise pour fêter le bimillenaire de la bataille d'Alesia. ~1950 Messe et grande procession religieuse entre Coulans et Refranche. Goudronnage de la route. Été 1951 Bénédiction de la statue ( la vierge à l'enfant) au village. 1951 Fermeture du chemin de fer et début des services d'autocars. 1954 17 habitants et 9 électeurs. Fév 1956 Grands froids. 11 oct 1956 ''Coulans sur lison, le plus petit village du Doubs'' (8 habitants). 7 sept 1959 La société des forages de France et du Sahara prévoit un à deux ans de travaux, un hectare de forêts communales abbattu pour le forage d'Eternoz. 1960 Le forage ''au pétrole'' par la société SHELLREX (schell recherche et exploitation) atteind la profondeur de 2497 m (le plus profond de tous). 1970 Début de la polution des rivières. 14 mars 1971 ''Pas de casse tête électoral pour les 5 habitants qui choississent 9 conseillés municipaux''. 1 juil1973 Fusion par association des communes de Coulans,Refranche, Doulaise,Alaise avec Éternoz. 1978 Messe obsèques de l'abbé Pernet. 7 fév 1979 Remembrement agricole du canton (rectification du ruisseau du Bief des combes). 4/8/80, 2/7/89, 97 Changements de la croix du Curon. 1985 Vent de contestation à Alaise pour retrouver l'autonomie communale. 1988 Doulaize conteste également. 18 juin 1995 Constant Bordy rend son écharpe de maire après 50 ans de service: reccord absolu dans le Doubs ! (voir bien plus...). 2000 13 habitants. 25 avr 2008 Refranche rejoint les ''séparatistes'' mais le Préfet tient toujours bon... 2009 26 habitants. 26 juin 2011 Première messe exeptionnelle. 2012 200 000 € de travaux nécessaires pour l'église.

A SUIVRE ... RESSOURCE BIBLIOGRAPHIQUE CONCERNANT LE VILLAGE OU SON VOISINAGE IMMÉDIAT : (certains sont disponibles à la bibliothèque d'Amancey, sur books.google.fr ou gallica.bnf.fr).

● Une description de la Haute-Bourgogne. (G.Cousin 1552) ● Mémoires sur la langue celtique T1. (M.Bullet 1768) ● Dictionnaire de la noblesse T6. (F-A.Aubert de le Chesnaye-Desbois 1773) ● La guerre des Gaules, commentaires de César. (T.Berlier 1825) ● Mémoires de la Franche-Comté T1. (Académie de Besançon 1838) ● Rapports du Préfet, procès-verbaux des délibérations du Conseil Général du Doubs (1841 à 1939) ● Le paysan d'Alaise. (C.Toubin 1861) ● Noëls et chants populaires de Franche-Comté. (M.Buchon 1863) ● Histoire de la persécussion révolutionnaire dans le Doubs de 1789 à 1801. (J.Sauzay 1867) ● Documents inédits relatifs à l'histoire de la Franche-Comté. (B.Prost 1874) ● Traditions populaires du Doubs, canton d'Amancey. (C.Thuriet 1893) ● Répertoire archéologique du canton d'Amancey. (J.Gauthier 1893) ● Cartulaire de Hugues de Chalon (J.Gauthier 1904) ● Sorciers du Val ? ( X.Jacquemard 1907) ● Histoire des communes du canton d'Ornans (A. Métin 1913) ● Le Pays de Maisières. (L.Droz 1927) ● Le fils de Weimar. (L.Nyamel 1929) ● L'abbé Jean-Étienne Simon. (J.Panier 1931) ● La Haute-Loue. (R.Chapuis 1968 ) ● Philippe VI et l'affaire de Châtelmaillot (H.de Faget de Casteljau 1979) ● Scey-Maisières. (J.C. Monnin 1981) ● Lizine, chroniques d'un village comtois au cours des siècles. (P.Fréchard 1983) ● Quand la Franche-Comté était espagnole. (J-F Solnon 1983) ● Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France. (A.Dauzat 1989) ● Mars 1789: le Tiers-Etat du baillage de Quingey a la parole. (Elèves du collège de Quingey 1990) ● Petite histoire de la famille Bordy de Coulans-sur-Lison. (J.Bordy 1991) ● Carnet de route des FFI Loue-Lison et annexe. (R.Boutteçon 1995) ● Saint Loup, l'ermitage oublié. (P.Fréchard 1995) ● Promenades insolites entre Loue et Lison. T1, T2, T3. (P.Fréchard 1996) ● Les trappistes du Val sainte Marie. (P.Fréchard 1999) ● Au coeur de la vallée de la Loue. (J-L. Clade 2000) ● Burgondes, Alamans, Francs, Romains. (Journées d'archéologie mérovingienne 2003) ● Alésia, le sacrilège de César. (D.Munier 2005) ● De pierre et de sel, les salines de Salins-les-Bains. (I.Grassias 2006) ● La civilisation gallo-romaine dans le Jura. (Musée d'archéologie de Lons-le-Saunier 2008) ● Châteaux et maisons fortes en Varais. (P.Fréchard 2008) ● Charles Quint et la Franche-Comté. (P.Delsalle 2008) ● La vie et la postérité de Claude Barbier T1. (C.Barbier 2008) ● Salins-les-Bains franche et libre. (Mêta-Jura 2011) ● Coulans-sur-Lizon, petite histoire d'un village et de ses irréductibles habitants. (P.Fréchard 2012)

Tous documents, témoignages ou simples indications sur le village et ses environs me seraient très utiles pour continuer cette étude... [email protected]

Merci.