Escudié LIVRE
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REFLETS DE VIE PREFACE Ce texte sert d’introduction à notre ouvrage « Reflets de vie » qui est un recueil de 3014 actes notariés (résumés) de cette famille de notaire. Ces relevés, mariages, testaments, relevés divers, commencent en 1594 et s’arrêtent en 1897. Les transcriptions ont été faites par Nicole COUFFIGNAC, Edith BRANCHE, Françoise ARCOUTEL, de la Section Histoire Locale Généalogie dans les années 2002 à 2004. Le livre, imprimé fin 2004 par l'Association RACINES, dont il ne reste que quelques exemplaires, ne sera pas réédité, c'est pourquoi nous avons pensé intéressant de le mettre à votre disposition sur ce site. A la recherche des NOTAIRES, et de leurs actes, disparus….. ! Une Lignée de NOTAIRES - Les ESCUDIE de REILHAGUET Suite à la consultation que j’ai pu faire de certains actes des notaires ESCUDIE de REILHAGUET, que l’Association RACINES a photocopiés, et grâce à des recherches entreprises antérieurement dans ma famille, voici un condensé de ce qui en résulte et ceci en trois points : • les notaires, • les actes, • la clientèle. Les NOTAIRES : On trouve les notaires ESCUDIE à REILHAGUET des environs de 1596 à 1856, soit pendant 260 ans. Un édit de 1604 a assuré l’hérédité des offices de notaires contre une redevance de 1/60 ème de leur valeur. Les postulants doivent être catholiques, doivent avoir 25 ans passés (sauf dérogation) et doivent être de bonne vie et mœurs. Ce sont souvent les futurs confrères qui se portent garants. La formation du futur notaire est assurée par un stage d’au moins cinq ans dans une étude (B.E.S.L : article de Philippe CALMON) Thomas ESCUDIE, le 1 er notaire retrouvé, a eu au moins deux fils, l’un, Pierre a pris sa succession, mais l’autre, Jean est devenu juge à ROCAMADOUR, il y fera souche et ses descendants seront chanoines ou s’allieront à la noblesse locale. Leur « saga » fort intéressante mériterait une narration. Il est à signaler que ces « Amadouriens » avaient gardé des relations avec leurs cousins notaires, ils sont souvent témoins lors de signatures d’actes et ils possèdent encore au début du XIXème siècle beaucoup de biens à REILHAGUET. Quelques actes de BEFFARA, notaire au VIGAN, précèdent ceux d’ESCUDIE. Ce dernier a peut-être pris sa succession et ce serait pourquoi des documents antérieurs à 1596 sont signés « BEFFARA » et se trouvent avec ceux d’ESCUDIE. C’est d’après les signatures que l’on peut reconnaître les différents ESCUDIE notaires et c’est ainsi que j’ai pu reconstituer la chronologie, avec des dates qui ne peuvent être qu’approximatives. Le 1 er doit être THOMAS , on ne trouve sa trace que grâce à son fils Pierre qui en fait cas. Le 2 ème , Pierre est notaire royal de environ 1596 à environ 1636. Le 3 ème (prénom ignoré) officie de 1636 environ à 1679 environ. Il y a une période (1640 à 1650 environ) avec des actes signés LANGLE notaire royal de LAVAL. Le 4 ème Jean est notaire de 1679 environ à 1713. Il meurt en 1724 et c’est directement son petit-fils qui prend sa succession. Le 5 ème Jean professe de 1713 à 1764, son fils lui succède. Le 6 ème Jean est notaire de 1764 à 1801. Il est né en 1729 et meurt en 1807. Le 7éme Joseph est son fils. Notaire de 1801 à 1856, il est le dernier de la lignée. Nous possédons les photocopies des derniers répertoires et il est triste de constater la dégringolade du nombre des actes annuels qui passent de 47 en 1822 puis 2 en 1833 et 0 en 1842 ; bien que ces répertoires continuent à être enregistrés à GOURDON jusqu’en 1856 ils ne comportent aucun acte. Il est à noter qu’aux 17 ème et 18 ème siècles on compte plusieurs centaines d’actes annuels, par exemple, en 1769 le 209 ème est daté de Juin. Les ESCUDIE étaient enterrés dans l’Eglise de REILHAGUET, mais le sol ayant été cimenté les traces de leur sépulture ont disparues. Les ACTES : Les actes sont rédigés en français, cependant certains (très peu) sont écrits en latin, ils concernent les gens d’Eglise. L’écriture de la fin du XVIème siècle par BEFFARA ou ESCUDIE et du début de XVIIème par ESCUDIE est différente de celle des actes suivants qui, eux, sont très proches de l’écriture contemporaine. La structure de l’acte est à peu près la même pendant ces 260 années et lors de la royauté : d’abord la date, le lieu et l’heure « avant ou après midi » puis la formule « par la grâce de Dieu (le nom du roi) régnant roi de France (et de Navarre à partir de Henri IV), moi notaire royal soussigné ». Concernant cette appellation, il est intéressant de noter que Jean ESCUDIE de 1764 à 1801 fut notaire royal , puis notaire public ( à ce moment-là, ses clients sont des citoyens). Mais Joseph, son fils eut le titre de notaire public puis notaire royal, encore notaire public, et enfin notaire impérial, il lui est arrivé de se tromper…. Pendant quelques années, il leur a fallu appliquer le calendrier républicain avec des dates nouvelles de septembre 1792 à décembre 1805, ce fut la période de l’an I à l’an XIV. Les actes les plus usités concernent : Les VENTES : où l’on trouve le nom du vendeur, si c’est une femme elle est représentée par son mari ou par son père, le nom de l’acheteur, leur profession et leur domicile. Le bien vendu est désigné puis situé et ceci par rapport aux confronts appartenant à un tel ou à un autre…., le prix est donné ainsi que la façon dont il sera payé. Les QUITTANCES : elles concernent les ventes mais aussi et surtout les « dots », promesses faites lors d’un mariage par les parents ou proches, elles sont honorées peu à peu et durant des années. Il y a quittance aussi lorsque l’emprunteur rembourse le préteur à la suite d’une obligation. Les OBLIGATIONS : C’est un prêt avec garantie sur les biens de l’emprunteur et qui fixe les modalités de remboursement. Les ACCORDS : Ceux-ci évitent très souvent des procès et c’est le savoir-faire du notaire en tant que conciliateur qui permet un arrangement très souvent familial. Les INVENTAIRES : Lors d’un accord, ou d’un désaccord, les inventaires sont très approfondis, le notaire ouvre les meubles, note ce qu’ils contiennent, même les choses de peu de valeur, très usées, bancales sont relevées, les animaux de la ferme, jusqu’au chien de berger sont inventoriés avec précision . Le CONTRAT de MARIAGE : est très fourni, les futurs époux promettent que le mariage sera solennisé suivant les formalités « de l’église Catholique, apostolique et romaine », ensuite viennent les promesses de dons ou legs faits par les parents et aussi ce que les époux apportent de leur propre chef. Ce que la future reçoit de ses parents et ce qu’elle possède est donné au futur mari ou au futur beau-père, les femmes n’ayant aucune indépendance, cependant ces biens sont garantis par hypothèque. Souvent ces sommes ainsi perçues servent au beau-père pour doter une de ses filles ou pour acheter une terre. Parfois la fiancée apporte un coffre fermant à clé devant servir à son usage personnel. Je ne peux ici entrer dans les détails et les anecdotes trop nombreux mais qui pourraient faire l’objet d’une rubrique. La DONATION : adaptée à chaque cas et suivant très certainement les conseils du notaire. L’EMANCIPATION : plus particulièrement lorsqu’un mineur (la majorité est à 25 ans) se marie. Le cas ne se pose pas pour les femmes. La PROCURATION : donné à un tiers pour être représenté, souvent à un mariage ou de la part de nobles propriétaires à un régisseur. La DEMANDE RESPECTUEUSE : présentée au père ou à la mère ne voulant pas du mariage de leur enfant. Elle est réitérée 3 fois par le notaire en termes humbles et respectueux. Le TESTAMENT : commence par « au nom de Dieu » ensuite le notaire donne la date, situe le lieu et le nom du testateur souvent « malade de certaine maladie » mais « ayant le libre usage de tous ses sens ». Les dons à l’Eglise et l’exécution des obsèques sont alors abordés, ensuite viennent les légataires particuliers puis « par sa bouche nommé » le légataire universel. Il faudrait, là encore, une rubrique spéciale pour donner les détails parfois étonnants sur ces dernières volontés. Les CONTRATS pour la CONSTRUCTION d’une bâtisse entre le propriétaire et le constructeur où sont stipulées les matériaux, les délais et le prix. Les ACCORDS entre un MILITAIRE tiré au sort et CELUI qui veut bien le remplacer contre rétribution. La CLIENTELE : Toutes les couches sociales ont recours au notaire, j’ai même trouvé un contrat de mariage entre deux mendiants. Les familles sont fidèles et pendant des décennies la même étude s’occupe de leurs affaires. Dans chaque acte sont cités les noms accompagnés quelquefois du surnom, titres, profession et lieu d’habitation des protagonistes, la femme est représentée par son mari sous l’ancien régime. Il y a toujours des témoins (plus ou moins nombreux) ; pour certains contrats de mariage concernant la noblesse les paraphes sont souvent en grand nombre, certainement parce que les témoins et amis honoraient de leur présence ce qui devenait une cérémonie mais aussi parce qu’ils savaient signer. Les actes sont faits en majorité à REILHAGUET, les clients viennent des environs et lorsque le 1 er ESCUDIE notaire a pris la suite de BEFFARA du VIGAN nombreuses sont les personnes du VIGAN qui s’y rendent .