L'utilisation, La Diffusion Et Le Développement Des Résultats Du Projet Se Poursuivront

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L'utilisation, La Diffusion Et Le Développement Des Résultats Du Projet Se Poursuivront

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Daphne Programme – Year 2002 Final Report

Project Nr. : 01/225/WYC

Title : “First European program for prevention of female genital mutilations (FGM) in Europe”

Start Date : 2001 End Date : 2002

Co-ordinating Organisation’s name: GAMS

Contact person : Leader Project

Name : Isabelle GILLETTE-FAYE

Address : Association GAMS, 66 rue des Grands Champs

Postal code : 75020 City : PARIS

Country : FRANCE

Tel. N°.: +33.1.43.48.10..87. Fax Nr. : +33.1.43.48.00.73. e-mail : [email protected]

Partner Organisations’ names and countries : 1. AIDOS - Associazione Italiana Donne per lo Sviluppo (Italy) 2. ICRH International Center for Reproductive Health (Belgium) 3. GAMS Belgium – Group of men and women africans and europeans for the Abolition of Sexual Mutilations (Belgium) 4. Somali Women's Organization (Denmark) 5. Afrikanische Frauenorganisation in Wien - Organization of the African Women of Vienna (Austria) 6. EQUIS - Equipo de Sensibilisation contra FGM – Team of sensibilisation against FGM (Spain) 7. CAMS - Commission for Abolition of Sexual Mutilations (France) 8. FSAN - Federation of somalians associations (Netherlands) 9. ZONTA International (District Europe) (Netherlands) 10. PHAROS Fondation (Netherlands) 11. Göteborg Somali network on FGM (Sweden) 12. RISK - Riksförbundet stoppa kvinnlig könsstympning (Sweden) 13. WPF - World Population Foundation (Netherlands) 14. FORWARD (United-Kingdom) 15. FORWARD Germany (Germany) 16. London Black Women’s Health and Family Support (United-Kingdom) 17. NOSOTRAS - Intercultural Association of Women (Italy) 2

Premier programme européen pour la prévention

des mutilations génitales féminines (MGF) en Europe

Le problème abordé est celui des Mutilations Génitales Féminines (MGF). L'Organisation Mondiale de la Santé estime qu'aujourd'hui deux millions de jeunes filles subissent toujours la pratique des MGF, c'est-à-dire 6 000 jeunes filles par jour sont excisées, infibulées ou menacées de l’être.

Mais qu’en est-il en Europe ? Nous savons que les pays de l'Union Européenne (UE) accueillent de plus en plus migrants provenant d’Afrique sub-saharienne. Certain(e)s se sont déjà engagé(e)s depuis un grand nombre d'années à lutter contre ces pratiques. Par exemple, en France, depuis 1982, le GAMS continue son travail de prévention de l'excision et édite des outils d'information. Depuis 1984, la France considère et condamne ces pratiques comme un crime.

Mais qu’en est-il pour les autres pays européens ? Nous savons que pendant quelques années le nombre plus ou moins significatif d'ONG, dans chacun de l'Etat membre de l'UE, a agi de sorte qu'une politique d'interdiction soit mise en place et/ou que les associations soutiennent des actions en Afrique pour éradiquer ces pratiques traditionnelles nuisibles. Mais en 2001, aucune mesure n'a été prise à l'échelle de l'Europe, dans les différents pays de l’Union.

I . BUTS DU PROJET

Ce programme de prévention des MGF en Europe est un programme soutenu par la Commission Européenne (Programme DAPHNE) pour des actions effectuées sur le sol européen pour la prévention des MGF. Il encourage la collaboration des différents organismes et l’échange de bonnes pratiques, avec une représentation significative des populations immigrées concernées par la pratique.

1. Partenaires du projet :

A. Association Coordonnatrice : GAMS (Groupe femmes pour l'abolition des mutilations sexuelles), section française du Comité Inter-Africain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants:

Le GAMS propose de contribuer à la disparition des pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants, et en particulier des mutilations sexuelles féminines, en favorisant l'information, l'éducation et la formation.

Ces actions sont : Information-Education-Communication des femmes et des adolescent(e)s migrant(e)s originaires d’Afrique sub-saharienne ; Formation initiale et continue des professionnels sociaux et médico-sociaux ; Participation à des conférences, séminaires, groupes de travail ; Information des médias.

B. Principaux associés :

- AIDOS - Association à but non lucratif (Italie) Développer des actions de coopération et de développement en faveur des femmes, dans les domaines de la santé de la reproduction, création de micro-entreprises. Travaille depuis 1986 pour la prévention des MGF en Afrique.

- Centre International pour la Santé Reproductive, à but non lucratif (Belgique) Les champs de la recherche du Centre sont : la planification familiale et la contraception, la santé maternelle et infantile, le SIDA, les violences faites aux femmes et aux enfants. 3

C. Associations partenaires

1. GAMS Belgique – Groupement d’hommes et de femmes africains et européens pour l'Abolition des Mutilations Sexuelles Féminines (Belgique) 2. Organisation des Femmes Somaliennes (Danemark) 3. Afrikanische Frauenorganisation in Wien - Organisation des femmes africaines de Vienne (Autriche) 4. AMAM - Association des femmes africaines contre la mutilation ; remplacée par EQUIS, Equipo de Sensibilisation contra FGM –Equipe de sensibilisation contre les MGF(Espagne) 5. CAMS - Commission pour l'abolition des mutilations sexuelles (France) 6. FSAN - Fédération des associations somaliennes des Pays-Bas (Pays-Bas) 7. ZONTA International (District Europe) (Pays-Bas) 8. Fondation PHAROS (Pays-Bas) 9. Göteborg Somali network on FGM –Réseau des femmes somaliennes de Göteborg contre les MGF (Suède) 10. RISK - Riksförbundet stoppa kvinnlig könsstympning (Suède) 11. SDF Frölunda (Suède) / Remplacée par WPF World Population Foundation – Fondation pour la Population Mondiale (Pays-Bas) 12. FORWARD (Royaume-Uni) 13. FORWARD Germany (Allemagne) 14. (I)NTACT (Allemagne) ; remplacée par le London Black Women’s Health and Family Support – Les femmes migrantes de Londres pour le soutien et la santé des familles (Royaume-Uni) 15. NOSOTRAS - Association interculturelle des femmes (Italie)

2. Objectifs spécifiques:

- pour inciter les ONG et les services publics à s'engager activement dans le combat contre les pratiques traditionnelles néfastes (PTN) et à les encourager à collaborer entre elles.

- pour sensibiliser l'opinion publique par les médias au problème des MGF et leur prévention auprès des enfants, des adolescent(e)s et des femmes.

II . EXECUTION DU PROJET

1. Calendrier

De 2001 à 2003 (Programme DAPHNE 2001-2002), actions transnationales visant à établir des réseaux multidisciplinaires, à assurer l'échange des informations et à sensibiliser l'opinion publique.

A) Séminaire 1 pour évaluer la communication, l’éducation et l'information auprès des populations concernées, par les associations partenaires du projet, du 28 au 30 mars 2002, à Paris : Espace Conférence des Diaconesses, 18, rue du Sergent Bauchat, 75012 Paris.

Les associations NOSOTRAS (Italie) et Göteborg Somali Network on FGM (Suède) n’ont malheureusement pas pu être représentées. En revanche, ont participé à nos travaux : DAFI (Association berlinoise qui participe à la prévention des MGF) (Allemagne), en soutenant en particulier les femmes réfugiées (demandeuses d’asile politique) et le Directeur des Opérations Afrique du Comité Inter-Africain sur les Pratiques Traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants.

La journée du jeudi 28 mars a été consacrée à :

MATIN 4

PRESENTATION DES PARTENAIRES :

Mots de bienvenue : Le Dr Marie-Hélène FRANJOU, Pédiatre, Présidente du GAMS.

Présentation des partenaires du projet :

- Cristiana SCOPPA, d’AIDOS (Italie).

Cristiana SCOPPA, journaliste de formation, a rejoint AIDOS en février 2000. AIDOS est une ONG qui a été créée à Rome en 1981, suite à la conférence de la mi-décennie sur les femmes, à Copenhague en 1980. Cette ONG a comme buts : le renforcement du pouvoir des femmes par l’économie, la santé, l’accès à l’information. Après une première expérience de lutte contre les MGF en Somalie, AIDOS a collaboré avec le Comité Inter-Africain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants dans plusieurs pays. AIDOS a également apporté son expertise aux Centres de santé de la reproduction.

Waris DIRIE (1) s’est également rendue en Italie pour soutenir AIDOS, dans une campagne de presse et de spots télévisés, pour faire connaître à la population italienne la réalité de ces mutilations. AIDOS ne travaille pas directement hors d’Italie, mais elle apporte son soutien à des organisations locales. Dans 4 pays Ouest Africains, AIDOS travaille à l’intégration des MGF dans les programmes de santé de la reproduction.

- Els LEYE, du Centre International pour la Santé Reproductive (Belgique).

Els LEYE a rencontré pour la première fois les militant(e)s de la lutte contre les MGF à Dakar, en 1997.

Puis l’Union Européenne a demandé à l’Université de Gand de proposer un projet, correspondant aux critères de DAPHNE, pour combattre les MGF en Europe, en étudiant en particulier les aspects médicaux, sociaux et légaux.

En 1998, des experts furent invités à Gand pour discuter du contenu de la première demande à soumettre à la Commission Européenne (DAPHNE). Le CISR a alors décidé de ne pas travailler à un niveau politique, mais avec des militants, des enseignants-chercheurs, des professionnels de santé (Göteborg). Des rapports ont été rédigés et diffusés. L’Institut Tropical d’Amsterdam et Défense Internationale des Enfants étaient également partenaires de ce premier projet. Un second projet fût présenté en partenariat avec le Réseau Somalien de lutte contre les MGF de Göteborg (Suède). Enfin, le troisième est dernier n’ a pas été retenu par DAPHNE.

L’Université de Gand continue toutefois son travail en Belgique en élaborant des propositions, la formation des sages-femmes, etc.

Dans le présent projet DAPHNE, Els LEYE est chargée de la rédaction de l’histoire de la lutte contre les MGF en Europe et une présentation des mesures légales dans les différents pays européens.

Tour de table des partenaires-associés présents et invité(e)s :

 Somali Women’s Organisation (Danemark) ;  FSAN (Pays-Bas) ;  WPF (Pays-Bas)  PHAROS (Pays-Bas) ;  EQUIS (Espagne) ; ______5

(1) Top-model, d’origine somalienne, auteure de deux ouvrages sur les MGF, basées sur sa propre histoire.  CI-AF (28 sections en Afrique et 6 groupes/sections en Europe) ;  DAFI (Allemagne) ;  GAMS (France) ;  ZONTA District Europe du Nord, Représenté par la France ;  RISK (Suède) ;  Afrikanische Frauenorganisation (Autriche) ;  FORWARD Germany (Allemagne) ;  GAMS Belgique ;  Somali Women’s Organisation (Danemark) ;  FORWARD (Royaume-Uni) ;  London Black Women’s Health ans Family Support (Royaume-Uni).

* * *

Présentation des actions du GAMS, par le Dr Marie-Hélène FRANJOU, Co-fondatrice et Présidente, et Coumba TOURE, Co-fondatrice et Vice-Présidente.

 Qu’est-ce que le GAMS ?

Le GAMS est une association Loi 1901, à but non lucratif. Depuis son origine, soit une vingtaine d’années, elle est constituée de femmes africaines et de femmes françaises ayant des compétences dans les domaines de la santé et du social, ainsi qu’une longue expérience de prévention des MGF, initiée en Protection Maternelle et Infantile (PMI).

Le GAMS privilégie l’information des familles migrantes vivant en France, ainsi que celle des professionnels de la santé, du social et de l’éducation.

Il ne s’est jamais porté partie civile dans un procès, mais a pu être nommé en qualité d’expert, à la demande du Président de la Cour d’Assises.

Enfin, en Europe, le CI-AF est représenté par 6 groupes/section, dont le GAMS, dès l’origine.

 Quelques actions du GAMS

 Information, Education Communication auprès des populations migrantes résidant en France sur la prévention de la pratique des mutilations génitales féminines, notamment l’excision et le « mariage » forcé d’adolescentes.  Formation initiale et continue des professionnels de la santé, du social et de l’éducation.  Participation et intervention lors de journée de réflexion, de séminaires, de conférences, de groupes de travail, etc.  Collaboration avec les médias (presse écrite, radio, télévision).  Centre de ressources documentaires sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants, ainsi qu’édition de matériel pédagogique, d’étude, etc.  Partenariat avec les Comités nationaux du Comité Inter-Africain, notamment ceux : du Bénin, du Burkina-Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Conakry, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Sénégal.

 En guise de conclusion, nos résultats

A titre d'exemple, nous reprendrons les chiffres qui nous ont été communiqués par deux centres de Protection Maternelle et Infantile des Yvelines (banlieue de Paris). Nous respecterons leur anonymat à leur demande. 6

Dans un premier cas, le Centre accueille 30 % de femmes africaines. En 1985, sur 153 fillettes examinées, le taux d'excision était de 24 % (38 fillettes). En 1992, il était de 4,7 % (7 fillettes). Mais depuis 1993, aucune fillette n'est rentrée d'Afrique excisée. La dernière excision ayant eu lieu en France date de quatorze ans, en 1987. Pour arriver à ce résultat, un médecin, membre du GAMS, et une interprète d’ISM Interprétariat, membre également du GAMS, ont mené une action de prévention depuis 1985. Autrement dit, elles ont informé les femmes lors de chaque consultation. Elles ont expliqué à ces femmes que le Coran ne réclamait nullement l'excision de leurs filles et que l'intervention pouvait être dangereuse pour ces dernières. Le Livre d'Images Universel de la Naissance (avec son additif sur les mutilations sexuelles) a été montré et expliqué. Les femmes l'ont emporté chez elles et sont revenues après pour le commenter ou poser des questions. Des réunions hebdomadaires de femmes ont été organisées sur le thème de l'excision, avec parfois comme support de discussion des films vidéo (La Duperie, Femmes assises sous le couteau, Ma fille ne sera pas excisée, Des lames contre les femmes, etc.).

Dans le deuxième cas, en 1983, sur 32 fillettes appartenant à une ethnie pratiquant l'excision, 13 sont excisées et 6 doivent l'être. En mars 1994, sur les 21 fillettes africaines suivies par le Centre (33 familles), plus aucune fillette n'est excisée, et ce depuis plusieurs années. Il en est de même en 2002. Depuis 1980, dans ce Centre, un médecin, membre du GAMS, et une interprète d’I.S.M. Interprétariat, membre également du GAMS, ont mené une action de prévention. Lors des consultations, elles évoquent la dangerosité de la pratique. La puéricultrice en reparle plus tard, dans la salle d'attente ou à domicile, toujours avec l'interprète. Le Livre d'Images Universel de la Naissance (avec son additif sur les mutilations sexuelles) a été montré et expliqué. Avec le temps, l'interdit légal est rappelé et explicité. Les femmes et leurs familles sont également informées par notre intermédiaire qu'en Afrique des campagnes sont organisées pour faire disparaître les mutilations génitales féminines et en particulier l'excision.

Ainsi, dans les lieux où nous pouvons chiffrer le taux d'excision et le taux de risque, nous avons réussi et poursuivons un travail de prévention et d'information qui se révèle à terme efficace. Cependant, nous ne disposons pas suffisamment de données quantitatives pour être aussi précises sur chaque site où nous intervenons.

Présentation du CI-AF (Comité Inter-Africain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants), par Berhane RAS-WORK, Présidente, Représentée par le Directeur du CI-AF, le Dr Morissanda KOUYATE.

Le Comité Inter-Africain sur les pratiques traditionnelles ayant effet sur la santé des femmes et des enfants (CI-AF) est une organisation non gouvernementale qui travaille pour promouvoir la santé des femmes et des enfants en Afrique en luttant contre les pratiques traditionnelles néfastes et en encourageant celles qui sont bénéfiques.

Son bureau régional est installé à Addis Abeba (Ethiopie) ; son bureau de liaison à Genève. Et il regroupe 28 pays africains partenaires, ainsi que 6 Groupes/sections en Europe, dont présents à ce séminaire : le GAMS, le GAMS Belgique, Fédération des Associations Somaliennes aux Pays-Bas (FSAN), Fondation PHAROS, Association Nationale pour l’Abolition de la MGF (RISK), London Black Women’s Health-Action Project (LBWHAP).

Les objectifs généraux du CI-AF sont de :

- réduire les taux de morbidité et de mortalité chez les femmes et les enfants par l’éradication des pratiques traditionnelles néfastes, - promouvoir les pratiques traditionnelles qui sont bénéfiques à la santé des femmes et des enfants, - jouer un rôle de plaidant, en soulevant l’importance d’actions contre les pratiques traditionnelles néfastes, au niveau international, régional et national. 7

Ces objectifs sont atteints par :

- les programmes de formation, - les campagnes d’information et de sensibilisation, - la recherche et les enquêtes sur l’étendue des pratiques traditionnelles néfastes, y compris leurs liens possibles avec le virus VIH/SIDA, - l’utilisation de matériel éducatif, - l’utilisation des films du CI-AF, dont « La Duperie », - l’utilisation de chansons, pièces de théâtre, dramatiques, affiches, produits localement.

Les principaux groupes cibles des activités du CI-AF sont :

- les femmes et les hommes dans les régions rurales, - les chefs de communautés, - les agents de santé communautaires, les travailleurs sociaux, - les accoucheuses traditionnelles, les guérisseurs traditionnels, - les organisations d’étudiants et de la jeunesse, - les décideurs et les fonctionnaires concernés par la santé des femmes et des enfants.

Toutes les activités sont menées à travers les comités nationaux et les partenaires du CI-AF. En outre, le CI-AF prépare pour février 2003 une conférence internationale « Tolérance Zéro pour la Mutilation Génitale Féminine », à Addis-Abeba (Ethiopie).

APRES-MIDI

ETATS DES LIEUX PAR PAYS : Modératrice : Dre Marie-Hélène FRANJOU, Présidente du GAMS

Chaque association partenaire-associé a 10 minutes pour présenter son association et l’état des lieux de l’IEC dans son pays :

 GAMS Belgique (Groupement d’hommes et de femmes africains et européens pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles féminines), représenté par Jacqueline RIZKALLAH.

Le GAMS Belgique a été créé en 1992. Il essaie de soutenir les femmes africaines pour le suivi de leur demande d’asile sur le territoire belge et les accompagnent dans leurs différentes démarches administratives. L’association mène également une action de plaidoyer et de lobbying auprès des autorités belges. Ainsi, en 2001, le gouvernement a voté une loi interdisant les mutilations génitales féminines.

Le GAMS Belgique travaille en coopération avec les hôpitaux, les universités et une division de médecine tropicale ; une seconde section a été créée à Anvers. Enfin, l’association est présente dans de nombreuses réunions, de conférences,… pour intégrer les MGF dans les violences faites aux femmes.

 SWO - Organisation des femmes somaliennes (Danemark), représentée par Ambara HASHI.

Les buts de l‘Organisation des Femmes Somaliennes sont de :

- inclure les hommes et les adolescent(e)s dans l‘effort d‘éducation ; - promouvoir l’intégration dans la société d’accueil, en particulier celle des femmes ; - encourager les femmes somaliennes à créer leurs propres réseaux. 8

Lorsque les premiers réfugiés somaliens sont arrivés au Danemark, le gouvernement n‘avait aucune connaissance des MGF, ainsi que les professionnels sociaux et de santé. Par conséquent, SWO a dû mener une action de plaidoyer et de lobbying ; mais surtout assurer la formation des personnels soignants pour garantir aux primipares un certain confort à l‘hôpital. Au même titre que les membres de la communauté gay, les femmes somaliennes au Danemark ont dû réaliser leur : « coming out », pour être reconnues comme des femmes à part entière. Enfin, dorénavant au sein de notre association, trois femmes d’origine somalienne travaillent avec 3 femmes danoises.

 Afrikanische Frauenorganisation in Wien (Autriche), représentée par Hadis ETHENESH.

A Vienne, les activités ont débuté en 1996, avec le soutien du Ministère du Droit des femmes. Cette association souhaite mettre en avant la présence de groupe de migrants qui pratiquent les MGF en Autriche. De fait, la communauté égyptienne est très nombreuse en Autriche. En outre, il a été prouvé qu’un médecin autrichien, depuis radié de son Ordre, pratiquait les MGF à l’hôpital. Ce cas a été évoqué au Parlement. Et depuis décembre 2000, les MGF sont considérées comme un crime. Les peines s’échelonnent de 6 mois de prison à cinq ans d’emprisonnement en cas de pratique des MGF.

Le groupe d’Afrikanische Frauenorganisation in Wien (Organisation des femmes africaines de Vienne) est composé d’une équipe de femmes africaines et autrichiennes, qui ont des compétences dans le champ médical, social ou législatif. Cette ONG est subventionnée par le Ministère des Affaires Etrangères, celui de l’Education et la municipalité de Vienne. Elle a eu l’occasion d’organiser une conférence internationale avec la Première Dame du Burkina-Faso, Chantal COMPAORE ; ainsi que la venue au parlement autrichien du mannequin Waris DIRIE et de Berhane RAS-WORK, Présidente du Comité Inter-Africain, qui ont bénéficié d’une bonne publicité. Toutefois, la principale difficulté demeure avec les médias qui par méconnaissance du sujet, s’obstinent à évoquer le sujet comme une « barbarie ».

 EQUIS (Espagne), représentée par Fatou SECKA.

Fatou SECKA explique qu’elle représentait précédemment AMAM. Mais suite à des dissensions internes, elle a décidé, avec d’autres femmes, de créer cette nouvelle structure.

Le travail s’avère difficile à Barcelone, car l’association qu’elle préside ne bénéficie d’aucun soutien du gouvernement espagnol. Ce qui explique, que si l’ONG dispose d’une ligne téléphonique spécifique, elle ne dispose pas encore d’un bureau. Néanmoins, EQUIS s’adresse aux professionnels sociaux et médico-sociaux pour les former au respect des cultures des migrants, tout en les informant sur les MGF. Leur but est d’informer les femmes africaines sur leurs droits à la sexualité et à la reproduction, mais également sur leurs droits économiques et sociaux. Par- dessus tout, EQUIS souhaite que la communauté des femmes migrantes comprenne que la pratique des MGF en Espagne est une violation des droits humains. Ces derniers sont utilisés pour convaincre les populations concernées de cesser ces pratiques. Et grâce à leurs efforts, les services d’éducation et de santé peuvent maintenant dialoguer avec les femmes et les fillettes originaires d’ethnies ou de pays à risque.

 London Black Women’s Health and Family Support (Royaume-Uni), représenté par Faduma ISMAÏL.

Cette ONG a été créée en 1982 par des femmes migrantes originaires en majorité de Somalie et ayant subi les MGF. Le nom de cette ONG pourrait laisser supposer que leur travail se limite à Londres, mais d’autres communes ont rejoint depuis l’association et leurs actions sont également devenues internationales. London Black Women’s Health and Family Support (Soutien pour la santé des femmes et des familles migrantes de Londres) a opté pour le statut dune entreprise à responsabilité limité, à but non lucratif. 9

Cette petite organisation de femme fédère un nombre important d’organisations locales qui travaillent dans le domaine de la santé, et en particulier sur le sujet des MGF, en insistant sur les implications sociales, psychologiques et médicales de ces pratiques. Un réseau d’information et d’échange a été créé aux niveaux national et international. Les racines culturelles de ces pratiques étant fortement ancrées dans les mentalités, notre ONG s’est donnée comme buts de faire prendre conscience aux femmes de la nécessité de prendre soin de leur santé, à travers l’éducation et l’enseignement des droits humains. Il est très important de construire des rapports de confiance avec les communautés concernées, par l’intermédiaire des sujets de la vie quotidienne. Nos projets répondent aux besoins des communautés concernées, en particulier à ceux des réfugiés statutaires.

Dans l’immédiat, nous organisons des groupes de travail sur les MGF et sur d’autres aspects de la santé reproductive. Nos programmes se déclinent de la manière suivante : - Un projet pour les fillettes et les jeunes filles (Hanan, en Somali = tendresse) ; - Un projet pour les adolescents (garçons) ; - Un projet de permanence juridique ; - Un projet sur l’enseignement de base : alphabétisation, initiation à l’informatique ; - Un projet pour les femmes âgées, afin de les sortir de leur isolement.

Ces femmes jouent un rôle important dans la lutte contre les MGF. Dans un continuum, elles s’adressent aux enseignants et aux professionnels de santé. L’ONG recommande également que les sages-femmes, les infirmier(e)s et les médecins exposent les complications médicales liées aux MGF. Enfin, une Conférence sur les MGF a été organisée en 2001, en Somalie. Pour les personnes intéressées, le Rapport est disponible à notre association.

 FSAN (Fédération des associations somaliennes) (Pays-Bas), représentée par Zarah NALEIE

FSAN a été créée en 1994 à Amsterdam. Elle a pour objectif de diffuser des informations sur la communauté somalienne au Pays-Bas et elle apporte son soutien aux associations membres.

Au Pays-Bas, il n’existe pas de législation spécifique qui condamne les MGF ; mais depuis 1993, elles sont interdites par la loi qui protège les enfants.

En 1996-1997, FSAN a produit des campagnes d’information et du matériel éducatif, visant à prévenir les MGF. Puis FSAN s’est associée à la Fondation PHAROS, représentée lors de ce séminaire par Gerda NIENHUIS. Cela leur a permis de recueillir des fonds pour une période de deux ans et de toucher non pas la totalité des 30 000 Somalien(nes) présent(e)s aux Pays-Bas, mais de sélectionner des groupes pilotes et de former des personnes qui sont devenues des informateurs, en langue vernaculaire, au sein de leur communauté.

 ZONTA Europe du Nord (France), représenté par le Dr Danielle BUGEON et Raymonde LEFOUR

Le Dr Danielle BUGEON présente le ZONTA qui est un club-service de femmes présents dans 71 pays. En Assemblée, elles décident de financer tel ou tel projet. A titre d’exemple, par deux fois, le Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (Section Burkinabé du CI- AF) a reçu 350 000 Euros pour combattre la pratique des MGF.

Le ZONTA réunit des femmes de différentes professions. Khady KOÏTA et Isabelle GILLETTE-FAYE ont d’ailleurs eu l’occasion de présenter ce projet DAPHNE aux membres du ZONTA Europe du Nord (France) pour leur demander leur appui pour la traduction et la diffusion à travers l’Europe des résultats du projet. Et elles sont venues dernièrement, en février dernier, le présenter à Stuttgart (Allemagne) aux membres de la Zone Europe du Nord.

 GAMS (France), représenté par le Dr Josyane BUHOT, Administratrice, le Dr Annie CASTEL, Administratrice, le Dr Marie-Hélène FRANJOU, Présidente, Michèle GERLIER, 10

Adhérente, Isabelle GILLETTE-FAYE, Directrice, Corinne ISERTE, Assistante sociale stagiaire, Khady KOÏTA, Secrétaire du Bureau du GAMS, Monique PRIEUR, Trésorière, Anja SCHÖCK, Stagiaire Sciences-Politiques (Paris/Berlin), le Dr Luce SIRKIS, Présidente d’honneur et Coumba TOURE, Vice-Présidente.

En ce qui concerne le GAMS, nous ne reprendrons pas la présentation qui en a déjà été fait ci- dessus, pour éviter les redondances. Toutefois, nous pouvons remarquer que cette délégation était riche et nombreuse. Et les Francophones peuvent visiter notre site : http ://perso.wanadoo.fr/..associationgams/ ; la version anglophone, réalisée par Anja SCHÖCK, présente lors de ce séminaire, sera bientôt également consultable sur notre site.

* * *

La journée du vendredi 29 mars a été consacrée à :

MATIN

ETATS DES LIEUX PAR PAYS (SUITE)

 Fondation PHAROS (Pays-Bas), représentée par Gerda NIENHUIS.

Cette Fondation a été créée en 1985 comme une organisation nationale. Elle propose quatre programmes sur ou pour le bien-être par la santé, les troubles mentaux, les demandeurs d’asile, les enfants et les adolescent(e)s. L’intégralité de leurs travaux, y compris ceux sur les MGF, sont repris sur le web (pour les anglophones) : www.pharos.nl

Au début des années 1990, PHAROS s’est surtout intéressé aux politiques visant à prévenir la pratique des MGF ; la pratique est venue après. PHAROS a une rencontre bi-annuel avec Defense for Children (Défense des Enfants), pour faire un état des lieux des avancées au niveau international et évaluer les progrès. Le travail de prévention des MGF est maintenant mené avec les réfugié(e)s somalien(-ne)s (les femmes et les enfants étant majoritaires au Pays-Bas). Progressivement, cette communauté s’ouvre au changement et il y a également des demandes émanant de groupes numériquement moins importants, comme ceux des migrants d’origine soudanaise ou d’Afrique de l’Ouest.

 RISK (Suède), représenté par Fana HABTEAB.

RISK est une association qui a pour objectif d’arrêter la pratique des MGF. Cette association a été créée en novembre 1994, à l’initiative de migrant(e)s d’origine Somalienne, Djiboutienne, Ethiopienne et de citoyen(-ne)s Suédois(e)s.

Les objectifs de cette association sont de :

- Organiser des campagnes de prévention des MGF ; - Développer la connaissance de ces pratiques aussi bien au niveau des professionnels dans les hôpitaux et dans les écoles, qu’auprès du public, en général ; - Participer à un projet IDIL (1). Douze femmes africaines ont suivi une formation de formateurs. Elles ont étudié l’anatomie et les sujets liés à la santé. Malheureusement, faute de financements, seulement 7 d’entre elles ont pu être embauchées à l’issue du projet. Depuis 1998, RISK a ainsi pu informer et former 40 femmes et 20 hommes, qui eux-mêmes sont dorénavant en capacité de former et d’informer les membres de leur communauté d’origine ; 11

(1) IDIL = Instruments to Develop the Integrity of Lasses [Instruments pour Développer l’Intégrité des Jeunes Filles], initié par une association turinoise (Italie) et financée en majeure partie par la Commission Européenne (DAPHNE). - Prévenir les MGF auprès des hommes : jusqu’à présent, cela demeure très difficile ; - Prévenir les MGF auprès des adolescent(e)s : le 15 février dernier, RISK a réuni 40 jeunes, âgés de 16 à 20 ans, pour aborder ce sujet avec eux. L’objectif est d’organiser une seconde rencontre avec leurs parents, a-priori en avril 2002 ; - Traduire des ouvrages qui préviennent la pratique des MGF en trois langues, dont l’Ahmaréen (langue vernaculaire éthiopienne) ; mais la tâche n’est pas aisée.

 FORWARD (Royaume-Uni), représenté par Adwoa KLUVITSE.

FORWARD est une ONG qui a été fondée, il y a 20 ans. Parmi ses activités, elle forme les professionnels sociaux et médico-sociaux en contact avec les populations migrantes, elle encourage l’éducation par les pairs (1), etc. Comme le GAMS, en France, nous avons également initié un travail de la prévention des mariages forcés et précoces et mis sur pied un programme hebdomadaire de prévention des MGF dans une Mosquée londonienne. Toutefois, pour le moment, nous sommes très attentives à un projet développer au Nigeria pour la réparation des fistules uréthro et/ou recto- vaginales (qui entraînent une incontinence chronique des matières fécales ou des urines). Nous réfléchissons également à changer notre manière de travailler, pour nous consacrer au travail communautaire. Les orientations politiques et la loi sont présentes. L’accent doit être mis dans l’immédiat sur la formation par les pairs.

Les hommes sont également une population-cible prioritaire, mais il est très difficile de les intéresser à nos travaux. Un autre problème est lié aux mensonges des responsables religieux. Beaucoup de personnes sont convaincues que les MGF sont une obligation religieuse. Et malheureusement, de nombreuses femmes ne savant pas lire et elles dépendent de l’interprétation de ces mêmes chefs religieux…

 FORWARD Germany (Allemagne), représenté par le Pr Tobe LEVIN.

Le Pr Tobe LEVIN représente, en fait, à ce séminaire, trois organisations allemandes : FORWARD Germany, Terre des Femmes et (I)NTACT.

FORWARD Allemagne a été créé pour répondre à l’absence de femmes africaines au sein des deux précédentes organisations. Cette ONG a été fondée en décembre 1998 ; leurs statuts sont les mêmes que ceux du FORWARD Royaume-Uni. Ils précisent que le Conseil d’Administration doit être composé au moins à 75 % de personnes d’origine africaine et que les campagnes d’information et de prévention doivent inclure une expression africaine.

Leurs projets :

- Elles ont uni leurs forces à une ONG, déjà existante, German-Ogaden Friendship Society (Société des Amis de l’Allemagne et de l’Ogaden) (2). Cette dernière avait engagé une action de prévention pour éradiquer les MGF auprès des réfugiés somaliens à Ogaden, en Ethiopie. - FORWARD Allemagne a invité Terre des Femmes, (I)NTACT et initialement Vision du Monde à la rejoindre pour une exposition itinérante de peinture nigerianne. Pour les anglophones, elle est visible sur le site http://www.forward.dircon.co.uk/germany Les principaux bénéfices résidaient dans la présentation des MGF comme un problème profondément lié au conformisme social et très ancré dans la tradition. La compréhension du sujet permettait également d’intégrer des revendications féministes, ainsi que celles sur les droits humains. - FORWARD Allemagne a obtenu le Prix des Droits Humains de la Fondation Ingrid zu Solms, spécifiquement pour financer son projet destiné aux adolescentes, âgées de 13 à 17 ans, originaire d’Afrique. Le premier week-end est consacré aux activités culturelles et à la (re-)construction de la ______12

(1) Technique qui encourage la diffusion d’informations par classe d’âge ; en général, les adolescents enseignent à d’autres adolescents pourquoi, par exemple, la pratique des MGF doit cesser. (2) Région de steppes de l’est de l’Ethiopie. Frontalière avec la Somalie. confiance en soi. La différence culturelle et le racisme font partis des thèmes abordés. Le second week-end est consacré aux sujets liés à la santé, incluant les MGF. FORWARD procède étape par étape, et le prochain week-end, aura lieu à Hessen, en juin prochain. - FORWARD Allemagne a également fait financer son projet d’un Centre pour les Familles Africaines par le Ministère de la Santé de Francfort. Un second Centre devrait ouvrir ses portes l’été prochain, dans un Temple Protestant. - FORWARD Allemagne est également un des partenaires du projet IDIL de Turin (Cf. ci-dessus).

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Concernant Terre des Femmes, son siège social est situé à Tünbingen. Elle s’est fixée comme objectif la défense des droits humains des femmes et elle est active contre les MGF, depuis 1981. Elle agit en Afrique (Burkina Faso et Tanzanie), comme en Allemagne.

Leurs projets : - Elles ont réalisé un spot de 45 secondes qui a été diffusé dans 20 cinémas et présenté lors du Séminaire. Il présente une fiction. Une mère africaine, au moment où l’exciseuse, payée par le père, va mutiler sa fille, a un « flash-back ». Elle revoit un rasoir, que l’on passe sur une flamme. Elle décide alors de reprendre sa fille, non mutilée, et de la sortir de la pièce, où l’opératrice est présente. - Traduction du document français « Nous protégeons nos petites filles », dans 6 langues et diffusion par le Ministère des Affaires Etrangères. - Publication d’un ouvrage qui représente une contribution importante pour la lutte contre les MGF, accessible aux militant(e)s, mais également aux universitaires, en Allemagne (1).

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Pour (I)NTACT, un peu d’histoire. Cette ONG a été créée à la demande de la Première Dame du Bénin d’alors, par Christa MÜLLER, épouse du Chef du Parti des Sociaux Démocrates, Oskar LAFONTAINE. L’association a pour vocation d’apporter conseil et assistance aux ONG en Afrique, mais ne travaille pas à l’éradication des MGF en Europe. Grâce au soutien d’(I)NTACT, des campagnes de dépôt des couteaux de l’excision ont été menées au Bénin, en Gambie et au Sénégal. Celles-ci ont d’ailleurs fait l’objet d’un reportage télévisé de 20 minutes, diffusé par la ZDF.

Toutefois, en 1999, pour faire connaître son action et surtout les MGF au public allemand, (I)NTACT a financé une campagne d’affichage, réalisé par un cabinet de publicitaire. Sous chaque photographies ou dessins, on trouvait le message suivant : « Chaque année 2 millions de fillettes et de femmes sont mutilées dans leur corps et dans leur âme à cause de l’excision ». Cette campagne a occasionné beaucoup de critiques et des débats passionnés à cause de la crudité des images.

 DAFI (Initiative des femmes allemandes et africaines) (Allemagne), représentée par Simone GEISSNER

En Allemagne, 21 000 femmes sont excisées et environ 6 000 fillettes sont excisées où menacées de l’être. A Berlin, il y a environ 4 000 africains, mais seulement 2 500 sont originaires de pays pratiquant l’excision et une centaine de ceux pratiquant l’infibulation. La communauté africaine augmente également régulièrement avec l’arrivée de nouveaux demandeurs d’asile, de migrants arrivant dans le cadre du regroupement familial et l’augmentation des « sans papiers ».

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(1) SCHNÜLL Petra, Weibliche Genitalverstümmelung : Eine Fundamentale Menschenrechtsverletzung [Mutilation Génitale Féminine. Un Abus des Droits Fondamentaux Humains], Terre des Femmes, Göttingen, 1999. Il n’y a pas de loi spécifique qui condamne les MGF en Allemagne. Mais les intéressés pourraient être poursuivis pour avoir infliger volontairement une blessure, que la mutilation soit pratiquée en Allemagne ou à l’étranger. Mais jusqu’à présent, il n’y a eu aucune poursuite judiciaire. Et ce malgré, qu’en 1999, Eric FRIEDLER, un journaliste TV, ait filmé en caméra caché un chirurgien égyptien qui proposait ses services à une mère, pour l’excision de sa fille. Il était d’autant plus coupable, puisqu’il affirmait savoir que c’était interdit.

En ce qui concerne DAFI, les fondatrices ont souhaité que le nom de l’association n’évoque pas les MGF. Elle a fonctionné de façon informelle depuis 1998 et a été déclarée comme ONG en janvier 2000. Ce qui a précipité sa formalisation était la volonté d’apporter une réponse, plus sensible aux aspects culturels des MGF, que la Campagne d’(I)NTACT, évoquée ci-avant. Elle s’est donnée comme objectif d’apporter une aide légale aux migrants d’origine africaine, en particulier pour les demandeuses d’asile, qui demande la protection de l’Etat Allemand, pour elle-mêmes ou leur(s) fille(s) afin de les protéger des MGF. Enfin, DAFI collabore avec le FORWARD Allemagne pour l’ouverture de l’exposition de peinture nigerianne (présentée ci-dessus) qui doit s’ouvrir à Berlin pour le 8 mars 2003 (1).

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Présentation du Premier programme européen de lutte contre les MGF en Europe, par Khady KOÏTA, Secrétaire générale du GAMS, Assistante du projet.

Présentation prévue le premier jour (matin) mais qui a dû pour des raisons logistiques, être remise en fin de matinée, le second jour. Toutefois, pour éviter les redites, nous renvoyons nos lectrices et lecteurs à la Présentation du Programme ci-dessus (Cf. : pages à 1 à 2).

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APRES-MIDI

 WPF (Fondation pour la Population Mondiale) (Pays-Bas), représenté par Shamsa SAID

WPF a commencé à travailler sur la prévention des MGF en 1993, avec Zarah NALEIE de FSAN, ici présente. WPF est une ONG internationale qui a des sections au Pays-Bas, au Népal, au Pakistan, en Indonésie, au Kenya, en Ouganda et au Nicaragua ; Shamsa SAID, étant coordinatrice d’un projet sur les droits de la reproduction et les MGF.

Les MGF sont un exemple évident de la violation des droits humains, telle que l’a formulé le Parlement Européen, en septembre dernier (2). Et cela a encouragé WPF a poursuivre ces activités contre les MGF. Cette organisation prend position pour les droits des enfants et les droits humains à la sexualité et à la reproduction. Femmes, enfants et hommes sont les cibles privilégiées du WPF. Leur idée est que des campagnes de prévention doivent prendre place simultanément dans les communautés

(1) Le 8 mars étant la Journée Internationale des Femmes (2) Cf. : Commission des Droits de la Femme et de l’Egalité des Chances, Résolution du Parlement Européen sur les Mutilations Génitales Féminines, 20 septembre 2001, Rapporteur : Mme Elena VALENCIANO MARTINEZ OROZCO, Députée Européenne. Le texte a été adopté en décembre de la même année. Ndlr : On peut également se référer à Lucien NEUWIRTH, Sénateur, « Les recommandations du Conseil de l’Europe sur les MGF, du 26 avril 2001 », dans : Isabelle GILLETTE-FAYE & Robert 14

TOUBON, Synthèse du Colloque d’information et de sensibilisation : Comment lutter contre les mutilations génitales féminines, ici et là-bas ?, Sous le haut patronage de l’Académie Nationale de Médecine, Editions Equilibres & Populations, Paris, 2001, pp. 30 – 31. migrantes du pays d’accueil ; ici, les Pays-Bas, et sur le continent africain. Enfin, WPF collabore également avec la Fondation PHAROS, représentée lors du séminaire, par Gerda NIENHUIS.

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Présentation du Réseau Européen pour la Prévention et l’Eradication des Pratiques Traditionnelles Néfastes (PTN) affectant la Santé des Femmes et des Enfants, en particulier les Mutilations Génitales Féminines (MGF), par Khady KOÏTA, Présidente, Assistante Chef de Projet Daphné 2001-2002.

 Contexte

Au cours des dernières décennies, l’Europe a accueilli des milliers d’immigrées et réfugiées originaires de l’Afrique qui pratiquent les MGF. Ceci a eu pour effet d’inciter de nombreuses ONG, des gouvernements et des professionnels de santé de diverses nations à mettre en œuvre des mesures de prévention de ces mutilations. A maintes reprises, il a été question de mettre sur pied un réseau pour mener la lutte hors d’Afrique. Lors de la Conférence de Beijing qui clôturait la décennie des conférences de l’ONU sur les femmes, en 1995, des femmes et des hommes se sont réunis pour discuter de façon informelle sur le besoin de créer des campagnes de lutte contre les MGF, comme il en existe en Afrique et dans la Diaspora. Lors de la 4e conférence régionale du Comité Inter- Africain contre les pratiques traditionnelles nuisibles à la santé de la mère et de l’enfant qui s’est tenue à Dakar (Sénégal) en novembre 1997, le GAMS a pris une initiative concrète pour le lancement du réseau et Nikki DENHOLM, sage femme en Nouvelle-Zélande, a adressé une première lettre circulaire à toutes celles et ceux qui souhaitaient faire partie de ce réseau. Les premières réponses sont venues d’Australie, de Suède, de Norvège, des Pays-Bas et du Canada. Lors de la Seconde conférence sur les MGF à Göteborg (Suède) en juillet 1998, les discussions ont repris. Mais, c’est lors de la Réunion des experts sur les MGF, à Gand (Belgique), en novembre 1998, l’idée de former une association a germé.

Suite aux recommandations de la conférence de Göteborg et de la réunion des experts de Gand, afin d’obtenir des fonds, le Centre International pour la Santé Reproductive (CISR) a proposé un projet visant à établir un réseau au niveau de l’Europe. Le projet de réseau a été élaboré en collaboration avec le groupe de Göteborg. Le projet, approuvé et « mis sur pied » en décembre 1999, a été coordonné par le Centre International pour la Santé Reproductive (Université de Gand, en Belgique) et a profité du soutien des services administratifs de l’immigration de la ville de Göteborg, ainsi que de la Commission Européenne (Programme DAPHNE). Il s’est achevé en novembre 2000.

Ce projet visait à :

1) Echanger de l’information, à faire profiter des expériences acquises dans ce domaine, diffuser de bonnes pratiques au niveau de la communauté européenne. 2) Harmoniser diverses directives actuellement utilisées pour la formation et la gestion des cas de femmes excisées/ou infibulées et de les mettre à la disposition des professionnelles de la santé. 3) Coordonner la recherche en Europe.

Font partie de ce réseau des représentants des ONG, des organisations communautaires et des associations européennes qui ont animé des ateliers sur les MGF.

 Pourquoi avons-nous besoin d’un Réseau ?

Le réseau a pour but : 15

- D’améliorer la coopération au niveau de l’Europe, de promouvoir un échange de connaissances et d’expériences, d’éviter la duplication des efforts, de partager des connaissances, du matériel didactique, du matériel de promotion de la santé, des données de base, etc. - De faire partager informations et connaissances, d’échanger des expériences entre les africain(e)s, les européen(ne)s, les habitant(e)s, les organisations communautaires et les professionnels de santé afin que l’information sur le développement des MGF puisse circuler en Afrique et en dehors de l’Afrique. - De promouvoir la coopération entre les ONG et les organisations communautaires africaines, européennes, qui travaillent dans ces pays, car elles ont toutes leurs propres experts spécialisés dans divers domaines. Cela permettra d’améliorer l’efficacité de leurs interventions. - De s’engager à défendre cette cause, à faire du lobbying, à recueillir des fonds, auprès des bailleurs de fonds, des autorités locales, nationales, et internationales, ainsi qu’auprès des institutions nationales et internationales des continents et régions cités ci-dessus.

 Objectifs généraux

- Améliorer la santé des femmes immigrées en Amérique, en Asie, en Europe, au Moyen-Orient et en Océanie et combattre les pratiques traditionnelles néfastes (PTN) en particulier les MGF. - Intervenir dans les pays d’origine des membres du réseau uniquement avec l’approbation des associations qui travaillent sur le terrain et en collaboration avec celles-ci.

 Objectifs spécifiques

- Militer contre les MGF, en Europe, par le biais d’une approche globale et établir un lobby visant à obtenir son éradication dans tous les continents et régions cités ci-dessus. - Promouvoir l’échange d’information, le partage des connaissances et l’échange d’expériences. - Etablir et de maintenir des liens avec CIAF (Comité Inter-Africain), les associations et les autres organisations.

 Membres

Seules, les organisations (non-gouvernementales et communautaires) dont les membres possèdent des compétences particulières et qui ont à cœur d’améliorer la santé des femmes et des enfants, de militer en faveur de l’éradication des MGF en Europe, et qui comprennent ce problème et l’apprécient à sa juste valeur dans son contexte particulier, peuvent devenir membres du Réseau.

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Présentation de la Campagne Internationale pour éradiquer la pratique des mutilations génitales féminines : « STOP MGF », par AIDOS, représentée par Cristiana SCOPPA.

Ce projet est soutenu et financé par la Commission Européenne et l’Open Society Institute. La Fondation Elsa Peretti soutient quant à elle le site internet : www.stopfgm.org. Cette campagne est coordonnée par AIDOS (Association Italienne de Femmes pour le Développement), NPWJ (Pas de paix sans justice) et TAMWA (Association des Femmes Journalistes de Tanzanie). Leurs partenaires associés sont l’AMSOPT (Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles affectant la Santé des Femmes et des Enfants), AMWIK (Association des femmes journalistes du Kenya), l’Association pour l’Intègration et le Développement en Somalie, BAFROW (Fondation pour la recherche sur la santé, la productivité et l’environnement des femmes) en Gambie, EMWA (Association des femmes journalistes d’Ethiopie), ESPHP (Société Egyptienne pour la Prévention des Pratiques Néfastes contre les Femmes et les Enfants), Voix de Femmes au Burkina Faso.

Ce projet a pour objectif la création d’un site internet indiqué ci-dessus, pour lesquels l’ensemble des partenaires ont reçu une formation spécifique pour assurer son développement ; un 16

Appel et une campagne de signatures disant STOP MGF (Cf. : Le Monde, daté du 11 décembre 2002) ; l’organisation d’une première Conférence en Italie, puis une seconde en Belgique, à Bruxelles au Parlement Européen, les 10 et 11 décembre 2002 ; et l’organisation d’une Conférence d’experts en mai 2003, probablement au Caire (Egypte), et une dernière, en décembre 2003, à Dakar (Sénégal).

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Samedi 30 mars 2002

BILAN DES DEUX PREMIERS JOURS DE SEMINAIRE Modératrice : Dre Marie-Hélène FRANJOU, Présidente du GAMS

Premiers éléments démographique de l’excision en Europe, par Isabelle GILLETTE-FAYE, Sociologue, Directrice du GAMS, Chef de projet Daphné 2001 - 2002.

Cent vingt millions de femmes mutilées sur le continent Africain, 2 millions de fillettes qui subissent tous les ans les MGF, 6 000 jeunes filles par jour qui sont excisées, infibulées ou menacées de l’être… Mais aujourd’hui, il s’avère que cette population d’origine africaine a migré en nombre important vers l’Europe. Par conséquent, compte tenu d’une situation sociologique bien établie, ces migrants transposent en Europe leurs us et coutumes. Bonnes ou mauvaises. En effet, ces populations africaines vivent au contact des Européens, mais les autochtones et les allochtones ne se connaissent pas ou très peu ; le métissage demeure marginal. Autrement dit, ils vivent les uns à côté des autres, mais pas les uns avec les autres. Alors compte tenu des discriminations raciales (dans le travail, le logement, le culte, les loisirs, etc.) dont ces populations sont l’objet, elles se réfugient sur des valeurs traditionnelles refuges telles que l’excision ou l’infibulation. Couper en partie de leurs racines, les femmes, en effet, pour des raisons socio-économiques peuvent être de 10 à 20 ans en Europe, sans retourner en Afrique. Elles ne connaissent pas les évolutions dans leurs pays d’origine. En particulier, elles ne savent qu’il y a des campagnes de prévention des mutilations génitales féminines, des législations interdisant ces pratiques, des procès, etc.

Autrement dit, selon une première estimation du GAMS, il y aurait dans l’Union Européenne, à notre porte environ 180 000 femmes et fillettes mutilées ou menacées de l’être. Les pays, les plus concernées, sont par ordre décroissant : la France, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Malheureusement, ces chiffres sont sans doute sous-estimés. Car l’indicateur nationalité d’origine ne nous indique pas si la personne vient d’une région ou d’une ethnie pratiquant l’excision ou l’infibulation.

Si nous prenons l’exemple de la France, selon notre estimation chiffrée, 43 028 femmes et fillettes sont mutilées ou menacées de l’être. Mais si l’on tient compte des ethnies les plus représentées : au 01.01.2002, 30 000 femmes et 35 000 fillettes sont mutilées ou menacées de l’être, soit un total de 65 000. Autrement dit, à partir de l’exemple de la France, il faudrait revoir notre estimation à la hausse (multiplier par 1,5), soit : 270 000 femmes et fillettes mutilées ou menacées de l’être en Europe.

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Aspects législatifs en France, par la CAMS, représentée par Me Linda WEIL-CURIEL.

La CAMS (Commission pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles) :

La CAMS est une association créée en 1982 par une femme sénégalaise, Awa THIAM, auteure de La parole aux négresses (1978). Elle axe son action sur l’aspect juridique des mutilations 17 génitales féminines. L’association se porte partie civile dans les procès de mutilations sexuelles féminines.

L'interdiction de la loi Française et les conventions internationales

 Excision et infibulation relèvent de la Cour d’assises

Les « affaires d’excision » ont été jugées en correctionnelle jusqu’en 1983 où la cour de cassation a établi que l’ablation du clitoris était bien une mutilation au sens du code pénal français, à l’occasion du jugement d’une femme française ayant mutilé sa fille. Il s’agissait d’une affaire de mauvais traitement ne relevant pas d’un contexte traditionnel.

Les peines prévues pour l’auteur d’une mutilation sont définies par le code pénal :

 10 ans d’emprisonnement et 1 000 000 F d’amende (art. 222-9)  20 ans de réclusion criminelle si la mutilation est commise sur un mineur de moins de quinze ans par un ascendant légitime, naturel ou adoptif ou par toute autre personne ayant autorité sur le mineur (art. 222-10)  30 ans de réclusion criminelle si les « violences » ont entraîné la mort sans l’intention de la donner à un mineur de moins de 15 ans (art. 222-8)

Dans les affaires « d’excision traditionnelle » traitées par la justice française, les peines de prison prononcées ont été assorties de sursis jusqu’en 1991, pour les exciseuses et jusqu’en 1993, pour les parents.

Dans l’affaire C., six fillettes d’une même famille ont été excisées entre 1982 et 1983. Les parents ont été condamnés à une peine de cinq ans de prison avec sursis assortie d’une mise à l’épreuve de deux ans. Quant à l’exciseuse, elle a été condamnée à cinq ans de réclusion criminelle (affaire jugée par la cour d’assises de Paris, 6 - 8 mars 1991). Cette même exciseuse a encore été condamnée à cinq ans d’emprisonnement dont un ferme pour avoir excisé dix-sept autres fillettes en juin 1984. L’une d’elles, âgée de trois mois, ne survivra pas à ses blessures (affaire jugée par la cour d’assises de Bobigny, 18 - 27 mars 1993). En 1993, un père a été lui aussi condamné à une peine de prison ferme ainsi que le mari d’une exciseuse, un mois pour le premier, six mois pour le second.

Jusqu'à présent les poursuites ont été engagées après que des signalements aient été faits surtout par des professionnels français dans le cadre de la protection de l’enfance. Il est possible qu’une évolution se dessine et que les signalements soient aussi faits désormais par des membres des communautés concernées pour protéger d’autres fillettes de l’excision. Ainsi, en février 1999, la Cour d’assises de Paris a condamné une exciseuse à 8 ans de prison, la mère de la jeune femme excisée à 2 ans de prison et les 25 autres parents, identifiés grâce à l’instruction, à 5 ans d’emprisonnement avec sursis. Cette affaire faisait suite à une plainte déposer par la victime, souhaitant empêcher l’excision de ses petites sœurs.

 Des poursuites sont possibles pour non-assistance à personne en danger

Les peines prévues pour l’auteur d’une mutilation sont définies par le code pénal :

 5 ans d’emprisonnement et 500 000 F d’amende à quiconque s’abstenant d’empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l’intégrité corporelle d’une personne (art. 223-6).

Sera puni des mêmes peines quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours. 18

Les professionnels peuvent être poursuivis pour non-assistance à personne en danger, si, connaissant l’imminence d’une mutilation, ils ne saisissent pas les autorités administratives, médicales ou judiciaires chargées de la protection de l’enfance. Et lorsqu’une fillette vient d’être excisée, les professionnels doivent, de la même façon, en référer aux même autorités. En effet, le code pénal autorise la « révélation du secret professionnel qui informe les autorités judiciaires, médicales ou administratives de sévices ou de privations dont il a eu connaissance et qui ont été infligées à un mineur de moins de quinze ans ou à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son état physique ou psychique. » Le secret professionnel ne peut être invoqué lorsqu’une fillette est menacée de mutilation. Le Code de Déontologie Médicale va dans le même sens : « Le médecin doit être le défenseur de l’enfant lorsqu’il estime que l’intérêt de sa santé est mal compris ou mal préservé par son entourage. » (Art. 43). « Lorsqu’un médecin discerne qu’une personne auprès de laquelle il est appelé est victime de sévices ou de privations, il doit mettre en œuvre les moyens les plus adéquats pour la protéger en faisant preuve de prudence et de circonspection. S’il s’agit d’un mineur de moins de quinze ans ou d’une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son état physique ou psychique il doit, sauf circonstances particulières qu’il apprécie en conscience, alerter les autorités judiciaires, médicales ou administratives. » (Art. 44)

Dans tous les départements, il existe un service d’accueil téléphonique gratuit (numéro vert – N° national 119) pour signaler des cas d’enfants en danger. S’ils sont en détresse ces mêmes enfants peuvent eux-mêmes appeler. Ce service est bien évidemment à la disposition des fillettes menacées de mutilations génitales féminines ou de mariages précoces et forcés.

La loi française s’applique-t-elle à l’étranger ? art. 113-7 - La loi pénale française est applicable à tout crime ainsi qu’à tout délit puni d’emprisonnement commis par un Français ou par un étranger hors du territoire de la République lorsque la victime est de nationalité française au moment de l’infraction. art. 113-8 - Dans les cas prévus aux articles 113-6 et 113-7, la poursuite des délits ne peut-être exercée qu’à la requête du ministère public. Elle doit être précédée d’une plainte de la victime ou de ses ayants droit ou d’une dénonciation officielle, par l’autorité du pays où le fait a été commis.

Conclusion :

L’explication systématique de la loi et son application sont indispensables à l’éradication des MGF, pour sanctionner les auteurs, mais également en vue de protéger les victimes potentielles. En outre, elle vaut également au titre de la réparation d’un « crime » commis sur une enfant. Toutefois, nous savons toutes et tous que les MGF sont irréversibles. Il faut donc agir également en amont, et là réside l’essentiel de la tâche des associations, sur le terrain.

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Législation en Afrique et application des lois, par le Comité Inter-Africain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants, représenté par le Dr Morissanda KOUYATE, Directeur des opérations Afrique.

 Soudan : 1925 (clitoridectomie autorisée, mais infibulation proscrite  Kenya : 1946 (clitoridectomie autorisée, mais infibulation proscrite)  Sierra-Leone : En 1953, plusieurs femmes de la société secrète bundu furent condamnées à des peines de prison pour avoir pratiqué une initiation -excision- forcée  Centrafrique : 1966  Somalie : 1978  Liberia : 19

En 1994, lors d’un procès une exciseuse et des membres de la société secrète Vai Sande ont été condamnés à verser 500 $ à la famille d’une jeune fille excisée, pour blessures infligées de force et contre sa volonté.  Ghana : 1994 En mars 1995, l’exciseuse et les parents d’un bébé de huit jours ont été arrêtés et inculpés. La fillette, quant à elle, a été sauvée in extremis à l’hôpital d’une hémorragie qui a suivi son excision.  Djibouti : 1995 (le Code pénal, dans son article 333, proscrit la pratique de l’excision)  Burkina Faso : 1996 Depuis l’entrée en vigueur de la loi, plusieurs exciseuses ont été arrêtées et jugées. Et des parents ont également fait l’objet de poursuite. Il existe une ligne téléphonique SOS Excision.  Egypte : 1997  Côte d’Ivoire : 1998  Togo : 1998  Sénégal : 1999 La première affaire d’excision a été jugée en 2000. Car un père a dénoncé son épouse et l’exciseuse qui avait mutilé sa fille.(1)

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Premiers éléments des aspects législatifs en Europe, par le Centre International pour la Santé Reproductive, représenté par Els LEYE.

Ce travail est la première tentative pour résumer les différentes avancées au niveau légal et législatif en Europe. Actuellement, au niveau de la politique européenne, il n’y a pas de stratégies d’ensemble qui soient applicables dans tous les états membres.

 Des législations nationales spécifiques, condamnant les MGF, en Europe existent : en Autriche, en Belgique, au Danemark, en Norvège, au Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Suède. D’autres textes sont applicables. Car selon les pays concernés de l’Union Européenne, les MGF sont considérées comme une crime et relève des lois sur la protection de l’enfance et du droit des étrangers.

 Principales difficultés pour l’application de la loi - Parfois lorsque les politiciens rédigent les projets de loi, leur motivation tient avant tout du politiquement correct. Ils adoptent une loi, seulement pour indiquer qu’ils agissent contre les MGF. - En outre comment arrêter les personnes qui pratiquent ou font pratiquer les MGF sur leurs filles, puisque cela se passe clandestinement, dans le plus grand secret ? - De plus, dans les sociétés d’accueil, les populations autochtones hésitent souvent à interférer dans la culture d’autrui. En outre, si vous condamnez les parents, vous les considérez comme des criminels, alors que ces derniers veulent le bien de leur enfant et en aucun cas le mutiler ou le blesser. - Enfin, les migrants africains qui vivent en Europe ne connaissent pas la législation du pays d’accueil, donc il est parfois nécessaire de protéger les enfants par le biais des lois sur la protection de l’enfance.

 Avantages de la loi - La loi soutient le travail des ONG et des organisations communautaires. - La loi soutient également les professionnels de santé qui peuvent ainsi justifier leur refus de réinfibuler une patiente. - Elle a également une fonction symbolique, qui met en exergue la volonté des Etats européens de mettre fin à ces pratiques et peut-être entendue en Afrique.

 En conclusion, la législation est un outil supplémentaire pour la disparition des MGF, mais elle doit être aussi accompagnée d’autres mesures : information, éducation, communication, recherches, etc. 20

(1) Ndlr : En mai 2001, un décret ministériel a interdit la pratique des MGF au Mali et en juillet 2002, une loi interdisant ces mêmes pratiques a été adoptée à l’Assemblée nationale du Bénin. Annonce du prochain séminaire à Rome, par AIDOS, représenté par Cristiana SCOPPA.

En fait, le séminaire de Rome est une formation participante. Il est demandé à chaque association membre et partenaire de ce projet d’y inscrire les personnes dans leurs organisations qui sont les plus concernées par les relations avec les médias. En outre, l’animatrice étant anglophone, et puisqu’il s’agit d’une formation, il ne pourra pas y avoir une traduction simultanée en français (1).

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B) Séminaire 2 Formation " Relations avec les médias " pour les responsables de la communication des ONG partenaires, du 12 au 14 décembre matin, à Rome : Casa internazionale delle donne – Maison Internationale des Femmes, via della Lungara, 19 (Rome Trastevere). La formation était organisée par AIDOS et animée par Joke van Kampen, en anglais.

Les associations Afrikanische Frauenorganisation in Wien - Organisation des femmes africaines de Vienne (Autriche), CAMS - Commission pour l'abolition des mutilations sexuelles (France), FSAN - Fédération des associations somaliennes des Pays-Bas (Pays-Bas), le ZONTA International (District Europe) (Pays-Bas), la WPF World Population Foundation – Fondation pour la Population Mondiale (Pays-Bas) et le London Black Women’s Health and Family Support (Royaume- Uni) n’ont malheureusement pas pu être représentées.

Les deux journées et demi s’étant déroulées sous la forme d’une formation inter-active et participante, il nous a semblé souhaitable de rapporter les principaux enseignements de cette formation, plutôt que d’en faire un compte-rendu, aussi exhaustif que possible, comme pour le séminaire de Paris.

 Présentation de votre organisation et de vos activités dans les médias

Une bonne présentation dans les médias doit répondre aux questions suivantes : - Quelles sont les caractéristiques de votre organisation ? - Quelles sont les activités de votre organisation ? - Quelle est la structure de votre organisation ? - Quelle est l’attitude générale de votre organisation face à un sujet donné, dans le cas présent, les MGF ?

Une bonne présentation pourrait se décliner comme suit :

 A propos de votre organisation : 1. Le nom de votre organisation, sa mission statutaire ou ses buts principaux ; en essayant d’éviter le plus possible un vocabulaire technique ou d’expert. 2. Une information sur l’âge de votre organisation, les fondatrices (-eurs) et les raisons qui ont conduites à sa création. 3. Des informations générales, sur le nombre de salarié(e)s, la localisation de vos projets et de vos équipements. 4. Des informations générales sur vos partenaires financiers ; par exemple la Commission Européenne (Programme DAPHNE). 5. Une information sur vos partenaires internationaux ; par exemple le Réseau Européen pour la Prévention et l’Eradication des Pratiques Traditionnelles Néfastes (PTN) affectant la Santé des Femmes et des Enfants, en particulier les Mutilations Génitales Féminines (MGF) ______21

(1) Ndlr : Celui-ci était prévu initialement en mai 2002. Mais suite à une erreur dans la compréhension des dates de retenues pour réaliser ce projet DAPHNE (Calendrier allant de 2002 à 2003, soit deux ans, au lieu de la seule année 2002), nous avons reporté celui-ci en décembre.  A propos de vos activités 1. Essayer de décrire vos activités dans la perspective où vous seriez vous-même un(e) représentant(e) de votre public cible. 2. Une information sur votre public cible : qui est-il ? Quels sont leurs problèmes les plus importants ? Que pouvez-vous leur proposer pour les aider ? 3. Une information sur comment les personnes intéressées et concernées (public cible) peuvent se rendre à votre organisation. 4. Les autres groupes ou organisations avec lesquels vous collaborez. 5. Une information sur les principaux problèmes aux quels vous êtes confronté au quotidien.

 A propos des concepts et de votre attitude 1. Des informations générales sur, par exemple, les MGF, dans votre pays (le nombre de femmes excisées ou infibulées, le nombre de fillettes menacées, la loi, etc.) 2. Qu’est-ce que votre organisation considère comme le problème le plus important sur le terrain et que pensez-vous qu’elle puisse faire pour y remédier ? 3. Quels sont vos projets à court terme ? 4. Quelle aide vous serez nécessaire (argent, assistance technique, relations publiques, soutien de l’Etat, etc.) ? 5. Qu’est-ce que vous considérez comme le plus grand succès dans le travail réalisé par votre organisation ?

* * *

 Les interviews dans les médias

Bien sûr, il y a une diférence selon que l’on réponde à un interview : pour la presse écrite, la radio ou la télévision. Ainsi pendant ces deux jours et demi de formation, nous avons travailler alternativement en grand groupe, puis en petit groupe, pour essayer de formuler des réponses aux questions posées par la formatrice. Ensuite, avec des jeux de rôle, elle nous mettait, individuellement ou par 2 ou 3, en situation de répondre à tel ou tel type d’interviews ; la formatrice jouant elle-même le rôle du journaliste (radio, presse écrite, TV).

Mais il semblerait qu’un certain nombre de règles s’appliquent à toutes les formes d’interviews :

1. Une bonne préparation est essentielle.

2. Prendre une heure pour répondre aux questions suivantes :  Qu’est-ce que vous souhaitez dire au public ? Prenez des notes et écrivez le message que vous souhaitez transmettre à travers les médias.  Pourquoi un(e) journaliste vous a demandé de répondre à son interview ? Réfléchissez aux questions auxquelles vous pouvez vous attendre et à ce que vous souhaitez dire ou ne pas dire.  Essayer d’imaginer la pire question que l’on puisse vous poser et entraîner vous à y répondre calmement. A titre d’exemple, parmi les femmes africaines présentes à cette formation, beaucoup d’entre elles ont raconté comment les journalistes leur demandent de but en blanc, si elles sont excisées, si elle se rappelle comment cela s’est passé, si elles ont excisées leurs filles ou si elles souhaitent le faire, etc.

3. Les conditions de l’interview : 22

 Rencontrer la(e) journaliste dans un environnement neutre (votre bureau, un endroit public, etc.) ; un lieu où vous vous sentez bien.  Déterminer au préalable la durée de l’interview. En une heure et demi, vous pourrez évoquer à peu près tout ce que vous souhaitez.  Une interview a un début et une fin. Après avoir souhaité la bienvenue à la (au) journaliste, vous pouvez dire quelque chose comme : « pouvons-nous commencer ? » Et vous pouvez signifier la fin de l’interview, en disant : « je pense que vous avez toutes les informations nécessaires ».  Vous pouvez également demander à lire l’article (dans le cas de la presse écrite) avant sa parution. Mais la règle veut que tout ce que vous avez dit peut-être imprimé, diffusé sur les ondes ou à la télévision. Donc ne dites rien que vous ne souhaitez pas voir divulgué. Toutefois, les unes et les autres, lors de cette formation ont rapporté la capacité parfois de certain(e)s journalistes à vous faire évoquer des sujets sur lesquels vous ne souhaitiez pas vous prononcer. Nous en avons conclu, que seules l’expérience et la pratique, nous permettront à terme de ne plus être déstabilisée, voir manipulée, par certains médias.  Essayer d’utiliser du vocabulaire courant , mais précis et éviter autant que faire ce peut un langage technique ou d’expert. A titre d’exemple, ne pas parler : de MGF, mais de Mutilations Génitales Féminines ; ou de circoncision féminine ou pharaonique, mais d’excision ou d’infibulation.  Essayer de réaliser que vous parler à un public très large et non à la (au) journaliste. Elle (ou il) est uniquement le transmetteur.  Essayer de donner corps aux faits. Par exemple, dernièrement à la permanence de mon organisation, nous avons reçu un Monsieur, d’origine Malienne, qui demandait le statut de réfugié politique pour protéger ses filles de l’excision.  Mentionner le nom de votre organisation, dans chaque réponse. Car il est important que le grand public vous connaisse.

4. Après la diffusion de l’interview dans les médias :  Ecouter attentivement la réaction de votre entourage (autres membres de l’organisation, votre famille, ami(e)s, proches, etc.)  Demander à la (au) journaliste de vous faire parvenir les réactions du public (lettres, appels téléphonqiues, e.mail, etc.)

* * *

 Développer un plan média et susciter l’attention des médias

Cristiana SCOPPA d’AIDOS nous a fait la présentation du plan média de son organisation en Italie, pour informer le grand public de la réalité des MGF en Afrique et de la nécessité de soutenir les organisations, telles qu’AIDOS, qui développent des programmes pour les droits fondamentaux à la sexualité et à la reproduction des femmes. Elle nous a présenté de façon détaillée la campagne dans la presse écrite et le spot publicitaire, réalisés avec le concours gracieux de Waris DIRIE (Cf. ci-dessus).

Toutefois, les associations présentes ont souligné que ce type de démarche s’avère sans aucun doute efficace pour informer le grand public et recueillir des fonds ; mais qu’il est plus difficile d’évaluer son impact auprès des populations migrantes africaines concernées en Europe. Il est vrai qu’AIDOS mène l’essentiel de ses activités en Afrique et non sur le sol italien.

* * * 23

 Traiter d’un sujet sensible dans les médias

Les questions liées à la santé de la reproduction sont toujours des sujets sensibles. Car elles amènent à évoquer la vie et la mort, la sexualité, les relations de genre et les relations inter- générationnelles. En général, les personnes semblent avoir une tendance naturelle à passer sous silence ce type de choses et se cacher derrière leur travail en utilisant le langage neutre de l’éducation à la santé. Ceci n’est pas toujours une bonne stratégie. Un public informé sera plus sensible aux questions qui vous préoccupent, en particulier les MGF et si votre organsiation est la principale source d’information vous pouvez conserver le contrôle de vos messages.

Si vous devez évoquer des sujets sensibles telles que les pratiques traditionnelles néfastes, en particulier les MGF, gardez toujours à l’esprit : - Que vous combattez des forces du passé, alors que vous êtes le futur ; - Que votre travail est placé au cœur des valeurs et des croyances et qu’elles ne sont en contradiction avec ni avec les religions, ni avec les droits humains.

La bonne conduite à tenir sur des sujets sensibles seraient de :

- Faire des journalistes des ami(e)s avant d’avoir besoin d’eux. Informer d’importants leaders d’opinion à propos de votre travail, les inviter à visiter votre organisation et discuter des sujets « dits sensibles » avec eux. - Organiser des débats publics. Ecrire des articles sur ce que vous faites et pourquoi vous le faites. - Informer les personnes par leurs propres canaux (les enseignants, par l’intermédiaire des syndicats d’enseignants, les parents à travers l’école ou les organisations de parents, etc.). - Etre ouvert(e)s autant que faire ce peut, car vous n’avez rien à cacher ni à avoir honte de quoi que ce soit. Montrer aux journalistes ce que vous faites et discuter des sujets qui vous préoccupent avec eux. - Etre conscient(e)s du fait que certains médias pourraient être hostiles aux buts de votre organisation. Ignorez-les, car vous ne pourrez jamais les convaincre.

* * *

C) Plaidoyer pour mieux combattre les mutilations génitales féminines et essaimage

Cf. : Ci-dessous Dissémination et suite du projet, Point 5.

D) Réalisation d'un premier guide sur les MGF pour les journalistes et d'un second pour les professionnels, acteurs de l'intégration des populations migrantes

Le Guide pour les médias doit être présenté aux organisations partenaires par Cristiana SCOPPA, d’AIDOS, lors du Séminaire 3, à Paris, en mai 2003.

Quant au Guide pour les professionnels, compte tenu des différences qui existent en Europe entre les systèmes éducatifs, sociaux et de santé, nous nous orientons sur la création d’une « boîte à images », inspiré par un outil de prévention utilisé au Mali et mis au point par une ONG, l’ASDAP (1). Ce document permettant à la fois d’informer les professionnels sociaux, éducatifs et de santé, mais également les populations concernées. En outre, il est suffisemment « souple » pour être adapté aux besoins de chacun, quelque soit sa situation géographique en Europe, tout en étant un outil commun à tous les partenaires.

______(1) ASDAP = Association de Soutien au Développement des Activités de Population. Pour tout contact : Mme TRAORE Fatoumata TOURE, Directrice, [email protected] 24

E) Séminaire 3 sur la formation des professionnels-relais pour l’IEC auprès des populations migrantes concernées et le développement d’une boîte à images pour la sensibilisation des populations concernées, utilisable dans toute l’UE

Comme indiqué ci-dessus le Séminaire 3 aura lieu à Paris en mai 2003 et il permettra de finaliser l’outil « boîte à images ».

F) Cartographie des mutilations génitales féminines en Europe, avec la publication d'un ouvrage synthétique

Ce document, après une introduction générale, présentera les différentes définitions des MGF, leurs complications médicales, une estimation statistique du nombre de femmes, d’adolescentes et de fillettes concernées par ces pratiques en Europe, l’histoire de la lutte contre les MGF en Europe et les législations européennes.

G) Séminaire 4 Bilan des deux années passées et évaluation. Suites & perspectives d’avenir

Ce dernier séminaire aura lieu à Paris en octobre 2003. Il permettra de présenter les résultats de la cartographie en Europe et de remettre à chacune des organisations partenaires, un exemplaire de la boîte à images. Enfin, cela sera l’occasion d’échanger sur les bonnes pratiques, de faire un bilan et une évaluation des 2 années passées, ainsi que d’envisager les suites et les perspectives d’avenir.

III. RESULTATS ET IMPACTS DU PROJET

- Cartographie des MGF en Europe, - Systématisation et homogénéisation de la communication, de l'éducation et de l'information, - Plaidoyer et lobbying.

IV. POPULATIONS CIBLES

- Femmes, adolescents et enfants, migrant(e)s originaires de 28 pays africains, vivant dans les Etats membres de l'UE. Il est également adressé aux ONG, aux organismes publics, aussi bien qu'aux médias et aux professionnels travaillant avec des migrants (travailleurs sociaux, professionnels de santé, enseignants, etc.).

V. DISSEMINATION ET SUITES DU PROJET

- En juin 2001, Khady KOÏTA a présenté ce projet DAPHNE 2001-2002 à l’assistance, composée en majorité de parlementaires du Nord et du Sud, lors du Colloque d’information et de sensibilisation : « Comment lutter conte les mutilations génitales féminines ici et là-bas ? », organisé par Equilibres & Populations, en partenariat avec le GAMS, sous le haut patronage de l’Académie Nationale de Médecine, à Paris, le 14 juin 2001. Et nous avons demandé le soutien des parlementaires européens. - Le 27 octobre 2001, Khady KOÏTA et moi-même, avons présenté à la Maison du Barreau de Paris et du 15 au 17 février 2002, à Stuttgart (Allemagne), aux personnes du ZONTA pour afin qu’elles s’engagent à soutenir l’action du GAMS, dans le cadre de ce projet DAPHNE, en assurant la traduction et la diffusion dans plusieurs langues européennes des documents réalisés pour le « Premier programme européen de prévention des MGF en Europe » ; - Lors d’une Journée à l’UNESCO, lors du Forum des ONG sur le Problème de la violence à l’égard des femmes et des enfants, en mettant plus particulièrement en relief son impact sur les enfants, le GAMS et le ZONTA ont présenté leurs activités communes concernant la prévention des MGF en Europe. - Lors du Séminaire 1, du 28 au 30 mars 2002, à Paris, le Directeur des opérations Afrique du Comité Inter-Africain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants, le Dr 25

Morissanda KOUYATE a été présent tout au long de nos débats et de nos échanges, et ce, à titre gracieux. - Le 9 mai 2002, autour de la Journée de l’Europe, le GAMS a reçu le Prix Label Paris Europe, par le Maire de Paris, M. Bertrand DELANOË, pour son « Premier programme européen de prévention des MGF en Europe » (1) ; - Le 24 mai 2002, les co-fondatrices du GAMS, le Dr Marie-Hélène FRANJOU, Présidente et Coumba TOURE, Vice-Présidente ont été reçu pour un audit européen au bureau de liaison du Comité Inter- Africain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants pour évoquer la prévention des MGF dans l’Union Européenne ; - Les 10 et 11 décembre 2002, AIDOS, le CISR et le GAMS ainsi que de nombreuses associations partenaires étaient présentes au lancement officiel de la campagne “Stop MGF”, au Parlement Européen, à Bruxelles (Belgique), sous la Présidence d’Emma Bonino. A cette occasion, Khady KOÏTA est intervenue à la Conférence de Presse du mardi matin et avec Isabelle GILLETTE-FAYE, elles sont intervenues à la tribune pour présenter les éléments du projet DAPHNE « Premier programme européen pour la prévention des mutilations génitales féminines (MGF) en Europe ».

VI. CONCLUSIONS

Premier programme européen pour la prévention des mutilations génitales féminines (MGF) en Europe

Ce programme de la prévention du MGF en Europe est l’un des premiers programmes soutenu par l'Union Européenne pour des actions effectuées sur le sol européen. Il permet la collaboration entre différents organismes et l’échange de bonnes pratiques, avec une représentation significative des populations immigrées concernées par la pratique.

I. Association Coordonnatrice : GAMS (Groupe femmes pour l'abolition des mutilations sexuelles), section française du Comité Inter-Africain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants:

Le GAMS propose de contribuer à la disparition des pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants, et en particulier des mutilations sexuelles féminines, en favorisant l'information, l'éducation et la formation.

Ces actions sont : Information-Education-Communication des femmes et des adolescent(e)s migrant(e)s originaires d’Afrique sub-saharienne ; Formation initiale et continue des professionnels sociaux, éducatifs et de santé ; Participation à des conférences, séminaires, groupes de travail ; Information des médias.

II. Contexte:

Le problème abordé est celui des mutilations génitales féminines (MGF). L'Organisation Mondiale de la Santé estime qu'aujourd'hui deux millions de jeunes filles subissent toujours la pratique des MGF, c'est-à-dire 6 000 jeunes filles par jour sont excisées, infibulées ou menacées de l’être.

Mais qu’en est-il en Europe ? Nous savons que les pays de l'UE accueillent de plus en plus migrants provenant d’Afrique sub-saharienne. Certain(e)s se sont déjà engagé(e)s depuis un grand nombre d'années à lutter contre ces pratiques. Par exemple, en France, depuis 1982, le GAMS continue son travail de prévention de l'excision et édite des outils d'information. Depuis 1984, la France considère et condamne ces pratiques comme un crime.

Mais qu’en est-il pour les autres pays européens ? Nous savons que pendant quelques années le nombre plus ou moins significatif d'ONG, dans chacun de l'Etat membre de l'UE, a agi de sorte qu'une politique d'interdiction soit mise en place et/ou que les associations soutiennent des actions en 26

Afrique pour éradiquer ces pratiques traditionnelles nuisibles. Mais en 2001, aucune mesure n'a été prise à l'échelle de l'Europe, dans l’ensemble des pays de l’Union.

III. Historique :

À l'origine, il y a le combat d'une femme sénégalaise, Khady KOÏTA. Elle-même excisée, membre du GAMS, qui a commencé à s’en inquiéter à partir du premier programme DAPHNE, coordonné par le CISR et financé par la Commission. Les ONG et les Etats devaient unir leurs forces pour combattre les MGF en Europe.

IV. Objectifs spécifiques :

- pour inciter les ONG et les services publics à s'engager activement dans le combat contre les pratiques traditionnelles néfastes et à les encourager à collaborer entre elles ; - pour sensibiliser l'opinion publique par les médias au problème de MGF et leur prévention auprès des enfants, des adolescents et des femmes.

V. Calendrier DAPHNE 2001 - 2002

De 2002 à 2003, actions transnationales visant à établir des réseaux multidisciplinaires, à assurer l'échange des informations et des bonnes pratiques, ainsi qu’à sensibiliser l'opinion publique.

VI. Principaux résultats prévus :

- Cartographie des MGF en Europe, - Systématisation et homogénéisation de la communication, de l'éducation et de l'information, - Plaidoyer et lobbying.

VII. Populations cibles :

- Femmes, adolescent(e)s et enfants, migrants originaires de 28 pays africains, vivants dans les Etats membres de l'UE. Il est également adressé aux ONG, aux organismes publics, aussi bien qu'aux médias et aux professionnels travaillant avec des migrants (travailleurs sociaux, professionnels de santé, etc.).

VIII. Partenaires du projet :

A. Principaux associés :

- AIDOS Associazione Italiana Donne per lo Sviluppo - Association à but non lucratif (Italie) Développer des actions de coopération et de développement en faveur des femmes, dans les domaines de la santé de la reproduction, création de micro-entreprises. Travaille depuis 1986 pour la prévention des MGF en Afrique.

- Centre International pour la Santé Reproductive, à but non lucratif (Belgique) Les champs de la recherche du Centre sont : la planification familiale et la contraception, la santé maternelle et infantile, le SIDA, les MST, les violences faites aux femmes et aux enfants.

B. Associations partenaires

1. GAMS Belgique – Groupement d’hommes et de femmes africains et européens pour l'Abolition des Mutilations Sexuelles Féminines (Belgique) 2. Organisation des Femmes Somaliennes (Danemark) 3. Afrikanische Frauenorganisation in Wien - Organisation des femmes africaines de Vienne (Autriche) 27

4. EQUIS, Equipo de Sensibilisation contra FGM – Equipe de sensibilisation contre les MGF (Espagne) 5. CAMS - Commission pour l'abolition des mutilations sexuelles (France) 6. FSAN - Fédération des associations somaliennes des Pays-Bas (Pays-Bas) 7. ZONTA International (District Europe) (Pays-Bas) 8. Fondation PHAROS (Pays-Bas) 9. Göteborg Somali network on FGM –Réseau des femmes somaliennes de Göteborg contre les MGF (Suède) 10. RISK - Riksförbundet stoppa kvinnlig könsstympning (Suède) 11. WPF World Population Foundation – Fondation pour la Population Mondiale (Pays-Bas) 12. FORWARD (Royaume-Uni) 13. FORWARD Germany (Allemagne) 14. London Black Women’s Health and Family Support –Les femmes migrantes de Londres pour le soutien et la santé des familles (Royaume-Uni) 15. NOSOTRAS - Association interculturelle des femmes (Italie)

IX. Actions envisagées

1) Séminaire 1 pour évaluer la communication, l’éducation et l'information auprès des populations concernées, par les associations partenaires du projet, à Paris, du 28 au 30 mars 2002 ; 2) Séminaire 2 Formation " Rapports avec les médias " pour les responsables de la communication des ONG partenaires, à Rome ? DU 12 au 15 décembre 2002 ; 3) Plaidoyer pour mieux combattre les mutialtions génitales féminines et essaimage de 2002 à 2003 ; 4) Réalisation d'un premier guide sur les MGF pour les journalistes (édition et diffusion prévue en mai 2003) et d'un second pour les professionnels, acteurs de l'intégration des populations migrantes (édition et diffusion prévue en octobre 2003) ; 5) Séminaire 3 sur la formation des professionnels-relais pour l’IEC auprès des populations migrantes concernées et le développement d’une boîte à images pour la sensibilisation des populations concernées, utilisable dans toute l’UE, à Paris, en mai 2003 ; 6) Cartographie des mutilations génitales féminines en Europe, avec la publication d'un ouvrage synthétique, à Paris (édition et diffusion prévue en octobre 2003) ; 7) Séminaire 4 Bilan des deux années passées et évaluation. Suites & perspectives d’avenir, à Paris, en octobre 2003.

X. Participation du ZONTA

L'utilisation, la diffusion et le développement des résultats du projet continueront une fois que celui-ci sera fini. Et pour permettre une plus large visibilité de ce travail, l'association GAMS a sollicité la participation gracieuse des femmes du ZONTA (universitaires, médecins, avocats, …) pour traduire et diffuser ces travaux dans chaque langue des pays de l’UE retenus.

En effet, nous ne pouvons aujourd'hui traduire nos résultats seulement en anglais et en français. Par conséquent, nous pourrons édité et diffusé ces mêmes documents dans d’autres langues européennes (espagnol, allemand, néerlandais, italien, etc.). 28

Abstract :

First European program for prevention of female genital mutilations (FGM) in Europe

This programme for prevention of FGM in Europe will be one of the first programs supported by European Union for actions carried out on the European ground. It permits the collaboration of organizations, with a significant representation of the immigrant populations concerned with the practices.

I. Coordinator Association : GAMS (women Group for the Abolition of the Sexual Mutilations), French section of the Inter-African Committee on the traditional practices of women and children :

GAMS proposes to disappear traditional practices affecting the health of women and children, and in particular female sexual mutilations, by privileging information, education or training.

These actions are : Information-Education-Communication near women and of migrant teenagers originating from sub-Saharan Africa; Initial training for social and medico-social professionals ; Participation in conferences, seminars, working groups ; Information of the medias.

II. Context :

The tackled problem is that of female genital mutilations (FGM). World Health Organization estimates that today still two million young girls undergo the practice of the FGM, that is to say 6 000 young girls per day is excized, infibulated or threatened to be it.

But what’s happen in Europe ? We know that European countries receive more and more migrants from sub-Saharan Africa. Some already engaged since a great number of years to fight against these practices. For example, in France, since 1982, the GAMS continues its work of prevention of the excision and publishes tools of information. Since 1984, France considered also and condemned these practices like a crime.

But what’s happen for the other European countries ? We know that for a few years a more or less significant number of NGO, in each of the Member State of the EU, has taken actions so that a policy of prevention is installation and/or that associations of ground are constant in Africa for eradication of these traditional practices harmful. But in 2001, no action was taken on scale of Europe, in the Union countries.

III. History :

At origin of this initiative, there is the combat of a senegal woman, Khady KOÏTA. Herself excized, member of the GAMS, it started from the report that partners of the first DAPHNE program, carried out by the ICRH and financed by the European Commission, were to link their forces for fight FGM in Europe.

IV. Specific objectives :

- to incite the NGO and the public authorities to engage actively in the fight against the harmful traditional practices and to encourage them to collaborate between them ; - to sensitize the public opinion by the medias at problem of FGM and their prevention near children, teenagers and women. 29

V. DAPHNE Calendar 2001 - 2002

From 2002 to 2003, transnational actions aiming establishing multidisciplinary networks, ensuring the exchange of information and good practices and sensitizing the public opinion.

VI. Principal expected results:

- Mapping of FGM in Europe, - Systematisation and homogeinisation of Information Education Communication, - Plea and lobbying.

VII. Target populations :

Migrant (women, teenagers and children) originating in 28 African countries, alive in the Member States of the EU. It is also addressed to NGO, at the public organizations, as well as with the medias and the professionals working with the migrants (educational, medical personnal, etc).

VIII. Partners of the project :

A. Principal partners

- AIDOS - Associazione Italiana Donne per lo Sviluppo, Association with non lucrative goal (Italy) Develop actions of development co-operation in favour of the women, in the fields of the health of the reproduction, creation of small companies. Work since 1986 for the prevention of the FGM in Africa.

- International Center for Reproductive Health - research and expertise Center, non lucrative goal (Belgium) The fields of search of the Center are : the family planning and contraception, the AIDS, maternal and infantile health, violence counters women and children.

C. Associated partners

1. GAMS Belgium – Group of men and women africans and europeans for the Abolition of Sexual Mutilations (Belgium) 2. Somali Women's Organization (Denmark) 3. Afrikanische Frauenorganisation in Wien - Organization of the African Women of Vienna (Austria) 4. EQUIS - Equipo de Sensibilisation contra FGM – Team of sensibilisation against FGM (Spain) 5. CAMS - Commission for Abolition of Sexual Mutilations (France) 6. FSAN - Federation of somalians associations (Netherlands) 7. ZONTA International (District Europe) (Netherlands) 8. PHAROS Fondation (Netherlands) 9. Göteborg Somali network on FGM (Sweden) 10. RISK - Riksförbundet stoppa kvinnlig könsstympning (Sweden) 11. WPF - World Population Foundation (Netherlands) 12. FORWARD (United-Kingdom) 13. FORWARD Germany (Germany) 14. London Black Women’s Health and Family Support (United-Kingdom) 15. NOSOTRAS - Intercultural Association of Women (Italy)

IX. Considered Actions :

1) Seminar 1 of assessment of Information Education Communication, for NGO partners, in Paris ; 2) Seminar 2 of formation " Relationships to the media " for the reponsables of the communication of the NGO partners, in Roma ; 3) Plea near the various actors of the fight against the female genital mutilations ; 30

4) Realization of a first guide on the FGM for the journalists and of a second for the professionals, actors of the integration of the migrant populations ; 5) Seminar 3 on the training of the professionals relay for the IEC of the migrant populations concerned creation of a box with pictures (tools), for sensibilization of people concerned by FGM, in all EU, in may 2003, in Paris ; 6) Mapping of the female genital mutilations in Europe, with publication of a synthetic collection, in Paris (pubblication in october 2003) ; 7) Seminar 4 Evalutation of last 2 years. Future of the fight against FGM in Europe, in Paris, october 2003.

X. Participation of ZONTA

The use, the diffusion and the development of the results of the project will continue once this one finished. And to allow a broader visibility of this work, association GAMS requests the gracious participation of women of ZONTA (members of the teaching profession, doctors, lawyers, …) to translate and diffuse in each language of the countries selected.

Indeed, we can today only translate our results in English and in French. We would wish to publish and diffuse these same documents in : Spanish, German, Flemish, Italian, etc. 31

ANNEX: KEYWORDS

The main purposes of the Daphne Programme are to create networks and to encourage the exchange of information and best practices. The Commission has therefore set up a database containing the details of all completed Daphne projects. This database is accessible via the Daphne page on the EC web site:

(http://europa.eu.int/comm/justice_home/project/daphne/en/index.htm).

The matrix below allows us to categorise your report according to certain pre-set search words. Please complete it carefully.

Mark all the areas of action and types of activity listed below which were covered by your project.

Beneficiaries Daphne Objectives Areas X Children Support to the collaboration of organisations  Sexual violence X Young people X Support to multidisciplinary networks X Gender violence X Women X Exchange of good practices X Violence in family X Studies  Violence in domestic context Specific groups Support to public awareness  Violence in schools  Homosexuals X Information campaign  Violence in institutions X Migrants X Information sources  Violence in urban areas X Refugee X Recognition and reporting  Violence in rural areas X Asylum seekers  Violence in the work place  Trafficked persons  Trafficking in human beings X Ethnic minorities Specific Objectives  Commercial sexual exploitation  Handicapped X Prevention of violence  Internet  Domestic workers  Protection from violence  Child Pornography  People in prostitution  Treatment of victims  Racism  Elderly  Reintegration of victims  Self-harm  Prisoners  Counselling victims  Physical punishment  Support to families X Female genital mutilation Targeted Audience  Legislative measures  Health impacts  Violent men  Treatment of offenders  Perpetrators / offenders  Reintegration of offenders Instruments X Public Authorities X Network with NGOs X General Public X Multisector network X Medical staff X Awareness-raising X Educational staff X Dissemination of good practice  Police staff X Guidelines / Counselling X Judicial staff  Models (analysis / development) X Media / Journalists X Training X Production of materials X Conference / seminar  Telephone / Internet Helpline X Field work

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