Première contribution à la connaissance des Dodecosini Aurivillius, 1912 de Guyane (Coleoptera Cerambycidae Cerambycinae)
Pierre-Henri DALENS *, Jean-Louis GIUGLARIS ** & Gérard-Luc TAVAKILIAN ***
* Société Entomologique Antilles Guyane (SEAG) 18 lotissement Amaryllis, F-97354 Rémire-Montjoly [email protected]
** BP 31, F-97351 Matoury [email protected]
*** Antenne IRD, Entomologie. Département systématique et évolution Muséum national d’Histoire naturelle, 45 rue Buffon, F-75005 Paris [email protected]
Résumé. – Un nouveau Dodecosini Aurivillius, 92 est décrit de Guyane. Olexandrella frederici n. sp. est décrit et illustré. Dodecosis saperdina Bates, 867 est également illustré. Summary. – A new Dodecosini Aurivillius, 92 is described from French Guiana. Olexandrella frederici n. sp. is described and illustrated. Dodecosis saperdina Bates, 867 is also illustrated. Mots-clés. – Nouvelle espèce, Dodecosini, Olexandrella, Dodecosis, taxonomie, région néotropicale. Key-words. – New species, Dodecosini, Olexandrella, Dodecosis, taxonomy, neotropical region.
La tribu des Dodecosini Aurivillius, 92 a été Diagnose révisée par MARTINS & GALILEO en 1997. Elle Tête intumescente entre les yeux. Suture comporte quatre genres (Diringsiella Martins & épistomale étroite, subrectiligne. Tubercules Galileo, 99 ; Dodecosis Bates, 867 ; Moneella antennifères développés et aigus, proches à Martins, 985 ; Olexandrella Zajciw, 959) et leur base mais séparés. Antennes des mâles de cinq espèces. Sur les cinq espèces connues, seule longueur proche du double de celle du corps, Dodecosis saperdina Bates, 867 était jusqu’à celles des femelles aussi longues que le corps. présent signalée de Guyane [MONNÉ & BEZARK, Scape légèrement élargi à l’apex, plus court que 2009]. De récentes collectes, en particulier à l’aide l’antennomère III, ce dernier discrètement caréné de piège d’interception, ont permis de récolter à la moitié apicale et sans cicatrice à l’apex. quelques individus d’un Dodecosini appartenant Antennomère IV sans cicatrice. Antennomère au genre Olexandrella Zajciw, 959. XII, chez les mâles, de longueur équivalente aux deux tiers de celle du XI. Frange de soies des Abréviations utilisées articles basaux modérément dense. Pronotum MNHN, Muséum national d’Histoire naturelle transverse. Présence de tubercules thoraciques (Paris, France) latéraux plus ou moins développés et d’un MNRJ, Museu Nacional do Rio de Janeiro tubercule arrondi sur le disque. Prosternum (Brésil) projeté sur le côté de l’insertion du processus JLGC, collection personnelle de Jean-Louis prosternal. Saillie prosternale étroite, de largeur Giuglaris, Matoury (Guyane, France) égale au quart de la largeur d’une procoxa. Ces PHDC, collection personnelle de Pierre-Henri dernières présentant une forte carène transversale Dalens, Rémire-Montjoly (Guyane, France) en regard des protrochanters. Élytres avec des côtes peu marquées et parfois une carène plus Genre Olexandrella Zajciw, 959 forte placée au milieu de leur largeur. Fémurs avec de longues soies éparses. Profémurs fusiformes, Olexandrella ZAJCIW, 1959 : 606, figs. -2 ; MARTINS & robustes, aplatis sur leur bord externe à leur base. GALILEO, 1991 : 34 (Clef) ; MARTINS & GALILEO, Mésofémurs avec de forts pédicules, un peu élargis 1997 : 9 (Révision). à leur extrémité et aplatis à leur base. Métafémurs graduellement élargis puis rétrécis vers l’apex. Espèce-type : Olexandrella serotina Zajciw, 959 Méso- et métatibias avec une abondante pilosité (désignation originale). Holotype du Brésil courte, dense et noire. Métatarsomère I un peu (Corcovado, Rio de Janeiro in MNRJ). plus long que II + III.
L’Entomologiste, tome 66, 2010, n° 2 : 105 – 108 Pierre-Henri DALENS, Jean-Louis GIUGLARIS & Gérard-Luc TAVAKILIAN
Olexandrella frederici n. sp. Pronotum orangé dans la partie centrale et (Figures 1 et 3) noir latéralement, entièrement recouvert d’une fine et courte pilosité couchée. Forme légèrement Tous les exemplaires examinés ont été obtenus au transverse et plus étroite au bord collaire qu’au piège d’interception sauf mention contraire. bord basal. Ces deux derniers nettement rebordés. Présence d’un tubercule central et de deux Holotype : montagne Tortue (Approuague), un tubercules latéraux peu saillants. mâle obtenu le 26-VIII-98, au piège lumineux, Scutellum orangé, de surface comparable à G. Tavakilian leg. (in MNHN). celle du pronotum, triangulaire à apex arrondi. Élytres principalement noirs, à l’exception Paratypes : Roura, pk 2, RD 06, un mâle le 7-X- des deux tiers antérieurs des marges, de deux 2008, J.-L. Giuglaris leg. (in JLGC) ; pk 58 RD lignes longitudinales (placées sur les carènes) 06, un mâle le 2-VI-2000, J.-L. Giuglaris leg. (in et d’une bande transversale pré-apicale orange. JLGC), montagne des Chevaux, un mâle le 0- Bords latéraux subparallèles et rectilignes, X-2008, P.-H. Dalens leg. (in PHDC), Régina, l’apex régulièrement arrondi et inerme. Surface pk 25 RN 2, deux mâles le 3-VIII-2009, J.-L. densément couverte d’une ponctuation sétifère, Giuglaris leg. (un ex. in JLGC, un ex. in PHDC), d’où émergent de courtes soies semi-érigées. Macouria, Savane Matiti, un mâle le 5-VIII-2009, Présence de deux carènes longitudinales placées J.-L. Giuglaris leg. (in JLGC). au milieu de la largeur élytrale et s’écartant vers l’apex. Espèce de coloration principalement noire Pattes majoritairement oranges, à l’exception avec le front, le centre du vertex et du pronotum de l’apex des profémurs, du tiers apical de la orange, ainsi que deux lignes longitudinales et massue des mésofémurs et de la moitié apicale de une bande transversale apicale au niveau élytral. la massue des métafémurs. Tibias subrectilignes et Dessous intégralement orange. Tubercules orangés. Formule mésotarsale : I > II + III. antennifères saillants et acuminés. Absence de Dessous entièrement orangé à l’exception cicatrice à l’apex des antennomères III et IV. des apex fémoraux. Présence d’une tubérosité Pronotum recouvert d’une fine pilosité couchée. procoxale transversale en regard de l’insertion des Présence d’une carène élytrale longitudinale trochanters. Saillie prosternale étroite, surélevée à marquée. son insertion et de largeur égale au quart de celle d’une procoxa. Dimensions (mm). Longueur : de 6,9 à 9,0. Longueur du thorax : de ,2 à ,5. Largeur Femelle inconnue. thoracique : ,2 à ,6. Longueur élytrale : 4,4 à 5,7. Largeur humérale : ,7 à 2,. Variabilité La zone orangée du vertex peut être Mâle. Tégument bicolore, noir et orangé. interrompue par la confluence des macules noires Mandibules orangées noircies vers l’apex. latérales, ces dernières bordant le lobe oculaire en Front et partie médiane du vertex orangé. Le arrière et parfois jusqu’à leur bord inférieur. De premier peu convexe, les tubercules antennifères même, la bande longitudinale médio-thoracique développés et acuminés. Suture coronale discrète. peut être plus ou moins large ; enfin, la macule Lobes oculaires inférieurs plus larges que les transversale élytrale pré-apicale est de largeur genae, lobes supérieurs très étroits et largement et de forme variables, rectiligne ou en forme de séparés. Antennes de douze articles, de longueur chevron. supérieure au double de celle de l’ensemble du corps. Absence de cicatrice à l’apex des Commentaire taxonomique antennomères III et IV. Scape orangé dans ses Olexandrella frederici n. sp. se distingue d’O. ¾ basaux, pyriforme avec une petite dépression serotina Zajciw, 959 par sa coloration et les à la base et l’apex légèrement étiré en arrière. caractères suivants : présence d’un tubercule Reste des antennes entièrement noir. Présence de thoracique latéral simple (non issu de la fusion de longues soies plus denses à la face inféro-interne deux gibbosités), prothorax mat, recouvert d’une des articles. Formule antennaire rapportée au fine pilosité courte et couchée (glabre et brillant scape : I = ,0 ; II = 0,3 ; III = ,6 ; IV = ,5 ; V = .5 ; chez O. serotina), présence d’une forte carène VI = ,3 ; VII = ,2 ; VIII = , ; IX = , ; X = , ; située à la moitié de la largeur élytrale (côtes peu XI = , ; XII = 0,9. marquées chez O. serotina).
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Figures 1 à 4. – 1) Habitus d’Olexandrella frederici n. sp., paratype. 2) Habitus de Dodecosis saperdina Bates, 867. 3) Olexandrella frederici n. sp., paratype, face ventrale . 4) Carte des localités de collecte d’Olexandrella frederici n. sp.
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Éthologie notre ami Pierre Ducaud, « orthoptériste » chevronné Espèce rencontrée entre juin et octobre, de Roura, pour sa contribution à la connaissance des circulant probablement en sous-bois (capture au Cérambycides de Guyane. Nous remercions également piège d’interception entre le sol et 2 m de hauteur). M. Francillonne, exploitant de la carrière du Galion On note au moins deux captures accidentelles à la pour nous permettre la poursuite de l’échantillonnage lumière. de l’entomofaune de la montagne des Chevaux.
Derivatio nominis Nous sommes heureux de dédier cette Références bibliographiques élégante espèce au fils du second auteur pour son soutien précieux sur le terrain et sa motivation BATES H.W., 1867. – New genera of longicorn Coleoptera inébranlable. from the River Amazons. The Entomologist’s Monthly Magazine, 4 : 22-28. BEZARK L.G., en ligne. – Photographic catalog of the Dodecosis saperdina Bates, 867 Cerambycidae of the New World. Disponible sur (Figure 2) internet :
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