LES ATELIERS D’ARTISTES ATELIERS LES DOSSIER N°026-027

Avril 2018 | N° 026 027

Dossier LES ATELIERS D’ARTISTES

Varia L’AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR DE L’IRPA ENTRETIENS DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL L’ATELIER, C’EST LE PEINTRE LA MAISON-ATELIER

DOSSIER DE GODFRIED GUFFENS À SCHAERBEEK

MARIE BECUWE ÉtUDIAntE En MAStER En ScIEncES DE L’ARt (UGEnt)

Façade de la maison-atelier de G. Guffens sur la place Lehon (A. de Ville de Goyet, 2017 © BUP/BSE). PARMI L’ENFILADE DES MAISONS CÔTÉ SUD DE LA PLACE LEHON À SCHAERBEEK, LA FAÇADE DU N° 4, AVEC SA GRANDE FENÊTRE D’ATELIER, SE PERÇOIT AISÉMENT COMME UNE MAISON D’ARTISTE. L’IMMEUBLE FUT CONSTRUIT EN 1875 À LA DEMANDE DU PEINTRE GODFRIED GUFFENS (1823-1901), EN MÊME TEMPS QU’UN HÔTEL PARTICULIER À L’ARRIÈRE DE LA RUE DE LOCHT. GUFFENS FIT DE SA MAISON- ATELIER UN IMPORTANT LIEU DE RENCONTRE ARTISTIQUE EN Y ORGANISANT DES EXPOSITIONS D’ATELIER. Sur le plan architectural, tant l’extérieur que l’intérieur reflètent le programme typique de la maison-atelier, qui constitue en même temps un exemple magnifique et précoce du style néo-Renaissance flamande. Après la mort de Guffens en 1901, l’immeuble fut encore habité par des artistes pendant près d’un siècle.

Fils de boulanger, Egide Godfried mier temps, Godfried Guffens logea Guffens naquit le 22 juillet 1823 encore chez l’épicier De Raedt au à (fig. 1). En 1838, il quitta 71 de la rue des Palais5. À cette sa ville natale pour suivre une for- époque, il était déjà un artiste de mation de peinture chez le peintre renom, qui faisait fureur surtout d’histoire et de portrait Nicaise De avec ses peintures murales. Avec Keyser (1813-1887) à l’Académie la construction de sa propre habita- des Beaux-Arts d’Anvers. De 1850 à tion de prestige avec atelier de pein- 1852, il entreprit un voyage d’études ture dans la rue de Locht en 1875, à travers l’Allemagne et l’Italie en il confirma son statut à l’égard de compagnie de son ami et ancien sa riche clientèle. Installé dans son camarade d’études Jan Swerts nouvel atelier, Guffens abandonna (1820-1879)1. La découverte de la toutefois complètement la peinture peinture murale des Nazaréens et murale en faveur du travail en ate- des maîtres de la Renaissance les lier6. Sa production artistique se a profondément marqués. De retour composait d’imitations sur toile de en Belgique, Guffens et Swerts se peintures murales historiques et sont engagés pour un renouveau de religieuses, de portraits, de pay- Fig. 1 la peinture murale dans leur pays. sages italiens, de pièces de genre Portrait du peintre G. Guffens (1823-1901) Grâce à des commandes pour quan- (© KIK-IRPA, Bruxelles, cliché B118949). et de copies de fresques italiennes tité d’églises et d’hôtels de ville, les (fig. 2). Le peintre mourut le 11 juil-

deux artistes se sont forgés une let 1901 dans sa maison-atelier à 2018 AVRIL - N°026-027 brillante réputation2. et de l’espace disponible pour y Schaerbeek7. construire des maisons et des ate- Guffens quitta Anvers avec sa liers de grandes dimensions, de famille en 1871 pour s’établir à son cadre verdoyant et, en même UN NOUVEL ÎLOT Schaerbeek3. Cette commune de la temps, de la proximité du centre ENTRE LA RUE DE LOCHT périphérie bruxelloise était, depuis de Bruxelles, de la présence d’une ET LA PLACE LEHON plusieurs années, très attrayante clientèle noble et bourgeoise et de pour les artistes en raison du prix collègues artistes4. Il ressort d’une Dans les années précédant 1875,

plus avantageux de ses terrains correspondance que, dans un pre- Godfried Guffens acheta, rue de BRUXELLES PATRIMOINES

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projet personnel de 188111. Guffens quitta probablement, dès 1883, la maison de la rue de Locht 76 et s’ins- talla définitivement dans sa maison- atelier de la place Lehon 412. Après le décès de son épouse, en 1884, il continua à y habiter avec Hubertine, sa fille célibataire, jusqu’à sa mort en 190113. L’habitation de la rue de Locht fit, entre-temps, environ de 1883 à 1889, fonction de bureau de bienfaisance de Schaerbeek14. Après quelques années d’inoccupation, le fils de Guffens, Victor, s’y installa de 1892 à 189915.

L’ATELIER EN GUISE DE VITRINE

La maison-atelier de Godfried Guffens n’était pas simplement un Fig. 2 Fig. 3 lieu de vie et de travail, mais éga- G. Guffens, Euterpe, peinture à l’huile sur Maison d’habitation de la rue de Locht 76 lement, comme beaucoup d’ate- canevas (Wikipedia). (photo de l’auteur, 2016). liers d’artistes, un centre de ren- contre artistique16. À partir de 1884, Locht 76, une profonde parcelle s’inscrivait dans le développement Guffens y organisa régulièrement où il fit construire une spacieuse d’un nouveau quartier à Schaerbeek, des expositions d’atelier où il pré- maison néoclassique avec porte appelé quartier des Princes, depuis sentait ses dernières œuvres à un cochère, « een prachtige woonst met 186010. Comme le niveau du sol de public d’amis, d’artistes, de nobles werkhuis » telle que la revue De la place Lehon n’était pas encore et de notables belges et étrangers17. Vlaamse School la décrivait (fig. 3)8. déterminé en 1875, Guffens ne put Il y accueillit notamment le com- À l’arrière du jardin, attenant à la pas prévoir de porte d’entrée et fit positeur hongrois Franz Liszt et future place Lehon, il fit ériger en placer provisoirement une baie de la comtesse de Flandre Marie de même temps un atelier de peintre cave surélevée. Vers 1882, lors de Hohenzollern-Sigmaringen qui, en qui était probablement relié à la l’achèvement du pavage de la place tant qu’artiste, était une habituée remise par une galerie. Ce lieu de Lehon, il fit remplacer cette baie de son atelier (fig. 4)18. Les visiteurs travail fut toutefois conçu d’emblée, centrale par une porte, d’après un de l’atelier pénétraient dans la mai- en partie à cause de sa situation sur la place Lehon, comme un atelier de peintre avec un logement rési- dentiel. Sans doute Guffens avait-il eu, dès le départ, l’intention, lors- qu’il atteindrait un âge plus avancé, de déménager dans cette soi-disant « arrière-maison ».

Initialement, l’atelier n’était acces- sible que par la rue de Locht. La place Lehon ne fut, en effet, aména- gée qu’entre 1877 et 1882, en appli- Fig. 4 cation d’un arrêté royal du 30 août Article paru dans Le Patriote de 1884, à l’occasion d’une exposition dans l’atelier de 18729. L’aménagement de cette place G. Guffens (© Provinciale Bibliotheek Limburg).

038 Fig. 5 Vue sur le côté sud de la place Lehon vers 1900 (coll. Léon Verreydt).

son de Guffens (depuis 1882) par la ment eu, çà et là, de grandes caisses UNE ARCHITECTURE porte d’entrée donnant sur la place remplies de palettes, de pinceaux, « INSPIRÉE » Lehon et accédaient, par quelques de tubes de peinture, de fusains et marches, au grand hall de réception. de papier à dessin et d’attributs tels Les plans de construction origi- Ils étaient ensuite invités à monter que des armures, des costumes et naux tant de l’atelier d’artiste sur la le grand escalier vers la « galerie du velours. Les murs étaient sur- place Lehon que de l’hôtel particu- vitrée »19, un petit espace d’exposition chargés de peintures et de cartons lier de la rue de Locht ont été per- entre le rez-de-chaussée et l’étage, des fameuses peintures murales dus dans l’incendie de la maison où les visiteurs pouvaient admi- que Guffens avait réalisées avec communale de Schaerbeek en 1911. rer les dessins, croquis et études Jan Swerts avant 187523. Au milieu Seul le plan architectural précité et les petites peintures récentes, de ces œuvres plus anciennes, les de la porte d’entrée, que Guffens essentiellement des portraits, qui y visiteurs retrouvaient « des sensa- dessina en 1881, fut conservé. étaient exposés20. Après cette halte tions nouvelles »24. Guffens impres- Vraisemblablement l’artiste aura

intermédiaire, le parcours se pour- sionnait avec de vénérables por- conçu lui-même sa maison-atelier 2018 AVRIL - N°026-027 suivait crescendo vers l’atelier pro- traits et de grandes toiles évoquant en style néo-Renaissance flamande. prement dit de l’artiste, « le temple des peintures murales existantes. À Ce style s’imposa fortement dans le de l’art »21. L’atelier de Guffens, une partir de 1888, il exposa également dernier quart du XIXe siècle, notam- grande et haute pièce bien éclai- dans son atelier des œuvres qu’il ment à Schaerbeek. Le bâtiment de rée, était « par lui-même déjà un avait réalisées durant ses séjours en Guffens de 1875 en est un exemple musée »22. Certaines des œuvres Italie, dont des peintures de l’île de particulièrement précoce, compa- exposées reposaient sur des cheva- Capri et des copies de fresques de la rable avec la maison-atelier (entre- lets, d’autres étaient suspendues à Renaissance italienne en grandeur temps démolie) du peintre Émile 25 des parois mobiles. Il y aurait égale- nature . Wauters (1864-1933), construite un BRUXELLES PATRIMOINES

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Fig. 6 Plan de 1881 pour la transformation de la façade avant, signé G. Guffens (© archives communales de Schaerbeek, Urb.166-4).

an plus tôt par l’architecte Émile quant se trouve toutefois à l’étage. tral constituant un point charnière, Janlet (1839-1918) dans la rue de la Une grande fenêtre centrale d’ate- il n’y avait toutefois pas de sépara- Loi26. Il se pourrait que Guffens ait lier, typique des maisons d’artistes, tion franche entre la fonction de tra- été influencé dans son choix de style est ici inscrite sous un arc sur- vail et d’habitation. Depuis le niveau par Auguste Schoy (1838-1885), un baissé. Devant la fenêtre s’avance de la rue, un escalier droit en pierre architecte et professeur d’architec- un balconnet à dés de profil cintré naturelle donne accès au rez-de- ture avec qui il était en contact et et une balustrade métallique, qui chaussée. Sous cet escalier, une qui, avec entre autre Émile Janlet, a remplacé – probablement depuis porte à gauche et à droite mène au était un des grands promoteurs du 1941 – la balustrade en bois d’ori- sous-sol. Celui-ci abritait jadis la style néo-Renaissance flamande en gine. La façade est flanquée, à partir cave à charbon, le cellier et la cui- tant que style d’architecture natio- de l’étage, de deux pilastres, chacun sine-cave, qui était reliée à l’ate- nal27. Son œuvre exprime de sur- marqué d’une lettre « G » formant lier au moyen d’un monte-charge. croît un vif engouement pour la les initiales du premier artiste pro- Le grand hall donne accès à toutes Renaissance italienne et flamande. priétaire de la maison. Le médail- les pièces du rez-de-chaussée. Le concept initial de la maison- lon du pignon à gradins, couronné C’est dans ce hall, avec son esca- atelier est resté relativement bien par un obélisque, indique, quant à lier monumental en marbre, que les conservé jusqu’à ce jour. Les princi- lui, l’année de construction, 1875. La transformations, de 1941 par Marcel pales transformations furent réali- polychromie structurelle des maté- Pire, ont laissé le plus leur marque. sées en 1941 par l’architecte Edgard riaux, si typique du néo-Renaissance L’intérieur initial du XIXe siècle reçut Libion pour le peintre Marcel Pire flamande, est, elle aussi, omnipré- une nouvelle apparence, ten- (1913-1981)28. sente avec ses bandes en pierre dant vers l’Art Déco et même pru- blanche dans le parement de brique demment vers le modernisme des La façade symétrique constitue tou- rouge contrastant avec la pierre années 1950. jours une véritable accroche sur la bleue de la plinthe, de l’encadrement place Lehon, principalement bordée de porte, du fronton, des pièces d’ap- L’escalier mène vers la galerie de maisons néoclassiques (fig. 5). pui, du balcon, des chaperons et de vitrée à l’entresol. Un lanterneau La porte d’entrée centrale, flan- l’obélisque. apporte, au sein de cet espace d’ex- quée par deux soupiraux, diffère position originel, une lumière zéni- quelque peu du plan de construction Le programme de la maison-atelier thale. Selon toute vraisemblance, de 1881, l’oculus devant la surmon- a été réparti sur les quatre étages : cette galerie constituait à l’origine la ter ayant été remplacé par un fron- les pièces privées se situaient au liaison entre la porte cochère de la ton en pierre bleue néoclassique départ dans le sous-sol et au rez- rue de Locht et la maison-atelier de (fig. 6). La porte d’entrée actuelle, de-chaussée, tandis que le premier la place Lehon. Comme l’indiquent ornée du même treillage que le étage et l’entresol de l’annexe sud l’interruption du cadre de plafond et balcon, date probablement de 1941. étaient occupés par les espaces de l’emplacement du lanterneau, cette L’élément de façade le plus mar- travail et d’exposition. Le hall cen- connexion a été fermée, probable-

040 ◀◀ Fig. 7 Galerie vitrée avec lanterneau et encadrement de plafond interrompu (A. de Ville de Goyet, 2017 © BUP/BSE).

◀ Fig. 8 L’atelier de peinture avec la grande fenêtre d’atelier, orientée au nord (A. de Ville de Goyet, 2017 © BUP/ BSE). ment en 1882 lorsque les deux bâti- lier plus intime32. L’habillage d’ori- d’un siècle. Entre 1903 et environ ments sont devenus des identités gine en style néo-Renaissance fla- 1934, le bâtiment fut occupé par distinctes (fig. 7). Dans le prolon- mande avec notamment un plafond le peintre d’histoire Édouard Van gement de la galerie, un imposant à poutres en bois, des lambris en Esbroeck (1869-1949)34, puis par le escalier en marbre donne accès à bois et un parquet, fut adapté lors peintre de natures mortes, de pay- l’atelier du peintre au premier étage des transformations de 194133. Le sages et de portraits Marcel Pire. (fig. 8). sol en bois et les plinthes murales De 1980 à 1997, Roger Caels fut le furent ainsi remplacés par de la troisième et dernier artiste à habi- Tout comme dans la façade, la pierre naturelle et la cheminée de ter la bâtisse (fig. 9). En 1985, il grande fenêtre de l’atelier domine ici l’annexe de l’atelier fut, elle aussi, demanda le classement de la mai- l’espace. Orientée au nord, la fenêtre enlevée. La cheminée de l’atelier son-atelier à la Commission royale laisse entrer la froide et stable en style néo-Renaissance flamande des Monuments et des Sites de la lumière septentrionale tant convoi- et les (traces du) monte-charge et Région de Bruxelles-Capitale35. tée par les artistes29. Pour pouvoir lavabo, tous deux encore cachés maîtriser de manière optimale la derrière une petite porte dans l’an- Inscrite, en 1998, comme monu- lumière, Godfried Guffens aurait nexe de l’atelier, remontent toute- ment sur la liste de sauvegarde, la en outre suspendu trois couches de fois bien du temps de Guffens. Le maison-atelier de Godfried Guffens rideaux devant la fenêtre30. L’atelier grenier au-dessus de l’atelier était acquiert une reconnaissance en en lui-même est un grand volume au départ destiné au personnel de tant que patrimoine immobilier. La de 6 m de haut31, une hauteur dont service. protection se limite toutefois à la

le peintre d’histoire avait besoin façade et à la toiture, bien que l’in- 2018 AVRIL - N°026-027 pour pouvoir placer ses grandes térieur soit également de grande œuvres contre des murs droits. Le L’HISTOIRE ULTÉRIEURE : valeur. Les valeurs patrimoniales plafond scutiforme, posé en 1941 à DE LA MAISON-ATELIER qui sous-tendent cette inscrip- la demande de Marcel Pire, porte AU MONUMENT tion sur la liste de sauvegarde sont toutefois atteinte aujourd’hui à la décrites comme étant de nature his- verticalité monumentale de l’atelier. Après la mort de Godfried Guffens torique et artistique. Sur le plan his- En tant que peintre de paysages, de en 1901, la maison de la place Lehon torique, l’habitation est importante portraits et de natures mortes, Pire conserva encore sa fonction de mai- en tant qu’illustration de la concen-

opta manifestement pour un ate- son d’artiste pendant un peu moins tration d’artistes à Schaerbeek au BRUXELLES PATRIMOINES

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NOTES

1. ACHTEN, R., « Godfried Guffens (Hasselt, 1823 - Schaerbeek, 1901) », in ARRAS, J. et al., Godfried Guffens (1823-1901) en het Limburgs historisme, Stedelijk Museum Stellingwerff- Waerdenhof, Hasselt, 2001, p. 43-44; WIJCKMANS, B., « Guffens, leven en werk », in BUYCK, J. , DE LAERE, R., WIJCKMANS, B., VERBEEK, G. et JASPAERT, P., Godfried Guffens 1823- 1901, Cultureel Centrum, Hasselt, 1981, p. 29. 2. WIJCKMANS, B., op. cit., p. 35-38 et 50-54 ; BERGMANS, A., Middeleeuwse muurschilderingen in de 19e eeuw. Studie en inventaris van middeleeuwse muurschilderingen in Belgische kerken, Universitaire Pers, , 1998, p. 22-24. 3. WIJCKMANS, B., op. cit., p. 56; VAN CLEVEN, J., POULAIN, N., VAN SANTVOORT, L. et al., « Kunstenaarsateliers », Openbaar Kunstbezit in Vlaanderen, 25, n° 1, 1987, p. 3. 4. VAN SANTVOORT, L., « Buitenlandse kunstenaars in Brusselse ateliers », in HOZEE R. (red.), Brussel kruispunt van culturen, Mercatorfonds, Antwerpen, 2000, p. 81; DEBROUX, T., « Binnen en buiten de stad. Schets van een geografie van de beeldende kunstenaars in Brussel (19e-20e eeuw) », Brussels Studies, 69, 2013, p. 6-9. 5. Guffens reçut notamment en 1873 à cette adresse une lettre du Ministère de l’Intérieur. Lettre du « Ministère de l’Intérieur » à Godfried Guffens, 25 juillet 1873, Collectie Limburgensia, archief Godried Guffens boîte 0122, Provinciale Bibliotheek Limburg, Hasselt. 6. ACHTEN, R., De rol van Godfried Fig. 9 Guffens (1823-1901) bij de heropleving L’atelier de peinture du temps de l’artiste-occupant Roger Caels, env. 1985 (AAM/ van de historische en religieuze Fondation CIVA Stichting Brussels). muurschilderkunst in België tijdens de tweede helft van de 19e eeuw. Toelichting aan de hand van zijn monumentale werken, lic. XIXe siècle. Le fait que depuis sa d’œuvres d’art dans des expositions diss., Katholieke Universiteit construction en 1875, l’habitation d’atelier, renforce encore cette Leuven, 1988, p. 47; ACHTEN, R., « Godfried Guffens (Hasselt, 1823 – ait été occupée en permanence valeur. Sur le plan typologique, Schaarbeek, 1901) », op. cit., p. 51. par des artistes jusqu’en 1997 lui l’immeuble de la place Lehon est 7. WIJCKMANS, B., op. cit., p. 63-66 et octroie un statut remarquable. Sa donc aussi un exemple remar- 74-83; DE TAEYE, E., « G.E. Guffens », valeur artistique réside dans l’ap- quable d’atelier d’artiste. Le lien La Fédération Artistique, 28, n° 41, 1901, plication précoce du style néo-Re- historique avec la maison d’habi- p. 328-329. naissance flamande36. Le concept tation avec porte cochère encore 8. « Une superbe habitation avec atelier », S.n., « Chronique », De Vlaamsche architectural de la maison-atelier, conservée de la rue de Locht invite School, 1878, p. 132. adapté à la peinture d’œuvres his- à un complément d’étude37. 9. Schaerbeek, place Lehon, toriques monumentales et, grâce à www.irismonument.be. une galerie vitrée, à la présentation Traduit du néerlandais

042 10. BERCKMANS, C. et DE PANGE, I., 26. VAN SANTVOORT, L., « De mise- Schaerbeek. Introduction urbanistique, en-scène van het 19e-eeuwse Direction des Monuments et des Sites, kunstenaarsatelier », Gentse bijdragen L’atelier, c’est le peintre. Bruxelles, 2013-2014, p. 16-18, www. tot de interieurgeschiedenis, 32, 2003, The studio house of Godfried irismonument.be. p. 120. Guffens in Schaerbeek/ 11. Plan de transformation de la façade de 27. Brief van Auguste Schoy aan Godfried Schaarbeek la place Lehon 4 par Godfried Guffens, Guffens met een verzoek tot aanbeveling, 1881, archives de la Direction des 9 juillet 1882, Fonds Guffens-Swerts, Monuments et des Sites, dossier Archives de la ville de Hasselt, The large studio window at n°D2264-014-0 Schaerbeek ; « Ancien correspondance n° 270-598 (lettre number 4 on the southern side atelier du peintre Godfried Guffens. 371) ; VAN LOO, A. (red.), Dictionnaire de of place Lehon in Schaerbeek, Place Lehon 4, Schaerbeek », www. l’architecture en Belgique de 1830 à nos irismonument.be. jours, Fonds Mercator, Anvers, 2003, immediately reveals it to be an p. 500. 12. L’almanach bruxellois de 1882 artist’s residence. This neo- mentionne comme lieu de résidence 28. Plan de transformation place Lehon Flemish Renaissance artist de Godfried Guffens ‘Rue de Locht 4 par Edgard Libion, 1941, archives house was built in 1875, for the 76'. En 1883, il reçut une lettre à Direction des Monuments et Sites, l’adresse place Lehon 4 à Schaerbeek. dossier n° D2264-014-0 Schaerbeek. painter Godfried Guffens (1823- Almanach du commerce et de l’industrie, 29. VAN SANTVOORT, L., « L’atelier 1901) together with an adjoining Bruxelles, 1882 ; Lettre du « Ministère d’artiste – La lumière et l’espace au neoclassical house located on de l’Intérieur » à Godfried Guffens, 1er cœur de la création », in COHEN, M. et mai 1883, Collectie Limburgensia, rue de Locht. Although initially al., Lumière et éclairage, Direction des archief Godfried Guffens boîte 0122, Monuments et des Sites, Bruxelles, connected by a glazed gallery, Provinciale Bibliotheek Limburg, 2007, p. 69. they became separate entities as Hasselt. 30. WIJCKMANS, B., op. cit., p. 58. early as 1882. Until his death in 13. WIJCKMANS, B., op. cit., p. 31. 31. HERREGODS, P., « Peinture d’une 1901 Guffens lived and worked 14. Almanach du commerce et de l’industrie, maison », Ville (s.d), p. 22. in the property on place Lehon. Bruxelles, 1883-1890. 32. S.n., Dictionnaire biographique illustré Organising studio exhibitions, 15. Almanach du commerce et de l’industrie, des artistes en Belgique depuis 1830, Bruxelles, 1892-1900. he turned his home into a key Arto, Bruxelles, 1991, p. 296. meeting place for the artistic 16. VAN CLEVEN J. et al., 33. Ferdinand Pire (fils de Marcel Pire), « Kunstenaarsateliers », op. cit., p. 3. elite. On an architectural level, interview par Lisa Lambrechts, 21 17. SASSEN, S.E., « Godfried Egidius juillet 2016. both the exterior and the interior Guffens », De Tijdspiegel, 22, n° 1, 1967, 34. Almanach du commerce et de l’industrie reflect the distinctive programme p. 25-26 ; VAN CLEVEN, J. et al., (Bruxelles, 1903-1935) ; S.n., of an artist’s house which, in this op. cit., p. 3. Dictionnaire biographique illustré des case, was most likely designed by 18. Le Patriote (1884) (article de journal artistes en Belgique depuis 1830, p. 296 dans l’Album-souvenir de Godfried et 379. the artist himself. After Guffens’ Guffens, Collection Limburgensia, map death the building continued 35. Lettre de Roger Caels à V.G. Martiny, LA-Z-4, Provinciale Bibliotheek Hasselt) ; 11/02/1985, archives de la Direction to be occupied by artists for SASSEN, S.E., op. cit., p. 25-26. des Monuments et Sites, dossier a little more than a century. 19. Y.Z., « L’atelier de M. Guffens », La n° D2265/MON 14 et dossier 2.27 Despite renovations, it is still a Fédération Artistique, 2 août 1884, p. 335. Schaerbeek, atelier G. Guffens, place Lehon 4. remarkable example of the once- 20. VERDAVAINNE, G., « Chez M. Guffens », La Fédération Artistique, 26 36. Arrêté du Gouvernement de la Région flourishing studio culture of the avril 1891. de Bruxelles-Capitale du 22 janvier late 19th century. 1998 portant inscription sur la liste 21. VAN HASSELT, E., « Guffens et son de sauvegarde comme monument atelier », Au Coin du Feu, avril 1891, de la façade à rue et de la toiture p. 335-336 (article de revue dans l’Album- de l’immeuble sis place Lehon 4 à souvenir de Godfried Guffens, op.cit.). Schaerbeek. 22. Le Patriote (27 avril 1888) (article 37. Avec tous mes remerciements de journal dans l’Album-souvenir de aux professeurs Marjan Sterckx

Godfried Guffens). 2018 AVRIL - N°026-027 et Linda Van Santvoort, ainsi qu’à 23. Y.Z., op. cit., p. 335-336 ; Le Patriote Ruth Hommelen, Anne Macedo, Lisa (27 avril 1888) ; SASSEN, S.E., op. cit., Lambrechts et Charlotte Verheyden. p. 25-26. Le titre du présent article est extrait de 24. VERDAVAINNE, G., op. cit. VAN HASSELT, E., op. cit. 25. Salon pour tous (1888) ; E.Y., « Exposition de M. Guffens », La Belgique (29 octobre 1892) (deux articles de journaux dans l’Album- souvenir de Godfried Guffens) ; WIJCKMANS, B., op. cit., p. 74-81. BRUXELLES PATRIMOINES

043 COLOPHON

COMITÉ DE RÉDACTION ÉDITEUR RESPONSABLE Stéphane Demeter, Paula Dumont, Bety Waknine, directrice générale de Murielle Lesecque, Griet Meyfroots, Bruxelles Urbanisme et Patrimoine/ Cecilia Paredes et Brigitte Vander Région de Bruxelles-Capitale, Brugghen CCN – rue du Progrès 80, 1035 Bruxelles. Les articles sont publiés sous la RÉDACTION FINALE EN FRANÇAIS responsabilité de leur auteur. Tout droit Stéphane Demeter de reproduction, traduction et adaptation RÉDACTION FINALE EN NÉERLANDAIS réservé. Paula Dumont et Griet Meyfroots CONTACT SECRÉTARIAT DE RÉDACTION Direction des Monuments et Sites - Murielle Lesecque Cellule Sensibilisation CCN – rue du Progrès 80, 1035 Bruxelles COORDINATION DE L’ICONOGRAPHIE http://patrimoine.brussels Julie Coppens et Griet Meyfroots [email protected]

COORDINATION DU DOSSIER CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES Griet Meyfroots Malgré tout le soin apporté à la recherche des ayants droit, les éventuels AUTEURS / COLLABORATION bénéficiaires n’ayant pas été contactés RÉDACTIONNELLE sont priés de se manifester auprès de la Marie Becuwe, Laurence Brogniez, Direction des Monuments et Sites de la Marcel M. Celis, Victoire Chancel, Région de Bruxelles-Capitale Tatiana Debroux, Paula Dumont, Jacinthe Gigou, Coralie Jacques, LISTE DES ABRÉVIATIONS Harry Lelièvre, Judith Le Maire, AML - Archives et Musée de la Isabelle Leroy, Gertjan Madalijns, Littérature, Bruxelles (Belgique) Dominique Marechal, AVB – Archives de la Ville de Bruxelles Griet Meyfroots, Christian Spapens, BUP/BSE – Bruxelles Urbanisme et Iwan Strauven, Linda Van Santvoort, Patrimoine/Brussel Stedenbouw en Francisca Vandepitte, Brigitte Vander Erfgoed Brugghen, Tom Verhofstadt CIDEP – Centre d’Information, de Documentation et d’Étude du Patrimoine TRADUCTION CIRB – Centre d’Informatique pour la Gitracom, Ubiqus NV/SA Région bruxelloise RELECTURE CRMS – Commission royale des Martine Maillard et le comité de Monuments et des Sites rédaction KBR – Bibliothèque royale de Belgique KIK-IRPA – Koninklijk Instituut voor het GRAPHISME Kunstpatrimonium / Institut royal du Polygraph’ Patrimoine artistique MRBAB – Musées royaux des Beaux- CRÉATION DE LA MAQUETTE Arts de Belgique The Crew communication sa MRAH – Musées royaux d’Art et IMPRESSION d’Histoire IPM printing ISSN DIFFUSION ET GESTION DES 2034-578X ABONNEMENTS DÉPÔT LÉGAL Cindy De Brandt, D/2018/6860/022 Brigitte Vander Brugghen. [email protected] Dit tijdschrift verschijnt ook in het Nederlands REMERCIEMENTS onder de titel « Erfgoed Brussel ». Cathy Clarisse, Chantal d’Udekem, Anne Macebo, Mary Peterson, Linda Van Santvoort, Menno de Boer Déjà paru dans Bruxelles Patrimoines

001 - Novembre 2011 008 - Novembre 2013 015-016 - Septembre 2015 Rentrée des classes Architectures industrielles Ateliers, usines et bureaux

002 - Juin 2012 009 - Décembre 2013 017 - Décembre 2015 Porte de Hal Parcs et jardins Archéologie urbaine

003-004 - Septembre 2012 010 - Avril 2014 018 - Avril 2016 L’art de construire Jean-Baptiste Dewin Les hôtels communaux

005 - Décembre 2012 011-012 - Septembre 2014 019-020 - Septembre 2016 L’hôtel Dewez Histoire et mémoire Recyclage des styles LES ATELIERS D’ARTISTES ATELIERS LES Hors série 2013 013 - Décembre 2014 021 - Décembre 2016 Le patrimoine écrit notre histoire Lieux de culte Victor Besme

006-007 - Septembre 2013 014 - Avril 2015 DOSSIER Bruxelles, m’as-tu vu ? La Forêt de Soignes

Derniers numéros

022 - Avril 2017 023-024 - Septembre 2017 025 - Décembre 2017 Art nouveau Nature en ville Conservation en chantier N°026-027

20 €

ISBN 978-2-87584-163-6