sss UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE NORMALE SUPERIEURE

DEPARTEMENT:

FORMATION INITIALE LITTERAIRE

CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE

EN HISTOIRE ET GEOGRAPHIE

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE D’OBTENSION DU

CERTIFICAT D’APTITUDE PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE

NORMALE (CAPEN)

PLACE ET PROBLEMES D’UNE FERME MODELE

DANS LE MONDE RURAL MALGACHE

CAS DE LA FERME ECOLE TOMBONTSOA

ANTSIRABE II

REGION (ANTANANARIVO)

Mémoire présenté par: RAMAJON Niaina Manafy Rapporteur: ANDRIANARISON Arsène UNIVERSITE D’ANTANARIVO ECOLE NORMALE SUPERIEURE

DEPARTEMENT : FORMATION INITIALE ET LITTERAIRE CER : HISTOIRE GEOGRA1PHIE Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Certificat d’Aptitude Pédagogique de l’Ecole Normale (CAPEN) PLACE ET PROBLEMES D’UNE FERME MODELE DANS LE MONDE RURAL MALGACHE

CAS DE LA FERME ECOLE TOMBONTSOA

ANTSIRABE II

REGION VAKINANKARATRA (ANTANANARIVO)

Mémoire présenté par: RAMAJON Niaina Manafy Membres du jury : Président de jury : RAHONINTSOA Elyane, Maître de conférences à l’ENS Juge : ANDRIAMIHAMINA Mparany, Maître de conférences à l’ENS Rapporteur : ANDRIANARISON Arsène, Maître de conférences à l’ENS

Date de soutenance 20 Octobre 2007

REMERCIEMENTS

A madame RAHONINTSOA Elyane, Maître de Conférences à l’Ecole Normale Supérieure d’Antananarivo, président du jury.

A monsieur ANDRIAMIHAMINA Mparany, Maître de Conférences à l’Ecole Normale Supérieure d’Antananarivo, juge du mémoire

A monsieur ANDRIANARISON Arsène, Maître de Conférences à l’Ecole Normale Supérieure d’Antananarivo, Rapporteur, Directeur de ce mémoire.

De votre présence hautement intellectuelle et inestimable orientation, conseils et suggestions,

Respectueusement mes reconnaissances et gratitude.

A tout le personnel enseignant de l’Ecole Normale Supérieure

Je suis redevable de vos efficaces enseignements.

Mes sincères remerciements

De leurs précieux renseignements et de leur franche collaboration, je présente mes plus vifs remerciements

A monsieur le maire RASOLOFOJAONA RAKOTONDRADINA et au personnel de la commune rurale d’,

A monsieur RASOLOSON Lala Hajanirina, Directeur de la ferme école Tombontsoa,

A monsieur THÔR RINGS BU, Coordinateur Technique de Tombontsoa,

A tout le personnel de Tombontsoa,

A monsieur RAHALIJAONA Christian, Superviseur de TIKO-FARM .

A tout ceux qui d’une manière ou d’une autre, ont contribué à l’exécution de ce travail, A ma famille et à mes proches

Grand Merci

INTRODUCTION GENERALE

Actuellement, 78,94% de la population malgache vivent encore en milieu rural (1).Sur le plan économique, l’agriculture prend une place importante, car elle intéresse les 95,45% de la population rurale (2). Malgré cette forte proportion, la production agricole ne représente que 47% de notre exportation (3) et ne constitue que les 29,5% du PIB (4) . Aujourd’hui figure encore parmi les pays à faible développement humain, 146 ème sur 177 pays, d’après le classement des Nations Unies (5) . Parallèlement à cette situation, le président de la République Malgache, RAVALOMANANA Marc a souligné que « Madagascar s’est embarqué sur le chemin de la transformation…et nous avons élaboré le Plan d’Action pour Madagascar ou MAP, qui définit la feuille de route et les priorités de notre nation de 2007 à 2011 »(6) . Le MAP définit les engagements de l’Etat malgache, les stratégies et les actions pour aboutir à une croissance rapide à la réduction de la pauvreté. D’après son contenu, il est affirmé que le développement de Madagascar reposera sur : une croissance économique fondée sur les ressources naturelles, la création d’emplois pour les jeunes, la mise en place d’un secteur privé fort et compétitif, le lancement d’une révolution verte consistant à augmenter la productivité des fermiers grâce à l’élargissement de la mécanisation agricole, enfin l’application des nouvelles techniques et le développement du système de formation professionnelle. Tout ceci nous a orienté aux centres de formation professionnelle, et en particulier vers la ferme école Tombontsoa d’Antsirabe II. Actuellement (*) , Antsirabe II est un district se localisant dans la partie sud-est de la province autonome d’Antananarivo (cf. Carte n1.). Il se situe sous la latitude 49°30’S et la longitude 47°03’ 45’’ E, et est constitué par 20 Communes rurales, parmi lesquelles figurent celle d’Ambano (cf. Carte n°2 ) dans laquelle se localise la ferme école Tombotsoa.

(1) Ministère de l’Agriculture, 2006, Annuaire statistique agricole 2004- 2005, service de la statistique et de l’information géographique, p5 (2) PFUND J.L, 2000 culture sur brûlis et gestion des ressources naturelles p.1. (3) Ministère de l’Agriculture, 2006, Annuaire statistique agricole 2004- 2005, service de la statistique et de l’information géographique, p8 (4) FERRER (V), 1998, Contribution à la stratégie de développement rurale de Madagascar, Antananarivo, p.18. (5) Madagascar Action Plan 2006 op.cit p.3. (6) Madagascar Action Plan 2006 op.cit p.3 (*) Avant le remaniement constitutionnel du referendum du 04 avril 2007.

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La commune rurale Ambano se trouve à 7Km au nord du chef lieu du district d’Antsirabe I, elle s’étale dans une superficie de 157Km 2, limitée au nord par la C/R Vinaninony (S/P ), au nord-ouest par celle d’Ambohibary et Antsoantany, à l’Est par la C/R Andranomanelatra, à l’ouest par la C/R Alakamisy et au sud par la Commune Urbaine d’Antsirabe I (cf Carte n° 2 ). Elle est constituée par 12 Fokontany (cf. Carte n°3 ) parmi lesquels celui de Tsarafiraisana où se trouve Tombotsoa. L’introduction de bétail à race améliorée par certains organismes locaux, par exemple, le bovin à race Pie rouge norvégienne (7) et le Porcin Large White et Land race par la ferme école Tombontsoa (8) nous a conduit à choisir le sujet : « Place et problèmes d’une ferme modèle dans le monde rural malgache ; cas de la ferme école Tombontsoa Antsirabe II ». Le choix de ce sujet a été motivé par deux raisons principales. Premièrement, le voyage d’étude que nous avons effectué en 1 ère année, le 04 mai 2001 (*) , nous a permis d’établir une relation plus ou moins permanente avec certains personnels de la ferme école et quelques anciens élèves de Tombotsoa, parmi lesquels figure notre ancienne promotion des études secondaires à Antsirabe et à . Deuxièmement, ce choix est aussi dicté par notre connaissance du milieu. En tant qu’originaire de la commune rurale Ambano, nous y avons fréquemment séjourné. C’est à cette occasion que nous avons pu constater que Tombontsoa rencontre souvent des difficultés. Devant ce fait nous avons pris notre part de responsabilités, en réalisant cette étude qui aura pour objet de mettre en lumière et proposer des résolutions conséquentes aux problèmes de notre commune. La problématique se présente comme suit : Tombontsoa mérite- t- elle la qualification de ferme modèle ? Et en tant que telle, pourra –t- elle vraiment être un organisme de développement ? Si oui, dans quelle mesure ? Si non, à quels problèmes se heurte –t- elle ? Nous avons posé les hypothèses suivantes : - de par sa nature, Tombontsoa est apparemment une ferme modèle. - Tombontsoa est aussi un véritable organisme de développement. - actuellement elle doit surmonter beaucoup de problèmes.

(7) JACOB VEA, 1991, Ny fampandrosoana ny famokarana ronono ao Vakinakaratra, afovoantany malagasy p.62 (8) MAGNARD Claire, Synthèse d’étude des systèmes agraires de la petite région d’Ambano p.7 (*) D’après le Livre Rouge de la ferme école Tombontsoa

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Pour vérifier ces hypothèses nous avons commencé les travaux de recherche par une descente sur le terrain, durant 3 semaines au mois de mars 2006. C’était la démarche primordiale pour pouvoir confirmer la faisabilité de notre étude ; puis, pour pouvoir prévoir à l’avance la crédibilité de l’objet d’étude et la validité de la recherche. La consultation des documents était la démarche secondaire, c'est-à-dire la recherche des informations relatives à notre sujet et à la zone d’étude, dans les ouvrages généraux ou spécifiques, les revues et journaux, les archives et articles périodiques renfermant des lois et décrets… dans les divers centres de documentations de la Capitale. Nous avons consulté des documents et des ouvrages auprès de la bibliothèque de l’Ecole Normale Supérieure Antananarivo, de la bibliothèque nationale, de la bibliothèque de la Banque Mondiale, de la bibliothèque du Ministère de l’agriculture, de la bibliothèque Universitaire, de la bibliothèque de l’Ecole Supérieure de Sciences Agronomes, celle des Archives nationales et du Centre de documentation de l’INSTAT. Une deuxième descente a eu lieu durant le mois de mai 2006 pour la collecte des données et pour les enquêtes par questionnaire (9) . Cette dernière devant rimer à un choix judicieux des personnes ressources. Un échantillonnage aléatoire a été effectué. Ainsi nous avons enquêté par hasard : 7 sur 10 cadres enseignants permanents, soit un taux d’enquête de 7/10, 4 sur 6 moniteurs, soit un taux de 2/3, 33 sur 36 élèves, soit un taux d’enquête de 8/9 et enfin 33 sortants sur 2 576, soit un taux de 1/78. Parallèlement, nous avons également réalisé des entrevues auprès des responsables administratifs de la ferme école Tombontsoa; en l’occurrence : RANDRIANARIJAONA Lala, le Directeur, THÔR RINGS-BU, le coordinateur technique, RAJOELINA Nirimanjatovo S.,le gestionnaire, RAMANANJANAHARY Alisoa Henriette, le secrétaire de direction, RANDRIANANDRASANA Ruben Marson, responsable de suivi des anciens élèves, RALALARISOA Juliette, responsable de l’internat des jeunes filles…En outre, nous avons recueilli des informations complémentaires auprès du centre de services monographiques de la Commune rurale Ambano, du district d’Antsirabe I et celui d’Antsirabe II. Des visites des organismes locaux, s’engageant dans l’agriculture comme TIKO-FARM et FIFAMANOR ont été aussi effectuées. Nous avons profité de cette seconde descente sur terrain pour consulter la bibliothèque de la ferme école Tombontsoa et le centre de documentation du centre d’accueil de l’Ecole Normale Supérieure à Ambohiambo, Betafo 113.

(9) 4 exemplaires figurent en Annexe.

9 Enfin, une troisième descente, durant deux semaines, a eu lieu au mois de juillet 2006, pour le recueil des données complémentaires et les ramassages de certains questionnaires distribués au cours de notre seconde descente (10) .Nous avons profité aussi de cette occasion pour assister à la cérémonie de la sortie de promotion des élèves de l’année scolaire 2005- 2006 (11) . Les difficultés dans la réalisation de ce travail furent nombreuses. Telle la levée du secret professionnel émétique à toute investigation étrangère. De plus, l’indisponibilité du personnel de la ferme école aussi a rendu les travaux de recherche plus ardus. Quoi qu’il en soit, la présente étude comprend trois parties. Dans la première partie nous allons démontrer que Tombontsoa est un centre à double usage. Dans la seconde partie, nous essayerons de dégager qu’elle est un organisme de développement. Et dans la troisième partie, nous allons parler des difficultés d’être une ferme modèle.

(10) Surtout pour les sortants qui habitent loin de Tombontsoa (11) La sortie de cette promotion a lieu le 21 Juillet 2006.

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PREMIERE PARTIE :

TOMBONTSOA, UN CENTRE A DOUBLE USAGE

11 La ferme école Tombontsoa est traversée par la RN7.(cf. carte n°4 ) Elle est entourée par des domaines privés, et constituée par des superficies cultivées, des surfaces bâties, des cours, des rues, des terrains de sport et un parc d’ornementation (cf.figure n°1 ). Quelle est la particularité de cette ferme école ? Dans les paragraphes suivants nous allons démontrer qu’elle est en même temps un centre de formation professionnelle agricole et une ferme.

Chapitre I : TOMBONTSOA, UN CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE AGRICOLE

Tombontsoa, en tant que centre de formation professionnelle, a son historique, qui a un rapport avec les relations de Madagascar avec les missionnaires européens. Ce contexte a conditionné sa mise en marche, son statut, ses objectifs et son organisation.

III-I--- UUUNEUNE EXISTENCE LIEE AUX ACTIVITES DES MISSIONNAIRES Dans quelles mesures pourrait-on dire que l’existence de Tombontsoa est liée aux activités des missionnaires ? En répondant à cette question, nous allons voir les buts de sa fondation? Et quel a été son statut, au moment de sa création ? . A- TOMBONTSA, UNE ŒUVRE DES MISSIONNAIRES Pourquoi dit-on que Tombontsoa est une œuvre des missionnaires ?

1-Tombontsoa, un témoin de l’Histoire de Madagascar. a- Le temps du royaume de Madagascar : une période favorable pour les implantations étrangères L’accession du Prince RADAMA II au trône en 1861 constitue un tournant majeur dans l’histoire de Madagascar. Les missionnaires étrangers, renvoyés du temps de son prédécesseur RANAVALONA I ère , ont pu désormais regagner le territoire malgache. En effet, en 1866, le NMS ou « Norwegian Missionary Sociéty » sont arrivés à

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Madagascar (12) . Pour prêcher l’évangile et mener à bien leurs activités de propagation de la foi chrétienne, ils ont crée des écoles, des églises, des hôpitaux (13) et ont formé les prêcheurs d’évangile comme les pasteurs, les catéchistes et les évangélistes. b- L’époque coloniale : une intégration enseignement général- enseignement technique En 1896, Madagascar est devenu une colonie française. Ainsi les colons ont instauré une politique administrative au profit de l’intérêt politique et socio-économique de la métropole. Depuis les années 1910, l’enseignement agricole a été obligatoire et a été intégré dans l’enseignement des écoles primaires. Chaque école primaire a eu un jardin scolaire où les enfants peuvent travailler. Les garçons ont aussi fait de la menuiserie et les filles de la couture (14) . L’examen de BE (Brevet Elémentaire) contient aussi des épreuves techniques en ouvrage bois et mécanique (15) . c- Fin de la période coloniale : un embryon de la ferme école Tombontsoa Il faut noter qu’au début de la période coloniale, les activités du NMS à Madagascar fleurissent, ce qui favorisent le développement de l’église luthérienne de Madagascar, connu sous le nom de F.L.M. Dans ce contexte, en 1902, le F.L.M a demandé l’autonomie, mais le NMS, qui siège à Stavanger Norvège l’a refusée. Quoi qu’il en soit, ses activités n’ont cessé de se développer. Il a fallu attendre l’indépendance de Madagascar, en 1960, pour que la situation change. Cette date aussi marque un tournant majeur dans la vie de l’église luthérienne à Madagascar car en 1961, le Dr RAKOTO ANDRIANARIJAONA a été élu président du F.L.M(16) . Parallèlement, en 1960-1961, le Pasteur RASOLOFOJAONA David a effectué un stage à Genève durant lequel il a constaté que les agriculteurs et les éleveurs qui y ont participé, ont tous été formés en agriculture. Ainsi pour la première fois, il a lancé l’idée de créer un centre de formation professionnelle agricole dans le SRAV (Synode Régional Avaratra) qui sera la future ferme école Tombontsoa.

(12) RANDRIAMAMPIONONA Isidore 1999, Ny fitoriana ny filazantsara amin’ny alalan’ny Sekoly Tombontsoa p.1. (13) JAKOB VEA, 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakaratra p.45 (14) Jakob VEA, 1992, le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakaratra op.cit p.45 (15) Cours Histoire de l’éducation en 4 ème année à l’ENS. (16) RANDRIAMAMPIONONA Isidore 1999, Ny ftoriana ny filazantsara amin’ny alalan’ny sekoly Tombontsoa. Op.cit.p3

15 2-Tombontsoa : un outil pour l’évangélisation L’initiative de créer la ferme école Tombontsoa vient du Pasteur RASOLOFOJAONA David. Il a pensé que le moment est venu pour que l’église participe directement à la formation des paysans démunis afin que ces derniers reconnaissent le bienfait de la chretiennété et d’y renforcer leur foi (17) . Il a proposé son projet au FLM, au NMS et surtout à la Fédération Luthérienne Mondiale (LWF) qui, plus tard vont donner leur accord.

3-Un emplacement bien réfléchi Après la création de la commission chargée de la préparation du projet, plusieurs points ont été discutés, en l’occurrence le lieu, la construction…En 1960, la commission a trouvé une surface de 30 ha qui se situe à Antsimoniavoko (dans l’actuel STPL ou Seminary Teolojikam- Paritany Loterana), dans la sous préfecture de Betafo, à 7Km à l’est du chef lieu de district et près de la RN 34, reliant Antsirabe et Morondava. Malheureusement, une évaluation faite en 1960 a conclu que cette surface est insuffisante car, sur les 30ha, environ 15ha seulement sont disponibles pour la pratique d’une exploitation agricole mécanisée (18) . Ce qui a obligé la commission à rejeter ce choix. Après avoir laissé le terrain d’Antsimoniavoko, on a cherché et a fini par trouver un autre plus vaste de 236ha, à Soamahazina, dans la commune de , encore dans la sous préfecture de Betafo (19) . Le sol de Tritriva est très fertile et propice à l’agriculture, mais en raison du mauvais état des routes, la commission a dû l’abandonner. Plus tard, en mars 1962, on a découvert un vaste terrain, à 7Km au Nord d’Antsirabe et au bord de la RN7. Il se situe à Antsampanimahazo, Fokontany Tsarafiraisana, commune Ambano, district Antsirabe II et avec une superficie de 135 ha dont 70ha offerte par l’Etat malgache et 65 ha acheté à 1 500 Ariary l’hectare (20) . Après avoir fait une nouvelle évaluation, la proximité de la RN7 offre un atout pour la mise en valeur d’une exploitation agricole mécanisée et motorisée. De plus, cette superficie est suffisante pour la mise en place des infrastructures nécessaires. En outre, la proximité de la ville d’Antsirabe facilite l’organisation et surtout la vulgarisation de la ferme école.

(17) JAKOB VEA, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakaratra : les agences d’intervention.op.cit. p45 (18) Tantaran’ny Sekoly Tombontsoa Jobily faha 40 taona (1965-2005) p2. (19) JAKOB VEA 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakaratra : « les agences d’intervention ».op.cit. p46 (20) RANDRIAMAMPIONONA Isidore 1999, Ny fitoriana ny filazantsara amin’ny alalan’ny Sekoly Tombontsoa.op.cit. p12

16 Ainsi, le choix de l’emplacement de Tombontsoa est bien réfléchi. Mais qu’en est- il du financement de la construction de cette ferme école ?

4-Un financement assumé par les organismes internationaux . a- Un devis fixé par un comité technique Dès qu’on a découvert le terrain d’Antsampanimahazo, un comité technique a été envoyé à Madagascar. Il est composé de : Oddvar ARESVIK, professeur à l’Ecole Supérieure Agricole de Norvège et son collègue Halvor NORDBO, John LYNCHE Directeur de la ferme école TOMB de Norvège, Lars KORVARD ministre de Norvège, Ola FOSS professeur au Lycée agricole de TOMB ainsi que le missionnaire norvégien Karsten LUNDE (déjà à Madagascar) un membre de la Commission créée en février 1960 (21) . Ce comité vise à élaborer le plan et notamment à fixer le devis de la construction qui a atteint la somme de 46 318 000 Fmg (22) . Mais où est-ce qu’on aurait trouvé cette somme ? b- Un financement octroyé par le « Brot fur die Welt » ou « Pain pour le monde » Le 14 décembre 1960, la première demande de financement a été envoyée à la Fédération Luthérienne Mondiale (LWF), siégée à Norvège. A cette époque, elle a eu une relation permanente avec un organisme de secours appelé « Brot fur die Welt » qui a son siège à Stuttgard, Allemagne. De plus, le pasteur RASOLOFOJAONA David, en sa qualité de président à Génève (en 1960), s’entend bien avec ce dernier. En conséquence, le BFDW a octroyé une somme de 92 000 dollars pour la construction et l’équipement (23) de la ferme école. Notons que ce projet constitue le 10 ème financé par celui-ci. c- Un financement complété par le NORAD ou « Aide pour le développement de Norvège ». Bien que le BFDW accepte d’apporter au F.L.M une aide financière dans son projet, l’argent disponible est encore insuffisant pour la première construction et l’équipement de la ferme école. Face à cela le NORAD a accepté de compléter le manque à gagner (24) .

(21) Tantaran’ny Sekoly Tombontsoa , jobily faha 40taona.op.cit. p2. (22) RANDRIAMAMPIONONA Isidore 1999, Ny fitoriana ny filazantsara amin’ny alalan’ny sekoly Tombontsoa. Op.cit. p2. (23) RANDRIAMAMPIONONA Isidore 1999, Ny fitoriana ny filazantsara amin’ny alalan’ny sekoly Tombontsoa.op. cit. p10. (24) Tantarann’y Sekoly Tombontsoa, jobily faha 40 taona.op.cit. p1.

17 En bref, on peut dire que c’est difficile de mener à terme un grand projet comme celui-ci sans l’intervention des grands organismes de financement internationaux. Mais quand la construction de la ferme école Tombontsoa a été achevée, à qui appartiendrait- t- elle ?

B- TOMBONTSOA, UN DOMAINE PRIVE CONFESSIONNEL ET BIEN STRUCTURE

1- Tombontsoa, un domaine privé confessionnel a- Tombontsoa, une ferme école du F.L.M Lors de la réunion de la commission, au mois de janvier 1962 (25) , on a conclu que la ferme école reste une propriété du SRAV du F.L.M et le 12 février 1963, le F.L.M a acquis le titre domanial. Le nom Tombontsoa vient du mot norvégien TOMB, une ferme école à Norvège appartenant à la Mission. Ce nom a été donné à la ferme école lors de la réunion du 02 Octobre 1962, et signifie avantage, bénéfice ou gain ('26) . b- L’année 1965 : ouverture de la ferme école Tombontsoa. Le 12 décembre 1962, après la pose de la première pierre, la construction a débuté (27) . Avant le mois de juillet 1965 , les infrastructures suivantes ont été prêtes pour le premier fonctionnement de la ferme école : un bâtiment en dur qui dispose de deux salles de classe pouvant accueillir 100 élèves, des bureaux pour les professeurs et le personnel administratif, un internat en dur pour 40 élèves de sexe masculin, un réfectoire pour 100 personnes, un logement pour les responsables de l’internat , 3 logements pour enseignant , un étable , une porcherie, un poulailler et un bâtiment pour atelier bois et fer. La première promotion a été accueillie le 1 èr septembre 1965 (28) et le 12 septembre 1965, la ferme école Tombontsoa a été officiellement inauguré.(29) En bref, depuis sa création, comme nous l’avons déjà mentionné la ferme école Tombontsoa est une propriété du F.L.M. Elle est donc un domaine privé confessionnel mais dans quelles mesures pourra- t- on dire que c’est un domaine bien structuré ?

(25) JAKOB VEA, 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinankaratra.op.ciot. p46. ('26) JAKOB VEA, 1992, le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakarana op.cit p.46. (27) JAKOB VEA, 1992, le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakarana op.cit p.46. (28) Tantaran’y Sekoly Tombontsoa, jobily faha 40 taona.op.cit. p2. (29) Tantaran’y Sekoly Tombontsoa, jobily faha 40 taona.op.cit. p2.

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2-Tombontsoa, un domaine privé bien structuré Pour répondre à cette question il est nécessaire de parler de l’organigramme de la ferme école Tombontsoa. Depuis sa création jusqu’aujourd’hui, la structure générale de l’organigramme de la ferme école Tombontsoa est toujours maintenue, mais on y a apporté quelques changements au fil du temps et en fonction des circonstances vécues par la ferme école (30) . Actuellement (*) , Tombontsoa fonctionne selon l’organigramme présenté en figure n°2. a- Un organigramme bien conçu Cet organigramme nous présente les différents services qui fonctionnent dans la ferme école, les inter- relations qui existent entre eux et l’organisation de l’administration, en amont jusqu’en aval. De prime abord, Tombontsoa semble avoir un organigramme bien conçu. Mais que nous montre- t- il- en fait ? b- Une direction hiérarchisée D’après cet organigramme, le plan d’organisation de la ferme école suit une voie hiérarchique. D’abord, en amont se trouve le F.L.M. Il possède un groupe de 8 ou 9 personnes environ, chargé de déléguer les affaires particulières de la ferme école. Ce n’est autre que le comité SRAV. Celui-ci dirige le comité directeur qui est analogue au comité de suivi et de contrôle. Au dessous de ces différents comités se trouvent le Directeur et le Directeur adjoint. Ils commandent le comité de gestion et le comité technique en dirigeant les différents départements en aval de l’échelle à savoir : le département enseignement, englobant l’école, les internats, le suivi des anciens élèves, l’espérance ou Fanantenana , le jardin et le parc d’ornementation, ensuite le département élevage, regroupant l’élevage bovin, porcin et aviaire puis le département Agriculture dans lequel se trouve les champs de culture, les équipements agricoles, les ateliers, approvisionnement et production, et

(30) VEA (J), le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakarana op.cit p.52. (*) A partir de l’année scolaire 2005- 2006.

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Figure n°2 : PLAN D’ORGANISATION DE LA FERME ECOLE TOMBONTSOA

Eglise Luthérienne Malgache

(F.L.M)

Comité SPAM

Comité de -Comité Direc teur

Suivi et de contrôle

Directeur

Coordinateur technique

Gestionnaire Comité technique

ENSEIGNEMENT MINOTERIE ELEVAGE AGRICULTURE - Ecole (Formation) - Etable - Champs de culture - Provenderie - Internats - Porcherie - Equipement agricole - Moulin - Suivi des anciens - Poulailler - Ateliers élèves - Approvisionnement - Fanantenana et production - Jardin

Source : bureau du secrétariat de la ferme école Tombontsoa, mars 2006

20 enfin le département Minoterie qu’ engendre le moulin et la provenderie. Ces 4 départements permettent d’attribuer à Tombontsoa la qualification de ferme école. En résumé, le FLM se trouve à la tête de l’organisation. Il met en place les différents comités qui opèrent sous son égide en aidant le Directeur et le Directeur Adjoint lesquels s’occupent de la direction des différents départements se trouvant en bas de l’échelle. Tout cela nous permet de dire qu’il s’agit ici d’une organisation hiérarchique. Mais quelle est la caractéristique de l’administration ? c- Une administration organisée En effet, elle se particularise par la mise en place d’un comité SRAV, d’un coordinnateur technique, d’un comité technique et d’un service de gestion. • La mise en place du comité SRAV. Actuellement, la ferme école Tombontsoa est dite en phase de démarrage. Celle-ci conditionne la gérance de l’administration qui se fait comme suit : D’abord le FLM pose le comité SRAV élu lors de l’assemblé générale du comité synodal. Ce comité élit le comité directeur, composé de 14 membres environ (31) parmi lesquels on a tiré le comité de suivi dont le nombre n’est pas définitif. C’est le comité SRAV qui élit aussi le Directeur de la ferme école, selon les conseils du comité directeur et puis le comité technique. Apparemment il est aussi membre d’office du comité directeur et de démarrage. Il doit être un professeur à la ferme école Tombontsoa, luthérien et être confirmé. Il faut noter qu’actuellement le Directeur de Tombontsoa est le docteur RASOLOSON Lala Hajanirina, (cf. photo n°1), un docteur vétérinaire qui enseigne la matière « santé animale ». • La mise en place du coordinateur technique Comme Tombontsoa est actuellement en phase de démarrage, à partir de cette année, on a mis à en place de nouveau un Coordinateur technique en la personne de Mr. Thôr RINGS-BU, missionnaire norvégien (cf. photo n°2 ), lui aussi est professeur à Tombontsoa. Il joue le rôle de coordinateur c'est-à-dire, harmoniser les relations intérieures et puis extérieures et surtout il est l’intermédiaire entre la ferme école et les étrangers. Il supervise l’administration et la gestion des départements.

(31) Enquête de l’auteur

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Photo n°1 : Photo du Directeur de la ferme école Tombontsoa dans son bureau.

Source : cliché de l’auteur

Sur la table, devant le directeur, nous voyons, un calendrier, titré FIFAMANOR, sur lequel nous trouvons une photo d’une vache de race Pie Rouge Norvégienne. En Effet, Tombontsoa est en coopération avec le FIFAMANOR en matière de Vulgarisation de cette race bovine. Enfin, nous voyons, à gauche un écran ordinateur preuve que la ferme école Tombontsoa s’approprie des technologies en informatique.

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Photo n°2 : Photo du coordinateur technique de la ferme école

Tombontsoa et de sa femme.

Source : cliché de l’auteur 21 juillet 2006

- Mr Thor Rings- Bu et sa femme - Il est aussi coordinateur technique dans la ferme

23 • La mise en place du comité technique Tombontsoa possède un comité technique qui n’est autre que l’ex-réunion des collèges des enseignants ou Conseils des professeurs. Cette nouvelle dénomination est prise lors de la réunion de celui-ci le 13 Mars 2006. Il est constitué par le Directeur, le Coordinateur technique et les professeurs. Il vise à harmoniser le plan technique pour les stratégies du fonctionnement de la ferme école tant sur le côté éducatif que productif. En somme le membre du comité technique a une triple fonction : d’abord, en tant que membres ce sont des techniciens de la formation et /ou de l’agriculture, ensuite des professeurs à Tombontsoa et enfin responsables des secteurs d’exploitation • La mise en place du service de gestion Cette année, on a mis en place le service de gestion avec un Gestionnaire qui gère le déroulement des activités de chaque secteur des différents départements. Ce qui permet de faciliter le travail des différents comités et surtout du comité de démarrage. Ainsi, par exemple il propose le recrutement d’un employé si besoin est. Le gestionnaire est aussi membre d’office du comité technique. En bref, le FLM met en place le comité SRAV qui élit et administre les comités leaders comme le comité de suivi et de contrôle, puis les Directeurs. Le service de gestion et les comités techniques sont sous la houlette des directeurs mais aident ces derniers dans l’administration des différents départements de la ferme école. Toutes ces inter- relations font que nous avons ici une administration organisée. L’existence de Tombontsoa est liée aux activités des missionnaires. En effet, elle devient un domaine privé confessionnel et bien structuré. Mais quelles sont sa particularité et sa nécessité ?

IIIIII-II --- TTTOMBONTSOA,TOMBONTSOA, UN CENTRE DE FORMATION DES JEUNES TECHNICIENS, NECESSITANTS DES ENCADREURS QUALIFIES D’abord nous allons démontrer que Tombontsoa est un établissement de formation et après nous dégagerons la particularité de ses personnels.

24 A- TOMBONTSOA, UN ETABLISSEMENT DE FORMATION On entend par établissement, l’ensemble de locaux où se donne l’enseignement collectif de connaissances générales ou de connaissances particulières 32) donc l’établissement de formation professionnelle consiste à dispenser l’enseignement nécessaire d’un métier ou d’une profession. Dans ce cas, Tombontsoa constitue- t- elle un établissement de formation ? Pour nous permettre de répondre à cette question, nous allons voir d’abord quels sont ses objectifs ? 1-Des objectifs ambitieux a- Un objectif originel maintenu La ferme école Tombontsoa a comme objectif originel de former directement des paysans démunis par l’intermédiaire des églises chrétiennes afin qu’ils s’y attachent toujours fidèlement (33) . Cet objectif principal est encore maintenu jusqu’à maintenant. Mais pour l’accomplir, des approfondissements devant évoluer au cours du temps, sont nécessaire. b- Des objectifs opérationnels évoluent au cours du temps. L’historique du 10 ème anniversaire de la ferme école Tombontsoa, apparu en 1975, révèle qu’elle se charge de former, d’aider les jeunes malgaches à devenir des cultivateurs et des fermiers évolués afin d’améliorer et d’augmenter leur niveau de vie, ils servent aussi de modèle face aux paysans qui tiennent trop aux coutumes ancestrales(34) . Deux ans après, le rapport d’activités de la ferme école affirme que dans ses activités elle s’engage à la formation des jeunes, nouvellement recrutés, à donner des stages pratiques pour les élèves de l’année précédente et à octroyer des aides aux paysans de la région et aux visiteurs venus demander conseils auprès des responsables de la ferme école. Elle s’occupe aussi de la production des animaux, des semences et de provende. Plus tard le rapport du SRAV en 1979 annonce que Tombontsoa s’occupe de la préparation et de la formation des futurs agriculteurs et éleveurs chrétiens dans les domaines physique, culturel, et spirituel pour qu’ils s’adaptent à la technologie existante, elle cree par ailleurs des « manifestations » pour éveiller et encadrer les anciens élèves. Enfin, elle aide le FLM par des conseils techniques sur l’agriculture et l’élevage (35) . Après la construction de

(33) VEA (J), 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakarayra, op cit p47. (34) VEA (J) ), 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes terres malgaches de Vakinakaratra, op cit p47.

(35) ), 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakaratra, op cit p47.

25 l’internat des jeunes filles en 1985, Tombontsoa se préoccupe de former des futurs paysans, de produire des semences améliorées, des provendes et vend des produits phytosanitaires, vulgarise le SRAV et suit les anciens élèves de toutes les régions de l’île (36) . D’après l’ex-Directeur de la ferme école, Mr RAZAFIMANDIBY (*) , les buts de Tombontsoa sont de prêcher l’évangile à travers des travaux effectués, d’offrir une formation à tous les jeunes garçons et filles depuis 1985 (37) . Actuellement les objectifs de la ferme école sont d’aider les jeunes à devenir des exploitants agricoles professionnels dans les collectivités où ils vivent, de former les particuliers intéressés par des activités agricoles, par les modules qui les intéressent, durant une période déterminée, par exemple la fabrication de la provende pour les animaux, produits des semences animales ou végétales aux paysans-fermiers environnants. Enfin elle vend de la provende pour les intéressés (38). Malgré le maintien de l’objectif originel, il s’opère un développement intégré et évolutif, rendant ainsi plus ambitieux les perspectives de la ferme école. Mais comment sont les infrastructures nécessaires pour les réalisations?

2-Des infrastructures complètes

Les grands secteurs de la ferme école disposent chacun d’une infrastructure adéquate. C’est le cas de la formation et administration, des ateliers et agriculture, de l’élevage de la grande ferme, des petites fermes et de la minoterie.

26 a- Des infrastructures pour la formation et administration

Tableau n°1 : Les infrastructures de la ferme école pour la formation et administration

Désignation Nombres de bâtiments Logements pour enseignants et moniteurs 19 Blocs de cadre enseignants, l’administration et salle de 3 classes Internats, bibliothèque et réfectoires 3 Cuisine 1 Auditorium 1 Hangar 1 Internat niveau II 1 Maison responsable niveau II 1 Salle de classe niveau II 1 TOTAL 31

Source : bureau du gestionnaire de Tombontsoa Avril 2006. En tant que centre de formation, Tombontsoa possède des infrastructures destinées à la formation et à l’administration, (cf. tableau n°1). Elle a 19 logements pour les enseignants et les moniteurs qui doivent habiter à Tombontsoa (cf. photo n°3 et n°4 p15bis), surtout les responsables de chaque secteur d’exploitation. Ensuite Tombontsoa a 3 blocs pour les cadres enseignants, l’administration et salles de classes qui peuvent accueillir 100 élèves. A part tout cela, elle possède aussi 3 bâtiments pour les internats à savoir : l’internat des garçons et celui des filles, la bibliothèque et le réfectoire. De plus, elle a une salle de cuisson, puis, un auditorium, c'est-à-dire une salle aménagée pour les œuvres musicales ou théâtrales, les émissions auditives ou visuelles servant à concrétiser les cours donnés à l’école. Il faut noter que ce dernier constitue aussi la salle de fête de la ferme école. Tombontsoa a aussi un hangar pour les outillages répondant à une technologie appropriée. La ferme école Tombontsoa a déjà mis en place des infrastructures pour la formation du niveau II, c'est-à-dire, après avoir fini leurs études dans le niveau I, les élèves qui obtiennent une note plus de 14 sur 20, peuvent accéder au niveau II (39) . Les infrastructures nécessaires comme l’internat, la maison pour le responsable et le bâtiment

(39) VEA (J). 1992, Le développement de la production laitière sur les Haute Terres malgaches de Vakinakaratra. Op cit pp 72-73.

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Photo n°3 : Vue de face d’un logement de professeur

Source : cliché de l’auteur Avril 2006

- Des pelouses, des allées, des fleurs, des arbres sont là pour l’embellissement de la maison.

Photon°4 : Vue de face d’un autre logement de professeur

Source : cliché de l’auteur. Avril2006

Au premier plan, la pelouse jaunissante montre qu’on est dans la période hivernale. Nous remarquons sur le toit l’existence de la cheminée, de l’âtre indispensable et remplace le climatiseur en hiver

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abritant la salle de classe sont là (cf.photo n°5) depuis quelques années. Mais ce projet relatif au niveau II n’a pas encore démarré. Après les infrastructures pour la formation et administration, voyons maintenant celles des ateliers et de l’agriculture. b- Des infrastructures pour ateliers et agriculture Tableau n°2 : Les infrastructures de la ferme école destinées aux ateliers et à l’agriculture. Désignation Nombre des bâtiments Bâtiment pour ateliers magasin 1 Bâtiment pour magasin de semences de pomme de 1 terre TOTAL 2 Source : bureau du gestionnaire de Tombontsoa Avril 2006

D’après ce tableau n°2, Tombontsoa possède des infrastructures pour les ateliers et l’agriculture c'est-à-dire des installations destinées aux activités relatives aux ateliers et à l’exploitation de la terre, à savoir : un bâtiment servant d’atelier magasin et où se trouvent, l’atelier fer, l’atelier bois et le parcage des engins agricoles. Puis, un bâtiment en dur utilisé comme magasin pour semences de pomme de terre (cf. photo n°6 et n°7) c- Des infrastructures pour l’élevage de la grande ferme Tableau n°3 : Les infrastructures de la ferme école pour l’élevage de la grande ferme. Désignation Nombres Porcherie 3 Poulaillers 2 Etable 1 TOTAL 6 Source : bureau du gestionnaire de Tombontsoa Avril 2006. La ferme école Tombontsoa a aussi des infrastructures relatives aux activités d’élevage (cf tableau n°3). Il s’agit de 3 porcheries qui comportent des salles de maternité, de verrat, de truie et la salle d’engraissement, ensuite, 2 poulaillers destinés à l’élevage de poussin, de poulets, des poules pondeuses, des poulets reproducteurs, des poulets de chair… Enfin, la ferme école possède aussi une grande étable, pouvant accueillir jusqu’à 800 têtes de bovins, combinée avec la salle laitière .

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Photon°5 : Vue de loin du bâtiment pour la formation du niveau II à Tombontsoa.

Source : cliché de l’auteur

Au premier plan, nous voyons une vaste cours. A l’arrière plan, le bâtiment auquel est fixé la plaque indiquant SEFAFI TOMBONTSOA TAONA FAHA ROA ou « SEFAFI TOMBONTSOA DEUXIEME ANNEE ».

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Photon°6: Vue externe du magasin de semence de pomme de terre.

Source : cliché de l’auteur

A la base, nous voyons des nombreuses cases pour le besoin d’aération. Le toit de chaume en deux étages traduit le besoin du refroidissement.

Photon°7 : Vue interne du magasin de semence de pomme de terre.

Source : cliché de l’auteur

La technique de conservation de semence se fait en étage pour faciliter la conservation, l’aération et la germination.

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d- Des infrastructures pour les fermes de démonstration et de démarrage : Tableau n°4 : Les infrastructures destinées aux petites fermes. Désignation Nombre des bâtiments Maisons pour anciens élèves (ferme de démarrage) 7 Bâtiments pour petite ferme Fanantenana 6 TOTAL 13 Source : bureau du gestionnaire de Tombontsoa, avril 2006. Tombontsoa possède aussi des constructions pour les anciens élèves à la ferme école et le Fanantenana (l’Espérance), (cf. tableau n°4), dont 7 maisons de 3 pièces, construites pour les familles des anciens élèves qui y amassent des fonds. On y trouve aussi 6 bâtiments, pour la ferme Fanantenana, comportant une maison d’habitation pour le personnel responsable, une étable combinée pour vaches et moutons, un poulailler, une porcherie et une autre, pour d’autres volailles et les divers outillages appropriés à savoir : les charrettes à roues pneumatiques, remorques basculantes, charrues et herses, faucheuses à bœufs etc. On y découvre enfin une petite maison de réunion et d’orientation pour le groupe d’élèves qui y font de la pratique. e- Des infrastructures pour la minoterie Outre les infrastructures précitées, Tombontsoa a aussi un bâtiment pour la minoterie, dans lequel se trouvent les différentes machines qu’elle utilise. Il sert de magasin de stockage des matières premières, des produits finis aussi bien pour la provenderie que le moulin et des bureaux de personnel responsable. En résumé, la ferme école a des infrastructures à usage multiple pour la formation et l’administration pour les grandes et petites fermes, pour les ateliers et l’agriculture ainsi que pour la minoterie. Ce qui nous permet de dire que ce sont des infrastructures complètes. Nous avons vu que les infrastructures nécessaires sont déjà en place pour réaliser ses objectifs mais pour y parvenir quel type de formation offre la ferme école ?

3-Des formations périodiques et régulières Comme nous allons le constater, Tombontsoa dispense non seulement une formation périodique mais aussi une formation régulière.

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a- Une formation périodique La graphique n°3(cf. p 18bis) nous montre la répartition des différentes activités effectuées et suivies par la ferme école au cours de l’année scolaire. Le concours d’entrée commence le 10 août et dure 5 jours et la nouvelle promotion débute les études, en général, dans la première semaine du mois d’Octobre. Mais cette année (2005- 2006), une nouvelle organisation a obligé la ferme école de reporter la rentrée à une autre date, qui avait lieu le 11 novembre 2006. Après avoir reçu des cours théoriques et pratiques de 9 mois environ (début octobre jusqu’au début juin de l’année prochaine) les élèves passent les examens de fin d’année qui durent 2 semaines. Cette année le calendrier des examens débute le 19 Juin 2006 et ne se termine que le 30 Juin 2006. Enfin, la sortie de promotion a lieu le 21 Juillet 2006 qui marque la fin de cette année scolaire et le début des grandes vacances en attendant la date du concours d’entrée de la prochaine promotion. En bref, la ferme école Tombontsoa dispense saisonnièrement une formation pour une durée de 10 mois environ. C’est pour cela que nous pouvons dire que Tombontsoa offre une formation périodique. Mais pourquoi dit- on qu’elle dispense aussi une formation régulière ? b- Une formation régulière Depuis sa création, Tombontsoa ne cesse d’accueillir annuellement des élèves. A partir de l’année scolaire 1984- 1985 jusqu’à 2003- 2004, elle a eu deux classes parallèles parmi lesquelles l’une avait un cours théorique en classe le matin, l’après midi un cours pratique dans les différentes sections, et vice versa pour l’autre classe. Mais en 2005- 2006, une nouvelle organisation a dû être prise. En effet, la ferme école n’accueille plus qu’une classe. L’analyse de l’emploi du temps hebdomadaire des élèves, présenté dans le tableau n°5, page 18ter, nous permet de dégager le déroulement de la formation et la vie quotidienne des élèves. D’après ce tableau, tous les jours les élèves se réveillent à 5h 30mn sauf le dimanche à 4h 30mn. Après avoir terminé le ménage, ils vont prendre le petit déjeuner et rejoignent ensuite les différentes sections où ils font de la pratique, et ne rentrent qu’à midi pour le déjeuner à 12h 30mn. La mi-journée après midi est consacrée à la formation théorique en salle. Le cours se termine à 18h, et un quart d’heure après ils prennent le dîner. A partir de 19h 15mn, les élèves font des études surveillées obligatoires, précédées et terminées par un court culte. A 20h 30mn c’est le couvre feu.

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Tableau n°5 : L’emploi du temps hebdomadaires des élèves à la ferme école Tombontsoa.

JOURS TIMMING ACTIVITES LUNDI 5h 30mn réveil 5h 30mn à 6h 30mn Ménage (dortoirs, cour, salle de classe) 6h 30mn Petit déjeuner 7h 10mn Début pour les travaux pratiques A 11h 30mn Fin des travaux pratiques 12h 30mn Heure de repas et pause 13h 50mn Départ pour l’école 14h Début du cours théorique SAMEDI MATIN 18h 15mn Heure de dîner 19h 15mn Etudes surveillées obligatoires 21h 30mn Couvre feu SAMEDI 15h Travaux dans les fermes 18h 30mn Heure de dîner DIMANCHE 4h 30mn Travaux dans les fermes 8h à 8h 30mn Petit déjeuner 9h Aller à l’église 12h 15mn Heure de repas et pause 13h à 14h 45mn Partage d’évangile 15h à 18h Travaux pratiques dans les fermes 18h 15mn Heure de dîner 19h 15mn à 21h15mn Emissions programmées : cinéma, vidéo, etc.

Source : bureau du responsable des élèves de Tombontsoa Avril 2006.

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Le Samedi après midi, les élèves n’ont pas cours mais ils doivent effectuer des travaux pratiques dans les fermes. Le dimanche il faut noter que les élèves se lèvent à 4h 30mn pour qu’ils puissent accomplir des travaux dans les fermes avant d’aller à l’église. L’après midi de ce jour les élèves doivent assister à un partage d’évangile, ouvert à tout le monde qui s’achève à 14h 45mn. De 15h jusqu’à 18h ils travaillent dans les fermes. Le jour de dimanche, toute la soirée de 19h 15mn à 21h 15mn, les élèves se rendent dans la salle de fête pour assister à une émission programmée auditive ou visuelle. A part le rythme saisonnier qui rend périodique la formation, Tombontsoa offre une formation qui a un caractère permanent et habituel en suivant un rythme constant et continu. C’est la raison pour laquelle nous pouvons dire que Tombontsoa dispense une formation régulière. Mais quels modules dispense-t-elle alors à ces élèves ?

4- Des modules spécifiques à l’agriculture. D’après le tableau n°6 p19bis, 33 matières sont dispensées à la ferme école. Verticalement elles peuvent être rassemblées en 3 grands groupes de matières, à savoir : les matières principales, les matières de base et les matières générales, et horizontalement en 4 sous- groupes : l’agriculture, l’élevage, l’économie, la sociologie, et enfin les autres matières. Les cours théoriques sont constitués de 15 matières principales soit les 45,46% du total. Ce sont les matières par lesquelles on étudie d’abord, des cultures bien déterminées dont la légumineuse, l’arboriculture fruitière, la culture fourragère, l’agriculture spéciale (café, vanille…) , la protection des plantes et les moyens de production. Ensuite, les matières concernant les activités d’élevage bien définies, à savoir : l’élevage bovin, l’élevage porcin, l’élevage aviaire, la santé des animaux, la pisciculture et la construction (étable, porcherie, poulailler). Enfin, des matières qui ont comme objet d’étude la sociologie et l’économie : socio économie et communication, économie agricole, budgétisation, planification rurale et comptabilité agricole. Toutes ces différentes matières montrent que la ferme école prépare des futurs paysans qui vont s’intégrer dans le monde rural. Mais on ne peut pratiquer tel type de culture ou telle branche d’élevage sans avoir mieux connu les milieux naturels, les différentes techniques de mise en valeur, les caractères physiques, biologiques et psychologiques d’une espèce. C’est la raison pour laquelle la ferme école a prévu des matières de base composées de 11 disciplines soit les

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Tableau n°6 : Matières des cours théoriques de la ferme école Tombontsoa

CLASSIF MATIERTES ICATION agriculture élevage Economie et Nbr (%) (%) sociologie MATIER Légumineuse et arboriculture ES fruitière 1 Culture fourragère 1 Agriculture spéciale 1 Protection de plantes 1 Moyens de production 1 Elevage bovin 1 PRINCIP Elevage porcin 1 ALES Elevage aviaire 1 Soins des animaux 1 pisciculture 1 constructions 1 Socio économie et communication 1 Economie agricole 1 Budgétisation rurale et planification rurale 1 Comptabilité agricole 1 TOTAL 5 6 4 15 45,46 MATI Géologie 1 Agro climatologie 1 Chimie organique et minérale 1 Physique chimie 1 ERES Sol et engrais 1 Irrigation et hydrologie 1 Botanique 1 DE Biologie 1

Anatomie et physiologie 1

Hérédité et amélioration BASE de race 1 Alimentation des animaux 1 TOTAL 8 3 11 33,33 MATIER Math/calcul 1 ES malagasy 1 français 1 GENERA Nutrit° hum/ne 1 LES Religion 1 Chant et musique 1 sport 1 TOTAL 7 24,21 TOTAUX 13 9 4 7 33 (%) 39,40 27,27 12, 12 21,21 100

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3,33% du total, à savoir : la géologie, l’agro climatologie, la chimie organique et minérale, la physique chimie, le sol et engrais, l’irrigation et hydrologie, la botanique, la biologie (animale et végétale), l’anatomie et physiologie, l’hérédité et l’amélioration de race, l’alimentation des animaux. Cependant, les matières générales ne comportent que 7 disciplines soit les 21% du total, ce sont : les mathématiques, le calcul, le malagasy, le français, et le sport. Bref, l’enseignement vise surtout à développer chez les élèves la qualité d’expression, la clarté du raisonnement, le maintien de la qualité des aliments, la vie artistique et le développement des facultés spirituelles et physiques. Verticalement, les matières relatives à l’agriculture tiennent la première place avec 13 matières soit les 39,40% du total, dont 3 matières principales et 8 matières de base. Elles sont suivies par celles ayant trait à l’élevage avec 9 matières soit les 27,27%. Les autres matières, qui sont toutes des matières générales occupent la 3 ème place avec 7 disciplines, c'est-à-dire les 21,21% du total. Elles sont aussi nécessaires car le développement des connaissances générales des élèves facilite l’enseignement. Enfin, les matières relatives à l’économie et à la sociologie tiennent la dernière place avec 4 disciplines soit les 12,12% du total, parce que dans ce domaine, la ferme école ne traite que des éléments utiles aux activités d’agriculture et d’élevage. En résumé, les matières principales et les matières de base tiennent une place importante dans la formation des élèves. Le regroupement thématique de ces différentes matières nous révèle que 78,79% (*) sont relatives à l’agriculture, à l’élevage et à la socio- économie rurale. Nous pouvons donc affirmer que Tombontsoa dispense des modules spécifiques à l’agriculture. Voila en ce qui concerne les modules enseignés, maintenant nous allons présenter les caractéristiques des élèves de la ferme école.

5- Des élèves majoritairement masculins, hétérogènes et essentiellement issus des parents travaillant dans le secteur primaire. Le tableau n°7, page 20bis, nous montre la répartition par âge et par sexe des élèves de Tombontsoa.

(*) D’après le tableau n°6 p.26 bis : 39,40% (agriculture) + 27,27% (élevage)+ 12,12% (économie et sociologie).

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Photon°8: Photo de classe des élèves de Tombontsoa (année scolaire 2005- 2006)

Source : cliché de l’auteur.

Nous voyons ici des élèves jeunes et majoritairement masculin.

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a- Des élèves majoritairement masculins (cf. photo n°8 ) D’après ce tableau, on peut regrouper les élèves en 6 classes d’âge d’intervalles de 4 ans. Le choix de la valeur minimale 18 et maximale 36 s’explique par la modalité de recrutement des élèves. On n’y accueille que des candidats âgés de 18 à 35 ans (40) L’âge de 36 est déjà exclu voila pourquoi nous avons ouvert l’intervalle 36 dans notre classification d’âge. Sur les 33 élèves enquêtés, 23 sont des garçons, soit 68,75% du total tandis que les filles ne sont que 10, c'est-à-dire les 31,25% du total. Les garçons sont évidement plus nombreux car d’après l’organisation de la ferme école, la proportion des garçons est fixée à 2/3 de l’effectif total.(*) b- Des élèves jeunes (cf photo n°8). Le tableau n°7 p20bis nous permet d’élaborer la figure n°4 p20bis qui nous présente la répartition par âge des élèves. D’après cette figure, les 18 à 25ans représentent les 34,38% de l’effectif total. Les 21 à 24ans constituent les 40,63% et le reste15,52% pour les 24 à 27 ans, 3,12% pour les 27 à 30 ans et 6,25% pour les 30 à 33 ans. Il faut noter que l’intervalle de 33 à 36 ans ne reçoit aucune valeur. Pour les raisons déjà évoquées, cette figure nous révèle que les ¾ des élèves se trouvent entre les tranches d’âge 18 à 24 ans. Cela ne nous étonne pas car plus de la moitié de la population agricole, entre 15 à 39 ans, à Madagascar sont âgées de15 à 24 ans,plus précisément 51,09%.(**) Cette forte proportion des 18 à 24 ans nous permet d’affirmer que les élèves de Tombontsoa sont jeunes. Mais dans quelles mesures pourrait-on dire qu’ils sont hétérogènes ? c- Des élèves hétérogènes Dans ce paragraphe nous allons parler de la répartition par niveau d’instruction et par province des élèves. • Des niveaux d’instruction différents. Le tableau n°8 p21bis nous donne la répartition des élèves selon le niveau. Le choix du niveau minimal 3 ème est dicté par la raison que c’est le niveau minimum de recrutement exigé par Tombontssoa. D’après ce tableau, 14 élèves soit 43,75% du total n’ont que le niveau 3ème.Cela s’explique surtout par des raisons financières et par l’idée sur l’avenir que se font la plupart des jeunes malgaches, qui après avoir terminé le 1 er

(40) Enquètes de l’auteur. (*)Enquètes de l’auteur (**)Enquètes de l’auteur - 41 -

Tableau n°8 : Répartition par niveau d’instruction des élèves de la ferme école Tombontsoa, (année scolaire 2005- 2006).

Niveau Nombre Pourcentage TITULAIRE DU

BEPC BAC

Nombre Pourcent* Nombre Pourcent**

3ème 14 43,75 4 12,12 / /

Secondaire 3 9,37 2 6,06 / /

1ère 3 9,37 3 9,09 / /

Terminales 13 37,51 10 30,30 9 27,27

TOTAL 33 100 19 57,57 9 27,27

Source : Enquête de l’auteur

* Pourcentage des élèves ayant le BEPC par rapport à l’effectif total des apprentis de Tombontsoa.

** Pourcentage des élèves ayant le BAC par rapport au nombre total des élèves de la ferme école (année scolaire 2005-2006).

Tableau n°9 : Répartition des élèves selon la province d’origine (année scolaire 2005-2006).

Province Effectif (élève) Pourcentage (%)

Antananarivo 19 57,58

Fianarantsoa 06 18,18

Mahajanga 03 09,09,

Toamasina 03 09,09

Tuléar 01 03,03

Antsiranana 01 03,03

TOTAL 33 100

Source : Enquête de l’auteur

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cycle de l’étude secondaire, abandonnent les établissement d’enseignement général aux profit de ceux de la formation technique pour un meilleur avenir (41*) . Ensuite, 13 élèves soit 37,51% du total ont atteint le niveau Terminale. Enfin, les classes intermédiaires, Seconde et Première ne comptent que 3 élèves chacun, soit 9,37% du total. 19 sur les 33 sont titulaires du BEPC (57,58%) tandis que 09 seulement ou 27,27% du total ont le BAC. • Des origines diverses . D’après le tableau n°9 21bis, 19 élèves sont originaires de la province d’Antananarivo. Ils se répartissent comme suit : 8 venant du district de Betafo , 3 originaires d’Antsirabe I , 2 d’Antsirabe II, 2 de Tananarive II, et 4 venant chacun de Tsiroanomandidy, Miarinarivo et de Manjakandrina. La province de Finarantsoa tient la seconde place avec 6 élèves soit les 18% du total dont 2 venant d’Ambositra, et 4 venant chacun de Fianarantsoa I, Fianarantsoa II, Fandriana et Ambatofinandrahana. Ensuite, 3 d’entre eux viennent de la Province de Mahajanga : Mahajanga I, Namakia et Ambatoboeni. 03 élèves aussi sont originaires de la province de Toamasina dont 2 venant d’Ambatondrazaka et 1 de Mahanoro. Enfin, un élève venant d’Amboasary Sud représente la Province de Tuléar et un seul venant d’Antsiranana I pour celle d’Antsiranana. En somme, Tombontsoa n’a qu’une classe, mais les niveaux de ses élèves sont très différents. Et malgré la forte proportion des élèves originaires de la province d’Antananarivo, nombreux aussi sont ceux qui viennent des autres provinces. Toutes les provinces de Madagascar sont représentées. C’est ce qui fait l’hétérogénéité de l’effectif. Mais que dire de l’appartenance professionnelle des parents ? d- Des élèves essentiellement issus des parents travaillant dans le secteur primaire. Sur les 33 élèves enquêtés, 31 ont déclaré la profession de leur père tandis que 27 seulement sur les 33 en question ont déclaré celle de leur mère. Et la somme de ces deux nous permet d’établir le tableau suivant : Tableau n°10 : Répartition professionnelle des parents des élèves (année 2005 /2006).

Secteur d’activité Effectif (parent) Pourcentage (%) S I 31 53 ,44 S II 4 06,91 SIII 23 39,65 TOTAL 58 100 Source : Enquêtes de l’auteur

(41*) Cours histoire de l’éducation en 4ème année à l’ ENS. - 43 -

D’après le tableau n°10, 31 parents, soit les 53, 44% du total travaillent dans le secteur primaire c’est à dire occuper les activités liées directement à l’exploitation du milieu naturel et des zones productrices des matières premières (41) . Tandis que 4 (6,91% du total) sont dans le secteur secondaires qui comprend l’industrie, l’artisanat et les travaux publics (42) . Et le secteur tertiaire qui inclut les activités productrices de service, commerce, transport, administration (43) , regroupe 23 parents soit les 39, 65% du total. En bref, plus de la moitié des parents d’élèves travaillent dans le secteur primaire. Nous avons vu que Tombontsoa est un établissement de formation. Et en tant que tel, quelles sont ses nécessités ?

B- TOMBONTSOA, UN ETABLISSEMENT NECESSITANT DES ENCADREURS QUALIFIES Nous allons représenter les différents personnels de la ferme école afin que nous puissions dégager leur spécificité. Tableau n°11 : Répartition des personnels permanents de Tombontsoa Genre d’activité Nombre Pourcentage Cadre enseignant 08 15 ,60 Moniteurs 07 13,30 Aide-Moniteur 03 5,66 Personnels administratifs 08 15 ,60 Ouvriers 27 50,94 TOTAL 53 100 Source : Bureau du gestionnaire de Tombontsoa Avril 2006.(26 Juillet2007) D’après ce tableau, la ferme école emploie 08 cadres enseignants permanents, 07 moniteurs, 03 Aide moniteurs, 08 personnels administratifs et 27 ouvriers. Nous allons voir en premier lieu, de quel type de cadre enseignant s’agit-il ?

(41) RANDRIANATOANDRO Meja–Ny-aina, 2003,op cit p31. (42) RANDRIANATOANDRO Meja–Ny-aina, 2003,op cit p30. (43) RANDRIANATOANDRO Meja–Ny-aina, 2003,op cit p28.

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1- Des professeurs permanents spécialistes et polyvalents Sur proposition du comité technique (cf. figure n°2), le recrutement des professeurs est décidé par le comité directeur (44). Mais quelles catégories de professeurs sont embauchées par la ferme école ? a- Des professeurs permanents spécialistes D’après le tableau n°12 (cf. p.24bis), voici la qualification des professeurs : 4 sur 10 soit les 40% du total sont des ingénieurs agronomes dont un missionnaire norvégien, un sortant de CNEARC France, et deux sortants de l’Ecole Supérieure Agronome d’Antananarivo. Ensuite, deux soit 20% du total sont des adjoints techniques d’agriculture et d’élevage de formation norvégienne. Les 4 restant sont constitués par un docteur vétérinaire, un agent d’agriculture de formation norvégienne, un sociologue et un pasteur. En bref, tous les cadres enseignants de Tombontsoa sont tous des sortants des établissements supérieurs, soit de Madagascar, soit de l’étranger. Ils ont tous de haute valeur professionnelle, toute spécialité confondue. Ce qui nous permet de dire que ce sont des professeurs spécialistes en la matière. Mais dans quelles mesures pourrait-on dire qu’ils sont polyvalents ? b- Des professeurs polyvalents Les résultats des enquêtes auprès des cadres enseignants permanents nous a permis de connaître les fonctions de chaque professeurs (présentées par le tableau n°13, p24bis). A part l’activité enseignante correspondant à sa spécialité, chaque professeur a une occupation secondaire. Ainsi le P1 est Directeur de la ferme école, le P2 est Directeur adjoint puis coordi nateur technique de la ferme école , le P3 est un responsable de suivi des anciens élèves et des relations avec les services administratifs des ministères de l’Etat , le P4 est responsable de la ferme Fanantenana, du jardin, du parc d’ornementation et du verger , le P5 est responsable de l’atelier fer, des engins agricoles et évidement de champs de culture , le P6 est responsable de la minoterie et de l’atelier bois, et enfin le P7 est responsable de l’étable, de la porcherie et du poulailler. Ainsi est confirmée la polyvalence car chaque professeur occupe au moins deux fonctions différentes.

(44 ) VEA (J). 1992, Le développement de la production laitière sur les Haute Terres malgaches de Vakinakaratra. Op cit p 54.

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Tableau n°12 : profil des cadres enseignants permanents de la ferme école Tombontsoa.

QUALIFICATION Nombre Pourcentage (%)

-Ingénieurs agronomes 4 40

-Adjoints technique d’agriculture et d’élevage 2 20

-Docteur vétérinaire 1 10

-Agent d’agriculture de formation norvégienne 1 10

-Sociologue 1 10

-Pasteur 1 10

TOTAL 10 100

Source : Bureau du gestionnaire de Tombontsoa.

Tableau n°13 : Les responsabilités des cadres enseignants de la ferme école Tombontsoa

Désig OCCUPATIONS nation

P1 -Enseignant

-Directeur de la ferme école

P2 -Enseignant

-Directeur adjoint de la Ferme- école

-Coordinateur technique

P3 -Enseignant

-Responsable des élèves et anciens élèves

-Responsable des relations avec les Services administratives des ministères de l’Etat.

P4 -Enseignant

-Responsable de la ferme Fanantenana

-Responsable du jardin et parc d’ornementation et verger

P5 -Enseignant

-Responsable de l’atelier fer et des engins agricoles

-Responsable du Parc agricole

P6 -Enseignant

-Responsable de la minoterie

-Responsable de l’atelier bois

P7 -Enseignant

-Responsable de la Porcherie, de l’étable et du poulailler.

Source : Enquête de l’auteur, mars 2006.

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Mais pourquoi ces cumuls des fonctions ? La ferme école n’embauche- t- elle pas des professeurs chargés de cours ?

2-Recours aux vacataires Tombontsoa emploie 8 autres professeurs chargés de cours dont 1 médecin qui s’occupe de l’hygiène et de la santé humaine, un cuisinier chargé de la santé animale de FAFAFI/ SPAM, un de la nutrition animale et 4 autres assurant la formation au niveau II qui sera fonctionnel bientôt(45) . En bref, les professeurs chargés de cours sont mobilisés mais la ferme école attache beaucoup plus d’importance aux cadres enseignants permanents grâce à leur compétence et à leur disponibilité liée à la proximité de leur résidence qui se trouve à l’intérieur même du domaine de la ferme école. Cependant, outre les cadres enseignants, la ferme école emploie aussi des moniteurs, mais de quelle catégorie de moniteurs s’agit- il ?

3-Des moniteurs d’agriculture, d’élevage et de provenderie Les moniteurs sont des personnes qui ont travaillé depuis longtemps dans l’organisme. La dénomination « moniteur » est adoptée pour qualifier une personne expérimentée et apte à aider les enseignants dans l’encadrement des élèves pendant les cours pratiques. Ils aident les professeurs, non seulement durant les cours pratiques, mais ils se substituent aussi aux responsables pendant leur absence (46) . Actuellement, 7 moniteurs travaillent dans les différents départements de la ferme école (cf. tab n°11) ; et ce conformément à leur compétence : 2 dans la minoterie, 2 dans l’étable, 1 dans la porcherie, 1 dans le Fanantenana et 1 dans l’agriculture. Mais à part les moniteurs, Tombontsoa emploie aussi 03 aide moniteurs dont 1 au Fanantenana, 1 au jardin et 1 au poulailler. Toutefois, les professeurs et les moniteurs eux seuls ne pourront pas faire tourner convenablement la ferme école. Il faut naturellement un personnel administratif et de main d’œuvre.

(45) Enquêtes de l’auteur (46) VEA (J). 1992, Le développement de la production laitière sur les Haute Terres malgaches de Vakinakaratra. Op cit p54.

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4-Des personnels administratifs complets Tableau n°14 : Répartition professionnelle des personnels administratifs de Tombontsoa. Fonction Nombre Pourcentage Secrétaire 3 37,50 Surveillant des internats 2 25 ,00 Gestionnaire 1 12,50 Comptable 1 12,50 Agent de sécurité 1 12,50 TOTAL 8 100 Source : bureau du gestionnaire de Tombontsoa. D’après ce tableau n°14, le personnel administratif compte 8 agents, à savoir : 3 secrétaires dont une secrétaire de direction, une secrétaire comptable et une secrétaire facturière .Ensuite Tombontsoa a 2 surveillants des internats, un gestionnaire qui est sortant de l’Université de Toamasina ; un comptable et un agent de sécurité . Bref, le personnel administratif est complet. Voyons maintenant la spécificité des ouvriers.

5- Des ouvriers professionnels. On entend par ouvrier, la personne ayant une fonction de production et se livrant à un travail manuel ou mécanique (47) pour le compte de la ferme école. Tableau 15 : Répartition des ouvriers de Tombontsoa selon leur occupation Occupation Nombre Pourcentage (%) -Ouvrier d’agriculture, d’élevage, de provenderie et de parc jardins 13 48,16 -Chauffeurs 06 22,22 -Mécaniciens 03 11,11 -Menuisiers 03 11,11 -Femme de ménage 01 3,70 -Livreur lait 01 3,70 TOTAL 27 100 Source : Bureau du gestionnaire de Tombontsoa. D’après le tableau n°15, Tombontsoa emploie 27 ouvriers se répartissant comme suit : 13 ouvriers soit les 48,16% du total dont 3 manœuvres d’élevage bovin, un ouvrier d’affouragement, un manœuvre de porcherie, 4 manœuvres de provenderie, un mélangeur broyeur, 2 manoeuvres moulin,

(47) Le petit Larousse de l’an deux mille, 2000, op.cit p 730.

- 48 - et un magasinier d’agriculture. Tombontsoa emploie aussi 6 chauffeurs (22,22%), 3 mécaniciens qui travaillent dans le parc agricole dont un mécanicien dépanneur, soudeur, plombier ; un mécanicien soudeur, plombier, réparateur et un mécanicien pour entretien véhicule et machine agricole. De plus, dans les ateliers, elle embauche 3 menuisiers à savoir : un menuisier maçon, peintre ; un menuisier charpentier et un menuisier ébéniste. Enfin, elle emploie une femme de ménage et un livreur lait. En somme pour harmoniser ses différentes activités, la ferme école emploie non seulement des professeurs, des moniteurs, des personnels administratifs, mais aussi des ouvriers qui ont des aptitudes professionnelles. Nous avons déjà vu que Tombontsoa est un centre de formation professionnelle agricole. Maintenant, nous allons démontrer qu’elle est aussi une ferme complète aux activités diversifiées.

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CHAPITRE II : TOMBONTSOA, UNE FERME COMPLÈTE AUX ACTIVITES DIVERSIFIEESDIVERSIF IEES

Dans ce chapitre nous allons démontrer d’abord dans quelle mesure Tombontsoa est une ferme complète et ensuite pourquoi est-ce une ferme aux activités diversifiées ?

III-I--- Tombontsoa, une ferme complète Ensuite, pour un fonctionnement plus indépendant et pratique, elle s’est dotée d’ateliers bois et métallique.

A- Tombontsoa , une ferme appuyée par la

minoterie. La ferme école Tombontsoa possède une minoterie (cf photo n°9 et n°10 p28bis), c'est-à-dire une usine de transformation des grains en farine, dont voici les caractéristiques.

1- Un moulinage en façon (*) Nous avons déjà vu que Tombontsoa a pour but d’aider les paysans de la région mais quand les paysans produisent beaucoup, à quoi servira leur production ? C’est pour cette raison que Tombontsoa a mise en place en 1968(48) un moulin. C’est le 1 èr moulin introduit à Madagascar par les missionnaires norvégiens, et le premier moulin producteur de farine de blé implanté à Madagascar (49) . Comme prévu au départ, sa principale tâche est de produire de la farine pour la consommation humaine. Mais à cause des problèmes de non rentabilité, Tombontsoa a dû abandonner cette activité de production. La ferme école ne cherche donc plus des matières premières de base comme le blé et ne vend plus des produits finis, elle se contente seulement du moulinage en façon.

(48) Tantaran’ny SEFAFI Tombontsoa, jaobily faha 40 taona op.cit p3. (*) Terme utilisé par le responsable de la minoterie pour expliquer le fait qu’il n’opère ni de vente ni d’achat des produits moulinés mais seulement des services de moulinages. (49) RANDRIAMAMPIONONA Isidore, 1999, Ny fitoriana ny filazantsara amin’ny alalan’ny Sekoly Tombontsoa, op cit p16.

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Photon°9 : Vue de l’entrée de la minoterie.

Source : cliché de l’auteur.

A premier plan, à côté du portail se trouve une plaque indiquant Tombontsoa une minoterie. Et à l’arrière plan, les bâtiments de cette usine.

Photon°10 : Vue de loin : façade postérieure de la minoterie

Source : cliché de l’auteur.

Au premier plan, on trouve un champ de culture fourragère, et à côté du bâtiment, on trouve des silos de maïs. A l’arrière plan se trouve le bâtiment de la minoterie : à gauche celui des machines de la provenderie, au centre celui du stockage et à droit celui des machines du moulin et du bureau du responsable.

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2-Tombontsoa, une provenderie Depuis le début, le but de la mise en place de la provenderie est d’une part de produire sur place les provendes consommées par la ferme école et d’autre part de diminuer les dépenses par la fabrication sur place des provendes (50) . Ce qui nous conduit à analyser les installations existantes. a- Des installations de deux types La provenderie possède 2 installations : les installations manuelles et les installations automatiques. • Des installations manuelles La figure n°5, nous présente les étapes de la fabrication de la provende dans ce type d’installation. D’abord on doit passer la matière première au broyage, ensuite, à la trémie puis à la programmation de formule et enfin au mélangeur pour qu’on obtienne de la provende finie. Dans ce type, les différentes activités 1-2-3 décrites dans cette figure sont faites par des machines, mais l’enchaînement se fait manuellement par les ouvriers. Dans la programmation de formule, c’est l’ouvrier en personne qui compose les formules et verse dans le mélangeur les recettes nécessaires. Mais en plus de ces installations manuelles, la ferme école possède aussi des installations automatiques. • Des installations automatiques Dans ce type, toutes les activités sont faites par les machines programmées. Là, l’ouvrier ne fait que contrôler le fonctionnement des machines. Mais ce second type d’installation n’est pas rentable car actuellement la minoterie ne dispose que d’une faible capacité de production. Si auparavant elle arrive à produire jusqu’à 5000T de provende par an, actuellement, suite à des difficultés résultant du problème financier, la capacité de la minoterie de la ferme école tourne autour de 1000T par an (51) . Par conséquent la minoterie doit se contenter des installations manuelles. La matière première utilisée par la provenderie provient en partie de l’agriculture de la ferme école environ 15% et des paysans de la région environ15% (52) ; la plus grande part est achetée aux collecteurs et aux maisons de commerce. En outre la ferme école Tombontsoa est en collaboration avec la ferme école Tsarafototra Morondava pour l’approvisionnement en poissons locales et en

(50) Tombontsoa feno 33 taona:1965-1997,p7. (51) Enquètes de l’auteur. (52) VEA (J),1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakaratra. 52 -

53 - tourteaux industriels. Tandis que les produits de nutrition animale sont achetés auprès des pharmacies vétérinaires locales ou de la ville d’Antananarivo. Quelles sont les variétés de provendes qu’on y produit ? b- Tombontsoa, productrice de provendes en farine Le tableau n°16 (cf p30a), nous présente les variétés de provendes fournies par la provenderie. D’après ce tableau, la ferme école produit des provendes pour les volailles, les vaches, les porcs, les poissons et les chevaux. Pour les volailles, il s’agit de : démarrage chair, croissance chair, finition chair, poussin, poulette, ponte, poulette repro, ponte repro et coq. Pour les porcs, il s’agit de : présevrage, porcelet, croissance porc, engraissement, finition porc, truie gestante, truie allaitante, et complément porc. Puis pour les vaches : veau, genisse, vache, et complément bovin. Ensuite, pour les poissons : alevin et croissance poisson. Enfin la provende cheval pour l’espèce chevaline. Malgré leurs diversités, ce sont toutes des provendes en farine. Voila ce qui concerne la minoterie, maintenant nous allons voir les ateliers.

B- Tombontsoa, une ferme versée dans la technique d’ouvrages en bois et métallique. Il existe deux ateliers au service de la ferme école : l’atelier bois et l’atelier fer

1- Un atelier bois pour l’entretien interne Les activités de l’atelier bois se limitent seulement à l’entretien interne de la ferme école. Par exemple, la réparation du table banc de l’école, l’entretien des sections de la ferme comme : l’étable, la porcherie, le poulailler…. Tombontsoa utilise des machines importées de la Norvège depuis quelques dizaines d’années. Mais la plupart d’entre elles sont encore fonctionnelles comme la raboteuse, la dégauchisseuse, la scie à rubans (cf. photo n°11p30b). L’atelier bois emploie 3 ouvriers. Les matières premières sont achetées et stockées dans le magasin de stockage de bois de la ferme école avant d’être utilisées (cf. photo n°12)..

2-Un atelier fer pour l’entretien interne Comme l’atelier bois, l’atelier fer se limite aussi au service d’entretien interne à savoir : l’entretien des engins agricoles, des véhicules de la ferme école, des machines de la minoterie etc. Il emploie aussi 3 ouvriers dont 2 sont permanents dans cet atelier tandis

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Photon°11 : Vue de la scie roulante de l’atelier bois de la ferme école.

Source : cliché de l’auteur.

Au premier plan se trouve la scie circulaire de l’atelier bois et au fond, nous voyons des pièces de bois (matière première et produit fini).

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Photon°12 : Vue d’en face du magasin de stockage de l’atelier bois.

Source : cliché de l’auteur.

Les bois sont exposés au soleil et groupés selon leur nature.

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qu’un s’occupe de l’entretien des machines de la provenderie, par conséquent la plupart du temps, ce dernier y est engagé. Ainsi, la ferme école Tombontsoa est appuyée par la minoterie par le biais du moulin et de la provenderie, pour le moulinage et la production de provende. Par contre les ouvrages bois et métalliques se limitent à l’entretien. Quoi qu’il en soit, ces deux sections (minoterie et ateliers) satisfont les besoins de tous les départements. C’est pour cette raison que nous avons dit que Tombontsoa est une ferme complète mais dans quelles mesures pourrait-on dire qu’elle est une ferme aux activités diversifiées.

IIIIII-II --- Tombontsoa, une ferme aux activités diversifiées Une ferme se définit comme une exploitation agricole en général. C’est aussi l’ensemble constitué par les bâtiments d’habitation, et d’exploitation agricole (53) . Tombontsoa constitue- t- elle une ferme ? Nous verrons dans le paragraphe suivant que Tombontsoa est une exploitation agricole et un centre d’élevage.

A- Tombontsoa, une exploitation agricole Elle est à la fois un champ de culture et un jardin.

1- Tombontsoa, un champ de culture. La figure n°6 (p 31bis), nous présente le plan du champ de culture de la ferme école durant la saison culturale 2004-2005. Comment Tombontsoa met- elle alors en valeur les surfaces cultivées ? Le tableau n°17, nous permet d’en apporter plus d’explication.

(53) Le petit Larousse de l’an deux mille, 2000, op cit p426. 58

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Tableau n°17 : Gestion des surfaces cultivées dans les champs d’agriculture selon le type de culture.

Culture Superficie (ha) Pourcentage (%) -Fourrage Chloris 18,6 19,00 Kizozi 14,2 14,51 Avoine 11,6 11 ,86 Total 44,4 44,37 -Maïs ensilage 30,6 31,28 -Mais grain 13,7 14,00

Total 44,3 45,28 -Riz 5,3 5,41 -Pomme de terre 3,8 3,91 TOTAL 97,8 100 Source : bureau du responsable des champs de culture. mars 2006. Dans les 135 ha de la superficie totale de la ferme, 25,7 ha sont occupées par les bâtiments, les cours, les infrastructures sportives, le jardin et le parc d’ornementation, le champ de verger et la petite ferme de Mahatsinjo, 7,7 ha pour la petite ferme de Fanantenana , 3,8 ha pour la « ferme kely »(*) et les 97,8 ha qui restent sont pour l’exploitation agricole, et se repartissent comme suit : a- Une culture fourragère prédominante Dans le champ d’agriculture, la ferme école pratique en priorité la culture fourragère. Les variétés de fourrage à cultiver sont dominées par : le chloris, le kizozi et l’avoine (cf figure n°6 p 31bis). Ces cultures occupent 44,4 ha (cf tableau n°17), soit les 45,39% du total. Pour les semences, Tombontsoa achète l’avoine aux particuliers ou aux organismes privés locaux et le chloris à la ferme FIFAMANOR tandis que le kizozi est produit sur place (54) . Tous les fourrages produits sont destinés à l’alimentation du cheptel bovin de la ferme école, soit à l’état de verdure, soit à l’état de foin, soit aussi à l’état d’ensilage.

(*) La «ferme kely » est une petite ferme, hors de l’exploitation de Tombontsoa mais appartenant encore au FLM. Le Directeur de celle-ci est encore le Directeur de la ferme école Tombontsoa. (54) Enquêtes de l’auteur.

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b- Une vaste culture de maïs Dans l’organisation du champ d’agriculture, la culture de maïs atteint 44,3ha soit les 45,29% du total (cf tab 17.).Mais, dans cette activité, seulement les 13,7ha sont destinées à la production des grains, tandis que le reste 30,6ha sont pour l’ensilage (cf fig n°6). En dépit de cette finalité, pour la culture de maïs grain, une petite partie de la production est consommée à l’état vert par les élèves tandis que la plus grande partie est utilisée comme matière première pour la provenderie(55) . A part ces deux types de culture, Tombontsoa pratique aussi dans le champ d’agriculture la riziculture et la culture de pomme de terre. c- Une riziculture miniature La superficie occupée par la riziculture ne représente que 5,8ha soit les 5,93% du total (cf tableau n°17). Cela veut dire que cette activité ne tient qu’un faible part. Le but de Tombontsoa dans la riziculture est l’autosuffisance alimentaire des élèves (56) . d- Un champ de culture de pomme de terre La culture de pomme de terre tient la dernière place avec 3,8ha de superficie (3,91% du total). Comme la riziculture, la culture de pomme de terre est aussi considérée comme une activité complémentaire. Mais pour cette dernière, les finalités sont : d’abord être un terrain de l’enseignement pratique pour les élèves, et un lieu de production de semences de pomme de terre améliorées pour le besoin de la ferme école et surtout des paysans locaux (57) . Ainsi, durant la saison culturale 2004- 2005, la plus grande partie des superficies cultivées sont occupées par la culture fourragère et la culture de maïs, et le reste par la riziculture et la culture de pomme de terre. A part le champ d’agriculture, Tombontsoa possède aussi un jardin, mais de quel type de jardin s’agit- il ?

2-Tombontsoa, un jardin a- Un jardin de culture légumineuse La culture légumineuse est constituée par des plantes potagères que l’on consomme, selon les espèces, les graines, les feuilles, les tiges, les fruits ou les racines (58) . Le tableau n°18 , nous montre les variétés des légumes cultivées et l’évolution mensuelle de la production au cours de l’année 2005.

(55) Enquêtes de l’auteur. (56) Enquêtes de l’auteur. (57) Enquêtes de l’auteur. (58) Larousse de l’an deux mille 2000, op cit p 590. 61

La lecture verticale de ce tableau nous permet de faire ressortir que la ferme école cultive 14 variétés de légumes à savoir : les légumes verts, melon, chouchou, haricot, carotte, salade, haricot vert, allium, pomme de terre, petits-pois, choux, courgette, choux fleur et tomate. Au cours de l’année, les légumes verts tiennent la première place avec 1773Kg de production soit les 61,08% du total. Ils sont plus pratiqués parce que d’abord, ce sont des plantes à court cycle, environ 2 mois (59) . Autrement dit, ils sont récoltables en 2 mois après le semis. Puis ils sont praticables pendant toute l’année grâce au climat ambiant tropical d’altitude, à l’aménagement de parcelle et au traitement des plantes qui n’est pas difficile. Tout au long de l’année scolaire, la culture légumineuse constitue un terrain permanent de l’enseignement pratique. A part le melon, le chouchou et le haricot qui représentent 4 à 7% du total de la production annuelle, les autres sont très infimes en dessous de 1%. C’est le cas de la courgette et de la tomate La lecture horizontale de ce tableau nous permet d’élaborer la figure n°7(cf.p34ter), représentant l’évolution mensuelle de la production de légumes. La ferme école a produit irrégulièrement des légumes au cours de l’année 2005. Elle a produit mieux durant la première moitié de l’année où l’on a pu enregistrer une quantité maximale de 494 Kg au mois de mai. Cette période est favorisée par la saison de pluie et par l’abondance de la main d’œuvre (élèves). Mais durant la seconde moitié de l’année la production est faible. C’est ainsi que l’on a enregistré la production minimale de 55Kg au mois d’Août, car cette partie de l’année est caractérisée par la saison hivernale sèche et froide (60) et incluse dans la période des grandes vacances de la ferme école. Cependant, Tombontsoa pratique non seulement cette activité maraîchère, mais aussi l’arboriculture fruitière, c’est ce que nous allons voir dans le paragraphe suivant. b- Une arboriculture fruitière Ce sont les missionnaires norvégiens qui introduisent depuis 1896, dans la Commune Ambano les arbres fruitiers comme le pommier, la vigne, les pêchers, quelques pruniers, poiriers, bibassiers, abricotiers et châtaigniers ou pommes cannelles(61) . La

(61) ) MAGNARD claire, 2001 Synthèse de l’étude de systèmes agraires de la petite région d’ Ambano op.cit. P3.

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TABLEAU N°18 : Production (en kg) de légumes à Tombontsoa (année 2005)

PRODUCTION TOTAL POURCENTAGE

VARIETES LEGUMES VERTS 1773 61.8 MELON 218.5 7.52 CHOUCCHOU 133 4.58 HARICOT 117 4.03 CAROTTE 110 3.78 SALADE 109 3.75 HARICOT VERT 103.5 3.56 ALLIACEES 99.75 3.43 POMME DE TERRE 79 2.72 PETITS POIS 58 1.99 CHOUX 33 1.13 COURGETTE 28 0.96 CHOUX- FLEUR 25 0.86 TOMATE 16 0.61 TOTAL 2902.75 100 Source : bureau du moniteur responsable du jardin

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figure n°8 . nous présente les détails du champ de l’arboriculture fruitière. D’abord il a une superficie de 0,77ha (62) , délimitée au nord par une rue, à l’ouest par des bâtiments et des cours, par un terrain de sport au Sud et par la RN 7 à l’Est. Un bref commentaire de cette figure nous permet de dégager les caractéristiques de cette activité. La ferme école cultive de la pêche, de la prune, du bibasse, de la vigne, du kaki, de la poire et de la pomme. Du nord au sud, on trouve, en premier lieu, 4 lignes successives de pêchers de la même variété clumborg ; à chaque ligne on a 21 plantes. Ensuite, à partir de la 5 ème ligne jusqu’à la 8 ème ligne, se trouvent des arboricultures pruniers avec 3 variétés différentes à savoir : 2 lignes de madécasses (18 plantes x 2), une ligne de wikson rouge (18 pieds) et une ligne composée d’october (18 pieds). Dans la 9 ème ligne il y a 3 plantes de bibassier. La ligne 10 est plantée de 3 pieds de vigne ; de même pour la ligne 11. A partir de la 12 ème ligne, nous trouvons une alternance de kaki (23 pieds) et de poiriers « kefler d’Ambano » puis une autre ligne de kaki (19 plantes). Enfin, au sud, il y a 2 lignes de pommier de variété différentes : d’abord de l’ouest vers l’est : 10 pieds de Granny Smith dont 5 pieds de M106 et 5 plantes de M109, 10 plantes de Braeburn de M106 et 5 plantes de M109 ; 10 plantes de Braeburn de M109 (5 pieds) et P 180 (5 pieds). Et puis, des pommiers de variété Anna (10 pieds), constituée des M 106 (5 plantes) et M109 (5 plantes). Dans le coin sud-est on trouve 6 pieds de pommiers « Reines de Reinnettes ». L’existence du canal sur la bordure méridionale du champ facilite la mise en valeur de la culture légumineuse car la ferme école associe l’arboriculture fruitière à cette dernière. C’est un système de gestion de ressources naturelles, productives et respectueuses du sol pour maintenir la compatibilité des espèces cultivées (63) . A l’intérieur du champ on trouve un bassin pour l’arrosage surtout pendant les périodes sèches. En outre le champ de verger est clôturé pour des raisons de sécurité. Toutefois, Tombontsoa dispose aussi d’un parc.

3-Un parc d’ornementation Dans ce domaine, la ferme école utilise des matériels simples comme l’angady. la pelle, les ciseaux, le sécateur, l’arrosoir (cf. photo n°13 ). A part son objectif comme l’embellissement de la ferme école (cf. photo n°14), il sert aussi de terrain pour l’enseignement pratique.

(62) Enquêtes de l’auteur. (63) Cours géographie rurale en 1 ère année à l’ENS. 65

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Photon°13 : L’entretien du jardin d’ornementation par les élèves.

Source : cliché de l’auteur.

Nous voyons l’entretien de jardin d’ornementation par les élèves. Durant l’enseignement pratique, ils utilisent des matériels simples.

Photo n°14 : Vue partielle du parc d’ornementation de Tombontsoa.

Source : cliché de l’auteur.

Au premier plan, nous remarquons la pelouse, l’étang épousant la forme de la carte de Madagascar, au bord se trouve les bancs pour que l’on puisse s’asseoir.

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Nous avons vu que Tombontsoa est une véritable exploitation agricole mais pourquoi est-ce un centre d’élevage ?

B- Tombontsoa, un centre d’élevage Nous verrons que Tombontsoa est un centre d’élevage bovin et porcin où existent également d’autres petites fermes 1- Un élevage bovin et laitier intensif Ce domaine concerne en premier lieu l’élevage bovin et puis, l’élevage laitier intensif. a- Tombontsoa, un centre d’élevage bovin Le tableau n°19 , montre un extrait de l’effectif du cheptel bovin de la grande ferme, dans la journée du 13 mars 2006. D’après ce tableau, la ferme école élève des vaches, des vaches taries, des génisses (64) et des veaux (65) . Sur les 173 têtes de bovin, 69 soit les 39,88% du total, sont des vaches. Celles-ci occupent la première place car dans cette activité la ferme école pratique en priorité la production laitière (66) . Ensuite, la seconde place est tenue par les génisses vides avec 68 têtes (39,30% du total). Cette catégorie représente aussi une part importante car en plus de la production laitière, la ferme école vend aussi des jeunes femelles de race productives aux paysans locaux et aux sortants, pour raison de part de contribution au développement rural, avec un prix à la portée des paysans. Les veaux femelles sont au nombre de 16 soit les 9,24% du total. Vu que la ferme école suit le mode de reproduction par voie d’insémination artificielle, on a déjà programmé qu’il vaut mieux avoir de veau femelle. Néanmoins la ferme école a besoin de veaux mâles pour la relève en géniteur de race pure. On les achète auprès des paysans locaux. Les vaches taries sont au nombre de 11 soit les 6,35% du total. Dans ce centre d’élevage bovin, on pratique aussi, l’élevage laitier intensif.

(64) Nom donné à une femelle de l’espèce bovine à partir de son sevrage jusqu’à sa première mis à bas. (65) Désignant le petit, de vache, non sevré. (66) Enquêtes de l’auteur

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Tableau n°19 : Etat d’effectif du cheptel bovin de la grande ferme de Tombontsoa, dans la journée du 13 mars 2006.

Désignation Nombre (tête) Pourcentage (%)

Vaches (*) 69 39,88

Vaches taries (**) 11 06,35

Génisses pleines (***) 6 03,50

Génisses vides (****) 67 38,72

Veaux femelles 16 09,24

Veaux mâles 04 02,31

TOTAL 173 100

Source : bureau du responsable de l’Etable.

(*) : Femelles de l’espèce bovine qui, dès le premier vêlage, sont séparées de leur veau pour raison de traite.

(**) : Désignant les vaches qui sont mis à sec.

(***) : Désignation de la jeune femelle en gestation

(****) : Désignant la jeune femelle non encore en gestation

Tableau n°20 : Moyenne de quelques races laitières

Races Production/vache/an (en litres)

Pie Rouge Noire (PRN) 5000 à 6000

FFPN Normandie 1000 à 2000

RANA 700 à 900

Zébus Malgaches 300 à 650

Source : RAKOTONDRASOLO Jean de Dieu, 1996, « Etude géographique des impacts d’une ferme sur sa périphérie. Cas de la Hutte canadienne, Tananarive », tableau n°15p 35.

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b- Un élevage laitier intensif • Un effectif important D’après le tableau n°20, nous avons vu que Tombontsoa élève 173 têtes de bovidés, mais l’étable n’emploie que 5 personnels permanents, soit un taux d’occupation de 1/34,6; c'est-à-dire qu’une personne s’occupe de 34 ou 35 têtes. De ce fait, l’étable doit embaucher journalièrement 4 à 5 tâcherons. • Un élevage bovin à race pure productive Dans la grande ferme, la ferme école n’élève ni de zébu malgache, ni de Rana (67) ni d’autres races métisses. Mais elle s’occupe de la race PRN ou Pie Rouge Norvégienne (cf. photo n°15). Cela ne nous étonne pas car Tombontsoa est financée régulièrement par le NORAD, de plus la race PRN est une race plus productive. Une vache de cette race peut produire plus de 5200 litres de lait par lactation (68) . Cette production est largement supérieure à celle des autres races comme le tableau n°20 de la page35 bis, nous le présente. Enfin la PRN bénéficie de l’avantage de bien s’adapter aux conditions climatiques des Hautes Terres de Madagascar (69) . • Une étable bien entretenue L’étable possède des équipements mécaniques comme les machines de traite, l’écrémeuse… Evidemment, elle a aussi une salle de traite c'est-à-dire un poste dans lequel on trait les vaches. C’est cela qui confère à l’installation une grande partie de son efficacité, et permet la récolte d’un lait sain dans des meilleures conditions d’hygiène. La laiterie de la ferme, quant à elle, est un poste dans lequel on fait le nettoyage et la mise à l’abri de la vaisselle laitière ainsi que l’emplacement du matériel de la traite, la conservation et le refroidissement du lait depuis la traite, en attendant la collecte et la livraison. Voila en ce qui concerne l’étable. Nous allons voir maintenant l’alimentation du bétail. • Une alimentation variée et complète Pour l’alimentation de bétail, la ferme école fournit sur place la verdure, le foin, l’ensilage par le biais de l’agriculture. De plus, le besoin en provende est assuré par la minoterie. Pour les compléments, elle fait des commandes de drêches, régulièrement, 2

(67) Métisse obtenue d’une vache zébu avec un géniteur métisse (68) RAZAFINDRAHAGA (H) 1999, Synthèse d’étude sur la filière production laitière à Madagascar , op.Cit P2. (69) RAZAFINDRAHAGA (H) 1999, Synthèse d’étude sur la filière production laitière à Madagascar , op.Cit P2.

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Photon°15 : Vue partielle de l’étable de Tombontsoa

Source : cliché de l’auteur.

L’étable de la ferme école est une étable ouverte, dans laquelle les bêtes y sont régulièrement tous les jours, sans litières accumulées. Ici, les bêtes sont en train de manger des foins versés dans la crèche.

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fois par semaine au STAR (70) . Donc, ce sont des aliments variés et complètes, mais à quoi sert la production laitière ? • Une production laitière destinée en grande partie à la commercialisation Durant l’année 2005, la production laitière s’évaluait à 279,519 l dans laquelle les 263,895 litres soit les 94,4% du total, sont commercialisés (71) . Ainsi l’effectif bovin du centre d’élevage est important. En surcroît, ils sont tous de race pure (PRN), productive, et nécessitent une étable bien équipée et une alimentation variée et complète pour produire du lait dont la plus grande partie est destinée à la commercialisation. En somme, on peut en déduire que Tombontsoa pratique un élevage bovin laitier intensif. Nous avons vu l’activité d’élevage bovin du centre, maintenant nous allons voir l’élevage porcin dans la ferme école. De quel type s’agit-il donc ?

2-Un élevage porcin à caractère industriel et à double capacité. a- Un élevage porcin à caractère industriel. On peut classer l’élevage porcin selon le bilan annuel d’exploitation et l’importance d’effectif des cheptels (72) . Est-ce que cette activité de la ferme école mérite d’être qualifiée d’élevage à caractère industriel ? Pour permettre de répondre à cette question nous allons commenter le tableau n° 21 et n° 22 qui présente l’évolution mensuelle du cheptel porcin durant l’année 2005 ainsi que la vente annuelle. D’après ce tableau, Tombontsoa élève des centaines de porcs qui sont constitués des engraissés, porcelets, présevrés, truies, verrats, jeunes porcs et reformés. Cette activité est permanente toute l’année. Concernant l’effectif, s’il est de 211 têtes à la fin du mois de janvier, il remonte jusqu’à 397 à la fin de l’année 2005, cela veut dire que cette activité connaît un progrès avec un taux annuel de progression 46,85% (73) . Dans la porcherie, la ferme école emploie 4 ouvriers permanents. Donc, si on prend par exemple, le nombre du cheptel enregistré au dernier mois de la l’année, le taux d’occupation dans cette activité est de 1 sur 99,25, c'est-à-dire une personne s’occupe presque d’une centaine de têtes. En bref, Tombontsoa pratique d’une manière permanente l’élevage porcin avec des centaines d’animaux. Cette importance d’effectif et le bilan d’exploitation qui connaît un progrès

(70) Enquêtes de l’auteur auprès du responsable de l’étable (71) Enquêtes de l’auteur auprès du responsable de l’étable. (72) GOVIN (L), Construction rurale, la ferme, ses constructions, son aménagement, son équipement, Paris, 1957, p26. (73) Calculée à partir de l’écart entre le nombre enregistré au mois de janvier et décembre. 72

Tableau n°21 : Evolution mensuelle du nombre de cheptel porcin de la grande ferme (année 2005).

Mois J F M A M J J A S O N D

Désignation

Engraissés 120 137 134 145 160 128 141 135 170 185 213 233

Porcelets 41 37 89 111 34 47 109 77 56 52 46 101

Présevres 14 10 22 12 47 34 5 57 56 76 27 26

-Truies 28 28 31 31 30 29 28 28 28 28 29 30

-Verrats 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3

Jeunes Porcs 5 5 1 1 1 6 6 6 6 5 5 1

Reformés 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 3

TOTAL 211 220 281 304 275 246 292 306 319 350 323 397

Source : Bureau du responsable de l’étable de la ferme école Tombontsoa plus exploitation de l’auteur.

Tableau n°22 : La vente annuelle du cheptel porcin par Tombontsoa.

NOMBRE (tête) POURCENTAGE (%)

Engraissés 227 76,17

Porcelets 68 22,81

Présevres / /

Truies / /

Verrats / /

Jeunes porcs 02 0,68

Reformés 01 0,34

TOTAL 298 100

Source : Bureau du responsable de l’étable de la ferme école Tombontsoa plus exploitation de l’auteur.

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montre un élevage à caractère industriel. Mais pourquoi est-ce un élevage à double capacité ? b- Un élevage à double capacité On peut classer aussi les éleveurs de porcs selon l’insertion de l’atelier dans le processus de production (74) . Alors conformément à ce critère, comment qualifier l’activité de la ferme école ? • Tombontsoa, un atelier engraisseur D’après le tableau n° 21. les porcs engraissés occupent largement la première place avec 233 têtes soit les 58,72% du total, donc plus de la moitié de la production totale. Par contre, concernant la vente annuelle, le tableau n° 22 nous affiche que cette catégorie tient encore sa première place avec 227 têtes soit les 76,17% du total de la vente.

• Tombontsoa, un atelier naisseur.

Dans l’effectif, les porcelets tiennent la seconde place tout au long de l’année (cf. tableau n°22.De même dans la vente annuelle, les porcelets occupent toujours la seconde place avec 22,84%. Pour les autres catégories, la proportion de l’effectif est très faible et surtout le pourcentage des vendus en est presque nul. En somme, d’un coté, le nombre des engraissés et des porcelets occupe une place importante dans l’effectif total du cheptel porcin, et de l’autre coté ces deux constituent presque la totalité de la vente annuelle (98,98% ou 76,17 + 22,81). Donc, tout cela nous permet de conclure que Tombontsoa constitue un véritable atelier naisseur-engraisseur et que c’est un élevage à double capacité.

3- Tombontsoa, un domaine des petites fermes. A part les grandes fermes (étable, porcherie) Tombontsoa possède aussi deux petites fermes à savoir : Fanantenana, une petite ferme de démonstration et Mahatsinjo un domaine de ferme de démarrage. On en parlera beaucoup plus dans la seconde partie.

(74) RAKOTOVELO (N) 1998, l’élevage porcin et la charcuterie salaison à Madagascar, Antananarivo P.12

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CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Pour conclure, dès que la ferme école Tombontsoa a été établie, il lui est fourni les éléments nécessaires pour son fonctionnement. Pour cela, plusieurs points ont été mis en œuvre: les stratégies d’orientation des activités, les matériels d’équipement, les techniques d’organisation de l’administration et de l’enseignement, les techniciens et main d’œuvre pour exécuter les travaux… Tous ces éléments ont permis Tombontsoa à former des jeunes agriculteurs, ce qui l’a qualifié centre de formation professionnelle agricole, appartenant au FLM, depuis son origine jusqu’à nos jours. Par conséquent, de son exploitation, Tombontsoa pratique l’agriculture et l’élevage. Elle possède un champ de culture où l’on cultive du fourrage, des céréales, du riz et des pommes de terre, et un jardin comportant plusieurs types de légumes d’arboriculture fruitière et un parc d’ornementation. Et parallèlement , elle pratique l’élevage laitier et porcin. Ce qui nous permet de qualifier Tombontsoa de ferme pratiquant des activités diversifiées. En somme, Tombontsoa constitue une ferme modèle car d’après le GRAND LAROUSSE ENCYCLOPEDIQUE, une ferme modèle se définit comme une exploitation agricole dans laquelle on forme des jeunes agriculteurs(75) . Or comme l’a montré notre étude, Tombontsoa est à la fois un centre de formation professionnelle agricole et une ferme d’agriculture et d’élevage. Par ailleurs, nous pouvons affirmer sans hésitation qu’elle est une ferme modèle. Mais pourrait-elle vraiment être un organisme de développement ? Ce sera l’objet de notre deuxième partie.

(75) GRAND LAROUSSE ENCYCLODEDIQUE Vol 4, Paris 1961.P966

75

DEUXIEME PARTIE :

TOMBONTSOA , UN ORGANISME DE DEVELOPPEMENT

76

Un organisme se définit comme un ensemble ou groupe de services, affectés à une tâche (76) . Sur ce point, nous allons démontrer qu’en tant qu’organisme, Tombontsoa assure l’enseignement agricole et constitue une ferme de référence.

Chap.I :.TOMBONTSOA une garante DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE

Dans quelles mesures pourra-t-on dire que Tombontsoa garantit l’enseignement agricole ? Pour répondre à cette question nous allons démontrer qu’elle est une grande école de vaste rayonnement, puis une école motivante.

III-I--- TOMBONTSOA, UNE GRANDE ECOLE DE VASTE RAYONNEMENT

Tombontsoa mérite-t-elle la qualification de grande école à vaste rayonnement ? Pour permettre de répondre à cette question, nous allons voir les particularités de l’école et puis son aire d’influence.

A- Tombontsoa, une école de grande classe. Une école de grande classe est caractérisée, notamment par une sélection à l’entrée, par un haut niveau d’études et par un effectif réduit (77) Si Tombontsoa est une école de grande classe, comment est alors sa modalité de recrutement des élèves ? 1- La modalité de recrutement des élèves par voie de concours. L’élève ne peut suivre la formation à Tombontsoa, qu’après avoir passé avec succès le concours d’entrée, organisé par la ferme école. Actuellement, l’âge des

(76) LAROUSSE DE L’AN DEUX MILLE, 2000, op.cit.p. 723. (77) ) LAROUSSE DE L’AN DEUX MILLE, 2000, op.cit.p. 359.

77

candidats est limité entre 17 à 35 ans (78) et le niveau minimum exigé est celui de la classe de 3ème . De plus, pour pouvoir participer au concours, le candidat doit fournir les dossiers suivants: une demande sur papier libre ; une copie d’acte de naissance, un certificat de scolarité délivré par la dernière école fréquentée. Les examens doivent avoir lieu dans les différents lieux choisis par les synodes régionaux du FLM (79) . Le concours dure une semaine et se déroule comme suit : il y a d’abord l’examen théorique, constitué par l’arithmétique et les mathématiques de la classe de 7 ème jusqu’à la 3 ème . Ensuite, une rédaction sociologique pour tester la connaissance générale de l’élève, un test psychotechnique, un test sur la technologie, et un test sur l’écriture sainte. A part l’examen théorique, il y a aussi l’examen oral pour mesurer, non seulement les connaissances, mais aussi la capacité d’expression des élèves et pour identifier l’élève en détectant chez lui le motif du choix de la ferme école Tombontsoa. Et enfin il y a un examen pratique sur terrain durant lequel l’élève descend aux champs ou aux fermes pour que l’on puisse évaluer ses capacités et son aptitude. On fait la somme des notes obtenues en théorie, en pratique et orale. Le total divisé par trois permet d’obtenir la moyenne définitive. Bref, chaque élève doit réussir à ce concours pour pouvoir entrer à la ferme école, mais comment est l’état de l’effectif des élèves reçus.

2- Un effectif limité. En ce qui concerne le nombre des élèves reçus, nous avons le tableau n° 23, qui nous présente l’effectif des élèves reçus par rapport aux participants au concours et puis le nombre de ceux qui ont terminé avec succès leur année scolaire, depuis l’année 1987 (début de la première promotion féminine) jusqu’en 2003. D’après ce tableau, 3924 élèves ont participé au concours dont les 70,69% sont constitués par des garçons. Cela est dû à la condition posée par la ferme école, 2/3 des effectifs des recrutés sont des garçons (80) . En effet, sur les 1540 élèves reçus, 1045 (67,85%) sont des garçons tandis que les 495 filles ne représentent que les 32,15% du total.

(78) Enquêtes de l’auneur. (79) A part Tombontsoa il y à 20 centres d’examen mais tous ceux-ci sont sous le contrôle du FLM. (80) Enquêtes de l’auneur.

78

Tableau n° 23 : L’effectif des élèves de 2 sexes ayant fréquenté Tombontsoa de 1987-2003

Concours Reçus TOTAL

Nombre Pourcentage Nombre Pourcentage Nombre Pourcentage

Garçon 2 774 70,69 1 045 67,85 963 68,68

Fille 1 150 29,31 495 32,15 439 31,32

Total 1 3 924 100 1340 100 1 402 100

Total 2 3 924 100 1540 39,24 (1) 1 402 91,03 (2)

source : Tableau récapitulatif des étudiants de 2 sexes ayant fréquenté Tombontsoa de 1987-2003, 2 pages et exploitation de l’auteur.

(1) pourcentage des élèves reçus par rapport au nombre de ceux qui participent au concours (2) pourcentage des sortants par rapport au nombre des reçus Tableau n° 24 : Niveau de base de rentrants à Tombontsoa entre 1987 et 2003

Niveau Nombre Pourcentage (%)

Bacc et plus 260 16,88

Secondaire 2 nd cycle 794 51,55

Fin secondaire 1 er cycle 463 30,06

Autres 23 01,51

TOTAL 1540 100

Source : Tableau récapitulatif des étudiants de 2 sexes ayant fréquenté Tombosoa de 1987- 2003, 2 pages et exploitation de l’auteur.

Tableau n° 25 : Répartition de la population agricole plus de 5 ans, à Madagascar selon le niveau d’instruction

Niveau Secondaire 1 er Cycle Secondaire 2 nd Cycle Supérieur TOTAL

Nombre 1 086 657 190 590 26 155

Pourcenta 83,31 14,61 2,08 100 ge (%)

Source : Ministère de l’Agriculture, annuaire statistique agricole 2004-2005, op. Cit. p.17

79

Par rapport au nombre total de ceux qui ont participé au concours, 39,24% ont été admis. Cela nous permet de dire que les jeunes malgaches s’intéressent beaucoup au centre de formation professionnelle agricole mais Tombontsoa ne peut accueillir qu’un effectif limité. Enfin, sur les 1540 reçus ,1402 ont terminé avec succès leur année scolaire soit un taux de réussite 91,03%. Nous avons déjà vu que l’effectif des élèves est limité. Mais en tant qu’école, quelle éducation offre Tombontsoa ?

3- Une éducation de qualité a- Un enseignement théorique Pendant l’année scolaire, les élèves bénéficient de 600 heures de cours théoriques (81) qui se répartissent entre 33 matières (cf. tab n° 6 p 19 bis). L’enseignement se fait en malgache. Les cours sont ronéotypés. Les élèves bénéficient aussi d’une bibliothèque qui n’est pas seulement une salle de lecture mais aussi une salle d’exposition d’échantillons des certains produits que les élèves doivent consulter (cf. photo n° 16 et n° 17 p43bis) et des livres écrits par les professeurs eux-mêmes qu’on vend exclusivement à l’école. Enfin, les cours théoriques sont appuyés par des films, des projections diapositives, des conférences. b- Une éducation pratique Les cours pratiques durent 1000 heures pendant lesquelles les élèves sont partagés en 7 groupes, en se répartissant dans les 6 sections fonctionnelles actuellement, à savoir : le jardin, le parc d’ornementation, le Fanantenana, les champs d’agriculture, l’étable et une cuisine à part (voir annexe VI). Donc, il existe un groupe pour chaque section qui doit effectuer une rotation chaque semaine. En somme les élèves bénéficient de 1600 heures de cours. Le volume horaire consacré à la pratique est plus élevé par rapport à celui de la théorie. Cela est inspiré de la ferme école nordique (82) . c- Une éducation physique A part l’enseignement pratique qui constitue un champ permanent des efforts physiques, la matière sport figure aussi dans l’emploi du temps hebdomadaire des élèves, chaque jeudi à partir de 11 heure.

(81) Enquêtes de l’auteur. (82) Enquêtes de l’auteur. 80

Photo n°16 : Vue partielle de la bibliothèque de Tombontsoa.

Source : cliché de l’auteur.

La bibliothèque est garnie de livres et des documents bien à l’abri des poussières. Mais ils sont dépassés par les temps. Il y a une table pour la lecture. Photo n°17 : Une autre vue partielle de la bibliothèque de Tombontsoa.

Source : cliché de l’auteur.

- La vitrine d’échantillons des certains produits sélectionnés à consulter par les élèves. A l’arrière plan nous voyons le responsable.

81

d- Une éducation spirituelle. Vu que l’objectif de la .ferme école est de former de bons cultivateurs chrétiens, la matière religieuse est introduite dans l’emploi du temps. Mais cela ne suffit pas pour développer chez l’élève les facultés spirituelles, c’est la raison pour laquelle des cultes ont lieu tous les matins avant que les élèves se rendent à l’enseignement pratique. De plus, tous les soirs un court culte précède et achève les études surveillées. Enfin, tous les dimanches les élèves doivent aller à l’église qui se situe à 1Km environ au sud de la ferme école (cf tableau n° 5). e- Une éducation sociale D’après Emile DURKHEIM, « l’école est un lieu de socialisation par excellence en tant que milieu moral organisé »(83) . Tombontsoa, en sa qualité d’école agricole façonne l’identité de l’élève d’abord et elle inculque de façon collective et indistincte les savoirs (cf. photo 18), les conduites, les comportements et les valeurs communes. Ensuite, elle convertit idéalement l’élève en lui procurant des catégories de pensée et un système d’idées, de croyances, de traditions, de valeurs morales et professionnelles. f- Une éducation artistique. La ferme école offre aussi une éducation artistique, pour la raison suivante : elle consacre une partie de l’emploi du temps des élèves aux matières chants et musique qui sont imbriquées à la propagation de la foi chrétienne comme Tombontsoa s’en occupe. En conclusion l’éducation à la ferme école Tombontsoa vise à développer chez l’élève les facultés intellectuelles, physiques, morales, spirituelles et artistiques. En outre, en tant qu’école, elle constitue un facteur de socialisation. C’est pour cela que nous pouvons affirmer que Tombontsoa dispense une éducation de qualité. Voyons maintenant, pourquoi Tombontsoa est classée école de niveau secondaire et supérieur. 4- Tombontsoa, une école de niveau secondaire et supérieur. Le tableau n° 24, montre la répartition des entrants à la ferme école Tombontsoa, entre 1987 et 2003, selon le niveau.

(83) Cours sociologie de l’éducation en 4 ème année à l’ENS. 82

Photo n°18 : Vue partielle des élèves dans la salle.

Source : cliché de l’auteur.

La transmission collective des connaissances dans un cours entra- muros. A l’arrière plan, le professeur RANDRIANANDRASANA Ruben Marson sur son bureau .

83

a- Tombontsoa une école de niveau secondaire D’après le tableau n° 24, la moitié des élèves recrutés, 794 soit les 51,55% du total, ont déjà fréquenté au moins le lycée. Tandis que 463 élèves soit les 30,06% n’ont atteint que la fin du 1 èr cycle du niveau secondaire. Au total 81,61% ont de niveau secondaire. Ce qui se rapproche du taux normal, comme le présente le tableau n° 25. En effet 83,31% de la population agricole de 5ans et plus n’atteignent que le 1 er cycle. L’importance numérique de ceux qui ont atteint la classe de troisième fait de Tombontsoa une école de niveau secondaire. b- Tombontsoa, une école supérieure. Sur les 1540 élèves reçus (cf. tableau n° 24) 260 élèves soit les 16,88% sont titulaires du BACC ou ont déjà fréquenté l’étude supérieure. L’explication vient du fait qu’à cause du chômage intellectuel, les jeunes préfèrent choisir la filière agriculture et élevage pour devenir de vrais paysans (84) . A part ceux qui ont atteint le niveau secondaire et supérieur, certains élèves qui sont au nombre de 23 soit le 1,51% du total, sont reçus mais leur niveau n’est pas inclus dans les deux présentés ci-dessus. Certains d’entre eux peuvent être des étrangers, d’autres sont des malgaches et dont le niveau n’est pas bien mentionné. Les élèves de Tombontsoa sont donc constitués par des apprentis ayant le niveau secondaire et certains sont bacheliers et ont même déjà fréquentés l’Université. C’est la raison pour laquelle nous qualifions Tombontsoa d’école de niveau secondaire et supérieur. Tombontsoa est également une pépinière de spécialistes en agriculture comme nous allons le constater dans le paragraphe suivant.

5- Tombontsoa, une pépinière de spécialistes en agriculture. A la fin de l’année scolaire, les élèves doivent subir des examens de fin d’études, consultés et contrôlés par la direction de formation professionnelle et technique du MENRES. Il s’agit là des examens écrits, oraux et pratiques et à partir desquels l’élève doit obtenir la moyenne générale pour l’admission (85) . La ferme école attribue une attestation aux élèves qui ont obtenu une moyenne inférieure à 12 sur 20, et un diplôme de Technicien en Agronomie Générale est délivré à ceux qui ont eu une moyenne

(84) VEA (J), 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinankaratra, op.cit.p.72. (85) Enquêtes de l’auteur. 84

supérieure ou égale à 12 sur 20. Il faut noter que Tombontsoa est un établissement agrée par l’Etat depuis l’année 1996 (86) . Enfin, la sortie de promotion est assistée par les représentants de l’Etat malgache, de l’église luthérienne malgache et des parents d’élèves. L’année 2005-2006, la sortie de la 41 ème promotion de garçons et de la 19 ème promotion de filles a eu lieu le 21juillet 2006 et a été honorée par la présence du président de l’Assemblée Nationale et des autorités locales : administratives, militaire, religieuses…. (cf. photo n° 19, 20, 21,22 et 23). . Ainsi, comme dans les établissements d’enseignement supérieur, Tombontsoa adopte un mode de recrutement des élèves par voie de concours. Pour pouvoir dispenser une éducation de qualité, elle doit limiter les effectifs des élèves. Ensuite, Tombontsoa en tant que centre de formation admet des élèves qui ont déjà majoritairement fréquenté l’établissement de niveau secondaire. A la sortie de la ferme école, les élèves bénéficient d’un diplôme agrée par l’Etat qui leur qualifie de spécialiste en agriculture. Tout cela nous permet de dire que Tombontsoa est une école de grande classe. Mais, c’est aussi un centre de formation professionnelle de vaste rayonnement.

B-TOMBONTSOA, UN CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE AGRICOLE DE VASTE RAYONNEMENT

L’analyse de la répartition spatiale des sortants nous permettra de déterminer l’aire d’influence de Tombontsoa.

1-Tombontsoa, une ferme école d’influence locale D’après le tableau n° 26, la répartition des sortants originaires de la province d’Antananarivo se fait comme suit : sur l’effectif totale de 1554 élèves, 382 soit les 24,58% viennent du district d’Antsirabe II, suivi par le district d’Antsirabe I avec 313 élèves soit les 20,24 %. Ces deux districts se trouvent en tête du classement car d’abord : la ferme école Tombontsoa se situe dans le district d’AntsirabeII. Et puis, le district

(86) Enquêtes de l’auteur. 85

- Photo n°19 : Le début de la cérémonie de la sortie de promotion (Promotion 2005- 2006).

Source : cliché de l’auteur, 21 Juillet 2006.

Lors de la sortie de la promotion, une haie d’honneur constituée par des « bérets rouges » rend hommage à la cérémonie et aux invités de marque. Photo n°20 : La distribution des tableaux d’honneurs aux personnels de Tombontsoa .

Source : cliché de l’auteur, 21 Juillet 2006

La mise de décoration aux personnels administratifs et enseignants. A l’arrière plan, l’assistante constituée par les parents d’élèves.

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Photo n°21 : La distribution des prix aux élèves.

Source : cliché de l’auteur, 21 Juillet 2006.

Les élèves majors et ceux qui ont obtenu le tableau d’honneur reçoivent des prix à la fin de l’année scolaire.

87

Photo n°22 et 23 : Vue partielle des assistants à la sortie de promotion, dans la salle de fête de la ferme école.

Source : cliché de l’auteur, 21 Juillet 2006.

Dans la salle de fête de la ferme école, la remise des prix est assistée et honorée par les autorités en l’occurrence le président de l’Assemblé Nationale RAZAKANIRINA Mahafaritsy 2 ème rang à partir de la droite, premier banc…

Source : cliché de l’auteur, 21 Juillet 2006.

…, le chef du district d’Antsirabe II et le Maire de la commune rurale Ambano, au 2 ème et 5 ème rang à partir de la gauche, premier banc.

88

Tableau n° 26 : Classement par district des sortants dans la Province d’Antananarivo (1965/1966 – 2003/2004)

Rang District d’origine Nombre Pourcentage (%)

1er Antsirabe II 382 24,58

2ème Antsirabe I 313 20,14

3ème Betafo 196 12,61

4ème Antananarivo I 161 10,36

5ème Faratsiho 77 04,95

7ème 63 04,05

8ème Tsiroanomandidy 41 02,63

9ème Antananarivo Avaradrano 37 02,38

10 ème Antananarivo Atsimondrano 39 01,86

11 ème Ambohidratrimo 25 01,60

12 ème Arivonimamo 23 01,48

13 ème Manjakandriana 20 01,28

14 ème Andramasina 18 01,05

15 ème Miarinarivo 17 01,09

16 ème Anjozorobe 13 0,83

17 ème Ankazobe 13 0,83

18 ème Soavinandriana Itasy 10 0

19 ème Fenoarivobe 0 0

TOTAL 1 554 100%

Source : Tableau récapitulatif des annexes élèves de Tombontsoa (année scolaire 1965/1966 – 2003/2004) 3 pages, plus exploitation de l’auteur.

-89 - d’Antsirabe I, encerclé par ce dernier (cf. carte n° 2), offre un grand avantage de proximité. Il en est de même pour le district de Betafo qui tient la troisième place avec 12,61 % des sortants de la province et dont le chef lieu n’est éloigné que de 22 km d’Antsirabe I. Aucun élève venant du district de Fenoarivo Be n’a encore fréquenté la ferme école, du fait que ce district est assez loin d’Antsirabe, de plus du point de vue démographique et économique, c’est un district non seulement à faible densité de population, entre 10 à 20 hab./ km2 mais aussi à assez faible population rurale comme la carte n° 5 nous le montre. En somme, la plupart des élèves venant de la province d’Antananarivo sont originaires du district d’Antsirabe II et de ses environs. Ce qui nous permet de dire que Tombontsoa est une école d’influence locale. Mais dans quelle mesure peut-elle aussi être qualifiée d’école d’extension régionale?

2-Tombontsoa, une école d’extension régionale Le tableau n° 27, nous présente le classement par ordre décroissant des sortants selon les régions. D’après ce tableau, la région Vakinankaratra occupe la première place avec 1147 sortants (46,51% du total). Cela s’explique par l’emplacement de Tombontsoa dans cette région. Construite près de la RN 7 (cf. figure n°1) et à la limite nord de la ville d’Antsirabe I, elle est facilement repérable. De plus, en sa qualité de capitale régionale, Antsirabe I est un grand centre d’animation et à partir duquel s’effectue la polarisation de la région (87) . Bref, presque la moitié des sortants viennent de la région du Vakinankaratra où se trouve la ferme école Tombontsoa, c’est la raison pour laquelle cette dernière est considérée comme une école d’extension régionale. Mais elle est aussi une école d’influence provinciale.

3- Tombontsoa, une école d’influence provinciale D’après le tableau n° 28, 1554 sortants, soit les 63,01% des élèves de toute l’île, viennent de la province d’Antananarivo, qui tient la première place. D’abord dans cette province se trouve la capitale nationale Antananarivo. Et malgré son

(87) Cours de géographie urbaine en première année à l’ENS.

-90 -

Tableau n° 27 : Classement par région des sortants de la ferme école Tombontsoa (1965/1966 – 2003/2004)

Rang Région Nombre Pourcentage (%) Appartenance par province

1ère Vakinankaratra 1 147 46,51 Antananarivo

2ème Analamanga 316 12,81 Antananarivo

3ème Amoron’i Mania 271 10,92 Fianaratsoa

4ème Haute Matsiatra 141 05,71 Fianaratsoa

5ème Alaotra Mangoro 100 04,05 Fianarantsoa

6ème Menabe 71 02,87 Tuléar

7ème Vatovavy Fitovinany 58 02,35 Fianarantsoa

8ème Antsinanana 56 02,27 Toamasina

9ème Itasy 50 02,02 Antananarivo

10 ème Atsimo Andrefana 45 01,82 Tuléar

11 ème Bongolava 41 01,67 Antanananarivo

12 ème Atsimo Atsinanana 35 01,41 Fianarantsoa

13 ème Anosy 32 01,29 Tuléar

14 ème SAVA 30 01,21 Antsirananana

15 ème Androy 13 0,54 Tuléar

16 ème DIANA 11 0,48 Antsiranana

17 ème Analanjirofo 10 0,41 Toamasina

17 ème ex Boeny 10 0,41 Mahajanga

19 ème Melaky 09 0,36 Tuléar

19 ème ex Ihorombe 09 0,36 Tuléar

21 ème Sofia 08 0,32 Mahajanga

21 ème ex Betsiboka 03 0,12 Mahajanga

TOTAL 2 466 100

Source : Tableau récapitulatif des nombres des annexes élèves de Tombontsoa

(1965-1966 / 2003-2004), 3 pages plus exploitation de l’auteur

-91 -

Tableau n° 28 Classement par province des sortants de la FE Tombontsoa

(1965/1966 – 2003/2004)

Rang Province Nombre (%)

1er Antananarivo 1 554 63,01

2ème Fianarantsoa 514 20,84

3ème Toamasina 166 06,73

4ème Tuléar 161 06,52

5ème Antsiranana 41 01,69

6ème Mahajanga 30 01,21

TOTAL 2 466 100

Source : Tableau récapitulatif des annexes élèves de Tombontsoa (année scolaire 1965/1966 – 2003/2004), 3 pages plus exploitation de l’auteur.

Tableau n° 29 Nombre des districts, par province, concernés par l’air d’influence de Tombontsoa

Province Les districts concernés Nombre total de district

OUI NON N P

N P N P

Antananarivo 18 94,7 1 5,3 19 100

Fianarantsoa 20 86,9 3 13,1 23 100

Toamasina 11 61,11 7 38,89 18 100

Tuléar 20 95,23 1 4,77 21 100

Mahajanga 112 57,14 98 42,86 21 100

Antsiranana 09 100 0 00 9 100

TOTAL 90 81,08 21 18,92 111 100

N : Nombre

P : pourcentage (%)

Source : Tableau récapitulatif des annexes élèves de Tombontsoa, année scolaire 1965-1966 / 2003-2004, plus exploitation de l’auteur

-92 -

éloignement à 168 km au nord de la ferme école Tombontsoa, la RN 7 reste accessible toute l’année. La province de Fianarantsoa tient la seconde place avec 514 sortants (20,84%). Elle est plus proche du district d’Antsirabe II où se localise Tombontsoa , une province rizicultrice, agricultrice de plantation commerciale et éleveuse (88). Puis la troisième est tenue par Toamasina, une province de forte population rurale, surtout le littoral Est (cf carte n°5), réputée par la plantation commerciale et la riziculture ; vient ensuite la province de Tuléar et Antsiranana. Enfin Mahajanga se trouve à la dernière place avec 30 sortants soit le 1,21% du total. C’est une province à faible population rurale, surtout le centre et le sud. En bref, les sortants se répartissent dans toute l’Ile mais presque les 2/3 sont originaires de la province d’Antananarivo, faisant de Tombontsoa une école provinciale. Mais pourquoi dit-on qu’elle est une école d’envergure nationale ?

4-Tombontsoa, une école d’envergure nationale D’après le tableau n°29, 90 districts sur les 111 existants à Madagascar soit 81,8% bénéficient de l’implantation de Tombontsoa dont : 18 pour Antananarivo, 20 pour Fianarantsoa, 11 pour Toamasina, 20 pour Tuléar et 9 pour Antsiranana, enfin 12 pour Mahajanga. Les 100% des districts d’Antsiranana (9 sur 9) sont concernés. Les jeunes paysans venant de cette province veulent se perfectionner dans l’agriculture car il existe encore de vastes terres cultivables et vu que les techniques traditionnelles de production prédominent, la plupart des paysans y ont besoin au moins de conseils ou de formation en agriculture (89) . Dans, la province de Mahajanga 57, 14% des districts sont concernés. La prédominance du climat tropical sec et des sols ferrugineux (90) constitue un handicap de l’agriculture dans la grande partie de la province d’où la non motivation des jeunes aux études dans un centre de formation professionnelle agricole du genre Tombontsoa. Quoi qu’il en soit, la répartition des districts concernés dans toute l’île nous permet de dire que Tombontsoa est une école d’envergure nationale. Mais pourquoi dit on qu’elle est une école internationale.

(88) Cours de géographie générale de Madagascar en deuxième année à l’ENS. (89) Enquêtes de l’auteur (90) Cours de géographie régionale de Boina en 3 ème année . -93 -

-94 -

5- Tombontsoa, une école d’influence internationale . . A part les malgaches, les jeunes étrangers s’intéressent aussi aux études dans un centre de formation professionnelle agricole comme Tombontsoa. C’était le cas d’un Réunionnais durant l’année scolaire 1999/2000. (91) De plus, parmi les anciens élèves de la ferme école, il y avait aussi d’autres étrangers à l’exemple de : Indopakistanais, de Chinois (92) . Et tout cela nous permet de dire qu’elle est une école d’influence internationale. Pour conclure, la zone d’extension du SPAM, propriétaire de la ferme école Tombontsoa, est délimité au sud par la rivière de la Mania, au nord par les districts d’Antananarivo, Arivonimamo, Soavinandriana et Tsiroanomandidy, à l’ouest par la province de Mahajanga et à l’est par la falaise betsimisaraka (93) . Mais l’aire d’influence de Tombontsoa dépasse ce cadre en s’éparpillant dans toutes les provinces, voire dépassant la frontière de Madagascar. Elle tend à être une école de l’Océan Indien et des autres continents d’où sa qualification de centre de formation professionnelle à vaste rayonnement. Ce qui la classe en fait parmi les écoles dites motivantes, comme nous allons le constater.

IIIIII-II --- TOMBONTSOA, UNE ECOLE MOTIVANTE

A- Des élèves avides de progrès. Dans ce paragraphe nous allons dégager les différentes raisons qui attirent l’élève à effectuer les études à la ferme école. Nos enquêtes par questionnaire auprès des élèves nous ont permis de poser la question : « Pour quels motifs effectuez- vous vos études à Tombontsoa ? (cf annexe IV). Les réponses sont très variées mais on peut les regrouper en 6 groupes de grandes idées, comme nous la montre le tableau n°30.

(91) Tableau récapitulatif des élèves de 2 sexes ayant fréquenté Tombontsoa de 1987-2000, 2pages. (92) Tombontsoa feno 33taona 1965-1998, op cit p3. (93) Monographie de la Région de » Vakinakaratra, juin 2003, p27. -95 -

Tableau n° 30 Les motifs qui attirent les élèves à fréquenter Tombontsoa MOTIFS Nombre d’enquêté Pourcentage (%)

Désirant être compétant en agriculture 16 34,78

Passionné des travaux agricoles 12 26,08

Souhaitant avoir un avenir meilleur 07 15,21

Etre titulaire d’un diplôme 06 13,04

Continuer les études 03 06,52

Devenir un bon chrétien 02 04,34

TOTAL 46 100

Source : Enquête de l’auteur

Il faut rappeler que le nombre des élèves enquêtés est de 33 mais ici le nombre de choix atteint 46. Ce qui veut dire que certains élèves a donné 2 ou même 3 réponses bien définies. D’après ce tableau, pourquoi les élèves fréquentent-ils la ferme école Tombontsoa ?

1- Des élèves désirant être compétent en agriculture Dans les réponses reçues, ce groupe tient la première place avec 16 réponses soit les 34,78% du total. L’analyse des différentes réponses données par les élèves nous a permis de faire ressortir qu’ils sont conscients que les travaux agricoles exigent des compétences et que la plupart des paysans malgaches en manquent. Mais à quoi sert cette compétence en agriculture ? Actuellement, les techniques traditionnelles prédominent encore dans le mode de production alors qu’elles sont jugées peu productives. En effet, les jeunes vont à Tombontsoa pour puiser des connaissances approfondies en matière d’agriculture. Ils y sont venus pour acquérir des techniques de production modernes afin de produire plus. Enfin, certains d’entre eux déclarent qu’ils y effectuent des études pour devenir des spécialistes dans le domaine de la santé animale. C’est peut être du docteur vétérinaire qu’il voudrait dire, ou encore des formateurs agricoles dans le monde rural.

-96 -

2- Des élèves passionnés des travaux agricoles Ce groupe prend la 2ème place avec 12 réponses soit les 26,08% du total. Les enquêtés s’intéressent beaucoup aux travaux agricoles car leurs parents sont des agriculteurs. De ce fait, ils ont décidé de les relayer dans cette fonction mais d’une manière plus productive. Cela exige du perfectionnement en cette matière. De plus, certains élèves ont mentionné aussi qu’actuellement, la plupart des Malgaches minimisent les activités agricoles or celles-ci constituent encore la base de développement économique de Madagascar. C’est pour cette raison et pour qu’ils deviennent, à leur retour, des exemples vivants des vrais agriculteurs dans les collectivités où ils vivent, qu’ils effectuent des études à Tombontsoa. Enfin, les élèves originaires des provinces côtières nous affirment que chez eux les terres cultivables sont encore vastes mais la maîtrise du milieu naturel exige de bonnes connaissances des techniques de mise en valeur. 3- Des élèves souhaitant avoir un avenir meilleur Cela constitue les 15,21% des réponses des élèves. Evidemment, c’est une suite logique des réponses suscitées. Des élèves passionnés des travaux agricoles s’intéressent au centre de formation professionnelle agricole pour devenir des spécialistes en la matière. Mais par quels moyens pourrait-on avoir un avenir meilleur ? Des réponses des élèves sont différentes mais se complètent. D’abord, quand ils sont compétents en agriculture ils peuvent s’occuper de tous les biens qui leur appartiennent puis ils peuvent intensifier leurs activités en augmentant les superficies à cultiver ou le nombre de bétails à élever, pour accroître le revenu. Ainsi, ils pensent déjà à la commercialisation de la production et non plus à l’autosubsistance. Bref, c’est pour l’amélioration de la vie future d’abord des élèves puis de la famille et surtout de la collectivité dans laquelle ils vivent.

4- Des élèves aspirant être titulaires d’un diplôme Parmi les 33 élèves enquêtés, il n’y a que 6 élèves qui déclarent souhaiter être titulaire d’un diplôme délivré par la ferme école. Parmi eux, deux n’ont pas bien mentionné à quoi vont servir ce diplôme tandis que les autres précisent qu’ils en auront besoin pour chercher du travail plus rémunérateur.

-97 -

5- Des élèves soucieux de poursuivre leurs études Certes, les jeunes n’étudieront pas à Tombontsoa s’ils ne veulent pas continuer leurs études. Au cours de nos enquêtes 3 élèves seulement ont fait cette déclaration,dont l’une vient d’Antananarivo, fille d’une journaliste , l’autre vient de Namakia, fils d’un mécanicien et la dernière, originaire d’Antsirabe I dont le père est chauffeur et la mère ménagère. La première a le niveau BEPC et les deux derniers sont bacheliers et déclarent que la raison pour laquelle ils ont choisi Tombontsoa c’est qu’ils ne peuvent pas fréquenter l’Université. L’un d’entre eux nous a précisé qu’il a échoué au concours d’entrée en première année à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques d’Antananarivo. Ils ne se contentent donc pas seulement d’acquérir des savoirs ou des diplômes mais ils considèrent aussi Tombontsoa comme un établissement qui leur permet de parfaire leurs études secondaires et supérieures. 6- Des élèves souhaitant devenir bons chrétiens Deux élèves ont soulevé cette remarque. L’un âgé de 22 ans, originaire d’Amboasary sud, province de Tuléar nous a déclaré sans hésitation qu’il vient effectuer ses études à Tombontsoa pour l’éducation chrétienne que cette dernière offre. En plus, à la sortie de la ferme école, il va devenir un paysan modèle avec une conduite exemplaire. Tandis que l’autre originaire de Mahasoabe. Fianarantsoa II, est un jeune garçon de 20 ans. Il a affirmé que : « Un bon chrétien désigne aussi un véritable paysan qui maîtrise les techniques agricoles car le métier d’agriculteur est un penchant »(94) . Bref, Tombontsoa possède triples caractéristiques, d’abord un centre de formation professionnelle agricole, puis une école privée confessionnelle et enfin un établissement secondaire et supérieur agricole. Elle est capable d’offrir des formations adéquates aux intéressés. Comme nous l’avons vu, quelques jeunes Malgaches ont profité de cette occasion pour préparer à bien une vie future professionnelle et chrétienne meilleure. Mais une question ne manque pas de se poser : quand les élèves ont fini leurs études quelles sont les perspectives d’avenir des sortants ?

(94) Enquêtes de l’auteur. -98 -

B-LE DEVENIR DES SORTANTS SPECIALISES

Actuellement, le nombre de sortants de la ferme école Tombotsoa atteint 2576 (entre 1965 et 2005) (95) . Ils se répartissent dans toute l’Ile. Mais faute de temps et de moyens, nous n’avons pu enquêter que 33 sortants dont la plupart habitent dans les districts d’Antsirabe I, Antsirabe II puis de Betafo. Donc, ici, le taux d’enquête est de 1 sur 78. Néanmoins les informations recueillies nous donnent une idée sur la situation comme le montre le tableau ci-dessous qui nous présente la répartition des sortants selon leur occupation.

1-Des sortants auto gérants de leurs propres exploitations Tableau n° 31 Répartition professionnelle des sortants enquêtés OCCUPATION Nombre %

Autogérant de leur propre ferme 18 54,55

Personnels permanents de Tombontsoa 06 18,18

Rassembleur de fonds à Mahatsinjo 05 15,15

Ouvriers des entreprises 04 12,125

TOTAL 33 100

Source : Enquête de l’auteur

.D’après ce tableau, 18 sortants soit les 54,55% des enquêtés se déclarent, autogérant de leurs propres exploitations. C'est-à-dire dirigent et administrent eux même leur ferme pour leur propre compte. Il faudrait souligner que pour l’ensemble de Madagascar, des enquêtes ont été effectuées en 1975 par la ferme école et font ressortir que 60% de ses anciens élèves travaillent dans le secteur agricole pour leur propre compte. Cette proportion ne cesse de s’augmenter jusqu’à atteindre environ 80% en 1997.

(95) Tantaran’ny Se.Fa.Fi Tombontsoa, jobily faha 40 taona (1961-2005) op Cit P.5

-99 -

2- Des personnels permanents de la ferme école Tombontsoa 18,18% des sortants enquêtés sont actuellement personnels permanents de Tombontsoa dont 2 moniteurs d’agriculture, un ouvrier d’élevage, un moniteur et un ouvrier de la provenderie et un agent de sécurité. En raison de leur compétence, certains sortants sont recrutés par la ferme école comme c’est le cas des moniteurs, tandis que d’autres sont embauchés à cause de la difficulté dans leur installation chez eux. Par ailleurs, Tombontsoa assure l’avenir de ses anciens élèves car parfois elle les embauche de manière permanente.

3- Des anciens élèves rassembleurs de fond à Mahatsinjo 5 sortants sur les 7 habitants à Mahatsinjo ont été enquêtés. Ces sortants y travaillent dans l’agriculture pour collecter des fonds, pour leur permettre de faciliter leur installation quand ils arrivent chez eux. 4- Des employés des entreprises 4 anciens élèves (12,12%) des enquêtés travaillent dans les entreprises locales dont 1 à l’usine TIKO Vatofotsy (Antsirabe I), un à la ferme Tiko-Farm Andranomanelatra (Antsirabe II), 2 à la ferme de la FIFAMANOR à Andranomelatra, 2 vulgarisateurs du FAFAFI/SPAM. Cela veut dire que les sortants de Tombontsoa sont des spécialistes en qui les entreprises d’exploitation agricole, les organismes privés confessionnels s’engageant dans le développement et les industries agro-alimentaires ont confiance. Il faut noter qu’actuellement, certains de ces anciens élèves de Tombontsoa travaillent à Madagascar comme chef de Région, député, maire, employé de district, président du Fokontany, responsable dans les églises (96). Puis à l’étranger certains sont embauchés par FAO à Comores, en Afrique et en France (97) . L’ensemble de tous ces éléments fait de Tombontsoa une école motivante. Mais dans quelles mesures Tombontsoa pourra-t-elle être qualifiée de ferme de référence ?

(96) Tantaran’ny Se.Fa.Fi Tombontsoa jobily faha 40 taona (1965-2005) op cit p.5. (97) RANDRIAMAMPIONONA Isidore, 1999, Ny fitoriana ny filazantsara amin’ny alalan’ny sekoly Tombontsoa, op. Cit p.63

100 - -

Chapitre II : TOMBONTSOA, UNE FERME DE REFERENCE

Le paragraphe suivant nous mettra au courant des procédés que Tombontsoa suit dans l’accomplissement de ses activités et sa position par rapport au développement économique, social et culturel.

III-I--- DES PROCEDES NECESSAIRES POUR LA FORMATION DES BONS CULTIVATEURS ET DES FERMIERS EVOLUES

Comment fonctionnent les différentes activités de la ferme école ? Et d’après les rôles qu’elle joue pour les réaliser, dans quelles actions verse-t-elle ?

A- DES ACTIVITES INTERACTIVES

La figure n°9 montre les interrelations entre les différentes activités de la ferme école. D’après cette figure, les interactions ne se limitent pas seulement entre l’école et les autres sections mais aussi entre ces sections elles-mêmes, comme nous allons démontrer ultérieurement.

1- Une interaction école- autres sections L’école et les autres sections ont une interdépendance qui se manifeste comme suit : d’une part l’école offre une main d’œuvre et un bagage théorique pour les différents travaux dans ces sections. D’autre part ces dernières constituent des champs permanents pour l’enseignement pratique. Mais à part cela dans quel domaine se trouve aussi l’interaction entre les deux entités ?

101 - -

Figure n°9 : Système d’organisation des différentes activités de la ferme école Tombontsoa

AGRICULTURE ET ELEVAGE ATELIERS

- Etable - Atelier bois - Parc agricole - Atelier Fer - Fanantenana

- Jardin et parc d’ornementation ECOLE

MINOTERIE

- Provenderie - Moulin

Source : Enquête de l’auteur

102 - -

a- Une interaction école et étable Actuellement, seul l’élevage de bovin est fonctionnel dans la grande ferme. Comme dans toutes les sections, des moniteurs, pendant les travaux pratiques, donnent des instructions concernant les techniques de travail, les soins, la traite, la vaccination, l’affouragement etc. (98) , tandis que l’étable approvisionne aussi, journalièrement, en lait l’école pour l’alimentation des élèves. b- Une interaction école et Fanantenana C’est dans la petite ferme Fanantenana que les élèves s’adaptent aux conditions rurales de la brousse. Ils y apprennent les techniques de divers types d’élevages bovin, caprin (cf. photo n°24), aviaire, la traite manuelle… c- Une interaction école et champs de cultures Toute la production rizicole fournie par les champs de culture est destinée à l’école, de même une petite partie de celle de la culture de maïs. d- Une interaction école et minoterie La minoterie consacre la majeure partie de son bénéfice au financement de l’école par le biais de la production des provendes. De plus, elle s’occupe aussi du moulinage de grains et surtout de la décortication du riz pour l’alimentation des élèves. e- Une interaction école et ateliers Comme les ateliers se limitent au service d’entretien, c’est l’école qui les finance, surtout l’achat des matières premières et l’entretien des machines. En contre partie, les ateliers s’occupent de la réparation et de la réhabilitation des mobiliers et immeubles de la ferme école. f- Une interaction école et jardin Le jardin approvisionne en légumes, en fruits et en bois de chauffe l’école, tandis que le parc d’ornementation constitue un lieu de pique nique pour les particuliers et les hôtes qui viennent la visiter. Mais l’interdépendance existe aussi entre les différentes sections ;

(98) VEA (J), 1992, le développement de la production laitier sur les Hautes Terres malgaches de Vakinankaratra Op. Cit p.49

103 - -

Photo n°24: Vue partielle de la bergerie de la ferme Fanantenana

Source : cliché de l’auteur.

Nous voyons ici que les infrastructures de la bergerie de Fanantenana sont fabriquées en bois. Photo n°25: Un exemple de la charrette pneumatisé de Fanantenana.

Source : cliché de l’auteur

Cette charrette à roues pneumatiques, où sont attelés deux bœufs appartient à la section Fanantenana. Elle est en train de transporter des provendes en direction de l’étable.

104 - -

2- Des interdépendances entre sections a- Une interdépendance étable et champs de cultures D’un côté, l’étable fournit des fumiers pour les champs de cultures D’un autre côté, ce dernier assure l’approvisionnement en fourrage à l’étable. b- Une interdépendance entre l’étable et Fanantenana L’interdépendance entre les deux se manifeste surtout dans le domaine du transport, car Fanantenana met à la disponibilité de l’étable et des autres sections des charrettes, tirées par des bœufs. Par exemple, l’acheminement des provendes, de la minoterie jusqu’à la l’étable (cf photo n°25). c- Une interdépendance entre l’étable et minoterie Toutes les provendes consommées par la ferme école sont produites sur place par la minoterie, y compris celles des grandes et petites fermes. d- une interdépendance entre étable et jardin L’étable fournit aussi des fumures utilisées par le jardin surtout pour les besoins abondants des cultures légumineuses. e- une interdépendance entre champs de cultures et minoterie. Les champs de cultures fournissent des matières premières pour la minoterie, en l’occurrence la production de maïs. f- interdépendance entre Fanantenana et minoterie La petite ferme de Fanantenana approvisionne en maïs grain la minoterie, pour la fabrication de provende. En revanche, la minoterie assure aussi à cette première le besoin en provende. g- interdépendance entre Fanantenana et champs de cultures Ces deux sections s’approvisionnent aussi en semence pour raison de besoin de semence plus productive. h-Des ateliers polyvalents Les activités des ateliers concernent toutes les sections de la ferme école. Si l’atelier bois entretient les infrastructures boisées de l’étable, de Fanantenana, de la minoterie, l’atelier fer prend aussi sa part de responsabilité dans l’entretien de tous les outillages en fer. Pour conclure, l’école et les autres sections sont interdépendantes soit de manière directe, soit de manière indirecte. Directe, dans le sens qu’une section approvisionne directement une autre. Par exemple la minoterie aide directement l’école par le biais du moulinage des grains pour l’approvisionnement en farine, pour la consommation des élèves. Puis, indirecte, dans le sens que l’interdépendance entre deux sections s’observe également. Par exemple l’interrelation entre la minoterie et les ateliers se fait par 105 - -

l’intermédiaire de l’école. Car la minoterie finance l’école pour que cette dernière puisse acheter des matières premières pour les ateliers. Mais Tombontsoa est aussi une agence d’intervention.

B- TOMBONTSOA, UNE AGENCE D’INTERVENTION

Une agence se définit comme étant un organisme chargé d’une mission de coordination dans un domaine déterminé (99) . Dans quelles mesures Tombontsoa constitue- t-elle une agence d’intervention ? Pour répondre à cette question nous allons voir d’abord quelles stratégies elle adopte pour coordonner ses activités et ensuite dans quelles actions elle opère.

1-Des stratégies bien définies a- Des stages pratiques A part la formation en cours ordinaires, Tombontsoa, en tant que ferme école offre un stage pratique aux personnes qui s’y intéressent. Ce stage dépend, généralement, de 3 facteurs : d’abord l’objectif des personnes intéressées, ensuite le nombre des stagiaires et enfin la disponibilité en temps et en personnel de la ferme école. b- Des crédits octroyés aux anciens élèves Depuis l’an 1968, la ferme école possède un fonds revolving de 80 millions Fmg (100) , utilisé comme une aide au démarrage, à ses anciens élèves pour leur première installation. Ce fonds est aussi appelé crédit. Ce système d’aide se manifeste comme suit : Tombontsoa donne des porcs à élever et à engraisser. Les porcs engraissés sont plus tard vendus par le bénéficiaire d’aide et ce sous le contrôle du responsable du crédit de la ferme école ; le prix des porcs est remboursé par les élèves et le bénéfice dégagé leur appartient entièrement. Ce qui leur permettra d’acheter de nouveaux porcs à engraisser ou de verser dans d’autres activités agricoles. Malgré les différents problèmes générés par ce système, ce fonds revolving est encore utilisé jusqu’à nos jours (101) .

c- Des visites ou suivis pour les anciens élèves

(99) LE PETIT LAROUSSE DE L’AN DEUX MILLE, 2000, op. cit p45. (100) RANDRIAMAMPIONONA Isidore, 1999, Ny fitoriana ny Filazantsara ammin’ ny alalan’ ny sekoly Tombontsoa, op. cit p59. (101) Enquêtes de l’auteur. 106 - -

Les anciens élèves de Tombontsoa se regroupent dans une association appelée VONA/FIMASTA. Evidemment, c’est une association des paysans agronomes, et de paysans spécialistes. Son siège est au sein de Tombontsoa, elle possède des centres d’union qui se répartissent dans chaque district. Ceux-ci permettent d’instaurer un réseau d’information pour faciliter le suivi des anciens élèves dans toute l’île et pour les églises situées dans les régions visitées. En somme, les stratégies adoptées par la ferme école sont bien définies. Mais dans quelles actions verse la ferme école ?

2- Des actions zootechniques La zootechnie consiste à l’exploitation d’animaux de qualité et choisis par sélection, susceptibles de procurer des productions importantes (102) . Les actions zootechniques englobent donc les activités relatives à l’amélioration des conditions et des méthodes d’élevage et surtout de reproduction des animaux domestiques (103) . Comme nous allons voir Tombontsoa s’engage aussi dans ces domaines. a- L’amélioration du cheptel et l’élevage Tombontsoa joue le rôle de centre de multiplication et de diffusion de race d’animaux à haut rendement. Cela concerne surtout l’élevage laitier, porcin et aviaire. Elle vend des génisses et des veaux de race PRN à ses anciens élèves puis aux paysans, des géniteurs porcins à race productrice comme la « Large White »(104) . De même pour l’élevage aviaire, des œufs à couver de race RRI et Leghorn, des poulettes et coquelets sont vendus. b- Des techniques de soins aux animaux Les élèves, durant leurs études, ont déjà appris à soigner les animaux atteints des maladies dans lesquels ils leur inculquent, par exemple, les diverses méthodes prophylactiques comme le vaccin.

c- La pratique de l’affouragement

(102) LAROUSSE AGRICOLE, 1985, p464. (103) LE PETIT LAROUSSE DE L’AN DEUX MILLE, 2000, op. cit p1087. (104) Une truie Large White peut avoir 2 ou 3 portées par deux ans, tandis qu’une seulement pour celles de la race locale. 107 - -

L’affouragement est une action de mettre à la disposition d’un animal les aliments dont il a besoin (105) . C’est un moyen de conserver les fourrages verts à l’état frais avec toutes leurs qualités nutritives (106) . Des enquêtes effectuées par la ferme école ont ressorti que les élèves avant leur entrée à Tombontsoa, ne connaissent pas la culture des plantes fourragères ni leur nécessité ni leur technique de conservation (107) . De ce fait, durant leurs études ils apprennent cette activité, y compris les techniques de plantation, l’aménagement des parcelles, le traitement, les procédés d’ensilage… (cf. photo n°26, 27et 28) d- La production de provende La ferme école produit des provendes pour les besoins des anciens élèves et des paysans car l’approvisionnement en provende facilite le programme d’aide aux élèves, puis pour compléter l’alimentation des bétails et intensifier le rendement. A part les actions zootechniques, Tombontsoa se lance aussi dans les actions vulgarisatrices.

3- Des actions vulgarisatrices intensifiées Les actions vulgarisatrices consistent à mettre des connaissances techniques et scientifiques (108) à la portée de tout le monde. La ferme école s’occupe aussi de ces actions par le biais d’une aide sans frontière aux paysans, par l’entrée en scène du service FAFAFI (Fanentanana ny Fambolena sy Fiompiana) et de la publication d’un journal intitulé Tombontsoa Firaisana. a- Une aide sans frontière aux paysans La visite effectuée par la ferme école est aussi comme une sorte de vulgarisation, durant laquelle des encadreurs font des projections de films et vendent des intrants agricoles. Les objectifs de cette activité sont d’abord de mettre à la disposition des paysans les différents intrants dont ils ont besoin, ainsi que leurs techniques. Cette sorte de vulgarisation ne se limite pas seulement aux anciens élèves mais est aussi ouverte à tous les paysans de la zone visitée quelque soit leur statut social ou religieux.

Photo n°26: Vue globale d’un silo plat de la ferme école.

(105) LAROUSSE AGRICOLE, 1985, op. cit p21. (106) GOVIN (L), Construction rurale, la ferme, ses constructions, son aménagement, son équipement. Op. cit p10. (107) VEA (J), 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres Malgaches de Vakinankaratra, op. cit p70. (108) LE PETIT LAROUSSE DE L’AN DEUX MILLE, 2000, op. cit p101. 108 - -

Source : cliché de l’auteur

Le silo est un grand réservoir destiné à conserver le fourrage. Le besoin de transport en grande quantité pour le chargement de ce type de silo exige un espace assez large surtout pour la manœuvre de véhicule. Photo n°27: Vue partielle d’une plantation de Maïs pour l’ensilage.

Source : cliché de l’auteur.

Nous voyons ici une partie parmi la vaste maïsiculture de Tombontsoa. Ce type de culture est destiné tous à l’ensilage.

109 - -

Photo n°28: Vue partielle des silos tour de la ferme école.

Source : cliché de l’auteur.

Nous voyons un tour cyclique. Il y a 5 portes situées dans la paroi, à côté desquelles se trouve une échelle de visite, constituée par des simples barreaux métalliques fixés permettant d’accéder à la partie supérieure et aux diverses portes pour le chargement ou le vidange du silo.

110 - -

b- L’entrée en scène du service FAFAFI Depuis l’année 1985, le service FAFAFI/SPAM a été crée (109) , opérant en charge la vulgarisation, l’approvisionnement et le suivi des anciens élèves de Tombontsoa que cette dernière s’occupe depuis sa création. Dans ces activités, le FAFAFI/SPAM s’engage dans : l’amélioration des terres cultivables et leur entretien grâce à l’utilisation des fumiers, des composts, des chaux ou dolomies et d’ engrais chimiques, les cultures maraîchères, l’utilisation des rizières pendant la contre-saison, l’élevage du porc et de poules pondeuses. Il met en place des vulgarisateurs dans chaque centre de ses départements (110) en faisant une démonstration des produits (intrants, semences…), une exposition ouverte, en effectuant des visites et en dispensant de stage ou de formation de courte durée. Mais depuis 1993, Tombontsoa a constaté que c’est une lourde charge pour le FAFAFI/SPAM de s’engager dans le suivi de ses anciens élèves. Face à cela Tombontsoa a repris cette activité depuis cette année (1993). Mais cela n’a pas empêché les activités du service FAFAFI/SPAM. Par contre, autres services sont mis en place actuellement pour renforcer cette activité de vulgarisation, en l’occurrence le FAFAFI/SPAF (Centre Fianarantsoa) ; le FAFAFI/SPFA (Centre Fort-Dauphin). Actuellement les projets de la création du FAFAFI dans les régions DI.A.N.A et Boeny sont en cours sous le financement danois.(111) c- La publication du journal « Tombotsoa Firaisana » En collaboration avec la ferme école Tsarafototra Morondava, Fihaonana Vohipeno et le FAFAFI/SPAM, Tombontsoa publie trimestriellement le journal « Tombontsoa Firaisana ». Ce journal ne contient que des articles purement agronomiques. C’est-à-dire, il concerne ce qu’on appelle « La politique d’autosubsistance ou pôlitikan’ny kibo ». D’abord, il porte à la connaissance des abonnées, comme les paysans, pour qu’ils ne se contentent pas seulement de manger mais connaissent et maîtrisent les techniques de production. Ce journal tient compte du point de vue géographique, les diversités socio-économiques et agronomiques existantes à Madagascar en proposant et expliquant le type d’agriculture, les techniques de mise en valeur adaptées à chaque réalité afin de dégager leurs avantages. Enfin, ce journal lutte aussi contre la sous-alimentation et la malnutrition.

(109) RANDRIAMAMPIONONA Isidore, 1999, Ny fitoriana ny Filazantsara amin’ny alalan’ny sekoly Tombontsoa. Op. cit p101. (110) VEA (J),1992 , Le développement de la production, laitière sur les Hautes Terres Malgaches de Vakinakaratra, op cit p213. (111) Enquêtes de l’auteur . 111 - -

Si Tombontsoa prend en main les actions vulgarisatrices, sur quelle politique de coopération compte-elle pour mener à bien ses stratégies et ses différentes actions ?

4-Une coopération organisée Tombontsoa coopère avec les anciens élèves, les paysans et les divers organismes. Cette coopération peut être régulière ou irrégulière.

a- Une coopération régulière Il y a coopération régulière quand la coopération de Tombontsoa avec des associations ou des organismes se fait de manière permanente ou habituelle. Dans ce domaine, Tombontsoa tisse des relations régulières avec ses anciens élèves, les organismes d’intervention et les organismes de soutenance. - avec ses anciens élèves

Le VONA/FIMASTA a comme objectif de poursuivre la vie chrétienne vécue à l’école, de développer chez les anciens élèves les connaissances acquises en travaux d’agriculture pour qu’ils puissent se familiariser avec les nouvelles techniques de production et faciliter la relation entre les anciens élèves et les nouveaux élèves sortant de l’école (112) . Tous les anciens élèves sont membres d’office à cette association à condition qu’ils aient payé la cotisation (113) . Ces membres, après avoir fait un stage ou visité fréquemment la ferme école, font de la publicité dans les collectivités où ils vivent, sensibilisent sur l’évolution des techniques, encouragent les gens à visiter Tombontsoa et attirent les jeunes à effectuer des études à la ferme école. - avec le SRAV

Comme Tombontsoa appartient à la FLM/SPAM, elle a une coopération régulière avec le SRAV dans laquelle elle offre annuellement des stages de formation aux gens de l’église luthérien comme les pasteurs, les catéchistes, les femmes et les instituteurs du SRAV qui sont considérés comme des intermédiaires entre Tombontsoa et les paysans en matière de vulgarisation de l’agriculture. - avec l’ESSA

Chaque année, quelques étudiants de l’ESSA suivent un stage de formation

(112) Enquêtes de l’auteur. (113) VEA (J), 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres Malgaches de Vakinakaratra, op. cit p51. 112 - -

d’une semaine à un mois sur l’agriculture et l’élevage. Les raisons de ce stage sont soit pour l’application sur terrain des connaissances acquises dans les cours théoriques en classe soit pour la réalisation du mémoire de fin d’études.

- avec les organismes de soutenance

• Le LWF/CDS Le LWF/CDS ne se contente pas seulement de la construction des bâtiments de la ferme école Tombontsoa, mais depuis 1977 il participe aussi au fonctionnement de l’école par le biais de l’octroi d’aide financière. Ce système d’aide est renouvelable tous les 3 ans selon les demandes de Tombontsoa (114) . • Le NMS (Norwegian Missionary Society) Il octroie aussi l’aide financière à Tombontsoa. Cela se manifeste soit par le financement direct, soit par la donation des logistiques ou des matériels. Cette aide varie aussi selon les besoins de la ferme école. Cet organisme soutient aussi Tombontsoa par le biais de l’envoi des missionnaires norvégiens, constitués par des ingénieurs agronomes en aide de ses personnels. Le NMS est souvent subventionné par le NORAD.(115) • avec la ferme école Tsarafototra Morondava et celle de Fihaonana Vohipeno. A part la publication du journal « Tombontsoa Firaisana », ces fermes écoles coopèrent avec Tombontsoa en se réunissant régulièrement, par exemple pour les échanges d’informations techniques ou commerciales. b- Une coopération irrégulière Une collaboration irrégulière est une type de coopération qui ne se fait pas de façon permanente ou habituelle mais arrive quand des particuliers, des associations ou des organismes pour le développement rural, ont demandé l’aide de Tombontsoa ou encore quand cette dernière a besoin de leur appui. Elle se fait souvent avec les paysans ou les organismes d’intervention, par exemple : - avec des paysans, des écoles, des églises

Cela arrive quand des paysans, des écoles ou des églises situées aux environs d’Antsirabe font appel à Tombontsoa pour faire des expositions ou des conférences sur l’agriculture et l’élevage (116) .

(114) VEA(J), 1992 , Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakaratra, op. cit p53. (115 ) Idem (116) VEA (J), 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakaratra, op. cit p53.

113 - -

- avec des organismes d’intervention

Parmi eux nous allons citer par exemple : • Le FIFAMANOR :

Le FIFAMANOR envoie des vulgarisateurs ou des moniteurs pour suivre le cours de formation à Tombontsoa. A part cela le FIFAMANOR y achète aussi des provendes et des semences. • Le MPAEF (Ministère de la Production Animale des Eaux et Forêts) Des techniciens de cet organisme viennent chez Tombontsoa pour effectuer des stages sur l’activité d’élevage, en l’occurrence l’élevage laitier et porcin. De plus, ce service d’élevage peut faire de vaccin pour ses divers animaux selon la demande de la ferme école. Bref, Tombontsoa entreprend une coopération avec ses anciens élèves ou des organismes ou des particuliers. Cette coopération se fait soit de façon régulière soit irrégulière. Ce qui nous permet de dire que c’est une coopération organisée. Dans le paragraphe suivant, nous allons démontrer que Tombontsoa constitue un support de développement économique, social et culturel.

IIIIII-II ---TOMBONTSOA,TOMBONTSOA, UN SUPPORT DE DEVEDEVELOPPEMENTLOPPEMENT ECONOMIQUE SOCIAL ET CULTUREL En sa qualité de ferme modèle, Tombontsoa possède des particularités qui méritent d’être mentionnées. D’abord, elle est à la fois une ferme modèle mère impartiale et une ferme modèle de démonstration et de démarrage. Ensuite, elle joue le rôle de fournisseur de provisions.

A- TOMBONTSOA, UNE FERME MODELE MERE IMPARTIALE

Dans quelles mesures pourrions-nous dire que Tombontsoa est une ferme modèle mère impartiale ? Pour répondre à cette question nous allons démontrer en premier lieu qu’elle est une ferme modèle mère et en deuxième lieu une ferme modèle impartiale.

114 - -

1-Tombontsoa, une ferme modèle mère a- Une ancienne ferme école du FLM Malgré ses efforts pour réaliser ses objectifs, Tombontsoa ne peut dispenser que d’une formation périodique, et ne peut pratiquer souvent que des activités d’agriculture et d’élevage adaptées aux réalités socio-économiques et agronomiques des Hautes Terres Centrales. De plus, elle est aussi jugée très loin pour les élèves venant des provinces. De ce fait, au début des années 80, le FLM est convaincu que c’est une lourde tâche pour Tombontsoa de s’engager dans la formation des jeunes paysans de toute l’Ile. C’est pour cette raison qu’il a crée en 1985 la ferme école Tsarafototra Morondava (117) , pour donner de l’avantage aux régions de la côte Ouest ; puis la ferme école Fihaonana Vohipeno en 1992 (118) pour le littoral Est. Quoi qu’il en soit Tombontsoa, créée en 1965 reste encore la première ferme école du FLM à Madagascar. b- Une ferme école pilote Tombontsoa est une ferme pilote car, premièrement, elle a permis de mettre en place d’autres fermes écoles luthériennes à Madagascar. C’est aussi grâce à elle que ses filles ont été créées: les fermes écoles Tsarafototra et Fihaonana. Ensuite, elle a permis à ses sortants paysans spécialistes de se regrouper dans le VONA/FIMASTA, ayant son siège à Tombontsoa. Deuxièmement, elle sert d’exemple pour ses filles, si nous ne citons que la mise en place d’un service de vulgarisation. Quand Tombontsoa accorde ce service au FAFAFI/SPAM, Tsarafototra combine le bâtiment de ce service à celui de la ferme école qui donne son appellation FOFAFA ou « Foibe Fanofanana Fanentanana ». Enfin, pour Fihaonana, on met en place le FAF pour l’engagement à ce service. Troisièmement Tombontsoa sert de modèle pour les structures d’organisation de ces 2 dernières, surtout la mise en place d’un centre de formation, d’une ferme pour la pratique, la production et l’appui par le service de vulgarisation. Ces trois facteurs nous permettent de qualifier Tombontsoa de ferme école pilote. Maintenant nous allons démontrer qu’elle est l’initiatrice de la race bovine PRN à Madagascar. c- Tombontsoa, initiatrice de la race bovine PRN à Madagascar L’arrivée de la première race bovine européenne à Madagascar remonte vers 1840 (119) . Dès cette année, Jean Laborde avait introduit les taureaux de race Bordelaise et de race Gasconne, dont la qualité laitière est supérieure à celle de la vache locale. L’ensemble de ces types forme un cheptel que l’on appelle communément « Rana » dans

(117) Enquêtés de l’auteur . (118) Enquêtés de l’auteur . (119) VEA (J), 1991, Ny fampandrosoana ny famokarana ronono ao Vakinakaratra afovoan-tany malagasy, op cit p8. 115 - -

le milieu malgache (120) . Durant la colonisation, il y a eu l’introduction des races suivantes, soit par des privés, soit par des services officieux : Bretonne, Gasconne, Schwyz et Normande. De 1939 jusqu’en 1945, les races venant de l’Afrique du Sud comme Friesland, Ayshire, Jersey, Shorthorn furent introduites à Madagascar et depuis 1945 les Frisons Français (121) . Au lendemain de l’indépendance, la ferme école Tombontsoa a introduit le premier à Madagascar la race PRN (122) . Dès son ouverture, les premiers cheptels bovins de Tombontsoa sont des races pure PRN, constitués de 13 vaches et 2 taureaux (123) . Ils sont importés de la Norvège, transportés par avion jusqu’à Marseille (France) (124) . Après, ils sont transbordés par bateau en passant par la mer rouge et débarquant au port de Toamasina. Après avoir resté durant 1 mois à Toamasina, ils sont transportés dans des containers par train jusqu’à Antsirabe. C’est le professeur Olla FOSS, enseignant de l’école supérieure agronome de la Norvège qui entretient en cours de route ces bétails à Norvège jusqu’à l’arrivée à Tombontsoa (125) au mois de septembre 1965 (126) . D’après l’enquête effectuée par la ferme école, les descendants de ces cheptels atteignent en 1998 le nombre de 1200 (127) . Nous avons vu que Tombontsoa est une ferme modèle mère, mais pourquoi est- elle impartiale ?

2-Tombontsoa, une ferme modèle impartiale Dans ce paragraphe, nous allons démontrer qu’elle est d’abord une ferme modèle ouverte à tous les jeunes, puis une communion des croyants. a- Une ferme école ouverte à tous les jeunes D’après le tableau n°32 présentant la répartition des élèves reçus selon les synodes, le SPAM avec son centre Antsirabe occupe la première place avec 976 élèves reçus, soit les 63,37% du total. Cela ne nous étonne pas car Tombontsoa appartient au SPAM, de plus, son emplacement à Antsirabe permet aux jeunes du synode d’y entrer facilement. Néanmoins chaque synode a ses représentants, même avec un nombre inégal. Parmi les 15 synodes, le SPMA (Centre à Manakara) tient la dernière place. Il n’a que 2

(120) ANDRIANALISON (S), 2001, Panorama des exploitations laitières urbaines, périurbaines du Vakinakaratra, op cit p9. (121) Idem (122) Tantaran’ny Sefafi Tombontsoa, jobily faha 40 taona, op cit p6. (123) RANDRIAMAMPIONONA (I), 1999, Ny fitoriana ny Filazantsara amin’ny alalan’ny sekoly Tombontsoa , op cit p16. (124) VEA (J), 1991, Ny fampandrosoana ny famokarana ronono ao Vakinakaratra afovoantany malagasy, op cit p62. (125) RANDRIAMAMPIONONA (I), 1999, Ny fitoriana ny Fillazantsaara amin’ny alalan’ny sekoly Tombontsoa, op cit p16. (126) Tantaran’ ny SEFAFY Tombontsoa, jobily faha 40 taona, op cit p16. (127) Tombontsoa feno 33 taona : 1965-1998, op cit p8 . 116 - -

élèves soit 0,12% du total. La cause de cette faible proportion s’explique par le fait que ce synode possède depuis l’année 1992 la ferme école Fihaonana vohipeno. De ce fait, les jeunes originaires de ce synode préfèrent fréquenter cette dernière au lieu d’aller loin à Antsirabe. Tombontsoa accueille des jeunes garçons et filles originaires de tous les synodes. Même les étrangers peuvent y faire leurs études. Nous avons vu que Tombontsoa est une ferme modèle ouverte à tous les jeunes. Mais pourquoi est-elle une communion de croyants ? b- Tombontsoa, une communion de croyants Le tableau n°33 dans le page 67 ter nous montre la répartition des élèves selon les confessions. Plus de la moitié des élèves reçus sont luthériens (874 soit près de 57% du total). Ce groupe occupe la première place car Tombontsoa est une ferme école du FLM qui intéresse avant tout ses fidèles. La seconde place est tenue par les protestants reformés, avec 335 élèves soit les 21,75% du total. Ils ne sont autres que les dérivés du FLM. Les Catholiques se trouvent à la 3 ème place avec 16,75% et les autres confessions comme le Témoin de Jehovah, l’Eglise RHEMA, Adventistes, Jesosy Mamonjy…, à la dernière place. Bref, Tombontsoa reçoit des jeunes de différentes religions, ce qui nous permet de dire qu’elle est une Communion de croyants. Mais Tombontsoa est autre chose qu’une ferme modèle mère impartiale.

117 - -

Tableau n° 32 : Répartition des rentrants de Tombontsoa selon les Synodes d’origines, années 87 à 2003

SYNODES GRACON S FILLES TOTAL POURCENTAGE (%)

Antsirabe (SPAM) 677 299 976 63,37

Fianarantsoa (SPAF) 71 60 131 08,50

Toamasina (SPTM) 39 40 99 06,42

Fandriana (SPAFI) 39 21 60 03,89

Antananarivo (SP Anta) 45 14 598 03,83

Morondava (SPME) 32 19 51 03,31

Taolagnaro (SPFA) 27 10 37 02,40

Toliary (SPFI) 24 13 37 02,40

Antsiranana (SPA) 22 07 29 01,88

Mahajanga (SPBM) 14 06 20 01,29

Farafangana (SPAS) 13 04 17 01,19

Betioky Atsimo (SPBA) 07 01 08 0,51

Mananjary (SPAN) 07 00 07 0,45

Marolambo (SPNO) 05 01 06 0,38

Manakara (SPNO) 02 00 02 0,12

La Réunion 01 00 01 0,06

TOTAL 1 045 495 1 540 100

POURCENTAGE (%) 67,85 32,15 100

Source : Tableau récapitulatif des élèves ayant fréquenté Tombontsoa de 1987 à 2003. 2 pages.

118 - -

Tableau n° 33 : Répartition des élèves reçus selon leur confession, année 87 à 2003

CONFESSIONS Nbre DES ELEVES POURCENTAGE (%)

Luthérienne 874 56,75

Protestants reformés 235 21,75

Catholique 258 16,75

Autres 73 04,75

TOTAL 1540 100

Source : enquête de l’auteur

Tableau n°34 : les variétés des cultures pratiquées par Tombotsoa

CLASSIFICATION Nombre de variété Pourcentage (%)

Culture légumineuse (*) 14 53,84

Culture fruitière (**) 07 26,92

Culture fourragère (***) 03 11,53

Culture céréalière (****) 02 07,71

TOTAL 26 100

Source : enquête de l’auteur

(*) : D’après le tableau n°18 (P48 bis) : (**) :D’après la figure n°8 (P50 bis)

(***): chloris ,kizozi , avoine (****) : riz, maïs

Tableau n° 35 répartitions de l’exploitation agricoles selon le nombre de cultures pratiquées

PROVINCE NOMBRE DE CULTURES PRATIQUEES ENSEMBLE

Monoculture 2 à 5 cultures 6 à 9 cultures 10 cultures et +

Antananarivo 3 ,0 38,2 56,2 2 ,6 100

Fianarantsoa 0,2 20,0 68,7 11,1 100

Toamasina 1,2 18,5 60,4 19,6 100

Mahajanga 13,2 61,9 23,9 0,9 100

Toliara 6,0 65,8 26,2 1,9 100

Antsiranana 3,5 43,1 32,4 21,1 100

TOTAL 4,53 41,27 44,65 9,55 100

Source : INSTAT 2005 : Enquête annuelle sur la produciotn agricole, campagne agricole 2002-2003, p10

119

B- TOMBONTSOA, UNE FERME MODELE DE DEMONSTRATION ET DE DEMARRAGE

Dans ce paragraphe, nous allons parler de ces caractères assez spécifiques de la ferme. 1- Tombontsoa, une station de démonstration Pourquoi Tombontsoa est une station de démonstration ?

a- Un champ de polyculture Ici nous ne tenons plus compte de l’importance des superficies occupées par chaque culture mais plutôt de la diversité des cultures pratiquées. D’après le tableau n°34 page 67 ter, la ferme école pratique la culture légumineuse, fruitière, fourragère et céréalière. Les légumineuses comprennent 14 variétés de cultures (57,14%), suivi des cultures fruitières avec 7 variétés (25%), puis de la culture fourragère (10,71%) et enfin la culture céréalière (7,15%). Tombontsoa pratique plusieurs variétés de culture, d’abord grâce aux atouts offerts par le milieu naturel(128) puis à la place tenue par la ferme école comme étant à la fois en centre de formation professionnelle agricole et d’exploitation agricole. Elle doit aussi se lancer dans la diversification des variétés à cultiver pour répondre aux besoins des paysans malgaches optant pour la polyculture comme le tableau n°35 nous présente : sur 2 394 000 exploitations agricoles enregistrées à Madagascar, 41,27% d’entre eux pratiquent 2 à 5 cultures, 44,65% 6 à 9 cultures. Elles ne sont que 4,4% qui se cantonnent dans la monoculture. A Tombontsoa, les cultures vivrières prennent une place importante car la pratique de cette activité est presque généralisée à Madagascar, 99,6% (129) des exploitations sont concernées au moins par un produit. Néanmoins, les techniques relatives à certaines cultures industrielles et commerciales sont déjà enseignées en classe durant les cours théorique, en l’occurrence celles de la culture de canne à sucre et du café. (130) Nous allons voir maintenant pourquoi elle est une ferme de démonstration ? b- Tombotsoa, une ferme de démonstration Dès le début, les grandes fermes et le parc agricole constituent des champs de

(128) MAGNARD (C), 2003, Synthèses d’étude des systèmes agraires de la petite région d’Ambano, op cit p3. (129 ) INSTAT, 2004, Enquêtes annuelles sur la production agricole, campagne 2002-2003, p10. (130) Enquêtes de l’auteur. 120

TABLEN°36 : Types d’élevages pratiques par Fanantenana Classification Types Nombres Elevage bovin : Vache 03 Génisse 05 Vêle 01 taureaux 05 Total 15 Elevage ovin Mouton 01 brebis 04 Total 05 Elevage aviaire Canne 02 Oies 02 Poule locale 05 poussin 20 coque reproducteur 01 total 30 Elevage caprin chèvre 01 Total 01 totaux 51

Source : enquête de l’auteur Tableau n°37: la gestion des surfaces occupées par Fanantenana culture Superficie (ares) pourcentages Culture fourragère 306 48 ;96 Culture de maïs -ensilage 120 -grain 80 Riziculture 63 10 .08 Forêt 56 8.96 Total 625 100 SOURCE : enquête de l’auteur

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l’enseignement pratique. Mais les techniques que l’on y enseigne sont critiquées, car jugées trop modernes et mécanisées en raison de l’utilisation des engins mécaniques. Ils sont donc inadaptés aux conditions rurales malgaches. C’est pour cette raison que Tombontsoa a créé en 1974 la petite ferme Fanantenana (131) . Fanantenana est une ferme de démonstration qui essaie d’adapter l’enseignement pratique aux conditions rurales. Elle utilise des outils simples que les paysans peuvent s’acquérir localement. D’après le tableau n°36, elle possède 569 ares de superficie cultivée dont 306 ares, la culture fourragère, 200 ares, la culture de maïs et 63 ares, la riziculture. En outre, elle a aussi 56 ares de surface couverte de forêts. (132) Concernant l’élevage, le tableau n°37 nous présente les différents types de cheptels élevés par celle-ci. Ils sont constitués d’abord de15 têtes de bovins dont 5 bœufs de trait, 3 vaches ,6 génisses et une veau femelle, ensuite 5 têtes d’ovins dont 4 brebis et un mouton, puis 30 volailles et un porcin .De ce fait, presque toutes les activités d’élevage existantes à Madagascar sont exploitées à titre de démonstration par Fanantenana. Pour quelles raisons pourrions-nous dire qu’elle est une ferme de démarrage ?

2-Tombotsoa, une ferme de démarrage Suite à des problèmes nés de l’octroi de crédits à ses anciens élèves, Tombotsoa a créé en 1979 (133) le village pilote de Mahatsinjo constituant une ferme de démarrage pour faciliter le suivi et le contrôle de l’utilisation de ces crédits. a- Une ferme de secours Mahatsinjo est constitué de 7 maisons (cf. photo n°29). Sa superficie est de 1,7ha (134) dans laquelle chaque maison possède une petite ferme pour l’élevage et un jardin pour l’agriculture (cf. photo n°30 et n°31). Il est réservé uniquement aux anciens élèves à raison de un par maison, pour une durée de 1 an (135) . Cette année scolaire (2005-2006), les anciens élèves reçus constituent la 26 ème promotion, passant à Mahatsinjo. Le recrutement des élèves se fait lors de la visite temporelle, effectuée par la

(131) VEA(J), 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakaratra, op cit p53. (132) Enquêtes de l’auteur. (133) Enquêtes de l’auteur. (134) Enquêtes de l’auteur. (135) Enquêtes de l’auteur. 122

Photo n°29: Vue des logements des anciens élèves à Mahatsinjo.

Source : cliché de l’auteur.

Les logements des anciens élèves y sont alignés. Nous en voyons ici 5 parmi les 7. La maison a une cheminée pour évacuer la fumée du foyer, à l’arrière plan, des enfants et leur mère, famille d’un ancien élève privilégié. Photo n°30 : Une autre Vue des logements des anciens élèves à Mahatsinjo.

Source : cliché de l’auteur.

Ce sont les fermes dans lesquelles les anciens élèves peuvent pratiquer soit l’élevage porcin, soit l’élevage aviaire. Devant, une petite parcelle de culture légumineuse.

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Photo n°31: Vue de face d’un jardin d’un élève à Mahatsinjo.

Source : cliché de l’auteur.

Au premier plan, les légumes fleurissant, sous le bibassier traduisent l’insuffisance de surface cultivable. A l’arrière plan, se trouve le traiteur avec ses appareils.

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ferme école, au cours de laquelle Tombontsoa cible les élèves en détresse et en difficulté pour que ces derniers puissent démarrer les activités agricoles (136). Depuis 1993, on avait conclu lors de l’assemblée de la fédération luthérienne mondiale que l’école ne recrute que des anciens élèves mariés car les jeunes célibataires ne sont pas encore sérieux. Les recrutés habitent à Mahatsinjo, avec leur femme ou leur mari et leurs enfants. b- une intégration à la vie courante A part la situation économique et matrimoniale, les critères suivantes sont pris en compte : l’élève doit retourner chez lui au moins un an après la fin de ses études à Tombontsoa. Il doit posséder une superficie cultivable de plus de 1ha, et n’a pas beaucoup d’enfants (4 au maximum). Sa femme ne doit pas être enceinte durant leur séjour à Mahatsinjo. Donc Tombontsoa applique la politique de planification familiale.(137) En outre, Mahatsinjo est réservé uniquement aux anciens élèves mariés pour que leurs femmes s’habituent aux travaux agricoles et d’élevage. L’élève travaille 8 heures et demi par jour dans des différentes sections de la ferme école tandis que sa femme ne fait que 6 heures et demi par jour pour qu’elle puisse s’occuper du ménage (138) . Ainsi, sa politique économique, démographique et la participation de l’ancien élève et sa femme dans le travail quotidien nous permettent de dire que Mahatsinjo prépare la voie pour l’intégration à la vie courante. c- une ferme enrichissante Durant leurs travaux dans les sections, les anciens élèves (et leur femme) sont payés par l’école, soit en nature (par des porcelets, des engrais, des semences, des labours …) soit en espèce directement pour la construction de leur porcherie ou leur poulailler par exemple. En dehors de ces travaux payés, ils pratiquent l’élevage et l’agriculture pour leur propre compte. Actuellement face à des problèmes de l’élevage porcin, chaque personne a le droit d’élever jusqu’à 80 poules pondeuses et peut cultiver ce qu’il veut pour obtenir de l’argent (139) . Enfin, chaque élève doit déposer mensuellement à la trésorerie de l’école une somme de 10000 à 20000Ar à titre d’économie forcée pour leur démarrage à la sortie de Mahatsinjo.

(136) Enquêtes de l’auteur. (137) Enquêtes de l’auteur. (138) VEA (J), 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakaratra, op cit p 54. (139) Enquêtes de l’auteur .

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d- une ferme éducatrice L’économie forcée sert aussi à sauver l’élève en cas de problèmes durant son séjour à Mahatsinjo. De plus, dans ce système de démarrage, l’école inculque chez les anciens élèves qu’à part le capital amassé, la négativité peut être aussi un fonds, c'est-à- dire, en cas de faillite dans son activité, on fait entrer durablement chez l’élève que cela constitue un fonds intellectuel et moral pour pouvoir rectifier ou améliorer les prochains travaux d’agriculture qu’il devra encore pratiquer. Et cela, pour mener à bien la vie future, car la plupart des élèves pensent qu’il n’existe pas de fonds plausible à part la liquidité ou la prime de rendement. En outre, ces anciens élèves peuvent aussi pratiquer du sport. Les différentes infrastructures sportives de la ferme école sont à leur disposition. Enfin, Tombontsoa ne minimise pas les études de leurs enfants. C’est la raison pour laquelle le séjour d’une promotion débute au mois de Juin et ne se termine qu’au mois de Juin de l’année prochaine, et ce, pour ne pas déranger les études de ces enfants au long de l’année scolaire ( ×). Nous avons vu que Tombontsoa est une ferme modèle de démonstration et de démarrage. Mais en matière d’approvisionnement en produit quelle est sa place ?

C- Tombontsoa : une fournisseuse de provisions Tombontsoa est une fournisseuse de provisions d’abord à la ferme école même, puis aux habitants locaux et enfin à la grande ville d’Antsirabe.

1- Des productions destinées à la consommation interne : Toutes les sections productrices de Tombontsoa participent à l’approvisionnement de la ferme école. Cela se fait soit par le biais de la totalité de la production soit par une partie. a- la totalité de la production Les productions fournies par les sections suivantes sont destinées entièrement à la consommation interne de la ferme école : - le jardin :

(×) La plupart des enfants des sortants à Mahatsinjo effectuent- leurs études à l’EFPC qui se situe au sud de Tombontsoa.

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Dans la culture légumineuse, Tombontsoa produit, avons-nous dit 2902,75 kg de légumes en une année (Cf. tab .n°18 p. 32bis). Cette production ne représente que 6,57% de la production de la commune (**) et 0,0083% de celle du district (***) . Dans cette activité, l’objectif de la ferme école est de s’auto suffire en légumes. De plus, dans le verger, la production est très faible, seulement 400,82 kg.(140) au cours de l’année soit les 0,083% du total de la commune (****) . Enfin, les jardins fournissent aussi 129 m3 de bois de chauffe en 2005. (141) - les champs de cultures Dans les champs de cultures, la production fourragère est entièrement consommée par l’étable, de même pour la production céréalière comme le maïs grains pour la minoterie. En 2002, le parc a produit 70t de maïs sur les 300t dont la minoterie a besoin (142) . Donc cela ne représente que 23,33% des besoins annuels. b- une partie de la production • De la provenderie La production de provende est destinée en partie aux besoins de la ferme école. Elle est environ 1000t par an dont la moitié est consommée à l’intérieur. Actuellement, 200t sur cette consommation concerne uniquement l’élevage de bovin. Mais au temps où l’élevage aviaire et porcin était encore en marche, le besoin interne atteint 75% de la production totale annuelle (143) .

(**) Production de la commune : 441500T par an. (***) Production au niveau du district : 34776 T par an. (140) Enquêtes de l’auteur. (****) Production de la commune : 4800T par an. (141) Enquêtes de l’auteur. (142) Enquêtes de l’auteur. (143) Enquêtes de l’auteur.

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• De la production porcine TABLEAU N°38 : Vente annuelle de la production porcine de Tombontsoa (année 2005) VENTE

DESIGNATIO INTERNE EXTERNE TOTAL N Quantité Pourcentage (%) Quantité (tête) Pourcentage Quantité Pourcentage (tête) (%) (tête) (%)

Porcelet 47 69,11 21 30,89 68 100

Jeune porcs / / 02 100 02 100

Reformés / / 01 100 01 100

Engraissés / / 227 100 227 100

Abattus pour 28 100 / / 28 100 viande

TOTAL 75 23 251 77 326 100

Source : Bureau du responsable de la porcherie (RABEARISOA BAKO Samimamy)

Le tableau n° 38 nous expose le détail de la vente annuelle de la production porcine au long de l’année 2005 où l’élevage porcin était encore en bonne marche, y compris le nombre d’animaux abattus vendus et la part de la vente interne et celle de la vente externe. Ainsi, d’après ce tableau, la ferme école a commercialisé 326 têtes de porc. Mais la consommation interne ne concerne que 75 têtes dont 23% de la vente annuelle, dont 47 porcelets et 28 bétails abattus pour la production de viande. Pour les porcelets, ils sont achetés soit par la petite ferme de Mahatsinjo, soit par les personnels de la ferme école. Tandis que les abattus le sont, soit encore par le personnel, soit aussi par l’école pour l’alimentation des élèves. - de la production bovine D’après le tableau n° 39, la consommation interne concerne la production de viande et la production laitière. Pour celle de viande, tous les 1721,5 kg produits au long de l’année sont commercialisés à l’intérieur de la ferme école dont 1549 kg de viande chair et 172,5kg d’abat. Tandis que pour la production laitière, la vente interne représente les 5,58% de la vente annuelle avec une quantité de 15624litres environ dont 240litres environ sont achetés par l’école pour l’alimentation des élèves (147) .

(147) Enquêtes de l’auteur.

128

Tableau n°39 : Vente annuelle de la production bovine de Tombontsoa (année 2005)

DESIGNATION VENTE

INTERNE EXTERNE TOTAL

Quantité. Pourcentage Quantité. Pourcentage Quantité. Pourcentage (%) (%) (%)

-Cheptel (tête)

• Vache / / 8 100 8 100 • Génisse / / 15 100 15 100

• Veaux / / 43 100 43 100 • reformés / / 4 100 4 100

TOTAL / / 70 100 70 100

- Viande (kg)

• Viande 1549 100 / / 1549 100 chair 172,5 100 / / 172,5 100 • Abat TOTAL 1721,5 100 / / 1721,5

- Lait et sa dérivée (l)

• Lait frais 15624 5,59 263895 94,41 279519 100

• Crème / / 40 100 40 100

TOTAL 15624 5/58 263935 94,42 100

Source : Exploitation des données récoltées au près du bureau du responsable de l’étable

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Il faut noter que pour la consommation interne, toute la production est vendue à tout éventuel consommateur mais la vente se fait sous forme de compte interne. A part les besoins internes, Tombontsoa produit aussi pour l’approvisionnement d’habitants locaux.

2- Tombontsoa, approvisionneuse des habitants locaux a- Pour les productions de provende Dans cette activité, la plupart de la vente externe est effectuée aux habitants locaux dans laquelle la provende pour l’élevage de volaille constitue environ les 59% des ventes, vient ensuite l’élevage porcin, environ 22% et à la troisième place la provende pour le cheptel bovin. La provende pour l’élevage de volaille prend une place importante car dans la région de Vakinankaratra, l’élevage aviaire prédomine, tient la première place, vient ensuite l’élevage bovin, l’élevage porcin et les autres petits élevages qui tiennent la dernière place..(148) Quoi qu’il en soit, Tombontsoa ravitaille aussi en provende certains organismes, par exemple, la ferme école Fihaonana Vohipeno, pour des raisons économiques. Les responsables de cette dernière préfèrent acheter de la provende finie à Tombontsoa que d’importer des matières premières. b- Pour la production porcine Presque tous les porcelets vendus à l’extérieur sont achetés par les paysans locaux, par les anciens élèves. Il en est de même pour les jeunes porcs. Cela est commandé par l’approvisionnement en porc de race productive de la région (149) c- Pour la production bovine La ferme école vend des bétails aux habitants locaux au cours de l’année, en nombre restreint dont 8 vaches, 15 génisses, 43 veaux et 4 reformés. Les veaux et les génisses tiennent une place importante, évidemment pour la même raison d’approvisionnement en race productive . A part l’alimentation des élèves en lait (*) , Tombontsoa procure journalièrement environ 70 litres de lait aux habitants locaux

(148) ANDRIANALISON (S), 2001, Panorama des exploitation laitières urbaines et périurbaines et rurales du Vakinakaratra, op cit p8. (149) Enquêtes de l’auteur. (*) Enquêtes de l’auteur. (*) Pourcentage par rapport à la vente interne.

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. Cela constitue 98,46% (*)de la vente interne. Ce sont les clients qui vont à Tombontsoa pour l’achat. Ils sont constitués par des particuliers, des gargotiers, des habitants des environs de la ferme école. A part la consommation interne et l’approvisionnement des habitants locaux., Tombontsoa ravitaille aussi la ville d’Antsirabe .

3. Tombontsoa, ravitailleuse d’une grande ville Ce ravitaillement concerne surtout la production porcine et la production laitière. a- Tombontsoa, ravitailleuse en production porcine de la grande ville d’Antsirabe La ville d’Antsirabe, avec 186 633 habitants, en 2003 se trouve encore dans l’aire d’influence d’Antananarivo en matière de viande de porc. Les vrais collecteurs, suivant la saison, effectuent 2 ou 3 voyages par semaine pour approvisionner la capitale nationale qui y importe les 80% de sa consommation .(150) en plus des autres zones de production de porc à Madagascar en l’occurrence Fianarantsoa, le Moyen Ouest, Alaotra et Marovoay .(151) . Néanmoins, au cours de l’année 2005, la ferme école n’a vendu que 227 porcs engraissés (cf. tableau n°38 ), ne représentant que les 3,24% des besoins du marché d’Antsirabe (**)

b- Tombotsoa une approvisionneuse en lait de la grande ville d’Antsirabe D’après le tableau n° 40, les clients sont composés de collecteurs industriels comme TIKO, le service sanitaire, le service scolaire, les grands hôtels, les grandes surfaces, les petites industries alimentaires, les commerçants et particuliers. La vente de lait se fait soit en sachet (cf. photo32), soit en vrac. Les marchandises sont livrées porte à porte par le personnel de la ferme école. La plupart des clients préfèrent acheter le lait en sachets. Certains en achètent une dizaine de sachets et rajoutent quelques litres en vrac. Sur une vente totale journalière de 834,5litres, 514,5litres soit les 61 ,66% sont vendus en vrac tandis que 320litres soit 38,34% en sachets.

(150) RAKOTOVELO (N), 1998, Elevage porcin et charcuterie salaison à Madagasar, op.cit.p6. (151) RAKOTOVELO (N), 1998, Elevage porcin et charcuterie salaison à Madagascar, op cit p6. (**) Besoin du marché d’ Antsirabe en 1998 : 7000porcs.

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Tableau n°40 : Répartition de vente de lait à Antsirabe par la ferme école Tombontsoa

CLIENTS VENTE (EN LITRES) FOKONTANY D’APPARTENANCE

EN SACHET EN VRAC

TIKO 300 Mahafaly

Sekoly Norvezianina Antsenakely

Hopital Andranomadio 11 Mahazoarivo

Ecole SACIMEN 20 Ambohimena

RABETSARA Fitomilasy Bevokatra

Charlie 27 5 Fitomilasy Bevokatra

Hotel Tahina 10 12 Fitomilasy Bevokatra

Hotel mihary 10 Antsirabe Avaratra

Hotel Diamant 10 Antsirabe Avaratra

Randrianary 10 Antsirabe Avaratra

Superlux Antsenakely

Fanomezantsoa Antsenakely

Nini 20 Antsenakely

Lantonirina 10 Antsenakely

Randrema Avaratsena

Mon Wai Henri Mahazoarivo

Rahery Mahazoarivo -

Dadah Razafimahery Mahazoarivo

Epicerie Ville d’eau Manodidina ny gara

Ririh ex-Ritz 30 Manodidina ny gara

Salon de thé Mirana Manodidina ny gara

Mme Mann Mini Buff 30 Antsenakely

Ratsimba Antsirabe Afovoany

Raberth 35 Tomboarivo

Sam 10 Antsenakely

Anabavin’i Deputé José Mahafaly

Boulangerie Kintana Antsirabe Avaratra

Rado Ampatana

Brunos 50 29,5 Ampatana

TOTAL 320 514,5

TOTAUX 834 ,5

Source. : Exploitation des données récoltées au près du bureau du responsable de l’étable

13 2

Photo n°32: Vue partielle de la salle de laiteries de l’étable de Tombontsoa.

Source : cliché de l’auteur.

Un ouvrier de l’étable est en plein travail d’emballage du lait en sachet, de gauche à droite à l’arrière plan les deux réservoirs laitiers de centaine de litres chacun. Au fond, sur le mur, les 2 compteurs justifient l’emploi de l’électricité.

133

Le groupe TIKO se trouve largement à la première place du consommateur en achetant 300 litres de lait en vrac, soit encore 58,30% du lait en vrac et les 36% du total vendu. Concernant l’aire d’influence de Tombotsoa , la carte n°6 nous présente la répartition spatiale des clients dans la ville d’Antsirabe. Ainsi 12 fokontany sur les 59 du district (soit le1/5) sont concernés. Ces Fokontany concernés sont de zones de forte concentration humaine, constituant le centre de la ville. Toutes les communes urbaines du district (6 sur 6) sont concernées par cette activité de vente de lait, c’est la raison pour laquelle nous pouvons dire que Tombontsoa alimente la grande ville d’Antsirabe.

134

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F FIR A B C D E F

O COD E K 1 Tsarafara Andraikiba Ambohitrakely Antsirabe Soamalaza Antsirabe N afovoany avaratra T 2 Avarabohitra Andrefan’ivo Fananana Mahazina Tomboarivo Fitomilasy A hitre bevikatra N 3 antanamanja Ivory Ambohitsarabe Ambohimena Marodita Mahafaly Y ka

4 Ambalavato Avaratsena Ambohidava Antalety Sahatsiho ambilobe

5 Tsiafahy Antsenakely Ambohipeno Verezambola Vohitravola Sahalombo

6 Ambohitsoki Antsinanantse Bemasoandro Ambalavato Ampanataov Ambohimanam na na ambalakisoa 601 ana bola

7 Miaramasoan Andrefantsena Ampatana Ambohimana Androvakely Manodidina dro rivo gara

8 Mahazoarivo Antsomontsen Ambohidravak Tsinjoarivo Mahatsinjo a a

9 Antsongo Amboronomb Befaritra Tsinjoarivo y

10 Vohijanahary fiadanana Mandriankenih Ambohimang eny a

11 Andafiantsim Andrangy o STAR

12 tsivaritrinika antanambao mo

13 Ambohijafy avaratra

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CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE

Pour conclure, Tombontsoa adopte des stratégies bien définies. D’abord, elle pratique de façon interactive ses différentes activités. De plus, elle joue le rôle d’une agence d’intervention, grâce à ses nombreuses occupations. Si on ne cite que la formation en cours ordinaire, l’offre de stage pratique pour ceux qui s’y intéressent, des visites ou suivi pour anciens élèves, bénéficient du crédit, grâce à ses actions zootechniques et vulgarisatrices. Mais pour arriver à tout cela, Tombontsoa entreprend une collaboration organisée. Tombontsoa est aussi une ferme de secours car elle aide ses élèves en détresse. Ces sortants sont habitués à la vie quotidienne de paysans et du monde rural. A part l’octroi d’aide financière, elle apprend à ces élèves à gérer leur économie, à développer leurs facultés morales, intellectuelles et physiques puis veille sur l’éducation de leurs enfants. Enfin, Tombontsoa est une fournisseuse de provision en se préoccupant avant tout de la satisfaction des besoins internes de la ferme école, puis en ravitaillant les habitants locaux et la grande ville d’Antsirabe I. Mais en exécutant ces différentes activités, à quels problèmes se heurte la ferme école Tombontsoa ? C’est ce que nous verrons dans la troisième partie de ce travail.

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TROISIEME PARTIE :

LES DIFFICULTES D’ETRE UNE FERME MODELE

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A partir de l’année scolaire 1986/1987, quand Tombontsoa (152) a accueilli la première promotion féminine, elle a reçu des élèves au nombre d’environ 100 chaque année.(153) Mais en 2005/ 2006, elle n’a accepté que 40 élèves. Pourquoi cette chute d’effectif ? Y a-t- il des problèmes? Actuellement, Tombontsoa semble une ferme modèle à contraintes multiples nécessitant des solutions rapides et adéquates.

CHAP I : TOMBONTSOA : UNE FERME MODELE A MULTIPLES CONTRAINTES

Dans quelle mesure pourrait- on dire que Tombontsoa est une ferme modèle à multiples contraintes ? Pour répondre à cette question nous allons démontrer qu’elle est un centre de formation professionnelle avec des problèmes divers, une exploitation agricole et aussi un ensemble de secteurs d’appui en difficultés.

III-I--- Tombontsoa un centre de formation professionnelle se heurtant à des difficultés variées.

Tombontsoa rencontre actuellement des problèmes financiers, techniques économiques et socio- culturels.

A- Des problèmes financiers et techniques

Tombontsoa est un centre opérant en solitaire, se butant à des problèmes liés à la technologie nouvelle.

(152) Enquêtes de l’auteur (153) Enquêtes de l’auteur

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1-Tombontsoa un centre opérant en solitaire a- Des investissements en cours d’achèvement Durant la formation, la participation des élèves ne représente que les 5% de leurs dépenses annuelles. (154) Et dans son budget de fonctionnement, la ferme doit payer annuellement 10 à 12 millions d’ariary, pour le salaire des enseignants et le fonctionnement des sections non productives. (155) Au cours d’une année, la ferme école n’arrive à fournir qu’environ les 8% de ses besoins pécuniaires et par conséquent, les organismes étrangers, à savoir : le CDS (45%) et le NMS/NORAD (47%) (156 ), assument le reste. Malheureusement, ces aides étrangères ne sont plus sûres aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle, Tombontsoa devait limiter à 40 au cours de l’année scolaire 2005- 2006, l’effectif des élèves qu’elle a formés. (157) b- La lourdeur des impôts versés à l’Etat Bien que Tombontsoa soit un organisme pour le développement rural s’engageant dans la formation professionnelle agricole, l’Etat ne tient pas compte de ce statut. Ainsi comme les autres organismes à but lucratif, Tombontsoa n’est pas exempte des lourds impôts (157 ). c- Des relations insuffisantes avec les représentants des ambassades existant à Madagascar. Les relations entre la ferme école Tombontsoa et les représentants des ambassades existant à Madagascar sont insuffisantes, ce qui rend difficile les liens de la ferme école avec les autres pays avancés en matière d’agriculture et d’élevage, et surtout avec les organisations internationales œuvrant dans le développement économique et social. Cela constitue un obstacle pour la recherche des appuis tant bien financiers que matériels et techniques (158) . Mais Tombontsoa se heurte aussi à des problèmes liés à la technologie nouvelle.

(154) Enquêtes de l’auteur (155) Tantaran’ny Se.Fa.Fi Tombontsoa jobily faha 40 taona op cit.p4. (156) VEA (J) Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres Malgaches de Vakinakaratra op. cit p58 (157 ) Enquêtes de l’auteur (158) Enquêtes de l’auteur

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2-Des problèmes liés à la technologie nouvelle a- Des technologies non acquises. Madagascar n’échappe pas au phénomène de la mondialisation caractérisé par le passage d’une économie d’échelle à une économie de haute gamme. En effet, le système éducatif est élaboré et orienté suivant cette évolution. Comme prédit la loi 2004-004, portant sur l’orientation générale du système d’éducation d’enseignement et de formation (159) , la formation technique et professionnelle a pour mission de former les jeunes et adultes, selon le besoin réel et évolutif de l’économie (160) . Pour y arriver les centres de formation professionnelle, en l’occurrence, la ferme école Tombontsoa, doivent mettre en œuvre les technologies nouvelles. Mais les moyens matériels et les organisations structurelles, permettant les applications scientifiques les plus récentes, sont encore insuffisants à Tombontsoa d’autant plus que l’ensemble de savoirs et des pratiques fondés sur ces principes n’est pas encore acquis. Mais quelles en sont les principales causes ? b- Des problèmes sur le recyclage Le Directeur de la ferme école Tombontsoa affirme, l’absence de recyclage ce qui constitue l’une des causes de cette non acquisition des technologies nouvelles. La plupart du personnel de la ferme école y travaille depuis des années mais il leur manque les formations complémentaires permettant de s’adapter aux progrès scientifiques et techniques. Ce qui accentue la situation de déphasage y afférent.. c- Des problèmes liés à l’incapacité Avant 2005, l’année où le Directeur actuel de Tombontsoa est nommé tête de l’administration de la ferme école, cette absence de recyclage rendait difficile la tâche du personnel notamment la gestion des affaires générales, des services administratifs, ou scolaires de la ferme école en raison de l’absence de l’informatique. De plus, pour les élèves dont la majorité vient du monde rural, c’est difficile pour eux de s’initier et d’appliquer cette nouvelle technologie après leurs formations. Par exemple, la manipulation de l’ordinateur n’est pas encore à la portée du monde rural malgache. En

(159) Enquêtes de l’auteur (160) Loi n° 2004- 004 op cit p7.

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effet, les élèves à leur sortie ont encore du mal à suivre l’évolution de l’économie comme répondre aux besoins du marché de travail. Tout cela permet de dire que Tombontsoa vit sous tension de problèmes financiers et techniques. Mais à part les problèmes précités, d’autres difficultés sévissent encore :

B- Des problèmes techniques, économiques et socio- culturels.

Tombontsoa se heurte à des problèmes se rapportant à 2 variables. De même les sortants sont en bute à des difficultés.

1- Des problèmes se rapportant à 2 variables Ici, nous allons emprunter le modèle de variable de DUNKIN et BIDDLE (161) . On entend par variable une sorte de groupe d’événements ou de circonstances qui pourraient expliquer l’état et les résultats de l’enseignement (162) . a- Des problèmes relevant des variables de présage. Les variables de présage ou variables présonctives regroupent les caractéristiques d’un enseignant. (163) La ferme école Tombontsoa connaît l’insuffisance de personnels enseignants. Ce qui ne fait qu’accentuer le manque de disponibilité de ces derniers en matière de temps. En conséquence, ils doivent s’occuper de plusieurs fonctions et être polyvalents, comme nous l’avons déjà mentionné antérieurement. De ce fait, le métier d’enseignement est une course folle (164) . Dans un certain temps, d’autres occupations dans la ferme école oblige l’enseignant de s’absenter ou d’entrer en retard en classe. En effet, il doit souvent appliquer la méthode d’enseignement magistral pour pouvoir finir le programme scolaire. Voilà en ce qui concerne les variables présonctives, maintenant nous allons parler des variables contextuelles.

(161) Cours Didactique en Géographie, en 4 ème année à l’ENS (162) Cours Didactique en Géographie, en 4 ème année à l’ENS (163) Cours Didactique en Géographie, en 4 ème année à l’ENS (164) Enquêtes de l’auteur3.

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b- Des problèmes se rapportant aux variables contextuelles. Les variables contextuelles ou de contexte concernent les caractéristiques de l’école, de la classe et des élèves (165) . Donc, sur quels points ces 3 éléments pourraient-ils perturber les activités de la ferme école ? ‹ Des problèmes relevant de l’école Une durée de formation limitée Vu le manque de financement, la ferme école est obligée de dispenser d’une formation périodique suivant un rythme saisonnier de 10 mois. Au cours de nos enquêtes, les professeurs, les élèves et même les sortants de la ferme école nous ont déclaré que cette durée de 10 mois est insuffisante pour former de bons cultivateurs et de fermiers évolués. En outre, certains élèves ont aussi mentionné le manque de voyages d’études. Mais cette année les élèves ont effectué un voyage d’étude de 5 jours à Antananarivo, au mois de juin 2006. C'est-à-dire deux mois après nos enquêtes. Tombontsoa, une ferme école sélective Contrairement à son objectif de former tous les paysans de toute l’île, la ferme école Tombontsoa délaisse les illettrés et ceux qui n’ont pas le niveau supérieur ou égal à la classe de troisième. Or à Madagascar, la population agricole de 5 ans et plus est estimée à 10659000 personnes soit 80% de la population agricole. Mais, le niveau d’instruction de cette population est assez élémentaire. Car, plus de quatre personnes sur cinq ont un niveau d’instruction ne dépassant pas le niveau primaire dont 28% n’ayant jamais fréquenté l’école (165*) . En outre, la population agricole de 12 ans et plus, considérée comme la population potentiellement active en agriculture (*) , représente 60% de la population agricole. Cette tranche de population compte plus de femmes que d’hommes avec un rapport de 95 hommes pour 100 femmes (165**) mais paradoxalement, le nombre de filles recrutées par la ferme école ne constitue que le tiers de l’effectif des élèves reçus. Et c’est cela le problème car nombreux sont les jeunes Malgaches voulant fréquenter Tombontsoa qui ne peuvent pas surmonter cette barrière.

(165) Cours Didactique en Géographie, en 4 ème année à l’ENS (165*) Ministère de l’agriculture, annuaire statistique agricole, 2004-2005, op. cit p4. (*) Car à partir de cet âge, l’idividu peut contribuer à des activités agricoles (165**) Ministère de l’agriculture, annuaire statistique agricole, 2004-2005, op. cit p5.

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Le déclin des certaines activités, obstacle de la formation Le déclin de l’élevage aviaire et porcin constitue un problème pour l’enseignement. L’absence des ces 2 activités rend insuffisant les champs de démonstration au cours de l’enseignement pratique. Par exemple, la technique de vaccination du cheptel aviaire, le mode de logement, l’entretien des porcelets… La formation théorique prédomine et les élèves n’ont pas beaucoup d’occasion de faire face à la réalité pratique. Par exemple la mise à bas d’une vache ou d’une truie, la pratique d’insémination…. De plus dans le parc agricole, la plupart des travaux sont exécutés par des tracteurs ou les engins agricoles. Par conséquent, ils ne font que le reste des travaux manuels pour l’enseignement pratique (166) Tombontsoa, une ferme école trop loin et insuffisamment vulgarisée V Une ferme école trop loin des autres provinces Bien que le FLM s’étende dans toute l’île, il ne possède que 3 fermes écoles dont Tombontsoa, Tsarafototra et Fihaonana. Par ailleurs les 3 provinces : Toamasina, Mahajanga et Antsiranana échappent à l’implantation de la ferme école du FLM. Cela pose d’abord un problème d’éloignement surtout pour les élèves venant de ces provinces. En effet, certains parmi les admis ne viennent pas rejoindre Tombontsoa dès le début de l’année scolaire pour des raisons financieres car par exemple, des élèves venant de Diego ou de Tuléar doivent prendre en charge eux même leur frais de transport pour pouvoir se rendre à Antsirabe (167) . V Une ferme école mal connue

Tombontsoa est ouverte à tous les jeunes, mais elle n’est pas suffisamment connue tant au niveau local que régional, provincial et national. Nombreux sont les jeunes de la campagne qui veulent fréquenter un centre de formation professionnelle agricole comme Tombontsoa mais ils ne savent pas ce qu’ils doivent faire par manque d’information. Ce cas existe, par exemple, dans la campagne de Tsarahonenana Sahanivotry (168) se trouvant à l’intérieur même du district d’ Antsirabe II, à environ 45 km au sud-est du chef lieu de district. C’est aussi le cas de la campagne d’Ambohidrangory Tsiroanomandidy (169) dans

(166) Enquêtes de l’auteur.

(167 ) VEA (J), 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinakaratra, op cit p 73. (168) Enquêtes de l’auteur (169) Enquêtes de l’auteur

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la région Bongolava, province d’Antananarivo, se situant à une centaine de Km au nord- ouest du chef lieu du district d’Antsirabe II. En un mot, malgré l’existence des différents synodes du FLM, points focaux du FLM, le problème d’éloignement de la ferme école Tombontsoa et l’insuffisance de la publicité en faveur de celle- ci persistent encore. ‹ Des problèmes liés aux élèves Des problèmes liés aux environnements sociaux des élèves Au cours de nos enquêtes, certains élèves et quelques sortants nous ont avoué que la discipline interne de la ferme école est dure, en l’occurrence le rythme journalier qui pourrait entraîner des problèmes de santé pour les élèves. Mais il faudrait tenir compte du fait que la discipline est nécessaire et fait partie des éléments fondamentaux permettant d’atteindre les objectifs d’un centre éducatif (170) . Néanmoins, l’environnement social est susceptible d’avoir une influence sur l’application de la discipline. Il porte sur la composition sociale des élèves. Par exemple, l’origine sociale semble avoir comme effet les difficultés d’adaptation à l’environnement climatique des Hautes Terres pour les élèves venant des provinces, provoquant souvent des problèmes de sanré. Concernant la composition par sexe et par âge, les garçons sont apparemment plus résistants que les filles surtout durant l’enseignement pratique. Bref, il se peut que les élèves reçus au début de l’année scolaire abandonnent l’école en cours de route pour des raisons de santé ou des problèmes familiaux mais d’autres sont aussi appelés à servir sous le drapeau. Manque d’équipements, obstacle de la formation Au cours de nos enquêtes, nous avons pu constater que certains élèves n’arrivent encore à payer leur droit d’entrée à la ferme école(171) à cause des problèmes pécuniaires qu’ils doivent affronter malgré le fait que nos enquêtes n’ont été effectués que 6 mois après la rentrée. A part ce payement du droit, la plupart des élèves se heurtent aussi à des difficultés sur les moyens et les lieux d’achat de certains matériels d’équipements comme les bottes, la combinaison,…. Des problèmes liés à l’hétérogénéité du niveau des élèves A l’entrée à la .ferme école, les élèves ont des connaissances préalables différentes, relatives à leurs niveaux. Il y a des élèves qui n’ont atteint que le niveau 3 ème tandis que d’autres ont déjà le BACC. Cette hétérogénéité du niveau rend l’apprentissage

(170) Cours Psychologie de l’éducation en 4éme année,à l’ENS. (171) Enquêtes de l’auteur

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difficile et plus complexe. Par exemple, il semble relativement difficile de transmettre des connaissances et des techniques aux élèves de niveau collégien que ceux qui ont un niveau Lycéen. Si on prend l’exemple de l’apprentissage des techniques d’utilisation des intrants agricoles. (172) La dépendance de la persévérance des élèves A part l’effort de la ferme école qui fournit autant que possible tous les moyens nécessaires par la formation théorique et pratique, la qualité de l’enseignement offert par Tombontsoa dépend aussi de la persévérance des élèves, tant sur l’apprentissage que la conduite et le comportement. Par exemple, l’apprentissage par cœur des formules pour la fabrication de provendes (173) .En outre, certains élèves sont réticents vis à vis de certaines activités comme le nettoyage de l’étable. Tandis que d’autres, durant l’enseignement pratique, n’osent pas poser des questions même s’ils n’ont rien compris. Voilà en ce qui concerne les variables de présage et de contexte, maintenant nous allons démontrer qu’actuellement, les sortants de la ferme école sont en bute à des difficultés diverses.

2- Des sortants en butent à des difficultés Quand ces sortants arrivent chez eux à quels problèmes se heurtent-ils ? a- Des problèmes économiques et techniques ‹ Des problèmes de démarrage liés à la première installation.

L’un des grands problèmes de ces anciens élèves est le problème de démarrage qu’ils rencontrent à la première installation. Ils n’ont pas de moyens pour décoller, en l’occurrence : l’achat des matériels et des infrastructures pour la pratique d’élevage comme la construction de poulailler ou de porcherie, mais surtout l’achat des cheptels à élever. A tout cela s’ajoute le manque des moyens pour l’achat des intrants agricoles dans la pratique de la culture et l’insuffisance de terrain à occuper pour la culture fourragère si l’on veut verser dans l’élevage laitier. Etant certainement au courant de ces problèmes, la ferme école n’octroie-t- elle pas de crédits pour leurs premières installations ?

(172) Enquêtes de l’auteur (173) Enquêtes de l’auteur

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‹ Des difficultés d’octroyer de crédits aux anciens élèves. Conscient des difficultés quasi- insurmontables que rencontrent les anciens élèves à leurs premières installations, la ferme école, depuis le début, octroie des crédits surtout en nature aux élèves pour leur décollage après qu’ils ont fini leurs études. Ce crédit est remboursable et a été donné à tous ceux qui l’ont demandé (176) . Mais à partir de 1972, des problèmes de remboursement des dettes sévissent : quelques élèves vendent leurs porcs avant la date prévue sans demander l’autorisation du programme d’aide aux élèves, surtout à partir de l’événement du mois de mai 1972. De plus, d’autres élèves vendent aussi les provendes qu’on leur donne. Notons que le non remboursement des crédits ne vient pas des élèves eux- mêmes, mais aussi de leurs conditions familiales car souvent les parents leur ordonnent d’abattre leurs porcs lors des événements familiaux comme le « Famadihana » ou exhumation. De plus, une étude menée par la ferme école a dégagé que c’est une sorte de choc pour les élèves d’avoir brusquement du capital (animaux, bâtiments…, entre leurs mains. En effet jusqu’à la fin de 1973, il y a une somme de 4.751.494 Fmg non remboursée par les anciens élèves. Sur 110 élèves, 12 ont eu une dette de 2.608 252 Fmg, c'est-à-dire 11% des élèves ont eu 55% de la dette totale. (177) Face à cela quelle mesure prend-on à la ferme école ? ‹ Un nouveau système de crédit suscitant de nouveaux problèmes. A partir de 1974, la ferme école a entrepris un nouveau système d’aide à ses anciens élèves. Devant les difficultés de ces derniers dans leurs premières installations, on a créé, en 1974, la petite ferme de démonstration reconnue sous le nom « Fanantenana », non seulement pour permettre aux élèves de vivre dans les conditions rurales de la brousse (durant l’enseignement pratique) mais aussi de les préparer déjà à la vie rurale. Un entretien et un stage pratique à la ferme école sont accordés à ces anciens élèves mais ceux- ci ne sont pas du tout satisfaisants pour leur aider au décollage. Un remède apporté par la ferme école est aussi la construction de la ferme de démarrage Mahatsinjo qui a commencé à fonctionner en 1979 (178) . Mais ce système suscite aussi d’autres problèmes car la plupart des jeunes anciens élèves, après avoir fini leurs séjours à Mahatsinjo,

(176) VEA (J) 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres Malgaches de Vakinakaratra op. cit. p76

(177) VEA (J) 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres Malgaches de Vakinakaratra op. cit. p76 (178) Enquêtes de l’auteur

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gaspillent les bénéfices qu’ils ont accumulés. Quand ils retournent chez eux, ils ne font que mener orgueilleusement la belle vie. ‹ La mise en place d’une ferme de démarrage : un système ambitieux mais limité. Face à ce nouveau problème de démarrage, une nouvelle procédure est prise par la ferme école, après l’assemblée de la Fédération Luthérienne Mondiale en 1993 (179) . Désormais, Mahatsinjo n’accueillera plus que des anciens élèves mariés. Vu que la durée de séjour à Mahatsinjo est limitée à un an, on y peut pratiquer que l’élevage aviaire et l’élevage porcin. Mais ces deux activités sont fréquemment gênées par des épidémies qui ont touché l’élevage aviaire, depuis l’an 2000 jusqu’aujourd’hui, (mars 2006), la peste porcine de 1998- 1999, 2002 et 2006. En outre, malgré le nombre relativement élevé des sortants, les moyens disponibles obligent la ferme école à limiter chaque année à sept les anciens élèves à être reçus par Mahatsinjo. Depuis 1979 jusqu’en 2005, Mahatsinjo n’arrive plus à accueillir que 182 anciens élèves (180) sur les 2 478 (181) soit les 7,34% du total. Bref, le système de démarrage est insuffisant pour l’aide au décollage des anciens élèves qui sont nombreux. Mais est-ce que les difficultés des sortants se limitent à ce problème de crédit ?

‹ Un suivi des anciens élèves handicapé par les voies de communication Nous avons déjà vu que la ferme école fait son effort pour les visites de ses anciens élèves mais les voies de communication existantes à Madagascar ne lui permettent pas de le faire convenablement. Pour réaliser cette activité, la ferme école ne possède que des voitures. Dommage, outre les Hautes Terres Centrales, les autres régions de Madagascar sont encore mal desservies ; c’est le cas de la province de Mahajanga, de la partie septentrionale de Tuléar (182) . Par conséquent la ferme école Tombontsoa n’a pas la possibilité de suivre les élèves qui habitent trop loin de la ferme école. (183)

(179) Enquêtes de l’auteur (180) Enquêtes de l’auteur. (181) Tableau récapitulatif des anciens élèves de Tombontsoa de 1965 à2004.3pages. (182) Cours Géographie de Transport en 2 ème année à L’ENS. (183) VEA (J) 1992, le développement de la production laitière sur les Hautes Terres Malgache Vakinakaratra op cit. p76.

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‹ Le problème de recyclage Les anciens élèves de Tombontsoa se heurtent aussi au problème de recyclage. Certains d’entre eux veulent encore approfondir ou continuer leurs études en matière d’agriculture et d’élevage mais ils n’ont pas le moyen pour y parvenir ni la possibilité de suivre l’évolution des techniques modernes d’exploitation agricole. A cela s’ajoute le manque de suivi ou d’encadrement. ‹ Le problème d’enclavement L’un des problèmes des anciens élèves dans la pratique de l’agriculture et de l’élevage est le problème d’enclavement en ce sens que les vétérinaires n’arrivent pas jusqu’à chez eux pour l’entretien sanitaire des troupeaux comme le cas de certaines localités du district d’Ambositra, province Fianarantsoa ..(184) . A cela s’ajoutent la hausse du prix des intrants agricoles et la difficulté pour trouver des débouchés à leur production agricole. En conséquence, le prix de revient n’arrive pas souvent à combler les dépenses. Voila en ce qui concerne les problèmes économiques et techniques. Mais les anciens élèves de Tombontsoa sont confrontés aussi à des problèmes socio- culturels. b- Des problèmes socio- culturels ‹ La recherche de travail difficile Au cours de nos enquêtes, nous avons eu l’occasion de poser aux anciens élèves la question : comment se présente la recherche de travail après les études à Tombontsoa ? (cf annexe III ) Les réponses nous ont permis d’élaborer le tableau ci- après

Tableau n°41 : Déclaration des sortants enquêtés sur la recherche de travail après les études à Tombontsoa. Déclaration Nombre Pourcentage

Difficile 17 51,51%

Facile 6 18,19%

Ne cherche pas de travail 10 30,30%

Total 33 100

Source : enquête de l’auteur

(184) Enquêtes de l’auteur.

149

D’après ce tableau, sur les 33 sortants enquêtés, 51,51% déclarent que la recherche de travail après les études est difficile. A Madagascar, les emplois créés dans le domaine agricole sont insuffisants alors que les spécialistes et diplômés dans ce secteur sont de plus en plus nombreux (185). De plus, les ONG et les différentes fermes ne veulent pas du tout embaucher des jeunes n’ayant que peu de diplômes académiques, même si ceux-ci ont déjà effectué une étude spécialisée en agriculture et obtenu un diplôme délivré par la ferme école. (186) Enfin certains anciens élèves parmi les enquêtés ont soulevé que la recherche de travail exige de la persévérance or la plupart des jeunes célibataires ne sont pas encore sérieux en arrivant dans le monde du travail (187) . Par contre 6 anciens élèves, soit les 18,19% du total, nous ont avoué qu’après leurs études, la recherche de travail est facile car on s’est déjà habitué aux travaux agricoles. D’ailleurs, à la sortie de la ferme école, ils sont devenus des spécialistes et expérimentés en la matière (188) . Il arrive aussi que certains élèves obtenant une bonne note à l’école soient embauchés par la ferme école comme moniteur ; comme c’est le cas du moniteur de provenderie, RANDRIANARISOA Solomon, sortant de l’année scolaire 1993- 1994. Enfin, 10 anciens élèves, soit les 30,30% du total déclarent qu’après leurs études, ils ne cherchent pas de travail mais choisissent d’autogérer leur propre exploitation, et travaillent pour leur propre compte, en se contentant des moyens qu’ils ont. Ce qui nous permet de conclure que la recherche de travail après les études à Tombontsoa reste toujours difficile. A part la difficulté de trouver du travail, la mentalité traditionnelle constitue aussi un handicap pour les sortants. ‹ La mentalité traditionnelle, obstacle au développement Vu que la plupart des anciens élèves sont encore célibataires et vivent avec leurs parents, c’est difficile pour eux de convaincre ces derniers de l’application dans leurs exploitations de ce qu’ils ont appris à la ferme école (189) . Ainsi malgré les efforts entrepris par Tombontsoa et ses élèves pour contribuer au développement rural, la propagation des nouvelles techniques de mise en valeur, dans les activités agricoles dépendent aussi de la situation matrimoniale de l’élève et de l’attitude de ses parents.

(185) Enquêtes de l’auteur. (186) Enquêtes de l’auteur. (187) Enquêtes de l’auteur (188) Enquêtes de l’auteur (189) Enquêtes de l’auteur

150

Nous avons déjà vu les différents problèmes relatifs au fonctionnement de la ferme école surtout en sa qualité de centre de formation professionnelle agricole. Nous avons pu dégager les contraintes de ce centre, des élèves et des sortants. Mais à part tout cela, Tombontsoa se heurte aussi à de nombreux problèmes, tant dans le domaine de l’exploitation agricole que dans les secteurs d’appui.

IIIIII-II --- UNE EXPLOITATION AGRICOLE ET DES SECTIONS D’APPUI EN DIFFICULTE

Les problèmes engendrés par le manque d’investissement ne se limitent pas seulement au domaine de la formation mais atteignent aussi les secteurs de production. A cela s’ajoutent les multiples contraintes perturbant le fonctionnement de ces secteurs, à savoir : l’exploitation agricole et les secteurs d’appui.

A- Une exploitation agricole en crise

Nous allons voir respectivement les problèmes de l’agriculture et les contraintes que vivent les différentes fermes.

1- Une agriculture en crise a- La vétusté des engins du parc agricole Vu que les engins agricoles de la ferme école sont importés de la Norvège, la plupart d’entre eux datent de 20ans et plus (190) . Par ailleurs, ils sont vieux. Cela rend difficile d’abord le service d’entretien. De plus, les pièces de rechange de ces engins sont rares et parfois n’existent pas à Madagascar. Même si celles- ci existent, elles sont très chères. A cause de tout cela, la réparation de ces machines exige beaucoup d’investissements, et rend insuffisant le budget d’entretien. En conséquence, de nombreuses machines restent en panne faute de renouvellement des pièces. b- Des problèmes d’intrants agricoles.

(190) Enquêtes de l’auteur

151

La rareté et parfois l’inexistence des intrants agricoles comme les herbicides, les fongicides et l’engrais alourdissent les charges dans le fonctionnement de l’agriculture. Cela rend souvent négatif les résultats de cette activité (191) . Et vu l’insuffisance du financement, la ferme école n’a pas la possibilité de stocker des intrants ou d’en importer de l’extérieur pour échapper au coût élevé. c-Le problème d’eau Dans l’exploitation agricole, l’utilisation de l’eau est toujours nécessaire. Mais actuellement, le problème d’eau constitue un handicap pour cette activité. En effet, l’eau devient irrégulière et freine ou retarde souvent la pratique de l’agriculture.(192) Par exemple, on ne peut pas pratiquer la riziculture comme le « Ketsa valo andro » d- L’agriculture : une activité limité et dépendante ‹ Tombontsoa un domaine limité. Vu l’insuffisance des moyens, la ferme école Tombontsoa n’a pas la possibilité d’étendre son territoire. Depuis sa création jusqu’à nos jours la superficie de Tombontsoa reste 135 ha, dont 3,8 ha ont même été affectés à la « ferme- kely ».(193) Par contre les grandes fermes locales comme TIKO- FARM connaissent chaque année une extension.(194)

‹ Des activités agricoles limitées Au cours de la saison culturalle 2004- 2005, la ferme école a constaté le coût élevé dans la pratique de la riziculture et dans l’achat des semences de pomme de terre. Ainsi, la saison suivante, les responsables ont dû abandonner ces types de cultures en les substituant par d’autres cultures comme l’avoine. Par conséquent la ferme école a dû acheter du riz à l’extérieur pour l’alimentation des élèves. De même dans la culture de maïs, Tombontsoa a pratiqué la culture de maïs pour ensilage (saison 2004- 2005) mais à la fin de cette saison elle a été jugée non rentable, par conséquent la ferme école a dû abandonner la saison suivante.(195)

(191) VEA (J) 1992, le développement de la production laitière sur les Hautes Terres Malgache Vakinakaratra op. cit. p59

(192) Enquêtes de l’auteur (193) Enquêtes de l’auteur (194) Enquêtes de l’auteur (195) Enquêtes de l’auteur

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Enfin, en matière de vulgarisation de la production agricole, Tombontsoa s’est déjà penché sur la mise en place d’un centre, dans la ville d’Antsirabe I, pour l’exposition des échantillons de production. Mais, elle craint la lourdeur des impôts versés à l’Etat. Or, les bâtiments nécessaires sont déjà prêts mais cette activité ne commence pas encore jusqu’à nos jours (196) .

‹ Des activités dépendantes - La dépendance du système climatique Chaque année, les travaux d’agriculture vivent sous le rythme saisonnier du climat. Quelque fois, le retard du début de la saison de pluie entraîne le retard du semis et un impact sur le rendement. De plus, dans le parc d’ornementation, il y a beaucoup de travaux durant la saison de pluie mais le responsable a souvent peur d’embaucher des tâcherons du fait que cette activité n’est pas productive comme les champs d’agricultures, la minoterie…. - La dépendance à l’insécurité interne Ce problème se trouve surtout dans l’arboriculture fruitière. En ce sens que dans cette activité l’insécurité règne surtout durant le week- end et les jours fériés, des inconnus ont souvent volé les produits d’où l’affaiblissement excessif de la production annuelle (197) .

- La dépendance du rythme de la formation Ce cas s’observe surtout dans la culture légumineuse. A cause du rythme saisonnier de la formation, la production dans cette activité est irrégulière au long de l’année (cf figure n°7 ). Elle est élevée durant la période de la formation, environ dans la première moitié de l’année, tandis que la seconde moitié de l’année constitue la basse saison pour cette culture. Nous avons vu que toutes les sections de l’agriculture se heurtent à des difficultés. Maintenant nous allons voir quelles sont les contraintes des fermes d’élevage.

(196) Enquêtes de l’auteur (197) Enquêtes de l’auteur

153

2-Des fermes à multiples contraintes a- Le déclin de l’élevage avicole. Depuis sa création, Tombontsoa est une ferme école très réputée pour l’élevage aviaire. Chaque année, elle produit des poules, des œufs et des poussins… qui sont généralement vendus aux habitants locaux, surtout les paysans. Malgré la prédominance des races RRI et Leghorn, la ferme école verse aussi dans l’élevage de Shaver Starcross (198) . En 1998, elle a produit 1500 poules pondeuses et fourni 1200 à 1400 œufs par jour, cette année là, elle a vendu 4000 poussins aux paysans et 30.000 œufs de consommation et de couvaison (199) . Malheureusement en 2001, cette activité a été durement frappée par des maladies, entraînant son déclin total depuis cette année jusqu’aujourd’hui (Juin 2006).

(198) VEA (J) 1992, le développement de la production laitière sur les Hautes Terres Malgache

Vakinakaratra op cit. p82

(199) Tombontsoa, 33 taona op cit p3

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b- L’élevage porcin : une activité fragile Figure n° 10: évolution mensuelle du cheptel porcin de la porcherie de Tombontsoa, du mois de janvier 2005 jusqu’au mars 2006. (Nombre enregistré dans chaque fin de mois).

Source : enquêtes de l’auteur Cette figure nous montre que durant l’année 2005, le nombre du cheptel porcin connaît une évolution progressive. Par contre, au début de l’année 2006, il y a une chute totale d’effectif, enregistrée au mois de février. Si le nombre est de 398 à la fin de janvier 2006, il ne compte que 02 porcs à la fin février et aucun cheptel porcin enregistré à la fin du mois de mars. Cela s’explique par la peste porcine qui a frappé sévèrement cette activité au mois de février 2006. A partir du mois de mars, la ferme école a laissé vide la porcherie, pour enrayer cette maladie. Ce système est appelé « vide de santé »(200) . A cet effet, l’élevage porcin de la ferme école est suspendu encore jusqu’à maintenant. Bref, malgré son succès progressif durant l’année 2005, l’élevage porcin se décline dans un court laps de temps. Donc on peut dire que cette activité d’élevage est fragile.

c- La vétusté des accessoires de l’étable. L’étable de la ferme école Tombontsoa rencontre actuellement des problèmes dus surtout à la vétusté des matériels, en l’occurrence les machines de traite. Cela prolonge

(200) Enquêtes de l’auteur

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souvent la durée de traite diminuant d’abord la production puis influant aussi sur la santé de la vache traitée (201) . Nous avons déjà vu les différents problèmes rencontrés par l’exploitation agricole, dans lesquels nous avons soulevé des difficultés de l’agriculture et des fermes, à savoir : le poulailler, la porcherie et l’étable. Dans le paragraphe suivant, nous allons parler des problèmes des secteurs d’appui.

B- Des secteurs d’appui en difficultés.

Les problèmes engendrés par le manque d’investissement ne se limitent pas seulement au domaine de la formation ou de l’exploitation agricole mais ils atteignent aussi les secteurs d’appui, à savoir la minoterie et les ateliers.

1- Une minoterie en difficultés a- L’insuffisance de stockage dans la provenderie Dans la provenderie le problème pécuniaire rend insuffisant le stock des matières premières, en l’occurrence le maïs. Pour le besoin annuel de 300t, 250t sont importés (202) . La provenderie les achète plus cher au cours de l’année. Elle n’a pas assez d’argent pour la collecte durant la saison de récolte (mai, juin, juillet) où le prix d’achat est plus bas (203) . En conséquence, cette difficulté de stockage des matières premières alourdit les dépenses annuelles de la minoterie. b- La régression de la capacité de la minoterie Vu l’insuffisance du capital pour le fonctionnement, la capacité de la provenderie ne cesse de régresser. Au début des années 90, la capacité prévue pour la minoterie était encore loin d’être atteinte. A cette époque, elle ne tourne qu’à 25% de sa capacité.(204) L’insuffisance

(201) Enquêtes de l’auteur (202) Enquêtes de l’auteur (203) Enquêtes de l’auteur (204) VEA (J) 1992, le développement de la production laitière sur les Hautes Terres Malgache Vakinakaratra op cit. p80.

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du fond de roulement et du personnel constitue les causes principales de cette faiblesse (205) . Actuellement le problème de fond persiste encore et la minoterie ne peut se fonctionner qu’à 20% de sa capacité (206) . c- Une extension freinée par la taxation Pour le moulin, la lourdeur des impôts versés à l’Etat entraîne la non rentabilité dans le domaine de production, et oblige ainsi la ferme école à se contenter des activités du moulinage en façon. En outre, dans la provenderie, la crainte de cette taxation constitue l’une des causes de la limitation de son activité dans la production des provendes en farine. Elle ne verse pas dans la fabrication des provendes granulées comme le Feed- meal que la société TIKO produit.(207) d- Une minoterie concurrencée Dans la commune rurale d’Ambano, la minoterie de Tombontsoa est la seule productrice de provende (208) . Mais au niveau du district, elle est concurrencée par des autres organismes locaux, dans le moulinage et dans la provenderie. Dans le service de moulinage, Tombontsoa est véritablement concurrencée surtout par la société agro- industrielle KOBAMA (209) qui exploite la minoterie d’Antsirabe. Cette dernière fournit annuellement 10 à 15% des besoins nationaux en farine (210) Tandis que dans la provenderie, Tombontsoa est concurrencée par la société industrielle TIKO.

(205) Enquêtes de l’auteur (206) Enquêtes de l’auteur (207) Enquêtes de l’auteur (208) Enquêtes de l’auteur (209) Enquêtes de l’auteur (210) Enquêtes de l’auteur

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Tableau n°42 : Répartition de décortiqueries et provenderies dans le district d’Antsirabe Fokontany Désignation Commune d’appartenance d’appartenance Décortiquerie et / ou Provenderie Moulin (nombre) (Nombre)

Antanambao 3 / Antsenakely Andraikiba

Ambalakisao 1 / Ampantana Mandriankeniheny

Ambohimanga 1 / ______|| ______

Ambohidravaka 1 / 4 A

Amboronomby 1 1 Antsenakeky Andraikiba

Andrefantsena / 1 ______|| ______

Antsongo 2 / Mahazoarivo

Avarantsena / 1 Antsenakeky Andraikiba

Mahazoarivo 6 1 Mahazoarivo

Sahatsiho 2 / Ambilombe Manodidingara

Talata Andraikiba 2 / Antsenakeky Andraikiba

Tomboarivo 1 / Soamalaza Mahatsinjo

Tsiafahy 4 / Mahazoarivo

Tsivaritrinikamo 1 / Mahazoarivo

TOTAL 25 4

Source : Bureau du service monographique du district d’Antsirabe I, juin 2006.

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Certes, la ferme école Tombontsoa se localise dans le district d’Antsirabe II mais son emplacement, à la proximité de la ville d’Antsirabe nous oblige à ne pas minimiser la place du district d’Antsirabe I dans cette activité de meunerie. D’après le tableau n°42 à la page 95, Antsirabe I a 25 décortiqueries et / ou moulin et 04 provenderies, se répartissant dans 14 Fokontany, appartenant aux 5 communes différentes. Comme la carte n°7. nous présente. Seule la commune Ambilobe Manodidina gara n’est pas concernée par l’activité de décortiquerie. Tandis que dans la provenderie, 2 communes sur les 6 sont concernées, à savoir : Antsenakely Andraikiba (3 provenderie) et Mahazoarivo (une provenderie). Ces différentes minoteries sont de véritables concurrentes de Tombontsoa. En effet, la plupart des clients de cette dernière ne sont que des habitants locaux ou des anciens élèves vivant aux environs de la ferme école ou de la commune rurale Ambano. Nous avons vu que la minoterie de la ferme école est en difficulté. Mais en tant que secteur d’appuis, quels sont les problèmes des ateliers ?

2- Des ateliers en difficultés a- La limite des activités des ateliers. A cause de la peur d’une lourde taxation, les ateliers ne se lancent pas dans la formation technique en ouvrage bois ou métallique, ou encore dans les services de production. C’est donc un secteur non productif. Ainsi le problème de financement sévit pour l’entretien des machines, l’achat des matières premières… qui sont tous à la charge de la ferme école. b- Des problèmes liés à l’insuffisance des stocks de matières premières. Cela concerne surtout l’atelier bois, l’insuffisance des stocks de bois d’œuvre oblige la ferme école d’en acheter à chaque fois qu’on a besoin. Par conséquent, on ne trouve souvent que des bois pourris, affaiblissant la productivité, le rendement et la qualité des services d’entretien dans lequel les ateliers s’engagent. c- La vétusté des machines de l’atelier fer Toutes les machines employées dans l’atelier fer sont des dons de la Norvège, la plupart d’entre elles datent de 10 ans et certaines de 20 ans.

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F FIR A B C D E F

COD E O 1 Tsarafara Andraikiba Ambohitrakely Antsirabe Soamalaza Antsirabe

afovoany avaratra K 2 Avarabohitra Andrefan’ivoh Fananana Mahazina Tomboarivo Fitomilasy

itre bevikatra O 3 antanamanja Ivory Ambohitsarabe Ambohimena Marodita Mahafaly ka

N 4 Ambalavato Avaratsena Ambohidava Antalety Sahatsiho ambilobe

5 Tsiafahy Antsenakely Ambohipeno Verezambola Vohitravola Sahalombo

T 6 Ambohitsoki Antsinanantse Bemasoandro Ambalavato Ampanataov Ambohimanam na na ambalakisoa 601 ana bola

7 Miaramasoan Andrefantsena Ampatana Ambohimana Androvakely Manodidina A dro rivo gara

8 Mahazoarivo Antsomontsen Ambohidravak Tsinjoarivo Mahatsinjo N a a

9 Antsongo Amboronomb Befaritra Tsinjoarivo y

10 Vohijanahary fiadanana Mandriankenih Ambohimang Y eny a

11 Andafiantsim Andrangy o STAR

12 tsivaritrinika antanambao mo

13 Ambohijafy avaratra

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En effet, elles sont vieillies, et tombent souvent en panne, alourdissant ainsi, l’investissement pour leur entretien. (211). Quoi qu’il en soit, les problèmes de l’exploitation agricole et des secteurs d’appui ne viennent seulement pas des problèmes d’investissement, de dépendance, de technique, de concurrence…mais aussi de la conjoncture économique à laquelle la ferme école ne peut pas échapper.

C. Des problèmes liés à la conjoncture économique A cause de la conjoncture économique, la ferme école se heurte à des problèmes, ayant un caractère à double facette qui dépend à la loi du marché. 1. Des problèmes à double facette La hausse excessive du prix de carburants engendre des problèmes, d’abord pour Tombontsoa et puis pour ses clients. a- La hausse du prix des carburants, problème pour la ferme école A Madagascar, depuis l’année 2001, le prix du carburant ne cesse d’augmenter. En 5 ans (Mars 2001 – Mars 2006), la hausse du prix du carburant est de 230%(212) C'est-à-dire une hausse moyenne de 46% par an. Aussi, pour Tombontsoa, ce problème se pose-t-il avec une acuité alarmante car l’utilisation des carburants est nécessaire pour les engins agricoles motorisés, l’aspiration d’eau pour l’irrigation pour véhicules chargées de la livraison de lait…mais en contre partie, le prix des produits revendus par la ferme école reste encore bas, son augmentation n’est que 18,75% par an. Ainsi le prix de revient n’arrive pas souvent à combler les dépenses. En outre, cette hausse du prix du carburant entraine aussi, sur le marché, la hausse du prix des matières premières et des intrants surtout dans la provenderie. Face à cela, pour Tombontsoa, l’achat des matières premières s’effectue au détriment de son pouvoir d’achat d’où la diminution de la production. b- La hausse de prix du carburant, problème pour les clients Face à cette hausse du prix de carburant qui entraîne une inflation, la ferme école ne peut ni diminuer le prix de sa production pour veiller sur le pouvoir d’achat de ses clients commerciaux, ni augmenter ce prix suivant la hausse de celui du carburant pour

(211) Enquêtes de l’auteur

(212) Gazety TARATRA, n° 0753 du 12 Août 2006 p7

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veiller sur les débouchés. Par conséquent, les clients réduisent souvent leurs achats, en raison de la diminution de leur pouvoir d’achat. Les problèmes liés à la hausse de prix de carburant sont vécus d’une part par la ferme école et d’autre part par ses abonnés, permettant de dire que ce sont des problèmes à double facette. Mais la loi de marché se pose aussi comme un problème pour la ferme école. 2. La soumission à la loi de l’offre et de la demande. Nous verrons que la commercialisation de la production est conditionnée par le marché, en l’occurrence la production de lait et de provende. a- La commercialisation de lait limitée par la loi du marché Pour Tombontsoa, la commercialisation de lait est limitée par le marché. Dans ce domaine, elle est concurrencée par des éleveurs paysans, habitant aux environs de la ville, dont la plupart transporte à bicyclette le lait pour la livraison (214) . Elle est aussi concurrencée par les collecteurs éleveurs et les collecteurs grossistes qui ramassent, au bord des principaux axes de la campagne, le lait des paysans et ravitaille, après, la ville d’Antsirabe (215) . b- La vente de provende conditionnée par la demande au niveau du marché La vente de la provende varie suivant les saisons. Durant la saison de pluies, il y a une baisse de la vente, liée à une faible demande sur le marché, surtout aux mois de décembre, janvier et février, ce qui constitue souvent une période de soudure pour les paysans (216) . Cette faible demande est due au faible pouvoir d’achat et à l’abondance de la verdure pour l’alimentation des vaches. A partir du mois de mars, la période de récolte commence. Les sous produits comme la paille de riz et de maïs, le son de riz et les déchets de pomme de terre, les carottes…sont alors abondants pour l’alimentation des bétails. Par contre, durant la saison sèche, surtout à partir du mois de juin, on trouve une augmentation de la demande sur le marché, ce qui nécessite beaucoup d’offres (217) . Nous avons déjà vu que Tombontsoa est une ferme modèle se heurtant à des nombreuses difficultés. Quoi qu’il en soit, comme dans toutes les entreprises, les

(214) Ny fampandrosoana sy famokarana ronono ao Vakinankaratra afovoanntany malagasy op cit p 136 (215) VEA (J), 1991, Ny fampandrosoana ny famokarana ronono ao Vakinakaratra, afovoantany Malagasy, op cit p 136 (216) Cours Géographie rurale en 1 ère année à ENS. (217) Enquête de l’auteur.

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problèmes existent. Mais il faut les résoudre. Quelles solutions apporter alors à ceux de Tombontsoa ? CHAPITRECHAP ITRE IIIIII : TOMBONTSOA, UNE FERME MODELE NECESSITANT DESD ES SOLUTIONS MINUTIEUSEMENT CONCUESCONC UES

Face à ces nombreux problèmes, l’adoption des solutions bien adéquates s’avèrent indispensable tant pour le centre de la formation professionnelle que pour l’exploitation agricole et le secteur d’appui.

III-I--- Tombontsoa, un centre de formation professionnelle nécessitant des solutions bien définies Quelles solutions pourrions-nous avancer pour surmonter les obstacles de ce centre de formation ?

A- Des remèdes financiers et techniques D’abord la ferme école Tombontsoa a impérieusement besoin d’une libération du système de financement et d’une ouverture à la technologie nouvelle.

1- Une libéralisation du système de financement a- L’accès à la demande de sponsoring facilité En 2006, le conseil pour le développement économique de Madagascar (EDBM) a été crée, par l’Etat malgache dans un but de faciliter et promouvoir le développement des investissements privés locaux et étrangers (218) . Cette organisation peut être utilisée comme intermédiaire entre les investisseurs et les organismes de développement, en développant le partenariat avec le secteur privé et développant les sources de financement, pour les centres de formations professionnelles comme Tombontsoa, par exemple. Cela se fonde surtout sur la création d’une nouvelle loi sur les investissements

(218) MAP, 2006 p 16

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d’une part, en simplifiant les procédures d’accès à la demande de sponsoring et d’autre part, en attirant les investisseurs. En effet, l’EDBM a un rôle de facilitateur et de régulateur du financement. b- Une réorganisation du statut des organismes privés L’Etat doit distinguer les organismes qui produisent pour l’auto fonctionnement de leur propre centre de formation professionnelle, à ceux qui s’engagent dans le domaine purement lucratif dans lequel l’allègement des impôts réclamé par ces premiers s’avère indispensable. Surtout que cela cadre bien avec l’objectif du gouvernement, visant à ce que l’enseignement secondaire technique et professionnel devienne plus important que l’enseignement général, de manière à correspondre directement aux besoins des secteurs porteurs de l’économie (219) . c- Intervention permanente et régulière de l’Etat A partir de l’année 1996, la ferme école Tombontsoa est agrée par l’Etat malgache.(220) Plus tard, en 2006, le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche a offert 17 millions Ariary (221) pour renforcer ses activités. La continuité permanente et régulière de cette intervention de l’Etat est souhaitable. d. La mise en place d’un « compte de réinvestissement » De la part de la ferme école Tombontsoa, la mise en place d’un compte de réinvestissement est un moyen pour esquiver surtout les problèmes pécuniaires (222) à cause desquels chaque année, la ferme école débloque par petite tranche de l’argent pour se tenir prête en cas d’achèvement d’investissements étrangers. Voilà les différents moyens qui pourraient favoriser la libéralisation du système de financement, maintenant nous allons parler de la nécessité de l’ouverture à la technologie nouvelle. 2- La nécessité de l’ouverture à la technologie nouvelle a- L’accès à la technologie nouvelle facilite La ferme école Tombontsoa a besoin d’un soutien en matériels informatiques pour améliorer ses services administratifs et scolaires. L’introduction de l’informatique dans son programme scolaire est souhaitable si l’on veut former de bons cultivateurs et des fermiers évolués. Mais cela exige un recyclage.

(219) MAP, 2006 p 56 (220) Tantaran’ny SeFaFi Tombontsoa, Jobily faha-40 taona op cit p4 (221) Enquêtes de l’auteur (222) Enquêtes de l’auteur

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b- Un besoin du recyclage Actuellement, dans la ferme école Tombontsoa, c’est le directeur en personne qui s’occupe de dispenser des formations en informatique aux personnels de la ferme école pour raison de recyclage (223) . A part le remède financier et technique, nous avons déjà vu la libéralisation du système de financement et l’ouverture à la technologie nouvelle, mais à part tout cela, il y a encore des nombreuses solutions adéquates aux besoins de l’école, des élèves et des sortants.

B- Des solutions adéquates face aux besoins de l’école, des élèves et des sortants D’abord, nous allons voir en premier lieu les solutions aux problèmes se rapportant aux besoins du centre de formation.

1-Des solutions répondant aux besoins de l’école et des élèves a- Le recrutement de nouveaux personnels enseignants Face aux problèmes engendrés par le manque de disponibilité en temps aux professeurs, la ferme école doit recruter de nouveaux enseignants. Et pour alléger les charges salariales, la ferme école pourra organiser des activités rémunératrices, par exemple une fête durant laquelle on fait une vente aux enchères. b- Des solutions répondant aux besoins des élèves - Une mise en place du système de formation plus performant L’ouverture de la formation dans le niveau II est une condition pour résoudre en partie les problèmes de l’insuffisance de la durée de la formation. Ce niveau de formation est uniquement destiné aux élèves obtenant de bonnes notes aux examens de fin d’étude dans le niveau I, suivant les critères posés par la ferme école, et ayant de l’entrain pour continuer. Dans ce domaine, il n’y a plus d’enseignement global et assez général comme dans le niveau I, mais un approfondissement ou un perfectionnement dans telle ou telle filière bien définie, par exemple, en vétérinaire sanitaire, en ingéniorat de provenderie, en spécialisation à la mécanisation agricole…En même temps, chaque étudiant doit exercer

(223) Enquêtes de l’auteur

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un travail rémunérateur dans la ferme école pour qu’il puisse participer un peu plus à ses dépenses durant son séjour à Tombontsoa. En outre, concernant l’insuffisance des voyages d’étude, au lieu d’effectuer un voyage d’étude de longue distance, par exemple à Antananarivo, on peut faire de nombreux voyages d’études de courte distance, sous forme de sortie pédagogique (une journée par exemple) dans les différents organismes locaux comme la société KOBAMA, les fermes TIKO, FIFAMANOR à Andranomanelatra, le SMA à AndafiatsimoSTAR… - Faciliter la possibilité d’accéder à la participation au concours d’entrée à la ferme école. D’une part, l’Etat doit renforcer la capacité d’accueil des écoles primaires et secondaires du premier cycle, surtout dans le milieu rural ou les zones vulnérables, par le biais du développement des infrastructures scolaires de la formation et du recrutement de personnel enseignant. De même, il faut procéder à la sensibilisation des parents dont l’importance d’une scolarité prolongée pour leurs enfants et la réduction de leurs charges s’avère indispensable. (225) Chaque synode pourra anticiper sur la préinitiation à la formation des élèves qui n’ont pas encore le niveau troisième mais qui sont peut être capables de suivre la formation à Tombontsoa. Ce programme sera introduit par exemple aux collèges luthériens suivant la demande des élèves et des parents. A la fin de cette formation de préinitiation, l’élève doit subir un examen, s’il réussit, il bénéficie d’un certificat, constituant le dossier requis pour pouvoir participer au concours d’entrée à la ferme école Tombontsoa. - Une concrétisation des cours par les packages curriculaires judicieux.

La ferme école doit mettre à la disposition des élèves un film diapositif, contenant dans les détails de l’application des techniques qu’ils ont reçues dans les cours théoriques. Les élèves peuvent regarder ce film en cas de déclin de certaines activités pour l’enseignement pratique.

-Veiller à l’importance de l’enseignement pratique dans les champs de cultures. Dans les champs de cultures, il faut laisser une petite part de l’exploitation à l’abri d’une transformation par des engins agricoles pour que les élèves fassent de la pratique,

(225) MAP, 2006 op cit p54

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en leur démontrant la vraie réalité dans les travaux, en leur démontrant des machines agricoles dans la productivité, la qualité des travaux et le rendement. -Indemnisation des admis habitant trop loin de la ferme école Tombontsoa La mise en place de nouvelle ferme école luthérienne, surtout dans la partie sud et nord de l’île, est souhaitable. Sinon, les admis venant trop loin de la ferme école Tombontsoa doivent bénéficier d’aide. Par exemple, les Synodes d’où viennent les élèves, fourniraient du travail rémunérateur de durée de une ou deux semaines au maximum pour que le bénéficiaire d’aide puisse récupérer l’argent pour ses frais de déplacement, ou encore les synodes peuvent payer leur frais. Mais en contrepartie, le bénéficiaire doit, à la fin de ses études, effectuer des travaux gratuits équivalent à la valeur de l’argent que les synodes ont donné. -Des solutions répondant aux problèmes liés aux environnements sociaux des élèves. Dans ce domaine, l’introduction, dans le programme de la ferme école Tombontsoa, de la matière « éducation civique » est souhaitable et pour le problème sanitaire, l’exigence d’un certificat médical est nécessaire pour que les candidats participent au concours. -Une réorganisation des classes et un appui en matériel d’équipement Bien que la ferme école ne dispose que d’une classe de même niveau, la redistribution des élèves en 2 classes parallèles, selon leur niveau d’instruction pourrait faciliter l’enseignement. En outre, l’appui en équipement aux élèves est indispensable. Si telles sont les solutions aux problèmes de l’école et des élèves, que faut-il suggérer pour les sortants ?

2. Des sortants nécessitants des appuis dans tous les domaines a. Des soutiens économiques et techniques - un accès au financement rural amélioré

D’après le MAP, l’Etat malgache s’engage dans le renforcement de la capacité des organisations paysannes. Actuellement, la commission de supervision bancaire et financière (CSBF) est instaurée (226) pour faciliter l’aide de ces organisations. Dans ce domaine, la mise en place du système de financement rural avec des modalités de pénétration accessibles aux ménages pauvres et à bas revenu est souhaitée. En outre,

(226) Madagascar Action Plan , op cit p 65

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actuellement beaucoup d’institutions spécialisées et de Mutuelles d’Epargne et de Crédit (MEC) octroyant des crédits aux agriculteurs (227) , mais il faut baisser le taux d’intérêt et réviser les formules de financement pour que ce système de crédit soit accessible pour tous les paysans. -Des remèdes aux difficultés d’octroi des crédits aux anciens élèves Dans ce domaine, la ferme école a déjà pris de mesures qui visent à « ne pas donner trop d’argent » au commencement aux anciens élèves. Mais on les laisse augmenter leur capital au fur et à mesure, selon leur connaissance propre et leurs conditions.(228) De plus, elle trie les anciens élèves à aider, parmi ceux qui en font la demande, et ce, suivant leur assiduité et leur ardeur à l’école.(229) -La multiplication des fermes de démarrage Pour le commencement, la mise en place des fermes de démarrage dans les autres provinces est à encourager. Cela n’est pas forcément par Tombontsoa mais pourrait être par le synode de celle-ci et sera exercé par le pasteur local ou l’ancien élève en qui la ferme école a confiance. Quoi qu’il en soit, Tombontsoa jouera le rôle d’envoyer des techniciens et assurera l’approvisionnement en semences et en intrants.

-La réhabilitation et l’entretien des voies de communications Pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement ou OMD, l’Etat malgache accorde une priorité aux infrastructures de transport. Si le projet sur la réhabilitation et la création des infrastructures routières sera réalisé, d’ici 2012 (230) , Madagascar sera un pays véritablement desservi par des axes routiers productifs et développant. Alors, le suivi des anciens élèves deviendra plus facile et plus rentable. En outre, la remise en marche du transport ferroviaire sera aussi un atout surtout pour les élèves admis au concours d’entrée venant du littoral Est et Nord. Ils peuvent aller en bateau jusqu’à Tamatave, où ils prennent à nouveau le train pour aller à Antsirabe. Enfin, le

(227) Monographie de la Région d’Antananarivo, 2003 op cit p214 (228) VEA (J), 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgache de Vakinankaratra op cit p 76 (229) VEA (J), 1992, Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgache de Vakinankaratra op cit p 76

(230) Madagascar Action Plan op cit p40

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développement du transport peut stimuler aussi la libre circulation des biens et des personnes, résolvant de ce fait le problème de recyclage et d’enclavement. Toutefois, les sortants de la ferme école Tombontsoa nécessitent aussi des appuis, répondant à leur environnement socio-culturel. b. Des appuis liés à l’environnement socio-culturel des sortants - l’aide aux élèves pour faciliter la recherche de travail

Actuellement, l’un des défis du gouvernement malgache est de promouvoir de plein emploi (231) en mettant étroitement en relation la formation professionnelle et les besoins du marché de travail. En effet, au niveau régional, les Centres d’Information et d’Orientation sur l’Emploi et la Formation ou CIOEF sont crées dans les 22 régions, ayant pour but, d’abord d’assurer une main d’œuvre bien qualifiée et plus productive, répondant aux besoins de l’économie et puis de poursuivre le plein emploi. On devra donc profiter de cette organisation comme moyen pour résoudre le problème de recherche de travail que les sortants de Tombontsoa rencontrent. D’abord le CIOEF travaille dans le cadre de la région, fait une étude de faisabilité de tel ou tel projet afin de créer l’emploi aux habitants locaux, en tenant compte de la mise en valeur. Il travaille aussi avec le CEDBM pour l’appui financier et avec le PMI (Petite et Moyen Entreprise) ou PME pour la prise en main du projet. Pour la recherche de main d’œuvre, au démarrage du projet, on doit cibler en priorité celle qui est qualifiée, dotée de formation professionnelle, en l’occurrence les sortants de Tombontsoa, originaire de la région. Pour cela, le CIEOF doit être en coopération avec Tombontsoa d’abord, pour établir un réseau d’information dans la recherche de ce type de main d’œuvre puis pour appuyer les programmes de formation à l’école, ayant un rapport avec les besoins évolutifs de l’économie et surtout avec le marché de travail. A partir de ces éléments, la ferme école Tombontsoa peut orienter les encadrements ou le recyclage de ses anciens élèves durant la visite et le suivi. Actuellement, le gouvernement malgache a décidé comme priorité immédiate le financement des projets qui contribueront à la croissance économique et à la facilitation des programmes sociaux importants (232) . Par ailleurs, le VONA/FIMASTA peut organiser un projet proposé au CIOEF, après avoir été consulté par des techniciens de la ferme école Tombontsoa. La part du CIOEF, après avoir fait une étude bien sérieuse de ce

(231) Madagascar Action Plan op cit p87 (232) Madagascar Action Plan op cit p87

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projet, est de le présenter au CEDBM pour que ce dernier puisse rechercher un partenariat. Ainsi, le CIOEF et Tombontsoa contrôlent et suivent ensemble l’exécution de ce projet par cette association. Il faut noter que les stratégies proposées ci-dessus sont réalisables pour les autres centres de formation professionnelle mais ici nous ne prenons que le cas de la ferme école Tombontsoa et de ses sortants. -le changement de la mentalité et des habitudes Il concerne surtout la société paysanne. Il faut qu’elle soit capable de tirer profit du progrès pour le développement. Car les anciens élèves de Tombontsoa sont des techniciens venant de la société en apportant leur part dans le développement rural. Ce qu’on attend de la société est l’écoute, l’apprentissage, le dialogue et l’encouragement facilitant le processus de changement. Voilà donc en ce qui concerne les solutions proposées, pour lutter contre les handicaps du centre de formation, des élèves et des sortants. Maintenant nous allons aussi essayer d’apporter d’autres solutions aux difficultés de l’exploitation agricole et des secteurs d’appui de la ferme école.

II. Une exploitation agricolagricolee et secteurs d’appui nécessitant des solutions bien définies. Nous verrons que les solutions à apporter dans les domaines de l’exploitation agricole et des secteurs d’appui d’une part, et à la conjoncture économique en général d’autre part présentent chacune des particularités.

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A- Une exploitation agricole ne perdant pas de vue les besoins de l’agriculture et de la ferme.

1- Les solutions répondant aux besoins de l’agriculture. a- Stimuler la mise en place à Madagascar des usines, fournissant les besoins des agriculteurs. Il faut que l’Etat et les autorités locales aident Tombontsoa à la recherche des pièces de rechanges surtout à l’étranger. Sinon il est important d’implanter à Madagascar d’abord des usines fabriquant des accessoires ou même des engins mécaniques agraires, qui répondent aux besoins des unités de production existant à Madagascar, puis, des entreprises qui s’engagent dans la fourniture et l’assistance en semences, engrais et intrants agricoles. b- Favoriser la vulgarisation de la pratique de l’agriculture biologique L’Etat doit mettre en œuvre une politique stricte en matière de vulgarisation de la pratique de l’agriculture biologique,dans laquelle le centre de formation professionnelle agricole comme Tombontsoa peut être utilisé comme centre d’expérimentation et de diffusion de ces techniques. c- la standardisation de machines utilisées. Pour éviter les problèmes posés, par les engins, on doit les standardiser progressivement afin de faciliter plus tard la recherche des pièces de rechange. d- Entreprendre un aménagement hydraulique Actuellement, l’une des stratégies adoptée par le Gouvernement Malgache, pour contribuer au développement rural est de promouvoir une assistance dans la satisfaction des agriculteurs en besoins en irrigation.(233) Mais dans le cas de Tombontsoa, son emplacement rural à Ambano est doté d’un réseau hydrographique dense, dans un relief caractérisé par une dénivellation topographique se régressant régulièrement du nord vers le sud avec un pendage de 2,4 (234) en moyenne. Concernant l’occupation humaine, actuellement les parties centrale et méridionale où se localise la ferme école Tombontsoa, est une zone de forte concentration de

(233) (195) Madagascar Action Plan 2006 op cit p24. (234) MAGNARD © 2001, Synthèse de l’étude des systèmes agrairee de la petite région d’Ambato. Op cit P3 et exploitation de l’auteur

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population comportant de travailleurs mobilisables et nombreux (235) Ces trois facteurs (*) sont donc favorables pour lancer les travaux d’aménagement hydraulique. e- La lutte contre l’insécurité dans l’arboriculture fruitière La ferme école peut cultiver autour du champ de verger des haies vives pour protéger ses produits. D’une part, cela répond à la conservation de l’environnement par le biais de reboisement et d’autre part, offre une ornementation car les haies vives sont taillables.

2- Des solutions répondant aux besoins des fermes : a- La diversification des activités : Il faut diversifier au maximum les types d’élevage à pratiquer pour qu’on gagne des revenus additionnels en vue de réduire la vulnérabilité causée par le déclin imprévu de telle ou telle activité. Par exemple, on peut pratiquer la sériciculture, l’apiculture… b- La mise en place du centre d’observation pour l’entretien sanitaire des bétails : Surtout dans l’élevage porcin, la mise en place d’une infirmerie, c’est-à-dire un centre d’observation pour le suivi et le contrôle sanitaire des animaux, ou d’une armoire à pharmacie pour qu’on puisse conserver et entreposer les désinfectants, les produits pharmaceutiques, seringues qui sont indispensables pour la limitation de la fréquence des maladies des animaux.(236)

c- La modernisation des machines de traite Pour éviter les problèmes engendrés par la vétusté des machines de traite, il faut chercher toute possibilité pour pouvoir en acheter de nouveau. Voila en ce qui concerne les exportations agricoles, nous allons voir ensuite les solutions avancées au profit des secteurs d’appui.

(235) MAGNARD © 2001. Op cit P6

(*) Politique étatique, milieu physique et population mobilisable (236) G0VIN(L), Construction rurale, la ferme, ses constructions, son aménagement, son équipement op. cit. P325.

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B- Des secteurs d’appui nécessitant des solutions bien définies :

1- Un nouveau système de stockage des matières premières : Les sommes liquides épargnées dans le « compte de réinvestissement » peuvent être employées comme un fonds utilisé dans l’achat des matières premières à stocker et à revendre après. Ainsi les céréales (maïs) à acheter à bas prix durant la saison de récolte, seront stockées puis revendues à prix plus compétitif en période de soudure. C’est une forme de thésaurisation des capitaux et un système bénéfique dans le « compte de réinvestissement » résolvant ainsi le problème de recherche des matières premières de la minoterie durant les périodes de pénurie de maïs.

2-La mise en place d’une minoterie compétitive : La capacité, la productivité et la production de la minoterie restent encore faibles alors qu’elle a de potentialité énorme pouvant être exploitée surtout à travers la mise en marche des installations automatiques. Cela accroît la production et élargit l’accès au marché pour que la minoterie puisse faire face à la concurrence.

3- L’extension des activités des ateliers : Les ateliers doivent se concurrencer d’abord dans la formation technique en ouvrage des élèves pour que ces derniers deviennent polyvalents : créer leurs matériels de production, construire leurs manufactures d’agriculture et d’élevage…, ce qui facilite la recherche du travail après la formation ; puis œuvre dans la production pour alléger la prise en charge de l’école dans le service d’entretien des machines et dans l’achat des matières premières. Mais quelles solutions pourrions-nous avancer face à la conjoncture économique ?

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C- Des solutions adéquates face à la fluctuation des prix : Pour cela, l’intervention de l’Etat et la prise en responsabilité de la ferme école sont incontournables.

1- L’intervention de l’Etat dans l’allègement du prix du carburant D’après le décret n°2003-03 du 03 Janvier 2004 portant coopération de l’Etat et des secteurs privées, dans le service pétrolier (237) , c’est à l’OMH (l’Etat) de contrôler le stock de carburant, d’en déterminer le prix, de limiter la taxation, de prendre des mesures en cas de besoin, de prendre et analyser les doléances des abonnés … Par ailleurs, il faut que l’Etat allège le taxe unique pour les produits pétroliers (TUPP) en amputant une partie du PIB pour le substituer.

2- Limitation des budgets destinés à l’achat du carburant. Il faut que la ferme école rationalise la gestion des finances en éliminant les dépenses excessives dans l’achat du carburant, de manière à mobiliser tous les moyens existants pour y parvenir. Par exemple, l’usage d’un autre moyen de locomotion, la traction animale pour remplacer le transport motorisé.

3- Prise en responsabilité de la ferme école face à la loi des marchés. Pour résoudre au contre- coups de la fluctuation du prix, il faut que la ferme école ait recours à la vente promotionnelle de prix pendant la période de faible affluence, à l’augmentation de prix pendant la période de forte demande et enfin à la maîtrise du marché intérieur en diversifiant ses produits.

(237) Loi n° : 2004-004(2004) op. cit P7

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CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE

Pour conclure, le problème de finance est un problème capital aggravé des charges définis par la puissance publique, de la non- acquisition des technologies nouvelles, de la vétusté des matériels utilisés, de l’insuffisance de matériels d’équipement des élèves, des problèmes de démarrage et d’implantation pour les sortants, de l’appui en raison de la conjoncture économique. Quoi qu’il en soit ces différents problèmes trouveront resolution en fonction : de la réactualisation des responsabilités par les acteurs au sein de la ferme ; du rôle facilitateur de l’Etat et des collectivités locales considérant l’utilité éducative, formative et productive offerte par la ferme ; et du sens collaboratif partenariatde toute société concertée par les sortants.

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CONCLUSION GENERALE

Tombontsoa est une ferme école implantée à 7 km au nord de la ville d’Antsirabe I, Elle se situe exactement dans le village d’Antsampanimahazo, Fokontany Tsarafiraisana, Commune Rurale Ambano, District d’Antsirabe II. Elle est la seule ferme école appartenant au FLM dans la province d’Antananarivo. Elle a été créée en 1965. Quand elle a été instaurée, l’objectif originel était de former directement des paysans pauvres par l’intermédiaire des églises afin qu’ils s’attachent toujours et croient aux bienfaits de la religion chrétienne. Cet objectif est encore maintenu jusqu’à nos jours. Pour pouvoir atteindre ses attentes et ses principes, Tombontsoa a mis en place un centre de formation professionnelle agricole et une ferme d’agriculture et d’élevage. Dans la formation, elle continue à recruter annuellement des élèves au nombre de 100 en moyenne à qui elle délivre le diplôme de Technicien en Agronomie générale après la fin des études limitées à 10 mois. Dans l’agriculture elle pratique diverses cultures comme fourragère, les céréales, la pomme de terre, le riz, les légumes et les cultures fruitières. Elle a aussi une grande ferme où s’effectue l’élevage bovin, aviaire et porcin. Elle dispose également des secteurs d’appui, en l’occurrence la minoterie qui a introduit la première à Madagascar, une machine de transformation de blé en farine La ferme école Tombontsoa tient un rôle prépondérant dans la société et l’Etat malgache car elle est avant tout un centre de contrôle de la pratique d’amélioration de la productivité grâce aux différents services d’approvisionnement et de vulgarisation à qui elle offre, par exemple des semences améliorées et des provendes. Elle est aussi ravitailleuse des habitants locaux et de la ville d’Antsirabe surtout en production porcine et laitière. De plus, elle aide les jeunes qu’elle a formés par le biais de crédit et de l’instauration des fermes de démarrage. Mais Tombontsoa est un centre qui présente les conditions rurales requises pour la mise en place d’une petite ferme de démonstration dans laquelle elle pratique les élevages bovin, porcin, ovin, caprin et aviaire. En outre, elle contribue à la réduction de la pauvreté car elle facilite la recherche du travail et lutter contre la mal nutrition et la sous alimentation. Tombontsoa est aussi un centre d’étude où les jeunes peuvent poursuivre leurs études. De plus, la ferme école Tombontsoa est le point de départ et le point de reflet des fermes écoles luthériennes à Madagascar. Par l’introduction de la race bovine PRN à Madagascar, elle est la mère conceptrice de l’élevage laitier. Tombontsoa est aussi un théâtre où l’on peut démontrer l’efficacité des

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coopérations avec les étrangers, les relations et coopérations entre l’Etat et les secteurs privés. Enfin, Tombontsoa a entre autres, pour objectif de former des individus responsables d’où beaucoup de sortants sont bien placés dans les fonctions de hautes responsabilités de l’Etat, des associations diverses, locales et internationales. Actuellement, Tombontsoa rencontre de graves problèmes dont le plus important est le problème d’investissement affectant tous les départements, accentué par la flambée du prix des carburants engendrant de ce fait des entraves au rythme de la production surtout pour l’écoulement et la vente des produits. Il faut donc trouver des solutions bien réfléchies pour résoudre ces problèmes à savoir la pertinence de l’intervention de l’Etat pour dans la recherche de financement, la diminution des taxes et la facilitation de l’introduction de nouvelles technologies. Il y a aussi l’instauration d’ attributions de rigueur à la ferme école pour la bonne gouvernance et l’exploitation à fond des moyens de production qu’elle dispose suivi de leur renouvellement, les efforts exigés des élèves et des anciens élèves à l’accomplissement de leurs tâches respectives dans la société Bref, Tombontsoa est une ferme modèle parce qu’elle est une ferme d’agriculture et d’élevage au sein de laquelle sont formées des jeunes agriculteurs. De plus, elle est considérée comme un organisme de développement car ses différents services visent à développer les facultés intellectuelles, spirituelles, morales et physiques des élèves. Elle veille aussi sur le développement économique et social des habitants locaux, du district, de la région, de la province et même de la nation. Malheureusement Tombontsoa est actuellement en difficultés à cause des problèmes qu’elle combatte, dont la plupart sont d’ordre pécuniaire, consumant toutes les branches d’activité, ce qui ne fait que rendu plus ardus les problèmes précédents qui y sont déjà existés. Quoi qu’il en soit, les solutions sont toujours possibles pour que l’on puisse s’en sortir. Certes, le sujet que nous avons choisi nous semble intéressant mais, le traiter dans le cadre d’un modeste mémoire de CAPEN nous paraît ambitieux. En effet, nous ne disposons ni le temps nécessaire, ni les moyens appropriés pour mener à bon terme un traité correspondant à l’envergure de tel organisme vu son importance, sa réputation et sa classe. En conséquence, nous n’avons pu soulever qu’une partie des ses nombreuses particularités et une partie de ses problèmes. Des techniciens de la ferme école, des experts malgaches ou étrangers peuvent certes trouver d’autres solutions plus adéquates,

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que celles proposées dans ce mémoire le minimum que nous avons avancé. En plus, ce présent mémoire. De même que notre recherche s’est effectuée dans un espace bien déterminé par le temps qui nous est imparti. En effet, notre dernière descente sur le terrain jusqu’aujourd’hui, des changements sont constatés dus aux efforts entrepris par la ferme école et suivant l’évolution de l’environnement, à l’exemple l’augmentation du nombre des personnels enseignants, le départ du coordinateur technique pour la Norvège (Mars 2007)… Au terme de cette étude, une question se pose, dans cette ère de mondialisation et de libéralisation économique conséquente : « L’intervention de Tombontsoa pourrait-elle contribuer à un développement conforme au droit et devoir économique, social et culturel exigé par les succès des modèles économiques existants dans le monde ? ». La réponse peut être « oui »sans oublier que Madagascar est un pays en voie de développement, classé 146 ème rang dans le domaine économique. Mais, avant tout, il nous appartient d’exploiter judicieusement et puissamment nos ressources naturelles avec l’amélioration des moyens dont nous disposons, pour réduire proportionnellement l’écart qui nous distincte aux pays développés comme nous voulons atteindre de même les Objectifs du Millénaire pour le Développement auquel le gouvernement s’y efforce à l’heure actuelle.

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ANNEXE I

INTERVIEW AUPRES DE LA PERSONNE RESPONSABLE

1) Quand- est- que le centre a été fondé ?

2) Qu’est-ce qu’il a comme objectif ?

3) Quels types de formation dispense-t-on dans la ferme école ?

4) Quelle est la finalité de la formation ?

5) Quelles sont les modalités de recrutement des professeurs et des élèves ?

6) Combien sont-ils dans une promotion ? (élèves)

7) Quelle est la durée ou la périodicité de la formation ?

8) Comment se déroule la formation ?

9) Quels sont les modules qui y existent ?

10) Quelles sont les modalités des examens ?

I

11) Quel est le diplôme délivré aux élèves après la formation ?

12) Est que les centres apportent des aides quant à la recherche du travail après la formation ? De quelle manière s’effectuent-elles ?

13) Est que l’école tisse-t-elle des relations avec d’autre centre ou d’autre organisme au niveau régional, national ou international ?

14) Quelles sont les infrastructures qui existent au sein du centre ?

15) Quelles sont les différentes types de personnel employé au sein du centre ? quelle responsable exerce-t-il ?

Personnels rôles

16) Quelles sont les obstacles pour le fonctionnement de la ferme école ?

17) Quelles sont les secteurs qui existent dans la ferme école ainsi que les branches qui le convient ?

II

ANNEXE II

QUESTIONNAIRE POUR LES FORMATEURS

1) –Nom :

2) Prénoms :

3) Sexe :

4) Adresse :

DIPLOIMES ANNEES D’ETUDES

Académiques :

Professionnels :

5) Depuis quelle année avez-vous commencé à travailler dans ce centre ?

6) Qu’est que vous avez exercé, comme métier, avant ce temps là ?

7) Qu’est- ce- que vous avez comme responsabilité au sein du centre ?

8) Comment voyez-vous l’avenir du centre ? Et l’avenir des élèves ?

9) Que penses- vous comme obstacles pour la formation dispensée au sein du

centre ?

10) Quelle solution préconisez-vous pour la meilleur du centre ?

III

ANNEXE III

FANONTANIANA HO AN’IREO MPIANATRA NIVOAKA AVY TAO AMIN’NY SEKOLY TOMBONTSOA

1. Anarana:

2. Fanampin’anarana: LAHY/VAVY

3. Taona nivoahanatao amin’ny sekoly Tombontsoa:

4. Fonenana:

5. Asa atao amin’izao fotoana izao:

6. Aminao ampy ve ny zavatra nomena nandritra ny fiofanana tao amin’ny sekoly Tombontsoa?

7. Ampy ve ny fotoana niofanana tao?

8. Inona avy ireo tombontsoa azona tamin’ny fiofanana tao?

9. Inona avy ireo olana nosedrainao?

a) Nandritra ny fiofanana:

b) Taorian’ny fiofanana:

10. Nananosarotra ve ny fitadiavana asa? Satria nahoana?

11. Soso-kevitrao ho amin’ny fanatsarana ny fampiofanana ao amin’ny sekoly Tombontsoa

IV

ANNEXE IV

Fanotaniana ho an’ny mpianatry ny sekoly Tombontsoa

o Anarana: o Fanampin’anarana: o Taona(âge) o Marimpahaizana (niveau): o Fonenan’ny mpianatra: o Fonenan’ny raiamandreny:

o Asan’ny ray:

o Asan’ny reny:

o Inona no mahatonga anao hianatra ato amin’ny sekoly Tombontsoa?

o Manao ahoana ny fahitanao ny fiofanana ato?

o Inona avy ireo olana heverinao fa vato misakana ny fiofanana ato amin’ny sekoly Tombontsoa?

o Raha araka ny hevitrao inona no vahaolana amin’izany? Inona no tolokevitrao?

V

ANNEXE V

Tableau n°1 : Les Directeurs de la Ferme école Tombontsoa de 1965 à nos jours

ANNEE NOM ET PRENOMS NATIONALITE

1965-1967 Ola FOSS Norvégien

1967-1970 George MAHLUM Norvégien

1970-1973 Arne Ingmar DRAGSUND Norvégien

1973-1975 Jacob VEA Norvégien

1975-2003 RAZAFIMANDIMBY Malagasy

2003-2006 ANDRIAMIFIDY Soanaivoson Malagasy

2006 à nos jours RASOLOSON Lala Hajanirina Malagasy

Sources : Tantaran’ny SEFAFI TOMBONTSOA, jaobily faha 40 taona pp.3-4.

ANNEXE VI

Tableau n°2 : Les responsables de chaque section de la ferme école Tombontsoa.

SECTIONS CHAMPS DE L’ENSEIGNEMENT

RESPONSABLES PRATIQUE

OUI NON

-ECOLE RANDRIANANDRASANA Ruben Marson

-ETABLE RABEARISOA Bako Samimamy x

-FANANTENANA x

-JARDIN RAKOTONOELY Désiré x

-PARC x D’ORNEMENTATION

-MINOTERIE ANDRIAMIFIDY Soanaivoson x

-ATELIERS BOIS ANDRIAMIFIDY Soanaivoson X

-AGRICULTURE RAKOTONIAINA Jean René x

-PARC AGRICOLE RAKOTONIAINA Jean René x

-ATELIER FER RAKOTONIAINA Jean René x

-MAHATSINJO RANDRIANANDRASANA Ruben Marson x

Source : Enquêtes de l’auteur (Avril 2006)

NB. Ce sont les sections qui sont fonctionnelles actuellement.

VI

BIBLIOGRAPHIE

I. -Dictionnaires 1) BORDAS- Encyclopédie Botanique : « La vie de plantes » GEA Milan- Italie 1976. 2) GRAND LAROUSSE ENCYCLOPEDIQUE, Vol 4,1961, Paris, 1126 pages. 3) LE PETIT LAROUSSE DE L’AN 2000, 2000, 1784 pages. 4) LAROUSSE AGRICOLE, Hachette, Paris 1985, 1517 pages.

II. –Ouvrages généraux. 5) BENOIT Dostie, STEVEN Haggblade, RANDRIAMAMONJY J osée (2000), « Saisonnalité de la consommation alimentaire des ménages pauvres à Madagascar », Cornell Food and Nutrition Politicy Program Ithacha, USA, 51p 6) BURESI (J.M), « Inventaire agro-économique du Vakinankaratra », IRAM octobre 1968, 230p. 7) CRAPLET (C) « La vache laitière, réproduction génétique, alimentation, habitats, grandes maladies. », Paris 1975, 484p. 8) FERRER (V), 1998, « Contrubition à la stratégie de développement rurale de Madagascar. » Antananarivo, Banque Mondiale, 28p. 9) GOVIN (L) 1975 « Constructions rurales, la fermes ses constructions, son équipement », Paris J.B Baillières et fils, 2 Volumes, 900p. 10) LAROUSSITHE (F.de) « Mission d’information fruitière à Madagascar », IFPAC, Paris 1999, 202p. 11) MAGNARD (C), 2001, « Synthèse de l’étude des systèmes agraires de la petite région d’ Ambano (Antsirabe-Madagascar) » Paris-Grignon, Institut National Agronomique, projet PSFH, 17p. 12) OSMANE BADIANE, MYLENE KHERALAH, 1997, « Politique de libération et ajustement des marchés agricoles » IFPRI, FOFIFA, 36p. 13) PROTECTION INTEGREE DE CULTURE MARECHAIRE A MADAGASCAR (ZTZ/DPV) , TSIPIKA Editeur, Antsahabe, Antananarivo 101, 1995, 397p. 14) RAKOTOVELO (N), 1998, « L’élevage porcin et la charcutérie salaison à Madagascar », Antananarivo, service étude conseil du CITE, 24p. 15) RAZAFAFINDRAHAGA (H.J), 1999 « La transformatrion du lait à Madagascar », Antananarivo, service étude conseil du CITE, 22p. 16) VEA (J), 1991 « Ny fampandrosoana ny famokarana ronono ao Vakinankaratra afovoan-tany Malagasy », Norvège-Stavanger, Sekolin’ny Missiona 234p. 17) VETERINAIRES SANS FRONTIERES (2002) « Rapport annuel 2000 Madagascar », France 7 mars 2002, 36p.

III. – Ouvrages spécialisés 18) RANDRIAMAMPIONONA Isidore, 1999 « Ny fitoriana ny filazantsara amin’ny alalan’ny Sekoly Tombontsoa », Ivory Fianarantsoa, Trano Printy Fiangonana Loterana Malagasy 143p. 19) VEA (J), 1992 « Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres Malgaches de Vakinankaratra : LES AGENCES D’INTERVENTION » Antananarivo, Trano Printy Fiangonana Loterana Malagasy, 284p.

VII

IV. –Mémoire 20) ANDRIANALISON (S.M), 2001, « Panorama des exploitations laitières urbaines, periurbaines et rurales de Vakinankaratra », Mémoire de fin d’études à l’ESSA, Antananarivo 114p. 21) ANDRIANANTENAINA (F) 1993, « Economie paysanne et crédit rurale à travers le cas de Fokontany d’ Ambohidrano dans le Vakinankaratra, approche géographique », Mémoire de CAPEN, juin 1993, 263p. 22) RALIJAONA (J.P) « Les cultures fouragères en vue de l’alimentation du cheptel laitier », Mémoire de fin d’études à l’ESSA, Antananarivo, 1970, 72p. 23) RAKOTONDRASOLO (J.D), 1996 « Etude géographique des impactes d’une ferme sur sa périphérie, cas de LA HUTTE CANADIENNE, Ivato Antanarivo » Mémoire de CAPEN, 90P. 24) RAMIANDRISOA, 1990, « Contribution à l’étude de la production et transformation laitière dans le Firaisampokontany de », Mémoire de CAPEN, décembre 1990, 144p. 25) RAMILITIANA (A), 1996, « Contribution à l’étude de l’ impact technico-économique de la production chez les vaches laitières PRN » Mémoire de fin d’études à l’ESSA, Antananarivo 125 p. 26) RANDRIAMIARISOA (M), 2002, « La culture du pommier, un potentiel mal Exploité, le cas d’Antanikatsaka, , A1ntsirabe II », Mémoire de CAPEN, 105p. 27) RANDRIAMIARISOA (S),1996, « Contribution à l’étude géographique de deux marchés urbains regionaux Antsenakely et Asabotsy » Mémoire de CAPEN, Antananarivo1996, 82p. 28) RANDRIANATOANDRO (M), 2003, «Conséquences des maladies sur les activités économiques de la population active d’Itaosy » Mémoire de CAPEN, Antananarivo, janvier 2003,70p. 29) RASOLONJATOVO (A), 1986, « La vulgarisation laitière et son impact sur les milieux paysans dans le Vakinankaratra », Mémoire de CAPEN, Antananarivo, 1986, 128p. 30) RAZANAVAHY (H), 2004, « Cultures commerciales et difficultés économiques en milieux rural des Hautes Terres Centrales Malgaches : cas de la partie occidentales de la commune d’Ambongamarina Anjozorobe », Mémoire de CAPEN, Antananarivo, 2004.

V. –Rapport , Revues et autres 31) Banque de donnée INSTAT 2005, « Enquêtes annuelles sur la production agricole, campagne agricole 2002-2003 » 46p. 32) Fiche monographique de la Commune Rurale Ambano, mis à jour au mois de mai 2005, 19p. 33) Fiche monographique du District d’Antsirabe I, mis à jour au mois de novembre 2005, 26p. 34) Gazety Taratra n°0753 du 12 août 2006, 8p. 35) Loi n°2004-004 du 26 juillet 2004, 11p. 36) MADAGASCAR ET SES 22 REGIONS, 1ère Trimestre 2006, carte dessinée par le FTM, 27p. 37) Fiche monographique du district d’Antsirabe II, mis à jour au mois de décembre 2005, 27p.

VIII

38) Monographie de la région d’Antananarivo, année 2003, Unité de Politique de Développement Rural, Antananarivo 138p. 39) Monographie de la Région de Vakinankaratra, juin 2003, Unité de Politique de Développement Rural, Antananarivo 107p. 40) Ministère de l’agriculture, 2006, « Annuaire statistique agiicole 2004-2005 », Service de la statistique et de l’information géographique, 47p. 41) Tantaran’ny SEFAFI TOMBONTSOA, jaobily faha-40 taona, Tombontsoa 6p. 42) TOMBONTSOA feno 33 taona, 1965-1998, 7p..

IX

LISTE DES ABREVIATIONS

BACC: Baccalauréat BEPC: Brevet d’Etude du Premier Cycle BFDW: Brot Fur Die Welt BTM: Bankin’ny Tansaha Mpamokatra CIOEF: Centres d’Information et d’Orientation sur l’Emploi et la Formation CNEARC: Centre National d’Etudes Agronomiques des Régions Chaudes CSBF: Commission de Supervision Bancaire et Financière DPN-GTZ: Direction de la protection des végétaux, Gesellschaft für Technische Zusammenarbeitgmbls EDBM: Economic Developpement Board of Madagascar (Conseil Pour le Dévéloppement Economique de Madagascar) ENSAID: Etablissement National d’Enseignement Supérieur d’Agronomie de Dijon EPFZ: Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich ESSA: Ecole Supérieure des Sciences Agronomes FAF: Fanentanana Foibe FAFAFI /SPAM: Fanentanana ny Fambolena Sy Fiompiana/Sinodam-Paritany Avaratr’i Mania FAO: Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FIFAMANOR: Fiompiana Sy Fambolene Malagasy Norvegiana FJKM: Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara FLM: Fiangonana Loterana Malagasy FOFAFA: Foibe Fanofanana sy Fanentanana FFPN : Frisone Française Pie Noire IFPRI : International Food Politic of Researchs Institut/Centre National de la Recherche Appliquée au Développement Rural INA : Institut National Agronomique INSTAT : Institut National de Statistique KOBAMA : Koba Malagasy

X

LWF: Lutherian World Federation (Fédération Luthérienne Mondiale) MALTO : Malt et Orge MAP : Madagascar Action Plan MEC : Mutuelles d’Epargne et des Crédits MENRES : Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifiques NMS: Norwegian Missionary Society NORAD : Norwegian Aid for Development (Aide pour le Développement de la Norvège) OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement OMH : Office Malgache des Hydrocarbures PIB : Produit Intérieur Brut PME : Petite et Moyenne Entreprise PMI : Petite et Moyenne Industrie RIP : Route d’Intérêt Provincial PSFH : Projet de Structuration aux Filières Horticoles RN : Routes Nationale RRI : Red Rhode Island SPAM :Synodam-Paritany Avaratr’i Mania SRAV : Synode Régional Avaratra( SPAM) STAR : Société Tananarivienne des boissons Réfrigérés STPL : Seminary Theolojikam- Paritany Loterana TIKO: Tiako Indrindra Ka Omeko URER: Unité Rurale d’Expansion Rurale VONA/FIMASTA: Vondrona Nasionaly/ Fikambanan’ ny Maintimolalin ‘ny Sekoly Tombontsoa Antsirabe

XI

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Les infrastructures de la ferme école pour la formation et administration…..27 Tableau n°2 :Les infrastructures de la ferme école destinées aux ateliers et à l’agriculture.29 Tableau n°3 : Les infrastructures de la ferme école pour l’élevage de la grande ferme……29 Tableau n°4 : Les infrastructures destinées aux petites fermes……………….……………32 Tableau n°5 L’emploi du temps hebdomadaires des élèves à la ferme école Tombontsoa…………………………………………………………………………………35 Tableau n°6 :Les matières de cours théorique de la ferme école Tombontsoa…………….37 Tableau n°7 : Répartition par âge et par sexe des élèves de Tombontsosa, année scolaire 2005-2006………………………………………………………...…………………………39 Tableau n°8 : Répartition par niveau d’instruction des élèves de la ferme école Tombontsoa, (année scolaire 2005- 2006)…………………..………………….…………………………42 Tableau n°9 : Répartition des élèves selon la province d’origine (année scolaire 2005- 2006)………………………………………………………………………………..………42 Tableau n°10 : Répartition professionnelle des parents des élèves (année 2005 /2006)…...43 Tableau n°11 : Répartition des personnels permanents de Tombontsoa…………………...44 Tableau n°12 : profil des cadres enseignants permanents de la ferme école Tombontsoa…………….46

Tableau n°13 : Les responsabilités des cadres enseignants de la ferme école Tombontsoa…………..46

Tableau n°14 : Répartition professionnelle des personnels administratifs de Tombontsoa..48 Tableau 15 : Répartition des ouvriers de Tombontsoa selon leur occupation……...... 48 Tableau n°16 : Listes des variétés de provendes produites par la provenderie de Tombontsoa………………………………………………………………………...………..55 Tableau n°17 : Gestion des surfaces cultivées dans les champs d’agriculture selon le type de culture………………………………………………………………………………………………………………………………..………….60

Tableau n°18 :La production de légumes à Tombontsoa, (année 2005)…………………...63 Tableau n°19 : Etat d’effectif du cheptel bovin de la grande ferme de Tombontsoa, dans la journée du 13 mars 2006…………………………………………………………………….69 Tableau n°20 : Moyenne de quelques races laitières……………………………………………………………...... 69

Tableau n°21 : Evolution mensuelle du nombre de cheptel porcin de la grande ferme (année 2005)……………………………………………………………………..…………………………………………………………………...... 73

Tableau n°22 : La vente annuelle du cheptel porcin par Tombontsoa…………...... 73

Tableau n° 23 : L’effectif des élèves de 2 sexes ayant fréquenté Tombontsoa de 1987-2003………..79

Tableau n° 24 : Niveau de base de rentrants à Tombontsoa entre 1987 et 2003…………………..……….79

Tableau n° 25 : Répartition de la population agricole plus de 5 ans, à Madagascar selon le niveau d’instruction…………………………………………………………….…………………………………………………………………….79

Tableau n° 26 : Classement par district des sortants dans la Province d’Antananarivo (1965/1966 – 2003/2004)…………………………………………………………………………………………………………….….………………….89

Tableau n° 27 : Classement par région des sortants de la ferme école Tombontsoa (1965/1966 – 2003/2004)……………………………………………...... ……………………91

Tableau n° 28 : Classement par province des sortants de la FE Tombontsoa

(1965/1966 – 2003/2004)…………………………………………………………………………………………………………..92

XII

Tableau n° 29 : Nombre des districts, par province, concernés par l’air d’influence de Tombontsoa ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………92

Tableau n° 30 Les motifs qui attirent les élèves à fréquenter Tombontsoa………………………………….96.

Tableau n° 31 Répartition professionnelle des sortants enquêtés ……………...……………………………….99

Tableau n° 32 : Répartition des rentrants de Tombontsoa selon les Synodes d’origines, années 1987 à 2003………………………………………………………………………..118 Tableau n° 33 : Répartition des élèves reçus selon leur confession, année 87 à 2003…………………119

Tableau n°34 :les variétés des cultures pratiquées par Tombotsoa…………………………………………….119

Tableau n°35 répartitions de l’exploitation agricoles selon le nombre de cultures pratiquées…..119

Tableau n°36 : Types d’élevages pratiqués par Fanantenana……………………...... 121

Tableau n°37 : La gestion de surfaces occupées par Fanantenana……………..……………………………….121

Tableau n°38 : Vente annuelle de la production porcine de Tombontsoa (année 2005)………………………………………………………………………………….……128 Tableau n°39 : Vente annuelle de la production bovine de Tombontsoa (année 2005)……………………………………………………………………………………….129 Tableau n°40 : Répartition de vente de lait à Antsirabe par la ferme école Tombontsoa ………………………………………………………………………...... 132

Tableau n°41 : Déclaration des sortants enquêtés sur la recherche de travail après les études à Tombontsoa……………………………………………………………………..…..……………………………………………………….149

Tableau n°42 : Répartition de décortiqueries et provenderies dans le district d’Antsirabe……………………………………………………………………….…….…..158

XIII

LISTE DES PHOTOS

Photo n°1 : Photo du Directeur de la ferme école Tombontsoa dans son bureau ...... 22 Photo n°2 : Photo du coordinateur technique de la ferme école Tombontsoa et de sa femme ...... 23 Photo n°3 : Vue de face d’un logement de professeur ...... 28 Photon°4 : Vue de face d’un autre logement de professeur ...... 28 Photon°5: Vue de loin du bâtiment pour la formation du niveau II à Tombontsoa ...... 30 Photon°6: Vue externe du magasin de semence de pomme de terre ...... 31 Photon°7 : Vue interne du magasin de semence de pomme de terre ...... 31 Photon°8: Photo de classe des élèves de Tombontsoa (année scolaire 2005- 2006) ...... 40 Photon°9: Vue de l’entrée de la minoterie ...... 51 Photo n°10 : Vue de loin en dos de la minoterie ...... 51 Photon°11 : Vue de la scie roulante de l’atelier bois de la ferme école ...... 56 Photon°12 : Vue d’en face du magasin de stockage de l’atelier bois ...... 57 Photon°13 : L’entretien du jardin d’ornementation par les élèves ...... 67 Photo n°14 : Vue partielle du parc d’ornementation de Tombontsoa ...... 67 Photon°15 : Vue partielle de l’étable de Tombontsoa ...... 71 Photo n°16 : Vue partielle de la bibliothèque de Tombontsoa ...... 81 Photo n°17 : Une autre vue partielle de la bibliothèque de Tombontsoa ...... 81 Photo n°18 : Vue partielle des élèves dans la salle ...... 83 Photo n°19 : L’ouverture de la cérémonie de la sortie de promotion (2005 /2006) ...... 86 Photo n°20 : La distribution des tableaux d’honneurs aux personnels de Tombontsoa……………………………………………………………...... 86 Photo n°21 : La distribution des prix aux élèves ...... 87 Photo n°22 et 23 : Vue partielle des assistants à la sortie

XIV

de promotion, dans la salle de fête de la ferme école…………………………………………88 Photo n°24: Vue partielle de la bergerie de la ferme Fanantenana ...... 104 Photo n°25: Un exemple de la charrette pneumatisé de Fanantenana ...... 104 Photo n°26: Vue globale d’un silo plat de la ferme école ...... 109 Photo n°27: Vue partielle d’une plantation de Maïs pour l’ensilage ...... 109 Photo n°28: Vue partielle des silos tour de la ferme école ...... 110 Photo n°29: Vue des logements des anciens élèves à Mahatsinjo ...... 123 Photo n°30: Une autre vue des logements des anciens élèves à Mahatsinjo...... 123 Photo n°31: Vue de face d’un jardin d’un élève à Mahatsinjo ...... 124 Photo n°32 : Vue partielle de la salle de laiteries de l’étable de Tombontsoa ...... 133

XV

LISTE DES FIGURES

Figure n°1 : Plan de la ferme école Tombontsoa ...... 14

Figure n°2 : Plan d’organisation de la ferme école Tombontsoa ...... 20

Figure n°3 : Le déroulement du calendrier scolaire, de la ferme école Tombontsoa, de l’année scolaire 2005/2006 ...... 34

Figure n°4 : La répartition par âge de la des élèves de Tombontsoa, année scolaire 2005-2006 ...... 39

Figure n°5 : Les étapes de la fabrication des provendes dans les installations manuelles ...... 53

Figure n°6 : Plan du champs d’agriculturee de Tombontsoa ...... 59

Figure n°7 :L’évolution mensuelle de la production de légumes à la ferme école Tombontsoa durant l’année 2005-20063 ...... 64

Figure n°8 : Plan du champ de verger de Tombontsoa ...... 66

Figure n°9 : Système d’organisation des différentes activités de la ferme école Tombontsoa ...... 102

Figure n°10 : évolution mensuelle du cheptel porcin de la porcherie de Tombontsoa, du mois de janvier 2005 jusqu’au mars 2006 ...... 155

XVI

LISTE DES CARTES Carte n°1 : Localisation du district d’Aantsirabe I et II au sein de la province d’Antananarivo…………………..…………………………………………...... 5

Carte n°2 :Situation admnistrative du Fokontany Tsarafiraisana………………6

Carte n°3 :Le Fokontany de Tsarafiraisana où se situe la ferme école

Tombontsoa au sein de la commune rurale Ambano……………...... 8

Carte n°4 :Localisation de la ferme école Tombontsoa………….……………..13

Carte n° 5:Répartition spatiale de la population rurale de Madagascar……..…94

Carte n°6 : Répartition spatiale de la vente de lait par Tombontsoa dans le district d’AntsirabeI………………………………………………………….135

Carte n° 7: Répartition spatiale des décortiqueries et provenderies dans le district d’AntsirabeI …………………………………………………160

XVII

TABLE DE MATIERES

INTRODUCTION GENERALE…………………………………………………………………………………………………………...... 4 PREMIERE PARTIE : TOMBONTSOA, UN CENTRE A DOUBLE USAGE……………11

CHAPITRE I : TOMBONTSOA, UN CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNE AGRICOLE ………………..12

I- UNE EXISTENCE LIEE AUX ACTIVITES DES MISSIONNAIRES ...... 12 A-TOMBONTSOA, UN ŒUVRE DES MISSIONNAIRES...... 12 1-Tombontsoa, un témoin de l’Histoire de Madagascar…………………………...…...... …12 2-Tombontsoa : un outil pour l’évangélisation……………………………...…………...….16 3-Un emplacement bien réfléchi ...... 16 4-Un financement assumé par les organismes internationaux……………………..………..17 B- TOMBONTSOA, UN DOMAINE PRIVE CONFESSIONNEL ET BIEN STRUCTURE…………………………………………..……………. ………………….....18 1- Tombontsoa, un domaine privé confessionnel………………………………….…..……18 2-Tombontsoa, un domaine privé bien structuré ……………………………………………19 II-TOMBONTSOA, UN CENTRE DE FORMATION DES JEUNES TECHNICIENS, NECESSITANTS DES ENCADREURS QUALIFIES ...... 24 A- TOMBONTSOA, UN ETABLISSEMENT DE FORMATION...... 25 1-Des objectifs ambitieux...... 25 2-Des infrastructures complètes………………………….…...……………………………..26 3-Des formations périodiques et régulières…………………………………..………...……32 4- Des modules spécifiques à l’agriculture...... 36 5- Des élèves majoritairement masculins, hétérogènes et essentiellement issus des parents travaillant dans le secteur primaire...... 38 B- TOMBONTSOA, UN ETABLISSEMENT NECESSITANT DES ENCADREURS QUALIFIES……………………………………………...………………...….………….....44 1- Des professeurs permanents spécialistes et polyvalents...... 45 2-Recours aux vacataires...... 47 3-Des moniteurs d’agriculture, d’élevage et de provenderie...... 47 4-Des personnels administratifs complets...... 48 5- Des ouvriers professionnels...... 48 CHAPITRE II : TOMBONTSOA, UNE FERME COMPLÈTE AUX ACTIVITES DIVERSIFIEES ...... 50

XVIII

I-TOMBONTSOA, UNE FERME COMPLETE ...... 50 A- TOMBONTSOA, UNE FERME APPUYEE PAR LA MINOTERIE...... 50 1- Un moulinage en façon...... 50 2-Tombontsoa, une provenderie...... 52 B- TOMBONTSOA, UNE FERME VERSEE DANS LA TECHNIQUQE D’OUVRAGE EN BOIS ET METALLIQUE...... 54 1- Un atelier bois pour l’entretien interne...... 54 2-Un atelier fer pour l’entretien interne...... 54 II-TOMBONTSOA, UNE FERME AUX ACTIVIVTES DIVERSIFIEES ...... 58 A- TOMBONTSOA, UNE EXPLOITETION AGRICOLE...... 58 1- Tombontsoa, un champ de culture...... 58 2-Tombontsoa, un jardin...... 61 3-Un parc d’ornementation...... 65 B- TOMBONTSOA, UN CENTRE D’ELEVAGE…...... 68 1- Un élevage bovin et laitier intensif...... 68 2-Un élevage porcin à caractère industriel et à double capacité...... 72 3- Tombontsoa, un domaine des petites fermes...... 74 CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE...... 75 DEUXIEME PARTIE : TOMBONTSOA UN ORGANISME DE DEVELOPPEMENT.....76 Chap I : TOMBONTSOA, UNE GARANTE DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE...... 77 I- TOMBONTSOA, UNE ECOLE DE VASTE RAYONNEMENT…………………...... 77 A- TOMBONTSOA, UNE ECOLE DE GRANDE CLASSE...... 77 1- La modalité de recrutement des élèves par voie de concours...... 77 2- Un effectif limité...... 78 3- Une éducation de qualité…………………………………………...……………………..80 4- Tombontsoa, une école de niveau secondaire et supérieur…….……………………...….82 5- Tombontsoa, une pépinière de spécialistes en agriculture…………..…………..………..84 B-TOMBONTSOA, UN CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE AGRICOLE DE VASTE RAYONNEMENT……………………………..……………….85 1-Tombontsoa, une ferme école d’influence locale………………………………….....…..85 2-Tombontsoa, une école d’extension régionale…………………………………….………90 3- Tombontsoa, une école d’influence provinciale…………………………………..……...90 4-Tombontsoa, une école d’envergure nationale………………………..…………...……...93 5- Tombontsoa, une école d’influence internationale……………..………………………95

XIX

II- TOMBONTSOA, UNE ECOLE MOTIVANTE …………………….………………..95 A- DES ELEVES AVIDES DE PROGRES……………………………………..…95 1- Des élèves désirant être compétent en agriculture…………………………….….……..96 2- Des élèves passionnés des travaux agricoles……………………………….....………...97 3- Des élèves souhaitant avoir un avenir meilleur………………………………..………...97 4- Des élèves aspirant être titulaires d’un diplôme……………………….…..…………….97 5- Des élèves soucieux de poursuivre leurs études…………………………...…..………...98 6- Des élèves souhaitant devenir bons chrétiens…………………………………..………..98 B-LE DEVENIR DES SORTANTS SPECIALISES………………………..………99 1-Des sortants auto gérants de leurs propres exploitations……………………….…………99 2- Des personnels permanents de la ferme école Tombontsoa…………………..…...……100 3- Des anciens élèves rassembleurs de fond à Mahatsinjo…………………….………...…100 4- Des employés des entreprises………………………………………………………...…100 CHAPITRE II : TOMBONTSOA, UNE FERME DE REFERENCE ……………..….101 I- DES PROCEDES NECESSAIRES POUR LA FORMATION DES BONS CULTIVATEURS ET DES FERMIERS EVOLUES ...... 101 A- DES ACTIVITES INTERACTIVES...... 101 1- Une interaction école- autres sections...... 101 2- Des interdépendances entre sections...... 105 B- TOMBONTSOA, UNE AGENCE D’INTERVENTION………………...... …..106 1-Des stratégies bien définies…………...………………………………...………………..106 2- Des actions zootechniques...... 107 3- Des actions vulgarisatrices intensifiées…………………………………..……………..108 4-Une coopération organisée………………...…………………………………………...... 112 II-TOMBONTSOA, UN SUPPORT DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE SOCIAL ET CULTURE L…………………….…………….……….………………..…114 A- TOMBONTSOA, UNE FERME MODELE MERE IMPARTIALE…….…….115 1-Tombontsoa, une ferme modèle mère…….…………………...... ………………..…...115 2-Tombontsoa, une ferme modèle impartiale……………..…..………………………..….116 B- TOMBONTSOA, UNE FERME MODELE DE DEMONSTRATION ET DE DEMARRAGE………………………..……………………………………….…..……....120 1- Tombontsoa, une station de démonstration……………..……………………..………..120 2-Tombotsoa, une ferme de démarrage……………………………………..……………...122 C- TOMBONTSOA, UNE FOURNISSEUSE DE PROVISIONS………………126

XX

1- Des productions destinées à la consommation interne………….…………………...... 126 2- Tombontsoa, approvisionneuse des habitants locaux…………………………………...130 3. Tombontsoa, ravitailleuse d’une grande ville………………………………………...…131 CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE.……...……………………………………137 TROISIEME PARTIE : LES DIFFICULTES D’ETRE UNE FERME MODELE………………………..…………………………………………..138 CHAP I : TOMBONTSOA : UNE FERME MODELE A MULTIPLES CONTRAINTES ……………………………………………………………………..…...139 I- TOMBONTSOA, UN CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE SE HEURTANT A DES DIFFIUCULTES VARIEES ………………...... …………….…..139 A-DES PROBLEMES FINANCIERS ET TECHNIQUES……..……………..…..139 1-Tombontsoa un centre opérant en solitaire……………………………………...….…....140 2-Des problèmes liés à la technologie nouvelle……………...………………………...…..141 B- DES PROBLEMES TECHNIQUES, ECONOMIQUES ET SOCIO- CILTURELS……………………………………………………………………………….142 1- Des problèmes se rapportant à 2 variables……………………………...………….……142 2- Des sortants en butent à des difficultés…………………………………………...…...... 146 II- UNE EXPLOITATION AGRICOLE ET DES SECTIONS D’APPUI EN DIFFICULTE …………………………………………………………………………..…151 A- UNE EXPLOITATION AGRICOLE EN CRISE………………...…………….151 1- Une agriculture en crise………………………..………………………...…………...…152 2-Des fermes à multiples contraintes…………………...……………………...…………..154 B- DES SECTEURS D’APPUI EN DIFFICULTES……………………...……….156 1- Une minoterie en difficultés…………………..……………………………………..….156 2- Des ateliers en difficultés……………………………………………………..……..…..159 C. DES PROBLEMES LIES A LA CONJONCTURE ECONOMIQUE……….…162 1. Des problèmes à double facette………..………….……………………………………..162 2. La soumission à la loi de l’offre et de la demande……………………………...………163 CHAPITRE II : TOMBONTSOA, UNE FERME MODELE NECESSITANT DES SOLUTIONS MINUTIEUSEMENT CONCUES ………………………...…………….164 I- TOMBONTSOA, UN CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE NECESSITANT DES SOLUTIONS BIEN DEFINIES ……………….…………....…..164 A- DES REMEDES FINANCIERS ET TECHNIQUES………...……………...…164

XXI

1- Une libéralisation du système de financement……………………………….…...…...... 164 2- La nécessité de l’ouverture à la technologie nouvelle…...…………………………..…165 B- DES SOLUTIONS ADEQUATES FACE AUX BESOINS DE L’ECOLE, DES ELEVES ET DES SORTANTS………………………………………………………….166 1-Des solutions répondant aux besoins de l’école et des élèves…………………….……..166 2. Des sortants nécessitants des appuis dans tous les domaines………..………..………...168 II. UNE EXPLOITATION AGRICOLE ET SECTEURS D’APPUI NECESSITANT DES SOLUTIONS BIEN DEFINIES ………………………………..…….…………….171 A- UNE EXPLOITATION AGRICOLE NE PERDANT PAS DE VUE LES BESOINS DE L’AGRICULTURE ET DE LA FERME …………..……………….……..172 1- Les solutions répondant aux besoins de l’agriculture...... 172 2- Des solutions répondant aux besoins des fermes ………………………………..……...173 B- DES SECTEURS D’APPUI NECESSITANT DES SOLUTIONS BIEN DEFINIES…………………………………………………...……………………………..174 1- Un nouveau système de stockage des matières premières………………………………174 2-La mise en place d’une minoterie compétitive…………………………………..………174 3- L’extension des activités des ateliers…………………………...…...…………………..174 C- DES SOLUTIONS ADEQUATES FACE A LA FLUCTUATION DES PRIX.175 1- L’intervention de l’Etat dans l’allègement du prix du carburant…………………..……175 2- Limitation des budgets destinés à l’achat du carburant…………...………………...…..175 3- Prise en responsabilité de la ferme école face à la loi des marchés………..………...….175 CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE...... 176 CONCLUSION GENERALE...... 177 LISTE DES ANNEXES……………………………………………………..………………..I BIBLIOGRAPHIE………………………………………...………………………………..VII LISTE DES ABREVIATIONS…………………………………………………...………….X LISTE DES TABLEAUX……………………………………………………………….....XII LISTE DES PHOTOS…………………………………………………………………...... XIV LISTE DES FIGURES………………………………………………………………….....XVI LISTE DES CARTES…………………………………………………………………….XVII

XXII

TITRE :

PPPlacePlace et problèmes d’une ferme modèle dans le monde rural malgache, cas de la ferme école Tombontsoa, Antsirabe II.Antsirabe II.

Nombre de pages : 179

Nombre de tableaux : 42

Nombre de photos : 32

Nombre de figures : 10

Nombre de cartes : 07

RRESUMEESUME

Malgré la colonisation française, depuis1896, les missionnaires norvégiens ont connu, à Madagascar, un essor absolument remarquable, dans leurs activités et ont fini, au lendemain de l’indépendance, par la création de la ferme école Tombontsoa qui reste jusqu’aujourd’hui la propriété du FLM. Vu son objectif de former des paysans chrétiens, Tombontsoa met en place un centre de formation professionnel agricole, pratique l’agriculture et l’élevage en le qualifiant de ferme modèle. En tant que telle, sa spécificité comme organisme de développement est éminemment insigne grâce aux différents services qu’elle offre, tant sur le plan éducatif que productif. Mais actuellement, pour Tombontsoa, les problèmes pécuniaires se présentent comme un handicap quasi- insurmontable, omniprésent dans toutes les branches d’activité. Ce qui ne fait qu’aggraver les problèmes qui ont déjà existé. Et cela nécessite des remèdes minutieusement bien conçus, surtout de la part de Tombontsoa, de l’Etat et de la société rurale concernée par les sortants.

Mots clés : ferme, ferme école, ferme modèle, ferme de démarrage, ferme de démonstration, ensilage, secteurs d’appui, vulgarisation, zootechnie.

Auteur: RAMAJON Niaina Manafy. (TEL :0331438265/0324009811)

Directeur de mémoire: ANDRIANARISON Arsène, Maître de Conférences.