ILE D'YOC'H en LANDUNVEZ (Finistère) Rapport de la fouille programmée 7-27 août 1989

Marie-Yvane DAIRE ILE D'YOC'H en LANDUNVEZ (Finistère) Rapport de la fouille programmée 7-27 août 1989

N° de site D.A.B. : 29 109 002 AH

Autorisation n°210

Programme H 16

Titulaire de l'autorisation : Marie-Yvane DAIRE, Chargée de Recherche, U.P. 403 du C.N.R.S.

Adresse : Laboratoire d'Anthropologie-Préhistoire Université de Rennes I 35042 - RENNES CEDEX SOMMAIRE

Page

PRESENTATION DU SITE ET DES TRAVAUX ANTERIEURS 1

ORGANISATION DE LA FOUILLE D'AOUT 1989 4

LA FOUILLE DE 1989 7

L'ATELIER DE BRIQUETAGES 7

A L'OUEST DE L'ATELIER 11

LE BATIMENT B 17

ENTRE LES BATIMENTS A ET C 21

LE BATIMENT C et son environnement immédiat 25

ANALYSES, DISCUSSION ET PERSPECTIVES 28

BIBLIOGRAPHIE 30

ANNEXE 1 : UNE MONNAIE GAULOISE 31

ANNEXE 2 : QUELQUES CERAMIQUES 32

ANNEXE 3 : MOBILIER LITHIQUE 37 1

PRESENTATION DU SITE ET DES TRAVAUX ANTERIEURS

L'île d'Yoc'h en LANDUNVEZ (Finistère), d'une superficie de 7,5 hectares, est aujourd'hui une propriété de la S.E.P.N.B. (Société pour l'Etude et la Protection de la Nature en Bretagne). Située à moins d'un kilomètre de la côte léonarde la plus proche et faisant face au petit port d'Argenton, elle n'est cependant accessible à pied sec, de nos jours, que lors des grandes marées (par coefficients de marée supérieurs à 90) (fig. 1).

Une ferme en ruine (abandonnée au début de la seconde guerre mondiale), des murets déliminant les parcelles exploitées (fig. 2) et des installations de goëmoniers (fours à soude et aires de séchage) sont les vestiges des occupations humaines les plus récentes de l'îlot, les derniers goëmoniers y ayant cessé toute activité dans les années 1960.

Depuis 1978, l'attention ayant été attirée par des découvertes fortuites (tessons de céramiques et silex), l'île d'Yoc'h fit l'objet de prospections et reconnaissances diverses. Un reste de structure défensive : un grand talus, bien conservé le long de la côte nord-est de l'île et apparaissant à l'état résiduel en d'autres points de la côte est de l'île, faisant face au continent. C'est là une structure qui peut être rattachée à l'occupation de l'île à l'Age du Fer.

En 1987 eut lieu une première campagne de fouille de sauvetage pendant laquelle divers sondages d'évaluation furent pratiqués, notamment en retrait des microfalaises à forte érosion, le long de la côte sud de l'île, secteur où des céramiques de la Tène avaient été collectées en prospection. Cette campagne de fouille, ainsi que les photographies aériennes prises à cette période, permirent également de reconnaître, sur le plateau sud de l'île, culminant à 25 mètres, des restes de bâtiments, datables de la Tène finale (rapport de fouille 1987, M.Y. Daire).

En 1988, l'un de ces bâtiments rectangulaires à murs de pierre fut presque complètement fouillé ; par le mobilier qui y a été retrouvé (éléments de briquetages en argile cuite, moules à sel) ainsi que par les aménagements Intérieurs à ce bâtiment, parfaitement bien conservés (grandes cuves cylindriques, foyers), il fut identifié comme un atelier de bouilleur de sel, datant du 1er siècle avant J.-C (rapport de fouille 1988, M.Y. Daire ; DAIRE, 1988 a et b, articles joints en annexe).

Pour le second bâtiment rectangulaire, la fouille permit d'en relever le plan mais ne fut pas exhaustive et la destination de cette structure restait à préciser. Une amorce de fouille en damier, dans la zone comprise entre les deux bâtiments, avait indiqué la présence d'aménagements humains à l'extérieur des structures. +

VU1 iWh 'i/ih. \ Pointe ' de , Landutjvez •

»ht

0 les Chambres i,") \) • j'yï,,;. h 7 Ùhjrfnvezp \ •' * : :i< i ((,•"•, Castal i Óra?' l'Ile d'Yod " 5, ir* .

le Four Presqu'île'?.^resrju'îlc' ,iTt ijt,!®^»v ' Kemoik;.^ '—^ jf ""^KiiilaBriniiI . C/# j ..¡if Kcrinoc\i' ' . THe ® du Vivici? û VArgcnton ,. ->£Tra™ Bihan ) / ,7 M ^^Kermaïdi» li., c 41 Melgornïihan^ Bihan / " íí-'.'-v \ ' ll*»àwM Kcrvaorel 2» ¿ ' I "K r '1 / - Tf- VUUI .'X '•* < •rí^X^^Laurentàa-KS^Laurent ;, ,tóf .//F . . „:•.• j r?>'.-TX- li/ Chbfe'

rl&L h; •{'•

4"tsW-'M"- Í <*&arrêté , . '' \ ^»vfT Í % ^ VÌA O V. ff Tlrf Isi-Dtac/ • -Î-L f^^ «Ve.» ¡Kerharanfifr 7 y1 .. Î'Jo Pcrif|iicu\ "1/.. J •*'* * H'^bl1 ••¿y >t>- .-..i s Mnn «kKtrvezennoc •

"O

-/W'WOIÎ'^fesl ï"0ï'../Z - TréoiillaneV

Berros éñ-ffM^ ^r çl^ , VU , L: J .-^ie,vófioc ¿y y¿ -f. -

" .*' ''A ' / Kcrguestai1 /Kerguelhonl , ' - Kefrlavé/an

;[Kcri|jicré(pc .'/^'v 1. ^ M '• lannioua y il Figure 1 : Extrait de la carte I.G.N. au 1/25 000 ème, feuille de 3-4. M •

250 m

ILE D'IOCK

' a w /- • ^ . • /

r V I

Figure 2 - Extrait de la carte I.G.N. (levée en 1908-1909) (* = zone des fouilles de 1988 et 1989). 4

ORGANISATION DE LA FOUILLE D'AOUT 1989

Une nouvelle campagne de fouille programmée s'est déroulée sur l'île d'Yoc'h (commune de Landunvez, Finistère) du 7 au 27 août 1989, sous la responsabilité de Marie- Yvane DAIRE, Chargée de Recherches au C.N.R.S., U.P.R. 403 (Laboratoire d'Anthropologie-Préhistoire de l'Université de Rennes I).

L'équipe de fouille était, cette année, constituée de : Jehanne AFFOLTER, Josée COQUET, Evelyne DANTEC, Dominique DERRIEN, Yannick FAUVEL, David GALLET, Anne et Laurence GILBERT, Hugues-Thierry JOUAN, Emmanuel LAOT, Jean-Claude LE GOFF, Frédéric LEMAIRE, Guénolé LE NAOU, Gaëlle LE PAGE, Catherine LE PHILIPPE, Jean- François MAILLET, Claire-Isabelle MICHAUX, Marie-Luce MERLEAU, Marie-Annick OZIER, Michel PERSOUD, Hervé et Stéphane PINAULT, Marielle PRENTOU-BUCHE, Véronique RIVIERE, Daniel ROUE, Laurent VIPARD, Jean-Bernard VIVET, Jean-Claude WINCKLER, Hélène ZAPF.

Que tous ces bénévoles trouvent mes plus vifs remerciements pour leur participation aussi efficace qu'enthousiaste.

J'adresse également toute ma gratitude :

- à toute l'équipe de la S.N.S.M. d'Argenton-, Monsieur l'Amiral DROGOU, notre ami Jean-Jacques et leur collaborateurs qui, toujours avec la même gentillesse et une appréciable disponibilité ont assuré, quotidiennement, les passages en bateau de l'équipe et du matériel ; - à Jacques BRIARD et Jean-Laurent MONNIER, Directeurs de l'U.P.R. 403 du C.N.R.S., Laboratoire d'Anthropologie-Préhistoire, ainsi qu'à Loïc LANGOUET, Directeur du Ce.R.A.A., qui nous ont très aimablement prêté le matériel de fouille ; - à Paule et Louis-Marie COHIC qui, fidèlement, assuraient la chaleureuse base logistique "terrienne" et se sont acquités si gentiment d'ingrates tâches matérielles ; - à Madame MUNCK, Maire de la commune de Landunvez, ainsi qu'au Conseil Municipal de cette commune, qui nous ont, à plusieurs reprises, témoigné de l'intérêt qu'ils portaient à nos recherches et ont bien voulu accorder une subvention à cette fouille ; - à Monsieur PAVOT, Maire de la commune de Pospoder, qui a mis à notre disposition, à plusieurs reprises, son bateau et nous a aidés personnellement, ainsi qu'à Monsieur LE LOUZ et au Conseil Municipal de la commune , qui ont fourni un local et des facilités de camping pour l'hébergement de l'équipe ; - à la S.E.P.N.B. qui, cette année encore, nous a autorisés à mener nos recherches sur une de ses propriétés et réserve.

Le financement de cette campagne de fouille programmée a été assurée par l'A.F.A.N. (10 000 F), le Conseil Général du Finistère (13 000 F.), pour un total de 23 000 F., somme à laquelle est venue s'ajouter la subvention de la commune de Landunvez (2 000 F.). 5

Figure 3 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Plan général de la fouille de 1989 avec implantation des bâtiments et structures. 6

LA FOUILLE DE 1989

En 1989, les orientations données à la fouille étaient les suivantes (fig. 3 et photo. n° 1) : - fin de la fouille de l'atelier de briquetage (bâtiment A), afin de préciser quelques points de détails, - fouille exhaustive du bâtiment C, afin notamment d'en définir la fonction, - fouille de l'environnement de ces deux bâtiments, et en particulier étude exhaustive de la zone les séparant, - ouverture de zones de fouilles à l'ouest du bâtiment A (entre celui-ci et la crête rocheuse), en particulier autour de la dalle granitique de chant, - fouille du bâtiment B, de type "mégalithique" et dont le plan avait été partiellement relevé (blocs émergeant du sol) mais pour lequel on ne disposait d'aucun élément de datation.

L'ATELIER DE BRIQUETAGE (bâtiment A) (fig. 3).

Nous avons déjà pu souligner que, dès la fouille de 1988, la fonction de cet atelier de bouilleur de sel avait été bien définie ainsi que son organisation intérieure d'ensemble (Daire, 1988 a et b). Quelques points restaient cependant à préciser.

Dans l'angle nord-ouest de l'atelier (flg.4), il subsistait un important éboulis entre le mur et les cuves à saumure. Cette couche ayant été enlevée, un grand dépotoir est apparu, utilisant en fait l'espace laissé libre entre le mur et la cuve ouest (fig. 4 et 5). Au sud, cette fosse est limité par un très gros bloc de granité (sur laquelle le mur ouest de l'atelier vient s'appuyer) qui, soulignons-le, n'est pas le rocher en place puisque des galets marins en calent la base. Le remplissage de ce dépotoir (profond de 50 à 60 cm et se terminant sur la roche mère en place) était homogène sur toute l'épaisseur, composé de terre noire grasse, mêlée de tessons de céramiques et d'éléments de briquetages (boudins de calage et moules à sel). Le vidage de ce dépotoir a permis de faire apparaître que les dalles plates servant d'entourage à la cuvette de galets reposent en fait sur une sorte de contrefort à la cuvette, bien parementé sur une hauteur de 50 cm.

Un trou de poteau, avec calage de pierres plates disposées de chant, était aménagé entre le gros bloc granitique et l'aménagement périphérique de la cuvette (fig. 4 et 5).

L'existence d'un autre aménagement intérieur de l'atelier de briquetage s'est confirmé, sous la forme d'un muret (orienté nord-sud) (fig. 4 et 5) conservé sur deux assises au meilleur des cas. Il compartimente ainsi l'atelier, ménageant dans la partie ouest un espace en forme de couloir, dont l'accès se fait par le sud. A l'est de ce muret, un second trou de poteau est apparu, avec son calage périphérique de pierres de taille moyenne (fig. 4 et 5), à une quarantaine de cm du foyer dégagé en 1988. 7

Sur le plan général de l'atelier de briquetage avec ses aménagements intérieurs (fig. 4), il est intéressant de noter que l'on retrouve deux fois la même disposition de structures, avec foyer et poteau implantés à une quarantaine de cm de distance, une fois presque au centre du bâtiment, une autre fois dans le quart nord-ouest. Le foyer central de l'atelier, qui se présentait sous la forme d'une croûte d'argile rubéfiée et durcie (sur 2 à 3 cm d'épaisseur) a été prélevé en vue d'une datation archéomatique (analyse en cours au Laboratoire d'Archéométrie de l'Université de Rennes I). Il a ainsi été possible, par la suite, de dégager son soubassement de pierres à plat (photo. n° 2). Il faut noter que le second foyer (au pied du mur ouest, fig. 4) s'est révélé impossible à prélever (trop peu épais et dégradé).

Autour des structures internes, le bâtiment a été fouillé jusqu'au rocher, qui avait été nivelé avec apports de terre et cailloutis (cette couche contenant quelques rares tessons) lors de son aménagement.

Photographie n° 1 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Vue aérienne générale du site et des structures (le 31/08/89) 2m

Fosse dépotoir

^ Foyer

Trou de poteau

Figure 4 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Plan d'ensemble de l'atelier de briquetage (bat A) les aménagements intérieurs. avec MUR Fosse dépotoir

Trou de poteau

Eléments de briquetage

Figure 5 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Plan détaillé des structures internes à l'atelier de briquetage. 10

Photographie n° 2 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Foyer central de l'atelier, soubassement. 11

A L'OUEST DE L'ATELIER DE BRIQUETAGE (fig. 3, carrés F et G 11 à 15)

Une zone de fouille a été ouverte entre la crête rocheuse orientée nord/sud et l'atelier de briquetage. Dans ce secteur, l'attention avait notamment été attirée par la présence d'une grande dalle de granité, manifestement plantée de chant et dépassant du sol de plus de 30 cm (fig. 3 ).

Au sud de cette dalle (carrés G 11 et 12), est apparu un niveau présentant par endroits des zones rubéifiées, bien délimitées et d'autres de terre très noire, chargée en charbons de bois et cendres, notamment le long de l'extérieur du mur ouest de l'atelier de briquetage. Dans ce secteur (carré G 11), un grand outilen fer, fractionné mais en connection, a été retrouvé (photo. n° 3); il se présente comme une tige de fer de section circulaire, fermée en anneau à une extrémité et s'amincissant vers l'autre ; il semble bien que cette entrêmité de l'outil manque ; mais une petite plaque de fer ovale de 4 cm de grand axe a été trouvée à quelques centimètres et il pourrait alors s'agir d'une sorte de tisonnier. Cependant, cet objet n'est pas sans faire penser à celui recueilli sur un site comparable, celui des Ebihens en Saint-Jacut-de-la-Mer (22) (Langouët, 1989) et qui fut reconnu comme une "fourchette à chaudron" (Forrières, 1989).

Au nord de la dalle de granité, plantée de chant apparut une structure que nous appelons "aire de galets" ; une extension de la fouille fut nécessaire pour appréhender la structure dans sa totalité (photo. n°4 et fig. 6). Il s'agit d'une aire grossièrement carrée de 3 m de côté (à noter que, dans le quart sud- est, l'angle est arrondi) ; elle forme un relief, relativement plan, de 15 à 30 cm par rapport au sol environnant. Cette aire est tapissée de petits galets marins, assez calibrés (4 à 5 cm de diamètre en moyenne) et de pierres généralement oblongues ou plates disposées de chant. Au sein de cette structure, certaines de ces pierres longues ou de chant forment des alignements (fig. 9). Cette amorce d'organisation peut correspondre à une volonté architecturale dans l'édification de la structure (solidité ?), ce qui pourrait être vérifié par un démontage de l'aire de galets. Le pourtour de cette aire de galets est constitué de pierres plus ou moins plates, platées de chant et pratiquement jointives (photo. n° 5 ), vraisemblablement destinées à consolider la structure et à empêcher la chute des galets et l'effondrement de la structure elle même.

Sur cette aire de galets, en position légèrement excentrée vers le sud, se trouvait un foyer, constitué d'une galette d'argile épaisse de 2 à 3 cm ; il comportait, sur sa surface des empreintes laissées par des objets (dont probablement des fonds de pots) lors de la première utilisation (photo. n° 6 et fig. 7). Après dessin précis, ce foyer a été prélevé en vue d'une datation par archéomagnétisme (prélèvement effectué par L. Langouët, Laboratoire d'Archéométrie de l'Université de Rennes I). Une couche d'argile jaune, compactée et très dure, formant une sorte de croûte mêlée d'éclats de roches et de charbons de bois, environnait le foyer. Sous cette croûte (et là encore en position légèrement excentrée) et à environ 50 cm du foyer est apparu un trou de poteau (photo. n° 4 et fig. 8) ; d'une quarantaine de centimètres de profondeur, il a pour calage des pierres oblongues disposées en "marguerite" à son pourtour, pierres elles mêmes intégrées au corps de la structure de galets. 12

Nous reviendrons par la suite sur les possibilités d'interprétation de la fonction possible d'une telle structure.

Il faut noter qu'un statère osisme, assez lisible, du type dit "à la barrière d'hippodrome" a été trouvé sur le sol, entre l'aire de galets et la grande dalle plantée de chant (carré G 13 ; cf. Annexe 1).

Entre l'aire de galets et l'atelier de briquetage (bâtiment A) (ouest du carré H 13), se trouvait une couche de terre brun ocre contenant beaucoup d'éléments en argile cuite. Dans la partie sud, ces éléments de briquetages (briques trapézoïdales, boudins et boulettes de calages) étaient plus nombreux et reposaient sur une couche d'argile dans laquelle certains d'entre eux étaient enchâssés, ou avaient laissé leur empreinte. Il pourrait s'agir là d'une zone de préparation et de façonnage des pièces en argiles destinées à la production du sel.

Photographie n° 3 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Outil en fer en place (fourchette à chaudron tisonnier ?) o 00

^ ^ >y-r KcP^dt

W* +0,05

Foyer Argile jaune compactée

Argile cuite et éléments de briquetage

Figure 6- Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Plan d'ensemble de l'aire de galets (à l'ouest du bat. A). 14

Photographie n° 4 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Vue d'ensemble de l'aire de galets, après dégagement du trou de poteau.

Photographie n° 5 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Détail de l'entourage de l'aire de galets. 15

Figure 7 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Relevé de détail du foyer de l'aire de galets, avec empreintes. 10

25 CM

Figure 8 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Plan de détail du trou de poteau de l'aire de galets.

Trou de poteau

N A

W

Ca

Figure 9 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Plan simplifié de l'aire de galets avec cartographie des pierres de chant. 17

LE BATIMENT B. (fig. 3 et 10)

Le bâtiment B est d'un type très différents des bâtiments A et C. il est ceint de gros blocs granitiques, dont aucun ne semble correspondre à un affleurement de roche en place, le plupart de ces blocs ayant été plantés, chacun dans une fosse dont les limites sont visibles au moins pour certains d'entre eux. De forme générale mal définie (on peut aussi bien le voir circulaire que subquadrangulaire), ce petit bâtiment a un diamètre intérieur compris entre 4 et 5 m (fig. 10 et photo. n° 7).

La quasi totalité de l'espace intérieur est occupé par une aire de galets d'un type proche de celle précédemment décrite (fig. 10 et photo. n° 10).

Cette aire de galets, carrée, mesure 3 m de côté ; elle est delimitée par de grosses pierres disposées à plat, à intervalles assez réguliers (tous les 40 cm environ). Le niveau de galets, plan, était recouvert en partie par une couche de terre ocre brun compactée et très dure. C'est au niveau supérieur de cette couche qu'un trou de poteau est apparu, légèrement excentré par rapport à la structure. Profond d'une trentaine de centimètres, il était exempt de caiage.

Dans cette couche de terre, et reposant sur l'aire de galets, sont apparus, d'une part, une base de grande poterie écrasée (photo. n° 8), et d'autre part, un objet en fer assez corrodé qui pourrait bien être un mors de cheval (photo. n° 9). (Ce dernier objet devrait prochaînement être, sinon restauré, du moins radiographié et étudié au Laboratoire d'Archéologie des métaux de Jarville).

Comme pour l'autre structure, l'aire carrée présente un niveau plan, tapissé de petits galets marins assez calibrés (4 à 5 cm de diamètre) recouverts par quelques galets plus gros dans la partie nord. (Le plan détaillé de cette aire de galets, avec figuration de toutes les pierres a été réalisé sur le terrain à l'échelle 1 et est actuellement encore en cours de traitement, ce qui explique qu'il ne figure pas dans le présent rapport).

Dans l'espace laissé libre entre l'aire de galets et les blocs rocheux, on a pu noter la présence de concrétions mêlant terre et résidus apparemment ferreux, ainsi que de deux grands amas d'argile jaune mêlée, très dure et compactée (fig. 10).

Nous reviendrons par la suite sur l'analyse et l'Interprétation possibles des deux aires e galets. 18

Figure 10 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Pian d'ensemble de la structure B. 19

Photographie n° 7 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Vue d'ensemble de la structure B.

Photographie n° 8 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Poterie cassée en place (structure B). 20

Photographie n° 9 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Probable mors de cheval en place (structure

Photographie n» 10 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Vue d'ensemble de la structure B, en fin de 21

ENTRE LES BATIMENTS A ET C (du sud au nord ; fig. 3).

La fouille de l'ensemble de l'espace compris entre les bâtiments A et C a été réalisée (carrées M, N, 0 - 10 à 15, fig. 3), avec une extension vers le sud (carrés N 9 et 0 9), guidée par la présence d'un gros bloc granitique affleurant (carré 0 8). Dans cette partie, le terrain est en pente plus accentuée qu'ailleurs, vers le sud-est. Dans les carrés N 9 et 0 9, malgré l'abondance des pierres (éboulis), un empierrement organisé mais assez dégradé est apparu, avec parement visible sur deux assises (fig. 11). On reconnaît là un empierrement curviligne, avec un petit retour rectiligne est-ouest. L'éboulis s'est fait dans le sens de la pente et vient s'appuyer, au sud, sur le gros bloc rocheux (fig. 11). Il pourrait s'agir là d'élements appartenant à un autre bâtiment.

Entre les bâtiments A et C, la couche de terre végétale ayant été entièrement décapée, un niveau de cailloutis est apparu dans l'ensemble de la zone (photo. n° 11). Cette couche de cailloutis a été fouillée, tout d'abord par carrés sélectionnés en damier, puis intégralement. L'épaisseur de cette couche va de 40 cm à l'ouest (extérieur du bâtiment A) à 20 cm à l'est (extérieur du bâtiment C). Le cailloutis repose directement sur le substrat (arène granitique et roche mère) à l'ouest tandis qu'aux abords du bâtiment C (à l'est), de gros blocs rocheux (dont de gros galets marins) ont été intercalés entre la roche mère et la couche de cailloutis.

Ce cailloutis semble bien être de fabrication humaine (roche concassée, les fragments présentant des angles vifs et des arrêtes coupantes) ; la couche de cailloutis contenait régulièrement du mobilier : tessons de céramiques, clous en fer, divers éléments métalliques, un fragment de bracelet en lignite... Des recharges successives en cailloutis ont pu être pratiquées mais elles ne présentent aucune évidence stratigraphique. Cet aménagement avait vraisemblablement pour but, sinon de compenser la pente naturelle du terrain, du moins de la régulariser entre les deux bâtiments, la recharge en cailloutis assurant en outre une certaine stabilité du sol.

Toujours entre les bâtiments A et C, vers le nord, le terrain devient plus plan ; l'aménagement de cailloutis se termine en une sorte de marche (fig. 3 et 12), d'une vingtaine de cm de haut, matérialisée par des pierres de moyen module alignées. En contrebas de cette marche et à 1 peu plus de 1 m vers le nord, un foyer domestique a été dégagé (fig. 12 et photo. n° 12). Il se présente, comme les autres foyers du site, sous la forme d'un croûte d'argile rubéfiée et durcie. En son centre, l'empreinte du fond d'une poterie (de 7 cm de diamètre) a été laissée lors de la première utilisation de ce foyer. Tout autour de ce foyer, des ensembles de tessons de céramiques (il s'agit en général de moitiés de poteries) étaient écrasés sur le sol (fig. 12 et photo. n° 13 ; Annexe 2, planche 1). (Cet autre foyer a également été prélevé en vue d'une datation archéomagnétique future, au Laboratoire d'Archéométrie de l'Université de Rennes I). 22

Photographie n° 11 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Entre les bâtiments A et C, l'aménagement de cailloutis.

Figure 11 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Plan de l'empierrement sud, entre les bâtiments A et C. -0,07. \ .

o

-0,33

N

H-

e E

-0,17

A

1m 0 Fragment d'amphore

gg Foyer

Ensemble de tessons de céramique

.V-.V:: Cailloutis

Figure 12 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Plan de l'extrémité nord de l'aménagement de cailloutis (marche) et du foyer domestique. 24

Photographie n° 12 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Le foyer avec empreinte, entre les bâtiments A et C.

Photographia nM3 - .le cTYoo'h en Landunvez (29). Une des poteries en plaoe, autour du foyer. 25

LE BATIMENT C ET SON ENVIRONNEMENT IMMEDIAT (fig. 13 et photo. 14).

Dans les carrés fouillés autour du bâtiment C, le même aménagement de cailloutis a été retrouvé qu'entre ce bâtiment et l'atelier de briquetage.

En ce qui concerne l'intérieur de cette structure, la fouille nous a permis de la "vider" intégralement, jusqu'à la roche mère en place.

En dehors d'un maigre lambeau de sol, dans l'angle sud-ouest du bâtiment, aucun niveau en place ni aucun aménagement intérieur ni structure n'a été retrouvé. Sous l'éboulis des murs (plus important à l'ouest qu'à l'est), une couche peu cohérente contenait pêle-mêie des pierres, des restes mobiliers (céramiques, perle en verre bleu, fusaïoles clous et très nombreux éléments métalliques corrodés et inidentifiabies à l'oeil). Dans l'ensemble, cette couche contenait beaucoup d'éléments brûlés (charbons de bois, amas concrétionnés de terre plus ou moins cuite, bulbes calcinés, cendres et éléments scorifiés).

Sous cette couche perturbée, un niveau de terre stérile recouvrait l'ensemble du rocher en place et en comblait les anfractuosités.

Sur le plan de l'architecture de ce bâtiment, une entrée a pu être reconnue dans le mur ouest, faisant face à l'entrée dégagée précédemment à l'est (fig. 13). D'une largeur de 0,90 m, elle se trouve en position centrale par rapport à ce mur et est délimitée par des pierres assez grandes et plates. Il faut noter que le comblement de cette entrée était très riche en mobilier (éléments métalliques, fragments de poteries, fusaïole...). Ce type de disposition d'un bâtiment à deux entrées face à face est assez surprenant, surtout dans une région aussi ventilée, mais ce n'est pas le seul exemple dans la région (cf. le site gaulois de Goulvars à Quiberon, Morbihan, fouillé par J. Hyvert).

Au pied du mur est du bâtiment et à l'extérieur de celui-ci, une fosse dépotoir a été reconnue et partiellement fouillée (elle se prolonge vers l'est, au delà de la limite de la fouille de 1989), proche d'une des entrées (fig. 3). Cette fosse remplie de terre brun-noir très grasse, et d'une profondeurmoyenne de 70 cm, contient beaucoup de mobilier céramique (photo. n° 15 ; Annexe 2, planches 2 et 3) et métallique. Pour la partie visible, elle est délimitée par quelques grosses pierres.

Il faut noter que la fouille exhaustive de l'intérieur de ce bâtiment, si elle n'a livré pratiquement aucun éléments d'architecture (absence de trou de poteau notamment) et sur ta destination de la structure, a livré en revanche un mobilier domestique assez abondant. Photographie n° 15 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Fosse dépotoir avec mobilier, à l'est du bâtiment C. 27

Figure 13 - Ile d'Yoc'h en Landunvez (29). Plan détaillé de l'entrée ouest du bâtiment C.

19 18 17

\

-0,40 -0,48 ,-0,31

t \ -h' O v s /

O u A o D O O o 0

0o 0° O t>ft o o ('"ffiO 0.j>/) « . -

-0,04

Figure 14 - Plan schématique de la zone comprise entre les bâtiments A et B. 28

ANALYSES, DISCUSSION ET PERSPECTIVES.

Les foyers

Trois foyers ont fait l'objet de prélèvements en vue de datations archéomagnétiques : l'un, au centre de l'atelier de briquetage, est en cours d'analyse (au Laboratoire d'Archéométrie de l'Université de Rennes I) (crédits d'analyses attribués pour la campagne de 1989). Le prélèvement d'autres foyers a été motivé : 1) par le raltif mauvais état de ces structures de combustion et donc un soucis d'augmenter les chances d'obtenir des résultats concluants ; 2) par la nature différente de ces foyers, l'un appartenant à l'atelier de briquetage, un autre correspondant à une des aires de galets, le troisième étant un foyer domestique de "plein air".

Le mobilier

Le mobilier métallique (essentiellement en fer) est abondant sur le site, mais, dans l'ensemble, il est assez corrodé et en mauvais état. En dehors des clous en fer (nombreux), peu d'objets sont identifiables en l'état actuel et la plupart nécessiteront une radiographie et, selon leur état physico-chimique, un traitement éventuel en vue d'une restauration (notamment pour les deux pièces les plus importantes trouvées en 1989, photo. n° 3 et 9).

Le mobilier céramique (en cours de traitement au Laboratoire d'Anthropologie de l'Université de Rennes I) (Annexe 2, planches 1 à 3) s'est révélé, lors de cette campagne de fouille, plus abondant et diversifié qu'il n'y paraissait au premier abord, en particulier dans un milieu tel que la fosse dépotoir du bâtiment C. Ce lot de mobilier céramique est très cohérent sur le plan chronologique et est datable de la Tène finale (Daire, 1987 ; 1990).

Une monnaie osisme a été retrouvée à l'ouest de l'atelier de bouilleur de sel et a fait l'objet d'une première étude réalisée par K. Gruel (Annexe 1) qui en propose la datation dans le deuxième quart du 1er siècle avant J.-C.

Sans mentionner ici tous les vestiges mobiliers qui ont été découverts sur le site (fragments de bracelets en lignite, amphores Dressel I), nous mentionnerons la trouvaille de deux perles en pâte de verre bleu (planche 4) qui pourraient, comme probablement les bracelets en lignite, être des objets d'importation provenant de Grande-Bretagne (Henderson, 1989, p. 66).

Les deux aires de galets.

Il paraît assez évident que ces deux structures (aires de galets à l'ouest de l'atelier de briquetage et aire de galets Interne au bâtiment B) présentent assez de similitudes pour qu'une analyse conjointe soit tentée. Sur le plan des ressemblances ont peut évoquer : 29

- leurs formes et dimensions : les deux structures sont globalement carrées, d'environ 3 mètres de côté ; elles forment toutes deux une aire relativement plane, en relief par rapport au sol environnant (ce relief est toutefois moins marqué pour la structure B). - la présence d'un trou de poteau (à chaque fois en position un peu excentrée) indique que, à un moment donné, chacune a été couverte d'une toiture (pour la structure la plus au sud, elle a du être couverte à une phase initiale de son utilisation alors que pour celle de la structure B, il semble que la couverture soit intervenue dans un second temps). Cette toiture devait, dans les deux cas être disposée en parapluie autour du poteau axial, des chevrons rayonnant pouvant reposer sur les pierres périphériques.

Sur le plan des différences, on note que l'aire de galets de la structure B est ceinte de gros blocs rocheux, délimitant une sorte de bâtiment autour de celle-ci. On peut fort bien imaginer que les espaces entre les blocs étaient comblées par des structures légères du type clayonnages, de façon à enclore parfaitement la structure. L'autre aire de galets semble, par contre, être ouverte. Mais la présence d'une grande dalle granitique plantée de chant le long de son côté sud amène à se demander si d'autres rochers ne constituaient pas autour un aménagement identique à celui de la structure B, dont un seul aurait subsisté en place. Une autre différence réside dans la présence d'un foyer sur l'aire de galets la plus au sud.

En ce qui concerne l'utilisation probable de telles structures, assez originales et d'un type inédit, la situation géographique du site ainsi que la nature même de ces aménagement autorise à émettre l'hypothèse d'aires de séchage. On peut ainsi évoquer l'idée d'aires de séchage de poisson, activité qui serait complémentaire de celle du bouilleur de sel (séchage et salage du poisson). Il faut noter que les présomptions de présence d'autres structures du même type sont très forte : l'une se situe entre les deux structures déjà fouillées (vers l'ouest), le décapage réalisé dans les carrés F G 17 à 19 ayant tangeanté cette zone de petits galets (fig. 14) ; l'autre se trouve au nord-est du bâtiment B et se dessine topographiquement en légère butte, au pied d'une pierre plantée. L'absence de découverte d'éléments organiques (ni ossements, ni arrêtes de poisson, ect...) liée à un environnement très corrosif ajoute un problème dans l'interprétation de telles structures et le seul recours envisagé pour l'instant est celui d'analyses de laboratoire (dosages différentiels des phosphates, à la fois dans les structures et autour) qui viendront confirmer ou infirmer les hypothèses.

Autres structures

Au sud de l'espace compris entre les deux bâtiments rectangulaires (fig. 3), un empierrement courbe est apparu, avec retour rectiligne. Ces empierrements, avec deux assises conservées, pourraient appartenir à un autre bâtiment qui, probablement plus dégradé que les autres, reste néanmoins à fouiller.

Une fosse dépotoir a été partiellement fouillée à l'est du bâtiment C (fig. 3), mais il reste à l'appréhender entièrement, dans le cadre d'une extension générale de la fouille à l'est du bâtiment, jusqu'à la limite de rupture du plateau. 30

BIBLIOGRAPHIE

DAIRE M.Y., 1987 - Les céramiques armoricaines à la fin de l'Age du Fer. Thèse, Université de Rennes I, 620 p.

DAIRE M.Y., 1988 a - Archéologie insulaire en Bretagne : un bref apperçu sur les fouilles de l'île d'Yoc'h en Landunvez (29). Bulletin de l'A.M.A.R.A.1., n° 12, p. 16-17.

DAIRE M.Y., 1988 b - L'île d'Yoc'h en Landunvez : les fouilles archéologiques de 1987 et 1988. Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, t. CXVII, p. 47 à 60.

DAIRE M.Y. 1990 - Céramiques armoricaines et habitats à l'Age du Fer. In : Actes du Colloque de l'A.F.E.A.F., , avril 1988.

FORRIERES C, 1989 - Le matériel celtique en fer de l'île des Ebihens. In : Dossiers du Ce.R.A.A., n° L (Langouët et al.), p. 127-136.

HENDERSON J., 1989 - The evidence for regional production of Iron Age glass in Britain. In: Le verre pré-romain en Europe Occidentale. Publé sous la direction de M. Feugère.

LANGOUET L., 1989 et al. - Un village corlosollte sur l'île des Ebihens (Salnt-Jacut-de-la- Mer). Dossiers du Ce.R.A.A., n° L. 173 p.

fiorii4 : "e d'Yoc'h en Landunvez (29). Perles en pâte de verre bleu (1 et 2) et bracelet en lignite (3). (Dessin Y. Onnée). 31

ANNEXE 1

UNE MONNAIE GAULOISE

Katherine GRUEL ( C.N.R.S., Laboratoire d'Archéologie de l'Ecole Normale Supérieure), a bien voulu prendre en charge l'étude d'une monnaie trouvée sur le site de l'île d'Yoc'h ; je l'en remercie et livre les premières données de cette analyse.

Fiche d'enregistrement de fouille

Site : Ile d'Yoc'h (Landunvez - 29) Date : 14/08/1989 Localisation : Ouest bât. A, au pied (nord) de la grande dalle de chant. Carré : G 13 Coordonnées : X = 99,40 ; Y = 95,40 ; Z = +0,06 m/ NR

Monnaie de billon osisme. Poids : 3,18 g. La Tour 6508v. pl. XXI.

Droit : Tête humaine stylisée à droite, entourée d'un double grénetis terminée par des rinceaux. La ligne perlée antérieure s'achève devant la bouche par une petite tête à droite. L'oeil de la tête principale est formé d'un point entouré de 2 lignes palpébrales, le nez est droit et pointé, la chevelure est divisée en 3 rouleaux entremêlés de rinceaux. Le cimier est effacé.

Revers : Type dit "à la barrière d'hippodrome". Cheval androcéphale au galop à gauche. Au dessus, tête stylisée regardant en haut et à gauche. Au dessous, motif de barrière d'hyppodrome.

Localisation du type : côte septentrionale du Finistère (, Kersaint- , Saint Pol de Léon, Ile Callot à , , Perros-Guirec...).

Datation probable d'émission : 2ème quart du 1er siècle avant J.-C. 32

ANNEXE 2

QUELQUES CERAMIQUES

Nous avons eu l'occasion de souligner que ie mobilier céramique retrouvé sur le site lors de cette campagne de fouille était assez diversifié et abondant. L'ensemble de cette céramique est, chronologiquement homogène et databie de la Tène finale.

Nous ne présentons ici que quelques exemples, sélectionnés au sein de deux ensembles : les groupes de tessons entourant le foyer domestique extérieur (carré M 15) et des céramiques provenant de la fosse dépotoire extérieure au bâtiment C. Cette présentation n'est, bien entendu nullement exhaustive et ne figure ici qu'à titre d'ememple.

Planche 1 : Céramiques du carré M 15, autour du foyer (fig. 12)

1 - Ensemble B (fig. 12) Df = 9,5 cm Les surfaces et la pâte sont brunes ; la poterie a été réalisée au tour rapide.

2 - Ensemble D (fig. 12) Do = 21 cm Les surfaces sont brunes, enfumées par endroits. La pâte, à dégraissant moyen, est également brune en section.

3 - Ensemble C (fig. 12)

Df = 10,5 cm Les surfaces sont brunes, lissées et beaucoup de paillettes de mica y sont visibles.

Planche 2 : Céramiques de la fosse dépotoir, à l'est du bâtiment C (carré S 11)

1 - Do = 16 cm Les surfaces de cette jatte à cordons sont brun-beige, très micacées. Le récipient a été modelé puis terminé au tour pour la régularisation.

2 - Les surfaces et la pâte, en section, sont brunes. La céramique a été terminée au tour.

3 - Do = 24 cm Les surfaces sont brun-noir et présentent des traces d'enfumage. La pâte contient du dégraissant de moyen module.

Planche 3 : Céramiques de la fosse dépotoir, à l'est du bâtiment C (carré S 11)

1 - Do = 13 cm 0 5CM

Planche 1 : Céramiques du carré M 15, autour du foyer (fig. 12) 34

Planche 2 : Céramiques de la fosse dépotoir, à l'est du bâtiment C (carré S 11) 35

Les surfaces et la pâte sont brunes. La céramique a été modelée puis régularisée au tour. La pâte contient de nombreuses spicules.

2-Df = 16 cm Les surface sont brun-noir, de même que la pâte en section. La poterie a été réalisée au tour.

3 - Do = 21 cm Les cannelures externes sont peu profondément marquées. La surface extérieure présente des traces d'enduction au graphite. Les surfaces ainsi que la pâte sont brunes, très micacées. Planche 3 : Céramiques de la fosse dépotoir, à l'est du bâtiment C (carré S 11) 37

ANNEXE 3

LE MOBILIER LITHIQUE

Jehanne AFFOLTER, Hélène ZAPF (Neuchâtel) et Jean-Laurent MONNIER (U.P.R. 403 du C.N.R.S., Laboratoire d'Anthropologie de l'Université de Rennes I) ont bien voulu se charger de l'étude des éléments de silex retrouvés lors de cette campagne de fouille. Je les en remercie et livre ici les résultats bruts de leurs observations de détail.

Silex Fouilles 88-89 Prospection

Nombre total 61 23

Pièces à cortex 13 11

Brûlés 22 5

Retouchés 5 3

L'industrie dans son ensemble est peu caractéristique. Les éclats à cortex sont assez abondants, surtout en prospection ; ils indiquent qu'il y a eu du débitage de silex sur l'île. Mais les autres témoins (réavivages de plans de frappe, nucléi) manquent. Les pièces retouchées ("outils") sont peu abondants et peu caractéristiques. La zone des structures de la Tène en contient, mais moins en proportion que les zones de prospection.

Matières premières utilisées : les silex du Crétacé Supérieur peuvent provenir des cordons littoraux (leur cortex est alors très roulé) ; ce sont les plus fréquents. Un silex de mauvaise qualité a été débité en éclats assez grossiers ; c'est probablement un silex du Jurassique qui n'existe pas en Bretagne (même en position secondaire) et a été apporté volontairement sur place. L'itilisation de matières de qualités très inégales et la rareté du débitage laminaire, ainsi que la petitesse de certains éclats retouchés, pourraient faire penser à une industrie mésolithique.

Cette industrie est hors contexte dans la fouille des structures de la Tène. Elle pourrait se retrouver là fortuitement et avoir été amenée avec des recharges de terre (prélevées ailleurs sur l'île). Le "grignotage" observé sur certaines pièces irait dans ce sens (il s'agit d'une retouche accidentelle qui se fait quand les silex sont enfouis dans un sol en mouvement ou dans une terre qui a été déplacée. La plus grande abondance des silex brûlés dans ce secteur d'occupation gauloise s'expliquerait alors par le fait qu'il y ait eu des foyers.

Inventaire des pièces trouvées en 1989

G 20 - Lame à talon lisse, retouches marginales, principalement directes - bilatérales.

S 10 - Un fragment de lame à talon cassé ou ôté ; encoche inverse au bord droit. 38

H 14 - Cinq fragments de silex dont un brûlé, une lamelle corticale, un éclat chauffé à talon lisse.

G 12 - Un fragment brûlé, un éclat de taille à cupule, un fragment de pièce à dos.

F 19 - Un fragment de lame brûlé, retouches abruptes marginales sur bord droit et une lamelle.

R 11 - Petit fragment d'éclat.

111-12 - Petit éclat rebroussé et éclat à dos cortical.

F 18 - Un éclat de taille (cortical), un fragment brûlé et deux petits débris.

H 12 - Un fragment proximal, un éclat épais esquillé, deux éclats de taille et un autre brûlé.

F 19-Un éclat de taille.

111 - Un débris et un éclat de taille.

M 12-Un éclat cortical.

F 15 - Un fragment d'éclat émoussé.

R 14 - Un éclat brûlé.

G 12 - Cinq débris et deux éclats de taille.

G 15 - Un fragment de nucléus brûlé ; deux éclats de taille brûlés ; deux fragments d'éclats dont un brûlé.

F 15 - Un fragment proximal d'éclat à bulbes multiples.

F 13 - Un fragment d'éclat.

K 12 -112 - Un éclat de taille, un éclat à cassure longitudinale et un débris esquillé.

G 17-Un éclat de taille.

P 14 - Un éclat de taille et un fragment.

F14-15 - Un éclat à talon cassé.