MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITÉ DE TOAMASINA

FACULTÉ DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES

DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE

MÉMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME DE MAÎTRISE EN GÉOGRAPHIE

VIOLENCES ET INSÉCURITÉ DANS LA VILLE DE BEFANDRIANA-NORD DISTRICT DE BEFANDRIANA-NORD

Présenté par : Bertholet-JEAN Sous la direction de : Monsieur Jacob Félicien ANDRIAMPANJAVA Maître de Conférences à l‟Université de Toamasina

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Date de soutenance : 20 février 2018

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MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITÉ DE TOAMASINA

FACULTÉ DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES

DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE

MÉMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME DE MAÎTRISE EN GÉOGRAPHIE

VIOLENCES ET INSÉCURITÉ DANS LA VILLE DE BEFANDRIANA-NORD DISTRICT DE BEFANDRIANA-NORD

Présenté par : Bertholet-JEAN

COMPOSITION DES MEMBRES DU JURY : Président : Daniela Tovonirina RAKOTONDRABE, Professeur à l‟Université de Toamasina Rapporteur : Monsieur Jacob Félicien ANDRIAMPANJAVA, Maître de Conférences à l‟Université de Toamasina Examinateur : Sylvestre TSARAHAMBA, Maître de Conférences à l‟Université de Toamasina iii Date de soutenance : 20 février 2018

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ...... ii LISTE DES ABRÉVIATIONS ...... iii GLOSSAIRE ...... iv RÉSUMÉ...... 1 INTRODUCTION GÉNÉRALE ...... 2 PARTIE I - LE CADRERÉFÉRENCIEL DE L‟ÉTUDE ...... 9 Introduction de la première partie ...... 10 CHAPITRE I - CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE ...... 10 CHAPITRE II - CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES DE LA ZONE D‟ÉTUDE ...... 27 Conclusion de la première partie ...... 42 PARTIE II - DYNAMIQUE URBAINE ET LES ZONES À RISQUES DANS LA VILLE DE BEFANDRIANA-NORD...... 44 Introduction de la deuxième partie ...... 45 CHAPITRE I- LES FACTEURS DE LA VIOLENCE ET DE L‟INSÉCURITÉ DANS LA VILLE DE BEFANDRIANA-NORD ...... 45 CHAPITRE II- LES AUTEURS DE LA VIOLENCE ET LES ZONES À RISQUES ...... 62 Conclusion de la deuxième partie ...... 70 PARTIE III - LES TYPES DE VULNÉRABILITÉ ET LES PRINCIPAUX DÉFIS POUR LA PRÉVENTION DES VIOLENCES ET DE L‟INSÉCURITÉ ...... 71 Introduction de la troisième partie ...... 72 CHAPITRE I- LES TYPES DE VULNÉRABILITÉ ...... 72 CHAPITRE II- LES PRINCIPAUX DÉFIS POUR LA PRÉVENTION DE LA VIOLENCE ET DE L‟INSÉCURITÉ ...... 83 Conclusion de la troisième partie ...... 97 CONCLUSION GÉNÉRALE ...... 99 BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………….....101

TABLE DES ILLUSTRATIONS ...... I ANNEXE ...... III TABLE DES MATIÈRES ...... V

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REMERCIEMENTS

Les mots pour exprimer nos sentiments de gratitudes envers tous ceux qui nous ont encouragés dans notre travail. L‟achèvement de ce travail de recherche est le produit de longues concertations, de conseils et d‟orientations de plusieurs personnes, que nous tenons à remercier. Nous adressons nos remerciements, en particulier à notre Directeur de recherche, Monsieur Jacob Félicien ANDRIAMPANJAVA, Maître de Conférences au département de Géographie à l‟Université de Toamasina, pour avoir encadré cette recherche, pour nous avoir encouragé, pour ses orientations, ses commentaires tout au long de ce travail.

Nous tenons à remercier également le personnel du Département de Géographie et tous les enseignants qui ont assuré indéfectiblement notre formation, durant notre cursus universitaire.

Nos remerciements les plus distingués vont aux personnes et aux personnels des services cités ci-après :

-Monsieur Junhos Assa RADOARSON, Inspecteur de police au sein de la Direction Provinciale de la Sécurité Publique à ;

-au commissariat de police de Befandriana-nord ;

-à l‟établissement pénitentiaire et toutes les autorités locales de Befandriana-nord, qui nous ont fourni des informations et des données, lors de l‟élaboration de cet ouvrage.

- à la famille HAVAMBE, à monsieur RANDRIARIMALALA Zefania et à tous ceux qui ont participé activement à la réalisation de ce mémoire.

-À nos parents, nos frères et sœurs qui nous ont soutenus moralement, et qui ont fait preuve de patience et de sacrifice pour nous encourager. À ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce mémoire.

À tous merci!

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LISTE DES ABRÉVIATIONS CBV : Coups et Blessures Volontaires

CC J : Conseil Communal de la Jeunesse

CEG : Collège d‟Enseignement Général

CHD : Centre Hospitalier du District

CL J : Conseil Local de la Jeunesse

CRM : Croix Rouge Malagasy

DPSP : Direction Provinciale de la Sécurité Publique.

EPP : Ecole Primaire Publique

Fmg: Franc Malagasy

GRC : Gestion des risques et des catastrophes

JIRAMA: Jiro sy Rano Malagasy

MAHEFA: Malagasy Heniky ny Fahasalamana

ODD : Objectifs du Développement Durable

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONU : Organisation des nations unies

PROSPERER : Programme de Soutien aux Pôles des micro-Entreprises Rurales et aux économies Régionales.

SAGE: Service d‟Appuis pour la Gestion de l‟Environnement

STAR: Société Tananarivienne des Articles Réfrigérés

VVF : Violence et voies de Faites

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GLOSSAIRE

Ariary : unité monétaire malgache, ayant remplacé le Fmg. Cannabis : le cannabis ou chanvre indien, est une plante originaire des régions équatoriales, et qui est actuellement présente dans tous les continents, appelé aussi à rongony ou jamala. Fokontany:la plus petite subdivision administrative malgache, une subdivision de la commune.

Forosy : ce sont des jeunes délinquants, agissant en groupe organisé. Hala-boty: c‟est le vol d‟objets qui n‟ont pas de grandes valeurs.

Karana : ce sont Indopakistanais résidents à Madagascar. Kara-pokontany : c‟est un carnet, sert à contrôler les résidents ou non-résidents d‟un fokontany. Maintimainty mahazo : c‟est un jeu de carte, organisé par des escrocs pour tromper les joueurs.

Njarinintsy: c‟est une forme d‟esprit maléfique, entrant dans une personne, sous forme de possession due à la pratique de sorcellerie.

Sabotsy be : marché hebdomadaire de bœufs dans la région Sofia, localisé à Befandriana- nord, une fois toutes les deux semaines, et à , une fois toutes les deux autres semaines

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RÉSUMÉ

Parallèlement à l‟expansion urbaine, on constate une recrudescence de différentes formes de violence et d‟insécurité dans la ville de Befandriana-nord. Les infractions contre les personnes, les infractions contre les biens, ne cessent de croitre, et il en est de même des infractions contre les mœurs troublant la paix publique. Cette recrudescence est bien entendu générée par les constructions anarchiques conjuguées aux aspects socio- économiques de la ville. La peur et la méfiance ne cessent de croître et se traduisent par le blocage du développement des activités économiques de la population. Pour y faire face, la population s‟organise avec ou sans l‟aide des autorités locales et de l‟État, avec des résultats variables, devant l‟inégalité de niveau de vie. Les mesures apportées pour la prévention et l‟atténuation de l‟insécurité urbaine sont encore loin d‟être satisfaisantes, elles nécessitent encore plus de responsabilité et de volonté de la part de chaque citoyen.

Mots clés : Violence, insécurité, risque, vulnérabilité, résilience urbaine, Befandriana- nord.

ABSTRACT

Parallel to the urban expansion, there is a resurgence of different forms of violence and insecurity in the city of Befandriana-north. Offenses against persons, offenses against property, are constantly growing, and so are offenses against morals disturbing the public peace. This recrudescence is of course generated by anarchic constructions combined with the socio-economic aspects of the city. Fear and mistrust continue to grow and result in blocking the development of economic activities of the population. In order to cope with this, the population is organized with or without the help of local authorities and the state, with varying results, in the face of unequal standards of living. The measures taken for the prevention and mitigation of urban insecurity are still far from satisfactory; they require even more responsibility and willingness on the part of every citizen.

Key words: Violence, insecurity, risk, vulnerability, urban resilience, Befandriana-north.

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

L‟homme est exposé à différentes formes de risques et de catastrophes dans les villes comme dans les campagnes. Depuis le XXe siècle, la terre est caractérisée par la concentration des hommes et des activités dans les villes, favorisant le développement de la violence et de l‟insécurité. Concernant la tendance mondiale de ce fléau, 60% des citadins ont été victimes d‟un délit, dont 70% se trouvent en Afrique, surtout les délits contre la propriété (ONU-Habitat 2011). Sous toutes les latitudes, les villes du monde souffrent de diverses formes de violence, et d‟un sentiment d‟insécurité.

À Madagascar, on ne peut plus compter les discours, les reportages, les articles sur la recrudescence des vols, l‟agression physique de personnes ; selon les enquêtes menées par Afro-baromètre en 2013, près de 54% de la population ne perçoivent pas la sécurité dans leur quartier.

Comme partout dans le monde, parallèlement à l‟extension urbaine, la ville de Befandriana-nord connaît un accroissement de la violence et diverses formes de délinquance, alimentant les débats quotidiens de la population, depuis quelques années.

Sous l‟effet de la croissance urbaine, les phénomènes de la violence sont devenus un fait de société, de nos jours. Les actes de cambriolages, les violences physiques et morales qui persistent en sont les principales illustrations. Ces différents aspects confirment que Befandriana-nord est une ville exposée aux violences et à l‟insécurité. Le surpeuplement, la pauvreté touchent une importante frange de la population. La forte poussée du chômage, la prédominance des activités informelles, le sous équipement et la violence ont des impacts sur le quotidien des habitants de cette ville. Ainsi, le manque de gestion et d‟organisation urbaine, dans une urbanisation accélérée, y compris le manque de protection des biens (ONU-Habitat), et les aspects socioculturels, alimentent le développement de l‟insécurité en ville. L‟absence de mesures adéquates, la violence et l‟insécurité vont modifier les structures socio-économiques des citadins.

Malgré tout cela, depuis l‟année 2015, les Nations Unies ont adopté les ODD ou les Objectifs du Développement Durable, qui succède les OMD, afin de mettre fin à tous les fléaux qui pèsent sur le monde. 2

La lutte contre la pauvreté est l‟objectif principal, en tenant compte, dans ses différents objectifs, de rendre les villes inclusives, sûres, résilientes et durables (objectif 11). Notamment, dans le chef-lieu du district de Befandriana-nord, la population, les autorités les ONGs et la société civile se mobilisent pour chercher aussi des remèdes, des mesures pour combattre la violence et l‟insécurité dans cette ville.

Befandriana-Nord est la première agglomération du district, et l‟une des sept villes qui constituent la région Sofia ; elle est située dans le Nord-Ouest de Madagascar et s`étend entre 14°17´ et 15°34´de latitude sud, et 47°49´ et 49°5´de longitude est, à 86km du district d‟, qui est le chef-lieu de la région Sofia, sur la route nationale n°32, vers Mandritsara. La commune urbaine de Befandriana-nord est l‟une des 12 communes qui constituent le district de Befandriana -nord. Elle est limitée au nord par la commune rurale d‟, à l‟est par la commune rurale de . À l‟ouest et au sud, elle est limitée par la commune rurale de Morafeno. La ville est traversée par une rivière appelée Somboaña, qui la partage en deux parties : la rive gauche et la rive droite. Aujourd'hui, la ville s'est agrandie, du fait de l'exode rural, de l'évolution de l'enseignement, provoquant un découpage en neuf fokontany. Sur la rive gauche : Ambatolahy, Fiadanana, Mahatsinjo , Tsararivotra I et Tsararivotra II. Sur la rive droite Ambalanomby Manongarivo, Tsaramandroso, Antanambola-cité.

Pour bien articuler les différentes étapes de notre étude, nous allons aborder trois parties : la première va porter sur le cadre référenciel de l‟étude. La seconde partie sera orientée sur la dynamique urbaine et les zones à risques. Dans la dernière partie, nous allons évoquer les types de vulnérabilités et les principaux défis pour la prévention des violences et de l‟insécurité.

La carte ci-après montre la situation de cette ville.

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Carte n°1 : Localisation de la ville de Befandriana-nord

Befandriana-nord

Befandriana-nord N O E  S

49° 5’ E 47° 49’ E 14° 17’ S 14° 17’ S Vers Ambanja

BEALANANA

ANTSOHIHY BEFANDRIANA-NORD

ANALALAVA RN 32 RN32

PORT-BERGÉ

RN6

MANDRITSARA

MAMPIKONY

Vers Ambondromamy 15°34’S 15°34’S Échelle : 0 60km 47° 49’ E 49° 5’ E

LÉGENDE Route nationale Limite de la région

Chef-lieu des districts Limite des districts Source: FTM, conception de l‟auteur, décembre 2017 4

Photo 1 : La ville de Befandriana-nord vue du ciel

Source : Google Earth, 2016

Cette photo représente la ville de Befandriana-nord toute entière, qui est traversée par la route nationale n°32 ; les zones périphériques sont dominées par des rizières et des forêts.

Photo 2 : Le centre-ville de Befandriana-nord

Source : Google Earth, 2016

La présente photo montre le cœur du centre-ville de Befandriana-nord. Ce carreau coloré en rouge est l‟hôtel de ville, à côté est le marché. On observe aussi la disposition des quartiers. 5

. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET

Nous nous sommes intéressés à ce sujet parce que : toutes les villes du monde sont exposées aux violences et à l‟insécurité.«Les Violences urbaines s‟inscrivent dans le concept général des conditions de vie en milieu urbain »1 . À Befandriana-Nord, en septembre 2013, des bandits armés de fusils de chasse et de hache ont fait parler d‟eux dans cette petite commune de la région Sofia. La nuit du dimanche de la même date, les malfaiteurs ont attaqué trois maisons dans le quartier de Manongarivo.

De ce fait, il nous a semblé utile d‟entamer une recherche sur ce sujet, qui est une préoccupation majeure de notre temps. Pour diversifier les sources d‟informations sur le phénomène de la violence et de l‟insécurité, à partir de la recherche de ses facteurs, il serait utile d‟envisager un programme de prévention et d‟atténuation contre la violence et l‟insécurité et aussi faire ressortir nos capacités dans la procédure et les méthodes de gestion des risques liées à ce phénomène. C‟est le temps de lever le voile sur ces fléaux, en appliquant notre formation académique, pour empêcher leur extension. Du point de vue pratique, nous pouvons contribuer à la mise en pratique de la sécurité des biens et des personnes.

. LA PROBLÉMATIQUE

Comme son nom l‟indique, Befandriana-nord était une ville paisible, actuellement, la société a subi une mutation.

 Pourquoi la violence et l‟insécurité persistent et comment se manifestent- elles dans la commune urbaine de Befandriana-nord ?  Quels sont les facteurs explicatifs face au dynamisme urbain ?  Comment peut-on mesurer la vulnérabilité et mettre en place des mesures de prévention et d‟atténuation, face à la recrudescence de ces fléaux ?

1CHOUGUIAT- BELMALLEM SALIHA, 2011, Marginalité socio – spatiale, violence et sentiment d’insécurité dans les quartiers périphériques de Constantine : cas de Boudraa Salah et d’el gammas,.p5. 6

Ces différentes questions nous ont conduits à formuler des hypothèses.

. LES HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

Befandriana Nord est une ville qui se situe au centre de la région Sofia, elle tient une place importante au niveau socio-économique. Elle attire beaucoup de commerçants de bovidés, grâce à la présence du marché « Sabotsy be ». Des collecteurs de produits locaux venant de l‟extérieur du district sont aussi attirés par cette ville. Elle a toujours été une ville tranquille, mais actuellement, les phénomènes urbains comme la violence et l‟insécurité existent au cœur de la ville ; le nombre des victimes de braquages, de vols à mains armées, de viols et de toute sorte de délinquance juvénile ne cesse de croître. Les habitants vivent dans la peur et la terreur.

L‟insécurité est non seulement une conséquence de la violence, mais elle participe à l‟émergence d‟actes de violence urbaine, sans être la cause unique. L‟accroissement sans cesse de la population urbaine, et la situation économique et sociale sont les principaux facteurs de la vulnérabilité. L‟existence de salles de cinéma incontrôlables et de boîtes de nuit, favorise la délinquance juvénile et les bagarres, et même le délestage ou coupure électrique de la JIRAMA facilite le cambriolage et les agressions. Le tabagisme et l‟alcoolisme ont changé le comportement des jeunes. La détérioration de la valeur de l‟éducation et des coutumes traditionnelles, vis à vis du développement technologique, ont des effets sur le développement de la mentalité.

L‟irresponsabilité et le manque de surveillance et de contrôle des suspects par les responsables compétents, et surtout l‟impunité et la corruption sont des opportunités pour les malfaiteurs. La disposition des moyens pris pour réduire ou enrayer tout cela n‟a jamais été efficace, alors que le nombre de la population vulnérable se multiplie toujours et tous les secteurs d‟activités sont touchés. Le jugement populaire existe, car la population n‟a plus confiance aux responsables de la sécurité.

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. LES OBJECTIFS DE RECHERCHE

L‟objectif général de notre recherche consiste à comprendre le phénomène des violences, évaluer ses manifestations et conscientiser les autorités sur les mécanismes de la violence et de l‟insécurité.

Les objectifs spécifiques consiste à :

 identifier les manifestations de l‟insécurité dans la ville ;  classer les quartiers selon leur degré de vulnérabilité ;  identifier les secteurs fragiles ;  prévenir et réduire l‟insécurité, en s‟attaquant aux facteurs des risques connus.

. LES RÉSULTATS ATTENDUS

À la fin de notre étude : les principaux types de violence et d‟insécurité, la fragilité de la population et des activités quotidiennes sont identifiés ;

Nous voulons également proposer quelques mesures de préventions, en améliorant l‟organisation au sein des ménages et de mettre en place des stratégies bien forgées pour combattre ce fléau, afin de restaurer la paix dans la ville de Befandriana-nord, voire dans l‟ensemble du district. La ville de Befandriana-nord doit être vivable.

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PARTIE I

LE CADRE RÉFÉRENCIEL DE L’ÉTUDE

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Introduction de la première partie

Partout, dans le monde, la violence et l‟insécurité sont des phénomènes présents au sein de la ville, la ville de Befandriana-nord ne fait pas exception. Pour commencer, dans la première partie de notre travail, nous allons aborder, dans le premier chapitre, le cadre théorique et conceptuel de la recherche. Le deuxième chapitre sera orienté vers les considérations générales de la zone d‟étude. Tandis que le troisième chapitre se focalisera sur les différents types et les manifestations de l‟insécurité et de la violence dans la ville de Befandriana-nord.

CHAPITRE I : CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE

Pour mieux aborder le thème de cette étude, ce chapitre comporte la méthodologie de recherche, la définition des concepts de la gestion des risques, et des concepts liés à notre sujet, et finalement le revue de la littérature.

A- MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

Dans le souci de mener à bien notre projet de recherche, et de cerner l‟ensemble des points qui structurent notre problématique, il nous est judicieux de choisir une démarche méthodologique, parce que, la méthode est « le chemin, quand on l’a parcouru » (J.FREMIGACCI)2.

2 J.FREMIGACCI, Insécurité, banditisme et criminalité dans le Nord de Madagascar au début du XXe siècle, Omaly sy anio, 25-26,1987, p318. 10

1- La recherche documentaire

La recherche documentaire a été la plus laborieuse, du fait de la quantité, et surtout de la qualité des documents. Ils nous ont fourni les orientations dans le début de nos recherches, mais nous ont permis aussi de nous situer dans nos travaux.

Nous avons consulté des documents dans les différentes bibliothèques (Bibliothèque municipale et le centre culturel IASA Cyrille à Befandriana-nord), nous avons aussi fréquenté divers centres de documentation selon les branches de service qui touchent notre thème.

Lors de nos différentes descentes sur terrain, nous nous sommes efforcés de faire un état des lieux. Des visites ont été menées au niveau des différentes institutions politiques et de la société civile (CRM et les autorités locales et traditionnelles, y compris les chefs fokontany afin d‟obtenir des données quantitatives et qualitatives) et les responsables de la sécurité civile à Befandriana-nord, Antsohihy et à Mahajanga et l‟établissement pénitentiaire, afin de consulter leurs bases de données, et dans certains cas, pour obtenir des informations. Nous avons utilisé les données sur internet, pour aborder la thématique sur notre thème.

2- La recherche et l’observation sur terrain

La collecte des données sur terrain consiste à recueillir des informations et des données sur l‟espace, pour bien comprendre les réalités existantes, surtout dans la commune urbaine de Befandriana-nord ; et des enquêtes ont été aussi menées auprès de la population locale, sans distinction : par sexe, tranche d‟âge, classe sociale et activités. Des descentes sur terrain ont été réalisées dans différents quartiers, et nous avons participé à des patrouilles communautaires avec ces jeunes pour confirmer et voir la réalité. Au cours de ces descentes, nous en avons également profité pour photographier les éléments se rapportant à notre thème. Cela a nécessité beaucoup de sacrifices, ayant permis de recenser les aspects majeurs de la violence et de l‟insécurité.

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3- Le traitement et l’analyse des informations

Le traitement des données et des textes : toutes les informations obtenues à partir des enquêtes, pour l‟essentiel, les données chiffrées, ont été traitées sous forme de tableau statistique, grâce à des logiciels Microsoft Word et Excel. En ce qui concerne les données quantitatives ou qualitatives, il sera intéressant de les présenter suivant une approche thématique.

4- Les difficultés rencontrées

La réalisation de ce mémoire n‟a pas été une chose aisée, vues les nombreuses difficultés rencontrées sur le terrain : le manque de moyens financiers, surtout pour les voyages, parce que la distance entre la zone d‟étude et le centre universitaire est importante. Et aussi tous les travaux informatiques (saisie, impression) ont nécessité beaucoup d‟argent. Concernant les moyens financiers, nous étions obligé de chercher du travail, afin d‟obtenir de l‟argent, pour financier notre étude. Et même de la recherche bibliographique sur internet, car malgré le développement de la technologie, rien n‟est gratuit. Il y a des informations et des données qui ne sont pas fiables, le concept GRC n‟a pas encore atteint les autorités locales voire régionales. Les informations sont volontairement occultées par certains administrateurs locaux, et certaines personnes enquêtées n‟osent pas dire la vérité. D‟autres nous ont même pris pour des indicateurs des bandits, des cambrioleurs qui seraient en préparation de leur future attaque.

Malgré toutes ces difficultés, nous avons pu collecter des informations et des matériaux qui nous ont permis de produire ce document.

B- DÉFINITION DES CONCEPTS 1- Aléa

Dans le langage courant, la plupart des gens confondent l‟aléa et le risque ; les deux sont définis différemment.

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Au sens propre, l‟aléa se définit comme « un événement imprévisible, il n‟est pas forcément dangereux»3. En prévention, c‟est « un phénomène naturel d‟occurrence et d‟intensité donnée » ; c‟est aussi « la possibilité qu‟un phénomène ou qu‟une manifestation naturelle ou physique (non biologique) relativement brutale, menace ou affecte une zone donnée »4. Dans le Dictionnaire français LAROUSSE5, l‟aléa est « un tour imprévisible et le plus souvent présent par les événements, et lié à une activité, un risque ».

En géographie, «l‟aléa est un phénomène qui engendre une menace potentielle pour les personnes et les biens, l‟aléa est le facteur physique à l‟origine du risque (Concept et notion de géographie, p2) ; selon leur origine, le Lexique géographique a défini l‟aléa comme « un événement potentiellement dangereux et en partie imprévisible. Il peut être d'origine naturelle ou humaine »6.

L‟aléa naturel est « un événement qui aune origine naturelle, par opposition à un événement provoqué par l‟action humaine », il est donc « une probabilité non nulle qui a sa source, et se développe initialement dans un milieu naturel (eau, sol, eau) »7

L‟aléa est « est qualifié de phénomène et/ou l‟évènement sans connaitre précisément sa durée, le moment où il va se produire, son ampleur et enfin le territoire qu‟il va affecter »8. Dans ce sens, l‟aléa est le facteur d‟endommagement. La définition synthétique de ce concept « l‟aléa, ou événement ou processus, doit être défini par une intensité, une occurrence spatiale et temporelle, peut être mesuré ou estime, … »9 . Un phénomène dangereux, une substance, une activité humaine ou une condition pouvant causer des pertes en vies humaines, des blessures ou d‟autres effets sur la santé, des dommages aux biens, des pertes de moyens de subsistance et de services, des perturbations socio-économiques, ou des dommages à l‟environnement ; l‟ aléa est donc comme un objet qu‟on connaît, qu‟on retrouve et entend .

3 www.maxicours.com˃fiche 4 wikipédia 5 Dictionnaire de Français LAROUSSE(1997) 60 000 mots, définitions et exemples 6C.Charbonnier, lexique de géographie : vocabulaire et notions, Collège Pierre Grange, Albertville, p2. 7 www.georisques.gouv.fr˃alea-naturel-0 8Stephanie Defossez, 2009, évaluation des mesures de gestion du risque inondation. Application au cas des basses plaines de l'Aude, p28 9 UVED-2006 13

L‟aléa peut être anthropique ou lié aux activités humaines. À l‟exemple des technologies, les grands troubles sociaux, la pauvreté. Mais l‟homme est capable de les supprimer par ses propres moyens, c‟est la différence avec les aléas naturels, qu‟on ne peut pas supprimer, mais on peut minimiser leurs impacts. Les aléas anthropiques peuvent être comparés à la pauvreté. Selon Nelson Mandela « la pauvreté n’est pas un accident. Comme l’esclavage et l’apartheid, elle a été faite par l’homme et peut être suppriméé par des actions communes de l’humanité»10.

Pour les violences et l‟insécurité en milieu urbain, l‟aléa est la forte concentration de la population et l‟accélération de l‟urbanisme qui sont incontrôlables.

2- Risque

La première publication concernant la théorie du risque fut écrite par Christian Huygens en 1657, dans « De raticinus in alea lundo » (la logique du jeu de dé), à la suite des discussions qu‟il a eues avec Pascal. C‟est à partir de cela qu‟on peut définir le risque comme la possibilité de gagner ou de perdre. Un siècle plus tard, Daniel Bernoulli fait introduire le risque dans l‟étude économique. Depuis le XXème siècle, les Géographes s‟interrogent sur les rapports entre l‟organisation spatiale et les risques. Cette approche permet de prévenir les risques, par l‟aménagement des territoires11.

Plusieurs auteurs de différentes disciplines ont essayé de définir ce concept : selon Dusaulx,Voy Barège, le risque « est un danger éventuel, plus ou moins prévisible, inhérent à une situation ou une activité ».Et elle est « les conséquences potentielles d‟un aléa sur des enjeux »12. Toutes ces définitions affirment que le risque est une menace incertaine, indésirable et imprévisible pouvant apporter des conséquences néfastes.

Selon son origine et leur catégorie, le risque peut être : naturel ou anthropique. Le risque naturel implique l‟exposition des populations humaines et de leurs infrastructures à un

10 Banque Mondiale, 2013, les enjeux de développement à Madagascar, p4. 11 Ivette Veyret et Magali-Regheza, 2005, Aléas et risques dans l’analyse géographique, p61 12Stephanie Defossez, 2009, évaluation des mesures de gestion du risque inondation. Application au cas des basses plaines de l'Aude, p28. 14

événement catastrophique d‟origine naturelle, il peut être des avalanches, des inondations, feux de forêt ; aussi la population à risque est un groupe de personnes exposé à un danger.

Il y a risque social, lorsque les populations ne peuvent pas faire face, à moins d‟une chance exceptionnelle, à des aléas normaux de l‟existence, quelle que soit leur situation personnelle, le simple fait qu‟ils appartiennent à une catégorie sociale, fait que tous les membres sont dans la même situation13 .

Les scientifiques adoptent une formule pour éclaircir le concept du risque :

Pour Anne-Catherine Chardon14 : RISQUE=ALÉA x VULNÉRABILITÉ

À propos de cette formule, le risque est« la probabilité, selon laquelle il y aura des pertes, conséquence d‟un événement défavorable »15 .Cette définition est appuyée par Jean- Etienne BIDOU et Isabelle DROY16suivant lesquels le risque est défini comme « l‟intersection d‟un aléa et d‟une vulnérabilité ». Dans ce cas, le risque est la confrontation d‟aléa et d‟une zone géographique où existent des enjeux, mais reste non réalisé.

En fonction de leur gravité, il y a risque majeur, « c‟est la menace sur l‟homme et son environnement direct, sur ses installations, la menace dont la gravité est-telle que la société se trouve absolument dépassée par l‟immensité du désastre » (Haroun TAZIEFF). Le risque est dit majeur, lorsqu‟il provoque de très nombreuses victimes et occasionne des dommages considérables, dépassant la capacité de réaction des instances concernées (États, sociétés civiles, …) et celle de la zone touchée. Un risque dont les effets sont prévisibles mettent en jeu un grand nombre de personnes, provoquant des dommages importants et dépassant la capacité de réaction des instances. Le risque majeur s‟applique à une zone où des enjeux humains, économiques ou environnementaux sont en présence ; donc « si on a rien à perdre, il n‟y a pas de risques » (D‟Ercole).

13R. de l‟action pop, 1957, n°106 p314 14Anne-Catherine Chardon, Etude intégrée de la vulnérabilité de la ville de Manizales (Colombie) aux risques naturels In: Revue de géographie alpine. 1994, Tome 82 N°4.p98 15manual des cours, Introduction à la gestion des catastrophes, Université Virtuel des petits états du Commonwealth (VUSSC) Gestion des catastrophes Version 1. p14 16« Pauvreté et vulnérabilité alimentaire dans le Sud de Madagascar : les apports d'une approche diachronique sur un panel de ménages », Mondes en développement 2007/4 (n° 140), p45 15

Les risques en milieu urbain font partie du risque spécifique, car toutes les familles de risques sont incluses ou présentes : risque de société, risque technologique, risque naturel.

De quoi parle-t-on, quand-on parle de risques en milieu urbain ? Dans le sens commun, viennent d‟abord les inquiétudes posées par la délinquance urbaine, les problèmes sociaux ou les accidents de routes (Pascal M., R. D‟Ercole, 2011).

Dans le sens positif, la prise de risque est le principe de précaution et de la gestion de l‟incertitude. On peut distinguer le risque à la situation pour laquelle une liste de toutes les éventualités et de leur probabilité de réalisation peut être établie17 .

À la différence de la catastrophe, le risque relève du probable, mais reste non réalisé18.

3- La vulnérabilité

À côté de l‟aléa, le concept vulnérabilité reste la partie faible de la définition du risque.

Le concept, susceptibilité, fragilité. Elle est aussi à la fois « les dommages et la possibilité de subir ces dommages »19 ; on évalue ainsi les dommages humains, matériels, aux espèces, aux patrimoines20, voir la vulnérabilité morale à laquelle est exposé un individu, une organisation ou une société. Dans la vie quotidienne, les personnes aisées sont moins frappées que les pauvres21 ; c‟est-à-dire un ménage, un individu ou une communauté est vulnérable, s‟il n‟a pas la capacité de réaliser les ajustements nécessaires pour protéger son bien-être, lorsqu‟il est exposé à des événements externes défavorables.

La vulnérabilité reste en général polysémique. Dans le langage courant, elle est appelée « sensibilité de capacité de réaliser les ajustements nécessaires pour protéger son bien-être, lorsqu‟il est exposé à des événements externes défavorables ». Et selon Jean-Etienne

17 Développement durable, approches géographiques, 2013 18 Ivette Veyret et Magali-Regheza, 2005, Aléas et risques dans l’analyse géographique, p61 19 Ivette Veyret et Magali-Regheza, 2005, Aléas et risques dans l’analyse géographique, p63 20 André DAUPHINE et Damienne PROVITOLO, Risques et catastrophes observer, spatialiser, comprendre, gérer. Armand Colin, collection 2013, p26 21 André DAUPHINE et Damienne PROVITOLO, Risques et catastrophes observer, spatialiser, comprendre, gérer, p27 16

BIDOU et Isabelle DROY « par vulnérabilité, nous entendons les caractéristiques et la situation d‟une personne ou d‟un groupe qui influencent leurs capacités à anticiper, faire face, résister et se rétablir, après l‟impact d‟un aléa »22.L‟aléa étant premier dans cette chaîne, on cherchait à comprendre son impact, à travers l‟exposition et la sensibilité de l‟objet soumis au risque.

Au sens général, « la vulnérabilité est la probabilité de voir sa situation ou ses conditions de vie se dégrader ou s‟enfoncer, quel que soit son niveau de richesse, face aux fluctuations de la vie » (Sophie Rousseau).23

Risque Vulnérabilité = Capabilité

Selon l‟auteur, cette formule montre la relation entre vulnérabilité, risques et Capabilitées : un individu ou un ménage aura un coefficient de vulnérabilité plus faible, si face aux mêmes risques, son stock de Capabilitées lui permet de résister ou de remonter la pente. Par contre, son coefficient de vulnérabilité sera élevé, si son stock de Capabilitées est trop faible, pour lui permettre de réaliser les ajustements nécessaires qui protégeraient son bien- être. Il est nécessaire de connaître la vulnérabilité, pour identifier les risques, afin de mettre en place ou de résister, face aux impacts défavorables.

Jean François GLEYZE a défini la vulnérabilité, comme« la propension d‟un enjeu à subir des dommages »24. L‟enjeu est comme un objet autonome dans la problématique des risques, donc les enjeux ce sont « ce que l‟on risque de perdre » (D‟Ercole et M.), c‟est-à- dire l‟exposition de la population et du territoire. La vulnérabilité « est l‟ensemble des personnes et des biens susceptibles d‟être affectés par un événement dommageable » ; dans ce cas, s‟il n y a pas d‟enjeux, la vulnérabilité sera absente (ex : dans les zones vides d‟homme).

On peut mettre dans la notion de vulnérabilité, la capacité à faire face à ces catastrophes, à savoir faire face à la situation de crise ; donc la vulnérabilité est « le bilan entre la fragilité et les capacités de résistances ».

22Pauvreté et vulnérabilité alimentaire dans le Sud de Madagascar : les apports d'une approche diachronique sur un panel de ménages », Mondes en développement 2007/4 (n° 140, p45 23 Capabilités, Risques et vulnérabilité, p10 et 11. 24 Jean François GLEYZE, 2002, Institut Géographique National, Le risque, Laboratoire COGIT, p13. 17

Pour synthétiser, la vulnérabilité est la tendance d‟un individu, d‟un groupe social, d‟un territoire à subir des dommages ou des dysfonctionnements 25

4- La résilience

Le terme « résilience » est un mot d‟origine latine « Resilio », qui signifie « rebondir, résister au choc ». À l‟origine, le terme de résilience était employé dans les années 60, dans le domaine de la physique26 ; elle est comme « la capacité pour une structure d‟absorber un choc ou une pression continue, sans être déformée »27, c‟est -à- dire la résilience signifie résister aux chocs, et la facilité de revenir à l‟état normal, suite à un événement. Cependant, le terme résilience est utilisé dans différents domaines et ces différents domaines et chaque auteur adoptent ses propres définitions. Ce concept de la résilience est appliqué à toutes les sauces : résilience économique, des communautés, des infrastructures essentielles, des villes28. Dans le domaine de la résistance des matériaux, la résilience désigne « la capacité d‟un matériau à retrouver son état initial à la suite d‟un choc ou d‟une pression continue »29. La résilience est la capacité d‟un individu à résister, s‟adapter et se fortifier, face à une situation de risque; le mot« invulnérabilité » a donc été remplacé par le terme résilience. La résilience est parfois associée à la durabilité, ou processus de la durabilité, à condition de développer les moyens de faire face, car la non disposition de moyens peut limiter les capacités de résilience (la pauvreté réduit la résilience). Le processus de la résilience se met avant, au moment, et après un événement dommageable ; car le renforcement de la résilience réduit la vulnérabilité ou minimise les impacts de la crise. Exemple, la construction de bâtiments parasismiques dans les régions exposées.

25 Approche et outils de la gestion du catastrophe, p.252 26Bruno Barroca, Maryline Dinardo et Irène Mboumoua, De la vulnérabilité à la résilience : Mutation ou bouleversement ? EchoGéo 24 (2013) avril 2013/juin 2013, p3 27 MATHIEU, 1991,Cité par André DAUPHINE et Damienne PROVITOLO, Risques et catastrophes observer, spatialiser, comprendre, gérer, p33

28 CENTRE RISQUE ET PERFORMANCE, La résilience, de la théorie à la pratique, Polytechnique de Montréal, Mars – avril 2014 Vol. 12 No. 2 29Hélène BERAUD, 2013, Initier la résilience du service de gestion des déchets aux catastrophes naturelles : le cas des territoires urbains et de l‟inondation, p28 18

En écologie, la résilience peut être « l‟adaptation des plantes, face aux types de climat et de sol, avec lesquels les plantes interagissent dans leurs développements », de ce fait, la croissance a besoin de flexibilité.

En général, il y a deux facteurs de résilience, à savoir : le facteur positif, qui augmente la résilience (la diversité, l‟auto-organisation et l‟apprentissage) et le facteur négatif, qui réduit la résilience sociale, comme la pauvreté, la mauvaise gouvernance et la centralisation du pouvoir, etc.

Le concept de résilience est appliqué à la ville, comme « la capacité d‟un système urbain à absorber une perturbation, et à retrouver ses fonctions, à la suite de cette perturbation »30. Et selon Marie Toubin, Serge Lhomme et Paquet(2012) : la résilience urbaine est considérée comme « la capacité de la ville à absorber un bouleversement, ou une inquiétude (insécurité) puis à récupérer ses fonctions à la suite de celle-ci ».

La résilience est un concept positif, différent de la vulnérabilité, mais il est utilisé dans la survenue d‟un événement négatif, pour se manifester, «La résilience renvoie généralement aujourd‟hui à une capacité d‟adaptation et d‟organisation d‟un système pour affronter au mieux des perturbations »31 .

5- Ville

Il n‟est pas facile de définir une ville. Selon le Dictionnaire Encyclopédique, la ville « est une agglomération d‟une certaine importance, dont les habitants exercent dans la majorité des cas dans le domaine secondaire et tertiaire». Le petit lexique de géographie urbaine définit la ville comme «un espace géographique regroupant de nombreux bâtiments consacrés à l‟habitation et à des activités non agricoles ». Cependant, dans les pays en développement, en particulier en Afrique, on trouve la cohabitation de deux modes de vie. On parle trop souvent de « le double visage des villes du Tiers-Monde » : deux secteurs d‟activités économiques se côtoient, en s‟imbriquant souvent l‟un dans l‟autre (secteur

30 Toubin (2012),La résilience urbaine :un nouveau concept opérationnel vecteur de durabilité urbaine ? Revue développement durable, vol 3, N°1, p1 31 Commissariat général au développement durable, 2015, Villes et territoires résilients, n°123, p13. 19

formel et informel). (P. FRUGIER, A. PROST, A. SOPPELSA, et G.LANCELOT, 1993)32.

La ville se définit par « les services qu‟elle procure à ses habitants, et à ceux des régions rurales qui l‟environnent ». Mais elle ne se définit pas par le nombre de ses habitants, car il y a certains villages, dans les pays en développement qui sont beaucoup plus peuplés que certains villages Européens. (GAR.)

D‟autres auteurs définissent une ville comme « une agglomération, ou dépasse un certain chiffre de population fixée arbitrairement (2000 personnes en France), par l‟administration »33. Cependant, dans certains pays, c‟est le nombre 5000 même 10000 habitants pour être une ville ; ainsi, la ville se définit par le nombre de ses habitants et les activités ou les fonctions qu‟elle procure, l‟absence du secteur primaire.

Notre cadre d‟étude s‟inscrit dans les caractéristiques décrites dans ces définitions, exceptée la première définition. Cette commune urbaine, en tant que collectivité locale de base, propose un certain nombre de services administratifs, sociaux et culturels.

6- Violence

Pour parvenir au concept, rapportons nous à l‟origine du mot « violence » qui est en latin « violentia »34 signifiant violence, force, caractère violent.

La violence est une notion difficile à définir, car elle renvoie à une série de phénomènes sociaux disparates : elle est à la fois agressivité, déviance sociale, criminalité, etc. L‟expression « violence urbaine » est assez récente, et date de la fin des années 70, lors des discours politiques en France. Actuellement, la violence désigne « des actes différents : du vandalisme, des actes de délinquances juvéniles, des attroupements de jeunes, des émeutes,

32 Connaissance du monde contemporain, p 54 33J.BOICHARD et V.PREVOT, 1981, La nature et les hommes, p244. 34https://sites.google.com˃site˃home˃violence, Étymologie Français Latin Grec Sanskrit 20

sans peur d‟être démenti et elle portait plutôt sur les brutalités physiques interpersonnelles et intentionnelles (ce que le droit caractérise par les «coups et blessures volontaires») »35

Chaque société a sa manière de la définir selon le cas existant. D‟après le Dictionnaire français LAROUSSE, la violence est « le caractère violent de quelqu‟un ou de quelque chose, ou des actes violents comme des violences (violence plurielle) »36.

Violences urbaines : un phénomène d‟explosion de violences collectives, en marge des villes, de la part de population qui s‟estime défavorisée ou humiliée par les institutions ; ce terme a été créé par le langage policier dans les années 80.

Selon Sophie Body Gendrot : violence urbaine désigne « des actions faiblement organisées des jeunes agissant collectivement contre des biens et des personnes, en général liées aux institutions, sur des territoires disqualifiés ou défavorisés ». Cette tentative de définition semble être limitée. Pour Olga Noelinaivo(2017), la violence désigne «toutes formes des atteintes ou brutalités physiques ou morales, d‟abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d‟exploitation y compris au niveau de la sexualité » ; d‟où ce qu‟on appelle « violences froides et violences chaudes »Ce terme renvoie à de multiples objets imprécis. La violence est un processus de meurtre et elle a pour but de détruire.

Selon Jacques PAIN, la violence « est destruction, mais elle est aussi libératrice, et a posteriori, créatrice… »37. Cette définition semble être l‟image de la justice populaire, car le jugement populaire est une violence qui résout la violence.

Elle est observée dans la plupart des sociétés modernes, les causes en sont variées, d‟une société à l‟autre, ou d‟un pays à l‟autre. La violence est associée à la criminalité aux États Unis. Ainsi Jean Claude a mentionné dans son ouvrage en ce qui concerne la réduction de la violence dans les sociétés modernes. Il n‟étudie cependant que la violence proprement physique. Et Ted Gurr. observe un retournement de tendance complet de la violence : Homicide (crime les plus graves pouvant être commis), criminalité (ensemble des actes illégaux, délictueux et criminels commis dans un milieu donné, à une époque donnée), des

35 Observatoire universitaire de la ville et du développement durable ; Vues sur la ville. Ville, société et violence : vers un autre regard ; Institut de Géographie, université de Lausanne, 1015, n°12, p3. 36 Dictionnaire de français, 60000mots : définitions et exemples 37 La violence institutionnelle ? Aller plus loin dans la question sociale, 2002, p3. 21

vols (infraction pénale qui consiste à s‟approprier frauduleusement un biens mobile appartenant à autrui) et des délinquances.

Une définition plus compréhensible et globale est donnée par l‟OMS, « la violence est l‟utilisation intentionnelle de la force physique, des menaces à l‟encontre des autres ou soi- même, contre un groupe ou une communauté,… ».

On peut dire que la violence est une action volontaire de la main mise sur un individu ou un groupe social, des biens et des services ; elle se manifeste sous différentes formes (physique, morale) et qui vulnérabilise les organisations sociales et les activités économiques. Dans ce cas, la violence se transforme en catastrophe, quand elle devient incontrôlable, par les autorités ou le gouvernement.

7- L’insécurité

C‟est un terme à la mode dans la plupart des médias, et dans les différents discours ; cependant ce concept reste encore flou dans le discours des hommes politiques. Il est défini par le taux de délinquance dans un lieu donné, mais dépend aussi de la population concernée.

Le dictionnaire français LAROUSSE a défini l‟insécurité comme « un manque de sécurité ; c‟était de ce qui n‟est pas sûr ». C‟est-à-dire, aucun champs d‟action. Cette définition semble être imprécise.

Le sentiment d‟insécurité en milieu urbain est une inquiétude profonde, cristallisée sur la peur d‟être victime d‟un crime. Ce qui entoure l‟insécurité c‟est la violence. Ces derniers sont inséparables, car d‟après Nicolas Loué, Hosny Rassoul et Jimmy Simonnot « violence urbaine, sentiment d‟insécurité et inactivité (impolitesse), tentent de restituer les contours contemporains de l‟insécurité »38

38 Nicolas Loué,Hosny Rassoul et Jimmy Simonnot, Les « violences urbaines »p4 . 22

Dans le langage courant, l‟insécurité désigne « le sentiment fait d‟anxiété ou de peur que peut ressentir un individu ou une collectivité, devant ce qui peut advenir »39. L‟insécurité s‟oppose au sentiment de sécurité (c‟est l‟ensemble des mesures matérielles, politiques, économiques et sociales, destinées à assurer la protection des biens et des personnes) ou de sérénité. Le sentiment d‟insécurité peut être individuel ou collectif, il se combine avec le danger réel ou imaginé, et la perception de sa gravité. Comme la violence, l‟insécurité est différente d‟un endroit à l‟autre, et selon aussi la communauté.

Certains auteurs définissent l‟insécurité comme « le résultat des violences », c‟est- à- dire les violences sont des actes, mais l‟insécurité est la conséquence de ces actes, demeure émotionnelle. L‟ensemble de plusieurs violences forme donc l‟insécurité. Cela nous conduit à définir l‟insécurité à partir du nombre de populations touchés ou le nombre de vulnérabilité.

C- REVUE DE LA LITTÉRATURE

La violence et l‟insécurité ne sont pas des phénomènes nouveaux, propres au monde contemporain. Elles étaient présente, depuis longtemps, selon l‟histoire, les mythes et les légendes, présentes dans la vie quotidienne et nous entourent aussi, dans les différents types de medias ; grande discussion à l‟échelle mondiale, nationale et locale, surtout pour lutter contre ces fléaux parce que elles vont devenir un véritable enjeu politique et un problème d‟état. Aujourd‟hui, toutes les communes reconnaissent le problème de la violence et de l‟insécurité.

Le revue littéraire a pour but de faire le point sur les connaissances, sur les risques de la violence et l’insécurité. Ces phénomènes sont l‟objet de plusieurs études dans le monde, mais ceux-ci sont distincts suivant leurs contenus. La majeur partie des œuvres des étudiants ou des chercheurs concernant la violence et l‟insécurité en milieu urbain ; elles sont en général menées par les sociologues, les philosophes, les historiens et les juristes, mais n‟apportent pas beaucoup d‟explications claires, compréhensibles et satisfaisantes, c‟est-à-dire c‟est une étude limitée dans un domaine. Notre revue se focalise sur

39 https:/fr.m.wikipedia.org˃wiki˃insecurité 23

l‟évolution de l‟insécurité et les facteurs explicatifs de ces phénomènes, ainsi que les politiques applicables en matière de lutte contre la violence et l‟insécurité.

L‟œuvre de Valentin NGANDONGO40, a mentionné dans sa publication, les formes de la violence, selon le degré et la nature des auteurs et des victimes. Il explique les principaux facteurs de l‟insécurité : la croissance démographique est au premier rang, ensuite les aspects socio-économiques, institutionnels, et la mondialisation, caractérisée notamment par la globalisation. La globalisation des économies entraîne aussi la globalisation de la culture, à travers les inforoutes. Il en résulte, nécessairement, une transversalité et une transnationalité des phénomènes, tels que la violence, la circulation des armes, les réseaux de drogues etc. Les principaux groupes sociaux liés à l‟insécurité et l‟accent sur les jeunes qui commettent des violences, sont issus de familles défavorisées, des quartiers stigmatisés, des fous et des chauffeurs ; cette affirmation est aussi soutenue par Yvette BAILLY, MAN-Lyon, dans la publication qui s‟intitule « insécurité et violences ». Dans son étude, les pistes à suivre pour combattre ce fléau reste premièrement à l‟État, de missions régaliennes pour assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens, la société civile, les leaders sociaux. Mais les stratégies populaires aboutissent par la justice populaire. On espère que dans la société moderne, les principaux auteurs sont tous les groupes sociaux. Dans notre zone d‟étude, il y a des personnes issues de classe aisée, des jeunes et des adultes qui font des actes délictueux. On accuse toujours les pauvres gens, mais les attaques à main armée sont hors de la portée des pauvres. Cette étude reste encore théorique et distinctive, même s‟il y a une différence entre les localités ; il ne s‟agit pas de classe sociale. Dana Relichovà dans son œuvre en 2011, a confirmé que le problème de la banlieue n‟est pas noir et blanc. L‟étude menée par Paul AHIDJO41 a constaté que hors des facteurs économiques et sociales, l„immigration est un facteur criminogène, c‟est-à-dire la migration illégale souvent incontrôlée par les pouvoirs publics. Il a mentionné les auteurs qui sont des étrangers, en complicité avec certains nationaux, qui trouvent leur gain à travers la pratique de la criminalité. D‟autres groupes, il s„agit des jeunes en difficulté qui recourent à la violence ou à la délinquance, comme solution à leur situation (jeunes désœuvrés, sans

40 Violence, délinquance et insécurité à Yaoundé 41Insécurité et criminalité étrangère à Maroua(CAMEROUN), No. 1 – 2009, 58pages. 24

emplois, enfants de la rue).Dans cette recherche, l‟auteur énumère les différentes formes de la délinquance de Maroua(les grandes et les petites délinquances). En effet, devant cette crise, le gouvernement est capable d‟apporter du soutien aux peuples, sa préoccupation est de donner et améliorer les services de bases urbains, et le renforcement de la capacité sécuritaire, avec l‟amélioration des activités des policiers et des gendarmes. Ses actions ont permis de rétablir la confiance entre l„État et la population, souffrant des actes délictueux.

Angelina PERALVA42 a souligné que les facteurs explicatifs de la violence résident dans la réflexion: à l‟heure actuelle, la violence reste sans prise générale et visible sur l‟action politique, à cause de la démocratie qui a élevé la violence à une échelle auparavant inconnue, qui repose sur l‟inégalité de niveau de développement régionaux ou entre les couches sociales sur les services de bases urbains due aux politiques publiques ; car il existe une certaine démission de l‟État, pour garantir l‟ordre public. Le Droit de l‟Homme, surtout le « statut de l‟enfance et l‟adolescence, qui définit la torture comme un crime, pourrait être à l‟origine de la délinquance juvénile. Pour elle, l‟action étatique présente des limites.

D‟autres auteurs affirment que l‟arrivé que la violence urbaine et criminelle en Afrique noire est tent à fait récemment, elle date de la période coloniale, il y a peine un siècle, car selon leurs études, la plupart des villes au Sud du Sahara ont été fondées par le colonisateur. C‟est la raison pour laquelle les décideurs ont pris conscience, lors de la conférence d‟HABITAT II à Istanbul en 1996(Marc-ANTOINE Pérouse de Montclos, 2004)43. Cette affirmation est justifiée, car elle correspond au début de l‟insécurité, du banditisme et de la criminalité dans le Nord de Madagascar, au début du XXe siècle, sous la période coloniale d‟après Jean FREMIGACCI.

L‟étude réalisée par Edgardo M.44vient renforcer l‟œuvre d‟Angelina PERALVA, mais la différence c‟est l‟énumération des types de violence et d‟insécurité, avec les dates d‟apparitions potentielles. Et il a aussi insisté sur le fait que la mondialisation amplifie les organisations criminelles, car les réseaux sont bien organisés, délocalisés et construits sur

42PERALVA, 2001, perspectives sur la violence brésilienne, in Tiers Monde, tome42, n°167 43 Violence urbaine et criminalité en Afrique subsaharienne : un état des lieux, Déviance et Société, 2004, Vol. 28, No 1, pp. 81-95 44 Insécurité et violence dans l‟Argentine néolibérale, la gestion politique de la peur, HAL, p41-72. 25

la circulation mondiale des produits et services illicites (drogues, véhicules volés, armes, trafiques de personnes clandestines, bois comme le bois de rose de Madagascar et pierres précieuses, etc.). Et aussi, l‟insécurité est la conséquence de la dégradation socio- économique, et l‟inefficacité de l‟État, qui est marquée par la forte présence du personnel de la sécurité, dans la statistique des délits. Il a évoqué les mesures à prendre, à partir des discours sécuritaires des politiciens, qui touchent plusieurs domaines, or il existe toujours des inégalités au niveau de la vulnérabilité entre les riches et les pauvres, car les pauvres sont des proies faciles à attraper. Dans cet article, l‟auteur souligne les points communs entre l‟Argentine, le Brésil et certains pays d‟Afrique subsaharienne qui vivent avec la criminalité liée à la drogue, impliquant les vols de voitures que les délinquants échangent à la frontière, mais l‟Argentine n‟est pas un pays producteur de drogue. L‟œuvre menée par Nicolas Loué Hosny, Rassoul et Jimmy Simonnot45nous permet d‟estimer que les violences urbaines s'expliqueraient par le manque d'éducation, l'oisiveté et l'errance noctambule, la consommation de cannabis, l'absence de normes, provoquant le non-respect de la loi, de l'autorité, de la morale et de la politesse.

L‟enquête réalisée par Michèle M‟PACKO46 a montré les différents facteurs de l‟insécurité qui sont liés à la croissance urbaine, les mauvais états des infrastructures urbaines, la migration, la corruption, etc. Il a localisé aussi les zones à risques et les groupes vulnérables. C‟est à partir de ces circonstances que l‟auteur avance des mesures informelles et individuelles, ou collectives, voir la justice populaire ; les solutions formelles sont les devoirs de la collectivité locale, de la société civile et du gouvernement. Ce travail nous semble pertinent dans le cadre de notre étude. Nous nous en sommes largement inspirés. L'étude de ces auteurs nous a servi comme élément de base de notre étude.

L‟enquête réalisée par la DCRG (Direction Centrale des Renseignements Généraux) selon Éric Macé47, précise que parmi les facteurs de risque les seuls critères socioéconomiques ne suffisent pas à rendre compte des variations des violences urbaines. Outre la classe d‟âge, il faut également tenir compte du sexe et de l‟origine ethnique des jeunes de ces quartiers sensibles.

45 S‟intitule, les violences urbaines. 46M‟PACKO, 2000, Violence, délinquance et insécurité à Douala(Cameroun), 18pages. 47Éric Macé, 1999, Les violences dites « urbaine » et la ville 26

CHAPITRE II - CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES DE LA ZONE D’ÉTUDE

A- DYNAMISME DÉMOGRAPHIQUE

1- L’évolution de la population urbaine

La ville de Befandriana-nord compte 4200 habitants en 1975, en 1993, on dénombre 6891habitants48, c‟est-à-dire un accroissement de 2321habitants en 16ans, soit un taux d‟accroissement de 4,6% habitants/an. Depuis l‟année 2000, on constate une augmentation spectaculaire de la population urbaine, due aux fonctions socio-économiques de la ville : fonction commerciale, culturelle et administrative. Sa population était au nombre de 36689 habitants en 2015(3% de la population Sofia en 2007) pour une superficie de 16,3km2, soit une densité moyenne de 2683hab /km2. Sa population a été ainsi multipliée par six en 22ans, avec un taux d‟urbanisme de 15%.

Tableau n°1 : Évolution de la population de la ville de Befandriana-nord

Années 1993 1998 2003 2008 2013 2015

Effectifs 6891 8338 16678 25015 33353 36689

Source : Notre calcul, à partir des données fournis par RGPH en 1993 et du District.

Ce tableau permet de visualiser l‟effectif de la population de 1993 à 2015. À partir de l‟année 1993, on observe une augmentation de 8340 habitants en cinq ans (soit 1668 habitants par an). Ainsi que en vingt ans, la population de la commune urbaine de Befandriana-nord a connu une augmentation de 29798 habitants.

48 RGPH (Recensement Général de la Population et de l‟Habitat), 1993. (1992, 6521habitants) 27

Figure n° 1 : Courbe de l‟évolution de la population

40000

35000

30000

25000

20000 15000

10000 5000

0 1993 1998 2003 2008 2013 2015

Source : Élaboration personnelle, décembre 2017

Cette figure, nous montre l‟évolution de la population dans la commune urbaine de Befandriana-nord, et nous permet de connaître la croissance de la population, à partir de 1998 ; pendant cette période, on remarque l‟arrivée massive de migrants ruraux causée surtout par l‟ouverture des établissements scolaires privés. Depuis 2013, il y eut un ralentissement du nombre de la population, à cause de la politique de l‟éducation nationale dûe à l‟ouverture des établissements scolaires publics dans toutes les communes, et dans certains fokontany. Depuis ce temps, la plupart des ruraux sont retournés dans leurs zones d‟origine, pour faciliter la scolarisation. Mais de 2014, on observe une reprise du nombre de la population, à un rythme exponentiel. Ce phénomène est dû à la fuite des ruraux face à la crise agricole ; il y a également le développement du commerce qui attire les étrangers. La croissance démographique dans la ville de Befandriana-nord est mal maitrisée, car la plupart de la population y habitent, sans être enregistrées dans les fokontany. Ainsi, la quasi-totalité des constructions sont illicites. Cette situation entraîne alors la prolifération des vols et des agressions.

Le tableau n°2 et la carte n°2, ci-après, sur la répartition de la population, illustrent bien cette situation.

28

2- La répartition de la population par quartier

Concernant la répartition spatiale de la population dans la ville, on constate que la population est inégalement répartie. Du point de vue du nombre, certains quartiers sont plus peuplés par rapport à d‟autres. Cela s‟explique par le choix d‟installation de la population et la position des quartiers. Premièrement, la topographie : la majorité de la population s‟installe dans des zones basses et planes, pour faciliter l‟accès à l‟eau, du cours d‟eau et à la construction des maisons sans qu‟on y apporte des aménagements. Deuxièmement, la proximité des villages constitue la ceinture urbaine. Ils sont situés entre 1 à 6 km de la ville. Ces villages participent régulièrement à toute activité urbaine et les villageois, par la force choses, deviennent des résidents de la ville. Troisièmement, dans les fokontany où il y a plus d‟établissements scolaires publics ou privés (dans le fokontany Manongarivo), on dénombre cinq établissements scolaires.

29

Tableau n°2 : Superficie et densité de la population par fokontany dans le chef-lieu du district de Befandriana-nord.

Fokontany Superficie % Nombre de la % Densité (Hab. (km2) population /km2) Ambalanomby 1.7 13 3999 10.8 2352

Ambatolahy 1.1 8 2083 5.6 1893

Antanambola-cité 2.1 39 3830 10 1823

Fiadanana 1.3 9 3887 10.5 2990

Mahatsinjo 1.3 8 4280 11.6 3292

Manongarivo 1.9 13 7192 19.6 3785

Tsaramandroso 2.3 16 3602 9.8 1566

Tsararivotra I 1 7 3788 10 3788

Tsararivotra II 1.6 11 4028 10.9 2683

Ensemble 14.3 100 36689 100 2683

Source : Auteur, à partir des chiffres obtenus près des fokontany et du District en 2015.

L‟analyse de ce tableau nous permet de noter que le fokontany de Manongarivo est le plus peuplé, soit 7192 habitants, pour une superficie de 1.9km2. Il est placé au deuxième rang, en termes de superficie, tandis que le quartier le moins peuplé est celui d‟Ambatolahy, avec 2083 habitants, et une superficie de 1,1km2. 30

Carte n°2 : La densité de la population dans la ville de Befandriana nord 2 (hab./km )

Carte n° : Carte de la densité de la populat 48° 10’ 48° 47’ n E E

14° 47’ S 14°47’ S

N

Tsaramandroso

Ambalanomby Ambalanomby

Fiadanana Fiadanana

Vers Antsohihy RN 32 Tsararivotra II Ambatolahy Antanambola-Cité

Tsararivotra I TsararivotraTsararivotra I I Manongarivo Manongarivo

Vers Mandritsara Échelle 15°15’ S 0 100 200 m 15°15’ S

48°10’ E 48° 10’ E

LÉGENDE 0-2000 ≥3500 2000-2500 Route nationale 32 2500-3000

Limite de la Commune urbaine 3000-3500 Limite des fokontany

Source : Fond de carte, Commune urbaine de Befandriana-nord, arrangé par l‟auteur, 2016 31

Cette carte n°2 nous permet de visualiser la répartition de la population dans la ville de Befandriana-nord. Il apparaît que les fokontany Manongarivo et Tsararivotra I sont les zones les plus densément peuplées, avec des densités de plus de 3500 hab. /km2, ce sont des fokontany qui reçoivent le plus de migrants,constitués d‟élèves, et leurs positions facilitent l‟installation de la population : la proximité des villages constituent la ceinture urbaine. La densité du fokontany Mahatsinjo est de 3292hab/km2. Pour le fokontany Fiadanana, la densité est de 2990 hab/km2 et le fokontany Tsararivotra II 2683 hab. /km2, ils se trouvent dans une situation intermédiaire. Les densités les plus faibles sont inférieures à 2000hab/km2,et se trouvent dans les fokontany d‟Ambatolahy, avec une densité de 1893hab./km2, Antanambola-cité avec 1823 hab./km2, suivi de Tsaramandroso avec 1566hab/km2 . La densité moyenne dans la ville de Befandriana-nord est de 2683habitants par km2 en 2015 ; la population de la ville de Befandriana-nord est inégalement répartie.

B- LES DIFFÉRENTS TYPES ET LES MANIFESTATIONS DE L’INSÉCURITÉ DANS LA COMMUNE URBAINE DE BEFANDRIANA- NORD

Dans la Commune Urbaine de Befandriana-Nord, l‟insécurité se présente sous plusieurs formes et présente de nombreux caractères. Parmi ces caractères, on peut citer les infractions contre l‟intégrité corporelle, les infractions contre les biens ou atteintes à la propriété, les infractions contre les mœurs, ainsi que d‟autres formes (voir tableau en annexe).

1- Les infractions contre l’intégrité corporelle

Sur le plan juridique, l‟infraction est une action ou omission définie par la loi pénale et punie de peines fixées par la loi. Quand-on parle des infractions contre l‟intégrité corporelle, elle concerne en fait les meurtres, l‟assassinat, les coups et blessures ; ces actions sont visibles dans la ville de Befandriana-Nord. Ces types d‟infraction englobent les infractions contre la vie et l‟intégrité physique de la personne ; c‟est-à-dire tous les

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crimes et les délits portant atteinte à l`intégrité physique et psychique des personnes, et allant jusqu`à la suppression de la vie humaine . Ces types d‟infractions occupent 49% des infractions commises dans la ville de Befandriana-nord, en 2015. Les infractions contre la vie présentent deux cas : les atteintes volontaires et les atteintes involontaires. Les atteintes volontaires sont caractérisées, d‟une part, par l‟homicide et les violences qui ont pour objet principal de supprimer la vie d‟une personne, de causer une atteinte à autrui, dès lors qu‟ils ont été commis dans ce but. D‟après nos enquêtes, auprès du commissariat de Befandriana-Nord, toutes les infractions d‟atteinte volontaire à la vie ou à l‟intégrité physique exigent la nature volontaire de l‟acte de l‟auteur. Par définition, l‟homicide, c‟est le fait de donner la mort à autrui. Il faut remarquer qu‟il existe deux cas d‟homicide. D‟une part, il y a l‟homicide commis avec l‟intention de donner la mort, dite meurtre, c‟est le cas du meurtre de deux personnes soupçonnées d‟avoir attaqué un commerçant venant du Sabotsy be de Befandriana-nord, en 2013, et la mort d‟un jeune homme appelé Lekany en 2012, qui a été précipité dans un puits. C‟était aussi le cas d‟une jeune femme de ménage. Le soir, dans le quartier Ambalanomby, cette jeune femme n‟est pas rentrée chez elle. C‟est une mauvaise surprise pour sa famille et la population locale, on a retrouvé le corps de cette fille, sans vie, et tout nu, le lendemain. En plus de ces types d‟infractions, il y a les coups et blessures volontaires. Ces dernières infractions sont moins graves que le meurtre et l‟assassinat. Mais ils peuvent entrainer la mort. L‟auteur peut vouloir tout simplement blesser son adversaire, donner la mort. On trouve toujours ce type d‟infractions, surtout au moment où il y a des discos ou des spectacles dans la ville. Pour preuve, un jeune homme nommée Thailouse a été victime d‟une bagarre dans un disco de la ville, au mois de juin 201449. Les atteintes involontaires sont caractérisées par la faute. Cette faute est due à l‟imprudence, à la maladresse, à l‟inattention ou à la négligence de l‟auteur d‟un acte. C‟est le cas d‟un cycliste qui circule pendant la nuit sans éclairage pouvant renverser des piétons À titre de remarque, sur le plan international, le génocide (une forme de crime contre l‟humanité a ceci de particulier, qu‟il vise l‟extermination d‟un groupe humain, pour des considérations politiques, religieuses, ethniques, racistes ou autres) constitue une grave

49 Le jour de la fête de l‟indépendance 33

infraction. Malgré cela, ce type d‟infraction n‟existe pas dans la Commune urbaine de Befandriana-nord. Le tableau ci-après, nous donne les délits et les crimes contre les personnes dans la ville de Befandriana-nord.

Tableau n°3 : Les infractions contre les personnes

Années 2013 2014 2015

Nature des Effectif % Effectif % Effectif % violences % Menace de mort 7 4 5 83 0 0 avec ou sans condition CBV 59 35 0 0 33 25

VVF 104 61 0 0 100 75

Coups mortels 1 0.5 0 0 1 0.7

Outrage public à la 0 0 1 17 0 0 pudeur

Total 171 100 6 100 134 100

Source : Chiffres fournis par le commissariat de police et des fokontany, mai 2016.

D‟après ce tableau n°3, les violences et voies de fait(VVF) sont les plus élevées dans la ville de Befandriana-nord. On enregistre, en 2015, 100cas, viennent ensuite les Coups et blessures volontaires (CBV) avec 33cas et 59 cas en 2013 ; ces chiffres nous indiquent que la répétition des bagarres et des désaccords sont surtout entre les femmes.

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Quant aux menaces de mort, les outrages publics à la pudeur et les coups mortels, ne constituent qu‟un seul cas pour ensemble de l‟année 2015 ; signifie qu‟il y a un maintien de l‟ordre ou les personnes ne portent pas plainte auprès des autorités. La violence n‟est pas nécessairement contre les personnes, elle accompagne également les délits contre les biens.

2- Les infractions contre les biens ou atteintes à la propriété

Ces infractions se présentent sous plusieurs formes : elles regroupent les cambriolages commis dans des circonstances aggravantes, les vols simples, les suspicions de vols, les vols à la tire, les vols d‟accessoires de voitures. Ces infractions sont les plus commises dans la ville, elles détiennent 55% des infractions. Il y a d‟abord les appropriations frauduleuses. Elles sont caractérisées par le vol, l‟escroquerie, l‟abus de confiance. Le vol, c‟est une soustraction frauduleuse de la chose appartenant à autrui. Il fait partie des incriminations qui font appel à un acte de violence, car il trouble la paix et la sécurité de toute la population locale, et est le plus répandu en ville. Le vol peut être un vol simple ou un vol aggravé. Un vol est dit simple, si le voleur accomplit le vol sans accident qui pourrait aggraver son fait, c'est-à-dire que son objet est tout simplement de voler et rien d‟autre. Comme le vol dans la chambre de monsieur Zo50 ; un jeune homme d‟environ 15 ans arrive chez Zo pour voler un appareil photo et quelques appareils électroniques. Dans le cas contraire, il devient un vol aggravé, s‟il est accompli avec des accidents qui aggravent l‟infraction principale comme l‟effraction, l‟escalade, l‟utilisation de fausses clés. C‟est le cas du vol accompli par quelques bandits dans la maison des commerçants dans le fokontany Manongarivo pour voler les recettes du prix d‟une vingtaine de bovidés. Ces bandits avaient des armes à feu et des objets pointus. En dehors du vol, il y a l‟escroquerie, c‟est le fait de se faire remettre volontairement une chose appartenant à autrui, soit en faisant usage d‟un faux nom ou d‟une fausse qualité, soit en employant des manœuvres frauduleuses.

50 Entretien effectué avec Monsieur Zo, dans son domicile, le 14 mai 2015 à8Heure

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Cette méthode est employée par les auteurs de cet abus, car cette infraction est consommée, même sans violence, la remise de la chose par autrui se fait volontairement, elle se fait tout simplement par tromperie. Il se présente sous plusieurs formes. C‟est le cas du jeu de hasard, le jeu de carte « maintimainty mahazo ». Au sujet de l‟abus de confiance, ce type d‟infraction est le fait, par une personne, de détourner au préjudice d‟autrui, des fonds, des valeurs, ou un bien quelconque, qui lui ont été remis, et qu‟elle a acceptés, à charge de les rendre, de les représenter, ou d‟en faire un usage détermine. Pour que l‟abus de confiance existe, il faut qu‟il y ait un contrat, une remise, une chose, objet de la remise. Mais il y a le changement d‟une partie au contrat, de ne pas tenir sa promesse, surtout pendant la campagne de la vanille, plusieurs personnes sont victimes de ce type d‟infraction. Cela est dû au détournement des fonds donnés par le créancier. Quant aux autres atteintes aux biens, elles concernent, par exemple, de recel, les destructions. Le recel est une catégorie d‟actes qui se commet à la suite d‟une précédente infraction, et qui tend à en aider les auteurs. Il existe trois sortes de recels, le recel de chose, le recel de malfaiteur qui est commis principalement par les femmes célibataires, et le recel de cadavre, mais seul le premier forme une atteinte aux biens. Les destructions concernent par exemple la disparition des biens, l‟incendie. Ce dernier est un grand feu qui, en se propageant, cause des dégâts importants. À titre d‟exemple, l‟incendie d‟Analakely Befandriana-nord, année 1998. Cet incendie ravage aussi l‟actuel marché Analakely, le 29 Septembre 2013. Nous allons présenter, dans le tableau, ci-après, les infractions contre les biens dans la ville de Befandriana-nord.

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Tableau n°4: Les infractions contre les biens

Années 2013 2014 2015 Nature des Effectif % Effectif % Effectif % infractions Vols simples 100 49 68 49 67 56 Vols avec effractions 30 13 6 4 3 6

Vols à main armée 1 0.4 0 0 0 0

Tentatives de vol 10 4 4 3 0 0

Abus de confiance 40 18 22 16 13 11

Escroqueries 14 6 16 12 19 16 Vols de bovidés 0 0 3 2 0 0

Violation à domicile 0 0 0 0 2 2

Usurpation 0 0 0 0 1 1 Destructions des 0 0 0 0 2 2 biens publics

Destruction des 21 9 20 14 13 11 biens privés Incendies criminelles 07 3 0 0 0 0 Total 223 100 139 100 120 100

Source : Enquêtes auprès du commissariat de police, fokontany et établissement pénitentiaire, mai 2016.

Les résultats du tableau n°4 nous montrent que les cas de vols simples sont les plus élevés dans la ville de Befandriana-nord, avec 49% de cas en 2013et 2014, 56% de cas en 2015. Ce fait est dû à la hausse du prix des denrées alimentaires dans la ville suite à la mauvaise récolte du riz, l‟insuffisance des activités créatrices d‟emplois pour les jeunes en ville, comme à la campagne.

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Ces crises ont des impacts sur la vie des habitants dans la commune urbaine de Befandriana-nord ; ainsi, la plupart des gens qui n‟ont pas de travail et sans moyen financier sont obligés d‟avoir recours aux vols. L‟abus de confiance occupe la deuxième place dans les infractions contre les biens, avec 75 cas, soit 18% en 2013, 22 cas, soit 16% en 2014, et 13 cas, soit 11% en 2015. Quant à la destruction des biens privés, elle occupe la troisième place. Dans cette ville, la difficulté de la situation socio-économique est devenue très inquiétante.

3- Les infractions contre les mœurs

Ce type d‟infraction atteint respectivement 10%, enregistrée dans la ville de Befandriana- nord. Elles ont trait au viol, à l‟attentat à la pudeur, aux mauvais traitements des enfants. Le viol se définit également comme l‟acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu‟il soit, commis sur la personne d‟autrui, par violence, menace, contrainte, ou même surprise. Mais il se différencie des autres agressions sexuelles, par un résultat spécifique, qui est la pénétration sexuelle commise sur la personne d‟autrui. Par exemple, l‟acte de Nasser, qui a violé un élève d‟un établissement local. Les comportements outrageants se distinguent des atteintes sexuelles, comme le viol, en ce qu‟ils ne consistent pas à espérer ou à accomplir un acte sexuel sur la victime, car les comportements outrageants n‟impliquent pas de contact avec la victime, et ne tendent pas non plus à obtenir ce contact. D‟abord, l‟exhibition sexuelle imposée à la vue d‟autrui, dans un lieu accessible aux regards du public. C‟est donc la raison pour laquelle il est interdit de se baigner tout nu sous le pont Somboaña dans le fokontany Fiadanana, car ce lieu est un lieu public accessible à tous. Malgré l‟évolution de la technologie, on n‟entend pas encore parler d‟exploitation pornographique de l‟image d‟un mineur, la diffusion de messages pornographiques à Befandriana-nord. Nous présentons, dans le tableau, ci-après, les infractions contre les mœurs dans la ville de Befandriana-nord.

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Tableau n°5 : Les infractions contre les mœurs

Années 2013 2014 2015

Nature des infractions Effectif % Effectif % Effectif %

Outrage publique 17 33 2 12 2 13

Attentat à la pudeur 2 4 0 0 0 0

Outrage à la pudeur 0 0 1 6 0 0

Détournement de 25 48 8 47 8 50 mineur

Abandon de famille 0 0 2 12 0 0

Viol 8 15 4 24 6 38

Total 52 100 17 100 16 100

Source : Commissariat de police, fokontany, mai 2016.

Le tableau n°5 nous montre que le détournement de mineurs occupe une place primordiale dans les atteintes contre les mœurs. Avec 41cas en 2013 à 2015 ; dont : 25 cas en 2013, soit 48% de cas, et 16 cas en 2014 et 2015. En effet, les mauvais comportements des mineurs et des adultes, et l‟utilisation de jeunes mineurs comme moyen pour se procurer de l‟argent, sont à la source de ce fait. Viennent ensuite les outrages publics et la pudeur, qui surgissent dans la commune urbaine de Befandriana-nord, avec 21 cas dans l‟ensemble. Après, le viol est un fait existant au sein de la ville, avec 18 cas de 2013 à 2014. Ce cas touche principalement les jeunes filles mineures. Enfin, l‟abandon de famille est marqué, en général, par l‟existence de la polygamie et l‟irresponsabilité des pères de famille.

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4- Les autres infractions

Les autres infractions regroupent celles qui sont liées aux : faux et usage de faux, cela concerne par exemple la fausse monnaie, la corruption.

Ce faux se définit comme toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice, et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d‟expression de la pensée, qui a pour objet, ou qui peut avoir pour effet, d‟établir la preuve d‟un droit ou d‟un fait ayant des conséquences juridiques.

Le faux commis dans un document administratif concerne le faux commis dans un document délivré par une administration publique, aux fins de constater un droit, une identité,

L‟une des infractions très ancienne, mais qui trouble parfois la Commune urbaine de Befandriana-nord, c‟est l‟existence des actes de sorcellerie. La détention consciente, par une personne, d‟un pouvoir surnaturel, ayant recours à des maléfices, et à des pratiques susceptibles de nuire aux personnes, à leur vie, à leur santé physique ou mentale, à leurs biens et à leur fortune. Exemple le fameux « njarinintsy »qui affecte les jeunes filles au sein des établissements scolaires, dans la ville de Befandriana-nord, en 2013.

Tableau n°6 : Les autres infractions

Années 2013 2014 2015 Nature des Effectif % Effectif % Effectif % infractions Transport et 02 100 0 0 0 0 vente de drogue Résistance à 0 0 03 100 06 100 l‟exécution des décisions juridiques Total 02 100 03 100 06 100

Source : Commissariat de police Befandriana-nord, mai 2016 40

Ce tableau n°6 nous indique un nombre minime d‟infractions et récurrents au sein de la ville. Les infractions liées aux stupéfiants sont celles relatives aux drogues, dont l‟usage est interdit. Il s‟agit en général de la consommation régulière ou occasionnelle de drogues illicites comme le cannabis « jamala ». Il peut s‟agir également de trafic, de la fabrication ou de production, ainsi que de revente de drogues interdites. Selon les informations, dans l‟ensemble de Madagascar environ 600 personnes ont été emprisonnées à cause de cette affaire. Le tableau ci-après récapitule les statistiques recueillies selon notre enquête dans la ville de Befandriana-nord.

Tableau n°7 : Statistique des infractions commises dans la ville de Befandriana-nord

Infractions Pourcentage(%)

Atteintes aux personnes 35

Atteintes aux biens 55

Atteintes aux mœurs 10

Autres infractions 1

Total 100

Source : Enquête auprès du commissariat de police, mai 2016

Le tableau n°7 laisse apparaître nettement que les atteintes aux biens détiennent une part importante des infractions commises dans la capitale, soit la moitié de l‟ensemble des infractions commises, ce qui correspond à la tendance dominante dans les grandes villes du monde. Puis les atteintes aux personnes, et enfin les atteintes aux mœurs et le trafic des stupéfiants à petite échelle. Une analyse plus détaillée permet de constater que : 33 % des infractions dans cette catégorie sont constituées de vols, et 33% des infractions sont aussi constituées de CBV et VVF.

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Figure n°2 : La part de chaque type d‟infraction

1%

10% 35% Atteintes aux personnes Atteintes aux biens 54% Atteintes aux mœurs Autres infractions

Source : Élaboration de l‟auteur, 2017, d‟après les chiffres fournis par le commissariat de police à Befandriana-nord.

Cette figure montre que l‟infraction contre les biens occupe la plus grande part dans la ville de Befandriana nord, avec 54% constitués par l‟importance du nombre de vols et des actes de vandalismes; ensuite, les infractions contre les personnes occupent 35% des atteintes ; dans cette catégorie, les bagarres et les petits conflits sont les plus fréquents. Les délits contre les mœurs ne détiennent que10%, car ils sont dans la majorité des cas réglés par arrangement entre les victimes et les auteurs. De ce fait, très peu de plaintes arrivent aux autorités. Les autres infractions n‟occupent que 1% des atteintes.

Conclusion de la première partie

La population de Befandriana-nord est à forte croissance et est marquée par l‟arrivée massive des ruraux, depuis la distribution de terre effectuée par la commune urbaine, en 1968. Dans ce chef-lieu du district, la violence et l‟insécurité sont des phénomènes qui perturbent la vie des citadins et elles se présentent sous différentes formes, affectant les 42

hommes et les biens. Cependant, elles varient selon les types d‟infractions les plus commis. Les infractions contre les biens qui constituent les différentes formes de vols sont les plus développées dans la ville, ensuite les infractions contre les personnes, caractérisées par le meurtre, l‟assassinat, les coups et blessures, les infractions contre les mœurs, et enfin, les autres atteintes tiennent le dernier rang.

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PARTIE II

DYNAMIQUE URBAINE ET LES ZONES À RISQUES DANS LA VILLE DE BEFANDRIANA-NORD

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Introduction de la deuxième partie

Cette partie porte sur l‟étude des différents facteurs de la violence et de l‟insécurité ; on attribue l'insécurité urbaine à des causes d'ordre économique, social, environnemental et institutionnel. Cette partie fait ressortir aussi les auteurs de la violence qui sont constitués par les habitants du même quartier à risques. Pour finaliser cette partie, face à la propagation de la violence dans la ville de Befandriana-nord, nous allons localiser les zones à risques et les quartiers chauds de la ville.

CHAPITRE I- LES FACTEURS DE LA VIOLENCE ET DE L’INSÉCURITÉ DANS LA VILLE DE BEFANDRIANA-NORD

Les facteurs de risques sont des caractéristiques qui augmentent la probabilité qu‟une personne ne commette un acte. Ces facteurs de risques s‟appliquent généralement aux personnes, aux groupes, ainsi qu‟aux milieux socio-économiques. Ils se sont légions (Paul AHIDJO)51.

A- LA GESTION ET L’ORGANISATION DE L’ESPACE URBAIN

1- L’exode rural et les constructions anarchiques

L‟occupation de l‟espace urbain rencontre un accroissement accéléré, dû à l‟augmentation du nombre de la population. En 1968, afin d‟éviter une occupation désordonnée et illicite, les responsables de la commune ont organisé un lotissement des terres, à la périphérie de la ville. Des ruraux ont profité de cette occasion pour acquérir des parcelles. Cependant, la plupart construisent généralement des maisons de deux pièces, de façon anarchique.

51 Insécurité et criminalité étrangère à Maroua (Cameroun), p50. 45

Par ailleurs, en l'absence d‟une véritable stratégie portant sur l'évolution des quartiers, les constructions illicites, et la forte croissance démographique, empêchent tout contrôle sur le développement de ces quartiers. L‟habitat se présente comme suit :on trouve un habitat mixte. Certaines maisons plutôt en bon état, se trouvent sur le long des voies de communications principales qui appartiennent à des ménages aisés.

Pour la plupart des constructions bien bâties sont souvent entourées de grands murs qui relèvent d‟une architecture de la peur, pour mieux se défendre, à cause d‟un sentiment permanent d‟insécurité et qui attirent la convoitise. Cependant, la majorité des habitats sont de petites habitations précaires en briques ou en terre bâtue, constituent le paysage. Parfois, on y rencontre des problèmes de rétrécissement et de salubrité importants qui favorisent la multiplication des maladies (mauvaises conditions d'hygiène), la prolifération des serpents, de parasites comme les puces des rats.

Cette catégorisation de l‟habitat reflète le niveau de vie de la population et l‟état des équipements relatifs à chaque maison.

Les visites dans les quartiers ont permis d‟observer que les grandes maisons sont suffisamment protégées par leurs murs et leurs systèmes de sécurité (gardiens, électrification des murs. Toutefois, elles semblent être exposées à des attaques. Le pourcentage de ménages habitant une construction en dur est de moins de 21%52, dans le milieu urbain. Cette situation rend inopérantes et inadaptées les mesures appliquées pour offrir des services urbains à toute la population, d‟une manière adéquate. Depuis l‟an 2000, près de la moitié de la population du Tiers-monde vivent en ville ; cette explosion urbaine s‟explique surtout par les migrations massives des ruraux, qui fuient la misère des campagnes. L‟exode rural est la plus importante des migrations intérieures, car les ruraux abandonnent les campagnes jugées surpeuplées ; ils se dirigent vers la ville, où ils considèrent que l‟emploi est abondant et plus rémunérateur que le travail de la terre. C‟est- à-dire, ils espèrent trouver des conditions de vie meilleure. La plupart de cette main d‟œuvre est sans qualification précise. À l‟exemple du quartier Manongarivo, cette population d‟origine rurale constitue plus de 90%, elle s‟éparpille selon leur village d‟origine. Surtout les originaires des villages périphériques qui se situent entre 1 à 6km de la ville. En général, depuis la distribution des terres faite par la commune urbaine en

52 CPGU, Atlas des risques dans la région Sofia 46

1968, les ruraux construisent des maisons et facilitent leurs installations et abris de passage ou à louer aux jeunes venant de villages lointains qui continuent leurs études à Befandriana-nord, même les prostituées y trouvent leurs intérêts.

2- La précarité de la situation économique

L‟analyse de cette situation est dans un premier temps concentrée sur une approche par les revenus et la consommation. L‟importance de la population occupée, disposant de moins de 1,25dollarpar jour, se traduit par le manque de travail décent ; (pour sept actifs occupés sur dix, dans l‟ensemble de Madagascar)53 ce qui montre la présence des caractéristiques du sous-développement et la pauvreté des ménages. Cette frange de la population occupe, par nécessité, des emplois précaires pour survivre. La hausse du taux de chômage est la principale cause de l‟insécurité dans la ville. Ce taux de chômage diffère sensiblement entre les hommes et les femmes. Cette situation se dégrade, en raison de la continuelle croissance démographique et l‟arrivée des jeunes sur le marché du travail ; c‟est-à-dire, l‟offre de travail n‟est pas proportionnelle à la demande. Cette situation existe dans toutes les villes de Madagascar. S‟il y a du travail, la condition est difficile ; c‟est pour cela que le gouvernement malagasy autorise encore le métier déjà aboli dans tous les pays du monde, à savoir le métier de tireur de poussepousse qu‟on voit dans certaines villes de Madagascar (Mahajanga, Antsirabe). L‟inexistence d‟entreprise dans la ville de Befandriana-nord ne permet pas aux diplômés d‟obtenir du travail, car la formation est inadaptée aux secteurs d'activités dominants. De même, quelques fois, les postes qui sont créés dans une entreprise, ou au sein des services publics sont confiés aux membres de la famille des dirigeants de ces structures, malgré une évidente incompétence. Certains salariés des sociétés refusent de partir à la retraite. En effet, ce fait empêche les jeunes susceptibles d'obtenir un emploi, d'y accéder. Dans cette ville, seul la société HABIB et Compagnie embauche réglementairement plus de vingt personnels.

53 ENSOMD, 2012-2013, Pxi. 47

Alors la question se pose, où vont ces jeunes? La plupart tombent dans les actes délictueux. Selon le rapport de la banque mondiale en 2000, sur le développement dans le monde, le sentiment d’insécurité qui accompagne la pauvreté ; cela existe dans la ville de Befandriana-nord, la pauvreté et le chômage chronique sont les lots des habitants, car tous les délinquants sont des gens qui n‟ont pas de travail permanent. Selon Edgardo M.« il y a différentes formes de délinquance, qui sont des réponses au chômage de longue durée ». L‟incapacité des parents à subvenir aux besoins fondamentaux augmente le nombre d‟enfants errant à longueur de journées et est responsable des vols, et crée un phénomène qui existe depuis longtemps dans la capitale de Madagascar, à savoir les petits mendiants. On assiste de plus en plus à un sursaut d'orgueil des mères de familles qui, en dépit de leur manque d'instruction, sont prêtes à de petits travaux, pour parvenir à envoyer leurs enfants à l'école. Dans les cas extrêmes, les enfants tentent eux-mêmes d'assurer leur scolarisation, parfois avec l'aide de tiers, parfois en trouvant un emploi leur permettant l'acquisition de fournitures scolaires. Les échecs de l‟économie sont aussi devenus des obstacles pour la sécurité, parce que la hausse des prix et la crise agricole qui sont entrainées par la domination des cultures de rentes ou industrielles entrainent des risques potentiels pour la paix. À partir de la hausse du prix de la vanille en l‟année 2000, et la crise politique en 2001, la ville de Befandriana connaît une augmentation des prix, en particulier le riz qui atteint 1000 Ar le kilo, ainsi que les autres produits locaux. Depuis l‟arrivée des collecteurs des produits de rente et industrielle, les attaques à main armée se développent dans cette ville, car ces personnes de passage apportent de grosses sommes d‟argent. Le taux de chômage isolé n‟est pas un indice révélateur ; en effet ce n‟est pas seulement le chômage qui est en cause, mais encore la difficulté pour les chômeurs de revenir sur le marché du travail, de trouver une occupation rémunérée dans l‟économie informelle, ou d‟accéder à des formes diverses d‟assistance : protection étatique, politique ou aides des institutions religieuses ou des ONG54

54Edgardo (M.), 2007, Insécurité et violence dans l'Argentine néolibérale. La gestion politique de la peur. L'ordinaire latino-américain, (N 194), p 41

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3- L’insuffisance du nombre des agents de police par rapport au nombre de la population

À la suite d‟une série de meurtres et d‟agressions dans la ville de Befandriana-nord, la police et la gendarmerie nationale ont mené plusieurs opérations de sécurisation dans l‟agglomération. Néanmoins, malgré ces efforts, les effectifs restent encore en deçà des normes, en matière de sécurité urbaine, malgré le recrutement d‟auxiliaires de police et de gendarme. Devant l‟explosion démographique, la population se multiplie par cinq ou par dix entre 1990 et 2000. La police représente la première force de sécurité, en milieu urbain. Dans cette ville, on a un ratio de 1 policier pour plus de 1500 habitants. Au niveau de l‟effectif de la police, cette ville ne dispose que de 23 policiers pour 36689habitants55. De même, les forces de sécurité restent toujours confrontées à un manque criard de matériel d‟interventions ( véhicules, matériel anti-émeute, matériel de surveillance) et vivent très souvent dans des conditions déplorables. Ainsi que le manque de collaboration et l‟insuffisance dans la recherche et l‟exploitation des renseignements auprès de la population. La ville devient incontrôlée, et rend difficile l‟exécution des missions des forces. Tous les services offerts pour la ville sont inadaptés et inadéquats. Par conséquent, le nombre de violence et d‟insécurité ne cessent de croitre. A tout cela, s‟ajoute la corruption des agents des forces de sécurité. Ils doivent se débrouiller comme ils peuvent, c‟est pourquoi cette corruption manifeste gagne ce corps, car c‟est le moyen le plus simple pour combler les fins de mois difficiles, et le reste de la charge familiale, et leur altercation avec les délinquants ; selon le centre international de la prévention de la criminalité les infractions « sont souvent entachées de corruption ou déficientes faute de ressources et de formation des forces policières, ou en raison du manque de confiance de la population, voire de la peur de la police »56 . Nous allons voir, ci-après, les ratios estimatifs des agents de police, par habitant, dans la ville de Befandriana-nord.

55La norme est de 1 policier pour 1000 habitants, en temps normal, et 1 policier pour 500habitants en temps de troubles. 56 Rapport international prévention de la criminalité et sécurité quotidienne : tendances et perspectives, 2010, p17. 49

Tableau n°8 : Ratios estimatifs des agents de police par habitant

Région Nombre de policiers Population urbaine Ratios estimatifs des chargés de la sécurité agents de polices par publique habitants en milieu urbain

Madagascar 8000 23571962 1/2946

Mahajanga 397 220629 1/5558

Antsohihy 43 41000 1/953

Befandriana-nord 23 36689 1/1595

Source : DPSP Mahajanga et calcul de l‟auteur, décembre 2017.

Ce tableau n°8 nous permet de dire que le nombre des agents de police par habitants dans la ville de Befandriana-nord ne suit pas les normes internationales . Ainsi, quelques 23 policiers ont la lourde tâche de garantir la sécurité de 36689habitants, dans cette ville. Le ratio policier/population est aussi largement en deçà des normes internationales, avec 1 policier pour 1595 habitants. Par rapport aux autres villes, le ratio policier par habitants dans la ville de Befandriana-nord est encore très insuffisant. Ainsi, à Madagascar, le nombre des agents de police n‟arrive pas à assurer la tranquillité des habitants, et la protection de leurs biens. Au niveau des fokontany, on dénombre 2126 quartiers mobiles dans toute la région Sofia, dont deux quartiers mobiles par Fokontany. La ville de Befandriana est composée de neufs quartiers ; l‟ensemble donne donc 18 quartiers mobiles assurant la sécurité permanente. Ces agents ne sont pas dotés de matériel autre que l‟uniforme, ils n‟obtiennent aucune subvention. Par conséquent, ils ont du mal à effectuer leurs tâches.

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4- L’impunité, la corruption et l’abus de pouvoir

L‟impunité persiste à cause du manque d‟information de la population ; elle subit des pesanteurs socioculturels et des contraintes au silence ou au règlement à l‟amiable. Elle est aussi due à la non application des textes et des lois réglementaires contre les formes de violences. De même, certains hauts commis de la ville, connus par le peuple, comme ayant porté atteinte à la fortune publique ou privée restent souvent impunis. Le cas de la perte du somme d‟environ 90 millions Fmg dans la caisse communale, en 2016. Les forces de l‟ordre sont devenues une source d‟insécurité quotidienne, parce que l‟augmentation de la complicité même des autres autorités avec des délinquants a été constatée au niveau de la ville. C‟est-à-dire, il y a des liens entre certains délinquants et quelques autorités. Ils n‟hésitent pas, à l‟occasion, de contrôler l‟identité mais, à laissent les contrevenants en liberté, quelle que soit l‟infraction, en échange d‟une bouteille de bière ou de l‟argent. Ainsi, « un plaignant peut se retrouver en cellule, si son adversaire " connaît " ne serait-ce qu'un adjudant, un enquêteur ou s'il a remis de l'argent contre sa liberté, ou les ennuis de sa victime »57.

À propos, pendant notre enquête, nous avons discuté avec cinq plaignants pour justifier ce cas (exemple : monsieur Silver58 était victime de l‟abus de confiance, mais sa doléance n‟apporte aucun résultat), certains responsables de la sécurité sont sérieusement remis en question en raison de leurs liens avec la délinquance. Ils ne sont pas seulement accusés de participer à l‟administration du délit, mais aussi d‟être une source d‟insécurité ; de ce fait, la présence importante du personnel lié à la sécurité, dans les statistiques des délits, est le signe le plus évident de l‟effondrement de l‟État.

Souvent, l‟ignorance du fonctionnement judiciaire, parfois par crainte de la réaction de l'adversaire et de la corruption, les individus n'ont recours aux tribunaux, qu'en dernier recours. Ils iront plus facilement vers la Police qui se trouve ainsi investie de contentieux de toutes sortes, qu'elle tente de régler au mieux, même si elle n'est pas toujours compétente. La justice est mise en question, devant son incapacité à faire face, efficacement, à la délinquance urbaine, car elle est impuissante à traiter les dossiers en

57 Michèle M‟PACKO, 2000, violence, délinquance et insécurité à douala, p5. 58Le propriétaire d‟un atelier ouvrage métallique dans le fokontany Manongarivo. 51

temps réel ; son manque de ressources, dans certains cas, une absence de transparence, le trop grand nombre de lois impossibles à mettre en pratique.

La plus grande transparence a ouvert à la visibilité publique des affaires auparavant gardées secrètes. « La capacité limitée à contenir le crime et la violence n‟ont pas pour seule source la gravité des violences pratiquées et la violence persistante de la police. Les études qui reconnaissent l‟incapacité du système de justice, agences policières, ministère public, tribunaux de justice et système pénitentiaire à maitriser le crime et la violence dans le respect des limites imposées par l‟État de Droit sont nombreuses »59.

L‟impunité et la corruption permettent aux auteurs d‟infraction d'échapper à toute sanction.

5- Le délestage électrique et l’insuffisance des éclairages publics.

Quant à l‟électricité, la ville est approvisionnée à partir d'une centrale thermique d‟une puissance de 158KWh60 en 1993 ; cette centrale fonctionne 24h/24h ; le taux de saturation n‟est que de 63%61. En 2014, la JIRAMA utilise trois groupes, avec une puissance de 250 à 300KWh et fonctionne moins de 18heures par jour, le nombre d‟abonnés à l‟électricité est de 103362, soit 3% de la population totale. La puissance du moteur, et les postes transformateurs connaissent des problèmes de saturation, depuis longtemps (matériels et approvisionnement). Ainsi, la validation de la demande de branchement dure plusieurs années (un à cinq ans), certains demandeurs abandonnent et retirent leurs demandes. La JIRAMA procède régulièrement à des délestages ou des mises hors tensions volontaires et contrôlées, d‟une partie du réseau. Cette situation induit des effets négatifs au niveau du développement socio-économique de la ville. Pour y faire face, la plupart des ménages qui ont des moyens et des entreprises, utilisent des groupes électrogènes et des panneaux solaires ; malheureusement, la pauvreté de la population l‟empêche d‟en acheter, étant donné le prix du groupe, du carburant et les frais d‟entretiens. Ainsi, les pauvres se sentent victimes.

59 SERGIO Adorno, Le monopole étatique de la violence : le Brésil face à l‟héritage occidental, p170. 60 LYLYA René DE ROLAND, 1994, Les problèmes d‟organisation et de développement du Fivondronana de Befandriana-Nord, p188.

61 LYLYA René DE ROLAND, 1994 62 JIRAMA, déc. 2014 52

Les coupures électriques et l‟insuffisance des éclairages publics sont évoqués pour justifier l‟insécurité qui règne dans la ville. Depuis l‟an 2000, le délestage dans cette ville a commencé, voir partout à Madagascar. Or, ces délestages ont des conséquences graves, notamment du point de vue économique, mais aussi, et surtout, ils engendrent ou aggravent la situation d‟insécurité permanente dans certains secteurs. Cela favorise les opérations des malfaiteurs. Selon les informations et les observations quotidiennes, la plupart des faits d‟insécurité coïncident en général avec les moments de coupure et dans les lieux mal éclairés. Exemple, la nuit du 25mai 2015, vers 11heure à 4heure du matin, quatre braquages sont commis dans le secteur périphérique du quartier Manongarivo. Nous allons voir, ci-après, l‟accès à l‟électricité dans la région Sofia.

Tableau n°9 : La comparaison du nombre d‟abonné de la JIRAMA

Ville Nombre de la Nombre d‟abonnés population

Analalava 488

Antsohihy 2315

Bealanana 819

Befandriana-nord 36689 1033

Mampikony 922

Mandritsara 1107

Port-Bergé 1100

Source : JIRAMA, 2014

Le tableau n°9 nous permet de voir la situation de la ville de Befandriana-nord en matière d‟électrification, par rapport aux autres villes dans la région Sofia.

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Photo n°3 : État des infrastructures d‟éclairages publics existant dans le centre-ville de Befandriana-nord

Ces poteaux ont des éclairages, mais ne fonctionnent plus, car ils sont mal entretenus et détruits par l‟acte de vandalisme.

Photo n°4: Situation de jour et de nuit à la place du « jardin d‟amour » à Befandriana-nord

Source : Clichés de l‟auteur, octobre 2017

Cette place est le lieu de la promenade, elle est déplaisante pendant la nuit, due à l‟absence d‟éclairages.

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6- La présence du marché de « sabotsy be ».

Le marché de «sabotsy be » constitue l‟un des piliers du développement de la ville de Befandriana-nord63, mais on observe quelques impacts négatifs au niveau socio- économique, dont font partie la violence, et toutes sortes de délinquance. Plusieurs personnes sont présents pour différents objectifs: principalement la vente et l‟achat des produits, certains pour trouver de l‟argent par des moyens frauduleux et à travers le service sexuel. Par conséquent, des vols, des séries d‟agressions, des cambriolages bien organisés, des escroqueries et d‟innombrables prostituées sont présents. De ce fait, la présence de plusieurs personnes, dès le jeudi est une occasion pour les malfaiteurs pour en profiter, pour perpétrer des vols à la tire, des saccages à l‟aide de produits toxiques, et des escroqueries par le fameux jeu de carte «maintimainty mahazo», depuis l‟année 2011. L‟absence des propriétaires de leur maison favorise le cambriolage. Ils accaparent des objets de valeurs, des bagages, des provisions et même des volailles. «Sabotsy be » est le lieu de la délinquance juvénile occasionnelle, parce qu‟il est fréquent, tous le samedi, de trouver des jeunes filles qui se livrent à la prostitution ; mais selon Michèle M‟PACKO « ces délinquants occasionnels, deviennent des délinquants d‟habitude »64si on laisse faire. Ces faits se propagent et se développent partout dans la ville de Befandriana- nord, au moment du« sabotsybe ».

B- LES FACTEURS SOCIO-CULTURELS

1- La déperdition scolaire et l’irresponsabilité des parents

En général, les trois problèmes majeurs rencontrés par les familles dont l‟un des membres est aux prises avec des accusations de nature criminelle, sont les problèmes reliés à la garde, et à l‟éducation des enfants, ainsi que les problèmes de solitude65.

63NIVOARISOA (H.J.), 2010, Le marché de « Sabotsy be » et ses impacts socio-économiques dans le District de Befandriana-Nord, région Sofia, p105. 64 Michèle M‟PACKO, 2000, violence et insécurité à Douala. 65 Nènè A. OUEDRAOGO, 2001, Les conséquences de l‟insécurité et de la criminalité dans la commune d‟Ouagadougou, p14. 55

La déperdition scolaire est l‟une des principales causes de la délinquance juvénile, dans la ville, car la plupart des jeunes de la ville de Befandriana-nord qui font des actes délictueux ont déjà abandonné l‟école. Ce dernier est dû à l‟irresponsabilité des parents envers leurs enfants, à des situations familiales défaillantes, en particulier la pauvreté et la société environnante. Par conséquent, les enfants se débrouillent tout seuls ; ainsi, c‟est à partir de cela qu‟ils sont obligés de trouver des moyens pour gagner de l‟argent et de chercher de quoi à manger. Les jeunes filles sont livrées à la prostitution, et les garçons s‟adonnent à des petits vols, à l‟exemple de vol à la tire, vol des oiseaux domestiques. Certains vont chercher du travail domestique, avec des sommes dérisoires et subissent des traitements abusifs. Exemple, serveuse, cuisinière au sein des gargotes ou « hôtel », touchent la somme de 25 000 à 30 000 Ariary par mois, cela dépend de l‟employeur. Les autres travaillent dans les magasins des Indopakistanais ou les« karana », et l‟embauche se fait de façon verbale, sans engagement réglementaire, conditionné par la loi du travail ; ils touchent le salaire de 40000 à 50 000 Ariary par mois. Il y a certains parents qui encouragent et poussent leurs enfants à faire des actes délictueux, ce sont des parents paresseux, ils attendent à ce que leurs enfants aillent subvenir à leurs besoins quotidiens, surtout les nourritures et les loyers. C‟est pour cela qu‟ils défendent aveuglement leurs enfants, quand ils sont arrêtés, non parce qu‟ils en sont responsables, mais parce que ces derniers les aident à survivre. Il y a des jeunes déscolarisés qui ne cherchent pas du travail, mais font du travail temporaire (porteurs, bricoleurs). L‟argent qu‟ils gagnent est destiné tout simplement à l‟achat de cigarettes ou de l‟alcool. Après la consommation, ils commettent des actes de vandalisme dans la ville ; ils détruisent les biens publics comme les éclairages et les décorations dans le jardin public.

2- L’insuffisance et le mauvais état des infrastructures et des équipements collectifs pour les jeunes

Ce n‟est pas étonnant que les jeunes de cette ville soient livrés à la délinquance, vu l'état désastreux des infrastructures existantes et insuffisantes. La ville dispose d‟un stade municipal avec des terrains de différentes disciplines. Chaque établissement scolaire public dispose aussi de terrains de sports, au total trois établissements; il y a au total, quatre terrains de sport sur neuf quartiers dans la ville de Befandriana-nord. Ces différents 56

terrains sont mal entretenus, ils sont inutilisables pendant certaines périodes, à cause de leur médiocrité.

Le manque d‟infrastructure de loisirs entraîne une oisiveté au sein des jeunes dans cette ville, ce qui pourrait les pousser à commettre des infractions. De plus, les centres de loisirs les plus fréquentés sont les salles de cinémas, les bars et les salles de jeux sophistiqués appelées « Play station » qui influent sur l‟éducation des jeunes, mais cela a des inconvénients pour les jeunes. La salle de jeu sophistiquée cohabite souvent avec la salle vidéo ; on peut en trouver quatre dans la ville. Dans les salles de vidéo, on ne diffuse, à longueur de journée, que des films de violence ou érotiques. À cause de cela ils deviennent violents, des voleurs et pratiquent et adorent le rythme de la musique violente le « rap », avec des comportements incohérents. Les enfants n‟hésitent pas s‟opposer aux décisions de leurs parents, ils pratiquent le vol à domicile ou le « hala-boty » pour payer leur ticket de cinéma.

Photo n°5 : L‟état des infrastructures de sport existantes à Befandriana-nord

Source : Clichés de l‟auteur, mai 2016

Ces terrains66 sont en mauvais états, et grattés par l‟eau de ruissellement ; en principe, ils sont inutilisables pour éviter des accidents.

66 à gauche est le terrain du handball et à droite est le terrain du football. 57

3- La consommation de drogues et d’alcool

L‟usage abusif de la drogue et de l‟alcool par les jeunes est devenu inquiétant, parce qu‟il a été au centre du débat de la société et de l‟État. La pratique se généralise, tant parmi les jeunes garçons que les jeunes filles. Pour en consommer, les jeunes se cachent dans des endroits calmes, au bord des cours d‟eau, comme lieu de retrouvaille. Certains se cachent dans les bars clandestins, car ils n‟osent pas boire publiquement. Malgré la loi qui interdit de faire la publicité d‟alcool et l‟interdiction religieuse, la vente d‟alcool, de la cigarette ou du cannabis appelé « rongony », prolifère. Selon notre enquête auprès de la population, surtout les consommateurs de cannabis, il y a quatre point de vente clandestin de cannabis dans la ville de Befandriana-nord ; le plus célèbre est Añalamangasoa comme principal distributeur. On vend de l‟alcool au bord de la route et dans les dépôts d‟alcool, la majorité reste à l‟intérieur de la ville. Le commerce d‟alcool fleurit tous les fins du mois, le week-end, les jours de fêtes, et surtout les fêtes des écoles ; c‟est une occasion pour en profiter pour les jeunes mineurs. Rien que pour l‟axe principal, on dénombre environ 25 bars, sans compter ceux qui sont situés à l‟intérieur de la ville. Pendant la fête d‟une école privée en mai 2012, un parent d‟élève affirme que moins de 20% des manifestations ont un caractère éducatif et plus de 80% développent les mauvais comportements, dont l‟abus d‟alcool. À titre de preuve, quatre camion de produits star ont été consommés pendant cette fête. Par conséquent, quand les jeunes sont en état d‟ivresse, ils cherchent toujours de la bagarre. La nuit du 25décembre 2015, on compte quatre coups et blessures volontaires dans les rues du centre-ville de Befandriana-nord. Au mois de novembre 2014, un jeune garçon fumeur de cannabis a violé deux élèves dans un établissement scolaire. La consommation de drogues augmente parallèlement avec la violence et l‟insécurité dans la ville. D‟après notre enquête auprès des consommateurs, les principaux facteurs qui poussent les jeunes s‟y adonner sont : pour oublier ou combattre la timidité, ou la drogue aide à faire passer les difficultés, c‟est-à-dire donne la sensation de bien-être et favorise la concentration

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Photo n°6 : Le cannabis saisi par la police de Befandriana-nord

Source : clichés de l'auteur, mai 2016 Ce cannabis est transporté par du passager venant de l‟extérieur de la ville. Il était saisi grâce aux efforts déployés par la police, pour lutter contre le trafic des drogues.

4- La faiblesse de la défense traditionnelle et le développement de la technologie.

Des affaiblissements des défenses traditionnelles du système social, à savoir les valeurs de la solidarité et les liens sociaux communautaires, sont déjà relativisés par les sociabilités individualistes et le développement de la technologie qui sont en cours dans la ville. La valeur culturelle commence à refroidir et ce refroidissement développe la violence et l‟insécurité dans la ville. Les gens ne veulent plus écouter les conseils des personnes âgées, à part leurs parents. Avant, quant on trouve un enfant qui n‟appartient pas à notre famille commettant des mauvais actes, on peut l‟empêcher ou l‟en amener chez ses parents pour le punir, ou on peut le punir soi-même, ainsi, il est rare de trouver des jeunes qui commettent de graves infractions. Maintenant ce n‟est plus le cas, les gens font ce qu‟ils veulent, il est rare de trouver des gens respectables. Les gens n‟ont plus honte de la société ; de ce fait, la violence présente des originalités comme la rupture avec le code traditionnel qui, par exemple, empêche de voler dans son propre quartier ou commettre des dommages.

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L‟éducation familiale est faible, la relation intrafamiliale est devenue cause de la télévision et du téléphone. Quelques fois l‟entraide entre les cohabitants sur le plan sécuritaire n‟est plus systématique. Les notables ne sont plus écoutés, leurs conseils deviennent obsolètes. Mais leur rôle est très important dans l‟harmonisation de la famille ou d‟une société ; les jeunes sont désorientés. La globalisation des économies entraîne aussi la globalisation de la culture. Il en résulte, nécessairement, une transversalité et une transnationalité des phénomènes tels que la violence, la circulation des armes, les réseaux de drogues etc.67. Avant l‟an 2000, on compte deux salles de cinéma dans cette ville. Maintenant on constate une augmentation spectaculaire et amplifiée par le nombre de ménage disposant de poste de télévision. Or, les gens ou les jeunes qui voient de tels films se trouvent contaminés, c‟est-à-dire « tout comportement anormal de leur part peut-être attribué à ce qu‟ils ont vu et sans doute admiré »68 ; ainsi, la consommation de masse des produits culturels, en particulier ceux véhiculés par les masses medias de communication se trouvent à la source d‟une homogénéisation considérable des mœurs et du comportement sur l‟ensemble de la ville. Les modèles culturels inspirés des villes des pays riches, par exemple, se diffusent dans les pays pauvres, par le biais de la télévision, comme porter des vêtements courts chez les filles favorisent le viol et la prostitution.

5- La peur du témoignage et de porter plainte suite à un acte délictueux

Le refus de témoigner ou de porter plainte suite à une infraction est un des facteurs non négligeables, concernant l‟insécurité dans la ville de Befandriana-nord. Il y a quelques cas d‟infractions contre les personnes et les biens, les responsables de la sécurité ne trouvent jamais le vrai suspect ou coupable ; mais ce fait se passe au sein de la ville. On espère bien qu‟il y a toujours des gens qui ont observé le déroulement de l‟action. Ils ont peur de dénoncer ou de témoigner, car ils n‟ont pas de temps à consacrer aux responsables de la sécurité, ils ont peur d‟être mêlés dans cette affaire, car peut s‟agir du voisin, les gens ont peur de l‟interruption du lien social et de la vengeance. Toutes les investigations menées par les responsables de la sécurité ou les autorités locales échouent. Les gens disent trop

67 Valentin NGA NDONGO, violence, délinquance et insécurité à Yaoundé, p10. 68 William C.Kvaranceur, la délinquance juvénile, problème du monde moderne, UNESCO 1964, p23. 60

souvent que les responsables de la sécurité et la justice ne font pas leur travail. Exemple, le braquage de la caisse du CHD de Befandriana ville au mois de mai 2014. Ce coffre a été trouvé dans un hôtel, mais l‟auteur reste inconnu. Au mois de décembre 2015, une fille de 8ans a été enlevée, elle a été retrouvée par sa grand-mère, grâce à l‟aide de ses voisins. Cependant, cette grand-mère n‟ose pas porter plainte car les personnes auteurs du rapt sont des riches qui habitent près de chez-elle69. Cette tendance à ne pas dénoncer les délits est une autre des manifestations de la situation dans cette ville. Or, ne pas porter plainte est une forme de non-participation à la vie publique, et revient à accepter l‟impossibilité de modifier la réalité. Ainsi, porter plainte est considéré comme une perte de temps, devant le taux des biens volés récupérés, et le taux d‟arrestation des voleurs. On constate seulement qu‟un taux minimum de délit est relevé dans la ville de Befandriana-nord pour les raisons évoquées précédemment.

69Selon l‟enquête auprès de la population 61

CHAPITRE II- LES AUTEURS DE LA VIOLENCE ET LES ZONES À RISQUES

A- LES AUTEURS DE LA VIOLENCE URBAINE

Le profil des délinquants varie selon la nature et le degré de l‟infraction commis, et dépend de la possibilité en matière de moyen matériel, nécessaire pour accomplir les besoins immédiat ou à long terme de l‟auteur, et de l‟espace là où se passe l‟action ; s‟il s‟agit de braquage simple ou organisé, des petits vols ou des violences à domiciles. Qui sont alors les auteurs de tous les crimes et délits contre la paix publique dans la ville de Befandriana- nord ?

1- Les jeunes

Selon le Rapport introductif de la session thématique sur la sécurité urbaine, l‟échelle mondiale de la délinquance est fortement marquée par la présence des jeunes parmi les contrevenants70. Les données fournies par les responsables de la sécurité publique, auprès des fokontany, et selon les enquêtes que nous avons menées, indiquent que les délinquants sont de préférence recrutés, surtout parmi les jeunes, sans distinction, mineurs et adultes, hommes et femmes : plus de 80%. Les auteurs sont le plus souvent des jeunes, âgés en moyenne de 15 à 35ans ; ils opèrent en bande ou individuellement, pour commettre leurs forfaits.

Les jeunes sont de plus en plus dans un système de concurrence à outrance, qui impose leurs contrevaleurs individualistes, en brisant la solidarité des sociétés traditionnelles. Ces jeunes sont des travailleurs à bas salaire (exemple, les magasiniers des Indopakistanais, etc.) qui, pour combler leurs besoins, volent leur patron. Ou des jeunes se livrent à la délinquance, sporadiquement, afin d‟assurer leur survie. En 2014, presque tous, les mois on signale ces cas, qui se terminent par des emprisonnements à grande échelle.

70 “La sécurité: un service de base pour le développement durable des villes”, p5.

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Tableau n°10 : La répartition des auteurs des infractions dans la ville de Befandriana-nord

Infractions Mise en cause

Hommes Femmes Mineur

Effectif % Effectif % Effectif %

Atteintes aux 118 34 23 7 2 0,6% personnes Atteintes aux biens 109 32 18 5 4 1,2% Atteintes aux 18 5 2 1 0 0 mœurs

Autres 20 6 11 3 0 0 Total 265 77 54 16 6 1,8%

Source : Enquêtes auprès du commissariat de police de Befandriana-nord

Ce tableau n°10, fait ressortir les résultats de notre enquête suivante : l‟implication des hommes (adultes) est beaucoup plus significative dans toutes les infractions ; cela concerne 77% des individus arrêtés. Les adultes sont le plus souvent impliqués dans les actes comme les attaques à main armée, le trafic de faux billets, l‟escroquerie, la vente et la consommation de drogue. Ce sont des hommes adultes à l‟âge de 20 à 35ans.

Quant aux femmes (adultes), en général, elles sont des complices ou receleuses dans les affaires de vol, car elles ont des relations avec les malfaiteurs, dans les quartiers, elles sont utilisées comme des appâts pour piéger les victimes.

L‟implication des mineurs par rapport aux adultes est moins importante car les actes commis par les mineurs ne sont pas rapportés à la police. Le traitement des affaires se fait par arrangement. Les infractions commises par les mineurs sont généralement contre les biens et la consommation de drogue.

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2- Les pauvres

La délinquance juvénile occupe une place importante dans la ville de Befandriana-nord. Le profil social du délinquant qu‟il est issu de la population pauvre et analphabète. Ces classes de la population s‟adonnent aux petits vols et aux escroqueries, dans le but d‟obtenir de l‟argent pour leur subsistance : vol de nourritures cuites, de marmites et de volailles, de maraudage. D‟après notre enquête, les deux tiers des personnes condamnées pour vol sont des pauvres, et appartiennent à des gens sans instruction, et exercent des métiers dans le secteur informel. Ils sont majoritairement emprisonnés, parce qu‟ils n‟ont pas de moyens financiers pour payer leur amande.

Exceptionnellement, on peut aussi trouver à Befandriana-nord, des jeunes issus de famille aisée et enfants des autorités de la ville commettant d‟actes répréhensibles. En ce moment- là, il ne s‟agit plus de problème d‟argent ou la nourriture, mais plutôt de l‟éducation familiale. Ils sont biens protégés par leurs parents grâce à leur richesse et leur pouvoir, si bien que les responsables de la sécurité n‟osent pas les toucher. Ce sont eux qui commettent les plus grands actes de vandalisme depuis l‟an 2010, et des coups et blessures volontaire. Ces jeunes s‟organisent en groupe appelé familièrement « forosy ».

3- Autres

Parmi les personnes qui s‟adonnent à ces actes, il y a des étrangers, à la fois des mercenaires qui sont les auteurs des grandes infractions ou des crimes organisés. Ce sont, on peut dire des professionnels, car ils utilisent des armes à feu, des armes blanches et toutes les tactiques de cambriolage. Ils dévalisent les grands magasins tel que Habib et commettent des crimes sanguinolents. C‟est le cas des gangs qui ont braqué la maison d‟un opérateur économique dans le fokontany Ambalanomby, en fin de l‟année 2016, mais malheureusement ils ont subi le jugement populaire.

Les femmes sont aussi impliquées de plus en plus dans des cas de violences urbaines, parce que beaucoup de jeunes filles enceintes hors mariage, préfèrent donner la mort à leur nouveau-né, plutôt que de subir la honte de la communauté.

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Des agressions entre coépouse dues à des rivalités conjugales sont également très nombreuses et se terminent très souvent au tribunal.

B- LES ZONES À RISQUES

Les zones à risque sont des zones plus exposées aux risques de l‟insécurité au sein de la ville de Befandriana-nord. Les lieux chauds sont des quartiers particulièrement difficiles, de jour comme de nuit. Elles peuvent être des zones isolées, des places publiques et des zones d‟attraction. Ce sont aussi des secteurs qui évoluent en dehors des règles d‟urbanisme et qui font partie de ce qu‟on appelle l‟urbanisation anarchique, où la sécurité des hommes et des biens est constamment menacée. Les zones à risques comprennent des quartiers spontanés, des quartiers chauds, des lieux reconnus ou réputés comme tels.

1- Les zones périphériques de la ville

Dans les périphéries urbaines, on trouve très souvent des meurtres ou des viols. Ce sont des zones limitrophes entre la ville de Befandriana-nord et les communes rurales voisines. Dans la route vers Ampazavondraka ou bien Ambodiadabo, il y a de vastes rizières (le Tanimbaribe), c‟est le lieu de retrouvailles des consommateurs de drogues. Cet endroit est dangereux aussi bien le jour que la nuit, c‟est le plus souvent un lieu d‟assassinat et de viol. Entre 2010 et 2016 deux femmes ont été violées et tuée sur cet endroit.

Dans le lieu du marché de bovidé «sabotsy be », on rencontre toutes les activités socio- économiques liées à la vente de bovidé. Cet endroit est trop risqué, à cause de la présence de plusieurs personnes munies d‟argent. Pendant les jours du «sabotsy be », c‟est-à-dire à partir du jeudi, le plus souvent, on entend toujours des agressions suivies de vols, des vols à la tire dans la journée, d‟escroquerie, et de prostitutions de tous genres ; c‟est donc un lieu de toutes sortes de délinquances. Les types d‟infrastructures existantes et le lieu offrent des avantages pour les délinquants pour accomplir leurs actes : c‟est la partie sans éclairage de la ville de Befandriana-nord, les maisons sont en terre bâtues, sous forme de cabanes utilisées seulement, la plupart du temps pendant les jours de marché. 65

À Ankoromanga, secteur périphérique du quartier Manongarivo, on a relevé quelques braquages de maisons. Surtout, pendant la période pluvieuse et des vacances, ce secteur est en quelques sortes, une résidence occasionnelle des ruraux.

Les zones périphériques sont les lieux favorables à l‟insécurité, car elles facilitent les fuites et les évasions

Photo n°7 : Situation de la zone périphérique de la ville de Befandriana-nord

Source : Clichés de l‟auteur, novembre 2017

Ces photos nous montre la partie entre le fokontany Manongarivo et Mahatsinjo, ils sont séparés par le cours d‟eau Somboaða ; ces arbres qui couvrent ce cours d‟eau.

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2- Les bars et les boites de nuit

C‟est dans les bars et les boites de nuits qu‟on trouve les grands risques de coups et blessures, car la foule de jeunes en état ivresse ne peut pas contrôler ses comportements. Le début de la bagarre est bien souvent un coup de bouteille cassée sur la tête et le poignardage. Ces faits se répètent souvent, surtout pendant les jours de fête. À titre d‟illustration : quatre personnes ont été blessées au mois de juin 2013 pendant une fête, dans le quartier Ambalanomby. En juin 2014, six personnes ont été blessées à cause de bagarres dans les bars et les boites de nuits, et cinq personnes au mois de décembre 2015.

3- Les endroits isolés et sans éclairage public

Un peu plus à l‟intérieur de la ville de Befandriana-nord, des lieux moins éclairés pendant la nuit, le degré de risque est élevé. À savoir, près du cimetière « Fasan-kôva », la place de la station-service Shell à l‟heure actuelle, est calme à partir de 18heures ; avant des agressions ont été signalées dans ce lieu, touchant les femmes, car elle offre beaucoup de cachettes pour les malfaiteurs pendant la nuit.

Dans la place du fameux jardin d‟amour, la place de la promenade, cet endroit est dangereux à partir du 22heures ; l‟éclairage y est insuffisant, sans entretien et set saccagé par les jeunes délinquants. Plus de 60% des personnes victimes d‟agression entre le bazar be et la route vers la gare routière ont lieu dans cette zone. Exemple, en avril 2010, deux femmes y ont été agressées. Elle offre aussi une place idéale par les jeunes fumeurs de drogues, ils se cachent dans les arbres périphériques.

Autour du centre-ville, le quartier Fiadanana et une partie du quartier Tsaramandroso constituent le territoire des troupes de jeunes « forosy », c‟est leur principal foyer. C‟est dans cette zone que se concentrent les grands bars, les boites de nuit et les salles de cinémas ; de ce fait, les bagarres, des disputes et l‟alcool rythme leur quotidien.

Selon le chef fokontany71, à côté du magasin Habib en montant vers Mahatsinjo, c‟est une zone d‟intersection des chemins. C‟est le quartier chaud de la ville, là où résident les

71Entretien effectué avec le chef fokontany Mahatsinjo, mai 2016 67

prostitués, zone peu éclairée, mais elle est très fréquentée par des foules de gens voyageurs et de jeunes.

Il ne faut pas porter des sacs à main ou des objets valeureux la nuit, car les voleurs sont présents à ce moment-là. Les bandits n‟hésitent pas à agresser les passagers. Au mois de décembre 2015, deux femmes ont été victimes d‟agression dans ce lieu.

Tableau n°11 : Le taux de délinquance par fokontany dans la ville de Befandriana-nord:2009-2017

Fokontany Effectif de la Taux de population(%) délinquance(%) Ambalanomby 11 12 Ambatolahy 6 8 Antanambola-Cité 10 14 Fiadanana 11 12 Mahatsinjo 12 17 Manongarivo 20 13 Tsaramandroso 10 12 Tsararivotra I 10 12 Tsararivotra II 11 11 Total 100 100

Source : Enquêtes auprès des fokontany, mai 2016 et octobre 2017.

Le tableau indique que les quartiers peuplés et périphériques sont les plus exposés aux violences .On trouve dans le quartier Mahatsinjo un taux de 17%, Antanambola 14% et Manongarivo 13%. De plus, ils sont caractérisés par une concentration des jeunes inactifs et d‟activités informelles et de nouveaux venus. Le taux d‟infraction dans ces quartiers est élevé, car il y a facilité d‟installation des gens sans trop de contrôles, la distinction entre les résidents et les malfaiteurs est difficile, à cause de l‟organisation spatiale de la ville de Befandriana-nord. On constate aussi, dans ce tableau, que le taux d‟infraction dans la ville de Befandriana-nord est dicté par le nombre de la population au sein des quartiers : dans les quartiers les plus peuplés, on observe une augmentation de taux délinquance. 68

Carte n°3 : La répartition spatiale des types des infractions dans la ville de Befandriana- nord Carte n° : Carte de la densité de la populatio

n 48° 10’ 48° 47’ E E

14° 47’ S 14°47’ S

N

Tsaramandroso Tsaramandroso

Ambalanomby Ambalanomby

Vers Antsohihy RN 32 Fiadanana Antanambola-cité TsararivoTsararivotratra II II Ambatolahy

Mahatsinjo Tsararivotra I ManongarivoManongarivo

Échelle Vers Mandritsara 0 100 200 m 15°15’ S 15°15’ S

48°10’ E 48° 10’ E

LÉGENDE CBV Route nationale 32 Viols Limite de la Commune Vols simples urbaine Limite des fokontany Vols à mains armées

Agressions suivies de vols Source : Arrangement de l‟auteur, décembre 2017 69

Conclusion de la deuxième partie

Les facteurs de la violence et de l‟insécurité dans la ville de Befandriana-nord sont dus à la croissance de la population urbaine ; « cette croissance démographique met en évidence les systèmes politiques de gestion urbaine et accroît divers problèmes sociaux, spatiaux et environnementaux »72. L‟irresponsabilité des autorités, de la population est liée à l‟insuffisance des infrastructures. La population impliquée est majoritairement des jeunes adultes soutenus par une personne qui assurera la logistique, et un fragment de la population pauvre. Cependant, Il est à noter que rien ne permet d‟affirmer que les victimes sont essentiellement originaires de ces quartiers, même si les auteurs y vivent constamment. D‟une part, tous les gens sont susceptibles d‟être victimes, résidents, les personnes de passages, riches et pauvres, hommes et femmes. D‟autre part, l‟insécurité affecte davantage les secteurs pauvres, en raison de leur plus grande vulnérabilité.

72Randrianarisoa( W.), 2011,Répercussions spatiales et environnementales de l’accroissement de la population dans la ville de Toamasina. 70

PARTIE III

LES TYPES DE VULNÉRABILITÉ ET LES PRINCIPAUX DÉFIS POUR LA PRÉVENTION DES VIOLENCES ET DE L’INSÉCURITÉ

71

Introduction de la troisième partie

Pour évaluer le risque, nous devons connaître le degré de vulnérabilité sur les enjeux, afin de prendre des mesures adéquates. Dans cette partie, nous étudions les vulnérabilités au niveau social et économique. Et puis, nous allons essayer de voir quelques mesures de prévention et d‟atténuation sur les premiers cibles : au niveau individuel et communautaire, les actions des forces de l‟ordre et des autorités locales. L‟intervention du gouvernement est une tâche très importante, dans la lutte préventive et opérationnelle contre l‟insécurité, en assurant la résilience urbaine.

CHAPITRE I- LES TYPES DE VULNÉRABILITÉ

Les répercussions de la violence et de l‟insécurité sont multiples; c‟est ainsi que l‟on constate les impacts multidimensionnels : social et humain, sanitaire, juridique, économique, etc.

A- LA VULNÉRABILITÉ SOCIALE

Dans ce domaine, les effets sont importants, car ils affectent non seulement un individu concerné, mais tous les segments de la société. Cette vulnérabilité se manifeste essentiellement par la peur et le sentiment d‟insécurité généralisé, qui ont une incidence sur la vie quotidienne. Ils traumatisent la population, et le choc psychologique ressenti fait naître un sentiment d‟abandon, d‟impuissance et d‟incompréhension. Face à cette situation, la paix sociale est menacée.

Le désagrément diffusé par la criminalité a aussi une conséquence architecturale, car il fait naître un besoin de protection, par l‟aménagement d‟un système de sécurité des habitations. « On peut observer la ruée vers les dispositifs de sécurité tels que les gammes de verrous intérieurs, les grilles métalliques autours des portes, les systèmes d‟alarmes

72

sophistiqués, offerts sur le marché »73 or très peu de ménages ont des moyens financiers pour s‟en procurer.

Les habitants sans dispositifs en infrastructure (on prend comme référence l‟ensemble de la région Sofia en 2007, environ 13% des ménages habitent une construction en dur)74, ni de système de sécurité, vivent dans la crainte, où la liberté de circuler est limitée, à certains moments surtout dans les points chauds.

L‟insécurité favorise la pauvreté parce que la destruction des biens, les pertes de vie humaine et l‟expropriation, suite à un vol, peuvent diminuer le revenu des victimes et augmenter le nombre de personnes vulnérables. À titre d‟exemple, l‟assassinat d‟un commerçant « karana »nommé Amine en 2010, a laissé à sa femme, une lourde charge familiale.

1- L’interdiction de circuler pendant la nuit

Un impact majeur de l‟‟insécurité urbaine, c‟est l‟‟impossibilité de s‟adapter réellement dans la ville et ses espaces, étant donnée la distance entre de domicile et le lieu de travail, en particulier dans le secteur commercial. En effet, cette réaction naturelle devant l‟insécurité est plus souvent un repli sur soi-même et le monde familial. On s‟abstient de sortir à certaines heures de la nuit, dans des zones considérées comme criminogène. Cet isolement de la population affecte, non seulement sa mobilité, mais aussi son insertion économique et sociale. La violence et l‟insécurité tuent l‟espace nocturne de la ville. En effet, la vie nocturne durant une certaine période de l‟année, constitue un terrain privilégié de la détente familiale, où des amis, où le commerce informel fleurit, jusqu‟à tard dans la nuit, sans risque. Mais tout cela est impossible devant l‟insécurité ; dès le coucher du soleil, les gens se préparent pour rentrer à la maison, parce qu‟ils ont peur et se méfient. Dans ce cas, quand les gens savent ou déjà entendu parler de la personne victime d‟agression dans le

73 Nènè A. OUEDRAOGO, 2001, Les conséquences de l‟insécurité et de la criminalité dans la commune de Ouagadougou, p14. 74 CPGU, Atlas des risques région Sofia 73

milieu, ils ont peur d‟être la prochaine victime. En effet, selon Renée Rouleau « ce sentiment est une plaie difficile à guérir »75.

2- La destruction des biens publics ou privés

La propagation de la délinquance de plus en plus jeune, accompagnée par l‟absence de certaines infrastructures de base dans la ville, se traduit par la destruction des biens privés ou publics. On constate que le capital physique se dégrade, à cause des actes de vandalisme, à l‟exemple de la destruction des lampes des poteaux d‟éclairage public (voir photo n°3 et n°4) et de la cour du jardin public, et les gardes fou sur les ponts (pont Manongarivo par exemple). Cette situation engendre d‟autres formes d‟insécurité (Exemple, insécurité routière).

3- Au niveau des victimes et des auteurs des infractions

Pour les victimes, les effets sont catastrophiques pour le futur, surtout pour les artisans. Exemple des coups physiques qui affectent une des mains d‟une personne. Pour le cas du vol, il prive des familles entières de leurs moyens de subsistance, s‟il s‟agit de biens productifs : matériels de travail, etc. L‟expropriation et la destruction des biens favorisent la pauvreté. La perte de vie humaine attriste les familles et augmente le nombre de personnes vulnérables : veuves et orphelins ; ainsi, la qualité de vie toute entière diminue. Exemple, l‟agression d‟un professeur et photographe en 2016, près du pont Manongarivo ; il a été blessé, son appareil photo, coûtant 400 000 Ariary a été volé.

Les impacts sanitaires de la violence sont énormes. En effet, ces fléaux contribuent à la propagation et à la transmission de certaines maladies, dont le VIH/SIDA, la blennorragie ou la syphilis. On prend le cas de la contamination suite à un acte de viol des personnes majeures ou des mineures. La détention dans les maisons d‟arrêt, la prostitution et la toxicomanie. D‟autres maladies sont favorisés par l‟abattage clandestin d‟animaux volés,

75Renée Rouleau,1997, «L'insécurité urbaine », Téoros [Online], 16-3 | 1997, Online since 01 August 2010, connection on 16 Décembre 2015

74

sans avoir été constatés par le service vétérinaire nuit à la santé de la population; exemple l‟abattage de bœufs volés peut entrainer de la maladie comme la tuberculose, le charbon. Des jeunes filles sont devenues stériles, car elles ont été violées à l‟âge de 6ans ; selon notre enquête sur terrain, elles sont au nombre de deux dans la Ville de Befandriana-nord. Les plus répandues et graves sont les traumatismes physiques, psychologiques et troubles psychiatriques qui affectent en général les jeunes ; la plupart sont liés à l‟abus d‟alcool et de stupéfiants. Ces différents abus provoquent également une agressivité et une violence qui entrainent la commission d‟autres infractions ; exemple, les vols, les agressions envers les personnes. Les conséquences liées à la consommation d‟alcool et de drogues ne sont pas les mêmes, puisque l‟alcool est en grande partie légal et réglementé, dans la plupart des pays, tandis que les drogues sont, pour l‟essentiel, interdites. Le lien entre la consommation de ces substances et la criminalité, est prouvé par les comportements violents qui perturbent, et est une grande honte pour la société, mis à part les effets négatifs sur la santé. À titre d‟indication, quatre sur cinq des hommes fous qui circulent dans la ville sont dus à l‟abus de drogue et d‟alcool, affectent aussi certains fonctionnaires. Deux jeunes hommes ont été amputés de leurs, pancréas dus à l‟abus d‟alcool. On peut dire que, les consommateurs de ces types de substance toxiques, ne sont pas seulement des délinquants, mais aussi des malades. La vulnérabilité ne se limite pas seulement au niveau des personnes touchées par les mauvais actes ou la société, elle affecte aussi les auteurs des infractions. « Le contact avec la justice, a la plupart du temps, des répercussions graves sur l‟emploi, la carrière professionnelle et la trajectoire sociale d‟un individu ».76 C‟est-à-dire, les relations futures des accusés, suite à une infraction, sont détruites ou modifiées, au sein de la famille ou de la société entière. C‟est la honte pour la famille, ils sont isolés, détachés hors de la famille. À cause de leur culpabilité, tous les membres de la famille sont sanctionnés par la société.

76 Nènè A. OUEDRAOGO, 2011, Les conséquences de l‟insécurité et de la criminalité dans la commune de Ouagadougou, Rapport d‟étude, p15. 75

Photos n°8 : Un jeune ex-détenu devenu fou

Source : Cliché de l‟auteur, octobre 2017

Ce jeune homme dans la photo n°8 a été victime lors de son emprisonnement, aucun membre de sa famille ne lui a porté à manger. Quand il est sorti de la prison il a rejeté par sa famille, finalement il est devenu fou.

4- Au sein de la famille

D‟une manière générale, les violences à domicile favorisent le développement de certains faits qui sont supposés aussi comme des sortes de violence. L‟abandon de famille ou la polygamie fait par les hommes, expose les femmes et les enfants abandonnés à la délinquance ; quelques fois, les femmes s‟adonnent à la prostitution. En effet, d‟après dix prostituées enquêtées, cinq déclarent avoir été abandonnées par leurs maris, deux suite à l‟impossibilité des parents à satisfaire leurs besoins fondamentaux par leurs parents ; donc ces faits favorisent l‟augmentation de la prostitution ; ainsi,« cette pratique engendre de mauvaises conséquences de la vie: au niveau familiale et au niveau national »77. Le suicide et l‟avortement, particulièrement chez les filles, sont les résultats de la méchanceté ou des autres formes de violence à domicile perpétrées par les parents. 75%

77M. RAFANOMEZANTSOA Salomon, 2008, La polygamie au pays Tsimihety (le cas du District de District de Befandriana-Nord) , p58.

76

des jeunes filles qui se sont suicidées habitaient encore chez leurs parents, et 20% des femmes mariées que se sont suicidées, à cause des disputes ou des coups entre les couples ; exemple une mère de famille s‟est suicidée dans la nuit du 26décembre 2015.

Photo n°9 : Une jeune femme qui s‟est suicidée

Source : Enquête personnelle, décembre 2015 Cette femme était suicidée après la dispute entre elle et son mari. Elle a fait suspendre son corps à l‟aide du linge.

5- Les jugements populaires

Le manque de confiance envers la justice, les forces de l‟ordre et la multiplication d‟autodéfense ont conduit la population à faire sa propre justice « la justice populaire ». Lorsqu‟elle appréhende un voleur, elle ne le conduit plus à la police ou aux autres responsables administratifs, elle lui règle son compte. C‟est le cas du fameux voleur Ringo en 2005, qui a surpris par le couvre-feu, dans le fokontany de Tsararivotra, lors du braquage d‟une maison ; il a été conduit et tué au milieu du centre-ville. Ainsi, lors d‟une autodéfense, au moment de la période pluvieuse, en 2010, dans le quartier de Manongarivo, un voleur appelé Zamanimanga a été tué à l‟aide de coups de hâche. Le plus récent s‟est déroulé au mois de janvier 2017, les deux bandits étrangers à la ville ont commis un vol à mains armées dans le fokontany Ambalanomby.

77

Ou bien, il y a aussi souvent des cas de torture pour décourager les éventuels délinquants. Par exemple, les voleurs attrapés par les habitants ont subi un petit coup de lame de rasoir, avant de leur mettre du piment dans la plaie. Même si on ne dispose pas de statistiques de suivi, ce type de sanction populaire fait désormais partie du quotidien de la populations, la photo n°8 ci-après illustre cette action.

Photo n°10 : Les cadavres de deux bandits

Source : Cliché de l‟auteur, janvier 2017

A la suite de ses actes78, ils sont arrêtés et blessés. Lors de ses hospitalisations, la population arrivait en masse avec des sabres pour tuer ces deux bandits.

D‟après notre enquête79auprès de la population, le jugement populaire est un moyen efficace pour régler l‟incompétence des autorités à éradiquer l‟insécurité au sein de la ville de Befandriana-nord et plusieurs personnes interrogées approuvent cette idée80. Ce type de sanction populaire fait désormais partie du quotidien de la population. Les conséquences

78 Ces bandits ont commis une attaque à main armée dans le fokontany Ambalanomby 79À l‟aide des discussions et des visites. 80Y compris, chef fokontany et même agent de police. 78

de la violence urbaine sont multiples, elles touchent aussi bien le capital humain que les actifs productifs et le capital social.

B- LA VULNÉRABILITÉ ÉCONOMIQUE

Comme les coûts sociaux, les coûts économiques englobent une foule pratiquement innombrable de facteurs. Les effets économiques de l‟insécurité sont difficiles à mesurer et la collecte des bilans précis est quasi-impossible.

1- L’augmentation des dépenses au niveau individuel ou collectif

La répercussion est mesurée à partir des biens volés ou aux dommages des matériels non récupérés ; la considération d‟autres types de frais, comme les biens et argents non récupérés, en dommages non réclamés auprès de l‟administration ; les frais médicaux, les pertes de salaires et les versements en montants. « Effectivement, la souffrance psychologique et physique des victimes, des contrevenants, ainsi que leur entourage est très importante, même si elle ne se mesure pas en chiffre et en statistiques, tout comme la peur du crime et ses conséquences »81. L‟investissement privé ou public en matière de prévention, et le coût de l‟intervention effectuée par le gouvernement ont une incidence directe sur l‟économie.

2- La naissance du secteur informel

L‟économie informelle y est prépondérante, notamment à travers plusieurs unités artisanales : menuiserie, tailleur, maçonnerie. Le plus développé est notamment le commerce de friandises qu‟on trouve à tous les coins de la rue, surtout les jeunes filles sans emploi et les jeunes mères célibataires. Le travail dans le secteur informel devient la solution pour plusieurs personnes, cela se traduit par de faibles salaires, un travail précaire et peu sûr. Cette situation est

81Nènè A. OUEDRAOGO, 2011, Les conséquences de l‟insécurité et de la criminalité dans la commune de Ouagadougou, Rapport d‟étude, p20. 79

causée par l‟insuffisance et la méfiance des grands investisseurs locaux et étrangers dans une ville instable. Ainsi, ces investisseurs peuvent embaucher et réduire le chômage de la population. Cependant, devant la montée de l‟insécurité, l‟économie urbaine se dégrade. Elle crée un climat défavorable aux investissements, et met en péril le développement durable. La violence et l‟insécurité entrainent une panique générale au sein de la société.

80

Carte n° 4: La vulnérabilité de la population face à la violence et l‟insécurité dans la ville de Befandriana-nord

48° 10’ E 48° 47’ E

14° 47’ S N 14° 47’ S

Tsaramandroso

Ambalanomby

Fiadanana

RN 32 Antanambola-Cité Tsararivotra II Ambatolahy

Mahatsinjo Tsararivotra I Manongarivo

Manongarivo Échelle 15° 15’ S 0 100 200 m 15° 15’ S

48° 10’ E 48° 47’ E LÉGENDE Vulnérabilité très forte Poste de police et de la

Vulnérabilité forte Gendarmerie, Prison

Limite de la Commune urbaine Vulnérabilité moyenne

Limite des fokontany Vulnérabilité faible

Source : Commune urbaine de Befandriana-nord, arrangement de l‟auteur, 2017

81

Cette carte n°4 montre les différents degrés de vulnérabilité, face aux violences et à l‟insécurité, et la place des services de la sécurité publique dans le commune urbaine de Befandriana-nord. On constate d‟abord que les habitants des récents quartiers qui se situent dans les zones périphériques de la ville sont les plus vulnérables, par rapport aux autres. Selon notre enquête et observation sur terrain, au mois de mai 2016, il y a une forte concentration de jeunes délinquants et de prostituées, qui abritent parfois des malfaiteurs dans ces quartiers. Dans ce fait, des personnes inconnues qui y circulent et y résident sont soupçonnées. La présence de constructions anarchiques et dépourvues de voies de communications, accessibles, pendant l‟année, rend impossible l‟intervention ; cela favorise l‟insécurité dans ces quartiers. Ce sont les quartiers Antanambola-cité et Mahatsinjo.

Ensuite, le quartier de Manongarivo affiche une vulnérabilité la moins forte, par rapport aux quartiers précédents. Ce quartier est le plus peuplé dans la ville de Befandriana-nord, il est doté de certaines infrastructures routières. Cependant, la gestion de la crise reste mauvaise et inadéquate, à cause de la non-participation de la population et l‟organisation du couvre-feu. Une grande partie des quartiers affichent le degré de vulnérabilité moyen. Ces quartiers abritent les ménages aisés, avec des maisons clôturées et surveillées par des gardiens. Parfois, la population organise de temps en temps un couvre-feu, à savoir les quartiers Tsaramandroso, Fiadanana, Ambalanomby, Tsararivotra I et II qui sont moins vulnérables.

Enfin, la vulnérabilité reste faible dans le quartier Ambatolahy. Il est le moins peuplé dans la ville de Befandriana-nord. Sa situation facilite les organisations ; il affiche donc une meilleure capacité de résilience, par rapport aux autres quartiers.

Dans la commune urbaine de Befandriana-nord, le degré de vulnérabilité reste inégalement réparti au sein des quartiers, il y a toujours un quartier qui affiche plus ou moins une meilleure capacité d‟adaptation.

82

CHAPITRE II- LES PRINCIPAUX DÉFIS POUR LA PRÉVENTION DE LA VIOLENCE ET DE L’INSÉCURITÉ

Les différents cas montrent que l‟insécurité dans la ville de Befandriana-nord ne relève plus d‟une petite histoire, mais qu‟elle est devenue, en quelque sorte, une réalité de tous les jours ; l‟ampleur exacte du phénomène mériterait d‟être mieux cernée, connue et évaluée, pour en prendre la juste mesure.

A- LES ACTIONS INDIVIDUELLES ET COMMUNAUTAIRES

Depuis quelques années, la sécurité dans les villes est au milieu des débats, au niveau international, notamment dans le programme de l‟ONU-HABITAT à savoir « rendre les villes plus sûres, saines et justes », c‟est-à-dire sécurisées, dotées des infrastructures adéquates, pour le développement socio-économique et environnemental.

Pour atteindre tout cela, il est important que tous les acteurs du développement à l‟échelle locale qui sont très hétérogènes coopèrent, en organisant des séminaires ou conférences débats. Ces acteurs sont : le maire, les conseillers municipaux, le gouvernement et la société civile qui comprend les ONG locales, les associations religieuses, les associations des femmes, les associations des jeunes, les associations des commerçants, les medias privés, les coopératives, les syndicats.

1- Les responsabilités individuelles

Face aux carences des forces de sécurité, pour y faire face, la population doit se prendre en charge, parce qu‟elle est la première victime, souvent, les forces de l‟ordre tardent à réagir à case des moyens logistiques et humains dont elles disposent.

La sécurité individuelle ou collective devrait être une préoccupation majeure. Il faut lutter contre les auteurs responsables des délinquances. Pour les classes aisées, elles disposent de gardiens de nuit, mais la sécurité de jour est quasi inexistante, mais elle est nécessaire, car les actions délictueuses existent de nuit comme de jour. Ainsi, pour les pauvres, l‟auto-

83

défense est automatiquement mise en place, c‟est-à-dire ils assurent eux-mêmes la défense et la protection de leur domicile et de leurs biens, en renforcent la sécurité des portes.

a) La préservation de la vigilance

Devant l‟insécurité les gens mettant en place certaines mesures de prudence ou de vigilance leur permettant de se sentir protégés. Pour les femmes, il faut leur déconseiller de rentrer à la maison après une certaine heure, afin de se protéger contre toute sorte d‟agression comme le viol. Par exemple, elles doivent rentrer avant 18heures, ou utiliser les moyens de transport comme l‟autobus ou taxi-moto. Dans l‟établissement scolaire, comme les écoles primaires ou préscolaire, les responsables doivent prendre soins de demander l‟identité des personnes chargées de récupérer les enfants à la sortie des classes, et refuser de les confier à des inconnus. Il faut interdire l‟accès de n‟importe qui dans le domaine scolaire, en mettant en place des clôtures. Suite à l‟augmentation de l‟insécurité, l‟heure de fermeture des maisons commerciales (magasins, bars) est avancée, pour permettre aux employés et aux clients de rentrer plus tôt. Cette mesure était plus fréquemment entreprise par les autorités locales. En l‟absence d‟électrification publique, les habitants doivent avoir avec eux, des lampes de poche, afin de circuler pendant la nuit. Pour les maisons situées au bord de la route, il est nécessaire de mettre des lampes sur le portail ou sur les vérandas, pour éclairer les alentours et ceux qui circulent pendant la nuit. On doit aménager le système de verrous intérieur de la maison à l‟aide de chaines, de barres de fer, à travers les portes, de plusieurs crochets internes. Il faut rehausser les murs des clôtures, les tapissées de bouteilles cassées et des alarmes pour ceux qui en ont les moyens. De leur côté, les gens qui résident dans le même quartier ont aussi le devoir de surveiller tous les étrangers qui circulent dans leur territoire ; car ils connaissent mieux les résidents ou non-résidents.

b) Le gardiennage ou sécurité privée

Les riches dans la ville ont depuis longtemps embauché des gardiens, or ce sont des vieillards voire des fous ; ce qui fait que ces derniers n‟accomplirent pas leurs fonctions, ils ne sont pas de vrais gardiens mais des témoins. 84

La sécurité privée se développe et se multiplie, depuis longtemps, dans les grandes villes du monde, c‟est valable aussi pour la ville de Befandriana-nord ; la sécurité privée est très organisée, et dispose d‟équipements de sécurité relativement efficaces. Elle est efficace pour les grands magasins et pour les ménages qui ont les moyens. En dehors de leur compétence, la sécurité privée effectue leurs travaux, en collaboration avec les forces de l‟ordre, pour permettre d‟arrêter les malfaiteurs.

c) L’amélioration de la relation intrafamiliale

Selon Annie Feyfant, il est « sans doute une évidence de dire que la famille est le premier système social, par lequel le jeune enfant acquiert et développe des compétences cognitives et sociales »82.On constate que les comportements antisociaux des jeunes sont peut-être dus à des erreurs qu‟ils ont acquises dans leur éducation. Le premier responsable de l‟orientation d‟une personne se situe au sein du foyer, vient ensuite la société qui est un reflet de la modification du comportement des jeunes. L‟éducation et l‟amélioration de la vie familiale semblent la première préoccupation de la prévention de la délinquance, parce que les typologies de styles éducatifs familiaux sont fréquemment citées ou utilisées comme éléments permettant d‟appréhender les conditions favorables ou défavorables. De même, nous voulons que tous les enfants soient en bonne santé et leurs parents soient bons, sages et affectueux. Pour améliorer la relation intrafamiliale, différents sacrifices doivent être consentis.

 Il faut que les parents comprennent mieux comment exercer leurs rôles. Donner plus de temps pour aimer leurs enfants et s‟occuper d‟eux, donner des conseils, de bonnes conduites et les partager avec leurs enfants.  Développer chez les jeunes des habitudes, des compétences, la compréhension et des attitudes qui feront d‟eux de meilleurs parents pour la prochaine génération. C‟est l‟action de la religion, de l‟école ou de l‟association des jeunes.  Il faut que tous les enfants aient des relations satisfaisantes avec leurs parents : discuter des problèmes, faire des échanges intrafamiliaux(le savoir vivre, éducation sexuelle).

82Annie Feyfant, Les effets de l‟éducation familiale sur la réussite scolaire, veille et analyses, n° 63, p1.

85

Maintenant, « l‟instruction est un droit fondamental et un facteur important de l‟épanouissement de chacun. Elle conditionne le développement de l‟enfant et celui d‟une société »83 ; il est donc compréhensible que la plupart des parents soient choqués et troublés, lorsque leurs enfants commettent un acte répréhensible.

1- Les actions communautaires

a) Une sécurité communautaire bien organisée

Face à l‟accroissement du nombre d‟infractions, pendant la nuit, la communauté doit toujours s‟organiser, afin de réagir d‟une manière stricte. Les différentes tâches à faire sont : lutter contre les auteurs responsables de l‟insécurité au niveau des quartiers, soutenu par les chefs des quartiers et les chefs traditionnels. Pour ce faire, il faut instaurer des couvres feu ou des patrouilles bien organisées permettant de surveiller toutes les mobilités de la population pendant la nuit. On peut le réaliser à tour de rôle, sans interruption. Les avantages sont multiples : le contrôle ou la surveillance des suspects et des personnes inconnues. Cela consiste à identifier et à contrôler la circulation des gens dans chaque quartier, c‟est-à dire chaque personne qui entre et sort, d‟ un quartier, doit avoir sur lui un papier d‟identité. Effectivement, le fokontany devrait disposer d‟un registre pour les migrants et pour les habitants résidents, afin de justifier les contrôles ; ainsi, tous les habitants dans un quartier doivent avoir aussi un« kara-pokontany ». Cette règle est obligatoire dans le fokontany de Morafeno à Mahajanga I, on peut appliquer cela dans la ville de Befandriana-nord. Toutes les personnes arrêtées doivent être amenées auprès de la police, ou auprès de la gendarmerie. Si la situation existante dépasse la compétence ou la capacité à réagir, la sécurité communautaire doit demander de l‟aide, le plus vite possible, auprès des forces de l‟ordre; exemple le cas des vols à main armée, où les auteurs portent des armes à feu. Pour motiver les participants, il faut faire de la cotisation par tête, ou par ménage, au sein du quartier pour obtenir un budget de fonctionnement.

83 Olga Noelinaivo Phan Van Hien, 2017, La protection de l’enfant à Madagascar, p41 86

b) La réhabilitation de la valeur culturelle

À propos de la lutte préventive contre la violence et l‟insécurité, avant de s‟adresser aux autorités, il conviendrait peut-être d‟essayer d‟interroger d‟abord les chefs traditionnels sur les mécanismes de défense, et les stratégies à développer. En effet, la tradition ancestrale joue un rôle dans l‟harmonisation de la société, même dans une période de conflit ou de désaccord. Il s‟agit de régler, de façon pacifique, c‟est-dire on ne peut pas régler la violence par la violence, dans certains cas ; selon Marc Antoine Pérouse de Montclos « la justice coutumière privilégiant la compensation et non les sanctions. Sous de formes diverses, de versement d‟un prix de sang à la conclusion d‟un mariage arrangé, la tradition cherchait généralement à réparer les torts et non à punir»84. Aussi bien pour prévenir toutes sortes de d‟instabilité de l‟ordre social, il faut choisir le développement de la culture traditionnelle et le renforcement de l‟esprit de notre solidarité, dans le cadre du « fihavanana » d‟où le proverbe « l’union fait la force ». Parce que « la transformation sociale semble provoquer l‟individualisation et rivalité… » (Olga Noelinaivo Phan Van Hien, 2017, p47).

c) Le rôle de la société civile

« De plus en plus active et engagée particulièrement dans les démocraties établies, la société civile est un maillon incontournable de la vie nationale. Riche d‟associations, d‟organisations, d‟instituts, de cercles de réflexion et de groupements de divers horizons, la société civile est le contrepoids idéal dans une démocratie. Le secteur de la sécurité et de la défense bénéficie des avantages de ce contrepoids. Les membres de la société civile peuvent et doivent participer à l‟émergence d‟une implication personnelle, collective et citoyenne dans le domaine de la sécurité et des débats à l‟exemple sur l‟éducation des citoyens, la facilitation des débats pluralistes »85. Elle peut organiser des conférences débats ; dans cette conférence, on doit inviter les experts et les techniciens de la sécurité et les élus, afin de répondre aux questions qui émanent du peuple, pour alimenter les réflexions dans le débat.

84Marc Antoine Pérouse de Montclos, Violence urbaine et criminalité en Afrique subsaharienne : état de lieux, Déviance et société, 2004, vol28, N°1, p88.

85 Mialisoa Randriamampianina, 2009, Sécurité et Défense : Nouveaux Défis, Nouveaux Acteurs, p33. 87

La sécurité humaine, individuelle et collective, avons-nous dit, est aujourd‟hui l‟une des principales préoccupations en matière de sécurité et de défense. Il est donc normal, et même conseillé, que les citoyens participent et s‟expriment sur le sujet.

B- LES ACTIONS ET LES INTERVENTIONS DES FORCES DE L’ORDRE ET DES AUTORITÉS LOCALES

1- La responsabilité des forces de l’ordre

Les forces de sécurité sont les premiers responsables de la protection des hommes et des biens. La police doit s‟orienter vers une mission de contrôle et d‟action ciblées sur les salles de vidéo-projection, les débits de boissons et les établissements de nuits, car en principe, ces endroits sont interdits pour les mineurs. Tenir des réunions périodiques avec les collectivités locales, afin de pouvoir adopter des stratégies communes pour gérer la sécurité de la ville. Les forces de l‟ordre jouent un double rôle dans la restauration de la sécurité dans la ville, en tant que premier responsable, mission préventive et répressive. Ils peuvent mener des opérations mixtes ; ces opérations consistent à quadriller sécuritairement la ville, à travers des rafles quotidiennes, dans les zones chaudes. Ils représentent les premiers visages de la loi dans l‟exécution du service. Ils surveillent de temps en temps les patrouilles et soutiennent la sécurité communautaire. La collaboration police-population locale est souhaitable, pour obtenir des informations afin de poursuivre les suspects, et à assurer la sécurité des victimes ou des témoins, parce que ces derniers ont peur de la vengeance

2- La responsabilité des collectivités locales

L‟approche de la ville plus sûre est concentrée, dans une large mesure, sur l‟engagement et le savoir diriger des responsables de la commune en matière de sécurité urbaine. Ils doivent connaître et approfondir les manifestations et les causes de la délinquance et de la

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violence dans la ville ; faciliter les échanges et les débats entre tous les groupes de la personne sur les enjeux en matière de sécurité.

a) Développer l’électrification de la ville

Le développement de l‟électrification dans la ville est l‟une des préoccupations de la municipalité avec la société qu‟il occupe. L‟objectif est de couvrir la totalité de la ville en la matière. Devant les problèmes qui se posent à la société JIRAMA, et les problèmes ménagers, la commune urbaine doit recourir aux défis suivants :

 faciliter l‟accès à l‟électrification c‟est-à-dire réduire tous les taxes liés à l‟installation dans la maison, donc tous les classes sociales peuvent y accéder.  faire contribuer tous les ménages qui sont près des poteaux d‟électrification publique pour les entretiens ; exemple : achat des ampoules ou autres frais.  la rivière Somboaña offre d‟avantages pour la ville de Befandriana-nord, donc avec la collaboration du ministre de l‟énergie, la commune peut chercher des partenariats qui peuvent financer la construction de la centrale hydroélectricité, afin de diminuer les lourdes charges de la JIRAMA et le coût des factures86.

b) La mise en place d’une police de quartier

Les polices de quartier aident les quartiers mobiles. Vu le déficit en nombre des agents de sécurité dans les quartiers, principalement les « quartiers mobiles », il faut mettre en place les polices de quartier, afin de s‟approcher de la population. Elles s‟occupent de la sécurité en général, donc de tous les aspects antisociaux ou les faits qui troublent la paix au sein du quartier. Elles favorisent tous les contrôles, ou même la fouille des maisons qui cachent les malfaiteurs, et interviennent dans les cas de violence à domicile.

86 Abolir la location des groupes électrogènes aux politiciens (plus de 100000 Ariary/heure) et aux grandes entreprises comme Henri fraise. Diminuer les dépenses à l‟achat des carburants. 89

c) La mise en place de parking payant

Les bicyclettes perdues au marché et auprès des magasins à Befandriana-nord sont innombrables. Pour y faire face, la commune urbaine doit mettre en place des parkings payants en ce lieu ou dans toutes les places publiques (aux marchés, à la gare routière). Cette installation joue le rôle de garantie pour la sécurité, aussi elle assure mais le revenu communal et favorise l‟emploi. Pour ce faire, la commune recrute des responsables qui gardent les objets à garder. Ils doivent être bien motivés car ils travaillent jour et nuit. Nous espérons que grâce à ces parkings, le nombre des bicyclettes perdues dans ces places vont diminuer.

d) La création d'un groupe opérationnel au sein des communes

Le groupe opérationnel c‟est le groupe qui assure principalement la surveillance des salles de jeux, boites de nuit et bars ou les salles de cinéma, etc. Afin d‟éviter la fréquentation de ces lieux par les mineurs, le groupe constitue des représentants des autorités de la ville et de la société civile. Pour réaliser cela, la commune ou responsable compétent doit vulgariser la carte de travail de chaque individu, hommes et femmes. Devant ces différents lieux cités ci-dessus, seuls ceux qui ont une carte de travail ont le droit d‟entrer, pour éviter le gangstérisme ou toutes sortes de délinquance de nos jeunes. En 2015, la commune urbaine de Befandriana-nord avait pris en compte la répression des jeunes délinquants, à l‟exemple du groupe des jeunes appelé « forosy ». Cette action a enregistré des résultats positifs, car certains de ces jeunes ont été emprisonnés. Et la commune urbaine a fait sortir un arrêté qui porte sur le refus total des jeux de cartes (maitimainty mahazo) dans l‟agglomération de la commune urbaine de Befandriana-nord.

e) Reconnaissance et mise à contribution des associations et ONGs

Face aux efforts limités dans la gestion de la crise, pour optimiser l‟efficacité de la planification, il faut que les autorités locales fassent appel aux intervenants, comme les ONGs. Ces ONGs peuvent apporter des réponses à la prévention de la violence urbaine et à la réduction de la vulnérabilité, par le biais de la sensibilisation. L‟objectif est d‟améliorer

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les conditions de vie des populations urbaines, à travers plusieurs dimensions. Exemple l‟accessibilité aux équipements et infrastructures publiques comme le terrain de sport. En 2014, le CLJ et le CCJ organisent un tournoi de foot Ball inter-quartier pour les mineurs. Ce tournoi a été financé par le projet MAHEFA, dans la commune urbaine de Befandriana-nord. En 2015, l‟ONG SAGE avait organisé des diverses rencontres sportives pour toutes les tranches d‟âges, et une campagne de sensibilisation devant le centre-ville de Befandriana- nord. Devant le développement de l‟abus sexuel commis par certaines personnes, la CROIX ROUGE Malagasy a apporté sa part pour la résolution de ce fléau. En 2016, il a organisé la marche sur les voies publiques ; le thème de la campagne est « Voice to action». Elle se focalise sur les points de diverses questions pour tous : qu‟est-ce que vous-savez de l‟abus sexuel ? Avez-vous des solutions face au développement de ce fléau? Toutes ces campagnes de sensibilisation visent à diminuer le nombre de jeunes tombés dans l‟abus d‟alcool, de drogues et dans la prostitution. On doit lutter contre l‟abandon scolaire, l‟éducation sexuelle et apprendre aux parents leurs propres devoirs.

C- L’INTERVENTION DU GOUVERNEMENT DANS LA LUTTE PRÉVENTIVE ET OPÉRATIONNELLE CONTRE L’INSÉCURITÉ

Le système de Défense et de Sécurité est intimement lié à l‟organisation de l‟État et du gouvernement. En général, le chef de l‟État est aussi le chef suprême de l‟armée, tandis que le chef du gouvernement est le premier responsable de l‟emploi affecté à l‟armée. Dans un gouvernement, la charge d‟établir la politique de sécurité nationale revient en principe au ministère de la défense et de la sécurité intérieure. Il définit les moyens humains, matériels et financiers pour assurer les projets et missions des forces. Le gouvernement dresse l‟orientation générale de la politique de défense et de sécurité, en tenant compte des réalités à l‟échelle locale et nationale. Il propose des moyens humains et techniques, ainsi que le budget correspondant. Le gouvernement doit avoir les moyens nécessaires pour répondre à certaines questions cruciales, mais basiques : quelles sont les réalités en matière de sécurité et d‟insécurité dans le territoire et hors-les-murs?

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Quelles situations et à quels niveaux d‟insécurité peut-on déclarer que le pays et la population sont en danger ? Compte tenu de cela, par quels moyens le pays peut-il alors assurer sa propre sécurité, et qui peuvent contribuer à cela ?87

1- Au niveau social

a) Le renforcement de la capacité de sécurité

La professionnalisation de la police :

 devant l‟insuffisance du nombre de policier au niveau de la ville de Befandriana- nord (voir tableau n°8), l‟État doit augmenter le nombre d‟agents à recruter, eu égard aux besoins du service: qualités physiques et intellectuelles, enquête de moralité approfondie exigée, correspondant au taux de couverture, par rapport à la population qui augmente sans cesse.  la création d‟un organisme indépendant d‟inspection et de contrôle des services de police, en vue de restaurer la discipline ;  dotation de la police nationale en matériel ;  la cherche d‟une motivation salariale du personnel et l‟amélioration des conditions de travail des policiers afin d‟éviter la corruption.  Créer un service spécial pour les mineurs, afin de mieux surveiller les délinquants juvéniles. Dans ce sens, les forces n‟apparaissent pas seulement comme les redoutables représentants de la loi, mais aussi dans le rôle protecteur des enfants et de conseillers des parents.  il est souhaitable que la loi ne punisse pas seulement les auteurs directs des infractions, mais il faut aussi une loi qui aggrave les peines des membres des forces de sécurité et des autres autorités participent à des actes criminels ou des délits et pour lutter contre la répétition d‟évènement comme rurale d‟ en avril 2017, l‟assassinat de policiers ou des membres des forces de sécurité.

87 Mialisoa Randriamampianina, 2009, Sécurité et Défense :Nouveaux Défis, Nouveaux Acteurs, p11 et 12. 92

Ainsi, si le droit malagasy ne prend pas en compte la protection des victimes ou des témoins des délits, la protection doit permettre une action en justice viable et sans risque pour tous.

b) La révision et le renforcement du système éducatif et la sensibilisation de la population

L‟école fait partie des éléments importants qui peuvent résoudre le problème de la délinquance ou même tenter de la prévenir. Toutefois, son rôle est considéré comme capital, dans un programme communautaire bien conçu. Avec le foyer, l‟école assure la première éducation de tous les enfants. Certes, l‟école ne peut jamais compenser tout à fait l‟absence d‟un foyer normal ou de parents intelligents et aimants. Dans ce cas certains programmes peuvent aider les écoles à résoudre le problème de la délinquance juvénile à l‟aide du renforcement des capacités du système de l‟éducation sur le plan humain et qualitatif :

 maintenir l‟effectif des classes à un niveau tel que les enseignants puissent avoir un contact individuel avec chaque élève ;  former et recruter des enseignants ayant fait la preuve de leur aptitude à faire un travail constructif avec les enfants ;  fournir aux écoles un personnel spécialisé pour aider les maîtres à résoudre les problèmes spéciaux, et mettre des services médicaux, et sociaux à la disposition des enfants qui nécessitent une attention dépassant la compétence de l„école ;  fournir de subventions pour le renforcement des capacités pour les établissements privé s‟engageant dans la scolarisation des enfants en situation difficile.

c) La dynamisation du bureau de la protection sociale au niveau du district

La protection sociale vise à aider les ménages vulnérables, à gérer les risques et à protéger les biens. La protection sociale se montre, par nature, intersectorielle et beaucoup d‟activités traitent tous les problèmes liés à l‟insécurité : au niveau de l‟éducation ou des

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services de base et d‟emploi, car les problèmes de moyens du côté de la demande empêchent les familles pauvres et vulnérables à accéder à des services de base, et d‟atténuer ou de prévenir l‟abandon scolaire.

2- La réduction prévisionnelle au niveau économique

Valoriser une approche préventive visant à intervenir sur les causes de la délinquance et de la violence fait partie de questions au centre des débats, lors de la 24e session du Conseil d‟administration de l‟Onu-Habitat, tenu du 15 au 19 avril 2013 à Nairobi, dont le thème principal portait sur :le « Développement urbain durable : le rôle des villes dans la création de meilleures opportunités économiques pour tous, en particulier les jeunes et les femmes ». Ce programme est articulé avec les stratégies nationales en matière de réduction de la pauvreté, de décentralisation, de développement social, de jeunesse, de promotion de la femme et de la famille, de protection de l‟enfant et de respect des droits de la personne à Madagascar. Pour ce faire, il faut forcer la reconnaissance du rôle des autorités locales, dans la mobilisation des partenaires, et dans la coordination de l‟action sur le terrain.

a) Amélioration de la viabilité économique en ville et en milieu rural

La politique définie par l‟État vise à combattre directement les vecteurs de risque : éviter l‟accroissement massif de la population urbaine :

 il fallait maîtriser une croissance urbaine galopante et faciliter l‟accès sur le marché du travail, pour les jeunes ;  créer un centre de rééducation où les adolescents de la ville pourront apprendre des travaux manuels et même intellectuels.

Il y a lieu de développer le projet comme le programme PROSPERER. Le centre n‟est pas seulement pour les jeunes déscolarisés ou en difficultés, mais il faut aussi que les ex- détenus fassent partie du programme permettant d‟améliorer la préparation des individus aux activités professionnelles. Il faut rassembler les jeunes dans ce centre et les rééduquer. Cela offre un abri où ils peuvent vivre, dans une ambiance familiale, afin d‟éviter

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l‟exclusion, où ils ne reviennent plus à la délinquance. Ces mouvements de la jeunesse pourront nous aider efficacement dans le travail. Concernant l‟étude du système coopératif de travail : dans un chef-lieu de district ou dans les villages, il faut créer une sorte de coopération de travail, pour permettre aux sans travail de travailler (élevage, culture, etc.). Les bénéfices ainsi obtenus doivent permettre à chaque coopérateur de créer une petite propriété agricole ou industrielle, un petit champ, élevage, un atelier artisanal, etc. La photo ci-après illustre un exemple de coopération de travail.

Photo n°11 : Atelier des jeunes bénéficiaires du programme PROSPERER à Befandriana- ville

Source : Cliché de l‟auteur, novembre 2017

Ces jeunes s‟associent dans un atelier d‟ouvrage métallique, après leurs formations du travail. Ils produisent de la charrue, de portes métalliques, de charrettes. Actuellement, ils peuvent embaucher des autres jeunes sans travail.

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Carte n°5 : Proposition d‟aménagement de la ville de Befandriana-nord

48° 10’ E 48° 47’ E

N 14° 47’ S 14°47’ S

Tsaramandroso

Ambalanomby Somboagna

Fiadanana

Vers Antsohihy Tsararivotra II

Antanambola-cité Ambatolahy

Mahatsinjo

Manongarivo Vers Mandritsara

Échelle 15° 15’ S 15° 15’ S 0 100 200 m

48° 10’ E 48° 47’ E

LÉGENDE

Poste de vigilance à créer Éclairage public Éclairage public à existant créer Infrastructure de sport à Centre hydroélectricité à créer réhabiliter Cours d‟eau Infrastructure de sport à créer Route nationale

Maison des jeunes à créer Route inter quartier

Source : Élaboration personnelle, janvier 2018

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La carte (carte n°5) nous permet de visualiser les propositions d‟installation des infrastructures au sein de la ville de Befandriana-nord. Elles sont proposées, afin de répondre aux besoins de la population liés au mauvais ‟état, à l‟insuffisance et à l‟absence des infrastructures de la ville. Concernant les infrastructures à réhabiliter, ce sont des terrains de sport ; car la ville dispose de certains nombres de terrain en mauvais état. Pour minimiser les lourdes dépenses, il est rentable de réhabiliter ces terrains déjà existants. D‟un autre côté, il y a même des infrastructures à créer, c‟est le terrain d‟Antanambola-cité parce que, ce fokontany n‟en dispose pas, et est loin des terrains de sport. Pour éviter ce déséquilibre, on doit construire ce terrain. Le foyer des jeunes est aussi important à installer, car il sera nécessaire de diversifier le centre de loisir au sein de la ville de Befandriana-nord. Les infrastructures des jeunes sont mises en place pour minimiser la fréquence de la délinquance juvénile. Les infrastructures à créer sont importantes pour surveiller la mobilité et la sécurité de la population, comme les postes de vigilances qui sont placés dans les sorties et au centre de la ville. La rivière Somboaña traverse cette ville, offre des avantages pour la construction du centre hydroélectrique pour réduire les coûts d‟électrification. Si cette centrale est installée, la ville de Befandriana-nord sera électrifiée en totalité. Les éclairages publics seront diversifiés et le nombre d‟abonnés va aussi augmenter. Les petits ateliers vont prospérer cela contribuera à la diminution du nombre de chômeurs. Si ces différentes infrastructures sont implantées, la ville de Befandriana-nord deviendra sûre.

Conclusion de la troisième partie

Les effets de la violence dans la ville de Befandriana-nord sont importants ; les incidences directes ou indirectes sur les individus et les biens privés ou publics sont très importantes. Ces effets ne sont pas cantonnés au niveau social, mais aussi au niveau économique, en creusant des fossés en ce qui concerne le niveau de vie. Ainsi, des mesures ont été prises par la population et par les autorités de la ville.

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Les responsabilités de l‟État concernent le domaine de la politique publique et liées à la politique sécuritaire.

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CONCLUSION GÉNÉRALE

La montée de la violence et de l‟insécurité apparaît comme un phénomène assez nouveau que la société prend pour une grave menace. Ce phénomène urbain ne cesse de s‟exacerber et d‟inquiéter la population et les autorités.

Dans la commune urbaine de Befandriana-nord, la violence se manifeste sous plusieurs formes : les violences contre l‟intégrité corporelle, dans cette forme, ce sont les CBV et les VVF qui sont les plus élémentaires ; les violences contre les biens sont les plus développées, à savoir les vols et les actes de vandalismes, les infractions contre les mœurs, les plus connues et fréquentes sont le détournement de mineur, les viols, et les autres infractions sont composées de la vente et la consommation de drogues.

La dynamique de l‟urbanisation, le chômage, le sous-emploi et la pauvreté générée par les différents autres aspects socio-économiques et culturels, de la ville, sont des aspects qui rendent difficile toutes les politiques de la gestion de l‟espace et de l‟organisation urbaine, et constituent les facteurs qui alimentent le développement des infractions. Les personnes mises en cause sont principalement les jeunes de la même société et la minorité étrangère.

Les répercussions de l‟insécurité ne se limitent pas seulement au niveau individuel ou au niveau du ménage, et au niveau des victimes ou des auteurs des infractions, la société toute entière, l‟économie et l‟environnement urbain sont touchés.

Certes, les habitants ne restent pas les bras croisés. En tant que premiers cibles, ils sont capables de prendre des mesures pour faire face à l‟insécurité. Ces mesures s‟effectuent individuellement, et collectivement à l‟aide du dynamisme de la population de chaque quartier ; à partir du renforcement de la capacité des verrous des habitations, jusqu‟à la surveillance des nouveaux venus. Les mesures effectuées par la population seront limitées à certains seuils, devant les attaques avec des armes à feu, et les moyens utilisés par la population. Si l‟urbanisation peut être une chance pour les plus pauvres, car les villes offrent généralement plus de possibilités pour lutter contre la pauvreté que les zones rurales, une nouvelle approche s‟impose aux gestionnaires de la ville, afin de déterminer des mesures appropriées contre l‟insécurité : les autorités locales, les forces de sécurité interviennent avec leurs compétences et leurs moyens, et à l‟aide de l‟État central, qui est indispensable pour apporter des mesures à dimension transversale. Ainsi, la sécurité est 99

intimement liée à l‟‟organisation de l‟État et du gouvernement, grâce à la disponibilité de moyens humains et techniques.

Dans la ville de Befandriana-nord, toutes les mesures sécuritaires effectuées reçoivent généralement aucun résultat satisfaisant, et n‟empêchent pas la propagation de l‟insécurité. Devant l‟accroissement sans cesse de la population, le comportement, la mentalité de la population et l‟insuffisance des ressources nécessaires pour la prévention des violences, nous sommes loin de vouloir établir une relation mécanique entre violence et pauvreté, ou réduire le développement de la délinquance dans la misère.

Dans notre présente étude, nous avons déjà identifié les violences et les mécanismes de l‟insécurité dans la ville de Befandriana-nord. Cependant, l‟éradication de ces fléaux demande des mesures de prévention et d‟atténuation. Pour les atteindre, nous avons encore besoin plus de défis. Dans ce sens, nous voulons approfondir note recherche en Master. Nous essayerons de faire l‟analyse SWOT, pour maximiser les potentialités des forces et des opportunités, et pour minimiser les effets des faiblesses et des menaces sur Befandriana-nord, afin de définir une stratégie de développement et les formes, les composantes de la violence, les groupes à risques, et sur la vulnérabilité de la population ; nous essayerons d‟identifier la composition de la population et les activités socio-économiques.

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65- SNPC (Stratégie Nationale de la Sécurité Public Canada), 2007, Plan d’action visant à diminuer efficacement la criminalité, 8pages.

66- SOPHIE (B.G.), ALEXANDRA(M.) et OLIVIER(M.), 2006, Ville et violence, Les Cafés Géographiques, 6pages. 67- THOURET (J-C.) et D‟ERCOLE (R.), Vulnérabilité aux risques naturels en milieu urbain : effets, facteurs et réponses sociales, p407-421. 68- TOUMPSIN (K.), 2006, Qu’est-ce que la violence ?, Pax Christi Wallonie- Bruxelles, 10pages.

69- UNPD Madagascar, 17mai 2012, Diagnostique de la violence au niveau de la ville de Tana.

70- USAID, 2008, lutte contre la violence basée sur le genre dans les programmes de santé, 1300 Pennsylvanie Avenue, NW Washington, DC 20523, 56pages.

71- VASQUEZ (L.) et David (W.), Le paradoxe sécuritaire vénézuélien, Cahiers de la sécurité et de la justice – n°27/28, p265-277.

106

72- VEYRET (Y.)et MAGALI(R.), 2005, Aléas et risques dans l‟analyse géographique, Annales des mines, p61-69 73- VEYRET (Y.)et MAGALI(R.), Vulnérabilité et risques, L‟approche récente de la vulnérabilité, Responsabilité et environnement, n°43, 2006. Laboratoire Gecko, Université de Paris X-Nanterre, p9-14.

74- Vues sur la ville, L‟urbanisme sécuritaire, de la ville bunkérisée à la ville passante, Observatoire universitaire de la ville et du développement durable, Institut de Géographie, Université de Lausanne, Dorigny-Anthropole, CH-1015 Lausanne N° 26, avril 2011, 10pages.

75- William C. KVARACEUS, 1964, La délinquance juvénile problème du monde moderne, Unesco place de Fontenoy, Paris-7e Imprimerie Mame, Tours, 97pages. 76- YVETTE (B.) et MAN- Lyon, violence et insécurité, 15pages.

V- DICTIONNAIRE, LEXIQUE ET SITE WEB 77- CHARBONNIER(C.), lexique de géographie : vocabulaire et notions, Collège Pierre Grange, ALBERTVILLE, 36pages.

78- Dictionnaire de Français LAROUSSE(1997) 60 000 mots, définitions et exemples.

79- https:/fr.m.wikipedia.org.

80- https://sites.google.com˃site˃home˃violence, Étymologie Français Latin Grec Sanskrit.

81- www.georisques.gouv.fr˃alea-naturel-0.

82- www.maxicours.com˃fiche.

107

TABLE DES ILLUSTRATIONS

Liste des tableaux

Tableau n°1 : Évolution de la population de la ville de Befandriana-nord ...... 27 Tableau n°2 : Superficie et densité de la population par fokontany dans le chef-lieu du district de Befandriana-nord...... 30 Tableau n°3 : Les infractions contre les personnes ...... 34 Tableau n°4: Les infractions contre les biens ...... 37 Tableau n°5 : Les infractions contre les mœurs ...... 39 Tableau n°6 : Les autres infractions ...... 40 Tableau n°7 : Statistique des infractions commises dans la ville de Befandriana-nord ...... 41 Tableau n°8 : Ratios estimatifs des agents de police par habitant ...... 50 Tableau n°9 : La comparaison du nombre d’abonné du JIRAMA ...... 53 Tableau n°10 : La répartition des auteurs des infractions dans la ville de Befandriana-nord ...... 63 Tableau n°11 : Le taux de délinquance par fokontany dans la ville de Befandriana- nord:2009-2017 ...... 68

Liste des photos

Photo 1 : La ville de Befandriana-nord vue du ciel ...... 5 Photo 2 : Le centre-ville de Befandriana-nord ...... 5 Photo n°3 : État des infrastructures d’éclairages publics dans le centre-ville de Befandriana-nord ...... 54 Photo n°4: Situation du jour et nuit sur la place du « jardin d’amour » à Befandriana-nord ...... 54 Photo n°5: L'état des infrastructures de sport existantes dans la ville de Befandriana- nord………………………………………………………………………………………..57

I

Photo n°6: Le cannabis saisi par la police de Befandriana- nord…………………………59

Photo n°7 : Situation de la zone périphérique de la ville de Befandriana-nord ...... 66 Photos n° 8 : Un jeune ex-détenu devenu fou ...... 76 Photo n°9 : Une jeune femme qui s’est suicidée dans le fokontany de Mahatsinjo ...... 77 Photo n° 10 : Les cadavres de deux bandits ...... 78 Photo n°11 : Atelier des jeunes bénéficiaires du programme PROSPERER à Befandriana- ville ...... 95

Liste des cartes

Carte n°1 : Localisation de la ville de Befandriana-nord ...... 4 Carte n°2 : La densité de la population dans la ville de Befandriana-nord ...... 31 Carte n°3 : La répartition spatiale des types des infractions dans la ville de Befandriana-nord ...... 69 Carte n° 4: Carte de la vulnérabilité de la population face à la violence et l’insécurité dans la ville de Befandriana-nord ...... 81 Carte n°5 : Proposition d’aménagement de la ville de Befandriana-nord ...... 96

Liste des figures

Figure n° 1 : Courbe de l’évolution de la population ...... 28 Figure n°2 : La part de chaque type d’infraction ...... 42

II

ANNEXE

III

Les infractions selon nos enquêtes

Années 2013 2014 2015 Nature des infractions Effectif Effectif Effectif

Menace de mort avec ou sans 4 5 0 condition Vol simple 100 68 67 Outrage publique 17 2 2 CBV 59 0 33 Vol avec effraction 30 6 3 Attentat à la pudeur 2 0 0 VVF 104 0 100 Vol à main armé 1 0 0 Viol 8 4 6 Transport et vente de drogue 2 0 0 Résistance à l‟exécution des décisions 0 3 6 juridiques Coup mortel 1 0 1 Outrage à la pudeur 0 1 0 Tentative de vol 10 4 0 Abus de confiance 40 22 13 Détournement de mineur 25 8 8 Abandon de famille 0 2 0 Escroquerie 14 16 19 Vol de bovidé 0 3 0 Violation à domicile 0 0 2 Usurpation 0 0 1 Destruction des biens publics 0 0 2 Destruction des biens privés 21 20 13 Total 438 164 276 Source : Commissariat de police Befandriana-nord, Mai 2016

IV

TABLE DES MATIÈRES

SOMMAIRE ...... i REMERCIEMENTS ...... ii LISTE DES ABRÉVIATIONS ...... iii GLOSSAIRE ...... iv RÉSUMÉ ...... 1 INTRODUCTION GÉNÉRALE ...... 2 .JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET ...... 6 .LA PROBLÉMATIQUE ...... 6 .LES HYPOTHÈSES DE RECHERCHE ...... 7 .LES OBJECTIFS DE RECHERCHE ...... 8 .LES RÉSULTATS ATTENDUS ...... 8 PARTIE I- LE CADRERÉFÉRENCIEL DE L’ÉTUDE ...... 9 Introduction de la première partie ...... 10 CHAPITRE I : CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE ...... 10 A- MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE ...... 10 1- La recherche documentaire ...... 11 2- La recherche et l’observation sur terrain ...... 11 3- Le traitement et l’analyse des informations ...... 12 4- Les difficultés rencontrées ...... 12 B- DÉFINITION DES CONCEPTS ...... 12 1- Aléa ...... 12 2- Risque ...... 14 3- La vulnérabilité ...... 16 4- La résilience ...... 18 5- Ville ...... 19 6- Violence ...... 20 7- L’insécurité ...... 22 C- REVUE DE LA LITTÉRATURE ...... 23 CHAPITRE II - CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES DE LA ZONE D’ÉTUDE ...... 27 A- DYNAMISME DÉMOGRAPHIQUE ...... 27 V

1- L’évolution de la population urbaine ...... 27 2- La répartition de la population par quartier ...... 29 B- LES DIFFÉRENTS TYPES ET LES MANIFESTATIONS DE L’INSÉCURITÉ DANS LA COMMUNE URBAINE DE BEFANDRIANA-NORD ...... 32 1- Les infractions contre l’intégrité corporelle ...... 32 2- Les infractions contre les biens ou atteintes à la propriété ...... 35 3- Les infractions contre les mœurs ...... 38 4- Les autres infractions ...... 40 Conclusion de la première partie ...... 42 PARTIE II- DYNAMIQUE URBAINE ET LES ZONES À RISQUES DANS LA VILLE DE BEFANDRIANA-NORD ...... 44 Introduction de la deuxième partie ...... 45 CHAPITRE I- LES FACTEURS DE LA VIOLENCE ET DE L’INSÉCURITÉ DANS LA VILLE DE BEFANDRIANA-NORD ...... 45 A- LA GESTION ET L’ORGANISATION DE L’ESPACE URBAIN ...... 45 1- L’exode rural et les constructions anarchiques ...... 45 2- La précarité de la situation économique ...... 47 3- L’insuffisance du nombre des agents de police par rapport au nombre de la population ...... 49 4- L’impunité, la corruption et l’abus de pouvoir ...... 51 5- Le délestage électrique et l’insuffisance des éclairages publics...... 52 6- La présence du marché de « sabotsy be »...... 55 B- LES FACTEURS SOCIO-CULTURELS ...... 55 1- La déperdition scolaire et l’irresponsabilité des parents ...... 55 2- L’insuffisance et le mauvais état des infrastructures et des équipements collectifs pour les jeunes...... 56 3- La consommation de drogues et d’alcool ...... 58 4- La faiblesse de la défense traditionnelle et le développement de la technologie...... 59 5- La peur du témoignage et de porter plainte suite à un acte délictueux ...... 60 CHAPITRE II- LES AUTEURS DE LA VIOLENCE ET LES ZONES À RISQUES ...... 62 A- LES AUTEURS DE LA VIOLENCE URBAINE ...... 62 1- Les jeunes ...... 62 2- Les pauvres ...... 64 3- Autres ...... 64 B- LES ZONES À RISQUES ...... 65

VI

1- Les zones périphériques de la ville ...... 65 2- Les bars et les boites de nuit ...... 67 3- Les endroits isolés et sans éclairage public ...... 67 Conclusion de la deuxième partie ...... 70 PARTIE III- LES TYPES DE VULNÉRABILITÉ ET LES PRINCIPAUX DÉFIS POUR LA PRÉVENTION DES VIOLENCES ET DE L’INSÉCURITÉ ...... 71 Introduction de la troisième partie ...... 72 CHAPITRE I- LES TYPES DE VULNÉRABILITÉ ...... 72 A- LA VULNÉRABILITÉ SOCIALE ...... 72 1- L’interdiction de circuler pendant la nuit ...... 73 2- La destruction des biens publics ou privés ...... 74 3- Au niveau des victimes et des auteurs des infractions ...... 74 4- Au sein de la famille ...... 76 5- Les jugements populaires ...... 77 B- LA VULNÉRABILITÉ ÉCONOMIQUE ...... 79 1- L’augmentation des dépenses au niveau individuel ou collectif ...... 79 2- La naissance du secteur informel ...... 79 CHAPITRE II- LES PRINCIPAUX DÉFIS POUR LA PRÉVENTION DE LA VIOLENCE ET DE L’INSÉCURITÉ ...... 83 A- LES ACTIONS INDIVIDUELLES ET COMMUNAUTAIRES ...... 83 1- Les responsabilités individuelles ...... 83 a) La préservation de la vigilance ...... 84 b) Le gardiennage ou sécurité privée ...... 84 c) L’amélioration de la relation intrafamiliale ...... 85 1- Les actions communautaires ...... 86 a) Une sécurité communautaire bien organisée...... 86 b) La réhabilitation de la valeur culturelle...... 87 c) Le rôle de la société civile ...... 87 B- LES ACTIONS ET LES INTERVENTIONS DES FORCES DE L’ORDRE ET DES AUTORITÉS LOCALES ...... 88 1- La responsabilité des forces de l’ordre ...... 88 2- La responsabilité des collectivités locales ...... 88 a) Développer l’électrification de la ville ...... 89 b) La mise en place d’une police de quartier ...... 89

VII

c) La mise en place de parking payant ...... 90 d) La création d'un groupe opérationnel au sein des communes ...... 90 e) Reconnaissance et mise à contribution des associations et ONGs ...... 90 C- L’INTERVENTION DU GOUVERNEMENT DANS LA LUTTE PRÉVENTIVE ET OPÉRATIONNELLE CONTRE L’INSÉCURITÉ...... 91 1- Au niveau social ...... 92 a) Le renforcement de la capacité de sécurité ...... 92 b) La révision et le renforcement du système éducatif et la sensibilisation de la population ...... 93 c) La dynamisation du bureau de la protection sociale au niveau du district ...... 93 2- La réduction prévisionnelle au niveau économique ...... 94 a) Amélioration de la viabilité économique en ville et en milieu rural ...... 94 Conclusion de la troisième partie ...... 97 BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………101

CONCLUSION GÉNÉRALE ...... 99 TABLE DES ILLUSTRATIONS ...... I ANNEXE ...... III

VIII

I