Supplément spécial du journal L', réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu. Mardi 6 octobre 2015 J 1 J JOURNALISTE D’UN JOUR

RéfugiéRéfugié à Mulhouseà Mulhouse pour un futur pour un futur meilleurmeilleur Page 28

Photo AFP 2 JOURNALISTE D'UN JOUR Culture L’équipe J1J de

Les élèves de terminale ES du lycée Notre-Dame de Strasbourg. Photo Sonia de Araujo

La classe de terminale ES du lycée Silva, Valentine Desmartin, Paul- Schwarz, Corentin Stumpf, Fran- Techniciens du lycée Charles-Poin- Notre-Dame de Strasbourg a plan- Emile Destouches, Quentin Dio- çois Sylla, Tehana Van Meenen, tet de Thann : Mehdi Chalghoumi, ché, hier, sur le thème de la chet, Safia Erogui, Samuel Errera, Leo Vermeulen, Hugo Weidmann, Rron Beqiraj. Culture à la Maison de la Région. Ewane Holder, Bastien Iltis, Olivia Jordan Werle, Lucas Wietrich, Ar- Koessler, Kenza Lacouchie, Emma naud Wild. Journalistes : Sonia de Araujo, Phi- Les élèves de terminale ES : Mel- Lemoine, Margaux Leopold, Nico- lippe Wendling, Olivier Arnal. da Acikel, Nina Augé, Hugo Berta- las Logassi, Alix Marguet, Sacha Professeur accompagnateur : Ra- ni, Pauline Bieber, Louise Courtois Masson, Gwennaelle Mey, Antoi- chel Chanal (sciences économi- Responsable logistique : Jovan Delacroix, Ryan Curpen, Dany Da ne Perrin, Hugo Rohm, Lisa ques et sociales). Veljkovic.

L’effeuillage : ce n’est pas juste une femme qui se déshabille

Coco Das Vegas, présidente de l’asso- me nous le voulons pour faire passer Où pouvons-nous vous retrouver ? ciation Pin-Up d’Alsace, promeut l’es- un message. Par exemple, certaines prit rétro des années 1950, grâce à artistes se moquent du capitalisme Il y a un bingo burlesque organisé le des shows burlesques. Elle se produit américain en lançant des billets. premier mercredi du mois à Stras- en et à travers le monde dans Il faut prendre les numéros avec hu- bourg, au bar Les Aviateurs. l’unique but de divertir. mour. On peut aussi nous voir la semaine au Papa Rock Stub un restaurant à Illk- En quoi consiste un show burles- Comment cela se traduit-il irch, mais ce ne sont pas vraiment des que ? sur scène ? shows. Ce sont plutôt des petites danses, L’effeuillage burlesque, ce n’est pas Nous avons la possibilité d’utiliser sans effeuillage. Le 4 décembre, un juste une femme ou un homme qui se notre corps comme moyen d’expres- spectacle avec une des actrices qui a déshabille. sion. tourné dans le film « Tournée » est C’est interpréter un personnage, Nous, les Pin-up d’Alsace, essayons programmé au Cheval Blanc à Lem- avec une musique, une mise en scè- d’être neutres dans les thèmes que bach. Et un show est spécialement ne. nous abordons, de ne pas prendre prévu le 31 décembre pour le nouvel Ce n’est jamais dévalorisant. Il y a de parti et de ne pas se faire récupérer an à Furdenheim, à L’Artist K’Fé. En- la classe et beaucoup d’humour. politiquement. fin, nous sortirons un calendrier Pin- Up d’Alsace. Est-ce qu’il y a des limites dans vos Nous n’avons pas envie de faire du À cette occasion, le 2 décembre, nous spectacles ? burlesque investi ou militant. Notre organisons une soirée caritative aux volonté est de faire du burlesque di- Aviateurs. Les fonds seront reversés à Certains numéros osés peuvent cho- vertissant pour faire passer un bon l’association « J’ai demandé à la Lu- quer, mais en général les réactions moment aux spectateurs. ne ». Pour plus d’infos, notre site : sont bonnes. www.pinupdalsace.com. Le burlesque n’a pas pour vocation de Dans le milieu burlesque, les person- choquer ou de provoquer les gens Kenza Lacouchie, nes sont ouvertes d’esprit. Nous pou- comme peuvent le faire les Femens, Louise Courtois Delacroix, vons aborder tous les thèmes Coco Das Vegas, représentante des qui utilisent aussi leurs corps, avec Olivia Koessler d’actualité et critiquer la société com- pin-up alsaciennes. DR leurs interventions très médiatisées. et Tehana Van Meenen Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 3 Jeux vidéo, le retour aux sources Du 18 septembre au 27 septem- bre dernier s’est déroulé l’Indie Game Contest dans le cadre du Festival du film fantastique à Strasbourg. Il a rassemblé tous les fans de jeux vidéo d’hier et d’aujourd’hui. Parmi les différentes expositions, les passionnés ont pu retrouver une « retro gaming », organisée place Kléber, mettant à l’honneur les consoles et jeux des années 80 et 90. Sous une tente blanche, où tou- tes les consoles et les différentes activités étaient disposées le long de l’allée, l’exposition a permis aux plus nostalgiques de redécouvrir les jeux de leur en- fance. Parmi les nombreux visiteurs, Hervé, âgé de 50 ans, a retrouvé Des consoles de jeu modernes, et leurs ancêtres. Archives L’Alsace/Jean-François Frey pour son plus grand plaisir les sensations de sa jeunesse. « On sole. Je suis venu ici pour me déo. Je passe environ deux heures pouvoir jouer sur une Game Cube ne peut pas dire que j’ai passé remémorer ces bons moments et par jour devant un écran. Alors ou une Mega Drive. » Ce festival mon enfance à jouer au jeu vi- pourquoi pas, partager mon ex- quand j’ai appris qu’une exposi- permettait au public alsacien de déo. Étant né en 1965, je n’ai pas périence avec les plus jeunes tion avait lieu à Strasbourg où on tester plus de 160 jeux, comme tout de suite eu une manette générations », explique-t-il. pourrait voir de vieux jeux, je me Vridnix, Cibos ou encore Dimli- dans les mains. Si au fil des Grand fan de jeu vidéo de 16 ans, suis dit que cela pourrait être une ght. Cette exposition a rassemblé années, et alors que je rentrais Rémi est venu découvrir ce phé- bonne expérience : les jeux plus de 3 500 personnes. Un beau dans la vie professionnelle, j’ai nomène de nostalgie tout nou- d’aujourd’hui ne se sont pas faits succès. de moins en moins joué, je garde veau de l’univers du jeu vidéo, seuls. Je dois dire que cet événe- un très bon souvenir de mes avec deux amis : « Je suis un ment est particulièrement réussi Nicolas Logassi, Ryan Curpen, longues heures devant une con- grand consommateur de jeux vi- et que c’est vraiment génial de Léo Vermeulen et Dany Da Silva 4 JOURNALISTE D'UN JOUR Culture « On peut provoquer avec du tact » Après cinq années d’étude à Faites-vous, vous aussi, des l’École des arts décoratifs de caricatures polémiques ou Strasbourg, Yannick Lefrançois militantes ? est devenu illustrateur. Il dessi- ne notamment pour la rubrique Non, car je ne suis pas un des « Chuchotements » dans la militant. Je ne défends aucune page consacrée à la politique opinion politique et n’ai pas régionale des DNA du lundi. Il envie d’en véhiculer. s’illustre également dans Je ne suis qu’un illustrateur. Je d’autres domaines comme les prends le dessin de presse com- livres pour enfants et la pub. me un véritable exercice de dessin. Quand avez-vous commencé Pour connaître les avis, j’utilise à travailler pour la presse ? Facebook car c’est intéressant de savoir les réactions. Yannick Lefrançois : En 1993, les DNA sont venus chercher des Quels sont les avantages et illustrateurs aux arts décoratifs les inconvénients de votre pour leur page politique. Je métier ? n’étais pas spécialement inté- ressé par l’actualité politique. Les deux sont surtout liés à mon Lier le dessin à la politique est statut d’indépendant. Je tra- un exercice compliqué, car cela vaille à mon compte et j’ai donc demande d’exprimer des choses beaucoup de liberté, ce qui est précises en seulement quelques un avantage. coups de crayons. Néanmoins, C’est aussi un travail plaisant je me suis prêté au jeu. car il correspond à ma passion. L’inconvénient est de ne pas Quelle est une journée de savoir le travail qu’on aura de- type dans votre métier ? main.

Pour le dessin de presse, tout Selon vous où s’arrête la liber- est condensé en fin de semaine. té d’expression ? J’ai une parution le dimanche dans le cahier local « Stras- Yannick Lefrançois lors d’une exposition au club de la presse de Strasbourg en Je pense que la liberté d’expres- bourg » des DNA. Je dessine le 2014. DR sion est quelque chose de per- samedi ou le vendredi soir car sonnel et subjectif. l’actualité récente ne peut être Une fois fini, je m’attaque au valeur que l’on défend dans Pour moi elle doit s’arrêter traitée qu’en fin de semaine. Je dessin de la page politique des notre démocratie. avant que certains ne se sen- consacre trois à quatre heures « Chuchotements » du lundi. Il y a des manières de faire. Je tent agressés ou de tomber par dessin. suis contre la provocation gra- dans le vulgaire. On peut provo- Je commence par faire des pe- Que pensez-vous des événe- tuite. Je pense que les dessina- quer finement avec du goût et tits croquis, puis l’idée finit par ments survenus en janvier teurs de Charlie Hebdo ont eu du tact. arriver. Les détails des person- dernier dans les locaux de beaucoup de courage. nages sont le plus dur à réaliser. Charlie Hebdo ? On peut débattre sur tout, mais Nina Augé, Je suis très pointilleux sur le il y a des valeurs sur lesquelles Valentine Desmartin, choix de mes dessins afin d’en Il ne faut pas transiger avec la on ne doit pas céder, notam- Margaux Leopold envoyer qu’un seul. liberté d’expression. C’est une ment la liberté d’expression. et Lisa SchwarZ

Cathédrale : une exposition pour découvrir la version Tomi Ungerer

Le musée Tomi Ungerer, situé 2, le 28 novembre 2015, est intime- Certains détails et éléments sont avenue de la Marseillaise, à Stras- ment lié à l’histoire de la cathédra- atypiques, voire surprenants. Pour bourg, accueille l’exposition « Ca- le. La raison ? Il est le descendant, preuve : le talon d’une jeune fem- thédralement vôtre », jusqu’à ce du côté paternel, d’une dynastie me, en porte-jarretelles, reprend la dimanche 11 octobre. d’horlogers ayant eu pour mission, forme du monument. pendant trois générations, de ré- Sculptures, peintures parer et d’entretenir l’horloge as- D’autres œuvres sont plus symboli- ou encore dessins- tronomique de l’édifice religieux. ques, comme la représentation du poème « Nuit rhénan » d’Apollinai- collages… Atypisme re qui permet de voir la cathédrale L’exposition illustre les différentes et symbolisme dans tous ses états. façons dont l’artiste a décliné la Une exposition à découvrir. cathédrale strasbourgeoise, dont Les quelque 150 œuvres de l’expo- le millénaire des fondations est cé- sition « Cathédralement vôtre » Antoine Perrin, lébré cette année. ont, notamment, pour point com- Hugo Weidmann, mun de représenter la cathédrale Illustration du poème " Nuit rhénane " Jordan Werle Tomi Ungerer, qui fêtera ses 84 ans de façon imagée. d’Apollinaire. DR et Lucas Wietrich Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 5 Le tatouage dans la peau Aujourd’hui, le tatouage n’est plus réservé aux jeunes rebelles et aux bikers. Comme ce fut longtemps le cas. Il se démocratise de plus en plus, à tel point, qu’il faut parfois atten- dre un an pour obtenir un rendez- vous. Les passionnés se retrouveront à Nancy les 10 et 11 octobre prochains pour la con- vention du tatouage, comme ils s’étaient déjà rassemblés au Tattoo World, les 24, 25 et 26 avril dernier au port du Rhin à Strasbourg. De belles rencontres entre tatoueurs Organisateur de la manifestation alsacienne, Stéphane Zern était ra- vi du succès rencontré pendant les Hugo, élève au lycée Notre-Dame participant à J1J, avec son tatouage représentant les dates de naissance de ses parents. trois jours. « Plus de 5 000 person- Photo Paule Bieber nes étaient présentes, des familles comme des passionnés de tatoua- situé rue du Monastère à Erstein, Les Strasbourgeois devront désor- me le Tattoo World, les soirées ge », souligne-t-il. Pasco Vogt, qui pratique le tatoua- mais attendre 2017 pour retrouver Mix’art et le nombre d’adeptes qui Les visiteurs ont eu la possibilité de ge depuis plus de quatre ans, était les différents artistes lors de la pro- ne cessent d’augmenter, on y trou- se faire tatouer sur place par plus présent dans les travées du salon. chaine édition du Tattoo World. ve une multitude de styles que je de 100 artistes, représentant 24 na- « Cela nous permet de faire des bel- La capitale européenne propose un remarque tous les jours dans mon tions, venus de Norvège, d’Allema- les rencontres et de partager des panel très large de tatoueurs avec studio », explique Pasco Vogt. À gne ou encore des États-Unis. Plus moments entre tatoueurs et ta- plus d’une dizaine de salons, uni- coup sûr, le tatouage a encore de d’une dizaine de concerts étaient toués, mais également de prendre quement dans le centre-ville. beaux jours devant lui. au programme, avec des groupes de l’expérience car il y a énormé- « Strasbourg est une ville de plus de rock et de punk. ment de choses à apprendre dans en plus réceptive à la mode du ta- Alix Marguet, Pauline Bieber, Tatoueur chez Océan Child Tattoo, ce métier », explique le tatoueur. touage, entre les événements com- Arnaud Wild et Hugo Bertani 6 JOURNALISTE D'UN JOUR Culture Un film pour interpeller le public Maxime Marion, 32 ans, est pas- tion. Malheureusement le politi- sionné de cinéma depuis sa plus quement correct grandit et tendre enfance. Réalisateur indé- empêche d’aborder certains su- pendant depuis quatre ans, cet jets. habitant de Molsheim a réalisé plusieurs reportages et films en Lesquels ? stop motion (cinéma d’anima- tion). Sa nouvelle série « Freez » Est-ce que je peux les aborder ? Là est diffusée sur Youtube depuis le est la question… mois de septembre. Qu’avez-vous ressenti lors des Quel est votre parcours? événements de Charlie Hebdo ?

Maxime Marion : Après un bac S, Cela a été un choc. Ces dessina- option cinéma et audio-visuel, j’ai teurs ont défendu la liberté d’ex- obtenu un master en art et techni- pression jusqu’au bout et l’ont que tout en me formant en autodi- payé de leur sang. C’est déplora- dacte au stop motion. Maxime Marion a réalisé un film en stop motion sur les Lego®. DR ble. On devrait pouvoir tout dire ! J’ai ensuite travaillé deux ans dans une agence de communication Quels travaux avez-vous réalisé? est d’échanger, sur le terrain, avec Qu’avez-vous pensé de la vague avant de me mettre à mon compte les personnes concernées. d’émotions après la tuerie ? en tant que réalisateur. En parallè- On peut citer les films en stop le, je travaille comme agent motion « Henry et Edmond » et le Peut-on tout dire par le biais du C’était touchant de voir tous ces audio-visuel au Conseil de l’Euro- documentaire « Hans Zimmer Re- cinéma ? gens rassemblés le 11 janvier, pe et enseigne à l’IUT de Saint-Dié. veald ». Je viens de lancer « Freez d’entendre la Marseillaise monter ! », une web-série traitant de ce Nous sommes dans un pays où la crescendo. J’en avais les larmes Cela vous plaît-il d’enseigner ? qu’il se passe dans son frigo lors- liberté d’expression est mille fois aux yeux. qu’on referme la porte. plus grande que dans d’autres En même temps, dans le rassem- J’aime transmettre mon savoir-fai- régions du monde. Nous avons la blement, il y avait aussi malheu- re, donner mes astuces aux étu- Comment collectez-vous vos possibilité de nous exprimer au reusement des gens « pour casser diants et me dire que dans infos pour les reportages ? travers de ce que nous créons et de l’arabe ». Globalement, je l’ai quelques années ils vont me de- ainsi de faire passer des messa- néanmoins ressenti comme un vancer. J’essaie de ne pas leur Il y a une phase de recherche ges. Un film où un reportage beau moment. apprendre bêtement, mais de les préalable, mais ce qui est intéres- amène le public à se poser des amener à réfléchir par eux-mê- sant c’est de ne pas trop connaître questions, c’est ce que je trouve Quentin Diochet, Ewane Holder, mes. le sujet avant de tourner. Le mieux très intéressant dans la réalisa- Hugo Rohm et Corentin Stumpf

Une chorale pour fêter le millénaire de la cathédrale À Strasbourg, la cathédrale Notre- Dame fête son millénaire cette an- née. Avec quatre millions de visiteurs par an, elle fait la renommée de la capitale alsacienne. Pour fêter l’événement, de nom- breuses activités ont été organisées pour la mettre en valeur depuis le début de l’année : des illuminations, des messes, mais aussi des concerts. Chef de chœur de la cathédrale, Cy- prien Sadek a dirigé 35 enfants, de tout âge au collège Notre-Dame à Strasbourg, un ensemble de musi- que datant du XVIIe et XVIIIe siècles. Chants du Moyen-Âge chantés Le chœur de la cathédrale en action à la cathédrale de Strasbourg le 25 mai, lors du millénaire. DR dans les cathédrales vant plus de 800 spectateurs. Le con- En l’honneur du millénaire de la ca- sique médiévale pour pouvoir être to- La maîtrise de la cathédrale (École cert était composé de chants thédrale, le livre « 1 000 ans de paro- talement dans le Moyen-Âge », formant les enfants à la musique et grégoriens et du Moyen-Âge qui le » a été écrit par l’archiprêtre de la affirme Cyprien Sadek avant de pour- au chant choral) a pour mission de étaient chantés dans les cathédra- cathédrale, Michel Wackenheim. suivre : « Pour moi, ce millénaire est faire l’animation liturgique. « Cette les, il y a plus de mille ans. « Les en- Un ouvrage dans lequel on retrouve l’occasion de mettre en valeur la ca- école de maîtrise a été créée à l’éta- fants de la maîtrise ont pu rencontrer deux pièces chantées par les enfants thédrale et de faire entendre la musi- blissement Notre-Dame pour que le Dominique Vellard, un passionné de de la maîtrise, datant des XVe et que médiévale, car c’est un travail des enfants soit approfondi la musique et plus particulièrement XVIe siècles. répertoire peu connu mais monu- car ils apprennent le chant, le solfège des chants grégoriens. Le concert a Cet événement a été préparé long- mental. Ce chant est une période clef et le piano dans le cadre scolaire », été donné par les enfants de la maî- temps à l’avance. Les enfants ont été dans l’histoire de la musique. » explique Cyprien Sadek. La chorale trise ainsi que six chanteurs profes- plongés dans la musique médiévale strasbourgeoise a donné un concert sionnels de l’ensemble Gilles durant trois mois. « J’ai aussi essayé Gwennaelle Mey, Melda Acikel, Safia le 25 mai dernier à la cathédrale de- Binchois », précise Cyprien Sadek. d’apprendre aux enfants à lire la mu- Erogui et Emma Lemoine Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 7 L’équipe de Sélestat

Les journalistes d’un jour du lycée Schweisguth de Sélestat. Photo L’Alsace/Armelle Bohn

Les élèves de la classe de 1re ac- Besseux, Jennifer Cael, Felicia Marie Neumuller, Amandine Re- physique ; Elvire Gounant, profes- compagnement, soins et services Claudel, Laurie Dandre, Romane bello, Manon Schwab, Morgane seur de biotechnologie et Cécile à la personne (ASSP) du lycée des Drouot, Alycia Faron, Marine Frep- Simon, Léa Spielmann, Maxime Reinbolt, professeur de français. métiers Schweisguth de Sélestat pel, Laura Glady, Léa Goilard, Ti- Testanière, Amélie Vuichard et Responsable de site : Garance Riff. ont participé hier à l’opération phaine Guth, Manon Haller, Chloé Émilie Wolffer. Techniciens du lycée Charles Poin- Journalistes d’un jour. Ils ont plan- Hartmann, Tiffany Jehl, Lisa Lan- Professeurs accompagnateurs : tet : Christopher Goudou, Sofiane ché sur le thème du sport. golf, Charlotte Lausecker, Yaëlle Rekia Fischer, professeur de bio- Hamchir et Sylvain Vigneron. 1re ASSP : Manon Adoneth, Marie Lentz, Ambre Menuge, Déborah technologie ; Cathie Fritz, profes- Journalistes : Armelle Bohn, Auré- André, Thomas Angsthelm, Anne Montfort-Mischler, Chloé Mosser, seur de mathématiques et science lie Feix et Thierry Martel. 8 JOURNALISTE D'UN JOUR Sport La boxe se décline aussi au féminin « Pour moi, il n’y a pas de différen- me la fille de Denis Becher a prati- ce entre les filles et les garçons », qué ce sport pendant 10 ans. avance Denis Becher, président du D’après le président, « une fille club de boxe de Barr. Fondé par n’est pas moins douée qu’un gar- Michel Lasserre en 1995 à Andlau, çon ». Dans ce club, les filles se ce club, transféré en 2008 au cen- débrouillent très bien, voire mieux tre sportif du Piémont à Barr, ac- que les garçons. Quand il accueille cueille des jeunes filles âgées de 8 de nouveaux licenciés, le prési- à 14 ans, mais également des ado- dent dit toujours que le plus im- lescentes et des adultes. Actuelle- portant, c’est l’envie de pratiquer ment, il y a entre 12 à 15 la boxe. « Le travail paye », cite féminines, et essentiellement Denis Becher. dans le groupe de 8-14 ans. Il y a plusieurs niveaux de difficul- Développer tés dans la boxe française : de la sa souplesse couleur bleue, où l’on peut juste toucher son adversaire sans le Il y a deux cours par semaine, qui frapper jusqu’à la couleur jaune, regroupent garçons et filles : un le qui est le niveau de combat le plus mardi soir de 17 h 30 à 19 h, spé- élevé. Rencontrée au club, une cialement pour les plus jeunes, un jeune boxeuse dit pratiquer ce autre le vendredi de 19 h 30 à sport depuis plus de 2 ans. « La 21 h, pour les adolescentes et boxe m’a appris à gérer mon souf- adultes. fle et a développé la souplesse de mes jambes », souligne-t-elle. Elle « Cela faisait cinq ans que je prati- n’a pas encore remporté de com- quais la boxe quand j’ai repris le pétition et cela ne la dérange pas club », explique Denis Becher. de pratiquer un sport dit de « gar- Lorsqu’il est devenu président, il a çons ». dû faire une demande d’agrément Deux licenciées du club de boxe de Barr en plein entraînement. afin d’accueillir les plus petits. Mê- Photo Anne Besseux Anne Besseux et Marine Freppel

Le foot, ce n’est pas que pour les garçons Les personnes ont souvent tendance à juger le football comme un sport masculin, or, de plus en plus de filles commencent à pratiquer ce sport. L’équipe de France de football fémi- nin a fait un beau parcours lors de la Coupe du monde l’été dernier. Chloé, Léa et Mathilde, élèves de terminale du lycée Jean Monnet à Strasbourg et joueuses du pôle sport , parlent de leur pas- sion. Allier sport de haut niveau et études « Avec deux heures d’entraînement par jour et des matches tous les week-ends, on n’a pas de temps pour nous », disent-elles. Pour intégrer le pôle, certaines filles ont dû changer leur environnement familial comme Chloé qui ne rentre chez elle, en Les filles du pôle sport Grand-Est à l’entraînement avec leur coach Stéphanie Trognion. Photo Léa Spielmann Franche-Comté, que pendant les va- cances. Le week-end, elle est dans Le recrutement se fait en plusieurs Le week-end, elles rejoignent leurs joueuses, c’est « un rythme à pren- une famille d’accueil à . étapes : elles sont d’abord repérées clubs respectifs : Chloé et Léa vont dre ». C’est un cursus scolaire nor- Le but d’un pôle sport est de recruter sur le terrain, elles vont ensuite à jouer au FC Vendenheim et Mathilde mal avec un emploi du temps ajusté une vingtaine de joueuses parmi des Clairefontaine à la Fédération fran- au FC Metz. Nicolas Demutt, profes- pour leurs entraînements. Après centaines de filles et de les réunir çaise de football pour y faire des seur de sport et responsable des sec- l’entraînement de 19 h à 21 h, elles afin de les faire progresser. Il existe tests sportifs, leur dossier scolaire tions de football filles et garçons, et ont étude. Le taux de réussite au en France sept pôles sport, dont le est examiné et un avis médical est Stéphanie Trognion, présidente du baccalauréat 2015 est plutôt très po- pôle national se trouve à Clairefon- posé. Les joueuses ont minimum pôle sport Grand-Est et coach des sitif avec un pourcentage de 93 %, taine. Les jeunes filles sont entière- trois suivis médicaux durant l’an- filles, insistent sur le travail scolaire. soit 15 personnes sur 16. Il est donc ment prises en charge ; l’internat, la née. Trois médecins et trois kinési- « Le plus dur pour les filles est d’arri- possible d’allier sport de haut ni- tenue d’entraînement, le maillot, le thérapeutes ont été sélectionnés ver à concilier études et sport en mê- veau et études. survêtement, les chaussettes, le pour les sections sportives de leur me temps », estiment les deux short et les crampons sont fournis. établissement. professeurs de sport. D’après les Léa Spielmann et Marie André Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 9 Après le lait, bébé à l’eau À Mutzig, l’association de bébés nageurs, baptisée Les Loupi’eau, a été créée par des parents bénévoles en 1995. Elle accueille des enfants âgés de 4 mois à 6 ans. « Les enfants n’apprennent pas à nager, ils prennent contact avec l’eau et apprivoisent l’élé- ment aquatique par des jeux », explique Nathalie Reyss, prési- dente de l’association depuis octobre 2013 et bénévole depuis mars 2002. Pour chaque séance, un thème est proposé. Une séance dure 30 minutes pour les bébés âgés de 4 mois à 2 ans et 40 minutes pour les enfants jusqu’à 6 ans révolus. Trophée handicap en juin 2015 Les enfants viennent avec deux accompagnateurs maximum. Le Grâce aux « bébés nageurs », les enfants se sentent comme des poissons dans l’eau. DR rôle des parents est d’assurer la surveillance et la protection de parents à accompagner les en- cap en juin 2015, cinq animateur : chez les bébés na- l’enfant. C’est avant tout être en fants dans l’eau. Ils installent le animateurs ont acquis la forma- geurs, il y a également des famille, se détendre et partager matériel et les structures aquati- tion « handicap 1 » et la forma- goûters qui doivent être enca- un moment ludique. ques adaptés. tion « handicap 2 » est prévue drés ». Les seules obligations L’association compte actuelle- Depuis peu, l’association ac- pour le mois de novembre pro- pour encadrer les séances : ment environ 125 enfants par cueille des enfants porteurs de chain. avoir 18 ans et aimer les en- saison, soit 30 enfants par séan- handicaps, le matériel adapté Pour Nathalie Reyss, « ce n’est fants. ce. Des animateurs bénévoles est mis à disposition. L’associa- pas parce que l’on a peur de sont présents pour aider les tion a obtenu un trophée handi- l’eau, que l’on ne peut pas être Laura Glady et Tiphaine Guth

Un sport de « Wouf » Le sport, il y en a pour tous les ans et je suis dans ce club depuis goûts et pour tous les âges, mais mes 3 mois. Je connais tout le on a tendance à oublier nos com- monde, je peux même dire que je pagnons à quatre pattes qui font suis un habitué. Mais une fois sur partis intégrante de notre vie. le terrain, je dois quand même me Dans toute la France, il existe des tenir à carreau, même si je suis clubs canins où les chiens peuvent avec les copains, car l’envie d’aller s’adonner à différentes pratiques jouer ou renifler mes petits cama- sportives. Comme à Strasbourg, rades est très forte. Je dois tou- où Daniel Brenner en est l’heureux jours penser à être à gauche et au président. Cette association comp- niveau du genou de mon maître. te 15 bénévoles qui s’occupent des Ce que je préfère, c’est enchaîner trois principales activités du club, des parcours avec différents obsta- l’école du chiot, l’obéissance et le cles, faire des sauts ça, c’est top, RCI, règlement concours interna- mais les palissades c’est parfois un tional. peu difficile pour moi. Heureuse- ment, mon maître est là pour « L’école du chiot est recomman- m’aider avec ses encouragements dée pour la sociabilisation des ani- et surtout ses récompenses quand maux et permet d’avoir de bonnes j’ai réussi le parcours sans fautes. bases pour son éducation. Toutes Il y a aussi la défense qui me les races sont acceptées, des plus permet de me défouler avec har- petites au plus grandes » explique gne. Il y en a un qui est déguisé Daniel Brenner. Même si toutes les avec une grosse combinaison, qui races sont acceptées, certaines fait le rôle du méchant, j’ai bien sont majoritairement utilisées Après le travail, la récompense. Archives L’Alsace/Jean-François Frey compris que c’est pour de faux comme « le berger allemand, le mais je dois le poursuivre et le border collie et le berger austra- seul à travailler car l’activité physi- entraînements d’une heure, de dif- mordre. J’aime bien jouer ce jeu. lien. Ces chiens sont appréciés que concerne aussi bien l’animal férents niveaux, sont proposés par Comme ça, si un jour je croise un pour leur joie de travailler. Ils ac- que le maître qui « est aussi édu- semaine. vrai méchant, je saurai comment complissent chaque ordre avec qué ». Pour les jeunes maîtres, il faire ! » gaieté et enthousiasme », précise est possible de pratiquer les activi- Et le chien, que pense-t-il de tout le président. Le chien n’est pas le tés à partir de 12-13 ans. Trois ça ? « Je m’appelle Médor, j’ai 6 Thomas Angsthelm et Alycia Faron 10 JOURNALISTE D'UN JOUR Sport Un sourire à cheval Le cheval peut-il apaiser un en- « on peut faire trotter le cheval », fant porteur de handicap ? Avec indique Malou Roos. Durant une l’Association régionale handicap séance, il est également possible et cheval Alsace (ARHCA), on peut de faire de la voltige. Pour les répondre oui. Un samedi par autistes, il est conseillé d’effec- mois, de 9 h à 10 h, celle-ci pro- tuer une activité avec un autre pose des ateliers d’équitation cavalier. Grâce à des balades adaptés aux jeunes, dès 3 ans. dans des champs, les membres Cette association a été créée ont l’occasion de quitter le manè- dans le but de rassembler des ge et d’être au contact de la personnes, de partager la pas- nature. Chaque cavalier est ac- sion du cheval et de changer le compagné de trois bénévoles. regard de chacun sur le handi- Depuis peu, l’ARHCA a mis en cap. place un « coin papouilles » avec un poney. Là, les personnes en Un rôle de médiateur situation de handicap, notam- ment, peuvent simplement venir Ces séances sont prévues pour caresser l’animal et se familiari- des personnes atteintes d’un ser avec lui. « Le cheval a un rôle handicap moteur, visuel, auditif de médiateur, il calme l’enfant, ou psychomoteur, avec des che- l’apaise, le met à l’aise et fait vaux calmes. « Elles sont enca- tout pour rendre son partenaire drées par des bénévoles, qui heureux, remarque Malou Roos. doivent au minimum savoir mon- Pour développer la motricité, le cavalier doit prendre un objet et l’accrocher à L’enfant apporte au cheval, et le ter à cheval, précise Malou Roos, un poteau. Photo Félicia Claudel cheval apporte à l’enfant ». membre de l’association depuis dix ans et trésorière. Les bénévo- être apte à monter à cheval. La aide à la rééducation, grâce à Tous les deux ans, l’ARHCA orga- les doivent également suivre des cotisation annuelle s’élève à l’utilisation d’un matériel adap- nise la fête du handicap et du formations régulières dans le do- 22 euros. Celle-ci permet à l’asso- té, comme des selles munies de cheval à Muttersholtz, et elle maine du handicap et du cheval, ciation de financer la location de scratchs, des mors en caout- tient un stand à la Foire euro- avec un médecin spécialisé en l’écurie et l’achat des matériaux chouc, des balles, des cerceaux… péenne de Strasbourg. L’associa- équithérapie ». adaptés. Ces activités peuvent Les bénévoles effectuent des acti- tion compte une centaine de être bénéfiques pour la person- vités de motricité, par exemple membres en Alsace. Chaque enfant voulant faire sa ne, dont la motricité sera amélio- en lançant une balle dans un licence au sein de l’ARHCA doit rée. Elles représentent aussi une cerceau. Pour un enfant agité, Félicia Claudel et Manon Schwab

Nager en toute liberté « La natation m’a beaucoup aidé », confie Yves Rauscher, han- dicapé depuis la naissance (du pied droit et de la main gauche) et président de l’association Handis- port natation. Celle-ci, crée en 1978 à Châtenois, compte actuel- lement une soixantaine de mem- bres, âgés de 5 à 99 ans, qui s’entraînent à la piscine de Séles- tat tous les samedis à 19 h. Il y a parmi eux quatre nageurs ayant gagné de nombreuses compéti- tions. « J’ai participé aux cham- pionnats de France, que j’ai remporté à huit reprises, explique Yves Rauscher. Mais maintenant, je nage uniquement pour le plai- sir ».

Développer Les licenciés d’Handisport natation s’entraînent tous les samedis soirs. Photo Romane Drouot la motricité ment commence par l’échauffe- geurs ayant suivi une formation de rencontre et de partage avec Yves Rauscher explique qu’il y a ment en nage libre, puis par des qui leur permet d’adapter de véri- des personnes qui vivent les mê- toute sorte de handicaps parmi les séries de longueur (crawl, pa- tables exercices à des personnes mes problèmes. Ils sont tous liés membres du club, sauf mental car pillon, brasse…) identique aux per- handicapées. En plus de pouvoir d’une façon ou d’une autre au il n’y a personne pour les enca- sonnes sans handicap. Les être pratiqué avec un équipement handicap, qu’il soit parent ou en- drer. Les techniques divergent se- entraîneurs ont environ deux per- très réduit (maillot de bain, bon- fant, ils peuvent se réunirent et lon la nature du handicap. sonnes à charge pour que le cours net et lunettes), la natation per- partager la même activité sans « Martine a eu un accident et a se passe dans de bonnes condi- met de se détendre tout en que personne ne les jugent. perdu sa jambe droite, elle nage tions. Hormis les entraîneurs de développent la motricité chez l’en- essentiellement avec ses bras », l’association, la piscine de Sélestat fant comme chez l’adulte. Cette Romane Drouot souligne le président. L’entraîne- dispose de plusieurs maîtres na- association est avant tout un lieu et Chloé Hartmann Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 11 Âgés, mais pas rouillés Il n’y a pas d’âge pour faire du sport, en respectant certaines limites. Dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), comme à Scherwiller, les sports sont divers et variés. Le matin, pour réveiller les person- nes âgées, les mettre de bonne hu- meur et les faire patienter jusqu’au repas, les animateurs de l’EHPAD leur font faire des mouvements d’éveil corporel. Des mouvements adaptés Bien installées sur une chaise, les pensionnaires exécutent tout Un groupe de personnes âgées faisant l’exercice du parachute. DR d’abord un petit échauffement dirigé par un animateur, où ils font bouger te, les cale-pieds sont relevés et pour boisson à la fin. L’après-midi, quand Les personnes âgées ne pratiquent tous leurs membres. Pour mieux re- les autres elles sont installées sur des le temps est beau et que l’air est pas de sport aquatique car l’EHPAD tenir les différents pas, l’animateur chaises sans accoudoir. agréable, les résidents de l’EHPAD manque de bénévoles, de person- leur met une musique spécifique Mais ce n’est pas tout, elles font font une promenade dans le jardin nels, de véhicules et de moyens. pour ce genre d’exercice. Tous les d’autres activités comme le parachu- pour rester en contact avec la nature. Selon Stéphanie Wirckel, animatrice exercices se font en position assise te. Cet exercice consiste à tendre un Selon la saison, ils récoltent des à Scherwiller, « les résidents appré- comme la danse et la gymnastique drap, chaque participant tient un fruits. cient beaucoup ces exercices, ils pas- douce. Cela n’empêche pas que les bout, l’animateur pose une balle au S’il fait mauvais, ils restent à l’inté- sent des moments conviviaux. Ce mouvements soient rythmés et répé- centre et le but est de repousser la rieur pour pratiquer le « Qi gong ». temps permet l’échange, l’entraide, titifs tout en restant adaptés et réa- balle vers les autres et essayer de ne Cette gymnastique traditionnelle le lien social, l’amusement, le main- justés si besoin à toutes les pas la faire tomber par terre. Pour les chinoise, basée sur des mouvements tien en forme et l’autonomie. Ils se personnes ayant un handicap. motiver, une histoire est inventée lents, favorise la respiration et la con- sentent valorisés et prennent du plai- Pour leur confort, elles ne doivent pour chaque activité. centration. « Qi » signifie maîtrise de sir ». pas porter de chaussures glissantes. Les exercices durent généralement l’énergie vitale et « gong » signifie Pour les personnes en chaise roulan- 45 minutes à 1 heure, avec une pause exercice. Émilie Wolffer et Ambre Menuge L’activité physique Jeunes : quels moyens pour prévenir et guérir pour écouter de la musique « Le sport est très fortement recom- D’après un sondage, les jeunes musique est une passion et un mandé contre le diabète et les mala- d’aujourd’hui écoutent de la passe-temps pour Solène Mey, dies cardiaques ». C’est ce musique essentiellement sur auquel elle s’adonne plusieurs qu’affirme un médecin généraliste à leurs téléphones en téléchar- heures par jour. « J’écoute Sélestat. On peut pratiquer des acti- gement légal ou illégal. Alors principalement du RAP, du reg- vités sportives en ayant du diabète. que certains gravent des CD, gae, c’est dans ces moments- Les sportifs doivent faire attention à d’autres en achètent. En là que je me sens moi-même. » leur taux de sucre dans le sang et moyenne, les jeunes écoutent Quand à Gwenola Remetter, la adapter leurs activités. Il faut aussi de la musique de deux à qua- musique la détend. « J’ai pas adapter l’alimentation pour éviter tre heures par jour pour passer de style de musique précis, les crises d’hypoglycémie. Selon le le temps, pour s’occuper et j’écoute de tout. » Stéphane site internet de l’Agence régionale pour se détendre. C’est le cas Formery, ancien professeur de de santé d’Alsace, « 90 000 person- de Morgane Schweiguert qui hip-hop, est un véritable pas- nes atteintes du diabète sont trai- écoute de la musique dès sionné de musique. « J’écoute tées » dans la région, « 13 000 qu’elle a du temps libre. de la musique cinq heures par autres présenteraient un diabète « J’aime le R & B, car ce sont jours dans la voiture, sur mon non diagnostiqué ». Pour les cardia- Le footing, une activité bénéfique des musiques qui donnent la téléphone et au travail. Je ques, le programme sportif doit être pour la santé. pêche » télécharge, je grave et j’achète surveillé de près, surtout en ce qui Archives L’Alsace/Denis Sollier des disques de musique. » La concerne l’intensité de l’activité. Avec la musique je musique est un moyen de s’ex- Pour les sportifs, « les boissons sport, il faut faire des études de mé- me sens moi-même primer, de se libérer, de pen- énergisantes sont à consommer decine générale, lesquelles durent ser à autre chose. Pour la avec modération, tout comme les neuf à onze ans. Au quotidien, le La musique prend une place plupart des jeunes la musique produits hyperprotéinés », note le sport ne représente pas une très importante pour Sarah-Lisa est leur passion. Les jeunes médecin. Par ailleurs, les sportifs de grande part des consultations de ce Rapsch, elle l’a téléchargé. écoutent tout type de musique haut niveau se soumettent à des médecin. « Environ 5 % », indique-t- « Je trouve ça pratique et rapi- sur tous types de support, que tests d’effort avec un bilan cardia- il. Avant de confier, aussi, qu’il ne de, en plus, elle est gratuite. » ce soit sur CD, sur téléphone que, pratiqué par un cardiologue. Le pratique plus de sport en associa- Camille Noulard préfère écou- portable et en télécharge- sport adapté permet aux jeunes por- tion, « pour le moment. Car le tra- ter de la musique sur CD plutôt ment. teurs d’un handicap de rester en for- vail a pris le dessus ». Néanmoins, que sur téléphone. « J’écoute me. Le médecin de Sélestat a choisi « il faut continuer à pratiquer du la musique en CD car je préfère Tiffany Jehl de se spécialiser dans la médecine sport et s’accrocher… ». avoir le son assez élevé. » La et Amélie Vuichard du sport « pour sortir de la routi- ne ». Pour devenir médecin du Charlotte Lausecker et Yaëlle Lentz 12 JOURNALISTE D'UN JOUR Sport Les garçons entrent dans la danse « On peut dire que c’est la danse qui est venue à moi, plutôt que l’inver- se », confie le Belge Bernard Thiry, chorégraphe de la compagnie de danse L’Art Change. Il a créé cette as- sociation en 1994, avec sa femme Éli- sabeth.

Par le passé, Bernard Thiry a fait du théâtre, auquel se mêlait la danse. Il a alors commencé dans ce domaine à 19 ans. « C’est devenu une passion », affirme-t-il. Classique, contemporaine et modern jazz Il n’a pas souffert du regard des autres, car en commençant la danse tard, les personnes avaient déjà une autre mentalité par rapport au fait qu’un homme pratique cette discipli- ne. Cela a été plus aisé pour lui d’inté- Ces enfants, âgés entre 8 et 10 ans, effectuent une « traversée » en compagnie de Bernard Thiry. Photo Jennifer Cael grer des écoles de danse – en Belgique, en Angleterre, en France –, danseurs de tous horizons, dont 5 % autres ». Le professeur s’adapte aux des années 2000, la compagnie L’Art car dans ce monde-là, les hommes se de garçons. Les participants sont besoins de ses élèves, qu’ils viennent Change a obtenu un trophée : le Cè- font rares. âgés de 4 à 65 ans. Des enfants at- uniquement par plaisir ou qu’ils dre d’or du meilleur spectacle de jeu- teints d’un handicap moteur ou men- aient un objectif professionnel. Ber- nes de la région. Bernard Thiry a-t-il Outre la danse, Bernard Thiry s’est tal ont aussi la possibilité de prendre nard Thiry donne 13 à 14 heures de déjà envisagé d’arrêter la danse ? La lancé dans la chorégraphie. Là aussi, part aux cours. Les garçons ont-ils cours chaque semaine : classique, réponse est non. « Si un jour, je me il estime qu’en « tant qu’homme, ce- plus de mal à s’intégrer ? « Tout dé- contemporaine ou encore modern lève et que je vais à reculons donner la était beaucoup plus facile d’être pend des groupes. Chez les adultes, jazz. S’y ajoutent « la préparation un cours ou faire un spectacle, il fau- chorégraphe, car il manque des gar- aucun souci. Au contraire, les fem- des exercices, l’organisation, les sta- dra que je me pose la question. Pour çons dans les écoles de danse ». Ac- mes adorent, sourit Bernard Thiry. ges, les projets menés avec des éco- l’instant, ce n’est pas le cas. Je m’arrê- tuellement, il donne des cours de Les tranches d’âge les plus difficiles les ». Le chorégraphe l’assure : il terai quand l’envie ne sera plus là ». danse à Dinsheim-sur-Bruche, Dan- pour les garçons, ce sont les 8-10 ans « n’aime pas la compétition » et ne golsheim et Molsheim. La compa- et les 10-12 ans. Il y en a rarement cherche pas à remporter de prix. « Je Jennifer Cael gnie L’Art Change accueille 500 chez les ados, à cause du regard des suis un peu rebelle », confie-t-il. Fin et Déborah Montfort

Professeur de sport, le plus beau métier du monde ? Dès son plus jeune âge, Laurent les examens qui sont très impor- Lami a été plongé dans le sport : tants pour la suite des études. ses parents étaient professeurs d’éducation physique et sportive. « Il faut être en bonne condition Au collège, il choisit la section physique, être en bonne santé c’est sport études avec comme spéciali- le principal et il faut avoir une ali- té le football. Il s’inscrit ensuite à mentation saine pour pouvoir arri- l’université de Caen pour y suivre ver à gérer la classe. En dehors des les études de science et technique cours avec mes élèves, je fais de la des activités physiques et sporti- course à pied en forêt et du VTT », ves. précise Laurent Lami. Au mois d’août, il a participé à une compé- L’équipe de France tition à vélo de 70 km. S’il arrive militaire d’aviron encore à faire du sport en plus de ses cours, en contrepartie, il n’a Il devient ensuite conseiller techni- plus beaucoup de temps libre. que de 2e degré. Il termine ses Laurent Lami enseigne notamment les sports du cirque à ses élèves. études par le certificat d’aptitude Photo Laurie Dandre « Il y a forcément des contraintes au professorat de l’enseignement dans tous les métiers mais quand du second degré, en 1994, pour avec lequel il remplit son dossier, devenir enseignant », explique-t-il. on fait ce qu’on aime, on ne regret- pouvoir enseigner le sport. En pa- Laurent Lami n’a pas eu besoin de Professeur de sport au lycée te rien », sourit-il. Si Laurent Lami rallèle, il fait également partie de rencontrer le médecin de l’Éduca- Schweisguth de Sélestat, il a une devait refaire un choix, il referait le l’équipe de France militaire d’avi- tion nationale. « Si j’ai un problè- organisation mûrement réfléchie même sans hésiter. Il ne regrette ron où on le surnomme le « ba- me de santé grave, je ne peux plus pour la programmation des cours rien, il resterait dans cette voie. taillon ». pratiquer et enseigner le sport à de sport. Cela fait 20 ans qu’il est ensei- des élèves. Il faut fournir un dossier gnant et ça lui plaît toujours Avant de commencer le métier de médical complet, faire des radios, Le lycée Schweisguth compte en autant. professeur, il passe une visite mé- des examens et passer l’épreuve de tout trois professeurs de sport. dicale chez son médecin traitant sauvetage qui est obligatoire pour Laurent Lami doit aussi préparer Laurie Dandre et Manon Haller Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 13 L’équipe de

La Terminale 7 SMTG du lycée Saint-André à Colmar. DR

En attendant de gérer leur propre en- passant par Ingersheim, l’environne- rez, Christian Jost, Thomas Kuentz, Teddy Samson et Tristan Fromion. treprise, les "experts" de la Termina- ment n’a plus de secret pour eux. Erwan Baumann, Paul Schermesser, Professeurs accompagnateurs : le 7 STMG (Sciences et Technologies Suivez le guide. Alexandra Perestrelo Ribiero, Lucie François Sessa et Cynthia Kaiser. du Management et de la Gestion) se Alexandre Madak, Yannis Willmann, Ritter, Bathunan Kara, Erkan Seyhan, Journalistes : Marie-Lise Perrin, Pier- sont confrontés au travail de reporter Demis Du Cunha, Hugo Muller, Ke- Alexandre Gerber, Maxime Staehly, re Gusz et Jean-Paul Frey. journaliste, le temps d’une journée rem Zavotcu, Margaux Hussherr, Quentin Mertz. Responsable du site : Mylène Leinin- de J1J. De Colmar à Fessenheim, en Gaëlle Louis, Déborah Durr, Marie Pe- Eleves techniciens du lycée Pointet : ger. Le silence allemand Affaire Volkswagen : En pleine affaire Volkswagen, il était démêler le vrai du faux logique de s’interroger sur les consé- L’actualité récente a été marquée quences de ce scandale sur les ventes par les révélations autour de la de voitures. La Deutsche Qualität fait- fraude au diesel commise par les elle toujours recette ? dirigeants du groupe Volkswagen. L’enquête a très vite tourné court. Nous avons donc pris contact avec le Quelles sont les mesures incri- concessionnaire Volkswagen de Col- minées ? mar pour savoir s’il était possible d’avoir un entretien. Les mesures portent notamment, Au début, tout semblait bien se pas- sur le monoxyde de carbone et le ser. Le responsable comptabilité nous dioxyde d’azote, deux gaz émis a même invités à venir à la concession. par les véhicules fonctionnant au Nous étions au rendez-vous, hier ma- diesel. tin. C’est là, que notre enquête se complique. Malgré des questions po- Comment une telle fraude a-t-el- sées avec un sourire charmeur, notre le pu être possible ? interlocuteur nous conseille d’écrire une lettre à la direction France de Volk- Il semblerait que le groupe ait swagen, avant d’éventuellement ré- recouru à un logiciel capable de pondre à nos demandes : « Quel est fausser les résultats des tests l’impact économique de l’affaire sur antipollution. les ventes de véhicules diesel ? » ; « La consommation en carburant est-elle Comment les tests sont-ils réali- un argument de vente ? ». Nous n’en sés ? saurons pas plus pour l’instant. Après cet échec face au concessionnai- Les mesures sont effectuées à re, nous avons poursuivi nos efforts en l’aide d’un analyseur de gaz que téléphonant à Volkswagen France. Le l’on place au niveau de la sortie service marketing du groupe nous a du pot d’échappement. Le capteur de l’analyseur de gaz se place à l’aide d’un tube dans le pot redirigés vers deux intermédiaires. d’échappement. Il permet de mesurer le monoxyde de carbone et le dioxyde Après tant d’efforts nous avons enfin Faut-il des compétences particu- d’azote émis par le véhicule. DR une personne au bout de la ligne. Cel- lières pour frauder ? le-ci nous répond : « Je n’ai pas d’infor- Au niveau européen, les véhicu- nes qui stipulent que le taux mation à vous donner. ». Selon un garagiste rencontré au les diesels sont-ils aux normes ? d’émission d’oxyde d’azote est li- Dommage. Les candidats à l’achat centre de contrôle technique mité à 80 milligrammes par kilo- d’une Volkswagen seront-ils mieux « Garage Stanislas Auto » à Col- On peut en douter : selon le mètre (mg/km) » et celui de renseignés par le concessionnaire ? mar, frauder nécessiterait de pos- garagiste colmarien interrogé, monoxyde de carbone à séder un savoir-faire dont seuls « Les trois quarts des véhicules 1 000 mg/km. Alexandre Gerber quelques groupes automobiles diesel en circulation ne sont pas et Maxime Steahly peuvent se prévaloir. conformes aux normes européen- Batuhan Kara et Erkan Seyhan 14 JOURNALISTE D'UN JOUR Environnement Le maraîchage fait des repousses Maraîchage, nous revoilà ! Dé- considérée pendant des années, la culture des légumes, des fruits, des fleurs et de certaines fines herbes semble revenir à la mode en Alsace. Voici ses avantages et ses incon- vénients. À la suite de la forte augmenta- tion de la population mondiale au XXIe siècle, qui a de plus en plus besoin d’approvisionne- ment alimentaire, le maraîcha- ge a vu sa popularité décoller. L’Alsace n’échappe pas à cette tendance. Attention, ne pas le confondre avec le jardinage : ici, le but est d’en vivre et d’en dégager un profit. La part du maraîchage augmente de 10 % par an « Dans le domaine du maraîcha- ge, on observe très peu d’effets Jean-Luc Oster en pleine action. Déborah Durr, Marie Perez négatifs », assure Jean-Luc Os- ter, lui-même maraîcher à Col- moi, l’agriculture biologique est vers le maraîchage », ajoute-t-il ment semblent d’ailleurs tout mar depuis une trentaine l’avenir de la planète et de l’être avec sérieux. aussi multiples : préserver la d’années, qui a repris l’exploita- humain. » D’un autre côté, les effets posi- fertilité du sol, éviter la pollu- tion familiale au siècle dernier. tifs semblent légion. Dévelop- tion de l’environnement et le Son collègue Thierry Koehly est « On peut reprocher per une ceinture maraîchère gaspillage des ressources. lui aussi un « héritier du maraî- à cette activité autour d’une ville participe par La faune et la flore se voient chage ». II a repris l’exploita- exemple à une répartition plus ainsi préservées, la plante assu- tion créée par son père en 1965. la dépendance aux équitable des richesses et en- rée d’une croissance équilibrée Il faut dire que « moins de aléas climatiques » courage les acteurs locaux à s’y et les aliments sont donc de jeunes se lancent dans cette L’urbanisation semble aussi mettre. meilleure qualité. activité, faute de motivation et pointée du doigt. « On peut Elle permet également de privi- Si le maraîchage a été délaissé de terres suffisantes ». Malgré reprocher à cette activité la légier l’autosuffisance alimen- durant de nombreuses années tout, cette activité est en crois- dépendance aux aléas climati- taire, de maintenir des emplois en France, sa popularité repous- sance : « la part du maraîchage ques, l’utilisation d’engrais ain- mais aussi d’en créer de nou- se en Alsace. augmente de 10 % par an » si que l’effet néfaste de veaux. En favorisant des pro- Rien ne semble pouvoir empê- estime Thierry Koehly, qui nuan- l’urbanisation qui se développe duits issus de circuits courts, cher sa croissance, pas même ce : la place du maraîchage se de plus en plus, au détriment directement du consommateur l’urbanisation. Dernier chiffre : veut « très petite comparée à des terres maraîchères », re- au producteur, elle réduit enfin la Ville de Strasbourg a récem- autrefois ». prend Jean-Luc Oster. l’empreinte écologique. ment dédié 11 hectares à l’acti- Mais Thierry Koehly y croit dur « Ce n’est pas le maraîchage qui Faune et flore préservées, ali- vité maraîchère. comme fer. Pour se distinguer, il se dirige vers l’urbanisation ments de meilleure qualité. a fait le choix du bio : « Pour mais l’urbanisation qui se dirige Ses bienfaits sur l’environne- Déborah Durr et Marie Perez

Salades, tomates, radis… La serre de Jean-Luc Oster est pleine de délicieux Vue d’ensemble de l’exploitation. Photo archives L’Alsace fruits et légumes. Photo archives L’Alsace Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 15 Fessenheim 2018 : le jour d’après… La plus vieille centrale nucléaire de France a ouvert ses portes le week-end dernier durant les Jour- nées de l’industrie électrique. Quelques semaines après les dé- clarations de la ministre Ségolè- ne Royal sur la fermeture de la centrale en 2018, comment les habitants envisagent-ils la vie du village sans la centrale ?

Dimanche, la fermeture n’était pas du tout à l’ordre du jour lors de la visite publique. Notre guide souligne même que les réac- teurs, mis en service en 1978, « peuvent aller jusqu’à 60 années La centrale nucléaire emploie 800 personnes à Fessenheim. Archives L’Alsace/Darek Szuster de service » grâce aux travaux d’entretien effectués chaque an- Une fermeture nécessaire, selon « probable mort économique » genhouse. Les rares personnes née. Actuellement, ils n’ont que certains habitants qui craignent du village. Des habitants sont qui ne dépendent pas de la cen- 37 ans. Pourtant, lors de la pre- d’être « irradiés » et de souffrir inquiets de l’avenir du village en trale à Fessenheim pensent que mière mise en service, il était de cancers liés à leur proximité cas de fermeture : quid par exem- « la fermeture ne serait pas une prévu que les réacteurs soient avec la centrale. Une inquiétude ple du quartier EDF à Fessen- mauvaise chose » avec un gros arrêtés après 20 ans. Depuis 10 qui n’est pas partagée par tout le heim ? Du collège en cas de bémol : « uniquement si l’on ans, la fermeture de la centrale monde : des salariés sont contre baisse des effectifs ? trouve une autre alternative que est devenue un sujet politique car nombre d’entre eux seraient le nucléaire qui soit suffisant jusqu’à figurer dans les promes- « mutés à l’autre bout de la Les sous-traitants locaux d’EDF pour répondre entièrement aux ses de campagne de François France ou seraient au chôma- sont également inquiets de la besoins énergétiques comblés ac- Hollande lors de la présidentielle ge ». Certains disent qu’il serait perte de contrats dont ils dépen- tuellement par la centrale ». Une de 2012. La fermeture promise « dommage de fermer quelque dent presque à 100 %. Cela « re- question qui est loin d’être ré- pour 2016 aura finalement lieu chose qui a été rénové grâce à de mettra en cause la pérennité de glée. en 2018, si l’on en croit les lourds investissements et qui est, nos entreprises qui devront peut- déclarations de Ségolène Royal, par conséquent, en bon état ». être mettre la clé sous la porte » Margaux Hussherr ministre de l’Écologie. Pour d’autres, il s’agit de la déclare une habitante de Rog- et Gaëlle Louis 16 JOURNALISTE D'UN JOUR Environnement Manger bio est-il vraiment plus cher ? Si les bénéfices de l’alimentation biologique font l’unanimité, il se pose encore la question du prix. Une comparaison entre le maga- sin Biocoop et un hypermarché de la région colmarienne à permis de déceler un écart assez conséquent entre les prix des producteurs biologiques et ceux des multina- tionales mesurés dans l’hyper. Par exemple, les œufs « calibre gros » originaires de l’Ain sont vendus 0,36 € l’unité à Biocoop, et 0,17 € en grande surface. Idem pour les coquillettes italiennes, à 2,06 € le kilo au magasin bio et 1,60 € le kilo dans la grande distribution, ou encore l’échalote en semoule, (label AB, provenant du Gard), au prix de 142,50 €/kg, contre 57,31 €/kg en grande sur- face.

Confirmant le fait que consom- mer bio, c’est consommer plus cher, la dame interrogée indique : La comparaison est sans appel : le bio reste plus cher. Mais cela en vaut la peine pour de nombreux consommateurs. « Manger biologique a un coût. Archives L’Alsace Cela m’oblige à ne pas acheter uniquement bio et à me limiter à drais bien acheter de la viande de consacrer plus d’importance tiellement des produits touchés certains aliments : les produits certifiée AB, mais le coût est trop budgétaire à l’alimentation et par des OGM ou pesticides. Et comme les légumes, ou les céréa- élevé pour mon portefeuille. » ainsi, favoriser le local, et amélio- vous quel choix faites-vous ? les peuvent avoir, à mon avis, une rer son style de vie, ou payer qualité moindre en grande surfa- Pour conclure, le consommateur moins cher à l’hypermarché, sans Erwan Baumann ce (OGM, pesticides…). Je vou- se doit de faire un choix : accepter se soucier de consommer poten- et Paul Schermesser Consommer « en vert » et contre tout ? « Wàs de Bür nìt kennt, cité. » frìsst’r nìt » S’il y a bien une expression Un petit tour dans le magasin le humoristique qui explique en prouve : les légumes proviennent huit mots le côté conserva- exclusivement de la région colma- teur des Alsaciens, c’est bien rienne, la viande est produite en Al- celle-ci : « Wàs de Bür nìt sace, ainsi que les pommes de terre kennt, frìsst’r nìt », c’est-à-di- et d’autres produits frais. Le bio de re « Ce que le paysan ne la Biocoop d’Ingersheim ne pro- connaît pas, il n’y touche À Ingersheim, les mangeurs de bio vient ni d’Allemagne, ni de Chine. À pas ». peuvent aussi consommer local. Ingersheim, il est possible de man- Archives L’Alsace ger bio et local à la fois. Ainsi, dans une famille alsa- cienne, il est monnaie cou- Aujourd’hui, malgré ces temps de La proximité des produits permet rante que le jeune homme crise, le nombre de consommateurs d’obtenir une meilleure qualité mi- marié parte faire sa vie dans de produits issus de l’agriculture se en avant par la présence du label l’appartement au-dessus de biologique est en perpétuelle crois- AB sur tous les produits. Le magasin celui de ses parents, ou parte sance. Déplacement à Ingersheim, propose aussi à ses clients des spé- à l’aventure dans la maison dans le magasin Biocoop, et témoi- cialités étrangères dans le but de d’en face. Courageux, mais gnage d’une consommatrice régu- diversifier l’offre, tout en mainte- pas téméraire ? Côté relation- lière pour connaître son avis sur la nant la qualité : pâtes italiennes, nel, il n’est pas rare que les Ma maison, ma femme, mon jar- question. épices, grenades… le tout, certifié amitiés durent de la vie à la din, et rien de plus. DR biologique. mort. Une cliente trentenaire avec ses ca- mêmes et on recommence. bas bien remplis explique ses moti- Et cette qualité, d’après la consom- De même, au cours des der- « Owwer s ìsch nìt schlìmm » vations : « Je viens ici pour faire matrice interrogée, donne l’im- nières élections locales ou (Mais ce n’est pas grave), « ìn vivre les producteurs locaux et prô- pression de manger plus sainement nationales, on a pu constater de àlde Kàre kocht mr ner le produit de qualité et français « Je pense que manger bio est une certaine tradition dans d’beschte Sùppe », comme dans la mesure du possible. » Cette meilleur pour la santé et permet les urnes. Noël, carnaval, les dit l’adage (c’est dans les sympathique dame pousse l’analy- d’éviter la surconsommation de fêtes autour du vin, les élec- vieilles casseroles qu’on fait se plus loin : « Le concept de la pro- pesticides. » tions… les meilleurs potages). duction de masse industrielle me déplaît dans le sens où la matière Erwan Baumann Chaque année, on prend les Quentin Mertz perd son caractère et son authenti- et Paul Schermesser Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 17 Le danger des pesticides Rencontre et questions à Eric Du- protéger les plantes en créant les chêne, chercheur sur les gènes res- pesticides et en les améliorant. ponsables des arômes de raisin à l’INRA (Institut national de la re- Quels sont les droits à avoir pour cherche agronome) de Colmar les utiliser ?

Qu’est-ce qu’un pesticide ? Il faut posséder un certificat appelé « Certiphyto » qui sert à sécuriser Un pesticide est une molécule lut- l’utilisation des produits et qui est tant contre différents parasites obligatoire. Il comporte une forma- comme les bactéries, virus, cham- tion basée sur la sécurité et la pro- pignons et insectes, qui sont des cédure pour se servir de ces agents pathogènes. Il existe diffé- produits. rents pesticides, les fongicides qui luttent contre les champignons, les Quels sont les impacts sur l’envi- herbicides qui luttent contre les vé- ronnement et la santé humaine ? gétaux et les insecticides qui com- battent les insectes. À ce jour il Il y a d’abord les impacts sur le sol, n’existe pas encore de pesticides qui peuvent résulter d’une accumu- contre les virus et les bactéries. lation d’un produit donné, comme le cuivre. Ou les pesticides qui peu- Comment les créer ? vent se retrouver dans les eaux sou- terraines - et donc avoir des Les pesticides sont rangés en deux conséquences sur l’eau potable. En- catégories. Les premiers sont d’ori- suite il y a les impacts directs sur la gine naturelle ; ils sont extraits de santé humaine. plantes ou de minéraux. Que les pesticides peuvent causer si Les deuxièmes sont de synthèse, fa- les personnes qui les utilisent ne se briqués par l’homme avec des réac- Eric Duchêne, chercheur sur les gènes responsables des arômes de raisin à protègent pas bien avec les mesu- tions chimiques. l’INRA. Photo Madak Alexandre res de protection recommandées.

Pourquoi utilise-t-on les pestici- Les pesticides sont surtout utilisés bactéries, champignons. L’INRA a Madak Alexandre des ? pour protéger les plantes contre les fondamentalement été créé pour et Willmann Yannis 18 JOURNALISTE D'UN JOUR Environnement Le chauffage urbain raccordé à 18 000 logements Le chauffage urbain est une source sous forme de vapeur d’eau. Beau- d’énergie particulièrement appré- coup de bâtiments importants ciée à Colmar. La Société colma- sont équipés de ce système com- rienne de chauffage urbain (SCCU) me les hôpitaux Le Parc et Pasteur, est la société qui fournit l’énergie la mairie de Colmar, le musée biomasse. D’après le président du d’Unterlinden et le lycée technolo- conseil d’administration, Jean- gique Saint-André. Paul Sissler, ce système d’énergie renouvelable permet des avancées Arnaud Pfertzel, directeur du ly- en termes d’écologie ainsi que des cée, a choisi le chauffage urbain économies. Concrètement, com- en 2013, en raison de son raccor- ment ça marche ? dement qui était possible. Le chauffage urbain est uniquement Créée en 1961, cette centrale ther- adapté aux bâtiments collectifs. mique a très vite compris, suite au Son prix est très abordable et son choc pétrolier de 1970, qu’elle entretien très simple, vu, notam- devait réduire au maximum l’utili- ment, qu’il n’y a pas d’obligation sation du pétrole et utiliser un de ramonage. autre moyen pour chauffer la ville de Colmar. À la demande de la Les avantages du chauffage urbain mairie, la SCCU a mis en place sont divers. D’abord un meilleur l’énergie biomasse, qui est produi- respect de l’environnement, te par les déchets, le gaz et le Depuis 2013, le chauffage urbain a pris place dans le lycée technologique (LT) l’abonné n’a besoin ni de chaudiè- pétrole. Saint-André, situé rue Bruat à Colmar, grâce au réseau qui alimente la rue Bruat re ni de cheminée, il n’y a pas de et qui permet l’alimentation du LT. Archives L’Alsace risques de fuite de gaz ni d’explo- Grâce à ses réseaux enterrés, la sion ni d’incendie. De plus l’abon- SCCU s’étend sur une surface de Vendue 60 € le Mégawatt, cette 7 000 tonnes de gaz rejeté en né bénéficie d’un taux de TVA 20 km sous Colmar. Cette énergie énergie est plus écologique, car moins », explique Jean-Paul Siss- réduit à 5,5 % au lieu de 12 %. Que dite renouvelable et économique elle permet un taux d’émission de ler. Ce système dessert 18 000 lo- du bonus… est constituée à 70 % de produits CO2 moindre, grâce à « une impor- gements, grâce à des tuyaux sous- renouvelables (bois et déchets). tante économie du fioul ainsi que terrains qui transportent l’énergie Hugo Muller et Kerem Zavotçu

Question d’hygiène Les patients de l’hôpital Pasteur de Colmar n’imaginent pas l’impor- tance de l’hygiène au sein de l’éta- blissement. Rencontre avec Lisa Jost, infirmière en bloc opératoire.

Quelles sont les démarches à respecter à l’entrée et à la sortie du bloc opératoire ?

Durant le transfert du patient, les infirmières sont obligées de revêtir une blouse bleue aseptisée. Avant l’entrée au bloc opératoire, elles s’équipent de la tenue spécifique pour l’opération, lavée à part des autres tenues. Le port d’une char- lotte, d’une cagoule, de sabots sté- riles et d’un masque est obligatoire. Le chirurgien effectue un lavage chirurgical de mains et Le port d’une charlotte, d’une cagoule, de sabots stériles et d’un masque est obligatoire. Archives L’Alsace d’avant-bras durant 10 minutes, à l’aide de savon et de stérilium. donc aussi un problème économi- vent se développer suite à une hos- se de la formation, particulière- que. pitalisation ou un acte médical. Les ment dans les blocs opératoires où Les normes et les conduites dans bactéries sont donc plus fortes et ils sont plus insistants. le bloc ont-elles évolué ? Quelles sont les raisons de ces plus difficiles à éliminer, le patient normes ? atteint est donc mis à l’isolement Au sein des hôpitaux, chaque an- Oui les normes sont plus strictes et afin qu’il ne puisse pas transmettre née l’accréditation va suivre un pa- réglementées. En effet, les déchets Il s’agit avant tout d’éviter que les ces microbes dans l’hôpital. tient au cours de son tels que les médicaments sont no- patients attrapent des maladies au hospitalisation afin de contrôler tamment pesés car la destruction sein de l’hôpital et d’éviter la conta- Lors des formations, l’hygiène que l’application des règles hygié- des médicaments dépassés est mination de ces maladies. Il faut est-elle mise en avant ? niques est bien mise en place. payante pour l’hôpital. La factura- éviter la propagation de maladies tion se fait au prix du kilo. C’est nosocomiales. Ces maladies peu- Oui, ceci fait partie des cours de ba- Christian Jost et Thomas Kuentz Guebwiller JOURNALISTE D'UN JOUR 19 Flor FM, entre liberté d’expression et impératifs économiques La radio locale Flor FM est le résul- projet de loi veut plafonner la part tat d’un projet pédagogique initié de certains titres français dans ces à Guebwiller par un professeur 40 % de quotas français, des titres d’école en 1985. Trente ans plus trop diffusés par les radios selon le tard, cette « petite radio » réunit gouvernement. Le but serait de pas moins de 38 000 auditeurs quo- permettre à d’autres artistes fran- tidiens dans le Haut-Rhin. Le siège çais d’être diffusés en radio » . Cet- de Flor FM, situé à Soultz, abrite le te loi serait, d’après Brice, néfaste studio où sont diffusées les émis- pour l’audience de la radio qui pas- sions en direct. Ce studio dispose se les musiques uniquement ap- de matériel perfectionné afin d’as- préciées des auditeurs. surer en permanence la diffusion De plus, ces dernières années, la des hits et des émissions. radio fait face à la concurrence de Rappelons les deux principales sites de streaming tels que Deezer émissions quotidiennes : le Mor- ou Spotify qui proposent de la mu- ning du 68, présenté de 6 h à 9 h sique illimitée à la demande, sans par Julien et Bristol, ou Brice, de publicité, grâce à internet. Mais ils son vrai nom, et l’Afterwork du 68, Le siège de Flor FM, situé à Soultz, abrite le studio où sont diffusées les n’ont injustement aucune règle im- présenté par Alex de 16 h à 20 h. émissions en direct. Photo Gérard Gerber posée, concernant les quotas de Ces émissions sont préparées le diffusion, et ils en profitent ainsi jour précédent, mais une part d’auditeurs, synonyme de revenus il était de notre devoir de rester pour attirer les audiences radio- d’improvisation est toujours lais- pour que la radio puisse vivre, c’est sérieux afin de respecter les victi- phoniques vers leur plateforme. sée aux animateurs qui se retrou- pourquoi nous traitons en priorité mes de cette tragédie et soutenir Les radios nationales et locales vent en direct, en fonction de les sujets qui concernent justement leurs proches. Nous avons préféré comme Flor FM en pâtissent. l’actualité du jour. ces auditeurs ». laisser les auditeurs s’exprimer En attendant, les Haut-rhinois res- La liberté d’expression est un sujet Les animateurs de Flor FM adap- d’eux-mêmes ». tent fidèles à Flor FM. Et pourquoi primordial pour une radio comme tent constamment le contenu de ne pas partager cet engouement Flor FM. Nous avons demandé à leurs émissions en fonction de l’ac- 40 % de musique avec leurs voisins bas-rhinois ? Brice, responsable des program- tualité par exemple. française L’idée est au cœur des préoccupa- mes de la station, quelles étaient Au lendemain des attentats de tions de l’équipe de Flor FM. Affaire leurs limites à ce sujet : « On peut Charlie Hebdo, l’ambiance était Le Conseil supérieur de l’audiovi- à suivre… dire ce que l’on veut, mais sur les bien différente que d’habitude. suel impose depuis plusieurs an- sujets sensibles, nous nous auto- « L’émission du 8 janvier était nées à toutes les radios françaises Gérard Gerber, Lisa Stalder censurons naturellement. Pour le étrange, se rappelle Brice. On a un quota de 40 % de musique fran- et Anouk Syren reste, nous avons une volonté et un quand même tenté de rire à cer- çaise au minimum. Cependant, Bri- devoir de séduire un maximum tains moments, mais globalement, ce explique qu’un « nouveau SURFER www.florfm.com

Quelle politique municipale pour la jeunesse ? Anne Dehestru est adjointe au maire réouverture de la ligne ferroviaire et à Guebwiller, en charge des affaires la réhabilitation de la gare de Gue- scolaires et périscolaires. L’élue bwiller. Anne Dehestru, qui suit ce dresse les grandes lignes de la politi- dossier de près, affirme : « On y que municipale en faveur de la jeu- croit, on a jamais été aussi près d’y nesse, menée par l’équipe du arriver. Cependant, c’est une déci- premier magistrat Francis Kleitz : sion qui est prise par la Région et « La refonte de la carte scolaire a été l’État, fortement soutenue par la Vil- engagée, la rénovation des écoles le de Guebwiller. La réouverture de représentera une part importante la ligne Guebwiller-Bollwiller est la du budget de la Ville, et l’annexe dé- dernière mesure introduite dans le saffectée du collège de Guebwiller contrat de plan État-Région signé Échanges fructueux entre l’adjointe au maire de Guebwiller Anne Dehestru (au sera réhabilitée pour en faire une par le président François Hollan- centre) et les terminales L2 du lycée Kastler. Photo Maëra Ueberschlag–David école élémentaire. » de. » Un projet sur le long terme -2020 à sageable mais en accord avec les lycéens. Enfin, Anne Dehestru a spé- 2025- prévoit la construction d’une Bientôt une Journées chefs d’établissements. » cifié sa volonté de faire bouger les grande école maternelle. Anne De- des talents ? L’élue est favorable à l’idée d’une choses du point de vue économique hestru précise que « s’il existe des Journée des talents à Guebwiller, et car la ville connaît un contexte diffi- actions spécifiques en direction des Plusieurs problèmes techniques se évoque « l’appel à candidatures lan- cile : « la population stagne, les éco- jeunes, il est préférable de concevoir posent cependant : la voie ferrée ne cé par la Région dans le cadre de les se vident, les jeunes partent. De une politique globale pour tous les peut pas être rouverte si elle n’est l’opération Alsace terre de jeunes ta- nombreuses friches industrielles habitants de Guebwiller » et que pas parfaitement sécurisée. Le tram- lents. » sont existantes et pourraient ac- « les jeunes doivent se sentir concer- train, moyen de transport moderne, Pour insuffler des projets, l’adjointe cueillir du logement pour des fa- nés par tous les projets. » Un chan- moins polluant et compatible avec au maire met en avant l’importance milles et des équipements comme, tier devrait à coup sûr satisfaire les le trafic automobile devrait être fa- du « conseil communal des jeunes par exemple, des écoles. » De beaux adolescents : « La Ville soutient le vorisé. Et concernant les moments qui a pour objectif l’apprentissage challenges en perspective. projet de construction d’une qua- festifs, pourquoi ne pas organiser un de la démocratie et de la citoyenne- trième salle de cinéma ». Autre sujet carnaval pour les adolescents ? An- té. » L’élue est favorable à une struc- Alexandre Bachelier, Annaël Herant important aux yeux des lycéens : la ne Dehestru répond que « c’est envi- ture identique en direction des et Maëra Ueberschlag–David 20 JOURNALISTE D'UN JOUR Économie L’équipe J1J du site de Mulhouse

Sur le site de Mulhouse, hier : les élèves de la terminale L-ES du lycée Jeanne d’Arc. Photo L’Alsace/François Fuchs

La réalisation des pages Économie Druesne, Alice Eber, Anissa Ennou- phy, Jessica Poileu-Kwessi, Camille de Mulhouse est assurée par Alex de cette édition de J1J et l’animation hi, Lucas Fabacher, Mathilde Geo- Robert, Etienne Schmid, Jayson Pastoor, Mallory Nussbaum et Nico- marketing dans les rues de Mulhou- gler, Florent Haas, Carla-Linda, Schultz, Maxime Segura-Schlach- las Hauss, en terminale Sen (systè- se ont été assurées hier par la classe Hamade, Kamel Hamouda, Loïc ter, Marine Stephan, Anthony Tho- mes électroniques numériques) au de terminale L-ES du lycée Jeanne Hattenberger, Lucile Henry, Julia ma, Elisa TiarriI, Cynthia Tran, Léa lycée Charles-Pointet de Thann. d’Arc de Mulhouse. Kail, Angélique Kangelides, Lisa Ka- Van Elslande, Margaux Van Oerle et radag, Pascaline Klock, Tess Koege- Camille Vassard. Encadrement rédactionnel : Chris- Les élèves : Marie-Céline Abegg, le, Laure Koenig, Camille telle Himmelberger, Sylvain Frey- Inès Ambil, Louise Ansel, Séréna Ar- Landwerlin, Martin Lecouffe, Aude Les enseignants : Sandrine Kacz- burger et François Fuchs. gentieri, Stevens Berger, Laura Bini- Lemmer, Clémence Madinier, Inès marek, Anne Garcia et Sabine Sch- ci, Ilyes Bouguern, Pauline Marchand-Arnold, Margaux Mi- nabel. Responsable de site : Jessica Re- Chaumont, Ellen Christoph, Sarah chea, Camille Munch, Chloé Mur- L’assistance technique sur le site J1J noir.

En avant l’Alsace Boutique de France, nouvelle en- ans dans le domaine du manage- treprise alsacienne en ligne créée ment de sites internet, en France par la Rixheimoise Patricia Kail, et à l’étranger. Afin de se spéciali- fait connaître l’Alsace à travers le ser dans le domaine de la vente, monde grâce aux produits régio- elle a fait une formation à Mulhou- naux qu’elle propose. Cette initia- se, intitulée « Créer son entrepri- tive nous a paru intéressante dans se ». Boutique de France, qui ne le sens où elle fait vivre notre sélectionne que des fournisseurs culture et notre région. haut de gamme, est un aboutisse- ment de ses années d’expérience Boutique de France, dont le siège dans le domaine de l’internet. est à Illzach, existe depuis un mois, mais les commandes ne L’entreprise a été créée pour prou- pourront se faire qu’à partir de ver à l’étranger que les produits mi-octobre. Le site internet français sont de très bonne qualité (www.boutiquedefrance.com, uni- et fabriqués par des entreprises quement en anglais), propose à qui ont beaucoup de savoir-faire. des clients ayant un pouvoir d’achat important des produits Boutique de France exportera les luxueux de l’art de la table. Patri- Patricia Kail, la fondatrice du site de vente en ligne Boutique de France. DR produits à l’étranger, et particuliè- cia Kail prévoit de s’étendre par la rement aux États-Unis. Elle partici- suite vers des produits de décora- un procédé d’impression manuel- n’a aucun stock. La marchandise pera ainsi au développement de la tion et de linge de maison. Ces le. est livrée dans les dix jours. Le région et du pays et fera voyager produits sont fournis par l’entre- chiffre d’affaires prévu la première les clients dans la culture alsacien- prise Beauvillé de Ribeauvillé qui Les clients passent leurs comman- année est de 20 000 euros. ne et française. est un fabricant de linge de table des sur le site. Patricia Kail les très haut de gamme qui utilise récupère et les transmet à son Patricia Kail a une licence en an- Julia Kail, Inès Marchand-Arnold encore pour certaines références fournisseur. Boutique de France glais et elle a travaillé pendant 13 et Carla-Linda Hamadé Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 21 Un manager La Famille Mary n’a pas du commerce Frédéric Marquet, ancien élève du le bourdon lycée Jeanne-d’Arc de Mulhouse et Et si le matin, nous remplacions la diplômé d’une école de commerce, célèbre pâte à tartiner chocolatée est le manager du commerce mul- par un autre produit : le miel, par housien depuis 2011, année où ce exemple ? Nous avons eu l’occa- poste a été créé. Sa mission est sion de nous rendre dans la bouti- que la ville de Mulhouse, dont le que Famille Mary de Mulhouse, centre compte 1445 commerces, spécialisée dans la vente de pro- reste la plus dynamique et la plus duits à base de miel. attractive possible.

Cette entreprise familiale, qui Toutes les villes en France n’ont compte actuellement 27 boutiques pas un manager du commerce. Un en France, a été créée en 1921 en des rôles de Frédéric Marquet est Anjou par Jean Mary, le grand-père d’éviter la multiplication des lo- du PDG actuel, Benoît Mary. Elle a caux vacants. Il a mis en place une débuté ses ventes de miel sur les stratégie qui vise à monter en gam- marchés et s’est développée par la me les enseignes de Mulhouse afin suite en proposant la vente par de différencier le centre ville de la correspondance, puis dans des périphérie. Les enseignes seront boutiques dans les années 1990. alors différentes avec des ambian- Cette entreprise, respectueuse de ces propres à chacune. l’environnement, a pour mission de contribuer à l’équilibre de vie Isabelle Carraro, responsable du magasin à Mulhouse. Le manager du commerce aide grâce aux produits des abeilles en Photo Pauline Chaumont aussi les bons projets à se dévelop- respectant la planète. per : c’est ce qu’il appelle le déve- sapin », confie Isabelle Carraro, la lis et la cire. Il y a quelques années, loppement commercial. Il est le La mondialisation permet aujour- responsable de la boutique mul- des études ont été menées sur la premier interlocuteur des commer- d’hui à l’entreprise de s’étendre housienne. gelée royale, qui ont démontré ses çants, qui entretiennent souvent vers l’étranger comme en Asie ou bienfaits sur l’organisme et sur la avec lui un lien fort et durable. en Angleterre et dans de nom- Chaque année, de nouveaux pro- santé. « Nos clients privilégient les breux autres pays. Ces exporta- duits sont créés et mis en vente produits comme les compléments Frédéric Marquet établit une liste tions sont aujourd’hui possibles pour donner à l’entreprise un es- alimentaires, les crèmes et soins d’enseignes qu’il juge intéressan- car les entreprises étrangères sont prit neuf. En plus du miel, on trou- pour le corps à base de miel, plutôt tes et profitables pour sa ville et il gourmandes de produits authenti- ve également des produits de bien- que le miel lui-même », souligne essaie de les faire venir. Il estime ques. La Famille Mary travaille être, des compléments Isabelle Carraro. qu’il faut ramener la population à avec ses propres apiculteurs, sélec- alimentaires curatifs et préventifs fort pouvoir d’achat au centre-vil- tionneurs et fabricants, et propose à base de miel. Les trésors de la ruche présentent le. une trentaine de sortes de miel. de nombreux atouts et permet- « Le plus vendu est le miel de thym, Les produits sont élaborés grâce tront de bien affronter l’hiver. Des programmes tels que Mulhou- pour son pouvoir antiseptique et aux éléments de la ruche : la gelée se grand centre ont été mis en cicatrisant, ainsi que le miel de royale, le miel, le pollen, la propo- Pauline Chaumont et Elisa Tiarri place afin de faire évoluer le cen- tre-ville, où les indépendants ont toute leur place à Mulhouse à côté Le centre Porte Jeune vu par ses clients des grandes enseignes nationales. Nous sommes allées à la rencon- Martin, 50 ans, ne fréquente pas viennent en couple environ trois Le manager du commerce de Mul- tre des clients du centre com- le centre Porte Jeune pour faire fois par semaine. Ils y vont pour house est là pour faciliter le travail mercial Porte Jeune, à son shopping : il va à Poulaillon acheter des vêtements à leurs des commerçants, dont le succès Mulhouse. Ils nous donnent leur prendre son café matinal. Il ap- enfants. Selon eux, les boutiques dépend grandement, à ses yeux, avis sur les boutiques, l’ambian- précie le dynamisme du centre, sont bien diversifiées. Cepen- de la qualité de l’accueil qu’ils as- ce et la structure de ce lieu trouvant qu’il y a énormément dant, ils trouvent les prix relati- surent. incontournable du centre-ville de jeunes qui s’y baladent. Néan- vement élevés. mulhousien. moins, il pense que le centre-vil- Julia Kail, Inès Marchand-Arnold le est plus attractif car Porte Mélinda, 23 ans, fait ce lundi la et Carla-Linda Hamadé André, 77 ans, revient de Nature Jeune est un peu excentré. Chris- promotion des nouveaux gâ- et Découverte et accompagne sa tophe, 42 ans, estime pour sa teaux Belvita au centre commer- femme au Monoprix. Il nous part que le centre commercial ne cial. Elle trouve que les passants avoue ne pas venir quotidienne- marche pas, même s’il part d’un et clients sont très réceptifs et ment à cause de l’ambiance qu’il bon projet. Tout comme Martin, accueillants. trouve désagréable. Mais ce il trouve que le centre-ville est n’est pas l’avis d’Helena, 36 ans, plus fréquenté. Face à tous ces avis assez con- qui estime que les gens qu’on y trastés, on peut se demander croise sont sympathiques même Apolline, Fiona et Pascaline, tou- quel est l’avenir du centre com- si certains paraissent froids. Elle tes les trois âgées de 18 ans, mercial Porte Jeune. Peut-être aime la structure du bâtiment, le aiment beaucoup venir faire leur que les espaces vacants du pre- trouvant lumineux et agréable shopping à la Porte Jeune, même mier étage permettront de satis- pour se promener. Cependant, si elles n’ont pas la même fré- faire un maximum de clients, à elle note le fait qu’il n’y a quence de visite. Apolline vient condition de trouver les concepts aucune indication par rapport à moins souvent à cause de ses adaptés. l’emplacement des boutiques : études mais elle reste une fidèle c’est la première fois qu’elle cliente de Nature et Découverte. Marie-Céline Abegg, Laura Binici vient et elle n’a pas de repères. David et Sabrina, 32 et 37 ans, y et Cynthia Tran Frédéric Marquet. DR 22 JOURNALISTE D'UN JOUR Économie Place de la Réunion, la pharmacie la plus vieille de France Ancienne draperie créée en 80 % du chiffre d’affaires. Elle est 1634, la pharmacie Aux Lys Zie- également spécialisée dans linski, place de la Réunion à l’herboristerie et vend des pro- Mulhouse, a pris sa vocation duits orthopédiques, homéopa- actuelle en 1649, à l’initiative de thiques et prothésistes. M. Engelmann. Elle est la plus vieille pharmacie de France. Dif- C’est aussi une histoire de fa- férents propriétaires se sont suc- mille : en tant que jeune phar- cédé, dont M. Kah, de 1945 à macienne diplômée, 1975, puis Mme Vockel, de 1975 Clémentine, la fille de M. Zielins- à 1980. Et depuis, elle est tenue ki, suit les traces de son père. par Simon Zielinski, un proprié- Ensemble, ils parviennent à se taire dynamique et fier de sa distinguer en proposant des mé- pharmacie. thodes de traitements alternati- ves comme les plantes, en Près de 350 clients suivant les traces de leurs ancê- par jour tres. L’enseigne connaît aujourd’hui La pharmacie Aux Lys essaye de la recette du succès : chaque concilier nouvelles technologies jour, elle accueille près de 350 et traditions, entre la connais- clients et délivre entre 1000 à sance des herbes et celle d’inter- 1500 boîtes de médicaments. La net. pharmacie a profité d’un chiffre Simon Zielinski est propriétaire de la pharmacie de la place de la Réunion d’affaires croissant au fil des depuis 1980. Photo J1J - Séréna Argentieri Grâce à son succès, qui est dû années pour se rénover et également à la proximité avec s’agrandir, tout en gardant son employés. Il faut préciser qu’une par des pharmaciens qualifiés. les clients, la pharmacie de la authenticité. pharmacie n’est pas un commer- place de la Réunion a encore de ce comme les autres. Elle doit Aux Lys Zielinski est une « phar- belles années devant elle. Entre 1980 et 1987, son effectif suivre de nombreuses contrain- macie officine » dont la vente de est passé de cinq ou six à quinze tes, la vente doit être effectuée médicaments représente 70 à Léa Van Elslande et Inès Ambil

Défi réussi pour Les Mulhousiennes Cette année encore, Les Mulhou- siennes se sont réunies pour une course de 5 kilomètres organisée avec cet objectif : combattre le cancer, un fléau susceptible de toucher toutes les femmes. Cette édition de 2015, la deuxième, a rassemblé, dimanche 27 septem- bre, 4000 participantes, soit 2500 de plus que l’année passée. Et elle a été unanimement appréciée. Au-delà de l’aspect sportif, on s’est intéressé à l’organisation et à la finalité de l’événement. L’in- terview de Christelle Di Giusep- pantonio, présidente de l’association Les Mulhousiennes, nous a permis d’y voir plus clair. La deuxième édition de la course solidaire et féminine Les Mulhousiennes. Photo L’Alsace/Darek Szuster 64 partenaires fait grâce à des puces électroni- différentes catégories (familles, l’association Solidarité femmes Le projet a été lancé par un ques intégrées dans les dossards) entreprises, copines et écoles), ce 68, qui milite contre les violences groupe d’amies qui faisaient régu- ainsi que la sonorisation des qui a sûrement contribué à l’évo- envers les femmes. lièrement des courses ensemble. lieux. lution du nombre d’inscriptions. Christelle Di Giuseppantonio préci- C’est notamment suite à la course Mais l’événement est en grande L’augmentation du nombre de se que 80 % des bénévoles pré- Les Parisiennes qu’elles ont eu partie financé par des partenaires, participantes a permis une très sents pour l’encadrement de la l’idée de créer leur manifestation qui étaient 64 cette année. La Ville forte hausse du bénéfice, se ré- course étaient des hommes. En à Mulhouse. L’association est née de Mulhouse apporte aussi sa jouissent Les Mulhousiennes : de clin d’œil, c’est un homme qui a le 22 janvier 2014. contribution en mettant à disposi- 20 000 € en 2014, il devrait attein- ouvert la course. Le seul autorisé L’organisation de ce défi sportif a tion gratuitement le stade de l’Ill, dre près du double cette année à se glisser parmi les Mulhousien- un coût conséquent, qui com- des tables et bancs, des barrières (les chiffres 2015 seront annoncés nes. prend l’achat des T-shirts que les et des personnels. la semaine prochaine). participantes portent pendant la L’association a innové en mettant Les gains seront reversés à la Séréna Argentieri, Sarah Druesne course, le chronométrage (qui se en place des challenges selon Ligue contre le cancer ainsi qu’à et Tess Koegélé Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 23 Sémaphore, un tremplin vers l’emploi Depuis la crise économique de 2008, cemment le magasin Ikea à Mors- le taux de chômage a considérable- chwiller-le-Bas a embauché 13 ment augmenté dans la région mul- jeunes. La grande majorité des per- housienne, passant de 8 à 12 %. Dans sonnes accompagnées ont un niveau cette situation de sous-emploi, l’as- V ou infra, c’est-à-dire sans qualifica- sociation Sémaphore à Mulhouse, tion ou diplôme, et proviennent à présidée par Michèle Lutz, aide les 42 % de quartiers prioritaires. L’âge jeunes à s’insérer dans la vie active. moyen de ces jeunes est de 18 à 21 Nous avons rencontré Jean-Pierre Mi- ans. En plus des offres d’emploi, Sé- not, cadre de l’espace emploi et mul- maphore propose un espace infor- timédia. matique pour réaliser des CV ou des lettres de motivation ainsi que des Sémaphore est une association pri- ateliers collectifs. vée à but non lucratif et à fonds pu- blics qui propose un espace consacré L’école de la deuxième chance est un à l’emploi où une quarantaine de programme de formation qui propo- conseillers sont à l’écoute des jeunes. se 70 activités en modules. 4867 jeunes Les participants sont accueillis par accompagnés en 2014 138 entreprises. 92 % des jeunes ont achevé leur parcours avec la valida- Le champ d’intervention de la mis- tion de leur projet professionnel. sion locale comprend toute l’agglo- mération mulhousienne (M2A), ainsi Sémaphore informe les jeunes sur leur orientation professionnelle et les aide à Sémaphore contribue donc à l’inser- que les communautés de communes trouver du travail. Photo Florent Haas tion des jeunes sur le marché du tra- du Pays de Sierentz et de la Porte de vail. France-Rhin Sud. 2014, 1732 ont trouvé un travail ce Sémaphore est en contact avec 1627 qui représente une augmentation de entreprises de l’agglomération afin Florent Haas, Loïc Hattenberger, Sur les 4867 jeunes accompagnés en 6 % par rapport à l’année précédente. d’offrir un maximum d’emplois. Ré- Jayson Schultz et Inès Ambil

Un précieux coup de main pour entreprendre Bien que la création d’entreprises nouveaux entrepreneurs, de les in- notamment un prêt d‘honneur à variés. Quelques exemples : hydro- soit fortement encouragée et né- former, de leur permettre de réali- taux d’intérêt nul et sans garantie thérapie pour animaux, foodtruck cessaire au bon fonctionnement de ser les formalités nécessaires. Les ou caution. Le montant peut varier proposant des poulets rôtis, stages l’activité économique de Mulhou- porteurs de projet bénéficient d’un de 5 000 € à 15 200 € en fonction pour récupérer les points de son se, elle constitue un domaine flou suivi et d’un accompagnement du financement nécessaire au pro- permis de conduire, parfumerie de et abstrait pour la plupart d’entre personnalisés jusqu’à leur réussite jet. luxe… nous. Quelles sont les démarches à économique. La plateforme propo- effectuer ? Qui peut soutenir un tel se des réunions d’information gra- L’accompagnement post-création Depuis le début de l’année, 124 projet ? Pour tenter de compren- tuites de deux heures qui peuvent se fait sous la tutelle d’une entre- personnes ont déjà proposé leur dre, nous nous sommes rendues à déboucher sur une inscription. prise de plus de cinq ans qui parrai- projet. En 2014, 55 prêts ont été la chambre de commerce et d’in- ne le projet durant les deux accordés et, à ce jour, 87 % des dustrie (CCI) Mulhouse Sud Alsace, Prêts sans intérêts premières années de développe- entreprises soutenues par les pla- où nous avons rencontré Frédéric ment : par exemple, BNP Paribas, teformes initiatives France sont Streng, conseiller juridique, et My- Les entrepreneurs, artisans, indus- le Centre des jeunes dirigeants ou toujours en activité trois ans après riam Spindler, chargée de dévelop- triels ou commerçants reçoivent Egee France participent à ce dispo- leur création. pement, qui nous ont présenté la alors des conseils juridiques, finan- sitif. plateforme Initiative Sud Alsace. ciers et commerciaux concernant Camille Munch, les démarches à suivre. Plusieurs Les entrepreneurs concernés peu- Angélique Kangelides Elle a pour mission d’accueillir les aides peuvent être mises en place, vent appartenir à des secteurs très et Margaux van Oerle 24 JOURNALISTE D'UN JOUR Économie Flüchtlingslage : Wenn Solidarität, Wirtschaft und Politik verbunden werden Flüchtlingsstatus : Deutschland und zu erledigen, soziale und sanitäre Pro- Frankreich haben eine gemeinsame bleme zu lösen, einzuschulen sowie Grenze, aber zwei unterschiedliche die Unterkunft zu sichern. Systeme, um Flüchtlinge zu integrie- Ein gemeinsames System wurde in ren. ganz Europa geschaffen, um die Sicherheit und Freiheit sind die Flüchtlinge aufzunehmen. Der Unter- Hauptmotive, die die Bevölkerung schied zwischen den Ländern liegt je- zwingen, aus den aktuellen Konflikt- doch in der Zahl der aufgenommen zonen zu flüchten. Es bedeutet, dass Menschen. Tatsächlich hat Deutsch- die Migranten, die hier aufgenom- land in der ersten Hälfte des Jahres men werden, alle Asylsuchende sind, 2116 Flüchtlingen Bleiberecht ge- die den Flüchtlingsstatus für sich be- währt. Im Gegensatz dazu war die anspruchen wollen. Eritrea und Syri- Zahl in Frankreich mit 485 Flüchtlin- en sind am meisten von Konflikten gen geringer. Wie kann man diesen und Terror betroffen. Obwohl Frank- Unterschied erklären ? reich heute viele Asylbewerber auf- Es gibt in unserer Wirtschaft das Pro- nimmt und der vierte Zufluchtsort blem des fehlenden Gleichgewichts Europas ist, sind es pro Bewohner zwischen der aktiven und der inakti- durchschnittlich 0,3 Personen. Die ven Bevölkerung, den Senioren vor al- Zahl der Flüchtlinge ist in den Nach- lem. Dafür spielt die Immigration barländern der Hauptkonfliktzonen eine große Rolle : Wenn es keine Im- Zeichnung Elisa Tiarri genauso erschreckend. 80 Prozent migration gibt, wird die Zahl der Be- der Bevölkerung sind auf der Flucht. völkerung immer niedriger, das werden Arbeitsstellen mit kurzfristi- den Staat 524 Euro, das deutsche Der Verein Appuis in Mulhouse und Wachstum nimmt ab. In Frankreich gen Verträgen angeboten. Sie haben Hartz IV nur 345 Euro pro Person. Die Colmar hat 93 Migranten aufgenom- kommen durchschnittlich zwei Kin- also etwas Kaufkraft und helfen dem Flüchtlinge in Deutschland sind also men. Dieser Verein ist ein CADA, also der pro Frau zur Welt, in Deutschland deutschen Staat mit ihren Ausgaben, dazu gezwungen, Arbeit zu finden. ein « Empfangszentrum für Asylsu- nur 1,4. Deswegen braucht Deutsch- die wohl größte europäi-sche Einwan- Für Deutschland bedeutet die Auf- chende ». Die Abteilungsleiterin Vé- land Arbeitskräfte. Man spricht von derung seit 1945 zu bewältigen. Von nahme der Flüchtlinge also einen ronique Vogel erklärt, wie die Integra- Flüchtlings-industrie. den Kommunen werden zwar sehr großen Vorteil. tion in dem Verein Appuis funktio- Die Ausländer können in Deutschland 10 000 Euro pro Flüchtling pro Jahr niert. Die Aufgaben des Vereins zu niedrigen Mietpreisen wohnen. bezahlt, aber ein Flüchtling gibt min- Etienne Schmid, Anissa Ennouhi, werden vom Innenminister zugeteilt. Die Unterkünfte werden vom Staat destens 780 Euro im Monat aus. In Chloé Murphy, Alice Eber Sie bestehen darin, Behördengänge günstig überlassen. Den Migranten Frankreich hingegen kostet das RSA und Lisa Karadag

Le Grand Nord sourit au zoo Vous n’aurez pas manqué de voir les ours polaires envahir Mulhou- se. Plusieurs ours se sont incrustés sur les panneaux publicitaires de l’agglomération. Ces grands ursi- dés appartiennent au parc zoologi- que de la ville. En 2014, une campagne publicitaire a été mise en place pour mettre en avant les nouveaux ours et leur enclos. Re- tour sur l’événement majeur du troisième site touristique alsacien.

Le zoo de Mulhouse s’implique depuis trente ans dans la conser- vation d’espèces dans un milieu qui leur est naturel, ce qui n’était plus le cas de l’enclos des ours blancs. En 2008, il fallait faire un choix : se séparer des ours ou investir dans un enclos plus grand Les ours blancs attirent du monde grâce à leur nouvel enclos. Photo Cynthia Tran et plus polaire. Au marché de Noël, des ours blancs en peluche Alsace et le Département du Haut- ment réservées à l’espace Grand d’euros de recettes en 2014, con- ont été vendus pour sensibiliser Rhin ont participé au projet en Nord, deux étoiles au Guide Vert tre 1,8 million en 2013. Après ce les Mulhousiens au problème. versant tous deux 500 000 euros. Michelin, et lance une grande long projet, le zoo envisage déjà GrDF a financé le parcours pédago- campagne publicitaire. d’autres constructions pour abri- C’est le début de six ans de tra- gique à hauteur de 18 000 euros. ter de nouvelles espèces. À court vaux, avec 3,6 millions d’euros à Avec l’ouverture de l’espace Grand terme, un enclos asiatique est an- récolter. Le mécénat des entrepri- En 2014, le zoo a ouvert l’espace Nord, il était logique que l’ours noncé. Il accueillera, entre autres, ses locales a permis de financer, Grand Nord au grand public. Gros polaire, emblème du réchauffe- des pandas roux, des mutjacks et en partie, l’espace Grand Nord. succès : le zoo enregistre alors ment climatique, soit présent sur des loutres d’Asie. Parmi les nombreux contribu- +42 % d’entrées payantes, +95 % les affiches publicitaires de 2014 teurs, aux côtés de Mulhouse Alsa- de visiteurs hors M2A, 298 retom- et de 2015. Le parc zoologique a Marie-Céline Abegg, Laura Binici ce agglomération (M2A), la Région bées médiatiques dont 78 unique- ainsi engrangé 2,7 millions et Cynthia Tran Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 25 Pause détente au Vanilla Café Ce lundi 5 octobre à Mulhouse a eu lieu l’ouverture d’un nouveau ca- fé, le Vanilla Café, place de la Paix, où nous avons eu l’occasion de rencontrer le gérant, M. Pham, à l’heure où les premiers clients dé- gustaient les premiers cafés servis.

C’est à bras ouverts que M. Pham nous accueille en nous proposant un café certifié pure origine. En effet, l’entrepreneur privilégie des produits de qualité. Il élabore des quiches et des tartes maison. Il n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il était déjà le propriétaire du café Guillaume-Tell, avant de le revendre il y a quelques années.

C’est lui-même qui s’est occupé des travaux de gros œuvre dans le bâtiment de la place de la Paix et Le Vanilla Café a ouvert au public hier matin place de la Paix à Mulhouse. Photo Lisa Karadag de l’aménagement des locaux. Faute de temps, il n’a pas encore Néanmoins, cette EURL a eu « car- faut rendre service aux gens. Mal- partie de l’équipe du Vanilla Café, pu faire le bilan des coûts avec sa te blanche » de la part de sa ban- gré des horaires extensibles pour aux côtés de trois autres employés. banque et il pense qu’il devra sans que, ce qui a permis de faire face se plier à la demande des clients, il M. Pham a pour objectif de pouvoir doute les réajuster au fil de l’activi- aux dépenses imprévues, comme a su concilier travail et famille puis- vivre de sa nouvelle activité, qui va té. Mais en tout état de cause, la nécessité de faire appel à qu’il ne pouvait être plus proche participer au dynamisme du cen- l’investissement est conséquent : d’autres entreprises que celles ini- de ses enfants : ils sont scolarisés à tre-ville et contribuer à rendre la rien que les aménagements de mi- tialement prévues pour finir les l’école Jeanne d’Arc, qui se trouve à place de la Paix, récemment réno- se en conformité aux normes han- travaux dans les temps. deux pas de la place de la Paix ! vée, plus attractive et vivante. dicapés (ascenseur d’accès, toilettes et bar adaptés) sont reve- Entrepreneur passionné, M. Pham Sa femme le soutient dans son Chloé Murphy, Lisa Karadag, nus à environ 25 000 €. nous parle d’une vocation où il projet, puisqu’elle fait également Anissa Ennouhi et Etienne Schmid

Les Journées d’octobre et leur impact économique Chaque année, les Journées d’oc- gés, un joaillier créateur, tobre accueillent près de Sandrine Baur, expose ici pour la 150 000 visiteurs durant les dix dixième année consécutive. Elle premiers jours du mois. Ce suc- en tire un bon bénéfice, ce qui cès est perpétué depuis 55 ans. explique sa fidélité à cette mani- Il s’agit de l’un des deux événe- festation. Des exposants ments les plus importants du d’autres régions sont aussi au parc des expositions de Mulhou- rendez-vous. Nous avons rencon- se, avec la Foire Expo qui a lieu tré un artisan producteur de en mai. Le tarif d’entrée est fixé calissons venu d’Aix-en-Provence à 7 € avec l’entrée à l’espace pour qui l’expérience des Jour- Folie’Flore. nées d’octobre est une première. Mais ce commerçant n’en est D’après Jennifer Kan, l’une des pas à son coup d’essai puisqu’il assistantes commerciales du fréquente de nombreuses foires Parc-Expo, le nombre de visi- dans l’Hexagone… teurs cette année est bien plus important que prévu sur les pre- Les JO peuvent être visitées jus- miers jours d’ouverture. Cette qu’au 11 octobre. À côté des manifestation à très haut bud- commerçants, l’espace Folie’flo- get mobilise tous les employés re sur le thème des fruits et du parc, c’est-à-dire une trentai- légumes éblouit tous les visi- ne de salariés, durant une dizai- teurs. ne de mois. Des intérimaires viennent renforcer cet effectif 2015 va certainement être un durant l’intégralité des Journées très bon cru pour cet événement d’octobre. toujours très attendu dans la région de Mulhouse : il s’agit Cette année, 267 exposants sont d’un bon indicateur du dynamis- accueillis, dans des secteurs tels me de l’économie locale. que l’habitat, l’artisanat et la restauration. Parmi les commer- Connues pour Folie’Flore, les JO sont aussi un important centre d’activités Mathilde Georgler. Alice Eber çants que nous avons interro- économiques pendant dix jours. Photo Mathilde Georgler et Kamel Hamouda 26 JOURNALISTE D'UN JOUR Société Les terminales littéraires du Montaigne

Les élèves de terminale littéraire du lycée Montaigne de Mulhouse. Photo L’Alsace/ Jean-Christophe Meyer

Le site J1J de Saint-Louis accueillait lentine Fuchs, Constantin Gillmett, Rousseau, Valentine Schirmer, Zoé (professeur d’histoire et géogra- hier la classe de terminale littéraire Camille Grandi, Solène Guichard, Schmidlin, Sarah Skup, Mireille Te- phie). 1 du lycée Montaigne de Mulhou- Merlene Houinsou, Farha Kennar, ta, Sharon Toudjani, Cécile Tugler, se. Mélanie Koehnemann, Margaux Le Héloïse Ulas, Camille Vorburger et Équipe de L’Alsace Saint-Louis : Maitre, Yassmine Lyoussfi, Ivana Marie Weisser. Anissa Kalliz (responsable marke- Les élèves : Eurydice Bezancon, Muller, Aurélio Nocera, Noémie ting), Francis Micodi, Mourad Louise Carlier, Élisabeth Caudy- Pantel, Madison Pasquier, Julia Pi- Accompagnateurs : Etienne Acker- Khoualed et Jean-Christophe Meyer Azan, Mélodie Derotus, Amel Dridi, ghetti, Alexia Rebrassier, Julie Ro- mann (professeur documentalis- (journalistes), Oscar Seiler, Dylan Alexia Ferreira, Manon Fritschy, Va- gowski, Solène Rossa, Garance te), Francesco Belcastro Burriez (lycée Charles-Pointet). Le sexisme n’est pas mort Pouvez-vous imaginer un policier Revenons à l’argent, et plus préci- qui, en violant une femme, viole la sément aux salaires. Là encore, la loi qu’il devrait faire appliquer ? femme subit une inégalité : selon Fiction ou réalité ? Ce paradoxe une étude réalisée en 2015, du s’inscrit dans le film Much Loved. ministère du Travail, l’écart de sa- Présenté à la Quinzaine de Cannes laire net entre les hommes et les et réalisé par le cinéaste marocain femmes est de 19,7 %, à qualifica- Nabil Ayouch, Much Loved dresse tion égale. le portrait de quatre jeunes prosti- tuées marocaines. Harcèlement de rue La même année à Cannes, le film Mais c’est aussi dans la vie de tous franco-turc Mustang de Deniz les jours que les femmes subissent Gamze Ergüven renvoie une vision une domination masculine. De percutante de cinq sœurs turques jour comme de nuit, le harcèle- forcées au mariage. ment de rue est omniprésent dans le quotidien des femmes. Le seul Du Maroc à la Turquie, s’abat sur port d’une jupe suffit parfois à ces femmes et jeunes filles le joug s’attirer des insultes. Cherchez l’er- du patriarcat et le poids des tradi- reur ! Pour pallier ce problème, tions. La fatalité plane sur ces hé- des applications comme Compa- roïnes contemporaines. Occident ou orient, il y a encore beaucoup de travail pour arriver à l’égalité nion safety permettent à toute per- entre hommes et femmes. Photo Mélanie Koehnemann sonne de bénéficier d’une « Le scandale, « protection » (fonction GPS, pos- ce n’est pas le film, Maroc, loin des stéréotypes », La réalité n’est pas toute rose dans sibilité de joindre les forces de l’or- d’après cette femme à la chevelure la société occidentale. Les inégali- dre rapidement). La mise en place c’est la réalité » blonde. tés se ressentent dans le milieu de bus spéciaux où l’usager choisi Much Loved a été censuré au Ma- politique, par exemple. Là où se la destination la plus proche de roc, où le film fait scandale. À la Pour un autre spectateur, « le concentre le pouvoir, les hommes son domicile peut rassurer chaque sortie d’un cinéma mulhousien, scandale, ce n’est pas le film, c’est le détiennent souvent. Le 4 mai individu. nous avons interrogé trois person- la réalité ». Il y a là la distinction 2015, dans une tribune de Libéra- nes, dont les témoignages sont de deux pouvoirs : celui de l’argent tion, 40 femmes ont dénoncé le Mélanie Koehnemann, révélateurs. « Impossible à décri- et celui de la domination masculi- sexisme qu’elles subissent en exer- Valentine Schirmer re ; fort ; une sévère peinture du ne. çant leurs fonctions. et Sharon Toudjani Société JOURNALISTE D'UN JOUR 27 Mariage mixte : oui, mais… « Étant Franco-Italien, pour moi, ma future épouse doit être bapti- sée », explique ce trentenaire dans les rues de Mulhouse. La dimension religieuse est centrale pour les per- sonnes interrogées dans le cadre d’un micro-trottoir sur les maria- ges mixtes. La majorité des Mul- housiens ne rejettent pas l’idée du mariage mixte, mais, en creusant la question, on constate que les tra- ditions, la religion ou le cercle fami- lial demeurent très présents dans les esprits. Comme ce jeune Mul- housien qui n‘y voit aucun inconvé- nient, mais son père « a beaucoup de préjugés. Il est raciste ! ». Dépasser les a priori Un jeune Kosovar reconnaît qu’il ne pourrait pas se marier avec une per- sonne étrangère à son origine : « Cela serait mal vu dans ma fa- La majorité des Mulhousiens ne rejettent pas l’idée du mariage mixte, mais on constate que les traditions, la religion ou mille. » De son côté, une trentenai- le cercle familial demeurent très présents dans les esprits. Photo Julie Baumann re indique avec un soupçon d’agacement que son cousin « a dû une jeune femme d’origine tuni- cellule familiale : « Ma mère res- Globalement, c’est l’ouverture se convertir à l’islam pour se ma- sienne. Mais en apprenant à le con- pecte la religion de mon père. Pour d’esprit qui domine. Comme le ré- rier ». Cette réticence se retrouve naître, les préjugés ont vite nous, les traditions ne sont pas une sume si bien un jeune homme d’ori- donc aussi bien au sein des familles disparu. » Le mariage mixte suscite contrainte mais un enrichisse- gine congolaise : « Ce n’est pas la françaises qu’étrangères. Il suffit tout de même des avis positifs. My- ment. » On constate donc que la personne qui compte mais son pourtant de dépasser ces a priori riam, une jeune lycéenne issue diversité peut constituer une ri- cœur. » pour briser la glace. « Mes parents d’un mariage mixte - de père algé- chesse que ce soit au niveau cultu- ont eu du mal à accepter le mari de rien et de mère française - évoque rel, linguistique ou des traditions Merlène Houinsou ma sœur qui est français, explique l’harmonie qui réside au sein de la culinaires. et Julie Rogowski 28 JOURNALISTE D'UN JOUR Société Un jeune Afghan forcé à l’exil « Sans la situation instable de a dû faire face à un choc cultu- mon pays, je n’aurais jamais rel important. « Ici, il n’y a pas songé à venir en Europe. » Ah- de guerre, pas de danger et mad*, pas encore 18 ans, origi- l’école est gratuite », dit-il. naire de Mazâr-e Charif, en Afghanistan, est en France de- Ce qui le détermine, c’est son puis neuf mois. Ce jeune réfugié souhait de poursuivre ses étu- afghan, fils d’un cadre militaire, des afin de faire de la politique, a été accueilli par son oncle à « pour pouvoir plus tard amélio- Mulhouse au courant du mois rer la situation de [son] pays » de janvier 2015. affirme-t-il. Il est scolarisé en seconde dans un lycée mulhousien. Le dépay- Pour ce, il devra tenir le rythme sement est total pour cet ado- de ses cours dans le but de lescent qui assurait pourtant pouvoir éventuellement inté- vivre très confortablement dans grer une filière ES, ce qui ne son pays d’origine où il étudiait sera pas facile. « La prof de dans un établissement privé. français parle vraiment très vi- te ! », souligne-t-il, avec un sou- Captif des talibans rire. Le jeune Ahmad a fait un long périple depuis sa ville natale Mazâr-e Charif Tout bascule le jour où il se fait jusqu’à Mulhouse. Illustration d’Héloïse Ulas Ce qui manque le plus à Ahmad, enlever par des talibans. « J’ai c’est sa famille. Il souhaiterait été retenu captif pendant 28 lui pour un futur meilleur en barrière linguistique. « J’aime qu’elle le rejoigne en France. jours avec mon garde du France. Avec un trajet périlleux beaucoup les sonorités de la « Je voudrais faire venir le reste corps », raconte-t-il. C’est son pour cet adolescent qui a dû, langue française, mais elle est de ma famille ici, mais dans de père qui le tirera des griffes de par l’entremise de passeurs, tra- vraiment difficile », estime celui bonnes conditions », conclut-il. ses ravisseurs. Son ange gar- verser plus d’une dizaine de qui parle parfaitement l’an- dien y laissera la vie. Difficile pays dont l’Iran, la Turquie ou glais, l’hindi ainsi que le dari et Farha Kennar, d’en savoir plus sur les condi- la Bosnie. le pachtou, les langues officiel- Yassmine Lyoussfi, tions de sa détention. Son silen- les afghanes. Ivana Muller et Amel Dridi ce traduit ses souffrances. Et les problèmes d’Ahmad ne se sont pas arrêtés aux portes de Le défi est donc de taille pour Cet épisode traumatisant l’inci- la France. Ce qui préoccupait le Ahmad qui s’est très vite accli- *Le prénom a été changé pour tera à laisser sa famille derrière plus le jeune homme, c’était la maté à la vie française, mais qui préserver son anonymat

Margaux, la révolution dans les yeux L’expatriation est un phénomène ce qu’ils montrent, ce n’est pas devenu très courant dans le mon- inventé, mais ce n’est pas complet, de. En 2011, on recensait presque comme un mensonge par omis- 1,6 million de Français dans ce cas. sion. Je pense que les médias ont Parmi eux, Margaux Le Maitre, tendance à exagérer beaucoup de une lycéenne mulhousienne qui a choses pour rendre l’information vécu au Caire, en Égypte, et à Odes- intéressante. Malgré tout, je conti- sa, en Ukraine, en plein conflit. nue à m’informer, c’est toujours intéressant d’avoir plusieurs re- Margaux, est-ce que cela a eu un gards. impact sur ton quotidien ? As-tu pris part à des mouvements Directement, non. Il nous était de révolte ? d’abord conseillé de faire atten- tion, que ce soit lors de la révolu- Oui, au Caire, pas au début de la tion au Caire ou en Ukraine, mais Révolution, c’était trop dange- nous allions à l’école normale- reux. Mais un peu plus tard, en ment. Nos déplacements étaient 2012, j’étais en cours, et on m’a parfois limités, mais les zones ou proposé de faire « l’école buisson- les quartiers « à éviter » n’étaient nière » pour aller place Tahrir, la pas des endroits dans lesquels place principale du Caire où la plu- nous avions vraiment besoin de Margaux Le Maître est une lycéenne mulhousienne qui a vécu au Caire et à part des manifestations avaient nous rendre. Odessa, en plein conflit. Photo Constantin A. Gillmett lieu. Je ne me suis, à aucun moment, T’es-tu sentie en danger à certai- révolution éclate au sein du pays sont calmées au fur et à mesure, et sentie menacée. Les gens que nes périodes ? dans lequel vous vivez, la panique un mois plus tard nous étions de j’avais autour de moi ne me sem- prend le dessus sur le reste. À la retour. blaient pas violents. Ces jeunes Rarement, en tout cas jamais en naissance de la révolution, les ma- Égyptiens avec qui j’étais n’étaient Ukraine. C’est arrivé une fois, le nifestations étaient violentes, les Quel regard portes-tu sur les pas favorables à Morsi. Ils étaient 25 janvier 2011, le premier jour de gens agressifs, hors de contrôle ; informations données par les tous solidaires, soutenant la mê- la Révolution égyptienne. c’est à ce moment que ma mère, médias français sur les conflits ? me cause, ensemble… mon frère et moi avons été rapa- Lorsque du jour au lendemain, une triés en France. Mais les choses se Je ne dirai pas qu’ils ont tort dans Constantin A. Gillmett Société JOURNALISTE D'UN JOUR 29 Youtubeur, un métier rentable ? Le collège nouveau, bientôt dispo « Youtube ne m’aide pas vrai- ment à gagner ma vie en ce moment. Il faut donc que je fasse un travail à côté », indi- que 123Lunatic, un youtubeur de la chaîne « VoxMakers », à l’occasion de la Néocast 2015 à Strasbourg, une conférence dé- diée à la communauté des vi- déastes.

Aujourd’hui, s’il est possible de gagner de l’argent en monéti- sant ses vidéos sur la platefor- me de partage mondiale, seuls quelques privilégiés peuvent prétendre gagner leur vie par ce biais. Le Strasbourgeois Bruce Benarman de la chaîne « e-pen- ser » s’en sert comme un trem- plin « afin de pouvoir vivre mes rêves ». Mais, comment se con- crétise cette monétisation ? Lorsqu’une vidéo est monéti- sée, le youtubeur a le choix de faire apparaître des pubs qui Les enseignements pratiques interdisciplinaires (les EPI) seront introduits dans chaque collège à la rentrée 2016. s’afficheront en début de vi- Photo Zoé Schmidlin déos, voir en plein milieu. Le 17 mars, la ministre de l’Édu- deux heures en quatrième et troi- et l’on s’entend bien, il n’y aucu- Au bout de 1000 vues, cette cation Najat Vallaut-Belkacem fai- sième, sera proposé, avec une ne raison pour que cela se passe dernière rapporte alors un dol- sait voter son projet de loi sur la approche plus linguistique que mal. » lar et au bout de 10 000 vues, il réforme du collège. Mais de quoi culturelle. est possible de percevoir l’ar- s’agit-il ? Pour la ministre, la ré- Elle se montre en revanche plus gent en liant sa chaîne à un forme doit donner la même chan- Les EPI seront introduits dans inquiète pour les collèges qui ne compte publicitaire AdSense. ce à tous les élèves. Cela passe chaque collège à la rentrée 2016 bénéficient pas d’une ambiance L’objectif est de pouvoir attein- par la suppression des cours dits et commenceront à partir de la aussi propice à la réforme. Les dre les chiffres mirobolants du « élitistes » comme les cours de cinquième. L’élève pourra choisir 6500 professeurs de la région désormais célèbre Cyprien, qui latin et de grec ou les sections les EPI qu’il veut étudier parmi Alsace devront suivre, en trois totalise pas moins de six mil- européennes. Puis par leur possi- ceux proposés au sein de son vagues successives, une forma- lions d’abonnés et 26 millions ble réapparition dans le cadre des collège, six en trois ans. tion de six jours afin d’être prêts de vues pour certaines de ses enseignements pratiques inter- pour la rentrée 2016. La réticence vidéos ! Son secret ? De la pas- disciplinaires, les EPI. Tout dépen- Une équipe soudée de certains professeurs face à ce sion, du talent et une bonne dra des choix faits dans les à Riedisheim projet de loi, elle la partageait dose de marketing. Dans le cas établissements. Les collégiens de- aussi au début, mais, selon elle, de Bruce, sa chaîne s’axe sur vront en suivre six au cours de Une professeur de lettres du col- « à présent, il s’agit de se saisir des clips portant sur les scien- leur scolarité. Il est fort possible lège Gambetta à Riedisheim, de cette réforme et d’en faire ces et permet ainsi aux fans que l’EPI « langues et cultures chargée de former les ensei- quelque chose de réfléchi et de d’apprendre tout en s’amusant. régionales » proposé, soit adopté gnants sur le nouveau collège, constructif dans chaque collè- par tous les collèges de la région. n’est pas inquiète quant à la mise ge ». 123Lunatic axe ses productions Pour les mordus de latin, un en place de la réforme dans son sur le gaming mais est plus enseignement complémentaire établissement : « Au Gambetta, Élisabeth Caudy-Azan, connu pour ses « Epic pixel batt- d’une heure en cinquième et de nous sommes une équipe soudée Camille Grandi et Zoé Schmidlin le », des batailles de rap oppo- sant plusieurs figures emblématiques tel que Mario et Mickey. Les avantages du bilinguisme L’Alsace favorise l’enseignement socialisation et d’adaptation à qu’en cursus monolingue. À Mais le serial youtubeur n’agit bilingue de la maternelle au l’école. Il est plus bénéfique aux l’école élémentaire, les maths, pas seul. Il se fait épauler par lycée. Elle est l’unique région à enfants de commencer le plus la géographie, une partie des Sasha et Shindehai, respective- y investir une somme aussi con- tôt possible l’apprentissage des sciences et du sport sont ensei- ment chanteuse et batteur du séquente, 3 millions d’euros par langues, car, à cet âge-là, ils gnés en allemand. Les élèves groupe Starrysky qui composent an. La Région espère atteindre sont moins timides qu’à l’ado- ont plus de travail en classe certaines voix et produisent les d’ici 2030, 50 % d’élèves bilin- lescence et apprennent plus vi- bilingue à partir du CP, toutefois bandes-son des battles. gues en maternelle. te. Ils auront alors un bagage cela reste gérable. » Actuelle- linguistique plus important. » ment, 24 700 élèves de la ma- 123Lunatic revendique 30 000 D’après Sophie Boeglin, profes- ternelle au CM2 sont inscrits abonnés sur sa chaîne avec un seur d’allemand à l’école mater- Suivre un cursus bilingue n’em- dans un cursus bilingue soit total de 3 234 000 vues. Des nelle de Habsheim, il est plus pêche-t-il pas un apprentissage 14 % des effectifs, 5 % (4400) au chiffres très honorables, mais avantageux de débuter l’ap- plus abouti de la langue mater- collège et 4 % (1278) au lycée qui pourtant ne suffisent pas prentissage du bilinguisme en nelle ? Non, car la parité horai- jusqu’à l’Abibac. pour en vivre pleinement. deuxième section de maternel- re en français et en allemand le. « La petite section de mater- est respectée. De plus, « les Elisabeth Caudy-Azan, Aurelio Nocera nelle doit être une année de élèves n’ont pas plus de cours Camille Grandi et Zoé Schmidlin 30 JOURNALISTE D'UN JOUR Société La crise de la trentaine ? La COP 21 : c’est quoi ? Cette année se tiendra du 30 no- vembre au 11 décembre la 21e Conférence internationale sur le climat. Celle-ci consiste à trou- ver des accords entre les pays afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre. L’objectif d’ici 2030 est de trouver un accord afin de limiter à deux degrés le réchauffe- ment climatique.

La Convention du cadre des Na- tions Unies sur le changement cli- matique est l’organe majeur de cette conférence, étant donné qu’elle regroupe 195 pays signatai- En plus de la campagne d’hiver, les res. Mais seront aussi présents des Restos du Cœur sont désormais ONG, des entreprises et des grou- ouverts l’été pour les plus démunis. pements scientifiques. Photo Jean-Christophe Meyer Cette conférence est très médiati- Dessin : Héloïse Ulas Il y a 30 ans, les Restos du Cœur sée puisqu’elle se déroule au sein voyaient le jour grâce à Coluche, hu- même de l’Hexagone. Laurent Fa- sieurs pays ne respectent pas le exceptionnel de 170 millions moriste et comédien français, avec bius, ministre des Affaires étrangè- protocole de Kyoto, crée en 1997. d’euros pour une durée de 15 un seul objectif : nourrir les plus dé- res, aura l’honneur de présider cet Les États-Unis refusent de ratifier jours. Même si la COP 21 est mé- munis. événement. Pour lui, même si le le traité ; la Chine, pays émergent, connue des jeunes, la plupart sont contexte reste favorable, la tâche n’est soumise à aucune contrain- sensibles au réchauffement clima- ne sera pas aisée voire même te. Ils sont toutefois des acteurs tique et à ses conséquences. Ce projet paraissait audacieux en d’une « extrême difficulté », tout engagés. Ce sujet devient alors le 1985, aujourd’hui les plus pessimis- simplement parce que les pays ne centre de nombreuses controver- Valentine Fuchs, Julia Pighetti, tes le qualifieraient d’irréalisable. sont pas tous du même avis. Plu- ses : un budget exorbitant mais Julie Baumann et Héloïse Ulas En effet, le nombre de personnes dans le besoin a considérablement augmenté ces dernières années, passant de 70 000 demandeurs il y a 30 ans, à plus de 950 000 en 2015. Et si on gaspillait moins ? Femmes seules, personnes âgées à Depuis quelques années, la lutte retraite insuffisante, étudiants, contre le gaspillage alimentaire est sans abris, réfugiés… devenue une démarche à valoriser. En effet, notre façon de consommer, Les Restaurants ont pour politique aujourd’hui, contribue à une émis- de ne refuser personne. Mais le sion de déchets supplémentaires. nombre de donateurs n’est plus suf- Tout d’abord, un constat édifiant : fisant pour subvenir à toutes les de- chaque année, les Français jettent mandes. La mise en place d’aides entre 1,2 à 6 millions de tonnes de au logement, d’accompagnements nourriture. Cela représente un gas- administratifs, et de centres d’al- pillage alimentaire de 2 à 100 kilos phabétisation camoufle un vérita- d’aliments comestibles par person- ble déficit en denrées alimentaires. ne et par an. Ainsi, au minimum, « On est très loin de l’esprit de Colu- 38 kilos de nourriture sont jetés cha- che » selon Marie-Thérèse, bénévo- que seconde à la poubelle. le pour les Restos du Cœur depuis chaque année, les Français jettent entre 1,2 à 6 millions de tonnes de sept ans. « Cela pose un problème Dans les assiettes nourriture. Archives L’Alsace/Thierry Gachon pour l’avenir » s’inquiète-t-elle. Elle des cantines aussi rappelle que les différences n’exis- ment d’épluchures de légumes ou de le pain, par exemple. « Des astuces tent pas entre les personnes dans le Ces aliments sont constitués pour les carcasses de poissons. Quant aux anti-gaspillage sont proposées à la besoin. « Un pauvre est un pauvre deux tiers de fruits et de légumes abî- restes du contenu d’assiettes des télévision dans les lycées alsaciens pour moi », affirme-t-elle lorsque més. De plus, 50 % de ce que l’on clients, ils représentent un poids durant quelques mois », indique Loïc survient la question des réfugiés. produit dans le monde n’est pas con- d’environ 8 kilos par jour. Belle initia- Bilger, membre du Parlement alsa- sommé car considéré comme dété- tive jusqu’à récemment : les déchets cien des jeunes. Il précise également L’optimisme est de mise toutefois : rioré, hors calibre ou dont l’aspect verts étaient donnés à un fermier les projets à venir liées à la COP 21 en en plus de la campagne d’hiver, les n’est pas satisfaisant comme les afin de nourrir ses cochons. Malheu- Alsace : « Des branchements écolo- Restos du Cœur sont désormais fruits et légumes qu’on désigne com- reusement, le fermier ayant arrêté giques pour les chargeurs installés ouverts l’été pour les plus démunis, me « moches ». Cela représente, en son activité, ils sont à nouveau jetés aux arrêts de bus et des gobelets éco- c’est-à-dire les personnes ayant un complément du gaspillage alimen- aux ordures ménagères en atten- logiques seront mis à disposition des revenu de moins de 345 euros par taire, une perte d’énergie considéra- dant de retrouver une nouvelle solu- élèves dans les universités. » Finale- mois. ble, d’eau et d’engrais. Pour tion. La problématique se retrouve ment, ne serait-il pas plus profitable comprendre les difficultés à l’échelle aussi dans les assiettes de la cantine. de donner à des associations des ali- Et plus de 25 % du budget annuel est locale, deux lieux de restauration à Celle du lycée Montaigne jette 8 à 10 ments qui seraient encore consom- couvert par les spectacles des Enfoi- Mulhouse ont été sollicités sur la sacs-poubelles de déchets alimen- mables au lieu de produire des rés, ainsi que la vente de CD et de question. Le restaurant le Rustique, taires par jour. Afin de réduire le gas- déchets en grande quantité ? DVD. situé au 116, rue de Bâle est tenu par pillage, certains aliments, qui Daniel Keller et Fanny Holler. Leurs respectent les normes, sont remis Valentine Fuchs, Julia Pighetti, Alexia Rebrassier et Cécile Tuiler déchets se constituent principale- dans le service du lendemain comme Héloïse Ulas et Julie Baumann Région JOURNALISTE D'UN JOUR 31 « Verzähl mìr a Rezapt », la nouvelle application à ne pas manquer ! Si la choucroute est à l’Alsace ce que la tour Eiffel est à la France, ça n’est certainement pas l’unique plat régional. L’OLCA, Office pour la langue et la culture d’Alsace, a déci- dé d’innover en créant un nouveau bébé, « Raconte-moi une recette ». C’est une dizaine de plats alsa- ciens, d’origine ou adoptés, prove- nant d’ici ou d’ailleurs, qui sont présentées dans une application, accompagnés des souvenirs que ceux-ci évoquent à leurs cuisiniers.

Un proverbe alsacien énonce : « On reconnaît deux Alsaciens dans un restaurant. Même en mangeant ils parlent de nourriture. » Vous l’aurez compris dans le vocabulaire alsacien, le lexique de la table re- Les Flàmmaküacha font partie du patrimoine gastronomique alsacien. Archives L’Alsace/Thierry Martel vient souvent dans les conversa- tions. Contrairement à une légende qui a le-Härner (cornes de gazelle)… Des ser ùn dìe Elsässere mìt ùns e la dent dure, notamment dans « la recettes d’ici et d’ailleurs qui met- bìssele vùn sich selwer, dùrich dìss « L’application sur smartphone Ve- France de l’intérieur », les Alsa- tent l’eau à la bouche. Lorsque les Rezept wie se ùns verzähle. Wie mìr rzähl mìr a Rezapt met en avant ciens ne sont pas froids. Leur posi- Alsaciens sont en balade, ils em- ìm Elsàss so scheen saat, d’Lìeb ge- l’éternelle jeunesse de notre dialec- tion centrale en Europe fait de leur portent toujours un petit bout de ht dùrich de Maawe ! » En fran- te qui s’adapte à la modernité. Avec terre une terre de passage et d’ac- recette de leur lieu de séjour, à co- çais : « Le temps est comme elle, il s’agit surtout de souligner la cueil chaleureuse, où il fait bon vi- pier ou à améliorer. Une manière suspendu. Quand les Alsaciens vie autour de la table et les souve- vre. d’ajouter son grain de sel… alsa- nous racontent une recette, ils ra- nirs que celle-ci transporte. » cien. content une partie d’eux-mêmes, Quatschaküacha de Tata Germaine À côté de la recette des Lawerknäp- en évoquant leur enfance, leurs pa- ou Flàmmaküacha de Tonton Ro- fle (quenelles de foie), on trouve Et Isabelle Schoepfer de sourire : rents ou grands-parents, leur mai- bert, et bien d’autres souvenirs se- aussi celle du Tajine mìt Làmm- « D’Zitt steht stìll. Wenn se ìhri son natale, leurs voyages et leurs lon le vécu de tout un chacun, fleisch, Dàttle ùn Derrpflüme (tra- Kìndheit, ìhri Eltere, Grosseltere, découvertes. Comme on dit en Alsa- explique Isabelle Schoepfer, direc- duisez tajine aux dattes et aux ìhr Kìndheitshüss, ìhri Reise ùn En- ce, les petits plats entretiennent trice de l’OLCA à l’origine du projet. lardons), ou encore celle des Gazel- tdeckùnge erwähne, teile dìe Elsäs- l’amour ! »

Lycées, du changement dans l’air Cet été, au lycée Montaigne les bonnes vieilles fenêtres de 1912 ont été remplacées par des fenê- tres de double vitrage en bois. D’autres lycées alsaciens comme le Schweitzer à Mulhouse et le Corbu- sier à Strasbourg sont aussi en train d’être rénovés. Que se passe- t-il dans les lycées alsaciens ? Thierry Janbu, chargé de la mission jeunesse au conseil régional d’Alsa- ce, indique que ces changements sont dus à la volonté du conseil de construire des « éco-lycées ». Ce sont des lycées qui répondent à des normes environnementales. Dans ce cadre, un groupe d’éco-gestion- naires composé de chefs de tra- vaux et de professeurs, issus de lycées pilotes en la matière, se réu- nit régulièrement. Lors de ces réu- nions, ils fixent de nouvelles règles qui serviront à mieux gérer notam- Les travaux de rénovation du bâtiment C du lycée Schweitzer à Mulhouse. Archives L’Alsace/Denis Sollier ment la consommation énergéti- que des lycées. Leur objectif est chauffage, etc.) et d’autre part, donc autant sur le confort des ly- réchauffement climatique qui sera double : d’un côté réduire la con- planifier des travaux de restructu- céens sur la qualité de l’air et de le sujet central de la COP 21 qui se sommation énergétique au quoti- ration pour garantir une meilleure l’eau et surtout sur la maîtrise de la tiendra à Paris bientôt. dien grâce à des gestes simples qualité environnementale des bâ- consommation énergétique. Un ef- (éteindre la lumière, réduire le timents. Le cœur du projet s’axe fort de plus pour lutter contre le Aurelio Nocera 32 L'ALSACE Publicité