GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

PROJET : REHABILITATION DU RESEAU ROUTIER

PAYS : UNION DES COMORES

RESUME DU PLAN ABREGE DE REINSTALLATION (PAR)

Equipe du projet : P.S. MORE NDONG, Ingénieur de Transports Supérieur OITC.2 J P MEGNE, économiste des transports principal, OITC1/CDFO JP KALALA, socio-économiste en chef OITC1 M.L. KINANE, Environnementaliste principal, ONEC.3

S. BAIOD, Environnementaliste Consultant, ONEC.3 Équipe

Projet

Directeur Sectoriel : Mr A. OUMAROU, Directeur OITC Chef de Division : Mr A. BABALOLA, Chef de division OITC.3

1 Réhabilitation du réseau routier RN 2 et RN23 résumé du plan Abrégé de Réinstallation

Titre du projet : PROJET DE REHABILITATION DU RESEAU ROUTIER Pays : UNION DES COMORES Numéro de projet : P-KM-DB0-005 Département : OITC Division : OITC.2

INTRODUCTION Le présent document constitue le résumé du Plan Abrégé de Reinstallation (PAR) du Projet de réhabilitation du réseau routier sur les RN2 et 23, réalisée en 2016. Sur le plan environnemental et social, ce projet est classé en catégorie 2 en conformité avec les exigences de la Banque Africaine de Développement (BAD) en matière de sauvegardes environnementale et sociale. Le présent résumé a été préparé sur la base du PAR relative aux deux axes routiers RN2 et RN23 respectivement en ile de la grande Comores et celle d’, conformément aux exigences environnementales et sociales en Union des Comores et du Système de Sauvegarde Intégré de la BAD. La réalisation de ces travaux de réhabilitation du réseau routier sur la RN2 et la RN23 affectera certaines infrastructures socio-économiques (notamment privées), des arbres fruitiers en production et quelques habitations situés dans les emprises des infrastructures routières concernées. Pour ce faire, conformément aux procédures nationales et celles de la Banque, un plan abrégé de réinstallation a été élaboré. Ce PAR vise à assurer l’indemnisation et la réinstallation des personnes affectées par le projet (PAP). Ses objectifs sont de: (i) minimiser, autant que possible, les déplacements involontaires; (ii) éviter dans la mesure du possible la destruction de biens et (iii) indemniser les personnes affectées pour compenser la perte de parcelles d’habitation, de terres agricoles, de bâti et d’équipements, ainsi que la perte de revenus. Le présent document en présente le résumé.

1 DESCRIPTION SOMMAIRE ET LOCALISATION DU PROJET 1.1 Description du projet L'objectif global du projet est de développer la mobilité des biens et des personnes afin de consolider les bases d'une croissance forte et durable en promouvant les échanges commerciaux et en appuyant le développement du secteur privé. L’objectif spécifique est de renforcer la gouvernance du secteur et les infrastructures de transports routiers pour assurer un service de transport de bonne qualité, durable, sûr et abordable pour les usagers. La réhabilitation des Routes Nationales RN2 et RN 23 s’inscrit dans la continuité du Plan Directeur National du Transport Routier du pays, notamment dans les régions où les populations éprouvent de très grandes difficultés dans leurs déplacements et échanges à l’intérieur des iles et avec le reste des iles du pays, au moyen des ports, embarcadères et aéroports de liaison insulaires. Les composantes du projet sont décrites comme suit : A. Travaux routiers : (1) la réhabilitation de 20 km de la route sur la RN2 sur la et 23 km la RN23 à Anjouan ; (2) la protection de la côte contre l’érosion marine ; (3) l’aménagement des aires de stationnement le long de la route et renforcement des traversées de village sur 12km; (4) le contrôle et la surveillance des travaux ; et (5) la sensibilisation de la population aux MST et autres pandémies, à la protection de l’environnement, ainsi qu’à la sécurité routière dans la zone d’influence du projet . B. Appui à l’autonomisation des femmes dans la ZIP : (i) réhabilitation et équipement d’infrastructures socio-économiques ; et (ii) renforcement des capacités en

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management des activités commerciales. C. Appui institutionnel : cette composante porte sur le renforcement des capacités et l'assistance technique. Elle consistera en des activités visant à planifier et gérer les travaux publics de façon plus efficace et transparente, renforcer la sécurité routière et le contrôle de charge à l'essieu et doter le pays d'un cadre réglementaire favorable à l'émergence d'entreprises de transport routier . D. Gestion et suivi du projet : (1) appui à l’organe d’exécution du projet ; (2) communication/visibilité ; (3) suivi-évaluation de l’impact socio-économique du projet ; (4) l’audit financier et comptable ; et (5) évaluation du projet. E. Libération de l'emprise du projet. Le coût total estimé à ce stade est de 27,07millions d’UC, ou encore 33,644 millions EUR. 1.2 Localisation du projet La Zone d’influence élargie du Projet (ZIP) est constituée par les localités traversées par les deux axes routiers : (i) la RN2 sur l’île de Grande Comores (1148 km²) d’une longueur de 47,5 km et (ii) la RN23, longue de 26,5 Km, sur l’île d’Anjouan (424 km2). La ZIP élargie couvre donc ces deux iles de l’Union des Comores. Ces deux iles renferment 94% de la population totale des Comores. En effet, selon l’étude de l’INSEED (septembre 2015), sur la pauvreté et consommation des ménages en Union des Comores, la population totale est estimée à 755 680 habitants pour l’année 2014 répartie comme suit : Ngazidja : 52% de la population totale, Ndzouani et Mwali respectivement de 42% et 6%. Les femmes représentent 51% de la population totale. Les bénéficiaires directs de ce projet sont donc les populations de la ZIP en général. Figure 1 : Situation de la RN2 et de la RN23

La Zone d’influence Directe du Projet La RN2 est une route côtière reliant Moroni à et parcourant plusieurs agglomérations importantes, notamment : Ikoni, , Mitsoudjé, Singani, , Ifoundihé , Itsouzou, , Ourovéni , Malé, Foumbouni. Ces localités administratives font partie de trois des huit préfectures de la Grande Comore. La section visée sur la RN23 est celle comprise entre Sima et Moya. Elle traverse les

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villes de Sima (capitale régionale de l’ouest d’Anjouan), Maraharé, , , Dar Salam Pomoni et Moya. Elle est l’unique voie d’accès aux agglomérations de Dzindri et . 1.3 Situation sociale dans la zone du projet Selon les résultats de l’Enquête sur les dépenses de consommation des ménages aux Comores (EDMC, 2014), la population des Comores était estimée à 755 680 habitants en 2014. La population urbaine représentait 300438, soit plus de 40% de la population totale. La répartition selon le sexe donne un pourcentage de 51% de femmes et 49% d’hommes, soit un rapport de masculinité d’environ 97%. La structure par âge révèle une population très jeune. En effet, un peu plus de 40% de la population totale est âgé de moins de 15 ans. Cette enquête révèle également que le taux d’alphabétisation est de 73,2% tout sexe confondu. Chez les femmes, sept sur dix sont alphabétisées. Le seuil de pauvreté monétaire est de 295 105 KMF et le taux de pauvreté des ménages est estimé à 26% en 2015. L’archipel compte 42,4 % (soit près de 320000 personnes) de pauvres avec une consommation mensuelle réelle par habitant en dessous du seuil national de pauvreté1. Environ 18 % de la population vit en dessous du seuil international de pauvreté fixé à 1,9 dollar par habitant et par jour (exprimé en parité de pouvoir d'achat pour l’année 2011). L’atonie de l’économie comorienne ne devrait pas permettre d’enregistrer des progrès rapides en matière de lutte contre la pauvreté d’ici 2018. L'incidence de la pauvreté varie considérablement entre les îles et est généralement plus élevée dans les zones rurales et sur l’île d’Anjouan. La population la plus vulnérable est la famille nombreuse et sans emploi. Le ratio de la population inactive à la population active est de 76% (% de la population en âge de travailler). Le taux de chômage est de 6,5% (% de la population en âge de travailler). En Grande Comore, le grand mariage est une tradition incontournable. Il représente les économies de toute une vie et permet d'accéder au rang de grand notable. Il est à l'origine de la grande précarité sociale de l'île d’une part, mais d'une forte cohésion sociale et des revenus importants de la diaspora, d'autre part. La matrilinéarité se trouve justifiée dans les mythes ; le comorien considère comme famille ses frères, et ses sœurs, leurs enfants, sa mère et les frères et les sœurs de sa mère et leurs enfants, ses grands-parents maternels. Les biens sont hérités en ligne maternelle, donc de mère en fille, et c’est la propriété collective de la lignée. La maison conjugale appartient à la femme et le mari n’y vit que tant qu’il est son époux. Pour les terres agricoles, l’homme jouit des terres de sa sœur et à partir de son mariage, celles de sa femme, mais n’a aucun droit dessus. 1.4 Situation du genre dans la zone du projet En matière de genre, plusieurs rapports sur le sujet soulignent le fait qu’il n’existe aucune discrimination légale contre les femmes comoriennes dans l’activité économique. Elles ont accès à la propriété foncière et sont protégées par les coutumes qui leur confèrent la propriété du domicile conjugal en cas de séparation du couple. Il faut cependant noter que bien qu’elles héritent terres et maisons, en vertu du droit coutumier, elles n'ont pas toujours les droits d'usufruit, qui reviennent plutôt à leurs oncles maternels, leurs maris ou, à défaut, à leurs frères. La proportion de femmes chefs de ménage est élevée en raison de la migration des maris. Les ménages monoparentaux dirigés par une femme représentent 40,2% du total et le nombre moyen de personnes à charge est plus élevé dans les ménages dirigés par une femme. Elles

1 enquête sur le budget des ménages réalisée en 2014

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sont activement impliquées dans les activités quotidiennes desquelles dépend la survie des membres de leur ménage. Elles sont particulièrement présentes dans les activités de commercialisation de produits agricoles et de post-captures du poisson.

2 IMPACTS POTENTIELS 2.1 Impacts potentiels du projet Les impacts potentiels sur l’environnement et le milieu naturel sont présentés de manière exhaustive dans l’Étude d’Impact Environnemental et Social (EIES). Il n’est présenté dans le PCR que les impacts relatifs aux pertes de biens et d’activités à vocation socio-économiques. Le projet ayant la particularité de suivre pour l’essentiel le tracé des RN 2 et 23 existantes, l’analyse des alternatives n’a été considérée que pour la largeur de plate-forme et le traitement de la traversée des agglomérations pour limiter le nombre de personnes affectées, difficiles à relocaliser. 2.2 Mesures préventives adoptées La principale mesure consiste pour l’essentiel à rester dans l’emprise actuelle des RN 2 et 23, tout en procédant à la mise à niveau et à la réhabilitation de la chaussée. Dans les traversées d’agglomérations, le projet prévoie de s’adapter aux largeurs disponibles, celles-ci varient en moyenne de 5,5 m à 7 m. La réfection du corps de chaussée et des caniveaux est effectuée dans les traversées d’agglomération respectera l’ensemble des seuils d’accès. en altimétrie. Figure 2 : profils transversaux adoptés

Largeurs adoptées sur la RN2 PK 0 au PK 10 pk 10 à fin RN2 plate forme de 12m plate forme de 10m traversée de villages servitudes et assainissement servitudes et assainissement accotement adaptation accotement assainissement sous trotoirs

chaussée de 7m chaussée de 6m chaussée de 6m

Largeurs adoptées sur la RN23

plate forme de 9 m traversée de villages adaptation assainissement sous trotoirs

chaussée de 5,5m chaussée de 5,5m

Lors des enquêtes en agglomération, toutes les constructions empiétant sur une bande de 7,50 mètres de largeur ont été relevées. Toutefois pour réduire la gêne vis à vis de la population et réduire les travaux de réinstallation, il est recommandé :

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- de prendre en compte les petits dégâts réparables sous forme de provision dans le devis quantitatif des travaux du projet d’exécution, - d’adapter la situation existante, pour minimiser les expropriations en tolérant des empiétements locaux sur la bande de 7,50 m de largeur. Lorsqu’il s’agit d’un site où un caniveau couvert est à construire pour servir de trottoir, l’empiétement est limité à 40 cm. Lorsqu’il s’agit d’un site ne nécessitant pas la construction de caniveau ou d’un escalier situé sur un caniveau existant en bon état, cet empiétement pourra aller jusqu’à 50 cm de manière à permettre la construction d’un trottoir ou d’un accotement de 50 cm de largeur à la fois pour les piétons et pour que les véhicules ne fassent pas un écart de trajectoire. Ces options prises permettent d’éviter un grand nombre d’affectation de biens. Toutefois, quelques acquisitions par expropriation de terrain seront nécessaires. Ils concernent les segments ou les améliorations de géométrie routière sont nécessaires. Les personnes affectées par le projet (PAP) et les biens touchés ont été recensées tout au long des itinéraires de la RN2 et RN23 sur une bande de 12m. Au total près de 8 batis seront expropriés. Une attention particulière est portée sur les personnes vulnérables pour s’assurer qu’elles ne se retrouvent pas en situation plus précaire. 2.3 Impacts positifs du projet Les principaux impacts sociaux positifs attendus du projet, toutes phases confondues sont : (i) l'amélioration des conditions de vie des populations de la zone du projet avec le désenclavement des bandes territoriales côtières, la mobilité des personnes et biens et la baisse des prix des produits et du cout du transport; (ii) l'amélioration de l'accès des populations riveraines aux infrastructures sociales et socio-économiques de base ; (iii) la contribution à l’amélioration des échanges commerciaux et au développement des activités agricoles et de pêche; (iv) la création d'emplois pour les jeunes et les femmes et; (v) l'autonomisation économiques des femmes. 2.4 Impact sur le genre Eu égard aux difficultés liées à leur mobilité, au manque d’eau, à l’insuffisance d’accès aux services sociaux de base, le projet développera des activités et aménagements connexes suivants : (a) appuis aux associations de femmes impliquées dans les activités post-captures de pêche ; (b) réhabilitation d’infrastructures socio-économiques en faveur des femmes ; et (c) actions de renforcement des capacités des associations féminines. En matière d’activités de post-capture de poissons, il est question d’aménager les sites de pêche de Chindini et Bangoi en plus de les doter en chaines de froid, d’un local multifonctionnel et des matériels pour l’acheminement des poissons vers les points de vente. Plus de cinq-cents (500) femmes seront directement touchées par cet appui en matière de post-captures. Ces aménagements connexes sont de nature à contribuer au renforcement de la résilience des ménages. Ils sont regroupés dans la composante B prenant en compte les besoins exprimés par les femmes, rencontrées au cours de la préparation de ce projet. 2.5 Impacts négatifs du projet L’impact négatif majeur dans le cadre du présent PAR est la substitution d’actifs bâtis , d’excroissances, d’équipements publics, et d’arbres en production présents dans l’espace public de l’emprise routière. Cette substitution est compensée par l’indemnisation . 2.6 Identification des Personnes affectées par le Projet (PAPs)

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Il ressort des enquêtes qu’il y a en tout 162 PAP réparties par catégorie de biens impactés et par RN comme indiqué dans le tableau 1 ci-dessous.

Tableau 1 : Nombre de personnes affectées par le projet excroissances équipement Nombre maisons arbres Préfecture village en s publics / commerces de PAP entières fruitiers maçonnerie collectifs par nombre nombre nombre nombre nombre village Moroni Mdé 1 1 3 5 bambao Vouvouni 1 1 1 Mitsoudjé 2 1 6 9 Singani 2 3 1 5 Hetsa 2 3 1 5 Mbambani 2 2 Dzahadjou 2 2 1 4 Makorani 2 2 Itsoundzou 3 1 4 Mbadjini Panda 1 2 16 1 19 Ouest Mandzissani 3 1 4 Mlimani 3 1 4 Ifoundihé 2 5 3 1 10 Dzahadjou Sud 1 1 Sima Ambouani 1 1 2 4 Mbadjini Chindini 0 2 1 3 Est Ourovéni 1 0 2 3 1 6 Malé 5 1 6 Foumbouni 4 3 1 7 sous total RN 2 8 18 60 15 8 109 Sima 1 0 6 7 Mro Mouhouli 0 1 4 5 Maraharé 2 9 1 12 Sima Vassi 0 5 1 4 6 Marontroni 0 0 3 3 Vouani 0 6 1 1 7 Moya 0 0 8 8 sous total RN 23 3 21 24 0 5 53 total 11 39 84 15 13 162 Il résulte des enquêtes sur les itinéraires du projet que : - Les femmes sont les plus touchées, aussi bien en ce qui concerne les bâtiments que les parcelles. Cette prédominance provient du caractère de matrilinéarité aux Comores, que les cultures sont en grande partie menées par les femmes et que la coutume veut qu’elles aient une maison avant de se marier, ce qui n’est pas demandé à un homme. - Les bandes de parcelles impactées ne dépassent pas 1,5m de largeur ; - la majorité des bâtiments (39) n’est impactée qu’au niveau des excroissances telles que les escaliers, terrasses, auvents et murets, ce qui n’empêche pas la jouissance desdits bâtiments, hormis 8 batis. - Pour les cultures, la zone impactée n’est que la partie de la parcelle en bordure de la route. Il reste la grande majorité de la parcelle à exploiter. - Les PAP les plus touchés sont ceux dont la maison, actuellement habitée doivent se reloger.

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3 PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE ET CONSULTATION 3.1 Consultations publiques Les consultations publiques ont eu lieu à travers des rencontres directes avec les riverains en vue de présenter les principaux résultats et les conclusions du rapport provisoire des études réalisées. Ces rencontres ont été menées avec l’ensemble des parties prenantes en vue d’évaluer l’acceptabilité sociale du projet à travers leurs perceptions et préoccupations vis-à- vis dudit projet, ainsi que leur acceptation de l’évaluation des biens susceptibles d’être affectés par les travaux routiers, les principes et les modalités de paiement des compensations (dans le cas des PAP). Toutes informations ont été communiquées aux maires des régions ou aux chefs de villages des localités concernées. Des procès-verbaux de réunions publiques ont été dressés dans les mairies le long de la RN2 et de la RN23. Sur la RN2, après un exposé sur le processus de réinstallation, la totalité des observations et suggestions ont porté sur les travaux routiers (dos d’âne, murs de soutènement, ...). La démarche utilisée pour conduire ces séances de consultation avec l'ensemble des PAP et des autorités locales était la suivante : (i) présentation du projet et ses impacts, (ii) les questions, préoccupations et recommandations formulées par les participants, dont les PAP; (iii) les réponses apportées par le Consultant, et les autorités locales; Pendant ces rencontres avec les riverains, la mission a constaté un fort intérêt exprimé par les populations pour le projet de réhabilitation aussi bien pour la RN2 que pour la RN23. Les populations attendent avec impatience la remise en état de la route qui devra les aider à l’amélioration de leur condition de vie par une meilleure circulation tant d’elles-mêmes que de leurs biens. Cependant, quelques craintes ont été exprimées par les participants quant à la mise en place d’une phase d’entretien efficace et permanente après le projet. En outre, les PAP ont présenté des craintes quant à la durée des travaux qui risque d’accentuer les nuisances et la détérioration du cadre de vie, les problèmes de mobilité et d’accès aux activités implantées sur le long des axes routiers. Pour le choix de la forme de compensation, qui est laissé aux personnes affectées, la majorité de ces personnes affectées a exprimé son désir d’obtenir une compensation en argent liquide. Cette option a été privilégiée par les PAP parce que la plupart d’entre-elles ne souhaitent pas se déconnecter de son réseau social avec tous les impacts négatifs que cela entraînerait. La solution retenue est de laisser chaque personne choisir son lieu de réinstallation. 3.2 Diffusion du PAR Après l’accord de non objection tour à tour du Gouvernement Comorien et de l’Union Européenne, le présent Plan Abrégé de Réinstallation sera disponible auprès des administrations locales (mairies) concernées, le PADDST , la DGRTR, la DGEFT pour assurer l’information des populations affectées et locales. Il est publié sur le site web de la BAD. Les dispositions en matière de diffusion/publication visent à rendre disponible aux populations affectées et aux tiers une information pertinente et dans des délais appropriés. 3.3 Procédures de règlement des litiges Des cahiers de doléances seront déposés auprès des Responsables des Comités Locaux de Réinstallation, aux lieux estimés adéquats par la population. Les pages seront préalablement

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numérotées et signées par l’Expert Indépendant et/ou le Comité de suivi. Il sera bien précisé que, s'il y a une erreur, la ou les pages devront être rayées ou biffées. Toute page arrachée devra faire l'objet d'une explication. Chaque individu ou collectivité s'estimant lésé par le Plan de Réinstallation ou son exécution pourra officialiser sa doléance à l'aide des procédures mises en place à cet effet. Deux Commissions de Réinstallation (CR) seront mises en place l’une en Grande Comore et l’autreen Anjouan dans le but : (i ) d’informer et de sensibiliser les populations riveraines sur les modalités de réinstallation et de libération des emprises lors de la mise en œuvre ; (ii) de participer aux paiements des PAP; (iii) d’enregistrer et de faire un examen préliminaire des plaintes ; Les membres des CR seront mobilisés au moment de la mise en œuvre du PAR et pendant toute la durée des travaux pour la gestion des plaintes et le respect des emprises. Ces Commissions de réinstallation sont composées de la manière suivante : (i) d’un représentant de l’autorité locale, (ii) d’un représentant de l’agriculture de l’entité locale, (iii) d’un représentant Environnement de l’entité locale ; (iv) d’un représentant de la société civile ; (v) d’un représentant des Comité des personnes affectées (CPAP).

4 EVALUATION ET INDEMNISATION DES PERTES 4.1 Cadre juridique Comorien En Union des Comores, le domaine foncier national comprend le domaine de l’Etat, celui des différentes collectivités territoriales et du patrimoine des autres personnes privées. Le domaine de l’Etat se décompose en un domaine public et un domaine privé. Le domaine public de l’Etat intègre l’ensemble des biens classés ou délimités affectés ou non à l’usage du public, naturel (espaces aériens, pièges d’eau…) ou artificiel (ouvrages réalisés pour des raisons d’intérêt général ou d’utilité publique, terrains classés, routes, …). Le domaine privé englobe les terres faisant l’objet de titre foncier et des droits réels immobiliers établis ou transférés au nom de l’Etat. Seul l’Etat dispose le droit d’exproprier les biens immobiliers appartenant aux domaines privés de l’Etat et aux particuliers pour cause d’utilité publique. L’état le fait dans le cadre législatif suivant : - Le Décret du 04 février 1911 porte organisation du régime de la propriété foncière. Celui- ci fut modifié par les décrets : 20 juillet1930, 09 juin 1931, 15 août 1934 et 27 février 1946. - Le Décret du 28 septembre 1926 portant réglementation du domaine, - L’Arrêté du 12 août 1927 institue le comité consultatif des domaines et réglemente le mode et les conditions d’attributions des terres du domaine privé non forestier ni minier de l’Etat par voie de baux, concessions ou ventes - Le Décret du 09 juin 1931 porte réorganisation du régime de la propriété foncière, il est modifié par les décrets du 15 août 1934 et 27 février 1946. - Le Décret du 6 janvier 1935 réglemente l’expropriation pour cause d’utilité publique. Il est complété par le Décret n°057-243 du 24 février1957 instituant une procédure d’expropriation spéciale pour certaines terres acquises à la suite d’octroi de concessions domaniales. - Deux arrêtés ; (a) 061-281 fixant les conditions de la délibération et (b) 061-180 du 14 juin 1961 portent organisation du service des domaines et de la propriété foncière . L’expropriation pour cause d’utilité publique fait l’objet de deux procédures : procédure administrative et procédure judiciaire. La procédure administrative concerne essentiellement

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la constitution du dossier et l’enquête préalable. La procédure judiciaire relève de l’intervention du juge judiciaire qui prononcera le transfert de propriété. L’expropriation pour cause d’utilité publique donne lieu à une indemnisation. Aussi, concernant le domaine public routier, l’emprise légale des routes est réglementée par la loi 86-017/A.F portant Code de l’Urbanisme et de l’habitat de 2011. Selon ce code, lorsqu’un terrain est attenant à une voie publique, toute construction à usage d’habitation ou autre, tout établissement de clôture, doivent respecter les règles suivantes : - sur une route de type "2" (une chaussée à 9 m) ou 2 chaussées à 6 m dont l’emprise est de 26 m ; celles-ci ne peuvent être établies qu’à partir de 13,0 m de l’axe de la route ; - sur une route de type "3" (une chaussée à 6 m) dont l’emprise est de 18 m, celles-ci ne peuvent être établies qu’à partir de 9 m de l’axe de la route ; - sur une route de type "4" (une chaussée à 4,5 m) dont l’emprise est de 12 m, celles-ci ne peuvent être établies qu’à partir de 6 m de l’axe de la route ; - sur une route de type "5" (chemin piéton) dont l’emprise est de 4 m, celles-ci ne peuvent être établies qu’à partir de 2 m de l’axe de la route. Pour les rues dont l’emprise est inférieure à 10 m aucune saillie sur l’alignement n’est autorisée. 4.2 Evaluation et compensation des biens et des revenus 4.2.1 Barèmes unitaires a) Perte de bâtiment entier Pour les constructions où la destruction d’une partie qui rend la maison inutilisable, les maisons sont indemnisées au m² de surface de chacun des étages selon le type de matériaux. Les couts d’indemnisation comprennent le gros-œuvre (fondation, murs, dalles, toiture), le second œuvre (portes, fenêtres et finitions). Ils sont présenté dans le tableau 2 ci après . Tableau 2 : cout unitaires du bâti Désignation Coût d’indemnisation en KMF/m² Soubassement (terrasse, escaliers d’accès, dallage et fondations) 40 000 Rez-de-chaussée ou étage à murs en maçonnerie 70 360 Rez-de-chaussée à murs en terre 33 000 Rez-de-chaussée ou étage à dalle de couverture en béton 60 000 Rez-de-chaussée ou étage à toiture en tôle 20 000 Rez-de-chaussée à toiture en paille 10 000 En fonction de leur état (mauvais, passable, moyen, bon, très bon) ces valeurs de base sont majorées (respectivement -10%, 0%, +10%, +20%, +30%). L’état comorien ne disposant pas de terrains constructibles dans chaque commune, si le PAP veut reconstruire une maison, c’est au chef de village de lui attribuer un terrain. De façon consensuelle, il a été souligné que les PAP ont choisi une compensation monétaire de manière à se délocaliser elles-mêmes dans le voisinage immédiat des anciens emplacements afin de conserver tous leurs liens sociaux. Il est prévu que les PAP puissent récupérer les matériaux des structures affectées (maisons, hangar de repos, etc.) avant et/ou après la démolition par l’entrepreneur.

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Les clôtures qui entourent les habitations, les jardins ou servent d’enclos pour les animaux, sont de types ; murs en pierres, haies inertes en branches, haies vives, et grillages. b) Perte d’éléments et pièces excroissantes de bâti (escalier, mur, dalle) L’indemnité est calculée pour compenser la reconstruction des pièces impactées hors de l’emprise du projet, mais par faute de place. Les escaliers d’accès aux maisons devront être reconstruits dans une autre configuration. La construction d’un nouvel escalier tiendra compte de la hauteur de rehaussement de la chaussée et du trottoir pour la zone concernée. Toutefois certaines terrasses et auvents ne pourront pas être reconstruits par manque de place, mais simplement réduites. L’ensemble des pièces détruites seront compensées par indemnisation.

Désignation Coût en KMF/m3 Pièces en béton armé 400 000 Pièces en béton non armé 150 000 Maçonnerie jointoyée 100 000 Maçonnerie en pierre sèche 50 000

c) Perte de parcelle Il est à distinguer deux types qui doivent prévaloir dans le processus d’indemnisation des parcelles suivant : (i) parcelle clôturée située dans l’emprise actuelle des RN, (ii) parcelle située hors emprise (en limite d’emprise et au-delà). - Pour le premier cas la portion située dans l’emprise actuelle n’est pas indemnisée étant par nature située dans le domaine public routier ; c’est la portion supplémentaire nécessaire à l’extension latérale qui est indemnisée. Les clôtures qui entourent les champs et les jardins sont indemnisées. - Le deuxième cas est entièrement indemnisé, pour les détenteurs de titre ainsi que pour les non détenteurs de titre. Les 10 premiers kilomètres de la RN2 ne nécessitent l’acquisition que de près de 1,7 ha. Le reste de cette RN2 et la RN23 demeurent strictement dans les emprises existantes. Pour les traversées de villages, le projet s’adapte aux largeurs disponibles, et l’acquisition de bandes adjacentes n’est pas requise. Le coût unitaire consensuel adopté est de 10 000 KMF/m² : d) Perte et compensation pour les arbres La perte causée par l’abattage d’arbres fruitiers dans les concessions et sur les parcelles est définitive. Concernant la compensation en espèces pour les pertes d’arbres par abattage, l’évaluation a été faite en tenant compte de deux aspects : (i) d’une part, la perte de la production et, d’autre part, la perte de l’arbre selon que l’arbre soit mature ou jeune. A sa plantation, l’arbre n’a que la valeur du plant et du coût de la plantation. Mais à maturité la valeur des arbres comme le cocotier, le manguier, l’arbre à pain, le jacquier, l’oranger et le citronnier ont une valeur qui augmente d’environ 2 000 KMF par année. Par contre la valeur du bananier n’augmente pas puisqu’après chaque récolte, la coupe est nécessaire pour continuer la production de bananes. En plus le pied peut être déplanté et replanté ailleurs. Le recensement a été fait en comptant uniquement le nombre de pied sans différentiation d’âge. Ces arbres sont en général matures et âgés de 15 à 20 ans. Les coûts unitaires d’indemnisations sont présentés dans le tableau 3 ci-après :

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Tableau 3 : cout unitaires des arbres Arbres Coût unitaire d’indemnisation (KMF) Papayer 15 000 Bananier 500 Manguier 25 000 Jaquier 27 000 Oranger 25 000 Citronnier 25 000 Arbre à pain 35 000 Cocotier 27 000 Corossolier 35 000 Tamarinier 42000 Pied de vanille 7 500 Arbre fruitier sauvage (psidium) Non indemnisé Arbre forestier sauvage Non indemnisé

Ainsi, dans un premier temps, l’indemnisation pour la production perdue est établie en estimant la valeur moyenne sur le marché de la production d’un arbre fruitier en se basant sur la production moyenne dans la zone d’étude. Deuxièmement, cette valeur est escomptée sur la période de temps requise pour qu’un nouveau plant devienne productif. e) Biens collectifs Les biens collectifs à remplacer seront reconstruits à neuf en respectant les dimensions existantes et les politiques sectorielles nationales. Aussi, relativement aux infrastructures publiques (bancs publics) et communautaires (mosquée), les mesures préconisées sont: (i) Pour les bancs publics dans plusieurs villes et villages, ils pourront être reconstruits plus à l’écart de la route. (ii)Pour la mosquée à Ourovéni sur la RN2, les responsables et riverains demandent la reconstruction dans le site même moyennant un recul par rapport à la route. f) Les Pertes de revenu : Il est estimé que les commerces pourront être délocalisés dans un délai de quatre mois, c’est pourquoi l’indemnité est estimée à trois mois (délai – 1 mois) de salaire minimum en Union des Comores soit à 300 000 KMF. Pour les PAP vulnérables, le besoin d’assistance particulière pourrait s’appliquer lors de la mise en œuvre. Que ce soit pour offrir du transport ou accompagner la personne vulnérable à travers le processus complexe de la compensation, des mesures ciblées sont prévues afin qu’aucune PAP ne soit amenée à une détérioration de sa santé ou de sa qualité de vie. g) Frais de déménagement En ce qui a trait aux frais de déménagement qui seront versés à chacun des 11 PAP, le justificatif du montant de 110 000 KMF s’établit comme suit : (i) temps d’empaquetage et de dépaquetage : 10 jours à 10 000 KMF ; soit 100 000 KMF, (ii) frais de transport : 11 x 10 000 KMF ; soit 110 000 KMF 4.2.2 Evaluation et paiement des indemnités Une fois que le plan de réinstallation est accepté par les parties prenantes et les indemnisations fixées, le Ministre chargé des Domaines signe un protocole d’accord avec les expropriés sur le montant de l’indemnisation. Le paiement des indemnités doit être fait par le

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Maître d’œuvre et/ou les collectivités territoriales contre la signature d’un document de cessation des droits sur les biens indemnisés par les personnes expropriées. Le coût estimatif des indemnités de réinstallation est de 184 834 000 KMF. Tableau 4 : cout estimatif des indemnisations équipements commerces excroissances en Préfecture village maisons entières arbres fruitiers publics et bâti maçonnerie PAP totaux par communautaire par village nombr nbre nbre nbre nbre village (en KMF) e de valeur de valeur de valeur de valeur de valeur PAP PAP PAP PAP PAP Moroni Mdé 1 480 495 1 15 000 3 1 437 268 5 1 932 763 bambao Vouvouni - 1 25 000 1 300 000 2 325 000 Mitsoudjé 2 15 299 050 1 462 733 6 174 000 9 15 935 783 Singani 2 4 711 000 - 3 97 000 1 300 000 6 5 075 000 Hambou Hetsa 2 4 690 840 - 3 85 000 1 300 000 6 5 075 840 Mbambani - 2 42 000 2 42 000 Dzahadjou 2 28 629 250 2 80 000 1 300 000 5 29 009 250 Makorani - 2 69 000 2 69 000 Itsoundzou - 3 95 000 1 383 800 4 478 800 Mbadjin Panda 1 840 000 2 437 333 16 460 000 1 300 000 20 2 037 333 i Ouest Mandzissani - 3 95 000 1 675 000 4 770 000 Mlimani - 3 95 000 1 356 400 4 451 400 Ifoundihé 2 10 195 625 5 147 000 3 36 149 950 1 300 000 11 46 792 575 Dzahadjou Sud - 1 25 000 1 25 000 Sima Mbadjin Ambouani 1 587 945 1 35 000 2 146 080 4 769 025 i Est Chindini 0 - 2 52 000 1 126 000 3 178 000 Ourovéni 1 5 140 408 0 - 2 70 000 3 938 828 1 300 000 7 6 449 236 Malé 5 9 289 167 1 25 000 6 9 314 167 Foumbouni 4 14 164 600 3 85 000 1 300 000 8 14 549 600 sous total RN 2 8 30 681 298 18 64 247 148 60 1 771 000 15 40 213 326 8 2400 000 101 139 312 772 Sima 1 4 977 822 0 - 6 144 000 7 5 121 822 Mro Mouhouli 0 - 1 2 655 100 4 110 000 5 2 765 100 Maraharé 2 11 243 760 9 12 068 150 1 35 000 12 23 346 910 Sima Vassi 0 - 5 10 345 480 1 27 000 4 1 200 000 7 11 572 480 Marontroni 0 - 0 - 3 79 000 3 79 000 Vouani 0 - 6 2 079 291 1 15 000 1 300 000 8 2 394 291 Moya 0 - 0 - 8 241 000 8 241 000 sous total RN 23 3 16 221 582 21 27 148 021 24 651 000 0 5 1 500 000 48 45 520 603 Total RN 2 + RN 23 11 46 902 880 39 91 395 169 84 2 422 000 15 40 213 326 13 3 900 000 162 184 833 375

5 RESPONSABILITES INSTITUTIONNELLES ET SUIVI-EVALUATION 5.1 Responsabilités institutionnelles La DGRTR est le maître d’ouvrage délégué pour la mise en œuvre du PAR du projet de réhabilitation des axes routiers RN 2/ RN 23 qui réalise ces activités au nom du Vice-présidence en charge du Ministère de l’Economie, du Plan, de l’Energie, de l’Industrie, de l’Artisanat, du Tourisme, des Investissements, du Secteur Privé et des Affaires Foncières. Elle est chargée d'assurer que toutes les activités de compensation et de réhabilitation sont mises en œuvre de manière satisfaisante. Une Cellule de de mise en œuvre du PAR est constituée sous l’autorité de la DGRTR. Elle comprend deux environnementalistes et un ingénieur routier. Un cabinet de géomètres agréé est associé à la mise en œuvre du PAR pour l’implantation de l’emprise sur chacune des deux routes nationales situées dans chacune des iles.

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Une fois les indemnisations fixées et le plan de compensation et de réhabilitation accepté, la DGRTR à travers la cellule de mise en œuvre du PAR accompagnée de l’ONG témoin, signera un protocole d’accord avec les personnes affectées sur le montant de l’indemnisation. La Cellule de mise en œuvre du PAR se réunira au moins une fois par mois pendant la durée de la réinstallation. Ces réunions mensuelles, en plus des membres ci-dessus, associera un représentant de la DGEF. La Cellule de mise en œuvre du PAR est chargée entre autres de : - Veiller à ce que le Plan de Réinstallation soit réalisé de façon conforme dans l’ensemble de ces aspects (techniques, sociaux, financiers) ; - Veiller à ce que les Politiques de la Banque Africaine de Développement soient respectées ; s’il y a lieu, amender le Plan de Réinstallation ; - Fournir une assistance à l’interprétation du PAR et participer aux rencontres d’information avec les PAP - Assurer l’information et le suivi des PAP afin de s’assurer qu’elles aient retrouvé leur niveau de vie d’avant le projet. La Commission du Suivi de la mise en œuvre de la Réinstallation involontaire se réunit en tant que besoin lors des paiements des PAP, la gestion des litiges, etc. Les localités concernées par le projet doivent non seulement être destinataires d’une information régulière et directe sur le déroulement du Projet, elles doivent être surtout impliquées à chaque étape de celui-ci, d’autant plus qu’elles ont une claire perception des impacts entraînés par la réhabilitation des axes routiers RN2/RN23 sur la santé publique, les conditions de vie et les conditions environnementales des zones desservies. Il est donc impératif que toutes les actions entreprises par le projet s’inscrivent dans leurs efforts d’amélioration de ces conditions (y compris le renforcement de leurs capacités dans ce sens). Par ailleurs, une ONG témoin sera recrutée par la DGRTR pour réaliser un audit à la fin de la mise en œuvre du PAR afin de s’assurer que les objectifs du PAR sont bien atteints. 5.2 L’éligibilité En adéquation avec la politique sur la réinstallation involontaire de la BAD, trois groupes de personnes déplacées devront avoir le droit à une indemnité ou à une assistance de réinstallation pour la perte de terres ou d’autres biens en raison du projet notamment : - Ceux qui ont des droits légaux formels sur les terres ou autres biens reconnus en vertu des lois en Union des Comores. Cette catégorie inclut les personnes qui résident physiquement à l’emplacement du projet et celles qui seront déplacées ou pourraient perdre l’accès ou subir une perte de leurs moyens de subsistance à la suite des activités du projet. - Ceux qui n’auraient pas de droits légaux formels à la terre ou à d’autres actifs au moment du recensement ou de l’évaluation, mais peuvent prouver qu’ils ont une réclamation qui serait reconnue par les lois coutumières. Cette catégorie comprend les personnes qui ne résideraient pas physiquement à l’emplacement du projet ou des personnes qui ne disposeraient pas d’actifs ou de sources directes de subsistance provenant du site du projet, mais qui ont des liens spirituels ou ancestraux avec la terre et sont reconnus par les collectivités locales comme les héritiers coutumiers. Selon les droits coutumiers d’utilisation des terres au Comores. - Ceux qui n’ont pas de droits légaux ou de réclamation reconnaissables sur les terres qu’ils occupent dans le domaine d’influence du projet, et qui n’appartiennent à aucune des deux

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catégories décrites ci-dessus, mais qui, par eux-mêmes ou via d’autres témoins, peuvent prouver qu’ils occupaient le domaine d’influence du projet pendant au moins 6 mois avant une date butoir établie. Ces catégories ont droit à une assistance à la réinstallation en lieu et place de l’indemnisation pour la terre afin d’améliorer leur niveau de vie antérieur (indemnité pour perte d’activités de subsistance, de ressources foncières communes, de structures et cultures, etc.)

5.3 Date butoir d’éligibilité La date butoir est celle de la fin de tous les recensements de personnes et biens sur l’ensemble des sites du projet. Elle est établie au 30 Juillet 2016.

6 Suivi-évaluation 6.4.1 Suivi du PAR Le principal objectif du suivi interne est de s’assurer que toutes les indemnisations prévues dans le plan de réinstallation sont payées et conformément aux procédures, aux engagements respectifs et aux échéances. C’est la DGRTR, avec l’assistance d’autres services techniques, qui sera chargée du suivi de la mise en œuvre du PAR. Les principales activités et indicateurs de suivi seront : Vérifier les rapports internes de mise en œuvre du PAR par un contrôle des éléments suivants sur le terrain (selon le cas) : - Paiements d’indemnisations, y compris leur niveau et leur calendrier ; - Règlement des demandes de terrains / d’accès aux ressources ; - Préparation et adéquation des sites de réinstallation (si le cas) ; - Emplois fournis, leur adéquation et les niveaux de revenus correspondants ; - Réadaptation des groupes vulnérables ; - Réparation, relocalisation ou remplacement des infrastructures ; - Durée des relocalisations des commerces. 6.4.2 Evaluation du PAR Dans le cadre de l’évaluation du processus de réinstallation, la DGRTR fera faire, par un organe externe au projet, une étude d’évaluation. Celle-ci a pour objectif l’évaluation des impacts de la réinstallation sur les PAP avant, pendant et après la mise en œuvre du projet. Elle sera basée sur un état de référence, de l’état à mi-parcours et de son état en fin de mise en œuvre . Les paramètres et indicateurs suivants seront considérés :

 Paiement des compensations : - le paiement complet des compensations doit être remis aux personnes affectées suffisamment tôt avant la procédure d’expropriation, - la compensation pour les bâtiments affectés doit être équivalente au coût de remplacement sans dépréciation du bâtiment ou la valeur des matériaux récupérables ; - Consultation du public et connaissance de la politique de compensation :

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- les personnes affectées doivent être pleinement informées et préalablement consultées sur les procédures d’acquisition de terrain et de réinstallation, - le Point focal PAR de la DGRTR devra participer aux rencontres d’information, - l’agence devra évaluer la connaissance, par les personnes affectées, de la politique de compensation et de leurs droits ;  Niveau de satisfaction : - le niveau de satisfaction des personnes affectées sur les différents aspects du PAR devra être évalué et noté, - le déroulement de la procédure de redressement des torts et la rapidité de la réparation seront évalués.

7 CALENDRIER ET BUDGET 7.1 Calendrier Le planning général de la mise en œuvre de ces différentes étapes est présenté dans le tableau 5 ci-dessous : Tableau 5 : calendrier prévisionnel Activités Période I. Déclaration d’Utilité Publique 6 mois avant le début des travaux II. Dépôt d'un exemplaire du PAR auprès des administrations locales et réactivation des CLR 6 mois avant le début des travaux Campagne d’information Diffusion de l’information III. Implantation de l’emprise des projets 5 mois avant le début des travaux IV. Acquisition des terrains Evaluation des occupations 18 semaines (4,5 mois) avant le Estimation des indemnités début des travaux Négociation des indemnités V. Compensation et paiement aux PAP 16 semaines (4 mois) avant le début Mobilisation des fonds des travaux Compensation aux PAP personnes 6 semaines avant le début des VI. Déplacement des installations et des travaux 6 semaines avant le début des Début du réaménagement d’accès aux maisons partiellement impactées par les propriétaires travaux 5 semaines avant le début des Démolition des bâtiments et parties de constructions impactées travaux Assistance au déplacement continu Prise de possession des terrains Dès compensations 1 semaine avant le début des Fin du réaménagement d’accès aux maisons partiellement impactées par les propriétaires travaux VII. Suivi et évaluation de la mise en œuvre des PAR Durant toute la durée des travaux Suivi de la mise en œuvre du PAR Continu Evaluation de l’opération 6 mois après lancement des travaux

7.2 Cout et budget Le montant total de l’opération de compensations et indemnisation est estimé à 257 338 000 KMF (hors mesures d’accompagnement social prévues dans la composante « aménagements et activités connexes du projet). Il représente 1,55% du cout du projet. Il est entièrement à la charge de l’état Comorien. Le tableau 6 suivant décline le cout détaillé :

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Tableau 6 : budget du PAR

Cumul des indemnisations compensatrices Catégories de biens impactés Indemnités compensatrices [KMF] Route RN2 RN23 Arbres et cultures 1 771 000 651 000 Parties de maisons 64 247 148 27 148 021 Maisons entières 30 681 298 16 221 582 équipements publics 40 213 326 0 Pertes de revenus 2 400 000 1 500 000 Total par route 139 312 772 45 520 603 Total cumulé 184 833 375 implantation emprise (frais de balisage) 12 000 000 frais de déménagement 110 000 mise en œuvre PAR 28 000 000 ONG temoin 3 000 000 Audit externe 6 000 000 ss total indemnisations 233 943 375 imprevus 10% 23 394 337 total général 257 337 712

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