UNICEF GUINEE

RAPPORT ET PROPOSITION D’ACTIONS WASH-CHOLERA POUR LA ZONE LITTORALE

Piroguier venant puiser de l’eau à Missira (Forécariah) et enfant dans les ruelles de Sakama (Boffa)

Paul Cottavoz, Novembre 2016

Sommaire 1 RESUME ...... 2 2 OBJECTIFS ET APPROCHE PROPOSEE...... 4 3 CIBLAGE ET LOCALITES PRIORITAIRES ...... 6 4 CONTEXTE GENERAL ...... 10 5 CONTEXTE EAU, ASSAINISSEMENT ET HYGIENE ...... 11 6 LE SYSTEME DE SANTE FACE AU CHOLERA ...... 15 7 OBJECTIFS ET STRATEGIE DU PROJET ...... 16 8 DESCRIPTION DES ACTIVITES PREVUES ...... 18 9 SUIVI ET EVALUATION ...... 21 10 BUDGET, MOYENS A MOBILISER ET CALENDRIER ...... 22 11 ANNEXES ...... 23 12 PROFILS SANITAIRES DE LA ZONE LITTORALE ...... 36

Un sommaire détaillé est disponible en introduction des annexes.

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Remerciements : Le rapport présenté ici est le fruit d’un travail collectif réalisé par une équipe multisectorielle regroupant l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS), le Service National des Points d’Eau (SNAPE) et l’UNICEF. Il a été possible grâce au soutien de nombreuses personnes et collègues que nous remercions chaleureusement.

1 RESUME

Depuis 1970 la Guinée a connu 22 épidémies de choléra qui ont affecté plus de 75000 personnesi avec les femmes comme principales victimes. La dynamique des épidémies est connue. Elle débute généralement le long du littoral en passant par des localités préférentielles, puis se propage à l’intérieur du pays via Conakry et suivant les grands axes routiers.

Pour lutter contre le choléra, plusieurs campagnes de vaccination anti cholérique ont été réalisées de 2012 à 2014, un dispositif de Sous-Préfectures « sites sentinelles » a été établi, et un réseau de surveillance des maladies à potentiel épidémique est opérationnel. En complément de ces actions et pour lutter de façon préventive contre le choléra, il s’avère nécessaire d’améliorer l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène dans les localités qui ont un rôle clef lors de sa propagation et qui ont été affectées de façon récurrente.

Pour atteindre ces objectifs, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS), le Service National des Points d’Eau (SNAPE) et l’UNICEF ont collaboré pour publier le présent rapport qui dresse une liste de localités prioritaires et propose des actions concrètes. Le ciblage des localités a été fait par étapes successives en sélectionnant, à partir des données épidémiologiques disponibles, les préfectures puis les sous-préfectures (SP) et enfin les localités prioritaires. Selon les situations, il a été possible d’analyser les données cumulées de 9 épidémies entre 1998 et 2012 en considérant les critères suivants : l’incidence, le pourcentage relatif, la durée et le nombre d’épisodes épidémiques.

Les investigations de terrain ont été menées dans 2 entités épidémiologiques : la zone littorale et la zone axes routiers. Un rapport a été rédigé pour chacune de ces zones, celui présenté ici porte uniquement sur la zone littorale. Elle comprend 3 préfectures au sein desquelles les 8 SP suivantes sont prioritaires : Forécariah (Kabak et Kalia), Boffa (Koba, Boffa-Centre, Douprou et Tougnifily), Boké (Kamsar-Centre et Kanfarandé).

Au sein de ces 8 SP une liste de 38 localités prioritaires a été établie avec la répartition suivante : 20 Campements de Pêche (CdP) insulaires, 7 CdP du continent, 4 Sites de Diffusion (SD) qui sont des marchés, des embarcadères et/ou des sites de puisage d’eau pour les CdP durant la saison sèche, 7 Zone Directement Affectées (ZDA) qui sont des localités rurales ou urbaines ayant un lien quotidien avec les zones précédemment citées.

La situation des campements de pêche insulaires est particulièrement préoccupante car ils n’ont aucun accès à l’eau potable et à l’assainissement alors qu’il s’agit dans certains cas de sites accueillant jusqu’à 4000 personnes. Les CdP sont installés sur le sable en bord de mer, l’eau souterraine est saumâtre et le sol trop friable pour la construction de latrines familiales traditionnelles. Par ailleurs, ces localités sont dominées par les opportunités économiques qu’elles représentent et l’intérêt général est peu mis en avant. Isolées, elles sont au bout voir en dehors du périmètre d’action des services de santé alors qu’elles constituent les points d’entrées du choléra.

Dans les autres sites (CdP continentaux, SD et ZDA) la situation est à peine moins alarmante. Le taux d’accès à des infrastructures d’eau améliorées varie entre 0 et 30% et entre 20 et 80% pour l’accès aux latrines qui le plus souvent ne sont pas des latrines améliorées. Toutefois, dans ces contextes il

Zone Littorale / Proposition d’actions WASH-CHOLERA Guinée / UNICEF 2016 Page 2 est possible d’améliorer significativement la situation notamment car il y a des ressources en eau souterraine disponibles à proximité.

Les actions proposées ici font partie d’une stratégie de prévention contre le choléra appelée « Bouclier ». Elles ont vocation à être durables, reproductibles et sont en phase avec les stratégies en vigueur dans le secteur EAH de Guinée. La proposition de projet cible 38 sites classés en 3 niveaux de priorité avec 13 localités en priorité 1, 18 en priorité 2 puis 7 en priorité 3. Les bénéficiaires directs sont estimés à 75 000 personnes. Les bénéficiaires indirects sont les habitants des 8 sous-préfectures concernées qui totalisent plus de 245 000 habitants.

La proposition de projet est conçue sur 5 ans pour intégrer les 3 niveaux de priorités. Elle pourrait être coordonnée par l’ANSS avec l’appui d’UNICEF. Des ONG assureraient la coordination des activités de terrain et réaliseraient préalablement un diagnostic détaillé de chacun des sites. Il permettra d’avoir des données de références et d’élaborer des plans d’actions de lutte contre le choléra qui seront concertés et validés par des comités de pilotage à constituer au niveau national, sous-préfectoral et communal.

L’impact du projet sera issu de la mise en place d’une approche sociale originale qui associera notamment les corporations de pêcheurs, de fumeuses et de mareyeuses, à la mise en œuvre du paquet d’activités suivant: 1) La réalisation d’infrastructures telles que des impluviums familiaux pour les localités insulaires, des Mini AEP pour les localités du continent et les sites de puisage utilisés par les insulaires en saison sèche, 2) La mise en place de la démarche ATPC avec soutien matériel pour palier au problème de sols trop instables et la construction de latrines publiques dans certains cas, 3) Le déploiement du réseau de revente du chlore, 4) Le développement d’un volet promotion à l’hygiène en partenariat avec les services de santé et les agents communautaires. Il comprendra des activités de mass media par la radio, des animations auprès des leaders des localités et des unions de pêcheurs ainsi que des visites individualisées pour les familles.

Toutefois, pour que la lutte contre le choléra soit efficace, il sera important que parallèlement à ce projet les actions suivantes soient entreprises : 1) Incorporer dans le dispositif « site sentinelle » la SP de Kalia qui est la seule non intégrée à ce jour. 2) S’assurer que les Centres de Santé et les Postes de Santé situés au plus près des localités prioritaires disposent de tout le nécessaire pour prendre en charge un éventuel cas de choléra. Actuellement, aucun des CS visités n’avait de Tests de Dépistage Rapide et de site d’isolement adapté, et seulement 2 des 6 CS visités avaient le nécessaire en médicaments et en matériels. Par ailleurs, les Postes de Santé les plus avancés dans les CdP, comme à Khounyi (Kabak) et Sabouya (Kalia) ne sont absolument pas autonomes pour gérer un éventuel cas. 3) Mettre en place un système performant pour enregistrer l’adresse des éventuels futurs patients en utilisant des registres épidémiologiques standards et des données GPS.

Le rapport suivant présente une description des observations effectuées, des activités proposées, un budget estimatif ainsi que des annexes comprenant notamment la composition de l’équipe d’évaluation, la liste des acronymes, et les profils sanitaires des sites visités. Le budget global de la proposition de projet est estimé à 2.73 millions de $ et de 1.19 millions de $ pour les localités de la priorité 1. Actuellement, sur les 8 sous-préfectures ciblées toutes sauf Boffa-Centre sont éligibles au projet UNICEF-DGIS. Cela devrait permettre d’engager à court terme un certain nombre d’actions importantes tout en menant en parallèle le plaidoyer nécessaire pour trouver les financements manquants.

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2 OBJECTIFS ET APPROCHE PROPOSEE

2.1 RAPPELS SUR LE CHOLERA EN GUINEE

Le constatii: Depuis 1970, la Guinée a subi 22 épidémies et plus de 75 000 cas de choléra. Les principales victimes sont les femmes et les fillettes probablement parce qu’elles s’occupent des malades et des tâches ménagères. 12 épidémies avaient un caractère transfrontalier car le choléra est associé à une dynamique régionale comme cela est indiqué dans la carte ci-contre. Les épidémies transfrontalières sont les plus violentes, elles Carte sur la dimension régionale des épidémies de 2009 à concentrent 85% des cas et 8 d’entre-elles ont 2012 avec une propagation récurrente d’Est en Ouest. touché les préfectures frontalières de Forécariah Source : APHM - Université de Marseille en Guinée et de Kambia en Sierra Leone.

L’analyse: Plusieurs études et rapports épidémiologiques ont été publiés ces dernières annéesiii. Ils précisent que les épidémies débutent par une dynamique côtière le plus souvent suivant un axe Sud-Nord (mais pas exclusivement) pour se propager ensuite sur le continent via les grands axes routiers de la Basse-Guinée avant d’atteindre l’intérieur du pays. Les campements de pêche situés sur le littoral Carte sur le niveau d’incidence par préfecture en 2012. ont un rôle déterminant dans la chaine de Source : Factsheet UNICEF 2015 transmission précoce et les cas index proviennent souvent de chez eux. Les marchés et les gares routières situés sur les grands axes routiers intérieurs jouent clairement un rôle de site de diffusion en cours d’épidémie.

Les réponses: Au total, 270 000 personnes dans 5 préfectures côtières (voir description en annexe) ont été vaccinées contre le choléra en 2012, 2013 et 2014.

21 Sous-Préfectures (SP) sont classées « sites Carte des vaccinations de 2012 (en jaune) et 2014 (en sentinelles » et reçoivent une dotation spécifique orange). Source : OMS 2014 contre le choléra (voir description en annexe). Suite à l’épidémie d’Ebola l’ensemble des localités de la Guinée a des Agents Communautaires (AC) formés et équipés pour détecter les cas suspects de maladies à potentiel épidémique. De plus des réunions transfrontalières avec la Sierra Leone ont lieu chaque mois de façon alternée.

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2.2 LES OBJECTIFS DE LA MISSION

Le rapport présenté ici s’inscrit dans le cadre de la lutte préventive contre le choléra. Il y a 2 objectifs principaux :  Le premier est d’identifier une liste de localités prioritaires Ciblage qui ont un rôle clef dans la propagation du choléra en Guinée. C’est la phase de ciblage épidémiologique qui, à la

différence des études préalables portant sur des diagnostics Profils sanitaires par sous-préfectures, identifiera des localités précises.  Le second est de formuler des propositions de projets Eau, Assainissement et Hygiène (EAH) dans ces localités. Ces Propositions propositions se feront à partir de profils sanitaires descriptifs effectués dans les localités concernées.

Les interventions envisagées seront complémentaires des éventuelles futures campagnes de vaccination, de la stratégie des sites sentinelles et du dispositif de surveillance des épidémies via les AC. Ce rapport porte uniquement sur la zone littorale, un rapport spécifique est disponible pour la zone axes routiers.

2.3 L’APPROCHE UTILISEE

Une phase préalable à la mission de terrain a permis de collecter les données épidémiologiques nécessaires au ciblage des localités. Cette étape a été réalisée grâce au travail des personnels de la DPLM, d’UNICEF Guinée, d’UNICEF WCARO, et de Jessica Dunoyer consultante indépendante. Une mission de terrain réalisée en octobre 2016 par une équipe multisectorielle composée de 4 personnes en provenance de l’ANSS, du SNAPE, d’UNICEF Guinée et d’un consultant WASH-Choléra indépendant. La liste des participants est présentée en annexe. Une démarche globale initiée par UNICEF WCARO depuis plusieurs années qui s’articule : 1) Sur la double stratégie « coup de poing » durant les épidémies et « bouclier » en dehors des épidémies ; 2) Sur le développement des plans de luttes nationaux tout en appuyant les coopérations transfrontalières. Des missions de même nature ont été réalisées dernièrement au Tchad, au Niger, au Ghana, au Togo et au Bénin.

Des investigations de terrain ont été réalisées dans 2 régions de Guinée, 7 préfectures, 13 sous- préfectures (sur 14 sélectionnées car Kanfarandé n’était pas accessible), 16 Centres ou Postes de Santé, 30 localités, 19 familles et plusieurs organisations humanitaires. Ces investigations ont donné lieu à des rencontres avec les Délégations Régionales et Préfectorales de la Santé (DRS et DPS), les Médecins en Charge de la Maladie (MCM), le SNAPE, la SEG, les entreprises privées en charge des Réseaux d’adduction d’eau, les leaders des Quartiers, Districts, Secteurs, les chefs de ports, les administrateurs de marchés et de gares routières et les ménagères lors des visites à domiciles. Les visites ont été ponctuées d’observations directes de terrain pour constater les situations évoquées.

Des interviews semi-directives ont été conduites en alternant interviews systématiques auprès des acteurs clefs avec des interviews aléatoires selon la pertinence des situations. Ces interviews ont permis d’établir des profils descriptifs de la situation sanitaire basés sur des indicateurs précis décrivant: 1) L’accès EAH: taux de couverture, infrastructures, saisonnalité, qualité de l’eau, traitements, pratiques… 2) La capacité de réponse des services de santé: taux d’utilisation, expérience choléra, capacité de détection et de prise en charge (PEC), état des stocks, et dispositif de surveillance… Les questionnaires utilisés et les profils sanitaires de chacun des sites visités sont disponibles en annexe du rapport.

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3 CIBLAGE ET LOCALITES PRIORITAIRES

3.1 METHODOLOGIE DE CIBLAGE ET ENTITES EPIDEMIOLOGIQUES

3.1.1 Méthodologie de ciblage

Le ciblage des préfectures http://www.plateformecholera.info/in dex.php/departments/unicef-cholera- Il a été effectué à partir des données synthétisées dans les Factsheets factsheet UNICEF 2015 (voir image et lien ci-contre). Les préfectures sont classées par niveau de priorité à partir de 3 critères : récurrence (nombre d’épisodes), durée (nombre de semaines d’épidémie) et incidence sur la période 2003-2013. 10 préfectures sont considérées comme prioritaires, elles appartiennent à 3 entités épidémiologiques distinctes : littorale, axes routiers et forestière. Tenant compte du temps disponible, la mission de terrain n’incluait pas les 3 préfectures de la zone forestière. A noter que concernant la dynamique épidémiologique cette entité n’est pas uniquement liée au littoral mais qu’elle est aussi sous influence directe de la Sierra Leone et du Libéria.

Le ciblage des Sous-préfectures Il a été effectué à partir des données consolidées sur 9 épidémies de la période 1998 à 2012. Les critères (cumulés) utilisés sont : L’incidence, le pourcentage relatif, la durée en semaine et le nombre d’épisodes. L’analyse a été faite par préfecture car les données n’étaient pas assez homogènes pour être agrégées. Des données complémentaires et des corrections ont été apportées en cours de mission. Le tableau ci-dessus présente la grille d’analyse pour Boké, les tableaux des 8 sous-préfectures concernées sont disponibles en annexe. Pour Forécariah, l’analyse a été possible sur la période 1998 à 2012 mais avec 2 critères seulement (nombre d’épisode et incidence), pour Boffa et Boke elle a été possible sur 2005 à 2012 avec les 4 critères. La sélection des SP prioritaires a été faite avec un percentile de 0.85 pour isoler les situations les plus marquantes. Lorsqu’une SP obtient une valeur supérieure au percentile elle marque un Y et la sélection se fait à partir du total obtenu. Un second niveau de sélection est établi avec un percentile de 0.6 pour éventuellement élargir le périmètre d’intervention de certaines activités.

Ciblage des localités: Pour les 14 SP retenues dans les entités littorales et axes routiers, le ciblage des localités a été fait en partenariat (échange et validation) avec les MCM et les personnels de santé de la zone concernée. Le ciblage se fait à partir : Des données des Listes Linéaires (LL) lorsqu’elles sont disponibles et 2) Via les observations et estimations des personnels de santé en poste lors des principales épidémies notamment 2005, 2007 et 2008. Cette approche par observations comporte des limites car elle peut faire appel à une connaissance partielle des situations, à des aprioris et des jugements subjectifs non basés sur des données. Jusqu’à aujourd’hui les difficultés d’archivage des données subsistent car il n’y a pas de registre officiel pour les maladies épidémiques au niveau des CS et des PS.

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3.2 PRESENTATION DES DONNEES POUR LA ZONE LITTORALE

3.2.1 La zone littorale

Le tableau de synthèse ci-dessous présente la liste des 8 sous-préfectures ciblées dans la zone littorale ainsi que leurs populations (RGPH 2014), le nombre de critères obtenus sur le nombre de critères possibles (entre parenthèses et avec code couleurs) et les valeurs obtenues pour chacun des critères. De façon générale, ces SP ont une incidence forte allant de 90 à 262 pour 10 000 habitants et un pourcentage relatif élevé de 15 à 70% avec les sous-préfectures de et Kamsar qui affichent des valeurs particulièrement élevées.

Sous- préfectures Population Critères épidémiologiques Régions / et nb de critères RGPH 2014 Préfectures obtenus Kindia / Forécariah Kaback (2/2) 20090 6 épis*, 527 cas, incidence de 262/10000 et 43% relatif Kindia / Forécariah Kalia (2/2) 19272 5 épis, 175 cas, incidence de 90/10000 et 15% relatif Boké / Boffa Boffa Centre (3/4) 26944 3 épis, 30 sem., 237 cas, incidence 88/10000 et 22% relatif Boké / Boffa Douprou (2/4) 18570 3 épis, 34 sem., 203 cas, incidence 109/10000 et 18% relatif Boké / Boffa Koba (2/4) 47338 3 épis, 26 sem., 282 cas, incidence de 59/10000 et 26% relatif Boké / Boffa Tougnifily (2/4) 35491 3 épis, 27 sem., 308 cas, incidence de 86/10000 et 28% relatif Boké / Boké Kamsar (4/4) 51499 3 épis, 56 sem., 820 cas, incidence de 150/10000 et 70% relatif Boké / Boké Kanfarandé (4/4) 26136 3 épis, 23 sem., 226 cas, incidence de 100/10000 et 20% relatif *épis signifie épisodes

Dans la préfecture de Forécariah, le choléra a sévi à 6 reprises entre 1998 et 2012 pour un total de plus de 1 200 cas. Les 2 SP les plus affectées sont Kaback et Kalia. Ces SP se caractérisent par un nombre important d’épisodes épidémiques traduisant le rôle de points d’entrées qu’elles constituent pour la Guinée. Dans la préfecture de Boffa, 5 épidémies ont été recensées entre 2004 et 2012. Notre classement fait ressortir Boffa Centre en premier suivi de Douprou, Koba et Tougnifily au même niveau. Dans la préfecture de Boké, 5 épidémies ont été recensées entre 2005 et 2012 pour un total de 1 121 cas. Avec 649 cas, 2005 a été l’année la plus sévère mais lors de chaque épidémie les SP côtières de Kamsar Centre et Kanfarandé ont concentré l’essentiel des cas.

3.2.2 Vision dynamique et typologie des localités:

En zone littorale il est fréquent de constater des flambées importantes bien localisées mais elles ont lieu dans les différents types de contextes suivants: Les Points d’Entrée (PE): Il s’agit des sites d’où proviennent les cas index, ce sont essentiellement des Campements de Pêcheurs (CdP). Ils ont un rôle important dans la propagation du choléra dans les territoires limitrophes car ces populations sont très mobiles. De plus, certains ont connus de fortes flambées comme à Khounyi pour Kaback, Sakama pour Boffa Centre, Taboria pour Koba, Bongolon pour Douprou. Alors que d’autres, comme à Yongoro pour Mabala, Yongosale pour Kamsar et Bokhenéné pour Koba, bien qu’ayant connus des cas index, n’ont pas généré de flambées particulières. Les Zones Directement Affectées (ZDA): Il s’agit de localités qui sont en contact quotidien avec les PE notamment pour le commerce du poisson. Certaines sont de type urbain comme les quartiers de Fulataye et Bagataye à Kamsar ou de type rural comme les villages de Youlayen à Kaback et Sabouya à Mabala. Les Sites de Diffusion (SD) : Il s’agit de marchés hebdomadaires comme à Sinkiné pour Mabala ou Missira et Sangbong pour Kaback ou des marchés quotidiens comme à Kamsar et Koba qui servent de site de puisage d’eau douce pour les Campements de Pêche (CdP) pendant la saison sèche. Ils jouent aussi le rôle de carrefour entre le littoral, les zones rurales et les zones urbanisées pour l’échange des produits de toutes natures (poissons, maraîchage…).

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Les Zones Indirectes Aléatoirement Affectées (ZIAA) : Il s’agit de localités qui ne sont pas affectées systématiquement mais leurs populations fréquentent des SD ce qui occasionne indirectement et aléatoirement la présence du choléra. Comme par exemple les villages de la route de Koba à Tanéné ou ceux de Monchon et Mintany à Tougnifily. Pour ces derniers, qui sont isolés et qui ne débouchent pas sur d’autres localités il s’agit de ZIAA « culs de sacs ».

3.2.3 Nombre et types de localités stratégiques identifiés

Les investigations menées ont permis d’identifier 38 sites prioritaires avec 27 PE / Campements de Pêche (CdP) dont 20 insulaires et 7 continentaux, 4 Sites de Diffusion (SD) qui sont des sites de puisage d’eau, 7 Zones Directement Affectées (ZDA) dont 5 urbaines à Kamsar et 2 rurales à Kaback. Nous avons aussi visité 6 Zones Indirectement Aléatoirement Affectées (ZIAA) mais ces sites ne sont pas retenus pour de futures interventions EAH.

Préfectures PE/ CdP île PE/ CdP Continent Site diffusion (SD) ZDA Total général Boffa 5 7 1 13 Boké 10 5 15 Forécariah 5 3 2 10 Total général 20 7 4 7 38

A noter que la préfecture de Dubreka qui est classée en zone axes routiers comporte une SP côtière qui est Khorira où se trouve un CdP important du nom d’Arabanti. Par ailleurs, la péninsule de Conakry a 11 embarcadères très fréquentés par les pêcheurs des divers CdP du golfe de Guinée (voir en annexe le chapitre sur les pêcheurs en Guinée).

3.2.4 Liste des localités prioritaires par Préfecture et sous-préfecture

Les tableaux suivants présentent la liste des localités prioritaires par préfecture et sous-préfecture. Seules les localités dont les noms sont grisés sont issues des données de la LL 2012.

3.2.4.1 Forécariah Pour Kaback, la localité prioritaire est le CdP de Khounyi qui joue un rôle clef pour le choléra en Guinée et qui par exemple avait concentré 42% des cas de Kaback en 2012 (incidence 256/10000). Pour Kalia, le CdP de Yongoro qui se situe sur la berge opposée de l’estuaire face à Khounyi est la localité prioritaire. D’autres localités comme Sinkiné, Missira, Sangbong, qui n’ont pas été particulièrement affectée, jouent pourtant un rôle important comme SD car ce sont des marchés hebdomadaires. Pour Sinkiné et Missira, il s’agit en plus d’embarcadères et de sites de puisage d’eau douce en saison sèche pour de nombreux CdP du secteur.

SP CdP îles ZDA SD Kaback Khounyi, Dabonkoré, Mataka, Kolmodia Youlayen Sangbong (marché) Kalia Yongoro Sabouya Sinkiné (marché et puisage) Marferinyah Missira (marché et puisage)

3.2.4.2 Boffa Pour Boffa Centre, les localités prioritaires sont les CdP de Sakama (66% des cas de 2012, incidence 416/10000) et Tobiri (23%) qui se situe en face de Sakama dans l’estuaire du fleuve Fatala. Pour Douprou, les priorités sont les CdP de Bongolon (36% des cas de 2012) et de Poukhoun (32%). Elles sont aussi situées part et d’autre d’un bras de mer. Selon le chef de CS, en 2005 40% des cas étaient aussi localisés à Bongolon mais il y avait aussi eu 25% de cas au CdP de Koukoudé. Pour Tougnifily, il y a eu 1 seul cas en 2012 mais en 2005 et 2008 les observations collectées pointent le CdP de Kondeyéré et le SD du marché hebdomadaire de Tougnifily Centre qui avait propagé le choléra dans plusieurs localités dont Monchon et Mintany. Pour Koba, les localités prioritaires sont

Zone Littorale / Proposition d’actions WASH-CHOLERA Guinée / UNICEF 2016 Page 8 les CdP de Taboria (20% des cas) et de Bokhenéné situé face à Taboria. Plusieurs localités classées ZIA ruraux ont aussi été régulièrement affectées comme en 2012 où l’épidémie c’est propagée dans plus de 30 différentes localités probablement à cause des nombreuses activités générées par l’axe routier goudronné qui relie Koba à Tanéné (de Dubreka).

SP CdP îles CdP continent ZIAA SD Boffa Sakama, Tobiri, Kissing (site de centre Marara puisage) Douprou Poukhoun Bongolon, Koukoudé, Tougnifilidy port, Goret Tougnifily Kondeyéré Monchon, Tougnifily centre Mintany (Kabia et Amissirya) Koba Bokhenéné Taboria (Kassane, Mangué Tanéné, Kindiadi, Gadiry), Gambloun et Sakoba

3.2.5 Boké Pour Kamsar Centre, les localités prioritaires sont les CdP de Yongosale et M’Botiny et les ZDA urbaines de Kassingony (quartier Fulataye) et Kamsar centre (quartier Bagataye). Pour les autres années (2005 et 2007) les mêmes sites sont mentionnés avec en plus d’autres CdP et d’autres ZDA urbaines. Pour Kanfarandé, le site prioritaire est le CdP de Katchek avec 197 cas en 2005 (source agent de santé en poste à ce moment-là), quelques cas en 2007 et 23 cas en 2012. D’un point de vue administratif Katchek dépend de Kanfarandé mais l’île fonctionne plutôt avec Kamsar en ce qui concerne ses activités et le recours aux services de santé.

SP CdP îles ZDA urbaines Kamsar Centre Yongosale, M’Botiny, Koufin, Binari, Kassingony (Fulataye), Kamsar centre (Bagataye), Taady, Taïgbé Port Fori, Kaliéri Filima et Katongourou Kanfarandé Katchek, Kadigné, Katfoura, et Kaprin

La carte ci-dessous présente la localisation de certains des principaux campements de pêche jouant un rôle important pour le choléra.

Source : Origine et déterminants de l’épidémie de choléra 2012 en Guinée / DPLM – UNICEF – APHM / 2013 modifiée en 2016

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4 CONTEXTE GENERAL

4.1 LES CAMPEMENTS DE PECHE

4.1.1 Contexte épidémio-géographique et accessibilité dans les CdP

Les Campements de Pêche (CdP) constituent les principaux Points d’Entrées (PE) du choléra en Guinée. Dans le langage commun la population utilise le terme d’îles pour les désigner mais les CdP sont avant tout des pôles socio-économiques pour les pêcheurs. Le critère géographique est secondaire car même si la plupart des CdP sont insulaires plusieurs d’entre eux, notamment à Boffa, sont localisés sur le continent. Par ailleurs, désormais certaines îles, comme celle de Kaback, sont reliées par des ponts et ses CdP sont donc accessibles par la route. Le tableau des localités prioritaires est disponible en annexe, il présente l’accès pour chacun des sites identifiés. Pour les CdP insulaires prioritaires, ils se situent le plus souvent sur le front de mer aux extrémités des estuaires. Ils sont accessibles uniquement en naviguant sur les fleuves ou les bras de mer qui alimentent les estuaires. Le moyen le plus simple est d’utiliser les barques motorisées des pêcheurs mais le trajet demande habituellement entre 1 et 3h selon la marée et les destinations. Hormis pour Katchek où la distance est nettement plus importante avec un trajet de plus de 10h et la nécessité d’attendre une nouvelle marée pour effectuer le voyage de retour. Toutefois, il est possible de voyager plus rapidement avec des barques ayant des moteurs plus puissants ou des navettes comme celles des sociétés de pêche privées, des compagnies minières ou de la marine militaire.

4.1.2 Contexte socio-économique des CdP

La population qui réside dans les CdP est majoritairement hexogène, ancienne et diverse. A Forécariah, les autochtones sont soussous mais les léonais sont les plus nombreux alors qu’à Boffa et Boké les autochtones sont baguas mais les soussous sont désormais les plus nombreux. Les personnes nées dans les CdP ne représentent jamais plus de 50% de la population. Par ailleurs, chaque CdP accueille aussi de nombreux autres groupes avec notamment les peuls qui tiennent les boutiques et possèdent des barques de pêche. Le CdP est caractérisé par la présence de populations saisonnières qui viennent pour pêcher mais aussi dans certains cas pour la saliculture et la riziculture. Les saisonniers arrivent de beaucoup d’endroit, Sierra Leone, Conakry, Ghana, Guinée Bissau, Sénégal… Il s’agit essentiellement d’hommes notamment ceux travaillant pour les sociétés de pêche privées. Toutefois, pour la saliculture il y a aussi des femmes saisonnières.

Le retour des pêcheurs au Campement de Pêche de Taboria à Koba de Boffa

Ces populations sont très mobiles car les pêcheurs suivent les bancs de poissons et les femmes mareyeuses ou fumeuses commercialisent leurs produits directement à divers points du pays. Ainsi certaines femmes voyagent 2 fois par mois vers Conakry ou ailleurs. De fait, la plupart des habitants ont un autre domicile ailleurs dans le pays. L’habitat des CdP est très précaire. Il s’agit de baraques construites le plus souvent avec des matériaux de récupération (vieilles tôles et bâches) concentrés à proximité du port. Les ménages logent 10 personnes en moyenne avec une forte proportion d’actifs.

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Aujourd’hui certains CdP accueillent 3000 personnes en permanence. Avec les saisonniers des sites comme Khounyi ou Sakama peuvent contenir plus de 4000 p durant la haute saison de pêche. Les services publics sont quasi absents de ces localités « hors zone ». Les agents de santé accèdent rarement dans ces sites et les écoles sont très rares ce qui génère des taux de scolarisation très faibles. Les CdP existent car ils constituent une opportunité économique et sur ces sites l’intérêt individuel prend le pas sur l’intérêt général. Les activités sont très monétisées et la population est plus de culture urbaine que rurale. Les boutiques sont nombreuses ainsi que les vidéoclubs ou les bar-dancings. Les seules initiatives collectives concernent les activités professionnelles. La corporation des pêcheurs et des activités annexes (fumeuses, mécaniciens…) est la colonne vertébrale des CdP et c’est par son biais que des actions sont entreprises. Leurs objectifs sont le plus souvent l’aménagement des embarcadères, le signalement lumineux des ports, la construction de hangars pour le fumage du poisson. Pour divers projets et selon des négociations au cas par cas les CdP obtiennent le soutien des sociétés de pêche. La santé des pêcheurs est aussi un problème fréquemment mentionné car les capacités de soins dans les CdP sont limitées et il faut évacuer les malades qui n’ont pas de mutuelle. Avec l’agitation liée à la pêche et à son commerce il y a de fréquents conflits qui sont auto régulés par les leaders locaux. Toutefois, une certaine omerta existe dans les CdP qui sont aussi le siège de nombreuses activités litigieuses (prostitution, migration, trafic en tout genre) et où, à l’exception des sites frontaliers, les autorités officielles (via la marine militaire) sont rarement présentes.

4.2 LES ZONES DIRECTEMENT AFFECTEES ET LES SITES DE DIFFUSION

Les ZDA urbaines identifiées sont localisées à Boké et font partie de la ville de Kamsar. Il s’agit de Fulata à Kassingony et de Bagataye à Kamsar Centre. Les profils sanitaires détaillés sont présentés en annexe. Fulata est, comme son nom l’indique, un village majoritairement peul mais sa population est aujourd’hui un peu diversifiée. Le quartier est de type gros village rural aujourd’hui absorbé par la ville. L’habitat est de type pavillonnaire en bordure de la mangrove et à proximité de l’axe routier principal. Bagataye, est comme son nom l’indique aussi, un quartier majoritairement bagua mais sa population est désormais assez diversifiée. Localisé plus proche du port, il s’agit d’un quartier urbain à forte concentration de population. Une partie importante des populations de ces 2 localités a des activités quotidiennes avec les ports de pêche de Kamsar. Les hommes pour la pêche, les femmes pour le commerce du poisson. Les ZDA rurales identifiées sont localisées à Forécariah, il s’agit de Youlayen à Kaback et Sabouya à Mabala. Ce sont des villages ruraux de riziculteurs établis à proximité de leurs cultures. L’habitat est de type village rural traditionnel et les communautés sont anciennes. Une partie de la population commerce quotidiennement avec les divers CdP voisins. Par ailleurs, ces deux contextes et/ou les localités avoisinantes, hébergent des marchés, des gares routières et des sites de puisage d’eau où convergent de nombreuses personnes.

5 CONTEXTE EAU, ASSAINISSEMENT ET HYGIENE

5.1 L’ACCES A L’EAU

5.1.1 Les ressources en eau

Elles sont diverses et elles varient selon la saison. Le tableau page suivante présente les faibles taux d’accès à l’eau et le type de ressource par contexte. Il s’agit soit de puisards, de puits, de sources, de forages/PMH et/ou de réseau d’adduction d’eau. A noter que dans tous les contextes, l’eau de pluie est une ressource essentielle pendant 6 à 8 mois de l’année et que l’eau en sachet est aussi significativement utilisée par les ménages dont les revenus le permettent. Par ailleurs, le commerce de l’eau est important et selon les contextes le bidon (20l) se vend entre 1000 et 5000 F ce qui

Zone Littorale / Proposition d’actions WASH-CHOLERA Guinée / UNICEF 2016 Page 11 représente un budget annuel considérable pour les ménages. Un tableau de synthèse présentant la situation propre à chaque site visité durant la mission est disponible en annexe.

Contexte Taux d’accès et type de ressources Observations CdP insulaires 0% avec uniquement eau de pluie, impluviums, puisards, Prix de l’eau élevé allant sachets, et bidons d’eau puisés sur le continent (1 à 3h de trajet) jusqu’à 5000 F/bidon. CdP du 0 à 30% avec eau de pluie, impluviums, puisards, sachets, Prix de l’eau allant jusqu’à continent forage/PMH et bidons d’eau puisés dans des localités voisines (1 3000 F/bidon à 8km) ZDA rurales 0% avec eau de pluie, impluviums, puits, sachets, et bidons Prix de l’eau allant jusqu’à de Forécariah d’eau puisés dans des localités voisines (2 à 10km) 1500 F/bidon ZDA urbaines 0 à 30% avec eau de pluie, puits, sachets, forage/PMH, réseau Prix de l’eau allant jusqu’à de Kamsar CBG et bidons puisés dans quartiers voisins (1 à 3km) 1000 F/bidon

Concernant l’eau de pluie, elle est collectée partout et surtout dans les CdP où les toits des baraques, qui sont souvent en tôle ou en bâche, servent d’impluviums. Les familles collectent l’eau avec des bassines et des seaux. Rares sont celles qui possèdent des jarres, des citernes ou des containers de grande taille. La capacité de stockage est en moyenne de 200 litres, l’eau est alors conservée dans des bidons fermés. Dans le CdP insulaires, il existe quelques impluviums collectifs en ciment construits par des projets humanitaires mais la plupart rencontre des problèmes d’étanchéité. Charente Maritime Coopération (CMC) à Boffa travaille actuellement sur la réalisation d’impluviums collectifs à partir de réservoirs souples et/ou de polytanks.

5.1.2 Dans les CdP insulaires et du continent

La population utilise des puisards qui sont des petits puits creusés dans le sable (entre 1 et 2 m de profondeur) le plus souvent consolidés par un fût en plastique. Ils permettent de puiser l’eau de la lentille d’eau douce. Cette ressource se constitue avec l’eau de pluie stockée au-dessus de la nappe marine. Toutefois, l’eau de ces puisards se raréfie en saison sèche et devient excessivement saumâtre. Elle n’est pas consommée comme eau de boisson et dans beaucoup de cas elle est aussi très chargée en nitrates. Elle sert pour les usages domestiques divers (lessive, lavage du poisson, douche…).

Collecte d’eau de pluie, accès difficile dans les marais et scène de vie dans un campement de pêche

Dans les CdP insulaires, le taux d’accès à des infrastructures d’eau amélioré est de 0% et lors de la saison sèche l’eau de boisson est puisée sur le continent. La population se rend en barque sur certains sites de puisage pour ramener les bidons permettant de satisfaire leurs besoins. Des livreurs proposent la vente des bidons pour un prix variant de 2500 à 5000 F par bidon. Les sites de puisage sont rarement aménagés, il s’agit de sources ou de puisards d’eau douce. Ils sont en accès libre et

Zone Littorale / Proposition d’actions WASH-CHOLERA Guinée / UNICEF 2016 Page 12 délivrent une eau abondante mais non protégée comme à Kissing (Boffa), ou Missira et Sinkiné (Forécariah). Dans certains CdP du continent comme à Koukoudé et Taboria, la population a accès à quelques rares forages/PMH mais le taux d’accès à des infrastructures d’eau améliorées ne dépasse pas les 30%. Pour couvrir les besoins les populations s’approvisionnent dans les localités voisines à 1, 2 ou 8 km pour trouver de l’eau douce en permanence. Des livreurs proposent le bidon entre 500 et 3000 F selon la distance. A la différence des CdP insulaires, les CdP du continent disposent à faible distance de ressources permanentes en eau douce. Ces ressources peuvent être aménagées et distribuées dans les localités concernées comme par exemple la source de Taboria, le forage de l’usine abandonnée de Koukoudé et plusieurs autres forages existants ou à créer à quelques km des CdP.

5.1.3 Dans les ZDA rurales et urbaines

Tous les ZDA rurales et urbaines ont accès à des puits ouverts traditionnels et modernes creusés sur la terre ferme. Mesurant entre 5 et 15 m selon les contextes, ils permettent aussi de puiser soit l’eau de la lentille d’eau douce soit celle d’autres nappes de surface. Toutefois, en saison sèche seuls quelques puits produisent de l’eau douce en permanence et les populations sont obligées de se tourner vers d’autres ressources (puits, forages, réseaux) situées à l’extérieur de leur localité. Dans les ZDA rurales de Kaback et Mabala le taux d’accès à l’eau est de 0%. Il n’y a pas de forage/PMH ni de réseau. A Kaback, il existe néanmoins quelques sites d’eau douce et permanente (3 sources et 2 sites avec des puits) où la population part s’approvisionner ou achète l’eau à des livreurs à moto. Ces sites sont situés sur la partie Est de l’île à 5 km du centre de l‘île pour le plus proche. A Mabala, les puits sont aussi insuffisants et la population utilise l’eau du site de puisage de Sinkiné qui se trouve à 2h de barque. Dans les ZDA urbaines de Kamsar le taux d’accès à l’eau est proche de 0% mais en se déplaçant la population peut accéder à de rares forages /PMH et au réseau d’eau de la CBG. Toutefois, le réseau ne dessert qu’une partie limitée de la ville de Kamsar. Par exemple, à Fulata, le réseau existe mais l’eau n’est plus distribuée depuis 15 ans alors la population se déplace de 3km pour accéder au réseau ou alors des livreurs proposent l’eau à 1000 F / bidon. A Bagataye, la situation est comparable même si le réseau dessert quelques concessions où viennent s’approvisionner de nombreux ménages. Pour ces quartiers, la présence de forage/PMH comme celui du CS de Kassopo permet d’envisager la réalisation de plusieurs Mini AEP qui viendraient grandement améliorer la situation.

5.2 L’ACCES AUX LATRINES ET LA GESTION DES ORDURES

L’accès aux latrines varie de façon importante d’un contexte à l’autre alors que la gestion des ordures est absente presque partout. Le tableau ci-dessous propose une synthèse des situations rencontrées.

Contexte Taux d’accès et type de latrines Gestion des ordures CdP insulaires 0% à 20% avec présence de quelques latrines sur pilotis et Rares exemple de gestion d’une latrine publique à Sakama collective notamment pour CdP du 0 à 80% si le terrain est assez ferme pour creuser des fosses les utiliser contre les continent mais il ne s’agit pas le plus souvent de latrines améliorées inondations ZDA rurales de 10 à 80% avec divers types de latrines mais il ne s’agit pas le Pas de gestion collective Forécariah plus souvent de latrines améliorées ZDA urbaines 80 à 100% mais il ne s’agit pas le plus souvent de latrines Pas de gestion collective de Kamsar améliorées et il y a aussi la présence de latrines volantes…

Dans les CdP insulaires le taux d’accès aux latrines varie entre 0% et 20%. La Défécation à l’air Libre (DAL) est pratiquée par la majorité des populations sur le bord de mer la nuit, dans la mangrove la journée, ou par l’utilisation du pot de chambre par les enfants et les adultes. Toutefois les maisons sont équipées de douches et d’urinoirs (sur puits perdus) et il existe quelques exemples de latrines familiales réalisées avec un fût métallique qui permet de stabiliser la structure sableuse du terrain.

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Les ouvrages les plus présents sont les latrines sur pilotis de bois (notamment à Forécariah) qui permettent d’avoir un peu d’intimité et qui laissent la marée évacuer les excrétas. Une seule latrine publique construite en dur par une ONG a été identifiée à Sakama. La latrine est en accès libre, elle est essentiellement utilisée par les femmes résidant aux alentours. Dans les CdP du continent l’accès aux latrines varie de 10 à 80%. Cette variation est due essentiellement aux conditions de terrain car lorsque le sol est assez stable les ménages construisent leur latrine. Il s’agit alors de latrines à simple fosse le plus souvent non améliorée car il manque un couvercle sur la fosse pour rompre le cycle de contamination fécale. Par ailleurs, il y a aussi quelques latrines publiques. Dans les ZDA rurales et urbaines le taux de couverture se situe entre 80 et 100%. Il y a une grande diversité de modèles allant de la fosse septique à la simple fosse ainsi que des latrines surélevées en terre comme à Kaback. Néanmoins, ici aussi l’absence de couvercle sur les fosses fait qu’il ne s’agit pas de latrines améliorées. A noter aussi que dans le ZDA urbains de Bagataye une partie de la population défèque dans des poches plastiques qui sont ensuite déposées ou jetées à proximité d’où le nom de toilettes volantes. La gestion des ordures est un aspect problématique dans tous les contextes car les pratiques de consommation actuelles génèrent beaucoup de déchets qui jonchent les abords des localités et/ou envahissent le port des CdP. Le plus souvent il n’y a pas de gestion collective des ordures mais il existe quelques exemples comme à Sakama où il est interdit de déposer les ordures près du port, à Koukoudé où elles sont utilisées pour consolider une digue contre les inondations, et à Bongolon où chaque ménage a une poubelle.

5.3 LES PRATIQUES D’HYGIENE ET L’UTILISATION DU CHLORE

L’analyse des interviews réalisées auprès des familles dans les divers contextes étudiés fait ressortir un niveau de connaissances, des attitudes et des pratiques plutôt homogènes. Les programmes EAH et santé, réalisés durant la crise Ebola ont certainement impactés significativement certaines habitudes. Concernant l’emploi du chlore, toutes les femmes interviewées connaissent ce mode de traitement de l’eau. Elles l’ont utilisé lorsqu’il était distribué gratuitement. Désormais, les ménages qui continuent à l’utiliser sont rares et seulement 2 des 19 ménages interviewés avaient chloré l’eau qu’ils s’apprêtaient à consommer. 2 autres ménages détenaient du chlore mais ils le conservent en réserve. Par ailleurs, seulement 1/3 des CdP avait une boutique vendant du chlore. Il semblerait que les distributions massives durant Ebola aient considérablement affaibli le réseau de revente du chlore qui d’ailleurs n’atteignait pas les CdP insulaires. Concernant les maladies diarrhéiques, la plupart (16/19) savent qu’elles sont provoquées par l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés ou touchés par des mouches. Par contre, pour la prise en charge d’un enfant qui a la diarrhée, la moitié d’entre elles connaissent l’ORASEL mais seulement 2 sur 19 savent préparer du SRO. Par ailleurs, 5/15 pratiquent l’automédication à base d’antibiotiques divers et de traitement traditionnels. Enfin, 7/15 amènent l’enfant au CS au lieu d’intervenir par elle- même ou de solliciter la visite d’un AC. Concernant le lavage des mains, tous les ménages visités avaient du savon à la maison mais seulement 2 femmes sur 19 connaissent les 5 moments clefs pour le lavage des mains. Toutefois, toutes les femmes connaissent au minimum 1, voir 2 ou 3 des moments clefs.

Latrine sur pilotis, femmes mimant la pêche, digue de déchets et l’équipe d’évaluation

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6 LE SYSTEME DE SANTE FACE AU CHOLERA

En zone littorale l’équipe a visité 2 DRS et 3 DPS, 6 Centres de Santé (CS) et 2 Postes de Santé (PS). Concernant le fonctionnement général, les points suivants sont à mentionner :  Le taux d’utilisation des services (CPC, consultations primaires curatives) qui a fortement baissé durant Ebola est quasiment revenu au niveau pré Ebola. Toutefois, il reste faible avec en moyenne toujours moins de 30%.  Suite à Ebola la plupart des CS a bénéficié d’une réhabilitation partielle ou totale. Actuellement, tous ont accès à l’électricité et à l’eau. Toutefois, pour l’eau aucun bâtiment n’est raccordé et l’approvisionnement se fait par une PMH. Concernant les latrines des patients, plusieurs bâtiments ont été équipés de latrines à siphon qui demandent beaucoup d’eau alors que des latrines à simple fosse auraient été plus adaptées.

Concernant le réseau de Sites Sentinelles (SS), les points clefs à noter sont :  En zone littorale, toutes les SP identifiées par l’étude sont déjà classées SS à l’exception de Kalia. Il serait judicieux de l’inclure très prochainement.  Les SS bénéficient d’une dotation spécifique choléra mais seulement 2 des 6 CS visités avaient presque tout le nécessaire pour gérer un éventuel cas de choléra (doxycicline, ringer, SRO, chlore, EPI, pulvérisateur…). Les autres seraient obligés d’utiliser la pharmacie du recouvrement des coûts. Par ailleurs, aucun CS n’avait de TDR et de site d’isolement, et 1 seul avait des lits pour le choléra.  Lorsque les stocks choléra sont disponibles ils sont conservés au CS de la SP et ils n’atteignent pas les PS même lorsque ces derniers sont des sites majeurs du choléra comme par exemple à Forécariah où les PS de Khounyi (Kaback) et de Sabouya (Kalia) ne sont pas en mesure de prendre en charge correctement un éventuel cas de choléra.  Tous les chefs de CS ou de PS sauf celui de Sabouya ont une expérience du choléra et peuvent le détecter aisément.

Concernant le réseau de Surveillance, les points clefs à noter sont :  Suite à Ebola, le dispositif de surveillance des maladies à potentiel épidémique a été considérablement étoffé. Le nombre d’AC par SP a été multiplié au minimum par 2 et au maximum par 10. Ils sont censés rapporter tous les cas suspects ainsi que les décès. Sur ce point, le nombre de décès rapportés au niveau national atteint juste 50% du nombre théorique attendu. Ces activités sont encadrées par l’ANSS avec l’appui de l’OMS.  Une coordination transfrontalière pour la surveillance des maladies est opérationnelle avec la Sierra Leone et des rencontres ont lieu chaque mois. Par contre, il n’y a aucun échange avec la Guinée Bissau, même lors des campagnes de vaccination classiques.

Concernant les Campement de pêche insulaires  Ils constituent les Points d’Entrée du choléra mais ils sont aussi au bout ou en dehors du Système de Santé (SS). Par exemple, Yongosale est classé hors zone de couverture pour Kassopo. Il n’y a pas d’AC et d’après les leaders rencontrés lors de la mission, la population n’a pas été vaccinée contre le choléra. A Khounyi (Kaback), un PS a été ouvert depuis 2 ans mais son taux d’utilisation est d’1%, il n’est pas assez bien approvisionné, son suivi n’est pas adapté et les données sanitaires ne remontent qu’une fois par semaine car le réseau téléphone est faible.  Enfin, lorsque les CdP des îles bénéficient d’infrastructures les constructions réalisées ne prennent pas en compte la nature sableuse du terrain et plusieurs ouvrages sont fissurés comme à Khounyi ou Sabouya.

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7 OBJECTIFS ET STRATEGIE DU PROJET

7.1 OBJECTIFS, BENEFICIAIRES ET IMPACT DU PROJET

L’objectif général est de contribuer à réduire les risques liés au choléra en Guinée. Le suivi de cette situation est réalisé par l’ANSS qui publie chaque année un rapport de surveillance épidémiologique. Les indicateurs qui sont utilisés sont le nombre de cas, d’épisodes et de semaines d’épidémies enregistrées en Guinée. L’objectif spécifique est d’améliorer l’accès à l’eau potable, aux latrines améliorées et les pratiques d’hygiènes dans les Campements de Pêche qui ont eu un rôle important pour la propagation du choléra ainsi que dans les localités qui ont été les plus affectées. Les bénéficiaires directs seront les 75 000 habitants des 38 localités prioritaires identifiées. Le tableau ci-dessous présente les localités classées suivant 3 niveaux de priorité avec le niveau 1 pour les situations les plus urgentes. Le projet est conçu pour une durée de 5 ans avec l’intégration progressive de toutes les localités en 3 phases successives correspondant à 3 niveaux de priorité.

Priorité PE/CdP île PE/ CdP Continent Site diffusion ZDA Total 1 5 5 3 13 2 13 1 4 18 3 2 2 3 7 Total 20 7 4 7 38

La liste détaillée des localités par niveau de priorité, sous-préfecture et type de contexte est présentée en annexe du rapport. Le total des bénéficiaires indirects correspond à la population des 8 SP concernées qui rassemblent plus de 245 000 personnes (RGPH 2014).

L’impact du projet sera issu de la mise en place d’une approche sociale originale qui associera la corporation des pêcheurs, d’une logistique appropriée à des interventions en zone insulaire, et d’un paquet d’activités propre à chaque contexte comprenant: 1) Dans les CdP insulaires, la fourniture de polytanks familiaux pour le stockage d’eau de pluie et la démarche ATPC avec la fourniture de fûts métalliques pour la consolidation des fosses. 2) Dans les CdP des continents, l’aménagement de Mini AEP et l’ATPC avec fûts métalliques dans les sites où cela se justifie. 3) Dans les sites de diffusion, l’aménagement des sites de puisage utilisés par les insulaires en saison sèche et la construction de latrines publiques. 4) Dans les ZDA, l’aménagement de Mini AEP. Par ailleurs, un appui sera apporté pour améliorer le réseau de vente du chlore domestique et un volet promotion à l’hygiène sera développé. Il comprendra des activités de mass media par la radio, des animations auprès des leaders des localités et des visites familiales à domicile. L’ensemble de ces activités permettra qu’avant la fin du projet :

 75% des familles des CdP insulaires ciblés doublent leur capacité de stockage d’eau de pluie  75% des sites de puisage utilisés en saison sèche par les CdP insulaires délivrent de l’eau potable  70% des familles des CdP insulaires consomment de l’eau de boisson chlorée  70% des familles des CdP du continent et des ZDA ciblés ont accès à de l’eau potable  80% des familles ont accès à des latrines améliorées dans les localités ciblées  80% des femmes et des hommes des localités ciblées savent préparer le SRO et connaissent les 5 moments clefs du lavage des mains

Ces informations seront collectées à travers la réalisation d’enquêtes CAP initiale et finale, l’établissement des certificats ATPC et les rapports d’analyses d’eau des ouvrages réalisés et de l’eau consommée à domicile.

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7.2 STRATEGIE D’INTERVENTION

7.2.1 Approche proposée et mécanismes de coordination

Le projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie de prévention contre le choléra développée par la « plateforme régionale choléra » appelée « bouclier ». Les démarches entreprises ont vocation à être durables et reproductibles. Les activités seront développées dans le respect des cadres de coordination existants et des orientations techniques et stratégiques nationales comme la gestion communale des points d’eau et l’ATPC. Cette approche doit permettre de faciliter la stratégie de sortie de projet.

Le projet débutera par la constitution d’un Comité de Pilotage (COPIL) national, de comités de pilotages sous-préfectoraux et la réalisation d’un diagnostic participatif des localités sélectionnées. Ce diagnostic permettra d’identifier toutes les parties prenantes importantes, d’établir une base de données de référence (baseline), de valider ou de réviser la liste des sites à cibler, d’adapter la nature des activités. Sous l’autorité du comité de pilotage sous-préfectoral ce diagnostic sera rédigé et devra être approuvé par les intéressés afin de constituer un plan d’action de lutte contre le choléra.

Le projet est une contribution à la lutte contre le choléra, il vient en complément de la vaccination, de l’approche sites sentinelles et du dispositif de surveillance des maladies à potentiel épidémiologiques. Il sera exécuté en tenant compte des actions en cours dans la zone littorale telles que : 1) La réalisation d’un schéma directeur d’approvisionnement en eau de la zone littorale par le SNAPE, 2) Les divers projets des ONG présentes comme par exemple CMC qui intervient à dans certaines zones insulaires de Boffa. 3) Le projet DGIS de l’UNICEF auquel sont éligibles toutes les Sous-Préfectures ciblées hormis Boffa-Centre.

7.2.2 Gouvernance du projet et rôle des parties prenantes

Le projet sera réalisé avec un ensemble de partenaires. Le tableau ci-dessous en fait la présentation et décrit leurs fonctions au sein du projet. L’ANSS sera le responsable du projet sur le plan national. Dans chaque préfecture une ONG sera chargée d’animer le projet en respectant un cahier des charges décrit au chapitre « activités » du présent document. Une des spécificités du projet sera d’impliquer fortement la corporation des pêcheurs et des métiers annexes (mareyeuses, fumeuses, armateurs…). Cela se fera à travers la participation de la fédération des unions de pêcheurs (FOPROPAC), des chefs de ports et des sociétés de pêche privées qui interviennent dans les localités concernées. Certains de ces représentants sont basés à Conakry.

Structure Fonction Ministère de la Santé / ANSS Préside le COPIL National SNAPE Participe au COPIL, contrôle et supervise la réalisation des ouvrages Direction de l’Assainissement Participe au COPIL OMS / UNICEF Participe au COPIL et aux COPIL Sous-Préfectoral (SP) Sous-Préfectures Préside le COPIL SP DPS / MCM Participe au COPIL SP, collabore aux campagnes de prévention CS et AC Participent aux campagnes de prévention Radios Rurales Participent aux campagnes de prévention Communes, chefs de quartiers, de Participent au diagnostic, à la planification et à la gestion des ouvrages districts et de secteurs eau et assainissement ONG Animation, coordination, et logistique du projet Corporation des pêcheurs, chefs Participent au diagnostic, à la gestion des activités et aux campagnes de de ports et groupements promotion à l’hygiène Entreprises Réalisent les travaux Fabricants et commerçants Participent au projet marketing social du chlore

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7.2.3 Hypothèses, risques et mesures préventives

En matière d’hypothèses, de risques et de mesures préventives les points suivants sont identifiés :  La coopération transfrontalière pour la surveillance des maladies à potentiels épidémiques continue avec la Sierra Leone et se développe avec la Guinée Bissau. De plus, un plaidoyer est engagé pour qu’UNICEF intervienne dans les hotspots du choléra à Kambia en Sierra Leone.  Pour la bonne marche du projet, il sera nécessaire: 1) Que la situation politique de la Guinée soit stable et que les services de l'état soient opérationnels. 2) Qu’il n’y ait pas de catastrophes naturelles (inondation) perturbant le projet. 3) Qu’en cas d'épidémie de choléra les opérations "coup de poing" soient adaptées afin de ne pas perturber l'approche "bouclier".  Le rôle des COPIL national et sous-préfectoraux sera essentiel car il faudra agir sans stigmatiser les pêcheurs et tenir compte du fait qu’il n’est pas aisé de collecter des informations dans les CdP où le caractère informel et les enjeux économiques peuvent générer une certaine omerta.  Les services de santé contribuent activement au projet. Lorsque ce n’est pas encore le cas comme à Yongosale, ils intègrent les localités ciblées dans leur rayon d’action. La SP de Kalia devient site sentinelle du choléra et les PS proches des localités prioritaires reçoivent une dotation spécifique pour la PEC des premiers éventuels cas de choléra. Des registres standardisés sont mis à disposition des personnels de santé pour que l’archivage des cas soit fait dans de bonnes conditions. Enfin, le personnel des CS et les AC participent au projet notamment lors des campagnes de prévention contre le choléra. A ce titre, les DPS seront dotées de barques motorisées pour accéder facilement aux localités insulaires.

8 DESCRIPTION DES ACTIVITES PREVUES

Les activités sont présentées suivants les 4 résultats attendus suivants :  Les Sous-Préfectures ciblées ont accès à un Plan d’Action Contre le Choléra  La population ciblée a accès à de l’eau potable  La population ciblée a accès à des latrines améliorées  La population ciblée a accès à des campagnes de promotion à l’hygiène

8.1 LES SOUS-PREFECTURES CIBLEES ONT UN PLAN D’ACTION CONTRE LE CHOLERA

Les activités prévues sont :  La formation d’un comité de pilotage national et des comités de pilotage sous-préfectoraux. Le comité national sera composé de l’ANSS, du SNAPE, de la SEG, de la direction de l’Assainissement, de l’OMS et de l’UNICEF. Cette liste n’est pas exhaustive, elle peut être élargie. Les COPIL sous-préfectoraux seront composés de la SP, de la DPS, des CS et Comités de santé (COSA) concernés, de l’OMS, des représentants des communes, de l’ONG en charge de la coordination du projet, des représentants des services publics concernés s’ils sont présents.  La réalisation, par l’ONG en charge de la coordination, d’un diagnostic partagé des situations rencontrées dans les localités ciblées. Il permettra l’identification des parties-prenantes importantes (unions, groupements, sociétés privées, autres intervenants…), la réalisation d’un bilan EAH détaillé et des enquêtes CAP qui constitueront une baseline de départ, qui sera utilisée pour la définition des actions et le monitorage des résultats obtenus.  La synthèse des diagnostics et la rédaction des plans d’action au regard des objectifs attendus. Dans chaque SP concernées, l’ONG en charge de la coordination réalisera ce travail qui servira pour la validation d’un plan d’action contre le choléra. Cette approche permettra de réaffirmer le rôle des communes dans la planification et la gestion des infrastructures EAH.  Des opérations de visibilité du projet seront aussi programmées avec la venue régulière des médias nationaux sur certains des sites concernés.

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8.2 LA POPULATION CIBLEE A ACCES A DE L’EAU POTABLE

Programme d’impluviums familiaux dans les CdP insulaires : Afin de favoriser le stockage de l’eau de pluie dans de bonnes conditions le projet prévoit la fourniture de polytanks de 2 m3 pour des groupes de 4 familles (10 p/famille en moyenne). Ce volet sera géré par une ONG en collaboration avec un groupement de la localité qui cogérera la répartition entre les familles. Les bénéficiaires auront à leur charge le transport du polytank depuis le continent, son installation et son raccordement aux toitures qui l’alimenteront. Avant de recevoir un polytank chaque groupe de famille devra faire état des prérequis suivants : Liste des familles, site adéquat pour l’installation du polytank, gouttières, règles de gestion de l’eau stockée. Sur 5 ans le projet prévoit la fourniture de 821 polytanks dans 21 localités (dont 20 CdP et 1 ZDA) pour plus de 31 000 personnes. Le prix d’un polytank livré est estimé à 600 $.

Programme de Mini AEP dans les CdP du continent, les Sites de puisage et les ZDA urbaines et rurales : Dans les CdP du continent, sur les Sites de Puisage et les ZDA, il est possible d’utiliser les ressources en eau souterraines et de réaliser des Mini AEP. Les Mini AEP se composent d’un point d’eau, d’un pompage solaire, d’un réservoir surélevé et de Bornes Fontaines (BF) à 4 robinets. Selon la localisation du forage, le linéaire de tuyaux nécessaire pour alimenter les BF peut varier de quelques mètres comme à Missira à 6 km comme à Bongolon, Youlayen ou Kondeyéré. L’eau souterraine peut être captée soit par un puits maçonné comme à Missira ou Sinkiné, soit par un captage de source comme à Taboria, soit par un forage comme à Koukoudé. Dans certains cas, il faudra réaliser un nouveau forage avec le risque d’avoir de l’eau saumâtre ou chargée en fer. Le pompage solaire et le stockage doivent être déterminés au cas par cas selon le débit de l’ouvrage et la population à desservir. Le tableau détaillé des localités présenté en annexe propose un dimensionnement par site. De même, le nombre de BF est calculé en fonction de la population avec un robinet pour 300 personnes. Les ouvrages seront réalisés par des entreprises contractées par une ONG avec l’appui du SNAPE pour la supervision, le contrôle et les analyses d’eau. La gestion et la maintenance des ouvrages est assurée par les communes, l’eau est vendue 100 ou 200 F par bidon. Le budget de réalisation des ouvrages comprend la tenue d’ateliers pour définir et organiser la bonne gestion des ouvrages. Sur 5 ans le projet prévoit la réalisation de 17 Mini AEP dans 17 localités avec 49 BF pour plus de 42 000 personnes. Le coût de réalisation d’un Mini AEP est en moyenne de 55 000 $.

Programme de marketing social des produits chlorés : Le projet propose d’appuyer le déploiement du réseau de revente du chlore domestique. Le but est que chaque localité prioritaire ait une boutique qui assure ce service. Pour cela, le projet s’attachera les services d’un producteur/fournisseur de chlore qui organisera la commercialisation du produit dans les zones concernées via les grossistes, les semi-grossistes et les détaillants locaux. Parallèlement, l’équipe du projet qui sera en charge du volet promotion à l’hygiène assurera la mobilisation des familles pour qu’elles achètent le chlore et l’utilisent à bonne escient. De plus, lors des enquêtes de monitorage le taux de chlore résiduel sera testé pour évaluer sa réelle utilisation. Sur 5 ans le projet prévoit l’installation/réactivation de 38 boutiques dans 38 localités pour 75 000 personnes. Le coût de cette opération est estimé à 15 000 $.

8.3 LE POPULATION CIBLEE A ACCES A DES LATRINES AMELIOREES

Programme ATPC soutenu par la fourniture de fûts métalliques dans les CdP : Les localités ciblées bénéficieront de programmes ATPC encadrés par une ONG. Tenant compte du fait que les sols de certains sites sont très sableux l’approche sera combinée avec la fourniture de fûts métalliques permettant de consolider les fosses. Par ailleurs, selon les conditions locales (risque

Zone Littorale / Proposition d’actions WASH-CHOLERA Guinée / UNICEF 2016 Page 19 d’inondation, présence de la lentille d’eau…) le projet encouragera l’innovation et la duplication des modèles existants comme ceux identifié sur l’île d’Arabanti (voir en annexe). Comme pour les polytanks, pour les îles les fûts seront disponibles au dernier embarcadère du continent et la répartition se fera via un groupement de la localité. Un fût sera à la disposition d’un groupe de famille qui auto-construira une latrine pour 25 personnes en moyenne. Sur 5 ans le projet prévoit la réalisation de 2046 latrines familiales dans 26 localités pour 51 150 personnes. Le coût de cette opération incluant l’approche ATPC et les fûts est estimé à 84 610 $.

Programme de latrines Publiques dans les CdP et les sites de diffusion : Les sites de puisages qui sont utilisés par la population des CdP insulaires pendant la saison sèche sont le plus souvent des sites accueillant aussi un marché hebdomadaire comme à Missira, Sinkiné, Sangbong. Le projet propose la construction de latrines publiques sur ces sites afin de réduire la pollution fécale et limiter la diffusion des maladies. L’activité sera encadrée par une ONG et les ouvrages seront réalisés par des entreprises. Les latrines publiques sont des blocs maçonnés VIP de 4 ou 8 portes. Pour avoir l’appellation VIP (ventilated improved pit) ils doivent : 1) Démontrer que le venturi fonctionne, pour cela il faut effectuer le test de la flamme. 2) Disposer d’un grillage pour piéger les mouches à la sortie du tuyau du venturi, 3) Avoir des cabines suffisamment obscures pour que les mouches ressortent obligatoirement par le tuyau du venturi. L’éclairage des cabines doit se faire par des entrées de lumière rasante qui de plus évitent d’éclairer l’intérieur de la fosse. Enfin, dans les terrains meubles, la construction doit être renforcée pour pouvoir supporter les affaissements éventuels. La gestion, la maintenance et le nécessaire pour le lavage des mains sont assuré par les comités en place à partir des recettes générées (500 F / visite). Le budget de réalisation des ouvrages comprend la tenue d’atelier pour définir et organiser la bonne gestion des ouvrages. Sur 5 ans le projet réalisera 4 latrines publiques dans 4 sites de diffusion pour un coût de 28 000 $.

8.4 LES CAMPAGNES DE PROMOTION A L’HYGIENE

Ce volet d’action comprend 3 composantes : 1) Le programme de Mass Media. 2) Les animations communautaires. 3) Les visites à domicile. Il sera coordonné par une ONG qui associera étroitement le CS de la SP, le PS s’il y en a un, les AC et l’OMS. Il sera mis en œuvre sous la forme de campagnes qui auront lieu chaque année du programme à la fin de la saison sèche.

Le programme de Mass Media : Il s’agira essentiellement d’émissions de radio avec le réseau des radios rurales soutenues par UNICEF. Les thèmes et les animations seront élaborés avec les ONG en charge de la coordination du projet. Il touchera toute la population des 8 SP concernées par le projet. Sur 5 ans le projet prévoit un budget de 30 400 $ pour cette composante.

Le programme d’animations auprès des leaders : Cette composante ciblera les leaders des localités concernées : chefs de districts, de quartiers, de secteurs, chefs de ports, chefs des jeunes, des femmes, présidents et présidentes de groupements professionnels… Il sera réalisé par une ONG avec la collaboration des AC de la localité. Les rendez- vous organisés auront comme objectifs de : 1) Faire ressortir l’intérêt général et l’identification de projets faisables à partir des ressources et des décisions internes à la communauté. 2) Organiser une gestion collective des ordures en faisant l’inventaire des déchets produits (organiques, plastics, piles, huiles de vidange, produits chimiques…) et en proposant un mode de gestion (tri, recyclage, enfouissement, incinération…). 3) La prévention contre le choléra en informant sur les causes, les symptômes, la PEC, et l’utilisation du chlore pour l’eau de boisson. Sur 5 ans le projet prévoit un budget de 38 000 $ pour cette composante dans 38 localités.

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Le programme de visites familiales à domicile : Cette composante ciblera les familles par des visites explicatives sur le changement de comportement et les pratiques familiales essentielles (PFE). Une attention particulière sera apportée sur les symptômes du choléra, ses causes, sa PEC, les 5 moments clefs du lavage des mains, la préparation du SRO, la chloration de l’eau et l’utilisation des latrines améliorées. Cette composante sera gérée par une ONG en collaboration avec les AC. Sur 5 ans le projet prévoit un budget de 75 000 $ pour cette composante dans 38 localités et auprès d’environ 7 500 familles.

9 SUIVI ET EVALUATION

Les outils de suivi et d’évaluation seront mis en place par UNICEF, l’ANSS et les ONG en charge de la coordination de terrain. Le suivi de l’impact du projet sera réalisé sur la base des diagnostics de départ et de l’enquête CAP initiale. L’enquête CAP comprendra un échantillon statistique et aléatoire de familles dont les Connaissances, les Attitudes et les Pratiques seront évaluées en début et en fin de projet pour mesurer les changements. Ces changements seront mesurés au regard des indicateurs d’impact indiqués au chapitre « Objectifs » et dans le cadre logique en annexe du rapport.

Le suivi des résultats attendus et des activités se fera en utilisant les indicateurs suivants :  100% des partenaires associés au plan d’action connaissent et valident son contenu sous le couvert de l’autorité de la Sous-Préfecture.  100% des impluviums familiaux mis à disposition sont installés et utilisés par les familles des CdP insulaires.  100% des CdP ont au moins une boutique commercialisant du chlore.  100% des infrastructures réalisés sur les sites de puisage, les CdP du continent et les ZDA délivrent de l’eau potable et bénéficient d’une gestion communale autonome.  80% des fûts mis à disposition pour les latrines familiales sont bien utilisés.  100% des latrines publiques réalisées sont opérationnelles et bénéficient d’une gestion autonome.  100% des campagnes radio sont diffusées dans les SP ciblées.  50% des leaders locaux assistent à des séances de prévention contre le choléra.  75% des familles reçoivent des visites à domicile sur le thème de la prévention contre le choléra.

Pour attester de l’évolution des activités les documents suivants seront réalisés: Rapport d’enquête CAP initiale et finale, Rapports de diagnostic et plans d’actions, Plans d’actions de lutte contre le choléra approuvés, Rapports des réunions des COPIL, Certificats ATPC, Rapports de réalisation des ouvrages, Rapports d’analyse d’eau, Rapports d’activités trimestriels des ONG en charge de la coordination de terrain, Rapport bilan annuel UNICEF.

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10 BUDGET, MOYENS A MOBILISER ET CALENDRIER

Le tableau ci-dessous présente le budget estimatif nécessaire pour mener à bien le projet sur une période de 5 ans avec le détail pour 3 scénarios avec 1, 2 ou 3 niveaux de priorités. Le total est supérieur à 2.73 millions de $ avec plus de 1.19 millions $ pour l’année 1. Cela représente un montant de 36$ par bénéficiaire direct.

Description Par Unités / Total Unités / Total Unités / Total unité Priorité Priorité 1 Priorités Priorités 1 Priorités Priorités 1 / 3 ans 1 et 2 / et 2 1,2 et 3 1, 2 et 3 4 ans / 5 ans Coordination UNICEF FF 15% 127 656 15% 230 211 15% 292 742 Coordination ONG FF 25% 212 760 25% 383 685 25% 487 903 Frais pour comités de pilotage national/an 2500 3 7 500 4 10 000 5 12 500 Frais pour comités de pilotage SP/an 5000 3 15 000 4 20 000 5 25 000 Diagnostic, enquête CAP et plan d'action 4000 13 52 000 31 124 000 38 152 000 Opération de visibilité 3000 3 9 000 4 12 000 5 15 000 Impluvium 600 334 200 400 772 463 200 821 492 600 Mini AEP et PEA FF 8 400 000 12 665 000 17 940 000 Suivi et contrôle SNAPE/SEG 1500 8 12 000 12 18 000 17 25 500 Réseau revente chlore domestique 3000 3 9 000 4 12 000 5 15 000 Approche ATPC 500 8 4 000 31 15 500 26 13 000 Fûts / ATPC 35 1186 41 510 1 886 66 010 2046 71 610 Latrines Publiques / Assainissement 7000 3 21 000 1 7 000 4 28 000 Programme Mass Media 800 13 10 400 31 24 800 38 30 400 Programme Leaders 1000 13 13 000 31 31 000 38 38 000 Programme visite à domicile 10 3823 38 230 6 623 66 230 7500 75 000 Logistique navigation / DPS 6000 3 18 000 0 0 3 18 000 Sous total 1 851 040 1 534 740 1 951 610 Sous total 2 340 416 613 896 780 644 Grand total 1 191 456 2 148 636 2 732 254

Le budget prévoit :

 Ligne 1 et 2, les frais pour la coordination nationale du projet assurée par UNICEF et l’ANSS, ils sont estimés à 15% du sous total 1 qui correspond aux dépenses opérationnelles. Les frais pour la coordination de terrain par une ou plusieurs ONG, ils sont estimés à 25% des dépenses opérationnelles.  Ligne 3 et 4, les frais pour la tenue des COPIL nationaux et sous-préfectoraux avec des forfaits annuels de 2 500 et 5 000 $.  Ligne 5, les frais pour le diagnostic détaillée, les enquêtes CAP et la rédaction des plans d’actions par SP, soit 4 000 $ par localité qui pourront être sous-traités à une structure tierce.  Ligne 6, les frais pour des opérations de visibilité du type voyage de presse afin de communiquer régulièrement sur le projet.  Ligne 7, les frais pour les impluviums, c’est le coût livré au dernier embarcadère du continent soit 600 $ par unité.  Ligne 8 et 9, les frais pour les Mini AEP et les PEA, soit 940 000 $ pour construire 17 unités, le prix par site est présenté en annexe, il varie selon le nombre de bornes fontaines et la distance entre la ressource et la distribution. C’est un prix « entreprise » incluant études, réalisations et tests. Les frais pour le suivi et les contrôle par le SNAPE incluant les analyses d’eau, soit 1 500 $ par site.  Ligne 10, les frais pour le réseau de revente du chlore domestique avec 3 000 $ par an.  Ligne 11 et 12, les frais pour le pilotage de l’approche ATPC, soit 500 $ par site. Les frais pour les fûts métalliques, c’est le coût livré au dernier embarcadère du continent soit 35 $ par unité.

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 Ligne 13, les frais pour les latrines publiques, c’est un coût « entreprise » incluant études, réalisations et tests soit 7 000 $ par unité.  Ligne 14, 15, 16, les frais pour les campagnes Mass Media (800 $/ localité), auprès des leaders (1 000 $ par localité) et des familles (10 $ par famille). Ces montants comprennent les indemnités pour les personnels de santé et les AC qui seront associés à ces campagnes.  Ligne 17, les frais pour investir dans l’achat de 3 barques motorisées, une pour chaque DPS d’une valeur de 6 000 $ l’unité.

Concernant la logistique de navigation, il sera nécessaire de contacter les autorités marines pour autoriser les embarcations du projet à utiliser les embarcadères gratuitement et à avoir accès aux données de météo marine. Par ailleurs, l’OMS avait déjà financé il y a quelques années 2 embarcations pour les DPS de Forécariah et de Boffa mais le manque d’entretien fait qu’elles sont hors-services. Les nouvelles acquisitions devront respecter les modalités suivantes : 1) Construites en bois rouge de qualité (Woli), 2) Moteur de 15ch, 3) Mise en place d’un système de recouvrement des coûts à définir pour assurer la maintenance.

Enfin, pour mener à bien le projet, il faudra que les conditions d'approvisionnement du pays en produits importés soient normales, et que les entreprises assurent les prestations demandées. Concernant le calendrier du projet, il est nécessaire de prévoir 4 mois en début de projet pour réaliser les diagnostics, les enquêtes, la formulation des plans d’actions et leurs validations par les COPIL. Par la suite, il faut programmer la réalisation des ouvrages en saison sèche et les campagnes de promotion à l’hygiène durant une période de 3 mois avant la saison des pluies.

11 ANNEXES

11.1 SOMMAIRE DETAILLE

1 RESUME ...... 2 2 OBJECTIFS ET APPROCHE PROPOSEE...... 4 2.1 Rappels sur le Choléra en Guinée ...... 4 2.2 Les objectifs de la mission ...... 5 2.3 L’approche utilisée ...... 5 3 CIBLAGE ET LOCALITES PRIORITAIRES ...... 6 3.1 Méthodologie de ciblage et entités épidémiologiques ...... 6 3.2 Présentation des données pour la zone littorale ...... 7 4 CONTEXTE GENERAL ...... 10 4.1 Les Campements de pêche ...... 10 4.2 Les Zones Directement Affectées et les sites de diffusion ...... 11 5 CONTEXTE EAU, ASSAINISSEMENT ET HYGIENE ...... 11 5.1 L’accès à l’eau ...... 11 5.2 L’accès aux latrines et la gestion des ordures ...... 13 5.3 Les pratiques d’Hygiène et l’utilisation du chlore ...... 14 6 LE SYSTEME DE SANTE FACE AU CHOLERA ...... 15 7 OBJECTIFS ET STRATEGIE DU PROJET ...... 16 7.1 Objectifs, bénéficiaires et impact du projet ...... 16

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7.2 Stratégie d’intervention ...... 17 8 DESCRIPTION DES ACTIVITES PREVUES ...... 18 8.1 Les Sous-Préfectures ciblées ont un Plan d’Action Contre le Choléra ...... 18 8.2 La population ciblée a accès à de l’eau potable ...... 19 8.3 Le population ciblée a accès à des latrines améliorées...... 19 8.4 Les campagnes de promotion à l’hygiène ...... 20 9 SUIVI ET EVALUATION ...... 21 10 BUDGET, MOYENS A MOBILISER ET CALENDRIER ...... 22 11 ANNEXES ...... 23 11.1 Sommaire détaillé ...... 23 11.2 Cadre Logique d’intervention ...... 25 11.3 Liste détaillée des localités prioritaires ...... 27 11.4 Acronymes ...... 29 11.5 Conditions d’évaluation et Méthodes ...... 29 11.6 Les Projets identifiées en zone littorale ...... 31 11.7 Les sites sentinelles de l’ANSS ...... 32 11.8 La vaccination contre le Choléra ...... 33 11.9 Les pêcheurs ...... 34 11.10 Données Epidémiologiques des Sous-préfectures ciblées ...... 35 12 PROFILS SANITAIRES DE LA ZONE LITTORALE ...... 36 12.1 Profils sanitaires de KATCHEK / KANFARANDE / BOKE ...... 36 12.2 Profils sanitaires de KASSOPO / KAMSAR / BOKE ...... 36 12.3 Profils sanitaires de TOUGNIFILY / BOFFA ...... 40 12.4 Profils sanitaires de DOUPROU / BOFFA ...... 41 12.5 Profils Sanitaires de BOFFA CENTRE / BOFFA ...... 43 12.6 profils sanitaires de KOBA / BOFFA ...... 44 12.7 profils sanitaires de KABACK / FORÉCARIAH ...... 45 12.8 profils sanitaires de KALIA / FORÉCARIAH ...... 46

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11.2 CADRE LOGIQUE D’INTERVENTION

Logique d'intervention Indicateurs objectivement vérifiables Sources de vérification Hypothèses Objectif Contribuer à réduire les risques liés au choléra Nombre de cas, nombre d’épisode, nombre de Le rapport annuel de La coopération général en Guinée semaines d’épidémie surveillance épidémiologique transfrontalière se développe Objectif 75% des familles des CdP insulaires ciblés doublent La situation politique du spécifique leur capacité de stockage d’eau de pluie pays est stable et les 75% des sites de puisage utilisés en saison sèche par services de l'état sont les familles des CdP insulaires délivrent de l’eau opérationnels Améliorer l’accès à l’eau potable, aux latrines potable améliorées et les pratiques d’hygiènes dans les 70% des familles des CdP insulaires consomment de Enquête CAP initiale et finale En cas d'épidémie de choléra campements de pêche qui ont eu un rôle l’eau de boisson chlorée Certificat ATPC les opérations "coup de important pour la propagation du choléra ainsi 70% des familles des CdP du continent et des ZDA Rapport d’analyse d’eau poing" sont adaptées afin de que dans les localités qui ont été les plus ciblés ont accès à de l’eau potable ne pas perturber l'approche affectées 80% des familles ont accès à des latrines améliorées "bouclier" dans les localités ciblées 80% des femmes et des hommes des localités ciblées Il n’y a pas de catastrophes savent préparer le SRO et connaissent les 5 moments naturelles (inondation) clefs du lavage des mains perturbant le projet Résultats 1. Les Sous-Préfectures ciblées ont accès à un 100% des partenaires associés au plan d’action Plan d’action de lutte contre attendus Plan d’Action Contre le Choléra connaissent et valident son contenu sous le couvert de le choléra approuvé Un comité de pilotage l’autorité de la Sous-Préfecture national appuie le projet 2. La population ciblée a accès à de l’eau potable 100% des impluviums familiaux mis à disposition sont Enquête CAP

installés et utilisés par les familles des CdP insulaires

100% des CdP ont au moins une boutique Enquête CAP Un diagnostic participatif commercialisant du chlore permet d’identifier toutes 100% des infrastructures réalisés sur les sites de Enquête CAP les parties-prenantes et de puisage, les CdP du continent et les ZDA délivrent de proposer des actions l’eau potable et bénéficient d’une gestion communale adaptées sans stigmatiser les autonome pêcheurs 3. La population ciblée a accès à des latrines 80% des fûts mis à disposition pour les latrines Rapport ATPC et enquête CAP

améliorées familiales sont bien utilisés

100% des latrines publiques réalisées sont Rapports d’activités Les ONG en charge de la opérationnelles et bénéficient d’une gestion coordination des projets au autonome niveau local suivent un Rapports d’activités. cahier des charges commun

4. La population ciblée a accès à des campagnes 100% des campagnes radio sont diffusées dans les SP Rapports des rencontres

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de promotion à l’hygiène ciblées 50% des leaders locaux assistent à des séances de Enquête CAP prévention contre le choléra 75% des familles reçoivent des visites à domicile sur le thème de la prévention contre le choléra Activités à Quelles sont les sources de développer Plan d’action contre le choléra vérification ? . Formation d’un comité de pilotage national Moyens et coûts : et des comités de pilotage sous-préfectoraux Rapports d’activités mensuels . Diagnostic partagé des situations, et trimestriels Le personnel des CS et les AC identification des parties-prenantes et Coordination UNICEF-ANSS, 296 K$ participent au projet, les enquêtes CAP Coordination ONG, 493 K$ Rapports de diagnostic et zones ciblées sont couvertes . Synthèse des diagnostics et rédaction des plans d’actions par les services de santé plans d’action au regard des objectifs attendus Frais pour comités de pilotage national, 7.5 K$

. Opérations de visibilité du projet Frais pour comités de pilotage SP, 15 K$ Rapports de réalisation des

Accès à l’eau potable. ouvrages Des entreprises privées . Programme d’impluviums familiaux dans les Diagnostic, enquête CAP et plan d'action, 190 K$ supervisées par des ONG et CdP insulaires Opération de visibilité, 9K$ Evaluations UNICEF le SNAPE réalisent les . Programme de Mini AEP dans les CdP du intermédiaire et finale ouvrages continent, les Sites de puisage et les ZDA Impluvium, 492 K$

urbaines et rurales Mini AEP, 1000 K$

. Programme de marketing social des produits Suivi et contrôle SNAPE, 25.5 K$ Les radios locales sont chlorés opérationnelles pour les Accès à des latrines améliorées. Approche ATPC, 13K$ campagnes média . Programme ATPC soutenu par la fourniture Fûts / ATPC, 71.6 K$

de fûts métalliques dans les CdP Latrines Publiques, 28K$

. Programme de latrines Publiques dans les Les conditions CdP et les sites de diffusion Programme Mass Media, 9K$ d'approvisionnement du Campagnes de promotion à l’hygiène Programme Leaders, 38 K$ pays en produits importés Programme Mass Media avec les radios Programme visite à domicile, 75 K$ sont normales rurales . Programme Animations auprès des leaders Logistique navigation / DPS, 18 K$ pour la prévention contre le choléra . Programme porte à porte avec des visites à domicile

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11.3 LISTE DETAILLEE DES LOCALITES PRIORITAIRES

Les localités en rouge sont celles dont le classement est confirmé par la LL 2012. Les chiffres en vert sont des estimations. La couverture en eau est calculé avec 300p / point d’eau. Qte eau correspond au nombre de bornes fontaines à 4 robinets. La couverture en latrine publique et en latrine familiale est calculée avec une cabine pour 25 personnes.

Couv. Couv. Couv. Couv. Prix Pop. Eau Qte Eau Prix Option Qte P SP Localité Typologie Accès Remarque Priorité Option eau Latrines Latrines latrines 1 initiale Eau Finale Eau $ latrines latrines initiale Finale $ % % CdP Mini AEP/2 80% Voiture 1 0% 2 70000 0% ATPC 120 100% 4200 Boffa Douprou Bongolon 3000 Continent BF / 6km CdP Mini AEP/6 71% Voiture 1 3% 6 70000 20% ATPC 420 100% 14700 Boffa Douprou Koukoudé 10500 Continent BF / 2km CdP Mini AEP/2 144% Voiture 2 50000 50% Boffa Koba Taboria/Kassane 2087 Continent 1 29% BF / 2km Taboria/Mangué CdP Mini AEP/2 185% Voiture 2 50000 no data Boffa Koba Gadiry 1500 Continent 1 25% BF / 2km CdP Mini AEP/2 86% Voiture 2 70000 20% ATPC 112 100% 3920 Boffa Tougnifily Kondeyéré 2800 Continent 1 0% BF / 6km Boffa Barque, CdP île 1 0% Impluvium 46 0% 27750 5% ATPC 74 100% 2590 Boffa Centre Sakama 1850 3h Barque, CdP île 0% Impluvium 75 0% 45000 0% ATPC 120 100% 4200 Boké Kamsar Yongosale 3000 3h 1 Barque, CdP île 0% Impluvium 100 0% 60000 0% ATPC 160 100% 5600 Boké Kanfarandé Katchek 4000 10h 1

Khounyi 4000 CdP île Moto 0% Impluvium 100 0% 60000 20% ATPC 160 100% 5600 Forécariah Kaback 1 Barque, CdP île 0% Impluvium 13 0% 7500 0% ATPC 20 100% 700 Forécariah Kalia Yongoro 500 3h 1 Boffa Site site de 60% Voiture 1 0% PEA 1 30000 no data LP 1 7000 Boffa Centre Kissing 2000 diffusion puisage Site site de 60% Voiture 0% PEA 1 30000 no data LP 1 7000 Forécariah Kalia Sinkiné 2000 diffusion puisage 1 Site site de 120% Voiture 0% PEA 1 30000 no data LP 1 7000 Forécariah Marferinyah Missira 1000 diffusion puisage 1 Boffa CdP île 2 0% Impluvium 25 0% 15000 0% ATPC 40 100% 1400 Boffa Centre Tobiri 1000 Barque Boffa Barque, CdP île 2 0% Impluvium 25 0% 15000 0% ATPC 40 100% 1400 Boffa Centre Marara 1000 3h Barque, CdP île 0% Impluvium 13 0% 7500 0% ATPC 20 100% 700 Boffa Douprou Poukhoun 500 1h 2

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Barque, CdP île 0% Impluvium 25 0% 15000 0% ATPC 40 100% 1400 Boffa Koba Bokhenéné 1000 1h 2 Boké Kamsar Koufin 2000 CdP île Barque 2 0% Impluvium 50 0% 30000 0% ATPC 80 100% 2800 Boké Kamsar Binari 1000 CdP île Barque 2 0% Impluvium 25 0% 15000 0% ATPC 40 100% 1400 Boké Kamsar M'Botiny 2000 CdP île Barque 2 0% Impluvium 50 0% 30000 0% ATPC 80 100% 2800 Barque, CdP île 0% Impluvium 25 0% 15000 0% ATPC 40 100% 1400 Boké Kanfarandé Kadignè 1000 10h 2 Barque, CdP île 0% Impluvium 25 0% 15000 0% ATPC 40 100% 1400 Boké Kanfarandé Katfoura 1000 10h 2 Barque, CdP île 0% Impluvium 25 0% 15000 0% ATPC 40 100% 1400 Boké Kanfarandé Kaprin 1000 10h 2 Forécariah Kaback Dabonkoré 1000 CdP île Voiture 2 0% Impluvium 25 0% 15000 0% ATPC 40 100% 1400 Forécariah Kaback Mataka 3000 CdP île Voiture 2 0% Impluvium 75 0% 45000 0% ATPC 120 100% 4200 Forécariah Kaback Kolmodia 1000 CdP île Voiture 2 0% Impluvium 25 0% 15000 0% ATPC 40 100% 1400 Site Mini AEP/2 240% Sangbong 1000 Voiture 0% 2 70000 20% LP 1 7000 Forécariah Kaback diffusion 2 BF / 6km Mini AEP/3 144% ZDA Voiture 3 55000 80% Boké Kamsar Kassingony/Fulata 2500 urbaine 2 0% BF / 2km Kamsar Mini AEP/6 120% ZDA Voiture 6 70000 80% Boké Kamsar Centre/Bagataye 6000 urbaine 2 0% BF / 2km Mini AEP/2 240% Youlayen 1000 ZDA Voiture 0% 2 70000 20% Forécariah Kaback rurale 2 BF / 6km Barque, ZDA 0% Impluvium 25 0% 15000 20% ATPC 40 100% 1400 Forécariah Kalia Sabouya 1000 2h rurale 2 CdP Mini AEP/1 120% Voiture 3 0% 1 55000 0% ATPC 40 100% 1400 Boffa Douprou Tougnifilidy 1000 Continent BF / 4km CdP Mini AEP/1 120% Voiture 3 0% 1 55000 0% ATPC 40 100% 1400 Boffa Douprou Goret 1000 Continent BF / 4km Boké Kamsar Taady 1000 CdP île Barque 3 0% Impluvium 25 0% 15000 0% ATPC 40 100% 1400 Boké Kamsar Taïgbé 1000 CdP île Barque 3 0% Impluvium 25 0% 15000 0% ATPC 40 100% 1400 Mini AEP/1 120% ZDA Voiture 0% 1 65000 no data Boké Kamsar Port Fori 1000 urbaine 3 BF / 6km Mini AEP/2 120% ZDA Voiture 0% 2 50000 no data Boké Kamsar Kaliéri-Filima 2000 urbaine 3 BF / 2km Mini AEP/2 120% ZDA Voiture 0% 2 50000 no data Boké Kamsar Katongourou 2000 urbaine 3 BF / 2km

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11.4 ACRONYMES

AC, Agents Communautaires DRS, Direction Régionale de la Santé ANSS, Agence Nationale de Sécurité Sanitaire MGR, Marché et Gares Routières ATPC, Assainissement Total Piloté par la Mini AEP, Mini Adduction d’Eau Potable Communauté PE, Point d’Entrée du choléra BADEA, Banque Arabe pour le Développement PEA, Point d’Eau Autonome Economique en Afrique PEC, Prise En Charge CAP, Connaissance, Attitude et Pratique PFE, Pratiques Familiales Essentielles CdP, Campement De Pêche PS, Poste de Santé COPIL, Comité de Pilotage SEG, Société des Eaux de Guinée COSA, Comité de santé SD, Site de Diffusion du choléra CRG, Croix Rouge Guinéenne SNAPE, Service National des Points d’Eau CS, Centre de Santé SS, Site Sentinelle DAL, Défécation à l’Air Libre TDR, Test de Dépistage Rapide DPLM, Division Prévention et Lutte contre la ZDA, Zone Directement Affectée par le choléra Maladie ZIAA, Zone Indirectement et Aléatoirement DPS, Direction Préfectorale de la Santé Affectées par le choléra

11.5 CONDITIONS D’EVALUATION ET METHODES

11.5.1 Liste des participants à la mission de terrain et contacts

Organisation Nom et Prénom Contact ANSS Dr Condé Sory [email protected] SNAPE Mr Diallo Mamadou Cellou [email protected] UNICEF Mr CISSE Thierno [email protected] UNICEF Dr Abdourahmane Shérif [email protected] Consultant Mr Cottavoz Paul [email protected]

11.5.2 Conditions d’évaluation

Points forts Points faibles Equipe pluridisciplinaire : ANSS, SNAPE, UNICEF et Impossible de mobiliser la DPLM expérimentée Ciblage préalable des sites Absence des LL pour choisir statistiquement les localités Accès aux campements de pêche Hors saison de pêche donc présence limitée des saisonniers Logistique adéquate Retard d’une semaine pour le début des investigations de terrain Restitution à l’ANSS et à la WASH UNICEF réalisée à Pas de restitution auprès du management d’UNICEF et 4 voix : ANSS, SNAPE, UNICEF et consultant du SNAPE Situation post Ebola qui perturbe l’attitude des leaders locaux face à des opportunités de projets

11.5.3 Les indicateurs à tracer pour l’élaboration des profils sanitaires

INDICATEURS SANTE La couverture santé  Nombre d’habitants par CS  Nombre de villages ou secteurs couverts par le CSI, évolution récentes ?  Taux d’accès au soin : nombre de consultation par habitant, tout âge et pour les <5ans  Variation saisonnière des fréquentations

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 Taux des maladies diarrhéiques  Taux de renouvellement des chefs de poste  Présence et rôle médecine privée  Présence et niveau d’influence de la médecine parallèle  Présence usagers à activité transfrontalière Choléra  Classement du choléra dans échelle de priorités  Données choléra du CSI lors des dernières épidémies : par année, date de démarrage, nombre d’épisodes, nombre de cas, létalité (à partir de la BD mais à vérifier avec les registres)  Quartiers et villages particulièrement affectés, analyse à partir des LL et à vérifier avec les registres et selon le Responsable du CSI (RCSI)  Expérience des acteurs clefs face au choléra, combien de RCSI étaient là ou connaissent le choléra, combien ont reçu une formation sur le choléra  Appréciation vis-à-vis du temps qui a été nécessaire pour détecter les épidémies, et du temps nécessaire pour réagir de façon appropriée aux épidémies, maitrise détection (symptômes), isolement, et maitrise de la PEC adaptée, maitrise des enterrements sécurisés, présence d’un site d’isolement  Méthodologie de référencement et lieu évacuation, connaissance procédure analyse, présence de bandelettes de détection rapide, estimation du temps nécessaire pour déposer des analyses au niveau du laboratoire de référence, nombre de test réalisés dernièrement  Appréciation sur la gestion des données, nombre de rapports publiés sur les épidémies et sur la remontée des informations au niveau supérieur?  Présence des stocks de réponse de crise, kit médicaux et kits quarantaine, ou bien : solutés, sérum, SRO, cathéter, chlore, eau de javel, EPI, pulvérisateurs, lits, antibiotiques…  Actions de sensibilisation en cours / prévention choléra Santé villageoise  Statut du CSI, public, privé, confessionnel…  Présence des COSA, COGES ou comités de gestion des épidémies et niveau opérationnels, plan de contingence, réunions centralisées… animation  Réserve financière du COGES, montant de CFA déposé chaque mois, compte en banque… dernières décisions  Case de santé, agents communautaires, relais mobilisateurs  Formation des relais au rôle de sentinelle choléra, effectivité…  Liste anciens malades du choléra pour mobilisation Autres  Contact téléphone ou radio pour zones blanches  Electricité, eau potable, toilettes améliorés, gestion des déchets, chaine de froid  Staff du CSI par rapport au standard, complet, partiel…  Projet en cours en appui au CSI (ONG, autres…)

INDICATEURS EAH Niveau villageois  Taux accès à l’eau, couverture, évolution depuis les épidémies…  PMH, puits ouvert, AEP….  Nombre d’ouvrages officiel, à partir de la base de données, nombre d’ouvrages informels, privés  Eau de surface  Saisonnalité, calendrier d’approvisionnement  Taux d’accès aux latrines améliorées  Opérateurs locaux, ONG, privés… Niveau familial  Stockage et utilisation eau de boisson à domicile  Connaissance traitement de l’eau  Taux présence savon, emplacement pour lavage de mains  Gestion repas et aliments, chaud, couvert… Fruits…  Contrôle des excréta, présence latrines, qualité latrines, usagers ?  Activités ATPC ?

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 Vidange latrines… Niveau commercial  Savon et chlore dans le marché  Marketing social, distribution de produits de traitement de l’eau  Eau en sachet et eau en bouteille, usage et fabricants ?  Marchand d’eau, livreurs, camions et charrettes  Bassines, canari, sceaux à couvercle, gobelets, bouilloires

INDICATEURS AUTRES Sociaux éco  Mixité, cohésion, inclusion, exclusion  Evolution socio éco et urbanisation  Potentiel de changement  Sédentarisme, exode saisonnier, nomadisme, commerce, transfrontalier  Case saisonnière des champs…  Présence de plan de développement local (communes et mairies)  Capacité à relayer l‘information, informateur public, informateurs religieux Funérailles  Pratiques funéraires, animisme, chrétiens, musulmans  Durée veillée, caste de fossoyeurs  Cimetière Environnement  Inondations, zone humide  Décharge Marché  Fréquence  Nombre d’exposants  Service gestion et entretien  Règlement  Infrastructures sanitaires, latrines, eau, déchets  Abattoirs  Restaurants street food…

11.6 LES PROJETS IDENTIFIEES EN ZONE LITTORALE

11.6.1 Le diagnostic des besoins piloté par le SNAPE Le SNAPE avec le soutien de la BADEA viennent de lancer les démarches nécessaires pour l’élaboration d’un Schéma Directeur (SD) et la définition de projets pour améliorer l’amélioration des conditions d’alimentation en eau et en assainissement de la population rurale de la zone littorale et insulaire, en Guinée maritime. Un bureau d’étude est en cours de sélection pour établir le SD courant 2017 ce qui permettra de mobiliser l’état guinéen et ses partenaires pour des réalisations futures.

11.6.2 Les projets UNICEF La plupart des projets en cours concernent la Guinée forestière et la Haute Guinée. Toutefois, le projet DGIS qui interviendra jusqu’en 2019 dans 59 communes du pays peut permettre d’intervenir dans des hotspots du choléra de la zone littorale car toutes les SP concernées sauf Boffa Centre sont éligibles au DGIS.

11.6.3 FOPROPAC La FOPROPAC est la fédération des unions des pêcheurs et des artisans de la pêche : Transporteurs, mareyeuses, fumeuses, mécaniciens, armateurs… Elle est présente dans 5 préfectures du littoral où elle rassemble les divers groupements locaux. Les enjeux auxquels elle fait face sont l’aménagement des embarcadères, l’équipement des embarcations et la santé des pêcheurs. La FOPROPAC souhaite désormais se doter d’une structure de coordination pour porter ses activités. Pour la santé des pêcheurs les difficultés rencontrées sont les problèmes d’évacuation des malades, le manque de

Zone Littorale / Proposition d’actions WASH-CHOLERA Guinée / UNICEF 2016 Page 31 capacité de soins sur les campements, l’absence d’une mutuelle de santé pour les pêcheurs… Lors de la vaccination de 2014, la fédération n’était pas encore constituée mais les unions ont participé en facilitant les transports dans les îles.

11.6.4 Les ONG Plusieurs ONG nationales et internationales (CECI, Croix Rouge, ADMR, CMC…) interviennent dans la zone littorale mais rares sont celles qui réalisent des activités dans les CdP. Lors de nos visites, seule, CMC (Charente Maritime Coopération) à Boffa a réalisé des impluviums dans l’île de Dari et prévoit d’en aménager un autre à Marara ainsi que de capter la source de Taboria.

11.7 LES SITES SENTINELLES DE L’ANSS

Suite à la récurrence des épidémies de choléra la DPLM a renforcé dès 2009 le « Modèle de site sentinelle de surveillance et de réponse aux épidémies de choléra ». Ce dispositif participe au Système d’Alerte Précoce (S AP) en plaçant sur les sites prioritaires du personnel formé à la détection et à la prise en charge (PEC), des kits d’intervention (analyse, PEC), et des moyens de communication. Le personnel du poste de santé ainsi que 2 agents communautaires forment une équipe prête à intervenir. Le choix des cibles a évolué régulièrement avec différentes localisations en 2010 puis en 2012 et 2014. Il comprend actuellement 21 sites dans 5 préfectures de la Guinée Maritime. Le tableau ci- dessous présente les sites et leur évolution, ceux portant l’indication (1) sont prioritaires. A noter que les sites de la préfecture de Gueckedou ont été abandonnés et que ceux de Dubreka et Coyah ont été rajoutés dès 2012.

Préfectures 2010 2012 2014 Boffa Tougnifily, Douprou, Boffa Centre Boffa Centre (1), Kobatatéma (1), Kobatatéma Douprou, Tougnifily Boké Kamsar, Boké Centre, Kamsar, Boké Centre Kamsar (1), Boké Centre (1), Kanfarandé, l’île de Katfoura Kanfarandé (1) Forécariah , Kaback, Kaback, Kakossa, Kaback (1), Kakossa, Benty, , Forécariah Centre Moussaya, Bocaria, Kindia Kolenté, Banlieu, Abattoir Kolenté, Kindia Kindia Centre (1), Kolenté Centre Gueckedou Tekoulou, Guendembou Coyah Maneah Maneah (1), Wonkifon Dubreka Dubreka centre Dubreka centre (1), Khorira, Tanene

Durant l’épidémie d’Ebola en septembre 2015 le SAP a été élargi aux 33 préfectures de Guinée et aux 5 communes de Conakry. Le dispositif a été intitulé « Sites sentinelles de surveillance des maladies à potentiel épidémique et engagement communautaire ». Il comprend 306 sous-préfectures et 30600 villages. Chaque village a 2 agents communautaires formés et chargés de communiquer les cas suspects à l’unité de surveillance sous préfectorale. A ce titre, ils sont dotés de téléphones et de vélos. Les agents sont associés à un comité villageois de 5 personnes qui les appuie dans leurs missions. Chaque village a aussi un comité de sanitation et de gestion des corps composé de 4 personnes pour la sanitation et de 12 personnes pour la gestion des corps. Ces personnes sont des jeunes hommes et femmes, ils sont supervisés par la CRG.

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11.8 LA VACCINATION CONTRE LE CHOLERA

Plusieurs séquences en 2012, 2013 et 2014, qui sont complémentaires afin de cibler les localités des îles et des péninsules de l’ensemble du littoral guinéen. Le tableau ci-dessous présente les différentes campagnes de vaccination, les zones ciblées, les acteurs concernés, la population touchée et le taux de vaccination obtenu. La carte indique la localisation des sous-préfectures concernées pour 2012 et 2014. Au total plus de 270000 p résidants dans 5 sous-préfectures (Boké, Boffa, Dubreka, Conakry et Forécariah) ont été intégrées à la vaccination.

Date Lieu Acteurs Pop* Taux Mai – 6 sous- MSF CH 110’238 76% Juin préfectures 2012 de Boffa 4 îles de MSF CH 23'327 76% Forécariah Octobre L’île de Fondation 7700 - 2012 Katchek à Alcoa Boké Juin- Les îles de DPLM, 3700 - Juillet Méyéngbé à MSF CH, 2013 Conakry UNICEF, ACF Mai – Forécariah, ICG, OMS, 131561 93% Juin Coyah, MSF, 2014 Boké, UNICEF, Dubreka IFRC *personnes avec 2 doses Vaccination 2012 Vaccination 2014

A Forécariah, une partie de la population de Forécariah a été vaccinée contre le choléra (Kaback et Kakossa) en 2012 et l’autre (Kalia, Benty…) en 2014. A Boffa, la population des 4 SP a été vaccinée contre le choléra en 2012 mais en 2013 la SP de Koba a enregistré 47 cas dans 11 localités. A Boké, la population de ces SP a été vaccinée en 2014 mais cette information n’a pas été confirmée par les habitants de Yongosale d’où provenait pourtant le cas index de 2012.

Considérant que la durée d’immunisation des vaccins est de 3 à 5 ans, il sera nécessaire de renouveler dès début 2017 la vaccination des localités ciblées en 2012. A noter, que les vaccinations ciblaient les populations résidentes sans actions spécifiques sur la corporation des pêcheurs. A vérifier aussi la couverture d’Arabanti à Dubreka car selon la carte ce spot n’est pas couvert…

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11.9 LES PECHEURS

En Guinée, la pêche artisanale est pratiquée par plus de 15000 pêcheurs avec plus de 3600 pirogues qui sont activent dans plus de 120 embarcadères dont la moitié se situe sur des îles (source FAOiv). Conakry tient un rôle clef pour cette activité, la péninsule regroupe 11 embarcadères comme cela est indiqué sur la carte ci-dessous. Ces embarcadères ont joué un rôle déterminant lors des dernières épidémies car ils coïncident avec les quartiers de déclenchement des épidémies v (Source ACF ). Localisation des quartiers de déclenchement des épidémies de choléra à Conakry entre 2005 et 2012

Port / Embarcadère de Temenetaye à Kalum / Konakry : Le site est très ancien, les Temenes sont des pêcheurs Sierra Léonais qui accostaient déjà ici avant l’époque coloniale. Le port accueille une centaine d’embarcations. Les propriétaires sont essentiellement des Peuls de Conakry alors que les pêcheurs sont soussou, léonais ou sénégalais. Il y a plusieurs société qui travaillent à partir d’ici, les plus importantes sont au nombre de 4 avec AFCO, Benna Pêche, Joliba Pêche et Naturel Pêche. Par ailleurs, 35 embarcations appartiennent à autant de coopératives regroupant chacune 18 hommes et femmes et crées à l’initiative d’un projet de l’UE. Le nombre d’hommes qui embarque régulièrement ici en tant que pêcheurs dépasse les 1000 personnes. A partir de la saison sèche, de novembre à juin, les pêcheurs léonais arrivent, ils sont une vingtaine d’équipages. La majorité des pêcheurs d’ici sortent pour la journée mais certaines embarcations partent pour plusieurs jours voir plusieurs semaines pour pêcher aux abords d’autres embarcadères de Guinée. Le chef de port est une femme qui est propriétaire de 4 embarcations et qui fument aussi le poisson. Elle a été désignée à ce poste par ses pairs.

La FOPROPAC est la fédération des unions des pêcheurs et des artisans de la pêche : Transporteurs, mareyeuses, fumeuses, mécaniciens, armateurs… Elle est présente dans 5 préfectures du littoral où elle rassemble les divers groupements locaux. Par exemple, à Dubreka l’union se compose de 15 groupements de femmes et d’hommes. Chaque préfecture et chaque commune de l’agglomération de Conakry désigne un coordinateur qui siège à la fédération soit un total de 10 membres. Les enjeux auxquels elle fait face sont l’aménagement des embarcadères, l’équipement des embarcations et la santé des pêcheurs. La FOPROPAC souhaite désormais se doter d’une structure de coordination pour porter ses activités. Pour la santé des pêcheurs les difficultés rencontrées sont les problèmes d’évacuation des malades, l’absence de capacité de soins sur les campements, l’absence d’une mutuelle de santé pour les pêcheurs… Lors de la vaccination de 2014, la fédération n’était pas encore constituée mais les unions ont participé à la mobilisation, elles étaient associées aux réunions de coordination organisées dans les sous-préfectures et elles ont facilité les déplacements des équipes de vaccination dans les îles.

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11.10 DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES DES SOUS-PREFECTURES CIBLEES

0,85 35 442 281 89 26 31 3

select_n_se evaluation pref sous-pref pop sum_case inc_cum_10000 per_relatif_all n_sem n_epi select_IC select_PR_all select_n_epi N_Y m WASH Boffa Boffa-Centre 26 944 241 89,44477435 22,2735675 31 3 Y N Y Y 3 Y Boffa Colia 34 514 0 0 0 0 2 N N N N 0 N Boffa Douprou 18 570 203 109,3161012 18,7615527 34 2 Y N Y N 2 Y Boffa Koba (B) 47 338 283 59,78283831 26,155268 26 3 N Y N Y 2 Y Boffa Lisso 10 351 0 0 0 0 0 N N N N 0 N Boffa Mankountan 18 525 38 20,51282051 3,51201479 6 0 N N N N 0 N Boffa Tamita 15 134 11 7,268402273 1,01663586 3 1 N N N N 0 N Boffa Tougnifily 35 491 306 86,21904145 28,2809612 26 3 N Y N Y 2 Y 1082

0,85 47 975 151 55 13 17 3

select_n_se evaluation pref sous-pref pop sum_case inc_cum_10000 per_relatif_all n_sem n_epi select_IC select_PR_all select_n_epi N_Y m WASH Boke Boké-Centre 44451 39 8,77 3,36 11 2 N N N N 0 N Boke Kamsar 51499 820 159,23 70,75 56 4 Y Y Y Y 4 Y Boke Kanfarandé 26136 262 100,24 22,61 23 4 Y Y Y Y 4 Y Boke Correra 7270 0 0,00 0,00 0 0 N N N N 0 N Boke Dabiss 21657 0 0,00 0,00 0 0 N N N N 0 N Boke Malapouyah 11219 0 0,00 0,00 0 0 N N N N 0 N Boke Bintimodia 29300 9 3,07 0,78 5 1 N N N N 0 N Boke Sangarédi 51499 20 3,88 1,73 3 1 N N N N 0 N Boke Tanéné (B) 25061 9 3,59 0,78 3 1 N N N N 0 N Boke Sansalé 8429 0 0,00 0,00 0 0 N N N N 0 N Boke Koulifanya 9649 0 0,00 0,00 0 0 N N N N 0 N 1159

0,85 152 80 0 5

select_n_se evaluation pref sous-pref pop sum_case inc_cum_10000 per_relatif_all n_sem n_epi select_IC select_PR_all select_n_epi N_Y m WASH Forecariah Allassoyah 14817 90 60,74 7,45% 2 N N 0 N Forecariah Benty 24159 44 18,21 3,64% 3 N N 0 N Forecariah Commune urbaine 20275 37 18,25 3,06% 2 N N 0 N Forecariah Farmoriah 33057 36 10,89 2,98% 1 N N 0 N Forecariah Kaback 20090 527 262,32 43,63% 6 Y Y 2 Y Forecariah Kakossa 9389 24 25,56 1,99% 3 N N 0 N Forecariah Kalia 19272 175 90,81 14,49% 5 Y Y 2 Y Forecariah Marferinyah 43730 57 13,03 4,72% 5 N Y 1 N Forecariah Moussayah 38005 108 28,42 8,94% 4 N N 0 N Forecariah Sikhourou 20148 110 54,60 9,11% 3 N N 0 N TOTAL 1208 N

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12 PROFILS SANITAIRES DE LA ZONE LITTORALE

12.1 PROFILS SANITAIRES DE KATCHEK / KANFARANDE / BOKE

L’île de Katchek se situe près de la frontière avec la Guinée Bissau, elle fait partie de la sous- préfecture de Kanfarandé. L’île ainsi que les îles avoisinantes est occupé par une population autochtone de cultivateurs mais elle est accueille aussi un campement de pêche très important.

Katchek est rattaché au poste de santé de Kadigné où il y a 2 agents (ATS) mais il y a sur l’île un poste de santé du ministère de la pêche avec 2 agents ainsi que 3 officines privées. Le poste de santé de Kadigné est censé disposer du matériel et des produits nécessaires pour intervenir en cas de choléra. Toutefois, tenant compte des conditions d’accès, et bien que dépendant de la SP de Kanfarandé, Katchek fonctionne plus directement avec Kamsar. Pourtant la liaison nécessite quand même 12 h de trajet en haute mer et 2 marées. Le campement de pêche de Katchek rassemble près de 4000 personnes lors de la haute saison de pêche à partie de janvier et jusqu’à mars. C’est un site économique important avec de nombreux commerçants et de pêcheurs venant de toute la Guinée mais aussi de la Guinée Bissau, de Sierra Leone, du Sénégal, du Mali… Plusieurs compagnies de pêche basée à Kamsar envoient leurs navettes pour collecter les poissons pêchés sur place.

Les conditions de vie sont précaires, l’habitat est fait de cabanes de tôles, lorsque la population est au maximum certaines personnes dorment même dehors et la disponibilité en nourriture est limitée. L’accès à l’eau se fait par la collecte des eaux de pluies via des jarres et des bidons, et l’utilisation de petits puisards creusés dans le sable et cuvelés avec des drums métalliques. Le commerce d’eau en bouteilles et en sachets est aussi présent notamment lors de la saison sèche. La défécation à l’air libre est très pratiquée dans terrain à l’écart du campement. Il y a aussi des latrines sur pilotis qui permettent plus d’intimité et qui laisse la marée évacuer les excréta.

Le campement a connu 3 épidémies en 2005, 2007 et 2012 mais seule celle de 2005 a été vraiment grave avec 197 cas recensés. Un infirmier de Kamsar – Kassopo a été envoyé sur place dès les premiers jours de l’épidémie pour ouvrir un CTC. Il y a eu 5 décès puis suite à l’arrivée du stock donné par MSF tous les patients ont pu être guéris. Les quartiers de Katchek les plus affectés par l’épidémie de 2005 sont Temenita (de l’ethnie Temene de Kambia - Sierra Leone) et Koko Gundi mais il y a eu aussi pas mal de cas à Bordeaux et Colombie… Plusieurs localités avoisinantes de Katchek ont aussi été impactées, il s’agit de Katfoura et Katchembé ainsi que plusieurs sites en Guinée Bissau tels que Kankondé, Kafora, Kissini…

12.2 PROFILS SANITAIRES DE KASSOPO / KAMSAR / BOKE

12.2.1 Le CS de Kassopo Le CS de Kassopo se situe à Kamsar ville. La population de l’aire de santé est de 94152 personnes mais près de 14000 d’entre elles se trouvent hors zone dans les îles à plus de 5 km du CS. Pour eux l’accès aux soins est restreint, il s’agit notamment des localités de Yongosale, Kufin et Botiné. Le CS a 3 postes de santé intégrés. La couverture téléphonique est correcte sauf sur les îles où il y a seulement quelques sites qui reçoivent le réseau.

Le taux d’utilisation du service est en moyenne de moins de 20%. C’est faible mais il faut tenir compte de la taille importante de la population ainsi que du fait qu’il y a à Kamsar un hôpital privé (celui de la compagnie de ciment CDG) et une quarantaine d’officines privées. Avant Ebola, il y avait un total de plus de 5000 consultations par semestre, ce total est limité à 3800 actuellement. Le CS accueille régulièrement des patients étrangers venant de Sierra Leone, de Guinée Bissau mais aussi du Sénégal ou de Gambie.

Proposition d’actions WASH-CHOLERA / Zone Littorale de Guinée / UNICEF 2016 Page 36

Le nombre de consultations varie selon les saisons avec une augmentation durant la pluie à cause du paludisme. Le taux de diarrhée est très faible avec 3,5% actuellement contre 9,9% avant Ebola. Cela est probablement dû à la forte mobilisation sur les pratiques d’hygiènes durant Ebola ainsi qu’aux distributions régulières de chlore pour le traitement de l’eau de boisson. Le CS a une équipe de 21 titulaires et 38 stagiaires. Au total, 20 personnels ont une expérience de gestion du choléra dont le Chef de CS et son Major. Concernant le stock, ils ont du chlore, des EPI, des potences, un site d’isolement, des lits pour choléra. Ils peuvent utiliser le Ringer et le SRO du recouvrement des coûts si besoin en attendant les dotations d’urgence. Par contre ils n’ont pas de Doxy, pas de cathéter, pas de TDR (stock périmé), et pas de pulvérisateurs. Pour la logistique, ils ont des motos mais s’il faut partir en désinfection domiciliaire dans les îles ils n’ont pas de barques ni de budget pour louer une embarcation. Toutefois, en cas de crise, l’ERAR (équipe régionale alerte et riposte) peut être mobilisée en moins de 24h.

A Kassopo, le choléra a sévie en 2005, 2007, 2008 et 2012. Le tableau indique le nombre de cas consignés dans les rapports hebdomadaires et les localités les plus affectées selon les appréciations des personnels du CS de Kassopo présents à ces moments-là.

Année Nb de cas Localités 2005 378 Kufin, Kassongoni, Kamsar Centre, M’Botini (Yongoslae), Kaliéri- Filima, Port Fori, Katongourou 2007 178 Port Fori, Kuffin, M’Botini (Yongosale) 2008 69 2012 195 Kassongoni (secteur Fulataye), Filima, Kamsar Centre (secteurs 4 et 5 de Bagataye)

Yongosale est un campement de pêche situé à 1h30 de pirogue de Kamsar, plus petit que Katchek il comporte toutefois les même caractéristiques. Le village de Kufin comprend 2 salines à Mogoula et Kalik où les travailleurs saisonniers séjournent en saison sèche dans des campements précaires comme ceux des pêcheurs saisonniers.

La population est sensibilisée au choléra lors des causeries communautaires durant l’hivernage. Le CS a 102 agents communautaires formés durant Ebola pour détecter les cas suspects. Les AC sont équipés de téléphones et de vélos. Avant Ebola le CS avait seulement 11 AC. Le CS a un COSA qui dispose d’un compte en banque avec 33 millions pour le renouvellement de la pharmacie et l’entretien des équipements du CS. Le CS a l’électricité uniquement de 19 à 1 h du matin ce qui pose problème pour les services de nuit. Il y a un système de panneaux solaires mais il est en panne. Pour l’eau c’est satisfaisant avec l’eau du réseau de la CBG plus un forage/réservoir propre au CS réalisé durant Ebola. Pour la chaine de froid et les toilettes c’est Ok.

12.2.2 Le village de Yongosale Le village de Yongosale se situe à l’extrémité Sud de l’estuaire de Kamsar, sur le sable et en front de mer. Le trajet nécessite 3h de barque depuis Kamsar centre. Le village a eu des cas de choléra en 2005 et 2007. La population est estimée à 2000 personnes permanentes et 3000 lors de la saison de la pêche du Bobo de novembre à mars. La communauté résidente se compose des autochtones qui sont les Bagas mais aussi de Soussou, de Peul, de Léonais, de Ghanéens. Ils ont 45 embarcations. La population saisonnière est constituée essentiellement par les pêcheurs Léonais et Soussous qui travaillent pour des compagnies de pêche telles que Adams, AFCO (Coréens), Tanamouna, Océanie et Doubouffisa. Les compagnies ont construit au centre du village une vingtaine de baraquement de tôles qu’ils utilisent pour leurs personnels. Le reste du village qui se répartie en 2 zones distinctes (gada et lakoundo) est construit de baraques de chaumes, de bâches et de tôles. Le village a une douzaine de boutiques bien achalandées mais aucune de vend du chlore ou autre produit chloré. Le village n’a pas d’école, les enfants scolarisés vont à Kamsar. Le poste de santé

Proposition d’actions WASH-CHOLERA / Zone Littorale de Guinée / UNICEF 2016 Page 37 auxquels ils sont rattachés est celui d’Ayoto (SP de Binaré) mais il se trouve à 4 h de marche à travers la mangrove. Habituellement pour les soins ils fréquentent plutôt Kamsar. Pour l’accès à l’eau ils ont 2 puits busés construits en 2010 par la mission catholique de Kotako. Ils sont profonds de 3 m et équipés de pompes Vergnet mais qui sont en panne. Ils utilisent l’eau par les trappes des puits mais elle est légèrement saumâtre. Ils ont aussi 6 petits puisards de 2 m de profondeur qui permettent d’accéder à la lentille d’eau située sous le sable. Toutefois, l’eau est saumâtre et chargée en nitrate ce qui indique une forte activité microbienne. Ces ouvrages tarissent presque entièrement durant la saison sèche. Durant la saison des pluies les habitants collectent l’eau de pluie à l’aide de sceau et de bidons. Il n’y a pas de jarres ni de citerne malgré le fait que de nombreux toit soient en tôles. Les ménages qui en ont la capacité ramènent de l’eau en jerricanes depuis Kamsar mais beaucoup de personnes consomment de l’eau en sachet. Le transport d’un jerricane depuis Kamsar coûte 5000 F et un sachet 500 F. Quelques personnes achètent du sureau à Kamsar mais c’est assez rare. Des nombreuses personnes boivent l’eau des puits et des puisards sans traitement préalable. Pour la défécation, ils n’y a aucune latrine et tous pratiquent la DAL dans la mangrove autour du village. Ils avaient construit une latrine à la mosquée, avec un drum enterré et une superstructure, mais elle a été remplie très vite. Toutefois, chaque ménage à un urinoir et une douche. Le village est jonché de déchets, chacun nettoie plus ou moins devant sa porte mais il n’y a pas de corvée collective et les fatras sont déplacés par les pluies et les marées successives. Aucune agence de développement n’intervient dans le village, il y a juste un bureau du service de l’environnement pour les mangroves. Aucune des personnes rencontrées (chef de port, secrétaire, chef de secteur, adjoint de l’imam) n’a eu le vaccin du choléra lors des vaccinations réalisées à Boké en 2014 alors que leur localité apparait dans le rapport de l’OMS comme étant vaccinée à 99%. Plusieurs décisions ont été prises dernièrement par les villageois, elles concernent le fait de construire 2 blocs de 2 latrines avec 1 dans chacun des quartiers, de solliciter le soutien des compagnies de pêche privées pour améliorer leurs barques et d’aménager un feu de signalisation pour rentrer au port la nuit. Parmi les problèmes qu’ils rencontrent il y a les troubles causés par les équipes de pêcheurs qui souvent se disputent ou se bagarrent essentiellement au sujet des pesées et des salaires versés par les gérants.

12.2.3 Le secteur Fulataye à Kassingony / Kamsar D’après le chef de secteur de Fulataye (le quartier des Peuls) la population est de 2500 personnes et elle se compose majoritairement de Peuls mais il y a aussi des Soussou, des Bagas, des Léonais… La pluparts des ménages sont des commerçants mais il y aussi des cultivateurs, des pêcheurs et des travailleurs de l’usine CBG. Les ménages les plus pauvres achètent du poisson au port pour le fumer et le revendre. Les limites du secteur sont le rail de chemin de fer, le cimetière et la mangrove. Lorsque le train stationne sur le rail il isole le secteur du reste de la ville et oblige la population à faire un détour de 5 km pour accéder notamment au CS de Kassopo. Pour l’accès à l’eau, le secteur est équipé des canalisations du réseau de la CBG et pratiquement chaque maison a un branchement mais depuis 15 ans l’eau n’est plus distribuée. Apparemment le réseau ne produit pas assez d’eau pour toute la ville et ce secteur est totalement non desservi. En conséquence, pour se procurer l’eau de boisson les habitants partent remplir leurs bidons au niveau de la cité de Kamsar où l’eau est gratuite. La plupart des ménages partent là-bas eux soit à vélo ou en véhicule mais il y a aussi des livreurs qui proposent le bidon à 1000 F. Pour l’eau domestique (douche, lessive…) presque chaque ménage du secteur dispose de puits traditionnels de 2 à 3 m de profondeur. Les puits sont non busés et fermés par une trappe. Une moitié du secteur à accès à de l’eau douce mais l’autre moitié orientée vers la mangrove à de l’eau saumâtre qui devient inutilisable en saison sèche. A ce moment-là ces ménages viennent puiser dans l’autre partie du village mais en fin de saison sèche beaucoup de puits sont presque taris et il y a un manque d’eau. Concernant les latrines, chaque maison à une latrines externe et 15% des ménages à en plus une latrines interne à la maison qui fonctionne à l’eau. Les latrines sont construites sur des fosses septiques maçonnées qui sont vidangées soit par camion soit par des vidangeurs manuels. Le taux

Proposition d’actions WASH-CHOLERA / Zone Littorale de Guinée / UNICEF 2016 Page 38 d’accès aux latrines est de 100% mais pas plus de 15% des latrines ont un couvercle sur la fosse. En comptant les latrines internes cela fait un taux de 30% de latrines améliorées. Pour les ordures il y a eu des tentatives d’entreprises de collecte mais cela n’a pas fonctionné et chacun dépose ces déchets aux abords du secteur. Le secteur a 2 agents communautaires, il n’y a pas d’école ici et les enfants vont dans les secteurs voisins. Le secteur est ancien, il est alimenté en électricité mais actuellement il y a pas de nouvelles constructions Les principaux problèmes énoncé par le chef de secteur sont les routes qui sont en terre et mal entretenues, l’absence de poste de santé et le problème de l’eau.

Femme d’une famille de Fulata : Ils sont 8 personnes, le chef de famille est un homme. Pour l’eau de boisson en saison des pluies les enfants vont chercher à vélo chaque matin 5 bidons au lieu dît « barrière » situé à 3 km d’ici. Il leur faut 1 heure pour aller et venir. Ils ont un puits mais qui tari en saison sèche il faut alors chercher 10 bidons chaque jour à « barrière ». Pour cela ils s’associent avec un voisin qui a une charrette tractée manuellement et cela leur demande 2 heures. La mère de famille sait traiter l’eau avec le chlore C mais elle n’en a plus depuis la fin des distributions qui avaient lieu pendant Ebola. Elle a du savon et connait seulement 1 des 5 moments clefs pour le lavage des mains. Ils ont accès à une latrines construite en dur sur fosse septique. Il n’y a pas de siphon mais ils rincent les fèces avec de l’eau pour les évacuer dans la fosse. Si un enfant a la diarrhée elle l’amène au CS et elle ne sait pas préparer le SRO maison. Par contre, elle sait que les diarrhées sont causées par les aliments et l’eau sale ainsi que par les mouches.

12.2.4 Le secteur Bagataye/ Kamsar Bagataye (la ville des Bagas) s’étend sur les 3 secteurs 4, 5 et 6. Ils sont peuplés essentiellement de Bagas mais il y a aussi des Soussous et d’autres communautés. L’activité principale est l’agriculture mais il y a aussi des commerçants et des pêcheurs. De plus, de nombreuses femmes participent à la collecte du sel dans les îles (Kassimakoro) lors de la fin de la saison sèche en avril et mai. Les 3 secteurs regroupent environ 6000 personnes. L’habitat est dense et des petites ruelles séparent les concessions. Pour l’accès à l’eau de boisson, dans le secteur 5 60% des maisons ont un raccordement au réseau de la CBG mais seulement 3 concessions du bas du secteur en reçoivent quotidiennement de 7h à 10h. L’eau est gratuite et beaucoup de ménages viennent s’approvisionner dans ces concessions. Les autres ménages partent dans les autres secteurs où le réseau fonctionne et ramènent leurs bidons à domicile. Le réseau de la CBG est alimenté par 2 forages à fort débit l’un situé sur le site de la mine de bauxite et l’autre à Kolaboui à 23 km de Kamsar. Pour l’eau domestique il y a beaucoup de puits mais l’eau est saumâtre. Selon l’emplacement les puits font de 10 à 15m de profondeur Concernant les latrines, l’accès est difficile et pas plus de 15% des ménages ont une latrine. Ceux qui n’en n’ont pas utilisent celle des autres mais il y a aussi beaucoup de personnes qui font leurs besoins dans des poches plastiques qu’ils jettent çà et là. Pour les ordures il n’y a pas de ramassage et les ruelles sont très sales. Il y a un marché important avec des latrines (publiques et privées) et 1 point d’eau. Il y aussi une école primaire à 15 classes avec des latrines et un point d’eau. Il y a 2 agents communautaires dont l’un est le chef de secteur. Par contre, pour le secteur 4 le chef de secteur qui était présent lors de la discussion nous fait remarquer qu’il ne connait pas les 2 AC de chez lui et qu’ils ont été désignés sans son aval.

Femme d’une famille de Bagataye : C’est une famille polygame de 19 personnes. La femme interviewée a un foyer de 9 personnes. Chaque jour avant l’école les enfants partent chercher 10 bidons sur le site du bureau de la commune où le réseau de la CBG fonctionne. A la maison l’eau de boisson est stockée dans un canari de terre partiellement fermé par un plateau métallique rouillé. L’eau est puisée avec un gobelet dédié en plastique. Lors de la saison des pluies ils collectent l’eau de pluie avec des sceaux. Ils ne consomment pas de sachet d’eau. Elle sait traiter l’eau avec le chlore C ou le sureau et un de ses fils a conservé un bidon de sureau. Elle connait 2 des 5 moments clefs du lavage des mains mais reconnait qu’elle n’a pas du savon chaque jour. Lorsque c’est le cas elle utilise de la cendre à la place. Ils ont accès à une latrine mais elle est partagée par plus de 10 ménages plus

Proposition d’actions WASH-CHOLERA / Zone Littorale de Guinée / UNICEF 2016 Page 39 les utilisateurs occasionnels qui sont nombreux car la concession est en pleine ville. La latrine est en très mauvais état et mal entretenue. Ils la vidangent chaque année avant la saison des pluies par des vidangeurs manuels qui interviennent de nuit. Elle sait que la diarrhée peut être transmise par des aliments et de l’eau sale. En cas de diarrhée pour un enfant elle prépare une boisson à base d’amidon de manioc ou à base de plantes locales. Lorsqu’elle résidait dans son village d’origine dans les îles ils avaient aussi préparé du SRO maison lors d’une épidémie de diarrhées.

12.3 PROFILS SANITAIRES DE TOUGNIFILY / BOFFA

12.3.1 Le CS de Tougnifily L’aire de santé de Tougnifily comporte 34734 habitants mais la zone couverte est de 24017 personnes car le secteur sud-est (Kinyaya, Tanene et Kissing) n’est pas couvert. Le CS de Tougnifily a 3 PS intégrés à Diogoya, Monchon et Mamya. Le taux d’accès aux soins est de 25%, il a chuté à 15% durant Ebola et il était de 35% avant Ebola. Il n’y a pas de patients étrangers. Le personnel du CS comprend 4 titulaires et 11 stagiaires. Seuls les 4 titulaires ont l’expérience du choléra. Tougnifily n’est pas site sentinelle et n’a donc pas reçu de dotation spécifique au choléra cette année. Toutefois, ils ont du ringer et de la doxy (dans le RC), du SRO, du chlore, des EPI, des pulvérisateurs. Par contre ils n’ont pas de TDR et de cristal, pas de lits et pas site d’isolement. Le CS est co géré par un COSA qui a 10 millions de F à la banque. Depuis Ebola ils ont un réseau de 50 AC équipés de vélos et de téléphones, avant ils étaient seulement 10. Les AC sont formés pour détecter les cas suspects. Le CS est en cours de réhabilitation ce qui leur permettra d’avoir l’électricité (photovoltaïque) en permanence mais le bâtiment ne sera pas alimenté en eau. Ils continueront à s’approvisionner au forage PMH mais il sera possible d’envisager le raccordement après car le CS aura un réseau d’eau interne. Durant les dernières années l’AS a connu plusieurs épidémies de choléra en 2005, 2007, 2008 et 2012. Les LL ne sont pas disponibles alors il n’est pas possible d’identifier précisément les localités les plus affectées. Toutefois, selon les personnels en poste les localités prioritaires pour des interventions de prévention sont : 1) Le secteur de Monchon situé au nord-ouest de l’AS (Monchon était le cas index de 2005 et Mintany était le cas index de 2007) qui est une zone de riziculture enclavée et qui peut être considéré comme un cul de sac pour des cas de choléra à priori contractés au marché hebdomadaire de Tougnifily. 2) Le secteur de Mamya au sud avec le port et le campement de pêche de Kondeyéré. 3) Tougnifily centre et le quartier de Kabia et le proche village d’Amissirya tous deux fortement affectés en 2007. L’accès à Monchon est très difficile actuellement alors les visites de terrain se feront à Kondeyéré et Kabia. A noter que le PS de Monchon est géré par 2 agents de santé et 1 AC, un seul des AS est expérimenté pour le choléra et le PS n’a pas de Ringer ni de doxy pour prendre en charge un éventuel cas.

12.3.2 Le village de Kondeyéré Le village se trouve sur le littoral à 13 km de Tougnifily. Il fait partie du district de Mamya où il y a un poste de santé. La population de Kondeyéré est d’environ 1800 personnes permanentes avec en plus environ 1000 pêcheurs saisonniers de novembre à janvier. Ils ont été vaccinés contre le choléra en 2012. Lors d’Ebola des villageois avaient brûlé une ambulance de la Croix Rouge et tabasser sévèrement 2 staffs. Les habitants permanents ont été vaccinés contre le choléra en 2012 mais pas les saisonniers. La communauté se compose de pêcheurs (300 embarcations enregistrées au port) et de cultivateurs essentiellement soussous mais aussi de peuls, de Temene et de bagas. Les pêcheurs saisonniers sont issus des mêmes groupes avec en plus des léonais et des sénégalais. Ils travaillent pour des sociétés telles qu’Adams, Océanie, Puissant, Dougoufissa basées à Kamsar et Conakry. Ils logent à domicile chez des tuteurs. Les maisons sont en tôles, en bâches, en séko, en terre ou en briques et des privés vendent de l’électricité (3000 F / mis / ampoule). Le village a de nombreuses boutiques mais le marché hebdomadaire est à Tougnifily. Le village n’a pas d’école mais seulement 1 classe de 2 niveaux construite par la communauté qui accueille les plus jeunes enfants trop petits pour aller à l’école de Mamya.

Proposition d’actions WASH-CHOLERA / Zone Littorale de Guinée / UNICEF 2016 Page 40

Pour l’eau ils ont 6 puits traditionnels busés avec des fûts en plastique qui permettent de prélever l’eau de la lentille à moins de 2 m de profondeur. Ces puits sont saumâtres et leur débit est presque nul en fin de saison sèche. Ils ont aussi 2 puits cimentés dont l’un a été équipé d’une pompe manuelle à succion aujourd’hui hors service. Ces ouvrages servent pour l’eau domestique car pour l’eau de boisson ils collectent l’eau de pluie et sinon ils consomment celle du forage PMH de Mamya situé à 4.5 km. Plusieurs livreurs d’eau qui ont des véhicules transportent et vendent le bidon d’eau à 2500 F. De nombreuses personnes consomment aussi l’eau en sachet. Dans les boutiques du village il n’y a pas de chlore à acheter mais quelques personnes ramènent du sureau de la ville. Pour les latrines 80% des personnes pratiquent la DAL dans la mangrove alentour mais depuis plus de 5 ans ils ont 2 latrines publiques de 4 et 6 blocks construites par CMC et CERPAG. L’utilisation se paye 500 F et chaque latrines reçoit environ 30 visites quotidiennes. Elles n’ont jamais été vidangées. Pour les ordures ils n’ont pas de stratégie collective et le village est plutôt sale. Les principaux problèmes de la communauté sont l’eau, l’école, l’absence de PS et l’absence de quai au port. Pour le PS ils ont commencé la construction d’un bâtiment. Les sociétés de pêche les ont aidé pour débuter cette construction et ils les aides aussi pour acheter des filets, des moteurs et des barques à condition qu’ils leur réservent l’exclusivité de leur pêche.

Une famille à Kondeyéré Ils sont 8 personnes et le chef de famille est un homme. Elle utilise l’eau d’un puits pour les usages domestique, elle collecte l’eau de pluie pour la boisson ou achète 2 bidons par jour. Pour la qualité de l’eau elle sait qu’elle peut la filtrer ou la traiter avec du sureau. Sa belle-sœur lui en envoie de Conakry régulièrement mais le dernier bidon est fini depuis 2 jours. Pour la latrine, les adultes utilisent les latrines publiques mais les enfants font dans des pots qu’ils vident ensuite au bord de l’eau. Elle a du savon et connait et sait que la diarrhée vient lorsque l’on avale des choses sales. Elle connait 3 des 5 moments clefs du lavage de mains. Si un enfant a la diarrhée elle l’amène au PS mais elle ne sait pas préparer le SRO.

12.3.3 Le village de Kabia Kabia est un quartier de Tougnifily. Il comprend 350 personnes et ce sont des cultivateurs riziculteurs soussous avec quelques peuls. Ils ont été vaccinés contre le choléra en 2012. Ils ont 8 puits traditionnels et un forage PMH mais son eau et chargée en fer et un peu saumâtre en saison sèche. Il est équipé d’un défériseur mais les gens préfèrent aller à la pompe de la mosquée qui se trouve à 500 m de là. Ils connaissent le sureau suite aux distributions mais ils n’en utilisent pas autrement. Beaucoup de personnes consomment aussi l’eau en sachet. Pour les latrines chaque ménage en a une, ils ont un taux de couverture de 100 %. Ce sont des latrines à simple trou avec une dalle en béton ou en bois recouverte de ciment. Pour les ordures chacun nettoie et il n’y a pas de pratique collective. Leur problème concerne surtout la riziculture et le fait que les rizières sont parfois envahies par de l’eau salée. Pour le marché ils sont proche du grand marché hebdomadaire de Tougnifily qui accueillent de nombreux marchands et visiteurs qui à l’occasion dorment dans le village. Le SNAPE a prévu la construction d’un mini AEP à Tougnifily.

12.4 PROFILS SANITAIRES DE DOUPROU / BOFFA

12.4.1 Le CS de Douprou L’AS de Douprou comprend 21981 personnes (2016) dont 19612 sont couvertes. Le CS a 4 PS à Koukoudé, Bilinsadi, Koumbaya et Yereadi. Le taux de consultation est de 45%, il était de 25% durant Ebola et de 35% avant Ebola. La hausse est liée à la rénovation du CS et à la qualité des soins actuels. Le taux de maladies diarrhéiques et de 2% actuellement mais il double en saison des pluies. Le personnel se compose de 6 personnes dont 3 sont expérimentées pour le choléra. Ils ont tous le nécessaire requis pour prendre en charge un cas de choléra car ils ont reçu la dotation spécifique aux sites sentinelles. Ils leur manque juste un site d’isolement et des lits choléra. Ils ont 42 AC équipés de vélos et de téléphones et formés à la détection des cas suspects. Avant Ebola ils en avaient

Proposition d’actions WASH-CHOLERA / Zone Littorale de Guinée / UNICEF 2016 Page 41 seulement 12. Ils ont un COSA fonctionnel et 6 millions en banque. Le CS est électrifié (solaire), ils ont une chaine de froid fonctionnelle et un forage PMH dans l’enceinte du CS mais le bâtiment n’est pas raccordé. Ils avaient une citerne pour l’eau de pluie mais elle a une fuite au niveau de la pompe de refoulement qui alimentait le CS.

12.4.2 La ville de Koukoudé Koukoudé est situé à 25 km de Douprou, c’est un district qui comprend 2 secteurs. Ensemble, ils composent une seule ville de 8500 habitants. C’est une ville portuaire qui est devenu un immense campement de pêche. Il y a 480 barques permanentes et durant la saison de pêche pendant 5 mois de novembre à mars il y a plus de 200 barques additionnelles qui viennent ici. Les saisonniers sont léonais, soussous (de Dubreka, Boffa, Forécariah), bissaus, sénégalais et même ghanéens. Ils logent chez l’habitant. La ville a un PS et 4 officines privées, une école publique, une école franco arabe et une école en anglais qui date de l’arrivée des réfugiés léonais lors de la guerre en Sierra Leone. Ils n’ont pas de collège. Il n’y pas de marché hebdomadaire mais un marché quotidien car la ville a de très nombreuses boutiques, une gare routière, des vidéo clubs, des dancings et des bars de nuits. La prostitution est fréquente ici et il y a une prévalence importante du VIH. L’eau est un problème important car ils n’ont que 2 forages PMH dont un seul délivre une eau vraiment bonne. Il y a aussi 2 autres forages PMH mais les pompes ne sont plus réparées car l’eau est saumâtre. Pour l’eau de boisson la population utilise celle du puits de la mosquée de Temou Temou située à 2 km de la ville. Il y a aussi des livreurs de bidons pour 500 F si c’est l’eau des PMH de la ville ou 1000 F si c’est l’eau de Koumbaya (10 km) et Modeagbé (12 km). Il y a aussi le forage qui était utilisé par l’usine Thiangui (poisson lavé congelé) mais depuis sa fermeture il ne sert plus. Ce forage a de l’eau de qualité en quantité, i est situé à l’entrée de la ville) environ 1,5 km du port et pourrait être valorisé. Pour collecter l’eau de pluie il y a quelques jarres mais pas d’impluvium. Beaucoup de personnes consomment aussi des sachets et il y a du sureau en vente dans les boutiques. Pour l’eau domestique il y a plus de 50 puisards saumâtres même si vers le haut de la ville la salinité diminue. Pour les latrines, ils ont 4 latrines publiques pour un total de 18 cabines. L’accès coûte 500 F et elles sont gérées par la communauté. Il y a aussi une autre latrine publique mais dont la dalle est cassée. Pas plus de 20% des ménages ont accès à une latrine familiale et plus de 60% de la population pratique la DAL. Avec les ordures des ménages ils consolident une digue qui limite l’inondation du quartier du port lors des grandes marées. En 2012 ils ont été vaccinés contre le choléra. Leurs priorités sont l’aménagement du port, la route, la gare routière et la construction de la maison de la jeunesse. Pour la route ils font régulièrement des réparations, pour la maison de la jeunesse ils ont commencé la construction. Ils utilisent les taxes payées par les pêcheurs pour financer le CDD et les projets.

12.4.3 Le village de Bongolon Le village est situé à 8 km du CS, c’est un port qui devient campement de pêche lors de la haute saison de pêche. La population est de 1500 habitants avec des Baguas, des soussous, des léonais, des ghanéens… Ils sont pêcheurs, cultivateurs et saliculteurs. De novembre à mars le nombre de barques motorisées passe de 50 à 100 et la population double. Les saisonniers viennent de Conakry, de Sakama, de Koba et de Boffa, ils logent chez l’habitant. Le village a plus de 20 boutiques dont certaines vendent du sureau, une école de 3 classes construite par la communauté. Pour la santé le CS de Douprou se trouve à 8 km. Pour l’eau ils ont uniquement quelques puits traditionnels mais l’eau n’est pas buvable. Le premier forage PMH est à Kennedé à 8 km, des livreurs vendent l’eau à 2500 F le bidon. Ils consomment aussi l’eau de pluie et les sachets. Le port est aménagé, ils ont bénéficié de projet de l’UE et de l’AFD pour le quai, les hangars pour les claies et le fumage du poisson ainsi que pour la structuration du CDD. Ces projets ont aussi permis la construction de 9 portes de latrines publiques en 2011 qu’ils ont déjà vidangées 4 fois. Sinon plus de 70% de la population pratique la DAL. Pour les ordures chaque ménage a un sceau qu’il vide régulièrement dans des fosses pour qu’elles soient brûlées. Ils ont un grand marché hebdomadaire le mercredi. En

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2012 ils ont été vaccinés contre le choléra. Le CDD gère les activités du port, il collecte les taxes, et il vient de construire un local pour ses activités. Le port est inondé lors des grandes marées, ils ont construit une digue en briques mais cela ne suffit pas. Leurs priorités sont la route et la réhabilitation des claies et des fumoirs. L’association des femmes possède des barques et elle gère des actions sociales comme assurer les évacuations médicales ou autres…

12.5 PROFILS SANITAIRES DE BOFFA CENTRE / BOFFA

12.5.1 Le CS de Boffa Centre L’aire de santé de Boffa Centre comprend 28250 habitants et a 3 postes de santé. La population couverte est de 26944 personnes car certaines zones sont isolées comme Sakama, Marama et Dari et ne sont accessibles qu’en barque. Le téléphone est fonctionnel partout. Ceux de l’île de Dari fréquentent plutôt à Walia. Les sites les plus affectés par le choléra sont Sakama et Marara. Le taux d’utilisation du service est de 26% actuellement comme avant Ébola mais il avait chuté à 18%. Il y a plusieurs cliniques et officines privées sur l’aire de santé qui couvrent aussi les besoins. Parmi les patients i y a les locaux mais aussi des étrangers tels que des léonais et des ghanéens. Concernant le choléra, sur 11 staffs, seul le major du CS est expérimenté mais par contre il y a aussi du personnel expérimenté à l’hôpital car il y a avait le CTC là-bas. Pour prendre en charge un cas de choléra ils ont tout ce qu’il faut sauf des TDR, des lits et un site d’isolement mais il y a le CTC/CTE à l’hôpital. Pour l’accès aux îles ils ont une barque achetée par l’OMS suite au choléra mais le moteur est de 40 chevaux ce qui est trop gourmand en carburant pour un usage régulier. Il y a 77 AC maintenant contre 18 avant Ébola. Le CS a un COSA fonctionnel avec 7 millions en banque. Le CS est électrifié via le réseau et le solaire. Pour l’eau il y a seulement une PMH. Pour les toilettes ils sont bien équipés.

12.5.2 Le village de Sakama Le campement de pêche de Sakama se trouve à 2h de barque du port de Boffa sur une île à l’extrémité de l’estuaire du fleuve Fatala. Sur le plan administratif Sakama est un district composé de 3 secteurs, avec secteurs 1 et 2 qui forment le campement de Sakama et le secteur 3 qui s’appelle Silita et qui est un peu à l’écart de Sakama. A l’origine Silita était un campement de Bissaus. La population résidente du district est de 850 personnes dont seulement une centaine est née ici les autres sont des migrants économiques. La population autochtone est Bagua mais actuellement il y a beaucoup de soussous mais aussi des peuls, des téménés, des malinkés et autres léonais, ghanéens et sénégalais. Le village s’agrandi de quelques maisons chaque année. A Sakama il y a plus de 40 pirogues de pêche privées ainsi que plus de 30 pirogues de sociétés de pêche telles que Puissant Dixit, Adams, AFCO, Thiangui, Orgi pêche, Sky, Dougoufissa… De plus, de novembre à mai, lors de la grande saison de pêche environ une centaine de pirogues et un millier de pêcheurs viennent grossir la population du campement. Ces pirogues arrivent de Katchek, Kamsar, Kaback, Conakry, Bongolon, Koukoudé… L’accès au bois de la mangrove permet une importante activité de fumage du poisson. Le village n’a pas d’école et plus 200 enfants ne sont pas scolarisés, il n’a pas non plus de PS mais a un AC. Par contre, le village à plus de 15 boutiques diverses dont certaines vendent des médicaments et une vend du sureau. Il y a aussi des vidéos clubs. Pour l’eau ils ont 4 puisards répartis entre secteur 1 et 2 mais l’eau n’est pas buvable alors pendant la saison des pluies ils collectent l’eau de pluie qu’ils stockent dans des drums ou des bidons. Pendant la saison sèche ils achètent des bidons que des livreurs amènent de Kissing près de Boffa et revendent à 2500 F l’unité. Par ailleurs, beaucoup de personnes consomment de l’eau en sachet. Il y a 4 ans l’ADMR soutenue par UNICEF a construit 3 citernes impluvium en maçonnerie mais aucune ne fonctionne car elles ne sont pas étanches. Ils ont une latrines publique de 3 cabines construites par CMC il y a 3 ans, elle est en accès libre et surtout utilisée par les femmes. Toutefois, 80% de la population pratique la DAL ou utilisent des pots de chambre pour adultes et enfants qui sont ensuite vidangées dans la mangrove. Pour les ordures, il est interdit de les déposer vers le port, par contre il est recommandé de les jeter sur un site où ils consolident une digue de protection du village contre les marées.

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Le village a une association qui s’appelle APDS association pour le développement de Sakama. Ils ont essayé de coordonner l’approvisionnement en eau par bidon mais cela a échoué. Ils ont aussi investi dans la production d’électricité mais les générateurs sont tombés en panne. Ils ont construit un hangar qui sert de salle de réunion et de la salle des fêtes.

Famille 1 Sakama Ils sont 5 personnes, le chef de famille est un homme mais il est malade et absent. L’activité principale de la mère de famille est fumeuse de poisson. Actuellement elle consomme l’eau de pluie qu’elle traite avec du Chlore C. Elle avait un stock de 5 chlore C et il lui en reste 1 seul, après elle en achètera. En saison sèche elle achète des bidons elle a besoin d’un bidon par jour. Pour l’eau domestique elle se sert au puisard. Pour les latrines elle utilise la latrine publique. Elle sait que la diarrhée est provoquée par des aliments sales ainsi que par les malades qui ont la diarrhée. Si un enfant à la diarrhée elle lui donne de l’Orasel avec de l’eau en sachet. Pour le lavage des mains elle connait 3 des 5 moments clefs. Elle a du savon.

Famille 2 Sakama C’est la famille du chef de secteur et de la présidente des femmes. Ils sont 30 à vivre ensemble dont 12 actifs. Pendant la saison sèche elle a besoin de 20 bidons par mois. Pendant la saison des pluies elle utilise du sureau ou du chlore C, elle en a de disponible actuellement ainsi que du savon. Pour les latrines la plupart d’entre eux va en brousse mais elle, elle utilise le pot de chambre. Pour l’origine de la diarrhée et le lavage des mains elle connait les bonnes réponses.

12.6 PROFILS SANITAIRES DE KOBA / BOFFA

12.6.1 Le CS de Koba L’aire de santé de Koba comprend 52826 habitants et a 6 postes de santé. La population couverte est de 49163 personnes car certaines zones sont isolées comme Bokhenéné qui est accessible par barque en moins d’une heure. Le téléphone est fonctionnel partout. Les sites les plus affectés par le choléra sont Bokhenéné, Taboria et Tanéné. Le taux d’utilisation du service est de 37% actuellement, il est tombé à 27% durant Ébola alors qu’avant il était de 45%. Il y a plusieurs cliniques et officines privées sur l’aire de santé qui couvrent aussi les besoins. Parmi les patients i y a les locaux mais aussi des étrangers tels que des léonais et des ghanéens. Concernant le choléra, sur 21 staffs, il y a 5 avec une expérience du choléra. Pour prendre en charge un cas de choléra ils ont tout ce qu’il faut mais le Ringer et la Doxy sont dans le RC et il manque les TDR, les lits et un site d’isolement. Il y a 81 AC maintenant contre 10 avant Ébola. Le CS a un COSA fonctionnel avec 8 millions en banque. Le CS est électrifié mais les prises ne marchent pas. Pour l’eau il y a seulement une PMH car le pompage électrique ne fonctionne plus. Pour les toilettes ils sont bien équipés.

12.6.2 Le village de Taboria Taboria est un district qui comprend 8 secteurs et totalisant 7923 habitants. Les 2 secteurs les plus affectés par le choléra sont ceux de Kassane et Mangué Gadiry qui sont situés de part et d’autre du port. Le secteur de Kassane regroupe 1587 habitants il fonctionne comme un campement de pêche. Le village s’étale sur le flan d’une petite colline et les maisons et baraquements sont distribués de façon aléatoire. Chaque année une quinzaine de nouvelles maisons est construite. La population autochtone est Bagua mais il y a beaucoup de Temene et de léonais. Le village a une source d’eau douce permanente située à 200 m des dernières maisons du village. En saison sèche son débit baisse mais reste conséquent et l’eau de la source est vendue pour 100 F par bidon. CMC étudie actuellement la possibilité d’aménager cette source. Le président du district est favorable à son aménagement. Par ailleurs, le village a 2 forages PMH utilisés pour l’eau de boisson et 3 puits traditionnels utilisés pour les usages domestiques. Pour les latrines, il y a une latrine publique avec 2 cabines au port. Elle est gérée par le chef de port. Pour les latrines familiales chaque cour dispose d’une latrine mais 50% des habitants pratique la DAL. Pour les ordures il y a un site dédié mais

Proposition d’actions WASH-CHOLERA / Zone Littorale de Guinée / UNICEF 2016 Page 44 beaucoup de personnes jettent leurs déchets au bord de mer. La communauté a pris l’initiative de démarrer la construction d’un poste de santé. Les murs sont montés et les sociétés de pêche ont donné 120 tôles pour la toiture. Le secteur de Mangué Gadiry comprend 1247 habitants sa configuration est similaire à Kassane et ils ont 3 forages PMH. Ils ont aussi un gros marché hebdomadaire le mardi. Entre ces 2 localités il y a une cinquantaine de boutiques dont certaines vendent du sureau. Ils ont été vaccinés contre le choléra.

12.7 PROFILS SANITAIRES DE KABACK / FORÉCARIAH

12.7.1 Le CS de Kaback Le CS se situe au centre de l’île de Kaback, l’accès se fait depuis 3 ans par la route suite à la construction du pont. L’aire de santé couvre 30916 personnes et dispose de 5 PS dont 3 PSI et 2 formels. Les villages les plus affectés par le choléra en 2007 et 2012 sont ceux situés sur le front de mer à Khounyi, Kolondia, Fria, Mataka et Rapata plus quelque uns du centre comme Youlayen et Yetya. Le réseau téléphone couvre toute l’île mais avec le réseau Areba. Le taux d’utilisation du service de santé est de 22% il avait chuté durant Ebola et remonte peu à peu, avant il était proche de 30%. Les patients sont locaux ou léonais. 2 des 8 agents ont une expérience du choléra et ils disposent d’un peu de doxy, du ringer et du SRO (du recouvrement des coûts), un site d’isolement vétuste, 2 pulvérisateurs, des EPI, du chlore mais pas de lits choléra. Le CS a l’électricité solaire et des latrines fonctionnelles. Pour l’eau, ils ont une citerne de collecte d’eau de pluie, et un puits mais qui devient saumâtre en saison sèche alors ils partent collecter de l’eau à un autre puits distant de 500 m.

12.7.2 La SP de Kaback L’île de Kaback est principalement dédiée à la riziculture, plusieurs plaines rizicoles sont aménagées et il y a un système de régulation de l’eau de grande envergure. Une digue de terre protège l’île des grandes marées qui peuvent inonder une partie des rizières de l’île. Une demi-douzaine de campements de pêcheurs est installée sur les fronts de mer au Sud et à l’Ouest de l’île. La majorité de l’île est occupée par des villages ruraux bordant les rizières comme Yetya où il y a un PS qui assure entre 200 et 350 consultations en saison de paludisme. Dans ces villages 80% des ménages utilisent des latrines traditionnelles qui ont une fosse d’un ou 2 mètres de profondeur un siège surélevé d’un mètre et un abri de paille ou de tôle. Mais 20% de la population pratique la DAL. Pour l’eau, il y a une cinquantaine de puits maçonnés construit il y a 25 ans mais la plupart d’entre eux deviennent saumâtres et tarissent en saison sèche. A cette période les habitants des divers villages consomment l’eau de 3 sources (2 à Youlayen et 1 à Mataka) mais surtout celle des puits de 2 localités qui produisent de l’eau douce en permanence. Il s’agit de ceux de Karangbani à 5 km à l’Est du CS de Kaback et de ceux de Kéka à 10 km de Yetya. Ceux de Karangbani font 5 à 6 m de profondeur et ceux de Kéka autour de 10 m. La population apprécie l’eau de ces puits et n’utilise pas de chlore pour la traiter avant de la consommer. Pourtant il y a du chlore à vendre au marché de Kaback.

12.7.3 Le PS de Khounyi Le PS a été inauguré en 2014, il doit couvrir la population de Khounyi qui est de 4500 en haute saison de pêche. Le taux d’utilisation du PS est très faible avec un nombre de consultations qui varie de 40 à 70 par mois. L’équipe se compose de 2 agents, de 3 matrones et d’un AC. Le responsable de PS est atteint d’une importante surdité. Toutefois il a l’expérience du choléra mais ils n’ont pratiquement rien pour prendre en charge un cas. Ils ont une dose de ringer, pas de doxy, pas de site d’isolement, pas de pulvérisateurs, pas de lit choléra, pas de TDR. Ils ont seulement du chlore HTH et des EPI. Le poste de santé est équipé de toilettes en dur (4 portes) mais la maçonnerie se craquèle car le terrain est très meuble. Ils ont aussi deux polytanks pour stocker l’eau de pluie mais le vent violent a démonté les gouttières. Alors, ils prennent l’eau domestique dans un puisard local et ils boivent de l’eau en sachet.

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12.7.4 Le village de Khounyi Le village se situe à la pointe de l’île de Kaback sur le front de mer. L’accès par la route est difficile, il se fait en moto sur les 6 derniers km à travers les rizières et en franchissant plusieurs zones marécageuses régulièrement inondées par la marée. Le village est un campement de pêche qui accueille 3000 p en permanence et 4500 lors de la haute saison de pêche de novembre à mai. La population se compose à 80% de léonais et seulement 40% d’entre eux sont natifs de la localité. L’habitat est très dense, les baraquements sont concentrés entre la place et les marécages. Il y a de nombreuses boutiques de tous types, vidéo club, pharmacie, marchands de générateurs… L’économie est très monétisée mais aucune des boutiques ne vend du chlore. Le village étant un point de passage transfrontalier avec la Sierra Leone il héberge un poste militaire de la marine. Il y a une école de 3 classes et un poste de santé depuis 2014 mais peu fonctionnel. L’activité principale est la pêche mais les habitants pratiquent aussi la riziculture et la saliculture. De nombreuses sociétés de pêche viennent à Khounyi (Adams, AFCO, Puisant, Benna pêche ; Sky…). Ils ont aussi plusieurs groupements notamment ceux des femmes pour leurs activités de fumeuses de poisson. Pour l’eau, ils ont plusieurs puisards d’eau saumâtre dans la lentille mais ces puits tarissent en saison sèche. Ils ont un puits permanent situé à l’écart du village mais sont eau est aussi saumâtre. Ils ont 4 impluviums en maçonnerie mais seuls 2 d’entre eux sont fonctionnels. L’eau est partagée entre les familles. Durant la saison des pluies chaque famille collecte l’eau de pluie via des sceaux, des bidons et des jarres dont certaines sont fermées à clef. Pendant la saison sèche les villageois partent en barque pour collecter l’eau des puits de Missira situés à 1h de navigation. Des livreurs proposent le bidon pour 3000 F. Une grande partie de gens consomment de l’eau en sachet. Pour les latrines, il y a des latrines publiques en dur à l’école et au PS et une latrines sur pilotis en bois et bâche de 9 cabines. La DAL est pratiquée par 80% de la population. Le village est envahi par les ordures que les marées ramènent inlassablement aux abords et dans les ruelles du campement. Les jeunes organisent des séances de nettoyages de temps en temps mais cela est uniquement efficace en saison sèche. La communauté s’organise régulièrement pour entretenir la route vers le centre de Kaback. Ils font des collectes d’argent auprès des familles et sollicite l’aide des sociétés de pêche pour réaliser ces interventions.

12.7.5 Le village de Missira Le village de Missira est un port de la SP de Marferinyah, il se situe à 1h de route de Forécariah à l’Est de la route de Kaback. Le village est régulièrement cité par les populations des campements de pêche comme site d’approvisionnement en eau. Il a 6 puits traditionnels, 2 PMH et 1 source. Sur les 6 puits 5 deviennent saumâtres et sont presque taris en saison sèche. Le sixième est permanent et son eau est douce, il est très utilisé toute l’année et toute la journée, il est appelé le puits de Hayaya. Des enfants assurent le portage des bidons vers l’embarcadère pour les barques qui partent en direction des divers campements. L’eau est gratuite mais le transport coûte 500 F. Les 2 PMH, sont situées sur le haut du village loin du port devant la maison du chef de quartier et à l’école. Elles servent principalement aux autochtones. La source et un puisard situé à 500 m du village en bordure du bras de mer. Lorsque la marée est haute les pirogues peuvent accoster à quelques mètres de la source. Elle porte le nom de Maya et son eau est douce et elle coule en permanence.

12.8 PROFILS SANITAIRES DE KALIA / FORÉCARIAH

12.8.1 Le PS de Mabala Le PS couvre une population de 1772 habitants répartis en 10 secteurs dont uniquement 6 sont couverts. Pour accéder au PS il faut prendre une barque au port de Sinkiné à 30 minutes de voiture Forécariah et remonter un bras de mer durant 2 h. Le taux d’utilisation du PS est très faible avec un nombre de consultations qui varie entre 20 et 30 par mois. Les données sont remontées uniquement une fois par mois au CS. Il a été fermé pendant 6 mois car il n’y avait pas de personnel. L’équipe actuelle se compose de 2 agents, de 2 matrones et de 2 AC. Personne n’a d’expérience en matière de choléra et le chef de poste n’en connait pas les symptômes. Ils n’ont pas grand-chose pour prendre

Proposition d’actions WASH-CHOLERA / Zone Littorale de Guinée / UNICEF 2016 Page 46 en charge un cas. Ils ont 10 doses de ringer et du SRO, mais pas de doxy, pas de site d’isolement, pas de pulvérisateurs, pas de lit choléra, pas de TDR. Ils ont seulement du chlore HTH et des EPI. Le poste de santé est équipé de toilettes en dur mais elles sont HS car les soubassements se sont affaissés. Il y a aussi de vieux panneaux solaires mais le système ne fonctionne pas. Il n’y a pas d’eau et ils s’approvisionnent chez les voisins qui puisent au puits du village.

12.8.2 Le village de Sabouya/ Mabala Le district de Mabala se compose de 10 secteurs et le village de Sabouya est le centre de Mabala. La population du district est de 1772 personnes et celle de Sabouya est d’environ 1000 personnes. La population est essentiellement soussous mais il y a aussi des baguas. 90% des habitants sont nés ici. L’activité principale est la riziculture mais ils pratiquent aussi la saliculture et la pêche. Il y a 2 écoles primaire, l’une publique et l’autre franco arabe avec chacune 3 classes. Mais celle qui est publique manque de professeurs et une seule classe est opérationnelle. Ils ont aussi un PS et 5 boutiques mais aucune ne vent du chlore. Pour l’eau, ils ont 3 puits cimentés avec exhaure directe de 6 m de profondeur (dans la lentille d’eau) mais 2 seulement ont de l’eau douce. Ils sont permanents mais le débit baisse fortement en saison sèche et l’eau est rationnée. Ils utilisent l’eau de pluie lorsque c’est possible ensuite certaines famille ramène des bidons d’eau de Sinkiné, le bidon coûte 500 F sur place et certains livreurs le propose à 1000 F à Sabouya. Durant Ebola avec les distributions de chlore environ 50% des ménages consommaient de l’eau chlorée mais maintenant c’est fini et le taux est à 0%. Pour les latrines publiques, celles de l’école (4 portes) sont fonctionnelles mais celles du PS sont HS. Pour les latrines familiales, il y a 3 modèles : 1) Une en terre surélevée fermée avec un couvercle, c’est un modèle auto construit tout à fait intéressant à dupliquer, 2) Des latrines pilotis, 3) des latrines à fosse simple, creusées et couvertes de bois et de ciment. Toutefois, seulement 20% des ménages ont une latrines fonctionnelle et 80% de la population pratique la DAL. Pour préserver les puits il est interdit de construire des latrines à proximité. Pour les ordures il n’y a pas de stratégie collective, chacun nettoie mais le chef peut faire des rappels à l’ordre s’il y a trop de négligences. Les projets de la communauté sont la construction du pont en bois qui permet d’aller dans certains autres secteurs et la construction de la mosquée. Les problèmes qu’ils ont sont le mauvais état du PS dont les murs sont fissurés par les mouvements de terrain et l’isolement du village. Ils ont été vaccinés contre le choléra en 2014.

12.8.3 Le village de Yongoro/ Mabala Le village est un campement de pêche qui se trouve à 1km de Sabouya sur le front de mer en vis-à-vis de Khounyi. Il est peuplé à 100% de léonais Temene dont 50% sont nés ici. La population est d’environ 400 personnes. La plupart des enfants n’est pas scolarisée et ceux qui le sont vont en SL. Pour l’eau, ils vont à Sabouya lorsque les puits ont assez d’eau ou alors selon leurs déplacements ils vont à Sinkiné, à Missira ou à Benty. Les livreurs proposent ces bidons entre 1500 et 3000 F. Ils utilisent l’eau de mer pour laver les poissons et ils n’ont pas de puisards pour l’eau domestique. Ils connaissent le traitement de l’eau au chlore mais il n’y en a pas à vendre dans leurs boutiques. Il n’y a pas une seule latrines et 100% de la population pratique la DAL. En 2014, ils ont été vaccinés contre le choléra. A part l’entretien de la mosquée, ici ils n’ont aucun projet collectif et chacun se débrouille par lui-même. Tant qu’ils ont du poisson la situation va bien même si les femmes manquent d’infrastructures pour le fumage du poisson et que les jeunes aimeraient avoir des équipements pour jouer au foot… Les femmes ont des groupements qui portent des tontines permettant des actions de solidarité en cas de besoin. Mais cette communauté reste fermée et peu encline à discuter un projet collectif. i Le choléra transfrontalier en Sierra Leone et Guinée en 2012 / DPLM - ACF – UE – UFC ii Le choléra transfrontalier en Sierra Leone et Guinée en 2012 / DPLM - ACF – UE – UFC iii 1) Epidémiologie du choléra et évaluation du système d’alerte précoce en République de Guinée / UNICEF – UFC) 2) Origine et déterminants de l’épidémie de choléra 2012 en République de Guinée / DPLM – UNICEF – APHM / Janvier 2013 ; 3) Le choléra transfrontalier en Sierra Leone et Guinée en 2012 / DPLM - ACF – UE – UFC. iv Source: Implications of Liberalization of Fish Trade for Developing Countries / A Case Study for / Youssouf N’DIA / FAO 2004

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