AMFROIPRET

NOTES RELATIVES A SON HISTOIRE DES PREMIERS ECRITS AU DEBUT DU XXème SIECLE

par Gaston MENET Docteur Vétérinaire ()

AMFROIPRET est une commune du canton de , arrondissement d'Avesnes, département du Nord. La distance du chef lieu de canton est de cinq kms, du chef lieu d'arrondissement vingt cinq kms. Elle est située à un degré de vingt trois minutes de longitude Est et à cinquante degrés vingt deux minutes douze secondes de latitude Nord. Son altitude est de cent quarante cinq mètres du point le plus élevé pour tomber à cent vingt sept mètres au point le plus bas. Sa superficie territoriale est de cent cinquante quatre hectares dont la moitié est en herbages plantés d'arbres fruitiers. Il y a trente six hectares de bois et le reste est consacré à la culture des céréales, des betteraves à sucre et fourragères, des fèves et un peu de pommes de terre. Ce village a comme agglomération la grande rue, la rue du Petit , la rue de Cache Pierre Anne. Il possède deux hameaux : La Boëte qui était appelé autrefois Quartier de Mons et le Bracquemart. Comme écarts, une petite ferme à une extrémité du bois et la maison de garde à l'autre extrémité près de la chaussée Brunehaut. Le territoire est divisé de la manière suivante : — vers le Nord Ouest la Rosière, le Bracque- mart, le Champ Saint Amand, les Bonnettes. — au centre La Boëte, le bois de la Boëte, la Grande pièce, le village, la Galère, les Pâtures du Château, la Genniette, les deux Muids, les prés d'Amfroipret, le petit champ. — vers le Sud Est le Petit Gommegnies, Sansuine, les Mayprés, les prés Saint Nicolas, le bois d'Amfroipret. La partie située au Nord et au centre du village est une portion d'un plateau limité par le bois Saint Pierre à Preux au Sart, la Rosière, le Courtil Foy, les Combles, le champ du Clocher, la Chapelle Gantois, le bois de Cambron, la Chaussée Brunehaut à Bermeries, quant à la partie Sud Est, elle comprend la vallée du ruisseau des Bultiaux. Cette commune est traversée par le ruisseau cité plus haut qui a sa source à l'entrée de la forêt de Mormal, non loin de la Chaussée Brunehaut, lieudit « l'Homme Pendu ». Après avoir arrosé le bois d'Amfroipret, il coule sans grandes sinuosités au milieu de prés parsemés de joncs et de roseaux. En été ce n'est qu'un mince filet d'eau; survient une crue subite occasionnée par la fonte des neiges ou par un orage, ce ruisseau déborde et couvre les parties voisines. Le pont qui lui donne passage n'est plus suffisant. Les eaux le recouvrent et passent à droite et à gauche; il se conduit du reste comme un torrent. Le 12 Mai 1890, la ferme du Fromentel fut inondée à la suite d'un orage, bêtes et gens faillirent périr. Ce cours d'eau est assez fort pour servir de force motrice à plusieurs moulins situés en aval du village. Il va se jeter dans l'Aunelle à Wargnies le Petit. La surface des prés qu'il arrose est formée de tourbe et les trois quarts de l'année, recouverte d'eau en grande partie. La tradition rapporte qu'autrefois lorsque le château existait encore et était habité par les derniers seigneurs, ces prés formaient une pièce d'eau. En réalité, ce n'étaient que des maré- cages. Les anciens habitants du village les avaient sans doute battus pour empêcher les grenouilles de troubler le repos des seigneurs avec leurs croassements La commune ne possède qu'un bois de petite étendue. On y trouve le chêne, le bouleau, le hêtre, le charme, le bois blanc, le merisier et quelques peupliers parmi lesquels poussent le chèvre feuille, la fougère, les ronces, les fraisiers, le lierre etc... Toutes les pâtures sont plantées d'arbres frui- tiers, pommiers de toutes sortes, mais principalement les bons pommiers doubles, les reinettes, les courts pendus, les poiriers, les cerisiers, les herbes de ces pâturages proviennent de semis faits avec des graines ramassées au fond des tas. C'est un tort, car s'il y a beaucoup de bonnes graines, il s'en trouve beaucoup de mauvaises. Aussi y voit-on, dans une grande proportion, des angéliques, des boutons d'or, des langues de chat, le plantain, la reine marguerite, l'oseille qu'il est impossible de détruire. Dans les champs, on rencontre le chardon, le séné, le séneçon, le pas de cheval, le laiteron, l'ivraie, le liseron, le coquelicot, la prèle. Amfroipret est traversé à une extrémité par la route départementale de à Malplaquet et Mons sur une longueur de trois cent mètres environ : la N. 342 actuelle. A l'autre extrémité, il touche à la Chaussée Bru- nehaut de Bavay au Cateau : la N. 32 actuelle. Il est à trois kilomètres cinq hectomètres de la gare de La Flamengrie Saint Waast, à trois kilomè- tres de la gare de Gommegnies et à deux kilomètres cinq hectomètres au point d'arrêt de Bermeries. Les chemins qui le relient aux communes voisines sont en bon état d'entretien et empierrées avec la pierre calcaire de Saint Waast la Vallée. Le nom de cette commune n'a guère changé. On la trouve orthographiée ainsi qu'il suit à différentes époques : — 1163 : Amfroipret, charge de l'évêque de Cambrai n° 346 Nicolas — 1173 : Amfroipret cartulaire de l'église de Cambrai 216 — 1181 : Amfroipret cartulaire de l'église de Cambrai — 1186 : Amfroipret Jacques de Guise — 1186 : Austoit prêit, chronique de Gislebert — 1297 : Amfroipret cartulaire de Hainaut (1) — 1349 : Amfroipret documents typographiques On voit dans les registres de baptêmes, mariages et sépultures de cette commune : — 1654 : Amfroiprêt — 1680 : Amfroid pré — 1684 : Amfroypret — 1716 : Amfroipret — 1716 : Amfroyprë D'autre part, Amfroipret, Amfropret, Emfroi- pret dans le procès-verbal de délimitation de la commune qui date du 7 Thermidor de l'an 12 de la République sous la signature du géomètre en chef Robin (1). Dans un autre procès-verbal de délimitation qui date celui là du 16 Août 1828 sous la signature de monsieur Philogone BARBOTIN géomètre délimitateur délégué par monsieur VACHER géomètre en chef du département du Nord, on voit le nom de cette localité ainsi décrit dans la même page : Anfroypret, Anfroipret, Amfroypret et ainsi de suite tout au cours de ce document. On trouve également Anfroipret dans un bail des biens du

Bureau de Bienfaisance dressé par Monsieur CAGNON, Notaire à Bavay en 1823 et Ensipré dans un document de 17 61. Comme on le voit, ce nom n'a jamais beaucoup varié mais avant de prendre sa forme actuelle, il a subi des transformations dues au tempérament ou à la prononciation des individus. Amfroipret se décompose ainsi en latin : Am- fridi pratus c'est à dire pré d'Anfri ou anfroi nom d'homme très répandu au moyen âge. C'est sur l'emplacement ou dans le voisinage de prés appartenant à un nommé Anfroid ou Anfry que ce village a pris naissance. Ce qui démontre la justesse de cette étymologie c'est le nom d'Amfreville (villa d'Anfry) porté actuellement par plusieurs villages de Normandie qui se lit dans les charges écrites en latin : Alfridi ou Anfridi villa. On a dit que ce nom propre d'Andry ou Anfry ou Anafroy était d'origine Scandinave. Peut être est-il d'origine germanique? Dans tous les cas, il est d'origine sptentrionale (2). Comme on le voit, ce village a une origine très ancienne. On trouve aux archives de Mons qu'en 1185 Amfroipret fut pillé par des gens de Douay et les riverains de la Scarpe qui étaient alliés aux Brabançons alors en guerre avec le comte de Hainaut Bauduin. Aux archives départementales, il existe des lettres souscrites le 25 Août 1297 entre Jean d'Avesnes comte de Hainaut, Jean Lidus prévôt de la monnaie de et les ouvriers et apprentis monnayeurs de la monnaie de Hainaut, parmi ceux-ci figurent Jaquenne et Hanius d'Amfroipret. On y voit également qu'en 1459 on répare la chaussée de Mons et celle de passant par Amfroipret. Les armoiries d'Amfroipret étaient de sable, au lion d'argent au chef d'or. «Amfroipret c'était au 12ème siècle, une dépendance de Preux au Xart ainsi qu'il résulte des termes d'une charte de l'Evêque Nicolas confirmant en 1163 l'autel de ce dernier village à l'église de Cambrai 'ultare de Pereuseum apprenvitis suis Amfroipret et Petit Warengés» en 1186 paroisse du Décanat de Valenciennes (5). CHATEAU On remarquait encore, il y a quelque cinquante ans, de minces débris d'un ancien châ- teau (1). Le texte des faits cités a été écrit en 1899. Aujourd'hui, il ne reste plus autre chose qu'un vaste terrain divisé en plusieurs parcelles qui portent encore le nom de Pâtures du Château. A première vue, on aperçoit une dépression là où a dû être l'emplacement des bâtiments mais aucun autre vestige. Ce château avait été construit par Pierre Brongniart dit de Haynin grand bailli de Hainaut et ancien prévôt de Bavay de 1408 à 1417. Pris et saccagé en 1651, il fut restauré en 1690 et reçut une garnison française. Il était déjà en ruines au XVIIIème siècle. Ce fut le seigneur de Haynin qui prêta serment le 1er Novembre 1408. Ce personnage occupe pour la seconde fois le poste du bailli de Hainaut du 5 Décembre 1424 au 5 Juillet 1425 (1). On trouve son sceau annexé à plusieurs chartes Ce sceau de forme ronde représente un écu à la croix engrelée, penché, timbré d'un heaume couronné et

Achevé d'imprimer le 11 mai 1979 par M. PLATTEEUW - Imprimeur I.N.B. 59570 BAVAY Dépôt Légal : 2 Trimestre 1979 N° d'éditeur : 79 - 5- 11 N° d'imprimeur : M 79/1000 SIREN 301 483 442 RM 59 Imprimé en

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal. Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒ dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.