Insee Franche-Comté - l’essentiel Nº 150 - novembre 2013 1

www.insee.fr/fc [email protected] nº 150 09 72 72 4000 (tarif appel local) novembre 2013

La population de la Bande frontalière du , territoire d’étude défini comme la réunion des zones d’emploi de et , a augmenté de manière significative durant la dernière décennie. La récente attractivité résidentielle de la Bande frontalière tient à sa proximité avec la Suisse. De nombreux Francs-Comtois sont venus s’y installer pour travailler de l’autre côté de la frontière. Le territoire attire également une population provenant de Suisse. Ces nouveaux arrivants ont modifié le profil de la population de la Bande frontalière ainsi que son espace. Durant cette même période, le territoire n’a pas perdu d’emploi, notamment grâce au développement des secteurs du commerce et de l’action sociale. Toutefois, son tissu industriel, hérité du passé, est fragile. La conjoncture économique défavorable touche ses activités phares (le travail du bois et l’horlogerie). Son intégration au système économique local transfrontalier apparaît faible, en dépit d’une position géographique, au carrefour de quatre grands pôles urbains.

Avec ses 170 kilomètres de singularités pour mieux cibler Morteau et Pontarlier) et s’étend frontière avec un État non mem- les champs d’intervention sur sur la quasi-totalité du Pays du bre de l’Union Européenne, le ce territoire. Haut-Doubs et du Pays Horloger. territoire frontalier du Doubs Le territoire d’étude de cet es- Avec ses 105 000 habitants et avec la Suisse constitue un pace frontalier réunit les deux ses 35 400 emplois, la Bande espace de vie et de projets zones d’emploi de Morteau et frontalière constitue un sous-es- spécifique, en comparaison des de Pontarlier et a été nommé pace du Doubs (intégrant toute- aires d’influence de Besançon « Bande frontalière ». La co- fois autour de Nozeroy quelques et de Montbéliard. Le Conseil hérence de cet espace s’ap- communes du Jura) et de la général du Doubs, s’appuyant puie sur un fonctionnement et Franche-Comté, se caractéri- sur son projet stratégique Doubs une identité géographique et sant par sa forte proportion de 2017, a souhaité disposer d’une culturelle qui lui sont propres. travailleurs frontaliers. L’agglo- vision plus précise du mode de Situé presqu’entièrement sur le mération de Pontarlier en est le fonctionnement et des dynami- second plateau du massif du principal moteur. Elle concentre ques territoriales propres de cet Jura, ce territoire de moyenne à elle seule 22 300 habitants et espace, l’objectif étant de mieux montagne regroupe trois bassins 12 200 emplois. Mise dans une connaître et comprendre ses de vie (du nord au sud : Maîche, perspective s’affranchissant des Insee Franche-Comté - l’essentiel Nº 150 - novembre 2013 2

frontières nationales, la Bande Un territoire de moyenne montagne au carrefour de 4 grands pôles urbains frontalière du Doubs se situe au carrefour de quatre grands pôles Montbéliard urbains : Besançon et Montbé- liard côté français, Lausanne et Neuchâtel - La Chaux-de-Fonds,

D

4 côté suisse. 3 7 Sa proximité avec la Suisse est déterminante dans l’attractivité A 36 récente du territoire. En effet, Maîche dans le cadre des Accords bi- latéraux, la Bande frontalière Besançon connaît de nombreuses trans- 7 3 4 formations depuis l’accord sur D N 57 la libre circulation des personnes D Orchamps- 4 (ALCP) signé entre la Suisse et 61 l’Union européenne (UE) en La Chaux-de-Fonds 1999. Cet accord octroie aux Gilley 20

61 Villers-le-Lac1 ressortissants suisses et à ceux D 4 3 2

0 de l’UE, le droit fondamental Neuchâtel N Morteau 5 de choisir librement leur lieu 7 D 437 Swisstopo - Insee 2013 © IGN, de travail et leur domicile sur le Grand’Combe- territoire des États parties. Doubs Châteleu

0 Pontarlier 1 La proximité 5 A

de la Suisse, source 71 Granges-Narboz 4 de l’attractivité D La Cluse- 1 résidentielle récente A 7 et-Mijoux 5 du territoire N Yverdon-les-Bains A 9 Cet accord constitue la clé de Labergement-Sainte-Marie voute de la très forte attractivité résidentielle de la zone. Entre 1999 Métabief et 2010, sa population a crû à Densité de population lissée A (en habitants au km²) un rythme annuel de + 1,1 %, 99 alimenté pour moitié par un ex- Plus de 837 cédent migratoire. Elle résulte à de 439 à moins de 837 de 237 à moins de 439 la fois d’un climat économique N Lausanne 5 de 129 à moins de 237 structurellement plus favorable en de 71 à moins de 129 1 Suisse qu’en et d’un prix A de 36 à moins de 71 du foncier moins élevé en France Sources : Insee (RP 2008), OFS (RFP/ESPOP 2008) Moins de 36 qu’en Suisse. L’attractivité résidentielle de la zone est d’autant plus forte lorsqu’on la Ainsi, entre 2003 et 2008, la habitaient ailleurs en Franche- nouveaux arrivants habitant met en perspective avec celles de Bande frontalière du Doubs Comté cinq ans auparavant. auparavant ailleurs dans le ses territoires de comparaison (cf. a accueilli 11 220 nouveaux 77 % des nouveaux arrivants Doubs et dans le Jura. encadré). En particulier, les zones arrivants. Ces nouveaux arri- de 15 ans et plus ont moins de En second lieu, le territoire d’emploi frontalières ayant une vants sont, en premier lieu, des 40 ans et 31 % sont ouvriers. attire une population habitant forte proportion de travailleurs Francs-Comtois fréquemment Ils ont plutôt tendance à venir auparavant en Suisse. En 2008, frontaliers ne sont pas autant ouvriers, souvent jeunes, attirés s’installer dans les principales elle représente 9 % des nou- attractives au regard de la contri- par les perspectives d’emploi en communes de la Bande fronta- veaux arrivants, soit un millier. bution plus faible des migrations à Suisse. Ainsi, en 2008, quatre lière. La commune de Pontarlier Cette population s’installe gé- l’augmentation de leur population. nouveaux arrivants sur dix accueille, à elle seule, 31 % des néralement au plus près de Insee Franche-Comté - l’essentiel Nº 150 - novembre 2013 3

la frontière, et à proximité Structure par âge de la population Les nouveaux arrivants concou- de Morteau et de Pontarlier. de la Bande frontalière en 1999 et 2010 rent à l’élévation du niveau de Ces habitants ont, la plupart Âge formation de la population. du temps, déjà un emploi en 100 Parmi les arrivants non scola- Suisse. 90 risés de 15 ans ou plus entre Les autres arrivants sont ori- 80 2003 et 2008, 34 % sont 70 ginaires du reste de la mé- diplômés de l’enseignement 60 tropole. Les principaux flux supérieur contre 16 % pour 50 proviennent des départements Hommes Femmes l’ensemble de la population 1999 40 1999 situés non loin de la Franche- 2010 2010 de la Bande frontalière. L’ex- 30 Comté (Côte-d’Or, Vosges, 20 cédent migratoire constaté Ain, Saône-et-Loire, Haut-Rhin, 10 entre 1999 et 2010 est ainsi Haute-Savoie, Haute-Marne). 0 fortement corrélé à la hausse Les arrivées en provenance du 12 10 8 6 420 246 81012du niveau de formation de nord de la Lorraine (Moselle Effectif pour 1 000 individus la population non scolarisée et Meurthe-et-Moselle) et du Source : Insee (Recensements de la population 1999 et 2010 [exploitation principale]) durant la même période. département du Nord sont Le travail frontalier s’est éga- également significatives. La structure de population par Ensuite en structure, en ren- lement fortement développé. En revanche, en raison de l’ab- âge évolue par rapport à 1999 : forçant le poids des ouvriers En 2010, sur les 50 000 actifs sence d’offre de formation lon- moins de jeunes âgés de 20 ans (qualifiés et non qualifiés), alors occupant un emploi et rési- gue post-bac sur son territoire, et moins, davantage de 20-25 que dans le même temps, ils dant dans la Bande frontalière, la Bande frontalière du Doubs ans et de quadragénaires. tendent à être moins présents 16 140 travaillent en Suisse, enregistre des départs massifs Comme ailleurs, les « baby-boo- en moyenne métropolitaine. soit près d’un tiers. Le nombre de jeunes étudiants. Entre 2003 mers » (âgés entre 50 et 65 ans Avec près de 4 000 ouvriers de frontaliers a ainsi doublé en et 2008, près d’un quart des en 2010) et l’augmentation de de plus qu’en 1999, cette ca- l’espace de onze ans. partants sont des étudiants de l’espérance de vie renforcent le tégorie représente toujours, en La grande majorité des fronta- moins de 25 ans. poids des seniors dans la popu- 2010, 40 % des actifs occupés liers sont ouvriers (58 %). On lation. Le « creux » constaté sur les de la zone. D’autre part, ces compte également une part non Les nombreuses 18-22 ans est une constante en nouvelles arrivées ont accru les négligeable d’ingénieurs et de arrivées n’empêchent 1999 et 2010, et apparaît comme proportions de cadres, profes- cadres d’entreprise (9 %), alors pas la population une caractéristique structurelle du sions intellectuelles supérieures qu’en moyenne dans la Bande de vieillir territoire. Grâce aux nombreuses (8,6 % en 2010 contre 5,3 % frontalière, ce groupe sociopro- arrivées de jeunes actifs durant les en 1999) et de professions fessionnel pèse près de deux fois La forte augmentation de la années 2000, le creux constaté intermédiaires (20,1 % en 2010 moins (5 %) dans la population population de la Bande fron- dans cette classe d’âge en 1999 contre 17,2 % en 1999). active occupée. talière influe sur le profil de ses est moins prononcé onze ans plus habitants et sur son espace. tard, chez les 29-33 ans. Le profil de la population ré- sidante s’est ainsi modifié en Une population l’espace d’une dizaine d’an- plus diplômée, nées. Même si par rapport comptant plus d’actifs aux territoires de comparaison et de frontaliers la population de la Bande qu’auparavant frontalière est globalement plus jeune, elle a néanmoins Les nouvelles installations sur le vieilli, à l’instar de la France territoire contribuent également à métropolitaine. transformer le profil de la popula- Au sein de la zone, en 2010, tion active résidant dans la zone. l’âge moyen atteint 38 ans, soit Tout d’abord en nombre, puisque 1,3 an de plus que par rapport la population active de la Bande à 1999 et 0,8 an de moins frontalière a augmenté plus vite que dans les zones d’emploi (+ 22 %) que la population totale comparables. (+ 13 %) entre 1999 et 2010. Insee Franche-Comté - l’essentiel Nº 150 - novembre 2013 4

Un niveau reste de la population dont le Les territoires de comparaison de revenu élevé niveau de revenu a augmenté, de la Bande frontalière la croissance des constructions L’attractivité économique de neuves a plus été extensive Deux territoires de comparaison ont été retenus : la Suisse s’explique par une qu’intensive, surtout dans la  la zone englobant la Bande frontalière à savoir le département situation de l’emploi plus fa- période récente. Entre 2009 du Doubs ;  un référentiel agrégeant des zones d’emploi frontalières de la vorable qu’en France et par et 2011, il s’est ainsi construit Belgique, du Luxembourg, de l’Allemagne et de la Suisse. Afin de se des niveaux de salaires plus trois fois plus de logements rapprocher au plus près du profil des zones d’emploi de Morteau et élevés. De manière mécanique, individuels que de logements Pontarlier formant la Bande frontalière, les zones d’emploi comprenant plus le nombre de travailleurs collectifs. Cette croissance du soit une préfecture de région, soit une préfecture de département, frontaliers augmente, plus les nombre de logements indi- n’ont pas été retenues. Le référentiel de comparaison se compose niveaux de revenus s’élèvent viduels s’est traduite par un des vingt zones d’emploi suivantes : Thiérache, Roubaix-Tourcoing, au sein du territoire. Au sein accroissement de la part de Dunkerque, Flandre-Lys, Valenciennes, Maubeuge, Longwy, Forbach, du périmètre d’étude de la la surface artificialisée dans Sarreguemines, Thionville, Haguenau, Sélestat, Wissembourg, Mul- Bande frontalière, le revenu le territoire, passant de 5,4 % house, Saint-Louis, Saint-Claude, Genevois Français, Vallée de l’Arve, fiscal médian par unité de en 2000 à 6 % en 2010. Cette Mont Blanc et Chablais. consommation est de 23 900 augmentation, moins forte que euros en 2011, soit près de dans le département du Doubs 4 700 euros de plus que celui (+ 0,8 point) n’est pas répartie 6 % du parc des résidences Pontarlier occupent les 21e et de la France métropolitaine. Le uniformément sur le territoire. principales soit un peu plus 23e rangs nationaux avec des revenu fiscal médian par unité Elle se concentre essentiel- de deux fois moins qu’en taux de chômage respectifs de consommation de la Bande lement près de la frontière, moyenne dans les territoires de de 7,2 % et de 7,3 % au pre- frontalière ne cesse d’aug- entre Maîche et Morteau dans comparaison. Cette plus faible mier trimestre 2013 (inférieurs menter surtout ces dernières la partie nord, et autour de proportion s’explique par des d’un peu plus de trois points années. Entre 2009 et 2011, Pontarlier dans la partie sud. situations de fragilité sociale au taux de chômage de la après correction de l’inflation, Les surfaces artificialisées des moins fréquentes qu’ailleurs France métropolitaine). Ces il a progressé de 13 % alors zones du territoire les plus et par la nature plus rurale taux, plus favorables, ne doi- qu’en France métropolitaine, éloignées de la frontière (vers du territoire. Ces logements vent cependant pas cacher une la hausse n’a été que de 3 % Levier et Nozeroy par exemple) HLM se concentrent dans les précarité de l’emploi présente sur la même période. progressent faiblement. principales communes et plus sur le territoire, pratiquement Cette élévation du niveau de La part des logements collectifs précisément Pontarlier qui en autant qu’ailleurs. Ainsi en revenu n’est pas nécessaire- (44 %) demeure assez forte regroupe la moitié. 2011, 12 % des emplois sa- ment synonyme de fortes iné- au regard de la ruralité du lariés sont considérés comme galités. En 2011, le revenu fis- territoire. Cette part est supé- Moins de pauvreté précaires (2), soit une part infé- cal au-dessus duquel se situent rieure de cinq points à celle et de chômage rieure de deux points à celle du les 10 % des plus « aisés » est constatée dans l’ensemble des mais une précarité référentiel de zones d’emploi 4,4 fois supérieur à celui au- zones d’emploi comparables. bien présente frontalières. En réalité, cette dessous duquel se situent les Ce poids du logement collectif proportion d’emplois précaires 10 % des plus « pauvres » (1). s’explique par une forte pro- Dans la Bande frontalière, est sous-estimée. Les emplois Dans le Doubs et le référentiel portion d’appartements dans 6 700 personnes vivent avec des frontaliers sont souvent de zones d’emploi frontalières, le parc de résidences princi- un bas revenu, soit environ 6 % contractés sans limite de durée ce même rapport est respecti- pales (40 %) mais également de la population. Cette part mais ils s’inscrivent dans un vement de 5 et de 6,4. dans le parc de résidences est de 16 % en moyenne dans marché du travail plus flexible, secondaires (49 %). Avec 12 % les zones d’emploi frontalières avec des procédures de rupture Les nombreuses de résidences secondaires, ce de référence et de 12 % pour de contrats de travail moins arrivées parc est lui-même plus impor- l’ensemble du Doubs. lourdes pour les employeurs. s’accompagnent tant qu’ailleurs (respectivement Les habitants de la Bande Le territoire compte également d’une croissance 4 % et 7 % dans le Doubs et frontalière sont moins expo- autant de salariés travaillant à de la consommation dans le référentiel de zones sés au chômage. Les zones temps partiel (20 %) que dans d’espace d’emploi). d’emploi de Morteau et de les territoires de comparaison. La Bande frontalière compte

Pour faire face aux aspirations relativement peu de logements (1) rapport interdécile (D9/D1). des nouveaux arrivants et du HLM. En 2010, ils représentent (2) contrats à durée déterminée, en intérim, en emplois aidés, en apprentissage ou en stage. Insee Franche-Comté - l’essentiel Nº 150 - novembre 2013 5

Dynamique de la population et de l’emploi dans la Bande frontalière du Doubs durant les années 2000 Évolution annuelle de l’emploi Évolution annuelle de la population

Montbéliard Montbéliard

Besançon Maîche Maîche Besançon

La Chaux-de-Fonds La Chaux-de-Fonds

Morteau Le Locle Morteau Le Locle Neuchâtel Neuchâtel

Pontarlier Val-de-Travers PontarlierVal-de-Travers

© IGN, Swisstopo - Insee 2013 © IGN, © IGN, Swisstopo - Insee 2013 © IGN,

Yverdon-les-Bains Solde annuel d’habitant Yverdon-les-Bains ou d’emploi par km² (effectifs lissés) 16 et plus de 9 à moins de 16 de 5 à moins de 9 Lausanne de 3 à moins de 5 Lausanne de 0,5 à moins de 3 de 0 à moins de 0,5 de – 1 à moins de 0 Thonon-les-Bains Thonon-les-Bains de – 8 à moins de – 1 moins de – 8 Sources : Insee (RP 2010 [exploitation principale]) - OFS (RFP Espop 2010, RFE 2008)

Des créations nettes total a été divisé par deux zone d’emploi de Morteau (+ 1,09 %) et du département d’emplois significatives (22 % en 2010 contre 44 % en (regroupant le nord et le cen- du Doubs (+ 0,7 %). uniquement à Pontarlier 1975). Dans le même temps, le tre de la Bande frontalière). Cette faible progression du et dans sa périphérie poids du secteur tertiaire dans Historiquement, cette zone de niveau de l’emploi s’explique l’emploi total a pratiquement la Bande frontalière a toujours également par la proximité Cette précarité accompagne doublé (63 % en 2010 contre eu un tissu productif plus in- des pôles industriels suisses une situation de l’emploi dans 32 % en 1975). dustriel que celle de Pontarlier, de La Chaux-de-Fonds et du la Bande frontalière assez dif- Ces évolutions sont représen- qui, en tant que sous-préfec- Locle, situés juste de l’autre ficile et hétérogène, à l’instar tatives de la tertiarisation de ture de département, compte côté de la frontière. Ces com- de celle constatée au niveau l’appareil productif du territoire, davantage d’emplois admi- munes comptent respective- national. Entre 1999 et 2010, le concentrée sur Pontarlier et sa nistratifs. Aujourd’hui encore, ment en 2009, 9 600 et 5 200 nombre d’emplois a progressé périphérie, concomitante à sa la zone de Morteau concentre emplois dans l’industrie, alors de 8,1 %, notamment grâce désindustrialisation. plus de la moitié des emplois que la Bande frontalière dans au développement du secteur industriels de la zone (52 %) son ensemble en dénombre du commerce dans lequel le Un tissu industriel alors qu’elle rassemble 40 % 8 100. Le secteur industriel de nombre d’emplois a augmenté à proximité de de l’emploi total. la Bande frontalière doit donc de 30 % durant cette période. grands pôles De ce fait, l’emploi dans la faire face non seulement à une Cependant, cette progression d’emplois zone de Morteau progresse conjoncture économique struc- s’est concentrée essentiellement plus attractifs légèrement (+ 0,17 % par an turellement moins favorable à sur Pontarlier et sa périphérie. entre 1999 et 2010), mais à son secteur mais également Entre 1975 et 2010, le poids Cette désindustrialisation a un rythme inférieur à celui de à la forte attractivité du tissu de l’industrie dans l’emploi particulièrement affecté la la zone d’emploi de Pontarlier industriel situé juste de l’autre Insee Franche-Comté - l’essentiel Nº 150 - novembre 2013 6

côté de la frontière, important là aussi, leur part tend à bais- 2 000 emplois, son poids était frontalière sont davantage pourvoyeur d’emplois, qui plus ser, essentiellement au profit de 6 %. Cette activité com- autonomes : 5 350 emplois est à des niveaux de salaires d’emplois de cadres d’entre- prend notamment l’horlogerie, salariés des établissements supérieurs. Ceci contribue à prise et de techniciens dont apparue dans la région de marchands non agricoles de expliquer la faible attractivité le nombre a respectivement Morteau au cours du 18e siè- la Bande frontalière, soit 32 %, économique productive du augmenté de 75 % et de 30 % cle, qui a valu au territoire une dépendent d’un centre de territoire. en onze ans. Par rapport aux renommée internationale. décision implanté ailleurs en territoires de comparaison, la Le travail du bois constitue France ou à l’étranger, contre Une structure Bande frontalière dispose de également une activité spéci- 48 % dans les zones d’emploi productive entre moins d’emplois décisionnels fique du territoire, elle aussi en de comparaison. La majorité tradition et mutation et qualifiés, même si leur part déclin. Le secteur a perdu 20 % des emplois contrôlés par un est en constante augmenta- de ses emplois par rapport à centre de décision extérieur L’appareil productif de la tion. 1999. Il n’emploie plus que se situent en France (70 %), Bande frontalière dispose Dans le secteur industriel, 970 personnes en 2010. principalement dans les zones pourtant de spécificités liées la fabrication de denrées Les pertes d’emploi dans l’in- d’emploi de Paris, Besançon à son histoire, sa culture et alimentaires est le principal dustrie ont été compensées non et Saint-Claude. Le reste de ses savoir-faire. En 2010, le employeur (1 700 emplois, seulement par de nouveaux ces emplois (30 %) dépendent territoire continue d’être un soit 5 % de l’emploi total) du emplois dans le commerce, qui d’un centre de décision situé à « atelier de fabrication » : territoire. Cette prédominance représente en 2010 le premier l’étranger : 20 % par un éta- 17 % de ses emplois sont s’explique par l’implanta- employeur de la Bande fronta- blissement implanté en dehors consacrés à la fabrication, tion de Nestlé à Pontarlier et lière (14,0 %), mais également de l’Union Européenne (UE) soit trois points de plus qu’en de nombreuses coopératives par une augmentation de 84 % et 10 % par un établissement moyenne au sein du référentiel fromagères réparties sur le des emplois dans l’action so- situé dans un des 26 autres de zones d’emploi frontaliè- territoire. Le nombre d’emplois ciale, ce secteur devenant ainsi pays de l’UE. Inversement, res. Toutefois, il tend à l’être de cette activité est le seul le 2e employeur du territoire 1 400 emplois du secteur de moins en moins puisqu’en dans la sphère industrielle à (11,2 %). marchand non agricole, situés 20 ans, un quart des emplois avoir augmenté dans le ter- La structure productive du en France et en dehors de la de fabrication ont disparu. À ritoire (+ 12,4 % entre 1999 territoire repose sur un tissu Bande frontalière, dépendent l’inverse, ceux dans la concep- et 2010). La fabrication de de « petites » PME (de 1 à d’un établissement implanté tion, recherche, les prestations produits informatiques, élec- moins de 20 salariés) surre- dans les zones d’emploi de intellectuelles supérieures, le troniques et optiques continue présentées par rapport aux Pontarlier ou de Morteau. Un commerce inter entreprises, d’être surreprésentée sur le ter- territoires comparables. Les tiers d’entre eux se situent dans la gestion, la culture et les ritoire en 2010. Aujourd’hui, établissements de 1 à moins la zone d’emploi de Besançon. loisirs ont augmenté de moitié. elle emploie 1 200 individus de 50 salariés concentrent les Le rayonnement de ces établis- Cette part d’emplois relevant et ne pèse plus que 3,5 % de deux tiers de l’emploi salarié. sements reste très local. de fonctions dites « métropo- l’emploi total alors que, onze Plus généralement, les éta- litaines » demeure cependant ans auparavant, avec ses blissements de la Bande Gilles ZEMIS plus faible qu’ailleurs (16 % contre 20 % dans les territoires Pour en savoir plus de comparaison). De ce point de vue, l’appareil productif de  Zemis G., « Diagnostic territorial de la Bande frontalière du Doubs », Insee Franche-Comté, dossier associé la Bande frontalière connaît à l’Essentiel n° 150, novembre 2013. davantage une évolution fonc-  Floch J.-M., « Vivre en deçà de la frontière, travailler au-delà », Insee Première n° 1337, février 2011 tionnelle de ses emplois plutôt  Sourd C., « L’attractivité économique des territoires - Attirer des emplois, mais pas seulement », qu’une mutation. Insee Première n° 1416, octobre 2012 Une large partie des emplois  « Les travailleurs frontaliers franc-comtois dans l’Arc jurassien suisse », OSTAJ, juin 2011 de la zone sont occupés par  Boudon F., Maire F. « Évolution de l’utilisation des espaces agricoles entre 2000 et 2010 », Draaf Franche-Comté, Agreste Franche-Comté n° 183, juin 2013 des ouvriers (31 %), même si,

Insee Franche-Comté 8 rue Louis Garnier - CS 11997 - 25020 BESANÇON CEDEX Tél : 03 81 41 61 61 Fax : 03 81 41 61 99 Directeur de la publication : Patrick Pétour Rédactrice en chef : Nellie Rodriguez Mise en page : Lauris Bouillon, Sophie Gille-Meignier, Yves Naulin ISSN : 1248-2544 © Insee 2013 - dépôt légal : novembre 2013