Kanton Bern Auszug aus dem Protokoll Canton de Berne ^,^3 Regierungsrates Extrait du procès-verbal du Conseil-exécutif

Berne, le 4 juillet 2012 JCE C

1048 Communes de , Corcelles, Crémines, Elay/Seehof, , Grandval, La Scheulte/, , , Roches et Sou- boz: projet de fusion, demande de prestations complémentaires au sens de l'article 34, alinéas 2 et 3 de la loi sur la péréquation finan­ cière et la compensation des charges (LPFC) Subvention cantonale et crédit d'engagement

1. a) Les communes de Belprahon, Corcelles, Crémines, Elay/Seehof, Eschert, Grandval, La Scheulte/Schelten, Perrefitte et Roches ont engagé en 2007 une étude sur les modalités d'une éventuelle fusion. Par arrêté du Conseil-exécutif du 24 octobre 2007 (ACE 1769), elles ont obtenu une subvention de 100 000 francs, qui constitue la prestation complémentaire maximale pouvant être accordée sur la base de l'article 34, alinéas 2 et 3 LPFC. Comme l'étude concernant la fusion est divisée en plusieurs étapes, le Conseil- exécutif a décidé de subordonner le versement de la subvention à la réalisation ef­ fective des différentes étapes. L'arrêté du Conseil-exécutif du 24 octobre 2007 a par conséquent accordé un premier versement de 28 795 francs pour la phase préliminaire de l'étude, qui était à l'époque en cours de réalisation.

b) Au printemps 2008, les communes de Moutier et Souboz ont décidé de partici­ per à l'étude sur la fusion. Elles ont également effectué la phase préliminaire de l'étude et en ont seules supporté les coûts.

c) Entre l'automne 2008 et le printemps 2009, la participation de Moutier à l'étude a été remise en cause. Cette commune désirait connaître les conclusions de l'As­ semblée interjurassienne sur la question jurassienne avant de s'engager plus avant dans l'étude sur la fusion. En septembre 2009, les communes de Belprahon, Corcelles, Crémines, Elay/Seehof, Eschert, Grandval, La Scheulte/Schelten, Perrefitte et Souboz ont décidé de s'engager dans la phase stratégique de l'étude concernant la fusion. La commune de Moutier a en revanche renoncé à y participer. Quant à la commune de Roches, estimant que sa participation sans Moutier n'a pas de sens, elle a éga­ lement quitté le projet.

d) Sur demande des communes ayant lancé la phase stratégique, l'Office des af­ faires communales et de l'organisation du territoire (OACOT) a décidé, en date du 12 février 2010, le paiement de 43 170 francs à prélever de la subvention accor­ dée par l'ACE 1769. Dans le courant de l'été 2010, le rapport du consultant externe. Compas Manage­ ment Services, concluait à la recommandation d'une fusion des communes de Bel­ prahon, Corcelles, Crémines, Eschert et Grandval, et à une collaboration étendue

152.13-08.10 avec les autres communes participant au projet. e) Entre fin 2010 et début 2011, la commune de Moutier a demandé à réintégrer le projet de fusion. La commune de Roches a également fait part de son désir d'y participer à nouveau. Au printemps 2011, un nouveau groupe de travail s'est mis en place. Les communes ont signé un contrat préliminaire relatif aux pourparlers de fusion. Les communes de Moutier et Roches ont été invitées à effectuer la phase stratégique de l'étude, pour rattraper le retard qu'elles avaient pris dans le projet de fusion. Compas Management Sen/ices a été mandaté pour effectuer une seconde fois l'étude stratégique, en tenant compte des communes de Moutier et Roches. Le rapport du consultant externe de septembre 2011 a abouti à la re­ commandation d'une fusion entre neuf communes, soit toutes les communes par­ ties au projet, à l'exception d'Elay/Seehof et La Scheulte/Schelten, tout en n'ex­ cluant pas une fusion à cinq communes telle que recommandée dans le rapport de l'été 2010. f) En date du 5 juillet 2011, les communes, représentées par le groupe de pilotage, ont présenté une demande de subvention, destinée à couvrir les frais inhérents à l'étude stratégique tenant compte de Moutier et Roches. Ces frais s'élèvent à 71 138 francs, dont 56 138 francs pour les honoraires de Compas Management Services. Selon les renseignements fournis par le groupe de pilotage, les commu­ nes souhaitent obtenir la subvention la plus élevée possible pour cette étude. g) La Direction de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiasti­ ques, considérant que le projet de fusion s'est vu octroyer en 2007 la prestation complémentaire maximale prévue par la LPFC, soit 100 000 francs, a décidé de proposer au Conseil-exécutif le rejet de la requête. Le Directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques a consulté les communes à ce sujet par courrier du 23 novembre 2011, en leur demandant toutefois de se pro­ noncer sur deux variantes : - le rejet de la requête, - le rejet de la requête, accompagné cependant du versement du solde restant de la prestation complémentaire octroyée en 2007, soit 28 035 francs (somme en principe destinée à l'étape suivante du processus de fusion). Dans le délai imparti de 30 jours, une seule commune a fourni une réponse : la commune de La Scheulte/Schelten, qui s'est prononcée en faveur du simple rejet de la requête. Les communes restantes ont demandé à deux reprises une prolon­ gation du délai imparti, qui a finalementét é fixé au 31 mai 2012. La déclaration d'intention des gouvernements bernois et jurassien du 20 février 2012 d'organiser une votation populaire sur l'avenir institutionnel du Jura bernois et du canton du Jura a constitué un élément nouveau important pour les commu­ nes parties au projet de fusion : au cours de leur séance du 2 mai 2012, elles ont décidé de suspendre le projet de fusion jusqu'au moment où le premier vote sur l'avenir institutionnel du Jura bernois aurait lieu. Dans leur prise de position du 15 mai 2012, elles ont demandé à la Direction de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques si le solde de 28 035 francs de la subvention accordée en 2007 peut être maintenu en attente d'une décision future relative à l'avenir du projet de fusion. Implicitement, les communes rejettent donc la seconde variante proposée par la Direction de la jus­ tice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques dans son courrier du 23 novembre 2011, à savoir le versement du solde de 28 035 francs afin de contribuer aux frais de l'étude stratégique réalisée suite à la réintégration des communes de Moutier et Roches au projet de fusion. Les communes ne se sont en revanche pas expressément prononcées quant au principe même du rejet de la requête. a) Selon l'article 4, alinéa 4 de la loi sur les communes (LCo), le canton encourage la fusion de communes. Il peut en particulier y consacrer des ressources financiè­ res. Aux termes de l'article 34, alinéa 2 LPFC, le Conseil-exécutif peut verser aux communes désireuses de fusionner des prestations complémentaires d'un mon­ tant allant jusqu'à 50 000 francs pour la préparation et la mise en oeuvre des pro­ jets. Selon l'article 34, alinéa 3 LPFC, en cas de fusion de plus de deux commu­ nes, la prestation complémentaire est majorée de 10 000 francs au plus par com­ mune supplémentaire, mais elle est de 100 000 francs au maximum.

Selon une pratique constante, le canton participe au financementd'étude s relati­ ves à la fusion de communes à raison de 50 pour cent au maximum des coûts ef­ fectifs. Contrairement à l'aide financière accordée en application de la loi sur l'en­ couragement des fusions de communes (LFCo; RSB 170.12), les prestations complémentaires au sens de l'article 34 LPFC sont versées indépendamment de la taille des communes désireuses de fusionner ainsi que du résultat du processus de fusion. Cependant, le versement de prestations complémentaires est subor­ donné à la condition que les communes aient manifesté clairement leur intention d'étudier les avantages et inconvénients d'une fusion et planifié leur projet de ma­ nière réaliste. Il ne peut pas être alloué de prestations pour de simples projets de collaboration intercommunale ou de réorganisation. En l'occurrence, les commu­ nes précitées se sont engagées, dans le contrat préliminaire relatif aux pourparlers de fusion d'avril 2011, à étudier les avantages et inconvénients d'une fusion.

b) Le projet « Rapprochement intercommunal de Moutier et de sa couronne » constitue en fait la continuation du projet ayant déjà obtenu une subvention de 100 000 francs en 2007 : le nombre de communes participantes a subi de légères variations, mais les neuf communes présentes au départ en faisaient toujours par­ tie au moment du dépôt de la requête du 5 juillet 2011 (Roches avec une brève in­ terruption, puis sa réintégration). La commune de Souboz a rejoint le projet en 2008, et Moutier en a fait partie en 2008-2009, l'a quitté pour un court laps de temps et a demandé sa réintégration. Ainsi, par rapport à la situation de départ, deux communes supplémentaires participaient au projet au moment du dépôt de la requête : Moutier et Souboz. Cela n'a toutefois pas modifié la nature du projet, qui a simplement suivi son cours en tenant compte de la présence de nouvelles com­ munes.

Le Conseil-exécutif n'est pas sans savoir que toutes les communes n'ont pas profi­ té de manière égale des montants versés à ce jour de la subvention de 100 000 francs octroyée en 2007, en raison du fait que le nombre de communes participant au projet a subi des variations. Cela touche plus particulièrement la commune de Moutier qui, en raison de son arrivée tardive dans le projet, de la suspension de sa participation et de sa réintégration après le versement desfiné à subventionner la phase stratégique, n'a profité d'aucune manière de la subvention de 100 000 francs. Il convient toutefois de relever que si cette commune avait été présente dès le départ et sans interruption, elle aurait profité de la subvention oc­ troyée de la même manière que les autres communes. Le cas de Souboz est un peu différent, car si cette commune n'a pas non plus profité de la subvention oc­ troyée en 2007, c'est aussi en raison du fait qu'elle a été partie à un autre projet, regroupant et les communes de la Vallée de et du Petit-Val, et a profité d'une subvention dans ce cadre-là. Il faut également souligner que si les communes de Moutier et Souboz avaient participé au projet dès le départ, le mon­ tant de la subvention eût été le même, car le montant de 10 000 francs par com­ mune supplémentaire prévu à l'article 34, alinéa 3 LPFC ne peut être accordé que jusqu'au montant maximal de 100 000 francs. En d'autres termes, lorsque le nom­ bre de communes participantes dépasse sept, le plafond de la subvention est at­ teint. Enfin, on relèvera que le canton, dans le cadre de l'article 34, alinéas 2 et 3 LPFC, ne subventionne pas les communes en tant que telles, mais un projet de fusion, ce qui ne donne pas aux communes de droits à faire valoir individuellement sur la subvention octroyée ou sur une part de celle-ci.

En l'occun-ence, le projet a déjà reçu la subvention maximale prévue par la LPFC, soit 100 000 francs, dont 28 035 francs n'ont pas encore été versés aux commu­ nes. La demande de subvention présentée le 5 juillet 2011 tend à obtenir une sub­ vention supplémentaire, c'est-à-dire allant au-delà du maximum fixé par l'article 34 LPFC.

Après examen de la demande, la Direction de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques arrive à la conclusion que ni l'article 34 LPFC, ni une autre base légale actuellement en vigueur ne permettent d'accorder une sub­ vention supplémentaire. C'est pourquoi la requête doit être rejetée, dans la mesure où elle tend au versement d'un montant dépassant la subvention déjà accordée. Dans le cadre du droit d'être entendu, aucune commune ne s'est expressément prononcée à ce sujet et, en particulier, n'a fourni d'argument selon lequel elle s'op­ poserait au rejet. Les communes se sont bornées à rejeter, expressément ou im­ plicitement, la variante selon laquelle le solde de 28 035 francs serait versé immé­ diatement au profit du rattrapage de l'étude stratégique pour les communes de Moutier et Roches. Par conséquent, il convient de rejeter la requête du 5 juillet 2011 et de renoncer au versement immédiat du solde de 28 035 francs de la subvention accordée en 2007.

En application de l'article 2 du décret sur les émoluments du Grand Conseil et du Conseil-exécutif (DEmo GC/CE; RSB 154.11), il n'est perçu aucun émolument pour la présente décision.

Par ces motifs, le Conseil-exécutif du canton de Berne

arrête:

1. La requête de subvention (prestations complémentaires au sens de l'article 34, alinéas 2 et 3 LPFC) présentée le 5 juillet 2011 par les communes de Belprahon, Corcelles, Crémines, Elay/Seehof, Eschert, Grandval, La Scheulte/Schelten, Mou­ tier, Perrefitte, Roches et Souboz est reietée.

2. Il n'est pas perçu d'émolument.

3. Un recours constitutionnel subsidiaire au sens des articles 39ss et 113ss de la loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF; RS 173.110) peut être formé contre la présente décision, dans les 30 jours à compter de sa notification. Le recours doit être adressé au Tribunal fédéral. Avenue du Tribunal-Fédéral 29, 1005 Lausanne.

4. A notifier par l'Office des affaires communales et de l'organisation du territoire - aux conseils communaux de Belprahon, Corcelles, Crémines, Elay/Seehof, Es­ chert, Grandval, La Scheulte/Schelten, Moutier, Perrefitte, Roches et Souboz (LSI), - à la Préfecture du Jura bernois, sous simple pli.

A la Direction de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques

Certifié exact Le chancelier: