PERASSO Quartier Saint-Tronc

Vallonéoenvironnement de Toulouse 13010 MARSEILLE

DEMANDE D'AUTORISATION D'EXPLOITER UNE INSTALLATION CLASSEE POUR LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT

– DOC. 3 : ÉTUDE D'IMPACT –

(Selon l'article R512-6 du Code de l'Environnement)

DEPARTEMENT DES ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE COMMUNE DE VALENSOLE LIEU-DIT "L'Île du Chat"

Février 2017

GEOENVIRONNEMENT – Le Myaris - 355, rue Albert Einstein – Pôle d'activités des Milles – 13852 Aix-en-Provence cedex 3 – Tél. /Fax : 04-42-27-13-63 PERASSO – Demande d’autorisation d'exploiter une ICPE – Commune de VALENSOLE (04)

PREAMBULE

PREAMBULE

I. CADRE RÉGLEMENTAIRE

Le présent document constitue l’étude d’impact, prévue aux articles L.122-1 et R.512-6 du Code de l’Environnement, relative au dossier de demande d'autorisation d'exploiter une carrière alluvionnaire au lieu-dit "L'Île du Chat" sur le territoire de la commune de VALENSOLE (04), au bénéfice de la société PERASSO, conformément : - au Titre I du Livre V du Code de l’Environnement relatif aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement ; mais aussi : - au Titre II du Livre I du Code de l’Environnement relatif aux dispositions communes ; - au Titre I du Livre II du Code de l’Environnement relatif à l’eau et aux milieux aquatiques ; - aux Titres II, III, IV et V du Livre III du Code de l‘Environnement relatif aux espaces naturels ; - au Titre I du Livre IV du Code de l’Environnement relatif à la protection de la faune et de la flore.

L’objectif de l’étude d’impact est d’effectuer un constat de l’état initial du site et de son environnement, afin d’analyser les effets qui résulteront de l’installation et de prévoir les mesures réductrices (éventuellement

compensatoires) destinées à atténuer son impact sur l'environnement et la santé humaine.

L’étude d’impact, établie selon le contenu défini à l’article R.122-5 du Code de l’Environnement, modifié par le décret n°2011-2019 du 29 décembre 20111 et récemment par le décret n°2016-1110 du 11 août 2016 mais qui n'est applicable qu'à compter du 16/05/2017, présente les éléments suivants :

- 1°/ Une description du projet comportant des informations relatives à sa conception et à ses dimensions, y compris, en particulier, une description des caractéristiques physiques de l'ensemble du projet et des exigences techniques en matière d'utilisation du sol lors des phases de construction et du fonctionnement et, le cas échéant, une description des principales caractéristiques des procédés de stockage, de production et de fabrication, notamment mis en œuvre pendant l'exploitation, telles que la nature et la quantité des matériaux utilisés, ainsi qu'une estimation des types et des quantités des résidus et des émissions attendus résultant du fonctionnement du projet proposé ; - 2°/ Une analyse de l’état initial de la zone et des milieux susceptibles d'être affectés par le projet, portant notamment sur la population, la faune et la flore, les habitats naturels, les sites et paysages, les biens matériels, les continuités écologiques2, les équilibres biologiques, les facteurs climatiques, le patrimoine culturel et archéologique, le sol, l'eau, l'air, le bruit, les espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs, ainsi que les interrelations entre ces éléments ; - 3°/ Une analyse des effets négatifs et positifs, directs et indirects, temporaires (y compris pendant la phase des travaux) et permanents, à court, moyen et long terme, du projet sur l'environnement, en particulier sur les éléments énumérés au 2°/ et sur la consommation énergétique, la commodité du voisinage (bruits, vibrations, odeurs, émissions lumineuses), l'hygiène, la santé, la sécurité, la salubrité publique, ainsi que l'addition et l'interaction de ces effets entre eux. Pour les ICPE, l'analyse précise notamment, en tant que de besoin, l'origine, la nature et la gravité des pollutions de l'air, de l'eau et des sols, les effets sur le climat, le volume et le caractère polluant des déchets, le niveau acoustique des appareils qui seront employés

1 Décret portant réforme des études d'impact des projets de travaux, d'ouvrages ou d'aménagements. 2 Telles que définies par l'article L.371-1 du Code de l'Environnement.

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ainsi que les vibrations qu'ils peuvent provoquer, le mode et les conditions d'approvisionnement en eau et d'utilisation de l'eau ; - 4°/ Une analyse des effets cumulés du projet avec d'autres projets connus. Ces projets sont ceux qui, lors du dépôt de l'étude d'impact : - ont fait l'objet d'un document d'incidences3 et d'une enquête publique ; - ont fait l'objet d'une étude d'impact au titre du Code de l'Environnement et pour lesquels un avis de l'autorité administrative de l'État compétente en matière d'environnement a été rendu public4 ; - 5°/ Une esquisse des principales solutions de substitution examinées par le pétitionnaire ou le maître d'ouvrage et les raisons pour lesquelles, eu égard aux effets sur l'environnement ou la santé humaine, le projet présenté a été retenu ; - 6°/ Les éléments permettant d'apprécier la compatibilité du projet avec l'affectation des sols définie par le document d'urbanisme opposable, ainsi que, si nécessaire, son articulation avec les plans, schémas et programmes mentionnés à l'article R.122-17, et la prise en compte du schéma régional de cohérence écologique dans les cas mentionnés à l'article L.371-3 ; - 7°/ Les mesures prévues par le pétitionnaire ou le maître d'ouvrage pour : - éviter les effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine et réduire les effets n'ayant pu être évités ; - compenser, lorsque cela est possible, les effets notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine qui n'ont pu être évités ni suffisamment réduits. S'il n'est pas possible de compenser ces effets, le pétitionnaire ou le maître d'ouvrage justifie cette impossibilité. La description de ces mesures doit être accompagnée de l'estimation des dépenses correspondantes, de l'exposé des effets attendus de ces mesures à l'égard des impacts du projet sur les éléments visés au 3°/ ainsi que d'une présentation des principales modalités de suivi de ces mesures et du suivi de leurs effets sur les éléments visés au 3°/. Pour les ICPE, les mesures réductrices et compensatoires font l'objet d'une description des performances attendues, notamment en ce qui concerne la protection des eaux souterraines, l'épuration et l'évacuation des eaux résiduelles et des émanations gazeuses ainsi que leur surveillance, l'élimination des déchets et résidus de l'exploitation, les conditions d'apport à l'installation des matières destinées à y être traitées, du transport des produits fabriqués et de l'utilisation rationnelle de l'énergie ; - 8°/ Une présentation des méthodes utilisées pour établir l'état initial visé au 2°/ et évaluer les effets du projet sur l'environnement et, lorsque plusieurs méthodes sont disponibles, une explication des raisons ayant conduit au choix opéré ; - 9°/ Une description des difficultés éventuelles, de nature technique ou scientifique, rencontrées par le maître d'ouvrage pour réaliser cette étude ; - 10°/ Les noms et qualités précises et complètes du ou des auteurs de l'étude d'impact et des études qui ont contribué à sa réalisation ; - 11°/ Pour les ICPE, une présentation des conditions de remise en état du site après exploitation.

De plus, afin de faciliter la prise de connaissance par le public des informations contenues dans l’étude, celle-ci est précédée d’un résumé non technique des informations. Ce résumé peut faire l'objet d'un document indépendant (comme dans le cas présent).

3 Au titre de l'article R.214-6 du Code de l'Environnement. 4 Sont exclus les projets ayant fait l'objet d'un arrêté au titre des articles R.214-6 à R.214-31 mentionnant un délai et devenu caduc, ceux dont la décision d'autorisation, d'approbation ou d'exécution est devenue caduque, dont l'enquête publique n'est plus valable ainsi que ceux qui ont été officiellement abandonnés par le pétitionnaire ou le maître d'ouvrage.

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II. CONTENU DU PRÉSENT DOSSIER

La présente étude d'impact est subdivisée en 5 parties, reprenant l'ensemble des éléments requis à l'article R.122-5 du Code de l'Environnement :

- Première partie : Analyse de l'état initial du site ; - Deuxième partie : Analyse des effets du projet sur l'environnement et la santé humaine, et détail des mesures proposées par l'exploitant pour éviter, réduire ou compenser ces effets ; - Troisième partie : Analyse des solutions de substitution envisagées par le pétitionnaire et détail des raisons pour lesquelles le présent projet a été retenu ; - Quatrième partie : Description de la remise en état finale du site ; - Cinquième partie : Présentation des méthodes utilisées pour établir l'étude d'impact, des difficultés éventuellement rencontrées, des auteurs de l'étude et de la bibliographie consultée.

De plus, le site étant localisé en limite de la Zone Spéciale de Conservation (Directive Habitats) FR9301589 "La " et au sein de la Zone de Protection Spéciale (Directive Oiseaux) FR9312003 "La Durance", une évaluation des incidences sur le réseau Natura 2000 a été rédigée par un bureau d'études spécialisé. Cette étude est conforme aux directives 74/409/CEE et 92/43/CEE du Conseil des Communautés européennes et met en application l’article L.414-4 du Code de l’Environnement. Elle est jointe en annexe de la présente étude d'impact [Annexe 2].

III. DÉFINITION DES AIRES D'ÉTUDE

La présente étude d’impact a été réalisée en se basant sur les 3 aires d’études suivantes :

- Périmètre immédiat : zone directement concernée par le site (périmètre d’autorisation) ; - Périmètre rapproché : zone susceptible d’être soumise aux effets de l’exploitation (poussières, bruit, vibrations, etc.) ; - Périmètre élargi : zone assimilée à une entité géographique et écologique globale et cohérente, correspondant sensiblement au rayon d’affichage de 3 km autour du site.

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Sommaire de l'étude d'impact PREAMBULE ...... 1 I. Cadre réglementaire...... 1 II. Contenu du présent dossier ...... 3 III. Définition des aires d'étude ...... 3

ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT ...... 16 I. LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE DU SITE ...... 17 I.1 Contexte général ...... 17 I.2 Emplacement du site ...... 21 I.3 Accès au site ...... 23 II. MILIEU PHYSIQUE ...... 25 II.1 Contexte géologique ...... 25 II.1.1 Contexte régional ...... 25 II.1.2 La faille structurante de la Durance ...... 27 II.1.3 Contexte géologique au droit du site d'étude ...... 29 II.2 Contexte hydrogéologique ...... 33 II.2.1 Caractérisation de la masse d'eau souterraine ...... 33 II.2.2 Alimentation en Eau Potable ...... 36 II.3 Contexte hydrologique ...... 38 II.3.1 Hydrographie ...... 38 II.3.2 Fonctionnement hydraulique ...... 40 II.3.3 Atlas des zones inondables ...... 44 II.3.4 Aménagements hydrauliques ...... 45 II.4 Qualité des eaux ...... 47 II.4.1 Généralités ...... 47 II.4.2 Qualité des eaux superficielles ...... 47 II.4.3 Qualité des eaux souterraines ...... 52 II.4.4 Zones sensibles ...... 54 II.4.5 Zones vulnérables...... 54 II.5 Contexte climatique ...... 55 II.5.1 Généralités ...... 55 II.5.2 Les températures ...... 55 II.5.3 Les précipitations ...... 56 II.5.4 Phénomènes climatiques ...... 57 II.5.5 Les vents ...... 57

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II.6 Les risques naturels ...... 60 II.6.1 Le risque feu de forêt ...... 60 II.6.2 Le risque inondation ...... 61 II.6.3 Le risque mouvement de terrain ...... 62 II.6.4 Le risque sismique ...... 63 II.7 Synthèse des enjeux du milieu physique ...... 65 III. MILIEU NATUREL ...... 67 III.1 Inventaire des zones d'intérêt naturel ...... 67 III.1.1 Espaces naturels faisant l'objet d'une protection réglementaire ...... 67 III.1.2 Zones du réseau Natura 2000 ...... 68 III.1.3 Autres zones naturelles d'intérêt ...... 71 III.2 Contexte biologique, floristique et faunistique ...... 79 III.2.1 Méthodologie employée ...... 79 III.2.2 Description des habitats naturels ...... 81 III.2.3 Contexte floristique ...... 82 III.2.4 Contexte faunistique ...... 82 III.2.5 Synthèse des enjeux ...... 84 III.3 Continuités écologiques, équilibres biologiques ...... 86 III.3.1 Définitions ...... 86 III.3.2 Contexte local ...... 87 III.4 Synthèse des enjeux du milieu naturel ...... 89 IV. MILIEU HUMAIN ...... 90 IV.1 Contexte démographique et socio-économique ...... 90 IV.1.1 Population et logement ...... 90 IV.1.2 Contexte socio-économique ...... 90 IV.1.3 Focus sur le secteur agricole ...... 92 IV.2 Occupation des sols ...... 93 IV.3 Réseaux ...... 96 IV.3.1 Réseaux de communication ...... 96 IV.3.2 Autres réseaux ...... 100 IV.4 Les zones d’activités spécifiques ...... 101 IV.5 Equipements et zones de loisirs ...... 101 IV.6 Les risques technologiques ...... 103 IV.6.1 Notions sur les risques technologiques ...... 103 IV.6.2 Identification des risques auxquels est exposé le site ...... 104 IV.6.3 Les sites et sols potentiellement pollués par d’anciennes activités industrielles ...... 106 IV.7 Synthèse des enjeux du milieu humain ...... 108

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V. PATRIMOINE CULTUREL, HISTORIQUE ET PAYSAGER ...... 110 V.1 Patrimoine culturel ...... 110 V.2 Patrimoine archéologique ...... 110 V.3 Le patrimoine paysager ...... 111 V.3.1 Les sites inscrits ...... 111 V.3.2 Les sites classés ...... 111 V.4 Contexte paysager ...... 112 V.4.1 Généralités ...... 112 V.4.2 Identité paysagère locale ...... 113 V.4.3 Les perceptions visuelles du site ...... 118 V.5 Synthèse des enjeux culturels, historiques et paysagers ...... 129 VI. SANTÉ PUBLIQUE ET COMMODITÉS DU VOISINAGE ...... 130 VI.1 La qualité de l'air ...... 130 VI.1.1 À l'échelle régionale – le SRCAE ...... 130 VI.1.2 À l'échelle départementale ...... 132 VI.1.3 À l'échelle locale ...... 133 VI.2 Les poussières ...... 135 VI.3 Le niveau sonore ...... 135 VI.3.1 Généralités – réglementation ...... 135 VI.3.2 Le niveau sonore au sein du site ...... 136 VI.4 Autres nuisances ...... 136 VI.4.1 Les vibrations ...... 136 VI.4.2 Les émissions lumineuses ...... 136 VI.4.3 Les odeurs ...... 136 VI.5 Synthèse des enjeux santé publique et commodités du voisinage ...... 137 VII. DOCUMENTS DE GESTION ET SERVITUDES ...... 138 VII.1 En matière d'occupation des sols ...... 138 VII.1.1 Plan d'urbanisme ...... 138 VII.1.2 ZPPAUP/AVAP ...... 142 VII.1.3 Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) ...... 142 VII.1.4 Les lois Montagne et Littoral ...... 145 VII.2 Documents de gestion des eaux ...... 146 VII.2.1 Le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux ...... 146 VII.2.2 Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux ...... 148 VII.2.3 Contrat de milieu ...... 149 VII.3 Le Schéma Départemental des Carrières ...... 151 VII.3.1 Généralités ...... 151

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VII.3.2 Le Schéma départemental des Carrières 04 ...... 151 VII.4 Le plan départemental de gestion des déchets du BTP ...... 154 VII.4.1 Généralités ...... 154 VII.4.2 Présentation ...... 154 VII.5 Documents de gestion écologique ...... 156 VII.5.1 Le Schéma Régional de Cohérence Écologique...... 156 VII.5.2 Document d'Objectif des zones Natura 2000 ...... 163 VII.5.3 Le Plan National d'Actions en faveur de l'Aigle de Bonelli ...... 164 VII.6 Les autres schémas et plans ...... 165 VII.6.1 SRCAE ...... 165 VII.6.2 Charte du Parc Naturel Régional du Verdon ...... 166 VII.6.3 Les Plans de Prévention des Risques ...... 167 VII.6.4 Autres servitudes ...... 167 VII.7 Synthèse des enjeux documents de gestion et servitudes ...... 169 VIII. INTERRELATIONS ENTRE LES MILIEUX PHYSIQUE, NATUREL ET HUMAIN ...... 171

ANALYSE DES EFFETS DU PROJET ET MESURES ENVISAGEES ...... 172 I. RAPPEL DES CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES DU PROJET...... 173 I.1 Nature et volume des activités ...... 173 I.1.1 Nature des activités ...... 173 I.1.2 Volume des activités ...... 173 I.2 Procédés d'exploitation et moyens mis en œuvre ...... 174 I.2.1 Procédés d'exploitation ...... 174 I.2.2 Moyens mis en œuvre ...... 177 I.2.3 Plan d'exploitation ...... 177 I.3 Evacuation des matériaux, trafic et usage final ...... 180 I.3.1 Trafic généré par l'exploitation ...... 180 I.3.2 Destination des matériaux ...... 183 I.4 Stocks et déchets de l'exploitation ...... 184 I.4.1 Stocks d'inertes d'exploitation ...... 184 I.4.2 Déchets ...... 186 II. EFFETS – MESURES SUR LES SOLS ...... 187 II.1 Effets directs ...... 187 II.1.1 Suppression des vergers et cultures ...... 187 II.1.2 Le décapage de la découverte ...... 187 II.1.3 L'extraction du gisement ...... 187 II.1.4 Effets sur la stabilité des terrains ...... 188

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II.1.5 Effets sur la qualité pédologique du sol ...... 189 II.2 Effets indirects : les risques de pollution ...... 190 II.2.1 Risques de pollutions chroniques ...... 190 II.2.2 Risques de pollutions accidentelles...... 190 II.3 Mesures proposées ...... 191 II.3.1 Mesures d'évitement et de réduction ...... 191 II.3.2 Mesures compensatoires ...... 192 III. EFFETS – MESURES SUR LES EAUX ...... 193 III.1 Effets directs ...... 193 III.1.1 Modification directe des écoulements ...... 193 III.1.2 Utilisation de la ressource...... 196 III.1.3 Effets directs sur la qualité des eaux ...... 196 III.2 Effets indirects ...... 197 III.2.1 Modification indirecte des écoulements ...... 197 III.2.2 Effets indirects sur la qualité des eaux : les risques de pollution ...... 197 III.3 Mesures proposées ...... 199 III.3.1 Mesures d'évitement et de réduction des effets directs ...... 199 III.3.2 Mesures d'évitement et de réduction des effets indirects ...... 200 IV. EFFETS – MESURES SUR LE CLIMAT ET L'ATMOSPHÈRE ...... 201 IV.1 Effets sur le climat ...... 201 IV.2 Effets sur l'atmosphère ...... 201 IV.2.1 Les émissions gazeuses ...... 201 IV.2.2 Les poussières ...... 203 IV.3 Mesures proposées ...... 204 IV.3.1 Mesures destinées à réduire les émissions atmosphériques ...... 204 IV.3.2 Mesures destinées à réduire les émissions de poussières ...... 204 V. EFFETS – MESURES SUR LE MILIEU NATUREL ...... 205 V.1 Effets – mesures sur le milieu biologique ...... 205 V.1.1 Effets sur le milieu biologique ...... 205 V.1.2 Mesures concernant le milieu biologique ...... 206 V.1.3 Conclusions ...... 208 V.2 Effets – mesures sur le réseau Natura 2000 ...... 210 V.2.1 Effets sur le réseau Natura 2000 ...... 210 V.2.2 Mesures concernant le réseau Natura 2000 et impacts résiduels ...... 212 V.2.3 Conclusion ...... 212 VI. EFFETS – MESURES SUR LE MILIEU HUMAIN ...... 213 VI.1 Effets – mesures sur l'occupation des sols ...... 213

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VI.1.1 Effets ...... 213 VI.1.2 Mesures proposées ...... 213 VI.2 Effets – mesures sur les réseaux...... 213 VI.2.1 Effets – mesures sur les voies de communication ...... 213 VI.2.2 Effets – mesures sur les autres réseaux ...... 215 VI.3 Effets – mesures sur la population et la situation socio-économique du secteur ...... 215 VI.3.1 Effets ...... 215 VI.3.2 Mesures proposées ...... 215 VI.4 Effets – mesures sur les zones agricoles ou d'appellations ...... 216 VI.4.1 Effets sur les parcelles agricoles ...... 216 VI.4.2 Effets sur les pratiques agricoles ...... 216 VI.4.3 Effets sur les zones AOC ou IGP ...... 217 VI.4.4 Mesures proposées ...... 217 VI.5 Effets – mesures sur les équipements et zones de loisirs ...... 217 VII. EFFETS – MESURES SUR LE PAYSAGE ET LE PATRIMOINE CULTUREL ...... 218 VII.1 Effets – mesures sur le paysage ...... 218 VII.1.1 Effets sur la géomorphologie ...... 218 VII.1.2 Mesures proposées sur la géomorphologie...... 218 VII.1.3 Effets sur les perceptions visuelles ...... 218 VII.1.4 Mesures proposées concernant les perceptions visuelles ...... 219 VII.2 EFFETS – MESURES SUR LE PATRIMOINE CULTUREL ET HISTORIQUE ...... 219 VII.2.1 Effets ...... 219 VII.2.2 Mesures proposées ...... 219 VIII. EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES DE L'INSTALLATION CLASSÉE ...... 220 VIII.1 Méthodologie ...... 220 VIII.2 Identification des substances émises pouvant avoir des effets sur la santé ...... 220 VIII.2.1 Recensement des sources de risque au sein du site ...... 220 VIII.2.2 Caractérisation des substances retenues ...... 223 VIII.3 Evaluation des enjeux sanitaires ou environnementaux à protéger ...... 228 VIII.3.1 Délimitation de la zone d'étude ...... 228 VIII.3.2 Caractérisation des populations et usages ...... 229 VIII.4 Identification des voies de transfert des polluants ...... 231 VIII.4.1 Caractérisation des voies de transfert de chaque polluant ...... 231 VIII.5 Définition des relations doses-réponses ...... 232 VIII.5.1 Les poussières ...... 232 VIII.5.2 Le bruit ...... 233 VIII.5.3 Les HAP ...... 234

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VIII.5.4 Les polluants atmosphériques ...... 234 VIII.6 Caractérisation de l'exposition des populations ...... 235 VIII.6.1 Exposition aux substances polluantes identifiées ...... 235 VIII.6.2 Notion de dose journalière d’exposition (DJE) et quotient de danger ...... 236 VIII.7 Conclusion – caractérisation des risques ...... 237 VIII.7.1 Analyse des résultats ...... 237 VIII.7.2 Mesures mises en œuvre par l'exploitant...... 237 VIII.8 Effets sur les commodités du voisinage ...... 238 VIII.8.1 Les odeurs et fumées ...... 238 VIII.8.2 Les émissions lumineuses ...... 238 VIII.8.3 Hygiène et salubrité publique ...... 239 VIII.8.4 Sécurité publique ...... 239 IX. SYNTHÈSE DES EFFETS DU PROJET ET DES MESURES PROPOSÉES ...... 240 X. ANALYSE DES EFFETS CUMULÉS ...... 245 X.1 Interactions des effets du projet entre eux ...... 245 X.2 Effets cumulés du projet avec d'autres projets connus ...... 245 XI. MODALITÉS DE SUIVI DES MESURES PROPOSÉES PAR L'EXPLOITANT ...... 246 XI.1 Principes généraux ...... 246 XI.2 Suivis particuliers ...... 246 XII. ESTIMATION DES DÉPENSES CORRESPONDANTES ...... 246

ANALYSE DES SOLUTIONS DE SUBSTITUTION ET RAISONS POUR LESQUELLES LE PROJET PRESENTE A ÉTÉ RETENU ...... 247 I. ANALYSE DES SOLUTIONS DE SUBSTITUTION...... 248 I.1 Variante 0 : abandon définitif du projet d'exploitation ...... 248 I.2 Variante 1 : choix d'un autre site d'exploitation ...... 248 I.3 Variante 2 : exploitation selon le même périmètre qu'en 2006 ...... 249 I.4 Variante 3 : exploitation selon un périmètre réduit ...... 249 II. RAISONS POUR LESQUELLES LE PROJET PRESENTE A ÉTÉ RETENU ...... 250 II.1 Présentation et capacités de la société ...... 250 II.2 Justification de la demande ...... 251 II.3 Critères techniques ...... 252 II.3.1 Choix du site ...... 252 II.3.2 Qualité du gisement ...... 253 II.3.3 Durée ...... 253 II.3.4 Maîtrise foncière ...... 253 II.3.5 L’utilisation rationnelle de l’énergie ...... 253

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II.3.6 Emploi des meilleures techniques disponibles ...... 254 II.3.7 Critères technico-économiques ...... 254 II.4 Critères réglementaires ...... 255 II.4.1 Compatibilité avec les documents d'urbanisme ...... 255 II.4.2 Compatibilité avec les documents de gestion des eaux ...... 258 II.4.3 Compatibilité avec le Schéma Départemental des Carrières 04 ...... 261 II.4.4 Compatibilité avec le plan départemental de gestion des déchets du BTP ...... 263 II.4.5 Compatibilité avec les documents de gestion écologique ...... 264 II.4.6 Compatibilité avec les autres plans et programmes ...... 266 II.5 Critères environnementaux ...... 268 II.5.1 Perception visuelle ...... 268 II.5.2 Le réaménagement ...... 268 II.5.3 Poussières et bruit ...... 268 II.5.4 Autres contraintes environnementales ...... 268 II.6 Synthèse des justifications du projet ...... 271

DESCRIPTION DE LA REMISE EN ETAT FINALE DU SITE ...... 272 I. PREAMBULE ...... 273 I.1 Règlementation ...... 273 I.2 Objectifs du réaménagement ...... 273 II. PRINCIPES DE REAMENAGEMENT DU SITE...... 274 II.1.1 Principes généraux ...... 274 II.1.2 Détails des opérations ...... 275 III. CALENDRIER DE REMISE EN ÉTAT ...... 278 IV. GARANTIES FINANCIERES POUR LA REMISE EN ETAT ...... 278 V. ESTIMATION DES COUTS DE REMISE EN ETAT ...... 278

AUTEURS, METHODOLOGIE ET BIBLIOGRAPHIE ...... 279 I. AUTEURS ...... 280 II. METHODOLOGIE DE RECUEIL DES DONNÉES ...... 280 II.1.1 Le milieu physique ...... 281 II.1.2 Le milieu naturel ...... 281 II.1.3 Le milieu humain ...... 282 II.1.4 Le patrimoine culturel, historique et paysager ...... 282 II.1.5 La santé publique et les commodités du voisinage ...... 283 II.1.6 Les documents de gestion et servitudes ...... 283 III. OBSERVATIONS IN SITU ...... 283

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PREAMBULE

IV. ANALYSE DES ENJEUX ET HIERARCHISATION DES CONTRAINTES ...... 283 V. ANALYSE DES EFFETS DU PROJET, ET PROPOSITION DE MESURES ...... 284 VI. MÉTHODOLOGIES SPÉCIFIQUES ...... 285 VII. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES ...... 285 VIII. BIBLIOGRAPHIE ...... 285

Table des illustrations Figure 1. Plan de localisation du site ...... 19 Figure 2. Plan de localisation (Carto Exploreur) ...... 20 Figure 3. Plan parcellaire cadastral du site (Fond cadastral : www.cadastre.gouv.fr) ...... 22 Figure 4. Accès au site ...... 24 Figure 5. Schéma structural régional ...... 26 Figure 6. Principales failles en Provence et séismes associés ...... 28 Figure 7. Carte géologique du secteur (BRGM, feuille de "") ...... 30 Figure 8. Sondages géologiques réalisés en décembre 2002 (pour l'ancienne autorisation) ...... 32 Figure 9. Localisation du site vis-à-vis de la masse d'eau souterraine ...... 34 Figure 10. Carte piézométrique (SOGREAH – décembre 2002, sans échelle) ...... 35 Figure 11. Localisation des captages les plus proches du site (ADES, ARS) ...... 37 Figure 12. Réseau hydrographique local ...... 39 Figure 13. Zone de divagation maximale de la Durance selon l'étude SOGREAH de 2004 ...... 43 Figure 14. Extrait de l'Atlas des Zones Inondables du secteur (2006)...... 44 Figure 15. Aménagements hydrauliques sur la Durance ...... 46 Figure 16. Fiche de la station de surveillance de la Durance à Vinon-sur-Verdon ...... 50 Figure 17. Fiche de la station de surveillance du Largue à Villeneuve ...... 51 Figure 18. Mesures proposées par le SDAGE RM pour la masse d'eau FR_DO_302 ...... 52 Figure 19. Températures à la station de Saint-Auban (Météo ) ...... 56 Figure 20. Précipitations à la station de Saint-Auban (Météo France) ...... 56 Figure 21. Phénomènes climatiques enregistrés à la station de Saint-Auban (Météo France) ...... 57 Figure 22. Le vent au droit de la station de Saint-Auban (Source : Météo France) ...... 58 Figure 23. Rose des vents ...... 59 Figure 24. Représentation de l'aléa feu de forêt au droit du site (Source: DDRM 04) ...... 61 Figure 25. Extrait du PSS de la commune ...... 62 Figure 26. Aléa retrait-gonflement au droit du site (BRGM) ...... 63 Figure 27. Représentation de l'aléa sismique au sein de la commune de Valensole ...... 64 Figure 28. Périmètre de protection de la réserve naturelle géologique du Luberon ...... 67 Figure 29. Localisation de la ZSC de la Durance ...... 68 Figure 30. Localisation des autres zones Natura 2000 de la Directive Habitats ...... 69 Figure 31. Localisation de la ZPS de la Durance ...... 70 Figure 32. Localisation de la ZPS de Valensole ...... 70 Figure 33. Carte de situation du Parc Naturel Régional du Verdon ...... 71 Figure 34. Réserve de biosphère Luberon Lure ...... 72 Figure 35. Carte des zones humides (NATURALIA) ...... 73 Figure 36. Carte des espaces naturels sensibles (NATURALIA) ...... 74 Figure 37. Localisation du site vis-à-vis du PNA en faveur de l'Aigle de Bonelli...... 75 Figure 38. Localisation de la ZNIEFF de type I de la Durance ...... 77 Figure 39. Localisation de l'autre ZNIEFF de type I près du site ...... 77

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Figure 40. Localisation des ZNIEFF de type II proches du site ...... 78 Figure 41. Localisation des deux ZICO près du site ...... 78 Figure 42. Zones d'étude définies par NATURALIA ...... 79 Figure 43. Habitats naturels au sein de la zone d'étude (NATURALIA) ...... 81 Figure 44. Localisation des trames vertes et bleues au droit du site ...... 87 Figure 45. Synthèse des fonctionnalités au droit du site (NATURALIA) ...... 88 Figure 46. Localisation de l'habitation la plus proche et de l'hôtel-restaurant de la Fuste ...... 94 Figure 47. Occupation des sols sur le site et aux abords (CRIGE PACA - Géoportail) ...... 95 Figure 48. Photos des routes du secteur ...... 96 Figure 49. Giratoire des Quatre Chemins ...... 97 Figure 50. Principaux réseaux de communication près du site ...... 99 Figure 51. Localisation des pivots d'aspersion sur le site ...... 100 Figure 52. Équipements et zones de loisirs ...... 102 Figure 53. Procédure en vigueur pour les documents recensant les risques technologiques ...... 103 Figure 54. Localisation des routes et canalisations impliquées dans le risque TMD dans le département ...... 104 Figure 55. Représentation du risque rupture de barrage ...... 105 Figure 56. Localisation des sites BASIAS près du site d'étude ...... 107 Figure 57. Les trois domaines paysagers du département (Atlas des Paysages 04) ...... 112 Figure 58. Présentation de l'entité paysagère "Moyenne Durance" ...... 114 Figure 59. Organisation du territoire au sein de l'entité paysagère ...... 115 Figure 60. Enjeux recensés au sein de l'entité paysagère ...... 117 Figure 61. Carte de localisation des perceptions visuelles rapprochées...... 122 Figure 62. Carte de localisation des perceptions visuelles à moyenne distance ...... 123 Figure 63. Perceptions rapprochées sur le site (1/2) ...... 124 Figure 64. Perceptions rapprochées sur le site (2/2) ...... 125 Figure 65. Perceptions à moyenne distance sur le site (1/3) ...... 126 Figure 66. Perceptions à moyenne distance sur le site (2/3) ...... 127 Figure 67. Perceptions à moyenne distance sur le site (3/3) ...... 128 Figure 68. Modélisation des émissions engendrées par la commune (AIR PACA) ...... 134 Figure 69. Localisation des points de mesures de bruit de juin 2007 par PRONETEC ...... 136 Figure 70. Extrait du POS de Valensole et zoom sur la zone d'étude ...... 139 Figure 71. Extraits du PADD en cours d'approbation du futur PLU de Valensole ...... 140 Figure 72. Extrait du plan des servitudes annexé au POS de Valensole ...... 141 Figure 73. Extrait du SCOT de Manosque désignant les zones réservées aux exploitations de carrières...... 144 Figure 74. Extrait de la carte 1 du SRCE PACA – Représentation générale de la TVB ...... 159 Figure 75. Extrait de la carte 2 du SRCE PACA – Représentation des sous-trames de la TVB ...... 160 Figure 76. Extrait de la carte 3 du SRCE PACA – Objectifs assignés aux éléments de la TVB ...... 161 Figure 77. Extrait du PSS de la commune ...... 167 Figure 78. Principes schématiques d'exploitation...... 176 Figure 79. Photos de l'ancienne exploitation de 2007-2008 (PERASSO) ...... 178 Figure 80. Plan de phasage de l'exploitation ...... 179 Figure 81. Trafic généré par l'exploitation de la carrière en production moyenne ...... 182 Figure 82. Trafic généré par l'exploitation de la carrière en production maximale ...... 182 Figure 83. Effets du plan d'eau sur la piézométrie locale ...... 194 Figure 84. Effets du remblayage sur la piézométrie locale ...... 194 Figure 85. Illustration de la mesure R2 (NATURALIA) ...... 207 Figure 86. Signalétique d’information à destination du personnel de chantier (COLAS) ...... 208 Figure 87. Localisation des points de calcul d'émergence (PRONETEC, juin 2007) ...... 225 Figure 88. Localisation des populations et types d'usages près du site ...... 230

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Figure 89. Schématisation des relations doses-effets du bruit selon l'INRS ...... 233 Figure 90. Principes schématiques du réaménagement final ...... 277

Liste des tableaux Tableau 1. Distance du site d'étude vis-à-vis des principaux éléments du cadre géographique ...... 18 Tableau 2. Liste des parcelles concernées par le projet ...... 21 Tableau 3. Résultats des sondages géologiques réalisés sur F1 et F2 (décembre 2002) ...... 31 Tableau 4. Relevés piézométriques effectués en décembre 2002 ...... 34 Tableau 5. Liste des captages implantés à proximité du site ...... 36 Tableau 6. Caractéristiques de la station hydrométrique de la Durance à ...... 40 Tableau 7. Écoulements mensuels naturels calculés sur 39 ans (banque HYDRO) ...... 40 Tableau 8. Débits moyens mensuels de la Durance calculés sur 39 ans (banque HYDRO) ...... 41 Tableau 9. Crues calculées selon Gumbel sur 39 ans (banque HYDRO) ...... 41 Tableau 10. Basses eaux calculées selon Galton sur 39 ans (banque HYDRO) ...... 41 Tableau 11. Mesures proposées par le SDAGE RM pour la moyenne Durance aval ...... 48 Tableau 12. Mesures proposées par le SDAGE RM pour le Largue ...... 48 Tableau 13. Résultats des mesures de la station de surveillance de Vinon-sur-Verdon...... 51 Tableau 14. Résultats des mesures de la station de surveillance de Villeneuve ...... 52 Tableau 15. Résultats des mesures de la station de surveillance de Manosque ...... 53 Tableau 16. Statistiques "Températures" de la station de Saint-Auban (Météo France) ...... 55 Tableau 17. Statistiques "Précipitations" au droit de la station de Saint-Auban (Météo France) ...... 56 Tableau 18. Statistiques "Phénomènes climatiques" à la station de Saint-Auban (Météo France)...... 57 Tableau 19. Statistiques "Vents" à la station de Saint-Auban (Météo France) ...... 57 Tableau 20. Tableau de direction des vents ...... 59 Tableau 21. Synthèse des enjeux du milieu physique ...... 65 Tableau 22. Dates des prospections réalisées par NATURALIA ...... 80 Tableau 23. Synthèse des enjeux biologiques selon NATURALIA ...... 85 Tableau 24. Synthèse des enjeux du milieu naturel...... 89 Tableau 25. Évolution de la population de Valensole entre 1968 et 2010 (Source: INSEE) ...... 90 Tableau 26. Évolution du parc de logement au sein de la commune entre 1968 et 2010 (INSEE) ...... 90 Tableau 27. Répartition des emplois selon les principales catégories socio-professionnelles (INSEE) ...... 91 Tableau 28. Répartition des entreprises par secteur d'activité (INSEE) ...... 91 Tableau 29. Statistiques agricoles au sein de la commune (AGRESTE) ...... 92 Tableau 30. Liste des sites BASIAS les plus proches ...... 107 Tableau 31. Synthèse des enjeux du milieu humain ...... 108 Tableau 32. Liste des monuments historiques à proximité ...... 110 Tableau 33. Synthèse des enjeux culturels, historiques et paysagers ...... 129 Tableau 34. Émergences sonores réglementaires ...... 135 Tableau 35. Synthèse des enjeux liés à la santé publique et aux commodités du voisinage ...... 137 Tableau 36. Liste des 9 orientations fondamentales du SDAGE Rhône Méditerranée 2016-2021...... 147 Tableau 37. Synthèse des enjeux liés aux réglementations et servitudes exercées au droit du site...... 169 Tableau 38. Synthèse des interactions actuelles et attendues ...... 171 Tableau 39. Impact du trafic généré par l'exploitation sur les routes départementales locales ...... 181 Tableau 40. Types de stocks établis au sein de la carrière ...... 185 Tableau 41. Détails des matériaux utilisés pour le remblayage du site ...... 185 Tableau 42. Synthèse et comparaison des perméabilités ...... 195 Tableau 43. Valeurs d'émissions de gaz induites par l'exploitation de la carrière ...... 202

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Tableau 44. Impact du trafic généré par l'exploitation sur les routes départementales locales ...... 214 Tableau 45. Détermination des substances à prendre en compte pour l'évaluation des risques sanitaires ...... 222 Tableau 46. Estimation du nombre de riverains potentiellement affectés par la carrière ...... 228 Tableau 47. Caractérisation des populations et usages près du site ...... 229 Tableau 48. Caractérisation des voies de transfert des polluants étudiés ...... 231 Tableau 49. Valeurs Toxicologiques de Référence pour les poussières ...... 233 Tableau 50. Conclusion de l'évaluation des risques sanitaires ...... 237 Tableau 51. Principaux sites exploités par la société Perasso et les Établissements Lazard en PACA ...... 250 Tableau 52. Analyse de la compatibilité du projet avec les orientations fondamentales du SDAGE Rhône- Méditerranée ...... 259 Tableau 53. Analyse de la compatibilité du projet avec le SAGE du Verdon ...... 260 Tableau 54. Compatibilité du projet avec le DOCOB de la Durance (NATURALIA) ...... 265 Tableau 55. Détails des matériaux utilisés pour le remblayage du site ...... 274 Tableau 56. Liste des matériaux inertes extérieurs autorisés sur le site ...... 276 Tableau 57. Estimation des coûts de remise en état ...... 278 Tableau 58. Bureau d'études ayant participé à la présente demande ...... 280

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ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT

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PARTIE I Chap. I État initial du site et de son environnement

I. LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE DU SITE

I.1 CONTEXTE GÉNÉRAL

Située dans le sud du département des Alpes-de-Haute-Provence (04) et dans le Parc Naturel Régional du Verdon, la commune de VALENSOLE s'étend sur plus de 127 km² et s'inscrit ainsi parmi les communes les plus vastes de France. Son territoire possède un relief assez accidenté, avec le plateau où repose le centre de la commune à l'est, qui descend ensuite en pente vers le lit de la Durance, en limite ouest.

Le centre de VALENSOLE bénéficie d'une position géographique privilégiée puisqu'il est situé à [Figure 1] :

 10 km environ de l'autoroute A.51 ;  12 km de Gréoux-les-Bains ;  16 km de Manosque ;  17 km du lac de Sainte-Croix ;  35 km de Digne-les-Bains (Préfecture) ;  55 km d'Aix-en-Provence.

Les terrains objets de la présente demande se situent sur la rive gauche de la Durance, en amont du pont de Manosque et de la confluence avec le Verdon. Le site repose au pied des reliefs de Valensole, sur les alluvions de la Durance, en bordure de la route départementale 907.

Il s'agit d'un secteur essentiellement tourné vers l'agriculture (céréales, tournesols et vergers), au relief peu marqué (de 301 m NGF à l'Est à 292 m NGF au niveau de la Durance). La ripisylve de la Durance est peu développée au droit du site (en limite ouest), mais se densifie ensuite plus largement en direction du nord, au droit d'anciens atterrissements.

Aux abords du site, on remarque d'ores et déjà la présence des éléments suivants [Figure 2] :

 La Durance, dont le lit mineur passe, au plus près du site, à 80 m environ ;  Une coopérative de négoce et transports de fruits, en limite sud-est du périmètre d'exploitation sollicité ;  La RD.907, qui permet d'accéder au site ;  La RD.4 en limite est, une route départementale permettant de relier Oraison à Vinon-sur-Verdon, dans le Var ;  L'hôtel-restaurant "La Fuste" situé, au plus près du périmètre d'autorisation, à 400 m à l'est ;  La plate-forme de préparation des matériaux des Établissements LAZARD et la centrale de béton prêt à l'emploi UNIBETON. Elles accueilleront notamment les granulats extraits au sein de la carrière de l'Île- du-Chat. Elles sont situées le long de la RD.907, à 1,3 km du rond-point avec la RD.4 permettant l'accès à la future carrière.

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PARTIE I Chap. I État initial du site et de son environnement

DISTANCE DU SITE PAR RAPPORT AUX PRINCIPAUX ELEMENTS DU CADRE GEOGRAPHIQUE Distance5 Commune Construction et/ou lieu-dit (en mètres) Centre du village 12 200 Lit mineur de la Durance 80 Habitation la plus proche 55 Hameau le plus proche ("Les Quatre Chemins") 170 Carrière lieu-dit "Clarency" 3 700 Route départementale 907 20 VALENSOLE Route départementale 4 55 Coopérative de fruits 35 Hôtel-restaurant La Fuste 400 Station de pompage (agricole) la plus proche 190 Piscine et camping "Oxygène" 2 400 Ancien canal de Villedieu 335 Centre-ville 4 750 Limite communale 170 Habitation la plus proche 600 Hameau le plus proche ("Les Queyrons") 1 550 Installations Établissements Lazard 430 MANOSQUE Zone humide des Laurons 565 Karting 540 Pont de Manosque 200 Autoroute A.51 830 Zone industrielle de Saint-Maurice 600 Station de pompage la plus proche 360 Centre-ville 6 800 Limite communale 40 Habitation la plus proche 330 GREOUX-LES-BAINS Hameau le plus proche ("Le Grand Devançon") 1 250 Chemin de Grande Randonnée GR 4 30 Route départementale 82 770 Centre-ville 5 260 Limite communale 1 400 Habitation la plus proche 2 900 SAINTE-TULLE Hameau le plus proche ("Les Bastides blanches") 3 460 Canal de l'EDF 3 380 Canal du Ridau 2 870 Station de pompage (agricole) la plus proche 3 620 Tableau 1. Distance du site d'étude vis-à-vis des principaux éléments du cadre géographique

5 Distances à vol d'oiseau vis-à-vis du périmètre d'autorisation, et non d'extraction.

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Figure 1. Plan de localisation du site

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PARTIE I Chap. I État initial du site et de son environnement

Carrière projetée

Figure 2. Plan de localisation (Carto Exploreur)

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I.2 EMPLACEMENT DU SITE

La présente demande d'exploiter concerne des terrains agricoles sis au lieu-dit "L'Île du Chat" de la commune de VALENSOLE (04). Ces parcelles sont cadastrées de la manière suivante [Tableau 2] :

Section N° de Surface Surface à Surface à extraire Commune cadastrale parcelles cadastrale (en m²) autoriser (en m²) (en m²) 808 9 270 9 270 7 213 809 1 640 1 640 1 392 810 240 240 / 811 8 190 8 190 8 190 812 395 395 395 813 360 360 360 814 7 820 7 820 7 520 Valensole G 815 1 340 1 340 1 265 816 23 500 23 500 20 040 1233 15 000 15 000 14 870 1235 6 500 6 500 5 505 1236 72 975 72 975 65 805 2140 140 400 101 500 97 500 2141 55 700 55 700 54 345 343 330 m² 304 430 m² 284 400 m² TOTAL ………………………………………………… 34 ha 33 a 30 ca 30 ha 44 a 30 ca 28 ha 44 a 00 ca Tableau 2. Liste des parcelles concernées par le projet

La présente demande d'autorisation d'exploiter concerne donc un périmètre d'autorisation de 30,44 ha, dont 28,4 ha en extraction [Figure 3].

N.B : il a été tenu compte de la présence de la ripisylve sur l'angle Ouest de la parcelle 1236 : la zone d'extraction a donc été reculée de quelques mètres à cet endroit pour ne pas affecter cette ripisylve.

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Figure 3. Plan parcellaire cadastral du site (Fond cadastral : www.cadastre.gouv.fr)

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PARTIE I Chap. I État initial du site et de son environnement

I.3 ACCÈS AU SITE

Le site d'exploitation possédera une seule entrée/sortie, le long de la RD.4, de même que pour l'autorisation de 2006. Ainsi, depuis la plate-forme de Manosque des Établissements Lazard, il s'agit d'emprunter la RD.907 qui franchit la Durance par le pont de Manosque. À l'intersection avec les RD.4 et RD.6 (rond-point), l'entrée de la carrière se situe sur la gauche, à quelques dizaines de mètres de la coopérative de négoce et transport de fruits [Figure 4].

Un chemin d'accès suffisamment dimensionné pour le trafic des poids lourds permettra ensuite d'accéder au sein du périmètre d'autorisation. La société PERASSO a signé un bail d'accès avec le propriétaire, qui détient par ailleurs le foncier de certaines des parcelles objets de la demande.

Sur le site, une piste interne permettra de rejoindre les zones d'extraction ou de stockage temporaire des matériaux. Cette piste sera entretenue pendant toute la durée de l'autorisation préfectorale. Un plan de circulation sera par ailleurs mis en place et affiché en entrée de site.

Cette exploitation est uniquement dédiée à l'activité "extractive" et aux stockages associés. Ses matériaux seront en effet transportés sur l'installation exploitée par les Établissements LAZARD, filiale du même groupe, afin d'y être élaborés par criblage, concassage et lavage, puis commercialisés. L'accès au site sera uniquement réservé aux personnes habilitées (salariés Perasso ou visiteurs autorisés tel que DREAL et entreprises extérieures). Le détail du trafic lié à l'exploitation de la carrière est précisé au chapitre I.3.1 de l'analyse des effets (partie II).

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PARTIE I Chap. I État initial du site et de son environnement

Figure 4. Accès au site

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II. MILIEU PHYSIQUE

II.1 CONTEXTE GÉOLOGIQUE

II.1.1 Contexte régional

Particulièrement riche en phénomènes géologiques divers, le département accueille notamment la réserve géologique de Haute-Provence qui protège et étudie un territoire de 1 900 km². 18 sites ont ainsi été classés par décrets, où l'extraction et le ramassage sont interdits. La zone d'étude se situe en l'occurrence dans une région charnière entre différents domaines géologiques [Figure 6] :

À l'est, les Préalpes de Digne et de sont marquées par une succession de chevauchements et de charriages est-ouest au nord, puis s'orientant au sud dans l'arc de Castellane. Il s'agit là de mouvements alpins affectant les séries secondaires, c'est-à-dire à partir des terrains triasiques. Les séries présentes sont constituées de terrains argilo-calcaires (marnes, calcaires argileux), notamment au nord, ou caractéristiques des plates- formes carbonatées comme dans le secteur du Verdon. Les terrains tertiaires essentiellement détritiques sont peu représentés et plutôt situés en zone interne.

Au sud, les chaînons provençaux mis en place lors de la phase tectonique pyrénéo-provençale se marquent par une tectonique tangentielle engendrée par des poussées sud-nord. Schématiquement, la Provence occidentale apparaît comme une succession de cuvettes synclinales évasées ou de plateaux séparés par des bourrelets montagneux à structure plissée d'orientation générale est-ouest. Cette topographie est la traduction des grands chevauchements sud-nord qui affectent l'ensemble de la couverture anté-éocène. Ces mouvements laissent apparaître de larges bandes triasiques correspondant aux niveaux de décollement.

À l'ouest, la Provence subalpine résulte de la phase ponto-pliocène de la tectogenèse alpine. Cette phase tectonique s'y superpose couramment à une tectonique antérieure pyrénéo-provençale qui a guidé les structures plus récentes (Luberon, Lure, Ventoux, Monts de Vaucluse, etc.) qui présentent des axes globalement est-ouest. Ce domaine caractérise l'anticlinal relativement serré du Luberon, la large structure synclinale d'Apt- et du grand brachy-anticlinal des Monts de Vaucluse. Ce bassin montre en son cœur la série molassique marine miocène reposant sur la puissante série laguno-lacustre oligocène. La série tertiaire s'appuie au Nord sur le versant crétacé formé de calcaires urgoniens de la montagne de Lure et des Monts de Vaucluse.

À la frontière entre ces trois domaines se développe le bassin mio-pliocène de Digne-Valensole. La série molassique marine miocène visible au cœur de l'anticlinal de Mirabeau est surmontée par l'épaisse série fluviatile des conglomérats de Valensole. Si en bordure nord du bassin ces conglomérats sont plissés en une succession d'anticlinaux et de synclinaux, ils sont demeurés pratiquement horizontaux au sud où ils forment le plateau de Valensole. Ils sont alors largement disséqués par le réseau hydrographique des affluents de l', de la Bléone et de la Durance. Cette formation est très puissante et dépasse localement 1 000 mètres.

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Figure 5. Schéma structural régional

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II.1.2 La faille structurante de la Durance

L'axe structurant majeur de la zone d'étude correspond à la faille de la Durance [Figure 6]. Cette fracture majeure d'orientation nord-nord-est/sud-sud-ouest a joué le rôle au cours du Mésozoïque d'une flexure séparant à l'Est une bordure haute (horst de Valensole) et à l'Ouest un bassin plus profond (bassin de Forcalquier, Apt, Manosque).

Si, à la fin du Crétacé puis à l'Éocène, cette faille a dû jouer en décrochement senestre, à la fin de l'Éocène et pendant tout l'Oligocène, elle a fonctionné en faille normale à regard ouest. Le horst de Valensole a alors été soumis à une érosion permanente tandis que le bassin de Forcalquier-Apt-Manosque a présenté de forts dépôts laguno-lacustres et a évolué partiellement en rift. La zone de subsidence maximale se situait à une dizaine de kilomètres à l'ouest de l'accident. L'épaisseur des dépôts a atteint 1 500 m au niveau de Lauzon et 3 000 m dans la fosse de Manosque. Le remplissage de ce bassin est composite : après le dépôt d'épaisses couches d'évaporite (sel et anhydrite) dans la fosse de Manosque, il s'est poursuivi par une alternance de dépôts d'origine lacustre et fluviatiles associant marnes, calcaires, intercalation de lignite et niveaux détritiques (sables, molasse, conglomérats). Au pied de l'accident se développent des apports grossiers issus du démantèlement du horst de Valensole, ainsi que des glissements d'énormes coulées de boues, de blocs et de klippes6 sédimentaires qui se propagent sur plus de 10 km dans la plaine alluviale. Il en résulte de rapides et importantes variations de faciès marquées par la présence de termes détritiques sableux et conglomératiques de plus en plus grossiers au fur et à mesure que l'on se déplace vers l'Est.

Au début du Miocène, l'activité de la faille de la Durance a cessé, permettant à la transgression marine miocène d'envahir le paysage.

À la fin du Miocène, la faille de la Durance a rejoué à nouveau le rôle de flexure, mais en sens inverse par rapport à l'Oligocène. Le domaine subsident se situe cette fois-ci à l'Est (bassin de Digne-Valensole) et les cours d'eau (paléo Durance et paléo Asse notamment) y déposent les conglomérats de Valensole. Les apports ont été cependant masqués par la présence de matériel polygénique d'origine alpine interne.

Au Quaternaire, l'ensemble de la région a été soumise à l'érosion par suite de l'abaissement du niveau de base hydrographique. Les périodes glaciaires modèlent les rives de la Durance, les jalonnant de terrasses et dépôts caractéristiques, pour aboutir au paysage actuel.

La faille de la Durance qui passe sous le lit de la rivière est encore active aujourd'hui. Elle se distingue par une activité sismique régulière et a engendré des séismes parfois violents.

6 Dans un bassin sédimentaire actif, paquet de terrain glissé par gravité au sein de sédiments, plus récents et qui l'enveloppent. 27

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Figure 6. Principales failles en Provence et séismes associés

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II.1.3 Contexte géologique au droit du site d'étude

II.1.3.1 Analyse de la carte géologique

Le secteur d'étude s'inscrit dans la plaine de la Durance, entre la partie sud-ouest du plateau de Valensole (recouvert de formations détritiques) et la retombée orientale de la montagne du Luberon.

Relativement large et plate, la vallée de la Durance possède une succession de terrasses anciennes entre le lit actuel et les terrains encaissants. Ces terrasses sont constituées d'alluvions anciennes déposées par la Durance, qui par la suite ont été recoupées par la rivière, jusqu'au niveau de son lit actuel.

Au droit du site, la Durance a creusé son lit dans des terrains tertiaires correspondant aux conglomérats de Valensole, ainsi que dans des terrains d'âge Oligocène composés de calcaires et de marnes. Ces terrains constituent les collines qui bordent et surplombent la vallée (plateau de Valensole).

Ainsi, sur la carte géologique de "Manosque" (Edition BRGM, carte n°969 au 1/50 000) [Figure 8], on distingue

bien la formation notée "RH", qui correspond à une couverture de galets éluviaux, en surface des poudingues. L'épaisseur de cette couverture est en général assez faible, mais suffisante pour masquer les conglomérats ou les lentilles marneuses sous-jacentes. Lorsqu'elle affleure, la formation est notée "H" sur la carte géologique du BRGM. Il s'agit généralement de lentilles de matériaux graveleux grossiers représentant les produits d'épandage d'anciennes rivières à fortes compétences.

Enfin, au nord-ouest de la zone d'étude, sur la rive opposée de la Durance, on observe de nombreux cônes de déjection observés aux confluences avec les thalwegs qui entaillent les plateaux et la vallée. Ils sont constitués de matériaux variés transportés par des cours d'eau temporaires (conglomérats, débris de calcaires crétacés, marnes, etc.) et sont notés "Jy" sur la carte géologique [Figure 7].

Les alluvions qui seront exploitées au sein de la carrière correspondent à la formation des alluvions récentes de la Durance, notée Fz sur la carte géologique précitée. Il s'agit essentiellement de limons, sables, cailloutis et galets à éléments cristallins ou sédimentaires. La qualité de ces matériaux permet de les employer à des usages nobles.

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Figure 7. Carte géologique du secteur (BRGM, feuille de "Manosque")

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II.1.3.2 Sondages géologiques

Afin de mieux caractériser les matériaux à extraire, une campagne de sondages géologiques a été effectuée en décembre 2002, lors de la demande d'autorisation précédente. 9 sondages ont donc été réalisés de manière à couvrir l'ancien périmètre d'autorisation demandé, bien plus étendu qu'aujourd'hui. Sur ces 9 sondages, 2 ont été réalisés au sein de la nouvelle zone d'étude, les sondages F1 et F2 [Figure 8].

Ces sondages ont permis de connaître la stratigraphie des différents horizons présents au sein du site. Ainsi, selon les résultats associés [Tableau 3], la zone à extraire s'organise de la manière suivante :

 Terre de découverte (épaisseur moyenne d'un mètre) ;  Matériaux alluvionnaires (5 m de moyenne) ;  Substratum constitué de poudingues.

Sondages F1 F2 Épaisseur de découverte 1 1 Épaisseur d'alluvions 6,4 5,8 Profondeur poudingues 7,4 6,8 Niveau nappe (m sous le TN) 1,65 3,1

Tableau 3. Résultats des sondages géologiques réalisés sur F1 et F2 (décembre 2002)

Les résultats de ces sondages montrent que :

 Les terres de découverte correspondent globalement aux terres arables du site ;  L'épaisseur des terres de découverte est homogène au sein du site (1 m) ;  L'épaisseur des alluvions varie entre 5,8 et 6,4 m. Toutefois, la campagne ayant été réalisée selon un maillage lâche à l'époque (9 sondages pour 80 ha), et même si le gisement semble homogène, une marge de sécurité a été prise pour l'estimation de l'épaisseur moyenne (fixée à 5 m dans ce dossier). De plus, l'engin d'extraction ne parvient jamais à récupérer la totalité du gisement à son contact avec le substratum ;  Le gisement, localisé en rive gauche de la Durance, est en partie en eau. Le niveau de la nappe est variable et se présente à 3 m de moyenne sous le TN (soit 2 m de gisement à sec et 3 m en eau) ;  Le substratum est constitué de poudingues calcaires typiques du plateau de Valensole, avec par endroits des proches de décalcification sablo-argileuses.

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Figure 8. Sondages géologiques réalisés en décembre 2002 (pour l'ancienne autorisation)

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II.2 CONTEXTE HYDROGÉOLOGIQUE

II.2.1 Caractérisation de la masse d'eau souterraine

II.2.1.1 Généralités

Le projet de carrière est situé au droit de la masse d'eau référencée FR_DO_302 "Alluvions de la Durance aval et moyenne et de ses affluents" par le SDAGE Rhône-Méditerranée [Figure 9]. Les caractéristiques principales de cette masse d'eau sont données ci-après.

La masse d'eau FR_DO_302 correspond à la nappe d'accompagnement de la moyenne Durance. Cette nappe alluviale s'écoule au sein des alluvions récentes et localement de la basse terrasse dont les perméabilités sont en général élevées.

L'écoulement de la nappe s'effectue globalement de manière parallèle à la rivière, selon que celle-ci draine ou alimente la nappe, ou en fonction des apports, comme en rive gauche où une alimentation continue de la nappe est évidente à partir des poudingues de Valensole.

Les apports sont mal identifiés en provenance des circulations profondes, que ce soit à partir du substratum ou des nappes hypodermiques7 des versants. À l'inverse, elle est soumise à des fluctuations importantes en fonction des surplus d'irrigation.

Cette aquifère présente une épaisseur de 8 à 15 mètres et une réserve de l'ordre de 120 à 220 millions de mètres cube. Les eaux sont de type bicarbonaté calcique, et localement sulfatées, chlorurées ou nitratées. La profondeur de l'eau est généralement comprise entre 2 et 10 mètres.

Cette nappe est très sensible vis-à-vis des pollutions du fait d'une couverture généralement faible (1 à 2 m) et très perméable. Elle présente donc une pollution naturelle aux sulfates de par la présence du diapir de Manosque, une pollution agricole liée aux apports massifs d'engrais et de produits phytosanitaires, et une pollution industrielle sur de nombreux kilomètres en aval de Château-Arnoux-Saint-Auban. Les teneurs en polluants sont généralement inférieures aux valeurs guides, excepté pour un certain nombre d'éléments toxiques.

Au niveau du secteur d'étude, la nappe est alimentée par les venues du plateau de Valensole. Les isopièzes sont obliques par rapport à l'axe de la Durance.

7 Horizon totalement saturé en eau, sous la surface du sol mais au-dessus des nappes phréatiques permanentes. 33

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Figure 9. Localisation du site vis-à-vis de la masse d'eau souterraine

II.2.1.2 Au droit du site

En 2002, lors de la demande d'autorisation précédente, une campagne de reconnaissance géologique a été effectuée par l'exploitant (cf. chapitre II.1.3 précédent). Dans chaque sondage, l’exploitant a mesuré le niveau de la nappe d'accompagnement de la Durance par rapport au terrain naturel à l'intérieur du périmètre d'exploitation. Deux piézomètres complémentaires ont par ailleurs été réalisés en 2004 en amont et en aval du site.

Seuls deux des neuf forages ont été implantés à l’intérieur de la zone d'étude actuelle, beaucoup plus restreinte que lors de l'autorisation précédente. Les résultats sont donnés dans le tableau ci-dessous [Tableau 4].

Sondages F1 F2 Niveau nappe 1,65 3,1 (m sous le terrain naturel) Niveau nappe (m NGF) 291,3 290,4

Tableau 4. Relevés piézométriques effectués en décembre 2002

Les résultats de la campagne ont permis d'établir une carte piézométrique de la zone d'étude, reproduite ci- après [Figure 10].

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De plus en considérant les éléments suivants :

 La faible épaisseur de découverte (1 m au sein du site) ;  Le substratum de l'aquifère qui varie de 6,5 à 8 m de profondeur ;  Le niveau piézométrique proche du terrain naturel, notamment parce que les mesures ont été réalisées en période de hautes eaux (mois de décembre) ;

Il semble que l'aquifère présente une fragilité particulière pour les pollutions de surface du fait de la faible épaisseur de matériaux "épurateurs". Toutefois, et comme l'a confirmé l'étude hydrogéologique réalisée par SOGREAH en 2004, la couverture de surface composée de terrains limono-argileux confère à l'aquifère une certaine protection de surface semi perméable.

La fragilité de l'aquifère vis-à-vis des pollutions de surface est un enjeu important à prendre en compte dans ce dossier.

Carrière projetée

Figure 10. Carte piézométrique (SOGREAH – décembre 2002, sans échelle)

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II.2.2 Alimentation en Eau Potable

L'aquifère des alluvions de la Durance est largement utilisé pour sa ressource en eau comme en témoignent les nombreux captages, privés ou publics, qui jalonnent le secteur d'étude. Ainsi, à proximité du site, on recense les captages suivants (selon la base de données ADES) [Figure 11 et tableau 5] :

Volume d'eau Distance vis-à-vis Commune Nom captage Code prélevé du site d'étude Camping Oxygène 004001424 15 m3/jour 2,3 km

Puits domaine de la Fuste 004001163 20 m3/jour 270 m

SCEA La Fuste 004003239 11 m3/jour 815 m Valensole Les Chabrands 1 004001170 50 m3/jour 2,9 km

Les Chabrands 2 004001171 40 m3/jour 2,9 km Forage CSDU Vallon des 004002175 11 m3/jour 3,2 km Serraires Gréoux-les-Bains Source de Rousset 004001489 60 m3/jour 1,7 km

Tableau 5. Liste des captages implantés à proximité du site

Après avoir sollicité l'Agence Régionale de Santé en septembre 2014, celle-ci nous a confirmé que le site d'étude est localisé à distance de tout captage AEP. Elle a revanche confirmé la présence d'usages privés à proximité, reportés sur la carte ci-dessous [Figure 11].

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Figure 11. Localisation des captages les plus proches du site (ADES, ARS)

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II.3 CONTEXTE HYDROLOGIQUE

II.3.1 Hydrographie

II.3.1.1 Généralités

L’eau joue un rôle très important dans le paysage local puisqu'elle y est pratiquement omniprésente. Dans les Alpes de Haute-Provence en effet, l’eau constitue un chevelu très dense. Celui-ci est composé de quatre rivières principales que sont la Durance, le Verdon, l’Ubaye et le Var, alimentées par un réseau secondaire très dense (la Bléone, l’Asse, le Largue, le Sasse…) et une multitude de ruisseaux à caractère torrentiel qui sont pour la plupart temporaires.

Le département des Alpes de Haute-Provence est le château d’eau de la région provençale avec plus de 2 500 km de cours d’eau, 150 lacs de montagne (dont le lac d’ qui est le plus grand lac d’altitude d’Europe), et 10 grands lacs dont Serre-Ponçon, Sainte-Croix, Castillon qui offrent un volume d’eau stockée de plus de 2 000 millions de m3.

La Durance qui fut pendant bien des années un des fléaux de la Provence lorsqu’elle sortait de son lit, est aujourd’hui plus calme. Des barrages sur son cours ou sur ses affluents lui imposent un régime plus régulier. Divers canaux destinés à l’agriculture, aux usines hydroélectriques ou à l’alimentation en eau potable endiguent la majeure partie de ses eaux.

II.3.1.2 Au droit du site

Le contexte hydrographique au droit du site [Figure 12] est avant-tout marqué par la présence de la Durance, qui passe à 150 m environ des limites d'extraction projetées.

Longue de plus de 320 km, la Durance est la plus importante rivière de Provence. Son bassin versant occupe plus de 9/10ème du département des Alpes de Haute-Provence et se divise en 6 bassins secondaires :

 Le Calavon, à l'extrémité ouest du  Le Sasse ; département ;  La Bléone ;  Le Jabron, au nord-ouest ;  L'Asse ;  L'Ubaye, au nord-est ;  Le Verdon.

Les terrains d'étude se situent en l'occurrence en rive gauche de la Durance, en amont immédiat du pont de Manosque. Ce tronçon est référencé "la Durance de l'Asse au Verdon" par le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux Rhône-Méditerranée.

On note également, en rive droite de la Durance, la présence de deux cours d'eau référencés par le SDAGE Rhône- Méditerranée, le "Largue de la Laye à la confluence avec la Durance" (FR-DR-268), à 3 km environ en amont du site, ainsi que le "Ravin de Drouye" (FR-DR-11135) à 1,3 km environ en aval [Figure 12]. Enfin, le plateau de Valensole est lacéré par de nombreux vallons non pérennes.

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Figure 12. Réseau hydrographique local

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II.3.2 Fonctionnement hydraulique

II.3.2.1 Contexte hydraulique général

Concernant le régime hydrologique de la Durance à proximité du site, une station hydrométrique est recensée par la banque HYDRO du portail national EAUFRANCE sur la commune d'Oraison, au niveau de l'Escale, à 11 km en amont du site. En service depuis 1924, ses principales caractéristiques sont données dans le tableau suivant [Tableau 6].

Station Référence Bassin versant (km²) Période de référence Finalité La Durance à Hydrométrie ORAISON X1130010 6 760 1973-2011 générale (Escale)

Tableau 6. Caractéristiques de la station hydrométrique de la Durance à Oraison

Au sujet de cette station de mesure, la banque HYDRO précise que "les valeurs publiées représentent les débits naturels reconstitués de la Durance seule au barrage de l'Escale".

Parmi les données disponibles dans la banque HYDRO, nous avons retenu la synthèse des écoulements mensuels du cours d’eau calculée sur 39 ans (1973-2011), les valeurs de basses eaux et celles des crues. Ces informations sont synthétisées dans les tableaux suivants [Tableaux 7 à 10] :

Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Année

Débits (m3/s) 86,4 84,1 100 132 220 216 113 64,2 66,1 101 109 87,8 115

Qsp8 (l/s/km²) 12,8 12,4 14,8 19,6 32,6 32,0 16,7 9,5 9,8 15,0 16,1 13,0 17,0

Lame d’eau 34 31 39 50 87 82 44 25 25 40 41 34 538 (mm)

Tableau 7. Écoulements mensuels naturels calculés sur 39 ans (banque HYDRO)

8 Débits spécifiques.

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Tableau 8. Débits moyens mensuels de la Durance calculés sur 39 ans (banque HYDRO)

Fréquence QJ9 (m3/s) QIX10 (m3/s) Biennale 630 Quinquennale 930 Décennale 1 100 Non calculé Vicennale 1 300 Cinquantennale 1 500 Centennale Non calculé

Tableau 9. Crues calculées selon Gumbel sur 39 ans (banque HYDRO)

Fréquence VCN311 (m3/s) VCN1012 (m3/s) QMNA13 (m3/s) Biennale 29 32 36 Quinquennale sèche 21 25 16

Tableau 10. Basses eaux calculées selon Galton sur 39 ans (banque HYDRO)

Notons enfin que le débit journalier maximal a été enregistré le 7 janvier 1994 ; il était de 2 100 m3/s.

9 Calcul de crue utilisant les débits journaliers en entrée 10 Calcul de crue utilisant les débits instantanés maximaux mensuels en entrée 11 Débit minimal sur 3 jours consécutifs 12 Débit minimal sur 10 jours consécutifs 13 Débit mensuel minimal annuel

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II.3.2.2 Analyse hydraulique

Extrait de l'étude hydraulique et hydrogéologique réalisée par SOGREAH lors de la demande d'autorisation précédente.

Le secteur d'étude se situe en amont du pont de Manosque, qui est relativement étroit par rapport à la largeur totale du champ d'inondation en forte crue. Ce rétrécissement a pour conséquence de rehausser les niveaux d'eau en amont du pont et de favoriser ainsi les risques de débordements sur le secteur d'étude. En aval du pont, la zone industrielle de Manosque est inondable ; elle fut partiellement touchée par la crue de janvier 1994.

Au niveau du pont de Manosque, les débits de pointe sont les suivants (pour une surface de bassin versant de 9 300 km²) :

 Crue d'occurrence décennale : 1 600 m3/s ;  Crue d'occurrence trentennale : 2 600 m3/s ;  Crue d'occurrence centennale : 4 000 m3/s.

Ces débits tiennent compte de l'influence des aménagements hydroélectriques qui ponctuent le cours de la Durance [chapitre II.3.4], et notamment du barrage de Serre-Ponçon construit à la fin des années 1950. Les débits des crues fréquentes sont diminués par rapport à l'hydrologie naturelle en raison des rétentions et dérivations des aménagements EDF.

Un modèle a été réalisé par SOGREAH dans le cadre de la demande d'autorisation précédente afin de représenter l'impact de l'extraction projetée. Ce modèle est basé sur un levé photogrammétrique du secteur et comporte 44 points de calculs. Ce modèle, adapté à la nouvelle demande d'autorisation et reproduit ci-après [Figure 13], permet les conclusions suivantes :

 La zone d'extraction se situe en dehors de la zone de divagation maximale définie par le schéma d'aménagement de la Durance ;  Le risque de capture de la gravière par la Durance existe et doit être pris en compte dans cette étude d'impact ;  Il est aussi important de prendre en compte l'impossibilité de protéger totalement ce secteur contre les risques de débordements, car cela augmenterait les risques sur la rive opposée de la Durance, et notamment au niveau de l'autoroute A.51.

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Figure 13. Zone de divagation maximale de la Durance selon l'étude SOGREAH de 2004

Le site est localisé en dehors de l'espace de mobilité maximale de la Durance.

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II.3.3 Atlas des zones inondables

Comme le confirme la figure suivante extraite de l'Atlas des Zones Inondables approuvé en 2006 [Figure 14], le site est inclus dans le lit majeur de la Durance. Il est donc potentiellement soumis à des risques de débordements comme expliqué précédemment par le bureau d'études SOGREAH.

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Figure 14. Extrait de l'Atlas des Zones Inondables du secteur (2006)

Le site est localisé dans le lit majeur de la Durance.

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II.3.4 Aménagements hydrauliques

L’aménagement hydroélectrique décidé par la loi du 5 janvier 1955 a marqué un tournant dans l’histoire de la Durance et de ses riverains. La construction du barrage de Serre-Ponçon et des ouvrages à sa suite a permis de mettre la Provence à l’abri de la sécheresse, de favoriser l’irrigation et le développement de l’agriculture, de fournir de l’eau potable et de produire de l’électricité.

Les grands aménagements concernent principalement les installations EDF [Figure 15] :

 Le réservoir de stockage de Serre-Ponçon (surface de 3 000 ha), élément régulateur majeur de la rivière (retenue de 1 200 millions de m3, exploitée pour la production d’énergie et l’irrigation). Sa cote maximale est à 780 m NGF ;  Six barrages de prises d'eau : Espinasse, La Saulce, Saint-Lazare, l’Escale, Cadarache et Mallemort ;  Un canal de dérivation, latéral à la rivière, qui dérive la plus grande partie des eaux de la Durance (250 m3/s), et alimente en tout 16 usines hydroélectriques.

Les cahiers des charges des divers ouvrages imposent certaines contraintes à EDF :

 Alimentation des canaux agricoles ou urbains (essentiellement) ;  Débit minimum en rivière (débit réservé) ;  Interdiction d’aggraver les crues naturelles (c'est-à-dire interdiction, en période de crue, de lâcher à l’aval de ses installations un débit supérieur à celui y entrant).

EDF a par ailleurs obligation de procéder régulièrement à l’essartement du lit pour suppléer l’effet de l’absence de crues fréquentes. Il est convenu que la largeur du lit essarté est la même que celle du lit administratif sans avoir nécessairement la même implantation : EDF propose chaque année aux services assurant la police des Eaux un plan des travaux envisagés.

Le canal EDF passe à 2,3 km environ du site, sur la rive droite de la Durance (rive opposée au projet).

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Figure 15. Aménagements hydrauliques sur la Durance

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II.4 QUALITÉ DES EAUX

II.4.1 Généralités

L’Union européenne s’est engagée dans la voie d’une reconquête de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques en adoptant le 23 octobre 2000 la Directive 2000/60/CE dite Directive Cadre sur l’Eau, transposée en droit français par la loi n°2004-338 du 21 avril 2004. Celle-ci impose à tous les états membres de maintenir ou recouvrer un bon état des milieux aquatiques d’ici 2015.

Le bon état est atteint lorsque :  Pour une masse d’eau superficielle, l’état écologique et l’état chimique sont très bons ;  Pour une masse d’eau souterraine, l’état quantitatif et l’état chimique sont bons.

Toutefois, la réglementation prévoit que, si pour des raisons techniques, financières ou tenant aux conditions naturelles, les objectifs de bon état pour 2015 ne peuvent être atteints dans ce délai, le SDAGE peut fixer des échéances plus lointaines, en les motivant, sans que les reports puissent excéder la période correspondant à 2 mises à jour du SDAGE (art. L.212-1 V du Code de l’Environnement), soit 2021 ou 2027.

II.4.2 Qualité des eaux superficielles

II.4.2.1 État initial

Au sein de l’Atlas du SDAGE Rhône-Méditerranée, le projet se situe dans le sous bassin versant de la moyenne Durance aval référencé DU_13_13. Trois principaux cours d'eau sont présents à proximité :

 "La Durance de l'Asse au Verdon", référencée FR-DR-267, et dont le bras vif le plus proche passe à 150 m environ à l'ouest du périmètre d'autorisation ;  "Le Largue de la Laye à la confluence avec la Durance" (FR-DR-268), localisé à 3 km environ en amont du site ; il s'agit d'un affluent de la Durance. Notons que ce cours d'eau n'appartient pas au sous bassin versant de la Durance, mais à celui du Largue proprement dit, et référencé DU_13_11 ;  "Le ravin de Drouye" (FR-DR-11135), affluent également de la Durance et présent à 1,3 km environ en aval.

Comme pour l’ensemble des cours d’eau inscrits au sein du territoire de l’agence de l’eau RMC, des analyses de l’état écologique et chimique ont été réalisées :

 La Durance au droit du site (FR-DR-267) présente un bon état chimique et un bon état écologique. L'objectif de bon état global, fixé par le SDAGE pour 2015, est donc déjà atteint ;  Le Largue présente sur ce tronçon (de la Laye à la confluence avec la Durance) un état écologique moyen et aucune donnée n'est disponible concernant son état chimique. L'objectif global de bon état n'est pour l'instant pas atteint ;  Le ravin de Drouye présente lui aussi un état écologique moyen et aucune donnée n'est disponible concernant son état chimique. À nouveau, l'objectif global de bon état n'est pas atteint.

Afin de s'assurer que ces objectifs d'état soient respectés, le SDAGE a réalisé un état des lieux sur l'ensemble du sous-bassin versant de la moyenne Durance aval (DU_13_13). Ainsi, après avoir identifié les principaux problèmes du milieu (en l'occurrence la pollution, la dégradation morphologique et un problème de transport sédimentaire), le document a proposé plusieurs mesures correctrices. Celles-ci sont données dans le tableau suivant [Tableau 11].

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Tableau 11. Mesures proposées par le SDAGE RM pour la moyenne Durance aval

À titre informatif, précisons que des problèmes de pollution, de dysfonctionnement hydraulique et de déséquilibre quantitatif sont également rencontrés dans le sous-bassin du Largue, présent en amont hydraulique. Les mesures proposées par le SDAGE RM sont reportées ci-après [Tableau 12].

Tableau 12. Mesures proposées par le SDAGE RM pour le Largue

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Par ailleurs, l’analyse du SDAGE Rhône-Méditerranée 2010-2015 montre que :

 Le site n'est pas localisé près d’un Milieu Prioritaire pour la mise en place d’une démarche de gestion concertée (Carte 4A) ;  Le site d’étude est localisé dans un sous-bassin versant nécessitant des mesures complémentaires au titre du programme de mesures 2010-2015 pour lutter contre les pollutions d’origine domestique et industrielle (Carte 5A-A) ;  Les trois cours d'eau présents à proximité du site ne sont pas atteints par des phénomènes d’eutrophisation (Carte 5B-A) ;  Le secteur d’étude n'est pas situé dans une zone définie comme vulnérable ou sensible (directive nitrates) aux matières phosphorées (Carte 5B-B) ;  Le site n'est pas localisé dans une zone définie comme vulnérable ou sensible (directive nitrates) aux nitrates (Carte 5B-C) ;  Le secteur d’étude ne nécessite pas de mesures complémentaires au titre du programme de mesures 2010-2015 pour lutter contre les pollutions agricoles (Carte 5B-D) ;  Le site est localisé dans un sous-bassin versant nécessitant une action renforcée (degré 1) de réduction des rejets afin de lutter contre les pollutions par les substances dangereuses (Carte 5C-A) ;  Le site se trouve dans un sous-bassin versant nécessitant des mesures complémentaires pour restaurer l'état et contribuer à la réduction des émissions de pesticides dans le cadre de la lutte contre cette pollution (Carte 5D-A) ;  Le sous-bassin versant nécessite des mesures complémentaires au titre du programme de mesure 2010- 2015 pour la restauration du transit sédimentaire (Carte 6A-A) ;  Les trois cours d'eau présents à proximité du site ne font pas l’objet d’un plan de gestion des poissons migrateurs amphihalins pour l’anguille et l’alose/lamproie (Carte 6A-B) ;  Le site ne se trouve pas dans un sous-bassin versant pour lequel des actions de restauration de la continuité biologique amont/aval sont nécessaires (Carte 6A-C) ;  Le secteur d’étude est dans un sous-bassin versant nécessitant des actions de restauration pour assurer la diversité morphologique des milieux (Carte 6A-D) ;  Les trois cours d'eau présents à proximité ne sont pas définis comme des réservoirs biologiques au droit du site (Carte 6C-A) ;  Aucun point nodal n’a été défini au niveau du secteur d'étude (Carte 7-A) ;  Il n’y a pas de piézomètre stratégique de référence près du site d’étude (Carte 7-B) ;  Le site ne se trouve pas dans un sous-bassin versant pour lequel des actions de résorption du déséquilibre quantitatif relatif aux prélèvements sont nécessaires (Carte 7-D) ;  Le site est localisé dans un sous-bassin versant dans lequel des actions d’amélioration de la gestion hydraulique des ouvrages sont nécessaires (Carte 7-E).

II.4.2.2 Réseau de surveillance

La Directive européenne 2000/60/CE (DCE) impose de mettre en place des programmes de surveillance permettant de connaître l’état des milieux aquatiques et d’identifier les causes de leur dégradation, de façon à orienter puis évaluer les actions à mettre en œuvre pour que ces milieux atteignent le bon état.

Ainsi, en fonction du risque identifié de non-respect des objectifs environnementaux de la DCE, un ou deux types de réseau, correspondant aux niveaux de contrôle exigés par la directive, ont été mis en place sur les cours d’eau :

 Un Réseau de Contrôle de Surveillance (RCS), qui permet d’évaluer l’état général des eaux à l’échelle de chaque district et son évolution à long terme. Ce réseau est pérenne et constitué de sites représentatifs des diverses situations rencontrées sur chaque district. Mis en œuvre au 1er janvier 2007, il remplace le Réseau National de Bassin (RNB) et le Réseau Complémentaire de Bassin (RCB) ;  Un Contrôle Opérationnel (CO) destiné à établir l’état chimique de toutes les masses d’eau superficielles identifiées comme présentant un risque de non atteinte du bon état à l’horizon 2015. Le contrôle 49

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opérationnel ne surveille donc que les seuls paramètres à l’origine du déclassement des masses d’eau. Cette surveillance a vocation à s’interrompre dès que la masse d’eau recouvre le bon état. En cela, ce réseau est non pérenne.

En l'occurrence, concernant la Durance, la station de mesure la plus proche du secteur d’étude est celle dite de Vinon-sur-Verdon (code station n°06159800), située en réalité sur la commune de Sainte-Tulle, à 5 km des limites sud du site [Figure 16]. Cette station, qui est bien représentative, fait l'objet à la fois d'un RCS et d'un CO.

Comme le montrent les résultats de 2005 à 2013 [Tableau 13], l’état des eaux de la Durance s’est globalement amélioré sur l'ensemble des critères de qualité, excepté sur le potentiel écologique.

Extraction projetée

Figure 16. Fiche de la station de surveillance de la Durance à Vinon-sur-Verdon

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TBE : Très bon état – BE : Bon état – MOY : État moyen – MED : État médiocre – MAUV : Mauvais état Tableau 13. Résultats des mesures de la station de surveillance de Vinon-sur-Verdon

À titre indicatif, concernant le Largue, la station de mesure la plus proche du secteur d’étude est celle de Villeneuve (code station n°06159550), située à 9,7 km environ au nord-ouest des terrains d'étude [Figure 17]. Cette station fait l'objet d'un Contrôle opérationnel depuis 2008. Selon les résultats reportés ci-dessous [Tableau 14], l'état des eaux du Largue s'est amélioré ; l'objectif de bon état global fixé par le SDAGE devrait donc être atteint d'ici fin 2017.

Figure 17. Fiche de la station de surveillance du Largue à Villeneuve

Extraction projetée

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TBE : Très bon état – BE : Bon état – MOY : État moyen – MED : État médiocre – MAUV : Mauvais état Tableau 14. Résultats des mesures de la station de surveillance de Villeneuve

II.4.3 Qualité des eaux souterraines

II.4.3.1 État initial

Rappelons que le projet est localisé au droit de la masse d'eau souterraine référencée FR_DO_302 "Alluvions de la Durance aval et moyenne et de ses affluents". Son état chimique est jugé mauvais mais son état quantitatif bon.

Afin de s'assurer que cet état s'améliore et que les objectifs fixés à l'échéance 2015 soient atteints, le SDAGE a réalisé un état des lieux puis identifié les principaux problèmes et proposé des mesures correctrices. Celles-ci sont consignées dans la figure suivante [Figure 18] extraite du SDAGE RMC (chapitre "Mesures").

Figure 18. Mesures proposées par le SDAGE RM pour la masse d'eau FR_DO_302

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Par ailleurs, l’analyse du SDAGE Rhône-Méditerranée 2010-2015 montre que :

 Le site est implanté dans un sous-bassin versant dans lequel un problème de pollution par les pesticides a été identifié et qui nécessite des mesures complémentaires au titre du programme de mesures 2010- 2015 (Carte 5D-B) ;  La masse d'eau souterraine n'est pas considérée comme ressource majeure d’enjeu départemental ou régional à préserver pour l’alimentation en eau potable (Carte 5E-A) ;  Le site n’est pas situé à proximité d’un captage prioritaire pour la mise en place de programme d’action vis-à-vis des pollutions diffuses nitrates et pesticides à l’échelle de leurs aires d’alimentation (Carte 5E- B) ;  Le site est localisé près d'une zone vulnérable en application de la directive nitrates destinée à lutter contre la pollution par les nitrates (Carte 5E-C) ;  La masse d'eau concernée ne nécessite pas d'actions de préservation du bon état quantitatif (Carte 7C).

II.4.3.2 Réseau de surveillance

Le réseau de surveillance des eaux souterraines est calqué sur le même modèle que celui des eaux superficielles. En l'occurrence, concernant la masse d'eau FR_DO_302 "Alluvions de la Durance aval et moyenne et de ses affluents", la station la plus proche du site d'étude est celle localisée au niveau du pont de Manosque (code : 09695X0141/P5), à 200 m seulement du site d'étude.

Cette station mesure plusieurs paramètres sur la masse d'eau depuis 2005 [Tableau 15], paramètres qui sont restés stables au fil des ans.

TBE : Très bon état – BE : Bon état – MOY : État moyen – MED : État médiocre – MAUV : Mauvais état Tableau 15. Résultats des mesures de la station de surveillance de Manosque

Ces analyses montrent que la masse d'eau présente au droit du site présente un bon état chimique. Les problèmes de pollutions recensés par le SDAGE ne concernent donc pas le secteur d'étude.

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II.4.4 Zones sensibles

Les zones sensibles correspondent aux masses d'eau significatives à l'échelle d'un bassin qui sont particulièrement sensibles aux pollutions, et notamment celles qui sont assujetties à l'eutrophisation. Dans ces eaux, les rejets de phosphore, d'azote, ou de ces deux substances, doivent, s'ils sont la cause de ce déséquilibre, être réduits. Un arrêté du ministre chargé de l'environnement, pris après l'avis de la mission interministérielle de l'eau et du Comité national de l'eau, peut, en tant que de besoin, préciser les critères d'identification de ces zones.

Les cartes des zones sensibles ont été arrêtées par le Ministre chargé de l'Environnement et sont actualisées au moins tous les 4 ans dans les conditions prévues pour leur élaboration. La directive 91-271-CEE, dite "directive ERU", qui a été transcrite en droit français avec le décret n°94-469 du 3 juin 1994, est relative au traitement des eaux résiduaires urbaines. Elle a pour objectif de limiter l'impact des pollutions domestiques sur les milieux aquatiques.

Le projet n’est pas concerné par une zone désignée comme sensible au titre de la directive 91/271/CEE.

II.4.5 Zones vulnérables

Le décret n°93-1038 du 27 août 1993, qui transcrit en droit français la directive 91/676/CEE du 12 décembre 1991, dite ‘’Directive Nitrate’’, a prévu la délimitation des zones vulnérables à la pollution par les nitrates d’origine agricole.

La délimitation des zones vulnérables comprend notamment les zones où les teneurs en nitrates sont élevées ou en croissance, ainsi que celles dont les nitrates sont un facteur de maîtrise de l’eutrophisation des eaux salées ou saumâtres peu profondes.

En détail ces zones concernent :

 Les eaux atteintes par la pollution : elles comprennent les eaux souterraines et les eaux douces superficielles servant au captage d'eau destinée à la consommation humaine, dont la teneur en nitrate est supérieure à 50 milligrammes par litre. Il peut aussi s'agir des eaux des estuaires, eaux côtières et marines et eaux douces superficielles qui ont subi une eutrophisation susceptible d'être combattue de manière efficace par une réduction des apports en azote ;  Les eaux menacées par la pollution : elles comprennent les eaux souterraines et les eaux douces superficielles servant au captage d'eau destinée à la consommation humaine, dont la teneur en nitrate est comprise entre 40 et 50 milligrammes par litre et qui montre une tendance à la hausse. Il peut aussi s'agit des eaux des estuaires, eaux côtières et marines ou eaux douces superficielles dont les principales caractéristiques montrent une tendance à une eutrophisation susceptible d'être combattue de manière efficace par une réduction des apports en azote.

En l'occurrence, le projet n’est pas concerné par une zone désignée comme vulnérable au titre de la directive 91/6476/CEE.

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II.5 CONTEXTE CLIMATIQUE

II.5.1 Généralités

La partie sud/sud-ouest du département des Alpes-de-Haute-Provence est soumise à un climat de type méditerranéen. D'une manière générale, le climat du bassin de la moyenne Durance est caractérisé par de forts contrastes diurnes et annuels (température, humidité, vents), une siccité importante de l'atmosphère à certains moments de l'année et des vents locaux placés sous l'influence prédominante du relief (brises de vallées). Ces vents sont orientés suivant les axes des vallées principales ou secondaires et associés à de fréquentes inversions nocturnes de température.

La station météorologique la plus proche du site et la plus représentative est celle de Saint-Auban, localisée à 35 km environ au nord du site. Elle présente des conditions topographiques comparables au site d'étude (altitude similaire, position sur une terrasse en bordure de la Durance, etc.). On trouvera ci-après les relevés fournis par Météo-France au niveau de cette station, enregistrés pour la période 1981-2010.

II.5.2 Les températures

Températures (°c) Jan Fév. Mar Avril Mai Juin Juil. Août Sept Oct. Nov. Déc. Année Minimales moy. -0,4 0,0 2,8 5,4 9,2 12,8 15,5 15,3 11,9 8,2 3,6 0,6 7,1

Maximales moy. 9,0 10,8 14,6 17,2 21,7 26,1 29,9 29,3 24,4 19,0 13,0 9,2 18,7

Moyennes 4,3 5,4 8,7 11,3 15,4 19,5 22,7 22,3 18,2 13,6 8,3 4,9 12,9

Record de froid -13,4 -12,7 -10,2 -3,1 -1,9 3,2 7,3 7,0 1,8 -2,9 -7,3 -12,8 -13,4

Record de chaleur 21,3 22,4 25,4 28,5 32,8 36,9 39,5 38,1 34,7 30,7 24,2 21,1 39,5

Tableau 16. Statistiques "Températures" de la station de Saint-Auban (Météo France)

Comme le montre le tableau précédent [Tableau 16], les températures moyennes mensuelles sont comprises entre 4,3°C en janvier, et 22,7°C en juillet. La température moyenne annuelle est de 12,9°C [Figure 19], ce qui est plutôt chaud comparé au niveau national.

Remarquons aussi que l’amplitude thermique annuelle est relativement forte, puisque les températures peuvent aller de -0,4°C de moyenne minimale en janvier, à 29,9°C de moyenne maximale en juillet. Quant aux records de température, ils sont de -13,4°C pour la minimale (le 10/01/1985) et de 39,5°C pour la maximale (le 06/07/1982).

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Figure 19. Températures à la station de Saint-Auban (Météo France)

II.5.3 Les précipitations

Précipitations Jan Fév. Mar Avril Mai Juin Juil. Août Sept Oct. Nov. Déc. Année

Cumul mensuel (mm) 45,0 37,1 41,7 67,1 63,6 53,0 34,3 55,8 79,1 84,2 73,0 61,0 694.9 Hauteur maximale en 87,4 46,6 45,1 49,8 64,2 95,1 57,4 70,6 84,2 97,2 72,7 59,5 97,2 24h (mm) Nombre de jours avec 2,7 2,1 2,8 4,5 3,9 3,0 2,3 2,8 3,6 5,0 3,7 3,2 39,6 pluies >5 mm Nombre de jours avec 1,5 1,4 1,4 2,3 2,2 1,7 1,0 1,7 2,5 2,7 2,6 2,2 23,3 pluies >10 mm Tableau 17. Statistiques "Précipitations" au droit de la station de Saint-Auban (Météo France)

Les hauteurs mensuelles moyennes indiquent que les mois les plus pluvieux s’observent à l’automne (septembre à novembre), avec un second pic au printemps (avril-mai). Aucun mois ne peut en revanche être considéré comme "sec" puisque les mois d'été (juin-août) demeurent assez pluvieux [Figure 20].

Le nombre de jours de pluie par mois n'étant pas important (3,3 en moyenne pour les pluies >5 mm), ces précipitations sont donc brèves mais intenses. Le record de pluie tombée en 24 heures est de 97,2 mm le 31 octobre 2003.

Figure 20. Précipitations à la station de Saint-Auban (Météo France)

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II.5.4 Phénomènes climatiques

Type de phénomène14 Jan Fév. Mar Avril Mai Juin Juil. Août Sept Oct. Nov. Déc. Année

Gel 17,5 14,6 6,5 0,9 0,0 - - - - 0,4 5,2 13,7 58,9

Brouillard 0,9 0,7 0,7 0,7 0,5 0,2 0,1 0,2 0,3 0,8 0,7 0,9 6,7

Orage 0,2 0,2 0,5 2,4 4,7 5,2 5,4 5,9 4,0 2,2 0,6 0,2 31,4

Grêle 0,1 - 0,1 0,5 0,4 0,3 0,2 0,3 0,2 0,1 0,0 0,0 2,2

Neige 2,7 2,5 1,2 0,4 ------0,8 1,7 9,2

Tableau 18. Statistiques "Phénomènes climatiques" à la station de Saint-Auban (Météo France)

On recense près 59 jours de gel par an, répartis des mois d'octobre à avril, et plus de 9 jours de neige [Figure 21]. Quant aux orages, il sont assez fréquents (plus de 31 en moyenne par an) et sont à rapprocher des phénomènes pluvieux brefs mais intenses.

Figure 21. Phénomènes climatiques enregistrés à la station de Saint-Auban (Météo France)

II.5.5 Les vents

II.5.5.1 Fréquence et vitesse des phénomènes venteux

Vents Jan Fév. Mar Avril Mai Juin Juil. Août Sept Oct. Nov. Déc. Année Nombre moyen de jours avec rafale > 16 7,4 6,5 8,1 7,1 5,1 - - - 4,8 3,8 6,1 7,2 - m/s (soit 57,6 km/h) Nombre moyen de jours avec rafale > 28 0,3 0,3 0,3 0,1 0,0 - - - - 0,1 0,1 0,2 - m/s (soit 100,8 km/h) Rafale maximale de 32 33 33 31 30 27 27 33 21 29 29 34 34 vent (m/s)

Vitesse du vent15 3,5 3,5 3,9 3,8 3,4 3,6 3,8 3,5 3,2 2,8 3,3 3,4 3,5 (m/s)

Tableau 19. Statistiques "Vents" à la station de Saint-Auban (Météo France)

14 En nombre de jours 15 Moyenné sur 10 minutes. 57

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Comme le confirme le tableau précédent [Tableau 19], les journées les plus ventées s'étalent des mois de novembre à avril, avec une vitesse annuelle moyenne relativement faible, car de 12,6 km/h. Le record de vent est une rafale de plus de 122 km/h le 28 décembre 1999.

Figure 22. Le vent au droit de la station de Saint-Auban (Source : Météo France)

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II.5.5.2 Directions préférentielles du vent

V = 1,5 < et V = 4,5 < et Directions V > 8 m/s < 4,5 m/s <8 m/s 0 (360) 2,1 3,6 1,9 020 4 6,4 1,4 040 5,4 5,1 0,4

060 4,7 2,3 0,1

080 3,5 0,4 -

100 3,2 0,1 -

120 2,7 0,1 -

140 2 0,3 0,1

160 1,3 0,2 0,1 180 0,7 0,4 - 200 1,2 1 - 220 2,7 2,1 0,1 240 3,5 1,7 - 260 2,6 0,8 - 280 1,4 0,2 -

300 0,6 0,1 -

320 0,5 0,3 0,1 340 0,7 1 0,7 Total 42,8 26,1 4,9

Tableau 20. Tableau de direction des vents

Les données concernant le régime des vents dans la région fait apparaître que la quasi-totalité des vents souffle de direction nord-nord-est, suivant le sens d'écoulement de la Durance. Ces vents sont par ailleurs assez importants puisqu'ils soufflent pour moitié à des vitesses supérieures à 4,5 m/s. La rose des vents est présentée ci-après [Figure 23].

Figure 23. Rose des vents

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II.6 LES RISQUES NATURELS

Un Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM) a été constitué dans le département des Alpes-de- Haute-Provence. Il s’agit d’un ouvrage de sensibilisation aux risques majeurs qui a pour but de recenser, de décrire, et de porter à la connaissance du public l'ensemble des risques majeurs recensés dans le département et les communes concernées, ainsi que les mesures de sauvegarde prévues pour en limiter les effets.

D’après ce document, la commune de VALENSOLE est concernée par les risques naturels suivants :

 Le risque feu de forêt ;  Le risque inondation ;  Le risque mouvement de terrain ;  Le risque sismique.

La préfecture réalise le Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM) qui recense les risques naturels et technologiques majeurs. Les Dossiers Communaux Synthétiques (DCS) qui en découlent doivent permettre aux maires d'établir le Document d'Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM). L'ensemble de ces documents est public et consultable. En l'occurrence, la commune de Valensole ne possède pas de DICRIM.

II.6.1 Le risque feu de forêt

Dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, 91% des départs de feux dont la cause est connue sont d'origine anthropique (causés par l’Homme). La foudre, seule cause d'origine naturelle possible, ne concerne que 9% des départs de feux. C'est en cela que le risque incendie de forêt se différencie des autres risques "naturels".

Dans le département, une grande partie des incendies sont dus aux travaux agricoles (30%) et forestiers (12%). L'imprudence des particuliers (16%) ou les accidents (7,5%) sont également des causes fréquentes, dont la plupart sont liées à l'emploi du feu (brûlage, barbecue), au jet de mégots de cigarettes ou aux dépôts d'ordures (autorisés ou sauvages). Autres causes importantes : la malveillance et la pyromanie (mise à feu volontaire pour 22% des causes identifiées), qui génèrent souvent les feux les plus grands et les plus virulents.

Les Alpes-de-Haute-Provence comportent environ 343 000 ha de forêts, landes et garrigues, soit 49% de la superficie du département. Certaines zones sont plus exposées que d'autres, en raison des espèces végétales, de la configuration des lieux ou d'une urbanisation importante située à proximité des zones forestières. Les espaces couverts par la forêt méditerranéenne (40% de la superficie du département) sont particulièrement exposés.

Bien que la sensibilité des espaces naturels au feu soit plus forte dans le sud-ouest du département, toutes les communes du département sont, à un degré ou à un autre, concernées par ce risque. Or, le secteur d'étude étant majoritairement occupé par des vergers et cultures céréalières, le risque y est considéré comme faible (coloris blanc) [Figure 24].

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Site d'étude

Figure 24. Représentation de l'aléa feu de forêt au droit du site (Source: DDRM 04)

En raison des activités agricoles exercées au sein du site, ce dernier n'est pas fortement soumis au risque incendie. Notons par ailleurs que la banque de données sur les incendies en région méditerranéenne (base "Prométhée") ne recense aucun incendie au sein de la commune de Valensole.

II.6.2 Le risque inondation

Une inondation est une submersion plus ou moins rapide d’une zone, avec des hauteurs d’eau variables. Elle est due à une augmentation du débit d’un cours d’eau ou à une concentration des ruissellements provoqués par des pluies importantes en durée ou en intensité.

D’après le DDRM des Alpes-de-Haute-Provence, la commune de Valensole est soumise au risque inondation. En effet, comme expliqué au chapitre II.3 précédent, le site d'étude est localisé dans le lit majeur de la Durance et est donc potentiellement soumis à des risques de débordements en cas de fortes crues. L'étude SOGREAH réalisée en 2004 a par ailleurs montré que le rétrécissement opéré au niveau du pont de Manosque a pour conséquence de rehausser le niveau d'eau en amont, et donc au sein du secteur d'étude.

Enfin, précisons que Valensole possède un PSS (Plan des Surfaces Submersibles), prescrit et approuvé depuis le 1er avril 1961. Ce document confirme le risque inondation sur le site [Figure 25].

Le site d'étude est soumis au risque inondation en cas de forte crue de la Durance. Ce risque constitue donc un enjeu à traiter dans la présente étude d'impact.

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Extraction projetée

Figure 25. Extrait du PSS de la commune

II.6.3 Le risque mouvement de terrain

Un mouvement de terrain est un déplacement plus ou moins brutal du sol ou du sous-sol dû à la nature et à la disposition des couches géologiques. Il peut se manifester :

 En plaine, notamment par l’affaissement plus ou moins brutal de cavités souterraines naturelles ou artificielles (mines, carrières, etc.) ;  En montagne, notamment par rupture d’un versant instable, écroulements ou chutes de blocs ;  Sur le littoral, notamment par des glissements de terrain ou une érosion des côtes.

Au niveau national, l’organisme chargé de recenser les mouvements de terrain est le Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM), et notamment sa base de données bdmvt16. En l’occurrence, aucun mouvement de terrain n'a été recensé sur la commune de Valensole.

Notons par ailleurs que le risque mouvement de terrain est parfois associé à un second aléa, celui du retrait- gonflement des argiles. À nouveau, l’organisme chargé de recenser ce phénomène est le BRGM, cette fois-ci à travers sa base de données Argiles17. Au sein du site, et comme le confirme la figure suivante [Figure 26] reprise dans le DDRM 04, l’aléa retrait-gonflement est considéré comme faible.

16 www.bdmvt.net 17 www.argiles.fr 62

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Carrière projetée

Figure 26. Aléa retrait-gonflement au droit du site (BRGM)

Globalement, le risque mouvement de terrain est donc faible au droit du site.

II.6.4 Le risque sismique

Un séisme est une fracturation brutale des roches en profondeur, créant des failles dans le sol et parfois en surface, puis se traduisant par des vibrations du sol transmises aux bâtiments. Les dégâts observés sont fonction de l’amplitude, de la durée et de la fréquence des vibrations. Concrètement, un séisme se caractérise par :

 Son foyer : le point de départ du séisme ;  Sa magnitude : identique pour un même séisme, elle mesure l’énergie libérée par celui-ci (échelle de Richter) ;  Son intensité : variable en un lieu donné selon sa distance au foyer, elle mesure les dégâts provoqués en ce lieu ;  La fréquence et la durée des vibrations : ces deux paramètres ont une incidence fondamentale sur les effets en surface ;  La faille provoquée (verticale ou inclinée) : elle peut se propager en surface.

D’après le Nouveau zonage sismique de la France (entrée en vigueur le 1er mai 2011) figurant en annexe des articles R.563-1 à R.563-8 du Code de l’Environnement, modifiés par les Décrets n°2010-1254 et n°2010-1255 du 22 octobre 2010, la commune de Valensole est classée en zone 4, ou zone de sismicité moyenne [Figure 27].

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Commune de Valensole

Figure 27. Représentation de l'aléa sismique au sein de la commune de Valensole

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II.7 SYNTHÈSE DES ENJEUX DU MILIEU PHYSIQUE

Tableau 21. Synthèse des enjeux du milieu physique

Enjeux forts Enjeux moyens Enjeux faibles à nuls

- Site localisé au pied du plateau de Valensole, en bordure de la Durance ;

- La zone du projet a déjà été autorisée en 2006 ; - Site localisé à 150 m au plus Localisation du projet / près du bras vif de la - à proximité des Durance. installations Lazard et des bassins de consommation du secteur ;

- Accès au site facile depuis l'A.51.

- Au sein de la formation des alluvions de la Durance, Contexte géologique / / réputées pour leur qualité et leur possibilité d'emploi pour des usages nobles.

- Au droit de la nappe - Exploitation prévue d'accompagnement de la - Site localisé à l'écart de tout Contexte partiellement en eau  Durance, très sensible aux captage AEP ou périmètre de hydrogéologique mise à nu de la nappe à pollutions en raison de la protection associé. prendre en compte. faible épaisseur de couverture.

- 2 autres cours d'eau à proximité, recensés par le SDAGE : le Largue et le ravin de Drouye ;

- Nombreux écoulements non pérennes au sein du plateau de Valensole, - Présence du lit de la Contexte certains aboutissant dans la / Durance à 150 mètres à hydrologique Durance ; l'ouest du site. - Site localisé en dehors de l'espace de mobilité maximale de la Durance ;

- Les aménagements hydrauliques de la Durance sont situés à distance du projet.

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Enjeux forts Enjeux moyens Enjeux faibles à nuls

- Les autres cours d'eau proches du site n'ont pas - La Durance au droit du site atteint les objectifs de bon possède un bon état état global fixés par le Qualité des eaux / chimique mais est très SDAGE pour l'échéance sensible aux risques de 2015 ; pollutions. - Pas de zone sensible ou vulnérable au sein du site.

- T°C clémentes tout au long de l'année.

- Précipitations assez abondantes tout au long de l'année. Contexte / / climatique - Selon la rose des vents = vent parallèle à la Durance et mettant de façon générale les habitations proches à l'abri des poussières issues du site.

- Risque inondation - Risque feu de forêt faible important en cas de forte au sein du site ; - Risque sismique moyen Risques naturels crue de la Durance  à dans toute la commune. - Risque mouvement de prendre en compte dans terrain faible au sein du l'étude d'impact. site.

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III. MILIEU NATUREL

III.1 INVENTAIRE DES ZONES D'INTÉRÊT NATUREL

III.1.1 Espaces naturels faisant l'objet d'une protection réglementaire

Les principaux espaces de protection règlementaire sont les Parcs Nationaux (PN), les Réserves Naturelles nationales ou régionales, les réserves biologiques de l'ONF et les zones faisant l’objet d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB).

En l'occurrence, aucune zone de ce type n'affecte directement le site d'étude.

La zone la plus proche est le périmètre de protection de la réserve naturelle géologique du Luberon, située à 195 mètres environ à l'ouest du projet de carrière [Figure 28]. Fixé par arrêté interpréfectoral en 1996, ce périmètre vise à protéger la réserve naturelle géologique, désignée notamment pour ses calcaires oligocènes en fines plaquettes renfermant une faune et une flore fossiles exceptionnelles. D'autres sites livrent également des ossements fossiles de mammifères primitifs ou des empreintes de pas.

Extraction projetée

Figure 28. Périmètre de protection de la réserve naturelle géologique du Luberon

Le site d'étude n'est pas directement concerné par un espace naturel faisant l'objet d'une protection réglementaire.

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III.1.2 Zones du réseau Natura 2000

Il s'agit des Sites d’Intérêt Communautaire (SIC) et des Zones Spéciales de Conservation (ZSC) de la Directive 92/43/CEE modifiée, dite Directive « Habitats », ainsi que les Zones de Protection Spéciales (ZPS) de la Directive 79/409/CEE, dite Directive « Oiseaux ».

La Directive Habitats concerne la flore et la faune (à l’exception des oiseaux). Quant à la Directive Oiseaux, elle liste un certain nombre d'espèces d’oiseaux dont la conservation est jugée prioritaire.

III.1.2.1 Directive Habitats

Les terrains objets de la présente demande d'autorisation sont partiellement inclus dans la Zone Spéciale de Conservation (ZSC) FR 9301589 "La Durance". Or, comme le confirme l'illustration suivante [Figure 29], seul le périmètre d'autorisation (et non celui d'extraction) chevauche légèrement la zone Natura 2000. Grâce à la bande réglementaire des 10 m et une mesure d'évitement volontaire de la ripisylve, l'extraction ne sera en effet pas réalisée au sein de cette zone.

Notons également la présence de deux autres zones Natura 2000 issues de la Directive Habitats à proximité [Figure 30] :

 La ZSC FR 9301542 "Adrets de – Les Craux – Rochers et crêtes de ", à 5,8 km environ au nord-ouest du site ;  Le SIC FR 9302007 "Valensole", localisé à 5 km environ à l'est.

Extraction projetée

Figure 29. Localisation de la ZSC de la Durance

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FR 9301542

Carrière projetée

FR 9302007

Figure 30. Localisation des autres zones Natura 2000 de la Directive Habitats

Sachant que le Document d'Objectif (DOCOB) de la zone Natura 2000 de la Durance a été approuvé en mai 2012, la compatibilité du projet avec ce document sera analysée dans l'étude d'impact (cf. chapitre II.5 de la partie II "Raisons pour lesquelles le projet présenté a été retenu"). Une évaluation des incidences du projet sur le réseau Natura 2000 a également été réalisée par un bureau d'études spécialisé.

III.1.2.2 Directive Oiseaux

Le site d'étude est inclus dans la Zone de Protection Spéciale (ZPS) FR 9312003 de "La Durance" [Figure 31] dont le Document d'Objectif (DOCOB) a été approuvé.

Remarquons également la présence de la ZPS FR 9312012 "Plateau de Valensole" située à 5 km environ à l'Est des limites de la future carrière. Ses limites sont les mêmes que celles du SIC du même nom [Figure 32].

Le site étant inclus dans la ZPS de la Durance, une évaluation des incidences du projet sur cette zone a été réalisée. Cette étude est jointe dans son intégralité en Annexe 2 du dossier. De même, la compatibilité du projet avec le DOCOB de la ZPS, qui est le même que pour la ZSC de la Durance, a été analysée dans cette étude d'impact.

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Extraction projetée

Figure 31. Localisation de la ZPS de la Durance

Carrière projetée FR 9312012

Figure 32. Localisation de la ZPS de Valensole

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III.1.3 Autres zones naturelles d'intérêt

III.1.3.1 Parc Naturel Régional

Le site d'étude est localisé au sein du périmètre du Parc Naturel Régional (PNR) du Verdon (FR 8000033), créé en mars 1997 [Figure 33].

À cheval sur le département des Alpes-de-Haute Provence et du Var, le territoire du PNR du Verdon s'étend sur plus de 180 000 hectares et 46 communes, du village le plus septentrional, Saint-André-les-Alpes, au plus méridional, Aups. Le PNR du Verdon est un territoire rural, agricole et fort attractif d'un point de vue touristique et de par sa richesse patrimoniale.

Carrière projetée

Figure 33. Carte de situation du Parc Naturel Régional du Verdon

Le site est localisé au sein du PNR du Verdon. La compatibilité du projet avec la charte 2008-2020 du Parc a été analysée dans cette étude d'impact (partie III).

Précisons par ailleurs que le projet est situé en limite du PNR du Luberon, qui s'étend de Manosque à Cavaillon, en rive droite de la Durance.

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III.1.3.2 Réserve de Biosphère

Le site d'étude est inclus dans la zone de coopération de la réserve de biosphère "Luberon Lure" (FR 6500009), tandis que la zone centrale se situe à plus de 6,5 km au nord-ouest [Figure 34]. La zone de coopération, également nommée "zone de transition", comprend les activités humaines, villes et villages. C'est le siège des activités économiques et sociales, qui doivent s'orienter vers un développement durable, au bénéfice et avec la participation de la population locale.

Carrière projetée

Figure 34. Réserve de biosphère Luberon Lure

Le projet est localisé dans la zone de coopération de la réserve de biosphère Luberon Lure.

III.1.3.3 Les zones humides

Selon les informations contenues dans le Volet Naturel de l'Étude d'Impact rédigé par NATURALIA, l’aire d’étude fonctionnelle est située sur la Zone Humide « Durance T1 Corbières à confluence Bléone » (04CEEP0467) et à moins de 2 km de 2 autres :

 Riou de Drouille-Manosque (04CEEP0018) ;  Les Vannades-Manosque (04CEEP0020).

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En revanche, et comme le confirme la figure suivante [Figure 35], la future carrière n'est pas directement située au sein de ces zones humides.

Figure 35. Carte des zones humides (NATURALIA)

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III.1.3.4 Les Espaces Naturels Sensibles

Selon les informations contenues dans le Volet Naturel de l'Étude d'Impact rédigé par NATURALIA, l’aire d’étude est située à moins de 500 m de l’ENS « les Laurons », zone humide recréée par les Établissements Lazard. La localisation de cet espace est illustrée sur la figure suivante, extraite du VNEI de NATURALIA [Figure 36].

Figure 36. Carte des espaces naturels sensibles (NATURALIA)

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III.1.3.5 Le PNA de l'Aigle de Bonelli

Le site d'étude est localisé en limite sud du domaine vital de l'Aigle de Bonelli, inscrit dans le Plan National d'Actions en faveur de l'espèce [Figure 37].

L’Aigle de Bonelli est un rapace de taille moyenne, présent en France uniquement dans le domaine méditerranéen, et classé en danger d’extinction sur la liste rouge des espèces menacées de France (UICN 2008).

Les premières actions de conservation ont été entreprises depuis le début des années 80’, et deux plans nationaux se sont succédés depuis : 1999-2003 premier plan de restauration, 2005-2009 second Plan national d’actions. Aujourd’hui, le 3ème PNA Aigle de Bonelli 2014-2023 a été validé en CNPN le 11/09/2013.

Extraction projetée

Figure 37. Localisation du site vis-à-vis du PNA en faveur de l'Aigle de Bonelli

Le site est inclus dans le PNA en faveur de l'Aigle de Bonelli. La compatibilité du projet avec les objectifs du plan a donc été analysée dans l'étude d'impact (partie III).

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III.1.3.6 Les Zones Naturelles d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique

Lancé en 1982 à l'initiative du ministère de l'Environnement, l'inventaire des ZNIEFF constitue aujourd'hui un outil important de connaissance du patrimoine naturel national.

Il s'agit d'une zone naturelle présentant un intérêt écologique, faunistique ou floristique particulier ayant fait l'objet d'un inventaire scientifique national sous l'autorité du Muséum National d'Histoire Naturelle pour le compte du Ministère de l'Environnement.

La circulaire n°91-71 en date du 14 mai 1991 définit, d'une part, le régime juridique des ZNIEFF et d'autre part, leurs modalités de mise en œuvre. Cette circulaire précise également la distinction entre les ZNIEFF de type I et celles de type II :

 Les zones de type I d'intérêt biologique remarquable ont une superficie généralement limitée, définie par la présence d’espèces, d’associations d’espèces ou de milieux rares, remarquables ou caractéristiques du patrimoine naturel national ou régional. Ces zones sont particulièrement sensibles à des équipements ou à des transformations (même limitées) ;  Les zones de type II recouvrent les grands ensembles naturels (massif forestier, vallée, plateau, estuaire, etc.) riches et peu modifiés, ou qui offrent des potentialités biologiques importantes. Les zones de type II peuvent inclure une ou plusieurs zones de type I.

En l'occurrence, le site est localisé en bordure de la ZNIEFF de type I référencée 04-100-189 "La moyenne Durance, de l'aval de la retenue de l'Escale à la confluence avec le Verdon" [Figure 36]. On note également la présence de la ZNIEFF 04-161-191 à 6 km environ au nord-ouest du site d'étude [Figure 37]. Cette zone est intitulée "Collines de Saint-Martin, les Ubacs, Sarzen, La Garde, Les Margaridètes, Pissautier et Montaigu".

Concernant les ZNIEFF de type II, 4 sont localisées à proximité du site d'étude [Figure 38] :

 La ZNIEFF 04-149-100 " Plateau de Valensole ", localisée à 60 m à l'est du site ;  La ZNIEFF 04-158-100 "Le Largue et ses ripisylves" localisé à 5 km environ au nord ;  La ZNIEFF 04-161-100 " Versant nord-est du Massif du Luberon – forêts domaniales de Pélissier et de – Collines de Montjustin ", localisée à plus de 5,5 km au nord-ouest du site ;  La ZNIEFF 04-162-100 " Forêt domaniale et plateau de Corbières ", localisée à 5,9 km au sud-ouest.

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Extraction projetée

Figure 38. Localisation de la ZNIEFF de type I de la Durance

04-161-191

04-100-189

Extraction projetée

Figure 39. Localisation de l'autre ZNIEFF de type I près du site

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04-161-100 04-158-100

Extraction projetée 04-149-100

04-162-100

Figure 40. Localisation des ZNIEFF de type II proches du site

III.1.3.7 Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO)

Le terme de ZICO renvoie à un inventaire scientifique dressé en application d'un programme international (Birdlife International) visant à recenser les zones les plus favorables pour la conservation des oiseaux sauvages. Les ZICO ayant servi de base pour la désignation des Zones de Protection Spéciales (ZPS) du réseau Natura 2000, on retrouve les deux mêmes périmètres près du site d'étude. En effet, le site est inclus dans la ZICO PAC 01 "Moyenne Vallée de la Durance" et l'on recense la ZICO PAC 12 "Plateau de Valensole" à 5,3 km à l'ouest [Figure 41].

Extraction projetée

Figure 41. Localisation des deux ZICO près du site

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III.2 CONTEXTE BIOLOGIQUE, FLORISTIQUE ET FAUNISTIQUE

Le volet naturel de cette étude d'impact a été réalisé par le bureau d'études spécialisé NATURALIA. Les paragraphes suivants sont donc largement extraits de cette étude, reportée dans son intégralité en annexe de l'étude d'impact.

III.2.1 Méthodologie employée

III.2.1.1 Définition de la zone d'étude

La zone d'inventaire de NATURALIA est différente du périmètre d'exploitation tel que défini tout au long de ce dossier. En effet, le bureau d'études naturaliste distingue deux périmètres [Figure 42] :

 L'aire d'étude restreinte, qui correspond au périmètre d'exploitation sollicité par la société PERASSO ;  L'aire d'étude fonctionnelle, qui correspond à l'aire d'inventaire naturaliste puisqu'il existe des connexions et des axes de déplacements entre le périmètre d'exploitation et ses abords. Pour la flore, l'aire d'étude est constituée de la totalité du périmètre d'exploitation défini par PERASSO. Pour la faune, l'aire d'étude inclut ce même périmètre plus ses abords immédiats, notamment au niveau de l'hydrosystème de la Durance.

Figure 42. Zones d'étude définies par NATURALIA

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III.2.1.2 Calendrier des prospections

Extrait de l'étude NATURALIA :

"Les sessions de prospections se sont déroulées entre le mois d‘avril et le début du mois de septembre 2014, une période suffisante pour cerner les enjeux faunistique et floristique. La zone d’étude principale est en effet un espace homogène à vocation agricole intensive, qui ne présente pas de grande capacité d’accueil pour la faune et la flore.

Considérant ce contexte peu sensible, les inventaires ont permis notamment de prendre en compte la floraison des principales espèces de plantes (y compris les plus précoces), la phase de reproduction des oiseaux et des amphibiens, ainsi que les meilleures périodes d’observation des chiroptères, des insectes et des reptiles.

Compte tenu de la localisation du projet et de la nature des habitats présents dans l’aire d’étude, il n’a pas été jugé pertinent de mener des inventaires aux autres périodes de l’année (automne et hiver) car la zone n’est pas connue pour abriter des stationnements automnaux ou hivernaux d’espèces telles que les oiseaux ou les chiroptères par exemple".

Les inventaires se sont donc déroulés aux périodes suivantes [Tableau 22] :

Tableau 22. Dates des prospections réalisées par NATURALIA

III.2.1.3 Critères d'évaluation

6 niveaux d'enjeu, retranscrits sous une couleur différente, ont été définis par NATURALIA :

 Espèces ou habitats à enjeu très fort ;  Espèces ou habitats à enjeu fort ;  Espèces ou habitats à enjeu assez fort ;  Espèces ou habitats à enjeu modéré ;  Espèces ou habitats à enjeu faible ;  Espèces ou habitats à enjeu nul.

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III.2.2 Description des habitats naturels

NATURALIA rappelle dans un premier temps que le site d'étude s'inscrit dans la vaste plaine alluviale de la moyenne Durance marquée par la succession de terrasses alluviales hautes et moyennes. Aujourd'hui, cet ensemble est tourné vers l'exploitation agricole intensive, notamment pour la production de fruits, de céréales et d'oléagineux.

Concernant les habitats naturels d'intérêt patrimonial et réglementaire, NATURALIA note qu'"aucune végétation remarquable n'est actuellement exprimée sur le site". […] "En effet, ne s’expriment actuellement que des végétations anthropogènes, stade très avancé de dégradation des forêts alluviales duranciennes." Comme illustré sur la figure suivante [Figure 43], l'intégralité du périmètre d'exploitation est en effet occupée par des champs intensément cultivés et des vergers de hautes tiges.

Figure 43. Habitats naturels au sein de la zone d'étude (NATURALIA)

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Aucun enjeu n'a été recensé concernant les habitats naturels.

III.2.3 Contexte floristique

Concernant les espèces floristiques, NATURALIA note que " De par les modes d’usages des terres, la flore est composée de cortèges anthropogènes communs et ne semble pas, au regard des inventaires, héberger d’espèces à statut. En l’état, aucun enjeu n’est à signaler pour ce compartiment. Aucune espèce patrimoniale et/ou à portée réglementaire n’est identifiée sur le site d’étude.".

Aucun enjeu n'a donc été recensé concernant les espèces floristiques.

III.2.4 Contexte faunistique

III.2.4.1 Les invertébrés

39 espèces entomologiques ont été observées lors des prospections de terrain. NATURALIA note cependant la nette différence entre le cortège des vergers, pauvre en espèces et peu diversifié, et celui de l'aire élargie, notamment en bordure de Durance.

Parmi ces espèces, 2 espèces protégées à enjeu de conservation fort ont été observées au sein de l'aire d'étude élargie (fonctionnelle) :

 La Cicindèle des sables (Cylindera arenaria) ;  Le Tridactyle panaché (Xya variegata).

Ces deux espèces n'ont, selon NATURALIA, "aucun lien fonctionnel avec la zone d'étude principale". La figure 22 de cette étude montre en effet qu'elles ont été observées à l'interface entre la ripisylve et le lit mineur de la Durance.

Aucun enjeu entomologique n'est recensé au sein de la zone d'étude principale. Les 2 espèces protégées relevées par NATURALIA ont en effet été observées en dehors du site et n'ont aucun lien fonctionnel avec lui.

III.2.4.2 Les amphibiens

Concernant les amphibiens, les inventaires de terrain ont permis d'aboutir aux conclusions suivantes :  La zone d'étude principale n'a aucune capacité d'accueil pour la batrachofaune car aucune zone favorable n'a été observée (flaque pluviale, fossé, mare, bassin, ruisseau, etc.) ;  Les écoutes et observations effectuées au début de printemps n'ont pas permis de mettre en évidence la reproduction d'amphibiens ;  NATURALIA précise que quelques crapauds calamites ou crapauds communs peuvent éventuellement transiter par la zone d'étude mais cela relèvera de l'occasionnel et non d'une véritable fonctionnalité ;  Les berges de la Durance ne sont pas non plus attractives pour les amphibiens.

Pour ces raisons, aucun enjeu batrachologique n'est recensé au sein de la zone d'étude.

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III.2.4.3 Les reptiles

4 espèces de reptiles autochtones, classiques dans les zones agricoles et les abords du lit de la Durance, ont été observées lors des phases de terrain menées en 2014 :

 Le Lézard vert (Lacerta bilineata) ;  Le Lézard des murailles (Podarcis muralis) ;  La couleuvre vipérine (Natrix maura) ;  La couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus).

Au final, et comme le note NATURALIA, "l’enjeu herpétologique est très réduit. Aucun enjeu supérieur à l’herpétofaune ordinaire n’a été identifié et il apparaît clairement que les zones dévolues à l’agriculture intensive ne sont pas utilisées par les espèces de ce groupe".

Concernant les reptiles, aucun enjeu n'a donc été identifié au sein de la zone d'étude principale. Seules des espèces communes, mais protégées, sont présentes, essentiellement distribuées sur les berges végétalisées et naturelles de la Durance.

III.2.4.4 Les oiseaux

Concernant l'avifaune, il existe une nette différence entre les cortèges observés au sein de la zone d'étude principale (périmètre d'exploitation de la carrière) et ceux observés dans la ripisylve et le lit mineur de la Durance.

La zone de vergers et de cultures annuelles, qui correspond à la quasi-totalité de l’aire d’étude restreinte, se présente comme faiblement attractive pour l’avifaune. Les milieux y sont homogènes et fortement remaniés et, de ce fait, les espèces contactées sont peu nombreuses et relativement communes. Les habitats situés directement en bordure de la Durance sont, quant à eux, bien plus favorables pour l’avifaune et notamment pour un certain nombre d’espèces à enjeu et/ou patrimoniales.

En l'occurrence, deux espèces à enjeu local de conservation modéré ont été répertoriées au sein de l'aire d'étude fonctionnelle, en bordure de la Durance : il s'agit du Milan noir (Milvus migrans) et de la Huppe fasciée (Upupa epops).

Les enjeux avifaunistiques sont faibles au sein de la zone d'étude, notamment parce que les 2 seules espèces à enjeu local de conservation modéré ont été observées en bordure de Durance.

III.2.4.5 Les mammifères terrestres

L’aire d’étude a été caractérisée par un cortège de mammifères "classiques" de la région dans ce type de milieu.

3 espèces protégées sont jugées présentes au sein de la zone d’étude fonctionnelle :

 L'Écureuil roux ;  Le Hérisson d'Europe ;  Le Castor d'Europe (Castor fiber), qui possède un enjeu local de conservation assez fort. Il a été observé en rive gauche de la Durance.

À nouveau, le principal enjeu en ce qui concerne les mammifères terrestres se concentre sur les berges de la Durance, en dehors de la future carrière.

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III.2.4.6 Les chiroptères

Pour les chiroptères, les inventaires de terrain se déroulent en deux étapes : 1/ recherche de gîtes potentiels puis 2/ prospections acoustiques.

Concernant les gîtes, NATURALIA note qu'"aucune cavité naturelle/artificielle n’est présente au sein de la zone d’étude fonctionnelle ou même en périphérie proche (Bd cavité, BRGM). Concernant les sites épigés, le secteur à l’étude est peu favorable (vergers) et les quelques habitations ou cabanons présents sont exploités par l’homme et présentent peu d’intérêt pour la chiroptérofaune […] Concernant les cavités arboricoles, le secteur agricole exploité (verger, céréales, etc.) ne fait état d’aucun arbre propice aux chiroptères".

NATURALIA conclut donc de la manière suivante : " en somme, aucun gîte arboricole n’a été découvert et aucun potentiel particulier n’est à retenir. "

Concernant les prospections acoustiques, deux types d'habitats naturels ont été ciblés : le cortège des milieux agricoles et le cortège des milieux rivulaires. Au final, 13 espèces de chiroptères ont été trouvées, dont 4 espèces inscrites à l'annexe II de la Directive Habitats :

 Le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), qui possède un enjeu local de conservation assez fort ;  Le Petit et le Grand Murin (Myotis oxygnathus /Myotis myotis), qui possèdent un enjeu local de conservation modéré ;  Le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), à enjeu local de conservation modéré.

L'ensemble de ces chiroptères a été observé le long du cours de la Durance, à distance du périmètre d'exploitation projeté. Par conséquent, le niveau d'enjeu est faible pour le projet PERASSO.

III.2.5 Synthèse des enjeux

Suite aux inventaires de terrain réalisés par NATURALIA, les enjeux biologiques au sein de la zone d'étude peuvent être résumés comme figurés dans le tableau suivant [Tableau 23].

Toutes les espèces d'intérêt relevées par NATURALIA ont été observées au niveau de la Durance et de sa ripisylve. En effet, la zone d'exploitation projetée, exploitée de manière intensive pour l'agriculture, s'avère peu favorable à la biodiversité. Les enjeux sont donc réellement modérés pour le projet PERASSO.

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Protection Enjeu local de Habitat/Espèce Liste rouge nationale Localisation au sein de la zone d'étude Niveau Niveau conservation national européen Habitats naturels

Sans objet – Aucun habitat naturel d'intérêt n'a été observé au sein de la zone d'étude restreinte

Flore

Sans objet – Aucune espèce végétale patrimoniale et/ou à portée réglementaire n'a été observée au sein de la zone d'étude restreinte

Faune

Invertébrés En dehors de la zone d'étude restreinte, dans le lit Cicindèle des sables (Cylindera arenaria) - - - Fort principal de la Durance Espèce menacée à En dehors de la zone d'étude restreinte, dans le lit Tridactyle panaché (Xya variegata) - - Fort surveiller principal de la Durance Oiseaux Fréquente principalement le cours de la Durance, mais Milan noir (Milvus migrans) x x LC Modéré parfois aussi les parcelles agricoles pour s'alimenter En dehors de la zone d'étude restreinte, au niveau des Huppe fasciée (Upupa epops) x x NT Modéré milieux semi-ouverts situés en bordure de Durance Mammifères terrestres En dehors de la zone d'étude restreinte, au niveau de Castor d'Europe (Castor fiber) x x LC Assez fort la rive gauche de la Durance Chiroptères Minioptère de Schreibers (Miniopterus En dehors de la zone d'étude restreinte, quasi x x VU Assez fort schreibersii) exclusivement en bordure de Durance En dehors de la zone d'étude restreinte, en bordure Petit/Grand Murin (Myotis sp.) x x LC/NT Modéré de Durance Murin à oreilles échancrées (Myotis En dehors de la zone d'étude restreinte, en bordure x x LC Modéré emarginatus) de Durance Tableau 23. Synthèse des enjeux biologiques selon NATURALIA

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III.3 CONTINUITÉS ÉCOLOGIQUES, ÉQUILIBRES BIOLOGIQUES

III.3.1 Définitions

III.3.1.1 Notion de continuité écologique

La notion de continuité écologique a été introduite en 2000 par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE).

La continuité écologique désigne un ensemble de milieux aquatiques ou terrestres qui relient entre eux différents habitats vitaux pour une espèce ou un groupe d’espèces. Ils sont constitués de réservoirs de biodiversité (espaces de biodiversité remarquable, dans lesquels les espèces trouvent les conditions favorables pour réaliser tout ou partie de leur cycle de vie) et de corridors écologiques (axes de communication biologique entre les réservoirs de biodiversité).

Ainsi, la continuité écologique est représentée par l’ensemble des milieux favorables à un groupe d’espèces. Il est composé de plusieurs éléments continus (sans interruption physique) incluant un ou plusieurs réservoirs de biodiversité, les zones tampons et les corridors partiellement ou temporairement utilisées par le groupe d’espèces.

Pour maintenir la continuité écologique, il s'agit de garantir sur les territoires les fonctions écologiques d'échange et de dispersion entre espèces animales et végétales, en s’assurant que les éléments dégradés des systèmes clés soient restaurés et protégés contre les dégradations potentielles. Pour un cours d'eau par exemple, le rétablissement de la continuité biologique d’une rivière passe par :

 Le rétablissement des possibilités de circulation (montaison et dévalaison) des organismes aquatiques, à des échelles spatiales compatibles avec leur cycle de développement et de survie durable ;  Le rétablissement des flux de sédiments nécessaires au maintien ou au recouvrement des conditions d’habitat des communautés.

III.3.1.2 Trames bleue et verte

Pour caractériser ces milieux terrestres ou aquatiques fonctionnant en continuité écologique, on parle alors de Trame verte et bleue. La Trame verte et bleue est une mesure phare du Grenelle Environnement qui porte l’ambition d’enrayer le déclin de la biodiversité au travers de la préservation et de la restauration des continuités écologiques.

La Trame verte et bleue est un outil d’aménagement durable des territoires qui vise à maintenir et reconstituer un réseau écologique cohérent, à l’échelle du territoire national, pour permettre aux espèces animales et végétales, de circuler, de s’alimenter, de se reproduire, de se reposer, etc.

En s’intéressant à la biodiversité dans son ensemble, la trame verte et bleue participe à sa préservation en facilitant la circulation des animaux et la dissémination des végétaux, et en permettant le bon fonctionnement des milieux naturels. La Trame verte et bleue est ainsi constituée des réservoirs de biodiversité et des corridors qui les relient.

La trame verte et bleue comprend des composantes indissociables l’une de l’autre :  Le vert représente les milieux naturels et semi-naturels terrestres : forêts, prairies… ;  Le bleu correspond aux cours d’eau et zones humides : fleuves, rivières, étangs, marais…

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III.3.1.3 Notion de biodiversité

La biodiversité désigne l’ensemble des milieux naturels (prairies, forêts, etc.) et des formes de vie existantes sur terre (plantes, animaux, champignons, bactéries, etc.). Elle désigne aussi toutes les relations et interactions qui existent entre ces organismes vivants d’une part, et entre eux et leurs milieux de vie d’autre part.

La biodiversité est essentielle à notre qualité de vie, notamment parce qu'elle fournit :

 Des biens : l’oxygène, la nourriture, les médicaments, de nombreuses matières premières comme le charbon, le pétrole, le bois, la laine, le coton, etc. ;  Des services, tels la pollinisation par les insectes, dont dépendent 70% des productions agricoles (arbres fruitiers, légumes, épices, etc.).

III.3.2 Contexte local

La localisation des trames vertes et bleues près du site d'étude est reportée dans les documents cartographiques du SCOT de la région de Manosque [Figure 44]. D'après ces cartes, la future carrière est incluse dans une sous- trame agricole. En revanche, deux principales entités sont recensées à proximité immédiate :

 La Durance tout d'abord, qui est considérée par le SCOT comme une trame bleue de niveau 1 ET une trame verte en raison de la richesse de sa ripisylve. La limite ouest du site d'étude a en l'occurrence été calée sur cette trame verte ;  De l'autre côté de la RD.4 ensuite s'étend le plateau de Valensole, inclus dans le périmètre du Parc Naturel Régional du Verdon et qui est, de ce fait, considéré comme une trame verte de niveau 2.

Figure 44. Localisation des trames vertes et bleues au droit du site

Le site d'étude est localisé à proximité immédiate de la trame verte et bleue de la Durance, ainsi que du plateau de Valensole, inscrit en trame verte.

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Par ailleurs, les conclusions NATURALIA sur les fonctionnalités biologiques du secteur sont les suivantes [Figure 45] : "Le projet de carrière Perasso s’inscrit au contact d’un réservoir de biodiversité et d’un corridor d’importance régionale. Le cours d’eau et la ripisylve sont dans ce contexte le support de trames vertes et bleues remarquables. À une échelle plus locale, les fonctionnalités apparaissent bien mieux conservées en rive gauche qu’en rive droite où de nombreux aménagements créent une succession d’obstacles (zones d’activités, routes, urbanisation, carrière…)".

Figure 45. Synthèse des fonctionnalités au droit du site (NATURALIA)

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III.4 SYNTHÈSE DES ENJEUX DU MILIEU NATUREL

Tableau 24. Synthèse des enjeux du milieu naturel

Enjeux forts Enjeux moyens Enjeux faibles à nuls

Espaces naturels - Périmètre de protection faisant l'objet d'une de la réserve naturelle / / protection géologique du Luberon à réglementaire 195 m du site.

- Le périmètre d'autorisation est partiellement inclus (quelques dizaines de m²) dans la ZSC FR 9301589 "La Durance" et le périmètre - 2 autres zones Natura d'extraction l'évite. 2000 issues de la Directive

- Site inclus dans la ZPS Habitats, mais toutes à Zones du réseau plus de 4,5 km du site ; FR 9312003 "La Durance". / Natura 2000  Notice d'incidence - Présence de la ZPS réalisée par un bureau "Plateau de Valensole" à d'études spécialisé ; 5 km.

 L'étude d'impact intègre l'analyse de la compatibilité du projet avec le DOCOB de ces zones.

- Site inclus dans la ZICO PAC 01 "Moyenne vallée de - Site localisé en limite du la Durance", mais prise en PNR du Luberon ; - Site inclus dans le PNA en compte dans la notice faveur de l'Aigle de Bonelli - Zone de transition de la Autres zones d'incidence. réserve de biosphère du (domaine vital) ; naturelles d'intérêt - Site inclus dans le Parc Luberon en limite ouest du - ZNIEFF de type I en bordure Naturel Régional du Verdon site ; ouest du site.  Analyse de la - Plusieurs autres ZNIEFF compatibilité du projet avec de type I et II à proximité. la charte du Parc.

- L'ensemble des espèces biologiques à enjeu local Contexte faunistique de conservation a été / / et floristique inventorié au niveau de la Durance et non sur le site d'étude.

- À proximité immédiate de Continuités la Durance, inscrite en tant - Trame verte du plateau écologiques, / que trame verte et bleue de Valensole à proximité. équilibres biologiques dans le SCOT de Manosque.

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IV. MILIEU HUMAIN

IV.1 CONTEXTE DÉMOGRAPHIQUE ET SOCIO-ÉCONOMIQUE

IV.1.1 Population et logement

D’une superficie de 127,8 km², la commune de Valensole comptait 3 224 habitants lors du dernier recensement INSEE de 2010, soit une densité de population de 25,2 hab/km².

Comme le confirme le tableau suivant [Tableau 25], la population de la commune s'est nettement développée depuis la fin des années 1990, avec une croissance moyenne de 3 % par an :

1968 1975 1982 1990 1999 2010

Population 1 791 1 721 1 944 2 202 2 336 3 224

Densité 14,0 13,5 15,2 17,2 18,3 25,2 (hab/km²)

Tableau 25. Évolution de la population de Valensole entre 1968 et 2010 (Source: INSEE)

Remarquons que la densité de la population est légèrement supérieure au sein de la commune en comparaison de celle du département des Alpes-de-Haute-Provence, qui était de 23 habitants/km² en 2010.

Parallèlement, afin de faire face à cette augmentation de population, le parc de logement de la commune n’a cessé de se développer. La part de résidences secondaires est en revanche plus ou moins stable depuis ces années, car la commune ne bénéficie pas réellement des retombées touristiques des gorges du Verdon [Tableau 26]. La part de logements vacants a même plus que triplé depuis la fin des années 1960 :

1968 1975 1982 1990 1999 2009

Résidences 599 620 742 886 1 020 1 457 principales Résidences 296 323 347 307 358 263 secondaires Logements 53 178 138 115 146 192 vacants

Ensemble 948 1 121 1 227 1 308 1 524 1 912

Tableau 26. Évolution du parc de logement au sein de la commune entre 1968 et 2010 (INSEE)

IV.1.2 Contexte socio-économique

IV.1.2.1 L'emploi

En 2010, le nombre d’actifs au sein de la commune était de 1 900, soit une nette hausse par rapport à 1999, où il était de 1 355. Sur les 1 900 actifs, 1 172 avaient effectivement un emploi (les autres étant au chômage, étudiants, retraités, etc.), répartis de la manière suivante suivant les catégories socio-professionnelles [Tableau 27] :

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Catégorie socio-professionnelle Nombre d'actifs %

Agriculteurs exploitants 60 5,1 Artisans, commerçants, chefs 112 9,5 d'entreprise Cadres et professions intellectuelles 116 9,9 supérieures Professions intermédiaires 352 30,0

Employés 296 25,2

Ouvriers 236 20,1

Tableau 27. Répartition des emplois selon les principales catégories socio-professionnelles (INSEE)

Notons que 44 % seulement des actifs ayant un emploi travaillent au sein de la commune de Valensole. Les migrations pendulaires travail-domicile s'effectuent cependant sur de courtes distances, car 43 % des actifs travaillent dans d'autres communes des Alpes-de-Haute-Provence, et seulement 1,4 % se déplacent hors PACA.

IV.1.2.2 Activités économiques

Le tableau suivant [Tableau 28] montre la répartition des entreprises de la commune par secteur d'activité ainsi que leur nombre d'employés.

La prépondérance du secteur tertiaire est nettement visible puisqu'il représente plus de 40 % des entreprises de la commune (41,6 %). Notons aussi que près d'un tiers des entreprises (28,3 %) concerne le secteur agricole, ce qui est largement supérieur à la moyenne nationale. Ce nombre important d'établissements agricoles explique aussi le nombre élevé d'auto-entrepreneurs, sans salarié, qui représentent plus de 80 % des entreprises. Ces indépendants sont également des artisans, puisque 145 sociétés sans salarié sont spécialisées dans le commerce, le transport et les services divers.

Enfin, remarquons qu'il n'existe qu'une seule entreprise de plus de 50 salariés au sein de la commune. Il s'agit en l'occurrence d'un établissement public.

50 1 à 9 10 à 19 20 à 49 TOTAL % 0 salarié salariés salarié(s) salariés salariés ou plus Ensemble 447 100 363 73 8 2 1 Agriculture, sylviculture 126 28,2 112 14 0 0 0 Industrie 37 8,3 27 8 2 0 0 Construction 54 12,1 42 11 1 0 0 Commerce, transports, 186 41,6 145 38 2 1 0 services divers Dont commerce et 57 12,8 36 18 2 1 0 réparation automobile Administration publique, enseignement, santé, 44 9,8 37 2 3 1 1 social Tableau 28. Répartition des entreprises par secteur d'activité (INSEE)

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IV.1.3 Focus sur le secteur agricole

IV.1.3.1 Généralités

Les données 2010 du dernier recensement Agreste du Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire sont désormais disponibles et reportés dans le tableau suivant [Tableau 29]. Ces chiffres nous fournissent plusieurs informations sur le secteur agricole dans la commune de Valensole :

Information Situation en 1988 Situation en 2010

Nombre d'exploitations agricoles sur la commune 155 76 Nombre total d’actifs sur les exploitations (en UTA, 160 92 équivalent temps plein) Superficie Agricole Utilisée (SAU) (en ha) 6 282 5 487

Cheptel (en unité de gros bétail) 658 381

Orientation technico-économique de la commune Polyculture et élevage Cultures générales

Superficie de terres labourables (ha) 6 073 5 128

Superficie de cultures permanentes (ha) 175 299

Superficie toujours en herbe (ha) 29 59

Tableau 29. Statistiques agricoles au sein de la commune (AGRESTE)

Plusieurs conclusions peuvent être formulées à la lecture de ce tableau :

 Le nombre d'exploitations a baissé de plus de moitié, suivant les tendances générales au niveau national, et la pression foncière au niveau départemental. Cette baisse est en effet à mettre en corrélation avec l'augmentation importante du nombre d'habitants depuis le début des années 1990 ;  La Superficie Agricole Utilisée n'a en revanche pas beaucoup diminué (-12%), ce qui traduit l'augmentation des surfaces utilisées par exploitations, toujours plus expansives ;  L'élevage a lui aussi diminué de moitié.

IV.1.3.2 L'analyse du SCOT

La dernière version révisée du SCOT de Manosque accorde une part très importante à l'activité agricole au sein du territoire. D'après le rapport de présentation du SCOT, l'agriculture revête plusieurs enjeux (économiques, patrimoniaux, sociaux, paysagers, spatiaux, environnementaux, etc.).

Dans son analyse socio-économique, le document dresse le bilan suivant sur la situation agricole du territoire [extraits] :

 "Le blé dur est la grande culture principale des Alpes-de-Haute-Provence (31% de la SAU totale du SCOT). Dans les basses vallées de la Durance ou de l'Asse, on favorise un grand nombre d'autres grandes cultures, maïs, pois, luzerne, etc. Les vallées plus ou moins encaissées et l'irrigation favorisent aussi le développement des activités semencières" ;  "Par contre, au sec, l'agriculture se limite à des céréales à paille, du colza en rotation avec de la lavande ou du lavandin. Ces productions ont aussi le mérite de maintenir un paysage agricole ouvert, un paysage agréable à regarder. C'est aussi un aspect économique qu'il ne faut pas négliger" ;

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 Les derniers recensements montrent "une baisse du nombre d'exploitations agricoles : -184 pour les exploitations non professionnelles et -134 pour les exploitations professionnelles entre 1988 et 2000". " Sur les 895 chefs d'exploitation, 42% sont âgés de plus de 55 ans et seulement 17% sont âgés de moins de 40 ans" ;  "L'agriculture est une activité particulièrement importante en termes d'emploi et de développement territorial : main d'œuvre de plus en plus qualifiée, hausse des salariés agricoles, augmentation des emplois agricoles au sein du bassin de Manosque, etc." ;  "Le Parc Naturel Régional du Verdon, afin de limiter la spécialisation économique des exploitations, encourage la diversification de l'activité des céréaliers, en développant les prairies pour les éleveurs. Ces rotations permettent d'assurer l'équilibre de la biodiversité et favoriseraient la qualité des terres" ;  D'un point de vue paysager, "les collectivités et la population mettent en avant l'importance de l'image attractive qu'offre le paysage agricole. La diversité et la qualité des productions agricoles contribuent à celles du cadre de vie : champs cultivés, lavandins, vergers, vignes à flancs de collines, pâturages, etc.".

Enfin, en matière de biodiversité, le SCOT expose deux grands intérêts au maintien des activités agricoles sur le territoire :

 Intérêt environnemental du maintien de l'agriculture : "la richesse de la biodiversité sur le territoire du SCOT, liée à l'alternance des milieux naturels et cultivés, est à préserver. Une biodiversité propre aux espaces cultivés existe avec des espèces symboles comme l'outarde canepetière du plateau de Valensole, le Petit Rhinolophe, les espèces de plantes messicoles (coquelicot et bleuet), etc." ;  La contribution environnementale de l'agriculture : "l'agriculture favorise le maintien de la biodiversité sur le territoire par ses actions de débroussaillement, d'entretien (de haies, bosquets, ripisylves, canaux), par l'assolement et les rotations de cultures, etc." De même, par sa pâture, l'ovin ou le caprin participe fortement à l'entretien de l'espace, à la prévention de l'embroussaillement et des incendies. L'élevage joue donc un rôle essentiel dans l'aménagement du territoire".

Dans son rapport de présentation, le SCOT révisé de la Région de Manosque offre donc de nombreux arguments favorables aux activités agricoles "raisonnées" et respectueuses de l'environnement.

IV.2 OCCUPATION DES SOLS

Rappelons que le site d'étude est actuellement dédié à l'activité agricole et qu'il se caractérise par la présence des éléments suivants :

 La Durance, dont le lit passe, au plus près du site, à 150 m environ (variable selon les fluctuations du lit);  Une coopérative de négoce et transports de fruits, en limite sud-est du périmètre d'exploitation sollicité ;  La RD.907, qui permet d'accéder au site depuis l'autoroute A.51 voisine, puis franchit la Durance par le pont de Manosque ;  La RD.4 en limite Est, une route départementale permettant de relier Oraison à Vinon-sur-Verdon, dans le Var ;  L'hôtel-restaurant 4 étoiles "La Fuste", situé au plus près du périmètre d'autorisation à 400 m à l'Est ;  La plate-forme de traitement LAZARD, filiale elle aussi à 100 % du groupe COLAS Midi-Méditerranée, et qui accueillera notamment les granulats extraits au sein de la carrière de l'Île du Chat. Elle est située le long de la RD.907, à 1,3 km du rond-point avec la RD.4 permettant l'accès à la future carrière.

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Extraction projetée

Hôtel-restaurant "La Fuste"

Habitation la plus proche

Figure 46. Localisation de l'habitation la plus proche et de l'hôtel-restaurant de la Fuste

Le secteur d'étude est avant tout rural et peu urbanisé, même si quelques habitations sont présentes près de la future carrière. Ainsi, en plus de la plate-forme Lazard et de la zone industrielle Saint-Maurice, les habitations les plus proches du site sont [Figure 46] :

 Celles situées au niveau de la coopérative agricole, à 55 mètres environ du périmètre d'autorisation ;  L'hôtel restaurant de la Fuste, situé à 400 m environ des limites Est du périmètre d'autorisation.

Notons par ailleurs que la carte d'occupation des sols en PACA, éditée par le Centre Régional de l'Information Géographique (CRIGE) PACA, permet une caractérisation fine de l'occupation des sols au niveau du site et aux alentours [Figure 47]. En l'occurrence, le site d'étude est selon le CRIGE exclusivement composé de "vergers et petits fruits". Même si les agriculteurs produisent aussi du tournesol et des céréales, l'activité agricole au sein du site est quoi qu'il en soit omniprésente. À l'ouest, on note la présence de la plate-forme Lazard, ainsi que la Durance et sa ripisylve. À l'est, le plateau de Valensole est lui aussi clairement identifiable.

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Carrière projetée

Figure 47. Occupation des sols sur le site et aux abords (CRIGE PACA - Géoportail)

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IV.3 RÉSEAUX

IV.3.1 Réseaux de communication

IV.3.1.1 Le réseau routier

Le site d'étude est localisé au croisement de trois routes départementales d'importance dans les Alpes-de-Haute- Provence [Figure 48] :

 La RD.907, qui passe en limite sud du périmètre d'autorisation ;  La RD.4, qui permet d'entrer sur le site ;  La RD.6, qui permet d'accéder à Valensole puis depuis le giratoire des Quatre Chemins.

La RD.907 relie la commune de Montfuron à Manosque, puis traverse la Durance par le pont de Manosque, jusqu'au giratoire des Quatre Chemins et l'intersection avec les départementales RD.4 et RD.6. Au droit du site, la RD.907 présente une plate-forme constituée d'une chaussée bidirectionnelle à deux voies (2 x 3,5 m) et des accotements stabilisés de part et d'autre (2 x 1m). Son tracé est rectiligne et peu accidenté. Au niveau du pont sur la Durance, la chaussée est encadrée par des trottoirs permettant le cheminement des piétons.

La RD.4 parcourt une large portion de la rive gauche de la Durance, de manière plus ou moins parallèle à son axe d'écoulement. Elle permet de relier Les Mées/ à Vinon-sur-Verdon où elle change de nom (RD.554) en raison du changement de département (Var). La RD.4 présente des caractéristiques géométriques moins bonnes à cause de l'absence d'accotements stabilisés. Toutefois, au niveau du site et de l'itinéraire qui sera emprunté par les véhicules desservant la carrière, la route demeure compatible avec un trafic poids-lourds, d'autant que le carrefour d'accès à la carrière a été calibré dans le cadre de la précédente période d'exploitation (2007-2008).

La RD.6 comporte, de même que la RD.907, une plate-forme constituée d'une chaussée bidirectionnelle à deux voies (2 x 3,5 m) et des accotements stabilisés de part et d'autre (2 x 1m). Son tracé est globalement rectiligne et peu accidenté.

RD.4

RD.6

RD.907

Figure 48. Photos des routes du secteur 96

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Globalement, de par leur configuration, les routes départementales du secteur permettent de bonnes conditions de circulation (notamment de visibilité), y compris pour les poids-lourds.

Concernant le trafic supporté quotidiennement par ces routes, et selon les données communiquées par le Conseil Général 04 (2012/2013, en MJA – Moyennes Journalières Annuelles), ces routes recensent chaque jour :

 19 024 véhicules pour la RD.907 ;  1 365 véhicules pour la RD.4 ;  3 326 véhicules pour la RD.6.

Précisons que l'accès général au secteur de Manosque s'effectue depuis l'autoroute A.51, géré par ESCOTA. Selon le dernier rapport d'activités 2013 de la société, cette autoroute recensait plus de 58 000 véhicules par jour en moyenne au niveau d'Aix, et plus de 15 000 au niveau de Gap. Aucune donnée concernant le secteur intermédiaire de Manosque n'est disponible.

IV.3.1.2 Zoom sur les conditions d'accès

L'accès au site depuis l'autoroute A.51 s'effectue par le biais de deux giratoires suffisamment dimensionnés et adaptés à la circulation des poids-lourds :

 Le giratoire de la Sablière, en rive droite de la Durance ;  Le giratoire des Quatre Chemins, en rive gauche.

Le giratoire de la Sablière est situé à quelques centaines de mètres du pont sur la Durance, en rive droite. De géométrie classique et à quatre branches, le giratoire dessert les lieux suivants :

 La RD.907, en direction du centre-ville de Manosque ou de la future carrière ;  L'impasse de la Sablière, qui mène successivement au karting, à la plate-forme Lazard, au lac de la Forestière et à la zone humide des Laurons ;  Le boulevard Saint-Maurice, qui dessert la zone industrielle du même nom.

Le giratoire des Quatre Chemins a été créé récemment (en 2011) [Figure 49]. Il est situé à 700 m du pont de Manosque, en rive gauche de la Durance. Il dessert les lieux suivants :

 La RD.907 en direction du pont sur la Durance puis du centre-ville de Manosque ;  La RD.6 en direction du centre de Valensole ;  La RD.4 en direction de Gréoux-les-Bains (vers le sud) ou du site d'étude (vers le nord).

Figure 49. Giratoire des Quatre Chemins

Ces deux giratoires possèdent des caractéristiques géométriques "classiques" et ne présentent pas de difficulté particulière pour la circulation des poids-lourds. 97

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IV.3.1.3 Les voies ferrées

Une voie ferrée passe à 3,4 km environ à l'ouest des terrains, sur la rive droite de la Durance [Figure 50]. Tout comme l'ancienne nationale 96, cette voie ferrée longe la vallée de la Durance et relie l'agglomération aixoise à puis Gap.

IV.3.1.4 Les canaux et voies navigables

À proximité du secteur d'étude, on note la présence du canal de l'EDF, implanté en rive droite de la Durance, qui passe à 2,5 km environ du site, au niveau de Manosque [Figure 50]. Ce canal EDF débouche dans le bassin d'éclusées de Cadarache situé à 12 km environ au sud, avant de poursuivre vers le sud.

On note également la présence du canal de Villedieu, à 450 m à l'est [Figure 50].

Aucun de ces canaux n'est navigable.

IV.3.1.5 Les aéroports et aérodromes

L'aérodrome le plus proche du secteur d'étude est celui de VINON-SUR-VERDON, situé à 7,8 km environ au sud des limites du site [Figure 50].

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Figure 50. Principaux réseaux de communication près du site

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IV.3.2 Autres réseaux

IV.3.2.1 Réseau électrique

Aucune ligne électrique ne passe au-dessus du site et aucune ligne à très haute tension n'est recensée à proximité. Les lignes électriques les plus proches sont implantées :

 Le long de la RD.4 ;  Le long de la RD.6 depuis le giratoire des Quatre Chemins ;  Au niveau du giratoire des Quatre Chemins et de la SCI de la Tuilière sur la RD.907, bien après le pont de Manosque.

IV.3.2.2 Réseau téléphonique

Aucune ligne téléphonique ne passe au-dessus du site. Les lignes électriques les plus proches sont implantées le long de la RD.4 afin de desservir la coopérative de fruits et l'hôtel-restaurant.

IV.3.2.3 Réseaux d'irrigation

Trois pivots d'irrigation sont actuellement implantés sur le site d'étude [Figure 51], alimentés par des conduites qui desservent exclusivement ces parcelles agricoles. Ces pivots seront déplacés provisoirement, en fonction du phasage d'exploitation, puis remis en place après extraction et réaménagement agricole. Le phasage d'exploitation a donc été mis au point en collaboration avec les agriculteurs locaux, de manière à ne pas perturber les cycles de production.

Figure 51. Localisation des pivots d'aspersion sur le site

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IV.3.2.4 Réseau d'assainissement

- Sans objet – Aucun réseau d'assainissement n'est présent au niveau du site. La station d'épuration la plus proche est située à 2,5 km environ au nord, près du camping Oxygène.

IV.3.2.5 Autres réseaux

Le gazoduc Manosque-Entrecasteaux passe, au plus près du site, à 1,3 km au nord, au lieu-dit "Le grand Plan". Aucune servitude particulière liée à cette canalisation ne grève donc le site d'étude.

Aucun réseau n'affecte le projet de carrière.

IV.4 LES ZONES D’ACTIVITÉS SPÉCIFIQUES

IV.4.1.1 Les parcs photovoltaïques

Convoité pour son fort ensoleillement annuel, le secteur d’études a fait l’objet de l’implantation de plusieurs parcs photovoltaïques durant ces dernières années, à savoir :

 À Manosque, en limite sud de la commune : parc de 12 ha situé à 2,6 km au sud-ouest du projet, sur l'ancienne décharge de la Fito ;  À Sainte-Tulle (Lieu-dit Les Grenouillères) : parc de 18 ha environ situé à 3,9 km au sud-ouest du projet.

IV.4.1.2 Le projet ITER

Le secteur d’étude est également marqué par l’implantation du site ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor), projet de recherche sur la fusion nucléaire, dont la plate-forme principale (chantier en cours) se trouve à près de 12 km au sud, sur la commune de Saint-Paul-lès-Durance (13).

IV.5 EQUIPEMENTS ET ZONES DE LOISIRS

Contrairement aux communes voisines qui bénéficient de l'attraction touristique des gorges du Verdon, Valensole est un peu excentrée et donc moins équipée en termes de loisirs. Ainsi, à proximité du site, on recense notamment [Figure 52] :  Le karting au niveau de la plate-forme LAZARD, ainsi que le plan d'eau de la Forestière, une ancienne gravière reconvertie en lac de pêche ;  Le GR4, qui traverse 13 départements français. Il part de Royan en Charente-Maritime et se termine à Grasse dans les Alpes Maritimes ;  Le camping Oxygène au nord du site.

Concernant les capacités d'accueil de la commune, Valensole recense 6 établissements hôteliers et de chambres d'hôtes totalisant environ 30 chambres et 3 terrains de campings d'une capacité totale de 295 emplacements. Le plus proche est le camping Oxygène qui possède une centaine d'emplacements.

Enfin, rappelons la présence de l'aérodrome de Vinon-sur-Verdon, à 7,8 km au sud, sur lequel plusieurs loisirs aéronautiques sont proposés [Figure 50].

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Figure 52. Équipements et zones de loisirs

Aucun équipement ou zone de loisir n'est présent à proximité du site.

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IV.6 LES RISQUES TECHNOLOGIQUES

IV.6.1 Notions sur les risques technologiques

IV.6.1.1 Qu'est-ce qu'un risque technologique ?

Les risques technologiques sont exclusivement engendrés par l'activité de l'Homme. Ils sont à distinguer des risques naturels, qui peuvent cependant être provoqués ou amplifiés par une activité humaine, comme les inondations ou les mouvements de terrain.

À titre d’exemple, ces risques peuvent être engendrés par une production industrielle, une transformation de ressources énergétiques ou le transport de produits dangereux. Ils se traduisent par des risques d'incendie, d'explosion ou bien la production de nuages toxiques.

IV.6.1.2 Les outils de gestion

L'État et les collectivités locales disposent de plusieurs outils de gestion de risque, tant au niveau départemental que communal, qui regroupent les risques naturels et les risques technologiques. La préfecture réalise le Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM) qui recense les risques naturels et technologiques majeurs. Les Dossiers Communaux Synthétiques (DCS) qui en découlent doivent permettre aux maires d'établir le Document d'Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM) [Figure 53]. L'ensemble de ces documents est public et consultable.

Source d'informations plus concrètes destinée à la population, le DICRIM fait notamment état des mesures de sauvegarde prises en vertu du pouvoir de police du maire et des réalisations engagées à titre préventif pour répondre aux risques encourus dans la commune.

Figure 53. Procédure en vigueur pour les documents recensant les risques technologiques

Rappelons que la commune de Valensole ne possède pas de DICRIM. Seul le DDRM des Alpes-de-Haute- Provence a été consulté pour le recensement des risques technologiques auxquels est exposé le site.

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IV.6.2 Identification des risques auxquels est exposé le site

De manière générale, plusieurs risques technologiques pourraient affecter le secteur d'étude :

 Un risque Transport de Matières Dangereuses (TMD), engendré par la présence de voies de communication fréquentées et par des canalisations : risque avéré dans la commune ;  Un risque de rupture de barrage entraîné par la rupture partielle ou totale d'un tel ouvrage : risque avéré dans le cas présent ;  Un risque industriel dû à la présence d'un (ou plusieurs) site classé SEVESO à proximité : risque faible dans le cas présent ;  Un risque nucléaire dû à la présence d'une centrale nucléaire dans un certain périmètre : risque faible.

IV.6.2.1 Le risque Transport de Matières Dangereuses (TMD)

Le risque Transport de Matières Dangereuses est consécutif à un accident se produisant lors d’un transport par voie routière, ferroviaire, aérienne, maritime, ou par canalisation. Il peut entraîner des conséquences graves pour la population, les biens et/ou l’environnement. Les produits dangereux sont nombreux et peuvent être inflammables, toxiques, explosifs, corrosifs ou radioactifs.

Au sein de la commune, et comme le confirme le DDRM 04, la commune est doublement concernée par le risque TMD, à la fois par les routes départementales (RD.907 et RD.6) et par la canalisation de gaz Manosque- Entrecasteaux [Figure 54]. Rappelons cependant que cette canalisation passe à 1,3 km du site d'étude.

Routes concernées par le risque TMD Canalisations importantes Figure 54. Localisation des routes et canalisations impliquées dans le risque TMD dans le département

Le risque TMD ne concerne pas directement le site d'étude. En revanche, les RD.6 et RD.907 seront empruntées par les camions liés à l'exploitation de la carrière.

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IV.6.2.2 Le risque rupture de barrage

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, de nombreux aménagements ont été réalisés pour exploiter les potentialités hydrauliques de la Durance et du Verdon.

Comme le confirme la carte suivante extraite du DDRM 04 [Figure 55], le secteur d'étude, situé en bordure de la Durance, est concerné par le risque de rupture du barrage de Serre-Ponçon, mais non par ceux présents le long du Verdon.

Figure 55. Représentation du risque rupture de barrage

Le projet est concerné par le risque de rupture du barrage de Serre-Ponçon.

IV.6.2.3 Le risque industriel

D’après la base de données du ministère de l’Écologie et du Développement Durable sur les Installations classées18, il existe une seule autre Installation Classée pour la Protection de l'Environnement (ICPE) au sein de la commune de Valensole. Il s'agit de l'Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND) exploitée par la société CSDU 04, à 1,8 km environ à l'Est du site, le long de la RD.6 (Vallon de Serraires).

Autorisée par l'arrêté préfectoral n°2006-723 du 18 avril 2006, pour une durée de 17 ans, l'installation accueille des déchets d'ordures ménagères, des DIB et des encombrants. Le stockage annuel moyen est de 65 000 tonnes par an. Les camions transportant les déchets proviennent de l'ensemble du département et empruntent donc les mêmes routes que ceux qui seront liés à l'exploitation de la carrière Perasso.

Cette ICPE est donc à prendre en compte, non pas en tant qu'enjeu "risque industriel" mais en raison des effets cumulés qu'elle représente en termes de trafic routier.

18 http://installationsclassees.ecologie.gouv.fr 105

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IV.6.2.4 Le risque nucléaire

Le seul risque nucléaire du secteur concerne le CEA de Cadarache, un centre d'étude consacré aux activités de recherche expérimentale et de développement dans le domaine de l'énergie nucléaire. Situé sur la commune de Saint-Paul-Lès-Durance, le CEA est couvert par un Plan Particulier d'Intervention (PPI) dont les périmètres en cas d'accident sont de 5 km pour l'évacuation et de 10 km pour l'absorption de comprimés d'iode.

L'enceinte extérieure du CEA de Cadarache étant localisée à plus de 12 km au sud du site d'étude, le risque nucléaire peut être considéré comme faible.

IV.6.3 Les sites et sols potentiellement pollués par d’anciennes activités industrielles

IV.6.3.1 BASOL

La base de données BASOL, élaborée par le Ministère de l'Environnement et accessible sur Internet19, regroupe les sites et sols pollués appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif.

Un site pollué est un site qui, du fait d'anciens dépôts de déchets ou d'infiltration de substances polluantes, présente une pollution susceptible de provoquer une nuisance ou un risque pérenne pour les personnes ou l'environnement.

Aucun site BASOL n'est recensé à proximité du site ni même sur la commune de Valensole.

IV.6.3.2 BASIAS

La base de données BASIAS (Base de données sur les Anciens Sites Industriels et Activités de Services), élaborée par le BRGM et accessible sur Internet20 – http://basias.brgm.fr – regroupe les anciens sites industriels et activités de services. Cette base permet d’identifier si une activité polluante a eu lieu dans un secteur déterminé.

Comme le confirment les données ci-dessous [Figure 56 et tableau 30], plusieurs sites BASIAS sont recensés dans le secteur mais aucun n'est situé à proximité de la future carrière (hormis une ancienne exploitation de gravière aujourd'hui terminée).

19 http://basol.environnement.gouv.fr 20 http://basias.brgm.fr 106

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Extraction projetée

Figure 56. Localisation des sites BASIAS près du site d'étude

PAC 0400456 Dépôt d'hydrocarbures, commune de Manosque, activité terminée PAC 0401187 Station de dragage et concassage de sables et graviers, commune de Manosque, activité terminée PAC 0400496 Dépôt de liquides inflammables, commune de Manosque, en activité PAC 0400437 Garage, commune de Manosque, en activité PAC 0400563 Dépôt de liquides inflammables, commune de Manosque, en activité PAC 0400036 Usine de broyage des ordures ménagères, commune de Manosque, en activité

Tableau 30. Liste des sites BASIAS les plus proches

La zone d'étude n'est pas concernée par un site BASIAS, les plus proches en activité étant localisés dans la zone industrielle de Saint-Maurice, sur la commune de Manosque.

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IV.7 SYNTHÈSE DES ENJEUX DU MILIEU HUMAIN

Tableau 31. Synthèse des enjeux du milieu humain

Enjeux forts Enjeux moyens Enjeux faibles à nuls

- Croissance moyenne de la population de 3% par an depuis la fin des années 1990 Contexte / / démographique - Nombreux logements vacants mais peu de résidences secondaires dans la commune. - Site d'étude occupé par des vergers, des cultures de tournesols et céréales  - Augmentation du nombre secteur à préserver en raison d'actifs de manière des nombreuses constante ces dernières Contexte socio- exploitations qui ferment années ; / chaque année (enjeu y économique - Présence de 447 entreprises compris au niveau national) ; dans la commune, une large - Activités agricoles part étant dédiée aux reconnues par le SCOT de services et à l'agriculture. Manosque, qui impose de les préserver et de les soutenir. - Lit de la Durance à 150 mètres du site ; - Abords du site largement Occupation des sols / - Habitation la plus proche à tournés vers l'agriculture. 55 m, au niveau du négoce de fruits. - Les routes du secteur permettent de bonnes conditions de circulation aux camions ;

- Bonnes conditions d'accès au site, notamment grâce au - Présence de 3 pivots giratoire des Quatre d'irrigation sur le site, qui Chemins, récemment mis en seront déplacés puis remis place ; Réseaux / en place en fonction du phasage d'exploitation, qui a - Voie ferrée, canal EDF et été défini en amont avec les aérodrome de Vinon-sur- agriculteurs. Verdon situés à distance ;

- Lignes électriques et téléphoniques implantées le long des routes départementales ;

- Aucun autre réseau.

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Enjeux forts Enjeux moyens Enjeux faibles à nuls

- Parcs photovoltaïques Zones d'activités situés à distance ; / / spécifiques - CEA de Cadarache et projet ITER situés à plus de 12 km.

- Pas d'équipement de loisirs près du site (camping à - Présence de l'hôtel- 2,4 km) ; Équipements et zones / restaurant de la Fuste à 400 de loisirs - La zone de loisirs la plus mètres du site. proche est le karting situé près de la plate-forme LAZARD. - Risque TMD présent au niveau des RD.907 et RD.6, - La canalisation de gaz de qui seront empruntées par Manosque passe loin du site les camions ; d'étude ;

- Site concerné par le risque - Risque nucléaire faible en de rupture du barrage de raison de la distance du site Risques / Serre-Ponçon; de Cadarache ;

technologiques - ISDND de Valensole, à 1,8 - Pas de site BASOL au sein km, à prendre en compte de la commune ;

dans l'analyse des effets - Aucun site BASIAS en additionnels en raison du activité n'est présent à trafic cumulé sur les routes proximité. locales.

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V. PATRIMOINE CULTUREL, HISTORIQUE ET PAYSAGER

V.1 PATRIMOINE CULTUREL

Le site d'étude n'empiète pas sur un monument historique classé ou inscrit, ni même sur un rayon de protection établi au titre de la loi du 31 décembre 1913, complétée par la loi du 25 février 1943 (servitude de type AC1).

En effet, on ne recense au sein de la commune de Valensole qu'un seul monument classé (la place Thiers, en centre-ville), et un monument inscrit (l'Église paroissiale) [Tableau 32].

TYPE DE DATE DE CLASSEMENT / COMMUNE NOM DU MONUMENT MONUMENT INSCRIPTION Église paroissiale et vestiges de 24/01/1994 et Inscrite MH VALENSOLE l'ancien prieuré Saint Mayeul 09/02/1995 Place Thiers Classée MH 25/10/1962 GRÉOUX-LES-BAINS Château des Templiers Classé MH 1840 Croix en pierre dans Église Inscrite MH 19/03/1927 Couvent de la Présentation Classé MH 15/09/1987 Hôtel de Gassaud Inscrit MH 14/04/1951 Immeuble Inscrit MH 10/03/1987 Hôtel de Ville Inscrit MH 05/09/1946 Hôtel Isaac Bourdin Inscrit MH 01/09/1995 MANOSQUE Maison de Jean Giono (jardin) Inscrite MH 01/03/1996 Tour du Mont d'Or Inscrite MH 04/06/1993 Porte Soubeyran Inscrite MH 04/06/1993 Porte de la Saunerie Classée MH 12/07/1886 Église Saint-Sauveur Classée MH 11/07/1975 Église Notre-Dame de Romigier Classée MH 10/10/1980 Couvent des Observantins Inscrit MH 12/09/1977 SAINTE-TULLE Chapelle Sainte-Tulle Inscrite MH 23/02/2011 VOLX Aucun monument historique inscrit ou classé dans la commune

Tableau 32. Liste des monuments historiques à proximité

Le projet est éloigné de tout monument historique classé ou inscrit, et de leurs rayons de protection.

V.2 PATRIMOINE ARCHÉOLOGIQUE

D'après la base de données éditée par la Direction Régionale de l'Architecture (DRAC) Provence Côte d'Azur, il n'existe aucune zone de présomption de prescription archéologique au sein de la commune de Valensole.

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V.3 LE PATRIMOINE PAYSAGER

La loi du 2 mai 1930 (article L.341-1 à L.341-22) du Code de l’environnement définit la protection des monuments naturels et des sites à caractère historique, pittoresque ou scientifique. Elle a été complétée par les décrets du 13 juin 1969 et du 15 décembre 1988.

V.3.1 Les sites inscrits

Les sites inscrits ont pour objet la sauvegarde de formations naturelles, de paysages, de villages ou de bâtiments anciens (entretien, restauration, mise en valeur, etc.), ainsi que la préservation contre toute atteinte grave (destruction, altération, banalisation, etc.). Cette mesure entraîne pour les maîtres d’ouvrages l’obligation d’informer l’administration de tout projet de travaux de nature à modifier l’état ou l’aspect du site.

Ainsi, l’Architecte des Bâtiments de France émet soit un avis simple sur les projets de construction, soit un avis conforme sur les projets de démolition. La Commission Départementale des Sites, Perspectives et Paysages (CDSPP) peut également être consultée.

D'après l'Atlas des Patrimoines édité par le ministère de la culture et de la communication, il existe un site classé au sein de la commune de Manosque, référencé 93I04043 "Site inscrit de la vieille ville de Manosque". Il est situé à 4,5 km environ à l'ouest du projet de carrière. Notons que ce site inscrit est lui-même inclus dans la ZPPAUP de Manosque (cf. chapitre VII.1.2).

V.3.2 Les sites classés

Les sites classés sont reconnus pour protéger et conserver un espace naturel ou bâti, quelle que soit son étendue (entretien, restauration, conservation, etc.).

À l’intérieur d’un site classé, les projets de travaux sont soumis à autorisation spéciale, soit du ministre chargé des sites après avis de la CDSPP, soit du préfet du département qui peut saisir la CDSPP mais doit recueillir l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France. De plus, quelques prescriptions ou interdictions systématiques sont à considérer : la publicité est interdite, le camping et le stationnement des caravanes ainsi que la création de camping sont interdits et les nouveaux réseaux doivent être obligatoirement enfouis.

En l'occurrence, aucun site classé n'est répertorié à proximité du site d'étude.

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V.4 CONTEXTE PAYSAGER

V.4.1 Généralités

D’après l’Atlas des Paysages des Alpes-de-Haute-Provence (04), les paysages du département sont extrêmement variés mais constituent tout de même trois grands domaines [Figure 57] :

 Les collines et plateaux de Haute-Provence : c’est toute la partie sud-ouest et Ouest du département, au relief relativement doux, qui associe les massifs linéaires du Luberon et de Lure, aux vallées des principales rivières du département : la moyenne vallée de la Durance, et les basses vallées de la Bléone, de l’Asse et du Verdon, ses trois affluents. Entre ces vallées s’élèvent collines et plateaux ;  Les Préalpes, pays de moyenne montagne : c’est le secteur constitué par des reliefs plus marqués, des vallées encaissées, voire des gorges, fermées par des clues, et des sommets déjà couverts de neige en hiver. Ce secteur est organisé autour des moyennes vallées des grands affluents de la Durance (Verdon, Asse, Bléone) et d’une portion du bassin du Var, à l’est. Pour la plupart des habitants de l’ouest du département, ce secteur est déjà celui de la montagne ;  Les montagnes alpines : plus au nord-est du département, les reliefs se marquent un peu plus, et le climat devient alpin, plus humide et froid. En fonction de l’orientation, les versants ne se prêtent pas aux mêmes activités. Beaucoup plus clairement que dans les Préalpes, les vallées sont délimitées par des crêtes plus abruptes et les rivières donnent leur nom à des ensembles bien circonscrits : le Haut Verdon, la Blanche, et surtout l’Ubaye, la plus longue de ces vallées.

Figure 57. Les trois domaines paysagers du département (Atlas des Paysages 04)

Au sein de ces trois grands domaines paysagers, l'Atlas des Paysages des Alpes-de-Haute-Provence identifie 47 entités paysagères, aux caractéristiques bien différenciées.

En l'occurrence, le secteur d'étude appartient à l'unité paysagère n°12 "La moyenne Durance", elle-même intégrée au sein du premier domaine paysager (collines et plateaux de Haute-Provence). Ses principales caractéristiques sont données dans les fiches jointes pages suivantes [Figures 58 et 59].

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V.4.2 Identité paysagère locale

V.4.2.1 Présentation de l'entité paysagère de la moyenne Durance

La Moyenne Durance s’étire du nord au sud depuis la clue de Sisteron jusqu’au défilé de Mirabeau (Vaucluse et Bouches-du-Rhône), qui forment de véritables portes d’entrée. Cette large vallée à fond plat, aux allures de plaine, est bordée de longs coteaux boisés qui forment ses limites (plateau de Salignac, contreforts des plateaux de Valensole, etc.).

La Durance est au cœur du réseau hydrographique de cette entité paysagère. Sinuant dans son vaste lit de galets, elle est le plus souvent masquée derrière une épaisse ripisylve. Dans sa partie sud, la rivière est investie par des gravières, dont certaines sont réaménagées en plans d’eau. Autrefois caractérielles, les eaux de la Durance sont aujourd’hui régulées par de multiples ouvrages (barrages, retenues, canaux). Le canal EDF, qui borde les coteaux de la rive gauche, marque fortement le paysage de son tracé rectiligne et des terrassements mis en œuvre. Les remarquables canaux de Manosque et de reflètent le besoin séculaire de maîtriser l’eau sur ce territoire. De nombreux autres canaux d’irrigation quadrillent les cultures et contribuent à la fertilité du fond de vallée.

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Figure 58. Présentation de l'entité paysagère "Moyenne Durance"

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Figure 59. Organisation du territoire au sein de l'entité paysagère

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V.4.2.2 Enjeux

Deux types d'enjeux sont définis par l'Atlas des Paysages [Figure 60] :  Des enjeux de niveau départemental ;  Des enjeux spécifiques à chaque entité paysagère.

Concernant les enjeux généraux, applicables à l'ensemble du département, le document souhaite "préserver la Durance d'aménagements ne prenant pas en compte l'aspect paysage".

Au sein du site d'étude, deux enjeux sont notés : 1/"Préserver les terroirs présentant une qualité paysagère notable et relativement indemne d'urbanisation". Cette volonté sous-entend :  De maintenir la diversité des cultures et de préserver les parcelles à vocation pastorale ;  De préserver l'ouverture des paysages ;  De proscrire toute nouvelle implantation d'habitat diffus.

2/"Préserver l'équilibre paysage ouvert / paysage fermé". Cette volonté sous-entend :  De maintenir la diversité des cultures et de préserver l'équilibre terres labourables/vergers ;  De limiter l'implantation d'habitat diffus ;  De préserver les parcelles à vocation pastorale.

L'étude d'impact se doit de prendre en compte les recommandations de l'Atlas des Paysages, notamment en termes de remise en état finale de la carrière.

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Figure 60. Enjeux recensés au sein de l'entité paysagère

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V.4.3 Les perceptions visuelles du site

On différencie schématiquement 4 catégories de perceptions visuelles en fonction de la distance par rapport au projet [Figures 61 et 62] :

 Perceptions visuelles rapprochées ou immédiates (0 à 1 000 m) ;  Perceptions visuelles moyennes (1 000 à 3 000 m) ;  Perceptions visuelles éloignées (au-delà de 3 000 m – nulles dans le cas présent) ;  Perceptions visuelles exceptionnelles (nulles dans le cas présent).

En fonction de cette distance, la perception du site peut s’avérer :

 Nulle : on ne voit pas le site dans le champ de vision ;  Faible : une petite partie du site est visible dans le champ de vision ;  Moyenne : le site représente une part importante de la vision ou une partie du site tranche avec le reste du paysage ;  Forte : le site est très présent dans le champ de vision.

V.4.3.1 Perceptions visuelles rapprochées

 Analyse des prises de vues :

De manière rapprochée, le site est potentiellement visible depuis l'ensemble des routes qui l'entourent, à savoir la RD.4, la RD.907 et la RD.6. Ces perceptions sont représentées ci-après [Figures 63 et 64].

Concernant la RD.4, le site n'est visible que depuis la partie nord, à savoir depuis le domaine de la Grande Fuste jusqu'au niveau de l'entrée de la future carrière (soit une distance de 700 mètres environ). En effet, même si les parcelles concernées sont situées à plus de 80 mètres de la RD.4, l'absence d'écran végétal (ou autre) permet d'apercevoir le site. En revanche, au-delà du domaine de la Grande Fuste, vers le nord, le site n'est pratiquement plus visible. Sur les photographies présentées ci-après, seule la couleur jaune des cultures de colza est discernable. De même, en direction du sud (après avoir franchi le giratoire des Quatre Chemins), le site est invisible. Il est en effet situé à la même altitude que la route, ce qui bloque toute perception (vision "rasante").

Concernant la RD.907, et en l'absence d'écran végétal, le site est nettement perceptible de manière dynamique. Sur une distance de près de 350 mètres en effet, les parcelles objets de la demande sont localisées à une vingtaine de mètres seulement de la route et sont donc nettement visibles. Au-delà en revanche, et notamment après le pont sur la Durance, le site est invisible.

Concernant la RD.6, et comme illustré sur les figures suivantes, le site est invisible. Cette absence de point de vue s'explique à la fois par la sinuosité de la route, qui monte ensuite vers le plateau de Valensole, et par les écrans boisés qui la jalonnent.

Enfin, notons que le site est également invisible, de manière rapprochée, depuis la zone industrielle de Saint- Maurice.

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 Compléments :

Dans l'ancien dossier de demande d'autorisation, réalisé en 2004 par le bureau d'études S.I.E.E Alpes, deux autres points de vue rapprochés avaient été étudiés (cf. extrait de carte ci-dessous) : depuis les hameaux des "Chabrands" et de "La Tour". À l'époque, la perception sur le site était considérée comme "éloignée".

Désormais, si le point de vue est encore possible par endroits, le site est cependant plus éloigné puisque le périmètre d'autorisation a été considérablement réduit. Les effets seront donc moindres.

De manière rapprochée, le site est donc essentiellement visible depuis la RD.907 (jusqu'au pont de Manosque) et la RD.4 (jusqu'au domaine de la Grande Fuste). Ces perceptions s'expliquent notamment par l'absence d'écran (végétal ou autres) alors que ces routes longent le site d'étude.

V.4.3.2 Perceptions visuelles à moyenne distance

 Analyse des prises de vues :

Les perceptions à moyenne distance comprennent l'ensemble des points de vue possibles dans un rayon compris entre 1 et 3 kilomètres autour du site. De même que pour les perceptions rapprochées, une analyse a été effectuée depuis les principales routes du secteur. Les résultats sont donnés ci-après ainsi que les planches photographiques reportées aux pages suivantes [Figures 65 à 67].

Depuis la partie nord de la RD.4 tout d'abord, le site d'étude est totalement imperceptible. Cette absence de point de vue s'explique par la présence d'écrans boisés et la sinuosité de la route.

Depuis la partie sud de la RD.4, du rond-point des Quatre Chemins jusqu'au lieu-dit "Pontoise" de Gréoux-les- Bains, le site est à nouveau invisible. Comme expliqué précédemment, cette partie de la route est en effet située sensiblement à la même altitude que le site, ce qui empêche tout point de vue.

De même, le site est invisible depuis la RD.6 et la RD.82 qui partent toutes les deux en direction de l'Est et du plateau de Valensole. Ainsi, malgré les points de vue en hauteur que ces routes offrent sur la vallée de la Durance, l'emplacement du site est pratiquement indiscernable, notamment de manière dynamique (en roulant).

Depuis la commune de Manosque, le site est à nouveau imperceptible, que ce soit depuis la zone industrielle de Saint-Maurice, la RD.907 au-delà du pont sur la Durance ou l'avenue Joseph Cugnot qui longe le canal de l'EDF. De nombreux écrans (anthropiques ou végétaux) bloquent en effet toute perception sur le site.

 Compléments :

Dans l'ancien dossier de demande d'autorisation, réalisé en 2004 par le bureau d'études S.I.E.E Alpes, un point de vue depuis le Mont d'Or et les sommets entourant Manosque avait été étudié (cf. extrait de carte ci-dessous). Notamment parce que ces points de vue dominent la future carrière de l'Île de Chat, celle-ci sera encore certainement visible. Néanmoins, l'effet de distance réduira les impacts.

Ainsi, dans un rayon compris entre 1 et 3 kms, le site est peu visible, hormis depuis les secteurs les plus hauts. Ceci s'explique par la présence d'écrans visuels et par la localisation du site au sein de la vallée de la Durance, à la même altitude que certaines des routes du secteur (RD.4 et RD.907 notamment).

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Mont d'Or

Périmètre de l'ancienne carrière

Hameau des "Chabrands"

Hameau de

"La Tour"

Carrière objet du

présent dossier

Extrait de la carte de visibilités de l'ancien dossier de demande d'autorisation (SIEE Alpes, 2004)

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V.4.3.3 Perceptions visuelles éloignées

Sans objet – aucun point de vue éloigné ou exceptionnel n'a été observé au cours de l'étude paysagère.

V.4.3.4 Conclusion

En conclusions, nous pouvons dire que le site d'étude est visible depuis la RD.907 (jusqu'au pont de Manosque) et depuis la RD.4 (de l'entrée jusqu’au domaine de la Grande Fuste). Au total, près de 430 mètres de linéaires routiers permettent une vue directe (plus ou moins éloignée) sur les parcelles d'étude.

En revanche, le site est par ailleurs peu visible en raison :

 De la présence de plusieurs écrans boisés ou anthropiques (comme dans la ZI de St Maurice) ;  De la sinuosité de certaines routes du secteur (RD.6 et RD.82 particulièrement) ;  De la localisation du site au sein de la vallée de la Durance et à la même altitude que certaines de ces routes (RD.4 et RD.907 notamment).

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Figure 61. Carte de localisation des perceptions visuelles rapprochées

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Figure 62. Carte de localisation des perceptions visuelles à moyenne distance

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Figure 63. Perceptions rapprochées sur le site (1/2)

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Figure 64. Perceptions rapprochées sur le site (2/2)

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Figure 65. Perceptions à moyenne distance sur le site (1/3)

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Figure 66. Perceptions à moyenne distance sur le site (2/3) 127

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Figure 67. Perceptions à moyenne distance sur le site (3/3)

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V.5 SYNTHÈSE DES ENJEUX CULTURELS, HISTORIQUES ET PAYSAGERS

Tableau 33. Synthèse des enjeux culturels, historiques et paysagers

Enjeux forts Enjeux moyens Enjeux faibles à nuls

- Pas de Monument Historique classé ou inscrit à proximité du site ; Patrimoine culturel / / - Le site n'empiète sur aucun rayon de protection.

- Aucune zone de Patrimoine présomption de / / archéologique prescription archéolo- gique au sein du site.

- Site inscrit de la vieille ville de Manosque à Patrimoine paysager / / 4,5 km à l'ouest ;

- Pas de site classé dans le secteur d'étude.

- L'Atlas des Paysages 04 recense plusieurs enjeux - Le site appartient à Contexte paysager dans le département et au l'unité paysagère de la droit de cette unité moyenne Durance. paysagère.

- Le site est nettement visible - Le site est invisible Perceptions visuelles / depuis la RD.4 (sur 80 m) et depuis la majeure partie la RD.907 (sur 350 m). des alentours.

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VI. SANTÉ PUBLIQUE ET COMMODITÉS DU VOISINAGE

VI.1 LA QUALITÉ DE L'AIR

Le cadre réglementaire relatif à la qualité de l’air est constitué par la loi n°96-1236 du 30 décembre 1996 sur L’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Énergie (L.A.U.R.E.), désormais codifiée aux articles L.220-1 et suivants du Code de l’Environnement. Ces articles traitent de la surveillance, de l’information du public et de la qualité de l’air en instaurant des seuils d’alerte et des valeurs limites afin que chacun puisse respirer un air sain. À ce titre, il est prévu l’élaboration de plans permettant de prévenir et de réduire la pollution atmosphérique.

VI.1.1 À l'échelle régionale – le SRCAE

VI.1.1.1 Cadre réglementaire

Institués par la loi n°2010-788, dite "Grenelle 2", les Schémas Régionaux du Climat, de l’Air et de l’Énergie (SRCAE) visent précisément à définir des orientations et objectifs régionaux en matière de maîtrise de la demande énergétique, de lutte contre la pollution atmosphérique, de développement des énergies renouvelables, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux effets attendus du changement climatique.

La forte interaction entre les problématiques du changement climatique, de l’énergie et de la qualité de l’air justifie la mise en cohérence des objectifs et orientations en la matière. Le SRCAE remplace ainsi le Plan Régional de la Qualité de l’Air (PRQA) instauré par la loi LAURE de 1996 et vaut Schéma Régional des Énergies Renouvelables au sens de l’article 19 de la loi "Grenelle 1". Il constitue ainsi un élément essentiel du processus de déclinaison du Grenelle de l’Environnement sur le territoire régional.

En l'occurrence, le SRCAE PACA a été approuvé par l'assemblée régionale le 28 juin 2013 et arrêté par le Préfet de région le 17 juillet 2013.

Le SRCAE PACA est composé de trois documents principaux :

 Partie 1 : introduction et état des lieux ;  Partie 2 : Tendances, potentiels et enjeux ;  Partie 3 : Scénarii, objectifs et orientations.

Ces trois documents sont brièvement synthétisés ci-dessous.

VI.1.1.2 État des lieux

Plusieurs informations intéressantes sont contenues dans cette première partie :  Deux principaux objectifs sont affichés par le SRCAE : lutter contre le réchauffement climatique et lutter contre l'effet de serre ;  En termes de consommation d'énergie, les trois pôles sont répartis de manière quasi homogène : 35 % pour l'industrie, 33 % pour le résidentiel tertiaire et 31 % pour les transports, l'agriculture ayant une consommation proche de zéro ;  Le secteur de l'industrie est plus prégnant en région PACA qu'au niveau national en raison de la présence de grandes infrastructures, notamment dans le bassin de Berre-Fos-sur-Mer-Martigues ;  La consommation par habitant dans les transports est supérieure à la moyenne nationale dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, notamment en raison de la fréquentation touristique et des distances parcourues ;

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 Le département des Alpes-de-Haute-Provence est le moins gros consommateur d'énergie de la région, à égalité avec les Hautes-Alpes, avec un ratio de 3 % seulement de la consommation totale en PACA. En comparaison, les Bouches-du-Rhône consomment 56 % de cette énergie totale en raison du poids de l'industrie ;  Dans les Alpes-de-Haute-Provence, la consommation d'énergie est répartie à parts quasiment égales entre les 3 secteurs : 37 % pour le résidentiel-tertiaire, 28 % pour l'industrie-déchets et 32 % pour le transport ;  Les Alpes-de-Haute-Provence sont le moins gros émetteur de polluants et particules fines de la région, notamment en termes d'émissions de CO2.  L'évolution des émissions des principaux gaz à effet de serre montre une tendance générale à la baisse depuis les années 1960. Certains polluants comme le dioxyde de soufre ou les composés organiques volatils ont baissé de plus de 60 %.

VI.1.1.3 Tendances, potentiels et enjeux

Concernant plus spécifiquement le secteur de l'industrie, les principales informations contenues dans le SRCAE sont les suivantes :

 L'industrie est le premier secteur de consommation d'énergie, et l'un des plus importants contributeurs aux émissions de polluants ;  Le raffinage, la métallurgie et les chaudières industrielles sont les principaux émetteurs de polluants ;  La région compte 55 sites industriels soumis à quotas en termes d'émissions de CO2 ;  Les carrières sont recensées par le schéma comme des industries présentant des enjeux pour la qualité de l'air ("Des carrières sont implantées dans toute la région, avec des émissions de particules en suspension souvent importantes sur leur environnement proche").

VI.1.1.4 Objectifs

Même si l'évolution de la consommation et des émissions du secteur de l'industrie restent difficilement prévisibles, certains objectifs de réduction sont tout de même avancés par le SRCAE :

 Amélioration de l'efficacité énergétique de l'industrie de 0,1 % par an ;  Transfert des produits pétroliers vers le gaz naturel pour les chaudières industrielles ;  Gain de 6 % pour les moteurs, de 35 % pour les chaudières, de 13 % pour la fonderie et la sidérurgie, de 10 % pour les autres usages, etc. ;  À terme (2030), la consommation d'énergie devrait diminuer de 2 % pour le scénario tendanciel et de 22 % pour le scénario engageant ;  À terme (2030), les émissions de polluants devraient diminuer de 2 % pour le scénario tendanciel et de 24 % pour le scénario engageant.

Pour cela, les 3 grands objectifs spécifiques au secteur de l'industrie sont les suivants :

 1/ Améliorer l'efficacité énergétique dans l'industrie ;  2/ Anticiper et accompagner l'émergence et le déploiement des technologies industrielles innovantes et de rupture ;  3/ Renforcer la sensibilisation et l'accompagnement technique, juridique et financier des TPE/PME/PMI.

Rappelons par ailleurs les 7 orientations spécifiques du document concernant la qualité de l'air en général :

 AIR1 – Réduire les émissions de composés organiques volatils précurseurs de l'ozone afin de limiter le nombre et l'intensité des épisodes de pollution à l'ozone ;

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 AIR2 – Améliorer les connaissances sur l’origine des phénomènes de pollution atmosphérique et l'efficacité des actions envisageables ;  AIR3 – Faire respecter la réglementation vis-à-vis du brûlage à l’air libre ;  AIR4 – Informer sur les moyens et les actions dont chacun dispose à son échelle pour réduire les émissions de polluants atmosphériques ou éviter une surexposition à des niveaux de concentrations trop importants ;  AIR5 – Mettre en œuvre, aux échelles adaptées, des programmes d’actions dans les zones soumises à de forts risques de dépassements ou à des dépassements avérés des niveaux réglementaires de concentrations de polluants (particules fines, oxydes d’azote) ;  AIR6 – Conduire, dans les agglomérations touchées par une qualité de l’air dégradée, une réflexion globale et systématique sur les possibilités d’amélioration, pouvant prendre la forme d’une ZAPA ;  AIR7 – Dans le cadre de l’implantation de nouveaux projets, mettre l’accent sur l’utilisation des Meilleures Techniques Disponibles et le suivi de Bonnes Pratiques environnementales, en particulier dans les zones sensibles d’un point de vue qualité de l’air.

La compatibilité du projet avec les objectifs du SRCAE PACA est analysée dans la partie III de l'étude d'impact.

VI.1.2 À l'échelle départementale

À l'échelle départementale, c'est l'association AIR PACA qui est chargée de l'analyse en temps réel de la qualité de l'air au sein du département des Alpes-de-Haute-Provence. En l'occurrence, elle dresse le bilan suivant :

"Le département des Alpes-de-Haute-Provence possède une sensibilité particulière par le nombre de zones protégées qu’il comporte : Parc National Régional du Queyras à l’Est, Parcs Naturels Régionaux du Verdon et du Lubéron au sud et Réserve Géologique de Haute-Provence au centre. La qualité de son air doit donc être protégée et valorisée en lien avec le tourisme vert.’’

Les zones les plus émettrices en polluants sont celles où les activités humaines sont concentrées, c'est-à-dire dans la partie sud-ouest du département et le long de la vallée de la Durance, qui rassemblent zones urbaines, activités agricoles et industrielles, axes routiers et autoroutiers.

Les transports jouent également un rôle prépondérant sur les émissions polluantes du département : ils

représentent 53% des oxydes d’azote émis sur le département et 44% du CO2. Le secteur résidentiel/tertiaire

produit 28% des émissions de CO2 (chauffage au bois notamment) et le secteur agricole (engins agricoles en particulier, engrais azotés) 33% des émissions d’oxydes d’azote et 45% des PM10 (particules de diamètre inférieur à 10 µm). Le poids relatif de l’agriculture sur les émissions de polluants est caractéristique des départements alpins.

Cependant, le département des Alpes-de-Haute-Provence contribue peu à la pollution émise en région PACA :

8% des émissions de PM10, 2% des émissions de CO2 et 4% des émissions d’oxydes d’azote. Il est pourtant parfois touché par des masses d’air pollué en provenance de la côte, en particulier l’été : pollution photochimique qui se forme par réaction chimique entre les polluants émis et le rayonnement solaire (ozone notamment).

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VI.1.3 À l'échelle locale

À l'échelle locale, l'association AIR PACA est désormais capable, grâce à une modélisation mathématique récemment mise au point, de calculer les émissions générées par la commune, et ce pour les principaux polluants de l'air. En l'occurrence, pour la commune de Valensole, le modèle mathématique donne les résultats suivants21 [Figure 68] :

 Concernant les oxydes d'azote (NOx), la commune est responsable de 2% des émissions totales du département des Alpes-de-Haute-Provence, soit 69 tonnes par an environ. Sur ces 69 tonnes, plus des deux tiers (69%) sont générés uniquement par le trafic routier, et 23% par les activités agricoles. Rappelons que les oxydes d'azote résultent principalement de la combinaison entre l'oxygène et l'azote de l'air sous l'effet des hautes températures obtenues dans les processus de combustion ;

 Concernant le dioxyde de carbone (CO2), la commune de Valensole génère 2% des émissions totales du département, soit 22 000 tonnes par an. Sur ces 22 000 tonnes, la moitié (51 %) sont imputables au transport routier, et 20 % aux résidentiel et tertiaire. Rappelons que le dioxyde de carbone n'est considéré comme un polluant que depuis récemment, notamment en raison de son implication dans l'augmentation de l'effet de serre ;  Concernant les particules inférieures à 10 µm (PM 10), la commune est responsable de 4% des émissions totales du département, soit 39 tonnes. Plus de la moitié des émissions (52 %) provient du secteur agricole ;  Concernant les particules inférieures à 2,5 µm (PM 2,5), Valensole représente 3 % du total émis dans le département, soit 21 tonnes. Ces particules sont émises avant-tout par le secteur résidentiel-tertiaire (43 %), suivi de près par le secteur agricole (34 %) et les transports (20 %).

La commune de Valensole participe donc à hauteur de 2,75% en moyenne des émissions totales du département, ce qui peut être considéré comme faible. La plupart des émissions de la commune sont induites par le secteur agricole et les transports.

21 Sur la base des émissions de l'année 2010. 133

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Figure 68. Modélisation des émissions engendrées par la commune (AIR PACA)

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VI.2 LES POUSSIÈRES

À l'heure actuelle, s'agissant de terrains agricoles, les émissions de poussières sont très faibles au niveau du site, et uniquement liées au rythme d'exploitation des agriculteurs locaux.

Les émissions de poussières sont aujourd'hui pratiquement nulles au niveau du site. En revanche, l'étude d'impact a anticipé les émissions futures de l'exploitation de carrière Perasso dans la partie II de l'étude ("Analyse des effets du projet").

VI.3 LE NIVEAU SONORE

VI.3.1 Généralités – réglementation

Sur une carrière et ses installations annexes, les nuisances sonores sont régies par l'Arrêté ministériel du 23 janvier 1997 modifié, relatif à la limitation des bruits émis dans l'environnement par les Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE).

De plus, conformément à l’article 22.1 de l’arrêté du 22 septembre 1994 modifié :

 Toutes les précautions doivent être prises pour que les bruits émis par les activités en œuvre ne soient pas à l’origine, à l’intérieur des habitations les plus proches, pour les niveaux supérieurs à 35 dB(A), d’une émergence supérieure aux seuils admissibles ;  Les niveaux de bruits ne doivent en aucun cas dépasser 70 dB(A) le jour et 60 dB(A) la nuit en limite du site.

L'arrêté d'autorisation fixe les niveaux limites de bruit à ne pas dépasser en limite de la zone d'exploitation autorisée pour les différentes périodes de la journée (diurne et nocturne). Ces niveaux limites, qui ne peuvent excéder 70 dB(A), sont déterminés de manière à assurer les valeurs maximales d'émergence admissibles à une distance de 200 mètres du périmètre de l'exploitation.

En outre, le respect des valeurs maximales d'émergence est assuré dans les immeubles les plus proches occupés ou habités par des tiers et existant à la date de l'arrêté d'autorisation et dans les immeubles construits après cette date et implantés dans les zones destinées à l'habitation par des documents d'urbanisme opposables aux tiers publiés à la date de l'arrêté d'autorisation.

Ainsi, les émissions sonores ne doivent pas engendrer une émergence supérieure aux valeurs admissibles fixées dans le tableau ci-après, dans les zones où celle-ci est réglementée :

Niveau de bruit ambiant existant Émergence admissible pour la Émergence admissible pour la dans les zones à émergence période allant de 7 heures à 22 période allant de 22 heures à 7 réglementée (incluant le bruit de heures, sauf dimanches et jours heures, ainsi que les dimanches et l'établissement) fériés jours fériés

Supérieur à 35 dB(A) et inférieur ou 6 dB(A) 4 dB(A) égal à 45 dB(A)

Supérieur à 45 dB(A) 5 dB(A) 3 dB(A)

Tableau 34. Émergences sonores réglementaires

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VI.3.2 Le niveau sonore au sein du site

Des mesures de bruit ont été réalisées par le bureau d'études PRONETEC en juin 2007, lors du début d'exploitation de la carrière PERASSO, autorisée à l'époque par l'AP n°2006-1462 du 28 juin 2006. Cette étude [jointe en annexe] a permis de déterminer les niveaux sonores en limite de propriété de l'installation et de vérifier sa conformité avec les niveaux d'émergence réglementaires. Le calcul d'émergence consistant à soustraire le niveau de bruit ambiant (avec installation) du niveau de bruit résiduel (sans installation), "l'état initial" sonore a pu être déterminé.

Ainsi, en référence au plan reporté ci-après [Figure 69], les niveaux sonores résiduels calculés en juin 2007 étaient les suivants :

 Au point 1 (près de l'exploitation de négoce de fruits) : 51,0 dB(A) ;  Au point 2 (près de l'hôtel de La Fuste) : 44,8 dB(A) ;  Au point 3 (habitation au nord du site) : 46,1 dB(A).

3

2

1

Figure 69. Localisation des points de mesures de bruit de juin 2007 par PRONETEC

VI.4 AUTRES NUISANCES

VI.4.1 Les vibrations

Sans objet – à l'heure actuelle, l'occupation sur le site est dédiée à l'activité agricole. Il n'existe donc aucune source de vibrations.

VI.4.2 Les émissions lumineuses

Sans objet – il n'existe aujourd'hui aucune émission lumineuse sur le site.

VI.4.3 Les odeurs

Sans objet – le site n'est à l'origine d'aucune émission d'odeur. À noter que des fumures sont possibles sur les cultures céréalières, mais non constatées sur le site ou aux alentours lors de la réalisation de la présente étude.

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VI.5 SYNTHÈSE DES ENJEUX SANTÉ PUBLIQUE ET COMMODITÉS DU VOISINAGE

Tableau 35. Synthèse des enjeux liés à la santé publique et aux commodités du voisinage

Enjeux forts Enjeux moyens Enjeux faibles à nuls

- Le département des Alpes- de-Haute-Provence est très - L'exploitation devra se peu émetteur en termes de conformer aux orientations du pollution de l'air nouveau SRCAE approuvé en Qualité de l'air / juillet 2013  une analyse de la - À l'échelle locale, faibles compatibilité du projet avec ce émissions au sein de la document a été réalisée en commune, qui émanent partie III. essentiellement des transports et du secteur agricole.

- À l'heure actuelle, aucune émission de poussières Poussières / / importante au sein du site (activité agricole).

- Le niveau sonore initial, sans exploitation de la carrière Perasso, a été Niveau sonore / calculé en juin 2007  le calcul des émergences est reporté en partie II de l'étude d'impact.

- Aucune émission de vibration, de lumière ou Autres nuisances / / d'odeur n'émane du site d'étude aujourd'hui.

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VII. DOCUMENTS DE GESTION ET SERVITUDES

Avant-propos : l'objectif de ce paragraphe est de présenter l'ensemble des plans, schémas et réglementations applicables au site d'étude. Une fois recensés, la compatibilité du projet de la société PERASSO avec ces documents est analysée dans la partie III de l'étude d'impact ("Justification du projet").

VII.1 EN MATIÈRE D'OCCUPATION DES SOLS

VII.1.1 Plan d'urbanisme

VII.1.1.1 Règlement de la zone

Selon le zonage du POS actuellement en vigueur, le site d'étude est classé en zone Nc [Figure 70]. Or, l'actuel règlement du POS présente une ambiguïté concernant l'ouverture d'une carrière dans cette zone NC du fait d'une erreur "matérielle" inscrite au règlement de zone qui précise en son article Nc1 - OCCUPATIONS DU SOL ADMISES "Les ouvertures de carrières ou les renouvellements des autorisations dans les conditions fixées à l’article 106 du Code Minier et des autres textes réglementaires en vigueur", alors que l'article Nc2 (f) OCCUPATIONS DU SOL INTERDITES les interdit.

Toutefois, le SCOT de la Région de Manosque, approuvé 19/12/2012, a depuis fait figurer la carrière de l'Île du Chat sur le document graphique référencé 3.2.3 Document d'Orientations Générales-schéma de développement, et la commune de Valensole a lancé sa révision générale du POS valant PLU fin 2014 ce qui conduira à la mise en compatibilité des documents d'urbanisme courant 2017.

En ce qui concerne le futur PLU, le projet de PADD présenté en réunion publique en septembre 2016 évoque à plusieurs reprises la prise en compte du projet de carrière sur les terrains concernés [Figure 72].

Le projet de carrière est donc compatible à la fois avec le futur PLU de Valensole, et avec le SCoT de la Région de Manosque.

VII.1.1.2 Servitudes

Un plan des servitudes est annexé à l'actuel Plan d'Occupation des Sols de Valensole. Selon ce dernier, la zone d'étude est concernée par une servitude de type EL2 [Figure 71] qui correspond à une "zone submersible".

Cet enjeu a déjà été identifié comme fort lors de l'analyse des risques naturels. Il sera traité avec attention par la société PERASSO, notamment par des mesures de prévention détaillées en partie II de l'étude d'impact.

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Figure 70. Extrait du POS de Valensole et zoom sur la zone d'étude

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Figure 71. Extraits du PADD en cours d'approbation du futur PLU de Valensole

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Figure 72. Extrait du plan des servitudes annexé au POS de Valensole

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VII.1.2 ZPPAUP/AVAP

Depuis la loi du 12 juillet 2010 dite "Grenelle 2", les Aires de mise en Valeur de l'Architecture et du Patrimoine (AVAP) ont remplacé les Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP), instituées par la loi de décentralisation du 7 janvier 1983.

Les AVAP visent à donner aux communes un rôle actif dans la gestion et la mise en valeur de leur patrimoine. Elles leur permettent de mener une démarche d'analyse, de protection et d'évolution harmonieuse de territoires dont elles ont la responsabilité et surtout de promouvoir la mise en valeur du patrimoine bâti et des espaces dans le respect du développement durable.

Contrairement aux ZPPAUP, les AVAP intègrent les notions de développement durable et devront tenir compte, lorsqu’ils existent, des projets d’aménagement et de développement durable (PADD) des PLU.

En l'occurrence, aucune ZPPAUP ou AVAP n'a été définie au sein de la commune de Valensole.

VII.1.3 Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT)

VII.1.3.1 Généralités

En France, le Schéma de COhérence Territoriale (SCoT) est un document d'urbanisme qui détermine, à l’échelle de plusieurs communes ou groupements de communes, un projet de territoire qui vise à mettre en cohérence l'ensemble des politiques en matière d'urbanisme, d'habitat, de déplacements et d'équipements commerciaux, dans un environnement préservé et valorisé. Il a été instauré par la loi SRU du 13 décembre 2000.

La récente loi portant engagement national pour l'environnement, dite Grenelle II du 12 juillet 2010, renforce les objectifs des SCoT puisqu'ils doivent désormais :  Contribuer à réduire la consommation d'espace (lutter contre la périurbanisation) ;  Préserver les espaces affectés aux activités agricoles ou forestières ;  Équilibrer la répartition territoriale des commerces et services ;  Améliorer les performances énergétiques ;  Diminuer (et non plus seulement maîtriser) les déplacements ;  Réduire les émissions de gaz à effet de serre ;  Renforcer la préservation de la biodiversité et des écosystèmes.

La commune de Valensole appartient en l'occurrence au SCoT de la région de Manosque, approuvé le 28 décembre 2012.

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VII.1.3.2 Le SCoT de la région de Manosque

Le SCoT de la Région de Manosque a été révisé et approuvé le 28 décembre 2012. Il est devenu exécutoire 2 mois après, soit le 28 février 2013. Parmi les pièces constitutives du SCoT, deux documents sont importants :

 Le Plan d'Aménagement et de Développement Durable (PADD), qui fixe les objectifs des politiques publiques d'urbanisme, d'habitat, de développement économique, touristique et culturel, de loisirs, des transports, etc. ;  Le Document d'Orientations Générales (DOG), assorti de documents graphiques, qui regroupe les prescriptions à travers lesquelles le PADD s'appliquera. Le DOG est le document opposable du SCoT.

Dans cet état initial, seul le PADD a été analysé. En revanche, les prescriptions du DOG ont été prises en compte dans la partie III de l'étude d'impact ("Justification du projet"), afin de statuer sur la compatibilité du projet avec ce document.

Réunis en assemblée syndicale, les élus des communes inscrites dans le SCoT ont défini 3 grandes orientations en matière d'aménagement de l'espace :

 OBJECTIF 1 : Placer la qualité de l'environnement et des paysages au premier plan des préoccupations urbaines ;  OBJECTIF 2 : Structurer et hiérarchiser le territoire pour équilibrer les fonctions urbaines et rationaliser les déplacements ;  OBJECTIF 3 : Promouvoir, valoriser les ressources économiques et protéger l'espace agricole.

Parmi les informations contenues dans ce document et susceptibles d'avoir un lien avec le projet de la société PERASSO, on note que :

 Les projets développés au sein du territoire du SCoT doivent être "en adéquation avec les chartes paysagères des Parcs Naturels Régionaux du Luberon et du Verdon" ;  La protection des zones agricoles figure comme l'un des objectifs phares du SCoT. À ce sujet, le PADD précise qu'il convient de "préserver l'équilibre paysage ouvert/paysage fermé" et de "maintenir les corridors écologiques". Le site d'étude est d'ailleurs recensé comme un "espace ouvert à vocation agricole à protéger" ;  Parmi les massifs naturels à préserver en priorité figure le "tombant du plateau de Valensole en direction de la Durance" (qui ne concerne pas directement la zone d'étude) ;  Le site d'étude est localisé sur le couloir de migration majeur du territoire du SCoT, parallèle à la Durance ;  À l'horizon 2020-2030, le document prévoit une augmentation de 16 à 27 % de la population actuelle. Le territoire doit donc impérativement s'adapter, notamment en termes d'équipements, d'habitat, de services, etc. ;  Le pont de Manosque sur la Durance devrait être rénové. Il est aussi prévu d'"améliorer la RD.4 pour valoriser la liaison nord/sud par la rive gauche" ;  Les ripisylves bordant les cours d'eau doivent être "préservées afin de prendre en considération les corridors écologiques aquatiques" ;  Selon la cartographie finale, la zone d'étude appartient au "pôle productif et secteur de développement" du territoire du SCoT.

Enfin, remarquons que le SCOT a clairement identifié le secteur d'étude comme zone réservée à l'exploitation de carrière dans sa carte générale de schéma de développement [Figure 73]. Cette carte reprend en effet l'AP obtenu en 2006 par PERASSO.

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Zone dédiée aux exploitations de carrières

(d'autres activités y sont possibles, notamment

l'agriculture)

Figure 73. Extrait du SCOT de Manosque désignant les zones réservées aux exploitations de carrières

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VII.1.4 Les lois Montagne et Littoral

VII.1.4.1 La loi Montagne

La loi n°85-30, dite loi Montagne relative au développement et à la protection de la montagne, date du 9 janvier 1985. Elle est codifiée dans les articles L.145-1 à L.145-13 et R.145-1 à R.145-10 du Code de l'Urbanisme. Cette loi tente d'établir un équilibre entre le développement et la protection de la montagne, et notamment de 8 massifs particuliers :

 Les Alpes du nord ;  Les Alpes du sud ;  Les Pyrénées ;  La Corse ;  Le Jura ;  Les Vosges ;  Le Massif Central ;  La Réunion.

Cette loi fixe plusieurs objectifs :

 La préservation des terres nécessaires au maintien et au développement des activités agricoles, pastorales et forestières ;  La protection des espaces, paysages et milieux caractéristiques du patrimoine naturel et culturel montagnard (gorges, grottes, glaciers, lacs, etc.) ;  La maîtrise de l'urbanisation en zone de montagne ;  L'orientation du développement touristique et la maîtrise de l'implantation d'Unités Touristiques Nouvelles (UTN) ;  La préservation des rives naturelles des plans d'eau ;  La limitation de la création de nouvelles routes et la délimitation des zones d'implantation des remontées mécaniques.

Concernant la commune de Valensole, et sachant que l'ensemble du département des Alpes-de-Haute- Provence est considéré comme appartenant au massif des Alpes (cf. décret n°2004-69 du 16 janvier 2004 consolidé relatif la délimitation des massifs), elle est par conséquent soumise à la loi Montagne. Le présent projet doit donc être compatible avec ses principales orientations.

VII.1.4.2 La loi Littoral

La loi Littoral a été votée à l'unanimité par le Parlement français en 1986 et est entrée en vigueur le 3 janvier 1986, date de sa parution au Journal Officiel. Cette loi vise notamment à encadrer l'aménagement de la côte pour la protéger des excès de la spéculation immobilière et permettre le libre accès au public sur les sentiers littoraux. Elle est codifiée dans les articles L.146-1 à L.146-9 du Code de l'Urbanisme.

La commune de Valensole et, par déduction, le secteur d'étude, ne sont pas soumis à la loi Littoral.

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VII.2 DOCUMENTS DE GESTION DES EAUX

VII.2.1 Le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux

VII.2.1.1 Présentation

L’Union européenne s’est engagée dans la voie d’une reconquête de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques en adoptant le 23 octobre 2000 la Directive 2000/60/CE dite Directive Cadre sur l’Eau, transposée en droit français par la loi n°2004-338 du 21 avril 2004. Celle-ci impose à tous les états membres de maintenir ou recouvrer un bon état des milieux aquatiques à compter de 2015.

Le bon état est atteint lorsque :  Pour une masse d’eau superficielle, l’état écologique et l’état chimique sont très bons ;  Pour une masse d’eau souterraine, l’état quantitatif et l’état chimique sont bons.

Toutefois, la réglementation prévoit que, si pour des raisons techniques, financières ou tenant aux conditions naturelles, les objectifs de bon état ne peuvent être atteints dans ce délai, le SDAGE peut fixer des échéances plus lointaines, en les motivant, sans que les reports puissent excéder la période correspondant à 2 mises à jour du SDAGE (art. L.212-1 V du Code de l’Environnement), soit 2021 ou 2027.

VII.2.1.2 Le SDAGE Rhône Méditerranée

Le SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) du Bassin Rhône Méditerranée-Corse existe depuis décembre 199622. Sa dernière version (SDAGE RM 2016-2021) vient d'être approuvée par l'arrêté du 3 décembre 2015 portant approbation du schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux du bassin Rhône Méditerranée et arrêtant le programme pluriannuel de mesures correspondant (JORF n°0295 du 20 décembre 2015).

Le bassin Rhône-Méditerranée concerne :  8 régions, en tout ou partie et 28 départements ;  127 000 km2 (25 % du territoire national) ;  15 millions d’habitants ;  5 parcs nationaux ;  2 786 masses d'eau superficielles ;  238 masses d'eau souterraines.

En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le SDAGE Rhône-Méditerranée concerne :  6 départements (31 400 km2) ;  Près de 5 millions d'habitants ;  4 Parcs nationaux (Calanques, Port-Cros, Mercantour et Écrins) ;  Des zones de montagnes, plaines littorales, vallée du Rhône et de la Durance, littoral rocheux, etc.

Le SDAGE RM est un instrument de planification qui s’appuie désormais sur 9 orientations fondamentales lesquelles s’imposent notamment aux administrations, collectivités locales, établissement publics, etc. Le nouveau SDAGE 2016-2021 a en effet ajouté une neuvième orientation par rapport au schéma précédent (2010- 2015), l'orientation fondamentale n°0, intitulée "s'adapter aux effets du changements climatiques".

22 Suite à la loi n°2002-92 du 22 janvier 2002 relative à la Corse, le bassin Rhône-Méditerranée-Corse a été séparé en 2 bassins (bassin Rhône- Méditerranée et bassin de Corse), tous deux disposant d’un comité de bassin compétent sur son territoire. Depuis 2010, chacun des 2 bassins dispose de son propre SDAGE et programme de mesure. 146

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Ces orientations fondamentales figurent ci-dessous [Tableau 36]. Elles concernent l’ensemble des masses d’eau du bassin. Leur bonne application doit permettre de contribuer à l’atteinte des objectifs environnementaux du SDAGE.

ORIENTATION LIBELLÉ

OF 0 S'adapter aux effets du changement climatique

OF 1 Privilégier la prévention et les interventions à la source pour plus d'efficacité

OF 2 Concrétiser la mise en œuvre du principe de non dégradation des milieux aquatiques Prendre en compte les enjeux économiques et sociaux des politiques de l'eau et assurer une OF 3 gestion durable des services publics d'eau et d'assainissement Renforcer la gestion de l'eau par bassin versant et assurer la cohérence entre aménagement du OF 4 territoire et gestion de l'eau Lutter contre les pollutions, en mettant la priorité sur les pollutions par les substances OF 5 dangereuses et la protection de la santé OF 6 Préserver et restaurer le fonctionnement naturel des milieux aquatiques et des zones humides

Atteindre l'équilibre quantitatif en améliorant le partage de la ressource en eau et en anticipant OF 7 l'avenir Augmenter la sécurité des populations exposées aux inondations en tenant compte du OF 8 fonctionnement naturel des milieux aquatiques

Tableau 36. Liste des 9 orientations fondamentales du SDAGE Rhône Méditerranée 2016-2021

Ces 9 orientations fondamentales s'appuient sur 7 questions importantes (QI) soumises à la consultation du public et des assemblées lors de l'instruction du schéma. Il s'agit de :

 QI 1 : Eau et changement climatique ;  QI 2 : État physique et biologique des milieux aquatiques ;  QI 3 : Gestion durable du patrimoine et des services publics d'eau et d'assainissement ;  QI 4 : Lutte contre les pollutions ;  QI 5 : Risque d'inondation ;  QI 6 : Mer Méditerranée ;  QI 7 : Gouvernance et efficacité des politiques de l'eau.

Au sein de l’Atlas du SDAGE Rhône-Méditerranée, le projet se situe dans le bassin versant de la Durance, et plus particulièrement dans le sous-bassin versant DU_13_13 "Moyenne Durance aval". Les principaux cours d'eau concernés sont la "Durance de l'Asse au Verdon" (FR_DR_267), "le Largue de la Laye à la confluence avec la Durance" (FR-DR-268) et le "Ravin de Drouye" (FR-DR-11135). La masse d’eau souterraine concernée est la FR_DO_302 intitulée "Alluvions de la Durance aval et moyenne et de ses affluents".

La compatibilité du projet avec le SDAGE Rhône-Méditerranée est analysée en partie III de l'étude d'impact.

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VII.2.2 Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux

VII.2.2.1 Généralités

Le schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) a été institué par l’article 5 de la loi sur l’eau du 3 janvier 1992, précisé par le décret n°92-1042 du 24 septembre 1992, et codifié par les articles L.212-3 à L.212-11 du Code de l’Environnement.

Le SAGE est un outil de planification à portée réglementaire qui fixe les orientations d’une politique de l’eau globale et concertée, sur une unité hydrographique cohérente (un sous bassin correspondant à une unité hydrographique ou à un système aquifère), tant en termes d’actions que de mesures de gestion. Il est élaboré par une Commission Locale de l’Eau (CLE) et doit être compatible avec les orientations du SDAGE.

Les étapes de l’élaboration d’un SAGE sont :

 Mobilisation des acteurs et élaboration d’un dossier justificatif du périmètre ;  Consultation des communes, des collectivités locales et du comité de bassin sur le périmètre ;  Arrêtés préfectoraux approuvant le périmètre et constituant la CLE ;  Élaboration du SAGE ;  Arrêté préfectoral approuvant le SAGE ;  Mise en œuvre du SAGE.

En l'occurrence, la commune de Valensole est concernée par le Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux du Verdon, approuvé le 13 octobre 2014.

VII.2.2.2 Le SAGE du Verdon

Porté par le Parc Naturel Régional du Verdon depuis 1999, le SAGE du Verdon a été approuvé par arrêté interpréfectoral le 13 octobre 2014. Le périmètre du SAGE, approuvé en août 2000, comprend les 165 km que parcourt le Verdon ainsi que ses affluents et les 5 retenues d'eau artificielles d'EDF (tronçons naturels, tronçons soumis à éclusées, tronçons court-circuités en débits réservés et lacs). Au total, le SAGE couvre une superficie de 2 289 km².

Le Verdon est une rivière à forts enjeux pour les 3 raisons principales suivantes :

 D'une part parce que son débit permet à EDF de produire de l'hydroélectricité qui, interconnectée avec la Durance, représente plus de 10 % de la production nationale ;  D'autre part parce que sa capacité de plus d'un milliard de m3 d'eau en fait le château d'eau de la Provence ;  Enfin, parce que le Verdon connaît une renommée internationale et un fort attrait touristique. Des enjeux forts qui peuvent par ailleurs générer des conflits d'usage (d'où la procédure d'élaboration d'un SAGE).

Face à ces enjeux, le SAGE a fixé 5 enjeux prioritaires à relever dès son application :

 Rechercher un fonctionnement hydraulique et biologique permettant la satisfaction des différents usages, la préservation des milieux naturels et la gestion des risques ;  Préserver et valoriser la patrimoine naturel, exceptionnel mais fragile et soumis à de nombreuses contraintes ;  Aller vers une gestion solidaire de la ressource ;  Assurer une qualité des eaux permettant la satisfaction des différents usages et préservant les potentialités biologiques ;  Concilier les activités touristiques liées à l'eau avec les autres usages et la préservation des milieux. 148

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Chacun de ces enjeux prioritaires a ensuite été décliné en objectifs dans le document du SAGE. La compatibilité du projet PERASSO avec ces objectifs est analysée dans la partie III de l'étude d'impact.

VII.2.3 Contrat de milieu

VII.2.3.1 Généralités

Un contrat de milieu (généralement contrat de rivière, mais également de lac, de baie ou de nappe) est un accord technique et financier entre partenaires concernés pour une gestion globale, concertée et durable à l'échelle d'une unité hydrographique cohérente. Le contrat de milieu est un outil pertinent pour la mise en œuvre des SDAGE et des programmes de mesures approuvés en 2009 pour prendre en compte les objectifs et dispositions de la directive cadre sur l'eau.

C'est un programme d'actions volontaire et concerté sur 5 ans avec engagement financier contractuel (désignation des maîtres d'ouvrage, du mode de financement, des échéances des travaux, etc.). Ces contrats sont signés entre les partenaires concernés : préfet(s) de département(s), agence de l'eau et les collectivités locales (conseil général, conseil régional, communes, syndicats intercommunaux ...).

VII.2.3.2 Contrat de rivière du Val de Durance

Le site d'étude est concerné par le contrat de rivière du Val de Durance, établi pour une durée de 7 ans (2008-2014) et dont la charte d'objectifs a été signée dès janvier 2001.

Entièrement compris au sein de la Provence-Alpes-Côte d'Azur, le bassin versant de la Durance est en effet un atout majeur de la région qu'il est désormais impératif de protéger, de valoriser et de pérenniser. Initiée dès la création du Syndicat Mixte d'Aménagement de la Vallée de la Durance (SMAVD), en 1976, la volonté de préserver la vallée de la Durance est aujourd'hui partagée par l'ensemble des décideurs régionaux : conseil régional, conseils départementaux, communautés de communes, communes, agence de l'eau ou encore usagers comme EDF.

La Durance, qui possède de nombreux atouts, est devenue en quelques années un enjeu majeur de la région PACA. L'abondance de ses eaux tout d'abord a permis depuis longtemps d'irriguer ses terrasses alluviales et de mettre en valeur la fertilité des sols qui la bordent. Son potentiel hydro-électrique en fait également une des rivières les plus productives de France puisque la chaîne Durance-Verdon produit chaque année près de 10% de l'hydroélectricité française. Enfin, la richesse biologique de ses ripisylves en fait l'un des principaux corridors écologiques de la région.

Mais la rivière connaît en contrepartie plusieurs faiblesses : l'utilisation de la ressource parfois à l'excès assèche par périodes le cours de la rivière en aval et de nombreux problèmes de pollutions ou de dégradations morphologiques sont apparus au fil des années. Enfin, les fréquentes crues de la Durance, et notamment celle de 1994 qui a ravagé plusieurs hectares, ont engendré de nombreuses dégradations au niveau des digues de protection.

Face à ces enjeux, une démarche d’approche globale à l’échelle de la Basse et de la Moyenne Durance a été initiée en 1998. Elle a abouti en 2001 au Schéma global d’aménagement et de gestion de la Durance sur lequel est basé aujourd’hui le Contrat de Rivière de la Durance (2008-2014).

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Porté par le SMAVD, qui s'assure notamment de l'exécution de ses différentes opérations, le contrat de rivière essaye de répondre à plusieurs objectifs :

 Assurer la sécurité du dispositif de protection contre les inondations en cohérence avec l'occupation de la plaine ;  Accroître la qualité et la diversité des milieux naturels alluviaux et aquatiques ;  Protéger la ressource en eau de la nappe alluviale ;  Favoriser le développement harmonieux des usages de la rivière en respectant les contraintes de sécurité engendrées par le fonctionnement des aménagements hydroélectriques ;  Engager la réflexion sur la gestion de l'eau de la Durance ;  Restaurer et promouvoir le patrimoine lié à l'eau ;  Assurer une cohérence entre le fonctionnement prévisible de la Durance, les usages de la plaine, les objectifs de gestion de l'espace alluvial et les enjeux de protection.

Désormais, afin de satisfaire ces objectifs, le contrat de rivière présente 81 actions, elles-mêmes déclinées en plusieurs opérations qui correspondent à une intervention précise avec un maître d'ouvrage, un plan de financement et une date prévisionnelle de travaux.

Ces actions sont organisées selon les volets usuels des contrats de rivière :

 Volet A : Amélioration de la qualité des eaux : travaux d'assainissement, traitement des principales sources de pollutions, etc. ;  Volet B0 : Gestion du milieu physique : restauration du transit des graviers de l'amont vers l'aval, correction des débits insuffisants en aval, lutte contre l'enlimonement du lit, etc. ;  Volet B1 : Restauration et gestion des milieux naturels : préservation des milieux remarquables, renforcement de la protection des sites remarquables, assurer le franchissement des seuils et barrages par les poissons, etc. ;  Volet B2 : Gestion des crues : amélioration de la fiabilité des ouvrages de protection contre les crues, augmentation de l'espace de mobilité de la Durance, prévention des inondations, etc. ;  Volet B3 : Actions sur la ressource en eau ;  Volet C : Animation, éducation à l'environnement, suivis et usages.

Le site d'étude est concerné par le contrat de rivière du Val de Durance. La compatibilité du projet avec ce document a été analysée dans la partie III de l'étude d'impact.

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VII.3 LE SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIÈRES

VII.3.1 Généralités

Le Schéma Départemental des Carrières (SDC) a été conçu pour assurer une gestion harmonieuse des ressources naturelles et permettre de définir les conditions générales d’implantation des carrières dans le département.

Il constitue un instrument d’aide à la décision lors des demandes d’autorisation d’ouverture en application de la législation sur les installations classées. Ainsi, il prend en compte la couverture des besoins en matériaux, la protection des paysages et des milieux naturels sensibles, la gestion équilibrée de l’espace, tout en favorisant une utilisation économe des matières premières.

Il représente enfin la synthèse d’une réflexion approfondie et prospective, non seulement pour l’impact de l’activité des carrières sur l’environnement mais, à un degré plus large, sur la politique des matériaux dans le département.

Le présent projet de carrière est en l'occurrence soumis au Schéma Départemental des Carrières des Alpes-de- Haute-Provence, détaillé ci-après. (NB : les SDC vont prochainement être remplacés par des Schémas Régionaux des Carrières. Celui de Provence-Alpes-Côte-d'Azur est en cours d'élaboration).

VII.3.2 Le Schéma départemental des Carrières 04

Le Schéma Départemental des Carrières des Alpes-de-Haute-Provence, actualisé en 2007, a été approuvé le 30 janvier 2008.

Par rapport au premier Schéma Départemental des Carrières approuvé en 2002, les éléments complémentaires de la mise à jour proposée visent à prendre en compte l’état initial des besoins, des évolutions en matière de protection de l’environnement pendant et après l’exploitation, afin de permettre l’élaboration de projets d’exploitation de carrières, leurs instructions et des prises de décision qui respectent l’ensemble des enjeux dans de tels projets.

La mise à jour du SDC 04 a pour objectif d’en faciliter l’exécution, sans pour autant changer l'économie globale du document approuvé, ni les grandes orientations. Enfin, elle vise à faciliter la mise en cohérence et/ou la compatibilité avec d’autres plans et programmes départementaux ou régionaux.

VII.3.2.1 Le marché des granulats dans le secteur Digne-Manosque

Le secteur de Digne-Manosque s’étend essentiellement au sud-ouest du département des Alpes-de-Haute- Provence et regroupe 83 communes (dont 3 dans les Hautes-Alpes et 1 dans le Var) pour 32% de sa surface et 82% de sa population.

 État des besoins et des gisements disponibles :

NB : sont cités ci-dessous, en italique, des paragraphes extraits du SDC 04. Certains d'entre eux ne sont cependant plus d'actualité. Nous avons donc, lorsque nécessaire, pris le soin d'actualiser ces informations.

Dans ce secteur et la vallée de la Durance, les gisements actuels de matériaux durs du département sont épuisés. Or ce département, du fait d'un important linéaire de voirie pour une faible population, présente un niveau de consommation de granulats supérieur à la moyenne nationale. La construction du réacteur ITER va par ailleurs engendrer un fort besoin en matériaux de haute qualité, tant pour les enceintes de confinement radioactif que pour les voiries.

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Éléments d'actualisation :

 La carrière JAUBERT EXPLOITATION CONCASSAGE de Gréoux-les-Bains a entre-temps été autorisée par arrêté préfectoral du 29 juillet 2015. Cet arrêté autorise la carrière pour une durée de 30 ans et un rythme de production moyen de 330 000 tonnes par an ;  Le chantier ITER a désormais débuté ;

Les gisements de matériaux nobles en roches massives les plus proches du secteur sont constitués par la Provence cristalline, les porphyres du Var et les roches dures du Mercantour dans les Alpes-Maritimes, soit à plus de 150 kilomètres. Ainsi, à cause du transport, le prix des matériaux double tous les 50 km.

À ce propos, le Schéma Départemental des Carrières des Alpes-de-Haute-Provence a étudié l'impact économique et les coûts environnementaux du transport des granulats. Il en ressort qu'une augmentation de 10 km de la distance moyenne de transport des granulats engendrerait :

 Une augmentation de la dépense d'entretien du réseau routier sur la région de 65 millions d'euros par an ;  Une surconsommation de carburant de 5 400 tonnes sur une année, soit une augmentation de 4% de la consommation des poids lourds dans la région.

Aussi, il importe que l'extraction soit la plus proche des lieux d'utilisation (ce qu'offre le projet de la société PERASSO).

Concernant le besoin annuel en silico-calcaires pour couches de roulement routières et bétons hautes performances, ce dernier est identifié par le SDC 04 à 220 000 tonnes de matériaux traités, soit 550 000 tonnes de matériaux extraits. Or les autorisations actuelles pour ce type de matériaux sont désormais limitées à 76 000 tonnes/an, fournies par deux curages situés dans la partie Est du département.

Le SDC 04, dans sa dernière version, comptabilise dans la production les carrières fermées ou sur le point de l'être suivantes :

 La carrière PERASSO de l'Île du Chat, objet du présent dossier ;  La carrière PERASSO de Vinon-sur-Verdon officiellement fermée depuis le 24/10/2012 ;  Les carrières SATRAP et LAZARD, situées à Vinon-sur-Verdon, qui sont épuisées ;  La société CBA, qui a succédé à SATRAP sur le site de Vinon-sur-Verdon. Cette installation dispose de dispositifs de traitement mais importe ses matériaux du gisement de PEYROLLES, dans les Bouches-du- Rhône, à 27 km.

Il en résulte que les granulats pour couches de roulement routières et bétons haute performance destinés à répondre à la demande des Alpes-de-Haute-Provence proviennent de gisements des Bouches-du-Rhône (PEYROLLES), des Hautes-Alpes (VENTAVON) et du nord du département du Var (VINON-SUR-VERDON), moyennant les coûts économiques et environnementaux décrits ci-dessus, qui se sont aggravés après l'épuisement du gisement de Vinon.

Éléments d'actualisation :

 Depuis la rédaction du SDC 04, la carrière JAUBERT EXPLOITATION CONCASSAGE de Gréoux-les-Bains a été autorisée par arrêté préfectoral du 29 juillet 2015. Cet arrêté autorise la carrière pour une durée de 30 ans et un rythme de production moyen de 330 000 tonnes par an.

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Ainsi, sur les 550 000 tonnes de besoins en matériaux silico-calcaires, au moins 220 000 tonnes restent encore à pourvoir, sachant en outre que la carrière de Gréoux-les-Bains a également pour marché potentiel le nord- ouest du Var.

VII.3.2.2 Les orientations du SDC 04

La mise à jour du schéma départemental des carrières a pour objectif d'en faciliter l'exécution sans pour autant changer l'économie globale du document ni les grandes orientations qui sont :

 Favoriser le bon emploi des matériaux issus des terrassements, des dragages et du recyclage des matériaux issus du BTP ;  Réserver à titre principal l'usage des matériaux extraits des gisements d'alluvions silico-calcaires à la fabrication de couches de roulement de chaussées ;  Rapprocher la satisfaction des besoins aux quantités autorisées ;  Prendre en compte toutes les caractéristiques de la faune, de la flore, des paysages du département des Alpes-de-Haute-Provence, et proposer les mesures qui éviteront d'y porter atteinte, ou permettront de limiter ces atteintes ou de les compenser ;  Prendre en compte toutes les caractéristiques des réseaux hydrauliques de surface et des nappes dans le cadre du SDAGE et des plans ou schémas qui en découleront ;  Restituer des espaces remis en état en fonction d'un usage ultérieur.

De plus, comme pour la majorité des départements de la région, les principaux enjeux mis en relief par le SDC des Alpes de-Haute-Provence concernent :

 L’arrêt des extractions de matériaux dans le lit mineur des cours d'eau (sauf en cas d’entretien des cours d’eau) ;  La mise en œuvre de mesures de protection sur les terrasses alluviales (dans l'espace de mobilité du cours d’eau) ;  La garantie de réserver l’usage des matériaux alluvionnaires pour des usages nobles ;  La reconversion des produits alluvionnaires vers des produits de roches massives, notamment les remblais ;  Le développement de l’utilisation des matériaux issus du recyclage et des matériaux de substitution ;  La protection du patrimoine archéologique, historique, culturel, paysager ;  La protection des eaux et des nappes à usages d'AEP ;  La préservation des commodités du voisinage (bruit, poussières, trafic) ;  Le réaménagement des carrières, qui doit être prévu et réalisé au fur et à mesure.

La compatibilité du projet de la société PERASSO avec le SDC 04 est analysée dans la partie III de l'étude d'impact.

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VII.4 LE PLAN DÉPARTEMENTAL DE GESTION DES DÉCHETS DU BTP

VII.4.1 Généralités

La circulaire du 15 février 2000 impose l'élaboration de plans départementaux de gestion des déchets de chantiers du bâtiment et des travaux publics dans chaque département. Aussi, un comité de pilotage réunissant, sous l’égide de la CCI 04, les organisations professionnelles (CAPEB 04 et FDBTP 04) et les partenaires publics (Région, CG 04, CMA 04), a élaboré le Plan de gestion des déchets du BTP des Alpes-de-Haute-Provence en juin 2002.

À partir de l’analyse critique de la situation, le plan a pour objectif de préciser les moyens à prévoir pour la gestion des déchets de chantier du BTP dans le département ainsi que les conditions de leur mise en œuvre, et plus explicitement à :

 Fixer les objectifs à court et moyen termes ;  Préciser les responsabilités respectives des différents acteurs concernés ;  Proposer une démarche d’adaptation intégrant l’obligation de répondre à l’urgence ;  Définir les mesures d’accompagnement à mettre en œuvre (information, concertation, formation, assistance,…) ;  Préciser la nature et l’importance de la contribution des organisations professionnelles pour la mise en œuvre et le suivi du plan.

La partie hors d'eau de l'excavation sera remblayée au moyen de déchets inertes issus du BTP. À ce titre, le projet PERASSO est donc concerné par le plan de gestion des déchets du BTP 04.

VII.4.2 Présentation

Le PDG BTP 04 a été établi en Juin 2002. À ce jour, il n’a toujours pas été actualisé, hormis quelques chiffres partiels en 2008 sur la base de la situation de 2007.

Le plan de gestion rappelle que le département des Alpes-de-Haute-Provence comprend 4 arrondissements (, Castellane, Digne-les-Bains et Forcalquier). Sur une population de 150 000 habitants, 30% résident dans les 3 agglomérations que sont Manosque, Digne et Sisteron.

Le volume de déchets du bâtiment est estimé à partir du ratio national extrapolé au niveau régional en kg/hab.an, retenu à 430kg/hab.an pour les Alpes-de-Haute-Provence. Parmi ces déchets du bâtiment, les inertes correspondent à environ 2/3 du volume soit environ 41 500 tonnes, provenant à 10 % de la construction, 45 % de la démolition et 45 % de la réhabilitation.

Pour les déchets des travaux publics, le gisement départemental a été estimé en adoptant un ratio de 1,7 t/hab/an. Parmi ces déchets des travaux publics, les inertes représentent 80 % du volume produit, soit environ 200 000 tonnes par an.

Ainsi, le gisement annuel des inertes issus des chantiers du BTP représente environ 240 000 t/an.

Des chiffres partiellement actualisés en 2008 (source : btp-environnement-04) indiquaient une belle progression de ce gisement potentiel avec un tonnage annuel total s’élevant à 359 000 tonnes, dont 316 000 tonnes d’inertes (soit près de 14 %). Ces matériaux inertes recueillis ont pour vocation à être, autant que faire se peut, recyclés et valorisés sur le marché des granulats.

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Selon l'agence BTP-environnement 04, 8 sites accueillant des déchets inertes sont recensés au sein du département : BARCELONNETTE, ALLOS, , MALIJAI, , BANON, et MANOSQUE qui est le plus près de la zone d'étude.

En 2013, le Profil Environnemental Régional (PER) PACA indiquait, dans son diagnostic dédié aux déchets, que 8,5 millions de tonnes de déchets inertes du BTP sont traitées chaque année dans la région par une cinquantaine de sites. Le PER indiquait également : "on constate, pour l'ensemble de la région PACA, un manque d'installations de stockage de déchets inertes. Il faudrait un nombre sensiblement plus élevé, en particulier pour les départements les plus urbanisés". Or rappelons que le secteur de Manosque prévoit, selon le SCOT, une augmentation de la population de 16 à 27 % d'ici l'horizon 2020-2030.

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VII.5 DOCUMENTS DE GESTION ÉCOLOGIQUE

VII.5.1 Le Schéma Régional de Cohérence Écologique

VII.5.1.1 Généralités

Le Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE) a été instauré par la loi Grenelle 2 dans l’objectif de freiner la perte de biodiversité par la reconstitution d’un réseau écologique fonctionnel. Il est élaboré conjointement par la Région et l’État, en association avec un comité régional TVB (Trame Verte et Bleue).

Ce document comporte une cartographie au 1/100 000e des continuités écologiques à enjeu régional, opposable aux documents d’urbanisme, et un plan d’action.

En région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, l’élaboration du SRCE, co-pilotée par l’État et la Région, a démarré fin novembre 2011 par la désignation d’un groupement de maîtrise d’œuvre qui regroupe à la fois des compétences naturalistes terrestres et aquatiques, d’aménagement du territoire, de communication et de concertation. C’est le groupement ECO-MED/G2C/Aqualogiq/Appel d’Air qui a été retenu au terme d’un appel d’offres lancé par la DREAL PACA.

Une première version du document est parue en juillet 2013. Cette version a été mise en consultation restreinte, puis en enquête publique. Suite à ces étapes clés, les co-pilotes ont procédé aux modifications demandées par la commission d’enquête. Des réunions plénières de restitution ont été organisées en juillet 2014 dans les départements afin de présenter les évolutions du document SRCE.

Suite à ces réunions plénières, le SRCE a connu ses dernières modifications pour une présentation à l’assemblée plénière de la Région en octobre 2014 pour une validation dans le même temps.

Ainsi, le Schéma Régional de Cohérence Écologique de PACA a été adopté en séance plénière régionale le 17 octobre 2014. Il a ensuite été définitivement approuvé par arrêté ministériel du 26 novembre 2014.

VII.5.1.2 Présentation du document

Le SRCE PACA comprend deux pièces principales :

 Le document SRCE proprement dit, qui contient le diagnostic du territoire, identifie les enjeux de continuité et présente plusieurs éléments chiffrés relatifs à la trame verte et bleue régionale ;  Un atlas cartographique au 1/100 000ème, qui présente les éléments de la TVB.

Le SRCE s'accompagne de plusieurs autres documents tels qu'un résumé non technique, une évaluation environnementale, une banque de données numériques, etc.

Parmi les chiffres importants contenus dans le document, on retient que :

 La couverture de la trame verte et bleue représente 63 % de la surface régionale ;  Parmi cette surface, 59 % du territoire a été identifié comme réservoir de biodiversité ;  4 % du territoire a une fonction de corridor écologique ;  La composante bleue de la TVB couvre la quasi-totalité des zones humides et 52,6 % des cours d'eau de la région ;  La couverture forestière est largement supérieure à la moyenne nationale, car elle occupe 48 % de la superficie régionale (contre un tiers au niveau national) ;  30 % du territoire de PACA est couvert par une zone du réseau Natura 2000 ;

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 La couverture des ZNIEFF est la plus importante du territoire métropolitain, avec 54 % du territoire régional ;  Si les réservoirs de biodiversité représentent 63 % de la superficie régionale, 84 % doivent faire l'objet d'une recherche de préservation optimale ;  Concernant la trame bleue, si 50 % des cours d'eau ont été identifiés en tant que réservoirs/corridors, 42,3 % sont considérés comme devant faire l'objet d'une recherche de remise en état optimale.

VII.5.1.3 Le plan d'action stratégique

Le plan d'action stratégique du SRCE PACA comporte 4 orientations stratégiques et 19 actions, toutes opposables. Elles sont présentées ci-dessous :

Orientation stratégique 1 : Agir en priorité sur la consommation d'espace par l'urbanisme et les modes d'aménagement du territoire pour la préservation des réservoirs de biodiversité et le maintien de corridors écologiques

ACTION 1. Co-construire la trame verte et bleue à l'échelle des documents d’urbanisme SCoT, PLU, PLUI, cartes communales ; ACTION 2. Maîtriser une urbanisation pour des modes de vie plus durables ; ACTION 3. Transcrire dans les documents d’urbanisme les objectifs de préservation et de remise en état des continuités grâce aux sous-trames identifiées dans le SRCE ; ACTION 4. Développer de nouvelles formes urbaines et gérer les espaces de respiration ; ACTION 5. Mettre en cohérence et assurer la continuité dans le temps des politiques publiques territoriales ; ACTION 6. Mettre en œuvre le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau Rhône Méditerranée (SDAGE RM) ; ACTION 7. Restaurer les fonctionnalités naturelles des cours d’eau ; ACTION 8. Concevoir et construire des projets d’infrastructures et d’aménagement intégrant les continuités écologiques ; ACTION 9. Assurer une gestion des infrastructures et des aménagements compatible avec les enjeux de préservation des réservoirs de biodiversité ; ACTION 10. Améliorer la transparence des infrastructures linéaires existantes ;

Orientation stratégique 2 : Maintenir du foncier naturel, agricole et forestier et développer des usages durables au regard des continuités écologiques

ACTION 11. Mettre en œuvre une animation foncière territoriale pour une mobilisation ciblée des outils fonciers; ACTION 12. Assurer la cohérence des politiques publiques en faveur de la biodiversité ; ACTION 13. Valoriser les fonctionnalités écologiques potentielles de l’agriculture ; ACTION 14. Développer et soutenir des pratiques forestières favorables aux continuités écologiques ;

Orientation stratégique 3 : Développer les solutions écologiques de demain en anticipant sur les nouvelles sources de fragmentation et de rupture

ACTION 15. Développer les connaissances et l’organisation des données ; ACTION 16. Ouvrir le champ de la recherche, du développement et de l’expérimentation sur de nouvelles solutions ; ACTION 17. Accroître les compétences par la création d’outils et développer un " réflexe" de prise en compte systématique de biodiversité et de la question des fonctionnalités ; ACTION 18. Créer des modes opératoires «facilitants» pour les porteurs de projets d’infrastructure et d’aménagement ; 157

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ACTION 19. Valoriser, accentuer et développer positivement le rôle des aménagements et ouvrages dans leurs fonctions favorables à la biodiversité ;

Orientation stratégique 4 : Restaurer, protéger et développer une trame d'interface terre-mer dont le fonctionnement semble directement lié à la création ou à la conservation de réservoirs de biodiversité littoraux ou marins.

VII.5.1.4 État de la trame verte et bleue au droit du site

L'atlas cartographique du SRCE comporte trois cartes principales :

 La présentation générale de la trame verte et bleue, opposable (carte 1) ;  Une représentation plus détaillée de ces informations, par sous-trames (carte 2) ;  Une représentation des objectifs assignés à chaque compartiment (carte 3).

Selon ces cartes, représentées ci-après [Figures 74 à 76], l'état des trames vertes et bleues au droit du site est le suivant :

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Figure 74. Extrait de la carte 1 du SRCE PACA – Représentation générale de la TVB

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Figure 75. Extrait de la carte 2 du SRCE PACA – Représentation des sous-trames de la TVB

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Figure 76. Extrait de la carte 3 du SRCE PACA – Objectifs assignés aux éléments de la TVB

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Ainsi, à la lecture de ces cartes :

 Selon la carte 1, le site est localisé en bordure de la trame bleue de la Durance, considérée comme réservoir de biodiversité. Selon la légende associée, il appartient aussi à l'espace de fonctionnalité de la Durance, tandis que la plate-forme Lazard et les habitations riveraines sont classées en "espaces artificialisés". On remarque enfin le nombre important d'obstacles à l'écoulement des eaux référencés près du pont de Manosque, ainsi que les lignes électriques à haute tension ;  Selon la carte 2 et sa légende associée, le site est à nouveau référencé comme inclus dans l'espace de fonctionnalité de la Durance. La Durance quant à elle est affichée comme trame bleue, dans la sous- trame "zone humide", et comme réservoir de biodiversité ;  Selon la carte 3, l’objectif affiché pour la Durance et sa ripisylve est une "recherche de remise en état optimale pour les réservoirs de biodiversité de la trame bleue".

Selon le SRCE PACA, le site de Valensole est inclus dans l'espace de fonctionnalité de la Durance, elle-même classée comme trame bleue et réservoir de biodiversité.

La compatibilité du projet avec ce document est analysée dans la partie III de l'étude d'impact.

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VII.5.2 Document d'Objectif des zones Natura 2000

La Zone de Protection Spéciale (ZPS – Directive Oiseaux) FR 9312003 et la Zone Spéciale de Conservation (ZSC – Directive Habitats) FR 9301589, toutes deux intitulées "La Durance", ont fait l'objet d'un Document d'Objectif commun. Ce DOCOB a été réalisé par le Syndicat Mixte d'Aménagement de la Vallée de la Durance (SMAVD) et approuvé par arrêté préfectoral en juin 2012.

En termes d'objectifs à atteindre, le DOCOB se décline en trois volets principaux, eux-mêmes déclinés en actions prioritaires :

 Volet A : Actions de gestion globale ; . A1/ Délimiter le domaine public fluvial en moyenne Durance ; . A2/ Mettre en œuvre une politique d'acquisitions foncières sur les rives de la Durance ; . A3/ Opérer des transparences à certains barrages pour faire transiter dans la rivière des débits morphogènes plus fréquemment ; . A4/ Suivre les secteurs d'érosion latérales préférentiels pour la recharge sédimentaire ; . A5/ Simplifier le système d'ouvrages (épis, seuils, digues) ; . A6/ Réaliser l'essartement selon des modalités compatibles avec les enjeux écologiques ; . A7/ Mettre en place des plans de gestion écologiques sur des secteurs à enjeux ;

 Volet B : Actions de gestion localisées sur un milieu identifié, pouvant donner lieu à un contrat Natura 2000 ; . B1/ Restaurer ou maintenir les ripisylves dégradées ou menacées ; . B2/ Restaurer et entretenir les zones humides annexes au cours d'eau ; . B3/ Soutenir l'irrigation gravitaire traditionnelle ; . B4/ Entretenir les prairies sèches ou humides ; . B5/ Expérimenter des méthodes de lutte contre les espèces de flore envahissantes ; . B6/ Réduire les traitements phytosanitaires et de fertilisation sur les parcelles agricoles ; . B7/ Construire des fiches techniques écologiques pour la réalisation d'opérations à vocation cynégétique ;

 Volet C : Actions de gestions focalisées sur une espèce ou un cortège, pouvant donner lieu à un contrat Natura 2000 ; . C1/ Installer des dispositifs de franchissement de certains obstacles pour les poissons ; . C2/ Amélioration des habitats aquatiques ; . C3/ Installer des dispositifs de franchissement de certains obstacles pour les mammifères aquatiques ; . C4/ Protéger les gîtes à chiroptères ; . C5/ Favoriser une gestion forestière maintenant la diversité des feuillus, les écotones et les bois sénescents ; . C6/ Mettre en œuvre un plan de gestion pour les oiseaux des pelouses de Vinon et de Gréoux- les-Bains ; . C7/ Maintenir et entretenir des réseaux de haies et de bosquets ou des "zones de régulations écologiques" ; . C8/ Installer des dispositifs d'effarouchement sur les lignes électriques ; . C9/ Mener des inventaires complémentaires.

L'analyse de la compatibilité du projet avec ce document a été réalisée en partie III de l'étude d'impact (chapitre II.5.5).

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VII.5.3 Le Plan National d'Actions en faveur de l'Aigle de Bonelli

Le 3ème Plan National d'Actions en faveur de l'Aigle de Bonelli s'étend sur la période 2014-2023. Il se décline en 7 objectifs principaux, eux-mêmes déclinés en 27 actions.

Les 7 objectifs sont les suivants :

 Réduire et préserver les facteurs de mortalité d'origine anthropique ;  Préserver, restaurer et améliorer l'habitat ;  Organiser la surveillance et diminuer les sources de dérangements ;  Améliorer les connaissances pour mieux gérer et préserver l'Aigle de Bonelli ;  Favoriser la prise en compte du Plan dans les politiques publiques ;  Faire connaître l'espèce et le patrimoine local remarquable ;  Coordonner les actions et favoriser la coopération internationale.

La liste des actions potentiellement applicables au projet PERASSO est reportée en partie III de l'étude d'impact ("Analyse de la compatibilité du projet").

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VII.6 LES AUTRES SCHÉMAS ET PLANS

VII.6.1 SRCAE

VII.6.1.1 Cadre réglementaire

Institués par la loi n°2010-788, dite "Grenelle 2", les Schémas Régionaux du Climat, de l’Air et de l’Énergie (SRCAE) visent précisément à définir des orientations et objectifs régionaux en matière de maîtrise de la demande énergétique, de lutte contre la pollution atmosphérique, de développement des énergies renouvelables, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux effets attendus du changement climatique.

La forte interaction entre les problématiques du changement climatique, de l’énergie et de la qualité de l’air justifie la mise en cohérence des objectifs et orientations en la matière. Le SRCAE remplace ainsi le Plan Régional de la Qualité de l’Air (PRQA) instauré par la loi LAURE de 1996 et vaut Schéma Régional des Énergies Renouvelables au sens de l’article 19 de la loi "Grenelle 1". Il constitue ainsi un élément essentiel du processus de déclinaison du Grenelle de l’Environnement sur le territoire régional.

En l'occurrence, le SRCAE PACA a été approuvé par l'assemblée régionale le 28 juin 2013 et arrêté par le Préfet de région le 17 juillet 2013.

Le SRCAE PACA est composé de trois documents principaux :

 Partie 1 : introduction et état des lieux ;  Partie 2 : Tendances, potentiels et enjeux ;  Partie 3 : Scénarii, objectifs et orientations.

Ces trois documents sont brièvement synthétisés ci-dessous.

VII.6.1.2 État des lieux

Plusieurs informations intéressantes sont contenues dans cette première partie :  Deux principaux objectifs sont affichés par le SRCAE : lutter contre le réchauffement climatique et lutter contre l'effet de serre ;  En termes de consommation d'énergie, les trois pôles sont répartis de manière quasi homogène : 35 % pour l'industrie, 33 % pour le résidentiel tertiaire et 31 % pour les transports, l'agriculture ayant une consommation quasi nulle ;  Dans les Alpes-de-Haute-Provence, le secteur résidentiel-tertiaire consomme presque autant que le secteur des transports, avec respectivement 32 % et 37 % de la consommation totale du département ;  La principale source d'énergie utilisée dans les Alpes-de-Haute-Provence est le pétrole, loin devant l'électricité, le gaz et les énergies renouvelables ;  Toutefois, l'évolution des émissions des principaux gaz à effet de serre montre une tendance générale à la baisse des consommations depuis les années 1960. Certains polluants comme le dioxyde de soufre ou les composés organiques volatils ont baissé de plus de 60 %.

VII.6.1.3 Objectifs

Même si l'évolution de la consommation et des émissions du secteur de l'industrie restent difficilement prévisibles, certains objectifs de réduction sont tout de même avancés par le SRCAE :

 Amélioration de l'efficacité énergétique de l'industrie de 0,1 % par an ;  Transfert des produits pétroliers vers le gaz naturel pour les chaudières industrielles ;

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 À terme (2030), la consommation d'énergie devrait diminuer de 2 % pour le scénario tendanciel et de 22 % pour le scénario engageant ;  À terme (2030), les émissions de polluants devraient diminuer de 2 % pour le scénario tendanciel et de 24 % pour le scénario engageant.

Pour cela, les 3 grands objectifs spécifiques au secteur de l'industrie sont les suivants :

 1/ Améliorer l'efficacité énergétique dans l'industrie ;  2/ Anticiper et accompagner l'émergence et le déploiement des technologies industrielles innovantes et de rupture ;  3/ Renforcer la sensibilisation et l'accompagnement technique, juridique et financier des TPE/PME/PMI.

Rappelons par ailleurs les 7 orientations spécifiques du document concernant la qualité de l'air en général :

 AIR1 – Réduire les émissions de composés organiques volatils précurseurs de l'ozone afin de limiter le nombre et l'intensité des épisodes de pollution à l'ozone ;  AIR2 – Améliorer les connaissances sur l’origine des phénomènes de pollution atmosphérique et l'efficacité des actions envisageables ;  AIR3 – Faire respecter la réglementation vis-à-vis du brûlage à l’air libre ;  AIR4 – Informer sur les moyens et les actions dont chacun dispose à son échelle pour réduire les émissions de polluants atmosphériques ou éviter une surexposition à des niveaux de concentrations trop importants ;  AIR5 – Mettre en œuvre, aux échelles adaptées, des programmes d’actions dans les zones soumises à de forts risques de dépassements ou à des dépassements avérés des niveaux réglementaires de concentrations de polluants (particules fines, oxydes d’azote) ;  AIR6 – Conduire, dans les agglomérations touchées par une qualité de l’air dégradée, une réflexion globale et systématique sur les possibilités d’amélioration, pouvant prendre la forme d’une ZAPA ;  AIR7 – Dans le cadre de l’implantation de nouveaux projets, mettre l’accent sur l’utilisation des Meilleures Techniques Disponibles et le suivi de Bonnes Pratiques environnementales, en particulier dans les zones sensibles d’un point de vue qualité de l’air.

La compatibilité du projet avec les objectifs du SRCAE PACA est analysée dans la partie III de l'étude d'impact.

VII.6.2 Charte du Parc Naturel Régional du Verdon

Rappelons que les terrains sont situés au sein du périmètre du Parc Naturel Régional (PNR) du Verdon (FR8000033), créé en mars 1997. La toute dernière charte du PNR concerne la période 2008-2020. Ce document énonce les quatre orientations prioritaires du Parc au regard de la protection du milieu :

 Axe A : Pour une transmission des patrimoines ;  Axe B : Pour que l'Homme soit le cœur du projet ;  Axe C : Pour une valorisation durable des ressources ;  Axe D : Pour l'expérimentation de relations nouvelles entre territoires.

Ces orientations générales sont ainsi déclinées par unité de paysage dans la notice annexée à la Charte (et qui fait partie intégrante du document). 7 entités paysagères sont en effet distinguées au sein du territoire :

 Le plateau de Valensole ;  L'Artuby ;  Le lac de Sainte-Croix ;  Les Préalpes ;  Les lacs et gorges du Bas-Verdon ;  Les zones karstiques du Verdon.  Le Haut-Var ;

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En l'occurrence, le projet appartient à l'unité du plateau de Valensole, et plus particulièrement à la sous-unité de la plaine alluviale. Les orientations spécifiques de la Charte vis-à-vis de cette unité sont détaillées en partie III de l'étude d'impact ("Analyse de la compatibilité du projet").

VII.6.3 Les Plans de Prévention des Risques

Comme confirmé au chapitre II.6.2, la commune de Valensole possède un PSS (Plan des Surfaces Submersibles), prescrit et approuvé depuis le 1er avril 1961. Ce document, certes antérieur aux principaux aménagements de la Durance, confirme le risque inondation au sein du site [Figure 77].

Le site d'étude est soumis au risque inondation en cas de forte crue de la Durance. Ce risque constitue donc un enjeu à traiter dans la présente étude d'impact.

Extraction projetée

Figure 77. Extrait du PSS de la commune

VII.6.4 Autres servitudes

VII.6.4.1 Les Appellations d'Origine Contrôlée et les Indications Géographiques Protégées

Le territoire communal de Valensole est concerné par les aires d'Appellation d'Origine Contrôlée (A.O.C.) et d’Appellation d’Origine Protégée (AOP) suivantes :  L’AOC-AOP "Banon" ;  L’AOC-AOP " Huile d'olive de Haute-Provence" ;  L'AOC "Huile d'olive de Provence".

En l'occurrence, la zone du projet étant aujourd'hui occupée par des terrains agricoles dédiés aux cultures céréalières ou fruitières, elle ne relève pas de ces appellations.

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Par ailleurs, le territoire communal est également concerné par les aires d’Indication Géographique Protégée (IGP) suivantes :

 L'IGP "Agneau de Sisteron" ;  L'IGP "Alpes de Haute-Provence blanc, rosé et rouge" ;  L'IGP "Alpes de Haute-Provence primeur ou nouveau blanc, rosé et rouge" ;  L'IGP "Méditerranée blanc, rosé et rouge" ;  L'IGP "Méditerranée mousseux de qualité blanc, rosé et rouge" ;  L'IGP "Méditerranée primeur ou nouveau blanc, rosé et rouge" ;  L'IGP "Miel de Provence".

À nouveau, en l'absence d'activités d'élevage ou de viticulture au sein du site, ce dernier ne concerne pas les Indications Géographiques Protégées listées ci-dessus.

VII.6.4.2 Servitudes issues du Code Forestier

Le site ne fait pas partie d’un espace soumis au régime forestier (en application des articles L.151-1 à L.151-6 et R.151-1 à 151-5), et n’empiète pas sur une forêt de protection (en application des articles L.411-1 et R.412-I et suivants).

De plus, le Plan des servitudes du POS de la commune de Valensole ne signale pas la présence d'espaces boisés classés (EBC) à proximité du site d'étude (les plus proches sont situés à plus de 460 mètres, au niveau du rebord du plateau de Valensole, à l'Est).

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VII.7 SYNTHÈSE DES ENJEUX DOCUMENTS DE GESTION ET SERVITUDES

Tableau 37. Synthèse des enjeux liés aux réglementations et servitudes exercées au droit du site

Enjeux forts Enjeux moyens Enjeux faibles à nuls

- Site concerné par une servitude de type EL2 ("zone submersible") par le POS de Valensole :  Risques inondation et submersion à prendre en compte dans l'étude - Projet de carrière d'impact ; compatible avec le - Site inclus dans le règlement du futur PLU de périmètre du SCOT de la Valensole et le SCoT de la En matière région de Manosque qui Région de Manosque ; / d'occupation des sols souligne plusieurs enjeux - Pas de ZPPAUP ou AVAP près du site et fixe plusieurs au droit du site ; orientations :  la compatibilité du projet - Non concerné par la loi avec ce document a été Littoral. analysée.

- Commune soumise à la Loi Montagne :  la compatibilité avec cette réglementation a été analysée.

- Site inclus dans le territoire du SDAGE Rhône – Méditerranée :  la compatibilité du projet avec ce document a été - Le site d'étude est concerné par le SAGE du Documents de gestion analysée. / Verdon : des eaux - Le site appartient au  la compatibilité avec ce contrat de rivière du Val de document a été analysée. Durance ;  la compatibilité du projet avec ce schéma a été analysée.

- Projet qui relève de la Schéma réglementation du SDC 04 : Départemental des / /  la compatibilité avec le Carrières (SDC) schéma a été analysée.

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Enjeux forts Enjeux moyens Enjeux faibles à nuls

- Selon les cartes de l'atlas du SRCE, le site est localisé - La Durance est identifiée dans l'espace fonctionnel par le SRCE comme une de la Durance ; Schéma régional de trame bleue d'importance, cohérence écologique / et un réservoir de - La plate-forme Lazard (SRCE) biodiversité. Un objectif de voisine ainsi que les préservation optimale lui est habitations riveraines sont assigné par le document. clairement identifiées sur ces cartes comme des espaces artificialisés.

- Le projet relève pour partie de la réglementation du plan de gestion des déchets du BTP 04 :  la compatibilité avec le schéma a été analysée. - La commune de - Projet qui relève de la Valensole possède un PSS Charte du Parc Naturel inondation ; Régional du Verdon, Autres schémas et - Pas de zone AOC, AOP ou / opposable : plans IGP au sein du site ;  la compatibilité du projet avec cette Charte a été - Pas de servitude au titre analysée. du Code Forestier au sein du site. - La zone d'étude est incluse dans le périmètre du PNA en faveur de l'Aigle de Bonelli :  la compatibilité du projet avec le règlement a été analysée.

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VIII. INTERRELATIONS ENTRE LES MILIEUX PHYSIQUE, NATUREL ET HUMAIN

Une interaction ou interrelation est l'action ou l'influence réciproque qui peut s'établir entre deux objets ou plus. Une interaction est toujours suivie d'un ou plusieurs effets conduisant à une synergie ou un antagonisme (exemple de médecine : effet indésirable).

Ainsi, par influences réciproques, une interaction a pour effet de produire une modification de l'état des objets en interrelation. On obtient un état dynamique (mouvement) ou statique (déformation).

À l'heure actuelle, les terrains sont dédiés à l'activité agricole, qui engendre plusieurs interactions avec les éléments naturels, physiques ou humains. Avec le projet d'extraction, certaines de ces interactions seront modifiées, mais aucune n'aura d'effet plus négatif qu'aujourd'hui. Les interactions effectives à ce jour et attendues sont recensées dans le tableau ci-dessous [Tableau 37] :

INTERRRELATIONS SITUATION SITUATION FUTURE DIRECTES AVEC… ACTUELLE AVEC PROJET Agriculture en alternance ; P1 : Sols P2 ; N1 ; N3 ; H3 Agriculture décapage P2 : Eaux souterraines P1 ; P3 ; H2 ; H3 MILIEU PHYSIQUE P3 : Eaux sup (Durance) P1 ; P2 ; P5 ; H2 Risque inondation Risque inondation

P4 : Air N1 ; H1 ; H2 Activité peu émettrice P5 : Paysage P3 ; H1 ; H4 ; H5 Rares perceptions

N1 : Habitats P1 ; N2 ; N3 ; H2 Agriculture Remise en état coordonnée MILIEU NATUREL N2 : Faune N1 ; N3 ; H2 Sans enjeu Sans enjeu N3 : Flore N1 ; N2 ; H2 Sans enjeu Sans enjeu H1 : Population (démogr.) H2 ; H3 ; H6 ; H7

H2 : Activités, réseaux H1 ; H3 ; H7

H3 : Agriculture H1 ; H4 ; H5 ; H7 Agriculture en alternance MILIEU HUMAIN H4 : Tourisme H1 ; H3 ; H5 H5 : Patrimoine culturel H1 ; H4

H6 : Santé/sécurité P1 ; P4 ; H1 ; H2 Activité peu émettrice

H7 : Commodités H2 ; H4 Trafic Trafic

Interaction neutre pour l'environnement Interaction peu importante pour l'environnement Interaction modérément importante pour l'environnement Interaction importante pour l'environnement Interaction nuisible pour l'environnement

Tableau 38. Synthèse des interactions actuelles et attendues

À l'heure actuelle, les principales interactions sont liées à l'activité agricole (risque de pollution, nuisances) et à la présence de la Durance voisine (inondation). Connaissant la nature du projet (activité extractive) et la remise en état prévue (agricole), aucune interaction susceptible de bouleverser l'équilibre actuel n'a été identifiée dans l'état initial. L'analyse qui suit a pour objectif de détailler les effets du projet sur l'Environnement et l'ensemble de ses compartiments (physiques, biologiques, humains, culturels, etc.).

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ANALYSE DES EFFETS DU PROJET ET MESURES ENVISAGEES

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

I. RAPPEL DES CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES DU PROJET

I.1 NATURE ET VOLUME DES ACTIVITÉS

I.1.1 Nature des activités

Le projet consiste à exploiter une carrière de matériaux alluvionnaires silico-calcaires, à ciel ouvert et partiellement en eau. Cette installation relève du régime de l'Autorisation au titre Activité principale de la rubrique 2510-1 de la nomenclature des ICPE.

Les matériaux seront extraits au moyen d'une pelle mécanique puis momentanément stockés sur place pour ressuyage.

Les matériaux extraits (hors découverte) seront ensuite transportés vers l'installation voisine des Établissements LAZARD de Manosque, pour y être lavés, criblés et pour partie concassés.

Parallèlement, la carrière de l'Île du Chat accueillera des matériaux inertes issus d'autres carrières autorisées localement (poudingues, stériles issus de la phase de préparation des matériaux Lazard, déchets inertes du BTP – cf. détails aux paragraphes suivants) afin de remblayer l'excavation et de procéder à la remise en état coordonnée du site. Les matériaux reçus seront temporairement stockés sur une station de transit d'une superficie de 15 000 m². Cette activité sera donc soumise à Enregistrement au titre de la rubrique 2517-2 de la Activités nomenclature ICPE. secondaires Enfin, précisons que cette exploitation de carrière relève également de la rubrique 3.2.3.0 "Plans d'eau, permanents ou non" de la nomenclature Loi sur l'eau. Cependant, elle ne nécessite pas de déclaration spécifique, l'instruction au titre des Installations Classées valant instruction au titre de la Loi sur l'eau. L'extraction sera en effet partiellement réalisée en eau, le temps de remblayer l'excavation au moyen de matériaux inertes. L'avancée de l'exploitation sera conditionnée par la disponibilité, sur site, de la quantité de matériaux inertes nécessaire au remblayage de la phase précédente. Ainsi, la surface du plan d'eau aura une superficie constante d'environ 14 000 m² (1,4 ha), ce qui soumet le site à Déclaration au titre de cette rubrique.

I.1.2 Volume des activités

Durée d’autorisation demandée 20 ans

Surface d'autorisation 30 ha 44 a 30 ca Surface d'extraction 28 ha 44 a 00 ca

Épaisseur moyenne d'extraction 6 m environ, dont 1 m de découverte Cote mini du carreau final + 284 m NGF (jusqu'au substratum) 1 400 000 m3 (3 100 000 t ; d = 2,2) Volume gisement brut Dont 560 000 m3 à sec et 840 000 m3 en eau Dont % moyen de stériles 16 % (soit environ 500 000 t) Volume de découverte (1 m de moyenne) 280 000 m3

Rythme d'extraction moyen 160 000 t/an Rythme d'extraction maximal 250 000 t/an

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La durée sollicitée est de 20 ans, pour une production annuelle maximale de 250 000 tonnes et une production totale évaluée à 3 100 000 tonnes environ.

I.2 PROCÉDÉS D'EXPLOITATION ET MOYENS MIS EN ŒUVRE

I.2.1 Procédés d'exploitation

L’exploitation de la carrière s'effectuera par phases successives afin de limiter les surfaces soustraites provisoirement à l'activité agricole et comportera schématiquement les opérations suivantes pour chaque tranche d'exploitation [Figure 78] :

 Travaux préparatoires : l'exploitation de la carrière nécessitera au préalable l'arrachage des vergers de pommiers dans le secteur est et la suppression des cultures céréalières dans la partie ouest. Ces opérations seront effectuées par les agriculteurs locaux, selon un phasage préalablement déterminé avec la société Perasso. Le phasage d'exploitation sera en effet déterminé de manière à respecter au maximum les rythmes de production traditionnels et à favoriser un retour rapide à l'activité agricole ;  Décapage de la terre de découverte au moyen d'une pelle mécanique et stockage sous forme de merlons temporaires en périphérie du site. Ceux-ci seront préférentiellement réalisés de manière à former, au cours du phasage, un écran phonique et visuel vis-à-vis de l'hôtel-restaurant de La Fuste, de l'habitation la plus proche et de la ripisylve. Cette découverte, d'un mètre d'épaisseur en moyenne, sera ensuite réutilisée lors de la remise en état, en couverture des remblais pour la restitution en terre agricole ;  Extraction des matériaux au moyen d’une pelle mécanique, sur une épaisseur moyenne de 5 mètres jusqu'au substratum, constitué de poudingues. L'extraction s'effectuera à sec sur les deux premiers mètres (en moyenne), puis en eau ;  Les matériaux extraits à sec seront directement repris par une chargeuse puis évacués par camions jusqu'à l'installation d'élaboration des matériaux voisine, située sur la commune de Manosque et appartenant à la société des Établissements Lazard (filiale du groupe COLAS elle aussi) ;  Les matériaux extraits en eau seront temporairement stockés près des zones d'extraction pour ressuyage (durée de stockage de l'ordre de 8 à 10 jours). Ils seront ensuite repris par une chargeuse puis évacués par camions vers l'installation Lazard ;  Élaboration des matériaux (concassage, criblage, lavage) sur le site des Établissements Lazard afin de constituer des produits "nobles" destinés notamment à la confection d'enrobés pour couches de roulement. Les produits finis ne transiteront alors plus par l'Île du Chat et seront commercialisés directement depuis le site des Établissements Lazard ;  Simultanément, réaménagement du site qui consistera à remblayer la totalité de l'excavation et à favoriser le retour aux pratiques agricoles. Le fond de fouille, qui sera momentanément en eau, sera remblayé au moyen de poudingues issus de la carrière Perasso de Valensole lieu-dit Clarency ou d'autres matériaux naturels perméables provenant de carrières locales dûment autorisées. La partie hors d'eau de l'excavation sera comblée grâce aux fines de lavage de l'installation des Établissements Lazard, aux stériles de précriblage de la carrière de Clarency, ou à des matériaux inertes non valorisables issus du BTP (les modalités de remblayage sont détaillées aux chapitres suivants).

L’exploitation de la carrière respectera par ailleurs les principes suivants :

 Le carreau final d'extraction sera arrêté à la cote minimale + 284 m NGF ;  L'extraction sera réalisée par tranche annuelle d'une superficie moyenne de 1,4 ha. La surface maximale en travaux (incluant extraction et remise en état) sera de 2,5 ha ;

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 Une bande réglementaire de 10 mètres sera préservée entre le périmètre d'autorisation et le périmètre d'extraction. Par ailleurs, la Durance ayant un lit supérieur à 7,5 mètres de large, la limite d'extraction sera située à plus de 50 mètres de son axe d'écoulement (distance réglementaire) ;  Pente maximale des fronts d'exploitation à sec et en eau (au niveau des berges) de 2/3 ;  Largeur des pistes : 6 m en l'absence de vide, 8 m en cas de vide sur un côté.

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Figure 78. Principes schématiques d'exploitation

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I.2.2 Moyens mis en œuvre

Matériel utilisé pour - 1 pelle mécanique. l’extraction des matériaux

Matériel utilisé pour le - 1 chargeuse. transport et la remise en état - 1 aire étanche mobile ; Équipements annexes - 1 bungalow/bureau ; - 1 local pour le personnel (avec WC chimiques). Aucun – les autres équipements et installations seront localisés sur la plate- Autre matériel disponible sur forme voisine LAZARD de Manosque (société également filiale du groupe le site COLAS).

I.2.3 Plan d'exploitation

L'exploitation de la carrière s'effectuera :

 À ciel ouvert ;  À sec sur les deux premiers mètres environ, puis en eau sur trois mètres environ ;  Au moyen d'une pelle mécanique et d'une chargeuse.

Le plan d’exploitation est prévu pour une durée de 20 ans de travaux effectifs qui s'effectueront par phases successives. La remise en état sera coordonnée et conditionnera l'avancée des travaux d'extraction. En effet, l'extraction d'une phase ne pourra débuter qu'à la condition de disposer du volume de matériaux inertes nécessaire au remblayage de la phase précédente.

Le phasage théorique de l’exploitation [Figure 79] prévoit les opérations suivantes pour chaque phase :

 Phase n+1 : décapage de la terre de découverte ;  Phase n : extraction et évacuation des matériaux ;  Phase n-1 : remise en état.

Le phasage d'exploitation sera réalisé par tranche annuelle d'une superficie moyenne de 1,4 ha. La surface maximale en travaux (incluant extraction et remise en état) sera de 2,5 ha. La forme et la superficie de chaque phase pourront toutefois être modifiées par rapport au phasage présenté ci-après en fonction :

 Des pratiques agricoles : les équipements lourds tels que les pivots d'irrigation seront maintenus au cours de l'exploitation. Le phasage d'exploitation a donc été mis au point en collaboration avec les agriculteurs locaux afin de ne pas perturber les cycles de production et permettre la continuité de l’exploitation agricole de manière coordonnée. En outre, afin de garantir l’utilisation des rampes hippodromes de 125 mètres de long, leur déplacement sera programmé à l’avancement du phasage en coordination avec l’exploitant agricole ;  Des aléas de la Durance : l'exploitation de la carrière ne devra pas modifier de manière significative les conditions d'écoulement de la rivière. Ainsi, le phasage d'exploitation pourra être adapté en cas de fortes crues.

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Zone d'extraction

Zone remblayée Zone remblayée avec des poudingues avec des poudingues de Clarency de Clarency

Remise en place de la terre végétale

Figure 79. Photos de l'ancienne exploitation de 2007-2008 (PERASSO)

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Figure 80. Plan de phasage de l'exploitation

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I.3 EVACUATION DES MATÉRIAUX, TRAFIC ET USAGE FINAL

I.3.1 Trafic généré par l'exploitation

Le trafic généré par l'exploitation de la carrière mobilisera trois sites Colas (par l'intermédiaire de filiales) : la carrière Perasso de l'Île du Chat, la plate-forme des Établissements Lazard de Manosque et la carrière de poudingues Perasso de Clarency. Les matériaux entrant et sortant de la carrière seront transportés par des camions d'une charge utile de 26 tonnes environ. Ainsi, le trafic attendu sera constitué [Figures 81 et 82] :

 Du gisement extrait au sein de la carrière de l'Île du Chat, qui sera transporté jusqu'à la plate-forme Lazard voisine. Les routes empruntées seront donc la RD.4 (en sortie de site) puis la RD.907. Pour une production maximale de 250 000 tonnes par an, le trafic généré sera 38 camions par jour (ou 76 passages). Pour une production moyenne de 160 000 tonnes par an, le trafic sera de 24 camions par jour (ou 48 passages) ;  Des poudingues concassés issus de la carrière Clarency de la société Perasso, à Valensole. Une fois triés, ces matériaux seront en effet acheminés par camions par la RD.6 puis la RD.4. Le trafic attendu, sur 20 ans, est de 7 camions par jour (ou 14 passages) ;  Des matériaux naturels perméables issus d'autres carrières locales autorisées. Là encore, le trafic attendu est de 7 camions par jour (ou 14 passages) ;  Des matériaux de précriblage issus de la carrière Perasso de Clarency, à raison de 5 000 m3 par an environ, soit près de 2 camions par jour (ou 4 passages) ;  Des divers matériaux inertes acheminés depuis la plate-forme Lazard vers la carrière de l'île du Chat afin de procéder au remblayage de l'excavation (partie à sec). Il s'agira des fines de lavage de l'installation de traitement et de matériaux inertes non valorisables issus de chantiers du BTP. Au total, le trafic attendu est de 8 camions par jour (soit 16 passages). Ces rotations ne seront toutefois pas comptabilisées dans le calcul de trafic puisque la société emploiera le double fret. Ainsi, les camions employés pour l'apport de matériaux inertes repartiront vers la plateforme Lazard chargés en matériaux alluvionnaires).

Les trafics des RD.907, RD.4 et RD.6 seront donc impactés comme suit (nombre de passages dans les deux sens) :

 Sur la RD.907 : . En production moyenne (160 000 t/an) : + 48 passages/jour ; . En production maximale (250 000 t/an) : + 76 passages /jour ;

 Sur la RD.6 : . En production moyenne (160 000 t/an) : + 18 passages /jour (14 +4) ; . En production maximale (250 000 t/an) : + 28 passages /jour (22+6) ;

 Sur la RD.4 : . En production moyenne (160 000 t/an) : + 66 passages /jour (48 + 18) ; . En production maximale (250 000 t/an) : + 104 passages /jour (76 + 28).

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Les variations par rapport au trafic actuel de ces routes sont reportées ci-dessous [Tableau 39] :

Trafic futur avec production Trafic futur avec production Voie Trafic actuel23 moyenne de 160 000 t/an maximale de 250 000 t/an RD.907 19 024 19 072 (+ 0,25 %) 19 100 (+ 0,40 %) RD.6 3 326 3 344 (+ 0,54 %) 3 354 (+ 0,84 %) RD.4 1 365 1 431 (+ 4,83 %) 1 469 (+ 7,62 %)

Tableau 39. Impact du trafic généré par l'exploitation sur les routes départementales locales

23 Données communiquées par le Conseil Général 04 – 2012/2013. En MJA. 181

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Figure 81. Trafic généré par l'exploitation de la carrière en production moyenne

Figure 82. Trafic généré par l'exploitation de la carrière en production maximale

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Le trafic généré par l'exploitation de la carrière aura très peu d'impact sur la RD.907 (très passante) et la RD.6. Concernant la RD.4, l'augmentation induite du trafic est estimée à + 4,83 % en production moyenne et de + 7,62 % en production maximale. Précisons toutefois que la RD.4 ne sera empruntée que sur 260 mètres environ, de l'entrée de la carrière au giratoire des Quatre Chemins. L'impact sera donc limité.

I.3.2 Destination des matériaux

Les matériaux extraits sur le site de l'Île du Chat seront acheminés vers les installations de préparation des Établissements Lazard situées en rive droite de la Durance, d'une capacité d'environ 300 000 tonnes/an.

En raison de leur excellente qualité, les matériaux silico-calcaires de la Durance doivent être réservés à la fabrication de produits nobles tels que les enrobés (couches de roulements) ou les bétons haute performance.

Ainsi, après traitement, ces matériaux seront :

 Valorisés par la centrale d'enrobage à chaud de Manosque ;  Valorisés par la centrale à béton située au niveau de la plate-forme Lazard de Manosque ;  Valorisés dans d'autres centrales BPE telles que Perasso de Manosque et Malijai ;  Valorisés dans les usines de préfabrication locales telles que Perasso de Manosque et Malijai ;  Commercialisés directement auprès des clients du BTP.

À titre indicatif, et sur la base d'une production moyenne de 160 000 tonnes/an, les matériaux seront répartis de la manière suivante après élaboration dans les installations des Établissements Lazard :

 50 000 tonnes pour la centrale d'enrobage de Manosque ;  30 000 tonnes en centrales de BPE ;  40 000 tonnes en usines de préfabrication ;  40 000 tonnes commercialisées en direct (depuis la plate-forme des Établissements Lazard).

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I.4 STOCKS ET DÉCHETS DE L'EXPLOITATION

I.4.1 Volumes d'inertes d'exploitation

I.4.1.1 Généralités

L'exploitant constituera 3 types de stocks de matériaux inertes répartis sur une surface de 15 000 m² (soumise au régime de l'enregistrement au titre de la rubrique 2517-2 de la nomenclature des ICPE) [Tableau 40] : les terres de découverte, les matériaux issus de la carrière et les matériaux inertes extérieurs.

Les terres de découverte issues du décapage des terrains seront stockées temporairement en périphérie du site, sous forme de cordons. Ceux-ci seront dans un premier temps préférentiellement réalisés de manière à former, au cours du phasage, un écran phonique et visuel vis-à-vis de l'hôtel-restaurant de La Fuste, de l'habitation la plus proche et de la ripisylve.

Terres de découverte Les terres de découverte seront disposées sous forme de merlons de 3 mètres, en périphérie du site, afin d’être conservées en vue de leur réutilisation. Lors du réaménagement en effet, cet horizon humifère facilitera la reprise agricole après exploitation. Pour cela, l'exploitant veillera à ne pas mélanger ces terres avec d'autres matériaux, afin de ne pas altérer leurs qualités pédologiques et agronomiques.

Leur volume est estimé à 280 000 m3 pour la durée de l'exploitation. Les matériaux extraits sur le site seront de deux types :

 Matériaux extraits à sec directement chargés vers l'installation de concassage- criblage des Établissements Lazard. Sur la base d'une épaisseur moyenne d'extraction à sec de 2 mètres, ce volume est estimé à 560 000 m3 pour la durée Matériaux issus de la de l’exploitation ; carrière  Matériaux extraits en eau entreposés pour ressuyage et en attente d'évacuation vers l'installation des Établissements Lazard. Sur la base d'une épaisseur moyenne d'extraction en eau de 3 mètres, ce volume est estimé à 840 000 m3 pour la durée de l’exploitation. Plusieurs types de matériaux inertes extérieurs seront importés sur la carrière de l'Île du Chat afin de procéder au remblayage de l'excavation :

 Des stériles de traitement issus de l'installation de criblage-concassage des Établissements Lazard. Leur volume est estimé à 11 000 m3/an environ, soit 220 000 m3 à la fin des 20 années d'autorisation ; Matériaux inertes  Des stériles de concassage-criblage issus de l'installation mobile de Clarency extérieurs (à 4,5 km) ou d'autres installations mobiles travaillant sur des carrières locales, à raison de 100 000 m3 (soit 5 000 m3/an environ) ;

 Des poudingues extraits au sein de la carrière Clarency de Perasso, implantée à 4,5 km du site. Le volume importé au cours de l'exploitation sera d'environ 420 000 m3 ;

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 Des matériaux inertes issus de carrières locales dûment autorisées. Le volume concerné représentera environ 420 000 m3 ;

 Des matériaux inertes issus de chantiers du BTP. Ces matériaux seront Matériaux inertes réceptionnés et triés au sein de la plate-forme des Établissements Lazard. Ainsi, extérieurs seule la fraction non valorisable car trop terreuse sera transférée sur la carrière de l'Île de Chat pour la remise en état. En raison des volumes d'inertes naturels déjà mobilisables, le remblayage du site ne nécessitera qu'un apport de 240 000 m3.

Tableau 40. Types de stocks établis au sein de la carrière

I.4.1.2 Plan prévisionnel d'accueil de matériaux inertes

En matière de réaménagement, la société Perasso s'engage à respecter deux grands principes :

 Adapter le type de matériau de remblayage à la profondeur de l'excavation. En effet, afin de limiter au maximum l'impact du réaménagement sur l'écoulement de la nappe, la partie en eau de l'excavation sera remblayée au moyen des poudingues concassés extraits au sein de la carrière Clarency et d'autres matériaux naturels issus de carrières autorisées locales. La partie à sec sera quant à elle comblée avec d'autres types de matériaux inertes tels que des stériles de traitement, des matériaux limono-argileux issus du gisement, ou encore des déchets inertes du BTP ;  Conditionner l'avancée de l'exploitation à la disposition, sur site, du volume de matériaux inertes nécessaire au remblayage de la phase précédente. Cette disposition permettra de favoriser un retour rapide aux pratiques agricoles.

Afin de satisfaire à ces engagements, les sociétés Perasso et des Établissements Lazard ont d'ores et déjà mis au point un programme d'accueil des matériaux inertes pour la remise en état. Les volumes en jeu sont listés dans le tableau suivant [Tableau 41] :

Matériaux issus de la carrière de l'Île Matériaux importés sur la carrière de l'Île du Chat Volume total du Chat extrait Matériaux Matériaux Terres de Fines de Poudingues de Matériaux précriblés de inertes d'autres découverte lavage Lazard Clarency inertes du BTP Clarency carrières locales 280 000 m3 220 000 m3 420 000 m3 100 000 m3 420 000 m3 240 000 m3 1 680 000 m3 17 % 13 % 25 % 6 % 25 % 14 % Total des volumes mis en remblais : 1 680 000 m3

Tableau 41. Détails des matériaux utilisés pour le remblayage du site

Rappelons que tous les matériaux extérieurs seront au préalable triés avant d'être transportés sur la carrière de l'Île du Chat. Seule la fraction non valorisable de ces matériaux servira donc au réaménagement du site.

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I.4.2 Déchets

En préambule, précisons que les travaux d'entretien et de vidange des engins seront effectués sur la plate-forme Lazard de Manosque qui possède l'ensemble des équipements nécessaires. Seul l'approvisionnement en carburant sera réalisé sur le site de la carrière, grâce à une aire étanche mobile, en bord à bord.

I.4.2.1 Déchets et résidus métalliques

Les déchets et résidus produits par la carrière pourraient essentiellement être constitués de :

 Pièces d’usure des engins (dents de godets, etc.) ;  "Ferrailles" diverses (pièces usagées, fragments de tôle, bidons, etc.).

En l'occurrence, les opérations d'entretien et de réparation de ces pièces seront effectuées au sein de la plate- forme des Établissements Lazard. Aucun déchet de ce type ne sera donc directement produit au sein de la carrière de l'Île du Chat.

I.4.2.2 Déchets spéciaux

Aucun déchet spécial ne sera produit sur la carrière. La société disposera par ailleurs de l'ensemble des moyens de prévention appropriés pour réduire les risques de pollution.

I.4.2.3 Les déchets ménagers

Le site ne produira quasiment pas de déchets de type "ménager" en raison du faible nombre d'employés présents en permanence sur le site, et parce que les activités de la carrière ne seront pas productrices de déchets de ce type (peu d'emballages). Les déchets ménagers quotidiens seront systématiquement collectés et évacués hors du site.

Toutes les mesures seront prises pour qu'aucun dépôt sauvage ne soit effectué sur le site (information du personnel, mise à disposition de poubelles, etc.). Par ailleurs, la fermeture du site par une barrière en dehors des heures de fonctionnement permettra d'éviter les dépôts sauvages venant de l'extérieur.

Les déchets présents sur le site seront très peu nombreux et systématiquement évacués par le personnel en fin de journée.

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II. EFFETS – MESURES SUR LES SOLS

II.1 EFFETS DIRECTS

II.1.1 Suppression des vergers et cultures

S'agissant aujourd'hui de terrains agricoles, la mise en exploitation de la carrière nécessitera au préalable d'arracher les vergers et/ou cultures présents au sein du site. Cette opération pourrait a priori avoir un effet sur les sols en modifiant les conditions d'écoulements superficiels et d'infiltration.

En réalité cependant, la société s'engage à n'exploiter qu'un casier à la fois et ainsi à ne mettre en exploitation qu'une superficie maximale de 2,5 ha. Cette mesure sera bénéfique à la fois pour les sols et pour le maintien des pratiques agricoles locales.

Les effets sur les sols seront donc faibles.

II.1.2 Le décapage de la découverte

Un sol, au sens pédologique du terme, est un horizon superficiel qui est le résultat de longs processus naturels de biodégradation de la matière organique présente à la surface. Cet horizon fournit le substrat nécessaire à la croissance des végétaux.

Le principal impact de la carrière sur le sol sera lié à la suppression de l’horizon superficiel (terre végétale, humus, etc.) lors des travaux de décapage.

Dans le cas présent, cette terre de découverte, d'une épaisseur moyenne d'un mètre, sera entreposée sous forme de merlons et sera réutilisée lors de la remise en état finale du site. Les effets sur le sol seront donc faibles et temporaires.

La phase d'exploitation qu'a connue la carrière en 2007-2008 a permis de vérifier la bonne qualité arable des terres après réaménagement agricole, quand celui-ci est réalisé dans les règles de l'art.

Les effets directs du décapage sur le sol seront directs, mais faibles et temporaires.

II.1.3 L'extraction du gisement

Le gisement sous-jacent sera extrait sur une épaisseur moyenne de 5 mètres puis évacué pour commercialisation.

Il s’agit là d’un effet direct et permanent puisque le site sera ensuite remblayé au moyen de matériaux inertes non valorisables.

L'activité extractive proprement dite engendrera un effet direct et permanent, à long terme, sur le gisement. Ce gisement alluvionnaire est cependant d'excellente qualité et sera uniquement destiné à des usages nobles tels que la fabrication de bétons haute performance ou de couches de roulement.

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II.1.4 Effets sur la stabilité des terrains

II.1.4.1 Effets sur la stabilité des terrains voisins

L'exploitation en eau sur les trois derniers mètres (en moyenne) pourrait générer un risque d'instabilité de la zone, ou d'éboulement localisé.

Or dans le cas présent, la zone d'exploitation projetée se situe sur des parcelles agricoles, à distance des terrains voisins. De plus, la bande de 10 mètres conservée réglementairement en limite d'autorisation et la pente maximale des berges (2/3) diminueront d'autant tout risque de déstabilisation.

L'exploitation en eau du gisement a de très faibles risques de générer des problèmes d'instabilité au niveau des terrains voisins. Précisons par ailleurs qu'aucun phénomène de ce type n'a été observé au cours de l'exploitation précédente. Le risque est donc jugé faible.

II.1.4.2 Risques d'érosion des berges

Deux causes principales peuvent être à l’origine d’un phénomène d’érosion de la zone d’exploitation :

 Les fluctuations du niveau de l’eau dans le plan d’eau temporaire ;  Les débordements de la Durance.

 Risque d’érosion dû aux fluctuations du niveau de l’eau dans le plan d’eau temporaire :

Le battement des eaux du plan d’eau temporaire créé en cours d'exploitation est susceptible de provoquer quelques phénomènes d’érosion des berges.

Dans le cas présent, ce risque sera peu important car il n’y aura pas de courant et parce que le remblayage du site s'effectuera de manière coordonnée, laissant peu de surface à nu (2,5 ha au maximum).

 Risques d’érosion des berges en cas d'inondation de la Durance :

Comme expliqué dans l'état initial, le site d'étude est localisé dans le lit majeur de la Durance et pourrait donc être confronté à des problèmes d'inondation en cas de forte crue.

Toutefois, le risque d'érosion des berges du plan d'eau peut être considéré comme faible pour les raisons suivantes :

 Parce que selon l'étude réalisée en 2004 par SOGREAH, la zone d'extraction se situe en dehors de la zone de divagation maximale définie par le schéma d'aménagement de la Durance ;  Parce que le lit de la Durance sera situé, au plus près, à 80 mètres de la zone d'extraction et du plan d'eau temporaire. Cette distance sera suffisante pour ralentir la vitesse d'écoulement des eaux de crue et empêcher toute "chute" d'eau. Pour la même raison, le risque de capture sera extrêmement faible ;  Enfin, parce que le maintien des vergers et cultures aux abords immédiats de la zone d'extraction permettra encore une fois de ralentir la vitesse des eaux.

Pour toutes ces raisons (limitation de l'emprise d'extraction, maintien des pratiques agricoles, distance d'éloignement), le risque d'érosion des berges peut être considéré comme faible.

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

II.1.5 Effets sur la qualité pédologique du sol

Le site, localisé à proximité du cours d’eau de la Durance, repose actuellement sur des alluvions récentes. Cette formation confère aux matériaux des caractéristiques permettant à la société Perasso Alpes de les valoriser en matériaux nobles pour la confection d'enrobés ou de bétons haute performance.

Lors de la remise en état, il est prévu de remblayer la totalité de l'excavation au fur et à mesure de l'avancée de l'exploitation et de rendre le site à sa vocation agricole initiale. En fonction du type de matériau employé pour le remblayage, les effets sur la qualité pédologique du sol sont différents.

En profondeur tout d'abord, le remblayage de l'excavation en eau (sur 3 mètres d'épaisseur environ), sera effectué au moyen de poudingues extraits sur la carrière voisine de Clarency ou de matériaux équivalents issus d'autres carrières locales. Ce procédé aura pour avantage de remettre en place des matériaux locaux. Leurs caractéristiques seront par ailleurs quasi similaires aux alluvions extraites en termes de perméabilité. Les effets sur les sols seront donc faibles.

Concernant le remblayage de l'excavation à sec (partie intermédiaire de 2 mètres d'épaisseur en moyenne), une partie des apports sera constituée de matériaux inertes issus de chantiers locaux du BTP. Les procédures d'accueil et de contrôle de ces matériaux seront conformes aux prescriptions de l'arrêté ministériel du 12 septembre 1994 modifié relatif aux exploitations de carrières et installations de premier traitement des matériaux de carrières. Les autres apports seront constitués de fines de lavage de l’installation LAZARD et de matériaux de précriblage de la carrière de Clarency.

En surface, il est prévu de régaler la terre végétale préalablement décapée. Le remaniement de cette couche superficielle sera à peu près équivalent à celui provoqué lors d'opérations de sous-solage ou de labours profonds pratiquées par les agriculteurs. Les effets seront donc faibles.

Les matériaux destinés au remblayage du site seront tous inertes et n'altèreront pas la qualité pédologique du sol. L'exploitant veillera par ailleurs à régaler la terre végétale préalablement stockée afin de conserver la qualité agronomique initiale des parcelles.

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

II.2 EFFETS INDIRECTS : LES RISQUES DE POLLUTION

II.2.1 Risques de pollutions chroniques

Les matériaux extraits et stockés sur le site seront des matériaux inertes, c’est-à-dire non susceptibles d’une évolution perceptible dans le temps. Ils ne pourront donc pas être à l’origine d’émanations de gaz ou d’altération de la qualité des eaux souterraines ou de surface, et ne risqueront pas de s’enflammer ou d’entretenir la combustion.

Des produits et pièces issus des engins d'extraction ou d'évacuation des matériaux pourraient cependant se retrouver sur le sol. La nature de ces substances est relativement diverse : métaux lourds (plombs, cadmium, cuivre, etc.), hydrocarbures, caoutchouc, phénols, etc. Les risques de pollution seront toutefois minimes car les engins utilisés sur le site seront en nombre très restreint (2 seulement = 1 pelle et 1 chargeuse). De plus, ils seront maintenus en parfait état de marche et seront régulièrement contrôlés.

Aucun stockage d’hydrocarbures ne sera par ailleurs effectué sur le site. Les engins seront approvisionnés en carburant au moyen d’un camion-citerne équipé d'un volucompteur et positionné au-dessus d'une aire étanche mobile.

Concernant les effluents sanitaires, une cabine autonome sera installée sur le site et les eaux usées seront régulièrement récupérées par l'organisme loueur.

II.2.2 Risques de pollutions accidentelles

Une pollution accidentelle résulte d’un événement exceptionnel au cours duquel les produits polluants peuvent être déversés. Ces risques seront ici principalement liés aux engins.

En théorie, les produits susceptibles d’engendrer une pollution des sols sont les hydrocarbures (carburants et huiles) contenus dans les engins utilisés sur le site. Ainsi, les principales opérations à risque seront liées à la circulation des engins et à leur approvisionnement en hydrocarbures. À titre indicatif, les volumes que peuvent représenter ces produits selon le type d’engin figurent dans le tableau ci-dessous :

Volume total du circuit Volume total du circuit de Volume total du réservoir Type d’engin utilisé hydraulique (huile multi- refroidissement (eau + de carburant (gazole) chantier) glyco-circuit) Bulldozer (bouteur) 350 l 110 l 50 l Chargeuse 500 l 210 l 80 l Pelle 450 l 220 l 80 l Camion 530 l 115 l 100 l

Dans le cas présent, seule la circulation des engins présentera un tel risque, d’une part, parce que l’entretien du matériel d’exploitation sera effectué au niveau de la plate-forme Lazard, et d’autre part, parce qu’aucun stockage d’hydrocarbures n’aura lieu dans l’enceinte de la carrière. L'approvisionnement en hydrocarbures sera effectué

par une entreprise agréée, au niveau d'une aire étanche mobile.

Le risque de pollution des sols est un effet indirect temporaire, car lié à la période d'activité du site. Il sera modéré en raison des mesures préventives retenues.

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

II.3 MESURES PROPOSÉES

II.3.1 Mesures d'évitement et de réduction

Remarque : La plupart des mesures mises en œuvre par la société consistent à prévenir les atteintes du projet sur l'environnement et la santé humaine, et sont donc considérées comme des mesures d'évitement. Les mesures de réduction sont destinées, comme leur nom l'indique, à réduire les effets du projet autant que faire se peut, sans pour autant pouvoir atteindre l'état zéro. La distinction étant souvent difficile à faire entre les deux, nous avons choisi de les regrouper.

En l'occurrence, la plupart de ces mesures sont destinées à lutter contre les risques de pollutions, qu'elles soient d'origine chroniques ou accidentelles.

II.3.1.1 Mesures particulières

Concernant le risque de déstabilisation des terrains, quoique jugé faible au chapitre II.1.4 précédent, plusieurs mesures seront prises dans le cadre de l'exploitation :

 La bande réglementaire des 10 mètres autour du périmètre d'autorisation sera respectée ;  Un périmètre de protection autour de la pelle en charge de l'extraction, et plus généralement de l'excavation, sera respecté ;  Le plan d'eau temporaire généré par l'exploitation sera remblayé de manière coordonnée afin de laisser le moins de surface à nu possible (2,5 ha au maximum).

De plus, afin de garantir l'intégrité des sols, plusieurs mesures seront prises par l'exploitant au moment de l'exploitation puis de la remise en état :

 Les matériaux issus des travaux de décapage de la terre de découverte seront disposés sous forme de merlons en périphérie du site, afin d’être conservés en vue de leur réutilisation. Lors du réaménagement en effet, cet horizon humifère facilitera la reprise agricole après exploitation. Pour cela, l'exploitant doit veiller à ne pas mélanger ces terres avec d'autres matériaux, afin de ne pas altérer leurs qualités pédologiques et agronomiques ;  Le remblayage du site s'effectuera préférentiellement au moyen de matériaux d'origine naturelle ;  Concernant l'accueil de matériaux inertes extérieurs, indispensable afin d'achever la remise en état, la procédure sera conforme à l'arrêté du 22 septembre 1994 modifié relatif aux exploitations de carrières et aux installations de premier traitement des matériaux de carrières. Ainsi, un document d'acceptation indiquant l'origine des déchets, leur type et leur volume sera consigné par l'exploitant pendant trois ans minimum et tenu à la disposition de l'inspecteur des installations classées. Rappelons que ces procédures de tri et de contrôle seront entièrement prises en charge par la plate-forme Lazard voisine. Le site de l'Île du Chat n'accueillera que la fraction triée et non valorisable de ces matériaux, pour mise en remblais immédiate (cf. document n°2 de la demande pour les détails de la procédure d'acceptation et de traçabilité).

II.3.1.2 Mesures générales anti-pollution

Concernant la circulation des engins au sein de la carrière, plusieurs mesures seront appliquées :

 Le nombre d'engins présents sur le site sera généralement de 2 (1 pelle + 1 chargeuse), ce qui réduit les risques de collision ;  Les pistes d’accès et de circulation seront suffisamment larges et dégagées de tout obstacle ;  Des butées ou levées de terre seront mises en place près de la zone d'extraction afin d'éviter le risque de chute de la pelle mécanique dans le plan d'eau temporaire ;

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 Le plan de circulation sera affiché en entrée de site et visible par tous. La vitesse de circulation au sein du site sera limitée à 30 km/h ;  Les dossiers de prescriptions seront régulièrement communiqués au personnel concerné (limitation des vitesses, définition des priorités, etc.) et lors de toute nouvelle embauche ;  Les employés seront formés à l'utilisation des engins employés sur le site, et ce pour toutes les conditions météorologiques.

Concernant l'entretien des engins, rappelons qu'il sera réalisé de manière régulière au niveau des ateliers de la plate-forme Lazard voisine, par du personnel spécifiquement qualifié. Ces locaux disposent d'aires étanches munies de séparateur d'hydrocarbures et de bacs de rétention suffisamment dimensionnés. Les déchets issus de ces opérations (huiles de vidanges, batteries, matériaux souillés, filtres et aérosols) seront stockés sur ces aires puis évacués vers des centres agréés.

L'approvisionnement des engins en carburant s'effectuera au-dessus d'une bâche PEHD couverte de sable. Aucun stockage de carburant ou de quelconque produit polluant ne sera réalisé au sein de la carrière. Le camion- citerne est par ailleurs tenu de disposer d'un pistolet à arrêt automatique.

Concernant l'exploitation de manière générale, le site et ses abords seront maintenus en parfait état de propreté. Toutes les mesures seront prises pour qu’aucun dépôt ne soit effectué, et le site sera régulièrement dégagé de ses déchets de fonctionnement. Enfin, la fermeture du site en dehors des heures de fonctionnement permettra d’éviter les dépôts sauvages par des tiers.

II.3.2 Mesures compensatoires

Comme précisé au chapitre II.1.3 précédent, le seul effet permanent et irréversible engendré par l'exploitation est l'extraction des matériaux alluvionnaires de la Durance.

Aussi, afin de compenser la "perte" locale de ces 1,4 millions de m3 environ, l'exploitant a choisi de les réserver préférentiellement à la production de matériaux nobles et de les destiner à la confection d'enrobés ou de bétons haute performance. Cette attitude est d'ailleurs fortement recommandée par le Schéma Départemental des Carrières.

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III. EFFETS – MESURES SUR LES EAUX

III.1 EFFETS DIRECTS

III.1.1 Modification directe des écoulements

III.1.1.1 Les eaux superficielles – généralités

L'exploitation ne modifiera pas significativement la géométrie du secteur et n'augmentera pas la superficie de son bassin versant. En effet, l'extraction ne mettra pas en interconnexion 2 bassins versants voisins et les limites de ces derniers ne seront pas modifiées.

Comme expliqué précédemment, une distance minimale de près de 80 mètres sera conservée entre le lit mineur de la Durance et la limite d'exploitation. L'exploitation n'engendrera donc pas d'effet direct sur l'écoulement de ce cours d'eau.

Les autres effets directs sur les eaux superficielles seront nuls, puisque les activités n'impliqueront pas l'utilisation d'eau superficielle et qu'aucun effluent pollué ne sera rejeté à l'extérieur du site.

Les effets directs sur l'écoulement des eaux superficielles seront faibles.

III.1.1.2 Focus sur le risque de capture

Le risque de capture d'une gravière par un cours d'eau est un phénomène bien connu des carriers et un risque avec lequel il faut souvent composer pour les exploitations alluvionnaires. Sur n'importe quel cours d'eau en effet, l'ouverture d'un plan d'eau aux dimensions excessives peut conduire, en l'absence de précaution, à un risque de capture et de déplacement du bras vif.

Dans son rapport de 2004, le bureau d'études SOGREAH a d'ailleurs mentionné le risque de capture de la carrière par la Durance, et ce même si le site est localisé en dehors de l'espace de mobilité maximale du cours d'eau. Des mesures ont donc été prévues par la société exploitante pour supprimer ce risque (cf. chapitre III.3.2 suivant).

Par rapport à la précédente exploitation, le périmètre sollicité dans le cadre de cette demande est rétréci et davantage éloigné de la limite d'espace de mobilité maximale de la Durance. Pour autant, le risque de capture existe toujours, de façon moindre, et nécessitera plusieurs mesures préventives.

III.1.1.3 Les eaux souterraines – généralités

 Effets classiquement engendrés par l'exploitation en eau d'une carrière :

La création d’un plan d’eau, même temporaire, lors d'une exploitation de carrière, conduit au remplacement de matériaux ayant une perméabilité de 8.10-3 par un bassin d’eau libre dont la perméabilité est infinie.

Cette modification a un impact sur la piézométrie, puisque l’on passe d’une situation où la nappe présente un gradient (la vitesse d’écoulement des eaux étant ralentie du fait de la faible porosité) à une situation de plan d’eau dont l’altitude est identique sur toute la surface, du fait de la mise en équilibre.

Les conséquences sur la piézométrie se manifestent par un gonflement de la nappe en aval hydraulique du plan d’eau (et ainsi des extractions), et inversement par un rabattement de la nappe en amont hydraulique de la gravière [Figure 83].

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Figure 83. Effets du plan d'eau sur la piézométrie locale

 Effets classiquement engendrés par le remblayage au moyen de matériaux inertes :

Le remblayage d'un site à l’aide de matériaux inertes extérieurs, généralement plus terreux que ceux du gisement initial, a pour conséquence un ralentissement des écoulements des eaux souterraines qui circulaient initialement dans les alluvions.

Ce ralentissement se traduit au niveau piézométrique par une remontée de la nappe en amont hydraulique, et inversement, par un rabattement de la nappe en aval [Figure 84].

Figure 84. Effets du remblayage sur la piézométrie locale

Les effets potentiels du remblayage pouvant être importants, le bureau d'études SOGREAH a comparé les caractéristiques hydrodynamiques des alluvions de la Durance avec celles des matériaux de remblayage prévus (poudingues de Clarency ou matériaux de perméabilité équivalente). Les résultats sont présentés ci-après.

III.1.1.4 Effets détaillés du remblayage sur les conditions d'écoulement des eaux souterraines

 Méthodologie employée :

Afin de définir les caractéristiques hydrodynamiques des matériaux alluvionnaires en place sur le site de l'Île du Chat et des matériaux de remblayage, SOGREAH a procédé expérimentalement à l'analyse de la granulométrie et de la perméabilité de ces matériaux. Ces essais ont été réalisés en collaboration avec le laboratoire d'hydrologie de la faculté d'Avignon.

Les matériaux étudiés sont les suivants :

 Échantillon n°1 : alluvions de la Durance (matériaux remaniés par extraction) ;  Échantillon n°2 : conglomérats de Valensole à l'état brut (en l'occurrence des poudingues de Clarency – sélectionnés lors de leur chargement) ;  Échantillon n°3 : conglomérats de Valensole concassés.

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 Comparaison de la granulométrie :

La classification des éléments a été réalisée selon la méthode de Wentworth. Les résultats sont les suivants :

 Les alluvions de la Durance comptent une forte proportion de cailloux (34 % ont un diamètre supérieur à 50 mm) et plus de 50 % de particules intermédiaires entre les galets et les graviers. Enfin, les éléments fins représentent 14 % des échantillons étudiés ;  Les conglomérats de Valensole bruts se composent de deux classes où les éléments grossiers prédominent : 89 % de blocs, cailloux et graviers (diamètre > 5 mm) et 11 % d'éléments fins ;  Le concassage des conglomérats permet de réduire la part de cailloux pour augmenter celle des particules intermédiaires. Ainsi, la proportion de particules fines (sables, silts et argiles) augmente et l'on obtient un matériau avec : 11 % de gros cailloux (diamètre > 30 mm), 70 % de pierres, graviers et gravillons (diamètre de 4 à 30 mm) et 19 % d'éléments fins.

Ainsi, quel que soit le matériau de remblayage considéré, il comporte une forte teneur en argiles. Toutefois, la proportion de particules fines est moins importante dans les conglomérats bruts que dans les conglomérats traités (concassés).

 Comparaison de la perméabilité :

Les mesures de perméabilité de type Darcy ont été réalisés à l'aide d'un perméamètre à colonne. Les résultats sont donnés dans le tableau ci-dessous [Tableau 42].

Perméabilité calculée Pourcentage Perméabilité corrigée Échantillon avec Darcy (m/s) d'échantillon étudié (m/s) Alluvions de la Durance 2,9.10-3 40 % 8.10-3

Conglomérats bruts 4,6.10-3 55 % 7.10-3

Conglomérats traités 1,9.10-2 30 % 2,5.10-2

Tableau 42. Synthèse et comparaison des perméabilités

La perméabilité des conglomérats bruts de Valensole (poudingues) est semblable à celle des matériaux alluvionnaires de la Durance.

 Conclusions :

Extraits de l'étude SOGREAH de 2004 : "La formation de Valensole (poudingues) est considérée par les hydrogéologues comme relativement peu perméable, voire imperméable. Or, d'après les tests réalisés en laboratoire, leur perméabilité est semblable à celle des alluvions de la Durance.

Le fait de remanier les conglomérats après extraction entraîne la désagrégation de la matrice argileuse et la formation de vides, facilitant ainsi la circulation des eaux souterraines. D'où cette évolution de la perméabilité.

Toutefois, les conglomérats présentent une fraction fine très importante par rapport aux alluvions de la Durance. Ainsi, lorsque l'eau circulera dans les conglomérats, ces particules fines vont s'accumuler dans des zones préférentielles, pouvant entraîner un colmatage des matériaux et perturber localement les écoulements préférentiels de la nappe. Ainsi, en séparant les particules les plus fines (composées de silts et d'argiles) des parties les plus grossières (sables et cailloux), il est possible d'obtenir un matériau proche des alluvions de la Durance. Ce matériau permettra alors des conditions d'écoulement similaires, sans risque de colmatage futur.

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Les poudingues de Valensole, une fois sélectionnés lors du chargement, ont les mêmes propriétés hydrodynamiques que les alluvions de la Durance. Ils constituent donc un matériau très favorable pour le remblayage de la carrière, et notamment pour sa partie en eau.

Grâce à l'emploi de ce matériau ou d'autres matériaux inertes équivalents en termes de géotechnique et de perméabilité, l'effet sur l'écoulement des eaux souterraines peut être considéré comme faible.

III.1.2 Utilisation de la ressource

Sans effet – aucun prélèvement ne sera effectué dans la Durance ou la nappe d'eau souterraine.

Les besoins en eau de la carrière seront assurés par la plate-forme Lazard qui dispose d'un forage déclaré et d'une arroseuse mobile.

Quant aux employés, leur approvisionnement en eau sera assuré quotidiennement par des bouteilles ou bonbonnes.

En l'absence de prélèvement effectué dans les eaux (souterraines et superficielles), les effets directs sur la ressource seront nuls.

III.1.3 Effets directs sur la qualité des eaux

III.1.3.1 Les eaux superficielles

En l'absence de rejet effectué directement dans le milieu naturel, l'exploitation n'aura aucun effet direct sur la qualité des eaux superficielles, y compris sur la Durance.

L'exploitation n'aura aucun effet direct sur la qualité des eaux superficielles.

III.1.3.2 Les eaux souterraines

 Modification de la qualité et de la température de la nappe :

En théorie, la création d'un plan d'eau lors d'une exploitation de gravière peut modifier la qualité de la nappe du fait :

 Du contact direct de la nappe avec l’atmosphère (et donc des échanges gazeux) ;  De l’ensoleillement (énergie lumineuse et réchauffement) ;  Du développement "spontané" ou "provoqué" de la faune et de la flore, modifiant les cycles bio- chimiques (respiration, photosynthèse chlorophyllienne, cycle du carbone et de l’azote, etc.).

Un réchauffement trop important de l'eau peut ainsi entraîner un développement de la végétation et être à l’origine d’un début d’eutrophisation du milieu et d’une baisse sensible de la teneur en oxygène.

Dans le cas présent cependant, l'excavation générée sera temporaire et comblée au fur et à mesure de l'avancée de l'exploitation. La mise à nu de la nappe sera donc de courte durée et, qui plus est, de faible superficie, puisque l'exploitation concernera une surface maximale de 2,5 ha.

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 Augmentation de la vulnérabilité de la nappe :

En temps normal, la couche d'alluvions présente au-dessus de la nappe d'eau souterraine permet de la protéger des pollutions potentielles grâce à leur pouvoir de rétention.

La mise à nu de cette nappe au cours de l'exploitation (même temporaire) augmentera donc sa vulnérabilité. Des mesures d'évitement des risques de pollution seront nécessairement mises en place.

L'exploitation est donc susceptible de présenter de faibles effets directs et temporaires sur la qualité des eaux souterraines.

 Effets du remblayage :

Le remblayage du plan d'eau temporaire sera réalisé à l'aide de matériaux inertes. Ainsi, par définition, l’utilisation de ces matériaux aura un effet négligeable sur la qualité des eaux souterraines du secteur.

Le remblayage des terrains au moyen de matériaux inertes dûment contrôlés n'aura pas d'effet direct sur la qualité des eaux souterraines.

III.2 EFFETS INDIRECTS

III.2.1 Modification indirecte des écoulements

En théorie, les écoulements superficiels pourraient être modifiés localement en raison du décapage de la découverte effectué avant l'extraction du gisement alluvionnaire. Dans le cas présent cependant, rappelons que le décapage s'effectuera par surface maximale de 2,5 hectares ; la surface à nu sera donc trop faible pour modifier les écoulements à grande échelle.

Concernant les eaux souterraines, et en l'absence de prélèvement, aucun impact indirect sur leur écoulement n'est attendu.

Les effets indirects de l'exploitation sur l'écoulement des eaux superficielles seront faibles, voire nuls pour les eaux souterraines.

III.2.2 Effets indirects sur la qualité des eaux : les risques de pollution

III.2.2.1 Les eaux superficielles

 De manière chronique :

Le ruissellement des eaux sur le carreau d'exploitation augmentera leur charge en Matières En Suspension (MES), mais n'altérera pas leurs qualités intrinsèques. Les poussières inertes ne sont en effet pas considérées comme un agent polluant.

De plus, rappelons que le lavage et l'entretien des engins s'effectueront en dehors du site, au niveau de la plate- forme Lazard de Manosque. Le risque de pollution des eaux sera donc extrêmement faible.

De manière générale, aucun rejet d'effluent susceptible d'altérer les eaux superficielles ne sera effectué dans le cadre de l'exploitation.

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 De manière accidentelle :

En l'absence de prélèvement ou de rejet dans les eaux superficielles, l'origine d'une éventuelle pollution ne pourra être qu'accidentelle :

 Rupture d'un flexible d'un engin ;  Fuite lors de l'approvisionnement en hydrocarbures ;  Accident de la circulation, collision entre engins ;  Etc.

Des précautions seront donc prises pour limiter, voire supprimer, ce risque (cf. chapitre III.3).

Le risque de pollution des eaux superficielles sera modéré. Des mesures seront toutefois prises par l'exploitant afin de le limiter au maximum.

III.2.2.2 Les eaux souterraines

 De manière chronique :

Une pollution des eaux souterraines peut être provoquée par :

 Les travaux d’extraction qui peuvent avoir pour conséquence une augmentation de la turbidité des eaux du plan d’eau temporaire ;  L’infiltration d’eaux météoriques "polluées". En effet, les eaux météoriques, en lessivant le site, sont susceptibles de se charger en produits divers24 (métaux lourds, hydrocarbures, huiles, caoutchouc, phénols, etc.) en provenance des engins.

Or, comme nous l’avons déjà expliqué pour les eaux superficielles et les sols, ce risque de pollution chronique sera négligeable car :

 Les produits susceptibles de polluer les eaux météoriques (huiles et hydrocarbures notamment) représenteront de faibles quantités sur le site ;  De nombreuses précautions seront prises pour prévenir tout risque de pollution (des sols et des eaux);  La turbidité des eaux est liée à des particules constitutives du gisement naturel non polluantes, et rapidement stoppées par les alluvions encaissantes, ou reprises par l'extraction peu après.

 De manière accidentelle :

Comme pour les sols ou les eaux superficielles, l’origine d’une pollution des eaux souterraines peut être accidentelle. En effet, dans l’hypothèse d’un déversement accidentel d’huiles ou d’hydrocarbures, les polluants pourraient être entraînés vers le plan d’eau temporaire ou dans le sous-sol par les eaux d’infiltration, et ainsi polluer la nappe souterraine.

Les incidences d’un tel accident seraient toutefois sans conséquences graves car :

 Les produits susceptibles d’être déversés accidentellement représenteront de faibles volumes ;  Il n’y a pas de captage en aval hydraulique immédiat ;  Des mesures seront prises pour limiter les risques de pollution accidentelle (cf. chapitre III.3).

À nouveau, le risque de pollution des eaux souterraines doit être pris en compte. Plusieurs mesures précédemment appliquées sur le site par l'exploitant seront reconduites dès le démarrage de l'exploitation.

24 Les matières en suspension (fines), quant à elles, ne s’infiltrent pas. 198

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III.3 MESURES PROPOSÉES

III.3.1 Mesures d'évitement et de réduction des effets directs

Rappel : les principaux effets directs de l'exploitation sur les eaux superficielles et souterraines sont :

 Les effets sur la piézométrie de la nappe d'eau souterraine engendrés par le phénomène de rabattement et le remblayage ;  Le risque de capture du plan d'eau par la Durance ;  Les effets sur la qualité des eaux souterraines.

Concernant les effets sur la piézométrie de la nappe, la principale mesure réductrice réside dans le mode d'exploitation choisi par l'exploitant, puisque la création du plan d'eau sera temporaire grâce au remblayage effectué de manière coordonnée. De plus, en raison de sa superficie modérée (2,5 ha maximum), le déséquilibre piézométrique ne pourra être important.

 Afin de ne pas accentuer ce déséquilibre, la société exploitante s'engage par ailleurs à n'effectuer aucun prélèvement dans le plan d'eau temporaire. Rappelons aussi que des piézomètres ont été implantés sur le site de la carrière (en amont et en aval hydraulique) afin de suivre en continu le niveau de la nappe et vérifier que l'exploitation n'aura aucun impact sur ce paramètre. Un nouveau piézomètre amont sera par ailleurs implanté par la société en début d'exploitation.

Enfin, la mise en place de matériaux naturels présélectionnés tels que les poudingues de Clarency permettra de remblayer le fond de fouille au moyen de matériaux dont les caractéristiques hydrodynamiques sont semblables à celles des alluvions de la Durance. Cette mesure suffira à limiter au maximum les effets sur les écoulements souterrains.

Concernant le risque de capture, et comme l'indiquait SOGREAH dans son étude de 2004, il n'est pas envisageable de protéger la zone d'exploitation contre les risques de débordements de la Durance. En effet, cela augmenterait les risques sur la rive opposée, notamment au niveau de la zone d'activités de Saint-Maurice et de l'A.51. Cependant, la société a adapté son mode d'exploitation afin d'éviter le risque de capture :

 La surface en eau présentera une largeur maximale de 100 mètres dans l'axe de la Durance afin de ne pas créer d'axe d'écoulement préférentiel en période de crue ;  Les stocks seront positionnés préférentiellement en parallèle à l'axe de la Durance, afin de ne pas obstruer le chenal en cas de crue. La hauteur des stocks sera par ailleurs limitée à 5 mètres.

Concernant les effets sur la qualité des eaux souterraines, le simple fait de remblayer l'excavation au fur et à mesure de l'avancée de l'exploitation constitue une mesure réductrice. En effet, en coordonnant le remblayage avec l'extraction, la mise à nu de la nappe sera de courte durée et ses propriétés physico-chimiques ne seront pas altérées. De même, sa température n'aura pas le temps d'être modifiée et le risque d'eutrophisation sera quasi nul.

Quant aux effets du remblayage sur la qualité de la nappe, rappelons qu'ils ont été considérés faibles du moment que l'exploitant garantit le caractère inerte des matériaux extérieurs importés. Pour cela, les procédures d'accueil, de tri et de traçabilité devront être strictement respectées.

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III.3.2 Mesures d'évitement et de réduction des effets indirects

Concernant les eaux de ruissellement au sein du site, et comme indiqué précédemment, une pollution des eaux superficielles pourrait en théorie se produire par ruissellement sur des sols pollués. Or de nombreuses mesures anti-pollution seront mises en place sur le site afin d'éviter une pollution des sols (pour rappel : bac de rétention mobile, entretien courant et à l'extérieur, nombre limité d'engins, etc.).

D’autre part, l'exploitant s'assurera que les eaux superficielles soient bien drainées au sein de la carrière : soit qu'elles s'infiltrent naturellement dans le sous-sol poreux, soit qu'elles soient acheminées vers le bassin d'orage afin d'être débarrassées de leurs teneurs en fines.

Concernant les mesures mises en œuvre afin de limiter le risque de pollution des eaux, beaucoup sont identiques aux dispositions prises pour les sols. Nous invitons donc le lecteur à se reporter au chapitre II.3.1 précédent. Par ailleurs, en cas de pollution accidentelle, plusieurs procédés sont prévus :

 Traitement local de la pollution par mise en place de matières absorbantes ou de dispositifs de confinement (barrages flottants). Des kits antipollution seront ainsi toujours disponibles sur le site ;  Évacuation immédiate des matériaux souillés par un organisme habilité, vers des centres de traitement spécialisés ;  Réalisation d’un pompage de dépollution. En fonction de la concentration du polluant, les eaux pompées seront éventuellement traitées avant rejet. Cette opération sera effectuée par un organisme compétent  Injection, si nécessaire, de bactéries permettant l’épuration des eaux, par un organisme compétent.

La plupart des mesures mises en œuvre pour la protection des eaux souterraines et superficielles seront les mêmes que pour les sols.

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IV. EFFETS – MESURES SUR LE CLIMAT ET L'ATMOSPHÈRE

IV.1 EFFETS SUR LE CLIMAT

Le secteur étudié ne présente aucun caractère microclimatique particulier. La carrière n’aura pas d’effet direct ou indirect sur le climat du secteur puisqu’il n’y aura pas d’arasement de relief et, par conséquent, pas de répercussion sur la circulation des masses d’air ou sur le régime des vents.

D'autre part, l'exploitation ne s'accompagnera pas de défrichement au sens forestier du terme (Art. L.311-1 et R.311-1 du Code Forestier), et n’engendrera donc pas de suppression de boisements pouvant avoir une incidence sur les conditions microclimatiques. La suppression momentanée des vergers et/ou de cultures n'aura en effet pas d'impact en raison de la superficie concernée (2,5 ha en travaux au maximum).

L'effet du projet sur le climat est considéré comme nul.

IV.2 EFFETS SUR L'ATMOSPHÈRE

IV.2.1 Les émissions gazeuses

La circulation des engins d'extraction (pelle mécanique) et de transport des matériaux (chargeuse) au sein de la carrière engendrera des émissions gazeuses dans l'atmosphère, et notamment des gaz suivants :

 Le CO2 ;

 Le SO2 ;  Le Benzène.

IV.2.1.1 Le Dioxyde de carbone (CO2)

Le CO2 n’est pas un polluant qui joue sur la qualité de l’air car il n’est pas toxique pour l’Homme. Par contre, il

est l'un des gaz responsables du réchauffement climatique. Les rejets en CO2 liés à l’extraction, au stockage et au transport des matériaux extraits sur la carrière de Valensole peuvent être estimés comme suit.

Hypothèses pour les trajets entre la carrière de l'Île du Chat et la plate-forme des Établissements Lazard : nous nous sommes placés, de façon majorante, dans la situation de production maximale (soit 250 000 t/an), avec des camions de 26 t de charge utile. Avec ces deux chiffres, on obtient le nombre de 9 615 rotations /an. À ce sujet, nous rappelons ici que les remblais issus de la plate-forme sont comptabilisés en double fret et qu'ils n'ajoutent donc pas de rotation supplémentaire sur ce trajet. De plus, en considérant que le nombre de jours travaillés est de 250 par an, on obtient 9 615/250 = 38 rotations par jour.

Hypothèses pour les trajets entre la carrière de l'Île du Chat et la carrière de Clarency : nous savons qu'au maximum, 75 000 tonnes de poudingues seront transportés vers la carrière chaque année, ainsi que 18 000 tonnes de précriblage. Soit un total de 93 000 t/an. En considérant des camions de 26 t de charge utile, on obtient 93 000 / 26 = 3 577 camions, soit 3 577/250 = 14 rotations par jour (pour 250 jours travaillés/an).

Distances prises en compte dans ces calculs (nous avons tenu compte des distances moyennes parcourues effectivement par les camions du point de chargement au point de déchargement) :

 Distance entre la carrière de l'Île du Chat et la plate-forme Lazard : 4,8 km aller-retour ;  Distance entre la carrière de l'Île du Chat et la carrière Clarency : 10,8 km aller-retour.

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Hormis l'arroseuse mobile, qui ne fonctionnera que par intermittence, l'exploitation du site nécessitera a minima l'utilisation d'une pelle (pour l'extraction) et d'une chargeuse (pour la reprise des stocks). Nous savons que de manière générale, une pelle consomme en moyenne 15 litres de carburant par heure, de même qu'une

chargeuse. Ainsi, ces engins engendreront une émission annuelle estimée à 159,2 tonnes eqCO2 pour un fonctionnement de 8 h par jour pendant 250 jours par an.

Par ailleurs, dans le cadre de la remise en état, et plus particulièrement du remblayage, nous savons que l'exploitation engendrera les trafics suivants :

 38 rotations/jour ou 9 615 camions/an entre la carrière de l'Île du Chat et la plate-forme Lazard ;  14 rotations/jour ou 3 603 camions/an entre la carrière de l'Île du Chat et la carrière Clarency, située à 2,7 km par la route (RD.6).

Ainsi, sur la base d'une activité opérée pendant 250 jours par an (sur 20 ans) et d'un tonnage moyen des camions de 26 tonnes, ce trafic génèrera :

 42,9 tonnes eqCO2 pour le trajet entre la carrière de l'Île du Chat et la plate-forme Lazard ;

 35,9 tonnes eqCO2 pour le trajet entre la carrière de l'Île du Chat et la carrière Clarency.

Soit un total de 78,8 tonnes eqCO2.

Ainsi, l’ensemble de l’activité de la carrière émettra chaque année près de 238 tonnes eqCO2, qui constitue une valeur plutôt modérée.

Ces activités induiront aussi l'émission des gaz suivants [Tableau 43] :

Rejets trafic depuis Rejets trafic depuis Polluants Rejets engins TOTAL plate-forme Lazard carrière Clarency NOx 2,30 T 0,62 T 0,52 T 3,44 T COV 0,39 T 0,11 T 0,09 T 0,59 T CO 1,80 T 0,48 T 0,40 T 2,68 T Particules 0,22 T 0,06 T 0,05 T 0,32 T Tableau 43. Valeurs d'émissions de gaz induites par l'exploitation de la carrière

Les émissions de particules d'échappement seront par ailleurs limitées car :

 Le fonctionnement des moteurs thermiques sera conforme à la réglementation ;  Le gasoil utilisé sera conforme à l'arrêté du 24 janvier 1994, notamment sur la teneur en soufre ;  Le nombre d'engins fonctionnant simultanément sur le site sera limité (2 engins d'exploitation seulement).

IV.2.1.2 Le Dioxyde de soufre (SO2)

Le dioxyde de soufre (SO2) provient de la combustion de matériaux fossiles tels que les fiouls ou le charbon. Sur le plan environnemental, ce polluant se transforme en acide sulfurique au contact de l’humidité de l’air et participe au phénomène de pluies acides. Il contribue également à la dégradation des monuments historiques.

Le rapport intitulé "Les incidences sur l’environnement du transport de marchandises" réalisé par l’OCDE25 fournit les coefficients d’émission de polluants atmosphérique des poids lourds (en g/t kilométrique). Entre autres, il

donne plusieurs coefficients concernant les rejets de SO2, dont la valeur varie selon les pays, en raison de la

25 OCDE : L'Organisation de Coopération et de Développement Économique. 202

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variété des procédures de contrôle initiales, des algorithmes utilisés et des modifications éventuelles réalisées par les auteurs des études.

Ainsi, en prenant la valeur maximale de 0,43 g de SO2/tonne kilométrique, l’impact atmosphérique du transport des matériaux extraits ainsi que l’apport d’inertes sur la carrière peut être estimé.

De fait, en considérant les mêmes tonnages que précédemment (évacuation annuelle moyenne de 160 000 tonnes de matériaux et import d'autant d'inertes), les trajets correspondants (de 4,8 km aller-retour moyen)

engendreront une émission annuelle totale de 0,64 tonne de SO2.

Les émissions de SO2 engendrées par l'activité de la carrière seront donc faibles.

IV.2.1.3 Le Benzène

Les principales sources de benzène dans l’air sont les gaz de combustion des véhicules, l’évaporation des réservoirs de carburant, et les industries productrices de benzène (fabrication de plastique, pesticides, solvants, etc.). Ce composé est reconnu pour ses effets néfastes sur la santé, et en particulier son pouvoir cancérigène lors d’une exposition chronique.

Depuis le 15 février 2002, la surveillance du benzène dans l’évaluation de la qualité de l’air est devenue obligatoire. Le décret 2002-13 relatif à la qualité de l’air et à ses effets sur la santé et l’environnement établit une valeur limite de benzène dans l’air ambiant pour la protection de la santé humaine de 7 µg/m3 en moyenne annuelle.

Les émissions atmosphériques engendrées par l'exploitation de la carrière constitueront des effets directs et temporaires car liés à la période d'activité. Elles seront faibles au regard des émissions engendrées dans la commune.

IV.2.2 Les poussières

Remarque : Même si elles ne sont pas considérées comme des polluants de l'atmosphère, les poussières engendrées par une exploitation de carrière doivent tout de même être considérées eu égard aux quantités émises chaque année. Notons que ce paragraphe n'aborde que les effets des poussières sur l'environnement au sens large, et non sur la santé des riverains ou du personnel de l'exploitation (ce point est traité au chapitre VIII).

Dans le cas présent, les opérations susceptibles de produire des poussières seront principalement liées aux activités des engins (extraction, chargement des matériaux, circulation, et.) et au stockage des produits minéraux.

Les principaux effets directs concerneront les commodités du voisinage. Ces incidences seront faibles en l'occurrence puisque le vent souffle de préférence parallèlement à la Durance, donc sans incidence notable sur la première habitation et de l'hôtel-restaurant. De plus, l'extraction en eau d'une partie des matériaux aura pour avantage de limiter les envols.

Les effets indirects des émissions de poussières concerneront leur dépôt sur le couvert végétal environnant. En théorie, elles sont susceptibles d’entraîner une modification locale de ce couvert végétal par diminution de la photosynthèse des végétaux.

Des mesures devront donc être prises pour limiter l'émission de poussières au niveau des parcelles agricoles voisines. Par ailleurs, des mesures d'empoussiérage seront réalisées dès l'obtention de l'arrêté préfectoral afin de s'assurer que les seuils réglementaires sont respectés.

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IV.3 MESURES PROPOSÉES

IV.3.1 Mesures destinées à réduire les émissions atmosphériques

Concernant les rejets atmosphériques engendrés par les moteurs thermiques des engins, plusieurs mesures destinées à les réduire seront prises par l'exploitant :

 La société s'assurera du bon entretien de ces engins ;  Elle s'assurera également du bon réglage de leurs moteurs ;  Elle donnera comme consigne aux chauffeurs des camions de ne pas laisser tourner inutilement les moteurs ;  La vitesse sur site sera limitée à 30 km/h.

IV.3.2 Mesures destinées à réduire les émissions de poussières

Les différentes sources d’émissions de poussières seront traitées comme suit :

 Surfaces susceptibles de produire des poussières (stocks) : - Limitation des hauteurs de stocks afin de restreindre la prise au vent (5 mètres maximum) ; - Arrosage des stocks de fines granulométries en cas de vent important ;  Bâchage obligatoire des camions avant la sortie ;  Concernant la circulation sur site : limitation de la vitesse des véhicules et des camions à 30 km/h ;  Aspersion des pistes par temps sec et venté au moyen d'une arroseuse mobile (disponible sur le site Lazard) ;  Constitution de merlons périphériques au cours des diverses phases d'exploitation, afin de limiter les envols, notamment en limites est et sud-est, en vis-à-vis des premières habitations, et en regard de la ripisylve de la Durance.

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V. EFFETS – MESURES SUR LE MILIEU NATUREL

V.1 EFFETS – MESURES SUR LE MILIEU BIOLOGIQUE

Remarque : les paragraphes qui suivent sont largement extraits du Volet Naturel de l'Étude d'Impact rédigé par NATURALIA et joint dans son intégralité en annexe 1. En raison de son implantation sur des terres agricoles exclusivement (vergers et cultures annuelles), le projet s'avère peu impactant pour la faune et la flore.

V.1.1 Effets sur le milieu biologique

V.1.1.1 Effets sur les invertébrés et les amphibiens

Sans objet – Selon NATURALIA, "En l’absence d’enjeux dans l’aire d’étude principale, aucune atteinte n’est pressentie pour ce groupe".

Les effets du projet sur les invertébrés et amphibiens sont jugés non significatifs.

V.1.1.2 Effets sur les reptiles

Selon NATURALIA, "aucune espèce à enjeu n’a été contactée dans les différentes aires d’étude. Seules des espèces communes sont présentes, évoluant de préférence dans les zones naturelles de bord de Durance mais certaines espèces généralistes peuvent fréquenter le périmètre d’exploitation. Ces espèces au demeurant très communes, sont protégées en droit français et européen d’où leur intégration dans l’évaluation des impacts".

Les effets du projet sur les reptiles sont jugés négligeables par NATURALIA. Le bureau d'études estime donc qu'aucune mesure n'est nécessaire.

V.1.1.3 Effets sur les oiseaux

Selon NATURALIA, " les espèces d’oiseaux se concentrent essentiellement dans la bande arborée qui longe la zone d’exploitation au nord-ouest. Pour ces espèces, hormis du dérangement occasionnel, il ne devrait pas y avoir d’atteintes significatives compte tenu du mode d’exploitation. À l’intérieur même de la zone à exploiter, le cortège est surtout composé d’espèces communes (dont très peu se reproduisent) et quelques espèces patrimoniales y font des apparitions très ponctuelles pour s’alimenter".

Les effets du projet sur les oiseaux sont jugés faibles par NATURALIA. Le bureau d'études estime néanmoins que la mise en place de mesures est nécessaire (cf. chapitre V.1.2 suivant).

V.1.1.4 Effets sur les mammifères terrestres

Selon NATURALIA, " sont considérés comme des enjeux à l’échelle de l’aire d’étude le Castor d’Europe et deux espèces de mammifères communs, l’Écureuil roux et le Hérisson d’Europe. Précisons toutefois ici que ces espèces n’ont été répertoriées que dans l’aire d’étude fonctionnelle et pas dans la zone stricte à exploiter".

Les effets du projet sur les mammifères terrestres sont jugés non significatifs par NATURALIA. Le bureau d'études estime donc qu'aucune mesure n'est nécessaire.

V.1.1.5 Effets sur les chiroptères

Selon NATURALIA, " les espèces à enjeux fréquentent en majorité le cordon arboré qui se trouve en limite nord de la zone d’exploitation, or aucune emprise n’est prévue dans ce secteur. Rien de probant n’a été révélé concernant

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les zones de vergers et de céréalicultures aussi ne devrait-il pas y avoir d’atteintes aux habitats de ces espèces patrimoniales. L’activité diurne de la carrière ne devrait pas entraîner de dommages sur la ripisylve et ses chauves- souris, aussi ne doit-on considérer ici que les espèces qui évoluent dans la zone d’exploitation, à savoir des espèces communes".

Les effets du projet sur les chiroptères sont jugés faibles à négligeables par NATURALIA. Le bureau d'études estime néanmoins que la mise en place de mesures est nécessaire (cf. chapitre V.1.2 suivant).

V.1.2 Mesures concernant le milieu biologique

V.1.2.1 Mesures d'évitement / de suppression

Sans objet – selon NATURALIA, "l’évaluation des atteintes du projet sur les espèces d’intérêt patrimonial et réglementaire aboutit à des niveaux d’atteinte non nuls mais globalement assez modestes. En l’absence d’atteinte directe aux individus et à leurs habitats de reproduction, nulle mesure d’évitement / suppression n’est nécessaire ici".

V.1.2.2 Mesures de réduction

Trois mesures de réduction ont été préconisées par NATURALIA et validées par le pétitionnaire :

 Mesure R1 : Limitation des envols de poussières ;  Mesure R2 : Mise en défens des zones à enjeux biologiques et préservation des zones à enjeux périphériques ;  Mesure R3 : Choix de la période de commencement du chantier.

Concernant la limitation des envols de poussières, NATURALIA "maintenir la qualité" des "nombreux habitats de chasse avérés ou potentiellement très favorables aux chiroptères ainsi que des habitats de reproduction d’oiseaux patrimoniaux" situés " en périphérie immédiate nord-ouest des zones d’extraction". NATURALIA propose notamment les mesures suivantes :

 Arrosage régulier des pistes de circulation ou des abords des zones de dépôts de matériaux en cas de période venteuse ;  Limitation de la vitesse de circulation des véhicules à 30 km/h (mesure appliquée en permanence dans la carrière) ;  Bâchage des bennes en cas d’apport de matériaux secs et fins ;  Utilisation de produits fixateurs de poussières sur les pistes de circulation (mis au point par INMS, filiale de COLAS).

Concernant la mise en défens des zones à enjeux biologiques, NATURALIA juge que "la séparation nette des zones à enjeux biologiques et des zones d’extraction passe par la matérialisation visible et concrète de la séparation des deux zones". Ainsi, "si une bande de recul de 10 mètres est déjà validée par la société Perasso comme principe d’une zone-tampon, il est proposé d’élever un merlon de 3 mètres de haut à l’intérieur de cette bande pour occulter un maximum de nuisances sonores. Ce merlon sera constitué des volumes de terres végétales récupérés avant creusement du gisement. Il sera édifié par phases successives, en regard de chaque tranche annuelle d’exploitation, concomitamment aux travaux de décapage, et donc hors des périodes biologiques sensibles". Cette mesure est illustrée par la figure suivante [Figure 85].

Concernant la période de commencement du chantier, NATURALIA estime que " celle-ci devrait débuter par le nord sur une surface de chantier de 2,5 hectares maximum, progresser vers le nord-ouest, longer la ripisylve vers le sud-ouest entre T+6 et T+10 environ, puis descendre progressivement vers le sud-est en s’éloignant de la Durance. 206

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

La période la plus sensible pour ce groupe s’étale de la mi-mars à la fin juillet. Il est proposé au maître d’ouvrage d’entamer les phases d’arrachage de vergers […] entre mi-août et fin février, période qui suit la reproduction et l’émancipation de la plupart des espèces présentes dans l’aire d’étude".

Figure 85. Illustration de la mesure R2 (NATURALIA)

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V.1.2.3 Mesures d'accompagnement

2 mesures d'accompagnement ont été proposées par NATURALIA et validées par le pétitionnaire :

 Mesure A1 : Suivi écologique en phase chantier ;  Mesure A2 : Accompagnement dans la gestion de l'exploitation.

Concernant le suivi écologique en phase chantier, plusieurs types de suivi seraient à envisager selon le bureau d'études :

 Suivi des oiseaux dans la ripisylve de la Durance ;  Suivi de la faune à l'intérieur de la carrière ;  Suivi des espèces végétales invasives.

Le type de suivi sera validé au cours de l'exploitation.

Concernant la mesure A2, il s'agit essentiellement de la pose de panneaux signalétiques à destination du personnel de la carrière. Ces panneaux l'informent par exemple de la nidification en cours au sein d'un secteur particulier, de la présence de zone mise en défens, etc. [Figure 86].

Figure 86. Signalétique d’information à destination du personnel de chantier (COLAS)

V.1.3 Conclusions

Le VNEI se conclut de la manière suivante :

En ce qui concerne les atteintes résiduelles du projet : "Aucune atteinte directe sur les espèces patrimoniales n’a de niveau notable car toutes se situent hors du périmètre d’exploitation. Des atteintes indirectes ont toutefois été identifiées, réclamant des mesures ciblées et faciles à mettre en œuvre. Si les mesures de réduction des atteintes telles que proposées dans le présent document sont mises en œuvre et si le contrôle de leur application est assuré durant tout le déroulement du chantier, les atteintes résiduelles du projet de carrière alluvionnaire porté par PERASSO seront non significatives".

En ce qui concerne les mesures compensatoires : "À l’issue de la présente évaluation des atteintes et compte tenu des mesures de réduction proposées, les niveaux d'atteintes résiduelles sont estimés négligeables. Pour cette

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raison, et moyennant le respect des mesures d'insertion préconisées, la définition de mesures compensatoires n'apparaît pas nécessaire".

En ce qui concerne la conclusion générale : "du point de vue des impacts, aucune destruction directe n’est à envisager puisque le projet s’inscrit dans une zone de vergers et de céréaliculture intensive, dénuée de toute espèce patrimoniale. Quelques atteintes indirectes ont été identifiées mais qui concernent les taxons présents aux abords du périmètre d’exploitation. Relativement légères et faciles à réduire, elles font l’objet de mesures adaptées qui ont permis d’aboutir à des atteintes résiduelles non significatives pour tous les groupes considérés".

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V.2 EFFETS – MESURES SUR LE RÉSEAU NATURA 2000

L'Évaluation Appropriée des Incidences du projet sur le réseau NATURA 2000 a été réalisée par le bureau d'études spécialisé NATURALIA en janvier 2017. Les paragraphes qui suivent sont donc largement extraits de cette étude, jointe dans son intégralité en annexe 2.

V.2.1 Effets sur le réseau Natura 2000

V.2.1.1 Avant-propos

L'évaluation des incidences du projet sur le réseau Natura 2000 a été réalisée pour les deux zones de protection suivantes :

 La Zone Spéciale de Conservation (ZSC) FR 9301589 "La Durance" ;  La Zone de Protection Spéciale (ZPS) FR 9312003 "La Durance".

Seuls les effets du projet sur les habitats et espèces d'intérêt communautaire ayant justifié la désignation de ces zones Natura 2000 ont été étudiés dans cette étude. Les impacts généraux du projet sur la biodiversité font en effet l'objet du Volet Naturel de l'Étude d'Impact, joint en annexe 1 et synthétisé au chapitre V.1 précédent.

V.2.1.2 Effets du projet sur les habitats naturels d'intérêt communautaire

Le seul habitat d'intérêt communautaire recensé au sein de l'aire d'étude élargie est celui des "Forêts galeries à Salix alba et Populus alba", référencé 92A0.

Cet habitat étant localisé uniquement en bordure de Durance, en dehors du futur périmètre d'autorisation de la carrière, NATURALIA a jugé l'impact du projet faible. Néanmoins, des mesures sont nécessaires selon le bureau d'études.

Les effets du projet sur l'habitat naturel d'intérêt communautaire sont jugés faibles. Le bureau d'études estime néanmoins que la mise en place de mesures est nécessaire (cf. chapitre V.2.2 suivant).

V.2.1.3 Effets du projet sur les invertébrés d'intérêt communautaire

Selon NATURALIA, "seule l’Écaille chinée est considérée comme potentielle au sein de l’aire d’étude mais seulement dans la zone fonctionnelle, non touchée par les travaux. Aucune incidence n’est donc à envisager pour cette espèce, qui par ailleurs, ne représente pas un véritable enjeu communautaire".

Les effets du projet sur les invertébrés d'intérêt communautaire sont jugés nuls par NATURALIA. Le bureau d'études estime donc qu'aucune mesure n'est nécessaire.

V.2.1.4 Effets du projet sur les reptiles et amphibiens d'intérêt communautaire

Selon NATURALIA, aucune espèce de reptile ou d'amphibien d'intérêt communautaire n'a été contactée lors des prospections de terrains. Pour cela, les effets sont jugés nuls.

Les effets du projet sur les reptiles ou amphibiens d'intérêt communautaire sont jugés nuls par NATURALIA. Le bureau d'études estime donc qu'aucune mesure n'est nécessaire.

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V.2.1.5 Effets du projet sur les mammifères terrestres d'intérêt communautaire

Selon NATURALIA, seul le Castor d'Europe est concerné. Or, cette espèce ne fréquentant que les berges de la Durance, aucune incidence directe ou indirecte du projet n'est à prévoir selon le bureau d'études.

Les effets du projet sur les mammifères terrestres d'intérêt communautaire sont jugés nuls par NATURALIA. Le bureau d'études estime donc qu'aucune mesure n'est nécessaire.

V.2.1.6 Effets du projet sur les chiroptères d'intérêt communautaire

Trois espèces de chiroptères d'intérêt communautaire ont été contactées lors des prospections de terrains :

 Le Grand/Petit Murin ;  Le Murin à oreilles échancrées ;  Le Minioptère de Schreibers.

Selon NATURALIA, "des incidences indirectes causées non pas au travers de la pollution sonore ou lumineuse (absence de travaux en phase nocturne d’avril à octobre) mais bien par les envols de poussières sont envisageables. Ce phénomène engendré par le stockage de matériaux extraits ou par le passage répété de camions, est prévisible essentiellement au niveau de la lisière est de la ripisylve de la Durance". Malgré tout, ces effets sont jugés faibles par le bureau d'études.

Les effets du projet sur les chiroptères d'intérêt communautaire sont jugés faibles. Le bureau d'études estime néanmoins que la mise en place de mesures est nécessaire (cf. chapitre V.2.2 suivant).

V.2.1.7 Effets du projet sur les oiseaux d'intérêt communautaire

Parmi les espèces d'oiseaux ayant justifié la désignation de la ZPS de la Durance, les espèces suivantes ont été contactées lors des prospections de terrains :

 Le Guêpier d'Europe ;  La Huppe fasciée ;  Le Milan noir ;  Le Petit Gravelot ;  Le Pic épeichette.

Selon NATURALIA à propos du Milan Noir, "l’activité de la carrière est susceptible d’engendrer des nuisances sonores de nature à perturber la reproduction de l’espèce lorsque l’exploitation se fera au plus près de la ripisylve". Néanmoins, l'impact global est jugé négligeable, et concerne potentiellement un seul couple sur les 100 à 150 recensés sur la ZPS.

Les effets du projet sur les oiseaux d'intérêt communautaire sont jugés négligeables. Le bureau d'études estime néanmoins que la mise en place de mesures est nécessaire (cf. chapitre V.2.2 suivant).

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V.2.2 Mesures concernant le réseau Natura 2000 et impacts résiduels

Les mesures préconisées par NATURALIA dans l'évaluation des incidences sur le réseau Natura 2000 sont les mêmes que celles inscrites dans le VNEI. Nous n'en rappellerons donc que les intitulés ci-dessous, celles-ci ayant été détaillées au chapitre V.1.2 précédent.

Trois mesures de réduction ont été préconisées par NATURALIA et validées par le pétitionnaire :

 Mesure R1 : Limitation des envols de poussières ;  Mesure R2 : Mise en défens des zones à enjeux biologiques et préservation des zones à enjeux périphériques ;  Mesure R3 : Choix de la période de commencement du chantier.

2 mesures d'accompagnement ont été proposées par NATURALIA et validées par le pétitionnaire :

 Mesure A1 : Suivi écologique en phase chantier ;  Mesure A2 : Accompagnement dans la gestion de l'exploitation.

Sous réserve de la mise en place de ces mesures, NATURALIA estime que les impacts résiduels du projet seront non significatifs. Par conséquent, aucune mesure compensatoire n'est nécessaire.

V.2.3 Conclusion

NATURALIA conclut son étude de la manière suivante :

"Le projet d’exploitation d’une carrière de granulats porté par la Société Perasso sur la commune de Valensole, dans le contexte Natura 2000 des sites communautaires de la Durance, n’est pas susceptible d’engendrer des incidences significatives sur les espèces et les habitats ayant motivé la désignation de ces sites.

Le projet s’inscrit pourtant à l’intérieur du site Natura 2000 mais la stricte mise en œuvre des différentes mesures proposées dans ce document assurera la compatibilité du projet vis-à-vis des espèces et des habitats communautaires ainsi que des objectifs de conservation énoncés dans le Document d’objectif (maintenir le bon état de conservation des habitats naturels, maintenir les fonctionnalités des corridors biologiques, améliorer les connaissances).

Au terme de cette évaluation, il apparaît donc que les incidences prévisibles ne seront pas de nature à porter atteinte à la conservation des habitats naturels et des espèces d'intérêt communautaire pour lesquels les sites de Durance ont été retenus aux titres de la Directive Habitats et de la Directive Oiseaux".

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VI. EFFETS – MESURES SUR LE MILIEU HUMAIN

VI.1 EFFETS – MESURES SUR L'OCCUPATION DES SOLS

VI.1.1 Effets

L'exploitation d'une carrière affecte par nature le mode d'occupation des sols des terrains concernés. Dans le cas présent, s’agissant de terrains agricoles, le mode d'occupation des sols sera affecté.

Notons qu'il s’agira dans tous les cas d'un effet direct mais temporaire, puisque les terrains retrouveront leur vocation agricole initiale après le réaménagement. Le réaménagement des terrains sera par ailleurs coordonné à la progression de l’exploitation afin de diminuer la durée de l'impact.

Enfin, aucun terrain de chasse du domaine public n'est recoupé par le projet, qui ne concerne que des terrains privés concédés à Perasso par leurs propriétaires.

Les effets du projet sur l'occupation des sols seront directs mais réversibles et de courte durée.

VI.1.2 Mesures proposées

Le retour des terrains exploités à leur vocation agricole après réaménagement constitue une mesure réductrice au changement temporaire d'affectation du site.

Par ailleurs, plusieurs mesures seront mises en place afin de concilier l'exploitation de la carrière avec les pratiques agricoles locales :

 Mise en place d'un phasage en collaboration avec les agriculteurs (notamment pour l'arrachage des vergers ou la suppression des cultures – en fin de saison seulement) ;  Maintien ou déplacement des pivots d'aspersion tout au long de l'exploitation ;  Limitation de la surface en chantier à 2,5 ha au maximum.

Par ailleurs, le projet ne recoupant aucune infrastructure (conduite, ligne, canal, etc.) nécessaire aux activités humaines, aucune autre mesure réductrice particulière n'est à envisager.

VI.2 EFFETS – MESURES SUR LES RÉSEAUX

VI.2.1 Effets – mesures sur les voies de communication

VI.2.1.1 Effets

La carrière n'empiétant pas sur une voie de communication, aucun effet direct n'est à prévoir.

Cependant, l'évacuation des matériaux engendrera un effet indirect sur les routes du secteur, notamment par l'augmentation du nombre de véhicules qu'elles comptabilisent chaque jour et par le risque de dégradation des chaussées  En l'occurrence, les routes les plus empruntées seront la RD.4 (accès au site), la RD.907 (accès à la plate-forme Lazard) et la RD.6 (accès à la carrière de poudingues Clarency).

Concernant l'état des routes, et comme indiqué au chapitre IV.3.1 de l'état initial, nous savons que ces routes départementales permettent de bonnes conditions de circulation (notamment de visibilité), y compris pour les poids-lourds.

213

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

S'agissant de routes de bonne qualité et suffisamment dimensionnées, le projet d'exploitation n'aura pas d'impact supplémentaire.

Les trafics des RD.907, RD.4 et RD.6 seront donc impactés comme suit (nombre de passages dans les deux sens) :

 Sur la RD.907 : . En production moyenne (160 000 t/an) : + 48 passages/jour ; . En production maximale (250 000 t/an) : + 76 passages /jour ;

 Sur la RD.6 : . En production moyenne (160 000 t/an) : + 18 passages /jour (14 +4) ; . En production maximale (250 000 t/an) : + 28 passages /jour (22+6) ;

 Sur la RD.4 : . En production moyenne (160 000 t/an) : + 66 passages /jour (48 + 18) ; . En production maximale (250 000 t/an) : + 104 passages /jour (76 + 28).

Les variations par rapport au trafic actuel de ces routes sont reportées ci-dessous [Tableau 44] :

Trafic futur avec Trafic futur avec Voie Trafic actuel26 production moyenne de production maximale de 160 000 T/an 250 000 T/an RD.907 19 024 19 072 (+ 0,25 %) 19 100 (+ 0,40 %) RD.6 3 326 3 344 (+ 0,54 %) 3 354 (+ 0,84 %) RD.4 1 365 1 431 (+ 4,83 %) 1 469 (+ 7,62 %)

Tableau 44. Impact du trafic généré par l'exploitation sur les routes départementales locales

VI.2.1.2 Mesures

Rappelons que "l’accès à la voirie publique [doit être] aménagé de telle sorte qu’il ne crée pas de risque pour la sécurité publique" (art. 7 de l’arrêté du 22 septembre 1994 modifié). Cette mesure est déjà appliquée puisque l'accès au site a déjà été aménagé lors de l'exploitation précédente. Cet accès est correctement signalisé et le débouché sur la RD.4 est sécurisé.

L'exploitant veillera par ailleurs à ne pas engendrer de dégradations ou de salissures sur la voie publique, notamment pendant la saison pluvieuse.

Quant aux mesures destinées à limiter le nombre de trajets journaliers, la société privilégiera le double fret, notamment avec la plate-forme Lazard. Celle-ci recueillera en effet les matériaux extraits au sein de la carrière, et traitera les inertes (hors poudingues) destinés au remblayage d'une partie du site.

Enfin, rappelons que des consignes de sécurité seront fréquemment communiquées aux chauffeurs du groupe COLAS dans le cadre des dossiers de prescriptions et du Document de Sécurité et de Santé (D.S.S.) établis en application du R.G.I.E. Les chauffeurs recevront ainsi des consignes très strictes quant au respect des règles de sécurité et de circulation (tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du site).

26 Données communiquées par le Conseil Général 04 – 2012/2013. En MJA. 214

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

VI.2.2 Effets – mesures sur les autres réseaux

Comme indiqué au chapitre IV.3.2 de l'état initial, rappelons que :

 Aucune ligne électrique ou téléphonique ne passe au-dessus du site ;  Le site n'est pas raccordé au réseau d'assainissement communal ;  Le gazoduc Manosque-Entrecasteaux passe, au plus près du site, à 1,3 km au nord, au lieu-dit "Le grand Plan". Aucune servitude particulière liée à cette canalisation ne grève donc le site d'étude.

Seuls trois pivots d'irrigation sont implantés sur le site d'étude, alimentés par des conduites qui desservent exclusivement les parcelles agricoles. Ces pivots seront déplacés provisoirement, en fonction du phasage d'exploitation, puis remis en place après extraction et réaménagement agricole. Le phasage d'exploitation a donc été mis au point en collaboration avec les agriculteurs locaux, de manière à ne pas perturber les cycles de production.

Ainsi, aucun effet durable ne sera engendré sur les réseaux, quels qu'ils soient. Pour cela, aucune mesure spécifique n'est prévue par la société (hormis le phasage coordonné pour préserver l'activité agricole).

VI.3 EFFETS – MESURES SUR LA POPULATION ET LA SITUATION SOCIO-ÉCONOMIQUE DU SECTEUR

VI.3.1 Effets

En l’absence de déplacement de population lié à la réalisation du projet (pas d’expropriation prévue), aucun effet direct négatif n’est à prévoir sur la population. En revanche, la création d’emplois directs et indirects représentera un effet indirect positif sur la population locale.

Perasso contribue en effet au dynamisme du pôle économique de Manosque-Valensole en termes d'activités de services : prestataires techniques, restaurants, magasins d'alimentation et fournitures diverses, etc.

L'exploitation de la carrière permettra à la société PERASSO de développer son activité et de créer des emplois internes. Elle permettra aussi à l'entreprise d'assurer l'approvisionnement en matériaux du marché local.

Les effets du projet sur le contexte socio-économique seront donc positifs mais temporaires, car liés à la période d'activité de la carrière.

NB : Les effets du projet sur les commodités du voisinage font l'objet du chapitre VIII.8.

VI.3.2 Mesures proposées

Les effets du projet sur la population et le contexte socio-économique étant positifs, aucune mesure d'évitement ou de réduction de l'impact ne sera nécessaire.

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VI.4 EFFETS – MESURES SUR LES ZONES AGRICOLES OU D'APPELLATIONS

VI.4.1 Effets sur les parcelles agricoles

Le projet prévoit une superficie d'extraction de l'ordre de 28 hectares, soit environ 0,5 % de la Surface Agricole Utilisée (SAU) du territoire de Valensole (source : Agreste – données 2010).

Toutefois, l'ensemble des parcelles situées au sein du périmètre d'extraction ne seront pas exploitées simultanément de manière à préserver les activités agricoles. En effet, l'exploitation s'effectuera par tranches de 2,5 hectares maximum, soit 8,8 % de la superficie autorisée totale.

En cours d'exploitation, le projet ne diminuera la Surface Agricole Utilisée (SAU) communale que de 2,5 hectares maximum, soit 0,04 % seulement. L'emprise du projet sur les parcelles agricoles sera donc très faible, et qui plus est limité dans le temps et dans l'espace : les parcelles retrouveront ensuite leur vocation agricole initiale.

VI.4.2 Effets sur les pratiques agricoles

Afin de permettre le maintien des activités agricoles au sein du périmètre d'extraction, la définition des modalités et du phasage a pris en compte :  La présence de vergers (qui ne peuvent être défrichés à n'importe quel moment) ;  La nécessité de maintenir les pivots d'aspersion et les équipements d'arrosage fixes sur le pourtour du périmètre d'extraction ;  La nécessité de maintenir les chemins d'accès aux parcelles cultivées.

Sachant cela, l'exploitation de la carrière de l'Île du Chat induira l'arrachage de près de 13,15 ha de vergers, soit 43 % environ de la superficie autorisée. Par souci de rentabilité, et conformément à la convention de fortage passée entre la société et le propriétaire, les vergers ne seront arrachés qu'après leur quinzième année. En l'état, l'impact sera donc direct et permanent, sauf si le propriétaire des terrains replante de nouveaux arbres fruitiers en fin d'exploitation. Concernant les cultures céréalières en revanche, l'impact sera de courte durée car lié à la période d'activité de la carrière.

Enfin, précisons que le non-respect des rythmes et volumes d'arrosage pourrait induire sur le long terme une baisse de la fertilité des terres arables, entraînant quant à elle une augmentation de l'utilisation de produits fertilisants. L'impact serait alors indirect et permanent.

Les effets du projet sur l'agriculture seront généralement temporaires et liés à la période d'exploitation de la carrière. Seuls les effets sur les vergers pourraient s'avérer permanents si le propriétaire ne les replante pas. Ces effets ont toutefois été actés dans le cadre d'une convention signée entre le propriétaire et la société Perasso.

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

VI.4.3 Effets sur les zones AOC ou IGP

Rappelons que le territoire communal de Valensole est concerné par plusieurs aires d'Appellation d'Origine Contrôlée (A.O.C.), d’Appellation d’Origine Protégée et d’Indication Géographique Protégée (IGP) – cf. chapitre VII.5.5.1 de l'état initial.

En l'occurrence, le futur site d'extraction et ses alentours ne présentent pas de cultures de plantes à parfum, d'oliveraie, de vignoble, ou autres produits ayant permis la désignation de ces aires d'appellation. Par conséquent, aucun effet n'est à prévoir.

Le projet n'aura aucun effet sur les aires d'AOC, d'AOP ou d'IGP de la commune.

VI.4.4 Mesures proposées

Consciente des enjeux et soucieuse de limiter au maximum les impacts du projet sur l'agriculture locale, la société Perasso mettra en place plusieurs mesures :

 Le stockage des terres de découverte sera réalisé de manière à ne pas les mélanger avec les stériles issus du site et les matériaux utilisés pour le remblayage ;  Les modalités d'exploitation de la carrière ont été définies en concertation avec les propriétaires terriens et les exploitants de manière à maintenir l'activité agricole pendant la période considérée. Ainsi, le phasage tient notamment compte de la présence de vergers (qui ne seront arrachés qu'après leur quinzième année), du maintien des pivots d'aspersion, des chemins d'accès, etc. ;  Les équipements permettant l'arrosage des cultures seront maintenus dans la mesure du possible ;  Les terrains seront remis en culture au fur et à mesure de l'avancée de l'exploitation ;  Chaque année, la société précisera aux différents propriétaires les parcelles qui seront extraites ;  Les matériaux utilisés pour le remblayage seront tous strictement inertes ;  Les mesures mises en œuvre par ailleurs pour limiter les émissions et envols de poussières seront également bénéfiques aux cultures.

VI.5 EFFETS – MESURES SUR LES ÉQUIPEMENTS ET ZONES DE LOISIRS

Comme expliqué au paragraphe IV.5 de l'état initial, aucune zone de loisirs ou d'occupation saisonnière n'est présente à proximité du site. Le fonctionnement du site n'aura donc pas d'effet direct ou indirect, temporaire ou permanent, sur le tourisme et les loisirs.

Les effets du projet sur les équipements et zones de loisirs de la commune étant nuls, aucune mesure n'est nécessaire.

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VII. EFFETS – MESURES SUR LE PAYSAGE ET LE PATRIMOINE CULTUREL

VII.1 EFFETS – MESURES SUR LE PAYSAGE

VII.1.1 Effets sur la géomorphologie

VII.1.1.1 Effets directs

L'extraction du gisement engendrera la formation d'une excavation de 6 mètres de haut (dont une partie sera en eau) et constituera donc un effet direct sur la géomorphologie locale. En revanche, le remblayage jusqu'au terrain naturel s'effectuera de façon coordonnée à l’avancement des travaux, réduisant ainsi la superficie de la zone d’extraction (2,5 ha maximum en travaux).

L'extraction engendrera un effet faible et temporaire sur la géomorphologie locale.

VII.1.1.2 Effets indirects

L’exploitation de la carrière nécessitera des moyens matériels potentiellement visibles depuis les routes départementales les plus proches (en vision dynamique) :

 Les merlons de terre de découverte ;  Les engins d'extraction ;  Les camions d'évacuation du gisement et d'importation des inertes.

Il s'agira dans tous les cas d'effets faibles et temporaires.

VII.1.2 Mesures proposées sur la géomorphologie

Les effets sur la géomorphologie locale seront faibles et temporaires, puis nuls à terme puisque le site sera remblayé jusqu'à la cote initiale une fois réaménagé.

Aucune mesure ne sera donc nécessaire.

VII.1.3 Effets sur les perceptions visuelles

L’évaluation de l'impact visuel induit par l’exploitation d'une carrière est basée sur les critères suivants :

 Le mode de perception (statique ou dynamique) ;  L’éloignement par rapport au site (perception rapprochée, moyenne, éloignée) ;  L’angle de vue de l’observation (vue rasante, plongeante) ;  La présence ou l’absence d’obstacles visuels naturels ou artificiels (haies, digues, bâtiment, topographie) qui définit une vue continue ou ponctuelle.

Comme expliqué au chapitre V.4.3.4 de l'état initial, nous pouvons dire que le site d'étude est principalement visible, de manière rapprochée, depuis la RD.907 (jusqu'au pont de Manosque) et depuis la RD.4 (de l'entrée jusqu’au domaine de la Grande Fuste). Au total, près de 430 mètres de linéaires routiers permettent une vue directe (plus ou moins éloignée) sur les parcelles d'étude.

De manière éloignée, quelques vues sont également possibles depuis les secteurs les plus hauts tels que le Mont d'Or et les sommets entourant Manosque.

218

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

En revanche, le site est peu visible en raison :

 De la présence de plusieurs écrans boisés ou anthropiques (comme dans la ZI de St Maurice) ;  De la sinuosité de certaines routes du secteur (RD.6 et RD.82 particulièrement) ;  De la localisation du site au sein de la vallée de la Durance et à la même altitude que certaines de ces routes (RD.4 et RD.907 notamment).

VII.1.4 Mesures proposées concernant les perceptions visuelles

Plusieurs mesures sont proposées par la société afin de limiter au maximum les perceptions visuelles sur l'exploitation :

 Limiter le nombre d'engins présents de manière simultanée sur le site ;  Travailler de manière encaissée le plus possible.

Grâce à ces mesures, les points de vue sur le site seront limités et principalement dynamiques (en roulant).

VII.2 EFFETS – MESURES SUR LE PATRIMOINE CULTUREL ET HISTORIQUE

VII.2.1 Effets

Rappelons que27 :  Le site n'empiète sur aucun rayon de protection d'un monument historique classé ou inscrit ;  Le site n'est pas localisé à proximité d'un site paysager classé ou inscrit ;  Aucun site ou vestige archéologique n'a été recensé à l'emplacement du projet.

L'exploitation n'aura donc aucun effet direct ou indirect, temporaire ou permanent sur le patrimoine culturel.

VII.2.2 Mesures proposées

En l'absence d'effets, aucune mesure n'est à prévoir. Précisons tout de même que l'exploitant s'engage à signaler auprès du service régional de l’archéologie de la DRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur toute découverte archéologique éventuelle.

27 Cf. Chapitre V de l'État initial. 219

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

VIII. EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES DE L'INSTALLATION CLASSÉE

VIII.1 MÉTHODOLOGIE

Préambule : Ce chapitre est mené en application des articles L.122-1 à L.122-3 du Code de l'Environnement modifiés par la loi n°2010-788 du 12 juillet 2010, qui ont introduit la nécessité de réaliser une "étude des effets du projet sur la santé" et la présentation des mesures envisagées pour supprimer, réduire et si possible compenser les conséquences dommageables du projet sur l'environnement.

Cette évaluation des risques sanitaires s'appuie notamment sur les textes suivants :

 Le guide INERIS "Évaluation de l'état des milieux et des risques sanitaires – Démarche intégrée pour la gestion des émissions de substances chimiques par les installations classées" – INERIS, août 2013 ;  La circulaire interministérielle DGS/VS3/2000 n°61 du 3 février 2000 relative au guide de lecture et d'analyse du volet sanitaire des études d'impact ;  Note d'information DGS/EA1/DGPR/2014/307 du 31/10/2014 relative aux modalités de sélection des substances chimiques et de choix des valeurs toxicologiques de référence pour mener les évaluations des risques sanitaires dans le cadre des études d'impact et de la gestion des sites et sols pollués ;  La circulaire interministérielle DEVP1311673C du 9 août 2013 relative à la démarche de prévention et de gestion des risques sanitaires des installations classées soumises à autorisation.

Dans le cas présent, l'exploitation de Valensole constitue, au sens de la circulaire du 09/08/2013, une simple installation classée soumise à autorisation. Elle n'est en effet pas mentionnée à l'annexe I de la directive n°2010/75/UE du 24 novembre 2010 relative aux émissions industrielles (dite "directive IED").

Toujours selon cette circulaire, l'évaluation des risques sanitaires doit être réalisée sous forme qualitative. Par conséquent, elle doit comprendre les différents chapitres suivants, y compris pour des activités peu susceptibles d'engendrer des risques sanitaires pour leur voisinage, telles que les carrières :

1/ Identification des substances émises pouvant avoir des effets sur la santé ; 2/ Identification des enjeux sanitaires ou environnementaux à protéger ; 3/ Identification des voies de transfert des polluants ; 4/ Définition des relations doses-réponses ; 5/ Évaluation de l'exposition des populations ; 6/ Caractérisation des risques.

VIII.2 IDENTIFICATION DES SUBSTANCES ÉMISES POUVANT AVOIR DES EFFETS SUR LA SANTÉ

VIII.2.1 Recensement des sources de risque au sein du site

VIII.2.1.1 Les produits stockés ou employés

L'exploitation de la carrière nécessitera la présence de plusieurs agents potentiellement facteurs de risque :

 Les hydrocarbures contenus dans les réservoirs des engins. Rappelons que la carrière ne possédera pas de cuve d'hydrocarbures ;  Le liquide de refroidissement présent dans les engins. Il est composé d'un mélange d'eau, de mono éthylène glycol (35 à 50%) et d'additifs divers.

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

La matière première constituée par le gisement est quant à elle considérée comme un matériau inerte ne présentant pas un caractère de dangerosité pour la santé des populations. Il en sera de même pour les terres de découverte stockées sous forme de merlons sur le site et des matériaux importés pour le remblayage puisque leur caractère inerte sera contrôlé (au niveau de la plate-forme Lazard).

VIII.2.1.2 Les agents physiques

Hormis les produits stockés sur le site, certains agents physiques seront également susceptibles de porter atteinte à la santé humaine :

 Le bruit généré par la circulation des engins et des camions sur le site, l'extraction des matériaux à la pelle mécanique, le stockage des matériaux, etc. ;

 Les poussières émises par l'extraction des matériaux et la circulation des engins ;

 Les gaz émis dans l'atmosphère par les moteurs thermiques des engins.

VIII.2.1.3 Activités susceptibles d'engendrer un risque

Rappelons d'ores et déjà que l'exploitation du site ne nécessitera pas l'emploi de tirs de mines.

 L'extraction des matériaux : L'extraction des matériaux sera réalisée au moyen d'une pelle mécanique. Cette activité sera donc génératrice de bruit, de poussières et d'émissions de gaz.

 Le chargement et le déchargement des matériaux : Les opérations de chargement des matériaux (extraits, stockés et inertes extérieurs) pourront être à l'origine d'émissions de poussières, de bruit et d'émissions de gaz.

 L'évacuation des matériaux et l'importation d'inertes : De manière générale, la circulation des véhicules constituera une source d'émission de rejets polluants, comme le monoxyde de carbone, le dioxyde de carbone, les oxydes d'azote, etc. Or tous ces gaz sont susceptibles d'avoir des effets sur la santé humaine.

VIII.2.1.4 Conclusion : substances prises en compte dans cette évaluation

Comme détaillé dans le tableau suivant [Tableau 45], 4 substances potentiellement facteurs de risque ont été identifiées pour cette évaluation sanitaire :

 Les poussières ;  Le bruit ;  Les hydrocarbures/huiles ;  Les émissions de gaz.

Les liquides de refroidissement contenus en faibles quantités dans les engins de chantier n'ont pas été retenus car ils ne constituent pas des substances pertinentes au sens de la réglementation.

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

Liquides de Poussières Bruit Hydrocarbures/huiles Émissions de gaz refroidissement - Circulation des engins ; - Circulation des engins ; - Chargement et - Chargement et - Contenus dans les - Contenus dans les engins Origine des émissions - Circulation des engins. déchargement des déchargement des réservoirs des engins. du site. matériaux. matériaux. Eau et sous-sol (mais Eau et sous-sol (mais Air (émissions Air (émissions Air (émissions Milieu récepteur uniquement en cas de uniquement en cas de atmosphériques) atmosphériques) atmosphériques) fuite) fuite) - Diffuses (circulation, Aucune (uniquement en Aucune (uniquement en Type de sources opérations de chargement, Diffuses Diffuses cas de fuite) cas de fuite) etc.). Intermittent Intermittent Intermittent (fonctionnement de la (fonctionnement de la (fonctionnement de la Aucune (uniquement en Aucune (uniquement en Phases d'émissions carrière à raison de 8h par carrière à raison de 8h par carrière à raison de 8h par cas de fuite) cas de fuite) jour pendant 250 jours par jour pendant 250 jours par jour pendant 250 jours par an environ). an environ). an environ).

Important : Important : Faible : Important : Modéré : - Multiples sources - Multiples sources - Pas de risque d'émission, - Multiples sources - Pas de risque d'émission, Potentiel d'exposition d'émissions au sein de la d'émissions au sein de la sauf en cas de fuite ; d'émissions au sein de la sauf en cas de fuite ; carrière ; carrière ; - Volume faible au sein des carrière ; - Volume modéré. - Émissions chroniques. - Émissions chroniques. engins. - Émissions chroniques.

Substance retenue pour Substance retenue pour Substance retenue pour Substance non retenue Substance retenue pour Conclusion l'évaluation l'évaluation l'évaluation pour l'évaluation l'évaluation

Tableau 45. Détermination des substances à prendre en compte pour l'évaluation des risques sanitaires

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VIII.2.2 Caractérisation des substances retenues

VIII.2.2.1 Les poussières

 Effets sur l'environnement et la santé humaine D'une manière générale, le cheminement des poussières, qui est intimement lié aux conditions atmosphériques et topographiques locales du site, peut provoquer 3 ordres de nuisances :

 Sur la santé et la sécurité publique ;  En cas de retombées importantes des poussières, sur la végétation, le paysage, les monuments ou l'agriculture ;  Pollution de l'eau par lessivage des poussières déposées sur le sol.

Les poussières émises peuvent provoquer des pneumoconioses (d'origine minérale dans le cas présent, par opposition à celles végétales). Une pneumoconiose est une affection pulmonaire provoquée par l’inhalation de poussières plus fines qui se déposent dans les alvéoles pulmonaires. En l'occurrence, trois pneumoconioses minérales bien distinctes entraînent des lésions de fibroses caractéristiques :

 La silicose (silice) ;  L'asbestose (amiante) ;  La bérylliose (béryllium).

Une pneumoconiose dépend de la nature, de la taille et de la quantité des particules ainsi que de la durée d'exposition. Ensuite, des facteurs tels que la susceptibilité individuelle, les habitudes de vie, les infections virales et bactériennes peuvent également influencer l'évolution de la maladie.

Dans une exploitation de carrière classique, la silicose est la seule pneumoconiose pouvant être théoriquement développée. Les lésions silicotiques se développent en réponse à l'inhalation de silice libre pouvant atteindre les alvéoles pulmonaires (les silicates sont exclus).

La silice (SiO2) se présente dans la nature sous forme cristalline (quartz, tridymite, cristobalite, etc.) ou sous forme amorphe (opale). Les formes amorphes sont peu nocives contrairement aux formes cristallines.

En conséquence, n'est pris en compte que le quartz, qui est la forme cristalline la plus répandue. La quantité de poussières déposées dans les alvéoles pulmonaires influence directement l'apparition d'une pneumoconiose au travers de deux facteurs : la concentration en poussières et la durée d'exposition. Seule la fraction alvéolaire (fraction inhalée qui se retrouve dans les alvéoles) peut induire un risque de pneumoconiose minérale.

L’exposition à la poussière minérale peut donc entraîner des pathologies respiratoires. De plus, selon le type de minéral dont est issue la poussière, il existe un risque de développer des maladies plus sévères.

Sur un site alluvionnaire où seule l'extraction est effectuée, sans concassage d'éléments minéraux, la composition des poussières est généralement dominée par les argiles.

 Bilan quantitatif des flux au sein de l'installation Sans objet – des mesures d'empoussiérage seront réalisées dès le début d'exploitation afin de s'assurer que les valeurs seuils sont respectées.

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VIII.2.2.2 Le bruit

 Effets sur l'environnement et la santé humaine Les sons résultent des vibrations de l’air qui se propagent en ondes acoustiques et se définissent par leurs fréquences. Si les sons sont perçus comme une source de gêne, on parle alors de bruit.

Sur une carrière et ses installations annexes, les nuisances sonores sont régies par l'arrêté ministériel du 23 janvier 1997 modifié, relatif à la limitation des bruits émis dans l'environnement par les Installations Classées pour la Protection de l'Environnement.

Dans le cas présent, les nuisances sonores susceptibles d’être engendrées par les activités seront liées :

 À l'extraction des matériaux ;  Au chargement et au déchargement des matériaux (extraits ou inertes) ;  À la circulation des engins et camions sur le site et les pistes.

Selon l’INRS, deux types d’effets sanitaires causés par le bruit peuvent être distingués : les effets traumatiques et les effets non traumatiques :

 Les effets traumatiques affectent directement le système auditif et peuvent provoquer des acouphènes ou une hypersensibilité de l’oreille. Les conséquences du bruit peuvent dans ce cas aller de la surdité partielle à la surdité totale dans les cas les plus sévères ;  Les effets non traumatiques affectent secondairement l’organisme, en se comportant comme des sources de stress qui épuisent l’organisme. Le bruit peut également avoir des conséquences sur le psychisme, se manifestant par des modifications des attitudes avec accroissement de l’agressivité, des changements dans les comportements sociaux et une diminution des performances intellectuelles.

En fonction de l’intensité et de la durée d’exposition, les nuisances sonores diminuent les performances cognitives et peuvent être la source d’un stress.

 Bilan quantitatif des flux au sein de l'installation Des mesures de bruit ont été réalisées par le bureau d'études PRONETEC en juin 2007, lors du début d'exploitation de la carrière PERASSO, autorisée à l'époque par l'AP n°2006-1462 du 28 juin 2006.

Cette étude [jointe en annexe] a permis de déterminer les niveaux sonores en limite de propriété de « l'installation » (ce terme étant utilisé dans ce cas au sens large pour désigner toute activité classée) et de vérifier sa conformité avec les niveaux d'émergence réglementaires. Le calcul d'émergence consistant à soustraire le niveau de bruit ambiant (avec « installation ») du niveau de bruit résiduel (sans « installation »), l'impact sonore de l'exploitation a pu être déterminé.

Ainsi, en référence au plan reporté ci-après [Figure 87], les niveaux sonores ambiants calculés en juin 2007 étaient les suivants :

 Au point 1 (près de l'exploitation de négoce de fruits) : émergence de 4,2 dB(A)  CONFORME ;  Au point 2 (près de l'hôtel de La Fuste) : émergence de 1,4 dB(A)  CONFORME;  Au point 3 (habitation au nord-est du site) : émergence de 1,7 dB(A)  CONFORME.

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3

2

1

Figure 87. Localisation des points de calcul d'émergence (PRONETEC, juin 2007)

Aujourd'hui, cet arrêté préfectoral a été annulé (d'où le présent dossier), mais le mode d'exploitation sollicité est le même qu'auparavant ; ces mesures de bruit sont donc encore valables pour prédire les impacts de la carrière sur le niveau sonore. En l'occurrence, ces effets seront faibles et pas de nature à impacter la santé des riverains. De nouvelles mesures de bruit seront réalisées dès le début de l'exploitation afin de confirmer l'étude de 2007.

VIII.2.2.3 Les hydrocarbures et HAP

 Effets sur l'environnement et la santé humaine Dans une exploitation de carrière, on distingue les réserves d'hydrocarbures des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) émis par les moteurs des appareils ou engins en fonctionnement.

Dans le cas présent, aucune cuve d'hydrocarbures ne sera présente sur le site. De fait, seuls les HAP seront facteurs de risque au sein de la carrière.

Les HAP :

Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques sont une sous-famille d’hydrocarbures aromatiques. Ils constituent un groupe de plus de 100 substances chimiques qui se forment au cours de la combustion incomplète du charbon, de l'huile, des gaz, etc.

Les recherches toxicologiques ont permis de mettre en évidence plusieurs risques sanitaires pour l’Homme pouvant se caractériser par de simples maux de tête dans le cas d’une exposition aigüe, à une apparition de leucémie dans un scénario d’exposition chronique.

Plus précisément, l’Institut National de la Recherche et de la Sécurité (INRS) a mis en évidence deux principaux types d’effets :

 Pour des expositions de courte durée mais à forte concentration, des atteintes du système nerveux central ;  Pour des expositions chroniques mais à plus faible dose, des effets sur les capacités psychiques, des dermatoses en cas de contact cutané prolongé ou des diminutions d’audition en cas d'atteinte de

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l’oreille interne. L’effet sanitaire le plus dangereux des HAP se traduit par des atteintes hématologiques pouvant aller de l’anémie à l’apparition de cancer comme la leucémie.

De manière générale, il existe 3 voies d’exposition potentielle aux HAP :

 Par voie cutanée, relativement peu fréquente car les HAP sont en général contenus dans des réservoirs, ou diffus à l'état gazeux ;  Par voie alimentaire, dans le cas d’ingestion d’aliments contaminés aux HAP (rejets de HAP dans les rivières par exemple) ;  Par voie respiratoire, qui est la voie d’exposition la plus fréquente. Dans ce cas, les émissions de HAP résultent d’appareils utilisés quotidiennement tel que les voitures ou les engins de chantier.

La plupart des HAP sont classés en tant qu’agents ayant des effets cancérigènes possibles. Certains HAP ont également été reconnus comme agents mutagènes et reprotoxiques.

 Bilan quantitatif des flux au sein de l'installation Sans objet – s'agissant d'une demande d'ouverture de carrière, aucune mesure historique n'est actuellement disponible. Dans le cas d’une exposition par voie respiratoire, il est en cependant difficile de mesurer l’exposition spécifique de la population riveraine aux HAP produits par la carrière. Quoi qu'il en soit, en raison de la faible concentration d’HAP émise par le matériel, les émissions aériennes d’HAP du projet ne pourront pas être considérées comme un risque pour la population riveraine.

VIII.2.2.4 Les polluants atmosphériques

 Effets sur l'environnement et la santé humaine Plusieurs polluants susceptibles d'engendrer des risques pour la santé des riverains seront émis par le fonctionnement des engins et l'évacuation des matériaux :

 Le dioxyde de soufre (SO2) ;  Les particules en suspension ;

 Les oxydes d'azote (NOx) ;  Le monoxyde de carbone (CO) ;

 Le dioxyde de carbone (CO2) ;  Le benzène ;  Les autres Composés Organiques Volatils (COV) ;

 L'ozone (O3).

Le dioxyde de soufre provient essentiellement de la combustion du soufre contenu dans les combustibles fossiles

et les carburants. L'exposition prolongée à de fortes concentrations en SO2 peut provoquer chez l'Homme une diminution de la fonction respiratoire, un broncho-constriction et l'apparition de symptômes comme la toux et les sifflements.

Les particules en suspension dans l'air sont aujourd'hui principalement issues des véhicules automobiles. Ces particules se composent d'un mélange complexe de substances organiques et minérales dont le diamètre influence le degré de pénétration dans les poumons.

Les PM 10 se déposent en effet essentiellement dans l'étage trachéo-bronchite, alors que les particules fines vont atteindre en plus grand nombre les alvéoles. 3 grands effets biologiques peuvent être engendrés par l'inhalation de ces particules :

 Des réactions inflammatoires non spécifiques ;  Des effets génotoxiques et cancérogènes ; 226

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 Des effets immunotoxiques et allergiques.

Les oxydes d'azote (NOx) résultent de la combinaison entre l'oxygène et l'azote de l'air sous l'effet des hautes températures obtenues dans les processus de combustion. Ils sont principalement émis par les moteurs des

véhicules automobiles. Les risques pour la santé proviennent surtout du dioxyde d'azote (NO2) qui, à forte concentration, est un gaz toxique pour les yeux et les voies respiratoires.

Le monoxyde de carbone (CO) résulte de la combustion incomplète des carburants et combustibles, notamment dans les moteurs et les chauffages individuels. Parmi les oxydes de carbone, le monoxyde représente le plus redouté d'un point de vue sanitaire. Après inhalation, ce dernier se fixe en effet sur l'hémoglobine et entraîne un manque d'oxygénation du cœur, des vaisseaux sanguins et du système nerveux.

Le dioxyde de carbone (CO2) n'est considéré que depuis récemment comme un polluant, et ce notamment en raison de son implication dans l'augmentation de l'effet de serre. Notons que des risques pour la santé apparaissent dans le cas d'une concentration excessive, mais jamais en milieu ouvert.

Le benzène est présent dans le carburant automobile et peut être généré lors du fonctionnement des moteurs thermiques. La voie principale d'exposition au benzène chez l'Homme est l'inhalation. La toxicité du benzène est liée à son effet dépresseur sur la moelle osseuse et l'induction de leucémies par les dommages causés aux différents types de cellules de l'organisme.

Les Composés Organiques Volatils (COV) autres que le benzène concernent les quelques 50 à 300 composés identifiés à ce jour dans l'air. Parmi les plus connus, les alcanes, les hydrocarbures aromatiques, les hydrocarbures halogénés, les esters, etc. Leurs effets sur la santé sont de fait différents selon leur nature : ils peuvent provoquer une simple gêne olfactive, une irritation respiratoire, une diminution de la capacité respiratoire ou engendrer des effets mutagènes et cancérogènes.

L'ozone (O3) est un polluant secondaire qui n'est pas directement émis par les véhicules. Il résulte d'une série de transformations chimiques complexes influencées par les conditions atmosphériques, et notamment l'ensoleillement. La toxicité se traduit par l'apparition, principalement à l'effort, d'altérations de la mécanique ventilatoire, d'inconfort thoracique, d'essoufflement ou encore de douleur à l'inspiration profonde.

 Bilan quantitatif des flux au sein de l'installation Généralement, les populations concernées par les rejets atmosphériques d'une installation sont localisées dans un rayon de 100 à 150 mètres de celle-ci (études OMS). Selon ce principe, et en considérant la direction préférentielle du vent (vers le sud-ouest), on peut considérer qu'aucune habitation ne sera réellement concernée.

Nous savons par ailleurs que les rejets émis par les camions d'importation des matériaux inertes, qui emprunteront le réseau routier local, sont susceptibles d'affecter un plus grand nombre de personnes. En réalité, le nombre de personnes exposées peut être considéré comme faible puisque :

 Les voies de communication locales empruntent essentiellement le couloir de la vallée de la Durance, à l'écart des centres-bourgs ;  L'autoroute A.51 présente à proximité engendre bien plus d'émissions que les camions prévus pour l'importation des matériaux inertes.

L'exposition de la population riveraine aux émissions atmosphériques peut donc être considérée comme très faible.

227

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VIII.3 EVALUATION DES ENJEUX SANITAIRES OU ENVIRONNEMENTAUX À PROTÉGER

VIII.3.1 Délimitation de la zone d'étude

Selon le guide INERIS, "en première approche, la zone d'étude peut correspondre au périmètre d'affichage de l'enquête publique".

Dans le cas présent, s'agissant d'une ICPE soumise notamment à la rubrique 2510 de la nomenclature, le rayon est de 3 kilomètres autour de l'installation.

En réalité cependant, au vu de la configuration du site et de la nature de l'activité, il semble qu'un rayon d'un kilomètre autour du site soit suffisant en termes d'enjeux sanitaires et environnementaux. Ce critère est affiné ci-après.

VIII.3.1.1 Exposition spatiale

La future carrière est située dans un secteur éloigné des principales zones d’habitations de la commune même si quelques habitations sont présentes à proximité.

La population comprise dans un rayon d'un kilomètre autour du site (soit environ 3,14 km²) peut-être estimée à [Figure 88] :

 En théorie : compte tenu d'une densité moyenne de 25,2 habitants/km2, la population susceptible d'être exposée dans le rayon d'un kilomètre serait de 80 personnes environ.

 En pratique : la densité du secteur étant très nettement inférieure à la densité moyenne, il convient normalement de faire un comptage des habitations présentes dans le rayon d'un kilomètre, soit 15 habitations en réalité. Ainsi, sur la base d'un accroissement démographique moyen de 3 % ces dernières années, et en considérant que le nombre moyen d'habitants est de 3 par maison, on peut estimer le nombre de riverains potentiellement affectés par les nuisances de la carrière à 81 dans vingt ans.

Estimation du nombre d'habitants à proximité du site Rayon de 100 m Rayon d'un kilomètre Actuellement 4 45 Dans 20 ans28 6 81

Tableau 46. Estimation du nombre de riverains potentiellement affectés par la carrière

Dans 20 ans, le nombre maximal de riverains potentiellement affectés par les nuisances de la carrière serait de 81 personnes. Sachant que cette estimation est basée sur l'accroissement démographique global de la commune, elle est largement surévaluée au regard du contexte rural du site dans lequel le futur PLU ne prévoit pas d’urbanisation supplémentaire. L'impact peut donc être qualifié de faible.

28 Durée de l'autorisation demandée 228

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VIII.3.1.2 Conditions aérologiques

La rose des vents présentée dans l’analyse de l’état initial indique que les vents dominants soufflent préférentiellement vers le sud-ouest, soit à l'opposé des premières habitations situées au sud-est et à l'Est :

Les premières habitations, localisées au sud-est et à l'Est de la future carrière, sont donc peu exposées aux envols de poussières émanant du site.

VIII.3.1.3 Exposition temporelle

En théorie, l’exposition dans le temps aux nuisances évoquées perdurera pendant toute la durée de l'autorisation d'exploiter dont bénéficiera le site. Rappelons que l'autorisation sollicitée est de 20 ans, soit approximativement jusqu'en 2037.

VIII.3.2 Caractérisation des populations et usages

Les informations relatives aux populations et usages inscrites dans le rayon d'un kilomètre autour de la carrière sont répertoriés ci-après [Tableau 47 et Figure 88]. Elles ont été élaborées sur la base des critères définis dans le guide INERIS d'août 2013.

Type de population et/ou usage du sol Caractérisation au sein du rayon d'évaluation (1 km) 15 habitations maximum, soit 45 personnes (avec une Habitations hypothèse de 81 personnes dans 20 ans) - Aucune école ; - Aucune crèche ; Population sensible ou vulnérable - Aucune maison de retraite ; - Aucun centre de soin. - Présence d'un karting ; - Hôtel-restaurant ; Installation recevant du public - Aucun grand centre commercial (petit commerce de produits locaux uniquement au niveau du rond-point des 4 Chemins). Zones de culture/élevage Sur les terrains sollicités (culture de pommiers notamment) - Aucun captage ni périmètre de protection de captage Captage d'eau (source : ARS) - Étang de la Forestière ; Zones de pêche/chasse/baignade - Durance. - Zone industrielle de Saint-Maurice Autre activité industrielle - Plate-forme de traitement des Établissements Lazard

Tableau 47. Caractérisation des populations et usages près du site

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Figure 88. Localisation des populations et types d'usages près du site

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VIII.4 IDENTIFICATION DES VOIES DE TRANSFERT DES POLLUANTS

VIII.4.1 Caractérisation des voies de transfert de chaque polluant

Les différentes voies de transfert des substances identifiées dans cette évaluation sanitaire sont recensées dans le tableau suivant [Tableau 48] :

Substance polluante Voie(s) de transfert

- Poussières sédimentables : par dépôt, sur la végétation et les cultures environnantes ; Poussières - Poussières inhalables : comme leur nom l'indique, par inhalation des populations riveraines.

Bruit Voie aérienne

- Voie cutanée (peu fréquente car les HAP sont contenus dans des réservoirs) ; HAP - Voie alimentaire (ingestion d'aliments contaminés – peu fréquent également) ; - Voie respiratoire : exposition la plus fréquente. - Voie alimentaire (ingestion d'aliments contaminés – peu Gaz atmosphériques fréquent également) ; - Voie respiratoire : exposition la plus fréquente.

Tableau 48. Caractérisation des voies de transfert des polluants étudiés

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VIII.5 DÉFINITION DES RELATIONS DOSES-RÉPONSES

La relation dose-réponse ou dose-effets spécifique d'une voie d'exposition, établit un lien entre la dose de substance mise en contact avec l'organisme et l'occurrence d'un effet toxique jugé générateur d'un effet sanitaire. Cette fonction est synthétisée par une entité numérique appelée indice ou Valeur Toxicologique de Référence (V.T.R.).

VIII.5.1 Les poussières

Dans les poussières totales en suspension, on peut distinguer :

 Les poussières ou particules sédimentables (qui se redéposent facilement sur le sol ou la végétation), ou encore inhalables, qui ont des diamètres importants ;  Les poussières fines, parfois appelées aussi alvéolaires car elles pénètrent profondément dans les poumons, et dont les diamètres sont inférieurs à 10 μm. On fait référence à deux classes de particules fines : o Les PM 10 (diamètres inférieurs à 10 μm), o Les PM 2,5 (diamètres inférieurs à 2,5 μm) ;  La poussière alvéolaire siliceuse est la fraction de poussière inhalable susceptible de se déposer dans les alvéoles pulmonaires lorsque la teneur en quartz excède 1% (définition extraite du RGIE).

Les principales Valeurs Toxicologiques de Références (VTR) disponibles pour ces différentes catégories de poussières sont données dans le tableau suivant [Tableau 49].

Pour les poussières inhalables, l'arrêté du 22 septembre 1994 modifié fixe, pour les installations de traitement de matériaux, la valeur maximale de la concentration du rejet à 30 mg/Nm3. En cas de pannes ou d'arrêts des dispositifs d’épuration, si les teneurs en poussières rejetées dépassent le double des valeurs fixées ci-dessus, alors la durée d’exposition doit être inférieure à quarante-huit heures et le cumul sur l’année ne doit pas dépasser deux cent heures. En aucun cas, la teneur en poussières des gaz émis ne peut dépasser la valeur de 500 mg/Nm3. En cas de dépassement de cette valeur, l'exploitant est tenu de procéder sans délai à l'arrêt de l'installation en cause. Les valeurs limites s'imposent à des prélèvements d'une durée voisine d'une demi-heure.

Pour les poussières alvéolaires, il n'existe à ce jour aucune valeur toxicologique de référence. Pour les carrières, ce sont les décrets n°94-784 du 2 septembre 1994 et n°97-331 du 10 avril 1997 qui fixent les règles particulières de l'empoussiérage, à destination du personnel.

Pour les poussières alvéolaires siliceuses, la fiche toxicologique n°232 "Silice cristalline" de l'INRS reprend la Valeur limite de Moyenne d'Exposition (VME) de 0,1 mg/m3. Cette valeur correspond à la valeur limite qu'une personne peut respirer sur la durée du poste de travail, soit 8 heures par jour, sans risque d'altération pour la santé.

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Effets - Risques

 Toxicité aigüe : irritation des yeux et du tractus respiratoire,

 Toxicité chronique : - Cancérogène : risque accru de cancer broncho-pulmonaire, Silice cristalline - Atteinte pulmonaire : silicose (maladie grave et encore fréquente), - Atteinte auto-immune.

 Relation dose-réponse : - Valeur Moyenne d'Exposition : 0,1 mg/m³

 Effets à court terme : - Pas de seuil - PM 10 : o Valeurs de référence moyenne journalière: 80 μg/m³, o Seuil d’alerte : 125 μg/m³, o Objectif de qualité : 30 μg/m³.

 Effets à long terme : risque cancérogène

 Valeurs de référence fixées par l’Union européenne sur les PM10 : PM 10 et PM 2,5 - 50 μg/m³ pour une moyenne sur 24 h, - 40 μg/m³ pour la valeur limite annuelle.

 Valeurs de référence fixées par l’US EPA sur les PM 2,5 : - 65 μg/m³ pour la moyenne de 24 h, - 15 μg/m³ pour en moyenne annuelle.

 Relation dose - effets : La nouvelle version des valeurs guides pour la qualité de l’air de l’OMS (2000) ne fixe pas de valeurs pour les effets des PM 10 et des PM 2,5. Elle spécifie que les risques relatifs donnés pour les effets à court et à long terme doivent être utilisés avec réserves dans l’estimation du nombre de personnes affectées par une augmentation des niveaux de particules dans l’air. Tableau 49. Valeurs Toxicologiques de Référence pour les poussières

VIII.5.2 Le bruit

Actuellement, il n’existe pas de VTR pour le bruit. Pour prendre en compte le niveau réellement perçu par l'oreille, on utilise donc le décibel "physiologique" appelé décibel A, dont l'abréviation est dB(A).

Le bruit est gênant à partir de 60-65 dB(A), pour une exposition de plusieurs heures. Au-dessus de 70 dB(A), le bruit peut aggraver une pathologie existante liée à l'ouïe. L'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) estime que le bruit devient dangereux vers 85-90 dB(A). Le seuil de douleur se situe quant à lui vers 130 dB(A). D’après l’INRS, la relation dose-effet du bruit peut être schématisée par la figure ci-dessous [Figure 89] :

Sommeil Intelligibilité Mauvaise Réactions Réactions Risques de parfois parfois écoute Physiologiques Cardio- surdité perturbé médiocre vasculaires

40 50 60 70 80 90 100 dB(A)

Figure 89. Schématisation des relations doses-effets du bruit selon l'INRS

233

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VIII.5.3 Les HAP

Nota : les effets les plus néfastes des hydrocarbures aromatiques polycycliques étant l’apparition de cancer, il est difficile d’établir une valeur seuil puisque le cancer est une pathologie multifactorielle et aléatoire. La relation dose-effet liée à l’exposition aux HAP est donc particulièrement délicate. En effet, la population est toujours exposée à un mélange de HAP, associés ou non à d’autres substances chimiques.

Il existe tout de même plusieurs textes réglementaires concernant les HAP, qui fixent des valeurs réglementaires à ne pas dépasser :

 La directive 98/83/CE relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine a fixé des valeurs limites dans l’eau potable pour le benzo(a)pyrène et pour la somme de quatre HAP à 0,11 µg/L ;  Le décret français du 3 janvier 1989 a fixé le seuil de potabilité de l’eau à 0,2 µg/L pour la somme de six HAP ;  L'arrêté du 11 août 199929 estime que les rejets atmosphériques doivent avoir une concentration inférieure à 0,1 mg/Nm3 si le flux rejeté est supérieur à 0,5 g/h.

VIII.5.4 Les polluants atmosphériques

Concernant le dioxyde de soufre, les valeurs guides de l'OMS préconisent de ne pas dépasser une exposition de plus de 10 minutes à 500 µg/m3 ou de 24 heures à 20 µg/m3. Ce seuil de 20 µg/m3 vient récemment d'être 3 réévalué puisqu'il était auparavant de 125 µg/m . Or il semblerait que le SO2 ait des effets sur la santé humaine à des concentrations bien plus faibles qu'on ne le soupçonnait auparavant.

Concernant les particules en suspension, les valeurs guides de l'OMS distinguent les effets en fonction de la taille de ces particules. Ainsi :

 Pour les PM 10, le seuil d'exposition à ne pas dépasser est de 50 µg/m3 pour 24 heures, et de 20 µg/m3 pour une année ;  Pour les PM 2,5, le seuil d'exposition à ne pas dépasser est de 25 µg/m3 pour 24 heures, et de 10 µg/m3 pour une année.

Concernant les oxydes d'azote, nous avons vu que le plus préoccupant pour la santé humaine est le dioxyde

d'azote (NO2). De ce fait, les valeurs guides de l'OMS ont été établies spécifiquement pour cet oxyde. Le seuil d'exposition à ne pas dépasser est ainsi de 200 µg/m3 pour une heure, et de 40 µg/m3 pour une année.

Pour le monoxyde de carbone, les valeurs guides de l'OMS sont les suivantes :

 Pour une exposition de 10 à 15 minutes, la concentration à ne pas dépasser est de 100 000 µg/m3 ;  Pour une exposition de 30 minutes, la concentration à ne pas dépasser est de 60 000 µg/m3 ;  Pour une exposition d'une heure, la concentration à ne pas dépasser est de 30 000 µg/m3 ;  Pour une exposition de 8 heures, la concentration à ne pas dépasser est de 10 000 µg/m3.

Pour le benzène, l'OMS estime que pour une concentration dans l'air de 1 µg/m3, le risque de leucémie pour une exposition durant une vie entière (70 ans), est de 6 x 10-6, soit 6 leucémies pour 1 million de personnes exposées.

Pour l'ozone, la concentration limite recommandée par l'OMS a été récemment ramenée à 100 µg/m3 pour 8 heures.

29 Arrêté relatif à la réduction des émissions polluantes des moteurs et turbines à combustion ainsi que des chaudières utilisées en postcombustion soumis à autorisation sous la rubrique 2910 de la nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement. 234

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VIII.6 CARACTÉRISATION DE L'EXPOSITION DES POPULATIONS

VIII.6.1 Exposition aux substances polluantes identifiées

VIII.6.1.1 Exposition aux poussières

La réglementation impose une limite d'exposition de 10 mg/m3 (article R.4222-10 du Code du Travail).

Des mesures d'empoussiérage seront réalisées dès l'obtention de l'arrêté préfectoral d'autorisation afin de vérifier que cette valeur est respectée.

VIII.6.1.2 Exposition au bruit

Comme expliqué précédemment, aucune VTR n'est disponible concernant le bruit.

Quoi qu'il en soit, les mesures acoustiques réalisées au sein de la carrière ont prouvé que les émissions sonores sont conformes aux seuils réglementaires. En ce sens, l'exposition des populations riveraines peut être considéré comme faible.

Des mesures seront réalisées dès l'obtention de l'arrêté préfectoral d'autorisation afin de vérifier que ces valeurs sont à nouveau respectées.

VIII.6.1.3 Exposition aux HAP

Dans le cas d’une exposition par voie respiratoire, il est difficile de mesurer l’exposition spécifique de la population riveraine aux HAP produits par les gaz d'échappement. Cependant, en raison de la faible concentration d’HAP émise par le matériel et de la présence de 2 engins en permanence uniquement, les émissions aériennes d’HAP du projet ne peuvent pas être considérées comme un risque pour la population riveraine.

Quant aux employés du site, les concentrations sont là encore trop faibles pour constituer un risque sanitaire.

L'exposition de la population riveraine aux émissions de HAP est très faible. Concernant le personnel de la carrière, l'exposition est difficilement quantifiable. Ainsi, comme développé dans la notice hygiène et sécurité qui lui est dédiée, des mesures de prévention doivent être prises quotidiennement au sein du site, comme dans toute activité qui utilise des moteurs fonctionnant avec des hydrocarbures.

VIII.6.1.4 Exposition aux polluants atmosphériques

Généralement, les populations concernées par les rejets atmosphériques d'une installation sont localisées dans un rayon de 100 à 150 mètres de celle-ci (études OMS). Selon ce principe, et en considérant la direction préférentielle du vent (vers le Sud-ouest), on peut considérer qu'aucune habitation n'est réellement concernée.

Quant aux employés du site, les concentrations sont là encore trop faibles pour constituer un risque sanitaire. Quoi qu'il en soit, de même que pour les HAP, des mesures de prévention doivent être mises en place afin de limiter le risque au maximum.

L'exposition de la population riveraine aux émissions atmosphériques est faible. Concernant le personnel de la carrière, l'exposition est difficilement quantifiable et demande à être réduite au maximum de manière préventive, comme dans toute activité qui utilise des moteurs fonctionnant avec des hydrocarbures.

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VIII.6.2 Notion de dose journalière d’exposition (DJE) et quotient de danger

VIII.6.2.1 Généralités

L’estimation de l’exposition conduit à déterminer la dose de polluant qui arrive au contact ou qui pénètre dans l’organisme. Selon la nature du polluant et des effets qu'il engendre, cette estimation s'effectue séparément pour chaque voie d'exposition ou bien de manière combinée. Les paramètres clés de cette détermination sont la fréquence, la durée et l’intensité des contacts entre la population et la substance. Ces paramètres sont très dépendants des modes de vie de la population exposée et de ses caractéristiques intrinsèques (âge, sexe…).

Pour les polluants à effet de dose (principalement les effets non cancérigènes), le dépassement de la VTR sélectionnée (ici celle de la silice cristalline) suite à l’exposition considérée peut entrainer l’apparition de l’effet critique associé à la VTR.

Dans le cas d’expositions par inhalation, ceci peut être quantifié avec la dose d’exposition ou Concentration Moyenne Inhalée (CMI).

Dans le cas présent, on considère que l’émission de poussières de nature siliceuse est la seule source de nuisance possible pouvant représenter un risque sanitaire potentiel pour les populations riveraines. Afin d’appréhender le niveau de risque engendré par cette nuisance, il convient de calculer le quotient de danger (QD). Il s’agit du rapport entre l'estimation d'une exposition (exprimée par une dose D ou une concentration pour une période de temps spécifiée ‘’CMI’’) et la VTR de l'agent dangereux pour la voie et la durée d'exposition correspondantes ou Concentration Atmosphérique Inhalée. Le QD (sans unité) n'est pas une probabilité et concerne uniquement les effets à seuil.

CMI Dans le cas d’exposition par inhalation, on a : QD  CAA

Avec : CMI = Concentration moyenne inhalée (en mg/m3 ou µg/m3) ; CAA = Concentration atmosphérique admissible (en mg/m3 ou µg/m3).

La valeur de référence du QD est 1. On notera que ce repère n’est qu’indicatif et n’est en aucun cas un seuil de décision réglementaire. Un QD supérieur ou égal à 1 signifie que les personnes exposées peuvent développer l’effet sanitaire indésirable prévu par la VTR. Si le QD est inférieur à 1, alors en théorie l’exposition considérée n’entraînera pas l’effet toxique associé à la VTR.

Le QD exprime le facteur multiplicatif entre la dose d’exposition et la VTR. Pour illustrer, on dira qu’un QD de 2 signifie que la dose d’exposition est 2 fois plus élevée que la VTR et non pas qu’il y a deux fois plus de risque de voir l’effet se manifester. Ainsi, en deçà de la dose déterminée (QD < 1), la probabilité que se manifeste l’effet critique est nulle ; au-delà de cette dose (QD > 1), elle devient non nulle.

VIII.6.2.2 Cas du site de Valensole

Sur des sites similaires (gravières de la vallée de la Durance) exploitant le même type de matériaux (alluvions fluviatiles silico-calcaires) avec des moyens identiques (pelles mécaniques et chargeuses), les mesures d’empoussiérage effectuées sur le personnel à l’aide d’un CIP 10 indiquent des valeurs maximales de 0,11 mg/m3 soit 110 µg/m3, obtenues sur 8 heures, soit 13,75 µg/m3 pour une heure.

On mesure généralement 3 % de silice dans ce type de gisement, soit un taux de silice de 0,4125 µg/m3 (ce qui correspond à la Concentration Moyenne Inhalée "CMI"). Rappelons toutefois qu’en l’absence d’installation de

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concassage-criblage, la proportion d’argile est plus forte dans les poussières, diminuant en conséquence le taux de silice.

La VTR de la silice (ou Concentration Atmosphérique Admise "CAA" dans le cas des inhalations) est de 3 µg/m3 (selon l’OEHHA).

Ainsi, dans le cas présent, le Quotient de Danger est de :

0,4125 QD  = 0,1375 3

QD < 1, moyennant de surcroît une hypothèse majorante, ce qui signifie que l'exploitation ne présente pas de risque pour les populations riveraines.

VIII.7 CONCLUSION – CARACTÉRISATION DES RISQUES

VIII.7.1 Analyse des résultats

Le tableau suivant [Tableau 50] résume les principaux risques sanitaires identifiés dans le cas de l'exploitation de la carrière PERASSO de Valensole.

Substance Exposition de la Exposition des employés Conclusion sur l'acceptabilité polluante population riveraine du site Risque acceptable Poussières Faible Faible (sous réserve de mesures réductrices pour le personnel) Risque acceptable Bruit Très faible Faible (sous réserve de mesures réductrices pour le personnel)

HAP Très faible Très faible Risque acceptable

Gaz Très faible Très faible Risque acceptable atmosphériques

Tableau 50. Conclusion de l'évaluation des risques sanitaires

Ainsi, sous réserve de mettre en place plusieurs mesures réductrices, le niveau d'acceptabilité de l'exploitation est considéré comme bon. D'un point de vue sanitaire, rien ne s'oppose donc à la poursuite de cette exploitation.

VIII.7.2 Mesures mises en œuvre par l'exploitant

Concernant les rejets atmosphériques engendrés par les moteurs thermiques des engins et des camions, plusieurs mesures destinées à les réduire seront prises par l'exploitant :

 La société s'assurera du bon entretien de ces engins et camions ;  Elle s'assurera également du bon réglage de leurs moteurs ;  Elle donnera comme consigne aux chauffeurs de ne pas laisser tourner inutilement les moteurs ;  L'utilisation du Gasoil Non Routier pour les engins permettra de diminuer les émissions en polluants atmosphériques en raison de la teneur en soufre réduite à 10 ppm ;

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

 La vitesse sur site sera limitée à 30 km/h.

Les différentes sources d’émissions de poussières seront traitées comme suit :

 Surfaces susceptibles de produire des poussières (stocks) : - Limitation des hauteurs de stocks afin de restreindre la prise au vent (5 m maxi) ; - Arrosage des stocks de fines granulométries en cas de vent important ;  Concernant la circulation sur site : limitation de la vitesse des véhicules et des camions à 30 km/h ;  Aspersion des pistes par temps sec et venté au moyen d'une arroseuse mobile (disponible sur le site Lazard de Manosque) ;  Création de merlons périphériques afin de limiter les envols, notamment en limites sud-est et est du site, en vis-à-vis des premières habitations.

Concernant le bruit, les principales mesures préventives consisteront à :  Remplacer immédiatement tout silencieux d'échappement défectueux ;  Effectuer régulièrement des mesures de niveau sonore afin de s'assurer que les seuils réglementaires ne sont pas dépassés ;  Interdire tout activité en période nocturne ;  Interdire les haut-parleurs, sirènes, etc. Utiliser des signaux de recul à fréquences mélangées et non des signaux stridents ;  Demander les consignes aux chauffeurs de ne pas laisser tourner leur moteur inutilement ;  Limiter la vitesse de circulation au sein du site ;  Entretenir régulièrement les engins.

VIII.8 EFFETS SUR LES COMMODITÉS DU VOISINAGE

Remarque préalable : le bruit et les poussières peuvent engendrer des nuisances pour les populations riveraines, sans pour autant affecter leur état de santé. Pour éviter toute redite cependant, ces facteurs de gênes n'ont pas été abordés dans le présent chapitre. On se reportera donc au chapitre précédent pour connaître leurs effets et les mesures proposées par la société.

VIII.8.1 Les odeurs et fumées

Les émissions de fumées seront essentiellement dues au fonctionnement des moteurs des engins d'extraction et des camions de transport de matériaux. Tous seront conformes aux normes et régulièrement vérifiés par la société. Ils n’occasionneront donc aucune nuisance particulière.

Quant aux odeurs, elles seront inexistantes au sein du site.

Les effets peuvent donc être considérés comme nuls.

VIII.8.2 Les émissions lumineuses

Les émissions lumineuses proviendraient des éventuels éclairages puissants et mal implantés qui pourraient ainsi occasionner une gêne pour les riverains. Ces émissions lumineuses, qui constituent des effets directs et temporaires, peuvent être :

 Des éclairages à postes fixes (projecteurs) ;  Des éclairages mobiles sur les véhicules par exemples.

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

Le site ne fonctionnera pas en période de nuit. De ce fait, les seules émissions lumineuses (effets directs) proviendront des phares des engins sur les pistes pendant l'hiver, en début et fin de journée.

Les effets peuvent donc être considérés comme nuls.

VIII.8.3 Hygiène et salubrité publique

Rappelons en préambule que les matériaux stockés sur le site seront tous inertes et conformes aux prescriptions réglementaires en vigueur. Les procédures de contrôle des déchets inertes seront par ailleurs strictement appliquées par le personnel de la plate-forme Lazard, qui se chargera du contrôlé et du tri. Aucun impact sanitaire ne sera donc engendré par l'exploitation.

De plus, rappelons que de nombreuses mesures ont été prévues par PERASSO afin de réduire au maximum le risque de pollution des sols, des eaux et du milieu naturel environnant. Le chef d'exploitation veillera d'ailleurs au quotidien à la bonne tenue du site et au respect des prescriptions.

Enfin, le personnel du site sera formé aux règles élémentaires d'hygiène et de sécurité applicables aux installations de ce type. Plus particulièrement, l'entreprise s'attachera à trier et évacuer régulièrement ses déchets de fonctionnement.

Pour toutes ces raisons, les effets sur l'hygiène et la salubrité publique peuvent être considérés comme nuls. VIII.8.4 Sécurité publique

L'accès au site sera strictement interdit aux personnes extérieures non habilitées. Il sera ceint de merlons à pentes raides (de l'ordre de 40°) et fermé par une barrière en dehors des heures d'ouverture. De plus, s'agissant d'une installation réservée aux seules activités du groupe COLAS, aucun client ou entreprise extérieure ne sera amené à pénétrer sur le site.

Au sein de l'exploitation, l'ensemble des règles de sécurité édictées par le Code du Travail seront respectées. Le personnel employé sur le site sera qualifié pour chaque tâche effectuée.

Concernant la sécurité en dehors du site, les seuls impacts résident dans la circulation des poids-lourds nécessaires à l'importation des matériaux inertes ou l'évacuation du gisement extrait. À nouveau, les chauffeurs seront tenus de respecter le Code de la Route. L'entreprise s'engage également à dégager la route de tout obstacle ou salissure éventuelle, notamment par temps de pluie.

Pour ces raisons, les effets sur la sécurité publique peuvent être considérés comme nuls. Concernant les risques spécifiques engendrés par une carrière, nous invitons par ailleurs le lecteur à se reporter au document n°4 de l'étude de dangers.

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IX. SYNTHÈSE DES EFFETS DU PROJET ET DES MESURES PROPOSÉES

EFFETS DU PROJET MESURES PROPOSEES PAR LE PETITIONNAIRE EFFETS DIRECTS EFFETS INDIRECTS MESURES TEMPORAIRES PERMANENTS TEMPORAIRES PERMANENTS MESURES D’EVITEMENT ET DE REDUCTION COMPENSATOIRES

- Surface en chantier limitée à 2,5 ha à tout moment de l'exploitation (voir phasage) ;

- Terres de décapage stockées sous forme de merlons, de façon provisoire et de manière à préserver leur qualité pédologique ; - Suppression des vergers et cultures : risque de modifier les - Mesures contre le risque de déstabilisation des terrains : respect de la conditions d'infiltration des sols. - Extraction du gisement : bande réglementaire des 10 mètres, remblayage du plan d'eau de Effets faibles car surface effet modéré en raison de la manière coordonnée ; d'exploitation limitée à 2,5 ha ; faible emprise du périmètre

d'exploitation projeté  - Mesures destinées à garantir l'intégrité des sols : remblayage au - Suppression de l'horizon nécessite des mesures moyen des stériles de production, respect de la procédure d'accueil, de pédologique superficiel lors du compensatoires ; - Risques de pollutions contrôle et de tri des matériaux inertes extérieurs – remblayage de la décapage : effets faibles et - Matériaux extraits chroniques et accidentelles : partie en eau de l'excavation au moyen des poudingues de Clarency ou temporaires car il sera stocké en réservés à des usages - Qualité pédologique des effet à court terme car / matériaux inertes naturels de perméabilité équivalente ; LES SOLS ET SOUS-SOLS périphérie du site puis réutilisé "nobles" (enrobés, bétons sols : effet très faible car le directement lié à l'activité de la lors de la remise en état ; haute performance, etc.). carrière. - Mise en place de bacs de rétention mobiles ; remblayage sera réalisé au moyen de matériaux inertes - Risque de déstabilisation des uniquement, et car l’horizon - Aucun stockage de carburant ou quelconque produit polluant ; terrains : Effets très faibles superficiel sera remis en concernant les terrains voisins ; place lors de la remise en - Entretien régulier des engins ; Faibles risques d'érosion des état. berges (car plan d'eau temporaire et remblayé de - Site et ses abords maintenus en bon état de propreté ; manière coordonnée). - Évacuation régulière des déchets générés par l'exploitation, via des filières adaptées et agréées ;

- Établissement d'un plan de circulation et de consignes destinées au personnel.

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EFFETS DU PROJET MESURES PROPOSEES PAR LE PETITIONNAIRE EFFETS DIRECTS EFFETS INDIRECTS MESURES TEMPORAIRES PERMANENTS TEMPORAIRES PERMANENTS MESURES D’EVITEMENT ET DE REDUCTION COMPENSATOIRES

Effets sur les écoulements : - Effet faible sur l'écoulement des eaux superficielles ;

- Risque de capture du plan d'eau malgré l'éloignement vis- à-vis de la Durance  nécessite des mesures préventives ;

- Impact temporaire sur la - Mesures destinées à ne pas accentuer les effets sur la piézométrie : piézométrie : phénomène de aucun prélèvement réalisé dans le plan d'eau temporaire et suivi rabattement de la nappe continu grâce aux piézomètres présents sur le site ; engendré par la création du plan Effets sur les écoulements : d'eau temporaire ; - Remblayage du plan d'eau de manière coordonnée avec l'avancée de - Effets faibles sur les eaux l'exploitation ; - Faibles effets sur les superficielles car bonne gestion conditions d'écoulement des des eaux de ruissellement au - Surface en eau limitée à 2,5 ha et largeur maximale de 100 mètres dans eaux souterraines ; sein de la carrière ; l'axe de la Durance pour éviter le risque de capture ;

Effets sur l'utilisation de la - Aucun effet sur les eaux - Positionnement des stocks de manière parallèle à l'axe d'écoulement ressource : souterraines ; Aucune mesure / / de la Durance afin de ne pas obstruer le chenal en cas de crue ; LES EAUX - Aucun effet sur les eaux compensatoire nécessaire superficielles en l'absence de prélèvement ; - Risques de pollutions - Pour le remblayage en eau, choix de matériaux dont les propriétés sont chronique et accidentelle des semblables à celles des alluvions de la Durance ; - Aucun effet sur les eaux eaux superficielles et des eaux souterraines : pas d'impact sur souterraines : effets à court - Gestion des eaux de ruissellement (infiltration naturelle ou direction les captages publics ou privés ; terme car directement liés à vers un point bas) ; l'activité de la carrière, et faibles Effets sur la qualité des eaux: quantités concernées. - Mesures anti-pollution identiques à celles mises en œuvre pour les sols - Aucun effet sur les eaux superficielles ; - Présence de kits anti-pollution et d’intervention d’urgence. Le personnel sera régulièrement formé à leur utilisation. - Effets modérés sur les eaux souterraines : modification de la température de la nappe et augmentation de sa vulnérabilité suite à sa mise à nu. En revanche, aucun effet sur sa qualité suite au remblayage car utilisation exclusive de matériaux inertes.

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EFFETS DU PROJET MESURES PROPOSEES PAR LE PETITIONNAIRE EFFETS DIRECTS EFFETS INDIRECTS MESURES TEMPORAIRES PERMANENTS TEMPORAIRES PERMANENTS MESURES D’EVITEMENT ET DE REDUCTION COMPENSATOIRES - Émissions de gaz polluants par les engins d'extraction et les camions de transport de

matériaux : CO2, SO2, benzène, - Émissions de poussières - Mesures destinées à limiter les émissions atmosphériques : entretien etc. Effets faibles en raison du susceptibles d'affecter le régulier des engins, bon réglage des moteurs, consignes laissées aux nombre d'engins limité et à couvert végétal local et les chauffeurs, limitation de la vitesse de circulation ; LE CLIMAT ET court terme car prendront fin terrains agricoles. Effet faible - Aucun effet sur le climat. / / lors de l'arrêt de l'activité. car les poussières ne sont pas L’ATMOSPHERE - Mesures concernant les poussières : limitation de la hauteur des considérées comme un véritable stocks, arrosage des pistes et des stocks de fines granulométries en cas - Effet positif lié à la proximité polluant, et effet à court terme de vent, limitation de la vitesse de circulation, mise en place de merlons entre installations, gisement et car lié aux activités de la carrière. périphériques. sites fournissant les remblais, par comparaison avec les autres choix possibles localement. - 3 mesures de réduction :  Mesure R1 : Limitation des envols de poussières ;  Mesure R2 : Mise en défens des zones à enjeux biologiques et préservation des zones à enjeux périphériques ;  - Effets faibles sur les habitats naturels et les espèces biologiques : l'ensemble des enjeux se concentre au niveau de la Durance et Mesure R3 : Choix de la période de commencement du / MILIEU NATUREL de sa ripisylve, situées en dehors de la future zone carrière. chantier.

- 2 mesures d'accompagnement :  Mesure A1 : Suivi écologique en phase chantier ;  Mesure A2 : Accompagnement dans la gestion de l'exploitation.

- Réaménagement du site de manière progressive et jusqu’à la cote - Effet faible et à court terme en initiale ; raison du remblayage jusqu’à la MILIEU HUMAIN : cote initiale et à la reprise des / / / / - Phasage élaboré en concertation avec les agriculteurs locaux OCCUPATION DES SOLS activités agricoles après (notamment pour la suppression des vergers, le maintien ou le exploitation. déplacement des pivots d'aspersion, etc.).

- Effet indirect faible sur les voies de communication locales - Concernant les voies de communication locales : accès au site signalisé, : augmentation du trafic, risque aucune salissure ou dégradation de chaussée, privilégier le double fret de dégradation des chaussées ; avec la plate-forme Lazard et consignes données aux chauffeurs (sur la MILIEU HUMAIN : - Aucun effet direct sur les voies de communication ou les - Effet indirect positif sur les sécurité notamment). / / RÉSEAUX autres réseaux (électricité, téléphonie, etc.). distances moyennes de transport des granulats dans le - Déplacement des pivots d'aspersion en fonction du phasage département ; d'exploitation, puis leur remise en place afin de ne pas perturber les cycles de production. - Aucun effet sur les autres réseaux.

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

EFFETS DU PROJET MESURES PROPOSEES PAR LE PETITIONNAIRE EFFETS DIRECTS EFFETS INDIRECTS MESURES TEMPORAIRES PERMANENTS TEMPORAIRES PERMANENTS MESURES D’EVITEMENT ET DE REDUCTION COMPENSATOIRES

- Effet positif car création MILIEU HUMAIN : d'emplois et satisfaction de la SITUATION SOCIO- demande locale. Effet à court / / / Aucune mesure nécessaire car effets positifs du projet. ECONOMIQUE terme car lié à la période d'activité du site.

- Effet direct mais temporaire - Modalités d'exploitation et phasage définis en concertation avec les sur les parcelles agricoles en exploitants ; raison du changement - Potentiels effets indirects sur d'activités. L'impact est faible en - Équipements d'arrosage maintenus dans la mesure du possible ; MILIEU HUMAIN : les pratiques agricoles si le raison de la superficie / propriétaire des vergers choisit / / ZONES AGRICOLES OU concernée (2,5 ha en travaux au - Réaménagement coordonné, au moyen de matériaux inertes ; de ne pas les replanter après D’APPELLATION maximum) ; l'exploitation de la carrière. - Remise en état agricole intégrale à terme ; - Aucun effet sur les zones d'appellation AOC ou IGP. - Mesures anti-poussières.

MILIEU HUMAIN : - Effet nul : aucune zone de / / / / / EQUIPEMENTS ET ZONES loisirs située à proximité. DE LOISIRS

- Effet faible et à court terme sur la géomorphologie en - Points de vue possibles sur le raison du remblayage - Remblayage coordonné à l’avancée des travaux jusqu’à la cote initiale ; PAYSAGE ET site depuis la RD.4 et la RD.907. coordonné à l’avancement des / / / PATRIMOINE CULTUREL travaux ; - Mesures pour limiter les perceptions visuelles : limitation de la hauteur - Absence de points de vue & HISTORIQUE des stocks, travail de manière encaissée, etc. autres. - Aucun effet sur le patrimoine culturel et historique.

Rappel : 4 agents potentiellement facteurs de risque ont été identifiés ; les poussières, le bruit, les HAP et les émissions de gaz atmosphériques. Les effets potentiels de ces agents sont détaillés dans le volet sanitaire ; seuls les effets SANTE HUMAINE attendus sur la population riveraine sont reportés dans ce tableau.

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

EFFETS DU PROJET MESURES PROPOSEES PAR LE PETITIONNAIRE EFFETS DIRECTS EFFETS INDIRECTS MESURES TEMPORAIRES PERMANENTS TEMPORAIRES PERMANENTS MESURES D’EVITEMENT ET DE REDUCTION COMPENSATOIRES

Les poussières : - Effet direct sur les populations riveraines car possible inhalation de ces particules.

Le bruit : - Effet direct sur les populations - Pour les poussières, mêmes mesures que celles présentées plus haut ; riveraines susceptibles

d'entendre les activités du site. - Pour les émissions de polluants atmosphériques, mêmes mesures que Effets faibles en raison de la celles présentées plus haut ; localisation du site, des

SANTE HUMAINE conditions aérologiques et des / / / / - Absence de tirs de mines ; moyens de réduction. Effets à

court terme car liés à la période - Pour le bruit : réalisation de mesures de bruit régulières, interdiction d'exploitation. de travailler de nuit et d'utiliser haut-parleurs ou sirènes, limitation de

la vitesse de circulation, entretien régulier des engins, etc. Les HAP et gaz atmosphériques: - Faibles effets en raison des émissions limitées et de la direction préférentielle des vents. Effet à court terme car lié à la période d'activité de la carrière.

COMMODITES DU Les odeurs : Effet nul. En l'absence d'effet, aucune mesure n'est nécessaire. VOISINAGE Les émissions lumineuses : Effet faible et à court terme (uniquement en hiver avec les phares des engins).

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

X. ANALYSE DES EFFETS CUMULÉS

X.1 INTERACTIONS DES EFFETS DU PROJET ENTRE EUX

Nous l'avons vu, les principaux effets du projet, à l'instar de l'ensemble des industries extractives, concernent les émissions de bruit et de poussières, le trafic routier et la ressource en eau.

Nuisances PROJET PERASSO

Bruit Liés à l’utilisation des engins pour l’extraction Poussière Liés à la circulation des engins et camions

Trafic routier Lié au transport des matériaux extraits et des inertes Lié à l’utilisation d’eau pour les sanitaires et l’arrosage des Eau surfaces (pistes, stocks…) Pas d’interaction liée au cumul des effets

Parmi ces agents, certains comme les poussières ont des effets multiples, puisqu'elles peuvent avoir des conséquences sur la santé humaine (pathologies respiratoires, maladies, etc.) et sur l'environnement naturel (perturbation de la photosynthèse des végétaux, etc.).

De plus, si ces agents pris séparément engendrent peu d'effets sur la santé humaine ou les commodités du voisinage, ils peuvent, dans leur ensemble, provoquer plusieurs gênes. Le bruit par exemple, peut être généré simultanément par plusieurs sources au sein du site, tout comme les poussières (circulation des engins, extraction, reprise des matériaux, etc.). L'exploitant devra donc essayer autant que possible de ne pas réaliser de telles opérations en simultané.

X.2 EFFETS CUMULÉS DU PROJET AVEC D'AUTRES PROJETS CONNUS

Afin de prendre en compte les effets cumulés du projet avec d'autres projets connus, plusieurs sources ont été consultées :

 Les avis de l'autorité environnementale ;  Les avis du Conseil Général de l'Environnement et du Développement Durable (CGEDD) ;  Les avis du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD).

Tous trois sont accessibles en ligne sur le site de la DREAL PACA30. Ont été pris en compte les projets élaborés au sein de la commune de VALENSOLE ou des communes voisines, et qui n'ont pas été abandonnés au moment de la rédaction de ce dossier.

Concernant les avis de l'autorité environnementale :

Aucun projet dont les effets sont susceptibles de se cumuler avec celui de la société Perasso n'a été relevé.

Concernant les avis du CGEDD :

Aucun projet dont les effets sont susceptibles de se cumuler avec celui de la société Perasso n'a été relevé.

Concernant les avis du CGDD : Aucun projet dont les effets sont susceptibles de se cumuler avec celui de la société Perasso n'a été relevé.

30 www.paca.developpement-durable.gouv.fr 245

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PARTIE II Chap. I Analyse des effets du projet et mesures envisagées

XI. MODALITÉS DE SUIVI DES MESURES PROPOSÉES PAR L'EXPLOITANT

XI.1 PRINCIPES GÉNÉRAUX

De manière générale, un suivi régulier des mesures proposées dans ce dossier sera opéré par la société exploitante. En particulier, cette dernière :

 Veillera à ce que les opérations de ravitaillement en carburant des engins s'effectuent sans risque de pollution possible. Rappelons que ces opérations seront systématiquement réalisées au niveau d'une aire étanche ;  Limitera au maximum les nuisances sonores et les émissions de poussières ;  S'assurera de la bonne stabilité des talus périphériques ;  Veillera à respecter ses engagements lors de la remise en état.

XI.2 SUIVIS PARTICULIERS

En plus du suivi régulier pris en charge par l'exploitant, plusieurs contrôles ponctuels seront réalisés tout au long des vingt années d'exploitation :

 Conformément au Code du Travail, des mesures de bruit sur poste de travail seront réalisées au moins tous les 5 ans ;  Conformément au Code du Travail, des mesures d'empoussiérage sur poste de travail seront réalisées au moins tous les ans sur les poussières alvéolaires et poussières alvéolaires siliceuses ;  Le contrôle des poussières atmosphériques (méthode des jauges Owen, qui devront s’appliquer à toutes les carrières y compris celles en roche meuble) ;  Conformément aux engagements pris dans cette étude d'impact, un suivi piézométrique sera réalisé tous les six mois au sein du site, en périodes de hautes et basses eaux ;  Un suivi topographique annuel du site par un géomètre-expert.

XII. ESTIMATION DES DÉPENSES CORRESPONDANTES

Les prix indiqués dans ce tableau sont donnés à titre indicatif (mesures de suivi). Nombre de répétitions Type de suivi Prix unitaire TOTAL en 20 ans

Fonctionnement de 50 €/jour 110 jours/an 110 000 €

Suivi l'arroseuse mobile d'utilisation

général

Mesures de bruit 1 500 € Au moins 4 6 000 €

Mesures 1 500 € Au moins 20 30 000 € d'empoussiérage Poussières 300 € 1 par mois 72 000 € atmosphériques

Suivis particuliers Suivi piézométrique 600 € / an 20 12 000 €

Suivi topo 2 500 €/an 20 50 000 €

TOTAL …………………………………………………………………………………………………………………….. 280 000 €

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ANALYSE DES SOLUTIONS DE SUBSTITUTION ET RAISONS POUR LESQUELLES LE PROJET PRESENTE A ÉTÉ RETENU

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PARTIE III Chap.Analyse I des solutions de substitution et raisons pour lesquelles le projet a été retenu

I. ANALYSE DES SOLUTIONS DE SUBSTITUTION

Conformément à l'article R.512-8 du Code de l’Environnement, récemment modifié par le décret n°2011-2019 du 29 décembre 2011, plusieurs variantes ont été analysées pour le présent site :

 Variante 0 : abandon définitif du projet d'exploitation ;  Variante 1 : choix d’un autre site d’exploitation ;  Variante 2 : exploitation selon le même périmètre que celui autorisé en 2006 ;  Variante 3 : exploitation selon un périmètre réduit.

I.1 VARIANTE 0 : ABANDON DÉFINITIF DU PROJET D'EXPLOITATION

Cette variante, qui implique l'abandon définitif du projet d'exploitation, n'est pas recevable pour les raisons évoquées ci-après :

 La carrière correspond à un réel besoin sur le marché local et dans le département des Alpes-de-Haute- Provence. Hormis la récente carrière JEC de Gréoux-les-Bains, autorisée à 330 000 tonnes par an et bien placée pour desservir également une partie du Var, il n'existe aucune autre carrière alluvionnaire en activité dans le département. L'ensemble du bassin de consommation Digne-Manosque est donc aujourd'hui contraint de s'approvisionner pour partie depuis les départements voisins des Hautes-Alpes, du Var et des Bouches-du-Rhône, engendrant ainsi des trafics routiers sur de plus longues distances et toutes les nuisances qui leur sont corrélées (bruit, émissions de gaz atmosphériques, gaspillage énergétique, etc.) ;  Lors de sa dernière actualisation, le SDC 04 a estimé les besoins en silico-calcaires pour couches de roulement et bétons haute performance à 220 000 tonnes de matériaux traités par an, soit 550 000 tonnes de matériaux extraits. La situation actuelle est donc largement déficitaire par rapport à cette demande ;  Le projet de la société est compatible avec le futur Plan Local d'Urbanisme de la commune ;  Ce projet est également compatible avec le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) de la région de Manosque ;  L’étude d’impact réalisée dans le cadre du présent projet n’a révélé aucun impact majeur sur le milieu environnant (humain, naturel, biologique, patrimonial, etc.) ;  Notons par ailleurs que le projet ITER sera grand consommateur de matériaux pendant de nombreuses années, et que ces matériaux devront venir des départements voisins si le présent projet ne devait pas voir le jour.

Pour les différentes raisons évoquées ci-dessus, l'abandon du projet d'extraction de la société PERASSO n’est pas souhaitable.

I.2 VARIANTE 1 : CHOIX D'UN AUTRE SITE D'EXPLOITATION

Cette variante n'est pas recevable pour les raisons évoquées ci-après :

 D'un point de vue géologique tout d'abord, la vallée de la Durance représente un gisement alluvionnaire de bonne qualité mécanique, remarquable. Il n'est donc pas évident qu'un autre site soit aussi favorablement implanté dans le département des Alpes-de-Haute-Provence qui, rappelons-le, est aujourd'hui fortement déficitaire en matériaux silico-calcaires ;  L'étude d'impact réalisée dans le cadre du présent projet a révélé que peu de contraintes environnementales affectent le site d'étude. À nouveau, cette configuration est très rare pour un site localisé dans un département aussi préservé, qui plus est en bordure de la Durance qui bénéficie de nombreuses protections réglementaires ;  D'un point de vue urbanistique, rappelons que le projet est compatible avec l'ensemble des documents réglementant l'occupation des sols sur le site ; 248

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PARTIE III Chap.Analyse I des solutions de substitution et raisons pour lesquelles le projet a été retenu

 Parce que le site a déjà commencé à être exploité en 2006, sur 4 hectares environ. La piste d'accès et plusieurs autres équipements ont donc déjà été mis en place (piézomètres, panneau de circulation, barrière, etc.) ;  Enfin, parce que la carrière de l'Île du Chat bénéficiera de la présence de la plate-forme de traitement Lazard, située à 1,6 km seulement. Cette plate-forme possède tous les moyens logistiques et techniques nécessaires au fonctionnement de la carrière, ce qui évitera d'exploiter en doublon d'autres installations. Ainsi, le site Lazard accueillera et triera les matériaux inertes issus des chantiers locaux du BTP et destinés au remblayage de la carrière. Les installations de traitement dissocieront aussi les stériles de gisement destinés au remblayage, des silico-calcaires qui seront commercialisés sur place ou répartis entre les différents sites COLAS du département.

Pour les différentes raisons évoquées ci-dessus, le choix d'un autre site d'exploitation est difficilement envisageable.

I.3 VARIANTE 2 : EXPLOITATION SELON LE MÊME PÉRIMÈTRE QU'EN 2006

Cette variante n'a pas été choisie par la société pour les raisons suivantes :

 Parce que l'ancien périmètre d'exploitation portait sur près de 110 hectares, soit le triple de la surface actuellement sollicitée (30 ha environ). Un tel périmètre nécessitait donc des moyens humains et techniques (et donc financiers) beaucoup plus importants ;  Parce que le périmètre de 2006 s'approchait davantage des riverains et notamment du camping Oxygène, au nord, et de l'hôtel-restaurant de La Fuste, à l'Est. Il était également situé à proximité du gazoduc "Manosque-Entrecasteaux" ;  Parce que ce périmètre s'approchait davantage de la Durance et de sa ripisylve, et donc de milieux biologiques protégés et riches en biodiversité.

Pour ces raisons, la société PERASSO a préféré solliciter un périmètre d'exploitation réduit (cf. justifications ci-dessous).

I.4 VARIANTE 3 : EXPLOITATION SELON UN PÉRIMÈTRE RÉDUIT

Cette variante comporte plusieurs avantages :

 Un impact moindre sur l'environnement et les riverains, puisque le périmètre a été réduit de deux tiers par rapport à celui de 2006. Ce nouveau périmètre s'écarte également des zones sensibles telles que la ripisylve de la Durance, le camping ou l'hôtel-restaurant ;  Le projet permet aussi de préserver au maximum les activités agricoles du secteur, par la réduction de l'emprise d'une part, et par la mise au point d'un phasage coordonné d'autre part ;  Du fait d'un périmètre réduit, la surface en chantier sera diminuée, de même que la superficie du plan d'eau temporaire, réduisant par là-même les risques de pollution et d'accidents ;  Enfin, ce périmètre permet de solliciter une durée d'autorisation de 20 ans, avec des volumes encore suffisants pour alimenter les centrales à enrobés et à bétons du groupe.

Ainsi, pour des raisons techniques, environnementales et humaines, la société a décidé de solliciter un périmètre réduit par rapport à 2006 et d'adapter son mode de production.

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PARTIE III Chap.Analyse I des solutions de substitution et raisons pour lesquelles le projet a été retenu

II. RAISONS POUR LESQUELLES LE PROJET PRESENTE A ÉTÉ RETENU

II.1 PRÉSENTATION ET CAPACITÉS DE LA SOCIÉTÉ

Ce projet de carrière alluvionnaire est porté par la société PERASSO, filiale à 100 % du groupe COLAS MIDI- MEDITERANNEE.

La société est implantée sur plusieurs sites des Alpes-de-Haute-Provence afin de répondre au mieux aux besoins des professionnels et des particuliers.

Ses principaux domaines de compétences concernent :

 L'exploitation de carrières : extraction, production et vente de matériaux (enrochements, granulats, matériaux routiers, granulats colorés, etc.), opérations de réaménagement (cf. document n°2 pour les références) ;  La production et la vente de béton prêt à l’emploi, de blocs préfabriqués et de planchers : blocs, entrevous et produits de soutènement (gamme Bétoconcept) ;  L'accueil et le recyclage de matériaux inertes de chantiers du BTP.

Les sociétés Perasso et Lazard sont implantées sur les sites suivants :

Alpes-de-Haute-Provence Bouches-du-Rhône

MARSEILLE – Carrière de Saint- Tronc : carrière de calcaire, VALENSOLE – Carrière de installation de traitement, poudingues (AP n°2006-1461 du centrale à graves, centrale à 28/06/2006 pour 15 ans), au lieu- béton, fabrication d'agglomérés, dit Clarency etc. (AP du 25/02/2000 pour 30 ans) MALIJAI – Centrale à béton et

usine de préfabrication MALLEFOUGASSE-AUGES– PERASSO Carrière de calcaire et installation

de traitement (AP n°2001-666 du 26/03/2001 pour 20 ans) MONTFORT – Carrière de calcaire (AP n°2010-1377 du 5 juillet 2010 autorisant la société Perasso à se substituer à la société Lazard – échéance le 23/11/2021) MANOSQUE – Usine de

préfabrication MANOSQUE – Installation de ETABLISSEMENTS LAZARD traitement MANOSQUE – Centrale COLAS MM d'enrobage (AP du 29/11/2005)

Tableau 51. Principaux sites exploités par la société Perasso et les Établissements Lazard en PACA

L'exploitant bénéficie donc d'une sérieuse expérience dans le domaine de l'extraction et du traitement de matériaux silico-calcaires.

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II.2 JUSTIFICATION DE LA DEMANDE

Sur des parcelles agricoles dont elle détient la maîtrise foncière31, la société PERASSO envisage d'exploiter une carrière de matériaux alluvionnaires sur la commune de VALENSOLE, dans les Alpes-de-Haute-Provence (04). Les terrains concernés sont situés au lieu-dit "L'Île du Chat" de la commune, sur une terrasse alluviale de la Durance.

Cette exploitation permettrait tout d'abord de répondre à la demande locale en granulats silico-calcaires de qualité, dits matériaux "nobles", dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Le projet d'ouverture de la carrière de l'Île du Chat s'inscrit par ailleurs dans un programme économique global des établissements PERASSO et LAZARD, comprenant :

 L'exploitation de poudingues de Clarency, à Valensole, qui appartient également à la société PERASSO. Une partie des poudingues servira en effet au remblayage de la fosse en eau de la carrière de l'Île du Chat afin d'éviter tout dysfonctionnement hydrogéologique ;  Les installations de traitement des Établissements LAZARD, à Manosque, implantées sur le site depuis 1965. Ces installations, situées à moins de 2 km de l'Île du Chat, traiteront l'ensemble des matériaux qui transiteront par la carrière, et notamment le gisement et ses stériles ;  La plate-forme d'accueil et de recyclage de déchets inertes provenant de chantiers du BTP, située elle aussi sur le site des Établissements LAZARD de Manosque. Ces déchets seront en effet accueillis, triés et concassés sur le site avant d'être transportés au sein de la carrière pour servir au remblayage de la partie supérieure (hors d'eau) de l'excavation ;  Les diverses centrales d'enrobage et centrales à béton du groupe [cf. tableau 51 précédent], qui accueilleront près des deux tiers des silico-calcaires extraits au sein de la carrière de l'Île du Chat ;  Un réseau de carrières (Mallefougasse-Montfort, Valensole-Clarency) qui dispose d'une offre diversifiée et apte à répondre à des besoins en matériaux courants, ce qui permet de privilégier l'affectation du gisement de Valensole-Île du Chat à des usages nobles.

Dans le cas présent, l'exploitation est sollicitée pour une durée de 20 ans, soit jusqu’en 2037 environ. Rappelons que les rubriques suivantes de la nomenclature ICPE sont concernées :

Rubrique 2510-1 Exploitation de carrières – AUTORISATION

Rubrique 2517-2 Station de transit des matériaux – ENREGISTREMENT

31 Les attestations correspondantes sont jointes dans le document de la demande. 251

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II.3 CRITÈRES TECHNIQUES

II.3.1 Choix du site

Afin de répondre aux besoins du marché et de diversifier leurs sources d'approvisionnement en matériaux silico- calcaires, les établissements PERASSO et LAZARD recherchent depuis plusieurs années de nouveaux gisements valorisables en compléments de leurs activités actuelles. Ces prospections portent essentiellement sur des terrains alluvionnaires situés à proximité des installations de traitement de Manosque.

En l'occurrence, les installations de traitement fixes des Établissements LAZARD, implantées sur la commune de Manosque, étaient autrefois alimentées par la carrière de Vinon-sur-Verdon et la carrière des Laurons, à Manosque. Or, la carrière de Vinon-sur-Verdon a obtenu un quitus de cessation d'activités en octobre 2012 et la zone humide des Laurons" est réaménagée depuis 2008. En outre, la récente carrière de Gréoux-les-Bains, bien placée pour desservir également une partie du Var, ne suffit pas à répondre aux besoins en matériaux nobles du département des Alpes-de-Haute-Provence. Pour que ces installations continuent d'être alimentées et qu'elles répondent aux besoins croissants de la demande locale, Perasso avait obtenu en 2006 l'autorisation d'exploiter la carrière de l'Île du Chat. À la suite de l'annulation de cette autorisation et de l'épuisement des gisements des Laurons et de Vinon-sur-Verdon, il est devenu plus que jamais nécessaire de rouvrir cette exploitation de carrière.

Le maintien de l'activité de la plate-forme des Établissements LAZARD répond en effet non seulement à un objectif social évident, mais également à une politique de rapprochement maximal des sites de production (ou de mise en remblais des matériaux) avec les pôles d'activités économiques. L'objectif final étant de diminuer au maximum le trafic routier et, par voie de conséquence, la consommation d'énergies fossiles et l'émissions de gaz d'échappement. En témoigne notamment la proximité entre la plate-forme des Établissements Lazard, l'usine de préfabrication Perasso et le poste d'enrobage Colas Midi-Méditerranée de Manosque.

Ainsi, les gisements identifiés doivent :

 Pouvoir être valorisables sous forme de granulats ;  Être facilement accessibles aux poids-lourds ;  Être proches d'un gisement contribuant au remblayage du site (ici la carrière de poudingues de Clarency)  Se situer en dehors de toute zone urbaine ou de périmètres de servitudes incompatibles ;  Être situés dans un rayon inférieur à 50 km par rapport aux installations fixes de Manosque.

Le site de l'Île du Chat, sur la commune de Valensole, remplit donc de façon optimale l'ensemble des critères technico-économiques précités.

La demande d'ouverture de la carrière est également motivée par :

 La présence d'un gisement dont les caractéristiques sont bien connues de l'exploitant (gisement déjà entamé en 2007-2008) ;  La maîtrise foncière acquise (par l'intermédiaire de contrats de fortage) ;  La proximité du marché ;  Le peu de contraintes environnementales s'appliquant au site ;  La possibilité de maintenir l'essentiel de l'activité agricole pendant la durée de l'exploitation.

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II.3.2 Qualité du gisement

Comme expliqué tout au long de cette étude, le gisement sollicité par la société est d'excellente qualité puisque sa teneur élevée en minéraux silicatés lui confère une bonne résistance, tant mécanique qu'à l'abrasion. Ces matériaux peuvent donc être réservés à des usages qualifiés de nobles tels que la fabrication de bétons haute performance ou l'élaboration de couches de roulement routières.

II.3.3 Durée

Compte tenu de l’épaisseur du gisement et de la superficie exploitable (environ 28,4 ha), il est possible de solliciter une durée de 20 ans permettant de sécuriser sur cette durée l’approvisionnement en granulats nobles du bassin Digne-Manosque.

II.3.4 Maîtrise foncière

La société exploitante possède la maîtrise foncière des terrains concernés par la demande d’exploitation [cf. document de la "Demande d’autorisation"].

II.3.5 L’utilisation rationnelle de l’énergie

Dans le cas de la société PERASSO, et plus généralement du groupe COLAS MIDI MEDITERRANEE, notons que l’énergie utilisée dans l’entreprise est un paramètre important des coûts de production. De plus, sa consommation constitue une source de pollution. Sa maîtrise est donc un souci constant pour l'entreprise.

Les économies d’énergie résultent des actions et des investissements ayant pour but d’améliorer l’efficacité énergétique d’un établissement, tant en ce qui concerne les consommations spécifiques que les choix entre les énergies et leur gestion.

La société PERASSO bénéficie d'une solide expérience en matière d'exploitation et de valorisation de matériaux silico-calcaires, et notamment en maîtrise de l’énergie, qui passe par :

 La formation, l’information et l’implication du personnel ;  Le choix de l’énergie et les investissements d’économie d’énergie.

Sur le site, les sources d’énergie nécessaires à l'activité seront l’électricité et le gasoil. Les besoins en eau seront tous assurés par la plate-forme Lazard voisine.

Électricité Seuls les bâtiments abritant les vestiaires et locaux du personnel seront raccordés au réseau électrique.

Gasoil Le gasoil sera indispensable à l’activité de la carrière, notamment pour l’alimentation :  Des engins d’extraction (pelle, chargeuse) ;  Des camions pour l'évacuation des matériaux.

La consommation de la pelle et de la chargeuse sur pneus est de 15 litres/h en moyenne par engin, soit 120 litres par jour sur une base de 8 heures par jour. Ainsi, la consommation annuelle d’un engin sera de 30 000 litres, soit 60 000 litres pour les deux (base : 250 jours ouvrés par an).

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Concernant la consommation engendrée par l’évacuation des matériaux, nous devons prendre en compte :

 Le transport de 250 000 tonnes maximum de matériaux par an entre la carrière de l'Île du Chat et la plate-forme des Établissements Lazard. Ce trajet engendrera au maximum 9 615 rotations par an, soit 38 rotations/jour (base : 250 jours ouvrés/an). Sachant que la distance aller-retour est de 4,8 km entre ces deux sites, le kilométrage annuel sera de 4,8 x 9 615 = 46 154 km. Sachant que la consommation moyenne d'un camion est de 35 l/100 km, ce trajet engendrera une consommation annuelle de 16 154 litres ;  Le transport de 93 000 tonnes maximum de matériaux par an entre la carrière de l'Île du Chat et celle de Clarency. Ce trajet engendrera au maximum 3 577 rotations par an, soit 14 rotations/jour (base : 250 jours ouvrés/an). Sachant que la distance aller-retour est de 10,8 km entre ces deux sites, le kilométrage annuel sera de 10,8 x 3 577 = 38 631 km. Sachant que la consommation moyenne d'un camion est de 35 l/100 km, ce trajet engendrera une consommation annuelle de 13 521 litres.

Soit une consommation totale, pour l'ensemble des activités du site, de 89 675 litres/an, soit près de 90 m3.

Aussi, en ce qui concerne la consommation de carburant, l'utilisation rationnelle de l'énergie ne peut que résulter du bon entretien des matériels puisqu'elle sera de faible quantité. Pour ce faire, l'exploitant disposera de contrats d'entretien avec les concessionnaires d'engins garantissant un entretien régulier. Ces matériels répondront par ailleurs aux normes s'imposant aux constructeurs.

L'énergie nécessaire au fonctionnement de l'exploitation sera utilisée avec rationalité. De plus, les critères de proximité entre gisement et marché contribuent à une optimisation de la consommation d'énergie liée à la demande en matériaux.

II.3.6 Emploi des meilleures techniques disponibles

L’emploi des meilleures techniques disponibles pour le fonctionnement de la carrière passera par la mise en place, la gestion et le respect des points suivants :

 Système de management environnemental (politique de l’environnement pour l’installation, mise en œuvre des procédures d’information, de formation et de prévention du personnel, de procédure d’évaluation et de gestion des impacts environnementaux, etc.) ;  Amélioration de la connaissance des déchets sortants (stockages temporaires conformes, filières de recyclage, système de traçabilité, etc.) et entrants (contrôle de l'inertie des matériaux) ;  Surveillance et limitation/maîtrise de la consommation d’énergie.

II.3.7 Critères technico-économiques

La présence de la plate-forme Lazard à quelques kilomètres du projet est un critère économique incontestable.

De cette proximité, il en résultera en effet une diminution du trafic sur le réseau local et donc une diminution des risques d’accident de la route et de la pollution atmosphérique par les rejets d'échappement.

Ce site d'exploitation répond à une demande économique quantifiée et avérée sur le marché local.

De plus, l'exploitation du site assurera des recettes financières à la collectivité locale et permettra l'embauche de plusieurs personnes.

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II.4 CRITÈRES RÉGLEMENTAIRES

II.4.1 Compatibilité avec les documents d'urbanisme

II.4.1.1 Compatibilité avec le PLU de la commune

Comme indiqué au chapitre VII.1.1 de l'état initial, le projet est compatible avec le futur PLU de la commune de Valensole, en cours d'approbation.

II.4.1.2 Compatibilité avec le SCOT de la région de Manosque

Compatibilité avec le document Le SCOT de la Région de Manosque a été révisé et approuvé le 28 décembre 2012. Il est devenu exécutoire 2 mois après, soit le 28 février 2013. Le Document d'Orientations Générales (DOG), approuvé par délibération du comité syndical le 19 décembre 2012, comporte notamment 8 grands volets thématiques et 3 cartographies de synthèse reprenant les principales contraintes et prescriptions applicables au secteur.

Le projet PERASSO doit donc être compatible avec les dispositions de chacun des 8 volets thématiques du DOG, à savoir :

 1/ Le volet "Paysage";  2/ Le volet "Environnement";  3/ Le volet "Agriculture";  4/ Le volet "Économie";  5/ Le volet "Commerce";  6/ Le volet "Tourisme";  7/ Le volet "Urbanisme";  8/ Le volet "Déplacements".

Concernant le volet Paysage, nous savons que le site est localisé dans l'unité paysagère n°2 "Vallée de la moyenne Durance". Les prescriptions associées à cette unité sont résumées ci-après :

 Préserver les vues ouvertes sur le paysage de la Durance et la plaine agricole ;  Protéger les boisements de la ripisylve, les haies et les arbres isolés ;  Maintenir les coupures vertes et les coupures d'urbanisation.

 En termes de perceptions visuelles tout d'abord, rappelons qu'une gravière a le bénéfice de ne pas créer de coupure franche dans le paysage au contraire des carrières en roches massives (alternance fronts/banquettes). Ainsi, l'exploitation PERASSO sera surtout visible en vision dynamique, depuis les routes départementales du secteur. De nombreuses mesures ont par ailleurs été prévues par la société pour limiter au maximum les impacts (limitation de l'emprise du chantier, réaménagement coordonné, limitation de la hauteur des stocks, etc.).

Précisons également que le périmètre d'extraction a été défini de manière à ne pas impacter la Durance et sa ripisylve. Quant aux cultures présentes sur le site, elles seront supprimées au fur et à mesure de l'avancée de l'exploitation, puis replantées dès la fin du remblayage. Le phasage d'exploitation a d'ailleurs été mis au point en concertation avec les propriétaires terriens.

Le projet PERASSO est compatible avec les orientations du volet Paysage du SCoT de Manosque.

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Concernant le volet Environnement, les prescriptions concernent :

 La préservation des trames vertes et bleues ;  Le maintien des continuités écologiques ;  [Les carrières doivent] "prévoir un plan de remise en état du site après exploitation assurant la plantation d'espèces naturelles endémiques et favorisant la recolonisation par la végétation initiale" ;  "Les gravières dans le lit mineur et moyen des cours d'eau ne devront pas mettre la nappe phréatique à jour. En tout état de cause, après exploitation, la nappe devra être recouverte par une couche d'un mètre au moins de matériaux naturels locaux".

 Rappelons dans un premier temps que le périmètre d'extraction a été défini de manière à ne pas empiéter sur une trame verte ou bleue définie par le SCOT (cf. chapitre III.3.2 de l'état initial). Pour cela, la carrière n'aura aucun impact direct sur ces milieux.

De plus, le site étant localisé en dehors des lits mineurs et moyens de la Durance, et parce qu'il n'empiète pas sur sa ripisylve, les impacts seront là encore limités.

Enfin, rappelons que la remise en état s'effectuera de manière coordonnée et qu'elle vise à rendre au site sa vocation agricole initiale. Lors du remblayage, les prescriptions du SCoT seront respectées puisque la partie en eau de l'excavation sera comblée au moyen de matériaux naturels tels que les poudingues de Clarency. Une étude a montré en effet que les propriétés hydrodynamiques de ces poudingues, après extraction et sélection, sont semblables à celles des alluvions de la Durance, ce qui limitera tout impact sur les conditions de circulation de la nappe (cf. chapitre III.1.1.4 de l'analyse des effets).

Le projet PERASSO est compatible avec les orientations du volet Environnement du SCoT de Manosque.

Concernant le volet Agriculture, les prescriptions concernent :

 La protection des zones agricoles ;  "Dans le cadre de projets consommant des terres agricoles […], un diagnostic économique approfondi des exploitations agricoles touchées ainsi qu'une évaluation des impacts seront réalisées afin de trouver des solutions compensatoires permettant la poursuite de l'activité […].

 S'agissant de terrains cultivés, l'impact du projet de carrière sur l'agriculture a été largement étudié dans cette étude d'impact. Rappelons notamment que les modalités d'exploitation (rythmes, phasage, saisonnalités, déplacements des pivots d'aspersion, etc.) ont toutes été définies en concertation avec les propriétaires exploitants des terrains. Ceux-ci ont d'ailleurs signé un contrat de fortage avec la société PERASSO dans lequel sont spécifiées toutes ces dispositions.

Au final, l'impact du projet sur l'agriculture sera quasi nul puisque les terrains retrouveront leur vocation agricole initiale.

Le projet PERASSO est compatible avec les orientations du volet Agriculture du SCoT de Manosque.

Concernant le volet Économie, la seule recommandation potentiellement applicable au projet PERASSO est de "permettre au territoire d'accompagner l'implantation du projet ITER".

 L'ouverture d'une carrière de silico-calcaires répondrait justement à cet objectif car le projet nécessitera la confection de bétons haute performance dont seuls les granulats "nobles" sont susceptibles de répondre aux normes de qualité. Or aujourd'hui, vu le déficit de matériaux silico-calcaires dans les Alpes de Haute-Provence, ces granulats doivent parvenir des départements voisins, ce qui engendre inévitablement des surcoûts financiers, techniques et environnementaux.

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Le projet PERASSO est compatible avec les orientations du volet Économie du SCoT de Manosque.

Aucune des prescriptions contenues dans les autres volets du SCoT ne s'applique au projet PERASSO.

Pour toutes ces raisons, le projet de carrière de la société PERASSO sur la commune de Valensole est analysé comme compatible avec le SCoT de la région de Manosque.

Rappelons à cet effet que la carte générale de schéma de développement du PADD identifie clairement le site d'étude comme un terrain dédié à l'exploitation de carrière (cf. chapitre VII.1.3 de l'état initial).

II.4.1.3 Compatibilité avec la Loi Montagne

Rappelons que la commune de Valensole, tout comme l'ensemble du département des Alpes-de-Haute- Provence, est considérée comme appartenant au massif des Alpes (décret n°2004-69 du 16 janvier 2004 consolidé relatif à la délimitation des massifs). Par conséquent, la commune et le site d'étude sont soumis à la loi Montagne.

Concernant la compatibilité du projet avec les principales orientations de la loi Montagne, les justifications sont les suivantes :

 La préservation des terres nécessaires au maintien et au développement des activités agricoles, pastorales et forestières  Le projet PERASSO est compatible avec cette orientation puisque l'exploitation de la carrière sera réalisée en parallèle de l'activité agricole. Comme expliqué tout au long de cette étude en effet, la surface en chantier sera de 2,5 ha au maximum, le reste étant laissé aux propriétaires agriculteurs. Ainsi, le remblayage du site s'effectuera au fur et à mesure de l'avancée de l'exploitation, ce qui limitera les impacts et à terme, la restitution à l'activité agricole sera totale ;

 La protection des espaces, paysages et milieux caractéristiques du patrimoine naturel et culturel montagnard (gorges, grottes, glaciers, lacs, etc.)  Aucun élément paysager, bâti ou naturel du secteur ne s'apparente au patrimoine culturel montagnard. Par conséquent, aucun impact n'est à prévoir ;

 La maîtrise de l'urbanisation en zone de montagne  Le projet n'est pas concerné ;

 L'orientation du développement touristique et la maîtrise de l'implantation d'Unités Touristiques Nouvelles (UTN)  Le projet n'est pas concerné par cette orientation ;

 La préservation des rives naturelles des plans d'eau  Le périmètre du projet a été défini de manière à ne pas empiéter sur le lit de la Durance ou sa ripisylve. Par conséquent, les impacts sont nuls ;

 La limitation de la création de nouvelles routes et la délimitation des zones d'implantation des remontées mécaniques  Le projet n'est pas concerné par cette orientation.

Le projet de la société PERASSO est donc compatible avec les principales orientations de la Loi Montagne.

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II.4.2 Compatibilité avec les documents de gestion des eaux

II.4.2.1 Le SDAGE Rhône-Méditerranée

En lien avec ces orientations fondamentales (ci-après dénommées "OF"), le SDAGE énonce plusieurs recommandations spécifiques aux exploitations de carrière. Elles sont synthétisées dans le tableau ci-après [Tableau 52] :

ORIENTATION LE SDAGE COMMENTAIRES FONDAMENTALE

Dans le cas présent, l'étude d'impact a évalué avec attention les effets du projet sur la Prendre en compte le principe de non qualité, les modalités d'écoulement et la dégradation lors de l'élaboration des OF n°2 préservation des ressources en eau projets et de l'évaluation de leur (superficielles et souterraines). Plusieurs compatibilité avec le SDAGE mesures préventives ont également été prévues par la société.

De nombreuses mesures d'évitement ont été prévues par la société afin de prévenir les risques de pollution au sein du site. Ceux-ci seront dans tous les cas très faibles en raison Lutter contre les risques de pollution des modalités d'exploitation choisies (absence de stockage de produits polluants, nombre d'engins limité à 2, mise en place d'aire OF n°5 étanche, pas de commercialisation sur site, etc.).

Le projet ne concerne aucun captage AEP ou périmètre de protection. Protection des captages d'alimentation en eau potable et des ressources en eau Il n’est pas non plus situé dans un secteur à fort intérêt pour l’alimentation en eau potable. Le projet PERASSO n'affectera ni le lit de la Préserver et restaurer les bords de cours Durance, ni sa ripisylve. L'exploitation ne d'eau et les boisements alluviaux mettra donc pas en péril la préservation de ces milieux. Interdiction d'extraire dans le lit mineur des Sans objet – le projet n'est pas situé dans le lit cours d'eau mineur de la Durance.

Maîtriser les impacts des ouvrages et Le projet aura très peu d'impacts sur les OF n°6 activités (dont extraction de matériaux) milieux aquatiques, et tous seront réduits au pour ne pas dégrader le fonctionnement et maximum par les diverses mesures prévues l'état des milieux aquatiques par le pétitionnaire. Le projet n'empiète ni sur la Durance, ni sur sa ripisylve. Par ailleurs, le périmètre Préserver les zones humides et les trames d'exploitation a été défini de manière à ne pas vertes et bleues empiéter sur la trame verte et bleue de la Durance.

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ORIENTATION LE SDAGE COMMENTAIRES FONDAMENTALE L'exploitation ne prélèvera pas d'eau dans les réserves naturelles souterraines ou OF n°7 Lutter contre le déséquilibre quantitatif superficielles ; elle n'aura donc pas d'impact direct sur leur état quantitatif.

Les impacts en cas de crue sévère de la Durance ont été longuement étudiés. Plusieurs mesures importantes ont été prévues par la société : limitation de la surface OF n°8 Contrôler les remblais en zone inondable du plan d'eau temporaire, remblayage au moyen de matériaux naturels tels que les poudingues de Valensole en fond de fouille, stockage des matériaux de manière parallèle à l'axe d'écoulement de la Durance, etc.

Tableau 52. Analyse de la compatibilité du projet avec les orientations fondamentales du SDAGE Rhône-Méditerranée

En l’absence d’élément s’opposant à la mise en œuvre des orientations fondamentales, le projet est compatible avec le SDAGE Rhône Méditerranée.

II.4.2.2 Le SAGE du Verdon

Porté par le Parc Naturel Régional du Verdon depuis 1999, le SAGE du Verdon a récemment été approuvé par arrêté interpréfectoral, le 13 octobre 2014. Parmi les documents qui le composent, rappelons que le Plan d'Aménagement et de Gestion Durable de la ressource (PAGD) contient les enjeux prioritaires du plan, eux- mêmes déclinés en objectifs.

Pour rappel, les enjeux prioritaires du SAGE sont les suivants :

 Rechercher un fonctionnement hydraulique et biologique permettant la satisfaction des différents usages, la préservation des milieux naturels et la gestion des risques ;  Préserver et valoriser la patrimoine naturel, exceptionnel mais fragile et soumis à de nombreuses contraintes ;  Aller vers une gestion solidaire de la ressource ;  Assurer une qualité des eaux permettant la satisfaction des différents usages et préservant les potentialités biologiques ;  Concilier les activités touristiques liées à l'eau avec les autres usages et la préservation des milieux.

En l'occurrence, le projet PERASSO est compatible avec l'ensemble de ces enjeux et des objectifs qui le concernent, comme détaillé ci-dessous [Tableau 53]. Précisons que seuls les objectifs ayant potentiellement un rapport avec le projet ont été analysés.

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ENJEU LE SDAGE COMMENTAIRES PRIORITAIRE 1.9 – Assurer la protection des enjeux Le projet n'est pas localisé sur une zone à soumis au risque inondation et éviter le enjeu. Par ailleurs, de nombreuses mesures ENJEU n°1 développement de vulnérabilités sont prévues pour limiter le risque de capture supplémentaires de la gravière en cas de crue. 2.1 – Mettre en œuvre une gestion de la L'exploitation n'aura aucun impact sur la ripisylve tenant compte des différents ripisylve, et encore moins sur la ressource usages, de la protection des milieux piscicole. naturels et de la ressource piscicole Le Volet Naturel de l'Étude d'Impact réalisé par NATURALIA a démontré qu'aucune espèce 2.6 – Préserver les espèces à forte valeur d'intérêt ne fréquente le secteur de la future ENJEU n°2 patrimoniale carrière. En revanche, les bords de Durance sont nettement plus favorables et ne seront pas affectés par l'exploitation. Rappelons que le plan d'eau généré par l'extraction sera temporaire car il sera 2.8 – Encadrer la création des petits plans remblayé au fur et à mesure de l'avancée de d'eau l'exploitation. Par ailleurs, afin de réduire le risque de capture, la surface en eau sera limitée à 1,4 ha. Comme démontré dans l'étude d'impact, les 4.3 – Lutter contre les pollutions par les risques de pollution seront très limités durant ENJEU n°4 pesticides et les pollutions agricoles la période d'exploitation. De nombreuses diffuses mesures ont par ailleurs été prévues par la société.

Tableau 53. Analyse de la compatibilité du projet avec le SAGE du Verdon

Pour les raisons évoquées dans le tableau ci-dessus, le projet peut être considéré comme compatible avec le nouveau SAGE du Verdon. Rappelons par ailleurs que la future zone d'exploitation est localisée en bordure de la Durance, à plusieurs kilomètres du lit mineur du Verdon.

II.4.2.3 Le contrat de rivière du Val de Durance

Le projet d'extraction est compatible avec le contrat de milieu Val de Durance pour les raisons suivantes :

 Parce que le site est localisé en dehors de l'espace de divagation maximale de la Durance. Même si le risque de capture de la gravière ne peut pas être exclu de manière définitive, il sera très faible et fortement limité par les mesures préventives mises en œuvre par la société PERASSO ;  De par sa situation, l'exploitation n'affectera ni le lit de la Durance, ni sa ripisylve ou ses milieux associés ;  Aucun rejet ne s'effectuera directement dans la Durance. De même, aucun prélèvement ne sera réalisé dans cette rivière ;  De manière générale, le projet n'aura aucun impact, direct ou indirect, sur la Durance et sa ripisylve.

Le projet est donc compatible avec les principales orientations du contrat de rivière Val de Durance.

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II.4.3 Compatibilité avec le Schéma Départemental des Carrières 04

II.4.3.1 Compatibilité avec les principales orientations du SDC 04

La version actualisée du SDC 04 a été approuvée par arrêté préfectoral en date du 30 janvier 2008. Concernant la compatibilité du projet avec les principales orientations du SDC 04, les justifications sont les suivantes :

 Orientation 1 : Favoriser le bon emploi des matériaux issus des terrassements, des dragages et du recyclage des matériaux issus du BTP  L'activité sera compatible dans ce cas puisque les matériaux inertes importés sur la plate-forme Lazard seront triés à la réception, de manière à ne conserver que la fraction non valorisable pour le remblayage de la carrière de l'Île du Chat ;

 Orientation 2 : Réserver à titre principal l'usage des matériaux extraits des gisements de silico-calcaires à la fabrication de couches de roulement de chaussées  Le projet tel que présenté par la société PERASSO respecte en tout point cette recommandation. En effet, connaissant la rareté et la qualité des matériaux alluvionnaires de la Durance, la société a choisi de les évacuer préférentiellement vers la plate-forme Lazard voisine, qui les traitera ensuite pour des usages "nobles" tels que la fabrication de bétons haute performance ou l'élaboration de couches de roulement. Rappelons en effet que les sociétés Lazard et PERASSO appartiennent au groupe COLAS MIDI MEDITERRANEE et qu'elles possèdent plusieurs installations de valorisation dans la région de Manosque ;

 Orientation 3 : Rapprocher la satisfaction des besoins aux quantités autorisées  Dans notre cas, s'agissant d'un projet de carrière de matériaux alluvionnaires, la nécessité d'une telle exploitation est manifeste. Rappelons en effet qu'il n'existe qu'une seule carrière de matériaux silico-calcaires en exploitation dans le département et que le principal bassin de consommation de Digne-Manosque est contraint de s'approvisionner depuis les départements limitrophes (Hautes-Alpes, Var et Bouches-du- Rhône principalement) ;

 Orientation 4 : Prendre en compte toutes les caractéristiques de la faune, de la flore, des paysages du département des Alpes-de-Haute-Provence, et proposer les mesures qui éviteront d'y porter atteinte, ou permettront de limiter ces atteintes ou de les compenser  Une étude faune-flore spécifique, réalisée par un bureau d'études expert, a été réalisée et jointe au présent projet. L'ensemble des mesures proposées a été étudié et validé par l'exploitant dans un souci de minimiser ses impacts sur les milieux biologiques. De même, une étude paysagère a été réalisée dans cette étude d'impact, en se basant notamment sur l'Atlas des Paysages 04 et l'analyse des perceptions visuelles ;

 Orientation 5 : Prendre en compte toutes les caractéristiques des réseaux hydrauliques de surface et des nappes dans le cadre du SDAGE et des plans ou schémas qui en découleront  Dans le cas présent, et comme démontré dans l'étude d'impact, les effets sur la Durance, le réseau hydrographique et les eaux souterraines ont tous été analysés puis qualifiés de faibles. De plus, la compatibilité du projet avec le SDAGE et les autres documents de gestion des eaux est analysée ci-après ;

 Orientation 6 : Restituer des espaces remis en état en fonction d'un usage ultérieur  la société PERASSO prévoit en l'occurrence un retour des terrains à leur vocation agricole initiale afin de ne pas soustraire de terres agricoles à la commune.

Le projet de la société PERASSO est donc compatible avec l'ensemble des orientations principales du Schéma Départemental des Carrières des Alpes-de-Haute-Provence.

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PARTIE III Chap.Analyse I des solutions de substitution et raisons pour lesquelles le projet a été retenu

II.4.3.2 Compatibilité avec les autres enjeux importants du SDC 04

Concernant la compatibilité du projet avec les autres orientations importantes du SDC 04, les justifications sont les suivantes :

 Concernant "L’arrêt des extractions de matériaux dans le lit mineur des cours d'eau (sauf en cas d’entretien des cours d’eau)"  Le site est localisé sur une ancienne terrasse alluviale de la Durance et n'est donc pas concerné par cet enjeu ;

 La mise en œuvre de mesures de protection sur les terrasses alluviales (dans l'espace de mobilité du cours d’eau)  En l'occurrence, rappelons que le site est localisé en dehors de l'espace de divagation maximale de la Durance ;

 La garantie de réserver l’usage des matériaux alluvionnaires pour des usages nobles  S'agissant de matériaux silico-calcaires de très bonne qualité, le gisement sera prioritairement réservé à des usages "nobles" tels que la fabrication de bétons haute performance ou l'élaboration de couches de roulement. Pour les autres suages, Perasso dispose de la carrière de Mallefougasse-Montfort et de la carrière de poudingues de Valensole-Clarency ;

 La protection du patrimoine archéologique, historique, culturel, paysager  L'étude d'impact a démontré que le projet n'aura aucun impact sur le patrimoine archéologique, historique, culturel ou paysager local ;

 La protection des eaux et des nappes à usages d'AEP  L'étude d'impact a démontré que le projet n'aura aucun impact durable sur les eaux superficielles ou souterraines, ni même sur les captages AEP présents dans le secteur. De nombreuses mesures de prévention ont par ailleurs été mises au point par la société ;

 La préservation des commodités du voisinage (bruit, poussières, trafic)  L'étude d'impact a démontré que le projet émettra très peu de bruit, poussières ou autres nuisances/émissions susceptibles de gêner les riverains de la carrière ;

 Le réaménagement des carrières, qui doit être prévu et réalisé au fur et à mesure  Cette mesure sera respectée tout au long de l'exploitation de la carrière. Rappelons notamment que la surface en chantier sera limitée à 2,5 ha de manière à préserver les pratiques agricoles locales.

À nouveau, le projet de la société PERASSO est compatible avec les enjeux du SDC 04.

II.4.3.3 Zoom sur le besoin général en matériaux dans la région de Manosque

En octobre 2012, au moment où la version révisée du SCOT de Manosque était soumise à enquête publique, la Secrétaire Générale de l'UNICEM PACA-Corse, Marie José ZORPI, a rédigé une note sur la problématique générale des carrières dans la région. Nous en livrons ici les principaux éléments :

"Quatorze carrières de granulats sont réparties sur l'ensemble du département, dont une seule de matériaux alluvionnaires (matériaux irremplaçables pour la constitution des couches de roulement et la fabrication de bétons haute performance).

Les seuls besoins en enrobé du département – de 220 000 tonnes/an – nécessitent une extraction de 550 000 tonnes/an de matériaux alluvionnaires alors que la seule carrière autorisée en produit 60 000. L'approvisionnement des postes d'enrobé du département se fait par conséquent à partir des départements voisins (13 et 05), ce qui génère forcément un impact non négligeable en termes de transport et de bilan carbone.

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Ce fort déficit en matériaux alluvionnaires est la conséquence directe de 3 facteurs principaux :

 Les évolutions réglementaires (notamment arrêt des extractions dans le lit mineur des cours d'eau) ;  La difficulté de réaliser des exploitations en terrasses alluvionnaires notamment en raison des contraintes données par le SDC (pas de réaménagement en plan d'eau et donc obligation de remblayage) ;  Le recours contre les arrêtés préfectoraux conduisant à leur annulation."

La possibilité d'ouvrir une carrière alluvionnaire dans le secteur, sans contraintes technique et environnementale majeure, est donc une opportunité à saisir pour répondre à la demande en matériaux nobles dans le département.

II.4.4 Compatibilité avec le plan départemental de gestion des déchets du BTP

Le PDG BTP 04 a été établi en juin 2002. À ce jour, il n’a toujours pas été actualisé, hormis quelques chiffres partiels en 2008 sur la base de la situation de 2007.

Parmi les chiffres importants énoncés dans le schéma, nous retiendrons que :

 Le gisement annuel des inertes issus des chantiers du BTP représente environ 240 000 tonnes par an ;  Des chiffres partiellement actualisés en 2008 (source : btp-environnement-04) indiquaient une belle progression de ce gisement potentiel avec un tonnage annuel total s’élevant à 316 000 tonnes d’inertes. Ces matériaux recueillis ont pour vocation à être recyclés et valorisés sur le marché des granulats ;  En 2013, le Profil Environnemental Régional (PER) PACA indiquait : "on constate, pour l'ensemble de la région PACA, un manque d'installations de stockage de déchets inertes. Il faudrait un nombre sensiblement plus élevé, en particulier pour les départements les plus urbanisés". Or, rappelons que le secteur de Manosque prévoit, selon le SCOT, une augmentation de la population de 16 à 27 % d'ici l'horizon 2020-2030.

En plus de ces chiffres, qui vont dans le sens du projet PERASSO, plusieurs raisons montrent que l'exploitation sera compatible avec le plan de gestion des déchets du BTP :

 Désormais, conformément à l’arrêté ministériel du 22 septembre 1994 modifié, les carrières autorisées accueillent les inertes dans le cadre de la remise en état des lieux, en procédant à un remblayage partiel voire total du site en fin d’exploitation, avec des matériaux inertes non susceptibles de porter atteinte à la qualité des eaux et provenant exclusivement des activités de BTP ;  La carrière sera à ce titre complémentaire de la plate-forme Lazard, qui valorisera les matériaux inertes recyclables, et trouvera ainsi un exutoire sécurisé pour les matériaux inertes non recyclables ;  Les sociétés PERASSO et LAZARD privilégieront le double fret dans la mesure du possible, et ce pour des raisons tant environnementales qu'économiques ;  En page 31, le plan de gestion des déchets du BTP 04 préconise la réhabilitation des (décharges) et des carrières. Le projet de comblement de la carrière s’inscrit donc parfaitement dans cette mesure, qui présente plusieurs autres avantages (paysager, agricoles, etc.).

Pour ces raisons, le projet de la société PERASSO est compatible avec le plan de gestion départemental des déchets du BTP.

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II.4.5 Compatibilité avec les documents de gestion écologique

II.4.5.1 Compatibilité avec le SRCE PACA

Comme expliqué au chapitre VII.5.1 de l'analyse de l'état initial, le site d'étude est inclus dans l'espace de fonctionnalité de la Durance, elle-même classée comme trame bleue et réservoir de biodiversité. L'objectif qu'il lui est assigné dans l'atlas cartographique du document est une recherche de préservation optimale.

Quoi qu'il en soit, rappelons que l'étude d'impact a conclu à l'absence d'effet significatif du projet sur la Durance, tant d'un point de vue qualitatif que quantitatif. L'exploitation de la carrière PERASSO ne remettra donc pas en cause les objectifs de préservation assignés à cette masse d'eau.

Par ailleurs, au regard des trois orientations stratégiques avancées par le SRCE PACA, et même si la plupart des actions s'adressent davantage aux collectivités qu'aux entreprises privées, le projet est directement compatible avec l'action n° 8 intitulée "Concevoir et construire des projets d’infrastructures et d’aménagement intégrant les continuités écologiques (Orientation stratégique n°1)". La remise en état du site a en effet été conçue de manière étroite entre les écologues et la société, de manière à présenter un projet cohérent et respectueux tant de la biodiversité locale que des perceptions visuelles.

Pour les raisons évoquées ci-dessus, le projet peut être considéré comme compatible avec le Schéma Régional de Cohérence Écologique de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

II.4.5.2 Compatibilité avec le Document d'Objectif des zones Natura 2000 de la Durance

Rappelons que le DOCOB des zones Natura 2000 liées à la Durance32 se décline en trois volets principaux, eux- mêmes déclinés en actions prioritaires. Ces actions, présentées dans l'état initial, s'adressent essentiellement aux collectivités ou aux propriétaires terriens.

Concernant les projets d'aménagement comme les extractions alluvionnaires, le DOCOB dresse une liste d'habitats naturels et d'espèces dont les enjeux de conservation sont forts. Ainsi, sur la base de l'inventaire naturaliste réalisé par NATURALIA en 2014, il est possible d'analyser l'impact du projet sur ces enjeux biologiques.

L'analyse de la compatibilité du projet avec le DOCOB a été réalisée par le bureau d'études NATURALIA dans son Evaluation Appropriée des Incidences, jointe en annexe 2 de l'étude d'impact. Les conclusions sont reportées dans le tableau suivant [Tableau 54] :

32 En l'occurrence la ZPS FR 9312003 et la ZSC FR 9301589. 264

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Tableau 54. Compatibilité du projet avec le DOCOB de la Durance (NATURALIA)

NATURALIA conclut donc que "au regard des mesures de réduction qui seront mises en œuvre, le projet apparaît compatible avec les objectifs de conservation des DOCOB consultés".

Le projet PERASSO est donc compatible avec le DOCOB de la Durance.

II.4.5.3 Compatibilité avec le PNA en faveur de l'Aigle de Bonelli

Le 3ème Plan National d'Actions en faveur de l'Aigle de Bonelli s'étend sur la période 2014-2023. Il se décline en 7 objectifs principaux, eux-mêmes déclinés en 27 actions. La compatibilité du projet PERASSO avec les actions qui lui sont potentiellement applicables est analysée ci-dessous.

L'action 2.1 "Prévenir et réduire la destruction des milieux" explique que "Les projets d'artificialisation du milieu naturel ne manquent pas (carrières, agrandissement des zones constructibles, création de ZAC, équipements de loisirs, etc.) qui grignotent les espaces indispensables à la réalisation du cycle de vie de l'espèce". Le plan préconise alors de "limiter ce mitage du territoire et d'inciter à un aménagement plus cohérent et plus respectueux des enjeux environnementaux". Il préconise aussi de "veiller à la prise en compte des différents impacts ainsi que des impacts cumulés des projets".

 Le projet PERASSO répond à ces recommandations puisque "l'artificialisation" du milieu sera temporaire (20 ans – la durée d'exploitation sollicitée) et qu'elle ne s'exercera en même temps que sur une surface limitée à 2,5 ha. Par ailleurs, l'analyse des effets cumulés du projet a été analysée dans l'étude d'impact, conformément à la réglementation.

En outre, comme l'a précisé NATURALIA, "aucun lien fonctionnel ne peut être établi entre (la zone d'étude) et le rapace. Le couple nicheur le plus proche se trouve sur la Montagne Sainte-Victoire, soit à plusieurs dizaines de kilomètres".

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L'action 5.2 vise à "Favoriser la prise de mesures réglementaires ou contractuelles pour préserver les sites de reproduction sensibles".

 En l'occurrence, l'étude Naturalia ne conclut pas à la présence d'une zone de reproduction sur le projet d'extraction. Rappelons que les terrains sont actuellement occupés par des vergers et cultures céréalières qui ne correspondent pas aux milieux prisés par l'Aigle de Bonelli. LE PNA indique en effet que cette espèce "affectionne les milieux semi-arides (falaises, maquis, garrigues) […], les paysages en mosaïque" et qu'il niche "dans les gorges et les escarpements rocheux". Enfin, le PNA précise que l'Aigle de Bonelli chasse "en milieux ouverts, sur les plateaux et les collines de garrigue ouverte".

Pour les raisons évoquées ci-dessus, le projet PERASSO peut être considéré comme compatible avec le Plan National d'Actions en faveur de l'Aigle de Bonelli.

II.4.6 Compatibilité avec les autres plans et programmes

II.4.6.1 Compatibilité avec la Charte du PNR du Verdon

Rappelons que les terrains sont situés au sein du périmètre du Parc Naturel Régional (PNR) du Verdon (FR8000033), créé en mars 1997.

La toute dernière charte du PNR concerne la période 2008-2020. Ce document énonce les quatre orientations prioritaires du Parc au regard de la protection du milieu :

 Axe A : Pour une transmission des patrimoines ;  Axe B : Pour que l'Homme soit le cœur du projet ;  Axe C : Pour une valorisation durable des ressources ;  Axe D : Pour l'expérimentation de relations nouvelles entre territoires.

En l'occurrence, l'une des orientations du quatrième axe ("Pour l'expérimentation des relations nouvelles entre territoires") concerne de façon générale la qualité des aménagements. Pour cela, l'objectif D.1.2 de la Charte propose de "maîtriser les projets d'aménagement", et notamment les carrières. En l'occurrence, le projet de la société respectera les dispositions suivantes :

 "S'assurer de la compatibilité des projets d'aménagement […] avec la protection des milieux naturels sensibles et dans le respect des structures et des caractères fondamentaux des paysages du Verdon"  Comme démontré dans l'étude d'impact, la carrière s'insérera parfaitement dans le paysage local et ne sera quasiment pas visible à distance. De plus, les atteintes au milieu environnant seront quasi nulles, notamment en termes de milieux biologiques ;  "Proscrire les projets qui contribueraient de par leur nature ou leur échelle à porter une atteinte irréversible aux milieux et aux paysages les plus sensibles […]"  La carrière ne portera pas atteinte au paysage local, que ce soit en phase d'exploitation ou une fois remise en état. En phase d'exploitation, de nombreuses mesures seront prises pour limiter les impacts (création de merlons, limitation des surfaces d'extraction, etc.), et la remise en état prévoit un retour à l'activité agricole ;  "Conditionner l'autorisation des projets d'aménagement à leur contribution directe et durable au développement de l'économie locale"  La carrière assurera non seulement des subventions aux collectivités locales mais permettra aussi la création de plusieurs emplois.

Le projet de carrière de la société PERASSO est compatible avec la Charte 2008-2020 du Parc Naturel Régional du Verdon.

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II.4.6.2 Compatibilité avec le SRCAE

Les orientations du SRCAE sont à l'heure actuelle encore généralistes et ne s'adressent pas spécifiquement aux ICPE telles que la future carrière de Valensole. Toutefois, et comme indiqué précédemment, l’énergie utilisée sera un paramètre important des coûts de production de la société PERASSO.

Les économies d’énergie résultent des actions et des investissements ayant pour but d’améliorer l’efficacité énergétique d’un établissement, tant en ce qui concerne les consommations spécifiques que les choix entre les énergies et leur gestion. Au sein de la société PERASSO, la maîtrise de l’énergie passera par :

 Le comptage et les tableaux de bords énergétiques ;  La formation, l’information et l’implication du personnel ;  Le choix de l’énergie et les investissements d’économie d’énergie.

En ce qui concerne la consommation de carburant, l'utilisation rationnelle de l'énergie ne peut que résulter du bon entretien des matériels et de la bonne formation des chauffeurs à l'éco-conduite. Pour ce faire, la société disposera de contrats d'entretien avec les concessionnaires d'engins garantissant un entretien régulier. Ces matériels récents répondront aux dernières normes s'imposant aux constructeurs.

L’utilisation rationnelle du gasoil passe par l’utilisation d’engins récents, bien entretenus et par la sensibilisation du personnel à l'éco conduite. Pour toutes ces raisons, le projet peut être considéré comme compatible avec le SRCAE PACA.

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II.5 CRITÈRES ENVIRONNEMENTAUX

II.5.1 Perception visuelle

L’impact visuel du site sera restreint en raison :

 De l'encaissement même limité de l'activité extractive ;  De la faible surface en extraction et du réaménagement coordonné des terrains ;  Des mesures mises en œuvre par l'exploitant (merlons et talus périphérique, limitation de la hauteur des stocks, etc.).

II.5.2 Le réaménagement

Le site ne présente pas d'inconvénient ou de contrainte particulière à un réaménagement classique pour les carrières de ce type.

Il a en effet été prévu de remblayer totalement le site au moyen de matériaux inertes, puis de régaler la terre de découverte préalablement stockée. Au fur et à mesure de l'avancée de l'exploitation, les parcelles pourront être à nouveau cultivées.

II.5.3 Poussières et bruit

Comme détaillé dans l'analyse des effets, et grâce aux mesures appropriées prévues par Perasso, les émissions de poussières et de bruit seront très limitées au sein de la carrière.

II.5.4 Autres contraintes environnementales

II.5.4.1 Les contraintes impératives, ou contraintes absolues

Ces contraintes impératives sont considérées comme ne pouvant être levées en aucune façon. Elles se répartissent en deux grandes catégories :

 Les contraintes de fait ;  Les contraintes réglementaires.

Les contraintes de fait concernent les zones urbanisées, les implantations ponctuelles d'habitat ou d'activités (centre urbain, habitations, commerces, industries, etc.), les infrastructures (routes, voies ferrées, aérodromes, conduites diverses, etc.) et les zones de loisirs (camping, parcs urbains, jardins, plages, etc.).

Les contraintes réglementaires concernent les Monuments Historiques classés (et leurs abords en vertu des dispositions de la loi du 31 décembre 1913 modifiée), les sites et monuments naturels classés (bénéficiant d'une protection spéciale au titre des articles L.341-1 à L.341-22 du Code de l’Environnement), les réserves naturelles (instituées au titre des articles L.332-1 à L.332-27 du Code de l’Environnement), les parcs nationaux (réglementés par les articles L.331-1 à L.331-29 du Code de l’Environnement), les parcs naturels régionaux (institués conformément aux articles L.333-1 à L.333-4 du Code de l’Environnement), les captages et pompages (protégés au titre du Code de la Santé Publique), les forêts de protection (soumises au Code Forestier – article L.411-1), les arrêtés préfectoraux de protections de biotopes (au titre du Code Rural – art. 4 du décret n°77-1295 du 25 novembre 1977), les lits mineurs des cours d'eau, les espaces protégés par les lois d'aménagement et d'urbanisme (Loi Littorale, Loi Montagne, etc.) et les espaces à préserver au titre de l'article L.146.6 du Code de l'Urbanisme.

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CONTRAINTES IMPERATIVES

Contraintes de fait Le site ne s’inscrit pas dans une zone urbanisée, ni 1. Zones urbanisées d’habitat future Aucune infrastructure autre que celles nécessaires au 2. Infrastructures fonctionnement de l'activité ne sera présente sur le site 3. Zones de loisirs spécifiques ou d’occupation Le site n’empiète pas sur une zone de loisirs ou de saisonnière tourisme spécifique Contraintes réglementaires Le site n'empiète pas sur un monument historique et 1. Monuments historiques classés n’est pas inscrit dans un rayon de protection (500 m) 2. Monuments ou Sites naturel classés Pas de site classé à proximité

3. Réserves naturelles Le site n'affecte pas de réserve naturelle

Le site est inclus dans le Parc Naturel Régional du Verdon 4. Parcs nationaux et régionaux et sa compatibilité avec la charte de ce PNR est vérifiée Pas de captage AEP sur le site. Le site n’empiète pas sur 5. Captages et pompages AEP un rayon de protection de captage 6. Forêts de protection Aucune forêt de protection sur le site

7. Arrêtés de biotope Aucun arrêté de biotope à proximité Le site est soumis à la Loi Montagne et sa compatibilité 8. Lois d’aménagement et d’urbanisme avec cette Loi est vérifiée

II.5.4.2 Les contraintes réglementaires non impératives

Ces contraintes, qui peuvent prévoir l'interdiction d'ouverture de carrières, peuvent être levées en cas de nécessité, notamment par une procédure de révision des documents d'urbanisme.

Ces contraintes concernent le Plan Local d'Urbanisme (PLU) ou Plan d'Occupation des Sols (POS) ou Zones d'Environnement Protégé (ZEP) dans les communes dépourvues de POS, les Espaces Naturels Sensibles (ENS – institués par la loi n°84-723 du 18 juillet 1985), les Zones de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager (ZPPAUP – conformément à la loi du 7 janvier 1983), les sites et monuments naturels inscrits, la protection des bois et forêts (forêts soumises au régime forestier et forêts privées), les Appellations d'Origines Contrôlées (article L.512-6 du Code de l’Environnement ; ordonnance sur les AOP et les IGP du 28 mai 1997), les Zones Natura 2000 (Zones de Protection Spéciales au titre de la "Directive Oiseaux" ou Zones Spéciales de Conservation au titre de la "Directive Habitats".

CONTRAINTES REGLEMENTAIRES NON IMPERATIVES

Le POS de la commune ne s’oppose pas au projet 1. Document d’urbanisme Le projet est compatible avec le SCOT de la région de Manosque

2. Espaces Naturels Sensibles Le site n'affecte pas d'ENS

3. ZPPAUP Le site n'affecte pas de ZPPAUP

4. Monuments ou Sites naturels inscrits Le site ne se trouve pas dans un site naturel inscrit

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CONTRAINTES REGLEMENTAIRES NON IMPERATIVES

5. Protection des bois et forêts Le site n’affecte pas de zones boisées classées

6. AOC – IGP Le site n'affecte aucune zone d'appellation

Le site est localisé au sein de la ZPS FR9312003 "La Durance" et partiellement dans la ZSC FR9301589 du même nom. 7. Zones du réseau Natura 2000 Une évaluation des incidences du projet sur le réseau Natura 2000 a donc été réalisée par un bureau d'études spécialisé.

II.5.4.3 Les contraintes ni impératives ni réglementaires

Ces contraintes sont non réglementaires mais incontestées. En effet, en l'absence d'une réglementation spécifique, certains sites sont reconnus par une grande partie de la population comme présentant une grande valeur du fait de leur qualité paysagère ou de leur fréquentation.

Ces contraintes concernent les Zones Naturelles d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF – suite à la circulaire du 14 mai 1991), les Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (ZICO, liées à la « Directive Oiseaux »), les secteurs sauvegardés (arrêté interministériel ou décret), les Zones d'Aménagement Différé (Code de l'Urbanisme, art. L.212.1 et s), les abords des cimetières et monuments commémoratifs (circulaire n°80-263 du 11 juillet 1980), les fouilles archéologiques (loi du 20 décembre 1979), les chartes intercommunales de développement et d'aménagement (loi du 7 janvier 1983), la protection du paysage (directive paysagère, décret du 11 avril 1994 pris pour application de la loi du 8 janvier 1993), les espèces végétales et animales rares, les zones d'équilibres biologiques, les espaces de discontinuité et de lieu de récréation dans l'environnement des agglomérations urbaines, etc.

CONTRAINTES NI REGLEMENTAIRES NI IMPERATIVES

1. ZNIEFF Le site ne concerne directement aucune ZNIEFF.

Le site est localisé au sein de la ZICO PAC 01 "Moyenne 2. ZICO vallée de la Durance"

3. Sites archéologiques Il n'existe pas de site archéologique recensé sur le site

AUTRES CONTRAINTES

Concernant les risques naturels, le site est principalement 1. Risques naturels soumis aux risques inondation et sismique. Des mesures préventives seront mises en œuvre par le pétitionnaire.

2. Perceptions visuelles Perceptions visuelles modérées sur le site.

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PARTIE III Chap.Analyse I des solutions de substitution et raisons pour lesquelles le projet a été retenu

II.6 SYNTHÈSE DES JUSTIFICATIONS DU PROJET

CONTRAINTES JUSTIFICATIONS

- Nombreux atouts de localisation du site, - Projet économique global entre les installations LAZARD et PERASSO - Gisement à exploiter d'excellente qualité et destiné à des usages nobles, TECHNIQUES - Nécessité d’approvisionner le marché, - Facilité d'accès, optimisation des distances de transport - Maîtrise foncière, - Utilisation rationnelle de l'énergie et emploi des meilleures techniques.

- Proximité du gisement, avec ses débouchés ÉCONOMIQUES - Très forts besoins du marché, - Redevances locales et création d'emplois.

- Conformité avec les documents d’urbanisme locaux : POS et SCOT, - Compatible avec les orientations de la Loi Montagne, - Compatible avec le Schéma Départemental des Carrières 04, - Compatible avec le SDAGE Rhône-Méditerranée 2010-2015, - Compatible avec le contrat de rivière Val de Durance, - Conformité avec l’arrêté du 22 septembre 1994 (pas situé dans le lit RÉGLEMENTAIRES mineur d’un cours d’eau), - Conformité avec l’arrêté du 24 janvier 2001 (pas situé dans l’espace de mobilité d’un cours d’eau), - Compatible avec les documents de gestion écologique, - Compatible avec la Charte du PNR du Verdon, - Conformité avec les mesures de protection de l’environnement. - Très faibles perceptions visuelles du site, - Réaménagement paysager et coordonné, - Retour à la vocation agricole du site au fur et à mesure de l'avancée de l'exploitation, - Optimisation des distances de transport entre le site d'extraction et le site ENVIRONNEMENTAUX de traitement, les sites de disponibilité en matériaux de remblayage et les zones de consommation. Il en résulte une limitation de la consommation d'énergie et des émissions atmosphériques, - Faibles émissions de bruit et de poussières, - Réalisation d'une évaluation d'incidences sur le réseau Natura 2000 par un bureau d'études spécialisé. - Étude de variantes possibles, VARIANTES DU PROJET - Détermination et retenue de la meilleure variante.

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DESCRIPTION DE LA REMISE EN ETAT FINALE DU SITE

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PARTIE IV Chap.Description I de la remise en état finale du site

I. PREAMBULE

I.1 RÈGLEMENTATION

Conformément à l’article 12.2 de l’arrêté du 22 septembre 1994 modifié : « l’exploitant est tenu de remettre en état le site affecté par son activité, compte tenu des caractéristiques essentielles du milieu environnant. La remise en état du site doit être achevée au plus tard à l’échéance de l’autorisation, sauf dans le cas de renouvellement de l’autorisation d’exploiter.

La remise en état comporte au minimum les dispositions suivantes :

 La mise en sécurité des fronts et des talus ;  Le nettoyage de l’ensemble des terrains et, d’une manière générale, la suppression de toutes les structures n’ayant pas d’utilité après la remise en état du site ;  L’insertion satisfaisante de l’espace affecté par l’exploitation dans le paysage, compte tenu de la vocation ultérieure du site ».

Les opérations de remise en état du site veilleront à respecter ces prescriptions réglementaires.

I.2 OBJECTIFS DU RÉAMÉNAGEMENT

L’exploitation d’une carrière constitue une occupation temporaire du sol. À son issue, cet espace doit retrouver sa vocation d’origine ou une utilisation précisée dans le site (vocation agricole dans le cas présent).

Si la remise en état doit intégrer un projet d’aménagement, le site restitué devra in fine pouvoir être perçu comme ayant été modelé pour accueillir le dit projet.

L’objectif de la remise en état est donc multiple :

 Débarrasser le site de toute infrastructure industrielle devenue inutile ;  Mettre en sécurité le site (limiter les risques de chutes, d’éboulements, etc.) ;  S'assurer que le site ne devienne pas une friche abandonnée mais retrouve sa vocation initiale ou soit réaffecté à d’autres usages identifiés (naturel, agricole, touristique, loisirs, pêche, écologique, industriel, etc.) ;  Assurer un environnement satisfaisant en recréant un cadre de vie adapté au milieu et cohérent avec l’aménagement du secteur ;  Faciliter l’acceptation des exploitations de carrières en général.

La définition et les prescriptions relatives à la remise en état doivent se faire au moment de l’octroi de l’autorisation de chaque carrière et sont précisées dans l’arrêté préfectoral d’autorisation.

Dans le cas présent, les terrains seront restitués aux propriétaires agriculteurs au fur et à mesure de l'avancée de l'exploitation. Le site retrouvera donc sa vocation agricole initiale.

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PARTIE IV Chap.Description I de la remise en état finale du site

II. PRINCIPES DE REAMENAGEMENT DU SITE

II.1.1 Principes généraux

Lors du réaménagement, la société veillera à :

 Nettoyer l'ensemble du site et supprimer toutes les installations n'ayant plus d'utilité ;  Remblayer le site au moyen de matériaux inertes ;  Régaler la terre de découverte préalablement stockée en périphérie de la zone d'extraction ;  Favoriser le retour aux activités agricoles.

Ces principes de réaménagement correspondent aux recommandations du Schéma Départemental des Carrières des Alpes-de-Haute-Provence en matière de réaménagement des carrières. Ils ont par ailleurs été élaborés en étroite collaboration avec le bureau d'études naturaliste et les propriétaires des terrains, agriculteurs.

Comme le préconise le guide des bonnes pratiques élaboré par la DREAL (ex DIREN), le réaménagement du site est prévu de façon coordonnée à l’avancement des travaux d’extraction, de telle sorte qu’un minimum de surface demeure en chantier (2,5 ha).

Par ailleurs, la société Perasso s'engage à respecter deux grands principes :

 Adapter le type de matériau de remblayage à la profondeur de l'excavation. En effet, afin de limiter au maximum l'impact du réaménagement sur l'écoulement de la nappe, la partie en eau de l'excavation sera remblayée au moyen des poudingues concassés extraits au sein de la carrière Clarency et d'autres matériaux inertes naturels issus de carrières autorisées locales. La partie à sec sera quant à elle comblée avec d'autres types de matériaux inertes tels que des stériles de traitement, des matériaux limono- argileux issus du gisement, ou encore des déchets inertes du BTP ;  Conditionner l'avancée de l'exploitation à la disponibilité, sur site, du volume de matériaux inertes nécessaire au remblayage de la phase précédente. Cette disposition permettra de favoriser un retour rapide aux pratiques agricoles.

Afin de satisfaire à ces engagements, les sociétés Perasso et des Établissements Lazard ont d'ores et déjà mis au point un programme d'accueil des matériaux inertes pour la remise en état. Les volumes en jeu sont listés dans le tableau suivant [Tableau 55] :

Matériaux issus de la carrière de l'Île Matériaux importés sur la carrière de l'Île du Chat Volume total du Chat extrait Matériaux Matériaux Terres de Fines de Poudingues de Matériaux précriblés de inertes d'autres découverte lavage Lazard Clarency inertes du BTP Clarency carrières locales 280 000 m3 220 000 m3 420 000 m3 100 000 m3 420 000 m3 240 000 m3 1 680 000 m3 17 % 13 % 25 % 6 % 25 % 14 % Total des volumes mis en remblais : 1 680 000 m3

Tableau 55. Détails des matériaux utilisés pour le remblayage du site

Rappelons que tous les matériaux extérieurs seront au préalable triés avant d'être transportés sur la carrière de l'Île du Chat, qui ne possèdera pas d'installation de traitement. Seule la fraction non valorisable de ces matériaux servira donc au réaménagement du site.

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II.1.2 Détails des opérations

II.1.2.1 Actions prioritaires

Au cours de l'exploitation, plusieurs actions seront menées de façon prioritaire :

 Rétablissement des chemins agricoles ;  Rétablissement des équipements agricoles légers, les plus lourds type pivots d'aspersion étant préservés dans le cadre du projet ;  Suppression des merlons paysagers et des pistes d'exploitation.

Par ailleurs, lors de la remise en état finale, les chemins agricoles seront stabilisés et renforcés.

II.1.2.2 Précautions prises pour le remblayage :

La carrière sera remblayée en partie au moyen de matériaux inertes naturels, et environ 240 000 m3 de matériaux inertes issus du BTP seront également importés. Pour cela, l'activité sera régie par l'arrêté ministériel du 22 septembre 1994 modifié relatif aux exploitations de carrières et aux installations de premier traitement des matériaux de carrière. Plus particulièrement, l'article 12.3 de cet arrêté réglemente l'accueil de matériaux inertes du BTP destinés au remblayage des carrières, et fixe les dispositions suivantes :

 Le remblayage de la carrière est géré de manière à assurer la stabilité physique des terrains remblayés ;  Il ne doit pas nuire à la qualité du sol, compte tenu du contexte géochimique local, ainsi qu'à la qualité et au bon écoulement des eaux ;  Lorsque le remblayage est réalisé avec apport de matériaux extérieurs (déblais de terrassement, matériaux de démolition, etc.), ceux-ci doivent être préalablement triés de manière à garantir l'utilisation des seuls matériaux inertes ;  Les déchets dangereux, en particulier les déchets de matériaux de construction contenant de l'amiante relevant du code 17 06 05* de la liste des déchets figurant à l'annexe II de l'article R541-8 du Code de l'Environnement, ne sont pas admis dans l'installation ;  Les matériaux extérieurs sont accompagnés d'un bordereau de suivi qui indique leur provenance, leur destination, leurs qualités, leurs caractéristiques et le moyen de transport utilisé, et qui atteste la conformité des matériaux à leur destination ;  L'exploitant tient à jour un registre sur lequel sont répertoriés la provenance, les quantités, les caractéristiques des matériaux et le moyen de transport utilisé ainsi qu'un plan topographique permettant de localiser les zones de remblais correspondant aux données figurant sur le registre.

La société PERASSO respectera l'ensemble de ces prescriptions.

La liste des matériaux inertes acceptés sur le site est reportée ci-après [Tableau 56]. Des contrôles de qualité du remblai pourront être effectués plusieurs fois par an et de manière inopinée par un organisme de contrôle extérieur.

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Code déchet (*) Description Restrictions Uniquement les déchets de construction et de démolition triés et à 17 01 01 Béton l'exclusion de ceux provenant de sites contaminés Uniquement les déchets de construction et de démolition triés et à 17 01 02 Briques l'exclusion de ceux provenant de sites contaminés Uniquement les déchets de construction et de démolition triés et à 17 01 03 Tuiles et céramiques l'exclusion de ceux provenant de sites contaminés Uniquement les déchets de Mélanges de béton, tuiles et construction et de démolition triés et à 17 01 07 céramiques ne contenant pas de l'exclusion de ceux provenant de sites substances dangereuses contaminés 17 02 02 Verre / Mélanges bitumineux ne 17 03 02 / contenant pas de goudron À l'exclusion de la terre végétale, de la Terres et cailloux ne contenant pas 17 05 04 tourbe et des terres et cailloux de substances dangereuses provenant de sites contaminés Provenant uniquement de jardins et de 20 02 02 Terres et pierres parcs à l'exclusion de la terre végétale et de la tourbe (*) Annexe II à l'article R.541-8 du Code de l'Environnement

Tableau 56. Liste des matériaux inertes extérieurs autorisés sur le site

II.1.2.3 Régalage de la terre de découverte

La terre de découverte (terre végétale de décapage) préalablement stockée sous forme de merlons périphériques sera ensuite régalée en surface, sur les terrains remblayés.

La remise en place de cette terre végétale en surface est garante de la bonne reprise ultérieure des cultures et vergers.

II.1.2.4 Retour à la vocation agricole du site

Après exploitation et remise en état de chaque phase, le site retrouvera sa vocation agricole initiale.

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PARTIE IV Chap.Description I de la remise en état finale du site

Vue actuelle

État futur

Figure 90. Principes schématiques du réaménagement final

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PARTIE IV Chap.Description I de la remise en état finale du site

III. CALENDRIER DE REMISE EN ÉTAT

La remise en état sera effectuée de manière coordonnée avec l'extraction. L'exploitant s'engage en effet à n'exploiter une tranche qu'à la condition de disposer du volume d'inertes nécessaire au remblayage de la tranche précédente.

IV. GARANTIES FINANCIERES POUR LA REMISE EN ETAT

Les garanties financières ont été calculées selon la méthode forfaitaire définie par l'arrêté ministériel du 9 février 2004 afin de permettre une remise en état du site en cas de défaillance de l'exploitant.

Le montant total de ces garanties financières s'élève à 205 108 € pour la première période quinquennale (cf. "Demande d'autorisation"). Ces garanties financières seront constituées dès réception de l'arrêté préfectoral d’autorisation.

La durée de l'autorisation sollicitée étant supérieure à 5 ans (4 périodes quinquennales au total), ce montant sera seulement valable pour la période d'exploitation 2015-2020 (première période). Au-delà, il sera nécessaire, à partir des superficies prévisionnelles S1, S2 et S3 de chaque phase quinquennale, de recalculer le montant des garanties financières afin de tenir compte de l'évolution de l’indice TP 01.

V. ESTIMATION DES COUTS DE REMISE EN ETAT

Compte tenu des dispositions qui ont été retenues dans le cadre du réaménagement du site, les coûts de remise en état globaux, sur les 20 ans sollicités, doivent être évalués [Tableau 57].

TRAVAUX PRIX UNITAIRE QUANTITES PRIX TTC Remblayage du site au moyen des matériaux disponibles sur site (y compris 2 €/m3 280 000 m3 560 000 € terre de découverte) Remblayage du site au moyen de matériaux 3 €/m3 1 400 000 m3 4 200 000 € inertes extérieurs

Mise en sécurité après exploitation Pour mémoire Pour mémoire 10 000 €

TOTAL : 4 770 000 €

Tableau 57. Estimation des coûts de remise en état

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AUTEURS, METHODOLOGIE ET BIBLIOGRAPHIE

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PARTIE V Chap.Auteurs, I méthodologie et bibliographie

I. AUTEURS

Cette étude a été rédigée par Marie-Laure EYQUEM, chargée d'affaires au sein du bureau d'études GEOENVIRONNEMENT, et supervisée par Philippe EBREN, docteur en Sciences de la Terre et gérant de la société.

GEOENVIRONNEMENT est un bureau d'études spécialisé né en 2000 et qui a déjà élaboré de très nombreux dossiers réglementaires et d’études d’impacts au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE), de la police de l’eau (IOTA), du Code forestier ou du Code de l'Urbanisme, en particulier pour les industries extractives.

Cette étude a par ailleurs nécessité la collaboration du bureau d'études spécialisé suivant [Tableau 58] :

Bureaux d'études/partenaires Nature de l'intervention Référence du document

NATURALIA

Réalisation du Volet Naturel de VNEI  Annexe 1 de l'étude d'impact l'Étude d'Impact (VNEI) et de l'Évaluation Appropriée des Incidences (EAI) sur le réseau EAI  Annexe 2 de l'étude Site AGROPARC Natura 2000 d'impact Rue Lawrence Durrell BP 31285 84911 AVIGNON 04-90-84-17-95

Tableau 58. Bureau d'études ayant participé à la présente demande

II. METHODOLOGIE DE RECUEIL DES DONNÉES

Le recueil des données est une étape préalable indispensable à la caractérisation du secteur d'étude et à la rédaction de l'état initial de l'étude d'impact. Dans le cas présent, l’état initial s’appuie sur six grands thèmes :

 Le milieu physique : géologie, hydrogéologie, hydrologie, climat, risques naturels ;  Le milieu naturel : zones d'intérêt naturel, recensement des habitats, caractérisation de la flore et faune locales, continuités biologiques ;  Le milieu humain : contexte démographique, activités économiques, occupation des sols, réseaux, équipements et zones de loisirs, risques technologiques ;  Le patrimoine culturel, historique et paysager : monument historique, sites archéologiques, sites inscrits-classés, contexte paysager régional et local, perceptions visuelles ;  La santé publique et les commodités du voisinage: qualité de l’air, poussières, niveau sonore, vibrations, émissions lumineuses, odeurs ;  Les documents de gestion et servitudes : plans d'urbanisme, documents de gestion des eaux, Schémas Départementaux des Carrières, autres plans, schéma et servitudes.

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II.1.1 Le milieu physique

Ont été pris en compte ou consultés pour l'analyse du milieu physique au droit du secteur d'étude (liste non exhaustive) :

 La carte géologique au 1/5 000 des Éditions BRGM33, ainsi que les informations contenues dans sa notice géologique ;  Les relevés de forage présents dans la Banque de données du Sous-Sol (BSS) d'Infoterre34 ;  Les données hydrologiques recensées dans la banque HYDRO35 des services de l'État ;  Les données de l'Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée-Corse36 et du Système d'Information sur l'Eau Eau France37 ;  Le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux Rhône-Méditerranée ;  Le site de la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) PACA38;  Étude SOGREAH, 2004 ;  Météo-France ;  Le Document Départemental sur les Risques Majeurs du département du Gard disponible sur le site de la Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence39 ;  Le site de la Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence ;  Le Portail de Prévention des Risques Majeurs Prim.net40 du Ministère de l'Écologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement ;  L'Institut Géographique National (IGN) ;  Les bases de données risques naturels du BRGM : aléas retrait-gonflement des argiles41, mouvements de terrains42, cavités naturelles43, sismicité historique44, etc.

II.1.2 Le milieu naturel

Ont été pris en compte ou consultés pour l'analyse du milieu naturel au droit du secteur d'étude :

 Le Volet Naturel de l'Étude d'Impact (VNEI) réalisé par NATURALIA en janvier 2017, joint en annexe 1 ;  L'évaluation des incidences du projet sur le réseau Natura 2000 réalisé par NATURALIA en janvier 2017, joint en annexe 2 ;  La base de données interactive Carmen45 de la DREAL PACA ;  Le site de la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) PACA ;  L'Inventaire National du Patrimoine Naturel46 (INPN) du Muséum National d'Histoire Naturelle ;  Les fiches de synthèse des zones Natura 2000 présentes à proximité du site et recensées dans la base de données de l'INPN.

33 BRGM : Bureau de Recherches Géologiques et Minières. 34 www.infoterre.brgm.fr 35 Banque HYDRO : www.hydro.eaufrance.fr 36 www. eaurmc.fr 37 www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr 38 www.paca.developpement-durable.gouv.fr 39 www.alpes-de-haute-provence.pref.gouv.fr 40 www.prim.net 41 www.argiles.fr 42 www.bdmvt.net 43 www.bdcavite.net 44 www.sisfrance.net 45 www.carmen.developpement-durable.gouv.fr 46 www.inpn.mnhn.fr 281

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II.1.3 Le milieu humain

Ont été pris en compte ou consultés pour l'analyse du milieu humain au droit du secteur d'étude :

 L'Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) ;  La Mairie de Valensole ;  La Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence ;  Les statistiques locales de l'INSEE47 (aux échelles communale, intercommunale, départementale, territoriale, etc.) ;  Le site Géoportail48 de l'Institut Géographique National (IGN) ;  Le site AGRESTE49 du Ministère de l'Agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire ;  Les cartes IGN au 1/25 000 ;  Le Conseil Départemental des Alpes-de-Haute-Provence 50 ;  La base de données des comptages routiers nationaux51 ;  Le Document Départemental sur les Risques Majeurs du département des Alpes-de-Haute-Provence ;  Le Portail de Prévention des Risques Majeurs Prim.net du Ministère de l'Écologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement ;  La réglementation des activités à risques AIDA52 du Ministère de l'Écologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement ;  Le Portail de l'Inspection des Installations Classées53 du Ministère de l'Écologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement, et sa base de données nationale ;  La base de données BASOL54 du Ministère de l'Écologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement sur les sites et sols pollués ou potentiellement pollués ;  L'inventaire historique des sites industriels et activités de service BASIAS55 du BRGM.

II.1.4 Le patrimoine culturel, historique et paysager

Ont été pris en compte ou consultés pour l'analyse du patrimoine culturel, historique et paysager sur le secteur d'étude :

 La base de données interactive Carmen de la DREAL PACA ;  La Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) PACA, et notamment les zones de présomption de prescriptions archéologiques ;  La base de données MERIMEE56 du Ministère de la Culture et de la Communication ;  L'Atlas des Paysages des Alpes-de-Haute-Provence .

47 www.statistiques-locales.insee.fr 48 www.geoportail.fr 49 www.agreste.agriculture.gouv.fr 50 www.cg04.fr 51 www.info-routiere.net/comptages_routiers.html 52 www.ineris.fr/aida/ 53 www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr 54 www.basol.ecologie.gouv.fr 55 www.basias.brgm.fr 56 www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/ 282

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II.1.5 La santé publique et les commodités du voisinage

Ont été pris en compte ou consultés pour le chapitre sur la santé publique et les commodités du voisinage :

 L'Agence Régionale de Santé PACA57 ;  Le site de l'Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques58 (INERIS), et notamment ses fiches toxicologiques ;  Fiches toxicologiques de l'Institut National de Recherche et de Sécurité59 (INRS) ;  ATMO PACA60 et leurs bilans annuels de qualité de l'air.

II.1.6 Les documents de gestion et servitudes

Ont été pris en compte ou consultés pour le chapitre sur les documents de gestion et servitudes :

 Le Plan d'Occupation des Sols de la commune de Valensole ;  Le site national LEGIFRANCE61 ;  Le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux Rhône-Méditerranée ;  Le site national GEST'EAU62 du Portail Eau France ;  Le Schéma Départemental des Carrières (SDC) des Alpes-de-Haute-Provence ;  Le site de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité63 (INAO).

III. OBSERVATIONS IN SITU

Avant les visites de terrain, des photographies aériennes du site ont été étudiées afin d’appréhender le secteur local et de pouvoir déterminer les zones potentiellement intéressantes. Suite à cela, plusieurs reconnaissances de terrain ont été réalisées sur le site tout au long de la réalisation des études préliminaires. Elles ont permis de comprendre son fonctionnement (déplacements, activités, échanges), de préciser l’occupation du sol actuelle et de réaliser des investigations spécifiques.

Les reconnaissances de terrain sont en effet indispensables pour compléter les données documentaires recueillies en bureau. Elles permettent généralement d’actualiser certaines données et de réaliser plusieurs études spécifiques comme :

 Reconnaître l’existence des milieux naturels, des habitats, de la faune et de la flore ;  Signaler des paysages de grand intérêt ;  Préciser l’occupation du sol et localiser les habitations les plus proches ;  Constater l'évolution récente du site ;  Réaliser des reportages photographiques et refléter notamment l'état des perceptions visuelles du site ;  Éventuellement, procéder à des mesures techniques spécifiques comme des mesures d'empoussiérage, de calculs de niveaux sonores, de vibrations, de qualité des eaux, etc.

IV. ANALYSE DES ENJEUX ET HIERARCHISATION DES CONTRAINTES

L'analyse de l'état initial du site d'étude permet de dégager plusieurs enjeux qui peuvent être liés à diverses valeurs :

57 www.ars.paca.sante.fr 58 www.ineris.fr 59 www.inrs.fr 60 www.atmopaca.org 61 www.legifrance.gouv.fr 62 www.gesteau.eaufrance.fr 63 www.inao.gouv.fr 283

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 Aux valeurs patrimoniales et à la biodiversité (écosystèmes nécessaires au maintien d’équilibres biologiques, milieux et paysages remarquables, espèces faunistiques ou floristiques protégées, etc.) ;  Aux valeurs de gestion acceptable du risque, eu égard aux risques majeurs naturels et technologiques recensés au droit du site ;  Aux valeurs sociétales, en fonction de la valeur accordée à un espace ou à une composante par la société et à certains grands principes (le principe de précaution, le recyclage optimal des déchets, le droit des générations futures à disposer d'un environnement préservé, le droit à la santé et tout principe compatible avec le développement durable) ;  À la valeur réglementaire du projet, en fonction des contraintes diverses inhérentes au site (documents d'urbanisme, réglementation Natura 2000, Schémas d'aménagement, lois diverses, etc.).

Ces enjeux sont ensuite hiérarchisés (faible, moyen et fort) en fonction :

 De la valeur de l’enjeu ;  De l’importance du risque de dégradation (effet direct ou indirect, temporaire ou permanent, à long, moyen ou court terme, réversibilité ou non de la dégradation, etc.) ;  Du coût des mesures d'évitement, de réduction, voire de compensation à mettre en œuvre.

V. ANALYSE DES EFFETS DU PROJET, ET PROPOSITION DE MESURES

L’appréciation des effets de l’opération constitue une obligation réglementaire du Code de l’Environnement, destinée à assurer la prise en compte des préoccupations d’environnement avant d’enclencher un processus quasi irréversible. Cette analyse propose également, le cas échéant, des mesures destinées à éviter, réduire ou compenser les effets de l’opération.

Dans le cadre du présent dossier, l’identification et l’évaluation des effets, tant positifs que négatifs, ont été effectuées thème par thème, selon le même découpage que pour l’analyse de l’état initial. Ces évaluations sont quantitatives chaque fois que possible, compte tenu de l’état des connaissances, ou qualitatives.

Rappelons que l'évaluation des effets est réalisée sur les impacts bruts de l’opération, c’est-à-dire sans aucune mesure réductrice et/ou compensatoire. Par la suite, trois grands types de mesures peuvent être proposés par le bureau d'études, en étroite collaboration avec le pétitionnaire :

 Les mesures d’évitement, qui visent à éviter ou supprimer certains impacts ;  Des mesures de réduction : il s’agit de préconisations visant à limiter l’intensité, l’ampleur ou la durée de certains impacts. Notons à ce propos que l’étude des variantes réalisée au préalable correspond à une mesure de réduction prise en amont du choix d’aménagement ;  Les mesures de compensation : tenant compte des mesures d’évitement et de réduction prises par le demandeur, les éventuels impacts "résiduels", ne pouvant être ni évités, ni réduits, nécessitent la mise en œuvre de mesures compensatoires. Ces mesures sont mises en place lorsque l’impact résiduel est important et nécessite une compensation (financière ou autre).

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VI. MÉTHODOLOGIES SPÉCIFIQUES

Certaines études techniques spécifiques nécessitent des méthodologies particulières. Dans le cas présent, il s'agit :

 Du volet sanitaire de l'étude d'impact, dont la méthodologie est décrite en détails dans le chapitre IX.1 de l'analyse des effets ;  Des études faune-flore (Volet Naturel de l'Étude d'Impact et évaluation des incidences sur le réseau Natura 2000) rédigées par NATURALIA, dont les méthodologies spécifiques sont largement détaillées dans les études jointes en intégralité en annexes.

VII. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

De manière générale, plusieurs difficultés sont rencontrées lors de l'élaboration d'une étude d'impact :

 Une trop grande richesse d’informations sur certains thèmes (urbanisme, population, activités, biologie, etc.) qu’il faut synthétiser au maximum pour ne pas alourdir la lecture ;  L'insuffisance parfois des connaissances scientifiques ou techniques, qui ne permettent pas d'avoir un retour d'expérience sur l'efficacité de certaines mesures généralement préconisées dans les études environnementales ;  Les incertitudes liées aux modélisations (qualité de l'air, empoussiérage, etc.) ;  La nécessité d'actualiser constamment les données récoltées, sachant que l'élaboration d'une étude d'impact demande souvent plusieurs mois de travail ;  L'incertitude, au niveau mondial, de certaines Valeurs Toxicologiques de Référence (VTR) pour certaines substances.

VIII. BIBLIOGRAPHIE

Les ouvrages suivants ont été consultés lors de la réalisation de cette étude d'impact :

Études d'impact / dossiers de demande d'autorisation d'exploiter :

 "Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin Rhône-Méditerranée 2016-2021", Agence de l'eau RM - Comité de bassin RM, DREAL, 2015 ;  Guide des autorisations de carrières. UNICEM PACAC, 2011 ;  L’étude d’impact sur l’environnement. MEDDE, 2001.

Milieux naturels, biodiversité, développement durable :

 Carrières et développement durable. UNPG, 2007 ;  Livre blanc pour un approvisionnement durable des territoires à l’horizon 2030 – Carrières et granulats, UNPG, avril 2011 ;  Guide méthodologique pour l’évaluation des incidences des projets de carrières sur les sites Natura 2000. Ministère de l’écologie et du développement durable, 2007 ;  Guide sur la prise en compte des milieux naturels dans les études d’impact. Direction régionale de l’environnement de Midi-Pyrénées, 2002 ;  Guide pratique d’aménagement écologique des carrières en eau. Charte Environnement des industries de carrières, 2002 ;  Potentialités écologiques des carrières de roches massives et roches meubles. UNICEM, 2008  Circulaire du 21 janvier 2008 relative à la faune et la flore sauvages – Contenu d’un dossier de demande de dérogation ;  Guide pratique de gestion et d’aménagement écologiques des carrières de roches massives. UNPG, 2011;

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 Guide d’identification et de délimitation des sols des zones humides. MEDDE, 2013.

Paysage :

 Guide de bonnes pratiques : aide à la prise en compte du paysage et des milieux naturels dans les études d’impact de carrières en PACA. DRIRE PACA, 2006 ;  L’aménagement des entrées de carrières. Charte Environnement des industries de carrières, 2007 ;  Guide pratique d’aménagement paysager des carrières. UNPG, 2011 ;  La démarche paysagère participative. DREAL Rhône-Alpes, 2012.

Eau :

 Impact de la création d’un plan d’eau sur les fluctuations d’une nappe. ANTEA et Charte Environnement des industries de carrières, 1995 ;  Guide technique « Détermination de l’espace de liberté des cours d’eau ». Agence de l’eau Rhône- Méditerranée-Corse, 1998 ;  Étude bibliographique sur l’impact de gravières sur les crues de rivière. UNICEM Picardie, 1998 ;  Impact naturel des carrières sur la qualité des eaux souterraines. BRGM et Charte Environnement des industries de carrières, 1998 ;  Relations nappes / carrières / rivières. Université de Paris IV et UNICEM, 1998 ;  Étude bibliographique du phénomène d’eutrophisation des plans d’eau issus de carrières. UNICEM, 2000 ;  Problématique de l’eau dans les carrières de roches massives. UNICEM Lorraine, 2000 ;  La gestion de l’eau en carrière - Dimensionnement des bassins d’orage, de décantation et phénomènes d’évapotranspiration. UNPG, 2001.

Bruit, poussières et vibrations :

 Intégration des carrières dans leur environnement - Mesures et contrôle des émissions de poussières, Comité national de la Charte, 1998 ;  Le bruit aux abords des carrières. Charte Environnement des industries de carrières, 2000 ;  Empoussièrement dans les carrières. Comité national de la Charte, 2005 ;  Carrières, poussières et environnement. UNPG et Charte Environnement des industries de carrières, 2011.

Évaluation des risques sanitaires :

 Évaluation des risques sanitaires liés aux substances chimiques dans l’étude d’impact des installations classées pour la protection de l’environnement. INERIS, 2000 ;  Guide pour l’analyse du volet sanitaire des études d’impact. InVS, 2000 ;  Analyse des effets sur la santé dans le cadre des études d’impact – Cas des carrières d’extraction. ENSP, 2000 ;  Évaluation des risques sanitaires dans les études d’impact des ICPE – Risques dus aux substances chimiques. INERIS, 2003 ;  Document d’orientation sur les risques sanitaires liés aux carrières – Réflexions sur les composantes sources de danger et transferts dans les études d’impact. BRGM, 2004.

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ANNEXES

Annexe 1 : Volet Naturel de l'Étude d'Impact, NATURALIA, janvier 2017

Annexe 2 : Évaluation appropriée des incidences Natura 2000, NATURALIA, janvier 2017

Annexe 3 : Mesures de bruits environnementaux, PRONETEC, juin 2007

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