LE MONDE ÉCONOMIE

LE MONDE EMPLOI MARDI 3 AVRIL 2001

BOUSSOLE FOCUS AZERBAÏDJAN La situation de l’économie L’Asie centrale OFFRES D’EMPLOI allemande est moins mauvaise intéresse à nouveau KAZAKHSTAN b Pour Catherine Sauviat, économiste b High-tech p. XI à XIV que ne le laisse supposer les pétroliers, depuis à l’IRES, les marchés financiers font de plus b Industrie p. XV le ralentissement sensible de la découverte KASHAGAN en plus la différence entre licenciements b Conseil p. XVI et XVII Variation des stocks l’activité d’énormes gisements défensifs et offensifs (page VIII) en Allemagne b Banques, assurances p. XVII à XIX en % au second d’hydrocarbures. Le Kazakhstan, b Même en Suède, le travail domestique 1,0 b Gestion et administration p. XX à XXII semestre l’Azerbaïdjan et les autres ex-Républiques reste mal partagé entre femmes 0,5 b Carrières internationales p. XXIII 2000 soviétiques n’ont ni les moyens et hommes (page IX) 0,0 b Collectivités territoriales p. XXIV à XXVI (page V) ni le savoir-faire pour les exploiter -0,5 b L’Italie se lance dans « l’e-gouvernance », alors que la France 1999 2000 (page VI) peine à définir une stratégie de service public en ligne (page X)

Sous prétexte de refondation sociale, le patronat Comment le Medef organise veut imposer a aux syndicats et au gouvernement son L’activisme projet de société son coup d’Etat permanent ’affaire est désormais enten- pas à engager son combat contre permettent, au fil des chantiers de la Huit chantiers au bulldozer due. La métamorphose opé- l’Etat au nom de l’autonomie de la refondation sociale, d’obtenir la rée par la principale organisa- société civile. Il bouscule un parita- signature de plusieurs organisations Ltion patronale française, qui, risme fatigué. Et surtout il propose. syndicales. de CNPF, est devenue Medef, voilà Au moment où formations politi- En interne, les structures patrona- plus de deux ans, n’a rien du simple ques et syndicats n’osent s’aventu- les ont été remaniées de sorte à lais- changement de nom. Alors qu’un rer sur le terrain du projet de socié- ser les coudées franches au tandem nouveau chantier de la refondation té, l’organisation patronale s’y formé par MM. Seillière et Kessler. sociale – celui sur la formation pro- embarque, elle, franco sous la hou- Fonctionnant beaucoup à l’acclama- fessionnelle – prend peu à peu for- lette du véritable ordonnateur de la tion, se montrant aux petits soins me, le patronat et les syndicats ayant refondation sociale, Denis Kessler. pour la base, tolérant assez peu la cri- eu leur première vraie séance de Pour Ernest-Antoine Seillière, qui, tique, cette équipe de direction béné- négociation jeudi 29 mars, il apparaît à plusieurs reprises, s’en est expli- ficie de la confiance apparemment nécessaire de revenir sur ce curieux qué devant ses adhérents, l’exigence sans faille de ses troupes. Pour objet qu’est désormais le Medef. de compétitivité globale qui s’impo- autant, comme le montrent les réser- C’est à l’automne 1998 que le se aux entreprises donne aux entre- ves de certains Medef territoriaux Conseil national du patronat fran- preneurs un droit de regard « lar- sur la gestion du dossier retraites, cet- çais s’est voulu mouvement, un ter- ge » : l’éducation, la santé, le fonc- te unanimité est fragile. Travaillée au er L’ASS me emprunté au vocabulaire des for- tionnement de l’Etat, ou encore le quotidien au siège avenue Pierre-I - URAN CH CE- mations politiques, sous la houlette principe de précaution, doivent les de-Serbie, elle repose avant tout sur ÔMA GE du nouveau tandem dirigeant formé concerner. une dynamique de « coups ». Que par Ernest-Antoine Seillière et Denis A ce changement d’horizon cor- celle-ci soit peu suivie d’effets et le Kessler. Ce mouvement, qui n’est respond un changement de métho- verrouillage discret de l’appareil plus celui du patronat, mot désor- de. Engagé dans une vraie bataille pourrait s’avérer moins efficace qu’il mais banni du vocabulaire officiel, politique, au sens premier du terme, n’est aujourd’hui pour faire taire du Medef mais des entreprises de France, plus le Medef pratique désormais le d’éventuelles contestations. fédérateur, s’est défini d’entrée de coup d’Etat permanent. Ultima- jeu sur un mode de rupture. Rupture tums, dates butoirs, menaces de Isabelle Mandraud avec les pratiques anciennes jugées retrait des organismes paritaires lui et Caroline Monnot trop consensuelles, rupture dans sa L’ÉGA PROF LITÉ relation avec l’Etat, rupture dans son ES mode de fonctionnement interne. SIO NNELLE C’est une organisation neuve dont les ambitions vont bien au-delà de celles du syndicalisme LESLA RÉGPL patronal classique qui s’est ainsi affir- DE L ACE mée. Pour ses deux principaux diri- D’ENCADREMIMES E RE geants, il ne s’agit plus seulement de C TRAI ENT OMPLÉMEN TE représenter les employeurs et leurs TAIRE intérêts, mais d’incarner un parti, celui de la « réforme », face à l’inac- tion constamment dénoncée des politiques. La refondation sociale L’ est le levier dont s’est doté le Medef L ASSURANCE ’APPRO pour y parvenir. De l’assurance-chô- C F DHÔMAGEONDI mage aux retraites, en passant par a E LA SSE LA SAN NÉG MEN LA SANTÉ l’assurance-maladie ou la place res- OCIATIO T AU T TÉ COLLECTIV RAUA pective de la loi et des accords con- N VAILTRAVAI LES E L RÉGIMLA P ventionnels dans la législation du tra- DE L’ ES LACE vail, le Medef s’est assigné une CO EN DE R MP CADREETR feuille de route couvrant l’ensemble LÉM MENTAIT ENTAIR E des relations professionnelles. Et Les offres d’emplois E depuis le lancement de ce vaste chantier, il y a dix-huit mois, il s’est LA FORMATION PROFESSIONNELLE LALA PROTECTION PROTECTION SOCIALE SOCIALE attribué la maîtrise d’une grande par- LES FINANCEURS DE LA FORMATION LES COMPTES tie de l’agenda social. PROFESSIONNELLE ET DE L’APPRENTISSAGE DE L’ASSURANCE-MALADIE L’organisation patronale new- DÉPENSE GLOBALE EN 1997 DÉPENSES look n’a plus de complexes. Auda- L’ÉGALI en millions de francs = 139,9 milliards de francs RECETTES cieuse, elle invite le gratin intellec- PR TÉ OFESS tuel – historiens, sociologues, écono- IONNELL 10,1 % E 9,4 % mistes, philosophes – à sa table AUTRES RÉGIONS pour tester et faire partager ses inter- ADMINISTRATIONS rogations. Poursuivant une 665 871 666 627

2% 644 101 (DONT UNEDIC) 637 986 réflexion engagée lors de son univer- 609 889 600 988 MÉNAGES 593 337 Demandez notre supplément 577 411 sité d’été, en août 2000, se disant convaincue que « la bataille de la 39,2 % 39,3 % nouvelle économie se gagnera sur le ÉTAT ENTREPRISES terrain de la morale », elle travaille à répondre aux critiques adressées du 1998 1999 2000 2001* point de vue éthique à l’entreprise et * Pr visions au capitalisme plus généralement. Infographie : Le Monde - Sources : Infoflash/Direction de la Sécurité sociale Le Medef ose beaucoup. Il n’hésite

www.lemonde.fr 57e ANNÉE – Nº 17477 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MARDI 3 AVRIL 2001 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

Un géant allemand Milosevic : histoire d’une reddition b a L’assureur Allianz Notre envoyé spécial raconte les deux dernières nuits de liberté de Slobodan Milosevic lance b Dans sa villa de Belgrade : psychodrame familial, coups de feu, menaces de tuerie et de suicide son offre d’achat b Le Tribunal pénal international salue son arrestation comme « un signe positif » LES ÉTATS-UNIS et les Euro- jours – renouvelables cinq fois – amicale péens espèrent que l’arrestation en détention provisoire. Les autori- de Slobodan Milosevic, dimanche tés serbes ont indiqué qu’il avait sur la Dresdner Bank 1er avril à Belgrade, sera la premiè- accepté de se rendre, contre l’assu- re étape vers la remise de l’ancien rance que « l’enquête menée contre F. POCHE/MUSÉE DU LOUVRE a président serbe à la justice interna- lui n’avait pas été ouverte à la Le nouvel ensemble tionale. Pour Mme Carla Del Ponte, demande du TPIY ou d’un gouverne- CULTURE procureur du Tribunal pénal inter- ment étranger ». Le Congrès améri- pèsera à la Bourse national pour la Yougoslavie cain a conditionné l’attribution plus de 100 milliards (TPIY), cette arrestation est « un d’une aide de 100 millions de dol- Mécènes signe positif qui va faciliter le trans- lars des Etats-Unis à Belgrade à d’euros fert à La Haye [siège du tribunal] » l’arrestation de l’ex-président de Slobodan Milosevic. Ce dernier serbe. en peine a été inculpé en mai 1999 de cri- L’arrestation de M. Milosevic a a Le capitalisme mes contre l’humanité par le TPIY donné lieu, vendredi, samedi et Le mécénat culturel est en France dans pour les exactions perpétrées par dimanche matin, à de rocamboles- une situation paradoxale. Son utilisa- rhénan adopte les militaires et paramilitaires ser- ques péripéties. L’un de nos tion dans les expositions ou les festivals bes au Kosovo. Le TPIY met envoyés spéciaux, Rémy Ourdan, alimente des soupçons de dérive com- les méthodes aujourd’hui la dernière main à un fait le récit de ces quarante-huit merciale. Mais il paraît de plus en plus deuxième acte d’accusation visant heures qui ont vu le responsable anglo-saxonnes cette fois les horreurs commises de quatre guerres dans les Balkans nécessaire pour combler les carences de en Bosnie. menacer de se donner la mort l’Etat devant une demande toujours mais tente Pour l’heure, M. Milosevic, qui a avant de se rendre. Le psychodra- plus forte des institutions culturelles. passé sa première nuit à la prison me a duré deux nuits, ponctuées Suspicieux et peu incitatif, le système fis- de préserver centrale de Belgrade, est poursuivi d’échanges de coups de feu et cal français ne favorise guère les voca- par la justice de son pays pour d’une scène d’hystérie familiale au tions. Bercy bloque toujours devant le un consensus social « association de malfaiteurs et b Belgrade, tranquille p. 2 et 3 b Premières heures de prison p. 4 cours de laquelle sa fille Marija a détournements de fonds ». C’est à b Washington, satisfaction p. 2 b Récit : deux nuits de drame p. 14 hurlé : « Papa, tue-nous, maman et principe d’une déduction fiscale plus Lire page 20 ce titre qu’il a été placé pour trente b La Yougoslavie et le TPI p. 4 b Document : l’accusation p. 16 moi, et suicide-toi ! » importante et plus cohérente. p. 30 Les alliés du PS Gay, gay, marions-nous à l’hôtel de ville d’Amsterdam AMSTERDAM élue. D’autres couples se sont ensuite passé landais de la justice. En septembre 2000, veulent du social de notre correspondant la bague au doigt, pour le meilleur et pour le 109 députés de la seconde Chambre avaient Le gâteau était rose, le champagne était pire. A 72 ans, Ton a épousé son compagnon adopté la nouvelle législation, alors que 33 LES CONCLUSIONS du rosé, tout comme le décor de la salle qui abri- depuis 36 ans, Louis, 63 ans. Pas de cadeaux seulement s’y étaient opposés. Le Vatican a « séminaire » gouvernemen- tait une cérémonie très médiatique, car uni- pour ces nouveaux mariés : « Cette cérémonie s’était vivement élevé contre ce vote repré-

tal, présentées par Lionel Jospin, que au monde : les premiers mariages homo- est le plus beau cadeau dont je pouvais rêver », sentant à ses yeux « un grand danger » pour J. MUNCH/AFP n’ont pas convaincu le PCF et les sexuels. C’était à l’hôtel de ville d’Amster- confiera Louis. « Après toutes ces années, la société. Anne Marie, elle, compte bien faire Verts. Le projet de loi de moderni- dam, aux Pays-Bas. notre nuit de noce sera une nuit comme les usage de toutes ses nouvelles prérogatives. MIP TV A CANNES sation sociale, soumis au Sénat en Il était minuit passé, dans la nuit de samedi autres », ajouta Ton. Peter et Frank, eux, Elle engagera rapidement les démarches avril, comporte un volet visant à à dimanche. Ce 1er avril, à 0 heure, entrait en n’ont pas échangé les alliances. Et pour cau- pour adopter l’enfant d’Hélène, né par insé- renforcer la prévention des licen- vigueur la première loi autorisant le mariage se : ils avaient préféré se faire tatouer un mination artificielle. Au supermarché ciements. Son examen offre aux entre partenaires d’un même sexe. Hélène anneau sur l’annulaire. Ces cérémonies mettent fin à vingt ans de alliés du PS l’occasion d’une nou- Faasen et Anne Marie Thus étaient toutes « Vous écrivez l’histoire », leur a dit Job débats sur les droits des homosexuels aux de la télévision velle tentative pour obtenir du deux vêtues d’une traditionnelle robe de Cohen, l’homme qui, avant d’être bourgmes- Pays-Bas. Les Néerlandais sont dans leur Bonne nouvelle pour les producteurs gouvernement un moratoire sur mariée, voile pour l’une, bouquet à la main tre d’Amsterdam, défendit, en tant que secré- grande majorité favorables à cette évolution. indépendants (en photo, l’équipe de la tous les plans sociaux dans les pour l’autre. Sous les applaudissements, ces taire d’Etat à la justice, les nouvelles lois auto- Cela fait longtemps qu’un homme ou une série « Fabio Montale » autour d’Alain entreprises qui font des bénéfices. deux jeunes femmes, qui se considèrent com- risant le mariage homosexuel et l’adoption femme politique peut faire carrière sans Les Verts demandent le respect de me « tout à fait ordinaires », se sont dit d’enfants par des couples d’un même sexe. cacher son homosexualité, et le « partenariat Delon), alors que le marché international l’« amendement Michelin » sur « oui », puis se sont sagement embrassées. Une seule limite cependant : le droit à l’adop- enregistré » remonte à 1998. Le mariage des programmes de télévision (MIP TV) l’obligation de négocier les 35 heu- « Nous ne sommes pas des pionnières. Nous tion est limité aux enfants néerlandais. Offi- fera-t-il recette ? A la municipalité d’Amster- ouvre ses portes lundi 2 avril à Cannes : res avant tout plan social. Ils évo- sommes juste heureuses de pouvoir nous ciellement, parce que les Pays-Bas sont liés dam, on estime à 10 000 le nombre d’unions le nouveau décret sur les obligations d’in- quent un éventuel boycottage de marier et d’avoir ce que nous voulons : une vie par des traités internationaux. Officieuse- gays qui seront célébrées cette année, soit vestissement des chaînes devrait déver- Marks & Spencer et Danone. familiale normale », déclara Hélène. «Ilme ment, « parce que notre nouvelle législation 10 % du total des mariages aux Pays-Bas. faudra du temps pour m’habituer à appeler dépasse déjà la frontière couramment admise ser une nouvelle manne financière vers Lire pages 8 et 9 Hélène mon épouse », répondit l’heureuse à l’étranger », reconnaît-on au ministère néer- Alain Franco les sociétés de production. p. 22 Les talibans Offre spéciale jusqu’au 30 avril 2001 XM 2.5 TURBO DIESEL Drôle d’Histoire et Massoud IMAGINONS le début du vingt Les faits sont anciens, personne finition SX et unième siècle comme une gran- ne s’en souvient vraiment, sauf de porte surmontée d’une inscrip- quelques vieux témoins à charge tion flamboyante : « Vous qui particulièrement virulents, mais la entrez, repentance immédiate. » Des légende noire persiste dans les cam- foules de pénitents arrivent, cha- pagnes, en province, dans quelques cun a quelque chose à se reprocher grands journaux ou magazines de et à confesser, personne n’a la la capitale, dans les foyers des ci- conscience tranquille, les tribunaux toyens normaux. On a cru parfois le sont tournants, les accusés aussi, virus éradiqué, mais il semble qu’il mais il y a parmi eux des individus court encore. Les nouvelles géné- DARIO LOPEZ/AP particulièrement honteux, tatoués rations sont donc priées de se d’un drôle de chiffre : 68. C’est la repentir à l’avance, car le virus 68 FORMULE 1

Photo non contractuelle Photo marque de la Bête, plus maudite s’attrape à l’improviste, et il peut OLIVIER ROY encore que le 666 biblique. Elle transformer soudain de paisibles signale les infâmes qui ont décidé- adolescents ou adolescentes en La surprise POUR Olivier Roy, les talibans 26.023 Euros* ment tous les défauts : totalitaires, vampires sournois, en libertaires Coulthard incarnent la revanche de l’etnie pach- (170.700 Francs*) terroristes, débauchés, illuminés, irresponsables ou fous. On a vu toune, qui a dirigé l’Afghanistan jus- drogués, pédophiles, acharnés à ainsi de jeunes Français, jusque-là Le Colombien Juan-Pablo Montoya et qu’en 1979. Le commandant Mas- Décembre 2000, 8 CV, moins de 1500 km, peinture métallisée vernie, détruire, par tous les moyens, la convenables, présenter soudain soud, l’un de leurs opposants les air conditionné automatique, direction assistée, freinage ABS, 4 airbags ... famille, le travail, l’Etat, la patrie, la tous les symptômes du « 68 chi- l’Ecossais David Coulthard (photo), chacun plus acharnés, sera en France mardi. propriété, la religion, l’école, l’uni- nois », le plus redoutable, à incuba- auteur d’un dépassement de grande classe G GARANTIE UN AN PIÈCES ET MAIN-D’ŒUVRE G FINANCEMENT À LA CARTE versité, le peuple, la bourgeoisie, la tion lente et à éruption violente. sur Michael Schumacher, ont été les princi- Lire pages 18 et 36 langue nationale, la simple morale. On en connaît les effets : contes- paux animateurs du trentième Grand Prix CITROËN FÉLIX FAURE, Le tatoué 68 est un déserteur civi- tation a priori de l’autorité paren- du Brésil, qui s’est couru dimanche 1er avril f www.lemonde.fr/afghanistan moi j’aime que, un avorteur, un contracepteur, tale, revendication butée d’auto- Fournisseur officiel en bonnes affaires sur le circuit d’Interlagos, près de Sao Pau- un homosexuel non domestiqué, nomie, mépris des professeurs Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, Paris 15e 10, Place Etienne Pernet 01 53 68 15 15 un hétérosexuel non catalogué, un méritants, prétention à se forger lo. L’Ecossais a finalement remporté une 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; ...... e course aux surprises multiples. p. 28 Côte d'Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; ...... Paris 14 50, boulevard Jourdan 01 45 89 47 47 corrupteur de la jeunesse, un séduc- une culture personnelle d’autant Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Breta- teur de jeunes filles en fleurs, un plus dangereuse qu’elle peut pren- gne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; ...... Coignières (78) 74, RN 10 01 30 66 37 27 Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; raciste antiraciste, un fasciste larvé, dre parfois des aspects brillants ...... Bezons (95) 30, rue E. Zola 01 39 61 05 42 International...... 2 Tableau de bord ...... 23 Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; un nihiliste ressuscité – bref, le Dia- mais brouillons. Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; ...... Thiais (94) 273, av. de Fontainebleau - RN7 01 46 86 41 23 France...... 8 Aujourd’hui ...... 26 Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. ble en personne. Il paraît que ce Limay (78) 266, rte de la Noué-Port Autonome 01 34 78 73 48 Société...... 10 Météorologie-Jeux...... 29 ...... bizarre « 68 » renvoie à une pé- Philippe Sollers Nantes (44) 7, bd des Martyrs Nantais - Ile Beaulieu 02 40 89 21 21 Carnet...... 12 Culture ...... 30 ...... riode lointaine mais particulière- pour 0123 M 0147 - 403 - 7,50 F Régions ...... 13 Guide culturel ...... 33 ...... Corbas (69) ZI Corbas Mont-Martin, rue M. Mérieux 04 78 20 67 77 ment terrible de l’Histoire mettant Horizons ...... 14 Kiosque ...... 34 Vitrolles (13) Av. Joseph Cugnot - Zac des Cadesteaux 04 42 78 77 37 en cause la Société tout entière. Lire la suite page 19 Entreprises...... 20 Abonnements ...... 34 *Offre non cumulable avec d’autres promotions, réservée aux particuliers dans la limite du stock Une catastrophe cellulaire, une disponible, plus options éventuelles. Communication...... 22 Radio-Télévision ...... 35 3:HJKLOH=UU\ZUV:?k@e@a@d@k; maladie génétique, une épidémie. f www.lemonde.fr/cohn-bendit 2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001

JUSTICE Slobodan Milosevic a été CAPITALES OCCIDENTALES se sont tional de La Haye, le procureur Carla vie entame sa longue marche vers la cération du « dictateur ». Les quel- incarcéré, dimanche 1er avril, au cen- félicitées de l’issue du bras de fer Del Ponte a demandé que l’homme respectabilité après treize ans de ques journaux proches de l’ancien tre de détention de Belgrade après engagé dès vendredi entre les autori- inculpé de crimes de guerre lui soit règne dévastateur de Slobodan Milo- régime dénoncent le pouvoir serbe, avoir accepté de se rendre aux pre- tés yougoslaves et l’ancien président livré « avant la fin de l’année ». b LA sevic. b LA PRESSE SERBE a annoncé qu’ils qualifient de « vassal de mières heures de la journée. b LES déchu. b AU TRIBUNAL pénal interna- RÉPUBLIQUE fédérale de Yougosla- sans lyrisme ni commentaires l’incar- l’OTAN ». (Lire aussi pages 14 et 16.) Milosevic est poursuivi pour corruption et abus de pouvoir par la justice serbe L’ancien chef de l’Etat a été incarcéré au centre de détention de Belgrade après s’être rendu, dimanche 1er avril aux premières heures de la matinée. Le Tribunal pénal international de La Haye a, par la voix de son procureur général, demandé à ce qu’il lui soit livré « avant la fin de l’année »

APRÈS s’être rendu dimanche Milosevic, a au contraire « con- l’aube, sans violence, après plus pression extérieure sur la direction d’années ». « Le gouvernement you- leur aide et leur soutien à Belgra- 1er avril à l’aube à la police, Slobo- damné » ce qu’il a qualifié de de vingt-quatre heures de résistan- yougoslave sur cette affaire consti- goslave veut inculper Slobodan de dans les institutions financières dan Milosevic va devoir répondre « décision politique ». L’arresta- ce dans sa villa de Belgrade où il tuerait une ingérence dans les affai- Milosevic pour corruption. Mais il internationales, ont préféré jouer d’abus de pouvoir et de malversa- tion a été « préparée à l’avance », s’était barricadé avec des hommes res internes d’un Etat souverain et faudra bien sûr coopérer avec le la prudence dimanche après s’être tions financières devant la justice a affirmé un responsable du parti, en armes. Un premier assaut de la ne pourrait qu’affaiblir la positition TPI, car M. Milosevic est mis en cau- hâtivement félicités dès samedi. serbe qui a prononcé sa mise en faisant allusion à l’échéance du police serbe, samedi à l’aube, des forces démocratiques du pays, se pour crimes de guerre et contre L’arrestation de Milosevic est inter- détention préventive pour un 31 mars imposée par Washington avait échoué et le ministre serbe ce qui irait à l’encontre de la stabili- l’humanité », a dit le porte-parole venue au moment de l’expiration mois. Cette détention, selon la loi, à Belgrade pour amorcer une coo- de l’intérieur, Dusan Mihajlovic sation de la situation dans les Balk- du gouvernement. de l’ultimatum fixé au 31 mars par peut être prolongée jusqu’à six pération significative avec le Tribu- avait affirmé que des éléments de ans », a estimé le ministère russe b A Berlin, le chef de la diplo- Washington pour que Belgrade mois. nal pénal international (TPI) pour l’armée avaient fait « obstruction » des affaires étrangères. matie allemande Joschka Fischer commence à coopérer de manière L’ancien président yougoslave, l’ex-Yougoslavie. à l’arrestation. L’état-major mili- significative avec le TPI. incarcéré dans la prison centrale b Les autorités serbes n’ont taire avait démenti. b La presse serbe a fait état de Belgrade, a été entendu pour la pas exprimé pour l’instant l’inten- Dans la journée de samedi, lors L’armée n’aurait pas tenté d’empêcher l’arrestation avec sobriété, lundi, de l’arresta- première fois dimanche après- tion de transférer Slobodan Milo- d’une réunion de crise rassem- tion de l’ancien dictateur. Seuls les midi par le juge d’instruction sevic au TPI, où il est inculpé pour blant les dirigeants serbes et you- Selon une déclaration dans une interview à la télévision B92, journaux proches du Parti socialis- Goran Cavlin, qui a prononcé sa crimes de guerre et crimes contre goslaves, le président Vojislav Kos- dimanche 1er avril, du général Nebojsa Pavkovic, chef d’état-major te et de l’extrême droite s’élèvent mise en détention préventive. l’humanité, pour les actes commis tunica a contesté la légalité de de l’armée, les forces armées yougoslaves n’ont pas tenté d’« empê- contre elle. Mais plusieurs titres b Slobodan Milosevic n’a pas par les forces serbes au Kosovo. l’opération entreprise, mais il s’est cher la police d’arrêter Milosevic et ne se sont livrées à aucune obstruc- évoquent le sentiment répandu encore été formellement inculpé, La plupart des autorités yougosla- finalement rangé à l’avis unanime tion » dans la nuit du vendredi 30 mars au samedi 31 mars. dans la population d’avoir cédé à et ne le sera qu’au terme de la pro- ves, le président Vojislav Kostuni- des autres participants à la réu- Le général Pavkovic a affirmé que la seule mission assignée à l’ar- la pression des Etats-Unis. cédure d’instruction, selon la loi ca en tête, ont toujours affirmé nion. Dimanche à l’aube, les négo- mée au domaine présidentiel de Dedinje était de protéger les bâti- b Dans son dernier entretien serbe. Il est poursuivi par la jus- que leurs ressortissants ne pou- ciations menées dans la résidence ments qui s’y trouvent, sans toutefois pouvoir contrôler les mouve- avec la presse, accordé le 23 mars tice serbe pour abus de pouvoir et vaient pas être transférés à La afin d’obtenir la reddition de Slo- ments des véhicules. au quotidien roumain Curentul, malversations financières, qui ont Haye, la loi du pays s’y opposant. bodan Milosevic aboutissent fina- Le général a ainsi rejeté les critiques du gouvernement serbe selon Slobodan Milosevic contestait la entraîné pour la Yougoslavie et la Une loi portant sur la coopération lement. Au moment où il se résout lesquelles des éléments de l’armée chargés d’assurer la sécurité du légitimité du TPI : « Ce tribunal Serbie des pertes se chiffrant à avec le TPI est cependant en chan- à suivre les policiers, des coups de complexe avaient « systématiquement entravé » les mouvements des n’est pas une institution juridique, 1,8 milliard de dinars (30 millions tier et pourrait être soumise dans feu sont tirés par sa fille, qui l’adju- unités spéciales de la police. D’après lui, se refusant à toute autre mais politique. Il est asservi à ceux d’euros) et près de 200 millions de quelques semaines au Parlement. re de ne pas se rendre. Milosevic précision, il s’agit d’« un malentendu dans les rangs de la police ».– qui ont voulu la mort de la Yougosla- deutschemarks (100 millions Le ministre serbe de la justice a est embarqué dans l’une des (AFP.) vie. Pour moi, ce tribunal n’a aucu- d’euros), selon l’accusation préli- déclaré dimanche que la question limousines de la police. ne légitimité. » « Ils peuvent préten- minaire. du TPI « serait d’actualité une fois b Les capitales occidentales dre tout ce qu’ils veulent, mais pour- Le ministre serbe de l’intérieur, adoptée la loi sur la coopération » ont salué dimanche l’arrestation b En France, le président Jac- a estimé lui aussi que Milosevic quoi ne poursuivent-ils pas les terro- Dusan Mihajlovic, a assuré que avec ce tribunal. Le procureur du de Slobodan Milosevic, la quali- ques Chirac s’est « réjoui » de l’ar- doit à terme être livré au TPI. ristes albanais et tous ceux qui ont M. Milosevic bénéficierait de tous TPI, Carla del Ponte, a demandé fiant de « première étape » d’un restation de Milosevic et de ce que « L’intention du gouvernement you- provoqué d’énormes souffrances de les droits « légaux et démocrati- que Milosevic lui soit livré « avant chemin menant à terme l’ex-prési- « les autorités yougoslaves aient goslave d’engager d’abord une pro- notre peuple ? » s’interrogeait l’ex- ques » qu’il a refusés à ses adver- la fin de l’année ». Elle s’est mon- dent yougoslave vers le Tribunal confirmé leur choix du chemin de la cédure pénale contre Milosevic président. Il estimait que le déman- saires politiques quand il était au trée confiante et a salué l’arresta- pénal international. Mais la Rus- démocratie et du droit ». Pour le selon le droit national est un pre- tèlement de l’ex-Yougoslavie s’ex- pouvoir. Il a assuré que cette tion de dimanche comme un pas sie, alliée traditionnelle de la Ser- gouvernement français, cette mier pas pour que Milosevic rende plique par « la politique de l’Occi- arrestation « n’était pas politique, positif. bie, a mis en garde contre toute arrestation « est une première éta- compte des crimes gravissimes et dent visant à la globalisation, ce qui et ne constituait pas un acte de b Après avoir proclamé la pression de l’étranger visant à pe », et Milosevic « doit rendre des atteintes aux droits de l’homme se traduit par la disparition de revanche ». veille qu’il ne se rendrait pas obtenir le transfert au TPI de Milo- compte devant une juridiction inter- dont il est accusé », a estimé M. Fis- l’identité nationale, la fédéralisa- Le SPS, le Parti socialiste de Ser- vivant, l’ancien président yougos- sevic, et pouvant « affaiblir la nationale de ce qu’il a semé dans cher. tion, la dépendance des institutions bie toujours présidé par Slobodan lave s’est rendu dimanche à démocratie » à Belgrade. « Toute les Balkans pendant une dizaine b Les Etats-Unis, qui avaient lié financières internationales ». Washington se félicite de l’efficacité des menaces de sanctions La première nuit en prison WASHINGTON tion de plusieurs sénateurs qui exigent que l’aide tait pas sur une seule et unique condition, avant de notre correspondant demeure suspendue jusqu’à ce que l’ancien dicta- d’admettre que l’arrestation de M. Milosevic fai- Selon son avocat, Slobodan Milosevic « ne Le président américain s’est félicité dimanche teur soit livré au TPI. sait partie des « gestes utiles » escomptés de Bel- de l’arrestation de Slobodan Milosevic, dans Les Etats-Unis avaient jusqu’au bout laissé grade. BELGRADE à son encontre dans les rues de Bel- laquelle il a vu « un premier pas vers son jugement leur position dans le flou, faisant peser la mena- Les Américains semblent avoir été convaincus de notre envoyé spécial grade « Il est fini », Slobodan Milo- pour crimes contre l’humanité ». Après avoir émis ce d’une suspension de l’aide et refusant de dire par l’argumentation du premier ministre serbe, Slobodan Milosevic n’a sans dou- sevic a donc passé sa première l’espoir que Belgrade « continuera dans la voie de s’ils comptaient certifier la Yougoslavie au cas venu à Washington les 21 et 22 mars. Zoran Djin- te pas eu le loisir de remarquer, nuit en prison. Le matin, il avait la coopération avec le Tribunal pénal internatio- où Slobodan Milosevic restait en liberté. Leur djic, qui dispose d’excellents contacts chez les dimanche à l’aube, l’affiche collée posé ses affaires dans une partie nal », George W. Bush a dit que « les Etats-Unis but était clair : faire pression sur Belgrade pour républicains comme chez les démocrates, avait à du bâtiment rénovée il y a peu par apprécient le dur travail qui reste à faire pour cons- que son arrestation ait lieu dans les délais requis. cette occasion critiqué l’obsession des Etats- RÉCIT les autorités dans la perspective truire une nouvelle démocratie. J’assure le gouver- L’ambassadeur américain avait ainsi présenté les Unis à propos de M. Milosevic et demandé d’y accueillir quelques « hôtes de nement et le peuple yougoslaves qu’ils peuvent trois principales conditions de Washington : coo- qu’on lui laisse un peu plus de temps afin qu’il Sur des affiches montrant marque », selon l’expression de la compter sur notre amitié dans leur marche vers les pération avec le TPI ; fin du soutien à la Republi- n’apparaisse pas aux yeux de ses compatriotes son visage derrière des presse locale. réformes démocratiques et économiques ». ka Srpska ; respect de l’état de droit et des droits comme ayant cédé au diktat de l’OTAN. barreaux, on lit : Les autorités serbes et yougosla- Le geste de Belgrade, quelques minutes avant des minorités. M. Djindjic avait assuré ses interlocuteurs que « Qui est coupable ? » ves ont affiché leur satisfaction l’expiration de la date-butoir du 31 mars – heure sa première préoccupation était de payer les d’avoir trouvé une issue pacifique de Washington –, a rempli la principale condi- « GESTES UTILES » salaires des mineurs de charbon qui assurent l’ap- à cette crise qui, un moment, a pro- tion mise à la « certification » de la Yougoslavie Interrogé le 30 mars, le général Powell avait provisionnement en électricité du pays. Il avait non loin de sa résidence dans le voqué des tensions au plus haut et devrait permettre le déblocage de 50 millions refusé de mettre l’accent sur la condition Milose- aussi promis l’extradition vers La Haye d’un nou- quartier cossu de Dedinje, sur les sommet de l’Etat. Elle avait égale- de dollars d’assistance économique américaine vic, se contentant de dire : « La certification que veau suspect de crimes de guerre – ce qu’il a hauteurs de Belgrade. Il avait sans ment bien mal débuté, vendredi, et de l’aide des institutions financières internatio- je déciderai reflétera toutes les décisions du gouver- fait – et l’arrêt du paiement de la solde de soldats doute d’autres chats à fouetter que avec les cafouillages de l’assaut sur nales. Il devrait également désamorcer les résis- nement en réponse aux exigences de notre législa- de la Republika Srpska d’ici au mois de mai. de regarder le paysage au travers la villa présidentielle. Après s’être tances du Congrès – qui avait imposé cet ultima- tion. » Le même jour, le porte-parole de la Mai- des vitres fumées de la berline bleu heurté à plusieurs membres du tum à la fin de l’année 2000 – malgré l’opposi- son Blanche avait reconnu que le débat ne por- Patrice de Beer marine qui l’emmenait au numé- gouvernement serbe et fédéral au ro 14 de la rue Bacvanska, au cen- sujet de cette arrestation, le prési- tre de détention de Belgrade où il a dent yougoslave Vojislav Kostuni- été entendu par le juge quelques ca avait finalement sonné l’hallali heures plus tard. en délivrant, samedi, à la nation un S’il en avait eu le loisir, Slobodan message d’une extrême fermeté. Milosevic aurait donc pu voir une affiche prémonitoire collée quel- « MALENTENDUS » ques jours auparavant sur un « Celui qui ouvre le feu sur la poli- poteau électrique par de jeunes tru- ce doit être puni. Celui qui est convo- blions de l’association étudiante qué par la justice doit comparaître. Otpor. En plan serré, le visage de Celui qui perturbe l’application de l’ancien président apparaît en noir la loi doit en subir les conséquences, et blanc derrière les barreaux épais quels que soient son rang ou sa fonc- d’une cellule, souligné de cette tion », avait déclaré M. Kostunica interrogation en caractères gras : sur la première chaîne de la télévi- « Qui est coupable ? » – sous-enten- sion nationale. Dimanche, le ton du des guerres, de la paupérisa- était officiellement à la concilia- tion, des sanctions prises par la tion. Le premier ministre serbe, communauté internationale. Zoran Djindjic, « moteur » de l’ar- restation de Milosevic, vaquait à VICTIMES ANONYMES ses occupations gouvernementales D’autres affiches beaucoup plus en province. « Les malentendus ont grandes ne lui ont certainement été dissipés », a assuré le ministre pas échappé sur la route qui le de l’intérieur, Dusan Mihajlovic. menait à sa cellule. La même ques- Placé en détention provisoire tion est posée sur d’immenses pla- pour trente jours (renouvelables cards. A l’arrière-plan, une photo cinq fois) afin d’éviter qu’il ne se de réfugiés, victimes anonymes de soustraie à l’enquête ou qu’il l’une des multiples guerres que l’an- influence des témoins, le détenu le cien autocrate de Belgrade a plus célèbre de Yougoslavie a été menées au cours des dix dernières entendu une première fois par le années, ou les rayons d’un grand juge Goran Cavlin en fin de mati- magasin désespérément vides tra- née, a indiqué son avocat, Toma duisant la ruine de ce pays saigné à Fila. L’avocat belgradois a égale- blanc par les aventures guerrières ment annoncé son intention de fai- suivies d’embargos internationaux. re appel, lundi, afin que son client Dimanche soir, comme le lui pro- soit remis en liberté. Il dit cepen- mettaient les militants d’Otpor dant douter que sa requête soit qui, le 5 octobre 2000, scandaient reçue favorablement par le conseil L’INCARCÉRATION DE SLOBODAN MILOSEVIC LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / 3 « Le président dans 6 mètres carrés » La presse serbe n’a guère commenté l’événement. Mais le quotidien indépendant « Danas » souligne la responsabilité collective de la population dans les drames survenus durant le règne de Milosevic

BELGRADE tions. Les actes d’accusation ne si terribles qu’il n’en est comptable sion préfère encore jeter un voile de nos envoyés spéciaux sont pas sérieux », conclut cet hom- que devant l’histoire ». Danas élar- pudique sur les pages noires des Peu de lyrisme dans la presse me qui se défend de vouloir discul- git le débat et croit déceler des cir- guerres de Yougoslavie. serbe, ni guère de commentaires per quelqu’un qui « m’a envoyé constances « atténuantes » pour le Pour le reste, les quotidiens concernant pourtant la chute cinq fois derrière les barreaux ». dirigeant yougoslave mais « aggra- consacrent l’essentiel de leurs d’un homme jugé coupable de L’éditorialiste de Danas fait éga- vantes » pour le pays, à savoir «le colonnes au fil des événements de tous les malheurs de la Serbie lement référence à ce sentiment partage des responsabilités pour le ces dernières soixante-douze heu- depuis son arrivée au pouvoir, il y largement partagé dans la popula- mal causé par son règne et ses pro- res et aux réactions politiques. a treize ans. « Milosevic a été arrê- tion d’avoir cédé à la pression des jets insensés ». Danas rappelle que Une attention spéciale est portée té », titre sobrement le quotidien Etats-Unis, qui avaient donné au Milosevic, élu quatre fois en trei- sur le « nouveau domicile » de Danas. « Le dictateur s’est rendu », gouvernement jusqu’au 31 mars ze ans, n’était pas seul et avait eu l’ancien président, transféré ajoute Vecernje Novosti. pour montrer des signes de colla- le soutien de millions d’électeurs, dimanche au centre de détention Il n’y guère que 24 heures, quoti- boration avec le Tribunal pénal de nombreux intellectuels, de jour- de Belgrade, croquis à l’appui. dien proche du Parti socialiste de international et s’attaquer aux nalistes et d’hommes d’Eglise. « Le dictateur s’est rendu. Le prési- Milosevic, pour désapprouver l’ar- activités criminelles de certains Les chaînes de télévision pri- dent dans 6 mètres carrés », titre restation de celui qu’il appelle tou- Vecernje Novosti. jours le « président Slobodan Milo- Un de ses reporters s’est égale- Les différents chefs d’inculpation retenus sevic » et dont la photo officielle De nombreuses armes ont été trouvées dans la villa ment intéressé au « premier jour orne la une. « Après plusieurs mois de solitude » de l’épouse de l’an- b L’inculpation de Slobodan systématiquement les lois, de harangues et de menaces mons- La police a découvert une grande quantité d’armes, dimanche cien président avec laquelle il Milosevic par le parquet de c’est-à-dire de ne pas les appliquer trueuses (…), on est face à une nou- 1er avril, dans la résidence, à Belgrade, de l’ex-président yougoslave, s’est entretenu quelques minutes Belgrade touche également dans le but de réaliser les délits velle phase d’un procès politique Slobodan Milosevic. Les policiers ont trouvé, entre autres, une trentai- après avoir tout simplement, dit- quatre de ses proches décrits auparavant ». monté de toutes pièces et d’un pro- ne d’armes automatiques, trois mitrailleuses et un lance-roquettes, il, « poussé les grilles de la résiden- collaborateurs, Nikola Sainovic, b L’inculpation du Tribunal cessus d’élimination d’un leader ainsi qu’une grande quantité de munitions et de grenades à main, ce ». « On a l’impression d’entrer Mihalj Kertes, Rade Markovic et pénal international (TPI) pour politique qui dérange le pouvoir de selon une source proche du ministère de l’intérieur. dans la maison des âmes mortes, Jovan Zebic. Milosevic est accusé l’ancienne Yougoslavie, de la DOS et certaines puissances mon- Les policiers qui ont fouillé la résidence de M. Milosevic après sa red- écrit le journaliste, un certain d’avoir, « entre mai 1997 et « crimes contre l’humanité et diales ». « Les lâches et les déser- dition ont également trouvé 30 fusils lance-grenades, deux caisses de M. Markovic. La porte de la rési- octobre 2000, et alors qu’il était crimes de guerre » porte, pour le teurs jugent sans preuve les héros », grenades à main, deux caisses de chargeurs, dix caisses de munitions dence est ouverte. Dans le salon président de la Serbie, puis de la moment, sur son rôle lors du s’indigne le journal, qui concentre de calibre 7,62 mm et 23 pistolets de différents calibres, selon cette orné d’un drapeau national, un Yougoslavie, commis les délits conflit du Kosovo en 1999. La l’essentiel de ses attaques sur le source. Trois pistolets de calibre 9 mm et un pistolet de petit calibre homme non armé m’accueille. mentionnés dans le but d’obtenir, notification de l’inculpation et nouveau pouvoir serbe, « vassal » ont également été découverts chez la fille de Milosevic, Marija. Un [Plus loin], la professeur Mira pour lui et un certain nombre de d’un mandat d’arrêt international de l’OTAN. Il reprend la phra- assaut de la police pour tenter d’arrêter Milosevic aurait fait «au Markovic est attablée devant deux personnes, un gain matériel, et de contre Milosevic a été transmise séologie « milosévicienne » en moins vingt morts », a-t-il été indiqué. – (AFP.) saucisses dont une entamée. Dans se maintenir au pouvoir ». Il «a en main propre aux autorités vigueur pendant la « guerre patrio- une autre assiette deux tranches de abusé de son pouvoir en délivrant yougoslaves lors de la visite de tique » contre l’Alliance atlanti- pain, un verre d’eau. » « Comment des ordres contraires à la loi et aux Mme Carla Del Ponte, procureur du que de 1999 et durant la campa- piliers de l’ancien régime. « Il est vées B92, BK et Politika ont, allez-vous ? », lui demande-t-il. compétences du président de la TPI, à Belgrade du 23 au gne électorale de l’automne 2000. peu important de savoir s’ils [les quant à elles, bousculé leurs pro- « Nous allons tous bien sauf Marija Serbie et de la Yougoslavie, dont le 25 janvier. dirigeants yougoslaves] ont obéi grammes pour traiter l’événe- [la fille du couple Milosevic] . » but était de maintenir au pouvoir Les autorités yougoslaves avaient « SUFFISAMMENT PUNI » aux Etats-Unis », estime pourtant ment à grand renfort de talk- Après avoir brièvement évoqué certaines personnalités et son Parti alors informé le procureur qu’elles Même tonalité dans le journal le quotidien indépendant. « L’es- show. Chacune y est allée de sa la perquisition de la police interve- socialiste ». notifieraient son inculpation à Svedok par la voix du leader ultra- sentiel est que la justice a commen- biographie avec une « mention nue dimanche matin, qui s’est sol- Les pertes enregistrées par la l’ancien président mais seulement nationaliste Vojislav Seselj. Cet cé à fonctionner afin d’assurer l’or- spéciale » à la RTS. dée par la saisie de plusieurs dizai- Yougoslavie et la Serbie se après que le Parlement fédéral ait ancien chef de milices pendant la dre public dans le pays », ajou- nes d’armes automatiques, de cais- chiffrent à 1,8 milliard de dinars adopté une loi sur la coopération guerre de Croatie juge que « seuls te-t-il. Danas met également en VOILE PUDIQUE ses de munitions et de grenades, (30 millions d’euros) et près de avec le TPI, dont le projet est les imbéciles peuvent se réjouir de garde le nouveau pouvoir. Il souli- La chaîne publique, ancien por- de fusils mitrailleurs, de lance- 200 millions de deutschemarks encore en cours de rédaction. l’arrestation de Milosevic. C’est un gne « que ce qui unissait l’opposi- te-voix du régime pendant les roquettes et de deux véhicules (100 millions d’euros), selon le b Les deux guerres survenues moment triste dans l’histoire de la tion démocratique [une coalition années Milosevic, passe rapide- blindés, Mira Markovic met un ter- texte officiel de l’inculpation. Par avant celle du Kosovo dans les Serbie. C’est un acte de haute trahi- de 18 partis] c’était de sentir le dan- ment de la crise en Slovénie de me à ce très bref entretien : «Je ailleurs, M. Milosevic « a ordonné Balkans n’ont pas fait l’objet de son de Djindjic et Kostunica qui ont ger représenté par Milosevic ». 1991 à Dayton en 1995, éludant dois partir apporter le repas à mon en 1994 et 1995 à un groupe de mesures internationales d’ordre agi sur l’ordre de puissances étran- Le journal insiste aussi sur le les guerres de Croatie et de Bos- mari en prison. » « Dernier acte », fonctionnaires yougoslaves, le pénal. L’instruction est en cours. gères, s’enflamme le président du partage des responsabilités. Selon nie pour observer à la loupe la car- martèle BK télévision depuis le directeur des douanes Mihalj La guerre en Bosnie, de 1992 à Parti radical (SRS). On ne devait Danas, l’important n’est pas que rière politique de l’ancien prési- début de la crise. Kertes, les vice-premiers ministres 1995, a fait au moins pas l’arrêter tant que les Etats-Unis Milosevic « réponde de ses crimes dent. Contrairement à une part yougoslaves Nikola Sainovic et 250 000 morts et celle en Croatie, le demandaient. Il avait été suffi- devant les tribunaux internationaux croissante de la population prête Christophe Châtelot Jovan Zebic, de violer en 1991, environ 20 000 morts. samment puni en perdant les élec- ou locaux [parce que] ses actes sont à l’examen de conscience, la télévi- et Pascal Donjon de l’ex-dictateur déchu Le sort comprend pas pourquoi il a été emprisonné » de la proche de trois juges chargé d’examiner ce forme montaient la garde tout cas, et qui devrait rendre son avis autour de la résidence et barraient famille mardi. l’accès des rues adjacentes, rédui- Selon Me Fila, Slobodan Milosevic sant les anti-Milosevic au silence. est « décidé à se défendre et à dire Que ce soit dans les allées ombra- du détenu la vérité. Il ne se sent pas coupable et gées de Dedinje ou devant le bâti- ne comprend pas pourquoi il a été ment gris et massif du centre de DEPUIS la chute de Slobodan arrêté ». Oubliant au passage les détention, à l’heure où Mira Marko- Milosevic, le 5 octobre, les mem- vingt-quatre heures de négocia- vic rendait sa première visite à son bres de sa proche famille ont connu tions serrées, les échanges de tirs prisonnier de mari, il y avait sur- des trajectoires diverses : et l’assaut raté de la police, Me Fila tout des journalistes à faire le pied b Borislav Milosevic, le frère feint mal la surprise : « Il s’est pré- de grue. « Bien sûr que nous som- aîné, ancien ambassadeur de You- senté de son plein gré et ne savait mes soulagés de le savoir en prison, goslavie à Moscou, se trouvait dans pas qu’il resterait en prison. » mais cela ne résout pas nos problè- la capitale russe au moment où son « C’est une arrestation politique », mes de vie quotidienne », souligne frère était arrêté. Il a estimé que les a-t-il dénoncé. ainsi une mère de famille. autorités de Belgrade « étaient prê- En écho, le ministre serbe de la jus- tes à vendre un homme pour un tice, Vladan Batic, a assuré que l’ac- IMPROBABLES MENACES paquet de dollars ». cusation se base sur des « faits con- Les supporteurs vieillissants de Slo- b Mirijana Markovic, l’épouse crets ». Il s’est d’ailleurs déclaré bodan Milosevic ont préféré quant de Slobodan Milosevic, a adopté un convaincu que l’enquête permettra à eux rentrer dans leurs pénates profil bas après la chute de son de « faire la lumière » sur le dos- plutôt que de mettre leurs improba- époux, mais a depuis repris ses activi- sier. L’ex-dirigeant yougoslave est bles menaces – mourir en défen- tés politiques en tant que députée accusé d’association de malfaiteurs dant leur mentor – à exécution. Le fédérale. Elle a dénoncé en février et de détournement de fonds ayant Parti de la gauche yougoslave l’amnistie décrétée par la coalition provoqué des pertes pour l’Etat se (JUL) de Mira Markovic et le Parti au pouvoir en faveur des prisonniers chiffrant à l’équivalent de quelque socialiste (SPS) de son mari vou- politiques. En décembre, elle a quali- 30 millions d’euros (en dinars), et laient tenter, lundi soir, de montrer fié le Tribunal pénal international, de 300 millions de deutschemarks, qu’ils existent encore, en organi- qui a prononcé une inculpation selon l’acte d’accusation préliminai- sant une manifestation sur le pont contre son mari, de « Gestapo de la re. Il risque quinze ans de prison. principal de Belgrade, deux ans fin du XXe siècle » et comparé ses cel- Ce n’est « ni un geste politique ni un jour pour jour après les premiers lules à « un camp de concentration ». geste de revanche », a renchéri bombardements de l’OTAN sur cet b Marko Milosevic, le fils, est, à Dusan Mihajlovic, ministre serbe ouvrage d’art. Mais il n’y a guère vingt-six ans, millionnaire depuis de l’intérieur, qui a précisé que Milo- que le SPS, laminé lors des élec- longtemps. Il se plaisait à dire qu’il sevic avait accepté de se rendre con- tions fédérales de septembre et fallait être idiot pour ne pas gagner tre l’assurance « que l’enquête ouver- républicaines trois mois plus tard, son premier million – de deutsche- te contre lui n’a pas été ouverte à la pour donner encore du crédit aux marks – avant l’âge de vingt et un demande du TPI ou d’un gouverne- rodomontades de quelques- uns ans. Cet ancien pilote de course ment étranger ». La question de l’ex- de ses militants. s’est enrichi dans le cadre d’activi- tradition de l’ancien président, accu- Le vice-président du SPS, Branislav tés douteuses en mettant à profit sé depuis la guerre au Kosovo de cri- Ivkovic, a ainsi expliqué dimanche, ses relations dans la police et la mes de guerre et contre l’humanité lors d’une conférence de presse, mafia serbes. Il a possédé une disco- par le Tribunal pénal international que le président avait été « vendu thèque, un parc à thème, une bou- de La Haye, « sera d’actualité une pour 100 millions de dollars aux langerie, une boutique de cosméti- fois adoptée la loi sur la coopération Américains [le montant de l’aide ques et une station de radio locale. avec le TPI », a indiqué Vladan financière américaine suspendue à Après le soulèvement populaire du Batic. la coopération avec le Tribunal 5 octobre 2000 qui a entraîné la chu- Les Belgradois de la rue, eux, ont pénal international] ». Slobodan te de son père, Milosevic junior a accueilli la nouvelle avec une certai- Milosevic s’est rendu pour « éviter quitté le pays avec un faux passe- ne indifférence. Aux terrasses des un bain de sang », a-t-il ajouté. port, accompagné de sa femme et cafés, les rayons d’un soleil printa- Mais, plus de dix ans après les mee- de son fils, qui sont rentrés par la nier incitaient davantage à l’indo- tings triomphaux de Slobodan suite à Belgrade. Il pourrait se trou- lence qu’à la mobilisation pour ou Milosevic, qui préludaient aux mas- ver en Russie ou dans un Etat balte. contre l’arrestation de l’ancien pré- sacres perpétrés au nom de la Gran- b Marija Milosevic, la fille qui, sident. Sous les arbres centenaires de Serbie, plus personne ne veut se dans sa rage de voir son père livré du parc entourant la résidence pré- sacrifier pour un ancien président aux policiers venus l’arrêter, a tiré sidentielle, des badauds faisaient déchu, emprisonné. cinq coups de feu à la ronde après leur promenade dominicale. Par l’arrestation, est à Belgrade, où elle petits groupes, des policiers en uni- Ch. Ct dirige une radio. – (AFP.) 4 / LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 L’INCARCERATION DE SLOBODAN MILOSEVIC

LES RÉACTIONS Belgrade a besoin de temps pour souscrire aux exigences du TPI DANS LE MONDE Les capitales occidentales et l’OTAN ont salué unanimement, Les Occidentaux paraissent confiants dans la volonté des autorités serbes de livrer, à terme, Slobodan Milosevic au tribunal de La Haye. dimanche 1er avril, l’arrestation de Slobodan Milosevic, la Après l’affaire Pinochet, il s’agit de la deuxième mise à l’épreuve des progrès de la justice internationale qualifiant de « première étape » d’un chemin menant, à terme, Mis à part la Russie, qui dénonce les pres- Milosevic et l’ont perçue comme une premiè- livré « avant la fin de l’année ». Dans l’inter- alors que le premier ne concerne que le Koso- l’ex-président yougoslave vers sions occidentales sur Belgrade et l’« ingéren- re étape avant le transfert de l’ancien prési- valle, Mme Del Ponte pourrait rendre public un vo, où Milosevic était le chef direct de l’ar- le Tribunal pénal international ce » dans les affaires intérieures yougosla- dent au Tribunal pénal international de La deuxième acte d’accusation contre l’ancien mée. Les autorités de Belgrade n’ont retenu pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). ves, la plupart des réactions de ce week-end Haye (TPI). La procureur de ce tribunal, Carla président yougoslave, portant sur ses respon- pour l’instant comme chef d’inculpation que se sont félicitées de l’arrestation de Slobodan Del Ponte, a demandé que Milosevic lui soit sabilités dans les crimes commis en Bosnie, l’abus de pouvoir et la corruption. a PARIS. Le président Jacques Chirac s’est « réjoui » de La Yougoslavie se rapproche plus de fermeté une coopération l’arrêter, pourraient avoir quelque ment pas disposés à reconnaître était prêt. La Yougoslavie en revan- l’arrestation de Slobodan d’une échéance qui est sans doute effective avec le TPI paraissent peine à admettre d’être dépossé- ces qualifications, qu’ils estiment che réclame du temps, sans dire Milosevic et de ce que «les l’une des plus difficiles dans le pro- avoir admis que l’étape actuelle dés de tout pouvoir de le juger. avoir mené des guerres justes et exactement combien. La loi dont autorités yougoslaves aient cessus de réconciliation avec la est nécessaire, que c’eût été trop Slobodan Milosevic a en effet en avoir eux aussi souffert. Mais elle prétend avoir besoin pour pou- confirmé leur choix du chemin de communauté internationale où leur demander que d’arrêter Milo- bien des comptes à rendre chez lui on peut espérer aussi que leurs diri- voir transférer des ressortissants la démocratie et du droit ». elle est engagée : le moment où il sevic pour le mettre directement pour plus de dix ans d’oppression geants soient sur le point d’admet- yougoslaves à La Haye est annon- Pour le gouvernement français, lui faudra livrer Milosevic, et quel- dans un avion pour La Haye. et de répression, de détourne- tre que les Serbes ne sont pas les cée pour fin avril. Le temps qui lui l’ancien président yougoslave ques autres ex-dirigeants serbes, à Cette perspective heurte en ments des deniers publics, de frau- plus aptes à juger ces catégories de est nécessaire pour régler quel- « doit rendre compte devant une la justice internationale. Elle n’en effet encore le sentiment national des électorales. Mais si l’on porte crimes. Le plus sûr moyen de faire ques comptes en famille avec Milo- juridiction internationale de ce est pas encore tout à fait là. Mais si en Serbie, bien au-delà du dernier le regard au-delà des frontières de obstruction au TPI aurait été pour sevic n’a pas été précisé. En fait, le qu’il a semé dans les Balkans l’on en juge par les réactions inter- carré des fidèles de Milosevic. Elle la Serbie serbe (vers le Kosovo, eux d’inculper Milosevic pour cri- temps qui compte, c’est celui qu’il pendant une dizaine d’années ». nationales aux événements de ce vers la Bosnie, vers Vukovar en mes de guerre, c’est-à-dire, par faudra pour que l’ancien président a LONDRES. La week-end, elle n’est déjà plus soup- Croatie), les chefs d’inculpation une manœuvre dilatoire, de ren- perde ce qu’il lui restait de sou- Grande-Bretagne, par la voix de çonnée de chercher à tout prix à Milosevic retenus aujourd’hui contre lui – dre beaucoup plus difficile le des- tiens politiques et de pouvoir dés- son ministre des affaires s’y dérober. Beaucoup rappellent abus de pouvoir et corruption – saisissement de la justice serbe au tabilisateur ; le temps du discrédit étrangères Robin Cook, a estimé que l’arrestation de Milosevic ne a des comptes prêtent à sourire amèrement. profit de La Haye. Ils ne l’ont pas total donc. Mais c’est aussi le qu’il s’agit « d’une très bonne doit être qu’« une étape sur le che- L’homme dont il est question est fait pour l’instant. temps, pour les Serbes, de com- nouvelle pour tous ceux qui min de La Haye », mais une assez à rendre, aussi, le principal instigateur, responsa- Mme Del Ponte, qui ne réclame prendre que le tribunal de s’efforcent depuis très longtemps grande confiance semble régner ble ou complice de guerres diri- pour l’instant Milosevic « que » La Haye, en jugeant Milosevic, libé- d’apporter la paix et la justice dans dans les capitales étrangères quant à la mémoire gées contre des civils, qui auront pour ses responsabilités dans les rera leur pays de l’opprobre collec- les Balkans . C’est un autre pas aux intentions ultimes de Belgra- déplacé des millions de personnes, exactions commises au Kosovo tif dont il fait encore l’objet. On important qui permettra de forcer de ; une assez grande retenue aus- de ses victimes tué « environ » 200 000 autres, (voir page 16), travaille sur un peut miser sur la rapidité avec Milosevic et ses “ copains ” à si, conséquemment. défendu la pureté ethnique et mis deuxième acte d’accusation qui l’in- laquelle la société serbe a déjà évo- rendre compte de leurs crimes Carla Del Ponte, procureur du et à leurs survivants en œuvre le « nettoyage » qu’elle criminera pour les crimes commis lué depuis l’automne 1999. contre l’humanité » a-t-il ajouté. TPI, n’a pas redit que Milosevic suppose ; c’est celui qui pendant en Bosnie. Cette inculpation a été Même si l’affaire ne devait se a BERLIN. Le chef de la devait être jugé « d’abord » à près de dix ans a humilié l’Europe. beaucoup plus difficile à construire, régler qu’en vertu de considéra- diplomatie allemande, Joschka La Haye, comme elle le faisait il y a heurte des gens qui, il y a moins de Milosevic a des comptes à rendre, s’agissant d’un pays qui ne faisait tions plus terre à terre – la menace Fischer, a fait savoir que quelques jours encore ; elle a sou- deux ans, ont été bombardés par aussi, à la mémoire de ses victimes déjà plus partie de la Yougoslavie de rétorsion financière des Améri- « l’intention du gouvernement haité qu’il y soit transféré « avant l’aviation occidentale. Dans leur et à leurs survivants qui pour la lorsqu’y furent engagés, en 1992, le cains –, l’enjeu dépasse de loin cet yougoslave d’engager d’abord une la fin de l’année ». Les Américains souvenir, l’inculpation de Milose- plupart ne sont plus des ressortis- siège de Sarajevo et, dans la région aspect pécuniaire, Milosevic et la procédure pénale contre Milosevic se sont contentés de saluer le pas vic par le TPI est le prélude des sants yougoslaves, à quelques pré- de Prijedor, la guerre de « purifica- Serbie. Il s’agit en effet, après l’af- selon le droit national est un qui vient d’être franchi. Ils n’ont frappes aériennes et ils ne voient ceptes de base édictés au lende- tion ethnique » qui allait s’achever faire Pinochet, de la deuxième premier pas pour que Milosevic brandi aucune nouvelle menace ; dans ce tribunal, qui a refusé d’en- main de la Shoah, à la communau- avec les massacres de Srebrenica en mais plus sévère mise à l’épreuve rende compte des crimes ils se sont gardés aussi, malgré le quêter sur les plus contestables de té internationale tout entière. juillet 1995. Les chaînes de respon- du réel des principes qui sous-ten- gravissimes et des atteintes aux succès de leur ultimatum, d’affi- ces bombardements, rien d’autre On peut interpréter de diverses sabilités, les « preuves », ont été dent les progrès accomplis ces der- droits de l’homme dont il est cher un triomphalisme qui aurait que le bras judiciaire de l’OTAN. façons les chefs d’inculpation qui beaucoup plus difficiles à établir nières années vers l’avènement accusé ». été humiliant pour Belgrade. Tout Elle heurte aussi certains des ont motivé son arrestation diman- que dans le cas du Kosovo où Milo- d’une justice internationale, de a POUR l’OTAN, il s’agit «d’un cela semble indiquer qu’une sorte détracteurs les plus résolus de che et le fait que n’y figurent pas sevic était officiellement le chef leurs délicats rapports avec la poli- événement important et d’une de compromis a été trouvée avec Milosevic qui, ayant eu le courage les crimes contre l’humanité et les direct de l’armée. tique et avec la fierté d’un peuple. bonne nouvelle ». « Justice doit être les autorités serbes ; en tout cas, de le renverser politiquement, crimes de guerre. On peut penser Mme Del Ponte a laissé entendre rendue et cela est essentiel pour la ceux qui leur réclamaient avec le ayant aujourd’hui pris le risque de que les Serbes ne sont tout simple- que ce deuxième acte d’accusation Claire Tréan stabilité des Balkans », a affirmé à Bruxelles un porte-parole de l’Alliance. Le Haut représentant de l’Union européenne pour la « L’aile Hyatt » du centre de détention de Belgrade sécurité et les affaires étrangères, Javier Solana, a précisé que «la BELGRADE autorisé à recevoir la visite quotidienne de sa couloirs ou lors de sa demi-heure de prome- entre les barreaux de sa fenêtre ce qui, jus- Serbie et la Yougoslavie ont fait de notre envoyé spécial femme, Mira Markovic. Seule concession nade quotidienne quelques vieilles connais- qu’au 26 mars, était son ancienne usine, aujourd’hui un nouveau pas vers le « Slobodan Milosevic n’était pas de bonne due à son rang, ce détenu pas comme les sances qui partagent aujourd’hui le même Medifarm, par laquelle il importait fraudu- renforcement de la démocratie et humeur. Sa tension artérielle a augmenté. » autres n’aura pas de colocataires dans sa sort que leur ancien patron. Sur les registres leusement d’Inde et de Chine des médica- l’application de la loi ». C’est son avocat, Toma Fila, qui le dit, après minuscule cellule. de cette prison très « VIP » figure ainsi ments pour le traitement des cancers. a MOSCOU s’est inscrit en faux s’être entretenu une première fois avec son Rade Markovic, ancien chef de la sécurité Enfin, en regardant en contrebas de la pri- contre cette arrestation indiquant célèbre client, dimanche 1er avril au matin. DE VIEILLES CONNAISSANCES intérieure (services secrets), la première per- son, Slobodan Milosevic pourra aussi se que « toute pression extérieure sur « L’humeur » de l’ancien président yougosla- Mi-février, des travaux de rénovation sonnalité de haut vol proche de Milosevic à souvenir d’une de ses anciennes relations la direction yougoslave dans cette ve s’était sans doute assombrie à la découver- avaient été entrepris dans une aile du centre, avoir été arrêtée, mi-février, après la victoi- qui a mal tourné : le milicien et trafiquant affaire constituerait une ingérence te de ses nouvelles conditions de vie au cen- laissant entendre que les autorités s’apprê- re de l’opposition démocratique. Arkan. Assassiné au début de l’année der- dans les affaires internes d’un Etat tre de détention de Belgrade, situé au 14 de taient à y envoyer des détenus un peu parti- Il pourra aussi apercevoir Uros Suvakovic, nière, il dirigeait le club de football d’Obilic souverain et ne pourrait la rue Bacvanska. culiers. Les Belgradois ont d’ailleurs déjà gra- l’un des responsables du Parti socialiste ser- dont on aperçoit la pelouse à 30 mètres de qu’affaiblir la positition des forces Quelques minutes après avoir quitté les tifié ce lieu gardé par deux cents hommes en be (SPS) de Milosevic arrêté le 26 mars, ou l’entrée du centre de détention. Avant d’ac- démocratiques du pays, ce qui irait salons de sa majestueuse villa de Dedinje, armes d’un surnom : « l’aile Hyatt », en réfé- Dragoljub Milanovic, ancien directeur géné- cueillir tous ces anciens nomenklaturistes à l’encontre de la stabilisation de Slobodan Milosevic s’est en effet retrouvé rence à l’hôtel cossu de la chaîne américaine ral de la télévision publique auquel on repro- du régime Milosevic, le bâtiment de trois la situation dans les Balkans », entre les quatre murs nettement moins relui- qui s’élève en bordure du nouveau Belgrade. che d’avoir sciemment ordonné à certains étages construit en 1950 avait reçu en 1993 selon le ministère des affaires sants d’une cellule de 6 mètres carrés, dotée « C’est loin d’être luxueux » a reconnu sans de ses employés de rester au siège de la télé- un autre détenu de marque : Vuk Draskovic étrangères. « d’un coin toilette et d’un lavabo muni de mal Vladan Batic. « Bien sûr, les conditions ne vision, alors qu’il connaissait l’imminence coupable d’être, à l’époque, l’opposant le a WASHINGTON. George Bush, robinets d’eau chaude et froide », a cru bon peuvent pas être idéales, mais il reçoit de la du bombardement par l’OTAN, en 1999. plus acharné au régime de Belgrade. De a réaffirmé que « l’arrestation de de préciser un gardien interrogé par un jour- nourriture, des visiteurs, il a son argent, ses Un autre colocataire n’a eu qu’à traverser nombreux militants de l’association étu- Milosevic doit être un premier pas nal local. « Il n’a ni télévision ni radio. C’est journaux », a-t-il ajouté. la rue après son arrestation la semaine pas- diante Otpor y ont également passé des vers son jugement pour les crimes une prison balkanienne », ajoute son avocat. A l’étroit dans sa cellule, Milosevic n’aura sée avec six autres proches de l’ancien chef jours, voire des mois. La roue a tourné. contre l’humanité dont il est Le mobilier de Milosevic se résume à un lit, pas non plus l’occasion d’élargir son cercle d’Etat accusés de malversations financiè- accusé » par le TPIY. une table scellée au sol et une armoire. Il est d’amis. Il pourrait en effet croiser dans les res : Zoran Visnjic, peut en effet distinguer Christophe Châtelot a PRISTINA. Oliver Ivanovic, leader de la minorité serbe de la province du Kosovo a fait remarquer que « Belgrade a offert La longue marche de la Serbie vers la respectabilité un beau spectacle. L’arrestation de Milosevic prouve que la légalité et « UN GRAND TROU NOIR » ves du 23 décembre a parachevé tue une nouvelle étape. Si c’est la avec la loi ? demandent-ils. « Nous se dans le pacte de stabilité pour la démocratie se renforcent, et cela sur la carte de l’Europe. C’est ainsi cette double rupture, d’une part plus lourde de symboles, ce n’est ni voulons travailler selon la stricte l’Europe du sud-est, ce qui lui per- améliore la position (des Serbes) que les diplomates avaient l’habitu- avec la dictature de Milosevic mais la dernière ni peut-être la plus légalité », affirme le vice-premier met d’être incluse dans des projets au sein de la communauté de de définir la Serbie pendant les aussi avec les restes du système importante. Il y aurait bien sûr le ministre yougoslave, Miroljub de développement et de bénéficier internationale », a-t-il déclaré. treize ans du règne de Slobodan communiste titiste. transfert du prisonnier de la rue Labus, un économiste chargé des de crédits. Dans le budget 2001 de a BRUXELLES. Romano Prodi, Les Occidentaux se sont immédia- Bacvanska au Tribunal pénal inter- relations extérieures. Or, reconnaît- l’Union européenne, 839 millions président de la Commission ANALYSE tement félicités – à juste titre – de national (TPI), dont les Etats-Unis il, « les lois sont inadéquates, ce qui d’euros (environ 5,6 milliards de européenne a estimé que les la fin de l’exception serbe. La Fran- ont tendance à faire le test princi- nous oblige à travailler sur un ryth- francs) ont été dégagés pour les autorités de Belgrade ont « fait ce L’incarceration de Milosevic: ce en particulier, qui avait misé pal de l’engagement démocratique me plus lent. Nous ne sommes pas Balkans, dont 240 millions pour la qu’il fallait faire ». « J’ai toujours une étape symbolique depuis des mois déjà sur Vojislav de Belgrade ; ou l’arrestation en période révolutionnaire mais en seule Serbie. A tel point qu’au som- dit que nous avions confiance en la de la démocratisation Kostunica, à un moment où ce pro- d’autres criminels de guerre, Ratko période de reconstruction ». C’est met balkanique de Zagreb, organi- jeune démocratie yougoslave et en engagée par Belgrade fesseur de droit était encore incon- Mladic, Radovan Karadzic, qui ainsi que les relations avec le TPIY sé à l’intiative de la France en leurs dirigeants », a-t-il ajouté. nu du grand public. Située au cen- pourraient se cacher en Serbie. doivent être réglées par une loi novembre dernier, la Serbie a volé a ONU. Jacques Klein, chef de tre de l’Europe du sud-est, la Serbie Washington fait dépendre la « certi- dont le projet a été déposé au Par- la vedette à la Croatie qui pouvait la mission des Nations unies en Milosevic. Cette situation, dange- allait pouvoir rejouer le rôle politi- fication » de la Yougoslavie de sa lement mais qui ne sera pas voté se targuer, elle aussi, d’avoir rom- Bosnie, a fait remarquer :« je crois reuse à biens des égards, a pris fin que que lui assignent sa situation coopération avec le TPIY et de cet- avant le 21 avril, date des élections pu avec l’ancien régime d’un que Milosevic était au cœur du le 5 octobre 2000 avec la chute de géographique et son potentiel éco- te reconnaissance dépend non seu- au Monténégro. Ce délai vise sans ancien adversaire et complice de système, il était un acteur-clé, Milosevic après que l’opposition nomique, et ses alliés traditionnels lement le versement d’une aide doute à enlever un argument aux Milosevic, feu le président Tudj- l’instigateur de tout cela, et démocratique menée par Vojislav allaient pouvoir la soutenir sans américaine immédiate de 50 mil- nationalistes serbes toujours prêts man. maintenant le message qui leur est Kostunica eut remporté l’élection mauvaise conscience. lions de dollars mais encore les sub- à dénoncer l’influence étrangère Le nouveau pouvoir de Belgrade adressé c’est “ il est temps de vous présidentielle du 24 septembre. La Ce n’est pas un hasard si le pre- sides du Fonds monétaire interna- sur le nouveau gouvernement. a décidé de normaliser ses rap- rendre à présent, si vous ne le victoire des partis coalisés au sein mier hôte étranger de M. Kostunica tionale et de la Banque mondiale. Mais la tâche législative est d’une ports avec les républiques issues faites pas, nous allons venir vous de l’Opposition démocratique de après son élection fut le ministre Tout en souhaitant que Milosevic toute autre ampleur puisque la Ser- de l’ancienne Fédération yougosla- chercher parce que les gens ont Serbie (ODS) aux élections législati- français des affaires étrangères, soit in fine présenté aux juges de La bie doit adapter ses lois pour enca- ve en nouant des relations diploma- droit à une justice ”». Hubert Védrine, que le nouveau Haye, les Européens sont moins drer la transition d’un régime admi- tiques avec la Bosnie ou en con- président yougoslave accueillit en fixés sur les relations Belgrade- nistrativo-mafieux à une économie cluant un accord avec Skopje sur la soulignant les liens historiques TPIY. La démocratisation de la Ser- de marché, entreprise pour laquel- frontière entre la Macédoine et le avec « nos vieux amis français ». bie comporte bien d’autres compo- le elle accuse un retard de plus Kosovo, ce qui a d’ailleurs rendu Devant l’Assemblée générale des santes : réformes intérieures, redéfi- d’une décennie par rapport aux furieux les Kosovars qui n’ont pas Nations unies qui réintégra la You- nition de la Fédération, c’est-à-dire anciens pays communistes d’Euro- été consultés. Le statut du Kosovo goslavie le 1er novembre 200O après des rapports avec le Monténégro, pe centrale et orientale. reste un abcès de fixation que per- huit ans d’exclusion, le représen- relations avec les Etats voisins, etc. Cependant la communauté inter- sonne n’a intérêt à ouvrir à court tant français s’exclama : « Avec un nationale a déjà pris acte des chan- terme. En attendant, les Occiden- fierté légitime, le peuple yougoslave « PÉRIODE DE RECONSTRUCTION » gements intervenus depuis octo- taux ont donné un premier satisfe- va pouvoir prendre toute la place qui Les nouvelles autorités de Belgra- bre dernier. Outre l’ONU, la You- cit à Belgrade en autorisant l’ar- lui revient dans le concert des de, sous l’influence légaliste du pré- goslavie a retrouvé sa place au FMI mée yougoslave à revenir dans la nations ». sident Kostunica, mettent un point – grâce notamment à la Suisse et à zone de sécurité, sorte de cordon Avec la chute de Milosevic, la Ser- d’honneur à respecter la loi. Com- la Norvège qui ont payé ses arrié- sanitaire que la KFOR avait établi bie a entrepris une longue marche ment vouloir bâtir un Etat de droit, rés – à l’OSCE, à la BERD (Banque en Serbie autour du Kosovo. vers la respectabilité dont la mise si les dirigeants politiques sont les européenne pour la reconstruction en prison de l’ex-dictateur consti- premiers à prendre des libertés et le développement) et a été admi- Daniel Vernet INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / 5

Mission européenne Tony Blair s’est résolu à reporter à Washington sur l’environnement les élections législatives britanniques Après avoir exprimé leur colère, les Quinze vont tenter A cause de l’épizootie de fièvre aphteuse, le scrutin pourrait avoir lieu le 7 juin de convaincre les autorités américaines de revenir Le premier ministre britannique, Tony Blair, devait popularité causée par l’épizootie de fièvre aphteuse, annoncer, lundi 2 avril, le report des élections généra- alors que ses experts se refusent à parier sur une déses- sur leur décision « prématurée » de sortir du protocole de Kyoto les au 7 juin. Il cherche à contrer une érosion de sa calade de la crise avant l’été.

BRUXELLES Larsson, qui présidait la réunion M. Pronk a cependant souligné la LONDRES plus d’un tiers des 880 élevages Tony Blair qui conduit la lutte de notre bureau européen des Quinze, a tenu à souligner nécessité de « donner du temps » de notre correspondant infectés dans le royaume par la fiè- nationale contre l’épizootie, le pre- Condamner, sans pour autant que le protocole de Kyoto « est aux responsables américains, qui Contre l’avis des deux tiers de vre aphteuse, la région la plus mier ministre doit aussi tenir couper les ponts : c’est sur ce toujours vivant », a montré qu’une ont pris une décision « prématu- ses amis travaillistes, contre la dévastée par l’épizootie. La vérité compte des graves dommages que registre diplomatique que les telle affirmation ne va pas de soi. rée », basée « sur la perception recommandation de la majorité de oblige aussi à dire que si le minis- la maladie inflige à un secteur éco- quinze ministres européens de Il n’empêche : la prise de d’une crise énergétique intérieu- ses ministres, mais avec les applau- tre de l’agriculture, Nick Brown, nomiquement beaucoup plus l’environnement, réunis diman- conscience des opinions publi- re ». dissements de l’opinion, de la plu- continue d’affirmer contre vents important que l’élevage : celui du che 1er avril à Kiruna (nord de la ques est aujourd’hui telle que le part des commentateurs, des con- et marées que la maladie est désor- tourisme. Convoquant les grandes Suède), ont conclu leurs travaux, statu-quo (la non-application des SOUCI D’APAISEMENT servateurs et des hiérarques reli- mais « sous contrôle » – le ministè- chaînes américaines de télévision, qui ont été dominés par la déci- plafonds de pollution de Kyoto), C’est donc avec le souci d’apai- gieux, Tony Blair a finalement tran- re, qui sera probablement aboli M. Blair s’est efforcé, vendredi, de sion des Etats-Unis de se retirer qui signifierait l’aggravation du ser un différend diplomatique qui ché : les élections générales, qui puis découpé en divers départe- rassurer les touristes d’outre- du protocole de Kyoto sur la réchauffement climatique, n’est a très vite pris les apparences n’avaient pas été annoncées pour ments rattachés à d’autres admi- Atlantique – premiers clients des réduction des gaz à effet de serre. pas possible. Le différend entre d’une crise (ce que n’avait mani- le 3 mai, mais dont chacun savait nistrations après les élections, beautés du royaume –, dont cer- Placés devant un tel fait accom- les Etats-Unis et l’Europe est donc festement pas anticipé l’adminis- que cette date avait sa préférence, répète pathétiquement la même tains, selon une enquête officielle, pli, qui risque de faire dérailler un sérieux, à la mesure des consé- tration Bush), et l’espoir de faire seront finalement reportées, sans chose depuis le premier cas détec- annulent leurs vacances britanni- plan d’action de protection de quences environnementales et revenir les Américains à de doute au 7 juin. Sans précédent té le 21 février –, la plupart des ques parce qu’ils craignent que la l’environnement à échelle mon- économiques que provoquerait meilleurs sentiments, qu’une délé- depuis la deuxième guerre mondia- experts consultés par M. Blair se fièvre aphteuse ne les empoison- diale, les Européens, rejoints une remise en cause du Protocole gation de la troïka européenne le, la décision devait être rendue refusent à parier sur un début de nent. notamment par la Chine, la Rus- de Kyoto. « Nous devons travailler (présidée par Mme Wallström, elle publique lundi 2 avril par M. Blair désescalade avant l’été. Le premier ministre n’est pas au sie et le Japon, n’ont pas ménagé ensemble. Le changement climati- comprend les ministres suédois et et prendre la forme d’un vote aux bout de ses peines. En retardant leurs critiques. Dans le même que n’a pas de frontières ; ce défi belge de l’environnement) était Communes repoussant les élec- CRISE TOURISTIQUE les élections, il prend le risque, temps, comme l’ont montré leurs mondial doit être relevé par la attendue, lundi 2 avril, à Washing- tions locales qui devaient se dérou- Les abattages se poursuivent à comme il le disait lui-même, d’ag- discussions de Kiruna, ils se ren- famille mondiale », a souligné Jan ton. ler le 3 mai dans onze comtés d’An- un rythme accéléré, mais, outre graver la crise touristique en dent compte qu’ils ne disposent Pronk, ministre néerlandais de La commissaire enchaînera gleterre. que la logistique militaire elle- envoyant « à l’extérieur un messa- pas d’une grande marge de l’environnement, qui préside la ensuite avec une visite au Cana- De nombreuses fuites prêtaient même peine à suivre – 350 000 ani- ge négatif : le Royaume-Uni est fer- manœuvre. conférence pour la mise en œuvre da, et une autre délégation euro- jusqu’ici au premier ministre la maux sur le million marqué pour mé au business ». Mais, politique- du Protocole. péenne se rendra ensuite vendre- volonté de coupler ce scrutin local l’abattage n’avaient toujours pas ment, le 3 mai commençait à deve- FAIBLE MARGE DE MANŒUVRE A Kyoto, les Etats-Unis se sont di en Russie, en Chine, au Japon à des élections générales, antici- été détruits dimanche -, plusieurs nir délicat. Un sondage publié Certes, comme l’a souligné ces engagés à réduire de 7 % leurs et en Iran (Téhéran préside le pées d’un an sur le calendrier élec- dizaines de nouveaux foyers, dont dimanche dans The Sunday Telegra- derniers jours Margot Wallström, émissions de gaz carbonique et groupe des 77, un ensemble de toral normal. Sachant que les un en Cornouailles, comté du Sud- ph (droite) montrait non seule- commissaire européen chargée autres gaz à effet de serre entre pays du Sud cherchant à promou- chefs de gouvernement britanni- Ouest où le dernier cas découvert ment que 63 % des Britanniques de l’environnement, les quarante 1990 et 2010 (la réduction moyen- voir la coopération Sud-Sud), ques ont constitutionnellement le remontait à plus de trois semai- sont favorables à un report des principaux pays concernés par le ne des pays développés a été fixée pour tenter de confirmer que, droit de choisir le moment qui leur nes, se sont ajoutés pendant le élections, mais aussi, pour la pre- protocole de Kyoto peuvent réaf- à 5,3 %). La réunion de Kiruna a avec ou sans les Etats-Unis, le Pro- paraît le plus propice à une éven- week-end à la liste noire. Le pre- mière fois depuis le début de la cri- firmer leur volonté d’aller de donc d’abord été celle de l’expres- tocole de Kyoto reste sur les rails. tuelle réélection, aucune législatu- mier ministre finira-t-il par se ral- se, une baisse de 2 points, à 48 % l’avant coûte que coûte, sion d’une colère : à la fois devant Dans l’immédiat, l’ambition de re, depuis la guerre, n’est jamais lier à la vaccination limitée, accep- des intentions de vote en sa c’est-à-dire choisir de mettre en la décision unilatérale américaine la troïka européenne est limitée : allée jusqu’à son terme quinquen- tée par la Commission européen- faveur, de sa cote de popularité. œuvre ce projet sans les Améri- de remettre en cause un accord elle vise à obtenir une confirma- nal légal. ne et prônée, au moins pour Le premier ministre a craint que cains. Dans la mesure cependant multilatéral, et aussi parce que tion des Américains qu’ils accep- Dans l’entourage de Tony Blair, 180 000 vaches laitières, par plu- cette glissade ne s’accélère d’ici au où les Etats-Unis, en rejetant près l’administration Bush n’a tou- tent, finalement de se rendre à on expliquait pendant le week-end sieurs scientifiques, quelques fer- 3 mai et finisse par compromettre de 25 % des gaz à effet de serre jours pas répondu à la lettre que Bonn, du 16 au 27 juillet, pour dis- que le premier ministre avait fina- miers « bio » et les organisations son objectif « historique » : con- (tout en représentant 4 % de la lui ont adressée Romano Prodi, cuter des suites du processus de lement résolu son dilemme en pla- écologistes ? Réponse « lundi ou duire le premier gouvernement tra- population mondiale), sont de président de la Commission, et Kyoto, ce qui, dans l’immédiat, ne çant « l’intérêt national avant l’inté- mardi », affirme son porte-parole. vailliste à une seconde victoire con- loin le plus gros pollueur de la pla- Göran Persson, premier ministre serait pas une mince victoire. rêt de son parti ». Le chef de la Relayant ses mandants fermiers, le sécutive en un demi-siècle… nète, une telle menace n’a qu’une suédois, au moment du sommet « troisième voie » aurait été « cho- ministère de l’agriculture n’est pas relative crédibilité. L’insistance européen de Stockholm, il y a Laurent Zecchini qué, touché, ému » par ce qu’il a vu très chaud pour cette campagne. Patrice Claude avec laquelle le ministre suédois huit jours. la semaine dernière dans le comté Mais, outre que, depuis une de l’environnement, Kjell Soucieux de ménager l’avenir, f www.lemonde.fr/climat du Cumbria, qui demeure, avec semaine, ce n’est plus lui mais f www.lemonde.fr/epizootie 6 / LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 INTERNATIONAL Le sous-commandant Marcos Après une incursion en zone autonome palestinienne, est rentré au Chiapas MEXICO. La délégation des commandants de l’Armée zapatiste de Israël annonce de nouvelles opérations libération nationale (EZLN) est arrivée, dimanche 1er avril, dans la peti- te ville de San Cristobal, dans le sud du Chiapas, d’où elle était partie le 25 février pour la marche qui l’a conduite jusqu’à la capitale fédéra- Le chef d’état-major israélien qualifie l’Autorité palestinienne d’« entité terroriste » le. L’arrivée dans leur fief du sous-commandant Marcos et des autres commandants zapatistes a eu lieu quatre jours après leur intervention La situation continue de se déteriorer dans les et en violation des accords conclus, l’armée israé- mes présentés comme responsables de violen- devant les députés mexicains au cours de laquelle ils se sont déclarés territoires palestiniens. Pour la première fois lienne a mené une opération dans les zones auto- ces. Le chef d’état-major israélien, Shaoul favorables à une reprise des négociations de paix avec le gouverne- depuis l’instauration de l’Autorité palestinienne nomes palestiniennes en capturant sept hom- Mofaz, a annoncé d’autres initiatives. ment, interrompues depuis septembre 1996. Une première réunion entre un représentant de l’EZLN et le responsa- JÉRUSALEM qui ont posé des bombes et tué des cent israélien massacré par deux l’Autorité palestinienne sont aujour- ble gouvernemental pour le conflit du Chiapas a confirmé que la voie de notre correspondant gens », a déclaré au Monde Shi- complices. d’hui impliqués dans le terrorisme, du dialogue était ouverte. Dans un entretien au quotidien espagnol La Après le dernier attentat perpé- mon Pérès en justifiant l’opéra- L’arrestation des membres de la l’Autorité palestinienne est bien une Vanguardia, le président Vicente Fox a qualifié l’ouverture d’un dialo- tré par un kamikaze palestinien, le tion. Force 17, opérée en violation des entité terroriste », a assuré le géné- gue de paix avec les zapatistes de « grand triomphe pour tous les Mexi- 28 mars, et la riposte aérienne accords d’autonomie signés entre ral en utilisant un langage en cains ». « Je sens que j’ai maintenant un ami là-bas dans le Chiapas. israélienne, le même jour, sur les EN VIOLATION DES ACCORDS Israéliens et Palestiniens, témoi- vogue avant les accords d’Oslo. Sans nous être connus personnellement, nous nous entendons beaucoup positions de la garde personnelle La capture des membres de la gne de l’exacerbation d’un conflit Connu pour ses convictions radi- mieux aujourd’hui. Oui, je sens que Marcos est mon ami », a également de Yasser Arafat, la Force 17, à Force 17, jugée responsable par où, chaque jour, de nouvelles limi- cales, le ministre du tourisme et assuré M. Fox. – (AFP.) Ramallah et à Gaza, les responsa- Israël de nombreux actes de violen- tes sont franchies. L’augmentation ancien général, Rehavam Zeevi, a bles gouvernementaux israéliens ce, a suscité de vives protestations de la tension s’est d’ailleurs tout suggéré, pour sa part, de bombar- avaient assuré que, désormais, contre cet équivalent d’une viola- de suite fait sentir. Dans la soirée der la maison de Yasser Arafat José Bové ne sera pas autorisé leur pays ne se contenterait plus tion de frontière. « Cette opération de dimanche, un soldat israélien pour que ce dernier, lui aussi, «se de riposter aux attaques mais pren- constitue un acte de piraterie » a est mort près de Naplouse, appa- sente menacé ». Il s’est aussitôt atti- drait l’initiative. Un plan où la sur- déclaré à l’AFP Saëb Erekat, l’un remment tué par un franc tireur. ré une sèche réponse d’un proche à entrer au Canada prise jouerait un rôle déterminant des principaux négociateurs pales- Des combats ont également oppo- d’Ariel Sharon lui suggérant de gar- avait été préparé, murmurait-on tiniens. Depuis le début de l’Intifa- sé une unité de l’armée israélienne der ses idées pour lui. Mais ces MONTRÉAL. Le leader de la Confédération paysanne française, José dans les cercles militaires. da, il y a six mois, des centaines de gardant le tombeau de Rachel, à dérapages sont révélateurs de la Bové, qui a été invité aux manifestations contre le sommet des Améri- Une partie de ce plan a été dévoi- Palestiniens accusés d’actes anti- Bethléem, à des tireurs ; d’autres détérioration du climat et de la fiè- ques, du 20 au 22 avril à Québec, fait l’objet d’un « avis de guet » émis lée dans la nuit du samedi 31 mars israéliens ont été discrètement incidents ont eu lieu près de Djeni- vre qui monte d’un cran à la moin- par les autorités d’Ottawa pour l’empêcher d’entrer au Canada, a annon- au dimanche 1 er avril avec l’arresta- arrêtés par les forces spéciales ne et à Hébron. dre occasion. Conscient des mena- cé samedi 31 mars le ministère de l’immigration. « M. Bové a commis des tion, en territoire autonome pales- israéliennes. Peu d’entre eux ont Le chef d’état-major Shaoul ces qui pèsent sur eux, plusieurs infractions criminelles et il n’est donc pas autorisé à entrer au Canada », a tinien, d’un civil et de cinq mem- été jusqu’ici jugés. Ces arresta- Mofaz, dont le mandat vient d’être dirigeants militaires palestiniens indiqué un porte-parole du ministère de l’immigration, Richard Saint- bres de la Force 17 par une unité tions se sont toujours faites dans prolongé d’un an, n’a pas exclu de ont déjà pris leurs précautions, évi- Louis. Selon le fonctionnaire, des avis de guet ont été envoyés aux pos- de l’armée israélienne spécialisée les territoires de Cisjordanie restés nouvelles incursions en territoire tant de trop se montrer en public. tes frontières du Canada pour interdire l’entrée du territoire canadien dans les infiltrations en territoire sous juridiction israélienne pour palestinien. « Nous frapperons par- Dans la bande de Gaza, les forces aux personnes dont les antécédents judiciaires sont connus. ennemi, le bataillon Douvdevan ce qui concerne sa sécurité. Il en tout où c’est nécessaire ceux qui de sécurité palestiniennes ont par- José Bové, qui a décidé de se pourvoir en cassation après sa condamna- (« cerise » en hébreu). Parmi les était allé ainsi pour l’arrestation de commettent des actes de terrorisme ticipé à des exercices en prévision tion, en France, à trois mois de prison ferme pour avoir « démonté » un personnes arrêtées figure le colo- plusieurs Palestiniens impliqués et tuent des civils ou des militaires d’une incursion de l’armée israé- McDonald’s, peut toujours demander auprès de l’ambassade canadien- nel Talal al-Naassane, accusé par dans le lynchage de deux permis- israéliens », a-t-il déclaré en recon- lienne qu’ils craignent imminente. ne un « permis du ministre » afin d’entrer temporairement au Canada. Israël d’avoir organisé et participé sionnaires égarés à Ramallah com- naissant que depuis l’installation Entre 10 000 et 20 000 militants antimondialisation comptent envahir la à des attaques anti-israéliennes. me pour la jeune femme palesti- du nouveau gouvernement, l’ar- Georges Marion ville de Québec, lors du sommet qui réunira 34 chefs d’Etat ou de gou- « Je n’ai pas le moindre doute sur nienne qui avait, via internet, atti- mée avait les mains plus libres vernement du continent américain afin de discuter du projet de créa- les responsabilités de ces hommes ré en zone autonome un adoles- pour agir. « Tous les secteurs de f www.lemonde.fr/israel tion, à l’horizon 2005, de la plus grande zone de libre-échange du mon- de (ALCA). – (AFP.) EUROPE a RUSSIE : les autorités militaires russes ont lancé, dimanche Obsèques de haine à Hébron pour la petite Shalevet Pas er 1 avril, la conscription de printemps, annonçant qu’elles allaient faire HÉBRON min officiel et se retrouvent dans une embusca- Palestiniens habitant la zone dont elle a le con- la chasse aux insoumis. Près de 190 000 hommes âgés de 18 à 27 ans de notre envoyée spéciale de ; sur les toits guettant à la jumelle le moin- trôle militaire, conformément aux accords de seront appelés à se présenter entre le 1er avril et le 30 juin pour faire le La tombe est petite, toute petite. Lentement dre indice d’un possible dérapage. Ici, une pier- Hébron de janvier 1997. L’assassinat de la petite cas échéant un service militaire de vingt-quatre mois. Pour raisons de et dignement, des centaines de personnes y re jetée d’une fenêtre peut transformer ces Shalevet, lundi, a obligé l’armée à instaurer un santé et à cause des reports et des exemptions accordés, seuls 12 % déposent une pierre, symbole d’une présence, obsèques en véritable carnage. La tension est couvre-feu quasi permanent. des jeunes Russes en âge de servir effectuent finalement leur service d’une âme, celle de la petite Shalevet Pas ense- extrême. Dans la foule des nationalistes reli- Les juifs de Hébron ou de Kiryat Arba, la colo- militaire, contre 24 % en 1993, selon le général Vladislav Poutiline, velie là, dans le vieux cimetière juif de Hébron. gieux, beaucoup d’hommes sont venus avec nie accolée à la ville des Patriarches, ne se chargé de la conscription à l’état-major. – (AFP.) Agée de dix mois, l’enfant est morte le lundi leur arme, le plus souvent cachée par la chemi- croient pas immortels, mais ils n’ont pas l’inten- 26 mars, tuée d’une balle dans la tête tirée par se tombant négligemment sur le pantalon. tion de partir. « On a tout le temps peur », confie AMÉRIQUES un Palestinien. Au-delà du mur d’enceinte du Hannah Fitoussi d’une voix posée. Le 7 décem- a CUBA : le président Fidel Castro a estimé, lors de l’inauguration cimetière, à quelques dizaines de mètres, s’élè- COUVRE-FEU POUR LES PALESTINIENS bre dernier, l’institutrice de sa fille a été tuée à officielle, dimanche 1er avril au soir, de la 105e conférence de l’Union ve le minaret d’une des nombreuses mosquées Tout se déroulera sans incident majeur. Mais l’entrée de Kiryat Arba. Depuis, en dépit d’un interparlementaire (UIP), qui se tiendra durant une semaine à La de la ville qui compte quelque 100 000 Palesti- à quel prix ? Celui de la peur et de l’humiliation. suivi psychologique organisé pour tous les élè- Havane, qu’« une nouvelle guerre froide et une course aux armements niens et près de 450 juifs radicaux. « Vous avez vu les Arabes. Ils sont à leur fenêtre à ves de la classe, Elisheva, âgée de neuf ans, désespérée s’annoncent à l’horizon ». Vêtu d’un costume de ville som- En ce dimanche 1er avril, plus d’un millier de nous observer. Eux, au moins, ils n’ont pas peur refait pipi au lit. Hannah poursuit : « J’ai peur, bre, le président cubain a également fustigé les Etats-Unis, devant un juifs traversent une partie de la ville, celle qui qu’on leur tire dessus », s’exclame une femme jui- mais je n’ai pas beaucoup changé mes habitudes parterre de près de 1 400 parlementaires de 120 pays participant à la est sous contrôle israélien. L’armée jalonne le ve. Sincèrement effrayée, elle ne se rend même quotidiennes pour autant. Je ne veux pas faire le conférence, relevant « le mépris et l’arrogance avec laquelle la super- parcours emprunté par le cortège funèbre pas compte que ces hommes, ces femmes, ces jeu de nos ennemis. Je n’ai pas quitté la France, la puissance rompt des accords et des traités vitaux ». – (AFP.) depuis le caveau des Patriarches, lieu saint enfants, qui scrutent l’horizon cachés derrière diaspora, pour vivre terrorisée en Israël, le pays a COLOMBIE : le deuxième mouvement de guérilla a repris, diman- pour les juifs et pour les musulmans, jusqu’au leurs volets, sont enfermés, cloîtrés dans leur du peuple juif, comme dans un ghetto au Moyen che 1er avril, le dialogue avec le gouvernement. Les discussions de paix cimetière. Les soldats, tous revêtus d’un gilet maison, pour cause de sécurité. Depuis le début Age. » Tout au plus, Hannah prie-t-elle encore avaient été suspendues unilatéralement par l'Armée de libération pare-balles et d’un casque, sont omniprésents ; de l’Intifada, afin d’assurer la protection de la plus intensément qu’auparavant. nationale (ELN) le 9 mars, pour protester contre une offensive de dans les rues bloquant chaque carrefour pour communauté juive de Hébron, Tsahal a réguliè- l'armée dans le sud du département de Bolivar. – (AFP.) éviter que des imprudents ne s’écartent du che- rement imposé un couvre-feu aux milliers de Catherine Dupeyron ASIE a TIMOR : le Prix Nobel de la paix José Ramos-Horta a été nommé pour remplacer le dirigeant indépendantiste Xanana Gusmao à la pré- Au Maroc, les divisions entre socialistes risquent d’aviver l’agitation sociale sidence du Conseil national de Timor-Oriental, a annoncé dimanche 1er avril le représentant spécial de l’ONU à Dili. M. Ramos-Horta sus- CASABLANCA fi, est également le chef du gouver- ge depuis trois ans un gouverne- socialiste de l’USFP (16 000 mem- pendra ses fonctions de ministre des affaires étrangères dans le gou- de notre envoyé spécial nement, et la branche syndicale de ment de coalition dans le cadre bres revendiqués) et les auteurs vernement provisoire timorais jusqu’à la fin des travaux du Conseil Un regain d’agitation sociale l’USFP, la Confédération démocra- d’une monarchie aux pouvoirs qua- d’une plate-forme « Fidélité à la national, qui joue le rôle de Parlement transitoire dans l’attente de pourrait être la conséquence inat- tique du travail (CDT), dirigée si absolus. Mais c’est avant tout démocratie », qui boycottent ce l’élection d’une Assemblée constituante, le 30 août. – (AFP.) tendue du VIe congrès de l’Union depuis sa création, dans les années une querelle de clans. Le patron de « congrès d’apparatchiks » tout en a PAKISTAN : au moins quarante personnes sont mortes étouf- socialiste des forces de progrès 1970, par Nouabir Amaoui. Les la CDT a fait annoncer, juste avant portant le débat sur le terrain poli- fées, samedi 31 mars, dans une bousculade lors de l’ouverture de la (USFP), le parti phare du gouverne- amis de M. Amaoui jurent qu’ils l’ouverture du congrès de l’USFP, tique. « L’USFP est en train de per- porte d’un sanctuaire musulman dans la province du Pendjab. Cha- ment « d’alternance », qui s’est ne vont pas faire scission, mais, qu’il n’y participerait pas, au pré- dre son âme. Elle accepte la logique que année, des foules considérables viennent célébrer l’anniversaire achevé dimanche soir 1er avril. entre les deux entités, le mariage texte qu’il n’avait pas été organisé du pouvoir, où toutes les initiatives de la mort, en 1265, du saint musulman Baba Farib Shakar Gundj, Trois jours de débats animés pour semble bien compromis. sur une « base démocratique ». En reviennent au roi. Nous, nous vou- persuadées que franchir la porte étroite qui mène à sa sépulture leur les quelque 1 200 congressistes La CDT ne remet en cause ni la clair, M. Amaoui a estimé que ses lons une monarchie parlementai- assure l’accès au paradis. Ces traditions, dénoncées par les mouve- ont en effet débouché sur un politique économique suivie, ni le amis étaient faiblement représen- re », explique au Monde l’un des ments extrémistes fondamentalistes, sont très suivies au Pakistan, où début de « clarification » des rela- « contrat moral » passé par la gau- tés parmi les congressistes et qu’ils animateurs de ce courant, Moham- la majorité de la population pratique un islam modéré et ouvert. – tions entre le parti, dont l’actuel che avec feu le roi Hassan II, et allaient être écartés des organes med Sassi, membre sortant du (Corresp.) premier secrétaire (depuis près de renouvelé avec son fils, Moham- dirigeants. Ont également formulé comité central du parti. a SRI LANKA : l’explosion d’une bombe au milieu d’une fête de dix ans), Abderrahmane Youssou- med VI, qui fait que la gauche diri- ce type de critiques la Jeunesse M. Youssoufi redoutait le boy- carnaval a tué onze personnes dans le nord-ouest du Sri Lanka. Selon cott du congrès par M. Amaoui et les autorités locales, une bagarre entre gangs rivaux pourrait être à ses amis. Même si elle n’est que la l’origine de ce drame. Rien pour l’instant ne permet de soupçonner les deuxième centrale syndicale du Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) qui, depuis Noël, obser- royaume, la CDT a les moyens de vent une trêve unilatérale dans leur combat contre l’armée sri-lankai- gêner considérablement par des se pour l’obtention d’une patrie indépendante pour la minorité tamou- grèves l’action du gouvernement. le du pays. – (Corresp.) Elle est très bien implantée dans a BIRMANIE : la junte militaire a libéré quatorze militants de la les transports, la santé, la poste et, Ligue nationale pour la démocratie (LND), le principal parti de l’oppo- plus généralement, dans la fonc- sition, à la veille d’une mission de l’ONU sur les droits de l’homme, tion publique. D’où tous les a-t-on indiqué, dimanche 1er avril auprès de la LND. Ils avaient été arrê- efforts déployés par le chef du gou- tés en septembre et étaient détenus sans inculpation. – (AFP.) vernement et les ministres USFP pour faire revenir le dirigeant syn- dical sur sa décision. M. Youssoufi Mobilisation au Danemark était même disposé à surseoir à l’élection des instances du parti le temps de négocier un accord avec contre la marée noire le patron de la CDT. Les congressistes n’en ont pas COPENHAGUE. Plus de quatre cents soldats, experts et écoliers voulu. Elargi et faisant une place danois ainsi que des membres de Greenpeace ont poursuivi, diman- aux femmes (20 % des postes leur che 1er avril, le nettoyage de plus de 20 kilomètres de côtes danoises sont réservés), le nouveau comité polluées par le mazout provenant d’un pétrolier accidenté en mer Bal- central a été élu dimanche soir. tique. De leur côté, les chasseurs récupéraient ou abattaient des cen- Viendra ensuite l’élection du taines d’oiseaux englués dans le fuel près des îles de Bogoe, Faroe, bureau politique et celle du pre- Falster et Moen, à environ 120 km au sud de Copenhague. mier secrétaire. Malgré son âge La marée noire provient de la collision, dans la nuit de mercredi à jeu- (77 ans), Abderrahmane Youssoufi di, entre le Tean, battant pavillon chypriote et transportant du sucre conservera son poste. Il paraît de Cuba à la Lettonie, et le Baltic-Carrier, pétrolier à double coque de acquis qu’en 2002, après les législa- 35 000 tonnes, enregistré aux îles Marshall, qui allait de l’Estonie à tives, l’homme de l’alternance se Göteborg. Le pétrolier a été éventré sous le choc. Les fuites de fuel retirera de la vie publique. atteindraient 2 700 tonnes, dont plus de 1 000 tonnes ont déjà souillé les rivages. – (AFP.) Jean-Pierre Tuquoi 8 FRANCE LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001

SOCIAL Lionel Jospin a jugé tale. A l’issue du séminaire gouver- d’entrave. b LIONEL JOSPIN devait priorités : la lutte contre la violence, congrès en octobre, prépare une « inacceptable », samedi 31 mars, nemental, le premier ministre a accorder, mercredi 4 avril, un entre- la réduction des inégalités et la quali- manifestation à Calais, le 21 avril, l’attitude la direction de Marks & annoncé l’ouverture d’une enquête tien à des quotidiens de la presse té de la vie. b LE PARTI COMMUNIS- pour soutenir les employés de Dano- Spencer, qui a décidé la fermeture administrative susceptible de débou- régionale. b LE SÉMINAIRE du gou- TE, qui devrait se transformer en ne concernés par des fermetures de de ses magasins en Europe continen- cher sur le signalement d’un délit vernement a permis de définir trois Nouveau Parti communiste lors d’un sites. (Lire notre éditorial p. 19) Les restructurations gâchent la relance politique voulue par Lionel Jospin A l’issue du séminaire gouvernemental, le premier ministre a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la méthode utilisée par la direction de Marks & Spencer pour annoncer la fermeture de ses magasins. Le projet de loi sur la modernisation sociale sera débattu au Sénat le 24 avril

C’EST SUR un petit air déjà nement, samedi 31 mars, M. Jospin cisant que le comité d’entreprise entreprises, de négocier les 35 heu- revanche il devra être « informé au plan social, le gouvernement avait entendu que Lionel Jospin s’en est a annoncé le lancement d’une « aurait dû être informé ». Or, ce res avant l’établissement d’un plan préalable ». Faute de quoi, le chef finalement proposé un compromis pris aux suppressions d’emplois enquête du ministère de l’emploi débat a déjà été ouvert, et tranché social, il consacre tout un volet au d’entreprise s’exposerait alors aux sur l’information des salariés en « brutales » annoncées par pour « délit d’entrave » contre le par le gouvernement. « droit à l’information des représen- dispositions actuelles du code du échange de l’introduction, dans le Marks & Spencer et Danone. En groupe britannique Marks & Spen- Mardi 3 avril, la ministre de l’em- tants du personnel ». Ainsi, l’arti- travail sur le délit d’entrave. code du travail, de la notion de har- pleine campagne législative, en cer, dont dépendent 1 700 salariés ploi et de la solidarité sera en effet cle 32 « vise à améliorer » l’informa- cèlement moral chère au PCF. «La 1997, le candidat du Parti socialiste en France. Elisabeth Guigou devait entendue par la commission des tion du comité d’entreprise PROPOSITION DE LOI COMMUNISTE première des sécurités, c’est que les avait employé le même ton face au par ailleurs, dès lundi, rencontrer affaires sociales du Sénat sur le pro- « aujourd’hui totalement absent du Lors des débats à l’Assemblée licenciements collectifs n’intervien- « cas » Renault-Vilvorde. Deux ans les préfets de région au sujet de jet de loi de modernisation sociale. processus des annonces publiques nationale, le gouvernement avait nent que lorsque toutes les autres plus tard, devenu premier ministre, Danone, sommé par M. Jospin Ce texte, examiné au Palais du réalisées par le chef d’entreprise (…) ainsi coupé court aux pressions solutions ont été envisagées et discu- il trébuchait sur le « cas » Michelin « d’assumer ses responsabilités socia- Luxembourg à partir du 24 avril parfois médiatisé », peut-on lire exercées par ses alliés du PCF en tées avec les salariés et leurs repré- en laissant échapper un malencon- les et économiques ». « Informés en après une première lecture, au dans le rapport du député Gérard faveur d’un « moratoire » des licen- sentants (…) Lorsque ces obligations treux : « Il ne faut pas tout attendre même temps que la presse et la Bour- mois de janvier, à l’Assemblée Terrier (PS, Moselle). Ainsi, lorsque ciements. Les députés communis- ne sont pas respectées, le juge des de l’Etat. » Voici maintenant, au len- se », a-t-il déclaré, les salariés de nationale, contient plusieurs chapi- l’annonce d’une réorganisation de tes avaient d’ailleurs déposé une référés pourra suspendre la procédu- demain d’élections municipales Marks & Spencer, « qui font vivre tres sur la prévention renforcée des l’entreprise par son dirigeant s’avè- proposition de loi en ce sens. Appli- re de licenciement », avait alors sou- décevantes pour le gouvernement, ce groupe et enrichissent ses action- licenciements. Outre l’obligation, re « neutre » sur l’emploi, le comité quant la ligne définie le 13 septem- ligné à la tribune Mme Guigou en se le « cas » de deux autres entrepri- naires, méritent d’être traités autre- pour les branches professionnelles, d’entreprise devra être réuni dans bre 1999 par M. Jospin, selon félicitant de « l’équilibre » du texte. ses bien connues des Français. La ment ». « Tout semble indiquer que de négocier tous les cinq ans des les « quarante-huit heures ». Lors- laquelle « l’Etat doit dire qu’on peut C’est tout cet « équilibre » qui se poisse. les règles n’ont pas été respectées », accords sur la gestion prévisionnel- que cette annonce implique des faire autrement », mais se refusant trouve aujourd’hui sur la sellette. A l’issue du séminaire du gouver- a ajouté le premier ministre, en pré- le des emplois, et celle, dans les conséquences sur les effectifs, en à légiférer sur le bien-fondé d’un Robert Hue est reparti à l’assaut du « moratoire » (lire ci-dessous), tan- dis que la LCR a réclamé « l’interdic- Le délit d’entrave tion totale des licenciements dans les « Ajustements », « écoute », « prolétariat » : le nouveau lexique gouvernemental groupes réalisant des profits ». «Je selon suis stupéfait quand, j’entends [le UN STYLE et des mots. Le premier « ajuste- ministres, M. Jospin a demandé « d’accentuer tible de faire exploser la majorité. Celle-ci, divi- premier ministre] dire dans ces affai- le code du travail ment » perceptible, samedi 31 mars, à l’issue du leur présence sur le terrain ». Lui-même envisage sée sur la « sécurité », peut se retrouver sur « l’as- res, que c’est la forme qui fait problè- séminaire gouvernemental, a été celui de… Lio- de multiplier les déplacements dans le pays. piration à la tranquillité », selon l’expression me. Et le fond ? », s’est pour sa part Le délit d’entrave, pour lequel nel Jospin. Faute d’annonces et de mesures Avant de s’envoler pour un voyage officiel de employée par M. Jospin, qui cherche également indigné le secrétaire général de For- le premier ministre a souhaité immédiates, il revenait au premier ministre d’in- plusieurs jours au Brésil, il assurera sa propre à réconcilier, sous le même vocable, les person- ce Ouvrière, Marc Blondel. voir poursuivie la direction fran- carner à lui seul le ton nouveau qu’il souhaite présence auprès de l’opinion, mercredi 4 avril, nes âgées et les commerçants exaspérés, les habi- A chaque fois, il est vrai, les res- çaise de Marks & Spencer, qui donner à l’action gouvernementale. Le style, affi- avec un entretien accordé à plusieurs quotidiens tants des quartiers défavorisés et le réservoir tructurations d’ampleur annon- n’a pas informé les repré- ché lors de la conférence de presse qui a suivi les régionaux. électoral des fameux « bourgeois-bohème » des cées par des groupes plutôt prospè- sentants du personnel de la sept heures et demie de discussions avec les « Ajustements » : si M. Jospin veut « maintenir grands centres urbains. res ont provoqué, en même temps fermeture de dix-huit magasins ministres, fut donc délibérément offensif et déci- le cap », il reconnaît la nécessité de procéder à « Profit », « prolétariat », « classe ouvrière » :la que leur lot d’indignation, la même et de la suppression de dé. Le temps qui reste jusqu’aux élections prési- « des ajustements ». L’ajustement précise, affine, gauche gouvernementale parle à la gauche qui la réaction, embarrassée, du gouver- 1 700 emplois – mesures annon- dentielle et législatives est celui du combat, il mais il ne corrige pas. Ce mot, apparu au cours boude dans les urnes. Face à l’émotion suscitée nement. Renault-Vilvorde a ainsi cées le 30 mars –, est passible, convient donc d’établir des « priorités » et de les du débat, a été préféré, après réflexion, aux par l’annonce des licenciements chez Danone et donné naissance à un projet de selon l’article 483-1 du code du « hiérarchiser ». Mais c’est dans le choix des autres expressions – « inflexion », « nouvel élan » Marks & Spencer, il ne fallait surtout pas repro- directive européenne, toujours en travail, d’un an d’emprisonne- mots que le premier ministre a été le plus vigi- – qui présentaient le défaut majeur de laisser duire l’erreur Michelin. M. Jospin s’est donc mon- discussion, sur l’information et la ment et/ou de 25 000 francs lant, livrant un véritable petit précis de la nouvel- entendre soit que le gouvernement s’était trom- tré particulièrement sévère. ll a été « choqué »: consultation des représentants des d’amende. le rhétorique gouvernementale. pé, soit qu’il avait cédé à l’immobilisme. De « La logique du profit ne doit pas s’exercer au détri- salariés dans les pays de l’Union. Ce délit sanctionne en effet « Politique » : le souhait en avait été unanime- même, dans le flot d’interventions de son équi- ment de l’emploi », a-t-il insisté, avant d’évoquer L’entreprise Michelin, elle, a donné « toute entrave, soit à la constitu- ment exprimé, lors du conseil national du Parti pe, M. Jospin a-t-il retenu l’image employée par les insatisfactions de « ce que l’on appelait hier la son nom à un amendement de cir- tion d’un comité d’entreprise, socialiste auquel M. Jospin avait participé, le Jean Glavany sur la nécessité de « remettre du classe ouvrière et le prolétariat ». constance, instaurant l’obligation d’un comité d’établissement ou 27 mars : il faut po-li-ti-ser. Dès ses premières vent dans les voiles ». « Marie-George Buffet » : derrière l’hommage de négocier les 35 heures avant d’un comité central d’entreprise, phrases, le premier ministre a donc martelé : appuyé à sa ministre de la jeunesse et des sports, d’envisager un plan social. Il reste soit à la libre désignation de leurs « Le gouvernement est un organe politique, fondé ÉVITER L’ERREUR MICHELIN dont l’« intervention très remarquée a frappé tout à savoir si Marks & Spencer et membres, soit à leur fonctionne- sur un fonctionnement collégial », « nous avons eu « Violence » :la« lutte contre la violence » est le monde », c’est à une discrète correction d’éclai- Danone modifieront le projet de ment régulier ». Relève de ce der- un débat politique ». le synonyme (de gauche) de la lutte contre l’insé- rage sur son équipe que M. Jospin a procédé, lais- loi sur la modernisation sociale nier point le non-respect des Deuxième priorité : « l’écoute ». Comme lors curité (de droite). Le glissement sémantique sant provisoirement dans l’ombre où les munici- dont elles ont fait, jusqu’ici, bien obligations de consultation et de la brutale crise de confiance qui s’était mani- n’est pas anodin. Sujet majeur de la campagne pales les ont plongées les vedettes fatiguées du peu de cas. « Les patrons montent d’information préalables du festée en septembre 2000 avec la hausse du prix municipale, il a coûté cher à nombre de candi- gouvernement comme Elisabeth Guigou ou Jean- au créneau si on bouge un peu, mais comité d’entreprise en cas de de l’essence, il a affirmé avoir « entendu les mes- dats de la majorité. Là aussi, le message des élec- Claude Gayssot. Femme, communiste, populai- si on n’est pas assez directifs, on se mesures de licenciement collec- sages » que les Français lui ont adressés à l’occa- teurs a été entendu : M. Jospin a reconnu samedi re, proche des gens, confrontée dans son ministè- fait doubler. Dans ces conditions, la tif et, plus encore, de fermeture sion des élections municipales, dont les résul- « la montée des actes de violence ». Mais le sujet re aux problèmes de la violence des jeunes, discussion va bien évidemment se de site. Toutefois, la reconnais- tats, « contrastés, ont été moins bons qu’on pou- nécessite du doigté. Si le premier ministre peut Mme Buffet répond aujourd’hui à toutes les défini- rouvrir », soupire M. Terrier, le rap- sance d’un délit d’entrave vait l’espérer » ou qu’on les avait « imprudem- se prévaloir d’avoir déjà fait évoluer le discours tions du nouveau dictionnaire jospinien. porteur du texte. n’entraîne pas la nullité de la ment pronostiqués ». de la gauche depuis 1997, il sait aussi qu’une décision contestée. L’écoute va de pair avec la « présence » : à ses inflexion trop nette du gouvernement est suscep- P. R.-D. Isabelle Mandraud Sept heures et demie d’explications pour mieux affronter 2002 Le PCF prépare une dernière « manif » COSTUME ou street wear ? réu- vince… Et puis, on était là pour tra- Ségolène Royal n’est pas d’accord il Social ou sociétal ? L’opposition nion de ministres ou séminaire ? vailler, non ? », glisse le ministre faut que tout le monde – ministres des deux en gêne plus d’un, dont avant de changer de nom réflexion ou production ? Au fond, lyonnais dans un sourire. et députés – soit au Parlement. Lionel Jospin. « Les bourgeois-bohê- la convocation du gouvernement à A dix heures, Lionel Jospin ouvre D’ailleurs aucun ministre n’est can- mes, ce sont des mots de la presse IL Y A EU la manifestation pour M. Hue : « Si on en restait là, la mon- se réunir, samedi 31 mars, à l’Obser- le débat sur le bilan des élections didat au sacrifice. parisienne que je n’emploie jamais et l’emploi du 16 octobre 1999, il y tagne aurait accouché d’une sou- municipales. Il s’appuie sur l’analy- Claude Bartolone sera le seul à qui m’insupportent. » « Vous ne faî- aura celle du samedi 21 avril, à ris ». Déplorant ne pas avoir été RÉCIT se de son conseiller pour les sonda- oser évoquer « le » sujet sensible : tes pas attention à vos mots », enchaî- Calais, pour « les Danone ». Et, par consulté avant le séminaire gouver- ges, Gérard Le Gall (Le Monde du la décision de M. Jospin d’appliquer ne Michelle Demessine, en repre- extension, pour les « Marks & Spen- nemental, M. Hue entend être reçu « Vous avez voulu faire 30 mars) il n’y a pas de vague bleue, strictement la règle du non-cumul nant un de ses collègues qui a évo- cer et tous les salariés victimes » de prochainement à Matignon. joujou, vous avez fait le rapport de force droite-gauche entre les fonctions de maire et de qué les « travailleurs pauvres ». «Il plans sociaux. Le Parti communis- joujou, maintenant est resté sensiblement le même, ministre. « L’affaire est derrière y a des mots qui me déchirent le te, qui réunissait son conseil natio- CONGRÈS EXTRAORDINAIRE etc. Le bilan est bon, la croissance nous, mais maintenant aide-nous. cœur, et quand vous dites ça, je pen- nal samedi 31 mars et dimanche Dans une résolution adoptée à c’est fini ! » er est là, mais souligne-t-il, « il y a une Fais comprendre que tu as besoin de se à mon père. » De toute façon, 1 avril, veut se refaire une santé l’issue du conseil national, il est faible mémoire de l’action gouverne- nous », demande le ministre de la tous savent déjà que la politique sur le social. Pour lui, la fermeture dit : « Nous ne considérons pas la vatoire de Paris, autour de Lionel mentale. C’est aux ministres de la ville. « Vous avez voulu faire joujou, gouvernementale ne subira que des de l’usine LU de Calais constitue un gauche plurielle comme notre hori- Jospin, n’avait pas vraiment d’ordre réveiller ». Il doivent faire de la poli- vous avez fait joujou, maintenant « ajustements ». Personne, même symbole d’autant plus fort qu’elle zon politique. » Samedi, M. Hue n’a du jour. D’où les hésitations mascu- tique, être « aux commandes de leur c’est fini !, s’agace M. Jospin. Mes pro- chez les ministres Verts et commu- frappe une des sept villes de plus pas eu de grande difficulté à con- lines sur le dress code. Le ministre ministère ». Haut les cœurs, soyez pos ont été mal interprétés et c’est nistes, ne proteste. Mais les uns et de 30 000 habitants – hors Ile-de- vaincre son auditoire que désor- de l’économie, Laurent Fabius, des « challengers ». plutôt pour vous aider que je n’ai pas les autres ont des critiques à formu- France – que le PCF a conservées mais, pour le PCF, « il n’y a de salut avait choisi le jean-blouson-col « Qui veut parler ? », demande parlé plus tôt », ajoute-t-il, en souli- ler. Les communistes se sont répar- aux municipales. Mieux, son nou- qu’en avant ». Le congrès extraordi- V. Le ministre fabiusien de la ville, alors le premier ministre. Toutes les gnant : « seul Daniel Vaillant [qui a tis les exigences : relèvement des veau maire, Jacky Hénin, a été naire « pour un Nouveau Parti com- Claude Bartolone, avait osé le polo. mains se lèvent. Sept heures et dû abandonner sa mairie minima sociaux, contrôle des fonds confortablement élu avec plus de muniste » se tiendra du 26 au Jean-Luc Mélenchon avait retenu demie de discussions, divisées par d’arrondissement] pourrait se plain- publics et surtout, pour Marie- 57 % des voix. 28 octobre, à la Défense. En outre, de l’Observatoire l’allure mitterran- trente-trois ministres et secrétaires dre ». Du coup, Roger-Gérard George Buffet, place et « respect » Les licenciements de Danone et sur proposition de François Asensi, dienne, celle au chapeau. Pierre d’Etat. Laurent Fabius, assis à la Schwartzenberg, qui s’était montré pour les jeunes. Dominique Voynet de Marks & Spencer ne font que député de Seine-Saint-Denis, un Moscovici a hésité jusqu’au bout : droite de M. Jospin, se lance. Il a très critique, recadre ses propos. met en garde contre la concurrence suivre, pour la Place du Colonel- « grand forum » des forces anti-libé- entré avec une cravate, il est ressor- écrit son texte. Trop optimiste « Au moins doit-on reconnaître aux de Jacques Chirac : « Ne nous fai- Fabien, ceux de Michelin, à l’autom- rales sera organisé d’ici la fin de ti sans. Jean-Jack Queyranne a gar- avant les 11 et 18 mars – c’est lui ministres battus de ne pas avoir appli- sons pas piquer l’écologie par le ne 1999. A cette occasion, Robert l’année. dé la sienne. « Moi je viens de la pro- qui a entretenu le mythe de la qué à la vie politique le principe de RPR. » Mais c’est sur les 35 heures Hue a eu une très désagréable sur- Chargé du rapport sur les nou- « vague rose » – il livre une analyse précaution ». que la ministre verte est la plus sévè- prise : les décrets d’application de veaux statuts, Patrice Cohen-Séat a plutôt pessimiste des résultats élec- Plusieurs ministres, dont Michel re : « Les travailleurs qui ont eu les la loi, d’origine communiste, sur le expliqué que « le PCF [doit] dépas- toraux, que partage Roger-Gérard Sapin, insistent sur la « province » 35 heures mais une baisse du pouvoir contrôle des fonds publics attri- ser radicalement les formes ancien- Schwartzenberg. Puis M. Fabius bri- et la nécessité de jouer la carte de la d’achat, nous ont fait un bras d’hon- bués aux entreprises qui licencient nes de parti ». Faisant référence au se un tabou : il évoque la campagne « proximité ». Le mot fait grogner neur », lâche-t-elle. Elisabeth Gui- n’ont toujours pas été pris par les Manifeste de 1848, il a souhaité présidentielle à venir de… Jacques Jean-Luc Mélenchon : « La proximi- gou reste fermée : «Je ne vois services d’Elisabeth Guigou. « Nous « rendre au mot communiste son Chirac, qui sera comme toujours té, ce n’est pas un un dogme politi- aucun problème dans l’application pensons qu’il faut un changement de sens, son spectre le plus large ». Pas « habile », prévient-il. Une campa- que. Ça ne veut rien dire. » François de cette loi ». M. Fabius reprend la cap, ce qui ne nous semble pas avoir question, donc, d’abandonner le gne « quatre quarts : un quart de bai- Patriat lui rétorque : « C’est pas un parole. « Il faut tout de même être été décidé samedi », s’est donc ému communisme. En revanche, sur le sers aux enfants, un quart de nou- dogme, bien entendu, mais c’est la vigilant sur ce sujet ». C’est l’heure. le secrétaire national du parti. terrain de l’organisation, les cellu- veaux élus génération terrain, un méthode politique préférée des Fran- Rendez-vous dans un mois, pré- « Ou Lionel Jospin n’a pas enten- les seront abandonnées. Ces propo- quart sécurité, un quart de promes- çais . » Jean Glavany insiste : «La vient M. Jospin, avec des mesures du le message » des électeurs du sitions sur les nouveaux statuts ses-tout-est- possible ». Il prévient : proximité est un devoir moral. » « concrètes, rapides, quotidiennes, 18 mars, « ou, l’ayant entendu, il seront soumises à un premier vote, « Il faut débusquer la droite et la fai- Marylise Lebranchu acquiesce : perceptibles par tous les citoyens ». pense qu’un simple saupoudrage le 17 mai, lors du prochain conseil re sortir du bois. Il faudra alléger le « J’ai senti des gens désemparés. Il social suffira », et alors il s’agirait là national. programme législatif pour permettre faut faire le plus possible de terrain, Ariane Chemin de « la manifestation d’une crise de aux députés de faire campagne ». de presse régionale. » et Pascale Robert-Diard surdité politique aiguë », a averti Alain Beuve-Méry FRANCE LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / 9 Les nationalistes Les Verts commencent Dominique Strauss-Kahn (PS) corses à négocier leur place retrouve son siège de député restent vigilants pour les échéances de 2002 Philippe Douste-Blazy (UDF) et Bernard Brochand (RPR) également élus sur la question Le second tour des trois élections législatives partielles retrouve son siège de député. A Toulouse, Philippe me qui avaient lieu dimanche 1er avril n’a réservé aucune Douste-Blazy (UDF) l’a aisément emporté, de même M Voynet suggère de recomposer la majorité surprise. Dominique Strauss-Kahn (PS), à Sarcelles, que Bernard Brochand (RPR) à Cannes. de la langue CHERCHERAIENT-ILS la ruptu- ministre de l’environnement doit EN ILE-DE-FRANCE, Domini- son nom l’ensemble des voix de HAUTE-GARONNE LE CHEF DE FILE de Corsica re ? Ou font-ils monter les enchè- revenir à l’été, se sont montrés que Strauss-Kahn a retrouvé son gauche et d’extrême gauche du Toulouse-I, IV, V, VII (second Nazione, Jean-Guy Talamoni, a res pour mieux négocier leurs pla- plus nuancés. « Il n’y a pas de Verts siège de député de la huitième cir- premier tour. En revanche, les tour). déclaré lors de son audition par la ces aux élections législatives de forts sans gauche plurielle forte et conscription du Val-d’Oise (Sarcel- voix recueillies par les deux candi- I., 60 411 ; V., 19 974 ; A., commission des lois de l’Assem- 2002 ? Les Verts, réunis en conseil vice versa. Si un jour la famille divor- les – Garges-lès-Gonesse) face à dats d’extrême droite se sont 66,94 % ; E., 19 391. blée nationale, au sujet du projet national les 31 mars et 1er avril, à ce, tout le monde le paiera comp- Sophie Jacquest (UDF), dans un reportées sans difficulté sur Philippe Douste-Blazy, UDF, de loi sur la Corse, en débat au Paris, ont passé plus de temps à tant », estime le secrétaire d’Etat à scrutin marqué par l’abstention de M. Douste-Blazy. 12 514 (64,54 %)… ÉLU mois de mai : « Je ne pense pas que vilipender leur allié socialiste qu’à l’économie solidaire. Il plaide pour deux électeurs sur trois. « Ma can- Dans la huitième circonscrip- Michel Vanhove, Verts, 6 877 le processus bloquera sur la langue, s’interroger sur les moyens de fai- que les Verts se renforcent au gou- didature a rassemblé deux points de tion des Alpes-Maritimes, l’élec- (35,46 %). mais si ça devait être le cas, franche- re gagner leur camp l’an prochain. vernement après le départ de plus que le total de la gauche au pre- tion partielle avait été provoquée [25 mars 2001 : I, 60 361 ; V., 21 528 ; A., ment, ça en vaudrait la peine » –et Sans réussir à masquer leurs habi- Mme Voynet, tandis que celle-ci et mier tour. Nous avons clairement par le décès, le 5 février, de Louise 64,33 % ; E., 21 172 ; Philippe Douste-Blazy, non l’inverse, comme indiqué par tuelles divisions. ses amis « préfèrent que les dossiers rassemblé la gauche avec 66 % des Moreau (UDF), dont le suppléant UDF, 11 235 (53,07 %) ; Michel Vanhove, erreur dans le sous-titre de nos pre- Dopés par leurs bons résultats, avancent », affectant de croire que voix à Sarcelles, 57 % à Villiers-le- était, lui aussi, décédé. Bernard Verts, 4 301 (20,31 %) ; Aline Pailler, LCR, mières éditions du 30 mars. Dans qui marquent certes une poussée l’un est exclusif de l’autre. « Fau- Bel, les deux villes de gauche, tandis Brochand (RPR), le nouveau mai- 1 180 (5,57 %) ; Claudie Fontès, PCF, 1 163 les couloirs, après son interven- électorale, mais qui se traduisent drait-il renoncer au premier point qu’à Garges-lès-Gonesse, détenue re de Cannes, a facilement empor- (5,49 %) ; Guy Debuisson, PRG, 1 101 tion, mercredi 28 mars, M. Talamo- encore, sur le plan national, par un sans avoir de certitudes sur le par le RPR, nous faisons jeu égal », té le duel qui l’opposait à l’UDF (5,20 %) ; Serge Laroze, FN, 746 (3,52 %) ; ni ajoutait toutefois qu’il refusait modeste nombre d’élus, les Verts second ? », a demandé M. Hascoët a déclaré M. Strauss-Kahn. Gilles Cima. Le taux d’abstention Jean-Pascal Serbera, MNR, 533 (2,52 %) ; Vin- de parler de « casus belli ». ont confirmé leur nouvel appétit. depuis l’estrade. A Toulouse, Philippe Douste- s’est encore accru par rapport au cent Combes, LO, 314 (1,48 %) ; Jacques Bel- Quoiqu’il ne soit pas encore arbi- « Comment passer à 25 % au pre- Blazy fait coup double. Quinze premier tour et deux électeurs sur homme, div., 267 (1,26 %) ; Olivier Arsac, RPF- tré par Matignon, où Lionel Jospin mier tour et à 51 % au second », DÉMARQUAGE SUR LES 35 HEURES jours après avoir été élu maire, il trois ne se sont pas déplacés. Le diss., 154 (0,73 %) ; Christian Dancale, div., 63 avait réuni les principaux protago- s’est ainsi interrogé Yves Cochet, Mme Voynet, elle, a parlé, longue- devient député de la première cir- candidat du Front national, Albert (0,30 %) ; Roger Ferra, div. g., 60 (0,28 %) ; nistes du dossier corse le 21 mars, député du Val-d’Oise. L’an pro- ment, depuis le pupitre, pour mon- conscription de Haute-Garonne, Peyron, arrivé en troisième posi- Francis Meynier, div., 55 (0,26 %) ; Pierre l’article 7, qui stipule que « l’ensei- chain, « c’est trente députés, pas un trer qu’elle était la patronne, en en remplacement de Dominique tion au premier tour, avait été éli- Cabaré, div. d., 0. gnement de la langue corse sera ins- de moins », a confirmé Jean-Luc s’excusant de le faire parce qu’elle Baudis, nommé président du Con- miné, faute d’avoir pu passer le 1er juin 1997 : I, 61 288 ; V., 39 058 ; A., crit dans l’horaire normal des écoles Bennahmias le secrétaire national avait « un papier à lire ». Foin du seil supérieur de l’audiovisuel seuil de 12,5 % des électeurs ins- 36,27 % ; E., 37 596 ; Dominique Baudis, UDF- maternelles et élémentaires pour (Le Monde daté 1er-2 avril), en lan- papier, évidemment. « Une somme (CSA), avec 64,54 % des voix con- crits. FD, 20 096 (53,45 %) ; Marie-Françoise Men- tous les élèves sauf volonté contraire çant une mise en garde au PS : «Il d’expériences locales heureuses ne tre 35,46 % à son adversaire, ALPES-MARITIMES dez, Verts, 17 500 (46,55 %).] des parents », devrait être réécrit. ne veut pas voter la proportionnelle. fait pas un parti capable de rassem- Michel Vanhove (Verts), qui repré- Cannes (second tour). Le principe de l’offre généralisée Il est donc responsable en totalité, bler largement au second tour », sentait la gauche plurielle. Cette I., 60 096 ; V., 20 115 ; A., VAL-D’OISE du corse par l’Etat sera affirmé, dès l’an prochain, de la survie de la a-t-elle averti. Les Verts ont donc large victoire doit être cependant 66,53 % ; E., 18 499. Garges-lès-Gonesse, Sarcelles mais la mention de « tous les élè- majorité plurielle. » Alors qu’une « vocation à formuler une offre poli- nuancée par le très faible taux de Bernard Brochand, RPR, 12 041 (second tour). ves » pourrait disparaître, de rencontre Verts-PS doit avoir lieu tique majoritaire », a martelé participation électorale : un élec- (65,09 %)… ÉLU I., 42 041 ; V., 14 110 ; A., même que celle de la « volonté jeudi, M. Bennahmias a ajouté : Mme Voynet. Critiquant habile- teur sur trois seulement s’est Gilles Cima, UDF, 6 458 66,44 % ; E., 13 393. contraire des parents ». « En aucun cas nous n’accepterons ment le gouvernement dont elle déplacé pour voter. (34,91 %). Dominique Strauss-Kahn, PS, un accord à la baisse. Avec la propor- fait partie, la ministre a tiré un Si M. Douste-Blazy fait mieux [25 mars 2001 : I, 60 341 ; V., 22 250 ; A., 7 218 (53,89 %)… ÉLU DÉPÊCHE tionnelle, nous pèserions cinquante sévère bilan de la loi sur les 35 heu- en pourcentage que M. Baudis en 63,13 % ; E., 21 853 ; Bernard Brochand, RPR, Sophie Jacquest, UDF, 6 175 a SIGNATURE ELECTRONIQUE : députés. » A Paris, bon moyen de res, qui n’a « pas créé assez d’em- 1997, il lui manque plus de 8 000 9 392 (42,98 %) ; Gilles Cima, UDF, 4 355 (46,11 %). le décret d’application de la loi du faire passer au second plan les bis- plois et a causé une dégradation des voix par rapport à son prédéces- (19,93 %) ; Albert Peyron, FN, 3 650 [25 mars 2001 : I, 42 045 ; V., 14 095 ; A., 13 mars 2000 qui stipule que l’écrit billes internes, Yves Contassot, conditions de travail ». Puis fait un seur. La principale satisfaction du (16,70 %) ; Jany Mossé, PRG, 1 522 (6,96 %) ; 66,48 % ; E., 13 658 ; Dominique Strauss- sur support numérique a valeur de après Martine Billard à la tribune, appel du pied à l’extrême gauche : nouveau maire de Toulouse réside Dominique Fellebeen, Verts, 1 369 (6,26 %) ; Kahn, PS, 5 978 (43,77 %) ; Sophie Jacquest, preuve a été publié au Journal officiel a dénoncé, dans Le Parisien du « Je ne verrais aucun inconvénient à dans l’écart supplémentaire qu’il a Claude Meyffret, PCF, 1 010 (4,62 %) ; Patrice- UDF, 4 054 (29,68 %) ; Jean-Michel Dubois, du samedi 31 mars. Il précise les 2 avril, « les relations très tendues » élargir la majorité plurielle. Le Mou- creusé par rapport à la gauche. Philippe Bruera, CNI, 324 (1,48 %) ; Jean-Pier- FN, 1 498 (10,97 %) ; Lucette Lebeau, PCF, modalités de fiabilité technique et de avec le PS, qui « refuse d’appliquer vement des citoyens veut en sortir, Celui-ci était de 10 points le re Villon, MEI, 229 (1,05 %) ; Michel Brun, 1 197 (8,76 %) ; Mohamed El Marbati, LO, 501 vérification d’une signature électro- l’accord conclu » dans la capitale. fort bien. Si une partie de l’extrême 18 mars, lors du second tour des div., 2 (0,01 %). (3,67 %) ; Jean Ménissez, MNR, 430 (3,15 %). nique. Le décret précise qu’une signa- Guy Hascoët et Dominique Voy- gauche veut faire un bout de che- élections municipales, et de 1er juin 1997 : I, 58 977 ; V., 39 849 ; A., 1er juin 1997 : I, 45 824 ; V., 30 212 ; A., ture électronique ne bénéficie de la net, toujours en compétition sour- min avec nous, il faut voir. » 7 points en 1997. Il est de près de 32,43 % ; E., 36 256 ; Louise Moreau, UDF- 34,07 % ; E., 28 444 ; Dominique Strauss- même présomption de fiabilité qu’à de pour le partage du pouvoir au 30 points cette fois. M. Vanhove AD, 23 231 (64,07 %) ; Albert Peyron, FN, Kahn, PS, 16 967 (59,65 %) ; Michel Montal- condition de s’appuyer sur un « pres- sein du parti, à la tête duquel la Béatrice Gurrey n’est pas parvenu à rassembler sur 13 025 (35,93 %).] do, RPR, 11 477 (40,35 %).] tataire de services de certification ». 10 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001

SANTÉ Autrefois respectés et épar- ont eu lieu depuis le début de l’an- consultations sans rendez-vous, ins- l’existence même d’une médecine de en 1997 avec un revolver et un cou- gnés, les médecins expriment un sen- née, ils sont descendus dans la rue et tallation de systèmes de surveil- proximité qui se trouve menacée par teau à cran d’arrêt, explique que, timent d’insécurité croissant dans ont créé une association pour alerter lance : les praticiens agressés ont ces réflexes de repli, s’inquiètent les depuis, il se sent « marqué à long ter- l’exercice de leur métier. A Colombes l’opinion. b DÉMÉNAGEMENT, sup- modifié leurs conditions d’exercice professionnels. b UN GÉNÉRALISTE me » et s’est « résigné à être (Hauts-de-Seine), où trois agressions pression des visites de nuit et des pour se protéger. b À TERME, c’est de Marcq-en-Barœul (Nord), attaqué toujours sur [ses] gardes ». Les soins de proximité menacés par le sentiment d’insécurité des médecins Déménagements, suppression des visites de nuit, installation de systèmes de surveillance : face aux agressions dont ils sont victimes, de plus en plus de professionnels de santé ont changé leur manière de travailler. « Je me sens humilié de devoir exercer mon métier en me protégeant », explique un généraliste de banlieue

ACCROCHÉE sur la façade fie qu’il n’y a personne dans le cou- cins sont partis du Petit-Colombes et avoue le Dr Cozzolino. C’est contre alors qu’on se sentait déjà complète- « On a l’impression que les jeunes immaculée, la plaque fait son petit loir ou dans les toilettes et je ferme ils n’ont pas été remplacés. Ils notre mode de fonctionnement de se ment dévalorisés dans une société n’acceptent plus qui que ce soit effet : « Dr J.-J. Tévenart, lauréat la porte d’entrée à clé », explique le avaient pourtant une bonne clientè- méfier de quelqu’un qu’on va où on accuse tous les jours les méde- d’étranger à la cité. Aujourd’hui, le de la faculté de Paris ». Carrefour Dr Tévenart. Installé au Petit- le. Les médecins ne veulent plus venir soigner et c’est contre le serment cins de dépenser trop », explique la caducée sur la voiture n’est plus une des Quatre-Chemins, au cœur du Colombes depuis quinze ans, le dans ces quartiers. Un jour, ce sera le d’Hippocrate de se trouver dans cet généraliste. protection, au contraire », déplore quadragénaire n’a jamais été agres- désert. » Les habitants sont état d’esprit quand on consulte. » Tous admettent que la violence Mme Petit. REPORTAGE sé. Mais il vit comme une blessure conscients du danger et redoutent L’Association des professions n’est pas dirigée contre les méde- d’amour-propre les insultes pour la disparition d’un service de santé de santé est en discussion avec les cins en tant que tels ; il s’agit d’un INSTALLER DES CAMÉRAS « Aujourd’hui, un arrêt maladie refusé, les visites de proximité. « Les médecins com- élus et la police pour obtenir un phénomène plus général qui tou- Pour autant, la violence contre le caducée sur la voiture dans les HLM où « on rase les murs me le docteur Tévenart, on y tient. renforcement des mesures de che avant tout les habitants des les professions de santé ne se n’est plus une protection, avec le trouillomètre à zéro », les C’est important d’avoir quelqu’un en sécurité : création d’un local de quartiers difficiles. « C’est un pro- réduit pas aux agissements de jeu- au contraire » dégradations sur sa voiture ou qui on a confiance et qui connaît les garde protégé, désignation d’un blème de conscience de leur dire nes désœuvrés au pied des HLM. dans sa salle d’attente. gens, explique une patiente du géné- interlocuteur au commissariat, qu’on ne se déplace pas chez eux Sur les trois agressions qui ont eu Au fil des années, le médecin raliste, directrice d’une des écoles aide financière pour la sécurisa- parce que ce sont eux qui ont le plus lieu à Colombes en début d’année, quartier du Petit-Colombes, juste affirme avoir vu le sentiment d’in- primaires du Petit-Colombes. C’est tion des cabinets, entrée de l’asso- besoin de nous, avoue Myriam deux d’entre elles se sont dérou- en face du centre commercial flam- sécurité monter autour de lui et déjà un quartier difficile mais si les ciation au contrat local de sécuri- Petit, infirmière depuis dix ans lées en plein centre-ville, selon un bant neuf et à côté du salon de coif- toucher les professions de santé médecins et les commerces s’en vont, té (CLS). Tout en bataillant pour dans les quartiers de Colombes. mode opératoire bien précis et fure, le cabinet du Dr Jean-Jacques qui se croyaient à l’abri. « On exer- ça ne va pas s’arranger. » avoir gain de cause, le Dr Cozzoli- Quand vous vous faites casser votre avec des motivations clairement Tévenart n’a rien d’un bunker assié- ce une mission sociale qui devrait no reconnaît que le problème de voiture trois fois de suite pour un crapuleuses. Installé rue Saint- gé au milieu de tours HLM déla- nous épargner ce genre de choses. « ZONES DE NON-SOINS » l’insécurité se rajoute à un malai- soin payé 50 francs bruts de l’heure, Denis, l’artère commerçante de brées. A Colombes (Hauts-de-Sei- Moi, j’ai toujours eu du mal à m’ar- Présidente de l’APSC, le se plus général des professions de vous n’avez pas le choix. » Comme Colombes, le Dr David Miller en a ne), l’endroit a mauvaise réputa- rêter à l’ordonnance et j’ai été un Dr Délia Cozzolino met en garde santé. « La violence contre les les policiers ou les pompiers qui se fait l’expérience à ses dépens. Le tion et les médecins sont descen- des premiers à m’installer au Petit- contre l’émergence de « zones de médecins n’est pas nouvelle mais font agresser dans les cités, les visage caché, ses agresseurs l’ont dus dans la rue, début mars, à la sui- Colombes pour soigner les gens et non-soins ». La généraliste ne s’est les dernières agressions ont été un médecins ou les infirmières se sen- menacé d’un couteau avant de le te de plusieurs agressions. Malgré essayer d’apporter des solutions, jamais fait agresser mais, comme déclic, une prise de conscience tent parfois en territoire hostile. séquestrer dans son bureau pour tout, la petite maison aux vitres souligne le Dr Tévenart. Je me sens une bonne partie des médecins de lui dérober les liquidités en sa pos- polies se veut ouverte et accueillan- humilié et dégradé de devoir exercer Colombes, elle ne se rend plus à session et retirer de l’argent avec te. Le généraliste a quand même mon métier en me protégeant. » certains endroits, répertoriés com- Au Havre, des escortes pour les visites de nuit sa carte de crédit. pris ses précautions en concevant, Cheveux grisonnants, costume-cra- me des « points noirs » en terme « En fin de journée, on se retrouve il y a deux ans, un « plan sécurité vate impeccable, lunettes sévères, d’insécurité. Pour sa première Depuis cinq ans, au Havre, des médecins effectuent leurs visites de seul. C’est la facilité qui les attire, d’enfer » : porte d’entrée blindée et le médecin se dit « très en colère » expérience professionnelle en tant nuit accompagnés par un chauffeur. Il s’agit d’une des mesures prises affirme le Dr Miller. Cela n’empê- protégée la nuit par un rideau de et même « révolté » par l’agression que médecin libéral, la jeune fem- pour maintenir cette activité menacée par la crainte d’agressions. che qu’attaquer des médecins qui fer, fenêtres munies de carreaux de ses confrères et « l’abandon » me de trente-quatre ans s’est ins- Situé dans l’enceinte de la Domus Medica, propriété du conseil de l’or- sont là pour vous soigner et qui renforcés « anti-agression », Velux des pouvoirs publics. tallée au centre-ville, il y a trois dre, un local appelé « maison médicale » est ouvert la nuit et le week- n’ont pas beaucoup d’argent avec grillagé à l’étage. Il a rejoint sans hésiter l’Associa- ans. Depuis les agressions contre end pour les médecins, qui peuvent ainsi assurer les gardes hors de eux, cela traduit un malaise en pro- A l’intérieur, le passage des tion des professionnels de santé de ses confrères, elle ne consulte que leur cabinet. La Domus Medica accueille diverses associations, ce qui fondeur de la société. » Sans être patients obéit à un plan de circula- Colombes (APSC) créée dans la fou- sur rendez-vous et verrouille sa a permis le recrutement de quatre chauffeurs, employés en commun. vraiment traumatisé, le dermatolo- tion soigneusement étudié et, lée et estime que la présence des porte quand elle est seule dans son Dans la pratique, les médecins appelés pour une visite d’urgence se gue éprouve quand même un pour éviter les mauvaises surpri- médecins dans les quartiers est cabinet. Sa façon d’exercer et son déplacent avec l’un des chauffeurs, dans une voiture mise à disposi- « mélange d’incompréhension et de ses, les portes qui donnent accès menacée. « On est peut-être corpora- rapport aux patients s’en trouvent tion par le centre hospitalier de la ville. Même si ce genre de projet tristesse ». Il s’apprête à installer au bureau du médecin n’ont pas tistes mais pas réactionnaires. On profondément affectés. «Le" son- peut bénéficier d’un financement par le Fonds d’aide à la qualité des des caméras reliées à une société de poignée du côté des salles d’at- veut juste continuer à exercer notre nez et entrez” écrit sur ma porte soins en ville, créé par le gouvernement en novembre 1999, il repose de gardiennage. tente. « Quand je prends mon der- métier dans de bonnes conditions, n’est plus valable. C’est dur de met- avant tout sur le volontariat des médecins, dont une partie seule- nier patient en fin de journée, je véri- estime le Dr Tévenart. Deux méde- tre une barrière, je le vis très mal, ment assurent leurs tours de garde, théoriquement obligatoires. Fr. Ch. Durablement traumatisés, les praticiens agressés accueillent leurs nouveaux patients avec appréhension b Isabelle Maupin, médecin généralis- même si, au départ, j’étais réticente à cette b Maguy Vuaillat, médecin généralis- matisée par la nuit qui tombe. Le vendredi tombe sur la tête. Vous revoyez le film. J’en te à Creil (Oise). idée, le cabinet de groupe où j’exerce depuis te à Paris. après-midi, je ferme mon cabinet à partir ai encore maintenant des reviviscences. A la Il y a juste six ans, le docteur Isabelle 1984 est équipé d’une gâche électrique et Cette femme de quarante-sept ans a été de 18 heures. Après, je ne peux pas, je n’y suite de l’agression, j’ai longuement réfléchi. Maupin était victime d’une agression. d’une caméra de surveillance, afin de voir agressée dans son cabinet du 19e arrondis- arrive pas. Des confrères ont monté un système de Vers 21 heures, alors que son dernier qui entre, puisque nous sommes situés au rez- sement parisien en février 1995. Elle a été » C’est sûr, ça me rend moins disponible. caméras de surveillance, mais comment de-chaussée. menacée d’un pistolet dans la bouche, Avec les nouveaux patients, je suis plus ten- savoir ? Un truand peut avoir une gueule TÉMOIGNAGES » C’est vrai que je suis davantage sur mes avant d’être ligotée et séquestrée. due, il me faut du temps pour me dérider et d’ange et quelqu’un avec “une sale tête” gardes que je ne l’étais avant mon agres- « Avant, dans mon cabinet, on sonnait, on me concentrer sur le cas. A certaines heures, peut être un patient tout à fait pacifique. Je « J’ai une tendance à la suspicion sion, mais je ne suis pas devenue pour entrait et on s’installait. C’était une consulta- je suis sur la défensive. Si je devais donner me suis donc résigné à être toujours sur mes face à un visage inconnu autant soupçonneuse vis-à-vis de mes tion ouverte. J’avais toujours travaillé comme un conseil aux médecins qui débutent, ça gardes. J’ai une tendance à la suspicion face dans la salle d’attente, surtout patients. Je prends quelques mesures de ça sans aucun problème et sans imaginer serait de s’installer en groupe, dans un cabi- à un visage inconnu dans la salle d’attente, si c’est le dernier patient » précaution, par exemple en essayant de me courir le moindre risque. Depuis mon agres- net. On est plus en sécurité. » surtout si c’est le dernier patient. Si c’est le garer le plus près possible de la porte du sion, je ne travaille plus de la même façon. Je b Jean-Jacques Caulier, médecin cas, je m’arrange pour que l’avant-dernier cabinet. A vrai dire, le plus sécurisant a été consulte sur rendez-vous. Ma porte est tou- généraliste à Marcq-en-Barœul (Nord). patient reste quelques instants dans la salle patient était déjà reparti, plusieurs indivi- l’installation d’une épicerie ouverte tard le jours fermée et je n’ouvre qu’aux gens que je En 1997, Jean-Jacques Caulier se retrouve d’attente après avoir été vu en consultation. dus masqués ont fait irruption dans son soir, juste en face du cabinet. connais. Mais j’ai toujours une appréhension nez à nez avec le canon d’un revolver, un Dans ces moments, je me tiens prêt à faire cabinet. Ils ne l’ont pas frappée, mais se » En fait, cette agression m’a renforcée et mon boîtier d’alarme relié à une société de couteau à cran d’arrêt appuyé sur son dos. face au moindre geste suspect. sont emparés de l’argent qu’elle avait dans la conviction qu’il faut créer des surveillance est toujours à portée de main. Ligoté, bâillonné, un bandeau sur les yeux, » Un jour, dans la rue, j’ai reconnu l’un dans sa sacoche. liens sociaux, même avec les personnes » Mon agression a eu lieu un vendredi, en il doit donner le code secret de sa carte ban- de mes agresseurs, après sa sortie de prison. « Je suis revenue travailler tout de suite, qui ne sont pas nos patients, saluer les fin d’après-midi. Pendant quinze jours, cha- caire. Les deux hommes qui l’attaquent Je me sens marqué à long terme. » dès que je l’ai pu, car je craignais que cela personnes que nous croisons lorsque que fois qu’un patient mettait la main à sa dans son cabinet avaient déjà agressé de la ne soit encore plus difficile si je m’arrêtais nous nous rendons en visite dans un veste pour sortir son portefeuille, je hurlais même manière l’une de ses consœurs instal- Propos recueillis par trop longtemps. De plus, j’ai eu énormément immeuble. En un mot, qu’il faut dévelop- parce que ça me rappelait le type qui avait lée à cent mètres de chez lui. Paul Benkimoun de témoignages de sympathie. Aujourd’hui, per la civilité. » sorti son pistolet. Aujourd’hui, je reste trau- « Vous avez l’impression que le ciel vous et Frédéric Chambon Derrière la crainte de l’agression, l’expression d’un malaise profond sur l’évolution du métier EN VINGT ans, les médecins ont nuit et des consultations sans ren- proximité. Et c’est singulièrement médecins. De même, cela peut ren- d’une fonction sociale, notam- recevait « en moyenne deux coups vu leur position sociale se transfor- dez-vous, installation d’un systè- ce qui risque d’être menacé si se dre encore plus problématique l’ins- ment celle de confident, à qui l’on de poing dans la figure par an ». mer. Il ne fait plus mystère que me de surveillance… Le phénomè- développe le sentiment d’insécuri- tallation de jeunes médecins dans exprime son mal-vivre. Dans un Comme avant elles les pompiers, nombre d’entre eux sont passés ne n’atteint pas encore des propor- té : « Nous craignons de voir des des quartiers difficiles. » environnement difficile, les méde- des équipes du Samu ont essuyé d’un statut de notables à celui de tions spectaculaires, mais il contri- médecins qui sont présents pour Dans bien des cas, le médecin cins vivaient jusqu’à présent dans des jets de pierres dans des cités. Ce bue à détériorer encore l’image assurer la permanence des soins ne constitue l’un des derniers l’idée qu’ils étaient couverts par sont donc potentiellement tous les ANALYSE que ces praticiens se font de leur plus oser pénétrer dans des zones de maillons reliant les franges margi- une sorte d’immunité. Aujour- soignants intervenant en première métier. L’inquiétude est particuliè- non-droit, s’inquiète le docteur nalisées au reste de la société. d’hui, ils constatent amèrement ligne, à proximité de la population, Le phénomène contribue rement marquée chez les femmes, Pierre Haehnel, membre du Au-delà de son rôle sanitaire, le que leur caducée ne les protège qui pourraient être menacés. à détériorer encore de plus en plus nombreuses au conseil national de l’ordre des professionnel de santé est investi plus. Pis, plusieurs de ceux que Le l’image que les médecins sein de la profession. Monde a interrogés pensent qu’il DENSITÉ MÉDICALE DISPARATE se font de leur profession En vertu d’une certaine concep- les désignerait même pour cible. Penser que le maintien de profes- tion de leur mission, certains méde- En effet, un médecin pouvait déjà sionnels de santé dans les quartiers cins ont privilégié les besoins de la constituer une proie pour un toxi- difficiles ne relève que du volonta- cadres supérieurs, voire de cadres population plutôt que les avanta- comane espérant trouver dans sa risme des praticiens conduit tout moyens. Quelques catégories de ges matériels. Ce sont eux qui sacoche un médicament suscepti- droit à la désertification progressive médecins continuent certes de vivent le plus durement les incivili- ble de soulager son état de man- du réseau sanitaire dans les zones vivre très confortablement, mais tés et les violences. En venant s’ins- que. Désormais, il peut aussi être dites sensibles. Cette pérennité certaines spécialités, juridique- taller dans un quartier difficile ou perçu comme un banal commer- nécessite l’implication des pouvoirs ment exposées, comme l’anesthé- une zone sensible, ils ne pouvaient çant, à qui l’on peut voler sa recet- publics et des collectivités territoria- sie-réanimation et l’obstétrique, certes pas ignorer qu’ils encou- te du jour et sa carte bancaire. les pour résoudre matériellement sont en déshérence, et la condition raient des risques. A vivre au Le personnel des services d’ac- les problèmes d’insécurité. Elle sup- de médecin généraliste n’est plus contact des parties les plus défavo- cueil des urgences, à l’interface pose un travail d’information et aussi attractive qu’avant. risées de la population, on côtoie entre la rue et l’hôpital, vit déjà au d’éducation pour retisser des liens A cette évolution sociale est davantage la violence. Mais n’est- quotidien la confrontation avec sociaux là où ils se sont distendus venue s’ajouter, comme pour ce pas là précisément que la pré- l’agressivité d’usagers du système ou ont disparu. Sans doute devrait- d’autres professions de santé libé- sence de la médecine est nécessai- de soins, exaspérés d’attendre – des elle aussi conduire à se pencher sur rales, l’expérience traumatisante re, comme l’a illustré le récent tra- personnes rencontrant souvent, qui les contradictions de la démogra- de l’agression. Le malaise profond, vail de l’Inserm sur les inégalités plus est, des problèmes ne relevant phie médicale, et plus particulière- que certains d’entre eux subis- sociales de santé en France ? pas de ce type de structure. Le chef ment sur les disparités de la présen- saient, s’est transformé en révolte, Le lieu d’installation de ces d’un service d’urgences d’un centre ce des médecins en France. les conduisant à réagir : déménage- médecins résulte de la volonté d’as- hospitalo-universitaire de la région ment, suppression des visites de surer l’accès de tous à des soins de parisienne confiait au Monde qu’il P. Be. SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / 11

Une jeune Bordelaise lutte Les enquêteurs recherchent un suspect espagnol contre l’expulsion dans l’affaire du meurtre de Caroline Dickinson d’un condamné marocain L’homme avait agressé des jeunes filles dans une auberge de jeunesse de la vallée de la Loire Selon l’hebdomadaire britannique Sunday son, jeune Anglaise violée et tuée en 1996 à Plei- auteur de précédentes agressions dans une Times, le conseiller rennais Francis Debons, char- ne-Fougères, a confié que les enquêteurs s’inté- auberge de jeunesse de la vallée de Loire. Les Le couple s’est marié et a conçu un enfant en prison gé de l’enquête sur la mort de Caroline Dickin- resseraient à un suspect d’origine espagnole, gendarmes n’ont pas retrouvé cet homme.

BORDEAUX bateau au départ de Sète, enfermé LES ENQUÊTEURS cherchent la temps et la signature ADN. Il leur de tennis. L’un des accompagna- la même nuit que le crime de Pleine- de notre correspondante dans un véhicule cellulaire. Un navi- trace d’un nouveau suspect, dans reste à ce jour 48 personnes à teurs du groupe, avait, lui, croisé un Fougères. Les enquêteurs postulent Depuis plus de cinq mois, Emma- re part en effet pour Tanger jeudi l’enquête sur la mort de Caroline retrouver, dont cet homme. Les inconnu après minuit, quelques donc que le tueur serait passé à Plei- nuelle El Amraoui se bat pour que 5 avril. « Ce sera plus difficile de blo- Dickinson. Cette jeune Anglaise de gendarmes ont vérifié la situation heures avant le crime, au deuxième ne-Fougères, se serait enfui après son mari, Mustapha, ressortissant quer un bateau, assure-t-elle, mais treize ans avait été violée et tuée de 9 300 personnes depuis 1996 et étage de l’auberge. Le même hom- avoir croisé des témoins et aurait marocain, ne soit pas expulsé de on a déjà contacté des personnes un dans des circonstances mystérieu- fait réaliser 3 800 tests d’emprein- me avait encore été aperçu par gagné Saint-Lunaire, où il tenta France. Cette jeune femme de natio- peu partout pour venir nous soute- ses, le 18 juillet 1996 dans une tes génétiques, pour l’instant en trois adolescentes une heure plus d’agresser une jeune fille. Il serait nalité française a manifesté, samedi nir. » Membre du comité régional auberge de jeunesse à Pleine-Fou- vain. « L’affaire se nourrit d’elle- tard. Enfin, une autre enseignante ensuite retourné, avec le coton, à 31 mars, devant la mairie de Bor- contre la double peine, Vincent gères (Ille-et-Vilaine). Le conseiller même, indique une source proche avait entendu un bruit de pas vers Pleine-Fougères, où il aurait étouf- deaux, entourée d’une cinquantaine Boyer précise : « On veut de toute Francis Debons, chargé de l’enquê- de l’enquête. Chaque fois fois qu’un 4 heures du matin, puis une heure fé et violé Caroline Dickinson sans de personnes. La veille, devant la pré- urgence obtenir une assignation à rési- te à la cour d’appel de Rennes, a homme est arrêté pour agression plus tard, celui d’une camionnette réveiller les quatre autres adoles- fecture de la Gironde, elle avait dence dans sa famille, de manière à indiqué à l’hebdomadaire britanni- sexuelle quelque part en France, on qui démarrait. La jeune Anglaise centes qui dormaient dans la cham- remis une pétition de 2 745 signatu- ce que l’on puisse faire de nouveaux que Sunday Times daté du 1er avril vérifie systématiquement. C’était aurait été assassinée, d’après le bre. res. Dimanche, elle improvisait un recours. » que les enquêteurs, parmi leur liste encore le cas la semaine dernière médecin-légiste, entre 4 h 30 et Le conseiller Debons et deux gen- « parloir sauvage » devant la maison de suspects, s’intéressaient « parti- pour un homme interpellé dans le 4 h 45. darmes de Rennes doivent se ren- d’arrêt de Gradignan, où est enfer- « IL A PRIS LE TEMPS DE RÉFLÉCHIR » culièrement » à un homme d’origi- Midi, le test ADN s’est révélé néga- dre jeudi en Grande-Bretagne pour mé son mari, pour lui crier son Une demande de grâce présiden- ne espagnole, qui semble avoir eu tif. » Parmi les 48 derniers suspects, MORCEAU DE COTON la procédure anglaise d’inquest, une amour et lui dire que, jamais, elle ne tielle a été déposée il y a un an et des démêlés avec la justice après « une dizaine » apparaissent parti- Par ailleurs, un morceau de formalité juridique qui consiste à le « lâcherait ». demi, sans succès. Une requête pour avoir importuné des jeunes filles culièrement intéressants, selon les coton avait été retrouvé près du déterminer si la cause du décès est Ancien ouvrier du bâtiment, arri- relèvement de la peine accessoire a dans une auberge de jeunesse de la critères retenus par les gendarmes. corps de Caroline. Le coton, accidentelle ou criminelle. Le vé en France en 1991, Mustapha également été rejetée. « Aujour- vallée de la Loire, à plusieurs centai- Plusieurs personnes ont en effet d’après les analyses, aurait servi à témoin anglais qui a croisé l’agres- El Amraoui a été condamné en d’hui, nous avons de nouveaux élé- nes de kilomètres du lieu du crime. aperçu l’agresseur. Une jeune fille étouffer l’adolescente et serait de seur devrait être entendu par le tri- appel, le 30 juin 1999, pour trafic de ments, affirme M. Boyer. En prison, Les gendarmes de la section de du groupe auquel appartenait Caro- fabrication anglaise. Or l’enquête a bunal de Bodmin, la petite ville de stupéfiants, à trois ans de prison fer- Mustapha a suivi une formation de recherches de Rennes ont en fait line Dickinson avait aperçu, le 16 permis d’établir que ce même mor- Cornouailles où habitait la jeune me et cinq ans d’interdiction de commis de cuisine. Il a pris le temps dressé une liste de 182 « suspects » juillet 1996, soit deux jours avant le ceau de coton avait été utilisé par fille. Les enquêteurs français en pro- séjour en France – une double peine de réfléchir sur la connerie qu’il avait présents dans la région au moment crime, un homme au comporte- un autre groupe d’Anglais dans une fiteront pour faire le point avec les que sa femme et des proches jugent faite et sur sa réinsertion. S’il avait été du meurtre, en fonction de leur res- ment étrange qui faisait les cent pas autre auberge de jeunesse, à Saint- familles anglaises mais n’attendent « inique ». français, on l’aurait félicité.» semblance avec le portrait-robot devant l’auberge, près d’une Lunaire, qui l’avait laissé dans la sal- pas grand chose de ce déplacement Depuis, Emmanuelle s’est déjà Malgré les lenteurs administrati- du tueur ou de leurs antécédants camionnette blanche. Elle avait le de bain. Une tentative d’agres- en Grande-Bretagne. opposée à deux reprises à l’expul- ves et judiciaires, le couple s’est judiciaires. Les enquêteurs en véri- revu le véhicule le lendemain et sion sexuelle avait également été sion de son mari. Le 19 octobre marié, le 16 mars 2001, à la maison fient, mois après mois, l’emploi du reconnu l’homme près du terrain commise, dans cet établissement, Franck Johannès 2000, Mustapha El Amraoui était d’arrêt de Gradignan. « On attendait libérable. Le lendemain, il était ça depuis un an et demi et on a obte- embarqué dans un fourgon de poli- nu ce mariage à l’arraché », explique ce, en route pour l’aéroport de Méri- Emmanuelle. Conçu en prison, leur gnac, d’où il devait prendre un avion fils, Marouan, est aujourd’hui âgé de pour le Maroc. Devant la fureur et cinq mois et demi. « C’est peut-être les cris de sa petite amie, prévenue un “bébé parloir”, précise la jeune quelques minutes plus tôt, les poli- femme, mais c’est avant tout un bébé ciers ont dû faire demi-tour. Musta- de l’amour, car, quand on n’aime pas, pha a été condamné à trois mois de on ne fait pas ça comme ça, en deux prison pour refus d’embarquer. minutes, sur un banc. » Lundi 2 avril, Deuxième tentative d’expulsion le elle devait rendre visite à son mari 30 décembre. Nouvel échec, nouvel- au centre de rétention du commissa- le condamnation à quatre mois d’em- riat central de Bordeaux. « Pour lui prisonnement – qui prenait fin lundi apporter des cigarettes et tout ce que 2 avril. A nouveau libérable, il sera je peux », dit-elle – et lui rappeler ses bientôt expulsé. propos de la veille : « Quoi qu’il arri- Aujourd’hui, Emmanuelle ve, on se retrouvera.» El Amraoui redoute que son mari ne soit embarqué de force sur un Claudia Courtois Un suspect interpellé après l’attentat contre la voiture d’un policier UN HOMME soupçonné d’être mêlé à un attentat à la bombe commis à Nanterre (Hauts-de-Seine), dans la nuit du vendredi 30 mars au samedi 31 mars, près d’un foyer où sont logés des policiers, a été inter- pellé, samedi soir, par le service départemental de police judiciaire (SDPJ). L’engin artisanal, fabriqué à partir d’un extincteur, avait explo- sé vers 2 h 40, endommageant plusieurs véhicules sans faire de victi- me. Le suspect avait été identifié par un policier de la brigade anticri- minalité (BAC) peu après l’explosion, qui pourrait avoir visé sa voitu- re. Le fonctionnaire, qui venait de garer son véhicule, était en effet accouru en entendant la détonation et avait vu s’enfuir un homme qu’il avait reconnu comme étant un suspect interpellé quelques jours auparavant dans une affaire de trafic de stupéfiants. L’homme aurait avoué sa présence sur les lieux au moment de l’attentat. Un avocat s’inquiète de la possible remise en liberté de Patrice Alègre SOUPÇONNÉ d’être l’auteur des meurtres de sept jeunes femmes dans le Sud-Ouest et à Paris, Patrice Alègre pourrait bénéficier de la loi sur la présomption d’innocence. Dans une lettre adressée le 26 février à Marylise Lebranchu, ministre de la justice, et publiée par Le Parisien-dimanche du 1er avril, Me Guy Debuisson, avocat d’une des victimes, s’inquiète de l’éventuelle remise en liberté du suspect. L’instruction, menée par le doyen des juges d’instruction de Toulouse, n’est pas terminée mais la nouvelle loi, entrée en vigueur depuis le 1er janvier, oblige la justice à libérer tout prévenu après quatre ans de détention provisoire. « L’intéressé, écrit Me Debuisson, a été mis en détention le 16 octobre 1997 et la loi du 15 juin 2000 en son article 59 est péremptoire : le délai maximal de détention est de quatre ans même si la personne est poursuivie pour plusieurs crimes. La question est simple : que se passera-t-il si Alègre est libéré le 16 octobre et qu’il récidive ? » Cette lettre est pour l’instant restée sans réponse. DÉPÊCHES a FAITS DIVERS : un homme d’une trentaine d’années est décédé des suites de ses blessures, dimanche 1er avril, après avoir été atteint d’une balle dans la tête, samedi soir, devant un bar d’un quartier de Metz (Moselle). Selon les premiers éléments de l’enquête, l’agression aurait été commise par une bande de plusieurs individus contre la vic- time et son frère, dans le quartier de Metz-Borny, à la suite d’une alter- cation qui avait eu lieu dans les jours précédents. a Deux personnes ont été tuées et dix-sept autres intoxiquées ou légèrement blessées à Trappes (Yvelines), dans l’incendie d’un appartement, dans la nuit du samedi 31 mars au dimanche 1er avril. Le sinistre, dont les causes ne sont pas connues, s’est déclaré peu avant 3 heures, dans un appartement situé au deuxième étage d’un immeuble. Dans cet appartement, les pompiers ont retrouvé le corps d’une mère et de son enfant. a URBANISME : le tribunal administratif de Paris a annulé, vendredi 30 mars, une pièce du dossier de réhabilitation de l’hôpital Laennec, dans le 7e arrondissement de Paris. Cette décision pourrait reporter de plusieurs mois les projets de la Cogedim, qui a acquis ces terrains le 15 décembre. 12 / LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 CARNET

DISPARITION AU CARNET DU « MONDE » – Le délégué aux Arts plastiques, – Déjà dix ans, le 3 avril 1991, Conférences L'administateur général, Naissances Et le personnel du Mobilier national Mendel GOURÉVITCH, Conférences à Sciences-Po et des Manufactures nationales des artisan ébéniste, de 19 heures à 21 heures Gobelins, de Beauvais et de la – Toulouse. Deux nouveaux cycles « Amphis 21 » Savonnerie, nous quittait. ouverts à un large public Et tous ses amis du ministère de la John Lewis Félicitations à culture, Son fils, Karine et Marc, ont la tristesse de faire part du décès de Ses petits-enfants, LE LEGS DU PASSÉ pour la naissance de Sa famille, Nouveaux regards Un prince de la délicatesse, M. Jean COURAL, se souviennent. Ils suivent le chemin sur les grandes civilisations Emma, administateur général honoraire, qu'il nous a montré : loyauté, honnêteté, auteur de quelques-uns des plus beaux thèmes du jazz commandeur de la Légion d'honneur, courage étaient ses maîtres mots. Mercredi 9 mai : « Enfants du soleil. le mercredi 28 mars 2001. commandeur des Arts et des Lettres, Histoire de nos origines », par André Une pensée est demandée pour LE PIANISTE John Lewis est 1947 sur la scène du Carnegie Hall. Brahic, astrophysicien, professeur à « Bienvenue au Monde ! » survenu à Paris le 29 mars 2001. l'université Paris-VII - Denis-Diderot et mort jeudi 29 mars à son domicile Au seul titre, les flics de la syncope Son épouse, et beaucoup de joie à tous les trois. au Commissariat à l'énergie atomique. à New York, mais son décès n’a froncent les sourcils. La caravane Né en 1925, archiviste-paléographe et Mercredi 16 mai : « Du "fade" ou du été connu que samedi. Il était né à passe et Dizzy s’amuse. John conservateur des Musées nationaux, Gima, nu. A partir de la pensée et de l'esthétique De la part de toute la famille. née KOUCHNIROFF, La Grange (Illinois) le 3 mai 1920 Lewis, de son quatre-vingt-huit M. Coural commença sa carrière au de la Chine ancienne », par François château de Versailles et dirigea le et avait été élevé à Albuquerque touches observe et prend des Jullien, professeur à l'université Paris- Décès Mobilier national et les Manufactures décédée le 15 avril 1990, (Nouveau-Mexique). notes : Charlie Parker (1947-1948), de 1963 à 1991. VII - Denis-Diderot. Trois images de John Aaron Illinois Jacquet (1948-1949), le – Hervé, Clara et Arthur, On lui doit l'atelier de tapis de Sa fille, Mercredi 30 mai : « Persée et Méduse. Lewis, compositeur, pianiste, nonette de Miles Davis, Birth of son époux et ses enfants, Lodève, l'Institut français de restauration Figures de la mort en Grèce ancienne », Les familles Proutchenko et Barré, directeur musical du légendaire The Cool (qui interprète ses Rouge des œuvres d'art (IFROA), l'Atelier de Odette, par Jean-Pierre Vernant, professeur Tous les parents et amis, honoraire au Collège de France. MJQ (Modern Jazz Quartet), et Move : le génie des titres chez recherche et de création du Mobilier ont la tristesse d'annoncer le décès de national (ARC), le retour de la morte pour la France, en déportation, à Mercredi 6 juin : « Les rires de l'Inde. acteur de la révolution du be bop, Monsieur Lewis), Lester Young Manufacture de basse lisse à Beauvais, la l'âge de vingt ans, Le continent inattendu », par Nalini auteur de quelques-uns des plus (1950-1951), J. J. Johnson à qui il Sophie BARRÉ, Galerie de la tapisserie, également à Balbir, professeur à l'université Paris- beaux thèmes du jazz, Django, donne son piano droit dès qu’il née PROUTCHENKO, Beauvais. Son fils, III - Sorbonne nouvelle. Le président Pompidou le chargea Vendome, La Ronde : d’abord, son gagne trois sous, Zoot Sims, mais Charles, Mercredi 13 juin : « Une poétique de sourire de charme et de bonté ; aussi King Pleasure (les douaniers à l'âge de quarante-quatre ans. en 1971 de l'aménagement des l'amour. La littérature féminine au appartements privés de l'Elysée. Japon », par Cécile Sakaï, professeur à puis son maintien en scène, cette relèvent l’infraction). Et de proche Il est l'auteur de nombreux articles et décédé le 17 décembre 1997. élégance de prince, « un être à en proche, Mingus, Clifford L'inhumation aura lieu dans l'intimité, l'université Paris-VII - Denis-Diderot. au cimetière de Cabourg (Calvados). ouvrages, notamment sur la sculpture part », dit de lui Henri Renaud, Brown, Rollins, Getz, Sacha Distel, française du XVIIe siècle, la tapisserie Nous rappelons avec émotion le Mercredi 20 juin : « Le sentier de la souvenir de la guerre. Visages de la violence pianiste et producteur, son alter Mangelsdorff, Helen Merrill, parisienne, les Manufactures nationales Cet avis tient lieu de faire-part. et le palais de l'Elysée. préhistorique », par Jean Guilaine, ego depuis 1948 ; enfin, ce matin Escoudé, et en duo avec son ami famille LHOMME, professeur au Collège de France. de répétitions en 1983, à Berlin, Hank Jones (1979). Pour faire - Les familles Beltramelli – Le président, Mercredi 27 juin : « L'érotisme où se reconstitue le MJQ – fondé bref : le seul artiste qu’il n’ait pas et Le Guillouzic Et les membres de la Société de Rougnat (Creuse), qui nous a aidés à romain. Nouvelle approche du plaisir », en 1951 et dissous une première accompagné, c’est le dalaï lama. ont la douleur de faire part du décès de internationale de bibliographie survivre pendant l'occupation nazie. par Florence Dupont, professeur à fois en 1974 : salle vide, froide, les C’est tout. claissique, l'université Paris-VII - Denis-Diderot. M. Jean BELTRAMELLI, Le directeur et les rédacteurs de « Rien ne meurt quatre musiciens en gros pardes- Quand la mémoire demeure. » Mercredi 4 juillet : « Lumière sur L'Année philologique, lumière. Les dimensions mystiques de sus. Juste pour la sono, ils atta- AU SOMMET survenu le 31 mars 2001. ont la profonde tristesse d'annoncer le quent un petit air de rien. Et dans Avec qui regrette-t-il de n’avoir décès de – Il y a deux ans, l'islam », par Pierre Lory, directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes l’instant, c’est comme une foudre pas joué ? Tous les pianistes, Duke La cérémonie religieuse sera célébrée François MAXENCE études (section des sciences religieuses). de douceur, pluie d’été, la vie res- Ellington, Art Tatum… En 1988, il par son fils, Bruno, en l'église Les Mlle Juliette ERNST, directrice honoraire suscitée, le son, leur à peine croya- renouvelle, en compagnie de Pèlerins-d'Emmaüs, à Pontault-Combault nous quittait. QU'ALLONS-NOUS (Seine-et-Marne), le mercredi de L'Année philologique, ble souplesse élastique de rythme, Daniel Humair, Pierre Michelot ou docteur honoris causa TRANSMETTRE À NOS 4 avril 2001, à 14 h 30. Antoinette Prost-Maxence, ce pouls si intime et régulier qui Michel Gaudry (basse), Escoudé et de l'université de Lausanne, son épouse, ENFANTS ? en fit au début les boucs émissai- Sasha Lewis, son fils (alto), un Mid- chevalier de la Légion d'honneur, 2, place Edouard-Renard, Sa famille, Jeudi 10 mai : « L'héritage du siècle », res des talibans du jazz. night Paris pour célébrer son After- 75012 Paris. Et tous ceux qui l'ont aimé, Percy Heath, le bassiste, rappe- noon in Paris qui l’avait rendu célè- survenu à Lutry (Suisse), le gardent son souvenir très présent. par Tzvetan Todorov, écrivain. 28 mars 2001, dans sa cent deuxième Jeudi 17 mai : « Enseigner les lait cette évidence : « John Lewis bre (1956) : « J’aime Paris d’un - Jacques et Annie Brugère, année. est celui qui a sorti le jazz des taver- amour particulier. Mon arrière- Dominique et Maurice Gastaud, Rencontres mathématiques. A la recherche du sens ses enfants, – Marianne Franck-Perrin, perdu », par Stella Baruk, professeur de nes. Et pour les Noirs, ce fut comme arrière-grand-mère était créole de Cycle « Díalogos de cultura » mathématiques, chercheur en pédagogie, un coup de force. » Avant de l’en Martinique. Une famille nommée Rémi et Frédérique Brugère, sa fille, Christophe Brugère et Nadia Henri Mentzel Le culte du corps, le 4 avril, à écrivain. faire sortir, il l’y avait vu entrer : Maréchal. Elle parlait français et Cernogora, Et François Perrin, 19 heures, Jeudi 31 mai : « L'école de la « Quand vous êtes né en 1920 et était catholique. » Il se lance dans Florent Brugère, ses gendres, avec Georges Vigarello, Silvia Tubert, télévision », par Roland Cayrol, que vous avez débuté sur scène à le Third Stream (troisième cou- Sophie et Laure Mentzel, conférence en français. directeur de recherche au Cevipof. ses petits-enfants, Entrée libre. cinq ans, vous avez l’impression rant) avec Gunther Schuller, les Emma, Agathe et Paul Brugère, ses petites-filles, Jeudi 7 juin : « Science, culture et ont la tristesse de faire part du décès de Instituto Cervantes de Paris, d’avoir assisté en direct à la nais- hirondelles multiplient les contre- ses arrière-petits-enfants, 7, rue Quentin-Bauchart, philosophie. Une formation pour Michel Darfas et Mary Mc Grath, e demain », par Jean-Marc Lévy sance du jazz. (…) N’oubliez jamais danses ; il dirige le MJQ, d’abord Myriam FRANCK, Paris-8 , métro George-V que j’ai entendu sur scène, pas sur Milt Jackson Quartet (du nom de leurs enfants, petits-enfants et arrière- Leblond, professeur à l'université de née COVO, Nice. disque, les plus grands musiciens son génial vibraphoniste), la Jazz petit-fils, Odile Darras, Colloques Jeudi 14 juin : « La transmission de la de cette musique à leur apogée, and Classical Music Society, L’Or- survenu le 27 mars 2001, à l'âge de foi aujourd'hui », par Gaston Piétri, ses enfants, petits-enfants et arrière-petit- quatre-vingt-deux ans. – Le conseil d'orientation des retraites Louis Armstrong, Coleman Haw- chestra USA (1962-1966) : là, la fils, organise un colloque sur le thème responsable diocésain de la formation kins ; au moment bouleversant de coupe est pleine, les gardiens du Jean Brugère, L'inhumation aura lieu au cimetière de « Age et travail ». permanente, évêché d'Ajaccio. Pour travailler jusqu'à la retraite, son Body and Soul sans accompa- temple commencent à s’armer. ses enfants et petits-enfants, Boisemont (Val-d'Oise), le vendredi Jeudi 21 juin : « La planète des gnement, j’ai déjà dix-neuf ans et je Et si sa véritable troisième voie Jacqueline et Luc Dauchez, savoir utiliser et valoriser l'expérience esprits. Pour une politique du 6 avril, à 10 h 30. des seniors : un objectif accessible ? suis dans la carrière. J’ai surtout avait été en fait d’ordre politique ? leurs enfants et petits-enfants, cyberespace », par Philippe Quéau, Ses frère, sœur, beaux-frères, belles- Avec la participation des partenaires directeur de la division de l'information entendu l’orchestre d’Ellington lors- Une utopie à venir dont chacune sociaux, de chefs d'entreprise, de hauts qu’il fut réellement parfait, de ses entreprises montrait le sœurs, neveux, nièces, petits-neveux et Michel VIGNERON, fonctionnaires et d'experts. et de l'informatique à l'Unesco. petites-nièces, Jeudi 28 juin : « Quelle langue pour entre 1939 et 1941. Non seulement caractère possible. L’impardonna- architecte DPLG, Le 5 avril 2001, à la Maison de la Les familles Brugère, Darras, Grange, professeur à l'Ecole nationale demain ? », par Bernard Cerquiglini, cela permet de comprendre ce qui ble même. Tant dans l’art heureux chimie (de 9 heures à 19 heures). Maestracci et de Maissin, des beaux-arts, Inscriptions : 01-41-49-04-02 directeur de l'Institut national de la se produit de tranchant dans le jazz du MJQ (de 1951 à la fin des ont le chagrin de faire part de la mort de langue française, vice-président du moderne, avec Kenny Clarke, Par- années 1980), de ce bonheur qu’on nous a quittés jeudi 29 mars 2001. Conseil supérieur de la langue française. ker, Gillespie ou Miles. Mais encore essaya de ne pas lui passer mais Henriette BRUGÈRE, – L'Essca et l'université des sciences Jeudi 5 juillet : « Enseigner la de relativiser » (Le Monde du qui se défendit bien tout seul à née DARRAS, La bénédiction sera célébrée en économiques de Budapest organisent un littérature aujourd'hui », par Jean l'église Saint-Germain-des-Prés, Paris- colloque de management international : Verrier, professeur émérite à l'université 8 novembre 1999). grands coups de talent ; tant dans 6e, ce lundi 2 avril. « Les pays en transition ou en cette stabilité qui ne s’est jamais survenue dans la paix, à son domicile, le Paris-VIII. 31 mars 2001, dans sa quatre-vingt- intégration », dans les locaux de l'Essca, « TREMBLEMENT DE TERRE » dégradée en radotage, ni même en neuvième année. L'inhumation aura lieu dans l'intimité à Angers, le jeudi 29 et le vendredi Curieusement, c’est en France fatigue, que dans la longévité de aux Pradeaux (Puy-de-Dôme). 30 novembre 2001. Conception et animation des deux cycles : Bernadette Bricout, qu’il apprend, de la bouche de Ken- John Lewis – de la naissance du Janos Kornaï, professeur à l'université Une cérémonie religieuse sera Cet avis tient lieu de faire-part. Harvard, Wladimir Andreff, professeur à professeur à l'université ny, qu’une révolution musicale est jazz à ses deux derniers albums en célébrée le mardi 3 avril, à 14 h 30, dans l'université Paris-I - Sorbonne, John Paris-VII - Denis-Diderot. en cours : « La première fois que je solo d’une fraîcheur enviable (Evol- sa paroisse, l'église Saint-Gabriel, 5, rue Child, professeur à l'université de Inscription préalable : suis venu en France, c’est en 1944, utions) –, ce qui surprend, dans cet- des Pyrénées, Paris-20e. Anniversaires de décès Birmingham, Marie Lavigne, professeur SCIENCES-PO FORMATION, dans l’armée. J’étais avec Kenny te aisance et cette fluidité en tenue « Qu'est-ce que cette chose-là ? émérite à l'université de Pau, Xavier 215, boulevard Saint-Germain, Clarke. Nous faisions partie d’un ser- de soirée, c’est son égal maintien L'inhumation aura lieu, dans l'intimité – Ce n'est pas une chose. Ça vole. Richet, professeur à l'UMLV, 75007 Paris. familiale, au cimetière de la Chartreuse, interviendront à cette occasion. vice spécial basé près de Rouen, au sommet d’un art qui donnait C'est mon avion. Tél. : 01-44-39-07-55. à Bordeaux (Gironde), aux côtés de Et j'étais fier de lui apprendre que je Les propositions de communication Fax : 01-44-39-07-61. dans un château, à Pavilly. Nous avi- l’impression de se couler dans le volais. doivent parvenir à l'Essca avant le ons en charge les temps morts, le loi- temps sans violence. Comme pour 30 avril. Coût de l'inscription à titre individuel : Pierre BRUGÈRE, Alors il s'écria : 600 francs pour un cycle complet, sir, la relaxation des hommes. (…) en dire le pouls et la tension. – Comment ! tu es tombé du ciel ! www.essca-asso.fr/accueil.htm 1 000 francs pour les deux cycles. Nous procédions par l’art, la musi- Ce qui fait que la disparition de qui y repose depuis le 10 octobre 1978. – Oui, fis-je modestement. que, faisant écouter des bandes et ce vieux monsieur très digne et – Ah ! ça c'est drôle. » Séminaires Roger Fauroux, ancien ministre, Ni fleurs ni couronnes. jouant. En 1948, je suis revenu avec courtois, pour provoquer le cha- Roland REINOLD, COLLÈGE INTERNATIONAL donnera une conférence au Club Valmy le Big Band de Dizzy Gillespie. Dans grin que procure toute mort de DE PHILOSOPHIE sur le thème « Etat et société » lors d'un Des dons souhaités à l'Association lequel je remplace Thelonious ceux qu’on aime, ne laisse ni né le 26 novembre 1936, à Colmar dîner-débat, mardi 3 avril 2001, ATD Quart-Monde. Monk. L’orchestre, vous le savez, désemparé, ni effondré, mais très (Alsace), mort le 3 avril 1983, à Canton Conférence à 20 heures, au restaurant du Sénat, Mary Douglas : « An anthropologist palais du Luxembourg,15 ter, rue provoqua partout, en particulier à doucement, très profondément (Chine). 63, rue de Lagny, re-reads Leviticus » de Vaugirard, Paris-6e. Pleyel, un tremblement de terre. ému devant une course si bien rem- 75020 Paris. Que ceux qui l'ont aimé se sous la responsabilité de Michèle Sinapi. P.A.F. Contacts : 06-08-70-39-58. Mais l’image qui me reste, c’est cet- plie jusqu’au bout. Ce sera bien 48, rue de Chalais, souviennent. 5 avril, 17 h 30-20 heures, salle F.- te tournée qui, partie de Scandina- sûr sa dernière offrande à ce mon- 94240 L'Haÿ-les-Roses. Billetdoux, Société des gens de lettres de vie, traversait le Danemark, l’Alle- de qu’en fin de compte il aura 16, rue Mounet-Sully, France, hôtel de Massa, 38, rue du Diplômes Faubourg-Saint-Jacques, Paris. magne, la Belgique, le nord de la assez aimé pour essayer de nous le 75020 Paris. Madeleine DESS entrepreneuriat, universités du Littoral et de Picardie. France, autant dire un champ de rendre moins insupportable. En SCHWARZENBERG L'accès à toutes les activités du ruines et des paysages désolés. » smoking ? « Mais c’était une simple Collège est libre et gratuit (dans la Formation à la création d'entreprise nous a quittés, il y a quatre ans, le On ne peut plus se représenter question de dignité. Louis Arms- limite des places disponibles). et à la gestion territoriale. SOUTENANCES DE THÈSE 2 avril 1997. Dépôt des dossiers : 8 juillet 2001. aujourd’hui le bouleversement trong et Duke Ellington ne se sont Renseignements sur salles, répondeur : 01-44-41-46-85. Autres [email protected] que ce nouveau langage, cette nou- jamais présentés autrement devant 85 F TTC - 12,96 E la ligne Que ceux et celles qui l'ont aimée renseignements : 01-44-41-46-80. Tél. : 03-28-23-71-34 velle attitude, contre un art à pei- le public. C’est un point de dignité aient une pensée pour elle. ne émergé et qui est alors loin personnelle, mais également de Tarif étudiants année 2001 Hélène et Gan. encore d’être aimé et reconnu, pro- dignité musicale. Tout doit être fait voquent. Les déchirures. Les hai- pour permettre la concentration, le nes. Que cette destruction nuptia- feeling, la venue de la musique. CARNET DU MONDE le soit le fait d’un prince de la déli- Tout doit venir d’un effacement au TARIFS ANNÉE 2001 - TARIF à la ligne Chaque samedi avec catesse (John Lewis), d’une intelli- profit de la musique. Cela fait qua- gence heureuse (Dizzy Gillespie), tre-vingts ans que la musique est le DÉCÈS, REMERCIEMENTS, AVIS DE MESSE, et d’un simple éblouissant (Charlie cœur de mes jours et mes nuits. Tout ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS 141 F TTC - 21,50 E Parker) reste à jamais son ultime doit être mis en œuvre pour elle. » E mystère. La Toccata for Trumpet de TARIF ABONNÉS 119 F TTC - 18,14 John Aaron Lewis est créée en Francis Marmande NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, MARIAGES, FIANÇAILLES, PACS 0123 600 F TTC - 91,47 E FORFAIT 10 LIGNES Chaque mardi avec TARIF ABONNÉS 491 F TTC - 74,85 E DATÉ DIM./LUNDI FORFAIT 10 LIGNES La ligne suppl. : 60 F TTC - 9,15 E 0123 THÈSES - ÉTUDIANTS : 85 F TTC - 12,96 E DATÉ MERCREDI COLLOQUES - CONFÉRENCES : retrouvez Nous consulter retrouvez m 01.42.17.39.80 + 01.42.17.29.96 Fax : 01.42.17.21.36 e-mail: [email protected] LE MONDE INTERACTIF Les lignes en capitales grasses sont facturées sur la base de LE MONDE TELEVISION deux lignes. Les lignes en blanc sont obligatoires et facturées. 13 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 Les méthodes « douces » de prévention des inondations gagnent du terrain Les départements du bassin hydrographique de l’Oise subissent désormais des inondations à répétition. Afin d’écrêtrer les crues, un chapelet de bassins de « surstockage » va être réalisé, comme dans d’autres régions. Environnement et finances publiques y trouvent leur compte

LONGUEIL-SAINTE-MARIE Longueil-Sainte-Marie (Oise) jus- préfet de la région Ile-de-France, Le site de Longeuil-Sainte-Marie se déverser dans la carrière. Ensui- d’un programme environnemental (Oise) qu’aux dernières élections. En coordonnateur du bassin Seine- préfigure déjà, en partie, cette nou- te, par l’ouverture manuelle de van- ambitieux : limitation de l’urbanisa- de notre envoyé spécial 1995, l’Oise était impétueuse et Normandie (lire ci-dessous), a signé velle approche. Il a été choisi parmi nes situées dans le bassin de stocka- tion dans les zones inondables ; Il ne pleut pas, ce dernier vendre- dévastatrice. Elle charriait des fri- la charte de gestion du risque plusieurs emplacements pour tes- ge, les eaux regagneront la rivière. intégration de la gestion des zones di de mars. Certes, le ciel est chargé gos, des troncs d’arbres et des d’inondations sur les bassins ver- ter l’efficacité du système. A la hau- « Le projet pour les six prochaines humides ; gestions de l’exploita- de lourds nuages, mais une fin de bateaux filaient à la dérive. » Là, sants de l’Aisne et de l’Oise, avec teur de l’écluse de la Verberie, les années est d’atteindre sur ce site une tion des granulats, encourage- semaine sans précipitations a per- rien de tel. Pas de courant, un véri- l’Entente Oise-Aisne, institution de eaux de l’Oise sont séparées, par capacité de stockage d’une dizaine ments à la réalisation de schémas mis à la décrue de continuer lente- table étang. La montée des eaux coopération interdépartementale une bande de terre d’une vingtaine de millions de mètres cubes. » d’aménagement et de gestions des ment ou au moins de stabiliser la résulte des pluies incessantes de qui réunit six conseils généraux de mètres, d’une carrière à ciel eaux (SAGE), etc. situation. Les eaux de l’Oise sont ces huit derniers mois. La crue (Aisne, Ardennes, Marne, Meuse, ouvert d’une superficie de 15 hecta- PROGRAMME ENVIRONNEMENTAL Tournant le dos aux grosses étales. Elles ont pris tranquillement dans ce secteur est la cinquième en Oise, Val-d’Oise), les Voies naviga- res qui peut contenir près d’1 mil- Plus d’une centaine d’aires simi- structures – barrages, lacs réser- possession des rives et des quais, moins d’un siècle et le phénomène bles de France (VNF) et l’agence de lion de mètres cubes d’eau. laires de stockage, d’une contenan- voirs… –, cette gestion des crues, isolant de la terre ferme le poste de s’accélère : après 1910 et 1926, l’eau Seine-Normandie. Projet pha- « Ce site sur la commune de Lon- ce de 300 000 à 5 000 00 de mètres beaucoup moins coûteuse et plus surveillance de l’écluse 2 de Verbe- l’Oise est sortie par trois fois de re : réaliser des aires de stockage, gueil-Sainte-Marie est exceptionnel, cube d’eau, sont prévues dans le respectueuse de l’environnement, rie, au sud de Compiègne. Tout son lit en moins de sept ans, dans ou de « surstockage », tout le long précise Daniel Berthery, directeur contrat de plan 2000-2006, le long commence à se développer dans près, la voie rapide qui relie l’A1 à la période récente des différents cours d’eau des bas- de l’Entente Aisne-Oise et maître de l’Oise, de l’Aisne, de l’Aire et de de nombreuses régions. Dans l’Est, Compiègne est entourée d’eau. Il (1993-1995-2001). Les crues de sins de l’Aisne et de l’Oise. Il s’agit, d’œuvre de la charte, par la qualité leurs affluents. Le projet des aires le conseil général du Territoire de n’y a aucune navigation sur l’Oise 1993 et 1995, parmi les plus violen- lors de la montée des eaux, de de son sable argileux et surtout de stockages (177 millions de Belfort vient de lancer un chantier depuis plus d’une semaine. tes, ont provoqué une prise de ralentir l’onde de crue, en l’écrê- imperméable qui lui assure une étan- francs pour l’ensemble du bassin, de maîtrise des inondations sur le « Chaque crue à son originalité, conscience des pouvoirs publics. tant dans des bassins, à proximité chéité parfaite.» dont 30 millions pour le site de Lon- bassin de la rivière la Savoureuse. indique Adrien Delarue, maire de Le 8 janvier, Jean-Pierre Duport, des cours d’eau. Lors de la crue, les eaux viennent gueil-Sainte-Marie), s’accompagne Le dispositif, qui doit être opéra- tionnel à l’automne, comprend la création de neuf bassins de réten- La gestion de l’eau tion. Ils pourront écrêter plus de Six grands bassins hydrographiques 2 millions de mètres cubes d’eau. Trois organismes sont impliqués Dans l’Ouest, ce système est, par dans la gestion de l’eau LUTTER contre l’érosion, soutenir les étia- paux pollueurs. Le projet de loi de la ministre tion gère quatre barrages-réservoirs : Panneciè- exemple, appliqué près de Coulai- et la prévision des inondations ges, prévenir les catastrophes naturelles et les de l’environnement sur l’eau est actuellement re (Yonne), Orient (Seine), Der-Chantecoq nes (Sarthe), avec en prime des en Ile-de-France : risques d’inondations ou la sécheresse : ces soumis à l’arbitrage de Lionel Jospin. (Marne), Amance et Temple (Aube). Il s’agit aménagements paysagers (Le Mon- b Diren. La direction régionale objectifs de maîtrise de l’eau sont désormais « Nous sommes la seule instance qui permet d’assurer la protection de la région parisienne de du 30 mars). En Maine-et-Loire, de l’environnement abordés à travers une approche unique, à de faire le lien entre l’amont et l’aval », assure contre les inondations de la Seine et de la Mar- les crues de l’Oudon pourraient, Ile-de-France-bassin l’échelle géographique, de chaque grande uni- Pierre-Alain Roche, directeur de l’agence Sei- ne, mais aussi d’assurer un débit suffisant en elles aussi, être ainsi écrêtées dans Seine-Normandie est un service té hydrographique : il s’agit de prendre en ne-Normandie, qui a recommandé dans sa période de sécheresse. « Une des priorités est la région de Segré : depuis 1995, la déconcentré du ministère compte l’ensemble des grands bassins versants zone d’action, à travers le schéma directeur d’agir sur l’Yonne, encore très mal domptée », ville connaît au moins une crue par de l’aménagement du territoire et d’étudier la rivière et ses affluents, de leurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage, explique Jean-Louis Rizzoli, chef des services hiver. En concertation avec le syndi- et de l’environnement. sources à son embouchure. instauré par la loi sur l’eau de 1992), plusieurs techniques de l’IIBRBS. Les problèmes liés aux cat de bassin et les différents b IIBRBS. L’institution La gestion de l’eau est organisée en six orientations pour prévenir les inondations. crues ne peuvent plus être résolus, indi- acteurs, le sous-préfet – de préfé- interdépartementale bassins hydrographiques, dans lesquels les que-t-il, « de façon sectorielle et séparément les rence à « un projet [de barrage qu’il des barrages-réservoirs du bassin agences de l’eau – établissements publics et ZONE DE SURSTOCKAGE EN AMONT DE PARIS uns des autres mais au travers d’une vision globa- jugeait] monolithique, inadapté et de la Seine ou grands lacs de partenaires financiers incontournables – asso- L’agence a cofinancé une étude pour mieux le intégrant tous les paramètres ». trop cher » – a passé des conven- Seine a pour rôle de prévenir les cient élus, usagers et représentants de l’admi- connaître les crues du bassin et leurs consé- La direction régionale de l’environnement tions avec les propriétaires de trois inondations et d’assurer un étiage nistration. Les agences perçoivent des rede- quences socio-économiques. Elle doit financer (Diren) est chargée auprès du préfet de région, étangs, qui ont constitué des bas- suffisant en période de sécheresse vances auprès des usagers, en théorie selon le une étude de faisabilité d’une zone de sursto- coordonnateur de bassin, d’animer et de coor- sins tampons lors des deux derniè- grâce à quatre lacs artificiels. principe « pollueur-payeur », qu’elles doivent ckage en amont de Paris. donner la politique de l’Etat. Elle gère et exploi- res crues et permis d’écrêter la b AESN. L’Agence de l’eau redistribuer sous forme de subventions et de Créée en 1969, l’Institution interdépartemen- te un important réseau hydrographique, assu- vague d’une dizaine de centimè- Seine-Normandie est un prêts à taux zéro pour des travaux destinés à tale des barrages-réservoirs du bassin de la Sei- rant la surveillance des niveaux et des débits tres. établissement public. Sa mission : mieux gérer les ressources et à lutter contre ne (IIBRBS, ou Grands Lacs de Seine) est un au travers d’une centaine de stations sur la Sei- financer les ouvrages qui visent les pollutions. Dominique Voynet voudrait établissement public qui regroupe les départe- ne et ses principaux affluents franciliens. Dominique Buffier à préserver les ressources en eau augmenter considérablement la contribution ments de Paris, des Hauts-de-Seine, de la Sei- (avec Vincent Boucault et à lutter contre les pollutions. des agriculteurs, désormais au rang des princi- ne-Saint-Denis et du Val-de-Marne. L’institu- Ali Habib en Maine-et-Loire) 14 / LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 HORIZONS REPORTAGE « Tue-nous et suicide-toi » A menace est restée sa Vucinic, et le général livre par Il a gagné cette bataille-là, et la Ser- suspendue dans la Notre envoyé ailleurs au chef paramilitaire les clés bie a évité de justesse une crise poli- nuit de Dedinje, sus- des portails et des postes de contrô- tique. Dans un communiqué publié pendue à ces cinq cla- spécial le du parc et de la villa. Selon le plus tard, le premier ministre préci- quements secs de ministre de l’intérieur, Dusan Miha- se que les soldats ont « systémati- coups de revolver raconte jlovic, « Slobo » clame aux officiers quement entravé » l’action de la poli- tirés rageusement de police qu’il « n’ira pas en prison ce, en « apportant un soutien ouvert par sa fille, Marija. les deux vivant ». aux civils armés et à la garde person- Slobodan Milosevic Le premier ministre, Zoran Djind- nelle de M. Milosevic ». Dusan Miha- ne s’est pas suicidé. dernières jic, et le ministre de l’intérieur déci- jlovic enfonce le clou en affirmant LA 4 h 50, dimanche 1er avril, cinq dent alors de reporter l’attaque et que « l’armée a obéi aux ordres » voitures aux vitres teintées – trois nuits de convoquer une réunion de crise. des mercenaires de Dedinje. L’ar- limousines encadrées de deux jeeps Y participent le président yougosla- mée est humiliée, le président Kos- des forces spéciales de la police – de Slobodan ve, Vojislav Kostunica, le chef d’état- tunica fragilisé. Il n’y aura ensuite ont quitté la villa où le clan Milose- major de l’armée, le général Neboj- plus aucun commentaire sur les fric- vic et ses sbires étaient retranchés. Milosevic sa Pavkovic, et les ministres des gou- tions au sein du pouvoir yougo- Le dictateur national-socialiste ser- vernements yougoslave et serbe. Le slave. be, écarté du pouvoir le 5 octobre dans sa villa chef de l’Etat, qui est revenu dans la L’éventualité d’un nouvel assaut 2000, venait d’accepter sa reddition. nuit de Genève, s’insurge contre des commandos est toutefois écar- Le dénouement de trente-six heu- de Dedinje. une opération de police « illégale ». tée dans l’immédiat. Chacun veut res de siège et de tractations a failli APTN/AP M. Kostunica, qui a peu de pouvoir éviter que le sang soit versé. A être sanglant ; il eut indéniable- De haut en bas, le film de la nuit du samedi 31 mars Drame constitutionnel, hormis le comman- Dedinje, plus de mille partisans du ment un parfum de drame. Slobo- au dimanche 1er avril : Slobodan Milosevic salue ses dement suprême des forces armées SPS et de la JUL ont rejoint, au fil de dan Milosevic, après avoir prévenu partisans, massés devant sa résidence. La police serbe disperse familial, yougoslaves, était-il prévenu de l’as- la journée, les allées ombragées. La qu’il ne se laisserait pas emprison- les manifestants pour laisser le passage aux unités spéciales. saut ordonné par M. Djindjic, police intervient à diverses reprises ner vivant, après avoir menacé de Les policiers tentent d’investir la villa, mais doivent, menaces M. Mihajlovic et ce gouvernement pour les maintenir à cinq cents se suicider et d’éliminer sa famille, a face à des tirs nourris, se réfugier dans la maison du gardien. de la République de Serbie qui mètres de la villa, ainsi que pour pris la décision de suivre Cedomir de tuerie détient le véritable pouvoir dans le chasser des supporteurs de football Jovanovic, l’émissaire du premier pays ? Apparemment non. Il est surexcités qui veulent affronter la ministre Zoran Djindjic, et les offi- et de suicide, furieux. « garde populaire ». De brefs ciers de police. Sa fille a alors bran- Vojislav Kostunica n’a jamais affrontements ont lieu à coups de di une arme. « Papa, ne te rends échanges caché qu’il refusait une « justice barres de fer et de lancers de pas ! a supplié Marija. Tue-nous, révolutionnaire », a toujours traité cailloux. Une seconde nuit d’attente maman et moi, et suicide-toi ! » de coups avec égard un Slobodan Milosevic commence sur les hauteurs chics de Apparemment résigné à ne pas qu’il a rencontré deux fois depuis sa Belgrade. mener à bout cette folie milosevi- de feu et chute, et paraît énervé que le gou- Les rumeurs les plus folles, com- cienne – enfant, « Slobo » a vécu le vernement cède à l’ultimatum amé- me durant la première nuit, agitent suicide de son père et de sa mère –, négociations ricain, qui exigeait des change- les journalistes serbes. Mira Marko- l’empereur déchu de Serbie s’est ments radicaux en Serbie d’ici au vic aurait eu un accident cardiaque ; glissé dans la limousine de la défai- politiques, 31 mars, sous peine d’annuler une le clan Milosevic aurait tenté de te. Sortant sur le pas de la porte, promesse d’aide économique de s’enfuir par l’un des tunnels souter- Marija a tiré cinq balles en direction jusqu’à 100 millions de dollars. Et, du côté rains que Tito avait fait creuser sous de Cedomir Jovanovic, sans l’attein- de l’armée, le tableau demeure très la résidence d’Etat ; le président dre. Ainsi se sont achevées treize la reddition flou. Le général Pavkovic ne Kostunica serait en train de négo- années de guerre, de sang et de lar- dément pas clairement que l’unité cier lui-même la reddition de « Slo- mes, treize années de mensonges et du général Milenkovic ait résisté bo ». Des tractations sont menées de lâcheté. Slobodan Milosevic sur ordre de la présidence ou de par Cedomir Jovanovic, un ancien pénétrait, vingt minutes plus tard, l’état-major. Zoran Djindjic et chef du mouvement étudiant Otpor KOCA SULEMANOVIC/AFP dans la prison de la rue Bacvanska, (Résistance) et homme de confian- brisé, et vivant. ce de Zoran Djindjic, en présence Retour sur trente-six heures de Branislav Ivkovic, le député qui, d’une tragédie à l’antique. Une tra- la veille, avait donné l’alerte. Dans gédie serbe. L’histoire débute avec le salon de la villa, il y a Slobodan Branislav Ivkovic, le chef de file du Milosevic, sa femme Mira, sa fille Parti socialiste de Serbie (SPS) au Marija et le chef de la sécurité, Sene- Parlement. Il fait irruption vendredi sa Vucinic. Sa belle-fille Milica et en pleine réunion des parlementai- son petit-fils Marko sont invisibles. res, qui travaillent sur des amende- ments au budget. Il annonce que IRA et Marija ont visible- des jeeps de la police et une ambu- ment les nerfs à vif. Marija lance sont stationnées à Dedinje, Minsulte les policiers. « Slo- près du Musée du 25-Mai, en con- bo » lui-même est agité. Armé d’un trebas de la résidence de Slobodan pistolet, il menace de tuer tout le Milosevic. Aussitôt, les députés du monde, puis lui-même. La rumeur SPS quittent l’Assemblée et font d’un assaut inévitable parvient jus- route vers la colline élégante et boi- qu’aux cordons de police qui sée, là où ont vécu des générations veillent aux alentours. Finalement, de dignitaires yougoslaves et ser- Slobodan Milosevic accepte de sui- bes. Ils appellent à la rescousse vre ses assaillants, après avoir posé MIKICA PETROVIC/AP MIKICA PETROVIC/AP leurs militants, qui viennent renfor- trois conditions au négociateur du cer les rangs de la « garde populai- Ci-dessus : Vojislav gouvernement : l’assurance d’avoir re », ces quelques vieux ouvriers et Kostunica donne le feu vert un procès équitable et non pas poli- paysans qui veillent chaque jour aux forces de police pour tique, la promesse que cette arresta- devant la maison de « Slobo-slobo- arrêter Slobodan Milosevic. tion n’était pas liée à une extradi- da »–« Slobo-liberté » –, comme Ci-contre : Milosevic, arrêté tion immédiate vers La Haye, et le on l’appelait à la fin des années au matin du dimanche droit de recevoir quotidiennement 1980, lors de sa marche triomphale 1er avril, quitte sa résidence en prison la visite de Mira vers le pouvoir. Les journalistes, pré- dans une voiture de la police. Markovic. venus de l’incident au Parlement, Ci-dessous, son avocat répond « Papa, ne te rends pas ! Tue- débarquent aussi. Et, effective- aux journalistes massés nous, maman et moi, et suicide- ment, des unités des commandos devant la prison centrale. toi ! » Le cri d’une Marija, que l’on de choc de la police sont postées à sait depuis des années aussi fragile cinquante mètres de la villa. Cal- psychologiquement que sa mère, mes, presque amusés par le remue- ne rencontre pas d’écho. « Slobo, ménage, ils ne sortent pas des jeeps sauve la Serbie, suicide-toi ! », noires. criaient les jeunes d’Otpor à La soirée est aussi paisible à l’automne 2000 et les supporteurs Dedinje qu’elle est agitée dans les de football samedi soir. salles de rédaction belgradoises. Slobodan Milosevic a disparu Des conseillers ministériels avouent dans la nuit. Inculpé pour « associa- à demi-mot qu’une arrestation est tion de malfaiteurs » et « détourne- imminente. Branislav Ivkovic, qui ment de fonds », il va devoir répon- fait des allers-retours entre le salon dre de délits financiers en Serbie, des Milosevic et le portail, dément avant d’être un jour, si Belgrade formellement. Les coups de théâtre reconnaît les règles de la justice se succèdent. « Slobo » serait au internationale, convoqué à La Haye palais de justice, en état d’arresta- et jugé pour ses véritables crimes, tion – ce fut une diversion pour atti- ces « crimes contre l’humanité »per- JACK GUEZ/AFP MILAN RASIC/AP rer les journalistes loin de Dedinje. pétrés de Vukovar à Srebrenica, de Puis Slobodan Milosevic apparaît blessure que des nez tordus et des L’heure de l’extrême-onction goslave (JUL) de Mira Markovic, Dusan Mihajlovic s’offusquent à Sarajevo à la Drenica kosovare. sur le seuil de sa maison et salue ses lèvres endolories, les policiers ayant n’est pourtant pas arrivée, car l’atta- l’épouse de Slobodan Milosevic, qui leur tour, et réclament l’avis des « Slobo-sloboda », héros de la partisans. Serein, il raconte à une reçu l’ordre d’agir « en douceur ». que échoue. Dès qu’ils atterrissent mènent la riposte. Ils sont puissam- ministres présents. Un tour de table pire renaissance qu’ait connue la station de radio qu’il « boit le café Les gardiens du temple sont écar- de l’autre côté du portail, les poli- ment armés – après la reddition, les montre que les dirigeants, y com- Serbie moderne au cours de son his- avec des camarades et regarde les tés, la voie est libre. ciers sont pris au piège de violents policiers découvriront des caisses pris ceux des instances fédérales, toire, idole de son peuple avant nouvelles à la télévision ». Ses fidèles L’arrivée brutale d’un fourgon tirs de barrage. Deux d’entre eux de munitions et des explosifs en sont favorables à une arrestation de d’en devenir le tyran haï, aura mené sont désormais cinq cents à Dedin- blanc et de jeeps noires, à trois heu- sont blessés. Leurs compagnons se stock suffisant pour tenir un siège. Slobodan Milosevic. A ce moment- ces trente-six heures de bras de fer je, et sont rejoints par de patibulai- res du matin, sonne le glas d’une retranchent dans la maisonnette du Et, étonnamment, ils sont soutenus là, Vojislav Kostunica affirme se comme il a conduit la Serbie depuis res gaillards du service d’ordre du certaine Serbie. Un commando gardien de la villa, avant de se dis- par les militaires, bien que ces der- « ranger à l’avis de la majorité »et treize ans. Combatif, mais sans SPS. armé et masqué surgit. Tandis que perser prudemment dans le parc. niers ne participent pas directe- annonce qu’il va parler à la presse panache, provocateur, mais lâche, Tandis que les Etats-Unis confir- les hommes des forces spéciales de ment à la bataille. au nom de tous. cédant toujours à la fin. Le contrai- ment l’arrestation de leur bête la police escaladent un portail, c’est LOBODAN MILOSEVIC est Après quinze minutes de rafales Les mots sont précis, ciselés. re du brillant joueur de poker qu’op- noire, que le mystère s’épaissit un peu le mythe Milosevic, le gardé à la fois par les merce- croisées de kalachnikovs, le silence « Personne n’est intouchable, person- posants politiques serbes et diplo- autour du sort de l’ancien prési- mythe de Dedinje, le mythe du pou- Snaires de Senesa Vucinic, des plane à nouveau sur Dedinje. Des ne n’est au-dessus des lois. » La décla- mates occidentaux ont décrit, cru dent, un bataillon de la police anti- voir, qui s’écroule. Les rafales de vétérans des unités paramilitaires discussions ont immédiatement ration publique de Vojislav Kostuni- devoir craindre, et parfois intime- émeute arrive d’un pas cadencé. kalachnikovs, autant que les cris de des guerres de Croatie, de Bosnie- lieu entre des officiers de la police ca, qui est diamétralement opposée ment admiré, durant une décennie Les hommes prennent position joie du 5 octobre, marquent l’enter- Herzégovine et du Kosovo, et par et de l’armée. Le général Milenko- à son attitude durant la réunion, est tragique. Slobodan Milosevic a quit- devant les portails verts de la villa, rement d’une décennie de dictatu- une unité de l’armée yougoslave vic accepte de soutenir les forces de un feu vert aux forces de police té Dedinje, son royaume, son après une brève bataille avec la re. La Serbie entière verra ces ima- commandée par le général Senta l’ordre et ordonne le départ de son pour arrêter Slobodan Milosevic. bateau ivre, en vaincu. « garde populaire ». Une bataille à ges, moins d’une heure plus tard, à Milenkovic. Ce sont les hommes de unité. Mais des soldats désobéis- Debout à côté du président, Zoran mains nues, qui s’achève sans autre la télévision. Vucinic, payés par la Gauche you- sent, se placent au service de Sene- Djindjic affiche un sourire radieux. Rémy Ourdan 16 / LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 HORIZONS-DOCUMENTS Les crimes de Milosevic au Kosovo

tité. Ils ont ensuite été emmenés vers Prizren et contraints de approximativement quarante-cinq Albanais du Kosovo dans CHEFS D’ACCUSATION 1-4 Le Tribunal gagner la frontière albanaise. Racak et ses environs. (La liste des personnes tuées figure en Le 25 mars 1999, un groupe d’Albanais du Kosovo s’est réfu- annexe A.) CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ, VIOLATION DES pénal gié dans la montagne près du village de Nagafc. Ils fuyaient les b. Le 25 mars 1999 ou à proximité de cette date, les forces de attaques contre les villages voisins. Les forces de la RFY et de la RFY et de la Serbie ont attaqué le village de Bela Crkva LOIS ET COUTUMES DE GUERRE international la Serbie les ont encerclés. Le lendemain, les huit mille Alba- (commune d’Orahovac). Un grand nombre d’habitants de nais qui avaient fui dans la montagne ont dû gagner une école Bela Crkva ont fui en suivant le lit d’un cours d’eau et ont trou- 90. A partir de janvier 1999 et jusqu’à la date de cette incul- pour la située dans le voisinage, avant d’être dispersés de force dans vé refuge sous un pont de chemin de fer. Tandis que d’autres pation, Slobodan Milosevic, Milan Milutinovic, Nikola Saino- les villages des environs. Après trois ou quatre jours, les forces arrivaient au pont, une patrouille de police serbe a ouvert le vic, Dragoljub Ojdanic et Vlajko Stojiljkovic ont planifié, pro- Yougoslavie de la RFY et de la Serbie ont investi ces villages et, maison feu, tuant douze personnes, parmi lesquelles dix étaient des voqué, ordonné, engagé, et d’autre manière aidé et encouragé après maison, ont contraint les occupants à quitter les lieux. femmes et des enfants. Les policiers ont ensuite donné l’ordre une campagne de terreur et de violences dirigée contre les (TPIY) réclame Pour finir, les habitants des villages ont été ramenés de force aux personnes qui se cachaient de sortir du lit du cours d’eau, civils kosovars albanais vivant au Kosovo au sein de la Républi- chez eux et ont reçu l’ordre de ne pas bouger. Ceux qui ne pou- et ils ont séparé les hommes des femmes et des jeunes que fédérale de Yougoslavie (RFY). Slobodan vaient pas entrer dans les maisons ont dû attendre dans les voi- enfants. Puis ils ont fait se déshabiller les hommes et se sont tures et les tracteurs garés à proximité. Le 2 avril 1999, les for- emparés de tous leurs objets de valeur. Les femmes et les 91. La campagne a été conduite par les forces de la RFY et Milosevic. ces de la RFY et de la Serbie ont commencé à pilonner les villa- enfants ont été renvoyés. Le médecin du village, qui tentait de de la Serbie agissant sous la direction, avec les encourage- ges, tuant un certain nombre de personnes qui dormaient traiter avec le chef de la police, a été abattu, de même que son ments et le soutien de Slobodan Milosevic, Milan Milutinovic, Il demande aux dans les tracteurs et les voitures. Les survivants sont partis neveu. Les hommes ont ensuite reçu l’ordre de retourner dans Nikola Sainovic, Dragoljub Ojdanic et Vlajko Stojiljkovic. Les vers la frontière albanaise. (…) Arrivés à la frontière, tous leurs le lit du cours d’eau, où la police a ouvert le feu, tuant quelque opérations ont été engagées avec pour objectif de déplacer autorités de papiers d’identité ont été saisis. soixante- cinq Albanais du Kosovo. (La liste des personnes une partie importante de la population albanaise hors du e. Pec : les 27 et 28 mars 1999, dans la ville de Pec, les forces tuées dont on connaît le nom figure en annexe B.) Kosovo dans le but d’assurer le contrôle serbe permanent sur Belgrade de lui de la RFY et de la Serbie sont allées de maison en maison, for- c. Le 25 mars 1999 ou à proximité de cette date, les villages la province. Pour atteindre cet objectif, les forces de la RFY et çant les Albanais du Kosovo à quitter les lieux. Certaines mai- de Velika Krusa et Mali Krusa (commune d’Orahovac) ont de la Serbie, agissant de concert, se sont engagées dans des livrer l’ancien sons ont été incendiées et des habitants tués. Des soldats et la été attaqués par les forces de la RFY et de la Serbie. Au matin opérations bien planifiées et coordonnées comme il est décrit police étaient postés le long des rues afin de diriger les Alba- du 26 mars 1999 ou à proximité de cette date, les policiers ser- plus bas, aux paragraphes 92 à 98. président nais du Kosovo vers le centre de la ville. Là, ceux qui n’avaient bes ont repéré les personnes réfugiées dans la forêt. Ils ont pas de voiture ou de véhicule ont dû monter dans des autocars donné l’ordre aux femmes et aux jeunes enfants de quitter les 92. Les forces de la RFY et de la Serbie ont de manière systé- serbe. Le TPIY ou des camions pour être conduits à la ville de Prizren. A la sor- lieux et de se rendre en Albanie. Ils ont ensuite fouillé les bois matique expulsé par la force et déplacé à l’intérieur du territoi- tie de Prizren, les Albanais du Kosovo ont été contraints de à la recherche des hommes et des garçons, ils leur ont pris re des centaines de milliers d’Albanais du Kosovo. Elles ont à l’a inculpé, en parcourir à pied les 40 kilomètres qui les séparaient de la fron- leurs papiers d’identité, puis les ont conduit jusqu’à une mai- dessein créé un climat de peur et d’oppression en usant de la tière albanaise, où ils ont reçu l’ordre de remettre leurs son inhabitée entre la forêt et Mali Krusa. Là, les policiers ont force, de menaces et d’actes de violence. mai 1999, de papiers d’identité aux policiers serbes. ouvert le feu sur eux. Après plusieurs minutes de fusillade, ils f. Pristina : le 1er avril 1999 ou à proximité de cette date, la ont recouvert les corps de foin et y ont mis le feu. Cent cinq 93. Partout au Kosovo, les forces de la RFY et de la Serbie crime contre police serbe a pénétré dans les maisons des Kosovars albanais Albanais du Kosovo environ, hommes et garçons, ont été tués. ont pillé les biens privés et commerciaux appartenant aux de la ville de Pristina et a contraint leurs habitants à quitter les (Les personnes tuées dont on connaît le nom figurent sur la lis- Albanais du Kosovo chassés de leurs habitations. Des poli- l’humanité lieux en quelques minutes. Lors de ces expulsions, des person- te C en annexe.) ciers, des soldats et des officiers de l’armée ont pratiqué en nes ont été tuées. (…) Des centaines d’Albanais de souche, gui- d. Dans la soirée du 26 mars 1999 ou à proximité de cette série les fouilles, usé de menaces et d’actes de violence pour pour les dés par la police serbe postée à toutes les intersections, se sont date, dans la ville de Jakovica, des Serbes en armes ont fait dépouiller les Albanais du Kosovo de l’argent et des objets de regroupés à la gare, où ils ont été embarqués dans des trains et irruption dans une maison de la rue Ymer Grezda. Les femmes valeur en leur possession. (…) exactions des autocars bondés après une longue attente sans que ni et les enfants ont été séparés des hommes, puis envoyés à l’éta- nourriture ni eau aient été distribuées. (…) Durant le voyage, ge. Les Serbes en armes ont ensuite abattu les six hommes 94. Partout au Kosovo, les forces de la RFY et de la Serbie se commises nombre d’entre eux ont eu leurs papiers d’identité confisqués. albanais du Kosovo qui se trouvaient dans la maison. (Les sont engagées dans une campagne systématique de destruc- (…) noms des tués figurent sur la liste D en annexe.) tion des biens appartenant aux civils albanais du Kosovo. Ceci au Kosovo. g. Prizren : le 25 mars 1999, le village de Pirana a été encer- e. Le 27 mars 1999 ou à proximité de cette date, au matin, a été obtenu par les tirs nourris d’obus sur les villes et les villa- clé par des tanks et divers véhicules militaires des forces de la les forces de la RFY et de la Serbie ont attaqué le village de ges ; l’incendie des maisons, des fermes et des entreprises ; et Le TPIY met, RFY et de la Serbie. Le village a été pilonné et plusieurs habi- Crkolez (commune d’Istok). Elles ont tiré sur les maisons et la destruction des biens personnels. (…) tants ont été tués. Puis la police est entrée dans le village et a sur leurs habitants qui tentaient de fuir. Huit membres de la en outre, incendié les maisons des Albanais du Kosovo. Après l’attaque, famille de Beke Imeraj ont été chassés de leur habitation et 95. Partout au Kosovo, les forces de la RFY et de la Serbie les survivants ont quitté Pirana en direction des villages voi- abattus devant chez eux. D’autres habitants de Crkolez ont ont harcelé, humilié et avili les civils albanais du Kosovo par la dernière sins. Certains ont fui vers Srbica, où ils ont été tués ou blessés été tués dans leur maison et dans le lit d’un cours d’eau non des mauvais traitements et des insultes. Elles ont en permanen- par des tireurs embusqués. Les forces serbes ont ensuite lancé loin du village. En tout, les forces de la RFY et de la Serbie ont ce soumis les Albanais du Kosovo à des affronts, injures racia- main à un une offensive dans la région de Srbica et ont pilonné les villa- tué approximativement vingt Albanais de Crkolez. (Les person- les, actes dégradants, coups et autres formes de sévices à carac- ges de Reti e Utlet, Reti et Randobrava, dont les habitants alba- nes tuées dont on connaît le nom figurent sur la liste E en tère racial, religieux et politique. deuxième acte nais ont été chassés et envoyés vers la frontière albanaise. (…) annexe.) h. Srbica : le 25 mars 1999 ou à proximité de cette date, les f. Le 27 mars 1999 ou à proximité de cette date, les forces de 96. Partout au Kosovo, les forces de la RFY et de la Serbie d’accusation villages de Vojnik, Lecina, Klladernica, Turiqevc Broje et Izbica la RFY et de la Serbie ont attaqué le village d' Izbica (commu- ont systématiquement saisi et détruit les papiers d’identité et ont été détruits par des tirs de mortier et des incendies. Quel- ne de Srbica). Plusieurs milliers de ses habitants ont trouvé les permis de circulation des véhicules appartenant aux civils qui incriminera que 4 500 Albanais de ces villages se sont regroupés près d’Izbi- refuge dans une prairie voisine. Le 28 mars 1999 ou à proximi- albanais du Kosovo (…) afin d’effacer toute trace de leur pré- ca, où les forces de la RFY et de la Serbie se sont emparées de té de cette date, les forces de la RFY et de la Serbie ont encer- sence au Kosovo et de leur refuser le droit de rentrer chez eux. Milosevic pour leur argent et ont séparé les hommes des femmes et des clé les fuyards et exigé de l’argent. Puis les hommes ont été enfants. Un grand nombre d’hommes ont été tués. Les fem- séparés des femmes et des jeunes enfants, avant d’être divisés 97. A partir du 1er janvier 1999 ou à proximité de cette date, les horreurs mes et les enfants ont été emmenés vers Vojnik puis vers la en deux groupes, dont l’un a été conduit sur une colline pro- et jusqu’au jour de cette inculpation, les forces de la RFY et de frontière albanaise. che, et l’autre dans le lit d’un cours d’eau également voisin. la Serbie, agissant sous la direction, avec les encouragements perpétrées i. Suva Reka : au matin du 25 mars 1999, les forces de la Les hommes des deux groupes ont été abattus, soit approxima- et le soutien de Slobodan Milosevic, Milan Milutinovic, Nikola RFY et de la Serbie ont encerclé la ville de Suva Reka. Les jours tivement cent trente Albanais du Kosovo. (Les personnes Sainovic, Dragoljub Ojdanic et Vlajko Stojiljkovic, ont perpé- en Bosnie. suivants, la police est allée de maison en maison, menaçant tuées dont on connaît les noms figurent sur la liste F en tré les actions décrites aux paragraphes 92 à 96, qui ont résulté leurs habitants kosovars albanais et chassant nombre d’entre annexe.) dans la déportation forcée d’environ 740 000 civils albanais du eux à la pointe de leur arme. Les vieillards, les femmes et les g. Aux premières heures du jour, le 2 avril 1999 ou à proximi- Kosovo. Ces actions ont été menées dans toutes les régions du enfants ont été éloignés par la police, et plusieurs hommes ont té de cette date, la police serbe a lancé une opération contre le Kosovo, et ces moyens et ces méthodes utilisées partout dans été tués par les forces de la RFY et de la Serbie. Les Albanais quartier Qerim de Jakovica. Pendant plusieurs heures, la poli- la province, y compris les communes suivantes : du Kosovo ont été contraints de fuir dans des camions, des ce serbe a pénétré par la force dans les maisons des Albanais a. Jakovica : le 2 avril 1999 ou à proximité de cette date, les tracteurs et des remorques vers la frontière avec l’Albanie. Au du Kosovo, tuant leurs habitants, puis incendiant les bâti- forces de la RFY et de la Serbie ont commencé à chasser les passage de la frontière, tous leurs papiers ont été saisis. ments. Dans un sous-sol de la rue Millosh Gilic, la police serbe habitants de Jakovica. Elles sont entrées dans la ville et, mai- Le 31 mars 1999, environ 80 000 Albanais du Kosovo, dépla- a abattu les vingt occupants d’une maison, avant d’y mettre le son après maison, ont donné l’ordre aux Albanais du Kosovo cés des villages de la commune de Suva Reka, se sont regrou- feu. Dix-neuf étaient des femmes et des enfants. (Les noms de quitter les lieux. Des habitants ont été tués et la plupart pés près de Bellanice. Le lendemain, les forces de la RFY et de des tués figurent sur la liste G en annexe.) menacés de mort. Beaucoup de maisons et de magasins appar- la Serbie ont pilonné Bellanice, forçant ces personnes à fuir tenant à des Albanais du Kosovo ont été incendiés alors que vers la frontière albanaise. Avant de passer la frontière, tous (…) 100. Par ces actes, Slobodan Milosevic, Milan Milutino- ceux qui appartenaient aux Serbes étaient épargnés. Entre le 2 leurs papiers d’identité leur ont été enlevés. vc, Nikola Sainovic, Dragoljub Ojdanic et Vlajko Stojiljkovic et le 4 avril 1999, des milliers d’Albanais du Kosovo vivant à j. Urosevac : entre le 4 et le 14 avril 1999, les forces de la ont planifié, provoqué, ordonné, engagé, et d’autre manière Jakovica et dans les villages voisins ont rejoint un important RFY et de la Serbie ont pilonné les villages de Softaj, Rahovi- aidé et encouragé la conception, la préparation et l’exécution convoi et, à pied, en voiture, camion ou tracteur, se sont ache- ca, Zltara, Pojatista, Komoglava et Sojevo, tuant un certain de : minés vers la frontière avec l’Albanie. (…) Sur la route, la plu- nombre d’habitants. Des véhicules militaires et de la police part ont eu leurs papiers d’identité et leurs plaques d’immatri- sont entrés dans les villages et ont donné l’ordre aux habitants culation saisis. Dans certains cas, des camions de l’armée you- de quitter les lieux. Les soldats et les policiers ont mis le feu goslave ont servi au transport des personnes vers la frontière aux maisons. Les personnes déplacées ont rejoint un convoi se PREMIER CHEF D’ACCUSATION (Déportation) avec l’Albanie. dirigeant vers la frontière macédonienne. Là, tous leurs b. Gnjilane : les forces de la RFY et de la Serbie sont entrées papiers ont été saisis. La déportation constitue un crime contre l’humanité, que dans la ville de Prilepnica le 6 avril 1999 ou à proximité de cet- 98. A partir du 1er janvier 1999 ou à proximité de cette date, punit l’article 5 (d) du statut du Tribunal. te date, et ont donné l’ordre aux habitants de quitter les lieux, et jusqu’au jour de cette inculpa- disant que la ville allait être minée le lendemain. Les habitants Les villages des exactions serbes tion, les forces de la RFY et de la ont tenté de gagner un village, mais la police leur a fait Serbie, agissant sous la direction, rebrousser chemin. Le 13 avril 1999, ils ont été de nouveau avec les encouragements et le DEUXIÈME CHEF D’ACCUSATION (Meurtre) informés que la ville devait être évacuée le lendemain. Au soutien de Slobodan Milosevic, matin, ils sont partis dans un convoi de cinq cents véhicules Milan Milutinovic, Nikola Saino- Le meurtre constitue un crime contre l’humanité, que punit environ qui s’est dirigé vers la frontière macédonienne. Peu Novi Pazar SERBIE vic, Dragoljub Ojdanic et Vlajko l’article 5 (a) du statut du Tribunal. après leur départ, les maisons de Prilepnica ont été incendiées. Stojiljkovic, ont assassiné des cen- Les Albanais d’autres villages de la commune de Gnjilane ont Kosovo taines de civils albanais du Koso- eux aussi été chassés et ont dû rejoindre un autre convoi vers MONTÉNÉGRO vo. Ces actes sont intervenus de Lecita la frontière macédonienne. En chemin, des hommes ont été Rozaje Mitrovica façon systématique et générale TROISIÈME CHEF D’ACCUSATION (Meurtre) Crkolez pris dans le convoi et tués le long de la route. Quand les Alba- Klladernica Izbica dans toute la province du Kosovo X Srbica nais ont atteint la frontière, leurs papiers d’identité ont été X et ont abouti à la mort d’un Le meurtre constitue une violation des lois et coutumes de Vojnik Turiqevc confisqués. PecPec grand nombre d’hommes, de fem- guerre, que punit l’article 3 du statut du Tribunal, et que recon- Broje PRISTINA c. Kosovska Mitrovica : fin mars 1999, les forces de la RFY Glocovac Prilepnica mes et d’enfants. Parmi ces assas- naît l’article 3 (1) (a) (meurtre) des conventions de Genève. et de la Serbie ont commencé à se manifester systématique- Rajak sinats en masse, on relève les Rahovica ment dans la ville de Kosovska Mitrovica. Elles sont entrées Bela Crkva Bellanice faits suivants : X 1 Gnjila dans les maisons des Albanais du Kosovo et ont donné l’ordre Djakovica Orahovac 2 Zitara a. Le 15 janvier 1999 ou à proxi- X 4 3 à leurs habitants de partir sur -le -champ vers la gare routière. Randobrava Reti Suva Urosevac mité de cette date, au petit matin, QUATRIÈME CHEF D’ACCUSATION Certaines maisons ont été incendiées (…). Pendant deux semai- Krusa X Reka Komoglava le village de Racak (commune de Pirana nes, les forces de la RFY et de la Serbie ont continué d’expul- Prizren General Stimlje) a été attaqué par les for- (Persécutions) Prizren Jankovic ser les habitants kosovars albanais de la ville. Les biens leur Morina ces de la RFY et de la Serbie. (…) appartenant ont été détruits. Ce scénario s’est répété dans Les habitants qui tentaient de Les persécutions à caractère politique, racial et religieux Kukës d’autres villages de la commune (…) Tetovo fuir ont été abattus un peu par- constituent un crime contre l’humanité, que punit l’article 5 ALBANIE SKOPJE d. Orahovac : au matin du 25 mars 1999, les forces de la RFY tout dans le village. Un groupe (b) du statut du Tribunal. et de la Serbie ont encerclé le village de Celine à l’aide de tanks d’environ vingt-cinq hommes qui et de véhicules blindés. Après un pilonnage à l’artillerie, les MACÉDOINE tentait de se cacher dans un bâti- Louise Arbour troupes sont entrées dans le village et ont systématiquement 25 km ment a été découvert par la poli- Procureur pillé les maisons. (…) Le 28 mars, des policiers serbes ont forcé ce serbe. Ces hommes ont été 1:Softaj les milliers de personnes qui s’étaient réfugiées dans la forêt à DESTRUCTION DE VILLAGES frappés puis emmenés sur une Le 22 mai 1999 2 : Pojat ET DÉPORTATION DE PERSONNES en sortir. Les civils ont été dirigés vers un village proche, les 3:Sojev colline à proximité, où ils ont été La Haye, Pays-Bas hommes ont été séparés des femmes et ont été battus, X MASSACRES 4 : Celine abattus. En tout, les forces de la dépouillés de leurs objets personnels et de leurs papiers d’iden- RFY et de la Serbie ont tué Traduit de l’anglais par Sylvette Gleize HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / 17

Pour une justice autolimitée par Jean-Yves Le Borgne UELLE que soit la quali- consacré la prééminence du Parle- classement manichéen des fonc- Le monde judiciaire est ainsi par plus obsédé par la liberté individuel- sident ; mais pas la moindre con- té des hommes, ils se lais- ment, tandis qu’en réaction la tions sociales ? Parce que quel- nature en marge de la société dont le et les droits de la défense que par fiance ! ». sent toujours envahir Ve République a instauré une struc- ques élus sont reconnus coupa- il est cependant et paradoxale- l’intérêt social et ses nécessités ». Si la loi, heureusement très pré- Qpar l’esprit des fonctions ture pyramidale dont le chef de bles, faut-il jeter l’opprobre sur les ment une composante nécessaire. Nous sommes nombreux à penser sente, et le garde des sceaux, hélas qu’ils exercent. L’exposé l’Etat est le sommet. Dans cette milliers d’autres qui travaillent, Cette spécificité, incontournable qu’il faut que la loi fixe au juge les enclin à la discrétion, ne devaient dans ces colonnes du point de vue concurrence des pouvoirs, la jus- souvent dans l’ombre, pour l’inté- et regrettable à la fois, pose la limites de son pouvoir, surtout plus constituer la charnière entre de Philippe Bilger, avocat général, tice a longtemps préféré l’absen- rêt général ? Les magistrats, je l’ad- question du lien entre la justice et lorsque celui-ci concerne la liberté le judiciaire et la nation, si une jus- sur l’état et le devenir de la magis- ce, ses membres ayant opté pour mets, sont vertueux ; mais cette la nation. Ce rattachement est de des citoyens. tice débridée avait demain le pou- trature en a été un nouvel exem- la docilité et la quiétude. beauté morale s’inscrit dans une deux sortes. Il est institutionnel, si Notre système de droit écrit, où voir de dire le bien à travers le ple (Le Monde du 21 mars). Ce temps est à l’évidence révo- certaine facilité. Le juge comme le l’on veut bien se souvenir que le la jurisprudence ne doit être qu’in- droit, alors on se situerait dans un Au-delà d’une pratique judiciaire lu. Les magistrats, lassés de tant procureur sont des hommes et des garde des sceaux est le chef du par- terprétation, consacre la préémi- mode de rattachement conflictuel qui lui est propre et que les prati- de décennies de mépris, ont relevé femmes de l’a posteriori.Onne quet et exerce à ce titre – malgré la nence du texte sur l’inspiration, de la justice et de l’Etat. Si ce mou- ciens du droit pénal saluent la tête et revendiquent désormais peut trancher du bien-fondé des crainte frileuse des derniers titulai- même bien-pensante. Que la légis- vement à connotation révolution- depuis longtemps, le magistrat a leur part de puissance démocrati- actes des autres qu’à la condition res du poste – la direction des lation soit une entrave, monsieur naire avait commencé, il serait exprimé une aspiration, partagée que. Faut-il s’en féliciter ? D’un de se tenir en retrait du monde, urgent d’y mettre un terme. La jus- par la majorité du corps, vers tou- point de vue théorique, nous d’être un observateur et de ne pas tice s’est heureusement affirmée jours plus de pouvoir et plus d’in- entrons dans un schéma plus con- se mêler de l’Histoire. Nous sommes nombreux à penser comme un pouvoir propre ; il dépendance. A ce niveau d’abstrac- forme aux pensées des pères de la La morale de celui qui s’abstient serait inquiétant qu’elle se veuille tion, l’inclination peut paraître démocratie. Mais la multiplicité a peu d’occasions de rencontrer qu’il faut que la loi fixe au juge autonome. légitime ; mais si l’on confronte des pouvoirs se limitant l’un des tentations ou des chausse-tra- Tous les pouvoirs sont sous con- l’idée générale à la réalité judiciai- l’autre relève d’une vision intellec- pes. Les magistrats n’ont pas à les limites de son pouvoir, trôle : le législatif et l’exécutif vont re, ce mouvement des esprits méri- tuelle de la société. Tout pouvoir a répondre des décisions qu’ils pren- à échéances régulières présenter te au moins une analyse nuancée, tendance à se vouloir plus fort, nent. C’est une bonne chose : l’ins- surtout lorsque celui-ci concerne leurs bilans et leurs projets à l’élec- si ce n’est une critique inquiète. parce que plus légitime qu’un tauration d’une responsabilité des torat ; le pouvoir judiciaire, lui, Je partage avec M. Bilger l’éton- autre, plus pur, plus respectable. juges aurait tôt fait d’installer un la liberté des citoyens n’est régi et limité dans son action nement de voir les magistrats L’actualité de ces dernières climat de crainte amoindrissant, que par lui-même. Il faut donc que dans la rue alors que l’essentiel, la années illustre le propos dans l’évi- par effet d’autocensure, une indé- les hommes et les femmes qui l’in- restauration d’un véritable pou- dence. Les magistrats inclinent à pendance impérativement néces- poursuites et le maniement de la l’avocat général, sans doute ! Mais carnent se posent sans relâche la voir judiciaire, est aujourd’hui confisquer à leur seul bénéfice saire. Mais surtout l’absence de belle notion d’opportunité. Institu- c’est la condition pour que l’œu- question du possible, du souhaita- acquis. Il était choquant que la jus- l’honnêteté et le goût de servir, confrontation avec la vie quoti- tionnel encore, si l’on rappelle que vre de justice ne soit pas le pro- ble et de l’admissible. L’alternati- tice ait été traitée pendant long- renvoyant les politiques et les dienne, celle des maires, des chefs le juge est la bouche de la loi, qu’il duit de l’arbitraire. Le palais de jus- ve est entre le développement temps comme une administration chefs d’entreprise aux diverses et d’entreprise ou même des tréso- doit appliquer la norme que le Par- tice bruit, comme toutes les mai- sans fin d’un pouvoir dont on veut secondaire de l’Etat, soumise à nombreuses condamnations péna- riers de partis politiques, conduit lement a définie au nom du peu- sons vénérables, d’anecdotes apo- faire qu’il soit politiquement le l’imperium de l’exécutif, plus que les dont les médias font des gor- à percevoir ces derniers avec la ple souverain. cryphes à fort contenu symboli- premier et l’autolimitation, frustra- comme une composante à part ges chaudes et amplifient l’impor- suspicion dégoûtée de celui qui ne On devrait à ce sujet ressentir que. Ainsi, dans des temps déjà toire certes, mais vertueuse, car entière de la trilogie démocratique tance. met pas ses mains dans la vie. La de la stupéfaction à entendre des anciens, où le débat judiciaire ne exercée au nom du respect de rassemblant sur un même plan Aucun analyste raisonnable ne légitimité du regard judiciaire trou- magistrats vilipender le caractère répugnait pas à l’humour teinté l’équilibre démocratique et de la l’exécutif, le législatif et le judiciai- peut soutenir que les magistrats vera sa limite quand on s’aperce- contraignant de la loi. M. Bilger, d’une pointe d’arrogance, un prési- volonté du peuple. re. Toutefois, l’histoire de la Répu- revendiquent à tort une honorabi- vra que celui qui décide, organise, sur ce thème, regrette avec beau- dent invita un avocat à lui faire blique n’a guère illustré l’égalité lité et un dévouement trop long- propose, gagne de l’argent ou des coup de ses collègues que le légis- confiance. L’avocat se leva avec de ces trois pouvoirs. La IIIe et la temps ignorés. Mais faut-il pour électeurs, est peu ou prou tou- lateur ait, dans la loi du 15 juin déférence et lui répondit : «Le Jean-Yves Le Borgne est avo- IVe République ont globalement autant céder à la tentation d’un jours coupable… de vivre. 2000, « exalté un dispositif pénal plus grand respect, monsieur le pré- cat.

Qu’attendons-nous de notre agriculture ? par Joyce Quin ’APPARITION, coup sur nu sans réserve l’introduction turations, qui sont inéluctables et té alimentaire. Cette demande est dront les résultats recherchés. Le les yeux fermés pour des interven- coup, de l’ESB puis de la d’un volet consacré au développe- du reste souhaitables, et que c’est commune à tous les consomma- gouvernement britannique essaie tions qui fossilisent le secteur au fièvre aphteuse fait se mul- ment rural dans l’Agenda 2000 et enfermer les producteurs, y com- teurs européens, et le phénomè- pour sa part d’émettre des lieu de profiter au monde rural et Ltiplier les appels à une sommes le seul pays, avec la Fran- pris ceux que les gouvernements ne de concentration des abattoirs signaux clairs. Le premier minis- à l’ensemble de la société. remise à plat de la politique agri- ce, à avoir usé de la faculté de veulent favoriser, dans un carcan se retrouve dans toute l’Europe. Il tre Tony Blair a énoncé ses volon- Le paradoxe du débat en cole. L’industrialisation de l’agri- réduire les aides européennes à la économique. Les quotas laitiers faut aujourd’hui des vétérinaires tés dans un discours qu’il a pro- cours – en dehors du fait que l’épi- culture est la grande accusée. production pour affecter les cré- n’ont, de fait, pas évité à la Fran- à plein temps pour superviser l’ac- noncé récemment devant le démie est sans doute partie d’une La tendance à la concentra- dits ainsi dégagés aux dispositifs ce de perdre à elle seule 200 000 tivité des abattoirs. Cela coûte de Fonds mondial pour la nature. importation frauduleuse de pro- tion – diminution du nombre d’ex- nationaux d’aide au développe- exploitations laitières depuis leur l’argent et, que la charge en soit Nous voulons voir le monde duits en provenance de pays tiers, ploitations et montée en puissan- ment rural. mise en place en 1984. répercutée sur le prix de la viande rural regorger d’activités. L’agri- qui aurait pu se produire n’impor- ce des grandes – et le productivis- C’est pour aider le monde agri- Si les choix politiques sont diffi- ou sur les recettes fiscales de culture en est certes la clé, mais te où – c’est que l’exploitation où me se manifestent dans toute l’Eu- cole à mieux répondre aux deman- ciles, c’est aussi que les citoyens l’Etat, c’est au bout du compte le elle n’est pas tout : d’autres activi- s’est déclaré le premier foyer relè- rope. Le phénomène n’a rien des des citoyens d’aujourd’hui – à peuvent avoir des demandes con- citoyen qui paie la facture. tés méritent de trouver leur pla- ve plus de l’agriculture tradition- d’étonnant car il s’inscrit dans le leurs attentes de consommateurs, tradictoires. On impute à la dimi- Moins les citoyens accepteront ce. Nous voulons que l’agricultu- nelle que de l’agriculture indus- droit fil de la PAC, conçue à l’ori- de contribuables ou de simples nution du nombre des abattoirs, de débourser au titre des exigen- re respecte l’environnement, trielle. C’est en outre la traçabili- gine pour assurer l’auto-approvi- acteurs de la vie en démocratie – et à l’allongement des trajets qui ces sanitaires, plus les abattoirs prenne soin de ne rien dégrader té nouvelle qu’offrent les métho- sionnement des Européens, au devront en assumer la charge sur et s’attache même si possible à des modernes qui nous a permis lendemain de la guerre. Dès la fin leurs propres bénéfices. Plus ils améliorer l’équilibre naturel. d’identifier les animaux à risque, des années 1970, cette logique Le contribuable ne pourra pas indéfiniment devront réaliser un chiffre d’affai- Nous voulons être extrêmement notamment ceux qui ont été avait fait son temps et la société res important pour pouvoir en rigoureux en matière de protec- exportés chez nos partenaires plaçait des attentes nouvelles mettre la main à la poche les yeux fermés amortir les frais, moins il restera tion animale et de sécurité alimen- européens, beaucoup plus rapide- dans l’agriculture. d’abattoirs susceptibles de répon- taire. C’est bien le moins que puis- ment que nous n’aurions pu le fai- Le Royaume-Uni a été l’un des pour des interventions qui fossilisent dre aux besoins des consomma- se faire l’agriculture pour les con- re par le passé. premiers Etats membres à deman- teurs. On dit que les consomma- tribuables, qui financent la ratio- L’épidémie de fièvre aphteuse der une inflexion de la PAC dans le secteur au lieu de profiter teurs sont prêts à faire l’effort nalisation des productions. Cela ne prouve pas que l’industrialisa- ce sens et à adopter ces nouvelles supplémentaire, mais la manière ne veut pas dire qu’il faut sacri- tion de l’élevage met en danger la orientations au niveau national. au monde rural et à l’ensemble de la société dont les organisations de consom- fier au gigantisme, ni à la dispari- santé animale. Mais si elle nous Nous avons mis en place un dispo- mateurs réagissent au coût des tion des méthodes traditionnelles amène tous, gouvernements et sitif agri-environnemental depuis tests de dépistage de l’ESB en au profit du tout industriel. citoyens, à nous entendre vrai- 1987 et avons affecté des crédits que nous menons cette action. Ce en résultent pour les animaux, la France montre qu’il y a des limi- Les statistiques sur les revenus ment sur ce que nous attendons de 1,5 milliard de livres à l’hori- qui ne veut pas dire qu’il est sim- propagation de la fièvre aphteuse tes. des agriculteurs montrent de l’agriculture et à déterminer la zon des six années à venir pour ple de faire des choix politiques en Grande-Bretagne. Or ce n’est C’est le rôle des pouvoirs d’ailleurs que les exploitations PAC qu’il nous faut à cet effet, amener les agriculteurs à adopter qui répondent à ces exigences. pas tant le transport vers les abat- publics – à l’échelle nationale ou peuvent toutes être bénéficiaires, alors ce dramatique épisode aura des techniques de travail plus res- Certains Etats membres sont favo- toirs qui est en cause que les mou- européenne – de trancher entre qu’elles soient grandes ou petites, au moins servi à quelque chose. pectueuses de l’environnement, à rables à des mécanismes de maî- vements des ovins entre les mar- les demandes diverses des modernes ou traditionnelles, et diversifier leurs sources de reve- trise de l’offre, comme les quotas chés aux bestiaux traditionnels et citoyens. Encore faut-il que ceux- que leurs productions rencon- nus et à devenir moins tributaires laitiers, car ils y voient une solu- les négociants. En tout état de ci en soient conscients, qu’ils trent un large marché ou s’adres- Joyce Quin est ministre britanni- des aides à la production. Nous tion pour préserver les petites cause, la disparition des petits prennent leurs responsabilités et sent à un créneau plus ciblé. Cela que déléguée à l’agriculture, aux sommes à la pointe du combat exploitations et l’agriculture tradi- abattoirs s’explique en partie par qu’ils sachent que plus ils adresse- veut dire en revanche que le con- pêches et à l’alimentation. pour améliorer la protection ani- tionnelle. D’autres pensent que les exigences légitimes des con- ront des signaux contradictoires tribuable ne pourra pas indéfini- (Traduit de l’anglais par Marie- male dans l’UE. Nous avons soute- c’est aller à l’encontre des restruc- sommateurs en matière de sécuri- aux agriculteurs, moins ils obtien- ment mettre la main à la poche Laure Lanchou.) 18 / LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 HORIZONS-ENTRETIENS

Olivier Roy, politologue Les talibans incarnent la revanche des Pachtounes Les nouveaux maîtres de l’Afghanistan prétendent s’adresser à tous les musulmans de la région, mais ils sont aussi les représentants de l’ethnie qui a dirigé le pays jusqu’à l’invasion soviétique de 1979, même s’ils contestent les structures tribales traditionnelles

« L’Afghanistan est aujour- – Oui, et cela nous renvoie au pro- afghane par les talibans ni leur poli- d’hui tenu, à 95 %, par les tali- blème essentiel des talibans : la na- tique dans la région. Elles visent à bans. L’Alliance du Nord, la coali- ture de leur mouvement. Celui-ci obtenir la livraison ou la dispari- tion d’opposition aux “étudiants procède de deux logiques différen- tion d’Oussama Ben Laden. Elles en religion”, a tenté, à plusieurs tes. L’une correspond à ce qu’ils pré- peuvent donc être vues comme le reprises, de reprendre des villes tendent être, c’est-à-dire l’établisse- prélude à la reconnaissance des tali- tenues par les talibans. Combien ment d’un Etat fondé sur la charia, bans. de temps encore ses forces vont- qui s’adresse donc à tous les musul- – Pensez-vous que la fatwa du elles pouvoir se maintenir ? mans de la région, selon la défini- mollah Omar sur la destruction – L’Alliance du Nord est installée tion que les talibans ont des musul- des statues soit en quelque sorte sur les bastions montagneux. Il est mans : on soutient toutes les « dji- une riposte au renforcement des très difficile de la chasser. Son pro- had » [guerre sainte] régionales, on sanctions décidé récemment par blème n’est pas de tenir, mais de donne asile à tous les « frères l’ONU ? compter politiquement. Pour cela, musulmans » qui se sentent persé- – L’ordre de détruire les statues – il lui faut menacer le centre, avoir cutés. Dans le discours explicite, exceptionnel dans l’histoire de l’is- une capacité de contre-offensive. c’est la dimension de l’oumma,dela lam – est cohérent avec le néofon- Or l’Alliance du Nord ne parvient solidarité islamique, de la charia. Le damentalisme strict des talibans, pas à marquer des points. Les villes deuxième niveau est, lui, stricte- lequel est plus lié d’ailleurs à l’in- tombent, puis sont reprises comme ment afghan. Les talibans incarnent fluence des wahhabites saoudiens dans le cas de Bamiyan. Pourquoi ? la revanche des Pachtounes, l’eth- qu’à celle de l’école traditionnelle Pas pour des raisons ethniques, nie qui a fondé l’Afghanistan en de Déoband à laquelle ils appar- mais parce que cette opposition res- 1747 et qui a dirigé ce pays, prati- tiennent, mais qui n’a jamais eu te – certes sous le leadership charis- quement sans interruption, de 1747 d’activités iconoclastes en Inde et matique d’Ahmed Shah Massoud – à 1979, date de l’invasion soviéti- au Pakistan, où les statues hin- une coalition de commandants, de que. Il y a toujours eu chez les Pach- doues ou bouddhistes abondent. petits groupes. D’abord, elle n’a pas tounes l’idée que l’Etat afghan est Cet ordre suit, d’ailleurs, et cache de grande stratégie politique, ensui- un Etat pachtoune, même si les peut-être, aussi, un saccage et un te, elle dépend de soutiens étran- autres minorités y ont leur place. pillage de ces mêmes statues, entre- gers parfaitement réversibles. Ceux Pour eux, un des traumatismes his- pris pour des raisons purement qui soutiennent cette coalition en toriques, c’est 1929, lorsque Kaboul financières. Enfin, le fait qu’il inter- ce moment (l’Iran, l’Inde, la Russie) tombe aux mains des Tadjiks, qui vienne juste après les sanctions peuvent cesser de le faire du jour au seront très vite renversés au profit indique un repliement des talibans lendemain. de la dynastie pachtoune. En fait, sur eux-mêmes et leur volonté de – Si cette opposition ne repré- c’est la guerre de résistance contre montrer leur indifférence aux sanc- sente pas un danger pour les tali- les Soviétiques (1979-1989) qui a DESSIN DANIEL MAJA tions, et peut-être aussi leur frustra- bans, qu’est-ce qui les menace ? modifié tout l’équilibre ethnique. tion des réactions internationales, – La faiblesse des talibans n’est – Les clivages ethniques sont » Autrefois, les oppositions ethni- polarisation ethnique, interne à vées dans les camps de réfugiés et car, encore une fois, les talibans pas la force de la coalition du Nord, donc si récents ? ques n’étaient pas aussi marquées. l’Afghanistan, c’est qu’elle a très dont les fils ont été envoyés dans n’ont jamais repris le discours anti- mais le maintien de leur base pach- – Pendant le conflit avec l’Union Les gens du Panchir [le fief du peu de conséquences sur l’exté- les madrasa [ou medersa, écoles américain, ou même simplement toune tribale. Ils tiendront tant que soviétique, les groupes non pach- commandant tadjik Ahmed Shah rieur. Les Hazaras chiites qui, ayant religieuses]. Les talibans n’ont pas hostile au monde occidental, qui cette base leur sera acquise. Dans le tounes – Tadjiks, Ouzbeks, Hazaras Massoud], par exemple, ne se défi- fui l’Afghanistan, se retrouvent en une vision strictement tribale, ils caractérise les mouvements islamis- nord du pays, ils seront toujours chiites – se sont dotés pour la pre- nissaient jamais comme Tadjiks Iran, sont traités de la même maniè- représentent plutôt un défi aux tes radicaux, de l’Iran révolution- considérés comme une armée d’oc- mière fois d’organisations politico- pendant la guerre. La guerre a pola- re que les Pachtounes sunnites, structures tribales traditionnelles. naire aux extrémistes égyptiens. cupation, mais, tant qu’ils tiennent militaires, un phénomène inédit risé et figé des identités ethniques c’est-à-dire comme des étrangers Ils l’ont montré en attaquant le – L’arrivée au pouvoir des tali- le Sud pachtoune, leur pouvoir n’est dans l’histoire du pays. Kaboul a été qui ne sont pas nécessairement des dont il faut se débarrasser. Même droit coutumier tribal. On critique bans n’a-t-elle pas, en son pas réellement menacé. Il ne faut prise en 1992 par une coalition de identités d’origine. La guerre, la gué- chose pour les Ouzbeks. Les Ouz- toujours les talibans sur la charia – temps, servi les intérêts améri- pas tellement regarder les combats Tadjiks, d’Ouzbeks et de Hazaras. rilla, fabrique de l’ethnie. Les gens beks afghans ne se voient pratique- à raison –, mais il ne faut pas perdre cains dans la région ? sur Bamiyan [ville à majorité chiite, Ce sont ces groupes qui ont renver- sont obligés de choisir et s’ils ne ment pas accorder la nationalité de vue qu’ils ont aussi – au nom de – Les Américains ont soutenu le située à 160 km à l’ouest de Kaboul sé le régime communiste, ce qui fut choisissent pas, on le fait à leur pla- ouzbèque quand ils vont en Ouzbé- la charia – condamné, dans le droit mouvement taliban à ses débuts, dans le centre, reprise à l’opposition interprété comme la fin de l’hégé- ce. Ces minorités non pachtounes kistan. En fait, ces Afghans, qui se coutumier, l’absence d’héritage des diplomatiquement et politique- par les talibans, le 17 février] ou sur monie pachtoune en Afghanistan. forment aujourd’hui le plus gros déchirent de plus en plus entre eux femmes, par exemple. En droit cou- ment (mais ni financièrement ni Taloqan [ville du Nord-Est, prise Cela a été très mal vécu par de nom- groupe de réfugiés à avoir quitté le en Afghanistan, sont renvoyés à tumier, une femme n’hérite pas. militairement). En octobre 1994, par les talibans en septembre 2000], breux Pachtounes. A ses débuts, en territoire. leur identité afghane dès qu’ils quit- D’après la charia, elle hérite d’une l’ambassadeur américain à Islama- il faut regarder le Sud. 1994, le mouvement taliban n’est – Les mouvements de réfugiés tent leur pays. demi-part. Ils ont aussi interdit les bad a accompagné le ministre de – Vous voulez dire que l’enjeu pas né comme mouvement nationa- dans les pays limitrophes ne – N’y a-t-il pas de la part des échanges de femmes pour mettre l’intérieur pakistanais, le général principal c’est de savoir dans liste pachtoune, il s’est fait sur des sont-ils pas source de troubles à talibans pachtounes une volonté fin aux dettes de sang. Les talibans Babar, pour visiter la zone tenue quelle mesure les talibans vont bases locales pour lutter contre venir avec les voisins de l’Afgha- de « purifier ethniquement » le exigent que de l’argent soit donné, par les talibans (sans visa et contre maintenir leur pouvoir dans leur l’anarchie et le banditisme et pour nistan ? pays ? et non pas des femmes. Comme ils l’avis de ce qui était alors le gouver- propre zone ? rétablir la loi et l’ordre par la charia. – Le deuxième paradoxe de cette – Les populations non pachtou- ne sont pas issus de l’aristocratie, nement légitime de l’Afghanistan, nes, qui n’avaient pas de sympathie leurs attaques contre certaines présidé par B. Rab- bani). En sep- particulière pour l’opposition structures tribales sont logiques. tembre 1996, la prise de Kaboul par [l’Alliance du Nord], se sont oppo- Mais il y a des conflits, et le para- les talibans a été qualifiée de « posi- Un spécialiste de l’islam politique sées au retour des Pachtounes. Elles doxe, c’est que les talibans sont inca- tive step » par la sous-secrétaire ont donc été vues par les talibans pables de gérer les deux éléments d’Etat à l’Asie du Sud. En même DIRECTEUR DE RECHERCHE au plus généraux sur l’islamisme, com- comme des opposants politiques. Il qu’ils voulaient au départ dépas- temps, la compagnie californienne CNRS, spécialiste de l’islam politique, me, en 1992, L’Echec de l’islam politi- y a donc maintenant un aspect de ser : l’ethnicité et le tribalisme. Unocal annonçait un accord avec Olivier Roy, inlassable voyageur, a que (Seuil) ou, en 1995, Généalogie « purification ethnique » qui n’était – A quoi va conduire le récent les talibans pour la construction séjourné plusieurs années en Iran et de l’islamisme (Hachette). Bon con- pas l’objectif des talibans mais qui a renforcement des sanctions de d’un gazoduc reliant le Turkménis- en Afghanistan, se dotant, sur le ter- naisseur des républiques ex-soviéti- été induit par la logique profondé- l’ONU ? tan au Pakistan, via l’Afghanistan. rain, d’une solide connaissance de ces ques d’Asie centrale, il suit de près la ment ethnique du mouvement tali- – Paradoxalement, les talibans C’est seulement à l’automne 1997 sociétés et des mouvements qui les guerre civile qui déchire le Tadjikis- ban, laquelle a toujours été niée par sont prêts à faire des concessions à que Washington a pris ses distan- travaillent. Né le 30 août 1949 à tan de 1992 à 1997. Entre 1993 et les talibans eux-mêmes. la communauté internationale sur ces par rapport aux talibans par la La Rochelle, cet agrégé de philoso- 1994, il conduit la mission de l’Orga- – Comment qualifier le mouve- les femmes, les relations avec les voix de Madeleine Albright, qui les phie, diplômé de persan à l’Institut nisation pour la sécurité et la coopé- ment taliban ? S’agit-il d’une ONG, avec l’ONU, la garantie des a qualifiés de « méprisables ». L’at- des langues et civilisations orientales, ration en Europe (OSCE) au Tadjikis- révolution ? D’un bouleverse- frontières, mais ils refusent de faire tentat contre les ambassades améri- titulaire d’un doctorat de sciences tan. En 1997, il publie La Nouvelle ment de l’ordre établi ? D’une la moindre concession sur Ben caines en Afrique (août 1998) a politiques, intègre le CNRS en 1985. Il OLIVIER ROY Asie centrale (Seuil), un livre sur les provocation ? Laden. Or la récente résolution de marqué la rupture de Washington est, à ce jour, l’un des analystes les processus d’indépendance de ces – Ils représentent une transforma- l’ONU ne demande que cela. Tou- avec le régime taliban. » plus fins de l’Afghanistan, où, à l’époque de l’inva- nouveaux Etats, nés de l’éclatement de l’URSS après tion sociale. Ils ne sont pas issus des tes les revendications concernant sion soviétique, il a passé près de dix-huit mois avec 1991. Il est aussi membre du comité de rédaction de aristocraties tribales. Ils viennent les femmes, les ethnies, ont été Propos recueillis par les moudjahidins afghans. la revue Esprit. des mutations sociologiques dues à abandonnées simplement pour Marie Jégo En 1985, il publie son premier livre : L’Afghanistan, la guerre. Ce sont ces familles de Ben Laden. Les sanctions de l’ONU islam et modernité politique (Seuil), puis des ouvrages M. J. paysans pauvres qui se sont retrou- ne visent ni la gestion de la société f www.lemonde.fr/afghanistan Marylise Lebranchu, ministre de la justice, au « Grand Jury RTL-"Le Monde"-LCI » « Personne n’imagine qu’on puisse aller chercher le président pour témoigner » « Quand Michelin avait annon- Halphen. Est-ce que vous vous procureur de la République. Si l’ins- répond pas, etc.”. Le greffier a pris les pistes envisagez-vous de sui- lequel doit – si c’est matériellement cé des réductions d’effectifs, il y a en tiendrez strictement à l’en- pection qui se mène en ce moment un imprimé qui est l’imprimé habi- vre ? et affectivement possible – enten- un an et demi, Lionel Jospin avait quête administrative sur la viola- aboutit à des conclusions qui parais- tuel de toute convocation à témoin. – Concernant des mineurs soup- dre la famille. dit que l’Etat ne pouvait rien y fai- tion du secret de l’instruction ? sent désigner Untel ou Untel com- Personne – ni vous, ni moi, ni le çonnés ou jugés pour des crimes ou » Pour ce qui est des centres de re. Aujourd’hui, il annonce une – Je n’ai aucune raison objective, me responsable de la divulgation de juge, ni le greffier, ni qui que ce soit des délits graves, il y en a actuelle- placement immédiat, j’ai quelques enquête sur les licenciements aujourd’hui, de demander quoi que faits qui sont soumis au secret, il fau- – n’imagine qu’on puisse aller cher- ment six cents qui sont emprison- soucis pour trouver des lieux. Tout chez Marks & Spencer. Qu’est-ce ce soit à qui que ce soit sur cet acte- dra en tirer les conclusions, et on cher le président pour témoigner ou nés, qui n’ont plus de liberté. On le le monde veut des centres de place- qui l’a fait changer d’avis ? là. Nous n’entrons pas dans la pro- verra de quelle nature sont ces con- lui faire payer une amende. rappelle assez peu. Depuis le 1er jan- ment immédiat, mais pas forcé- – Là, il y a un fait majeur qui per- cédure, il est hors de question qu’on clusions. Au-delà de cela, je ne vois – Y a-t-il un moment où vous, vier, trois cents jeunes ont été pla- ment dans sa commune, sur son ter- met d’agir. Sur l’autre dossier, ce aille dire que tel ou tel type de procé- pas ce que je ferais d’autre. garde des sceaux, pourriez saisir cés en centres de placement immé- ritoire. Il y en a trente qui fonction- n’était pas possible. Si le gouverne- dure, ni celle-là ni une autre, est – Le président peut-il ou non, les présidents de l’Assemblée diat, et il y en a autant en centres nent ; il faut en augmenter le nom- ment n’avait pas rappelé les droits bien menée, mal menée… Faisons selon vous, être entendu comme nationale et du Sénat du fait que d’éducation renforcée. bre, tout le monde en est convain- des salariés, on le lui aurait repro- attention à ne pas casser une logi- témoin ? des procédures sont engagées » Tout un chacun, digne de la cu, et le premier ministre m’a ché. En revanche, c’est vrai que lors- que que tout le monde trouve bon- – Je n’ai pas à agir là-dessus. Ce dans lesquelles est mis en cause République dans laquelle il vit, a le demandé d’accélérer ce dossier. qu’une entreprise décide de faire ne, maintenant, celle de l’indépen- problème avait été posé. Elisabeth le président de la République, droit à la sanction. C’est un droit Dans certains départements, il y a cela, le gouvernement a peu de dance de la justice. Guigou, après que le Conseil consti- qui ne peut être poursuivi que que je défends. On se bat pour qu’il plus de jeunes qui ont des difficul- moyens, on en est tous parfaite- » Cette convocation a été faite. tutionnel a rendu un avis que tout par le Parlement devant la Hau- y ait une réponse pénale à tous les tés de ce type et de délinquance ment conscients. Mais ce n’est pas Ce qui est dommage – mais cela arri- le monde connaît, en a pris acte. te Cour ? actes de ces jeunes. importante que dans d’autres. Or, uniquement un problème du gou- ve souvent… –, c’est que cette con- Point. Ce problème-là n’est plus – Non. L’article 68 de la Constitu- – Est-ce la “tolérance zéro” ? on avait décidé que le jeune est pla- vernement. Est-ce qu’il n’est pas vocation se soit retrouvée dans la posé aujourd’hui. tion est clair : il faudrait que, dans – Voilà. Il ne faut pas qu’on les cé aussi près que possible de son temps pour le monde patronal dans presse et que le secret de l’instruc- – L’avis du Conseil constitu- l’exercice de ses fonctions actuelles, considère comme des citoyens à domicile, donc dans son départe- sa globalité, y compris européenne, tion ne soit pas respecté. On fait tionnel couvre-t-il, selon vous, la le président de la République ait part, qui ne seraient capables ni de ment. Il est important de répondre de parler de respect et de dignité une enquête sur ce sujet ; laissons convocation comme simple commis des faits très graves. On comprendre la loi, ni d’entendre le vite, y compris en utilisant des cen- des salariés, mais aussi de solidarité l’inspection faire son travail. témoin ? n’est pas dans cette situation. sens d’une sanction ou le sens de la tres qui ne seraient pas pleins, ici avec eux ? Il y a un vrai problème – N’auriez-vous pas pu ouvrir – Le président n’y répond pas. Il a – Au cours du séminaire du peine. Il y a actuellement 80 % de ou là. » d’éthique sociale. une information judiciaire ? décidé publiquement de ne pas y gouvernement, il a été question réponses pénales pour les actes élu- – Vous avez refusé de saisir la – Et j’aurais accusé qui ? Ce n’est répondre. Il avait le choix. de la réponse à apporter à la cidés et où il y a poursuite. Cela Propos receuillis par Cour de cassation au sujet de la pas à moi d’ouvrir une information » La seule chose, c’est effective- montée de la violence, l’une des veut dire, pour beaucoup, un rappel Pierre-Marie Christin, convocation de Jacques Chirac judiciaire. Je suis garde des sceaux, ment la phrase du code pénal qui raisons du mécontentement à la loi, acte solennel qui est accom- Anita Hausser comme témoin par le juge Eric ministre de la justice ; je ne suis pas dit que “toute personne qui ne exprimé aux municipales. Quel- pli par le délégué du procureur, et Patrick Jarreau HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / 19 Drôle d’Histoire 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 Suite de la première page Mais non, rien. Pas de traces de regret, aucun Financier ». Un autre s’est moqué du procureur Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F remords, pas le moindre mouvement de dou- en le traitant tantôt de « Dow Jones », tantôt de Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). Comme la victime du 68 se recrute le plus sou- leur, de mélancolie ou de désespoir. Bien au « CAC 40 », et une autre fois de « Nasdaq ».On Internet : http: // www.lemonde.fr vent dans des milieux favorisés ou nantis (ce qui contraire, une sorte de désinvolture joyeuse. a été obligé d’expulser un tatoué 68 qui s’est est déjà une insulte à la saine mentalité popu- Mauvais citoyens, ils sont donc également de contenté de déclarer d’un air sinistre : « Sous le ÉDITORIAL laire), on verra assez vite l’individu contaminé se mauvais humains. L’un d’eux a osé citer un tribunal, la plage. » Un autre encore, traitant la précipiter sur des lectures peu souhaitables, les poète allemand : « Quand on a été traité publi- présidente de conformiste hypocrite, s’est mis à livres de Sade, de Bataille ou de Guy Debord, quement, comme je l’ai été durant ces quinze der- déclamer des vers de Hugo, en faisant remar- par exemple, Van Gogh, le suicidé de la société nières années, de cochon par les nazis, d’imbécile quer que le procès des 68 en 2001 était aussi sur- Fragile gauche plurielle d’Antonin Artaud (très mauvaise influence), par les communistes, de prostitué spirituel par les réaliste que celui des communards en 1901. Il a Le Festin nu de William Burroughs (à éviter à démocrates, de renégat par les émigrés, de nihilis- essayé d’enchaîner sur Jarry, la cour l’a fait taire. IONEL JOSPIN persiste gauche ne se résigne pas aux tout prix). te pathologique par les croyants, on n’est guère Impossible d’amener les accusés sur les ter- et signe : il n’y aura pas licenciements comme elle avait Il faut insister sur ce point : le contaminé lit, porté à entrer une nouvelle fois dans la vie publi- rains vraiment sérieux : le chômage, la violence, de « changement de cap » donné l’impression de le faire sans en demander la permission à personne. Il que. » Un autre a cru s’en tirer par une citation l’agriculture, les retraites, l’abstention électo- Ldans la politique gouver- en 1999 dans l’affaire Michelin. lit, écoute de la musique, regarde la peinture de Nietzsche : « La volupté nargue et éconduit rale, l’Europe, l’euro, l’éducation. On leur a nementale, il n’y aura pas de Mais ses protestations ne vont d’un œil tendancieux, s’autorise des interpréta- tous les hérétiques. » Il en a même rajouté, en quand même demandé ce qu’ils pensaient de la tournant social ni de coup de guère au-delà des mots. tions historiques personnelles, accuse volontiers parlant de « la débordante reconnaissance de télévision. Silence. Du cinéma actuel. Silence. barre à gauche au lendemain Donc, le premier ministre a ses prédécesseurs de mensonges et de falsifica- l’avenir pour le présent ». Du rock. Silence. De l’érotisme en cours. Lourd des élections municipales, entendu les « messages » des tions éhontées, développe, donc, une mégalo- Ce qui frappe, parmi cette cohorte hétéroclite silence. La conviction que paraissent avoir ces même si celles-ci ont fait appa- Français mais il ne déviera pas manie insupportable. Pas responsable, pas cou- d’accusés, c’est l’absence effarante de sens péda- individus de représenter une grande civilisation raître une désaffection d’une de sa route. Il peut faire valoir pable, il prétend à une innocence endiablée. Le gogique. Ils passent d’une chose à l’autre avec disparue est extravagante. Faut-il s’étonner de partie de l’électorat populaire à qu’aucun membre du gouverne- spectacle de la maladie est pénible, car elle tou- un brio cubiste. Pas étonnant qu’avec leurs com- trouver parmi eux l’auteur tristement célèbre de l’égard de la gauche. Tout au ment ne l’a demandé et que la che aussi, très souvent, des individus d’origine plices « lilis »-« bobos » et leurs antennes ver- « La France moisie », cet ignoble pamphlet plus le premier ministre se dit-il gauche plurielle est unie autour modeste, dont une formation continue aurait pu tes ils se soient emparés d’une grande partie de contre notre beau pays ? « Vous êtes une sorte de prêt à quelques « ajustements » de son projet. Il peut soutenir assurer l’intégration calme dans un horizon l’opinion. Le vieux 68, et le jeune aussi, hélas, Lucien Rebatet », lui a lancé le procureur (Reba- pour répondre à des « attentes aussi que ces messages sont plu- mesuré. est une personnalité double, un schizophrène tet est un auteur fasciste illisible d’ennui, mais fortes » en matière de précarité riels et qu’ils proviennent aussi Cette fraternisation possible entre enfants de adapté, un Jekyll le jour, un Hyde la nuit. Ce l’accusé s’est fait remarquer autrefois par son du travail, de logement et de bien des classes moyennes que « bobos » et fils ou filles de prolos est singuliè- sont souvent des autodidactes assurés d’en apologie de l’infect Céline). « Et vous un décom- pouvoir d’achat. des classes populaires, dont les rement pernicieuse. Les cartes d’origines sont savoir plus que leurs professeurs. Ils auraient bre », a répliqué l’enragé (ce mot est très offen- Lionel Jospin l’a dit le 27 mars demandes ne sont pas nécessai- brouillées, les études sociologiques perturbées, ainsi, rien ne les arrête, trouvé leur chemin par sant en chinois). « Vous régnez sur l’édition fran- devant le conseil national du rement convergentes. les partis politiques ébranlés, ce dont se ressent eux-mêmes. Vous vous repentez ? Non. Si ! çaise ! », a continué le procureur ; « J’avoue PS : le gouvernement français Le problème est que, en inévitablement le fonctionnement harmonieux Non ! qu’avec une revue trimestrielle sans publicité c’est est celui qui conduit, en Europe, dehors du gouvernement, ses de la République. On ne le sait que trop : le plutôt très fort », a concédé l’accusé. « Vous vous la politique « la plus à gauche », alliés ne paraissent pas sensi- contaminé 68 tombera un jour ou l’autre à gau- « SOUS LE TRIBUNAL, LA PLAGE » repentez ? » « Non. » « Si ! » « Non ! » une politique qui n’est en rien bles à ces explications. Après che. Il reniera ses idéaux de jeunesse, ne parlera Ces gens ne sont pas comme nous. Ils ne Là-dessus, l’impénitent se met à chanter l’air « sociale-libérale », contraire- Jean-Pierre Chevènement, qui a plus de révolution, passera du côté du pouvoir, paraissent pas regretter le déclin du Parti com- célèbre sur ce thème du Don Giovanni de ment à ce que soutiennent cer- regretté, au lendemain du scru- s’enrichira, deviendra un personnage d’in- muniste, source de stabilité sociale, pourtant. Mozart. Evacuation de la salle. Est-ce que tains de ses adversaires. Il n’y a tin, que la majorité en fasse fluence et, de là, contaminera le corps social tout Quand on essaye de les définir comme compli- Mozart, d’ailleurs, se repent d’avoir écrit cet donc aucune raison d’en chan- « beaucoup trop pour les stock- entier, désespérant par là même la vieille machi- ces de l’extrême droite, ils rigolent. On leur opéra ? Est-ce tout à fait un hasard si la musi- ger au moment où elle commen- options, pas assez pour les salai- ne à étanchéités et à conflits classiques. Croyez- démontre que la gauche caviardée est aujour- que baroque a déferlé après la catastrophe de ce à donner de bons résultats : res », Robert Hue, pour le PCF, vous alors qu’il se repentira ? Pas du tout. d’hui le mur de l’argent, ils se tordent. On leur 68 ? N’y a-t-il pas là un complot élitiste « une croissance forte, une baisse et Noël Mamère, pour les Verts, Il pourra, de plus, être renforcé dans son atti- propose une reddition républicaine dans un sur- supplémentaire contre l’identité française ? On massive du chômage et des pro- pour une fois d’accord, ont jugé tude par le comportement des vieux 68 pendant saut populaire de droite, sur fond de fracture voit que le tribunal a encore du travail devant grès sociaux ». insuffisants les engagements leurs procès. Il faut dire que ceux-là sont parti- sociale, leur fou rire redouble. La présidente du lui. D’autant plus que de jeunes et jolies fem- Si le fond ne change pas, en pris par le premier ministre : culièrement coriaces. D’abord, ils n’acceptent tribunal leur demande avec fermeté ce qui les mes envahissent maintenant le prétoire et revanche le ton se durcit. Les l’un et l’autre ont appelé à des pas de s’avouer vieux, première insolence. Pacte empêche d’être tranquilles, sensibles à la misè- saluent de loin les accusés en criant « Parité ! suppressions d’emplois annon- actions beaucoup plus fortes. avec le diabolique, délire faustien, c’est évident. re, humanitaires, coopératifs, collectifs, conju- Parité ! », « Vive Paris ! », « Parité ! ». La repen- cées par Danone et Marks Soumis ainsi à la surenchère On a beau leur lâcher dans les pattes de jeunes gaux, éducateurs transmetteurs. Ils font sem- tance générale n’est pas pour demain, en & Spencer permettent à Lionel de ses partenaires, dont on devi- cons réactionnaires ambitieux pour les traiter de blant de pleurer, puis se taisent. somme. Jospin de donner de la voix. Il ne qu’elle ne se relâchera pas vieux cons progressistes, ils restent impassibles, Ce sont des clowns, des acrobates, des contor- comprend l’indignation des sala- dans les prochains mois, le pre- comme si le temps biologique était sans effet sur sionnistes exaspérants. L’un d’eux s’est obstiné Philippe Sollers riés, juge « inacceptable » la bru- mier ministre se trouve dans eux. Ce refus de se considérer comme apparte- à appeler la présidente « Madame Leymarché- pour 0123 talité du groupe britanni- une position inconfortable. Il a nant à une génération en dit long. que – contre lequel va être lan- rappelé, il y a quelques jours, cée une enquête pour « délit les « fragilités » de la gauche ON LES INSULTE, ILS SOURIENT d’entrave » – et attire l’attention plurielle, mais il a réaffirmé aus- Pour qui se prennent-ils ? La vie humaine Maladies imaginaires par Dégé du groupe français sur ses « res- si sa volonté de « la faire n’est-elle pas une immémoriale question de ponsabilités sociales et économi- vivre » : il est vrai qu’il n’a pas transmission ? Veulent-ils signifier par là qu’ils ques ». Il veut montrer que la d’autre choix. se situeraient dans une temporalité d’un autre ordre ? On les sent persuadés de détenir seuls le 0123 est édité par la SA LE MONDE sens de leur aventure. Ils ne veulent pas rendre Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani de comptes, l’autocritique semble leur être Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint inconnue. A peine s’ils conviennent d’effectuer pour eux-mêmes « un inventaire permanent », Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau en citant, de façon négligente, telle ou telle Directeur artistique : Dominique Roynette preuve de leur évolution, comme s’ils pouvaient Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment Rédacteurs en chef : changer leur nature qui est intrinsèquement per- Alain Frachon (Éditoriaux et analyses) ; Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; verse. Ils refusent ensuite de répondre aux ques- Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; tions, se dérobent au débat, au dialogue, récu- Éric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) sent leurs juges avec arrogance. Rédacteur en chef technique : Eric Azan On a beau pointer du doigt leurs erreurs gros- sières, leurs actes désastreux, leurs écrits dou- Médiateur : Robert Solé teux, leur utopie criminelle, ils n’en démordent Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg pas, haussent les épaules, ricanent ou s’enfer- Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; ment dans un silence qu’ils doivent imaginer partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre supérieur. On les insulte, ils sourient. On leur Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président demande de s’expliquer, ils soupirent ou se lan- Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), cent dans des improvisations sans rapport avec André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) le sujet. Les psychiatres commis d’office à ces non-repentants réfractaires avancent l’hypo- Le Monde est édité par la SA LE MONDE Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. thèse d’un autisme consécutif à une grande Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, souffrance. Peut-être, mais alors pourquoi n’en Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, conviennent-ils pas ? Qu’ils se plaignent, et ils Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. peuvent espérer une réduction de peine ou un retour (certes peu rémunéré) dans la commu- nauté nationale. Un livre, Mon enfer 68, serait ILYA50 ANS, DANS 0123 bien venu, un témoignage utile. Essence meilleure mais plus chère RECTIFICATIFS çois Levé (RPR), 4, et la liste de que nous avions classée « divers ILLE-ET-VILAINE Daniel Taramini (divers droite), 2. droite » dans nos cahiers rendant Jean Taillandier, élu au second LA FABRICATION des super- tous les postes de distribution (les JEAN-GUY TALAMONI compte des résultats les 13 et tour dans le canton de Saint- carburants constitués exclusive- citernes de quelques stations-ser- Le leader de Corsica Nazione, ISÈRE 20 mars, se voulait en réalité « indé- Aubin-du-Cormier, est membre ment de produits pétroliers a été vice en sont déjà garnies) de l’es- Jean-Guy Talamoni, a indiqué, Le commentaire du second tour pendante des partis politiques ». du PRG, et non « divers gauche » suspendue il y a deux mois, les sence ordinaire à 71 minimum mercredi 28 mars, lors de son audi- des élections municipales dans l’Isè- comme indiqué (Le Monde du automobilistes le savent, à cause d’indice d’octane. L’effet de cette tion par la commission des lois de re comportait une erreur (Le Mon- PARITÉ 21 mars). Le PRG dispose donc de de la pénurie en plomb tétra- bonne nouvelle a hélas été neutra- l’Assemblée nationale, au sujet de de du 20 mars). La liste de l’opposi- Nous avons écrit, dans Le Monde 3 conseillers généraux dans ce éthyle. La quantité disponible de lisé par une hausse de 1,50 franc l’article 7 du projet de loi sur la tion, conduite par le divers droite du 27 mars, que les communes de département. ce composé organo-métallique, au litre en moyenne (variable, on Corse, qui sera en débat au mois Max Micoud, a obtenu plus de plus de 3 500 habitants sont au que l’on incorpore aux essences le sait, suivant les zones de vente) de mai : « Je ne pense pas que le pro- trois points de plus que la liste de nombre de 80 229. En fait, il fallait MANCHE de pétrole comme antidétonant, sur le prix de l’essence. La coïnci- cessus bloquera sur la langue. Mais droite en 1995, et non « à peine un lire que 38 072 des 80 229 élus dans Contrairement à ce qui était était réservée au relèvement de dence des deux événements a pu si ça devait être le cas, franche- point de moins », comme il était les villes de plus de 3 500 habi- indiqué dans notre cahier résul- l’indice d’octane du carburant inciter les consommateurs à les ment, ça en vaudrait la peine » (et indiqué par erreur. tants, aux élections municipales tats des élections cantonales (Le auto ; et elle était si réduite par relier. non l’inverse, comme indiqué par des 11 et 18 mars, sont des fem- Monde du 21 mars), Jean-Fran- rapport à nos besoins que l’admi- Mais le Bulletin officiel des servi- erreur dans le titre de nos premiè- NIÈVRE mes. çois Le Grand (RPR), réélu au nistration dut tolérer en février et ces des prix fait état dans le calcul res éditions du Monde du Le commentaire relatif au se- premier tour, n’est plus maire de en mars la vente de carburants du nouveau barème de la révision 30 mars). cond tour des élections municipa- LYON Lessay. pétroliers purs, dont l’indice était mensuelle suivant les variations les dans la Nièvre attribuait de Le nombre des adjoints de inférieur de quelques points au des prix mondiaux des produits MUNICIPALES manière infondée un « potentiel » Gérard Collomb à la mairie de HAUTS-DE-SEINE chiffre, précédemment imposé, pétroliers et des frets maritimes. électoral de 60 % des voix au maire Lyon sera bien de 21, comme indi- Arnaud Jutier joue de mal- de 71. Les prix du supercarburant sui- ARIÈGE socialiste sortant de Nevers, Didier qué dans le titre de l’article publié chance : ayant incorrectement éti- Une amélioration étant surve- vent bien entendu le mouvement Jacques Carol, qui conduisait Boulaud (Le Monde du 20 mars). dans nos éditions du 27 mars, et queté ce candidat socialiste dans nue dans notre approvisionne- de hausse en respectant l’écart une liste que nous avions étique- Ce chiffre agglomérait en effet son non de 22, comme il était écrit par le canton de Boulogne-Billan- ment en plomb tétraéthyle, les maximum de 3 francs avec l’es- tée « divers droite » à Foix, dans propre score du premier tour et erreur dans la fiche technique qui court-Nord-Est dans notre cahier automobilistes vont prochaine- sence ordinaire. l’Ariège, nous demande de préci- celui de la liste de Lutte ouvrière l’accompagnait. résultat du premier tour des élec- ment trouver de nouveau dans (3 avril 1951.) ser que cette liste a été constituée (8,68 %) et les voix d’une liste tions cantonales (daté 14 mars), « en dehors des partis politiques ». divers, alors même que ces deux CANTONALES nous avons écorché son nom dernières n’ont pas appelé à voter dans un rectificatif paru dans nos 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS EURE pour M. Boulaud au second tour. Il CORSE-DU-SUD éditions du 17 mars. Qu’il veuille Le nombre des sièges de était donc faux d’écrire que « les Michel Polverelli, élu au premier bien accepter nos excuses. Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr conseillers municipaux attribués à 60 % attendus [en faveur de tour dans le canton de Petreto- D’autre part, Gilles Catoire, ré- Télématique : 3615 code LEMONDE l’issue du premier tour de l’élec- M. Boulaud] ont fondu comme Bicchisano, est « divers » et non élu dans le canton de Clichy, a été Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) tion municipale de Givors était neige au soleil ». « divers droite », comme nous indûment étiqueté PRG alors ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) erroné (Le Monde du 13 mars). La l’avons indiqué dans le commen- qu’il est socialiste. De ce fait, liste de la gauche plurielle, SEINE-ET-MARNE taire de notre supplément sur les dans sa nouvelle composition, le Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 Index du Monde : 01-42-17-29-89. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 conduite par Marcel Larmanou La liste conduite aux élections résultats du second tour aux élec- conseil général des Hauts-de-Sei- (PC), a obtenu 27 sièges, celle de municipales à Lagny-sur-Marne tions cantonales (Le Monde du ne comprend 7 socialistes, et non Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 l’opposition, conduite par Fran- par Patrice Pagny, réélu maire, et 21 mars). 6, et aucun élu radical de gauche. 20 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001

FINANCE b LES CONSEILS DE troisième banque allemande par le Ré dans la Dresdner, Allianz lui cède comme une évolution majeure du sensible hors d’Allemagne. Elle SURVEILLANCE d’Allianz et de la premier assureur européen. Allianz ses titres HypoVereinsbank, favori- capitalisme rhénan. b FORTEMENT remet au goût du jour le concept de Dresdner Bank, qui se sont réunis lancera une offre publique d’achat sant ainsi la naissance d’un deuxiè- RESSENTIE À FRANCFORT, l’onde de bancassurance, même si certains samedi 31 mars et dimanche 1er avril, amicale sur Dresdner. b EN ÉCHAN- me géant financier allemand. b CET- choc provoquée par ce mariage d’un groupes financiers, français notam- ont validé le projet de rachat de la GE DE LA PARTICIPATION de Munich TE DOUBLE OPÉRATION est perçue assureur et d’un banquier est déjà ment, y sont toujours réticents. L’Allemagne remet la bancassurance au goût du jour Le lancement d’une offre publique d’achat de l’assureur Allianz sur la Dresdner Bank a été confirmé, lundi 2 avril, par les deux établissements. Fort d’une capitalisation boursière de plus de 100 milliards d’euros, ce géant bouscule la finance européenne

PLUS QUE JAMAIS, la finance pagnies d’assurances Hamburg Travelers-Citibank. Au stade actuel, tions plus ciblées : des accords de européenne se scinde en deux Mannheimer et Victoria) et la ban- Deux nouveaux géants boursiers il ne s’agit que de rumeurs. distribution, parfois accompagnés camps : d’un côté ceux qui se ral- que bavaroise HypoVereinsBank CAPITALISATIONS DES DIX PREMIERS GROUPES FINANCIERS EUROPÉENS A l’inverse, il n’est pas certain que d’un échange, toujours minoritaire, lient au modèle de la bancassuran- (HVB), dont Münich Ré contrôlera en millards d'euros Deutsche Bank ou les autres grands de participations, ou la constitution ce, de l’autre, ceux qui restent scepti- 25,9 %. 1 HSBC Roy.-Uni 125,95 groupes européens, comme l’assu- de filiales internes. ques face à cette organisation, con- reur français Axa, qui vont être ame- Les liens entre BNP Paribas et sistant à fusionner au sein d’un POUR DÉFENDRE LEUR MODÈLE 2 ALLIANZ + DRESDNER BANK Allemagne 108,81 nés à repréciser leur stratégie, sui- Axa, ou même ceux du Crédit lyon- même groupe une compagnie d’as- Plus qu’il n’a été moteur, Münich vent ce modèle sans distance. Rolf nais avec le groupe Allianz-AGF, MUNICH RÉ + 3 Allemagne 92,94 surance et une banque. Les parti- Ré a habilement tiré profit de l’opé- HYPOVEREINSBANK Breuer, président du directoire de la sont de cette nature. L’opération sans historiques de la bancassuran- ration Allianz-Dresdner pour s’affir- Deutsche Bank, pourrait être tenté Allianz-Dresdner les remettra-t-elle ce sont bien connus. Il s’agissait jus- mer comme le deuxième pôle finan- 4 ING Pays-Bas 73,24 d’accélérer ses discussions avec en cause ? Pour l’heure, rien n’est qu’à présent surtout de groupes cen- cier en Allemagne. En même temps Axa, frère ennemi d’Allianz. Oppo- moins sûr. En ce qui concerne le Cré- 5 Suisse 69,61 trés sur un marché national assez qu’il élargit son assise sur HVB, UBS sé au concept de bancassurance, dit lyonnais, l’apparition de nou- étroit, comme les belgo-néerlandais Munich Ré accroît son emprise sur 6 RBoS Roy.-Uni 69,06 l’assureur français reste un ardent veaux poids lourds allemands en ter- ING ou Fortis, ou encore le groupe sa filiale d’assurance Ergo, en pas- défenseur de l’« architecture ouver- mes de capitalisation boursière portugais constitué autour de la sant de 63 % à 95 %, en lançant une 7 LLOYDS TSB Roy.-Uni 62,41 te », qui combine les usines d’un pousse plutôt Bercy à défendre une banque Banco comercial portuges offre publique d’achat, à raison côté et les réseaux de distribution solution française. Avec 10 % du (BCP). Ils ont été rejoints fin 1997 d’une action Münich Ré pour deux 8 CRÉDIT SUISSE GROUP Suisse 59,69 de l’autre. Axa n’apprécie guère que capital du Lyonnais, l’Etat détient par le Crédit suisse, qui a fusionné actions Ergo plus une soulte de son concurrent allemand pèse plus une carte majeure et le ministère de 9 BARCLAYS Roy.-Uni 58,81 avec l’assureur helvétique Winter- 18 euros. Parallèlement, HVB ren- de deux fois plus que lui en Bourse, l’économie n’hésite pas à réaffirmer thur, et en 1999 par le britannique force ses accords de distribution 10 AXA France 53,93 mais il ne devrait pas pour autant que le Crédit agricole (qui détient Lloyds TSB, qui a racheté la mutuel- avec les filiales d’Ergo, dénonçant modifier sa stratégie. 10 % de la banque depuis sa privati- Source : Bloomberg le écossaise Scottish Widows. Avec ceux qu’elle avait avec Allianz. Si sation) a vocation à être et demeu- la décision d’Allianz de prendre le Munich Ré n’est pas opposé à aug- se targuer d’avoir été suivis par modèle à l’échelle mondiale. Ce LIMITES FRANÇAISES rer un partenaire essentiel du Crédit contrôle total de Dresdner Bank, menter sa participation dans HVB, l’une des figures les plus inspirées groupe, toujours à l’affût, s’intéres- Axa comme Deutsche Bank ont lyonnais. Allianz et Dresdner, qui, à deux groupes majeurs rejoignent il affirme aujourd’hui ne pas vouloir de la finance américaine, Sandy serait à American Express, dont l’ac- toujours été partisans de diversifier eux deux, contrôlent près de 10 % cette famille : l’ensemble Allianz- en prendre la majorité. Mais pour Weill, qui, en rapprochant la ban- tion a gagné 7 % vendredi 30 mars à leurs réseaux de distribution, mais de la banque, devront composer Dresdner, mais aussi le groupe for- combien de temps ? que commerciale Citibank, la ban- New York. Ce rapprochement serait ces groupes restent convaincus que avec la banque verte s’ils veulent mé par le réassureur Münich Ré, sa Pour défendre leur modèle d’or- que d’investissement Salomon la deuxième plus grosse opération la spécialisation de chacun sur son continuer à utiliser ls agences du filiale d’assurance directe Ergo (née ganisation, ces groupes ne man- Smith Barney et la compagnie d’as- jamais réalisée dans le secteur finan- savoir-faire, en particulier en matiè- Lyonnais pour distribuer leurs pro- en 1997 du rapprochement des com- quent pas d’arguments. Ils peuvent surances Travelers, développe ce cier aux Etats-Unis, après l’alliance re de gestion et de contrôle des ris- duits. Jean Peyrelevade, le pdg du ques, est essentielle et reste le gage Lyonnais, fera tout pour organiser de la meilleure rentabilité possible. l’équilibre de ses deux grands action- La naissance d’un géant de la ban- naires. Mais à l’image de la réorgani- Allianz donne des gages pour absorber la Dresdner Bank en douceur cassurance en France s’est toujours sation des participations qui vient heurtée à cette limite. La seule tenta- d’être décidée en Allemagne, une FRANCFORT Allianz lance une offre publique Ré sa participation au capital de pe rester intégrées au nouvel tive réelle a été le rapprochement clarification devra avoir lieu dans de notre correspondant d’achat sur la troisième banque alle- la deuxième banque allemande, ensemble. En 2000, c’est le sort de du GAN et du CIC, au sein d’un tous les pays d’Europe. Après des semaines de discrètes mande. Il lui en coûtera 23,4 mil- HypoVereinsbank (13,7 %). cette entité qui avait conduit à la groupe qui a fini par éclater. Les négociations, Henning Schulte- liards d’euros pour acquérir près de Munich Ré en contrôlera à terme rupture des fiançailles avec la autres se sont contentés d’opéra- Sophie Fay et Pascale Santi Nœlle, président du directoire de 80 % du capital qu’elle ne détient près de 26 %. En échange, il cède à Deutsche Bank, la Dresdner ayant l’assureur Allianz, et Bernd pas encore. Le conseil de surveillan- Allianz ses titres Dresdner (environ refusé d’assister à la vente de ce Fahrholz, son homologue de la ce de Dresdner a recommandé 5 % du capital). Les assureurs muni- pôle constitué à coups de milliards PROFIL octobre 1991, plus d’une dizaine Dresdner Bank, sont sortis de l’om- dimanche aux actionnaires d’accep- chois vont aller plus loin dans l’allé- de marks d’investissements. Selon d’acquisitions majeures. Il s’est dis- bre lundi 2 avril pour présenter le ter la proposition. Ils recevront, gement de leurs liens. Les participa- le communiqué des deux groupes, HENNING tingué en France en prenant le con- mariage de leurs deux groupes. Les pour dix actions Dresdner, une tions croisées tissées entre les deux DKW sera introduite en Bourse trôle des AGF, à la fin de 1997. Il a deux hommes ont mis un point action Allianz et une prime en liqui- maisons, fondées au XIXe siècle par « dans les prochaines années », SCHULTE-NOELLE grossi dans la gestion d’actifs en d’honneur à dévoiler cette fusion de de 200 euros. Cette OPA amicale le même homme, devraient être c’est-à-dire d’ici deux à trois ans, rachetant les américains Pimco et depuis le siège de Dresdner, à valorise le titre Dresdner à 53,13 ramenées à 20 % en 2003. Allianz, ses salariés pouvant prendre une Henning Schulte-Noelle, prési- Nicholas Applegate. Et ne veut sur- Francfort, et non pas depuis euros, soit 15 % de plus que son enfin, va reprendre dès 2002 les participation au capital. Cette divi- dent du directoire d’Allianz, n’a tout pas laisser passer l’énorme Munich. Allianz et Dresdner, qui cours du 27 mars, l’avant-veille de 40 % détenus par Munich Ré dans sion devrait jouir d’une grande pas droit à l’erreur. Un peu plus marché des fonds de pension en avaient confirmé jeudi 29 mars être la confirmation des pourparlers. une société d’assurance-vie com- autonomie. d’un an après l’échec de la fusion Allemagne. M. Schulte-Noelle aime en pourparlers, projettent d’« unir mune, Allianz Lebensversicherung. Au terme de cette vaste opéra- entre la Dresdner Bank et la à rappeler qu’il n’y a pas de rappro- leurs forces pour se concentrer à PARTICIPATIONS RÉAMÉNAGÉES Elément essentiel pour la Dresd- tion, si elle réussit, trois hauts diri- Deutsche Bank, puis de la Dresdner chement efficace entre deux entre- l’avenir sur les trois métiers de l’assu- Cette offre s’accompagne d’un ner Bank, ses activités de banque geants de la banque devraient avec Commerzbank, M. Schulte- prises sans démarche amicale. rance, de la gestion d’actifs et de la réaménagement des liens entre d’investissement, de banque de rejoindre le directoire de la compa- Noelle joue gros. Avec le rachat, Entré chez Allianz en 1975, ce banque ». Allianz et ses partenaires tradition- marché et de conseil, regroupées gnie d’assurance. Le patron de la annoncé dimanche 1er avril, de la juriste de formation y a fait prati- Fort d’environ 170 000 salariés, nels. La compagnie d’assurance au sein de Dresdner Kleinwort Was- Dresdner, Bernd Fahrholz, qui Dresdner, il est en passe de réaliser quement toute sa carrière. Il y a gra- le nouvel ensemble revendique vend ainsi au réassureur Munich serstein (DKW), doivent en princi- avait pris les commandes après un rêve que nourrissent nombre de vi les échelons sous l’aile de l’ancien « plus de vingt millions de clients » l’échec de la fusion avec Deutsche patrons : entrer dans le club fermé patron du groupe Wolfgang Schie- en Allemagne. Sa capitalisation Bank, voilà près d’un an, sera nom- des groupes de plus de 100 mil- ren. Sa personnalité tranche avec le boursière dépasserait 108 milliards Des syndicats favorables à l’opération mé vice-président d’Allianz. Il sera liards d’euros de capitalisation style offensif de son prédécesseur, d’euros, le plaçant au deuxième accompagné au directoire par boursière. Son numéro deux, Paul surnommé « le général ». M. Schul- rang des groupes financiers euro- Le responsable du comité d’entreprise de Dresdner Bank, Peter Leonhard Fischer, le jeune respon- Achleitner, directeur financier, qui te-Noelle est un adepte des métho- péens, derrière le britannique Haimerl, se dit confiant après l’annonce du mariage de sa banque sable des activités d’investissement entré chez Allianz à la fin de 1999, des anglo-saxonnes, qu’il connaît HSBC. En gestion d’actifs, Allianz- avec Allianz. Il a déclaré au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung de la banque, et par Horst Müller, joue un rôle majeur dans l’opéra- bien. Ce père de deux enfants a étu- Dresdner se hissera dans les pre- du dimanche 1er avril : « Selon les informations dont je dispose actuelle- en charge de la gestion des risques. tion. Il était auparavant le patron dié le droit en Ecosse et il est diplô- mières places mondiales, avec une ment, je suis convaincu que les craintes concernant les emplois sont injus- Ces trois personnalités rejoindront de Goldman Sachs en Allemagne. mé de la Wharton School de Phila- somme de fonds gérés de l’ordre de tifiées. » Pour Dresdner, ce mariage peut « au contraire être une chan- un autre architecte du rapproche- Discret, calme, Henning Schulte- delphie. Enfant de la Ruhr, né dans 1 000 milliards d’euros. ce de maintenir peut-être des emplois qui devaient, selon les anciens pro- ment, Paul Achleitner, le directeur Noelle n’aime pas se mettre en une famille d’ingénieurs, ce pas- Pendant le week-end, d’ultimes jets du directoire, être supprimés ». La suppression de 5 000 emplois financier de l’assureur, qui espère avant, mais il devient de plus en sionné de musique pratique le pia- tractations et la réunion des con- (environ un sur dix) et la fermeture de 300 agences en Allemagne cette fois avoir mis toutes les chan- plus l’homme-orchestre de la finan- no et est un fidèle, chaque année, seils de surveillance des deux grou- étaient prévues. « Si Allianz veut une distribution forte, elle ne peut pas ces du côté d’Allianz. ce allemande. Il a mené en dou- du Festival de Salzbourg. pes ont permis d’arrêter les modali- réduire [autant] le réseau d’agences », estime M. Haimerl, qui ne s’at- ceur, depuis son arrivée à la tête du tés boursières de l’opération. tend « pas à court terme » à un éventuel démantèlement de Dresdner. Philippe Ricard géant allemand de l’assurance, en P. Sa. Le capitalisme rhénan change, mais il n’est pas mort FRANCFORT que, certes, d’avoir des conséquen- trée en vigueur, en janvier 2002, de d’affaires Goldman Sachs, discu- tion, illustre les efforts déployés hard Mohn, le patriarche de Bertel- de notre correspondant ces considérables sur les liens la réforme fiscale qui doit exonérer tent à l’amiable, en secret et depuis pour le moderniser. Cette fois, le smann, figure emblématique du Dans quelques années, que reste- étroits tissés entre les grands noms les plus-values tirées de la cession plusieurs semaines, avec les diri- gouvernement donne des gages miracle économique, résumait ain- ra-t-il du capitalisme rhénan ? Au de la finance et de l’industrie. Pour de participations industrielles. Ces geants de la Dresdner Bank. Laissé aux syndicats, dont l’influence si les changements en cours : « Les rythme où s’enchaînent les événe- mettre la main sur la Dresdner dernières étaient auparavant sur la touche, le patron de la Deuts- demeure déterminante, même si marchés financiers jugent l’évolu- Bank, Allianz donne un grand coup taxées à hauteur de 50 %, un obsta- che Bank, Rolf Breuer, dont l’éta- elle a tendance à s’éroder. De tion de nos affaires d’une manière ANALYSE de pied à la « Deutschland AG », cle au changement longtemps mis blissement est encore étroitement même, le gouvernement cherche à qui n’est pas celle du conseil de sur- ce système de liens capitalistiques en avant par les milieux d’affaires. lié à Allianz, a été, selon ses dires, moderniser la loi sur les prises de veillance. (…) La création de valeur Rares ici sont doublé d’un réseau étroit de rela- Mais qu’on ne s’y trompe pas : il « informé par avance ». Les métho- contrôle, pour faire en sorte que est un instrument de mesure, une les chefs d’entreprise tions personnelles qui caractérise ne s’agit pas de tout brader dans le des anglo-saxonnes ne s’imposent les fleurons de l’industrie alleman- échelle, mais pas un objectif. » Une qui ne jurent que le tissu économique allemand. Les seul objectif de casser le modèle pas du jour au lendemain : ainsi, le de ne connaissent pas tous le sort opinion qui reste dominante en par leurs actionnaires principaux établissements finan- rhénan. Les cessions seront patron de DaimlerChrysler, Jürgen de Mannesmann, racheté voilà Allemagne. ciers allemands ont entrepris menées pas à pas, selon la bonne Schrempp, malgré les multiples tout juste un an par le groupe de depuis quelques années un réamé- santé des marchés boursiers. La déboires rencontrés après la fusion télécommunications britannique Philippe Ricard ments, la question mérite d’être nagement de leurs vastes porte- cagnotte ainsi dégagée doit, en des deux enseignes automobiles, Vodafone au terme d’une bataille posée. Et la réponse qui s’impose à feuilles de participations. Ces réser- général, être réinvestie dans des a-t-il obtenu un répit pour assainir boursière mémorable. première vue pourrait être : « Pas ves représentent encore un pactole activités plus stratégiques. « Ce pro- le nouveau groupe, alors que, Malgré l’incontestable montée grand-chose. » La spectaculaire considérable – entre 13 et 15 mil- cessus de déclin de la Deutschland outre-Atlantique, il aurait dû en puissance du concept de « créa- fusion entre Allianz et Dresdner, liards d’euros pour la Deutsche AG, via la vente des actifs non straté- démissionner. tion de valeur », les milieux d’affai- « c’est aussi l’enterrement de la Bank et la Dresdner Bank. Elles giques, ne va pas prendre trois mois, res eux-mêmes restent fidèles aux Deutschland AG », entend-on ces atteindraient entre 50 et 60 mil- ni dix ans, mais environ deux ou trois MODERNISER LA COGESTION anciennes « valeurs ». Très rares temps-ci à Berlin, Munich ou Franc- liards d’euros chez Allianz : l’assu- ans », prédit un expert du secteur En parallèle, les pouvoirs publics sont, outre-Rhin, les chefs d’entre- fort. Sous la pression de la mondia- reur est présent, entre autres, au bancaire. – et c’est une des caractéristiques prise qui ne jurent que par leurs lisation et de l’intégration euro- capital du géant de l’énergie RWE, L’enterrement de la Deutschland essentielles du gouvernement rou- actionnaires. Clients, mais aussi péenne, l’Allemagne semble sur- des pharmaciens BASF et Sche- AG, malgré ses ratés, survient « à ge-vert de Gerhard Schröder – salariés, continuent d’être soignés : tout vouloir sauver ce qui peut ring, du constructeur automobile l’allemande » : la plupart du temps cherchent à accompagner cette l’annonce de plans sociaux à la hus- l’être. Elle s’inspire du modèle DaimlerChrysler, du distributeur sans effusion de sang et dans le mutation. La réforme fiscale est le sarde n’est pas pour demain, tant anglo-saxon, mais sans renier les Karstadt. Les uns et les autres ont consensus. Henning Schulte- meilleur exemple de cette attitude, le dialogue au sein même des entre- recettes qui ont permis le miracle déjà commencé à céder leur patri- Noelle, président du directoire à l’avantage des milieux d’affaires. prises, très structuré, demeure de l’après-guerre. moine. Ce mouvement historique d’Allianz, et son bras droit, Paul La réforme en cours d’un autre consensuel. Dans une récente inter- Le mariage Allianz-Dresdner ris- est d’ores et déjà conforté par l’en- Achleitner, un ancien de la banque pilier du modèle rhénan, la coges- view au Manager Magazin, Rein- ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / 21 Philips étudie son retrait SAirGroup affiche des pertes record et donne de la téléphonie mobile LE GÉANT néerlandais de l’électronique grand public cherche à se deux mois à Air Littoral pour trouver un repreneur désengager de son activité de téléphonie mobile. C’est ce qu’a décla- ré Gérard Kleisterlee, qui prendra la tête de l’entreprise néerlandaise dans un mois, en remplacement de Cor Boonstra. Philips, qui a fait Le sort d’AOM et d’Air Liberté sera connu le 25 avril une entrée tardive sur ce marché, a tout d’abord affiché des objectifs ambitieux, annonçant vouloir devenir très vite l’un des trois pre- Mario Corti, nouveau président du groupe suisse grandes lignes du plan de restructuration qu’il s’impose pour un retour à l’équilibre. La décision miers fournisseurs mondiaux. SAirGroup, maison mère de Swissair devait dé- compte appliquer au groupe helvète. Une réduc- sur le devenir du pôle français AOM, Air Liberté et Après une alliance avortée avec l’américain Lucent, le groupe néer- voiler, lundi 2 avril, en fin de matinée à Zurich, les tion drastique de la voilure du transporteur suisse Air Littoral n’interviendra que le 25 avril. landais a des difficultés à remplir ses objectifs. D’autant qu’il a été frappé de plein fouet par le ralentissement de la croissance en Euro- MARIO CORTI, nouveau prési- AOM, Air Liberté et Air Littoral la distribution de produits touristi- pour Crossair, ils dépassent 85 mil- pe à la fin 2000. Résultat : il n’a vendu que 13 millions de téléphones dent de SAirGroup va avoir fort à sont toutes en deçà des objectifs. ques. Mais ces mesures n’ont pas lions de francs suisses, soit 75 % de mobiles l’an dernier contre les 18 millions attendus, et cette activité faire. Celui qui se présente comme Comme le relève le groupe suisse, permis d’éviter une perte nette de plus que l’année précédente. n’est toujours pas rentable. L’usine du Mans (Sarthe), qui produit l’« homme du futur du groupe suis- cette situation a « entraîné des per- 224 millions d’euros. Les autres Les activités connexes – mainte- l’essentiel des téléphones mobiles du groupe, est actuellement tou- se », va quand même devoir se pen- tes avant frais de restructuration et compagnies, dans lesquelles, le nance, restauration, fret, hôtelle- chée par des mesures de chômage technique. A la recherche d’un par- cher sur le passé. Lundi 2 avril, corrections de valeur d’un montant SAirGroup a également des partici- rie – forment un contraste frap- tenaire, Philips a mené des négociations avec le coréen LG, mais elles M. Corti a annoncé des pertes histo- de 600 millions de francs suisses » pations comme la polonaise Lot ou pant avec les difficultés précitées. ont échoué en janvier. Le groupe reste donc en quête d’un partenai- riques. Sur l’exercice 2000, les per- (soit 393,3 millions d’euros). Un la sud-africaine South African Ce sont même, pour la compagnie, re, faute de quoi il pourrait envisager une cession pure et simple. tes nettes du groupe s’élèvent à comité central extraordinaire est Airways ont connu une « année pro- « des résultats réjouissants ». 2,88 milliards de francs suisses soit prévu le jeudi 5 avril mais les déci- pice » précise le groupe sans don- Si un grand nombre d’observa- 1,89 milliard d’euros. L’exercice pré- sions ne seront rendues publiques ner de chiffres. teurs misent sur la vente de quel- Bolloré vend 75 % de Tobaccor cédent s’était soldé par un bénéfice que le 25 avril. Néanmoins, M. Cor- ques activités rentables pour de 273 millions de francs suisses. ti a annoncé que le groupe cessait VENTE DE LA FILIALE HÔTELIÈRE remettre à flot les finances du Ce résultat catastrophique s’ex- « dès ce jour » de financer Air litto- Les trois compagnies aériennes groupe suisse, d’autres relèvent et poursuit sa sortie du tabac plique « en grande partie par l’im- ral, estimant que la compagnie suisses ont également vécu une qu’elles ne sont rentables que par pact néfaste de la plupart des partici- basée à Montpellier « disposait de mauvaise année. Swissair a accusé la synergie qu’elles trouvent au APRÈS AVOIR CÉDÉ à l’été 2000 sa branche papier à cigarettes pations dans les compagnies aérien- deux mois de trésorerie ». Implicite- un déficit d’exploitation de 195 mil- sein du groupe, les deux types d’ac- (OCB) et sa participation de 5 % dans la Seita, fusionnée depuis avec nes à l’étranger surtout en France, ment, cela revient à accorder deux lions de francs suisses, Crossair un tivités (transport d’un côté, mainte- l’espagnole Tabacalera pour donner naissance à Altadis, le groupe en Belgique et en Allemagne », note mois de sursis à Air littoral qui résultat d’exploitation « proche de nance, restauration à bord, servi- Bolloré poursuit sa sortie du tabac. Il a annoncé, lundi 2 avril, la ven- le communiqué de SAirGroup. emploie un millier de salariés. seuil de rentabilité (après une perte ces au sol de l’autre) sont parfaite- te de 75 % de sa société Tobaccor, fabricant de cigarettes en Afrique Selon la direction, les résultats des En Allemagne, LTU, « ce puits de 20 millions de francs suisses en ment complémentaire. M. Corti a et en Asie sous ses marques propres (Bastos, Excellence, Viking) participations, les régularisations sans fond », comme le qualifiait Phi- 1999), et Balair une perte de 25 mil- annoncé la vente de la filiale hôte- mais aussi sous licence (Marlboro, Philip Morris…), au groupe britan- des emprunts, les provisions pour lippe Bruggisser, ancien patron de lions de francs suisses ». Tous ces lière : Swissotel. nique Imperial Tobacco, pour 1,9 milliard de francs. Tobaccor réalise frais de restructuration, la déprécia- Swissair, s’inscrit également dans revers, note Swissair, sont essen- Les objectifs de Mario Corti se 1,6 milliard de chiffre d’affaires et 20 % de marge nette. tion du patrimoine et les obliga- cette longue énumération d’entre- tiellement imputables à l’alourdis- résument à deux grands axes : pre- Pour Vincent Bolloré, cette cession se traduit par une plus-value de tions contractuelles ont grevé les prises perdantes. La compagnie de sement considérable de la facture mièrement, remettre de l’ordre 1,3 milliard de francs. Son groupe conserve, pour l’instant, 25 % du comptes de l’entreprise d’un mon- charters allemande est en pleine pétrolière. Rien que pour Swissair, dans les propres activités du grou- capital de Tobaccor afin d’assurer la transition. Imperial Tobacco dis- tant de 3,72 milliards de francs suis- restructuration et vient d’engager les surcoûts de kérosène sont esti- pe et donc réduire rapidement et pose d’un droit de préemption prioritaire sur cette participation. Au ses (2,44 milliards d’euros). Tous un partenariat stratégique avec le més à 270 millions de francs suis- largement les risques émanant des total, la sortie de toute l’activité tabac aura rapporté à l’homme d’af- ces problèmes ont été aggravés par distributeur allemand REWE pour ses soit 56 % de plus qu’en 1999 et compagnies aériennes. Deuxième- faires 5 milliards de francs. la conjoncture (flambée des prix du ment, tous les moyens devront carburant, dollar élevé et surcapaci- être mis en œuvre pour améliorer tés) qui ne permet pas de répercu- Un symbole de l’identité helvétique la capacité des rendements de Suzuki va fournir ter les surcoûts sur les prix. manière durable. L’une des premiè- Sabena a réalisé une perte de b Historique : Swissair est créée de logistique (SAirLogistics) ; res mesures prises va consister à 325 millions d’euros. La compagnie en 1931 à la suite de la fusion de restauration collective et demander aux actionnaires de des mini-voitures à Nissan belge, qui n’a été bénéficiaire Balair et Ad Astra. En 1947, hôtellerie (SAirRelations). Autour renoncer à leur dividende, lors de qu’une fois en quarante ans, vient l’entreprise devient le de SAirGroup s’est formée l’assemblée générale du 25 avril. LE CONSTRUCTEUR automobile japonais Suzuki va fournir des mini- d’être recapitalisée. En avril, SAir- transporteur national helvète. En l’alliance Qualiflyer Group qui Ces derniers trouveront-ils cela voitures à son compatriote Nissan. Les deux groupes ont signé, lundi Group et l’Etat belge ont signé un 1997, à l’arrivée de Philippe comprend onze compagnies normal alors qu’il se dit qu’Eric 2 avril, un accord de partenariat, qui porte sur un volume de accord qui prévoit la montée du Bruggisser aux commandes, la aériennes (Austrian Airlines, TAP Honegger, président démissionnai- 36 000 voitures par an à partir de 2002. Suzuki est le leader japonais holding suisse à 85 % dans le capi- compagnie aérienne se réorganise Portugal, Turkish Airlines, Lauda re est parti avec un chèque de des véhicules de moins de 600 cm3, tandis que Nissan était absent de tal de Sabena d’ici à fin 2001 après en filiales et prend l’appellation de Air et Tyrolean Airlines…) 2 millions de francs suisses au titre ce segment, qui représente 30 % des immatriculations dans l’archipel. le versement de 150 millions SAirGroup. Le groupe emploie b Actionnariat : banques et d’indemnités à la suite de sa démis- Nissan, dont le français Renault détient 36,8 % du capital, voit ses d’euros par le groupe suisse. Le environ 68 500 salariés. assurances (23,1 %) ; institutions sion du conseil. Si ces faits sont parts de marché reculer depuis près de 26 ans au Japon. « Pour croître, groupe annoncera cet été ce qu’il b Activités : transport aérien de publiques (12 %) ; fonds de avérés, le Parti socialiste suisse a nous devons être compétitifs dans tous les segments. Nous avons pris cette entend faire de sa participation. passagers et de fret (Swiss Air, pension (12,4 %) ; entreprises d’ores et déjà demandé la restitu- décision après une analyse attentive du marché et de la rentabilité », a La situation n’est pas plus réjouis- CrossAir, Sabena, Air Littoral, industrielles (7,8 %) ; investisseurs tion de l’argent. indiqué Carlos Ghosn, le patron de Nissan, dans un communiqué. sante pour le pôle aérien français : AOM…) ; services de maintenance privés (18 %) ; compagnies « En travaillant en partenariat avec le leader du segment, j’ai confiance les recettes des trois transporteurs aérienne (SAirServices) ; services aériennes partenaires (1 %). François Bostnavaron dans le succès de ce projet commun », a-t-il ajouté. La Suède reproche à Ericsson son ingratitude Renault est confronté à des tensions sociales Le gouvernement demande des comptes après la suppression de 2 100 emplois dans les usines roumaines de sa filiale Dacia STOCKHOLM le taureau par les cornes. Mais elle naire – sans doute asiatique, peut- BUCAREST effectivement pas rêver. Avec un manie, ce sont les sous-traitants correspondance a suscité l’amertume et la colère être le japonais Sony. de notre correspondant revenu moyen de 700 francs par de Dacia. « Sur les 359 fournis- « Ericsson a eu besoin de la Suè- d’une large frange de l’opinion M. Hellström, qui avait déjà dû La rangée de HLM est attachée mois, Dacia se situe au niveau de seurs roumains, déclare le direc- de. Aujourd’hui, la Suède a besoin publique, pour laquelle les salariés lancer un avertissement sur résul- tel un cordon ombilical à l’usine la moyenne nationale. « Renault a teur général, Constantin Stroe, d’Ericsson. » Les 4 000 actionnaires licenciés et les petits porteurs tats en janvier, a été contraint de roumaine d’automobiles Dacia, amélioré nos conditions de travail, une cinquantaine n’ont pas com- venus assister, mercredi 28 mars, à payent aujourd’hui les mauvais récidiver mercredi, devant ses intégrée dans le groupe Renault témoigne un ouvrier. Je travaille pris le défi de qualité lancé par l’assemblée générale annuelle de choix stratégiques – notamment actionnaires, en révisant à la bais- depuis un an et demi. Au pied des plus et suis mieux organisé, mais Renault ». l’équipementier suédois, au Glo- dans les produits de grande con- se ses prévisions sur le marché des Carpates, dans ce site industriel mon salaire est le même. Nous som- Or la réussite d’une voiture à ben Arena de Stockholm, applau- sommation – du PDG d’Ericsson, équipements en téléphonie mobile digne de Germinal, Renault pro- mes à bout de souffle, mais nous 5 000 euros est conditionnée par dissent Peder Boström, délégué du Kurt Hellström, et du président de pour 2001. « La croissance du mar- jette de construire d’ici 2004 une avons peur de parler parce que sa production intégrale en Rouma- syndicat Metall de l’industrie. Au son conseil d’administration, Lars ché mondial pourrait être inférieure voiture aux performances occi- nous sommes terrorisés par la nie. Selon une source de l’entrepri- nom des 2 100 salariés des unités Ramqvist. de moitié » aux prévisions antérieu- dentales, vendue au prix de menace de licenciement. » se, une douzaine de sous-trai- suédoises de production de Kumla Face à l’ampleur du mécontente- res, a-t-il déclaré : « Elle devrait se 5 000 euros. tants de Renault s’installeront et Linköping, qui ont appris, la ment, abondamment relayé par la situer entre 8 % et 10 %. » Ericsson Destiné aux marchés émer- MALADIES PROFESSIONNELLES bientôt dans le pays des Carpates. veille, qu’ils allaient être licenciés, presse, le ministre de l’économie, conserve toutefois sa position de gents, le modèle W90 devrait révo- Certes, le visage de Dacia a Le modèle Dacia Super Nova, il vient d’exiger de la direction Björn Rosengren, a chargé Hans leader mondial dans les équipe- lutionner le rapport qualité-prix changé depuis l’arrivée du groupe équipé d’un moteur EJ7 et d’une qu’elle s’engage à « trouver Karlsson, un ancien cadre de la ments et revendique vingt- et conquérir les marchés des pays français. Les investissements dans boîte de vitesse JH3, d’origine d’autres solutions ». Avant lui, le puissante Confédération syndicale sept contrats de réseaux de télé- de l’Europe centrale et orientale, l’infrastructure et dans la techno- Renault, est sorti sur le marché à président de l’Association des LO, de limiter l’impact social des phonie mobile à la norme UMTS, de la Russie, du Maghreb, de la logie de l’usine ont rendu l’entre- la fin de l’année dernière et a quel- petits porteurs, Lars-Erik Fors- restructurations et de s’assurer loin devant le canadien Nortel. Ces Chine et de l’Amérique latine. prise plus performante. Néan- que peu revigoré les ventes en gårdh, avait réclamé, en vain, que qu’Ericsson « prendra ses responsa- bonnes performances n’apparaî- Environ 4 millions d’exemplaires moins, malgré un grand nombre Roumanie. Il était temps car, en l’on remette aux chaînes de télévi- bilités ». tront pas immédiatement dans les sont projetés jusqu’en 2010. A par- d’accidents, le cabinet médical de 2000, elles avaient baissé de moi- sion une copie des enregistre- « Ericsson est un symbole natio- comptes du suédois, les opérateurs tir de 2005, une partie importante l’entreprise ne dispose toujours tié, provoquant une perte de ments vidéo des débats. « Ericsson, nal. A cet égard, il porte une respon- ayant différé leurs investissements de la production de la future W90 pas d’équipements pour les inter- 65 millions d’euros. avait-il expliqué, c’est la propriété sabilité morale. La réduction du per- en raison des incertitudes liées au sera délocalisée en Russie. ventions d’urgence. Les quatre Après trois années de récession, de tous les Suédois. » sonnel des usines de Kumla et de Lin- comportement des consomma- Pourtant, l’ambition du groupe ambulances improvisées dans des le pouvoir d’achat a dramatique- De fait, quand Ericsson éternue, köping a entamé la confiance des teurs face à l’Internet mobile. français se heurte à un certain Dacia break font plutôt office de ment baissé et l’avenir de l’écono- c’est toute la Suède qui s’enrhume. Suédois dans l’avenir », estime nombre d’obstacles. Malgré les taxi jusqu’à l’hôpital de Pitesti, vil- mie roumaine reste toujours incer- Fondé en 1887, l’équipementier Hans Karlsson. Tous croyaient en SOUTIEN DES ACTIONNAIRES 356 millions d’euros que Renault le située à une quinzaine de kilo- tain. La direction de l’entreprise compte pour 15 % des exporta- la nouvelle « Silicon Valley », le Même s’il n’a pas annoncé le va débloquer jusqu’en 2004 pour mètres de l’usine. « Rien que pour affiche tout de même son optimis- tions du pays et pour un quart de pôle technologique de Kista, près rapatriement tant espéré du siège améliorer la Dacia, les risques du avoir un état des lieux de la santé me et fait savoir que ces difficul- la capitalisation de la Bourse de de Stockholm, où des centaines d’Ericsson de Londres à Stoc- projet sont considérables. des gens dans l’entreprise, il faut tés étaient prévues. Pour Dacia, le Stockholm. En Suède, il emploie d’ingénieurs et de techniciens déve- kholm – un geste qui pourrait con- D’abord, le volet social du projet compter deux à trois ans, affirme rachat par Renault a été sa chance directement près de 50 000 person- loppent les futurs produits du grou- tribuer à réconcilier les Suédois reste explosif. Environ 11 000 des un médecin de l’usine. Les mala- de survie. Reçus en héros, les nes, soit la moitié de ses effectifs pe… avec l’entreprise –, Kurt Hellström 27 500 employés de l’entreprise dies professionnelles sont légion et Français ont sauvé une entreprise mondiaux. Au total, plus de Ericsson fait-il les frais du ralen- garde le soutien de ses actionnai- devront quitter l’usine d’ici 2004. les ouvriers n’ont pas encore pris qui serait morte aujourd’hui. 600 000 Suédois détiennent des tissement de la conjoncture améri- res historiques. Les sociétés finan- Ce n’est que tout récemment que conscience du danger. C’est leur Mais d’un héros on attend tou- titres Ericsson. caine, comme le pense Kurt Hells- cières Industrivärden et Investor Renault a fait appel à un bureau mentalité qui est notre principal jours plus, peut-être beaucoup tröm, ou est-il plus durablement (famille Wallenberg), qui détien- de consultants parisiens chargés ennemi. » plus qu’il ne peut donner. « UNE RESPONSABILITÉ MORALE » victime du succès de son concur- nent la majorité des droits de vote de mettre en œuvre un program- Une autre difficulté, qui rend le Aussi un vent de panique s’est-il rent finlandais Nokia, numéro un malgré une participation minoritai- me de reconversion professionnel- pari de Renault aléatoire en Rou- Mirel Brand mis à souffler sur le royaume après mondial incontesté des ventes de re (respectivement de 2,4 % et le. Son intention est d’attirer des l’annonce de pertes de 2,61 mil- téléphones portables, avec près de 4,8 %), ont réitéré leur confiance à crédits non remboursables réser- liards d’euros en 2000 sur l’exploi- 30 % de parts de marché au niveau la direction de l’entreprise. vés par la Commission européen- tation des téléphones portables, mondial, contre 10 % pour le sué- Le 20 avril, Ericsson publiera ses ne à la Roumanie afin de créer de suivie, fin janvier, de prévisions dois ? résultats pour le premier trimes- nouveaux emplois. Quant aux catastrophiques pour le premier tri- Les produits de grande consom- tre. Kurt Hellström détaillera le autorités locales, cette préoccupa- mestre 2001, puis, en février, de la mation constituent le maillon fai- programme de réduction des tion ne donne lieu qu’à un dis- décision de sous-traiter la produc- ble d’Ericsson. Selon la Deutsche coûts d’exploitation de l’entrepri- cours de circonstance. tion de téléphones portables à Bank, les pertes d’exploitation des se et son volet social. Avec la ces- « L’état de grâce avec Renault l’américain Flextronics. La suppres- téléphones portables pourraient sion de sa participation dans Juni- est terminé, déclare le vice-prési- sion de 3 300 emplois, dont 2 100 atteindre 800 millions d’euros en per – un fournisseur américain dent du syndicat de Dacia, Ion Ior- en Suède et 1 200 en Grande-Breta- 2001, soit 13 % de moins que les d’accès à Internet –, Ericsson dache. A partir de la mi-avril, nous gne, dans le cadre d’un program- dernières prévisions. Kurt Hells- devrait « probablement » annon- sommes prêts à déclencher une grè- me de réduction des coûts rééva- tröm assure que son entreprise va cer, selon son PDG, un bénéfice au ve si nous n’obtenons pas une aug- lué à 3,8 milliards d’euros, a été gagner des parts de marché dès premier trimestre. mentation de salaire immédiate. » perçue par les marchés comme la cette année et n’exclut pas « une Les salaires que Renault verse à volonté de la direction de prendre alliance stratégique » avec un parte- Boris Lévy ses employés roumains ne font 22 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 Le nouveau décret rééquilibre les rapports entre diffuseurs et producteurs L’avènement de la télévision numérique terrestre ouvre la voie à un second marché des programmes audiovisuels. Ces nouvelles chaînes apporteront un financement supplémentaire aux fictions, téléfilms ou documentaires. La future réglementation et ces perspectives satisfont les producteurs indépendants

LES PRODUCTEURS indépen- de son chiffre d’affaires. De son retrouvaient parfois propriétaires permettait aux chaînes « de geler les mes ne seront pas trop vieux lorsque chaîne. » En revanche, ajoute-t-il, dants devraient se rendre d’un côté, le service public, après la signa- de la moitié d’une œuvre, et donc droits d’une œuvre pendant quatre à le numérique terrestre arrivera ». Cer- « ces mêmes séries pourront tout à cœur plus léger au marché interna- ture d’une convention avec les orga- des revenus qu’elle pouvait cinq ans pour un nombre de passages tains n’auront que dix-huit mois fait convenir sur l’antenne plus ciblée tional des programmes de télévi- nisations représentatives des pro- générer. illimité ». Selon Jacques Peskine, cet- d’ancienneté et n’auront été vus d’une chaîne thématique ». Et de lan- sion (MIP TV), qui ouvre ses portes ducteurs, y consacre déjà 17 % de Le décret favorise aussi « la fluidi- te limitation a pour effet de « libérer qu’une seule fois sur une grande cer sous forme de boutade : « TF1, lundi 2 avril à Cannes. Le nouveau son chiffre d’affaires. Enfin, té des droits ». Désormais, les diffu- l’offre » de programmes. Elle chaîne contre quatre à cinq ans c’est le Palais omnisport de Bercy décret sur les obligations d’investis- Canall+ ne rentre pas dans le seurs ne pourront plus « acquérir devrait permettre l’organisation d’âge auparavant et parfois de mul- tous les soirs en prime time. Cela ne sements des chaînes dans la produc- champ d’application du décret, tiples passages à l’antenne. Toute- veut pas dire que cela doit tuer tion a été soumis, il y a quelques réservé aux seules télévisions géné- fois, certains producteurs tempè- l’Olympia. » Outre le critère jours, au Conseil supérieur de ralistes. La relance des 52 minutes rent l’enthousiasme de M. Peskine. d’audience, tous les genres ne l’audiovisuel (CSA). Il devrait être seront pas autant recherchés par le publié à la mi-mai. REDISTRIBUTION DES POUVOIRS La nouvelle réglementation pourrait menacer l’hégémonie des télé- DONNER UNE SECONDE CHANCE numérique hertzien. Les chaînes A en croire, les organisations pro- Le volet financier n’est pas le seul films de 90 minutes, la spécialité française boudée par les marchés « Le second marché, c’est la prime devraient y être gourmandes de fessionnelles et notamment l’Union attrait de la réglementation à venir. étrangers. Ils sont presque exclusivement acquis aux fictions de au succès », prévient Pascal Breton, « séries, mais beaucoup moins de syndicale de la production audiovi- Elle redistribue les pouvoirs entre 52 minutes. Le prochain décret repousse à 22 heures, contre 21 h 30 l’un des deux fondateurs de la socié- téléfilms unitaires ». suelle (USPA), le futur cadre régle- les producteurs et les diffuseurs, au auparavant, la limite de prise en compte de la diffusion quotidienne té de production Marathon. Selon Malgré cette sélectivité, le second mentaire rééquilibre en partie les bénéfice des premiers. « Elle rend la des quotas de productions sur les chaînes hertziennes. Cette demi- lui, « seuls les programmes qui marché, souhaité par tous les minis- rapports entre les producteurs indé- totalité des droits aux producteurs », heure supplémentaire pourrait donner une seconde chance aux fic- auront fait une bonne audience sur tres de la communication depuis pendants et les télévisions généralis- s’enthousiasme Jacques Peskine, tions de 52 minutes. Ce recul de la pendule autorisera les chaînes à une chaîne hertzienne » pourront des lustres, devrait créer les condi- tes. Il devrait aussi déverser une délégué général de l’USPA. « C’est diffuser deux 52 minutes consécutifs contre un seul jusqu’ici. Ce trouver une économie complémen- tions d’une nouvelle vie financière nouvelle manne financière vers les une mesure positive, qui va dans le début de soirée allongé permettra aussi aux chaînes de mieux étaler taire sur les nouvelles chaînes thé- pour les œuvres. Selon Jacques Pes- sociétés de production. Selon les ter- bon sens. C’est un premier pas », leurs écrans de publicité. Cette double programmation favorisera matiques et les « mini-généralis- kine, « la future chaîne fiction du ser- mes du prochain décret, TF1 et La ajoute la productrice Simone Hal- l’éclosion d’œuvres « plus aventureuses, plus internationales et donc tes » du numérique hertzien. « Une vice public pourra, par exemple, ache- Cinquième devront investir 16 %, et bertstadt-Harari, présidente d’ITI- plus exportables », prédit Pascal Breton, fondateur de la société de œuvre qui aura connu l’échec sur ter 150 000 francs à 250 000 francs non plus 15 %, de leur chiffre d’affai- Télé Images. Le prochain cadre légis- production Marathon. TF1 devrait ainsi tester ses séries sur TF6, TF1 en n’atteignant pas la part chaque épisode d’une série lorsque le res dans des productions indépen- latif mettra ainsi un terme à la contrôlée à 50/50 avec M6, avant de les diffuser sur son antenne. d’audience moyenne lors de sa pre- numérique hertzien touchera 4 à dantes. Une augmentation non fameuse « part coproducteur » dont mière diffusion n’aura pas plus de 5 millions de foyers, alors que la chaî- négligeable. Ainsi la Une qui a versé bénéficiaient les chaînes au grand succès sur le second marché », ajou- ne Festival, proposée sur le câble et le 1,1 milliard de francs en 2000, devra dam des producteurs. Cette prati- qu’un seul passage d’une fiction ou d’un véritable second marché pour te M. Breton. Pour d’autres produc- satellite, paie aujourd’hui moins de débourser 1,35 milliard de francs que permet aux chaînes de diviser d’un documentaire sur une période les fictions et les documentaires. teurs, au contraire, le numérique 40 000 francs par diffusion ». Cette cette année. En revanche, M6 et leur investissement dans une fiction de dix-huit mois, avec la possibilité Une bouffée d’oxygène bienve- hertzien pourra donner une secon- rétribution pourrait s’élever à France Télévision n’auront pas d’ef- pour « acquérir aussi bien les droits d’acheter un second passage pour nue alors que le numérique hert- de chance à des séries ou à des fic- 800 000 francs par épisode lorsque forts supplémentaires à consentir. de diffusion pour leur usage propre vingt-quatre mois supplémentaires », zien et son cortège de nouvelles tions. Selon l’un d’eux : « Des le numérique hertzien desservira La chaîne présidée par Nicolas de qu’une copropriété, avec le produc- signale le délégué général de l’US- chaînes sont attendus en 2002. Grâ- œuvres pourront avoir connu des près de 10 millions de foyers. Tavernost a déjà pris auprès du teur, de l’œuvre elle-même », rappel- PA. Auparavant, le rapport de for- ce à cette disposition, remarque audiences décevantes pour TF1 car CSA l’engagement d’investir 20 % le M. Peskine. In fine, les chaînes se ces entre diffuseurs et producteurs M. Peskine, « beaucoup de program- elles étaient trop pointues pour la Guy Dutheil La Cinquième revoit son image et sa programmation Distribution : une procédure « PRODUIRE plus d’œuvres origi- récuse les reproches de vouloir faire satisfaire le besoin social dans le ambitionne cependant le directeur nales et mieux les financer » : tel est une chaîne culturelle. « La Cinquiè- domaine de la connaissance, de général de La Cinquième. judiciaire contre « Le Parisien » le mot d’ordre de La Cinquième, qui me est une chaîne de la culture, non l’éducation et de l’emploi. La chaîne La banque de programmes et de se prépare, comme cela existe déjà pas au sens où elle diffuse de la ne trouvera son public que si celui- services, qui permet d’avoir accès LE CONSEIL DE GÉRANCE de la société Transport Presse (TP), qui sur le câble et le satellite, à une diffu- culture traditionnelle mais dans la ci la trouve utile », précise M. Cot- à des documents et de les téléchar- assure via les NMPP la distribution de quotidiens et de magazines sur sion vingt-quatre heures sur vingt- mesure où notre travail est d’offrir les tet. Afin de voir jusqu’où aller ger, reste un atout maître de la Cin- l’ensemble du territoire, a annoncé lundi 2 avril sa décision de déposer quatre, lors de la prochaine mise en clés pour accéder à la mobilité socia- dans le domaine de l’enseigne- quième pour sa relation avec les une assignation en référé devant le tribunal de grande instance de Paris place de la télévision numérique le et intellectuelle. Pour cela, il ne faut ment, les responsables de la chaî- enseignants. Des améliorations à l’encontre des dirigeants du Parisien. Cette procédure exceptionnelle hertzienne. Dans cette perspective, pas se priver des références culturel- ne ont fait appel à des experts de dans son fonctionnement sont résulte de la volonté du quotidien du groupe Amaury de quitter cette le directeur général, Jean-Pierre Cot- les, littéraires, cinématographiques. la transmission des connaissances. annoncées pour la rentrée 2001. coopérative et d’assurer, dès le 1er juin, sa propre distribution sur Paris tet, a entrepris une réorganisation J’ai arrêté la diffusion des concerts du Ceux-ci leur ont révélé que quatre « Aujourd’hui, les conditions per- et l’Ile-de-France (Le Monde du 24 mars 2001). Les gérants de TP invo- de la chaîne, dont certains produc- dimanche matin ainsi que des émis- critères doivent être réunis : la mettent d’imaginer un service de quent une « violation de la clause d’exclusivité » en considérant que Le teurs s’inquiètent. « Nous avons créé sions de fiction et des films. Mais, en « granularité », principe selon qualité qui utilise l’ensemble des Parisien et son édition nationale Aujourd’hui – qui restera distribuée six unités de programmes qui gére- revanche, j’ai demandé qu’on réalise lequel, pour être bien assimilé, un réseaux. Il y a déjà 5 000 program- par le système coopératif des NMPP - constituent un seul et même ront chacune leur budget. Depuis le une histoire du cinéma et une de l’édi- programme ne devrait pas dépas- mes numérisés. Nous sommes dési- titre. Ils demandent au juge d’appliquer une pénalité financière de début de l’année, 85 millions de tion. La Cinquième doit être une chaî- ser quatre minutes ; la présence reux de mener une politique plus sys- 10 000 francs par exemplaire retiré du réseau. Cette décision marque la francs de commandes ont été signées, ne de la réalité, présentée sous la for- tutoriale (il faut un enseignant tématique, mais il faut libérer les rupture, à la date du 31 mars, des négociations engagées entre les deux c’est-à-dire près d’un quart de notre me de documentaires, de magazines pour une vingtaine de personnes) ; droits, puis numériser les docu- parties. A l’unanimité, le conseil de gérance de TP a pris acte que « Le budget d’investissement », répond-il d’information. On y parle de la vie la nécessité de la récompense ; la ments, les stocker et les rendre acces- Parisien n’a formulé aucune proposition tendant à compenser raisonna- à ceux qui lui reprochent d’injecter sans utiliser l’écriture de la fiction. » personnalisation. Ces conditions sibles. Pour cela, il faut aussi fabri- blement les dommages économiques et sociaux causés par son départ et moins d’argent dans la production. ôtent à la télévision toute ambi- quer un thésaurus pour rendre sim- dont la collectivité des autres éditeurs devra supporter la charge ». Nommé en septembre, à la tête RÉUSSIR SA MISSION DE SERVICES tion en matière de projet d’ensei- ple l’accès à la banque de données de la chaîne « de l’éducation, de la Le respect de son cahier des gnement. « La Cinquième aura grâce à un système de mots-clés », DÉPÊCHES culture et de la connaissance », Jean- charges est, pour cette chaîne, un réussi sa mission si elle est reconnue prévoit M. Cottet. a INTERNET : L’agence presse Reuters Group a annoncé, diman- Pierre Cottet trouve injuste l’image moyen de progression et de déve- par le monde enseignant, dans un che 1er avril, la signature d’un accord pour la fourniture d’informa- plutôt négative que le dernier sonda- loppement. « Notre travail est de partenariat structurel et organisé », Françoise Chirot tions et de données financières au portail européen Vizzavi, contrôlé ge IPSOS-Stratégies en donne. «Si par les groupes Vivendi et Vodafone. Reuters fournira à Vizzavi ses La Cinquième émerge moins qu’au informations financières. moment de sa création, c’est notam- a Le site sportif français Sporever. fr, présidé par Patrick Chêne (ex- ment dû à sa dilution dans le paysage La voix d’Uncle Ben’s se rebelle France 2), a acquis les sites français football365.fr et sport365.fr des chaînes thématiques, dont certai- auprès du groupe britannique 365 Corp., a-t-il indiqué lundi. Ce der- nes se sont emparées d’éléments signi- UNCLE BEN’S n’est pas filiale de l’américain Mars, M. Gar- appel et change d’avocat pour nier devient actionnaire de sporever.fr à hauteur de 7,4 %. Le nouveau ficatifs de La Cinquième, comme les content. La célèbre marque de riz rett estime que sa prestation n’a Me Tony Kenneybrew, le seul Noir groupe affirme être ainsi le numéro un français de l’information en documentaires, estime-t-il. Par se trouve au centre d’un imbroglio pas été payée à son juste prix. américain inscrit au barreau de ligne sur le football. ailleurs, la chaîne souffre d’une infir- judiciaire qui pourrait lui coûter Engagé par la société de produc- Paris. Avec ce nouveau conseil, le a Trois grands groupes d’édition musicale, AOL Time Warner, Ber- mité qui va être corrigée : la diffusion très cher. C’est un Noir américain, tion Vol de Nuit qui travaillait ton change et le montant du telsmann et EMI, négocient avec la société américaine RealNetworks jusqu’à 19 heures, à des moments de Randall Garrett, installé en France pour le compte de l’agence de dédommagement demandé aussi, pour faire distribuer leur musique, sous licence, sur Internet. Le spécia- la journée où les téléspectateurs sont depuis quelques années, qui s’atta- publicité d’Arcy, M. Garrett reçoit, puisque l’acteur se bat désormais liste du logiciel de son et d’image sur Internet envisage de lancer un moins nombreux devant leurs postes. que à l’oncle souriant. Engagé en sept mois après l’enregistrement pour obtenir 142 millions de service par abonnement sous le nom de Music Net, qui pourrait être L’image d’une télévision se fait sur la 1995 pour prononcer la phrase : de la fameuse phrase, un chèque francs devant la 15e chambre socia- également accessible à partir d’autres sites. première partie de soirée et la « C’est toujours un succès » qui de 5 000 francs (762 euros). Une le de la cour d’appel de Versailles. a AUDIOVISUEL : le groupe suisse de gestion de droits sportifs soirée.» constitue la « signature » de la somme qu’il juge très en deçà de Selon Me Kenneybrew, son client ISL a annoncé vendredi 30 mars avoir sollicité un délai de trois mois En ce qui concerne le contenu des campagne publicitaire télévisée de ce qu’il attendait, en soutenant par est bien un artiste interprète, puis- avant la mise en place d’une procédure de redressement judiciaire. programmes, Jean-Pierre Cottet la marque du groupe Master Food, ailleurs que le montant du cachet que c’est précisément pour sa voix Les groupes Vivendi Universal, Havas Advertising et Interpublic n’avait pas été fixé d’un commun grave qu’il a été choisi. De plus, seraient intéressés par ISL. accord avec Vol de Nuit. Faute de affirme l’avocat, la voix de M. Ran- a TÉLÉVISION : la chaîne de télévision russe NTV, menacée de réponse de la société de produc- dall a été utilisée dans 26 films passer sous le contrôle du Kremlin, a tenté samedi 31 mars de mobi- tion qui estime que 5 000 francs publicitaires d’Uncle Ben’s et non liser l’opinion publique lors d’une manifestation à Moscou, soutenue pour deux heures d’enregistre- dans deux comme le soutient par une pléiade de personnalités, à la veille d’une semaine probable- ment correspondent à la pratique l’agence. ment décisive pour son indépendance. La chaîne du groupe de presse du marché, M. Garrett attaque son Programmé le vendredi 19 mars, Media-Most est menacée de passer sous la coupe de son principal employeur devant le conseil des le procès a été reporté au 20 sep- créancier, le géant gazier Gazprom contrôlé par l’Etat. prud’hommes. tembre, Me Kenneybrew ayant déci- dé d’élargir sa plainte aux sociétés BATAILLE AUTOUR DU STATUT Master Foods et M. & M. Mars, L’affaire est jugée en propriétaires d’Uncle Ben’s ainsi mars 1998 et le tribunal rejette la qu’aux chaînes de télévision qui demande de M. Garrett en se fon- ont diffusé le spot : TF1, France 2, dant notamment sur le fait que France 3 et M6. Face à cette offen- « la personnalité de M. Garrett ne sive, François Blachère, président transparaît pas dans sa prestation » de l’agence d’Arcy, filiale du grou- puisqu’un autre artiste a pu enre- pe américain B Comm 3 g, septiè- gistrer la même phrase un an plus me mondial, reste serein. « Nous tard sans que le public s’en aperçoi- avons employé d’autres personnes ve. Autrement dit, le tribunal ne avant et après M. Randall », affir- reconnaît pas à M. Garrett le sta- me M. Blachère qui s’inquiète des tut d’artiste interprète mais celui « méthodes dramatiquement specta- d’artiste de complément. La diffé- culaires » employées dans cette rence est d’importance : tandis affaire. Une offensive judiciaire «à que le premier est rémunéré en l’américaine » qui risquerait fonction de l’importance de la dif- d’avoir d’importantes conséquen- fusion de l’œuvre à laquelle il a ces si l’interprète obtient satisfac- contribué, le second ne perçoit tion. Nombreux sont les artistes de qu’un « cachet d’enregistrement » complément qui pourraient imiter qui donne à l’annonceur le droit la « voix » d’Uncle Ben’s. d’exploiter la voix pendant un an. Randall Garrett décide de faire Frédéric Roy FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / 23

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

SVHWDRW SITWDPV

SSUTDSH Duisenberg, diffusé vendredi

TUUR SWWV

AGENDA b HIDROCANTABRICO : le TQPP Les chefs d’entreprise 30 mars. TRWV SUTQ groupe espagnol TIPH

a

TPPQ SSPW Ferroatlantica, en association SWIW japonais perdent FIÈVRE APHTEUSE : le gouver-

avec l’allemand EnBW, a lancé nement allemand a demandé SWRU SPWR MARDI 3 AVRIL SUIU

samedi 31 mars une offre confiance aux Länder de se préparer à vac-

STUP SHSW

a JAPON : immatriculations auto- publique d’achat sur le SSIT ciner les animaux se trouvant à la

SQWT RVPR e SQIR

mobiles en mars 4 opérateur électrique [[[ [[[ [[[LA CONFIANCE des chefs d’entre- périphérie d’éventuels foyers de

PtF ISpF PeF PtF ISpF PeF a UNION EUROPÉENNE : chôma- espagnol. Sa proposition de PtF ISpF PeF prise japonais est tombée, au pre- fièvre aphteuse, a indiqué ven- ge février zone euro (eurostat) et rachat (27,3 euros par action) mier trimestre, à son plus bas dredi 30 mars la ministre de la Indices cours Var. % Var. % indice de confiance économique est supérieure aux offres lancées Europe 9h57 f se´lection 02/04 30/03 31/12 niveau depuis deux ans. Alors que consommation et de l’agriculture,

UE (Commission européenne) par l’allemand RWE (26 euros) l’indice de confiance était encore Renate Kuenast. ± ± HDQR IPDTI EUROPE EURO STOXX 50 RIUHDSW

a

± BCE : réserves monétaires de la en février et par le groupe EDP ± de 10 points en décembre, il est QWVI HDTH IPDTR EUROPE ƒ„yˆˆ SH

a

± zone euro (24 euros) en janvier. ± descendu à – 5 points en mars. L’in- ÉTATS-UNIS : les dépenses de QRUDHU HDPH IIDRP EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR

a

± ± HDRR IHDWV FRANCE : conjoncture auprès EUROPE STOXX 653 QPHDQH dustrie est encore plus pessimiste, consommation des ménages ont

b

± ± SITWDPV HDPP IPDUV des ménages (Insee, mars) RWE : l’ancien commissaire PARIS geg RH affichant une chute de 39 points augmenté de 0,3 % en février par

FFFF FFFF FFFF européen à la concurrence, le PARIS wshgeg de l’indice de confiance, qui tombe rapport au mois précédent et leurs

± ± QSQQDTI HDIU IPDIS

MERCREDI 4 AVRIL Belge Karel van Miert,va PARIS ƒfp IPH à–9. revenus ont progressé de 0,4 %

FFFF FFFF FFFF devenir membre du conseil de PARIS ƒfp PSH Cette crainte de l’avenir semble pendant la même période, a annon-

a Â

FFFF FFFF FFFF UNION EUROPÉENNE : indice surveillance du groupe PARIS ƒigyxh we‚gri nourrie par la chute des exporta- cé vendredi 30 mars le départe-

± ± SSUDVU HDHW IPDSH du climat des affaires (commission énergétique allemand, selon le AMSTERDAM eiˆ tions. Les grands groupes enregis- ment du commerce.

± a PVTWDPW IDHW SDIQ européenne) et prix à la produc- magazine économique Capital. BRUXELLES fiv PH trent tous une baisse de leurs ven- Les Etats-Unis ont publié ven-

± ±

SVHWDRW HDQS WDUH tion industrielle en février FRANCFORT heˆ QH tes sur les marchés étrangers. Ils dredi la liste de leurs griefs com-

± ± SSUTDSH IDHP IHDQV

a ALLEMAGNE : le taux de chô- SERVICES LONDRES p„ƒi IHH prévoient une baisse de 0,1 % de merciaux et reprochent à l’Union

± WPUSDTH HDQS IDVP mage en mars MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi leurs exportations pour cette européenne son manque de trans-

± QWHRUDHH HDIR IHDTW a BRÉSIL : visite du premier minis- b CARREFOUR : le directeur MILAN wsf„iv QH année, alors qu’ils ont enregistré parence dans l’élaboration de sa

± UIUIDQH HDHS IIDVS tre Lionel Jospin (jusqu’au 6) financier du groupe, Hervé ZURICH ƒ€s une hausse de 4,3 % en 2000. Les législation commerciale. a ÉTATS-UNIS : Alan Greenspan Defforey, qui a annoncé sa fabricants de matériel informati- devant la Commission des finan- démission, lundi, sera remplacé ´ que, de téléphones mobiles, et a RUSSIE : la Russie espère ter- ces du Sénat. par le directeur financier de AMERIQUES d’équipements électriques, qui miner rapidement les négocia- Carrefour Espagne, Jose-Luis sont les plus touchés par ce ralen- tions pour adhérer à l’Organisa- NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR

JEUDI 5 AVRIL Duran, a annoncé le groupe tissement, sont les plus pessimis- tion mondiale du commerce et

WVUVDUV IVRHDPT lundi. M. Defforey reste HDVUU tes. En dépit de la nouvelle baisse demande de ne pas dresser devant

a IHWVQ PVSW UNION EUROPÉENNE : com- administrateur du groupe. HDWSS des taux décidée par le gouverne- son adhésion des « exigences exces-

merce de détail en janvier (euros- ment japonais pour soutenir l’éco- sives », a déclaré Vladimir Poutine, IHTTR PTSI

tat) b EDS : le groupe de services HDWRH nomie, les pronostics se font alar- en recevant vendredi le directeur

IHQRS PRRQ

a GRANDE-BRETAGNE : déci- informatiques américain HDWPR mistes. La perte de confiance «ne général de l’OMC, Mike Moore.

IHHPU PPQT

sion du comité de politique moné- Electronic Data Services (EDS) HDWHV suggère pas seulement un ralentisse-

WUHV PHPV taire BoE et productions industriel- va acquérir son concurrent HDVWP ment. Cela annonce une réces- a TURQUIE : plusieurs milliers

WQVW IVPH le et manufacturière en février allemand Systematics par le HDVUU sion », dit Kazuhiko Ogata, écono- de personnes ont manifesté

biais d’une offre en titres et en [[[ [[[ [[[miste chez HSBC Securities au samedi 31 mars à Istanbul, pour PtF ISpF QHwF PtF ISpF QHwF

VENDREDI 6 AVRIL liquide d’un montant d’environ PtF ISpF PeF Japon, cité par Bloomberg. protester contre la crise économi- 570 millions de dollars Indices cours Var. % Var. % que qui secoue la Turquie depuis la Ame´rique 9h57 f se´lection 30/03 29/03 31/12

a FRANCE : situation mensuelle (647 millions d’euros), ont a FRANCE : le premier ministre, fin du mois de février. Le gouverne-

± WVUVDUV HDVI VDRP E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ

budgétaire de l’Etat à fin février annoncé lundi les deux sociétés. Lionel Jospin, a confirmé samedi ment turc a dévalué, le mois der-

± IITHDQQ IDHV IPDII E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH

a ÉTATS-UNIS : taux de chômage 31 mars qu’il n’y aurait pas de nier, sa monnaie, la livre turque,

± IVRHDPT IDHV PSDSI E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

et créations d’emplois en mars b VIVENDI UNIVERSAL : le « changement de cap » de la politi- qui a perdu 30 % face au dollar.

± UTHV PDIW IRDVR TORONTO „ƒi sxhiˆ

groupe français a mis en vente que du gouvernement, mais des

± IRRQVDRS FFFF SDQV SAO PAULO fy†iƒ€e

sa chaîne de 246 magasins « ajustements », en promettant a THAÏLANDE : le nouveau pre- QIUDUR IDTV HDSS SAMEDI 7 AVRIL MEXICO fyvƒe

britanniques de vins et que le gouvernement allait mettre mier ministre thaïlandais, Thak- RRQDVI HDHW TDRW BUENOS AIRES wi‚†ev

a INDONESIE : réunion des minis- spiritueux Oddbins, a rapporté les « bouchées doubles sur trois prio- sin Shinawatra, s’est engagé à FFFF FFFF FFFF SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev

tres des finances de l’Asean. dimanche le Sunday Telegraph. rités » : « lutte contre la violence, privatiser rapidement les entrepri- ± UQSUDIW HDHP UDUW CARACAS ge€s„ev qixi‚ev Cette vente pourrait rapporter réduction des inégalités et qualité de ses d’Etat et à réduire les impôts jusqu’à 65 millions de livres la vie » (lire page 8). sur les sociétés, dans l’espoir de AFFAIRES (105 millions d’euros). ASIE - PACIFIQUE a La Caisse des dépôts et consi- ranimer la Bourse de Bangkok. Au gnations (CDC) estime que la total, sept entreprises d’Etat INDUSTRIE b TELECOM ITALIA : cédant TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN croissance en France sera de devraient être privatisées en

aux pressions de certains de + 0,7 % au 1er trimestre 2001 et de 2002. La Bourse de Bangkok, déser-

IPWQUDVT IIHDVU

b DAIMLERCHRYSLER : ses actionnaires, Telecom IPUPUDQH + 0,6 % au 2e trimestre 2001, selon tée par les investisseurs étrangers,

IRHQP IIPDP

le constructeur Italia a annoncé samedi une ITITQ les dernières projections de son a perdu 40 % en 2000.

IQSVW IIHDU

germano-américain va vendre modification de son projet de ISRRU indicateur avancé, publié lundi

IQIRU IHWDP

60 % de sa filiale de recomposition de son capital IRUQI 2 avril. a ENVIRONNEMENT : le minis-

IPUHR IHUDU micro-électronique Temic au destiné notamment à aider IRHIS tre néerlandais de l’environne-

fabricant de pneus allemand Olivetti, sa société mère, à a UNION EUROPÉENNE : les ment, Jan Pronk, qui représente IPPTP IHTDP

Continental, pour un prix réduire son endettement. IQPWW ministres des finances allemand, l’Europe à la conférence de Kyoto IIVIW IHRDU

compris entre 374 et 380 millions [[[IPSVQ [[[ [[[Hans Eichel, et français, Laurent sur la réduction des émissions de

PtF ISpF PeF PtF ISpF PeF

d’euros, a-t-il annoncé lundi RÉSULTATS PtF ISpF PeF Fabius, se sont dit, vendredi gaz à effet de serre, a annoncé er 2 avril. Indices cours Var. % Var. % 30 mars, confiants dans la solidité dimanche 1 avril qu’il présente-

a IPSOS : l’institut d’études a Zone Asie 9h57 f se´lection 02/04 30/03 31/12 de la croissance de leurs pays res- rait le 9 avril un nouvel ensem-

± ± IPWQUDVT HDRV TDIS b SAINT-GOBAIN : le groupe enregistré en 2000, un chiffre TOKYO xsuuis PPS pectifs et de la zone euro, malgré ble de propositions. M. Pronk esti-

± ± IPUPUDQH HDPT ISDTW verrier a annoncé, lundi, le d’affaires consolidé de 329,4 mil- HONGKONG rexq ƒixq les signes de ralentissement. me que « les Etats-Unis veulent dis-

± ±

ITSIDUV IDQR IRDPU lancement d’une offre publique, lions d’euros, soit une progres- SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ a Le ralentissement de la crois- cuter » et qu’il faut « leur donner

±

TRDIP IDTH IDPP pour 234 millions d’euros, sur les sion de 43% par rapport à l’année SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ sance réelle dans la zone euro en du temps », tandis que le ministre

± QIRIDIH IDRQ HDRQ

25,5 % du capital de sa filiale précédente. Le résultat net, part SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ 2001 va contribuer « à réduire les suédois Kjell Larsson estimait que,

± IWDWW HDSH UDQH

espagnole Saint-Gobain du groupe, s’est élevé à 12,3 mil- BANGKOK ƒi„ tensions internes sur les prix », selon malgré le refus des Etats-Unis de

± ± QSPIDWT PDPW IIDQQ

Cristaleria, qu’il ne détient pas lions d’euros, en hausse de 69 % BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ un communiqué du président de la signer, le protocole de Kyoto « est

PHSQDIV IDIP UDWU encore. par rapport à 1999. WELLINGTON xƒiERH Banque centrale européenne, Wim toujours vivant ».

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro

Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 30/03

HDISPRS UDRTPU FRANC ...... TDSSWSU EURO ...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDHSUH

Action Sumitomo Mitsui PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

QDQVUUR WDISUH

Mitsui Sumitomo LIRE ITALIENNE (1000) . IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUE´DOISE ......

` QDWRPQV QRDSSPH

en yen à Tokyo L’INDICE CAC 40 progressait LES VALEURS américaines ont PESETA ESPAG. (100) .... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

QDPUIWH IDVISV ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100) .... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDQWHR

fusionne et 1 500 de 0,73 %, à 5 218,48 points, à terminé en hausse, vendredi SCHILLING AUTR. (10) . IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

VDQPVWR TDVVVP

l’ouverture lundi 2 avril. La 31 mars, à l’issue de la dernière PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR HONGKONG .

´ ´ ´ ´ PDWUTTH PDIWTP 1 114 PDPHQUI

Bourse de Paris avait terminé séance du premier trimestre. L’in- FLORIN NEERLANDAIS FLORIN NEERLANDAIS DOLLAR NEO-ZELAND

IDTPTHU PTTDUPHH

provisionne 1 400 le 2 avril FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FORINT HONGROIS ....

IDIHQPR PRQQH en légère hausse vendredi, por- dice Dow Jones a terminé sur un MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... LEU ROUMAIN......

IDWPSHQ QDTHTP SAMEDI 31 MARS, le mariage tée notamment par les gains des gain de 0,81 %, à 9 878,78 points, DRACHME GREC. (100). QDRHUSH DRACHME CREC. (100). ZLOTY POLONAIS ...... entre le groupe bancaire Mitsui 1 300 valeurs financières et des opéra- tandis que le Standard & Poor’s Sumitomo et la Sakura Bank est teurs télécoms. Après avoir 500 (S & P 500) s’est apprécié de Coursdechangecroise´s entré dans les faits. La capitalisa- ouvert en repli de 0,49 %, l’indi- 1,08 %, à 1 160,33 points. Le Nas- 1 200 Cours Cours Cours Cours Cours Cours

tion boursière du nouvel ensemble, ce CAC 40 était rapidement pas- daq composite a regagné 1,08 %, 02/04 9h57 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S.

qui reprendra le nom de Mitsui sé dans le vert pour clôturer sur à 1 840,26 points. Sur le trimes- DOLLAR ...... FFFFF HDUWIRP HDVUUPS HDIQQUR IDRITVH HDSURWR

Sumitomo Bank, devrait dépasser 1 100 un gain de 0,44 %, à tre, le Dow Jones a perdu 8,4 %, YEN ...... IPTDQSSHH FFFFF IIHDVUHHH ITDWHSHH IUWDHQHHH UPDTSSHH

45 milliards de dollars, formant le 5 180,45 points. tandis que le S & P 500 a reculé EURO...... IDIQWWQ HDWHIWT FFFFF HDISPRS IDTISHS HDTSSSH FRANC...... UDRUURH SDWIUVH TDSSWSU FFFFF IHDSWRQS RDPWUWH

deuxième établissement du pays, de 13 % et que le Nasdaq a aban-

1 000 LIVRE ...... HDUHSVP HDSSVTH HDTIWPH HDHWRRH FFFFF HDRHSVH derrière le Mizuho Financial FRANCFORT donné 25,5 %. L’indice Dow FRANC SUISSE ...... IDUQWQH IDQUTSS IDSPTIS HDPQPTH PDRTRHS FFFFF Group. Déjà celui-ci était né, en sep- Jones a connu son plus mauvais tembre 2000, d’une fusion, entre la 900 L’INDICE phare du marché premier trimestre depuis la bais- Taux d’inte´reˆt(%) Matif Dai-ichi Kangyo Bank, la Fuji Bank O N DJF M A allemand, le DAX, gagnait 0,23 %, se de 8,9 % des trois premiers et l’Industrial Bank of Japan. 2000 2001 à 5 843,37 points, lundi matin. Ven- mois de 1978. Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier er Taux 30/03 f j. j. 3 mois 10 ans 30 ans Cours 9h57 f 02/04 prix prix

Dimanche 1 avril, deux autres Source : Bloomberg dredi, il avait progressé de 5,14 % :

Notionnel 5,5 RDRU RDVR SDRP

FRANCE ...... RDUU

´ WHDRS WHDSH

fusions ont suivi celle de la Mitsui indice des trente valeurs vedettes DECEMBRE 2001 PRHRI RDSR RDTV SDQQ

TAUX ALLEMAGNE .. RDVH

SDRH RDVS RDTP Sumitomo : l’UFJ (United Financial à la demande de « vérité des comp- de la Bourse, il avait terminé à GDE-BRETAG. TDTQ Euribor 3 mois

xg xg xg RDSI SDIP SDVH

of Japan, qui comprend notam- tes » du marché, Sumitomo a ainsi 5 829,95 points. LE MARCHÉ des emprunts ITALIE...... RDVH JANVIER 2001 ....

HDHS IDPV IDWU JAPON ...... HDQH

ment la Sanwa Bank) et Mitsubihi- revu ses provisions pour pertes sur d’Etat en Europe s’inscrivait en RDPQ RDWH SDRR E´TATS-UNIS... SDQV

QDPQ QDPU QDWW

Tokyo Financial Group sont officiel- créances douteuses à 550 milliards LONDRES hausse, lundi 2 avril dans les SUISSE ...... Q Pe´trole

RDSI RDVT SDQV lement nées. Le système bancaire de yens, soit 4,45 milliards de dol- premières transactions. Evo- PAYS-BAS...... RDUQ Cours Var. % japonais commence le nouvel exer- lars, au lieu des 350 milliards de LE FOOTSIE 100, le baromètre de luant mécaniquement à l’inverse En dollars f 30/03 29/03

cice fiscal – qui commence en avril yens annoncés précédemment. De la Bourse de Londres, affichait un des cours, les taux à dix ans recu- ` ` FFFF Matieres premieres BRENT (LONDRES) ...... PRDUR

– en s’appuyant sur quatre masto- plus, une série de mesures de sou- gain de 0,29 %, à 5 650 points, lun- laient à 4,83 %. Sur le marché C HDTI WTI (NEW YORK) ...... HDPT

Cours Var. % ± HDQV LIGHT SWEET CRUDE.... PTDQT dontes, selon les vœux des autori- tien au secteur financier sont di matin. Le marché britannique obligataire américain, vendredi, En dollars f 30/03 29/03 er

tés qui avaient encouragé des entrées en vigueur le 1 avril. Le avait repris son souffle vendredi. les taux à dix ans s’étaient déten- ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

C HDHQ

fusions pour consolider des établis- gouvernement a notamment repor- L’indice des cent principales dus à 4,91 %, contre 4,98 % CUIVRE 3 MOIS...... ITVPDSH Or ±

HDIQ

sements affaiblis par des monta- té à mars 2002 l’expiration de la valeurs s’était adjugé 0,81 %, à jeudi. ALUMINIUM 3 MOIS...... IRVU

± HDIH PLOMB 3 MOIS ...... RWQDSH

gnes de créances douteuses. garantie de l’Etat sur les dépôts ban- 5 633,7 points. Sur le trimestre, il Cours Var %

± HDSW

ETAIN 3 MOIS...... SHPH En euros f 30/03 29/03

±

HDPH

Mais le rebond de l’action Sumito- caires. La réforme fiscale a égale- matérialise une baisse de près de ZINC 3 MOIS...... WWT

FFFF

MONNAIES OR FIN KILO BARRE ...... WRSH

± HDTW

NICKEL 3 MOIS...... SURH

mo est davantage dû au nettoyage ment maintenu jusqu’en décem- 11 %. C HDSQ

OR FIN LINGOT...... WRWH

ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

des comptes, annoncé vendredi bre 2003 des exemptions fiscales L’EURO restait bloqué sous le seuil ONCE D’OR (LO) $ ...... PTTDRH

±

HDSV

ARGENT A TERME ...... RDQP C

HDQU

PIE`CE FRANCE 20 F ...... SRDPH

±

IDSU

30 mars, qu’aux perspectives offer- sur les crédits au logement qui des 0,88 dollar lundi matin, à PLATINE A TERME ...... IRTWTHDSH C HDQU TOKYO PIE`CE SUISSE 20 F ...... SRDPH

´

± IDVS tes par la fusion avec Sakura. «Ce devaient être supprimées en juin. 0,8771 dollar, tandis que le yen est GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIE`CE UNION LAT. 20 .... SQ

C

HDWV ´ PSUDSH FFFF

n’est pas en mettant un malade avec Pour consolider le secteur, le mar- LA BOURSE de Tokyo a fini en tombé à un plus bas depuis trente BLE (CHICAGO)...... PIE`CE 10 DOLLARS US ... IVSDPS

C C PHTDPS IDRV SDTI ` QVIDSH

d’autres malades qu’on le guérit », ché attend néanmoins de nouvelles baisse de 0,48 % lundi. L’indice mois face au billet vert, après la MAIS (CHICAGO) ...... PIECE 20 DOLLARS US ... ± IRTDUH FFFF QDIH SOJA TOURTEAU (CHG.) PIE`CE 50 PESOS MEX. .... QRR

expliquait ainsi Nicholas Edwards, mesures de soutien de l’Etat. Nikkei des valeurs vedettes du publication du rapport Tankan, SOFTS $/TONNE

C HDVS responsable de la recherche japo- marché japonais a perdu qui reflète le moral des entrepre- CACAO (NEW YORK) ...... IHUQ

Cotations, graphiques et indices en temps

FFFF

naise chez Crédit Suisse Asset Adrien de Tricornot 61,84 points, pour clôturer à neurs japonais. Le dollar cotait CAFE´ (LONDRES) ...... FFFF

FFFF SUCRE BL. (LONDRES)... FFFF re´elsurlesiteWebdu«Monde». Management à Tokyo. Répondant (avec AFP, Reuters) 12 937,86 points. 126,33 yens. www.lemonde.fr/bourse 24 / LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

RIUHDSW

VALEURS EUROPE´ENNES QPHDQH

RHR SRQR

SIPT VALEURS EUROPÉENNES QVQ QPQDII RIVSDQQ

b RPIWDUW RVIV L’action Marconi a atteint, ven- tier Lehman Brothers, qui attend QTP

dredi 30 mars, son plus bas niveau une hausse des cours des matières RIUHDSW QPHDQV RSIH QRP QPHDQH depuis octobre 1998, cédant premières d’ici deux ans. RITPDIS QPIDUR

QIWDVI

RPHP

4,23 %, à 340 pence. Plusieurs fir- b Avant la présentation de ses QPI RISQDTR

QVWR mes de courtage ont revu en bais- résultats, lundi 2 avril, l’action QHH

[[[[[[[[ [[[[[[[[

ww t † v Q e†‚sv Q yg„F P e†‚sv ww t † v se leurs objectifs de cours pour le SAirGroup a plongé de 8,27 %, Q e†‚sv Q yg„F P e†‚sv

groupe britannique d’équipe- vendredi, à 177,50 euros (lire aussi

ments télécoms. page 21). « Selon certaines e C e ± ± PSIRDSU IDSI hi IUDQI HDTR iƒ IRDVH IDHU RICHEMONT UNITS gr SINGULUS TECHNO CC CARREFOUR

e ± ± ALIMENTATION ET BOISSON QHDWS HDRV ƒi ISDVQ FFFF gr IPIDIR PDVW b Le titre du conglomérat italien rumeurs, l’assemblée des actionnai- ROY.PHILIPS ELE xv SKF -B- CHARLES VOEGELE

C e ± IHDPS HDIH qf IPDQI IDQH iƒ IWDHP FFFF

RYANAIR HLDGS si SMITHS GROUP CONTINENTE TDUQ FFFF

Montedison a gagné 5,28 %, à res de SAirGroup, qui aura lieu le ALLIED DOMECQ qf

e C ±

IITDPQ FFFF hu PTDVH IDWT fi PIR HDWR

SAIRGROUP N gr SOPHUS BEREND - D’IETEREN SA UDIW FFFF ASSOCIAT BRIT F qf

±

2,66 euros. Le marché joue une res- 25 avril, pourrait ne pas approuver ± hu IIDSW FFFF qf SDRT RDUW qf TDIU HDUV SAS DANMARK A/S e C SPIRENT DEBENHAMS RR QDPW

BBAG OE BRAU-BE e„

e ± ±

TIDSH PDHU qf TDST FFFF qf RDRQ IDRR

p‚ e SEB ± T.I.GROUP PLC DIXONS GROUP RQ HDPQ tructuration de ses participations. les comptes du conseil d’administra- BRAU-UNION e„

e C e

± p‚ SSDVS HDIV gr WUSDUI IDHP p‚ IURDWH FFFF

SODEXHO ALLIANC ± TECAN GROUP N GAL LAFAYETTE UDPR HDRR

Le titre Fondiaria a progressé de tion. Dans ce cas, un audit extérieur CADBURY SCHWEPP qf

C e C e e ±

iƒ PDTU HDUS iƒ SDQH HDWS hi RHDPH IDPQ

TELE PIZZA ± TPI GEHE AG SHDWP IDQH CARLSBERG -B- hu

e C ± ±

IIVIDQP HDHT p‚ RVDRH IDSU qf UDWI IDHI 1,93 %, à 3,68 euros, une rumeur interviendrait pour vérifier les comp- THE SWATCH GRP gr THALES GREAT UNIV STOR RVDPR FFFF

CARLSBERG AS -A hu

e ±

gr PRTDPP FFFF xy IUDTP FFFF xv WSDWH IDIV

THE SWATCH GRP ± TOMRA SYSTEMS GUCCI GROUP ISDQV HDUU prêtant à Montedison l’intention de tes du conseil d’administration, COCA COLA HBC q‚

± ±

€e QSDQH HDPV qf RDPS HDUS ƒi ISDWR FFFF THOMSON MULTIME ± TRAFFICMASTER HENNES & MAURIT QPDVQ P

DANISCO hu

vendre sa part dans l’assureur. entraînant de possibles plaintes judi- e ± ± ± SDUV IDIH gr IVIDQW IDHU hi QRDSH IDRQ

qf e

J D WETHERSPOON ± UNAXIS HLDG N KARSTADT QUELLE IRQDTH HDIR

b DANONE p‚

e C ±

IPDRH FFFF e„ RPDSH HDIP qf UDQH HDTT L’action Rio Tinto s’est adjugé ciaires », expliquait Raphaël Pron- qf WILSON BOWDEN ± VA TECHNOLOGIE KINGFISHER WDRR HDTQ

DELTA HOLDINGS q‚

e ± ± ±

ƒi QDWR PDRQ xv IPDIH UDTQ qf RDPT HDUS

WM-DATA -B- ± VEDIOR NV MARKS & SPENCER IIDRH HDIR

2,94 %, à 1 225 pence, après une gué, conseiller auprès de la Ban- DIAGEO qf

C e C ±

IUDWS PDRS hu RSDIT TDQW qf UDST IDUR

WOLFORD AG e„ VESTAS WIND SYS MATALAN PPDIP FFFF

recommandation d’achat du cour- que Sarasin, à l’agence Reuters. ELAIS OLEAGINOU q‚

e e e C ± ±

IDII HDVW p‚ TVDVH IDUI hi RVDQH HDPI

s‚ e WW/WW UK UNITS ± VINCI METRO WTDQH PDTQ

ERID.BEGH.SAY p‚

C e C ±

HDQS p‚ RWDUH HDIH qf IRDQU HDRS IQIDPR e f ± VIVENDI ENVIRON NEXT PLC RRDTS HDII

DJ E STOXX CYC GO P HEINEKEN HOLD.N xv

e ± ±

ƒi ITDWV QDRP p‚ IWRDIH HDRT

C VOLVO -A- PINAULT PRINT. IRDTH HDIR

HELLENIC SUGAR q‚

C

±

IUDRU HDWQ qf IDIS PDWH e ƒi

± VOLVO -B- SIGNET GROUP hi IQDTH PDVT IIDPI FFFF

LAPORTE qf KAMPS

C C

RQUDIT HDPI gr PHRDQI HDTS ± f VALORA HLDG N IWDWQ HDRV qf DJ E STOXX IND GO P TRVDPW FFFF Code Cours % Var. gr

02/04 10 h 25 f LONZA GRP N KERRY GRP-A-

e C

IUDUH IDIR pays en euros 30/03 e xv

± VENDEX KBB NV xv RSDTI IDTH RTDRP FFFF

NORSK HYDRO xy PHARMACIE KONINKLIJKE NUM

±

VDPR QDUU

e qf

e ± ± W.H SMITH

s„ PDTS HDQV IR HDPI

p‚ MONTEDISON

RHODIA C

QTTDHS RDRW

ACTELION N gr

±

qf TDTR HDWT

C

e C WOLSELEY PLC PQVIDTR HDSS gr ASSURANCES SVDQH HDPT

AUTOMOBILE fi NESTLE N

SOLVAY e C

IQT HDUR

ALTANA AG hi

±

QQHDSW HDUW

e C f ±

IDTI HDTQ

s„ DJ E STOXX RETL P SVDHP HDRS

SYNGENTA N gr PARMALAT qf PDHQ FFFF ± qf SQDSH IDRH IUDQI FFFF

AUTOLIV SDR ƒi ASTRAZENECA AEGIS GROUP

e

±

e C

p‚ US IDIP

fi QI HDPQ

PERNOD RICARD e C

e TESSENDERLO CHE e C xv QQDSH HDRP ± p‚ VVDIS HDPV RRDPH IDQR

BASF AG fi AVENTIS AEGON NV

e C

±

ps IDWH IDHT

QUIDRW IDTI

f RAISIO GRP -V- e C

e C TUDSH IDHS DJ E STOXX CHEM P p‚ ± gr USPDRI HDVV QRDQH P

BMW hi BB BIOTECH AGF

± HAUTE TECHNOLOGIE

qf VDPV IDIT

e SCOTT & NEWCAST e C ± s„ IRDPS HDPV ± qf IWDPP IDTS ITDTH HDWH

CONTINENTAL AG hi CELLTECH GROUP ALLEANZA ASS

qf UDQV FFFF

SOUTH AFRICAN B e e C ± hi URDHI HDHI e C

hi QPP PDSU si QTDSV FFFF SHDTH I

DAIMLERCHRYSLER hi ´ ELAN CORP ALLIANZ N AIXTRON

±

QDTU HDVU

qf e e ± QQDVS IDIU

CONGLOMERATS e TATE & LYLE p‚ e C xv VIDIH FFFF p‚ QPS FFFF PRDIH HDPI

FIAT s„ ESSILOR INTL ASR VERZEKERING ALCATEL-A-

±

qf PDQU HDTV

TOMKINS e ± q‚ UDPP HDVP e e ± ± p‚ IPSDQH HDRV ± hi USDWH HDVS

C ISDRW IDHW s„ e ALTEC SA REG.

PIR HDWR

FIAT PRIV. D’IETEREN SA fi FRESENIUS MED C AXA

e C

xv THDIH HDPS

±

UNILEVER C qf SDIR QDQR e C ± gr IIRUDPU HDII

ƒi TDVV QDVP QUDIP HDTP p‚ e ± ARM HOLDINGS

UUDSH HDQW

MICHELIN AZEO p‚ GAMBRO -A- BALOISE HLDG N

±

qf VDHU IDSU

±

UNILEVER C qf IDRU PDIS e C ± qf ISDPS HDUS qf PWDSW HDRW

p‚ PVVDQH HDRS

e C ARC INTERNATION QIH IDTU

PEUGEOT GBL fi GLAXOSMITHKLINE BRITANNIC

C

QDIP IDSV

qf e

±

PRDIH RDQU UNIQ xv ± e C qf ISDRU IDPR hu PUDPW FFFF

C QDUS HDPU s„ e ASM LITHOGRAPHY QTDHP HDWH

PIRELLI SPA GEVAERT fi H. LUNDBECK CGNU

IHDIQ FFFF

WHITBREAD qf e e xv PDUI FFFF ± C e C p‚ QTDVS HDTU

gr IUUSDPT HDHU QQPH HDHQ hi BAAN COMPANY

TDQS FFFF

DR ING PORSCHE INCHCAPE qf NOVARTIS N CNP ASSURANCES

±

PQUDTT HDTI

f C e C

IDRW QDQU e DJ E STOXX F & BV P qf ± iƒ PQDWV PDWP ±

hu PPUDVH IDIT STDSH IDRH p‚ BALTIMORE TECH UDWR FFFF RENAULT KVAERNER -A- xy NOVO-NORDISK -B CORP MAPFRE R

e C

IUDQT FFFF e qf ± hi IUT SDHU ± qf UDVQ IDPP

p‚ SIDHS HDRW ± SPIRENT UDVH PDHI

VALEO MYTILINEOS q‚ NYCOMED AMERSHA ERGO VERSICHERU

C

SDHU FFFF e e qf q‚ IP PDPI ± ps PPDSH FFFF hi SHDVH PDQI

± BAE SYSTEMS IVIDQW IDHU VOLKSWAGEN UNAXIS HLDG N gr ORION B ETHNIKI GEN INS

e e C hi VDTH WDSS ± ± p‚ SQ PDQW ±

qf IUDWQ QDHT HDRI

PPSDWQ BROKAT IWDWP FFFF

f DJ E STOXX AUTO P ORKLA xy OXFORD GLYCOSCI BIENS D’E´QUIPEMENT EULER e C

p‚ PDUH HDUS C hu VPDRI FFFF QRWQDSS QDIW

e gr BULL IDIP FFFF

SONAE SGPS €„ PHONAK HLDG N CODAN

e C

e C QSDPP HDTQ e p‚ ± ± fi QH HDVR PRDIH IDSW gr UWDHU RDIU

xv BUSINESS OBJECT

f DJ E STOXX CONG P QPWDWV FFFF QIAGEN NV ABB N FORTIS (B)

e e C p‚ IQIDPH HDWP ± C

s„ QSDUH HDPV ± WITUDUH QDHW gr SVUDQW IDPI BANQUES ROCHE HOLDING gr ADECCO N GENERALI ASS CAP GEMINI

e e C

ps UDRS HDSR C e

e„ PHH FFFF VPPVDHI HDSP s„ WDIR FFFF

ROCHE HOLDING G gr AEROPORTIDIRO GENERALI HLD VI COMPTEL

±

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TE´LE´COMMUNICATIONS SANOFI SYNTHELA p‚ AGGREKO INDEPENDENT INS DASSAULT SYST.

e C

PHDVU HDTV

ABN AMRO HOLDIN xv

± qf VVDVP FFFF C e C e q‚ IRDRP SDUS SSDVH IDPU p‚ QIDPH HDIT

SCHERING AG hi ALSTOM INTERAM HELLEN DIALOG SEMICOND

C

C

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ALL & LEICS ATLANTIC TELECO qf

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SERONO -B- gr ALTRAN TECHNO IRISH LIFE & PE ERICSSON -B-

±

qf IVDHW PDRR ±

UDWV QDIR

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e ±

± ps HDWH IDIH C s„ SDTI HDIV ±

ITDUQ QDTQ gr UHQDPW VDPU

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C

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q‚ PWDQR HDTW

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e SMITH & NEPHEW qf ASSA ABLOY-B- LEGAL & GENERAL FILTRONIC

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e SSL INTL qf ASSOC BR PORTS MEDIOLANUM FINMATICA

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s„ IIDRS IDPW ±

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B.P.VERONA E S. DEUTSCHE TELEKO hi

e e C

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gr GETRONICS

e e SULZER AG 100N ATLAS COPCO -A- MUENCH RUECKVER e„ TP FFFF ±

WHDWH HDII

BA HOLDING AG E.BISCOM s„

± e C

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ps RQDRT IDHW ±

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SYNTHES-STRATEC gr ATLAS COPCO -B- POHJOLA GRP.B GN GREAT NORDIC

C e

qf ISDPT HDRQ ±

PDQH RDIU

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e C

hi RQDIH HDUH ± e C ± qf IPDHV HDTT QUDIV IDPH q‚ UDVV HDUT

UCB fi ATTICA ENTR SA PRUDENTIAL INFINEON TECHNO

±

q‚ IPDRT IDRP

ISDRH FFFF

BANK OF PIRAEUS ELISA COMMUNICA si e

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p‚ IUDQP HDRT s„ IQDWI HDHU ± QUDIV FFFF qf WDWV HDVH

e WILLIAM DEMANT hu BAA RAS INFOGRAMES ENTE

±

iƒ QUDTV HDQP ±

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BANKINTER R ENERGIS qf

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C

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IPDIV IDSH qf SDIU FFFF

ZELTIA iƒ BOOKHAM TECHNOL SAI KEWILL SYSTEMS

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e GALEN HOLDINGS qf CIR SWISS RE N LOGITECH INTL N

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C

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ISDPP HDPT

BCA AG.MANTOVAN HELLENIC TELE ( q‚

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qf SDRW FFFF C

p‚ RWDSH PDPU ± HDII qf UDTI IDRT

f DJ E STOXX HEAL SRIDSI CAPITA GRP SCOR MARCONI

e C e s„ IIDPV HDQT IHPDTH FFFF

BCA FIDEURAM HELS.TELEPH E ps e

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ps PUDHV HDRV ± WDWR IDTP

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e C e

s„ IIDHQ HDPU IIDHT FFFF

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s„ PHDVH HDSU IP PDQW

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±

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s„ QTDQS FFFF ± IIRDSH PDWU

B.P.EMILIA ROMA MANNESMANN N hi e

±

± p‚ VTDVS IDQI QTWDWV HDVV

ZURICH FINL SVC gr SAGEM

e C e s„ UDHT HDSU ± ISDVQ I

B.P.NOVARA MOBILCOM hi e

±

hi IPUDSH IDSR ± HDIW

f DJ E STOXX INSU P QWHDSW SAP AG

e C

s„ IPDIQ HDTT ± TDIH HDQQ

B.P.LODI PANAFON HELLENI q‚ e

±

IPVDSH IDPQ

e SAP VZ hi

± e s„ IDIW HDVQ WDUH FFFF

BCA ROMA PT TELECOM SGPS €„

VDWV FFFF

e SEMA qf

± e iƒ QUDII HDTR ± UDWH QDTT

BCO POPULAR ESP SONERA ps

±

THW IDHT

e MEDIAS SEZ HLDG N gr

C €„ SDIT FFFF

PSVDTT IDPV

BCP R SWISSCOM N gr e

±

IISDVH IDHQ

SIEMENS AG N hi

e ±

± IQDPV HDWT e qf s„ SDQP HDQU ±

UDSW HDTS

BIPOP CARIRE T.I.M. s„ BSKYBGROUP e

QDUH FFFF

MB SOFTWARE hi

e C

±

p‚ QDVW HDUV qf IIDPU HDPW ± PDWH IDRV

BK OF SCOTLAND TELE 1 EUROPE ƒi CANAL PLUS

±

SDRT RDUW

e SPIRENT qf

± qf IPDTH FFFF s„ QDSP HDVS ± QWDSQ HDSI

BNL TELE DANMARK -B hu CAPITAL RADIO e

±

QWDPS HDTQ

e STMICROELEC SIC p‚

qf TDPP FFFF ± p‚ WRDUS HDSV ±

QRDTP HDWR

ƒi CAPITAL SHOPPIN

BNP PARIBAS TELE2 -B- e

PDVQ FFFF

TECNOST s„

e ±

±

TDIU PDSS e qf iƒ IHDPU HDUU

IIDSS FFFF

BSCH R TELECEL €„ CARLTON COMMUNI

C

RUDVH IPDQI

THINK TOOLS gr

±

qf IIDTH HDWU e C xy TDHT FFFF

IIDRV HDUH

CHRISTIANIA BK TELECOM ITALIA s„ DLY MAIL & GEN

HDVU FFFF

THUS qf

e C

e C

xv IRDUH HDPU e C s„ TDPV IDIQ

TDIU HDVP

COMIT TELECOM ITALIA s„ ELSEVIER e

PUDSH FFFF

TIETOENATOR ps

C

qf IIDUW HDWU ±

q‚ SHDIT HDIT ±

TDIP PDTI

COMM.BANK OF GR TELIA ƒi EMAP PLC

±

HDQQ

f SRQDII

e e DJ E STOXX TECH P ±

IH FFFF e xv hi QIDRH HDTQ ± ISDPP HDUV COMMERZBANK TISCALI s„ FOX KIDS EUROPE

C e C

qf IDRP IDIS e C p‚ RPDRH IDPR SDUS HDVV CREDIT LYONNAIS VERSATEL TELECO xv FUTURE NETWORK

± ± qf PDUT IDIT

hu IUDVW HDQU ± QDHU IDSS

DANSKE BANK VODAFONE GROUP qf GRANADA SERVICES COLLECTIFS

e e s„ TDQH FFFF ±

hi VT HDSV ± HDTS

DEUTSCHE BANK N f DJ E STOXX TCOM P SWWDRT GRUPPO L’ESPRES

e C

s„ IHDVH IDVW C e C qf TDWH HDPQ ITVDVH IDHP DEXIA fi GWR GROUP ACEA

e

PDTI FFFF e s„

± p‚ IQDRQ IDTV SDIR FFFF DNB HOLDING -A- xy HAVAS ADVERTISI AEM

qf WDUS FFFF e e C

± s‚ PDSV IDIV SHDUH HDWV DRESDNER BANK N hi CONSTRUCTION INDP NEWS AND M ANGLIAN WATER

±

qf RDTP IDQV ± qf VDSQ FFFF

IUDRP HDSU

q‚ BRITISH ENERGY

EFG EUROBK ERGA e INFORMA GROUP

±

QVDHS IDQH

ACCIONA iƒ

C

QDVR HDRP e qf e ± ±

p‚ STDTH IDQI SV HDSI e„ CENTRICA

ERSTE BANK e LAGARDERE SCA N

±

QHDQT PDHT

ACS iƒ

e C

s„ IHDRS HDIW

e ±

q‚ IQ PDWW ITDVH FFFF

ESPIRITO SANTO €„ LAMBRAKIS PRESS EDISON

IDPV FFFF

AGGREGATE IND qf

e C

fi PRUDWH IDIV e C

± p‚ PTDRH IDSR IPDPW QDRQ

FOERENINGSSB A ƒi M6 METROPOLE TV ELECTRABEL

±

VDUH HDPQ

AKTOR SA q‚ e

€„ Q FFFF e C

± s„ IHDST HDVT

IIDPR QDHT

HALIFAX GROUP qf MEDIASET ELECTRIC PORTUG

C

TDWH HDPQ

AMEY qf

e C

iƒ IVDUR HDII ± ±

ƒi PTDPI R IQDSQ HDUI qf ENDESA

HSBC HLDG e MODERN TIMES GR

ISDSH FFFF

UPONOR -A- ps

e C

QDUQ HDVI e s„

± e C s„ IHDPH HDQW ISDVH HDQP

IKB hi MONDADORI ENEL

e C

PHDII IDSU

AUREA R iƒ e

e ±

±

e„ QPDVH HDTI e C s„ TDVS HDRR e C p‚ PIDPH HDWS

RSDHU IDVI fi EVN

KBC BANCASSURAN e CDB WEB TECH IN NRJ GROUP

± ´ IIDIT HDQT

ACESA R iƒ ENERGIE

e C

e C

ps RDSI HDPP

p‚ RWDIQ QDRQ ± ± qf IWDTP IDPP

IHDWV IDUQ

LLOYDS TSB qf CGIP PEARSON FORTUM

UDSQ FFFF

BLUE CIRCLE IND qf

e C

iƒ IVDHW HDSH

e C

TQDTQ FFFF e qf ± iƒ IQDWH PDIQ RDHQ IDRU

s„ CMG GAS NATURAL SDG

± PRISA RDQV IDRS

MONTE PASCHI SI BG GROUP qf

e C

QVDUS IDWU

BOUYGUES p‚ e C

PTDTH FFFF

e iƒ ±

qf PDQW HDTV ±

hi IWDWH IDWU QVDRV HDUU q‚ HIDRO CANTABRIC

± COOKSON GROUP P PROSIEBEN SAT.1 WDPS IDSS

NAT BANK GREECE BP AMOCO qf

QDVW FFFF

BPB qf

e C

ITDPU IDIV

e e iƒ hu VQHUDWW FFFF ± €„ ITDWS FFFF

IHHDSH HDSH

p‚ IBERDROLA

e C DAMPSKIBS -A- PT MULTIMEDIA R

IIDTQ IDIQ

NATEXIS BQ POP. e CEPSA iƒ

IHDSU FFFF

BRISA AUTO-ESTR €„

QDHU FFFF

e qf ±

hu WSVHDWV FFFF ± p‚ QRDPS HDUP TDUP PDQV ƒi INNOGY HOLDINGS

e C DAMPSKIBS -B- PUBLICIS GROUPE

ISS IDRR

NORDEA COFLEXIP p‚

e C

WDTS QDIH

BUZZI UNICEM s„ e

s„ SDPT FFFF

e C ±

hu IPVTQDWV FFFF gr RQVDUR IDTU IWDQH HDPI

s„ e DAMSKIBS SVEND PUBLIGROUPE N ITALGAS SUDTS FFFF

ROLO BANCA 1473 DORDTSCHE PETRO xv C

PDVI PDQS

NOVAR qf

±

qf SDSP PDHI

e C ±

±

qf IHDQS IDVR hi SRDPH HDQU PSDII PDUS

qf e KELDA

± E.ON AG REED INTERNATIO UDQT HDSR

ROYAL BK SCOTL ENI s„

C

PVDPT HDSU

CRH PLC qf

C

VDVP HDQU

e qf ±

± ± qf IQDTT IDHS

p‚ PHDWU HDIW WDUU PDUP

ƒi NATIONAL GRID G

C REUTERS GROUP

WDIW HDSQ

S-E-BANKEN -A- e ENTERPRISE OIL qf EADS SICO.

QS FFFF

CIMPOR R €„

qf RDPV FFFF

e C

e C v TS IDST ± qf VDWQ HDWI ISDIU HDUV s„ INTERNATIONAL P

± RTL GROUP

VDVH QDWQ

SAN PAOLO IMI HELLENIC PETROL q‚ ELECTROCOMPONEN e C

TPDPS IDIR

COLAS p‚ e

±

e„ IPHDPI QDQU

C

e C ±

qf QDQV QDRU qf IQDUH HDRU TS HDIS

hi SMG OESTERR ELEKTR PDWI FFFF

STANDARD CHARTE e LASMO qf EPCOS ±

IQDWT HDWP

GRUPO DRAGADOS iƒ

C

qf IHDHS QDVR

e e e C ±

iƒ PIDUS HDIV ± p‚ TWDUS HDQT

IDIU HDVS p‚ PENNON GROUP

± SOGECABLE R PDPH HDUQ

STE GENERAL-A- LATTICE GROUP qf EUROTUNNEL e C

PQDHI HDHR

FCC iƒ

±

qf IIDSQ HDIR

± qf QDVV FFFF

± ISDVW PDHP

ƒi POWERGEN qf IQDQW IDQI

e C TAYLOR NELSON S

VWDRS HDSI

SV HANDBK -A- e OMV AG e„ EXEL

±

IUDPS HDPW

GRUPO FERROVIAL iƒ

C

UDSU HDPI

e qf ± C

iƒ IVDHU HDUI

± RDWI IDIP

ƒi SCOTTISH POWER

SDSI HDPW qf TELEFONICA

WDUR FFFF

SWEDISH MATCH PETROLEUM GEO-S xy F.I. GROUP C

TDUH IDWU

HANSON PLC qf

qf IIDPP FFFF

±

±

qf IDVR HDVU ITPDUQ HDRH gr SEVERN TRENT

e C IIWDPT FFFF

hu TELEWEST COMM. PHDIQ HDQH

UBS N e REPSOL YPF iƒ GROUP 4 FALCK

TI FFFF

HEIDELBERGER ZE hi

e C

p‚ ITVDWH IDIR

e e C ±

p‚ QWDIW HDVV e C RDVT HDVP

s„ e SUEZ LYON EAUX s„ IDIR HDVV

± TF1 TPDPS IDIU

UNICREDITO ITAL ROYAL DUTCH CO xv FINMECCANICA ±

TDWH HDVT

HELL.TECHNODO.R q‚

ƒi PSDVV FFFF

C

UDVS HDVQ

e qf VSDUT FFFF

hu SYDKRAFT -A-

e ± PI QDPQ ps TRINITY MIRROR

TDVI FFFF

UNIDANMARK -A- SAIPEM s„ FINNLINES C

IR IDUR

HERACLES GENL R q‚

ƒi PIDSI FFFF

e C

± xv UDPH PDPU

HDPT

QISDTU SYDKRAFT -C- ±

± QDHR IDSU f qf UNITED PAN-EURO

VDUH HDWP

DJ E STOXX BANK P e SHELL TRANSP qf FKI ±

PTDQH IDVQ

HOCHTIEF ESSEN hi

qf IWDUH FFFF

C

qf IHDRH HDIT

e C THAMES WATER

± IRDPH RDWS

hu UTD BUSINESS ME ISPDIH HDWI

TOTAL FINA ELF p‚ FLS IND.B C

IIRWDVW HDQR

HOLDERBANK FINA gr e

±

PHDUQ HDHS

e iƒ ±

TVDHS IDIT

p‚ FENOSA

e e C QVDIU HDUI

e„ VIVENDI UNIVERS SU FFFF

IHC CALAND xv FLUGHAFEN WIEN e C

IIP HDQT

IMERYS p‚

±

WDTQ PDTI e qf ±

RIDTQ HDSQ

e xv UNITED UTILITIE

± ± VNU iƒ PSDSH HDWU

HDVU

PRODUITS DE BASE e f DJ E STOXX ENGY P QRHDIV GAMESA

±

WDIT IDIW

ITALCEMENTI s„

IHDHW FFFF

e qf ±

PVDRI HDPV

xv VIRIDIAN GROUP

C WOLTERS KLUWER

IIDUR HDSS

e e GKN qf

± ± iƒ IQDHT HDQV

WWDVH HDPH

ACERALIA LAFARGE p‚

C

QHTDIT HDUW

±

IIDUW PDPV

qf f DJ E STOXX PO SUP P

e C WPP GROUP PRDIH HDSR

e HAGEMEYER NV xv

± ± iƒ QRDQH IDUP QDSV PDIW

ACERINOX R MICHANIKI REG. q‚

±

HDTH

f QURDRW

± DJ E STOXX MEDIA P q‚ RDRH IDQS

C HALKOR q‚ RIDTH HDRQ IDUI FFFF

ALUMINIUM GREEC PILKINGTON PLC qf

C

qf RDSW HDQS

C ± HAYS qf TRDTH HDPS IHDSW HDIS

ANGLO AMERICAN RMC GROUP PLC qf

e C

TT HDHP e SERVICES FINANCIERS hi ± ± HEIDELBERGER DR ƒi PPDQW IDWI ITIDQH IDQS

ASSIDOMAEN AB SAINT GOBAIN p‚

e BIENS DE CONSOMMATION

ps PVDSH FFFF

e C ± HUHTAMAEKI VAN fi RQDQI IDVI RHDIW HDVI

BEKAERT SKANSKA -B- ƒi

±

IVDHT HDQT

3I GROUP qf e ±

UDPI HDWT s„ e

±

C ± xv QRDVU HDVV

SDHW IDPS qf IFIL

QDPQ HDSH

BILLITON TAYLOR WOODROW qf AHOLD EURO

e C

RIDSH QDUS

ALMANIJ fi

RDPH FFFF qf e

e C e ± iƒ IR FFFF RPDRH IDIS e„ IMI PLC ISTDVH IDPT

BOEHLER-UDDEHOL p‚ ALTADIS ______TECHNIP

QWDTH FFFF

ALPHA FINANCE q‚ e

iƒ PRDSH FFFF e C C

C iƒ TDRR HDUV

TDVS IDIW qf INDRA SISTEMAS QUDVV IDHI

BUNZL PLC TITAN CEMENT RE q‚ AMADEUS GLOBAL

± ITDRT HDSW

AMVESCAP qf

C

ƒi IW HDPW

± e

± q‚ T FFFF qf I IDSW

TVDVH IDUI

p‚ IND.VAERDEN -A- NOUVEAU

CORUS GROUP VINCI e ATHENS MEDICAL

±

PWDSH HDQR

BHW HOLDING AG hi

±

C IQDWV HDQW ƒi e

± e e„ TVDRW HDPW ±

q‚ RDIT PDQS

PPDVS HDPP

ELVAL WIENERB BAUSTOF e„ e INVESTOR -A- AUSTRIA TABAK A

QDQI FFFF

BPI R €„

± C IQDTS HDRH ƒi ´ C

± qf PDUQ PDRP ƒi IWDUI HDPV

HDPH

HOLMEN -B- f DJ E STOXX CNST P PQIDTT INVESTOR -B- AVIS EUROPE

± MARCHE

UDTI SDTI

BRITISH LAND CO qf

± e C THDWU IDHW e hu ± hi IIU PDHW QDQH QDUU

ISPAT INTERNATI xv ISS BEIERSDORF AG

VDPU FFFF

CANARY WHARF GR qf e ± e ± ps IDIQ HDVV

± p‚ RQDIH IDUQ ISDRI HDIH

JOHNSON MATTHEY qf JOT AUTOMATION BIC Cours % Var.

TDPP FFFF

CAPITAL SHOPPIN qf 02/04 10 h 25 f

e C

ƒi PPDSH FFFF qf VDRH HDIW

SHDUW FFFF

MAYR-MELNHOF KA e„ CONSOMMATION CYCLIQUE KINNEVIK -B- BRIT AMER TOBAC en euros 30/03 C

RDTR HDQS

CATTLES ORD. qf

e e

± hu WTDRV FFFF ± p‚ WVDVH HDHS

UDTH HDIQ

METSAE-SERLA -B ps COPENHAGEN AIRP CASINO GP

C e C

RQDIR IDQW qf IPDWH IDUV

ACCOR p‚ CLOSE BROS GRP

e e C C e ±

ps UI HDUH p‚ VQDHS QDVV

VDSR HDSW

OUTOKUMPU ps e e KONE B CLARINS AMSTERDAM ±

THDPH PDII fi TT FFFF

ADIDAS-SALOMON hi COBEPA

e e C

e ±

± p‚ PPP HDRW fi SWDVS HDRP

RVDRP IDHT

PECHINEY-A- p‚ LEGRAND DELHAIZE C

C HDPT IWDIS e C e

hi PUDIH IIDII PIDIW QDQU

AGFA-GEVAERT fi CONSORS DISC-BR AIRSPRAY NV

C e e C e

fi RSDRP HDUI

hi RV HDRP

QDVS FFFF

RAUTARUUKKI K ps LINDE AG COLRUYT

FFFF e e HDRP ± ±

IWDQW HDHS iƒ PQDTH IDPT

AIR FRANCE p‚ CORP FIN ALBA ANTONOV

C C e

± qf RDWI HDQQ hi PUDTH HDUQ

IWDWI HDTS

RIO TINTO qf MAN AG FIRSTGROUP QDRH FFFF C C

RDSI HDQT gr PHHDQV HDIT

AIRTOURS PLC qf CS GROUP N C/TAC

e ±

± qf IDSQ FFFF

q‚ QDUT PDHV IPDUH IDWQ

SIDENOR MG TECHNOLOGIES hi FREESERVE ±

PDUS e e IDUW ±

IDTI FFFF hi VS HDSV

ALITALIA s„ DEPFA-BANK CARDIO CONTROL

e C

± qf TDWR FFFF

q‚ PWDIV IDHV

PHDTH HDRW

SILVER & BARYTE WARTSILA CORP A ps GALLAHER GRP

FFFF e e PQDWH ±

hi IRDHI PDUI

IPDVS FFFF

AUSTRIAN AIRLIN e„ DIREKT ANLAGE B CSS

e C

C e

± fi RQDHV HDIW

qf IDVT IDUU

IH HDWW

SMURFIT JEFFERS ps GIB METSO C HDVH TDQH e C ±

IPDIR HDRW ƒi IPDRS HDVV

AUTOGRILL s„ DROTT -B- HITT NV

e

±

gr PVTDIT HDPQ ±

ps IHDTH FFFF

RDSP IDHT

STORA ENSO -A- MORGAN CRUCIBLE qf GIVAUDAN N ± IWDSH C C e PDSH

QIDQT IDUR p‚ TVDSH IDUV

BANG & OLUFSEN hu EURAFRANCE INNOCONCEPTS NV

e e

± ±

hi TTDQH IDHR

ps IHDUP HDIW

±

QRDTP HDWR

STORA ENSO -R- ƒi HENKEL KGAA VZ TELE2 -B- C

PDHR e IH

±

IIDII HDPW p‚ IPPDVH FFFF

BASS qf FINAXA NEDGRAPHICS HOLD

C

±

C qf IIDHT IDHQ ƒi PPDUI IDVW

IUPDIW HDUV

SVENSKA CELLULO NKT HOLDING hu IMPERIAL TOBACC C FFFF e e IDTR ±

fi QH HDVR IDUS IDIQ

BENETTON GROUP s„ FORTIS (B) SOPHEON

e e

€„ VDIH FFFF

hi ITDPH FFFF

± IQDQW IDQI

THYSSENKRUPP EXEL qf JERONIMO MARTIN

WR FFFF e C

IPDTS FFFF xv QH IDII

BERKELEY GROUP qf FORTIS (NL) PROLION HOLDING

e C e C

ps IIDSS HDTI

fi RQDUQ HDHW

±

TDRH I

UNION MINIERE qf KESKO -B- PACE MICRO TECH ± IDQU e SDSP ± ±

SDHR HDWS p‚ IHP HDVU

BRITISH AIRWAYS qf GECINA RING ROSA

e e

± ± p‚ USDWS IDPR

ps QIDWS HDIT

e C

IHDWW IDUT

UPM-KYMMENE COR PARTEK ps L’OREAL

C FFFF e e HDHP ±

IP IDPQ fi RPDUH HDPQ

BULGARI s„ GIMV RING ROSA WT

e e C

± xv TDIS IDTS

p‚ IQDUP IDPW

C

RDQI IDIR

USINOR qf LAURUS NV

FFFF e PENINS.ORIENT.S SDQS ±

qf RDRT FFFF RHDIQ HDIU

CHRISTIAN DIOR p‚ GREAT PORTLAND UCC GROEP NV

±

± qf QDIV HDSI

q‚ IHDSH HDSU

e C

IIDPS HDWH

VIOHALCO ps MORRISON SUPERM

e C PERLOS

URDTH PDRU qf VDII FFFF

CLUB MED. p‚ HAMMERSON

C

e C

qf IRDUH IDQR e„ QHDVH HDVP

C

RDWW RDHR

VOEST-ALPINE ST qf RECKITT BENCKIS e C PREMIER FARNELL ±

VDHT HDTH xv URDRS HDTI

COMPASS GROUP qf ING GROEP

e

± qf SDQH FFFF p‚ PHDWR QDIS

± SAFEWAY IHDWH IDUS

WORMS N qf

e C RAILTRACK ±

PHDUH PDVP qf IRDQW IDPS

DT.LUFTHANSA N hi LAND SECURITIES BRUXELLES

±

± qf TDIW HDSP HDUT

IUIDHT e

f ± SAINSBURY J. PL

IQDTH IDHW DJ E STOXX BASI P xv

± RANDSTAD HOLDIN qf VDTI FFFF IRDSV PDSS

ELECTROLUX -B- ƒi LIBERTY INTL

FFFF

ARTHUR RDUV

C

qf HDWS QDSI

C STAGECOACH HLDG

QDHS HDSQ

e qf

± RENTOKIL INITIA SDSW IDHT qf IQDRR FFFF

EM.TV & MERCHAN hi MAN GROUP

FFFF

e ENVIPCO HLD CT HDRS

hi IQDHS FFFF

C T-ONLINE INT

qf RDIU HDQW

e C

± REXAM PDTR qf UDIW hi IITDSH

EMI GROUP PDPH MARSCHOLLEK LAU

FFFF

FARDIS B IUDTH

e C

IHDUH IDVI

e TERRA LYCOS iƒ

CHIMIE ± p‚ VQ IDIW

e e C REXEL HDVH FFFF s„ IHDRP HDIH

EURO DISNEY p‚ MEDIOBANCA

FFFF

INTERNOC HLD HDTH

±

qf RDHP HDVH

e C TESCO PLC

e„ PP HDSH

e e C e

± iƒ IWDHS FFFF ISUDRH IDPS p‚ IRVDRH HDWS

AIR LIQUIDE p‚ HERMES INTL METROVACESA RHI AG

FFFF

INTL BRACHYTHER B V

e C

xv PQDUT HDPS

C TNT POST GROEP

QHIDPP HDPP

e e gr

± ± ±

RTDRU IDHR qf QDPI PDRS s„ PDTS HDQV

AKZO NOBEL NV xv HILTON GROUP MONTEDISON RIETER HLDG N

FFFF

e LINK SOFTWARE B RDPS

±

TDIQ HDTS

WANADOO p‚

± QDRU IDVQ e e qf

± ± RRDPH IDQR s„ QDVI HDUV qf TPDRU FFFF

BASF AG hi HDP PERPETUAL PLC ROLLS ROYCE

e

UDVH FFFF

WORLD ONLINE IN xv

± PHDSW HDPT

e e ƒi ± ±

RUDRH IDHR xv PWDSS HDIU qf IPDWP FFFF

BAYER AG hi HUNTER DOUGLAS PROVIDENT FIN SANDVIK

± HDTR

f RHHDHV

C DJ E STOXX N CY G P

gr RSVDQW PDWR C e

± hu UIDHP FFFF ISDRW HDIH xv PHDUS IDIW

BOC GROUP PLC qf KLM REALDANMARK SAURER ARBON N e CODES PAYS ZONE EURO

e C

TTDQH HDRS e e e p‚ ± ± ±

PHDSS HDRV p‚ STDQS IDIR xv RPDUS PDIU

CELANESE N hi LVMH RODAMCO CONT. E SCHNEIDER ELECT FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

e C C e e s„ IDQU HDUR ± TWDRI HDUI hi VHDSH SDVS xv RQDUH FFFF gr SEAT PAGINE GIA

CIBA SPEC CHIMI MEDION RODAMCO NORTH A COMMERCE DISTRIBUTION IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande ± C C e qf PDRS IDQH ± QIHDQW HDPI p‚ RDTS PDTS qf ITDSW PDTS

gr SECURICOR

CLARIANT N MOULINEX SCHRODERS LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche

C e e e C ƒi IVDVW FFFF ± p‚ USDTH IDPU QUDTH FFFF iƒ IQDVQ IDHU qf WDPW HDSP

DEGUSSA-HUELS hi NH HOTELES SIMCO N SECURITAS -B- ALLIANCE UNICHE

FI : Finlande - BE : Belgique - GR : Gre`ce.

C C e C e qf UDTU PDIS QWDUS HDQV qf SDSP IPDIQ qf TDIH FFFF hi QU FFFF DSM xv NXT SLOUGH ESTATES SERCO GROUP AVA ALLG HAND.G

e C C e ± ± hi QSDRH PDRV RTQTDPR HDRQ qf RDRR FFFF p‚ IVP IDTP qf WDVU PDSS

EMS-CHEM HOLD A gr P & O PRINCESS UNIBAIL SGL CARBON BOOTS CO PLC CODES PAYS HORS ZONE EURO

C e e ± ± ± qf PDUS FFFF UDHI IDIU qf SDPT HDTI iƒ VDIT IDSU xv PWDIS HDIU

ICI qf PERSIMMON PLC VALLEHERMOSO SHANKS GROUP BUHRMANN NV CH : Suisse - NO : Norve`ge - SE : Sue`de

C e e e C e e

± ± p‚ RIDPQ FFFF IDSP hi PHDIH ps TDPH PDQT hi QUDIH p‚ TI IDPW

KEMIRA PREUSSAG AG IDHW WCM BETEILIGUNG SIDEL CARREFOUR GB : Grande-Bretagne - DK : Danemark.

C e C e ± PS IDIW qf PDWU HDSS PUUDUW HDSH qf PDIT FFFF p‚ PSS FFFF KON. VOPAK NV xv RANK GROUP f DJ E STOXX FINS P INVENSYS CASTO.DUBOIS

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / 25

C C ± ± ± ± QQDWR PPPDTQ HDWI TVDUH RSHDTR PDHV QQDQV PIVDWT IDWP IIDPR PSDVP ALCATEL...... w RQDWH EURAFRANCE...... w REMY COINTRE..... w

C C C ± ± % Var. QQDHW RVDIR PDRQ PHTDQH HDVU HDVH SDPS FFF STDVS QUPDWI HDUW QIDRS w w

ALCATEL O ...... EURO DISNEY ...... RENAULT ...... Cours Cours % Var.

31/12 C C C International ± ± ± f UDUU IQDTQ IHDQU PHRDWW HDQP IDIU UDTU HDVS VQ SRRDRR IDIW

ALSTOM ...... w QIDPS EUROTUNNEL ...... w REXEL...... w en euros en francs veille

 le™tion

ne se (1)

C C C ± ± ± QSDUI TRDIS RPHDVH IDPT SU QUQDWH IDUW IR WIDVQ HDPI ISDIS VALEURS FRANCE ALTRAN TECHN .... w PHDIR FAURECIA...... w RHODIA ...... w

C C C C C ± ± ± VHDPH SPTDHV IDIQ QRDUH PPUDTP HDPW TDUH RQDWS IDIV THQ QWSSDRP HDIU TDWQ VDWR WDRS ATOS ORIGIN...... w FIMALAC SA C ...... w QDPV ROCHETTE (LA ...... ADECCO ......

C C ± ± ± ± ± IVDQH IHDSP IUDHW QTDRR SQDSW FFF IHPDPH TUHDQW QDVT IHP TTWDHV IDVQ RUDTQ QIPDRQ IDUQ ARBEL...... VDIU F.F.P. (NY)...... ROYAL CANIN...... w AMERICAN EXP......

fff C C C ± ± ± ± VVDPS SUVDVV HDRH IPPDVH VHSDSP FFF TQ RIQDPS HDUW IV IIVDHU IPDIS SDTI SDSQ IHDHH w QDPU

b AVENTIS ...... FINAXA ...... ROUGIER #...... AMVESCAP EXP......

C C ± ± RDIH IPTDRH VPWDIQ HDRH FFF FFF FFF FFF FFF FFF FFF QQ PITDRU FFF QDUU Les titres de Schneider et de Legrand se AXA ...... w IUDWP FIVES-LILLE ...... RUE IMPERIAL...... ANGLOGOLD LT ....

C C C

± ± ± RDHW QDWR QVDUQ UUDSH SHVDQU HDQW QH IWTDUW FFF FFF FFF FFF PRDSH ITHDUI IDPI

négociaient en hausse, à respectivement AZEO(EXG.ET ...... w IRDSU FONC.LYON.#...... SADE (NY) ...... A.T.T. #...... a

C C C ± ± ± ± ± VDUQ IPVDPH VRHDWR HDHV TTDTH RQTDVU HDQV VTDIH STRDUV PDIT ITDSW IHVDVP RDRI QWDSQ QDTH w w PUDST w

66,5 euros (+ 0,76 %) et 225 euros (+ 0,85 %), BAIL INVESTI...... FRANCE TELEC ..... SAGEM S.A...... BARRICK GOLD......

C C C C C C ± ± HDRU RQDIW IPUDPH VQRDQV IDUT SRU QSVVDHV RDIW STDSH QUHDTP IDWW TQDWH RIWDIT QDWH VDUI BAZAR HOT. V...... FROMAGERIES...... SAGEM ADP...... QRDQH COLGATE PAL......

C

± ± ± ± ± RDQT RQDUP PVTDUV HDQP IURDWH IIRUDPU FFF ITIDWH IHTIDWW HDWV FFF FFF FFF QDPP QVDHU dans les premiers échanges lundi 2 avril, BIC...... w GALERIES LAF ...... w IRDPT SAINT-GOBAIN...... w CROWN CORK O....

C C C C

± ± ± FFF FFF FFF SP QRIDIH IDUH TQDSH RITDSQ HDQW RPDSH PUVDUV SDST PRDRH IDWP SIDUV

malgré l’annonce, vendredi, de l’ouverture BIS ...... WDHU GAUMONT # ...... SALVEPAR (NY ...... DE BEERS #......

C C ± ± ± ± ± WRDVS TPPDIV HDRU IHP TTWDHV HDVU FFF TQDQH RISDPP HDIT IIDRH URDUV IDUP IHDVR PDTR BNPPARIBAS...... w IDRR GECINA...... w SANOFI SYNTH...... w DIAGO PLC......

C C ± ± ± ± d’une enquête approfondie de Bruxelles sur ± IWW IQHSDQS IDUR TVDHS RRTDQV HDSP TSDWS RQPDTH HDHV FFF FFF FFF RDWS ISDIP IHDWT BOLLORE...... w SDIR GEOPHYSIQUE...... w SCHNEIDER EL...... w DOW CHEMICAL.... a

C C C C ± ± IHDSR IQDSQ IQDHU QDRW QHIDUR FFF PTDHS IUHDVV QDUV RWDRU QPRDSH PDPI RT QHIDUR FFF

le projet d’offre de Schneider sur Legrand. BOLLORE INV...... RT GFI INFORMAT ..... w SCOR ...... w DU PONT NEMO ...

C C C C C ± ± ±

QVDVH PSRDSI HDUU IWDVQ IQHDHV IDIU TIDSH RHQDRI PDHU HDUP RDUP R QDIP TDIP VWDRU

Ce rapprochement engendrerait des chevau- BONGRAIN ...... IHDVS GRANDVISION...... w S.E.B...... w ECHO BAY MIN ......

C C C C ± ± SDIR IHDQT QVDWH PSSDIU PDQU IPV VQWDTP FFF RSDSS PWVDUW HDHR FFF FFF FFF VDPR BOUYGUES ...... w IWDQU GROUPE ANDRE... SEITA...... w ELECTROLUX ......

C C C C C ± ± ITDPV HDWS IRDIV QWDWV QTWDWT IDPQ VS SSUDST FFF ITDWH IIHDVT HDSW ITWDIH IIHWDPP HDHT chements importants en termes de parts de BOUYGUES OFF..... w STDRH GROUPE GASCO ... SELECTIBAIL(...... ELF GABON......

C C C ± ± ± RRDTU IRDVI RUDIP QQDQQ IUDUI HDUS FFF FFF FFF FFF FFF FFF TDQS RIDTS PDSV

marché pour la quasi-totalité des produits BULL# ...... w PDUH GR.ZANNIER ( ...... SIDEL...... w ERICSSON #...... w

C C C C C C ± QSDPH PQHDWH HDSU TW RSPDTI FFF ITRDIH IHUTDRQ HDHT QP PHWDWI IDQQ PHDHH HDRP PSDHH w ISDWI

des deux groupes. BUSINESS OBJ ...... GROUPE PARTO.... SILIC CA ...... FORD MOTOR #.....

C C C ± ± ± WDSI PDRR FFF FFF FFF FFF WHDWH SWTDPT HDII USDRH RWRDSW I RUDSH QIIDSV HDHR B T P (LA CI...... GUYENNE GASC ... w SIMCO...... w GENERAL ELEC ...... VDTS

C C C b C ± ± ± ± IRDSS IPDQQ UDHS IHDVR RQUDPH QDIU IQDSH VVDSS IDIU ISDVH IHQDTR HDTR SWDQH QVVDWV HDWR Bolloré, dont le cours de Bourse gagnait BURELLE (LY) ...... TTDTS HAVAS ADVERT ..... w SKIS ROSSIGN ...... GENERAL MOTO....

C C C C ± ± ±

QDVP PSDHT IDHR FFF IIP UQRDTU HDQT TWDUS RSUDSQ HDQT RDQI PVDPU SDIP UDRQ IWDUP

1,74 % pour atteindre 199 euros, a annoncé, CANAL + ...... w IMERYS ...... w SOCIETE GENE ...... w SDQT GOLD FIELDS......

C C C C ± ± IQIDIH VSWDWT HDVS FFF FFF FFF SSDVS QTTDQS HDIV FFF FFF FFF SDTH IQDPR IHDIU CAP GEMINI...... w PQDTW IMMOBANQUE ..... SODEXHO ALLI ...... w HARMONY GOLD ..

C C C avant l’ouverture de la séance, la cession de C ± ± ± WDVR IIDWU IRDRS HDIH QIQDRP HDIQ FFF FFF FFF WS TPQDIT IHDUP WDQP TIDIR TDPR CARBONE-LORR.... w RUDUV IMMEUBLES DE .... SOGEPARC (FI ...... HITACHI # ...... a

± ± ± ± ±

VDVW WDUQ IPDWU QWWDVI IDQV IUDQQ IIQDTV HDRH FFF FFF FFF FFF IQDRI VUDWT FFF 75 % de Tobaccor au britannique Imperial CARREFOUR ...... w THDWS INFOGRAMES E .... w SOMMER-ALLIB .... HSBC HOLDING .... w

C C C

± ± ± ± ± RDIP UDHH IWDQH WVDVH TRVDHW HDHS QPVH PISISDQW RDTP QPDIH PIHDST IDPQ IHWDRH UIUDTP HDIV

Tobacco, ce qui lui rapportera une plus- CASINO GUICH...... w TDQR IM.MARSEILLA ...... SOPHIA ...... w I.B.M...... w

C C C ± ± ± ± TSDUH RQHDWT QDIH PQDQW ISQDRQ HDQW TQ RIQDPS IDTW FFF FFF FFF HDVH ITDWW IIDQT CASINO GUICH...... PDVW INGENICO ...... w SOPRA # ...... w I.C.I......

C C C C C ± ± ± IHDIR QRDPS IWDII PDSI ITPTDUU HDQP IHIDWH TTVDRP IDQT VSDUH STPDIT HDVP SPDWH QRU HDVR value avant impôt de 1,3 milliard de francs. CASTORAMA DU ... w PRV ISIS...... w SPIR COMMUNI .... w ITO YOKADO # ......

C C C C C ± ± IPDTQ WDTP IVH IIVHDUP FFF PIDRH IRHDQU IDWH PPDUT IRWDQH PDWW RRDPH PVWDWQ TDHS RSDTI

Le groupe diversifié avait annoncé vendredi CEA INDUSTRI...... PDIU KAUFMAN ET B..... w SR TELEPERFO ...... w I.T.T. INDUS ......

C C C C C ± ± ± ISDRW IDTW QDWR VIDTH SQSDPT SDQR IHIDVH TTUDUT PDII IHDVI UHDWI PDWS UDPU RUDTW HDTV w w RDSW

soir un résultat net part du groupe de CEGID (LY) ...... KLEPIERRE ...... STUDIOCANAL ...... KINGFISHER P ......

C C C C C C ± ± IUDTV WDWU ISDRR IDPH PVSDTU IDSP IHHDWH TTIDVT HDWH PWS IWQSDHU QDPP PHDWW IQUDTW PDTR CFF.RECYCLIN ...... RQDSS LAFARGE ...... w SUCR.PITHIVI ...... MATSUSHITA...... a

C C C ± ± ± ± ± QDST VDHW IPDWS IPDRH QIWDRS PDSQ STDVH QUPDSV HDWT ITWDQH IIIHDSR IDQV PWDVH IWSDRV HDQH 124 millions d’euros pour 2000. CGIP ...... w RVDUH LAGARDERE ...... w SUEZ LYON.DE ...... w MC DONALD’S......

C C C C

± ± ± ± IWDIR VQDRH SRUDHU HDVS SSDQS QTQDHU HDTR USI RWPTDPR IDQI VT STRDIP PDTW UDPV IPDQQ

b Thomson Multimédia progressait de CHARGEURS...... LAPEYRE ...... w IRDVR TAITTINGER ...... MERK AND CO......

C C C ± ± ± SDPI IPDSQ VDHP QDTT FFF FFF FFF FFF FFF RVDQW QIUDRP IDSS UDHS RTDPR VDHV FFF w a

2,09 %, à 36,14 euros. Le groupe maintient CHRISTIAN DA ...... LEBON (CIE) ...... THALES (EX.T...... MITSUBISHI C......

C C C ± ± ± ± ± PPDRP QIDVP IDTP QDPS PSWDUT IDRW PPP IRSTDPP HDRW QWDPH PSUDIR HDWH PQVTDSH ISTSRDRI PDQT CHRISTIAN DI...... w QWDTH LEGRAND ...... w TF1...... w NESTLE SA #...... w

C C C

± ± ± ± TDUI IDPW SDII IIS USRDQS PDSR IPSDSH VPQDPQ SDTR ISTDTH IHPUDPQ IDQW FFF FFF FFF sa prévision d’une stabilité de l’activité au CIC -ACTIONS ...... PDIP LEGRAND ADP...... TECHNIP...... w NORSK HYDRO......

C C

± ± ± ± ± VDQQ SR QSRDPP HDHW SP QRIDIH FFF QSDQH PQIDSS HDPV RTDSH QHSDHP IDSS PWDIU SDIR

premier trimestre, a indiqué samedi son pré- CIMENTS FRAN ..... w IDVI LEGRIS INDUS ...... w THOMSON MULT . w PFIZER INC......

C C C C ± ± ± ± QDVS QDWU PIDVH IRDHS SRVDUI RDTQ UDSR RWDRT HDSQ ISPDIH WWUDUI HDWI SQDTS QSIDWP IDST CLARINS...... w VQDTS LIBERTY SURF...... w TOTAL FINA E ...... w PHILIP MORRI ......

C C C C C C ± sident Thierry Breton, sur Radio-Classique. ± URDSH RVVDTW PDQR IPW VRTDIV IDWH RWDRH QPRDHR QDUV UHDVS RTRDUS IDPI IVDHR IHDQU PWDTS CLUB MEDITER ..... w LOCINDUS...... IQDWS TRANSICIEL # ...... w PROCTER GAMB ....

C ± ± ± ± ± ± ± WDQI QTDVS PRIDUP HDTU USDWS RWVDPH IDPR QSDQH PQIDSS HDSR IWDTH IPVDSU P ITDVI IRDWQ

b Le spécialiste des annonces classées Tra- CNP ASSURANC .... w IQDTV L’OREAL...... w UBI SOFT ENT ...... w RIO TINTO PL......

C C C

± ± ± ± PRDQI PIDVQ PRDSI TDIV SRIDIT FFF VH SPRDUU HDPS IVHDPH IIVPDHQ HDTI TTDRH RQSDST HDWH

der.com, dont l’action était stable lundi COFACE...... w VPDSH LOUVRE #...... UNIBAIL ...... w SCHLUMBERGER...

C C C C C ± ± ± IWDUI IRDRU PDQS IHTDHU IHITDUQ IDRR STDTH QUIDPU HDUH VU SUHDTV PDQS PHDHI IQIDPT PDPS COFLEXIP ...... w ISS LVMH MOET HE.... w UNILOG ...... w SEGA ENTERPR......

C C C C C ± ± ± IRDII WQDHV TPDPS RHVDQQ IDIR VS SSUDST SDSW IQDTR VWDRU IDVU VDWR SVDTR HDRS PDWV matin à 7 euros, est intéressé par le rachat COLAS...... w MARINE WENDE... w SDSS USINOR...... w SEMA GROUP #...... w

C C C C C C ± ± IIDWH IVDWI UDQQ HDVH QHVDQH IDHV IIDVV UUDWQ HDVS SIDHS QQRDVU HDRW VDUS SUDRH IDIQ

de son homologue britannique Loot.com, CONTIN.ENTRE..... RU MAUREL ET PR...... VALEO ...... w SHELL TRANSP ......

C C C C ± ± ± PDSQ SP QRIDIH FFF SDSS QTDRI HDWI TQDVH RIVDSH IDTW UWDVS SPQDUV PDRR IPDIP VDWQ WDHQ w aw

repris il y a neuf mois par l’annuaire en ligne CPR...... METALEUROP ...... VALLOUREC ...... SONY CORP. # ......

C C C C ± ± ± IQDQS VUDSU PDTQ QUDQS PRS IDPS FFF FFF FFF UTDIS RWWDSI IDVU QDII PSDQR IPDSH CRED.FON.FRA...... SDTI MICHELIN ...... w VIA BANQUE ...... T.D.K. # ...... a

C C C C C ± ± IRDPR SDHP WDRQ RPDSH PUVDUV IDRV PHDSH IQRDRU HDWU FFF FFF FFF TDUR RRDPI HDRS Scoot.com, selon le Sunday Telegraph. CREDIT LYONN ..... w MONTUPET SA...... VICAT...... TOSHIBA #...... a QDPW

C C C C C ± ± PDVH IPDIH UWDQU HDVQ FFF RDTS QHDSH PDTS TVDSS RRWDTT PDHU VQDHS SRRDUU HDSR RDTS CS COM.ET SY...... MOULINEX ...... IIDUU VINCI...... w UNITED TECHO.....

C C C C C ± ± ± TDIU TDRH UDUR PTDTT RWVDSQ IDHT IHHDSH TSWDPR HDSH SHDIH QPVDTQ HDWI HDSU QDUR S DAMART ...... UT NATEXIS BQ P ...... w VIVENDI ENVI...... w ZAMBIA COPPE......

C C ± ± ± ± IRQDQH WQWDWW HDQS PU IUUDII QDVS TVDIS RRUDHQ IDHP VDHH PDUV DANONE...... w IHDUU NEOPOST ...... w VIVENDI UNIV ...... w

C C

± ± ± PRQ ISWQDWV FFF PPDHI IRRDQV IDQH TDIS RHDQR HDQP IHDRS PPDPU

´ DASSAULT-AVI...... NORBERT DENT ... WANADOO...... w PWDQI ABRE´VIATIONS

C C PREMIER MARCHE C ± ± QIDUI IDQQ ITDVH QPTDWW IDUQ FFF FFF FFF PHDSH IQRDRU SDIV

DASSAULT SYS...... w RWDVS NORD-EST...... WORMS (EX.SO......

B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes.

C ± ± ± ± FFF FFF FFF PIDPH IQWDHT HDWS PRSDSH ITIHDQU HDPH QHDQS ITDRW ______TDQQ w w DE DIETRICH...... NRJ GROUP...... ZODIAC......

C ± ± VUDPH SUIDWW IDHP IRDSH WSDII FFF FFF FFF FFF FFF QDVH DEVEAUX(LY)# ...... OBERTHUR CAR.... w ISDPH ...... SYMBOLES

v xhs P e†‚sv C C ± ± IRDSH WSDII PDHQ VDTW SU HDII FFF FFF FFF FFF PTDQH

Cours a` 9h57 DEV.R.N-P.CA...... QDSU OLIPAR...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ;

C C ±

ISDIW WWDTR QDQQ WDSR TPDSV IDTS FFF FFF FFF FFF FFF

DMC (DOLLFUS..... UDUQ ORANGE ...... w ...... a coupon de´tache´ ; b droit de´tache´ ; # contrat d’animation ;

hernier jour de ne go™i—tion des yƒ‚h X PR —vril

C C ± ± HDSU PTDWH IUTDRS HDWR QTTDIH PRHIDRT RDWI FFF FFF FFF FFF

DYNACTION ...... WDUQ OXYG.EXT-ORI...... o = offert ; d = demande´ ; x offre re´duite ; y demande re´duite ;

C C ± ±

HDVH UIDVH RUHDWV IDWW RVDQH QITDVQ IDQI FFF FFF FFF FFF w IDRI w

EIFFAGE ...... PECHINEY ACT...... d cours pre´ce´dent ; wValeur pouvant be´ne´ficier du service

C C % Var. C IRDUH WTDRQ FFF SQ QRUDTT HDWS FFF FFF FFF FFF IHDRI w VDRH

Cours Cours % Var. ELIOR ...... PECHINEY B P ......

31/12 de re`glement diffe´re´. France C ± ± f ± PIDSI IRIDIH PDTU SWDQH QVVDWV QDVS FFF FFF FFF FFF IIDTP en euros en francs veille ELEC.MADAGAS..... IHDIV PENAUILLE PO...... w ......

(1) ` ´ C C C ± QDRH PWDRS IWQDIV IDSS UT RWVDSQ HDPH FFF FFF FFF FFF ENTENIAL(EX...... IDIR PERNOD-RICAR .... w ...... DERNIERE COLONNE PREMIER MARCHE (1) :

C C C C C

± RDRH QDQP IVDWR PVPDIW IDIH RS PWSDIV PDII PVVDPH IVWHDRU HDRP FFF FFF FFF FFF ACCOR ...... w RQDHP ERAMET ...... w PEUGEOT ...... w ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi :

C C ± ± ± ±

TUDUS RRRDRI IDRP WU TQTDPV IDWP IWQDWH IPUIDWH HDST FFF FFF FFF FFF VDRR ISDPW AGF ...... w ERIDANIA BEG...... w RDUS PINAULT-PRIN...... w ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement

C C C C ± ± IHDSV QWDVI PTIDIR HDHQ QPSDUH PIQTDRS HDPP WIDWH THPDVP HDWW FFF FFF FFF FFF ISDPW

AFFINE(EXIMM ..... ESSILOR INTL ...... w TDPU PLASTIC OMN...... w ...... dernier coupon ; Jeudi date´ vendredi : compensation ;

C C C C ± PIDUP SDQR IQDSH IPVDQU HDVV TUDWS RRSDUP FFF VIDSH SQRDTH PDIQ FFF FFF FFF FFF

AIR FRANCE G ...... w IWDSU ESSO ...... PSB INDUSTRI ...... Vendredi date´ samedi : nominal.

± ± ± ± ± ± HDUS PDVR RDWU IHQRDRR IDHU SQ QRUDTT PDQW QRDPH PPRDQR HDVU FFF FFF FFF FFF AIR LIQUIDE ...... w ISUDUH EULER...... w PUBLICIS GR...... w ......

C C IIPDIU HDTS HDPR IDSU FFF ISDQS IHHDTW PDQQ IIR URUDUW FFF CMT MEDICAL ..... IUDIH GUYANOR ACTI .... d NET2S # ...... GENERALE LOC ....

C C ± IRQ W SSDPH QTPDHW FFF VDWP SVDSI QDIS QUDWH PRVDTI RDWW COALA # ...... PIDVH HF COMPANY ...... NETGEM...... w GEODIS......

C C

NOUVEAU C IRPDQR QDQQ WR TITDTH QDUH PDPQ IRDTQ QDUP QHDQH IWVDUS FFF COHERIS ATIX...... PIDUH HIGH CO.#...... NETVALUE # ...... SECOND GFI INDUSTRI......

C

VIDWW FFF RDUW QIDRP FFF QDUH PRDPU RDPQ UPHH RUPPVDWH FFF

COIL...... IPDSH HIGH BS 01 ...... d NEURONES #...... ______GRAND MARNIE .. d

C C ±

ITDWW IDSU SQDWS QSQDVW RDSI UIDRH RTVDQS IDRW RTDVH QHTDWW FFF

´ CION ET SYS...... PDSW HIGHWAVE OPT ... w NICOX #...... GROUPE BOURB... d C C ±

IRPDTU PDSW UDTH RWDVS IDQQ PHDRS IQRDIR FFF PQ ISHDVU RDIU

MARCHE CONSODATA # ..... PIDUS HIMALAYA ...... OLITEC...... MARCHE´ GROUPE CRIT ......

± ± ± QRDRR RDQU IDTW IIDHW QDWV RDIH PTDVW FFF IQQ VUPDRP HDTH CONSORS FRAN .. SDPS HI MEDIA ...... OPTIMA DIREC..... d GROUPE J.C.D......

C C ± QRDRR PDWR TDUH RQDWS PDQQ QDIR PHDTH FFF IRVDRH WUQDRR HDWS

CROSS SYSTEM.... SDPS HOLOGRAM IND.. OPTIMS # ...... HERMES INTL...... w

†ixh‚ihs QH we‚ƒ

C C ± ± RRDQR PDRP TDQH RIDQQ SDWU HDSI QDQS UDPU PWDHI IWHDPW IDUW CRYO # ...... TDUT HUBWOO.COM ..... OXIS INTL RG ...... HYPARLO #(LY ...... v xhs P e†‚sv

C C

±

RI FFF IHDVW UIDRQ IDIV PPDRH IRTDWQ TDWU VDIT SQDSQ HDIP

CRYO NOUV.01..... d TDPS IB GROUP.COM .... PERFECT TECH .... IMS(INT.META ......

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 18 h 11

ne se le™tionF

C ± ´ ` ITDSQ QDHV PDPS IRDUT FFF IDQS VDVT FFF TU RQWDRW RDTW CRYONETWORKS. PDSP IDP ...... d PERF.TECHNO...... d Cours relevesa9h57 INTER PARFUM ....

± ± TDVP TDQI IDHU UDHP FFF IV IIVDHU FFF SRDUH QSVDVI HDQT CYBERDECK # ...... IDHR IDP BON 98 (...... d PHARMAGEST I.... JET MULTIMED ....

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. C ± VWDPI HDUR HDIS HDWV FFF QDUV PRDVH FFF PVDUI IVVDQQ PDTV

CYBER PRES.P ...... IQDTH INTERACTIF B...... d PHONE SYS.NE..... LAURENT-PERR ....

Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille

± ± ± IUDWI VDQW HDQH IDWU FFF PHDIS IQPDIV RDHS IRH WIVDQR HDQT CYBERSEARCH ..... PDUQ INTERACTIF B...... d PICOGIGA...... LDC ......

C C C C C ± VIDWW IDTQ PDIT IRDIU TDRH WDWS TSDPU TDWW ST QTUDQR WDPU QWDSH PSWDIH HDSI SDHQ QPDWW HDPH ABEL GUILLEM..... IPDSH CYRANO #...... IGE +XAO ...... PROSODIE #...... AB GROUPE ...... LECTRA SYST......

C ± ± QTDHV IDUW QDUS PRDTH SDUV IRDVV WUDTI RDPH IS WVDQW FFF UDIH RTDSU FFF WDTI TQDHR FFF AB SOFT ...... SDSH DALET # ...... ILOG #...... PROSODIE BS ...... d ACTIELEC REG ..... d LOUIS DREYFU .....

C C ± ± THDHP IDVW QDSH PPDWT FFF P IQDIP HDSH TDSH RPDTR HDUV IHPDIH TTWDUQ FFF SWDVH QWPDPT HDSV ACCESS COMME .. WDIS DATATRONIC ...... IMECOM GROUP.. PROLOGUE SOF ... ALGECO #...... d LVL MEDICAL......

C C C ± ± IIVDHU IQDPI PDPS IRDUT SDVT HDSV QDVH UDWR IDQI VDSW FFF RRDHS PVVDWS HDII PTDRH IUQDIU IDSR ADL PARTNER ...... IV DESK #...... INFOSOURCES...... PROXIDIS ...... d ALTEDIA...... M6-METR.TV A...... w

C C C ± RSDWP IDRI RWDPP QPPDVT RDUS IDWR IPDUQ FFF RDVH QIDRW HDPI IPTDIH VPUDIT FFF UQDWS RVSDHV PDWW ALGORIEL #...... U DEVOTEAM #...... w INFOSOURCE B .... d QBIOGENE ...... ALTEN (SVN) ...... w MANITOU #......

C C C ± ± ± WDHS IDRQ IPDPH VHDHQ IUDQI QRDSH PPTDQI IDQP PIDSH IRIDHQ HDWR PHI IQIVDRU IDRU TRDSS RPQDRP HDHV ALPHAMEDIA ...... IDQV DMS #...... INFOTEL # ...... QUALIFLOW ...... APRIL S.A.#( ...... MANUTAN INTE...

C C C C ± QVDIV IDHR UDRH RVDSR IDHU IIDRH URDUV QDVQ RDSH PWDSP WDUT IQRDRH VVIDTI FFF IPV VQWDTP PDIS ALPHA MOS #...... SDVP D INTERACTIV ..... INFO VISTA ...... QUANTEL ...... ARKOPHARMA # .. MARIONNAUD P ..

C C ± SDWH FFF UDPH RUDPQ FFF PDUH IUDUI ITDVV VDSH SSDUT PDRI SV QVHDRT HDHW IIU UTUDRU FFF ALPHA MOS BO.... HDWH D INTERACTIV ..... d INTEGRA NET...... w R2I SANTE...... ASSYSTEM # ...... PARCDESEXPOS.... d

C C C ± VSPDUR FFF IS WVDQW VDTS FFF FFF FFF PTDWS IUTDUV IH IPDVH VQDWT PDRH PS ITQDWW QDUQ ALTAMIR & CI ...... IQH DIREKT ANLAG .... INTEGRA ACT...... RECIF # ...... AUBAY ...... PCAS #......

C ± PTDPR FFF IQDWI WIDPR WDWU PDRT ITDIR FFF QR PPQDHQ FFF IHIDRH TTSDIR IDRH RQ PVPDHT FFF ALDETA ...... R DIREKT ANLAG .... INTERCALL #...... d REPONSE # ...... BENETEAU CA# .... PETIT FOREST...... d

C C C C C SVDWU PDIT HDVW SDVR IDIR VTDIH STRDUV IDPW UDWS SPDIS FFF VQDVS SSHDHP HDRP ST QTUDQR HDPU ALTI #...... VDWW DURAND ALLIZ.... IPSOS # ...... w REGINA RUBEN ... d BOIRON (LY)#...... PIERRE VACAN......

C C ± VIDHI FFF ITDTV IHWDRI SDSU S QPDVH TDSR WDVQ TRDRV IDQR QT PQTDIR FFF PTDPH IUIDVT FFF ALTI ACT.NOU...... d IPDQS DURAN DUBOI .... IPSOS BS00...... RIBER #...... BONDUELLE...... PINGUELY HAU .... w

C C ± IHTSDWQ RDHU HDIS HDWV FFF TDWI RSDQQ IDUU ITHDQH IHSIDSH IDRT WTDSH TQQ FFF IHH TSSDWT FFF A NOVO # ...... w ITPDSH DURAN BS 00 ...... d ITESOFT...... RIGIFLEX INT...... BQUE TARNEAU... d POCHET...... d

C C C C C ± VIDQR PDRV IQDVH WHDSP HDQT RDIS PUDPP RDIT VDRS SSDRQ PDIV TH QWQDSU PDWP VUDIH SUIDQR HDII ARTPRICE COM.... IPDRH EFFIK # ...... IT LINK...... RISC TECHNOL .... BRICORAMA # ...... RADIALL # ......

C C ± ± ± SDQV FFF PVS IVTWDRV QDHT IDPV VDRH PDPW TDTH RQDPW PDWR IQR VUVDWV IDUS STDSH QUHDTP PDPT ASTRA ...... HDVP EGIDE #...... IXO...... SAVEURS DE F...... BRIOCHE PASQ .... RALLYE (LY)...... w

± ± ± ± PSDSV PDHI IHDWS UIDVQ HDRS IDHU UDHP FFF ISDVH IHQDTR FFF IHDWW UPDHW HDHW PUPDPH IUVSDSI PDRR AUFEMININ.CO.... QDWH EMME(JCE 1/1...... JOLIEZ REGOL...... d GUILLEMOT BS .... d BUFFALO GRIL..... RODRIGUEZ GR ...

C C C C SQDUW RDWW RI PTVDWR HDPR HDVR SDSI PDRR SDWH QVDUH FFF WR TITDTH FFF QUDSH PRSDWV RDIR AUTOMA TECH .... VDPH ESI GROUP ...... KALISTO ENTE...... SELF TRADE...... C.A. OISE CC ...... d SABATE SA #......

C C C ± PWDVS QDIU RDWH QPDIR HDPH IHDWW UPDHW FFF RHDSH PTSDTT FFF PTP IUIVDTI IDPH WWDPH TSHDUI HDQH AVENIR TELEC...... w RDSS ESKER...... KALISTO ACT...... d SILICOMP #...... C.A. PARIS I...... SECHE ENVIRO .....

C C C C ± IHDIU QDQQ PPDUV IRWDRQ IDPR PDTR IUDQP PDQQ PPDTH IRVDPS IDUR IQW WIIDUV IDRT IWDUS IPWDSS FFF AVENIR TELEC...... IDSS EUROFINS SCI...... KEYRUS PROGI ..... SITICOM GROU.... C.A.PAS CAL...... SINOP.ASSET...... d

C C C C ± RWDPH PDTH QHDSH PHHDHU FFF HDWR TDIU IDHV IH TSDTH SDPT RTDPH QHQDHS HDTS QHDUT PHIDUU IDVS BAC MAJESTIC...... UDSH EUROFINS SCI...... d KAZIBAO ...... SODITECH ING .... CDA-CIE DES...... SIPAREX CROI ......

± ± ± WSDII QDQQ WDSH TPDQP FFF TDSI RPDUH HDTI TDWH RSDPT IDIS RUDSH QIIDSV FFF PUPDPH IUVSDSI FFF BARBARA BUI ...... IRDSH EURO.CARGO S.... LACIE GROUP ...... SOFT COMPUTI.... CEGEDIM #...... SOLERI ...... d

C C ± ± RSDQW SDVS QDSH PPDWT PDHR ITDST IHVDTQ FFF IUDRW IIRDUQ HDQR IPRDQH VISDQS FFF VP SQUDVV QDWQ BCI NAVIGATI...... TDWP FIMATEX # ...... w LEXIBOOK #...... SOI TEC SILI...... w CIE FIN.ST-H ...... d SOLVING #......

C C ± UQDRU FFF RDIV PUDRP HDUP PH IQIDIW FFF II UPDIT FFF SU QUQDWH IDTH RQDVH PVUDQI HDPQ BELVEDERE...... IIDPH FI SYSTEM # ...... w LEXIBOOK ACT...... d SOI TEC BS 0...... d CNIM CA# ...... STEF-TFE # ......

C C ± ± ± IVDWT HDQS HDTH QDWR QQDQQ PRDSH ITHDUI PDHV QDQV PPDIU HDPW SV QVHDRT FFF IPT VPTDSI HDSS BOURSE DIREC .... PDVW FI SYSTEM BS...... LINEDATA SER...... SQLI ...... COFITEM-COFI..... d STERIA GROUP .....

C C ± ± PVQDUU HDTH W SWDHR SDPT IDQS VDVT IPDQR SDIS QQDUV FFF RDIH PTDVW PDIS RQDTI PVTDHT FFF BRIME TECHNO... RQDPT FLOREANE MED .. LYCOS EUROPE..... STACI # ...... DANE-ELEC ME.... SYLEA ...... d

C C ± ± IQDRS FFF QDVW PSDSP FFF TDUH RQDWS QDHV HDRQ PDVP RDRR RTDSH QHSDHP QDQQ PVDWH IVWDSU HDQR BRIME TECHN...... d PDHS GAMELOFT COM . MEDCOST #...... STELAX...... ENTRELEC CB ...... SYLIS # ......

C C C C ± WWDVR IDRU QH IWTDUW IDHI IHVDRH UIIDHT IDQI IRDQH WQDVH R VDPS SRDIP RDHU QUDVH PRUDWS FFF BUSINESS ET ...... ISDPP GAUDRIOT #...... MEDIDEP #...... SYNELEC # ...... ETAM DEVELOP ... SYNERGIE (EX ...... d

C C C ± ± QIDQS HDTQ ITDUH IHWDSR FFF U RSDWP RDRV PP IRRDQI QDWQ IHI TTPDSP QDHT PIDUS IRPDTU HDTV BUSINESS INT ...... RDUV GENERIX # ...... MEMSCAP ...... SYSTAR # ...... EUROPEENNE C... TEAM PARTNER ...

C ± ± ± ± ISVDUR IDSI PTDWH IUTDRS IDVP TTDRH RQSDST QDWI RDSW QHDII FFF SW QVUDHI IDTU RUDIH QHVDWT HDVR BVRP ACT.DIV...... w PRDPH GENESYS #...... METROLOGIC G ... SYSTRAN ...... EXPAND S.A...... TRIGANO ...... w

C ± ± PPDQH FFF RPDPH PUTDVI FFF SDVH QVDHS TDWH WDSH TPDQP QDWR IRDQH WQDVH FFF IWS IPUWDIP HDSP CAC SYSTEMES..... d QDRH GENESYS ACT...... d MICROPOLE ...... TEL.RES.SERV...... FINACOR...... d UNION FIN.FR......

± ± ± RHDTU HDQP R PTDPR FFF SDHW QQDQW FFF SDPR QRDQU PDWT IIVDIH UURDTW FFF UVDPH SIPDWT IDSU CALL CENTER...... TDPH GENESYS BS00 ..... MONDIAL PECH ... TELECOM CITY..... FINATIS(EX.L ...... d VILMOR.CLAUS .....

C C C ± ± USDRR QDWQ IQ VSDPU HDQW RDPH PUDSS PDQQ RPDIH PUTDIT HDQT QTDVT PRIDUW PDQW VU SUHDTV FFF CAST ...... IIDSH GENSET...... w MULTIMANIA...... SOLUCOM ...... FININFO...... VIRBAC...... d

C C ± SRSDIH QDPQ PUDQH IUWDHV FFF IPDVH VQDWT SDRR PDPH IRDRQ IDQS PRDWH ITQDQQ FFF FFF FFF FFF CEREP...... VQDIH GL TRADE #...... NATUREX...... TETE DS LES ...... FLEURY MICHO ......

C C ± ± PDST IIDRQ QP PHWDWI IDWW HDPT IDUI FFF PPDSI IRUDTT HDHR TT RQPDWQ HDUS FFF FFF FFF CHEMUNEX # ...... HDQW GUILLEMOT # ...... NATUREX DS01..... d THERMATECH I.... FOCAL (GROUP......

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SG FRANCE OPPORT. D...... RSPDSI

IURDRV HIGHR

AMPLITUDE AME´RIQUE C.... PTDTH SSHQDIS QHGHQ

´ LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VQVDWS

QRRUDQP QHGHQ

AGIPI CREDIT AGRICOLE ´ SOGENFRANCE C ...... SPSDSR IUIDHU HIGHR

AMPLITUDE AMERIQUE D ... PTDHV IISIDTT QHGHQ

SICAV 5000 ...... IUSDSU

QIHTDSS QHGHQ

08 36 68 56 55 (2,21 F/mn) SOGENFRANCE D...... RUQDSW

PQUDQW HIGHR

AMPLITUDE EUROPE C...... QTDIW QHUDVP PHIWDIU QHGHQ

IVIDVQ QHGHQ

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PUDUP SLIVAFRANCE ......

UPIDHQ QHGHQ

SOGEOBLIG C...... IHWDWP

QSDIQ PQHDRR HIGHR

PPTHDQT QHGHQ

QRRDSW AMPLITUDE EUROPE D...... RHDPU PTRDIS QHGHQ

IVRDWV QHGHQ

AGIPI ACTIONS (AXA)...... PVDPH ATOUT FONCIER D...... SLIVARENTE......

PWSDVR QHGHQ

SOGE´PARGNE D...... RSDIH

PRSDPQ ITHVDTH HIGHR

SUPDRS QHGHQ

VUDPU AMPLITUDE MONDE C ...... IHSVDHT QHGHQ

ATOUT FRANCE ASIE D ...... SLIVINTER ...... ITIDQH

ITRSDHI QHGHQ

SOGEPEA EUROPE...... PSHDUV

PPIDWR IRSSDVQ HIGHR

IPWIDPS QHGHQ

3615 BNP IWTDVS AMPLITUDE MONDE D......

RVTVDIV PWGHQ

ATOUTFRANCEEUROPED.. TRILION...... URPDIS

RPPDUH QHGHQ

SOGINTER C...... TRDRR IVDVH IPQDQP HIGHR QPQDWV QHGHQ RWDQW AMPLITUDE PACIFIQUE C....

08 36 68 17 17 (2,21 F/mn) ATOUT FRANCE MONDE D .. Fonds communs de placements

IVDPR IIWDTS HIGHR

IRPUDUT QHGHQ

´ ATOUT FUTUR C ...... PIUDTT AMPLITUDE PACIFIQUE D ... Fonds communs de placements PRQSDHI ISWUPDTP QHGHQ

IPSQDSQ QHGHQ

BNP MONE COURT TERME.. ACTILION DYNAMIQUE C * . IWIDIH ´ RTDHI QHIDVI HIGHR

IPWQDVI QHGHQ IWUDPR ELANCIEL FRANCE D PEA .... IIIDSV PWGHQ

ATOUT FUTUR D...... DE´CLIC ACTIONS EURO ...... IUDHI

VUTQUDSH PIGHQ

BNP MONE´ PLACEMENT C .. IQQTHDPS IPHUDVV QHGHQ

ACTILION DYNAMIQUE D * . IVRDIR

UQPDSI HIGHR

´ E´LANCIEL EURO D PEA ...... IIIDTU IIUDUP UUPDIW QHGHQ QUTDIQ PWGHQ

ATOUT SELECTION D ...... DE´CLIC ACTIONS FRANC ..... SUDQR

UTSITDHI PIGHQ

BNP MONE´ PLACEMENT D.. IITTRDUW RVPDPT QHGHQ

ACTILION PEA DYNAMIQUE UQDSP

PPSDQW HIGHR

E´MERGENCE E.POST.D PEA . QRDQT PWWHDWH QHGHQ ` RSSDWT PRPDPR QHGHQ

DIEZE C...... DE´CLIC ACTIONS INTER...... QTDWQ

WWSTPQDRU IRGHQ

BNP MONE´ TRE´SORERIE ..... ISIUVIDVP ´ IIVIDSV QHGHQ

ACTILION EQUILIBRE C *..... IVHDIQ

UURDTW HIGHR

GE´OBILYS C ...... IIVDIH

STUDWV QUPSDUH QHGHQ QTQDQQ PWGHQ

EURODYN C ...... DE´CLIC BOURSE PEA...... SSDQW

IIHRDQH QHGHQ

BNP OBLIG. CT ...... ITVDQS

IIPWDRW QHGHQ

ACTILION E´QUILIBRE D * .... IUPDIW ´ UIPDSU HIGHR

GEOBILYS D...... IHVDTQ

IPRDTQ VIUDSP PWGHQ IIPDIU PWGHQ

INDICIA EUROLAND D ...... DE´CLIC BOURSE E´QUILIBRE IUDIH

PIVDWT QHGHQ

BNP OBLIG. LT...... QQDQV

IIPRDQI QHGHQ

ACTILION PRUDENCE C *.... IUIDRH IQPDPR HIGHR

INTENSYS C ...... PHDIT RIUDWT PURIDTR PWGHQ

IIIDRS PWGHQ

INDICIA FRANCE D ...... DE´CLIC OBLIG. EUROPE...... ITDWW

WVPDTW QHGHQ

BNP OBLIG. MT C ...... IRWDVI

ITQDSQ IHUPDTW QHGHQ

IIRDUW HIGHR

ACTILION PRUDENCE D * ... INTENSYS D...... IUDSH PUVDWI QHGHQ ´ RPDSP

IUUDUH PWGHQ

INDOCAM AMERIQUE C...... DE´CLIC PEA EUROPE...... PUDHW

WHIDSS QHGHQ

BNP OBLIG. MT D...... IQUDRR

PPUDSQ IRWPDSH QHGHQ

ISHUDQP HIGHR

INTERLION ...... KALEIS DYNAMISME C...... PPWDUW PHDUS IQTDII QHGHQ

RRHDIS PWGHQ

INDOCAM ASIE C ...... DE´CLIC SOGENFR. TEMPO... TUDIH

IIWHDSH QHGHQ

BNP OBLIG. SPREADS ...... IVIDRW

IHHDVR TTIDRU QHGHQ

IRTT HIGHR

LION ACTION EURO ...... KALEIS DYNAMISME D ...... PPQDRW QUTDHP PRTTDSQ QHGHQ

PRHIDUP QHGHQ

´ INDOCAM FRANCE C ...... FAVOR ...... QTTDIR IPSUVDSH QHGHQ

BNP OBLIG. TRESOR...... IWIUDSV

IHIDUQ TTUDQI QHGHQ

STHDIW HIGHR

LION PEA EURO...... KALEIS DYNAMISME FR C.... VSDRH QHWDHV PHPUDRQ QHGHQ QQRDPI PWGHQ

INDOCAM FRANCE D...... SOGESTION C...... SHDWS

IQQWDRH HIGHR

Fonds communs de placements KALEIS E´QUILIBRE C...... PHRDIW IUVDVU IIUQDQI QHGHQ QUQVDVW PWGHQ

INDOCAM MULTI OBLIG. C.. SOGINDEX FRANCE C ...... STWDWW

´ IIUHVDSU QHGHQ

IUVRDWT ´ IPWUDTI HIGHR

BNP MONE ASSOCIATIONS.. KALEIS EQUILIBRE D...... IWUDVP

WVDST TRTDSI QHGHQ FFFF FFFF

OBLIFUTUR C...... FFFF

IPRRDPV HIGHR

KALEIS SE´RE´NITE´ C...... IVWDTW

VIDQI SQQDQT QHGHQ FFFF FFFF

OBLIFUTUR D...... FFFF

PRDHT ISUDVP QHGHQ

IPHPDVQ HIGHR

BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT CM EURO PEA...... KALEIS SE´RE´NITE´ D ...... IVQDQU

IUQDPI IIQTDIV QHGHQ FFFF FFFF

REVENU-VERT D...... FFFF

SDVI QVDII QHGHQ

SHVDTW HIGHR

CM EUROPE TECHNOL...... KALEIS TONUS C...... UUDSS

SWDSS QWHDTP QHGHQ FFFF FFFF

www.bpam.fr 01 58 19 40 00 UNIVERS ACTIONS C...... FFFF

QVDTW PSQDUW QHGHQ

UPRDSH HIGHR

CM FRANCE ACTIONS ...... OBLITYS C...... IIHDRS

RQDQU PVRDRW QHGHQ FFFF FFFF FFFF

IWQWDIR PWGHQ

BP OBLI CONVERTIBLES ...... PWSDTP UNIVERS-OBLIGATIONS C......

QTDVT PRIDUW QHGHQ UPRDSH HIGHR

CM MID. ACT. FRANCE...... OBLITYS D ...... IIHDRS

FFFF FFFF FFFF

UPQDPT PWGHQ

BP OBLI HAUT REND...... IIHDPT Fonds communs de placements ......

QQSDSI PPHHDVH QHGHQ

QHPDTT HIGHR

CM MONDE ACTIONS...... PLE´NITUDE D PEA ...... RTDIR

FFFF FFFF FFFF

RVQDHS PWGHQ

BP MEDITERRANE´EDE´V...... UQDTR ......

SUVDPQ PWGHQ

ATOUT VALEUR D...... VVDIS IHSDRU TWIDVR QHGHQ

ITUSPDRW HIGHR

CM OBLIG. LONG TERME .... POSTE GESTION C ...... PSSQDWH

FFFF FFFF FFFF

VQIDIT PWGHQ

BP NOUVELLE E´CONOMIE ... IPTDUI ......

IWTSDUU PWGHQ

INDOCAM VAL. RESTR. C ..... PWWDTV QQDHR PITDUQ QHGHQ

ISQSIDWS HIGHR

CM OPTION DYNAM...... POSTE GESTION D...... PQRHDQW

QQRDRI QHGHQ FFFF FFFF FFFF

BP OBLIG. EUROPE ...... SHDWV ......

QHPDWW PVGHQ

MASTER ACTIONS C...... RTDIW ´ QSS QHGHQ TWRIDQU RSSQPDRH HIGHR

´ ´ CM OPTION EQUIL...... SRDIP POSTE PREMIE`RE......

TSVUSUDUR QHGHQ FFFF FFFF FFFF

BP SECURITE...... IHHRPTDWU ......

IWVDTP PVGHQ

MASTER OBLIGATIONS C ..... QHDPV PUHRIIDVR HIGHR

` RIPPRDHP IHSPDTI QHGHQ

CM OBLIG. COURT TERME .. ITHDRU POSTE PREMIERE 1 AN......

IRUDHP WTRDQW QHGHQ

FFFF FFFF

EUROACTION MIDCAP...... FFFF

IPWDQS PWGHQ

OPTALIS DYNAMIQ. C ...... IWDUP ` VVWHDSU SVQIVDQP HIGHR

PIUVDTQ QHGHQ

CM OBLIG. MOYEN TERME . QQPDIQ POSTE PREMIERE 2-3......

IIRDWQ USQDVW QHGHQ FFFF FFFF

FRUCTI EURO 50 ...... FFFF

IPRDHR PWGHQ

OPTALIS DYNAMIQ. D...... IVDWI TVDTQ RSHDIV HIGHR

IHUUDWQ QHGHQ

CM OBLIG. QUATRE...... ITRDQQ PRIMIEL EUROPE C......

WIDIP SWUDUI PWGHQ FFFF FFFF

FRUCTIFRANCE C ...... FFFF

IPSDRV PWGHQ

OPTALIS E´QUILIB. C ...... IWDIQ SISQDSQ HIGHR

REVENUS TRIMESTRIELS ..... UVSDTS

PRTDPU ITISDRQ PWGHQ FFFF FFFF

FRUCTIFONDS FRANCE NM Fonds communs de placements ...... FFFF

IIUDRP PWGHQ

OPTALIS E´QUILIB. D...... IUDWH ´ IIWWDIS HIGHR

THESORA C...... IVPDVI

FFFF FFFF ´ FFFF IPSDRP QHGHQ

CM OPTION MODERATION . IWDIP ......

IHUDWU PWGHQ

ITDRT ´ IHISDRW HIGHR

www.cdcixis-am.fr OPTALIS EXPANSION C ...... THESORA D...... ISRDVI FFFF FFFF

...... FFFF

ITDQR IHUDIV PWGHQ

QHQIVQDSW HIGHR

OPTALIS EXPANSION D...... TRE´SORYS C...... RTPPHDHR

FFFF FFFF

ASSET MANAGEMENT ...... FFFF

IITDPR PWGHQ ´ ´ ´ IUDUP

PQSWDTI HIGHR

OPTALIS SERENITE C ...... SOLSTICE D...... QSWDUP

FFFF FFFF

´ ´ ´ ...... FFFF IHSDHP PWGHQ

OPTALIS SERENITE D ...... ITDHI ´ IQUDWV WHSDHW PWGHQ

FFFF FFFF

MULTI-PROMOTEURS AMERIQUE 2000...... Fonds communs de placements ...... FFFF

SHRDVW PUGHQ

PACTE SOL. LOGEM...... UTDWU

SVIDHS HIGHR ´ VVDSV

UIDQQ RTUDVW PWGHQ FFFF FFFF

´ ASIE 2000 ...... DEDIALYS FINANCE...... FFFF QQRQDQS PWGHQ

NORD SUD DEVELOP. C...... SHWDTW ...... SQUDVV PUGHQ

PACTE SOL.TIERS MONDE.... VP ´ UHDTT RTQDSH HIGHR

PQPDUH ISPTDRI PWGHQ

FFFF FFFF

NOUVELLE EUROPE...... DEDIALYS MULTI-SECT...... FFFF

PUIQDTQ PWGHQ

NORD SUD DE´VELOP. D ...... RIQDTW ......

IPQPDSR HQGHR

UNIVAR C ...... IVUDWH

TQPDHI HIGHR

´ ´ ´ WTDQS QSPIDQP PQHWVDQS PWGHQ

FFFF FFFF

SAINT-HONORE CAPITAL C . DEDIALYS SANTE ...... FFFF

IPIRDSU HQGHR

Sicav en ligne : UNIVAR D...... IVSDIT

PVVDTW HIGHR ´ RRDHI PIUHPDWQ PWGHQ ´ QQHVDSW FFFF FFFF

SAINT-HONORE CAPITAL D. DEDIALYS TECHNOLOGIES...... FFFF

08 36 68 09 00 (2,21 F/mn) QWRDIH HIGHR ´ THDHV

PIUP PWGHQ ´ QQIDIP FFFF FFFF ST-HONORE CONVERTIBLES DEDIALYS TELECOM...... FFFF

SVWDUU HIGHR

´ VWDWI QWRDTW PWGHQ ´ THDIU SSDSV QTRDSV HIGHR FFFF FFFF ECUR. 1,2,3... FUTUR ...... ST-HONORE FRANCE...... POSTE EUROPE C...... FFFF

STSDWT HIGHR

´ VTDPV RUTDUS HIGHR IHWDIR UISDWI PWGHQ UPDTV ´ FFFF FFFF ECUR. ACT. FUT.D PEA...... ST-HONORE PACIFIQUE ...... POSTE EUROPE D ...... FFFF

IPUIDWU HIGHR ` IWQDWI RPHDHI PUSSDHV PWGHQ IPUDTS HIGHR ´ IWDRT VIVDQI PWGHQ ´ IPRDUS POSTE PREMIERE 8 ANS C... FFFF FFFF ECUR. ACTIONS EUROP. C ... CIC EPARCIC...... ST-HONORE TECH. MEDIA ...... FFFF

` IUVDHI IITUDTU HIGHR IUIDQU IIPRDII QHGHQ

PVPDSW HIGHR ´ RQDHV ´ ´ PRTUDPS PWGHQ QUTDIQ POSTE PREMIERE 8 ANS D... FFFF FFFF ECUR. CAPITALISATION C.... CIC FINUNION ...... ST-HONORE VIE SANTE ...... FFFF

IHHDUV TTIDHU HIGHR QQDIH PIUDIP PWGHQ

QIRDUQ HIGHR ´ RUDWV TUPDQT PWGHQ ´ IHPDSH REMUNYS PLUS ...... FFFF FFFF ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA. CIC MONDE PEA ...... ST-HONORE WORLD LEAD...... FFFF

WVDUP QHGHQ ´ ´ ISDHS RUDSW QIPDIU HIGHR FFFF FFFF

ECUR. ENERGIE D PEA...... CIC OBLI LONG TERME C...... FFFF

Fonds communs de placements SG ASSET MANAGEMENT

ISDHS WVDUP QHGHQ

WRQHPDVI HIGHR ´ IRQUTDQU

FFFF FFFF

ECUR. EXPANSION C...... CIC OBLI LONG TERME D ...... FFFF

IVUDSR PWGHQ

WEB INTERNATIONAL ...... PVDSW Serveur vocal : QSDHW PQHDIV PWGHQ PUHDHT HIGHR E´CUR. EXPANSIONPLUS C.... RIDIU CIC PIERRE......

08 36 68 36 62 (2,21 F/mn)

RQVDWV PVUWDSP QHGHQ QUWDHI HIGHR

E´CUR. INVESTIS. D PEA...... SUDUV EUROCIC LEADERS...... ´

WQVTDTV QHGHQ IRQHDWW LEGAL & GENERAL BANK LEGENDE IHQRDRR QHGHQ ´ ´ ISUDUH IRQUDPH HIGHR EC. MONET.C ...... PIWDIH MENSUELCIC...... CADENCE 1 D ......

e ee

PQDHP ISI QHGHQ IHPHDSR QHGHQ ´ ´ ISSDSV IPQWDQU HIGHR EC. MONET.D...... IVVDWR RENTACIC ...... CADENCE 2 D ...... Hors frais. A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99.

IIRRDWU HIGHR RSUDPT PWWWDRQ QHGHQ PPIDTH IRSQDTH PWGHQ ISRDHS IHIHDSH QHGHQ E´CUR. OBLIG. INTERNAT. .... IURDSS UNION AME´RIQUE...... STRATE´GIE IND. EUROPE .... CADENCE 3 D ...... 26 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001

SPORTS Bernard Laporte a consti- sélectionneur du XV de France a dû les joueurs réclament une refonte ché une véritable réforme. b SELON et des périodes consacrées à la récu- tué un groupe de vingt-deux joueurs composer avec de nombreuses indis- en profondeur du calendrier. b LES , le capitaine du XV pération et à la préparation. Guy en vue de la rencontre Angleterre- ponibilités. b CES BLESSURES sont le INTÉRÊTS divergents de la Ligue pro- de France, les joueurs doivent avoir Novès, manager général du Stade France du samedi 7 avril, dans le reflet du malaise qui sévit actuelle- fessionnelle et de la Fédération fran- un rôle de « conciliateurs ». Ils récla- toulousain, estime que les joueurs cadre du Tournoi des six nations. Le ment au sein du rugby français, où çaise ont jusqu’à maintenant empê- ment un jour de repos par semaine sont traités « comme du bétail ». La mauvaise gestion du rugby français rejaillit sur le XV de France Les résultats médiocres de l’équipe de France sont le reflet de la mauvaise santé du rugby hexagonal, qui traverse une crise bien réelle. Les nombreuses blessures avec lesquelles Bernard Laporte, l’entraîneur du XV de France, doit composer en sont le symptôme le plus visible

AVANT, c’était simple. Quand le rugby français (Le Monde du 9 jan- beaucoup de plaisir aux joueurs et XV de France venait à perdre trop vier). spectateurs français. Pour l’anthro- souvent, la faute en revenait à l’arbi- Longtemps réputé pour sa fa- pologue Sébastien Darbon, auteur tre (anglais, de préférence) ou à culté d’adaptation, dans le jeu, le de plusieurs ouvrages sur le rugby, l’un de ses assistants (gallois ou rugby français n’a pas su négocier l’homogénéisation provoquée par écossais). Si le directeur de jeu le virage du professionnalisme. l’évolution récente des règles du avait paru assez impartial, la météo « Le rugby français n’est pas profes- jeu « va à l’encontre de la diversité ou l’état du terrain – il n’y a pas eu sionnel : il est presque profession- traditionnelle du rugby français ». de poteaux carrés dans l’histoire du XV de France – offraient d’éven- tuelles solutions de rechange. Dans Un sport qui évoque la violence, pas l’élégance cette grande famille très portée sur les chamailleries qu’est le rugby Selon une étude conduite par l’Observatoire Sports et valeurs français, on savait aussi s’en pren- (OSV) auprès d’un échantillon de 1 011 personnes de quinze ans et dre aux choix du comité de sélec- plus, la valeur la plus caractéristique du rugby est, comme pour le tion, ou encore à l’incapacité de football, la violence. A l’autre extrémité de l’échelle, sa valeur la l’entraîneur. Plus récemment, on a moins caractéristique est l’élégance. Si, pour une large majorité des mis en doute la probité des adver- sondés, le rugby évoque toujours la convivialité (95 %), l’audace saires, soupçonnés d’avoir recours (87 %), l’authenticité (76 %), le dynamisme (97 %) ou la virilité (95 %), à des produits interdits en France, moins de la moitié des Français considèrent la pratique ce sport com- comme la créatine. me étant liée à la créativité (48 %) ou à l’élégance (23 %). Depuis une Avant, c’était facile. Mais quand précédente étude, conduite par l’OSV en 2000, la perception du rugby l’équipe de France joue, et perd, comme un sport moderne a chuté de moitié (40 % en 2001, contre 85 % contre la raison et contre elle- en 2000). De même, ce sport est de moins en moins tenu pour être un même, comme ce fut le cas face sport « propre, pas touché par le dopage » : seulement 39 % des son- au pays de Galles (35-43), samedi dés le considèrent comme propre, contre 62 % un an plus tôt. 19 mars, dans le Tournoi des six nations, les choses se compliquent : après cette drôle de défaite, le rug- nel », souligne Guy Novès, l’entraî- « En France, poursuit-il, le pas- by français n’a plus d’autre solution neur du . « Le men- sage au professionnalisme paraît que de se pencher sur lui-même. Et songe est généralisé, ajoute un autre plus compliqué que chez les Anglo- ce qu’il voit dans le miroir n’est entraîneur sous couvert d’anony- Saxons. Il s’oppose à une tradition guère réjouissant. Les clubs sont mat. Beaucoup de joueurs ne sont française de recours à des comporte- mal en point, le mental des interna- MICHEL GANGNE / AFP pas irréprochables dans leur prépara- ments individualistes, un peu fantai- tionaux est au plus bas et leurs orga- Sous les yeux d', Fabien Pelous passe le ballon au deuxième ligne tion individuelle. Pour exister, parce sistes, et de refus de rentrer dans des nismes cèdent à une cadence aussi , lors d'une séance d'entraînement de l'équipe de France, qu’il y a de l’argent en jeu, ils men- structures contraignantes. L’homogé- démentielle que celles imposées mercredi 28 mars, au stade Bonneval à La Teste. tent à leur entraîneur sur leur niveau néisation nie la façon dont le public par le calendrier des compétitions. de forme. L’entraîneur, à son tour, français a accepté le rugby, dans sa Une avalanche de blessures a ain- si contraint Bernard Laporte, l’en- courage politique, un monde blo- tout projet de réforme du statut ment à son président, à qui il veut diversité et son côté frondeur.» traîneur des Bleus, a passer en qué par sa propre cohabitation, des internationaux ou de refonte montrer qu’il bosse bien en multi- Sébastien Darbon a également revue quarante joueurs lors des un monde où Tartuffe règne en des calendriers ne servant pas les pliant les séances d’entraînement. Et observé « la cassure grandissante Du mouvement deux stages organisés à La Teste maître. intérêts des clubs. Il ne peut igno- le président, lui, ment à ses partenai- entre les deux mondes du rugby fran- (Gironde) pour trouver vingt-deux Le président de la Fédération rer combien le rugby français paie res pour qu’ils continuent à se mon- çais : l’élite et la base ». Il perçoit dans les vingt-deux bien portants dignes d’affronter française de rugby (FFR), Bernard aujourd’hui ses propres atermoie- trer généreux. » l’absence de continuité entre ces l’Angleterre, samedi 7 avril. Lapasset, au soir de la défaite face ments de 1997, lorsqu’il avait refu- Cette culture du mensonge a son deux mondes, comme « un facteur b Bernard Laporte a annoncé, Un désarroi, réel, affecte donc la au pays de Galles, avait qualifié le sé au dernier moment de resserrer revers : la situation financière des aggravant » du malaise actuel. vendredi 30 mars, la liste des « vitrine du rugby français ». Mais, XV de France de « médiocre » et exi- le championnat de France Elite à clubs est peu brillante (Le Monde Manque de continuité entre les vingt-deux joueurs convoqués en comme en 1991-1992, lorsque le gé, sur un ton presque royal seize clubs, un écrémage qui finira du 26 février) ; de nombreux clubs et la Fédération, manque de prévision du match Angleterre- climat nauséabond créé par la qu’«on[lui] donne une équipe plus par se faire la saison prochaine, joueurs touchent des émoluments continuité politique, manque de France du samedi 7 avril. Deux guerre de succession à la prési- généreuse ». Il est idéalement placé avec quatre ans de retard. Et que inférieurs à ce que prévoyaient continuité au sein même du peuple nouveaux noms y figurent : ceux dence de la Fédération avait engen- pour savoir que les joueurs souf- penser de l’attitude de Serge Si- leurs contrats ; à la fin de la saison, du rugby : qui pourrait affirmer du Biarrot Christophe Milhères, dré une série de défaites infaman- frent avant tout de l’inanité des diri- mon, qui, sitôt enfilé son pardessus plus de deux cents joueurs « profes- qu’il n’existe aucun lien entre ces qui pourrait être titularisé en tes pour le XV de France, l’état geants du rugby français, incapable de président du Syndicat des sionnels » se retrouveront au chô- discontinuités, avérées, et le man- troisième ligne, et de l’attaquant déplorable de la sélection nationale de mettre sur pied un calendrier joueurs, a affirmé « tomber des mage, lorsque cinq équipes descen- que de continuité observé sur le ter- columérin David Skrela, fils de ne fait sans doute que refléter l’im- décent. nues » en entendant Pierre Berbi- dront en Elite 2. rain, où les Bleus semblent si sou- l’ancien entraîneur du XV de mense désordre qui règne dans l’ar- Le président de la Ligue natio- zier, ancien capitaine et entraîneur Inadapté sur le plan des structu- vent en retard au soutien ? France Jean-Claude Skréla. rière-boutique du rugby français : nale de rugby (LNR), Serge Blanco, du XV de France, déclarer que le res, le rugby français l’est aussi sur b Avants : Sylvain Marconnet un monde dominé par l’absence de s’oppose de façon systématique à dopage était « une réalité » dans le le plan du jeu, qui n’apporte plus E. C. (Stade français), Pieter de Villiers (Stade français), Raphaël Ibanez a L’IRLANDE ne disputera plus (Castres), Fabrice Landreau TROIS QUESTIONS À… rugby. C’est à eux de trouver, d’un Après cette nouvelle défaite sentions pris en otage par ce de rencontre du Tournoi des six (Stade français), Alessio Galasso commun accord, la meilleure dans le Tournoi, les conditions calendrier qui fait que l’on ne nations cette saison. Les trois mat- (Montferrand), David Auradou FABIEN PELOUS façon d’améliorer la situation. étaient réunies. Il n’y a plus d’ar- met pas toutes les chances de ches qu’elle devait encore disputer (Stade français), Lionel Nallet Ensuite, il est légitime que nous, bre qui cache la forêt. L’arbre, notre côté pour être performants ont en effet été reportés à l’autom- (Bourgoin), Abdelatif Benazzi Après la défaite face au pays joueurs, soyons représentés lors de c’était les deux victoires sur les All avec l’équipe de France ou avec ne 2001 en raison de l’épizootie de (Agen), 1de Galles, les joueurs ont obte- cette discussion, car nous sommes Blacks, à Marseille et à Twicken- nos clubs. fièvre aphteuse a annoncé, diman- (Montferrand), Christophe nu le droit de participer à une réu- les principaux acteurs. Ce n’est pas ham, deux succès qui font vivre le Nous nous sentons un peu che 1er avril, l’International Rugby Milhères (Biarritz), Thomas nion entre les instances dirigean- à nous qu’il revient de dire «onva rugby français au-dessus de ses moins pris pour des imbéciles Board (IRB), l’instance dirigeante Lièvremont (Biarritz), Fabien tes du rugby, sous l’égide du minis- faire comme ceci ou comme cela », moyens. La forêt, ce sont toutes maintenant que nous avons du rugby mondial. Ces trois ren- Pelous (Stade toulousain) (cap). tère de la jeunesse et des sports. mais nous pouvons proposer des ces défaites dans le Tournoi, mais réussi, par l’intermédiaire du contres devaient opposer l’Irlande b Arrières : Fabien Galthié En tant que capitaine de l’équipe principes. Nous tenons à bénéfi- aussi un championnat très rude syndicat, à faire en sorte que les au pays de Galles, à Cardiff le (Colomiers), Philippe de France, comment expliquez- cier d’une intersaison plus consé- pour les joueurs et un calendrier principaux dirigeants se rencon- 29 avril, à l’Angleterre, à Dublin le Carbonneau (Pau), David Skrela vous cette initiative, qui tranche quente, afin de conduire une pré- mal constitué, où l’on passe d’une trent. Jusqu’à maintenant, le dia- 5 mai, et à l’Ecosse, à Edimbourg (Colomiers), Gérald Merceron avec votre habituelle neutralité ? paration de longue haleine et compétition à l’autre sans avoir le logue était impossible entre Ber- une semaine plus tard. Les autres (Montferrand), Thomas Lombard Serge Simon, le président du syn- d’assumer toute une saison. Nous temps de se préparer. Il fallait sai- nard Lapasset et Serge Blanco. rencontres du Tournoi sont mainte- (Stade français), Xavier dicat des joueurs, a tout fait pour tenons également à bénéficier sir l’occasion pour améliorer les Nous avons un rôle de concilia- nues. Garbajosa (Stade toulousain), que le débat entre la Fédération et d’un jour de repos obligatoire par choses. teurs à jouer. Il existe une prise de (Stade la Ligue devienne public. Le syndi- semaine. conscience : la situation n’est pas f www.lemonde.fr/sixnations français), Philippe Bernat-Salles cat a fait en sorte que les deux ins- Avez-vous parfois eu le senti- ce qu’elle devrait être. (Biarritz), Jean-Luc Sadourny tances dirigeantes sortent de leur Qu’est-ce qui vous a poussé à 3ment d’être pris en otage par (Colomiers), Stéphane Glas réserve et de leurs schémas indivi- 2intervenir dans le débat mainte- les instances du rugby français ? Propos recueillis par (Bourgoin). duels pour discuter de l’avenir du nant ? Jusqu’à maintenant, nous nous Eric Collier Pour Guy Novès, « on traite les joueurs comme du bétail » TOULOUSE rejoindre l’équipe de France des un rugby blues en plein stage natio- un athlète de haut niveau, et jamais reste solidaire de Bernard Laporte, de notre envoyé spécial moins de vingt et un ans, bien nal, Emile Ntamack et Xavier Gar- un athlète de haut niveau ne pourra « quelqu’un de très compétent, qui Lorsque la porte s’est ouverte, partie pour réaliser le grand che- bajosa se blesser à répétition, il a être performant avec seulement conserve la confiance des joueurs ». le messager avait la mine sombre : lem dans sa catégorie. appris que trois semaines de préparation. Il « Laissons-le travailler », lance-t-il « Nicolas Jeanjean s’est blessé à Fort de sa longue expérience à avait négligé une douleur lors leur faut deux mois minimum. » Il à l’adresse de tous les mécontents l’épaule au rassemblement de la tête du Stade toulousain ( il est d’un rassemblement du XV de saisit alors un stylo pour dessiner des dernières productions du XV l’équipe de France. » Guy Novès, l’entraîneur le plus titré de Fran- France, ce qui s’est traduit par les blocs de son calendrier idéal, de France : « Les anciens ont la le tout nouveau manager général ce), Guy Novès a appris à redou- une pubalgie et une indisponibi- incluant des temps de préparation mémoire courte. Qu’on me cite une du Stade toulousain, a blêmi. L’ar- ter la période du Tournoi des six lité d’un mois au minimum. et de récupération, des compéti- équipe de France qui a dominé tout rière Nicolas Jeanjean, dix-neuf nations : « Quand cette compéti- tions regroupées et lisibles. Dans le monde… » ans, est l’un de ces jeunes joueurs tion arrive, je me fais des cheveux « IL A FALLU S’ADAPTER » leurs bureaux respectifs, Bernard Lui-même accepte sa part de res- qui font la fierté du centre de for- blancs. Avec tous mes joueurs rete- Et, aujourd’hui, on vient lui expli- Lapasset et Serge Blanco, les deux ponsabilité dans le retard affiché mation de Toulouse. Il est, avec nus dans les différentes équipes de quer que Nicolas Jeanjean devra plus hauts responsables du rugby par le XV de France : « Le rugby a Clément Poitreneaud et quelques France, je me demande comment lui aussi se soigner à l’écart des ter- français, construisent depuis long- évolué, il a fallu s’adapter. Dans un autres, l’un de ces éléments d’ave- aborder les matches de champion- rains. Il se sent las : « On traite nos temps les même schémas, mais les premier temps, nous avons privilégié nir que Guy Novès parvient à in- nat intercalés. Les joueurs partent, joueurs comme du bétail. » « Le actes ne suivent pas. le travail physique. Cela s’est fait au tégrer avec succès à son équipe, reviennent, écoutent des discours calendrier est en train de tuer le Après la défaite face au pays de détriment du travail technique. » faisant mentir le discours domi- différents. Cela ne peut pas débou- rugby français, poursuit-il. Il faut Galles, Guy Novès a décidé de « On attend beaucoup de l’équipe nant qui veut que le rugby cher sur un rugby de qualité en absolument changer quelque chose prendre du recul par rapport à de France, reprend-il. Mais il faut français manque de réserves. In- équipe de France ou en club. » si l’on veut protéger les joueurs, les l’équipe de France. Il n’a pas ac- savoir patienter, créer un calendrier vité au deuxième stage organisé Guy Novès a beau avoir l’habi- respecter. S’ils se blessent aussi sou- cepté que son rôle d’entraîneur plus cohérent. Ensuite, quand il y à La Teste (Gironde) par l’entraî- tude, il ne se fait pas à ce grand dé- vent, c’est parce qu’ils ne peuvent « associé » soit réduit à aussi peu aura moins de blessés… » neur du XV de France, Bernard sordre. Cette année, après avoir jamais se préparer, ni récupérer. Or, de chose. Il ne participera plus aux Laporte, Nicolas Jeanjean devait vu Franck Tournaire contracter aujourd’hui, un joueur de rugby est rassemblements des Bleus, mais il E. C. AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / 27

A Valence, Didier Deschamps Lyon a fait les frais se sent « inutile et démuni » de la révolte de Strasbourg Blessé, le Français ne disputera pas le quart de finale de la Ligue des champions contre Arsenal en Coupe de France Depuis son arrivée à Valence, en début de saison, Habitué à être « important pour [son] équipe », blessé, il ne pourra prendre part, mercredi 4 avril, Didier Deschamps, qui doit faire face à une forte il avoue éprouver pour la première fois de sa car- au quart de finale aller de la Ligue des cham- concurrence, court de blessure en déception. rière un fort sentiment d’inutilité. Actuellement pions entre le club anglais Arsenal et Valence. Les Alsaciens sont qualifiés pour les demi-finales

VALENCE (Espagne) une grippe l’ont toutefois privé que je me sens inutile. Il est pénible européens remportés avec Nantes BON DERNIER au classement à son gardien de but, Mickaël Lan- correspondance d’entraînements et d’une place de de se retrouver dans un tel cas de (1985-90), Bordeaux (1989-90), de D1, le RC Strasbourg ne veut dreau, qui a détourné deux penal- « Valence est une ville agréable. Il titulaire pendant la première moi- figure après tout ce que j’ai vécu Marseille (1990-94) ou la Juventus pas quitter l’élite sans un coup ties en seconde mi-temps. Arrivés y a du soleil et je m’y plais bien », tié de saison. durant ma carrière. J’ai toujours de Turin (1994-99). Lucide, le Fran- d’éclat. Dimanche 1er avril, le club miraculeusement à la prolonga- affirme, mi-ironique mi-sincère, « Je n’avais connu ça qu’une fois été habitué à être important pour çais sait qu’il sera dur pour le club alsacien s’est qualifié pour les tion, les Canaris se sont ensuite Didier Des- dans ma carrière, quand j’avais été mon équipe, à avoir pas mal de res- valencien de revenir dans la course demi-finales de la Coupe de Fran- révoltés face à un adversaire tou- champs, qui blessé au talon d’Achille. Je suis plu- ponsabilités sur les épaules et, là, je au titre en championnat. Valence ce en battant l’Olympique lyon- ché au moral. Le joker tahitien est sans dou- tôt habitué à jouer tout le temps », suis un peu démuni. Mais bon, je pointe actuellement à la troisiè- nais (3-0), l’un des plus gros bud- Marama Vahirua a marqué deux te en train de affirme Didier Deschamps, qui en m’accroche en espérant avoir ma me place de la Liga, à dix points du gets de l’élite. L’international buts quelques minutes après avoir vivre la pire est à sa quinzième saison profes- chance », explique Didier Des- Real Madrid. « Notre mois de jan- espoir Pegguy Luyindula, vingt et fait son entrée sur le terrain. Le saison de sa sionnelle depuis ses débuts à Nan- champs, qui se pose même vier a été catastrophique. Quand tu un ans, a marqué un but et a offert club de la Loire-Atlantique, qui a carrière. Si tes, en 1985. Mais à Valence, la con- des questions sur son avenir au perds trois matches de suite, tu perds deux passes décisives (à Pascal remporté le trophée en 1999 et en l’ancien capi- currence est rude. Malgré les sein du club sur son site Internet : forcément une partie de tes chances Johansen et au Yougoslave Danijel 2000, fait figure de favori pour la FOOTBALL taine de départs des internationaux Javier « Je ferai le point à la fin de la saison et une bonne part de confiance. Ljuboja), le tout dans le dernier suite de la compétition. l’équipe de France a pu passer cer- Farinos à l’Inter de Milan, Gerard sur ma situation. » Mais, en Ligue des champions, tout quart d’heure. « Ce n’est pas une Vendredi 30 mars, Troyes avait tains après-midis d’hiver sur une au FC Barcelone et Oscar à l’Espa- Pour couronner le tout, le Fran- est possible. Le club l’a déjà prouvé performance personnelle. J’ai profi- dû avoir recours à la prolongation terrasse et en manches courtes, il nyol Barcelone, l’entraîneur argen- çais s’est fait une déchirure muscu- l’année dernière en atteignant la té du travail de mes camarades »,a pour s’imposer (4-2) sur le terrain n’est pas homme à se satisfaire de tin Hector Cuper n’a rien laissé au laire à la cuisse droite lors du der- finale. » commenté l’attaquant, qui, ironie du FC Grenoble. Le lendemain, le matches vécus depuis le banc de hasard, recrutant des doublures à nier match de Ligue des champions Quant à l’équipe de France, de l’histoire, est actuellement en match entre deux clubs de Natio- touche ou l’infirmerie, qu’il y fasse tous les postes. de Valence, pour lequel il avait été Didier Deschamps la suit désor- conflit avec son club pour des nal, Amiens et Reims, a tourné en beau temps ou non. titularisé. Indisponible pour au mais en « supporteur ». Il a assisté questions de prolongement de con- faveur du premier, qui l’a emporté « C’est une situation que je vis de « JE ME SENS INUTILE » moins quatre semaines, il ne dispu- la semaine dernière à la défaite des trat et de revalorisation salariale 1 à 0 grâce à un but de Peter Sam- plus en plus mal, mais que faire ? Ainsi, Didier Deschamps, qui tera pas le quart de finale aller de Bleus contre l’Espagne sur la pelou- et a saisi la commission juridique pil. C’est la quatrième fois qu’un Ce n’est pas mon style de faire des avait poussé le professionnalisme Ligue, mercredi 4 avril, face à Arse- se de… Valence et ne regrette pas de la Ligue nationale de football club évoluant au troisième niveau vagues et je ne vais pas me rebel- jusqu’à se priver d’un partie de ses nal, et doit se contenter d’espérer sa retraite internationale : « J’ai (LNF). du championnat atteint les demi- ler », reconnaît le Français, qui vacances de Noël pour tenter de être prêt pour le match retour. vraiment choisi le bon moment et je Le RC Strasbourg retrouvera finales de la Coupe de France, rêvait d’accomplir une saison bien retrouver ses sensations, doit « Je suis ici pour gagner des n’ai pas de regret. Je ne me fais pas deux clubs de D1 et un de Natio- après Quevilly (1968), Nîmes différente de celle qu’il est en train aujourd’hui faire face à la concur- titres », rappelle quand même de souci : il y a d’excellents joueurs nal en demi-finales de la Coupe de (1996) et Calais (2000). Le tirage au de vivre. « La Dèche », comme il rence de l’international espa- Didier Deschamps, toujours ambi- français pour prendre la suite. » France. Samedi 31 mars, le FC Nan- sort des demi-finales aura lieu le est parfois surnommé, a en effet gnol Ruben Baraja, recruté pour tieux malgré un palmarès dans tes s’est qualifié face à l’AJ auxer- dimanche 8 avril et les rencontres accumulé les pépins depuis son 120 millions de francs auprès de lequel figurent titres nationaux et Patrick Snowy roise (4-1), en grande partie grâce se disputeront le samedi 21 avril. arrivée surprise à Valence, en pro- l’Atletico Madrid, du vice-cham- venance de Chelsea, en début pion olympique David Abelda et de saison, pour 40 millions de du vétéran Luis Milla. De plus, une francs et trois saisons. Mille suppor- des options tactiques de l’entraî- teurs avaient alors accueilli le neur consiste à se passer d’un champion du monde et d’Europe milieu défensif au profit d’un atta- lors de sa présentation au public. quant récupérateur comme Angu- Le détenteur du record des sélec- lo ou à faire reculer la vedette Men- tions en équipe de France, qui avait dieta d’un cran… connu une saison mi-figue, mi-rai- Pire, la presse espagnole se fait sin outre-Manche, espérait sans désormais l’écho d’un éventuel doute un autre sort à Valence. retour de Farinos à Valence. « Hec- « Après cinq années passées en Ita- tor Cuper ne parle pas beaucoup lie, je m’adapte mieux au jeu latin », aux joueurs, mais il est clair. Il con- estimait-il. Une déchirure de l’ad- naît mes capacités et sait ce que j’ai ducteur gauche, des entorses suc- fait auparavant. Mais le groupe tour- cessives au genou droit et à la che- ne bien et il m’est difficile de repren- ville gauche, une gastro-entérite et dre ma place. C’est la première fois Les supporteurs allemands réclament le retour des matches le samedi après-midi BERLIN pe Kirch a obtenu de la Fédération correspondance allemande de football (DFB) la La fronde a germé sur Internet en mise en place d’un match le samedi janvier, bourgeonné dans quelques soir. Même si les statistiques mon- stades en février et surgi au grand trent que ce match n’est pas moins jour ce week-end dans toutes les fréquenté que les autres, les suppor- arènes de la Bundesliga, le cham- teurs y ont vu une dérive supplé- pionnat d’Allemagne de football. mentaire. « Les fans ont souscrit à la Brandissant banderoles et calicots, politique de commercialisation pour plusieurs milliers de supporteurs que les équipes puissent s’acheter de ont réclamé le retour des matches bons joueurs. Mais les bornes sont disputés le samedi soir et le diman- aujourd’hui dépassées », affirme che au samedi à 15 h 30. Tobias Naumann, correspondant Cet horaire traditionnel de la Bun- de Pro 15 : 30 à Leverkusen. desliga n’a pas survécu aux impéra- Mis en accusation, le groupe tifs de la télévision : cinq des neuf Kirch dit « observer avec intérêt » le matches d’une journée se dérou- mouvement, mais fait remarquer lent aujourd’hui encore le samedi que les matches du dimanche sont après-midi. Le mouvement infor- liés aux contraintes européennes. mel qui pilote la rébellion des fans « Une équipe jouant le jeudi en cou- s’est d’ailleurs baptisé « Pro 15 : pe de l’UEFA peut difficilement 30 », histoire de mieux dénoncer les rejouer samedi », note Carsten « journées salami » s’échelonnant Schmidt, le chef des sports de Pre- du vendredi (un match) au diman- miere. La DFB invoque elle aussi le che (deux matches). calendrier européen, puisque la « La colère était dans l’air depuis Ligue des champions se joue le mar- quelque temps, mais l’introduction di et le mercredi et l’UEFA le jeudi. cette saison d’un match le samedi Mais l’argument tient mal la route : soir a accéléré les choses », raconte de nombreux matches du diman- Thomas Krämer, l’un des initiateurs che ont opposé des équipes ne dis- de Pro 15 : 30. A vingt-huit ans, ce putant pas de coupe d’Europe. fan de Cologne est le patron du site Internet consacré aux supporteurs « LE SIGNAL D’ALARME EST TIRÉ » (stadionwelt.de) sur lequel a fleuri En période de baisse de la fré- la protestation. Sur ce site, un adep- quentation des stades (– 5,5 % sur te de Stuttgart avait dit en janvier un an), la DFB ne veut pas perdre son ras-le-bol des matches du le contact avec la base et a accepté dimanche, qui l’obligent parfois à de participer fin avril à une table traverser tout le pays et à rentrer ronde à l’invitation de Pro 15 : 30. fourbu au petit matin du lundi. Si certains dirigeants de clubs L’écho fut immédiat. Plusieurs taxent ce mouvement de populiste, centaines de fans ont exprimé une d’autres le prennent très au amertume similaire, des femmes de sérieux. « Je suis inquiet quand je supporteurs se sont plaintes des constate que les plus fidèles des sup- matches du dimanche qui nuisent à porteurs se détournent du foot. Le la vie familiale : « Le club le plus signal d’alarme est tiré », a récem- important, le dimanche, c’est la ment déclaré Werner Hackmann, famille », a-t-on pu lire sur Internet. patron de la Ligue de football. Le « Dans les stades, vous n’aurez bien- populaire Rudi Völler, sélection- tôt plus de couples, mais des divor- neur national, a lui aussi dit son cés », écrit une autre épouse. inquiétude. Egalement convié à la La cause du mal : la télévision, en table ronde, le groupe Kirch a pour l’occurrence le magnat de l’audiovi- l’instant réservé sa réponse. En suel Leo Kirch et sa chaîne payante attendant, Pro 15 : 30 vient d’an- Premiere, détentrice des droits du noncer une prise de contacts avec championnat pour la somme de d’autres fans, en Grande-Bretagne, 384 millions d’euros par saison, et Autriche et France. ce jusqu’en 2004. Afin de mieux ren- tabiliser son investissement, le grou- Louis Rigal 28 / LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 AUJOURD’HUI-SPORTS

DÉPÊCHES a ATHLÉTISME : le Kényan Albert Chepkurui a gagné, diman- Au Brésil, David Coulthard fait trébucher Michael Schumacher che 1er avril, les 10 km de la Seine- Saint-Denis, en 27 min 31 s. Les Kenyans ont monopolisé les cinq L’Ecossais a remporté à Interlagos la dixième victoire de sa carrière. Il se rapproche à six points de l’Allemand au classement premières places du classement. a BASKET-BALL : Pau-Orthez, du championnat du monde. Juan-Pablo Montoya a été un des grands animateurs du troisième grand prix de la saison défait à Nancy (89-75), n’a pas pro- fité du faux pas de Villeurbanne, Le trentième Grand Prix du Brésil, qui s’est cher (Ferrari) et Nick Heidfeld (Sauber-Petro- dépassement sur Schumacher en début de sous la pluie, a multiplié les fautes et n’a rien battu à Paris (71-66) lors de la couru sur le circuit d’Interlagos, près de Sao nas). Le Colombien Juan-Pablo Montoya course, il a dominé l’épreuve jusqu’au trente- pu faire contre David Coulthard, qui, après 23e journée du championnat de Paulo, dimanche 1er avril, a vu la victoire de (BMW-Williams), débutant en F1 mais doté neuvième tour, avant de se faire éperonner un dépassement d’anthologie, a pris la tête France, conclue dimanche 1er avril. l’Ecossais David Coulthard (McLaren-Merce- d’un solide palmarès dans les courses améri- sur un freinage par Jos Verstappen (Arrows). de la course pour remporter le dixième grand L’Asvel compte toujours cinq des) devant les Allemands Michael Schuma- caines, a créé la surprise. Après un audacieux Michael Schumacher, d’habitude très à l’aise prix de sa carrière. points d’avance sur Pau-Orthez, rejoint à la deuxième place par IL N’A PAS TERMINÉ le Grand maintenant à venir », concluait, son coéquipier, le Canadien Jac- Strasbourg, vainqueur à Montpel- Prix du Brésil, dimanche 1er avril sage et confiant, le Colombien. Grand Prix du Brésil ques Villeneuve. Malgré une atten- lier (69-82). sur le circuit d’Interlagos, mais il a C’est l’Ecossais David Coul- 3e MANCHE DU CHAMPIONNAT DU MONDE 2001 DE FORMULE 1 te qui lui coûtait un retard de près a FOOTBALL : l’Afrique organi- de bonnes raisons de se réjouir. thard, sur McLaren-Mercedes, qui Dimanche 1er avril • Circuit d’Interlagos, à Sao Paulo • 71 tours de 4,308 km (305,909 km) de deux minutes, le Français effec- sera la Coupe du monde de foot- Juan-Pablo Montoya (BMW- finalement aura mis un terme à • Averse au 46e tour • Température piste : 32 °C • 22 qualifiés, 10 classés tuait une brillante remontée et ball 2010, a déclaré, dimanche Williams), le « débutant » colom- l’hégémonie de Michael Schuma- obtenait une très honorable qua- 1er avril, le président de la Fédéra- VAINQUEUR • CLASSEMENT DE LA COURSE bien de la F1 que Frank Williams a cher, privant ce dernier d’une sep- trième place. tion internationale de football D. COULTHARD 1 D. Coulthard (McLaren) 1 h 39'00''834 préféré cette année au Britannique tième victoire consécutive en (McLaren-Mercedes) 2 M. Schumacher (Ferrari) à 16 s 164 Une des autres grandes surpri- (FIFA), Sepp Blatter, assurant que Jenson Button pour piloter l’une grands prix. « Schumi » se conten- Les 71 tours 3 N. Heidfeld (Sauber) à 1 tour ses de la course a été le manque de la décision est « définitive ». de ses monoplaces, s’est payé le te donc de la deuxième place, sui- en1h39min00s834 4 O. Panis (BAR) à 1 tour réussite de Michael Schumacher a Manchester United s’est incliné à 185,373 km/h de moy. 5 J. Trulli (Jordan) à 1 tour luxe d’administrer une petite leçon vi, à plus d’un tour, par son compa- Age : 30 ans sous la pluie. Il est notoire, en à Liverpool (2-0), samedi 31 mars, 6 G. Fisichella (Benetton) à 1 tour e de conduite à Michael Schuma- triote Nick Heidfeld au volant Nationalité : britannique effet, que l’Allemand affectionne lors de la 31 journée du champion- cher en personne. d’une Sauber-Petronas. Début en F1 : 1994 7 J. Villeneuve (BAR) à 1 tour tout particulièrement les mauvai- nat d’Angleterre. Malgré cet échec, 110 courses, 10 victoires, Lors d’un dépassement plein de Venus en nombre, les paulista 8 J. Alesi (Prost) à1tour• 9 T. Marques (Minardi) ses conditions météo, le plus sou- les Mancuniens comptent encore Palmarès : 3e du championnat du monde hardiesse qui rappelait ceux dont a ont attendu l’autre Ferrari, celle de en : 1995, 1997, 1998 et 2000. à 3 tours • 10 J. Button (Benetton) à 7 tours. vent au grand désespoir de ses con- treize points d’avance sur Arsenal, pu être coutumier le triple cham- Rubens Barrichello, l’enfant du currents. victorieux de Tottenham (2-0) grâ- • PRINCIPAUX ABANDONS pion du monde allemand, Juan- pays. En vain. Parti en catastrophe • POLE POSITION Une fois n’est pas coutume, les ce à deux buts de Robert Pires et M. Schumacher (Ferrari) M. Hakkinen (embrayage au départ) • Pablo Montoya, dernier vainqueur sur un mulet préparé pour Michael e prévisions et les réglages de sa Fer- Thierry Henry. en 1 min 13 s 780 (moy. 210,252 km/h) R. Barrichello (accident, 3 tour) • E. Bernoldi du championnat CART aux Etats- Schumacher bien que réglé à ses (problème hydraulique, 16e tour) • F. Alonso rari n’ont pas été les bons. Aussi a Le Bayern Munich a subi sa hui- e Unis et des mythiques 500 Miles dimensions, Barrichello n’ira pas • MEILLEUR TOUR en course (problème électronique, 26 tour) • étonnant, on vit le maestro faire tième défaite de la saison, face à d’Indianapolis, parvint à maintenir plus loin que le troisième tour J. Verstappen (accident, 39e tour) • J.-P. un tête à queue sur l’eau, man- Brême (2-3), samedi 31 mars, au R. Schumacher (Williams-BMW) e e Montoya (accident, 39 tour) • R. Schumacher e sa monoplace en tête de la course en 1 min15 s 693 (204,938 km/h), 38 tour. e quant même de heurter les barriè- cours de la 27 journée du cham- (incident mécanique, 55 tour). e du troisième au trente-neuvième Sao Paulo res de sécurité (48 tour) ou de sor- pionnat d’Allemagne. Les tenants tour. « Il a mené cette course com- Une fois n’est Les faits marquants tir de la piste (53e tour). David du titre conservent leur place de me un roi », a estimé Gerhard Ber- 1 J.-P. Montoya dépasse M. Schumacher par Coulthard sut profiter de l’état leader avec un point d’avance sur ger, responsable de la compétition l'intérieur et prend le commandement de la d’incertitude dans lequel se trou- le Borussia Dortmund, facile vain- pas coutume, e chez BMW. course (3 tour). vait l’Allemand pour le dépasser : queur à Kaiserslautern (1-4). « Il a encore un long chemin à le champion Reta Oposta en bout de ligne droite, il se servait a Le Real Madrid, vainqueur de parcourir et beaucoup à appren- D. Coulthard dou- Descida du retardataire Tarso Marques Numancia (1-0), a maintenu son 3 do lago dre », avait déclaré de son côté allemand ble T. Marquès par (Minardi) pour faire l’intérieur à écart de cinq points en tête du l'intérieur, pendant Michael Schumacher à propos du J.-P. Montoya, Michael Schumacher. championnat d’Espagne sur le que M. Schuma- 2 leader, vient de pilote, le jeudi précédant la cour- n’a pas su profiter cher tente d'en fai- "S" Senna 2 David Coulthard remporte à Deportivo La Corogne, tombeur prendre un tour à se. « J’ai beaucoup à apprendre, re autant de l'autre Interlagos la dixième victoire de sa de Villarreal (4-2), samedi 31 mars J. Verstappen.Le e mais pas autant qu’il croit », avait côté. L'Allemand se carrière et occupe désormais la au cours de la 28 journée. de la dégradation Hollandais, sur- déporte à l'extérieur 3 a répliqué sèchement le Colombien, Junçao 1 pris par le freina- deuxième place du championnat L’AS Rome, qui s’est imposée et, pour la 2e fois à qui doit sa réussite à la grande ge du Colombien, des pilotes, à six points de Michael aux dépens de Vérone (3-1), a por- des conditions météo cet endroit, s'incline. Ce dépassement (50e tour) audace de sa conduite mais aussi percute l'arrière de la Williams. Schumacher. Après la nouvelle té à neuf points son avance en tête permet à D. Coulthard de filer vers la victoire. au très rapide moteur BMW allié à J.-P. Montoya abandonne (39e tour). contre-performance de son équi- du championnat d’Italie, à l’issue des pneus Michelin qui semblent après avoir percuté à l’arrière, éga- pier Mika Hakkinen, double cham- de la 24e journée. La Juventus de plus en plus performants. Un lement lors d’un freinage, la BMW- CLASSEMENT DES CHAMPIONNATS pion du monde en 1998 et 1999, et Turin, deuxième, a été tenue en harponnage, lors d’un freinage, Williams de Ralf Schumacher. PILOTES : 1. M. Schumacher,26pts; CONSTRUCTEURS : 1. Ferrari, 36 pts ; 2. jusqu’alors principal challenger échec par Brescia (1-1). 2. Coulthard,20;3. Barrichello,10 ; 4. McLaren,21;3. Sauber,8;4. Jordan,7;5. pour le moins cavalier de Jos Vers- Au moment du départ, c’est Heifeld,7;5. Frentzen,5;6. Panis, 3, etc. BAR,3;6. Williams,2;7. Benetton,1. des « ferraristes », les espoirs de a HANDBALL : l’équipe de tappen (Arrows), à qui Montoya Mika Hakkinen (McLaren-Merce- Infographie : Le Monde avec Pierre Lepidi victoire de McLaren-Mercedes Besançon a été largement domi- venait juste de prendre un tour et des) qui n’avait pu démarrer et qui reposent désormais sur les épaules née par Oslo (28-19), en demi-fina- qui vaudra au Néerlandais une écopait d’une amende de 5 000 dol- tion. Au quarante-sixième tour, te et surtout dans les stands. Une de Coulthard. « Je suis un peu déçu les aller de la Coupe des coupes amende de 15 000 dollars, a écarté lars pour avoir retiré le volant de peu après l’abandon de Montoya, fois encore, le choix des pneumati- de ce résultat. Néanmoins, je reste féminine, dimanche 1er avril en le rookie de la course. « Je suis vrai- sa monoplace. « Un moment de selon un scénario qui n’était pas ques devenait déterminant. en tête du championnat », a tenu Norvège. En demi-finales aller de ment déçu, confiait-il. Ce devait grand effroi », a reconnu le Finlan- sans rappeler le Grand Prix de Un embouteillage au sein de toutefois à rappeler Michael Schu- la Challenge Cup féminine, une être le meilleur jour de ma vie, et dais, immobilisé sur la grille et frô- Malaisie (Le Monde du 20 mars), l’écurie BAR allait desservir les macher. autre coupe européenne, Nîmes, à cela a malheureusement tourné au lé de toute part par la meute furieu- une forte pluie s’est mise à tom- intérêts d’Olivier Panis, bloqué par domicile, a battu Moscou (25-17). cauchemar. » « Le meilleur est se des bolides en pleine accéléra- ber, semant la confusion sur la pis- le ravitaillement de la voiture de Jean-Jacques Larrochelle a NATATION : l’Américain Ed Moses a amélioré de 10 centièmes de seconde le record du monde du 50 m brasse (27 s 39) lors des cham- Sans se presser, David Millar ne veut pas « gâcher » ses aptitudes pour le cyclisme pionnats américains, samedi 31 mars à Austin (Texas). Peu DEUX CENTIÈMES DE SECONDE. microcosme cycliste, ne perdent pas une vu pendant trois mois », pointe Jean-Jacques j’avais besoin de comprendre cela. Je vais bos- avant, son compatriote Michael Autant dire un souffle… C’est ce qui avait occasion de juger que, s’il est « pétris de clas- Menuet. « Après les Jeux olympiques, j’avais ser. J’ai encore beaucoup à apprendre. Je ne Phelps avait porté le record du manqué, en 1999, au cycliste britannique se », il n’a pas « la mentalité pour espérer besoin de me vider du cyclisme, justifie David serai pas physiquement au top avant vingt- monde du 200 m papillon à David Millar face à l’Allemand Jens Voigt devenir un grand ». Millar. C’est sûr, je ne me suis peut-être pas sept ans. » 1 min 54 s 92. pour s’adjuger le Crité- Une critique à laquelle l’intéressé semble assez entraîné. » Dans l’immédiat, David Millar rêve de a TENNIS : l’Américain Andre rium international. prendre un malin plaisir à prêter le flanc, goûter à nouveau au maillot jaune et à tout Agassi a gagné le tournoi de Mia- « J’étais fâché », remâ- répétant qu’il n’y a pas que le vélo dans la IL A PRIS GOÛT AU MAILLOT JAUNE ce qui l’accompagne. « Le porter un peu, ça mi en battant en finale son compa- che-t-il encore. Pour vie. « Je veux construire une vie hors du vélo, Chez Cofidis, où il est sous contrat jusque serait bien », savoure-til par avance, un œil triote Jan-Michael Gambill 7-6 l’édition 2001, dispu- affirme-t-il. On verra ce que diront ces gens fin 2003, on s’accommode de la situation. déjà tourné vers le prologue du Tour de (7/4), 6-1, 6-0, dimanche 1er avril à tée samedi 31 mars et dans trois ou quatre ans. J’ai déjà vu des gars « On lui demande juste de refaire ce qu’il a France, à Dunkerque, le 7 juillet. « Je serai Key Biscayne. dimanche 1er avril à péter les plombs, ça ne va pas m’arriver. Je pré- fait en 2000 », déclare François Migraine, obligé de gagner, sinon tout le monde sera a L’Américaine Venus Williams Charleville-Mézières fère prendre mon temps. » directeur général de la société de crédit par déçu », avance-t-il, déclarant qu’il lui faudra s’est adjugé pour la troisième fois CYCLISME (Ardennes), le coureur « Son discours constitue un souffle nou- téléphone. « Plutôt que de chercher à modi- « travailler un peu », car, si l’an dernier la dis- le tournoi de Miami, samedi de l’équipe française Cofidis n’aura aucun veau. Il paraît un peu hors des normes », con- fier les athlètes pour qu’ils soient des tueurs, tance (16 kilomètres) lui convenait, cette 31 mars, en dominant en finale sa regret. Il a abandonné dimanche, dans la cède Jean-Jacques Menuet, le médecin de on peut exploiter leurs spécificités psychologi- année elle revient à 6 kilomètres. Son ambi- compatriote Jennifer Capriati 4-6, deuxième étape du triptyque remporté par l’équipe Cofidis, qui décrit David Millar com- ques », plaide Jean-Jacques Menuet. «Onne tion se portera cependant au-delà du prolo- 6-1, 7-6 (7/4). le Belge Rik Verbrugghe (Lotto). me « un grand adolescent, un peu rebelle, lui met pas trop la pression, relève Francis gue. « Il faudra que je me teste en montagne, Pourtant, ce jeune Ecossais né il y a vingt- [mais] ouvert à des tas de choses », marchant Van Londersele, mais on lui dit qu’il ne suffit voir comment je récupère si je me donne à LOTO quatre ans à Malte rêvait de rééditer son à « l’émotion et au fun ». pas d’être un éternel espoir. » fond. Il faut bien se connaître sur des courses a Résultats des tirages no 26 « coup » du Tour de France 2000, lorsqu’il « Il y a pas mal de gars comme moi. Je suis A en croire ce dernier, David Millar aurait de trois semaines », indique le jeune Britanni- effectués samedi 31 mars. Premier endossa le premier maillot jaune de sa car- peut-être le seul à l’exprimer. Beaucoup se sen- commencé à changer : « Il est dans une pha- que, qui n’a de cesse de parler d’« apprentis- tirage : 1, 20, 31, 33, 42, 44 ; numé- rière au soir du prologue, au Futuroscope. tent obligés de dire : “Moi, c’est le vélo à se de maturation, plus posé, plus appliqué. » sage » et de répéter : « Je vise loin. » ro complémentaire le 6. Rapports Las. Cela n’a pas été le cas dans les Arden- 100 %” », tempère le coureur, qui, cet hiver, L’intéressé confirme : « Je vois que je suis fait pour 6 numéros : 3 212 870 F nes. De quoi conforter ceux qui, dans le a tourné le dos à son sport. « On ne l’a pas pour le vélo, il ne faut pas que je gâche ça, Philippe Le Cœur (489 798 ¤) ; 5 numéros et le com- plémentaire : 110 485 F (16 843 ¤) ; 5 numéros : 7 655 F (1 166 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 362 F (55,18 ¤) ; 4 numéros : 181 F (27,59 ¤) ; 3 numéros et le complé- mentaire : 36 F (5,48 ¤) ; 3 numé- ros : 18 F (2,74 ¤). Second tirage : 8, 17, 18, 21, 33, 41 ; numéro com- plémentaire le 5. Rapports pour 6 numéros : 13 749 975 F, (1 053 644 ¤) ; 5 numéros et le com- plémentaire : 31 985 F (4 876 ¤) ; 5 numéros : 7 325 F (1 116 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 288 F (43,90 ¤) ; 4 numéros : 144 F (21,95 ¤) ; 3 numéros et le complé- mentaire : 30 F (4,57 ¤) ; 3 numé- ros : 15 F (2,28 ¤). AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / 29 ------Belles éclaircies 03 AVRIL 2001 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. Une dépression est Poitou-Charentes, Aquitaine, vers 12h00 DU VOYAGEUR située au nord de la mer du Nord, Midi-Pyrénées. Les nuages du et la perturbation associée se déca- matin laisseront place à de belles le vers l’est du pays en se désagré- éclaircies l’après-midi. Les tempé- Peu a ALLEMAGNE. Le Festival Belfast nuageux geant. L’après-midi, avec une légè- ratures maximales avoisineront 15 Liverpool Bach de Leipzig, avec 43 ma- Dublin re hausse des pressions, le soleil à 19 degrés. Varsovie Kiev nifestations, se déroule du 23 au reviendra, mais le temps sera plus Limousin, Auvergne, Rhône- Amsterdam 27 mai. Réservations de billets frais. Alpes. Les nuages seront nom- Berlin Brèves et offres de voyage auprès de éclaircies Bretagne, pays de Loire, breux le matin, avec quelques Londres Leipzig Tourisme Service, tél. : o Bruxelles Basse-Normandie. Les nuages pluies faibles de l’Auvergne au 50 Prague 00-49-341-71-04-260 (ou 265) et seront nombreux le matin, puis Lyonnais. L’après-midi, le soleil Couvert sur Internet (www.leipzig.de). a des éclaircies reviendront à la fera à nouveau de belles appari- Paris Strasbourg Vienne DANEMARK. On peut louer mi-journée. L’après-midi, le ciel tions, avec des températures pro- Budapest des bicyclettes dans toutes les vil- Brume se voilera par l’ouest. Les tempéra- ches de 17 à 19 degrés. Nantes les et les emporter avec soi en Berne brouillard tures maximales avoisineront 11 à Languedoc-Roussillon, Proven- Bucarest autocar, car-ferry et train. Les 14 degrés. ce-Alpes-Côte d’Azur, Corse. Mal- Lyon Milan agences locales proposent même Nord-Picardie, Ile-de-France, gré quelques passages nuageux, le Belgrade Sofia Averses des tours organisés, à vélo. A Centre, Haute-Normandie, Arden- soleil sera généreux. Les tempéra- Toulouse Istanbul Copenhague, des city bikes gratui- nes. Le ciel sera très nuageux le tures maximales avoisineront 18 à tes sont à la disposition des touris- matin, puis les nuages et les éclair- 21 degrés. Rome Pluie tes. Renseignements sur Internet : cies alterneront. Il fera plus frais, Barcelone Naples www.dcf.dk. et www.visitdenmark avec 13 à 15 degrés l’après-midi. 40 o Madrid .com Champagne, Lorraine, Alsace, Lisbonne Athènes Orages a INTERNET. Microsoft Press Bourgogne, Franche-Comté. Le vient de publier un livre de poche ciel sera couvert le matin, avec Séville intitulé Je prépare mon voyage avec quelques pluies faibles, puis le ciel Tunis Neige Internet. En 314 pages sont présen- restera très nuageux, avec de cour- Alger tés 2 000 sites destinés aux voya- tes éclaircies. Il fera de 16 à geurs potentiels. En vente en librai- 18 degrés l’après-midi. Rabat 0o 10o 20o Vent fort rie au prix de 69 F (10,53 ¤).

PRÉVISIONS POUR LE 03 AVRIL 2001 PAPEETE 26/31 C KIEV 6/12 S VENISE 10/15 S LE CAIRE 15/25 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 23/31 S LISBONNE 10/15 C VIENNE 5/16 C NAIROBI 16/29 S et l’état du ciel. S : ensoleillé; N : nuageux; ST-DENIS-RÉ. 24/31 S LIVERPOOL 5/11 S AMÉRIQUES PRETORIA 20/27 S EUROPE LONDRES 6/12 C BRASILIA 20/28 S RABAT 10/19 C C : couvert; P : pluie; * : neige. AMSTERDAM 6/11 S LUXEMBOURG 7/13 C BUENOS AIR. 15/18 C TUNIS 9/20 S FRANCE métropole NANCY 11/16 C ATHENES 10/15 S MADRID 6/17 S CARACAS 22/28 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 7/18 S NANTES 9/15 N BARCELONE 9/16 C MILAN 9/20 C CHICAGO 3/8 C BANGKOK 26/33 P BIARRITZ 10/16 N NICE 6/17 S BELFAST 2/8 S MOSCOU 1/11 S LIMA 19/24 S BEYROUTH 17/23 S BORDEAUX 9/16 N PARIS 9/15 N BELGRADE 3/17 S MUNICH 4/15 S LOS ANGELES 10/12 C BOMBAY 24/32 S BOURGES 8/15 N PAU 7/16 N BERLIN 7/16 S NAPLES 6/19 S MEXICO 9/28 C DJAKARTA 28/30 P BREST 8/14 C PERPIGNAN 10/19 S BERNE 3/14 C OSLO -4/7 P MONTREAL -7/5 S DUBAI 21/33 S CAEN 9/14 C RENNES 8/15 N BRUXELLES 9/13 S PALMA DE M. 6/20 C NEW YORK 3/8 S HANOI 23/30 C CHERBOURG 8/14 C ST-ETIENNE 8/16 C BUCAREST -3/13 S PRAGUE 2/16 C SAN FRANCIS. 7/11 S HONGKONG 22/28 S CLERMONT-F. 9/17 C STRASBOURG 12/16 C BUDAPEST 5/16 S ROME 8/17 S SANTIAGO/CHI 11/26 S JERUSALEM 14/22 C DIJON 10/17 C TOULOUSE 10/17 N COPENHAGUE 4/13 S SEVILLE 9/21 S TORONTO 1/7 S NEW DEHLI 17/32 S GRENOBLE 7/19 N TOURS 8/14 N DUBLIN 1/10 S SOFIA -2/12 S WASHINGTON 2/15 C PEKIN 6/18 S LILLE 9/14 C FRANCE outre-mer FRANCFORT 8/15 S ST-PETERSB. -1/9 S AFRIQUE SEOUL 5/11 S LIMOGES 8/14 N CAYENNE 24/28 P GENEVE 6/15 S STOCKHOLM 3/12 C ALGER 10/22 S SINGAPOUR 25/30 S LYON 10/18 N FORT-DE-FR. 23/30 S HELSINKI 2/10 C TENERIFE 16/19 S DAKAR 19/23 S SYDNEY 16/21 S MARSEILLE 6/19 S NOUMEA 23/28 S ISTANBUL 7/10 C VARSOVIE 6/14 S KINSHASA 23/30 C TOKYO 10/18 S Situation le 2 avril à 0 heure TU Prévisions pour le 4 avril à 0 heure TU

ASTRONOMIE Saturne et Jupiter vers la porte de sortie

NORD

Ciel d’avril Lézard CIEL DU 15 AVRIL À 22 HEURES VENDREDI 13 AVRIL, jour de quand même d’être signalés. Le ciels de cartographie stellaire pré- (HEURE DE PARIS) hée chance pour les astronomes ama- 25 avril, dans les lumières crépuscu- sents sur Internet. Cép n teurs ? Si les nuages l’autorisent, si laires, Saturne saluera un fin crois- Si votre découverte se confirme, o g e a C le courage vous prend dans la nuit, sant de Lune. Ce sera d’ailleurs vous pouvez alors prévenir l’Union l r a u D ss c i o P levez-vous à 4 heures du matin et une des dernières occasions de la astronomique internationale (site r T p e e r é r

i e s sortez. Les calculs des mécaniciens saison d’observer la planète aux Internet : www.iau.org) dont la a H é

n

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célestes l’assurent, le spectacle anneaux car celle-ci va progressive- Commission 6, chargée des « télé- e

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e i t sera magnifique. La bille orangée ment se cacher derrière le Soleil et grammes » astronomiques, a pour a e P o l e f

e i o n l e P a de Mars ira, cette nuit-là, presque ne réapparaîtra qu’au début de mission de diffuser rapidement les t r r i i te u se frotter à la Lune puisque l’écart l’été. Quant à Jupiter, qui emprun- nouveautés et les informations O G t urse a C S apparent qui les séparera sera d’un tera le même chemin avec quel- importantes à la communauté des o G b u r r r e o r a e peu plus d’un degré. Soit, grosso ques semaines de retard sur Satur- chercheurs. L’e-mail a remplacé le o h r n t c i é n d o a n e C p modo, l’espace qu’occupe, dans ne, c’est le 26, toujours après le petit bleu, mais le principe n’a pas l e u e O J u votre champ de vision, votre auri- coucher du Soleil, qu’elle s’en ira changé. Si vous rédigez un rapport C r O h s u i e a U

T e e E culaire lorsque vous tendez le bras. flirter avec Séléné. de découverte, celui-ci devra com- n r S

s u S T E d x Les autres rendez-vous que porter votre nom, votre adresse e yn x a B c L au T o ha e notre satellite donnera au cours du E-MAIL PRÉCIS (électronique ou non), les dates et u s ém v se G ie C mois à des planètes s’avéreront Et si le vendredi 13 avril est vrai- heures précises d’observation en r d he e ve Pe B lu tit Lion moins somptueux mais méritent ment un jour de chance, si vous, temps universel, le mode d’obser- ér re én simple amateur, équipé de vos vation et le type d’instrument utili- ice er SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE jumelles ou de votre petite lunette, sé, les coordonnées de l’astre et cel- anc V C ie L • vendredi 6 avril 2001 (à Paris) • découvrez un point nouveau dans les de son mouvement le cas rg ion e e rn n le ciel, que faire ? Avant de donner échéant. Il est préférable d’effec- ico o L ri QUE O l’alerte, mieux vaut vérifier que tuer plusieurs observations et, si ÉCLIPTI vous n’avez pas affaire à un astre vous êtes équipé de matériel photo- connu ou à une étoile variable. Cer- graphique ou d’une caméra CCD, Co upe taines connaissent des sautes de de joindre plusieurs images. ien 7h20Lever Coucher 20h28 Ch luminosité telles qu’elles peuvent Sachez aussi que, depuis 1999, le Co rand rbe Hydre G passer de l’invisible – même avec prix Edgar Wilson, de 20 000 dol- au un instrument correct – au visible lars (21 120 euros), est partagé à l’œil nu. Il faut donc commencer entre les amateurs ayant décou- POUR LIRE CETTE CARTE, IL FAUT SE TOURNER par noter les coordonnées précises vert une nouvelle comète. VERS LE SUD ET 17h04Lever Coucher 7h00 de votre trouvaille et effectuer LA METTRE AU-DESSUS DE SA TÊTE. SUD ROTATION DU CIEL EN 1 HEURE : 15° (le 5/4) quelques vérifications sur les logi- Pierre Barthélémy Infographie : Le Monde

Retrouvez nos grilles MOTS CROISÉS PROBLÈME No 01 - 079 sur www.lemonde.fr AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 217

123456789101112 précédente. - 7. En général. En septième position chez les Grecs. - I 8. Maintenait en bon état. - 9. Tête au mur. Enrichit la pâte et protège Permutation II les dents. - 10. Réduisit en fines gouttelettes. A moitié fini. - 11. Un III label qui devrait rassurer le circulaire consommateur. Autre label pour IV rassurer le consommateur. - 12. Met PRENEZ un nombre de 6 chif- le couvert. Pour séduire une vierge. fres. Si vous avez de la chance, il V est divisible par 13. Faites passer Philippe Dupuis le premier chiffre à la fin. VI Le nouveau nombre est encore SOLUTION DU N° 01 - 078 VII divisible par 13. Pourquoi ? Horizontalement Elisabeth Busser VIII I. Iconographie. - II. Molière. et Gilles Cohen Lots. - III. Pli. Tectites. - IV. Rogue. © POLE 2001 IX Erse. - V. Enormités. Or. - VI. Sipo. Atterri. - VII. SEO. Huée. Ail. - VIII. Solution dans Le Monde du X Lien. Appel. - IX. Odeur. Eu. Ile. - 10 avril. X. Naseaux. Anse.

HORIZONTALEMENT Cheville. Tombe des nues. Sur la Verticalement Solution du jeu no 216 paru gamme. - IX. Fait avancer les choses. 1. Impression. - 2. Colonie. Da. - dans Le Monde du 27 mars (voir I. Ouvre les vannes trop facilement. - X. Femme de pouvoir. 3. Oligopoles. - 4. Ni. Uro. Iue. - 5. graphique ci-contre). - II. Difficile de le retenir quand il Oétém (météo). Héra. - 6. Gré. Iaun remonte. Du mauvais côté de la ligne VERTICALEMENT (nuai). - 7. Recette. Ex. - 8. Tréteau. Voici les carrés impairs de dimen- LITTERAIRES blanche. - III. Service qui n’est plus - 9. Plissé. - 10. Hôte. Rapin. - 11. sions 2 × 2, 3 × 3, 4 × 4, 5 × 5 aux rendu. Bien enveloppé. - IV. Qui 1. Qui ne sera jamais en notre Ite. Oriels. - 12. Essorillée. rotations ou symétries près. renvoie vers le bouc. Mis en place possession. - 2. Agit comme un rat. pour plus tard. - V. Protège du Ouvre la porte des cabinets. - 3. danger… au moins pour le moment. Assurent le bon état ou pratiquent Chateaubriand Homère y passa ses derniers l’échange. - 4. Rayons dangereux. b moments. - VI. Passe pour un sot Mouvement au sommet. Parlé au chez nous, mais pas chez Homère. Sud. - 5. Passe au four. Heureux Excellents conducteurs. - VII. Fait provençal de sortie en fin d’année. L’art de l’éloquence rougir les tomates et les fraises de - 6. Conjonction. Belle plante de nos marchés. Bruit d’un coup. - VIII. l’univers balzacien. Le cœur de la fhn edpoe( déploie se daté1 talibans – les de par afghans détruit bouddha – d’un Bamiyan l’image pidou, des alimente festivals les tandis expo- ou les sitions dans : intervention paradoxale son que situation dans France une en est culturel mécénat CULTURELLE POLITIQUE 30 ’nrte ’n asue» danseuse finances ou d’une fiscale l’entretien des dissimulation la ministère de comme le par déré consi- généralement est mécénat Le la place. « soit en que gouvernement du Quelle couleur passer. a à demande mal cette du fin 1960, la à années votée des dations les sur de loi ava- la à ler fonctionnaires mal du toujours ont les qui Bercy, pour que, du dire cadre de Inutile le d’entreprise. dans mécénat cohérente importante plus et plus fiscale d’une déduction principe le finances l’écono- des et de mie une ministère au mène admettre faire pour haleine commercial) longue de bataille et triel indus- mécénat du développement des déductible %. 50 sportif, à impôts milieu dans répandue le très parrainage, carte la du jouer également peut La firme fiscales. bénéfi- déductions ne de plus conditions, cient ces dans ci, Celles- société. la la de de nom communication dépenses au faites les sont un mécénat que de a considérer y contradic- : Il cette tion tourner social. de bien moyen de abus comme considérée un la être par peut poursuivis firme buts jus- les par non tifiée dépense une pointilleux, chiffre leur » œuvres de des 000 pour 1 d’affaires pour 3 dé- de duire entreprises aux possibilité la umnsèed aclue par les culture, par agacé rien la un est on de ailleurs, l’est ministère ne Au et financement » jamais un sou- à être pas mise doit ne manifestations et que haut fort affirment confondus, nes domai- les tous France, d’établissement, En chefs pointées. sont heim » ses les par où dérive exemple, Etats-Unis des anglo- celles exposi- mœurs saxonnes, des les de évoque contenu On tions. le parle sur prises entre- des pression On de commerciale, tent. s’inquiè- certains mécènes, des sance les pas. échappent n’y institutions connues plus Les de mode ce financement. à qui recourir de culturels tentent travaux ne grands de ou res- festivals de de d’expositions, guère ponsables a n’y Il classique. désor- mais là mécénat s’agit de Il opération facture. d’une la de moitié près la payé de a qui Couture, Haute : rent coût Lau- Saint d’Yves PDG Bergé, un de Pierre été soutien au a grâce a possible réalisation rendue Sa signe francs. 000 212 du Ce président Centre. le Aillagon, Jacques » différences la des de haine brutale manifestation la protestation résis- à de tance de signe un signe fanatisme, le un contre deux est pendant – place mois en restera qui – eifetrpéet couvre bâtiment. quatre représenté du occupe niveaux et carrés mètres est 266 relief ’dia Ascainpu le pour (Association L’Admical IMPÔTS DES CODE LE FAÇADE LA SUR eatctemné npuis- en montée cette Devant ein epu npu éesiedvn admnecosat e ntttoscluels aslsddcin iclssn décourageantes sont fiscales déductions les Mais culturelles. institutions des croissante demande la devant nécessaire plus en plus de devient emse om eGuggen- le comme musées de er 2arl.L âh ùl haut- le où bâche La avril). -2 orcmind ep ? temps de combien Pour . aspu l’actionnaire pour Mais . nssèefsa suspicieux fiscal système Un apormaindes programmation la « emd efnneetdééeet ud rvu,rglèeetdci orlsrsusd éiecmecaeq’lcontiendrait, qu’il commerciale dérive de risques les pour décrié régulièrement travaux, de ou d’événements financement de mode Ce iiosdangereu- liaisons « ose bonnes et dons « uCnr Pom- Centre du niu Jean- indique , et image Cette « eMonde Le affirme , donne e otaitosd ’ttfc umcntculturel mécénat au face l’Etat de contradictions Les tpuincitatif peu et

F.POCHE/MUSÉE DU LOUVRE orl ééa.» mécénat. le incitatif pour fiscal système un trouver : faut étape première qu’une démarche, n’est sa ce poursuit Jacques qui Pour Rigaud, retom- retire. en les qu’elle et bées l’entreprise par in- vesti l’argent dispro- entre qui une manifeste a portion sociétés y s’il mécénat les du fiscaux font pour finance admis dégrèvements de sont loi Des la de 2000. cadre consentis le aménage- furent dans Des législatifs budget. ments du sable table respon- l’époque de à présence Sautter, une Christian en Bercy à tint l’Admical, se ronde de mande l’Ad- de mical. président Rigaud, Jacques EXMNE U S’IGNORENT QUI MONDES DEUX euls éeop epreait » partenariat. dans ce développe fiscal se vœux lequel cadre mes de du qu’appeler l’amélioration peux ne Aussi je un découvrir. à la de biais, nouveau milieu ce public par du permet, hors et culturel institution d’une ge dou. gon la société, dans établissement d’un culture. l’ancrage la de l’entreprise celui de et celui : mondes s’ignorent des qui rapprocher de moyen Honegger Gottfried ci-contre) (lire de donation considérable et récente des La finances. l’administration avec par regardées suspicion souvent trop sont plus transparentes plus les les et donations généreuses les mais fran- çaises, associations 000 400 pour inci- tatif pas n’est fiscal système le ment » malfaiteurs de petit asso- ciation une comme du pis au l’époque Combes, Père de religieuse tion congréga- par une comme considérée mieux est au l’Etat, bien lucratif non du but association à mêle Toute suspecte. se est public qui per- privée toute que sonne conviction la ont Républi- la que, de puis roi, du législateurs l’Admical France, en pas rié n19,12mlir de milliard 1,2 1999, en a culturel drainé, mécénat le Jac- RTL, Rigaud, de ques PDG l’ancien en par 1979 créée commercial), et industriel mécénat du développement le (Association pour l’Admical par donnés du guerre. la l’essentiel de fournit nerf Rue qui la Valois même de quand c’est que remar- fait quer on Et public. lieu un dans reçoit » gratin vernissages « Le orat nji 99 ade- la à 1999, juin en Pourtant, orat emcntetasiun aussi est mécénat le Pourtant, l’est ne qu’il dire de peu c’est Et « fetvmn,darslschiffres les d’après Effectivement, , lcntteu o etd l’ima- de test bon un constitue Il rsdn uCnr Pompi- Centre du président om ’léatce u » lui chez était s’il comme « osaeJa-aqe Ailla- Jean-Jacques constate ot e ntttosculturelles. institutions des plus en l’Etat forte plus de de nécessaire demande carences une plus devant les en combler plus pour de paraît commerciale, il dérive de inquiétudes eusPiip eBl les Bel, le Philippe Depuis . epov amplement. prouve le juel rsdn de président le ajoute ùl sponsor le où tnnseule- non Et . lmanifeste Il « .d R. de E. «Il l usevu frrs olcinà collection sa offrir cou- veut le suisse ple que ans onze Depuis ( 2000). mal sans en- plus soient. les qui et gagées sensibles plus organise les mi par- couple expositions des le régulièrement où, 1990, depuis (Alpes-Maritimes), Sartoux Mouans- de château au qui déposé sera l’art conceptuel, minimal, géométrique, concret, abstrait l’art œu- à consacré unique cents ensemble trois un Sybil de vres, Près épouse, France. à la font lui-même son et do- Albers-Barrier, décret que la l’Etat d’un de nation mars, nom au 16 acceptant le Jospin, Lionel par en signature est la après lui remise décoration né Sa Zurich. suisse, à 1917 Légion Gottfried artiste mars, la Honegger, 28 de le chevalier d’honneur, fait a Tas- ca, Catherine communication, la iuto e iqe ’natpeu art telle d’un d’une risques les pervers : effets situation les des rer igno- Et culture. l’ensemble la de fonctionnaires de à et l’imagination clairvoyance la à excessif un crédit accorder doute sans C’est ciales. un commer- et dérives les privée contre rempart sphère la pas le n’aurait d’artistes, d’une beaucoup garant Il pour culturelle. politique est, la charge prendre en pour désigné semble lui – et seul – l’Etat Colbert, En depuis communauté. France la de geste direction un en à bénéficiaire financière le réussite d’une obliger pour conju- se guent sociale pression la et régime fiscal le où Etats-Unis, aux Car rement Contrai- autre. une an). comme nication commu- de technique par une est firmes des générosité francs la que mil- pas n’oublions (5 de paume der- de cette lions Jeu le par avec signé nière contrat le renouve- pas ler ne de empressée l’UAP, s’est avalant en qui, AXA, surance COMMUNICATION DE TECHNIQUE pr,pu iilsaxyu el’opi- de » du yeux publique nion aux ou visibles plus l’humanitaire sport, en consentaient de déplacés effet direction en qu’elles sont se réticentes. naguère efforts plus en com- plus Les la de de sont loin bler, et entreprises, culturelles les institutions que de des forte part très plus la est d’autant l’attente que est maigre mécénat du liard ajoute-t-il, Or, collectivités territoriales. les culture, pour la autant et encore ministères, de autres les pour ministère autant francs le de pour milliards 16,6 ce dans : domaine dépensé souligne-t-il, public l’argent rapprocher, de à est fre d’une chif- Ce culturel. s’occupe mécénat de agence qui Kirzbaum, ge Ser- selon médiocre, total Un francs. ’s ecsd acmaned’as- compagnie la de cas le C’est AMINISTRE LA et oainn ’s a faite pas s’est ne donation Cette epror ucmatn eGtfidHnge,gnru donateur généreux Honegger, Gottfried de combattant du parcours Le eMonde Le . mataié» impartialité « ismlto icl ul’entretien ou la fiscale de le comme dissimulation finances par des considéré ministère généralement guère. est favorise le ne b CULTURE el utr tde et culture la de ASL YTM ICLfrançais FISCAL SYSTÈME LE MAIS EMNE/MRI3ARL2001 AVRIL 3 MARDI / MONDE LE u2 août 21 du emil- le « que uêr onsdrceetau directement donnés d’Etat, être Conseil ou le devant envisageait, repasser devraient Nemours, Aurélie trique qu’il géomé- l’artiste avec dons conjointement les que ultérieurs compte s’est rendu alors Honegger le Gottfried accepté cadeau. relati- promptement a Lequel vement d’Etat. l’approbation Conseil à du soumise donation être une doit conditions, de gnée uprou ou et es masse. sa de repré- % mécénat 3 Le sente francs. de mil- 497 lions à mécé- s’élève Centre du le nement sans » ? ferait-il nat Que structu- relles. charges pas ses de budget n’a montée la Pompidou le suivi Centre Ainsi, au l’extérieur. alloué le- à sommes des vées dépendante plus plus de en est dite la proprement personnels, création des salaires aux ments bâti- des fonctionnement du titutions, ins- des financières charges des sentiel l’es- tou- assure S’il méfie nécessité. se une est il jours, dont mécénat, le que contradic- : tion cette à s’alimente baum aujourd’hui fiscales, négligeables. des incitations point au mettre l’entrepri- à c’est-à-dire à se, appel cet rationaliser l’autre, à ou jour un résoudre, faudra se qu’il donc et culturelle matière extensible en pas n’est l’Etat de budget inpu eryneetd ’pr ePrs,qidgg asle dans dégage qui Paris), francs. de de millions l’Opéra 10 (Associa- de temps l’AROP même rayonnement de efforts le aux pour grâce de tion francs) millions de budget 15 millions son coûté régulièrement (800 complète a annuel actuellement Paris qui rétrospective de Centre, national grande L’Opéra du la francs. étage Lau- », Saint cinquième pop et au Gucci années de présentée Les francs « de millions pour 4,5 rent reçu a et bâtiment son partie de en parc, 1999. son de sous- de tempête une la reboisement lancé par a le détruit pour Trois-Fontaines, pour Versailles des notam- internationale of bosquet attend cription Friends son qui de l’American Versailles, recréation de francs 2001. la ans de janvier millions %. qui cinq en Guimet, 30 60 Musée portes ment de de le par hauteur ses trouvés rénovation à été rouvert canal ont de a francs ce de plan par millions 30 financé son de sera Plus francs) de de poursuite millions (134 la que prévoit uLur esils npsatprBeaubourg par passant en Versailles, à Louvre Du ’PRBTO UCNELD’ÉTAT CONSEIL DU L’APPROBATION atu,dn lafi nle la à lieu un expérimental. et fait magique a fois il Mouans- dont à et Sartoux, montrée dispersée être pas col- pourrait serait en sa ne que lection grand-chose, l’assurance demandait : échange ne pas Il pourtant arrêter. tout Gottfried de mois, envisageait six découragé, a Honegger, y fonction- Il hauts naires… de pléthore une et ministres quelques connu a il l’Etat, epsiim eSreKirz- Serge de pessimisme Le eCnr opduadgg 0mlin efac orl refonte la pour francs de millions 50 dégagé a Pompidou Centre Le et privé d’argent francs de millions 50 drainé a Louvre le 2000, En asvià iel s accompa- est elle si voilà, Mais emécénat Le « ’ttcnièedésormais considère L’Etat « ebde lbld fonction- de global budget Le fiil» officiel « nsi u le que sait On . ééa nutile commercial). du et b développement industriel le mécénat pour ciation (Asso- l’Admical de président Rigaud, », danseuse d’une e quel- Ces « E OAIN ot le aussi, elles sont, DONATIONS LES

RMN / C. ROSE eCle (ci-contre). Callet de », Printemps Le « abrite qui (ci-dessous), d’Apollon galerie la de restauration la eux, Parmi Louvre. du travaux grands les représentent francs que de millions 134 % des 60 charge en prendre devraient mécènes privés les et entreprises Les uPrbsfn,prl’intermédiaire par font, Paribas générale ou Société comme la le Télécom, entreprises dans France Des mécène terme. un long par m’occupe aidés je sont dont ensembles des ron faible est nat ambiguïté. confirme cette baroque, musique la vers notamment tournés et instrumentaux, choraux d’ensembles quantaine sans vivre extérieurs. à apports mal de beaucoup aura Tokyo de Palais du la sein au à mann Traut- dévolu Catherine par l’espace création jeune que sait On d’entreprise. l’in- mécénat de du fait suffisance du à missions en peine ses dénomination, remplir l’industrie, sa de de dépit et sciences des d’une » réussite opération. la à situation, d’une ge débloca- au nécessaire pouce de coup Rigaud. chose Jacques de peu peu- sembler vent supplémentaires millions ques rnir.U ohu orlsavo- la les pour franchir bonheur Un frontière. devaient faire qui de les sur tableaux l’importation question à TVA la temps payer un a il été Zurich, à stockées étant œuvres les aux pas rapport n’a descendants. par qui retenues suisse, mêmes loi la donation sous la part d’effectuer cette nécessaire à » renoncer d’héritage. de : héritiers accepté des enfants France jouissent dont en réservataire loin, part de et la dépasse, valeur collection La la de tableaux. des pour donner pays, lui notre aimer vraiment problème, faut beaucoup il Mais le mal. sans résolu non a nouvelles donations ses ponctuellement grer d’inté- collec- permettant avenant sa légitimement Un tion. de donc dispersion une a craint Il (FNAC). contemporain d’art national Fonds lve atï u nm n cin- une anime qui Manteï, Olivier eaecr ti rpsml les : simple trop était encore Cela xlqeHonneger, explique , fim Jacques affirme explique-t-il, , ’s is u aCité la que ainsi C’est lacpnatété cependant a Il apr umécé- du part La « l otsuetle souvent sont Ils 0%envi- % 10 explique , «Mes ’s eréàpuiusdifficultés. l’Etat, plusieurs à à heurté collection s’est sa offrir ans depuis onze Gott- souhaite qui suisse Honegger, fried L’artiste l’ad- par ministration. suspicion avec considérées ont lyal ntu.» tout. un là a modernité. y Il la et créa- contemporaine la tion sans futur le d’affronter impos- est sible il entreprise, une Capi- Pour le tole. par partie monté programme première devant d’un en Zénith, personnes, Aïda au 000 8 à produire liées se sociétés vont cho- des cents issus quatre ristes Toulouse, profession- A des nels. avec liaison ama- en pratiques teurs des développer de et ambiant conformisme au d’échapper l’Admical, derniers, entreprises. ces du des auprès personnel actions ces de cinement l’enra- souligne Rigaud fait Jacques Limo- ges. de qui baroque autre l’Ensemble sociétés un vivre de c’est Limousin, groupement ; Toulouse le de dans Capitole du chestre l’Or- soutenir pour Aïda, commune, structure une dans se qui regroupées entreprises sont ces de cas Midi-Pyré- le région nées, la dans » ainsi, culturelles. cite actions entreprises des des et entre locales région en tis- opérations se sent qui liens aux grosses mais médiatiques, aux pas mesure se seulement ne France en mécénat : pessimiste moins réduisent se d’autant. mécénat de actions les multiplient, se fusions concen- les et les trations durcissent, se les ailleurs, marchés Par mise. divin de droit plus sont de ne patron d’un coups cœur les de : l’entreprise de gestion la davantage Les surveillent manières. actionnaires plusieurs de pliquer s’ex- peut économique, reprise de de » artis- tique. sa initiative toute que à fermée années est porte des fait cela Renault, pclrsrl uiu.» musique. de la difficile sur est spéculer d’un qu’il part vrai est la Il de mécène. artistique n’ai plan d’ingérence le Je plaindre sur me gratuites. à eu places jamais des logo, ? table accep- est-elle contrepartie la ment, » peu forte. et ! d’appelés plus d’élus beaucoup a en y plus il Mais de est une demande est-il ? financement » solution propres. de ressources mode leurs % 70 matière à de dépendent la création, la sont de vive qui contemporains. ensembles, Ces ou baroques qu’ils soient institutionnels, non est pendants, mécénat indé- orchestres des ce pour déterminant Pourtant, D’autres légères. francs. plus ponctuelles, de actions 000 des 800 préfèrent l’ordre à de 000 avec 600 annuels profondeur budgets en des soutien de tra- véritable vail un fondations, leurs de a culturel mécé- nat de parler Saint-Gobain entendre plus et veut ne Alcatel, par lâchée Kirzbaum Serge craint. le ? firmes ? des défaut désengage- ment un faire à de pas N’assiste-t-on train en serait-il ’XML E RÉGIONS DES L’EXEMPLE iégâea rgaim de pragmatisme au Trautmann. Catherine grâce concré- tisé puis Lang, Jack par a initié Honegger, été rappelé a qui, de geste un fondation récompenser de la –, Pinault de François l’annonce création la entériner de pour plastiques arts sinon des – remar- milieu fait du quer peu s’est qui, Tasca, ainsi jusqu’alors, Catherine C’est à échoit pays. qu’il notre dans tions dona- les heurtent se auxquelles administrati- ves simplement difficultés les pour aplanir plastiques arts aux une délégation la et de fonctionnaires donateurs des côté des du pugnacité remarquable part la une volonté fallu bonne de a de il dose Bref, incroyable poche. sa de environ sor- tis moitié pour à francs, de million estime 1 d’honoraires Honegger l’affaire, que enri- dans sont se chis, qui experts, les et cats aqe iadauevision une a Rigaud Jacques efameux Ce n hregahqe un graphique, charte Une « et tgain npério- en stagnation, Cette amsqebrqeaété a baroque musique La « néhned finance- du échange En asdue usu la puisque doute, Sans « ’s afi nmoyen un parfois c’est mauld Roux de Emmanuel affirme-t-il. , niu efnaerde fondateur le indique opd oc » pouce de coup « asnédu santé La « ar Bellet Harry un à Quant Pour « Ce Il e1 avril). 15 paraître le (à Universal CD 1 Rubalcaba, Gonzalo Haden et Charlie ; Epic/Sony CD 1 b [email protected] (18,29 F 120 (15,24 à F 100 De et 01-41-60-72-72. 01-48-30-83-29 : Tél. Lénine. boulevard 1, 93, MC Bobigny, b Tablettes pianiste du et chanteur du concert un sur s’achève bleues Banlieues Cuba festival Le et Brésil entre Rubalcaba, parfait Gonzalo l’accord et Bosco Joao el éiinl rv ’nmoyen d’un prive la qu’une décision tard, telle plus Pour an Autriche. un en constater, pièces qu’on ses 2000 joue février depuis interdit cents deux année), abonnés. de nouveaux plus cette gagné a % budgé- lui 12 mais coupes (moins les taires par que autres touché les valu durement d’ailleurs plus d’être a du lui L’engagement Volkstheater Krauss. tradition Karl la de dans satiriste, un Fian, l’Europe de mois-ci Et ce présente. créer va situation l’on la à lusions ros transformé ou ville idyllique), petite une vio- dans droite la de lence de (l’irruption Streeruwitz l’actualité, sur prise l’affiche comme à en remis pièces a des on –, capitale la de subventionnées scènes grandes espérance. toute de au-delà quotidien Zeitung le et nen FPÖ le xénopho- où la bie, de psycho- thème le » sur hénaurme drame « d’un rants figu- d’asile, demandeurs de vrais-faux bourrés conteneurs des de côté l’Opéra à installé avait d’Internet Dada et de petit-neveu ce : gamme haut de programme d’un à ordon- nancement bel 2000 le manière en sa à Vienne, invité perturber avait de Bondy, le Festival Luc du que trublion directeur Schlingensief, le les surtout, Christoph par Et, refoulé policiers. d’être avant Adolf théâ- tre), mars au en aussi incarnait en costumé (qu’il Hitler et Vienne, grimé de 2000, bal l’Opéra du l’entrée de gaillard à présenté grand s’est qui comédien un le Kramar, tel Hubsi dure, et pure tion les avec ? théâtre au une propres moyens politique exprimer l’inverse, Com- inquiétude ? à scène sur ment, réfugiant gouvernement se vraie vie la » rêve, ce mauvais « qu’un n’était si Autriche en comme théâtre du faire à nuer conti- Pouvait-on principe. de déclara- tions des au-delà aller voulu certains ont 2000, février FPÖ en pouvoir du au des l’arrivée que Depuis guère devenir ennemis. compte de n’y jeunesse acteur, pourtant sa dans avait rêvé qui droite l’extrême autrichienne, de chef d’ap- le : envie plaudir ont théâtre les du viennois, milieux électeurs les par cher eusJa ibro ooBosco poètes Joao les Gilberto, tous Joao De depuis donne. quelque la change peu qui Ce musicien savant, calcul. à sans dansant. musicien Gai, de Rencontre inventif, l’heure. mélancolique, de bridé inat- parfaitement naturel. très de pourtant de et tendu, chose sépa- quelque circuits et rés), publics ; jazz - popu- laire (musique courent les à qui par temps évident pas face de l’Amérique), (lusitanie-hispanité surpre- de pianiste nant chose quelque du a et cubain du brésilien L’accord rues. chanteur qui des quartet danse l’émotion un la et plus avec franchement – renoue monde va le qu’il sur la tel exacte ; plus promettre la encore parole que peut ce jazz de le sommet au les déliées, improvisations plus les plus ; les touchantes incisives, plus Les les Project. chansons tournée Rubalcaba Bosco Gonzalo Joao une et le : chronique Munich, la défraie par sant lsrdcl,Efid eie a Jelinek Elfriede radicale, Plus des l’une – Volkstheater Au provoca- la de partisans les a y Il mou- fait se Haider Jorg Quand u cn,l ruel lsdé- plus le groupe le scène, Sur pas- et Barcelone à Commencée Disques. Concert eInso nfrepen d’al- pleine farce en Ionesco, de , entecorrespondante notre de enteevy spécial envoyé notre de akk Beach Waïkiki ejui5arl 0h30. h 20 à avril, 5 jeudi Le . e antsd’Antonio saynètes des , aslAtih noir-bleu, l’Autriche Dans ooBosco, Joao MUNICH VIENNE etétepedl parole la prend théâtre le n oélu rôle leur joué ont ¤ .Emi service : E-mail ). eMarlene de , eFantôme Le Nocturne, ae quina, es Na Rhinocé- Kro- ¤ ) ecttosd edrpplseet à références populiste de leader du citations de FPÖ, du direction la où abandonné a moment Haider au écrit a qu’elle mono- logue un jeudi, une du manif sur tradi- tionnelle la fait avant frais, juste a publique, ses place elle à 2000, représenter, juin En » contenu vider déclaré. se tout jusqu’à figer de se pas doit il ne mais signal, un entendre. donner de faire s’agissait se de précieux aslsAlpes » les l’Autriche théâtrales, Dans sur œuvres prochaines pièce ses une avec revenir à Burgtheater, au songe elle Aujourd’hui, YOINTMÉE DISGRÂCE EN TOMBÉ TYROLIEN PIRATE DE HISTOIRE 2avril. terre 22 et (Foi natale Heimat und Glaube e XX du début du tyrolien auteur avec colleter natale a Carinthie, se de osé Slovène ans, trente- neuf Koujeil), (prononcer Kusej ses et d’Amazone forêt voix le la la sur j’entends champ voix, noir, sa peuple du avec noire entre qui noir siècle. sario pathétique pirate, de et histoire déchi- une comme drôle cri ce surjoué, et rant, Rio, voix sa de Nordeste, détimbrée en du âmes voix sa les peine, porte qui vieillard de d’homme femme, et de sa voix sa Bahia, voix, quatre-vingt-huit de aux voix d’enfant voix sa voix sa et Bosco, : d’Afrique Bosco Joao de do solo en Senhoras séquence Là-dessus, fleuves, Amazonas. divine grands paresse des et la l’Amazone Guadalquivir, de du lenteur cette lée, lb itvrem-ot enuit. de mi-boîte mi-taverne Club, Night- Hof Bayerischer le Munich, hôtel à grand de terri- élégant club et un décor toire, Pour étages. les tous à gaieté et d’enfer Dizzy Tempo de Gillespie). (moto- années, des Berroa pendant à riste, fidèle Ignacio Cubain Gonzalo, grand bat- la autre A temps. terie, du avant en époque, peu un grande la : swing) à le comme jouant, (pour groove) contrebasse le la ta- (pour à les et basse dans la à nom blettes, le notons quez, Enri- Carlos Un ans, vingt de cylindres. Portoricain d’un douze commandes Bösendorfer aux Ha- 1963) (La vane, Rubalcaba noir, tabouret Cuica l’on Da attaquent quoi ils à quand C’est pense style, pensée. un grand une pas plus c’est n’est le jazz Le et conteur. guitariste plus loin le de est 1945) Brésil, Preto, (Ouro éurcinqin iqepsde Vienne. pas à inaperçue risque passer une ne voilà qui résurrection Haider, tirades de les Après antisémites par allemande. suscitée l’émotion traduction d’aiguiser la chargée Burgtheater), est Jelinek au dont (toujours lowe Malte difficile, de réputé Juif texte sur autre Zadek Peter un de travail le tience mélanco- un slovène. chant retentit lique que montagnes, tandis des éblouissant rama pano- le découvrant s’écarte, et sou- lève se pesante toiture l’exi- la que loi geait), la (comme enfants leurs jeunes eux à derrière laissant décident en se partir les Zillertal quand fin, du la paysans l’es- qu’à pour n’est Ce entrave prit. force, une une sa aussi sont mais racines envers les : patrie ambivalence sa exprimant propre en tout gangue au leur régionaliste, de dépouille dialogues les prend mot, rasoir Kusej au noirâtre. l’idéologie boue une acteurs dans un chevilles les jusqu’aux pataugent Tous sous une biblique. dans déluge noyée passent se grange-prison, Les nues. actes aux trois porté l’ont que nazis depuis les disgrâce en tombé cle, liecèea nazisme. au chère alpine Kaprun uBrtetrasi Martin aussi, Burgtheater Au peuple le tout c’est joue, il Quand « cou- ballade une : Enchaînement natn aneatae impa- avec maintenant attend On rcansrpéettosde représentations Prochaines ’n e i hnosdu chansons dix des l’une , e Adieux Les eKr cöhr,un Schönherr, Karl de , uBrtetrls6 1et 21 6, les Burgtheater au ) ’taun amystique la à s’attaquent , oc ecésrson sur perché Bosco : eCrsohrMar- Christopher de , L’Orestie otg corrosif montage , asuniquement mais « et osa-t-elle nous , e éo de Héros Les oleStolz Joëlle o tterre et Foi d’Eschyle. Ronda O Cor- O e siè- «Il Le : nat orn asl u.Puis chantage, rue. sans stricte d’émotion la séquence une dans courent enfants fuba no tico acte, trou- Second appui… une un vaille, parfois contrepoint, art un du aussi, phrases petites de avec mais fulgurantes, impros avec de – luxe accompagnateur change et en chorus, Rubalcaba les faire sur à pompe la Bosco conduisent qui toisie les qui tous. musique contient la c’est fond secrets, le des Mais mu- secret. leur la sont de sique, au-delà pré- bien allée culture cieuse leur monde, poli- du aux monde, tiques du au vie la spéciale à pour monde, attention mystères une ses de chacun, de voix la et –, l’Afrique croit moins ne qu’on et – la évident chatouilleux l’autre de plus pour accord l’une, portugaise pour langue venues l’hispanité voix » deux de science. ces grande de plus L’entente la peu- Avec des ples. musiques c’est –, aux but sensibilité le être sa fenêtre sans là, la par- c’est – que lui ce de chez fort est monde qui Ce cubaine. le observe mais appris, il tout a il des jazzmen, grands auprès expérience formation sa son par classique, : la tout de sait musique il planète, la voit Il observateur. : renvoie Bosco » jungles n lgne nsn el cour- la de sens un élégance, Une i uacb.Aquoi A Rubalcaba. dit , eeh eGiz de Desenho mal om des comme emballé , ozl,cetun c’est Gonzalo, « ,etun CULTURE Tico-

PEP SALAZAR / JAZZ TERRASSA Desafinado ato epbi,pu u jamais, que plus des public, l’ins- le à ; où agressive labels tant petits des panique ou grands la piste dans sa angoisse, sans non chacun cherche, un tout où moment Au direc- tion. la Le indique Amériques années. des des sud depuis jazz du velle ça. que n’était ce Suds, des l’Améri- de et jazz, que des jeu voix, en mise la la de de l’improvisation, de l’his- toire voyez, vous : dire pour Comme drôlerie. indécidable une et pointue humilité Rubalcaba une Avec Caravan. que à donne celle que baroque egop s amiluenou- meilleure la est groupe Ce ozl uacb tJa oc,l 6mr uih: Munich à mars 26 le Bosco, Joao et Rubalcaba Gonzalo otlitobil,aussi brille, l’intro dont egop epu érd el’heure. de débridé plus le groupe le ue,etu in parfait. signe sophisti- un plus est les quées, armes les avec sim- plus ple le jouer ne de qu’ils pas dédaignent histoire, talent, leur leur chaleur, que leur proposer à qu’ils n’aient pas, domine ne qui celle rique, Amé- l’autre de et viennent Bosco Rubalcaba, ceux-ci, Que signe. faire de continuent l’impossible, de et la gaieté de » guetteurs d’initiés cheptel musiciens, quelques intarissable un mais par réduit menée inculte nité cible : une (Artaud pour tenu froidement est ossme n huma- une sommes Nous « rni Marmande Francis EMNE/MRI3ARL20 / 2001 AVRIL 3 MARDI / MONDE LE ), e York. Manhattan, New de à club un dans à pris part, d’avoir six accusé fusillade était duré il une laquelle a pour procès le semaines) (le acquitté justice poursuivi en été avoir été après mars, Sean 16 avait juin. en Combs lors cérémonie officiel rendu d’une être sera Diddy, pourrait P. qui nom, nouveau Son Prince. du guitariste cas et le chanteur dans comme sérieux, trop ne au cela qu’il prendre de expliqué pas s’agissait a Combs Sean la MTV, par américaine musicale diffusé chaîne entretien nom. un de Dans changer de décidé avait Puff de du patronyme Daddy, milieu le le sous rap dans connu plus » sang a le dans musique de la York qui ment New Harth, à venue Robert la communi- de un qué, dans félicité, Stern, Isaac s’est violoniste le Hall, Carne- gie du président et Le école. de (Colorado) son Festival d’Aspen le musique 1989 depuis geait diri- Harth Robert Angeles, Philharmonique Los de du ans dix de (1979-1989) pendant décidé directeur et a dent Vice-prési- qui Allemagne. New en 1999, repartir à en nommé York Cologne de Ohnesorg, que Philharmoni- du Xaver l’Alle- directeur ancien septembre Franz 17 mand à du remplacera partir Harth quarante-cinq Robert de ans, la new- Agé concerts Hall, yorkaise. de salle Carnegie et fameuse du artistique exécutif directeur mars, américain 28 Harth d’orchestre Robert chef a DÉPÊCHES ecatu enCombs, Sean chanteur Le et violoniste le : MUSIQUE in ’nocrqu’il d’annoncer vient t om,le nommé, été a littérale- a « 31 . CULTURE LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / 33

SORTIR

Vahan Mardirossian, pianiste phénoménal, PARIS Maalem avec Black Spring, qui confronte des interprètes nigérians La Suède se construit, et sénégalais à des danseurs architecture 1995-2000 africains nés en France (les 4 et 5) ; au rendez-vous des Transclassiques Les pays du Nord ont toujours fait la Québécoise Danièle Desnoyers exception dans l’histoire récente de et son Concerto grosso, rigoureux l’architecture, en accordant et intense (les 5 et 6). Puissance, virtuosité, finesse du toucher au service de Ravel, Dutilleux et Tanguy une large place à la dimension Vitry (Val-de-Marne). Biennale humaine oubliée par l’urbanisme du Val-de-Marne, 4, domaine de LES TRANSCLASSIQUES. Mauri- mes de qualité, présentés à la Ciga- Maurice Ravel dans la grâce et la interprète, capable d’inscrire cette moderne. Après la dépression Chérioux. Tél. : 01-46-86-70-70. ce RAVEL : Scarbo. Henri le par des interprètes qu’il est facile sensualité. Changement de registre page dans la tradition française des années 1990, la Suède, comme De 50 F à 100 F. DUTILLEUX : Sonate. Eric TAN- ensuite d’aborder à la Fourmi, salle avec Vahan Mardirossian. Son sans en occulter le caractère émanci- ses quatre voisins, a renoué avec GUY : Sonate pour piano nº2 mitoyenne de ce théâtre du nord entrée en matière fait penser… au patoire. Lorsque Henri Dutilleux une production importante et CHAMBÉRY (création). Vahan Mardirossian parisien qui, de Sarah Bernhardt légendaire boxeur Mohammed Ali. compose sa Sonate, en 1947, il a inventive. Un Musée de Stéphane Duroy (piano). La Cigale, le 31 mars. hier aux rappeurs d’aujourd’hui, a De moindre corpulence mais tout trente et un ans. l’architecture vient de s’installer Une exposition superbe et grave, connu une activité d’une rare poly- aussi massif dans la production des Eric Tanguy (né en 1968) est à pei- dans un nouveau bâtiment aussitôt qui « tourne » depuis plusieurs Nous avions au moins trois valence. gestes, le jeune Arménien évoque ne plus âgé à l’heure de sa deuxiè- désigné Musée de l’année. Le mois en France et qui finit son bonnes raisons de faire un tour à la Pour leur troisième édition, les aussi Cassius Clay par son visage, me livraison dans le genre. Mais si Centre culturel suédois à Paris fait parcours à Chambéry. Stéphane Cigale le 31 mars. Prêter l’oreille à Transclassiques se sont choisi des aux traits arrondis, aux cheveux cré- la problématique de l’œuvre sem- un bilan des cinq dernières années Duroy, photojournaliste de de jeunes interprètes qui n’ont pas parrains emblématiques de leur pus et aux yeux lumineux du com- ble la même, d’un point de vue du siècle passé, à travers une formation, a photographié pendant froid aux yeux lorsqu’il s’agit de volonté d’ouverture : la soprano battant prêt à l’assaut. Mais, au cla- autant personnel (revendiquer une exposition qui met l’accent dix ans, entre l’est de rompre avec l’ordinaire des Wilhelminia Fernandez (révélée par vier, il n’a rien d’un poids lourd. filiation tout en se démarquant des sur les nouvelles tendances la France et l’Europe de l’Est concerts. Suivre la trajectoire d’un le film Diva), le clarinettiste de jazz Phénoménale, sa puissante virtuosi- références) que formel (tripartition scandinaves : abandon progressif disloquée, des fragments et traces compositeur précoce qui, après un Michel Portal, la harpiste Marielle té n’a d’égale que la finesse de son de type scherzo-lied-variations), du modèle du bien-être suédois d’une histoire lourde, immonde, brillant envol, a donné l’impression Nordmann et le compositeur Henri toucher, et Scarbo, épineux mor- son importance est autre. Elle se selon Claes Caldenby, auteur dominée par deux guerres de se brûler les ailes dans la sphère Dutilleux. ceau de bravoure de Maurice Ravel, manifeste avec le ressourcement du catalogue, percée de nouvelles mondiales et des millions de morts. dorée des créations automatiques Arrivé en avance pour le concert file avec une aisance impressionnan- intérieur du mouvement cen- valeurs telles l’écologie, la parité Son « Europe du silence », qui est sur commande. Constater la validi- de 18 heures, qui nous avait attiré te. Extrêmement concentré mais tral – Hypnotique, le bien-nom- et la qualité architectonique. également un livre, est un té d’un principe d’assouplissement par sa trilogie Ravel-Dutilleux-Tan- nullement en transes, le pianiste mé – qui détermine une expression Centre culturel suédois, 11, rue va-et-vient entre passé et présent, des mœurs de la musique classique guy, nous nous glissons dans la sal- articule quelque chose à voix basse. personnelle que l’on cherche en Payenne, Paris-3e.Mo Saint-Paul. noir et blanc et couleur (sourde, défendu par un festival riche en le à demi-pleine de la Cigale. Un Sans doute des incantations qui vain dans le brillant art cinétique Tél. : 01-44-78 80-20. De 14 heures profonde), paysage et visages, croisements artistiques. public chaleureux y savoure les valent à son Scarbo d’être vraiment des volets extrêmes. Par ailleurs, à 18 heures, du mardi au vendredi ; espaces vides et fantômes humains. Avec douze concerts d’une heure acrobaties du danseur de claquet- magique. Pris sur un tempo plus éle- conçue pour le jeu tentaculaire de de 14 heures à 19 heures, les samedi Chambéry (Savoie). répartis sur le week-end, les Trans- tes Fabien Ruiz sur fond de sonate vé que de raison, le début de la Vahan Mardirossian, cette Sonate et dimanche. Entrée libre. Jusqu’au Espace Malraux, 67, place classiques ont de quoi satisfaire pour harpe de Matteo Albeniz. Sonate d’Henri Dutilleux inspire d’un possible renouveau d’Eric Tan- 14 juillet. François-Mitterrand. l’amateur de marathon musical, Visiblement réjouie par cette quelques craintes. Vahan Mardiros- guy n’est pas à mettre entre toutes Biennale de danse Tél. : 04-79-85-55-43. De 13 heures sans pour autant l’assécher, puis- expérience de duo à la fois « déca- sian va-t-il avaler cette pièce com- les mains mais bien entre toutes les du Val-de-Marne à 19 heures, les mardi, jeudi qu’il n’en coûte que 300 francs ! lé » et prodigieusement synchrone, plexe mais délicate comme une oreilles, conformément à l’idéal des A voir, notamment, dans cette et vendredi ; de 10 heures Vendu 50 francs à l’unité, le billet Marielle Nordmann trône ensuite bête de concours ivre de ses pou- Transclassiques. dernière semaine de festivités, à 19 heures, le mercredi ; de d’entrée permet « au plus grand au cœur d’un juvénile septuor qui voirs illimités ? Non, l’homme est Maguy Marin et son May B 10 heures à 18 heures, le samedi. nombre » d’accéder à des program- magnifie l’Introduction et Allegro de un vrai musicien et un authentique Pierre Gervasoni inaltérable (le 3 avril) ; Heddy Entrée libre. Jusqu’au 14 avril. Le Met donne une nouvelle chance au « Joueur » de Prokofiev GUIDE ges dans les oubliettes de l’histoire. On y trouve d’une scénographie moderne toc baignant dans FESTIVAL CINEMA Paroles. LE JOUEUR, de Serge Prokofiev. Olga Gor- des splendeurs, une invention musicale remar- une flaque de lumière vert tapis de jeu. Dom- Trappes (Yvelines). La Merise, place chakova (Polina), Vladimir Galouzine quable, mais aussi trop de manières contrefai- mage que le Met, dont c’est l’une des traditions Festival international de cinéma des Merisiers. 20 h 30, le 3. Tél. : 01- 30-13-98-51. De 50 F à 60 F. (Alexeï), Elena Obraztsova (Babulenka), tes, trop d’art, trop d’idées, et parfois, comme – qui a ses défauts mais aussi ses qualités –, n’ait jeune public de Laon e Le Petit Ramoneur Orchestre et Chœurs du Metropolitan Opera dans Le Joueur, son premier opéra, une volonté pas réalisé un décor plus « 1865 » pour l’hôtel et La 19 édition de ce festival pour les petits et les grands (de 3 à 77 ans) met de Britten. Maîtrise des Hauts-de- de New York, Valery Gergiev (direction), trop forcée de déjouer l’attente du public. le casino de Roulettenberg (sic ), prescrits par l’accent sur la musique sous toutes ses Seine, Philippe Hui (direction), Mireille Temur Chkheidze (mise en scène). Metropo- le livret… formes avec, notamment, un hom- Larroche (mise en scène), Anne-Maris litan Opera de New York, le 27 mars. Tél. : MUSIQUE DIFFICILE D’ACCÈS Mais l’affiche est brillante : Olga Gorchakova, mage à Bruno Coulais, auteur de la Gros (chorégraphie). Opéra-Comique, 5, rue Favart, Paris-2e. 00-1-212-362-6000. De 90 à 180 dollars. Jus- Le Joueur (1915-1917), qui vit sa première audi- Vladimir Galouzine, et une « ancienne » star du bande originale de Microcosmos ; une o carte blanche à Raoul Servais, réalisa- M Richelieu-Drouot. 14 h 30, le 3. Jus- qu’au 7 avril. tion russe sans cesse reportée, fut en fait créé en Met, Elena Obraztsova, dont la voix désormais qu’au 28 avril. Tél. : 08-25-00-00-58. français, au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, fantomatique, le vibrato extrême et les cassures teur belge de films d’animation, un ciné-concert d’enfants avec Roberto De 50 F à 120 F. NEW YORK en avril 1929, huit ans après L’Amour des trois de registres conviennent de fait parfaitement à Tricarri, pianiste et cinéphile, complé- Don Carlos de Verdi. Chœur et Orchestre de l’Opé- de notre envoyé spécial oranges, également créé en français au Lyric ce rôle de grand-mère indigne et courroucée, teront la manifestation, riche d’avant- ra national de Paris, James Conlon Les sept opéras de Serge Prokofiev n’ont pas Opera de Chicago, en décembre 1921. Entre- perdant sa fortune au jeu et tapant la compa- premières et d’inédits. (direction), Graham Vick (mise en Maison des arts de Laon. Tél. : 03-23- eu la fortune d’entrer véritablement au réper- temps, Prokofiev avait achevé L’Ange de feu, pro- gnie pour reprendre le train pour Moscou… scène). 79-39-37. De 12 F à 32 F. Du 3 au toire, L’Amour des trois oranges et L’Ange de feu bablement sa partition la plus réussie. Si son Au pupitre, Valery Gergiev, premier chef in- Opéra-Bastille, place de la Bastille, 13 avril. e o exceptés, et aucun d’entre eux n’a la force dra- auteur a tout fait pour rendre la musique du vité du Met – et vraisemblablement destiné à Paris-11 .M Bastille. 19 heures, les 3 et matique et musicale d’Eugène Onéguine ou de La Joueur difficile d’accès (pas d’airs, pas de scènes prendre plus d’importance dans la maison TROUVER SON FILM 7. Tél. : 08-36-69-78-68. De 60 F à 670 F. Dame de pique. Prokofiev n’est donc pas le vraiment dramatiques, peu de contrastes, un depuis qu’il est presque acquis que James Le- Ensemble Sagittarius Tchaïkovski du XXe siècle, et les efforts discogra- fourmillement d’idées musicales sans cesse cou- vine, directeur musical, y dirigera moins quand il Tous les films Paris et régions sur le Buxtehude : Membra Jesu Nostri. Michel Laplénie (direction). phiques faits par Philips, dans le cadre de sa col- pées court), il s’est en revanche appuyé sur un aura pris les rênes de l’Orchestre symphonique Minitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : 08-36-68-03-78 (2,23 F/min). Eglise Notre-Dame-des-Blancs-Man- lection d’opéras russes dirigés par Valery Ger- livret respectant une narration linéaire de la nou- de Boston. On sait Gergiev dense et lyrique dans teaux, 12, rue des Blancs-Manteaux, Pa- e giev, les productions du Kirov et les initiatives de velle originale de Dostoïevski. les grands ouvrages russes du XIX siècle. Il sait ENTRÉES IMMÉDIATES ris-4e.Mo Rambuteau. 20 heures, le 3. quelques maisons (La Guerre et la Paix, à l’Opéra Cette première production du Joueur au aussi être net, précis, et donner des contours par- Tél. : 01-56-40-15-16. 120 F. de Paris, Les Fiançailles au couvent, à l’Opéra de Metropolitan Opera de New York est signée du faits à cette partition ciselée mais un peu sèche, Le Kiosque Théâtre : les places de cer- Grigory Sokolov (piano) Lyon, et Le Joueur, au Metropolitan Opera de metteur en scène Temur Chkheidze, décorée et que joue l’Orchestre du Met comme s’il la tains des spectacles vendues le jour Œuvres de Couperin, Mozart, Franck. même à moitié prix (+ 16 F de commis- Théâtre des Champs-Elysées, 15, ave- New York cette saison, Maddalena, au Festival éclairée par George Tsypine et James F. Ingalls, connaissait depuis toujours. sion par place). nue Montaigne, Paris-8e.Mo Alma- de Montpellier à l’été 2000) ne parviennent qu’à partenaires habituels de Peter Sellars. Travail lisi- Place de la Madeleine et parvis de la Marceau. 20 heures, le 3. Tél. : 01-49- éviter de justesse l’engloutissement de ces ouvra- ble et intelligent, malheureusement encombré Renaud Machart gare Montparnasse. De 12 h 30 à 52-50-50. De 50 F à 350 F. 20 heures, du mardi au samedi ; de Ronny Jordan Band 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. New Morning, 7-9, rue des Petites- Ballet de l’Opéra national de Paris Ecuries, Paris-10e.Mo Château-d’Eau. Jiri Kylian : Doux mensonges, Stepping 21 heures, le 3. Tél. : 01-45-23-51-41. CONCERTS L’Orchestre de l’Opéra de Paris Stones, Bella Figura. De 110 F à 130 F. Palais Garnier, place de l’Opéra, Pa- Diziz la peste ris-9e.Mo Opéra. 19 h 30, les 3, 4 et 16. Elysée-Montmartre, 72, boulevard se surpasse sous la poigne Jusqu’au 21 avril. Tél. : 08-36-69-78-68. Rochechouart, Paris-18e.Mo Anvers. De 30 F à 355 F. 19 heures, le 3. Tél. : 01-55-07-06-00. Compagnie Quat’zarts 110 F. Catherine Berbessou : A fuego lento. Mistinguett e de Vladimir Jurowski Brétigny-sur-Orge (Essonne). Espace Ju- Opéra-Comique, 5, rue Favart, Paris-2 . o les-Verne, rue Henri-Douard. 20 h 30, M Richelieu-Drouot. 20 heures, le 3. nouveau directeur musical du le 3 avril. Tél. : 01-60-85-20-85. De 80 F Jusqu’au 28. Tél.: 08-25-00-00-58. De NIKOLAÏ RIMSKI-KORSAKOV : Festival de Glyndebourne, appelé à 100 F. 50 F à 190 F. extraits symphoniques du Coq bientôt à diriger de nombreux Claude Brumachon Marie-Paule Belle chante Barbara Théâtre de Dix Heures, 36, boulevard d’or et de La Légende de la ville opéras au Met et des orchestres Les Chemins oubliés, ou le Temps d’un e o songe. de Clichy, Paris 18 .M Pigalle. 20 h 30, invisible de Kitège ; IGOR STRA- symphoniques un peu partout, les 3, 4, 5, 6 et 7. Tél. : 01-46-06-10-17. VINSKY : L’Oiseau de feu, conte obtient des musiciens de l’Opéra Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). Théâtre La Piscine, 254, avenue de 150 F. dansé en deux tableaux. Orches- une variété de nuances dyna- la Division-Leclerc. 20 h 45, le 3. Tél. : Huun Huur Tu tre national de l’Opéra de Paris, miques et d’attaques qui laisse 01-46-61-36-67. De 50 F à 145 F. Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Théâ- tre équestre Zingaro, 176, avenue Jean- Vladimir Jurowski (direction). pantois. Compagnie Cabaret des oiseaux, Jaurès. Mo Fort-d’Aubervilliers. 20 h 30, Palais-Garnier, le 30 mars. Bien sûr, ces œuvres n’étant pas Compagnie L’Estampe le 3. De 75 F à 150 F. à leur répertoire, ils n’en domi- Santha Leng : Zoo Variétés. Nathalie Un orchestre qui tape des pieds nent pas toujours toutes les diffi- Pubelier : Thétys. ANNULATION sur le plateau, qui applaudit à cultés, et Le Coq d’or, joué un peu Pantin (Seine-Saint-Denis). Salle Jac- ques-Brel, 42, avenue Edouard- David Daniels l’unisson d’une salle qui fait le coincé, en aura pâti. Mais, dès le Vaillant. Mo Aubervilliers-Quatre-Che- Le concert de David Daniels prévu le ban : ce n’est pas tous les jours prélude de Kitège, le son se libère, mins. 20 h 30, les 3 et 4. Tél. : 01-49- 3 avril à 20 heures, au Théâtre du Châ- que les musiciens de l’Orchestre malgré la sécheresse acoustique 15-41-70. 80 F. telet, à Paris, est annulé. de l’Opéra de Paris montrent un du lieu. La musique se déploie Pascale Houbin tel enthousiasme pour un chef avec une subtilité, une netteté, d’orchestre. Il y a quelques semai- un climat envoûtant qui laissent nes, à Bastille, ils n’étaient pas si cependant la salle de marbre. fiers, après un concert Wagner Vient L’Oiseau de feu, de Stra- dont le laisser-aller technique vinsky. Jurowski a une battue était indigne. Mais James Conlon, d’une précision chirurgicale, et hier si vif, si excellent musicien, dans le même temps sa main gau- semble éteint face à la formation che dessine de grandes phrases, dont il est le patron, d’une impré- sculpte le son, la dynamique sans cision de battue qui attriste de la jamais souligner le texte – Lorin part d’un chef qui a laissé de si Maazel sans ses petits défauts. Il bons souvenirs aux musiciens de tient les musiciens dans un car- l’Orchestre de Paris qu’il a sou- can, les conduit là où il le veut vent dirigés dans les années 1980. sans défaillances – solos moirés, Que se passe-t-il ? Espérons que fluides, impeccables du violon la direction de l’Opéra saura ré- solo Frédéric Laroque, qu’on aime- soudre une crise de confiance rait entendre dans un concerto. palpable de la salle même. Sa manière est aussi passionnée Ce soir, c’est Vladimir Jurowski que sévère (presque austère), car qui est aux commandes. Et ce chef il ne sacrifie jamais la pulsation qui va bientôt fêter ses trente ans rythmique à l’expression et à la est déjà presque une légende. Il couleur, c’est en cela qu’il ressem- dirige des extraits du Coq d’or et ble tant au légendaire Evgeny Mra- de La Légende de la ville invisible vinsky. de Kitège, de Rimski-Korsakov, et L’Oiseau de feu, de Stravinsky. Le Alain Lompech 34 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 EN VUE a En Roumanie, le spectre de la Securitate Le quotidien Babel dirigé par Oudaï Saddam Hussein, fils du président irakien, annonçait, Le président et le premier ministre sont pris à partie dans la presse parce qu’ils veulent empêcher dimanche, des rations supplémentaires de viande rouge que la lumière soit faite sur les agissements de l’ancienne police politique et de poulet : poisson d’avril ! LE SPECTRE de la Securitate, la n’ai jamais cru en cette institution, et son langage. « Pourquoi M. Nasta- premier ministre, tous deux se a Un million d’Afghans sont police politique de la dictature com- dans le rôle qu’elle peut jouer, a-t-il se, avec ses manières, est-il brusque- sont empressés d’assurer qu’ils menacés de famine en raison muniste, hante toujours la Rouma- affirmé. Elle a besoin de centaines ment devenu grossier ?, interroge allaient continuer à faire avancer de la guerre, et de la sécheresse nie. Les principaux journaux du d’employés pour lécher des dossiers l’éditorialiste du quotidien ZIUA le pays vers l’Union européenne. qui frappe le pays. pays se font l’écho d’un débat qui pendant des années. Je crois qu’on (« Le Jour »). Si l’on traite ceux qui Entre-temps, le président Ion Ilies- déchire les Roumains depuis que doit utiliser nos ressources pour étudient les archives comme des cu a mis à la direction des services a Des milliers d’agriculteurs, Nicolae Ceausescu est tombé, il y a notre avenir, et non pas pour laver le “lécheurs de dossiers”, cela veut dire de renseignement un personnage victimes de conditions onze ans. Les protagonistes de cet- linge sale. Regarder dans notre pro- que l’on considère l’étude du passé suspecté par l’opposition d’avoir climatiques exceptionnelles, cause te véritable guerre médiatique sont pre passé est contre-productif. » comme une sorte de perversion obs- travaillé jadis pour le compte du d’une récolte trop abondante le premier ministre social-démocra- La presse reproche au premier cène. » KGB. Quant à Adrian Nastase, il a et d’un effondrement des prix, te, Adrian Nastase, en place depuis ministre de s’entourer de personna- nommé à la tête d’une commis- redoutent une « crise de la trois mois, et la majorité des intel- plus atroce des pays de l’Est. L’insti- ges qui ont fait partie des hautes DOUBLE LANGAGE sion parlementaire chargée de pomme de terre » aux Etats-Unis. lectuels. La pomme de discorde est tution chargée de gérer cette opéra- sphères de l’ancienne Secu- ritate. Après le retour de l’apparatchik contrôler les services de renseigne- l’accès des Roumains à leurs pro- tion vérité – CNSAS – s’est attiré Adrian Nastase, qui veut passer Ion Iliescu à la tête de la Roumanie ment un homme supposé avoir eu a Les pionniers de l’Internet pres dossiers, conservés dans les des critiques extrêmement sévères pour un premier ministre pro-occi- en décembre dernier et la nomina- un haut rang dans l’ancienne Secu- avaient chassé les habitants archives de la police politique la de la part du premier ministre. «Je dental et moderniste, surprend par tion d’Adrian Nastase au poste de ritate. La presse les accuse de dou- du quartier pittoresque de South ble langage. Market à San Francisco, où « Dernier pays ex-communiste les loyers ont triplé en trois ans. DANS LA PRESSE de des élections municipales. Elle de la non-impunité soit adminis- ou plus, désormais, les supplétifs qui décide de lever le voile sur la Depuis, les jeunes pousses ont était, et c’en est une conséquen- trée à l’un des héros les plus malé- du PS. Robert Hue peut bien Securitate, la Roumanie risque de dépéri : 370 000 m2 de bureaux L’HUMANITÉ ce, à l’esprit de combat, ici, main- fiques de l’époque. Et d’attester dénoncer l’autisme de Matignon devenir dangereusement atypique si sont vides ; « les artistes et les Claudes Cabanes tenant, et pour demain, marié à qu’une démocratie n’est pas un et tenter de refaire, avec les licen- elle ne va pas jusqu’au bout, note commerçants ne reviendront a A vol d’oiseau, les salons de l’esprit de construction de ce qui régime faible ou sans mémoire. Il ciés de Marks & Spencer, le coup l’hebdomadaire 22. Surtout main- plus », regrette Eric Quezada, l’Observatoire de Paris, où le gou- fait cruellement défaut aujour- sera toujours temps de se poser, de Michelin à l’automne 1999. tenant que la Bulgarie voisine est militant local anti-« pointcom ». vernement au grand complet d’hui, au-delà de la trajectoire de aussi, un autre problème : com- Rien n’y fera ! Lionel Jospin ne allée jusqu’à publier les listes des tenait ce week-end séminaire, et la gauche plurielle : une alternati- ment le XXe siècle, inventeur de changera pas de cap. Il ne rom- informateurs sur Internet. » a En Colombie, pays qui la coupole de la place du Colonel- ve sociale, populaire, progressis- tant de dictatures et de totalitaris- pra pas l’équilibre qu’il prétend La Bulgarie a non seulement enregistre plusieurs dizaines de Fabien, où la direction du Parti te, politique, à la domination du mes, a-t-il pu laisser impunis observer entre générosité sociale vécu son moment de vérité, mais milliers de morts violentes chaque communiste était réunie, sont à libéralisme et de ses ravages. autant de leurs auteurs, de leurs et rigueur budgétaire. Il n’écorne- est en passe d’écarter de ses servi- année, « 80 % des habitants sont quelques minutes de distance. Ici acteurs, de leurs profiteurs ? A ra pas l’image de bon gestionnai- ces de renseignement tous les offi- pauvres et n’ont pas les moyens de et là, les leçons à tirer du scrutin LA CROIX commencer par l’ex-URSS. D’une re qu’il estime avoir acquise. ciers qui ont eu des liens avec leurs payer des cercueils en bois » :le des élections municipales toutes Bruno Frappat certaine manière, Milosevic, le C’est cette sérénité et cette cons- homologues soviétiques. L’avance fabricant Raul Duran parie sur le fraîches étaient sur le tapis. Mais a Les dictateurs épinglés – Pino- dernier stalinien, paie pour toux tance, en effet, qu’il entend oppo- que la Bulgarie a prise par rapport succès de ses bières en carton. ici et là, c’était en quelque sorte chet, Milosevic – paient pour les ceux dont il s’était inspiré. ser à Jacques Chirac durant cette à la Roumanie dans la course à l’in- le jour et la nuit, ou presque. Il impunis. Cette injustice relative année de campagne électorale. tégration européenne est souvent a La criminalité a augmenté semble que l’écho du coup de ne doit pas empêcher de se LCI Laurent Fabius l’a rappelé au évoquée avec amertume à Buca- de 50 % en six mois au Venezuela, semonce populaire dans les urnes réjouir du sort réservé à l’homme Pierre-Luc Séguillon cours du séminaire gouvernemen- rest. Le conflit entre le premier l’un des pays les plus violents – ou en tournant le dos aux qui saigna plusieurs peuples d’Eu- a La majorité plurielle peut bien tal : avec le probable ralentisse- ministre et les intellectuels met d’Amérique latine. urnes – ne soit pas parvenu dans rope, dont le sien. Milosevic doit- tanguer. Des ministres socialistes ment de la croissance, il n’y aura aussi en évidence l’énorme fractu- les locaux de l’Observatoire : les il être jugé dans son pays ou com- peuvent bien ronchonner et pas de marge budgétaire. Alors re qui sépare le pouvoir de la socié- a « Le pacemaker est notre ennemi portes lui avaient été fermées. paraître devant une instance regretter que le premier ministre que plusieurs factures demeu- té civile. La presse roumaine rap- numéro 1 », rappelle l’association Puisque le premier ministre a internationale ? La question est, ait fait ses choix avant même un rent encore à régler, dont celle pelle aux gouvernants que ceux des crématistes de Touraine après affirmé sans ambages le cap : le à ce stade, d’importance secon- séminaire gouvernemental qui des trente-cinq heures, toute qui n’ont rien appris de leur passé l’explosion, mardi 6 mars, d’un même cap ! Du côté de la place daire. Il est déjà probant, aux n’était que formel. Les Verts peu- mesure sociale dispendieuse ne sont condamnés à le revivre. four du crématorium de Tours du Colonel-Fabien, la tendance yeux du monde entier – peuples vent bien gonfler les biceps et ferait qu’accroître le déficit bud- provoquée par était à l’examen courageux et luci- et dirigeants –, qu’une pédagogie proclamer qu’ils ne seront pas, gétaire. Mirel Bran une prothèse oubliée dans un corps sur le feu. SUR LA TOILE a Juliana Borges, 22 ans, a www.rougevertbleu.com remporté, mardi 27 mars, le titre INTERNET-AVIATION de Miss Brésil, après a La compagnie aérienne britanni- 19 opérations de chirurgie La fonction aléatoire au service d’une réflexion sur le pouvoir des mots et des images que Virgin Atlantic va proposer des esthétique. connexions Internet individuelles LE SITE s’appelle Rouge Vert surprises en mettant en vis-à-vis des en vol à tous ses passagers, y com- a En attendant de cloner, Bleu, mais la page d’accueil est éléments qui a priori n’ont rien à pris en classe économique. L’envoi à la demande des parents, noire, et ne comporte que deux élé- voir entre eux : le ketchup, le tippex, d’un courrier électronique coûtera un bébé mort, la Française ments. A gauche, un carré blanc, les dromadaires, les pompons, un « quelques dollars ». Des tarifs for- Brigitte Boisselier, directrice découpé en neuf cases numéro- cargo, Dieu, Mickey, la haine, faitaires pour la durée du vol seront scientifique de Clonaid, tées. A droite, une équation : l’amour, le sexe, la violence, le pou- également disponibles. Le système professeur de chimie dans une « click + random = vérité ». L’inter- voir, la déchéance… Seul le hasard donnera accès aussi gratuitement à université de l’Etat de New York, naute ne dispose d’aucune autre veut que telle image succède à telle quelques sites Web, d’information, adepte du prophète Raël qui croit indication, il doit découvrir par lui- autre, et fasse surgir telle significa- de sport et de divertissement. Les aux extraterrestres, s’entraîne même qu’en cliquant sur une case tion pour tel internaute à tel ins- passagers se connecteront sur un à « énucléer des œufs de vaches » il déclenche un défilement ininter- tant ». serveur embarqué, qui rafraîchira dans un lieu secret du territoire rompu de photos, d’illustrations et Benjamin, Juliette et Sami ont son contenu par satellite toutes les américain. d’animations : un poisson, des jam- surtout créé Rouge Vert Bleu pour vingt minutes. – (AP.) bes de femmes, des éboueurs dans se faire plaisir, mais ils en profitent a « Vous écrivez une page une rue de Paris, une porte ornée pour montrer leur savoir-faire, CARIBOUS d’histoire », a souligné Job de l’écriteau « Sonnez et entrez », notamment leur maîtrise des tech- a Selon le quotidien Los Angeles Cohen, maire d’Amsterdam, en le portrait de Claire Chazal se nologies de l’animation en ligne. Times, un chercheur de l’agence unissant, dès l’entrée en vigueur transformant en un plat de côtes Au total, ils espèrent que, dans fédérale américaine US Geological de la loi autorisant le mariage de porc, celui de Charles Pasqua sa forme, le site provoque une Survey chargé de publier des cartes des homosexuels, deux épouses disparaissant pour laisser place à réflexion croisée sur le pouvoir des géographiques sur le site officiel de et six époux, dimanche 1er avril. un amoncellement de bouteilles mots et des images. Espace de li- l’agence a été licencié aussitôt vides… Quand le jeu est terminé, tamination = cerise », « beurre velle apparition, en fonction de berté où l’on ne décide de rien, jeu après avoir affiché une carte de a Techrine, quotidien un piège à souris se referme bruta- + chocolat = chat » : « Il y a plus de son humeur du moment, de son où toutes les rencontres sont ima- l’Alaska montrant la principale gouvernemental syrien, annonçait lement. deux mille équations possibles », tempérament ou de ses convic- ginables sans être prévisibles, il re- zone où les caribous élèvent leurs dimanche l’attribution Il est temps d’attaquer la secon- assure Benjamin Nitot, l’un des tions. Or « il n’y a rien à compren- gorge de significations, à condi- petits. Peu de temps auparavant, le aux chômeurs d’une allocation de phase. En cliquant sur le + de trois graphistes du site, avec Ju- dre », s’esclaffe Benjamin, « le prin- tion de laisser faire le hasard et gouvernement avait annoncé que de 60 dollars par mois : poisson l’équation, on génère de nouvelles liette Dupuy et Sami Wolf. cipe de la machine à équations repo- d’apporter ses propres interpréta- des compagnies pétrolières allaient d’avril ! formules. En vrac : « Erika + Dis- Pour les images comme pour les se uniquement sur la fonction aléa- tions. être autorisées à prospecter dans neyland = impôts », « échographie équations, l’internaute se charge toire (en anglais, random). Le but cette zone. Christian Colombani + orgasme = bambi », « colle + con- de trouver un sens à chaque nou- de Rouge Vert Bleu est de créer des Joëlle Fernandes www.usgs.gov Abonnez-vous au Oui, je souhaite m’abonner au Monde pour la durée suivante : Michel Rocard l’égrillard 3 MOIS - 562 F 6 MOIS - 1 086 F 1 AN - 1 980 F Jusqu’à au lieu de 585 F* au lieu de 1 170 F* au lieu de 2340F* C’ÉTAIT un curieux specta- arrête de mater mes seins, s’il te veille cette constatation selon * Prix de vente au numéro (Tarif en France métropolitaine uniquement) Soit 360 F d’économie cle que celui de Michel Rocard plaît ! » Michel riait comme un laquelle mai 68 a été une révol- F s’efforçant d’être drôle, sa- collégien, même s’il retrouvait te des fils contre les pères. je joins mon règlement soit : ———————— F 101 MQ 001 medi soir, sur France 2, dans à l’occasion le sérieux de son A propos de mai 68, on retien- par chèque bancaire ou postal à l’ordre du Monde l’émission de Thierry Ardisson éducation protestante pour dra aussi cet instantané de Pier- 360 « Tout le monde en parle ». traiter Ardisson de galopin. re Mendès France, murmu- par carte bancaire N° On était d’abord gêné pour lui. Le plus étrange, en l’affaire, rant : « C’est un peu excessif », d’économie Date de validité Signature : Avait-il vraiment besoin, à a été ce règlement de comptes pour expliquer son refus de par- soit M. Mme Nom : ———————————————————— soixante-dix ans, pour faire la posthume de Michel Rocard ler au stade Charléty devant promotion de son dernier avec son père, le physicien des dizaines de milliers de Prénom : —————————————————————————— livre, de se plier aux facéties Yves Rocard. Peut-être l’at- manifestants rassemblés. Déci- 7 semaines Adresse : —————————————————————————— du maître des lieux ? Michel mosphère égrillarde avait-elle dément, les pères ne sont Localité : —————————————— Code postal: Rocard agitant ses menottes détendu l’ancien premier minis- jamais ce que les fils vou- de lecture TARIFS HORS FRANCE en cadence pendant que reten- tre. Toujours est-il qu’il a évo- draient qu’ils soient. tissait le jingle de la pub de qué sans aménité excessive la A côté d’un Michel Rocard Belgique Autres pays USA - CANADA * Pays-Bas de l’Union France 2, cela faisait un peu figure de ce père qui avait un peu en goguette chez Ardis- Luxembourg européenne « Le Monde » (USPS=0009729) is published daily for $ 892 GRATUITE Suisse per year « Le Monde » 21, bis, rue Claude-Bernard 75242 bizarre. Et puis une certitude moqué, en son temps, aussi son, le chanteur rap K-mel fai- Offre valable jusqu’au 31/12/2001 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at Champlain N.Y. US, and additionnal mailing offices, POSTMASTER : s’imposait. Il aimait ça. Il était bien son choix de faire Scien- sait presque figure de bon élè- 1 AN 2 190 F 2 960 F Send address changes to IMS of N.Y. Box 15-18, Champlain N.Y. 129191518 très content d’être là. ces-Po que ses convictions ve. K-mel surveille ce qu’il dit Pour les abonnements souscrits aux USA: INTERNATIONAL MEDIA SERVICE, Inc. 3330 Pacific Avenue Suite 404 Virginia On a donc eu droit à cet social-démocrates. dans ses chansons pour que les 3 mois 598 F 790 F Beach VA 23-451-2983 USA-Tél.: 800-428-30-03 Offre valable jusqu’au 31/12/2001 immortel échange : « Michel Michel Rocard pouvait enfin jeunes des banlieues n’aillent Rocard, quel est le lieu idéal admettre publiquement qu’il pas y trouver prétexte à faire ABONNEZ-VOUS • Pour tout renseignement concernant : le portage à domicile, le prélèvement automatique, les tarifs d’abonnement etc. pour faire l’amour ? – Un bon était nul en maths. Il y avait des bêtises. Il ne veut pas avoir ET DEVENEZ LECTEUR Téléphonez au 01-42-17-32-90 de 8 h 30 à 18 heures du lundi au vendredi. plumard, bien sûr ! » Ou à cette comme une libération dans cet honte, plus tard, de ce qu’il a MONDE • Pour un changement d’adresse, un transfert ou une suspension vacances réplique faussement indignée aveu, qu’il n’aurait jamais osé pu écrire. un numéro exclusif : 0 803 022 021 (0,99 F TTC/min). d’Axelle Laffont, la présentatri- faire du vivant de son père. PRIVILÉGIÉ DU Bulletin à renvoyer accompagné de votre règlement à : LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex ce météo de Canal+ : « Michel, Michel Rocard illustrait à mer- Dominique Dhombres * Pour tout abonnement d’une durée de 1an. RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / 35 LUNDI 2 AVRIL GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

20.30 La Rivière aa DÉBATS DOCUMENTAIRES MUSIQUE Mark Rydell (Etats-Unis, 1984, TÉLÉVISION ARTE 120 min) %. Ciné Cinémas 1 18.00 Paroles d’Europe. 20.15 Reportage. Le Bagne des glaces. Arte 21.00 Stiffelio. Opéra de Verdi. 19.00 Nature. 20.45 La Fille du désert aa TF 1 Quelle agriculture pour demain ? 20.30 Julie Andrews Back on Broadway. Par l'Orchestre et les Chœurs 19.45 Météo, Arte info. Faut-il réformer la PAC ? LCI du Royal Opera de Covent Garden, Raoul Walsh (Etats-Unis, 1949, 20.15 Reportage. Le Bagne des glaces. Une vie en scène. Planète 95 min). TCM 16.40 Les dessous de Palm Beach. 20.55 Ma société est violente. France 3 dir. sir Edward Downes. Mezzo 20.45 Les Rêveurs 20.50 Les Mystères de la grotte 21.00 L'homme 17.35 Sunset Beach. 21.00 Savoir et nouvelles 21.00 Aïda. Opéra de Verdi. Téléfilm. Tom Tykwer. aux dauphins. Odyssée Par l'Orchestre du Royal Opera, qui aimait les femmes aa 18.25 et 1.30 Exclusif. 22.40 Court-circuit 1.Epilogue. technologies. Forum dir. Edward Downes. Muzzik François Truffaut (France, 1976, 19.05 Le Bigdil. Tom Tykwer (v.o.). 20.50 Légendes. Jessica Tandy. Téva & 21.55 L'Écran témoin. Faut-il comprendre 23.10 Tzigane, de Ravel. 115 min) . Cinétoile 20.00 Journal, Météo. 22.55 La Diagonale du fou a le racisme ? RTBF 1 21.00 La France. Avec Riccardo Zadra ; 22.30 Mac aa 20.40 Du côté de chez vous. Film. Richard Dembo. Le Piège corse. Histoire Gabriele Pieranunsi. Mezzo John Turturro (Etats-Unis, 1992, 0.40 Court-circuit 2. Les Chasseurs. & 20.55 Passeur d'enfants en Thaïlande. MAGAZINES 21.30 Les Mystères de l'Histoire. 0.00 Jazz trios. v.o., 120 min) . Cinéfaz Téléfilm. Franck Apprederis %. Thierry Lantheaume L'homme 22.40 Une vraie blonde aa et François Desmero. Avec Eberhard Weber, chant ; 22.50 Y a pas photo ! 0.55 Automne. 19.00 Nulle part ailleurs. au masque de fer. La Chaîne Histoire Rainer Brüninghaus, piano ; Tom DiCillo (Etats-Unis, 1997, 105 min) %. Canal Jimmy 0.15 Spécial sport. Jan Bergman (v.o.). Invités : Alfredo Arias ; Christel Saioni ; 21.40 Légendes. Natalie Wood. Téva Herb Robertson, trompette. Muzzik 1.00 Démocratie, Régine Cavagnoud. Canal + aa 0.45 F 1 magazine. 0.45 Jazz 6. Jazz-à-Vienne 2000. M6 22.40 A mort l'arbitre ! vitamines, opposition. 21.45 Au royaume Jean-Pierre Mocky (France, 1984, 1.20 Rallye. Lotta Kupiainien (v.o.). 19.00 Nature. Le Maroc joue la carte & du solaire. L'Argentine des chats sauvages. Odyssée TÉLÉFILMS 85 min) . Paris Première et les produits chimiques. Stress. Arte 22.00 La France. FRANCE 2 M6 20.50 Ça s'en va & ça revient. Sans haine et sans crainte. Histoire 20.55 Passeur d'enfants en Thaïlande. 17.00 Des chiffres et des lettres. 17.55 Highlander &. L'émission des come-backs. Franck Apprederis %. TF 1 22.15 Danger réel. Police du futur : 17.35 Viper. 18.55 Buffy contre les vampires &. Invités : Daniel Ducruet ; Gérard les limites du pouvoir. 13ème RUE 23.00 Les Dessous d'Hollywood. [3/3] Lenorman ; Stéphane Loisy. France 2 % 18.25 Tutti frutti. 19.50 I-minute. 22.15 Notre siècle. 14-18, le prix Robert Day . Monte-Carlo TMC Invités : Patrick Besson ; 19.15 Qui est qui ? 19.54 Le Six Minutes, Météo. 21.00 La Route. de la victoire. La Chaîne Histoire Eric Neuhoff. Canal Jimmy COURTS MÉTRAGES 19.50 Un gars, une fille. 20.05 Une nounou d'enfer &. 22.40 Cyber western. Planète 20.00 Journal, Météo. 22.50 Y a pas photo ! Les Miss. 20.38 Un jour à part. Invitées : Elodie Gossuin ; 23.00 La Reine Mère, une femme 22.40 et 0.40 Court-circuit. Epilogue. 20.50 Ça s'en va & ça revient. 20.40 Qui décide? Les Chasseurs. Automne. Démocratie, L'émission des come-backs. Sophie Thalmann ; Sonia Rolland ; de son siècle. La Chaîne Histoire 20.50 Sabrina Mareva Galanter. TF 1 vitamines, opposition. Arte 23.20 Argent public, argent privé. Film. Sydney Pollack &. 23.35 Le Lycée Diderot. Planète 0.55 Journal, Météo. 23.10 Double vue a 23.00 A notre santé ! ? Votre cœur est-il en danger ? France 3 23.45 Augusti Centelles. Un photoreporter SÉRIES Film. Mark Peploe . 0.45 Jazz 6. 23.20 Argent public, argent privé. dans la guerre d'Espagne. Histoire 18.55 Buffy contre les vampires. FRANCE 3 Les forçats de la justice. Un charme déroutant &. M6 Divorce par consentement mutuel : SPORTS EN DIRECT 16.35 MNK. 19.20 Hill Street Blues. 17.35 A toi l'actu@. RADIO à quand la réforme ? Marketing & des fêtes. Le Pacs. Garde des jeunes 20.00 Curling. Championnats du monde.. Les résidus . Monte-Carlo TMC 17.50 C'est pas sorcier. enfants : La France peut mieux faire. Allemagne -Canada. Eurosport 20.15 Friends. Celui qui inventait a 18.15 Un livre, un jour. FRANCE-CULTURE Invités : Philippe Geluck ; des histoires &. RTL 9 22.55 La Diagonale du fou 20.55 Football. Championnat d'Angleterre Richard Dembo. Avec Michel Piccoli, 18.20 Questions pour un champion. Roselyne Bachelot-Narquin. France 2 e (31 journée) : Southampton - 21.45 Les Soprano. Alexandre Arbatt (France, 1983, 18.50 Le 19-20 de l'information, Météo. 20.30 Décibels. Musique du chef. 0.00 Strip-tease. France 3 Ipswich Town. Canal + vert La nouvelle ère %. Canal Jimmy 105 min). Arte Portrait de Rodolphe Burger. aaa 20.10 Tout le sport. 22.12 Multipistes. 22.55 Reflets dans un œil d'or 20.20 Tous égaux. John Huston (Etats-Unis, 1967, 22.30 Surpris par la nuit. Alexandrie. v.o., 110 min) &. Cinétoile 20.55 Ma société est violente. 0.05 Du jour au lendemain. 23.45 The Star aa 22.30 Météo, Soir 3. Claude Ollier (Préhistoire et Mon double Stuart Heisler (Etats-Unis, 1952, 23.00 A notre santé ! à Malacca). 95 min). TCM Votre cœur est-il en danger ? 0.40 Chansons dans la nuit. 0.10 Les Keufs aa 0.00 Strip-tease. Arte Arte France 3 Josiane Balasko (France, 1987, 1.05 La Case de l'oncle Doc. FRANCE-MUSIQUES 90 min) &. Cinéstar 1 20.45 Les Rêveurs 22.55 La Diagonale du fou a 1.05 1851, ils se levèrent 20.00 Gala de l'Unicef. 0.30 Les Trois Visages CANAL + Par l'Orchestre national de France, Arte fait découvrir cette semaine Un championnat du monde pour la République aa de la peur % dir. Emmanuel Krivine. Œuvres les étranges suspenses du cinéaste d'échecs oppose, à Genève, Akiva Le film de Christian Philibert, diffu- Mario Bava (Italie - France, 1963, 15.55 Making of « The Matrix » . de Debussy, Dohnanyi, Brahms. allemand Tom Tykwer avec Les Liebskind, un Soviétique invaincu sé dans « La Case de l'oncle Doc », v.o., 90 min) ?. Cinéfaz 16.20 Surprises. 22.00 Jazz, suivez le thème. 0.45 Ville sans loi aa 16.30 Cours toujours 23.00 Le Conversatoire. Rêveurs et Epilogue (ce lundi) et depuis douze ans, mais âgé et décrit ces jours de décembre 1851 Howard Hawks (Etats-Unis, 1935, Film. Dante Desarthe &. & 0.00 Tapage nocturne. Maria la Maléfique (vendredi). malade, à un jeune dissident, pendant lesquels des paysans pro- v.o., 85 min) . Cinétoile f En clair jusqu'à 19.00 Invité : François Bréant. Celui qui s’était fait connaître avec Pavius Fromm. Les parties vençaux se levèrent contre le coup 1.45 La Guerre du feu aaa 18.00 Les Griffin &. Jean-Jacques Annaud 18.30 Nulle part ailleurs. Cours, Lola, cours en 1998 fait par- d'échecs, exactement filmées par d'Etat de celui qui deviendra Napo- (France - Canada, RADIO CLASSIQUE % 20.35 Le 13e Guerrier a 1981, 100 min) . Ciné Cinémas 3 18.30 L'Actualité musicale. tie de cette génération de réalisa- Richard Dembo, sont passionnan- léon III. Cette révolte aux allures aaa Film. John McTiernan ?. teurs comme Fatih Akin (L'Engre- tes, même si on ne connaît pas les d'épopée, loin de la Jacquerie, incar- 2.10 Colorado 22.15 La Fausse Suivante a 20.40 Les Rendez-vous du soir. Sergio Sollima (Italie - Espagne, Gide et la musique de Bach à Mozart. 1966, 90 min) ?. Canal + Vert Film. Benoît Jacquot. nage, récemment diffusé sur Arte) règles. L’enjeu, dans un duel impla- nait l'attachement d'une popula- 23.45 Surprises. Œuvres de Bach, Liszt, Mozart. qui ont contribué à renouveler cable, est celui d'une lutte pour la tion aux principes de 1848. Elle res- 2.35 Madame de... aaa 22.35 Les Rendez-vous du soir (suite). Max Ophüls (France, 1953, 23.50 Lundi boxe. Œuvres de Schumann, encore le cinéma allemand. vie et d'un affrontement politique. te encore aujourd’hui méconnue. 95 min) &. Ciné Classics 1.55 Football. Brahms, Dvorak.

MARDI 3 AVRIL GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 18.25 L'Actors Studio. MUSIQUE 13.25 Paris nous appartient aa TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE Shelley Winters. Paris Première Jacques Rivette (France, 1958, & 18.00 Studio ouvert. 18.30 Jolanda et Rossellini, 19.30 Weihnachtsoratorium, de Bach. 135 min) . Ciné Classics 13.45 et 18.35 Le Journal de la santé. 14.15 La Grande Bouffe aa TF 1 Le bilan des 35 heures. Public Sénat Planète Avec Dorota Ujda, soprano ; Cornelia 14.05 Les Dessous de la Terre. mémoires indiscrètes. Kallisch, alto ; Aldo Baldin, ténor ; Marco Ferreri (France, 1973, 20.45 et 1.00 Le Club. LCI 125 min) %. Ciné Cinémas 3 13.55 Les Feux de l'amour. 14.35 Au nom de l'honneur. 19.00 Biographie. Vincent Andreas Schmidt, basse. Par 15.30 Les Yeux de la découverte. 21.00 Le Liban Van Gogh. La Chaîne Histoire la Gächinger Kantorei, l'Orchestre 15.35 Mac aa 14.50 L'Homme aux deux épouses. Téléfilm. Peter Werner. 16.05 Petits contes économiques. sous mandat français. Forum 20.00 Michendorf. et les Chœurs de la Bach Academy de John Turturro (Etats-Unis, 1992, Cracovie, dir. Helmut Rilling. Muzzik & 16.40 Les Dessous de Palm Beach. 16.35 Les Écrans du savoir. Station service, station trafic. Planète 120 min) . Cinéfaz 22.00 Muhammad Ali, 20.00 Quatuor à cordes, de Debussy. aa 17.35 Sunset Beach. 17.35 100 % question 2e génération. 20.15 Reportage. 16.05 Reflets dans un œil d'or il était le plus grand. Forum Par le Quatuor Brodsky. Mezzo John Huston (Etats-Unis, 1967, 18.25 Exclusif. 18.05 Le Monde des animaux. La Mer sous embargo. Arte 21.00 Musique de Roméo et Juliette. 110 min) &. Cinétoile 19.05 Le Bigdil. 18.55 Météo. MAGAZINES 20.30 L'Arche, 2000 ans après. Musique de Prokoviev. Par le BBC 17.15 Docteur Jekyll 20.00 Journal, Tiercé, Météo. 19.00 Archimède. [14/16]. Les requins. Planète Welsh Symphony Orchestra, aa Spécial 250e numéro. 14.15 et 18.15 Comme au cinéma. et Mister Hyde 20.30 Répondez-nous. 20.35 Seconde Guerre mondiale. dir. Rudoph Barshai. Muzzik Rouben Mamoulian (Etats-Unis, Invité : Philippe Douste-Blazy. 19.45 Météo, Arte info. Le cinéma fantastique : la technologie Blocus. La Chaîne Histoire 1931, v.o., 95 min). TCM 20.15 Reportage. La Mer sous embargo. au service du rêve. Belphégor revient ! 21.20 Bianca Castafiore, le récital. 20.55 Sister Act Les robots au cinéma. L'effet Matrix. 20.45 La Vie en face. Par l'Orchestre national 17.20 Marie-Martine aa Film. Emile Ardolino. 20.45 La Vie en face. de Bordeaux-Aquitaine, La Tour Montparnasse infernale. Le Profit et rien d'autre ! Arte Albert Valentin (France, 1942, 22.50 Ciel mon mardi ! Cycle « La Bourse et la Vie ». dir. Jacques Blanc. Mezzo Le Profit et rien d'autre ! Invités : Sandrine Bonnaire ; 21.00 Jean-Marie Tjibaou ou le rêve 100 min) &. Ciné Classics 1.05 Les Rendez-vous de l'entreprise. Patrick Timsit ; Vincent Lindon ; 23.25 Nice Jazz Festival 2000 aa 21.45 Thema. d'indépendance. Histoire 18.40 L'Héritier Jean-Jacques Rousseau, Guillaume Canet. TV 5 Avec Jean-Jacques Philippe Labro (France, 1972, (programme 4). & FRANCE 2 l'homme qui croyait en l'homme. 17.00 Les Lumières du music-hall. 21.25 Notre siècle. 14-18, le prix Milteau, harmonica ; 110 min) . Ciné Cinémas 2 21.46 Citoyen Rousseau. Boby Lapointe. de la victoire. La Chaîne Histoire Shemekia Copeland, chant. Muzzik 18.50 La Belle et le Cavalier aa 13.50 Derrick &. 23.15 L'Enfant sauvage a Film. François Truffaut. Eddy Mitchell. Paris Première 21.25 L'Histoire du mandat. 0.15 Cendrillon. Opéra de Rossini. Francesco Rosi (France - Italie, 15.55 Tiercé. e [1/2]. Planète Par l'Orchestre du Théâtre communal 1966, 115 min). TCM 16.10 En quête de preuves &. 0.40 Les Rêveurs 19.00 Archimède. Spécial 250 numéro. Film. Tom Tykwer. Voir : Eurêka. Expérience : Principe. 21.45 Thema. Jean-Jacques Rousseau, de Bologne et le Chœur de chambre 16.55 Un livre. Histoire : Cabiria. Portrait : l'homme qui croyait en l'homme. de Prague, dir. Carlo Rizzi. Mezzo « Le livre d’images », Archimède. Sciences animées : 3,14. Citoyen Rousseau. Arte 0.25 Marciac Sweet 2000. d’Alberto Manguel M6 Brève : Peau. Application : Image par 21.50 Warren Beatty. Odyssée Avec Jean-Baptiste Thielmans ; Denis 17.00 Des chiffres et des lettres. 13.35 Passion d'été. image. Brève : L'index. Arte Leloup ; François Bonhomme. Muzzik 17.35 Viper. & 22.00 Paul Morand. [1/4]. Histoire Téléfilm. Gero Erhardt . 19.00 Nulle part ailleurs. 18.25 Tutti frutti. 15.10 Les Routes du paradis &. Invités : Jean-Louis Murat ; 22.10 Les Mystères de la Bible. [1/3]. Qui TÉLÉFILMS 19.15 Qui est qui ? 16.05 M comme musique. Sophie Guillemin. Canal + a écrit la Bible ? La Chaîne Histoire & 20.30 Cavalcade. Daniel Janneau. Festival 19.50 Un gars, une fille. 17.25 Rintintin junior . 19.30 et 0.10 Rive droite, 22.25 On vous parle de Prague. 20.00 Journal, Météo. 17.55 Highlander &. rive gauche. Paris Première Le deuxième procès 22.05 Les Jeunes Filles. 20.40 Talents de vie. & d'Arthur London. Planète Lazare Iglesis. [1 et 2/2]. Festival 18.55 Buffy contre les vampires . 20.50 Secrets d'actualité. 20.50 Air America a 19.50 I-minute. Coluche président : un candidat 22.30 Robert Casadesus. 23.00 Course contre la mort. Film. Roger Spottiswoode. Bruce Paltrow %. M6 19.54 Le Six Minutes, Météo. à abattre. La maternelle de Neuilly : First Family of the Piano. Muzzik 22.50 On a tout essayé. & 23.30 Zaïde, un petit air de vengeance. 20.05 Une nounou d'enfer . l'histoire secrète 22.40 Diamants à la pelle. Odyssée 0.55 Journal, Météo. 20.38 Un jour à part. d'une prise d'otages. M6 Josée Dayan %. Canal + aa 22.55 Julie Andrews Back on Broadway. 1.20 Kardiogramma 20.40 E = M 6 Découverte. 20.55 Vie privée, vie publique. Une vie en scène. Planète Film. Darezhan Omirbayev (v.o.). Réussir, mais à quel prix ? COURTS MÉTRAGES 20.50 Secrets d'actualité. Invités : Marlène Jobert ; 23.00 Le Petit Vingtième. 23.00 Mardi suspense. Rolland Courbis ; Marc Blondel ; Le siècle de Tintin. Mezzo 0.55 Libre court. La Mort dans l'âme. FRANCE 3 Course contre la mort. 19.00 La Belle au bois dormant a Téléfilm. Bruce Paltrow %. Daniel Robert ; Michel Alexandre ; 23.05 Affaire de singes. Odyssée Simon Leclère. France 3 Clyde Geronimi. Avec les voix 13.55 C'est mon choix. 0.25 Zone interdite. Michèle De Taille ; Nathalie Pirès ; 23.45 Israël, la guerre de Mary Costa, Bill Shirley, 14.50 Le Magazine du Sénat. Emmanuelle Bouquillon ; SÉRIES Eleanor Audley (Etats-Unis, 15.00 Questions au gouvernement. Patrick Legeron ; des Six Jours. Histoire 1956, 90 min). Disney Channel 16.05 Les Pieds sur l'herbe. Isabelle Navarro ; Rachel. France 3 0.35 Le Rouge et le Jaune. Histoire 19.20 Hill Street Blues. Frayeurs aa RADIO en tout genre &. Monte-Carlo TMC 20.30 La Valse de l'empereur 16.35 MNK. 21.00 Le Gai Savoir. Les anciens gauchistes 0.40 Cyber western. Planète Billy Wilder (Etats-Unis, 1948, sont-ils des vieux cons ? 20.15 Friends. Celui qui sortait v.o., 105 min) &. Ciné Cinémas 1 17.35 A toi l'actu@. FRANCE-CULTURE Avec Gérard Guégand ; 0.40 Au nom de la loi et de l'ordre. avec la sœur. &. RTL 9 17.50 C'est pas sorcier. Guy Konopnicki ; Texas : jeunes, armés 20.40 Invasion planète Terre. 18.15 Un livre, un jour. 19.30 In vivo. et dangereux. Odyssée ème Maurice T. Maschino ; Le passage. %. 13 RUE 18.20 Questions pour un champion. 20.30 Jacques Lacan : lire les Ecrits. Denise Bombardier. Paris Première 22.12 Multipistes. SPORTS EN DIRECT 20.50 Ally McBeal. 18.50 Le 19-20 de l'information, Météo. 21.05 Temps présent. Two's A Crowd (v.o.). Téva 20.10 Tout le sport. 22.30 Surpris par la nuit. Bourse : des conseils en or. Alexandrie. La classe ouvrière ira au paradis. TV 5 15.00 Curling. Championnats du monde. 21.25 The Crow, Stairway to Heaven. 20.20 Tous égaux. % 0.05 Du jour au lendemain. Allemagne - Danemark Le cercle des ténèbres . Série Club 20.55 Vie privée, vie publique. Pierre Daix (Tout mon temps). 22.15 Ça se discute. Avoir une maladie messieurs. Eurosport Réussir, mais à quel prix ? grave à vingt ans. TV 5 21.30 That 70's Show. La main dans 0.40 Chansons dans la nuit. 20.00 Basket-ball. Euroligue masculine. le sac (v.o.) &. Canal Jimmy 22.50 Météo, Soir 3. 1.00 Les Nuits de France Culture. 22.50 Ciel mon mardi ! TF 1 Demi-finale (3e match). Pathé Sport 23.15 Le Dernier Train du Katanga a 22.15 Au-delà du réel, ? 0.25 Zone interdite. 20.30 Boxe. Poids lourds-légers : Film. Jack Cardiff . Seins : séduction et tabous. l'aventure continue. Si les murs 0.55 Libre court. FRANCE-MUSIQUES Jean-Marc Mormeck - pouvaient parler. %. Série Club Cachez ce sein. Ruban rose. Valéry Vikhor. Eurosport La Mort dans l'âme. Simon Leclère. 18.00 Le jazz est un roman. La course au dépistage. 22.45 Twin Peaks. Mon combat contre le cancer. M6 20.45 Football. Ligue des champions. Episode nº 25 (v.o.). 13ème RUE 19.07 A côté de la plaque. Quart de finale. Match aller : CANAL + 20.00 Un mardi idéal. 22.55 Les Chroniques de San Francisco. Invités : Guem, percussionniste ; Manchester United - & 13.45 Universal Soldier, DOCUMENTAIRES Bayern Munich. Canal + [6/12](v.o.). . Téva Mathieu Lejeune, violoncelliste ; 23.35 Gabriel Bird, le combat absolu Emmanuelle Le Kahn, pianiste. 18.05 Le Monde des animaux. 20.45 Football. Ligue des champions Film. Mic Rodgers ?. 22.00 Jazz, suivez le thème. Des araignées venues (quart de finale aller) : Galatasaray - profession enquêteur. 20.50 Air America a ème 15.10 Partir avec National Geographic. Haunted Heart. d'ailleurs [4/6]. La Cinquième Real Madrid. Canal + vert Tu aimeras ton prochain. 13 RUE Roger Spottiswoode. Dian Fossey, au-delà du mythe &. 23.00 Le Conversatoire. Avec Mel Gibson, 16.05 Le Journal du cinéma. Robert Downey Jr (Etats-Unis, 0.00 Tapage nocturne. 1990, 120 min). France 2 16.25 Docteur Lucille, Invité : Jean-Pierre Debarbat. aa un rêve pour la vie. 21.00 Reds % Warren Beatty (Etats-Unis, 1981, Téléfilm. George Mihalka . RADIO CLASSIQUE v.o., 190 min) &. Cinétoile f En clair jusqu'à 20.30 18.00 Les Griffin &. 18.30 L'Actualité musicale. CinéCinémas 1 Arte M6 22.00 La Double Vie 20.40 Les Rendez-vous du soir. de Lena Menzel aa 18.30 Nulle part ailleurs. Par l'Orchestre de Paris, 20.30 La Valse de l’empereur aa 20.45 Le profit et rien d’autre ! 20.50 Secrets d’actualité Wolfgang Liebeneiner (All., 1941, 20.30 Football . dir. Lorin Maazel. v.o., 105 min) &. Ciné Classics 20.45 Ligue des champions. Symphonie n˚7 en mi majeur, Virgil Smith (Bing Crosby), com- Le réalisateur haïtien Raoul Peck Le troisième numéro de ce magazi- aaa Manchester - Bayern Munich. de Bruckner. 22.30 Gens de Dublin 22.45 Galatasaray - Real Madrid. mis-voyageur américain, arrive à ouvre, avec Le Profit et rien d'autre ! ne présente un document sur la pri- John Huston (Etats-Unis, 1987, 22.10 Les Rendez-vous du soir (suite). v.o., 80 min) &. Paris Première 23.30 Zaïde, un petit air de vengeance. Œuvres de Haydn, Beethoven, Vienne, décidé à rencontrer l'empe- la collection documentaire « La se en otage de vingt et un enfants Téléfilm. Josée Dayan %. Schubert, Mendelssohn. 23.15 L'Enfant sauvage aa reur et à lui vendre une invention Bourse et (?) la Vie », pour com- d'une école maternelle de Neuilly- François Truffaut (France, 1969, nouvelle : le phonographe. Billy prendre comment l'argent et le mar- sur-Seine, en 1993. Il illustre bien le 85 min). Arte SIGNIFICATION DES SYMBOLES Wilder réalisa, en 1947, cette comé- ché mènent le monde. Soulignant principe de l'émission : revenir sur 23.45 Les Hors-la-loi du mariage aa Valentino Orsini, Paolo Taviani Les codes du CSA Les cotes des films die en Technicolor flamboyant qui les contradictions d'une télévision des événements assez anciens pour et Vittorio Taviani (Italie, 1963, & Tous publics aaa On peut voir brocardait le vieux monde de qui se dit libre – mais qui ne reçoit que les langues se délient et que les v.o., 100 min) &. Ciné Classics % Accord parental souhaitable a aa A ne pas manquer aa ? aaa l'Autriche habsbourgeoise investi que des économistes en accord dossiers s'ouvrent. Eric Colomer et 0.20 Les Nerfs à vif Accord parental indispensable Chef-d’oeuvre ou classique Martin Scorsese (Etats-Unis, 1991, ? Les symboles spéciaux de Canal + ? ou interdit aux moins de 12 ans par l'esprit d'entreprise des rotu- avec le système dominant –, il en Nathalie Martin ont réussi une 125 min) . Ciné Cinémas 1 ! Public adulte DD Dernière diffusion riers américains. Ce fut un échec invite d'autres, qu'on n'y voit reconstitution méthodique et habi- 0.40 Le Diable au corps aa ? Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Marco Bellocchio (France - Italie, # Interdit aux moins de 18 ans les sourds et malentendants qui mérite une révision. En v.o. jamais, à décrypter ces mécanismes. le des divers éléments de ce drame. 1986, 115 min) ?. Cinéfaz 36

MARDI 3 AVRIL 2001 Biscuits comptables Tension entre Pékin et Washington par Pierre Georges après une collision entre avions militaires ALLEGRO, certes, ma non gauche. Mais, honnêtement, troppo. Doucement les basses. pour l’instant, ce séisme n’a pas Vous rentrez de vacances, fou eu d’effet visible majeur. Les Un chasseur chinois s’est abîmé en mer tandis qu’un appareil américain a dû atterrir en catastrophe d’envie et de joie comme entre façades ne sont pas lézardées. deux gendarmes. Il fait beau. Il Les murs ne sont pas roses. Et la PÉKIN et WASHINGTON selon la version de l’amiral Dennis fois plus rapides que l’appareil que personne n’a le droit d’y péné- fait chaud. Il fait tout ce qui n’a Seine ne se tourne pas plus dans de nos correspondants Blair, le commandant de la flotte EP-3E, qui est de taille équivalente trer ou de s’en saisir ». Avion d’Etat, pas été pendant deux semaines. son lit qu’elle n’y retourne. Mais Pékin et Washington se rejettent américaine dans le Pacifique. L’ami- au Boeing 737 civil. « Selon les l’appareil bénéficie en effet sensi- Une manière de printemps pro- que fait Delanoë ? Et ses Verts la responsabilité dans l’incident ral a souligné que de telles intercep- règles régissant l’espace internatio- blement des mêmes avantages de vocateur et moqueur, après le alliés qui semblent tout disposés aérien survenu, dimanche 1er avril, tions « sont devenues de plus en nal, l’avion le plus rapide a l’obliga- souveraineté nationale qu’un local déluge. à lui en faire voir de toutes les au large des côtes de Chine méridio- plus agressives au cours des deux der- tion de s’écarter devant l’avion le diplomatique. Et voici qu’il faut écrire, pau- couleurs ? Et que font les pap- nale, à l’issue duquel un chasseur niers mois, au point de mettre en plus lent », a rappelé l’amiral Blair. L’incident risque de compliquer vre cigale. Vous lisiez, eh bien, pys tibéristes, sinon de la résis- chinois s’est écrasé en mer tandis danger la sécurité des avions chinois L’affaire n’en est qu’à ses débuts, des relations entre les deux pays écrivez maintenant ! A propos tance, puisqu’on lit, ici et là, que qu’un avion de reconnaissance amé- et américains ». car d’âpres discussions vont désor- déjà tendues par la perspective de justement de lecture, au passa- ces braves gens ne cèdent les ricain a dû effectuer un atterrissage mais s’engager autour du sort de ventes d’armes américaines sophis- ge une suggestion : si vous en clefs du château, des armoires et d’urgence sur l’île chinoise de Hai- L’AVION AMÉRICAIN IMMOBILISÉ l’avion américain immobilisé sur un tiquées à Taïwan. Dernièrement, la avez l’occasion, si jamais un bou- bureaux qu’avec la plus extrême nan. Il s’agit de l’un des incidents La version de Pékin est bien sûr aéroport de Hainan et au bord défection d’un colonel de l’Armée quiniste possède cela au rayon mauvaise grâce ? Ah, les gran- les plus graves entre les deux pays différente. Selon un porte-parole duquel se trouvent vingt-quatre populaire de libération (APL) passé des providences poussiéreuses, des alternances sont grognon- depuis les années de guerre froide. du ministère des affaires étrangè- membres d’équipage. La Chine se dans le camp américain et les arres- sautez sur la correspondance de nes ! L’appareil américain EP-3E res, les deux chasseurs chinois se « réserve le droit de négocier avec les tations de chercheurs chinois, ou Groucho Marx ! C’est absolu- Et que font les cheminots ? Aries 2, un avion de la Navy voué sont dirigés vers l’avion espion Etats-Unis » suite à « l’intrusion de d’origine chinoise, ayant été for- ment souverain pour la pluie et Grève après la grève. Zèle de la au renseignement (espionnage de alors que celui-ci « s’approchait de l’avion américain dans l’espace més dans les universités américai- délicieux pour le moral ! grève même. Jeudi, vendredi, communications radio ou de l’espace aérien chinois au sud-est de aérien chinois et son atterrissage sur nes, avaient accru le climat de ten- Mais voici déjà qu’on s’égare samedi, dimanche, lundi, ici et signaux électroniques), effectuait l’île de Hainan ». La collision s’est un aéroport chinois sans autorisa- sion. Dans ces conditions, la tenta- ou qu’on s’esquive, encore un là, partout et ailleurs, sans plus « une mission de surveillance de rou- produite à 104 kilomètres au large tion ». De leur côté, les Américains tion va être peut-être vive à Pékin instant, alors que le devoir, de de préavis ni davantage de consi- tine » dans « l’espace internatio- de l’île quand l’appareil américain a ont mis en garde contre toute tenta- d’utiliser l’EP-3E de Hainan comme rentrée, nous appelle. Qu’il nous dération pour les usagers. nal » au-dessus de mer de Chine « subitement viré vers l’avion chinois tion chinoise de mener une inspec- une monnaie d’échange. somme même avec ce chiffre ins- Débrouillez-vous ! Les uns sont méridionale lorsqu’il a été « inter- et l’a heurté ». Mais les Américains tion poussée : « Nous voulons que crit en haut de l’écran comme déterminés. Les autres furi- cepté » par deux chasseurs chinois récusent cette accusation en notant tout le monde comprenne que cet avi- Frédéric Bobin feuille de route de cheminot bards. Attendons, c’est plus sûr, dont l’un a « cogné sa voilure », que les chasseurs chinois sont deux on est la propriété des Etats-Unis et et Patrice de Beer requis. « Taille voulue : 118 le préavis de reprise ! lignes. » Car ainsi va la moderni- Et que font les LU, les Petits té qu’on écrit désormais dans un Lu de Calais dévorés par l’ogre carton informatique qui fixe par boursier et sacrifiés au nom de Ahmad Shah Massoud l’Afghan SNCF : trafic toujours perturbé avance la longueur incompressi- l’insatiable compétitivité? Ils ble du châtiment imposé : 118 occupent. Ils font grève, ils lignes. Sans réduction de peine appellent au boycottage des pro- sera jeudi l’hôte du Parlement européen à Lille, Dijon, Marseille et Paris possible ! A 117 lignes, la chroni- duits Danone. Ils découvrent que reste au jaune. A 119 lignes, surtout, corde au cou et robe de LE « COMMANDANT » Mas- [des talibans] qui s’abrite, en la trahis- LA GRÈVE à la SNCF, qui ini- perturbé lundi matin sur les elle vire au rouge. A 118 pile- bure, que l’on peut être jeté par- soud à Paris et à Strasbourg cette sant, derrière la religion musulma- tialement ne devait durer que le lignes desservies par cette gare. poil et dans ce cas seulement, dessus bord comme simples bis- semaine : c’est la première fois, dans ne », a tenu à inviter l’ancien minis- jeudi 29 mars, n’avait toujours La direction envisageait de pren- elle passe au vert. cuits comptables, ces Lefèbvre sa longue carrière de chef de guerre, tre de la défense du seul gouverne- pas pris fin lundi 2 avril. Deux dre des sanctions. Jaune, rouge, vert, quel inutiles ! Ou tels de vulgaires que l’ancien héros de la guerre anti- ment afghan encore reconnu par les syndicats, SUD-Rail et la Fédéra- Si les trains desservant métier. Ecrire dans les clous et Marks et Spencer prévenus com- soviétique en Afghanistan se rend Nations unies : celui du président tion générale autonome des l’Ouest, l’Eurostar et Thalys fonc- sous feu tricolore ! Rien à dire ? me par une simple sonnerie du en Occident. En plus de vingt ans de Burhannudin Rabbani, chassé, avec agents de conduite (FGAAC), tionnent normalement, le réseau 118 lignes ! Bon, oui, mais... 118 soir que leurs magasins ferment. conflit, le « Lion du Panshir », l’hom- Massoud, de Kaboul lors de la prise soutenus par FO, appelaient à la TGV devait être assuré à raison lignes ! Ni plus ni moins. Ni trop Mais définitivement. me au béret élégamment posé sur de contrôle de la ville par les milices poursuite du mouvement. Selon de trois trains sur quatre sur le ni trop peu. Vert c’est vert ! Exé- C’est dire en quelle considéra- un visage christique de Che Gueva- talibanes, en septembre 1996. «La la direction, la grève était suivie TGV-Nord et deux trains sur cution. C’est Cayenne un rocher tion les hommes salariés sont ra oriental s’est d’ailleurs très rare- destruction des Bouddhas de Bamiyan par 60 % des conducteurs jeudi, trois sur le TGV-Sud-Est ainsi à casser, les écrits forcés boulet tenus parfois. A prendre et à ment aventuré à l’étranger : une fois a fait accélérer le principe de cette visi- 30 % samedi et 17 % dimanche. que sur les liaisons TGV entre à l’écran et au pied ! jeter. Avec date de péremption au Pakistan, il y a une dizaine d’an- te dont l’idée avait germé l’année der- Lundi matin, elle n’était pas en Lille et le Sud-Est et Lille et la Alors, évidemment, nul ne économique et avenir code-bar- nées, une autre en Ouzbékistan, l’an- nière après la visite au Panshir du mesure d’indiquer un chiffre sur région atlantique. s’étonnera que l’on se raccroche res. Bien sûr, on exagère. Puis- née dernière, deux fois à Mashad en général Philippe Morillon [ancien la participation, mais le trafic fer- Alors que la direction avait pré- à tout ce qui passe dans le vain qu’aussi bien l’économie a tou- Iran, pays ami de sa cause, et plus chef de la Forpronu en Bosnie et roviaire restait partiellement per- vu d’entamer des négociations espoir de faire ventre. Ou de jours raison. Et la veuve écos- souvent à Douchanbe, capitale du actuellement député européen] », turbé, essentiellement dans les salariales lundi 9 avril, celles-ci mettre, comme dirait notre facé- saisse des bas de laine contem- Tadjikistan ex-soviétique, qui est sa explique Mehrabodin Masstan, char- régions de Lille, Dijon, Marseille ont été avancées au jeudi 5 avril, tieux premier ministre, un peu porains, des fonds de pension, base arrière. gé d’affaires de l’ambassade d’Afgha- et en région parisienne. Le trafic à la demande des syndicats. Elles de vent dans les voiles. Bien sûr, encore plus. Eh quoi, on ne fait La venue en France d’Ahmad nistan à Paris. Mercredi 4 avril, était nul sur la ligne E du RER en porteront à la fois sur les salaires, on pourrait parler de Paris. Paris pas de profit sans casser les Shah Massoud est une réponse à l’ini- Ahmad Shah Massoud devrait par raison d’un conflit local qui se l’emploi et l’organisation de l’en- quittée à droite, Paris passée à hommes ! tiative de Nicole Fontaine, présiden- ailleurs rencontrer à Paris, au quai superpose au mouvement natio- treprise. La CGT, rejointe par la te du Parlement européen, qui lui a d’Orsay, le ministre français des affai- nal. Par ailleurs, des cheminots CFDT, a déposé un mot d’ordre proposé de venir à Strasbourg, jeudi res étrangères, Hubert Védrine. ayant occupé les voies de la gare de grève pour cette journée. Tirage du Monde daté dimanche 1er - lundi 2 avril 2001 : 608 445 exemplaires. 1-3 5 avril. La présidente du Parlement, Saint-Lazare de 6 h 30 à 8 heu- qui se dit choquée par « le fanatisme Bruno Philip res, le trafic était extrêmement F. Le MARDI 3 AVRIL 2001

BOUSSOLE FOCUS AZERBAÏDJAN La situation de l’économie L’Asie centrale OFFRES D’EMPLOI allemande est moins mauvaise intéresse à nouveau KAZAKHSTAN b Pour Catherine Sauviat, économiste b High-tech p. XI à XIV que ne le laisse supposer les pétroliers, depuis à l’IRES, les marchés financiers font de plus b Industrie p. XV le ralentissement sensible de la découverte KASHAGAN en plus la différence entre licenciements b Conseil p. XVI et XVII Variation des stocks l’activité d’énormes gisements défensifs et offensifs (page VIII) en Allemagne b Banques, assurances p. XVII à XIX en % au second d’hydrocarbures. Le Kazakhstan, b Même en Suède, le travail domestique 1,0 b Gestion et administration p. XX à XXII semestre l’Azerbaïdjan et les autres ex-Républiques reste mal partagé entre femmes 0,5 b Carrières internationales p. XXIII 2000 soviétiques n’ont ni les moyens et hommes (page IX) 0,0 b Collectivités territoriales p. XXIV à XXVI (page V) ni le savoir-faire pour les exploiter -0,5 b L’Italie se lance dans « l’e-gouvernance », alors que la France 1999 2000 (page VI) peine à définir une stratégie de service public en ligne (page X)

Sous prétexte de refondation sociale, le patronat Comment le Medef organise veut imposer aux syndicats et au gouvernement son projet de société son coup d’Etat permanent ’affaire est désormais enten- pas à engager son combat contre permettent, au fil des chantiers de la Huit chantiers au bulldozer due. La métamorphose opé- l’Etat au nom de l’autonomie de la refondation sociale, d’obtenir la rée par la principale organisa- société civile. Il bouscule un parita- signature de plusieurs organisations Ltion patronale française, qui, risme fatigué. Et surtout il propose. syndicales. de CNPF, est devenue Medef, voilà Au moment où formations politi- En interne, les structures patrona- plus de deux ans, n’a rien du simple ques et syndicats n’osent s’aventu- les ont été remaniées de sorte à lais- changement de nom. Alors qu’un rer sur le terrain du projet de socié- ser les coudées franches au tandem nouveau chantier de la refondation té, l’organisation patronale s’y formé par MM. Seillière et Kessler. sociale – celui sur la formation pro- embarque, elle, franco sous la hou- Fonctionnant beaucoup à l’acclama- fessionnelle – prend peu à peu for- lette du véritable ordonnateur de la tion, se montrant aux petits soins me, le patronat et les syndicats ayant refondation sociale, Denis Kessler. pour la base, tolérant assez peu la cri- eu leur première vraie séance de Pour Ernest-Antoine Seillière, qui, tique, cette équipe de direction béné- négociation jeudi 29 mars, il apparaît à plusieurs reprises, s’en est expli- ficie de la confiance apparemment nécessaire de revenir sur ce curieux qué devant ses adhérents, l’exigence sans faille de ses troupes. Pour objet qu’est désormais le Medef. de compétitivité globale qui s’impo- autant, comme le montrent les réser- C’est à l’automne 1998 que le se aux entreprises donne aux entre- ves de certains Medef territoriaux Conseil national du patronat fran- preneurs un droit de regard « lar- sur la gestion du dossier retraites, cet- çais s’est voulu mouvement, un ter- ge » : l’éducation, la santé, le fonc- te unanimité est fragile. Travaillée au L’AS er SURAN me emprunté au vocabulaire des for- tionnement de l’Etat, ou encore le quotidien au siège avenue Pierre-I - mations politiques, sous la houlette principe de précaution, doivent les de-Serbie, elle repose avant tout sur CHÔMAG CE- E du nouveau tandem dirigeant formé concerner. une dynamique de « coups ». Que par Ernest-Antoine Seillière et Denis A ce changement d’horizon cor- celle-ci soit peu suivie d’effets et le Kessler. Ce mouvement, qui n’est respond un changement de métho- verrouillage discret de l’appareil plus celui du patronat, mot désor- de. Engagé dans une vraie bataille pourrait s’avérer moins efficace qu’il mais banni du vocabulaire officiel, politique, au sens premier du terme, n’est aujourd’hui pour faire taire mais des entreprises de France, plus le Medef pratique désormais le d’éventuelles contestations. fédérateur, s’est défini d’entrée de coup d’Etat permanent. Ultima- jeu sur un mode de rupture. Rupture tums, dates butoirs, menaces de Isabelle Mandraud avec les pratiques anciennes jugées retrait des organismes paritaires lui et Caroline Monnot trop consensuelles, rupture dans sa L’ÉG PR ALITÉ relation avec l’Etat, rupture dans son OFESSIO mode de fonctionnement interne. NNELLE C’est une organisation neuve dont les ambitions vont bien au-delà de celles du syndicalisme LESLA RÉGIPL patronal classique qui s’est ainsi affir- DE L’ENCA ACE mée. Pour ses deux principaux diri- DE RET MES DREMEN geants, il ne s’agit plus seulement de COM RAITE PLÉMEN T représenter les employeurs et leurs TAIRE intérêts, mais d’incarner un parti, celui de la « réforme », face à l’inac- tion constamment dénoncée des politiques. La refondation sociale L’ASS est le levier dont s’est doté le Medef L’AP PROFONDURANCE pour y parvenir. De l’assurance-chô- CH DE ÔMAGE ISSEME LA SANTÉ mage aux retraites, en passant par LA NÉG LA S OCIATIO NT ANTÉ l’assurance-maladie ou la place res- COLLECT AU TRA N AU pective de la loi et des accords con- VAILTRAVA LES IVE IL RÉGIMLA PLAC ventionnels dans la législation du tra- DE L ’ENCADRES DE R E vail, le Medef s’est assigné une COMPLÉM ETRAITE EMENT feuille de route couvrant l’ensemble ENTAIR des relations professionnelles. Et E depuis le lancement de ce vaste chantier, il y a dix-huit mois, il s’est LA FORMATION PROFESSIONNELLE LALA PROTECTION PROTECTION SOCIALE SOCIALE attribué la maîtrise d’une grande par- LES FINANCEURS DE LA FORMATION LES COMPTES tie de l’agenda social. PROFESSIONNELLE ET DE L’APPRENTISSAGE DE L’ASSURANCE-MALADIE L’organisation patronale new- DÉPENSE GLOBALE EN 1997 DÉPENSES look n’a plus de complexes. Auda- L’ÉGAL en millions de francs = 139,9 milliards de francs RECETTES cieuse, elle invite le gratin intellec- PROF ITÉ ESSION tuel – historiens, sociologues, écono- NELLE 10,1 % 9,4 % mistes, philosophes – à sa table AUTRES RÉGIONS pour tester et faire partager ses inter- ADMINISTRATIONS rogations. Poursuivant une 665 871 666 627

2% 644 101 (DONT UNEDIC) 637 986 réflexion engagée lors de son univer- 609 889 600 988 MÉNAGES 593 337 577 411 sité d’été, en août 2000, se disant convaincue que « la bataille de la 39,2 % 39,3 % nouvelle économie se gagnera sur le ÉTAT ENTREPRISES terrain de la morale », elle travaille à répondre aux critiques adressées du 1998 1999 2000 2001* point de vue éthique à l’entreprise et * Pr visions au capitalisme plus généralement. Infographie : Le Monde - Sources : Infoflash/Direction de la Sécurité sociale Le Medef ose beaucoup. Il n’hésite II / LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 DOSSIER ̄ ORGANISATION Le Medef se réserve Questions-réponses l’exclusivité de la vision sociale en France

Que représente Comment ien en dehors du Medef. organisations, patronales comme les cotisations ASF, destinées à le Mouvement est organisé L’organisation patronale Le mouvement syndicales, et par ricochet le gou- financer les retraites complémen- 1 des entreprises 3 le Medef ? en est convaincue : avec le vernement, à se positionner sur ses taires entre 60 et 65 ans, ont été de France (Medef) ? L’organisation patronale, Rlancement de sa « refon- d’Ernest-Antoine seules propositions. suspendues d’autorité pendant Le Medef a vu le jour le dont le siège se trouve 31, ave- dation », en novembre 1999, elle Le rituel est immuable : chaque trois mois pour faire pression sur 27 octobre 1998. Il succède au nue Pierre-Ier-de-Serbie, dispose est l’unique propriétaire d’une Seillière a entrepris chantier, qu’il s’agisse de l’assuran- les négociateurs. S’enclenche de Conseil national du patronat d’un parlement : l’assemblée vision sociale en France. De l’élabo- ce-chômage, de la santé au travail, fait une mécanique d’ultimatums français (CNPF), créé au lende- générale, composée (au plus) de ration de l’agenda à la rédaction une vraie guerre des retraites complémentaires ou permanents et de crises à répéti- main de la seconde guerre mon- 591 membres et qui se réunit au des documents, en passant par le de la formation professionnelle, tion. Il n’est pas rare qu’au plus diale, le 12 juin 1946. moins une fois par an. Elle se lieu et la méthode de négociation, de légitimité démarre à partir du « position fort de la tension, les dirigeants du Les entreprises n’adhèrent pas prononce sur l’activité du tout est bon pour accréditer cette paper » mis au point avenue Pierre- Medef se rendent subitement injoi- en direct au Medef, elles le font, Medef, élit le président et les tutelle. A l’exception de la cérémo- de l’emploi ou de Matignon sur Ier-de-Serbie. Sur aucun de ces cha- gnables… soit par le biais de leurs syndi- membres du conseil exécutif. nie d’ouverture au Conseil écono- lequel les dirigeants patronaux, à pitres, les syndicats ne sont parve- cats professionnels, soit par L’assemblée générale comprend mique et social, le 3 février, et de l’issue de grand-messes sociales, se nus à inscrire à l’ordre du jour les INTRANSIGEANCE leurs Medef territoriaux. 560 membres votants : 380 siè- l’arbre de Noël du Medef qui a, le trouvaient réduits à commenter les revendications qu’ils souhaitaient Cette intransigeance désarçonne Le Medef regroupe ainsi ges pour les organisations pro- temps d’une réunion, délocalisé les décisions gouvernementales. voir aborder. A l’ouverture des et va parfois jusqu’à provoquer des 85 fédérations professionnelles, fessionnelles, 170 pour les orga- retraites complémentaires à la Aujourd’hui, c’est sur son perron à négociations sur l’assurance-chô- failles chez ses homologues patro- qui rassemblent 600 syndicats nisations territoriales et 10 per- Fédération française du bâtiment, lui que les choses se passent. Du mage, la lutte contre la précarité naux de la Confédération générale professionnels. Il compte égale- sonnalités élues au conseil exé- la refondation a tenu exclusive- passé, il convient de faire « tabula qui tenait notamment à cœur à la des petites et moyennes entrepri- ment 165 Medef territoriaux qui cutif, à la demande du président. ment ses quartiers avenue Pierre-Ier- rasa », selon l’expression favorite CGT a ainsi été d’emblée écartée, ses (CGPME) et de l’Union profes- rassemblent les entreprises aux L’assemblée générale se réunit de-Serbie, dans le XVIe arrondisse- de M. Kessler. au profit d’une discussion sur les sionnelle artisanale (UPA). Si la pre- niveaux local, départemental et tous les mois, de manière res- ment de Paris. « On fait tout ! », affecte réguliè- nouveaux contrats de travail limi- mière finit toujours par se rallier, la régional. treinte, via l’assemblée perma- Si, par le passé, les négociations rement de se plaindre ce dernier, tés à cinq ans. seconde, en revanche, est de plus Au total, l’organisation patro- nente, composée de 235 mem- interprofessionnelles avaient tradi- grand ordonnateur de cette remise La méthode, ensuite. Immanqua- en plus irritée. « Comme la politi- nale serait le représentant de bres, au plus. tionnellement lieu dans les murs à plat. Le « on » est en fait un blement, le Medef avertit d’entrée que-spectacle, le syndicalisme-spec- plus de 700 000 entreprises, la Le gouvernement du Medef de l’organisation patronale, les syn- « je ». En accord avec M. Seillière, de jeu que, faute d’un accord, il tacle ne donne rien de bon », déplo- fourchette la plus optimiste est le conseil exécutif où siègent dicats, vu l’ampleur des chantiers il pense tout, il organise tout, il quittera ici l’Unedic, là les régimes re Robert Buguet. Elu président de tablant sur 1 million. 45 membres : 22 au titre des envisagés, avaient réclamé d’autres écrit tout et il paraphe tout ! C’est complémentaires de retraite. Il utili- l’UPA en janvier, il dénonce désor- organisations professionnelles, lieux plus « neutres ». En vain. Le lui qui imprime les thèmes, les ryth- se tous les leviers à sa disposition. mais les « méthodes hégémoniques Quels sont les autres 12 pour les territoires, 10 sont patronat a tenu à jouer à domicile. mes. Maître du calendrier et du L’arrivée à échéance des textes et et méprisantes » de son aînée. porte-parole des des personnalités qualifiées et le L’enjeu est clair. « Le pouvoir éta- contenu des négociations, il conventions lui sert à fixer des Laquelle, en retour, soupçonne à 2 entreprises en France ? président. Les trois quarts des tique a perdu toute prise sur l’écono- devient par la même occasion celui dates butoirs et à agiter la menace voix haute Robert Buguet d’être ni Il existe de nombreuses organi- membres du conseil exécutif doi- mique. Il tente d’en récupérer une des débats, obligeant les autres de vide juridique. C’est ainsi que plus ni moins que « le bras armé du sations, mais deux d’entre elles vent être des entrepreneurs en sur le social », explique volontiers gouvernement » contre ses projets. négocient aux côtés du Medef activité. Denis Kessler, le numéro deux du Même l’Association des entrepri- avec les cinq organisations syndi- Ernest-Antoine Seillière, le Medef, qui analyse sous ce prisme Le modèle Fox ses privées (AFEP), club fermé qui cales : la Confédération générale nouveau président du Medef, a l’« offensive » des 35 heures. C’est réunit le CAC 40, et dont quelques des petites et moyennes entrepri- été élu le 16 décembre 1997 donc une vraie guerre de légitimité Aux yeux du Medef, souvent désigné par une partie de la gauche membres ont émis des réserves sur ses (CGPME) et l’Union profes- pour un mandat de cinq ans. Il qu’a entrepris de mener l’organisa- comme le nouvel opposant politique, les élus, qu’ils soient de droite les négociations concernant les sionnelle artisanale (UPA). est entouré de 12 vice-prési- tion d’Ernest-Antoine Seillière, en ou de gauche, appartiennent au « Vieux Monde », par opposition aux retraites complémentaires, n’est La CGPME revendique 1,6 mil- dents, dont un vice-président tentant d’enrôler sous sa bannière « entrepreneurs » de plain-pied dans la « e-économie ». « Laissez- pas épargnée par le rouleau com- lion d’entreprises adhérentes délégué : Denis Kessler, en poste les autres organisations patronales nous faire ! », ne cesse de clamer Ernest-Antoine Seillière. presseur. « L’AFEP ne sert plus à selon un schéma identique à depuis décembre 1998. Fonction et les syndicats. Ce combat se Un homme politique échappe pourtant à ce courroux : Vicente Fox. grand-chose », tranche un proche celui du Medef (syndicats profes- officielle de ce dernier : supervi- mène au nom d’une société civile Le président mexicain, ancien dirigeant de Coca-Cola en Amérique de M. Seillière. Dans ce paysage sionnels et unions territoriales). ser les travaux des Groupes de que le Medef entend incarner sur le latine, a séduit M. Seillière, qui l’a rencontré à deux reprises. « Vicente bousculé, seule, la CFDT, en se posi- Aucune ne dépasse les 500 sala- propositions et d’actions (GPA), terrain social. Fox, en formant son gouvernement, a suscité l’étonnement général. Les tionnant comme coréformateur riés. La CGPME est présidée diriger les services internes et Chantier après chantier, les syn- politiciens traditionnels ont été écartés au profit d’hommes émanant du social, car elle entend être un inter- depuis février 2000 par Jacques préparer les décisions à soumet- dicalistes se sont donc rendus au secteur privé, rompus aux expériences de terrain », s’est aussi enthou- locuteur privilégié, a tiré son épin- Freidel. tre au conseil exécutif. siège de l’organisation patronale. siasmé, en janvier 2000, l’Union des industries métallurgiques et gle du jeu de la refondation sociale. L’Union professionnelle artisa- Le Medef n’est pas vraiment à Les symboles comptent. Au Medef, minières (UIMM) dans sa lettre Actualité, en formant le « vœu » qu’en nale (UPA), présidée par Robert la page en matière de parité. On on évoque aisément le traumatis- France soit instillé « un peu de cette culture du risque et de la responsa- Isabelle Mandraud Buguet depuis fin janvier 2001, compte une seule femme parmi me du perron, celui du ministère bilité qui nous manque tant ». et Caroline Monnot dit rassembler 820 000 entrepri- les vice-présidents : Martine Clé- ses dont 430 000 qui emploient ment, présidente de la fédéra- un ou plusieurs salariés (avec une tion des industries mécaniques moyenne de quatre salariés par et présidente de la société Galva- entreprise) et 390 000 entreprises noplastie industrielle. Quand le président de l’Unedic obéit aux consignes… qui sont individuelles. La galaxie patronale est très Quel est le budget e vendredi 19 janvier, rue Reuilly, les chir le président de l’Unedic, Denis Gautier-Sau- listes. Denis Gautier-Sauvagnac décide alors de variée. Le Centre des jeunes diri- de fonctionnement membres du bureau de l’Unedic se vagnac, représentant du Medef. Peine perdue. couper court. « La séance est levée », affirme-t-il. geants d’entreprise est souvent 4 du Medef ? retrouvent, comme à l’accoutumée, au Au bout d’une heure et demie de discussion, Une semaine plus tard, les mêmes, côté syndi- considéré comme « l’empêcheur Le budget de fonctionnement C huitième étage de l’immeuble qui abrite ce dernier demande une interruption de séance. cats, refusent de signer le procès-verbal de la de patronner en rond » et avan- de l’organisation patronale, le siège du régime d’assurance-chômage. La ten- « Je me dois de réagir », justifie Denis Gautier- réunion. A l’appel des cinq confédérations, des ce régulièrement un certain nom- selon les chiffres qu’elle trans- sion est bien perceptible, les sourires un peu cris- Sauvagnac, pour ne pas placer la direction du manifestations sont organisées, le 25 janvier, bre de propositions dans le met, s’élève à 180 millions de pés, mais, comme souvent, le ton de la discus- régime, qui ne sait plus s’il faut qu’elle envoie ou dans toute la France qui réunissent plus de domaine social. Yvon Gattaz, francs dont 40 millions sont la sion est courtois. Elle va pourtant s’envenimer. non les bordereaux de cotisations, dans une posi- 300 000 salariés du public et du privé. D’accord ancien président du CNPF, a, lui, résultante de sa présence au Placée pendant des mois au centre de l’actuali- tion intenable. Mais les consignes du Medef, qui sur le fond du dossier avec le Medef, les organi- fondé les Entreprises de taille sein des institutions paritaires et té avec le renouvellement de sa convention et la invoque un vide juridique faute d’accord global sations patronales CGPME et UPA émettent humaine indépendantes et de 140 millions de francs viennent création du plan d’aide au retour à l’emploi sur les retraites, sont claires. « Pas d’accord, pas publiquement des réserves sur la suspension des croissance (Ethic). Il faut aussi des cotisations. 93 % de ces coti- (PARE), l’Unedic est à nouveau prise dans un épi- d’ASF », a martelé Denis Kessler, numéro deux cotisations ASF, tout comme des dirigeants d’en- mentionner l’Association françai- sations sont versées par les fédé- sode tourmenté de la refondation sociale. Les de l’organisation patronale. treprise. Le PDG de Videndi, Jean-Marie Mes- se des entreprises privées, club rations professionnelles et 7 % négociations sur les retraites complémentaires sier, critique la méthode de « l’ultimatum ». fermé et très discret, qui réunit par les Medef territoriaux. ayant échoué, le Medef menace de ne plus préle- ÉNERVEMENT ET CONSTERNATION L’épisode ASF trouvera finalement un épilo- les grands groupes du CAC 40, L’Union des industries métal- ver les cotisations ASF qui servent à financer, à Au bout d’un quart d’heure, un papier à la gue, partiel, le 10 février. A l’issue d’une nouvel- longtemps présidée par Ambroi- lurgiques et minières (UIMM) taux plein, la part des complémentaires entre 60 main, le président de l’Unedic revient dans la sal- le nuit de négociations, un accord est trouvé se Roux, considéré comme l’émi- est de loin le plus gros payeur : et 65 ans. Or, l’organisme collecteur de ces coti- le, mal à l’aise aux dires de ses interlocuteurs. Il entre le patronat, la CFDT et la CFTC. L’ASF est nence grise du patronat français. les chiffres de sa contribution sations n’est autre, par délégation depuis 1983, annonce qu’il « prescrit » à l’organisme paritaire définitivement enterrée, au profit d’une nouvel- Après sa mort, Didier Pineau- varient de moins de 20 % (selon que le régime d’assurance-chômage… Les syndi- de « suspendre jusqu’à nouvel ordre l’appel des le Association pour la gestion du fonds de finan- Valencienne lui a succédé. le Medef) à près de 23 % selon cats se sont concertés. Le premier, Jean-Louis cotisations ASF ». Cela, « dans l’attente d’un cement, l’« AGFF ». Mais des failles sont appa- Le Medef dispose également l’IUMM. Les autres contribu- Walter, représentant de la CGC, lit une déclara- accord des partenaires sociaux que tous les mem- rues. Les mots d’ordre du Medef n’ont pas été d’un « think-tank » : l’Institut de teurs importants sont le bâti- tion pour rappeler l’opposition des syndicats à bres du bureau, j’en suis sûr, souhaitent voir inter- suivis par les entreprises qui ont, dans la très l’entreprise (Idep), dont l’un des ment, les travaux publics, la chi- toute rupture de financement sur l’ASF. Puis, venir le plus rapidement possible », ajoute-t-il grande majorité, payé les cotisations patronales derniers rapports traitait des mie, le textile, les assurances, les tour à tour, se succèdent Claude Jenet (FO), très vite. Autour de la table, l’énervement et la et salariales qui alimentaient l’ASF… dépenses publiques en France et banques et les industries agroali- Maurice Lamoot (CGT), René Chantron (CFTC) consternation prévalent. Ce n’est pas légal, il n’y en Europe. mentaires. et Michel Jalmain (CFDT), pour tenter d’inflé- a pas de majorité pour cela, plaident les syndica- I. M. « Forcément, un jour ou l’autre, il faudra arrondir les angles… »

oixante-dix visites en provin- et le bâtiment, notamment. Pas sim- se supportent pas, on serait tenté général du Medef Gironde, plutôt trances possibles de l’appareil, s’élè- ce depuis octobre 1998, date Au sein de ple. Même si deux de leurs représen- de le croire, car la question que se enclin à souligner les avancées, vent aussi mais réclament l’anony- de la transformation du tants font officiellement partie de la posent certains, in fine, c’est com- selon lui, réalisées. Mais cette techni- mat. Denis Kessler et Ernest-Antoi- SCNPF en Medef : Ernest- l’organisation garde rapprochée d’Ernest-Antoine bien de temps la stratégie de ruptu- que est à terme dangereuse parce ne Seillière ont donc le marché en Antoine Seillière se déplace sur le Seillière, aujourd’hui, et pour la pre- re choisie par le duo du Medef peut qu’on risque de l’user… », ajoute-t-il. main : soit ils prouvent, à terme, l’ef- terrain pour « se ressourcer auprès patronale, la stratégie mière fois dans l’histoire du mouve- durer. Et si elle est véritablement ficacité de leur stratégie, soit ils la des troupes », comme on dit au siè- ment, c’est la Fédération française efficace. FAUX PAS radoucissent – éventualité qui ge de l’organisation patronale. Et, à actuelle est loin des sociétés d’assurance qui coor- Car, là aussi, il s’agit de faire les Si au Medef Basse-Normandie désormais est évoquée au siège de entendre la base, ça plaît. Du Nord donne l’ensemble de la politique comptes. Certes les entreprises ont Jean-Michel Blanchard, qui le prési- l’organisation –, notamment à l’oc- au Midi, ce sont les mêmes termes de faire l’unanimité sociale, via son président Denis réalisé des économies : 6 milliards de, est lui aussi satisfait que « le casion du chantier de la formation qui sont utilisés pour saluer « ce Kessler. Et ses méthodes jusqu’au- de francs par exemple pour les trois Medef fasse enfin entendre sa voix au professionnelle. souffle nouveau », « cette efferves- que la philosophie de la « refonda- boutistes ne s’inscrivent pas vrai- mois de cotisations employeurs sein d’une France colbertiste si diffici- Si nouveaux faux pas il y avait (à cence », « cette reconnaissance ». A tion » – « on s’en va des institutions ment dans les traditions de négo- ASF de retraite complémentaire en le à faire évoluer », il n’est pas sûr, l’instar de la manifestation provo- pas de géant, « le dépoussiérage » paritaires et on rénove » – a été ciation. moins, sans oublier la baisse des lui non plus que, pour soutenir la quée par l’attitude sur le chantier de l’institution serait en marche : approuvée à 98 % lors de l’assem- Clin d’œil amusant, l’UIMM fête cotisations Unedic, « mais ce n’est « longue bataille sociale » qui s’an- des retraites), les deux hommes création d’un intranet pour échan- blée générale de janvier 2000, qui son centenaire cette année, et pour pas aussi simple, commente un res- nonce, la technique actuelle soit savent que certaines fédérations ger les points de vue ; « les gens de inaugurait pour l’occasion (là en- l’occasion publie un livre qui retra- ponsable d’un Medef territorial, je bonne à 100 %. « Forcément, un professionnelles, qui restent de loin la com de Paris » qui viennent écou- core une innovation) le vote élec- ce son siècle de vie sociale. L’avant- pense que, d’une manière ou d’une jour ou l’autre, il faudra arrondir les les plus puissantes au sein de l’or- ter et conseiller ; rajeunissement tronique. propos signé Daniel Dewavrin, pré- autre, il nous faudra ressortir une par- angles. On ne peut pas se battre éter- ganisation, en termes de surface des permanents… jusqu’à la trans- Belle unanimité, mais fragile. La sident, et Denis Gautier-Sauva- tie des 6 milliards liés à l’ASF pour nellement. Il nous faudra trouver des financière notamment, sont en parence financière ! « Il y a cinq ou stratégie adoptée par le tandem gnac, délégué général, n’est pas financer la nouvelle structure mise en partenaires pour faire la paix, ou embuscade. « Nous avons toujours six ans, vous pouviez toujours essayer Seillière-Kessler n’est pas sans ris- innocent : « Cet ouvrage retrace les place… ». Les résultats obtenus sur signer tout au moins une trêve.» Il préféré le pouvoir à l’image du pou- de savoir qui payait quoi dans l’orga- ques en interne. Si les PME de pro- grandes lignes et les grands moments l’assurance-chômage, en deçà des s’inquiète aussi de savoir si l’ultrali- voir, commente un responsable de nisation, explique un ancien mem- vince se sentent ragaillardies, elles d’une action, ancrée dans la réalité promesses faites, ne satisfont pas, béralisme mis en avant aujourd’hui l’une d’entre elles. Dans la durée, et bre du conseil exécutif, le gouverne- le doivent aussi à la volonté de économique et soucieuse du respect non plus, pleinement. s’adapte bien à la culture française dans le quotidien, nous savons com- ment du Medef. C’était top secret. Paris de moins s’appuyer sur les des personnes, tant l’UIMM est Mais surtout la méthode pose et aux mouvements actuels « qui ment assurer un véritable service aux Aujourd’hui, on a les chiffres si on les fédérations professionnelles qui convaincue que l’oubli de l’une ou question. « Je crois qu’effectivement prennent mieux en compte la société entreprises. Soyons patients, donc… » demande…» ont fait l’histoire sociale du patro- l’autre conduit à des impasses.»Un la stratégie frontale était nécessaire civile ». A bon entendeur… Et ces impressions de campagne nat français : l’Union des industries conseil d’ami à Denis Kessler ? pour faire bouger tout l’édifice pari- Des voix isolées ? Non. D’autres, se traduisent lors des votes, puis- métallurgiques et minières (UIMM) Outre le fait que les deux Denis ne taire, explique Jean Degos, délégué moins courageuses face aux remon- M.-B. B. LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / III DOSSIER François Eymard-Duvernay, professeur d’économie à Paris-X - Nanterre ̄ CHRONIQUE « Aujourd’hui, l’entreprise en tant que forme par Serge Marti de bien collectif est en crise » Les feux

« Quel regard portez-vous sur fice repose sur le constat d’une » Prenons un autre dossier : le uniquement de la société des la « refondation sociale » lancée inégalité entre salariés et em- comportement à l’embauche. Les actionnaires. Seulement, quel bon du roi dollar par le Medef ? ployeurs, qui doit être corrigée pratiques discriminatoires sont manager oserait contredire le fait – Le Medef s’est engagé dans un par la loi. très répandues. La sursélection de qu’une entreprise efficace est celle projet de restructuration des rela- – Comment le Medef analy- la main-d’œuvre est importante et qui repose sur des règles collecti- a Banque centrale européenne (BCE) est-elle seulement tions salariales très profond, selon se-t-il la situation du marché du la loi de 1992 n’a pas réussi à endi- ves légitimes, qui suscitent l’enga- un clone de la Bundesbank et de son obsession histori- une optique fortement libérale. travail ? guer ce phénomène. Il serait utile gement des salariés ? Aujourd’hui, que anti-inflation ? En annonçant, le 29 mars, qu’elle Ernest-Antoine Seillière et Denis – Pour l’organisme patronal, le que les partenaires sociaux s’y inté- l’entreprise en tant que forme de avait décidé de maintenir son taux directeur inchangé, Kessler expliquent d’ailleurs com- chômage est pour l’essentiel volon- ressent. Pourquoi ne pas imaginer, bien collectif est en crise. Là 4,75 %, alors que se confirme le ralentissement de l’activité en bien leur démarche est moderne taire : mis à part les inaptes, cou- par exemple, un système de bonus- – L’ensemble de ces mouve- Europe, la BCE qui est la seule des banques centrales des pays puisque, en tentant de dépasser verts par le régime d’assistance, malus selon la manière dont un ments n’est pas sans question- membres du G7 à ne pas avoir assoupli sa politique monétaire l’organisation taylorienne, elle les chômeurs décident de ne pas employeur se comporte. Voilà ner l’Etat, donc le gouvernement pour contrer les turbulences de l’économie mondiale (une qua- accompagne les mutations que travailler parce qu’ils n’y ont pas deux exemples parmi d’autres, actuel… rantaine de baisses de taux d’intérêt sont intervenues de par le connaît le monde du travail depuis intérêt. Il y a donc deux remèdes mais ils montrent le déséquilibre – Je pense personnellement que monde depuis décembre 2000), mérite cette question. D’autant le milieu des années 1970 : aspira- au chômage : réduire le coût du profond de la refondation sociale. le gouvernement donne lui aussi qu’elle a pris un double risque. tion des salariés à davantage travail afin d’améliorer la rentabili- – Les organisations syndicales trop d’importance à la nouvelle D’abord, en vrac, celui d’exaspérer les marchés financiers d’autonomie, responsabilisation, té pour l’entreprise des « inap- n’ont pas réussi à imposer ces théorie du chômage, donc aux – qui, escomptant une baisse des taux, se trouvent pris à contre- développement de la logique, com- tes » ; accroître par différents thèmes… questions de l’incitation au travail. pied –, de handicaper les pays européens où le moteur se grip- pétences, etc. moyens les incitations à reprendre – Non. Elles sont néanmoins La question centrale n’est pas celle- pe – à commencer par l’Allemagne qui représente, à elle seule, » Par certains côtés, leur « refon- un emploi. tout à fait conscientes, à mon avis, là. Il s’agit plutôt de sécuriser les le tiers des exportations de la zone euro et dont les perspecti- dation » rencontre les désirs des » Le plan d’aide au retour à l’em- des déficits que nous venons d’évo- relations au sein de l’entreprise et ves de croissance en salariés. Evidemment, la réalité est ploi (Pare) répond explicitement à quer. Quoi qu’il en soit, la philoso- de réussir à mieux organiser les Evolution du dollar pondérée en fonction 2001 se rapprochent dan- plus complexe. Le chômage de ce dernier objectif, dans un contex- phie retenue pose une question périodes de transition d’un emploi de l'inflation et du commerce gereusement des 2 % –, masse qui persiste encore aujour- te où les employeurs craignent de profonde : l’entreprise est-elle un à l’autre. enfin, de décevoir ceux 140 d’hui dans l’Hexagone a établi un ne plus trouver aussi facilement acteur privé ? Ou bien est-elle un » Des relations plus équitables où l’inflation est conte- rapport de forces en défaveur des de la main-d’œuvre pour certains acteur public qui doit par consé- dans l’entreprise permettraient de nue et qui accueille- salariés, ce qui a donné l’opportu- emplois. Très logiquement, il vise quent rendre compte de la légiti- ne pas rejeter indûment certaines raient volontiers une nité au mouvement patronal de à remplacer la logique assurantiel- mité de son action ? charges sur la collectivité : par des 120 baisse du loyer de l’ar- réformer à son profit les règles de le (cohérente avec un chômage » En d’autres termes, l’entrepri- licenciements insuffisamment gent. C’est le cas de la travail. involontaire) par une logique con- se n’est-elle qu’un outil destiné à motivés, planifiés, organisés ; des France où la hausse des – Ne pensez-vous pas que cet- tractuelle : l’indemnité chômage maximiser les dividendes versés à précaires à la frontière de l’entre- prix a été contenue à te volonté d’accompagner la est la contrepartie des efforts faits ses actionnaires ? Ou contri- prise ; par la sursélection à l’em- 100 1,6 % en 2000 contre 2,6 % mutation du travail est aussi une par le chômeur pour se reclasser. bue-t-elle au bien commun, y com- bauche, voire les discriminations ; pour l’ensemble de la préoccupation syndicale ? » Cette philosophie du chômage pris celui des salariés ? Cette con- par l’insuffisance de l’effort de for- zone euro. – C’est vrai que l’ensemble des (qui a trouvé des appuis inatten- ception est très peu soutenue au mation. La question du lien de l’en- On peut comprendre organisations syndicales, et pas dus dans des travaux récents, très niveau juridique, qui tient compte treprise avec son environnement 80 que, par péché d’orgueil, uniquement la CFDT, sont intéres- controversés, de deux chercheurs est également centrale. Elle doit la BCE ne souhaite pas sées à faire évoluer la relation sala- de l’Insee) sous-estime le caractè- garder une part de responsabilité plus se plier aux injonc- riale, mais je ne pense pas qu’un re involontaire du chômage : il est, dans la reconversion des salariés, tions des marchés que seul souhaite, pour autant, en pour la plus grande part, dû à une en maintenant le lien contractuel, 60 de justifier, a posteriori, remettre à plat toute l’architec- pénurie globale d’emplois et à des comme c’est le cas dans les congés 1973 1980 1990 2000 les accusations de « sui- ture. effets de sélection de la part des de conversion. Certains groupes se visme » que lui vaudrait – Quel est selon vous l’objectif employeurs. sont engagés de longue date dans un alignement trop mar-

Une monnaie robuste Source : Federal Reserve du patronat ? – Le Medef veut mettre à plat des politiques de développement qué sur la politique de la – L’un des axes majeurs est de les relations sociales mais n’a local, qui sécurisent les transitions Réserve fédérale améri- remplacer la loi par le contrat. pas souhaité, pour autant, met- entre emplois. Pourquoi les entre- caine. Mais, ce faisant, la BCE est confrontée à un deuxième ris- L’idée du Medef est que l’ensem- tre la question des emplois pré- prises sont-elles aussi peu présen- que, au moins aussi préoccupant que la déception des places ble des relations sociales doivent caires à l’ordre du jour de la tes dans les dispositifs d’aide à l’in- financières et les besoins des « nécessiteux » de la croissance : être gouvernées par des contrats, refondation sociale… sertion mis en place par les pou- celui de déstabiliser la monnaie unique, promise à l’équilibre si possible – et cette solution – La refondation sociale est en voirs publics ? Le Pare prévoit avec le dollar depuis son envolée fin 2000, et qui se retrouve en serait optimale – interindividuels. effet incomplète : le Medef ne s’in- ̄ « l’engagement ferme et volontaire ce moment autour de 0,88 cents, bien loin de son plus haut – Est-ce une rupture par rap- téresse qu’à un seul côté de l’édifi- des branches professionnelles et des niveau de 0,96 atteint à la mi-janvier. port aux anciennes stratégies ? ce. Il s’agit d’amender le comporte- entreprises » dans la réduction du De toute évidence, indifférent au coup de torchon que subit – Oui. Avant la mutation en ment des salariés et des chômeurs François Eymard-Duvernay chômage. Chiche ? l’économie américaine, le balancier est reparti en direction du Medef, le mouvement patronal par l’incitation. Mais la réforme du » La refondation sociale, ce billet vert, lequel a conforté son rôle de valeur refuge face à reconnaissait la loi, tout en comportement des employeurs b Ancien administrateur devrait être en priorité, vieille une crise boursière qui fait des ravages. Depuis début février, essayant, bien sûr, de l’orienter en n’est pas abordée ! de l’Institut national de la statistique question toujours d’actualité, celle lorsque s’est aggravée la chute des actions, à New York mais sa faveur. Mais il n’y avait pas de » Ce comportement est critiqua- et des études économiques (Insee), de relations salariales plus équi- aussi sur l’ensemble des places internationales, le dollar a remise en cause de l’architecture ble. Plusieurs études montrent François Eymard-Duvernay est tables, moins inégalitaires. On voit gagné environ 6 % par rapport à la monnaie unique européen- juridique. Désormais, c’est le cas. que, si une entreprise fait preuve professeur d’économie à l’université bien qu’il s’agit d’une question ne, et autant par rapport au yen japonais. » “Dépolitiser l’économie”, sui- d’opacité lors d’un licenciement Paris-X et conseiller scientifique éminemment politique : il faut Plus surprenant, relevait récemment le New York Times,sion vant le mot d’ordre du Medef, collectif, si elle ne se mobilise pas au Centre d’études de l’emploi. réinscrire l’économie dans la so- considère l’indice de la monnaie américaine, ajusté au regard signifie que les relations interindi- pour assurer la reconversion des b Il a notamment publié : Façons ciété démocratique. » de l’inflation et pondéré en fonction de son poids commercial viduelles ne doivent plus être salariés mis à la porte, les consé- de recruter. Le jugement des (voir graphique), on constate qu’elle est aussi vigoureuse actuel- encadrées par les règles que se quences en termes de chômage de compétences sur le marché du travail Propos recueillis lement qu’elle l’était au milieu des années 1980. De toute évi- fixe la société. C’est attaquer de longue durée seront plus impor- (avec Emmanuelle Marchal, par Marie-Béatrice Baudet dence, les baisses de taux d’intérêt à répétition, pratiquées par front le droit du travail, dont l’édi- tantes. aux éditions Métailié, en 1997). et Alain Lebaube la Réserve fédérale, pas plus que la brusque décélération de la croissance, n’ont en rien calmé les feux du roi dollar. Ceux-ci sont un atout important pour les Etats-Unis car ils donnent une marge de manœuvre supplémentaire aux autorités moné- taires pour procéder à de nouvelles baisses de taux. Une chan- Des négociateurs patronaux sous haute surveillance ce dont ne bénéficie pas la Banque centrale européenne, péna- lisée par la faiblesse de l’euro, qu’elle contribue indirectement à accentuer. ls mènent physiquement les Denis Kessler. Prudent, Georges d’action (GPA), aux champs et négociations. Dans une épure La définition des Jollès se met désormais systémati- attributions beaucoup plus limi- dessinée au plus strict. Les quement aux abonnés absents lors- tés. La coordination de ces GPA a lchantiers de la refondation orientations, leur mise que les négociations entre parte- été confiée à M. Kessler, qui en sociale ont été rudes pour les naires sociaux tournent à la crise. devient, de fait, le chef d’orches- « hommes en gris » du Medef, ces en œuvre, les accords Denis Gautier-Sauvagnac, le tre. Ce n’est pas un hasard non chefs de délégation le temps de délégué général de l’Union des plus si la responsabilité du GPA quelques réunions, placés sous la politiques à passer, industries métallurgiques et miniè- communication est d’entrée de jeu surveillance sourcilleuse d’Ernest- res (UIMM), président de l’Unedic revenue à M. Seillière lui-même. Antoine Seillière et surtout de les replis tactiques jusqu’à tout récemment, a égale- La réforme interne promue par Denis Kessler, les deux têtes de ment abandonné son mandat au le successeur de Jean Gandois, qui l’exécutif patronal. Pour ne pas à négocier sont conseil exécutif. Obsédé par le avait, en son temps, souffert de lut- avoir à concéder sur ses objectifs, souci de préserver une alliance his- tes intestines, s’est également tra- l’avenue Pierre-Ier-de-Serbie a du ressort exclusif torique avec FO mise à mal par la duite par un ancrage plus serré des employé, souvent jusqu’à la carica- refondation, il a tenté des initiati- ex-unions patronales locales deve- ture, une méthode qui relève du tandem ves personnelles qui ont déplu à la nues Medef territoriaux. Dans ces davantage de la technique du rug- direction du Medef. conditions, les débats d’orienta- by que de la négociation collec- Seillière-Kessler Chargé de la négociation sur la tion sont réduits à la portion tive. Elle a en effet aligné des formation professionnelle, Francis congrue. Au point qu’une blague joueurs, n’ayant pas pour vocation La définition des orientations, Mer, le PDG d’Usinor, est le seul, qui court fait du Medef «la d’entrer dans la discussion, mais leur mise en œuvre, les accords pour le moment, à tenter de s’af- dernière seule vraie organisation d’éviter uniquement que la mêlée politiques à passer, les replis tacti- franchir – symboliquement – du stalinienne » ! ne recule. ques éventuels à négocier, sont du contrôle interne en vigueur ave- ressort exclusif du tandem nue Pierre-Ier-de-Serbie, depuis I. M. et C. M L’ARGUMENT DU MANDAT Seillière-Kessler. Encore récem- l’arrivée aux commandes de « Je n’ai pas le mandat pour… ». ment, le 21 mars, lors d’une lon- M. Seillière. « Je ne fais pas partie Inlassablement, parfois non sans gue séance de nuit de négociation du Medef ! », s’est-il ainsi curieuse- Bibliographie embarras, Francis Bazile, qui a sié- sur la nouvelle convention des ins- ment exclamé lors d’un déjeuner gé des mois durant sur les retraites titutions Unedic, l’horloge a été avec la presse, courant mars. b L’UIMM, cent ans de vie complémentaires, s’est acquitté de arrêtée quatre heures durant : Ber- sociale, sous la direction de ce rôle. Président du « GPA retrai- nard Boisson, aux manettes pour ÉCLATEMENT Jacques Marseille (Adase éditeur, tes », l’un des dix groupes de pro- le Medef, cherchait à joindre pour En trois ans, le conseil exécutif, 2001, 255 p., 390 F, 59,45 ¤). Pour positions et d’actions qui ont rem- approbation Denis Kessler en le gouvernement du Medef, a été se le procurer : Edition Lavoisier, placé les anciennes commissions déplacement en Chine. profondément renouvelé. Très 01-47-40-67-00. de l’ex-CNPF, vice-président de la Au sein de l’exécutif patronal, rares sont ses dirigeants qui s’auto- b « Refondation sociale, Caisse nationale d’assurance- deux hommes ont appris à faire risent une parole publique. L’orga- quelle alternative ? », vieillesse, ce petit homme d’un taire leurs velléités d’autonomie. nigramme de l’organisation patro- revue Mouvements,no 14 naturel plutôt réservé, fait un drô- Le vice-président de la Caisse nale a parallèlement été restructu- (La Découverte, mars-avril 2001, le de « pilier ». Campé sur l’argu- nationale d’assurance-maladie, ré, de telle sorte qu’aucun contre- 175 p., 75 F, 11,43 ¤). ment du mandat, il a repoussé poli- Georges Jollès, qui avait émis quel- pouvoir, qu’aucune féodalité non b Renouer le lien social, ment une à une les pistes suggé- ques timides réserves, a préféré se plus, ne puisse émerger. Les de Roger Sue (Odile Jacob, rées par les syndicats. « Pas le man- retirer du conseil exécutif. D’ores anciennes commissions de l’ex- 2001, 254 p., 145 F, 22,1 ¤). dat pour… » : la phrase a été oppo- et déjà, il est clair que, sur le chan- CNPF, dont la présidence, jadis, b Le Rôle social du patronat : sée jusqu’à la CFDT, qui suggérait tier à venir de l’assurance-maladie, donnait une forte influence inter- du paternalisme à l’urbanisme, un compromis autour de la notion autre gros morceau de la refonda- ne, ont été éclatées en une multitu- de Jean-Pierre Frey (L’Harmattan, de « retraite à la carte ». tion sociale, il sera chaperonné par de de groupes de propositions et 1995, 383 p., 220 F, 33,54 ¤). IV / LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 EUROPE ̄ L’appétit de consommation des Européens DANS LES COULISSES DE L’UNION demeure à un niveau élevé par Nicolas-Jean Brehon tabilité ! Ni la vache folle, ni nomique portugais (2,5 % de crois- avec un taux de réponse positive de L’addition salée les inondations, ni la trem- Les ménages sance en 2001), le fort endettement 124 frôlent le point le plus bas (120 blante du Nasdaq, l’indice des ménages, la stagnation des salai- en novembre 1997) jamais atteint Sboursier des valeurs techno- néerlandais sont res qui explique ce décalage ? L’en- depuis la création de l’indice de logiques, n’ont jusqu’à présent quête Sofinco-Ipsos ne le dit pas consommation. du sucre entamé le moral des consom- les plus optimistes, explicitement. Les Français reproduisent aussi le mateurs européens. Le dernier A l’autre bout de la chaîne, les paradoxe qui les caractérisait déjà indice européen de la consomma- alors que les Portugais ménages néerlandais s’affichent lors des vagues précédentes du omme la plupart des produits alimentaires, le sucre est tion Sofinco-Ipsos – synthèse de exceptionnellement optimistes même sondage (trois vagues annuel- réglementé au niveau européen par une « Organisation plusieurs indices (intention de sont à la traîne (80 %). Les Français, eux, ont « inté- les) : ils ont conscience d’un environ- commune de marché » (OCM) qui définit les règles de l’in- consommer, confiance économi- gré l’idée », selon l’expression nement économique assaini et plus tervention communautaire. L’OCM sucre, créée en 1967 à que, envie de consommer, potentiel côtés de l’Espagne (105) et de l’Italie d’Edouard Lecerf, que leur pays se dynamique, mais la perception de uneC époque où la politique agricole commune était orientée vers à consommer) – n’indique aucune (108), il y a ce que Edouard Lecerf, porte mieux qu’il y a quelques leur situation personnelle demeure l’autosuffisance, repose sur un système des quotas nationaux. Il exis- déperdition du moral des ménages directeur général d’Ipsos Opinion, années. Par rapport au – 55 de plus que prudente. Interrogés sur te deux quotas : un quota A pour la production affectée à la consom- de la zone euro. Depuis son plus appelle « le clivage Nord-Sud » qui décembre 1996, le + 31 de février « l’évolution de leur niveau de vie et mation intérieure ; un quota B destiné à compléter le quota A en cas haut à 113 en mai 2000, (la base 100 n’a « jamais été aussi fort ». 2001 révèle une quasi-euphorie, sur- du pouvoir d’achat de leur foyer dans de besoin ou à être exporté avec subvention. L’excédent, dit de l’indice remonte à décem- D’autres constantes marquent tout si on les compare aux inten- les prochains mois », 47 % affirment « sucre C », est normalement réservé à l’exportation sans subven- bre 1996), l’indice global n’a perdu également ce sondage : un clivage tions de consommation déclinantes leur pessimisme et 50 % seulement tion. qu’un point en février 2001. traditionnel hommes-femmes (118 des Allemands qui passent de + 31 leur optimisme. L’OCM définit des garanties financières. Le « prix d’intervention » Cette stabilité « européenne » contre 108), aussi constant que le cli- en novembre 2000 à + 26 en février Une quasi-égalité qui contraste est le prix que devrait payer l’Union si le sucre ne trouvait pas pre- dans le désir de consommer dissi- vage jeunes-vieux (116 pour les dernier. avec la Belgique (42 % de pessi- neur sur le marché et était présenté à l’achat public par les sucriers. mule toutefois des tensions fortes 25-34 ans contre 107 pour les 65 ans mistes contre 53 % d’optimistes), En pratique, il n’y a pas d’intervention, mais ce prix sert de référence au sein du panel de huit pays qui et plus), ou que le clivage entre reve- PARADOXE l’Italie (36 contre 60) ou l’Allemagne au marché. Les aides effectives couvrent d’une part les frais de stoc- sert de base à l’enquête. Entre les nus supérieurs – plus consomma- Cela dit, la perception de la (bon- (28-68). Le cas français s’explique kage, dont un stock minimum de onze jours de consommation, et Pays-Bas, à 127, qui tirent résolu- teurs (134) – et revenus modestes ne) situation économique nationale sans doute par les 35 heures et par d’autre part les restitutions, des aides à l’exportation qui permettent ment l’attelage, suivis de près par la (102). par les hauts revenus manque singu- les accords de modération salariale d’être compétitif. Grande-Bretagne (123) et le Portu- Un autre clivage mérite d’être lièrement de dynamisme (48 aujour- qui pénalisent le pouvoir d’achat Ces dépenses sont autofinancées par des cotisations payées par gal qui peine loin derrière à 85, aux signalé : le clivage sexe-âge. Les d’hui contre 52 il y a un an et 0 en des revenus les plus bas. Car plus les producteurs et répercutées sur le consommateur. L’OCM sucre hommes de moins de 45 ans qui novembre 1998). Est-ce le début l’on grimpe dans l’échelle des salai- est la seule organisation qui soit financée non par le contribuable représentaient le fer de lance de l’in- d’un retournement ? Ou simple- res, et plus « l’optimisme » est européen, mais par le consommateur. En 2001, l’ensemble des « coti- Les Français en tête tention de consommer, montrent ment une plus grande sensibilité au important (66 % pour les revenus sations sucre » représente 1 milliard d’euros. Le système est sévère- aujourd’hui un relâchement : de « bruit économique global »? La supérieurs, contre 43 % pour les ment critiqué. La Cour des comptes européenne vient de publier un de l’eurofrilosité 122 en mai 2000 ils sont passés à question est ouverte. Point impor- plus modestes). nouveau rapport, accablant, sur cette organisation. 119 en février 2001. Cette érosion tant : interrogés sur leur intention La première critique concerne le niveau des prix. La spécificité du L’indice européen Sofinco- qui contraste avec les intentions de consommer, les hauts revenus Yves Mamou prix communautaire est d’être fixe, déterminé à l’avance pour plu- Ipsos comporte un volet sur proclamées des autres catégories sieurs années, à un niveau qui est aujourd’hui beaucoup plus élevé l’euro. Après un pic de scepticis- (hommes de plus de 45 ans, fem- que le prix mondial. Ce système garantit la stabilité des prix courants me vis-à-vis de l’euro en novem- mes de part et d’autre de la barre Des consommateurs prudents (soit une baisse des prix réels de 30 % en dix ans) et évite les fluctua- bre dernier (47 % des Européens des 45 ans) est-elle le signal avancé Indice européen de la consommation en Europe tions d’un marché volatil, qu’elles soient à la hausse (lors de la flam- estimaient que la monnaie uni- d’une morosité future ? A suivre… 170 bée de 1974), ou à la baisse, comme ce fut le cas entre 1995 et 1999, que allait présenter « plus d’in- et à corréler peut-être avec le moin- lorsque le prix mondial chuta de près de 60 % avant de remonter de convénients que d’avantages », dre enthousiasme consommateur 160 30 % en un an. contre 33 % d’euro-optimistes), des revenus supérieurs (– 4 points En février 2001, le prix communautaire est encore 2,5 fois plus éle- le vent semble tourner. Légère- par rapport à février 2000) et 150 vé que le prix mondial. La Commission a estimé le surcoût pour le ment ! Les sceptiques ne sont moyens supérieurs (– 3 points par 140 consommateur européen à 6,5 milliards d’euros en 1999 (le surcoût plus que 43 %, tandis que les opti- rapport à mai 2000). serait aujourd’hui de 4,5 milliards). Cette comparaison est contesta- mistes passent à 37 %. Pays par pays, c’est le moral des 130 ble. Les deux prix portent sur deux produits différents (sucre Les Français qui étaient les Portugais à l’égard de la situation blanc/sucre brut) et tout approvi- plus négatifs en Europe vis-à-vis économique de leur pays qui jette le 120 Est-il normal sionnement sur le marché mondial, de la monnaie unique (56 % en trouble. 75 % d’entre eux sont fran- qui n’est en réalité qu’un marché 110 novembre 2000) le demeurent, chement « pessimistes » (23 % d’op- que le consommateur résiduel inférieur à 15 % du total mais à un niveau moindre : 52 %. timistes), alors qu’en majorité tous 100 des échanges, devrait être majoré La France est donc en tête de les autres habitants des pays du des coûts de transport et de raffina- Déc. Jan. Nov. Fév. Mai Nov. Fév. Mai Nov. Fev. Mai Nov. Fév. européen paie l’« eurofrilosité » selon le terme panel sont « optimistes » (50 % et 1996 97 97 1998 98 98 1999 99 99 2000 00 00 2001 ge. Après corrections, l’écart serait d’Ipsos. plus). Est-ce le ralentissement éco- Source : Sofinco, Ipsos pour exporter ramené à 50 %. Quelle serait l’économie pour le des excédents, consommateur ? Le coût du sucre représente 57 % du prix de détail permettant d’un paquet de sucre et 5 % du prix André Oosterlinck aimerait que les Quinze d’un produit alimentaire sucré. L’ali- aux consommateurs gnement sur le prix mondial repré- sente une économie virtuelle de du Proche-Orient 2,28 francs sur un paquet de sucre assurent la libre circulation de la connaissance et 20 centimes sur une canette ven- d’avoir un sucre due 8 francs. Un calcul théorique, qui suppose que les baisses soient BRUXELLES n’est pas, non plus, une cause d’ex- saire que dans les domaines du “big moins cher répercutées sur le consommateur et correspondance Le recteur de clusion. » size, big business, big money” qui non sur les marges des fabricants et ’une voix forte et d’une Toutefois, plaide André Ooster- nécessitent des équipements colos- que le sien ? des intermédiaires ! D’ailleurs, au main ferme, André Oos- l’Université catholique linck, il est temps que les Quinze saux. Pour le reste, dans les disci- Canada, qui s’approvisionne sur le terlinck peut passer des se soucient d’assurer la libre circu- plines où la connaissance et l’inno- marché international, les prix de détail ont augmenté de 25 % Dheures à appuyer son rai- flamande de Louvain lation de la connaissance, comme vation sont centrales, laissons cha- entre 1995 et 1998, quand le prix mondial diminuait de 50 %. L’argu- sonnement. Cet ingénieur électro- ils l’ont fait pour les capitaux, les cun faire comme il l’entend. » ment prix n’est pas imparable. Le surcoût n’est ni spécifique à l’Euro- nicien, doté de ce que l’on appelle milite pour une biens et les services. « Il est urgent pe – car beaucoup de pays ont des marchés cloisonnés avec des prix une forte personnalité, a une d’élargir l’espace européen du TROIS PILIERS officiels élevés – ni démesuré, compte tenu des garanties offertes. conviction : l’économie et l’univer- collaboration accrue savoir, d’assurer de réelles équiva- Au cœur d’une région extrême- En revanche, l’OCM sucre présente d’autres spécificités plus sité doivent se réconcilier. Recteur lences des grades et des études. » ment prospère mais de faible contestables. Un quota est attribué à chaque pays, sauf le Luxem- de la KUL, l’Université catholique entre l’industrie Soucieuse de ne pas perdre de dimension, avec ses 5,4 millions bourg. Le but initial était de garantir l’approvisionnement, maîtriser flamande de Louvain (Leuven), temps, la KUL s’est inscrite dans d’habitants, la KUL entend désor- la production, soutenir les exploitants, et répartir les avantages qu’il entend transformer en réfé- et l’université un réseau où l’on retrouve la Suè- mais réussir le pari de garder les entre Etats membres. Le régime a été reconduit à chaque élargisse- rence européenne, il s’emploie de, les Pays-Bas, la Flandre, un meilleurs des siens. Quitte, com- ment, cristallisant les positions de départ, indépendamment de tou- depuis 1995 à briser les tabous qui d’euros, résultat qui devrait s’éle- Land allemand et le Pays basque me elle le fait, à les pousser, dans te prédisposition à la culture betteravière et au mépris des règles élé- ont longtemps empêché ces deux ver à 125 millions d’euros dans espagnol : ensemble, les universi- la dernière phase de leurs études, mentaires de spécialisation (entre la Finlande et la France, premier mondes de collaborer. « A Delft, cinq ans. Le monde de l’entreprise tés de ces pays ou régions mettent à n’utiliser que l’anglo-américain. producteur européen, les rendements varient de 1 à 2,5). Le régime où j’ai en partie travaillé pour mon finance à hauteur de 30 % le bud- au point des équivalences et des « Souci de réalisme à l’égard de ces est aussi absurde que celui qui consisterait à obliger les zones de doctorat dans les années 1970, mon get recherche de la KUL, lequel mastères qui établissent une sorte premiers clients que sont nos étu- montagne à produire du blé. professeur me disait que collaborer s’élève annuellement à quelque de norme de qualité minimale. diants », dit André Oosterlinck, Le système a-t-il au moins servi à maîtriser la production ? Depuis avec l’industrie n’était pas très clair 200 millions d’euros. Au-delà, semble dire le recteur, qui, citoyen d’un pays théorique- vingt ans, elle est supérieure aux besoins. En 2000, la production de (“niet netjes”), explique Ooster- L’objectif de cette stratégie d’es- ne comptons pas sur l’Europe ment bilingue, a lui-même renon- l’Union est de 17,7 millions de tonnes, dont 14,3 de « sucre commu- linck en souriant. Quel chemin a saimage ? Il est triple, selon le rec- pour activer de gigantesques pro- cé à apprendre le français, pour nautaire » (sucre A et B), alors que la consommation n’est que de été parcouru depuis lors ! » teur. C’est d’abord d’apprendre jets de recherche. « Ce n’est néces- mieux maîtriser la langue anglaise. 12,8 millions de tonnes (34 kilogrammes par habitant). Cette surpro- aux étudiants à entreprendre. Qu’on ne lui fasse pourtant pas duction est soit stockée, soit exportée, le plus souvent avec restitu- EXODE AMÉRICAIN C’est, ensuite, de créer des exem- le procès de gérer son université tions financées par les cotisations (coût : 515 millions d’euros). Aujourd’hui, à Leuven, plus de ples. « Bill Gates n’est pas un exem- comme une firme privée ou de la Quant au sucre C, les producteurs préfèrent reporter les 20 % autori- 2 500 personnes sont employées ple pour les jeunes. C’est un demi- mettre au service d’une économie sés plutôt que de l’exporter sans subvention quand le prix du mar- dans une quarantaine de « spin- dieu… Pour nous, l’essentiel est de libérale. Il rit, avant d’argumen- ché mondial n’est pas assez rémunérateur (coût des stocks : 300 mil- off », cet essaimage qui a permis à montrer à des gens qui sortent d’un ter : « Ingénieur, et donc formé lions d’euros). des entreprises de se créer dans le laboratoire que leur entreprise peut, pour rendre optimale l’utilisation Le régime des échanges est également plutôt curieux. S’il est com- giron de l’université. Celles-ci elle aussi, gagner. » des moyens disponibles, j’estime préhensible que le consommateur européen paie un surcoût pour développent l’application de Troisièmement, martèle André que nous sommes au service de tous s’assurer une garantie d’approvisionnement à prix constant, est-il recherches menées par des ingé- Oosterlinck, une université com- nos clients. Des étudiants qui nous normal qu’il paie aussi pour exporter des excédents et permettre aux nieurs, des économistes, des agro- me Leuven doit tout faire pour font confiance. De l’industrie qui consommateurs du Proche-Orient (premiers importateurs) d’avoir nomes ou des juristes. L’an der- conserver ses meilleurs spécialis- attend que nous formions bien les un sucre moins cher que le sien ? D’autant plus que cet excédent nier, 1 000 postes ont été créés tes, tentés par un exode améri- gens et répondions à ses problèmes structurel est majoré par des importations obligatoires… Cette dispo- dans ces PME qui ont dégagé un cain : « La force des universités scientifiques et technologiques. sition, initialement négociée par le Royaume-Uni en 1973 au profit bénéfice net de 25 millions d’outre-Atlantique, c’est “l’effet Sili- ̄ Mais aussi de tous les groupes de l’Inde, a été étendue aux pays d’Afrique et du Pacifique. Ces con Valley”, à savoir leur capacité sociaux qui espèrent de nous une 1,3 million de tonnes d’importations, achetées au prix communautai- d’attirer les meilleurs étudiants du information complète sur tous les re, viennent en surplus d’un marché déjà excédentaire et doivent monde entier. La vraie bataille de André Oosterlinck grands problèmes de l’heure. Ensei- donc être réexportées avec restitutions, mais financées cette fois par l’économie de la connaissance se gnement, recherche, service social : le budget hors cotisations sucre (coût : 800 millions !). déroule sur ce terrain. » b Né en 1946, docteur en génie ce sont les trois piliers du décret qui Au total, la production européenne ne s’est adaptée ni à l’évolu- Une bataille qui n’est pas per- électronique, André Oosterlinck régit le fonctionnement des universi- tion des prix mondiaux ni aux quantités demandées. Comment sor- due, à en croire le recteur de la a créé trois entreprises et siège tés de Flandre. » tir de l’impasse ? L’accord du GATT de 1995 ayant imposé de réduire plus importante université de Bel- notamment au conseil de gestion Le recteur de Leuven y ajoute les exportations subventionnées, les quotas ont été diminués cette gique (26 000 étudiants inscrits), de la société Agfa-Gevaert. son exigence de patron : « manage- année, pour la première fois en trente ans. La Commission a propo- classée parmi les trente meilleures b En 1995, il a été nommé recteur ment, ressources humaines, inser- sé une nouvelle reconduction de l’OCM pour deux ans (contre cinq du Vieux Continent. « Les universi- de l’Université catholique flamande tion dans le contexte culturel, socio- ans d’habitude), le temps de poursuivre les études. Cette proposi- tés américaines sont évidemment en de Louvain (KUL), après avoir géré logique et politique de la région ». tion a été rejetée par le Conseil, au motif que l’OCM « manquerait de tête du hit-parade mondial. Mais la le département de haute Un message qui, dans cette région visibilité »… formation moyenne est supérieure technologie de cette université, phare de l’Europe du Nord, sem- en Europe, où, généralement, on ne où il s’intéressait particulièrement ble ravir tout le monde… Nicolas-Jean Brehon enseigne à la faculté Jean-Monnet - Paris-Sud. contrôle pas l’accès aux études supé- à l’utilisation des technologies [email protected] rieures et où le manque d’argent de l’information. Jean-Pierre Stroobants BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / V

EUROPE Les indicateurs économiques internationaux « Le Monde » / Eurostat Les pays du Nord se mobilisent davantage pour la recherche et développement UE 15 ZONE EURO ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON PRODUCTION INDUSTRIELLE (jan. 2000, en %) Dépenses R&D (% du PIB) 3,77 Nov. 2000 2,89 Sur un an ...... 5,1 4,4 8,0 6,7 0,8 1,9 – 0,3 – 0,2 6,3 (oct. 2000) 3,9 (oct. 2000) 2,29 Sur un mois ...... – 1,8 – 1,9 0,5 0,0 – 0,4 1 – 1,8 – 10,6 0,0 0,2 (oct. 2000 ) – 3,5 (oct. 2000) 2,19 2,04 1,86 1,84 1,93 1,80 1,82 1,40 PRIX À LA CONSOMMATION (fév. 2000, en %) 0,90 1,02 0,51 0,63 Sur un an ...... 2,3* 2,6* 2,5 2,5 4,0 1,4 * 2,7 * 4,9 * 0,9 (janv.) 3,7 (janv.) 0,1 (janv.) ND* Sur un mois ...... 0,5* 0,6* 0,7 1,8 0,4 0,3 * 0,4 * 0,9* – 0,9 (janv.) 0,6 (janv.) 0,0 (janv.) . E E AS NI NE CE DE HE DE GAL PIB EN VOLUME GNE ALIE LUX ND RÈC EU 15 AG AN S-B e IT RIC Y.-U trimestre 2000, en %) G LAN TU SUÈ (4 MA FR NLA e IR (3 trim. 00) ESP PAY RO Sur un an ...... 3,0 2,9 2,6 3,0 3,7 2,8 2,8 3,4 2,5 3,4 1,4 BELGIQUE AUT FI LLE POR e DANEMARK Sur trois mois ...... 0,7 0,7 0,2 1,2 0,7 0,9 0,8 1,2 0,3 0,3 0,2 (3 trim. 00) A Emploi : part des industries à haute technologie dans l'ensemble du secteur manufacturier DÉFICIT PUBLIC/PIB (en %) 38 39 34 46 17 29 38 40 32 15 32 32 15 36 44 43 en % * ND : Non disponible Source : Eurostat 2000 ...... 0,3 1,2 1,3 0,0 – 0,3 – 1,3 – 0,3 2,0 4,4 1,0 (1999) – 7,6*(1999) a EN 1998, les dépenses de R & D ont atteint 202 milliards d’euros aux DETTE PUBLIQUE/PIB (en %) Etats-Unis contre 102 milliards au Japon, et 141 milliards pour l’Union européenne (UE). En pourcentage du PIB, les Quinze se situent sensible- 2000 ...... 69,7 64,2 60,0 110,9 60,6 58,0 110,2 56,3 42,9 59,3 (1999) 105,4 (1999) ment plus bas qu’Américains et Japonais (1,86 % contre 2,58 % outre- SOLDE COMMERCE EXTÉRIEUR Atlantique et 3,03 % dans l’archipel nippon). (en milliards d'euros, jan. 2001) a QUATRE ETATS MEMBRES (Allemagne, France, Italie et Royaume- Déc. 2000 Déc. 2000 Déc. 2000 Déc. 2000 Déc. 2000 Déc. 2000 Oct. 2000 Oct. 2000 Uni) totalisaient en 1998 près de 75 % des dépenses de R & D de l’UE – 14,3 * – 7,4 * 1,2 0,3 – 3,5 – 2,2 – 1,2 1,6 – 4,8 – 48,1 8,2 mais leurs efforts relatifs (en % du PIB) ont diminué entre 1985 et 1998. INVESTISSEMENT (FBCF) Ce n’est pas le cas des pays nordiques, qui se montrent très dynamiques (3e trimestre 2000, en %) en matière de R & D : la Suède y consacre 3,77 % de son PIB, la Finlande Sur trois mois ...... 1,1 1,3 1,4 2,7** 2,5 1,7 0,5 – 0,7 – 0,5 0,6 1,4** 2,89 %. a QUATRE EMPLOIS SUR DIX du secteur manufacturier de l’UE sont * provisoire **2e trimestre 2000 dans les industries à haute technologie (un sur deux, si l’on considère l’en- semble du secteur des services). Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat PAYS ÉMERGENTS Les indicateurs français INNOVATION L'embellie de l'économie yéménite reste très incertaine DERNIER MOIS VARIATION La croissance du marché informatique français ralentit en millions de dollars en pourcentage CONNU SUR UN AN 10 16,2 en pourcentage 1 000 CROISSANCE DU PIB CONSOMMATION DES MÉNAGES 8 – 0,9 % (février) + 1,7 % 13,8 800 (échelle de droite) (en produits manufacturés) 12,3 12,6 6 600 TAUX D'ÉPARGNE 15,7 % ( 2e trim. 00) – 0,7 9,2 400 4 8,9 7,4 200 2 7,1 POUVOIR D'ACHAT DES MÉNAGES + 0,3 % (2e trim. 00) + 1,8 0 0 -200 -400 COMMERCE EXTÉRIEUR – 1,9 (janv. 01) – 2,0 (en milliards de francs) -600 BALANCE COMMERCIALE (échelle de gauche) (solde cumulé sur 12 mois) + 7,5 (01/00) – 93,5 -800 MATÉRIELS LOGICIELS SERVICES MARCHÉ TOTAL 1996 1997 1998 1999 2000 2001 1999 2000 ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL Source : Nord-Sud Export, groupe «Le Monde» + 5 (février) – 2 ** Source : IDC France, 2001 DES MÉNAGES * a LE PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL, mené sous la sur- a LES SERVICES informatiques ont continué de croître en France, en veillance étroite du FMI et de la Banque mondiale depuis 1995, a permis ENQUÊTE MENSUELLE DANS L'INDUSTRIE * 2000, mais presque deux fois moins qu’en 1999. Selon la société d’étu- au Yémen, l’un des pays les plus pauvres au monde, de maintenir la crois- (opinion des chefs d'entreprise des de marché International Data Corporation, les développements sur les perspectives générales de production) + 13 (février) + 33 ** sance, de lutter contre l’inflation et de reconstituer ses réserves de change. nécessaires au passage à l’an 2000, et à la mise en route de l’euro, expli- a L’EMBELLIE ACTUELLE repose sur la forte hausse des prix du pétrole quent la très forte demande enregistrée sur ce segment durant les au cours des deux dernières années. Mais le Yémen souffre des incertitu- années précédentes. CRÉATIONS D'ENTREPRISES 23 540 (décembre) + 6,1 % des quant à la commercialisation de son gaz naturel. Par ailleurs, les pers- a LES LOGICIELS continuent, en revanche, de faire face à une forte pectives touristiques dépendent des aléas de la situation sécuritaire : enlè- demande, en particulier dans le domaine de la gestion de la relation vements de touristes et attentat, en octobre 2000, contre un destroyer DÉFAILLANCES D'ENTREPRISES *** 2 923 (janvier) + 9,4 % clients (CRM) et des systèmes décisionnels. américain. Heureusement, la normalisation avec le voisin saoudien a LES MATÉRIELS connaissent une croissance en unités moins forte devrait aider à obtenir des prêts pour le développement et à rééchelonner * solde de réponses, CVS, en % ** solde net douze mois auparavant *** par date de publication que précédemment, mais la hausse des prix des configurations achetées une partie de la dette. Sources : Insee, Douanes compense, en partie, ce phénomène. La situation en trompe l’œil de l’économie allemande

vec un taux de plus de De la même manière, les indus- vier 2001 par rapport à jan- sement sensible de l’activité au Au total, la croissance du PIB alle- 3 %, la croissance de l’éco- La conjoncture est triels se montrent sensibles au pin- vier 2000. Mais plusieurs éléments deuxième semestre 2000. mand en 2001 devrait être sensible- nomie allemande a finale- cement de marges qu’ils subissent sont inquiétants pour les évolu- La consommation des ménages ment moins forte cette année que Ament été, en 2000, la plus moins mauvaise que du fait des évolutions de prix. Les tions à court terme de l’économie devrait rebondir fortement dans le l’année précédente, mais essentiel- élevée depuis l’unification du pays. coûts des matières premières, allemande. La chute de l’indice IFO, courant de l’année, parallèlement lement en raison de l’impact statisti- Mais ce résultat a été acquis dans la ne le laisse supposer notamment énergétiques, et des même si elle semble exagérée au au pouvoir d’achat du revenu dispo- que du ralentissement du deuxième première partie de l’année. Un biens intermédiaires ont fortement regard de l’environnement des nible des ménages, et l’investisse- semestre 2000. Le plus fort du ralen- ralentissement marqué de l’activité le ralentissement accéléré, alors que la capacité des entreprises industrielles d’outre- ment des entreprises restera soute- tissement de l’activité allemande est intervenu au deuxième semes- entreprises à relever les prix de ven- Rhin, montre que le risque d’un nu, haut degré d’utilisation des appartient au passé, mais il sera lar- tre. Avec respectivement 0,3 % et sensible de l’activité te des produits finis reste limitée. ralentissement plus marqué encore capacités de production face à une gement visible sur la croissance 0,2 % aux troisième et quatrième tri- Aussi le repli de la confiance des de l’activité ne peut être totalement demande toujours dynamique obli- annuelle moyenne de 2001. mestres, les taux de croissance du au deuxième chefs d’entreprise reflète-t-il princi- exclu. Les statistiques de prix à la ge. En revanche, le stockage invo- Dans ces conditions, la Banque PIB allemand sont parmi les plus fai- palement le rétrécissement de leurs consommation des premiers mois lontaire de la fin d’année dernière centrale européenne n’a pas de rai- bles de la zone euro. La brutalité de semestre 2000 marges unitaires, alors même que de l’année ne permettent pas d’es- devrait peser sur l’activité tout au son de s’inquiéter plus particulière- ce ralentissement ne semble cepen- la demande reste forte. pérer un rebond fort de la consom- long du premier semestre. ment de l’état de l’économie alle- dant pas impliquer qu’il va se trans- Le ralentissement de la demande L’indice de climat des affaires mation des ménages dès le premier Néanmoins, la forte accélération mande. De manière un peu provo- former en récession. Les indica- domestique, responsable du tasse- dans l’industrie manufacturière, éta- trimestre. La forte augmentation des importations au quatrième tri- catrice, on pourrait même considé- teurs récents sont, certes, pour la ment du taux de croissance du PIB bli par l’institut IFO, a baissé huit des stocks des entreprises mise en mestre 2000 permet d’anticiper que rer que le meilleur soutien qu’elle plupart mal orientés, mais des rai- à partir du troisième trimestre fois au cours des neuf derniers évidence dans les comptes natio- l’impact négatif sur l’activité de pourrait apporter à l’économie alle- sons de croire au maintien d’une 2000, a été provoqué par le choc mois. Depuis son point haut du naux au second semestre de l’an- l’ajustement des stocks au premier mande serait de rassurer les activité relativement soutenue ne pétrolier. L’accélération des prix à mois de mai 2000, il a perdu sept née dernière (et plus particulière- trimestre de cette année sera limité. consommateurs sur sa volonté de manquent pas. De manière un peu la consommation a déprimé le pou- points. Cela représente une chute ment au quatrième trimestre) sem- Les échanges extérieurs ne contri- réduire la tendance de l’inflation. paradoxale, l’Allemagne a, malgré voir d’achat des ménages, qui a bais- plus forte que celle observée entre ble avoir été davantage subie par bueront pas autant que l’année der- Malgré son poids dans le PIB de la tout, contribué à soutenir l’activité sé aux premier et troisième trimes- septembre 1997 et septembre 1998, les entreprises que volontaire. nière à la croissance de l’activité, zone (un tiers), l’Allemagne n’est dans la zone euro. tres 2000, entraînant une progres- lors des crises asiatique et russe. Cependant, il y a également des mais le ralentissement des exporta- pas « la » zone euro. Selon les statistiques provisoires sion limitée à moins de 1 % sur l’an- Les deux principales composantes raisons de rester raisonnablement tions, qui restera peu marqué, concernant le quatrième trimestre née. Conformément aux constata- de l’indicateur global sont désor- optimiste. Le pouvoir d’achat des devrait être compensé par un mou- Jean-Louis Mourier 2000, les importations allemandes tions sur le passé, la consommation mais en baisse sur un an, ce qui indi- ménages bénéficiera de plusieurs vement similaire des importations. Economiste, Aurel-Leven de biens et services à prix constant des ménages a sensiblement réagi à que habituellement une forte pro- facteurs favorables. En premier se sont accélérées sensiblement fin ce choc sur les prix, en ralentissant babilité de récession. lieu, l’emploi va continuer à croître. 2000. Elles auraient crû de 5,5 % fortement. Les ménages allemands La baisse du taux de chômage d’un trimestre à l’autre, alors que la sont en effet très sensibles aux évo- EXPORTATIONS devrait, certes, être sensiblement demande domestique – hors lutions de prix. Il existe une corréla- Pourtant, contrairement à ce que moins rapide qu’au cours des deux stocks – restait étale, en raison de tion significative entre la variation l’on pouvait observer au moment ans écoulés, mais elle devrait l’atonie de la consommation des de l’inflation et celle de la consom- des crises de 1997-1998, la produc- reprendre après la stagnation du ménages et du recul des investisse- mation : lorsque les prix accélèrent, tion industrielle, comme les com- début d’année. Ensuite, les salaires ments en machines et équipements. la consommation ralentit. mandes manufacturières, restent individuels conserveraient un ryth- sur des rythmes de croissance sou- me de croissance moyen compris tenus. Les commandes en prove- entre 2 % et 2,5 %. Enfin, les ména- Une forte augmentation des stocks nance de l’étranger progressent de ges vont bénéficier de baisses d’im- 15 % par an (en moyenne sur les pôts équivalentes à 0,8 % de leur 2,5 en % trois mois jusqu’en janvier). Les sta- revenu disponible brut. De plus, les tistiques d’exportations montrent prix à la consommation devraient 2,0 la même tendance : elles restent en franchement décélérer dans les pro- hausse sensible, quels que soient chains mois. 1,5 les groupes de produits. Alors que Le maintien d’un rythme annuel les inquiétudes se concentrent sur d’augmentation des prix de détail 1,0 l’impact du ralentissement améri- d’environ 2,5 % a été provoqué par cain, les exportations vers les Etats- les derniers soubresauts de leur 0,5 Unis affichent même une forte composante énergétique et, sur- hausse (+ 8,1 % au quatrième tri- tout, par la mise en œuvre des 0,0 mestre 2000 par rapport au trimes- hausses de taxes indirectes, notam- tre précédent). ment de l’écotaxe. Mais celles-ci ne -0,5 Les commandes domestiques, tra- remettent pas en cause l’impact ditionnellement moins volatiles, globalement favorable des évo- -1,0 restent également en hausse par lutions fiscales cette année. L’éco- S1 S2 S1 S2 S1 S2 rapport à l’année dernière, malgré nomie allemande est ainsi sans 1998 1999 2000 trois mois de baisse entre septem- doute moins mal en point que le PIB (croissance semestrielle) CONTRIBUTION DES ÉCHANGES EXTÉRIEURS bre et novembre derniers. La pro- laissent supposer l’indice IFO de VARIATIONS DE STOCKS DEMANDE INTÉRIEURE HORS STOCKS duction industrielle restait pour sa climat des affaires dans l’industrie Source : Aurel-Leven part en augmentation de 5 % en jan- manufacturière et le ralentis- VI / LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 FOCUS ̄ L’Asie centrale intéresse à nouveau les pétroliers HISTOIRE ÉCONOMIQUE

yant dégagé des bénéfi- espérances des investisseurs. Cet- liards de barils) et surtout de Kas- par Jacques-Marie Vaslin ces records en 2000, les Sur les dix-sept te région est réputée depuis l’Anti- hagan au Kazakhstan (25 mil- grandes compagnies quité. Déjà, chez les Grecs, on évo- liards de barils). Apétrolières ont décidé de gisements géants quait son huile suintant par Le potentiel exact du champ relancer leurs investissements endroits du sol et les flammes sur kazakh n’est pas connu et les esti- La troisième voie dans l’exploration production. découverts depuis deux les rochers, d’où s’échappe en per- mations oscillent entre 10 et Les dix principales compagnies manence du gaz. Les réserves 50 milliards de barils. Car, jusqu’à affichent des budgets en hausse ans, les deux principaux sont estimées par les Américains présent, seuls deux puits ont été moyenne de 14 %. L’objectif est entre 90 et 200 milliards de barils, forés sur cette superficie de du chemin de fer d’augmenter les réserves disponi- se trouvent dans alors que les Européens, plus pru- 5 500 kilomètres carrés. En raison bles pour répondre à la croissance dents, avancent des chiffres com- de sa taille, huit pétroliers se sont mondiale, estimée à 3,1 % par an des ex-Républiques pris entre 50 et 100 milliards de associés dès le départ, voilà près rivé ou public, le choix du mode de gestion du rail n’est pas pendant les vingt prochaines barils. Même a minima, ces esti- de dix ans, pour mener les campa- anodin. L’exemple britannique laisse songeur. La privatisa- années, compte tenu notamment soviétiques mations mettent cette région au gnes d’exploration. tion des chemins de fer se solde outre-Manche par une déri- de l’augmentation de la popula- niveau de pays du Golfe comme Le premier puits sous-marin ve des tarifs, un vieillissement du réseau et une dégradation tion du globe. de la présentation des résultats le Koweït ou l’Iran. laisse anticiper une des découver- Pde la sécurité. La catastrophe de Hatfield en est l’illustration Le nombre d’habitants de la pla- financiers. En 1991, lorsque cette zone tes les plus prometteuses de ces patente. Aujourd’hui, plus des deux tiers des usagers demandent le nète passera de 6 milliards actuel- Les « majors » cherchent de s’est ouverte aux investisseurs trente dernières années. Le retour des transports ferroviaires dans le domaine public. Devant ce lement à 7,4 milliards d’individus nouveaux champs géants. L’Afri- étrangers à la suite de l’effondre- deuxième puits, à une quarantai- piteux bilan, les autorités allemandes ont reporté sine die le projet en 2020. Selon les prévisions de que de l’Ouest se classe au deuxiè- ment de l’Union soviétique, tou- ne de kilomètres du premier, a de privatisation de la Deutsche Bahn. l’Agence internationale de l’éner- me rang derrière le Proche-Orient tes les compagnies internationa- montré « l’importance de la struc- L’économiste Léon Walras se posait déjà la question en 1875 : à gie (AIE), la demande annuelle pour l’importance des découver- les s’y sont ruées et se sont con- ture, qui pourrait contenir entre quel titre l’Etat peut-il et doit-il intervenir dans l’industrie des che- d’énergie (pétrole et gaz) progres- tes. Les zones les plus prometteu- centrées sur deux des cinq pays 6 et 7 milliards de barils », indi- mins de fer ? Entre public et privé, la France a opté pour une voie sera de 2,2 % par an, passant de ses sont localisées principalement concernés : l’Azerbaïdjan et le quait à la mi-mars Jean-Luc Ver- intermédiaire, mêlant capitaux privés et contrôle de l’Etat. Les che- 189 millions de barils par jour à au large de l’Angola et du Nigeria, Kazakhstan, plutôt que la Russie, meulen, patron de l’exploration- mins de fer sont timidement apparus en France dans les années 280 millions dans vingt ans. à plus de mille mètres de profon- l’Iran et le Turkménistan. Mais production de TotalFinaElf. Outre 1830. Cotées en Bourse, les lignes sont courtes et non rentables. deur d’eau. Mais la surprise est l’engouement est vite retombé, ces réserves « il reste quatre ou Seuls 560 kilomètres de voies sont posés en cinq ans. Le coût des tra- CÂBLES SOUS-MARINS venue de la mer Caspienne avec la les espoirs étant souvent déçus. cinq structures importantes à vaux enfle rapidement et les bénéfices tardent à venir. Les entre- « Depuis l’été 2000, nous avons découverte, l’an dernier, du gise- Changement de ton à la fin du forer ». La responsabilité de la prises commencent à manquer de capitaux, et leur statut doit être vu repartir les appels d’offres pour ment de Kashagan, au Kazakhs- siècle. Sur les dix-sept gisements mise en production a été confiée modifié. La crise économique de 1842 pousse le gouvernement à réa- développer des gisements, constate tan, qui pourrait être l’un des plus géants découverts dans le monde en février à l’italien Agip. L’exploi- gir. A partir de ce moment, l’Etat soutiendra à bout de bras l’un des Pierre Marie Valentin, président importants du monde. depuis deux ans, représentant des tation devrait démarrer à l’hori- secteurs-clés de la révolution industrielle. de Coflexip Stena Offshore, une La plus grande mer fermée du réserves supplémentaires de zon 2005. Entre deux modèles, privé comme en Angleterre ou public comme entreprise française leader mon- globe, d’une superficie de 400 000 53 milliards de barils d’équivalent Simultanément, en Azerbaïd- en Belgique, le Parlement français en adopte un troisième : la conces- dial dans les câbles sous-marins kilomètres carrés, connue surtout pétrole (huile et gaz), les deux jan, le champ de Shah Deniz, sion. La « Charte des chemins de fer français », votée le 11 juin 1842, reliant les puits au fond de la mer pour ses eaux poissonneuses et principaux sont ceux de Shah exploité par BP, devrait permettre définit les relations entre l’Etat et les compagnies. La construction et aux plates-formes pétrolières à la son caviar, confirme enfin les Deniz en Azerbaïdjan (5,9 mil- d’augmenter substantiellement la l’exploitation des lignes sont confiées à des compagnies privées surface. Cela a commencé par la production du pays. Le Turkmé- pour une durée déterminée. L’Etat, conscient du rôle stratégique des mer du Nord avant de gagner le gol- nistan, le plus petit des produc- chemins de fer, finance partiellement les travaux et impose un fe du Mexique. » Une reprise indépendante des prix du baril teurs, a également joué de chance cahier des charges. Les tarifs sont plafonnés. L’Etat décide aussi du La chute des cours du baril et avec le forage prometteur l’an der- tracé des nouvelles lignes. Le train constitue ainsi un bien privé au les multiples fusions avaient con- Alors qu’en 1999 les investissements mondiaux en exploration pro- nier du gisement gazier de Tek- service de l’intérêt public. La loi donne alors un coup de fouet à cette tribué au tassement des investisse- duction avaient chuté de 20 % pour tomber à 90 milliards de dollars, Tek. « Ces très importantes décou- industrie. Huit ans après, le réseau national est passé à 3 000 kilomè- ments. Priorité était donnée aux ils ont progressé de 12 % l’an dernier pour dépasser les 100 milliards vertes sont de nature à placer cette tres. intégrations des équipes et à la de dollars et devraient encore augmenter de près de 20 % cette année. région comme une grande province Les transports de marchandises assurent une grande partie du chif- réorganisation des budgets. Ce mouvement de reprise est d’autant plus solide qu’il est porté par pétrolière mais d’un moindre poten- fre d’affaires des compagnies. Mais une nouvelle forme de voyage « Entre 1998 et 2000, en raison des la nécessité des compagnies de conforter leurs réserves et non par le tiel que le Proche-Orient pour le apparaît : le tourisme de masse. Le premier « train de plaisir » relie préoccupations internes des compa- niveau des prix du baril. « Jusqu’à 15 dollars, les pétroliers ne remet- pétrole et la Sibérie pour le gaz Paris à Dieppe en 1848. Les chemins de fer entraînent avec eux des gnies, il était difficile de discerner tront pas en cause leur politique », estiment la plupart des analystes. naturel », affirme l’Institut fran- pans entiers de l’économie. leur stratégie », ajoute-t-il. Après avoir culminé à 37 dollars en novembre 2000, la tendance çais du pétrole. Au milieu du XIXe siècle, les investissements ferroviaires représen- Perception analogue chez l’ingé- s’est brutalement inversée. Le baril de brut est revenu à 25 dollars Mais le Kazakhstan restera au tent environ 7 % du produit intérieur brut. A la Bourse, c’est l’eupho- nieriste français Technip : « Beau- aujourd’hui. Les onze pays de l’Organisation des pays exportateurs vingt-cinquième rang des pétro- rie : 86 % des travaux des chemins de fer sont financés au moyen coup de projets ont été reportés en de pétrole (OPEP) veulent absolument stopper cette érosion et main- liers mondiaux et l’Azerbaïdjan à d’actions et d’obligations. En tout 1998, mais j’ai le sentiment qu’ils tenir les cours autour des 25 dollars. Par deux fois depuis le début de la trente-cinquième place tant Au milieu 106 compagnies cotent au Palais vont sortir cette année, notamment l’année, ils ont réduit leur production, mais en vain. Annoncée le que le problème de l’évacuation e Brongniart. La plus importante, la en offshore profond dans le golfe de 17 mars, la dernière décision de diminuer de 4 % le débit à compter du pétrole de cette zone enclavée du XIX siècle, Compagnie du Nord, contrôlée par Guinée ou le golfe du Mexique », du 1er avril ne semble pas suffisante pour enrayer la tendance. L’OPEP ne sera pas résolu. Rothschild, émet 160 millions de pronostiquait, le 27 mars, Daniel n’exclut pas une nouvelle initiative, si nécessaire, d’ici à sa prochaine les investissements francs en 1845. En une trentaine Valot, patron de ce groupe, lors réunion de juin. Dominique Gallois d’années, le système de concession ferroviaires permet la constitution d’un réseau d’à peu près 25 000 kilomètres pour représentent environ un coût total de 10 milliards de francs. Les dépenses de l’Etat n’ex- La « bataille des oléoducs » 7 % du produit cèdent pas 15 % de cette somme ; il n’aurait d’ailleurs jamais pu finan- intérieur brut. cer seul de pareils travaux sur une période aussi courte. entre la Russie et les ex-Républiques soviétiques A la Bourse, Plusieurs lois vont ensuite réajus- ter les relations financières entre c’est l’euphorie : l’Etat et les compagnies. Le rôle de a Russie vient de marquer soucieux de poursuivre leur politi- vernements d’Azerbaïdjan, de Géor- l’Etat se renforce avec les crises. La un point dans le jeu en Le Kazakhstan que de « containment » à l’égard gie (pays de transit), de Turquie et 86 % des travaux révolution de 1848 refroidit quel- cours autour de l’achemine- de la République islamique. Ce du Kazakhstan ont signé un accord- que peu les actionnaires. Faute de Lment des hydrocarbures de et l’Azerbaïdjan pays, soumis à un embargo com- cadre pour la construction du sont financés capitaux, les compagnies se retrou- la Caspienne vers les marchés mon- mercial, figure en outre sur la liste Bakou-Ceyhan. Recevant dernière- vent dans l’impossibilité de poursui- diaux. Le 26 mars à Atyrau, au n’ont ni les moyens des « Etats-voyous » (rogue states) ment l’envoyée du département au moyen d’actions vre leurs travaux. Or, si une compa- Kazakhstan, un nouvel oléoduc a dressée par Washington. d’Etat américain chargée de la Cas- gnie fait faillite, les autres tombe- été inauguré. D’un coût de 2,3 mil- ni le savoir-faire Quelque peu boudé par les pienne, Elisabeth Jones, le prési- et d’obligations ront comme des dominos. Les liards de dollars et d’une capacité majors du pétrole, l’oléoduc Bakou- dent kazakh, Noursoultan Nazar- conséquences économiques et initiale de 560 000 barils par jour pour exploiter Ceyhan reste à l’état de projet. Au baïev, l’a assurée de ce que le pétro- sociales seraient incalculables. La seule ligne de Paris à Lyon fait (bpj), il transportera le pétrole mieux, il commencerait à être cons- le extrait de Kashagan (pas avant vivre indirectement 100 000 personnes. Cette compagnie, au bord de extrait des champs de Tenguiz leurs hydrocarbures truit en 2002 et le pétrole y coule- 2005) coulera dans l’oléoduc Bakou- la faillite, est nationalisée le 17 août, par l’Etat qui joue le rôle d’ac- (entre 6 et 9 milliards de barils) du rait en 2004. Mais les pétroliers sont Ceyhan. Dans le même temps, le tionnaire en dernier ressort. Les actions sont échangées contre des port d’Aktau vers celui, russe, de la Russie, les Etats-Unis et l’Iran, d’autant plus sceptiques que les esti- vice-président de Kaztransoil (char- rentes perpétuelles ; les actionnaires sont rassurés. Pendant la crise, Novorossiisk, sur la mer Noire. qui soutiennent chacun des options mations des réserves off-shore gé du transport des hydrocarbu- les travaux continuent. En vingt ans, 14 500 kilomètres de voies fer- Trois mois vont être nécessaires différentes. d’Azerbaïdjan (dont certaines con- res), Kairgueldy Kabyldine, annon- rées sont achevés. Toutes les villes importantes sont desservies. pour « remplir » l’oléoduc, long de Ainsi les Etats-Unis favorisent un tiendraient en fait du gaz) ont dû çait de Londres qu’une étude de fai- Le milieu des années 1870 est marqué par une nouvelle crise éco- 1 580 km : le brut parti le 26 mars projet-clé dans le désenclavement être revues à la baisse. En février, sabilité était en cours « pour un nomique. Le gouvernement engage alors une politique de relance des vannes d’Atyrau ne sera pas de l’Azerbaïdjan : celui de la cons- pourtant, la compagnie américaine pipe-line vers l’Iran ». par un programme de travaux ambitieux. Un ingénieur, Charles de chargé sur les tankers en mer Noire truction d’un oléoduc, long de Chevron – qui détient 50 % des Freycinet, déclare au Sénat en 1876 : « A côté des grands précurseurs, avant la fin du mois de juin. Exploi- 1 730 kilomètres, qui relierait la parts dans l’exploitation de Tenguiz POLÉMIQUE il y a des hommes qui se vouent à résoudre les problèmes d’administra- té par le consortium pour l’oléoduc capitale azerbaïdjanaise, Bakou, au et 30 % dans divers champs off-sho- En fait, les experts s’accordent à tion et d’organisation que soulève l’application des idées nouvelles. Je de la Caspienne (KTK) avec une par- port turc de Ceyhan sur la Méditer- re en Azerbaïdjan – a manifesté de reconnaître la nécessité pour le serai de ces hommes. » ticipation russe (24 %), kazakhe ranée, via Tbilissi en Géorgie. Le l’intérêt pour le projet. Mais, pour Kazakhstan de diversifier ses routes Un an plus tard, il se voit confier le portefeuille des travaux (19 %) et omanaise (7 %), ainsi que tube serait le principal oléoduc d’ex- être rentable, le Bakou-Ceyhan doit d’exportation. En revanche, le pro- publics. Il fait alors adopter son projet, qui prévoit, entre autres, la Chevron, Mobil, British Gas, Agip portation du brut azerbaïdjanais, et transporter une partie du pétrole jet d’acheminer le pétrole kazakh construction de 181 lignes de chemins de fer d’une longueur totale et Rosneft, ce nouvel ouvrage est éventuellement kazakh. Or ce tra- kazakh. vers Bakou au moyen d’un oléoduc de 8 848 kilomètres. Toutes les sous-préfectures doivent être reliées. un acquis majeur pour le Kazakh- cé, privilégié par l’administration Depuis la découverte, l’année der- passant sous la Caspienne est en L’objet de ce plan est à la fois économique et politique. Laisser les stan, qui va lui permettre de dou- américaine, est onéreux (entre nière, du méga-champ off-shore de panne. Le transit se fait et se fera petites villes à l’écart du progrès serait une erreur politique considé- bler ses capacités d’exportation. Sa 2,5 et 3 milliards de dollars) et diffi- Kashagan, le Kazakhstan est en par barges. Difficile à réaliser, la rable. Les représentants locaux exercent d’ailleurs une pression per- mise en exploitation assure en cile à réaliser. La variante la plus passe de devenir le plus gros construction d’un oléoduc sous la manente en vue d’obtenir le passage du train dans leur commune. outre à la Russie la poursuite de sa courte, et donc la moins chère, pas- producteur de la zone. Au début mer se heurte à la redéfinition du En l’espace de quelques années, le territoire français se trouve qua- mainmise sur les sources d’énergie serait par l’Iran. Mais cela la con- de février à Astana, la capitale statut de la Caspienne, objet d’une drillé de voies ferrées. des anciennes Républiques du gla- damne aux yeux des Américains, kazakhe, des représentants des gou- polémique entre les cinq Etats rive- C’est au ministre de l’économie, Léon Say, qu’incombe le pôle cis soviétique. rains (Russie, Kazakhstan, Turkmé- financier de ce plan. Les travaux sont financés par des emprunts Riches en hydrocarbures, les nistan, Azerbaïdjan, Iran). d’une durée équivalant à la durée restante des concessions, soit ex-Républiques soviétiques des Des gisements très enclavés Un tout autre projet est sur le soixante-quinze ans. L’emprunt de 1878 devait être remboursé… en bords de la Caspienne (Azerbaïd- KAZAKHSTAN point d’aboutir non loin de là, 1953. Mais ce plan ne se soucie pas de la rentabilité des lignes. Initia- MOLD. UKRAINE jan, Kazakhstan, Turkménistan), RUSSIE autour de la mer Noire. Celui de la lement estimés à 4 milliards de francs, les travaux dépassent les 9 mil- devenues indépendantes à la chute Tengiz construction, sous la mer Noire, du liards trois ans après ! Progressivement les compagnies, en difficulté de l’URSS en 1991, sont pénalisées Blue Stream, un gazoduc de financière, vont renforcer le réseau d’Etat. A croire que la rentabilité Novorossiisk par leur enclavement. A la recher- ROUM. 1 250 km affecté au transport du est incompatible avec le service public. Entre 1857 et 1883, 2 600 kilo- che de partenaires étrangers pour gaz russe vers la Turquie. Les tra- mètres de lignes sont nationalisés. Le XIXe siècle n’était pas aussi libé- Aktau l’exploitation coûteuse de leurs gise- B. vaux sont déjà en cours. Réalisé ral qu’on veut nous laisser le croire ! ments, ces nouveaux Etats, en plei- Mer Noire GÉORGIE avec le géant italien de l’énergie Mais les compagnies privées ne sortent pas pour autant du tunnel. ne déconfiture économique, n’ont ENI, il offre plus d’un avantage à Malmenées par la guerre de 14-18, elles ne résisteront pas à la Gran- Supsa ni les moyens ni le savoir-faire pour Istanbul Moscou. Le Kremlin confirme ainsi de Dépression des années 1930. Un siècle après la construction des exploiter ces richesses, sans parler sa place de premier fournisseur de premières lignes, en 1938, toutes les compagnies ferroviaires pas- de leur acheminement. La région ARMÉNIE AZERB. gaz de la Turquie. Celle-ci risque sent sous la tutelle de l’Etat au sein de la Société nationale des che- pourrait, d’ici quinze ans, produire ANKARA BAKOU d’avoir moins besoin du gaz turk- mins de fer (SNCF). C’en est fini des compagnies privées. Walras 5 millions de barils par jour (bjp), TURQUIE AZERB. Mer mène ou azerbaïdjanais, tandis que l’avait deviné : ce serait une véritable aberration que d’invoquer la dont 4 millions viendraient du seul Caspienne la Russie, dont la production de gaz liberté de l’industrie en matière de chemins de fer, l’Etat peut et doit Kazakhstan. Depuis 1991, ces Répu- est en baisse, tend à s’approvision- intervenir. bliques sont engagées dans une Ceyhan IRAN ner à bon prix chez les anciennes 300 km « bataille des oléoducs ». Les SYRIE IRAK « Républiques sœurs ». Jacques-Marie Vaslin est maître de conférences à l’université de Picar- enjeux autour d’un nouveau tracé OLÉODUCS EXISTANT EN PROJET die et chercheur au Criisea. des oléoducs sont suivis de près par Marie Jégo TRIBUNES LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / VII ̄ Politique économique et pauvreté : deux poids, LIVRES par Yves Mamou deux mesures ? Par Bertrand de Kermel l y a quelque temps, le ministre des finances n’aurait l’idée « d’admonester » le gouverne- nement européens doivent avoir l’audace de Le pouvoir en forteresse irlandais se faisait « admonester » publique- ment français pour ce mauvais résultat. décider la mise en place d’un nouveau critère de ment par ses quatorze collègues de l’Union Dans les pays en développement, le problème convergence aux termes duquel les quinze pays I européenne. Son crime ? Avoir mis en place est encore plus crucial. Il y a quelques semaines, s’engageront chaque année à réduire leur taux LA DIRECTION DU TRÉSOR, 1947-1967, une politique économique et budgétaire jugée les présidents de la Banque mondiale et du de pauvreté et à dresser le bilan de leur action. L’ÉTAT BANQUIER ET LA CROISSANCE, inadaptée en phase de surchauffe, avec un taux Fonds monétaire international (FMI) se sont ren- La mesure serait effectuée à partir de l’indica- de Laure Quennouëlle-Corre d’inflation inacceptable pour un pays tenu de dus en Afrique pour évoquer le problème de l’ex- teur élaboré par le PNUD. Cet indicateur a pour Comité pour l’histoire économique et financière, respecter les grandes orientations des politiques trême pauvreté sur ce continent. De son côté, but de mesurer la pauvreté à partir de quatre 688 p., 170 F, 25,92 ¤ économiques arrêtées par le Conseil européen Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU, esti- données : la durée de vie (pourcentage de per- en juin 2000, aussi bien que les critères de me qu’il faut absolument éradiquer l’extrême sonnes qui ne vivront pas au-delà de 60 ans) ; le ’ouvrage de Laure Quennouëlle-Corre apporte une pièce convergence du traité de Maastricht. La loi est pauvreté sur la planète d’ici à 2015. Lors du der- niveau de connaissances (pourcentage de per- essentielle à la compréhension du rôle moteur qu’a joué sévère, mais c’est la loi. L’euro sera en place en nier Forum économique mondial de Davos, fin sonnes illettrées) ; la pauvreté économique l’Etat dans la période dite des « trente glorieuses ». A suivre janvier 2002. D’ici là, aucun pays ne peut se per- janvier, un débat sur les inégalités a été organi- (pourcentage d’individus vivant en deçà du seuil de près le fonctionnement d’une obscure administration mettre la moindre fantaisie budgétaire. Comme sé, ce qui démontre l’inquiétude générale des res- de pauvreté) ; l’exclusion (pourcentage de la Lchargée de la trésorerie de l’Etat, puis sa montée en puissance et son ils en ont le devoir, nos responsables politiques y ponsables économiques, face à ce phénomène population active en situation de chômage supé- rôle dans certaines périodes-clés de modernisation, on mesure veillent. Ils viennent de le montrer, et c’est plu- que nul ne semble plus maîtriser. rieur à douze mois ou chômage de longue mieux la difficulté qu’il y a, aujourd’hui, à repositionner l’Etat sur tôt rassurant. C’est le côté pile du grand projet Trois pistes de réflexion ont été évoquées : durée). Dans le cadre de ce qui serait alors un des fonctions de régulation au détriment de fonctions organisation- européen. Examinons maintenant le côté face aider les plus démunis par le biais de fonda- sixième critère de convergence, les pays ne se nelles qui ont longtemps fait la puissance de certaines directions du même projet européen. Est-il aussi cohé- tions ; respecter des codes d’éthique ; dialoguer situeront pas tous au même niveau en matière d’administration centrale. rent ? Ceux qui lisent chaque année en juillet les avec les organisations non gouvernementales de pauvreté. En revanche, tous devront progres- Toutes les pages consacrées au Trésor sous Vichy et dans l’immé- rapports du Programme des Nations unies pour (ONG). Honnêtement, ce n’est guère imaginatif. ser chaque année. Cette proposition présente diat après-guerre sont d’une extrême importance : le rattachement le développement (PNUD), savent que, depuis Qui plus est, Georges Soros, le célèbre spécula- l’avantage d’être un vrai projet de société. Elle (provisoire) des finances extérieures au Trésor, la rivalité entre l’Ins- longtemps, le Royaume Uni, l’Ir- teur, a cru bon de déclarer : «Je est totalement cohérente avec le système libéral. pection des finances suspectée de collaboration et les administra- lande et les Etats-Unis ont de L’Europe devrait ne crois pas trop à l’éthique. On Elle consiste en une obligation de résultat, tout teurs civils issus de l’ENA, les conflits de pouvoir entre la Banque de très mauvais résultats en matiè- ne peut pas demander aux entre- comme les critères de convergence de Maas- France et le Trésor… sont constitutifs du fonctionnement de l’appa- re de lutte contre la pauvreté. mettre en place prises de se dénaturer » (sic).Et tricht. Elle n’impose aucune méthode dirigiste. reil d’Etat, y compris aujourd’hui. C’est à cette époque également Sur les 17 pays les plus déve- le président de McDonald’s, de Elle constitue le filet de sécurité au-dessous que le Trésor apprend du Commissariat au Plan que le pouvoir s’ac- loppés de la planète, ils sont un nouveau critère préciser : « Chacun son rôle. Le duquel les peuples refusent de descendre, au quiert par une force de propositions à jet continu et par la constitu- invariablement 15e,16e et 17e. nôtre est de créer des emplois. Il nom de la loi des marchés. Le principe est que ce tion de réseaux d’influence. Aux Etats-Unis, le taux de pau- de convergence n’est pas politique. D’autres sont qui est bon pour l’économie et la finance l’est Placé en position seconde par rapport au Plan tant que la pénurie vreté chez les enfants est supé- mieux placés. » Cynique, mais sûrement pour les pauvres et les exclus. Qui ose- d’après-guerre a duré, le déplacement du centre de gravité du pou- rieur à 20 %. Au Royaume-Uni, aux termes duquel les parfaitement exact. rait prétendre le contraire ? voir en direction du ministère des finances s’est effectué après le le rapport des inégalités a aug- La question de la pauvreté et Enfin, c’est pour nous, Européens, la seule départ de Jean Monnet. Là commence une période faste pour une menté d’un tiers entre 1977 et Quinze s’engageraient des inégalités dans le monde est façon de rester crédibles vis-à-vis des pays en administration qui quitte ses missions d’exécutant pour conquérir 1996. C’est un phénomène pres- avant tout politique. Il n’appar- développement que nous invitons régulière- progressivement les manettes du pouvoir, ce qui s’accompagne que unique au sein des pays à réduire leur taux tient pas aux entreprises de la ment à lutter contre la pauvreté, alors qu’elle se d’une idéologie conservatrice. A chaque tentative de modernisation développés. Le nombre de régler. Alors, comment procé- développe chez nous. Pour que cette démarche des circuits de financement de l’économie, cette estimable direction familles vivant dans le dénue- de pauvreté der ? En avalisant le traité de devienne vraiment une priorité de tous, il fau- a bloqué des quatre fers, agité des spectres de risques divers, capa- ment est devenu une catastro- Maastricht, les pays de l’Union drait parallèlement demander à toutes les gran- bles de faire reculer le ministre le plus résolu, avant de proposer une phe nationale. Qui s’en émeut ? Quels ministres, européenne se sont engagés à respecter cinq cri- des organisations internationales (FMI, Banque position intermédiaire qui finit généralement par être adoptée. premiers ministres ou chefs d’Etat ont « admo- tères de convergence contraignants (déficits mondiale, organisation de coopération et de L’ouvrage souligne le mélange de frayeur et de talent opportu- nesté » publiquement l’Irlande ou la Grande- publics, dette publique, stabilité des prix, développement économiques – OCDE…) de ne niste, qui a permis à ces hauts fonctionnaires de tirer régulièrement Bretagne pour les inviter à prendre des mesures niveaux des taux d’intérêt à long terme, stabilité plus porter de jugement de valeur sur tel ou tel leur épingle du jeu, toutes les fois que le changement auquel ils plus efficaces en faveur des plus démunis ? Pour- de la monnaie). Ce fut une démarche audacieu- pays, sans prendre en compte l’ensemble des avaient tenté de s’opposer était devenu inéluctable. Penser que le quoi un tel silence ? Tout simplement parce se. Aucun retour en arrière n’était possible. Les paramètres le concernant : la croissance, l’équili- Trésor n’a accepté les premières sicav qu’à condition d’autoriser leur qu’en matière de pauvreté, il n’existe en Europe engagements pris étaient chiffrés et mesurables. bre budgétaire, le taux de chômage, le taux de émission, une à une, laisse aujourd’hui rêveur. aucun engagement comparable aux engage- Ils s’inscrivaient dans des délais précis. Des pauvreté, l’importance de la corruption (que Derrière la légende d’une administration modernisatrice, les faits ments économiques et financiers du traité de bilans réguliers devaient être établis. De fortes l’on sait sinon mesurer, du moins approcher), le établissent clairement que les grandes réformes ont eu lieu sans Maastricht. Aucun engagement irréversible. sanctions étaient prévues, pouvant aller jusqu’à respect de l’environnement, etc. Les bilans ainsi – et parfois contre – le Trésor. Celui-ci répugne à promouvoir des Aucune sanction en cas d’échec. Donc, chacun une amende égale à 0,5 % du PIB, ce qui impli- établis seraient nettement plus pertinents que réformes qui bouleversent « les grands équilibres » dont il est char- agit comme il l’entend. Or, le mal demeure. quait de donner des explications aux électeurs, les seuls bilans macroéconomiques, pour bâtir gé. Il faut alors des ministres ambitieux, appuyés nécessairement sur Selon l’Institut national de la statistique et des en cas d’échec. Tout cela fonctionne sans problè- une mondialisation à visage humain. des « traîtres » issus du sérail – les inspecteurs des finances n’ont études économiques (Insee), la pauvreté n’a pas me. On vient de le voir avec le cas de l’Irlande. Il jamais été fâchés de mettre leur connaissance de l’appareil au ser- régressé en France depuis 1996, malgré les bons faut s’inspirer de cet exemple réussi pour lutter Bertrand de Kermel est président du comité vice d’une carrière politico-administrative – pour imposer une ré- résultats de l’économie. Là encore, personne contre la pauvreté. Les chefs d’Etat et de gouver- Pauvreté et politique. forme que le Trésor finira par gérer en croyant en avoir été l’auteur.

COURRIER PARUTIONS PORTAGE SALARIAL n’ont-ils pas lu la belle étude de tique. Cette critique rencontre Selon moi, Allais a tort sur cha- A propos de l’enquête sur les Marthe Robert montrant que généralement la réponse suivante : cun de ces deux points. Tout b FRANÇOIS DE WENDEL, sociétés de portage salarial parue Robinson, écrit par Defoe en 1719, l’économie doit être scientifique ; d’abord, les régularités sociales de Denis Woronoff le 6 mars, évoquant le Syndicat des est le premier roman moderne, où la science nécessite l’utilisation des recherchées sont extrêmement dif- Portrait d’un homme puissant dans la première moitié du XXe siècle, quand entreprises de portage salarial se met en place le mythe de nos mathématiques ; la priorité accor- ficiles à trouver : les corrélations l’industrie lourde conférait un pouvoir et une influence considérables. (SEPS). sociétés de marché selon lequel dée aux mathématiques en écono- statistiques sont à peine découver- Patron de la sidérurgie lorraine, homme politique de droite, membre du Les sociétés adhérentes au SEPS l’homme est un self-made-man. mie est donc inévitable. tes par les économètres qu’ils doi- conseil de régence de la Banque de France, François de Wendel a été accu- ne font pas de prêt de main-d’œu- Pour comprendre le fond de la logi- Ainsi énoncée, il me paraît clair vent déjà les abandonner. De plus, sé d’avoir retardé le bombardement de ses usines du bassin de Briey pen- vre au sens visé par la réglementa- que économique, il faut suivre que cette réponse ne tient pas.(…) il n’est même pas exact de dire que dant la Grande Guerre. tion. Elles s’y engagent par notre Robinson sur son île. A la manière Sa faiblesse principale est de sup- l’existence de régularités entre évé- L’auteur, professeur d’économie et spécialiste de l’histoire de l’industrie et charte de déontologie. Elles d’un Turgot qui, dans un article de poser que toute science doit néces- nements est une condition de pos- du patrimoine industriel, n’a pas résisté à la tentation d’élucider – et de ren- s’adressent aux techniciens et 1769 resté inachevé, introduit tous sairement utiliser les mathémati- sibilité de la science. En fait, mal- dre justice ? – à cette figure mythique du capitalisme français. (Presses de cadres de haut niveau capables les concepts fondamentaux de la ques. Or cette hypothèse est faus- gré le succès des sciences naturel- Sciences-Po, « Références », 297 p., 90 F, 13,72 ¤.) d’autonomie. Ceux-ci bénéficient microéconomie à propos de se. Plus encore, si nous réfléchis- les, les régularités entre événe- des contrats de travail prévus par l’échange naturel ; ce « premier sons sur le caractère des sciences ments sont assez rares, même au b LES LENDEMAINS QUI MENTENT. la législation, et à ce titre le lien de commerce » avec la nature où naturelles, il y a au contraire tou- sein de la nature. (…) PEUT-ON CIVILISER LE MANAGEMENT ?, subordination a toute sa force (…). Robinson, en échange de son tra- tes les raisons de penser que Le succès de ces expériences, et de Camille Desmarais Le portage salarial leur permet de vail, s’offre les biens qu’il deman- même une économie totalement de la science en général, tient au L’étude critique des théories du management est à la mode. Camille Des- prendre ou de reprendre contact de, qu’il désire. Cet échange natu- dépourvue de mathématiques fait qu’elles ne se donnent pas marais, dont le « prière d’insérer » nous indique qu’il était « consultant en avec le monde économique en rel contient les lois premières de peut être scientifique comme peu- pour but de rechercher des régula- management avant de changer de métier » (sic), affirme que la rhétorique fournissant des prestations ponc- l’économie, montrant, par exem- vent l’être les sciences naturelles. rités entre événements pour elles- de cette discipline « favorise désormais la mise en place d’un système de pou- tuelles sans alourdir avec excès les ple, que toute baisse de sa durée (…) mêmes, mais parce qu’elles cher- voir machiavélien déculpabilisant pour les dirigeants », puisque le salarié est coûts pour l’entreprise cliente ; ils du travail entraîne pour Robinson Le but premier de l’économie est chent à mettre au jour les mécanis- persuadé qu’il est seul responsable de sa réussite ou de son échec. Rafraî- se constituent ainsi une base réfé- une réduction de ses quantités de de mieux comprendre la réalité mes sous-jacents qui expliquent chissant. (Les Empêcheurs de penser en rond, 155 p., 95 F, 14,48 ¤.) rentielle qui leur permet ensuite de consommation, toutes choses éga- sociale. Le genre de méthodes ces régularités. En bref : s’il y a une prétendre à la création de leur acti- les par ailleurs. Que ce soit Turgot mathématiques utilisées par les caractéristique commune à l’en- b « REFONDATION SOCIALE. QUELLE ALTERNATIVE ? », vité ou d’obtenir le CDI chéri par qui révèle le sens de la logique éco- économistes n’est (comme toute semble des sciences (dures), c’est Le numéro 14 de la revue Mouvements est consacré à l’étude de l’offensive une majorité de Français (…). nomique n’est pas surprenant autre méthode) utile pour attein- la recherche des causes qui expli- du Medef sur les retraites et au discours « refondateur » qui légitime son Dénigrer cette activité, c’est cou- quand on se souvient que c’est lui dre cet objectif que sous certaines quent les phénomènes. C’est ce action. On notera les bonnes feuilles d’un livre de Robert Castel à paraître, per la branche sur laquelle sont qui mit fin, dès 1776, à l’Ancien conditions. Or il se trouve que la mouvement, des phénomènes une analyse historique sur une « liaison hasardeuse » entre paritarisme et assises 10 000 personnes aujour- Régime, en abolissant par décret pertinence de ces méthodes est apparents à leurs causes sous- démocratie sociale, un entretien avec Bernard Thibault, l’actuel patron de d’hui, avec 500 millions de chiffre les corporations et leur rigidité, intrinsèquement limitée à certains jacentes, qui explique le succès des la CGT, et un bilan serré du plan d’aide pour le retour à l’emploi (PARE). d’affaires. Notre syndicat a été même s’il fallut une Révolution systèmes : ceux au sein desquels sciences. Les mathématiques sont (Mouvements, nº 14, mars-avril 2001, La Découverte, 175 p., 75 F, 11,43 ¤). créé pour faire respecter le droit pour achever son œuvre (…). des régularités (déterministes ou alors utiles dans les quelques cas français dans cette activité et nos Si vous désirez aller plus au fond probabilistes) entre événements se pour lesquels les phénomènes b LA RUPTURE DU COMPROMIS SOCIAL ITALIEN, adhérents respectent ce droit avec des choses, alors ne bannissez pas produisent. apparents sont corrélés. (…) de Stefano Palombarini l’appui d’un avocat conseil en droit les cours de microéconomie, mais De ce fait, affirmer que l’écono- L’économie peut donc tout à fait Comprendre l’Italie nécessitait de mettre au point des instruments d’ana- social (…). Notre syndicat s’est acti- demandez plutôt un enseignement mie peut et doit être scientifique être scientifique. Il lui suffit pour lyse spéciaux. C’est ce qu’a tenté de faire l’auteur en analysant « les modali- vé à encadrer le fonctionnement approfondi de microéconomie qui revient, pour ceux qui supposent cela d’identifier les causes qui sont tés d’intégration du politique dans la théorie macroéconomique ». Son ambi- de la profession. ne se prive de fréquenter ni Casto- que toute science est mathémati- à l’origine des phénomènes qui tion était de prouver qu’il existe une interaction forte entre les sphères poli- Jean-Loup Guibert, riadis, ni Marthe Robert, ni Turgot, que, à affirmer que ces régularités nous préoccupent tous, comme le tiques, l’évolution macroéconomique et le soutien apporté par les électeurs. président du SEPS ni Walras, qui vous parle aussi des empiriques existent effectivement chômage ou la pauvreté. Si les « Le modèle théorique et les scénarios viennent précisément souligner le rôle croyances et de leur rôle en écono- dans la réalité sociale. La question méthodes mathématiques permet- qu’ont pu jouer à la fois les politiques de court terme et l’exclusion des salariés mie. Vous comprendriez alors que est alors : est-ce le cas ? Peut-on tent d’accomplir cette tâche, tant de la base électorale du gouvernement dans la dynamique italienne. Ainsi, la ENSEIGNEMENT votre mécontentement n’était que considérer que les événements éco- mieux. Mais ce qui est essentiel, crise est-elle analysée comme le résultat de l’épuisement endogène des marges DE L’ÉCONOMIE le symptôme d’un enseignement nomiques suivent ce type de régu- c’est d’admettre que la présence de médiation politique entre différents intérêts initialement compatibles. » A propos du dossier « L’écono- au rabais, étriqué, se satisfaisant larité ? Selon Maurice Allais, Prix de méthodes mathématiques n’est (CNRS éditions, 264 p., 152 F, 23,17 ¤.) Y. M. mie s’est-elle dissoute dans les de vous apprendre des recettes Nobel d’économie en 1988, la pas une condition de scientificité. mathématiques ? », paru le pour résoudre mathématiquement réponse est affirmative : « La condi- Tony Lawson, Faculty 31 octobre 2000. les exercices de microéconomie. tion de possibilité de toute science of Economics and Politics, Halte, nous disent les élèves de Hervé Defalvard, maître de est l’existence de régularités qui peu- Cambridge (Royaume-Uni) Normale Sup, aux « mondes imagi- conférences à l’université vent être analysées et prédites. C’est naires » de la microéconomie ! de Marne-la-Vallée. le cas de la mécanique céleste. Mais Avouez que pour qui veut aller au c’est également vrai pour bien des HISTOIRE DU CONSEIL fond des phénomènes économi- Le débat français sur l’état de phénomènes économiques. En effet, A propos du numéro spécial ques, c’est plutôt mal parti. Casto- l’écononomie contemporaine est leur analyse approfondie met en conseil audit paru le 6 février 2001. riadis ne nous a-t-il pas appris que aujourd’hui international (…). avant l’existence de régularités qui La revue Entreprises et Histoire le social relevait d’une « institution Pour simplifier, le message des étu- sont tout aussi étonnantes que celles mentionnée dans l’entretien avec imaginaire » ? diants est le suivant : l’enseigne- mises en avant par les sciences physi- Ludovic Cailluet, maître de confé- Et ce monde imaginaire est bien ment de l’économie manque de ques. C’est pourquoi l’économie est rences à l’université de Toulouse, celui dont nous parle la microéco- pluralisme. En particulier, l’accent une science, et pourquoi cette scien- peut être commandée aux éditions nomie, le monde de Robinson y est fortement mis sur l’utilisation ce repose sur les mêmes principes Eska, 12, avenue du Quatre- dont nos étudiants nous disent ne d’un seul ensemble de méthodes : généraux et méthodes que la physi- Septembre. 75002 Paris. Tél. : plus vouloir entendre parler. Que celui de la formalisation mathéma- que. » 01-42-86-56-00. Prix : 135 F. Réponse à une Catherine Sauviat, économiste à l’Institut de recherches économiques et sociales mauvaise conjoncture ou souci d’améliorer « Les marchés financiers font de plus en plus la différence la compétitivité, les plans sociaux entre licenciements défensifs et offensifs » Alors que, pour répondre au d’obtenir des rendements élevés envolée des cours boursiers, tion variable. Les choix des entrepri- Unis, les investisseurs institution- se multiplient. ralentissement de la croissance, les de leurs placements en immobili- comment justifier ce lien ? ses sur ce point sont extrêmement nels sont en train de remettre en entreprises américaines et euro- sant le moins possible leurs capi- – Ces réactions existent, mais des individualisés et discrétionnaires. cause le niveau des stock-options EADS, Nortel, péennes renouent avec les plans de taux. transformations sont en train de se En dehors des cadres dirigeants, la distribués aux cadres dirigeants car licenciements, nous avons deman- » Il est toutefois possible de dis- produire. Nous les observons à masse des salariés continue à être le lien avec les performances de l’en- Marks & Spencer dé à Catherine Sauviat, économiste tinguer l’attitude de certains fonds deux niveaux. D’abord, des cabi- soumise aux conditions locales du treprise n’est pas établi. à l’Institut de recherches économi- de pension du secteur public com- nets de conseil ont publié des étu- marché du travail, même si on note – Est-ce une bonne chose que et Danone viennent ques et sociales (IRES) de commen- me Calpers, de celle des gestionnai- des qui montrent que les entrepri- aussi le développement de systè- 36 % de la capitalisation boursiè- ter l’étude qu’elle a réalisée avec res de « Mutual Funds » (équiva- ses qui licencient ne sont pas les mes incitatifs tels que l’épargne re française soit détenue par des à leur tour de dévoiler Sabine Montagne sur Les Comporte- lent de nos Sicav) comme Fidelity. plus performantes. Deuxièmement, salariale. Mais même aux Etats- investisseurs institutionnels, ments de gestion de la main-d’œu- Les premiers s’engagent à servir des études académiques américai- américains pour la plupart ? leurs projets. Pourtant vre de quelques grandes entreprises des retraites et travaillent sur un nes ont montré qu’entre annonce – Que ce soient des investisseurs françaises face à la mondialisation. horizon relativement plus long de licenciements et cours boursiers, institutionnels américains ou fran- la Bourse ne semble Cette étude, faite à la demande du que les seconds, lesquels gèrent un le lien n’est pas univoque. çais – puisque certains ont préten- ministère de l’emploi, sera publiée type d’épargne plus courte, com- » Il semblerait que les marchés du que si on avait eu des fonds de plus accueillir dans quelques semaines. me l’épargne salariale, sans autre financiers fassent de plus en plus la pension français, nos entreprises « De quelle façon les investis- obligation que celle de la rentabili- différence entre les licenciements ne seraient pas passées aux mains seurs institutionnels américains, té financière avec des contraintes défensifs, destinés à répondre à de financiers étrangers –, je pense avec euphorie qui sont les nouveaux actionnai- de liquidité beaucoup plus fortes. une situation de crise temporaire, que cela ne change pas grand-cho- res des grands groupes français, En conséquence, les fonds de pen- et les licenciements offensifs, inté- se. Ce sont les privatisations qui ces mesures radicales. peuvent-ils influencer la gestion sion exercent une pression plus grés dans une stratégie à long ter- sont à l’origine de ce bouleverse- des effectifs ? médiatique ; ils montrent du doigt me de l’entreprise. L’annonce de ment. Car dans le cadre d’une éco- En France, avec – Les enquêtes que nous avons les entreprises sous-performantes licenciements ne conduit donc plus nomie mondialisée, les investis- menées montrent que le lien entre et cherchent à donner de la voix systématiquement à une hausse seurs, quelle que soit leur nationali- un nouveau dispositif la présence de ces investisseurs et dans les assemblées générales d’ac- des cours boursiers. Pour autant, ̄ té, sont animés par la même logi- les restructurations existe, mais tionnaires. les analystes continuent à ignorer que de rendement financier. de préretraites, qu’il n’est pas direct. Les institu- » En revanche, les gestionnaires une vision plus positive des res- » Il n’en demeure pas moins que tionnels américains exercent avant de « Mutual Funds » sont dans sources humaines dans leurs Catherine Sauviat les Américains exportent un modè- le gouvernement tout une pression collective à tra- une pure logique financière. Leurs modèles. le de gestion des ressources humai- vers une représentation de l’entre- analystes sont en contact perma- – De quelle façon la présence b Spécialiste de l’économie des nes qui est le leur et dont le trans- veut cibler davantage prise qu’ils ont pu imposer et qui nent avec les entreprises et deman- de ces investisseurs institution- services, Catherine Sauviat a rejoint fert en France comporte certaine- est fondée sur l’idée de la création dent des comptes. Mais ils ne s’im- nels dans le capital peut-il modi- l’Institut de recherches économiques ment ses limites compte tenu de les cessations de valeur pour l’actionnaire. Cette miscent pas pour autant dans la fier les politiques salariales des et sociales (IRES) en 1985. l’histoire de nos relations sociales notion de création de valeur s’in- gestion sociale. Ils ne réclament entreprises ? b Elle a travaillé sur le rôle et des formes particulières de pou- anticipées d’activité carne surtout à travers les plus- pas de but en blanc des suppres- – Pour certains cadres dirigeants, des syndicats dans la gestion voir des dirigeants. » values boursières. Les investis- sions d’effectifs. il s’agit plus d’un changement de des fonds de pension, dans le cadre seurs institutionnels sont des inter- – Pourtant les plans sociaux degré que de nature, avec une forte d’une étude consacrée aux « fonds Propos recueillis médiaires financiers, soucieux ont souvent été suivis d’une augmentation de leur rémunéra- de pension et nouveau capitalisme ». par Laurence Caramel

Les suppressions d'emplois ... mais les groupes internationaux ont régressé en France... sont de plus en plus nombreux à licencier Demandes d'emploi enregistrées Changement de dispositif par motif DAIMLERCHRYSLER 19 300 suppressions d'emplois en 2001. 35 500 emplois supprimés d'ici trois ans.

455 921 DANONE Fermeture de six usines en Europe : deux en France

pour gérer les préretraites 423 232 415 941 (Evry et Calais), quatre en Belgique, Italie, Hongrie 411 661 391 672 386 077

375 452 et Pays-Bas. 2 640 emplois supprimés.

près avoir usé – et abusé ? rer les autres salariés des charges 327 507 MARKS & SPENCER Fermeture de trente-huit magasins en Europe

– des préretraites FNE sociales ? Ne pas le faire c’était s’ex- 291 422 Le gouvernement continentale avant fin 2001.

(Fonds national pour l’em- poser au développement d’autres 249 834 4 390 suppressions d'emplois. Aploi), le patronat va-t-il entend privilégier systèmes de « préretraites mai- recourir avec la même intensité aux son » qui échappent aux cotisa- EADS 3 000 suppressions d'emplois. La moitié touchent préretraites CATS (cessation d’acti- les salariés âgés ayant tions sociales et ont l’inconvénient l'activité défense ; 600 emplois supprimés dans les vité de certains travailleurs sala- de ne pas être négociés, expli- trois sièges sociaux (Paris, Munich, Madrid). riés) ? Depuis la signature par les un travail pénible que-t-on en substance. C’est-à-dire 1996 1997 1998 1999 2000 LICENCIEMENT ÉCONOMIQUE NORTEL 10 000 emplois supprimés depuis le début de l'année constructeurs automobiles d’un que l’entreprise suspend le contrat 5 000 de plus annoncés le 29 mars. accord en juillet 1999, le mouve- s’était faite avec l’intervention dis- de travail et fait verser une rente – AUTRE LICENCIEMENT ment est lancé. Plusieurs branches crète des pouvoirs publics et pré- et non pas un salaire – par un tiers, Source : ANPE ont déjà suivi la même démarche : voyait une prise en charge par le plus souvent une compagnie d’as- industrie du papier-carton, carriè- l’Etat des « salariés usés », selon surances. res et matériaux, chimie, agroali- l’expression utilisée par la ministre Profitant du dispositif CATS, l’As- mentaire (pour partie), banque, de l’emploi d’alors, Martine Aubry. sociation française des banques De nouvelles potions pour presse quotidienne régionale et Ces préretraites de l’automobile (AFB) a signé un accord de branche récemment métallurgie, etc. ont finalement inspiré le décret du dont le but est de gérer la pyramide Ce dispositif est en train de pren- 9 février 2000 relatif à la cessation des âges sans qu’interviennent des dre le relais du Fonds national pour d’activité de certains travailleurs critères de pénibilité. L’accord ne les crises industrielles européennes l’emploi auquel le gouvernement a salariés (CATS). Ce dispositif per- bénéficie pas par conséquent des décidé de mettre un frein. En 2001, met, lorsque les partenaires aides publiques en matière de reve- 7 000 départs en préretraite sociaux de branche et d’entreprise nus de remplacement. Prévu pour omment gère-t-on l’im- ploi passant par la création d’Indus- devraient intervenir au titre du l’ont négocié dans un accord, une cinq ans – la durée maximale autori- pact social et local des Le groupe Bernard triekompentens, un concept d’en- FNE contre 40 000 à 50 000 par an cessation totale ou partielle d’activi- sée —, le dispositif pourrait concer- restructurations industriel- treprise employant des travailleurs au début des années 1990. Aujour- té pour certains salariés avec, com- ner 20 000 personnes, soit 10 % des Cles qui sont aujourd’hui Brunhes a recensé qualifiés mis à la disposition des d’hui, les pouvoirs publics enten- me condition, des dispositions sur effectifs. « A la différence d’autres avant tout des mutations de employeurs de la région) que Saab dent cibler ce type d’aides sur les la gestion prévisionnelle de l’em- branches, comme l’automobile, où le compétitivité ? A cette question, des procédures AB a conduit la restructuration de PME et les bassins d’emploi en diffi- ploi et des compétences. Il permet critère de pénibilité a un sens, le sec- l’enquête sur la gestion des crises son usine de Linkoping. culté, et à l’intention des salariés fai- de bénéficier d’exonération des teur bancaire cherche à renouveler industrielles en Europe, coordon- jugées novatrices La reconversion a été plus déli- blement qualifiés. cotisations sociales quel que soit son personnel pour mieux s’adapter née par Danielle Kaisergruber et cate, compte tenu de la situation l’âge des salariés concernés. aux nouvelles technologies », expli- Marc Knoll et parue dans Les AB à Linkoping, les installations sinistrée du secteur, aux hauts- AUTOMOBILE En revanche, l’Etat ne prend en que Annie Jolivet, de l’Institut de Cahiers du groupe Bernard Brunhes espagnoles Altos Hornos de Viz- fourneaux de Vizcaya, où tous les Le gouvernement n’a pas souhai- charge les revenus de remplace- recherches économiques et socia- (septembre 2000), apporte des élé- caya (Bilbao), les Chantiers navals emplois perdus n’ont pas été rega- té pour autant priver brutalement ment des salariés que sous certai- les (IRES, Noisy-le-Grand). ments de réponse en recensant des helléniques de Scaramanga et la gnés, et aux chantiers helléniques les entreprises de la possibilité de nes conditions d’âge (plus de L’Union des industries métallurgi- procédures jugées novatrices : société Fujitsu Microelectronics de Scaramanga, où le succès de recourir aux préretraites. Avec le 55 ans) et de pénibilité du travail ques et minières (UIMM) met ces accompagnement social de plus en Royaume-Uni (Durham). l’actionnariat salarié « n’est pas dispositif CATS, il a cherché à ren- (avoir travaillé quinze ans en équi- accords sur le compte des derniers plus personnalisé, souci partagé de La restructuration du groupe encore entièrement assuré ». dre ces départs anticipés moins pes successives, ou à la chaîne, ou effets du baby-boom. « Depuis une créer les conditions d’un redéve- Jenoptik AG a été « une restructura- Enfin, chez Fujitsu Royaume- avantageux pour les entreprises et de nuit ou être travailleur handica- trentaine d’années, 860 000 person- loppement économique local, tion réussie », l’une des rares recon- Uni, une installation privée de plus sélectifs. C’est sous la pression pé). Le montant de la prise en char- nes entraient chaque année sur le implication financière des entre- versions à succès dans l’ex-RDA, représentants syndicaux et promi- de Renault et de PSA Peugeot- ge varie en fonction de l’âge d’en- marché du travail et 570 000 pou- prises concernées. assurent les auteurs de l’étude. se à fermeture, faute de repreneurs Citroën que ce nouveau dispositif a trée dans le dispositif. Lorsque vaient le quitter. Mais à partir de L’ancienne entreprise nationalisée pour un fabricant confronté à la vu le jour. En 1996, les construc- celui-ci est 57 ans, l’Etat prend en 2005, ce sera l’inverse : il y aura CINQ CAS TYPES Carl Zeiss, démantelée après la réu- chute des prix de vente sur le mar- teurs automobiles avaient fait scan- charge la moitié de l’allocation à 850 000 départs et 750 000 entrées. Ce document s’appuie sur le cas nification des deux Allemagnes, ché des microprocesseurs, c’est la dale en proposant de se séparer, en concurrence de 65 % du dernier Nous vivons donc la fin d’une pério- de 20 entreprises européennes, est réellement devenue une entre- reconversion des salariés vers grande partie aux frais de l’Etat, de salaire. A 56 ans, l’Etat ne paie rien de particulière, et les entreprises doi- appartenant à l’industrie et au sec- prise de technologie avancée, spé- d’autres secteurs d’activité qui est 40 000 salariés âgés et d’embau- jusqu’à 57 ans ; puis 35 % du der- vent prendre leurs dispositions dans teur des services, parmi lesquelles cialisée dans le laser et l’optoélec- envisagée. Avec des premiers résul- cher en contrepartie 15 000 jeunes. nier salaire, de 57 ans à l’âge de la l’organisation du travail pour per- deux françaises, Framatome FBFC, tronique. Quelque 20 000 emplois tats positifs grâce à l’action conju- Trois ans plus tard, en retraite. A 55 ans, cette part n’est mettre le maintien en activité des installée à Pierrelatte, et Philips, ont été supprimés sans « casse guée du groupe nippon et du « par- juillet 1999, cette revendication des que de 20 %, de 57 ans à l’âge de la salariés âgés », expliquait récem- sise à Nogent-le-Rotrou. Ces deux sociale » excessive, 14 000 postes tenariat dynamique établi aux constructeurs automobiles conduit retraite. ment Denis Gautier-Sauvagnac, firmes hexagonales ne figurent étant recréés dans l’environne- niveaux local, départemental et finalement à un accord national Le but est de rendre les cessa- délégué général de l’UIMM. Mais pas, cependant, dans les cinq cas ment local de l’ex-combinat, qui régional », à l’intérieur d’un groupe professionnel relatif à la cessation tions d’activité d’autant plus coû- rien n’interdit dans le décret d’ap- types auxquels sont consacrés les emploie maintenant environ de conseil ad hoc (Fujitsu Respon- d’activité des salariés âgés. Signé teuses pour les entreprises que l’on plication du CATS de renouveler le deux tiers de l’ouvrage. Les 6 000 personnes. se Group) auquel le gouvernement par la Fédération de la métallurgie s’éloigne du « cœur de cible », à dispositif. auteurs leur ont préféré la firme C’est aussi grâce à des mesures de Tony Blair a apporté son appui. et les fédérations CFDT, FO, CFE- savoir les salariés âgés ayant un tra- allemande de l’ex-RDA Jenoptik (à originales (création d’un Job Cen- CGC et CFTC, cette négociation vail pénible. Fallait-il alors exoné- Martine Laronche Iéna), l’entreprise suédoise Saab ter, mutualisation locale de l’em- Serge Marti EMPLOI LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 / IX

EUROPE Les indicateurs sociaux internationaux « Le Monde » / Eurostat Le coût du travail présente des écarts importants Coût horaire du travail dans l'industrie et les services, chiffres 1999 UE 15 ZONE EURO ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON en euro 26,2 27,0 26,8 27,2 23,8 ÉVOLUTION DE L'EMPLOI AU 21,7 21,5 3e TRIMESTRE 2000 (en % sur un an) 1,8 2 1,5 1,6 3,3 2,4 1,6 2,5 1,1 1,5* – 0,6* 18,8 STRUCTURE DE L'EMPLOI 15,3 16,2 part de l'emploi salarié...... 72* 71* 77* 76 54 73 65 78* 81 N. D. N. D. 11,8 part de l'emploi à temps partiel.... 21* 16* 19* 21 8 17 8 39* 25 N. D. N. D. 7,0

TAUX D'EMPLOI 2000 (en %) Hommes + femmes (15-64 ans).... 62 * 60 * 65 * 75 55 62 53 * 71 * 71 64 (1998) N. D. E E Hommes + femmes (50-64 ans).... 49 * 45 * 48 * 39 45 49 38 * 50 * 61 N. D. N. D. E** GNE EU 15 ITALIE UGAL* TRICHE FRANCE NEMARK GRÈC IRLAND DURÉE DE TRAVAIL SALARIÉ ESPA PAYS-BAS BELGIQUE AU À TEMPS PLEIN 2000 (h/semaine) DA PORT ALLEMAGN * 1998 ** industrie seulement Source : Eurostat 40,4 * 39,7 * 40,1 * 38,5 40,6 38,9 38,5 * 39 * 43,6 N. D. N. D. a IL EXISTE TOUJOURS des écarts importants entre les coûts du travail dans les Etats membres de l’Union européenne (UE), la différence allant ÉVOLUTION DU COÛT DU TRAVAIL e de un à quatre entre le niveau le plus bas et le niveau le plus haut. (en % sur un an) 3 trim. 2000 a LES RÉSULTATS LES PLUS FAIBLES sont ceux du Portugal (le coût + 3,9 + 3,9 + 3,3 (4e trim.)+ 1,8 (4e trim.) + 3,6 + 5,5 + 0,8 + 5,2 + 3,9 + 4,6 (2e trim.) N. D. horaire du travail dans l’industrie et les services y est de 7 euros), de la Grèce (11,8), de l’Espagne (15,3) et de l’Italie (18,8). En haut de l’échelle, TAUX DE CHÔMAGE JANVIER 2001 janv.01 déc.00 on trouve l’Autriche (27,2), le Danemark (27), l’Allemagne (26,8), la Belgi- (en %) oct. 00 déc. 00 nov. 00 que (26,2) et la Suède (25,8). Hommes + femmes...... 8 8,8 7,8 6,8 13,7 8,7 10,1 2,8 5,4 4,2 4,9 a LES COÛTS DIRECTS – essentiellement les traitements et les salaires Moins de 25 ans...... 16 17,2 8,5 16,8 25 18,5 30,1 5,9 12,8 9,4 10,3 – représentent 75 % du coût horaire total au sein de l’UE et 71,3 % dans la zone euro. Mais les différents systèmes d’imposition, de pension et de PART DU CHÔMAGE DE PLUS D'UN AN 2000 (en %) sécurité sociale font considérablement varier la structure du coût du tra- vail d’un pays à l’autre. Ainsi, en 1999, la part des cotisations de sécurité 46 49 52 56 42 40 61 44 28 8 (1998) N. D. sociale allait de 6,4 % au Danemark à 32,7 % en Italie. N. D. : non disponible * 1999 Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat

FLASH APEC/ « LE MONDE » Le marché du travail français FLASH SETT/ « LE MONDE » La communication, un secteur majeur pour DERNIER MOIS VARIATION L'Alsace, une région de croissance pour l'intérim les femmes cadres CONNU SUR UN AN Nombre d'intérimaires en équivalent emplois temps plein, selon les secteurs d'activités Femmes cadres inscrites à l'APEC répartition par fonction en % Construction 3 340 Communication/Création...... 70 TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES 16,5 % (janv.) – 18 Personnel/Ressources humaines...... 62 Industrie automobile 3 232 Administration, gestion, organisation...... 60 Équipement mécanique 2 175 Fonctions médico-socio-culturelles ...... 58 PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE 34,1 % (janv.) – 25,5 Chimie, caoutchouc, plast. Comptabilité, gestion financière ...... 47 1 919 Moyenne, ensemble des fonctions ...... 34 EMPLOIS PRÉCAIRES (en milliers) : Ind. agricole alimentaire 1 657 Spécialistes du tertiaire ...... 32 Ind. comp. élect. electron 1 377 Mercatique, commercial, ventes ...... 30 CDD...... 975 + 9, 2 %* Études, recherche, projets ...... 27 Commerce de gros 1 338 Informatique ...... 25 INTÉRIM...... 550 + 23,1 %* Métallurgie trans. métaux 1 324 Service connexes production ...... 22 Ind. équipement du foyer Direction générale ...... 18 APPRENTIS...... 285 + 3,2 %* 1 186 Production, fabrication, chantiers ...... 11 Transports 1 167 Source : APEC. Pour plus d'informations : www.apec.fr CONTRATS AIDÉS...... 462 + 8,8 %* Source : ministère de l'emploi-Dares-SETT a AUJOURD’HUI, les femmes cadres représentent 34 % des person- SALAIRE NET MÉDIAN (en francs constants) a L’EMPLOI INTÉRIMAIRE dans la région Alsace représente 4 % de l’en- nes inscrites à l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), au lieu Femmes...... 7 000 (mars) + 0,9 %* semble de l’emploi intérimaire hexagonal, soit plus de 25 000 salariés en de 29 % il y a cinq ans. Elles sont nettement majoritaires dans les fonc- Hommes...... 8 666 (mars) + 0,6 %* équivalent temps plein. tions : communication-création, personnel-ressources humaines, a L’ACTIVITÉ a progressé de 14 % en 2000, après avoir augmenté de 7 % administration-gestion, et le médico-socio-culturel. SMIC (en francs) en 1999. Cette performance semble être liée au dynamisme des activités a LEUR PRÉSENCE s’est accrue dans des bastions en principe mas- Horaire...... 42,02 (juillet) + 3,2 % de l’industrie – qui ont profité du redémarrage constaté en 2000 – et de culins : services connexes de la production (+ 8 points), production- Mensuel...... 7 101 (juillet) + 3,2 % celles des services (+ 23 %). fabrication-chantiers (+ 3 points) et direction générale (+ 3 points). a L’INDUSTRIE EMPLOIE 65 % des intérimaires alsaciens, contre 22 % a LES JEUNES DIPLÔMÉES inscrites à l’Apec sont ainsi deux fois NOMBRE D'ALLOCATAIRES pour les services et 13 % pour la construction. Si on examine de près le plus nombreuses que leurs aînées à viser un poste en production DU REVENU MINIMUM D'INSERTION (en milliers) 1 137,4 (juin)** + 2,3 %*** secteur industriel, 19 % des salariés intérimaires sont détachés dans l’in- (24 % au lieu de 11 %) ou dans une fonction connexe (43 % au lieu de * variation sur quatorze mois (mars 00 / janv.99) ** chiffres semestriels *** variation sur six mois dustrie automobile, 13 % dans l’industrie mécanique et 12 % dans la chi- 22 %). Sources : Insee, Dares, CNAF mie, le caoutchouc et le plastique. AGENDA Même en Suède, le travail domestique reste mal partagé b CRÉATION D’ENTREPRISE. Le Comité d’information et de mobilisa- tion pour l’emploi (CIME) décernera, le 3 avril, le prix Balise, qui récom- pense des créateurs d’entreprise exploitant une idée de service ou de n période de célébration produit issus d’une réflexion ou d’un besoin collectif. Parmi les tro- de la parité des sexes en En 1998, le taux La division sexuelle des tâches phées, celui du « grand public », appelé à voter jusqu’au 3 avril pour politique, il est coutume de Temps consacré aux activités professionnelles et domestiques l’un des quatre candidats présentés sur le site becitizen.com. Balise est Eciter en exemple les pays d’activité en heures et minutes par semaine un réseau national d’espaces d’accueil de porteurs de projets de créa- du nord de l’Europe, où les fem- 60 tion d’entreprise. mes accèdent depuis longtemps à des Suédoises était Renseignements : 01-48-01-08-38. la moitié des postes à responsabi- lité. Affaire de culture, dit-on, le de 74 %, contre 61 % 50 b ASSOCIATIONS. La Caisse d’épargne organise, pour fêter le cente- « machisme » méditerranéen ren- naire de la loi de 1901, une huitième édition de son « concours associa- dant difficile ici ce qui paraît évi- pour les Françaises 40 tions » particulièrement dotée, avec onze prix de 5 000 F à 100 000 F. dent là-bas… Les dossiers de candidature doivent être retirés dans une Caisse d’épar- Pourtant, une étude compara- sexe faible dans les salles d’attente gne avant le 31 mai. tive menée sous les auspices de la du marché de l’emploi, mais com- 30 Renseignements : 01-58-40-42-71. direction des études du ministère me « une forme de “transition” français de l’emploi sur « L’alloca- entre l’inactivité traditionnelle des 20 b FORMATION. Et si les nouvelles technologies de communication, au tion du temps et le partage des mères de famille et l’activité ».Le lieu de favoriser l’autoformation et la formation en ligne, dévelop- tâches en France et en Suède » développement du travail partiel paient de nouvelles pratiques plus informelles d’acquisition du savoir (Premières informations,no 11.2, date en effet des années 1970, 10 telles que l’échange d’expérience entre pairs, l’interrogation en tous mars 2001) met à mal ce raisonne- alors qu'il fut en France un outil de lieux et à toute heure, l’expertise à distance, l’accès permanent à des ment : la division sexuelle du tra- la politique de l’emploi dans les 0 sources directes d’information, etc. C’est la thèse que Jean Cheval- vail – professionnel et domestique années 1990. donné, directeur de l’Ecole d’agronomie de Dijon, soutiendra le 3 avril – obéit sous les latitudes nordi- En Suède, la moitié des emplois 1986 1998 1986 1998 1984 1993 1984 1993 à Paris lors d’un séminaire du Club Stratégie. ques aux mêmes lois que dans les à durée déterminée sont occupés Hommes Femmes Hommes Femmes Renseignements : 01-53-69-98-15. terres latines. par des personnes remplaçant les FRANCE SUÈDE En Suède, les femmes assument employés partis en congé parental b ALTERNANCE. Plus de 3 000 contrats en alternance (apprentissage, 60 % des tâches domestiques, ou en formation. La multiplication TRAVAIL PROFESSIONNEL TRAVAUX DOMESTIQUE qualification, orientation et adaptation), du CAP à bac + 5, seront pro- contre 70 % en France : la parité de ces « formes légales d’absentéis- SOINS AUX ENFANTS posés par 60 entreprises, les 3 et 4 avril, à la Cité des sciences à Paris, politique ne se retrouve guère au me » favorise à la fois l’emploi à CHAMP : PERSONNES DE 18 À 64 ANS VIVANT EN COUPLE. lors du Forum de l’alternance 2001, organisé pour la sixième année foyer. La « performance » est durée atypique et « la modulation Source : Insee, France et université de Göteborg, Suède consécutive par l’ANPE, la Cité des métiers, la CCI de Paris. meilleure, mais elle s’explique par individuelle des horaires de travail Renseignements : 01-40-05-85-85 ; www.cite-sciences.fr/alternance une réglementation du marché du au cours du cycle de vie, ce qui auto- doise de jeune enfant voit son final, « les gains de la division travail qui incite les Suédois à par- rise une gestion plus souple des temps professionnel diminuer en sexuelle entre travail professionnel b SOCIAL. Alors que les relations se tendent à nouveau entre l’Etat tager un peu plus que les Français contraintes professionnelles et fami- moyenne de dix-sept heures par et domestique apparaissent moins employeur et les syndicats de fonctionnaires, l’université Paris-I - Pan- les devoirs des enfants, la prépara- liales ». Le schéma classique est, semaine, alors qu’une mère françai- importants en Suède qu’en France. théon-Sorbonne réunit, le 5 avril, une table ronde entre syndicalistes tion des dîners et le grand ménage pour une femme suédoise, de tra- se, placée dans la même situation, Les larges possibilités de modulation (FO, UNSA, CGC) et responsables politiques ou parlementaires. de printemps. Autrement dit, ce vailler à temps plein jusqu’à la nais- ne « perd » que cinq heures de tra- du temps de travail au cours du Renseignements : 01-44-07-86-63. sont des actes politiques volontai- sance du premier enfant, puis de vail. En France, seulement 50 % cycle de vie, la garantie de revenu et res qui atténuent, très progressive- reprendre, à l’issue du congé des enfants de moins de trois ans d’emploi assurée par les congés b TRAVAIL. Dans le cadre de l’exposition « Quel travail ? », la Cité des ment et très modérément, l’inéga- parental, un travail à temps par- sont gardés par un parent. parentaux créent un cadre insti- métiers propose, les 5, 7, 12, 19 et 26 avril, une série de cinq débats sur lité entre les sexes. tiel, et d’augmenter progressive- En revanche, au-delà de quatre tutionnel et sociétal favorable à des thèmes tels que « Peut-on encore inventer de nouveaux modes de Le marché du travail est, en ment la durée du travail au fur et à ans, la souplesse de l’organisa-tion l’émergence d’une répartition plus travail ? » ; « Le travail des enfants » ; « La représentativité syndicale Suède, beaucoup plus ouvert aux mesure de la scolarisation des du temps de travail permet aux égalitaire des tâches ». en crise » ; « Travail et mondialisation ». femmes. En 1998, le taux d’activité enfants. papas suédois d’augmenter de Renseignements : 01-40-05-85-85 ; www.cite-sciences.fr des femmes était de 74 %, celui des cinq heures par semaine le temps Antoine Reverchon hommes de 79 %, alors que ces CONGÉ PARENTAL qu’ils consacrent à la sphère chiffres étaient respectivement de Reste que les Suédoises passent, domestique, afin de compenser le 61 % et 74 % en France. Notre taux comme les Françaises, et au retour au travail de leur conjointe ! de chômage masculin est, de façon contraire des hommes, plus de Autre effet des politiques publi- permanente, inférieur à son équi- temps en travail domestique qu’en ques : les chercheurs ont observé valent féminin ; en Suède, cette dif- travail rémunéré. Les politiques que, si la présence d’un enfant ne férence s’est progressivement publiques incitent, plus qu’en Fran- change guère la durée de l’activité estompée à coups de mesures de ce, les mères d’enfants en bas âge professionnelle des hommes sué- discrimination positive. à rester à la maison : la durée du dois mâles, elle allonge celle de Par ailleurs, 41 % des Suédoises congé parental (quinze mois dont leurs homologues français, qui ont actives en 1998 travaillaient à douze payés à 75 % du revenu anté- dès lors moins de temps pour temps partiel, contre 31 % des rieur) et surtout l’absence de struc- jouer les papas. Pourquoi ? Parce Françaises ; la part des contrats à tures d’accueil collectives expli- que la présence d’un enfant affec- durée déterminée est également quent que 95 % des enfants sué- te plus le revenu des ménages en plus forte. Cette particularité n’est dois de moins d’un an sont pris en France qu’en Suède, où les aides pas considérée par les auteurs de charge par un des parents… généra- de l’Etat viennent compenser les l’étude comme un maintien du lement la femme : une mère sué- dépenses supplémentaires. Au X / LE MONDE / MARDI 3 AVRIL 2001 MANAGEMENT ̄ L’Italie se lance dans « l’e-gouvernance » LE SOCIAL DANS L’HISTOIRE

NAPLES mercio (Confédération des com- tats d’une enquête d’experts sur par Jean-Louis Robert de notre envoyée spéciale La Péninsule rattrape merçants) traîne d’ailleurs un peu son développement technologique ’était une cérémonie très les pieds. Pourtant les boutiquiers qui sera présentée dans un congrès symbolique, par un chaud son retard à pas auront tout à gagner du regain d’af- à Rome en mai, la Péninsule est à soleil de mars, sous les ors fluence engendré par ce nouveau la traîne, et l’Etat court après les Vichy et la Charte Cséculaires du Théâtre San de géant, devançant, service, selon le ministre. ordinateurs. Certes, le pays rattra- Carlo : le maire de Naples, Riccar- Quelques cités, comme Sienne, pe son retard à pas de géant, do Marone, recevait des mains du pour l’utilisation se sont déjà totalement informati- devançant pour l’utilisation d’Inter- ministre de l’intérieur, Enzo Bian- sées, sans attendre les initiatives net les lanternes rouges en Europe du travail co, la première carte d’identité élec- d’Internet, du sommet de l’Etat. Dans son que sont l’Allemagne, l’Espagne et tronique qui permettra bientôt à plan ambitieux, le ministre de la la France. « Nous n’avons pas le l’édile de traiter toutes ses paperas- l’Allemagne, fonction publique a d’ailleurs fait contrôle sévère de la commission e 11 octobre 1941 était promulguée au Journal officiel la loi du series administratives via un gui- la part belle à l’administration loca- Informatique et libertés qui existe en 4 octobre de la même année portant organisation sociale des chet Internet, y compris les plus l’Espagne et la France. le plus informatisée car plus rapide France, même si nous avons un orga- professions, communément appelée Charte du travail. Le délai confidentielles. Car la carte est un à se lancer dans le progrès. nisme indépendant qui veille à la entre les deux dates nous rappelle un aspect essentiel du con- sésame que seul son propriétaire Mais elle reste Le président du Conseil, Giulia- protection des données », commen- texteL : toute publication à l’Imprimerie nationale est soumise à l’occu- peut utiliser. no Amato, ne fut pas en reste pour te Sandro Osnaghi, coordinateur pant allemand pour avis favorable, au moins implicite. Toute loi vichys- Demain, cent mille documents encore loin derrière ce Global Forum qu’il avait intro- du centre créé auprès du président te, même celles qui concernent apparemment les seules affaires inté- de ce type vont être distribués duit avec solennité. « Avec Inter- du Conseil. rieures de la France, suppose donc un regard allemand. dans quatre-vingt-trois commu- les Nordiques net, nous vaincrons la bureaucratie. Toutefois, le délai tint surtout à d’ultimes désaccords entre les rédac- nes. D’ici à 2002, l’Italie se lancera Internet, c’est la démocratie, les nou- UN BUREAU SUR DEUX teurs de la Charte, qui durent être arbitrés à la dernière minute par dans l’« e-gouvernance » de l’admi- ou les Britanniques velles technologies sont une garantie Il reste que la Péninsule est enco- Pétain lui-même. En effet, aux origines de la Charte se trouvaient plu- nistration. Les provisions budgétai- de liberté et de transparence. » Sup- re loin, pour l’utilisation d’Internet sieurs courants qui divergeaient sur l’interprétation de la « révolution res, équivalentes à quelques mil- Toile chez elle pourra ainsi payer primés, à l’avenir, les intermédiai- comme pour celle de l’ordinateur à nationale » engagée par Vichy. liards de francs, ont été faites. Fran- directement la taxe sur les poubel- res jouant les indispensables, la domicile, derrière les Nordiques et Certes il existait un accord fondamental autour de quelques grands co Bassanini, le ministre de la fonc- les ou avoir sur-le-champ le certifi- corruption qui parfois s’en mêle, la les Britanniques. Dans l’administra- thèmes, en particulier sur la nocivité de la lutte de classes considérée tion publique, venait de l’annon- cat de domicile délivré par la com- méfiance du public à l’égard de la tion italienne, moins informatisée comme un des principaux facteurs de l’affaiblissement de la France et cer, sur un ton passionné, devant mune, etc., près de chez elle, Déjà, chose publique. Quels beaux lende- que ses homologues hongroise et de la défaite. Au même titre que l’influence juive. De là, dès le début de les mille participants, venus de des guichets Internet existent dans mains confortés par Bill Gates, le polonaise, seulement un bureau Vichy, les grandes mesures, fondamentalement parallèles, prises à la 122 pays assister au 3e Global le hall des services administratifs fondateur de Microsoft, lorsqu’il sur deux est équipé d’ordinateur. fin de 1940 contre les juifs et contre le syndicalisme confédéré. La prin- Forum organisé avec le concours de la Péninsule, mais ils restent dif- s’est mêlé au chœur des louanges Etats-Unis et Canada concen- cipale est le décret du 9 novembre 1940 qui portait dissolution de la de l’Organisation des Nations ficilement accessibles à ceux qui exprimées devant les participants trent à eux seuls 75 % des internau- CGT, de la CFTC, de la Confédération des syndicats professionnels et unies (ONU), la Banque mondiale, habitent des zones périphériques au forum par le biais de la vidéo- tes du monde, alors que l’Afrique de la CGPF (organisation patronale). Par ailleurs Vichy s’en prenait aux l’Organisation de coopération et ou à la campagne. conférence : « Internet et les nouvel- et le Moyen-Orient représentent à unions départementales et à toute forme de regroupement syndical de développement économiques Certes il va falloir indemniser les les technologies sont une extraordi- peine 1 % de ces privilégiés, a-t-il interprofessionnel qui signifiait une représentation de classe. (OCDE) et des colosses de l’indus- commerçants mis à contribution, naire occasion ! » été rappelé au cours de ce 3e Glo- En revanche, Vichy ne dissolvait pas les syndicats professionnels, ni trie des télécommunications. Un couvrir leurs frais d’installation et Mais l’Italie doit encore réaliser bal Forum. La Chine s’équipe à tou- les fédérations professionnelles qu’avait vigoureusement défendus le forum consacré à la réflexion sur : de fonctionnement. La Confcom- son rêve. Selon les premiers résul- te allure. Le fossé se creuse entre ministre du travail et de la production industrielle, René Belin, un des « Comment révolutionner les Nord et Sud, le non-accès au anciens chefs du courant droitier et pacifiste (le groupe Syndicats) de la administrations dans l’intérêt des Réseau étant un facteur aggravant CGT. Au cabinet ou dans les grandes directions du travail de René citoyens ». La barrière technologique, vue du Sénégal du sous-développement. La moitié Belin, on retrouvait pléthore de grands noms de la CGT comme Francis Les élus se réjouissaient, de la population mondiale n’a pas Million, l’ancien directeur du Peuple, le quotidien confédéral. Ralliés à « Naples, qui s’est lancée il y a deux C’est une jeune déléguée, venue du Sénégal, où elle conseille le le téléphone. C’est souvent la la révolution nationale, ces anciens syndicalistes acceptent le principe ans dans l’opération “La Mairie au gouvernement pour les questions d’informatisation. « J’ai participé même qui subit l’analphabétisme. d’une organisation de la profession pied du domicile”, est bien choi- aux séminaires de formation organisés par Global Forum en marge du Alors comment concevoir d’accé- Il existait un accord qui mettrait bas les luttes sociales sie. » Vincenzo Schiappa, le congrès. Là, j’ai découvert que, même en voie de développement, nous ne der à Internet ? mais souhaitent constituer dans les conseiller du ministre pour la réfor- sommes pas condamnés à ne pas avoir Internet. Des collègues égyptiens Mark Malloch Brown, directeur fondamental sur nouvelles instances une place forte me de l’administration publique, et indiens m’ont appris comment eux s’y prennent pour s’en sortir. Mais exécutif du Programme des pour les syndicats ouvriers profes- « est lui-même originaire de cette informatisation ne doit pas contribuer à alourdir notre dette déjà Nations unies pour le développe- la nocivité de la lutte sionnels. Naples », rappelaient certains. asphyxiante, par des prêts supplémentaires de la Banque mondiale ou ment (PNUD), demande en préala- Autour de Pétain se tiennent plu- autre. Il faut nous aider autrement. » ble « la nécessaire libéralisation du de classes, considérée tôt des conservateurs qui prônent BISTROTS ET ÉPICERIES Le président du Conseil italien, Giuliano Amato, réfléchit aux marché des télécommunications. une organisation corporative, voient Dans la foulée, le ministre dressa moyens de pallier ce problème, sans oublier la priorité du développe- Dans beaucoup de pays, le coût comme un des dans tout syndicat un ferment de l’an- le tableau d’un proche futur ment et de l’alphabétisation. « L’Italie demandera aux plus grandes d’une communication longue distan- tagonisme de classe et se méfient de auquel on était invité à rêver. Dans entreprises du monde, au prochain G 8 qu’elle est chargée d’organiser à ce pour une minute est de 2 dollars, principaux facteurs toute démocratie élective. Ils s’oppo- les bistrots, librairies, marchands Gênes en juillet, de consacrer une quote-part minimum de l’activité de alors qu’un habitant y survit avec sent aux unions régionales, à l’élec- de tabacs et épiceries, vont être ins- leurs dirigeants à la formation de base et informatique des pays émer- 1 dollar par jour ». de l’affaiblissement tion des membres des nouveaux tallés des terminaux Internet. La gents, sous forme d’argent ou d’heures de travail, pour participer à un comités sociaux d’établissement. Cer- personne qui ne dispose pas de la fonds ad hoc alimenté également par les gouvernements », promet-il. Danielle Rouard. de la France et de la tains rêvent même d’associations pro- fessionnelles mixtes regroupant sala- défaite. Au même titre riés et patrons. Enfin s’agitent autour de Déat ou de Doriot des groupes qui que l’influence juive. tiennent à une « révolution » natio- L’Etat français peine à définir une stratégie nale-socialiste copiée en grande par- De là, le décret tie sur le modèle allemand. La Charte traduit ainsi à la fois un du 9 novembre 1940 accord sur les nouvelles relations de service public en ligne sociales que le nouveau régime qui portait dissolution devait construire et un compromis entre ces différents courants. Quels ujourd’hui en France, il logies de l’information et de la com- son contenu, au niveau de la publi- de la CGT, en sont les grands traits ? est possible d’acheter une Selon une enquête munication dans l’administra- cation d’informations ou d’un L’exposé des motifs indique claire- voiture « en ligne » ; mais tion » (MTIC) en août 1998, les annuaire de liens vers des sites con- de la CFTC, ment l’orientation générale : « L’inter- Ail faut faire ensuite deux du cabinet Accenture, signes d’engagement n’ont pas çus indépendamment les uns des pénétration de l’économique et du heures de queue à la préfecture manqué. Depuis le « virage autres. de la Confédération social est une œuvre de longue haleine. pour obtenir la carte grise. disponible le 3 avril, social » imposé par les échéances Pendant les cinq derniers mois Mais la Charte du travail définit déjà Conscient du paradoxe, Michel électorales, la suite du programme de l’année 2000, le nombre de sites des syndicats les liens sociaux (…). Partout où les Sapin, ministre de la fonction publi- l’administration semble toutefois prendre du des services publics français, au hommes de bonne foi se réunissent que, a présenté, le 29 mars au Con- retard : la loi sur la signature élec- niveau national ou local, est passé professionnels et de pour une explication loyale et franche, grès Net 2001, la stratégie et les mil- nationale est tombée tronique, pourtant adoptée en de 1 600 à 2 600. Mais cette prolifé- les oppositions s’atténuent, dans l’esti- le et une initiatives des services cen- mars 2000, attend toujours son ration nécessite une restructura- la CGPF (organisation me d’abord, dans l’amitié ensuite. » traux de l’Etat pour combler le fos- au onzième rang décret d’application ; le projet de tion des contenus et des services Le lien social fondamental devait sé entre l’explosion de la pratique loi sur la société de l’information, offerts, que seule une analyse trans- patronale) être instauré par la création des comi- de l’Internet dans la sphère de la mondial qui devait être soumis au Parle- versale, partant des besoins réels tés sociaux. Dans chaque « famille » consommation et son retard dans ment début 2001, a tout bonne- des usagers, permet d’élaborer. professionnelle, aux échelons local, régional et national, des comités la sphère de l’administration. rang mondial en 2000 (« Le Monde ment disparu des calendriers… C’est là où l’e-government rejoint le comprenant des membres des trois catégories « employeurs », Aux mêmes dates, les universitai- Economie » du 30 mai 2000), se Entre-temps, d’autres Etats ont difficile dossier de la réforme de « ouvriers et employés » et « salariés supérieurs » doivent se mettre en res du Centre de coordination pour retrouve en 2001 au 5e rang euro- mis les bouchées doubles, en multi- l’Etat. place. Ils doivent étudier et mettre en œuvre les questions de salaires et la recherche et l’enseignement en péen derrière les pays nordiques et pliant les sites. Mais ce rattrapage de conventions collectives, les questions de la formation professionnel- informatique et société (Creis, le Royaume-Uni, et au 11e rang s’est accompagné, dans bien des PERSONNALISATION le, de l’embauche, de l’hygiène, de l’assistance… propres à la famille Paris-VI-Jussieu) s’interrogeaient, mondial en matière de services cas, par le passage d’une politique Ainsi, pour que le citoyen puisse concernée. Leurs pouvoirs sont mal définis. Les membres des comités dans un colloque « Téléservices publics en ligne. « Ce n’est pourtant de simple « mise en ligne » des ser- gérer en ligne ses questions fis- sociaux seraient pris parmi les seuls dirigeants des syndicats profession- publics, usages et citoyenneté », pas faute d’avoir placé ce thème au vices à une véritable stratégie de cales, il faut mettre d’accord la nels existants. sur les risques de la « mise en sommet de l’agenda », note Antoi- service public en ligne. Le gouver- direction générale des impôts (où Mais ce lien social était extrêmement contrôlé par l’Etat vichyste. En réseau de l’Etat » : exclusion des ne Brugidou, associé chez Accen- nement canadien, par exemple, a l’on déclare ses revenus), le Trésor effet, la Charte fixait étroitement les cadres de ce nouveau syndica- non-connectés, nouvelles formes ture et responsable des activités du nommé un responsable du public (à qui l’on paie l’impôt), les lisme. Il devenait unique et obligatoire. Le « domaine d’activité » des de contrôle social, etc. Le 31 mai, cabinet conseil au sein des services « e-government » directement rat- services chargés de la taxe fonciè- syndicats était « désormais strictement limité au domaine de leur profes- l’Observatoire des télécommunica- publics. taché au premier ministre, chargé, re, de la taxe d’habitation, etc. – sion » et leurs doctrines « ne sauraient être que celles du gouverne- tions dans la ville fera le point sur Depuis le discours de Lionel Jos- avec une équipe substantielle, de sans parler des syndicats des per- ment ». Le contrôle était aussi inscrit dans l’interdiction des grèves et le développement des services en pin à Hourtin le 25 août 1997, le concevoir dans leur globalité les sonnels de ces différentes adminis- lock-out, les conflits devant faire l’objet d’un arbitrage par les comités ligne dans les collectivités locales. lancement du Programme d’action services rendus par Internet. Accen- trations, dont la répartition territo- sociaux ou des tribunaux du travail. Or, selon la seconde édition de gouvernemental pour la société de ture distingue ainsi trois niveaux riale et les missions s’en trouve- La dernière disposition importante de la Charte était la création obli- l’étude d’Accenture sur le l’information (Pagsi) début 1998, la de « maturité » des services admi- raient bouleversées. gatoire dans les établissements dont l’effectif atteignait cent salariés « e-government » dans 22 pays, l’ad- création d’une « mission intermi- nistratifs : la publication (par exem- Au-delà, la mise en ligne des ser- d’un comité social d’établissement, présidé par le chef d’entreprise, ministration française, qui se trou- nistérielle de soutien technique ple l’information sur la déclaration vices publics nécessite une nouvel- mais composé de seuls représentants des personnels. Ces comités d’éta- vait au 1er rang européen et au 5e pour le développement des techno- d’impôt), l’interactivité (remplir sa le approche des usagers, basée sur blissement disposaient de moyens et de pouvoirs importants concer- déclaration), la transaction (paie- la « personnalisation » ou au nant le travail et la vie du personnel, l’entraide sociale… ment de l’impôt). L’étude mesure moins sur une segmentation des La Charte se heurta à l’opposition des syndicalistes engagés dans la L'Hexagone perd six places également, contrairement à l’an services adaptée aux différentes Résistance, qu’ils soient issus de la CFTC ou de la CGT, même si certai- Classement selon l'importance du recours à Internet pour les relations dernier, l’ergonomie et le mode catégories d’usagers. Mais une tel- nes dispositions pouvaient leur paraître positives, comme cette présen- entre l'administration et les usagers d’accès aux services en fonction de le démarche pose un problème de ce reconnue des syndicats dans l’organisation économique et sociale RANG 2001 RANG 2000 RANG 2001 RANG 2000 la logique de l’usager (delivery fond au « service public à la françai- du pays. Mais ces syndicalistes chrétiens, socialistes ou communistes CANADA 1 4 ESPAGNE 12 10 maturity). se » : que devient alors l’égalité de s’opposèrent aux mesures qui s’en prenaient à la liberté syndicale, clé SINGAPOUR 2 2 IRLANDE 13 16 Ce sont à ces deux critères que traitement du citoyen par l’Etat et de voûte d’une vraie représentation des intérêts des travailleurs. l’administration française doit son son administration, aussi mythique La Charte connut un succès inégal. Les comités sociaux profes- ETATS-UNIS 3 1 PORTUGAL 14 * recul dans le classement établi par soit-elle ? Entre l’écueil de « solu- sionnels ne purent se mettre en place, en grande partie devant l’impos- NORVÈGE 4 9 ALLEMAGNE 15 11 Accenture. En 2001, l’exemple don- tions techniques miracles » impo- sibilité de constituer les syndicats uniques et obligatoires prévus par la AUSTRALIE 5 3 BELGIQUE 16 18 né en 2000 par le site gouvernemen- sées par la hiérarchie en dehors de loi. Ici et là, les travailleurs « votèrent avec leurs pieds » ! Par contre les tal de Singapour – qui dispose d’un toute analyse du travail réel des comités sociaux d’établissement se constituèrent en très grand nom- FINLANDE 6 * JAPON 17 15 portail unique présentant informa- agents, et celui d’un immobilisme bre, jouant un rôle essentiel dans des questions cruciales comme le ravi- PAYS-BAS 7 12 BRÉSIL 18 20 tions et « e-procédures » dans la difficilement acceptable par les usa- taillement ouvrier. Les comités d’entreprise créés à la Libération trou- ROYAUME-UNI 8 6 MALAISIE 19 19 logique du cycle de vie de chaque gers, la voie de l’administration est vent sans doute une de leurs origines dans la Charte, dont la postérité NOUVELLE-ZÉLANDE 9 8 AFRIQUE DU SUD 20 13 citoyen, de la naissance à la retraite étroite. Elle devra forcément pas- paraît sinon bien limitée. – est suivi par un nombre croissant ser par un débat public, aujour- HONGKONG 10 7 ITALIE 21 14 de gouvernements. La création du d’hui encore largement ignoré. Jean-Louis Robert est titulaire de la chaire d’histoire sociale du XXe siècle FRANCE 11 5 MEXIQUE 22 17 site français www.service-public.fr à l’université Paris-I - Panthéon-Sorbonne. * La Finlande et le Portugal n'étaient pas classés en 2000 Source : Accenture va dans ce sens, mais il reste, par Antoine Reverchon