LA FABULEUSE HISTOIRE DU MONT-DORE

En remontant les âges.

LA FABULEUSE HISTOIRE DU MONT-DORE dans le cadre de l'Auvergne

« Il faudrait un volume si l'on voulait raconter longuement l'his- toire du Mont-Dore. Car Le Mont-Dore a son histoire qui ne sera ni des moins intéressantes, ni des moins curieuses, si on l'écrit un jour dans tous ses détails... » Extrait d'un guide paru en 1896 sous le titre : « Le Mont-Dore thermal et pittoresque »

PRÉFACE de M. Valéry GISCARD d'ESTAING

Beaucoup de ceux qui viennent aujourd'hui au Mont- Dore y sont conduits par la plus actuelle des préoccupations : recouvrer ou consolider leur santé. Ce choix, bien que contemporain, suffit à les intro- duire dans une longue histoire. Ils prennent place à leur tour dans le cortège constitué depuis trois millénaires, de ceux qui, instruits du pouvoir des sources du Mont-Dore, tentaient d'en recueillir le bienfait. Dans son évocation, remarquablement érudite et dé- pouillée, Monsieur SAUV AGNAT reconstitue ce cortège. Evoquant l'histoire du Thermalisme, il ne peut pas la détacher de l'histoire régionale : le flux des civilisations, puis leur reflux ont marqué de la même empreinte l'une et l'autre. Le visiteur découvrira, s'agissant des pierres ou des noms, que la vie du présent dans notre vieille province est faite de milliers d'alluvions. M ais? tfjpidis que les alluvions des fleuves se recouvrent les uns lés autres, les alluvions de l histoire sont présents simultanément à nos yeux : les dolmens de Saint-Nectaire et l'allée des druides de Fohet, les colonnes à chapiteaux des thermes romains, la basilique d' au nom mystérieux, le redoutable château fort de la Roche Sanadoire dont la pierre elle-même n'a pas gardé la trace. Puis, plus légères et plus proches, viennent les ombres de ceux qui, au dix-neuvième siècle, ont rempli le Mont- Dore de leurs talents et de leurs plaisirs. A moi qui ai le goût d'aimer, Monsieur SAUV AGNAT a donné celui de connaître. Je suis sûr que la lecture de son livre inspirera aux visiteurs du Mont-Dore le désir de rencontrer ceux qui les y ont précédé, et de remonter avec eux le cours du temps, jusqu'à l'époque où se sont réunies, mêlant mystérieusement leur pureté et leur force, les eaux souterraines qu'ils voient aujourd'hui jaillir à la lumière pour la première fois.

AVANT-PROPOS

De nombreux ouvrages ont déjà été édités sur Le Mont-Dore car le destin de ce pays est exceptionnel. La plupart sont l'oeuvre de médecins érudits ou chercheurs et ont été inspirés par le thermalisme. C'est un aspect assez différent qui est traité dans cet ouvrage puisqu'il s'agit, plus particulièrement, de faire l'historique de la sta- tion. Mais, écrire sur Le Mont-Dore c'est, obligatoirement, parler aussi de son thermalisme — souvent pittoresque — que l'on ne peut disso- cier de son histoire. Les origines du Mont-Dore se perdent dans la nuit des temps et sa préhistoire est longue puisque les premiers vestiges, établissant un thermalisme rustique, remontent à près de quinze siècles avant notre ère. Après la Gaule antique et mystérieuse, le pays connut une ère de prospérité et eut son « siècle de Périclès » avec la civilisation romaine. La réputation et les effets salutaires de ses sources devaient déjà être bien établis, si l'on en juge par la magnificence des immenses édifices antiques et par le soin que les Romains avaient apporté à leur construction. Après l'abandon de Rome, ce fut la décadence par le vandalisme des barbares. Avant le Moyen Age, la station connut encore une certaine noto- riété avec les miracles de Sçiint-Pardoux. Mais il fallut attendre le XIXe siècle pour connaître sa renaissance avec Michel Bertrand, le grand rénovateur qui fit dire à un professeur célèbre de l'époque : « Michel Bertrand c'est tout Le Mont-Dore ». Vint ensuite la période brillante du « Bon Vieux Temps », celle des artistes, des écrivains, des duchesses et nous arriverons jusqu'à notre époque qui voit l'ancien et pauvre petit village de « Bains » accueillir, l'été, plus de 17.000 baigneurs et presque autant de tou- ristes. On sait également que l'hiver, qui vient neiger abondamment sur ses hautes montagnes, a transformé sa rude existence patriarcale. Une grande station de ski bien équipée et de plus en plus fréquentée est née. C'est cette histoire passionnante que nous allons découvrir à la lumière d'anciens écrits et d'ouvrages vénérables patiemment re- cherchés. A. S. Clermont-Ferrand, Juin 1966.

LA DÉFINITION DU GÉOLOGUE

Le Mont-Dore repose sur un amas de produits volcaniques dont le volume est énorme et la variété infinie. Tous les pics qui l'envi- ronnent faisaient partie d'un grand cratère avec trois énormes centres éruptifs : le Sancy, l'Aiguillier et la Banne d'Ordanche. Le plus important, le Sancy (point culminant du centre de la ), élevait probablement à 3.000 mètres la gueule de son cratère. Depuis, les glaciers, les neiges et les moraines ont labouré ses flancs. Nous som- mes donc sur le squelette d'un ancien volcan. Le cratère central n'était d'ailleurs pas exactement au Sancy mais plus au nord-ouest, à mi-distance du mont Redon. Cette masse volcanique avait une surface approximative de 500 km. carrés et plus de 60 volcans secondaires apparurent postérieurement tout autour du cône primitif ; dont le cône actuel du Sancy, le Capucin, la roche Vendeix, le roc de Courlande, etc... Lors de la première période glacière, les fleuves congelés, qui en descendaient, se rejoignaient et se répandaient jusqu'à 40 kilo- mètres de distance. Pendant une autre période le climat fut très chaud et Albert Vazeille, dans « Le Mont-Dore », parle des rhinocéros, éléphantset des sassafras. et mastodontes qui se promenaient au milieu des bambous La dernière découverte, à ce sujet, est toute récente puisqu'elle remonte seulement à fin décembre 1965. Un Issoirien, M. Pierre Laquièze, effectuant des travaux de déblaiement à la sortie du pays, déterra une défense, longue de 180 centimètres, qu'il prit pour celle d 'un éléphant. En réalité, il s'agissait d'une défense de mam- mouth qui remonterait vers le milieu de l'ère quaternaire. Il faut également citer la découverte, relatée par le Dr Pommerol, d'un crâne

La défense de mamouth d' de renne dans les sables volcaniques du massif, qui remonte au paléo- lithique ; période caractérisée par un climat froid et sec. Nos mon- tagnes qui ont connu des neiges soi-disant « éternelles » et des tem- pératures tropicales, ont vu également des forêts hérisser leurs flancs et même leurs sommets. Des arbres énormes, couchés depuis des siè- cles dans les tourbières, en sont témoins. Quoi qu'il en soit, les failles du Mont-Dore sont actuellement, avec leur dégagement d'acide carbonique et leur émission de sources minéralisées à haute température, comme un dernier écho des cata- clysmes préhistoriques dont elles marquent sûrement l'un des prin- cipaux foyers, représentant la phase finale de la cristallisation des magmas volcaniques. La théorie, généralement admise aujourd'hui, que les eaux ther- males viennent des entrailles de la terre et n'ont jamais vu le jour (du moins dans notre période géologique), explique mieux leur radio- activité et la présence des substances rares qui n'existent que dans les grandes profondeurs. C'est pourquoi elles sont éternellement efficaces.

LE MONT-DORE ANTIQUE

De toutes les stations thermales de l'Auvergne, Le Mont-Dore est une de celles qui peuvent prétendre à des titres de noblesse prove- nant des temps les plus reculés du pays Celte. Son arbre généalogique doit faire bien des envieux car il porte ses racines très loin, au-delà des frontières de l'Histoire, à l'époque où les druides, avec une fau- cille en or, cueillaient le gui sur des chênes centenaires par des nuits de pleine lune. Il reste encore, dans les environs, des dolmens sur lesquels ces grands prêtres, vêtus d'une tunique blanche, immolaient, la nuit, des humains en offrande à leur dieu Teutatès. A la lumière vacillante et rougeâtre des torches on amenait le sacrifié (malfaiteur ou vieillard), dont la mort devait rendre le ciel favorable aux armes celtiques. Une jeune vierge, druidesse, armée d'une pique dorée, excitait par ses discours la fureur des guerriers. C'était une belle solennité. Les bardes chantaient et scandaient en cœur : « Teutatès veut du sang ». Les druides répandaient ensuite, sur la tête du supplicié, l'orge et le sel, puis il était attaché sur la pierre du sacrifice. On trouve encore des dolmens, des menhirs, des tumulus et autres mégalithes, dans la région et notamment à Saint-Nectaire, à et à La Pineyre. Le dolmen de Saint-Nectaire-le-Bas est un des mieux conservés de France, mais le plus intéressant serait celui de La Pineyre (à 2 km. environ de Saint-Nectaire-le-Haut). Il est au centre d'un tumulus dont le sommet a disparu mais dont la base est encore assez bien conservée. Toutefois, nous avons eu beaucoup de peine à le trouver car, personne ne connaît son emplacement exact (dans le bois).

Le dolmen de Saint-Nectaire Tumulus aussi à et à Servières où on a également retrouvé des traces de l'époque de la pierre taillée : grattoirs, couteaux en silex et même quelques pointes de flèches.. Menhir enfin à la Pierre-des- Quatre-Curés, près de Méjanesse, où existait autrefois un dolmen détruit par les paysans et à Sapchat près de St-Diéry. On a parlé aussi (Nodier) d'un dolmen, situé à l'ouest d'Orcival, qu'on appelait dans le pays le tombeau de la vierge. C'est inexact, le tombeau de la vierge existe bien mais aucune trace de dolmen dans les environs. Il s'agissait vraisem- blablement d'un menhir, détruit, que le Dr Pommerol situe à l'em- placement de l'église. D'ailleurs les menhirs furent nombreux près d'Orcival ; il reste encore debout la « pierre branlante » de Deveis (80 tonnes). Enfin, signalons l'allée des Duides au village de Fohet (cette allée est actuellement inconnue dans le pays) près du lac d'Ay- dat et le menhir de la Pierre-Fichade, près de Champeix. Les druides, réputés « les plus justes des hommes », avaient exploité les vertus curatives des eaux bienfaisantes du Mont-Dore, placées alors au centre d'impénétrables forêts qui étaient les monas- tères de prédilection des Arvernes. Selon certains auteurs, ce pays a dû être un des derniers lieux de retranchement de cette race qui fit place à l'invasion romaine ; cent trois ans avant notre ère.

ENTRONS DANS L'HISTOIRE

L'EMPIRE ARVERNE

Certains auteurs attribuent aujourd'hui à l'époque hallstattienne (entre 700 et 500 avant J.-C.) les premiers établissements des Celtes en Gaule, tandis que l'époque plus avancée de la Tène, ou âge du fer, correspondrait à la conquête romaine. Sur ce dernier point les avis diffèrent. Cette civilisation de la Tène fut décrite par César, 50 ans avant J.-C. C'est à ces temps lointains que remontent les plus anciens témoignages historiques que l'on possède sur les habitants de l'Au- vergne. Les Celtes qui habitèrent notre contrée furent les Arvernes. La formation de leur empire date du IIe siècle avant J.-C. Grands, peau blanche et chevelure blonde, ils étaient devenus une des nations les plus puissantes de la Gaule. Ils étendirent même leur domination sur la Gaule entière. Strabon nous apprend que leur autorité était reconnue « depuis le mont Pyréné jusqu'à l'Océan et au Rhin ». Les richesses et les magnificences de leurs rois étaient fabuleuses : l'un d'eux, Luern, apparaissait sur un char d'argent, rayonnant de pourpre et d'or. Les écrivains grecs, eux-mêmes, vantaient sa prodi- galité.

On a retrouvé sur le plateau de (près de Clermont- Ferrand) qui forme un « oppidum » (1) au-dessus de l'Allier, de nombreuses monnaies à l'effigie du renard que l'on attribue à ce personnage (Luern en celtique signifie « renard »).

D'après C. Jullian, son successeur Bituit était aussi légen- daire. En temps de paix, il faisait naître sous ses pas le bruit, la gaieté et l'orgie. Du haut de son char, il distribuait à la foule l'or et l'argent. Il réunissait à des banquets, d'un luxe inouï, durant des jours entiers, tous ceux qui voulaient s'enivrer et se gorger à ses frais et l'enclos du festin avait plus de deux lieues de tour (400 hectares). « Les aliments sont disposés sur des tables basses et les convives s'as- seoient autour, sur du foin, des peaux de loup ou de chien », nous dit Posidonios.

En temps de guerre, il apparaissait dans le scintillement de son collier et de ses bracelets d'or, sur son char plaqué d'argent, aux timons étincelants ; derrière lui, sur les étendards, se dressaient les sangliers de bronze des tribus ; non loin de là, la meute formidable de ses chiens de guerre et près de lui, enfin, le poète qui, la lyre à la main, chantait les glorieux faits d'armes du roi et de sa nation.

« Le roi arverne passait ainsi, dans une apothéose de lumière, de bruit et de chant, et les hommes s'imaginaient qu'ils venaient de voir un Dieu. »

Les environs du Mont-Dore

Les Arvernes habitaient surtout les hauteurs. Là où la neige persis- tait, même pendant une partie de l'été (dit Cathala), ils étaient sûrs de trouver leur gibier : le renne, friand de lichens et, dans nos mon- tagnes, ils pouvaient plus aisément se défendre contre leurs ennemis.

C'est entre 218 et 207 avant J.-C. qu'ils apparaissent pour la première fois comme point de départ de notre histoire locale. Long- temps ils habitèrent des constructions grossières, en pierres sèches, souvent à demi enterrées dans le sol, dont on a retrouvé des traces (1) Sorte de forteresse aux défenses de terre, où l'on se réfugiait en cas de danger. à , sur le plateau de l'Angle au Mont-Dore et au lac Servières (à 15 km. du Mont-Dore) où, autrefois, devait se trouver un agglo- mérat important. Un peu à l'est du lac, sur le flanc nord du puy de Comperet, on a évalué en effet à 6 ou 8.000 le nombre des excava- tions pratiquées par les mains de nos ancêtres. Le premier aspect d'un village gaulois ne devait guère être rassu- rant. Aux portes des demeures, à côté des mufles d'animaux sauvages, étaient fixées les têtes de leurs ennemis vaincus, témoignage de leurs vertus guerrières auxquelles les Celtes tenaient beaucoup. Jacques Bourgeat a relaté, récemment, une coutume ancienne qui ensanglantait quelquefois certains repas pris en commun : « celui qui prétend à l'honneur d'être le plus brave de la troupe saisit un quartier de viande. S'il se trouve, dans la compagnie, un autre guer- rier qui ait la même prétention, il se lève et les deux rivaux se battent jusqu'à ce que l'un d'eux tombe mort. » On verra plus loin qu'au XVIIIe et même au XIXe siècle des « batteries » très fréquentes au Mont-Dore, procédant du même état d'esprit, faisaient également répandre le sang.

COUTUMES

On ne peut en terminer avec les mœurs des Auvergnats (Arver- nes) de l'ère préromaine, sans jeter un coup d'œil sur leur système économique et social. Ce qui, à défaut de coutumes plus locales, nous renseignera sur la manière de vivre de nos lointains ancêtres régio- naux. Grands chasseurs et éleveurs dans nos montagnes, ils se nour- rissaient principalement de viande qu'ils mangeaient, selon Posido- nios d'Apanée, assis en rond sur des bottes de foin. Après le renne des troglodytes, le sanglier, l'élan, l'urus, le bouquetin et l'ours peu- plaient encore notre région avec les loups. Cependant, depuis l'époque néolithique et dans les plaines à vocation agricole, ils connaissaient aussi la culture de la terre. L'avoine, le millet, le seigle et l'orge furent les premières céréales avant le précieux froment. Parmi les quelques faveur.légumineuses et légumes qu'ils cultivaient, l'oignon était en grande Partout la vie sociale avait pour base la famille, qui reposait sur le mariage et ressemblait à la nôtre. Avant l'invasion romaine, les Arvernes n'avaient pas d'esclaves. C était la période du colonat : l homme est attaché au sol, serf de la glèbe dont il ne peut se séparer. Plus heureux que l'esclave il a une famille et un pécule. Dans ces premiers siècles, la loi n'excluait pas la petite propriété rurale mais, en vérité, seule la grande avait une existence réelle. Le laboureur-propriétaire était donc une chose possible mais à peine connue. Plus tard, ils furent appelés « des tenanciers », comme on le verra plus loin au Mont-Dore. Si les nombreuses tribus montagnardes, qui peuplaient alors le massif du Sancy, n'avaient pas le même genre de vie que leurs conci- toyens des limagnes, elles avançaient aussi vers une civilisation plus évoluée. Il ne reste pas, en effet, que des dolmens barbares comme témoins de ces temps reculés. Lorsque en 1817, au Mont-Dore, l'architecte du département, M. Ledru faisait construire la première partie de l'Etablissement Thermal actuel, les ouvriers firent sauter, avec le pic, quelques ves- tiges de fondations romaines. Mais voulant aller plus loin, chercher le solide, ils découvrirent une piscine gauloise faite en madriers de sapin équarris, rapprochés les uns des autres, ainsi que des traces de 1- deux autres piscines. Les Romains avaient donc, sans le savoir,

Cette piscine gauloise, en bois, pouvait contenir 15 personnes construit leur établissement sur le vieil édifice rudimentaire gaulois, détruit vraisemblablement, et depuis fort longtemps, par une terrible avalanche de terre et de rochers en provenance de la montagne de l'Angle. Cette trouvaille démontre, tout d'abord, l'antiquité de l'usage traditionnel des eaux par les druides qui les avaient divinisées (le plus populaire de leurs dieux des sources était Borvo) et, d'autre part, l'importance exceptionnelle de cette région qui semble bien avoir été un grand réservoir guerrier des Arvernes dont, plus tard, Vercingé- torix fut le chef glorieux mais malheureux. En effet, on sait que les Celtes n'ont pas pénétré profondément dans le Cantal, qui servit surtout de refuge aux anciens habitants du pays. Or, depuis les bastions avancés des oppida de Corent et de Gergovie, nous avons vu que l'habitat préféré de nos aïeux se situait dans un rayon de 15 à 25 km. autour des sources du Mont-Dore. Rappelons-les : Menhir de Champeix, les grottes de Jonas, dolmens de St-Nectaire et de La Pineyre (1), Tumulus et importantes excava- tions de Servières, ceux de Méjanesse auxquels on peut ajouter les cavités du plateau de Charlannes, de l'Angle, etc... Les grottes de Jonas ont certainement une origine très ancienne et remontent, pro- bablement, à l'âge de pierre avant de servir d'abri aux Celtes. Au nombre de trente quatre elles sont creusées dans les flancs du rocher sur une longueur de 258 mètres et 20 mètres de hauteur. Elles ont été réparées par les Templiers qui y ont cherché un refuge après la destruction de leur ordre. Les Arvernes étant, ce qu'il y a de certain, profondément reli- gieux, leurs dieux étaient adorés par des foules toujours avides, selon la coutume, de spectacles sanglants. Or, il n'y a aucun autre centre, en Auvergne, où l'on trouve autant de témoins de l'exercice de cette reli- gion. Dans le Puy-de-Dôme, l'inventaire de notre pays mentionne seu- lement, en plus de ceux précités, les menhirs de , le plus grand de notre région (4 m. 80) ainsi que les allées couvertes de (2), que tous les paysans connaissent, et de St-Gervasy. On est donc amené à penser que ce massif avait, à cette époque, une importance insoupçonnée jusqu'alors et que Le Mont-Dore, avec ses eaux chaudes, son établissement rustique et ses montagnes boisées, était un des centres actifs de la Gaule antique.

(1) Il serait intéressant de soulever l'immense pierre qui servait aux sacri- fices, de découvrir la Chambre sépulcrale qu'elle recouvre et qui cache à nos yeux, après tant de siècles, les souvenirs du passé. (2) A 30 km. du Mont-Dore.

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