ONTHOLIER (39) M

Extrait du Dictionnaire GEOGRAPHIQUE, HISTORIQUE et STATISTIQUE Des communes de la Franche-Comté De A. ROUSSET Tome IV (1854)

Montolie , Mont-Olier, village de l’arrondissement, du canton et du bureau de poste de Poligny ; perception de ; succursale ; à 9 km de Poligny, 11 d’ et 32 de Lons-le-Saunier. Alt. 306m. Les communes de Rabeur et de Rathier ont été réunies à celle de le 22 juin 1823.

Le territoire est limité au nord par Aumont et le Grand-Abergement, au sud par , à l’est par et le bief de Foras qui le sépare de , à l’ouest par Aumont et . Les Millières, la Grange des Sapins et le moulin de la Rochelle font partie de la commune.

Il est traversé par la route impériale n° 5, de Paris à Genève, par les chemins vicinaux tirant à Brainans (chemin des champs Courtot), à Rabeur (la vie Moreau), à l’Abergement-le-Grand (la Grand’Rue), a Grozon (la rue Rouge), à Neuvilley (la rue aux Fous), aux Minières et aux Soupois, à Oussièrcs (le chemin des Charmes), à Rathier (la rue de Valière) et à Brainans, avec embranchement sur Aumont ; par la Grozonne, le bief de Rabeur, le ruisseau de l’Hôpital, le bief de Foras et le bief des Prés de la Jeannette.

Montholier est situé au nord-est de la route impériale de Paris à Genève, sur le penchant d’un coteau d’où la vue s’étend sur les basses montagnes du . Rathier et Rabeur sont au sud-ouest de la route. Les maisons sont disposées par groupes, construites en pierres, couvertes en tuiles plates ou creuses et en chaume. La plupart n’ont qu’un simple rez-de-chaussée. On y remarque les belles habitations de MM. Cavaroz et Courcenet.

Population : en 1790 : de Montholier, 258 habitants ; de Rathier, 155, et de Rabeur, 151 ; population réunie, en 1846, 673 ; en 1851, 671 dont 339 hommes et 332 femmes ; population spécifique par km carré, 87 habitants ;102 maisons, savoir : à Montholier 57, à Rathier 27, et à Rabeur 19 ; 174 ménages.

État civil : Les plus anciens registres de l’état civil datent de 1660. Vocable : saint Michel. Série communale à la mairie depuis 1793, déposée aux Archives Départementales avant, où Montholier a reçu les cotes 5 E 365/2 à /3. La série du Greffe, a reçu les cotes 3 E 629 et 630, 3 E 5413 à 5424, 3 E 3805 et 3806, 3 E 7787, 3 E 8556, 3 E 9321 à 9325 et 3 E 13552. Tables décennales : 3 E 1304 à 1313. Microfilmé sous les cotes 2 Mi 436 et 437, 5 Mi 727 à 729, 5 Mi 1272, 2 Mi 1105, 2 Mi 2123 et 2124, 5 Mi 17 et 18 et 5 Mi 1183. Les jeunes gens émigrent en grand nombre pour être ouvriers et domestiques à Lyon et à Paris.

Cadastre : exécuté en 1834 ; surface territoriale, 798 h 73 a, divisés en 3075 parcelles que possèdent 1483 propriétaires, dont 290 forains ; surface imposable, 746h savoir : 418 en terres labourables, 149 en prés, 81 en forêts, 72 en vignes, 11 en pâtures, 4 h 77 a en sol et aisances de bâtiments, 1h 98 a en jardins, 1h 29 a en vergers et 19 a en friches et murgers, d’un revenu de 17.434 fr. ; contributions directes en principal 3.089 fr.

Date: 28/12/2017 Cegfc : Centre d'entraide généalogique de Franche-Comté Page n° 1 Le sol, accidenté et fertile, rend six fois la semence et produit du blé, du maïs, des légumes secs, de la navette, des pommes de terre, du chanvre, des fruits, des vins rouges assez agréables, du foin, des fourrages artificiels, un peu d’orge, d’avoine et de betteraves. Le produit des céréales suffit à la consommation des habitants. On exporte moitié des vins. Le revenu réel des propriétés est de 3 fr. 25 c. pour cent.

On élève dans la commune des porcs et beaucoup de bêtes à cornes qu’on engraisse, quelques chèvres et moutons, et des volailles ; 50 ruches d’abeilles.

On trouve sur le territoire de la marne, de la pierre ordinaire à bâtir et de taille de bonne qualité ; de la terre glaise qui a été exploitée jusqu’au commencement de ce siècle pour les tuileries. On découvrit en 1852, entre Montholier et Aumont, un ossement fossile d’un Plésiosaurus.

Les patentables sont 2 aubergistes, 2 marchands merciers, 1 maçon et un exploitant de carrières.

Biens communaux : une église et un cimetière à l’entour ; un presbytère très convenable, près du cimetière ; une maison commune construite en 1848, qui a coûté 15.000 fr. : elle renferme la mairie, le logement de l'instituteur et celui de l’institutrice, une salle d’étude fréquentée par 73 élèves, et la cave de la fromagerie ; une ancienne maison commune contenant le chalet, dans lequel on fabrique annuellement 6.0000 kg de fromages façon Gruyère ; la salle de la pompe à incendie et la salle d’étude des filles, fréquentée en hiver par 70 élèves ; une maison d’école au hameau de Rathier, construite en 1851, qui a coûté 8.000 fr. : elle renferme le logement de l’instituteur et la salle d’étude fréquentée par 15 garçons et 7 filles ; une place publique ; une pompe à incendie manœuvrée par une compagnie de 25 pompiers ; un oratoire à Montholier et un autre à Rathier, dédiés à la Vierge ; 5 fontaines avec lavoir et abreuvoir, savoir : 2 à Montholier, 1 à Rathier, 1 à Rabeur et 1 aux Minières ; un puits, une citerne avec réservoir d’eau, et 2 h 18 a de pâtures et terres, d’un revenu cadastral de 9fr. 33, et celui de Rabeur 63a de pâtures d’un revenu cadastral de 64 cent.

Bois communaux : Montholier, Neuvilley et Rathier possèdent indivisément 457 h 65 a de bois ; coupe annuelle 13 h 72 a. Le hameau de Rabeur en a 21h 70 a ; coupe annuelle 76a.

Budget : recettes ordinaires, 5.221 fr. ; dépenses ordinaires, 5.221 fr.

Bureau de bienfaisance : il a été fondé et doté en 1819 et 1855 par MM. Bulabois. Son revenu est de 101 fr. répartis entre 6 indigents.

NOTICE HISTORIQUE

L’historien Chevalier a reconnu en 1756 une voie romaine large de 12 à 13 pieds et connue sous le nom de Levée ou de Chemin de la Poste , qui, sortant de Poligny, bordait la splendide villa de Tourmont, traversait Rathier, le Petit-Villey, et aboutissait au pont de Belmont. Sur cet alignement, il a trouvé en divers endroits des tuileaux à rebords. Ce chemin tendait directement de Poligny à Dole. Une autre route, partant de Grozon, se dirigeait sur Rahon et en passant à Rabeur, Rathier, Oussières, Villers-les- Bois et Villers-Robert. On l’appelle la Levée de César. Une troisième enfin, partant du gué Farou, à , passait à Bréry, , , Brainans, Rabeur, et aboutissait à la Ferté. Les bords de ces trois voies et certaines parties du territoire de Montholier sont parsemés de décombres et de tuileaux romains, surtout l’espace compris entre Rathier et Neuvilley. Le hameau des Minières ou des Milliaires porte une dénomination qui semble indiquer l’emplacement d’une borne destinée à marquer les distances. Les chartes da l’abbaye de Rosières commencent à mentionner Montholier dès le XII e siècle.

Seigneurie : Montholier était le chef-lieu de l'un des quatre bâtis de la terre de Colonne. On l’appelait Bâtis d'outre-bois et il avait dans sa dépendance Rathier, Neuvilley, le hameau des Minières, le moulin des Charpys et le moulin Banigot. Le prévôt de Colonne y exerçait la justice haute, moyenne et basse.

Fief de Rabeur : Rabeur formait un fief relevant directement du souverain. Nous en avons indiqué les

Date: 28/12/2017 Cegfc : Centre d'entraide généalogique de Franche-Comté Page n° 2 possesseurs à l’article Grozon. Dans le lieu dit au Château , est une basse montagne couverte de vignes et couronnée par les ruines d’un ancien château-fort qui fut détruit en 1480 par les troupes de Louis XI. Cette forteresse pourrait bien avoir succédé à une vigie romaine, car à ses pieds passait la levée de César, c’est-à-dire le chemin de Grozon à Tavaux.

Église : les villages de Montholier, Rabeur et les Minières et quelques familles de Grozon, faisaient partie de la paroisse de Saint-Michel de Grozon. L’église était bâtie sur une éminence éloignée de toute habitation et occupait probablement la place appelée le Champ-du-Moutier. Il y avait dès le XV e siècle, au village de Montholier, une chapelle desservie par un vicaire de Grozon. Elle était aussi dédiée à saint Michel. La famille Bulabois ajouta à cet édifice une autre chapelle dédiée à Notre-Dame et à saint Claude, dont elle se réserva le patronage avec le droit d’inhumation. L’église paroissiale ayant été complètement abandonnée après l’invasion française de 1636, le service qui s’y faisait et la résidence du curé furent transférés à Montholier, de 1650 à l660. L 'église, située près de la route de Paris à Genève, se compose d’un clocher formant porche, d’une nef, d’un chœur rectangulaire, de deux chapelles à droite de la nef, d’une à gauche et d’une sacristie derrière le sanctuaire. La première chapelle à droite, du style ogival, était à la collation de la famille Bulabois, qui en av ait assuré la dotation le 2 déc. 1611.

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