REPUBLIQUE DU CAMEROUN MINISTERE DE L’EAU ET DE L’ENERGIE

ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM-PANGAR

Thème 13: Rupture de barrage

Rapport Final rev01 Juillet 2005

Pierre Biedermann / Olivier Cazaillet ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13 : Rupture de barrage

SOMMAIRE

1 RESUME ...... 9

1.1 CONTEXTE ET OBJECTIFS ...... 9 1.2 ASPECT ADMINISTRATIFS ET REGLEMENTAIRES ...... 9 1.2.1 Cadre réglementaire actuel de la protection civile au Cameroun ...... 9 1.2.2 Cadre institutionnel actuel ...... 10 1.3 DESCRIPTION ET ANALYSE DU MILIEU...... 10 1.4 IDENTIFICATION ET PREVISION DES IMPACTS D'UNE RUPTURE DE BARRAGE ...... 10 1.4.1 Hypothèses retenues...... 10 1.4.2 Résultats des simulations...... 11 1.4.3 Impact sur les sites habités ...... 12 1.4.4 Impact sur les structures ...... 12 1.5 MESURES DE PREVENTION ET D'ATTENUATION...... 13 1.5.1 Plan d'Alerte ...... 13 1.5.2 Organisation Générale du Plan d'Alerte...... 13 1.5.3 Mise en œuvre du Plan d'Alerte ...... 14

2 CADRE ET CONTEXTE DE L’ETUDE ...... 15

2.1 DESCRIPTION DES OBJECTIFS DE L'ETUDE THEMATIQUE...... 15 2.2 DESCRIPTION DE TOUS LES DOMAINES RATTACHES A L'ETUDE ...... 16 2.3 ASPECT ADMINISTRATIFS ET REGLEMENTAIRES ...... 16 2.3.1 Cadre réglementaire actuel de la protection civile au Cameroun ...... 16 2.3.2 Cadre Institutionnel...... 17 2.3.3 Fonctionnement de ces institutions ...... 20 2.4 DEROULEMENT DE L’EXPERTISE ...... 20 2.5 DOCUMENTS MIS A DISPOSITION ...... 20

3 DESCRIPTION ET ANALYSE DE L'ETAT INITIAL DE LA ZONE ETUDIEE ...... 21

3.1 DEFINITION ET JUSTIFICATION DE L'AIRE D'ETUDE ...... 21 3.2 DOMAINE TECHNIQUE DE L'ETUDE...... 22 3.3 DESCRIPTION ET ANALYSE DU MILIEU...... 24

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3.3.1 Description et analyse de la Zone 1 ...... 24 3.3.2 Description et analyse de la Zone 2 ...... 26 3.3.3 Description et analyse de la Zone 3 ...... 31

4 ETUDE ET ANALYSE DES IMPACTS...... 36

4.1 ETAPE D'IDENTIFICATION-PREVISION DES IMPACTS ...... 36 4.1.1 Introduction...... 36 4.1.2 Hypothèses pour la simulation numérique de la rupture...... 36 4.1.3 Résultats des simulations...... 41 4.1.4 Etude de sensibilité ...... 44 4.1.5 Synthèse des résultats de l'étape d'identification-prevision des impacts...... 47 4.2 ETAPE D'EVALUATION DES IMPACTS ...... 48 4.2.1 Liste des sites...... 48 4.2.2 Zones habitées ...... 49 4.2.3 Infrastructures...... 66 4.2.4 Résumé des impacts ...... 71 4.2.5 Résumé de l'ampleur de la catastrophe...... 72

5 DEFINITION DES MESURES DE PREVENTION ET D'ATTENUATION ...... 74

5.1 PREAMBULE AU PLAN D'ALERTE ...... 74 5.1.1 Préparation du document ...... 74 5.1.2 Plan d'alerte / Plan d'Exposition aux Risques ...... 74 5.1.3 Concertation ...... 74 5.2 CADRE INSTITUTIONNEL ...... 75 5.3 ORGANISATION GENERALE DU PLAN D'ALERTE...... 75 5.3.1 Phase préparatoire et Phase opérationnelle ...... 75 5.3.2 Niveaux d'alarme ...... 76 5.3.3 Aspect Administratif: le Comité National de Crise...... 76 5.3.4 Caractéristiques des sites exposés...... 77 5.4 DESCRIPTION DETAILLEE DE L'ALARME NIVEAU 1: "VIGILANCE"...... 80 5.4.1 Déclenchement de l'Alarme Niveau 1 ...... 80 5.4.2 Circulation de l'information d'Alarme Niveau 1:...... 80 5.4.3 Mesures à mettre en œuvre en cas d'Alarme Niveau 1 ...... 81 5.5 DESCRIPTION DETAILLEE DE L'ALARME NIVEAU 2: "ALERTE"...... 83 5.5.1 Déclenchement de l'Alarme Niveau 2 ...... 83 5.5.2 Circulation de l'information d'Alarme Niveau 2:...... 83 5.5.3 Mesures à mettre en œuvre en cas d'Alarme Niveau 2 ...... 84 5.6 DESCRIPTION DETAILLEE DU RETOUR A L'ALARME NIVEAU 0: "FIN D'ALERTE"...... 85

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5.6.1 Déclenchement...... 85 5.6.2 mesures à mettre en œuvre ...... 85 5.7 PHASE PREPARATOIRE: DETAILS ...... 86 5.7.1 Mise à jour et généralisation des calculs de rupture de barrage...... 86 5.7.2 Matériel de communication...... 86 5.7.3 Préparation et organisation du Manuel d'Alerte ...... 88 5.7.4 Cadre législatif et institutionnel...... 88 5.7.5 Définition exacte des lieux d'évacuation...... 89 5.7.6 Information et formation des populations et des administrations ...... 89 5.8 PHASE OPERATIONNELLE: DETAILS ...... 89 5.9 COUTS ...... 90 5.9.1 Coûts liés à la mise à jour et généralisation du modèle de rupture de barrage...... 90 5.9.2 Coûts liés à la mise en place du plan d'alerte ...... 91 5.9.3 Frais annuels ...... 92

6 ANNEXES ...... 93

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FIGURES

Figure 1 : Place de l’étude au sein de l’EIE...... 15 Figure 2 : Carte des Impacts de la rupture du barrage ...... 23 Figure 3 : Photographie du barrage de Song Loulou ...... 37 Figure 4 : Photographie du barrage d’Edéa ...... 38 Figure 5 : Profil en long de la Sanaga ...... 40 Figure 6 : Temps d’occurrence du début, du maximum et de la fin de la crue après rupture du barrage...... 41 Figure 7 : Elévation maximale du niveau d’eau induite par la rupture...... 42 Figure 8 : Débit maximal induit par la rupture...... 42 Figure 9 : Vitesses maximales atteintes dans le lit mineur et vitesse moyenne maximale dans la section dans la Sanaga, suite à la rupture de barrage...... 43 Figure 10 : Influence des différents paramètres sur le temps d’arrivée de la pointe de crue ...... 45 Figure 11 : Influence des différents paramètres sur le débit de pointe généré par la rupture ...... 46 Figure 12 : Influence des différents paramètres sur l’élévation maximale du niveau d’eau. 46 Figure 13 : Organisation de la Protection Civile ...... 75 Figure 14 : Organisation du comité national de crise ...... 77 Figure 15 : Modèle de fiche de site...... 79 Figure 16 : Schéma de la circulation de l’information d’alarme de niveau 1 ...... 80 Figure 17 : Schéma de la circulation de l’information d’alarme de niveau 2 ...... 83

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TABLEAUX

Tableau 1: Cotes officielles du barrage ...... 21 Tableau 2 : Cotes officielles du barrage – Valeurs associées...... 22 Tableau 3 : Débits de base du Lom, du Pangar, du Djerem et de la Sanaga...... 38 Tableau 4 : Localisation des profils en travers du Lom, de la Sanaga et des barrages de Lom-Pangar, Song Loulou et Edéa...... 39 Tableau 5 : Calculs du débit de pointe au droit du barrage selon trois méthodes ...... 43 Tableau 6 : Impacts d’une rupture de barrage sur les barrages et ponts ...... 44 Tableau 7 : Débits de base à l’étiage (Cas S1) ...... 44 Tableau 8 : Principaux sites exposés le long de la Sanaga ...... 49 Tableau 9 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mouyal...... 50 Tableau 10 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Bartoua...... 50 Tableau 11 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Lom 1 ...... 51 Tableau 12 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Lom 2 ...... 51 Tableau 13 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mbadanga ...... 52 Tableau 14 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Goyum...... 52 Tableau 15 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur les sites de Mbambo, Sakoudi, Biombé et Ebaka...... 53 Tableau 16 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur les sites de Mbambassi et Poutiy ...... 53 Tableau 17 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Bélabo ...... 54 Tableau 18 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mbinang ...... 54 Tableau 19 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mbargué ...... 55 Tableau 20 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Bandja ...... 55 Tableau 21 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur les sites de Zing et Mandjouk56 Tableau 22 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mbena/Pela...... 56 Tableau 23 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mengé Koné...... 57 Tableau 24 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Sanga...... 57 Tableau 25 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site Ouassa Bamvélé...... 58 Tableau 26 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site ...... 58 Tableau 27 : Impact prévisible d’une rupture de barrage les villages entre Nanga Eboko et ...... 59 Tableau 28 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Nkoteng...... 59 Tableau 29 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site d’Otomg-Mekok...... 60

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Tableau 30 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Nachtigal ...... 60 Tableau 31 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site d’Elang ...... 61 Tableau 32 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mbenga ...... 61 Tableau 33 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur les villages entre Mbenga et ...... 62 Tableau 34 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site d’Ebebda ...... 62 Tableau 35 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Monatélé ...... 63 Tableau 36 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Ntol...... 63 Tableau 37 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mbébé Kikot ...... 64 Tableau 38 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Sakbayémé ...... 64 Tableau 39 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site d’Edéa ...... 65 Tableau 40 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Dizangué ...... 65 Tableau 41 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mouanko et zone estuarienne...... 66 Tableau 42 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur la vanne COTCO (Mouyal)... 66 Tableau 43 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le pont ferroviaire sur le Lom 67 Tableau 44 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le pipeline (traversée du Lom) ...... 67 Tableau 45 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le bac de Pela...... 67 Tableau 46 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le bac de Nachtigal ...... 68 Tableau 47 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le Pont de l’Enfance (Elang). 68 Tableau 48 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le pont d’Ebedba...... 68 Tableau 49 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le bac de Kikot ...... 69 Tableau 50 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le pont de Sakbayémé...... 69 Tableau 51 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le barrage de Song Loulou ... 69 Tableau 52 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le barrage d’Edéa ...... 70 Tableau 53 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le pont d’Edéa...... 70 Tableau 54 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur la voie de chemin de fer ...... 70 Tableau 55 : Résumé des impacts ...... 72 Tableau 56 : Tableau des coûts liés à la mise à jour et généralisation du modèle de rupture de barrage...... 90 Tableau 57 : Tableau des coûts liés à la mise en place du plan d’alerte...... 91 Tableau 58 : Tableau des coûts des frais annuels...... 92

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ANNEXES

Annexe 1 - Détail des missions effectuées ...... 94 Annexe 2 - Liste des personnes rencontrées...... 99 Annexe 3 - Profils ...... 102

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1 RESUME

1.1 Contexte et objectifs

L'étude de rupture du barrage s'appuie sur un travail de terrain exhaustif et sur une modélisation numérique des écoulements à l'aval du barrage. Les objectifs de l’étude thématique étaient les suivants: 1 reconnaître les organiser les études topographiques nécessaires à l'aval du barrage; 2 déterminer les scénarios probables de rupture du barrage en fonction de ses caractéristiques; 3 modéliser numériquement une rupture du barrage; 4 définir les conséquences probables dans la zone à l'aval du barrage qui ne peut raisonnablement être protégée par un système d'alerte; 5 définir les conséquences probables dans la zone à l'aval du barrage qui peut être protégée par un système d'alerte; 6 définir les types de mesures structurelles et non-structurelles nécessaires à la mise en place d'un système d'alerte lors de la construction du barrage.

1.2 Aspect administratifs et réglementaires

1.2.1 Cadre réglementaire actuel de la protection civile au Cameroun Les principaux textes officiels qui définissent le cadre législatif et réglementaire de la gestion des risques et catastrophes naturels et technologiques au Cameroun sont : la loi n° 86/016 du 06 décembre 1986 portant réorganisation de la protection civile. Cette loi crée le Conseil National de la Protection Civile (CNPC) qui est organisé par le décret n° 96/054 du 12 mars 1996. Le CNPC est un organe consultatif présidé par le Secrétariat Général de la Présidence de la République (ou son représentant). le décret n° 96/054 du 12 mars 1996 fixant la composition et les attributions du Conseil National de la Protection Civile ; le décret n° 98/031 du 09 mars 1998 portant organisation des plans d’urgence et des secours en cas de catastrophes ou de risque majeur. L'article 1 fixe l'organisation des plans d'urgence et des secours en cas de catastrophe ou de risque majeur. L'article 2 définit le plan d'urgence comme l'ensemble des mesures d'intervention rapide qui doivent être prises pour faire face à des catastrophes ou à des risques majeurs survenant sur l'étendue du territoire. le décret n° 97/205 du 07 décembre 1997 portant organisation du Gouvernement ; le décret n° 98/147 du 17 juillet 1998 portant organisation du Ministère de l’Administration Territoriale. La Loi n° 98/015 du 14 juillet 1998 relative aux établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes. la loi n° 96./12 du 5 Août 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l'environnement.

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1.2.2 Cadre institutionnel actuel Le cadre institutionnel actuel de la Protection Civile au Cameroun est axé sur: le rôle primordial du président de la République ; une administration consultative spéciale, le Conseil National de la Protection Civile; la coordination permanente du Ministère de l’Administration Territoriale ; la mise en place en temps de crise d'une institution spéciale (Comités de Crise).

1.3 Description et analyse du milieu

La vallée située à l'aval de la retenue de Lom-Pangar a été découpée en 3 zones distinctes:

Zone 1: Le Lom, du barrage à la confluence avec le Djérem: ce tronçon de 20 km est le plus directement exposé aux conséquences d'une rupture de barrage. La Zone 1 a été intégralement visitée en pirogue, pour reconnaître les sites habités (villages et campements de pêcheurs) et les structures existantes (vanne et franchissement du pipeline, pont ferroviaire). La Zone 1 présente une morphologie très régulière: le cours de la rivière, entrecoupé de rapides, ondule paisiblement entre les galeries forestières. 5 profils en travers y ont été réalisés.

Zone 2: La Sanaga amont: à l'aval de leur confluence, le Djérem et le Lom forment la Sanaga dont le lit de la rivière présente une capacité plus importante. La Zone 2 s'étend jusqu'à la confluence de la Sanaga et du Mbam. La morphologie de la Zone 2 est comparable à celle de la Zone 1 jusqu'à Nachtigal, à la différence près que le lit de la rivière est plus large. A l'aval de Nachtigal, la pente moyenne de la Sanaga s'accentue nettement, et les chutes et rapides sont nettement plus nombreux.

Zone3: La Sanaga aval: à l'aval de la confluence avec le Mbam, la Sanaga ne reçoit pratiquement plus d'affluent majeur. Les sites de production hydroélectriques les plus importants, Edéa et Song Loulou se trouvent dans la Zone 3 qui s'étend jusqu'à l'Océan Atlantique. La Sanaga conserve dans cette zone une pente marquée jusqu'à l'aval du barrage d'Edéa, qui marque l'arrivée dans la zone estuarienne. Dans les trois zones, l'utilisation du fleuve est limitée à la pêche, les déplacements en pirogue et les exploitations de sable (Zone 2 et 3 uniquement).

1.4 Identification et prévision des impacts d'une rupture de barrage

1.4.1 Hypothèses retenues Ce travail est basé sur une modélisation numérique de rupture de barrage, en considérant un volume initial de 7.5 km3 et une cote de 674.5 m. Cette modélisation numérique a été complétée par une étude de sensibilité portant sur les conditions hydrologiques initiales (saison des pluies ou étiage), les coefficients de rugosité hydraulique, le volume initial retenue et la taille de la brèche. La brèche retenue pour la simulation de base est une brèche de 100 m de largeur en pied, avec des pentes latérales à 1V/3H. Cette brèche est supposée commencer en pied de barrage et s'ouvrir en une heure.

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1.4.2 Résultats des simulations

Commentaire général La forte pente moyenne de la Sanaga et le caractère encaissé de son cours déterminent fortement la propagation de l'onde de rupture. L'amortissement de l'onde de rupture le long de la Sanaga est peu marqué, ce qui a pour conséquence des débits de pointe extraordinaires tout le long de la rivière. Cela s'explique essentiellement par le fait que les rares zones de stockage que l'on pouvait entrevoir (en particulier la zone entourant la confluence avec le Mbam, qui présente des profils en travers très étalés) ont malheureusement une pente moyenne suffisamment forte pour ne pas écrêter la crue.

temps de propagation de la crue La pointe de l'onde de crue induite par une rupture du barrage de Lom-Pangar se propage jusqu'à l'Océan Atlantique en près de trois jours. La propagation est plus lente à l'amont de Nachtigal où le lit de la Sanaga est moins pentu. A l'opposé, la propagation est très rapide à l'aval de Nachtigal. La décrue est très lente sur l'ensemble du lit, et ce n'est que 7 jours après la rupture du barrage que la ligne d'eau revient à un niveau normal sur l'ensemble du lit. Les coefficients de Strickler et le débit de base retenus ont une influence négligeable sur le temps de propagation de l'onde de crue. La taille finale de la brèche a une influence significative mais pas déterminante sur le temps de propagation de l'onde de crue. Par contre, le volume total d'eau retenu par le barrage au moment de sa rupture est un paramètre important: on retiendra en particulier qu'un volume retenu plus faible induira des temps de propagation plus longs.

débits de pointe Dans toutes les simulations de rupture qui ont été réalisées, l'onde qui déferle dans le cours de la Sanaga induit des débits qui dépassent largement les crues de projet utilisées pour la construction des ponts ou des barrages de la Sanaga ou du Lom. Les coefficients de Strickler et le débit de base retenus ont une influence négligeable sur les débits de pointe. La taille finale de la brèche a une influence significative uniquement sur les 100 premiers kilomètres. Le volume total d'eau retenu par le barrage au moment de sa rupture a une influence notable, mais même avec un volume retenu de 5.5 km3, les débits de pointe restent très supérieurs à 20 000 m3/s et la ruine des barrages de Song Loulou et Edéa est inéluctable.

surélévation de la ligne d'eau La surélévation de la ligne d'eau varie fortement i) en fonction du profil encaissé ou au contraire évasé de la vallée et ii) en fonction de la pente du lit. La surélévation du niveau d'eau varie entre 5 et 30 mètres suivant les profils considérés. Dans le cas ou la rivière est initialement en étiage, la surélévation maximale du niveau d'eau est légèrement supérieure (1.5 à 3 m) au cas où la rupture se produit en période de crue: cela est dû à la ligne d'eau initiale plus basse. Les coefficients de Strickler et la forme de la brèche ont une influence négligeable sur l'élévation maximale de la ligne d'eau. Enfin, dans le cas où le volume d'eau retenue est moindre, la surélévation de la ligne d'eau est logiquement inférieure au cas de base

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1.4.3 Impact sur les sites habités L'impact d'une rupture de barrage a été étudié sur 40 sites habités (campements, villages, villes, zones d'habitat dispersé). Parmi ces 40 sites: 18 sites sont faiblement exposés. Il s'agit généralement de villages dont toutes les maisons sont construites sur des hauteurs à l'abri d'une éventuelle rupture. Sur ces sites, seules les personnes surprises par l'arrivée de l'onde crue à proximité de la rivière seraient touchées. 14 sites sont modérément ou partiellement exposés. Il s'agit généralement de villages construits en coteaux, dont les habitations basses seront dévastées en cas de rupture du barrage. Certains quartiers doivent donc être évacués en cas de désastre. 9 sites présentent un risque élevé ou maximal. Il s'agit de villages construits à proximité de la rivière ou à une trop faible hauteur et qui seront intégralement dévastés en cas de rupture du barrage. Ces sites doivent donc être complètement évacués.

1.4.4 Impact sur les structures

ponts La destruction par la crue des ponts de Lom (pont ferroviaire) et d'Elang est inévitable. La destruction des ponts d'Ebebda, de Sakbayémé et d'Edéa est probable mais pas certaine.

barrages d'Edéa et Song Loulou La pointe de la crue qui passerait par ces 2 ouvrages en cas de rupture de Lom-Pangar est 3 fois supérieure à la crue de projet de ces ouvrages. Les 2 barrages seraient en conséquence submergés et très fortement endommagés: destruction partielle ou totale du corps des barrages et des usines hydroélectriques, avec pour conséquence la perte de la production hydroélectrique.

pipeline Si la vanne de Mouyal n'est pas exposée (ce point sera à confirmer au regard du volume final de la retenue et avec une étude spécifique locale); il est possible que le pipeline ne supporte pas les contraintes liées à la surélévation du niveau de l'eau au niveau du franchissement du Lom (à l'amont immédiat du pont ferroviaire). Il s'agit là aussi d'un point à confirmer sur la base des informations qui seront fournies par Cotco sur les caractéristiques du franchissement du Lom.

bacs Tous les bacs situés à l'aval du barrage seront emportés par l'onde de crue.

voie de chemin de fer De Lom à , la voie de chemin de fer sera coupée en de nombreux points.

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1.5 Mesures de prévention et d'atténuation

1.5.1 Plan d'Alerte Un ensemble complet de recommandations pour la mise en place d'un Plan d'Alerte en cas de rupture de barrage est présenté dans le rapport. Ces recommandations comprennent un modèle de trame de Plan d'Alerte ainsi que l'ensemble des informations techniques et pratiques nécessaire à la mise en application par voie légale du Plan d'Alerte. La trame a été conçue pour le barrage de Lom-Pangar, mais elle est applicable aux autres grands barrages du Cameroun. Le document proposé s'appuie sur: 1) la législation existante au Cameroun dans le domaine de la Protection Civile, et 2) le modèle français des plans ORSEC. Notons que la rupture d'un barrage comme celui de Lom-Pangar aurait des conséquences humaines, structurelles et économiques qui affecteraient l'ensemble du Cameroun. La mise en place du Plan d'Alerte nécessiterait donc la mobilisation de moyens qui dépassent largement ceux de AES-SONEL ou du Maître d'Ouvrage. La finalisation du Plan d'Alerte passera donc nécessairement par l'approbation d'un texte réglementaire (décret ou loi) définissant les responsabilités et les rôles des différents corps d'état, sur la base des propositions faites dans ce rapport.

1.5.2 Organisation Générale du Plan d'Alerte

Phasage Le plan d'alerte passe par deux phases distinctes: la phase préparatoire, au cours de laquelle est mis en place l'ensemble des mesures nécessaires au bon fonctionnement du système d'alerte. Cette phase coïncide normalement avec la construction du barrage: la phase opérationnelle, au cours de laquelle les moyens mis en œuvre dans le cadre de la phase préparatoire sont mis à jour ou maintenus en état de fonctionnement:

Niveaux d'alarme Le Plan d'Alerte intègre 3 niveaux d'alarme: Alarme Niveau 0 – "Veille": aucun risque avéré de rupture Alarme Niveau 1 – "Vigilance": rupture probable, du fait d'un problème technique ou de phénomènes naturels exceptionnels. Alarme Niveau 2 – "Alerte": barrage rompu. Le passage au Niveau 2 a lieu dès qu'apparaît dans le corps du barrage ou sa fondation une brèche dont l'évolution ne peut être maîtrisée.

Aspect Administratif: le Comité National de Crise L'organisation hiérarchique et administrative existante de la Protection Civile du Cameroun a été directement reprise, avec quelques suggestions telles que l'intégration du Ministère des Mines, de l'Eau et de l'Energie dans le Comité National de Crise. Des recommandations organisationnelles, telles qu'une forte délocalisation des responsabilités pour l'évacuation des populations exposées, ont également été faites pour que le Plan d'alerte intègre le caractère diffus (dans l'espace et le temps) de la catastrophe.

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1.5.3 Mise en œuvre du Plan d'Alerte Le rapport détaille les actions à entreprendre pour la mise en œuvre du plan d'alerte. La Phase préparatoire est la plus importante: elle intègre la mise en place d'un système de communication par radio UHF/VHF indépendant et autonome permettant de relier le barrage aux sites exposés et aux autorités administratives. C'est également au cours de la phase préparatoire que le décret permettant la mise en application du Plan d'Alerte devra être émis. Les cadres administratifs concernés seront alors informés sur leurs rôles respectifs, et les populations seront sensibilisées. Dans ce but, les risques sont clairement décrits pour chaque site et les actions à entreprendre par les différents échelons administratifs ainsi que par les responsables techniques sont également expliquées. Nous mentionnons l'intérêt qu'il y aurait pour le Cameroun à réaliser un Plan d'Alerte qui concerne tous les grands barrages du pays et pas uniquement celui de Lom-Pangar.

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2 CADRE ET CONTEXTE DE L’ETUDE

La place de la présente étude thématique dans l’ensemble de l’EIE est illustrée sur la figure suivante :

Figure 1 : Place de l’étude au sein de l’EIE

2.1 Description des objectifs de l'étude thématique

Le barrage de Lom-Pangar, dont le principal but est de réguler le cours de la Sanaga, est un ouvrage dont la hauteur devrait atteindre 40 m, pour un volume retenu représentant plusieurs milliards de m3. Il est prévu dans le cadre de l'étude d'impact de s'intéresser aux conséquences sur l'aval d'une rupture du barrage. L'étude s'appuie sur un travail de terrain exhaustif et sur une modélisation numérique des écoulements à l'aval du barrage. Les objectifs de l’étude thématique sont les suivants: 1 reconnaître les vallées de la Sanaga et du Lom à l'aval du barrage et organiser les études topographiques nécessaires à l'aval du barrage (commun avec le thème 14); 2 déterminer le scénario probable de rupture du barrage en fonction de ses caractéristiques; 3 modéliser numériquement une rupture du barrage; 4 définir les conséquences probables dans la vallée à l'aval du barrage;

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5 définir les types de mesures structurelles et non-structurelles nécessaires à la mise en place d'un système d'alerte lors de la construction du barrage.

2.2 Description de tous les domaines rattachés à l'étude

Les domaines d'investigation rattachés à l'étude sont: la topographie de la Sanaga; les modes de rupture possibles du barrage; l'organisation actuelle de la Protection Civile au Cameroun

2.3 Aspect administratifs et réglementaires

Ce chapitre s'appuie sur le rapport final "Proposition pour un cadre réglementaire opérationnel de la Protection Civile au Cameroun (Yaoundé – Juillet 2000)", étude financée par le PNUD pour le Ministère de l'Administration Territoriale.

2.3.1 Cadre réglementaire actuel de la protection civile au Cameroun Les principaux textes officiels qui définissent le cadre législatif et réglementaire de la gestion des risques et catastrophes naturels et technologiques au Cameroun sont : la loi n° 86/016 du 06 décembre 1986 portant réorganisation de la protection civile. Cette loi crée le Conseil National de la Protection Civile (CNPC) qui est organisé par le décret n° 96/054 du 12 mars 1996. Le CNPC est un organe consultatif présidé par le Secrétariat Général de la Présidence de la République (ou son représentant). le décret n° 96/054 du 12 mars 1996 fixant la composition et les attributions du Conseil National de la Protection Civile ; le décret n° 98/031 du 09 mars 1998 portant organisation des plans d’urgence et des secours en cas de catastrophes ou de risque majeur. L'article 1 fixe l'organisation des plans d'urgence et des secours en cas de catastrophe ou de risque majeur. L'article 2 définit le plan d'urgence comme l'ensemble des mesures d'intervention rapide qui doivent être prises pour faire face à des catastrophes ou à des risques majeurs survenant sur l'étendue du territoire. le décret n° 97/205 du 07 décembre 1997 portant organisation du Gouvernement ; le décret n° 98/147 du 17 juillet 1998 portant organisation du Ministère de l’Administration Territoriale. La Loi n° 98/015 du 14 juillet 1998 relative aux établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes. D'une manière générale, cette loi sectorielle régit les établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes, dans le respect des principes de gestion de l'environnement et de la protection de la santé publique. Il s'agit des installations industrielles ou commerciales exploitées ou détenues par toute personne physique ou morale, publique ou privée et qui présentent ou peuvent présenter soit des dangers pour la santé, la sécurité, la salubrité publique, l'agriculture, la nature et l'environnement en général, soit des inconvénients pour la commodité du voisinage. Suivant les dangers ou la gravité des inconvénients inhérents à leur exploitation, les établissements classés sont divisés en deux classes (Article 3). Le barrage de Lom-Pangar peut être rattaché aux établissements de Classe 1. La Classe 1 comprend les établissements dont l'exploitation ne peut être autorisée qu'à la

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condition que les mesures soient prises pour prévenir les dangers ou les inconvénients. La première classe regroupe les installations classées qui présentent des dangers et inconvénients importants. Leurs demandes d'autorisation d'exploitation font l'objet d'une enquête publique, ouverte par le ministre chargé des établissements classés, dans des conditions déterminées par voie réglementaire (Article 6). Il est prévu la détermination autour de ces établissements de première classe, d'un périmètre de sécurité à l'intérieur duquel sont interdites les habitations et toute activité incompatible avec le fonctionnement desdits établissements. Ce périmètre de sécurité est délimité par le Ministre chargé des établissements classés dans des conditions fixées par voie réglementaire (Article 7). Les établissements de première classe générateurs de pollutions solides, liquides ou gazeuses doivent procéder à l'auto surveillance de leurs rejets. Des normes fixées par voies réglementaires déterminent les niveaux d'émissions acceptables des rejets dans l'environnement (Article 8). Ces normes sont inexistantes. la loi n° 96./12 du 5 Août 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l'environnement. Cette loi fixe le cadre juridique général de la gestion de l'environnement au Cameroun. Au sens de cette loi, l'environnement est défini comme étant l'ensemble des éléments naturels ou artificiels et des équilibres bio- géochimiques auxquels ils participent, ainsi que les facteurs économiques, sociaux et culturels qui favorisent l'existence, la transformation et le développement du milieu, des organismes vivants et des activité humaines. L'article 55 prescrit à tout responsable d'un établissement industriel ou commercial classé, le devoir de procéder, avant l'ouverture de son établissement, à une étude des dangers, afin de prévenir et de contrôler les accidents. Cette étude des dangers doit comporter les indications suivantes: i) le recensement et la description des dangers suivant leur origine interne ou externe ; ii) les risques pour l'environnement et le voisinage ; iii) la justification des techniques et des procédés envisagés pour prévenir les risques, en limiter ou en compenser les effets ; iv) la conception des installations ; v) les consignes d'exploitation ; vi) les moyens de détection et d'intervention en cas d'accident. L'article 56 prescrit à l'exploitant de tout établissement de première ou de deuxième classe, tel que défini par la législation sur les établissements classés, le devoir d'établir un plan d'urgence propre à assurer l'alerte des autorités compétentes et des populations avoisinantes en cas de sinistre ou de menace de sinistre, l'évacuation du personnel et les moyens pour circonscrire les causes du sinistre.

2.3.2 Cadre Institutionnel Le cadre institutionnel actuel de la Protection Civile au Cameroun est axé sur: le rôle primordial du président de la République ; une administration consultative spéciale; la coordination permanente du Ministère de l’Administration Territoriale ; la mise en place en temps de crise d'une institution spéciale.

(i) Primauté du Président de la République en matière de Protection Civile: Au regard de la législation actuelle (article 3 de la loi n° 86/016 précitée), le Président de la République est la principale institution en matière de Protection Civile. Il définit la politique générale et organise par décret les services chargés de la conduite des activités de Protection Civile.

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Le Président de la République est assisté dans l’exercice de cette prérogative par une Administration Consultative Spéciale mise en place par le Ministère de l’Administration Territoriale. En temps de crise (survenue de catastrophe), une Administration Spéciale est également mise en place.

(ii) L’administration consultative spéciale mise en place dans le cadre de la Protection Civile. La loi n° 86/016 précitée a créé le Conseil National de la Protection Civile (CNPC) qui est organisé par le décret n° 96/054 du 12 mars 1996 ci-dessus cité. Il s’agit d’un organe consultatif présidé par le Secrétaire Général de la Présidence de la République (ou son représentant) et chargé de la mise en œuvre de la politique générale de Protection Civile, en temps normal comme en période de crise, telle que définie par le Président de la République pour l’accomplissement de ses attributions. Il procède: à une évaluation nationale détaillée des risques de catastrophes naturelles et technologiques, d’accidents graves et de calamités ; à la mise à jour permanente d’un inventaire de fournitures, de matériels, des moyens et de personnels pouvant être mobilisés en cas de situation urgente ; aux études générales sur les mesures de Protection Civile en temps de paix comme en temps de guerre. Il est chargé également de faire des propositions au Président de la République sur : les mesures de prévention appropriées ; le plan national d’intervention et d’organisation des secours. Le CNPC est composé des 14 membres ci-après, outre le Secrétaire Général de la Présidence de la République qui en assure la Présidence : le Secrétaire Général des Services du Premier Ministre ; le Ministre chargé de l’Administration Territoriale ; le Ministre chargé de la Défense ; le Ministre chargé des Relations extérieures ; le Ministre chargé des Finances ; le Ministre chargé de la Justice ; le Ministre chargé de la Communication ; le Ministre chargé des Transports ; le Ministre chargé des Affaires Sociales ; le Ministre chargé de l’Environnement ; le Délégué Général à la Sûreté Nationale ; le Directeur Général de la Recherche Extérieure ; le Président National de la Croix – Rouge Camerounaise. Pour l’exécution de ses missions, le CNPC est assisté des organes ci-après ; le Comité Technique Permanent : C’est l’organe exécutif du CNPC. Présidé par une personnalité désignée par arrêté du Président de la République, le Secrétariat est assuré par le MINAT. Sa composition suit exactement celle du CNPC, sous la condition que les représentants désignés soient déjà chargés dans leurs administrations respectives des dossiers liés à la Protection Civile.

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Les Comités Techniques Provinciaux et les Comités Techniques Départementaux: ces comités, chargés d’assister le CNPC dans l’exercice de ses prérogatives au niveau territorial doivent faire l’objet de textes particuliers qui ne sont pas encore promulgués.

(iii) Le Ministère de l’Administration Territoriale: Le décret n° 98/147 du 17 juillet 1998 portant organisation du Ministère de l’Administration Territoriale, à la suite du décret n° 97/205 du 17 décembre 1997 portant organisation du Gouvernement, attribue à ce département la coordination des activités de Protection Civile au travers d’une direction centrale de la Protection Civile, et notamment : l’organisation générale de la Protection Civile sur l’ensemble du territoire ; les études sur les mesures de Protection Civile en temps de guerre comme en temps de paix ; les relations avec les Organismes Nationaux et Internationaux de Protection Civile ; l’examen des requêtes en indemnisation et aides financières des personnes victimes des calamités ; le contrôle de l’utilisation des aides ; la coordination des moyens mis en œuvre pour la Protection Civile, notamment les secours, le sauvetage, la logistique, l’utilisation des forces supplétives et auxiliaires ; les transferts de corps ; le suivi de la gestion des aides ; la préparation des stages de formation des personnes de la Protection Civile.

(iv) L’Administration spéciale mise en place en temps de crise: En temps de crise, une administration spéciale est mise en place telle qu’organisée par le décret n° 98/031 du 09 mars 1998 portant organisation des plans d’urgence et des secours en cas de catastrophes ou de risque majeur. Il s’agit de Comités de Crise créés aux niveaux départemental, provincial et national. Ces Comités sont globalement chargés des mesures d’intervention rapide devant être prises à l’effet de juguler les catastrophes ou risques majeurs survenant sur l’étendue du territoire. Les Comités départementaux et Provinciaux de crise correspondent, en ce qui concerne leur composition, à l’Etat-Major Mixte : autorités administratives et autorités militaires et de maintien de l’ordre de la circonscription considérée. Ils sont présidés selon l’échelon par le préfet et le Gouverneur. Le Comité National de Crise : est présidé par le Secrétaire Général de la Présidence de la République et a pour membres les mêmes que ceux composant le CNPC. En vérité et comme en disposent la loi et les règlements, c’est le CNPC qui est érigé en Comité de crise en cas de catastrophe ou de guerre. La particularité est que le Secrétariat est assuré par la Présidence de la République et non plus par le MINAT. Les Comités de crise peuvent également faire appel à toute personne physique ou morale en raison de sa compétence.

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Il importe de relever que le déclenchement du plan d’urgence en cas de catastrophe se fait strictement par les présidents des comités de crise : le préfet au niveau du département ; le Gouverneur, à l’échelon provincial ; le Secrétaire Général de la Présidence, au plan National.

2.3.3 Fonctionnement de ces institutions La Protection Civile a été mise en place au Cameroun après les deux catastrophes naturelles des lacs Nyos et Monoun (en 1984 et 1986). Depuis cette époque, la protection civile a été mobilisée pour des catastrophes industrielles (dépôt d'hydrocarbures de Nsam) et a travaillé sur la prévention des risques liés aux stockages d'hydrocarbures ou de gaz. Par ailleurs, aucune catastrophe naturelle d'ampleur nationale n'a (heureusement !) permis de tester la mise en place effective de l'ensemble des comités de crise (nationaux, provinciaux et départementaux).

2.4 Déroulement de l’expertise

Les études du Thème 13 ont été réalisées par Pierre Biedermann et Olivier Cazaillet. Le détail des mission effectuées est présenté en Annexe 1. La liste des personnes rencontrées est proposée en Annexe 2.

2.5 Documents mis à disposition

Les documents mis à disposition pour le Thème 13 sont ceux relatifs aux études antérieures, acquis par le groupement avant le démarrage du Thème13. Les textes législatifs ont été acquis par les responsables des thèmes auprès des autorités camerounaises. Le rapport final "Proposition pour un cadre réglementaire opérationnel de la Protection Civile au Cameroun (Yaoundé – Juillet 2000)", étude financée par le PNUD pour le Ministère de l'Administration Territoriale a été une source d'informations précieuse. L'étude s'appuie également sur les conseils techniques émis dans le Bulletin 111 de la Commission Internationale des Grands Barrages ("Etude d'onde de rupture de barrage – Synthèse et recommandations").

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3 DESCRIPTION ET ANALYSE DE L'ETAT INITIAL DE LA ZONE ETUDIEE

3.1 Définition et justification de l'aire d'étude

L'aire d'étude concerne la vallée située à l'aval de la retenue de Lom-Pangar. Le zonage initialement prévu dans les TdR distinguait deux zones. A la demande du client, ce zonage a été repris et 3 zones sont maintenant distinguées:

Zone 1: Le Lom, du barrage à la confluence avec le Djérem: ce tronçon de 20 km est le plus directement exposé aux conséquences d'une rupture de barrage.

Zone 2: La Sanaga amont: à l'aval de leur confluence, le Djérem et le Lom forment la Sanaga dont le lit de la rivière présente une capacité plus importante. La Zone 2 s'étend jusqu'à la confluence de la Sanaga et du Mbam.

Zone3: La Sanaga aval: à l'aval de la confluence avec le Mbam, la Sanaga ne reçoit pratiquement plus d'affluent majeur. Les sites de production hydroélectriques les plus importants, Edéa et Song Loulou se trouvent dans la Zone 3 qui s'étend jusqu'à l'Océan Atlantique.

Note sur les cotes officielles du projet (juillet 2005) Les cotes officielles du projet sont résumées dans les deux tableaux suivants. Ces cotes n'étaient pas connues au moment où l'étude thématique a été préparée, ainsi les valeurs indiquées dans le rapport peuvent être légèrement différentes, sans que cela n'ait de conséquence sur les conclusions de l'étude.

BARRAGE Hauteur 45 mètres Longueur barrage 1260 mètres digue de col 420 mètres Largeur en crête 7 mètres en pied 300 mètres Cote de crête 677.55 mètres Fond de fouille environ 632 mètres Tableau 1: Cotes officielles du barrage

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surface périmètre volume volume LOM PANGAR altitude désignation retenue retenue retenue utile submergé submergé mètres km² km km3 km3 km km 680.00 (plus haute courbe de niveau SATET) 751 2,038 11.15 10.89 677.55 crête de digue 675.00 retenue haute maxi 602 1,860 7.77 7.50 193 102 674.55 plus hautes eaux (PHE) 591 1,830 7.53 7.27 191 102 674.50 retenue normale (RN) 591 1,827 7.50 7.24 191 102 670.00 (courbe de niveau) 457 1,529 5.12 4.86 169 100 669.00 retenue moyenne interannuelle 433 1,473 4.72 4.46 165 100 665.00 (courbe de niveau) 336 1,247 3.14 2.88 148 98 660.00 (courbe de niveau) 226 874 1.73 1.47 117 82 655.00 retenue basse maxi 136 528 0.83 0.57 91 55 650.00 (courbe de niveau) 71 282 0.31 0.05 61 40 649.00 tranche morte 62 244 0.26 - 54 35 645.00 (courbe de niveau) 23 94 0.07 - 26 14 640.00 (courbe de niveau) 3 41 0.01 - 7 6 632.00 fond de fouille ------

Tableau 2 : Cotes officielles du barrage – Valeurs associées

3.2 Domaine technique de l'étude

Le domaine technique du Thème 13 recouvre les points suivants:

l'hydraulique des rivières Lom (à l'aval du barrage) et Sanaga, et la variation anormale du débit et du niveau de l'eau suite à une rupture de barrage;

la topographie de la vallée, incluant les villages et les infrastructures susceptibles d'être noyés;

le cadre institutionnel et législatif de la gestion des catastrophes au Cameroun . L'hydrologie revue dans le cadre du Thème 14 est utilisée pour les calculs.

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(Carte A3 à insérer ici)

Figure 2 : Carte des Impacts de la rupture du barrage

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3.3 Description et analyse du milieu

3.3.1 Description et analyse de la Zone 1 La Zone 1, qui s'étend du site du barrage à la confluence Lom-Djérem, a été intégralement visitée en pirogue dans le cadre des missions de terrain en Février 2004. Le Lom était alors en période de basses eaux. Lors de cette visite, les points suivants ont été traités: rencontres et discussions avec les populations sédentaires et les populations de pêcheurs semi-nomades; visite des campements de pêcheurs; visite des infrastructures: pont ferroviaire de Lom, vannes et franchissements du pipeline; mesures de qualité des eaux et des sédiments (cf le rapport du Thème 15); observations sur la faune et la végétation aquatiques ou riveraines; régime hydraulique du Lom; mécanismes d'érosion, d'abrasion et de transport solide.

Photographies Les photographies de la zone 1 sont présentées en annexe 3 du thème 14 : impact hydraulique à l’aval.

Caractéristiques hydrauliques générales La Zone 1, d'une longueur de 20 kilomètres, présente une morphologie très régulière. Le cours de la rivière ondule paisiblement entre les galeries forestières, en franchissant occasionnellement des rapides. Ces rapides, appelés "chutes" par les pêcheurs, correspondent en fait à des affleurements rocheux où la veine d'eau s'accélère. Toutes ces "chutes" sont franchissables sans portage par les pirogues non motorisées des pêcheurs. La largeur moyenne du lit fluctue entre 50 et 200 m. La profondeur d'eau en période d'étiage varie suivant les secteurs de quelques dizaines de centimètres (dans les rapides) à plusieurs mètres dans les secteurs les plus profonds (les perches de 4 mètres ne touchent pas le fond). La ligne d'eau et la morphodynamique du Lom sont clairement contrôlées par les affleurements rocheux qui fixent le lit de la rivière en de nombreux points. Exception faite des phénomènes d'abrasion qui sont extrêmement lents et ne concernent pas notre étude, le profil en long de la Zone 1 peut être considéré comme non-évolutif. Les berges sont partout couvertes d'une végétation généralement dense: la rive du Lom est un enchevêtrement de racines, d'herbes, de bois morts et de jeunes pousses, souvent impénétrable. Même localement, aucun signe d'érosion active chronique n'a pu être observé sur les berges. Celles-ci sont donc considérées comme stables.

Caractéristiques hydrauliques particulières, de l'amont vers l'aval Le barrage de Lom-Pangar est situé sur des affleurements rocheux qui émergent des eaux du Lom. Le profil du lit peut ensuite être divisé en deux zones distinctes, d'égale longueur: la moitié supérieure et la moitié inférieure de la Zone 1. Le site de Mouyal marque la limite entre ces deux demi-zones. La moitié supérieure de la Zone 1 est caractérisée par une pente moyenne faible (10 cm/km) et de rares affleurements rocheux: la vitesse moyenne des écoulements

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est plus faible que dans la moitié inférieure et l'on note donc la présence de quelques bancs de sables dans le lit. Un seul de ces bancs, situé 1 km à l'aval du barrage est couvert de végétation et peut être considéré comme fixe. Les autres bancs sont visiblement mobiles. La moitié inférieure de la Zone 1, à l'aval de Mouyal, présente une pente moyenne plus marquée (80 cm/km). L'écoulement, plus rapide, est contrôlé par une série de chutes qui fixent le niveau du lit et de la ligne d'eau du Lom. Huit chutes se succèdent ainsi dans la moitié inférieure de la Zone 1: elles sont de taille variable, et les deux plus marquées sont celles de Bartoua et surtout celles de Mouyal (voir les photos en Annexe 3). Les rapides que l'on observe à l'amont du pont du Lom correspondent à une de ces 8 "chutes". A l'approche de la confluence avec le Djérem, le lit du Lom s'élargit. La distance entre le pont ferroviaire sur le Lom et la confluence Lom-Djérem est de 720 m. La confluence entre les deux rivières (N 05° 19.56' - E 13° 23.97'), qui s'appuie elle aussi sur des affleurements rocheux, est complexe: le lit du Djérem présente plusieurs bras entrecoupés d'îlots. L'un de ces bras capture le Lom puis rejoint le cours naissant de la Sanaga.

Villages et campements, de l'amont vers l'aval Campements temporaires à l'aval du barrage: ces campements très primaires sont temporaires. Il sont constitués d'une hutte construite par des pêcheurs qui y dorment occasionnellement. Mouyal (N 05° 23.44' - E 13° 27.50') est situé à mi-chemin entre le site du barrage et la confluence Lom-Djérem. Ce village compte une dizaine de cases (banco+bois, feuillages). Trois familles (originaire de Lom 1) y vivent en permanence. Le village se trouve sur la rive gauche de la rivière Mouyal, à 1.5 km de la rive droite du Lom. Les cartes au 1/200 000ème indiquent un site nommé "Mouyal", sur la rive même du Lom: il s'agit en fait de l'ancien village de Mouyal, qui a été abandonné en 1991 suite au décès des derniers occupants. La construction du nouveau site de Mouyal est étroitement liée à la construction du pipeline Tchad-Cameroun: en effet, une vanne du pipeline a été construite au site actuel de Mouyal et 3 gardiens sont chargés de sa surveillance. L'ancien site de Mouyal est toutefois régulièrement fréquenté par les habitants de Mouyal qui y ont conservé leurs champs. Les habitants permanents ou temporaires de Mouyal sont originaires de Lom 1. Bartoua (N 05° 21.98' - E 13° 25.72') est situé au niveau de chutes de Bartoua, environ 3 km à l'aval des chutes de Mouyal. Le campement est situé à 100 m de la rive droite du Lom. Il compte six maisons (4 habitations et 2 greniers sur pilotis), un hangar et deux poulaillers. Le site a été construit en 2002 par une famille de pêcheurs nomades originaires de Ngaoundal: deux frères, leurs deux femmes et leurs enfants. Tous étaient absents lors de notre visite. Les alentours du campement ont été aménagés en champ de manioc. Pont ferroviaire du Lom: ce pont est situé 750 m à l'amont de la confluence du Lom avec le Djérem, sur la ligne Yaoundé-Ngaoundal. Il est situé à l'aval immédiat du franchissement du Pipeline. Les villages de Lom 1 et Lom 2, situés au niveau du pont ferroviaire sur le Lom, sont les principaux villages de la zone: Lom 1 (N 05° 20.55' - E 13° 24.32') est situé en rive droite, le long de la voie de chemin de fer, à 1600 m de la rivière Lom. Le village compte environ 500 personnes (indication du chef de village): c'est le plus important de la Zone 1. Le village est enclavé car d'une part, la plupart des trains ne s'arrêtent pas à Lom, et d'autre part le pont routier sur le Lom, qui avait été réalisé pour la construction du chemin de fer, a été démonté. Lom 2 (N 05° 19.59' - E 13° 24.24') est situé en rive gauche. Le village, qui compte 62 habitants (dont 47 adultes; indication du chef de village), est situé près du Lom: la distance entre la rivière et les premières habitations est de 110 m.

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3.3.2 Description et analyse de la Zone 2 Les limites d'inondation décrites dans ce chapitre correspondent aux inondations naturelles de saison des pluies et non à l'inondation qui serait générée par la rupture du barrage.

Source des informations Le cours d’eau a été visité en de nombreux points depuis la berge rive gauche principalement. Les déplacements ont eu lieu en voiture tout terrain, en saison sèche, par les routes et pistes qui longent la rivière ou qui y accèdent au droit des bacs et des ponts. Le repérage des routes, villages, accès au cours d’eau a pu être réalisés au moyen des cartes suivantes qui couvrent le cours d’eau d’amont vers l’aval : - 1/200 000 Deng Deng Feuille NB 33-VIII - 1/50 000 Bertoua 3d Feuille NB 33 II 3d - 1/50 000 Bertoua 3c Feuille NB 33 II 3c - 1/50 000 Nanga Eboko 4d Feuille NB 33 I 4d - 1/50 000 Nanga Eboko 4c Feuille NB 33 I 4c - 1/50 000 Nanga Eboko 3b Feuille NB 33 I 3b - 1/50 000 Nanga Eboko 3a Feuille NB 33 I 3a - 1/50 000 4b Feuille NB 32 VI 4b - 1/50 000 Bafia 2d Feuille NB 32 VI 2d - 1/50 000 Bafia 2c Feuille NB 32 VI 2c - 1/50 000 Bafia 1d Feuille NB 32 VI 1d

La liste des villages visités est la suivante d’amont vers l’aval : Goyoum (bac et gare) Mbambo Satando Mbaki I Enaka Akok-Mekel Ebaka II Belabo Mbinang Mbargué Bandja Mbena Pela (bac) Mengé Koné (village + bac) Ouassa Bamvélé Nanga Eboko (ancien bac)

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Bac vers Bissaga Otomg-Mekok (aval Ngoteng) Nachtigal (bac et chutes) Elang (pont de l’Enfance) Mbenga Dans chaque village des villageois ont été rencontrés pour demander des informations concernant : - les inondations et limites des hautes eaux connues, - les usages de la rivière Une rencontre a été organisée le 5 mars 2004 à Belabo à la Sous-Préfecture avec M. Materne Zela.

Photographies Les photographies de la zone 2 sont présentées en annexe 4 du thème 14 : impact hydraulique à l’aval.

Caractéristiques hydrauliques de la Zone 2

La Zone 2 (tronçon de la Sanaga amont) s’étend de la confluence Lom-Djérem à la confluence Mbam-Sanaga, soit sur une longueur de 343 km. Les photos de la Zone 2 sont présentées en Annexe 3 : elles illustrent l'ensemble des points décrits dans les sous-chapitres suivants.

a. Tronçon Confluence Lom-Djérem --> Belabo

La naissance de la Sanaga, à la confluence du Lom et du Djérem, se fait dans un lit très large, qui s'étale sur des affleurements rocheux entrecoupés d'îlots. Le lit de la Sanaga s'enfonce ensuite rapidement: le tronçon situé entre la confluence Lom-Djérem et l’amont des bras de Belabo est encaissé. Quelques affleurements rocheux génèrent des rapides qui sont toutefois moins marqués que ceux que l'on rencontre plus à l'aval. La voie ferrée en rive gauche marque une limite absolue des inondations, franchissant par des ponts très hauts les affluents de la Sanaga. Les villages de rive gauche sont situés au-delà de la voie ferrée, dans des zones hautes, et ne sont donc jamais affectés directement par les inondations de la Sanaga. La route non revêtue, située elle aussi au-delà de la voie ferrée, peut cependant être coupée localement dans les points bas situés au niveau des franchissements des affluents de la Sanaga : les niveaux d’eau de la Sanaga en crue se transmettent dans les affluents qui peuvent déborder localement. Les ponts de franchissement de ces affluents ne sont pas aussi hauts que les ponts de la voie ferrée. Sensibilité des villages aux inondations: Goyoum (bac et gare) : Les édifices (école, gare), infrastructures (route, voie ferrée) et habitations de Goyoum sont relativement hauts et éloignés du cours d’eau. La rivière ne déborde pas notablement en crue selon les riverains et n’atteint jamais la voie ferrée. Par contre le village de Mbadanga (150 personnes environ selon riverains de Goyoum), situé en RD, semble proche de la berge (maisons visibles) et serait inondable. On voit le toit de maisons de Mbadanga proches de la rive droite sur une photographie. Une section en travers (Profil 6) a été définie au droit de l’ancien bac de Goyoum (cf photo). Les coordonnées du profil S6 au niveau de

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la berge rive gauche sont N 05° 12,063’ et E 13° 22,455’. Les coordonnées du bac de Goyoum actuel sont, à 20 m de distance de la berge : N 05° 12,025’ et E 13° 22,427’. Au droit du bac, la voie ferrée a pour coordonnées N 5° 12,249’ et E 13° 23,094’. Enfin la gare de Goyoum a pour coordonnées N 5° 12,059’ et E 13° 22,458’.

Villages entre Goyoum et Belabo en RG

Mbaki II (environ 100 habitants) Mbaki I (environ 400 habitants) Satando Mbambo Sakoudi (moins de 50 habitants) Tamtsek (environ 30 habitants) Biombé Ebaka

Ces villages (30 à 400 habitants selon le cas d’après les indications fournies par des riverains) sont situés au-delà et au-dessus (4 à 5 m) de la voie ferrée qui est elle-même difficilement inondable en crue très exceptionnelle (elle est située 4 à 5 m au-dessus des crues fortes connues). La route le long de la voie ferrée sera par contre coupée dans ses points bas par remontée des eaux dans les affluents passant sous les ponts de la voie ferrée et que la route franchit par des ponts en fond de vallon. La photographie prise depuis la route en amont de Mbaki présente la vallée relativement encaissée de la Sanaga. La rivière est constituée d’une succession de biefs calmes séparés par de petits rapides de 1 à 5 m de chute. Villages entre Goyoum et Belabo en RD

Mbambassi Poutiy

Ces villages peu peuplés (moins de 50 habitants selon riverains de RG) sont aussi assez hauts perchés.

b. Tronçon traversée de Belabo

La ville de Belabo est assez haut perché au-dessus de la Sanaga. Elle est située en rive gauche du cours d’eau qui est divisé en deux bras. Le bras rive gauche est plus long et plus étroit. Le bras rive droite est plus étalé avec de nombreux rapides. Le village d’Ebaka est situé en amont. Ensuite, en rentrant dans Belabo par la route de Goyoum, on traverse deux quartiers situés en bordure du bras gauche de la Sanaga et qui sont inondables à une fréquence biennale ou triennale, du moins pour ce qui est des habitations situées les plus proches du bras de la Sanaga : Ebaka 2 : en amont du ruisseau Kanda Akok-Mekel : en aval du ruisseau Kanda Ces informations ont été corroborées par la sous-préfecture (réunion du 5 mars 2004). Le lit mineur du bras gauche à Akok-Mekel est présenté sur les photos au niveau d’une station de pompage située en aval de la confluence du ruisseau Kanda.

28/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Un ensemble de trois profils en travers a été défini dans cette zone : Profil 7 à l’amont des bras, Profil 9 à l’aval des bras et Profil 8, au centre de la zone, sur les deux bras (cf photo).

c. Tronçon Belabo --> Mbargué

Sur ce tronçon la voie ferrée, la route et les rares villages, situés le long de la route sont situés assez hauts au-dessus du cours d’eau et hors d’atteinte des inondations.

d. Tronçon Mbargué --> Ouassa Bamvelé

Ce tronçon est certainement un des plus inondables de la zone de la Sanaga amont. En effet une plaine, parfois cultivée (par exemple mil, cacaoyers), se développe en rive gauche, et moindrement en rive droite. La route longe la voie ferrée mais reste loin du cours d’eau et se trouve assez haut pour ne pas être inondable. Des événements exceptionnels pourraient atteindre la voie ferrée par endroit. Sur tout ce tronçon le lit est unique, sans îles, les divagations sont faibles, la largeur du lit est assez constante, très peu de seuils rocheux sont observés. Bandja : fort risque d’inondation dans la plaine en rive gauche (RG) inondable où est le village est situé, à l’écart de la route, entre la rivière et la voie ferrée. Il semble que l’inondation remonte dans la plaine depuis le coude aval où se produisent les débordements en rive gauche. Le village de Bandja a une population d’environ 450 habitants selon un riverain. Il est, semble-t-il, protégé par une diguette de ceinture contre les inondations mais peut sans doute être affecté par une crue exceptionnelle. Un profil en travers du cours d’eau est levé dans cette zone passant par les points de coordonnées N 4° 59,552’ et E 12° 58,174’ au bord de la rivière (rive gauche) et N 4° 58,726’ et E 12° 57,233’, point limite des inondations connues mais pas exceptionnelles. En aval, les villages de Zing et Mandjouk situés plus hauts, le long de la route, ne sont pas inondables. Mbena/ Pela: le village est situé le long de la route qui longe la voie ferrée. De l’autre côté de la voie ferrée se trouve une scierie. De Mbena part une route qui permet d’accéder au bac de Pela sur la Sanaga (N 4° 58,742’ ;E 12° 52,412’). Un profil topographique est réalisé au droit du bac (profil 11) et dans la plaine inondable de rive gauche. L’inondation est réputée venir d’aval selon les riverains. Mengé Koné (village + bac vers Bipogué) : l’inondation s’étend, selon les riverains, dans la plaine RG jusqu’à la scierie, soit 5 à 6 m au-dessus du niveau d’étiage, et jusqu’à la voie ferrée qui pourrait peut être coupée, les rails se trouvant environ 2 m au-dessus de la plaine. Il y aurait eu environ 0,7 m d’eau à la scierie. Difficile de savoir si le village le long de la route au-delà de la voie ferrée serait touché. En tout cas, l’impact de l’inondation reste limité, la voie ferrée assurant une protection contre les courants. Un profil en travers est réalisé au droit du bac vers Bipogué (profil 12). On note l’existence de prélèvements de sable dans la rivière. Les riverains souhaitent un barrage pour l’électrification rurale. Les plantations situées en rive droite, entre Ndoumba et Mekon 3 sont inondables.

e. Tronçon Ouassa-Bamvelé --> Nanga-Eboko --> Nkoteng

Ce tronçon est plus encaissé que le précédent. Il n’y a pratiquement aucun village proche de la rivière ou en situation inondable (sauf peut-être le petite village de Otomg-Mekok à l’aval du tronçon). La Sanaga traverse la forêt et il existe peu d’accès.

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Le village de Ouassa-Bamvélé le long de la route et de la voie ferrée est haut par rapport à la Sanaga. La plaine inondable de rive gauche existe encore au droit de Ouassa Bamvelé et est potentiellement inondable mais n’est pas habitée (sauf peut-être quelques maisons isolées comme le lieu-dit Nkombassi avec 2 maisons) : c’est la dernière zone avant le resserrement de la vallée. Un petit village est signalé comme potentiellement inondable en rive droite : Sanga (environ 40 habitants). Il pourrait ne s'agir que de zones cultivées. Un profil en travers (profil 13) est levé dans cette zone. Entre Ouassa Bamvelé et Nanga Eboko la route et la voie ferrée sont parfois très proches de la Sanaga mais se trouvent généralement plusieurs dizaines de mètres au-dessus, le lit majeur de la Sanaga étant réduit à 200 ou 300 m. Ponctuellement la voie ferrée paraît un peu plus bas : elle pourrait être affectée par une inondation exceptionnelle (point N 4° 47,843’ et E 12°29,169’). Il n’y a pas de village. Nanga Eboko est loin de la rivière et haut perché. Un ancien bac qui n’est plus utilisé se trouvait au droit de Nanga Eboko en face du village de Bissaga. Un restaurant est en cours de construction au bord de la rivière. Du sable est exploité dans la rivière en pirogue. Un profil en travers (profil 14) est levé dans cette zone. (N 4° 43,234’ E 12°22,237’). A l’aval de Nanga Eboko, la route s’éloigne beaucoup du cours d’eau. Bac vers Bissaga : plus en aval se trouve un bac vers Bissaga (point au niveau du bac rive gauche : 4°37,525’ E 12° 12,095’). La route d’accès au bac est longue et étroite. Il n’y a pas de village. Jusqu’à Ngoteng, la route reste éloignée de la Sanaga et il n’y a aucun village entre la route et le cours d’eau. A l’aval de Ngoteng, un seul village se trouve proche du cours d’eau : Otomg-Mekok (environ 50 habitants, N 4° 32'294’ E 12° 00,778’)). Les inondations courantes n’atteignent pas le village. Par contre des inondations exceptionnelles pourraient peut-être l’affecter. Un profil en travers (Profil 15) est levé au droit de ce village (point du profil au bord de l’eau en rive gauche N4° 33,542’ E 12° 00,985’). On voit sur la photo prise au bord de la Sanaga à proximité du village un seuil affleurant à l’aval. C’est le début amont du tronçon suivant, composé de nombreux rapides qui aboutissent aux chutes de Nachtigal.

f. Nkoteng --> Nachtigal

Ce tronçon est assez inaccessible (pas de routes d’accès). Il comprend de nombreux rapides et se termine par les fameuses chutes de Nachtigal qui sont en fait des rapides successifs. Aucun village n’est installé dans cette zone située en pleine forêt. Les diverses chutes s’effectuent sur des barres rocheuses par de nombreux bras séparant des îlots souvent colonisés par la forêt. A l’aval des chutes de Nachtigal, la Sanaga est plus tranquille et un bac permet sa traversée vers . Le village situé le plus proche du cours d’eau en aval rive droite de la Sanaga, Pieremipé, ne serait pas inondable car suffisamment haut. Seuls des champs sont inondables. A l’amont immédiat du bac, on retrouve une exploitation de sable dans la Sanaga, par pirogues.

g. Nachtigal --> Elang

Ce tronçon est un peu comme le précédent. Il comprend encore des zones de rapide (moins importants) et la rivière est difficilement accessible. Aucun village n’est situé proche du cours d’eau.

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A Elang se trouve le premier pont franchissant la Sanaga : le pont de l’Enfance. Les crues habituelles dépassent rarement 5 m de surélévation du niveau d’eau. Les habitations ne sont jamais atteintes. Un profil (Profil 17 ) est levé en amont immédiat du pont.

h. Elang --> confluence Mbam

Ce tronçon est comme le précédent, il comprend deux grandes séries de rapides à l’aval de la zone calme du pont de l’Enfance. De Elang à Mbenga, la Sanaga a un cours calme qui se termine par une première série de chute. Il n’y a pas de village au bord de la rivière ou susceptible d’être inondé le long de ce tronçon. Mbenga se trouve situé à l’aval de la première zone de rapide. A Mbemga existe une zone d’inondation régulière, de 300 m d’extension environ en rive gauche, qui peut affecter certaines habitations. Le village lui-même est plus éloigné, plus haut, et pourrait être atteint par des crues exceptionnelles. Un profil en travers (Profil 18) est réalisé au droit de Mbenga (point au bord de la Sanaga en rive gauche N 4° 28,152’ E 11° 21,081’). Des extractions de sable dans la Sanaga sont aussi pratiquées ici. De Mbenga à Ebebda, une petite piste longe la Sanaga, au-dessus du cours d’eau. Cette piste est totalement impraticable en saison humide du fait de difficultés de drainage mais pas directement du fait des crues de la Sanaga. Comme la Sanaga est proche, même si la route est assez haute, il est possible que des crues exceptionnelles puissent l’atteindre localement. Plusieurs petits villages bordent cette route de part et d’autre. On peut observer des cultures de cacaoyer et d’oranger. Cette zone semble particulièrement affectée par l’onchocercose, selon des riverains. La deuxième série de rapides du tronçon est située à l’aval de Mbenga. A l’aval du tronçon, se produit la confluence avec le Mbam dont les eaux, lors de la visite de terrain, étaient plus colorées (couleur brune) que celles de la Sanaga. En effet, le Mbam traverse des zones de savane plus érodées que les terrains traversés par la Sanaga

3.3.3 Description et analyse de la Zone 3 Les limites d'inondation décrites dans ce chapitre correspondent aux inondations naturelles de saison des pluies et non à l'inondation qui serait générée par la rupture du barrage.

Source des informations Le cours d’eau a été visité en de nombreux points depuis la berge rive gauche entre Ebebda et Edea, puis depuis la rive droite en aval d’Edea. Les déplacements ont eu lieu en voiture tout terrain, en saison sèche, par les routes et pistes qui longent la rivière ou qui y accèdent au droit des ponts. Le repérage des routes, villages, accès au cours d’eau a pu être réalisé au moyen des cartes suivantes qui couvrent le cours d’eau d’amont vers l’aval : - 1/50 000 Bafia 1d Feuille NB 32 VI 1d - 1/50 000 Bafia 3b Feuille NB 32 VI 3b - 1/50 000 Bafia 1c Feuille NB 32 VI 1c - 1/50 000 Bafia 1a Feuille NB 32 VI 1° - cartes au 1/200 000 entre Mbebe-Kikot et l’Océan

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La liste des villages et villes visités est la suivante d’amont vers l’aval : Ebebda + pont + carrière de sable Socades Monatélé + carrière de sable + administration (M. Yong) Ntol Kikot + ponts + station hydrologique Sonel Song Loulou (usine hydroélectrique) Sakbayémé Edéa (usine hydroélectrique + ponts) Dizangué Mouanko

Dans chaque village des villageois ont été rencontrés pour demander des informations concernant : - les inondations et limites des hautes eaux connues, - les usages de la rivière Une rencontre avec l’Administration (Sous-Préfecture) a pu avoir lieu à Monatélé. Les responsables de l’exploitation des centrales de Song Loulou et de Edéa ont aussi été interviewés et ont autorisés la visite des sites des barrages par l’équipe de projet.

Photographies Les photographies de la zone 3 sont présentées en annexe 5 du thème 14 : impact hydraulique à l’aval.

Caractéristiques hydrauliques de la Zone 3

La zone 3 (tronçon de la Sanaga aval) s’étend de la confluence avec le Mbam jusqu’à l’embouchure, soit sur une longueur de 239km : - 174 km du confluent avec le Mbam jusqu’ à Edea - 67 km d’Edea à l’embouchure dans l’Océan Atlantique Les photos de la Zone 3 sont présentées en Annexe 4 : elles illustrent l'ensemble des points décrits dans les sous-chapitres suivants.

a. Tronçon Confluence Mbam --> Monatélé

Ce tronçon est le dernier à pente faible avant la grande zone de rapides qui conduit jusqu’à Edea. A l’aval du confluent avec le Mbam se trouve le pont d’Ebebda qui franchit la Sanaga sur une longueur de 1020 m. On note la présence de la première grande exploitation industrielle de sable sur la Sanaga, en rive droite à l’amont immédiat du pont (la Socades). Les deux rives sont inondables dans cette zone. Le village d’Ebebda en rive gauche ne serait pas inondable. Mais à Monatélé on nous signale des problèmes d’inondation dans la zone du pont d’Ebebda en rive gauche et rive droite, ainsi que des difficultés de drainage en saison des pluies.

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A Monatélé, le cours de la Sanaga est bien délimité entre des berges hautes. Il n’y a pas de problèmes d’inondation signalés. La variation de niveau d’eau normale entre étiage et saison des pluies est de l’ordre de 3 m. On peut penser qu’en cas de crues très exceptionnelles des maisons situées dans la pente accédant au cours d’eau pourraient être touchées par l’inondation.

Les usages de l’eau et activités liés au cours d’eau signalés à Monatélé sont les suivants : - exploitation de sable (hors saison des pluies principalement). Le sable est prélevé dans des pirogues dans le lit mineur du cours d’eau dans des bancs situés en plein milieu de la rivière à environ 1 m à 1,5 m sous le niveau de l’eau. Transporté à terre, il est ensuite stocké le long de la berge puis rechargé sur des camions à destination des zones d’emploi (Yaoundé, etc..) - pêche à la ligne et au filet (il semble que ce sont surtout des Maliens et des Nigérians qui pratiquent la pêche). En saison des pluies, on observe des pénuries de poisson car ils sont difficiles à attraper. - Prise d’eau pour l’alimentation de Monatélé dans la Sanaga (eau traitée) - Baignade, courses de pirogue

Dangers liés à l’eau signalés : - quelques accidents dus à la présence d’hippopotames - forte prévalence de l’onchocercose malgré un traitement préventif fourni annuellement à la population qui se présente (comprimés de Mectizan)

b. Tronçon Monatélé --> Edea

L’ensemble de ce long tronçon est caractérisé par la présence de nombreux rapides qui se succèdent jusqu’à la dernière chute aménagée d’Edéa. Ces rapides sont généralement constitués de très nombreux bras séparés par des îles végétalisées. Village de Ntol à mi-chemin entre Monatélé et Mbébé-Kikot. Le village n’est pas très éloigné du bras rive gauche de la Sanaga. Un chemin permet d’accéder à ce bras. Le village n’est pas inondable. Les débordements concernent environ 150 m en rive gauche, les hautes eaux montant de l’ordre de 2,5 m par rapport à la saison sèche. (point N 4° 12,171’ E 11° 06,109’) Ponts amont de Mbébé-Kikot : à l’amont du village de Mbébé-Kikot, la route vers Bafia franchit successivement les deux bras de la Sanaga par des ponts fondés au rocher. La rive droite du pont rive droite monte assez rapidement. La rive gauche du pont rive gauche paraît moins haute. Mbébé-Kikot : le village, bien que proche de la Sanaga, est en position un peu surélevée par rapport au cours d’eau d’au moins une dizaine de mètres. Une station de mesure du débit est implantée à l’aval de la confluence des deux bras. (N 4° 09,784’ E 11° 00,767’). Présence d’hippopotames la nuit qui s’éloignent durant la journée. Un profil en travers (Profil 21) a été défini au droit de la station qui devrait permettre de vérifier s’il y a un risque d’inondation pour le village en crue exceptionnelle. Sakbayémé : pont de Sakbayémé (profil 22 levé en amont du pont). Entre Mbébé- Kikot et Sakbayémé, il n’y a pas de zones habitées menacées par les inondations.

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Aménagement de Song Loulou : l’aménagement est situé dans une zone de rapides. Le bras de décharge de crue en rive droite est à fond rocheux. Le descriptif de l’aménagement et de la gestion de Song Loulou est proposé dans le chapitre 4.1.2. Entre Sakbayémé et Song Loulou, il n’y a pas de zone habitée menacée par les inondations. De même entre Song Loulou et Edéa. Aménagement d’Edea : l’aménagement est situé dans une zone de rapides. Le bras de décharge de crue en rive droite est à fond rocheux. La retenue se trouve perchée dans sa partie aval. En crue l’eau entre dans le bras de crue par l’amont (hausses mobiles + seuil fixe) mais peut aussi déborder en rive gauche de la retenue. Le descriptif de l’aménagement et de la gestion d’Edéa est fourni dans le chapitre 4.1.2. Un profil en travers est levé en amont du pont routier d’Edéa (profil 23).

c. Tronçon Edea --> Embouchure

A l’aval d’Edéa, le cours de la Sanaga est calme. C’est la zone estuarienne. Il n’y a plus de rapides. Le fleuve s’élargit notablement. De grands bancs de sable peuvent être observés le long des berges ou dans le milieu du cours d’eau. Dizangué : Cette ville est très haute par rapport à la Sanaga et ne risque pas d’inondation. Mouanko : La Sanaga est très large dans toute cette zone estuarienne. Mouanko est construite sur une butte au-dessus de la rive droite du fleuve et ne paraît pas inondable. Par contre de petits villages (maximum 100 personnes) situés en bord de fleuve sont inondables selon le Garde Forestier de Mouanko. Ces villages sont les suivants : Bouloy Bonapembé Moukouké Nylonkombo L’Ile Saa (campement de pêcheurs) Mbiako (> 100 personnes) , point de passage vers le Gabon

Des décès de personnes âgées vivant au bord de l’eau ont été déplorés suite à des inondations dans certains de ces villages. La route de Edéa à Mouanko et vers l’aval est impraticable en saison des pluies. Les déplacements se font en pirogue à moteur. Problèmes signalés : - inondation des habitations en bord de l’eau - érosion de berge en crue dans certaines zones (exemple à Marienberg) - pollution par les déchets de palmeraies (SAFCA) et les rejets d’ALUCAM : changements de la couleur de l’eau qui devient rouge, problèmes de picotements peau suites à la baignade - chavirement de pirogue dans l’estuaire lors de la montée de la marée

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- pêcheurs surpris par les lâchers du barrage d’Edéa L’estuaire est une zone de grandes exploitations d’hévéa et de palmiers à huile. La pêche est en pratiquée de façon assez industrielle par des Nigérians qui viennent s’installer pour une saison dans l’estuaire dans des campements. L’estuaire est une zone riche pour la diversité des espèces rencontrées. Selon le Garde Forestier de Mouanko : tortues marines, lamentins, requins, mulets, raies, tulapias, bars, harengs, soles, silures, brochets, etc..Un braconnage important d’animaux sauvage est signalé dans l’estuaire, surtout en rive gauche.

Population et utilisation du fleuve Les usages du fleuve dans cette zone sont principalement : - l’eau de baignade - la pêche - l’extraction de sable - l’alimentation en eau potable - l’hydroélectricité L’extraction de sable est plus importante que sur le tronçon amont pour plusieurs raisons : - le Mbam apporte des ressources complémentaires, - les grands centres d’utilisation sont plus près, - le réseau routier est meilleur. La pêche n’est pratiquée de façon intensive et industrielle que dans l’estuaire et, semble-t-il, pas par des camerounais mais plutôt par des Nigérians. Deux barrages de basse chute essentiels pour la production d’électricité du pays et la production d’aluminium pour l’exportation sont installés à l’aval de la zone des rapides : Song Loulou et Edéa. Ces aménagements font l’objet de projets de réhabilitation décrits par ailleurs.

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4 ETUDE ET ANALYSE DES IMPACTS

4.1 Etape d'identification-prevision des impacts

4.1.1 Introduction L'étape d'identification et de prévision des impacts s'appuie sur une simulation de la rupture du barrage, faite à l'aide d'un modèle numérique. Ce modèle est utilisé pour estimer les conséquences probables d'une rupture de barrage en termes d'élévation du niveau d'eau et d'augmentation des débits à l'aval de Lom-Pangar. Nous décrivons d'abord les hypothèses retenues pour la "simulation de base". Les résultats de cette simulation sont ensuite donnés; ils sont complétés par une étude de sensibilité.

Logiciel utilisé Le logiciel utilisé pour la modélisation numérique est le Logiciel HEC RAS. Ce logiciel a été développé aux Etats Unis par le Hydrologic Engineering Center (HEC) à partir de 1995, en remplacement de l'ancienne version HEC2. Il permet de réaliser des calculs d'hydraulique 1D dans les rivières, en régime permanent ou transitoire pour des conditions d'écoulement fluviales ou torrentielles. Le logiciel permet également de simuler des ruptures de barrage. Il est particulièrement bien adapté à l'étude du Lom ou de la Sanaga qui présentent des pentes localement fortes avec des changements fréquents de régime. La version utilisée est la version 3.1.1, datée de Mai 2003.

4.1.2 Hypothèses pour la simulation numérique de la rupture

Volume La retenue est supposée pleine au moment de la rupture, avec un volume retenu égal à 7.5 km3 correspondant à une cote de l'eau égale à 674.5 m (soit une profondeur d'eau maximale égale à 39.5 m).

Rupture du barrage de Lom-Pangar Le type de barrage suggéré par Coyne et Bellier est un barrage mixte: ouvrage poids central en BCR et digues en remblai en rives. La largeur en pied de la partie centrale en BCR correspond grosso-modo au lit actuel du Lom. Le pire scénario de rupture envisageable correspond à une rupture rapide de la partie BCR (occasionné p.e. par un poinçonnement de la fondation) se propageant ensuite aux remblais latéraux. Le temps de formation de la brèche est un point difficile à évaluer, du fait de l'absence de statistiques sur les ruptures de barrage BCR. Une "sublimation" du barrage, comme ce peut être le cas pour un barrage voûte, n'est pas réaliste. Nous avons donc choisi de retenir un temps total de formation de la brèche égal à 1 heure, ce qui équivaut à une rupture extrêmement rapide pour un ouvrage de cette taille. Le mode de rupture choisi pour le modèle numérique est un renardage: la brèche s'ouvre par le bas puis se propage à la partie haute de l'ouvrage (on peut sélectionner sur HEC- RAS une rupture par débordement ou par renardage: le renardage a été retenu car il est réaliste et occasionne les ruptures les plus rapides). La brèche modélisée commence par un trou infiniment petit situé à la cote 635 m au centre de l'actuel lit de la rivière. Elle se développe linéairement pour atteindre en une heure sa forme finale: sa largeur en pied est de 100 m, avec une pente latérale de 1V/3H (on suppose que le remblai a été entamé).

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Hydrogramme au droit du barrage L'hydrogramme de crue au droit du barrage est calculé directement par HEC-RAS, sur la base des conditions hydrauliques, de la géométrie du modèle, et de l'évolution de la brèche. Au tout début de la formation de la brèche, c'est une loi d'orifice qui s'applique: le débit croit alors rapidement, du fait de l'accroissement rapide de la section d'écoulement au travers de l'orifice que constitue la brèche. Quand le haut de la brèche atteint le niveau de l'eau, on passe en écoulement à surface libre. Le niveau d'eau à l'amont du barrage s'abaisse rapidement en même temps que progresse une onde négative vers l'amont de la retenue: la ligne d'eau moyenne de la retenue s'infléchit en conséquence. La retenue étant très longue, le processus de vidange des bras du Lom et du Pangar devient, au cours des heures suivant la rupture, déterminant dans l'évolution de l'hydrogramme au droit du barrage.

Rupture du barrage de Song Loulou La rupture du barrage de Lom-Pangar peut induire la rupture en chaîne du barrage de Song Loulou.

Figure 3 : Photographie du barrage de Song Loulou

Les hypothèses de rupture suivantes ont été adoptées à Song Loulou: la rupture est induite par le débordement de la crête de l'ouvrage, dès que la hauteur d'eau sur la crête atteint 1 mètre. Le temps total de rupture est de 6 heures. La zone susceptible de se rompre en premier est la digue en enrochements située en rive droite des vannes de vidange. La brèche modélisée atteint le niveau aval du fond de la rivière. Sa largeur en pied est de 300 m, avec une pente latérale de 1V/3H. Comme nous le verrons, les conditions de l'écoulement à l'aval de Song Loulou seront peu dépendantes de ces paramètres, car le barrage est rapidement submergé et son volume de rétention est négligeable devant le volume de la crue de rupture de Lom-Pangar.

Rupture du barrage d'Edéa Ce barrage a une morphologie originale, singulièrement différente de celle, classique, de Song Loulou: sa retenue a une profondeur et un volume très limités. Le barrage d'Edéa est constitué d'un ensemble de digues. L'usine de production hydroélectrique est construite à

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l'extrémité du "Doigt de Gant", avancée rocheuse entourée de 2 chenaux par lesquels s'évacueront les débits (voir photo ci-dessous). La rupture du barrage d'Edéa sera discutée en fonction des débits transitant au droit de l'ouvrage. Comme pour Song Loulou, les conditions de l'écoulement à l'aval d'Edéa seront peu dépendantes d'une éventuelle rupture d'Edéa, car le volume de rétention d'Edéa est négligeable devant le volume de la crue de rupture de Lom-Pangar.

Figure 4 : Photographie du barrage d’Edéa

Débits de base Les apports du Lom, du Pangar, du Djérem, de la Sanaga et de ses affluents correspondent aux débits moyens du mois d'octobre (la rupture est donc simulée en période de crue). Les apports du Bassin Versant Intermédiaire ont été répartis entre les bassins du Mbam et de la Sanaga au prorata des surfaces non régulées. Les débits sont exprimés en m3/s : Débit (m3/s) Pangar 200 (amont confluence avec le Lom) Lom 400 (amont confluence avec le Pangar) Lom 600 (de la confluence avec le Pangar à la confluence avec le Djérem) Sanaga 1500 (de la confluence Lom-Djérem à la confluence du Ndjéké) Sanaga 2900 (de la confluence du Ndjéké à la confluence du Mbam) Sanaga 4500 (de la confluence du Mbam à la mer)

Tableau 3 : Débits de base du Lom, du Pangar, du Djerem et de la Sanaga

Géométrie du modèle La retenue de Lom-Pangar a été représentée par deux branches (correspondant aux deux principaux bras de la retenue, la vallée du Lom et celle du Pangar). Ces bras ont des pentes égales aux pentes moyennes du Lom et du Pangar: 20 cm/km pour la branche Lom et 28 cm/km pour la branche Pangar. Les deux branches ont été représentées par une

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série de profils trapézoïdaux ayant un largeur en fond égale à 100 m et un fruit variable (H/V entre 10/1 et 60/1). Ces hypothèses ont permis de reproduire la loi Surface/Hauteur/Volume du réservoir. Les profils en travers de la retenue ont été complétés pour le modèle numérique par des profils interpolés tous les 1000 m. A l'aval du barrage, vingt-trois profils en travers du Lom et de la Sanaga ont été réalisés par des équipes topographiques pour obtenir une représentation satisfaisante de la géométrie de la vallée traversée par l'onde de rupture. A ces 23 profils s'ajoutent les profils des barrages de Lom-Pangar (suivant plans étude d'APS) et des barrages de Song Loulou et Edéa (suivant les plans récupérés sur site). Le profil de la Sanaga à Mounako (débouché dans l'Océan atlantique) est représenté par une section rectangulaire de 2 km de large. Le tableau suivant donne la position de ces profils (de l'amont vers l'aval), qui ont été complétés pour le modèle numérique par des profils interpolés tous les 250 à 500 m:

PK (km) Distance depuis le barrage Lieu 536 0 Barrage de Lom-Pangar 526 10 Mouyal, à l'amont de la Chute 525 11 Mouyal, à l'aval de la Chute 522 14 Bartoua, à l'amont de la Chute 521 15 Bartoua, à l'aval de la Chute 516 20 Pont ferroviaire sur le Lom 497 39 Goyoum 459 77 Belabo I 458 78 Belabo II 456 80 Belabo III 416 120 Banja 404 132 Pela 388 148 Mengue 368 168 Ouassa Bamvélé 332 204 Nanga Eboko 275 261 Otomg Mekok 220 316 Nachtigal 198 338 Elang (Pont) 182 354 Mbenga 165 371 Ebebda (Pont) 152 384 Monatélé 128 408 Mbébé Kikot 73 463 Sakbayémé (Pont) 57 479 Song Loulou (barrage) 2 534 Edéa (barrage) 0 536 Edéa (pont) -67 603 Mouanko

Tableau 4 : Localisation des profils en travers du Lom, de la Sanaga et des barrages de Lom-Pangar, Song Loulou et Edéa

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Le profil en long de la Sanaga a été reconstitué sur la base des campagnes topographiques et de la cartographie existante. On distingue clairement deux zones différentes: l'amont de Nachtigal (pente moyenne relativement modérée) et l'aval de Nachtigal (succession de chutes donnant une pente moyenne du lit très forte). Lom Pangar Lom Nachtigal Ebebda Elang Sakbayémé Edéa Song Loulou

Figure 5 : Profil en long de la Sanaga

Pertes de charge régulières En l'absence de cotes de crues connues permettant de caler les coefficients de rugosité des rivières, nous avons adopté les coefficients de perte de charge moyens suivants: Lits mineurs de la Sanaga et du Lom: La pente moyenne élevée pour un fleuve (1 m/km) et la faible concentration en nutriments détermine la nature du fond qui est généralement sableux ou rocheux (affleurements), avec une présence d'algues négligeable. Dans ces conditions, le coefficient de Strickler moyen est certainement compris entre 30 et 35. Nous retenons pour le modèle un Strickler moyen égal à 33. Lit majeur et rives inondables: Le lit majeur et les rives sont majoritairement colonisés par la végétation, qui le plus souvent se présente sous forme de forêt. Le Strickler varie probablement entre 2 et 20. Nous retenons pour le modèle un Strickler égal à 10.

Pertes de charge singulières Les pertes de charges liées aux contraction et expansions du lit, naturelles ou liées à des obstacles, sont prises en compte dans le modèle avec des coefficients respectifs de 0.1 et 0.3.

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4.1.3 Résultats des simulations

Occurrence du début, du maximum et de la fin de la crue Le graphe suivant présente, au fil de la Sanaga, les temps d'occurrence des débuts, maximum et fin de l'onde de crue générée par la rupture de barrage. Le temps d'occurrence du début de la crue est défini comme le temps qui sépare la rupture totale du barrage d'une augmentation de 20 % du débit dans la rivière au droit du profil considéré. Le temps d'occurrence du maximum de la crue est défini comme le temps qui sépare la rupture totale du barrage du moment d'occurrence du maximum de débit dans la rivière au droit du profil considéré. Le temps d'occurrence de la fin de la crue est défini comme le temps qui sépare la rupture totale du barrage d'un retour à un débit égal au débit initial augmenté de 20 % au droit du profil considéré.

200

Temps d'occurrence du début, du maximum et de 180 la fin de la crue après rupture du barrage (heures)

160

140

120 Tfin Tmax 100 Tdébut

80

60

40

20 Distance depuis le barrage (km) 0 0 100 200 300 400 500 600

Figure 6 : Temps d’occurrence du début, du maximum et de la fin de la crue après rupture du barrage

Elévation maximale du niveau d'eau de la rivière Le graphe suivant présente, au fil de la Sanaga, l'élévation maximale du niveau d'eau générée par la rupture de barrage.

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30

Elévation maximale du niveau d'eau induite par la rupture (m)

25

20

15

10

5

Distance depuis le barrage (km)

0 0 100 200 300 400 500 600

Figure 7 : Elévation maximale du niveau d’eau induite par la rupture

Débit maximal atteint Le graphe suivant présente, au fil de la Sanaga, le débit maximal atteint suite à la rupture du barrage.

80000 Débit maximal induit par la rupture (m3/s)

70000

60000

50000

40000

30000

20000

10000

Distance depuis le barrage (km)

0 0 100 200 300 400 500 600

Figure 8 : Débit maximal induit par la rupture

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A titre de comparaison, la valeur maximale du débit atteint au droit du barrage peut être calculée avec les formules classiques de la littérature (en ne perdant toutefois pas de vue que ces formules ont été calibrées sur des barrages en remblai et non sur des ouvrages mixtes remblai/BCR). Les formules utilisées, Costa et Molinaro, sont décrites dans le Bulletin 111 de l'ICOLD (voir chapitre 2.5): Méthode Débit de pointe – m3/s (Hauteur d'eau maxi: 45 m volume retenu: 7.5 km3) Résultat du modèle 70 000 formule de Costa 68 000 formule de Molinaro 60 000

Tableau 5 : Calculs du débit de pointe au droit du barrage selon trois méthodes

Les ordres de grandeur des différents résultats obtenus sont cohérents.

Vitesses maximales atteintes Le graphe suivant présente, au fil de la Sanaga, les vitesses maximales atteintes (lit mineur) et vitesse moyenne (dans la section) en m/s suite à la rupture du barrage.

14 Vitesse maximale dans le lit mineur

Vitesse moyenne maximale dans la 12 section

10

8

6

4

2

Distance depuis le barrage (km) 0 0 100 200 300 400 500 600

Figure 9 : Vitesses maximales atteintes dans le lit mineur et vitesse moyenne maximale dans la section dans la Sanaga, suite à la rupture de barrage

Impact sur les structures En cas de rupture du barrage de Lom-Pangar, tous les bacs situés à l'aval seront emportés. Le tableau ci-dessous résume les conséquences sur les barrages et ponts.

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Ouvrage Caractéristiques critiques de Caractéristique(s) l'ouvrage déterminante(s) du pic de crue au droit de l'ouvrage Pont ferroviaire sur le Lom section libre d'écoulement sous lame d'eau sur le tablier: 15 m, le tablier très réduite. 2 piles. vitesse maxi 9.5 m/s Pont d'Elang 8 piles lame d'eau sur le tablier: 4 m, vitesse max: 7m/s Pont d'Ebebda très nombreuses piles niveau d'eau maximal inférieur à 1 m sous le tablier (revanche insuffisante). Vitesse maximale de l'eau: 4.40 m/s Pont de Sakbayémé 4 piles niveau d'eau maximal 5 m sous le tablier. Vitesse maximale de l'eau: 11 m/s Barrage de Song Loulou Crue de projet: 10 000 m3/s Débit maximal: 37 950 m3/s Barrage d'Edéa Crue de projet: 10 000 m3/s Débit maximal: 37 950 m3/s Pont d'Edéa Pas de piles. Pont partiellement submergé.

Tableau 6 : Impacts d’une rupture de barrage sur les barrages et ponts

4.1.4 Etude de sensibilité L'étude de sensibilité s'intéresse à l'influence des différents paramètres et hypothèses sur la précision des résultats. Nous présentons d'abord les hypothèses des 5 études de sensibilité réalisées, puis les résultats.

CAS S1: rupture du barrage en période d'étiage régulé Nous supposons pour cette simulation que la rupture a lieu en étiage. Les apports du Bassin Versant Intermédiaire ont été répartis entre les bassins du Mbam et de la Sanaga au prorata des surfaces non régulées. Les débits de base, exprimés en m3/s, sont les suivants: Etiage (mars) Pangar 40 (amont confluence avec le Lom) Lom 80 (amont confluence avec le Pangar) Lom 120 (de la confluence avec le Pangar à la confluence avec le Djérem) Sanaga 300 (de la confluence Lom-Djérem à la confluence du Ndjéké) Sanaga 650 (de la confluence du Ndjéké à la confluence du Mbam) Sanaga 1000 (de la confluence du Mbam à la mer)

Tableau 7 : Débits de base à l’étiage (Cas S1)

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CAS S2: coefficients de rugosité majorés Les coefficients de Strickler du lit mineur et des berges, égaux à 33 et 10 dans le cas de base, sont respectivement augmentés à 35 et 15.

CAS S3: coefficients de rugosité minorés Les coefficients de Strickler du lit mineur et des berges, égaux à 33 et 10 dans le cas de base, sont respectivement réduits à 30 et 5.

CAS S4: volume retenu réduit Le volume retenu est réduit, pour cette simulation à 5.5 km3 (au lieu de 7.5 km3). Pour cela, la cote initiale de la retenue est baissée à 670.35 m

CAS S5: ruine totale du barrage Dans ce cas d'étude, les dimensions de la brèche couvrent l'ensemble du barrage (i.e. le barrage est totalement détruit).

Résultats Les courbes suivantes font apparaître les résultats de l'étude de sensibilité.

90 Influence des différents paramètres sur le temps d'arrivée de la pointe de crue (heures) 80

70

60

50 Simulation de base S1: rupture en étiage 40 S2: Strickler majorés S3: Strickler minorés 30 S4: volume 5.5 km3 S5: ruine totale du barrage

20

10 Distance depuis le barrage (km)

0 0 100 200 300 400 500 600

Figure 10 : Influence des différents paramètres sur le temps d’arrivée de la pointe de crue

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100000 Influence des différents paramètres (m3/s) sur le débit de pointe généré par la rupture

90000

80000 Simulation de base S1: rupture en étiage 70000 S2: Strickler majorés S3: Strickler minorés 60000 S4: volume 5.5 km3 S5: ruine totale du barrage 50000

40000

30000

20000

10000 Distance depuis le barrage (km)

0 0 100 200 300 400 500 600

Figure 11 : Influence des différents paramètres sur le débit de pointe généré par la rupture

35 Influence des différents paramètres (m) sur l'élévation maximale du niveau d'eau

30 Simulation de base S1: rupture en étiage S2: Strickler majorés 25 S3: Strickler minorés S4: volume 5.5 km3 S5: ruine totale du barrage

20

15

10

5

Distance depuis le barrage (km)

0 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500

Figure 12 : Influence des différents paramètres sur l’élévation maximale du niveau d’eau

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4.1.5 Synthèse des résultats de l'étape d'identification-prevision des impacts

Commentaire général La forte pente moyenne de la Sanaga et le caractère encaissé de son cours déterminent fortement la propagation de l'onde de rupture. L'amortissement de l'onde de rupture le long de la Sanaga est peu marqué, ce qui a pour conséquence des débits de pointe extraordinaires tout le long de la rivière. Cela s'explique essentiellement par le fait que les rares zones de stockage que l'on pouvait entrevoir (en particulier la zone entourant la confluence avec le Mbam, qui présente des profils en travers très étalés) ont malheureusement une pente moyenne suffisamment forte pour ne pas écrêter la crue.

temps de propagation de la crue La pointe de l'onde de crue induite par une rupture du barrage de Lom-Pangar se propage jusqu'à l'Océan Atlantique en près de trois jours. La propagation est plus lente à l'amont de Nachtigal où le lit de la Sanaga est moins pentu. A l'opposé, la propagation est très rapide à l'aval de Nachtigal. La décrue est très lente sur l'ensemble du lit, et ce n'est que 7 jours après la rupture du barrage que la ligne d'eau revient à un niveau normal sur l'ensemble du lit. Les coefficients de Strickler et le débit de base retenus ont une influence négligeable sur le temps de propagation de l'onde de crue. La taille finale de la brèche a une influence pratiquement négligeable sur le temps de propagation de l'onde de crue. Par contre, le volume total d'eau retenu par le barrage au moment de sa rupture est un paramètre important: on retiendra en particulier qu'un volume retenu plus faible induira des temps de propagation plus longs.

débits de pointe Dans toutes les simulations de rupture qui ont été réalisées, l'onde qui déferle dans le cours de la Sanaga induit des débits qui dépassent largement les crues de projet utilisées pour la construction des ponts ou des barrages de la Sanaga ou du Lom. Les coefficients de Strickler et le débit de base retenus ont une influence négligeable sur les débits de pointe. La taille finale de la brèche a une influence significative uniquement sur les 100 premiers kilomètres. Le volume total d'eau retenu par le barrage au moment de sa rupture a une influence notable, mais même avec un volume retenu de 5.5 km3, les débits de pointe restent très supérieurs à 20 000 m3/s. La ruine des barrages de Song Loulou et Edéa est inéluctable.

surélévation de la ligne d'eau La surélévation de la ligne d'eau varie fortement i) en fonction du profil encaissé ou au contraire évasé de la vallée et ii) en fonction de la pente du lit. La surélévation du niveau d'eau varie entre 5 et 30 mètres suivant les profils considérés. Dans le cas ou la rivière est initialement en étiage, la surélévation maximale du niveau d'eau est légèrement supérieure (1.5 à 3 m) au cas où la rupture se produit en période de crue: cela est dû à la ligne d'eau initiale plus basse. Les coefficients de Strickler et la forme de la brèche ont une influence négligeable sur l'élévation maximale de la ligne d'eau. Enfin, dans le cas où le volume d'eau retenue est moindre, la surélévation de la ligne d'eau est logiquement inférieure au cas de base

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4.2 Etape d'évaluation des impacts

4.2.1 Liste des sites Les sites suivants ont été visités lors de la mission de terrain. Cette liste inventorie tous les sites importants exposés le long de la Sanaga. Les sites secondaires (campements ou villages de très faible dimension) ne sont pas listés. PK du modèle Distance à l'aval Profil en Site type Rive (PK0 à Edéa) du barrage travers Barrage de Lom-Pangar ouvrage - 536 0 Mouyal: village lieu habité RD 526 10 2 Mouyal: vanne COTCO ouvrage RD 526 10 Bartoua lieu habité RD 522 14 2 Lom 1 lieu habité RD 516 20 Lom 2 lieu habité RG 516 20 Pont ferroviaire sur le Lom et ouvrage - 516 20 1 traversée du pipeline Mbadanga lieu habité RD 497 39 Goyoum lieu habité RG 497 39 1 Mbaki 1 lieu habité RG 484 52 Mbambo lieu habité RG 482 54 Mbaki 2 lieu habité RG 478 58 Sakoudi lieu habité RG 476 60 Biombé lieu habité RG 463 73 Mbambassi lieu habité RD 463 73 Poutiy lieu habité RD 460 76 Ebaka lieu habité RG 459 77 Bélabo lieu habité RG 458 78 3 Mbinang lieu habité RG 447 89 Mbargué lieu habité RG 436 100 Bandja lieu habité RG 416 120 1 Zing et Mandjouk lieu habité RG 414 122 Mbena lieu habité RG 404 132 Pela lieu habité RG 404 132 1 bac de Pela ouvrage - 404 132 Mengé Koné lieu habité RG 388 148 1 bac Mengé Koné/Bipogué ouvrage - 388 148 Sanga lieu habité RD 368 168 Ouassa Bamvélé lieu habité RG 368 168 1 Nanga Eboko lieu habité RG 332 204 1

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PK du modèle Distance à l'aval Profil en Site type Rive (PK0 à Edéa) du barrage travers Villages entre Nanga Eboko et lieu habité RG Nkoteng Nkoteng lieu habité RG 280 256 Otomg-Mekok lieu habité RG 275 261 1 Nachtigal lieu habité RG 220 316 1 bac de Nachtigal ouvrage - 220 316 Elang lieu habité RG 197 339 Pont de l'Enfance (Elang) ouvrage - 197 339 1 Mbenga lieu habité RG 182 354 1 Villages entre Mbenga et Ebebda lieu habité RG Ebebda lieu habité RG 165 371 Pont d'Ebebda ouvrage - 165 371 1 Monatélé lieu habité RG 152 384 1 Ntol lieu habité RG 140 396 Mbébé Kikot lieu habité RG/RD 128 408 1 bac de Kikot ouvrage - 128 408 Sakbayémé lieu habité RG/RD 73 463 Pont de Sakbayémé ouvrage - 73 463 1 Song Loulou (barrage) ouvrage - 57 479 1 Edéa lieu habité RG/RD 0 536 Edéa (barrage) ouvrage - 0 536 1 Edéa (pont) ouvrage - -2 538 1 Dizangué lieu habité RD -12 548 Mouanko lieu habité RD -47 583 Zone estuarienne lieu habité RG/RD -67 603

Tableau 8 : Principaux sites exposés le long de la Sanaga

4.2.2 Zones habitées Nous décrivons dans la suite l'ensemble des impacts prévisibles d'une rupture de barrage, sur la base de la simulation de base. Les surélévations maximales de la ligne d'eau sont arrondies à l'entier supérieur: elles correspondent au résultat le plus défavorable des différentes simulations effectuées. Les temps de propagation de l'onde de crue tiennent compte du temps d'ouverture de la brèche, soit une heure.

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Mouyal: village Eloignement du barrage: 10 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 32 minutes …la pointe de la crue: 1 h 10 min Surélévation maximale du niveau d'eau: 26 mètres Risque: inondation possible Description des dégâts prévisibles: Les calculs indiquent que le village de Mouyal, situé à 1.5 km du Lom, ne serait pas noyé. Du fait de la présence d'une vanne COTCO sur le site, il sera nécessaire de vérifier ce point en connaissant i) le volume finalement retenu pour le barrage de Lom-Pangar et ii) la topographie précise du site. Lieu d'évacuation des populations exposées: colline haute à l'est du village Accès pendant la catastrophe: DZ hélicoptère de COTCO Accès après la catastrophe: à pied depuis Lom 1, par pirogue ou en hélicoptère

Tableau 9 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mouyal

Bartoua Eloignement du barrage: 14 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 45 minutes …la pointe de la crue: 4 h 34 min Surélévation maximale du niveau d'eau: 27 mètres Risque: maximal Description des dégâts prévisibles: destruction complète du site. Lieu d'évacuation des populations exposées: campement temporaire, pas d'évacuation organisée Accès pendant la catastrophe: inaccessible Accès après la catastrophe: à pied depuis Lom 1, par pirogue

Tableau 10 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Bartoua

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Lom 1 Eloignement du barrage: 20 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 h 5 min …la pointe de la crue: 5 h 8 min Surélévation maximale du niveau d'eau: 23 mètres Risque: Inondation partielle possible. Le village est situé en rive droite, loin du Lom (1.6 km) et est relativement protégé par la morphologie du terrain. Toutefois, du fait de la durée de la crue, une inondation partielle est possible (en particulier au niveau de la gare, car la tranchée du chemin de fer risque de canaliser une partie des eaux de la crue). Description des dégâts prévisibles: Dégâts limités dans le village qui est abrité. La gare et les maisons basses sont exposées. Décès des personnes présentes au bord du Lom. Pertes de pirogues et de matériel de pêche. Lieu d'évacuation des populations exposées: partie haute du village Accès pendant la catastrophe: inaccessible Accès après la catastrophe: à pied + pirogue depuis Lom 2 Remarque particulière: Le village, même s'il est peu exposé, doit être informé en cas de rupture du barrage afin d'arrêter les trains en provenance de Ngaoundal (pont ferroviaire détruit).

Tableau 11 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Lom 1

Lom 2 Eloignement du barrage: 20 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 h 5 min …la pointe de la crue: 5 h 8 min Surélévation maximale du niveau d'eau: 23 mètres Risque: maximal. Le village est situé en rive gauche du Lom, légèrement en contrehaut de la rivière Description des dégâts prévisibles: Destruction complète du village. Lieu d'évacuation des populations exposées: Fuite générale et immédiate: traverser la voie de chemin de fer et monter sur la colline qui la surplombe. Ne pas essayer d'emmener des affaires. Accès pendant la catastrophe: inaccessible Accès après la catastrophe: piste depuis Goyoum qui sera probablement à réhabiliter car l'eau de la Sanaga va remonter dans les nombreux vallons franchis par la piste. Voie de chemin de fer.

Tableau 12 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Lom 2

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Mbadanga Eloignement du barrage: 39 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 2 h 11 min …la pointe de la crue: 7 h 40 min Surélévation maximale du niveau d'eau: 20 mètres Risque: maximal. Le village est situé en rive droite de la Sanaga, à 100 m de la rivière. Description des dégâts prévisibles: Destruction complète du village. Lieu d'évacuation des populations exposées: Suivre en courant le chemin le plus rapide pour rejoindre la colline située au Sud- Est du village. Ne pas essayer d'emmener des affaires. Accès pendant la catastrophe: inaccessible Accès après la catastrophe: piste jusqu'à Goyoum puis traverser la Sanaga en pirogue.

Tableau 13 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mbadanga

Goyoum Eloignement du barrage: 39 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 2 h 11 min …la pointe de la crue: 7 h 40 min Surélévation maximale du niveau d'eau: 20 mètres Risque: Destruction partielle. Description des dégâts prévisibles: Destruction des habitations (y compris l'école) situées entre la voie ferrée et la Sanaga. Au delà de la voie ferrée, l'inondation est probable, mais son ampleur dépendra du volume total retenu Lieu d'évacuation des populations exposées: le haut du village, à confirmer en fonction du volume final du réservoir Accès pendant la catastrophe: éventuellement par la piste Bertoua - Deng Deng - Goyoum. L'autre piste, depuis Bélabo, ne sera plus praticable du fait de l'inondation et devra être fermée. Accès après la catastrophe: idem. L'accès depuis Bélabo sera sûrement à réhabiliter (déblaiement des débris de crue)

Tableau 14 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Goyum

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Mbaki 1 et 2, Mbambo, Sakoudi, Biombé, Ebaka (villages entre Goyoum et Bélabo en RG) Eloignement du barrage: 52 à 77 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: entre 2 h 50 min et 4 h 10 min …la pointe de la crue: entre 10 h 30 min et 15 h 30 min. Surélévation maximale du niveau d'eau: 18/19 mètres Risque: Faible. Ces villages (30 à 400 habitants selon les cas) sont situés au-delà et au-dessus (4 à 5 m) de la voie ferrée qui est elle-même est à la limite de l'inondation induite par la rupture du barrage. La route le long de la voie ferrée (axe Bélabo Goyoum) sera par contre coupée dans ses points bas par remontée des eaux dans les affluents passant sous les ponts de la voie ferrée et que la route franchit par des ponts en fond de vallon. Description des dégâts prévisibles: Pas de dégâts dans les villages. Décès des personnes présentes au bord de la Sanaga. Perte des pirogues et du matériel de pêche. Lieu d'évacuation des populations exposées: pas d'évacuation nécessaire. Accès pendant la catastrophe: probablement impossible car la piste Bélabo-Goyoum ne sera plus praticable du fait de l'inondation et devra être fermée. Accès après la catastrophe: Accès depuis Bélabo ou Goyoum à réhabiliter.

Tableau 15 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur les sites de Mbambo, Sakoudi, Biombé et Ebaka

Mbambassi et Poutiy (villages entre Goyoum et Bélabo en RD) Eloignement du barrage: 73 et 76 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: environ 4 h …la pointe de la crue: environ 15 h 30 min. Surélévation maximale du niveau d'eau: 18/19 mètres Risque: Faible. Ces 2 villages peu peuplés (moins de 50 habitants) sont installés sur des hauteurs (informations recueillies auprès des riverains de RG) Description des dégâts prévisibles: Pas de dégâts dans les villages. Décès des personnes présentes au bord de la Sanaga. Perte des pirogues et du matériel de pêche. Lieu d'évacuation des populations exposées: pas d'évacuation nécessaire. Accès pendant la catastrophe: inaccessible. Accès après la catastrophe: en pirogue puis à pied

Tableau 16 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur les sites de Mbambassi et Poutiy

53/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Bélabo Eloignement du barrage: 78 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 4 h 10 min …la pointe de la crue: 15 h 30 min. Surélévation maximale du niveau d'eau: 20 mètres Risque: destruction partielle. Bélabo est la première ville potentiellement affectée par l’onde de rupture. La majorité de la ville paraît assez haut perchée (jusqu'à plus de 50 m au dessus de la rivière): elle ne sera donc que partiellement affectée. Du fait de la division en bras du lit, l’hydraulique locale est complexe et on ne peut donner que des ordres de grandeur, à approfondir dans le futur en fonction des choix définitifs de barrage et de retenue à Lom-Pangar. Il est certain cependant que deux quartiers moyennement peuplés situés en bordure du bras RG seront dévastés, ainsi que la route qui les dessert :Akok-Mekel et Ebaka II . Description des dégâts prévisibles: Destruction totale des habitations situées moins de 20 mètres au dessus de la Sanaga. Pas de destructions pour les quartiers élevés. La piste partant vers Nanga Eboko est inondée. Lieu d'évacuation des populations exposées: Vers les quartiers les plus élevés. Accès pendant la catastrophe: route goudronnée depuis Bertoua. Accès après la catastrophe: route goudronnée depuis Bertoua.

Tableau 17 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Bélabo

Mbinang Eloignement du barrage: 89 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 5 h …la pointe de la crue: 17 h Surélévation maximale du niveau d'eau: 19 mètres Risque: inondation possible Description des dégâts prévisibles: Le village est situé à flan de colline, environ 20m au dessus du lit de la rivière. Les habitations les plus basses pourraient être inondées ou détruites. Décès des personnes présentes au bord de la Sanaga. Perte des pirogues et du matériel de pêche. Lieu d'évacuation des populations exposées: sur la colline. Accès pendant la catastrophe: aucun Accès après la catastrophe: Piste depuis Bélabo ou Mbargué

Tableau 18 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mbinang

54/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Mbargué Eloignement du barrage: 100 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 6 h …la pointe de la crue: 19 h Surélévation maximale du niveau d'eau: 17 mètres Risque: modéré. Le village est situé 20 à 30 m au dessus du lit. Description des dégâts prévisibles: Les habitations et les biens les plus bas pourraient être touchés. Une destruction totale du village est improbable. Décès des personnes présentes au bord de la Sanaga. Perte des pirogues et du matériel de pêche. Lieu d'évacuation des populations exposées: la colline sur laquelle s'adosse le village. Accès pendant la catastrophe: Piste depuis Mbet puis Wall Accès après la catastrophe: Piste depuis Mbet puis Wall

Tableau 19 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mbargué

Bandja Eloignement du barrage: 120 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 7 h …la pointe de la crue: 22 h Surélévation maximale du niveau d'eau: 16 mètres Risque: maximal Description des dégâts prévisibles: Destruction complète du village. Lieu d'évacuation des populations exposées: la colline où est située la piste qui mène à (en direction du Sud): à plus de 50m au dessus de la Sanaga, elle est à l'abri de l'onde de rupture. Accès pendant la catastrophe: piste depuis Nsem Accès après la catastrophe: piste depuis Nsem

Tableau 20 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Bandja

55/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Zing et Mandjouk Eloignement du barrage: 122 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 7 h …la pointe de la crue: 22 h Surélévation maximale du niveau d'eau: 16 mètres Risque: faible Description des dégâts prévisibles: Village situés en hauteur, hors de danger. Lieu d'évacuation des populations exposées: pas d'évacuation nécessaire Accès pendant la catastrophe: depuis la route Ouassa Bamvélé - Bélabo Accès après la catastrophe: depuis la route Ouassa Bamvélé - Bélabo

Tableau 21 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur les sites de Zing et Mandjouk

Mbena / Pela Eloignement du barrage: 132 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 8 h …la pointe de la crue: 24 h Surélévation maximale du niveau d'eau: 16 mètres Risque: élevé pour certaines habitations de Pela, faible pour Mbena. Description des dégâts prévisibles: les habitations de Pela situées à proximité de la plaine inondable en RG de la Sanaga seront détruites. Le village de Mbena est élevé et n'est donc pas exposé. Lieu d'évacuation des populations exposées: Mbena Accès pendant la catastrophe: depuis la route Ouassa Bamvélé – Bélabo pour Mbena (attention, cette route sera localement inondée). Pela sera partiellement accessible depuis Mbena Accès après la catastrophe: depuis la route Ouassa Bamvélé - Bélabo

Tableau 22 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mbena/Pela

56/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Mengé Koné Eloignement du barrage: 148 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 10,5 h …la pointe de la crue: 1 jour et 5 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 17 mètres Risque: maximal. Description des dégâts prévisibles: Envahissement complet de la plaine et destruction des plantations, des eploitations de sable ainsi que de la totalité des quartiers de Mengé Koné. Lieu d'évacuation des populations exposées: à pied vers les villages situés en hauteur, le long de la piste principale: Ouassa Bamvélé – Bélabo; ou bien en pirogue en rejoignant Ouassa Bamvélé pour les quartiers situés à l'aval. Accès pendant la catastrophe: inaccessible Accès après la catastrophe: depuis la route Ouassa Bamvélé - Bélabo

Tableau 23 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mengé Koné

Sanga Eloignement du barrage: 168 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 11 h …la pointe de la crue: 1 jour et 9 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 16 mètres Risque: maximal. Description des dégâts prévisibles: Destruction totale des habitations et des plantations. Lieu d'évacuation des populations exposées: Les 2 collines qui enserrent le village (à l'Est et l'Ouest) dominent la Sanaga de 30 m. Accès pendant la catastrophe: inaccessible. Accès après la catastrophe: pirogue depuis Ouassa Bamvélé.

Tableau 24 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Sanga

57/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Ouassa Bamvélé Eloignement du barrage: 168 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 11 h …la pointe de la crue: 1 jour et 9 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 16 mètres Risque: modéré. Seules quelques habitations sont construites dans la plaine inondable. Description des dégâts prévisibles: Destruction totale des habitations les plus basses. Pas de destructions pour le reste du village. Lieu d'évacuation des populations exposées: Vers les quartiers les plus élevés. Accès pendant la catastrophe: route goudronnée depuis Nanga Eboko puis piste de Ndjombé. Accès après la catastrophe: route goudronnée depuis Nanga Eboko puis piste de Ndjombé.

Tableau 25 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site Ouassa Bamvélé

Nanga Eboko Eloignement du barrage: 204 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 15 h …la pointe de la crue: 1 jour et 16 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 16 mètres Risque: faible Description des dégâts prévisibles: Ville haute par rapport au cours d’eau, qui n'est pas menacée. La zone proche du cours d’eau (Bipoga), pratiquement pas ou très peu peuplée, sera bien sur affectée (plantations, ancien bac vers Bissaga, futur restaurant en construction). Lieu d'évacuation des populations exposées: Evacuation vers la ville. Accès pendant la catastrophe: piste depuis Bertoua ou Nkoteng Accès après la catastrophe: piste depuis Bertoua ou Nkoteng

Tableau 26 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site Nanga Eboko

58/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Villages entre Nanga Eboko et Nkoteng (RG) Eloignement du barrage: 204 à 252 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: entre 15 et 20 heures …la pointe de la crue: entre 1 jour et 16 heures et 2 jours et 2 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 11/16 mètres Risque: faible. Description des dégâts prévisibles: Pas de dégâts dans ces villages qui sont situés en hauteur. Décès des personnes présentes au bord de la Sanaga. Lieu d'évacuation des populations exposées: pas d'évacuation nécessaire. Accès pendant la catastrophe: piste Nkoteng- Nanga Eboko Accès après la catastrophe: piste Nkoteng- Nanga Eboko

Tableau 27 : Impact prévisible d’une rupture de barrage les villages entre Nanga Eboko et Nkoteng

Nkoteng Eloignement du barrage: 252 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 20 h …la pointe de la crue: 2 jours et 2 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 11 mètres Risque: faible. Description des dégâts prévisibles: Pas de dégâts dans cette ville qui est située en hauteur. Décès des personnes présentes au bord de la Sanaga. Lieu d'évacuation des populations exposées: pas d'évacuation nécessaire. Accès pendant la catastrophe: piste Mbandjok – Nanga Eboko Accès après la catastrophe: piste Mbandjok – Nanga Eboko

Tableau 28 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Nkoteng

59/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Otomg-Mekok Eloignement du barrage: 261 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 22 h …la pointe de la crue: 2 jours et 3 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 7 mètres Risque: faible. Description des dégâts prévisibles: l'élévation de la ligne d'eau au droit de ce village est trop faible pour menacer les habitations Lieu d'évacuation des populations exposées: pas d'évacuation nécessaire Accès pendant la catastrophe: piste depuis Nkoteng Accès après la catastrophe: piste depuis Nkoteng

Tableau 29 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site d’Otomg-Mekok

Nachtigal Eloignement du barrage: 316 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 2 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 5 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 12 mètres Risque: modéré. Description des dégâts prévisibles: Pas de dégâts dans cette ville qui est située en hauteur, mais la présence du bac est propice à la présence de personnes au bord du fleuve. Une construction basse en RG sera détruite. Une maison en RD est à la limite de l'inondation. Lieu d'évacuation des populations exposées: RG: retour vers la ville des personnes au bord du Fleuve RD: interdire l'accès aux personnes venues attendre le bac Accès pendant la catastrophe: piste Mbandjok – Nanga Eboko Accès après la catastrophe: piste Mbandjok – Nanga Eboko

Tableau 30 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Nachtigal

60/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Elang Eloignement du barrage: 339 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 5 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 6 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 12 mètres Risque: faible. Description des dégâts prévisibles: Pas de dégâts dans cette ville qui est située en hauteur. Une construction basse en RG sera détruite. Décès des personnes présentes au bord de la Sanaga. Lieu d'évacuation des populations exposées: pas d'évacuation nécessaire. Accès pendant la catastrophe: Depuis Saa Accès après la catastrophe: Depuis Saa

Tableau 31 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site d’Elang

Mbenga Eloignement du barrage: 354 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 6 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 7 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 9 mètres Risque: partiellement élevé. Description des dégâts prévisibles: les maisons situées dans la partie basse sur le chemin d’accès au cours d’eau sont menacées Lieu d'évacuation des populations exposées: Evacuation vers la partie haute du village. Accès pendant la catastrophe: piste depuis Bertoua ou Nkoteng Accès après la catastrophe: piste depuis Bertoua ou Nkoteng

Tableau 32 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mbenga

61/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Villages entre Mbenga et Ebebda Eloignement du barrage: 354 à 371 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: entre 1 jour et 6 heures et 1 jour et 9 heures …la pointe de la crue: entre 2 jours et 7 heures et 2 jours et 10 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 7 à 9 mètres Risque: partiel. Description des dégâts prévisibles: Cette zone d'habitat diffus compte de nombreuses habitations peu élevées au dessus de la Sanaga. En cas de rupture du barrage, il sera nécessaire d'évacuer ces populations. Lieu d'évacuation des populations exposées: Par exemple Ebebda: à déterminer avec les représentants de la population et l'administration lors de la mise en œuvre du plan d'alerte. On dispose de plus de 24 h pour évacuer ces populations. Accès pendant la catastrophe: route Mbenga - Ebebda Accès après la catastrophe: route Mbenga - Ebebda

Tableau 33 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur les villages entre Mbenga et Ebebda

Ebebda Eloignement du barrage: 371 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 9 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 10 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 7 mètres Risque: partiellement élevé. Description des dégâts prévisibles: Destruction totale des quelques habitations riveraines et de la carrière de sable Socades, ainsi que la RD sur une assez grande largeur (1.5 km). La RG est aussi inondable mais moins que la RD. Le centre de la ville d'Ebebda ne serait pas touché, mais ce point sera à confirmer au regard du volume définitif du réservoir de Lom-Pangar. Lieu d'évacuation des populations exposées: Evacuation vers les hauteurs de la ville. Accès pendant la catastrophe: route depuis Yaoundé Accès après la catastrophe: route depuis Yaoundé

Tableau 34 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site d’Ebebda

62/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Monatélé Eloignement du barrage: 384 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 11 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 11 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 5 mètres Risque: partiellement élevé. Description des dégâts prévisibles: Les bords du cours d’eau en RG seront affectés: riverains, carrière de sable, administration. La grande majorité de la ville est haute et ne sera pas affectée. Lieu d'évacuation des populations exposées: Evacuation vers la ville. Accès pendant la catastrophe: depuis la route Ebebda - Yaoundé Accès après la catastrophe: depuis la route Ebebda - Yaoundé

Tableau 35 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Monatélé

Ntol Eloignement du barrage: 396 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 12 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 11 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 8 mètres Risque: maximal. Description des dégâts prévisibles: destruction des habitations situées dans la plaine inondable en RG, près de la confluence du Ngoko Lieu d'évacuation des populations exposées: vers les villages situés sur les hauteurs avoisinantes. Accès pendant la catastrophe: route et piste depuis Monatélé Accès après la catastrophe: route et piste depuis Monatélé

Tableau 36 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Ntol

63/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Mbébé Kikot Eloignement du barrage: 408 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 13 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 11 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 14 mètres Risque: partiellement élevé. Description des dégâts prévisibles: Destruction totale des quelques habitations situées dans les zones basses en bordure des fleuves. Le centre de la ville de Mbébé Kikot ne serait pas touché, mais ce point sera à confirmer au regard du volume définitif du réservoir de Lom-Pangar. Les ponts amont seront certainement détruits. Lieu d'évacuation des populations exposées: Evacuation vers les hauteurs de la ville. Accès pendant la catastrophe: depuis Yaoundé Accès après la catastrophe: depuis Yaoundé

Tableau 37 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mbébé Kikot

Sakbayémé Eloignement du barrage: 463 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 15 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 11 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 11 mètres Risque: Faible. Description des dégâts prévisibles: Pas de dégâts dans cette ville qui est située en hauteur. Décès des personnes présentes au bord de la Sanaga. Lieu d'évacuation des populations exposées: pas d'évacuation nécessaire. Accès pendant la catastrophe: Depuis Pouma Accès après la catastrophe: Depuis Pouma

Tableau 38 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Sakbayémé

64/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Edéa Eloignement du barrage: 536 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 18 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 15 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 5 à 13 mètres Risque: localement élevé Description des dégâts prévisibles: la crue va s'étaler sur les affleurements rocheux avant de tomber dans les bras en RG et RD. L'inondation et la destruction des installations du doigt de gant est inévitable. Les constructions proches de la rivière à l'aval du barrage seront détruites. La destruction de l'usine Alucam n'est pas certaine, mais de toute façon son alimentation électrique sera ruinée. Lieu d'évacuation des populations exposées: les hauteurs de la ville. périmètre d'évacuation exacte à définir par une étude locale des écoulements (l'hydraulique locale est très complexe) Accès pendant la catastrophe: axe Douala - Yaoundé Accès après la catastrophe: axe Douala - Yaoundé

Tableau 39 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site d’Edéa

Dizangué Eloignement du barrage: 548 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 19 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 17 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 10 mètres Risque: Faible. Description des dégâts prévisibles: Pas de dégâts dans cette ville qui est située en hauteur. Décès des personnes présentes au bord de la Sanaga. Lieu d'évacuation des populations exposées: pas d'évacuation nécessaire. Accès pendant la catastrophe: Depuis Edéa Accès après la catastrophe: Depuis Edéa

Tableau 40 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Dizangué

65/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Mouanko et zone estuarienne Eloignement du barrage: 583 à 603 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: entre 1 jour et 22 heures et 1 jour et 23 heures …la pointe de la crue: entre 2 jours et 21 heures et 2 jours et 23 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 4 à 7 mètres Niveau d'exposition du site: Partiel. Description des dégâts prévisibles: Zone la plus éloignée: seules des zones basses proches de l’eau peuvent être affectées, comme elles le sont en cas de crue exceptionnelle. L’annonce de crue est amplement suffisante vu le délai, mais attention aux villages situés au bord de l’eau (Bouloy, Bonapembé, Moukouké, Nylonkombo, l’Ile, Sàa, Mbiako) et aux installations provisoires (et clandestines) de pêcheurs qui pourraient être piégés sur des bancs de sable. En saison des pluies la route depuis Edea est impraticable. Les déplacements se font en pirogues. Il y a lieu donc d’avoir une alerte pour toute la zone estuarienne. La ville de Mouanko est en hauteur et n'est pas directement exposée. Lieu d'évacuation des populations exposées: vers les zones élevées, qui sont facilement identifiables sur le terrain (elles se distinguent facilement des zones basses inondables) Accès pendant la catastrophe: partiel, depuis Edéa et Douala. Accès après la catastrophe: depuis Edéa et Douala

Tableau 41 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le site de Mouanko et zone estuarienne

4.2.3 Infrastructures

Mouyal: vanne COTCO Eloignement du barrage: 10 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 32 minutes …la pointe de la crue: 1 heure et 10 minutes Surélévation maximale du niveau d'eau: 26 mètres Risque: inondation possible Description des dégâts prévisibles: Les calculs indiquent que la vanne COTCO de Mouyal, situé à 1.5 km du Lom ne serait pas noyée. Il sera nécessaire de vérifier ce point en connaissant i) le volume finalement retenu pour le barrage de Lom-Pangar et ii) la topographie précise du site. Accès pendant la catastrophe: DZ hélicoptère de COTCO Accès après la catastrophe: à pied depuis Lom 1, par pirogue ou en hélicoptère

Tableau 42 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur la vanne COTCO (Mouyal)

66/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Pont ferroviaire sur le Lom Eloignement du barrage: 20 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 h 5 min …la pointe de la crue: 5 h 8 min Surélévation maximale du niveau d'eau: 23 mètres Description des dégâts prévisibles: destruction totale du pont inévitable (débordement par dessus le tablier: 15 m; vitesse maximale de l'eau: 9.5 m/s) Accès pendant la catastrophe: inaccessible Accès après la catastrophe: route depuis Goyoum

Tableau 43 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le pont ferroviaire sur le Lom

Pipeline: traversée du Lom Eloignement du barrage: 20 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 h 5 min …la pointe de la crue: 5 h 8 min Surélévation maximale du niveau d'eau: 23 mètres Description des dégâts prévisibles: l'inondation au droit du pipeline dépassera la cote de crue de 20 m (resp. 10m) pendant 8 heures (resp. 2 jours et 7 heures). Il sera nécessaire de déterminer si le pipeline peut supporter une telle contrainte. Dans le doute, nous attribuons un risque de rupture élevé à cet ouvrage. Accès pendant la catastrophe: inaccessible Accès après la catastrophe: route depuis Goyoum

Tableau 44 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le pipeline (traversée du Lom)

bac de Pela Eloignement du barrage: 132 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 8 h …la pointe de la crue: 24 h Surélévation maximale du niveau d'eau: 16 mètres Description des dégâts prévisibles: destruction du bac. Accès pendant la catastrophe: depuis la route Ouassa Bamvélé – Bélabo pour Mbena. Pela sera partiellement accessible depuis Mbena Accès après la catastrophe: depuis la route Ouassa Bamvélé - Bélabo

Tableau 45 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le bac de Pela

67/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

bac de Nachtigal Eloignement du barrage: 316 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 2 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 5 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 12 mètres Description des dégâts prévisibles: destruction du bac. Accès pendant la catastrophe: piste Mbandjok – Nanga Eboko Accès après la catastrophe: piste Mbandjok – Nanga Eboko

Tableau 46 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le bac de Nachtigal

Pont de l'Enfance (Elang) Eloignement du barrage: 339 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 5 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 6 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 12 mètres Description des dégâts prévisibles: Destruction totale du pont très probable (débordement par dessus le tablier: 4 m; vitesse maximale de l'eau: 7 m/s) Accès pendant la catastrophe: Depuis Saa Accès après la catastrophe: Depuis Saa

Tableau 47 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le Pont de l’Enfance (Elang)

Pont d'Ebebda Eloignement du barrage: 371 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 9 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 10 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 7 mètres Description des dégâts prévisibles: fort risque d'embâcles (le pont compte de très nombreuses piles). Une destruction partielle du pont est possible, mais une destruction totale est improbable. (revanche minimale: 1 m; vitesse max de l'eau: 4.4 m/s) Accès pendant la catastrophe: route depuis Yaoundé Accès après la catastrophe: route depuis Yaoundé

Tableau 48 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le pont d’Ebedba

68/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

bac de Kikot Eloignement du barrage: 408 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 13 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 11 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 14 mètres Description des dégâts prévisibles: destruction du bac. Accès pendant la catastrophe: depuis Yaoundé Accès après la catastrophe: depuis Yaoundé

Tableau 49 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le bac de Kikot

Pont de Sakbayémé Eloignement du barrage: 463 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 15 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 11 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 11 mètres Description des dégâts prévisibles: Ruine possible de l'ouvrage. Pas de débordement par dessus le tablier, mais la forte vitesse de l'eau, due à une pente marquée, peut déstabiliser les piles ou les remblais. (revanche minimale: 5 m; vitesse max de l'eau: 11 m/s) Accès pendant la catastrophe: Depuis Pouma Accès après la catastrophe: Depuis Pouma

Tableau 50 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le pont de Sakbayémé

Song Loulou (barrage) Eloignement du barrage: 479 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 15 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 13 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 22 mètres Description des dégâts prévisibles: Destruction du barrage et de l'usine hydroélectrique. Le débit attendu est tel qu'une destruction préventive du seuil béton en RD aurait un effet négligeable. La destruction du pont de Song Loulou à l'aval est possible, mais pas certaine. La cité SONEL est à l'abri et le personnel du barrage pourra s'y replier. Accès pendant la catastrophe: piste depuis Ngambé (attention: ponts de Sakbayémé et de Song Loulou possiblement détruit) Accès après la catastrophe: piste depuis Ngambé (attention: ponts de Sakbayémé et de Song Loulou possiblement détruit)

Tableau 51 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le barrage de Song Loulou

69/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Edéa (barrage) Eloignement du barrage: 536 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 18 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 15 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 5 mètres Description des dégâts prévisibles: Ruine quasi-totale de la plupart des structures et ouvrages Lieu d'évacuation des populations exposées: les hauteurs de la ville. périmètre d'évacuation exact à définir par une étude locale des écoulements (l'hydraulique locale est très complexe) Accès pendant la catastrophe: axe Douala - Yaoundé Accès après la catastrophe: axe Douala - Yaoundé

Tableau 52 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le barrage d’Edéa

Edéa (pont) Eloignement du barrage: 538 km Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: 1 jour et 18 heures …la pointe de la crue: 2 jours et 15 heures Surélévation maximale du niveau d'eau: 13 mètres Description des dégâts prévisibles: Ruine probable de l'ouvrage. Pas de débordement notable par dessus le tablier, mais la forte vitesse de l'eau, et le risque d'embâcle peuvent déstabiliser l'ouvrage. (revanche minimale: 0 m; vitesse max de l'eau: 6 m/s) Accès pendant la catastrophe: axe Douala - Yaoundé Accès après la catastrophe: axe Douala - Yaoundé

Tableau 53 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur le pont d’Edéa

Voie de chemin de fer Eloignement du barrage: de Lom à Batchenga, où la voie est peu éloignée de la Sanaga Description des dégâts prévisibles: Disparition du pont ferroviaire sur le Lom. Inondation et destruction probable de la voie de chemin de fer en de nombreux points, en particulier entre Lom et Nanga Eboko.

Tableau 54 : Impact prévisible d’une rupture de barrage sur la voie de chemin de fer

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4.2.4 Résumé des impacts

Risque de destruction:

Distance à l'aval faible Site type Rive du barrage modéré ou partiel élevé ou maximal Mouyal: village lieu habité RD 10 Mouyal: vanne COTCO ouvrage RD 10 Bartoua lieu habité RD 14 Lom 1 lieu habité RD 20 Lom 2 lieu habité RG 20 Pont ferroviaire sur le Lom et ouvrage - 20 traversée du pipeline Mbadanga lieu habité RD 39 Goyoum lieu habité RG 39 Mbaki 1 lieu habité RG 52 Mbambo lieu habité RG 54 Mbaki 2 lieu habité RG 58 Sakoudi lieu habité RG 60 Biombé lieu habité RG 73 Mbambassi lieu habité RD 73 Poutiy lieu habité RD 76 Ebaka lieu habité RG 77 Bélabo lieu habité RG 78 Mbinang lieu habité RG 89 Mbargué lieu habité RG 100 Bandja lieu habité RG 120 Zing et Mandjouk lieu habité RG 122 Mbena lieu habité RG 132 Pela lieu habité RG 132 bac de Pela ouvrage - 132 Mengé Koné lieu habité RG 148 bac Mengé Koné/Bipogué ouvrage - 148 Sanga lieu habité RD 168 Ouassa Bamvélé lieu habité RG 168 Nanga Eboko lieu habité RG 204

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Risque de destruction:

Distance à l'aval faible Site type Rive du barrage modéré ou partiel élevé ou maximal Villages entre Nanga Eboko et lieu habité RG Nkoteng Nkoteng lieu habité RG 256 Otomg-Mekok lieu habité RG 261 Nachtigal lieu habité RG 316 bac de Nachtigal ouvrage - 316 Elang lieu habité RG 339 Pont de l'Enfance (Elang) ouvrage - 339 Mbenga lieu habité RG 354 Villages entre Mbenga et Ebebda lieu habité RG Ebebda lieu habité RG 371 Pont d'Ebebda ouvrage - 371 Monatélé lieu habité RG 384 Ntol lieu habité RG 396 Mbébé Kikot lieu habité RG/RD 408 bac de Kikot ouvrage - 408 Sakbayémé lieu habité RG/RD 463 Pont de Sakbayémé ouvrage - 463 Song Loulou (barrage) ouvrage - 479 Edéa lieu habité RG/RD 536 Edéa (barrage) ouvrage - 536 Edéa (pont) ouvrage - 538 Dizangué lieu habité RD 548 Mouanko lieu habité RD 583 Zone estuarienne lieu habité RG/RD 603

Tableau 55 : Résumé des impacts

4.2.5 Résumé de l'ampleur de la catastrophe Une rupture du barrage de Lom Pangar aurait un impact majeur sur le Cameroun. Les pertes en vies humaines s'élèveraient à plusieurs centaines, essentiellement dans les villes et villages situés le long de la Sanaga. Ce chiffre pourrait être significativement réduit avec la mise en place d'un système d'alerte précoce (quelques dizaines de victimes, essentiellement des personnes en pirogue éloignées des centres d'alerte au moment de la catastrophe). Les conséquences économiques seraient désastreuses et affecteraient durablement le Cameroun, du fait de la destruction de nombreuses infrastructures ayant un rôle vital:

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perte de 80 % de la puissance électrique (destruction des barrages de Song Loulou et Edéa); destruction de la voie de chemin en de nombreux points entre Batchenga et Lom (disparition du pont); destruction probable de tous les bacs sur la Sanaga; destruction probable des ponts routiers de Elang (Pont de l'Enfance), Ebebda et Sakbayémé; destruction possible du pipeline COTCO ou de ses structures superficielles (vannes); destruction de nombreuses routes et pistes principales ou secondaires riveraines de la Sanaga. Aucune de ces infrastructures ne pourra être épargnée ou protégée du fait de la mise en place du système d'alerte.

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5 DEFINITION DES MESURES DE PREVENTION ET D'ATTENUATION

5.1 Préambule au Plan d'Alerte

5.1.1 Préparation du document Nous présentons ici un ensemble complet de recommandations pour la mise en place d'un Plan d'Alerte en cas de rupture de barrage. Cette trame a été conçue pour le barrage de Lom-Pangar, mais elle est applicable aux autres grands barrages du Cameroun. Le document que nous présentons s'appuie sur: 1) la législation existante au Cameroun dans le domaine de la Protection Civile, et 2) le modèle français des plans ORSEC. La rupture d'un barrage comme celui de Lom-Pangar aurait des conséquences humaines, structurelles et économiques qui affecteraient l'ensemble du Cameroun. La mise en place du Plan d'Alerte nécessiterait donc la mobilisation de moyens qui dépassent largement ceux de AES-SONEL ou du Maître d'Ouvrage. La finalisation du Plan d'Alerte passera donc nécessairement par l'approbation d'un texte réglementaire (décret ou loi) définissant les responsabilités et les rôles des différents corps d'état, sur la base des propositions faites dans ce rapport.

5.1.2 Plan d'alerte / Plan d'Exposition aux Risques Dans la législation actuelle du Cameroun, on utilise la notion de Plan d'Exposition aux Risques (PER) plutôt que celle de Plan d'Alerte (PA). Le PER se distingue du PA par la nature des incidents, leur probabilité d'occurrence et les mesures de prévention: le PA s'intéresse a des évènements qui présentent une très faible probabilité d'occurrence, mais qui auraient des conséquences catastrophiques (rupture de grand barrage, explosion de centrale nucléaire, attaque terroriste NBC, phénomène naturel extraordinaire…). Le PER s'intéresse aux sites exposés à des risques ayant une probabilité d'occurrence plus élevée (zones inondables connues, proximité de site industriel chimique, sites pollués…). Le PER est un outil d'aménagement du territoire, ce qui n'est pas le cas du PA (par exemple, le risque de rupture du barrage n'est pas pris en compte pour la définition des zones habitables).

5.1.3 Concertation Le Plan d'Alerte a été préparé par le Consultant, puis révisé avec les responsables du Maître d'Ouvrage, qui l'ont ensuite adressé pour commentaires aux représentants des différents ministères concernés. Nous tenons ici à remercier tout spécialement le Dr Henri-Claude Enoumba, du Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation, pour sa "Contribution au projet de plan d'alerte en cas de rupture du barrage de Lom-Pangar", qui nous a été transmise par le Maître d'Ouvrage et qui a été discutée le 23 juin 2004. Les principes de la mise en place d'un réseau radio permettant d'alerter les populations ont été discutés avec les habitants de Lom 1, Lom 2 et Mouyal, ainsi qu'avec Roger Innocent

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Kassala Dan, chef de 2ème degré (Képéré – Deng Deng). L'idée de la mise en place d'un tel système est accueillie très positivement de façon unanime par les populations.

5.2 Cadre institutionnel

L'organisation de la Protection Civile est décrite dans le chapitre 2.3 et est résumée ici:

Président de la République du Cameroun -orientation de la politique générale de la Protection Civile -organisation par décrets des services opérationnels

rôle consultatif et institutionnel rôle opérationnel

Conseil National de la Protection Civile Ministère de l'Administration Territoriale Président: coordination des activités de Protection Civile au travers Secrétaire Général de la Présidence de la direction centrale de la Protection Civile Membres: Secrétaire Général des Services du Premier Ministre le Ministre chargé de l'Administration Territoriale le Ministre chargé de la Défense le Ministre chargé des Relations extérieures le Ministre chargé des Finances le Ministre chargé de la Justice Comité National de Crise le Ministre chargé de la Communication même membres que le CNPC le Ministre chargé des Transports le Ministre chargé des Affaires Sociales le Ministre chargé de l'Environnement le Délégué Général à la Sûreté Nationale le Directeur Général de la Recherche Extérieure le Président National de la Croix-Rouge Camerounaise

Comités Provinciaux de Crise Comité Technique Permanent Comités Départementaux de Crise (même composition que le CNPC) Présidents: Gouverneurs / Préfets autorités administratives autorités militaires et de maintien de l'ordre Comités Techniques Provinciaux Comités Techniques Départementaux

Figure 13 : Organisation de la Protection Civile

5.3 Organisation Générale du Plan d'Alerte

5.3.1 Phase préparatoire et Phase opérationnelle Le plan d'alerte passe par deux phases distinctes: la phase préparatoire, au cours de laquelle est mis en place l'ensemble des mesures nécessaires au bon fonctionnement du système d'alerte. Cette phase coïncide normalement avec la construction du barrage: o moyens matériels (télécommunications), o mise au point du Manuel d'Alerte, destiné à chacun des intervenants, o renforcement ou adaptation du cadre législatif et institutionnel,

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o information et formation des populations et des administrations. la phase opérationnelle, au cours de laquelle les moyens mis en œuvre dans le cadre de la phase préparatoire sont mis à jour ou maintenus en état de fonctionnement: o entretien des systèmes de communication, o actualisation des données du Manuel d'Alerte, o adaptation du cadre législatif aux changements administratifs ou institutionnels, o mise à jour de l'information des populations. Ces deux phases sont détaillées dans la suite.

5.3.2 Niveaux d'alarme Le Plan d'Alerte intègre 3 niveaux d'alarme: Alarme Niveau 0 – "Veille": aucun risque avéré de rupture Alarme Niveau 1 – "Vigilance": rupture probable, du fait d'un problème technique ou de phénomènes naturels exceptionnels. Alarme Niveau 2 – "Alerte": barrage rompu. Le passage au Niveau 2 a lieu dès qu'apparaît dans le corps du barrage ou sa fondation une brèche dont l'évolution ne peut être maîtrisée. Le passage d'un niveau inférieur à un niveau supérieur est toujours déclenché par le chef d'exploitation du barrage (ou son représentant en cas d'absence).

5.3.3 Aspect Administratif: le Comité National de Crise

Membres La composition du "Comité National de Crise" est définie dans la loi n° 86/016 du 06 décembre 1986, portant réorganisation de la Protection Civile. Dans le cas d'une rupture de barrage, il est nécessaire de prévoir l'intégration dans le Comité National de Crise du Ministre des Mines de l'Eau et de l'Energie, qui est propriétaire des barrages hydroélectriques.

Mise en place Le Comité National de Crise est mis en place automatiquement dès que l'on entre en Alarme Niveau 2. Le Secrétaire Général de la Présidence est automatiquement chargé de la direction du Comité National de Crise: il dirige ainsi les opérations de Protection Civile et informe en temps réel le Président de la République. Le Poste Central (PC) du Comité National de Crise est physiquement installé au MINAT: il comprend 5 cellules opérationnelles: la cellule "Coordination et Communications" est chargée d'assurer la coordination des opérations et la transmission de toutes les informations entre les personnes, services et administrations impliquées dans la gestion de la crise. la cellule "Sécurité et Maintien de l'Ordre" est chargée de l'ensemble des opérations de contrôle de la circulation et de protection des personnes et des biens. la cellule "Santé et Protection des Populations" coordonne la gestion des problèmes liés à la santé des populations déplacées, blessés ou évacuées.

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la cellule "Energie/Barrage" est chargée du suivi de la rupture du barrage et de la gestion des conséquences de la rupture sur l'exploitation des autres barrages de la Sanaga et sur la production électrique du Cameroun. Elle doit également informer au plus vite la société COTCO responsable de l'exploitation du pipeline Tchad- Cameroun. la cellule "Transport et Travaux" est chargée de remettre en état les itinéraires détruits par la rupture, et de mettre en place des solutions provisoires aux ponts et bacs détruits. Elle se charge également d'informer CAMRAIL pour gérer l'arrêt de la circulation ferroviaire.

Président de la République du Cameroun

Conseil National de Crise Président: Secrétaire Général de la Présidence Cellule Coordination et Communications Membres du comité restreint (Alarme Niveau 1): direction: Ministre de l'Administration Territoriale Sec. Général des Services du Premier Ministre le Ministre chargé de l'Administration Territoriale le Ministre chargé de la Défense Cellule Sécurité et maintien de l'ordre: le Ministre des Mines, de l'Eau et de l'Energie direction: Ministre chargé de la défense le Ministre chargé de la Communication le Pdt National de la Croix-Rouge Camerounaise Cellule Santé et Protection des Populations: Membres supplémentaires du comité complet direction: Ministre de la Santé (Alarme Niveau 2): le Ministre chargé des Relations extérieures le Ministre chargé des Finances Cellule Energie / Barrages: le Ministre chargé de la Justice direction: Min. des Mines, de l'Eau et de l'Energie le Ministre chargé des Transports le Ministre chargé des Affaires Sociales Cellule Transport et Travaux: le Ministre chargé de l'Environnement direction: Ministre des transports le Délégué Général à la Sûreté Nationale le Directeur Général de la Recherche Extérieure

Services départementaux et provinciaux: Comités Provinciaux de Crise autorités militaires, gendarmerie et police, travaux Comités Départementaux de Crise publics, services de santé, services Présidents: Gouverneurs / Préfets météorologiques, SONEL...

Responsables de Site Services administratifs locaux

Figure 14 : Organisation du comité national de crise

5.3.4 Caractéristiques des sites exposés Comme la majeure partie des berges de la Sanaga et du Lom est inhabitée, les zones exposées constituent un ensemble discontinu. Le Plan d'Alerte a pour but ultime de protéger la vie des populations des sites exposés. L'ensemble du système d'alerte doit donc être organisé en prenant en compte deux facteurs essentiels: le fractionnement et l'étendue de la zone exposée. Les pêcheurs isolés et leurs campements ne pourront cependant tous être protégés.

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Nomination des Responsables de Site En cas de rupture de barrage, la rapidité de circulation de l'information et la rapidité de la mise en œuvre des mesures d'évacuation est cruciale: cela nécessite une forte décentralisation des responsabilités dès l'Alarme Niveau 1, et donc la nomination en phase préparatoire d'un Responsable de Site sur chaque site exposé. Le responsable de site est normalement une personne ayant une autorité locale: chef de village, chef d'arrondissement…

Rattachement des Sites à un Comité de Crise Chaque site exposé dépend d'un Comité Départemental et/ou Provincial de Crise, créé dans le cadre de l'application des textes de la Protection Civile.

Niveau d'exposition des sites A tous les villages ou infrastructures situés le long de la Sanaga est affecté un "Risque" qui peut prendre trois valeurs: "risque faible" signifie que l'ensemble des habitations et des infrastructures du village est à l'abri. Seules les personnes présentes au bord du fleuve pour leurs activités de pêche, baignade ou autre sont exposées. "risque modéré ou partiel" signifie que seule une partie des habitations et des infrastructures du village sera détruite en cas de rupture du barrage. Cette indication concerne essentiellement les villages en coteaux, qui comportent des quartiers en hauteur et d'autres au bord du fleuve. Un repli vers les quartiers élevés est alors nécessaire. "risque élevé ou maximal" signifie que toutes (ou presque toutes) les habitations et les infrastructures du village seront détruites en cas de rupture du barrage. Une évacuation complète est nécessaire en cas d'alerte Niveau 2.

Synthèse des informations concernant chaque site: Les informations principales concernant chaque site (nom, localisation le long du Lom ou de la Sanaga, type et niveau de risque) ont été présentées dans les chapitres 4.2.2 et 4.2.3 et résumées dans le chapitre 4.2.4. Ces informations devront être intégrées dans le Plan d'Alerte et dans le Manuel d'Alerte, destiné à tous les responsables. La méthode la plus claire et la plus efficace consiste à réaliser un ensemble de Fiches de Site (une fiche par site) dès la phase préparatoire pour chaque village ou ouvrage situé à proximité de la Sanaga et potentiellement exposé. Ces fiches reprennent d'une part les informations hydrauliques issues du modèle numérique, et d'autre part un ensemble de données spécifiques réactualisées chaque année par le Responsable de Site. Le modèle suivant donne un exemple de fiche de site:

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(Nom du Site) (n° du site) (noms du Département et de la Province) Responsable de Site: 1er suppléant: 2nd suppléant:

Contact du Responsable de Site: (numéro de téléphone ou fréquence radio)

Exposition Rupture de Barrage (cette partie ne peut être modifiée qu'avec un modèle hydraulique) Temps entre le début de la rupture du barrage et… …le début de la crue: xxx heures …la pointe de la crue: xxx heures Surélévation maximale du niveau d'eau : xxx mètres

Niveau d'exposition du site : (faible, partiel ou maximal) Description des dégâts prévisibles : (Quelle partie du site sera dévastée: rive seule, quartiers particuliers ou village entier ? Bâtiment particulier exposé: école, hôpital, dispensaire… Structure particulière exposée: pont, bac…) Lieu d'évacuation des populations : (Description du lieu vers lequel les populations doivent se replier pour se mettre à l'abri) Ces routes/pistes ne sont pas exposées et permettent d'accéder au site (ou au lieu d'évacuation) pendant la catastrophe:

Ces routes/pistes sont exposées; elles ne permettent d'accéder au site ou au lieu d'évacuation qu'après la catastrophe:

Population / Administration (cette partie doit être actualisée chaque année par le Responsable de Site) Nombre d'habitants : Administrations et services de l'état présents en permanence sur le site: (Nom, position et contact: chefs de village, représentants de l'administration, chefs des services de gendarmerie, responsables des services de santé…) Le Responsable de Site déclare avoir pris les mesures suivantes pour informer l'ensemble de la population et des représentants de l'administration sur les actions à entreprendre en cas d'alarme de niveau 1 ou 2. (description et date des séances d'information)

Figure 15 : Modèle de fiche de site

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5.4 Description détaillée de l'Alarme Niveau 1: "Vigilance"

5.4.1 Déclenchement de l'Alarme Niveau 1 Le passage du Niveau 0 au Niveau 1 est déclenché par le Chef du Service d'Exploitation du Barrage (ou, en son absence, par son représentant). Les évènements susceptibles de causer un passage au Niveau 1 sont : la cote maximale du réservoir a été dépassée, la montée des eaux n'est pas maîtrisée et la cote maximale du réservoir va certainement être dépassée (crue exceptionnelle et/ou problème de manœuvre des vannes), des déformations anormales du corps du barrage, de sa fondation ou de ses appuis ont été observées (fissuration, glissement, déplacement) et leur ampleur menace la stabilité du barrage, des fuites sont apparues dans le corps du barrage, dans sa fondation ou ses appuis, tout autre événement dont le Chef du Service d'Exploitation du Barrage juge qu'il peut conduire rapidement à une rupture du barrage.

5.4.2 Circulation de l'information d'Alarme Niveau 1: L'information du passage à une Alarme Niveau 1 vient du site du barrage et suit le cheminement suivant (les chiffres indiquent l'ordre de priorité des appels)

Chef d'exploitation du barrage

2 Ministre des Mines de l'Eau et de l'Energie SONEL

3 Secrétariat Général de la Présidence 1

Ministère de l'Administration Territoriale Conseil National de la Protection Civile

1 2

Responsables des Sites exposés Gouverneurs et Préfets des Provinces et (de l'amont vers l'aval) Départements riverains de la Sanaga

- Population de chaque site exposé - Autorités administratives et autorité militaires - Autorités administratives et autorité militaires et de maintien de l'ordre du département ou de et de maintien de l'ordre basée sur le site la province

Figure 16 : Schéma de la circulation de l’information d’alarme de niveau 1

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5.4.3 Mesures à mettre en œuvre en cas d'Alarme Niveau 1

Mesures à mettre en œuvre au niveau national Le Service d'Exploitation du barrage informe AES-SONEL, AES-SONEL informe, dans l'ordre: o Le Ministère de l'Administration Territoriale (MINAT) o le Ministre des Mines de l'Eau et de l'Energie, o le Secrétariat Général de la Présidence Le MINAT dans l'ordre: o informe tous les Responsables de Sites dont les villages sont partiellement ou totalement exposés, en procédant de l'amont vers l'aval, o informe les gouverneurs et les préfets des départements et régions concernés, o prépare la mise en place physique du PC et de ses cinq cellules opérationnelles dans des locaux du MINAT (la dispersion des cellules opérationnelles serait une cause de dysfonctionnements inévitable et compliquerait la coordination des opérations). Le Secrétariat Général à la Présidence informe les membres du Conseil National de la Protection Civile de la possible mise en place du Comité National de Crise, Le MINAT organise la Cellule Coordination et Communication qui: o se met en place dans un local du MINAT où elle rassemble tous les moyens de communication nécessaire (radio, téléphone…), o valide les informations reçues, grâce à ses spécialistes, o centralise les renseignements techniques et les informations utiles à la conduite des opérations et assure, le cas échéant, leur diffusion aux autres cellules opérationnelles, aux Comités de Crise ou aux Responsables de Sites, o établit au pas de temps horaire une fiche de synthèse destinée au Président de la République, au Ministre chargé de l’Administration Territoriale, aux Comités de Crise et aux autres cellules opérationnelles, o prépare les communiqués de presse du MINAT et des services du Président de la République, seuls habilités au niveau national à communiquer avec les organes de la presse parlée ou écrite. Le Ministre des Mines, de l'Eau et de l'Energie organise la Cellule Energie/Barrages qui se met en place au MINAT puis: o envoie (par hélicoptère, si possible) sur le site du barrage une Equipe d'Experts (un expert dans chacun des domaines suivants: génie civil, hydromécanique, structures, géologie, géotechnique, hydrologie, hydraulique et hydrogéologie) qui travaillera avec le service d'exploitation du barrage pour suivre et évaluer les problèmes qui affectent le barrage. Cette équipe est responsable de la définition des mesures à mettre en œuvre pour réduire les risques (abaissement progressif du plan d'eau, travaux d'urgence), o définit, en coordination avec AES-SONEL, les mesures à prendre sur les barrages amont (Mbakaou, Bamendjin, La Mapé) et aval (Edéa et Song Loulou) de la Sanaga,

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o informe en temps réel la Cellule Coordination et Communication de la progression du risque de rupture du barrage et des mesures mises en œuvre sur place pour réduire les risques, Le Ministre de la Défense organise la Cellule Sécurité et Maintien de l'Ordre et coordonne le déploiement préventif de la force publique, Le Ministre des transports organise la Cellule Transport et Travaux et organise l'arrêt dans des gares non exposées des trains circulant sur l'axe Yaoundé – Ngaoundal,

Mesures à mettre en œuvre au niveau départemental et provincial Les Gouverneurs coordonnent les actions des Préfets, Les Gouverneurs et les Préfets informent les administrations et les autorités provinciales et départementales et préparent la mise en place éventuelle des Comités de Crise Provinciaux et Départementaux, Le Gouvernorat de Bertoua met à disposition du Service d'Exploitation du Barrage l'ensemble des moyens humains et techniques disponibles réclamés pour la mise en œuvre des mesures de réduction des risques (personnels, engins de travaux), Sur ordre des Préfets, les autorités représentant la force publique (police, gendarmerie) mettent en œuvre les mesures préventives de régulation de la circulation sur les axes menant aux sites exposés: o respect des barrières de pluie, o restriction de la circulation aux véhicules en bon état, o interdiction de la circulation des véhicules lents, des grumiers et des poids lourds, Les services des travaux publics concentrent leur travail d'entretien sur les axes menant aux sites exposés

Mesures à mettre en œuvre sur chaque site Toutes ces mesures sont effectuées ou organisées par le Responsable de Site: information des administrations et des autorités locales information préventive des populations; Déploiement des premiers éléments de police et gendarmerie au niveau local; Fermeture des établissements scolaires et des centres de soins exposés (si applicable); Evacuation des populations fragiles des zones exposés (enfants, femmes enceintes, personnes âgées, personnes handicapées, invalides + accompagnants); Mesures préparatoires à l'évacuation totale des populations; Délocalisation des administrations installées sur des sites menacés ; Préparation des moyens de substitution (télécommunication, distribution d'électricité) ; Préparation de la mise en oeuvre des mesures de regroupement des populations sur les lieux d'évacuation. Délocalisation de matériels sensibles (cars, camions, engins de chantier, etc....).

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5.5 Description détaillée de l'Alarme Niveau 2: "Alerte"

5.5.1 Déclenchement de l'Alarme Niveau 2 Le passage à une Alarme Niveau 2 peut avoir lieu indifféremment depuis un Niveau 0 ou un Niveau 1. Le passage au Niveau 2 est déclenché par le Chef du Service d'Exploitation du Barrage (ou, en son absence, par son représentant). Les évènements susceptibles de causer un passage au Niveau 1 sont : le barrage, sa fondation ou ses appuis ont partiellement ou totalement cédé et un débit anormalement élevé se déverse à l'aval la ruine de l'ouvrage est en cours et est irréversible (un phénomène de débordement ou de renardage érodant rapidement le corps de l'ouvrage est en cours)

5.5.2 Circulation de l'information d'Alarme Niveau 2: L'information du passage à une Alarme Niveau 2 vient directement du site du barrage. Les villages les plus proches du barrage sont avertis par une alarme automatique, les villages situés à l'aval sont avertis suivant la même procédure que pour un passage à une Alarme Niveau 1:

Alarme automatique: Chef d'exploitation du barrage 1 Lom 1, Lom 2, Mbadanga, Goyoum, Bélabo

2 2 Ministre des Mines de l'Eau et de l'Energie SONEL

3 Secrétariat Général de la Présidence 1

Ministère de l'Administration Territoriale Comité National de Crise

1 2

Responsables des Sites exposés Gouverneurs et Préfets des Provinces et (à l'aval de Bélabo, de l'amont vers l'aval) Départements riverains de la Sanaga

- Population de chaque site exposé - Autorités administratives et autorité militaires - Autorités administratives et autorité militaires et de maintien de l'ordre du département ou de et de maintien de l'ordre basée sur le site la province

Figure 17 : Schéma de la circulation de l’information d’alarme de niveau 2

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5.5.3 Mesures à mettre en œuvre en cas d'Alarme Niveau 2

Mesures à mettre en œuvre au niveau national Le Comité National de Crise et les 5 cellules opérationnelles sont automatiquement mis en place, Toutes les mesures prévues au Niveau 1 sont à mettre en œuvre (si ce n'était déjà fait), Les radios nationales sont mobilisées pour l'information en temps réel du public, mais uniquement sur la base des communiqués de presse officiels, La Cellule "Coordination et Communication" reste en contact avec les Responsables de Site pour suivre l'évolution de la vague de rupture et informer le Comité National de Crise de sa progression, La Cellule transport et travaux coordonne la mobilisation de tous les moyens disponibles pour la remise en état des voies de circulation dès la fin de l'Alarme Niveau 2.

Mesures à mettre en œuvre au niveau départemental et provincial Les Gouverneurs et les Préfets: o informent les administrations et les autorités départementales ou provinciales, o mettent en place les Comités de Crise départementaux et provinciaux dont ils prennent le commandement, o envoient des renforts pour le maintien de l'ordre et des représentants des services de santé sur les lieux d'évacuation des sites exposés placés sous leur tutelle, o informent, dans la mesure du possible, les populations des villages classés "exposition faible" pour éviter des accidents individuels, Les autorités de maintien de l'ordre (police, gendarmerie) mettent en œuvre les mesures préventives de régulation de la circulation sur les axes menant aux sites exposés: o restriction de la circulation aux véhicules de secours ou d'assistance aux victimes et aux véhicules d'évacuation, o interdiction de la circulation à tous les autres véhicules, Les services de santé vont sur les lieux d'évacuation et assistent la prise en charge des personnes âgées, malades, enceintes, blessées, handicapées, invalides ou dépendantes, Les services des travaux publics garantissent l'accès aux sites exposés par les itinéraires non exposés, Les Gouverneurs et les Préfets organisent la prise en charge temporaire des personnes évacuées et la distribution des aides.

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Mesures à mettre en œuvre sur chaque site Toutes ces mesures sont effectuées ou organisées par le Responsable de Site: Information immédiate et évacuation des populations ; Evacuation des établissements scolaires organisée par les professeurs (si applicable); Evacuation des centres de soins exposés organisée par le personnel soignant; Evacuation totale des populations des zones exposées; Déploiement des éléments de police et gendarmerie: prévention des pillages et régulation de la circulation sur les itinéraires d'évacuation; Mise en oeuvre des mesures de protection interne des sites sensibles (industriels, commerciaux, pharmaceutiques ....) ; Délocalisation de matériels sensibles (cars, camions, engins de chantier, etc....). Délocalisation des administrations et sites menacés ; Mise en œuvre des moyens de substitution (Télécommunication - Distribution d'électricité....) ; Mise en oeuvre des mesures et moyens d'accueil et de regroupement par les services publics. Distribution des secours et soins d'urgence éventuellement nécessaires.

5.6 Description détaillée du retour à l'Alarme Niveau 0: "Fin d'alerte"

5.6.1 Déclenchement Le retour au Niveau 0 est déclaré par le MINAT, quand toutes les conditions suivantes sont réunies: L'Equipe d'Experts envoyée sur le site considère que le retour au Niveau 0 est possible car: o la rupture est terminée (la brèche ne progresse plus et il n'y a aucun risque de rupture secondaire), o le débit qui s'écoule dans le Lom au droit du site du barrage n'excède pas le débit naturel d'une crue. Les comités de crise départementaux et provinciaux informent le MINAT: o que la décrue est amorcée et que le niveau de la rivière est redescendu à une cote normale à chaque site exposé, o il ne subsiste pas d'embâcle importante (en particulier au niveau des ponts),

5.6.2 mesures à mettre en œuvre Les mesures à mettre en œuvre après le retour au Niveau d'Alerte 0 concernent i) la reconstruction des infrastructures détruites et ii) la prise en charge des victimes.

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Reconstruction des infrastructures: Chaque ministère organise avec ses administrations locales l'évaluation des dégâts sur les infrastructures placées sous sa tutelle: bilan des destructions, site par site (infrastructures publiques, bâtiments administratifs, biens et équipements collectifs), définition des besoins en reconstruction et remplacement de matériel: chaque ministère prépare pour le Comité de Crise National une liste établissant les ordres de priorité et les coûts

Appel à l'aide internationale: Le Comité de Crise National étudie l'opportunité de faire appel à l'aide internationale et remet un avis documenté au Président de la République.

Prise en charge des victimes La prise en charge des victimes est coordonnée au niveau national (resp. local) par le Comité de Crise National (resp. par les Comités de Crise Départementaux et Provinciaux): Secours aux victimes et soins d'urgence (poursuite des opérations), Renforcement de l'organisation des centres de regroupement: approvisionnement en nourriture et matériel de première nécessité ; Renforcement des mesures d'hygiène et de salubrité notamment dans les hébergements provisoires des sinistrés ; Organisation de l'indemnisation des personnes ayant perdu leurs biens, Assistance à la reconstruction des habitations, Prise en charge psychologique des victimes.

5.7 Phase préparatoire: détails

5.7.1 Mise à jour et généralisation des calculs de rupture de barrage Préalablement à la mise en place du système d'alerte, il serait nécessaire de reprendre les calculs d'onde de rupture de barrage, i) en prenant en compte les caractéristiques réelles du barrage de Lom-Pangar (type de barrage et, surtout, volume maximum réel) et ii) en simulant des ruptures (non-simultanées) pour chacun des barrages de régulation de la Sanaga (Mbakaou, Bamendjin, La Mapé et Lom-Pangar). Il serait en effet difficilement compréhensible de ne développer un système d'alerte que sur le plus récent des barrages, en omettant les 3 autres, plus anciens: Mbakaou, par exemple a déjà connu des problèmes de fuite au niveau des remblais. La réalisation d'un modèle numérique intégrant ces 4 ouvrages demanderait la réalisation d'un travail topographique et de terrain complémentaire conséquent, chiffré dans le chapitre 5.9. Un comité d’experts indépendants pourrait être mis en place afin de commenter et valider le plan d’alerte, ainsi que, par la suite, les révisions de celui-ci et les simulations périodiques.

5.7.2 Matériel de communication La communication est la clé de voûte du plan d'alerte. La présence de moyens de communication fiables est donc primordiale dans chacun des villages stratégiques.

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Les villages exposés "partiellement" ou "totalement" et qui nécessitent des moyens de communications sont: o Mouyal o Lom 1 o Lom 2 o Mbadanga o Goyoum o Bélabo o Mbinang o Mbargué o Bandja o Pela o Mengé Koné o Sanga o Ouassa Bamvélé o Mbenga o Ebebda o Monatélé o Ntol o Mbébé Kikot o Mbenga Les Villages et sites suivants ne disposent pas de moyens de communications mais sont proches d'un centre de communication: o Bac de Nachtigal (depuis Nkoteng) o Pont d'Elang (depuis Elang) o Pont d'Ebebda (depuis Ebebda) o Pont de Sakbayémé (depuis Pouma) o Zone estuarienne (depuis Mouanko, Douala et Dizangué) L'équipement des villages par des radios VHF est (type "RAC") est le système le plus simple et le moins coûteux. Ce type d'équipement participe par ailleurs au désenclavement et donc au développement des villages équipés. 19 villages nécessitent l'installation d'une radio. A cela s'ajoutent les radios destinés aux services administratifs: en tout, 30 radios ont été prises en compte dans l'estimation financière. En outre , 6 sites (les plus proches du barrage) nécessitent d'être équipés d'une alarme automatique reliée à la radio VHF pour pouvoir alerter plus rapidement les populations: Mouyal, Lom 1, Lom 2, Mbadanga, Goyoum et Bélabo. Cette alarme automatique a été décrite au chapitre 5.5.2. Elle comprend pour chaque site une ou plusieurs sirène(s) connectée(s) par un interface aux radios VHF, et dont le déclenchement s'effectue par bouton poussoir depuis le barrage. Ce système permet de gagner un temps considérable pour les sites les plus proches du barrage.

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5.7.3 Préparation et organisation du Manuel d'Alerte Le Manuel d'Alerte est destiné à être distribué à tous les responsables administratifs impliqués dans la mise en œuvre du Plan d'Alerte. Il doit, de plus, être mis en libre consultation par la population au niveau local. Il doit être extrêmement synthétique pour permettre un accès rapide aux informations. Le Manuel d'Alerte est organisé en 3 Parties,, elles-même divisées en Fiches:

Partie "Organisation du Plan d'Alerte" Cette partie, en 3 pages, présente un synoptique de l'organisation du Plan d'Alerte: Fiche "Niveaux d'Alarme": description des niveaux d'alarme suivant 5.3.2. Fiche "Organisation du Comité de Crise": schéma présenté dans le chapitre 5.3.3. Fiche "Liste des sites exposés": tableau récapitulatif présenté au 5.3.4.

Partie "Contacts et informations détaillées" Tous les contacts nécessaires à la mise en œuvre du Plan d'Alerte se trouvent dans cette partie: Fiches de "Site exposé": une fiche pour chacun des sites exposés indiqué dans la liste des sites exposés , suivant le modèle présenté au chapitre 5.3.4. Fiches "Infrastructure exposée": une fiche pour chaque pont, bac ou barrage exposé, suivant le même modèle que les Fiches de "Site exposé". Fiches "Contacts téléphone et radio": récapitulatif des numéros de téléphone et fréquence radio à utiliser pour contacter chaque responsable administratif impliqué dans la mise en œuvre du Plan d'Alerte. Les fiches "Contacts téléphone et radio " sont organisées suivant l'ordre hiérarchique: Comité National de Crise, Cellules Opérationnelles, Provinces (gouvernorat, administrations et services provinciaux - une fiche par province), Départements (préfectures, administrations et services départementaux - une fiche par département). Les contacts des sites exposés se trouvent dans les fiches de "site exposé" précédentes car ce sont les contacts auxquels ont doit accéder le plus rapidement pour alerter les populations.

Partie "Actions" Ces fiches constituent des "check-list" pour que chaque responsable soit sur de ne pas oublier de mettre en œuvre l'ensemble des mesures nécessaires: Fiche "Action Alarme 1": cette fiche correspond au chapitre 5.4. Fiche "Action Alarme 2": cette fiche correspond au chapitre 5.5. Fiche "Action Retour Alarme 0": cette fiche correspond au chapitre 5.6. Le Manuel d'Alerte fait l'objet d'une révision annuelle qui intéresse surtout la Partie "Contacts et informations détaillées".

5.7.4 Cadre législatif et institutionnel L'ensemble des dispositions décrites dans ce chapitre devront être validées (après éventuelle adaptation) par un décret afin d'entrer en vigueur.

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5.7.5 Définition exacte des lieux d'évacuation En cas d'alerte, les populations doivent immédiatement savoir où aller pour s'abriter pour être au dessus de la ligne d'eau maximale définie dans les calculs. Dans ce but, des panneaux solides et durables doivent être installés, afin d’indiquer aux populations la direction des lieux d’évacuation et leur localisation sur le terrain. Sur chaque site partiellement ou totalement exposé, les lieux de repli doivent donc être clairement définis par l'administration et la population, assistées par des topographes. Ils doivent être, de plus, protégés par un zonage municipal afin d’éviter tout encombrement ou utilisation illicite.

5.7.6 Information et formation des populations et des administrations Afin de compléter la mise en place du Plan d'Alerte, il sera nécessaire d'organiser des séances d'information et de formation. Le plus simple est de procéder en trois étapes: Formation des cadres administratifs: les personnes concernées sont: les cadres ministériels, les gouverneurs, les préfets et les responsables de sites. Il s'agit d'une cession de formation courte, au cours de laquelle les Manuels d'Alerte sont présentés et remis aux intéressés. Information des administrations provinciales, départementales et locales: elle est assurée respectivement par les gouvernorats, les préfectures et les responsables de Site qui informent les intéressés sur le contenu du Manuel d'Alerte et sur les procédures en cas d'Alarme Niveau 1 ou 2. Information des populations: elle est assurée par les Responsables de Site qui informent les populations sur l'existence des deux Niveaux d'Alarme (1 et 2) et sur les mesures à prendre en cas d'alerte (en particulier les lieux d'évacuation).

Par ailleurs, il sera intéressant d’organiser, en particulier en phase de finalisation du plan d’alerte, des exercices d’évacuation des populations, pour une application pratique du plan d’alerte.

5.8 Phase opérationnelle: détails

La phase opérationnelle correspond à la à la phase "active" du système d'alerte. Les actions à mettre en œuvre pendant la phase opérationnelle sont: le contrôle du bon fonctionnement et la maintenance des systèmes de communication, l'actualisation du Manuel d'Alerte, incluant: o l'actualisation des Fiches de Site, faite annuellement par les Responsables de Site, o l'actualisation des fiches "Contacts". le rappel aux populations exposées des procédures d'alerte à suivre (organisé par les Responsables de Sites), l'adaptation du cadre législatif aux changements administratifs ou institutionnels.

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5.9 Coûts

Les coûts relatifs aux mesures de prévention et d'atténuation sont détaillés dans la suite. Ces coûts sont, au regard de la Loi n° 98/015 du 14 juillet 1998 relative aux établissements classés dangereux et de la loi n° 96./12 du 5 Août 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l'environnement, à la charge de l'exploitant du barrage.

5.9.1 Coûts liés à la mise à jour et généralisation du modèle de rupture de barrage

Objet unité P.U. Qtté Coût (FCFA) Travail de terrain jours 800 000 60 48 000 000 (1 ingénieur, 2 assistants, 1 chauffeur et 1 véhicule) Topographie (200 profils en travers) u 1 000 000 200 200 000 000 durée: 1 ou 2 saisons sèches Modélisation (hydraulicien) mois 11 500 000 1.5 17 250 000 Cartes d'inondation locale, avec report des limites d'inondation mois 11 500 000 2.5 28 750 000 sur photo satellite (spécialiste GIS) TOTAL GENERAL (pour 4 barrages) 294 000 000 Total TOTAL pour Lom Pangar 294 000 000 25 % 73 500 000 Général

Tableau 56 : Tableau des coûts liés à la mise à jour et généralisation du modèle de rupture de barrage

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5.9.2 Coûts liés à la mise en place du plan d'alerte

Objet unité P.U. Qtté Coût (FCFA) Matériel de communication Radio UHF/VHF type RAC (50 W-13.8 V), antenne, panneau solaire u 1 500 000 30 45 000 000 (100 W, 13.8 V) et batterie (13.8 V / 10 A). Fourniture et installation. Alarme automatique avec 10 sirènes et un déclencheur ff 10 000 000 1 10 000 000 Attestation d'homologation des appareils Radio u 30 000 30 900 000 Frais d'étude du Dossier d'Attribution d'une fréquence Radio u 20 000 1 20 000 Préparation du Manuel d'Alerte Adaptation de la législation de la Protection Civile p.m. Formation des cadres ministériels p.m. Formation des gouverneurs p.m. Formation des préfets et sous préfets p.m. Sensibilisation des administrations locales et de la population mois 1 200 000 12 14 400 000 Rédaction Finale du Manuel d'Alerte mois 1 200 000 3 3 600 000 Impression et diffusion du Manuel d'Alerte u 10 000 340 3 400 000 TOTAL 77,320 000 "p.m.": prix indiqués "pour mémoire". Ces prix relèvent du renforcement des capacités institutionnelles et ne sont donc pas directement imputables au barrage de Lom-Pangar qui n'est pas le seul ouvrage nécessitant un Plan d'Alerte.

Tableau 57 : Tableau des coûts liés à la mise en place du plan d’alerte

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5.9.3 Frais annuels

Objet unité P.U. Qtté Coût (FCFA) Matériel de communication: amortissement et maintenance Radio UHF/VHF type RAC (50 W-13.8 V), antenne, panneau coût 45 000 000 10% 4 500 000 solaire (100 W, 13.8 V) et batterie (13.8 V / 10 A)

Alarme automatique avec 10 sirènes et un déclencheur coût 10 000 000 10% 1 000 000

Matériel de communication: redevances Frais et redevance radioélectrique par appareil ff annuel 2 000 30 60 000 Frais de gestion et régulation du secteur par appareil ff mensuel 700 360 252 000 Licence pour une fréquence VHF ff mensuel 22 700 12 272 400 Actualisation du Manuel d'Alerte Actualisation des données relatives aux sites et aux contacts mois 1 200 000 1 1 200 000 téléphoniques ou radio Impression et diffusion du Manuel d'Alerte u 10 000 340 3 400 000 Rappel aux populations des procédures d'alerte p.m. TOTAL 10 684 400

Tableau 58 : Tableau des coûts des frais annuels

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6 ANNEXES

Annexe 1 : Détail des missions effectuées

Annexe 2 : Liste des personnes rencontrées

Annexe 3 : Profils

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ANNEXE 1 - DETAIL DES MISSIONS EFFECTUEES

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Mission 1: Pierre Biedermann - Voyage France → Cameroun. 16 février - Rencontre avec Jacob Nwalal, CRH, qui participera à l"ensemble de la mission. Yaoundé: - Rencontre avec le Maître d'Ouvrage: présentation mission, mise au point sur les 17 février données disponibles. Autorisations diverses. - Visite de l'IRD (ex-ORSTOM): discussion et consultation des archives. - Rencontre avec ISL cameroun. Yaoundé:

18 février - Ministère des Mines. Rencontre avec Paul Ntep Gweth (Thème "Mines"). - Laboratoires d'analyse de l'IRGM. - IRD: consultation des archives (suite). Yaoundé: - Institut National de Cartographie (commande des cartes). 19 février - Rencontre avec le CRH. - IRD: consultation des archives (suite). - Préparation logistique de la mission de terrain. - Rencontre et discussion avec le thème "Urbanisme". Yaoundé → Bertoua 20 février - Institut National de Cartographie (collecte des cartes). - Départ de la mission de terrain: Yaoundé → Bertoua. Bertoua → Mouyal - Terrain et discussions avec les populations à Goyoum, Lom 1 et Lom 2. 21 février - Analyses d'eau dans le Lom. - Remontée du Lom en pirogue. - Terrain et discussions avec les populations à Bartoua et Mouyal. - Nuit à Mouyal. Mouyal → Bertoua - Suite de la remontée du Lom en pirogue, jusqu'au site du barrage. - Terrain et discussions avec les pêcheurs le long du Lom. 22 février - Prélèvements d'eau et de sédiments dans le Lom. - Prélèvements de sols (forêt de Deng Deng). - Terrain et discussion avec l'administration à Deng Deng. - Retour sur Bertoua. Bertoua → Bétaré Oya - Service météorologique de Bertoua: achât de données pluviométriques - Discussion avec l'administration à Bétaré Oya. - Prélèvements d'eau et de sédiments dans le Mbal. 23 février - Rencontres et discussions avec les orpailleurs. - Prélèvements de sols (rive gauche du Lom). - Terrain: évaluation des risques de pollution des eaux à Bétaré Oya. - Rencontre et discussion avec le thème "Urbanisme". - Nuit à Bétaré Oya. Bétaré Oya → Biboko → Bétaré Oya → Garoua Boulaï - Discussion avec la population de Biboko sur l'activité d'orpaillage. 24 février - Prélèvements d'eau et de sédiments dans la Ngakoya. - Prélèvements de sols (rive droite du Lom et bassin du Pangar). - Terrain: évaluation des risques de pollution des eaux (secteur de Mararaba). - Retour sur Garoua Boulaï.

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Garoua Boulaï → Tibati

25 février - Analyses d'eau dans le Haut-Lom, le Djérem, le Meng et à Mbakaou. - Mbakaou: Terrain, rencontre et discussion avec les responsables du barrage. - Nuit à Tibati. Tibati → Mbouda

26 février - Analyses d'eau dans le Ngom et La Mapé. - La Mapé: Terrain, rencontre et discussion avec les responsables du barrage. - Nuit à Mbouda. Mbouda → Yaoundé

27 février - Analyses d'eau dans le Noun. - Bamendjin: Terrain, rencontre et discussion avec les responsables du barrage. - Retour à Yaoundé. Yaoundé

28 février - Préparation de la mission d'Olivier Cazaillet. - Prédéfinition des profils en travers à effectuer par les topographes. - Rédaction rapport. Yaoundé 29 février - Rédaction rapport. Yaoundé - Rencontre avec les topographes. 1 mars - IRD: consultation des archives (suite). - Laboratoire d'analyse: transmission des prélèvements de sols pour analyse. - Accueil d'Olivier Cazaillet. Yaoundé → Edéa - ARSEL: présentation mission Cazaillet, compte rendu de la mission Biedermann. 2 mars - Départ pour Edéa, rencontre et discussion avec les responsables du barrage. - Terrain et discussions à Dizangué - Retour sur Edéa Edéa → Yaoundé - Rencontre avec AES-SONEL à Douala: discussion sur les règles de gestion des 3 mars réservoirs, récupération des données hydrologiques - Terrain et discussions à Sakbayémé - Visite de Song Loulou, rencontre et discussion avec les responsables du barrage. - Retour sur Yaoundé Yaoundé 4 mars - Contrat avec les topographes. Yaoundé 5 mars - Préparation de la réunion du 8 mars. Yaoundé 6 mars - Rédaction rapport. Yaoundé 7 mars - Rédaction rapport. Yaoundé 8 mars - Réunion de présentation du rapport Thème 1 "Alternatives" 9 mars - Voyage Cameroun --> France

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Mission 2: Olivier Cazaillet - Voyage France → Cameroun. 1 mars - Rencontre avec Pierre Biederman (Sogreah) et Gérard Malengé (Consultant) Yaoundé → Edéa - ARSEL: présentation mission Cazaillet, compte rendu de la mission Biedermann. 2 mars - Départ pour Edéa, rencontre et discussion avec les responsables du barrage. - Terrain et discussions à Dizangué - Retour sur Edéa Edéa → Yaoundé - Rencontre avec AES-SONEL à Douala: discussion sur les règles de gestion des 3 mars réservoirs, récupération des données hydrologiques - Terrain et discussions à Sakbayémé - Visite de Song Loulou, rencontre et discussion avec les responsables du barrage. - Retour sur Yaoundé Yaoundé --> Belabo

4 mars - Mise au point mission de reconnaissance terrain le long de la Sanaga avec M. Gaspard Ayissi - Déplacement jusqu’à Bélabo Belabo → Goyoum --> Belabo --> Ouassa Bamvélé - Reconnaissance de la rivière Sanaga, des infrastructures et des zones 5 mars potentiellement inondables le long du cours d’eau - Discussions avec les riverains - Rencontre avec l’administration (M. Materne Zela, sous-préfecture) Ouassa Bamvélé --> aval Ngoteng - Reconnaissance de la rivière Sanaga, des infrastructures et des zones 6 mars potentiellement inondables le long du cours d’eau - Discussions avec les riverains Chutes de Nachtigal --> Elang --> Ebebda - Reconnaissance de la rivière Sanaga, des infrastructures et des zones 7 mars potentiellement inondables le long du cours d’eau - Discussions avec les riverains. Monatélé --> Kikot --> Edea - Reconnaissance de la rivière Sanaga, des infrastructures et des zones 8 mars potentiellement inondables le long du cours d’eau - Discussions avec les riverains - Rencontre avec l’administration (M. Yong, sous-préfecture) Edea --> Dizangué -->Mouanko --> Edea -->Yaoundé - Reconnaissance de l’estuaire de la Sanaga, des infrastructures et des zones 9 mars potentiellement inondables le long du cours d’eau - Discussions avec les riverains - Rencontre avec l’administration (Chef de poste Forestier et Chasse de Mouanko)

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Yaoundé - Définition précise des levés bathymétriques à réaliser sur la rivière Sanaga entre Goyoum et Mouanko 10 mars - Rencontre avec le cabinet d’expert géomètre et discussion sur les travaux de terrain et le contrat de sous-traitance (matériel, délais, localisation des travaux) - Comte rendu de mission par téléphone à M. Njom Yaoundé 11 mars - Finalisation du contrat avec le cabinet d’expert géomètre et signature du contrat. - Rencontre avec l’IRAD pour récupération des analyses de sol Voyage Yaoundé --> Grenoble 12 mars

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ANNEXE 2 - LISTE DES PERSONNES RENCONTREES

99/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage Mission 1: Pierre Biedermann

ARSEL: MM. Gweth, Njom et Fotso SONEL: MM. Nbazo et Atangana IRD: François Rivière Laboratoire d'analyse des sols de l'IRAD: Raphael Ambassa-Kiki Institut National de la Cartographie Centre de Recherche Hydraulique: MM Boum, Sigha et Nwalal Ministère des Mines: Paul Ntep Gweth Laboratoire de l'IRGM: Georgette Hell Service provincial de Météorologie de Bertoua: Jean Dongmo Goyoum: villageois Lom 1: Pierre Garba, chef de village et les villageois Lom 2: Simon Yawa, chef de village et les villageois Mouyal: David Poro, chef de site et les villageois Pêcheurs le long du Lom Roger Innocent Kassala Dan, chef de 2ème degré (Képéré – Deng Deng) Bétaré Oya: M. l'adjoint du sous-préfet Mbakaou: M. l'adjoint du chef d'exploitation La Mapé: MM. le chef d'exploitation et son adjoint Bamendjin: M. l'adjoint du chef d'exploitation Song Loulou: M. le chef d'exploitation Edéa: M. le chef d'exploitation

Mission 2: Olivier Cazaillet

Goyoum (bac et gare): villageois Mbambo : villageois Satando : villageois Mbaki I : villageois Enaka : villageois Akok-Mekel : villageois Ebaka II : villageois Belabo : villageois et sous-préfecture (M. Zela) Mbinang : villageois Mbargué : villageois Bandja : villageois

100/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage Mbena : villageois Pela (bac) : villageois Mengé Koné (village + bac) : villageois Ouassa Bamvélé : villageois Nanga Eboko (ancien bac) : riverains Bac vers Bissaga : riverains Otomg-Mekok (aval Ngoteng) : villageois, chef du village Nachtigal (bac) : riverains Elang (pont de l’Enfance) : riverains Mbenga : villageois Pont d’Ebebda : riverains, carrière de sable Socades Monatélé : riverains, carrière de sable, administration (M. Yong) Ntol : riverains Kikot : riverains, station hydrologique Sonel Song Loulou: M. le chef d'exploitation Sakbayémé : riverains Edéa: M. le chef d'exploitation Dizangué : riverains Mouanko : riverains et Chef de Poste Forestier et Chasse

101/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

ANNEXE 3 - PROFILS

102/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Barrage de Lom-Pangar

Mouyal amont

103/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Mouyal aval

Bartoua amont

104/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Bartoua aval

Pont ferroviaire sur le Lom

105/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Goyoum

Belabo I

106/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Belabo II

Belabo III

107/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Bandja

Pela

108/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Mengué

Ouassa Bamvélé

109/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Nanga Eboko

Otomg Mekok

110/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Nachtigal

Pont Elang

111/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Mbenga

Pont d'Ebebda

112/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Monatélé

Mbébé Kikot

113/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Pont de Sakbayémé

Barrage de Song Loulou

114/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH ETUDE ENVIRONNEMENTALE DU BARRAGE DE LOM PANGAR Thème 13: Rupture de Barrage

Barrage d'Edéa

Océan Atlantique

115/115 ISL – OREADE-BRECHE – SOGREAH