page de garde vecto.pdf 1 13/07/2020 00:31:05

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K ------RapportRapport finalfinal dede l’évaluation sommativesommative dudu projet

ProtectionProtection desdes enfantsenfants mauritaniensmauritaniens contre la Violence, l’Exploitation,l’Exploitation, lesles Discriminations,Discriminations, les Abus et lala NégligenceNégligence (VEDAN)(VEDAN)

2014-2018

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES LISTE DES TABLEAUX LISTE DES FIGURES 2 ACRONYMES ET ABREVIATIONS 3

RESUME EXECUTIF 4 1. Introduction 10 1.1. Contexte de l’évaluation 11 1.2. Objet de l’évaluation 15 1.3. Roles des intervenants clés 17

2. Buts et objectifs de l’évaluation 19 2.1. Buts de l’évaluation 20 2.2. Utilisateurs et utilisateurs de l’évaluation 20 2.3. Objectifs de l’évaluation 21 2.4. Portée de l’évaluation 21

3. Critères et questions de l’évaluation 23 3.1. Critères de l’évaluation 24 3.2. Questions de l’évaluation 24

4. Méthodologie 4.1. Approche de l’évaluation 4.2. Méthodes de collectes des données 27 4.3. Analyse des données quantitatives et qualitatives et le contrôle de qualité 28 4.4. Échantillonnage 28 4.5. Dispositif de pilotage et appropriation nationale 30 4.6. Prise en compte des normes éthiques dans l’évaluation 31 4.7. Principales limites de l’évaluation et mesures de mitigation 32 32 5. Constats et conclusions préliminaires ( par critère ) 33 5.1. Efficacité 5.2. Efficience 35 5.3. Durabilité 37 5.4. Équité et égalité de genre 47 5.5. Coordination et mécanismes de mise en oeuvre 53 57 6. Conclusions finales ( par critère d’évaluation ) 59 6.1. Leçons apprises 6.2. Bonnes pratiques et perspectives d’avenir 65 67 7. Recommandations 68

69

unicef 24062020.indd 1 12/07/2020 23:15:32 Annexes Annexe N°1 : Intervenants par statut, rôle et couverture géographique 72 Annexe N°2 : Synthèse des données quantitatives collectées au cours de la 73 mission de terrain Annexe N°3 : Guide d’entretien standard utilisé 74 Annexe N°4 : Matrice d’évaluation 76 Annexe N°5 : Cadre logique et projet 80 Annexe N°6 : Déroulement de la mission d’évaluation 87 Annexe N°7 : Liste des lieux visités 88 Annexe N°8 : Liste des documents consultés 88 Annexe N°9 : Liste des personnes rencontrées 89 Annexe N°10 : Termes de réfèrence de l’évaluation 100 Annexe N°11 : Synthèse des constats, conclusions et recommandations 110 Annexe N°12 : Plan d’action pour la mise en place des principales 111 recommandations Liste des tableaux Tableau 1 : Notation des résultats du projet 8 Tableau 2 : Ressources financières consacrées à l’enfance (2009-2018) 14 Tableau 3 : Répartition des rôles entre les intervenants clés 18 Tableau 4 : Utilisateurs et utilité de l’évaluation 20 Tableau 5 : Questions d’évaluation par critère 24 Tableau 6 : Informateurs clés rencontrés au niveau institutionnel 29 Tableau 7 : Répartition des FG par milieu et sexe 30 Tableau 8 : Sources et nature des données 31 Tableau 9 : Niveau d’atteinte des résultats du projet 38 Tableau 10 : Atteinte des cibles par résultat 44 Tableau 11 : Prévisions et réalisations financières 49 Tableau 12 : Niveau d’exécution budgétaire 50 Tableau 13 : Évolution des taux d’exécution budgétaire (chiffres en USD) 50 Tableau 14 : Décaissements effectués au profit des partenaires 51 Tableau 15 : Facteurs de probabilité de durabilité 56 Tableau 16 : Intensité et régularité du suivi des activités 61 Tableau 17 : Liens entre critères d’évaluation et recommandations 71 Liste des figures Figure 1 : Systèmes de Protection de l’Enfance en Mauritanie (source : 15 UNICEF) Figure 2 : Reconstitution de la chaîne de résultats du projet de Protection des 16 Enfants Mauritaniens contre les VEDAN 2014-2018. Figure 3 : Schéma de l’approche adoptée 28

unicef 24062020.indd 2 12/07/2020 23:15:32 Acronymes et abréviations

ADICOR Association pour le Développement Intégré des Communautés Rurales AFCF Association des Femmes Chefs de Famille AGR Activités Génératrices de Revenus AMSME Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant ANRPTS Agence Nationale du Registre de Population et des Titres Sécurisés BHCDH Bureau du Haut-commissaire aux Droits Humains CARSEC Centre d’Accueil et de Réinsertion des Enfants en Conflit avec la loi CORDAK Coordination des Réseaux et des ONG de l’Assaba- CR-MASEF Coordinateur Régional du Ministère des Affaires Sociales de l’Enfance et de la Famille CSLP Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté DAPAP Direction de l’Administration Pénitentiaire et de l’Application des Peines DPJE Direction de la Protection Judiciaire de l’Enfant DUE Délégation de l’Union Européenne EDS Enquête de Démographie et de Santé EPCV Enquête Permanente sur les Conditions de Vie FED Fonds Européen de Développement FLM Fédération Luthérienne Mondiale GNUE Groupe des Nations Unies sur l’Evaluation HACT Approche Harmonisée des Transferts en Espèces IDH Indice de Développement Humain IDISA Indice de Développement et des Inégalités entre les Sexes en Afrique MAIEO Ministère des Affaires Islamique et de l’Enseignement Originel MASEF Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille MDM Medicos Del Mundo MGF Mutilations Génitales Féminines MICS Multi Indicator Cluster Survey (Enquête par grappe à indicateurs multiples) OCB Organisation Communautaire de Base ODD Objectifs pour le Développement Durable ODZASAM Organisation pour le Développement des Zones Arides et Semi-Arides en Mauritanie ONG Organisation Non Gouvernementale OPPE Ordonnance portant Protection Pénale de l’Enfant PFTE Pires Formes de Travail des Enfants PCA Programme Cooperation Agreement / Accord de Coopération de Programme RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat SCAPP Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée SNU Système des Nations Unies SNPE Stratégie Nationale de Protection de l’Enfance SOP Standard Operational Procedures/ Procédures Opérationnelles Standards SPC Système de Protection Communal SPE Système de Protection de l’Enfance TDH-L Terre Des Hommes/ Lausanne TRP Tables Régionales de Protection UE Union Européenne UNDAF Plan cadre des Nations Unies pour l’Aide au Développement UN OCHA United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs VBG Violence Basée sur le Genre VEDAN Violence, Exploitation, Discrimination, Abus, Négligence

unicef 24062020.indd 3 12/07/2020 23:15:32 Résumé exécutif 1. Contexte Les données disponibles estiment que près du tiers des enfants mauritaniens de plus de 10 ans sont exposés à la violence, l’exploitation, aux abus, aux discriminations et à la négligence1 . Selon les résultats du Multi Indicator Cluster Survey2 (MICS 2015), 350 262 enfants âgés de 1 à 4 ans et 422 510 enfants âgés de 5 à 14 ans ont été soumis à au moins une forme de punition psychologique ou physique par des membres du ménage le mois précédent, soit respectivement une proportion de 71 % et 84 %. En outre, le mariage des enfants concerne 32,5 % des jeunes filles qui ont été mariées avant l’âge de 18 ans. 41,7 % des enfants de moins de 5 ans ne sont toujours pas enregistrés à l’état civil et plus du tiers des enfants âgés de 5 à 17 ans (37,6 %) travaillent, dont 26,3 % dans des conditions dangereuses. Il est donc nécessaire d’avoir des mesures de protection renforcées. Une analyse réalisée par le Système des Nations Unies (SNU) en 2010 a déterminé les principales causes du phénomène par : i) le faible développement institutionnel du secteur de la protection de l’enfance ; ii) la faible capacité protectrice des familles et des communautés et iii) la persistance de pratiques socioculturelles préjudiciables aux droits de l’enfant et des femmes. C’est dans ce contexte que le projet de l’UNICEF a visé à répondre à cette situation selon une approche systémique intégrant l’ensemble des problèmes de protection de l’enfance et leurs causes. Les interventions préconisées ont été choisies en adéquation avec les objectifs du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) et du Plan cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (UNDAF) 2012-2016 en Mauritanie. Objet de l’évaluation Zone Wilayas (régions) de Nouakchott, , Brakna, Assaba, Gorgol, Guidimakha, géographique Hodh Chargui, Hodh El Gharbi au niveau régional et communauté (Mauritanie). Groupes cible Les porteurs d'obligation et sujets de droits, les familles et les enfants Partenaires de Les organisations partenaires sont les ONG ayant directement reçu un appui financier du mise en œuvre projet pour la mise en œuvre des activités (les partenaires): • Terre des Hommes – Lausanne (TDH-L) ; • Fédération Luthérienne Mondiale (FLM) ; • Association des Femmes Chefs de Familles (AFCF) ; • Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME) ; • Actions. Aux partenaires s’ajoutent cinq organisations « associées » qui ont contribué à l’atteinte des résultats avec des personnes ressources et des véhicules, sans financement dans le cadre de ce projet. Deux autres organisations ont reçu des subventions des partenaires de mise en œuvre. Durée du projet 54 mois (01 janvier 2014 - 30 juin 2018)

Objectifs du Objectif général (OG) : Contribuer à la protection des enfants mauritaniens contre les projet pratiques préjudiciables à leurs droits notamment contre les violences physiques et psychologiques, l’exploitation, les discriminations. Objectif spécifique 1 (SO1) : Renforcer les mécanismes institutionnels, communautaires et familiaux de prévention et de protection des enfants contre les Violence, Exploitation, Discrimination, Abus, Négligence (VEDAN) dans neuf wilayas les plus à risque. Objectif spécifique 2 (SO2) : Assurer la protection d’environ 125 000 filles et garçons de 0-15 ans via l’abandon public, par 230 communes et communautés, des pratiques de mutilations génitales féminines, du mariage précoce, de méthodes de discipline violentes et du travail des enfants Résultats Résultat attendu 1 : 30 systèmes de protection de l’enfance opérationnels fournissent à 70 attendus % d’enfants identifiés à risque ou victimes des pratiques visées, des services intégrés de protection dans huit wilayas à risque. Résultat attendu 2 : 238 communautés s’engagent publiquement à l’abandon volontaire des pratiques défavorables aux droits de l’enfant dont les mutilations génitales féminines, le mariage précoce, les méthodes de disciplines violentes et le travail des enfants. Budget UE 1 500 000 UNICEF 375 193 AUTRES Apport des ONG dans le cadre de conventions de partenariat

1/ Estimation sur la base des données du RGPH4. On estime à environ 300 000 le nombre d’enfants vulnérables, chiffre à rapporter au million d’enfants de 10-18 ans 2/ Enquête par grappe à indicateurs multiples 4 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 4 12/07/2020 23:15:32 2. But de l’évaluation Cette évaluation a eu deux principaux buts, celui de l’apprentissage et de la redevabilité. Par rapport au but de l’apprentissage, cette évaluation a entendu contribuer, entre autres, au développement de la nouvelle stratégie nationale de protection de l’enfance en Mauritanie, à la réflexion sur les problèmes structurels que cette stratégie devrait adresser à moyen et long terme; au renforcement des synergies et convergences entre les interventions en matière de Système de Protection de l’Enfance (SPE) et de promotion de l’abandon des Mutilations Génitales Féminines (MGF) dans les régions ciblées par le projet ainsi qu’à l’apprentissage organisationnel par l’UNICEF et de l’UNFPA, sur l’efficacité des approches conjointes au niveau opérationnel et sur l’adoption d’une approche holistique pour la promotion des droits des femmes et des enfants. Par rapport au but de la redevabilité, cette évaluation a visé à divulguer les informations les plus fiables par rapport aux résultats des interventions du l’UNICEF, notamment en faveur des filles et des femmes, pour les partenaires clés du programme national de protection de l’enfance (bailleurs de fonds, agences gouvernementales, organisations des Nations Unies, ONG et communautés bénéficiaires) afin de renforcer la mise en œuvre des programmes existants et la programmation future. Les principaux utilisateurs de cette évaluation incluent le Bureau Pays de l’UNICEF en Mauritanie, les ministères compétents et les autres contreparties gouvernementales engagés dans la conception et la mise en œuvre du projet, le bailleur de fonds et les agences de mise en œuvre. 3. Objectifs de l’évaluation Afin d’atteindre ces deux buts, l’évaluation a poursuivi cinq objectifs spécifiques : • Estimer la pertinence des objectifs poursuivis, les stratégies et les approches de mise en œuvre ; • Juger l’efficacité des approches promues par le projet pour assurer la protection des enfants les plus vulnérables contre les Violences, l’Exploitation, la Discrimination, les Abus et la Négligence (VEDAN) ; • Mesurer la viabilité financière des approches adoptées ; • Documenter les leçons apprises pendant la mise en œuvre du projet ainsi que les principales contraintes, opportunités et bonnes pratiques ; et • Fournir des recommandations stratégiques et opérationnelles à l’UNICEF et aux parties prenantes du projet. 4. Portée de l’évaluation Portée thématique : l’évaluation a porté sur les interventions des deux axes du projet et les répercussions de ces interventions sur les conditions de vie des enfants et des femmes dans les communautés bénéficiaires. Au niveau national et dans les régions, il s’agit de savoir quelle a été la contribution du projet au renforcement des mécanismes de coordination, d’identification et de suivi des enfants à risque ou victime de VEDAN. Au niveau communal, l’évaluation s’est interrogée sur la manière dont le programme a créé des conditions favorables pour un changement des comportements pour l’adoption de pratiques favorables à la protection des enfants, concernant en particulier les MGF, le mariage des enfants, la discipline violente et le travail précoce ainsi que la prise en charge systémique des enfants à risque ou victimes de VEDAN. Portée géographique : l’évaluation a couvert les quatre régions de mise en œuvre (Nouakchott ; Assaba ; Gorgol et Guidimakha) qui ont toutes été visitées par les évaluateurs. Portée chronologique : la portée chronologique de l’évaluation correspond à la durée de mise en œuvre du projet qui s’étend du 1er janvier 2014 au 30 juin 2018. 5. Critères de l’évaluation Dans le but d’atteindre ses deux buts et d’assister les utilisateurs de cette évaluation à informer leur prise de décisions, l’évaluation a été guidée par cinq critères d’évaluation : trois critères de l’Organisation de Coopération Développement Economique (OCDE) (Efficacité, Efficience et Durabilité) et deux autres critères (Coordination et mécanismes de mise en œuvre, et Genre, droits humains et équité). 6. Méthodologie Cette évaluation s’est fondée sur une approche descriptive rétrospective hautement participative et s’est appuyée sur la combinaison des méthodes quantitatives et qualitatives (méthodes mixtes) pas seulement au niveau de la collecte mais aussi de l’analyse des données dérivées du travail sur le terrain (y compris auprès des bénéficiaires et de différentes catégories d’acteurs et des structures impliquées dans la mise en œuvre du programme).

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 5

unicef 24062020.indd 5 12/07/2020 23:15:32 Recours a été fait à différentes méthodes de collecte de données primaires et secondaires dont (i) la revue des documents clés du projet ; (ii) des entretiens semi-structurés, et (iii) des groupes de discussions avec les intervenants de mises en œuvre et les bénéficiaires.

Le processus d’évaluation a été conforme aux normes et standards de l’évaluation du Groupe des Nations Unies pour l’Evaluation ainsi qu’avec les lignes directrices pour l’intégration de l’égalité de genre et des droits humains dans l’évaluation. Se fondant aussi sur le respect des principes d’éthique et de confidentialité, l’évaluation a visé à répondre à toutes les questions de l’évaluation d’une façon rigoureuse en assurant en outre la participation de tous les intervenants (pouvoirs publics, ONG partenaires de mise en œuvre et bénéficiaires) avec un large échantillon de bénéficiaires représentatifs de l’étendue géographique, du genre, et de la diversité ethnique et sociale.

L’équipe d’évaluation a réalisé 39 entretiens avec des informateurs clés ; 44 groupes de discussion (nombre total de participants : 440 membres des communautés dont 220 hommes et 220 femmes) ; et 90 entretiens individuels approfondis tenu dans un échantillon des communautés bénéficiaires. Les participants engagés dans les activités de collecte de données ont été identifiés par choix raisonné sur la base de trois critères: i) la zone géophysique d’appartenance (urbain, fleuve, zones semi arides) ; ii) la taille de la communauté de résidence ; et iii) la combinaison de l’âge et du sexe. Par rapport aux groupes de discussion, l’équipe d’évaluation a assuré une certaine homogénéité des participants selon leur âge : outre des groupes de discussion indépendants avec les adolescents de moins de 20 ans, d’autres ont été organisés avec les hommes âgés de 20 à 49 ans, les hommes de plus de 50 ans, ainsi que les femmes âgées de 20 à 49 ans et les femmes âgées de plus de 50 ans.

L’absence de données relatives à l’état de la protection, notamment dans les zones les plus reculées dans les quatre régions d’intervention, a constitué une limite. Cela a été en partie comblé par l’organisation d’interviews et groupes de discussion supplémentaires. De la même façon, comme le risque de biais dans les réponses des personnes interrogées est assez élevé, notamment par rapport à des cas sensibles (sujets qui ont survécu à un viol, ou qui ont accouché hors du mariage), les jeunes filles et les femmes ont été interrogées séparément et exclusivement en présence de la consultante internationale. 7. Principaux constats de l’évaluation (par critère) 7.1. Efficacité : En dépit d’un contexte difficile et de certains indicateurs qui n’ont pu être mesurés faute de données récentes, l’équipe d’évaluation note que le projet a été correctement mis en œuvre et 11 cibles sur 15 ont été atteintes totalement ou partiellement. Le projet a contribué à la restructuration de 47 Systèmes de Protection de l’Enfance (SPE) dans neuf Wilayas dont 12 systèmes régionaux et 35 communaux, (alors que l’objectif était de 30 SPE). Le projet a en outre appuyé le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF) dans la réalisation d’une cartographie qui recense et définit le profil des agents sociaux para- professionnels dans les structures publiques. La valeur ajoutée des interventions du projet est la mise en œuvre d’une approche systémique engageant tous les acteurs et partenaires dans une même dynamique en faveur de la protection des enfants les plus vulnérables, notamment les enfants issus des milieux les plus défavorisés vivant en majorité dans les milieux sociaux affectés par les séquelles de l’esclavage. Par ailleurs, le projet a contribué à l’instauration d’un dialogue politique à travers les Tables Régionales de Protection (TRP) et les Systèmes de Protection Communaux (SPC), présidés respectivement par les Wali et les Maires, ce qui a contribué aux progrès pour rendre la législation nationale plus conforme aux standards internationaux. Le plaidoyer de l’UNICEF et de ses partenaires a aussi permis d’améliorer les capacités d’intervention des pouvoirs publics, notamment le MASEF et les services de la justice juvénile et ceux de l’état civil. Des résultats ont été obtenus en rapport à la lutte contre les Mutilations Génitales Féminines (MGF), le mariage des enfants et la discipline violente à travers les réunions de sensibilisation sur le respect des droits des enfants et la promotion des pratiques néfastes. Ces causeries ont concerné 41 038 familles dans 237 communautés ayant déclaré l’abandon volontaire des MGF et ont bénéficié de l’accompagnement technique de la Cellule technique nationale de lutte contre la Violence Basée sur le Genre VGB/MGF du MASEF.

6 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 6 12/07/2020 23:15:32 Parmi les domaines où, en dépit des efforts déployés, les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes (cibles), figure l’enregistrement à l’état civil. Plus généralement, les insuffisances du cadre juridique, des ressources humaines et financières publiques consacrées à la protection de l’enfance et des capacités des Organisations Communautaires de Base (OCB) ont affecté négativement les performances du projet. 7.2 Efficience Les ressources humaines et financières prévues dans le cadre de ce projet ont été entièrement mobilisées dans les délais requis. Le niveau d’exécution budgétaire a été globalement satisfaisant en dépit de quelques retards constatés au début de la mise en œuvre. En effet, la plupart des Accords de Coopération de Programme (PCA) ont été signés tardivement, le temps de s’assurer du niveau technique des partenaires. Il en a résulté un faible niveau de participation de certains d’entre eux dont AFCF et FLM. Par ailleurs, la planification adaptative du projet a conduit à une réorientation des activités au cours de la mise en œuvre : certaines interventions ont été confiées à de nouveaux partenaires et le gouvernement a été davantage associé à travers le MASEF (Direction de l’Enfance, Cellule Technique Nationale MGF, Coordinations Régionales). Enfin, le coût moyen unitaire par bénéficiaire final a été estimé à 29 euros (1 160 MRU) sur la base d’un coût global (1 873 438 euros) rapporté au nombre de bénéficiaires directs (64 501 enfants). 7.3 Durabilité En dépit du fait que le gouvernement a engagé un processus de pérennisation des acquis du projet notamment à travers le renforcement du dispositif juridique existant et la mise en place des systèmes de protection de l’enfance, le projet de la loi sur les Violences Basées sur le Genre (VBG) n’a pas encore été adopté. Par contre, la Stratégie Nationale de Protection de l’Enfance (SNPE) réactualisée a été adoptée pour la première fois par le gouvernement à l’occasion de la célébration du 30éme anniversaire de la Convention des droits de l’enfant (novembre 2019). L’analyse des facteurs favorables et défavorables à la durabilité des acquis du projet atteste qu’il existe une probabilité moyenne pour que les systèmes de protection fonctionnent durablement. Pour que cela soit le cas, la condition nécessaire est que le gouvernement mobilise suffisamment de ressources humaines et financières et veille une meilleure efficacité, efficience et équité de leur utilisation au profit des enfants les plus vulnérables aux VEDAN. 7.4 Genre, droits humains et équité Les activités du deuxième résultat du projet ont quasi exclusivement bénéficié aux filles en mettant en exergue des problématiques qui les affectent singulièrement. La plupart des activités ont en effet été consacrées à la promotion des droits des filles et à leur protection contre les MGF et le mariage précoce. Ces activités ont contribué à la réalisation d’avancées en matière d’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Les activités du premier résultat qui ont soutenu les SPE ont bénéficié autant aux filles qu’aux garçons. Au plan du ciblage, le projet a mis en place un système qui permet de retenir comme bénéficiaires prioritaires, les enfants qui sont à risque de discrimination, d’abus et de violence pour la plupart issus des couches les plus défavorisées de la société. Les activités génératrices de revenus ont facilité l’enregistrement des enfants (filles et garçons) à l’état civil, profitant à plus de garçons que de filles en cas d’arbitrage familial. 7.5 Coordination et mécanismes de mise en œuvre La coordination des activités du projet a été assurée par l’UNICEF à travers des réunions périodiques et des échanges permanents avec les autres acteurs, notamment le gouvernement (MASEF) et les ONG partenaires et associées. Concernant la coordination au niveau régional et local, il a été constaté qu’au début de la mise en œuvre du projet, les Tables Régionales de Protection (TPR) et les SPC ont effectivement joué un rôle actif de coordination avec une implication des autorités et une participation de haut niveau aux réunions des TRP. Des recommandations ont été formulées, des problématiques ont été discutées notamment en matière d’accès aux services (état civil et école en particulier) et parfois des solutions ont été trouvées. Peu à peu, il a été observé une faible assiduité ou un niveau de représentation moins élevé dans la hiérarchie des responsables régionaux aux réunions de TRP (santé, justice, sécurité et état-civil). Cette situation a eu des conséquences négatives sur le front de la collaboration, de la complémentarité entre les services et des difficultés pour le référencement et la prise en charge. Les agents des OCB ont bénéficié de formations en matière de protection de l’enfance, mais au regard de leur situation de bénévolat, de leur mobilité et des besoins, ce soutien s’est révélé insuffisant.

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unicef 24062020.indd 7 12/07/2020 23:15:32 8. Conclusions En dépit des progrès enregistrés, les Systèmes de Protection de l’Enfance restent fortement dépendants de l’investissement des autorités politiques, de la volonté des autorités administratives et de l’appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTF). Les contraintes ont été importantes même si le projet a permis de tirer des leçons et de mettre en lumière quelques bonnes pratiques. La mise en œuvre a été globalement assez efficace et relativement efficiente, mais sa probabilité de durabilité, en dépit des quelques atouts et progrès, reste conditionnée par une volonté politique plus appuyée, la seule à même de venir à bout des contraintes humaines et financières et de mettre un terme aux résistances socioculturelles. Le projet a contribué à la réalisation de plusieurs droits de l’enfant (droit d’être protégé, droit à l’identité) stipulés dans la Convention sur les Droits de l’Enfant (CDE) et a promu l’égalité des sexes. Tableau 1: notation des résultats du projet

Critère Niveau d’atteinte Efficacité Satisfaisant Efficience Modérément satisfaisant Durabilité Modérément satisfaisant Genre, droits humains et équité Modérément satisfaisant Coordination/mécanisme de mise en œuvre Modérément satisfaisant 9. Leçons apprises Les leçons apprises suivantes ont été identifiées sur la base des constats de cette évaluation: • L’implication des autorités administratives dans les interventions du projet est de la plus haute importance. Leur participation aux réunions des Tables Régionales de Protection (TRP) constitue un atout de premier plan dans le suivi des recommandations issues des réunions, et la recherche de solutions aux difficultés d’accès aux services sociaux de base (éducation, santé, état civil). • Les lieux où il existe une forte mobilisation communautaire sont les endroits où la sensibilisation contre les VEDAN, le mariage des enfants et pour l’enregistrement l’état civil, a eu plus de résultats (Wilaya d’Assaba avec l’ONG CORDAK et Wilaya du Gorgol avec l’ONG Actions). La sensibilisation est toutefois plus porteuse quand elle est menée sur le terrain non seulement par les ONG ou les PTF mais aussi accompagnée par les personnels des pouvoirs publics ou des leaders d’opinion. • L’appui aux activités socioéconomiques comme les Activités Génératrices de Revenus (AGR) dont les montants sont modestes, motive les familles nécessiteuses pour qu’elles renvoient leurs enfants à l’école au lieu de les faire travailler ou de les donner en mariage en ce qui concerne les filles. 10. Recommandations : Les recommandations ont été identifiées sur la base des constats et conclusions de cette évaluation et visent ses principaux utilisateurs. Un atelier de validation avec les principales parties prenantes a eu lieu au mois de décembre 2019 pour mieux apprécier la pertinence, utilité et faisabilité des recommandations initiales. Les principales recommandations sont d’ordre stratégique et opérationnel. Sept sont destinées au gouvernement et six à l’UNICEF. Elles sont classées par ordre de priorité. 10.1 Adressées au Gouvernement Recommandations stratégiques : 1. Assurer l’opérationnalisation et la mise en œuvre la Stratégie Nationale de Protection de l’Enfance (SNPE). (Priorité 1) 2. Accélérer le processus de révision du projet de la loi sur les Violences Basées sur le Genre. (Priorité 1) 3. Doter le Conseil National de l’Enfance d’un secrétariat permanant assurant ainsi sa fonctionnalité. (Priorité 1) 4. Accroître les ressources financières consacrées à la protection de l’enfance. (Priorité 1)

Recommandations opérationnelles : 5. Assurer le développement d’un programme budgétaire en cohérence avec la SNPE. (Priorité 1) 6. Faciliter les procédures d’enrôlement à l’état civil et améliorer le référencement. (Priorité 2) 7. Renforcer les capacités des coordinations du MASEF. (Priorité 2) 8 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 8 12/07/2020 23:15:32 10.2. Adressées à l’UNICEF Recommandations stratégiques : 1. Intensifier les actions de plaidoyer auprès des pouvoirs publics en faveur d’une allocation accrue des ressources au secteur de la protection et la mise en place d’une filière de formation des travailleurs sociaux. (Priorité 1) 2. Renforcer la cohérence et la coordination entre les programmes sectoriels de l’UNICEF afin d’assurer un meilleur ciblage et accès des populations vulnérables aux services sociaux de base. (Priorité 2)

Recommandations opérationnelles : 3. Appuyer le système de collecte des données de base. (Priorité 2) 4. Accompagner le contrôle de qualité des bases des données régionales. (Priorité 2) 5. Intensifier les efforts de formations innovantes à l’intention des principaux acteurs locaux sur les problématiques de la Protection plus particulièrement des travailleurs sociaux. (Priorité 2) 6. Elargir les appuis socio-économiques (AGR) et renforcer les capacités des Organisations Communautaires de Base (OCB). (Priorité 2)

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unicef 24062020.indd 9 12/07/2020 23:15:32 1

INTRODUCTION

unicef 24062020.indd 10 12/07/2020 23:15:32 1. Le projet a été conçu et mis en œuvre dans un contexte politique, économique et social complexe. Les données disponibles au moment de la conception du projet indiquaient que 300 000 enfants de moins de 15 ans étaient en situation d’extrême pauvreté, et donc exposés à la Violence, à l’Exploitation, aux Abus, aux Discriminations et à la Négligence (VEDAN). Cette situation nuit à leurs capacités de survie et de développement. Parmi ces enfants, 116 000 étaient particulièrement vulnérables, victimes de travail précoce, orphelins, vivant avec un handicap, vivant dans les rues, mendiant, en conflit avec la loi, en mouvement, comme les enfants rapatriés, réfugiés ou migrants.

2. C’est dans ce contexte que le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF) a élaboré et adopté en 2009, une Stratégie Nationale de Protection de l’Enfance (SNPE) et assuré par arrêté, la création de Tables Régionales de Protection (TRP) dans les 13 Wilayas. Cette stratégie promet une approche de réponse systémique et de prévention, intégrant l’ensemble des problèmes de protection de l’enfance et leurs causes.

3. Le Plan cadre de coopération des Nations Unies 2012-2016 préconise ainsi l’appui à l’opérationnalisation d’au moins 26 Systèmes de Protection de l’Enfance dans huit wilayas ainsi que l’abandon des pratiques néfastes dont les Mutilations Génitales Féminines, le mariage précoce, les violences physiques et psychologiques. En effet l’analyse causale établie par le Système des Nations Unies dans le cadre de la préparation de son plan de coopération 2012-2016 avait identifié trois principales causes de ces phénomènes : i) le faible développement institutionnel du secteur de la protection de l’enfance ; ii) le manque de capacité des familles et des communautés et iii) la persistance de pratiques socioculturelles préjudiciables aux droits de l’enfant et des femmes. En outre, la demande de protection des enfants est faible, non structurée et nettement insuffisante, dispersée, non coordonnée avec d’autres secteurs sociaux à même de prévenir ou de répondre aux problèmes de protection. 1.1.Contexte de l’évaluation Contexte politique, économique et social national 4. Peuplée de 4 077 347 habitants (projections ONS 2018) avec un taux d’accroissement intercensitaire de 2,8 % (1988-2013), la Mauritanie possède d’importantes ressources naturelles. Près de la moitié de la population vit en milieu rural, d’un élevage ancestral extensif ou de cultures irriguées ou pluviales. Le Produit Intérieur Brut (PIB) par tête d’habitant a triplé au cours des quinze dernières années (437 $ US en 2001 contre 1 290 dollars en 20183 ). Néanmoins, la Mauritanie reste à la traine dans les principaux classements internationaux en matière de développement avec un Indice de Développement Humain IDH de 0,52 en 2017, ce qui est malgré tout dans la moyenne des pays de l’Afrique sub-saharienne (159ème sur 1894). Selon l’Enquête Permanente sur les Conditions de Vie (EPCV 2014), près d’un tiers des ménages en Mauritanie vit en dessous du seuil de pauvreté monétaire (31 %) et le système de protection sociale est encore à l’état embryonnaire. Selon la même source, l’évolution de l’incidence de la pauvreté monétaire au cours de la période 1988-2014 indique un recul, notamment au cours de la période 2008-2014 (42 % à 31 %)5, et il reste encore des populations exclues et/ou marginalisées, des disparités spatiales et de genre notamment dans les domaines de l’emploi, de la formation professionnelle, de la prise de décision politique et de l’accès au capital et aux services de base sont importants.

5. Calculée à partir des données du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2013), l’incidence de la pauvreté non monétaire au niveau national est de 41,5 %6. Les analystes expliquent ce paradoxe de richesses naturelles et de pauvreté par les retards en matière de formation technique et professionnelle, d’accès aux capitaux, à la technologie, et aux insuffisances de gouvernance et d’intégration de la croissance économique (diagnostic de la Stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée 2016-2030). Ce contexte de pauvreté et de faible accès aux services sociaux favorise la déperdition scolaire, le travail des enfants et certaines pratiques néfastes comme le mariage des enfants.

3/ Estimations du FMI 4/ On note une légère amélioration par rapport à 2013 5/ Données de l’EPCV (ONS) 6/ ONS, étude sur la pauvreté non monétaire, juillet 2016

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 11

unicef 24062020.indd 11 12/07/2020 23:15:32 6. Par ailleurs, le contexte est marqué par une importante proportion de jeunes hors système éducatif et au chômage avec environ 44,2 % des jeunes de 14 à 35 ans qui ne sont ni dans le système éducatif ni dans une situation d’emploi selon les données de l’ENESI 20177 , situation occasionnant des efforts supplémentaires en matière de protection.

7. Depuis 2009, le pays est dans une relative stabilité politique caractérisée par des élections législatives tenues en 2013 et en 2018) ainsi que des présidentielles en 2009 et 20148, avec une alternance pacifique au pouvoir à l’issue de l’élection présidentielle du 22 juin 2019. Le pourcentage de postes électifs occupés par les femmes a connu une progression depuis 20059 même si le nombre de femmes dans la plupart des postes à responsabilité reste très limité. Le rapport IDISA (Indice de Développement et des Inégalités entre les Sexes en Afrique)10 révèle qu’en 2018, les inégalités entre les hommes et les femmes demeurent encore fortes dans certains postes à responsabilité comme les juges des hautes cours (1 %), les postes de cadres supérieurs dans les partis politiques (8 %), les postes supérieurs dans les associations patronales (4 %), et les postes de hauts fonctionnaires (10 % de la hiérarchie)11. La promotion du statut social et économique de la femme est considérée comme une préoccupation des pouvoirs publics avec l’adoption en 2015 de la Stratégie Nationale d’Institutionnalisation du Genre (SNIG). Contexte spécifique à la protection des enfants

8. Selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (2013), sur une population totale de 3 537 368 habitants, 50,5 % sont âgés de moins de 18 ans. Les données du l’enquête par grappe à indicateurs multiples (Multi Indicator Cluster Survey MICS 2015) en matière de protection reflètent une situation préoccupante : • 41,7 % des enfants de moins de 5 ans ne sont pas enregistrés à l’état civil ; • 53 % des filles de 0 à 14 ans et 62,5 % des filles de 15 à 19 ans ont subi au moins une forme de MGF. En dépit des efforts entrepris au cours des dernières années, les violences physiques, morales et sexuelles intervenant dans les différents espaces (public, familial et conjugal) relèvent encore du tabou. Les services offerts aux victimes restent limités et mal adaptés aussi par manque de qualifications des personnels (police, santé, justice) et de difficultés de prise en charge ; • 32,5 % des femmes mariées l’ont été avant l’âge de 18 ans ; • 80 % des enfants de 1 à 14 ans ont subi des méthodes de disciplines physiques et/ou psychologiques violentes de la part des membres de leur famille ; • 46 % des adultes interrogés estiment que les méthodes violentes de discipline font partie d’une « éducation efficace » ; • 37,6 % des enfants de 5 à 17 ans travaillent dont 26,3 % dans des conditions dangereuses.

9. La Mauritanie a ratifié la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE) en 1991 et adopté plusieurs instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et qui protègent les enfants contre la Violence, l’Exploitation, la Discrimination, les Abus et la Négligence (VEDAN). Elle a mis en place un Conseil National de l’Enfance (CNE) et adopté un Code Général de Protection de l’Enfance. Elle a en outre élaboré en 2009 une Stratégie Nationale de Protection de l’Enfance 2009-2013 (SNPE) qui définit les principaux groupes d’enfants vulnérables ayant un besoin spécifique de protection à travers différents types de services. Il s’agit principalement : i) des enfants vivant avec un handicap; ii) des enfants exploités au travail ou victimes de traite; iii) des enfants partiellement ou totalement privés de tutelle parentale (enfants vivant dans la rue, orphelins, enfants abandonnés, enfants mendiants, enfants victimes de litiges familiaux); iv) des enfants victimes de pratiques culturelles néfastes (MGF, gavage, mariage précoce); v) des enfants orphelins et autres enfants vulnérables dans le contexte du VIH-SIDA; vi) des enfants victimes de violences et d’exploitation sexuelle et vii) des enfants en conflit avec la loi.

7/ ons.mr 8/ Bien qu’elles aient été boycottées par une partie de l’opposition 9/ Les femmes détiennent 20,3% des sièges à l’Assemblée nationale aux élections de septembre 2018 (31/153 élus au suffrage direct) et 33% des sièges des conseils municipaux. 10/ MASEF, Rapport IDISA, février 2018 11/ Mesure de discrimination positive pour accorder 50 places à l’ENAJM exclusivement aux candidates en 2014

12 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 12 12/07/2020 23:15:32 10. Les structures publiques intervenant directement pour la protection des enfants relèvent de plusieurs ministères et entités publiques dont notamment : • Le Ministère des Affaires Sociales de l’Enfance et de la Famille (MASEF) : Direction de l’Enfance, Direction de la Promotion Féminine et du Genre, Direction de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale, Direction des Personnes Handicapées, Centre de Protection et d’Intégration Sociale des Enfants, et Ecoles Spécialisées des Aveugles et Sourds-muets ; • Le Ministère de la Justice : Direction de la Protection Judiciaire de l’Enfant (DPJE), le Centre d’Accueil et de Réinsertion des Enfants en Conflit avec la Loi (CARSEC) ; • Le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation : Agence Nationale du Registre de la Population et des Titres Sécurisés (ANRPTS) et Brigades Spéciales Chargées des Mineurs ; • Le Ministère de l’Education Nationale ; • Le Ministère de la Santé ; • Le Ministère Chargé de l’Emploi ; • Le Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports (Direction de la Jeunesse).

11. Le secteur souffre d’insuffisances structurelles handicapantes notamment en matière de ressources humaines qualifiées, spécialisées et motivées ainsi que de faibles dotations budgétaires nationales. La majeure partie des interventions du MASEF sont financées par le budget de l’Etat12 en plus des appuis des Partenaires Techniques et Financiers (PTF). Jusqu’ici, il n’a pas fait preuve de capacités de mobilisation de ressources intérieures à la hauteur de l’importance politique qui lui est accordée13 . Les coordinations régionales du MASEF disposent de faibles budgets de fonctionnement (250 000 MRU par an au Gorgol (699 dollars)). Dans le cadre de l’UNDAF 2012-2016, le Système des Nations Unies (SNU) s’était engagé à accompagner le gouvernement pour opérationnaliser au moins 26 mécanismes communaux du SPE dans huit Wilayas à l’horizon 2016.

12. L’approche jusqu’ici adoptée par le MASEF en matière de protection de l’enfance ne tient pas compte de la nature complexe des maltraitances chez les enfants qui peuvent être multiples. Elle est « réactive », ce qui tend à privilégier la prise en charge et le soutien des enfants, une fois les violences subies. Ainsi, les réponses ont été fragmentées avec une couverture géographique limitée, et réalisées par des interventions non durables, d’où la nécessité d’adopter d’une approche holistique et systémique qui se focalise sur les facteurs de vulnérabilité des enfants et met l’accent sur la prévention14. Le SPE promu par l’UNICEF se définit comme « un ensemble de lois, de politiques, de règlements et de services requis dans tous les secteurs sociaux - en particulier, le bien-être social, l’éducation, la santé, la sécurité et la justice pour répondre et prévenir les violences, abus et exploitation faites aux enfants » (source : UNICEF).

13. Pour tenir compte de ces dimensions, le MASEF a entrepris avec l’appui de ses partenaires, le renforcement des Systèmes de Protection de l’Enfance au niveau national, régional et communal. Ces efforts visent à i) la réforme du cadre légal et juridique en faveur de la protection de l’enfance ; ii) la mise en place et le renforcement des mécanismes de coordination ; iii) la gestion des cas et la fourniture des services aux enfants vulnérables ; et iv) la mise en place d’un mécanisme de collecte et de gestion de l’information (source : MASEF).

14. Dans cette perspective, le MASEF a décidé de créer des Tables Régionales de Protection (TRP) à l’échelle nationale comme mécanismes régionaux d’accompagnement du système de protection destinés à répondre aux préoccupations de la protection des enfants en Mauritanie15. Dans le cadre de ce projet, l’UNICEF a appuyé la mise en place de 12 TRP présidées par le Wali (gouverneur), et 35 Systèmes de Protection Communaux (SPC) présidés par les maires ou les Hakems (préfets). En 2015, un Comité Technique16 chargé d’élaborer une stratégie de collecte et de gestion de l’information a supervisé le développement d’un système de collecte et de saisie de données sur l’étendue du territoire national. Le système d’information est fonctionnel depuis janvier 2016 dans les régions couvertes par le SPE17. Système de Protection de l’enfance en Mauritanie. 12/ Voir plus loin à la section 7.4 13/ Rapport CTS MASEF SCAPP 2016-2030 et Orientations contenues dans le Levier 2 de la SCAPP 2016-2030 14/ Etat des lieux du système de protection des enfants (MASEF, 2018) 15/ Arrêté numéro 1253 du 19 mai 2010 16/ « En 2015, le MASEF avec l’appui d’UNICEF a mis en place un Comité Technique chargé d’élaborer une stratégie de collecte et gestion de l’information qui a abouti au développement d’un système de collecte et de saisie de données sur l’étendue du territoire Mauritanien » (Rapport Etat des lieux, juillet 2018) 17/ Direction de l’enfance, ‘Etat des lieux du système de protection de l’enfance en Mauritanie’, janvier 2018. Rapport d’évaluation du projet VEDAN 13

unicef 24062020.indd 13 12/07/2020 23:15:32 15. La période de mise en œuvre du projet a été marquée par une amélioration de l’environnement protecteur des enfants en Mauritanie à travers : i) le lancement en 2015 de la campagne de l’Union Africaine pour mettre fin au mariage des enfants à l’horizon 2020 ; ii) la loi portant Code Général de Protection de l’Enfance qui définit les obligations de l’État en matière de protection des enfants contre les VEDAN ; iii) le Conseil National de l’Enfant (CNE) mis en place en 201718 et iv) les observations finales du comité des droits de l’enfant dont les recommandations seront suivies par le CNE qui constitue un cadre de mobilisation des autres départements ministériels à côté du MASEF pour, entre autres, améliorer le fonctionnement des SPE et rechercher des ressources financières et humaines en faveur des programmes de protection de l’enfance. Cependant le CNE gagnerait à être plus dynamique. 16. D’autres actions ponctuelles ont contribué à renforcer les SPE : i) l’application de l’Ordonnance portant Protection Pénale de l’Enfant (OPPE) ; ii) la création de nouvelles brigades des mineurs et la mise en place d’un comité de coordination sur la justice juvénile ; iii) la formation de gardes pénitentiaires, assistants sociaux de la DPJE et d’agents du CARSEC et les OSC sur la justice juvénile. 17. L’étendue du territoire national et régional, la décentralisation incomplète, la précarité des voies de communication, la vulnérabilité d’une grande partie des familles en lien avec l’extrême pauvreté19 et l’ancrage des coutumes traditionnelles, notamment en milieu rural sont autant de freins à l’atteinte des objectifs des SPE. En dépit d’une volonté politique maintes fois affirmée, l’implication effective des partenaires de mise en œuvre a été entravée, à cause de plusieurs contraintes. 18. La faible présence des agents publics fournisseurs de services, notamment en milieu rural, et leur démotivation20 ont réduit la capacité des partenaires de mise en œuvre et des autres acteurs des SPE en matière de fourniture d’un paquet minimum de services. Aussi, de nombreux enfants en manque de protection n’ont pu bénéficier des services sinon à travers les interventions ponctuelles des ONG ; ce qui n’est pas durable.

19. La pénurie des ressources humaines, notamment en travailleurs sociaux en qualité et en quantité suffisante pour coordonner, superviser, suivre et évaluer les activités et accompagner le SPE au niveau des services déconcentrés de l’État et de la société civile locale est un réel handicap. L’absence d’assistantes sociales au MASEF s’est révélée être une contrainte majeure dans la prise en charge des enfants vulnérables au niveau communautaire21. 20. L’insuffisance des ressources financières est manifeste au point que la Direction de l’Enfance du MASEF qui détient pourtant un mandat très large, dispose de peu de moyens humains et financiers pour s’en acquitter. Il en est de même pour les coordinations régionales du MASEF qui n’ont pas les moyens de soutenir efficacement les activités des TRP. Le budget annuel de la Direction de l’Enfance du MASEF a été en moyenne pour la période 2009-2018 de 7,9 millions de MRO avec un pic de 14 en 2011. Mais il est vrai que le budget de la Direction de l’Enfance ne représente qu’une infime proportion des ressources publiques globales affectées à l’Enfance, soit 2 % au cours des trois dernières années (2016 ; 2017 et 201822) et 4 % sur la période 2009-2018 (hors charges salariales des monitrices du préscolaire23). Le tableau 2 ci-dessous en donne les détails (En millions de MRO).

Tableau 2 : ressources financières consacrées à l’enfance (2009-2018) Année 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Moyenne Budget Direction 9,4 8 14 7,1 7,2 8,5 8,6 8,6 7,6 7,6 7,9 de l’enfance (DE) Autres budgets 118 123,8 164,8 211,4 225 219,7 261,4 360,5 407,2 408 209,2 Ressources totales 127,4 131,8 178,8 218,5 232,2 228,2 270 369,1 414,8 416 217,1 Budget de en % 7 % 6 % 8 % 3 % 3 % 4 % 3 % 2 % 2 % 2 % 4 % Source : MASEF

18/ Décret N° 2017-051 du 8 mai 2017 19/ En milieu rural et pour certaines franges de la population, les descendants d’esclaves en particulier. 20/ Ce qui est malheureusement vrai pour la quasi-totalité des employés publics pour des raisons de faible rémunération, de difficiles conditions de travail, de laxisme et d’iniquité entre autres… 21/ Une cartographie réalisée en 2017 a identifié 232 travailleurs sociaux dont 47 assistants sociaux certifiés et 182 para-professionnels. 22/ Ces ressources sont réparties entre le Centre de formation de la petite enfance (CFPE) ; le Centre de protection et d’intégration des enfants (SPISE) ; le Centre de formation et de la promotion des enfants en situation d’handicap et me Programme national de nutrition (PNN) 23/ Estimées à 100 millions de MRO par an 14 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 14 12/07/2020 23:15:32 21. Au niveau régional, la coordination entre les autorités et les principales ONG spécialisées manque de vigueur ou en tout cas, dépend de l’intérêt qu’accordent les responsables concernés à la Protection de l’Enfance. Cela se répercute sur les résultats et la régularité des réunions des TPR et des SPC.

22. L’accumulation des retards dans la transmission des données de base d’un acteur à un autre, dans la saisie des données et dans l’élaboration des rapports se répercute négativement sur l’analyse et la prise de décision dans un contexte de démotivation des personnels d’encadrement (coordinations régionales du MASEF). Il en découle aussi une insuffisante prise en charge du suivi des indicateurs et des informations de la base des données notamment dans certaines régions éloignées. Les relations entre le CARSEC et la DPJE manquent de clarté, rendant difficile l’implication de cette dernière dans la gestion des mineurs qui sont placés au centre. La loi relative aux Violences Sexuelles et Basées sur le Genre (VSBG) n’est pas encore adoptée même si elle a été approuvée en Conseil des Ministres et par le Sénat depuis 2016. 1.2.Objet de l’évaluation 23. Le projet vise à promouvoir l’abandon des violences physiques et psychologiques, l’exploitation, les discriminations à l’encontre des enfants, en particulier ceux qui sont les plus exposés (vivants dans une extrême pauvreté). Le projet se compose de deux axes complémentaires.

Figure 1: systèmes de protection de l’enfance en Mauritanie

Source : UNICEF

24. Au niveau du résultat 1, « l’appui à la mise en place ou l’opérationnalisation de 38 systèmes de protection (SPE) des enfants dans 8 régions (ce qui correspond à un total de 38 SPE, 30 au niveau communal et huit au niveau région/Wilaya) pour garantir la fourniture coordonnée aux enfants à risque et victimes de problématiques de violence, d’un paquet minimum de services intégrés conformes aux standards », les activités à réaliser incluaient les suivantes : • L’appui à l’opérationnalisation de 38 SPE des enfants dans huit régions (30 au niveau communal et huit au niveau région/Wilaya) à Nouakchott, Nouadhibou, Brakna, Assaba, Gorgol, Guidimakha, Hodh Chargui, Hodh El Gharbi au niveau régional et communal ; • Le renforcement des compétences et connaissances des institutions et des acteurs de protection de l’enfance contre les VEDAN, sur les normes et standards pour la fourniture d’un paquet minimum de services intégrés de protection des enfants ;

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 15

unicef 24062020.indd 15 12/07/2020 23:15:33 • L’habilitation des familles et communautés à travers le dialogue social et les causeries sur les conséquences de certaines pratiques sur les enfants l’appui à la mise en œuvre de mécanismes de suivi coordonné et de rapportage sur les progrès réalisés.

25. Au niveau du résultat 2, « la promotion de normes sociales positives par l’habilitation des familles, des enfants et des communautés, en particulier la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines, du mariage précoce et des méthodes de discipline violentes à l’encontre des enfants et du travail précoce24 », les activités programmées du résultat 2 incluaient les suivantes : • le suivi de la mise en application et le renforcement du cadre légal et politique relatif aux pratiques de VEDAN ; • l’appui aux campagnes thématiques massives intersectorielles impliquant les différents acteurs à l’école, structures de santé, clubs de jeunes ; • l’accompagnement de 230 communautés pour la promotion et le suivi de l’abandon des VEDAN et pour le changement à plus grande échelle (séances de déclarations publiques impliquant les communautés, les communes et les Moughaatas / localités).

Trois catégories de parties prenantes sont impliquées dans le projet : • Le MASEF, le Ministère de la Justice et les Wilayas ciblées ; • Les ONG nationales : AMSME, SOS Esclaves, Espoir et Vie, AFCF, certaines ONG locales intervenant dans la promotion des MGF et la lutte contre le mariage des enfants ; • Les ONG internationales : Tostan, TDH-L, Fédération Luthérienne Mondiale (FLM), World Vision, Medicos Del Mundo (MDM), Save the Children, partenaires de l’UNICEF. En outre, les institutions membres du Forum d’appui au système de protection ont été associées comme les agences concernées des Nations Unies, notamment le Fond des Nations Unies pour la Population (FNUAP). Les interventions du projet ont été programmées sur 54 mois à compter de janvier 2014 pour un coût global de 1 875 193 euros dont 1 500 000 de financement provenant de l’Union Européenne. Le schéma ci-dessous reconstitue la chaîne de résultats du projet de « Protection des enfants mauritaniens contre la Violence, l’Exploitation, les Discriminations, les Abus et la Négligence les (VEDAN) 2014-2018.

Figure 2: reconstitution de la chaîne de résultats du projet de Protection des enfants mauritaniens contre les VEDAN 2014-2018.

INTRANTS ACTIVITES EXTRANTS RESULTATS RESULTATS FINAUX INTERMEDIAIRES

Budget : 1,5 Opérationnalisation Accès à l’état 0% d’enfants à risque Contribuer à la protection millions (UE) de 30 systèmes civil/ suivi social ou victimes de VEDAN des enfants mauritaniens et 375.193 de protection des Appui ont accès à des services contre les pratiques Personnel enfants (SPE) dans psychosocial intégrés de protection préjudiciables à leurs : MASEF 8 régions Assistance dans 8 wilayas droits, à savoir, les et ONG légale Assurer la protection violences physiques partenaires Promotion des Suivi psycho- d’environ 125 000 filles et psychologiques, Locaux normes sociales social et garçons de 0-15 ans l’exploitation, les : MASEF positives Réinsertion dans 230 communes et discriminations. et ONG scolaire communautés. Renforcer les mécanismes partenaires Accès à des institutionnels, AGR communautaires et familiaux de prévention et de protection des enfants contre les VEDAN dans neuf Wilayas les plus à risque.

MISE EN ŒUVRE (OFFRE) RESULTATS(OFFRE+DEMANDE)

24/ Il faut rappeler que les Wilayas de haute prévalence du taux de MGF sur la base des données de l’enquête MICS 2011 sont Assaba, Brakna, Gorgol, Guidimakha, Hodh Chargui, Hodh El Gharbi et Tagant

16 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 16 12/07/2020 23:15:33 1.3. Rôles des intervenants clés 26. L’analyse des hypothèses et risques : les hypothèses et risques du projet qui ont été identifiés au départ et les mesures mises en place par le projet pour éviter ces risques sont les suivants. Les risques politiques : i) l’acceptation politique éventuelle de certaines situations d’abus et de discriminations a été mitigée par un travail de plaidoyer ponctuel et de dialogue au sein des TRP ; ii) l’instabilité suite au conflit au Mali et le risque de contagion avec le risque d’enrôlement d’enfants et de jeunes dans des groupes armés ne s’est pas produite. La solution préconisée a été de mettre en place des activités de Protection de l’Enfance dans le camp de M’Berra (prise en charge des enfants de la population réfugiée) en plus des systèmes de protection pour protéger les enfants des populations locales hôtes.

Les risques sociaux : les tabous et normes culturelles associées aux discriminations et les difficultés d’utilisation et de partage des données disponibles ont pesé sur l’efficacité des interventions. Le projet a privilégié l’approche holistique visant le changement des comportements comme mesure contre ce risque afin que les communautés prennent conscience d’elles-mêmes de la nocivité de certaines pratiques et échangent entre elles. Il s’agit d’un risque que le projet a essayé de lever à travers la lutte contre les tabous. Certaines interventions ont impulsé une dynamique de changement de ces normes nuisibles aux enfants et à la société toute entière (causeries, formations Les risques économiques: l’insuffisance des allocations budgétaires de l’Etat et la rareté des financements multilatéraux et bilatéraux a été réduite par les appuis de l’UNICEF et d’autres PTF comme le FNUAP au MASEF. Ce risque pouvant impacter la durabilité des résultats, le projet devait assurer un plaidoyer pour améliorer les allocations budgétaires destinées à la lutte contre les VEDAN et leur efficience. Des résultats ont été obtenus dans le cadre de la programmation budgétaire (loi des finances 2020).

Les risques environnementaux : en période de sécheresse, les enfants et leurs familles se retrouvent dans une situation de plus grande vulnérabilité. Cette situation n’a pas été pire au cours de la mise en œuvre du projet.

Concernant les conditions préalables et hypothèses pendant et après la phase de mise en œuvre du projet, outre la stabilité politique et sécuritaire, il y a : i) l’engagement du gouvernement qui doit se refléter à travers le comportement des autorités administratives, la disponibilité des services (normes minimales de prise en charge) et ii) l’appui des leaders religieux dans le cadre de l’abandon des pratiques néfastes au sein des communautés. Au-delà des insuffisances structurelles, aucun comportement délibérément hostile au projet au cours de sa mise en œuvre n’a été porté à la connaissance des évaluateurs.

27. Les principaux acteurs du projet ont été les ONG chargées de la mise en œuvre : • Les ONG nationales : AMSME, SOS Esclaves, Espoir et Vie, AFCF, certaines ONG locales qui interviennent déjà dans la promotion des MGF et la lutte contre le mariage des enfants ; • Les ONG internationales : TDH-L, Fédération Luthérienne Mondiale (FLM), World Vision, Medicos Del Mundo (MDM), Save the Children, partenaires de l’UNICEF. Cinq organisations « associées » n’ont pas reçu de financements dans le cadre de ce projet, mais ont contribué à l’atteinte des résultats à travers la mise à disposition de personnels spécialisés et expérimenté, des moyens logistiques et leurs réseaux de relations locales. Deux autres organisations qui reçoivent des subventions en cascade de la part des partenaires de mise en œuvre. Au niveau national, le MASEF, au niveau régional les représentants des Wilayas, ou Walis, et au niveau local, les Organisations Communautaires de Base (OCB), les chefs religieux et communautaires ont aussi été impliqués.

Les catégories de populations touchées par le projet étaient essentiellement les femmes et les mères de famille ainsi que les mineurs.

Le Tableau 3 ci-dessous indique la répartition des rôles entre les ONG partenaires de mise en œuvre suivant la couverture géographique et la nature des interventions. Il est à noter que dans les Wilayas du Hodh Chargui et du Hodh El Gharbi, du Tagant et du Trarza des systèmes de protection ont été mis en place, mais n’ont jamais été opérationnels.

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 17

unicef 24062020.indd 17 12/07/2020 23:15:33 Tableau 3 : répartition des rôles entre les intervenants clés Régions Communes ONG ONG Intervenantes ONG appui et intervenantes dans R2 référence dans R1

Nouakchott Arafat / Dar Naim/ El TDH-L MGF – TDH –L AMSME Mina / Riyad / Sebkha / AFCF Toujounine Nouadhibou Boulenouar AEDM MGF – AEDM pour autres TDH-L Nouadibou volets

Brakna / Chegar / Dar World Vision TOSTAN New Vision El Avia / Ould Birom / Bogue / Bababe Assaba Kiffa / El Melgue / Wold Vision : Kiffa, CORDAK : Réseau de la petite Kouroudiel/El Ghaira , ElGhayre, El Boulehrath, Blajmilkouroudiel, Enfance, AFCF / Kamour / / Melgue et et Kamour) Guérou Gorgol Kaedi / Lexeiba / ONG ACTION ACTIONS à Kaedi, , AFCF Monguel / / Lexeiba, Djieol, Djadjibne, Mbout / Selibaby Dao, Foumgleita, Terenguel, Bathet,Dolol,Moite Guidimakha Arr / / Ould ACTIONS : Ouloumbonny, Yenge Souvi, , Ajar Hodh Chargui / / FLM COAN AFCF, ESD Nema / / / Djiguany Hodh El Gharbi Aioun / Kobeni / / OMZASAN Tamchakett Tagant / RASST ADT Trarza 32 sites RAHMA ADT

Source : UNICEF

18 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 18 12/07/2020 23:15:33 2

BUT ET OBJECTIFS DE L’ÉVALUATION

unicef 24062020.indd 19 12/07/2020 23:15:33 28. Le processus de mise à jour de la SNPE est en cours d’élaboration depuis 201825. Il est prévu qu’elle bénéficie des leçons apprises lors de la mise en œuvre du projet « Protection des enfants mauritaniens contre la Violence, l’Exploitation, les Discriminations, les Abus et la Négligence (VEDAN) 2014-2018 ». Dans cette perspective, le gouvernement et l’UNICEF ont décidé de commanditer une évaluation sommative du projet en question. 2.1. Buts de l’évaluation 29. Cette évaluation a poursuivi deux buts principaux : l’apprentissage et la redevabilité. Par rapport au but de l’apprentissage, il s’agit de : i) contribuer au développement de la nouvelle stratégie nationale de protection de l’enfance en Mauritanie ; ii) contribuer à la réflexion sur les problèmes structurels auxquels cette stratégie sera confrontée à moyen et long terme ; iii) contribuer au renforcement des synergies et convergences entre les différentes interventions des SPE et celle de la promotion de l’abandon des Mutilations Génitales Féminines (MGF) dans les régions ciblées par le projet ; iv) informer le processus de mise à l’échelle des Systèmes de Protection de l’Enfance et la nouvelle phase du programme conjoint avec l’UNFPA sur les MGF en cours de préparation; v) contribuer à l’apprentissage organisationnel au sein de l’UNICEF et de l’UNFPA, notamment en matière d’efficacité des approches conjointes au niveau opérationnel et d’adoption d’une approche holistique pour la promotion de l’abandon des pratiques néfastes dont sont victimes les femmes et les enfants.

30. Concernant la redevabilité, l’évaluation vise à apporter aux partenaires clés des interventions en matière de protection de l’enfance (bailleurs de fonds, agences gouvernementales et les communautés bénéficiaires), les informations les plus objectives possibles sur les résultats des interventions du projet de l’UNICEF, notamment en faveur des filles et des femmes, afin de renforcer les programmes existants. Le tableau ci-dessous cite les parties prenantes et énumère les utilisations envisagées de cette évaluation. 2.2.Utilisateurs et Utilisateurs de l’évaluation Conformément à ses deux buts envisagés, cette évaluation a été fortement orientée à renforcer la prise des décisions et l’apprentissage d’un certain nombre d’utilisateurs de ses recommandations finales. Dans ce but, des échanges assez périodiques ont eu lieu entre l’équipe d’évaluation et chacune des parties prenantes listées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 4 : utilisateurs et utilité de l’évaluation

Utilisateurs de l’évaluation Utilité de l’évaluation UNICEF Plaidoyer pour le renforcement de la sensibilisation par rapport à la protection des enfants; appréciation de la validité des approches, de leur efficacité comme celle du système de protection, sa durabilité et son extension ; identification des forces et des faiblesses des modes opératoires. Autorités administratives Outils et méthodes nécessaires pour accompagner les ONG locales ; avoir une opinion régionales et locales indépendante sur les moyens nécessaires pour accomplir leur mission en protection de l’enfance ; plaidoyer en vue de renforcer les ressources des administrations chargées de la protection de l’enfance. MASEF Plaidoyer en vue de renforcer les ressources du MASEF ; avoir des évidences pour asseoir les plaidoyers en faveur d’une meilleure allocation des ressources ; leçons à tirer en matière de bonnes pratiques ; information utile pour plus de convergence avec les autres acteurs en fonction de leur mode opératoire. Partenaires de mise en œuvre Identification des principaux besoins de la population touchée ; identification de ce qui a bien fonctionné et ce qui n’a pas donné de résultats ; documentation des bonnes pratiques et des leçons apprises ; identification des groupes les plus vulnérables ; actions pour soutenir et accompagner les OCB ; information utile pour plus de convergence avec d’autres acteurs en fonction de leur mode opératoire. Union Européenne S’assurer de l’efficacité des partenariats pour contribuer à la réalisation des objectifs du programme et de l’optimalité du montage institutionnel utilisé Partenaires associés Ajuster leur action suite aux leçons apprises de ce projet ; informations utiles pour la mise en œuvre efficace, efficiente de leurs projets.

25/ La mise à jour de la SNPE a été achevée en 2019 et validée en Conseil des Ministres en Novembre 2019.

20 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 20 12/07/2020 23:15:33 2.3. Objectifs de l’évaluation

31. Afin d’atteindre ses deux buts, l’évaluation a poursuivi cinq objectifs spécifiques : • Mesurer la viabilité financière des approches adoptées ; • Estimer la pertinence des objectifs poursuivis, les stratégies et approches de mise en œuvre ; juger l’efficacité des approches promues par le projet à assurer la protection des enfants les plus vulnérables contre les Violences, Exploitation, Discrimination, Abus et Négligence (VEDAN) • Documenter les leçons apprises pendant la mise en œuvre du projet ainsi que les principales contraintes, opportunités et bonnes pratiques ; et • Fournir des recommandations stratégiques et opérationnelles destinées à l’UNICEF et aux parties prenantes du projet. Dans le but d’atteindre ces objectifs, l’équipe d’évaluation a accordé une attention particulière à la dimension du genre en conformité avec le Guide pour l’intégration des droits humains et du genre dans l’évaluation. 2.4. Portée de l’évaluation Portée thématique

32. L’évaluation a portée sur les interventions des deux axes du projet et les répercussions de ses interventions sur les conditions de vie des enfants et des femmes dans les communautés bénéficiaires. Au niveau national et dans les régions, l’évaluation a recherché quelle avait été la contribution du projet au renforcement des mécanismes de coordination, d’identification et de suivi des enfants à risque ou victimes de VEDAN. Au niveau communal, l’évaluation s’est interrogée sur la manière avec laquelle le programme a créé des conditions favorables pour un changement des comportements en faveur de l’adoption des pratiques favorables à la protection des enfants (en particulier pour l’abandon des MGF, du mariage des enfants, de la discipline violente et des pires formes du travail des enfants) et à la prise en charge systémique des enfants à risque ou victimes de VEDAN.

Portée géographique

33. L’évaluation a couvert les différentes localités de mise en œuvre26. En plus des cinq ONG27, le projet a impliqué différents partenaires : - au niveau national : les directions du MASEF, l’Agence Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurisés (ANRPTS), la Direction pour la Protection Judiciaire de l’Enfant (DPJE), l’Office National des Statistiques (ONS), les Walis, les Hakems et les mairies, et - au niveau régional et local : les autorités administratives, les élus de la Wilaya, les services techniques déconcentrés dans les régions, les ONG, les organisations communautaires de base, les leaders religieux et communautaires, les membres des communautés, les enfants identifiés et pris en charge.

Portée chronologique

34. La portée de l’évaluation correspond à la durée de mise en œuvre du projet du 1er janvier 2014 au 30 juin 2018.

26/ Liste des localités visitées en annexe N° 7 27/ Association Femmes Chefs de Famille ; Association Mauritanienne pour la Santé de la mère et de l’enfant ; Fédération Luthérienne Mondiale ; Actions ; Terre des Hommes.

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 21

unicef 24062020.indd 21 12/07/2020 23:15:33 Pour chaque enfant, la Protection

2014-2018

unicef 24062020.indd 22 12/07/2020 23:15:34 3

CRITÈRES ET QUESTIONS DE L’ÉVALUATION

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 23

unicef 24062020.indd 23 12/07/2020 23:15:34 3.1. Critères de l’évaluation 35. Afin d’atteindre ses deux buts, l’évaluation a été guidée par les cinq critères d’évaluation mentionnés dans les Termes De Référence (TDR) : trois critères de l’OCDE/CAD (Efficacité, Efficience et Durabilité) et deux autres critères (Coordination et mécanismes de mise en œuvre, Equité et Egalité du Genre). Pour chacun des critères sélectionnes l’évaluation s’est focalisée sur les variables et dimensions suivantes : • L’efficacité s’est concentrée sur le niveau d’atteinte des objectifs des axes 1 et 2 du projet ; • L’efficience a estimé dans quelle mesure la mise en œuvre a permis ou non d’obtenir des résultats qualitatifs et/ou quantitatifs en rapport avec les moyens déployés. Pour cela, l’équipe a croisé les approches de mise en œuvre adoptés sur le terrain, les coûts des réalisations correspondantes et les résultats finaux ; • La durabilité a apprécié le niveau d’appropriation et de viabilité du projet : l’équipe a pu faire cela en comparant les facteurs favorables ou défavorables à la poursuite des réalisations et acquis du projet et ce, en l’absence de l’appui des partenaires techniques et financiers ; • L’équité, genre et droits humains s’est focalisée sur le degré de prise en compte ou non dans la conception et la mise en œuvre du projet. Cette analyse a été conduite de manière transversale et systématique et elle a permis, entre autres, d’analyser les contraintes pour atteindre les groupes les plus vulnérables (enfants en situation de handicap, migrants, issus de milieux sociaux défavorisés); • La coordination et les mécanismes de mise en œuvre ont porté essentiellement sur la façon dont ces mécanismes ont contribué ou pas au niveau de performance atteint. Pour cela, l’équipe a aussi bien analysé les dispositifs institutionnels, organisationnels que les mécanismes de suivi.

36. Le critère de l’impact n’a pas été retenu pour deux raisons. Tout d’abord, l’absence de certaines données de base. Ensuite, l’impossibilité à ce stade d’évaluer l’impact à long terme des interventions (un certain nombre d’entre elles sont encore en phase de réalisation) et d’en déterminer l’imputabilité au projet. Le critère de la pertinence n’a pas été examiné non plus en raison de l’évidence, y compris le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH), EPCV et EVBG, qui atteste non seulement l’ampleur des VEDAN sous toutes leurs formes28 mais aussi l’envergure de tout programme ou projet qui est censé y remédier. Dans son ensemble, l’évaluation a adressé 20 questions, regroupées par critère comme l’indique le Tableau 5 ci-dessous.

3.2. Questions de l’évaluation Dans le but d’attendre les buts de l’évaluation, l’équipe de l’évaluation a adressé les 15 questions qui figurent dans le tableau ci-dessous (Tableau 5).

Tableau 5 : questions d’évaluation par critère Critères Questions

Efficacité • Dans quelle mesure les interventions du projet ont-elles contribué à un dialogue politique focalisé sur les droits des enfants les plus démunis ? • Dans quelle mesure le plaidoyer de l’UNICEF et ses partenaires a-t-il permis d’améliorer les capacités d’action des autorités publiques impliquées dans le système de protection ? • De manière concrète, en quoi les actions mises en œuvre ont-elles contribué aux objectifs du projet conjoint UNFPA / UNICEF sur les MGF ? • De manière concrète, dans quelle mesure le système national de protection fournit-il une réponse systémique aux cas de violence, exploitation, discrimination, abus et négligence des enfants notamment les enfants les plus marginalisés ? • Dans quelles mesures les activités planifiées /réalisées sont-elles suffisantes (en quantité et en qualité) pour atteindre les résultats ? • Quels sont les facteurs (internes ou externes à l’UNICEF), les processus/pratiques et les stratégies qui ont favorisé ou entravé ainsi l’atteinte des résultats ? • Dans quelle mesure les activités de sensibilisation et de mobilisation sociale ont-elles contribué au renforcement de la confiance des communautés et des individus à adopter les comportements positifs en faveur de l’abandon des pratiques néfastes visées ? • S’il y en a, quels sont les effets non attendus (soit positifs soit négatifs) qui ont été produits par ce projet ?

28/ Voir le site de l’ONS (ons.mr)

24 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 24 12/07/2020 23:15:34 Efficience - Dans quelle mesure les ressources financières, humaines et matérielles investies dans le projet ont-elles été : *suffisantes en termes de qualité ? *suffisantes en termes de quantité ? *distribuées dans les délais escomptés- aux bénéficiaires des interventions ? - Dans quelle mesure aurait-on pu atteindre les résultats actuels de projet avec moins de ressources ?

Durabilité • Dans quelle mesure le gouvernement est-il engagé dans un processus de pérennisation des acquis du projet en particulier le renforcement des systèmes de protection de l’enfance ? • Dans quelle mesure les systèmes de protection pourront-ils fonctionner après la fin du projet, surtout en matière de ressources financières, humaines et matérielles ?

Équité, genre, • Dans quelle mesure les approches poursuivies par le projet ont-elles favorisé la participation des droits humains enfants (filles et garçons) et des femmes, ainsi que leur intégration dans la mise en œuvre du projet? • Dans quelle mesure le projet a-t-il prévu des interventions qui répondent aux besoins des filles et des garçons les plus vulnérables et ayant des besoins spécifiques (enfants handicapés, migrants, orphelins et enfants vulnérables, etc.…) ? Coordination et • Dans quelle mesure le projet a-t-il contribué au renforcement de la coordination entre les différents mécanismes de intervenants ? mise en œuvre • En cas de coordination, quelle a été la valeur ajoutée de celle-ci en matière d’atteinte des résultats escomptés (l’abandon des violences contre les enfants et les femmes ainsi que des MGF, du mariage des enfants, de la discipline violente et du travail des enfants ? • Dans quelle mesure le projet a-t-il contribué au renforcement de capacités des Intervenants Clés impliqués dans la mise en œuvre, notamment des Organisations Communautaires de Base (OCB)? • Dans quelle mesure les partenariats établis dans le cadre de ce projet sont-ils les plus adéquats pour l’atteinte des résultats escomptés ? • En quoi le projet a-t-il contribué à la mobilisation des ressources pour le système de protection de l’enfance ?

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 25

unicef 24062020.indd 25 12/07/2020 23:15:34 Pour chaque enfant, la Santé

2014-2018

unicef 24062020.indd 26 12/07/2020 23:15:34 4

METHODOLOGIE

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 27

unicef 24062020.indd 27 12/07/2020 23:15:34 4.1. Approche de l’évaluation

37. Cette évaluation s’est fondée sur une approche descriptive rétrospective hautement participative et s’est appuyée sur l’association des méthodes quantitatives et qualitatives (méthodes mixtes) pas seulement au niveau de la collecte mais aussi de l’analyse des données. Recours a été fait à différentes méthodes de collecte de données primaires et secondaires dont (i) la revue des documents clés du projet ; (ii) des entretiens semi-structurés, et (iii) des groupes de discussions avec les acteurs de mises en œuvre et les bénéficiaires. La méthodologie a été participative dans la mesure où elle a mis à contribution tous les acteurs ayant joué un rôle important dans la conception et la mise en œuvre du projet. Les méthodes de collecte et d’analyse des données ont été utilisées en fonction des questions clés d’évaluation. La collecte de l’information a combiné des méthodes qualitatives et quantitatives compte tenu de la complémentarité entre les points forts et les faiblesses de chacune. La qualité des résultats a été assurée par la triangulation systématiquement réalisée entre les différentes sources de données et les différentes méthodes.

Le schéma présenté ci-dessous (Figure 3) visualise l’approche retenue.

Figure 3 : schéma de l’approche adoptée

Collecte des données quantitatives secondaires : Collecte primaire de données qualitatives : collecte des rapports intermédiaires, finaux et de tout entretiens approfondis ; groupes de discussion ; autre rapport pertinent portant sur les activités du Observations directes (visites sur le terrain). projet, analyse des données des enquêtes nationales, exploitation des rapports des ONG opérant dans le domaine de la protection.

Analyse des données quantitatives : Analyse de données qualitatives : description de l’évolution des indicateurs et codage des notes des entretiens, identification des comparaisons thèmes communs, recodage

Triangulation des données : pour chacune des questions de l’évaluation, plusieurs sources d’information ont été prises en compte et comparées afin de formuler des conclusions fiables. Les convergences et divergences ont été identifiées et discutées au sein de l’équipe avant d’établir des conclusions (question par question).

Vérification des résultats et des conclusions : corrections si nécessaire avec la possibilité de revenir à la source et collecter des données complémentaires.

4.2. Méthodes de collecte des données Méthodes des données qualitatives Lors de l’évaluation, recours a été fait à différentes méthodes de collecte de données qualitative primaires et secondaires dont (i) la revue des documents clés du projet ; (ii) des entretiens individuels semi-structurés, et (iii) des groupes de discussions avec les acteurs de mises en œuvre et les bénéficiaires. 38. Tandis que la revue documentaire s’est concentrée sur la documentation mise à disposition par l’équipe de la Section Protection auprès du Bureau Pays de l’UNICEF en Mauritanie (cela incluait les rapports annuels, les rapports des visites du terrain, des études nationales en matière de protection), les entretiens individuels semi-structurés tenus avec les informateurs clés se sont déroulés à trois niveaux : • Central à Nouakchott, • Régional (chefs-lieux des Wilayas) et • Local (communautaire).

Cela a permis à l’équipe de l’évaluation de collecter les perspectives institutionnelles et communautaires sur les différents sujets concernant l’état de la protection en Mauritanie.

28 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 28 12/07/2020 23:15:34 39. Afin de mieux capturer la perspective institutionnelle, l’équipe d’évaluation a organisé des entretiens semi-structurés avec trois catégories d’interlocuteurs : i) les responsables gouvernementaux, ii) les partenaires techniques et financiers (à savoir, l’UNICEF et l’UE) et iii) les acteurs non gouvernementaux (Tableau 6). Ces réunions ont permis de mieux connaître les intervenants, le rôle qu’ils ont joué, et leurs opinions sur la mise en œuvre du projet et ses résultats, ce qui a contribué à mieux préparer la mission de terrain. L’équipe a rencontré la quasi-totalité des responsables des institutions pouvant détenir des informations utiles pour la conduite de l’évaluation (liste en Annexe N°9: liste des personnes rencontrées.

Au total, 39 informateurs clés ont été interviewés dont 25 au niveau central, 14 au niveau régional dont huit affiliés à des ONG ; 30 % des informateurs clé étaient des femmes. Ces entretiens ont suivi le guide d’entretien décrit en Annexe N°3. Ce panel ‘institutionnel’ est représentatif de la diversité des acteurs (gouvernementaux ou non, central, régional ou opérationnel) et des différents lieux d’intervention. Les informateurs clés ont partagé avec l’équipe leurs perceptions et le niveau d’implication dans les différentes phases de mise en œuvre et de suivi du projet. Ces entretiens semi-structurés ont été conduits sur la base d’un guide d’entretien préétabli (Voir Annexe N°3 : guide d’entretien standard utilisé). Tableau 6 : informateurs clés rencontrés au niveau institutionnel

Acteur Niveau central Niveau Régional Total Gouvernement 6 6 12 UNICEF 6 0 6 UE 1 0 1 ONG partenaires et associées 12 8 20 Total 25 14 39

40. Au cours de la mission de terrain, des échanges ont été réalisés avec les Autorités Régionales, les Maires, les Responsables des Coordinations Régionales du MASEF, les Directions Nationales de l’Education Nationale et les Directions Régionales de l‘Action Sanitaire et Sociale en plus des responsables des ONG partenaires de l’UNICEF pour la mise en œuvre du projet dans les Wilayas. Pour l’occasion, une réunion extraordinaire de la TRP a été tenue à Kiffa, capitale régionale de l’Assaba. La mission a visité les sièges de certaines ONG locales et observé le déroulement de certaines activités de sensibilisation aux pratiques néfastes et de formation notamment sur les techniques de ciblage des enfants ayant le plus de besoin de protection.

41. Afin de mieux capturer la perspective communautaire, l’équipe a aussi réalisé 90 entretiens individuels dont certains ont été consacrés à des récits d’expériences réussies. Les ONG partenaires et les OCB ont facilité les entretiens individuels entre l’équipe d’évaluation et les membres des différentes communautés incluses dans l’échantillon. Les membres de la communauté interviewés par l’équipe ont été ciblés sur la base des trois critères de sélection retenus par l’équipe d’évaluation à savoir : la diversité linguistique et ethnico-culturelle (Hassanya, Poular et Soninké), le sexe et l’âge. Les entretiens individuels au niveau communautaire ont aussi concerné des enfants bénéficiaires de soins médicaux ou de reprise de la scolarité qui ont raconté des récits de leur vie avant et après les interventions du projet (pour plus de détails sur les questionsposées lors de ces entretiens, voir le guide de l’Annexe 3).

42. De plus, l’équipe a organisé 44 groupes de discussion (nombre total des participants : 440 dont 220 hommes et 220 femmes) avec plusieurs typologies de participants: les femmes (mères et grands-mères); les hommes adultes, les pères de famille et des enfants. A la fin de chaque discussion de groupe, deux participant(e)s ont été choisi(e)s et interviewé(e)s individuellement. Les discussions de groupes (avec quelques 10 personnes par groupe) ont été conduites sur les différents thèmes relatifs aux VEDAN en utilisant les grandes lignes du guide de l’Annexe 3. Les discussions ont porté sur le niveau de compréhension des enfants et des familles de la problématique de la violence envers les enfants et sur ce qu’a apporté le projet.

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 29

unicef 24062020.indd 29 12/07/2020 23:15:34 Les discussions abordées ont permis aussi d’identifier les changements de comportement et difficultés/contraintes induit au niveau des participants et des communautés. Les discussions de groupe ont identifié de manière participative les effets (positifs ou négatifs) des interventions du projet, ses succès et ses échecs. Elles ont en outre permis de recueillir certaines expériences vécues.

Le Tableau 7 ci-dessous donne la répartition des groupes par milieu et par sexe.

Tableau 7: répartition des FG par milieu et sexe

Groupe de Catégories de zone Total Discussion Urbain Fleuve Semi-arides FG Participants FG Participants FG Participants FG Participants Mixtes 6 60 10 100 6 60 22 220 Filles/Femmes 6 60 10 100 6 60 22 220 Total 12 120 20 200 12 120 44 440

43. Ainsi, 44 Focus Groups (FG) ont été organisés dans les quatre Wilayas dont 12 à Nouakchott, 20 dans les régions du fleuve (Gorgol et Guidimagha) et 12 en Assaba. Toutes les composantes socio-ethniques, les femmes, les hommes et les différents groupes d’âge ont été représentés. 44. Enfin, les observations faites sur le terrain ont permis de compléter la collecte des données au niveau communautaire (bénéficiaires) et au niveau institutionnel. Méthodes des données quantitatives 45. Les données quantitatives ont été obtenues à travers la revue documentaire qui a été effectuée au début et tout au long du processus d’évaluation. Pour l’essentiel, en l’absence d’indicateurs d’impact dans la mesure où le projet s’étend sur une période relativement courte et aucune enquête MICS n’a coïncidé avec la fin du projet, les données quantitatives collectées peuvent être classées en trois catégories : • Les données correspondantes aux indicateurs d’effet obtenues à partir des rapports d’activités intermédiaires et du rapport final ainsi que de ceux élaborés par les partenaires de mise en œuvre, ces données ont permis d’apprécier l’efficacité des interventions du projet et ont servi à la triangulation des informations dans le cadre de l’analyse des inégalités. • Les données portant sur les activités planifiées et réalisées dans le cadre du Document de projet. Ces données ont servi à apprécier l’efficacité des interventions tout en contribuant au processus de triangulation d’informations avec les données collectées aux niveaux institutionnel et communautaire. • Les données relatives aux ressources financières et humaines. Ces données ont été collectées auprès de toutes les parties prenantes, en particulier du Gouvernement (MASEF, Direction de l’Enfance), de l’UNICEF et des ONG partenaires. Les données ont été saisies sur des feuilles Excel et exploitées pour générer des tableaux croisés et des graphiques jugés pertinents pour une analyse en triangulation avec les données qualitatives. Finalement, les sources secondaires ont servi à la description du projet. Il s’agit, entre autres, des documents de base et rapports du projet (Accord de projet, demandes de subvention et avenants, rapports narratifs, rapports financiers, documents de programmes avec les ONG partenaires et associés, rapport final PCMGF 2017 entre autres). 4.3.Analyse des données quantitative et qualitatives et le contrôle de qualité 46. L’analyse des données quantitatives a consisté à décrire l’évolution des indicateurs de performance du projet à travers les années de mise en œuvre. Le logiciel Excel a été utilisé. Les données financières ont été recueillies auprès des services de l’UNICEF et comparées avec celles des ONG partenaires. L’analyse qualitative a été réalisée à partir d’indicateurs d’appréciation au niveau de chaque Moughataa (préfecture).

30 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 30 12/07/2020 23:15:34 En pratique, l’analyse des données qualitatives a consisté à i) créer une liste préétablie de codes correspondant aux différentes variables et thèmes adressés par les questions de l’évaluation ; ii) effectuer un premiercodage des notes des entretiens sur la base des codes établis, iii) créer des nouveaux codes émanant de l’identification de thèmes communs parmi les notes des entretiens et des groupes de discussion, iv) regrouper les différents textes ainsi codés autour de chacune des questions de l’évaluation v) à travers une activité de synthèse, tirer les constats et conclusions préliminaires fondées sur les données qualitatives et quantitatives.. Les convergences et divergences ont été identifiées et discutées au sein de l’équipe durant la collecte d’information afin de valider les données recueillies.

Le tableau 8 ci-dessous résume les méthodes d’analyse selon la nature des données et leurs sources.

Tableau 8 : sources et nature des données

Nature des données Sources Méthode d’analyse Données quantitatives Rapports d’enquêtes Description des tendances et évolution Rapports d’activités des indicateurs de suivi Rapports de supervision Comparaison entre indicateurs au Entretiens avec les acteurs cours de la période de mise en œuvre Données qualitatives Entretiens avec des informateurs clés Revue des notes d’entretien et des Entretiens approfondis groupes de discussion Groupe Codage du contenu des entretiens Observations directes sur le terrain analysées par thème

47. Un système de contrôle de qualité destiné à vérifier la fiabilité des conclusions a été conçu. Les sources de données et d’informations ont été revues ainsi que la cohérence des conclusions et recommandations avec les constats. Ce contrôle a été poursuivi durant tout le processus de finalisation du rapport. 4.4. Échantillonnage

48. L’analyse quantitative a consisté en l’exploitation de données secondaires. L’équipe d’évaluation a collecté des données primaires à travers les méthodes qualitatives. Pour cette collecte, l’échantillonnage par choix raisonnée a été utilisé. L’échantillonnage a eu lieu à trois niveaux et les critères d’inclusion ont été identifiés en collaboration avec toutes les parties prenantes. Les Coordinations Régionales du MASEF et les ONG locales ont été responsables pour définir et appliquer des critères de sélection des localités (villages) à visiter, compte tenu de leur connaissance du terrain. Dans le choix de l’échantillon, l’équipe a pris en compte la dimension genre et l’équité à travers la participation des différentes catégories socio-ethniques, la nature des VEDAN et la dimension géographique.

49. Lors d’un premier niveau de sélection, une combinaison entre les différentes caractéristiques des zones géophysiques (fleuve, urbain, semi-aride) a été prise en compte pour choisir les Wilayas suivantes : - Urbain et péri urbain : Nouakchott - Fleuve : Guidimagha et Gorgol - Zones semi arides : Assaba

Les critères de choix des Wilayas (régions) retenues étaient : i) la diversité de peuplement (ethnies, catégories socioéconomiques ; ii) l’importance de la population de ces quatre régions qui représentent près des deux tiers de la population du pays (65,5 % selon le RGPH4) et la moitié des Wilayas de mise en œuvre du projet ; iii) le niveau de mise en œuvre des activités programmées de ces trois régions et iv) les caractéristiques géophysiques du pays présentes au niveau de ces régions (fleuve, périurbain, semi-aride).

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 31

unicef 24062020.indd 31 12/07/2020 23:15:34 50. Le deuxième niveau de sélection a concerné les communes à visiter dans chacune des Wilayas. Elles ont été sélectionnées en fonction de la taille de leur population et du nombre de bénéficiaires. Ainsi, l’équipe a sélectionné et visité les communes suivantes : • Nouakchott : Arafat,Toujounine, El Mina, Sebkha, Dar Naim et Ryadh (3 jours dans 6 localités) • Gorgol : , Mounguel, Lexeiba, , Djéol (3 jours dans 5 localités) • Guidimakha : Sélibabi, Ouloumbonny, Souvi, Chagar, Ajar (3 jours dans 5 localités) • Assaba : Kiffa, Guerrou, Kamour, Kankosa, Legrane, Elmelga (3 jours dans 6 localités) Les localités rurales retenues (villages et agglomérations) l’ont été sur la base de trois critères essentiels : (i) être située dans une zone où des activités significatives ont été menées, (ii) avoir des répondants disponibles pour participer à l’évaluation (OCB ou autre) et (iii) être facilement accessibles.

51. Le troisième niveau de sélection a concerné le choix des personnes devant participer aux groupes de discussions dans chacune des communautés incluses dans l’échantillon. Un certain nombre de groupes de discussion ont été mixtes et ont ainsi engagé des participants de deux sexes : cela a concerné toutes les typologies de participants prévues, y compris les adolescents et adolescentes; les hommes et les femmes de 20 à 49 ans, les hommes et les femmes de plus de 50 ans (discussions sur la base du guide d’entretien standard qui figure à l’Annexe N°3 : guide d’entretien standard utilisé). Par ailleurs, certains groupes de discussion ont eu lieu avec la participation exclusive des filles et femmes selon les groupes d’âges : adolescentes de moins de 20 ans, femmes âgées de 20 à 49 ans, femmes âgées de plus de 50 ans. Au total 440 personnes ont été interviewées.

52. La taille de l’échantillon : sur les 53 communes ciblées par le projet, l’équipe d’évaluateurs en a visité 22, soit un taux de visite de 41,5 %. Sur la base de 10 participants en moyenne par groupe de discussion, l’équipe d’évaluation a pu organiser des groupes de discussion avec environ 440 personnes dont 90 ont aussi participé à des entretiens individuels plus approfondis. De plus, 39 entretiens individuels ont été organisés avec les responsables administratifs locaux et les personnes impliquées dans le projet (enseignants, personnels de santé, état civil, greffiers, agents des OCB) pendant la durée de l’évaluation sur terrain. Ainsi, l’échantillon de personnes interrogées est suffisamment représentatif pour obtenir les informations nécessaires sur les progrès et la qualité des résultats du projet. 4.5. Dispositif de pilotage et appropriation nationale 53. Pour contribuer à l’appropriation du rapport d’évaluation par les principales parties prenantes, un Comité de Pilotage a été mis en place sous la Présidence du Directeur chargé de la planification au MASEF avec la participation du Directeur de l’Enfance (MASEF), de l’équipe de l’UNICEF et de représentants des ONG partenaires et associées. Le Comité de Pilotage s’est réuni à l’occasion du lancement de l’évaluation et à la fin des missions sur le terrain. Celles-ci ont constitué des occasions de sensibilisation sur l’importance de l’implication de tous les acteurs de la Protection de l’Enfance en vue de fournir le plus d’informations de qualité. Le Comité de Pilotage a eu des échanges sur les objectifs, la méthodologie et les questions pratiques de collecte de données. Il a validé la note de cadrage au cours de sa deuxième réunion (Annexe N°6 : déroulement de la mission d’évaluation). Les observations formulées par les commanditaires ont été transmises à la consultante internationale, chef d’équipe. Elle a soumis un rapport provisoire qui n’a pas été jugé satisfaisant par les commanditaires gestionnaires de l’évaluation. Il a été entièrement repris dans le cadre de nouveaux TDR et d’un contrat avec le consultant national, auteur du présent rapport. 4.6. Prise en compte des normes éthiques dans l’évaluation 54. Conformément aux normes et standards internationaux de l’évaluation, l’équipe a cherché à vérifier : i) l’inclusion d’indicateurs genre et équité dans le choix du ciblage des populations pour les différentes interventions du projet ; ii) l’existence d’activités ciblées pour les groupes les plus vulnérables ; iii) la valorisation d’actions portées par les communautés pour prendre en compte les besoins des personnes à besoins spécifiques comme les orphelins, les enfants nés hors mariage ; iv) l’implication des femmes dans les activités de mise en œuvre du projet ; v) la prise en compte du genre et de l’équité dans le système de suivi et évaluation. 32 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 32 12/07/2020 23:15:34 55. L’évaluation a favorisé, chaque fois que possible, la participation des groupes vulnérables, en particulier les femmes avec enfants de moins de cinq ans et les adolescentes.

56. Les aspects relatifs à l’éthique et à la confidentialité ont été respectés, conformément aux normes en la matière, les évaluateurs ayant adopté à chaque occasion les comportements suivants: toutes les personnes contactées ont été informées de l’exercice et de sa finalité leur autorisation préalable a été, à chaque fois, requise oralement avant leur participation volontaire et leur accord formel a été sollicité pour l’enregistrement de la conversation.

57. L’évaluation s’est appliquée à respecter les procédures de l’UNICEF concernant la Recherche Ethique Impliquant les Enfants29. Aussi, les règles d’éthique suivantes ont été appliquées: tous les enfants ont été informés du but de l’exercice et ont donné leur accord pour y participer et qu’ils peuvent l’arrêter à tout moment. Les objectifs de l’évaluation leur ont été présentés de façon simplifiée, ainsi que leurs droits en tant que participants et l’utilisation qui sera faite des informations qu’ils vont communiquer. Le consentement de leurs parents a été obtenu.

58. En outre, les aspects relatifs à la sensibilité culturelle ont été pris en compte et respectés au cours des entretiens. L’équipe d’évaluation a pris les mesures nécessaires pour s’assurer de la sécurité des données personnelles auxquelles elle a eu accès. La documentation mise à disposition par l’UNICEF a été exclusivement utilisée dans le cadre de cette évaluation, les droits d’auteur appartenant à l’UNICEF. Les filles ont été interrogées en l’absence de toute présence masculine qui aurait pu affecter la sincérité de leurs réponses. Au niveau des communautés, l’équipe d’évaluation n’a pas eu de difficultés particulières pour recueillir les opinions et les suggestions, notamment au cours des entretiens approfondis et des groupes de discussion, dont certains furent exclusivement constitués de jeunes filles avec la présence de la seule consultante, chef d’équipe. Les lignes directrices de l’UNICEF en matière de recherche avec les enfants ont été dument suivies par l’équipe d’évaluation. 4.7.Principales limites de l’évaluation et mesures de mitigation

59. La pénurie des données sur l’état de la protection, notamment dans les zones les plus reculées dans les quatre régions d’intervention, a constitué une limite. Cela a été en partie comblé par l’organisation d’interviews et groupes de discussion supplémentaires. De la même façon, comme le risque de biais dans les réponses des gens interviewés est assez haut, notamment par rapport à des cas sensibles (sujets qui ont survécu à un viol, ou qui ont accouché hors du mariage), les jeunes filles et les femmes ont été interviewées séparément et exclusivement en présence de la consultante internationale.

29/ Recherche Ethique Impliquant les Enfants, UNICEF, 2013.

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 33

unicef 24062020.indd 33 12/07/2020 23:15:34 Pour chaque enfant, l’Education

2014-2018

unicef 24062020.indd 34 12/07/2020 23:15:34 5

CONSTATS ET CONCLUSIONS PRELIMINAIRES (PAR CRITERES)

unicef 24062020.indd 35 12/07/2020 23:15:34 60. Les changements de comportement engendrés par la sédentarisation30 dans un contexte marqué par les défaillances des structures sociales de base et la pauvreté expliquent la prégnance des phénomènes de VEDAN que vivent en particulier les enfants de la rue, abandonnés, ou en conflit avec la loi. Le rôle primordial du Système de Protection de l’enfance pour trouver des solutions aux VEDAN et aux risques qu’encourent les enfants a été reconnu par tous les acteurs. 61. Dans ce qui suit, il sera question du niveau d’atteinte de l’objectif global du projet et de l’atteinte des résultats escomptés par rapport aux critères de l’efficacité, de l’efficience, de la durabilité, de l’équité et genre, de la coordination et du suivi. Le cadre légal, politique et organisationnel a largement influencé les résultats du projet au niveau de chacune des dimensions de l’évaluation. Les recommandations pour la consolidation des acquis et pour la suite à donner au projet découlent de l’analyse des constats et conclusions et sont formulées dans le chapitre 7. 5.1.Efficacité

Questions d’évaluation • Dans quelle mesure les interventions du projet ont-elles contribué à un dialogue politique focalisé sur les droits des enfants les plus démunis ? • Dans quelle mesure le plaidoyer de l’UNICEF et de ses partenaires a-t-il permis d’améliorer les capacités d’action des autorités publiques impliquées dans le système de protection ? • De manière concrète, en quoi les actions mises en œuvre ont- elles contribué aux objectifs du programme conjoint UNFPA / UNICEF sur les MGF ? • De manière concrète, dans quelle mesure le système de protection national fournit-il une réponse systémique aux cas de violence, d’exploitation, de discrimination, d’abus et de négligence des enfants notamment les plus marginalisés ? • Dans quelles mesures les activités planifiées / réalisées sont-elles suffisantes (en quantité et en qualité) pour atteindre les résultats ? • Quels sont les facteurs (internes ou externes à l’UNICEF), les processus, les pratiques et les stratégies qui ont favorisé ou entravé l’atteinte des résultats ? • Dans quelle mesure les activités de sensibilisation et de mobilisation sociale ont-elles contribué au renforcement de la confiance des communautés et des individus à adopter les comportements positifs en faveur de l’abandon des pratiques néfastes visées ? • S’il y en a, quels sont les effets non attendus (soit positifs soit négatifs) qui ont été produits par ce projet ? Niveau d’atteinte des résultats et valeur ajoutée de l’intervention: 62. Les changements de comportement engendrés par la sédentarisation dans un contexte marqué par les défaillances des structures sociales de base et la pauvreté expliquent la prégnance des phénomènes de VEDAN que vivent en particulier les enfants de la rue, abandonnés, ou en conflit avec la loi. Le rôle primordial du Système de Protection de l’Enfance pour trouver des solutions aux VEDAN et aux risques qu’encourent les enfants a été reconnu par tous les acteurs. 63. Dans ce qui suit, il sera question du niveau d’atteinte de l’objectif global du projet et de l’atteinte des résultats escomptés par rapport aux critères de l’efficacité, de l’efficience, de la durabilité, de l’équité et genre, de la coordination et du suivi. Le cadre légal, politique et organisationnel a largement influencé les résultats du projet au niveau de chacune des dimensions de l’évaluation. Les recommandations pour la consolidation des acquis et pour la suite à donner au projet découlent de l’analyse des constats et conclusions et sont formulées dans le chapitre 7. 64. Le niveau d’efficacité du projet se mesure à l’aune de l’atteinte des résultats attendus et partant de l’objectif global. Avant de répondre aux différentes questions de l’évaluation, l’équipe a d’abord cherché à mieux placer le projet dans son contexte en vue de faciliter la compréhension du lecteur. C’est pour cela qu’au préalable, des constats assez importants sur deux aspects de la performance du projet sont analysés : i) la valeur ajoutée du projet ; et ii) la mesure dans laquelle les objectifs du projet ont été atteints, ou sont en train de l’être, compte tenu de leur importance relative31. Le tableau ci-après détaille les résultats obtenus par indicateur et cible, conformément aux indications du cadre logique du projet. 30/ En 1977, un mauritanien sur trois vivaient en milieu nomade (RGPH) ; ils ne sont plus que 1,9% en 2013 (RGPH4) 31/ OECD DAC Glossary of Key Terms in Evaluation and Results Based Management, Paris 2002 36 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 36 12/07/2020 23:15:34 Tableau 9 : niveau d’atteinte des résultats du projet

Résultats Indicateurs Taux estimé Justifications/Commentaires de réalisation Résultat 1. 11 SPE régionaux et communaux sont Objectif atteint Le dépassement de l’objectif s’explique 30 systèmes de mis en place dans 5 régions (non (156 %) par le découpage de Nouakchott en 3 protection sont encore dotées de SPE) régions. Le projet a permis de mettre en opérationnels place 17 SPE additionnels par rapport à et fournissent la cible de 11 SPE (28 au total). des services à 70 % d’enfants à risque ou victimes de 30 SPE régionaux et communaux Objectif Non Sur les 38 000 enfants identifiés sans pratiques visées garantissent à 70 % des enfants atteint (13 %). acte de naissance, seuls 4 951 ont été des services identifiés de5 à 18 ans l’accès à l’état enregistrés à l’état civil (13 %). intégrés de civil protection dans 30 SPE régionaux et communaux Objectif atteint Les 64 501 enfants vulnérables identifiés 8 wilayas à garantissent à 70 % des enfants (100 %) par les SPE ont été réinsérés grâce au risque. identifiés de 5 à 18 ans leur réinsertion projet. Chacun a bénéficié au moins sociale d’une visite de suivi social sous forme d’appui et de conseil par des visites à domicile par les OCB et assistants sociaux des ONG32 partenaires et associées 30 SPE régionaux et communaux Objectif atteint Le projet a contribué à la réinsertion garantissent à 6 233 enfants identifiés (160 %) scolaire de 16 049 enfants ayant de 5 à 18 ans victimes des PFTE une abandonné l’école et de ce fait exposés réinsertion scolaire dans les 8 Wilayas aux VEDAN33 . à risque Valeur cible (R1) : 10 000 / SR:3 767 30 SPE régionaux et communaux Objectif 36 874 enfants nécessitant des mesures garantissent à 50 000 enfants de 5 partiellement de protection spécifique ont bénéficié à 18 ans identifiés en difficulté un atteint (74 %) d’au moins un élément du paquet paquet minimum de services dans les minimum de services à travers les 8 Wilayas à risque systèmes de protection régionaux et Valeur cible (R1) 50,000 / SR:AD communaux (formation professionnelle, assistance psychosociale, référencement, prise en charge sanitaire, réinsertion sociale, réinsertion scolaire, assistance juridique, état civil, etc.). 30 SPE régionaux et communaux Objectif 4 121 enfants et adolescents ont garantissent à 70 % des enfants partiellement participé à des activités socio- identifiés de 3 à 18 ans des activités atteint (11 %) récréatives, des débats ainsi qu’à ludiques et éducatives en favorisant des séances de sensibilisation sur les leur prise en charge dans les 8 compétences de vie courante. Ils ont Wilayas à risque reçu 31 kits récréatifs pour la mise en œuvre d’activités de sports et de jeux. 30 SPE régionaux et communaux Objectif atteint Des réunions de sensibilisation sur le garantissent à 70 % des 125 000 (113 %) respect des droits des enfants et la enfants cibles de 0 à 15 ans des promotion de l’abandon des MGF et du services de prévention et de protection mariage précoce ont concerné 41 038 (prise en charge sanitaire contre les familles. A raison de 6 enfants par famille, MGF) dans les 8 Wilayas à risque on peut estimer que cette sensibilisation/ Valeur cible : 70 % / SR: AD dialogue communautaire a bénéficié à environ 106 459 enfants âgés de moins de 15 ans dont 52 484 filles. 2 110 enfants vulnérables ont eu accès aux services de santé et 3 570 ont bénéficié d’un appui psycho-social.

32/ Cet effectif est plus élevé que celui qui figure dans la base de données (13 230 enfants) laquelle a commencé tardivement à effectuer des enregistrements exhaustifs. 33/ Même explication. Le nombre d’enfants pris en charge figurant sur la base de données est 4 616.

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 37

unicef 24062020.indd 37 12/07/2020 23:15:34 Trente (30) systèmes de Objectif atteint Même raisonnement que celui qui est présenté protection régionaux et (113 %) ci-dessus. communaux garantissent à 70 % des 125.000 enfants cibles de 0 à 15 ans des services de prévention et de protection (prise en charge sanitaires) contre le mariage précoce dans les huit wilayas à risque Valeur cible : 70 % / SR : AD Résultat 2: 238 communautés ont Objectif atteint 237 communautés (environ 1500 personnes pour 238 adopté une charte de (99 %) chaque communauté) ont déclaré publiquement communautés responsabilité pour favoriser l’abandon volontaire des MGF et les mariages s’engagent l’abandon volontaire des des enfants. Il s’agit d’une contribution du projet publiquement pratiques défavorables aux au Programme global conjoint de l’UNICEF et du à l’abandon droits de l’enfant dont les FNUAP de lutte contre les MGF mis en œuvre dans des pratiques MGF, le mariage précoce, les régions à haute prévalence. défavorables les méthodes disciplinaires aux droits violentes et le travail des de l’enfant enfants notamment SR : AD / Cible : 238 l’abandon des MGF, les mariages Deux cent trente-huit Objectif atteint Les 237 communautés ayant déclaré précoces, et (238) communautés (99 %) l’abandon volontaire des MGF ont bénéficié le travail des sont accompagnées de l’accompagnement technique de la Cellule enfants techniquement par la MGF du MASEF. Les coordinatrices régionales Direction du Genre du du MASEF assurent le suivi de terrain à travers MASEF pour le suivi des les SPE et en collaboration avec les 70 comités engagements pris pour de veille appuyés par l’UNICEF. Les comités l’abandon volontaire des de l’Assaba et du Gorgol ont assuré le suivi de pratiques défavorables 585 filles de 0-5 ans à risque dont 522 ont été aux droits de l’enfant, dont épargnées de l’excision. les mutilations génitales féminines, le mariage précoce, les méthodes de disciplines violentes et le travail des enfants SR : AD / Cible : 238

Taux de prévalence de Objectif Le taux de prévalence de l’excision chez les filles l’excision chez les enfants de partiellement de moins 5 ans est passé de 46,65 % à 44,9 % moins de 5 ans dans les 238 atteint entre 2011 et 2015 chez les filles âgées de 0-5 communautés cibles ans (MICS5). Une enquête rapide réalisée en 2017 dans les zones couvertes par cette tendance est SR : 46,65 %34 / Cibles : confirmée par les enquêtes rapides de suivi des 42,65 % MGF: 66 % des 424 personnes interrogées dans les six régions de haute prévalence (Brakna, Guidimakha, Trarza, Hodh El Gharbi, HodhChargui, Assaba) sont favorables à l’abandon des MGF Taux d’enfant âgés de 1 à 14 Objectif non La cible de 30 % peut être considérée comme ans ayant subi une discipline atteint trop ambitieuse au regard des données de violente MICS5 qui estiment que la pratique concerne encore 80 % des enfants de 1 à 14 ans dans un SR : 36,4 % / Cible : 30 % contexte socioculturel où la discipline violente est considérée comme un instrument efficace pour l’éducation des enfants avec les insuffisances de mise en œuvre des lois et la difficulté d’impacter rapidement sur les pratiques. Mais des changements de mentalités sont perceptibles dans les communautés cibles. Une enquête rapide réalisée par l’ONG TOSTAN dans les régions couvertes par le programme conjoint MGF montre que les communautés bénéficiaires ont une meilleure connaissance des droits humains35. 65 % des enfants de Objectif L’accès aux services de l’état civil est difficile à moins de 5 ans des 230 partiellement cause de nombreux facteurs et critères. communautés cibles sont atteint (13 %) Seuls 13 % des enfants sans acte de naissance enregistrés et ont leur acte de identifiés par le biais des SPE ont pu obtenir leur naissance acte de naissance grâce à l’accompagnement des OCB et ONG partenaires membres des SPE. SR : 58,8 % / Cible 65 %

34/ Cet indicateur de référence avait été extrapolé des résultats d’une évaluation rapide conduite dans le cadre du Programme Conjoint et n’a pas la même représentativité statistique que l’Enquête MICS. 35/ La Wilaya de Nouakchott a été subdivisée en trois Wilayas, mais la couverture spatiale de l’intervention reste identique.

38 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 38 12/07/2020 23:15:34 Taux du mariage précoce Objectif non Les résultats du MICS5 montrent une légère chez les femmes âgées atteint hausse de la prévalence des mariages chez de15-19 ans mariées avant les 15-19 ans (27,8 % contre 25,7 % en 2011). l’âge de 15 ans dans les 230 L’analyse des données du MICS réalisée par communautés l’ONS montre que la prévalence du mariage des enfants n’a diminué que d’environ 4 % au cours des 20 dernières années. En réalité, la question est complexe en raison d’explications religieuses et des pratiques sociales très ancrées dans la société mauritanienne. Taux du travail des enfants Objectif non Le taux de travail des enfants dans la tranche âgés de 5 à 14 ans dans 230 atteint d’âge des 5 à 11 ans est passé de 21,5 % à communes et communautés 24,4 % (MICS5). La période d’exécution du projet a été difficile pour les familles pauvres qui se sont SR : 21,5 % / Cible : 19 % trouvées dans la nécessité de faire travailler leurs enfants pour subvenir à leurs besoins alimentaires.

Source : Rapport narratif final

Analyse sur l’atteinte de l’objectif global

65. A titre de rappel, l’objectif global du projet est de « contribuer à la protection des enfants mauritaniens contre les pratiques préjudiciables à leurs droits, notamment contre les violences physiques et psychologiques, l’exploitation, et les discriminations ». Tel que formulé, l’objectif global a été atteint dans une large mesure pour l’axe R1. On retient en effet que 47 Systèmes de Protection ont été créés et 64 501 enfants ont été pris en charge dont 1732 réinsérés à l’école et 1877 enregistrés à l’état civil.

66. Cependant, pour trois cibles du résultat 2, il n’a pas été possible d’en évaluer la performance, les indicateurs étant basés sur une enquête MICS qui n’a pas été réalisée au cours de la période récente, la dernière datant de 2015. En revanche, le renforcement des Systèmes de Protection de l’Enfance dans les huit régions cibles, conformément aux termes de la CDE a été effectué. Cette contribution a permis d’apporter l’appui technique nécessaire à l’accompagnement et la formation des acteurs de la société civile, les OCB et les partenaires gouvernementaux impliqués dans le programme de protection de l’enfance.

67. D’autres efforts ont été déployés pour créer un environnement protecteur pour les enfants. Il s’agit notamment dans le cadre du renforcement des SPE et de la lutte contre les VBG, les MGF, le mariage des enfants, la discipline violente, l’accès des enfants à l’état civil et à l’école, mais leur mise en œuvre demeure insuffisante.

68. Par rapport aux extrants du projet, des efforts ont été déployés par le projet dans tous les aspects pertinents. Les résultats ont été différents selon les cas. La plupart des domaines ont connu des progrès plus ou moins importants. Qu’il s’agisse de la réinsertion scolaire, l’appui psychosocial, l’assistance légale, l’accès à un suivi psycho-social, les chiffres indiquent des réalisations à la hauteur des attentes. En revanche pour ce qui concerne l’accès à l’état civil, bien que des progrès aient été enregistrés, il reste encore un grand nombre d’enfants sans état civil. Les AGR ont contribué à soutenir les efforts des familles en matière de réinsertion scolaire et de refus du mariage des enfants, mais les ressources financières ont été insuffisantes pour couvrir un plus grand nombre de familles.

Analyse de l’objectif de restructuration des SPE

69. Le projet a contribué à la restructuration de 47 SPE dans 8 Wilayas alors que l’objectif était de 38 SPE, dont 12 systèmes régionaux et 35 communaux. Au cours de cette restructuration où il fallait rendre opérationnels les SPE, un mécanisme d’identification et de référencement avec une désignation claire des tâches et des responsabilités de chaque acteur du SPE a été mis en place. La restructuration a impliqué des professionnels (enseignants, infirmiers, sages-femmes et policiers/ brigadiers des mineurs) de la protection de l’enfance. Le projet a en outre entrepris un plaidoyer pour le renforcement continu du cadre stratégique et légal ainsi que l’appropriation des problématiques de protection de l’enfance par les acteurs.

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 39

unicef 24062020.indd 39 12/07/2020 23:15:35 70. Le projet a appuyé le MASEF dans la réalisation d’une cartographie qui recense et définit le profil des agents sociaux para-professionnels dans les structures publiques (notamment au niveau des services sociaux des mairies) et privées dans les Wilayas de Nouakchott Ouest, Nord, Sud et Nouadhibou. Le recensement a identifié 232 travailleurs sociaux dont 47 assistants sociaux certifiés et 182 para-professionnels. En outre, les besoins en formation des para-professionnels œuvrant dans les services sociaux des mairies ont été identifiés en vue de mettre en œuvre un programme de renforcement des capacités techniques.

Analyse de la valeur ajoutée des interventions

71. Le projet est arrivé à mettre en œuvre une approche systémique utilisée de manière complémentaire au niveau des deuxrésultats, engageant ainsi tous les acteurs et les partenaires dans une même dynamique en faveur de la protection des enfants les plus vulnérables, notamment les enfants des milieux les plus défavorisés, appartenant en majorité aux milieux sociaux affectés par les séquelles de l’esclavage. L’approche systémique a mis en commun les efforts de tous les acteurs concernés et a créé un espace de dialogue et de prise de décision à travers les TRP et SCP sur toutes les questions relatives à la protection de l’enfance. Le suivi de l’application des décisions est ainsi assuré et les responsabilités mieux situées.

72. L’approche de promotion de l’abandon des pratiques néfastes a favorisé les prémices d’un changement dans les pratiques défavorables au respect des droits des enfants. Le projet est par ailleurs intervenu dans le cadre de la promotion de l’abandon des formes de violences basées sur le genre (VBG). Peu de données récentes sur les VBG outre celles de l’ONG AMSME qui a recensé 2 358 cas de VEDAN entre 2001 et 2018 dont 754 cas entre 2014 et 2018, sont disponibles. Il s’agit, pour la plupart, des cas de VBG. Ces données parcellaires confirment cette tendance au changement dans la culture du silence et du tabou, illustrée aussi par des manifestations communautaires demandant la protection des victimes. Réponses aux Questions d’Evaluation sur l’efficacité de l’intervention: Dans quelle mesure les interventions du projet ont-elles contribué à un dialogue politique focalisé sur les droits des enfants les plus démunis ?

73. La stratégie du projet et l’efficacité de sa mise en œuvre peuvent être jaugées à l’aune de la présence de certaines questions sensibles sur l’agenda politique. Il en est ainsi de la question des enfants nés hors du mariage. Leurs droits sont désormais au cœur des changements d’attitude de l’ARPTS, des services de l’enseignement et de la justice qui ont trouvé des solutions définitives ou provisoires aux problèmes soulevés dans le cadre du projet. A savoir l’accès à l’école et aux examens sans actes de naissance. Les procédures ont été revues dans le bon sens, mais il reste encore des progrès à faire. Parmi les souplesses observées sur le terrain, des directives officielles ont été données et appliquées pour faciliter l’accès à l’école pour les enfants sans acte de naissance. Par ailleurs, des solutions sont trouvées pour l’accès à l’état civil des enfants nés hors mariage : il suffit d’une déclaration discrète auprès du juge.

74. Hier sujet tabou, le mariage des enfants est désormais débattu à tous les niveaux, du religieux, au politique en passant par le médiatique à travers des sketchs à la télévision et la radio. Les Violences Basées sur le Genre ont retenu l’attention des pouvoirs publics et du législateur même si, pour le moment, l’avant-projet de loi qui a été validé par le Conseil des Ministres a été rejeté par le Parlement. Il n’en demeure pas moins qu’elle donne une indication du niveau de l’engagement et du débat politique.

75. Les TRP et SPC sont présidés par les Wali et les Maires, ce qui permet de replacer et maintenir la question de la protection de l’enfance au niveau d’un dialogue politique entre, et avec, les autorités locales. A travers les réunions des TRP et des SPC, les interventions du projet ont ainsi contribué à un dialogue politique focalisé sur les droits des enfants, notamment les plus démunis.

40 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 40 12/07/2020 23:15:35 Un plaidoyer a été entrepris auprès du gouvernement. Il a abouti à des progrès pour rendre la législation nationale plus conforme aux standards internationaux. Par exemple, la loi portant Code Général de Protection de l’Enfance initiée en 2015 par le MASEF et le Ministère de la Justice a été promulguée par le Président de la République. Il est à noter que l’UNICEF a apporté son appui au processus d’élaboration de ce Code tout en veillant à sa conformité avec la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE) et à sa capacité à répondre aux besoins de protection des enfants les plus vulnérables. Par ailleurs, et en appui à la mise en œuvre de la CDE, le Conseil National de l’Enfant (CNE) a été mis en place en 2018 (décret No 2017-051 du 8 mai 2017).

76. Le dialogue politique à travers le MASEF a donc eu pour résultat de porter les systèmes de protection à l’échelle nationale avec la mise en place de 47 systèmes de protection. Selon les informations recueillies, ces systèmes de protection ont identifié/appuyé 64 501 enfants et pris en charge 36 874 enfants à risque ou victimes de VEDAN. Il y a lieu de noter qu’au cours de la mise en œuvre du projet, le gouvernement, l’UNICEF et certains partenaires ont établi un état des lieux des SPE dans un document qui en dresse les forces et les faiblesses. Il pourra servir de guide pour les interventions à venir.

77. Au cours de la période de mise en œuvre du projet, le gouvernement a élaboré la « Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée » (SCAPP) à l’horizon 2030. Parmi les trois leviers retenus, celui du Capital Humain (levier2) préconise un renforcement du cadre légal et stratégique pour la protection de l’enfance. Il prône le renforcement des Systèmes de Protection Nationaux à travers des mécanismes d’identification, de référencement et de prise en charge des cas des enfants à risque et/ou victimes de VEDAN.

Dans quelle mesure le plaidoyer de l’UNICEF et ses partenaires a-t il permis d’améliorer les capacités d’action des autorités publiques impliquées dans le système de protection ? 78. L’UNICEF et ses partenaires ont entrepris des efforts en vue d’améliorer les capacités d’action des autorités publiques impliquées dans le système de protection, notamment le MASEF et dans une certaine mesure, les services de la justice juvénile et ceux de l’état civil. Le plaidoyer de l’UNICEF auprès des autorités mauritaniennes à travers le projet a abouti à un compromis pour faire admettre dans les écoles, les enfants non enregistrés à l’état civil. Cette affirmation a été confirmée aux évaluateurs par tous les bénéficiaires rencontrés.

79. Le plaidoyer a aussi permis de régulariser la situation des enfants nés hors mariage, y compris à l’intérieur du pays ce qui était auparavant quasiment impossible, voire risqué pour les femmes qui reconnaissent ainsi avoir commis le péché du «Zina». Le Code pénal mauritanien punit de la même peine les deux auteurs sauf en cas de viol difficile à prouver (parole contre parole). Dans plusieurs endroits, l’équipe a constaté un dénouement heureux où les cadis acceptent dorénavant de recevoir dans la discrétion les déclarations des mères ayant eu un enfant hors mariage. Les chiffres qui ont été recueillis au cours des visites de terrain ne font pas la distinction selon les motifs de non enregistrement, mais l’ONG TDH a recensé 1 200 enfants enrôlés à Arafat (Nouakchott Nord) au cours de la mise en œuvre du projet.

De manière concrète, en quoi les actions mises en œuvre ont- elles contribué aux objectifs du programme conjoint MGF ? 80. Au cours de nombreux groupes de discussion, les femmes ont fait référence aux causeries organisées dans le cadre du projet et la plupart d’entre elles ont fait preuve d’une bonne connaissance des méfaits des MGF et du mariage des enfants. Les réunions de sensibilisation sur le respect des droits des enfants et la promotion de l’abandon des MGF et du mariage des enfants ont concerné 41 038 familles. Par ailleurs, 237 communautés ont déclaré l’abandon volontaire des MGF et ont bénéficié de l’accompagnement technique de la Cellule MGF du MASEF. Les Coordinatrices Régionales du MASEF assurent le suivi de terrain à travers les SPE et en collaboration avec les 70 comités de veille appuyés par l’UNICEF.

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 41

unicef 24062020.indd 41 12/07/2020 23:15:35 De manière concrète, dans quelle mesure le système de protection national fournit- il une réponse systémique aux cas de violence, exploitation, discrimination, abus et négligence des enfants notamment les enfants les plus marginalisés ? 81. Le système national de protection a fourni une réponse systémique aux cas de violence, exploitation, discrimination, abus et négligence dont sont victimes les enfants, notamment les plus marginalisés, ceci par la mise en place de 17 SPE additionnels par rapport à la cible qui était de 30 SPE. Toutefois, ces résultats sont mitigés dans la mesure où, selon les données disponibles, le système a pris en charge seulement 36 874 enfants, soit 57 % des cas identifiés (64 501), qui ont bénéficié d’au moins un élément du paquet minimum de services à travers les systèmes de protection régionaux et communaux. Cela trouve en partie son explication dans les contraintes auxquelles sont confrontés les SPR. Ces contraintes sont essentiellement liées à la pénurie des ressources humaines et financières. L’environnement protecteur des enfants vulnérables s’est amélioré avec l’installation des Tables Régionales de Protection de l’enfance (TRP) dans 10 régions si on tient compte de l’éclatement de Nouakchott en trois régions, avec une couverture de 80 % des régions contre 29 % qui étaient pourvues de TRP au démarrage du projet. L’une des contraintes rencontrées concernent les informations de base des données qui ne sont pas suffisamment exploitées et utilisées pour alimenter les discussions lors des réunions des TRP. Dans quelles mesures les activités planifiées /réalisées sont-elles suffisantes (en quantité et en qualité) pour atteindre les résultats ? 82. Les activités ont été quantitativement et qualitativement suffisantes pour atteindre les résultats en totalité dans certains cas ou partiellement dans d’autres comme détaillé dans le tableau 10 ci-dessous. En effet, les activités planifiées pour la mise en place des SPE ont été suffisantes pour donner les résultats enregistrés (voir plus haut). Il existe en revanche des activités planifiées et partiellement réalisées au niveau de l’enrôlement à l’état civil qui ont été insuffisantes et ont donné de faibles résultats qui s’ajoutent à d’autres facteurs sous-jacents comme la pauvreté des familles, l’ignorance et l’éloignement des lieux d’enregistrement. Le projet a essayé de réduire les barrières d’accès.

83. L’analyse des résultats du projet montre que sur les 15 cibles renseignées, sept ont été atteintes ou dépassées ; quatre ont été partiellement atteintes et quatre cibles sont non mesurables ou hors de portée ; il n’a pas été possible de les mesurer en l’absence d’une enquête MICS récente. Le tableau 10 ci-dessous donne les détails globaux et par résultat :

Tableau 10 : atteinte des cibles par résultat Résultats Résultat R1 Résultat R2 Total Nombre de cibles atteintes 6 6 12 Nombre de cibles partiellement atteintes 6 0 6 Nombre de cibles non mesurables ou hors de portée 1 0 1 Total 12 8 20 Source : estimations des évaluateurs

84. L’estimation des taux de réalisation des activités a été effectuée uniquement pour l’axe R1 de la manière suivante : (i) pour simplifier les calculs, tous les indicateurs ont été considérés comme ayant le même poids; (ii) pour chaque indicateur prévu dans le document de projet, son taux de réalisation a été estimé en rapportant ce qui a été effectivement réalisé à ce qui était prévu; (iii) pour obtenir le taux de réalisation du résultat, les taux de réalisation de tous les indicateurs de ce résultat ont été additionnés et divisés par le nombre d’indicateurs du résultat considéré ; (iv) c’est donc la moyenne arithmétique des taux d’atteinte des indicateurs du résultat R1 qui constitue le taux de réalisation. Il découle des calculs que l’axe 1 a été réalisé à 92,5 %. Des progrès qualitatifs ont été accomplis à travers les méthodes d’approche et de ciblage des enfants à risque et/ou victimes de VEDAN (64 501 identifiés et 36 874 pris en charge). Pour l’axe 2, des résultats encourageants ont été obtenus notamment pour les deux premiers indicateurs, mais il n’a pas été possible d’estimer le niveau atteint par les indicateurs à cause de l’indisponibilité de données de base récentes.

42 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 42 12/07/2020 23:15:35 Quels sont les facteurs (internes ou externes à l’UNICEF), les processus/pratiques et les stratégies qui ont favorisé ou entravé ainsi l’atteinte des résultats ? 85. L’UNICEF a apporté une légitimité et une crédibilité au projet. Les évaluateurs ont ainsi constaté les pratiques suivantes qui ont favorablement contribué au projet: la sécurité des fonds ; l’existence de procédures financières garantissant la transparence dans la gestion; l’expérience en matière de renforcement de capacités et singulièrement avec le MASEF et qui a permis à l’UNICEF d’accumuler un capital de connaissances de la problématique de protection des enfants contre les VEDAN. Il faut néanmoins relativiser ce constat dans la mesure où les procédures internes de décaissement des fonds et les exigences de rigueur face à une multiplicité de partenaires (qu’il a fallu initier/adapter aux procédures en vigueur) ont contribué à retarder l’exécution de certaines activités comme cela est détaillé à la section 5.2.

86. Concernant les modalités de gestion, la mise en œuvre du projet a impliqué l’UNICEF et cinq partenaires en plus de cinq organisations associées. Les modalités de gestion appliquées ont respecté les procédures de gestion du cadre d’approche harmonisé de remise d’espèces (HACT) en vigueur à l’UNICEF et les exigences contractuelles de l’UE. Les cinq partenariats ont été choisis à la suite d’une procédure transparente et soumis à l’examen du Comité de Revue des Partenariats (PRC) du bureau de l’UNICEF, qui assure le contrôle de qualité des PCA. Dans le cadre de l’approche harmonisée des transferts en espèces (HACT), l’UNICEF a assuré un suivi régulier des activités du projet à travers des visites de terrain. Le suivi a été rigoureusement assuré comme le montrent les informations rapportées à la section 5.5. En matière de coordination, de formation, de plaidoyer, de sensibilisation et d’appui technique, les efforts déployés par l’UNICEF ont été relatés dans d’autres sections de ce rapport, notamment au chapitre 5, sections 2, 3, 4 et 5.

87. Parmi les facteurs externes qui ont entravé l’atteinte des résultats, on peut citer les faibles ressources humaines des acteurs publics et les ressources financières publiques limitées consacrées à la protection de l’enfance. En matière d’accès à l’état civil où les résultats ont été limités, on peut citer: i) l’indisponibilité des documents d’état civil des parents ; ii) la méconnaissance des procédures et de l’intérêt de l’état civil par les populations ; iii) l’éloignement des centres d’état civil ; iv) les lourdeurs bureaucratiques et v) les coûts d’enregistrement parfois hors de portée des familles les plus pauvres. Dans quelle mesure les activités de sensibilisation/mobilisation sociale ont-elles contribué au renforcement de la confiance des communautés et des individus à adopter les comportements positifs en faveur de l’abandon des pratiques néfastes visées ? 88. Deux cent trente-sept communautés ont déclaré l’abandon volontaire des MGF et ont bénéficié de l’accompagnement technique de la Cellule MGF du MASEF. A en juger par les échanges lors des groupes de discussion, notamment à l’intérieur du pays, il s’est avéré que les messages positifs ont été assimilés par les communautés aussi bien en milieu semi urbain que rural. Il n’a pas été constaté de réticence/résistance exprimées par les participants aux groupes de discussion contre les MGF, le mariage des enfants et les disciplines violentes.

89. Néanmoins il reste encore des pesanteurs sociales liées aux poids des traditions mêlées à tort à une interprétation particulière de la religion sur les sujets comme les MGF, le mariage des enfants ou l’éducation violente. Dans le contexte rural et même urbain, l’individu a peu d’autonomie par rapport au groupe social auquel il appartient et les comportements individuels sont fréquemment stigmatisés quand ils ne répondent pas aux normes sociales, même les plus rétrogrades. Au cours des entretiens36 , certaines mères ont expliqué qu’elles étaient obligées de donner en mariage leurs filles mineures de crainte de viol ou de grossesse hors mariage. D’autres ont révélé qu’elles ont dû cacher à la grand-mère le refus d’exciser la petite fille. La sensibilisation des acteurs de protection a été réalisée au cours des formations et des réunions des TRP. Les acteurs des SPC ont également bénéficié de formations. En outre, l’implication des enseignants, infirmiers et sages-femmes dans les SPC a permis une meilleure identification des enfants victimes des violations les plus difficiles à documenter (violence sexuelle, mariage des enfants, MGF). 36/ Notamment en Assaba (Kamour, EL Ghayré)

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 43

unicef 24062020.indd 43 12/07/2020 23:15:35 Encadré 1 : la ligne verte Dans le cadre du projet, la ligne verte gratuite d’assistance aux enfants et femmes victimes d’abus, principalement les filles et femmes victimes de violences sexuelles a été renforcée. Grâce à un accord de partenariat de l’UNICEF avec l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME), cette ligne a pu étendre ses activités. Cette extension a été réalisée à travers la diffusion du numéro et l’organisation de journées « Portes ouvertes » par l’ONG AMSME. La ligne verte a permis d’accroitre la demande en services de protection par les enfants victimes d’abus et/ ou par leurs proches. Elle a offert un meilleur accès à l’information sur les services disponibles. Les responsables de la gestion de la ligne verte estiment qu’elle reçoit une moyenne de 90 appels par mois depuis 2016. Ils prévoient une progression de ce chiffre au fur et à mesure qu’elle se renforce et que l’information se diffuse à travers toutes les régions. Il est en effet prévu une extension des activités de la ligne verte aux régions de l’intérieur du pays par la diffusion et la sensibilisation. 90. Les moyens de communication ont été mis à contribution à travers une ligne verte gratuite d’assistance aux enfants et femmes victimes d’abus, principalement les filles et femmes victimes de violences sexuelles. C’est dans ce cadre qu’un accord de partenariat avec l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME) a été conclu et mis en œuvre. Encadré 2 : l’utilité de la ligne verte Le récit d’une maman d’Aïoun-el Atrouss (Hodh El Gharbi) est un exemple des services rendus par la ligne verte. En effet, cette mère de famille a été informée des services de la ligne verte à travers les séances de diffusion. Elle s’est adressée à l’ONG AMSME pour dénoncer un cas d’inceste de son mari sur ses sept filles. L’AMSME s’est constituée partie civile devant le Tribunal d’Aïoun et a obtenu la condamnation du père. Il a été condamné à 10 ans de prison ferme qu’il purge actuellement. Le projet a soutenu la mère à travers le financement d’une activité génératrice des revenus pour contribuer à la prise en charge des filles et la scolarité de celles qui sont à l’école. 91. La mobilisation sociale a aussi concerné le domaine de l’abandon des pratiques néfastes où les capacités de 237 communautés (environ 355 500 personnes) ont été renforcées pour aboutir à des déclarations publiques d’abandon volontaire des MGF et du mariage des enfants.

92. Dans le domaine de l’accès à l’état civil, la sensibilisation des autorités et des parents a constitué l’une des principales activités du projet en dépit de résultats mitigés. Des défis demeurent en raison des méconnaissances de l’obligation de l’enregistrement des naissances de la part des familles et des longues démarches administratives. Le projet a engagé des opérations de plaidoyer auprès de l’ANRPTS pour que les enfants identifiés par le biais des Systèmes de Protection de l’Enfance (SPE) soient enregistrés. Les modalités d’enregistrement d’environ 38 000 enfants ont été discutées avec les principales parties concernées. Selon les données disponibles à la fin du projet, 11 350 enfants sans acte de naissance ont été enregistrés dans la base des données du MASEF. Leur liste a été remise à l’ANRPTS et les opérations de tri ont été confiées aux ONG partenaires. Un tableau récapitulatif des motifs de non enrôlement était en cours d’élaboration lors du passage de la mission d’évaluation. S’il y en a, quels sont les effets non attendus (soit positifs soit négatifs) qui ont été produit par ce projet ? 93. Parmi les effets non attendus qui ont été produits par le projet, six effets négatifs ont été identifiés à cause d’une augmentation de la demande en services sociaux de base, leur qualité a diminué. En effet, une plus grande pression sur les services publics a été constatée, notamment ceux de l’éducation et de la santé, là où la sensibilisation et les appuis AGR ont incité les familles à reprendre la scolarité abandonnée de leurs enfants ou à fréquenter les structures de santé. Les cas de plaintes notamment contre les VBG ont montré les limites du cadre légal qui a éprouvé des difficultés pour s’adapter, certains actes n‘étant pas qualifiés en droit et les juges faisant face dans certains cas à l’absence de preuve ou à des textes dont l’application pourrait porter préjudice aux victimes. De plus, au cours de la mission à l’intérieur du pays, certains intervenants ont fait état de rumeurs infondées concernant la vérification de l’excision des filles38. La crainte de dénonciation et de sanctions pénales a eu pour effet inattendu, la réduction de la fréquentation des structures sanitaires (vaccination ou soins).

37/ TDH en particulier 38/ Notamment à Kankossa et

unicef 24062020.indd 44 12/07/2020 23:15:35 CONCLUSIONS PRÉLIMINAIRES RELATIVES À L’EFFICACITÉ

EFFICACITE 1 : les interventions du projet ont contribué à l’instauration d’un dialogue politique sur les droits des enfants les plus démunis, notamment à travers les TRP, les SPC et le contact permanent avec les responsables du MASEF. Dans ce cadre, le plaidoyer de l’UNICEF et de ses partenaires a permis d’améliorer les capacités d’action des autorités publiques impliquées dans le système de protection, notamment le MASEF (Direction de l’Enfance, Coordinations Régionales), le Ministère de la Justice (Direction de l’Administration Pénitentiaire et de l’Application des Peines) et le Ministère de l’Intérieur (paragraphes 68 à 74). Cet effort devra être poursuivi avec l’opérationnalisation de la SNPE réactualisée en 2019.

EFFICACITE 2 : le projet a contribué à l’amélioration du système de protection de l’enfance en apportant une réponse systémique aux cas de VEDAN dont sont victimes les enfants notamment les plus marginalisés à travers les réalisations décrites dans ce rapport (paragraphe 76).

EFFICACITE 3 : les activités de sensibilisation et de mobilisation sociale ont contribué au renforcement de la confiance des communautés et des individus pour adopter des comportements positifs en faveur de l’abandon des pratiques néfastes, les MGF, le travail et le mariage des enfants, les disciplines violentes en particulier (paragraphes 83 à 87), mais la couverture géographique est limitée notamment en milieu rural enclavé (paragraphe 77).Deux cent trente-sept communautés ont déclaré l’abandon volontaire des MGF et ont bénéficié de l’accompagnement technique de la Cellule MGF du MASEF.

EFFICACITE 4 : les résultats du projet en matière d’impact sur les services d’enregistrement de l’état civil ont été insuffisants (paragraphes 51, tableau 8 ; 81).Des défis demeurent en raison des méconnaissances de l’obligation de l’enregistrement des naissances de la part des familles et des longues démarches administratives.

EFFICACITE 5 : les résultats enregistrés ont toutefois eu des conséquences inattendues dont l’accroissement de la pression sur les services sociaux de base (éducation, santé) qui a réduit la qualité de services déjà fragiles (quand ils existent dans les localités concernées), alors que ces services sociaux de base n’ont pas reçu de ressources du projet (paragraphe 88) tout comme certaines agences gouvernementales. La sensibilisation sur les MGF a eu comme effet non attendu (dans certaines communautés ayant maintenu la pratique), la non fréquentation des services de santé par peur d’une dénonciation ou d’une vérification physique sur l’enfant (paragraphes 88).

EFFICACITE 6 : sur un total de 15 cibles, 11 cibles ont été atteintes partiellement ou totalementmais il existe de sérieuses difficultés de saisie et de transmission des données de base sur les VEDAN (paragraphe 78).

EFFICACITE 7 : les interventions du projet ont contribué aux objectifs du programme conjoint UNFPA- UNICEF pour « l’accélération de l’abandon des MGF » (paragraphes 75). Compte tenu des contraintes de ressources humaines et financières des partenaires, notamment des coordinations régionales du MASEF, de l’éparpillement géographique de la population, de la pauvreté et des pesanteurs sociales, les évaluateurs estiment que l’efficacité du projet a été satisfaisante. 5.2.Efficience Questions • Dans quelle mesure les ressources financières, humaines et matérielles investies dans le programme ont-elles été : -suffisantes enqualité? -suffisantes enquantité? -Distribuées-dans les délais prévus- aux bénéficiaires escomptés des interventions ?

• Dans quelle mesure aurait-on pu atteindre les résultats actuels de programme avec moins de ressources ?

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 45

unicef 24062020.indd 45 12/07/2020 23:15:35 Dans quelle mesure les ressources financières, humaines et matérielles investies dans le projet ont- elles été suffisantes en qualité et en quantité, distribuées dans les délais prévus aux bénéficiaires ? 94. Avant d’analyser en détails les ressources investies et le bénéfice tiré par les bénéficiaires, il convient de noter l’existence de ressources humaines et financières très limitées au niveau des acteurs de la protection d’une part et d’un environnement contraignant d’autre part. Il convient ainsi de noter ; i) les retards par rapport aux délais initiaux prévus pour la signature des PCA et ii) la non programmation des ressources au profit de certains partenaires, la vision du système n’ayant pas pris en compte l’importance de la prise en charge des enfants en termes de santé. 95. Afin d’asseoir les conclusions d’évaluation sur des données pertinentes, l’équipe a conduit une analyse des quatre facteurs suivants i) le niveau de mobilisation des ressources à la fois financières et humaines, ii) les coûts des interventions, iii) les niveaux d’exécution du budget et iv) le respect du planning de mise en œuvre. La mobilisation des ressources financières et humaines 96. Le partenariat avec l’Union Européenne a apporté les ressources financières nécessaires pour l’amélioration des activités d’extension et de renforcement des SPE et a joué un rôle décisif dans le plaidoyer pour l’amélioration de l’environnement protecteur des enfants. Par ailleurs, des financements ont été reçus des gouvernements du Japon et des Etats Unis, et d’UNOCHA ; ces ressources ont contribué à la mise en œuvre du projet, par le financement des activités des partenaires associés. Le projet a également mobilisé les ressources des ONG via les PCA, mais l’analyse a porté uniquement sur les financements gérés par UNICEF. Le tableau 11 ci-dessous compare les prévisions de ressources financières avec les réalisations. Il montre que 99 % du budget prévu a été utilisé.

Tableau 11 : prévisions et réalisations financières

Source de financements MONTANT PREVU (Euros) MONTANT DE CAISSE(Eu- % ros) Union Européenne 1 500 000,00 1 460 885 97 % UNICEF 375 193,10 389 042 104 % Total 1 875 193,10 1 849 927 99 %

Source : UNICEF Les ressources humaines 97. Les équipes de mise en œuvre des activités sont celles de l’UNICEF qui a mobilisé le personnel suivant, mais à temps partiel: un Chef de la Section Protection; un Spécialiste de Protection ; un Spécialiste des Violences Basées sur le Genre (VBG) ; un Spécialiste de Protection en Urgence ; un Volontaire International Spécialiste de Protection et un Assistant Administratif mais le cumul avec les autres occupations de l’équipe UNICEF a impacté le niveau d’efficience et les résultats ambitieux du projet. 98. Chaque partenaire a eu à mobiliser les compétences d’un coordinateur de projet; un superviseur SPC; un facilitateur dans chaque commune dotée d’un SPC; un superviseur MGF pour l’ONG Actions; deux assistants sociaux et dix animateurs dans les régions dotées « d’Espaces Amis des enfants »39. La plupart des partenaires ont mis en place le personnel prévu. Le niveaud’exécution du budget 99. La plupart des PCA ont été signés avec retard40 comme noté plus haut, le temps de s’assurer du niveau technique des partenaires. Il en a résulté un faible taux d’utilisation des fonds mis à leur disposition. Il n’a pas été possible de déterminer ce taux pour les ONG partenaires concernées dans la mesure où les prévisions ne sont pas individualisées. Tout au plus peut-on rapprocher les montants décaissés des sommes réellement dépensées. A titre d’exemple, AFCF a dû reverser 2 741 800 MRO qu’elle n’a pu absorber. Pour FLM, les reversements ont atteint 2 197 381 MRO, soit respectivement 11 et 6 % des fonds décaissés entre 2014 et 2018.

39/ Ayant en plus été victimes d’une crise nutritionnelle 40/ Quatre PCA ont été signés au cours de la première année de mise en œuvre du projet (2014) mais une seule tranche a été payée.

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unicef 24062020.indd 46 12/07/2020 23:15:35 100. En conséquence, le nombre d’enfants identifiés, notamment au cours des deux premières années de mise en œuvre du projet a été plutôt faible, ce qui s’explique aussi par les périodes nécessaires à la mise en place des mécanismes et la mise à niveau des acteurs. Globalement, le tableau 12 ci-dessous résume le niveau d’exécution du budget cumulé du projet depuis son démarrage à la date sa clôture. Néanmoins, grâce à une accélération des activités au cours de l’année 2017, le budget prévisionnel a été entièrement consommé (y compris les coûts indirects). D’autres facteurs ont affecté l’exécution budgétaire et le chronogramme des activités. Il s’agit i) du découpage administratif de Nouakchott en trois régions et l’affectation tardive des coordinatrices régionales aux nouvelles régions. Cela a retardé certaines activités comme la mise en place des TRP et ii) la faible absorption des fonds par les partenaires concernés, notamment AFCF et FLM. Tableau 12 : niveau d’exécution budgétaire 41 Rubriques Prévisions US$ % Réalisations42 /Prévisions Ressources humaines 628 231 33,5 % 110,8 % Voyages 70 678 3,8 % 86,6 % Equipements 37 390 2,0 % 89,4 % Bureau local 5 690 0,3 % 81,7 % Coûts services 214 263 11,4 % 62,3 % Autrescoûts 796 263 42,5 % 104,9 % Diverses charges 122 676 6,5 % 89,2 % Total 1 875 191 100 % 99,9 % Source : calculs des évaluateurs à partir du rapport final RF final du projet 101. L’examen des dépenses par année de mise en œuvre du projet (non compris les coûts indirects) montre une régularité des taux d’exécution du budget prévisionnel (93 %) comme l’atteste le tableau 13 ci-dessous. Tableau 13 : évolution des taux d’exécution budgétaire43 (chiffres en USD)

Année Budget initial Budget exécuté Taux d’exécution 2014 170 168,6 159 035,6 93,5 % 2015 432 930,1 404 614,0 93,5 % 2016 511 395,6 478 218,9 93,5 % 2017 372 111,5 347 468,5 93,4 % 2018 326 369,1 305 017,9 93,5 % Total 1 812 975,0 1 694 355,0 93,5 % Source : UNICEF Le respect du planning d’exécution 102. Il faut noter que la période initiale du projet était de 36 mois, mais le projet a été étendu de 18 mois supplémentaires à la suite de deux avenants négociés avec l’UE. Les rapports intermédiaires et le rapport final du projet montrent qu’il a été difficile de respecter le planning initial des activités à cause des contraintes sus évoquées (section 4.2). Le rythme des activités a été lent au démarrage du projet, mais il s’est accéléré au fil des années grâce à l’appui et à l’encadrement fournis par l’UNICEF aux partenaires de mise en œuvre. Les deux dernières années du projet (2017 et 2018) attestent d’une accélération de l’atteinte de résultats requérant du temps pour se matérialiser. L’évolution de certaines réalisations confirme cette tendance44 : la réinsertion scolaire a concerné 206 cas en 2016 contre 1 732 en 2017; 34 726 enfants ont eu accès à un paquet de services essentiels au cours de 2017 et sur 38 380 enfants identifiés sans acte de naissance, 13 143 (34,2 %) l’ont été en 2017. L’enrôlement à l’état civil a été réalisé à concurrence de 1 840 enfants en 2017 sur 4 811 enfants pour toute la période (38,2 %). 103. La prise en compte des dysfonctionnements au cours de la mise en œuvre a conduit à une réorientation et une planification adaptative du projet en confiant certaines activités à de nouveaux

41/ De très légères différences de chiffres sont constatées, probablement liées aux opérations de change. 42/ A quelques légères différences, les décaissements correspondent à des réalisations effectives. 43/ A noter que les 6,5% restants sont des coûts indirects. 44/ Les zones de mise en œuvre par partenaire figurent à l’annexe N°1

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unicef 24062020.indd 47 12/07/2020 23:15:35 partenaires dont des ONG locales et des OCB, en associant davantage le gouvernement à travers le MASEF dont la Direction de l’Enfance, la Cellule MGF et les Coordinations Régionales.

104. Dans certains cas, et pour certains partenaires, la conception et l’élaboration des documents de projet a pris plus de temps que prévu (six mois), il a fallu que l’UNICEF soutienne la définition et la compréhension du rôle des partenaires et de leurs responsabilités et pour faciliter la coordination des nombreux acteurs devant être mobilisés. Par exemple, les PCA avec FLM et ACTIONS n’ont été signés qu’en août et juillet 2014 et ceux avec AMSME et AFCF à la fin de l’année 2014 (novembre/ décembre) au moment où le nouveau PCA avec TDH-L était soumis à l’examen du Comité des Partenariats de l’UNICEF.

105. Les visites de terrain de suivi de projet conduites par l’UNICEF ont permis de tirer des leçons au cours de la mise en œuvre du projet afin de prendre des mesures correctives pour répondre aux contraintes identifiées. Il s’est avéré qu’un seul partenaire (AFCF) a montré de faibles capacités techniques qui se sont répercutées sur la qualité et l’atteinte des résultats attendus. Pour pallier ces insuffisances, il a été décidé de répartir entre les autres partenaires de mise en œuvre, ses zones d’intervention et les activités planifiées. Tableau 14 : décaissements effectués au profit des partenaires

Partenaire Montant décaissé Type d’Intervention44 % du montant 2014-2018 (USD) total décaissé AMSME 313 754,5 Protection et Prévention, prise en charge et 28 % référencement contre les VBG FLM 109 372,7 Accompagnement SPE Hodh Chargui 10 % TDH-L 256 542,7 Accompagnement SPE Nouakchott 23 % ACTIONS 361 952,2 Accompagnement SPE Gorgol 33 % AFCF 70 721,8 Protection et Prévention contre les VBG 6 % TOTAL 1 112 343,0 100 % Source : données de l’UNICEF et des partenaires

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unicef 24062020.indd 48 12/07/2020 23:15:35 CONCLUSIONS PRÉLIMINAIRES SUR L’EFFICIENCE

EFFICIENCE 1 : l’approche systémique mise en œuvre par l’UNICEF dans le cadre du projet est efficiente dans la mesure où plusieurs acteurs, sous l’autorité des premiers responsables administratifs régionaux, mettent ensemble leurs moyens et leurs expériences pour lutter ensemble contre toutes les formes de VEDAN. En dépit des contraintes, le coût unitaire par enfant bénéficiaire est très bas. Il est de l’ordre de 29 euros (1160 MRU) (paragraphe 96).

EFFICIENCE 2 : il n’a pas été possible d’estimer l’écart entre le taux moyen d’atteinte des résultats du projet et le taux d’exécution budgétaire (99,9 %) à cause des contraintes évoquées sur l’indisponibilité des données. On peut néanmoins noter : i) la nature du projet (deux indicateurs difficiles à mesurer et une cible hors de portée); (ii) les difficultés rencontrées par certains partenaires (notamment AFCF et FLM) et, d’une manière plus générale, (iii) les capacités techniques limitées de certains partenaires. Par contre, si on ne prend en considération que l’axe 1, la cohérence est effective (99 % et 94 %). Il faut néanmoins noter, concernant l’axe 2 que : i) 100 % d’enfants identifiés ont reçu des services d’assistance sociale par rapport aux 70 % planifiés dans le projet et ii) 99 % des communautés planifiées pour la lutte contre les MGF ont été atteintes (paragraphes 89-102).

EFFICIENCE 3 : l’équipe UNICEF responsable du projet a mis en place les ressources organisationnelles, nécessaires à la réalisation des activités. Des critères de sélection des plus vulnérables et un processus pour la coordination entre les différents acteurs ont été développés et mis en œuvre à travers les TRP, les SPC et les OCB (paragraphes 89 à 102).

EFFICIENCE 4 : la diversité de l’expertise des personnels a été un atout, tandis qu’il aurait été bénéfique que ceux-ci puissent consacrer plus de temps en soutien aux interventions (paragraphes 86 et 87).

EFFICIENCE 5 : la période initiale du projet était de 36 mois, mais le projet a été étendu de 18 mois supplémentaires à la suite de deux avenants négociés avec l’UE. Les rapports intermédiaires et le rapport final du projet montrent qu’il a été difficile de respecter le planning initial des activités à cause des contraintes sus évoquées. Le rythme des activités a été lent au démarrage du projet, mais il s’est accéléré au fil des années grâce à l’appui et à l’encadrement fournis par l’UNICEF aux partenaires de mise en œuvreles ressources financières ont été mises à la disposition des partenaires dans les temps, mais des retards imputables au déficit en capacités techniques de certains ont été constatés. Des soutiens techniques ont été apportés et des partenariats revus quand les problèmes n’ont pu être résolus (paragraphes 97-101).

EFFICIENCE 6 : La planification adaptative du projet a conduit à une réorientation des activités au cours de la mise en œuvre : certaines interventions ont été confiées à de nouveaux partenaires et le gouvernement a été davantage associé à travers le MASEF (Direction de l’Enfance, Cellule Technique Nationale MGF, Coordinations Régionales ; paragraphe 94).

Sur la base de ce qui précède, les évaluateurs estiment que l’efficience du projet est modérément satisfaisante.

5.3.Durabilité

Questions • Dans quelle mesure le gouvernement est-il engagé dans un processus de pérennisation des acquis du projet en particulier le renforcement des systèmes de protection de l’enfance ?

• Dans quelle mesure les systèmes de protection pourront-ils fonctionner après la fin du projet, surtout en matière de ressources financières, humaines et matérielles?

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 49

unicef 24062020.indd 49 12/07/2020 23:15:35 50 RapportRapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 50 12/07/2020 23:15:36 Photo UNICEF Mauritanie/R. Pouget 2019

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 51

unicef 24062020.indd 51 12/07/2020 23:15:37 Dans quelle mesure le gouvernement est-il engagé dans un processus de pérennisation des acquis du projet, en particulier le renforcement des systèmes de protection de l’enfance ? 106. Parmi les mesures les plus significatives du niveau d’engagement du gouvernement dans un processus de pérennisation des acquis du projet récemment prises par le gouvernement, on note deux faits saillants : i) une ligne budgétaire dans la loi de finances 2020 a été adoptée pour le fonctionnement des TRP et ii) un décret fixant le statut particulier des corps des affaires sociales, de l’enfance et de la famille. Par ailleurs, une nouvelle stratégie nationale de la jeunesse a été élaborée.

107. Le fonctionnement du Système de Protection de l’Enfance est basé sur une approche de coordination décentralisée dont le but est de faire participer autant que possible les dirigeants politiques au niveau national, régional et local. L’occasion pour les responsables politiques de connaître les problèmes qui affectent les enfants, les solutions à trouver pour mieux assurer leur protection. En outre, un système de collecte des informations sur les enfants à risque et survivant(e)s de violences à partir des dossiers, fiches et base de données a été créé, système d’information conçu pour aider à la prise de décisions politiques.

108. Le gouvernement s’est aussi engagé dans un processus de pérennisation des acquis du projet à travers le renforcement du dispositif juridique et des Systèmes de Protection de l’Enfance, même si la loi sur les VBG n’a pas encore été adoptée et que la SNPE est en cours d’actualisation. Il est possible que les systèmes de protection puissent fonctionner après la fin du projet, d’autant plus que le gouvernement, comme indiqué plus haut, vient de décider de créer une ligne budgétaire45 dédiée au renforcement des capacités de coordination dans les régions. D’autres institutions ont également consenti des efforts comme le Ministère de la Justice (structures chargées de la protection juvénile) et celui de l’Intérieur (recherche de solutions pour l’accès à l’état civil et application de mesures provisoires). Pourtant, il y a encore des facteurs qui entravent la durabilité au niveau gouvernemental comme l’insuffisance des ressources humaines et l’inadéquation de leurs compétences techniques, ainsi que l’extrême faiblesse des ressources budgétaires, qui doivent être substantiellement augmentées, réparties équitablement et utilisées de manière efficiente. Dans quelle mesure les systèmes de protection pourront-ils fonctionner après la fin du projet, surtout en matière de ressources financières, humaines et matérielles ? 109. Parmi les facteurs favorables à la durabilité, on note, en matière de ressources humaines et au niveau local, l’existence au sein des OCB et des ONG, de relais communautaires bénévoles et des travailleurs sociaux qui mènent le travail de sensibilisation des familles, d’identification des enfants à risques et victimes et leur accompagnement vers les services sociaux appropriés. Ce personnel assure aussi la collecte d’information sur les enfants identifiés pour renseigner la base de données. On constate néanmoins un relâchement de cette dernière activité depuis la fin du projet. Il en est de même pour la tenue des réunions des TRP et des SPC. Cela est lié au défaut de paiement du personnel non permanent et des coûts de transport et de déplacement de certains membres des deux instances. En outre, le système est basé sur les bénévoles et cela l’expose à la précarité à moyen et long terme. Par ailleurs, le renforcement des compétences du personnel d’encadrement a été réalisé à travers des formations régulières sur les droits des enfants, sur la gestion de cas, sur les procédures d’enrôlement, sur les problématiques de protection telles que le mariage des enfants, les MGF, les violences sexuelles, les enfants en conflit avec la loi ou encore la traite et l’exploitation des enfants en mobilité. Les formations ont aussi concerné les outils de collecte de données. La sensibilisation et la formation des agents sociaux étatiques et paraétatiques est un des acquis du projet et qui perdurera dans les interventions futures de ces professionnels.

110. Les entretiens avec les bénéficiaires ont montré qu’il existe à présent des personnes dans la plupart des communautés villageoises qui sont capables de poursuivre la plupart des interventions après la fin du projet. Il est permis de se demander si cela est durable étant donné le caractère bénévole de leurs activités mais des personnes sensibilisées resteront des champions potentiels des droits de l’enfant et pourront être remobilisées pour les interventions à venir dans le secteur social.

45/ Loi des finances 2020 52 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 52 12/07/2020 23:15:37 Ainsi les évaluateurs ont-ils constaté sur le terrain une appropriation et une transmission des acquis des formations. Des réunions exclusivement consacrées au personnel d’encadrement de la formation dans les régions visitées et certaines Moughataa (Kiffa, Kaédi, Sélibabi, Guerou et Kankossa) et communes (El Ghairé, Djéol) ont indiqué que les personnes formées dans le cadre du projet transmettaient à leur tour les messages au cours des causeries de quartier (CR des entretiens). 111. Ceci a conduit à plusieurs transformations sociales parmi lesquelles on peut citer une certaine prise de conscience sur des sujets naguère tabous et même le recul/abandon de certaines pratiques (MGF, Mariage des enfants et discipline violente). Ainsi le projet, en plus d’autres initiatives, a-t-il créé ou contribué à renforcer une demande populaire plus exigeante en matière de protection, comme l’illustrent les cas portés devant la justice et les manifestations populaires en faveur des droits de l’enfant. Les évaluateurs ont observé sur le terrain un changement de mentalités au niveau des agents des coordinations régionales du MASEF qui exigent une plus grande implication dans les activités de protection et ne se cantonnent plus à des tâches routinières cérémonielles et d’accompagnement de missions en provenance de la capitale. 112. Le respect des droits des enfants et leur promotion sont devenus des sujets de préoccupation au niveau de la plupart des communautés visitées. On peut craindre un recul si cette préoccupation n’est pas entretenue. Un autre facteur favorable à la durabilité est l’existence des points focaux d’accompagnement au niveau de la justice, des formations sanitaires et des Centre d’Accueil Communautaire (CAC) en plus des services sociaux au niveau des mairies, ces derniers, non payés, servant de points focaux facilitant l’accès plus facile aux services pour les victimes. 113. Le cadre politique et institutionnel a été renforcé avec l’adoption du Code Général de Protection de l’Enfance en 2018 et l’allocation d’une ligne budgétaire pour le fonctionnement des TRP dans la loi de finances 2020. Encore, l’avant-projet de décret fixant le statut particulier des corps des affaires sociales, de l’enfance et de la famille adoptée en Conseil des ministres en juin 2019 dénote une volonté de renforcer durablement le secteur de l’enfance. La nouvelle stratégie nationale de la jeunesse élaborée sera encore un outil important portant les efforts de prévention et d’accompagnement des adolescents les plus vulnérables. 114. Parmi les facteurs défavorables à la durabilité, on note : i) la pénurie en ressources humaines spécialisées dans la prise en charge des enfants, notamment de psychologues, d’assistants sociaux et d’éducateurs spécialisés ou de personnel chargé de collecter et gérer des données; ii) la faiblesse des mécanismes de coordination institutionnels en protection de l’enfance ; iii) l’instabilité des personnels qui fragilise la continuité du suivi des dossiers et des activités entamées; iii) l’absence de familiarisation de certains acteurs comme les travailleurs sociaux avec les notions de protection juridique des enfants et l’attachement de certains aux normes sociales traditionnelles parfois néfastes. 115. L’absence de formation des professionnels dans le secteur social est une faiblesse ayant impactée les performances du système de protection depuis longtemps. L’adoption du décret fixant le statut particulier des corps des affaires sociales, de l’enfance et de la famille est un signe encourageant s’il est accompagné de la mise en place d’un système de formation solide pour tous les métiers requis pour l’accompagnement des enfants et familles vulnérables. 116. Les Coordinations Régionales du MASEF, chargées d’assurer la mobilisation et la coordination des acteurs de protection de l’enfance, souffrent de certaines faiblesses requérant un soutien encore continu. Le profil de poste des coordinateurs/trices mérite d’être formalisé incluant le détail de leurs responsabilités dans les différents secteurs, les ressources humaines allouées à ces coordinations doivent être renforcées et un budget conséquent alloué à ce mécanisme clé pour assurer une mise en œuvre des politiques et stratégies gouvernementales en faveur de l’enfance. Cette faiblesse des services dédiés à l’enfance ne permet pas en outre aux pouvoirs publics d’accompagner et de superviser les initiatives privées, résultant en outre dans une prolifération de structures privées informelles irrespectueuses des standards de protection de l’enfance. 117. L’allocation budgétaire insuffisante à la Direction de l’Enfance pour gérer des services déconcentrés et mettre en œuvre la Stratégie Nationale de Protection de l’Enfance constitue une contrainte majeure pour la durabilité des acquis. Cette situation est atténuée par l’existence de ressources allouées au Centre d’Accueil et de Réinsertion Sociale des Enfants en Conflit avec la loi (CARSEC) du Ministère de la Justice et aux Centres de Protection et d’Intégration Sociale de l’Enfant (CPISE) du MASEF. Rapport d’évaluation du projet VEDAN 53

unicef 24062020.indd 53 12/07/2020 23:15:37 118. En outre, la coopération internationale offre des opportunités de soutien financier visant au renforcement institutionnel du secteur social, tandis que certaines communes comme Djéol (Gorgol) ou Legrane (Assaba) augmentent leurs investissements dans les services sociaux, dont la Protection de l’Enfance.

119. Les évaluateurs ont pu constater à l’intérieur du pays, que la mobilisation des ressources est une contrainte majeure pour la durabilité et la pérennisation des actions et interventions réalisées dans le cadre du SPE. En l’absence d’une continuité des interventions du projet sous une forme ou une autre, les réunions des TRP et des SPC permettant la coordination des interventions intersectorielles sont à risque de réduction ou de disparition. Le tableau 15 ci-dessous résume les indices de probabilité de la durabilité tels qu’ils ressortent de l’analyse des données disponibles.

Tableau 15 : facteurs de probabilité de durabilité

Facteurs favorables à la durabilité Facteurs défavorables à la durabilité - L’existence au sein des OCB et des ONG, de relais - L’inexistence d’un programme national de formation communautaires bénévoles et de travailleurs sociaux ; et pénurie en ressources humaines spécialisées et instabilité - Les compétences des personnels d’encadrement des personnels ; des ONG impliquées ont été du personnel renforcé ; - La capacité des coordinations régionales et - L’existence de personnes mobilisées pour des services décentralisés de l’enfance du MASEF sont accompagner les enfants et les familles vers les services ; insuffisantes ; - Le débat instauré sur les mauvaises pratiques au - Les ressources financières pérennes mobilisées niveau des communautés ; par l’Etat sont insuffisantes. - Le cadre politique et stratégique a été renforcé, incluant un effort financier des pouvoirs publics.

Conclusions préliminaires sur la durabilité

DURABILITE 1 : En dépit de la volonté proclamée et affirmée dans la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP) 2016-2030 de renforcer les Systèmes de Protection de l’Enfance au niveau national, régional et communal et l’adoption d’un corpus de textes juridiques, l’engagement devra i) se matérialiser par des investissements financiers et humains, ii) se refléter dans une mobilisation accrue des autorités administratives, ii) d’un renforcement des services dans le respect des normes minimales de prise en charge. Ce n’est qu’à ces conditions que les systèmes de protection pourront fonctionner après la fin du projet (paragraphes 103-105).

DURABILITE 2 : Le contexte de mise en œuvre du projet a montré qu’il est encore nécessaire que les PTF assurent l’accompagnement des pouvoirs publics pendant une période intermédiaire (paragraphes 104-114). Les facteurs favorables à la durabilité sont : - L’existence au sein des OCB et des ONG, de relais communautaires bénévoles et de travailleurs sociaux ; - Les compétences des personnels d’encadrement des ONG impliquées ont été du personnel renforcé - L’existence de personnes mobilisées pour accompagner les enfants et les familles vers les services - Le débat instauré sur les mauvaises pratiques au niveau des communautés ; - Le cadre politique et stratégique a été renforcé, incluant un effort financier des pouvoirs publics. Facteurs défavorables à la durabilité sont : - L’inexistence d’un programme national de formation et pénurie en ressources humaines spécialisées et instabilité des personnels ; - La capacité des coordinations régionales et des services décentralisés de l’enfance du MASEF sont insuffisantes ; - Les ressources financières pérennes mobilisées par l’Etat sont insuffisantes. En conséquence, la durabilité peut être jugée moyennement probable.

54 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 54 12/07/2020 23:15:37 5.4. Équité et égalité de genre

Questions

• Dans quelle mesure le projet a-t-il contribué à la réduction des inégalités de genre et à la promotion du statut de la jeune fille dans les communautés rurales ciblées par le Programme ?

• Dans quelle mesure les approches poursuivies par le projet ont-elles favorisé la participation des enfants (filles et garçons) et des femmes, ainsi que leur intégration dans la mise en œuvre du programme ?

• Dans quelle mesure le projet a-t-il prévu des interventions qui répondent aux besoins des filles et des garçons les plus vulnérables et ayant des besoins spécifiques (enfants handicapés, migrants, orphelins et enfants vulnérables, etc.…) ?

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 55

unicef 24062020.indd 55 12/07/2020 23:15:37 56 Rapport d’évaluation du projet VEDAN RapportRapport d’évaluationd’évaluation dudu projetprojet VEDANVEDAN

unicef 24062020.indd 56 12/07/2020 23:15:38 Photo UNICEF Mauritanie/R. Pouget 2019

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 57 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 57 12/07/2020 23:15:38 Dans quelle mesure le projet a-t-il contribué à la réduction des inégalités de genre et à la promotion du statut de la jeune fille dans les communautés rurales ciblées par le projet ? 120. Le projet s’est attaqué aux inégalités de genre et à la promotion du statut de la jeune fille dans les communautés rurales ciblées à travers des approches qui ont favorisé la participation des enfants (filles et garçons) et des femmes, et leur intégration dans la mise en œuvre. Cette participation a toutefois été limitée par les mentalités qui tardent à s’adapter à l’évolution juridique, notamment en milieu rural. 121. Les données collectées parmi les jeunes filles bénéficiaires ont montré que le projet a profité aux filles qui étaient déscolarisées, mariées précocement, sans état civil, ou qui étaient victimes de VBG. Leur statut social a été rehaussé par la sensibilisation de leur entourage et une meilleure prise de conscience de la population et des familles sur la protection de l’enfance. Le projet a en effet permis aux jeunes filles et aux femmes l’acquisition de connaissances notamment sur les conséquences néfastes du mariage précoce, des Mutilations Génitales Féminines et du travail des enfants. La sensibilisation a aussi concerné les hommes adultes et adolescents. Néanmoins, cette prise de conscience ne se traduit pas forcément par des changements dans leurs décisions ou leurs actions à cause des pressions sociales de leur environnement le plus proche qui prévient des changements d’attitude immédiats malgré leur intime conviction de cette nécessité. A plusieurs reprises, au cours des causeries de groupes, les hommes comme les femmes ont soulevé l’emprise du groupe sur les comportements individuels. 122. La participation des garçons et des filles dans le cadre des activités du projet a été plutôt égalitaire en milieu rural. Lors des discussions de groupe, certaines femmes ont exprimé qu’elles ont plus confiance en elles-mêmes en se rendant compte qu’elles peuvent faire des choses par et pour elles-mêmes comme participer aux activités des ONG dans leurs communautés. Cela a contribué à renforcer leur motivation pour apprendre et travailler sur les problèmes auxquels font face leur environnement. Dans quelle mesure les approches poursuivies par le projet ont-elles favorisé la participation des enfants (filles et garçons) et des femmes, ainsi que leur intégration dans la mise en œuvre du projet ? 123. L’approche genre a été prise en considération par l’implication de la population féminine dans toutes les phases du projet, de sa conception, sa mise en œuvre, son suivi et son évaluation. L’analyse de la mise en œuvre montre que l’axe R2 est en grande partie consacré aux filles, hormis les activités sur le travail des enfants et la discipline violente qui ont touché les deux sexes. Les évaluateurs ont visité le centre WAFA à Nouakchott Sud géré par l’ONG AMSME et ont noté qu’au cours des années 2017 et 2018, 257 cas de violences sexuelles, contre 15 affectant des garçons, une première dans le contexte national, ont été identifiés et bénéficiés d’une prise en charge46). 124. Les femmes et les filles ont activement participé à la mise en œuvre du projet à travers leur présence massive dans les ONG partenaires dont trois sur cinq sont dirigées par des femmes, phénomène que l’on retrouve dans la plupart des OCB. Parmi les personnes rencontrées, on note une nette prépondérance des voix féminines. Sur 373 acteurs locaux rencontrés, 262 sont des femmes ou des jeunes filles (70 %). Il en est de même pour les responsables des coordinations régionales du MASEF dans les trois Wilayas visitées. Par contre la participation des garçons et des hommes dans les OCB et ONG est restée plus timide. 125. En matière de prise en compte de la dimension genre, force est de reconnaître que les besoins spécifiques des femmes et des filles en matière de protection contre les VEDAN ont été pris en considération conformément aux interventions préconisées dans le cadre logique du projet. On note en particulier le renforcement d’une ligne verte gratuite d’assistance aux enfants et femmes victimes d’abus, principalement les filles et femmes victimes de violences sexuelles47. Environ 52 484 filles ont pu bénéficier de séances de dialogues sur les violations de leurs droits. Par ailleurs, le changement d’attitudes et de perception sur les MGF dans les zones visitées a réduit la prégnance des normes sociales favorables aux pratiques néfastes, dont en particulier les MGF et le mariage des enfants dont sont principalement victimes les filles.

46/ La responsable de l’ONG ASMSE a fait part du cas dramatique d’un adolescent qu’une femme avait « apprivoisé » puis épousé et contaminé au VIH. 47/ Accord de partenariat avec l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME)

58 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 58 12/07/2020 23:15:38 Dans quelle mesure le projet a-t-il prévu des interventions qui répondent aux besoins des filles et des garçons les plus vulnérables et ayant des besoins spécifiques (enfants handicapés, migrants, orphelins et enfants vulnérables, etc.)? 126. En matière d’équité, tous les enfants identifiés l’ont été sans discrimination, partialité ou favoritisme mais force est de reconnaître une insuffisante prise en compte spécifique des enfants handicapés, migrants ou orphelins. Il faut toutefois signaler que le projet a essayé d’accorder une priorité aux filles/femmes abandonnées par leur mari tout en ayant des enfants sous leur responsabilité dans le cadre d’Activités Génératrices de Revenus (AGR). Des activités d’alphabétisation ont bénéficié aux femmes plus âgées et aux survivantes de violences basées sur le genre afin qu’elles puissent être intégrées dans la société (Exemple : activités d’alphabétisation et de formation aux droits de l’homme pour les jeunes filles du centre WAFA à Nouakchott).

127. Les activités génératrices de revenus menées par des groupements féminins ont facilité l’enregistrement des enfants (filles et garçons) à l’état civil, lequel a favorisé leur accès à l’école. Cependant, il a été constaté que beaucoup d’entre eux ont une fréquentation scolaire irrégulière. En outre, les garçons ont généralement la priorité sur les filles en cas d’arbitrage parental.

128. On sait que certaines ONG participantes ou associées au projet opèrent dans des zones frontalières où se trouvent une concentration d’enfants migrants dont les parents le sont aussi (réfugiés pour la plupart). Les ONG FLM (réfugiés) et AFCF (migrants) ont été les plus concernées.

Conclusions Préliminaires sur l’équité, l’égalité de genre et droits humains

EQUITE EGALITE GENRE 1 : la population féminine a été impliquée dans toutes les phases du projet de la conception, à la mise en œuvre et dans le cadre du suivi et évaluation (paragraphes 115-117).

EQUITE EGALITE GENRE 2 : le projet s’est préoccupé du sort des filles et des garçons vulnérables qui étaient déscolarisées, mariés précocement, sans état civil, ou qui subissaient les VBG (paragraphes 118-120) ; néanmoins, la disponibilité et la qualité des services de base offerts, notamment en milieu rural restent insuffisantes.

EQUITE EGALITE GENRE 3 : les activités génératrices de revenus ont facilité l’enregistrement des enfants (filles et garçons) à l’état civil et à la scolarité. Cependant, beaucoup d’entre eux ont une fréquentation scolaire irrégulière et les garçons ont eu généralement la priorité sur les filles en cas d’arbitrage parental (paragraphe 121).

EQUITE EGALITE GENRE 4 : on peut raisonnablement considérer que la conception et la mise en œuvre en matière d’égalité de genre et d’équité ont été modérément satisfaisantes (paragraphes 115 à 123). 5.5. Coordination et mécanismes de mise en œuvre Questions : • Dans quelle mesure le projet a-t-il contribué au renforcement de la coordination entre les différents intervenants ? • En cas de coordination, quelle a été la valeur ajoutée de celle- ci en matière d’atteinte des résultats escomptés (l’abandon des violences contre les enfants et les femmes ainsi que de la MGF, du mariage des enfants, de la discipline violente et du travail des enfants ? • Dans quelle mesure le programme a-t-il contribué au renforcement de capacités des Intervenants Clés impliquées dans la mise en œuvre, notamment des Organisations Communautaires de Base (OCB) ? • Dans quelle mesure les partenariats établis dans le cadre de ce programme sont-ils les plus adéquats pour l’atteinte des résultats escomptés ? • En quoi le programme a-t-il contribué à la mobilisation des ressources pour le Système de Protection de l’Enfance ?

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 59

unicef 24062020.indd 59 12/07/2020 23:15:38 129. Il convient de rappeler que le renforcement de la coordination des interventions publiques et des activités non gouvernementales est une des priorités de la SNPE réactualisée et validée en 2019. Dans ce cadre, l’arrêté 1253 du Ministre des affaires sociales du 19 mai 2010 a créé les Tables Régionales de Protection (TRP) qui constituent des cadres pour la coordination, la concertation et l’harmonisation des interventions des Systèmes de Protection de l’Enfance. Elles ont entre autres pour missions i) d’adopter un système de référencement opérationnel entre les différents intervenants ; ii) de renforcer les capacités des partenaires pour la prise en charge des enfants à risque ou victimes et iii) d’assurer le suivi et l’évaluation des programmes en faveur des enfants victimes ou à risque.

130. Présidées par les Walis, les TRP servent d’interface entre le Conseil National de l’Enfance (CNE) et les niveaux local et communautaire. De part la liste de leurs membres, les TRP sont un lieu de concertation et de coordination de l’Etat, des ONG et des OCB. On y trouve en effet les représentants des Directions régionales et des services déconcentrés des Ministères parties prenantes à la mise en œuvre de la Stratégie de Protection de l’Enfance : Affaires Sociales, Enfance et Famille ; Education ; Justice ; Intérieur ; Jeunesse ; Affaires Islamiques et Enseignement Originel. L’institutionnalisation des réunions des TRP a permis d’instaurer un débat sur les questions de protection au niveau régional, avec le soutien des Coordinations Régionales du MASEF qui en assurent le secrétariat et sous le leadership du wali.

131. Au niveau communal, des mécanismes de protection dénommés « Système de Protection Communal ou Table Communale de Protection » sont présidés par les Maires, et assurent le suivi rapproché des ONG et OCB sur le terrain. Ils présentent aussi les bilans des activités aux réunions des TRP.

132. Au niveau du projet, la nouveauté a consisté à mettre en commun les expertises de plusieurs intervenants gouvernementaux et non gouvernementaux, ce qui implique la nécessité pour les différentes parties prenantes de coordonner leurs actions. A travers les missions de supervision et le suivi de proximité, l’UNICEF a assuré la coordination et le suivi des activités des différents partenaires de mise en œuvre.

133. Les constats faits à la section 5.2 montrent que l’UNICEF a adopté une gestion adaptative et assuré un suivi régulier des interventions de chaque partenaire. Les réunions organisées pour le suivi des activités ont contribué au renforcement de la coordination entre les différents intervenants. Néanmoins la plupart des partenaires ont jugé que ce suivi était insuffisant, en ce qui concerne la fréquence des réunions.

134. Au cours de la mise en œuvre du projet, les TRP et les SPC ont effectivement joué un rôle actif en matière de coordination des interventions du projet avec une réelle implication des autorités à travers une participation active aux réunions des TRP. La plupart des procès-verbaux des réunions montrent que ces instances ont formulé des recommandations, discuté des problèmes d’accès aux services (état civil et école en particulier) et trouvé des solutions. En dépit de cela, force est de reconnaître la faible assiduité de représentativité de certains responsables régionaux aux réunions de TRP (santé, justice, sécurité et état-civil). Il en a résulté, dans de nombreux cas, un déficit de collaboration, de complémentarité et des difficultés pour le référencement et la prise en charge des enfants.

135. Les OCB disposent de capacités de mobilisation grâce à la présence d’un personnel expérimenté dans la mobilisation communautaire et le suivi des familles; néanmoins elles manquent de relais en dehors de la Moughataa chef-lieu de la région. En outre, elles font face à l’absence de logistique pour assurer la supervision des Moughataa et des communes hors capitale régionale. Le projet a fini par créer un « système parallèle » qui s’est révélé difficile à entretenir, ce qui explique que les réunions n’aient pu se tenir dans la plupart des régions depuis l’arrêt du financement par le projet. D’autres insuffisances ont été constatées dans certains cas comme la faiblesse du référencement entre les organisations qui ont identifié les enfants victimes ou à risque et celles qui offrent des services.

60 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 60 12/07/2020 23:15:38 Une autre faiblesse est la faible participation des directeurs régionaux des services sociaux 48 aux réunions des TRP qui dénotent d’un manque d’appropriation, d’intérêt porté au système, de compréhension des objectifs, de l’importance des SPE et de leur potentiel impact sur le bien-être des enfants et familles.

136. Au cours des groupes de discussion, de nombreux participants ont déploré le manque de coordination et de travail conjoint entre acteurs régionaux de protection (autorités administratives, élus, services techniques, leaders d’opinion et ONG) et partant, le peu de synergies entre eux. Ils l’ont expliqué par la mobilité des personnels, l’irrégularité des réunions de coordination et le peu d’intérêt porté par certains acteurs à la participation aux activités du SPE. Vue la nature multisectorielle des interventions, « un système de suivi et évaluation harmonisé et étroit » était prévu dans le projet présenté à l’Union Européenne46. L’objectif est de disposer d’outils performants pour la prise de décision et qui répondent aux exigences d’une mise en œuvre efficace des interventions du projet. Le système préconisait : i) le suivi de l’exécution ; ii) le suivi des performances du projet à travers les indicateurs du cadre logique ; iii) l’évaluation des changements constatés après la mise en œuvre des activités. Hormis les indicateurs d’impact qui exigent du recul et pour lesquels, il eût été nécessaire de réaliser des enquêtes spécifiques, les évaluateurs ont constaté que la collecte des données a été régulièrement assurée et les outils mis en place mais l’exploitation des données recueillies s’est arrêtée à la fin du projet50. L’intensité et la régularité du suivi et de la coordination sont évaluées à partir des indicateurs du tableau 16 ci-dessous Tableau 16 : intensité et régularité du suivi des activités Activités Situation d’exécution Commentaires Ateliers Fréquents ateliers de formation Ils sont prévus dans le cadre des activités du projet Missions de suivi Plusieurs missions ont été organisées Réunions du comité de Une réunion a été tenue à l’occasion de la Organe de coordination pilotage de l’évaluation présente évaluation Réunions de coordination Fréquentes avec le Gouvernement et les partenaires Rapports techniques Rapports périodiques des Visites Documents disponibles Programmatiques Evaluation à mi-parcours Non réalisée Non prévue dans le cadre d’accord de projet Rapports intermédiaires Quatre rapports annuels 2014, 2015, 2016, Rapports disponibles 2017 Rapport final Un rapport narratif et un rapport financier Disponibles depuis novembre 2018

137. Le CNE n’est pas encore pleinement opérationnel dans la mesure où il n’a pas encore créé de réels liens avec les autres structures. En particulier, le MASEF n’a pas encore trouvé les voies et moyens suffisants pour s’ouvrir davantage aux autres acteurs nationaux dont le rôle est important en matière de Protection (Justice, Education, Santé, Jeunesse entre autres).

En cas de coordination, quelle a été la valeur ajoutée de celle- ci en matière d’atteinte des résultats escomptés (l’abandon des violences contre les enfants et les femmes des MGF, du mariage des enfants, de la discipline violente et du travail des enfants ?

138. Il y a lieu de noter l’effet positif de l’ancrage des tables régionales de protection au niveau des Wilayas et l’atout que représente leur composition regroupant dans un même cadre, les ONG et les services déconcentrés de l’Etat dans un contexte de promotion d’une collaboration formelle entre les communes et les Hakems (préfets). Ils ont tous été mis devant leurs responsabilités tout en étant conscients de leur interdépendance.

48/ Ils se contentent au mieux de se faire représenter 49/ Accord-cadre entre l’UNICEF et l’Union Européenne 50/ Entretiens avec les Coordinations du MASEF à Nouakchott et dans les Wilayas visitées

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unicef 24062020.indd 61 12/07/2020 23:15:39 139. La valeur ajoutée de la coordination en matière d’atteinte des résultats escomptés est positive grâce à une répartition concertée et objective des interventions entre les partenaires selon leur aptitudes, spécialisations et proximité géographique (Annexe 8.1).

140. La coordination entre les différents acteurs (MASEF, DREN, état civil et justice) a contribué à trouver des solutions, même provisoires ou circonstancielles, pour inscrire les enfants sans acte de naissance à l’école et garantir ainsi leur réinsertion scolaire notamment pour les examens de fin de cycle. Le dialogue et l’engagement des leaders religieux a permis progressivement de déconstruire le lien entre la religion et l’excision aboutissant ainsi à l’émission d’une Fatwa dissociant l’Islam des MGF. Certains Imams, notamment en Assaba, consacrent le sermon du dernier vendredi de chaque mois pour la protection des droits des enfants et des femmes. Les actions de vulgarisation de la Fatwa ont permis de fournir aux leaders d’opinion un argumentaire bâti sur la base de la Fatwa et d’avis de jurisconsultes mauritaniens et étrangers reconnus, démontrant que les MGF, outre la reconnaissance par le corps médical de leurs multiples conséquences négatives, ne reposent sur aucune base religieuse. Cet argumentaire religieux interpelle directement les érudits et les met face à leurs responsabilités vis-à-vis de leurs auditoires.

Dans quelle mesure le projet a-t-il contribué au renforcement de capacités des Intervenants Clés impliquées dans la mise en œuvre, notamment des Organisations Communautaires de Base(OCB)? 141. A travers les multiples formations, notamment les formations en cascade, le projet a contribué au renforcement des capacités des intervenants clés impliqués dans la mise en œuvre, notamment les Coordinations du MASEF, les Organisations Communautaires de Base (OCB), les ONG locales dans les localités concernées mais cela reste insuffisant au regard de l’ampleur des besoins (temps limité et distances à parcourir).

142. Les OCB sont des entités reconnues par l’Etat mauritanien. Elles représentent la société civile, étant en étroit contact avec la communauté et en capacité de relayer les demandes et les besoins. Les OCB de Nouakchott51 ont été bien formées, mais dans certaines zones rurales, les OCB rencontrent des difficultés pour pouvoir mener des activités de sensibilisation. Ce sont des personnes volontaires des communautés, qui, à titre bénévole, assurent le fonctionnement des OCB. Il en résulte une instabilité des équipes et un besoin permanent de formation, même si cela ne remet pas fondamentalement en cause la permanence de leurs rôles en tant que structure. Dans quelle mesure les partenariats établis dans le cadre de ce projet sont-ils les plus adéquats pour l’atteinte des résultats escomptés? 143. Les partenariats établis par l’UNICEF sont de trois catégories : i) avec le gouvernement ; ii) avec les partenaires de mise en œuvre et iii) avec les partenaires associés. Les partenaires de mise en œuvre sont les cinq ONG identifiées pour renforcer le Système de Protection de l’Enfance, chacune possédant une expérience particulière et connaissant la zone géographique dans laquelle elle opère. Elles étaient les mieux placées pour réaliser l’identification, le référencement et la prise en charge des enfants vulnérables, donner un appui au MASEF au niveau décentralisé pour la mise en place des TRP et des SPC, et renforcer les capacités des OCB. Il s’agissait d’un atout non négligeable pour l’atteinte des résultats escomptés.

144. L’expérience de l’AMSME, ONG nationale œuvrant de manière intégrée dans l’assistance aux survivant(e)s de violences sexuelles et d’autres violences basées sur le genre est intéressante pour le renforcement du système de protection contre les VBG à Nouakchott. Avec l’ONG « Save the Children », le partenariat a permis le partage des connaissances techniques et des ressources financières de concert avec l’UNICEF pour mettre à jour la Stratégie Nationale de Protection de l’Enfance.

51/ Un manuel de renforcement des capacités de communication interpersonnelle a été testé lors d’une formation de 40 OCB du SPE à Nouadhibou.

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unicef 24062020.indd 62 12/07/2020 23:15:39 145. En Mauritanie, l’offre de partenariat avec les ONG est limitée52 en raison du faible niveau technique de nombre d’organisations. Aussi, des efforts ont-ils été faits par l’UNICEF pour s’adapter à la situation en matière d’élaboration des documents de partenariats et des rapports. Des formations ont été assurées, les outils ont été simplifiés et un « coaching » assuré pour certaines ONG lors des visites programmatiques. La collaboration avec l’Union Européenne a été fructueuse et les échanges constants avec l’UNICEF ont permis de résoudre des difficultés liées à la lenteur de la mise en œuvre. A noter qu’un amendement de deux années a été consenti grâce à la flexibilité du donateur.

146. Les partenariats établis par l’UNICEF sont de trois catégories : i) avec le gouvernement ; ii) avec les partenaires de mise en œuvre et iii) avec les partenaires associés. Les partenaires de la mise en œuvre sont les cinq ONG qui ont été sélectionnées pour renforcer le Système de Protection de l’Enfance, chacune possédant une expérience particulière et connaissant la zone géographique dans laquelle elle opère. Elles étaient les mieux placées pour réaliser l’identification, le référencement et la prise en charge des enfants vulnérables, donner un appui au MASEF au niveau décentralisé pour la mise en place des TRP et des SPC, et renforcer les capacités des OCB. Il s’agissait d’un atout non négligeable pour l’atteinte des résultats escomptés. Le partenariat avec le gouvernement a correctement fonctionné et a donné de bons résultats en dépit d’une collaboration insuffisante avec certains services publics pourtant concernés par la protection de l’enfance (Justice et éducation en particulier). En quoi le projet a-t-il contribué à la mobilisation des ressources pour le système de protection de l’enfance ? 147. Sur la base des leçons apprises du projet et pour pérenniser les acquis, des initiatives de mobilisation des ressources ont été entreprises par le MASEF auprès du gouvernement (Ministère des finances) et par l’UNICEF pour soutenir le renforcement du système de protection. Les montants suivants ont été mobilisés au cours de la période de mise en œuvre : EU-AMIF : 682 000 USD pour renforcer les capacités des SPE en vue de répondre aux besoins de protection des enfants en mobilité. Le ministère allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) pour un montant de 1 225 000 USD.

148. En matière de mobilisation des ressources, le projet a contribué à la mobilisation des ressources pour le Système de Protection de l’Enfance. Certaines activités de protection ont en effet été financées hors des ressources prévues pour le projet : Word Vision au Brakna et Save à Nouakchott; BMZ : un financement dont une partie sera consacrée à la Protection (renforcement de la résilience) et l’UE sur la migration (système de protection). En outre, les efforts de plaidoyer ont abouti à l’inscription d’une ligne budgétaire additionnelle aux ressources du MASEF56 mais sera t-elle suffisante pour renforcer les moyens de la Direction de l’enfance et des services déconcentrés? Certaines ONG internationales ont apporté leur expertise et ont contribué financièrement à la réalisation de certaines interventions (Save the Children, FLM et Terre des Hommes Lausanne) mais elles n’ont pas fourni des estimations sur les montants engagés.

52/ Au niveau national, il y a beaucoup d’ONG mais la plupart n’ont pas les qualifications professionnelles requises. 53/ Budget 2020

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unicef 24062020.indd 63 12/07/2020 23:15:39 CONCLUSIONS PRÉLIMINAIRES SUR LA COORDINATION ET LES MÉCANISMES DE MISE EN ŒUVRE :

COORDINATION 1 : les formations des OCB par les ONG ont porté sur la gestion des cas de VEDAN, afin qu’elles puissent les identifier, constater les problèmes des enfants par des enquêtes sociales et remplir les fiches avec les données recueillies. En outre, les agents des OCB ont bénéficié de formations sur la protection des enfants qui, au vu de la mobilité et des besoins, restent insuffisantes (paragraphes 136 et 137).

COORDINATION 2 : il existe une corrélation entre les résultats obtenus par le projet et l’engagement communautaire qu’il y a lieu de consolider (paragraphes 127, 134 et 135).

COORDINATION 3 : la gestion du projet a été suffisamment réactive et a su s’adapter aux circonstances imprévues avec un mécanisme de suivi qui a été performant. La coordination a été correctement assurée au niveau des partenaires et associés, mais plus faiblement au niveau régional et entre les acteurs étatiques locaux (paragraphes 124 -137).

COORDINATION 4 : la coordination au niveau régional et local a été bien assurée en début du projet grâce à la régularité des réunions des TPR et SPC avec une implication des autorités et une participation de haut niveau mais on a assisté à un relâchement depuis le début de l’année 2018 (paragraphes 124-137).

COORDINATION 5 : sur base des leçons apprises et pour pérenniser les acquis, des initiatives de mobilisation des ressources ont été entreprises par le MASEF auprès du gouvernement (Ministère des finances) et par l’UNICEF pour soutenir le renforcement du système de protection et sa possible pérennisation (paragraphes 150 et 151).

En conséquence, la coordination dans son ensemble est jugée modérément satisfaisante.

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CONCLUSIONS FINALES (PAR CRITERES)

unicef 24062020.indd 65 12/07/2020 23:15:39 Efficacité 149. En dépit d’un contexte difficile et de certains indicateurs qui n’ont pu être mesurés faute de données récentes, force est de reconnaître que le projet a été correctement mis en œuvre et 11 cibles sur 15 ont été atteintes totalement ou partiellement. C’est ainsi que le projet a contribué à la restructuration de 47 SPE dans neuf Wilayas alors que l’objectif était de 30 SPE dont 12 systèmes régionaux et 35 communaux (Conclusion préliminaire EFFICACITE N°5).

150. Le projet a en outre appuyé le MASEF dans la réalisation d’une cartographie qui recense et définit le profil des agents sociaux para-professionnels dans les structures publiques. La valeur ajoutée des interventions du projet est la mise en œuvre d’une approche systémique engageant tous les acteurs et les partenaires dans une même dynamique en faveur de la protection des enfants les plus vulnérables, notamment les enfants des milieux les plus défavorisés qui se recrutent en majorité dans les milieux sociaux affectés par les séquelles de l’esclavage (Conclusion préliminaire EFFICACITE N°2).

151. Par ailleurs, le projet a contribué à l’instauration d’un dialogue politique à travers les TRP et SPC, présidés respectivement par les Wali et les Maires. Ce qui a abouti à des progrès pour rendre la législation nationale plus conforme aux standards internationaux mais il reste encore opérationnaliser la SNPE réactualisée avec un plan d’action budgétisé et reprendre les thématiques de Protection de l’Enfance pour y intégrer la Protection des Enfants en Mobilité. Le plaidoyer de l’UNICEF et ses partenaires a aussi permis d’améliorer les capacités d’intervention des pouvoirs publics, notamment le MASEF et les services de la Justice juvénile et ceux de l’Etat civil (Conclusion préliminaire EFFICACITE N°1).

152. Des résultats ont été obtenus par rapport à la lutte contre les MGF, le mariage des enfants et la discipline violente à travers les réunions de sensibilisation sur le respect des droits des enfants et la promotion des pratiques néfastes. Ces causeries ont concerné 41 038 familles dans 237 communautés ayant déclaré l’abandon volontaire des MGF et qui ont bénéficié de l’accompagnement technique de la Cellule MGF du MASEF (Conclusion préliminaire EFFICACITE N°6).

153. Parmi les domaines où, en dépit des efforts déployés, les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes (cible) figure l’enregistrement à l’état civil (conclusion préliminaire EFF N°1 et tableau 8). Plus généralement, les insuffisances du cadre juridique, des ressources humaines et financières publiques consacrées à la protection de l’enfance et des capacités des OCB ont affecté négativement les performances du projet (Conclusion préliminaire EFFICACITE N°5).

Efficience 154. Les ressources humaines et financières prévues ont été entièrement mobilisées dans les délais requis. Le niveau d’exécution budgétaire a été globalement satisfaisant en dépit des retards constatés au début de la mise en œuvre. En effet, la plupart des PCA ont été signés tardivement, le temps de s’assurer du niveau technique des partenaires. Il en a résulté un faible niveau de participation de certains d’entre eux (AFCF et FLM) (Conclusion préliminaire EFFICIENCE N°3 et 4).

155. La planification adaptative du projet a conduit à une réorientation des activités au cours de la mise en œuvre: certaines interventions ont été confiées à de nouveaux partenaires et le gouvernement a été davantage associé à travers le MASEF (Direction de l’Enfance, Cellule Technique Nationale MGF, Coordinations Régionales) (Conclusion préliminaire EFFICIENCE N°6).

156. Le coût moyen unitaire par bénéficiaire final a été estimé à 29 euros (1160 MRU) sur la base d’un coût global (1 873 438 euros) rapporté au nombre de bénéficiaires directs (64 501 enfants) (Conclusion préliminaire EFFICIENCE N°1).

Durabilité 157. Certes le gouvernement a engagé un processus de pérennisation des acquis du projet notamment à travers le renforcement du dispositif juridique et la mise en place des Systèmes de Protection de l’Enfance, mais la loi sur les VBG n’a pas encore été adoptée.

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unicef 24062020.indd 66 12/07/2020 23:15:39 En revanche, la SNPE est en cours d’actualisation. L’analyse des facteurs favorables et défavorables à la durabilité des acquis du projet montre qu’il existe une probabilité moyenne pour que les systèmes de protection fonctionnent durablement. Pour que cela soit le cas, le gouvernement devrait mobiliser suffisamment de ressources humaines et financières et veiller à une meilleure efficacité/efficience/équité de leur utilisation au profit des enfants les plus vulnérables aux VEDAN (Conclusions préliminaires DURABILITE N°1 et 2).

Genre, Equité et Droits humains 158. Le deuxième résultat du projet a quasi exclusivement bénéficié aux filles en mettant en exergue des problématiques qui les affectent singulièrement. La plupart des activités ont en effet été consacrées à la promotion des droits des filles et leur protection contre les MGF et le mariage précoce. Ces activités ont contribué à la réalisation d’avancées en matière d’égalité de genre. Les activités du premier résultat qui ont soutenu les SPE auront bénéficié autant aux filles qu’aux garçons.Au plan du ciblage, le projet a mis en place un système qui permet de retenir comme bénéficiaires prioritaires, les enfants qui sont à risque de discrimination, abus et violence pour la plupart issus des couches les plus défavorisées de la société. Les activités génératrices de revenus ont facilité l’enregistrement des enfants (filles et garçons) à l’état civil mais plus les garçons que les filles en cas d’arbitrage familial (Conclusions préliminaires EGE N° 1, 2 et 3).

Coordination et mécanismes de mise en œuvre 159. La coordination des activités du projet a été assurée par l’UNICEF à travers des réunions périodiques et des échanges permanents avec les autres acteurs, notamment le Gouvernement (MASEF) et les ONG partenaires et associées. Concernant la coordination au niveau régional et local, il a été constaté qu’au début de la mise en œuvre du projet, les TPR et les SPC ont effectivement joué un rôle actif de coordination avec une implication des autorités et une participation de haut niveau aux réunions des TRP. Des recommandations ont été formulées, des problématiques ont été discutées notamment en matière d’accès aux services (état civil et réinsertion scolaire en particulier) et parfois des solutions ont été trouvées. Peu à peu, une faible assiduité ou un niveau de représentation moins élevé a été observée en ce qui concerne la participation des responsables régionaux aux réunions de TRP (santé, justice, sécurité et état-civil). Cette situation a eu des conséquences négatives au plan de la collaboration, de la complémentarité entre les services et des difficultés pour le référencement et la prise en charge. Les agents des OCB ont bénéficié de formations consacrées à la protection des enfants mais au regard de leur situation de bénévolat, de leur mobilité et des besoins, cela reste un point fragile projet (Conclusions préliminaires COORD N° 1 et 4). 6.1.Leçons apprises 160. Sur base des données collectées au cours de l’évaluation et des constats ci-dessus, les évaluateurs ont identifié des leçons apprises qui pourront servir pour d’autres phases du projet ou des projets similaires.

161. Il est important que les autorités administratives soient impliquées dans les interventions du projet. Leur participation aux réunions des TRP constitue un atout de premier plan dans le suivi des recommandations issues des réunions notamment en matière de difficultés d’accès aux services sociaux de base (éducation, santé, état civil). Dans les endroits où la présence des responsables des services concernés n’est pas assidue et la coordination est faible, on assiste à un manque de collaboration et de complémentarité entre les acteurs et des difficultés pour le référencement et la prise en charge des enfants victimes ou à risque.

162. Les lieux où il existe une forte mobilisation communautaire sont les endroits où la prise de conscience contre les VEDAN, le mariage des enfants et pour l’enrôlement à l’état civil a connu des progrès (par exemple: Assaba avec CORDAK et Gorgol avec l’ONG Actions). La sensibilisation est toutefois plus porteuse quand elle est menée sur le terrain non seulement par les ONG seules ou les PTF mais accompagnée par les services officiels ou des leaders d’opinion. Ceux-ci sont moins sujets à la méfiance d’une partie de la population et sont en conséquence mieux écoutés, notamment pour les questions délicates comme les MGF ou le mariage des enfants.

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unicef 24062020.indd 67 12/07/2020 23:15:39 163. Les transferts monétaires aux bénéficiaires dans le cadre d’appui aux activités socioéconomiques, bien que modestes, impactent positivement la décision des familles nécessiteuses de faire revenir leurs enfants à l’école au lieu de les faire travailler ou de marier leurs filles. Il s’agit de plus d’une assistance parmi les plus demandées54. Les expériences accumulées dans le domaine de la protection des enfants à travers le monde montrent « que les enfants et jeunes qui participent dans des programmes d’éducation sont moins vulnérables à la violence, aux abus et à l’exploitation55», d’où la nécessité de mettre l’éducation des enfants au cœur de la réflexion. Cependant, l’expérience a montré que les femmes en milieu rural ont besoin d´une meilleure capacitation pour la gestion des AGR et une meilleure orientation et planification de la part des responsables chargés de l’encadrement.

164. En matière de formation, le format « Atelier » ou « Séminaire » donnent de moins bons résultats que les formations « sur le tas », basées sur le transfert de « know how » et l’accompagnement/ compagnonnage des ONG nationales avec d’autres structures plus performantes et plus spécialisées56.

165. La proximité et le dialogue continu entre l’équipe de l’UNICEF, les partenaires et les populations locales, notamment à travers divers canaux dont le comité de pilotage et les visites de terrain, ont des effets positifs sur l’amélioration de la qualité des résultats.

166. Le recours aux ONG locales en tant qu’interlocuteurs directs avec les communautés villageoises, accompagnés de représentants des pouvoirs publics et de leaders d’opinion, est une stratégie plus payante que l’implication de personnes venant de la capitale, à fortiori quand il s’agit d’étrangers qui peuvent aussi être perçus avec une certaine appréhension. Ceux-ci peuvent accompagner le processus, s’assurer de l’application des procédures et du renforcement des capacités techniques locales. 6.2. Bonnes pratiques et perspectives d’avenir 167. Parmi les bonnes pratiques dont on peut s’inspirer, on note l’expérience de l’ONG « Terre Des Hommes Lausanne » qui a mené une étude sur les pratiques de Protection au sein des communautés de migrants à Nouadhibou. Ces pratiques consistent à i) désigner des familles d’accueil ; ii) créer des caisses/fonds communautaires pour financer des AGR communautaires qui permettent aux nouveaux arrivants de disposer d’un minimum d’argent en attendant de trouver du travail pour faire face aux frais des voyages retours pour ceux qui en ont besoin ; iii) créer des coordinations communautaires et iv) organiser des réunions d’informations et d’échanges entre les enfants et les jeunes57.

168. Toutes les activités préconisées dans le cadre du projet ont été mises en œuvre avec des résultats positifs même si les objectifs n’ont été que partiellement atteints dans certains cas (voir plus haut). Mais les efforts visant l’opérationnalisation des Systèmes de Protection de l’Enfance, le renforcement des capacités des institutions (MASEF, CNE), l’habilitation des familles et communautés à l’identification, la réponse minimale, la référence, l’engagement dans le processus d’abandon des pratiques néfastes et le suivi des enfants et des jeunes sur leurs droits notamment à la protection, participation et à l’accès aux services doivent être poursuivis.

54/ Rapport narratif final du projet, novembre 2018 55/ Idem 56/ Discussions avec des partenaires, notamment « Save Children » 57/ TDH-L, « les pratiques communautaires de protection à Nouadhibou », mai 2017

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RECOMMANDATIONS

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unicef 24062020.indd 69 12/07/2020 23:15:39 Les principales recommandations sont issues des constats et conclusions de cette évaluation et visent ses principaux utilisateurs envisagés. Sept sont destinées au gouvernement et six à l’UNICEF. Elles sont classées par ordre de priorité. Les recommandations retenues visent à consolider les acquis du projet. Elles ont été développées d’une façon participative et des échanges ont eu lieu entre l’équipe d’évaluation et les parties prenantes au lancement de l’évaluation, à mi-parcours et au cours de l’atelier de validation tenu le 12 décembre 2019 avec tous les utilisateurs envisagés de l’évaluation pour s’assurer de la faisabilité des actions préconisées et pour mieux tenir compte du contexte de leur mise en œuvre. Les recommandations préliminaires et leur lien avec les constats et conclusions d’évaluation est présenté dans l’Annexe 11 du rapport. Le plan d’action détaillé pour la mise en place des principales recommandations issues de l’atelier de validation est présenté en Annexe 12. 7.1 Recommandations adressées au Gouvernement (MASEF et autres ministères) Recommandations stratégiques : 1. Assurer l’opérationnalisation et la mise en œuvre la Stratégie Nationale de Protection de l’Enfance (SNPE). (Priorité 1) 2. Accélérer le processus de révision du projet de la loi sur les Violences Basées sur le Genre. (Priorité 1) 3. Doter le Conseil National de l’Enfance d’un secrétariat permanant assurant ainsi sa fonctionnalité. (Priorité 1) 4. Accroître les ressources financières consacrées à la protection de l’enfance. (Priorité 1) Recommandations opérationnelles : 5. Assurer le développement d’un programme budgétaire en cohérence avec la SNPS. (Priorité 1) 6. Faciliter les procédures d’enrôlement à l’état civil et améliorer le référencement à travers le Centre de Protection et d’Intégration Sociale des Enfants et la création des antennes du CARSEC et des brigades des mineurs au niveau des wilayas les plus éloignées. (Priorité 2) 7. Renforcer les capacités des coordinations du MASEF (logistique, ressources humaines, financier). (Priorité 2) 7.2. Recommandations adressées à l’UNICEF Recommandations stratégiques : 1. Intensifier les actions de plaidoyer auprès des pouvoirs publics en faveur d’une allocation accrue des ressources au secteur de la protection et la mise en place d’une filière de formation des travailleurs sociaux. (Priorité 1) 2. Renforcer la cohérence et la coordination entre les programmes sectoriels de l’UNICEF afin d’assurer un meilleur ciblage et accès des populations vulnérables aux services sociaux de base. (Priorité 2) Recommandations opérationnelles : 1. Appuyer la conception d’un système de collecte des données de base sur la Protection de l’Enfance. (Priorité 2) 2. Accompagner le contrôle de qualité des bases des données régionales.(Priorité 2) 3. Intensifier les efforts de formations innovantes à l’intention des principaux acteurs locaux sur les problématiques de la Protection plus particulièrement des travailleurs sociaux. (Priorité 2) 4. Elargir les appuis socio-économiques (AGR) aux familles vulnérables pour favoriser le maintien des enfants à l’école comme alternative au travail ou au mariage et renforcer les capacités des Organisations Communautaires de Base (OCB) en matière d’identification des cas de VEDAN et de promotion de l’abandon des normes sociales qui soutiennent les pratiques néfastes.(Priorité 2)

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unicef 24062020.indd 70 12/07/2020 23:15:39 Le Tableau 17 ci-dessous présente le lien schématique entre les conclusions et les recommandations.

Conclusions selon les critères Recommandations Gouvernement Recommandations UNICEF d’évaluation 1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4 5 6 Efficacité Efficience Durabilité Equité Egalité Genre Coordination et mécanismes de mise en œuvre

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unicef 24062020.indd 71 12/07/2020 23:15:39 unicef 24062020.indd 72

Annexes 72 Annexe N°1 : intervenants par statut, rôle et couverture géographique

Institution Statut dans la Couverture géographique Rôle demande

UNICEF Demandeur Nouakchott, Nouadhibou, Brakna, Assaba, Gorgol, Hodh Chargui, Hodh ElGharbi, Guidimakha, Tagant

Terre Des Hommes-Lausanne Partenaire Nouakchott, Nouadhibou Accompagnement SPE Nouakchott

Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN Fédération Luthérienne Partenaire Brakna, Hodh Chargui Accompagnement SPE Hodh Chargui Mondiale

Association des Femmes Chefs Partenaire Nouakchott et en 2014 en Assaba/Guidimakha et HEC/PCA Protection et Prévention contre les de Familles (AFCF) 2014/2018 VBG

Association Mauritanienne Partenaire Trois Wilayas de Nouakchott Protection et Prévention, prise en pour la Santé charge et référencement contre les de la Mère et de l’Enfant VBG (AMSME) ONG Actions Partenaire Gorgol, Guidimakha Accompagnement SPE Gorgol TOSTAN Associé Brakna Save The Children Associé Gorgol MEDICOS DEL MUNDO Associé Guidimakha World Vision Associé Brakna, Assaba, Gorgol UNFPA Associé Brakna, Assaba, Gorgol, HodhChargui,Hodh El Gharbi, Guidimakha, Tagant SOS Exclus Bénéficiaires de subvention Nouakchott en cascade

Direction de l’enfance Bénéficiaires de subvention Nouakchott en cascade 12/07/2020 23:15:39 unicef 24062020.indd 73

Annexe N°2 : synthèse des données quantitatives collectées au cours de la mission de terrain Les chiffres ci-dessous ont été collectés auprès des acteurs du projet au cours de la mission sur le terrain : L’Unicef a transféré aux partenaires d’exécution un montant de 1 112 343 dollars us (60 % du montant total décaissé). Les détails par ONG, conformes à ce chiffre, figurent à la section 5.3 • La coordination du MASEF Nouakchott Sud a recueilli : - 209 cas identifiés inscrits sur les fiches d’identification - 325 cas non enregistrés - 36 ONG/OCB avaient été sélectionnées sur 84 identifiées à l’aide de critères transparents. • La coordination du MASEF Nouakchott Nord

Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN - 10 ONG/OCB sélectionnées à DAR NAIM - 8 à TOUJOUNINE - Les insertions d’enfants victimes de VEDAN ont été modestes (4 à 5 au cours des derniers mois) • Les statistiques de l’AMSME recensent 2 358 cas de VEDAN entre 2001 et 2018 dont 754 entre 2014 et 2018 (Tableau détaillé remis aux évaluateurs) • TDH a recensé 1200 enfants enrôlés à Arafat. En 2017, une ONG a identifié 54 enfants sans état civil. En outre 298 acteurs (ONG/OCB) ont été officiellement reconnus par les pouvoirs publics (récépissé) • L’ONG Actions a déclaré que ses ressources sont passées de 30 à 100 millions MRO entre 2014 et 2018 • La FLM a déclaré avoir participé à concurrence de 25 à 28 % de ses ressources propres en plus de moyens logistiques (véhicules) • CORDAK et le Réseau de l’enfance en Assaba en accord avec les bénéficiaires rencontrés ont fourni les données suivantes : - 10 AGR financés à Kankossa ou on estime que 80 % des enfants ont été enrôlés dans l’état civil ; - A GUERROU, 62 familles ont bénéficié d’AGR dans 5 communes; 35 enfants par an admis aux CFP et 5 clubs scolaires ont été créés; - En 2017, 22 enfants malades ont été pris en charge; 41 ont bénéficié de médicaments et 24 victimes de VEDAN ont été recensées ; - A ELGHAYRA, on estime que 12 % des enfants sont sans papiers d’état civil (Déclaration consensuelle des participants au focus groupe des responsables de l’encadrement); - A AJAR (GUIDIMAKHA), les acteurs estiment que 75 % des familles sont disposées à abandonner la pratique des MGF… 73 12/07/2020 23:15:39 Annexe N°3 : guide d’entretien standard utilisé L’EQUIPE DE MISE EN OEUVRE DU PROJET 1. Formulation du projet La formulation du projet a-t-elle été satisfaisante ? Le projet est- il en conformité avec les politiques nationales en matière de Protection de l’Enfance?

2. Mise en œuvre Donner les éléments majeurs ayant caractérisé l’environnement de mise en œuvre du projet; Les opportunités qui étaient présentes que le projet a capitalisé ou non? ; Les contraintes qui auraient entravé l’atteinte de certains résultats ou la mise en œuvre globale du projet ? Les évènements majeurs ayant marqué le cours du projet avec les dates et leurs effets potentiels sur les résultats obtenus ? Quelle est la pertinence du contenu opérationnel du projet ? Par rapport aux besoins du MASEF et des autres institutions; Par rapport aux autres bénéficiaires ; Par rapport à l’approche nationale en ce qui concerne la lutte contre les VEDAN?

3. Cohérence du projet Cohérence interne: est-ce que le projet tel qu’articulé était dans son montage en mesure de produire les effets escomptés (les citer)? Cohérence externe: est-ce que le positionnement du projet était en adéquation, en alignement, en synergie ou en conflit avec les autres stratégies et programmes en liens avec la Protection de l’Enfance? Et avec les autres priorités du MASEF? Cohérence du projet avec les plans, politiques ou stratégies nationales/sectorielles?

4. Pertinence du projet Dans quelle mesure le projet a été pertinent par rapport : Aux besoins et priorités des populations des régions concernées? Aux objectifs de développement de la Mauritanie?

5. Efficacité Quels sont les principaux produits que vous avez obtenus avec le projet ? Quelle est votre appréciation en termes de qualité et d’utilité de ces produits ? Quelles en sont les utilisations faites à ce jour de ces produits ? A quel % estimez-vous que les résultats escomptés du projet ont été atteints ?

6. Efficience Dans quelle mesure les ressources financières et humaines mises en œuvre ont-elles été en adéquation avec les résultats et objectifs attendus du projet? Les moyens prévus par le projet ont-ils été disponibles pour réaliser les activités dans les délais prévus? La mise en œuvre du projet a-t-elle permis d’atteindre les objectifs fixés à des coûts raisonnables et sans gaspillage ?

7. les acteurs et leurs rôles Quelle est votre appréciation : Du montage institutionnel ? De l’implication des parties prenantes dans la mise en œuvre du projet ? Du positionnement du projet au sein de votre administration ? Est-ce que l’ensemble des acteurs institutionnels du projet ont pleinement joué leur rôle ?

74 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 74 12/07/2020 23:15:39 8. Résultats Quelle est la contribution du projet à l’atteinte des résultats attendus ? Et de l’objectif ? (Efficacité et impacts) Quelle est la probabilité de durabilité, de réplication et de vulgarisation des résultats après la mise en œuvre du projet ? (Durabilité) ? Quels sont les points forts et points faibles du projet ? Quelles sont les leçons et perspectives pour la suite ?

LES PARTENAIRES Quel est le rôle de votre organisation dans la mise en œuvre du projet et les principaux résultats atteints? Comment appréciez-vous l’utilisation des produits générés avec votre appui par les bénéficiaires ? Quelle est votre appréciation globale de la manière dont le projet s’est mis en œuvre (Implication et coordination des institutions parties prenantes, approche d’intervention, qualité globale des produits livrés ? et de leur durabilité? Quelle est votre appréciation du niveau d’appropriation des produits générés par le projet par les bénéficiaires? Citer des points forts et des points faibles de ce projet ? Quelles sont les leçons apprises ? Quelles sont les perspectives ?

LES INSTITUTIONS BENEFECIAIRES A quel moment avez-vous été contacté au sujet du projet ? Quel rôle y avez-vous joué ? Quel a été l’apport du projet niveau de votre institution ? Quelle est votre appréciation de cet apport du projet en terme qualitatif et quantitatif ? Quelle est la pertinence de cet apport en lien avec les priorités de votre institution en matière de lutte contre les VEDAN? Quelle est votre appréciation globale de la manière dont le projet s’est mis en œuvre (Implication et coordination des institutions parties prenantes, approche d’intervention, qualité globale des produits livrés et de leur durabilité? Citer des points forts et des points faibles de ce projet ? Quelles sont les perspectives ?

LES POPULATIONS BENEFICIAIRES Connaissez- vous le projet « Protection des Enfants Mauritaniens Contre les VEDAN»? Depuis quand, collaborez-vous ensemble ? En quoi consiste cette collaboration ? Les actions et activités prévues et réalisées répondent- elles aux besoins des populations ? Le projet tient-il compte de l’aspect genre ? Le projet contribue-t-il à la réduction des inégalités ? Comment ? Quelles applications faites-vous des formations et sensibilisations reçues ? Quelles appréciations globales faites- vous du projet ? Quelles sont les différentes difficultés auxquelles vous avez- été confrontés ? Quels sont les points forts du projet / points faibles ? Quelles sont les recommandations que vous avez à l’endroit du projet ?

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 75

unicef 24062020.indd 75 12/07/2020 23:15:39 unicef 24062020.indd 76

Annexe N°4 : matrice d’évaluation 76

QUESTIONS SOUS- QUESTIONS SPECIFIQUES INDICATEURS METHODES DE SOURCE EVALUATIVES/ COLLECTE D’INFORMATION CRITERES FORMULATION DU PROJET Q1. La formulation du - Quel a été le niveau d’efficacité et de qualité du - Appréciation sur la qualité des - Revue documentaire - Documents de projet, projet, la stratégie de processus de formulation du projet ? documents de projet et sur le processus UNICEF, MASEF, ONG mise en œuvre, et les - La stratégie du projet et les approches utilisées de formulation et de suivi - Entretiens avec les partenaires de mise en œuvre; activités programmées, sont-elles pertinentes pour atteindre les objectifs parties prenantes Bénéficiaires du projet ; sont-elles pertinentes vis du projet ? - Niveau de cohérence entre la stratégie - Cadre logique du projet, à vis des extrants, des - Les objectifs du projet sont-ils cohérents avec et les approches utilisées et les objectifs - Focus Groupes de Rapports d’activités, Rapport résultats attendus et de les besoins et priorités identifiés aux trois niveaux du projet Discussion de démarrage ; Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN l’atteinte des objectifs du (national, wilaya et local), ainsi qu’avec les besoins - Stratégies Nationales de projet ? exprimés par les bénéficiaires au niveau des sites - Niveau de cohérence entre les extrants, Protection de l’Enfance; visités ? les résultats attendus et les objectifs - Stratégie Nationale de (Pertinence et efficacité) - Les extrants et les résultats définis dans le cadre définis Protection Sociale logique sont-ils pertinents avec les objectifs à - SCAPP 2016-2030 ; atteindre ? - Les évolutions des contextes politiques, - Autorités nationales ; - Le montage du projet est-il suffisamment flexible socioéconomiques, et qui se sont Services déconcentrés; pour prendre en compte une évolution du contexte produites dans les zones d’intervention - Partenaires techniques et et des parties prenantes ? depuis le démarrage du projet financiers; - Comment l’approche genre a-t-elle été prise - Bénéficiaires sur les sites en compte dans le développement du projet et - Niveau de prise en compte de d’intervention du projet visités; comment est-elle intégrée dans la mise en œuvre l’approche genre lors de la formulation - Autorités nationales et des activités ? du projet. locales.

APPROCHE DE MISE EN ŒUVRE Q2. Les différentes parties - Quel est le positionnement du projet dans le - Niveau de positionnement du projet - Entretiens Rapports d’entretiens et prenantes au niveau paysage Institutionnel? dans le paysage institutionnel rapports intermédiaires national et local se - Quel est le taux d’appropriation du projet par les - Focus Groupes de des activités sont-elles approprié le bénéficiaires ? - Niveau d’appropriation par les discussion Autorités projet et ses interventions, - Quel est le niveau d’implication des partenaires bénéficiaires des activités du projet administratives ; et leur niveau de dans le cadre de la gestion du projet, la participation est-il planification et la mise en œuvre des activités ? - Niveau de satisfaction des partenaires Services déconcentrés ; adéquat ? - Quel est le niveau de participation des acteurs vis-à-vis de l’implication dans le ONG locales ; locaux à la gestion du projet et à la prise de processus décisionnel (Pertinence, efficacité, décision ? efficience et durabilité) - Dans quelle mesure l’approche du projet en - Niveau de satisfaction des Partenaires techniques termes de renforcement des compétences du communautés locales vis-à-vis de et financiers et personnel national et de sensibilisation contribue l’implication dans le processus bénéficiaires t-elle à la durabilité ? décisionnel et de gestion 12/07/2020 23:15:39 unicef 24062020.indd 77

Q3. L’approche de - Quel est le niveau de communication entre les - Niveau de positionnement du projet - Revue documentaire ; - Rapports des ONG reproduction, de diffusion partenaires du projet ? dans le paysage institutionnel ; partenaires de mise en œuvre de l’information et de - Quel est le niveau de collaboration avec les - Entretiens avec les - Analyse des informations communication des autres partenaires institutionnels extérieurs au - Niveau d’appropriation par les parties prenantes ; recueillies sur le terrain à activités et des résultats projet ? bénéficiaires des activités du projet ; travers les entretiens semi est-elle adéquate ? - Quels sont les liens entre le projet et d’autres - Focus Groupes de structurés et les Focus interventions en matière de Protection des enfants - Niveau de satisfaction des partenaires discussion avec les Groupes avec les intervenants (Efficacité, efficience et contre les VEDAN y compris les MGF? et des communautés locales vis-à- bénéficiaires du projet. et les bénéficiaires. coordination) vis de l’implication dans le processus - Rapports MASEF et UNICEF. décisionnel et de gestion. APPROCHE DE MISE EN ŒUVRE Q4. Quelle est la - Quelle est la probabilité de réplication des - Exemples d’outils de communication et - Revue - Rapports des ONG probabilité de réplication activités promues et des extrants attendus ? de diffusion de l’information mis en place Documentaire partenaires de mise en œuvre des activités promues et - Appréciation sur la probabilité de - Analyse des informations des extrants attendus ? réplication des activités promues et des - Entretiens avec les recueillies sur le terrain à

Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN (Durabilité) extrants attendus parties prenantes travers les entretiens semi - Exemples de liens entre le projet et structurés et les Focus d’autres interventions dans le secteur - Focus Groupes de Groupes avec les intervenants discussion et les bénéficiaires. - Rapports MASEF et UNICEF. Q5. Quels sont les Quels sont les facteurs (internes ou externes - Niveau d’accès des partenaires - Entretiens avec les Rapports intermédiaires de avantages comparatifs de à l’UNICEF), les processus / pratiques et les de mise en œuvre aux ressources Responsables de mise en œuvre 2014-2017 l’UNICEF ? stratégies qui ont favorisé ou entravé ainsi l’atteinte nécessaires pour atteindre les résultats ; l’UNICEF et des autres des résultats ? - Niveau d’efficacité des procédures parties Prenantes (Efficacité et efficience) - Quelle est la plus-value de l’UNICEF? Leur rôle internes de l’UNICEF pour la mise en en termes de suivi évaluation a-t-il été efficace et œuvre du projet. - Revue Documentaire efficient ? - Perception des différentes parties prenantes sur la plus- value UNICEF ; - Rôles définis et rôles effectifs de l’UNICEF MISE EN ŒUVRE Q6. La planification - Dans quelles mesures les activités planifiées / - Evolution du nombre d’enfants et de Entretiens avec les - Entretien Coord. Prog. financière et la réalisées sont-elles suffisantes (en quantité et en femmes ayant accès aux services de responsables de UNICEF programmation des qualité) pour atteindre les résultats ? base pour renforcer leurs compétences l’UNICEF - Coordinateurs des projets activités ont-elles été personnelles et professionnelles ; (Responsable financier) - Coordinateurs MASEF efficientes ? - Quelle est la disponibilité du budget par rapport - Niveau de renforcement des Systèmes et des autres parties - OCB aux activités inscrites dans le cadre logique ? de Protection Communaux ; prenantes (MASEF - Leader Religieux et (efficience et efficacité) - Les partenaires d’exécution ont-ils été efficients - Evolution de la participation des et ONG) communautaires dans ledéveloppement des budgets, organisations sociales de base dans les - Pères et mères le suivi-budgétaire et quels ont été les taux de activités de sensibilisation ; - Garçons et filles réalisation ? -Niveau de décaissement effectif vs. - Budgets et plans de travail - Quel est le ratio frais de fonctionnement et coûts Planifié du projet, du MASEF etdes des activités/produits ? - Niveau de décaissement vs. niveau de ONG partenaires ; - Les fonds ont-ils été mis à disposition dans les mise en œuvre des activités ; - Rapports financiers et délais requis, tant de la part de l’UNICEF que de d’activités l’UE ? - Délais moyens de mise à disposition - SNPE - Les cofinancements ont-ils été effectivement des fonds ; - Entretien Cord Prog UNICEF mobilisés (UE et UNICEF? Et en temps opportun - Coordinateurs des projets - Niveau de mise en œuvre des activités - Direction de l’Enfant MASEF 77

12/07/2020 23:15:39 vs. calendrier initial. - Représentants MASEF - OCB unicef 24062020.indd 78

Q7. Le Système de Suivi- - Dans quelle mesure le projet a-t-il contribué au - Nature et qualité des mécanismes et - Entretiens avec - Rapports intermédiaires et Evaluation (SSE) est-il renforcement de la coordination entre les différents rapports de suivi de gestion ; les responsables de narratifs et conclusions des 78 efficient ? intervenants? - Appréciation de la transparence et de l’UNICEF et des autres entretiens. - Quelle a été la valeur ajoutée de la coordination l’efficience de la gestion du projet par les parties prenantes ; - Entretien Coord. Prog. (Efficience) en matière d’atteinte des résultats escomptés parties prenantes; UNICEF concernant l’abandon des VEDAN? - Niveau de performance en termes de - Analyse des documents - Coordinateurs des projets - Les outils de suivi et de reporting mis en place gestion et de coordination, de gestion de travail ; - Représentants MASEF fournissent-ils l’information nécessaire? des équipes, de mise en œuvre des - Représentant de Tables - Associent-ils les partenaires clés? arrangements institutionnels. - Théorie du Régionales - Les indicateurs définis dans le cadre logique changement; - OCB sont-ils SMART? - Entretien Coordinateur - Les données de base sont-elles disponibles? - Critères CAD. Programme UNICEF - Coordinateurs des projets - Représentants MASEF - Représentant de Tables Régionales - OCB Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN Q8. Les mécanismes, - Les modalités et procédures de gestion - Nature et qualité des mécanismes et - Entretiens avec Rapports intermédiaires de modalités et moyens administrative, comptable et financière ont elles rapports desuivi de gestion en place les responsables de mise en œuvre 2014- 2017 de coordination et de posé problème? l’UNICEF et des autres gestion sont-ils - La définition des rôles des organes de parties prenantes efficients ? consultation et des organes de gestion est-elle suffisamment claire? - Analyse des documents (Efficience) - Quels sont les moyens logistiques et humains de travail déployés et les procédures mises en œuvre? - Quelle est l’appréciation de la qualité des mécanismes de gestion et de coordination au niveau de l’UNICEF? - Quel est le niveau de communication interne entre l’UNICEF et les partenaires nationaux et locaux? - Quel est le niveau de performance en termes de coordination, de gestion des équipes, et de mise en œuvre des arrangements institutionnels? - L’assistance technique de l’UNICEF et des ONG partenaires répond-elle aux besoins? - Quel est le niveau de collaboration entre l’UNICEF, le MASEF et les ONG partenaires? Q9. Dans quelle - Les Systèmes de Protection de l’Enfance ont-ils Entretiens avec : Rapports de mise en œuvre mesure les ressources amélioré la réaction par rapport aux VEDAN (plan Coordinateur Programme Tables Régionales de financières, humaines et d’accompagnement, assistance juridique, activités UNICEF Coordinateurs Protection matérielles investies dans socio-éducatives, activités économiques, soutien des projets le programme ont-elles psychosocial) ? OCB été : - Dans quelle mesure l’équipe responsable du - suffisantes en qualité projet est-elle satisfaite de la quantité et de - suffisantes en quantité la qualité des ressources organisationnelles, - distribuées dans humaines et économiques nécessaires à la les délais prévus aux réalisation des activités ? (Critères de sélection bénéficiaires des plus vulnérables, processus mis en place pour la coordination entre les différents acteurs) (Efficience) - Les ressources ont-elles été distribuées aux bénéficiaires dans les délais prévus? 12/07/2020 23:15:40 unicef 24062020.indd 79

RESULTATS

Q10. Quelle est la - Dans quelle mesure les interventions du projet - Niveau de réalisation de l’ensemble des - Entretiens avec - Analyse des rapports d’activités, contribution de la ont-elles contribué à un dialogue politique focalisé produits attendus; un échantillon du rapports intermédiaires et des mise en œuvre du sur les droits des enfants les plus démunis? - Niveau de contribution des produits personnel du MASEF et rapports financiers; projet à l’atteinte - Dans quelle mesure le plaidoyer de l’UNICEF réalisés aux résultats attendus; des ONG partenaires; - Conclusions des entretiens et des des résultats et ses partenaires a-til permis d’améliorer les - Evolution de la valeur des indicateurs; réunions de Focus Groupes avec les attendus et de capacités d’action des autorités publiques - Appréciation sur la probabilité d’atteinte - Focus Groupes avec bénéficiaires l’objectif ? impliquées dans le système de protection? des impacts; les bénéficiaires. -Stratégie Nationale pour la - De manière concrète, dans quelle mesure - Niveau de contribution des activités à Protection des Enfants (Efficacité) le Système de Protection National fournit-il l’atteinte des ODD en termes de Protection - Loi n°2007.048 d’abolissant une réponse systémique aux cas de VEDAN de l’Enfance, de réduction de la pauvreté et l’esclavage, et Loi2015 des enfants notamment les enfants les plus de promotion d’une approche genre ; - Entretien Coordinateur Programme marginalisés? - Niveau de renforcement des Systèmes UNICEF - Dans quelle mesure les activités de de Protection Communale (SPC) pour - Coordinateurs des projets sensibilisation / mobilisation sociales ont-elles assurer la prévention des VBG dans les - Direction de l’Enfant MASEF contribué au renforcement de la confiance des communautés. - Direction de genre MASEF Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN communautés et des individus pour adopter des - Niveau de renforcement des organisations - Représentants MASEF à comportements positifs en faveur de l’abandon communautaires à la base pour identifier Nouakchott (Nord, Sud, et Ouest) ; des pratiques néfastes visées? les cas de VEDAN selon des critères - Entretien Coordinateur Programme - S’il y en a, quels sont les effets non attendus préalablement définis; UNICEF (positifs ou négatifs) qui ont été produits par le - Niveau de renforcement des capacités - Coordinateurs des projets projet? d’identification des cas de VEDAN - OCB - Quelle est la contribution du projet au (organisations communautaires, des - Représentants MASEF développement des compétences du personnel parents); - Direction de la Protection Judiciaire national? - Appréciations sur les capacités des de l’Enfant - Quelle a été l’évolution des indicateurs définis organisations de base et des parents pour - Représentantes des TPR dans le cadre logique? accompagner les victimes ou à risque de - Leader religieux/ communautaires - Quelle a été la contribution des activités à VEDAN. l’atteinte des ODD (réduction de la pauvreté et genre) Q11 De manière - Nombre de communautés ayant déclaré Focus Groupes ; - Entretien Coordinateur Programme concrète, en quoi une MGF égale à zéro grâce à l’intervention Entretiens UNICEF les actions mises du projet; approfondis avec les - Coordinateurs des projets en œuvre - Niveau de renforcement des compétences responsablesdes ONG; - Représentants MASEF ont-elles contribué opérationnelles en matière de lutte contre - Direction de la Protection Judiciaire aux objectifs les MGF (membres des Systèmes de de l’Enfant du programme Protection des Enfants); - OCB conjoint MGF? - Appréciation sur les actions de - Leaders communautaires et (Efficacité) sensibilisation relatives aux normes religieux sociales positives organisées au niveau - Pères et mères communautaire. - Garçons et filles Q12. Dans quelle - Exemples de programme ou de projet où - Entretien Coordinateur Programme mesure aurait-on des interventions similaires ont été réalisées UNICEF pu atteindre les avec moins de ressources; - Coordinateurs des projets résultats actuels - OCB du programme - Exemples d’activités ou interventions - Représentant de Tables Régionales avec moins de financées et qui n’ont donné aucun résultat. ressources ? (Efficience) 79 12/07/2020 23:15:40 unicef 24062020.indd 80

Q13. Quelle est - Dans quelle mesure le gouvernement est-il - Fréquence des activités de Entretiens avec les Analyse des conclusions des entretiens 80 la probabilité de engagé dans un processus de pérennisation sensibilisation menées par le parties prenantes et avec les parties prenantes et des Focus durabilité, de des acquis du projet en particulier le gouvernement pour mettre fin aux des Focus Groupes Groupes avec les bénéficiaires. vulgarisation et renforcement des Systèmes de Protection de VEDAN y compris les mariages précoces avec les bénéficiaires. de réplication des l’Enfance ? et les MGF; résultats après la - Dans quelle mesure les systèmes de - Evolution des Ressources publiques mise en œuvre du protection pourront-ils fonctionner après la fin permanentes destinées à adopter des projet ? du projet, surtout en matière de ressources normes sociales positives ; financières, humaines et matérielles ? - Evolution du système de collecte de (Durabilité) - Quels sont les facteurs de durabilité sociale, données aux niveaux, national, régional économique et institutionnelle ? et local ; - Le projet a-t-il contribué à la création des - Exemples de dispositions prises pour conditions nécessaires à l’ancrage d’une que le système d’identification et de suivi culture de protection des enfants contre les des enfants et des femmes à risque et / VEDAN ? ou de survivants de VEDAN continue à fonctionner de manière autonome ;

Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN - Facteurs socioéconomiques, culturels ou institutionnels qui risquent de remettre en cause la durabilité des résultats atteints ; - Appréciation sur les conditions mises en place par le projet pour garantir la durabilité de la prévention et de la prise en charge des cas de VEDAN ; - Ex. de résultats de renforcement des compétences du personnel national qui peuvent contribuer à la durabilité. Annexe N°5 : cadre logique du projet

Logique d ‘intervention Indicateurs objectivement vérifiables Sources et moyens de Hypothèses vérification

Objectif Contribuer à la protection 70 % des enfants vulnérable identifiés ont accès à Rapports des enquêtes MICS Adoption de la Stratégie Nationale de Général des enfants mauritaniens des mesures de protection et à des services intégrés Rapports institutions Protection de l’Enfance contre les pratiques de protection conformes aux normes et standards en publiques et ONG impliqués Engagement des autorités étatiques préjudiciables à leurs matière de Protection de l’Enfance Base de données. Qualité du partenariat et niveau droits notamment contre Situation de référence : AD élevé d’engagement des partenaires les violences physiques Cible : 70 % gouvernementaux, nationaux et et psychologiques, internationaux dans l’atteinte des objectifs l’exploitation, les visés par le projet discriminations. Stabilité politique du pays

Objectif Renforcer les mécanismes Un mécanisme de prévention et de référence pour Etudes spécifiques Stabilité des agents des structures spécifique institutionnels, au moins 50 % des enfants ciblés de 0 à 18 ans (à Documents de stratégies publiques de protection communautaires et risque ou victimes) et leurs familles est mis en place Base de données Fidélisation des bénéficiaires et leurs familiaux de prévention et dans les 9 Wilayas identifiées en 36 mois Guide de mécanisme de familles de protection des enfants Oui / Non prévention et de référence Stabilité politique et sociale du pays

12/07/2020 23:15:40 contre les VEDAN dans neuf wilayas les plus à risque. unicef 24062020.indd 81

Logique d ‘intervention Indicateurs objectivement vérifiables Sources et moyens de Hypothèses vérification

Un système de surveillance et d’alerte sur les Études spécifiques violences en milieu scolaire est opérationnel dans au Base de données moins 50 % des écoles des 9 Wilayas des régions Guide de système de surveillance ciblées en 36 mois et d’alerte Oui / Non Des outils d’enregistrement, de suivi et Outils d’enregistrement, de suivi et d’accompagnement des enfants ciblés de 0 à 18 ans d’accompagnement et des familles sont standardisés, confidentiels et utilisés par les SPE dans les 9 Wilayas ciblées en 36 mois SR: 4 Wilaya Cible: 9 Wilaya Un système centralisé de stockage et de gestion Base de données et termes de Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN des données des SPE (Justice juvénile, MGF, PFTE, référence de son utilisation VEDAN) est opérationnel au niveau national en 36 mois SR: 2 bases de données sectorielles (Wilaya Nktt, DPJE) Cible: 1 base de données centralisée pour la Protection de l’enfance assurer la protection 65 % d’enfants de moins de 5 ans des 230 Rapports de suivi/ Bonne collaboration des structures d’environ 125,000 filles et communautés ciblées sont enregistrés et ont leur accompagnement publiques de protection avec celles de la garçons de 0-15 ans via acte de naissance en 36 mois Base de données société civile. l’abandon public, par 230 SR: 58.8 % communes et communautés, Cible: 65 % Accès effectif des enfants ciblés par le des pratiques de mutilations projet aux services de base génitales féminines, du Réduire de 4 % le taux de prévalence de l’excision Études et données sur les formes mariage précoce, de des enfants de 0 à 5 ans dans les 230 communautés les plus aigües de violences chez Respect des modalités de collaboration méthodes de discipline ciblées en 36 mois les enfants de 0 à 5 ans pour la mise en œuvre des activités qui violentes et du travail des SR: 46.6 % Base de données garantissent le respect des engagements enfants. Cible: 42,6 % de toutes les parties, pour exécution continue du projet Réduire de 4,8 % le taux du mariage précoce chez Études et données sur le mariage les de femmes âgées de 15-19 ans mariées avant précoce chez les filles de moins de l’âge de 15 ans dans les 230 communautés en 36 15 ans mois Base de données SR : 14,8 % Cible : 10 % Réduire de 2,5 % le taux du travail des enfants Études et données sur les pires âgés de 5-14 ans dans les 230 communes et formes de travail envers les enfants communautés en 36 mois Base de données SR: 21,5 % Cible: 19 % 12/07/2020 23:15:40 81 unicef 24062020.indd 82

Résultats ** 30 Systèmes de 17 systèmes protection régionaux et communaux sont mis en place dans 5 régions Rapports périodiques Mise en œuvre de la

82 attendus Protection de l’Enfance non encore dotés de SPE en 24 mois MASEF stratégie nationale opérationnels fournissent SR 23 Bases de données de protection des à 70 % d’enfants identifiés Cible: 17 Rapports d’évaluation enfants et de à risque ou victimes des intermédiaire la stratégie pratiques visées, des 30 systèmes de protection régionaux et communaux garantissent à 70 % des enfants d’institutionnalisation du services intégrés de identifiés de 5 à 18 ans l’accès à l’état civil dans les 8 wilayas à risque en 36 mois genre protection dans 8 wilayas SR: AD Collaboration à risque. Cible : 70 % affirmée des autorités 30 systèmes de protection régionaux et communaux garantissent à 70 % des enfants administratives centrales identifiés de 5 à 18 ans leur réinsertion sociale dans les 8 wilayas à risque en 36 mois et/ou locales dans les SR: AD différentes phases de Cible : 40 % la mise en œuvre des systèmes de protection 30 systèmes de protection régionaux et communaux garantissent à 6233 enfants de l’enfance identifiés de 5 à 18 ans victimes des PFTE une réinsertion scolaire dans les 8 wilayas à risque en 36 mois Adhésion des Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN SR: 3767 bénéficiaires du projet Cible:10,000 30 systèmes de protection régionaux et communaux garantissent à 50,000 enfants de 5 à 18 ans identifiés en difficulté un paquet minimum de services (formation professionnelle, référencement, prise en charge sanitaire) dans les 8 Wilayas à risque en 36 mois SR: AD Cible: 50,000 30 systèmes de protection régionaux et communaux garantissent à 70 % des enfants identifiés de 3 à 18 ans des activités ludiques et éducatives en favorisant leur propre prise en charge (enfants 10 à 15 ans) dans les 8 wilayas à risque en 36 mois SR: AD Cible : 70 % 30 systèmes de protection régionaux et communaux garantissent à 70 % des 125,000 des enfants ciblés de 0 à 15 ans des services de prévention et de protection (prise en charge sanitaire) contre les MGF dans les 8 wilayas à risque en 36 mois SR: AD Cible : 70 % 30 systèmes de protection régionaux et communaux garantissent à 70 % des 125,000 des enfants ciblés de 0 à 15 ans des services de prévention et de protection le mariage précoce dans les 8 wilayas à risque en 36 mois SR: AD Cible : 70 % 238 communautés 238 communautés ont adopté une charte de responsabilités pour favoriser l’abandon Études spécifiques Volonté politique s’engagent publiquement volontaire des pratiques défavorables aux droits de l’enfant dont les MGF, le mariage Enquêtes sur les suffisante à l’abandon volontaire des précoce, les méthodes de disciplines violentes et le travail des enfants. pratiques Engagement des pratiques défavorables SR: AD MICS autorités régionales, aux droits de l’enfant Cible : 238 Rapport d’activités communales dont les MGF, le mariage sur les MGF, le Bonne coordination précoce, les méthodes de 238 communautés sont accompagnées techniquement par la Direction du Genre du mariage précoce, entre les différentes disciplines violentes et le MASEF pour le suivi des engagements pris pour l’abandon volontaire des pratiques les méthodes de communautés travail des enfants. défavorables aux droits de l’enfant dont les MGF, le mariage précoce, les méthodes disciplines violentes concernées de disciplines violentes et le travail des enfants. et le travail des 12/07/2020 23:15:40 SR : AD enfants. Cible : 238 unicef 24062020.indd 83

Réduire de 4 % le taux de prévalence de l’excision chez les enfants de moins de 5 ans dans les 238 communautés ciblées en 36 mois SR : 46,6 % Cible : 42,6 % Réduire de 6,4 % le taux d’enfants âgés de 2-14 ans ayant subi une discipline violente SR : 36.4 % Cible : 30 % Activités Moyens Sources d’information / Cout de l’action Conditions préalables 1.1 Structuration ou restructuration des Systèmes de Protection Activités 1.1.1 Cartographie et Ressources humaines et matérielles Arrêtés créant les Tables régionales et les Systèmes de Engagement démontré des liées au reconfiguration des systèmes disponibles Protection Communaux Wilayas et des communes dans résultat 1 de protection communaux Outils disponibles pour la réalisation Fiches d’identification des réseaux, ONG locales et la mise en place des Systèmes de cartographie organisations communautaires de base de Protection de l’Enfance Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN Rapports de la cartographie, de l’analyse de l’opérationnalité Adoption des arrêtés de création des structures de protection identifiées des Systèmes de Protection Mise en place d’une base de données (Excel) des réseaux, Communaux ONG locales et organisations communautaires de base Adhésion et ouverture des identifiés et opérationnels partenaires nationaux et Validation de la liste de ces structures de protection par les internationaux Coordinations régionales du MASEF et les Responsables des Rencontres de coordination/ Communes (Maires ou Chefs de services sociaux) concertation 1.1.2 Formation de ces Logistique nécessaire à la mise en Rapport des ateliers de formation Installation officielle des systèmes Systèmes de Protection place d’ateliers de formation de protection dans les régions Communaux sur la Rapport d’évaluation du niveau de membership des structures n’ayant pas encore de systèmes structuration organisationnelle des Systèmes de Protection Communaux Collaboration des structures de protection 1.2 Renforcement des capacités des institutions et acteurs intersectoriels pour des mesures de protection et la fourniture de services intégrés de protection conformes aux normes 1.2.1 Formation des réseaux Logistique nécessaire à la mise en Rapports de formation d’intervenants publics et place d’ateliers de formation Rapports campagnes de masse non-gouvernementaux Mise à disposition des partenaires Déclarations publiques d’abandon de kits de formation Consultant pour analyse institutionnelle et renforcement des capacités du Système de Protection 1.2.2 Production et Production et dissémination d’outils Échantillons de matériel de vulgarisation Bonne utilisation des outils par dissémination d’outils harmonisés de communication les acteurs concernés harmonisés de communication Traduction dans les langues locales, impression et diffusion du guide d’accompagnement des familles Multiplication du matériel de vulgarisation des messages 1.2.3 Assistance et Validation des plans régionaux Rapport de validation des plans régionaux Engagement du MASEF dans accompagnement du MASEF Mise en œuvre effective de ces plans régionaux au niveau la mise en œuvre des plans à la mise en œuvre des plans communal régionaux intersectoriels régionaux intersectoriels de 83 promotion de l’abandon des Adhésion des leaders religieux

12/07/2020 23:15:40 pratiques préjudiciables unicef 24062020.indd 84

1.3 Habilitation des familles et communautés par le développement et la mise en œuvre d’un programme de formation et de responsabilisation 84 1.3.1 Accompagnement des Traduction et multiplication du Rapport de causeries avec les familles Mise en place des réseaux associations de base pour guide de formation des familles Guide d’accompagnement des familles Bonne coordination entre les la mise en œuvre du guide responsables de réseaux et pratique associations

1.3.2 Appui à la mise en Consensus sur le paquet Définition du paquet minimum standard de services Collaboration des acteurs des différents œuvre et adoption d’un minimum de services en Rapport de validation du paquet de services disponible et mis services publics et de la société civile paquet minimum de services Mauritanie en œuvre par les différentes structures de protection concernés intégrés de prévention et de Application des normes minimales protection de prise en charge est effective de la part des acteurs et des structures du Système de Protection. 1.3.3 Formation et Logistique nécessaire à la mise Rapport des ateliers de formation Engagement des réseaux et accompagnement des en place d’ateliers de formation associations auprès des enfants et Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN associations de base et des familles réseaux pour la mise en Compréhension mutuelle entre réseaux; œuvre du programme de associations de base et familles prise en charge minimale 1.3.4 Soutien à une prise Paquet de services disponible Définition d’un système de référence et contre référence pour Validation d’un paquet minimum de en charge communautaire Réalisation d’une enquête chaque Wilaya dotée d’un Système de Protection de l’Enfance services en Mauritanie minimale des enfants sociale pour chaque enfant Rapport sur la prise en charge effective des enfants ayant Accès aux enfants ciblés par le projet victimes identifié bénéficié du paquet défini est effectif grâce à l’existence d’un Base de données (Excel) des minimum de structures sur le terrain enfants à risque ou victimes Mise en placedes mécanismes de Mise en œuvre effective du référence pour l´accès des enfants paquet de services par les ciblés aux services de base acteurs concernés 1.3.5 Habilitation et Définition et application des Rapport des activités Recrutement et formation de pairs accompagnement des mécanismes de suivi des enfants Rapport d’évaluation des activités auprès des bénéficiaires éducateurs devant habiliter et enfants à risque ou victimes et de leurs familles accompagner les enfants pour l’acquisition de Mise à disposition de kits Participation des enfants eux -mêmes nouvelles compétences et récréatifs aux activités aptitudes à la vie Organisation d’ateliers de Apport des familles auprès des enfants formation et d’échanges 1.4. Appui à la mise en œuvre de mécanismes de monitoring coordonné et de reporting sur les progrès obtenus. 1.4.1 Appui à la mise Concertation des différents Rapport de validation du dispositif national harmonisé Collaboration des autorités en œuvre d’un dispositif partenaires de protection pour administratives centrales et/ou locales national harmonisé de l'élaboration d'un dispositif suivi, de documentation et national de diffusion par le MASEF des résultats obtenus dans l’abandon des pratiques visées 1.4.2 Elaboration d’un Mise en place d’un mécanisme Copie de l’agenda de suivi Les réseaux et associations sont agenda de suivi périodique de suivi et de référence des engagés auprès des enfants et familles du monitorage des enfants enfants Rapports de suivi et familles les plus 12/07/2020 23:15:40 vulnérables assistées est défini 1.3 Habilitation des familles et communautés par le développement et la mise en œuvre d’un programme de formation et de responsabilisation 1.3.1 Accompagnement des Traduction et multiplication du Rapport de causeries avec les familles Mise en place des réseaux associations de base pour guide de formation des familles Guide d’accompagnement des familles Bonne coordination entre les la mise en œuvre du guide responsables de réseaux et pratique associations

1.3.2 Appui à la mise en Consensus sur le paquet Définition du paquet minimum standard de services Collaboration des acteurs des différents œuvre et adoption d’un minimum de services en Rapport de validation du paquet de services disponible et mis services publics et de la société civile paquet minimum de services Mauritanie en œuvre par les différentes structures de protection concernés intégrés de prévention et de Application des normes minimales protection de prise en charge est effective de la part des acteurs et des structures du Système de Protection. 1.3.3 Formation et Logistique nécessaire à la mise Rapport des ateliers de formation Engagement des réseaux et accompagnement des en place d’ateliers de formation associations auprès des enfants et associations de base et des familles réseaux pour la mise en Compréhension mutuelle entre réseaux; œuvre du programme de associations de base et familles prise en charge minimale 1.3.4 Soutien à une prise Paquet de services disponible Définition d’un système de référence et contre référence pour Validation d’un paquet minimum de en charge communautaire Réalisation d’une enquête chaque Wilaya dotée d’un Système de Protection de l’Enfance services en Mauritanie minimale des enfants sociale pour chaque enfant Rapport sur la prise en charge effective des enfants ayant Accès aux enfants ciblés par le projet victimes identifié bénéficié du paquet défini est effectif grâce à l’existence d’un Base de données (Excel) des minimum de structures sur le terrain enfants à risque ou victimes Mise en placedes mécanismes de Mise en œuvre effective du référence pour l´accès des enfants paquet de services par les ciblés aux services de base acteurs concernés 1.3.5 Habilitation et Définition et application des Rapport des activités Recrutement et formation de pairs accompagnement des mécanismes de suivi des enfants Rapport d’évaluation des activités auprès des bénéficiaires éducateurs devant habiliter et enfants à risque ou victimes et de leurs familles accompagner les enfants pour l’acquisition de Mise à disposition de kits Participation des enfants eux -mêmes nouvelles compétences et récréatifs aux activités aptitudes à la vie Organisation d’ateliers de Apport des familles auprès des enfants formation et d’échanges 1.4. Appui à la mise en œuvre de mécanismes de monitoring coordonné et de reporting sur les progrès obtenus. 1.4.1 Appui à la mise Concertation des différents Rapport de validation du dispositif national harmonisé Collaboration des autorités en œuvre d’un dispositif partenaires de protection pour administratives centrales et/ou locales national harmonisé de l'élaboration d'un dispositif suivi, de documentation et national de diffusion par le MASEF des résultats obtenus dans l’abandon des pratiques visées 1.4.2 Elaboration d’un Mise en place d’un mécanisme Copie de l’agenda de suivi Les réseaux et associations sont agenda de suivi périodique de suivi et de référence des engagés auprès des enfants et familles du monitorage des enfants enfants Rapports de suivi et familles les plus vulnérables assistées est défini unicef 24062020.indd 85

1.4.3 Élaboration d’une charte de Participation des familles PV des rencontres Adhésion des familles responsabilités des parents Charte de responsabilité des familles

2.1 Appui à la conduite périodique de campagnes thématiques massives intersectorielles Activités liées 2.2.1 Mise en œuvre dans les Logistique nécessaire à la mise en place d’ateliers Rapports de formation Adhésion des autorités et au résultat 2 communes de ces régions de formation et de campagnes de sensibilisation Rapports campagnes pour la promotion partenaires locaux de campagnes de promotion Production et dissémination d’outils harmonisés de de l’abandon Suivi et documentation de la de l’abandon des pratiques communication démarche de sensibilisation des préjudiciables communautés en vue de son ajustement permanent 2.2.2 Campagnes de Logistique nécessaire à la mise en place Rapports de formation Adhésion des autorités et sensibilisation dans les d’activités socio-éducatives (papiers, crayons, Liste des pairs éducateurs formés partenaires locaux établissements scolaires et les peinture) et campagnes de sensibilisation Rapports d’activités quartiers des communes (banderoles, matériel de sonorisation) 2.2.3 Habilitation et Production et dissémination d’outils harmonisés de Rapport des formations Engagement des leaders formés Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN accompagnement des communication Procès-verbal des déclarations des réseaux, ONG locales communes et communautés publiques d’abandon des pratiques auprès des communautés ciblées à s’engager dans Mise à disposition de kits de formation préjudiciables l’abandon des pratiques néfastes Diffusion dans les médias des séquences 2.2 Mise en place de comités de veille et d’alerte en vue la diminution progressive de ces pratiques 2.2.1 Constitution des comités Identification des membres du Comité Liste des Comités de veille et d’Alerte Adhésion des autorités locales de suivi PV des réunions Appui du MASEF dans l’accompagnement de ces comités 2.2.2 Formation de ces comités Logistique nécessaire à la mise en place d’ateliers Rapports de formation sur les principes et actions de formation minimales de prise en charge 2.2.3 Accompagnement et suivi Fiches de référence et contre référence des comités dans l’identification, la prise en charge minimale et la référence des cas 2.2.4 Appui à la mise en œuvre Définition des mécanismes de reporting de mécanismes de monitoring coordonnés et de reporting sur les progrès obtenus 2.3 Plaidoyer pour le renforcement continu du cadre stratégique et légal et l’appropriation concertée des problématiques à changer par les décideurs et intervenants-clé, à l’échelle nationale. 2.3.1 Adoption et mise en œuvre Ateliers de plaidoyer avec les différentes Texte juridique sur la Stratégie Nationale Engagement de la Ministre des de la Stratégie Nationale de structures concernées de Protection de l’Enfance Affaires Sociales de l’Enfance et Protection de l’Enfance (SNPE) Finalisation du processus d’adoption de la PV de plaidoyer de la Famille Stratégie Nationale de Protection de l’Enfance Désignation des jurés par le MASEF en Appui de la Wilaya de Appui des partenaires techniques et financiers vue de rendre opérationnelles les cours Nouakchott, de la Direction de pour l’adoption du Décret de redynamisation du criminelles pour mineurs l’Enfance du MASEF Conseil National de l’Enfance Enregistrement de naissance des Participation active des enfants sans acte de naissance et partenaires techniques et

85 enrôlement de leurs parents financiers du Système de

12/07/2020 23:15:40 Protection de l’Enfance dans les actions de plaidoyer auprès des autorités concernées unicef 24062020.indd 86

2.3.2 Suivi de l’adoption du décret de la revitalisation du Conseil 86 National de l’Enfant

2.3.3 Accès des enfants en situation de vulnérabilité aux services de base

L’analyse des hypothèses et risques : Les hypothèses et risques du projet qui ont été identifiés au départ et les mesures mises en place par le projet pour éviter ces risques sont les suivants.

Les risques politiques : i) l’acceptation politique éventuelle de certaines situations d’abus et de discriminations a été mitigée par un travail de plaidoyer ponctuel et de dialogue au sein des TRP ; ii) l’instabilité suite au conflit au Mali et le risque de contagion avec le risque d’’enrôlement d’enfants et de Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN jeunes dans des groupes armés ne s’est pas produite. La solution préconisée a été de mettre en place des activités de Protection de l’Enfance dans le camp de M’Berra (prise en charge des enfants de la population réfugiée) en plus des systèmes de protection pour protéger les enfants des populations locales hôtes.

Les risques sociaux: les tabous et normes culturelles associées aux discriminations et les difficultés d’utilisation et de partage des données disponibles ont pesé sur l’efficacité des interventions. Le projet a privilégié l’approche holistique visant le changement des comportements comme mesure contre ce risque afin que les communautés prennent conscience d’elles-mêmes de la nocivité de certaines pratiques et échangent entre elles. Il s’agit d’un risque que le projet a essayé de lever à travers la lutte contre les tabous. Certaines interventions ont impulsé une dynamique de changement de ces normes nuisibles aux enfants et à la société toute entière (causeries, formations).

Les risques économiques: l’insuffisance des allocations budgétaires de l’Etat et la rareté des financements multilatéraux et bilatéraux a été réduite par les appuis de l’UNICEF et d’autres PTF comme le FNUAP au MASEF. Ce risque pouvant impacter la durabilité des résultats, le projet devait assurer un plaidoyer pour améliorer les allocations budgétaires destinées à la lutte contre les VEDAN et leur efficience. Des résultats ont été obtenus dans le cadre de la programmation budgétaire (loi des finances 2020).

Les risques environnementaux: en période de sécheresse, les enfants et leurs familles se retrouvent dans une situation de plus grande vulnérabilité. Cette situation n’a pas été pire au cours de la mise en œuvre du projet.

Concernant les conditions préalables et hypothèses pendant et après la phase de mise en œuvre du projet, outre la stabilité politique et sécuritaire, il y a : i) l’engagement du gouvernement qui doit se refléter à travers le comportement des autorités administratives, la disponibilité des services (normes minimales de prise en charge) et ii) l’appui des leaders religieux dans le cadre de l’abandon des pratiques néfastes au sein des communautés. Au-delà des insuffisances structurelles, aucun comportement délibérément hostile au projet au cours de sa mise en œuvre n’a été porté à la connaissance des évaluateurs 12/07/2020 23:15:40 Annexe N°6 : déroulement de la mission d’évaluation Le déroulement de la mission s’est articulé autour des étapes suivantes : Etape 1 : phase préparatoire La phase préparatoire a débuté par une réunion avec l’équipe de l’Unicef pour faire les contours de la mission et les personnes à rencontrer (partenaires et associés, gouvernement, etc.), et l’élaboration de la note de cadrage qui doit être approuvée avant le départ de l’équipe sur le terrain (voir encadré ci-dessous). Cette note a été rédigée en parallèle avec les étapes 2 et 3ci-dessous.

Encadré : La note de cadrage Brève description de l’objet de la note de cadrage :

La note de cadrage a pour objectif de présenter une compréhension commune des termes de référence de l’évaluation du projet “Protection des Enfants Mauritaniens contre la Violence, l’Exploitation, les Discriminations, les Abus et la Négligence (VEDAN) 2014 – 2018 “. Elle donne une idée des approches et méthodes pour formuler des opinions les plus objectives possibles. Elle comporte l’analyse du contexte, la description de l’objectif de l’évaluation, ses buts et objectifs, les critères et la méthodologie adoptée et les principaux outils de collecte d’informations. La note de cadrage donne aussi une estimation du plan de travail et détaille certains aspects comme la représentation du cadre de résultat, la matrice d’évaluation et le contenu des protocoles et questionnaires qui sont utilisés au cours du processus d’évaluation. Principales activités entreprises pour l’élaboration de la note de cadrage :

L’élaboration de la note de cadrage a été réalisée par l’équipe de consultants à partir d’une lecture attentive des TDR, des documents de base du projet ainsi que des documents et directives de l’UNICEF pour l’évaluation des programmes et projets de développement. Des rencontres avec les commanditaires et les acteurs et bénéficiaires du projet ont permis la clarification des choix méthodologiques. Place de la note de cadrage dans le processus d’évaluation :

Elaborée à la suite d’un large consensus entre les acteurs (bailleur de fonds, intervenants à la mise en œuvre et bénéficiaires finaux), la note de cadrage signale le point de départ du processus d’évaluation du projet. Ce consensus porte sur i) ce que l’on cherche à évaluer avec précision dans un contexte donné ; ii) comment procéder pour se faire une opinion fondée sur différents aspects de la mise en œuvre et iii) trouver des réponses aux questions d’évaluation que les commanditaires ont jugées utiles pour tirer des leçons et capitaliser sur l’expérience. La note de cadrage occupe donc une place centrale dans le processus d’évaluation.

Etape 2 : revue documentaire L’équipe de l’UNICEF a transmis aux consultants les documents pertinents pour entamer le travail et pris tous les rendez-vous nécessaires avec les détenteurs d’informations et les partenaires de mise en œuvre du projet. Cette étape a permis de : (i) identifier les éléments de cadrage (problématique, objectifs, résultats attendus) ; (ii) analyser les approches de mise en œuvre et (iii) lister les activités réalisées dans le cadre du projet et par qui. A l’issue de cette phase, les consultants ont mesuré la nature et l’ampleur des informations à collecter pour structurer une analyse basée sur des faits. Ce qui a contribué à construire l’échantillon des sites à visiter.

Etape 3 : élaboration des outils de collecte des informations Les consultants ont élaboré, en fonction des besoins en informations complémentaires, les supports de collecte de données. A savoir, les questionnaires du guide d’entretien avec les partenaires clés, les bénéficiaires du projet et les grilles d’exploitation des données collectées.

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 87

unicef 24062020.indd 87 12/07/2020 23:15:40 Etape 4 : collecte des données A l’aide des outils de collecte, les consultants ont enchaîné les réunions et entretiens avec les 5 partenaires de mise en œuvre, les entités gouvernementales à Nouakchott (Directions du MASEF et 3 Coordinations régionales). Les évaluateurs ont assisté à la réunion du comité de pilotage consacrée à la mission. Cette première série de rencontres a permis de mieux préparer la mission à l’intérieur du pays. Les questions essentielles ont été évoquées pour recueillir les points de vue des acteurs : i) l’articulation entre le dispositif déployé, les moyens mobilisés et les objectifs visés ; ii) le lien entre les activités, les résultats obtenus et les moyens mobilisés ; ii) le niveau de réalisation des objectifs ; iii) les acquis, contraintes et perspectives. Etape 5 : mission à l’intérieur du pays Les évaluateurs ont respecté le calendrier de la mission dans les Wilayas du Gorgol, du Guidimakha et de l’Assaba conformément à l’échantillonnage dont les détails se trouvent à la section 3.3. Les réunions en Focus groupes ont permis notamment d’apprécier le niveau des acquis et l’appropriation des actions du projet. Les discussions ont été enregistrées avec l’autorisation des interlocuteurs et notées par l’un des consultants. Chaque rencontre a fait l’objet d’un compte rendu. La plupart des Focus groupes ont été tenus en présence des deux membres de l’équipe et exceptionnellement avec un seul consultant. Etape 6 : analyse des informations recueillies L’analyse des informations s’est focalisée sur la nécessité de fonder les jugements sur des faits, des exemples, des opinions sur la pertinence, l’efficacité, l’efficience, la durabilité, et la prise en compte des aspects transversaux. Le recoupement des informations obtenues et issues des différentes options utilisées (constat, opinion et interprétation) selon les localités visitées et par acteur permet de retenir ou non une opinion comme étant largement ou non partagée. Etape 7 : conclusions et recommandations A l’issue de la mission à l’intérieur du pays, les évaluateurs ont fait le bilan et échangé sur les forces et faiblesses du projet dans sa mise en œuvre et dans ses résultats et pour tirer les leçons apprises et formuler les recommandations nécessaires pour capitaliser les acquis. Etape 8 : rapport provisoire Les évaluateurs ont noté leurs premières conclusions et ont élaboré une ébauche de rapport (Présentation Power Point) qui a été partagée avec les commanditaires au cours d’une réunion avec le comité de pilotage. Annexe N°7 : liste des lieux visités

WILAYA MOUGHATAA COMMUNE NOUAKCHOTT Les trois Wilayas et les trois ARAFAT ; TOUJOUNINE; EL MINA; SEBKHA; DAR NAIM ET RYADH coordinations du MASEF GORGOL KAÉDI; MOUNGUEL KAEDI, MOUNGUEL, LEXEIBA, FOUM GLEITA, ASSABA KIFFA; KANKOSSA; GUEROU KIFFA, GUERROU, KAMOUR, KANKOSA, LEGRANE, ELMELGA GUIDIMAKHA SÉLIBABI SELIBABI; OULOUMBONNY; SOUVI; CHAGAR; AJAR Annexe N°8 : liste des documents consultés Principaux Documents Consultés du Programme VEDAN • Délégation de l’Union Européenne en Mauritanie : Proposition d’Avenant Sans Coûts Additionnels. • Délégation de l’Union Européenne en Mauritanie : Annexe A. Action en Faveur de la Protection de l’Enfance • Lutte contre la Violence envers les Enfants. Formulaire de demande de subvention (Parties A et B). • UNICEF: Rapport Narratif Intermédiaire (annexe VI) - Janvier - Décembre 2014. • UNICEF: Rapport Narratif Intermédiaire (annexe VI) - Janvier - Décembre 2015. • UNICEF: Rapport Narratif Intermédiaire - Décembre 2016. • UNICEF: Rapport Narratif Intermédiaire - Février 2018. • Association Femmes Chefs de Famille (AFCF) : Rapport Novembre 2014 - Novembre 2015. 88 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 88 12/07/2020 23:15:40 • Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME) : Rapport Septembre 2014 - Août 2015 ; Octobre 2015 ; Mars 2016 ; Mai 2018. • Fédération Luthérienne Mondiale (FLM) : Rapports Juliet 2014 - Juliet 2015 ; Avril 2016 • ONG Actions : Rapport Juin 2015 ; Rapport Avril 2018 • Terre Des Hommes: Rapport Février 2016; Rapport Avril 2018 Documents Consultés Externes • Rapport Final “Enquête par Grappes à Indicateurs Multiples (MICS) 2015. Mars 2017. • Office National de la Statistique (ONS): Situation de l’Emploi et du Secteur Informel en Mauritanie. Août 2017. • Office National de la Statistique (ONS): Profile de la Pauvreté en Mauritanie. 2014. • Office National de la Statistique (ONS): Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH2013). Annexe N°9 : liste des personnes rencontrées Entretiens avec des Intervenants Clés – UNICEF Mauritanie Nom et Prénom Rôle 1 Fatma Soueid Ahmed Chargée de la Protection de l’enfance 2 Alimata Deme Spécialiste Protection de l’enfance 3 Zihalirwa Nalwage Chief Child Protection 4 Paula López-Abente Vicente Child protection Officer 5 Omar Yatma Houmeid Programme Associate 6 Latifa Mohamed Vall Monitoring and Evaluation Specialist Entretiens avec des Intervenants Clés – Délégation de l'Union Européenne en Mauritanie Nom et Prénom Rôle 1 Mohamed Ould Sid Ahmed Ould Bedde Directeur 2 Mariem El Bah Coordinatrice régionale MASEF NKTT Sud 3 Ghallawiya Med Khatry Coordinatrice régionale MASEF NKTT Nord 4 Saida E. Hawmi Coordinatrice régionale MASEF NKTT Ouest Entretiens avec des Intervenants Clés - Save the Children Nom et Prénom Rôle 1 Francesco Cecon Responsable protection Entretiens avec des Intervenants Clés – Association des Femmes Chefs de Famille Nom et Prénom Rôle 1 Fatimata Niang Coordinatrice 2 Najar Mint Mouftoli Coordinatrice 3 Zeyya Mint Nalle Coordinatrice Entretiens avec des Intervenants Clés – Terre des Hommes Nom et Prénom Rôle 1 Salimata Thierno Kah Chargée de Projet Migration Entretiens avec des Intervenants Clés – ONG Actions Nom et Prénom Rôle 1 Diagana Yacouba Coordinateur Nouakchott 2 Aboubecrine Tandian Coordinateur Sélibaby 3 El Houssein Yacoub Marega Superviseur Sélibaby Entretiens avec des Intervenants Clés – Association Mauritanienne pour la Santé Nom et Prénom Rôle 1 Zeinebou Taleb Moussa Présidente

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 89

unicef 24062020.indd 89 12/07/2020 23:15:40 Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion – Nouakchott Nom et Prénom 1 Ahmadou Diallo Homme 2 Oumoul Khaïry Femme 3 Cheik Brahima Homme 4 AissataaTall Homme 5 Nebghouha Haroud Femme 6 Rariem Mint Mussa Femme 7 Nene Fay Femme 8 Anta Vialidon Femme 9 Valemeton Cheikh Femme 10 Oubeida Oubeid Homme 11 Marian Mbow Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion – Nouakchott Nom et Prénom 1 Baniel Negri Femme 2 Aminetou Femme 3 Zale Homme 4 Nevisa Silbooh Femme 5 Amimetou Mohamed Femme 6 Teslim Cheik Femme 7 Diary Ba Femme 8 Khaditetou Sow Femme 9 Louena Thiam Femme 10 Aminetou Mohamed Nanou Femme 11 Aichetou Mbareck Femme 12 Siham Hamady Homme 13 Ba Samba Homme 14 Sow Aboubacry Homme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Kaédi Nom et Prénom 1 Ousmane Cissoko Homme 2 Houlemata Diagana Femme 3 Maimouna Sibide Femme 4 Cheikh Challa Homme 5 Ousmane Tandia Homme 6 Mohamed Moustapha Limam Homme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Djewol Nom et Prénom 1 Sow Amadou Hamidore Homme 2 Abdoul Sow Homme 3 Samba Bailel Homme

90 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 90 12/07/2020 23:15:41

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Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) www.unicef.org/french/infobycountry/mauritania.html www.unicef.org/french/infobycountry/mauritania.html

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Version finale - 12 DécembreDécembre 20192019 Rapport préparé par IsselmouIsselmou OuldOuld MohamedMohamed Ould Ould Taleb, Taleb, consultant consultant 4 Oumar Sow Homme 5 Toure Med Ghali Homme 6 Amadou Dia Homme 7 Zeinabou Ngardi Femme 8 Halima Tambadou Femme 9 Mariem Marega Femme 10 Mariam Sy Femme 11 Kadiatou Mamadou Femme 12 Mariam Sow Femme 13 Fatou med Diack Femme 14 Talhala Wele Homme 15 Diade Homme 16 Haby Sadi Femme 17 Aminata Yaya Femme 18 Oumoul Fadilla Femme 19 Falimata Faïdou Sow Femme 20 Coumba gambo Femme 21 Aissata Namadou Sow Femme 22 Coumba Famba Sow Femme 23 Fatou Soumaré Femme 24 Mamadou Hamet Diack Homme 25 Zakaria Mamadou Sow Homme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Kebbe Nom et Prénom 1 Mounina Sidi Femme 2 Zeinabou Ahmed Femme 3 Kiltawiya Femme 4 Haphsatou Silla Femme 5 Kadiata Homchisy Femme 6 Fatimata Yero Femme 7 Omar Cisse Homme 8 Mama Femme 9 Fislime Femme 10 Yogo Waiga Femme 11 Mouhamed Boucary Homme 12 Mamed Sidi Homme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Kebbe Nom et Prénom 1 Yaye Sidi Femme 2 Aissata Seydou Sy Femme 3 Mariame racine Gueye Femme 4 Faty Mamadou Niang Femme 5 Aminata Abdoulaye Ba Femme 6 Aminata Abou Yero Femme

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 91

unicef 24062020.indd 91 12/07/2020 23:15:41 page de garde vecto.pdf 2 13/07/2020 00:31:07

Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) www.unicef.org/french/infobycountry/mauritania.html www.unicef.org/french/infobycountry/mauritania.html

[email protected] [email protected]

UnicefUnicef Mauritanie

@UNICEF_MTA@UNICEF_MTA

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Version finale - 12 DécembreDécembre 20192019 Rapport préparé par IsselmouIsselmou OuldOuld MohamedMohamed Ould Ould Taleb, Taleb, consultant consultant 7 Fatimata Sow Femme 8 Marianne Abdou Femme 9 Omar Kouzoume Diallo Femme 10 Dymaha Demba Ba Femme 11 Khadigtou Keita Femme 12 Coumba Sy Femme 13 BowyaSaïdou Femme 14 Fama Moctar Diop Femme 15 Faïmauna Amadou Femme 16 Assiye Amar Salem Femme 17 Diby Mamadou Niang Homme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Matar Nom et Prénom 1 Mama Youmba Femme 2 Mesouda Horou Femme 3 Foukhoule Ahmed Abdie Homme 4 Aiya Ahmed Femme 5 Fatmetou Diakiti Femme 6 Hawa Sy Femme 7 Fatmetou Femme 8 Mama Camara Femme 9 Khadgerou Aly Femme 10 Ouumar Sy Femme 11 Fatmetou Ali Femme 12 Deida Ahmed Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Sélibaby Nom et Prénom 1 Cheick El Bou Homme 2 BillelThiau Femme 3 Zeye El Nah Femme 4 Cira Demba Femme 5 KamachaDidie Femme 6 Ifka Samba Femme 7 Chidor Med Femme 8 Me Mbirick Homme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Ajar Nom et Prénom 1 Fremakha Diallo Homme 2 Mody Sy Homme 3 Diakho Traoré Femme 4 Maro Sakh Femme 5 Ganthiri Diawara Femme 6 Demba Soumaré Homme 7 Wagi Bechir Femme 8 Alyol Dembo Homme 9 Diougal Ba Homme 10 Abou Dia Homme 11 Babares Sakharé Homme

92 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 92 12/07/2020 23:15:41 Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Ajar Nom et Prénom 1 Camara Hawa Femme 2 Ndiaye Hadi Homme 3 Camara Mamadou Homme 4 Diallo Ladji Homme 5 Camara Toguye Femme 6 Camara Aly Homme 7 Camara Bonco Femme 8 Ndiaye Coumba Femme 9 Diallo Coumba Femme 10 Camara Ranetou Homme 11 Camara Salou Homme 12 KamoutéCeta Femme 13 Camara Sadio Femme 14 Niang Coumba Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Kankhosa Nom et Prénom 1 DadeLaydef Femme 2 Elemine Oumar Homme 3 Med Chaick Ahmed Homme 4 SaleckSweim Homme 5 Khdjehou Med Vall Femme 6 Fatma Amar Femme 7 Mamd Ahmed Femme 8 Aichaha Med Lemine Femme 9 Khedeihevall Massa Femme 10 Moukheiry Amar Femme 11 Moyemi Abed Femme 12 Toutouimed Moustapha Femme 13 BahaFah Femme 14 Lalla Mbelouh Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Kankhosa Nom et Prénom 1 Gouto Doreba Femme 2 Diba Dore Homme 3 Mariem Sweilim Homme 4 Mariem Med Homme 5 Kheweihe Mhaimaid Femme 6 Penda Boderi Femme 7 Elmoumne Med Femme 8 Fatimata Mamdou Femme 9 Fatimetou Sweihek Femme 10 Fatimetou Seiem Femme

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 93

unicef 24062020.indd 93 12/07/2020 23:15:41 11 Zeinebou Neijar Femme 12 Mint Cherve Femme 13 Aiche Lagdaf Femme 14 Fatimetou Adama Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Tachott Nom et Prénom 1 Khadia Camara Femme 2 Aicha Camara Femme 3 Diankhe Camara Femme 4 Bamba Cumoru Femme 5 Hawa Souleymane Femme 6 Halimata traoré Femme 7 Assa Sidy Camara Femme 8 Khadijelou Camara Femme 9 Diadie Gueladio Camara Homme 10 Sade Sidi Camara Homme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Souvi Nom et Prénom 1 Chikhou Boubou Homme 2 Kainou Mohamed Homme 3 Yaya Iza Femme 4 Aichetou Ahmed Femme 5 Metou Abdi Femme 6 Khadijetou Lehbib Femme 7 Kouweibre Dene Femme 8 Mariem Baguily Femme 9 Aichetou Abdalahi Femme 10 Abdalahi Hachim Home 11 Eide Abdi Birame Homme 12 Yaume Mohamed Femme 13 Lemane Mahmoud Femme 14 Metou Mousse Femme 15 Khouweilia Ely Femme 16 El Bane Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Réunion Nom et Prénom Table Régionale de Protection 1 Eby Mohamed Mbareck Homme 2 Lemrabett Nejachi Homme 3 Ba Ahmed Aly Yero Homme 4 Barrar Sidi Abdalla Homme 5 Seinebou Femme 6 Saadena Femme 7 Raguitar Sidi Femme

94 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 94 12/07/2020 23:15:41 Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Kiffa Nom et Prénom 1 Koné Ibrahima Homme 2 Mohamed Yedih Homme 3 MahfouhDeddé Homme 4 Tabitte Mohamed Homme 5 Aïcha Mint Dah Femme 6 Mariem Abderahmane Femme 7 Zeinabou Dia Femme 8 Lakhsar Oumar Femme 9 Baadna Bouguitaya Femme 10 Zeinebou Sideyni Femme 11 Raguyetou Sideyni Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Kiffa Nom et Prénom 1 Raghiyetou Mid Femme 2 Moyme Derdarf Femme 3 Toutou Mamadou Femme 4 Fatimetou Moissef Femme 5 Soulke Amar Femme 6 Kheweidije Abdellahi Femme 7 Aichette Bilal Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Kiffa Nom et Prénom 1 Cheik Salek Homme 2 Zeinebou Med Femme 3 Aram Nbaye Femme 4 Kelle Diallo Femme 5 Fatimetou Diop Femme 6 Yeghniha Daouda Femme 7 Moukheiry Bilal Femme 8 Zeine Oumar Femme 9 SalmeMaata Femme 10 Cheinebih Diade Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Melgue Nom et Prénom Systèmes de Protection Communaux 1 Babe Saleck Homme 2 Emhaimid Sid Ahmed Homme 3 Elhacen Mid Homme 4 Zeine Samba Homme 5 Fatimetou Moctary Femme 6 Mahjoub Chedad Femme 7 Radya Sambe Homme 8 Saleck Ould Sambe Homme

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 95

unicef 24062020.indd 95 12/07/2020 23:15:41 Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Guerrou Nom et Prénom Organisations Communautaires de Base 1 Teyibo El Wely Homme 2 Aminetou Aly Femme 3 Rougui Gako Femme 4 Youssouf Sy Homme 5 Sidi El Bar Homme 6 ElGhacen Housseïn Homme 7 Teyb Abdoul Homme 8 Aichetou Abou Femme 9 Nana Diahah Femme 10 Aichetou Abou Dia Femme 11 Hawa Diallo Femme 12 Kleithima Ahmed Femme 13 AivhaMbareck Femme 14 Sidi Aly SG Homme 15 Ahmedou Adama kely Homme 16 Md Brahim Homme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Guerrou Nom et Prénom 1 VatmaMewloud Femme 2 Salma Dieh Femme 3 Deïda Femme 4 Mariem Lemine Femme 5 Khadjetou Selma Femme 6 Mahmoud Mhamed Homme 7 Didi Ahmed Moussa Homme 8 M'Bey M'khaïtir Homme 9 Mdaly Mahmoud Homme 10 Cheikh Yaghoub Homme 11 Oumoulkelthoum Abderahman Homme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion Nom et Prénom 1 Sidat Medlemine Homme 2 Datt Abderahmane Homme 3 Toutou Lemine Femme 4 Mimetou Medlemine Femme 5 Aichette Bilal Femme 6 Haje Ahmed Femme 7 Aiche Abderahmane Femme 8 Vadhille Samba Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Elgary Nom et Prénom Systèmes de Protection Communaux 1 Cheikh Ahmed Homme 2 Lid Ahmed Val Homme 3 Bah H'reïmou Homme

96 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 96 12/07/2020 23:15:41 4 Diabira Mint Bouma Femme 5 Mariem Mint Mbassa Femme 6 Isselmou Elcory Homme 7 Lalka Val Sid Ahmed Femme 8 Cheikh Ahmed Homme 9 Imigine El Mbamy Homme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Elgary Nom et Prénom 1 Khadije Mint Maatalla Femme 2 Theya Mint Moussa Femme 3 Toutou Mint Bilal Femme 4 Mahjouba Mint Massa Femme 5 Vatimetou mint Mohamed Femme 6 Zeimebou Mint Isselmou Femme 7 Maghlaha Mint Elemine Femme 8 Kh'leithima Mint Semba Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Elgary Nom et Prénom 1 Zeina Ahmedou Femme 2 Feity Brahim Femme 3 Elella Elvoulani Femme 4 Toutou Moctar Femme 5 Aichata Bouna Femme 6 Toueia Mahmoud Femme 7 Baba Hmadou Femme 8 Khoumeini Mkheytir Femme 9 Chdakhlkou Mint Mkheytir Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Elgary Nom et Prénom 1 Ba Maoudou Amadou Homme 2 Ifra Samba Diallo Homme 3 Ohmane Samba Diallo Homme 4 OisamaneThry Homme 5 Mamadou Samba Diallo Homme 6 Zakariya Konate Homme 7 Moustapha Nagi Homme 8 Aminata Saba Sow Femme 9 Ramata Ifra Diallo Femme 10 Diariata Hamady Kah Femme 11 Aissata Diakel Femme 12 Zeinabou Moctar Femme 13 Aminata Aly Kane Femme 14 Hawa Yerodia Femme 15 Mariame Ba Femme 16 Diary Mamoudou Femme

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 97

unicef 24062020.indd 97 12/07/2020 23:15:41 17 FattimetouTalib Femme 18 Fatimata Adama Femme 19 Kadijetou Diallo Femme 20 Aliou Alassane Femme 21 Olimar Moussa Homme 22 Amadou Samba Dia Homme 23 Hamadou Bassirou Homme 24 Houley Mamadou Femme 25 Mariame Abdoudem Femme 26 Kadjetou Femme 27 Ekimeo Diallo Femme 28 SalamataAboudin Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Elgary Nom et Prénom 1 RoughayeBabah Femme 2 Mariem Babah Femme 3 ZeinebouSouleimane Femme 4 Tatte Bilal Femme 5 Rabia Hamo Femme 6 Moye Ahmed Femme 7 Cheikh Mibareil Femme 8 Rabia Naggy Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Elgary Nom et Prénom 1 Salme Boune Femme 2 Moulkheiry Mahmoud Homme 3 Deide Bilal Femme 4 Khabarha Mahmoud Homme 5 Mariem Salech Femme 6 Fahya Bilal Femme 7 Masebgouhe Bilal Femme 8 Youmo Mahmoud Homme 9 Yakhoute Bilal Femme 10 Mariem Youbo Femme 11 ZeinebouMednall Femme 12 Lalle Med Vail Femme 13 Lemoyme Bilal Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Elgary Nom et Prénom 1 Fatimetou Radhiye Femme 2 Sime Khalilou Femme 3 Emhany Mahmoud Femme 4 Minetou Salem Femme 5 Elvatra Mahmoud Femme 6 Zeineboumed Femme

98 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 98 12/07/2020 23:15:41 7 Atha Moctar Femme 8 MinetouElkory Femme 9 Aminata Sambe Femme 10 Mariem Ousmane Femme 11 Minetou Saidou Femme 12 Zeinebou Moussa Femme 13 Mariem Chebal Femme 14 Houleye Sow Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion

Nom et Prénom 1 Teyib El Wely Homme 2 Vadila Mohamed Mahmoud Femme 3 TahyaAbeIdouhoum Femme 4 M'BarreckaElhor Homme 5 Tarba Mohamed Mahmoud Femme 6 Mamiya Elimine Femme 7 BebiEbou Femme 8 Hawa Samba Femme 9 Khadijetou Val Femme 10 Ghatatt Mohamed Femme 11 MohmedLemineBelkheir Homme 12 ZeinebouEya Femme 13 MettouBelkheir Femme 14 Sidi Abdel Barka Homme 15 Belkheir Belkheir Homme 16 Boukhreiss Belal Homme 17 Khadijetou Vall Femme 18 Oumvadly Dendou Femme 19 Ahmed Mawloud Homme 20 Yahya Abderahman Homme 21 Mina Mohamed Femme 22 Aoueïchitta Mohmedou Femme

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 99

unicef 24062020.indd 99 12/07/2020 23:15:42 Annexe N°10 : termes de référence de l’évaluation « Protection des enfants mauritaniens contre la Violence, l’Exploitation, les Discriminations, les Abus et la Négligence (VEDAN) » 2014-2018 1. Objet de l’évaluation Conformément à la politique nationale de protection de l’enfance et dans le cadre du programme conjoint de promotion de l’abandon de Mutilations Génitales Féminines (MGF), l’Unicef Mauritanie en concertation avec le gouvernement national a mis en œuvre un projet intégré dans les Wilaya (régions) qui ont été identifiées comme les plus affectées par les violences à l’égard des enfants, notamment Nouakchott, Nouadhibou, Brakna, Gorgol, Assaba, Guidimakha, Hodh Chargui, Hodh El Gharbi et Tagant. Ce projet visait à contribuer à la protection des enfants mauritaniens contre les pratiques préjudiciables à leurs droits, notamment les violences physiques et psychologiques, l’exploitation et les discriminations. Le projet soutient une approche holistique pour la promotion de l’abandon des violences à l’encontre des enfants au niveau familial, communautaire et institutionnel y inclut le niveau politique. Le projet a apporté un appui concomitant à la demande et à l’offre pour garantir l’accès et la continuité des services de prévention et de prise en charge/réhabilitation des enfants à risque et victimes des formes de violences les plus aigües en Mauritanie. Il vise à fournir cet appui selon une dynamique de dialogue articulé et constant entre tous les porteurs d’obligation et de droits, y inclure les familles et les enfants. Il se base sur le renforcement des mécanismes communautaires et de coordination intersectorielle, à toutes les échelles géographiques, y compris des institutions et acteurs impliqués pour une réponse intégrée de protection de l’enfance répondant à l’ensemble de ses besoins (voir cadre logique en Annexe). Le projet s’articule autour de deux axes d’intervention déclinés en plusieurs activités.

Les activités de l’axe 1 incluent : (i) l’appui à l’opérationnalisation de 30 Systèmes de Protection de l’Enfance (SPE) des enfants dans 8 régions (ce qui correspond à un total de 38 SPE, 30 au niveau communale et 8 au niveau région/wilaya) à Nouakchott, Nouadhibou, Brakna, Assaba, Gorgol, Guidimakha, Hodh Chargui, Hodh El Gharbi au niveau régional et communal; (ii) le renforcement des connaissances des institutions et des acteurs de protection de l’enfance sur les phénomènes de violence, d’exploitation et de discrimination, ainsi que pour l’acquisition des compétences-clés, normes et standards pour la fourniture d’un paquet minimum de services intégrés de protection des enfants contre ces phénomènes; (iii) l’habilitation des familles et communautés par le dialogue social et la réflexion continus sur leurs pratiques et leurs conséquences sur les enfants ;et (iv) l’appui à la mise en œuvre de mécanismes de monitoring coordonné et de reporting sur les progrès obtenus. En ce qui concerne l’axe 2, les activités sont mises en œuvre en priorité dans les régions à haute prévalence du taux de MGF, soit Assaba, Brakna, Gorgol, Guidimakha, Hodh Chargui, Hodh El Gharbi, Tagant (MICS 2011) et incluent : (a) le suivi de la mise en application et le renforcement du cadre légal et politique relatif aux pratiques visées; (b) l’appui à la conduite périodique de campagnes thématiques massives intersectorielles impliquant les écoles, les structures de santé, les clubs de jeunes en complément aux actions structurées et continues des structures de protection de l’enfance; (c) l’accompagnement de 230 communautés pour la promotion et le suivi de l’abandon des pratiques visées afin de stimuler le changement à une échelle de plus en plus large dans la région; (d) le soutien à la réalisation de séances massives de déclarations publiques impliquant les communautés, les communes et les Moughataa (département) ciblées pour concrétiser le changement de pratiques.

Les parties prenantes impliquées dans la mise en œuvre du projet sont : • Les autorités gouvernementales : Le Ministère des Affaires Sociales de la Famille et de l’Enfance (MASEF), le Ministère de la Justice, les Wilayas des régions ciblées;

100 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 100 12/07/2020 23:15:42 • La Société civile : il s’agit d’ONG nationales et régionales qui appuient la fourniture de services spécialisés et l’accompagnement des communautés, y compris AMSME, SOS esclaves, Espoir et Vie, AFCF, les ONG. À part AMSME et AFCF, qui sont identifiées comme partenaires, les autres ONG ont bénéficié de subventions en cascade pour la mise en œuvre des actions; • Les ONG internationales: l’UNICEF a établi des partenariats avec Tostan, TDH-L, FLM, World Vision, Medicos del Mundo, Save the Children à travers un Mémorandum of Understanding et/ou un protocole d’accord; • Les autres institutions membres du Forum d’appui au système de protection précédemment cités sont aussi des associés comme les agences concernées des Nations, en particulier l’UNFPA.

Le projet a démarré le premier janvier 2014 et il prendra fin le 30 juin 2018. Le projet est financé par l’Union Européenne à hauteur de 1, 500,000 euros. Au cours de l’année 2018, la Mauritanie aura à développer sa nouvelle Stratégie de Protection de l’Enfance. Cette nouvelle stratégie devra bâtir sur les leçons apprises lors de sa mise en œuvre ainsi que sur les recommandations de l’état des lieux des systèmes de protection de l’enfance conduit en 2017. Afin de contribuer au développement et à la mise en œuvre de cette politique nationale, l’UNICEF a décidé d’une façon conjointe avec le gouvernement de commissionner une évaluation sommative du projet en question.

2. But de l’évaluation Cette évaluation a deux buts principaux : celui de l’apprentissage et de la redevabilité. Par rapport au but de l’apprentissage, cette évaluation est censée: • contribuer au développement de la nouvelle Stratégie Nationale de Protection de lEnfance en Mauritanie, • contribuer à la réflexion sur les problèmes structurels que cette stratégie devrait adresser à moyen et long terme; • contribuer au renforcement des synergies et convergences entre les interventions en matière de SPE et celle en matière de promotion de l’abandon de Mutilation GénitaleFéminine (MGF) dans les régions ciblées par le projet; • informer le processus de mise à l’échelle des Systèmes de Protection de l’Enfance et la nouvelle phase du programme conjoint MGF en cours de préparation en Mauritanie; • contribuer à l’apprentissage organisationnel au sein de l’UNICEF et de l’UNFPA, surtout sur l’efficacité des approches conjointes au niveau opérationnel et sur l’adoption d’une approche holistique pour la promotion des droits des femmes et des enfants.

Par rapport au but de la redevabilité, cette évaluation vise à rendre disponibles aux partenaires clé du programme national de protection de l’enfance (bailleurs de fonds, agences gouvernementales et les communautés bénéficiaires) les informations les plus objectives possible sur les résultats des interventions du projet de l’UNICEF, notamment en faveur des filles et des femmes, afin de renforcer les programmes existants.

3. Objectifs de l’évaluation L’évaluation a pour objectif d’apporter un jugement sur le projet par rapport à la cohérence et à la performance du projet de la Protection de l’UNICEF. Plus spécifiquement les objectifs de cette évaluation comprennent : • évaluer la pertinence des objectifs poursuivis, les stratégies et approches de mise en œuvre; • évaluer l’efficacité des approches promues par le projet à assurer la protection des enfants les plus vulnérables contre les Violences, Exploitation, Discrimination, Abus et Négligence (VEDAN); • évaluer la viabilité financière des approches adoptées. • documenter les leçons apprises pendant la mise en œuvre du projet ainsi que les principales contraintes, opportunités et bonnespratiques.

Dans le but d’atteindre tels objectifs, l’équipe d’évaluation devra accorder une attention particulière à la dimension du genre en conformité avec le Guide pour l’intégration des droits humains et du genre dans l’évaluation58.

58/ www.uneval.org/document/download/1380 Rapport d’évaluation du projet VEDAN 101

unicef 24062020.indd 101 12/07/2020 23:15:42 4. Portée de l’évaluation a) Portée thématique L’évaluation portera sur les interventions des deux axes du projet ainsi que sur les conséquences de ces interventions sur les conditions de vie des enfants, des femmes dans les communautés bénéficiaires. L’évaluation se focalisera sur les domaines et interventions suivants : • Au niveau national et au niveau des 10 régions : l’évaluation va estimer la contribution du projet au renforcement des mécanismes de coordination, d’identification et de suivi des enfants à risque ou victime deVEDAN. • Au niveau communal : l’évaluation analysera comment le programme a créé des conditions favorables pour un changement des comportements en faveur de l’adoption des pratiques favorables à la protection des enfants (et en particulier les MGF, mariages des enfants, discipline violente et travail précoce) et une prise en charge systémique des enfants à risque ou victime deVEDAN.

b) Portée géographique L’évaluation couvrira les différentes localités (au niveau national, régional et local) où le programme a été mis en œuvre par les partenaires : Au niveau national : le projet a impliqué les directions du MASEF, l’Agence Nationale du Registre des Populations et Titres Sécurisés (ANRPTS), la Direction pour la Protection Judiciaire de l’Enfant (DPJE), l’Office National des Statistiques (ONS), les walis, les Hakems et les mairies.

Au niveau régional et local : le projet a impliqué les autorités administratives, les élus de la wilaya, les services techniques déconcertés présents dans la région, les ONG ainsi que les organisations communautaires de base, les leaders religieux et communautaires, les membres des communautés, les enfants identifiés et pris en charge.

Cinq accords de partenariat ont été aussi conclus avec les organisations suivantes : ONG Actions, Association des Femmes Chefs des Familles, Association pour la santé de la Mère et de l’Enfant, Fédération Luthérienne Mondiale et Terre Des Hommes-Lausanne pour assurer une mise en œuvre adéquate du projet. ONG Couverture Interventions géographique Terre Des Hommes-Lausanne Nouakchott, Nouadhibou Renforcement des systèmes de protection, Appui technique à la coordination du MASEF, Identification, référencement et prise en charge des enfants ayant besoin de protection, Fédération Luthérienne Brakna, Hodh Chargui Renforcement des systèmes de protection, Appui Mondiale technique à la coordination du MASEF, Identification, référencement et prise en charge des enfants ayant besoin de protection

Association des Femmes Nouakchott, Guidimakha et Renforcement des systèmes de protection, Identification, Chefs de Familles (AFCF) Assaba référencement et prise en charge des enfants vulnérables.

Association Mauritanienne Nouakchott Renforcement des systèmes de protection, Renforcement pour la santé de la mère et de de l’accès aux services sociaux pour les survivants VBG, l’enfant (AMSME)

ONG Actions Gorgol, Guidimakha Renforcement des systèmes de protection, Appui technique à la coordination du MASEF, Identification, référencement et prise en charge des enfants ayant besoin de protection, Habilitation des communautés pour l’abandon des MGF

102 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 102 12/07/2020 23:15:42 c) Portée chronologique L’évaluation portera sur les activités engagées dans le cadre du projet depuis sa date d’entrée en vigueur le 01 janvier 2014 jusqu’au 30 juin 2018.

5. Contexte Les enfants en Mauritanie font face à des violations sévères de leurs droits qui handicapent leur bien- être et leur développement avec des inégalités importantes entre les régions et les groupes sociales. L’une des violations majeures concerne le non-enregistrement systématique des enfants à leur naissance. Selon le dernier MICS, 41.7 % des enfants de moins de 5 ans ne sont pas enregistrés, sans différence notable entre les garçons et les filles. Ce taux est particulièrement alarmant parmi les familles les plus pauvres et vivant en milieu rural : 46.2 % des enfants de moins de 5 ans dans les ménages les plus pauvres sont enregistrés, contre 91.3 % pour les ménages les plus aisées. Malgré les efforts déployés par les différents acteurs ces dernières années, les Mutilations Génitales Féminines (MGF) demeurent une pratique largement répandue dans la société mauritanienne. Selon le dernier MICS 2015, 53 % des filles de 0-14 ans et 62,5 % filles de 15-19 ans ont subi au moins une forme de MGF, les taux les plus élevés étant enregistrés parmi les populations les plus pauvres (plus de 90 % dans le dernier quintile) et chez les Pulaar (78.7 %). En effet, les normes sociales dans les différentes communautés mauritaniennes imposent une conception du corps de la femme strictement liée à la reproduction. Ainsi le corps est contrôlé par le biais des MGF et du mariage qui est organisé dès la survenance de la puberté qui signale le début de la vie sexuelle et reproductive. Les données du MICS 2015 indiquent que 17.8 % des femmes mariées de 20-24 ans l’ont été avant l’âge de 15 ans et 37 % avant 18 ans. Ce taux grimpe à 22.3 % parmi la tranche de population la plus pauvre. Il faut noter qu’actuellement, 27.8 % des filles de 15-19 ans sont mariées.

La Mauritanie a adapté la législation nationale aux standards internationaux et fixé l’âge du mariage à 18 ans. Cependant, il est admis que le tuteur de l’enfant puisse le marier avant s’il y voit un intérêt évident ce qui laisse la place à des interprétations défavorables à l’enfant. Les normes sociales qui fixent les rôles sociaux et les attentes des hommes et des femmes confinent ces dernières dans un statut de subordination. Leurs persistances surtout en milieu rural permettent le mariage des enfants souvent perçu comme une forme de protection contre les risques de grossesses non désirées et un moyen de préserver la moralité des jeunes filles et l’honneur des familles. Par conséquent, ces filles sont retirées de l’école donc privées de leurs droits à l’éducation et certaines sont même déjà mères et doivent faire face au stress des rôles de mère et d’épouse. L’accès limité aux services sociaux de base dont celui de la santé les prive des soins, des informations et d’un soutien psycho- social adéquat.La pratique de la discipline violente reste très répandue et tolérée en Mauritanie quel que soit le milieu, l’âge ou le sexe de l’enfant. 80 % des enfants de 1-14 ans, interrogés ont subi des méthodes de discipline physiques et/ou psychologiques violentes des membres leur famille. Plus de 46 % des adultes interrogés estiment que les méthodes violentes de discipline font partie d’une éducation efficace. Le travail des enfants, y compris dans des conditions dangereuses, reste également très présent, touchant aussi bien les filles que les garçons. Il est le plus souvent lié à la pauvreté de la famille, à l’abandon et à l’échec scolaire. Le MICS 2015 révèle que 37.6 % des enfants de 5-17 ans travaillent dont 26.3 % dans des conditions dangereuses. Le travail des enfants est plus inquiétant encore dans les zones rurales puisque 45 % des enfants sont en situation de travail. Pour faire face à cette situation, le MASEF a développé et adopté la stratégie nationale de protection de l’enfance, la stratégie nationale de promotion de l’abandon des MGF et le plan national pour l’élimination du travail des enfants. En appui au gouvernement mauritanien et en complément au programme conjoint de l’UNFPA et de l’UNICEF contre les MGF, l’Unicef a conçu et mis en œuvre un projet de protection dans les régions les plus affectées par la problématique de protection de l’enfance.

6. Critères et questions de l’évaluation Cette évaluation sera guidée par les 5 critères suivants : Efficacité, Efficience, Durabilité, Coordination et mécanismes de mise en œuvre, équité et égalité du genre. Le critère de pertinence n’est pas inclus dans cette évaluation. En effet, le projet s’inscrit dans le cadre des programmes nationaux et en parfaite cohérence avec les politiques nationales et les stratégies promues par l’UNICEF. L’évaluation devrait permettre de répondre aux questions suivantes :

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 103

unicef 24062020.indd 103 12/07/2020 23:15:42 a. Efficacité « Mesure selon laquelle les objectifs de l’action de développement ont été atteints, ou sont en train de l’être, compte tenu de leur importance relative. »59 QUESTIONS • Dans quelle mesure les interventions du projet ont-elles contribué à un dialogue politique focalisé sur les droits des enfants les plus démunis? • Dans quelle mesure le plaidoyer de l’UNICEF et ses partenaires a-t-il permis d’améliorer les capacités d’action des autorités publiques impliquées dans le système de protection? • De manière concrète, en quoi les actions mises en œuvre ont-elles contribué aux objectifs du programme conjoint MGF? • De manière concrète, dans quelle mesure le système de protection national fournit-il une réponse systémique aux cas de Violence, Exploitation, Discrimination, Abus et Négligence des enfants notamment les enfants les plus marginalisés? • Dans quelles mesures les activités planifiées /réalisées sont-elles suffisantes (en quantité et en qualité) pour atteindre les résultats? • Quels sont les facteurs (internes ou externes à l’UNICEF), les processus/pratiques et les stratégies qui ont favorisé ou entravé ainsi l’atteinte des résultats? • Dans quelle mesure les activités de sensibilisation/mobilisation sociale ont-elles contribué au renforcement de la confiance des communautés et des individus à adopter les comportements positifs en faveur de l’abandon des pratiques néfastes visées? • S’il y en a, quels sont les effets non attendus (soit positifs soit négatifs) qui ont été produits par ce projet ?

b. Efficience « Mesure selon laquelle les ressources (fonds, expertise, temps, etc.) sont converties en résultats de façon économe. Cela exige généralement de comparer des approches alternatives pour atteindre les mêmes produits, pour voir si le processus le plus efficient a été adopté » QUESTIONS • Dans quelle mesure les ressources financières, humaines et matérielles investies dans le programme ont-elles été: - suffisantes en qualité; -suffisantes en quantité -distribuées-dans les délais prévus- aux bénéficiaires escomptées des interventions • Dans quelle mesure aurait-on pu atteindre les résultats actuels de programme avec moins de ressources?

c. Durabilité Continuation des bénéfices résultant d’une action de développement après la fin de l’intervention. Probabilité d’obtenir des bénéfices sur le long terme. Situation par laquelle les avantages nets sont susceptibles de résister aux risques QUESTIONS • Dans quelle mesure le gouvernement est-il engagé dans un processus depérennisation des acquis du projet en particulier le renforcement des Systèmes de Protection de l’Enfance? • Dans quelle mesure les systèmes de protection pourront-ils fonctionner après la fin du projet, surtout en matière de ressources financières, humaines et matérielles? QUESTIONS • Dans quelle mesure le projet a-t-il contribué à la réduction des inégalités de genre et à la promotion du statut de la jeune fille dans les communautés rurales ciblées par le Programme? • Dans quelle mesure les approches poursuivies par le projet ont-elles favorisé la participation des enfants (filles et garçons) et des femmes, ainsi que leur intégration dans la mise en œuvre du programme?

59/ OECD DAC Glossary of Key Terms in Evaluation and Results Based Management, Paris 2002 « L’intégration d’une perspective genre est le processus d’évaluation des incidences pour les femmes et les hommes de toute action planifiée comprenant la législation, les politiques ou les programmes, dans tous les domaines et à tous les niveaux. Il s’agit d’une stratégie visant à intégrer les préoccupations et les expériences des femmes aussi bien que celles des hommes dans la conception, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques et des programmes dans tous les domaines : politique, économique et social, de manière que les femmes et les hommes bénéficient d’avantages égaux et que l’inégalité ne se perpétue pas. Le but ultime est de parvenir à l’égalité des sexes ».« L’équité signifie que tous les enfants ont la possibilité de survivre, de se développer et d’atteindre leur plein potentiel, sans discrimination, partialité ou favoritisme »

104 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 104 12/07/2020 23:15:42 Dans quelle mesure le projet a-t-il prévu des interventions qui répondent aux besoins des filles et des garçons les plus vulnérables et ayant des besoins spécifiques (enfants handicapés, migrants, orphelins et enfants vulnérables, etc.…)?

d. Coordination et mécanismes de mise en œuvre La nécessité pour les différentes parties prenantes d’une intervention de coordonner leur action ; l’intervention d’une seule organisation ne peut être évaluée indépendamment, notamment parce que les mesures qui peuvent paraître appropriées du point de vue d’un acteur ne le seront pas forcément du point de vue du système dans son ensemble. »

QUESTIONS

• Dans quelle mesure le projet a-t-il contribué au renforcement de la coordination entre les différents intervenants ? • En cas de coordination, quelle a été la valeur ajoutée de celle-ci en matière d’atteinte des résultats escomptés (l’abandon des violences contre les enfants et les femmes ainsi que de la MGF, du mariage des enfants, de la discipline violente et du travail des enfants? • Dans quelle mesure le programme a-t-il contribué au renforcement de capacités des Intervenants Clés impliquées dans la mise enœuvre notamment des organisations communautaires de base(OCB); • Dans quelle mesure les partenariats établis dans le cadre de ce programme sont-ils les plus adéquats pour l’atteinte des résultats escomptés? • En quoi le programme a-t-il contribué à la mobilisation des ressources pour le Système de Protection de l’Enfance?

7. Méthodologie Le processus de planification et de conduite de l’évaluation sera hautement participatif: l’évaluation impliquera tous les acteurs qui ont joué un rôle-clé dans la planification et la mise en œuvre du projet cité dans la section portée de l’évaluation. La méthodologie détaillée sera laissée à l’appréciation de l’équipe d’évaluation. Elle utilisera cependant des méthodes mixtes, c’est-à-dire principalement qualitatives et quantitatives dans la mesure du possible. La méthodologie devra aussi bien être en ligne avec l’approche basée sur les droits humains et le genre. Étant donné que le calendrier et les ressources ne permettent pas la collecte de données quantitatives à grande échelle, le plus grand effort sera fait pour exploiter les données quantitatives déjà existantes. Ceci dit, on envisage que la plupart des évidences produites par l’évaluation seront qualitatives. • Les méthodes qualitatives incluent des récits de vue, étude de cas, cartographie sociale, des groupes de discussion, des entretiens auprès d’informateurs clés, etc. L’équipe d’évaluation sera encouragée à explorer des méthodes innovantes de collecte d’informations qualitatives pour répondre aux questions de l’évaluation. Une attention particulière doit être accordée aux mères et jeunes filles. • Les méthodes quantitatives incluent l’examen et l’analyse des données quantitatives collectées lors de l’évaluation (analyse primaire) ainsi que des données des enquêtes réalisées depuis 2011 (analyse secondaire). • La revue des documents existants comprendra les documents clés de l’intervention, y compris, mais sans s’y limiter, la Stratégie Nationale de Protection de l’Enfance, le programme conjoint de promotion de l’abandon des MGF, l’état de lieux des systèmes de protection, le document de projet, les rapports de suivi du projet, les accords de partenariat avec les ONG et leurs rapports de suivi etc.

Les données et les documents existants seront mis à disposition de l’équipe d’évaluation par le staff de l’UNICEF une semaine avant le démarrage de la consultation. Les consultants présenteront une note de cadrage de l’évaluation avec une méthodologie détaillée, qui inclut des éléments à la fois quantitatifs et qualitatifs, conçus pour répondre avec précision aux questions de l’évaluation.

Rapport d’évaluation du projet VEDAN 105

unicef 24062020.indd 105 12/07/2020 23:15:42 Dans le but de démontrer que l’équipe d’évaluation a bien saisi le contenu du programme ainsi que les questions fondamentales adressées par cette évaluation, la note de cadrage devra fournir un résumée critique des informations contenues dans les documents programmatiques mises à disposition de l’équipe d’évaluation par l’UNICEF après la signature du contrat. Telle note devra aussi bien indiquer, pour chacune des questions de l’évaluation, les informations suivantes : quelles méthodes et quels outils de collecte de données seront utilisés pour y répondre, auprès de qui les données en question seront collectées (y compris la stratégie d’échantillonnage), quelles méthodes d’analyse seront utilisées pour interpréter lesdites données, quelles mesures seront adoptées afin d’assurer la qualité de l’évaluation, et comment les données seront disséminées. Cette note doit aussi proposer les mesures susceptibles de garantir au processus d’évaluation une assise éthique, et de protéger la confidentialité et la dignité de ceux qui participent àl’évaluation. Par ailleurs, la note de cadrage décrira la raison d’être de cette méthodologie, la faisabilité et la précision, l’exhaustivité et l’utilité des résultats qui peuvent être attendus. Un chronogramme détaillé indiquant les produits attendus par dates précises et responsables sera proposé par les consultants en charge de l’évaluation.

8. Gouvernance de l’évaluation Le gestionnaire de l’évaluation : Le chargé de suivi et évaluation du bureau UNICEF Mauritanie sera le gestionnaire global de l’évaluation. Ceci contribuera à la préservation de l’indépendance de l’évaluation. Le gestionnaire doit s’assurer du respect des normes et standards de l’UNICEF ainsi que du respect des normes de qualité60. Il sera le point focal de l’équipe d’évaluation et sera responsable de la validation des documents. Il veillera également à ce que le comité de pilotage de l’évaluation soit informé de l’état d’avancement de l’évaluation.

Le Contrôle de qualité de l’évaluation sera effectué au moyen d’une revue des TDR, de la méthodologie et des rapports et assuré par le gestionnaire de l’évaluation en coordination avec le comité de pilotage et le bureau régional de l’UNICEF pour garantir la qualité.

Le Comité de pilotage sera présidé par le directeur des études et de la coopération du MASEF : le comité est composé de la direction en charge de l’enfance, la coordination régionale du MASEF à Nouakchott, L’union européenne, Save the Children, UNFPA et la section Protection de l’Unicef. Le secrétariat de ce comité sera assuré par le gestionnaire de l’évaluation.

9. Rôles et responsabilités du consultant(e) international (e)/consultant(e) national(e) Le(a) consultant(e) international(e) (chef d’équipe) est le(a) seul(e) responsable de la conception et de la conduite de l’évaluation. Vu le contexte, et pour la bonne exécution de cette évaluation, il est nécessaire pour Le chef d’équipe international de travailler avec un(e) consultant(e) national(e)ayant une grande expérience dans le secteur de la protection en Mauritanie. Le(a)consultant(e) national(e) sera engagé(e)pour assister le chef d’équipe dans la phase de conception de l’évaluation en lui apportant toute son expertise et dans la phase de collecte en lui facilitant l’accès et l’identification des personnes ressources au sein de l’administration et la société civile. Le(a) consultant(e) national(e) apportera son assistance au chef d’équipe dans le volet qualitatif de l’évaluation (y compris l’animation des focus groupe en langue locale). Le chef d’équipe sera le seul responsable de la production du rapport final ainsi que la prise en compte de toutes les observations et commentaires nécessaires à sa validation.

10. Produits attendus Le(a) consultant (e) chef d’équipe doit produire les documents suivants : • Une note de cadrage qui présente la méthodologie d’évaluation et explique clairement comment l’approche apportera les réponses aux interrogations de l’évaluation et permettra de réaliser l’objectif de l’évaluation, un plan d’analyse avec une matrice d’évaluation. La note doit contenir les outils de collecte de données, le plan d’analyse ainsi que celui du rapport d’évaluation et le plan de travail avec un chronogramme détaillé.

60/ http://www.unevaluation.org/document/detail/1914 106 Rapport d’évaluation du projet VEDAN

unicef 24062020.indd 106 12/07/2020 23:15:42 • Débriefing préliminaire + une Présentation Power point: le consultant en charge de l’évaluation présentera à la fin de la phase de collecte au comité de pilotage : le déroulement des missions de terrains, les contraintes rencontrées et les principaux constats. • Une première ébauche du rapport. Le consultant soumettra unepremière ébauche du rapport de l’évaluation aux instances de coordination au terme de la phase d’analyse et de traitement des données. Le consultant intégrera les commentaires reçus. Le rapport doit respecter les normes UNEG45. • Le rapport final (à soumettre en version électronique et deux exemplaires en copie dure). Le rapport inclura un résumé analytique de 2-3 pages présentant une brève description du contexte du programme qui fait l’objet de l’évaluation, les objectifs de l’évaluation, un aperçu de la méthodologie, les principaux résultats, conclusions et recommandations. Un résumé analytique sera soumis en français et en anglais. En tout, le rapport devrait être synthétique, le volume du corps du rapport devrait être d’environ 60 pages, les annexes exclues. Ces annexes comprendront notamment les outils de collecte, un tableau résumant tous les commentaires reçus et expliquant pourquoi, comment, ils ont été intégrés ou rejetés. • Le plan de mise en œuvre des recommandations selon le canevas en annexe.

Ces produits seront rédigés en français et soumis au comité de pilotage pour validation. Le(a) consultant(e) national(e) aura à conduire les taches suivantes :

• Commenter et compléter l’ébauche de la note de cadrage préparée par le chef d’équipe; • Proposer une liste de personnes à interviewer; • Proposer une liste des zones à visiter dans le cadre de la phase le terrain et l’argumentaire de sélection ; • Faciliter le contact avec les autorités administratives, les personnes ressources et les communautés; • Assister le chef d’équipe dans l’animation/traduction des enquêtesqualitatives • Préparer les comptes rendus des enquêtes qualitatives qu’il (elle) aura à animer conformément à la note decadrage.

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unicef 24062020.indd 107 12/07/2020 23:15:42 unicef 24062020.indd 108

11. Plan de travail de l’évaluation

108 L’évaluation doit démarrer en septembre 2018 et s’étalera sur une période de 55 jours repartis, à titre indicatif, selon le tableau ci-après. Le consultant(e) chef d’équipe sera engagé pour toute la période, le(a) consultant(e) national(e) sera engagé(e) pour une période de 25 jours, qui pourra être ainsi répartie en tenant compte des différentes étapes de l’exercice et les résultats qui en sont attendus.

Taches Durée : Lieu Consultants Produits attendus Paiement jours de responsables travail Phase de démarrage Première rencontre virtuelle avec le gestionnaire et 0.5 Nouakchott pour le consultant Equipe des consultants Note conceptuelle, 1ère tranche le comité de pilotage de l’évaluation ; collecte de national comptes rendus des 30% documents Virtuelle pour le consultant réunions du comité de Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN international pilotage

Production de la note conceptuelle y compris le 8 Nouakchott pour le consultant Equipe des consultants cadre d’analyse, les protocoles, le plan de visite de national (3 jours) terrain, le plan des rencontres Virtuelle pour le consultant international Intégration des commentaires des instances de 1 Nouakchott Equipe des consultants coordination d’évaluation Travail de terrain Première rencontre entre le consultant international 0.5 Nouakchott Equipe des consultants Finalisation des outils 2ième tranche et le gestionnaire ainsi que le comité de pilotage de de collecte de donnée 40% l’évaluation ; collecte de documents supplémentaires avant le départ sur le terrain Collecte de données (focus groupe, observation 19 Zone du projet Equipe des consultants Présentation PPT ; participative, entretiens etc. ;) Compte rendu de la réunion de débriefing Débriefing du comité de pilotage 1 Nouakchott Equipe des consultants Ebauche Rapport 0 Analyse et rédaction de l’ébauche0 du rapport 15 A distance Chef d’équipe

Produit Soumission du rapport pour commentaire61 Présentation PPT ; Compte 3ième tranche rendu comité de pilotage ; 30% Réunion de présentation au comité de pilotage 1 Nouakchott Rapport final : Plan de mise en œuvre des recommandations

Equipe des consultants Finalisation et soumission du rapport final 7 A Distance Consultant International

12/07/2020 23:15:42 Total 53

61 / Prévoir 20 jours comme délais pour la réception des commentaires des membres du comité du pilotage, du bureau régional de l’UNICEF et le gestionnaire de l’évaluation 12. Qualifications et expériences professionnelles. L’évaluation doit être conduite par une équipe de deux consultants indépendants dont un international. Le consultant international chef d’équipe doit être de haut niveau (P5) et jouir d’une expérience confirmée par des travaux antérieurs et remplir les conditions suivantes : • Titulaire d’un diplôme post universitaire en droit, sociologie, anthropologie, statistiques ou sciences sociales connexes; • Expert dans le domaine de protection de l’enfance (au moins 10 ans d’expérience) mesurable par le nombre d’années passées dans des initiations spécialisées dans le domaine ou par la réalisation d’études portant sur le domaine de la protection notamment sur les systèmes de protection; • Avoir une expérience confirmée en recherche et évaluation de projets/programmes (5 recherches/ évaluations au minimum) et avoir été chef d’équipe au moins une fois; • Maîtrise parfaite du français parlé et écrit à démontrer par des travaux antérieurs ; la connaissance de l’Arabe (parlé et écrit) serait un atout; • Capacité de synthèse et d’analyse à démontrer par des travaux antérieurs • Connaissances des méthodologies participatives et qualitatives de recherche

Le consultant national sera sous la supervision technique directe du consultant international chef d’équipe ; il doit être de niveau NOC/P3selon la grille du SNU et avoir les qualifications suivantes : • Avoir un diplôme universitaire (Maîtrise ou DEA) en sociologie, droit, statistique ou domaine connexe; • Bonne connaissance de la problématique des MGF et des programmes y afférents, notamment en Mauritanie; • Avoir conduit des études de programmes ou des activités de recherche dans le domaine de protection en Mauritanie sociaux; • Excellente capacité de communication orale et écrite en français ; la connaissance des langues locales est souhaitable.

DOCUMENTS A SOUMETTRE DANS L’OFFRE DE SERVICE Le soumissionnaire pour la consultation internationale doit soumettre deux enveloppes/mails un contenant son offre technique et la seconde son offre financière.

L’offre technique doit contenir : • CV • P11 • Une note technique présentant sa compréhension des TDR et les grandes lignes de sa méthodologie; • Un exemplaire d’un rapport d’évaluation rédigé par le soumissionnaire L’offre financière proposée doit contenir les honoraires, la logistique (DSA et Billets) et les couts indirects (édition, reprographie). Les honoraires seront négociés et déterminés avant signature des contrats. Le soumissionnaire pour la consultation nationale doit soumettre deux enveloppes/mails un contenant son offre technique et la seconde son offre financière. L’offre technique doit contenir : • CV • P11 • Une note technique présentant sa compréhension des TDR et de la problématique de la protection en Mauritanie; • Un exemplaire d’un rapport rédigé par le soumissionnaire L’offre financière proposée doit contenir les honoraires, et quelques éventuels coûts d’assistants de recherche. Les honoraires seront négociés et déterminés avant signature des contrats. Par contre, les coûts de mise en œuvre (logistique, ateliers...etc.) feront l’objet d’une approbation finale sur la base du budget qui sera joint à la méthodologie détaillée de la note de cadrage.

ADRESSE DE SOUMISSION DE L’OFFRE TECHNIQUE ET FINANCIERE UNICEF Ilot K, Parcelle 146/151 Nouakchott A indiquer sur l’enveloppe pour les consultants internationaux : « Consultant (e) international (e) pour l’évaluation du projet protection » Pour les consultants nationaux « Consultant (e)national (e) pour l’évaluation du projet protection». Rapport d’évaluation du projet VEDAN 109

unicef 24062020.indd 109 12/07/2020 23:15:42 unicef 24062020.indd 110

Annexe 11 : Synthèse des constats, conclusions et recommandations 110 N° Constats N° Constats & Recommandations Destinataires Priorité Conclusions

1 Le cadre légal, politique EFF N°1 et 5 Recommandation 1 : Intensifier les actions de plaidoyer auprès des pouvoirs publics en MASEF 1 et organisationnel a vue de : UNICEF largement influencé les - Opérationnaliser la SNPE réactualisée en 2019 avec un plan d’action budgétisé résultats du projet. et reprendre les thématiques de Protection de l’Enfance pour y intégrer la Protection des L’implication des Enfants en Mobilité ; pouvoirs publics a été - Redynamiser le CNE et promulguer le Code Général de Protection ; les textes déterminante dans juridiques protecteurs (la loi sur les violences à l’égard des femmes et des enfants, le code l’obtention des résultats. général de l’enfant et assurer leur vulgarisation et mise en œuvre ; - Saisir l’occasion de la réforme sectorielle de la justice envisagée dans le cadre du 11e FED pour clarifier le mandat de la DPJE et son repositionnement pour qu’elle puisse assurer le contrôle des institutions publiques et privées impliquées dans la justice pour Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN Mineurs. - Intensifier les actions de plaidoyer en faveur des SPE - Améliorer référencement, prise en charge, suivi des cas et coordination entre les acteurs du SPE. 2 L’analyse des résultats DUR N°1 ; Recommandation 2 : Renforcer les capacités des acteurs locaux et des travailleurs MASEF 2 a souligné à plusieurs sociaux. MJ niveaux, la contrainte des - Intensifier les efforts de formations innovantes à l’intention des principaux acteurs MFPTF ressources humaines locaux sur les problématiques de la Protection (prise en charge et prévention); ONG - Recruter des travailleurs sociaux ; - Former/sensibiliser les auxiliaires de justice sur la prise en charge des enfants victimes de VEDAN. 3 Les ressources EFF N°5 ; DUR N°1 ; Recommandation 3 : Accroître les ressources financières consacrées à la protection de MEI 1 financières constituent l’enfance. MF une contrainte majeure - Intensifier les plaidoyers auprès du gouvernement et des PTF, notamment dans le cadre MASEF dans un contexte de du financement des interventions de la Stratégie Nationale de Protection des Enfants UNICEF faible mobilisation de (SNPE) ; ressources financières - Auditer l’allocation des ressources disponibles au niveau des institutions publiques par les acteurs locaux, chargées de la protection de l’enfance ; notamment des - Allouer des crédits budgétaires suffisants au profit des Coordinations régionales du communes d’autant plus MASEF. qu’il n’existe pas de ligne budgétaire dédiée par le budget national à la Protection de l’Enfance 4 La continuité de la EFF N°6 Recommandation 4 : Améliorer le système de collecte des données de base sur les MASEF 2 collecte des données de VEDAN. ONS base n’est pas assurée. - Simplifier/harmoniser les fiches utilisées par les CR/MASEF et s’assurer de la UNICEF Leur qualité n’est pas qualité de la base de données régionales avant leur transfert au niveau national; ONG contrôlée et elles ne sont - Elaborer/publier un bulletin semestriel et un annuaire accessible au public pas publiées 12/07/2020 23:15:42 unicef 24062020.indd 111

5 L’indisponibilité ou EFF N°5 ; EGE N°2 ; Recommandation 5 : Améliorer l’accès aux services publics de base, notamment ANRTS 2 l’inaccessibilité de la plupart en milieu rural. MJ des services publics de base, - Poursuivre les efforts entrepris dans le cadre du projet pour faciliter les MASEF notamment en milieu rural. procédures d’enrôlement à l’état civil au niveau des CAC et des tribunaux pour M.FORMATION les femmes divorcées et les enfants abandonnés ; orphelins ; pères disparus ou PROF inconnus; MJS - Améliorer le référencement, à travers le Centre de Protection et d’Intégration Sociale des Enfants (MASEF) ; - Créer des antennes du CARSEC et des brigades des mineurs au niveau des wilayas les plus éloignées et les plus affectées par les VEDAN envers les enfants; - Créer des centres de formation professionnelle adaptée et des classes d’alphabétisation, des espaces d’accueil, de loisirs et des cantines scolaires chaque fois que possible. 6 Il existe une forte corrélation COORD N°2 ; Recommandation 6 : Appuyer les activités des communautés locales MASEF 2 entre les résultats obtenus - Intensifier la sensibilisation sur les enjeux de l’enregistrement des MEF

Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN par le projet et l’engagement enfants à l’état civil ; AGENCE communautaire qu’il y a lieu de - Poursuivre et élargir les appuis socio-économiques (AGR) aux familles TADAMOUNE consolider vulnérables pour favoriser le maintien des enfants à l’école comme alternative au UNICEF travail ou au mariage ; ONG - Renforcer les capacités des OCB en matière d’identification des cas de VEDAN et de promotion de l’abandon des normes sociales qui soutiennent les pratiques néfastes; - Explorer les systèmes communautaires traditionnels ou informels de Protection (pratiques endogènes)

Annexe 12 : Plan d’action pour la mise en place des principales recommandations62

N° Actions Responsable 2020 2021 2022 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 Recommandation 1 : intensifier les actions de plaidoyer auprès des pouvoirs publics 1.1 Réviser le texte relatif à l’institutionnalisation aux TRP pour assurer la MASEF x participation effective de tous les acteurs du système de protection 1.2 Assistance technique et financière pour la révision des textes UNICEF, PTF x 1.3 Révision du projet de loi contre les VBG MASEF x 1.4 Plaidoyer concerté pour l’adoption de la loi contre les VBG PTF, ONG x x x 1.5 Poursuivre le plaidoyer et le suivi pour l’effectivité de l’application de la PTF x x x loi contre les VBG 1.6 Accompagner la révision du Code Statut Personnel MASEF x 1.7 Instaurer un Cadre de coordination des acteurs du système de MASEF x protection 111 12/07/2020 23:15:42 unicef 24062020.indd 112

Recommandation 2 : renforcer les capacités des acteurs locaux et des travailleurs sociaux 112 2.1 Formation des acteurs sur la gestion de l’information PTF, ONG x 2.2 Formation des acteurs de gestion de cas PTF, ONG x 2.3 Renforcer les coordinations du MASEF (logistique, ressources x humaines, financier) 2.4 Définir une architecture des Systèmes de Protection Communaux MASEF x 2.5 Réaliser une formation initiale pour travailleurs sociaux MASEF/ONG/PTF x Recommandation 3 : accroître les ressources financières consacrées à la protection de l’enfance 3.1 Gouvernement x x x x 3.2 ONG/PTF x x x x Rapport d’évaluation duprojetRapport VEDAN Recommandation 4 : améliorer le système de collecte des données sur la Protection de l’enfance 4.1 Concevoir un système d’information MASEF/UNICEF 4.2 Simplifier/harmoniser les fiches utilisées par les CR/MASEF MASEF 4.3 Améliorer la qualité des bases de données régionales avant leur MASEF/UNICEF transfert au niveau national 4.4 Elaborer/publier un bulletin semestriel et un annuaire MASEF/UNICEF x x x x x x x x Recommandation 5 : améliorer l’accès des enfants victimes de VEDAN aux services publics de base, notamment en milieu rural. 5.1 Trouver des solutions d’accès pour les populations non couvertes par Gouvernement x les services publics notamment juridiques et état civil. 5.2 Améliorer le référencement, à travers le Centre de Protection et MASEF x d’Intégration Sociale des Enfants 5.3 Créer des antennes du CARSEC et des brigades des mineurs au MJ/MASEF x niveau des wilayas les plus éloignées 5.4 Créer des centres de formation professionnelle, des classes MASEF x d’alphabétisation, des espaces d’accueil, de loisirs et des cantines scolaires en milieu rural Recommandation 6 : appuyer les activités des communautés locales 6.1 MASEF/PTF x x x x x x x x x x x x 6.2 Renforcer les capacités des OCB MASEF/UNICEF x x x x x x x x x x x x 12/07/2020 23:15:43 47/ A l’issue de l’atelier de concertation avec les acteurs des SPE

Entretiens avec des Intervenants 4 Oumar Sow Homme Clés– Groupe de Discussion – Nouakchott 5 Toure Med Ghali Homme Nom et Prénom 6 Amadou Dia Homme 1 Ahmadou Diallo Homme 7 Zeinabou Ngardi Femme 2 Oumoul Khaïry Femme 8 Halima Tambadou Femme 3 Cheik Brahima Homme 9 Mariem Marega Femme 4 AissataaTall Homme 10 Mariam Sy Femme 5 Nebghouha Haroud Femme 11 Kadiatou Mamadou Femme 6 Rariem Mint Mussa Femme 12 Mariam Sow Femme 7 Nene Fay Femme 13 Fatou med Diack Femme 8 Anta Vialidon Femme 14 Talhala Wele Homme 9 Valemeton Cheikh Femme 15 Diade Homme 10 Oubeida Oubeid Homme 16 Haby Sadi Femme 11 Marian Mbow Femme 17 Aminata Yaya Femme Entretiens avec des Intervenants 18 Oumoul Fadilla Femme Clés– Groupe de Discussion – Nouakchott 19 Falimata Faïdou Sow Femme 20 Coumba gambo Femme Nom et Prénom 21 Aissata Namadou Sow Femme 1 Baniel Negri Femme 22 Coumba Famba Sow Femme 2 Aminetou Femme 23 Fatou Soumaré Femme 3 Zale Homme 24 Mamadou Hamet Diack Homme 4 Nevisa Silbooh Femme 25 Zakaria Mamadou Sow Homme 5 Amimetou Mohamed Femme 6 Teslim Cheik Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Kebbe 7 Diary Ba Femme Nom et Prénom 8 Khaditetou Sow Femme 1 Mounina Sidi Femme 9 Louena Thiam Femme 2 Zeinabou Ahmed Femme 10 Aminetou Mohamed Nanou Femme 3 Kiltawiya Femme 11 Aichetou Mbareck Femme 4 Haphsatou Silla Femme 12 Siham Hamady Homme 5 Kadiata Homchisy Femme 13 Ba Samba Homme 6 Fatimata Yero Femme 14 Sow Aboubacry Homme 7 Omar Cisse Homme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Kaédi 8 Mama Femme 9 Fislime Femme Nom et Prénom 10 Yogo Waiga Femme 1 Ousmane Cissoko Homme 11 Mouhamed Boucary Homme 2 Houlemata Diagana Femme 12 Mamed Sidi Homme 3 Maimouna Sibide Femme 4 Cheikh Challa Homme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Kebbe 5 Ousmane Tandia Homme Nom et Prénom 6 Mohamed Moustapha Limam Homme 1 Yaye Sidi Femme Entretiens avec des Intervenants Clés– Groupe de Discussion - Djewol 2 Aissata Seydou Sy Femme 3 Mariame racine Gueye Femme Nom et Prénom 4 Faty Mamadou Niang Femme 1 Sow Amadou Hamidore Homme 5 Aminata Abdoulaye Ba Femme 2 Abdoul Sow Homme 6 Aminata Abou Yero Femme 3 Samba Bailel Homme

90 Rapport d’évaluation du projet VEDAN Rapport d’évaluation du projet VEDAN 91

unicef 24062020.indd 90 12/07/2020 23:15:41 unicef 24062020.indd 91 12/07/2020 23:15:41

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Version finale - 12 DécembreDécembre 20192019 Rapport préparé par IsselmouIsselmou OuldOuld MohamedMohamed Ould Ould Taleb, Taleb, consultant consultant