DU MA T SQ R U O E P

DOSSIER DE PRESSE Éditos

Après l'accueil du Président de la République, Sadi Carnot en 1890, puis de la Roja, la sélection espagnole, lors de l’Euro de football en 2016, notre ville sera de nouveau mise en lumière à l’occasion d’un événement sportif d’envergure. Pour la première fois de son histoire, Saint-Martin-de-Ré fait partie des villes d’arrivée du Tour de !

Événement majeur diffusé dans près de 190 pays, la Grande Boucle est l’occasion de faire la promotion de notre commune et de son patrimoine.­ La journée du 8 septembre sera placée sous le signe de l’architecture Vauban, d’une grande richesse tout au long du tracé de cette 10e étape. Et Saint-Martin-de-Ré ne fait pas exception avec ses 14 kilomètres de fortifications, érigées au XVIIe siècle, et classées au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis le 7 juillet 2008 (voir page 9).

Alliant spectacle sportif et enrichissement culturel, le Tour de France nous permettra de faire connaître la richesse de notre culture et de notre patrimoine dans le monde entier. Il sera aussi l’occasion, pour les Martinais et l’ensemble des Rétais, de se retrouver autour d’un événement convivial et fédérateur. De nombreuses animations seront prévues dans notre commune et sur l’ensemble du territoire pour profiter pleinement de cette fête populaire qu’est le Tour de France (voir page 18).

Patrice Déchelette Maire de Saint-Martin-de-Ré

Cette 10e étape du Tour de France 2020 est inédite à bien des points, elle rallie deux territoires insulaires de Charente-Maritime et l’île de Ré en sera l’arrivée pour la premièr­ e fois. Avec 138 km de pistes cyclables, le vélo est plus qu’un mode de déplacement sur l’île de Ré, c’est un mode de vie et c’est tout naturellement que l’île de Ré accueille cette étape de la 107e édition du Tour de France.

L’arrivée à Saint-Martin-de-Ré, dans un décor classé au patrimoine­ mondial de l'UNESCO, participera à la qualité du spectacle offert par les coureurs. Une opération commune et fédératrice qui représente une belle opportunité­ pour notre territoire et ses acteurs en cette période si particulière.

L’occasion de valoriser l’identité harmonieuse de l’île de Ré à travers ses dix communes et son patrimoine chargé d’histoire. C’est également une vitrine fantastique au niveau international et un moyen de capitaliser pour l’avenir. J’invite l’ensemble des specta- teurs à profiter pleinement de cet évènement d’envergure mondiale tout en respectant les règles de sécurité et sanitaires en vigueur.

Bon Tour à tous,

Gisèle Vergnon Directrice Générale de Destination île de Ré

2 C’est une grande première, le Tour de France traversera l’île de Ré (Charente-Maritime) pour la première fois de son histoire, mardi 8 septembre 2020, à l’issue d’une étape de 170 kilomètres entre les communes de Château-d’Oléron et de Saint-Martin-de Ré.

Événement sportif planétaire, la Grande Boucle contribue à la mise en valeur des territoires qu’elle traverse, leur patrimoine et leur culture. Une chance pour l’île et ses acteurs, en premier lieu desquels la Communauté de Communes, mais aussi ses partenaires institu­ tionnels : Destination île de Ré – l’office de tourisme intercommunal – et les dix communes rétaises.

Car, si les regards des passionnés se tourneront principalement vers Saint-Martin-de-Ré, où se jouera le final de cette 10e étape, c’est bien à l’intégralité de notre île que profitera la venue du Tour. Cette grand-messe du cyclisme est l’occasion de célébrer la culture vélo du territoire à l’heure où la Grande Boucle, via son label « L’avenir à vélo , milite en faveur de la protection de l’environnement, l’aménagement des territoires et la promotion de la pratique quotidienne de la bicyclette.

Autant de valeurs et d’engagements constitutifs de l’identité rétaise et qui font de l’île un haut-lieu de la petite reine, en témoignent ses nombreuses actions en faveur de la promotion­ des mobilités douces (voir p. 22).

Plus qu’un événement sportif, la Grande Boucle est un livre ouvert sur les patrimoines locaux français qu’elle s’engage à préserver, à l’image de l’environnement. Ainsi figure un ensemble d’actions responsables parmi les engagements du Tour de France : présence de véhicules hybrides, suppression des plastiques à usage unique, installation de zones de collecte, panneaux signalétiques… En complément, la CdC mobilisera quant à elle ses écogardes, sentinelles du patrimoine naturel local, pour contrôler, éduquer et sensibiliser les spectateurs présents à l’occasion de cette 10e étape.

Dix-sept ans après le dernier passage du Tour de France en Charente-Maritime, l’île de Ré est donc heureuse de le recevoir pour la première fois de son histoire.

Bon Tour à tous !

Lionel Quillet Président de la Communauté de Communes de l’île de Ré

3 Sommaire

4 Tour de France, l'échappée maritime p 7

Zoom sur la 10e étape du Tour de France Infos pratiques

L'île de Ré, terre de vélo p 21

L’île de Ré, territoire de vélo par nature

L'île de Ré, un patrimoine naturel préservé p 27

Zoom sur le patrimoine naturel rétais Une législation au service de la protection du patrimoine naturel Des zones naturelles d’intérêt international

L'île de Ré, un patrimoine remarquable p 43

Le patrimoine militaire p 46

Le patrimoine religieux p 52

Le patrimoine civil et funéraire p 58

Le patrimoine artisanal et traditionnel p 66

Le patrimoine maritime p 74

Les liaisons Ré-continent p 82

5 6 L’ÉCHAPPÉE MARITIME Les Portes Saint-Clément en-Ré des-Baleines

Loix

Saint-Martin-de-Ré

Ars-en-Ré La Couarde-sur-Mer

Rivedoux Le Bois Plage Plage-en-Ré

Sainte-Marie-de-Ré

Zoom sur la 10 e étape du Tour de France

Candidat à l’accueil du Tour de France, le Départe­ VAUBAN À L’HONNEUR ment de la Charente-Maritime reçoit cette année le peloton 17 ans après sa dernière visite sur le terri- e toire. Cette 107 édition, qui se déroulera du 29 août D’une île à l’autre, la 10e étape du Tour de France au 20 septembre, fera escale dans le département sera l’occasion d’apprécier les édifices Vauban de pendant trois jours à l’occasion de « L’Échappée , Rochefort, et l’île de Ré. Maritime . À Saint-Martin-de-Ré, par exemple, les fortifications Après une journée de repos, les coureurs s’élan- construites par le célèbre ingénieur s’étalent sur ceront le 8 septembre depuis le Château-d’Oléron 14 kilomètres de remparts. Inclues dans le Réseau pour rejoindre Saint-Martin-de-Ré. À l’occasion de des sites majeurs Vauban, elles sont classées au e cette 10 étape, les coureurs traverseront les com- Patrimoine mondial de l’Unesco et figurent parmi munes de Rivedoux-Plage, Sainte-Marie-de-Ré et l’un des sites incontournables de l’île. La Flotte, avant de se disputer la victoire d’étape à Saint-Martin-de-Ré. Le Tour de France, troisième événement spor- tif le plus suivi au monde et diffusé dans près de Au lendemain de cette échappée maritime de 190 pays, est l’occasion d’exporter le patrimoine e 170 kilomètres, la 11 étape du Tour, le 9 septembre, rétais au-delà des frontières nationales. se déroulera entre Châtelaillon-Plage et Poitiers.

8 L’île de Ré, une place forte sous Louis XIV

Dès 1626 sont construits un fort à La Flotte ainsi qu’une citadelle à Saint-Martin, deux ouvrages qui jettent les bases du système de défense rétais. En 1674, l’architecte mili- taire Vauban se rend sur l’île de Ré pour étu- dier les lieux et propose au roi Louis XIV de remanier le Fort de La Prée et de construire des redoutes aux Portes-en-Ré, commune du nord de l’île. Devenu officiellement commissaire général des fortifications du royaume en 1678, Vauban est chargé d’éri- ger une nouvelle citadelle à Saint-Martin, l’ancienne ayant été détruite en 1627 par la flotte anglaise.

Le système de fortifications rétais se doit alors d’être amélioré dans un contexte de guerre avec les Provinces Unies, l’ingénieur considérant à l’époque l’île comme « une place frontière, tout à fait différente des autres places de la terre ferme, qui quoique bloquées peuvent d’un moment à l’autre être secourues. Le caractère insulaire du territoire fait qu’il « ne peut avoir de secours que par ses propres forces et ne doit plus compter que sur les fortifications de la ville et la citadelle de Saint-Martin .

Ainsi, la nouvelle citadelle est dotée d’un port qui lui est propre et est susceptible de recevoir du ravitaillement ou du secours. Dans un deuxième temps, les travaux de l’enceinte urbaine, magnifique étoile, incluant la défense du port de la ville, sont amorcés. L’ingénieur n’oublie pas les tensions qui peuvent persister entre les communautés­ religieuses sur place. Cette citadelle devra à la fois servir de dernier réduit de défense mais aussi de cité mili- taire au service du maintien de l’ordre.

9 10 Infos pratiques

L’île de Ré a l'honneur et le plaisir d'accueillir une CIRCULATION PERTURBÉE arrivée d'étape du Tour de France, l'événement spor- tif le plus attendu des Français, le mardi 8 septem­ ET ROUTES INTERDITES bre 2020. À l’occasion de la 10e étape du Tour de France 2020 Le Tour traversera l’île sur 13 km avec une arri- entre le Château-d’Oléron et Saint-Martin-de-Ré, vée prévue à Saint-Martin-de-Ré à 17h20, sur la des perturbations sont à prévoir sur le réseau routier route départementale D735, à mi-chemin entre rétais. le cimetière et la porte des Campani. La circulation et le stationnement sont interdits sur le parcours du Tour de France le mardi 8 septembre. Des précautions en matière de sécurité et circula- tion vont être mises en place.

LES ACCÈS

Suite aux décisions de la Préfecture de Charente- Maritime, les accès à l’île seront régulés de la manière suivante :

Fermeture du pont le mardi 8 septembre, de 12h à 19h30.

Mise en place de navettes et de parkings.

PRIVILÉGIEZ LE VÉLO POUR VOS DÉPLACEMENTS

Plus d'infos sur : www.cdciledere.fr www. la.charente-maritime.fr www.charente-maritime.gouv.fr

11 OPTIMISEZ VOS DÉPLACEMENTS

Les Portes Saint-Clément en-Ré des-Baleines LA FLOTTE

Loix

Saint-Martin-de-Ré

Ars-en-Ré La Flotte La Couarde-sur-Mer D 103

Rivedoux Le Bois Plage Plage-en-Ré

Zone arrivée Tour de France Sainte-Marie-de-Ré Espace animations, produits Saveurs en Ré

Arrêt Fermeture 3h-22h navette Fermeture 9h-19h30 D 735 Parking Fermeture 9h-19h30 vélo sauf navette Parking Fermeture 12h-19h30 voiture Pistes cyclables Parking fermées riverain D 735 Stationnement Parking interdit camping-car Déviation D 201 E 1 Personne à Tracé mobilité réduite de l’étape

SAINTE-MARIE-DE-RÉ

D 201 E 1

Toutes les voies débouchant sur le tracé du Tour de France seront mises en impasse et les pistes cyclables fermées

ZONE ANIMATIONS ÉCRAN GÉANT D 201

12 SAINT-MARTIN-DE-RÉ

ZONE ENCLAVÉE 13H-19H30 ZONE ENCLAVÉE 9H-19H30 ACCESSIBLE DEPUIS LA FLOTTE UNIQUEMENT (LE PRÉAU) 9H-19H30

D 735 ZONE ANIMATIONS

ZONE ARRIVÉE D 201 E 2 TOUR DE FRANCE

D 735

Zone enclavée : pas d’entrée ni de sortie ACCESSIBLE DEPUIS dans les horaires indiqués LE BOIS-PLAGE UNIQUEMENT (RUE DE LA CROIX BLANCHE)

RIVEDOUX-PLAGE

PONT FERMÉ de 12h à 19h30

D 201

Stationnement interdit de 8h à 20h sur les routes fermées

13 LA CIRCULATION À partir de 12h et jusqu’à 19h30 Le pont sera fermé à tout type de circulation que ce SUR LES ROUTES soit en voiture, à vélo ou à pied. La route départemen- tale D201 de Rivedoux-Plage à Sainte-Marie-de-Ré À partir de 3h et jusqu’à 22h ainsi que la route D735 à Rivedoux Sablanceaux seront fermées à la circulation. La circulation des véhicules sera interdite sur : Des points de cisaillements seront toutefois amé- - la route D735 entre La Flotte (rond point Bel Air) nagés pour les riverains, mais attention : les routes et Saint-Martin-de-Ré (rond point du cimetière de seront fermées 1h avant le passage de la cara- Saint-Martin-de-Ré), vane et après le départ réel des coureurs. Piétons et - la D103 (route de Saint-Martin) sortie de cyclistes pourront toutefois circuler jusqu’à 30 minu­ La Flotte entre l’intersection avec la voie commu­ tes avant le passage de la Caravane. nale n°16 et le rond point de Saint-Martin-de-Ré, (Horaire susceptible d’être prolongé sur décision - la D201E2 entre le Moulin de Bellere et le cimetière des forces de police). de Saint-Martin-de-Ré, - la zone entre le Bois-Plage-en-Ré et Saint-Martin- SUR LES PISTES CYCLABLES de-Ré : la rue du Moulin de la Favorite et Les Birau­ des. Les pistes cyclables restent accessibles. À Saint-Martin-de-Ré, la piste cyclable de La Favo­ À partir de 9h et jusqu’à 19h30 rite sera fermée de 3h à 22h. À Sainte-Marie-de-Ré, la piste cyclable le long du tracé sera fermée. Des Seront fermées à la circulation : régulations sont attendues au niveau de la piste - la D201E entre Sainte-Marie-de-Ré et La Flotte près de la zone animation de Saint-Martin-de-Ré. (route de La Flotte), - la D735 à La Flotte entre le rond point de la Croix VOIES DE BUS Michaud et le rond point de Bel Air, - en agglomération, la route de la Noue sera fer- La circulation des bus sera elle aussi perturbée le mée à la circulation dans sa partie comprise entre mardi 8 septembre. l’entrée du parking de l’espace Bel Air et le rond point Bel Air, CIRCULATION MARITIME - la route des Plumais, - le chaffaud des Billières au Bois-Plage-en-Ré. En raison du passage de la Flottille du Tour, la circu- lation maritime sera elle aussi impactée.

14 LE STATIONNEMENT LES PARKINGS

L’île de Ré est un territoire protégé, merci de le Trois parkings à vélos gratuits et surveillés de respecter. Ne stationnez pas dans les zones natu- 500 places chacun, seront à disposition à proxi- relles. mité de la ligne d’arrivée et de la zone animation.

Le stationnement des véhicules est interdit en Des parkings sont mis à disposition sur l’ensem­ bordure, sur les trottoirs et sur les chaussées ble de l’île. e du tracé de cette 10 étape du Tour. Seront fermés au public : - le parking de la Favorite (derrière le cimetière de INTERDICTIONS DE STATIONNER : Saint-Martin) du 1er septembre jusqu’au démon- tage des moyens techniques du Tour de France, Du lundi 7 septembre 17h - le parking du collège du 7 au 9 septembre, au mercredi 9 septembre 8h : - le complexe sportif du vendredi 4 au jeudi - route de La Flotte, 10 septembre, - route de La Couarde-sur-Mer. - la rue du Père Ignace devant la CdC du 7 septem­ bre au 9 septembre. Le mardi 8 septembre : - la départementale D735 depuis La Flotte jusqu’au CAMPING-CARS cimetière de Saint-Martin-de-Ré. Stationnement interdit le long du tracé et dans le - route des Plumais, centre des villages. Pour stationner, se rapprocher - chemin du Roulant, des campings. - chemin de la Croix-Blanche, - chemin de la Maladrerie. Un parking vous est réservé du dimanche 6 septem­ bre 18h au mercredi 9 septembre 10h, route du Préau au lieu-dit “Les Brossard“ à Saint-Martin-de-Ré.

Tous les véhicules en stationnement gênant ou interdit feront l’objet d’un enlèvement et d’une mise en fourrière.

Privilégiez les déplacements en vélos ou à pied.

15 LES NAVETTES

Pour faciliter vos déplacements, des navettes gra- tuites sont mises en place sur l’île. Des dispositifs associant parking-relais et navettes gratuites, cen- trés autour de trois circuits, permettent de desservir toute l’île. 1 bus de 100 places par circuit (soit 3 bus) + 3 navettes électriques (66 places) sont mis à dis- position.

Circuit nord : Les Portes-en-Ré / Saint-Clément-des-Baleines / Ars-en-Ré / Saint-Martin-de-Ré.

Circuit centre : Loix / La Couarde-sur-Mer / Le Bois-Plage-en-Ré / Saint-Martin-de-Ré.

Circuit sud : Rivedoux / La Flotte / Sainte-Marie-de-Ré / Saint-Martin-de-Ré.

Pour bénéficier des dessertes en navettes, il est impératif de réserver auprès du Département au : 05 46 31 71 10 (réservations possibles du 31 août au 7 septembre, du lundi au vendredi). www.la.charente-maritime.fr www.cdciledere.fr

PROFESSIONNELS, PENSEZ À ANTICIPER VOS DÉPLACEMENTS

Il n’y aura pas de possibilité de franchir le parcours du Tour de France.

Pour les professionnels de santé, pensez à anticiper vos soins.

Pour les associations d’aide à domicile, adaptez vos plannings d’intervention et de livraison de repas.

En cas d’urgence : des équipes de secours sont pré-positionnées sur l’île de Ré pendant toute la période de fermeture du pont.

Commerçants, artisans, agriculteurs, livreurs, trans- porteurs routiers… anticipez ou décalez vos livrai- sons. Pensez à adapter vos tournées et relèves d’équipe.

16 LA COLLECTE DES DÉCHETS

Des aménagements sont prévus pour la collecte des déchets les 7, 8 et 9 septembre.

Les particuliers

Lundi 7 septembre, les collectes d'ordures ména- gères des communes du Bois-Plage-en-Ré, de La Flotte, de Loix, de Saint-Martin-de-Ré extra muros, de Sainte-Marie-de-Ré, de Rivedoux-Plage sont maintenues.

Mardi 8 septembre, la collecte des emballages ménagers recyclables est maintenue. Sortez bien votre bac à 19h comme d’habitude.

Attention, votre bac pourrait être collecté le mer- credi matin seulement en raison d’un départ différé de la collecte.

Les professionnels

Mardi 8 septembre, la collecte des emballages recy­ clables pour les communes de Saint-Martin-de-Ré (intra et extra muros), La Flotte, Rivedoux-Plage, Sainte-Marie-de-Ré est maintenue.

Sortez bien votre bac à 19h comme d’habitude.

Attention, votre bac pourrait être collecté le mercredi matin seulement en raison d’un départ différé de la collecte.

La collecte du papier est supprimée le 7 septembre (prochaine collecte mardi 6 octobre).

Les déchèteries de Sainte-Marie-de-Ré et du Bois-Plage-en-Ré seront fermées le 8 septembre.­ Les autres déchèteries restent ouvertes aux heures habituelles.

LES SCOLAIRES

Crèches : elles seront fermées le mardi 8 septem­ bre toute la journée.

Écoles maternelles et primaires : rapprochez-vous des mairies de votre village.

Collège : Le collège de Saint-Martin-de-Ré sera fermé toute la journée du mardi 8 septembre.

17 À VOS AGENDAS : Saint-Martin-de-Ré, ville d’arrivée : - le 6 septembre, deux représentations de “Vauban LES ANIMATIONS GRATUITES à Bicyclette” sont prévues à 16h et 19h, jardin du musée Ernest Cognacq, - avenue de la Plage : zone animations avec jauge de Sous réserve de l'évolution des mesures 1 000 personnes­ maximum, sanitaires liées à l'épidémie de COVID 19. - de 10h à 19h : présences des producteurs de Saveurs en Ré et espace de restauration, buvette. Une retransmission de l’étape du Tour de France Le programme de la journée sur un écran géant est prévue, Horaires de passage de la caravane et du peloton : - de 11h à 16h : animations musicales. Pour la caravane - Sur le Port de Saint-Martin-de-Ré : arrivée de la Flottille du Tour et des vieux gréements en fin 15h15 : pont de l’île de Ré d’après-midi. Le Département de la Charente- 15h29 : Sainte-Marie-de-Ré Maritime coordonne “la Flottille du Tour”. Ce ras- 15h34 : La Flotte semblement nautique qui s’articule autour de 15h37 : Saint-Martin-de-Ré 8 tableaux valorisant les activités nautiques (surf, paddle, kayak, voile) et les métiers de la mer, réu- 15h40 : ligne d’arrivée nit professionnels, adhérents des clubs sportifs et de vieux gréements et plaisanciers sur différents Pour les coureurs plans d’eau, notamment en proximité des ponts. 13h30 : départ réel du Château-d’Oléron La Couarde-sur-Mer : retransmission de l’étape 16h59 - 17h18 : pont de l’île de Ré du Tour de France sur un écran géant sur la place 17h10 - 17h29 : Sainte-Marie-de-Ré du marché, et deux représentations du spectacle “Vauban à Bicyclette” seront données (12h et 17h14 - 17h34 : La Flotte 18h). Un espace de restauration avec présence 17h17 - 17h37 : Saint-Martin-de-Ré des commerçants du marché est prévu. 17h20 - 17h40 : ligne d’arrivée Sainte-Marie-de-Ré : retransmission de l’étape du Tour de France sur un écran géant dans l’enceinte du stade de football. Le village ainsi que le stade LES COMMUNES FÊTENT LE TOUR seront décorés aux couleurs du Tour de France. Rapprochez-vous de votre mairie pour connaître toutes les animations prévues Rivedoux-Plage : petit marché des producteurs et décoration du village avec les vélos “tricotag”. Programme des animations à Saint-Martin-de-Ré, Saint-Clément-des-Baleines : un concours de ville de l'arrivée vélos customisés est organisé le lundi 7 septem­ e Zone d’animations, avenue de la Plage bre, veille de la 10 étape. (zone animations avec jauge) : Espace animations, produits Saveurs en Ré - de 10h à 19h : présences des producteurs locaux “Saveurs en Ré”, espace de restauration, buvette, Créée en 2016, la charte “Saveurs en Ré" fédère retransmission de l’étape du Tour de France sur une dizaine de producteurs rétais autour d’actions un écran géant… de promotion des produits du terroir. Ceux-ci sont - de 11h à 16h : animations musicales. authentifiés par leur production sur l’île de Ré, leur ancrage historique ou les savoirs faire qu’ils renfer­ ment (pomme de terre, huître, vin, fromage de chèvre, etc.)

18 POUR VOTRE SÉCURITÉ, Lors du passage de la caravane et des ADOPTEZ coureurs : LES BONS COMPORTEMENTS Pour assurer votre sécurité et celle des coureurs, restez derrière les barrières de sécurité. En attendant le passage des coureurs pour Soyez prudents lorsque vous ramassez les votre sécurité et pour la leur : cadeaux distribués par la caravane publicitaire (ces cadeaux se partagent entre le côté droit et Faites attention aux véhicules organisateurs. le côté gauche de la route, ne pas traverser pour Vous risquez d’être surpris par les voitures iso- récupérer des “goodies”). lées qui précèdent la caravane publicitaire, sou- vent à vive allure. Tenez les chiens en laisse et loin du bord de la route. Ne vous installez pas à la sortie d’un virage où la visibilité est plus faible. Attention aux parasols en cas de vent. Il peut faire chaud... Surveillez vos enfants et évitez les jeux de balles et de ballons face à une route apparemment déserte. Munissez-vous de chapeaux, lunettes de soleil, Ne les laissez pas traverser ou aller sur la route. de crème solaire.

Respecter les plantations ! Buvez de l’eau régulièrement. Respectez les coureurs… N’aspergez pas les coureurs et ne courez pas à côté d’eux, n’allez pas à leur rencontre pour les Heureuse d’accueillir encourager.

la Grande Boucle, Écartez-vous le plus possible de la chaussée, l’île de Ré, terre de vélo même pour prendre des photos : votre objectif peut vous tromper sur la distance réelle qui vous au patrimoine naturel sépare des coureurs et des véhicules !

d’exception, Ne changez pas d’emplacement au dernier permet au Tour de France moment. d’exprimer Les “taps taps” (frites gonflables) sont fortement déconseillés : ils peuvent se coincer dans les au mieux ses valeurs. roues des coureurs.

Respectez les consignes données par les forces de l’ordre et les organisateurs.

Le survol de la caravane et de la course par des drones est interdit.

19 20 L’îLE DE RÉ, TERRE DE VÉLO L’île de Ré, territoire de vélo par nature

Avec ses 100 kilomètres de côtes, ses 1 500 hec- Tête de gondole du mouvement mondial en faveur tares boisés et ses nombreuses zones humides, des mobilités douces, le Tour de France trouve sur l’île de Ré dispose d’un paysage naturel d’excep- l’île de Ré un formidable exemple de mise en appli- tion. La protection de son environnement apparaît cation de ses principes. comme une préoccupation majeure.

Symbole de cet intérêt porté à la préservation de l’île, une écotaxe est instaurée depuis le 1er janvier UNE PRATIQUE QUI S’APPREND 2012. Les recettes du péage du pont contribuent au développement de transports en énergie propre et Une attention particulière est portée aux actions de d'actions de protection, de gestion et de valorisation sensibilisation du jeune public à l’utilisation quoti- des espaces naturels. dienne du vélo. Cette visée pédagogique trouve un écho avec la Grande Boucle puisque ses organisa- Cette attention portée à la préservation du territoire teurs poursuivent des buts similaires via son label et au maintien de sa tranquillité s’est traduite par « L'avenir à vélo « , et ses « Ateliers du Tour « . une volonté de développer la mobilité cyclable. La Ces activités, organisées dans certaines des villes culture vélo est naturellement ancrée sur l’île en rai- étapes, visent à enseigner l’apprentissage de la son de son relief quasi inexistant. À ce jour, l’île de Ré bicyclette aux enfants. s’affiche comme une place forte pour la pratique du vélo en France et compte : Sur l’île de Ré, la Communauté de Communes met 138 km de pistes cyclables pour 18 000 habi­tants, en place le programme « Savoir rouler vélo « . Initié soit… par le ministère de l’Éducation Nationale, il entend 7,6 mètres de pistes cyclables par habitant, ce développer l’apprentissage du vélo chez les jeunes qui classe le territoire de l’île de Ré loin devant la de 6 à 11 ans. La CdC accompagne onze classes de première ville française en la matière : Tours, avec cinq écoles dans la mise en place de ce projet afin ses 0,87 mètres de pistes par riverain, de convertir durablement les citoyens de demain à une association d’usagers de la bicyclette. l’utilisation de la bicyclette.

22 RENFORCER L’USAGE DÉVELOPPER DES ALTERNATIVES DE LA BICYCLETTE À LA VOITURE INDIVIDUELLE

Parmi ses projets d’avenir, la CdC île de Ré envisage Promouvoir le vélo comme mode de déplacement d’améliorer son offre d’itinéraires cyclables, en par- répond à une philosophie plus globale qui vise à ticulier pour les résidents permanents. Cela passe promouvoir des modes de déplacements doux et à par l'amélioration du stationnement des vélos (loca- limiter l’utilisation de la voiture individuelle. lisation, sécurité, accessibilité) et la création d'itiné- raires adaptés aux besoins de déplacements quoti- À ce titre, un système d’auto-stop organisé est diens des habitants : renforcer les connections entre actuellement­ étudié par les équipes de la Commu­ villages, zones d’activités et lieux de travail, établis- nauté de Communes, qui entendent également sements scolaires et services publics. En somme, améliorer­ la visibilité des services existants : faire des pistes cyclables des pistes de mobilité ! navettes électriques, transport à la demande…

Aussi, afin de limiter la présence de voitures liées à la fréquentation touristique, la collectivité espère accompagner les hébergeurs du territoire dans l’obtention du label « Accueil vélo et ce afin de promouvoir un tourisme vert et soutenable.

23 24 PLUS DE 100 KM D'ITINÉRAIRES CYCLABLES

25 26 L’îLE DE RÉ, UN PATRIMOINE NATUREL PRÉSERVÉ Zoom sur le patrimoine naturel rétais

La configuration géographique du territoire et les activités humaines qui s’y sont développées ont contribué à la formation d’un paysage et d’un patrimoine naturel d’une profonde richesse.

À partir des années 1970, la prise de conscience générale de la nécessité de préserver l’environ- nement a donné lieu aux premières mesures de protection de l’île. Poursuivie jusqu’à aujourd’hui, la politique de protection des espaces naturels a permis à l’ensemble du territoire insulaire d’être couvert par plusieurs règles environnementa­ les. Certaines zones fragiles où terre et mer se côtoient et se confondent, comme celles du Fier d’Ars et de la fosse de Loix, bénéficient de mesures permettant de protéger et maintenir une faune et une flore exceptionnelles, de limiter voire d’interdire les interventions humaines, mais aussi de valoriser des ressources rares auprès du public.

Le passage du Tour de France sur l’île de Ré sera l’occasion de mettre en lumière la richesse de ce patrimoine naturel remarquable. Ici, plusieurs sites sont protégés par des législations spéci- fiques au regard de leur valeur faunistique,- flo ristique ou paysagère. Le respect de ces espaces est l’une des priorités de la Communauté de Communes.

UN URBANISME MAÎTRISÉ : LA RÈGLE DU 80/20

La richesse du patrimoine naturel rétais impose une certaine maîtrise du développement des activités humaines. Les espaces naturels et agricoles sont largement majoritaires. La tota- lité des zones urbanisées et urbanisables repré- sente 19,7 % de la superficie de l’île. En 2008, la Communauté de Communes entérine le principe du 80/20 (80 % d’espaces naturels / 20 % d’espa­ ces urbanisés). Cette orientation a été maintenue dans l’actuel Plan Local d’Urbanisme Intercom­ munal, approuvé en conseil communautaire le 17 décembre 2020.

28 À NOTER ! Signataire de la charte des 15 engagements écoresponsables du Ministère des Sports, le Tour de France déploie plusieurs actions afin de préserver la nature des territoires qu’il tra- verse : présence de véhicules hybrides, sup- pression des emballages plastiques à usage unique (hors contrainte d’hygiène), 100 % des emballages alimentai­ res de la caravane E. Leclerc recyclables, contribution à la protection de zones naturelles sensibles, installation de zones de collecte des déchets dédiés aux coureurs…

29 Une législation au service de la protection du patrimoine naturel

SITES INSCRITS ET SITES CLASSÉS

Les sites inscrits et classés désignent des sites naturels dont l’intérêt paysager, artistique, his- torique, scientifique, légendaire ou pittoresque justifie un suivi qualitatif et une autorisation pour tous travaux ou aménagements qui pourraient modifier l’état ou l’apparence du territoire protégé (loi du 2 mai 1930). L’inscription constitue une garantie minimale de protection. Elle est la recon- naissance de l'intérêt d'un site dont l'évolution demande une vigilance toute particulière. C'est un premier niveau de protection pouvant conduire à un classement. Ce dernier correspond à un niveau de protection élevé destiné à conserver les sites riches d'une valeur patrimoniale exceptionnelle ou remarquable.

L’ensemble de l’île de Ré est en site inscrit depuis le 23 novembre 1979. Cinq zones sont aussi comptées parmi les sites classés : “les espaces naturels de l’île de Ré non encore protégés”, avec des espaces sur l’ensemble des dix communes, “les franges côtières et les marais au nord- ouest de l’île de Ré”, “la Croix Blanche” sur la commune du Bois- Plage-en-Ré, “le classement du canton Sud” hors zones urbaines, Trousse-Chemise” sur la commune des Portes-en-Ré

LA RÉSERVE NATURELLE DE LILLEAU DES NIGES ET LA LIGUE DE PROTECTION DES OISEAUX

Sur la commune des Portes-en-Ré, la Réserve Nationale de Lilleau des Niges a vu le jour en 1980. D’une superficie de 236 hectares, cette réserve se situe au carrefour des grandes voies de migration des populations d’oiseaux d’eau européennes et africaines.

30 Une législation au service de la protection du patrimoine naturel

31 Les treize ZNIEFF de type 1 - le Fier d’Ars (2 438 hectares) - la forêt de la Combe à l’eau (186 hectares) - les Evières (381 hectares) - les dunes de Gros Jonc (80 hectares) - la prise des Trois Thupins et de la Moulinatte (269 hectares) - les Porteaux (5,48 hectares) - le bois Henri IV (29 hectares) LES ZONES NATURELLES - les Bragauds (141 hectares) - la forêt de Trousse Chemise (26 hectares) D’INTÉRÊT ÉCOLOGIQUE - les dunes du Lizay (17 hectares) - la Pointe du Grouin (6 hectares) FAUNISTIQUE ET FLORISTIQUE - la Grande et la Petite Tonille (76 hectares) - l’anse Notre-Dame et pointe de Chauveau L’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt écolo­ (393 hectares).­ gique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) permet d’identifier et de décrire les secteurs présentant Ainsi, 4 052 hectares, soit 45 % du territoire envi- un grand intérêt écologique, de fortes capacités ron, sont comptabilisés en ZNIEFF de type 1. biologiques et un bon état de conservation. Les 2 ZNIEFF de type 2 Les 13 ZNIEFF de type 1 recensées sur l’île de Ré - le Fier d’Ars (4 474 hectares) abritent au moins une espèce ou un habitat carac- - les Pertuis Charentais : le Pertuis Breton, le Per­ téristique remarquable ou rare. Deux ZNIEFF de tuis d’Antioche et la mer au sud de l’île d’Oléron type 2 sont aussi comptabilisées. jusqu’à la pointe de la Coubre (154 671 hectares).

32 LA GESTION DE L’OFFICE NATIONAL DES FORÊTS

Couverte par 1 500 hectares de forêts, l’île de Ré possède 409 hectares de forêts domaniales gérées par l’office National des Forêts sur les communes des Portes-en-Ré, Saint-Clément-des-Baleines, Ars-en-Ré et La Couarde-sur-Mer.

LE CONTRAT TERRITORIAL DU VOLET MILIEUX AQUATIQUES

Signé le 11 octobre 2012, ce document a pour but de développer une approche globale et cohérente de la gestion des zones humides et d’engager une action concertée avec l’ensemble des partenaires concernés. Au cours du mois de septembre 2020, une étude préalable au lancement d’un deuxième CTMA va être lancée. LES ACQUISITIONS DU CONSERVATOIRE LA CRÉATION DU PARC NATUREL MARIN DE L’ESTUAIRE DU LITTORAL DE LA GIRONDE ET DES PERTUIS Créé en 1975, le Conservatoire du Littoral est un établissement public qui mène une politique fon- CHARENTAIS cière visant à la protection définitive des espaces naturels et des paysages sur les rivages maritimes Créé en avril 2015, le Parc Naturel Marin de l’Estu­ et lacustres. Le Conservatoire du Littoral acquiert aire de la Gironde et des Pertuis Charentais est le des terrains menacés et, après avoir réalisé des septième parc de ce type en France. Sur 6 500 km2, travaux de remise en état nécessaires, confie la de la Vendée à la Gironde en passant par la gestion des terrains aux collectivités territoriales Charente-Maritime, il a pour but d’améliorer et ou associations locales. Ainsi, 680 hectares de partager la connaissance scientifique des milieux parcelles du Conservatoire du Littoral sont gérés marins, d’encadrer la pêche professionnelle ainsi par la Communauté de Communes. que de préserver et restaurer les milieux.

33 Des zones naturelles d’intérêt international

Des zones humides préservées : la convention à 23 %, de prairies à 12 %, d’autres terres arables Ramsar à 5 %, de forêt artificielle en monoculture à 1 % et de galets, falaises maritimes et îlots. Traité intergouvernemental sur les zones humi­ Six habitats naturels sont recensés, dont deux des d’importance internationale, la convention prioritaires : les dunes avec forêts et les dunes Ramsar a été créée pour servir de cadre à l’action côtières fixées à végétation herbacée. Est recen- nationale et la coopération internationale pour la sée également une espèce de plante prioritaire : conservation des zones humides. la cynoglosse des dunes. Le Fier d’Ars a été inscrit sur la liste des sites Ramsar le 2 février 2003. - “Pertuis Charentais” (456 027 hectares) : ce site beaucoup plus étendu a été proposé comme Plusieurs sites inclus dans le réseau Natura SIC en mars 1999. Il est composé à 96 % de mer 2000 et bras de mer, et à 4 % de rivières et estuaires soumis à la marée, vasières, bancs de sable et Créé en 1992 lors du Sommet de la Terre de Rio de lagunes. Huit habitats naturels sont présents : Janeiro en réponse aux inquiétudes croissantes bancs de sable à faible couverture perma- concernant l’état de conservation du patrimoine nente d'eau marine, grandes criques et baies naturel, le réseau Natura 2000 regroupe des sites peu profondes, récifs, végétation annuelle des d’une grande richesse au regard des espèces fau- laissés de mer, estuaires, replats boueux ou nistiques et floristiques qu’ils abritent. sableux exondés à marée basse, végétations pionnières et autres espèces annuelles des Avec près de 25 000 sites terrestres et marins, il zones boueuses et sableuses, grottes marines s’agit du plus vaste maillage de sites protégés submergées ou semi-submergées. On recense au monde. Le réseau Natura 2000 s’appuie sur également neuf espèces animales : des mam- l’application des deux directives “Oiseaux et mifères comme le Grand Dauphin, le Marsouin Habitats” de 1979 et 1992 qui mettent en place et le Phoque Gris et des poissons : l’alose feinte, deux types de zones : les Zones de Protection l’esturgeon (espèce prioritaire), la Grande Alose, Spéciale­ (ZPS) et les Zones Spéciales de Conser­ la Lamproie de rivière, la Lamproie marine et le vation (ZSC). Saumon Atlantique.

Sur et au large de l’île de Ré, cinq lieux sont D’autre part, des zones de Protection Spéciale inclus dans ce réseau avec, d’une part, des Sites sont aussi recensées : d’Importance Communautaire (SIC), préalables aux futures Zones Spéciales de Conservation : - “Anse du Fier d’Ars-en-Ré” (4 452 hectares dont 2 384 hectares de superficie marine) : ce site - “île de Ré : Fier d’Ars” (3 887 hectares) : ce site a a été classé en septembre 1986. 73 espèces été proposé comme SIC en avril 2002. Huit habi- d’oiseaux sont présentes en étape migratoire, tats naturels sont répertoriés, dont deux priori- reproduction ou hivernage, dont 51 font l'objet taires (les lagunes côtières et les dunes côtières de mesures de conservation spéciale concer- fixées à végétation herbacée), ainsi qu’une nant leur habitat. espèce de plante prioritaire : la cynoglosse des dunes. - "Pertuis Charentais – Rochebonne” (819 258 hec­ tares) : ce site a été classé en ZPS en octobre - “île de Ré : Dunes et Forêts littorales” (533 hec- 2008. Il est composé à 98 % de mer et bras de tares) : ce site a été proposé comme SIC en mer, et à 2 % de rivières et estuaires soumis à avril 2002. Il se compose de forêts de résineux la marée, vasières, bancs de sable et lagunes. à 59 %, de dunes, plages de sables et machair Trente espèces d’oiseaux fréquentent le site.

34 À NOTER ! Le 8 septembre, 6 écogardes de la CdC mèneront des actions de surveil­lance sur les sites à forts enjeux environnementaux situés aux abords du passage du peloton. Là où le stationnement et le piétinement ne sont pas souhaitables (à Sablanceaux ou au Défends par exemple), un travail de pédagogie sera mené pour sensibiliser le public sur les bons comportements à adopter. Les spectateurs seront aussi informés des richesses écologiques de ces milieux. Les jours précédents la course, des panneaux informatifs seront installés à proximité de ces lieux pour les préserver de tout piétinement ou stationnement automobile. Engagée dans la protection de l’environnement insulaire, la CdC bénéficie d’un levier d’actions majeur pour mener à bien ses actions avec la perception d’une écotaxe. Mais de quoi s’agit-il vraiment et que permet-elle de faire ?

35 UNE ÉCOTAXE APPLIQUÉE Le financement de toute autre action ne figurant pas sur la liste des dépenses éligibles fixées par DEPUIS 1999 la loi est impossible. Ainsi, les travaux de défense des côtes, par exemple, ne peuvent bénéficier Reprise dossier écotaxe paru dans le journal de l’Écotaxe. Chaque année, un comité dépar­ communautaire n°13 de l’été 2017. temental réunit les signataires de la convention de mise en œuvre et de suivi de l’écotaxe (l’État, La loi de 1995 relative au renforcement de la protec- le Département, la Communauté de Communes tion de l’environnement a instauré la possibilité de et les dix communes rétaises). Chaque collec- percevoir un Droit Départemental de Passage (ou tivité est invitée à présenter l’utilisation précise écotaxe) sur les ponts reliant les îles au continent. et exhaustive des dépenses réalisées sur son En 1999, le Département de la Charente-Maritime budget Écotaxe. propose de mettre en place ce dispositif sur le pont de l’île de Ré. Depuis lors, il a connu plu- La répartition de l’Écotaxe sieurs évolutions (déplafonnement, modification du montant et de la répartition de l’Écotaxe). Depuis la construction du pont en 1988 et jusqu’en 2012, les recettes du péage servaient à Aujourd’hui, le produit de l’Écotaxe est réinvesti rembourser l’emprunt réalisé par le Département dans des actions de gestion de l’environnement de la Charente-Maritime pour la construction de et dans le développement des transports en com- l’ouvrage. Depuis 2012 et l’application du dépla- mun propres. Le Département, la Communauté de fonnement de l’Écotaxe, chaque passage payant Communes et les communes de l’île de Ré déve- inclut une redevance pour services rendus et une loppent grâce à lui de multiples projets : acquisi- Écotaxe. La redevance permet au Département tion de terrains, aménagements paysagers, rena- d’assurer l’entretien du pont, les travaux d’amé- turation et nettoyage de parcelles, préservation nagement, les frais de gestion et de personnel. de la dune, des marais, de l’estran et des plages, L’Écotaxe est exclusivement dédiée au finance- sensibilisation et éducation à l’environnement, ment des mesures de protection et de gestion des développement des navettes électriques. espaces naturels insulaires ainsi qu’au dévelop- pement de transports en commun fonctionnant avec des véhicules propres.

36 37 L’Écotaxe, à quoi ça sert ?

Une large part des recettes du pont (7,5 millions d’euros annuels) est réinvestie par les collectivités territoriales en faveur de l’environnement insu- laire. Le Département, la CdC et les dix commu­ nes de l’île de Ré développent chaque année un plan d’actions complet en faveur des espaces naturels et des transports propres.

Sensibilisation et éducation à l’environnement

Depuis 2010 : Surveillance et sensibilisation des pêcheurs à pied - 771 sorties en priorité lors des gros coefficients de marée et des vacances scolaires. - 29 528 pêcheurs sensibilisés. - 118 140 réglettes distribuées.

Ateliers et animations - 334 ateliers pédagogiques. - 7 858 participants.

Mois de l’Environnement - 124 animations grand public avec 9 150 parti- cipants. - 14 animations scolaires avec 776 enfants.

Préservation de la dune et de la forêt domaniale

- Démolition de 4 blockhaus sur la plage de la Conche (Saint-Clément-des-Baleines). - Aménagement d’aires de stationnement paysager au Petit Bec et à Trousse Chemise (Les Portes-en-Ré). - Pose de filets pour le maintien de la dune à Trousse Chemise (Les Portes-en-Ré), au Moulin Brûlé (La Couarde-sur-Mer). - Enlèvement du promontoire, dépôt du sable en renforcement de la dune, conception et mise en place d’un escalier démontable à Zanuck (Saint-Clément-des-Baleines). - Pose de ganivelles, de clôtures, de caillebotis et de platelages en bois en divers endroits pour organiser la circulation et éviter le piétinement de la dune.

Nettoyage et renaturations

- Renaturation du site des Charbonnières à Rivedoux-Plage. - Inventaire des dépôts sauvages : depuis 2011, 549 dépôts inventoriés par les écogardes et 352 traités par les communes. - Enlèvement de déchets. - Nettoyage des plages (déchets et algues vertes).

38 39 Inventaires biodiversité

En 2014 - Les oiseaux : 218 espèces inventoriées qui représentent l’intérêt faunistique majeur de l’île, en particulier les oiseaux d’eau hivernants (65 espèces), et les oiseaux migrateurs (56 espè­ ces). - Les reptiles et les amphibiens : 11 espèces inven­ toriées (7 amphibiens et 4 reptiles). - Les insectes : 41 espèces de papillons de jour observées et 28 espèces de libellules. - Les mammifères : 8 espèces de chauve-souris, Gestion des espèces invasives et nuisibles 6 micromammifères et 5 autres espèces de mammifères. - Lutte contre l’ailante. - La flore : 21 espèces protégées, dont 13 à enjeu - Lutte contre les chenilles processionnaires du majeur. pin. - Les habitats : 61 habitats naturels recensés dont - Lutte contre la prolifération des lapins. 24 font partie des habitats menacés à l’échelle - Destruction des nids de frelons asiatiques. européenne. Trois grands types d’habitats pré- sentent des enjeux forts : les marais, les dunes Préservation des marais littorales et les dunes intérieures. - L’estran : 68 habitats différents ont été carto­ - Arrachage de baccharis et d’herbe de la pampa. graphiés. - Protection des berges. - Curage des chenaux. Au total, 395 espèces animales et 84 espèces - Restauration d’ouvrages à anguilles. végétales ont été inventoriées.

40 Programmes scientifiques

Réintroduction du homard - 2013-2017 - 15 000 homards réintroduits dans le milieu naturel. - 188 homards adultes observés par des plon- geurs. - 2 507 adoptants. - 2 047 enfants sensibilisés.

2017-2022 - Observation des homards et du milieu marin. - Analyses génétiques.

Programme européen Life + pêche à pied - Inventaires coques, inventaires palourdes, suivi de l’habitat estran rocheux.

Suivi des anguilles - Inventaire des populations, installation d’ouvra­ ges et suivi scientifique en partenariat avec le Centre Régional d’Expérimentation et d’Applica- tion Aquacole (CREEA).

Développement des transports propres

Offre électrique toute l’année - Navette de La Flotte. - Navette village artisanal de Loix / La Passe / Saint-Martin-de-Ré. - Navette Sainte-Marie-de-Ré.

Offre électrique estivale - Navette du pont (Sablanceaux / le Belvédère). - 10 navettes villages.

Acquisition d’Espaces Naturels Sensibles par le Département

- Acquisitions du Département : 517 hectares. - Acquisitions du Conservatoire du Littoral : 680 hectares.

Aménagements

Pointe de Saint-Clément-des-Baleines - Création d’une aire de stationnement paysager.

Plage sud de Rivedoux-Plage - Requalification paysagère.

41 42 L’îLE DE RÉ, UN PATRIMOINE REMARQUABLE L'île de Ré

Saint-Clément Les Portes-en-Ré des-Baleines

Loix

Saint-Martin-de-Ré

Ars-en-Ré La Flotte La Couarde-sur-Mer

Rivedoux Plage Le Bois Plage-en-Ré

Sainte-Marie-de-Ré

44 Saint-Clément Les Portes-en-Ré des-Baleines

Loix

Saint-Martin-de-Ré

Ars-en-Ré La Flotte La Couarde-sur-Mer

Rivedoux Plage Le Bois Plage-en-Ré

Sainte-Marie-de-Ré

45 La redoute du Martray PATRIMOINE MILITAIRE

Le fort La Prée LA FLOTTE

Le fort La Prée est le premier ouvrage édifié L’entrée du fort, matérialisée par un décor de sur l’île, quelques mois avant la citadelle de bossage et un fronton triangulaire, se fait par Saint-Martin. Il est construit en 1625 sur ordre un passage couvert voûté en berceau. Elle est de Toiras, gouverneur de l’île de Ré par les ingé- précédée d’un pont-levis remplacé au 18e siècle nieurs d’Argencourt et Le Camus. Il est implanté par un pont dormant. À l’intérieur, plusieurs bâti- sur un lieu hautement stratégique, à quelques ments sont construits afin de pouvoir assurer les kilo­mètres du continent et à l’extrémité d’un besoins de la garnison en cas de siège : fours, petit cap permettant la surveillance de la rade moulins à bras, le logement du commandant, de La Pallice. une petite caserne, une chapelle, des citernes et une poudrière. Le fort est remis en état à la fin du Le fort se compose de quatre bastions reliés par 18e siècle et réaménagé à plusieurs reprises au de petites courtines en demi-cercle. Il est entouré 19e siècle. d’un fossé et pourvu d’un port. Malgré son rôle primordial dans la libération de l’île lors du siège Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les de 1627, sa taille trop réduite et ses défauts de Allemands y installent une batterie codée Berta. conception ne permettent pas d’en faire un point Le fort La Prée est finalement vendu en 1949. Il défensif de premier ordre. Vauban le qualifie de est aujourd’hui la propriété du Comité National « fort d’opérette . Il fait raser son enveloppe et des Œuvres Sociales et Culturelles de l’Adminis- son chemin couvert et ne garde que l’étoile et son tration Pénitentiaire et constitue le plus ancien port. Enfin il ordonne la construction d’une caserne ouvrage militaire conservé sur l’île de Ré. sur deux étages pour pallier au manque de place dont il ne reste aujourd’hui que la base des murs.

46 PATRIMOINE MILITAIRE

La redoute du Martray ARS-EN-RÉ

Dès les premières années du règne per­sonnel de Louis XIV, ses projets de conquêtes européennes l’amè­ nent à réfléchir sur la défense des lieux stratégi­ ques­ de son royaume. Ainsi, l’île de Ré, à l’instar des côtes atlantiques et des frontières monta- gneuses, fait l’objet d’une attention toute particulière.

Le rôle stratégique du littoral cha- rentais est par ailleurs renforcé par la création de l’arsenal de Rochefort en 1666 et la redoute du Martray fait partie de la campagne de fortification menée par le chevalier de Clerville à partir de 1671.

Restée inachevée après le siège de l’île en 1625, ce fort est reconstruit en 1674 afin de défendre le passage entre les deux parties de l’île. C’est à cet endroit qu’avait été projetée la principale défense de l’île. Mais face aux difficultés techniques, Vauban abandonne cette idée et détruit les deux fronts bastionnés.

L’architecture de la redoute du Martray correspond à un plan type de forts construits de façon répétée aux fron- tières du royaume.

L’entrée était protégée par un pont-levis et on accédait­ dans la cour par un passage voûté traversant l’épaisseur du mur. À l’intérieur, se trouvaient plu- sieurs bâtiments : un corps de garde / logement, un magasin à poudre, un four et une écurie.

Remise en service lors de la Seconde Guerre mondiale, la redoute du Martray va être profondément transformée par l’armée allemande qui y ajoute une casemate et devient le point d’appui défensif Isle. Elle abrite aujour­ d’hui une habitation privée.

47 Cette batterie a été construite à l’emplacement À l’intérieur, le sous-sol abritait une citerne alors d’un ouvrage plus ancien destiné à renforcer la que le rez-de-chaussée était réservé au logement défense de la redoute des Portes. Abandonnée de l’officier et du gardien. Le fort est déclassé en en 1814, la batterie du Grouin est finalement 1881. En 1942, l’armée allemande renomme la reconstruite en 1863 sur un plan standard prévu batterie du nom de code Martha. En 1949, elle par le Ministère de la Guerre. La Commission est vendue à un particulier. mixte de révision de l’armement a, en effet, décidé de conserver ce point défensif et de le Ce fort est un témoin incontournable du riche moderniser. Le corps de garde est entouré d’un patrimoine militaire de l’île et surtout de l’évo­ fossé et est accessible par un pont-levis. Les lution de l’artillerie au 19e siècle avec l’invention PATRIMOINE MILITAIRE

PATRIMOINE MILITAIRE murs étaient percés de meurtrières et l’ensemble de l’artillerie rayée et la nécessité d’adapter les était couvert d’une terrasse à créneaux donnant ouvrages aux progrès technologiques de l’arme- à ce bâtiment un aspect presque médiéval. ment.

LOIX Le fort du Grouin

48 PATRIMOINE MILITAIRE RIVEDOUX

La redoute de Sablanceaux

Réseau des sites majeurs Vauban

La redoute de Sablanceaux a été construite en 1673 d'après les plans dressés par Vauban afin de défendre ce point stratégique. Lors du siège en 1627, près de 10 000 hommes de la flotte anglaise avaient en effet débar- qué à cet endroit. Cet ouvrage présente, comme la redoute du Martray, un plan carré quarante-cinq mètres de côté abri- tant une cour, accessible par un pas- sage voûté protégé par un pont-levis qui a disparu. L'entrée est aménagée dans un angle ce qui lui assurait une meilleure protection.

À l’intérieur du réduit, les bâtiments prennent appuis sur les parois tout autour de la cour. Afin de permettre le fonctionnement quotidien de la garnison militaire qui y était station- née, un magasin à poudre, un corps de garde, un logement et un magasin aux vivres ainsi qu’un puits ont été construits. L'étroit fossé et le glacis qui entouraient la redoute ont disparu mais une partie de la contrescarpe et du chemin couvert a été conservée ainsi que les deux épaules maçon- nées recouvertes de terre qui permet- taient de barrer entièrement l'isthme de Sablanceaux.

Régulièrement remaniée au cours des 18e et 19e siècles, la redoute a cependant conservé intact son aspect originel.

49 Les fortifications de Saint-Martin-de-Ré SAINT-MARTIN-DE-RÉ

L’enceinte urbaine de Saint-Martin est construite pour résister à l’attaque d’une armée de dix mille PATRIMOINE MILITAIRE

PATRIMOINE MILITAIRE à douze mille hommes. L’objectif est de pouvoir abriter la totalité de la population rétaise (environ seize mille personnes) mais également les ani- maux utiles à la vie quotidienne. À cela s’ajoutent les soldats prévus pour défendre la place forte dont le nombre est estimé à huit mille par Vauban, soit la moitié de la population.

Le tracé de l’enceinte, long d’environ cinq kilomè­ ­ tres, est entouré d’un fossé large de dix-huit mètres et profond de quatre mètres. Les murs englobent une surface deux fois plus large que celle de la ville bâtie à cette époque. Par ailleurs, entre la ville et la citadelle, une zone vierge permet d’isoler encore davantage la citadelle en cas de siège. Au-delà de l’enceinte se déroule un vaste glacis ouvrant de façon nette la perspective.

La fortification de Saint-Martin contraint Vauban à s’adapter au tissu urbain déjà existant. La forme de l’enceinte ainsi que la position des deux portes d’entrée de la ville en sont les témoignages. La porte dite des Campani ouvre sur la route de La Couarde et débouche sur une rue préexistante à l’édification des fortifications. En conséquence, au lieu de prendre place de façon équilibrée au centre du rempart, elle est désaxée sur la gauche. La rue reliant la place d’armes, actuelle place de la République et la porte de La Flotte est, quant à elle, finalement modifiée en 1692, afin de faciliter le déplacement des troupes.

À l’instar de la porte royale de la citadelle, les portes de La Couarde et de La Flotte présentent un imposant décor à la gloire de la figure royale. Au centre d’un grand fronton triangulaire, un por- trait couronné rayonne à travers des nuages. Sur le tympan, des trophées guerriers et les armes de France soulignent le pouvoir militaire incontes- table du souverain. Enfin, deux ailerons à volutes soulignent la verticalité des pilastres.

Les brèches créées dans le rempart durant l’entre-deux-guerres pour faciliter l’accès des automobiles a permis de sauvegarder, dans leur état initial, les deux portes d’entrée de ville.

50 PATRIMOINE MILITAIRE MILITAIRE 51 , - - Margareth

piédestal mais il faut attendre 1986 pour que 1986 pour que piédestal mais il faut attendre de la chapelle débute grâce à la reconstruction associative. l’action s’échoue au Petit-Bec. L’équipage est secouru est secouru L’équipage au Petit-Bec. s’échoue En et accueilli chez les habitants de La Rivière. remerciement et peut-être pour la réalisation cou Vierge d’une la statue ils offrent vœu, d’un cédée est En 1880, poudrière-chapelle la ronnée. à l’évêché de La Rochelle et prend alors le nom la Seconde Pendant Notre-Dame-des-Marins. de mais est rasé bâtiment le petit mondiale, Guerre du village. la statue conservée dans l’église sur un à sa place est remise En 1951, la Vierge Suite à l’abandon définitif de la redoute, seule la la seule redoute, la de définitif l’abandon à Suite intacte. Ce bâtiment isolé fait restée est poudrière d’une habituelle station lors des proces l’objet 1859 2 octobre le bénie est qu’elle sions, si bien de Notre-Dame-de-la-Redoute. sous le vocable En 1875, un bateau allemand, le - - - - - LES PORTES-EN-RÉ La redoute La redoute cette occasion, il se rend vite il se rend occasion, cette des Portes-en-Ré des Portes-en-Ré seul vestige de cet édifice militaire. seul vestige des marais salants, les murs de la redoute ser des marais salants, les murs de la redoute domi l’éperon Seul de pierre. de carrière virent le aujourd’hui et reste la mer fut épargné nant désarmée à la fin de l'Empire. Lors de la construction du Vieux port au cœur un passage vouté, percé au milieu de la façade au milieu de la façade percé un passage vouté, un corps de s'élevait sud-ouest. Dans la cour, fut canons, la redoute Armée de quatre garde. angles pointe vers le large afin d’accroître la sur la d’accroître afin large le vers pointe angles On y accé Bûcheron. le Banc du vers veillance par par un pont dormant en bois prolongé dait Cette construction de plan carré, de trente-huit de trente-huit Cette construction de plan carré, par une escarpe de côté, était protégée mètres ses d'un fossé. Un de en maçonnerie entourée dernière avait pour rôle la défense du Banc du du Banc du la défense pour rôle avait dernière de siège. en cas de débarquement lieu Bûcheron, et de la nécessité d’y réaliser des fortifications rapidement. redoutes Trois voient donc le jour : au Martrayà Sablanceaux, et aux Portes. Cette est envoyé sur les côtes de l’Aunis pour une tour une pour l’Aunis de côtes sur les est envoyé À d’inspection. née l’importancede compte Ré de l’île de stratégique En 1673 et 1674, en lien avec l’organisation de la l’organisation En 1673 et 1674, avec en lien Rochefort, de Vauban l’arsenal de autour défense L’église Saint-Étienne ARS-EN-RÉ

Au 11e siècle, l’île d’Ars appartient aux moines de l’abbaye de Saint-Michel-en-l’Herm. Ainsi, dès cette époque, ils décident de construire un prieuré leur permettant de gérer leurs terres. L’église d’Ars-en-Ré a conservé des parties du 11e siècle : trois murs de son ancienne nef à PATRIMOINE RELIGIEUX l’époque vraisemblablement couverte avec une charpente.

Au 12e siècle, de nombreux travaux d’agrandis- sement et d’embellissement de l’édifice sont réalisés et c’est sûrement de cette époque que datent les éléments les plus remarquables de cette église. Les murs ont été surélevés et portent deux croisées d’ogives richement déco- rées, symboles du début de l’art gothique sur l’île de Ré. La croisée du transept est coiffée d’une coupole et surmontée d’une tour carré dont la base est encore visible aujourd’hui.

Le large portail sculpté situé à l’ouest marque une exception sur l’île de Ré. Encadré de deux étroites arcades aveugles, il présente sur ses voussures et les chapiteaux des colonnettes, sculpté à la mode du 12e siècle et rappelant l’art des églises d’Aunis et de Saintonge. Sur les voussures, un bel ensemble de motifs végétaux stylisés répond à des suites de formes géométriques. Des ani- maux fantastiques, griffons, chimères, centaures rappellent le goût des sculpteurs du Moyen Âge pour les images fantastiques. Enfin, des têtes humaines et des images énigmatiques – crabe, faune – ornent les modillons en partie haute de cette façade. La flèche, image incontournable du paysage rétais, a été édifiée au 17e siècle, période à laquelle un vaste sanctuaire a été ajouté à la vieille église médiévale, créant pratiquement une seconde église.

Le prieuré Saint-Étienne d’Ars-en-Ré a été forti­ fié à une date inconnue. Cependant, on peut supposer que, durant les troubles de la Guerre de Cent ans, les moines vendéens ont souhaité protéger leur église rétaise. Par la suite, une partie des pierres de ces murs ont servi à paver l’église. Puis, les ruines servant plus de cachet­ tes aux enfants arsais que de protection, elles sont démolies en 1794. L’église Saint-Étienne renferme de nombreux objets mobiliers remar- quables qui marquent les différentes campagnes d’embellissement aux 17e et 18e siècles.

52 PATRIMOINE RELIGIEUX

L’abbaye Notre-Dame-de-Ré dite des Châteliers LA FLOTTE

Fondée vraisemblablement en 1156 par Eble Au-delà de l’église abbatiale, un monastère est de Mauléon, seigneur de Ré, Notre-Dame-des- un ensemble de bâtiments utiles aux activités Châteliers est une abbaye de l’ordre cistercien. de la vie quotidienne des moines : manger, dor- Elle est d’abord nommée Notre-Dame-de-Ré, mir, travailler et de leurs serviteurs, les convers. puis abbaye des Châteliers du nom du lieu-dit : Notre-Dame-des-Châteliers ne déroge pas à la Breuil Chastelier (bois du petit château). En effet, règle et les fouilles archéologiques permettent une motte castrale avait été érigée là par les sei- d’imaginer ce que pouvait être la disposition gneurs de l’île de Ré. Elle fut détruite en 1234 à la de ce site vraisemblablement clos de murs. demande des moines. Du cloître, reconstruit au 14e siècle, ne reste aujourd’hui que des bases de murs. Au centre Aux 12e et 13e siècles, l’abbaye prend petit à petit de ce cloître le « jardin était formé par une cour. une importance considérable au sein de la sei- Le pan de mur conservé de nos jours composé gneurie de Ré. Grâce à l’installation des moines, de quatre contreforts est celui du réfectoire pro- une terre considérée comme sauvage est valo- bablement reconstruit au 15e siècle. Enfin, sur la risée par des défrichements et des mises en dernière face, pouvait se trouver le cellier et le culture. Bois et forêts reculent ainsi au bénéfice réfectoire des convers. Mais le site de l’abbaye de la vigne. des Châteliers est encore loin d’avoir livré tous ses secrets sur les bâtiments qui s’y trouvaient. L’abbaye des Châteliers est la seule à conserver des élévations parmi les autres abbayes cis­ En 1793, la mairie de La Flotte s’oppose à la terciennes de l’Aunis. Cependant, ne subsistent destruction des ruines de l’abbaye qui, peintes aujourd’hui de ce riche ensemble monastique en noir et blanc, servent d’amer. Image singu- que l’église et un pan du mur du réfectoire. lière et fantomatique, les ruines de l’abbaye des Châteliers sont le témoin du pouvoir exercé par les moines cisterciens pendant plus de 300 ans.

53 La paroisse de Loix fut fondée au début du Il s’agit d’une frégate à deux étages de sabords, 14e siècle mais l’église ne semble avoir été cons­ et trois mâts. À Loix, se trouve également un truite que plus tardivement. Les troubles agitant tableau de la Joséphine, goélette à deux mâts, à ce moment-là le royaume sont peut-être la en prise avec la mer déchaînée en 1826. cause de ce décalage dans le temps. Enfin, on ne peut terminer cette présentation de La façade occidentale, avec ses deux gros l’église de Loix sans s’arrêter sur l’inscription de contreforts ainsi que le clocher qui la surmonte sa façade RÉPUBLIQUE FRANÇAISE, LIBERTÉ, constituaient en fait l’entrée primitive de l’église. ÉGALITÉ, FRATERNITÉ. Sous l’égide du maire À cette époque, l’église est donc correctement Brin, les Loidais ont voulu laisser une trace de la

PATRIMOINE RELIGIEUX orientée. L’entrée se faisait par une porte aujour­ loi nouvellement votée décidant de la séparation PATRIMOINE RELIGIEUX d’hui murée décorée d’un linteau en arc déprimé entre l’Église et l’État. Cette devise, adoptée en datable de la fin du 15e siècle. 1848 par la Seconde République sera reprise par la Troisième. Une centaine d’églises en France Reconstruite au 19e siècle par l’architecte Brossard, conservent ces témoignages du combat ayant l’église renferme trois maîtres-autels de la même secoué l’Église et l’État au début du 20e siècle. époque reprenant les goûts du néo-baroque. Elle conserve également l’une des deux maquettes ex-voto les plus anciennes de l’île de Ré.

LOIX L’église Sainte-Catherine

54 PATRIMOINE RELIGIEUX

L’église Notre-Dame-de-l'Assomption SAINTE-MARIE-DE-RÉ

La paroisse de Sainte-Marie est l’une des plus anciennes de l’île avec celle de Saint-Martin. Peu d’éléments architecturaux de l’église primi- tive ont été conservés. Les travaux de restau- ration du 19e siècle ont seulement épargné une partie du mur du collatéral de droite et le clocher. Pour ce dernier, il apparaît nettement qu’à la fin du Moyen Âge, les murs de la souche du clocher étaient percés d’une large arcade aujourd’hui murée. Cette base surmontée­ de mâchicoulis et dépourvue de pinacles détonne clairement avec la flèche qui la couronne. Celle-ci, de base octo- gonale, présente sur ses faces des baies trilobées alternativement hautes et basses, surmontées de gables pointus. L’étude stylistique permet de dater cette réalisation du 15e siècle.

Il apparaît avec certitude que l’église de Sainte-Marie avait été fortifiée pour servir de refuge à l’instar de celle de Saint-Martin. Vraisemblablement durant les périodes troublées de la Guerre de Cent Ans, des murs ainsi que des fossés avaient été amé- nagés autour de l’édifice afin d’en faire un lieu de refuge et de surveillance pour les habitants. La tour du clocher pouvait facilement servir de tour de guet agrémentée de mâchicoulis. Le calme revenu, des maisons avaient été construites, assises sur les murs du rempart. Afin de renfor- cer sa protection, la population demande finale- ment la destruction de ces maisons. En 1684, les murs des « châteaux situés autour de l’église furent détruits ainsi que l’avait demandé l’évêque de La Rochelle.

À partir de 1853, différents projets de restaura- tion et de reconstruction de l’église se succèdent. Cette restauration est fortement influencée par le renouveau religieux de la deuxième moitié du 19e siècle, caractérisé par l’apparition du style néo-gothique. Après 1850, le style néo-gothique influence également le mobilier religieux. Ainsi, à Sainte-Marie-de-Ré, le chœur abrite un ensemble mobilier exceptionnel contemporain de la recons- truction de l’église en 1862. Le clocher servait alors d’amer, il était peint en blanc à la base de sa flèche et en noir au sommet. Les vitraux du chœur de l’église de Sainte-Marie ont été réalisés par la manufacture de Stelzl à Nancy.

55 L’église Saint-Martin SAINT-MARTIN-DE-RÉ

Les vestiges les plus anciens encore présents L’église de Saint-Martin a tout particulièrement datent du 15e siècle, époque à laquelle l’édifice souffert des attaques répétées du 17e siècle. semble avoir été totalement reconstruit. En 1610, elle est déjà à l’état de ruine et en 1627 Toiras fait abattre le peu de voûtes et de clochers restants. Les vestiges du transept permettent PATRIMOINE RELIGIEUX

PATRIMOINE RELIGIEUX toutefois­ de supposer que l’église de Saint-Martin fut l’un des plus beaux monuments élevés en Aunis à la fin du 15e siècle.

Cet édifice exceptionnel présente un détail éton- nant. Les vestiges de créneaux et de chemin de ronde révèlent en effet que cette église a été fortifiée durant la Guerre de Cent Ans. À cette période, les Rétais assurent eux-mêmes leur défense militaire. L’île de Ré étant dépourvue d’un lieu de refuge tel qu’un château-fort, il est décidé de procéder à la mise en défense des églises. De cette particularité architecturale, l’église tire son surnom de « Grand fort dont la hauteur des tours permettait la surveillance sur une trentaine de kilomètres au large, en fonction des conditions météorologiques.

56 PATRIMOINE RELIGIEUX RELIGIEUX 57

- - - - siècle sur siècle

e dre sur la toiture de l’édifice. de l’édifice. sur la toiture dre de reconstruction et de réfection à l’identique du du l’identique à réfection de et reconstruction de mobilier perdu. charpente. Le maître-autel, daté de 1738, dis charpente. Le maître-autel, au est rendue paraît dans les flammes. L’église d’importantstravaux 1966 après le 15 août culte Mais l’église de Saint-Martin n’avait pas fini pas fini de Saint-Martin n’avait Mais l’église difficiles. En 1965, un des heures de connaître la jusqu’à incendie détruit totalement le chevet l’île de Ré. Le clocher de Saint-Martinl’île de Ré. Le clocher est recons truit en 1785. tation. Le portail de la nouvelle entrée, réalisé réalisé entrée, portailLe tation. la nouvelle de est un exceptionnel Bouffard, par Pierre-Etienne 18 du religieuse d’architecture modèle lui une partie des voûtes à l’entrée de l’église. de l’église. lui une partieà l’entrée des voûtes alors entre est restauration de chantier vaste Un d’orien change l’église pris. Lors de ces travaux En 1774, le clocher s’effondre et emporte avec et emporte avec En 1774, s’effondre le clocher Vingt-cinq ans plus tard, le pignon du bras Nord Nord bras du pignon le tard, plus ans Vingt-cinq ­ du transept s’effon travaux sont rapidement entrepris dans l’église l’église dans entrepris rapidement sont travaux paroissiale de Saint-Martin : l’édifice est agrandi est restaurée. et la toiture En 1696, la ville est de nouveau la cible d’un cible d’un la nouveau la ville est de En 1696, Des anglo-hollandais. bombardement terrible Cette belle demeure de style Renaissance Cette robuste maison a conservé, dans son agen- étonne par son architecture atypique dans le cement, la mode des derniers feux de l’architec­ ­ paysage rétais. Le premier propriétaire connu de ture médiévale. Ainsi, côté jardin, une massive cette maison, Etienne Buffechou, était avocat au tour d’escalier dessert les étages du logis. Mais siège présidial de La Rochelle, sénéchal et juge la qualité et la finesse de ses décors sculptés ordinaire des seigneuries d’Ars-en-Ré et de Loix sont à l’image du goût et de la richesse du pro- jusqu’en 1647. C’est en sa mémoire que la bâtisse priétaire qui a su faire réaliser un ensemble est aujourd’hui dédiée au sénéchal. La maison, largement inspiré des canons esthétique de quant à elle, a probablement été construite dans la Renaissance : chapiteaux au décor végétal, la seconde moitié du 16e siècle. Au 18e siècle, la frises géométriques, petits putti à guirlandes mai­son est vendue à des familles de marchands : ou dansant, angelots, bustes en médaillon. les Dechézeaux puis les Villeneau. À cette période, plusieurs campagnes de travaux sont entreprises­ pour réparer les tourelles et, si l’on en croit une date inscrite sur un linteau de fenêtre du deuxième étage, rehausser l’ensemble. PATRIMOINE CIVIL ET FUNÉRAIRE ARS-EN-RÉ La maison du sénéchal

58 PATRIMOINE CIVIL ET FUNÉRAIRE

LA COUARDE-SUR-MER Le monument aux morts

Inauguré le 3 septembre 1922, le monument de Le projet originel, soumis à la commune et à la La Couarde-sur-Mer a été conçu par l’architecte Préfecture, comportait des éléments qui n’ont rochelais Jules Alexandre Godefroy. Il est l’un des finalement pas été réalisés : l’aigle était trans- premiers estivants de l’île de Ré. Il séjourne régu- percé par un glaive et la couronne impériale ren- lièrement avec sa famille à La Couarde-sur-Mer versée sur le sol. De part et d’autre de l’entrée dès 1894. C’est ainsi que Gaston Bonnin, ins- monumentale, les deux canons ont été rempla- tituteur et maître du projet, fait appel à lui pour cés par des colonnes tronquées, symbole des la réalisation du monument aux morts. Pour vies volées prématurément. Autour du mur dédié la sculpture, l’architecte fait appel à son ami aux soldats morts pendant la Grande Guerre, et camarade de l’École des Beaux-Arts, Aimé deux éléments en demi-cercle rendent hommage Octobre. Comme beaucoup de sculpteurs de sa aux combattants de la guerre de 1870. génération, l’artiste est l’auteur de nombreuses statues ornant les monuments aux morts de Fait étonnant, les noms des soldats morts n’ont sa région natale. Les effigies qu’il réalise - res pas été inscrits par ordre alphabétique, comme pectent rigoureusement les canons de la sculp- habituellement, mais par ordre de grade. Cela a ture antique et de la mythologie. À la fois peintre permis de placer en tête de la liste Roger Bonnin, et sculpteur, il apporte un soin tout particulier au fils de l’instituteur et aviateur abattu en 1917. Au travail du détail, des formes, des plis et de la mise dos du monument, un poème écrit par Gaston en scène. Pour la réalisation de ses bronzes, Bonnin a été gravé, poème dont il ne reste comme ce fut le cas à La Couarde-sur-Mer, il aujourd’hui que la première strophe. fait appel à l’atelier de fonderie parisien d’Henri Andro.

59 Le kiosque à musique LA COUARDE-SUR-MER PATRIMOINE CIVIL ET FUNÉRAIRE

Au début du 19e siècle, seules les musiques mili- taires sont autorisées à être jouées en plein air. Il faut attendre le 15 juillet 1848 pour que les Sociétés de musique soient autorisées, par le ministre de l’Intérieur Antoine Sénard, à se pro- duire en extérieur « à conditions que ces rassem- blements aient lieu en des endroits au préalable définis et facilement cernables par les forces de police . La construction de kiosques à musique sur les places centrales des villes et villages est la réponse à cette obligation. Au 19e siècle, à l’instar des théâtres et des salles des fêtes, le kiosque est un lieu de brassage social, populaire et familial.

Des trois kiosques ayant existé sur l’île de Ré, seul celui de La Couarde-sur-Mer a été conservé. Le chef de musique Théophile Pénisson est le pre- mier à émettre le souhait de la construction de ce kiosque pour l’harmonie de La Couarde-sur-Mer en 1889. Construit sur les plans de Louis Bonnin grâce à une souscription publique, il se compose d’un soubassement en briques décoratives, d’une balustrade et de piliers en bois ou en zinc sou­tenant une toiture qui permet d’abriter les musiciens. Il est inauguré le 14 juillet 1895.

Entièrement restauré en juillet 1989, il est encore utilisé de nos jours pour accueillir des anima- tions culturelles.

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Le monument funéraire de la famille Fournier LOIX

Cette sépulture dressée au 19e siècle est un Les documents d’état civil permettent de révéler remarquable exemple de l’art funéraire de cette que le monument a vraisemblablement été réa- période et de la place donnée à la piété populaire lisé par Gabriel Jean-Baptiste Fournier, maçon dans les cimetières. Si les hommes meurent les de la commune, en 1876 à de la mort de son fils monuments restent et c’est ce qu’illustre parfai- unique alors qu’il était seulement âgé de 18 ans. tement cet ensemble réalisé des mains d’un des À cette occasion, il fit réunir dans une même membres de la famille Fournier afin de réunir ses sépulture son père, Louis Gabriel Fournier, can- défunts et de contribuer à l’immortalité de leur tonnier des digues, son frère Eugène Doctrove et souvenir. ses deux sœurs Victorine et Louise déjà décé- dés. Treize ans plus tard, sa mère sera également Sous la forme d’un mausolée, les six bustes des inhumée dans ce caveau familial. Cependant, ce défunts sont couverts d’une toiture en ardoise monument funéraire exceptionnel est loin d’avoir portée par quatre piliers. Les quatre enfants ont livré tous ses secrets. En effet, Gabriel avait un été rassemblés au centre, les parents se faisant autre frère, Eugène Floris, instituteur adjoint, mort face sur un des côtés. On peut lire de nombreuses à 25 ans, qui n’a pas été enterré avec le reste de inscriptions témoignant du respect et de l’affec- sa famille. tion des vivants pour leurs morts et la volonté de le faire savoir : « À notre père […] époux et père Acquis par la commune en 2017, le monument généreux, ami intègre et désintéressé, tu nous as et sa couverture ont été entièrement restaurés. formés par tes vertus, tu nous as élevés par ta bonté, et c’est après avoir pour nous tout sacrifié que tu t’en vas. Hélas ! O père bien-aimé !

61 L’hôtel de Clerjotte est l’un des seuls exemples À la mort de Théodore Phélippot, homme de d’hôtel particulier de la Renaissance sur l’île de Ré. grande érudition et surtout collectionneur de Le logis principal, installé en fond de cour est nombreux objets liés à l’histoire de l’île de Ré, daté de la fin du 15e siècle (1470-1480). Il a été l’association des Rétais de Paris cherchent une construit par Louis Clergeat à qui l'on doit vrai- solution pour sauvegarder son héritage et main- semblablement le nom de la bâtisse. Au cœur tenir le musée qu’il avait créé dans sa maison du de la Renaissance, afin de donner à ce bâtiment Bois-Plage. Parmi eux, Emile Atgier… et surtout une allure plus moderne et en suivant les modes l’homme d’affaire Ernest Cognacq, co-fondateur architecturales de cette époque, deux ailes à de la Samaritaine, qui décide de racheter la arcades sont ajoutées ainsi qu’une tour ortho- collection et de la donner à la municipalité de gonale assez massive. Les décors des corps Saint-Martin-de-Ré, sa ville natale. Bienfaiteur de bâtiments permettent de comprendre les incontestable, il dote également la commune, époques de construction : alors que le logis et en 1907, de l’hôtel des cadets pour qu’un musée sa tour d’escalier présentent des caractéris- y soit installé et que le grand public puisse tiques héritées du gothique, les ailes sont ryth- découvrir les œuvres amassées par Théodore mées par des arcs en anse panier soulignés par Phélippot. L’inauguration a lieu le 31 août de la des pilastres et une frise dorique. De même, les même année. En 1969, les collections démé- PATRIMOINE CIVIL ET FUNÉRAIRE fenêtres reprennent les canons de l’architecture nagent pour rejoindre celles du Musée national classique au travers de l’utilisation de frontons de la Marine présentées à l’hôtel de Clerjotte. triangulaires. Rencontre entre la Renaissance et l’époque En 1690, la demeure est réquisitionnée par contemporaine, l’extension du Musée Ernest l’intendant­ Bégon pour servir d’arsenal. Il le Cognacq, créée en 2006, vient se juxtaposer à restera jusqu’au début du 20e siècle, avant l’ancien hôtel particulier de Clerjotte. d’être confié au Service de la marine et finale- ment d’être cédé à la ville en 1955.

SAINT-MARTIN-DE-RÉ L’hôtel de Clerjotte Musée Ernest Cognacq

62 PATRIMOINE CIVIL ET FUNÉRAIRE

L’hôpital Saint-Honoré SAINT-MARTIN-DE-RÉ

Dès le 15e siècle, un hospice civil, dit Hôtel-Dieu Les façades, de style classique, ne sont pas sans Saint-Julien, est géré par la fabrique de la paroisse rappeler l’architecture de l’hôtel des Cadets- de Saint-Martin. Cet établissement devient au gentilshommes. Les matériaux employés sur 17e siècle un des principaux équipements de les deux édifices : pierre de taille et toiture en l’île de Ré. Il conserve en ses murs des vestiges ardoise, sont une célébration du pouvoir politi­ des grandes périodes de l’histoire rétaise, révé- que et contrastent avec les matériaux tradition- lant ainsi la vie des soldats en garnison en temps nellement utilisés sur l’île de Ré : moellon et tuile de guerre, les soins apportés par les sœurs de la canal. Charité aux plus démunis. De tout temps, l’Hôpital Saint-Honoré a été un lieu réservé aux services Classée au titre des Monuments Historiques à la population. en 1999, l’aile Saint-Michel a été acquise par la Communauté de Communes de l’île de Ré afin En 1674, Louis XIV, désireux de pouvoir apporter d’y installer ses locaux. Le projet de restauration, des soins médicaux à ses soldats en garnison mené à partir de 2002, par l’architecte en chef sur l’île de Ré, confie aux religieux de la Charité la des Monuments Historiques, Philippe Oudin et gestion de l’Hôtel-Dieu Saint-Julien qui est alors le cabinet Barthélémy-Grinot, a permis la sauve- le seul établissement de soins sur l’île. L’hôpital garde du bâtiment et la mise en valeur de son est placé sous le vocable de Saint-Honoré, en architecture exceptionnelle. Les choix des amé- l’honneur de l’intendant d’Aunis, Honoré du Maine. nagements donnent à voir clairement la struc- ture et la disposition originelle de l’hôpital. Cette En 1696, pendant la Guerre de la ligue d’Augsbourg, restauration complexe, à la fois architecturale- un bombardement entraine d’importants dom- ment et techniquement, permet aujourd’hui de mages. Cet évènement marque le début de nom- découvrir ce monument témoin de l’histoire de breux aménagements et agrandissements au Saint-Martin-de-Ré et de l’île de Ré. cours du 18e siècle qui donnent à l’édifice le plan qu’on lui connait aujourd’hui.

63 Maison dite La Vinaterie PATRIMOINE CIVIL ET FUNÉRAIRE

Bâtie au cœur du centre historique de Saint-Martin, La bâtisse a probablement été édifiée à la fin du cette maison est remarquable par son architec- 15e siècle ou au début du 16e siècle. L’utilisation ture à pans de bois qui en fait un des exemples de la couleur rouge, très répandue à la fin du les plus anciens d’habitat sur l’île. Moyen Âge et à la Renaissance pour les boise- ries, en font un cas à part.

64 PATRIMOINE CIVIL ET FUNÉRAIRE 65

SAINT-MARTIN-DE-RÉ Un de ses derniers propriétaires, l’excentrique l’excentrique Un de ses derniers propriétaires, hommage à la vigne et au a rendu Natter, Paul vin en ajoutant sur la façade des décors de frise sculptée, un blason… qui ont longtemps à cette maison et alimenté les légendes liées à sa destination. mais également une cave. Finalement de petite dimension, elle comprend Finalement de petite dimension, elle comprend d’une seule pièce, dont un grenier niveaux trois La coopérative des sauniers ARS-EN-RÉ

Sur l’île de Ré, comme dans beaucoup de terri- En 1967, un nouveau bâtiment est construit pour toires ruraux de France, la fin du 19e siècle est entreposer l’ensemble de la production salicole marquée par les prémices d’une crise économi­ de la Coopérative. Au cours de la deuxième moitié que et sociale. Dans cette période trouble, on voit du 20e siècle, la production salicole de l’île de Ré se développer de nombreuses coopératives et est la deuxième plus importante de l’ouest. associations qui ont pour objectif de faire face et de soutenir l’activité. Aujourd’hui soixante-dix producteurs adhèrent à la coopérative des Sauniers de l'île de Ré. Ils Dans cet élan, les sauniers se regroupent, en mettent en commun les moyens humains et 1911, et créent un Comité de défense salicole de matériels permettant d’assurer les opérations l’île de Ré afin de protéger leurs intérêts et surtout nécessaires à la vente de leur sel : collecte, stoc- d’aider à maintenir la commercialisation d’un kage, conditionnement et commercialisation. Le produit fortement impacté par les fluctuations hangar pour le stockage du sel, bâtiment emblé- du marché. Ainsi, ils achètent plusieurs hangars matique, présente une forme rappelant les tas de pour stocker leur sel et réguler les prix. En 1943, sel mais également un bardage en bois horizon- les sauniers réunis deviennent Coopérative des tal à l’image des anciennes salorges (hangars à producteurs de sel de la Charente-Maritime. sel). PATRIMOINE ARTISANAL ET TRADITIONNEL

66 PATRIMOINE ARTISANAL ET TRADITIONNEL

Le moulin de Bellère BOIS-PLAGE-EN-RÉ

Étant donnée la faible production en céréale sur face à la concurrence de la minoterie industrielle. l’île de Ré, une grande partie du blé à moudre est Les propriétaires choisissent alors d’en retirer les importé depuis le continent. La farine est faite ailes afin de ne pas être imposés injustement. sur place, dans les moulins à vent ou à eau. On a pu dénombrer plus de quatre-vingt moulins sur Le moulin, placé hors du bourg, se compose l’ensemble de l’île de Ré au 18e siècle. La com- d’une tour et de son cerne pavé et clôturé d’un mune du Bois-Plage comptait douze moulins au muret en pierre sèche, qui a pour fonction de siècle dernier, dont la plupart datait du 18e siècle. protéger le passant des ailes en action. La tour est percée de deux portes, permettant de ren- Le moulin dit de Bel Air ou Bellère, est daté de trer dans le moulin même lors de son fonction- 1674. À la suite de la tempête de 1978, le moulin nement. Au sommet, la toiture conique en bois a été restauré par son propriétaire. Il est le seul, pivotante permettait de placer au mieux les ailes sur l’île de Ré, à être conservé dans son intégrité, du moulin. Elle était souvent peinte de couleur avec ses ailes. vive, laissant ainsi le nom de Moulin rouge ou Moulin bleu au bâtiment. Autour de la cour, on Dans la seconde moitié du 19e siècle, les nom- trouvait le plus souvent l'habitation du meunier breux moulins du Bois-Plage, à l’instar de ceux en rez-de-chaussée, une écurie, une grange, un de l’île, s’arrêtent de fonctionner, ne pouvant faire cellier avec son treuil, un puits et un jardin.

67 La coopérative viticole LE BOIS-PLAGE-EN-RÉ

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la culture du vin reste prédominante sur l’île. Le terroir est marqué par une forte division parcellaire provo- quée par des divisions successorales égalitaires.

PATRIMOINE ARTISANAL ET TRADITIONNEL Cette spécificité rend d’autant plus difficile la mise en place de nouvelles techniques de culture et notamment la mécanisation. Parallèlement à cela, la qualité des vins est très médiocre et les rendements assez faibles. Chaque vigneron assure ses assemblages et la vente est ensuite assurée par des courtiers spécialisés. Les vins de l’île de Ré sont, pour certains, dédiés à la dis- tillation du Cognac puisqu’ils se trouvent dans la région d’appellation.

Dans l’élan du premier essai de remembrement des terres agricoles en 1947, la Coopérative Viticole est créée en 1951 avec l’appui des syn- dicats agricoles. Le bâtiment qui l’abrite reprend les codes de l’architecture d’après-guerre, ron- deur des formes, géométrie des décors et rap- pelle sa destination industrielle. Des éléments ont également été repris des anciennes distille- ries telles que les fenêtres semi-circulaires.

Cette structure, symbole de la solidarité insu- laire, a pour but de fédérer les viticulteurs de l’île et de remplacer la multitude des exploitants par une structure plus large permettant de réduire les coûts et de soutenir les petits producteurs. Au départ soixante, les adhérents sont plus de cinq cent quatre-vingt en 1975. Au fil des années, l’action de la coopérative va permettre d’amélio- rer sensiblement la qualité du vin et d’introduire des techniques de culture plus modernes.

Aujourd’hui, la superficie cultivée en vigne sur l’île de Ré représente environ 650 hectares.

68 PATRIMOINE ARTISANAL ET TRADITIONNEL

Le four à chaux LA COUARDE-SUR-MER

Depuis le 16e siècle, une coutume rétaise La pierre utilisée pour la réalisation de la chaux consiste à blanchir les façades des maisons et était extraite des carrières du Bois-Plage et de des monuments à la chaux afin d’améliorer leur Saint-Martin-de-Ré. Les chaufourniers enfour- isolation et parce qu’on pense qu’elle permet naient par l’ouverture haute, le « gueulard , les de « purifier l’air . L’utilisation de tuiles canal lits de pierre et de charbon et assurait la mise à pour les couvertures entraînent un écoulement feu au pied du bâtiment. Il devait ensuite main- le long des murs qui les tâchent et verdissent. tenir une température constante tout en gardant Après les épidémies de choléra qui ont frappé le four rempli. Une fois la cuisson faite, la chaux l’île en 1832, 1834 et 1854, une attention d’autant était récupérée grâce à l’ouverture basse appelée plus grande est portée à l’hygiène et à l’assainis- l'« ébraisoir et éteinte dans une fosse adjacente sement des maisons souvent insalubres. à l'aide d'une grande quantité d'eau.

La construction de fours à chaux se développe Avec le développement des productions indus- au 19e siècle. Le plus ancien mentionné dans les trielles de chaux, ce mode artisanal disparaît textes est celui de La Couarde-sur-Mer daté de lentement dans la première moitié du 20e siècle. 1836. En 1929, six fours sont répertoriés. Cependant, la présence de cette cheminée dans le paysage couardais rappelle la place de cette Celui de La Couarde-sur-Mer est l’un des deux production dans l’esthétique architecturale de Ré seuls encore visibles à ce jour et le dernier ayant la Blache. conservé sa cheminée conique. Il se compose d’une petite maison d’habitation, de remises et du four en lui-même dont la partie haute est accessible par un escalier extérieur.

69 Le marché médiéval de La Flotte LA FLOTTE

Le marché de La Flotte fait partie des sites Loin de ce modèle, le marché de La Flotte incontournables de l’île pour le visiteur qui aime est établi sur un terrain appartenant à Achille flâner dans les rues et venelles des bourgs. Dechézeaux, puis acquis par la commune en Atypique et unique sur le territoire il est souvent, 1884. Dans une mode tout à fait médiévale, à tort, présenté comme le marché médiéval du les étals en bois encadrent une cour carrée et village, liant son existence au développement prennent place sous des avant-toits couverts de de La Flotte à cette période. De nombreuses tuiles creuses. Au centre se trouvait originelle- légendes entourent l’histoire de ce village. Ainsi, ment un puits aujourd’hui disparu. on a longtemps raconté que les seigneurs de Mauléon avaient fait construire leur château à la place de l’église actuelle…

Resté longtemps une animation de trottoir sans règles fixes, le marché connaît un chamboule- e

PATRIMOINE ARTISANAL ET TRADITIONNEL ment au 19 siècle dans son fonctionnement. Afin de structurer l’espace public et de dédier un endroit à cette activité, des halles sont construites dans l’esprit de celles déjà existantes depuis le Moyen Âge mais dans une architecture résolument moderne tournée vers les nouveaux matériaux de l’ère industrielle : le verre et l’acier.

70 PATRIMOINE ARTISANAL ET TRADITIONNEL

Les écluses à poissons SAINTE-MARIE-DE-RÉ

Construction en pierres qui s’avance en arc de cercle dans la mer, les écluses permettent de piéger le poisson pour le pêcher. Le mur, appelé coue, est parfaitement horizontal. Il est en pierres plates appareillées à l’extérieur, sans aucun liant, et comblé de cailloux. Ce mur poreux facilite l’entrée et la sortie de l’eau et est percé d’ouver- tures munies de grilles, les couis.

À marée haute, la mer recouvre la coue. Lors­ qu’elle se retire, le poisson est pris au piège vers le fond de l’écluse, pratiquement à sec, où il peut être facilement pêché.

Les ressources de la mer ont longtemps étaient le seul moyen de subsistance des Rétais. En 1017, un impôt est créé pour les écluses et en 1408, 34 écluses sont mentionnées dans le seul canton de Saint-Martin.

Avec l’augmentation de la population, de nom- breuses écluses sont construites et les conflits avec les Affaires maritimes se multiplient. En 1853, une mission d’inspection fait détruire 54 écluses sur les 134 que compte l’île. Certaines seront reconstruites.

Les destructions des tempêtes, la modification du mode de vie et la raréfaction du poisson entraînent, peu à peu, la disparition des écluses. Ainsi, en 1982, il ne reste plus que 13 écluses sur l’île de Ré.

71 La zone salicole occupe le tiers de la surface du Depuis le Moyen Âge, les moyens de production nord de l’île de Ré. Les marais salants ont été sont restés les mêmes. Le sel ne subit aucune creusés sur des zones asséchées, prises sur le transformation ni traitement, ce qui fait la spéci- domaine marin par des endiguements. Près de ficité du sel de Ré. 1 500 hectares ont été ainsi conquis, surtout après la Guerre de Cent Ans et au 16e siècle et Le peuplement de l’île et toute son histoire sont enfin entre 1820 et 1840. liés au sel. Il en a assuré la prospérité économi­ ­ que du Moyen Âge au 19e siècle. Il était surtout Un marais salant se compose de réserves d’eau, exporté dans les pays du nord de l’Europe. Au étangs et bassins reliés à la mer. Ils commu- 19e siècle, 1 000 sauniers produisaient 30 000 ton­ niquent entre eux, l’eau circulant par gravité. Le nes de sel an. Au début du 20e siècle, la crise sol, naturellement argileux, retient l’eau et les salicole, le développement des transports fer- conditions climatiques, soleil et vent, favorisent roviaires, l’arrivée des nouvelles techniques de l’évaporation. Au fur et à mesure de sa circula- conservation par le froid entraînent le déclin du tion, l’eau se concentre en sel jusqu’à la cristal- marché. À partir de 1990, la production connait lisation dans les aires, carreaux du marais, où il un nouvel essor avec la commercialisation de la est retiré. Les cônes de sel s’égouttent la nuit, fleur de sel, jusqu’alors seul le sel gris était com- transportés sur la bosse, le remblai, le lendemain mercialisé. Une cinquantaine de jeunes sauniers matin et entreposés pour former un gros tas. En sont venus s’implanter. Aujourd’hui une centaine septembre, la récolte est stockée dans les han- de producteurs récoltent 3 000 tonnes. gars pour être commercialisée, c’est le charroi de sel. Chaque hiver, le marais est recouvert d’eau Le fonctionnement des marais salants joue un

PATRIMOINE ARTISANAL ET TRADITIONNEL pour éviter l’érosion, il est refaçonné au prin- rôle important pour la faune et la flore. Il crée temps. La production a lieu de juin à septembre. un microclimat régulant l’hygrométrie et la tem- pérature. L’entretien et la conservation de ces zones humides restent primordiaux.

ARS-EN-RÉ Les marais salants

72 PATRIMOINE ARTISANAL ET TRADITIONNEL

L'alambique SAINTE-MARIE-DE-RÉ

En 1604, les vendanges furent tellement abon- une cour et des dépendances. L’élévation du logis dantes que les négociants hollandais établis sur est en bord de rue, la cour étant rejetée à l’arrière l’île les ont distillées pour pouvoir les exporter et accessible par une porte charretière. L’alambic, facilement et en plus grand nombre sous forme sans doute l’un des plus anciens conservé en d’eaux-de-vie. Au vu de la forte spéculation autour pierre de taille, est daté du 18e siècle. La parti- de ce nouveau produit, les vignerons firent le cularité de cet alambic réside dans la présence choix d’abandonner les cépages de qualité et d’une colonne à plateaux dans la tête de maure plantèrent des espèces permettant de produire au-dessus de la chaudière permettant de recti- de grandes quantités lors des distillations. L’eau- fier le taux d’alcool du distillat. Un col de cygne se de-vie était produite par des alambics familiaux transformant en serpentin entoure le réchauffe- avant d’être revendue sur le continent par l’inter- vin. Élément facultatif, il est utilisé pour préchauf- médiaire de courtiers. Aux 18e et 19e siècles, de fer le vin en attente de distillation, ce qui permet grandes maisons de négociants apparaissent. La une économie de temps et d’énergie. Il dispose spéculation sur l’alcool oblige les producteurs à d’un tuyau d’écoulement pour rétrograder vers stocker l’eau-de-vie dans des fûts de chêne. C’est les plateaux le liquide condensé dans le serpen- ainsi qu’un nouveau produit voit le jour, le Cognac. tin, évitant ainsi toute perte. Enfin, les vapeurs rejoignent le réfrigérant, grand cylindre maçonné, Construit au cœur du village, la ferme et son chai afin d’obtenir le liquide distillé. qui abrite l’alambic font vraisemblablement par- tie de la première urbanisation de Sainte-Marie Longtemps propriété de la famille Joubert, après le 16e siècle, autour de l’emprise du village l’alambic et son chai ont été rachetés en 2012 par médiéval. Les maisons dites de vigneron sont le Communauté de Communes de l’île de Ré afin reconnaissables à leur composition : un logis, d’en assurer sa préservation et sa valorisation.

73 PATRIMOINE MARITIME

La digue du Boutillon ARS-EN-RÉ / LA COUARDE-SUR-MER

La digue du Boutillon, de 716 mètres de long, La nouvelle digue, dont la construction a été a été conçue pour permettre la protection d’une lancée après Xynthia, se compose d’une struc- des zones les plus fragiles de l’île : le Martray. ture en béton armé recouverte d’un parement en Ce lieu-dit, dont le nom signifie littéralement pierre et surmontée d’un muret muni d’un saut « trait de mer , marque l’endroit où les deux par- de vague, permettant de limiter les franchisse- ties de l’île de Ré autrefois séparées se sont sou- ments. La structure de l’ouvrage est, quant à elle, dées par le dépôt de sédiments, probablement novatrice. Elle est constituée de tronçons suc- au 15e siècle. cessifs d’environ quatorze mètres, isolés par des structures perpendiculaires en acier permettant La tradition historique de protection de cette de limiter l’extension d’éventuelles brèches. Ce zone a été révélée par la mise au jour, en 2014, même type de palplanches en acier a également d’un ancien tronçon de digue en amont d’environ été installé au pied de l’ouvrage pour empêcher cent mètres. Cette construction ancienne pré- une défaillance due à l’érosion de la plage. sente un appareillage en pierre vraisemblable- ment monté sur une digue en bri (argile marine). Enfin, un matelas végétal sur le parement arrière La qualité de la taille de pierre et de son aligne- a été ensemencé afin d’intégrer au mieux le site ment laisse à penser que cette construction est dans son environnement naturel. l’œuvre d’ingénieurs, peut-être ceux venus sur l’île suite au grand vimer de 1711.

74 PATRIMOINE MARITIME

Le port de La Flotte LA FLOTTE

À l’origine, le port de La Flotte était situé près de Au 19e siècle, le port accueille deux lignes de la pointe des Barres, dans un site plus propice à bateaux à vapeur pour les voyageurs et les mar- l’accostage dont on garde aujourd’hui quelques chandises. Ainsi, à cette période, de nouveaux vestiges. Ces éléments indiquent que ce port était travaux sont entrepris avec en 1843 la construc- actif dès l’Antiquité. Ainsi, sur l’estran, un mur en tion du môle complété en 1848 par un petit phare pierre de taille a été bâti, des troncs d’arbres fixés à feu fixe. Le bureau du port est édifié en 1861 au rocher et des pierres de lest tapissent le sol. pourvu d’un hangar abritant le matériel néces- saire à la réparation des bateaux. L’aménagement du bassin actuel débute en 1586 et consiste à de simples pieux en bois fichés Une dizaine de bateaux témoins de la pêche tra- dans le sol et à un tapissage en galets venant ditionnelle sont visibles. Ces vieux gréements, des navires marchands. Au 18e siècle, le port de certains classés Monuments Historiques, sont La Flotte devient un port de commerce inter- représentatifs des voiliers de pêche utilisés spé- national notamment avec les pays de l’Europe cifiquement dans les pertuis. du Nord qui viennent se fournir en vin et en sel. À la même époque, de nouvelles routes com- Le projet inscrit dans le cadre du programme merciales apparaissent en direction des Antilles de protection vise à assurer la protection du et du Canada. Cette prospérité commerciale secteur du port, sensible du fait de la présence impose un chantier de réaménagement du port, d’habitations en contrebas du port. Ces travaux initié en 1765 par l’intendant de la généralité de représentent un défi d’ingénierie pour permettre La Rochelle, Gabriel Sénac de Meilhan. la protection et ne pas altérer ce patrimoine his- torique. Le choix s’est porté sur la construction inédite d’une porte anti-submersion, fermée en cas d’alerte pour empêcher la montée des eaux dans le port. Elle est complétée par un ensemble de murets et par le confortement de la digue existante à l’est. L’aspect visuel du port est ainsi préservé : la porte ouverte coulisse à l’intérieur du môle nord pour être invisible.

75 Des six moulins à eau ayant existé sur l’île de En 1674, les possessions de l’Abbaye sont dévo- Ré, seul celui de Loix a conservé sa disposition lues au Collège Mazarin dont les fermiers se extérieure, légèrement transformée au 19e siècle. chargent désormais de l’entretien du moulin. Au-dessus de l’arcade par laquelle pénètrent les eaux, une maison basse abritait la meule et Lors de la Révolution, il devient moulin natio- servait également de logement pour le meunier. nal et mis en fermage par l’administrateur des domaines insulaires de la Nation. Malgré l’absence de sources historiques concer- nant ce moulin avant le 17e siècle, sa fonda- Finalement, il est acquis en 1824 par Etienne tion pourrait remonter au 14e siècle, période à Dervieux qui le transforme en laverie à sel, cas laquelle le village de Loix est érigé en paroisse. unique sur l’île. PATRIMOINE MARITIME

Il est alors la propriété de l’abbaye de Saint- Aujourd’hui, grâce à une pelle, il produit encore Michel-en-l’Herm, détentrice des droits seigneu­ des chasses d'eau pour l'alimentation des marais riaux des îles d’Ars et de Loix. Le bâtiment avait salants et l'entretien du chenal. alors plusieurs fonctions : moudre le grain, pro- voquer des chasses afin d’éviter l’envasement du port et gérer le passage obligé avant la créa- tion de la route au 19e siècle.

LOIX Le moulin à marée du Passage

76 PATRIMOINE MARITIME

Le phare de Chauveau RIVEDOUX

Le phare est construit entre 1839 et 1842. Situé En 1934, le sommet du phare est repeint en blanc en mer à 1 200 mètres, il est accessible à marée et rouge. En 1953, à la demande des gardiens et basse par une digue reliée au plateau rocheux. La au vu du nombre croissants d’accidents, le pré- tour, haute de 30 mètres, a une forme spécifique fet autorise la mise en place d’un signal sonore dite « trompette lui assurant une bonne assise afin de prévenir les pêcheurs à pied du danger en et une grande résistance. Ce modèle s’inspire marée montante. En 1968, le phare devient auto- des plans du phare des Héaux de Bréhat compo­ matique et en 1972 le poste de gardiennage est sés par l’ingénieur Léonce Reynaud en 1837. La supprimé. finesse de sa silhouette rendue possible par la structure de sa base en fait un cas particulier Le phare conserve encore de nos jours tout son parmi les phares en mer de France. mobilier ainsi que sa lentille d’origine. Il a été équipé d’une éolienne afin de réduire sa consom- Initialement prévu pour être plein, le phare sera mation d’énergie. finalement gardienné. Les gardiens sont toujours deux dans le phare pour des raisons de sécu- rité et la relève s’effectue tous les quinze jours. Cependant, sa forme étroite se révèle difficile à vivre et oblige la création d’un mobilier spécifique pouvant épouser la forme arrondie des murs. Équipé d’une lentille de Fresnel, le feu fixe a une portée de 28 km.

77 PATRIMOINE MARITIME

Le phare de Trousse-Chemise LES PORTES-EN-RÉ

La maison-phare de Trousse-Chemise est le Le signal de Trousse-chemise se compose d’un dernier exemple de ce type de bâtiment en fanal amont, dit maison-phare, et à 200 mètres Charente-Maritime. Le territoire national en de là, d’un fanal aval à hisser aujourd’hui disparu. compte encore cent cinquante. Le feu de ce La maison-phare se compose d’un logement phare a été allumé pour la première fois en 1875. pour le gardien et sa famille, surmonté d’une À cette époque, les progrès techniques et le chambre pour l’appareil d’éclairage. À l’arrière, développement de la navigation ont entraîné la autour d’une cour fermée, se trouvent un cellier, mise en place de feux de 3e ordre, qui permettent un hangar et une buanderie. de baliser les estuaires et les ports. Le phare de Trousse-Chemise a été gardienné L’accès du port d’Ars est en effet rendu difficile jusqu’en 1985 par un gardien auxiliaire. Son rôle par la présence d’un banc de sable nommé Banc consistait à allumer et éteindre les feux, noter du Bûcheron en perpétuel mouvement à l’entrée les heures et les quantités de pétrole, veiller à du chenal. À l’origine, la voie d’accès était signa- ce qu’il reste allumé toute la nuit et astiquer les lée par deux balises en bois sur les dunes, mais lanternes. Maurice Poulet fut le dernier de ces celles-ci étaient peu visibles des bateaux surtout gardiens. Originaire du Nord et arrivé sur l’île de nuit. En 1866, le conseil municipal demande en 1940, il resta quelques années au phare de la construction de deux petits feux. Le décret de Chauveau avant d’arriver à Trousse-Chemise en Napoléon III, en1870, affecte un terrain à l’admi- 1950. Marié à une Portingalaise, il complète ses nistration des forêts et ouvre les crédits néces- journées en proposant l’été une activité de cam- saires à la construction de ce phare. ping dans le jardin. Il prend sa retraite en 1985 date à laquelle le phare est automatisé.

78 PATRIMOINE MARITIME

SAINT-CLÉMENT-DES-BALEINES La Vieille tour des Baleines

Construite à la même époque que le phare de Chassiron sur l’île d’Oléron, la Vieille tour des Baleines avait pour rôle de protéger les bateaux des rochers d’Antioche et de servir de couverture à l’arsenal militaire de Rochefort.

Cachée par le Phare des Baleines, la Vieille tour a été construite entre 1669 et 1682 sur les plans d’Augier, elle était à l’origine coiffée d’une lan- terne en pierre à petites ouvertures auxquelles les marins reprochaient d’être trop souvent encrassées par les fumées de l’huile de poisson. Ce n’est finalement qu’en 1736, que le dôme en pierre sera remplacé par une cou- verture en fer forgé et le feu alimenté en charbon de terre. Au pied de la tour est alors ajouté un bâtiment permet- tant le stockage du charbon. Quarante ans plus tard, Pierre Tourtille Sangrain, entrepreneur d’illuminations, installe un fanal à réverbère transformant, une fois de plus, le sommet de la tour en tourelle octogonale en pierre.

Victime de nombreuses dégradations longtemps restées sans réparations, le phare cesse de fonctionner le 4 juillet 1811 avant d’être finalement remis en service en 1814 et réaménagé avec un feu tournant en 1820. Ce nouveau système fonctionna jusqu’à l’achève­ ment de la construction des deux nouveaux­ phares en 1854.

Classée Monument Historique en 1904 et restaurée en 2005, la Vieille tour des Baleines abrite aujourd’hui un musée dédiée à l’histoire des phares et balises. Ce musée prend place dans l’ancien local à charbon aménagé en 1949 en école de formation pour les gardiens qui doivent faire face à de nombreuses évolutions techniques.

79 Le phare des Baleines et le phare des Baleineaux SAINT-CLÉMENT-DES-BALEINES

Le 19e siècle, marqué par la Révolution indus- trielle, est une époque majeure pour la moder- nisation, des phares et balises. Cette évolution

PATRIMOINE MARITIME technologique est notamment illustrée par la mise au point d’une nouvelle lentille à éche- lons par Augustin Fresnel en 1822. Entre 1823 et 1836, la majeure partie des phares de la côte atlantique vont être équipé de ce nouveau pro- cédé. À la pointe des Baleines, la construction d’un nouveau phare est alors inévitable, un projet est en cours depuis 1833.

Les travaux du grand phare et du phare des Baleineaux, en mer, débutent en 1849 sous la direction de l’ingénieur Job de Soulangy.

Réalisée en pierre de Crazanne, Saint-Vaize et du Douhet, cette grande tour octogonale a égale- ment été agrémentée de granit bleu de Kersanton pour ses corniches et balustrades créant ainsi un rythme coloré animant son imposante verti- calité. Jusqu’en 1882, le phare a fonctionné au pétrole avant d’être doté d’une centrale électrique à vapeur. Il fut finalement relié au réseau -élec trique en 1949. Haut de 57,10 mètres et éclairant l’océan à une portée de 29 milles, ce repère de navigation est classé parmi les phares de pre- mier ordre, dit aussi d’atterrissage. Les gardiens du phare et leurs familles logeaient au pied de la tour jusqu’en 2001.

Côté mer, le phare des Baleineaux a été habité jusqu’en 1927, date à laquelle il a été automatisé. Cet important ensemble d’édifices, destinés à sécuriser la navigation dangereuse à l’approche des rochers des Baleines, est complété en 1866 par l’édification de la Pyramide des Chaumes à l’Est du grand phare et de l’amer de la Rivière aux Portes-en-Ré.

80 PATRIMOINE MARITIME

La station de canot de sauvetage SAINT-CLÉMENT-DES-BALEINES

Entre la fin du 18e siècle et le début du 20e siècle, Lors d’un naufrage, l’alerte était donnée par un près de 390 naufrages ont pu être comptabilisés coup de canon. Le canot et son équipage formé au large de l’île de Ré. Afin de limiter les pertes de douze hommes était alors hissé sur un cha- humaines, la Société centrale de Sauvetage éta- riot et mis à l’eau par l’équipe de terre. Un trans- blit une station de canot de sauvetage à Saint- port par la route du canot était envisagé lorsque Clément-des-Baleines en 1869. L’abri pour le l’incident avait lieu à une trop grande distance de canot forme une vaste halle voûtée à l’aspect la pointe des Baleines. massif placée en rupture dans la dune et ouvrant côté champs et côté plage. Une plateforme for- Ces matelots, qui partaient en mer secourir les mant jetée a été aménagée afin de faciliter les navires en perdition, étaient le plus souvent des manœuvres. cultivateurs à l'exception du capitaine, marin de profession.

81 LES LIAISONS RÉ-CONTINENT

Le pont de l’île de Ré LA ROCHELLE - RIVEDOUX

Les premiers lieux d’échouage sur l’île de Ré En 1896, il est racheté par le Département, réparé face au continent se trouvaient à proximité de et prolongé. Exposé aux mêmes problèmes l’abbaye des Châteliers car ils faisaient face au d’ensablement,­ on décide, en 1909, d’édifier un port du Plomb. Cependant, la création du port nouvel appontement, plus à l’est, réalisé en béton de La Pallice à la fin du19e siècle et le dévelop- armé et accessible par toutes les marées. Il est pement de plus gros navires entraînent un dépla- composé en outre d’une parcelle mécanique cement de ces points d’amarrage. La pointe de « facilement destructible selon la demande du Sablanceaux est donc choisie comme nouvel lieu ministère de la Guerre qui souhaite prévenir tout d’appontement. Mais la nature du sol de cette risque de débarquement ennemi. longue langue de sable ne facilite pas les travaux. En 1940, durant l’Occupation, l’armée allemande Un premier appontement en bois, réalisé par construit le nouvel embarcadère. Il reste en ser- l’entreprise­ Brieux, est construit en 1880 pour vice jusqu’à l’ouverture du pont en 1988. améliorer la communication entre le continent et l’île de Ré. Malgré plusieurs campagnes de travaux, l’appontement est totalement ensablé en 1887.

82 LES LIAISONS RÉ-CONTINENT

Le 26 avril 1974, le Conseil général de la Charente- technologiques : une plateforme maritime pour Maritime annonce la décision d’édifier un pont les forages sous-marins, une centrale à béton entre La Rochelle et Rivedoux afin de remplacer in situ et un engin spécifique pour la mise en les traversées assurées jusqu’alors par des com- place des voussoirs. À l’intérieur, on installe des pagnies navigantes. conduites d’eau et d’électricité.

Trois projets sont proposés pour la réalisation de Le pont est inauguré le 19 mai 1988 en présence ce pont. Une liaison môle d’escale – Rivedoux, de Maurice Faure, alors ministre de l’Équipement un tracé La repentie – Fort La Prée et le pro- et du Logement, de François Blaizot, président jet, finalement adopté, la Repentie – Rivedoux. du Conseil Général de la Charente-Maritime, de La construction fit l’objet d’une vive opposition Michel Crépeau, maire de La Rochelle, de Marius notamment de la part d’associations environne- Héraudeau, maire de Rivedoux, et de Francis mentales. Cependant, les avantages que pouvait Bouygues. apporter une liaison fixe furent vite démontrés, notamment pour une grande partie de Rétais La gare de péage a été dessinée par l’architecte allant travailler quotidiennement sur le continent, Johanna Fourquier. Elle prend la forme d’un pour les enfants scolarisés à La Rochelle et pour auvent haubané dont le mât est désaxé, pour ne les évacuations sanitaires urgentes. pas masquer le pont, évoquant les bateaux. Le Syndicat de la construction métallique de France Le chantier ne dura que 20 mois sous la houlette lui décerne le premier prix du concours de 1988 de l’entreprise Bouygues choisie pour la construc- pour cette réalisation. tion. Le pont est mis en service le 19 mai 1988. Il forme une courbe de 2,9 km de long à 43 mètres En 1999, une écotaxe est mise en place afin de au-dessus de la mer, faisant de lui le second générer un budget pour aider les collectivités pont le plus long de France. Le déroulement de territoriales à gérer et préserver l’environnement ce chantier de grande envergure fut également exceptionnel insulaire. l’occasion de mettre en œuvre des prouesses

83 www.hughbysioux.com

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CONTACTS 3 rue du Père Ignace CS 28001 17410 Saint-Martin-de-Ré Adeline Florance Victor Fuseau Tél. 05 46 09 00 97 05 46 66 56 61 - 06 30 78 04 51 05 17 83 20 50 - 06 27 58 77 77 Fax 05 46 09 01 86 [email protected] [email protected] [email protected] www.cdciledere.fr www.cdciledere.fr www.cdciledere.fr