$K Amiens, le 10 juillet 2013

PrclRore Nlrune M. Patrick JAYET Président de la Commission d'enquête Mairie de 2 bis rue SaintJean O28OO VENDEUIL

Affaire suivie par : Yves Maquinghen Chargé de mission environnement [email protected] 03 62 72 22 50

Objet : Avis sur l'enquête publique concernant une demande d'autorisation d'exploiter une installation de prétraitement, regroupement, transit et traitement par incinération de déchets dangereux - ARF à Vendeuil

Références SEI 13l042lTA =

Monsieur le Président,

Picardie Nature, association régionale de protection de la nature et de l'environnement, regroupant plus de 900 adhérents et une dizaine d'associations, membre du réseau Nature Environnement, s'est intéressée au dossier présenté par la société ARF au sujet de son installation de traitement de déchets dangereux.

Notre association ne portera pas ses remarques sur une analyse technique du dossier, les observations portées par I'association Vie et Paysages sont entièrement légitimes et nous appuyons leurs différentes interrogations techniques.

Nous souhaitons porter votre attention sur I'intérêt général de cette installation et de cette nouvelle demande d'autorisation d'exploiter.

Nul part dans le dossier de demande d'autorisation d'exploiter (DDAE) n'est expliquée la nécessité de ce site. ll n'est fait que de vagues rappels, non chiffrés, au PREDIS et au PREDD. Ce dernier a été approuvé par le Conseil Régional le 27 novembre 2009, contrairement à ce qui est affirmé p.42 el p. 1't9 du DDAE où le pétitionnaire ne fait référence qu'à un projet de PREDD de juillet 2009. A aucun moment les enjeux, tant qu'économique que sociaux, de traitement des déchets dangereux ne sont abordés.

ll est pourtant nécessaire de rappeler que l'adéquation entre la production de déchets dangereux et les capacités de traitement de ces mêmes déchets s'apprécie au niveau régional, comme le prescrit le Code de l'Environnement.

Sur un total de 268 000 tonnes de déchets dangereux générés annuellement par la Picardie, et notamment ses industriels, environ 115 000 tonnes par an sont éliminés par

1t4

Association régionale de protection de la Nature et de l'Environnement Membre de France Nature Énvironnement, agréée par les ministères de l'Écologie et de l'Éducation Nationale Picardie Nature - 1 Rue de Croii - BP Tooro - 8oo97 Aniens cedex I - Té1. o! 62 72 22 50 [email protected] - www.picardie-nature.o18 Association loi rgor déclarée en préfecture le o4 mars r97o - siège social: 14 Place Vogel - Soooo Amiens Siret j8r 785 12o ooo19 - APE 9ro4z incinération ou co-incinération (115 537 tonnes recensés en 2005 dans le cadre de la révision du PREDD Picardie effectuée en 2009 - figure 17 p.41).

Face à ce tonnage, la Picardie dispose d'une capacité d'incinération et de co-incinération de déchets dangereux de 179 500 tonnes par an (Recensement dans le cadre de la révision du PREDD Picardie effectuée en 2009 - figure 19 p. 43). L'incinérateur de VENDEUIL, malgré sa grande capacité d'incinération (120 000 tonnes/an), ne traite qu'un faible tonnage de déchets dangereux picards relevant de I'incinération.

Le tableau ci-dessous rassemble les chiffres de 2006 à 2009 :

2006 2007 2008 2009

Tonnage déchets dangereux de Picardie incinéré à Vendeuil 0 1198 591 1 31 68 (Tiré des bilans d'exploitation de la Société ARF 2006 (p.10), 2007 (p.1 0), 2008 (p.9), 2009 (p.8))

% du tonnage total de déchets dangereux produits en Picardie 0o/o 1% 5,10/o 2,go/o en 2005

Entre autres explications à ces faibles pourcentages, on peut citer les raisons suivantes :

. l'offre technique de l'installation est limitée à certains déchets dangereux

(principalement des liquides) ; . I'installation de Vendeuil est en concurrence directe avec les cimenteries pour les déchets dangereux liquides.

Au vu de ces chiffres, il apparaît clairement que I'incinérateur de VENDEUIL joue un rôle marginal dans le schéma d'élimination par incinération des déchets dangereux de la région picarde. Les industriels picards producteurs de déchets dangereux ne seront donc pas pénalisés en termes de compétitivité et ne se retrouveront pas sans filière à llarrêt de I'incinérateur de VENDEUIL.

D'autant que les régions limitrophes offrent une capacité totale d'incinération et de co- incinération de 1 049 600 T/an (405 000 Nord Pas-de-Calais, 50 000 Champagne Ardenne, 223 OOO Île de France, 239 600 Haute-Normandie) dont une partie est disponible et pourrait absorber l'intégralité du tonnage de déchets dangereux picards actuellement incinéré par VENDEUIL

Quant aux autres déchets dangereux traités par l'incinérateur de la Société ARF de VENDEUIL, ils proviennent pour leur plus grande part du centre de regroupement- prétraitement d'ARF, situé à SAINT REMY DU NORD.

Or la région du Nord-pas-de-Calais dispose d'une large capacité d'incinération de déchets dangereux inoccupée, à savoir environ 170 000 tonnes par an (Chiffres 2007: les installations collectives du Nord-Pas de Calais ont incinéré ou co-incinéré 234 000 tonnes de déchets dangereux, toutes provenances confondues, d'après I'lnventaire Régional de

2t4 l'Environnement établi en 2008 par la Drire-Diren) par nature à même d'incinérer le flux de 18000 tonnes (Chiffres 2007, Rapport environnemental ARF Vendeuil) issu de SAINT REMY DU NORD et dirigé actuellement vers le centre extra-régional de VENDEUIL. ll est ainsi aisé d'exclure l'indispensabilité du centre de VENDEUIL à l'économie de la région.

Par ailleurs, la Cour d'Appel Administrative d'Appel de Douai infirme I'intérêt général que représenterai I'incinérateurARF de Vendeuil dans la mesure où dans un arrêt du 15 juin 2011 la Cour demande à la société ARF ainsi qu'à l'État de "produire à la Cour, dans un délai de 15 jours à compter de la notification du présent arrêt, tous éléments de nature à permettre à la Cour de déterminer si l'intérêt général justifie que l'installation en cause puisse continuer à fonctionner jusqu'à ce qu'une nouvelle autorisation soit délivrée ainsi que le délai nécessaire au dépôt d'une nouvelle demande d'autorisation et à'l'instruction de celle-ci".

Or dans son arrêt du 30 juin 2011, annulant la précédente autorisation d'exploitation du 2 juin 2006, la Cour considère que l'État et la société ARF n'ont pas démontré qu'un "intérêt pafticulier s'attache au maintien de I'activité de l'exploitation" et qu"'/ n'esf pas démontré que l'annulation de I'arrêté préfectoral attaqué serait de nature à emporter des conséquences manifestement excessives justifiant qu'il soit dérogé à titre exceptionnel au principe de l'effet rétroactif des annulations confenfieuses".

De ce fait, le pétitionnaire ainsi que l'État n'ont jamais démontré, que ce soit devant les Cours de justices Administratives ou dans cette nouvelle demande d'autorisation d'exploiter, l'intérêt général que revêt cet incinérateur de déchets dangereux.

IMPORTANT

Un arrêt du Conseil d'État du 22 avril 2013 rejette le pourvoi en cassation de la société ARF contre I'arrêt de la Cour Administrative de Douai du 30 juin 2011.

Nous vous demandons de lire attentivement les considérants de juges de la Gour d'Appel et ceux du Conseil d'Etat, en particulier l'extrait suivant (page 4 de I'arrêt du Conseil d'Etat ):

7. Considérant qu'il suit de là qu'en jugeant, au vu des circônstanccs de I'espèce et compte tenu des justifications appofiées par Ie ministre et la société requérante quant à I'intérêt du maintien en l'activité de l'exploitation litigieuse, et après avoir relevé la possibilité pour le préfet de faire usage des pouvoirs qu'iltient de I'article L.514-2,qu'il n'y avait pas lieu d'autoriser, à tihe provisoire, la poursuite cle I'exploitation de I'installation dans I'attente de la régularisation de sa situation par I'exploitant, la cour administrative d'appel de Douai n'a ni commis d'erreur de droit, ni dénaturé les faits de I'espèce ;

Au regard des différentes décisions de justices administratives, des incidents observés sur le site ARF Vendeuil (dépassement de seuil de dioxines, surpression de vapeurs...), des arrêtés préfectoraux de mises en demeure, la société ARF n'a iamais fait preuve des compétences administratives et techniques nécessaires

3t4 depuis I'acquisition de ce site pour transformer un simple four à chaux en un incinérateur de déchets dangereux fiables. sécurisé et non polluant.

Au surplus, la gestion d'un tel site, qui sera classé SEVESO seuil haut, doit se faire dans la transparence, la rigueur et s'appuyer sur de hautes compétences. Nous sommes forcés de constater que ces éléments ne sont pas réunis aujourd'hui, à I'instar du non renouvellement de la commission de suivi de site, installant ainsi un climat délétère entre les citoyens et l'industriel.

Dans le plus strict respect des décisions de la justice administrative,

Considérant que I'intérêt général n'est pas prouvé,

Constatant I'absence de graves conséquences économiques et d'ordre social si I'i nstallation actuel le s'a rrêtait de fonction ner,

Face à I'inaptitude patente de I'industriet à gérer te site, Nous vous demandons de rendre un avis défavorable à ce nouveau projet d'autorisation préfectorale d'exploiter une installation de prétraitement, regroupement, transit et traitement par incinération de déchets dangereux - ARF sur la commune de Vendeuil

Confiant dans I'intérêt que portez à la préservation de notre environnement, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, nos salutations distinguées.

Patrick THIERY Président

Documents joints : - Jugement du TA du 2110412009 annulant l'autorisation d'exploiter du 02t06t2006 - Arrêt de la CourAdministrative d'Appel de Douai du '15106/2010 - Arrêt de la Cour Administrative d'Appel de Douai du 30 juin 2011 confirmant le jugement du TA - Arrêt du Conseil d'État du 2210412013 rejetant le pourvoi en cassation de la société ARF - Requête en annulation déposée par Picardie Nature et la commune de Vendeuil en août2012

414 REPUBLIQUE FRANCAISE Amiens, le 3010412009

TRIBUNAL ADMINISTRATIF D'AMIENS \ . 14, rue Lemerchier 6 iret cs 81114 zooc 80011 Amiens Cedex Téléphone : 03.22.33.61.7 0 07003 I 5-4 Télécopie : 03.22.33.67.7 | ASSOCIATION PICARDIE NATURE Greffe ouvert du lundi au vendredi de l4Place Vogel 8h30 à 12h00 - 13h30 à 17h00 SOOOO AMIENS

Dossier no : 0700315-4 (à rappeler dans toutes coryespondances) COMMUNE DE VENDEUIL c/ PREFET DE L'

NoTIFICATION DE JUGENIENT Lettre recommandée avec avis de réception

Monsieur,

J'ai l'honneur de vous adresser, sous ce pli, l'expédition du jugement en date du 2110412009 rendu dans I'instance enregistrée sous le numéro mentionné ci-dessus.

La présente notification fait courir le délai d'appel qui est de 2 mois.

Si vous esiimez tlcvoir faire appel du jugernent qui vous est notifié, il vous appartient de saisir la COUR ADMINISTRATIVE D'APPEL DE DOUAI, Hôtel d'Aoust 50 rue de la Comédie 59507 DOUAI CEDEX d'une requête motivée en joignant une copie de la présente lettre.

A peine d'irrecevabilité, la requête en appel doit : - être assortie d'une copie de la décision juridictionnelle contestée. être présentée par un avocat ou un mandataire assimilé (avocat, avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, avoué en exercice dans le ressort de la juridiction intéressée).

Je vous prie de bien vouloir recevoir, Monsieur, l'assurance de rna considération distinguée.

Le Greffier en Chef, ou par délégation le Greffier, rv

adminislrdti!c lcs délais supplémcntaircs dc distancc prévus aux ârticlcr 643 ct 614 du nouvcau codc dc procadurc civilc s'rjoutcrlt aux délais prévus cidessus. TRIBTINAL ADMINISTRATIF bp D'AMIENS

Nos 0601680,0601803 et 0700315 REPUBLIQUE FRANÇAISE

ASSOCIATION DE LUTTE POUR EN PICARDIE Er L'ENVIRONNEMENT 0? AU NoMr^ilr DUnïr PEUPLE'',''rrnr FRANÇAISr ASSocIATIoN TERNoIS ENViRorwÉvrENr COMMUNE DE VENDEUIL ET AUTRES

I e Tribunal administratif d'Amiens M. Boutou Rapporteur (4ème Chambre)

M. Thérain Rapporteur public

Audience du 31 mars 2009 Lecture du 21 avril2009

Vu, I, sous le n" 0601680, la requête enregistrée le l7 juillet 2006, présentée pour I'ASSOCIATION DE LUTTE POUR L'ENVIRONNEMENT EN PICARDIE 02 (ALEP O2), dont le siège est situé à la mairie de à Tergnier (02700) ; I'ASSOCIATION DE LUTTE PoURL,ENVIRoNNEMENTENPICARDIE02demandeauTribunal:

1o) l'annulation de l'arrêté du préfet de l'Aisne en date du 2 juin 2006 qui a autorisé la société ARF à exploiter une activité de pré-traitement, regroupement', transit et traitement par incinération de déchets dangereux et de traitement par désorption thermique de teres ou minéraux pollués à Vendeuil ;

2") la condamnation de l'Etat à lui payer la somme de 3.000 euros au titre des dispositions de l'article L. 761-1du code de justice administrative ;

Vu le mémoire en défense, enregistré le l3 septernbre 2006, présenté par le préfet de i I'Aisne ; il conclut au rejet de la requête ;

Vu I'intervention en défense, enregistrée le 13 mars 2008, présentée pour la société ARF, dont le siège social est situé 22,rue Jean Messager à Saint Rémy-du-Nord (59330), par la Selarl Huglo-Lepage et associés, avocats à la Cour ; elle conclut au rejet de la requête et à la condamnation de la requérante à lui payer une somme de 2.000 ettros all titre de I'article L.761-l du code de justice administrative ; Nos 0601680...

Vu, Il, sous le n" 0601803, lq requête enregistrée le 28 juillet 2006, présentée pour I'ASSOCIATION TERNOIS ENVIRONNEMENT, dont le siège est situé 45 bis, rue des quatre fils Paul Doumer à Tergnier (02700); elle demande l'annulation de 1'aruêté du préfet de I'Aisne en date du 2 juin 2006 autorisant la société ARF à exploiter un centre de traitement de déchets dangereux à Vendeuil ;

Vu le mémoire en défense, enregistré le 26 septembre 2006, présenté par le préfet de

I'Aisne ; il conclut au rejet de la requête ;

Vu f intervention en défense, présentée pour la société ARF, dont le siège social est sitvé 22, rue Jean Messager à Saint Rémy-du-Nord (59330), par la Selarl Huglo-Lepage, avocats à la Cour; elle conclut au rejet de la requête et à la condamnation de la requérante à lui payer une somme de 1.500 euros au titre de l'article L.761.1 du code de justice adrninistrative ;

Vu, III, sous le n" 0700315, la requête, enregistrée le 1" février 2007,présentée pour la COMMTINE DE VENDEUIL, représentée par son maire, la COMMUNE DE MOY DE L'AISNE, représentée par son maire, la COMMTINE DE , représentée par son maire, la COMMUNE DE, NOUVION ET CATILLON, représentée par son maire, la COMMUNE DE , représentée par son maire, la COMMUNE DE REMIGNY, représentée par son maire, la COMMUNE DE GIBERCOLIRT, représentée par son maire, la COMMUNE DE BRISSY HAMEGICOURT, représentée par son maire, la COMMUNE DE , représentée par son maire, la COMMUNE DE BRISSAY CHOIGNY, représentée par son maire, la COMMUNE DE TRAVECY, représentée par son maire, la COMMUNE DE , représentée par son maire, la COMMUNE DE , représentée par son maire, la COMMLINE D'ACFIERY, représentée par son maire, la COMMUNE DE MONCEAU LES LEUPS, repiésentée par son maire, la COMMUNE DE zuBEMONT, représentée par son maire, la COMMUNE DE , représentée par son maire, la COMMUNE, DE , représentée par son maire, la COMMUNE DE VERSIGNY, représentée par son maire, la COMMTTNAUTE DE COMMLINES DE LA VALLEE DE L'OISE, dont le siège est Route d' à Mezières sur Oise (02240), FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT, dont le siège est 57, rue Cuvier à Paris Cedex 05 (75231),1'ASSOCIATION VIE ilT PAYSAGES, dont le siège est 3, rue Wilson BP 128 à Château-Thierry (02404), I'ASSOCIATION PICARDIE NATURE, dont le siège est 14, Place Vogel à Amiens (80000), M. Frédéric BAILLY, demeurant 2, rue de I'Hôtel Dieu à Vendeuil (02800), Mme Jeanine BAILLY, demeurant I 1, rue des prés à Rouvroy (02100), Mme Béatrice BATILLOT, demeurant 8, rue Charles de Gaulle à Achery (02800), M. Jean BAWOL, demeurant 3, rue Seruzier à Charmes (02800), M. Jean-Jacques BESANCON, demeuranT 2, rue du Blanc Loup à Vendeuil (02800), M. Pierre BIDAUX, demeurant 4, rue Nouvion le Cornte à Brissay Choigny (02240), M. André BLOT, demeurant 2, rue de I'Eglise à (02240), M. Alain BRUNEL, demeurant 14, Allée des Fleurs à Tergnier (02700), Mme Françoise BRLINELLE, demeurant 5, rue Louis Pasteur à Vendeuil (02800), Mme Claudie MICHEL, demeurant 49, rue Louis Pasteur à Mayot (02800), M. Patrick CARPENTIER, demeurant 80, rue du Général de Gaulle à Alaincourt (02240), Mme Dominique CHARTON, demeurant 13, rue Sarrail à Moy de I'Aisne (02610), M. Yves CHOQUENET, demeurant 8, rue de I'Eglise à Surfontaine (02240), Mme Agnès DECOTTE, demeurant 108, avenue du Général Leclerc à La Fère (02800), Mme Isabelle DEFFENIN, demeuranl 44, rue Ste Benoite à Brissy Hamegicourt (02240), Mme Simone DEGRANDE, demeurant 31, rue Glaucarme à Vendeuil (02800), M. Bemard DERBOIS, demeurant 4, rue Basse à Brissay Nos 0601680...

Choigny Q2240), M. Piene DESMAZES, demeurant 36, rue Saint Maxent à Brissay Choigny (02240), M. Philippe. DEVILLERS, demeurant 26, rue Saint Jean à Vendeuil (02800), M. Philippe DIEHL, demeurant 36, Grande Rue à Brissay Choigny (02240)\ Mme Christiane DIEHL, demeurant 25, Grande R.ue à Brissay Choigny (02240), Mme Evelyne DOLIZY, demeurant 37,rue du Général Leclerc àTravecy (02800), M. Joël DOLIZY, demeurant 37, rue du Général Leclerc à Travecy (02800), M. Frédéric DOUAY, demeurant 8, Grande Rue à Brissay Choigny (02240), M. Christian BIDAUX, demeurant2g, Grande Rue à Brissay Choigny (02240), M. Pierre DUCAUROY, demeurant 43, rue Georges Clémenceau à Moy de l'Aisne (026i0), Mme Cécile DUCAUROY, demeurant 43, rue Georges Clémenceau à Moy de l'Aisne (02610), M. Emmanuel DU PASQUIER, demeurant 7, rue de la Cense à Benay (02440), Mme Alexandra DURIEZ, demeurant i9, rue Saint Hubert à Mezières s-ur Oise (02240), M. Jean-Piene DURLAIN, demeurant 56, rue Lorraine à Essigny le.Grand (02690), M. Eric EGRIX, demeurant 13, place Paul Doumer à La Fère (02800), Mme Marie-Thérèse EGRIX, demeurant 91, avenue du Général Leclerc à La Fère (02800), Mme Marie-Françoise FILLION, demeurant 8, rue Héroc Amigny à Rouy (02700), M. Michel FOUBERT, demeurant 10, rue du Tournoi à Vendeuil (02800), Mme Sylvie FOURCADE, demeurant 52, rue Charles de Gaulle à Achery (02800), M. Richard FRONTERO, demeurant 4, ruelle de Presles à Alaincourt (02240), M. Daniel GOEMAERE, demeurant 49, rue Pasteur à Mayot (02800), Mme Claudette HENOCQUE, demeurant 25, rue Glaucarme à Vendeuil (02800), M. Jean HIBLOT, demeurant 1, rue P. Timbaud à Charmes (02800), Mme Marie HIBLOT, demeurant 4, impasse des Lilas à Charmes (02800), M. Paul HUART, demeurant 5, rue Gambetta à Moy de I'Aisne (02610), Mme Claudine HUART, demeurant 5, rue Gambetta à Moy de I'Aisne (02610), M. Jean KACZOR, demeurant 12, rue Poncelet à Vendeuil (02800), Mme Anne-Marie KACZOR, demeurant 12, rue Poncelet à Vendeuil (02800), Mrne Aurélie KIIAROUBI, demeurant 4, rue Anatole de la Forge à Fargniers (02700), M. Gérard LACHEROY, demeurant 14, rue Pasteur à Vendeuil (02800), Mme Angélique LAKSANDER, demeurant ll, rue de I'Eglise à Brissy (02240), Mme Françoise LAPLACE, demeurant 3, rue Semzier à Charmes (02800), M. Maurice LEFEVRE, demeurant 8, rue Héroc Amigny à Rouy (02700), M. Luc LEGRAND, demeurant 28, rue Saint Jean à Vendeuil (02800), M. Michel LEJELINE, demeurant 7, rue d'Elva à Travecy (02800), Mme Roseline LEJELINE, demeurantT, rue d'Elva à Travecy (02800), Mme Edith LEMAIRE, demeurant 7, rue du Moulin à Brissay Choigny (02240), Mrne Renée LEMAIRE, demeurant 2,rue G. Laguilliez à Rouvroy (02100), M. Christian LEPREUX, demeurant 5, rue de la Gaieté à Quessy (02700), Mme Claudine LEROY, demeurant 1, rue Paul Doumer à Achery (02800), Mme Christine MARIBAS, demeurant 31, rue de Riez à Monceau les Leups (02270), M. André MARIBAS, demeurant 31, rue du Riez à Monceau les Leups (02270); M. François MILLOT, demeurant Brissy à Hamegicourt (02240), M. Benoit MOREAU, demeurant 38, rue Saint Benoite à Brissy Hamegicoutt (02240), Mme Dominique MOREAU, demeurant 33, rue Saint Benoite à Bris;y HamègicourT (02240), M. Jaccjues ivIORT, demeurant 69, rue Henri Martin à Fargniers (02700), M.Stanislas MULI.IEZ, demeurant 3, rue du Moulin à Berthenicourt (02240), M. Jacques NOYELLE, demeurant 25, rue Amédée à Evrard (02300), Mrne Marie PELLETIER, demeurant 12, rue Saussier Marchandise à Moy de I'Aisne (02610), Mme Sylvie PORTELETTE, demeurant 3l,,rue Georges Clémenceau à Moy de I'Aisne (02610), Mme Jeanine ROUE, demeurant 27 bis, rue de la Jonquière à Paris (75017), M. James SABLAIN, demeurant 12, rue Glaucarne à Vendeuil (02800), M. Bemard TESTUT, demeurant 1, place Pierre Testut à Brissay Hamegicourt (02240), M. André TOUREILLE, demeurant 1, rue de la Prelette à Brissay Choigny (02240), M. Michel TROCME, demeurant 8, rue Glaucarne à Vendeuil (02800), Mme Fatiha YASSA, demeurant 13, rue de la Gare Sery à les Mezières (02240), Mme Sonia ZUSSINO, demeurant 23, rue Saussier Marchandise à Moy de l'Aisne (02610), M. Georges CLAUET, demeurant 49 avenue du Général Leclerc à La Fère (02800), M. Jean-Noël DELAHAYE, demeurant l0 rue du Marais à Travecy (02800), Mme Anne-Marie DELAHAYE, demeurant 10 rue du Marais à Travecy (02800), M. Fabien DELAHAYE, Nos 0601680... 4 demeurant 10, rue du Marais à Travecy (02800), M. Marcel GERVAIS, detneurant 2,rue dela Victoire à Brissay Choigny (02240), M. Daniel MALIK, demeurant .33, rue Saussier Marchandise à Moy de I Aisne (02610), Mme Marie-Elisabeth MALIK, demeurant 33, rue Saussier Marchandise à Moy de I'Aisne (02610), Mme Florence MONGUII-LON, demeurant 117, rue Charles de Gaulle à Achery (02800), par la SCP Frison-Decratner, avocats à lâ Cour ; ils demandent au Tribunal :

1o) l'annulation de l'arrêté en date du 2 juin 2006 pa,r lequel le prélet de l'Aisne a autorisé la société ARF à exploiter une activité de prétraiternent, regroupement, transit et traitement par incinération de déchets dangereux et de traitement par désorption thermique de terres ou minéraux pollués à Vendeuil ;

2") la condamnation de l'Etat à leur payer la somme de 1.500 euros au titre de l'àrticle

L.761-l du code de justice administrative ;

Vu le mémoire en défense, enregistré le 14 mai 2007,présenté par le préfet de l'Aisne; il conclut au rejet de la requête ;

Vu l'intervention en défense, enregistrée le 26 mars 2009, présenlée pour la société ARF, dont le siège social est situé 22, rue Jean Messager à Saint-Rémy-du-Nord (59330), par la Selarl Huglo-Lepage, avocats à la Cour ; elle conclut au rejet de la requête et à la condamnation des requérants à lui payerune somme de 2.000 euros au titre de l'article L.761-1 du code de justice adrninistrative ;

Vu la décision attaquée ;

Vu les.pièces produites et jointes aux dossiers ;

Vu le décre t no 77 -11 33 du 2 I septernb re 1977 ;

Vu le code de l'environnement;

Vu le code de justice administrative ;

Les parties ayant été régulièrement averties du jour de l'audience ;

Après avoir entendu, au cours de I'audience publique du 3l mars 2009 :

- le rapport de M. Boutou, premier conseiller,

- les observations de M. Delcroix, président de I'ASSOCIATION DE LUTTE POUR L'ENVIRONNEMENT EN PICARDIE 02, de M. Jacob, président de I'ASSOCIATION TERNOIS EIIVIRONNEMENT, de Me Frison, pour la COMMLINE, DE VENDEUIL ET AUTRES, de M. Doublic, représefrtant le préfet de I'Aisne, de Me Moustardier et Me Braud, pour la société ARF,

- et les conclusions de M. Thérain, rapporteur public, Nos 0601680...

- la parole ayant été à nouveau donnée à Me Frison, pour la COMMI-INE DE VENDEUIL ET AUTRES et à Me Brar.rd et Me Moustardier pour la société ARF ;

Vu la note en délibéré enregistrée au greffe le 1"' avril 2009, présentée pour la société ARF ;

Vu la note en délibéré enregistrée le 6 avril 2009 présentée pour la société ARF ;

Vu la note en délibéré enregistrée le 9 avril 2009, présentée pour I'Etat, représenté par le préfet de l'Aisne ;

Vu la note en délibéré enregistrée le l0 avril 2009, présentée pour I'ASSOCIATION DE LUTTE POI.IR L'ENVIRONNEMENT EN PICARDIE 02,par son président en exercice ;

Vu la note en délibéré enregistrée le 14 avril 2009, présentée pour I'ASSOCIATION DE LUTTE, POUR L'ENVIRONNEMENT EN PICARDIE 02,par son président en exercice ;

Considérant qug les requêtes présentées par I'ASSOCIATION ALEP 02, sous le n" 0601680, I'ASSOCIATION TERNOIS ENVIRONNEMENT, sous le n' 0601803 et la COMMI"I-NE DE VENDEUIL ET AUTRES, sous le n" 0700315 sont dirigées contre la même décision du préfet de l'Aisne en date du 2 juin 2006 et ont fait I'objet d'une instruction colrmune ; qu'il y a lieu de les joindre pour qu'il y soit statué par un mêrne jugernent ;

Sur la recevabilité des requêtes :

En ce qui concerne la requête 0601803 :

Considérant en premier lieu, que si selon ses statuts, L'ASSOCIATION TERNOIS ENVIRONNEMENT a pour objet la défense de l'environnement dans le canton de Tergnier, distant d'environ 3 kilomètres du site d'implantation du projet, il ressort des pièces du dossier que cette association fait l'objet d'une reconnaissance dans le domaine de la défense de l'environnement, le préfet de l'Aisne l'ayant désignée membre de la commission locale d'information et de surveillance de I'installation classée litigieuse ;que, dans ces conditions, cette association avait donc un intérêt lui donnant qualité pour agir contre la décision du préfet de I'Aisne autorisant la société ARF à exploiter une activité de pré-traitement, regroupement, transit, et traitement par incinération de déchets dangereux et de traitement par désorption

thermique de terres ou de minéraux polluéi à Vendeuil ;

Considérant en second lieu, que ['associatiori requérante justifie de I'habilitation à agir de son président, signataire de la requête susanalysée ;

Considérant qu'il résulte de ce qui précède que les fins de non-recevoir opposées d'une part, par le préfet de l'Aisne et d'autre part, par la société ARF doivent être écartées ; Nos 0601680...

En ce qui concerne la requête 0700315 :

Considérant que si les personnes physiques requérantes, la COMMTINAUTE DE COMMTINES DE LA VALLEE DE L'OISE et la plupart des 19 communes requérantes ne justifient pas d'un intérêt leur donnant qualité à agir, cette circonstance est sans influence sur la recevabilité de la requête, dès lors que celle-ci est également signée par la COMMLINE DE VENDEUIL, sur le territoire de laquelle est envisagée 1'exploitation de I'installation litigieuse et qui a, à ce titre, intérêt à demander l'annulation de l'arrêté attaqué ; qu'il suit de ià que les fins de non recevoir opposées par la société ARF et le préfet de l'Aisne tirées du défaut d'intérêt à agir

des requérants doivent être écartées ;

Sur la légalité de 1'arrêté préîectoral du 2 juin 2006 :

Considérant qu'aux termes de l'article L. 512-l du code de l'environnement : <>; qu'en vertu enfin du 5o de I'article 2 du décretn" 77- 1i33 du 21 septembre 1977,Ie pétitionnaire doit mentionner dans sa demande d'autorisation ses capacités techniques et financières ; qu'il résuite de ces dispositions qu'une demande d'autorisation de création d'une installation classée doit, à peine d'illégalité de I'autorisation, permettre à i'autorité administrative compétente d'apprécier la capacité financière du pétitionnaire à assumer l'ensemble des obligations susceptibles de découler du fonctionnement, de |a iessation éventuelle de I'exploitation et de la remise en état du site au regard des intérêts mentionnés à I'article L. 511-1 précité, ainsi que les gaianties de toute nature qu'il peut être, le cas échéant, appelé à constituer à cette fin ;

Considérant que, par I'arrêté attaqué, le préfet de l'Aisne a autorisé la société ARF à exploiter sur le site de Vendeuil une unité de prétraitement de déchets industriels liquides et ,oiid"r, d'incinération et cuisson de déchets industriels liquides et solides, de désorption thermique de minéraux et de ter:res polluées et de séchage de déchets minéraux pour un volume journalier moyen de 600 tonnes et un volume annuel de 150 000 tonnes; qu'aux terrnes du iapport de présentation devant contenir les éléments exigés par les dispositions du 5" de l'article 2-precifê du décret du 2l septembre 1977, la société pétitionnaire s'est cependant bornée à indiquer, au titre de ses capacités techniques, qu'elle fait parlie du groupe Flamme et dispose de compétences spécifiques, dont la seule justification est la mention qu'elle exploite un centre de traitement de déchets industrieis, à Saint Rémy-du-Nord, sans qu'il soit démontré dans quelle mesure cette activité était comparable à celle qui fait l'objet de l'autorisation attaquée ; que la société pétitionnaire s'est bornée, au titre de ses capacités financières à citer ses partenaires industriels et son capital social, en indiquant seulement que les autres élérnents relatifs à sa capacité financière ont été transmis sous pli confidentiel au préfet ; que dans ces conditions, le dossier présenté par ladite société doit être regardé comme incomplet au regard des dispositions précitées du 5o de I'arlicle 2 du décret du 21 septernbre 1977, sans qu'y fasse obstacle la circonstance non opposable au juge des installations classées que I'autorité compétente aurait approuvé les modalités de communication, des éléments de nature à justifier ses capacités Nos 0601680... financières; que ce caractère incomplet du dossier de la demande ne peut faire l'objet d'une régularisation ultérieure dans le cadre des pouvoirs d'instruction du juge de plein contentieux ; qu'ainsi, la demande d'autorisation n'ayant pu permettre à I'autorité administrative d'apprécier la capacité financière et technique du pétitionnaire à assumer I'ensemble des obligations susceptibles de découler du fonctionnement, de la cessation éventuelle de 1'exploitation, et de 1a remise en l'état du site au regard des intérêts mentionnés à l'article L.511-1 du code de I'environnement, la décision attaqlée du préfet de l'Aisne est entachée d'il1égalité ;

Considérant au surplus, que la société ARF qui a été reconnue coupable par un jugement devenu définitif du 16 décembre 2003 du tribunal de grande instance de Saint-Quentin du délit d'exploitation d'installation classée sans autorisation préfectorale du 14 novembre 2001 au 8 juillet 2003 et a été condamnée pour ce motif à une amende de 30.000 euros, à la suite de la suspension de ses activités prononcée le 30 mars 2004par le préfet, a, postérieurement à I'octroi de la délivrance de l'autorisation attaquée, fait l'objet d'abord d'une mise en demeure du préfet de l'Aisne en date du 9 novembre 2001 de respecter les valeurs limites d'émission de furane et de dioxine fixées par l'article3.2.4.de cette autorisation, puis d'une seconde rnise en demeure en date du 2 avnl2008 de mettre, dans un délai de trois mois conformément aux prescriptions de l'article 8.9.4. dudit arrêté, en place une valorisation de l'énergie thermique dégagée par I'incinération des déchets, non suivie d'effet au 15 juillet 2008, date à laquelle un procès-verbal d'infraction à la législation sur les installations classées a été dressé par f inspecteur des installations classées ; qu'il résulte ainsi de I'instruction, que la société ARF s'est montrée incapable de respecter les prescriptions qui lui étaient imposées en vue de prévenir ou de limiter les dangers et les inconvénients de son activité pour la commodité du voisinage, la sécurité et la salubrité publiques; que dans ces conditions, la COMMUNE DE VENDEUIL et les autres requérants sont fondés à soutenir que le préfet de l'Aisne a fait une inexacte application des dispositions du dernier alinéa de I'article L. 512-l du code de l'environnement en délivrant le 2

juin 2006 à la société ARF I'autorisation attaquée ;

Considérant qu'il résulte de tout ce qui précède que les requérants sont fondés à demander l'annulaticin de I'arrêté du préfet de 1'Aisne en date du 2 juin 2006 ;

les conclusions

Considérant qu'aux termes de l'article L. 761-I du code de justice administrative:

<< Dans toutes les instances, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou, à défaut, la partie perdante, à payer à i'autre partie la somme qu'il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Iipeut, mêmè d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas'lieu à cette condamnation. > ;

. Considérant qu'en vertu des dispositions précitées de l'article L. 76I-l du code de justice administrative,le Tribunal ne peut pas faire bénéficier la partie perdante du paiement par I'autre partie des frais qu'elle a exposés à I'occasion du litige soumis au juge ; que les conclusions présentées à ce titre par la société ARF doivent, dès lors, être rejetées ; qu'en revanche, il y a lieu, dans les circonstances de I'espèce, de condamner I'F.tat à payer à la COMMLJNE DE VENDEUIL la somme de 1.000 euros qu'elle demande au titre des frais exposés par elle et non compris dans ies dépens

Considérant qu'il n'y a pas lieu, dans les circonstances de l'espèce, de condamner I'Etat à verser aux autres requérants et sans qu'il soit besoin de se prononcer sur la recevabilité de leurs Nos 0601680... conclusions, la somme qu'ils demandent sur le fondement de I'article L.161-1du code de justice administrative ;

DECIDE:

Article 1er : L'anêté du préfet de I'Aisne en date du 2 juin 2006 qui a autorisé la société ARF à exploiter une activité de.pré-traitement, ïegroupement, transit et traitement par incinération de déchets dangereux et de traitement par désorption thermique de terres ou minéraux pollués à Vendeuil est annulé.

Arttcle2: L'Etat est condamné à payer une somme de i.000 (mille) euros à la commune de Vendeuil, en application de 1'article L.761-1du code de justice administrative,

Arlicle 3 : Le surplus des conclusions des requêtes et la demande de la société ARF f,ondée sur t"r aop*ltions de I'article L.761-1 du code dè justice administrative sont rejetés.

Article 4 : Le présent jugement sera notifié à I'ASSOCIATION DE LUTTE POUR L'ENVIRONNEMENT EN PICARDIE Q2, à I'ASSOCIATION TERNOIS ENVIRONNEMENT, à la COMMUNE DE VENDEUIL, à la COMMUNE DE MOY DE L'AISNE, à la COMMUNE DE BENAY, à la COMMLTNE DE NOUVION ET CATILLON, à la COMMUNE DE BERTHENICOURT, à la COMMLINE DE REMIGNY, à 1A COMMLINE DE , à la COMMTINE DE BRISSY HAMEGiCOURT, à la COMMUNE DE MAYOT, à la COMMUNE DE BRISSAY CHOIGNY, à la COMMUNE DE TRAVECY, à la COMMTINE DE DANIZY, à la COMMUNE DE MENNESSIS, à iA COMMUNE D'ACHERY, à la COMMLTNE DE MONCEAU LES I.EUPS, à la COMMLINE DE , à ia COMMTINE DE CEzuZY, à la COMMUNE DE BEAUTOR, à la COMMUNE DE VERSIGNY, à 1a COMMLTNAUTE DE COMMTINES DE LA VALLEE DE L'OISE, à FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT, à 1'ASSOCiATION VIE ET PAYSAGES, à I'ASSOCIATION PICARDIE NATURE, à M. Frédéric BAILLY, à Mme Jeanine BAILLY, à Mme Béatrice BATILLOT, à M. Jean BAWOL, à M. Jean-Jacquos BESANCON, à M. Pierre BIDAUX, à M. André BLOT, à M. Alain BRUNEL, à Mme Françoise BRI-INELLE, à Mme Claudie MICHEL, à M. Patrick CARPENTIER, à Mme Dominique CHARTON, à M. Yves CHOQUENET, à Mme Agnès DECOTTE, à Mme Isabelle DEFFENIN, à Mme Simone DEGRANDE, à M. Bernard DERBOIS, à M. Pierre DESMAZES, à M. Philippe DEVILLERS, à M. Philippe DIEHL, à Mme Christiane DIEHL, à Mme Evellme DOLIZY, à M. Joël DOLIZY, à M. Frédéric DOUAY, à M. Christian BIDAUX, à M. Piene DUCAUROY, à Mme Cécile DUCAUROY, à M. Emmanuel DU PASQUIER, à Mme Alexandra DURIEZ, à M. Jean-Pierre DURLAIN, à M. Eric EGRIX, à Mme Marie-Thérèse EGRiX, à Mme Marie- Françoise FILLION, à M. Michel FOUBERT, à Mrne Sylvie FOURCADE, à M. Richard FRONTERO, à M. Daniel GOEMAERE, à Mme Claudette HENOCQUE, à M. Jean HIBLOT, à Mrne Marie HIBLOT, à M. Paul HUART, à Mme Claudine HUART, à M. Jean KACZOR, à Mme Anne-Marie KACZOR, à Mme Aurélie KHAROUBI, à M. Gérard LACHEROY, à Mme Angélique LAKSANDER, à Mme Françoise LAPLACE, à M. Maurice LEFEVRE, à M. Luc LEGRAND, à M. Michel LEJEUNE, à Mme Roseline LEJEUNE, à Mme Edith LEMAIRE, à Mme Renée LEMAIRE, à M. Christian LEPREUX, à Mme Claudine LEROY, à Mme Christine MARIBAS, à M. André MARIBAS, à M. François MILLOT, à M. Benoit MOREAU, à Mme Dominique MOREAU, à M. Jacques MORT, à M. Stanislas MULLIEZ, à M. Jacques NOYELLE, à Mme Marie PELLETIER, à Mme Sylvie PORTELETTE, à Nos 060i680...

Mme Jeanine ROUE, à M. James SABLAIN, à M. Bernard TESTUT, à M. André TOUREILLE, à M. Michel TROCME, à Mme Fatiha YASSA; à Mme Sonia ZUSSINO, à M. Georges CLAUET, à M. Jean-Noël DELAIIAYE, à Mme Anne-Marie DELAIIAYE, à M. Fabien DELAI{AYE, à'M. Marcel GERVAIS, à M. Daniel MALIK, àMme Marie-Elisabeth MALIK, à Mme Florence MONGLILLON, à la société ARF et au ministre de l:écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire. Copie en sera adressée au préfet de l'Aisne.

Délibéré après I'audience du 31 mars 2009, à laquelle siégeaient :

M. Ibo, président, M. Boutou, premier conseiller et Mme Pestka, conseiller,

Lu en audience publique, le?l avril2009.

Le rapporteur,

B. Boutou

La greffière, 0#rq

La République mande et ordonne au ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de I'aménagement du tenitoire, en ce qui Ie concerne et à tous huissiers de justice à ce requis, en ce qui conceme les voies de droit commun contre les parties privées, de pourvoir à l'exécution du présent jugement.

Pour Expédition conforme Æ*,Rh t" Greffier ?\V \ ----è*É A !:t€æ#* € I .f

QSSû.e { COUR ADMINISTRATIVE Douai, te 28/06/2oto D'APPEL DE DOUAI I J(llil Hôtel d'Aoust 20t0 50, rue de la comédie BP 3076A

59507 DOUAI CEDEX , Tél :0i.27.08.10,00 Fax:03.27.08.10,01 Greffe ouvert du lundi au vendrecli de th00 à 12h00 - 13h30 à 16h30 Monsieur le Président ASSOCIATION PICARDIE NATURE 14, place Vogel Nos réfs :Nou 09DA00764-09DA00961 SOOOO AMIENS

(ù rappeler dans toules correspondances) .

SOCIETE ARF cI ASSOCIATION DE LUTTE POUR L'ENVIRONNEMENTEN PTCARDTE 02 (ALEP 02)

NortprcarroN D' uN ARRET Lettre recommandée avec avis de réception

. Monsieur le Président,

J'ai l'honneur de vous adtesser, sous ce pli, I'expédition d'un arrêt du WA6/2010rendu par la Cour administrative d'appel de Douai dans les affaires epregistrées sous les numéros mentionnés ci- dessus.

CASSATION : Si vous estimez devoir vous pouloir en cassation contre cet arrêt, votre requête, accompâgnée d'une copie de la présente lettre, devra être introduite dans un délai de 2 mois devant le Conseil d'Etat, Section du Contentieux, 1 Place du Palais-Royal - 75100 PARIS RP. Ce délai est ramené à 15 jours pour les arêts stafuant sur des demandes de sursis. Les délais ci-dessus mentionnés sont augmentés d'un mois pour les parties demeurant dans un département ou un territoire d'Outre-Mer et de 2 mois pour celles qui demeurent à l'étranger, conformément aux dispositions de I'article 643 du nouveau code de procédure civile,

A peine d'irrecevabilitér le pourvoi en cassation doit : - être assorti d'une copie de la décision juridictionnelle contestée ; - être présenté, par le ministère d'un avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de Cassation. EXECUTION : T,orsque I'arrêt vous accorde partiellement ou totalement satisfaction, vous avez la possibilité {'user des dispositions de I'articlç L. 9ll-4 du code de justice administrative, aux termes duquel : "En cas d'inexécution ..- d'un arrêt, la partie intéressée peut demander .., à la Cour administrative d'appel qui a rendu la décision d'en assurer I'exécution".

Conformément à l'article R, 921-1 du même code, cette demande ne peut être présentée avant I'expiration d'un délai de 3 mois à compter de la notification de l'arrêt, sauf décision expresse de refus d'exécution opposée par I'autorité administrative. Dans ce cas, vous dispos ez de 2 rnois pour présenter votre demande d'exécution devant la Cour.

Toutefois, s'il s'agit d'une décision ordonnant une mesure d'urgence, cette demande peut être présentée sans délai.

Je vous prie de bien vouloir recevoir, Monsieur le P surance ma considération distinguée. LÀ COUR ADMINISTRATIVE D'APPEL fix DE DOUAI

NosogDA00764,0gDAo096 1

SOCIETE ARF RÉpugr,reun FRANÇAISE MINISTRE DE L'ECOLOGIE, DE L'ENERGIE, DU DEVELoPPEMENT DURABLT BT DE LA MER AU NOM DU PEUPLE FRANçAIS M. Albert Lequien Rapporteur La Cour administrative d'appel de Douai

(1è" chambre) M. Jacques Lepers Rapporteur public

Audience du 20 mai2010 Lectwe du 15 juin 2010

44-02 54-03-03-02 C

Vu, I, sous le n'09DA00764,\a requête enregistrée au greffe de la Cour administrative d'appel de Douai le20 mar 2009 sous le n" 09DA00764,présentée pour la société ARF, dont Ie siège est situé 22 rae Jean Messager à Saint-Rémy-duNord (59330), par la SCP Huglo, Lepage et Associés ; la société ARF demande à la Cour :

1o)d'annuler le jugement no'0601680-0601803-0700315 du2l awil2009 par lequel le Tribunal administratif d'Amiens, à la d.emande de l'Association de Lutte pour l'Environnement en Picardie et autres, d'une part, aannulé l'arrêté du préfet de I'Aisne du à iuin 2006 autorisant la société ARF à exploiter une activité de pré traitement, regroupement, transit et traitement par incinération de déchets dangereux et de traitement par désorption thermique de terres ou minéraux pollués à Vendeuil et, d'autre part, a condamné lEtat à payer une somme de I 000 euros à la commune de Vendeuil, en application de I'article L.761-t du code de justice administrative et enfin, a rejeté le surplus des conclusions des requôtes et de la demande de la société AR-F fondée sur les dispositions de ce même article ;

2') de rejeter la demande présentée en première instance par I'Association de Lutte pour I'Environnement en Picardie et autres I

3') de condamner l'ensemble des défendeurs à lui verser la somme de 6 000 euros au titre de I'article L.761-1 du code de justice administrative ; Nos09DA00764,09DA0096 1 2

Elle soutient que le jugement attaqué est inégulier dès lors qu'il méconnaît les dispositions de l'article R.741-2 du code de justice administrative pour avoir omis de mentionner plusieurs mémoires et donc d'analyser les conclusions contenues dans ces mémoires; que le dossier de demande d'autorisation d'exploiter (DDAE) qu'elle a déposé était tout à fait suffisant au regard des exigences réglementaires et de la jurisprudence e1 c'est à tort que le tribunal administratif a retenu ce moyen pour pïononcer l'anîulæion de l'arrêté du préfet de I'Aisne du 2 juin 2006; que I'Union Eruopéenne, notamment la Commission, aétabliurpartenariatavecelle et ce seul fait (programme LIFE ENVIRONNEMENT) suffi.t à convaincre au contraire des capacités techniques et financières de la société ARF qui ont convaincu toutes les autorités locales, nationales et européennes ; que le Tribunal ne soest pas fondé sur l'absence de mention des capacités techniques et financières de la société ARF mais sur leur prétendue insuffisance ; que le DDAE contenait en effet une notice de présentation des capacités techniques et financières de la société ARF ; que concernant les capacités techniques, la société ARF fait partie du groupe Flamme qui dispose de compétences teehniques spécifiques dans le domaine des déchets industriels et, notamment, en oe qui conberne leurtransit et leur prétraitement ; que le site de Vendeuil est exploité par la société ARF depuis 2001, dans une configuration proche de celle qui a été autorisée par l'arrêté du 2juin 2A06 et à la reprise du site, certains collaborateurs ( cadres > de I'entreprise, disposant d'une pæfaite connaissance des installations, ont été repris ; qu'il n'était pas nécessaire que la société ARF ait déjà exploité une activité exactement identique à celle pour laquelle elle a sollicité une autorisation, pour démontrer qu'elle dispose des capacités techniques suffisantes dans le domaine des déchets industriels ; que la société ARF exploite déjà sur le site de Saint-Rémy-sur-Nord une installation de traitement de déchets industriels dont l'activité est à rapprocher du site de Vendeuil, pour sss activités de transit, regroupement et prétrâitement de déchets industriels ; qu'elle exploite également le site DEM de Chauny depuis 2005 qui oxexce également une activité de co-incinération de DID et de décapage d'emballages métalliques; qu'enf,rn, elle dispose de partenaires compétents dans son domaine d'activité ; que la notice de présentation du DDAE rappelle I'ensemble de ces éléments et apparalt parfaitement suffisante pow pefinettre à l'administration de s'assurer des capacités techniques de la société ARF qui ressortent également du reste du DDAE et notamment de l'étude d'impact I Que, concernanl les capacités financières de la société ARF, lanotice de présentation du DDAE indique Que le capital de la société ARF est de 1 125 000 euros et le capital social très élevé permet d'attester à lui seul des capacités financières de la société ARF ; que la notice du DDAE est sufftsante à cet égardégalement et la circonstance que le chiffre d'affaires et le résultatnet de la societé ARF ontété commr:niqués au préfet de manière confidentielle n'est pas de nature à entacher le DDAE d'insuffisance ; que le tribunal administratif n'a pas tenu compte du fait que les informations relatives aux capacités techniques et financières sont d'autant plus suffisantes que la société ARF était déjà connue des services du préfet de l'Aisne, ce dont 1e préfet pouvait tenir compte dans l'appréciation des capacités techniques et financières de la société I eûe, pour l'année 2008, son chiffre d'affaires s'élève à un montant de t7 717 011 euros et son résultat d'exploitation à un montant de2257 765 euros ; que les capacités techniques et financières de l'exploitant s'apprécient in concreto àla date à laquelle le juge statue ; que la Cour de céans devratenir compte des éléments complémentaires produits par la société ARF dans I'appréciation de ses capacités techniques, notamment quant aux aspects du droit pénal sur lesquels le tribunal administratif s'est exclusivement fondé pour annuler I'a:rêté d'autorisation ; que le jow même oùle Tribunal administratifd'Amiens a rendu son jugement, la société ARF était relaxée par le Tribunal correctionnel de Saint-Quentin des poursuites pénales dont elle faisait I'objet, ce qui témoigne de l'argumentation infondée retenue par 1e Tribunal ; que le tribunal adminishatif aurait également dû tenir compte des investissements fînanciers colossaux qui ont été mis en couvre en faveur du site d'exploitation de Vendeuil i gue, pour la seule mise en place du dispositif de valorisation énergétique, la société ARF est en mesure de N.'09DA00 7 64,09D AA09 61 faire état de dépenses engagées polrï un montant de 2 600 000 euros, ce qui atteste des moyens importants qui sont à sa disposition ; qulalors que le contrôle du juge administratif se limite, en ce qul les capacités techniques et financières de l'exploitant, à un contrôle de l'erreur "oo"r.ne manifeste d' appréciation, le tribunal administratif s'est liwé à r;n contrôle normal en considérant que le préfet urruii fait < une inexacte application > des dispositions de l'article L. 512-1du code de l'envirorurement, et non qu'il aurait commis une effeur manifeste d'appréciation en délivrant que I'autorisation sollicitée ; que c'est donc également à tort que le tribunal administratif a considéré la société ARF se serait montrée incapable de respecter les prescriptions qui lui étaient imposées ; que les dèmandes de première instance ne sont pas fondées ; que le moyên tiré de fa prélendue insuffisance des mesures d'auto-surveillance prévues par l'anêté du2 juin 2006 estrelatif aurespect des prescriptions mais en aucun cas à sa légalité et est donc inopérant ; que la société ARF produit à I'appui des précédentes écritures les résultats des analyses réalisées les 19.juin 2007 et 24 novembre 2007 , qui ont toutes révé1é des teneurs de dioxines et furannes très inferieures aux limites fixées par l'arrêté préfectoral ; qu'en outre, quatre campagnes de contrôles inopirtés ont été mandatées parla DRIRE en 2008 et aucune n'a révélé de dépassement des VLE ; que, contrairement à ce que sôutient l'Association de Lutte pour l'Environhement en Picardie (ALEP 02), auoune disposition n'imposait au préfet en 2001 de constituer une commission locale d'information et de swveillance (CLIS) ; que c'est àtort que l'ALEP soutient que I'informationportée àlaconnaissance de la CLIS aurait été insuffisante au motif que les informations de I'inspection des installations classées ne lui auraient pas été transmises ; que l'arrêté préfectoral du 21 awi|2006 modifiant la composition de la CLId respecte les dispositions des articles L. 125.1 et R. 125-5 du code de I'environnement et les raisons pour lesquelles I'ALEP considère que la_co1p9{tili {. lt^|lls serait illégale sont totalement infondées ; que les eneurs de rédaction de l'anêté drl 2 juin 2006 ne ,on"r*.nt que les visas, de sortequ'il n'ont eu aucune influence sur le public et de te11es < erreurs de plumes > sont insusceptibles d' entacher d'illégalité l' acte à propos duquel elies ont été commises ; quË, contrairement à ce que,soutierrt I'ALEP, il n'y a aucune raison pour que les considérants de liarrêté fassent référence à des expérimentations qui avaient été recommandées relativement à à L, activitéde production de liants hydrauliques abandonnés par la société ARF ; que, contrairement ce que soutiènt I'ALEP, l'ensemble des avis a été pris en compte par le préfeJ dans le cadre de la décision par laquelle i1 a décidé d'accord.er I'autorisation sollicitée ; que l'exploitation d'une installation ciassée pour la protection de l'environnement n'est, en tout état de cause, pas incompatible avec l'èxistence d'une zone natwelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique tn Ugeel ou d'une zone d'intérêt communautaife pour la conservation des oiseaux (ZICO) ; que de surcroît, I'activité de la société ARF ne se situe pas au sgin d'une ZNIEFF ou d'une ZICO,mais en dehors de ces zones ; que I'ALEP n'apporte aucun argument pour justifier que les projets de valorisation écologique et touristique auraient dû être visés par les considérants de I'arrêté attaqué ; qu'il résulte de ce qui précède que le moyen de I'ALEP relatif à la prétendue insuffisance de la rnotivation de I'arrêté âttaqiie ,r* ponrru qu'être é,c,arté i {uo, concernant le contenu du projet, les moyens de I'ALEP tirés de c,e que la valorisation énergétique prévue par I'anê'té du 2 jyin 2006 ne serait pas assurée, que l'utilisation parl'anêté des termes < terres et minéraux dépollués > serait inexa;te, et que l'acceptabilité du ntàd" de gestion des terres et leur devenir ne seraient pas établis, ne sont pas fondés et doivent être écartés ; que le moyen de I'ALEP relatif au fait que f installation de la société ARF ne serait pas nécessaire est infondé et doit être écarté ; que le moyen de I'ALEP tiré de la prétendue non conformité du procès de I'installation aux prescriptions réglementaires rnanque fuit et est inopérant ; que si I'ALEP soutient que l'étude d'impact contenue au dossier de "tt demànde d'autorisationtomportérait des lacunes et des informations inexactes, ces allégations sont enonées, dès lors que l'étude d'impact est tout à fait complète et que les informations qui y sont données sont parfaitement exactes ; qu'en effet, contrairement à ce que soutient J'ALEP, l'impapt de No'O9DA00764,09DA0 096 i l'installation sur son environnement a été analysé dans le cadre de l'étude d'impact; que les affirmations de I'ALEP selon lesquelles les quantités, la nature et la toxicité des déchets solides et leur répartition dans les différentes filières de traitement ne seraient renseignées ni dans le dossier de demande d'autorisation, ni dans I'arrêté du 2 juin 2006 sont erronées ; que le projet de production de liants hydrauliques a été abandonné par la société ARF et, dès lors, i1 n'était pas utile de prévoir des procédures d'essais et d'expérimentations avant d.'autoriser I'exploitation ; que 1e système de traitement des fumées mis en place par la société ARF est conforme aux obligations réglementaires, et les études relatives à la dispersion atmosphérique des polluants ne sauraient être remises en cause par les allégations de I'ALEP ; qu'i1n'y a aucun risque de catastrophe écologique en cas de crue de 1'Oise dès lors que I'installation de la société ARF se situe au dessus du niveau des plus hautes eaux connues à ce jour, et en zone blanche du plan de prévention des risques d'inondation, qui n'implique aucune mesuro particulière ; que 1e moyen de I'ALEP relatif à la mise en service fractionnée des activités est infondé et, en tout état de cause, inopérant au regard de la légalité de I'arrêté du 2 jwn2}A6 ; que rien ne s'oppose à une mise en service fractionnée des activités qui peuvent êtle envisagées indépend"amment l'une de l'autre; que la circonstance que certains des permis de construire accordés à 1a société ARF aient été annulés est sans incidence sur la légalité de l'arrêté du 2 juin 2006; que si l'arrêté prévoit que l'installation devra mettre en æuvre un système de valorisation énergétique, les moyens à mettre en æuvre pour païvenir à cette valorisation n'ont pas à être détaillés ; que contrairement à ce que soutient I'ALEP, le programme de suivi environnemental a été mis en place et est régulièrement présenté à la commission locale d'inforrnation et de surveillance (CLIS) ; que les travaux sur la RN 4$ ottl été validés par le conseil général et leur étude a été mise au programme en 200 8 ; que le suivi environnemental est bien en place ; que, concemânt la demande de I'Association Ternois Environnement (ATE) dès lors que son objet social ne lui confere pas la compétênce nécessaire pour contester 1'anêté attaqué et qu'en outre, le jour du dépôt du recours devant le Tribunal, son président n'avait pas été mandaté conformément aux statuts de cette association, afin d'introduire cette action en justice ; que le moyen de I'ATF. tiré de la prétendue irrégularité des consultations réalisées dans le cadre de l'instruction de la demande d'autorisation est non-fondé et inopérant ; que le moyen de I'ATE tiré de ce que l'arrêté litigieux serait illégal au motif que l'Etat n'aurait pas mis en æuvre pour toutes les communes concemées par le périmètre d'enquête publique f intégralité des dispositifs réglementaires applicables dans le domaine des risques, ainsi qu'enraison de I'absence d'un plan local d'urbanisme applicable poiir la commune de Vendeuil n?est pas fondé ; que la commission loca.le d'information et de surveillance (CLIS) était régulièrement composée ; que, contraire'ment à ce que soutj.ent I'ATE, l'étude d'impact est suffisante, dès lors qu'après avoir procédé à une analyse détaitlée de l'état initial du site, qu'i1 s'agisse du paysage, de la faune et de 1a flore, de la géologie, de I'hydrologie et de I'hydrogéologie, de la qualité de I'air, de la climatologie, et de I'environnement humain du site, l'étude d'impact proeède à une analyse détaillée des effets du projet sur I'environnement et précise les différentes mesures conservatoires et les effets de I'exploitation projetée sur la santé ; qu'en outre, la société ARF a joint au dossier de demande d'autorisation une étude des dangers qui précise les differents risques générés pour le voisinage notamment en cas d'incendie et d'explosion de ses installations ; que si I'ATB fait valoir que les mesuïes d'évacuation prévues en cas d'accident seraient insuffisantes, une telle allégation est enonée; que la composition du conseil départemental d'hygiène était régulière dans 1a mesure où 17 membres de droit étaient présents lors de la réunion du 12 mai2006,comme l'atteste le procès-verbal de cette réunion ; que, concernant la commune de Vendeuil et les autres demandeurs devant le Tribunal, ils sont irecevables pour absence de capacité pour agir et absence d'intérêt à agir ; que lapublicité relative à I'enquête publique a été suffrsante et laprocédute d'instruction de la demande d'autorisation d'exploiter n'est pas entachée d'illégalité de ce point de vue ; que les prescriptions de l'arrêté du 2 juin 2006 sont parfaitement compatibles avec N.*09DA0 07 64,09D A0096 1

les dispositions du plan régional d'élimination des déchets industriels spéciaux (PREDIS) de Picardie ; que f installation de la société ARF ne crée aucunrisque pour les populations avoisinantes et il n'existe aucune elreur manifeste d'appréciation de ce point de vue ; que 1e préfet n'a commis aucune efferr manifeste d'appréciation en autorisant I'exploitation de l'installation en cause, alors même qu'une ZNIEFF et une ZICO existent à proximité de cette installation ;

Vu lejugement attaqué ;

Vu l'oïdonnance, en date du 12 janvier 2010, portant clôture d'instruction au

12 février 2010 ;

Vu I'ordonnance, en date du 22 fewier 2010, repoflant clôture d'instruction au 12 mars 2010 ;

Vu I'ordonnance, en cl"ate du 12 mars 2)l\,reportant clôture d'instructionau2g mars 2010 ;

Vu, II , sous le n" 09DA00961, le recours enregistré au greffe de la Cour administrative d'appel de Douai le 30 juin 2009 par télécopie et confirmé le 3 juillet 2A09 par la production de I'original, présenté par le MINISTRE DE L'ECOLOGIE, DE L'ENERGIE, DU

DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE LA MER; le ministre demande à la Cour :

1o) d'annuler le jugement no'0601680-0601S03-0700315 par lequel le Tribunal administratif d'Amiens, à la demande de l'association de lutte pour l'environnement en Picardie et autres, d'une part, a annulé 1'arrêté du préfet de l'Aisne du 2 juin 2006 autorisant la société ARF à exploiter une activité de pré traitement, regroupement, transit et traitement par incinération de déchets dangereux et de traitement par désorption thermiqu.e d-e terres ou minéraux pollués à Vendeuil et, d'autre pd, a condamné l'Etat à payer une somme de 1 000 euros àla commune de Vendeuil, en application de l'article L.161-1 du code de justice administrative;

2") de rejeter la demande présentée en première instance par l'Association d.e Lutte pour I'Fnvironnement en Picardie et autres ;

11 soutient que le dossier de demande d'autorisation d'exploiter déposé par la société ARF comportait, en page 615S,lamention des capacités techniques et financières de la société appartenant au groupe Flamrne, en page 7lî\,prêcisait que la société ARF avait demandé la confidentialité sur son chiffre d'affaires et son résultat net pour les années 2001,2002 etZA$ ; que c'est à tort que le tribunal administratif a considéré que le caractère incomplet clu dossier de ia demande ne pouvait faire 1'objet d'une régularisation ultérieure dans le cadre des pouvoirs d'instruction du juge de plein contentieux ; que des éléments complémentaires produits devant lejuge d'appelpeuventêtrepris en compte ; que c'est à tort que le tribunal administratif a considéré que 1e dossier présentait un caractère incomplet et que la demande d'autorisation d'exploiter n'avait pu permeffre à l'autorité administrative d'apprécier la capacité technique et frnancière dupétitionnaire ; que l'information du public sur les capacités techniques et financièrès a été suffisante ; que Si 1e dirigeant de la société ARF a été condamné pour exploitation sans autorisation pour la période 200112.003, sa situation est depuis régularisée ; que la société ARF respecte désormais les textes en vigueur et a mis en æuvre les techniques et investissements nécessaires à la bonne exploitation du site ; que la mise en conformité de I'installation avec les conditions imposées doivent être complètement achevées à No'O 9DAO 07 64,09D A0096 1 6 brève échéance ; que la Cour ne pourra que censilrer le motif retenu par le Tribunal tiré de f insuffisance des capacités techniques et financières de la société ARF pour exploiter une installation de traitement de déchets industriels ; que concernant les autres moyens invoqués par les associations en première instance, il y a lieu pour les écarfer de se reporter aux observations présentées par le préfet en première instance ;

Vu le mémoire en défense, enregistré le 20 juillet 2009 dans l'instance 09DA00764, présenté par le ministre de l'écologie, de 1'énergie, du développement durable et de la mer qui demande à la Cour de se reporter aux observations qu'il a émises dans sa requête d'appel n' 09DA00961 ;

Vu le mémoire, enregistré le 26 octobr e2009dans l'instance no 09DA 00764,présenté pour la commune de Vendeuil, représentée par son maire en exercice, pow la commune de Moy-de'1'Aisne, représentée par son maire en exercice, pow la commune de Benay, représentée par son maire en exercice, pour la commure de Nouvion et Catillon, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Berthenicourt, représentée par son maire en exercice, pow 1a commune de Remigny, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Gibercourt, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Brissy-Hamegicourt, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Mayot, représentée par son maire en oxercice, pour la commune de Brissay-Choigny, représentée par son maire en exerbice, pow 1a commune de Travecy, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Danizy, représentée par son maire en exercice, pour la oommune de Mennessis, représentée par son maire en exercice, pour la commune d:Achery, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Monceau-Les-Leups, représentée par son m ute enexercice, pour la comrnune de Ribemont, représentée par son maire en exercice, pow la commune de Cerisy, représentée paf, son maire en exercice, pow la commune de Beautor, représentée par son maire en exetcice, pour la commune de Versigny, représentée par son maire en exercice, pour la communauté de cornmunes de la Vallée de 1' Oise, dont le siège est route d'Itâncourt à Mézières-sur-Ois e (A2240), pour France Nature Environnement, dont le siège est 57 rue Cuvier à Paris cédex 05 (75231), pour l'Association Vie et Paysages, dont le siège est 3 rue Wilson à Château-Thierry (02404), pour I'Associalion Picardie Nature, dont le siège est 14 place Vogel à Amiens (80000), pour M. Frédéric Bailly, demeurant 2 rue de I'Hôtel Dieu à Vendeuil (02800), pour Mme Jeanine Bailly, demeurant 1 1 rue de Prés à Rouvroy (02100), pour Mme Béatrice Batillot, demeurant I rue Charles de Gaulle à Achery (02800), pour M. Jean Bawol, demeurant 3 rue Seruzier à Charmes (02800), pour M. Jean-Jacques Besançon, demeuranT 2 rue du Blanc Loup à Vendeuil (02800), pour M. Piene Bidaux, demeurant 4 rue de Nouvion à Brissay-Choigny (02240),pour M. André Blot, demeurant 2 rue de l'église à Surfontaine (0224Q, pow M. Alain Brunel, demeurant 14 allée des Fleurs à Tergnier (lz7}q,pour Mme Françoise Brunelle, demeurant 5 rue Louis Pasteur à Vendeuil (02800), pour Mme Claudie Michel, demeurant 49 rue Louis Pasteur à Mayot (02800), pour M. Patrick Carpentier, demeurant 80 rue du Général de Gaulle à Alaincourt (02240), pour Mme Dominique Charton, demeurant 13 rue Sanail à Moy-de-1'Aisne. (02610), pour M. Yves Choquenet, demeurant 8 rue de I'Eglise à Surfontaine Q2240). pour Mme Agnès Decotteo demeurant 108 avenue du Général Leclerc à La Fère (02800), pour Mme Isabelle Deffenin, demeurant 44 rue Sainte Benoite à Brissy-Hamegicourt {0224q, pour Mme Simone Degrande, demeurant 3 1 rue Glaucarme à Vendeuil (02800), pour M. Bernard Derbois, demernant 4 rue Basse à Brissay-Choigny (0224A), pour M. Piere Desmazes, demeurant 36 rue Saint Maxent à Brissay- Choigny (0224}),pour M. Philippe Devillers, demeurant 26rue Saint Jean àVendeuil (02800), pour M. Philippe Diehl, demeurant 36 Grande rue à Brissay-Choigny (A2240), pour Mme Christiane Diehl, demetuant 25 Grande rue à Brissay-Choigny (02240), pour Mme Evelyne Dolizy, demeurant 37 rue du Général Leclerc à Travecy (02800), pour M. Joël Dolizry, Nc'09DA0 A7 64,09D A0096 1 demeurant 37 rue du Général Leclerc à Travecy (02800), pour M. Frédéric Douay, demeurant 8 Grande rue à Brissay-Choigny (02240), pour M, Christian Bidaux, demeurant 29 Cn'ande rue à Brissay-Choigny (02240),pour M. Pierre Ducauroy, demeutmrt4S rue Georges ClémenceauàMoy- de-l'Aisne (02610), pour Mme Cécile Ducauroy, demewant 43 rue Georges Clémenceau à\4oy-de- l'Aisne (02610), pour M. Ernmanuel Du Pasquier, demeurant 7 rue de la Cense à Benay (t2440), pour Mme Alexandra Duriez, demeurant 19 rue Saint-Hubert à Mézières-sur-Oise (02240), pour M. Jean-Pierre Durlain, demeurant 56 rue Lorraine à Essigny-Le-Grand (02690), pour M. Eric Egrix, demeurant 13 place Paul Doumer à LaFère (02800), pourMme Marie-Thérèse Egrix, demewant 91 avenue du Général Leclerc à La Fère (02800), pour Mme Marie-Françoise Fillion, demeurant 8 rue Héroc Amigny à Rouy $2700),pour M. Michel Foubert, demeurant 10 rue du Tournoi à Vendeuil (02800), pour Mme Sylvie Fourcade, demeurant 52 rue Charles de Gaulle à Achery (02800), pour M. Richard Frontero, demeurant 4 ruelle de Presles à Alaincourl (02240),porn M. Daniel Goemaere, demeurant 49 rue Pasteur à Mayot (02800), pour Mme Claudette Henocque, demetrant 25 rue Glaucarme à Vendeuil (02800), pour M. Jean Hiblot, demeurant 1 rue P. Timbaud à Charmes (02800), pour Mme Marie Hiblot, demeurant 4 impasse des Lilas à Charmes (02800), pour M. Paul Huart, demeurant 5 rue Gambetta à Moy-de-1'Aisne (02610), pour Mme Claudine Huart, demeurant 5 rue Gambetta à Moy-de-l'Aisne (02610), pour M. Jean Kaczot, demeurant t2 rue Poncelet àVendeuil (02800), pourMme Anne-Marie Kaczor, demeurant l2ruePoncelet àVendeuil (02800), pour Mme Aurélie Kharoubi, demeurant 4 rus Anatole de la Forge à Fargniers (02700), pour M. Gérard Lacheroy, demeuraût 14 rue Pasteur à Vendeuil (02800), pour Mme Angélique Laksander, demeurant 11 rue de l'Eglise à Brissy (A2240), pour Mme Françoise Laplace, demeurant 3 rue Seruzier à Charmes (02800), pour M. Maurice Lefewe, demeurant 8 rue Héroc Amigny à Rouy (02700), pour M. Luc Legrand, demeurant 28 rue Saint-Jean à Vendeuil (02800), pour M. Michel Lejeune, demeurant 7 rue d'Elva à Travecy (02800), pour Mme Roseline Lejeune, demeurant 7 rue d'Elva à Travecy (02800), pour Mme Edith Lemaire, demeurant 7 rue du Moulin àBrissay-Choigny (0224q,pour Mme Renée Lemaire, demeurant 2 rue G. Laguilliez àRouwoy (02100), pour M. Christian Lepreux, demeurant 5 rue de la Gaieté àQuessy (02700), pour Mme Claudine Leroy, demeurant I rue Paul Doumer à Achery (02800), pour Mme Christine Maribas, demeurant 31 ruo de Riez à Monceau-les-Leups (02270), pour M, André Maribas, demeurant 31 rue de Riez à Monceau-les-Leups (02270), pour M, François Millot, demeurant 5 rue du Moulin à Brissy-Hamegicourt (0224q, pow M. Benoit Moreau, demeurant 38 rue Sainte Benoite à Brissy-Hamegicourt (02240), pour Mme Dominique Moreau, dsmeurant 38 rue Sainte Benoite à Brissy-Hamegicourt (02240), pour M, Jacques Mort, demeurant 69 rue Henri Martin à Fargniers (02700),pour M. Stanislas Mulliez, demeurant 3 rue du Moulin à Berthenicotxt (02240), pout M, .Iacques Noyelle, demeurant 25 ne Amédée à Evrard-Chauny (02300), pour Mme Marie Pelletier, demeutant 72 rae Saussier Marchandise à Moy-de-l'Aisne Q2610), pour Mme Sylvie Portelette, demeurant 3l rue Georges Clémenceau à Moy-de-l'Aisne (02610), pour Mme Jeanine Roue, dernernant 27 bis rue de la Jonquière à Paris (75017),pour M. James Sablain, demewant 12rue Glaucamre àVendeuil(02800), pour M. Bernard Testut, demeurant 1 place Piene Testut à Brissy-Hamegicourt (02240), pour M. André Toureilie, demeurant I rue de la Prelette à Choigny (02240), pour M. Michel Trocme, demeurant 8 rue Glaucarme à Vendeuil (02800), pour Mme Fatiha Yassa, demeurant 13 rue de la Gare Sery à Mézières (02240),pour Mme Sonia Zussino, demeurant 23 rue Saussier Marchandise à Moy-de-1'Aisne (02610), pour M. Georges Clauet, demeurant 49 avenue du Général Leclerc à La Fère (02800), pour M. Jean-Noël Delahaye, demeurant 10 rue du Marais à Travecy (02800), pour Mme Anne-Marie Delahaye, demeurant 10 rue du Marais à Travecy (02800), pour M. Fabien Delahaye, demeurant l0 rue du Marais à Travecy (02800), pour M. Marcel Gervais, demeurant 2 rue de la Victoire à Brissay-Choigny (02240),pour M. Daniel Malik, demeurant 33 rue N''09DA0 01 64,AgD A0096 1

Saussier Marchandise à Moy-de-i'Aisne (02610), pour Mrne.Marie-Elisabeth Malik, demeurant 33 ruesaussierMarchandiseàMoy-de-1'Aisne(02610),pourMmeFlorenceMonguillon,demeurant 117 rue Charles de Gaulle à Achery (02800) et pour I'Association Ternois Environnement, dont le siège est 45 bis rue des Quabe Fils à Tergnier (02700), par la SCP Frison, Decramer et Associés ; ils concluent au rejet de la requête de la société ARF et à sa condamnation à leur verser une somme globale de 3 000 euros autilre de I'afticleL.76l-t du code dejustice administrative ; ils soutiennent que ni la société ARF, ni le groupe Flamme à laquelle elle apparlient n'ont failla démonstration de leurs capacités techniques à traiter légalement par voie d'incinération des déchets dangereux ; que la prétention par la société ARF que le montant du chiffre d'affaires et du résultat de I'exercice était confidentiel est totalement enonée dès lors que la publicité de ces informations est rendue obligatoire par la loi porrr l'information des tiers ; que 1a circonstance que certaines informations sont d' ordre financier ne suffit pas à considérer qu'el1es présentent un caractère confidentiel pour le juge administratif ; que f indication du seul capital sooial de 1 125 000 euros de la société ARF ne suflît à établir les capacités financières de la société pour mettre en æuvre et pour respecter les prescriptions techniques d'exploitation dont est assortie I'autorisation d'exploiter du 2 juin 2006 ; que I'incornplétude du dossier d'enquête publique concemant les capacités techniques et fi.nancières rend laprocédure d'instruction inégulière et entache d'illégalité I'arrêté préfectoral du 2 juin 2006 ; que les capacités techniques et financières de la société ARF présentaient un caractère substantiel pour le public et pour les élus; que I'avis d'uns autorité étatique compétente en matière d'environnement sur la demande d'autorisation d'exploiter un incinérateur de déchets dangereux à Vendeuil et sur l'étude d'impact de cette installation n'a jamais été recueilli au cours de laprocédure d'autorisation qui a débouché sur 1a délivrance de I'arrêté préfectoral du 2juin 20A6 ; que le préfet de l'Aisne a délivré l'autorisation d'exploiter en appliquant les dispositions des articles R. 512-1 à R. 512-39 du code de I'environnement non conformes à l'article 6.1 de la directive n" 851337ICEE du 27 juin 1985 modifiée ; que le préfet de l'Aisne a autorisé l'exploitation d'une installation d'incinération des déchets d-ont < 80 % proviendront de Picard-ie et des régions limitrophes > et

<< 20 o pounont avoir une autre origine>, outre les déchets minéraux, les terres polluées et minéraux souillés pouvant provenir du territoire ( national voire européen > ; que n'ayant fixé aucune limite dans I'arrêté quèreflé, le préfet de I'Aisne a approuvé une origine des déchets dangereux principalement autre que picarde, en violation avec le Plan Régional d'Elimination des Déchets Dangereux de Picaxdie (PREDD et l'article L.541-1,I du code de l'environnement qui impose de limiter en distance et en volume le transport des déchets ; qu'il ressort de l'étude du dossier de dernande d'autorisation que la délivrance par 1e préfet de I'Aisne de l'arrêté d'autorisation du 2 juin 2006 relève d'une erreor -utrifeste d'appréciation eu égard aux nuisances qui seront engendrées par f installation de traitement; que la société ARF a fait preuve de son incapacité à remplir les

obligations qui étaient imposées par l'arrêté préfectoral du 2 juin 2006 ;.

Vu le mémoire en défense, commun aux instances no 09D et n' 09DA00961, enregistré ie 7 j anvier 2010, présenté pour l'Association de Lutte contre ^00764l'Environnement en Picardie 02 (ÀLEP 02), dont le siège est mairie de Tergnier à Tergnier (02700), représenié par son président en exercice, par la SCP Gros, Deharbe, Hicter et Associés qui conclut au rejet de la requête et à ia condamnation du requérant à lui verser la somme de 3 000 euros au titre de I'articl eL. 7 6I-I du code de justice administrative ; elle soutient que sous couvert de mener une activité de production de chaux, la société ARF a, avant d'être autorisée en2006,brûlé en toute illégalité entre 2001 et 2006, des déchets industriels au point de voir cette waie fausse activité principale suspendue par un arrêté préfectoral ; que sur le site de Vendeuil régularisé, ARF n'est toujours pas passé à la valorisation énergétique malgré les prescriptions techniques qui s'imposent à elle ; que le jugement est régulier en la forme et les mémoires ont été visés ; qu'ii y a une impossibilité de principe de compléter à No'o9DA00764,09D40096 1

posteriori le dossier sur les capacités financières ; que le dossier d'une Installation Classée pour la brotection de 1'Enviro*r*"nt (CPE)a une vocation informative qui trouve son fondement dans la }oi, le droit communautaire et la charte de I'environnement ; que le juge des installations classées n'a pas plus de pouvoir que 1'administration elle-même ; qu'à f instar de I'administration, le juge doit respecter la procédure d'autorisation iCPE lorsqu'il fait acte d'administrateur comme lui permet I'article L.5t4-6 du code de I'environnement ; que les premiers juges auraient pu également tirer toutes les conséquences du défaut d'information du public s'agissant des capacites fïnancières ; que le Tribunal a pris en compte les pièces de la demande d'autorisation d'exploiter ; que le Tribunal était fondé à considérer qu'en l'espèce, arguer du capital social ne pouvait constituer une garantie suffisante i {ue, dès lors les données comptables de la société ARF étaient indispensables ; que le pubiic a été privé d'une information qui était indispensable pow qu'il puisse se convaincre de ce que ARF serait capable de respecter les prescriptions techniques de fonctionnement afférentes à I'incinération de déchets dangereux ; comme I'arelevé le Tribunal ,Iacapacitéjuridique fait défaut ; que le Tribunal a également pris en compte le comportement de l'exploitant ; qu'ARF réalise de nouveaux travaux sans aucune autorisation au titre de I'urbanisme ; que pour la protection de l'environnement, ies installatiops et lew exploitation demeurent en totale infraction avec la réglementation ; qu'il n'existe aucun asservissernent entre l'injonction des déchets et 1e seuil minimum de 850oC ; qu'i1 n'existe sans doute pas non plus d'enregistrement des résultats de la mesure en continu de la température obtenue à proximité de la paroi interne de la chambre de combustion comrne I'exige l'article 33.b de l'qrrêté ministériel du 20 septembre 2002 ; que l'enregistrement se rapportant au contrôle du 26 mars 2008, dont ALEP 02 avut demandé communication, ne lui est j amais paf,venu malgré l' avis de la CADA du 1 4 novembre 2008 ; qu'i1 est demandé à la Cour, en utilisant ses pouvoirs d'instruction, que lui soit communiqués, s'il existent, les enregistrements de cette température des 5 demières années ; que concerrant le contrôle des rejets de I'installation et de leurs effets sur l'environlement, ARF, du fait de ses limites techniques et financières, n'a pas mis enplace trois mesures essentielles ; qu'en effet, la société n'apas installé le système dp prélèvement en continu pour analyse de la teneur en dioxines des rejets atrnosphériques ; que malgré I'obligation qui lui est faite par I'article 9.3 de I'arrêté d'autorisation, ARF ne fait pas suivre le lait, système simple et efficace ; qu'ARF refuse de réaliser une campagne de validation dans les cond.itions extrêmes prévues par le DDAE de teneurs en éléments polluants et de pouvoir calorifique des déchets incinérés ;

Vu le mémoire, enregistré sous le n" 09D400 7 64 par télécopie 1e !9 ianvier 20 1 0 et confirmé Ie 2t janvier 2010 par la production de l'original, présenté pour la société ARF qui conclut aux inêmes fins que sa requête par les mêrnes moyens et soutient en outre que la mention des capacités techniques et financières est une information essentiellement destinée à l'administration; que la jurisprudence exige surtout que le préfet dispose de toutes les informations nécessaires en ce qui oonceme 1es capacités techniques et financières à la date à laquelle il prend la décision, et eonsidère que ces informations peuvent être apportées à tout moment, y compris après la clôture de I'enquête publique ; qu'il résulte également de la jurisprudence que si le dossier de demande d'autorisation d'exploiter doit mentionner les capacités techniques et fînancières afin d'assurer f information du public à cet égard comme en ce qui concerne les autres aspects du projet, il est surtout nécessaire que toutes les informations pour s'assurer du caractère suffisant de ces capacités soient à la disposition du préfet, à la date à laquelle il prend sa décision sur la denaande d'autorisation ; que le fait que certaines informations ne soient transmises au préfet que postérieurement à I'enquête publique, et donc a fortiori pendant cette enquête mais de manière confidentielle, n'est pas de nafure à entacher la demande d'irrégularité dès lois que le dossier mentionnait bien les capacités techniques et financières du pétitionnaire, ce qui est le cas en 1'espèce ; que la circonstance que la société ARF ait No'O 9DA0 07 64,AgD A0096 1 10

jugé préférable de ne communiquer certains éléments financiers que de manière confidentielie au préfet ne sawait donc être considéré comme ayant empêché le public de disposer d'une information suffi.santç sur les capacités teehniques et fînancières de la société ARF ; qu'aucune observation n'a été formulée au cours de l'enquête publique en ce qui concerne les capacités techniques et financières ; que I'installation de valorisation énergétique ne crée aucun risque pour la santé publique ou I'environnement dès lors qu'il s3agit uniquement d'une perte d'énergie qui pourra être récupérée ; que la valorisation énergétique de l'énergie était tr:r but poursuivi par la.société ARF avant l'obtention de I'arrêté préfectoral d'autorisation; que la valorisation énergétique de l'énergie produite est une prescription de 1'arrêté d'autorisation qui a été sollicitée par la sooiété ARF dans le cadre de son dossier de demande d'autorisation ; que la société ARF a toujours fait preuve d'une transparence totale avec les serviceÈ de l'Etat ; que le procédé de valorisation énergétique choisi par la société ARF va au-delà de ce qui est néeessaire pour respecter les prescriptions de l'alrêté d'autorisation ; que la solution retenue par la société ARF est plus onéreuse que celle qu'elle aurait pu se contenter de mettre en place ; que la mise en place de l'installatiqn de valorisation a désormais abouti et lcs essais en vue de l'exploitation sont en cours ; quoactuellement, ce sont ainsi 7 millions d'euros qui ont été réglés par la société ARF aux différents foumisseurs intervenants dans ce projet, ce qui témoigne non seulement de la volonté de la société ARF de satisfaire pleinement à ses obligations, Àais également du caractère tout à fait suffisant de ses capacités financières ; que les demandeurs de première instance font valoir en appel un nouveau moyen tiré de ce que le préfet de l'Aisne aurait été tenu dans le cadre de I'instruction du dossier de consulter le préfet de région, et que I'absence de cette consultation entacherait I'arrêté d'illégatité et ce en application de la directive n' 5813311CEE du 27 juin 1985 relative à l'évaluation des incidences de certains projets publics ou privés sur l'environnerneùt, modifiée par ladirective n" 97 /71/CEE du 3 mars tggl ; qui ce moyen est irrecevable dès lors qu'il n'a pas été soulevé en première instance ; qu'en outre ce moyen est infondé car le fait que les dispositions de la directive n'aientpuêtre appliqués lors de l'insfructionde la demande d'autorisation d'exploiter déposée par la societé ARF n'entache donc l'arrëtéd'aucune

illégalité ;

Vu l'ordonnance, en date du 25 janvier 2010, portant clôture d'instruction au 25 féwier 2II0;

Vu le nouveau mémoire cornmun aux instances no 09DA00764et n' 09DA00961, enregistré le tr 1 février 2010 par télécopie et confirmé le 12 février 2010 par la production de l'original, présenté pour loAssociation de Lutte contre l'Environnement en Picardie 02 (ALEP 02) qui conclut aux mêmes fins que son précédent mémoire par les mêmes motifs et soutient en outre que la société ARF réaliserait désormais des travaux soumis àpermis de construire sans disposer des autorisations nécessaires; que 1es capacités financières doivent non seulement parvenir à 1a connaissance du préfet, mais également être destinées à I'information du public i eue, malgré,le redémarrage de I'installation, le dispositif de valorisation énergétique n'est toujours pas effectif ; que lors de la commission locale d'information et de surveillance du 4 février 2010, et ainsi que plusieurs personnes présentes l'attestent, le sous-préfet de Saint Quentin a déclaré que < la valorisation énergétique n'était pas en service et que de ce fait, l'arrôté de consignation n'était pas levé > ;

Vu ie nouveau mémoite, coûlmun arx instances n" 09DA A0764et no 09DA00961, enregistré le 12 fevrier 2010 par télécopie et confirmé le 15 février 2010 pm la production de I'original, présenté pour la société ARF qui conclut aux mômes fins que son précédent mérnoire par les mêmes moyens et soutient en outre que l'affirmation de I'association ALEP 02 selonlaquelle le retard dans lamise en place de I'installation de valorisation causeraitun dommage important à1'environnement No'O9DA00764,09DA0096 1 i1

est infondée et inexacte; que le programme Valormat s'est déroulé du L"' octobre 2006 au 30 juin 2A09 et que, contraiiement à ce qu'affirme l'association, ce programme a conduit à des résultats intéressants du point de vue environnemental ; que la parlicipation de la société ARF au programme Valormat démontre que les instances européennes considèrent que la société ARF dispose des capacités techniques et financières suffisantes pour mener à bien ce projet ; que suite au dépassement des valeurs limites de dioxine, la société ARF a scrupuleusement suivi les instructions de la DRIRE afin d'identifîer l'origine du problème et de le résoudre ; que si 1'association soutient que |a société ARF réaliserait désormais des travaux soumis à permis de construire sans disposer des autorisations nécessaires, il lui appartient de démontrer que lesdits travaux. relèveraient d'une autorisation d'urbanisrne ; qu'en i*t gtut de cause, au titre de l'indépendance des législations, la question relative au permis de construire ne saurait relever de la présente procédure ; qus durant les périodes visées par 1'association ALEP 02 dans ses écritures, les configurations de productionn'ont quasiment jamais été mises en cÊuvre, à l'exception de quelques essais d'introduction de déchets minéraux dans le cadre du programme Life Environnement ; qu'il ressort des relevés de température qu'en ce qui concerne notammentle2l mars 2009, les températures relevées au niveau de la post combustion était bien supérieures à 50ûo C, ce qui signifie que ces températures étaient bien supérieures à 850o C dans la chambre de combustion ; que les bons résultats constatés au niveau des rejets atmosphériques confirment que les températures en amont et les temps de sejour sont conects ;

Vule nouveaumémoire, communaux instancesn" 09DA00764eln" 09DA00961, enregistré le 12 fewierZ}lt par tétécopie et confirmé le 15 fevrier 2010pæ laproduction de l'original, présenté pour 1a commune de Vendeuil et autres qui concluent aux mêmes fins que leur précédent mémoire pæ les mêmes motifs et font en outre valoir qu'elle est recevable à soulever en appel des moyens nouveaux dès lors qu'ils résultent de'la même cause juridique que celle invoquée en première instance ; que le préfet de I'Aisne a délivré le 2 juin 2006 une autorisation d'exploiter un incinérateur de déchets dangereux à Vendeuil en appliquant les dispositions des articles R. 512-1 à R.512-39 du code de l'environnement, ignorant I'article 6.i de la directive n" 85l337lCEE du 27 juin 1985 modifiée sans avoir préalablement recueilli l'avis d'une autorité étatique exerçant des responsabiiités particulières en matière d'environnement; que s'agissant de l2invocabilité d'exclusion, l'arrêté préfectoral du 2 juin 2006 délivré sur le fondement d'une règle nationale incompatibtre avec ltarticle 6.1 de ia directive n" 85l337lCEE du 27 iuin 1985 modifiée doit êne annulé pour défaut de base légale; que s'agissant de l'invocabilité de substitution, l'arrêté préfectoral du 2 juin 2006 aété dé1iwé en violation de l'article 6.1 de la directive n" 851337|CEE du 21 juinl985 modifiée, faute d'avis d'une autorité publique exerçant des responsabilités particulières en matière d'environnement ; que l'étude d'impact produite par la société ARF ne repond pas aux dispositions de l'article R. 512-8 du code de l'environnement à plusieurs titres; qu'en effet, l'hydrologie est succinctement abordéepar l'étude d'impact ; que f impact des rejets polluants dans i'Oise est particulièrement évasif ; que les auteurs de l'étude d'impact n'ont aucunement analysé les incidences des retombées des polluants dangereux et toxiques des rejets atmosphériques sur la faune et sur la nappe alluviale ;

Vu |e nouveau mémoire, commun aux instances n" 09DA 00764et no 09DA00961, enregistré le 16 février 2070,présenté pour la commune de Vendeuil et autres qui concluent aux mêmes fins que leur précédent mémoire par les mêmes motifs et font en outre valoir que l'arrêté préfectoral du 2 juin 20A6 aété pris suivant une procédure inégulière faute pour la société ARF de justifier d'un dossier de permis de construire à la date de délivrance de l'autorisation d'exploiter attaquée au regarddesarticlesL.5l2-l5,alinéapremieretR.5t}-4-t ducodedel'environnement,sansqu'ily ait lieu ds tenir compte de toute tentative de régularisation ultérieure ; qu'il y a incomplétude du N.'09DA0 07 64,AgD A0 096 1 12

dossier d'enquête publique relative aux capacités techniques et financières notamment au regard de la directive }AAS|I|CE du 15 janvier 2008 qui procède à la codification de la directive 96l6tlCE du Conseil dv24 septembre 1 996 relative à la prévention èt à Ia réduction intégrées de la pollution ; que les dispositions précitees de l'article L, 5I2-l du code de I'environnement doivent être regardées comme participant à la transcription des articles 3 I et 6 h de la directive du 15 janvier 2008 ; que suivant I'article R, 512-3 du code de I'environnement, la dernande d'autorisation mentiônne (...) o 5 les capacités techniques et fînancières, lesquelles font partie du dossier sournis à enquête publique visé au I de I'article R. 512-14 du même code et au III du même article ; que s'il est exact que les capacités techniques et financières du demandeur doivent êfre appréciées auregard de l'ensemble du dossier de demande d'autorisation, encore convient-il que ces informations figurent quelque pari dans le dossier de demande d?autorisation soumis à enquête publique; que si les capacités fînancières et teohniques constituent un éIément important pour I'administration chargée de refuser ou de déliwer 1'autorisation, elles constituent aussi un outil essenliel d'information du public au plan du droit communautaire et au plan constitutionnel ; que la confidentialité du chiffre d'affaires et du résultat net est injustifiée par le code du commerce ; qu'en estimant notamment le chiffre d'affaires et le résultat net comme confidentiel, le préfet de 1'Aisne a commis une errew d'appréciation ; que la société ARF n'a pujustifier en 2009 de la mise en service d'un dispositif de valorisation de l'énergie de I'incinération de déchets dangereux; que l'absence waisemblable d'un dispositif d'asservissernent est de nature à favoriser des émissions de substances toxiques dans I'atmosphère ; que la société ARF ne justifie pas avoir les capacités techniques et n'a pas démontré sa volonté de respecter celles qui lui sont applicables au regard de l'article L. 512-l du code de I'environnement ; * Vu I'ordonnance, en date du 22 février 2010, portant report de cloture d'instruction au 12 mars 2010 ;

Vu le nouveaumémoire, commun aux instances n" 09DA A0764etn' 09D400961, enregistré le' 10 mars 2010 par télécopie et confirmé le 11 mars 2010 par la production de l'original, présenté pour I'Association de Lutte contre I'Environnement en Picardie 02 (ALEP 02) qui conclut aux mêmes fins que ses précédentes écritures pff les mêmes motifs et soutient en outre que le préfet a commis une erreur de qualification juridique des faits au regard de l'article R. 512-3, 4o du code de l'environnement dès lors que les capacités.financières ne constituent pas des informations pouvant

être transmises de façon confidentielle ;

Vu Ie nouveau mémoire, communaux instances no 09DA00 764etn"09DA00961, enregisté

le I 2 mars 20 1 0 par télécopie et confitmé le 1 7 mars 20 1 0 par la production cle l'original, présenté pow la société ARF qui conclut aux mêmes fins que ses précédentes écritures par les mêmes moyens et soutient en outre que le procédé de valorisation énergétique choisi parlasociété ARF va au-delà de ce qui est nécessaire pour respecter les prescriptions de l'arrëté d'autorisation ; qu'à cejour, ce sont ainsi au total près de 7 rnillions d'euros qui ont été réglés par la société ARF aux différents fournisseurs intervenants dans ce projet ; que la société ARF vient d'achever lamise en place de la turbine et de I'ensemble des équipements et installations annexes permettant précisérnent la valorisation énergétique sur son site de Vendeuil; que la mise en place de I'installation de valorisation est désormais terminée et les derniers ajustements etréglages sont aujourd'hui finalisés ; que la société ARF, au vu de la haute technicité des installations ainsi mises en place et en service, et des investissements considérables engagés, dispose bien des capacités techniques et financières pour exploiter le site de Vendeuil ; que la question des températures de combustion a été soldée par la DRIRE suite à son inspection du 16 janvier 2009,aux termes de laquelle elle a validé la conformité du processus suite aux explications fournies par 1a société ARF ; que les bons résultats constatés au 13 N''09DA0 07 64,09D A0096 1

niveau des rejets atmosphériques confirment que les températures en amont et les temps de séjours sont corrects ; quant au problème invoqué par les parties adverses relatif aux cuves de stockage, le tribunal correctionnel de Saint Quentin par jugement du 21 awil 2009 devenu définitif sur le plan pénal, a relaxé la société ARF et M. Jean-Luc Fiamme du délit d'exploitation sans autorisation âurant tra même périod.e d'une installation classée de stockages de liquidâs inllammables de première catégorie ; que la Cour d'appel d'Arniens, arnenée à se prononcer sur les seuls intérêts civils, a" par arrêt du 6 janvier 2010 constaté < qu'aucune faute de nature à engager leur responsabilité n'est caractérisée à I'encontre de la société ARF et de Jean Luc Flaitrme > ; que concemant les nouveaux moyens invoqués par les demandeurs de première instance tirés de la nécessaire consultation de < l'autorité envirorurementale, de I'insuffîsance de l'étude d'impact, del'absence de justificationdu dépôt de la demande de permis de construire daûs le dossier de demande dlautorisation et du caiactère incomplet du dossier d'enquête publique au regard des dispositions de la directive 2008,1lCE du 15 janvier 2008, il ne sont pas fondés et sont d'ailleurs inopérants poru certains d'entre eux ; que concernant la prétendue nécessaire consultation de l'autorité environnementale,le moyen n'est pas fondé dès lors que les dispositions de la Directive 8513371Ctr:E du27 juin 1985 et notamment 1' article 6. 1 , n'étaient pas suffîsamment précises et inconditionnelles pour pouvoir être appliquées en l'absence de transposition, de sofie qu'elles ne pouvaient pas ôtre invoquées à 1'appui rétude d'un recours contre un acte non réglementaire ; que concernant les moyens tirés de I d' impact en ce qui concerne I'hydrogéologie, I'impact des rejets polluants dans l'Oise et l'impact des rejets atmosphériques, il ne sont pas fondés ; que l'étude d'impact produite dans le cadre de la demande d'autorisation d'exploiter est plus que suffisante concernant I'hydrogéologie et permet d'établir que i'activité de [a société ARF ns crée aucun risque pour la ressource en eau potable ; que concernant I'analyse des rejets polluants de l'usine dans l'Oise, cette question est bien traitée"par l'étude d'impact qui conclut que ces rejets n'auront pas d'incidence perceptibles sur le cours d'eau et qu'ils seront compatibles avec son objectif de qualité et avec lesvaleurs limites de rejetprescrites dans l'arrôté du 20 septembte2A}2; qUe concernant les rejets atmosphériques, l'étude d'impact analyse de manière détaillée I'environnement naturel, et notamment les espèces et espaces protégés, avant de préciser les effets de 1' exploitation sur ce milieu naturel et une fois encore plus spécifiquement sur la faune et la flore et de conclure à I'absence d'impact compte tenu de I'analyse de I'impact du projet sur les eaux, sur les sols et sur l'air ; que concernætt le moyen tiré de l'absence de justification du dépôt de la demande de permis de construire dans le dossier demande d'autorisation, il bonvient de rappeler que concernant les questions de forme et de procédure, le juge des installations.classées ne se place pas à la date de sa décision juridictionnelle mais à la date de la décision attaquée pour en apprécier la légalité et notamment en ce qui conceme la composition du clossier de demande d'autorisation; qu'en l'espèce, les permis de construire en cause n'ont été annulés que postérieurement à la délivrancê de I'arrêté d'autorisation du 2 juin 20\6,de sofie qu'àcette date ils étaient réputés exister, de même que la preuve des demandes afftrentes produites dans le dossier de demande d'autorisation d'exploiter; que sur le caractère prétendument incomplet du dossier d'enquête publique au regard des dispositions de la DirectiveZt}SlIlCE du 15 janvier 2008, cette dernière n'est pas.invocable à l'encontre de l'arrêté d'autorisation du 2 iuin 2006 puisqu'elle est postérieureàcelui-ci;queser.llelaDirectiveg6l6llCBquiestcodifiéeparlaDirectivedull.janvier 2008 aurait pu être invoquée par la'commune de Vendeuil, ce qui n'est pas le cas en l'espèce ; que ' I'argumentation de la commune de Vendeuil ne vise en définitive qu'à soutenir, une nouvelle fois, que les informations relatives aux capacités techniques et financières de la société ARF n'auraient pas été suffisantes pow assurer une information du public et il a déjà été répondu longuement à ces arguments et la société ARF s'en rapporte à ses précédentes écritures ; No'09DA00764,09DA0096 1 T4

Vu le nouveau mémoire, commun aux instancqs.n" 09D4007 64 etn" 09DA0096 1, enregistré le 12 mars 2010 par télécopie et confïrmé le 17 mars 2010 par la production de l'original, présenté pow la commune de Vendeuil et autres qui concluent aux mêmes fins que leur précédentmémoire par les mêmes motifs et font en outre valoir que I'autorisation d'exploiter du 2 juin 2006 est incompatible avec le Plan Régional des Déchets Dangereux de Picardie qui impose (( un traitement prioritaire des DIS picards > alors que la grande majorité des déchets dangereux ne conceme pas les déohets picards mais les déchets provenant de régions limitrophes ; que cette circonstance est accentuée par le fait qu'au moins 20 % des déchets dangereux traités par l'usine d'incinération d'ARF ont une origine autre au plan national, et même européen; que le dossier de la demande d'autorisation.présentée par la société ARF ne précise pas les conditions de remise en état du site après une éventuelle cessation d'activités et la société ARF ne satisfait pas ainsi aux dispositions de l'article R. 512-8.II.5" du code de l'environnement, de sorle que I'arrêté d'autorisation du 2 juin 2006 est irrégulier à raison de ce vice substantiel ; qu'iln'est toujours pas justifié de ce que la société ARF respecte les dispositions de l'arrêté préfectoral du 2 juin 2A06 en ce qui conceme la valorisation énergétique ;

Vu l'ordorinancs en date du 12 marc 2010 portant report de clôture d'instructionau 29 mars 2010;

Vu le nouveau mémoire, commun aux instances no 09DA00764 et no 09DA00961 , enregistré le 23 mars 20 1 0 par télécopie et confirmé Ie 24 mars 2tl0 par la production de I' original, présenté pour I'Association de Lutte contre I'Environnement en Picardie 02 (ALEP 02) qui conclut aux mêmes fins que ses précédentes écritures pff les mêmes motifs ;

Vu le nouveau mémoire, commun aux instances no 09DA 00764etn' 09DA00961, eruegistré par télécopieleZ3 mars 2010 et confirmé le 25 mars 2010 par Ia production de l'original, présenté pour la commune de Vendeuil et autres qui concluent aux mêmes fins que leurs précédentes écritures par les mêmes motifs et lont en outre valoir que le dossier d'enquête publique relative aux capacités financières et techniques ne répond pas aux exigences de la clirective, 96l61lCE du 24 septembre 1996 dont certaines dispositions ont été codifiées par la directive 2008ltlCB du 15janvier 2008 ;

Vu le nouveau mémoire, commun aux instances n" 09DA 007 64 et n" 09D40096 1 , enregistré le 29 mars 2010 à 14 H 51 par télécopie et confirmé le jorn même par la production de l'original, présenté pour la société ARF qui conclut aux mêmes fins que ses précédentes écritures par les mêmes moyens ;

Vu la note en délibéré, enregistrée le 1 0 juin 20 1 0 par télécopie, présentée pour 1'Association Ternois Environnement, la commune de Vendeuil, la commune de Moy-de-l'Aisne, la commune de Benay, la commune de Nouvion et Catillon, [a commune de Berthenicourt, la commune de Remigny, la commune de Gibercourt, la commune de Brissy-Hamegicourt, la commune de Mayot, la commune de Brissay-Choigny, la commune de Travecy, la commune de Danizy,la commune de Mennessis, la commune d'Acheryo la commune de Monceau-Les-Leups, la commune de Ribemont, la commune de Cerisy, la commune de Beautor, la commune de Versigny, la communauté de cofirmules de laVallée de l'Oise, France Nature Environnement, I'Association Vie et Paysages, I'Association Picardie Nature, M. Frédéric Bailly, Mme Jeanine Bailly, Mme Béatrice Batiilot, M. Jean Bawol, M. Jean-Jacques Besançon, M. Piene Bidaux, M. Axdré Blot, M, Alain Brunel, Mme Françoise Brunelle, Mme Claudie Michel, M. Patrick Carpentier, Mme Dominique Charton, N''09DA0 A7 64,09Di 40096 I 15

M. Yves Choquenet, Mme Agnès Decotte, Mme Isabelle Deffenin, Mme Simone Degrande, M. Bernard Derbois, M. Pierre-Desmazes, M. Philippe Devillers, M. Philippe Diehl, Mme Christiane Diehl, Mme Evelyne Dolizy, M. Joël Dolizy, M. Frédéric Douay, M. Christian Bidaux, M. Pierre Ducauroy, Mme Cécile Ducauroy, M. Emmanuel Du Pasquier, Mrne Alexandra Dtxiez, M. Jean-Pierre Durlain, M. Eric Egri*, Mme Marie-Thérèse Egrix, Mme Marie-Françoise Fillion, M. Michel Foubert, Mme Sylvie Fowcade, M. Richard Frontero, M. Daniel Goemaete, Mme Claudette Henocque, M. Jean Hiblot,lt4rne Marie Hiblot, M.faul Iï{f Mme Claudjne Huart, M. Jean Kaczor, Mme Anne-Marie Kaczar, Mme Aurélie Kharoubi, M. Gérard Lacheroy, Mme Angélique Laksander, Mme Françoise Laplace, M, Maurice Lefevre, M. Luc Legrand, IrA. Michàl Lejeune, Mme Roseline Lejeune, Mme Edith Lemaire, Mme Renée Lemaire, M. Christian Lepreux, Mme Claudine Leroy, Mme Christine Mæibas, M. André Maribas" M. François Millot, M. Benoit Moteau, Mme Dominique Moreau, M, Jacques Mort, M. Stanislas Mulliez, M. Jacques Noyelle, Mme Marie Pelletier, Mme Sylvie Portelette, Mme Jeanine Roue, M. James Sablain, M. Bemard Testut, M. AndréToureille, M. Michel Trocme, Mme Fatiha Yassa, Mme Sonia Zussino, M. Georges Clauet, M. Jear-I-Noël Delahaye, Mme Anne-Marie Delahaye, M. Fabien Delahaye, M. Marcel Gervais, M' Daniel Malik, Mme Marie-Elisabeth Malik, Mme Florence Monguillon ;

Vu la note en délibéré, ernegistrée Ie 11 juin 2010 par télécopie et régularisée par la production de I'original le 14 juin 2010, présentée pour l'Association de Lutte contre I'Environnement en Picardie 02 (ALEP 02) ;

Vu la note en délibéré, enregistrée le i4 juin 2Ol0 par télécopie et régularisée par la production de l'original le 16 juin 2AlA,présentée pour la société ARF ;

Vu les autres pièces des dossiers ;

Vu la directive n" 581337ICEE du 27 iuin 1985 modifiée ;

Vu la directive 2008lLlCE du 15 janvier 2008 ;

Vu le code de 1'environnement;

Vu Ie décret n" 77-7133 du 21 septembte 1977 ;

Vu le code de justice administrative ;

Les parties ayant été régulièrement averties du jour de l'audience ;

Après avoir entendu au cours de l'audience publique le rapport de M. Albeft Lequien, président-assesseuï, les conclusions de M. Jacques Lepers, rapporteur public et les pafties présentes tu représentées ayant été invitées à présenter leurs observations, Me Deharbe substituant Me Hicter, po*i'Arrociation de Lutte pour l'Énvironnement en Picardie 02 (ALEP 02), Me Moustardier, pour ia société ARF et Me Chartrelle, pour I'Associatiôn Ternois Environnement, la commune de Vendeuii, la commune de Moy-de-1'Aisne, la commune de Benay, la commune de Nouvion et Catillon, la commune de Berthenicourl, la commune de Remigny, la commune de Gibercourt, la cornmune de Brissy-Hamegicourt, la commune de Mayot, la commune de Brissay-Choigny, la 't:

N.*09DA0 0 7 64,AgD A00g 6 L 16

aommune de Travecy, la commune de Danizy, la commune de Mennessis, la commute d'Achery, la commune de Monceau-Les-Leups, la commune de Ribemont, la commune de Cerisy, la commune de Beautor, la commune de Versignyola communauté de communes de la Vallée de l'Oise, France Nature Environnement, l'Association Vie et Paysages, i'Association Picardie Nature, M, Frédéric Bai11y, Mme Jeanine Bailly, Mme Béatrice Batillot, M. Jean Bawol, M. Jean-Jacques Besançon, M. Piene Bidaux, M, André Blot, M. Alain Brunel, Mme Françoise Brunelle, Mme Claudie Michel, M, Patrick Carpentier, Mme Dominique Charton, M. Yves Choquenet, Mme Agnès Decotte, Mme Isabelle Deffenin, Mme Simone Degrande, M, Bemard Derbois, M, Piene Desmazes, M. Philippe Devillers, M. Philippe Diehl, Mme Christiane Diehl, Mme Evelyne Dolizy, M. Joël Dolizy, M. Frédéric Douay, M. Christian Bidaux, M. Pierre Ducaruoy, Mme Cécile Ducauroy, M. Emmanuel Du Pasquier, à Mme Alexandra Duriez, M. Jean-Piere Durlain, M. Eric Egrix, Mme Marie-Thérèse Egrix, Mme Marie'Françoise Fillion, M, Michel Foubert, Mme Sylvie Fourcade, M. Richard Frontero, M. Daniel Goemaere, Mme Claudette Henocque, M. Jean Hiblot, Mme Marie Hiblot, M. Paul Huart, Mme Claudine Huart, M. Jean Kaczor, Mme Anne-Marie Kaczor, Mme Aurélie Kharoubi, M. Gérard Lacheroy, Mme Angélique Laksander, Mme Françoise Laplace, M. Maurice Lefevre, M. Luc Legrand, M. Michel Lejeune, Mrne Roseline Lejeune, Mme Edith Lemaire, Mrne Renée Lemaire, M. Christian Lepreux, à Mme Claudine Leroy, à Mme Christine Maribas, à M, André Maribas, à M. François Millot, M, Benoit Moreau, Mme Dominique Moreau, M. Jacques Morl, M. Stanislas Mulliez, M. Jacques Noyelle, Mme Marie Pelietier, Mme Sylvie Portelette, Mme Jeanine Roue, M. James Sablain, M. Bernard Testut, M. André Toureille, M. Michel Trocme, Mme Fatiha Yassa, Mme Sonia Zussino, M, Georges Clauet, M. Jean-Noël Delahaye, Mme Anne-Marie Delahaye, M. Fabien Delahaye,

M, Marcel Gervais, M. Daniel Malik, Mme Marie-Elisabeth Malik, Mme Florence Monguillon ;

Considérant que la requête n' 09DA0 0764 et le recours n" 09DA00961 présentés respectivement par tra société ARF et par le ministre de l'écologie, de 1'énergie, du développement durable et de la mer sont dirigées contre le jugement du 21 avril2009 par lequel le Tribunal administratif d'Amiens, àlademande de l'Association de Luttepourl'EnvironnementenPicardie et autxes, a annulé l'arrêté du préfetde l'Aisne du 2 juin 2006 autorisant la société ARF à exploiter sur le site de Vendeuil une unité de prétraitement de déchets industriels liquides et solides, d'incinération et cuisson de déchets industriels liquides et solides, de désorption thermique de minéraux et de terres polluées et de séchage de déchets minéraux pour un volume journalier moyen de 600 tonnes et un volume annuel de 150 000 tonnes ; que lesdites requêtes sont dirigées contre 1e même jugement et ont fait l'objet d'une instruction coûrmune ; qu'il y a lieu de lesjoindre pour qu'il y soit statué par un même arrêt;

Considéranl, que jusqu'à ce qu'i] soit statué sur le présent appel, la Cour de céans a, par un arrêt du 17 septembre 2009, proironcé Ie sursis à I'exécution du jugement en date du 2l auril2009 par lequel le Tribunal administratif d'Amiens a annulé l'arrêté du préfet de I'Aisne du 2 juin 2006 ;

Sur la régularité du jugement attaqué :

Considérant que si lu ro.iété RRF soutient que le Tribunal administratif d'Amiens a omis de viser plusieurs de ses mémoires, il résulte de f instruction que ce reproche n'est fondé que pour son mémoire du 8 avril 2008, produit le jour de la clôture d'instruction et pour son mémoire en défense du 23 aottt2006 i euo, cependant, la société ARF ne soutient ni même n'allègue que le hibunal N*09DA0 07 64,09D A0096 1 T7 administratif aurait omis de répondre aux moyèns qu'e1le a soulevés dans l'ensemble de ses écritwes ; que pax suite, au regard notamment de l'abondance et du caractère répétitif de ses productionsn nonobstant la circonstance que la date d'enregistrement de son premier mémoire en défense n'ait pas été indiquée dans les visas du jugement attaqué no 0601 803, elle nnest pas fondée à soutenir que ces omissions seraient de nature à entacher celui-ci d'inégularité ;

Considérant qu'il y a lieu par adoption des motifs retenus par les premiers juges d'écarter les fins de non-recevoir opposées par le préfet de l'Aisne et la société ARF et tirées du défaut d'intérêt à agir de I'Association Ternois Environnement et du défaut d'habilitation à agir de son président ;

Considérant que si en première instance les personnes physiques, 1a communauté de communes de la Vallée de 1'Oise et laplupart des 19 communes requérantes ne justifiaient pas d'un intérêt leur donnant qualité pour agir, cette circonstance est sans influence sur la recevabilité de la demande, dès lors que celle-ci est également signée par la commune deVendeuil, sur le territoire de laquelleestenvisagée1'exploitationdel'installationlitigieuseetqui a,àcetitre,intérêtàdemander l'annulation de I'arrêté attaqué; qu'il suit de là que, conlme I'a retenu à bon droit le Tribunal administratif d'Amiens, les fins de non-recevoir opposées par la société ARF et le préfet de l'Aisne tirées du défaut d'intérêt à agir de,l'ensemble des demandeurs doivent être écartées ;

Sur les conclusions à fin d'annulation :

Considérant que, pour demander le'sursis à exécution dujugement du Tribunal administratif d'Amiens en date du2l avril 2009 qui a annulé l'affêté du préfet de I'Aisne du 2juin 2006 l'autorisant à exploiter une installation classée sur le site de Vendeuil, la société ARF soutenait que des motifs d'intérêt général justi{iaient la suspension des effets dudit jugement, notamment du fait que la cessation de son activité perturberait l'élimination des déchets induskiels dangereux dès lors que son site est le seul de ce type dans la région ; que, dans la présente instance, les défendeurs invoquent quant à eux des moyens sérieux ; que, dans les circonstances particulières de l'espèce, ily a lieu, pour le cas où la Coru confirmerait le jugement attaqué, de permettre aux parties de produire, dans un délai dp 15 jours à compter de la notification du présent arrêt, tous éléments de nature à déterminer, d'une part, si f intéiêt général justifie que f installation en cause puisse continuer à fonctionner jusqu'à ce qu'une nouvelle autorisation soit délivrée et, d'autre part, le délai nécessaire au dépôt d'une nouvelle demande d'autorisation et à I'instruction de celle-ci ;

DECIDE :

Article 1" : Les parties produiront à la Cour, dans r"rn délai de 15 jours à compter d.e ia notification du présent arrêt, tous éléments de nature à permettre à la Cow de déterminer si I'intérêt général justifie que l'installation en cause puisse continuer à fonctionner jusqu'à ce qu'une nouvelle autorisation soit déliwée ainsi que le délai nécessaire au dépôt d'une nouvelle demande d'autorisation et à f instruction de celle-ci. N.'09DA0 07 64,09D A00 961 18

Article 2 : Tous droits et moysns des parties sur lesquels iln'estpas expressément statué par le présent arrêt sont réservés jusqu'en fin d'instance.

Article 3 : Le présent arrêt sera notifié à la société ARF, à 1'Association de Lutte pour l'Environnement en Picardie 02 (ALEP), à l'Association Ternois Environnement, à la commune de Vendeuil, à la commune de Moy-de-1'Aisne, à la commune de Benay, à la commune de Nouvion et Catillon, à la commune de Berthenicourt, à la commune de Rernigny, à la commune de Gibercourt, à la commune de Brissy-Hamegicourt, à la commune de Mayot, à la commune de Brissay-Choigny, à la commune de Travecy, à la commune de Danizy, à la commune de Mennessis, à la commune d'Achery, à la commune de Monceau-Les-Leups, à la commune de Ribemont, à la commune de Cerisy, à la commune de Beautor, à la commune de Versigny, à la communauté de communes de la Vallée de I'Oise, à France Nature Environnement, à I'Association Vie et Paysages, à l'Association Picardie Nature, à M. Frédéric Bailly, à Mme Jeanine Bailly, à Mme Béatrice Batillot, à M. Jean Bawol, à M. Jean-Jacques Besançon, à M, Pierre Bidaux, à M. Ax&é Blot, à M. Alain Brunel, à Mme Françoise Brunelle, à Mme Claudie Michel, à M. Patrick Carpentier, à Mme Dominique Charton, à M. Yves Choquenet, à Mme Agnès Decotte, à Mme Isabelle Deffenin, à Mme Simone Degrande, à M. Bernard Derbois, à M. Pierre Desmazes, à M. Philippe Devillers, à M, Philippe Diehl, à Mme Christiane Diehl, à Mme Evell'ne Dolizy, à M. Joël Dolizy, à M. Frédéric Douay, à M. Ctrristian Bidaux, à M. Piene Ducauroy, à Mme Cécite Ducauroy, à M. Emmanuel Du Pasquier, à Mme Alexandra Duriez, à M. Jean-Pierre Durlain, à M. Eric Egrix, à Mme Marie-Thérèse Egrix, à Mme Marie-Françoise Fillion, à M. Michel Foubert, à Mme Sylvie Fourcade, à M. Richard Frontero, àM. Daniel Goemaere, à Mme Claudette Henocque, à M. Jean Hiblot, à Mme Marie Hiblot, à M. Paul Huart, à Mme Claudine Huart, à M. Jean l(aczor, à Mme Anne-Marie Kaczor, à Mrne Aurélie Kharoubi, à M, Gérard Lacheroy, à Mme Angélique Laksander, àMme Françoise Laplace, àM. Mauricelefevre, àM. Luc Legrand, à M, Michel Lejeune, à Mme Roseline Lejeune, à Mme Edith Lemaire, à Mme Renée Lemaire, à M. Christian Lepreux, à Mme Claudine Leroy, à'Mme Christine Maribas, à M. André Maribas, à M. François Millot, à M. Benoit Moreau, à Mme Dominique Moreau, à M. Jacques Mort, à M. Stanislas Mulliez, à M. Jacques Noyelle, à Mme Marie Pelletier, à Mme Sylvie Portelette, à Mme Jeanine Roue, à M, James Sablain, à M. Bernard Testut, à M. André Toureille, à M. Michel Trocme, à Mme Fatiha Yassa, à Mme Sonia Zussino, à M. Georges Clauet, à M. Jean-Noël Delahaye, à Mme Anne-Marie Delahaye, à M. Fabien Del*uy", à M. Marcel Gervais, à M. Daniel Malik, à Mme Marie-Elisabeth Malik, à Mme Florence Monguillon et au MINISTRE DE L'ECOLOGIE, DE L'E'NERGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE LA MER.

Copie sera transmise au préfet de I'Aisne. No'O9DA00764,09D40096 1 t9

Délibéré après I'audience du 2A mn 2010 à laquelle siégeaient : - M. Guillaume Mulsant, président de chambre, - M, Albert Lequien, président-assesseur, 'M, Jean-Maro Guyau, prernier conseiller.

Lu en audience publique, le 15 juin z}n.

Le rapporteur, Le président de chambrb,

Signé : A. LEQUIEN Siené : G. MULSANT Le greffier,

Signé : B. ROBERT

La République rnande et ordonne au ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de ia meien ce qui le concérne ou à tous huissiers de justice à ce requis en ce qui concelne les voies de droit contre les parties priVées, de pourvoir à l'exécution du présent arrêt. "o**rrrr, LA COUR ADMINISTRATIVE D'APPEL fm DE DOUAI

No'09DA00764,09DA0096r

SOCIETE ARF RBPUBLIQUE FRANÇAISE MINISTRE DE L'ECOLOGIE, DE L'ENERGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE LA MER AU NOM DU PEUPLE FRANçAIS M. Guillaume Mulsant Président-rapporteur

M- Xavier Larue Rapporteur public La Cour administrative d'appel de Douai ( lè" chambre)

Audience du 16 juin 201

Lecture du 3û juin 201 1

44-02 C+

Vu I'arrêt en date 1 du 5 Juin 20 I 0, par lequel la Cour a, avant d.e statuer sur :

I ") la requête présentée pour la société ARF, par la SCP Huglo, Lepage er Associés, enregistrée au greffe de la Cour administrative d'appel de Douai le 20 maiZ3gg sous le n' 09DA00764, tendant à ce que la Cour :

jugement - annule le nos 0601680-0601803-0700315 du 2Iavrrl}a}g par lequel le Tribunal administratif d'Amiens, à la demande de I'Association de Lutte pour I'Envirorurement en Picardie et autres, d'une part, a annulé l'arrêté du préfet de I'Aisne du'Z.;uin 2006 autorisant la société ARF à exploiter une activité de pré{raitement, regroupement, transit et traitement par incinération de déchets dangereux et de traitement par désorption thermique de terres ou minéraux pollués à Vendeuil et, d'autre pârt, a condamné I'Etat à payer une somme de I 000 euros à la commune de Vendeuil, en application de I'article L. 761-i àu code de justice administrative et enfin, a rejeté le surplus des conclusions des requêtes et de la demandà de la société ARF fondée sur les dispositions.de ce même article ; '

. - rejette la demande présentée en première instarce par I'Association de Lutte pour l'Environnement en Picardie et autres ;

- condamne l:ensemble des défendeurs à lui verser la somrne de 6 000 euros au titre de I'article L.761-l du code de justice administrarive ; N''09DA007 64, 09D A0096 1

2") le recours présenté par le MINISTRE DE L'ECOLOGIE, DE L'ENERGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE LA MER, enregistré au greffe de la Cour administrative d'appel de Douai le 30 iuin 2009 par télécopie et confirmé le 3 juillet 2009 pat la production de I'original, sous le n' 09DA00961, tendant à ce que la Cour :

- annule le jugement nn' 060i680-0601803-0700315 par lequel le Tribunal administratif d'Amiens, à la demande de l'association de lutte pour l'environnement en Picardie et autres, d'une part, a annulé l'arrêté du préfet de l'Aisne du 2 juin 2006 autorisant la société ARF à exploiter une activité de pré{raitement, regroupement, transit et traitement par incinération de déchets dangereux et de traitement par désorption thermique de terres ou minéraux pollués à Vendeuil et, d'autre part, a condamné I'Etat à payer une somme de 1 000 euros à la commune de

Vendeuil, en application de l'article L.761-l du code de justice adrninistrative ;

- rejette la demande présentée en première instance par l'Association de Lutte pour 1'Environnement en Picardie et autres :

a

- joint la requête et le recours,

- rejeté les conclusions tendant à I'annulation du jugement attaqué en tant qu'irrégulier,

- rejeté les fins de non-recevoir opposées aux demandes présentées en première instance,

- décidé que les parties produiront à la Cour, dans un délai de 15 jours à cornpter de la notification de son arrêt, tous éléments de nafure à permettre à la Cour de déterminer si I'intérêt général justifie que I'installation en cause puisse continuer à fonctionner jusqu'à ce qu'une nouvelle autorisation soit déliviée ainsi que le délai nécessaire au dépôt d'une nouvelle demande d'autorisation et à I'instruction de celle-ci ;

Vu le mémoire, enregistré le 9 juillet 2010 par Télécopie et confirmé le 12 juillet 2010 par la production de I'origin4l, présenté pour la cornmune de Vendeuil, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Moy-de-1'Aisne, représentée par son maire en exercice, pour la colnmune de Benay, représentée par, son maire en exercice, pour la commune de Nouvion et Catillon, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Berthenicourt, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Remigny, représentée par son maire en exercice, pour la corunune de Gibercourt, représentée par son maire en exercice; pour la commune de Brissy-Harnegicourt, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Mayot, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Brissay-Choigny, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Travecy, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Danizy, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Mennedsis, représentee par son maire en exercice, potrr la commune d'Achery, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Monceau-Les-Leups, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Ribemont, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Cerisy, représentée par son maire en exercice, pour la commune de Beautor, représentée par son maire en exercice' pour la commune de Versigny, représentée par son maire en exercice, pour la communauté de communes de la Vallée de I'Oise, dont le siège est route d'Itancourt à Mézières- sur-Oise (02240), pour France Naturs Environnement, dont le siège est 57 rue Cuvier à Paris N*09DA00 7 64, }gD A0096 l

cédex 05 (75231), pour l'Association Vie et Paysages, dont le siège est 3 rue Wilson à Château- (02404), IT:yl pour l'Association Picardie Nature, dont le siègJ est l4 place Vogel à Arniens (80Û0Û)' p.our M. Frédéric Bailly" demeurant 2 rue de I'Hôtel bieu a Vèndeuil 1ô2800;, pour Mms Jeanine Bailly, demeurant I I rue de Prés à Rouvroy (02100), pogr Mme Béatrice fi"tiff,rr, demeurant I rue Charles cle Gaulle à Achery (û2800), pour M. Jean Bawol, demeurant 3 rue Seruzier â Charmes {02800}, pour M. Jean-Jacques Besançon, demeurant 2 rue du Blanc Loup à Vendeuil (02800), pour M. Pierre Bidaux, demeurant 4 rue de Nouvion à Brissay-Choigny (0224q' pour M. André Blot, demeurant2 rue de l'église à Surfonrairc (02240), poui M. Alain Brunel, demeurant 14 alIée des Fleurs à Tergnier (02700), pour MÀe frurrçàis" Brunelle, demeurant 5 rue Louis Pasteur à Vendeuil (02800), pour Mme Ciaudie Michel, demeurant 49 rue Louis Pasteur à Mayot (02800), pour M. Patrick Carpentier, demeurant 80 rue du Général de Gaulle à AlaincourT (02240). pour Mm.e Dominique Chu.ton, demeurant l3 rue Sarrail à M"t- de-l'Aisne (02610), pour M. Yves Choquenet, àemeurant I rue de l'Eglise à Surfontaine (02240)' pour Mme Agnès Decotte, demeurant 108 avenue du Général Leclerc à La Fère (02800), pour Mme Isabelle Deffenin, demeurant 44 rue Sainte Benoite à Brissy-Hamegicourt pour \0?2!0), Mme Simone Degrand"e, derneurant 31 rue Glaucarme à Vendeuii (02g00), pour M. Bemard Derbois, demeurant 4 rue Basse à Brissay-Choigny (02240), pour M. pierre Desmazes' demeurant 36 rue Saint Maxent à Brissay-Choigny !OZZ+01, pour tvt. philippe Devillers, demeurant 26 rue Saint Jean à Vendeuil (0?800), porù fr4. Philippe ni.hl, Oem"uifni 36 Grande rue à Brissay-Choigny (02240), pou, luilr* Ctnistiun" Diehl, â"nr.u.uni'tt ô;;; rue à Brissay-choigny (02240), pour MmeËvely.ne Doli4y, demeuiant 37 rue du Général Leclerc à Travecy q2.8'0.0),pour M. J9ël Do!!zy, deheurant 37 rue du Général Leclerc à Travecy (02800), là, pour M. Frédéric Douay, demeurani g Grande ,u" Brir (02240), pour "ylôrr"rg"y-çOZZ+01i, M. Christian Bidaux, demeurant 29 Grande rye à Brissay-Choigny pour M. pierre Ducauroy, demeurant 43 rue GeorgeS Clémenceau à Moy-de-l'Ai;; qozoto;, pour Mme Cécile Ducauroy, demeurant 43 rue Georges Clémenceau à Moy-de-l'Aisne (02610), pour M. Emmanuel Du Pasquier, demeurant 7 rue de la Cense à Benay (02440),pour Mme ei.*unOru Duriez, demeurant 19 rue Saint-Huberî à Mézieres-sur-oit" ioizqlj, M.Jean-piene Durlain, i"* demeurant 56 rue l,orraine à Essigny-Lr:-Grand Q26g0),pour N4. Eiic Egrix, demeurant 13 place Paul Dorrmer à La Irère (02800). pour lt4me Marie-rrrerese Egrix, à.*erru't 9l avenue du Général Leclerp à La Fère (0280û), pour l4me Marie-Françoise-fliion, demeurant g rue Héroc Amigny à ko,ay (02700), pour M. Michel Foubert, demeurant 10 rue du Tournoi à Vendeuil (02800), poyr l.vlge Sylvie Fourcade, derneurant 52 rue Charles de Gaulle à Achery (02800), pour M. Richafd Frontero, demeurant 4 ruelle de Presles à Alaincourt (02240), pour M. Daniel Goemaere, demeurant 49 rue Pasteur à Mayot (02800), pour Mme Clauâette Henocque, demeurant 25 rue Glaucarme à Vendeuil (02800), pour M. i.* HiUtot, demeurant 1 rue P. Timbaud à Charmes (02800), pour Mme Marie Hiblot, demeurant 4 impasse des Lilas à paut charmes (oz!!o),-.pour M. Huart, demeuranr 5 rue c;;;; t il"y ;; I'Aisne (02610), pour Mme Claudine Huart, demeurant 5 rue Gambetta à Moy-de-l'Aisne (0261d), pour M. Jean Kaczor. demeurant 12 rue Poncelet à Vendeuil (02800), pour Mme Anne-Mari e Kaczor, demeurant l2 rue Poncelet à Vendeuil {02Sûû), pout M** aurèlie Kharoubi, demeurant 4 rue Anatole de la Forge à Fargniers (02700). pour ivt. Gérard Lacheroy, demeurant 14 rue pasteur à Vendeuil (02800), pour MmeAngéliqueL,aksander, demeuranr 1l rue de I'Eglise à Brissy pour Mme Françoise $224Aj, Laplace, demeurant 3 rue Seruzier à Charmes IOzSOO;, po* M. Maurice Lefevre, demeurant 8 rue Héroc Amigny à Rouy (02100), pour M. Luc Legrand., demeurant 28 rue Saint-Jean à Vendeuil (02800), pour M. Michel Leiéune, demeurant 7 rue d'Elva à Travecy (02800), pour Mme Roseline Lejeune, demeurant i ,u, d'Elva à Travecy (02800), pour Mme Edith Lemaire, demeurant 7 rue du Moulin à Brissay-Choigny (02240). pour Mme Renée Lemaire. demeurant 2 rue G. Laguilliez à Rouvroy (02i00), pour M. Christian N''09DA0 A7 64, 09D40096 1

Lepreux, demeurant 5 rue de la Gaieté à Quessy (û2700), pour Mme Claudine I,eroy, demeurant 1 rue Paul Doumer à Achery (02800), pour Mme Christine Maribas. demeurant 31 rue de Riez à Monceau-les-Leups (02270), pour M. André Maribas, demeurant 31 rue de Riez à Monceau-les- Leups (02270), pour M. François Millot, demeurant 5 rue du Moulin à Brissy-Hamegicourt Q224q, pour M. Benoit Moreau, demeurant 38 rue Sainte Benoite à Brissy-Hamegicourt (02240), pour Mme Dominique Moreau, demeurant 38 rue Sainte Benoite à Brissy-Hamegicourt Q2240), pour M. Jacques Mort, demeurant 69 rue Henri Martin à Fargniers (02700), pour M. Stanislas Mulliez, demeurant 3 rue du Moulin à Berthenicourt {02240), pour M. Jacques Noyelle, demeurant 25 rue Amédée à Evrard-Chauny (02300), pour Mme Marie Pelletier, demeurant 12 rue Saussier Marchandise à Moy-de-l'Aisne (02610), pour Mme Sylvie Portelette, demeurant 31 rue Georges Clémenceau à Moy-de-1'Aisne (02610), pour Mme Jeanine Roue, demeurant 27 bls rue de la Jonquière à Paris (75017), pour M. James Sablain, demeurant 12 rue Glaucarme à Vendeuil (02800), pour M. Bernard Testut, demeurant I place Pierre Testut à Brissy-Hamegicourt {A2240), pour M. André Toureille. demeurant 1 rue de la Prelette à Choigny (02240), pour M. Michel Trocme, demeurant 8 rue Glaucarme à Vendeuil (02800), pour Mme Fatiha Yassa, demeurant 13 rue de la Gare Sery à Mézières (02240), pour Mme Sonia Zussino, demeurant 23 rue Saussier Marchandise à Moy-de.:l'Aisne (02610), pour M. Georges Clauet, demeurant 49 avenue du Général Leclerc à La'Fère (02800), pour M. Jean-Noël Delahaye, demeurant 10 rue du Marais à Travecy (02800), pour Mme Arùe-Marie Delahaye, demeurant 10 rue du Marais à Travecy (02800), pour M;Fabien Delahaye, demeurant 10 rue du Marais à Travecy (02800), pour M. Marcel Gerviit, deheurant 2 iue'de la Victoire à Brissay- Choigny (02240), pour M. Daniel Malilç,demeufitj 33 nfd.'Saussier Marchandise à Moy-de- I'Aisne (02610), pour Mme Marie-Elisabeth Malilc" demeurant 33 rue Saussier Marchandise à Moy-de-l'Aisne (02610), pour Mme Florence Monguillon, demeurant I i7 rue Charles

- les principes posés par la jurisprudence Association AC ! en excès de pouvoir ne peuvent être appliqués en matière de plein contentieux et à plus forte raison d'autorisation d'exploiter une installation classée ; en effet, le juge dispose des pouvoirs que I'article L. 514-2 du code de I'environnement confère au préfet ; reporter dans le temps les effets de I'annulation neutraliserait l'application des dispositions de l'article L 5I4-2 du code de l'environnement ;

- I'intérêt général n'exige pas le maintien en activité de I'installation de Vendeuil compte tenu de son faible impact au niveau régional sur le traitement des déchets dangereux

Vu le mémoire, enregistré le ll juillet 2010 par télécopie et confirmé le 13 juillet 2010 par la production de l'original, présenté pour l'association de lutte pour l'environnement en Picardie ; elle soutient que : No'09D.4.0 07 64, 09DA0096 1

- la gravité des motifs d'annulation proposés par le rapporteur public, tirés de I'insuffisance de l'étude d'impact et du caractère incomplet du dossier soumis à enquête publique, est telle que la poursuite de I'activité ne peut être envisagée ;

- le juge administratif ne pourrait délivrer, de fait, à la société ARF une autorisation de poursuivre son exploitation sans consulter le comité départemental compétent ;

- en l'espèce, l'intérêt général ne pourrait justifier l;application des principes dégagés par I'arrêt Association AC ! ; en effet, le rôle de l'incinérateur de Vendeuil est marginal ; il a déjà été arrêté; les conditions de fonctionnement de l'installation située au cæur d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) ne sont pas satisfaisantes et portent atteinte à I'environnement ;

Vu, le mémoire, enregistré le 13 juillet 20i0 par télécopie et confirmé par la production de I'original le 16 juillet 2010, présenté pour la société ARF ; celle-ci soutient que :

- l'application des principes dégagés par l'arrêt Association AC ! est justifiée : le traitement des déchets constitue une activité d'intérêt général ;,je plan régional d'élimination des déchets industriels spéciaux souligne l'insuffisance dgs capacités de la région, I'installation de Vendeuil représentant les 213 des capacités effectives de la région ; elle emplo ie 24 salaùés sur le site et globalement 123 personnes dans un secteur,au fort traux de chômage. des embauches étant préwes ; des investissements coûteux sont:.en coùs ; le iitE de Vendeuil est utilisé avec des encouragements officiels, y compris au niveau européen pour des recherches sur la protection de I'environnement ;

- I'expérience montre qu'un délai Je 18 mois est nécessaire pour le dépôt et I'instruction d'une nouvelle demande d'autorisation ;

Vu I'ordonnance, en date,, du l5 juillet 201A, de report de clôture d'instruction au 17 septembre 20t0 ;

Vu le mémoi1e, enregistré le 15 juillet 2010 par télécopie et confirmé le 19 juillet 2010 par la production de I'original, présenté par le MINISTRE DE L'ECOLOGIE, DE L'ENERGiE, DU DEVELOPPEMENT DIIRABLE ET DE tA MER ; celui-ci fait valoir que :

- l'intérêt général justifie la poursuite de I'installation compte tenu des possibilités de traitement des déchets dangereux disponibles dans la région ; la fermeture de I'installation mettrait en cause la viabilité de l'entreprise donc le maintien des emplois dans un secteur au fort taux de chômage ;

le délai prévisible d'instruction de la demande serait d'environ un an ;

Vu le mémoire, enregistré le 16 septembre Z0IA par télécopie et confirmé le 17 septembre 2010 par la production de l'original, présenté pour la société ARF ; celle-ci soutient que :

- les motifs d'annulation proposés par le rapporteur public, tirés de l'insuffisance de l'étude d''impact et du caractère incomplet du dossier soumis à enquête publique, ne font pas obstacle à I'application des principes énoncés par I'arrêt Association AC ! ; N.'09DA007 64, 09D A0096 I

- cette application ne nécessiterait pas la consultation du comité départemental compétent dans la mesure où il n'y aurait pas délivrance d'une autorisation provisoire ;

- aucune raison de principe, ni les dispositions de l'article L. 514-2 du code de i'environnement ne permettent d'écarter l'application de ces principes ; la cour administrative d'appel de Bordeaux a reconnu cette applicabilité par un anêt CAA lordeaux, 22 Mars 2At7, n" 038X00973 ;

- les chiffres avancés par les parties adverses quand à l'activité de l'installation, explicables pour des motifs tenant au démarrage et aux arrêts causés par le jugement du tribunal administratif ne sont significatifs ni des besoins de la région, ni de I'activité de l'installation ;

le fonctionnement de l'installation, satisfaisant par lui-même, montre que la nécessité de protéger I'envirorurement ne fait pas obstacle à la poursuite du fonctionnement de l'installation ;

- la nécessité de préserver des emplois justifie cette po,ursuite I

Vu le mémoire, enregistré le 16 septembre 20i0'ip+, télécoiie et confirmé le Frelùte Poui de rutte pour i*iifi:i.ii::J;:f,Ji:fi:"J:îî"1î j;î;-elt f'association

. -;;' "'+.. '',.1.',. . - suite au jugement, la société ARFâ'I oséiùne premi& demande de régularisation qui a été déclarée irrecevablp en iuille.t,2009, sâii!,p'elle ne poursuive ; le préfet est à même d'accorder une autorisation provisoire ;

- les chiffres avancés par le ministre.gt par la société tendant à prouver un manque de capacité de traitement dahs la ii$gion sont trojnpeurs dans la mesure où ils globalisent tous les déchets dangereux alors que f iri3tàJlationdé Vendeuil ne traite que des déchets liquides ; des capacités de traite{i,ient disponibles stiiif iiassées sous silence ; rl y a un problème de spécificité des déchets, pas de_ capacité de traitement l'arrêt de I'installation ne met donc pas en cause , ; l'intérêt général t ,,', :' : - le circuit des deChets picards est en contradiction avec l'argument de proximiré dans la mesure oùr ils transitent par le Nord ;

- le personnel utilisé sur le site pourra être redéployé sur d'autres sites de la société en cas de transfert de I'activité;la société est par elle-même responsable de la destruôtion d'emplois dans la mesure où elle a détoumé une autorisation d'exploiter des fours à chaux pour faire de I'incinération ; les promesses de création d'emplois n'ont pas été tenues ; les difficultés économiques générées pour la société qui ne relèvent pas de I'intérêt général peuvent être

- si un délai de 24 mois est accordé pour le dépôt et I'instruction du dossier, I'installation aurait donc fonctionné dans I'illégalité de 2001 à20A4 puis de 2007 à2012;

- les investissements annoncés ont pour seul but de mettre f installation en qonformité avec la législation notamment suite à des incidents, des mises en demeure et des arrêtés de N.'09DA00 7 64, }gD A0096 I

consignation ; ces incidents montrent les dangers réels que I'installation fait courir aux populations ;

- les projets en cours en matière de protection de l'environnement ne sont pas de,nature à démontrer que général justifierait l'intérêt la poursuite du fonctionnement de f installation ;

Vu le mémoire, enregistré le 17 septembre 2010 par télécopie et régularisé par la production de I'originalle 2l septembre 2010, présenté pour la communè de Vendeuil et pôur les autres parties associées à elle ; elles concluent aux mêmes fins que leurs précédentes écritures, pour les mêmes motifs :

Vu le mémoire, enregistré le 28 mars 201I par télécopie et confirmé le 1t'avril 20Il par la production de I'original, présenté pour la société ARF ; celie-ci soutient qu':

- anticipant I'arrêt de la Cour, elle a entrepris de déposer un nouveau dossier de demande d'autorisation d'exploiter I'installation i Que, toutefois, les modifications intervenues dans la nomenclature ainsi que dans la règlementation dite SEVESO ont imposé des analyses et formalités complérnentaires ; de ce fait, le dépôt du doisier. et son instruction en seront considéiablement allongés ;

- elle a réalisé de nombreux investisseniëntq.pt eniploie globàleinent 130 personnes dont I'emploi serait mis en péril ; .: ..:. Vu la note en délibéré, en1g.gi111ée le..!J juin 2011 par télécopie- et régularisé ipar la production de l'original le 23 jurn 2Ôi1, p.r,é,q.çntéeùur la société ARF ;

Vu les autres pièc,es du llossier i 1.,,:

Vu la directive n" 58l337lCEE du 27 juin 1985 modifiée ;

Vu la direc[i.ve 2008l1lcBfu 15 janvier 2AA8 ;

Vu le code de 1'-en-vironnement ;

i Vu le décretn" 77-1133 du 21 septembre 1977 ;

Vu le code de justice administrative ;

Les parties ayant été régulièrement averties du jour de I'audience ;

Après avoir entendu au cours de I'audience publique le rapport de M. Guillaume Mulsant, président de chambre, les conclusions de M. Xavier Larue; rapporteur public et les parties présentes ou représentées ayant été invitées à présenter leurs observations, Me Moustardier, pour la société ARF et Me Chartrelle, pour I'Association Ternois Environnement, la commune de Vendeuil, la commune de Moy-de-l'Aisne, la commune de.Benay, la commune de Nouvion et Catillon, la commune de Berthenicourt, la commune de Remigny, la commune de Gibercourt, la colnmune de Brissy-Hamegicourt, la commune de Mayot, la commune de Brissay-Choigny,la conlmune de Travecy, la corqmune de Danizy, 14 commune de Mennessis, la commune N.'09DA007 64, 09D A0096 I

d'Achery, la commune de Monceau-Le,s-Leups, la cofirmune de Ribemont, la commune de Cerisy, la commune de Beautor, la commune de Versigny, la communauté de communes de la Vallée de 1'Oise, France Nature Environnement, l'Association Vie et Paysages, l'Association Picardie Nature, M. Frédéric Bailly, Mme Jeanine Bailly, Mme Béatrice Batillot, M. Jean Bawol, M. Jean-Jacques Besançon, M. Pierre Bidaux, M. André Blot, M. Alain Brunel, Mme Françoise Brunelle, Mme Claudie Michel, M. Patrick Carpentier, Mme Dominique Charton, M. Yves Choquènet, Mme Agnès Decotte, Mme isabelle Deffenin, Mme Simone Degrande, M. Bemard Derbois, M. Pierre Desmazes, M. Philippe Devillers, M. Philippe Diehl, Mme Christiane Diehl, Mme Evelyne Dolizy, M. Joël Dolizy, M. Frédéric Douay, M. Christian Bidaux, M. Piene Ducauroy, Mme Cécile Ducauroy, M. Emmanuel Du Pasquier. Mrne Alexandra Duriez, M. Jean. Piere Durlain, M. Eric Egrix, Mme Marie-Thérèse Egrix, Mme Marie-Françoise Fillion, M. Michel Foubert, Mme Sylvie Fourcade, M. Richard Frontero, M. Daniel Goemaere, Mme Claudette Henocque, M. Jean Hiblot, Mme Marie Hiblot, M. Paul Huart, Mme Claudine Huart, M. Jean Kaczor, Mme Anne-Marie Kaczor, Mme Aurélie Kharoubi, M. Gérard Lacheroy, Mme Angélique Laksander, Mme Françoise Laplace, M. Maurice Lefevre, M. Luc Legrand, M. Michel Lejeune, Mme Roseline Lejeune, Mme Edith Lemaire, Mme Renée Lemaire, M. Christian Lepreux, Mme Claudine Leroy, Mrne Christine Maribas, M. André Maribas, M. François Millot, M. Benoit Moreau, Mme Dominique Mcireau,Ivî. Jacques Mort, M. Stanislas Noyelle,. Mme Pelletier, Jeanine Mulliez, M. Jacques Marie .André V[r:ne Sylvie,Portelette;',Mme Roue, M. James Sablain, M. Bemard Testut, M. Tourcille, M. Michel Trocme, Mme Fatiha Yassa, Mme Sonia Zussino, M. Georges Claue! M. Jean Noë| Delahaye, Mme Anne-Marie Delahaye, M. Fabien Delahaye, M. Marcç! GerVais, M. Daniel Malik, Mme Marie-Elisabeth

Malik, Mme Florence Monguillon ; t.,,

Considérant que la reciuête n" 09Di.0076,4 èt le recours no 09DA00961 présentés respectivement par la société ARF et par le MINISTRE DE L'ECOLOGIE, DE L'ENERGIE, DU DEVELOPPEMENT'DUBABLE ET DE LA MER sont dirigés contre le jugement du 2l avnl2009 pu leQuel le Tribtriràl,administratif d'Amiens, à la demande de I'associâtion de lutte pour l'envirQnnement en Picardie et autres, a annulé l'arrêté du préfet de l'Aisne dir 2 juin 2006 autùisant la société ARF à exploiter sur le site de Vendeuil une unité de prétraitement de déihets industriels liquides et solides, d'incinération et cuisson de déchets industriels liquides et .solid.es, de désorption thermique de minéraux et de terres polluées et de séchage de déchets minéraux pour un volume journalier moyen de 600 tonnes et un volume annuel de I 50 000 tonnes :

Considérant que, par un arrêt en date du i5 juin 2010,1a Cour a joint la requête de la société ARF et le recours du ministre, a rejeté les conclusions tendant à I'annulation du jugement attaqué en tant qu'irrégulier, a écarté les fins de non-recevoir opposées aux demandes présentées en première instance et, enftn, a décidé que les parties produiront à la Cour, dans un délai de 15 jours à comptei de la notification de son arrêt, tous éléments de nature à permettre à la Cour de déterminer si f intérêt général justifie que les effets de l'axnulation de l'autorisation litigieuse soient retardés jusqu'à ce qu'une nouvelle autorisation soit délivrée ainsi que le délai nécessaire au dépôt d'une nouvelle demande d'autorisation et à f instruction de celle-ci ; N.'09DA0 t7 64, 0gDA00 96 1

Sur la légalité de I'arrêté attaqué :

Considérant, en premier lieu, qu'aux termes de I'article R, 512-8 du code de l'environnement : I < Le contenu de l'étude d'impact (...) doit être en relation avec I'importance de I'installation projetée et avec ses incidences prévisibles sur l'environnement (...) II. Elle présente successivement (...) 5" Les conditions de remise en état du site après exploitation (.),;

Considérant qu'il résulte de l'instruction que la seule mention, dans l'étude d'impact, selon laquelle la remise en état du site satisfera aux obligations du décret du2I septembre 1977 pris pour l'application de la loi du 19 juillet I9V6 relative aux installations classées pour la protection de I'environnement, et notamment que tout produit résiduel de l'activité sera évacué conformément à la règlementation, ne saurait être regardée comme suffisante au regard des dispositions précitées de I'article R. 5t2-8 du code de I'environnement i Que, dès lors, cette carence est de nature à entacher d'illégalité I'arrêté d'autorisation d'exploiter du 2 juin 20A6 ;

Considérant, en second lieu, qu'aux termes de. l'article L. 123-l du code de I'environnement : < I - La réalisation d'aménagernents, d'ouwages ou de travaux exécutés par des personnes publiques ou privées est précédée d'une enquôte publique soumise aux prescriptions du présent chapitre, lorsqu'en raison de leur nature, de leur consistance ou du caractère des zones concernées, ces opérations sont susceptibles d'afle.cler I'ehvironnement'(...) >; quoaux termes de l'article L. 511-1 du même code : > ; que l'article L. 512-2 du même code dispose que : < L'autorisation prévue à I'article L. 5I2-I est accordée par le préfet, après enquête publique réalisée,conformérnenl au chapitre III du titre II du livre Ier du présent code relative aux incidences éventuelles du projet rur i"s intérêts mentionnés à I'article L. 5l l-l et après avis des conseils municipaux intéressés > ;

Considérant, qu'aux termes de l'article L. 512-l du code de I'environnement:< L?autorisation d'une installation classée (...) prend en compte les capacités techniques et financières dont dispose le demandeur, à même de lui permettre de conduire son projet dans le respect des intérêts visés à I'article L.511-1 et d'être en mesure de satisfaire aux obligations de l'article L.512-lT lors d.e la cessation d'activité > ; qu'aux termes de l'article 2 du décret du 21 septembre 1977 visé ci-dessus, et actuellement codifiés à I'article R. 512-3 du code de I'environne,ment: < La demande (...) mentionne: 5" Les capacités techniques et financières de I'exploitant ) ;

Considérant qu'il résulte des disporition, du code de l'environnement et notamment de celles de son article R. 512-14 que le dossier de demande d'autorisation est soumis dans son ensemble à enquête publique ; que les éléments nécessaires pour que le public puisse évaluer les capacités techniques et financières du pétitionnaire doivent être nécessairement soumis à son appréciation ;

Considérant que, si la société pétitionnaire a transmis à I'autorité compétente sous pli confidentiel les renseignements nécessaires potu que celle-ci puisse apprécier ses capacités financières, elle s'est bomée dans sa demande à citer ses partenaires industriels et son capital Nn'0gDA00 7 64, 09D A0096 1 t0 social ; qu'elle ne peut sérieusement prétendre que son chiffre d'affaires et son résultat net présentent un caractère confidentiel alors que, comme il est soutenu en défense, plusieurs dispositions combinées du code de comrnerce et notamment les articles L. 123-13, L. 232-23, R. 123-92, R. i23-94 et R. 123-l l prévoient une publicité pour le compte de résultats par le biais du registre du commerce et des sociétés, les comptes annuels et rapports de gestion de I'exercice faisant aussi l'objet de publication au bulletin officiel des annonces civiles et commerciales, la communication à toute personne intéressée des pièces déposées en annexe du registre précité

étant parailèlement garantie ;

Considérant que, dans ces conditions, et eu égard à I'intérêt qui s'attache à la qualité et à I'exhaustivité des indications à fournir sur les capacités techniques et financières de I'exploitant, pour pennettre au public de les apprécier, la commune de Vendeuil et les autres défendeurs sont fondés à soutenir que le dossier soumis à enquête publique était incomplet ;

Considérant qu'il résulte de tout ce qui précède que la société ARF et ie MiNISTRE DE I,'ECOLOGIE, DE L'ENERGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE LA MER NE sont pas fondés à se plaindre de ce que, pff le jugement attaqt4é, le tribunal administratif a annulé l'arrêté du préfet de l'Aisne en date du 2 juin 2006 ; ,,

Sur les cqnséquenqçs de I'annulation de I'arLêJé du 2 iuin-?0-06 du préfet-de I'Aisne :

Considérant que ['annulation d'un acte admiriistratif implique en principe que cet acte est réputé n'être jamais intervenu i guer !q,utefois,''S?i1àpparaît que cet effet rétroactif de I'annulation est de nature à emporter des conséquencés manifestement excessives en raison tant des effets que cet actè a produit et des situations qui ont pu se -constituer lorsqu'il était en vigueur, Que de I'intérêt général pouvant s'attâcher à un maintien temporaire de ses effets, il appartient au juge administratif - après avriir red.iieilli sur çs-. point les observations des parties et examiné I'ensemble des moyens. d'ordre pubJi,g ou invoqués devant lui, pouvant affecter-la légalité de l'acte en cause - dÇ,prendre en considération, d'une part, les conséquences de la rétroactivité de l'annulation pour.*s divers intérêts publics ou privés en présence et. d'autre part, les inconvénients que présenterait, au regard du principe de légalité et du droit des justiciables à un recours effectif, une.il4ei..J-Ation' dans le temps des effets de I'annulation; qu'il lui revient d'apprécier, en rapprochant ces éléments, s'ils pduvent justifier qu'il soit dérogé à titre exceptionnel au principe de I'effet rétroactif des annulations contentieuses et, dans I'affrrmative, de prévoir dans sa décision d'annulation que, sous réserve des actions contentieuses engagées à la date de celle-ci contre les actes pris sur le fondement de I'acte en cause, tout ou partie des effets de cet acte antérieurs à son annulation devront être regardés comme définitifs ou même, le cas échéant, que l'annulation ne prendra effet qu'à une date ultérieure qu'il déterrnine ;

Considérant qu'aux termes de I'article L, 512-4 du code de l'environnement : < Lorsqu'une installation classée est exploitée sans avoir fait I'objet de la déclaration, de l'enregistrement ou de I'autorisation requis par le présent titre, le préfet met I'exploitant en detneure de régulariser sa situation dans un délai déterminé en déposant, suivant le cas, une déclaration, une demande d'enregistrement ou une demande d'autorisàtion. Il peut, par arrôté motivé, suspendre I'exploitation de I'installation jusqu'au dépôt de la déclaration ou jusqu'à la décision relative à la demande d'enregistrement ou d'autorisation > ; N*09DA00 7 64, }gD A0096 I lt

Considérant que le MTNISTRE DF, L'ËCOLOGIE, IIE t'ENERGIH" DU DEVEL0PFEMENT DURAIILE ET DE LA MER et la sociétê ARF soutiennent qu'un intérêt particulier s'attache au ntaintien de I'activité de I'exploitation ; que, d,une part, ils ne le démollrent pas compte tenu des éléments qu'ils produisent ; que, d'autre part. la société ARF se trouve dans la situation prdvue par les.clispositions précitées de l'article L. 512-4 du code de I'environnement; que. par suite, dans les circonstances de l'espèce, il n,est pas dérnontré que I'annulation de I'arrêté prdfectoral aftaqué serait de nature à emporter des conséquences maniÈstement excessives justiliant qu'il ioit dérogÉ à titre .*.*ptiooir*i uu prio"ipe de l,*ftet retroactif des annulations contentieuses ;

: Considérant que la société ARF a déposé une nouvelle demande d,autorisation d'exploiter I'installation aux fîns de regulariser sa situation , eue, dès lors, I'exécution du présent arrêt implique seulement que le préfet de I'Aisne ." p.orron"" sr1" nouuette demande qu'il y sans ait lieu d'adresser une injonction en ce sens : ""tt.

Considérant qu'aux termes de I'article L.761-I du code.de justice administrative : < Dans toutes les instances, juge le condamne lq. partie..t*l}ue aux dépens ou. à défaut. ia partie perdante, à payer à l'autre partie la somme qu'il déterminÀ, au titre cles frais exposeu:.i nor compris dans les dépens. Le juge tient compte de l'éqxité ou de la sitnation écoaomique de i" purti* condamnée' Il peut. même d'office, pour des raisons tirées des mêmes .onriJeiutions, dire qu,il n'y a pas lieu à cette conda-mnatisn > ;

Considérant'que les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce quË soit mis â la charge des défendeurs qui ne sont pas la partie perdante dans la présente instanci;'.le versentent de la somme demandée par la société ARF au titre des frais exposés par elle et non compris dans les dépens ;

Considérant qu'il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de condamner conjointement l'Etat et la société ARF à payer respectivement à I'association de iutte pour l,environnement en Picardie et à la commune de Vendeuil une sonune de 2 000 euros au tiire des sommes exposées par elles et non comprises dans les dépens ;

Considérant qu'il n'y a pas lieu, dans les circonstances de I'espèce, de condamner l,Etat et la société ARF à verser aux autres défendeurs, et sans qu'il soit besoin de se prononcer sur la recevabilité de leur demande, la somme qu'ils demandent sur le fondement de I'article L.761^l du justice code de administrative ;

DECIDE :

Article 1": Le recours du MINISTRE DE L'ECoLoGiE, DE L'ENERGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE LA MER et la requête de la société ARF sonr rejetés. N''09DA0 01 64, 09DA0096 I 12

A$igl-ç 2 : L'Etat et la société ARF verseront conjointement, d'une part, à I'association de lutte pour I'environnement en Picardie et, d'autre part, èt la commune de Vendeuil une somme de 2 000 euros en application des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.

Article 3 : Le surplus des conclusions des parties est rejeté.

Article 4 : Le présent arrêt sera notifié à la société ARF, au MINISTRE DE UE,COTOGTP, NU TEVPIOPPEMENT DURABLE, DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT, à l'association de lutte pour i'environnement en Picardie 02 (ALEP), à l'Association Ternois Environnement, à la cornmune de Vendeuil, à la commune de Moy-de- I'Aisne, à la commune de Benay, à la commune de Nouvion et Catillon, à la commune de Berthenicourt, à'la commune de Remigny, à la commune de Gibercourt, à la commune de Brissy:Hamegicourt, à la commune de Mayot, à la commune de Brissay-Choigny, à la cornmune de Travecy, à la commune de Danrzy; à la commune de Mennessis, à la commune d'Achery, à la coïnmune de Monceau-Les-Leups, à la commune de Ribemont, à la commune de Cerisy, à la commune de Beautor, à la commune de Versigny, à la comihunauté de colnmunes de la Vallée de I'Oise, à France Nature Environnement, à I'Association,lvie et Paysages, à l'Association Picardie Nature, à M. Frédéric Bailly, à Mme Jeanine Bailly, à Mme Béatrice Batillot, à M. Jean Bawol, à M. Jean-Jacques Besançon, à M.' ,Piene Bidaux, à M. André Blot, à M. Alain Brunel, à Mme Françoise Brunelle, àM e Claudie Michel, à M. Patrick Carpentier, à Mme Dominique Charton, à M. Yves Choqupneï;':a ume ,{gnès Decotte, à Mme Isabelle Deffenin, à Mme Simone Degrærde, à M. Bemard Derbois, à M. Pierre Desmazes, à M. Philippe Dolizy, à M. Joël Devillers, à M. Philippe Diehl, à ,V.Irye Chri'$t!,np Diehl, à Mme Evelyne Dolizy, à M. Frédéric Doupy, à.M Chii-stian Bi'daux, à M. Piene Ducauroy, à Mme Cécile Ducauroy, à M. Emmanuel DuPasquier, [::fune Æèxandra Duriez, à M. Jean-Pierre Durlain, à M. Eric Egrix, à Mme Marie{hérèse Egrifl à Mme Marie-Françoise Fillion, à M. Michel Foubert, à Mme Syivie Fourcade, à M. Richard Frontefo, à M. Daniel Goemaere, à Mme Claudette Henocque, à Mi:.tJe,,qn Hiblot, à Mme Marie Hiblot, à M. Paul Huart, à Mme Claudine Hultrt, à M. Jean Kaczôi;'àMme Anne-Marie Kaczor, à Mme Aurélie Kharoubi, à M. Gérard Lachfioy, à Mme Angélique Laksander, à Mme Françoise Laplace, à M. Maurice Lefevre, à M. Luii.Lggrand, à M. Michel Lejeune, à Mme Roseline Lejeune, à Mme Edith Lemaire, à Mme Rèhê,, Lentaire, à M. Christian Lepreux, à Mme Claudine Leroy, à Mme Christine Maribai; à"M. André Maribas, à M. François Millot, à M. Benoit Moreau, à Mme Dominique Moreau, à M. Jacques Mort, à M. Stanislas Mulliez, à M. Jacques Noyelle, à Mme Marie Pelletier, à Mme Sylvie Portelette, à Mme Jeanine Roue, à M. James Sablain, à M. Bernard Testut, à M. André Toureille, à M. Michel Trocme, à Mme Fatiha Yassa, à Mme Sonia Zussino, à_ M. Georges Clauet, à M. Jean-Noël Delahaye, à Mme Anne-Marie Delahaye, à M. Fabien Delahaye, à M- Marcel Gervais, à M. Daniel Malik, à Mme Marie-Elisabeth Malik, à Mme Florence Monguillon.

Copie sera transmise au préfet de l'Aisne. N"'09DA00 7 64, }gD A0096 1 l3

Délibéré après l?audience du 16 juin z0ll àlaquelle siégeaient : - M, Guillaume Mulsant, président de chambre, - M. Dominique Naves, président-assesseur, - M. Hubert Delesalle, premier conseiller.

Lu en audience publique, le 30 juin 2011.

Le président-assesseur, Le président_rapporteur,

Signé: D. NAVES Signé : G. MULSANT

Le greffier,

Signé : M. DOLIGIIZ CONSËIL I}'ET'AT PD statuant âu contentieu,\

No 353010 REPUBLTQUE FRANÇAISE

AU NOM r,)U PEUPLFT FIIÂNÇAIS SOC}I]]'E AlTF

Mmc Sophie Roussel Rapporteu- I-e Coriseil d'Dtat statuant au contentieux (Section du contentieux, 6"" et lt" sous-sections rérurics)

M- Xar.ier de Lesquen Rapporteur public Sur Ie rapport de Ia 6én" sous-section de Ia Section du contentieux

Séarrce du 22 avn|2013 Lecture du I5 mai 2013

Vu Ie pourvoi somrnaire ef le mémoire complémentaire, enregistrés les 28 septembre et 19 octobrc 2011 au secrétariat du contentieux du ionseil d'Etat, préùnrés pour la société Assainissemenf de Ia Région de Fourmies (AM), dont le siège est 22, rue lean Messager à Saint-Rémy-du-Nord (59330) ; la société ARF demande au Conseil d'Etat :

1") d'arutuler I'arrêt n" 09D400764,0gDA00961 du 30 juin 201I par lequel Ia cour administrative d'appel de Douai a rejeté sa requête tendant à l'annulation du jugemcnt n"0601680-0601803-07ÛÛ315 du 21 avrjl 2009 par lequel le tribunal administmtif d'Amieris a annulé, à ia demande de l'Association de lufte pour I'environnentent en Picardie 02 et de la comtnune de Vendeuil et autres, l'an'êté du 2 juin 2006 du pré{èt de I'Aisne autorisant la société requérante à exploiter une activité de pré-traitenreut, regoupement, transit et fraitement par- incinération de déchets dangeremi et de traitement par désorption thei:nique de tertes ou minéraux pollués à Vendeuil ;

2") ré,glant I'affaire au fond, dc faire droit à son appel ;

3') de mettre à la charge de la cornmune de Vcndeuil et autres et dc l'Association de lutte pour l'environnetnent en Picardie 02 une somme globale de 5 00û euros au titre de I'article L, 761-l du code de justice administrative;

Vu les auires pièces du dossier;

Vu le code de l'environûelnctrt ;

Vu Ia loi no 9l-647 du 10 juillet 1991 ; No 353û10 .)

Vu le décret no 77 -1133 du 21 septenibre 1977 ;

Vu le clécretn" 2007-1467 clu l2 octobrc 20(t7 '^

Vu ie code cle justice administrative ;

Apr'ès rtvclir er)lcr)du cir séturcc 1rr-rbliquc' :

- le i'apport cle Miire Sophie Roussel, Aucliieur,

- les conclusions de M, Xavier de Lesquen, rapporteur public ;

L,a parole ayant été donnée, âvant et après ies conclusions, à la SCP Nicola5i, de L,anouvelle, I{annotin, avocat de Ia société ARF, à la SCP Barthélemy, Matuchansky. Vexliard, avocat dc I'Association de lutte pour I'environnernent en Picardie 02, et à la SCP Boullothe, avocat des cominunes de vendeuil, Moy-det'Aisne, llenay, Nouvion et Catillon, Berthenicourt, Renrigny, Gibercourt, Brissy-Hamegicourl, Mayot, Brissay-Choigny. Travecy, Danzy, Mennessis, Achery, Monceau-les-Leups, IUbernont, Cerisy, l3eautor, Versign,v, de la comrnunauté de cornmune de la Vallée de l'Oise, des associations F'rance Nature Environnernent, Vie et Paysages et Picardie Nature, de M. Bailly, Mrne Bailly, Mnre Batillot, M. IJawol, M. Besançofi, M. Bidaux, M-Blot, M. Brunel, Mme Brunel[e, Mme Michel, M. Carpcntier, Mme Charton, M. Choquenet, Mme Decotte, Mme Deffenin, Mme Degrande, M. Derbois, M. Desrnazes, M. Devillers, M, Diehl, Mme Dolizy, M. Dolizy, M. Douay, M. Bidaux, M. I)ucauroy, Mme f)ucauroy, M du Pasquier, Mme Duriez, M. Durlain, À4. âgrix, Mme Egrix, Mme Fillion, IvI. Foubert, Mrne Fourcade. \4. Frontero, h4. Goemaere, Mme Henocque, M. Hiblot, Mme l{iblot, M. Huarf, Mme Huart, M. Kaczor, Mme Kaczor, Mme Kharoubi, M. Lacheroy, Mme Laksander, Mme Laplace, M. Lefevre, lr4. Legrand, M. Lejeune, M. Lemaire, Mme Lemaire, M, Lepreux, Mme Leroy, Mrne Malibas, M. Maribas, M. Millot. M. Moreau, Mme Moreau, M. Mort, M, Mulliez, M. Noyelle, Mme Pelletier, Mrne Portelette. Mrne Roue, M. Sablain, M. Testut, M. Toureille, M, Tiocme, Mme Yassa, Mrne Zussino, M. Clauet, M. Delahaye, Mme Delahaye, M. Delalraye, M. Gervais, M. Malik, Mme Malik, Mme lr4onguillon ei de Mme Diehl ;

1. Considérant qu'il resson des énonciations de I'arrêI attaqué que, par un arrêté du 2 juin 2t06,le préfet de I'Aisne a autorisé la société Assainissement de la Région de Foumries (ARF) à exploiter r.me âctivité de pré-traitement. rogroupernenq transit et tmitelnent par incinération de déchets dangereux et de traitement par désorption thermique de terrcs ou minéraux pollués situé sur le tenitoire de la comnrune de Veudeuil (Âisne) ; qu'à la demancle de N" 353û10 -3 -

I'Associatiorr de lutte pour l'eurrironnenent en Picardie 02 de Ia commune de Vendeuil'et autres, ie tribunal aclministratif d'Auriens â, ptr un jugement du 21 avlil 2009, arurulé cet auôté ; que, par un auêt du 30 juin 2011, contre lequel la société ARF se pourvoil er: cassation, la cour administrative d'appel de Douai a rejeté les requêtes présentées par Ia société AllF et le ministre de l'écoiogie, de l'énergie, du dér'eloppement durable et de ia rner tendant à l'annulation de ce jugernent;

2. Crlnsiciél'arrt qui:, pour conllnncl'I'annitlittion de I'alr'êté clu '2 jrrin ?0()r'r. ln cou' adnrinis{rative, d'appcl dc Durrli s'cst i'ondec, d'une part, sur ce que ia nren{iorr ligr.rrarrt daus l'étude d'impact et relative aux conditions de remise en état du site, selon laqnelle rout produit résiduel de I'activi{.é sera ér,acué confornrément à la règlementation, ne saurait être regaldée comme suffisante au regard des dispositions du deuxième aliiréa et du e) du 4o de I'article 3 du décret du 2l septembre 1977 pris pour l'application de la loi du 19 juiliet 1976 r:elative aux installalions classées pour la protecfion de I'environnement, reprises au I et au 5" du Il de I'article R. 512-8 du code de I'envilorurernent, d'autre pa$, sur ce que les indications rclatives aux capacités tecirniqucs et tirrancières de i'exploitant figurant dans le dossier soumis à enquêle publique ne répondaient pâs âux exigences du 5o I'article 2 du décret du 21 septembte 1977, reprises au 5o de I'article R. 512-3 du code de I'environnement ;

3. Considérânt quo les inexactitudes, omissions ou insuffi.sances affectant Ie dossier soumis à enquête publique nç sont susceptibles de vicier la procédure et ainsi d'entacher d'irégularité I'autorisation que si elles ont eu pour effet de nuire à I'infomiation complète de la population ou si elles ont été de nature à exercer une influence sur Ia décision de I'autorité àdministrative ;

.1. Considérart, en premier lieu, qu'en se bomant à relever que Ia rnention figurant dans l'étude d'impact et relative aux conditions de remise en état du site n'étaït pas suffisanre pour en déduire que I'arrêté litigieux était entaché d'inégularité, sans rechercher si I'insuffisance ainsi relevée avait pu avoir pour effet de nuire à l'information cornplète de Ia population ou si elle avait été de nature à exereer une influence sur Ia décision de I'autorité administrative, la cour administrative ti'appel de Douai a commis une erreur de clroit ;

3. Considérant, toutefois, en deuxième lieu, qu'en vertu de I'article L, 512-2 du code de l'environnement, darrs sa version applicable à la date à laquelle I'autorisation litigieuse a été délivrée, I'autorisation cl'exploiter une installation classée poui la protection de I'environnement est accordée par le préfet après enquête publique relative aux incidences du projet sw les intdrêts ffentiomés à i'adicle L- 511-l du même code; que, selon I'articlc R. 123-6 clu rnôme coclc, daus sa rédactiorr alors applicable, lc dossier souuis à l'enquête publique comprend notammenT le dossier prévu par Ia réglementation relative à I'opération projetée, l'étudc d'impact ou la uoticc d'impact, Ia mcntion dcs tcxtcs qui régissent cette enquête et I'indicatinn de la façon dont cetfe enquête s'insère dans la procédure adnrinistrative relalive à I'opération considérée ; qu'il résulte de la combinaison de ces dispositions que le dossier de delnande, dont le contenu est précisé à I'article 2 du décret du 2l septembre 1977, repris à l'afiicle R. 5i2-3 du code de I'environnement, doit figurer dans le dossier soumis à enquête publique ; qu'au nombre des éléments que ce dossier doit mentionner figurent, en vertu du 5" de cet article : << Le.t capacilés lecluùques et f nancîères de l'exploitanl (...) , ;

4. Considérant qu'il ressorl des énonciations souveraines de l'arrêt attaqué que ne figurait dans le dossier sounis à enquôte publique, au titre de la jLrstifïcation des capacilés financières de la société exploitante. que la mention des pa*enaires iudustriels et du capital social de la société ARF, alors que d'autres éléments, tels que son chifl're d'affaire et son résultat N" 353010 -4-

net! avâient éré confidentiellement portés à Ia cnnnaissance cle l'admirtistt,ation ; que, pour déduire de ces constatations qrre le dossier soumis à enquête publique était irrcomplet et que, par suite, la procédure au ten'n€ de laquelle était intervenu I'anêté litigieux était inégulière, Ia cour adrninistrative d'appel de Douai a pris en cornpte I'intérêt qui s'attachait à la qualité et à I'exhaustivité ties inclications à fournir sur les capacités techniques et finarrcières de i'exploitant pour pefinetu'e au public de les appr:écier ; que, côrltlairemenl à ce qui est soutenu, la cour a ce faisart rechercT:é si, en l'espèce, I'absence de ces indications dans lc'dossicl soutnis à I'enquête pubiiclue avait eu poul cfl'et cle nuirr: z\ I'iirii:mation contlrlète de la population ; rlutcllc 11'a, par suite, pas commis d'etreur de dloit sut'ce 1:oirrT ;

5. Considérant qu'il résulte de ce qui précède que te second rnotif retenu par Ia cour justifie légalement le dispositif de i'anôt attaqué; que, par suite, la société AI{-F- tr'est pas fondée à demander l'annulation de l'arrêt en tant qu'il rejette les appels dirigés contre le jugement du lribunal administratif d'Amiens du 21 avril 2009 ;

6. Considémnt, elî dernier tieu, que lorsqu'il prononce I'annulation ci'rme décision d'autorisation d'exploiter une installation classée pour la profeotion de I'envirorulement, le juge de pleine juridiction des installations classées a toujours la faculté, au titre de son office, d'autoriser lui-mêrne, à tihe provisoire, et lc cas échéant sous résewe de prescriptions et pour un délai qu'il détennine, la poursuiie de I'exploitalion de I'installation en cause? dans I'attetrte de la régularisation de sa situation par I'exploitant ; qu'il lui appartierit de prendre en compte, pour déterminer I'opporiunité d'une telle mesure, I'ensemble des éléments de I'espèce, notamment la nafwe de I'illégalité ayant conduit à I'arurulatiorr de la décision contestée, les considérations d'ordre économique et social ou tout autre motif d'intérêt général pouvant justifier la poursuite de I'exploitation et I'atteinte éventuellement causée par I'exploitation aux intérêts visés par I'article L. 5i 1-i du code I'enviromefnent ou à d'autles intérêts publics et plivés ; que, panniles éléments que le juge peut pr€ndre en cornpte, figure la possibilité, teconnue à I'administration par I'article L.514-2 du code de I'environnement, d'autoriser elle-même, dans un tel cas de hgure, la poursuite de I'exploitation jusqu'à ce qu'il soit statué à nouveau sur la demande d'autorisation;

7. Considérant qu'il suit de là qu'en jugeant, au vu des circônstances de I'espèce et compte tenu des justifications apportées par le ministre et [a société requérante quant à I'irrtérêt du maintien en I'activité de I'exploitation litigieuse, et après avoir relevé la possibilité pour ie préfet de faire usage des pouvoirs qu'iltient de l'article L.514-2, qu'il n'y avait pas lieu d'arrtoriser, à titre provisoire, .la poursuite cle I'exploitation de I'installation dans I'attente de la régularisation de sa situation par I'exploitant, la cour administrative d'appel de Douai n'a ni commis d'erreur de clroit, ni dénaturé les faits de I'espèoe ;

8. Consictérant qu'il résulte de tout ce qui précède que la société ARF n'est pas fondée à demalder l'annulation de I'aruêt qu'elle âttaque ; que ses conclusions présentées au tiÛe des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ne peuvent, par suite, qu'êlre rejetées ;

9. Considérant qnc, d'unc part, l'Associption de Iutte pour l'environllemeltt en Picardie 02 a obtenu Ie bénéfice de I'aide juridictionnelle ; que, par suite, son âvocal pcut se prévaloir des clispositions des articles L. 761-1 du code de justice administrative et 37 de la loi âu l0 juillet 1991 ; qu'il y a lieu, dans les circonstauces de I'espèce, et sous résen'e que [a SCP Barr'hélémy-Matuchansky-Vexliard, avocat de I'Associatioir de lutre pour l'environnement en Picardie 02, renonce à percevoir la sornme conespondant à la part contributive de l'Etat, de met6e à la chalge de la société ARF'la solnme de 3 Û00 euros à verser à la SCP Batlhélémy- Nô 3530tcl -,s -

Matuchaçsky-Vexliard I gue, d'autre part, ii y a également lieu, dans les circonsfances de I'espèce; de rnettre à la charye de la société ARF Ia Êomme globale de 3 000 euros à r,erser à la eomrnune de Vendeuil et auhes, au tilre des mêmes dispositions du code de justice adririnistrative ;

DECIDIi:

Article Ic' : Le pourvoi de !a société ARF est rejefé.

Article...2 : I-a société Azur versera à Ia SCP Barthélémy-Matuchansky-Vexliard, avocat de l'Association de lutte pour l'environnement en Picardie 02, uné somme de 3 000 euros eD application des dispositions du deuxième alinéa cle I'article 37 dc la loi du 1Q juillet 1991, sous réserve que cette société renouce à percevoir la somme correspondant à la part contributive de I'Etat.

Article 3 : La société ARF versera à la commune de Vendeuil et autres une solnrne globale de 3 000 euros au titre des dispositions de I'article L.761-l du code de justice administrative.

Articlg 4 : La présente décision sera notifiée à la sociéré ARF, à I'Association de lutte pour I'envirorurement ed Picardie 02, à la commune de Vendeuil, premier défendeur dénomrné, et à la ministre de l'écologie, du dér'eloppement durable et de l'énergie. Les autres déferdeurs seropt infonnés de la présente décision par Ia SCP Boulloche, avocat au Conseil d'Etat et àla Cour de cassation, qui les représente devant Ie Conseil d'Etat. ' TRIBT]NAL ADMINISTRATIF DOAMIENS

Affaire : Commune de WNDEUIL c/ Préfet de l'Aisne - ARF (ICPE 12.09.2011) N/Réf. : I 1.00900/ASC/STG

REQUÊTE

AMESDAMNES"'#ff1""i'if^:r:fr'^if;#'frlifrT;'îf,""'.?"^coMPosANr

:

POUR:

La Commune de VENDEUIL, ayant son siège social sis Mairie 02600 VENDEUIL, prise en la personne de son représentant lègd, Monsièur Alex LESBROS, en sa qualité de Maire de VENDEUIL, domicilié es qualités audit siège,

ET

L'Association PICARDIE NATURE, ayant son siège social sis 14 Place Vogel, 80000 'AMIENS, prise en la personne de son représentant légal, Monsieur Patrick THIERY, en sa qualité de Président de I'Association, domicilié es qualités audit siège,

Ayant pour Avocat

La SCP FzuSON et Associés Avocat au Barreau D'AMIENS Demeurant 7, rue du Cloître de la Barge, 80000 AMIENS

CO\TRE :

Un arrêté du Préfet de l'Aisne en date du 12 septembre 20II portant mise en demeure de régulation et autorisation provisoire d'une installation de prétraitement, regroupement, transit et traitement par incinération de déchets dangereux sur le territoire de la Commune de VENDEUIL à I'encontre de la Société ARF. PLAISE AU TRIBUNAL

I - RAPPEL DES FAITS ET DE LA PROCEDURE :

Le 07 novembre 2000, un récépissé préfectoral de changement d'exploitant a autorisé la société ASSAINISSEMENT DE LA REGION DE FOURMIES (ARF) à succéder à la Société des Fours à Chaux de l'Aisne pour l'exploitation d'une fabrique de chaux sur le territoire de la Commune de VENDEUIL.

Le but de la Société ARF n'était pas de poursuir,re I'exploitation de la fabrique de chaux mais de transformer le site en un centre de production de liants hydrauliques et de valorisatiôn de déchets industriels.

A cet effet, une première demande d'autorisation d'exploiter a été déposée par la Société ARF le 26 fewier 2002 (demande déclarée complète le 09 décembre de la même année).

Par arrêté du 30 mars2004, Monsieur le Préfet de I'Aisne a rejeté cette demande aux motifs, notamment, que I'activité projetée sur le site présentait un caractère flou et imprécis ; et que l'étude d'impact était insuffisante, notamment en ce qui concerne les risques sanitaires et environnementaux.

Le 25 octobre 2004,la Société ARF présentait une demande d'autorisation d'exploiter une installation de traitement de déchets dangereux d'une capacité de 150 000 tonnes par an sur le même site (demande déclarée complète le 08 août 2005).

Par arrêté n" ICl2006/089 en date du 02 juin 2006,1{onsieur le Préfet de l'Aisne a autorisé la Société ARF à exploiter une installation de prétraitement, regroupement, transit et traitement par incinération de déchets dangereux et de traitement par désorption thermique de terres ou minéraux pollués sur le site de VENDEUIL.

Par jugement n' 0601680-0601803-0700315 en date du 2l awil200g,le Tribunal de Céans a annulé l'arrêté d'autorisation d'exploiter délir,ré le 02 juin 2006 aux motifs que l'étude d'impact était, une fois encore, insuffisante et ciue I'information du public avait été viciée (Pièce no2).

Sur appel de la Société ARF, la Cour Administratif d'Appel de DOUAI a confirmé le jugement susvisé par un arrêt no 09DA00764-09DA00961 en date du 30 juin 2011 (Pièce no3).

Par arrêté n' lCl20IIlI47 en date du 12 septembre 20IT, Monsieur le Préfet de l'Aisne a mis la Société ARF ( en demeure de régulariser sa situation, dans un délai de trois mois à compter de Ia notification du présent arrêté, en déposanl (...) un dossier de demande d'autorisation pour I'exploitation de son installation de prétraitement, regroupement, trans.it et traitement par incinération de déchets dangereux > et autorisé, dans l'attente de la décision relative à cette demande, I'exploitation du centre de VENDEUIL (pièce n"1). La Commune de VENDEUIL et I'Association Picardie Nature sollicite du Tribunal de Céans l'annulation de l'arrêté susvisé pour les motifs plus amplement exposés ci-après. II _ INTER.ET A AGIR :

1.

. L'article R.514-3-1 du Code de l'Environnement stipule '.

< Sans préjudice de l'application des urricles L. 5 t5--27 et L. 553-1. les décision, *untionnéu, au I de l'article L. 514-6 et aux articles L. 2ll-6. L. 214-10 et L. 216-2 peuvent être déférées à la.iuridiction administrative :

-par les tiers, personnes physiques ou morales, les communes intéressées ou leurs groupements, en raison des inconvénients ou des dangers que le fonctionnement de l'installation présente pour les intérêts mentionnés aux articles L. 2ll-l et L. 511-l dans un délai d'un an à compter de la publication ou de l'ffichage de ces décisions. Toutefois, si Ia mise en service de l'installation n'esl pas intervenue six mois après la publication ou l'ffichage de ces décisions, le délai de recours continue à courir jusqu'à l'expiration d'une période de six mois après cette mise en service :

-par les demandeurs ou exploftants, datns un délai de deux mois à compter de la date à laquelle la décision leur a été notifiée. >

La Commune de VENDEUIL est directement intéressée par l'arrêté litigieux dans la mesure où l'exploitation se tient sur son territoire.

Dès lors, en tant que commune d'accueil du centre litigieux, il est indiscutable que la Commune de VENDEUIL est recevable à demander I'annulation de l'arrêté de Monsieur le Préfet de l'Aisne en date du 12 septembre 201l.

Le Maire de la Commune de VENDEUIL a. suivant une délibération du Conseil Municipal en date du 11 octobre 2011, été autorisé a sollicité l'annulation de I'arrêté du Préfet de I'Aisne en date du 12 septembre 2011 (Pièce no4).

Ainsi, la Commune de VENDEUIL est parfaitement recevable à solliciter du Tribunal de Céans l'annulation de 1'arrêté litigieux.

2. L'Association Picardie Nature

L'article L.141-l du Code de 'Environnement dispose :

<< Lorsqu'elles exercent leurs activités depuis au moins trois ens, les associations réguliirement déclarées et exerÇant leurs activités statutaires dans le domaine de la protection de la nature et de la gestion de lafaune sauvage, de I'amélioration du cardre de vie, de la protection de I'eau, de l'air, des sols, des sites et paysagel de I'urbanisme, ou ayant pour objet la lutte contre les pollutions et les nuisances et, d'une manière générale, æuvrant principalement pour la protection de l'environnement, peuvent faire I'objet d'un agr ément motiv é de I' autorité admini strativ e. () Ces associations sont dites 'associations agréées de protection de l'environnement>>.

L'article L. 142-I du même Code ajoute :

( (...) Toute association de protection de I'environnement agréée autitre de I'article L. I4I- I ainsi que les associations mefrtionnées à l'article L. 433-2 justifient d'un intérêt pour agir contre toute décision administrative ayant un rapport direct avec leur objet et leurs activités statutaires et produisant des ffits dommageables pour I'environnement sur tout ou partie du territoire sur lequel elles bénéficient de I'agrément dès lors que cette décision est intervenue après la date de leur agrément >>.

L'Association PICARDIE NATURE est agréée au titre de I'article L.I4l-l du Code de I'Environnement par arrêté préfectoral dtt 12 septembre 2002 (Pièce noS).

Aux termes de ses statuts. elle a pour objet :

<< -æuvrer à la préservation de I'environnement, - æuvrer à la conservation de la biodiversité (faune et flore sauvage) par tous moyens légaux : proposition et mise en æuvre de mesures visant à protéger les individus (sauvetage de couvées, gestion d'un centre de soins d'animaux sauvages ...) et les espèces (mesures de gestion, intervention auprès des élus et autres responsables ...), - contribuer à l'éducation populaire en matière d'étude et de protection de la nature et des oiseaux squvqges el d'aménagemenl rationnel de I'environnemenl et des sites, - mener toutes actions et interventions pour faire respecter les lois et les décrets sur les espèces protégés, les périmètres sensibles, la protection de la nature, I'urbenisme dans le cadre de Ia législation en vigueur - réaliser des études, des recherches, des enquêtes sur le flore et la faune sauvage, en particulier les vertébrés > (Pièce no6).

L'installation de pré-traitement, regroupement, transit et traitement par incinération de déchets dangereux de la Société ARF est de nature à avoir un impact humain, notamment sur les problématiques de santé qu'il peut générer.

Cette installation est également de nature à avoir un impact environnemental au niveau de I'eau, de l'air et du sol.

Dans ces conditions, l'Association Picardie Nature a un l' annulation de I'arrêté litigieux.

L'article 14 des statuts de l'Association Picardie Nature prévoit notamment :

<< L'association est représentée en justice et dans tous les actes de la vie civile par le Président, les Vice-Présidents ou toute autre personne quand ils sont délégués à cet effet par le conseil d'administration ou le bureau. Le conseil d'administration, compétent pour ester en justice, peut mandater par délibération spéciale une ou plusieurs personnes physiques, membre ou salarié de l'association, jouissant du plein exercice de ses droits civils. > (Pièce no6). Ainsi, suivant une délibération en date du 13 janvier 2012,le Conseil d'Administration de l'Association Picardie Nature a mandaté son Président, Monsieur THIERY, pour ester en justice contre l'arrêté du Préfet de l'Aisne en date du 12 septembre 2011 (Pièce no7).

Dès lors, I'Association Picardie Nature est parfaitement recevable à solliciter du Tribunal de Céans l'annulation de I'arrêté litigieux.

III _ DISCUSSION :

l. Sur la lésalité externe

L'article 4 de la loi du 12 avil 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec I'administration dispose :

<.

Les documents de I'administration doivent permettre d'identifier clairement l'identité complète et la qualité de leur auteur.

En l'espèce,l'arcèté litigieux n'indique pas la qualité de son signataire (Pièce nol).

Il est vrai que le terme < Préfet > est mentionné en première page de l'arrêté.

Cependant, cela indique uniquement que ledit anêté a été pris en son nom ; rien n'indique que le Préfet en poste soit le réel signataire de l'acte attaqué.

En raison du caractère discrétionnaire de la nomination et de la révocation des préfets, il pourrait s'avérer difficile pour les administrés confrontés à un arrêté pris par un ancien préfet, de pouvoir s'assurer, dans de telles conditions, que le nom figurant à la fin de I'arrêté est bien celui du préfet. Ainsi, pour des raisons évidentes de sécurité juridique, le formalisme imposé par l'article 4 de la loi du 12 avril 2000 doit faire l'objet d'une interprétation stricte et formelle.

C'est ainsi que le Conseil d'Etat a pu reconnaître que la violation de l'article 4 de ta loi du 12 avril 2000 est propre à créer un doute sérieux sur la légalité de la décision (CE, 28 juillet 2009, n"329819, Société Air France).

En l'absence de mention de la qualité du signataire de l'arrêté du 12 septembre 2011, les Requérantes estiment que les conditions posées par l'article 4 dela loi du 12 avril2000 n'ont pas été respectées, que l'arrêté contesté est source d'insécurité juridique et demandent par conséquent au Tribunal de Céans de l'annuler (Pièce nol).

2. Sur la tésalité interne

2.1. Sur Ia violation de I'article L. 514-2 du Code de I'Environnement L,arrêté du Préfet de l'Aisne en date du12 septembre 2011 se fonde sur l"article L. du centre de 514-2 du Code de l,Environnement pour autoriser à titre provisoire l'exploitation pré-traitement, regroupement, transii et traitement par incinération de déchets dangereux de la Société ARF sur la Commune de VENDREUIL (Pièce nol)'

Cet article ne permet pas au Préf,et d'autoriser. à titre provisoire" l'exploitation d'une installation classée qui à été interdite par une décision de justice annulant l'autorisation précédemment délivree. Il ne prévoit dà tele autorisation provisoire que dans l'attente de iégulation des installations qui n'ont pas été déclarées, enregistrées ou autorisées' judiciaire Néanmoins, la jurisprudence considère qu'à la suite de l'annulation de I'autorisation "pref.t pour des d,exploiter, t. peut autoriser, à titre provisoire, la poursuite de I'exploitation motifs d'intérêt gén6ral tirés de graves conséquences d'ordre économique ou social qui résulteraient de son interruption (C4 18 avril 1986, Société Les Mines de Potasse d,Alsace, n.53934; CE, I5 ociobre 1990, Province de la Hollande septentrionale et autres, n"g0523 ; CE, 20 juin 1997, Associatioh de Sauvegarde des Vallées et de Prévention des Pol lutions, n" I 7 27 6 I ).

L,importance croissante accordée aux questions environnementales qui tendent de plus en personnes plus à primer sur les intérêts économiques privés de certains industriels et même de la publiques a mené la jurisprudence à nuancer sa position en ajoutant la condition suivante : poo.*it. de l,instailatiôn ne doit pas porter atteinte aux intérêts protégés par I'article i. Sff-f du Code de I'Environnement (TA Caen, 15 juillet 2010, Association Manche Nature, n"0902076),

partant, afin de pouvoir autoriser, au titre de l'article L. 5t4-2 du Code de la l,Environnement, l'exploitation temporaire d?une installation d'incinération des déchets sur général Commune de VENDËUIL, Monsietr le Préfet de l'Aisne devait justifier d'un intérêt et tiré de graves conséquences économiques ou sociales qui résulteraient de son interruption de loabsence d'attôinte aux intérôts protégés par I'article L. 511-1 du Code de I'Environnement par l'exploitation dudit centre'

Or, l,arrêté litigieux se borne à mentionner les conséquences économiques et sociales qui seiaient engenàrées par I'interruption de l'exploitation du centre de VENDEUIL sans protégés démontrer ou même ullég.t.r que cette exploitation ne porte pas atteinte aux intérêts par I'article L. 511-1 du Code de l'Environnement (Pièce nol)'

L,arrëtédu Préfet de l'Aisne en date du 12 septembre 2011 encourt l'annulation.

Ainsi qu'il vient d'être mentionné, la jurisprudence exige, pour que le Préfet puisse par une autoriser l,expioitation provisoire d'une installation dont l'autorisation a été annulée décision de justice, quË cette autorisation provisoire soit justifiée par des motifs d'intérêt général tirés de graves conséquences d'ordre économique'

Nul ne saurait confondre I'intérêt général avec les intérêts l-tnanciers, privés" d'une société telle qu'ARF ! Il faut rappeler que I'autorisation provisoire d'exploiter prévue par I'article L. 514-2 du Code de I'Environnement est I'exception. Ainsi, il ne peut-être considéré, sous peine de vider les textes de leur essence même, que les intérêts pécuniaires prfvés d'un industriel relèvent de I'intérêt général.

En effet, les installations classées pour la protection de l'environnement - et particulièrement celles de grande envergure manipulant des substances dangereuses - nécessitent d'importants investissements tenant à leur exploitation ainsi qu'à leur sécurisation. L'emploi des fameuses MTD (meilleures techniques disponibles) a un coût que l'on ne peut ignorer.

En revanche, l'article L. 514-2 du Code de l'Environnement n'est pas un instrument de sauvegarde des entreprises mais a pour objectif de protéger I'environnement, la santé publique, et les autres intérêts visés par I'article L. 511-1 du même Code.

Partant, en raison des dangers et des atteintes que ces installations peuvent présenter, cet objectif de protection s'oppose à ce que lé critère retenu pour appliquer le régime d'exception prévu par I'articleL.514-2 soit l'intérêt privé des exploitants.

Ainsi, si des conséquences financières venaient à intervenir pour la Société ARF en raison de la suspension des activités de son exptoitation sur la Commune de VENDEUIL, ces conséquences ne résultent que de sa propre incompétence à élaborer son plan de gestion.

Le Groupe ARF, exploitant d'autres structures, devrait donc pouvoir subsister sans l'exploitation de I'installation d'incinération des déchets de VENDEUIL et si tel n'était pas le cas, cela ne pourrait être imputé qu'à sa propre incompétence.

Cela ne fait que conlirmer le manque de diligence de la Société ARF qui, rappelons-le, a été condamnée par le Tribunal Correctionnel de SAINT QUENTIN, le 16 décembre 2003, pour avoir, sous l'apparence d'une fabrique de chaux, exploité un incinérateur de déchets dangereux en toute illégalité.

Les intérôts privés d'un groupe aussi peu sérieux et scrupuleux ne sauront être considérés comme relevant de l'intérêt général.

Par ailleurs, il apparaît que le centre de VENDEUIL n'accueille qu'une faible quantité de déchets provenant de Picardie (Pièce no8).

Il convient de rappeler que l'adéquation entre la production de déchets dangereux et les capacités de traitement de ces mêmes déchets s'apprécie au niveau régional, comme le prescrit le Code de I'Fnvironnement.

Sur un total de 268 000 tonnes de déchets dangereux générés annuellement par la Picardie, et notamment ses industriels, environ I 15 000 tonnes par an sont éliminés par incinération ou co-incinération (115 537 tonnes recensés en 2005 dans le cadre de la révision du PREDD Picardie effectuée en 2009 - Pièce no 9 figure 17 p.4l).

Face à ce tonnage, la Picardie dispose d'une capacité d'incinération et de co-incinération de déchets dangereux de 179 500 tonnes par an (Recensement dans le cadre de la révision du PREDD Picardie effictuée en 2009 - Pièce no 9 figure 19 p. a3). L'incinérateur de VENDEUIL, malgré sa grande capacité d'incinération (120 000 tonnes/an), ne traite qu'un faible tonnage de déchets dangereux picards relevant de l'incinération. Ce tonnage est même nul en 2006.

Le tableau ci-dessous rassemble les chiffres DE 2006 à2009 :

2006 2007 2008 2009

Tonnage déchets dangereux de 0 I 198 591 I 3168 Picardie incinéré àYendeuil (Tiré des bilans d'exploitation de la société ARF 2006 (p.10), 2007 (p 10), 2008 (p.9), 2009 (p.s)- Pièce n"V %o dutonnage total de déchets a% T% 5,ro 2,80 dangereux produits en Picardie en 2005

Entre autres explications à ces faibles pourcentages, on peut citer les raisons suivantes :

- l'offre technique de l'installation est limitée à certains déchets dangereux (principalement des liquides) ; - l'installation de Vendeuil est en concurrence directe avec les cimenteries pour les déchets dangereux liquides

Au vu de ces chiffres, il apparaît clairement que I'incinérateur de VENDEUIL joue un rôle marginal dans le schéma d'élimination par incinération des déchets dangereux de la région picarde. T es industriels picards producteurs de déchets dangereux ne seront donc pas pénalisés en termes de compétitivité et ne se retrouveront pas sans filière à l'arrêt de I' incinérateur de VENDEUIL.

D'autant que les régions limitrophes offrent une capacité totale d'incinération et de co- incinération de 1 049 600 T/an (405 000 Nord Pas-de-Calais, 50 000 Champagne Ardenne, 223 000 ILe de France, 239 600 Haute-Normandie - Pièce noL0) dont une partie est disponible et pourrait absorber f intégralité du tonnage de déchets dangereux picards actuellement incinéré par VENDEUIL Quant aux autres déchets dangereux traités par l'incinérateur de la Société ARF de VENDEUIL, ils proviennent pour leur plus grande part du centre de regroupement- prétraitement d'ARF, situé à SAINT REMY DU NORD

Or la région du Nord-pas-de-Calais dispose d'une large capacité d'incinération de déchets dangereux inoccupée, à savoir environ 170 000 tonnes par an (Chiffres 2007 : les installations collectives du Nord-Pas de Calais ont incinéré ou co-incinéré 234 000 tonnes de déchets dangereux, toutes provenances confondues, d'après I'Inventaire Régional de I'Environnement étqbli en 2008 par la Drire-Diren - Pièces nol1 et n"l2) par nature à même d'incinérer le flux de 18 000 tonnes (Chffies 2007, Rapport environnemental ARF Vendeuil - Pièce nol3-2) issu de SAINT REMY DU NORD et dirigé actuellement vers le centre extra- régional de VENDEUIL. Il est ainsi aisé d'exclure l'indispensabilité du centre de VENDEUIL à l'économie de la région de sorte que le critère jurisprudentiel des ( graves conséquences d'ordre économique > n'est pas rempli en l'espèce.

L'arrëtédu Préfet de l'Aisne en date du l2 septembre 2011 encourt I'annulation.

Sur I'absence de graves conséquences d'ordre social

L'un des moyens soulevés devant la Cour Administrative d'Appel de DOUAI par la Société ARF dans le cadre de l'a procédure en annulation de I'arrêté du Préfet de l'Aisne en date du 02 juin 2006, avait déjà trait aux conséquences sociales de la fermeture de l'installation d'incinération des déchets de VENDEUIL, et notamment à la suppression de postes.

Or, la Cour Administrative d'Appel de DOUAI a constaté, par son arrêt en date du 30 juin 2011, que la suspension de l'exploitation du centre de VENDEUIL n'entraînait pas de graves conséquences d'ordre social (Pièce no3).

Il importe de relever que, loin de développer le bassin d'emplois du département de l'Aisne, le centre de VENDEUIL a contribué à sa dégradation en formulant de fausses promesses ainsi que par des choix industriels peu judicieux.

En effet, I'activité première de fabrication de chaux employait environ 60 personnes alors que le site de VENDEUIL n'emploie aujourd'hui que 24 personnes ; nombre allégué par Monsieur le Préfet de l'Aisne, bien qu'il sernble que le centre de VENDEUIL n'emploie en réalité que 16 personnes (Pièce noL).

Par ailleurs, dans de son journal, la Société ARF expliquait, en juin 2002, que sur les 25 salariés employés sur le site, 14 avaient été recrutés localement.... (Pièce no14).

Au demeurant, il est exagéré de la part de Préfet de I'Aisne de soutenir que le maintien des 24 emplois salariés du centre de VENDEUIL par la Société ARF permettra de contenir le taux de chômage du département de I'Aisne.

En tout état de cause, considérant que le centre de VENDEUIL est source de troubles du voisinage ainsi que de dommages environnementaux et sanitaires, cofilme il sera

9 développé ci-dessous, le Tribunal de Céans ne saurait être convaincu de ce que le maintien de 24 emplois justifie que l'intérêt général,la protection de l'environnement et la santé publique soient bafoués.

Ainsi, le critère jurisprudentiel imposant, pour autoriser l'exploitation provisoire d'une installation dont I'autorisation initiale a été annulée par décision de justice, que le maintien de l'exploitation soit d'intérêt public en raison de graves conséquences d'ordre économique ou social entraînées par l'arrêt de ladite exploitation n'est pas rempli en l'espèce de sorte que l'arrêté de Monsieur le Préfet de l'Aisne endate du12 septembre 2011encourtl'annulation pour violation de l'article L.514-2 du Code de l'Environnement.

Srrr Itaffeinfe âux inférêfs nrofépés nâr Itarficle L- 5l I -l du Code de I'Environnement

L'article L. 511-1 du Code de l'Environnement dispose :

<< Sont soumis aux dispositions du présent titre les usines, ateliers, dépôts, chantiers et, d'une manière générale, les installations exploitées ou détenues par toute personne physique ou morale, publique ou privée, qui peuvent présenter des dangers ou des inconvénients soit pour Ia commodité du voisinage, soit pour la ssnté, Ia sécurité. Ia salubrité publiques. soit pour l'agriculture. soit pour Ia protection de Ia nature, de I'environnement et des paysages,. soit pour I'utilisation rationnelle de l'énergie, soit pour la consewation des sites et des monuments ainsi que des éléments da patrimoine archéologique.>

La Cour Administrative d'Appel de DOUAI, dans son arêt du 30 juin 2011 a relevé que l'étude d'impact qui avait été jointe au dossier de demande d'autorisation d'exploiter le centre de VENDEUIL était incomplète et ne respectait pas les conditions prévues par I'article R: 512-8 du Code de l'Environnement (Pièce no3).

En l'absence d'étude d'impact complète, il était impossible pour Monsieur le Préfet de l'Aisne de valablement apprécier l'absence d'atteinte portée aux intérêts protégés par l'article L. 511-1 du Code de l'Environnement par I'exploitation du centre de VENDEUIL.

Ainsi, en accordant provisoirement à la Société ARF 1'autorisation d'exploiter son incinérateur de déchets dangereux à VENDEUIL, Monsieur le Préfet de l'Aisne a méconnu le principe de précaution ; principe à valeur constitutionnelle.

Par ailleurs, il est incontestable que l'activité du centre de VENDEUIL - à savoir le prétraitement, le regroupement, le transit et le traitement par incinération de déchets dangereux - menace sérieusement nombre d'intérêts protégés par l'article L. 511-1 du Code de l'Environnement.

- En ce qui concerne la commodité du voisinage : il est utile de rappeler que la Commune de VENDEUIT, n'est qu'un petit village qui ne compte qu'environ 900 habitants. Il est évident que sur une commune de taille aussi réduite, une installation classée comme celle exploitée par la Société ARF ne peut que troubler le voisinage, notamment en raison des bruits qu'elle produit. A titre d'exemple, notons qu'au cours de l'année 20II, trois importantes < explosions > se sont produites sur les lieux,

10 troublant les habitants et, surtout, instaurant un climat de peur de ces derniers à l'égard d-e l'incinérateur si proche de leurs habitations.

En ce qui concerne la santé, la sécurité et la salubrité publiques : il est certain que le va-et-vient des camions acheminant les déchets dangereux jusqu'au centre et récupérant ses rejets dangereux devant être traités en dehors du site crée un danger certain pour les riverains. De plus, les fumées rejetées par les incinérateurs de déchets dangereux comportent de nombreuses substances dangereuses (notamment cancérigènes) pour la santé des personnes qui y sont exposés au quotidien.

Pour les mêmes raisons, l'environnement, la nature et les paysages sont affectés par le centre de VENDEUIL. Il importe de mentionner, en sus des < explosions ) survenues en20l1, qu'au cours d'un contrôle des effluents atmosphériques réalisés par le Bureau Veritas entre septembre et novembre 2007,Ies seuils de tolérance prescrits par l'arrêté d'autorisation en matière de vitesse .d'éiection et de dioxines furanes étaient dépassés... (Pièce n"16). D'ailleurs, cet excès relevé en2007 ne présentait pas un caractère exceptionnel puisque Monsieur le Préfet de l'Aisne a, par arrêté no lcl20l2l046 du 14 mai 2012, mis en demeure la Société ARF de << respecter les dispositions de I'article 3.2.4 cle I'unnexe cle I'awêté préfectoral du 12 septembre 2011 relutives aux normes de rejets atmosphériques, pour le paramètre dioxines et furanes > (Pièce no 17).

Concernant < l'utilisation rationnelle de l'énergie >, il est utile de noter que la Société ARF ne respecte pas son obligation de valorisation énergétique, pourtant déjà prescrite parl'arrèté du}2juin 2006. Ceci résulte directement de son manque de considération pour I'environnement qui aboutit à sa dégradation.

Le centre de VENDEUIL porte atteinte aux intérêts protégés par l'article L. 511-1 du Code de l'Environnement de sorte qu'aucun des deux critères jurisprudentiels qui étaient nécessaires afin de pouvoir autoriser l'exploitation provisoire de l'installation n'est réuni.

Partant,l'arrêté de Monsieur le Préfet de l'Aisne en date du 12 septembre 2011 encourt l'annulation.

2.2. Sur l'erreur manifeste d'sppréciation

En premier lieu, même si la quantité de déchets dangereux autorisés à être traités par le centre de VENDEUIL a été réduite, cette quantité et, de façon générale, I'ampleur du projet. restent démesurées.

En effet, Monsieur le Préfet de l'Aisne invoque, dans son arrêté du 12 septembre 201l,le fait << qu'un déchet dangereux doit être traité le plus près possible de son lieu de production compte tenu de I'impact économique pour le producteur du déchet, de l'impact environnemental dû au transfert des déchets, des risques liés au transport routier par camion et du principe de proximité ëdicté à l'article L. 541-l du code de l'environnement > (Pièce nol).

Il convient alors de vérifier si le centre de VENDEUIL remplit réellement ces fonctions.

11 A la lecture du rapport listant la provenance des déchets traités par le centre de VENDEUIL en août et septembre 2010, (Pièce no8) il apparaît évident que la Société ARF ne remplit aucunement cette fonction.

En effet, le centre de VENDEUIL n'a traité que 2,870.328 tonnes de déchets Picards en août 2010 et 3,837.759 en septembre 2010 soit une moyenne de 3,354.043 t/mois équivalent à 40,248.522 t/an en moyenne.

Cela ne représente qu'à peine plus de 50%o de la quantité autorisée par l'arrêté litigieux.

Ainsi, I'objectif de la Société ARF n'est pas de répondre à un besoin régional dans le but respecter, comme l'allègue l'arrêté litigieux, l'article L. 541-l du Code de l'Environnement, mais bien d'importer des déchets dangereux en région picarde, en violation totale dudit principe.

En effet, les termes même de l'article 8.1.4 de l'arrêté du 12 septembre 20ll sont sans équivoque :

<< Dans le cadre du traitement par désorption thermique où une ialorisation matière est réalisée, les déchets pouwont prov;enir d'sutres régions françaises et d'uutres pays d'Europe (...) ,

Cet article, en contradiction totale avec le principe de l'article L. 541-l du Code de l'Environnement visé par le même arrêté, démontre sans qu'aucun doute ne puisse subsister que Monsieur le Préfet de'l'Aisne a commis une erreur manifeste d'appréciation en autorisant la Société ARF à poursuivre ses intérêts commerciaux tenant à l'accueil de déchets dangereux transportés sur de grandes distances, menaçant les intérêts environnementaux qu'il est censé. protéger et au détriment des déchets d'origine régionale (Pièce no8).

En outre, l'erreur manifeste d'appréciation de Monsieur le Préfet s'étend à la capacité du centre de VENDEUIL : celui-ci, alors que d'autres centres procèdent déjà à l'incinération des déchets dangereux dans la région, a une capacité de traitement supérieure à la quantité totale de déchets produits annuellement par la Région. ! '

En second lieu, l'article L. 541-I du Code de l'Environnement dispose notamment :

<< 5" D'assurer I'information du public sur les effets pour l'environnement et la santé publique des opérations de production et de gestion des déchets, sous réserve des règles de confidentialité prévues par la loi, ainsi que sur les mbsures destinées à en prévenir ou à en compenser les ffitl préjudiciables. >>

Or, la Société ARF présente un manque total de transparence quant aux activités qu'elle exerce sur le centre de VENDEUIL.

Par exemple, suite aux trois explosions survenues en 2011, la Société ARF a déclaré que celles-ci étaient tout à fait normales.

La presse - dans le but de rassurer le public qui aurait dû être informé, au titre de l'article L. 54I-I précité - tentant alors d'éclaircir ce point, a été confrontée à un < mutisme complet. A croire qu'ARF pourrait être classée 'secret défense' ! 'Nous , 'avons pas le droit de parler de

t2 nos activités sur le site, pas même à notre famille, sous peine d'ennuis sérieux pour notre avenir professionnel', confiait anonymement un salarié du site de Vendeuil >> ! (Pièce no15).

Partant, la Société ARF viole. en refrrsant d'informer le public sur les activités qui y sont conduites, ainsi que sur les dangers sanitaires et environnementaux qu'elles présentent, l'article L. 54I-l du Code de I'Enviroùement, trahissant ainsi sa conscience de I'illégalité totale desdites activités, de sorte que Monsieur le Préfet de I'Aisne se devait de stopper l'exploitation du centre et a commis une erreur d'appréciation en ne le faisant pas.

Troisièmement, l'arrêté du 12 septembre 2011 permet à la Société ARF d'incinérer des emballages (rubriques 15-01-02 à l5-01-07 et 15-01-10 de I'Annexe 2 de l'arrêté) (Pièce nol ).

La directive < emballages > du 11 fevrier 2004, transposée en droit interne par un décret du29 novembre 2005 n'autorise I'incinération des emballages que dans les installations dtincinération des déchets avec valorisation énergétique de 607o au minimum en poids des déchets d'emballage et le recyclage de 60%o en poids pour le verre, papier et carton ;50% en poids pour les métaux ; 22.5% en poids pour les plastiques ; et l5o en poids pour le bois.

L'arrëtélitigieux ne régulant ni les quantités, ni les proportions d'emballages traités, ni les quantités devant être recyclées (et ne renvoyant pas à ce décret pour réguler le traitement des emballages), il est impossible d'affirmer que les 30olo seulement de valorisation énergétique imposés par Monsieur le Préfet de l'Aisne (article 8.8.4 de I'arrêté litigieux) garantissent le respect de ces normes.

Monsieur le Préfet de l'Aisne a commis une erïeur manifeste d'appréciation.

Enfin, la même annexe 2 de l'arcêté litigieux, listant les déchets admissibles sur le centre de VENDEUIL, inclut certains déchets ménagers et assimilés (Pièce nol).

Le Plan Départemental d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés (PDEDMA) de I'Aisne, adopté le 23 juin 2008, interdit toute incinération de déchets ménagers dans le Département (Pièce no9).

Partant, 1'arrêté litigieux est contraire au PDEDMA.

La jurisprudence affirme que I'autorisation d'exploiter doit être refusée en cas d'incompatibilité entre le projet et le PDEDMA (CAA DOUAI, 25 avril 2002, no 99DA01536, Ministre de I'aménagement du tenitoire et de I'environnement c/ Sté Ecosita).

Monsieur le Préfet de I'Aisne a donc commis une eneur d'appréciation en autorisant l'exploitation, même provisoire, du centre de VENDEUIL par la Société ARË.

13 EN CONSEQUENCE,

La Commune de VENDEUIL et llAssociation PICARDIE NATURE requièrent qu'il plaise au Tribunal de Céans de :

- Déclarer recevable leur requête ;

- Anûuler l'arrêté attaqué avec toutes conséquences de droit ;

- Condamner Monsieur le Fréfet de l'Aisne à verser à chacune des requérantes la somme de 1500 euros au titre des dispositions de l'article L.761-l du Code de Justice Administrative.

A AMIENS, le .

La liste numérotée des pièces justificatives visées par les Requéranles figure dans le bordereau annexé aux présentes écritures

I4