Viølences - le nouveau cinéma danois

Festen Ciné-club universitaire Activités culturelles culture.unige.ch

Lundi 8 janvier 2018 à 20h | Auditorium Arditi âge légal: 16 ans

Générique: DK, SE, 1998, Coul., 35mm, 105’, vo st fr cinématographie danoise. Dégustez bien! En Interprétation: Ulrich Thomsen, Thomas Bo Larsen, espérant que le goût amer de cette réunion , Henning Moritzen familiale au sommet ne vous reste pas trop en travers de la gorge. Helge fête ses 60 ans avec toute sa famille. Il charge Christian, son fils aîné, de dire quelques selon Vincent Ostria (Les Inrockuptibles) mots au cours du dîner sur sa sœur jumelle, Filmé au caméscope comme la plupart des Linda, morte un an plus tôt. Tout bascule films du , le deuxième long métrage quand Christian se lève pour faire son discours. de Thomas Vinterberg présente une parfaite adéquation entre ses moyens techniques Portrait de famille au vitriol, Festen est le (volontairement) pauvres, sa forme – image premier film du Dogme95. Thomas Vinterberg tressautante, faux raccords, jump-cuts – et y met en scène la violence tapie en chacun et son sujet, proche du des cinéastes ama- prête à exploser, dans un tourbillon d'images teurs: la réunion de famille. Plus classique que granuleuses aux couleurs saturées semblant Les Idiots, Festen tire son pouvoir émotionnel sortir d’un petit film de famille. d'un traitement visuel parfois éprouvant pour le spectateur. Le filmage erratique produit Fiche proposée par Noémie Baume* instantanément une impression de malaise, Quoi de mieux pour le retour de début d’année renouvelant la notion même de suspense au turbin qu’un petit «festin» cinématogra- sans recourir paresseusement à une musique phique pour se remettre des éventuel(s/lement) anxiogène. Par un découpage aléatoire et pesants huit clos des fêtes de famille de fin des mouvements de caméras hasardeux, on d’année? génère tout autant de l'inquiétude.

Sorti en 1998 dans la foulée du manifeste Remuant, Festen est aux antipodes du ciné- Dogme95 rendu public à le 20 mars 1995 ma-vérité que son filmage semble induire. par Thomas Vinterberg et , Festen On peut citer la superbe scène, purement est le premier opus cinématographique placé onirique, où le fantôme de Linda, soeur du sous la bannière de ce vœu de chasteté formel. héros, lui apparaît. La beauté de cette scène Les secrets de famille sont au centre de cette provient du surgissement de l'irrationnel – tragi-comédie à la hauteur des bizarreries déjà annoncé au début quand Hélène sent la jouissives que nous propose régulièrement la présence de Linda dans sa chambre – dans un film auquel la vidéo confère mécaniquement un semblant de vérité documentaire. En malmenant le réel, en brouillant les repères de la fiction traditionnelle, en frôlant presque le , Festen offre une séduisante et provocante alternative aux psychodrames hollywoodiens.

Source: http://www.lesinrocks.com/cinema/ films-a-l-affiche/festen-2/

*membre du comité du Ciné-club universitaire

Prochain film du Ciné-club: Pusher, Nicolas Winding Refn, 1996 ▶ 15 janvier à 20h, Auditorium Arditi