De la lagune à l’airial

L’artisanat des produits goudronneux dans les de Gascogne durant l’Antiquité

Didier Vignaud

Lorsque le PCR Lagunes des Landes de Gascogne a obtenues sur l’agencement des sols. Mais bien des débuté, on pouvait s’interroger légitimement sur les questions demeurent sans réponse, comme les procé- chances de mettre au jour des traces de présence hu- dés techniques détaillés mis en œuvre, le caractère durant l’Antiquité dans cette plaine de sable exclusif ou complémentaire de cette activité dans le réputée inhospitalière. Au terme du programme, la mode de vie économique des groupes humains, ou réponse est sans ambiguité. Certes, les recherches encore le cheminement des produits vers les débou- n’ont pas révélé des grands domaines agricoles ni des chés commerciaux. habitats de longue durée, mais elles ont mis en évi- dence les traces multiples d’une activité artisanale originale : celle des produits goudronneux. Un artisanat largement répandu L’artisanat antique des produits goudronneux en Aquitaine occidentale avait jusqu’alors été signalé autour du Bassin d’Arca- Aux secteurs côtiers déjà reconnus, s’ajoutent dé- chon, en Pays de Buch et en Pays de Born 1. Les travaux sormais d’autres secteurs géographiques à l’intérieur du PCR montrent son extension géographique, en des terres. C’est finalement presque toute l’Aquitaine révélant d’autres établissements de ce type en divers occidentale qui semble impliquée dans la production points des Landes de Gascogne. Au total, une ving- de la poix (fig. 1). Les nouveaux points portés sur la taine d’unités nouvelles ont été identifiées, toutes da- carte sont localisés dans la vallée de la Leyre (du nord tables du Haut-Empire. La répartition géographique de cette activité s’élargit considérablement : à l’inté- rieur des terres, une grande partie du bassin de la Leyre est concernée, ainsi que la région d’Hostens au proposée par B. Maurin (1983), qui a établi une typologie en s’appuyant sur des critères morphologiques. nord, et le Marensin au sud. jarre = forme fermée à panse plus ou moins ovoïde. La hauteur est nettement plus importante que le diamètre de la panse. Les Afin d’essayer de comprendre l’organisation d’un jarres mesurent plus d’1 m de hauteur et atteignent couramment atelier et d’approcher les techniques de production, un poids à vide de 250 kg. Leur lèvre peut être en bandeau replié des sondages ont été entrepris sur le site de Laste à ou en bourrelet externe. cuvier = forme ouverte, généralement tronconique, s’inscrivant Sabres, où les vestiges d’habitat côtoient les fragments pratiquement dans un carré. Le diamètre d’ouverture est supérieur 2 de jarres à goudron . Quelques informations ont été à celui du fond. Moins volumineux que les jarres, leur hauteur dépasse rarement 60 cm. Le terme de dolium est aussi employé pour les grandes jarres. La jarre et le cuvier, pouvaient avoir différents usages. L’imprégnation 1- Maurin & Thierry 1988 ; Aufan & Thierry 1990, 160. goudronneuse de la paroi est un indicateur de leur emploi dans la 2- Pour les contenants utilisés pour la fabrication et le stockage préparation ou le stockage des produits goudronneux. Mais de tels des matières goudronneuses, nous utiliserons la terminologie récipients pouvaient aussi être utilisés pour le stockage de denrées. 200 De la lagune à l’airial

——— Fig.1. Carte de répartition des sites ayant livré des jarres à goudron en Aquitaine occidentale. ——————— L’artisanat des produits goudronneux durant l’Antiquité 201

au sud : régions de Belin-Beliet, de Saugnac-et-Muret, quelques années. J.-P. Bost incline à penser que le de Sabres), mais aussi au nord-est dans l’Hostensois, franchissement de la Leyre aurait pu se faire non pas au nord-ouest en Pays de Born, au sud-ouest en à Salles, mais plus en amont vers Belin, au niveau de Marensin. l’un des gués dont l’existence est connue jusqu’à une époque récente, près de l’église Saint-Pierre de Mons 3 La région de Belin-Beliet (Gironde) ou bien celle de Saint-Michel de Vieux-Lugo . À l’ana- lyse des trouvailles faites par J.-L. Brouste, rien de ce Les prospections répétées effectuées durant plu- qui pourrait s’apparenter à un relais routier n’a encore sieurs années par J.-L. Brouste dans les deux com- été exhumé dans ce secteur. Cependant, il ne faut pas munes limitrophes de Belin-Beliet et Lugos, situées de s’attendre à des édifices imposants en dur, mais plus part et d’autre de la Leyre, ont amené la découverte de probablement à des constructions en bois et torchis, mobilier antique en 10 points différents (7 à Belin et avec emploi éventuel de la garluche au niveau des 3 à Lugos). Certes, il s’agit le plus souvent d’indices fondations. ténus de présence humaine : fragments de jarres à goudron, de cuviers, céramique commune, tuiles, Les Cazalas à Hostens (Gironde) monnaies. Il n’a pas été identifié d’installation à statut économique élevé, quoique la nature de quelques uns Un mobilier se rapportant à l’Antiquité a été ré- de ces sites mériterait d’être mieux caractérisée. Trois colté par Gw. Belbéoc’h sur une parcelle située non d’entre eux ont livré des morceaux de jarres à loin du lieu-dit Les Cazalas, au sud du bourg goudron. d’Hostens. Nos propres investigations ont apporté confirma- En premier lieu, un locus montre sur une surface tion de la présence des aires de travail de la poix de 20 m² des matériaux de construction : blocs de durant l’Antiquité dans ce canton. Les plantations de garluche brûlée, fragments de tegulae, et aussi de pins ont en effet mis au jour des fragments de jarres à briques, certaines à décor peigné, petits blocs de terre poix et de la céramique commune en six points cuite ayant appartenu à une plaque foyère. Le mobilier différents : comprend également des morceaux de meule dor- mante en grès poudingue assez friable. À une trentaine Le site de Craste Routge (Belin-Béliet) comprend à de mètres, gisaient des fragments de jarres à poix, ainsi lui seul quatre épandages de vestiges divers (appelées que des tessons de céramique domestique : col de unités 1 à 4) échelonnées sur le rebord d’un plateau mortier, cruche à lèvre trilobée, pots à cuire. Cet en- dominant le ruisseau de Craste Rouge, affluent de la semble n’a pas fait l’objet d’une évaluation par son- Leyre, assez encaissé dans cette zone. Les jarres à poix dages, mais il est très comparable par la nature des voisinent avec de la céramique à bords rentrants, de la vestiges exhumés aux installations liées à l’artisanat de céramique plus fine, et des meules en grès. Nous avons la poix étudiées sur le site de Laste à Sabres (voir infra). aussi recueilli des fragments de jarre à goudron en bordure du ruisseau du Moulin (Lugos) et à Bernet D’autres vestiges antiques, dont un fragment de (Belin-Béliet) où ils sont accompagnés de céramique col d’amphore Dressel I, trouvés sporadiquement commune. dans un périmètre d’1 km autour des Cazalas, confir- ment la fréquentation de ce secteur géographique au La région de Belin est un secteur sensible car la Haut-Empire. Les résultats de l’étude palynologique question du tracé de la voie « intérieure » reliant de la tourbière de la lagune de la Honteyre (Le Tuzan) Bordeaux à Dax est toujours d’actualité. Un certain située à 3,5 km à vol d’oiseau, ont montré de manière nombre d’arguments font douter que la station de assez inattendue sur ce sol sableux, un paysage végétal Salomagus, connue par les textes mais non encore où l’influence humaine est perceptible à l’Antiquité, identifiée sur le terrain, ait été localisée à Salles avec des marques de défrichement, la présence de la (Gironde) comme on l’a longtemps imaginé. Même si vigne et des arbres cultivés, comme le noyer et le châ- ce bourg a pu être le siège d’un vicus, ce qui n’est pas encore démontré, il n’est pas sûr que la “voie inté- rieure” y passe. L’hypothèse selon laquelle le tracé de la voie passait par Belin a pris du crédit depuis 3- Bost 2007, 200. 202 De la lagune à l’airial

taigner (Faure & Galop, dans ce volume). Les témoi- (Dufourcet 1877) 4, cette bourgade étant consi- gnages archéologiques viennent donc corroborer les dérée par certains comme le Coquosa de l’Itinéraire. études environnementale et obligent à reconsidérer le D’autres sites viennent d’être repérés en Marensin : délaissement supposé de ce secteur entre Leyre et à , et surtout à Vielle-Saint-Girons où un en- Ciron. semble de tertres pouvant correspondre à des “fours” ruinés a été localisé dans une dépression entre Saugnac-Est à Saugnac-et-Muret (Landes) les dunes littorales. Leur bon état de conservation À l’est du bourg de Saugnac, sur une terrasse do- apparent justifie une opération archéologique minant la Leyre à la confluence d’un ruisseau affluent d’envergure. de sa rive droite, des fragments de jarres à goudron ont été exhumés par un labour forestier avec de rares Le Pays de Born (Landes) tessons de céramique commune (J.-P. Lescarret). Le Plusieurs sites ont été signalés sur les communes site forme un éperon naturel de 150 m de long envi- de , St Paul-en-Born (St Paul-le-Vieux), ron. Les vestiges ayant été récoltés non loin de la lisière Aureilhan (Les Aoutas, église), Parentis (Cossariou), d’un bois, il est possible qu’ils trahissent la proximité notamment grâce aux travaux de S. Barrau. Une d’un établissement actuellement invisible. fouille préventive menée en 2007 derrière l’église d’Aureilhan a mis en lumière un artisanat de tuilerie Laousse à Mano (Landes) et aussi de goudron, ce dernier paraissant cependant Des indice de jarres à goudron accompagnées de accessoire (Wozny 2007). On y rattachera un indice céramique domestique sont apparus en deux points près de la fontaine Saint-Antoine à , à mi- d’une parcelle située près du ruisseau du Bourg. chemin entre Mimizan et Sabres, où des fragments de jarre à goudron ont été récoltés récemment. Nul doute que des investigations systématiques mettraient en Barzague à Lévignacq (Landes) évidence tout un semis d’implantations en Pays de Les hommes se sont établis en trois points d’une Born. parcelle surplombant le ruisseau de Barzague. Sur un Ainsi, des témoins de l’artisanat de la poix sont premier locus, une jarre à goudron gisait écrasée, avec peu à peu repérés du nord au sud. Il faut tout de des résidus goudronneux collés à l’intérieur de la même signaler que le canton de , pourtant in- paroi, laquelle comporte des petites perforations au tensément exploré (communes de , Vert, niveau de la panse. Elle est accompagnée de plusieurs Labrit), n’a pas livré à ce jour de jarres à goudron alors récipients du Haut-Empire, dans une fosse-dépotoir. que divers indices de fréquentation à l’Antiquité y ont Un autre point de la même parcelle a livré des frag- été relevés. C’est surtout dans la région de Sabres que ments de jarres à goudron, avec une tegula et des tes- les recherches les plus poussées ont eu lieu. Les obser- sons de céramique du Haut Empire. Sur le troisième vations faites dans ce secteur méritent des développe- locus a été recueillie de la céramique commune iden- ments particuliers. tique à celle du premier locus, avec des blocs de gar- luche brûlée, mais pas de jarre. Ce secteur du Marensin a été très peu prospecté, or selon les déductions les plus récentes, la voie ro- maine “littorale” Bordeaux-Bayonne passerait à 3 km (Barrau & Bourden 2000) et une station citée dans 4- En 1871, J.-E. Dufourcet entreprit des fouilles tout près du l’Itinéraire d’Antonin, et non encore été localisée, est bourg de Castets, sur une sorte d’éperon situé à la confluence de deux ruisseaux, dans une enceinte appelée “Tuc dous Bécuts”. Il située dans les parages, peut-être du côté de Lit-et- rencontra des murs, un amas de briques et tuiles à rebord et au Mixe. On rappellera qu’un “fourneau à résine ou à milieu de ces substructions antiques un “fourneau effondré” fait e de pierres calcinées et dont le fond était formé d’une sole de terre poix” antique avait été fouillé à la fin du xix s. à cuite. En dessous et tout autour, il recueillit des scories de fer et un amas de matières résineuses et de goudron solidifié. Il en déduisit que ce fourneau avait servi à fabriquer alternativement du fer et de la résine ou de la poix (Dufourcet 1877, 352). L’artisanat des produits goudronneux durant l’Antiquité 203

Le triangle Sabres-- de contenants volumineux dont la paroi est impré- gnée de matière goudronneuse, mêlés à des blocs de Une douzaine de sites en relation avec la fabrica- produits goudronneux solidifiés. Les tessons de vais- tion de la poix ont été mis au jour dans un espace selle de table y sont rares et très dégradés en raison du géographique formant un triangle au cœur de la taux d’acidité important du sable de ce secteur. Une Grande-Lande, avec les communes de Sabres- attribution chronologique au Haut-Empire est assurée Commensacq-Trensacq. Par le hasard du calendrier par un bord de pot en céramique commune tournée des travaux forestiers, de larges fenêtres ont été ou- ainsi que par le type de pâte des grands contenants. vertes dans la forêt, puisqu’au total 245 ha ont été prospectés à Trensacq et 69 ha à Sabres. Nous évoque- Les restes de grands récipients utilisés pour la rons d’abord les sites des communes de Trensacq et de transformation des produits sont majoritaires, mais Commensacq, avant d’examiner les résultats des son- on retrouve aussi un peu de céramique commune. Cet dages effectués à Sabres. ensemble de mobilier est caractéristique d’un atelier d’élaboration de produits goudronneux (poix, goudron). Les Houssats-sud (Trensacq) C’est le choix de la conservation qui a été fait pour L’établissement des Houssats-sud (fig. 2) est totale- ce site, dans la mesure il se présente sous une configu- ment isolé dans une parcelle de 40 ha qui n’a livré ration analogue à celui de Laste où des sondages aucun autre vestige. Trois loci très proches, regroupés d’évaluation étaient menés simultanément dans la sur environ 100 m², ont fourni des grands fragments commune de Sabres.

——— Fig. 2. Les sites de la commune de Trensacq. 1. Les Houssats sud ; 2. Courgeyre ; 3. Barade de Perprise. ——————— 204 De la lagune à l’airial

Courgeyre (Trensacq) Sur la figure 3 sont représentés six récipients. On re- marquera un bord de cuvier à goudron, comportant Des fragments de matière goudronneuse et de la une perforation. De telles perforations, généralement céramique sont apparus en surface d’un labour fores- très petites, ont été remarquées à de multiples re- tier à 700 m environ au sud-ouest des Houssats-sud, prises ; leur fonction (pour laisser échapper de l’eau avec des petits blocs d’alios brûlé, des menus frag- ou des gaz ?) alimente la discussion sur les techniques ments de sole en terre cuite et des charbons de bois de combustion présumées. Le reste du mobilier com- nombreux. La superficie de l’épandage ne dépasse pas porte surtout des vases à pâte vacuolaire, bord rentrant 5 m². Le sommet de ce niveau archéologique, faible- et panse peignée, datant du Haut-Empire. La chrono- ment enfoui, se situe à environ 15 cm sous la surface logie est précisée par un fragment d’amphore de du sol actuel. L’abondance des tessons (environ 250) Tarraconaise : ier siècle de notre ère. Courgeyre est nous a incité à filtrer le sable remanié pour recueillir donc aussi un atelier de production de poix ou de un maximum de données et évaluer le taux de dégra- goudron qui a fonctionné durant le Haut Empire. dation du site. Nous avons constaté que deux passages de charrue forestière ont provoqué une destruction totale du niveau archéologique. Barade de Perprise (Trensacq) L’inventaire des vases nous donne un minimum de La charrue forestière a mis au jour un autre site à sept individus de grande taille avec des diamètres 750 m au sud-ouest de Perprise, sur le rebord du pla- d’ouvertures de 39 cm à 64 cm (fig. 3). Ces vases sont teau dominant la vallée de la Leyre et son affluent le tous en pâte vacuolaire (B3 de Réchin) et cinq sont à ruisseau de la Barade de Perprise. Alors que la super- bord rentrant. L’un d’eux porte une perforation sur le ficie des deux occupations précédentes est restreinte, haut de la panse ; ces perforations sont remarquées celle-ci est plus étendue puisque du mobilier antique fréquemment sur ce type de vases, mais ne sont pas est réparti sur un espace de 3000 m². Dans cet espace, générales. Il y a quelques tessons appartenant à de trois loci ont pu être distingués (Vignaud 2007). petits contenants, mais aucune forme assez complète – Un premier épandage de tessons antiques était pour les caractériser. Un fond de vase était pris dans localisé dans un sillon sur environ 3 m de longueur. un dépôt goudronneux aggloméré de sable, comme Nous avons là aussi filtré le sable pour récupérer un dans une gangue, ce qui confirme la nature de ce site. maximum de données. L’étude du mobilier permet de

——— Fig. 3. Trensacq. Courgeyre. Mobilier céramique de la fosse dépotoir. 1 à 4. Grands contenants à bord rentrant (type 703 de Réchin) ; 5 et 6. Grands contenants ouverts. ——————— L’artisanat des produits goudronneux durant l’Antiquité 205

——— Fig. 4. Trensacq, Barade de Perprise. Mobilier contenu dans la fosse dépotoir de l’unité 2. A. Pots. B. Vases ouverts. C. Bord de dolium. D. Bol. E. Pichets ou cruches. F. Sigillée. ——————— 206 De la lagune à l’airial

comptabiliser un nombre minimum de 19 individus, contexte du dépôt monétaire découvert en 2005 15 récipients sont dessinés (fig. 4). Ces céramiques (Callegarin, ce volume), des prospections ont été re- représentent un lot de vaisselle de table avec des pots, nouvelées au lieu-dit Baquesserre. Dans un rayon de des écuelles, un bol, un pichet et des vases de stockage. 100 m autour de l’endroit où gisaient les monnaies, 4 La nature des céramiques, leur homogénéité ainsi que éléments de céramique antique ont été recueillis leur regroupement sur une faible surface, nous per- (fig. 5) mais tout le reste de la parcelle (25 ha) est de- mettent de caractériser ce dépôt comme étant vraisem- meuré totalement improductif. Si la fréquentation du blablement une fosse-dépotoir, liée à un habitat dont lieu est avérée au Haut-Empire, la nature de cette fré- l’emplacement précis reste à déterminer. Là encore, la quentation demeure indéterminée. Les explications datation de l’ensemble nous ramène au Haut-Empire, quant à l’abandon du lot de monnaies restent conjec- plus précisément à la seconde moitié du Ier siècle de turelles, l’hypothèse d’une bourse en rapport avec le notre ère. négoce des produits goudronneux étant une hypo- thèse plausible parmi d’autres. – À 20 m de distance, un deuxième locus a livré des fragments nombreux de jarres à goudron, des rési- Toujours rive gauche de la rivière, à 1,2 km au dus goudronneux et de rares tessons de vases de stoc- nord de Baquesserre, au lieu-dit Ayguesèque, une kage à bord rentrant. partie d’un grand vase à bord rentrant et panse pei- gnée (fig. 5) a été recueillie, mais rien ne l’accompa- – Un troisième locus, situé 80 m plus au sud, a gnait et là également une parcelle de près de 10 ha a révélé des vestiges d’une nature bien différente. À été prospectée sans autre résultat. faible profondeur, le labour forestier a rencontré des petits blocs de calcaire et de garluche, avec des frag- Pour des raisons purement circonstancielles tenant ments de tegulae et de carreaux, ainsi que des mor- au calendrier des labours forestiers, la rive gauche a ceaux de torchis de petites dimensions. Des fragments été moins largement explorée que la rive droite. Les de dolium et de céramique commune gisaient mêlés conditions géologiques et pédologiques y sont iden- aux autres vestiges, avec une meule en grès. Il était tiques et la moindre densité de sites reconnue actuel- possible, dans la coupe fraîche du sillon, de se rendre lement tient sans doute à une plus faible surface compte que ces restes de matériaux de construction prospectée. constituaient une bande orientée nord-ouest/sud-est, de 40 cm de largeur. Le tout reposait sur l’alios, peu profond à cet endroit là (– 25 cm), qu’avait atteint le Les sondages effectués à Laste (Sabres) soc de l’engin forestier. Cependant, ces matériaux n’étaient pas liés entre eux par un mortier et, à moins Nous avons eu la chance d’avoir un accès au sol sur qu’ils aient constitué la base très démantelée d’un 52 ha, soit approximativement une bande d’1,2 km de mur, ils semblent plutôt avoir participé à l’aménage- long sur 300 m de large, le long du ruisseau de Laste, ment d’un sol. Les vestiges ne s’étendaient pas au-delà à l’extrémité occidentale de la commune de Sabres. de quelques m². Une telle opportunité se présente rarement dans la forêt. De plus, d’autres parcelles ont été accessibles Enfin, dans l’espace entourant ces trois loci, des dans un environnement proche : lande de Magnan objets dispersés confirment la fréquentation antique (14 ha), Sarpout (1 ha), Magnan (2 ha). Les prospec- des lieux : tessons de céramique à pâte vacuolaire et tions ont mis au jour sept unités implantées sur la bords rentrants essentiellement. terrasse dominant le vallon du ruisseau (fig. 6). Des indices de fréquentation importants ont également La rive gauche de la Leyre, commune de été relevés aux lieux-dits Sarpout, lande de Magnan, Commensacq Magnan, s’ajoutant aux sept unités bordant le ruis- seau de Laste. Afin de tenter de comprendre l’organi- Les différents établissements que nous venons sation d’un atelier et déterminer la nature des dépôts d’évoquer se situent en rive droite de la rivière. Afin de céramique proches, deux séries de sondages ont été d’avoir une vue d’ensemble plus large, il importait entreprises (Vignaud 2008). La première a porté sur d’étendre les investigations à la rive gauche, sur la les unités numérotées 1, 2 et 3 (Laste-est). La seconde commune de Commensacq. Pour tenter d’éclairer le sur l’unité 6 (Laste-ouest), située à 900 m des pre- L’artisanat des produits goudronneux durant l’Antiquité 207

——— Fig. 5. Commensacq, rive gauche de la Leyre. Mobilier céramique. 1. Coupe ; 2. Bord rentrant ; 3. Bord à méplats ; 4. Bord ourlé ; 5. Vase à bord rentrant. ——————— 208 De la lagune à l’airial

——— Fig. 6. Sabres, secteur de Laste. En jaune, les parcelles prospectées, avec l’emplacement des différentes unités fouillées (en noir) et préservées (en gris). (D. Vignaud).

Fig. 7. Sabres, Laste, unité 2. Photographie du mobilier remonté en surface par le labour forestier, au moment de la découverte (cl. H. Barrouquère).

Fig. 8. Sabres, Laste, unité 2. Photographie de la fouille de la fosse dépotoir. ———————

mières, au cœur d’une aire de 900 m² où des jarres à goudron étaient dispersées en plusieurs points. Les unités 4 et 5, en position intermédiaire, qui se présen- tent sous un aspect comparable, ont été préservées ainsi que l’unité 7.

Les unités 1, 2 et 3 Révélées par quelques tessons en surface (fig. 7), elles ont été fouillées en 2006. Proches les unes des autres, et se sont avérées peu étendues (moins de 4 m² chacune), et ont livré les restes de vases à usage domes- tique entassés en vrac dans des fosses, sans organisa- tion (fig. 8). Elles peuvent être interprétées comme des fosses-dépotoirs peu profondes ayant recueilli les déchets d’un habitat (cabane ?) qui n’a pu être localisé. Les 27 récipients représentés ici (fig. 9 à 11) pro- viennent de l’unité 2. Ils sont représentatifs du lot céramique de cette unité, qui comprend 29 individus minimum, surtout des formes ouvertes, des vases à bord rentrant et pâte vacuolaire : écuelles, pichet, vases de stockage, mais aussi de la vaisselle plus fine et notamment une Drag. 29. Cet ensemble parfaitement homogène date du Haut-Empire. Les unités U1 et U3, distantes de quelques dizaines de mètres seulement de U2, se présentaient comme des fosses de dimensions et structure tout à fait com- L’artisanat des produits goudronneux durant l’Antiquité 209

——— Fig. 9. Sabres, Laste, unité 2. Sondage. Mobilier céramique contenu dans la fosse-dépotoir. ——————— 210 De la lagune à l’airial

——— Fig. 10. Sabres, Laste, unité 2. Sondage. Mobilier céramique contenu dans la fosse-dépotoir. ——————— L’artisanat des produits goudronneux durant l’Antiquité 211

——— Fig. 11. Sabres, Laste, unité 2. Sondage. Mobilier céramique contenu dans la fosse-dépotoir. ——————— 212 De la lagune à l’airial

parables et renfermaient un mobilier contemporain visait certainement à établir une surface plane et de celui de U2. La relation entre les unités U1 et U3 solide. Il n’y a pas eu de combustion et ce dallage ne et la production de poix est assurée par la présence de constituait pas une sole, et en l’absence de traces de tessons de cuviers à paroi imprégnée de goudron. superstructures sa fonction reste délicate à interpréter. L’unité 6 Sondage S 3 : Ce 3e sondage a été ouvert à 6 m de S2 L’unité 6, découverte en 2004, couvre un espace de 900 m² au sein duquel des jarres à goudron étaient Une structure a été mise au jour. Elle est consti- dispersées en surface en plusieurs points. Dans de tuée de deux petits murets bâtis en mortier et frag- cette “unité 6”, on a pratiqué des sondages là où les ments de dolia superposés (fig. 14). Longs de 2,50 m et concentration apparaissaient nettes dans le labour fo- horizontaux, ces deux murets sont sensiblement paral- restier. Les sondages S 2 et S 3 ont rencontré des sols lèles, quoique celui situé à l’ouest s’écarte légèrement organisés (fig. 12). de l’autre en formant une courbure, et espacés de 0,75 cm. Quelques tessons de céramique commune Sondage S 2 : Un “dallage” est apparu à – 35 cm. gisaient avec les fragments de dolia. Fait intéressant : Sommairement aménagé à l’aide de morceaux de dolia des coulées de goudron latérales recoupent les murets de 15 cm x 20 cm en moyenne, disposés à plat, il et trois opérations de production de goudron succes- couvre une superficie légèrement supérieure à 1 m² sives peuvent être clairement distinguées. La première (fig. 13). Ce sol “dallé” posé directement sur le sable coulée a recouvert et infiltré le muret ouest. La deu-

——— Fig. 12. Sabres Laste, unité 6. Sondage. Plan des structures mises au jour avec le sol aménagé et les deux murets parallèles (D. Vignaud). En rouge : fragments de dolia. En jaune : mortier. En bleu clair : bermes de terre en parties intactes entre deux sillons du labour firestier. ——————— L’artisanat des produits goudronneux durant l’Antiquité 213

——— Fig. 13. Sabres, Laste, unité 6. Sondage. Photographie de l’aménagement du sol avec des fragments de dolia (cl. D. Vignaud). ———————

xième est comparable à la première. La troisième, côté la consistance et l’aspect sont différents des résidus est, était “aérienne”, puisqu’elle recouvre le muret qui collent aux parois des jarres. depuis un niveau plus élevé situé à l’extérieur, comme S’ils n’ont pas répondu entièrement à l’attente, les le ferait une coulée de lave s’échappant de la bouche sondages ont permis d’entrevoir une activité nécessi- d’un volcan et recouvrant un mur situé sur ses pentes. tant la présence sur place des ouvriers. Dans plusieurs Le mode opératoire demeure cependant difficile à cas, nous l’avons vu, des vestiges de céramique domes- restituer, car on ignore si les coulées sont résiduelles tique se trouvent à proximité des jarres à poix (à dans le cadre d’un processus technique normal dont quelques mètres ou à une dizaine de mètres) dans des les étapes restent à établir ou bien accidentelles. Nous fosses-dépotoir de faible volume (1 m3 maximum). Ces ne savons pas à quel stade d’utilisation cet agencement fosses sont interprétables comme ayant recueilli les dé- a été abandonné. L’espace entre les deux murets ne chets d’une habitation. Une meule en grès a aussi été comportait aucun vestige, si bien que l’on se demande relevée à 20 m du sondage S6. Dans quelques exemples, s’il n’était pas une fosse destinée à recueillir les pro- jarres à poix et céramique domestique sont intimement duits. On a du mal à établir un parallèle avec les fours mêlées. Ceci conforte les indications recueillies il y a à goudron traditionnels connus à l’époque historique une vingtaine d’années sur le site de Maignan à en bien des points du massif landais. Par ailleurs, il Audenge (Thierry 1987), et dont la fouille toute récente semble qu’il y ait plusieurs qualités de produits car on apportera peut-être quelques clés pour pouvoir progres- a trouvé un bloc de goudron imprégné de sable dont ser dans la connaissance de ces ateliers. 214 De la lagune à l’airial

——— Fig. 14. Sabres. Laste, unité 6. Photographie des deux murets avec les trois coulées de goudron latérales (1 à 3). (cl. D. Vignaud). ———————

Conclusions rassemblant toutes les observations recueillies sur l’ensemble des sites à jarres à goudron connus, quelques constantes se dégagent. Ainsi, plusieurs Les techniques de production constatations et analyses confirment que la fabrica- Les techniques de production nous demeurent tion des produits goudronneux faisait appel à la com- largement inconnues. Nous savions que les artisans bustion lente de certaines parties des bois résineux. utilisaient des contenants volumineux pour l’élabora- On est conduit à penser que les grandes jarres étaient tion du produit et pour son stockage. Les sondages directement impliquées dans la fabrication. Dans réalisés en 2006 sur l’atelier de Laste, à Sabres d’autres régions, un procédé simple faisant intervenir (Vignaud 2006) ont permis de recueillir quelques in- deux jarres a été décrit (Balsan 1955) : une jarre était formations concernant l’agencement des sols sur un enterrée verticalement, recueillant le produit, et atelier, sans toutefois éclairer vraiment les procédés l’autre, renversée sur la première, contenait les techniques mis en oeuvre. Il n’a pas été possible, à ce branches de résineux. La combustion se faisait par jour, en Aquitaine, de pouvoir étudier un centre de une meule recouvrant la jarre aérienne. À , production suffisamment préservé. Cependant, en un cuvier entier avait été exhumé. Ses parois étaient L’artisanat des produits goudronneux durant l’Antiquité 215

imprégnées de goudron et un bloc de goudron adhé- L’importance économique de cet artisanat rait à l’extérieur sous le fond (Maurin 1985). Mais il a pu servir à stocker du goudron, sans participer à un Le plus remarquable est que la totalité des établis- processus de production. Le poids des jarres et leur sements antiques en relation avec le travail de la poix fragilité excluent des transports et manipulations ré- révélés par les travaux du PCR, soit 21 unités, est da- pétés. On peut même penser qu’elles étaient fabri- table du Haut-Empire. L’analyse des assemblages de quées sur place. L’ensemble de ces données permettra vases met en exergue uniquement des récipients du au moins de proposer quelques interprétations dans Haut-Empire : vases à bord rentrant, pâte vacuolaire et les années à venir. paroi peignée, coupes, cruches, sigillée. Les rares mon- naies accompagnant la céramique sont elles aussi de cette période. Plus précisément, l’activité est circons- L’organisation de la production crite entre la seconde moitié du ier siècle a.C. et le e Il est vraisemblable que les lieux de transformation milieu du ii siècle p.C. Rien de plus ancien ou de plus étaient installés au plus près de la ressource en matière récent n’a été exhumé à ce jour. Les données acquises première, donc au cœur des massifs forestiers. La forêt antérieurement dans la zone côtière vont dans le de pins maritimes était bien développée à la période même sens (Aufan & Thierry 1990). Cette concentra- antique, sans que nous puissions encore déterminer tion de la production pour toute l’Aquitaine occiden- l’étendue des massifs, mais cette industrie est forte tale sur une période chronologique restreinte soulève consommatrice de bois, à la fois pour l’alimentation plusieurs questions. On s’attendrait logiquement à ce des meules pour cuire les vases et pour la fabrication qu’une poussée de la demande explique le développe- du goudron. ment de cet artisanat à un certain moment durant l’Antiquité. On considère généralement que le princi- Ainsi que nous pouvons le constater sur la fig 2, les pal usage des produits goudronneux était le calfatage trois établissements antiques de Trensacq évoqués des navires, accessoirement l’enduction des conte- plus haut sont parfaitement alignés. Si l’on ajoute que nants (tonneaux, amphores) et la pharmacopée. les sites de Laste, à Sabres, à 5 km au sud, sont sensi- Pourtant, il ne semble pas que le port de Bordeaux blement dans le même alignement, on remarque que (Burdigala) ait connu un accroissement de trafic no- l’on a une suite d’implantations en rive droite de la table à ce moment là. Des débouchés nouveaux sont Leyre. Cet alignement conduit à s’interroger sur le peut-être apparus, comme la viticulture. Vers quelles mode d’exploitation. Les exploitants se déplaçaient-ils destinations les artisans de Trensacq acheminaient-ils de proche en proche le long de la vallée de la Leyre, leur production et par quelles voies ? On pense natu- dans une bande d’1 km de large environ, sur chaque rellement à la vallée de la Leyre et son débouché sur le rive du cours d’eau ? ou bien les différents points ont- bassin d’Arcachon. À cet égard, le développement ils fonctionné simultanément ? Les deux hypothèses actuel des recherches sur le territoire des Boiates et son semblent induire l’existence d’un chemin de commu- chef-lieu de cité Lamothe-Boios, fournira peut-être des nication antique orienté nord-est/sud-ouest. Dans éléments de réponse à ces questions (Wozny 2005). tous les cas, la présence de contenants volumineux, On se demande aussi si cette industrie a perduré. De lourds et fragiles pose la question du transport. Il notre point de vue, aucun argument pertinent d’une pouvait se faire par voie terrestre ou par la rivière. La continuité au-delà du IIe-IIIe siècle n’a pour l’heure été Leyre, bien que possédant un débit modeste, est navi- apporté. gable avec une barque à fond plat. Son utilisation est donc plausible, mais la voie terrestre l’est tout autant. Enfin, si l’ampleur du phénomène est désormais évidente, il reste à comprendre le type d’organisation Et puis certaines zones pourtant bien prospectées sociale qui prévalait. L’artisanat de la poix permettait- (sud de Sabres, région de Labrit, Brassenx) n’ont pas il à des familles de subvenir à leurs besoins ou cette fourni de jarres à goudron. Est-ce un constat provi- activité était-ellle complémentaire de l’élevage et soire ou bien cette activité n’a-t-elle pas touché ces d’autres ressources économiques secteurs de l’intérieur, et alors pourquoi ? Serait-ce du fait de l’éloignement des débouchés ou de l’absence de forêts de pins ? 216 De la lagune à l’airial

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