RAPPORT BASELINE « Mon Voisin, Mon Frère ! » Promouvoir la transformation Pacifique des conflits dans le cercle de

JUILLET 2019

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Nom Abdramane Traoré Nom Martine Djoubmanga Directeur des Programmes Coordinatrice DM&E

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Table des matières Remerciements ...... 3 Abréviations ...... 4 Liste des graphiques ...... 5 Liste des tableaux ...... 6 Résumé exécutif ...... 7 Principales conclusions ...... 7 Principales Recommandations ...... 8 1 Contexte du projet ...... 10 1.1 Introduction ...... 10 1.2 Sommaire du Projet ...... 10 2 Méthodologie de l’étude ...... 13 2.1 Objectif de l’étude ...... 13 2.2 Collection et Analyse des Données ...... 13 2.2.1 Les Focus Group Discussion (FGD) ...... 13 2.2.2 Key Informant Interviews (KII) ou entretiens individuels ...... 13 2.2.3 L’enquête de sondage et la valeur de référence des indicateurs ...... 13 2.2.4 Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés du sondage ...... 14 2.2.5 L’équipe de collecte...... 17 2.3 Limitations ...... 17 3 Résultats de l’étude ...... 18 3.1 Existence des perceptions et des préjugés au sein des communautés...... 18 3.1.1 Situation de la propagation des rumeurs, des stéréotypes et des préjugés dans les communes ...... 18 3.1.2 Situation des perceptions négatives dans les communes ...... 20 3.2 Mécanisme de communication dans la résolution des conflits et l’accès des communautés à l’information ...... 22 3.2.1 L’accès des communautés à l’information sur la gestion des conflits à travers les radios ...... 22 3.2.2 Les mécanismes de gestion des conflits (Dialogue/Médiation) au sein des communautés ...... 23 3.3 Les interactions et la collaboration entre les parties prenantes ...... 25 3.3.1 Situation des interactions entre les parties prenantes ...... 25 3.3.2 Situation de la collaboration entre les parties prenantes ...... 26 3.4 Les attentes et les suggestions des communautés pour la réduction des conflits ...... 29 3.5 Indicateurs du Projet ...... 30 4 Conclusions et Recommandations ...... 32 4.1 Conclusions ...... 32 4.2 Recommandations ...... 33 5 Appendices ...... 35

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Remerciements

Les remerciements vont tout d’abord à l’endroit de la Mission des Nations Unies Multidimensionnelle Intégrée pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) pour avoir accordé sa confiance en Search dans le financement du Projet Mon Voisin, Mon Frère dans le cercle de Bankass. Les remerciements vont également à l’endroit des autorités administratives, communales, militaires, les leaders communautaires et les membres de la communauté qui ont participé aux activités de collecte dans les 6 communes d’intervention.

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Abréviations

Centre HD Centre pour le Dialogue Humanitaire CNV Communication Non Violente COFO Commission Foncière DM&E: Design, Monitoring and Evaluation ERAR Equipe Régionale d’Appui à la Réconciliation FAMA : Forces Armées Maliennes FDS Force de Défense et de Sécurité FGD: Focus Group Discussion ILT : Institutional Learning Team KII: Key Informant Interview MINUSMA Mission des Nations Unies Multidimensionnelle Intégrée pour la Stabilisation au Mali MVMF Mon Voisin, Mon Frère

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Liste des graphiques

Figure 1 : Zone de mise en œuvre du ‘’Projet Mon Voisin, Mon Frère’’ ...... 11 Figure 2 : Répartition des enquêtés du sondage selon le genre par localité ...... 14 Figure 3: Répartition des enquêtés du sondage selon la tranche d'âge par localité ...... 15 Figure 4: Répartition des enquêtés du sondage selon le niveau scolaire par localité ...... 15 Figure 5: Répartition des enquêtés du sondage selon l’ethnie ...... 16 Figure 6: Répartition des enquêtés du sondage selon les principales ethnies par localité ...... 16 Figure 7: Situation actuelle de la baisse de propagation des rumeurs, des stéréotypes et de préjugés menant à la violence selon les enquêtés par localité ...... 20 Figure 8: Diminution des perceptions négatives entre les groupes communautaires selon les enquêtés par localité21 Figure 9: Etat de la perception meilleure intercommunautaire selon les enquêtés par localité ...... 21 Figure 11: Sentiment d’informations des communautés sur la réponse aux conflits selon les enquêtés par localité22 Figure 12: Mécanisme de résolution de conflits (Dialogue/Médiation) selon les enquêtés par localité ...... 24 Figure 14: Niveau d’amélioration des interactions entre les communautés, les FDS et les autorités locales selon les enquêtés par localité ...... 25 Figure 15: Niveau d’amélioration des interactions intercommunautaires selon les enquêtés peulh et dogon par localité ...... 26 Figure 16: Niveau d’amélioration de la collaboration entre communautés, FDS et autorités durant les 3 derniers mois selon les enquêtés par localité ...... 27 Figure 19: Niveau d’amélioration de la collaboration entre communauté peulh et dogon selon les informateurs clés par localité ...... 28 Figure 18: Collaboration des communautés (peulh et dogons) pour la réalisation d’objectifs communs selon les enquêtés par localité...... 28

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Préférence des enquêtés en termes d'informations sur les médias par localité ...... 23 Tableau 2: Opportunités de paix selon les enquêtés des 6 localités ...... 24 Tableau 3: Attentes des communautés vis à vis des parties prenantes ...... 29 Tableau 4: Tableau des indicateurs de référence ...... 30

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Résumé exécutif

Introduction Ce rapport de Baseline servira à déterminer les indicateurs de référence du Projet Promouvoir la transformation pacifique des conflits dans le cercle de Bankass. Ce projet a pour objectif de réduire les tensions entre les communautés Peulh et Dogon, et renforcer la confiance et la collaboration intercommunautaires et avec les autorités à travers un projet de médiation d’urgence. L’action s’articule autour de 3 objectifs complémentaires.  Réduire les préjugés, stéréotypes et les rumeurs menant à la violence entre communautés Peulh et Dogon ;  Soutenir les capacités des acteurs locaux, formels et informels, à maîtriser et promouvoir des méthodes alternatives de résolution et de médiation des conflits violents ;  Renforcer la confiance mutuelle et le vivre-ensemble entre communautés Peuls et Dogons, et entre populations, forces de sécurités et autorités. Méthodologie Cette étude a été menée dans les 6 communes d’intervention du projet du cercle de Bankass à savoir: Baye, Bankass, , Koulogo, Ouenkoro et Sokoura. L’approche mixte a été utilisée pour cette étude. D’un coté l’approche qualitative via les Focus Group Discussions (FGD) et les Key Informant Interviews (KII) et d’un autre côté l’approche quantitative via un sondage afin de collecter des données quantitatives. Les FGD ont été réalisés avec les communautés vivant dans les 6 communes cibles, dans chaque commune un FGD a été tenu avec les femmes et un autre avec les hommes pour un total de 12 FGD. Dans le cadre de cette étude, les KII ont permis d’interviewer les autorités administratives locales, les forces de sécurité, les membres des COFO et des ERAR, les professionnels médias et les acteurs de la société civile. Ainsi 39 personnes ont été interviewées dans les 6 communes dont 2 femmes et 37 hommes. Pour le sondage, un échantillon de 196 personnes est enquêté dont 97 femmes et 99 hommes. Le nombre de personnes enquêtées par commune est proportionnel à la taille de leur population. Principales conclusions  L’analyse des informations obtenues lors du sondage, montre que les préjugés négatifs et la propagation des rumeurs existent entre les communautés peulh et dogon, plusieurs témoignages confirment dans le rapport. Les résultats de l’étude ont montré que le niveau des stéréotypes et de préjugés est encore important car 55% des enquêtés pensent qu’il n’a pas baissé. Par rapport à la situation des perceptions négatives entre les groupes communautaires, les données collectées montrent que seulement 29,1% des enquêtés pensent qu’elles ont diminué dans les localités d’intervention. Une analyse sur le niveau de perceptions que les communautés ont les uns sur les autres a montré que seulement 21,9% des enquêtés pensent avoir une meilleure perception sur l’autre communauté et ce pourcentage est 3 fois moins élevé chez les femmes (10,3%) par rapport aux hommes (33,3%). Les raisons de cette grande

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différence peuvent être dues à la faible participation active des femmes lors des Focus et le sondage, il a été remarqué lors des collectes que les femmes parlaient moins compte tenu de la situation sécuritaire.  L’analyse des données montre que le sentiment d’accès à l’information via les médias (radio surtout) sur la gestion des conflits est seulement de 18,4% avec une grande différence au niveau genre où les femmes ne sont que 9,3% à affirmer cela contre 27,3% chez les hommes., il a été constaté que plus 83% des enquêtés dans les communautés préfèrent avoir des informations allant dans le sens de la promotion de l'entente entre les communautés. Il ressort de l’analyse des données que 70,9% des personnes interrogées sont favorables pour un recours au dialogue et à la médiation en cas de situations conflictuelles intercommunautaires. Ce pourcentage est plus élevé à Ouenkoro avec 88,5% et plus bas Baye avec 44,4% où la situation sécuritaire s’est beaucoup dégradée dernièrement faisant d’importants déplacés selon les médias.  Il a été constaté que les interactions entre les communautés, les FDS et les autorités locales sont bonnes selon seulement un tiers des enquêtés avec une légère différence entre les hommes enquêtés et les femmes. Quant à l’amélioration de ces interactions, près de la moitié des enquêtés (46,3%) pensent qu’elle ne s’est pas améliorée durant les 3 derniers mois. Pour analyser l’interaction intercommunautaire plus particulièrement entre peulh et dogon, seulement 36,4% des enquêtés peulh et dogon pensent qu’elle s’est améliorée. En termes de collaboration entre les communautés, les FDS et les autorités locales, 57,7% des enquêtés estiment qu’elles sont faible ou très faible. Toutefois, sur les trois derniers mois, 63,8% des enquêtés pensent que cette collaboration entre communautés, FDS et autorités locales s’est améliorée. Concernant la collaboration entre les communautés Peulh et Dogon, il ressort que seul 30,8% des informateurs affirment qu’elle s’est améliorée. L’avis des communautés a été demandé sur leur collaboration avec les membres de l’autre communauté (peulh et dogon) pour la réalisation d’objectifs communs, les répondants ont affirmé à 40,3% qu’ils collaborent pour cela avec une petite différence entre les femmes (34%) et hommes (46,5%).

Principales Recommandations Pour l’équipe Projet

- S’assurer de la représentativité des communautés Dogon, Peulh, et Dafing Dans toutes les activités du projet ; - S’assurer d’une bonne identification des parties prenantes surtout au niveau communautaire en prenant des leaders influents, respectés et capables de mobiliser les différentes communautés lors des activités de rapprochement; - Travailler à une meilleure implication et participation des femmes dans la mise en œuvre des activités du projet (production de spot et table ronde, plaidoyer, unité de médiation, dialogue, activité de solidarité) non seulement au niveau des bénéficiaires directs mais aussi indirects influents ; - Sensibiliser les communautés via les radios sur les mécanismes adaptés de réponse pacifiques aux conflits pour réduire les violences qui peuvent en découler ;

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- Initier des tables rondes en direct avec numéros verts si possible pour permettre aux communautés de participer et se sentir concernés par le projet ; - Augmenter le paquet d’activités (dialogues, activités de solidarité) du Projet dans les localités de Baye, Bankass et Koulogon par rapport aux localités de Sokoura, Ouenkoro et Diallassagou car il y’a souvent une grande différence dans la collaboration et les interactions des parties prenantes ; Pour les communautés

- Sensibiliser les communautés d’appartenance pour plus de collaboration, de pardon et de tolérance avec les autres communautés et les FDS; - S’impliquer dans les différentes activités du Projet avec un engagement pour la restauration de la paix à travers les écoutes radiophoniques, les formations, et les activités de rapprochement. Pour les FDS

- Multiplier les patrouilles militaires dans les zones de tensions communautaires pour sécuriser les personnes et leurs biens ; - Accélérer le désarmement des populations armés dans les deux communautés ; - Faire preuve d’écoute et de collaboration avec les deux communautés sans prise de partie; - Intervenir à temps en redoublant d’efforts en cas d’incidence dans une localité donnée qu’elle soit majoritairement peulh ou dogon; Pour les Autorités Locales

- Remonter les informations d’insécurité à temps et à qui de droit ; - Impliquer davantage les chefs de village pour la gestion efficace des conflits ; - Sensibiliser les communautés à plus de retenu et de collaboration à travers les dialogues et forum. Pour les ERAR et COFO

- Eviter la prise de parti dans les conflits intercommunautaires ; - Sensibiliser les communautés sur l’importance de leur organisation dans les communes d’intervention. Pour les ONG

- Eviter la prise de parti dans les conflits intercommunautaires ; - Sensibiliser les communautés sur l’importance de leur organisation dans les communes d’intervention ; - Impliquer les représentants des principales communautés dans toute activité communautaire ; - S’assurer de l’application de l’équité entre les communautés en cas de distribution communautaire des dons.

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1 Contexte du projet

1.1 Introduction Le début de l’année 2018 a été marqué par une détérioration de la situation sécuritaire au Centre du Mali, et particulièrement dans la zone exondée de la région de , frontalière du Burkina Faso, communément appelée “Pays Dogon”. Dans cette zone affectée par la présence de groupes extrémistes violents affiliés à Al Qaeda et à l’État Islamique dans le Grand Sahara, ainsi que de milices à revendication identitaire, les tensions intercommunautaires préexistantes entre populations pastorales, principalement Peules, et agraires, principalement Dogons, se sont aggravées, prenant un caractère identitaire et ethnique particulièrement préoccupants. Les efforts de dialogue menés par le gouvernement malien, les autorités locales et leurs partenaires locaux et internationaux se sont soldés par plusieurs échecs successifs. Un accord de paix a toutefois été trouvé, sous l’impulsion du Centre Henry Durant (HD), le 28 août 2018. Cet accord, réunissant les signatures de 34 chefs de villages dogons et Peuls des localités affectées par les violences intercommunautaires, demeure néanmoins décrié, notamment par des membres influents de l’organisation Peule Tabital Pulaaku et par des chasseurs traditionnels dogons du groupe Dan Nan Amassagou.

Ce type d’initiative devrait donc être soutenue par un processus approfondi de sortie de crise, de rapprochement communautaire, et de renforcement des capacités des parties prenantes en terme de transformation pacifique des conflits. Ainsi, l’action mise en œuvre par Search vise à déployer, durant 12 mois, une médiation d’urgence à base communautaire dans le cercle de Bankass pour réduire les tensions entre les communautés Peules et Dogons, et renforcer la confiance et la collaboration intercommunautaires et avec les autorités. En réduisant les tensions intercommunautaires au sein du cercle de Bankass et à travers la promotion du vivre-ensemble, l’initiative répondra aux priorités du Fond Fiduciaire en contribuant à la restauration de l’unité nationale et à la résolution de la crise malienne.

1.2 Sommaire du Projet Ce présent projet est financé par la Mission des Nations Unies Multidimensionnelle Intégrée pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) pour une durée de 12 mois dans 6 communes de la région de Mopti qui sont les suivantes : Bankass ; Baye ; Dialassago ; Koulogon ; Ouenkoro ; Sokoura.

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Figure 1 : Zone de mise en œuvre du ‘’Projet Mon Voisin, Mon Frère’’

L’objectif général : Réduire les tensions entre les communautés Peules et Dogons, et renforcer la confiance et la collaboration intercommunautaires et avec les autorités à travers un projet de médiation d’urgence.

Les objectifs et résultats attendus du projet

OS 1. Réduire les préjugés, stéréotypes et les rumeurs menant à la violence entre communautés Peuls et Dogons ● R.E. 1.1 Les capacités des radios communautaires des zones cibles à produire de l’information crédible et de qualité sont renforcées. ● R.E. 1.2 Les perceptions mutuelles des communautés cibles sont transformées positivement. OS 2. Soutenir les capacités des acteurs locaux, formels et informels, à maîtriser et promouvoir des méthodes alternatives de résolution et de médiation des conflits violents ● R.E. 2.1 Les leaders communautaires, y compris les jeunes et les femmes leaders, les autorités locales et régionales et les forces de sécurité ont les connaissances nécessaires à l’application de diverses méthodes pour mener des actions de réduction de la violence et de médiation entre

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groupes en conflit. ● R.E. 2.2 Les autorités locales et régionales, les forces de sécurité, et les communautés collaborent pour mettre en place des mécanismes communautaires pour désamorcer les tensions, notamment liées à l’accès au foncier, entre groupes en conflit. OS 3. Renforcer la confiance mutuelle et le vivre-ensemble entre communautés Peuls et Dogons, et entre populations, forces de sécurités et autorités ● R.E. 3.1 Les communautés Peuls et Dogons ainsi que les forces de sécurités et autorités rétablissent des liens de confiances permettant la communication positive et l’identification des vecteurs de conflits. ● R.E. 3.2 La collaboration vers la réalisation d’objectifs communs entre les communautés Peuls et Dogons ainsi qu’entre populations, forces de sécurité et autorités locales est renforcée.

Les activités du projet :

● A 1.1 : Coaching des 3 radios communautaires du cercle de Koro sur la production positive et sensible aux conflits et à la gestion des rumeurs ; ● A 1.2 : Production et diffusion de 8 tables-rondes inclusives par radio partenaire sur les questions relatives à la paix et à la sécurité ; ● A.1.3 : Production et diffusion de 18 spots radiophoniques pour le calme et la retenue lors des violences. ● A 2.1 : 2 formations des membres des COFO, des ERAR, des autorités locales et des forces de sécurité en transformation des conflits y compris fonciers, communication non violente (CNV), alerte précoce et médiation d’urgence ; ● A 2.2 : 2 formations des leaders communautaires, des femmes et jeunes leaders en plaidoyer, transformation des conflits, CNV, médiation d’urgence et alerte précoce ; ● A 2.3 : Mise en place et coaching d’une unité de médiation d’urgence en soutien des ERAR et des COFO, et élaboration et mise en œuvre d’un plan de médiation d’urgence (préventif et réactif) ; ● A 2.4 : Mise en place d’un mécanisme d’alerte précoce réunissant l’ensemble des parties prenantes. ● A 3.1 : 30 sessions de dialogue communautaire, soit 5 sessions par commune rassemblant (25 participants par sessions pour un total de 750 participants) ; ● A 3.2 : 9 sessions de rapprochement inter communes rassemblant un total de 270 participants (3 sessions par « groupements » de 3 communes) ; ● A 3.3 : Mise en œuvre de 18 activités de solidarité et de rapprochement (3 par commune) rassemblant 50 participants par activité pour un total de 900 participants ; ● A 3.4 : Organisation d’un forum et d’une activité de solidarité rassemblant l’ensemble des communes du concernées par le projet, rassemblant 100 participants ; ● A 3.5 : Organisation de 4 sessions de plaidoyer ciblées auprès des autorités nationales et régionales.

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2 Méthodologie de l’étude

2.1 Objectif de l’étude L’objectif de cette étude est de déterminer la situation initiale des indicateurs, elle servira à répondre à la question suivante : Quelles sont les valeurs des indicateurs du projet avant la mise en œuvre de l’intervention ?

Cette étude a été menée dans la zone de mise en œuvre du projet que sont les 6 communes du cercle de Bankass : Baye, Bankass, Diallassagou, Koulogo, Ouenkoro et Sokoura.

2.2 Collection et Analyse des Données Une approche mixte a été utilisée combinant l’utilisation de méthodes qualitatives via les Focus Group Discussions (FGD) et les Key Informant Interviews (KII) et quantitatives via un sondage afin de collecter des données. L’approche quantitative dans le cadre de cette étude a permis d’établir la situation de référence des indicateurs du projet à travers le sondage. Quant à l’approche qualitative, elle a permis de trianguler les données afin de les valider.

2.2.1 Les Focus Group Discussion (FGD)

Les FGD ont été réalisés avec les communautés vivant dans les communes cibles, à savoir les Dogon et les Peulh. Dans chaque commune, deux focus groups ont été réalisés : 01 avec les hommes (adultes et jeunes) et 01 avec les femmes (adultes et jeunes). Chaque FGD était composé de 08 personnes. Les questions structurées dans un guide d’entretien (Guide d’Entretien – FDG) ont été administrés par deux membres de l’équipe de collecte dont un facilitateur des échanges et un preneur de notes. Au total, 12 FGD ont été réalisés dans les 6 communes d’intervention (voir Annexe 3).

2.2.2 Key Informant Interviews (KII) ou entretiens individuels

Les KIIs ont été réalisés pour recueillir des informations approfondies sur le sujet et le contexte particulier afin d’obtenir le point de vue des informateurs clés. Dans le cadre de cette étude, les KII ont permis d’interviewer les autorités administratives locales, les forces de sécurité, les membres des COFO et des ERAR, les professionnels médias et les acteurs de la société civile. Sur les 42 personnes clés dans la prévision, 39 ont été interviewés dont un seul membre ERAR. Les femmes sont très peu représentées parmi les informateurs clés soit 5% seulement (2 femmes) car elles sont en nombre réduit au sein des structures consultées. Voir Annexe 3 pour récapitulatif des FGD et KII.

2.2.3 L’enquête de sondage et la valeur de référence des indicateurs

Un questionnaire quantitatif a été élaboré pour collecter les informations auprès des membres des communautés, sur les indicateurs du projet avant le début des activités. Ainsi, un échantillon de 196 personnes dont la taille a été déterminée suivant la méthode du Sondage Aléatoire Simple est enquêté (niveau de confiance 95%, 7% de marge d’erreur et p=0.5 a été défini). Le nombre de personnes enquêtées par commune est proportionnel à la taille de leur population. Le

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résultat atteint de l’échantillon prévu est de 100% mais une différence se situe au niveau genre, 97% des femmes sont enquêtées alors qu’il y’a eu un dépassement chez les hommes avec un résultat de 103%. Le récapitulatif de l’échantillon de sondage est à l’Annexe 4 pour plus de précision. Cette différence s’explique par une défaillance de communication avec les équipes de collecte qui ont évolué à Ouenkoro et Bankass, il y’a eu des changements au niveau du nombre de genre à enquêter pour raison d’incompréhensions.

2.2.4 Caractéristiques sociodémographiques des enquêtés du sondage

Répartition selon le Genre

Sur le graphique ci-dessous, les 196 personnes enquêtées à travers les 6 communes, 49,5% sont des femmes soit 97 femmes et 50,5% soit 99 d’hommes, ce qui s’éloigne légèrement de la prévision qui était de 100 femmes et 96 hommes.

Ensemble 49.5% 50.5%

Sokoura 51.2% 48.8%

Ouenkoro 42.3% 57.7% Femme 50.0% 50.0% Koulogon Homme

Dialassago 51.6% 48.4%

Baye 51.1% 48.9%

Bankass 48.6% 51.4%

Figure 2 : Répartition des enquêtés du sondage selon le genre par localité Répartition selon la tranche d’âge

Grâce aux données âge de chaque enquêté, un regroupement par tranche d’âge selon le genre a montré que plus d’un tiers des enquêtés chez les deux sexes est dans la tranche d’âge de 25 à 35 ans soit 37% tandis que les 46 ans et plus ne représentent que 14% de l’échantillon avec une légère augmentation chez les femmes (17%) que chez les hommes (10%).

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Ensemble 18.9% 36.7% 30.6% 13.8%

Sokoura 7.0% 48.8% 32.6% 11.6%

Ouenkoro 7.7% 30.8% 38.5% 23.1% 18 à 24 ans 25 à 35 ans Koulogon 12.5%12.5% 18.8% 56.3% 36 à 45 ans Dialassago 16.1% 51.6% 32.3% 0.0% 46 ans et +

Baye 28.9% 26.7% 28.9% 15.6%

Bankass 34.3% 37.1% 28.6% 0.0%

Figure 3: Répartition des enquêtés du sondage selon la tranche d'âge par localité

Répartition selon le niveau scolaire

Sur le graphique ci-dessous, au moins 54,6% des enquêtés de cette étude affirment avoir reçu une instruction, qu’elle soit coranique ou classique (fondamental, secondaire ou supérieur) contre 41,8% qui affirment n’avoir jamais reçu une instruction.

Ensemble 41.8% 14.8% 24.0% 15.8% 3.6%

Sokoura 44.2% 9.3% 27.9% 16.3%2.3% Aucune Instruction

Ouenkoro 30.8% 26.9% 30.8% 3.8%7.7% Niveau Fondamental 1 ou 2

Koulogon 31.3% 6.3%12.5% 50.0% 0.0% Secondaie ou Superieur

Dialassago 61.3% 12.9% 22.6% 3.2%0.0% Éducation Islamique/Medersa

Autres Baye 26.7% 24.4% 22.2% 26.7% 0.0%

Bankass 54.3% 5.7% 22.9% 5.7%11.4%

Figure 4: Répartition des enquêtés du sondage selon le niveau scolaire par localité

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Répartition selon l’ethnie

La représentativité des communautés cibles du Projet (Peulh et Dogon) est de 4/6e de l’échantillon enquêté avec une domination des Dogons (34.5%) et 27% de Peulh; l’ethnie Dafing est également bien représentée avec 21,5% d’où la prise en compte de cette communauté dans les désagrégations selon les communautés.

1% Senoufo 1% 5% Sonraï 3% 1% Soninké 0% 1% Samogo 1% 23% Peul 31% Mossi 1% 2% Femme 1% Malinké 1% 1% Homme Forgeron 0% 32% Dogon 37% 1% Diokaramé 0% 28% Dafing 15% 1% Bobo 0% 6% Bambara 6%

Figure 5: Répartition des enquêtés du sondage selon l’ethnie

Sur le plan géographique dans le graphique ci-dessous, la répartition des enquêtés selon leur ethnie montre que les localités de Bankass et Diallassagou sont en majorité dogons, les localités de Baye, Ouenkoro et Koulogon sont en majorité peulh et enfin les localités de Sokoura en majorité Dafing.

Figure 6: Répartition des enquêtés du sondage selon les principales ethnies par localité

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2.2.5 L’équipe de collecte

Des enquêteurs ont été recrutés et avec les assistants du projet, ont été formés pour assurer la collecte des données quantitatives et qualitatives sous la supervision de la coordinatrice DM&E. L’équipe DM&E sous la supervision de l’équipe régionale ILT, a assuré la qualité de la mise en œuvre de la collecte, des données ainsi que le traitement et la rédaction du rapport de la Baseline. L’équipe de recherche chargée de collecter les informations dans la cadre du Conflict Scan a collecté également les données pour la situation de référence du projet. La collecte de données sur le terrain a été réalisée sur des tablettes Android grâce à l'application KoboCollect. Pour assurer les différentes collectes, une équipe composée de deux Assistants Projet a assuré la réalisation des focus group dans les communes cibles. La collecte des données quantitatives et des KII a été réalisée par 3 équipes de deux enquêteurs chacune évoluant dans les chefs-lieux de commune dont une équipe pour 2 communes. L'activité de collecte de données s’est déroulée du 9 au 15 mai 2019 sur 7 jours y compris les 2 jours de formation. La phase d'analyse et de rédaction du rapport a eu lieu 3 jours après la collecte. 2.3 Limitations Les principales difficultés observées lors de la collecte des données dans la zone du projet sont les suivantes :

- La faible représentativité des femmes parmi les informateurs clés ne permettent pas une désagrégation genre des informations ; - Les résultats obtenus des informateurs clés ne peuvent pas représentés de objectivement la perception des ERAR compte tenu de leur faible présence ; - La faible participation active des femmes lors des collectes pourrait influer sur l’analyse désagrégée des données genre.

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3 Résultats de l’étude

Dans l’objectif de réduire les tensions entre les communautés Peulh et Dogon, et renforcer la confiance et la collaboration intercommunautaire et avec les autorités dans le cercle de Bankass, le projet Mon Voisin, Mon Frère mettra en œuvre des activités à travers 3 volets : le volet médiatique pour la production des messages positifs et sensible aux conflits et à la gestion des rumeurs ; le volet formation des parties prenantes sur l’Approach Common Ground ; et le volet engagement communautaire afin d’encourager et améliorer la collaboration intercommunautaire, autorités locales et FDS.

3.1 Existence des perceptions et des préjugés au sein des communautés

3.1.1 Situation de la propagation des rumeurs, des stéréotypes et des préjugés dans les communes

Selon les informations via les médias, la situation sécuritaire s’est beaucoup dégradée dans le cercle de Bankass à cause du conflit intercommunautaire peulh dogons et les exactions qui ont été commises, le massacre le plus récent a eu lieu le 23 Mars 2019 à Ogassagou causant la mort de plus de 160 individus principalement peulh.

D’après les données recueillies sur le terrain dans toutes les localités auprès des informateurs clés (KII), et les participants au FGD, la situation sécuritaire est instable et volatile dans toutes les communes, le climat social s’est dégradé et l’économie est très atteinte car les échanges commerciaux ne se font plus normalement comme auparavant.

Selon un membre de la société civile de Koulogon « La situation sécuritaire est très dégradée à Koulogon avec le massacre de 37 peulhs et d'autres qui sont toujours en cours dans la zone. L'économie est au ralenti parce qu'il n’y aucun échange de commerce entre les peulhs et les Dogons. Le climat social est devenu infernal : beaucoup des déplacés, la tuerie, le massacre... Cette situation conflictuelle a provoqué une méfiance totale et la collaboration n'existe plus. Ils ne se saluent même pas ». Un représentant de l’autorité administrative de Bankass va dans le même sens en disant que « La situation sécuritaire actuelle dans notre

localité est très difficile à vivre. Le contexte économique est très difficile aussi avec l'arrêt de toute activité économique. Le climat social est dégradé, le tissu social est déchiré. »

L’analyse des informations obtenues auprès des enquêtés montre que les préjugés négatifs et la propagation des rumeurs existent entre les communautés :

Un commerçant Dafing de Sokoura avance une rumeur selon laquelle « Les peulh ont abrité les groupes armés dans leur famille, ils les nourrissent et ils les financent en armes »

Un agriculteur dafing de Diallassagou affirme également que «l'objectif des Donzo est presque atteint, il n'y a presque plus de peulh dans la localité »

Une ménagère Dogon de Sokoura affirme une propagation de rumeurs menant à la violence en indiquant l'existence « Les menaces par audio sur WhatsApp, le boycott des marchés public.» ; un éleveur Peulh de Baye affirme un préjugé selon laquelle « Les Peulh sont considéré comme des vrais djihadistes dans ce conflit.»

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La propagation des rumeurs, stéréotypes et préjugés entre les communautés est grande selon 28% des enquêtés, 21% pensent qu’elle est moyenne et 26% pensent qu’elle très faible ou faible. A côté de cela, 24% des enquêtés pensent qu’il n’y a aucune propagation des rumeurs, stéréotypes et préjugés entre les communautés.

Concernant la propagation des rumeurs, des stéréotypes et de préjugés existant dans leurs localités pouvant mener à la violence, 54,6% des enquêtés affirment qu’elle n’a pas baissé contre 45,4% qui pensent le contraire.

Les affirmations suivantes renforcent le choix des communautés qui affirment que les propagations n’ont aucunement baissé :

Une ménagère peulh de Diallassagou affirme que « Chaque jour on entend des morts et des attaques à l'encontre des peulh où des dogons par ci et là » ; un mécanicien malinké de Bankass affirme que « Les sujets de discussions dans le cercle ne portent que sur la situation de ce conflit entre ces deux communautés et tous les peulhs sont partis» ; un commerçant dogon de Bankass affirme que «Ces derniers temps, toute la population a peur car les donso (chasseurs) veulent finir avec les peulhs avant l'hivernage».

Comme représenté dans le graphique ci dessous, la propagation des rumeurs, des stéréotypes et de préjugés semble baissé selon 62,2% des enquêtés de Baye, 64,5% de ceux de Diallassagou et 65,4% de ceux de Ouenkoro. Cette différence par rapport à la valeur d’ensemble peut être due à la multiplication d’activités de sensibilisation qui se font dans les localités et l’envie des communautés à aller de l’avant comme l’affirme cet enseignant de Baye « Les deux communautés veulent laisser tomber les conflits. Ils sont fatigués physiquement et financièrement » ou cet agent de santé de Ouenkoro « parce que nous nous sensibilisons tous les jours contre les stéréotypes » ou cette ménagère de Diallassagou « Car après la concertation et le forum organisés, les niveaux des rumeurs ont un peu baissé ».

Contrairement à cette situation de régression de la propagation dans les 3 localités précédentes, les répondants des communes de Bankass, Koulogon et Sokoura affirment respectivement à 34,2%, 18,7% et 20,9% la régression de la propagation des rumeurs, des stéréotypes et de préjugés au sein de leurs localités. Cette situation pourrait être liée à la faible collaboration des communautés, comme l’explique cette ménagère de Sokoura « Les peulhs et les dogons ne partagent plus les même marchés » et cette ménagère peulh de Koulogon « D'après les comportements des dogons, nous ne pouvons plus faire confiance, ils ne sont plus comme on a l'habitude de cohabiter ensemble avant. ». Le partage d’informations entre communauté pourrait jouer aussi un rôle dans cela comme l’a indiqué plus haut ce mécanicien de Bankass « Les sujets de discussions dans le cercle ne portent que sur la situation de conflit entre ces deux et tous les peulhs sont partis »

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Sokoura 20.9%

Koulogon 18.7%

Bankass 34.2%

Ouenkoro 65.4%

Diallassagou 64.5%

Baye 62.2%

Ensemble 45.4%

Figure 7: Situation actuelle de la baisse de propagation des rumeurs, des stéréotypes et de préjugés menant à la violence selon les enquêtés par localité 3.1.2 Situation des perceptions négatives dans les communes

Dans un conflit, l’existence de perceptions négatives entre partie engendre plus de peine qu’elle n’en résout. Selon l’analyse des données seulement 29,1% des enquêtés pensent qu’il y’a eu une diminution des perceptions négatives entre les groupes communautaires, au niveau genre et ethnique les différences restent assez sensibles, chez les hommes 32,3% affirment cette diminution des perceptions négatives alors que chez les femmes, 25,8% l’affirment. En termes de localités comme représenté par le graphique ci-dessous, la diminution des perceptions négatives est plus élevé à Ouenkoro car 61,5% des enquêtés l’affirment. Dans les localités telles que Bankass, Sokoura et Koulogon, la diminution des perceptions négatives est très basse et le pourcentage des enquêtés qui l’affirme n’est que respectivement de 17,1%, 16,3% et 6,3%. D’après les données collectées auprès des informateurs clés, la faible diminution dans ces localités pourrait être liée à la grande existence de la psychose de la situation sécuritaire surtout dans les localités de Bankass et Koulogon. Par rapport à la localité de Sokoura, il est ressorti de l’analyse qu’en plus des 16,3% qui affirment une diminution des perceptions négatives (diminué et très diminué), 30,2% des enquêtés affirment que les perceptions négatives n’ont pas assez diminuées contre 43,4% qui affirment observer aucune diminution.

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Sokoura 16.30%

Koulogon 6.30%

Bankass 17.10%

Ouenkoro 61.50%

Diallassagou 35.50%

Baye 35.50%

Ensemble 29.10%

Figure 8: Diminution des perceptions négatives entre les groupes communautaires selon les enquêtés par localité

Etant donné que les activités de Search visent à réduire les perceptions négatives entre les communautés, les enquêtés ont été sondés sur la perception qu’ils ont de l’autre communauté, seulement 21,9% affirment avoir une meilleure perception. Lorsque seulement 10,3% des enquêtés de genre féminin affirment une meilleure perception, ce chiffre est 3 fois plus supérieur au niveau des hommes qui sont 33,3% à l’affirmer. Cela pourrait être expliqué par la faible participation active des femmes lors des collectes sur le terrain, les femmes étaient beaucoup plus fermées que les hommes lors des discussions.

Comme représenté sur le graphique ci-dessous les enquêtés des localités de Ouenkoro, Sokoura et Diallassagou semblent avoir une meilleure perception de l’autre communauté que ceux des localités de Bankass, Baye et Koulogon. Cette situation peut s’expliquer par la grande existence de propagation des préjugés, et rumeurs menant à la violence que les enquêtés et les informateurs clés ont témoigné dans ces dernières localités.

Koulogon 0.0% Diallassagou 22.6% Bankass 8.6% Ouenkoro 42.3% Baye 15.6% Sokoura 32.6% Ensemble 21.9%

Figure 9: Etat de la perception meilleure intercommunautaire selon les enquêtés par localité

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3.2 Mécanisme de communication dans la résolution des conflits et l’accès des communautés à l’information

3.2.1 L’accès des communautés à l’information sur la gestion des conflits à travers les radios

Les radios communautaires qui sont des canaux de communication de par leur but, les cadres de dialogues et les conseils communautaires constituent des mécanismes d’informations. Afin d’améliorer l’information entre les communautés via les médias surtout, leur opinion a été demandé lors de la collecte des données quant à leur sentiment d’accès à l’information via les médias (radio surtout) sur la gestion des conflits. Seulement 18,3% des enquêtés affirment être bien informés, cette différence est très grande au niveau genre où les femmes ne sont que 9,3% à affirmer contre 27,3% chez les hommes.

L’analyse par localité montre que le pourcentage des enquêtés qui se sentent bien informés est deux fois plus élevé à Sokoura (37,2%) par rapport à la situation globale de 18,4%. Dans les localités de Baye et Ouenkoro, le pourcentage est plus proche des 18,4% mais il très faible à Bankass (8,6%), Diallassagou (6,5%) et Koulogon (0%), ce qui veut dire que les gens se sentent pas informés sur les réponses aux conflits dans ces localités. Ce faible pourcentage à Koulogon comme représenté par le graphique ci-dessous fait apparaître deux hypothèses, les enquêtés n’ont pas bien compris la question où la localité de Koulogon ne dispose pas de radio communautaire.

Koulogon 0.0%

Diallassagou 6.5%

Bankass 8.6%

Ouenkoro 19.2%

Baye 22.2%

Sokoura 37.2%

Ensemble 18.4%

Figure 10: Sentiment d’informations des communautés sur la réponse aux conflits selon les enquêtés par localité

Les préférences des populations ont été demandées par rapport aux types d’informations qu’elles souhaiteraient entendre à travers les médias, comme représenté dans le tableau ci-dessous, dans 44,9% des choix, les enquêtés ont affirmé qu’ils préfèrent entendre les informations favorisant l’entente

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des communautés contre 32,1% pour les informations sécuritaires et 23% pour les informations générales sur le Mali et le monde.

Tableau 1 : Préférence des enquêtés en termes d'informations sur les médias par localité

Informations Informations favorisant Informations générales sur le Mali LOCALITE l’entente des sécuritaires et le Monde communautés Bankass 53,3% 26,7% 20,0% Baye 55,3% 27,7% 17,0% Diallassagou 41,8% 30,9% 27,3% Koulogon 59,3% 29,6% 11,1% Ouenkoro 44,6% 39,3% 16,1% Sokoura 35,4% 33,6% 31,0% Ensemble 44,9% 32,1% 23,0%

3.2.2 Les mécanismes de gestion des conflits (Dialogue/Médiation) au sein des communautés

La mise en place d’un mécanisme d’alerte précoce et d’unité de médiation est une activité importante de ce projet. Il a été demandé aux populations comment elles résolvent les conflits au sein de leur communauté afin de voir si les stratégies du projet pour le recours aux Dialogues et médiation sont pertinentes. Le graphique ci-dessous montre que 70,9% des communautés interrogées pensent recourir au Dialogue et à la médiation en cas de situations conflictuelles. Ce fort pourcentage peut s’expliquer par le fait que les répondants ont donné leur préférence dans la résolution des conflits et non une existence actuelle au sein de leur communauté.

Les communautés pensent recourir en majorité au Dialogue et à la médiation pour la résolution des conflits mais des légères différences sont à observer d’une localité à l’autre. Ainsi à Ouenkoro 88,5% des enquêtés pensent recourir à la médiation/dialogue contre 44,4% à Baye.

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7.7% 70.9% Ensemble 6.6% 14.8% 7.0% 83.7% Sokoura 0.0% 9.3% 7.7% Autres mécanismes 88.5% Ouenkoro 0.0% 3.8% Dialogue / Médiation 0.0% 62.5% Koulogon 6.3% 31.3% Utilise de la violence verbale ou physique 12.9% 74.2% Dialassago 0.0% Ne fais rien 12.9% 4.4% 44.4% Baye 26.7% 24.4% 11.4% 77.1% Bankass 0.0% 11.4%

Figure 11: Mécanisme de résolution de conflits (Dialogue/Médiation) selon les enquêtés par localité

Concernant les conflits communautaires qui sont présents dans leur commune, les enquêtés ont cité des opportunités de paix, des mécanismes existants de gestion de conflits, des structures ou acteurs sur lesquels le projet peut s’appuyer afin de réduire les tensions entre les communautés, le tableau ci- dessous ressort les exemples les plus cités dans les données de toutes les localités.

Tableau 2: Opportunités de paix selon les enquêtés des 6 localités

N° Libellés Réponses

1 Opportunités de paix Le cousinage à plaisanterie (intervention des Bozos et forgerons) Résolution pacifique des conflits sous le Toguna La présence de communicateurs traditionnels 2 Mécanismes existants Dialogues communautaires Médiation Concertation 3 Structures ou acteurs influents Autorités communales Leaders religieux Les ONG Chefs de village Milices Les notables Les associations de femmes et de jeunes L’Etat

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Les associations Gina Dogon et Tabital Pulaaku.

3.3 Les interactions et la collaboration entre les parties prenantes Pour réduire les tensions intercommunautaires et promouvoir le vivre ensemble entre les communautés, la perception des enquêtés a été collecté quand à leurs interactions et collaborations avec les différentes parties prenantes du Projet.

3.3.1 Situation des interactions entre les parties prenantes

L’identification du niveau actuel d’interaction entre les communautés, les FDS et les autorités locales, montre selon les enquêtés que les interactions avec les parties prenantes ne sont bonnes selon 36,3% avec une légère différence entre les hommes 37,3% et les femmes 35,1%.

Quant à l’amélioration de ces interactions des communautés avec les FDS et les autorités locales durant les 3 derniers mois, l’analyse montre que près de la moitié des enquêtés pensent qu’elle ne s’est pas améliorée soit 46,4%. En analysant les données au plus près selon une désagrégation par localité comme représenté sur le graphique ci-dessous, les différences sont très visibles. Si à Ouenkoro, Sokoura et Diallassagou les interactions se sont beaucoup améliorées selon les enquêtés, avec respectivement 73,1%, 72,1% et 71%, elles ne sont que faiblement améliorées selon les enquêtés de Baye, Bankass et Koulogon qui semblent être les zones les plus touchées par l’existence des stéréotypes, préjugés et rumeurs négatifs à travers les données collectées lors du sondage.

Koulogon 12.50%

Bankass 25.70%

Baye 48.90%

Diallassagou 71%

Sokoura 72.10%

Ouenkoro 73.10%

Ensemble 53.60%

Figure 12: Niveau d’amélioration des interactions entre les communautés, les FDS et les autorités locales selon les enquêtés par localité

Toujours dans le cadre des interactions entre les communautés, il a été demandé aux enquêtés de donner leur avis sur l’état des interactions positives avec l’autre communauté durant les 3 derniers mois. Les résultats de l’analyse montrent que le niveau d’interactions positives entre les communautés peulh et dogon selon elles-mêmes est très bas, seulement 13,4% des enquêtés peulh et dogon

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pensent qu’il y’a des interactions positives entre elles. Quant à l’amélioration de cette interaction positive entre les deux communautés durant les 3 derniers mois, les résultats montrent que seulement un tiers des enquêtés pensent qu'elles se sont améliorées soit 36,4%. Sur le graphique ci-dessous, l’amélioration des interactions positives est plus élevée à Ouenkoro, Sokoura, Diallassagou et Bankass que par rapport à Baye et Koulogon. Ces différences peuvent s’expliquer par la faible représentativité des peulh ou des dogon dans certaines localités, par exemple il n’y a aucun enquêté peulh à Bankass alors qu’il n’y a qu’un seul enquêté dogon à Ouenkoro.

Ensemble 36.4% Sokoura 54.5% Ouenkoro 68.4% Koulogon 12.5% Dialassago 46.2% Baye 40.9% Bankass 7.4%

Figure 13: Niveau d’amélioration des interactions intercommunautaires selon les enquêtés peulh et dogon par localité

3.3.2 Situation de la collaboration entre les parties prenantes

La collaboration est une étape importante dans les activités de Search et ce projet ne fait pas une exception. L’analyse des données auprès des enquêtés a montré que l’état actuel de collaboration entre les communautés, les FDS et les autorités locales est faible ou très faible selon 57,7%. Une analyse des informations obtenues auprès des informateurs clés permet d’affirmer que seulement 38,46% des acteurs clés pensent que la collaboration est bonne entre les communautés, les FDS et les autorités locales. Parmi ceux qui l’affirment il y’a ce représentant de la société civile de Bankass qui dit: «L'état de la collaboration est vraiment franchi car les FDS sont une fois venu regrouper la population afin qu'ils se comprennent, alors depuis là, la collaboration est au beau fixe » ou ce représentant des FDS de Bankass qui pense que « la population commence à comprendre que les FDS sont là pour eux ». Malgré cela, certains pensent le contraire surtout à Koulogon, les FDS sont accusés de collaborer plus avec les peulh comme le dit ce représentant de l’autorité locale de Koulogon qu’il n’y a «Pas de collaboration entre nous, ils sont avec les peulh dans leur hameau » ou ce représentant de la société civile de Koulogon qui pensent que «Entre la communautés peulh et les FDS il y'a une forte collaboration, mais avec la communauté dogon il y’ a une faible collaboration» .

Les données ont montré par ailleurs que la collaboration entre communautés, FDS et les autorités locales durant les 3 derniers mois s’est améliorée selon 63,8% des enquêtés.

L’analyse des données sur une perspective géographique sur le graphique ci-dessous montre que ce pourcentage d’amélioration de la collaboration diffère d’une localité à l’autre, ainsi 81,4% des communautés sondées de Sokoura affirment l’amélioration, 80,6% de celles de Diallassagou, 76,9%

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de celles de Ouenkoro, 68,8% de celles de Koulogon, 55,6% de celles de Baye et seulement 25,7% de celles de Bankass. Ce faible pourcentage à Bankass peut s’expliquer par l’incidence de la mésentente qui s’est passée entre la communauté de Bankass et la gendarmerie lors de l’arrestation de 3 chasseurs par les gendarmes le 17 Décembre 2018 (source Malijet).

Ensemble 63.8%

Sokoura 81.4%

Ouenkoro 76.9%

Koulogon 68.8%

Dialassago 80.6%

Baye 55.6%

Bankass 25.7%

Figure 14: Niveau d’amélioration de la collaboration entre communautés, FDS et autorités durant les 3 derniers mois selon les enquêtés par localité

L’analyse des données obtenues auprès des informateurs clés par rapport à l’amélioration de la collaboration entre les communautés Peulh et Dogon a montré que seulement 30,8% des informateurs clés pensent que la collaboration intercommunautaire Peulh-Dogon s’est améliorée. Ce pourcentage peut s'expliquer par la multiplication des attaques entre les ethnies selon ce représentant de la société civile de Bankass «Parce-que aujourd'hui s’il y avait amélioration, les différents attaques et incidents allaient diminuer » ou l’absence de communication selon ce représentant de l’autorité locale de Diallassagou «Parce que la communication est coupée, il y'a la méfiance et le déplacement des populations Peulh dans d'autres localités » ou encore la grande méfiance intercommunautaire qui existe, selon ce représentant de la société civile de Koulogon « Une grande méfiance est existe. Les deux communautés ne se fréquentent pas du tout ».

Le graphique ci-dessous montre qu’il y’a une grande différence par localité, cela s’explique par logiquement la faible taille de l’échantillon des informateurs clés.

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Ensemble 30.8%

Sokoura 16.7%

Ouenkoro 80.0%

Koulogon 28.6%

Dialassago 25.0%

Baye 33.3%

Bankass 14.3%

Figure 15: Niveau d’amélioration de la collaboration entre communauté peulh et dogon selon les informateurs clés par localité

La mise en œuvre d’objectifs communs demande une grande adhésion des parties prenantes, le projet envisage d’amener les communautés dans la réalisation d’activités de solidarité, de dialogues, de plaidoyers. C’est dans cette perspective que l’avis des communautés a été demandé sur leur collaboration avec les membres de l’autre communauté (Peulh - Dogon) pour la réalisation d’objectifs communs, les répondants ont affirmé à 40,3% qu’ils collaborent.

Les résultats sur le graphique ci-dessous montrent une grande disparité dans la collaboration intercommunautaire (Peulh-Dogon) pour la réalisation d’objectifs communs. Quand 96,2% des enquêtés de Ouenkoro et 76,7% de ceux de Sokoura pensent collaborer, le pourcentage des enquêtés dans les localités de Baye, Diallassagou, Bankass et Koulogon est très bas voir inexistant. Pour le cas de Koulogon dont les enquêtés sont majoritairement peulh, la rumeur de la persécution de l’ethnie peulh par les chasseurs n’est pas à écarter car la psychose se sentait même pendant de la collecte.

Ensemble 40.3%

Sokoura 76.7%

Ouenkoro 96.2%

Koulogon 0.0%

Dialassagou 16.1%

Baye 33.3%

Bankass 2.9%

Figure 16: Collaboration des communautés (peulh et dogons) pour la réalisation d’objectifs communs selon les enquêtés par localité

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3.4 Les attentes et les suggestions des communautés pour la réduction des conflits Dans le but d’apporter des idées de réflexion à l’équipe projet afin de pouvoir mieux agir sur les besoins et les attentes réels des communautés, des recommandations ont été demandées aux communautés qui ont suggéré quelques idées afin de réduire les tensions intercommunautaires. Parmi ces suggestions, les plus répétées sont :

- L’organisation de dialogues communautaires ; - Eviter la discrimination lors des activités ; - Inciter le vivre ensemble entre les deux communautés ; - Engager des pourparlers pour permettre le désarmement ; - Implication des leaders religieux/coutumier, des femmes et des jeunes dans la résolution des conflits.

Par rapport aux attentes vis à vis des ERAR, des COFO, des FDS, des autorités locales, et de l’autre communauté, les répondants ont donné leurs avis et le tableau ci-dessous fait un récapitulatif des réponses les plus fréquentes. Dans les données il a été remarqué que les ERAR et les COFO sont peu connues dans les localités, les communautés affirment à 19,9% qu’elles ne connaissent pas les COFO, les 80,1% n’affirment pas les connaître mais ont donné leurs attentes vis à vis de cette organisation. Quant aux ERAR, 31,1% affirment ne pas connaître ou leur inexistence dans leurs localités, les autres 68,9% se sont limités à donner leurs attentes vis à vis l’organisation.

Tableau 3: Attentes des communautés vis à vis des parties prenantes

N° Les acteurs Attentes

1 Communauté - Tolérance, acceptation, collaboration, pardon ; d’appartenance - Déposer les armes; - Engagement pour la restauration de la paix ; - Collaborer avec les FDS en les informant 2 Autres - Franche collaboration, esprit de pardon; communautés - Déposer les armes; - Engagement pour la restauration de la paix - Collaborer avec les FDS en les informant 3 COFO - Organisation de sessions de sensibilisation ; - Impartialité ; - Multiplication de rencontres de concertations ; - Inciter les Dialogue/médiation. 5 ERAR - Actions de sensibilisation ; - Ne pas prendre parti ; - Impartialité - Participation aux résolutions de conflits ; - Inciter les Dialogue/médiation

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6 FDS - Plus grande présence des FDS et multiplication de patrouilles ; - Sécuriser les personnes et leurs bien ; - Désarmer les populations particulièrement les deux parties ; - Ecouter et collaborer avec les communautés ; - Ne pas prendre parti ou collaborer avec une seule parie (KII) - Intervention à temps et redoublement d’efforts ; - Arrestation des coupables pour et rendre justice… 7 Autorité locale - Remonter les informations à temps ; - Impliquer davantage les chefs de village dans la gestion des conflits ; - Gestion efficace des crises ; - Sensibiliser les communautés… - Honnêteté, impartialité et transparence ; - Inciter les dialogues et forum de gestion de conflits… 3.5 Indicateurs du Projet Tableau 4: Tableau des indicateurs de référence

Baseline du projet Cible du Commentaires projet

Objectif Global: Réduire les tensions entre les communautés Peules et Dogons, et renforcer la confiance et la collaboration intercommunautaires et avec les autorités à travers un projet de médiation d’urgence. % de personnes interrogées Référence : 45,4% rapportant une baisse de la Genre : H (45,5%) ; F (45,4%) propagation de rumeurs, de Localités : Baye (62,2%), Dialassago stéréotypes et de préjugés à travers (64,5%), Ouenkoro (65,4%), Bankass les zones d’intervention (désagrégé (34,2%), Koulogon (18,7%) et Sokoura par commune, communauté, genre, (20,9%). 60% tranche d’âge) Age : 18 à 24 ans (40,5%) ; 25 à 35 ans (43,1%) ; 36 à 45 ans (50%) ; 46 ans et + (48,1%) ; Communauté : Dafing (47,6%), Dogon (42,6%), Peulh (49%) Objectif Spécifique 1: Réduire les préjugés, stéréotypes et les rumeurs menant à la violence entre communautés Peuls et Dogons % de personnes interrogées Référence : 29,1% estimant qu’il y a une diminution de Genre : H (32,3%) ; F (25,8%) perceptions négatives entre Localités : Ouenkoro (61,5%), Bankass groupes communautaires (17,1%), Koulogon (6,3%), Sokoura (16,3%), Baye (35,5%) et Dialassago 50% (35,5%). Age : 18 à 24 ans (21,6%) ; 25 à 35 ans (18%) ; 36 à 45 ans (36,6%) ; 46 ans et + (51,8%) % d’augmentation des membres Référence : 18,4% de la communauté interrogés se Genre : H (27,3%) ; F (9,3%) sentant mieux informés sur la Localités : Sokoura (37,2%), Baye 50% (22,2%), Ouenkoro (19,2%), Bankass (8,6%), Dialassago (6,5%) et Koulogon

Search for Common Ground | MALI 30 BASELINE | « Mon Voisin, Mon Frère » réponse aux conflits affectant (0%). Age : 18 à 24 ans (8,1%%) ; 25 à 35 ans (20,8%) ; 36 à 45 ans (20%) ; 46 ans et + (22,2%) % d’augmentation des membres Référence : 21,9% des communautés affirmant avoir une meilleure perception des Genre : H (33,3%) ; F (10,3%) 50% membres de l’autre communauté Localités : Sokoura (32,6%), Baye (15,6%), Ouenkoro (42,3%), Bankass (8,6%), Diallassagou (22,6%) et Koulogon (0%). Objectif Spécifique 2 : Soutenir les capacités des acteurs locaux, formels et informels, à maîtriser et promouvoir des méthodes alternatives de résolution et de médiation des conflits violents

% des membres de la communauté Référence : 63,8% rapportant une collaboration accrue Genre : H (63,9%) ; F (63,6%) avec les forces de sécurité et les Localités : Sokoura (81,4%), Dialassago autorités formelles et informelles (désagrégé par commune, (80,6%), Ouenkoro (76,9%), Koulogon communauté, tranche d’âge et (68,8%), Baye (55,6%) et Bankass genre (25,7%). 80% Age : 18 à 24 ans (45,9%) ; 25 à 35 ans (63,9%) ; 36 à 45 ans (68,3%) ; 46 ans et + (77,8%)

Communautés : Peulh (67,9%) et Dogon (51,5%), Dafing (76,2%) Objectif Spécifique 3 : Renforcer la confiance mutuelle et le vivre-ensemble entre communautés Peuls et Dogons, et entre populations, forces de sécurités et autorités % des membres des communautés Référence : 53,6% rapportant une interaction accrue Genre : H (53,5%) ; F (53,6%) avec des membres de l’autre Localités : Ouenkoro (73,1%), Sokoura communauté, les forces de sécurité (72,1%) et Dialassago (71%), Baye, et les autorités locales (désagrégé (48,9%), Bankass (25,7%) et Koulogon par commune, communauté, (12,5%) 70% tranche d’âge et genre) Age : 18 à 24 ans (40,5%) ; 25 à 35 ans (55,5%) ; 36 à 45 ans (60%) ; 46 ans et + (51,8%) ; Communautés : Dafing (69%), Dogons (48,5%) et les Peulh (45,3%) % des membres des communautés Référence : 36,4% interrogées rapportant une augmentation des interactions Communautés : Peulh (41,5%) et Dogons positives avec des membres d’une (32,4%). 60% autre communauté Localités : Ouenkoro (68,4%), Sokoura (54,5%) et Diallassagou (46,2%), Baye, (40,9%), Bankass (7,4%) et Koulogon

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(12,5%)

% des parties prenantes Référence : 30,8% interrogées déclarant observer une Genre : H (29,7%%) ; F (50%) augmentation de la collaboration Acteurs : Autorité locale (23%) ; FDS 60% intercommunautaire (33,3%) ; Membre COFO (40%), Société civile (30,8%). % des membres des communautés Référence : 70,9% rapportant recourir au dialogue et à Genre : H (77,8%) ; F (63,9%) d’autres mécanismes de Localités : Ouenkoro (88,5%) Baye communication pour résoudre les (44,4%), Sokoura (83,7%), Bankass conflits (désagrégé par commune, (77,1%), Dialassago (74,2%), Koulogon communauté, tranche d’âge et (62,5%) 90% genre) Age : 18 à 24 ans (51,4%) ; 25 à 35 ans (76,4%) ; 36 à 45 ans (75%) ; 46 ans et + (74,1%) ; Communautés : Dogon (76,5%), Dafing (69%) ; Peulh (60,4%) % des membres des communautés Référence : 40,3% rapportant collaborer avec les Genre : H (46,5%) ; F (34%) membres de l’autre communauté Localités : Ouenkoro (96,2%), Sokoura pour la réalisation d’objectifs (76,7%), Baye (33,3%), Dialassago communs (désagrégé par (16,1%), Bankass (2,9%) et Koulogon (0%) 60% commune, communauté, tranche Age : 18 à 24 ans (17,5%) ; 25 à 35 ans d’âge et genre) (38,9%) ; 36 à 45 ans (48,3%) ; 46 ans et + (63%) ; Communautés : Dafing (57,1%) et Peulh (41,5%), Dogon (20,6%) 4 Conclusions et Recommandations

4.1 Conclusions En définitive, l’étude de base du projet « Promouvoir la transformation pacifique des conflits dans le cercle de Bankass » avait pour objectif d’établir la situation de référence des indicateurs du projet à travers les 6 communes d’intervention auprès des bénéficiaires directs et indirects afin de faire des recommandations pour une bonne mise en œuvre des activités. La méthodologie utilisée a permis de collecter aussi bien les données qualitatives et quantitatives qui ont, non seulement permis de trianguler les informations, mais également de confirmer les hypothèses et stratégies du projet qui étaient d’adresser les problèmes identifiés dans la zone en agissant sur trois volets : renforcement des capacités en la transformation de conflits, amélioration de la communication non violente par l’accompagnement des radios, du partage de l’information et le rapprochement des acteurs. En effet, les données obtenues auprès des communautés via le sondage ont permis de montrer que les préjugés négatifs, stéréotypes et la propagation des rumeurs existent entre les communautés Peulh et Dogon, un peu moins de la moitié des enquêtés affirme que la propagation de ces rumeurs a baissé. L’amélioration de la collaboration et des interactions avec les parties prenantes à savoir les autorités locales et FDS reste très élevé par rapport à celle entre les communautés elles-mêmes (Peulh et dogon).

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Les communautés d’une façon générale ne se sentent pas assez bien informés car moins des 1/5e des enquêtés se sentent bien informés sur les questions relatives à la réponse aux conflits les affectant.

4.2 Recommandations Au travers des résultats obtenus grâce à cette enquête, quelques recommandations ci-dessous sont formulées pour appuyer l’équipe projet afin de pouvoir atteindre les différents indicateurs cibles et contribuer à l’objectif général de réduction de tensions entre les communautés Peulh et Dogon, et le renforcement de confiance et de collaboration intercommunautaires et avec les autorités et les FDS :

Pour l’équipe Projet

- S’assurer de la représentativité des communautés Dogon, Peulh, et Dafing Dans toutes les activités du projet ; - S’assurer d’une bonne identification des parties prenantes surtout au niveau communautaire en prenant des leaders influents, respectés et capables de mobiliser les différentes communautés lors des activités de rapprochement; - Augmenter le nombre de femmes à celui des hommes dans l’identification des leaders communautaires qui seront bénéficiaires directs car au niveau des ERAR, COFO, Autorité locale et FDS, les femmes ne sont presque pas représentées ; - Insister auprès des radios partenaires pour la sensibilisation à la communication non violente et la diminution de la propagation des rumeurs surtout dans les localités de Bankass, Koulogon et Sokoura ; - Travailler à une meilleure implication et participation des femmes dans la mise en œuvre des activités du projet (production de spot et table ronde, plaidoyer, unité de médiation, dialogue, activité de solidarité) non seulement au niveau des bénéficiaires directs mais aussi indirects influents ; - Sensibiliser et promouvoir par les médias l’existence et le rôle des COFO et des ERAR dans les 6 communes d’intervention afin qu’elles soient bien connues et acceptées des communautés ; - Veiller à informer via les radios et les communicateurs traditionnels en avance la mise en œuvre des activités de dialogue, de solidarité et de forum dans chaque commune cible afin de mobiliser plus de monde sans discrimination ; - Sensibiliser les communautés via les radios sur les mécanismes adaptés de réponse pacifiques aux conflits pour réduire les violences qui peuvent en découler ; - Initier des tables rondes en direct avec numéros verts si possible pour permettre aux communautés de participer et se sentir concernés par le projet ; - Augmenter le paquet d’activités (dialogues, activités de solidarité) du Projet dans les localités de Baye, Bankass et Koulogon par rapport aux localités de Sokoura, Ouenkoro et Diallassagou car il y’a souvent une grande différence dans la collaboration et les interactions des parties prenantes ; - Sensibiliser via les médias la mise en valeur des stratégies traditionnelles de gestion de conflits telles que le cousinage par parenté (intervention des Bozos et forgerons) et la résolution pacifique des conflits sous le Toguna.

Pour les communautés

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- Sensibiliser les communautés d’appartenance pour plus de collaboration, de pardon et de tolérance avec les autres communautés ; - S’impliquer dans les différentes activités du Projet avec un engagement pour la restauration de la paix à travers les écoutes radiophoniques, les formations, et les activités de rapprochement. Pour les FDS

- Multiplier les patrouilles militaires dans les zones de tensions communautaires pour sécuriser les personnes et leurs biens ; - Accélérer le désarmement des populations armés dans les deux communautés ; - Faire preuve d’écoute et de collaboration avec les deux communautés sans prise de partie; - Intervenir à temps en redoublant d’efforts en cas d’incidence dans une localité donnée qu’elle soit majoritairement peulh ou dogon; Pour les Autorités Locales

- Remonter les informations d’insécurité à temps et à qui de droit ; - Impliquer davantage les chefs de village pour la gestion efficace des conflits ; - Sensibiliser les communautés à plus de retenu et de collaboration à travers les dialogues et forum. Pour les ERAR et COFO

- Eviter le parti pris de parti dans les conflits intercommunautaires ; - Sensibiliser les communautés sur l’importance de leur organisation dans les communes d’intervention. Pour les ONG

- Eviter la prise de parti dans les conflits intercommunautaires ; - Sensibiliser les communautés sur l’importance de leur organisation dans les communes d’intervention ; - Impliquer les représentants des principales communautés dans toute activité communautaire ; - S’assurer de l’application de l’équité entre les communautés en cas de distribution communautaire des dons.

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5 Appendices

Table des Annexes

Annexe 1: Questionnaire du Sondage ...... 36 Annexe 2: Guide d'entretien des FGD et KII ...... 38 Annexe 3: Récapitulatif des FGD et KII...... 40 Annexe 4: Récapitulatif de l’échantillon du sondage ...... 41

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Annexe 1: Questionnaire du Sondage

Quels sont les stéréotypes, préjugés et rumeurs négatifs qui circulent sur les communautés dans votre localité ?

Comment qualifierez-vous le niveau actuel de propagation de ces rumeurs, stéréotypes et préjugés entre les communautés ?

Avez-vous remarqué récemment une baisse de la propagation des rumeurs, des stéréotypes et de préjugés menant à la violence ?

Quels sont les stéréotypes, préjugés et rumeurs négatifs qui circulent sur les communautés dans votre localité ?

Comment qualifierez-vous le niveau actuel de propagation de ces rumeurs, stéréotypes et préjugés entre les communautés ?

Avez-vous remarqué récemment une baisse de la propagation des rumeurs, des stéréotypes et de préjugés menant à la violence ? Svp, dites-nous pourquoi ?

Avez-vous remarqué récemment une diminution des perceptions négatives entre les groupes communautaires ?

Comment qualifierez-vous le niveau actuel de diminution des perceptions négatives ? Svp, dites pourquoi ?

Vous sentez-vous bien informé sur les mécanismes de réponse aux conflits affectant votre localité via les médias ?

Quels types d’informations aimeriez-vous recevoir via les médias ?

Quel est l’état de votre perception sur les membres d’autres communautés ? Svp, dites pourquoi ?

Quel est l’état actuel de collaboration de votre communauté avec les FDS et les autorités ? Svp, dites-nous pourquoi ?

Svp, dites-nous pourquoi ?

Pensez-vous qu’il a eu amélioration de cette collaboration entre votre communauté, les FDS et les autorités ces 3 derniers mois?

Expliquez

Comment qualifiez-vous le niveau actuel d’interaction entre votre communauté et les autres communautés, les FDS et les autorités ?

A quelle occasion votre communauté, les autres communautés, les FDS et les autorités interagissent?

Quel est l’état des interactions positives entre vous et les membres d’autres communautés ?

Ces interactions se sont-elles accrues ou améliorées durant les 3 derniers mois ?

Svp, pouvez-nous expliquer ?

Avez-vous récemment remarqué une amélioration de collaboration entre les différentes communautés (ethnies)?

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Svp, dites-nous pourquoi ?

Comment résolvez-vous les conflits qui naissent au sein de votre communauté et avec les membres d’autres communautés ?

Svp, expliquez votre choix

Collaborez-vous avec d’autres communautés pour la réalisation d’objectifs communs dans le but de renforcer la cohésion sociale ?

Si oui, comment cette collaboration se manifeste-t-elle ? Sur quelle aspects et à quelles occasions collaborez- vous ?

Concernant les conflits communautaires qui sont présents dans votre commune, quels sont, selon vous, les opportunités de paix, les mécanismes existants, structures ou acteurs sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour réduire les tensions entre les communautés ?

Quelles sont vos attentes vis-à-vis des acteurs suivants :

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Annexe 2: Guide d'entretien des FGD et KII

Selon vous, comment est la situation sécuritaire actuelle dans votre localité? Comment est le contexte économique ? Comment est le climat social ?

Existe-t-il des conflits dans votre localité ? De quels types de conflits s’agit-il ?

Comment le conflit intercommunautaire se manifeste-t-il actuellement chez vous?

Quels sont les incidents relatifs au conflit intercommunautaire (violences, affrontements, etc.) qui ont eu lieu les 3 derniers mois ?

Quelles sont les causes profondes de ce conflit?

Quels sont les effets de ce conflit sur les communautés au niveau social et économique ?

Quels sont les acteurs qui ont une influence sur le conflit ? Quels sont ceux qui sont affectés?

Quels sont leurs intérêts, leur motivation de ces acteurs influents? Qu’attendent-ils ? Quels sont leur capacité d’influence, leur agenda de paix ?

Pensez-vous que les tensions relatives à ce conflit se développent ou se réduisent ?

Qu’est ce qui selon vous constituent des déclencheurs de ce conflit ? Qu’est ce qui peut conduire à une augmentation, développement ou une escalade du conflit ?

Quels sont, selon vous, les facteurs qui peuvent ralentir le conflit ?

Quelles sont selon vous les opportunités de paix dans le cadre de ce conflit?

Quelles actions pourraient être entreprises pour un changement positif de la situation?

Quel est l’état de collaboration entre les communautés, les FDS et les autorités locales dans votre localité?

Selon vous, quel rôle est joué par les FDS et les autorités locales dans le conflit Peuls-Dogons ?

Selon vous, comment la collaboration entre les communautés, les autorités locales et les FDS pourrait être améliorée ?

Concernant ce conflit, qu’attendez-vous des FDS ? Qu’attendez-vous des autorités locales ?

Concernant ce conflit, qu’attendez-vous de l’autre communauté ? Ex : Si le FGD est tenu avec les Peul, l’autre partie ce sont les Dogons.

Comment vous vous informez entre communautés en général ? Quels sont les canaux les plus utilisés pour cela ? Quelles sont les radios que vous écoutiez fréquemment?

Existe-t-il des discours de propagande, des discours haineux ou des stéréotypes envers votre communauté ? Quels sont ces discours ? Quels sont ceux qui sont susceptibles d’envenimer le conflit ?

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Selon vous, que faut –il pour améliorer la communication et le partage de l’information afin de diminuer les tensions entre vos communautés ?

Le projet a pour objectif de réduire les tensions entre les communautés Peuls et Dogons et de renforcer la confiance et la collaboration intercommunautaires avec les autorités à travers une médiation d’urgence. Quelles sont selon vous les précautions à prendre pour une meilleure mise en œuvre du projet ?

Quelles dispositions l’équipe projet doit –elle prendre pour ne pas aggraver le conflit lors de la mise en œuvre des activités du projet ?

Selon vous, quels aspects l’équipe projet doit-elle prendre en compte afin de garantir la bonne mise en œuvre des activités et atteindre les objectifs ?

Selon vous, que faut-il faire pour que les communautés en conflits adhèrent au projet de médiation d’urgence et s’approprient les actions de dialogue et de médiation ?

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Annexe 3: Récapitulatif des FGD et KII

N° Communes FGD Prévus FGD KII Prévus KII Réalisés Réalisés

1 Baye 2 2 8 6

2 Bankass 2 2 8 7

3 Dialassago 2 2 8 8

4 Koulogo 2 2 8 7

5 Ouenkoro 2 2 8 5

6 Sokoura 2 2 8 6

Total 12 12 42 39

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Annexe 4: Récapitulatif de l’échantillon du sondage

Prévision

N° Communes Populations % Echantillon Femmes Hommes

1 Baye 39 096 23% 45 23 22

2 Bankass 30 159 18% 35 18 17

3 Dialassago 27 146 16% 31 16 15

4 Koulogon 14 511 8% 16 8 8

5 Ouenkoro 22 702 13% 26 13 13

6 Sokoura 38 446 22% 43 22 21

172060 100% 196 100 96

Total

Réalisation

N° Communes Echantillon Femmes Hommes

1 Baye 45 23 22

2 Bankass 35 17 18

3 Dialassago 31 16 15

4 Koulogon 16 8 8

5 Ouenkoro 26 11 15

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6 Sokoura 43 22 21

Total 196 97 99

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