Clément NICOLAS, Yvan PAILLER (dir.), avec la collaboration (/'Hélène BLITTE, Lionel DUIGOU, Simon LEMAITRE, Lorraine MANCEAU, Pierre GUEGUEN, Yves GUEGUEN, Julien SION, Yohann SPARFEL, Bernard TANGUY.

Décembre 2009

PROGRAMME DE PROSPECTIONS « BRONZE ANCIEN », rapport n° 1:

RAPPORT DE PROSPECTION INVENTAIRE A ET SES ENVIRONS (29), Opération n° 2009-240, Autorisation préfectorale du 9 septembre 2009.

ASSOCIATION TUMULUS WWttK I ll\MM.VNIM«Hlltll 25 ZS Sommaire

REMERCIEMENTS 4

FICHE SIGNALETIQUE 5

I. INTRODUCTION 6

II. PRESENTATION DE L'OPERATION 8

III. L'EPIPALEOLITHIQUE ET LE MESOLITHIQUE 9

IV. LA PREHISTOIRE RECENTE 10

V. LES TUMULUS DE L'AGE DU BRONZE ANCIEN 21

1. L'ENQUETE TOPONYMIQUE 21 2. REPARTITION DES TUMULUS 23 3. SUR LE SABLE ABANDONNE 26 4. INVENTAIRE DES TUMULUS 29 PLOUENAN 29 29 PLOUVORN 31 5. INDICES TOPON YMIQUES 39 PLOUVORN 39

VI. L'AGE DU FER 40

VII. LE MOYEN-AGE ET LES EPOQUES MODERNES 40

VIII. CONCLUSION 41

IX. DIFFUSION DES RESULTATS 42

X. INVENTAIRE DU MOBILIER RECOLTE 43

BIBLIOGRAPHIE 49

LISTE DES FIGURES 51

3 Remerciements

Nous tenons à remercier pour leur aide et leur soutien :

Le Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche qui a indirectement financé cette campagne de prospections via l'obtention d'une allocation de recherche de doctorat.

Laurence Manolakakis, François Giligny et l'UMR 7041 pour leur soutien à l'opération.

Jean-Claude Marc, maire de Plouvorn, et les services municipaux pour la bienveillance accordée à l'opération et pour leur accueil.

Les différents informateurs : - Joseph Omnès (5 imp. Keranroux 29240 PLOUVORN ; 02.98.61.30.87), correspondant Ouest-, qui nous a indiqué les différents sites qu'il avait lui-même repérés et qui nous a aimablement prêté le mobilier mis au jour pour étude. - Hervé Paugam (Cosquer Vian 29420 PLOUVORN ; 02.98.61.00.38), éleveur, qui nous a conté avec passion la destruction de deux tumulus inédits, ceux de Kerscao Louarn et de Poulran, ainsi que sa cousine, Marie-Josée Jestin (Locmenven 29410 ; 02 98 79 4114) qui nous a autorisé a étudié les pierres du tumulus de Kerscao Louarn qu'elles conservent chez elle. - Robert Becam (Creac'h Gourlès 29420 PLOUVORN; 02 98 61 33 62), qui nous a gentiment prêté sa hache polie pour étude et permis de regarder une possible stèle de l'Age du Fer qu'il conserve chez lui à Creac'h Gourlès. - Michel Riou (Kerdrein 29420 PLOUVORN ; 02 98 61 30 24) qui nous a renseigné sur le tumulus de Kerdrein.

- Annette Flageul, Jean Balbure et le CFRA (Centre de Formation et de Recherches Archéologiques) pour nous avoir prêté un GPS pour les prospections.

- Les agriculteurs de Plouvorn qui ont systématiquement donné leur accord pour que l'on prospecte leurs parcelles.

- Josée et Robert Becam qui nous ont accueilli chaleureusement au gîte de Creac'h Gourlès.

- L'ensemble des prospecteurs qui sont venus donnés de leurs temps à Plouvorn : Nom Prénom statut BLITTE Hélène Doctorante en archéologie, Paris 1 CAVANILLAS Julie Archéologue professionnel, INRAP DORSO Simon L3 en archéologie, Rennes 2 DUIGOU Lionel Dessinateur, archéologue amateur DUIGOU Véronique Archéologue amateur GASLAIN Perrine Apprentie en charpenterie de marine GOSLIN Jérôme M2 en géographie, UBO GUEGUEN Pierre Archéologue amateur GUEGUEN Yves Animateur du patrimoine LEMAITRE Simon Ml, Rennes 2 MANCEAU Lorraine Archéologue professionnel, Paléotime MORELLE Nicolas M2 en archéologie, Rennes 2 NICOLAS Clément Doctorant en archéologie, Paris 1 PAILLER Yvan Post-doc CNRS, UMR 7041 SION Julien M2 en archéologie, Paris 1 SPARFEL Yohann Employé de la poste, archéologue amateur

4 Fiche signalétique

Nom du site : Plouvorn

Numéro d'opération : 2009 - 240

Nature des opérations : prospection thématique

Titulaire de l'autorisation préfectorale : Clément Nicolas

Co-direction scientifique : Clément Nicolas, Yvan Pailler

Département : Finistère

Commune : Plouvorn

Coût de l'opération (en euros) : 1419,54 euros Hébergement : 770 Nourriture : 446,24 Frais de transports : 113,06 Assurance : 0 Fournitures : 90,24

Financement (en euros) : 1419,54 euros Allocation de recherche, Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche : 1419,54

Gestion financière : Association Tumulus, Henri Gandois (trésorier)

5 I. Introduction

La commune de Plouvorn est au cœur du Haut-Léon (pays traditionnel du nord du Finistère) à une douzaine de kilomètres de la mer (Fig. 1, 2). Elle recèle plusieurs sites d'importances datés de l'Age du Bronze ancien (tombes de Kernonen, Keruzoret et Lambader ; Briard, 1970a, 1970b). D'autres sites signalés en prospections pédestres (tumulus, souterrain et fossé de l'Age du Fer, mottes castrales) ou aériennes (enclos) ou découverts fortuitement (dépôts de l'Age du Bronze moyen, souterrain du Second Age du Fer) attestent d'occupations plus récentes.

L'Age du Bronze ancien de Bretagne est essentiellement connu par son millier de tombes sous tumulus ou non. Une majorité du corpus est issue de l'activité des Sociétés savantes entre le milieu du 19e siècle et la Première Guerre Mondiale. De nombreuses découvertes ont été faites après la Seconde Guerre Mondiale à la suite des remembrements et sous l'impulsion de Pierre-Roland Giot qui prônait la réouverture de tumulus fouillés anciennement (Giot, 1953b). Les occupations domestiques restent profondément méconnues. Plusieurs sites sont connus le long des côtes grâce à l'érosion marine : plage du Lividic (Plonéour-Trez, Finistère ; Giot et al, 1995), le site de la Roussellerie (Saint-Michel-Chef-Chef, Loire- Atlantique ; Giot et al, 1995), le site de Tariec (Landéda, Finistère ; Pailler et al, 2008a). Les structures d'habitats restent exceptionnelles : cabane de la Grosse Roche (Saint-Jacut-de-la- Mer, Côtes-d'Armor ; Briard et al, 1990), maison en pierres sèches de Beg ar Loued (Ile Molène, Finistère ; Pailler et al, 2008b). Plus récemment, l'archéologie préventive a mis au jour deux enceintes attribuables à l'Age du Bronze ancien à Leslouc'h (Plouédern, Finistère ; com. pers. S Blanchet) et à Bel Air (Lannion, Côtes-d'Armor ; Escats et al, 2007). Il est intéressant de noter que des tumulus se trouvent dans le voisinage immédiat de ces deux enceintes. De la même manière, P. du Chatellier signala une enceinte elliptique de 30 à 40 m était associée à 10 tumulus à Coatmocun ( ; Briard, 1984, p. 234-235). De rares prospections dans l'intérieur des terres ont livré des séries de mobiliers rattachables à l'Age du Bronze ancien comme sur le plateau du Collédic à Saint-Nicolas-du-Pélem (Côtes- d'Armor ; Le Provost et al, 1972). On peut ajouter les terres des tumulus qui livrent fréquemment du mobilier de l'Age du Bronze ancien supposant le raclage de terres à proximité, entraînant sans doute une destruction des sites environnants. En fin de comptes peu d'opérations archéologiques d'ampleur ont directement visé à documenter l'Age du Bronze ancien de Bretagne et à compléter l'imposante documentation funéraire.

Notre objectif premier est la recherche de cet Age du Bronze ancien qui en dehors de ses tombes reste profondément méconnu. Les indices de sites conservés étant relativement rares, il semble nécessaire de débuter cette recherche par un programme de prospections. L'opération a pour but également de compléter la documentation funéraire par le contrôle des sites, la prospection pédestre et l'enquête toponymique. L'opération a visé une perspective diachronique afin de documenter toutes les périodes préhistoriques et protohistoriques, cela en raison de la faiblesse des prospections sur la commune de Plouvorn (Pailler, 2007). Ainsi, nous ne connaissions aucun site pour les périodes mésolithiques et néolithiques.

6 Fig. 1 - Carte de Bretagne avec la localisation de la commune de Plouvorn (Finistère). Fond de carte : A. Leroy.

Fig. 2 - Carte IGN de la commune de Plouvorn et de ses environs. En rouge : limites de la commune de Plouvorn.

7 IL Présentation de l'opération

La campagne de prospections s'est déroulée sur deux semaines avec une équipe de 6 à 7 prospecteurs en moyenne. Ce travail nous a permis de prospecter la quasi-totalité des champs prospectables (moissonnés ou labourés) de la commune de Plouvorn. Ainsi nous avons pu parcourir 155 champs, soit un peu moins de 10 % des surfaces accessibles ou préservées (couvert forestier, zone urbanisée, carrières ; Fig. 3). Ici ou là, nous avons prospectés quelques champs sur les communes limitrophes.

TREFLAOUENAN

"■ - .- - _ An Dieoull , ~ , 'Lannari '» 4 Marc'h

Pont ar Barrez

PLOUZEVEDE

Touhguin Poulc'hoas Q If _ -, PLOUVORN

e \ ce.-. ■

A \ Kerouftal. PLOUQOURWESrr ft9I » C3 Zone urbanisée { Couvert forestier

Carrière

Mobilier archéologique :

□ 0 Dl D2à5

□ 6à10 H 11 et +

Kwouhai Indice de sites

0 | Fig. 3 - Carte des parcelles prospectées et des indices de sites D'après cartes IGN, DAO C. Nicolas.

La commune de Plouvorn ne s'est pas révélée particulièrement riche en vestiges archéologiques. Nous avons récoltés 397 artefacts, soit en moyenne 2,56 artefacts par champs, ce qui est assez faible. Cette relative pauvreté de la commune s'explique vraisemblablement par sa situation topographique (Fig. 4). En effet Plouvorn est constituée aux deux tiers de

8 plateaux et se trouve sur les hauteurs du plateau léonard qui culminent à 127 m au sud de la commune. L'essentiel du mobilier a pu être récolté dans des fonds de vallons. Néanmoins, nous avons pu documenter six indices de sites découverts en prospection ou signalés par des informateurs. Ces six indices sont composés essentiellement de mobilier lithique en concentration plus ou moins notable (13 à 73 pièces). En revanche, les prospections alliées à une enquête toponymique ont permis de mettre au jour six tumulus totalement inédits et de localiser un tumulus fouillé anciennement.

Nombre de champs prospectés Nombre de restes récoltés Moyenne des restes récoltés Plateau 86 91 1,06 Pente 47 118 2,51 Vallon 22 188 8,55 TOTAL 155 397 2,56 Fig. 4 - Nombre d'objets découverts selon leur contexte topographique.

III.L'Epipaléolithique et le Mésolithique

- Toulleguin, Plouvorn, B2,1454,1456 (Fig. 5) : X: 132752; Y: 2417593 ;Z: 71 Le site de Toulleguin1 se situe en fond de microvallon. Cette modeste série ne comporte que peu d'éléments discriminants. Toutefois on note sur les nucléus et sur les faces supérieurs d'éclat des négatifs d'enlèvements un débitage plutôt lamellaire. C'est d'ailleurs le cas sur deux pièces en microquartzite de La Forest-, l'une étant un éclat large tronqué présentant des négatifs d'enlèvements lamellaires et l'autre un fragment distal de lamelle à 3 pans. Ces quelques éléments laissent penser que nous pourrions avoir à faire à une petite station de la fin du Mésolithique.

Catégorie SX FL QZ TOTAL Outils Nucléus bipolaire 1 1 Nucléus fgt 1 1 Eclat

cortical 2 2 Cortical fgt. prox 1 1 1 avec retouche abrupte sur bord gauche semi-cortical 2 2 1 avec traces d'utilisation sur bord droit plein debitage 1 1 1 3 1 FL avec retouche abrupte sur bord droit, 1 avec deux extrémités esquillées un bord machuré et un tronqué par une retouche abrupte fgt mes. 1 1 2 1 SX avec coche inverse abrupte sur un bord d'avivage 1 1 Lamelle à 4 pans fgt dist. 1 1 Pièce esquillée 1 1 Casson 1 1 TOTAL 11 4 1 16 Fig. 5 - Toulleguin, catégories de débitage par matières premières. SX : silex ; FL : microquartzite de La Forest-Landerneau ; QZ : Quartz ; fgt més. : fragment mésial.

- Pont ar Barrez, Plouzévédé, Dl, 303 (Fig. 6, Fig. 7) : X: 127527; Y : 2419057 ; Z: 44 Cette petite série située sur une terrasse alluviale à proximité d'un cours d'eau se distingue par la présence d'un débitage lamellaire sur galet de silex. On note également la présence de quelques pièces en microquartzite de La Forest-Landerneau et une en ultramylonite de Mikaël. Comme l'on montrait les travaux de Pierre Gouletquer et de son équipe, la présence de matériaux concurrents du silex et le débitage soigné du lamelle indiquerait une phase récente du Mésolithique, et ce malgré l'absence de microlithe dans cette modeste série (Gouletquer et al, 1996, Yven 2004, Pailler, 2007). Concernant le microquartzite de La Forest-Landerneau, on est en limite nord- orientale de sa répartition (Pailler 2007, fig. 18).

1 Concernant le toponyme, il fut découvert il y a quelques années dans un talus plusieurs dizaines de « bouteilles » en céramique. Cela pourrait être lié au toponyme « Toulleguin « , littéralement le « trou du vin ».

9 Catégorie SX SXB FL UM GR CR TOTAL Outils Galet 1 1 1 percuteur Nucléus multipolaire 1 1 unipolaire, corniche très abrasée 2 2 unipolaire épuisé 1 1 micronucléus discoïde 1 1 Eclat

cortical 5 5 1 grattoir, 1 esquillé semi-cortical 2 2 semi-cortical fgt prox. 1 1 plein débitage 3 2 5 plein débitage réfléchi 1 1 1 retouché sur bord droit, retouche directe abrupte lamellaire 1 avec retouche inverse rasante sur partie distale 3 3 bord droit, 1 avec retouche inverse semi-abrupte sur partie distale bord gauche d'avivage 1 1 Lamelle fgt. prox. 1 1 Lamelle fgt. mes. 1 1 Esquilles 4 1 5 Casson 1 1 2 Déchets 1 1 2 Tesson 1 1 TOTAL 27 4 2 1 1 1 36 Fig. 6 - Pont ar Barrez, catégories de débitage par matières premières et mobilier céramique. SX : silex ; SXB : silex brûlé ; FL : microquartzite de La Forest-Landerneau ; UM : ultramylonite de Mikaël; GR : grès ; CR : céramique ; fgt : fragment ; més. : mésial ; prox : proximal.

- Autres indices épipaléolithiques et mésolithiques : Concernant la préhistoire ancienne, on peut mentionner la découverte d'un fragment mésial de lamelle à bord abattu d'aspect roulé qui pourrait correspondre à un fragment de lamelle à dos, il pourrait donc s'agir d'un indice épipaléolithique (Giot et al 1998 ; Fig. 7, n° 1). L'indice suivant concerne une pointe réalisée sur une microlamelle, cette pièce est caractéristique des industries du Mésolithique moyen type Bertheaume (Blanchet et al, 2006). Un dernier indice est constitué par une pointe sub-triangulaire sur éclat mince formée par la jonction entre une troncature partielle et un bord abattu, celle-ci est attribuable à Mésolithique ancien/moyen.

Pont ar Barrez, Plouzévédé, D1, 303 Fig. 7 - Indices de l'Epipaléolithique et du Mésolithique.

H) IV. La Préhistoire récente.

- An Diaoull, La Marche, Trézilidé, B2, 512, 513, 514,1515,1516 (Fig. 8, Fig. 12): X: 127807; Y : 2419675 ;Z: 60 L'indice de site d'An Diaoull2 a été repéré par J. Omnès qui au cours de ses balades a ramasser' une petite série d'artefacts archéologiques avec notamment quatre lames polies : 1 fragment de grande lame polie en métadolérite de type A (type Chelles du programme JADE, Pétrequin et al, 2002 ; Fig. 12, n° 1), 1 petite lame en amphibolite (Fig. 12, n° 4), 1 petite lame en fibrolite brûlée (Fig. 12, n° 2)et 1 fragment mésial de petite lame en fibrolite verte de (Fig. 12, n° 3). En conséquence, An Diaoull voit un approvisionnement régional de 45 (fibrolite verte de Plouguin, 29, Pailler, 2007) à 85 km (métadolérite de type A de Plussulien, 22, C.-T. Le Roux in Giot et al, 1998). L'indice de site se caractérise par un débitage d'éclats avec quelques éléments laminaires dont 1 fragment distal de lame en silex d'import. L'outillage est également représenté par un gros grattoir sur éclat semi-cortical (Fig. 12, n° 11). Enfin on peut signaler un bord de céramique à pâte noire (Fig. 12, n° 10). La grande hache de type Chelles et le gabarit du gros grattoir indiqueraient une attribution au Néolithique moyen/récent.

Catégorie GRL GRA SX SXI SXB MA AM FBV FBB QZ MG TOTAL Outil Galet 1 MG percuteur, 1 GRA lissoir ou 1 1 1 5-, brunissoir (?), 1 SX grattoir Nucléus 2 2 multipolaire 1 1 Entame réfléchie 1 1 Eclat 4 1 retouché, 1 avec coche semi-cortical 1* 1 grattoir (4,3 x 4,1 x 1,4 cm) semi-cortical, talon facetté 1 1 Siretplein débitage 1 1 fgt més. 1 1 fgtdist. 1 1 réfléchi, talon facetté 1 1 réfléchi plein débitage, talon facetté 1 lamellaire 1* 1 fgt prox., corniche facettée 1 1 laminaire 3 1 retouché laminaire talon facetté 1 1 1 retouché laminaire plein débitage 1 1 laminaire réfléchi, 1 avec coche plein débitage 1 d'avivage du plan de frappe 2* Tablette d'avivage 1 1 Lame

fgt més. 1 ! fgtdist. 1* 1 polie 1 1 2 lames de hachette polie fgt més. 1 1 1 lame de hachette polie fgt dist. 1 1 1 lame de hache Esquille 1 + 2* 3 Déchet 3 3 Casson 1* 1 2 TOTAL 1 1 32 1 2 1111 1 1 43 Fig. 8 - An Diaoull, catégories de débitage par matières premières. Coll. J. Omnès, * prospections 2009 GRL : grès lustré ; GRA : grès armoricain ; SX : silex ; SXI : silex blanc opaque d'import ; SXB : silex brûlé ; MA : métadolérite de type A ; AM : amphibolite ; FBP : fibrolite verte de Plouguin ; FBB : fibrolite brûlée ; QZ : quartz ; MG : microgranite.

En breton, le champ du « diable ». Selon J. Omnès ce champ est toujours laissé en friche, en raison du grand nombre de cailloux que l'on y trouve.

11 - Kerouhal, Plouvorn, D3, 910,1096,1097,1098,2088,2091 (Fig. 9, Fig. 13) : X: 131158; Y : 2414689 ; Z : 92 De cette série, deux éléments ressortent : un débitage lamellaire très soigné de lamelles larges et un outillage sur éclat majoritairement cortical. Les deux ne vont pas ensemble a priori, le premier pouvant dater du Mésolithique. Le second par une concentration de grattoirs sur éclat cortical ou semi-cortical n'est pas sans rappeler l'industrie lithique de l'habitat Age du Bronze ancien de Beg ar Loued à Molène (Pailler et al., 2008b)

Catégorie SX SXB ce TOTAL Outils Nucléus unipolaire à débitage 1 1 lamellaire, réserve corticale Fgt Nucléus unipolaire 1 1 Entame 1 1 1 grattoir à double front (2,2 x 2,3 x 1,44 cm) Eclat 2 2 Siret 1 1 SX grattoir (1,65 x 2,5 x 0,7 cm) cortical 2 2 1 perçoir épais ? (2,7 x 1,3 x 1,2), 1 grattoir ? semi-cortical 2 2 1 grattoir (3 x 2,3 x 0,9 cm) cortical fgt 1 1 1 grattoir (1,8x2,25x0,6) plein débitage 2 2 1 avec retouche inverse sur bord droit d'avivage 1 1 Eclat lamellaire fgt prox. 1 1 Lamelle 1 1 fgt més. 2 2 1 avec troncature (?) fgtdist. 1 1 Déchets 1 3 4 Casson 3 1 5 TOTAL 21 3 2 1 27 Fig. 9 - Kerouhal, catégories de débitage par matières premières. SX : silex ; SXB : silex brûlé ; QZ : quartz ; CCB : calcédoine du Clos. Fgt : fragment ; dist. : distal ; més. : mésial

- Lann ar Marc'h, , A3, 629, 727 (Fig. 10, Fig. 13): X : 128549 ; Y : 2419693 ; Z : 78. Le seul intérêt de cet indice de site est la présence d'un taux laminaire assez important pour cette petite série qui reste difficilement attribuable chronologiquement. On peut souligner la présence de deux éclats en silex blond à grain probablement d'import.

Catégorie SX SXI SXIB SXB TOTAL Outil Galet testé 1 1 Eclat cortical 1 1 plein débitage 1 1 2 plein débfgtprox. 1 1 1 avec coche directe en partie basale bord droit troncature partielle et retouche inverse partie distale bord gauche outrepassé fgt dist. 1 1 laminaire fgt dist. 1 1 d'avivage 1 1 1 avec burin d'encoche sur bord droit. Lamelle fgt prox. 1 1 Casson 3 3 Lame à 3 pans fgt 1 1 dist. TOTAL 11 1 1 13 Fig. 10 - Lann ar Marc'h, catégories de débitage par matières premières. SX : silex ; SXI : silex blond d'import ?; SXIB : Silex brûlé d'importation ?; SXB : silex brûlé.

12 - Poulc'hoas, Plouvorn, Gl, 377,378,379, 380, 628, 805, 822,825 (Fig. 11, Fig. 13) : X : 128338 ; Y : 2417697 ;Z : 97 Il s'agit de la plus grosse série mise au jour à Plouvorn (73 pièces). Nous observons globalement un débitage d'éclats mais également de lamelles et la présence d'un éclat laminaire. Le silex domine mais la microquartzite de la Forest-Landerneau est en proportion notable. La série est attribuable au Néolithique toutefois sans élément diagnostique.

Catégorie SX SXB FL QZ GRA CCB TOTAL Outil Bloc 1 percuteur/abraseur, tout le pourtour utilisé (10,5 x 1 1 9,3 x 4,75 cm) Galet testé 1 1 Nucléus

bipolaire sur enclume 1 1 1 pièce esquillée fgt 1 1 Entame 1 1 Eclat

Siret 1 1 cortical 1 SX BR avec coche sur bord gauche, 1 SX avec Q retouche directe semi- abrupte sur bord droit, 1 SX y 1 10 micrograttoir (1,9 xl,6 x 0,5 cm ; Fig. 13, n° 4), 1 SX avec retouche semi abrupte sur bord gauche cortical fgt i 1 cortical fgt prox i 1 cortical fgt dist. i 1 1 avec deux coches sur chaque bord semi-cortical 1 avec coche en partie distale sur bord gauche, 1 avec 6 6 coche inverse, 1 avec retouche abrupte sur bord gauche semi-cortical fgt prox. 1 1 à partie distale corticale 1 1 2 à bord cortical 2 2 plein débitage 1 avec retouche directe en partie distale pour aménager une pointe (perçoir ? ), 1 utilisé avec lustré, 12 12 1 retouche inverse abrupte sur bord droit pour créer un dos plein débitage fgt 1 1 débité sur enclume fgt més. fgtprox 1 1 laminaire 1 avec troncature inverse et retouche d'utilisation sur 1 1 bord droit et bord gauche semiabrupte discontinue lamellaire facetté fgt prox. 1 1 d'avivage 2 2 Lamelle

irrégulière 1 retouché en partie proximal bord droit et distal bord 2 2 gauche (mèche de forêt?) outrepassée 1 1 fgtprox. 1 1 fgt més. 1 1 Bâtonnet 1 1 Esquilles 4 1 2 7 Déchets 4 2 3 1 10 Déchet roulé 1 1 TOTAL 57 7 6 1 1 1 73 Fig. 11 - Poulc'hoas, catégories de débitage par matières premières. SX : silex ; SXB : silex brûlé ; FL : microquartzite de La Forest-Landerneau ; QZ : quartz ; GRA : grès armoricain ; CCB : calcédoine du Clos brûlée. Fgt : fragment ; més. : mésial ; prox : proximal.

13 - Autres indices de la Préhistoire récente : Ici ou là, nous avons pu mettre au jour ou étudié différents artefacts attribuables à la Préhistoire récente. On peut signale 1 lame polie et fragment de lame polie de hache en métadolérite de type A de Plussulien. La première trouvée par R. Becam est très bien polie (Fig. 14, n° 2), la second est d'aspect mat et présente de nombreuses stries de polissage (Fig. 14, n° 1). A Kervichen, J. Omnès a mis au jour une ébauche de hache en amphibolite, matériau assez commun dans le nord du Finistère mais toujours en minorité dans les assemblages. Il s'agit de la première ébauche de hache en amphibolite que l'on connaisse (com. pers., Y. Pailler ; Fig. 14, n° 3). Au nord de Kermengouez, J. Omnès récolta il y a plusieurs dizaine d'années une moitié de hache de combat en amphibolite attribuable au Chalcolithique (Giot et al, 1995, p. 32 ; Fig. 15, n° 1), un fragment de galet allongé en grès armoricain présentant un poli spéculaire sur les deux faces qui pourrait être lié au travail du métal (Fig. 15, n° 2) et un galet allongé en amphibolite probable percuté aux deux extrémités (Fig. 15, n° 3). D'un point de vue de l'industrie en silex, nous avons mis au jour une petite série de grattoirs dont les supports et les formes sont relativement variés, qui évoquent vraisemblablement plusieurs périodes chronologiques (Fig. 16, n° 1 à 10). Du point de vue du macro-outillage, on peut citer un fragment de percuteur sur galet allongé en roche métamorphique, (Fig. 17, n° 1), un percuteur sur galet ovoïde en quartz (Fig. 17, n° 2), un percuteur en basalte (Fig. 17, n° 3) et un abraseur ou retouchoir sur galet allongé en grès fin de couleur verte, qui rappelle les pierres de Goaremn Kerbilaët à Plonéour-Lanvern (29 ; Le Goffic 1993 ; Fig. 17, n° 4). Enfin nous avons mis au jour un seul tesson de céramique monté au colombin et décoré de bandes horizontales lissées (Fig. 16, n° 11).

14 15 Echelle 1:2

Poulc'hoas, Plouvorn, G1, 377, 376, 379, 380, 628, 805, 822, 825

Lann ar Marc'h Poulran Coatnempren 2

16 1

Fig. 14 - Haches polies et ébauche de hache trouvées isolément.

17 Fig. 15 - Hache de combat et macro-outillages trouvés au nord de Kermengouez.

18 Plouvorn, A2, 370, Plouvorn, A2, 370, Plouvorn, B1, 370, 373, 1251-1255, 382, 383, 385, 1100 382, 383, 385, 1100 1257, 1258, 1261 -1266,1272

Plouvorn, B1, 427 Plouzévédé, D1, 840

7 / 8 ~- t Plouvorn, D1, 177, 178, Plouvorn, D1, 259, 260, Plouvorn, D2, 508, 509 g 179, 180, 181, 182, 183, 184 261, 262, 288, 291

<2

•0) c

Plouvorn, E1, 84, 106, 1128, 1170 c '(/) Plouvorn, E3, 940 Plouvorn, C1, 412, 413, 415, tn ai 417, 418, 419, 420, 421, 1364 Q 3 cm Fig. 16 - Grattoirs et tesson décoré trouvés lors des prospections.

19 Plouvorn, A1,133 Plouvorn, A2, 294, 295 V. Les tumulus de l'Age du Bronze ancien.

1. L ' enquête toponymique

Afin d'aider la localisation de tumulus de l'Age du Bronze ancien, nous avons mené une petite enquête toponymique à partir des matrices cadastrales de la commune de Plouvorn. Nous avons repéré six toponymes qui se réfèrent à des réalités topographiques (Tanguy, 1975, Deshayes, 1999) et qui peuvent suivant les pays de Bretagne évoquer un tumulus : « cruguec », « dorguen », « dossen », « gorré », « roz », « runigou ». Nous avons vérifié systématiquement sur le terrain les 27 toponymes repérés (Fig. 19).

Toponymes Nb Tumulus Voisinage d'un tumulus Elément naturel Motte castrale Trad. Tanguy 1975, Deshayes 1999 (< 500 m) Cruguec, « bosse », « éminence » 1 1? Dossen, « butte » « tertre » 17 5 4 1 Dorguen, « butte » 1 1 Gorré-, « sommet », « éminence » 1 1 Roz-, « coteau », « tertre » 6 6 Runigou, « petites collines » 1 1 TOTAL 27 5+ 1? 4 1 Fig. 18 - Inventaire des toponymes indiquant des buttes anthropiques ou reliefs naturelés/

Le toponyme « cruguec » semble être un dérivé de « krug » qui signifie en breton la « butte » et peut s'appliquer à un tumulus comme à Cruguel en Guidel (56 ; Le Pontois, 1890). Dans une charte de 871 du cartulaire de Redon, on trouve mention, à l'occasion du débornement d'un territoire, "usque ad accervum id est crue": or cette butte correspond bien à un ancien tumulus (com. pers., B. Tanguy). « Cruguec » apparaît une seule fois à Poul an Alléguen. Nous avons y observer la présence d'un léger relief qui pourrait peut-être correspondre à un tumulus de l'Age du Bronze ancien (cf. V.4., p. 29).

Nous constatons un seul toponyme « dorguen » qui se réfère à une motte castrale (Carte archéologique, n° 29210010).

Le terme « tossen » (« butte », « tertre ») apparaît à Plouvorn sous la forme « dossen ». Nous trouvons ce terme au pluriel « dossenou » pour désigner trois champs contigus (Guervenguy ; cf. V.5., p. 39), accolé à l'article « andossen » (Lanantoquer ; cf. V.5., p. 39), ou encore avec une erreur de moine copiste « dofsen » (Manoir du Rusquec ; cf. V.5., p. 39). Le toponyme « dossen » apparaît 17 fois dans le cadastre et il paraît désigné fréquemment des tumulus de l'Age du Bronze ancien. Sur dix tumulus référencés (cf. V.4., p. 29), cinq d'entre eux se trouvent dans un champ nommé « dossen » (tumulus de Kerdrein, Kernonen, Kerscao Bras, Keruzoret, Quilliguen ; cf. V.4., p. 29). Le bois de Keruzoret où se trouve le tumulus du même nom est enregistré au cadastre comme « coat an dossen », le « bois du tertre » (cf. V.4., p. 29). Quatre parcelles portant le nom de « dossen » se trouvant à moins de 500 m d'un tumulus avéré pourraient correspondre également à des tertres de l'Age du Bronze ancien (Creac'h Conguer, Gueled Kéar, Kerlidou, Lanantoquer; Fig. 19, cf. V.5., p. 39). Près du hameau de Guervenguy, trois champs aux noms différenciés, « prat », « goarem » et « parc », se réfèrent à des buttes, « dossenou ». La présence de plusieurs buttes fait fortement penser à un ensemble de tumulus (cf. V.5., p. 39). Trois toponymes « dossen » sont situés dans des contextes topographiques similaires aux tumulus avérés à Plouvorn, c'est-à-dire sur les plateaux mais pas sur leur sommet (Lavenan Bian, Manoir du Rusquec, Ode ar Glouet ; Fig. 19, cf. V.5., p. 39). Enfin deux derniers se trouvent en fond de vallon (Kergoulouarn, Traon

21 Stang ; cf. V.5., p. 39), l'un d'eux (Traon Stang) fait référence à un grand mamelon naturel. En résumé, le terme « dossen » paraît bien révéler la présence de tumulus mais de manière non systématique. Il est intéressant de noter l'utilisation différenciée des termes de « dossen » et « dorguen » désignant tous deux une butte, l'un évoquant plutôt des tumulus et l'autre une motte castrale.

« Gorré », « sommet » ou « éminence », apparaît une fois dans un nom de hameau, « Gorréquéar » (cf. V.5., p. 39). Aucun tertre n'a été observé à cet endroit. En revanche Gorréquéar est situé en rebord de plateau avec un large panorama vers l'ouest, ce qui pourrait lui valoir son nom (Fig. 19).

Le toponyme « roz » apparaît cinq fois sous les formes « roz », « ros » auxquels on peut ajouter un possible pluriel « rouzen » (cf. V.5., p. 39). Ce terme se trouve souvent associé à un nom ou un qualificatif (Deshayes 1999, p. 49-50), c'est le cas à Plouvorn avec deux « roscam » et un « rosmeur » (cf. V.5., p. 39). Le terme signifiant « coteau » ou « tertre » peut parfois désigner un tumulus de l'Age du Bronze ancien, comme à Créac'h Cam (- Ploudalmézeau, 29 ; Sparfel, 2002). Toutefois à Plouvorn, le toponyme « roz » semble bien distinguer des coteaux ou pentes. En effet tous se situent dans des contextes topographiques identiques, c'est-à-dire des pentes surplombant un ruisseau (Fig. 19). D'ailleurs aucun tumulus n'y a pu être observé.

Nous trouvons une fois un « runigou » (au Rugéré ; cf. V.5., p. 39), qui semble être un dérivé de « run », la « colline », plus précisément le diminutif au pluriel de « run », soit « run-ig- ou », « petites collines ». Le contrôle sur le terrain a en effet permis d'observer trois légers reliefs irréguliers en haut d'un plateau (Fig. 19), l'un deux de forme allongée pourrait correspondre à un ancien talus arasé. Néanmoins il nous semble bien difficile d'y voir les vestiges de tumulus.

En résumé, les six toponymes référencés semblent bien chacun désigner différentes réalités topographiques à Plouvorn. « Dossen » paraît clairement désigner des tumulus mis à part quelques exceptions. On peut également retenir le terme « cruguec » qui révèle un possible tumulus.

22 Fig. 19 - Carte des toponymes de buttes anthropiques ou reliefs naturels. D'après cartes IGN, DAO C. Nicolas.

2. Répartition des tumulus

La commune de Plouvorn et ses environs immédiats révèlent une importante concentration de tumulus de l'Age du Bronze ancien, nous en avons répertorié 28 dont 11 à Plouvorn (Briard, 1984 ; cf. V.4., p. 29), auxquels on peut ajouter 12 toponymes « dossen » à Plouvorn (cf. V.I., p. 21). Seuls 7 d'entre eux ont été fouillés et fait l'objet de relations de fouilles plus ou moins précises (Fig. 20).

Les tumulus occupent majoritairement les plateaux, nous y observons trois grandes concentrations, l'une au sud près des sommets du plateau haut-léonard, l'une à l'est sur un plateau bordé par l'Horn et l'Eon., une dernière à l'ouest sur un plateau bordé par le Guillec et l'Horn. D'autres tumulus occupent des plateaux moins élevés et situés plus au nord.

23 Malgré la faiblesse des tumulus fouillés, nous observons une légère tendance dans la répartition des dépôts funéraires. Ainsi les tumulus à pointes de flèches (Kernonen, Keruzoret, Lambader à Plouvorn, cf V.4., p. 29) sont situés sur un même plateau. Sur le plateau à l'est, deux tumulus pourraient avoir livré seulement du mobilier métallique (Kerhuella à Plouvorn, cf V.4., p. 29, et Keramel à Plouénan ; Briard, 1984). Enfin en contrebas, nous trouvons deux tumulus qui ont livré seulement un vase en céramique (Kerver à Plouénan et Gorreguer à Trézilidé ; Briard, 1984). Nous avons précédemment observé à l'échelle du nord du Finistère une répartition différenciée de ces types de dépôt funéraire (Nicolas, 2008). Nous pourrions avoir ici un cas de géographie de la hiérarchie sociale à l'échelle d'un territoire. Néanmoins ce modèle demande à être confirmé par d'autres cas.

L'installation de trois tumulus à pointes de flèches sur un même plateau ne paraît pas être le fruit du hasard. Ce plateau situé à une altitude de 100 m environ est de forme allongée et s'étend sur près de 4 km du sud vers le nord. C'est à son extrémité septentrionale que se trouvent les deux tumulus de Kernonen et Keruzoret. De cet endroit, on peut mirer tout le nord du Haut-Léon jusqu'à la mer via la vallée du Guillec, soit à plus de 14 km de là. On peut difficilement penser qu'un tumulus de 6 m de hauteur, comme celui auparavant de Kernonen (cf. V.4., p. 29), pouvait être vu à une si longue distance. En revanche, l'endroit, proéminent et embrassant les territoires environnants, semble avoir conduit l'installation de ces tumulus à pointes de flèches, tombes vraisemblablement des « Princes de l'Age du Bronze ancien » (Briard, 1984).

Enfin deux légendes semblent confirmer l'importance du plateau des tumulus à pointes de flèches. Une grande partie des agriculteurs que nous avons rencontré lors de nos prospections nous ont assuré que les terres environnantes au manoir de Keruzoret (qui se trouvent à l'ouest du tumulus du même nom) sont les « meilleures terres », celles-ci sont en la possession de la famille De Menou habitant le manoir. De plus, Joseph Omnès nous a rapporté une légende locale : « Keroumen », situé à 500 m au nord de Kernonen, correspondrait à un ancien « camp romain » qui aurait donné son nom au hameau par homophonie. Ce camp romain aurait été édifié afin de protéger les mines d'étain qui se trouveraient à 1 km à l'ouest près de An Illac'h (Plouzévédé). Il est amusant de trouver une telle légende à proximité des tombes des « Princes d'Armorique » qui devaient probablement tenir leur richesse de l'exploitation de l'étain (Briard, 1984).

24 D'après cartes IGN, DAO C. Nicolas.

25 3. Sur le sable abandonné.

Lors de notre visite du tumulus de Kerscao Louarn (Plougourvest, cf. V.4., p. 29), H. Paugam nous a mentionné que l'équivalent d'une remorque de sable (4 à 5 tonnes) fut mis au jour au centre du tertre lors d'un terrassement. De la même manière, Bernard Piriou aurait mis au jour une importante quantité de sable lors de sa fouille du tumulus de Poulran (Plouvorn, cf. V.4., p. 29). La grande quantité de sable rappelle la fouille du tumulus de Keruzoret (cf. V.4., p. 29) exécutée par le Comte de Kerdrel : «Au mois de janvier 1898, j'ai pratiqué dans son diamètre une large tranchée en suivant le niveau du sol. Près du centre, la terre fut remplacée par un sable blanchâtre, dans lequel la bêche enfonça profondément : mais nulle trace de dalle, de pierre ou de construction. Après avoir fait isoler cet espace sablé qui formait un rectangle de 2 mètres sur 1 m. 30 environ, je fis enlever le sable avec les précautions les plus minutieuses. Dans cette fosse, dont les terres avoisinantes constituaient les parois, il ne se présenta rien de remarquable avant d'avoir atteint une profondeur de 1 m. 60. Alors le sable devint noirâtre, portant des traces évidentes de décompositions animales » (Kerdrel, 1898, p. XXIII). Le volume de cette fosse de Keruzoret est d'environ 4 m3 correspondant plus ou moins à 5 tonnes de sable. Enfin le tumulus de Kerscao Bras (Plouvorn, cf. V.4., p. 29) possède des terres fortement sableuses (Fig. 31). Dans trois cas, le sable recouvre la probable sépulture faite de matières organiques qui en se décomposant donnent un aspect grisâtre au sable. D'un point de vue architectural, la seule différence est la présence de 9 blocs à Kerscao Louarn. Toutefois l'absence de pierres à Keruzoret pourrait s'expliquer par la fouille en tranchée réalisée par le Comte de Kerdrel. Les cas de Kerscao Bras, Kerscao Louarn et Poulran viennent compléter celui de Keruzoret et mettent en lumière un rituel funéraire, relativement original au sein des tumulus armoricains, qui se distingue par l'apport massif de sable.

L'utilisation du sable dans les tombes de l'Age du Bronze ancien a été plus ou moins négligée. Ainsi Jacques Briard juge la présence de sable comme insignifiante : « P. du Châtellier parle souvent [...] de certaines anomalies: «muions» de sable de rivière ou « couches incinérées », en réalité des vestiges de brûlis de sol à charbons de bois et cendres souvent encore visibles dans les vieux sols tumulaires » (Briard, 1984, p. 36). Nous avons pu inventorié 15 tombes qui présentent du sable dans leur édification (Fig. 22). Ce chiffre est probablement sous-estimé vu la qualité de certaines relations de fouilles. Toutefois on peut distinguer deux types d'utilisation du sable : - lit de sable, avant de construire le caveau ou un plancher en bois (Fig. 22, n° 3-7, 9, 10, 14, 15, 16). - couverture ou masse de sable, recouvrant un cercueil en bois ou des vestiges organiques (Fig. 22, n° 1, 2, 8, 11, 12, 13).

L'origine du sable est difficile à déterminer mais nous trouvons alternativement des descriptions de sable blanc de rivière, de sable de plage et de sable arénacé issu de la décomposition des roches (Fig. 22). La quantité de sable peut varier grandement entre un fond de sable et une masse de sable de 4 à 5 tonnes. Le seul exemple similaire à ceux de Kerscao Louarn, Keruzoret et Poulran est celui du tumulus de Coz Castel-Roudoudu (Fig. 22, n° 2), où P. du Châtellier observa un « mulon de sable blanc de rivière, soigneusement dressé en forme de dos d'âne ayant 3m,60 de largeur à la base et 0m,60 de hauteur du sommet à la base. [...] il a 2m,80 de long » (Châtellier, 1897, p. 62). Les termes de sable « blanc », « fin », « très pur » montrent l'utilisation d'un matériau sélectionné qui rentre dans le rituel funéraire. Les lits de sable sont associés dans 8 cas sur 10 à des caveaux en pierres sèches ou de dalles de chant. Ils pourraient être interprétés comme de simples éléments architecturaux afin de

26 régulariser le fond des tombes et asseoir les murs de la tombe. Cependant les masses de 4 à 5 tonnes de sable, remplissant une fosse à Keruzoret, paraissent avoir une seule fonction rituelle. Employé en couverture, le sable peut couvrir un cercueil en bois (Rumédon ; Fig. 22, n° 1) ou des restes organiques donnant au sable une couleur grisâtre (Kercao Louarn et Keruzoret ; Fig. 22, n° 8, 12) ou un aspect de cendres (Poulran ; Fig. 22, n° 13). Dans deux des cas, le sable de couverture est associé à des pierres (Rumédon, Kerscao Louarn ; Fig. 22, n° 1, 8) ; dans les trois autres cas, il est le seul élément couvrant la sépulture (Coz Castel- Roudoudu, Keruzoret, Poulran ; Fig. 22, n° 2, 12, 13). Pour l'heure, le sable paraît employé en couverture seulement dans le nord de la Bretagne, avec une nette concentration vers Plouvorn (Fig. 21). Les deux tiers des tombes à sables sont situés dans le nord du Finistère, mais il faut rappeler que cette zone est très riche en tumulus (Fig. 21). Le sable déposé avant ou après la sépulture semble bien participer du rituel funéraire au même titre que d'autres matériaux sélectionnés (argile grise, pierres des cairns, mottes de terre ; Briard, 1984, p. 39). Enfin la présence de sable a permis une meilleure conservation des vestiges osseux. Dans près de la moitié des cas, des restes de squelettes humains ont pu être observés, ce qui est plutôt exceptionnel pour les terres acides de Bretagne.

Fig. 21 - Carte des tombes composées de couches de sables. Les numéros renvoient à l'inventaire ( Fig. 22). Fond de carte : A. Leroy.

27 Dpt. Commune Site Sable Structure Squelette Source Martin, 1904, Briard, 1984, p. 223 1 22 Ploumiliau Rumédon couverture, sable blanc très fin, 3 à 5 cm Cercueil en bois et deux dalles de chant oui d'épaisseur Châtellier, 1897, p. 62, Briard, 2 29 Berrien Coz Castel - Roudoudu couverture, sable blanc très pur de Non-signalé rivière, 3,6 x 2,8 x 0,6 m 1984, p. 231 Châtellier, 1897, p. 92-93, Briard, 3 29 La Feuillée Ruguellou 2 lit, sable blanc 2 dalles de chant, pierres sèches et dalle de couverture oui 1984, p. 240 4 29 Stang-ar-Rhun, Tombe lit, sable ou cendre 4 dalles de chant et une dalle de couverture oui Audran, 1880, p. 249 de l'homme Audran, 1880, p. 249 5 29 Mahalon Stang-ar-Rhun, Tombe lit, sable ou cendre 4 dalles de chant et une dalle de couverture oui de la femme Briard, 1984, p. 252 6 29 Plonévez- Vieux-Châtel 2 lit, sable et cendre Non-signalé Porzay Giot, 1953a, p. 36-39, Briard, 7 29 Lézéna lit, sable arénacé pierres sèches et dalle de couverture 1984, p. 252 8 29 Plougourvest Kerscao Louarn couverture, sable jaune, 4 à 5 tonnes 5 à 7 blocs com. pers., H. Paugam Briard, 1984, p. 256 9 29 Plouguin Lannoulouarn 1 lit, sable de plage 2 dalles de chant, pierres sèches et dalle de couverture Briard, 1984, p. 256 10 29 Plouguin Lannoulouarn 2 lit, sable de grève 2 dalles de chant, pierres sèches et dalle de couverture Observation de terrain. 11 29 Plouvorn Kerscao Bras masse Kerdrel, 1898, Briard, 1984, p. 262 12 29 Plouvorn Keruzoret couverture, sable blanchâtre, 2 x 1,3 x Néant oui 1l ,0A m com. pers. H. Paugam 13 29 Plouvorn Poulran couverture ?, couche importante de Non-signalé sable et des cendres Briard, 1984, p. 269 14 29 Saint-Frégant Kervolant lit, sable de rivière Pierres sèches, deux dalles de couverture oui Briard, 1984, p. 270 15 29 Saint-Méen Guerveur lit, sable arénacé Pierres sèches et dalle de couverture oui Briard, 1984, p. 291 16 56 Malguénac Kergalan 2 lit, sable fin 2 dalles à plat

Fig. 22 - Inventaire des tombes de l'Age du Bronze ancien composées de couches de sables.

28 4. Inventaire des tumulus.

PLOUENAN

- « Salanguise Penfrat », section F3, parcelle 980 : X: 133559 ; Y : 2418479 ; Z : 84 Lors de nos prospections, nous avons repéré une butte sur la commune de Plouénan, près de la limite avec Plouvorn. La butte, très arasée, mesure 1 à 1,5 mètre de hauteur pour un diamètre d'environ 60 mètres. Dans sa partie occidentale, elle est entamée par la D 75 qui relie Plouvorn à St-Pol-du-Léon. Il est probable que cette butte corresponde à un tumulus de l'Age du Bronze ancien.

Fig. 23 - Tumulus de Salanguise Penfrat, Plouénan, vue Est. (Cliché C. Nicolas)

PLOUGOURVEST

- « Kerscao Louarn », section Bl, parcelles 307,309, 331a, 333,1313 : X : 128097 ; Y : 2414668 ; Y : 93 Le 5 novembre 2009, M. Hervé Paugam, éleveur à Plouvorn, nous informe de la présence d'un tumulus à Kerscao Louarn. Le lendemain, nous effectuons une visite sur le terrain avec M. Paugam. Le tertre est installé sur un promontoire naturel. Il mesure 65 mètres de diamètre pour 1,5 mètre de hauteur. Ce tumulus mesurait auparavant 3 mètres de hauteur mais il a subi de nombreux aléas. Relativement étalé par des terrassements, il a été entaillé par une route il y a une trentaine d'années (Fig- 25). Une antenne téléphone (SFR) a été construite il y a 5 ans près de son centre profitant de la hauteur du tumulus et du promontoire (Fig. 26). En amateur averti, M. Paugam a suivi chacune de ces interventions et assisté à sa progressive destruction. Lors d'un terrassement de la moitié Nord du tumulus, H. Paugam nota la présence d'une grande masse de sable équivalente à une « remorque », soit à peu près 4 à 5 tonnes. Selon ses souvenirs, le sable était jaune et à un endroit précis il devint de couleur noir grisâtre. Aucun mobilier ne fut découvert lors de ce terrassement. En plus du sable, 9 gros blocs épars furent mis au jour mais ils n'étaient pas associés au sable selon Marie-Josée Jestin, qui conserve 6 d'entre eux dans son jardin à Locmenven (Guiclan). Nous avons pu réaliser quelques observations sur ces 6 blocs. Ils sont en granité à grain fin/moyen de couleur jaune et rosé par endroits (lié à une rubéfaction ?). 5 blocs ont une taille relativement identique et mesurent : 0,80 x 0,55 x 0,15 m, 0,75 x 0,4 x 0,25 m, 0,65 x 0,45 x 0,2 m, 0,8 x 0,5 x 0,15 m. Les surfaces de ces 5 blocs sont météorisées et ne présentent pas de mise en forme évidente ; l'un deux possède deux rigoles de ruissellement dans son axe longitudinal, ce qui suppose qu'il se trouvait à un moment debout. Le dernier est bloc est sensiblement plus grand et il mesure 1,25 x 0,76 x 0,34 m. Ce dernier présente une importante concavité irrégulière qui correspond vraisemblablement à un bloc naturel détaché par desquamation.

29 Il est difficile de se prononcer sur la nature de ces blocs. Ils semblent difficilement participer à l'édification d'un caveau. En effet ils furent trouvés épars et généralement les tombes sont construites soient grâce à des grandes dalles de chant ou en pierres sèches avec du petit appareil. Certaines sépultures peuvent être réalisées avec des pierres assez grosses et frustres mais elles restent structurées. Néanmoins on peut s'interroger sur l'origine de ces blocs. Il est possible qu'ils soient d'origine naturelle : deux chaos granitiques affleurement à proximité de Kerscao Louam (en contre bas au sud à proximité d'un ruisseau et plus loin sur la hauteur à Roc'h Glaz) et il est possible que le tumulus, installé sur un promontoire naturel, recouvre un chaos granitique. Cela pourrait expliquer la présence du gros bloc détaché par desquamation. En revanche les 5 autres blocs relativement calibrés pourraient provenir de l'édification du tertre. Les tumulus de l'Age du Bronze ancien ont la plupart du temps été fouillé par une simple tranchée ou par deux tranchées en croix ne permettant pas de comprendre l'ensemble des structures tumulaires. Néanmoins quelques exemples attestent de la présence de blocs de moyenne dimension, similaires à ceux de Kerscao Louarn, disposés autour de la tombe. Par exemple, à Kerivoa (Bourbriac, 22) la tombe était entouré de blocs de granité et à St-Jude 1 (Bourbriac, 22) il fut observé une couronne de petites pierres large d'im (Briard 1983, p. 212-213). On peut également citer le cas de la tombe de Ligollenec (Berrien, 29) où la sépulture était bordée de blocs de 10 à 50 cm (Briard 1984, p. 58).

Fig. 24 - Tumulus de Kerscao Louarn, Plougourvest, vue aérienne. Le tumulus de Kerscao Louarn est visible sur les photos aériennes, à droite des hangars. L'antenne téléphone est située sur le tumulus entre son sommet et le hangar le plus à droite. Source : IGN, www.geoportail.fr

Fig. 25 - Tumulus de Kerscao Louarn, Plougourvest, vue Est. (Cliché C. Nicolas)

30 Fig. 26 - Tumulus de Kerscao Louarn, Plougourvest, vue Sud-Ouest. (Cliché C. Nicolas)

PLOUVORN

- « Croas ar Born », section Cl, parcelle 1501 : N° 29210003 X: 133289 ; Y : 2416469 ; Z : 91 Le tumulus de Croas ar Born a été signalé par M. Le Goff et rapporté par J. Briard en 1984. Au moment des prospections, le champ où se trouve le tumulus de Croas ar Born était en culture. En conséquence, aucune observation n'a pu être faite. Bibliographie : Briard, 1984.

- « Kerdrein », section C2, parcelle 547, « Parc an Dossen » : X: 135743 ;Y:2417284;Z : 87 Nous avons découvert ce tumulus suite à l'enquête toponymique. En effet le nom de la parcelle « Parc an Dossen » évoque la présence d'un tertre. Le contrôle le sur terrain a permis de révéler la présence d'une butte fortement arasée d'environ 30 m de diamètre et 0,3 m de hauteur. Le champs étant en culture, il nous a été impossible de faire plus d'observations (Fig. 36). Toutefois selon Michel Riou, exploitant agricole à la retraite et propriétaire de la parcelle, la butte faisait 1 à 2 m de plus auparavant. M. Riou et ses parents ont éliminé petit à petit cette butte qui gênait le passage du tracteur. Aucun mobilier ne fut découvert. En revanche, il fut mis au jour 1 gros bloc probablement en gneiss (mesurant 0,9 x 0,5 x 0,6 m) exogène au champ selon M. Riou. Par la forme de la butte et sa taille passée, il fait de doutes qu'il s'agisse d'un tumulus de l'Age du Bronze ancien.

- « Kerhuella », section B2, parcelle 997 : N°29210001 X: 132088 ; Y : 2416735 ; Z : 85 Le tumulus de Kerhuella a été signalé par M. Le Goff et rapporté par J. Briard en 1984. Nous avons pu l'observer et en faire une description plus précise. Le tertre est fortement arasé et il est entaillé à moitié par la D19 qui relie Plouvorn à . La route traversant le tumulus dans son milieu offre une belle coupe permettant d'apprécier au mieux le volume actuel du monument. Le tertre est étalé sur environ 55 mètres et mesure 1 mètre de hauteur (Fig. 27). En prospectant sur les terres labourées du tumulus, nous avons mis au jour un fragment d'éclat en silex miel probablement d'import provenant sans doute des terres utilisées pour l'érection du tertre. Le tumulus de Kerhuella pourrait avoir été fouillé. En effet un tumulus du même nom aurait été fouillé à , commune limitrophe de Plouvorn, celui-ci aurait livré deux poignards armoricains. Toutefois aucun lieu-dit « Kerhuella » n'est référencé à Landivisiau selon 1TGN. Il est possible qu'il s'agisse d'une confusion de P. du Châtellier (Châtellier, 1888) Bibliographie : Châtellier, 1888, Briard, 1984.

31 Fig. 27 - Tumulus de Kerhuella, Plouvorn, vue Sud. (Cliché C. Nicolas).

- « Keraonen », section A3, parcelles 783, « Croas Goarem Kernonen Vras », 1784, « Goarem an Dossen » : N° 29210006 X : 128879 ; Y : 241797 ; Z : 101 Le tumulus de Kernonen a pu être fouillé par Jacques Briard en 1966. Il livra le mobilier le plus abondant des tombes de Bretagne avec 60 pointes de flèches en silex, 4 poignards en bronze dont trois décorés de clous d'or, 5 haches en bronze, 5 épingles en bronze, 11 pendeloques en ambre et 1 brassard d'archer en ambre. Selon Paul du Chatellier qui explora le monument en 1901, il mesurait près de 50 mètre de diamètre et 5 à 6 mètres de hauteur. Lors de la fouille de 1966, il ne subsistait qu'un seul « quart » du tertre, conservé dans une unique parcelle. Nous avons effectué de nouvelles mesures du tumulus. Le tertre mesure toujours 2 mètres de hauteur (Fig. 28). La fouille de 1966 avait permis de montrer un étalement de 3 à 7,5 mètres du tumulus par rapport à son état d'origine. A la suite de 43 ans de labours, le tertre s'est encore étalé de 2 à 4 mètres (Fig. 29). Bibliographie : Chatellier, 1907, Briard, 1970a.

Fig. 28 - Tumulus de Kernonen, Plouvorn, vue Nord-Ouest. (Cliché C. Nicolas)

32 AB = 28m 20 m AC = 25 m I Fig. 29 - Etalement du tumulus de Kernonen.

- « Kerscao Bras », section Gl, parcelles 479, 480, 481, 482, 483, « Goarem an Dossen » : X: 128459; Y : 2416918, Z: 108 Ce probable tumulus a été repéré lors de l'enquête toponymique. Les parcelles indiquées portent le nom de « Goarem an Dossen », c'est-à-dire « le champ du tertre ». La parcelle 479 adopte une forme sub-circulaire et mesure 54 mètres de diamètre dans son diamètre E-O et 64 mètres de diamètre dans son diamètre N-S (Fig. 30). Le contrôle sur le terrain a permis de confirmer la présence d'un tumulus fortement arasé mesurant 75 m de diamètre de 0,8 m de hauteur. En outre l'ensemble des terres du tumulus sont sableuses et se distinguent de la terre végétale environnante (Fig. 36). La présence de sable ne paraît être un apport moderne puisqu'elle est circonscrite à l'emprise des terres tumulaires. En revanche, il s'agit vraisemblablement d'un quantité importante de sable utilisé dans l'édification du tertre comme cela a pu être observé à Kerscao Louarn (Plougourvest), Keruzoret (Plouvorn) et Poulran (Plouvorn). Les labours ont manifestement étalé ce sable et mélangé ce dernier avec la terre végétale. La présence importante de sable, la forme du parcellaire et du tertre identifient sans aucun doute cette butte à un tumulus de l'Age du Bronze ancien.

33 - ; .,-,„j. „,...;: Fig. 31 - Tumulus de Kerscao Bras, Plouvorn, vue Ouest. Le sable du tumulus se distingue de la terre végétale environnante par un aspect plus clair (Cliché C. Nicolas).

34 - « Keruzoret », section Fl, parcelle 1410, « Coat an Dossen » : X: 129280; Y : 2418086; Z: 100 Le tumulus de Keruzoret a été fouillé en janvier 1898 par le Comte de Kerdrel. Il livra 11 pointes de flèches en silex et 2 poignards en bronze. Les bois de Keruzoret dans leur configuration actuelle figurent sur les cartes Cassini et remontent au moins au 18e siècle. La présence d'un tumulus dans ces bois semble être connue assez anciennement puisque les parcelles des bois de Keruzoret sont enregistrées au nom de « Coat an Dossen », c'est- à-dire « le bois du tertre ». Lors de notre passage nous avons rencontré la famille De Menou, descendante du Comte de Kerdrel et propriétaire du manoir et du bois de Keruzoret. Cela nous a permis de localiser précisément le tumulus qui jusque-là était seulement situé «dans les bois de Keruzoret» (Kerdrel 1898, p. XXIII). La tranchée de fouilles est encore visible au centre du tertre et elle est orientée Nord-Sud (Fig. 34). Lors de la fouille, le Comte indique que le tumulus mesure 20 mètres de diamètre pour 4 mètres de hauteur. En plus d'un siècle, la configuration du tertre a sensiblement changé. Le tumulus mesure désormais 27 mètres dans son diamètre O-E, 28,5 mètres dans son diamètre N-S et environ 2 mètres de hauteur (Fig. 32, Fig. 33). Il est possible que la hauteur du tertre ait été surestimée par le Comte de Kerdrel. En effet, la tranchée de fouilles, orientée N-S, est encore discernable au centre du tertre. Il nous est difficile d'imaginer que le tertre ait pu perdre 2 mètres sans totalement combler la tranchée de fouilles. Le tumulus est aujourd'hui littéralement « blaireauté ». De toute part, les blaireaux y ont creusé des terriers et agrandi leur tertre avec les déblais. Du côté est, ils ont ainsi créé une plateforme nettement visible d'environ 3 mètres de large (Fig. 32). Une dizaine d'arbres plantés sur le tumulus maintiennent vraisemblablement les terres du tertre et préviennent son érosion. Les bois de Keruzoret étant exploités, il est à craindre une forte dégradation du tumulus après l'abattage des arbres. Bibliographie : Kerdrel, 1898, Briard, 1970b, Nicolas, 2008.

- « Lambader » : X: 129672;Y:2416145;Z:63 Vers 1825, le Comte de la Fruglaye explora un tumulus près de Plouvorn. Probablement à la suite d'une enquête (Briard 1984, p. 262), Paul du Chatellier indique que le tumulus se trouve près de la chapelle de Lambader (Chatellier 1899, p. 296). Le Chevalier de Fréminville fait une brève description de la fouille et dessine 1 pointe de flèche et 2 poignards en bronze trouvés dans la tombe. Une parcelle à proximité de la chapelle de Lambader porte le nom de « Parc ar Roz » (section F2, parcelle 658). Toutefois aucun tertre n'a pu être observé lors des prospections et il est probable que « Roz » évoque localement une butte naturelle et non pas un tertre comme il peut être observé par ailleurs. Alexandre de Mortillet signale un tumulus au Vern, au nord du bourg de Plouzévédé, qui aurait livré des pointes de flèches similaires à celle dessinée par le Ch. de Fréminville (Mortillet 1921, p. 250). Cette information unique n'a pas été reprise par la suite. Il pourrait s'agir de l'emplacement du tumulus de « Lambader », d'un autre tumulus à pointes de flèches ou d'une simple confusion. Cette hypothèse si elle doit être signalée reste peu probable en raison de la grande proximité du hameau du Vern avec le bourg de Plouzévédé, hameau qui est assez éloigné de Plouvorn. Bibliographie : Fréminville, 1832, Briard, 1970b, 1984, Chatellier, 1899, Mortillet, 1921.

- « Penn ar Valy », section AB1 : N°29210005 X: 129186;Y:2417505;Z:96 Ce tumulus est signalé sur la Carte archéologique du SRA. D'après les coordonnées indiquées, le tertre se trouverait sous la D69 qui relie Landivisiau à . En plus de la route, les alentours sont urbanisés et il fait peu de doute que ce tertre ait totalement disparu.

35 Fig. 32 - Tumulus de Keruzoret, Plouvorn, vue Est. L'espace entre les deux premiers jalons correspond à la plateforme créée par les blaireaux. Le troisième jalon correspond au sommet du tumulus (Cliché C. Nicolas).

Fig. 33 - Tumulus de Keruzoret, Plouvorn, vue Ouest. (Cliché C. Nicolas).

Fig. 34 - Tumulus de Keruzoret, Plouvorn, vue de la tranchée de fouilles orientée Nord-Sud. (Cliché C. Nicolas)

36 - « Poul an Haléguen », section El, parcelle 259, « Goarem Cruguec » : X: 129576; Y : 2414541 ;Z: 101 Le toponyme de « Goarem Cruguec », signalant parfois la présence d'un tumulus comme à Cruguel (Guidel, 56 ; Le Pontois, 1890), nous a amené à faire une vérification sur le terrain. Nous avons pu observé la présence d'une butte fortement arasée, conservée sur un quart avec un rayon de 25 m et une hauteur de 0,5 m. La parcelle adjacente à l'ouest est boisée et fortement végétalisée et il est difficile d'y reconnaître une véritable élévation. Le champ au sud ne présente aucun relief. Il est difficile de se prononcer sur cette butte en raison de sa conservation mais il est tout à fait possible qu'il s'agisse des ultimes restes d'un tumulus de l'Age du Bronze ancien.

- « Poulran », section E3, parcelle 1663 : X: 129883 ;Y:2412821 ;Z: 116 Le 6 novembre 2009, M. Paugam nous amène dans le champs du tumulus de Poulran. Le tertre mesure 30 mètres dans son diamètre E-0 et 40 mètres dans son diamètre N-S et 0,5 mètre de hauteur. Selon M. Paugam, le tertre mesurait auparavant 1 à 1,5 mètre de plus. Il a été fouillé par Bernard Piriou aujourd'hui décédé. Le champ où se trouve le tumulus appartenait à la belle-mère de M. Piriou et il allait être vendu. Après l'opération foncière, l'acquéreur comptait araser la butte qui « gênait » les travaux agricoles. Devant ce projet de terrassement, il fut convenu de contacter les services archéologiques pour organiser une fouille mais le futur propriétaire refusa de se « créer des ennuis ». Face à cette situation, M. Piriou entreprit de fouiller lui-même le tumulus avant que le champ ne soit vendu et la tombe détruite. Plus tard, il fit part de ses découvertes à M. Paugam qui nous a conté toute l'histoire. Lors de la fouille, M. Piriou aurait trouvé une importante couche de sable, des cendres et des tessons de poterie. Il nota également une absence de pierres. M. Paugam se souvient d'avoir discuté de pointes en silex avec M. Piriou sans savoir s'il s'agissait de pointes trouvées dans la tombe de Poulran ou dans d'autres tumulus de la commune (cf. Kernonen, Keruzoret, Lambader). Cette mince relation de fouilles est difficile d'interprétation et il est possible que M. Piriou n'est pas fouillé la tombe mais simplement les terres du tertre. Lors de notre visite, nous avons pu observé la présence d'une lentille d'argile grise d'environ 4 mètres de diamètre située vers le centre du tertre. De toute évidence cette argile est exogène et se différencie bien du substrat naturel. En effet, une argile jaune orangée de décomposition du substrat rocheux affleure dans les labours à plusieurs endroits du champ. Cette couche d'argile grise correspond vraisemblablement aux premières terres qui recouvrent la tombe du tumulus. Les premières terres des tumulus paraissent souvent sélectionnées et transportées parfois sur 1 à 2 km (Briard 1984, p. 36-39). La tombe de Kernonen à Plouvorn est recouverte de la même manière d'une couche de « limon gris argileux » (Briard, 1970a, fig. 2).

- « Quilliguen », section B2, parcelles 802, 803, 811,812 : N°29210002 X: 133286 ; Y : 2417269 ; Z : 87 Le tumulus de Quilliguen a été signalé par M. Le Goff et rapporté par J. Briard en 1984. Lors de notre passage, aucun tumulus n'a pu être observé et il est probable qu'il ait été arasé totalement. On peut signaler que la parcelle 814 qui se trouve à proximité porte le nom de « Parc an Dossen », c'est-à-dire « le champ du tertre ». Bibliographie : Briard, 1984.

37 Fig. 35 - Tumulus de Poulran, Plouvorn, vue Sud. Les flèches indiquent les limites approximatives de la lentille d'argile grise (Cliché C. Nicolas).

Fig. 36 - Tumulus de Kerdrein, Plouvorn, vue Nord. (Cliché C. Nicolas)

Fig. 37 - Possible tumulus de Poul an AUéguen, Plouvorn, vue Nord. (Cliché C. Nicolas)

38 5. Indices toponymiques

PLOUVORN

- Ar Vereuri Lamorgant, AE, 1399,1400,1401, « Parc Roscam » : X: 130867; Y: 2416884 ;Z: 68

- Creac'h Conguer, E3,1002, « Goarem ar Dossen ». : X: 129806; Y: 2412510 ;Z: 120

- « Gorréquéar », B2 : X : 132788 ; Y : 2417753;Z : 71

- Guervenguy, D3,1130, « Prat ar Dossenou », 1131, « Goarem ar Dossenou », 1133, « Parc ar Dossenou » X: 130867 ; Y : 2414099 ; Z : 83

- Guéled Kear, D2, 302,1273,1274,1275,1276,1280,1281, « Goarem an Dossen » : X: 131848 ; Y : 2416796 ; Z : 75.

- Kergoulouarn, Al, 207, « Parc Andossen » : X: 129873;Y:2420224;Y:51

- Kerlidou, E3, 895, « Liors ar Dossen » : X: 129981 ; Y : 2413143 ; Z : 115

- Lanantoquer, B2, 777, « Goarem an Dossen » : X: 133531 ; Y : 2417917 ; Z : 87

- Lavenan Bian, D2, 478, « Liors an Dossen » : X: 132703 ; Y : 2415910 ; Z : 95

- Manoir du Rusquec, E2,1383, « Parc an Dofsen » : X: 128769; Y : 2414220 ;Z: 108

- Ode ar Glouet, Cl, 1245,1246, « Parc ar Dossen » : X: 133684 ; Y : 2417785 ; Z : 86

- Ros ar Stang, Cl, 360, « Parc Ros ar Stang » : X: 134464; Y: 2417034 ;Z: 55

- « Rosmeur », E3 : X: 130512; Y : 2412805 ;Z: 104

- Rugéré, Bl, 20, « Parc ar Runigou » : X: 131104; Y: 2418735 ;Z: 74

- Traon Stang, Cl, 258, « Goarem an Dossen » : X: 134240 ; Y : 2417759 ; Z : 64

- Trégonec, C3, 929, 930, « Parc ar Ros » : X: 134218 ; Y : 2415125 ; Z : 82

- Tréméal, A3, 621, « Liors ar Rouzen » : X: 129838; Y: 2419015; Y: 85

- Kergudon, Bl, 139, « Roscam » : X : 131938 ; Y : 2418986;Z : 48

39 VI. L'Age du Fer

- « Ferme de Creac'h Gourlès », Plouvorn : A la ferme où nous logions, une pierre a retenu notre attention à tous et nous sommes restés partagés sur sa nature, entre le reliquat d'une stèle hexagonale de l'Age du Fer et une pierre plus récente, la forte érosion de la pierre ne permettant pas de se prononcer. (Fig. 38). Cette pierre n'est pas à son emplacement originel et elle a été ramenée par Robert Becam, propriétaire du gîte de Créac'h Gourlès. La pierre mesure 0,52 m de hauteur, 0,45 m de long et 0,41 m de large à la base. Elle est en granité est possède trois pans réguliers de 0,20 m à 0,30 m de large. Nous n'observons pas de comparaisons strictement identiques avec des exemples issus du Léon. Les stèles sont généralement à section quadrangulaire, octogonale ou circulaire. Toutefois Marie-Yvanne Daire et Pierre- Roland Giot citent une stèle hexagonale à Plouzané (29 ; Daire et Giot, 1989, p. 22).

1 I Faces régularisées ? 50lcm H Fig. 38 - Possible stèle de l'Age du Fer, Creac'h Gourlès, Plouvorn. (DAO et cliché C. Nicolas)

VIL Le Moyen-âge et les époques modernes.

- « Kervichen », Plougourvest, B2,245,246 Dans ce champ, J. Omnès a mis au jour au cour de ses balades une série de tessons de poteries attribuables au Moyen-Âge ou à des époques plus récentes. En même temps, il y trouva une ébauche de hache en amphibolite (Fig. 14, n° 3). Le champ étant aujourd'hui boisé, il nous a été impossible de le prospecter à nouveau.

- « Lann ar Marc'h », Mespaul, section A3, parcelle 629 : Au cours de nos prospections, nous avons mis au jour une sorte de jeton émaillé (Fig. 39). L'objet mesure 25,2 millimètres de diamètre et 3,8 millimètre d'épaisseur. Il est constitué d'un alliage cuivreux et d'émaux altérés de couleur jaune et beige. La face émaillée est un plus large que l'autre face et le milieu est rainuré. Les cloisons de métal sont assez irrégulières et ne sont pas toujours jointives. La nature des techniques mises en œuvre et l'érosion de l'objet nous fait penser que ce jeton pourrait être assez ancien. Nous pensons entre autres aux émaux cloisonnés du Haut Moyen-âge, notamment ceux de l'époque dite des « Invasions barbares ». Néanmoins on ne peut pas exclure que l'objet soit plus récent.

I Mespaul (29), section A3, parcelle 629.

Fig. 39 - Jeton émaillé en alliage cuivreux trouvé à Mespaul. (Clichés C. Nicolas)

40 VIII. Conclusion

Les prospections que nous avons menées ont permis de mettre au jour plusieurs objets issues de collection privée et différents indices de sites du Mésolithique et du Néolithique complétant ainsi un certain vide archéologique à Plouvorn et ses environs. Toutefois ces indices ne paraissent particulièrement riches, probablement en raison du contexte topographique. L'enquête toponymique alliée au contrôle de terrain et l'appel à des informateurs locaux ont permis de mettre au jour six tumulus totalement inédits, illustrant l'importance des découvertes qui peuvent encore être faites en la matière. En revanche, nous n'avons rencontré aucun indice de site domestique contemporain des tumulus de l'Age du Bronze ancien. On peut seulement mentionner quelques grattoirs épars, dont un trouvé sur le tumulus de Poulran (Fig. 13, n° 0), et l'indice de site de Kerouhal qui présente forte proportion de grattoir sur éclat cortical ou semi-cortical qui ne sont pas sans rappeler l'industrie lithique de l'habitat de l'Age du Bronze ancien de Beg ar Loued à Molène (Pailler et al, 2008b).

Sur ce constat, nous pouvons émettre deux hypothèses soit les sites d'habitat de l'Age du Bronze ancien nous sont difficilement visibles soit les habitats ne se trouvent à proximité des tombes. Le cas de l'enceinte arasée de Leslouc'h à Plouédern (29) plaiderait pour le premier cas. En effet l'enceinte datable de l'Age du Bronze ancien n'a révélé quasiment aucun élément en silex, en revanche d'importants éléments céramiques, dont certains clairement Bronze ancien, furent trouvés en grande partie dans le fond des fossés (com. pers., Stéphane Blanchet). Il est fort probable qu'une telle enceinte soit difficilement repérable en prospection pédestre. Les tessons de céramique protohistorique, que nous avons mis au jour, sont très rares et souvent roulés. Manifestement ils doivent s'éroder assez facilement. En conséquence si les possibles sites non-funéraires à proximité des tumulus ne révèlent que de la céramique, ceux-si seront difficilement repérables, et d'autant plus difficilement sur des plateaux probablement soumis à de fortes dynamiques érosives. Toutefois on ne peut pas exclure un modèle « colline sacrée » où se trouveraient les tombes à l'écart du monde des vivants.

41 IX. Diffusion des résultats

Ouest-France / Bretagne / Morlaix / Archives du mardi 10-11-2009 Ils lisent le passé de Plouvorn dans des silex - Morlaix

Quatre étudiants en archéologie ont prospecté les champs de la commune pendant les vacances, à la recherche de vestiges de l'Âge de bronze. À quoi ressemblait Plouvorn il y a 3 700 ans ? « Il y avait peut-être des petites parcelles de terre, avec de grosses fermes au milieu, estime Clément Nicolas. On imagine que c'était partagé entre des clans, des familles puissantes. Le plus riche prince d'Armorique de l'âge de bronze y a été enterré, dans un tumulus à Kernonen. » Les pointes de flèche en silex translucide et les poignards retrouvés en 1966 au fond de cette tombe trois fois millénaire ont motivé la venue à Plouvorn de cet étudiant en archéologie, basé à Brest. Il y consacre une partie de sa thèse. « On cherche ce qui ne devrait pas être là » Accompagné de Simon, Hélène et Julien, le chercheur de 23 ans a écumé 10 % des 3 500 hectares de la commune pendant deux semaines, l'oeil rivé au sol, à la recherche de « ce qui ne devrait pas être là ». Comprendre : des cailloux qui ne correspondent pas à l'environnement du coin, ce qui indiquerait une intervention humaine. « L'idéal, c'est quand le maïs vient d'être coupé, commente le jeune homme. La terre est restée longtemps à nue, elle est plus lisible. Ce n'est pas comme les prairies, où l'herbe cache tout... Tiens, regarde ce que je viens de trouver », l'interrompt un de ses collègues. Deux silex apparaissent dans sa main. Très ordinaires pour le profane, ils font briller les yeux experts des étudiants. Il y a quelques milliers d'années, ces pierres ont servi au quotidien des premiers Plouvornéens. Concurrence d'amateurs Munis d'une autorisation préfectorale, les chercheurs en ont amassé plusieurs sachets numérotés. La provenance de chaque découverte est notée sur un plan, remis en fin de mission à la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Réalisées de façon professionnelle, ces missions de prospection permettent de recenser et de protéger les sites archéologiques. Mais le travail des archéologues se heurte souvent à la concurrence d'amateurs qui cherchent seuls sans autorisation, et gardent pour eux leur découverte. Malgré la loi, qui oblige à signaler toute trouvaille archéologique à la Drac, de nombreuses personnes passent outre. Sans compter l'érosion inévitable des sites. La suppression des talus il y a 30 ans a ainsi totalement modifié le paysage archéologique. « Tout ce qui gênait le tracteur a été explosé », résume Clément. Érosion ou absence de site, Plouvorn ne s'est en tout cas pas révélé très fertile en vestiges de l'Âge de bronze. La trouvaille la plus importante a été le talon d'une hache d'une dizaine de centimètres. En 2009, la commune a été le seul endroit du pays de Morlaix à avoir été prospecté. Émeraude ZORER.

Source : http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale -Ils-lisent-le-passe-de-Plouvorn-dans-des-silex- 29151- avd-20091110-57111477 actuLocale.Htm

42 X. Inventaire du mobilier récolté.

- Mespaul, A3, 629, 727, « Lann ar Marc'h » : Alliage cuivreux : 1 jeton émaillé (Fig. 39). + Cf. Fig. 10

- Mespaul, C2, 379, 380, 381 : Microquartzite de La Forest-Landerneau : 1 éclat. Silex : 1 esquille.

- Mespaul, C2, 391, 392, 393, 588, 589 : Microquartzite de La Forest-Landerneau : 1 nucléus multipolaire. Silex : 1 éclat semi-cortical, 1 casson, 1 pointe microlithique sur éclat aménagé par deux troncatures (silex blond, 1,77 x 0,94 x 0,28 cm ; Fig. 7, n° 3). Silex brûlé : 1 fragment proximal de lame avec quelques retouches directes sur la cassure (1,85 de largeur x 0,3 cm d'épaisseur).

- Plougourvest, B2, 765, 767, 776 : Métal : 2 scories. Microquartzite de La Forest-Landerneau : 1 lamelle irrégulière. Silex : 1 lamelle irrégulière, 1 fragment d'éclat cortical, 1 éclat obtenu par percussion bipolaire sur enclume. Silex brûlé : 1 déchet.

- Plouvorn, Al, 64,1069 : Silex : 1 esquille.

-Plouvorn, Al, 109: Silex : 1 éclat cortical.

- Plouvorn, Al, 133 : Roche métamorphique très dense non déterminée : 1 fragment de percuteur sur galet allongé de couleur gris-noir avec des traces de percussion à une extrémité ainsi qu'un grand négatif d'enlèvement (9 [cassé] x 6,2 x 2,8 cm ; Fig. 17, n° 1).

- Plouvorn, Al, 205, 206, 212 : Silex : 1 éclat.

-Plouvorn, Al, 207: Silex : 1 éclat percuté sur enclume aux deux extrémités esquillées.

- Plouvorn, Al, 1748, 1749,1750,1751 : Céramique : 1 tesson très érodé, noir à l'extérieur, orange à l'intérieur, dégraissant de l'ordre du millimètre de quartz et feldspath.

- Plouvorn, Al, 1909,1911,1913,1914,1915,1916 : Silex : 1 fragment mésial d'éclat, 1 fragment de nucléus aménagé bifacialement de forme trapézoïdale (pièce atypique, 5,7 x 5,3 x 2,2 cm). Silex brûlé : 1 galet.

- Plouvorn, A2,216, 217, 219, 220, 221, 227, 244, 245, 246,1063,1064,1065, 1066,1067, 1068,1737,1739 : Silex : 1 fragment distal de lamelle irrégulière. Silex brûlé : 1 casson.

- Plouvorn, A2, 257 : Cristal de roche : 1 éclat avec coche en partie distale bord droit Silex : 1 éclat avec troncature sur bord droit

- Plouvorn, A2, 264 : Silex brûlé : 1 déchet

43 - Plouvorn, A2, 294, 295 : Céramique : 1 tesson d'allure protohistorique rouge orangé très riche en dégraissants de petites dimensions, quelques grains de quartz de 2 mm. Quartz : 1 percuteur sur galet ovoïde, percuté sur les deux extrémités et sur un des bords (4,5 x 5,7 x 2,6 cm ; Fig. 17, n° 2).

- Plouvorn, A2, 331, 332, 333 : Basalte : 1 percuteur sur galet avec traces de percussion aux deux extrémités (7,6 x 6,5 x 4,5 cm ; Fig. 17, n° 3)

- Plouvorn, A2, 361, 362, 363, 364 : Quartz : 1 éclat. Silex : 1 esquille.

- Plouvorn, A2, 365, 366 : Silex brûlé : 1 nucléus.

- Plouvorn, A2,370, 382,383, 385,1100 : Microquartzite de La Forest-Landerneau : 1 éclat plein débitage à talon facetté. Silex : 1 éclat roulé, 1 casson, 1 grattoir sur entame (1,85 x 1,35 x 1,1 cm ; Fig. 16, n° 1), 1 grattoir sur partie distale d'un éclat mince avec retouche envahissante rasante à semi-abrupte (1,2 [cassé] x 1,55 x 0,5 cm ; Fig. 16, n° 2).

- Plouvorn, A2,378 : Quartz : 1 éclat.

- Plouvorn, A3, 464, 465, 479,1849, 1851 : Silex : 1 microlamelle à bord cortical.

- Plouvorn, A3, 523 : Céramique : 1 tesson, dégraissé au quartz et mica blanc jusqu'à 2 mm, protohistorique (?). Phtanite : 1 fragment d'éclat. Silex : 1 casson, 1 éclat plein débitage.

- Plouvorn, A3, 550, 551 : Silex : 1 éclat plein débitage, 1 ultra microlite sur fragment de lamelle d'aspect roulé avec un bord abattu (Mésolithique moyen, probablement Groupe de Bertheaume ; Fig. 7, n° 2). Silex brûlé : 1 casson.

- Plouvorn, A3, 732, 734, 764, 765, 766, 767, 1129 : Silex : 1 nucléus sur galet côtier, 1 lamelle irrégulière à deux pans avec un talon large et lisse et coche inverse en partie proximale gauche, 1 éclat avec coche sur le bord gauche, 1 fragment de crête retouché sur un bord.

- Plouvorn, A3, 768 : Cristal de roche : 1 éclat. Silex : 1 nucléus unipolaire.

-Plouvorn, Bl, 370,373,1251,1252,1253,1254,1255,1257,1258,1261,1262,1263,1264,1265,1266,1272 : Silex : 1 casson. Silex brûlé: 1 probable fragment distal d'éclat cortical avec une partie de front de grattoir (fig.), 1 éclat semi- cortical.

- Plouvorn, Bl, 427 : Silex : 1 grattoir unguiforme sur éclat mince retouché sur tout son pourtour, retouche rasante et envahissante sur le bords et courte et semi-abrupte sur le front (Silex légèrement patiné translucide sur les bords, silex du Cinglais ?, 2,05 x 1,8 x 0,45 cm ; Fig. 16, n° 4).

- Plouvorn, Bl, 454, 455, 456 : Silex : 1 éclat d'avivage. Silex brûlé : 1 casson.

44 - Plouvorn, B2, 609, 610, 612, 613, 614, 615, 616 : Silex : 1 éclat plain débitage à talon sauté microdenticulé su rbord droit et possible burin en partie distale, 1 éclat. Silex brûlé : 1 fragment de nucléus.

- Plouvorn, B2, 617, 618, 619, 620, 621 : Silex : 1 casson, 1 fragment proximal d'éclat semi-cortical à talon esquillé.

- Plouvorn, B2, 624, 625 : Silex : 1 éclat allongé obtenu par percussion bipolaire sur enclume.

- Plouvorn, B2, 820, 821, 833, 834, 835, 836,1707, 1709 : Métal : 1 scorie. Silex : 1 éclat percuté sur enclume (Silex ressemblant à une meulière).

- Plouvorn, B2, 826, 907 : Silex : 1 éclat.

- Plouvorn, B2, 914, 915, 916, 917 : Céramique : 1 tesson non tourné, noir en bon état, préhistorique ou protohistorique. Quartz : 1 éclat retouché (?). Silex : 1 fragment d'entame.

- Plouvorn, B2, 966,971, 972, 973, 977, 978, 979 : Céramique : 1 bord plat à pâte rouge, 1 tesson rouge. Silex brûlé : 1 déchet.

- Plouvorn, B2, 994, 997, 998, 1178,1180, « sur le tumulus de Kerhuella » : Silex : 1 fragment d'éclat sous-cortical lustré d'aspect très roulé avec série de retouches directe abrupte en partie distale (silex couleur miel possiblement d'import ?).

- Plouvorn, B2,1454,1456, « Toulleguin » : Schiste ardoisier : 1 palet à jouer (9,8 x 9,2 x 0,98 cm ; Pailler, 2007). + cf. Fig. 5

- Plouvorn, Cl, 73,74, 75, 83 : Silex : 1 fragment mésial de lamelle, 1 éclat, 1 esquille, 1 casson, 1 nucléus multipolaire, 1 galet brut, 1 éclat d'avivage.

- Plouvorn, Cl, 104,105,107 : Silex : 1 nucléus unipolaire, 1 éclat cortical avec retouche directe abrupte sur bord distal, 1 éclat semi-cortical.

- Plouvorn, Cl, 390, 391, 392, 393,394, 395, 405, 406, 407 : Silex : 1 éclat plein débitage avec petite coche sur le bord droit (silex brun opaque d'importation).

- Plouvorn, Cl, 412, 413, 415, 417, 418, 419, 420, 421, 422,1364 : Céramique : 1 tesson pâte montée au colombin gris-noir à l'intérieur rouge à au milieu noir à l'extérieur avec un dégraissant au feldspath très fin rarement jusqu'à 2 mm présentant un décor de bandes horizontales lissées (Fig. 16, n° 11). Silex brûlé : 1 fragment mésial de lame à 4 pans aux bords parfaitement parallèles (silex d'import, 2,35 [cassé] x 2,32 x 0,67 cm).

- Plouvorn, C3, 688, 689 : Quartz : 1 éclat. Silex : 1 éclat à bord cortical.

- Plouvorn, C3,1302,1303 : Silex brûlé : 1 éclat plein débitage.

- Plouvorn, Dl, 27, 42, 43: Silex : 1 pierre à fusil.

45 -Plouvorn, Dl, 41, 50 : Silex : 1 éclat.

- Plouvorn, Dl, 177,178, 179, 180, 181, 182, 183, 184 : Silex : 1 lamelle, 1 éclat à talon esquillé, 1 éclat plein débitage, 1 nucléus multipolaire épuissé, 1 casson aménagé en pointe épaisse avec un bord abattu rejoint par une troncature partielle, 1 galet testé, 1 grattoir sur entame (2,5 x 2,1 x 1,5 cm ; Fig. 16, n° 6).

- Plouvorn, Dl, 203, 204, 226, 227, 228, 229, 231 : Silex : 1 éclat d'avivage allongé à talon lisse très épais avec coche directe sur le bord gauche en partie distale.

- Plouvorn, Dl, 259, 260, 261, 262, 288, 291 : Silex : 1 éclat à partie distale corticale, 1 grattoir unguiforme sur éclat cortical (1,43 x 1,45 x 0,5 cm ; Fig. 16, n° 7).

-Plouvorn, Dl, 282, 283 : Silex : 1 tablette d'avivage.

- Plouvorn, Dl, 289, 290 : Microquartzite de La Forest-Landerneau : 1 éclat. Silex : 1 éclat semi-cortical, 1 éclat semi-cortical obtenu par percussion bipolaire sur enclume.

- Plouvorn, D2,305,312,1275,1282,1449,1450,1451,1452,1456,1969,1973, 2006 : Silex : 1 casson.

- Plouvorn, D2, 450, 451, 452,1219, 1997 : Céramique : 1 tesson très érodé gris-marron avec beaucoup de dégraissants. Silex : 4 éclats. Silex brûlé : 2 déchets.

- Plouvorn, D2, 508, 509 : Quartz : 2 éclats. Silex : 1 fragment mésial d'éclat, 1 fragment distal de lamelle avec partie distale aménagée en front de grattoir (Fig. 16, n° 8). Silex brûlé : 1 éclat, 1 esquille (silex brun d'import).

- Plouvorn, D2, 659, 660, 661, 662, 663 : Silex brûlé : 1 nucléus bipolaire sur enclume.

- Plouvorn, D2,664, 665, 666 : Schiste ardoisier : 1 fragment de palet d'aspect gondolé avec négatifs d'enlèvements sur les bords et début de régularisation par polissage (7,5 x 4,4 x 1 cm ; trop petit pour être une ébauche d'anneaux mais l'objet pour être de fabrication ancienne). Silex : 1 fragment plein débitage.

- Plouvorn, D2, 667, 668, 669, 711 : Silex : 1 nucléus bipolaire sur enclume, 1 éclat d'avivage.

- Plouvorn, D2, 730, 731, 733, 734 : Métadolérite de type A : 1 talon pointu de lame polie à section ovalaire avec un polissage assez peu soigné et stries de façonnage visibles (Fig. 14, n° 1).

-Plouvorn, D3, 829, 1555: Silex : 1 éclat, 1 éclat lamellaire.

- Plouvorn, D3, 919, 939, 940, 941 : Céramique : 1 bord plat de couleur rouge avec dégraissant de quartz et de feldspath jusqu'à 3-4 mm (28 cm de diamètre à l'ouverture, bord épais de 1,6 cm, panse épaisse de 1,4 cm, probablement protohistorique). Silex : 1 éclat semi-cortical, 1 éclat Siret. Silex brûlé : 1 esquillé, 1 table d'avivage, 1 entame, 1 éclat semi-cortical.

46 - Plouvorn, D3, 920, 921, 2034, 2035 : Céramique : 2 tessons non tournés oranges à l'extérieur noir à l'intérieur avec dégraissant majoritairement de quartz jusqu'à 0,5 mm (probablement protohistorique). Cristal de roche : 1 éclat. Silex brûlé : 1 esquille.

- Plouvorn, D3, 970 : Quartz : 1 éclat. Silex : 1 éclat laminaire de plein débitage, 1 fragment proximal d'éclat, 1 éclat à partie distale corticale, 1 micro- burin sur fragment proximal de lamelle, 1 éclat retouché de forme sub-triangulaire avec retouche inverse abrupte sur bord droit et traces d'utilisation et d'esquillement sur le bord gauche et bord distal. Silex brûlé : 1 déchet, 2 galets bruts

- Plouvorn, D3, 975 : Silex : 1 lamelle à bord abattu d'aspect roulé aux deux extrémités cassées (fragment de pointe à dos probablement épipaléolithique ; Fig. 7, n° 1).

- Plouvorn, D3, 976, 977, 978 : Grès : 1 galet allongé présentant des pans striés à une extrémité (abraseur ou retouchoir ?, cf. pierres de Goarem Kerbilaët, Plonéour-Lanvern, Le Goffic 1993 ; Fig. 17, n° 4) Silex : 1 éclat plein débitage à retouche envahissante rasante bifaciale sur le bord droit, 1 éclat d'aspect roulé à partie proximale corticale avec retouche d'utilisation sur les bords gauches et droits.

- Plouvorn, D3, 910,1096,1097,1098,2088, 2091, « Kerouhal » : Céramique : 1 tesson gris à l'extérieur noir à l'intérieur avec dégraissant inframillimétrique. Métal : 1 scorie. + cf. Fig. 9

- Plouvorn, El, 55 : Silex : 1 nucléus multipolaire.

- Plouvorn, El, 84, 106, 1128, 1170 : Silex : 1 éclat cortical, 1 éclat plein débitage avec retouche directe sur extrémité distale afin de former un petit front convexe (grattoir ? 2,6 x 1,1 x 0,6 cm)

- Plouvorn, El, 122,160,161,162,1175,1177 : Silex : 1 nucléus multipolaire épuisé, 1 nucléus bipolaire sur enclume, 1 fragment mésial (silex marron opaque à grain fin d'import). Silex brûlé : 1 déchet.

- Plouvorn, El, 131,132,1517 : Silex brûlé : 1 déchet de taille.

- Plouvorn, El, 142, 144, 1155, 1156 : Silex : 1 esquille.

- Plouvorn, El, 373, 374 : Silex : 1 éclat d'avivage, 1 esquille.

- Plouvorn, E3, 794 : Silex : 1 déchet de taille.

- Plouvorn, E3, 795, 796, 820, 821 : Céramique : 1 bord érodé marron-noir à pâte gris-noir avec dégraissant de feldspath et quartz jusqu'à 3 mm et traitements de surface visibles dont la partie extérieur lissée. Silex : 1 éclat avec coche sur le bord droit. Silex brûlé : 1 galet.

- Plouvorn, E3, 825 : Silex : 1 éclat (pierre à briquet ?). Silex brûlé : 1 éclat cortical.

47 - Plouvorn, E3, 940 : Microquartzite de La Forest-Landemeau : 1 fragment proximal d'éclat. Silex : 1 entame, 1 éclat semi-cortical, 1 grattoir sur éclat cortical (3 x 2,3 x 1,35 cm ; Fig. 16, n° 10) Silex brûlé : 1 nucléus. Ultramvlonite : 1 éclat.

- Plouvorn, E3, 949, 950, 1652,1663, « Poulran » : Silex : 1 nucléus unipolaire, 3 éclats corticaux, 1 éclat à partie distale corticale, 1 esquille, 1 grattoir unguiforme sur casson en silex ( 1,5 x 1,9 x 1,2 cm ; Fig. 13, n° 9). Silex brûlé : 1 déchet.

- Plouvorn, Gl, 377, 378, 379, 380, 628, 805, 822, 825, « Poulc'hoas » : Cf. Fig. 11 Fig. 13, n° 1 à 4.

- Plouvorn, Gl, 601, 602,603, 618, 619, 731 : Céramique : 1 tesson noir avec dégraissant inframillimétrique. Silex : 2 éclats semi-corticaux, 1 fragment mésial de lame avec microretouche directe abrupte sur bord droit (silex marron clair semi-translucide d'importation, probable Cinglais, 1,5 cm de largeur et 0,4 cm d'épaisseur). Silex brûlé : 1 entame.

- Plouzévédé, section Dl, parcelle 105 : Silex brûlé : 1 casson.

- Plouzévédé, Dl, 303, « Pont ar Barrez » : Cf. Fig. 6, Fig. 7, n° 4, 5.

-Plouzévédé, Dl, 840 : Silex : 1 éclat cortical, 1 grattoir sur entame (2,65 x 2,15 x 1,27 cm ; Fig. 16, n° 5). Silex brûlé : 1 fragment distal d'éclat.

- Plouzévédé, D2, 635, 636, 637 : Silex : 1 pierre à fusil probable.

- Tréflaouénan, Cl, 186, « Coatnemprem 2 » : Silex : 1 grattoir sur éclat de plein débitage (2,13 x 1,89 x 0,62 cm), 1 déchet, 1 fragment d'éclat. Silex brûlé : 1 éclat, 1 fragment mésial de lame

- Trézilidé, B2, 505 : 1 fgt distal de lamelle silex.

- Trézilidé, B2, 512, 513, 514, 1515,1516, « An Diaoull » : Céramique : 1 bord à pâte noire (Fig. 12, n° 10) Cf. Fig. 8, Fig. 12.

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50 Liste des figures

Fig. 1 - Carte de Bretagne avec la localisation de la commune de Plouvorn (Finistère) 7 Fig. 2 - Carte IGN de la commune de Plouvorn et de ses environs 7 Fig. 3 - Carte des parcelles prospectées et des indices de sites 8 Fig. 4 - Nombre d'objets découverts selon leur contexte topographique 9 Fig. 5 - Toulleguin, catégories de débitage par matières premières 9 Fig. 6 - Pont ar Barrez, catégories de débitage par matières premières et mobilier céramique 10 Fig. 7 - Indices de PEpipaléolithique et du Mésolithique 10 Fig. 8 - An Diaoull, catégories de débitage par matières premières 11 Fig. 9 - Kerouhal, catégories de débitage par matières premières 12 Fig. 10 - Lann ar Marc'h, catégories de débitage par matières premières 12 Fig. 11 - Poulc'hoas, catégories de débitage par matières premières 13 Fig. 12 - Mobilier de l'indice de site d'An Diaoull 15 Fig. 13 - Mobilier des Indices de sites de la Préhistoire récente : Poulc'hoas, Kerouhal, Lann ar Marc'h, Poulran, Coatnempren 2 16 Fig. 14 - Haches polies et ébauche de hache trouvées isolément 17 Fig. 15 - Hache de combat et macro-outillages trouvés au nord de Kermengouez 18 Fig. 16 - Grattoirs et tesson décoré trouvés lors des prospections 19 Fig. 17 - Macro-outillages trouvés lors des prospections 20 Fig. 18 - Inventaire des toponymes indiquant des buttes anthropiques ou reliefs natureles/ 21 Fig. 19 - Carte des toponymes de buttes anthropiques ou reliefs naturels 23 Fig. 20 - Carte de répartition des tumulus et toponymes « Dossen » 25 Fig. 21 - Carte des tombes composées de couches de sables 27 Fig. 22 - Inventaire des tombes de l'Age du Bronze ancien composées de couches de sables 28 Fig. 23 - Tumulus de Salanguise Penfrat, Plouénan, vue Est 29 Fig. 24 - Tumulus de Kerscao Louarn, Plougourvest, vue aérienne 30 Fig. 25 - Tumulus de Kerscao Louarn, Plougourvest, vue Est 30 Fig. 26 - Tumulus de Kerscao Louarn, Plougourvest, vue Sud-Ouest 31 Fig. 27 - Tumulus de Kerhuella, Plouvorn, vue Sud 32 Fig. 28 - Tumulus de Kernonen, Plouvorn, vue Nord-Ouest 32 Fig. 29 - Etalement du tumulus de Kernonen 33 Fig. 30 - Plan cadastral montrant le tumulus de Kerscao Bras, Plouvorn 34 Fig. 31 - Tumulus de Kerscao Bras, Plouvorn, vue Ouest 34 Fig. 32 - Tumulus de Keruzoret, Plouvorn, vue Est 36 Fig. 33 - Tumulus de Keruzoret, Plouvorn, vue Ouest 36 Fig. 34 - Tumulus de Keruzoret, Plouvorn, vue de la tranchée de fouilles orientée Nord-Sud 36 Fig. 35 - Tumulus de Poulran, Plouvorn, vue Sud 38 Fig. 36 - Tumulus de Kerdrein, Plouvorn, vue Nord 38 Fig. 37 - Possible tumulus de Poul an Alléguen, Plouvorn, vue Nord 38 Fig. 38 - Possible stèle de l'Age du Fer, Creac'h Gourlès, Plouvorn 40 Fig. 39 - Jeton émaillé en alliage cuivreux trouvé à Mespaul 40

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