UNIVERSITE D’ DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES PARCOURS SOCIETE ET TERRITORIALITE EC : ESPACE, TERRITOIRE, ET PATRIMOINE *********

Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de Master en Géographie

AMBANO DU HAUT, UNE ZONE

GEOGRAPHIQUE EN FORMATION (REGION , DISTRICT

D’ II)

Présenté par Yvette Fanja Nirina RAKOTOSON

Sous la direction de Monsieur Harivola ANDRIAMANANJARA, Docteur en Géographie

19 Octobre 2020

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE

Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de Master en Géographie

AMBANO DU HAUT, UNE ZONE GEOGRAPHIQUE EN FORMATION (REGION VAKINANKARATRA, DISTRICT D’ANTSIRABE II)

Présenté par Yvette Fanja Nirina RAKOTOSON

Soutenu publiquement : 19 Octobre 2020

COMPOSITION DU JURY : Président : Monsieur James RAVALISON, Professeur Juge : Madame Syllah RANDRIAMANAMPISOA, Docteur en Géographie Rapporteur : Monsieur Harivola ANDRIAMANANANJARA, Docteur en Géographie

REMERCIEMENTS

Ce travail n’aurait pas vu le jour sans l’aide et le soutien de nombreuses personnes que j’aimerai remercier ici. En conséquence, je tiens à adresser mes sincères reconnaissances à tous ceux qui y ont pris part directement ou indirectement. D’abord, je voudrais exprimer mes profondes gratitudes à Monsieur Harivola ANDRIAMANANJARA, Docteur en Géographie, qui a bien voulu diriger ma recherche. Mes vifs remerciements vont également aux autres membres du Jury de la présente soutenance : - Monsieur James RAVALISON, Professeur, qui a bien voulu en être le Président - Madame Syllah RANDRIAMANAMPISOA, Docteur en géographie, qui a accepté la tâche ingrate d’en être le juge. Mes vifs remerciements vont également au personnel administratif et technique de la Mention Géographie, sans qui je n’aurais pu réaliser mes travaux de recherche. Je cite particulièrement : - Monsieur Andriniaina RAHARISON, Responsable du Centre de documentation et d’Information de la mention Géographie, qui m’a assistée dans mes travaux de documentation, - Madame Solomboahangy RAKOTOARIVELO, Documentaliste et néanmoins Responsable de la cartothèque de la mention Géographie, Je remercie pareillement tou(te)s mes ami(e)s au sein de la Mention Géographie pour leur soutien et leur encouragement. Je cite également mes ami(es) RANDRANARISOA AMEDE et FAMENONTSOA Noëli Sarah qui m’a accompagnée durant mes travaux de terrain dans les observations comme dans bien de contacts avec les paysans. Enfin, et sans doute pas le moindre, mes plus chaleureux remerciements vont à l’endroit de ma mère pour son appui, son conseil, son amour, son attention et sa patience indéfectibles. À toutes et à tous, soyez remerciés.

i RÉSUME

La commune Ambano, du district Antsirabe 2, fort de ses 12 fokontany est célébré pour ses produits fruitiers et pour ses produits maraîchers qui sont pratiqués depuis plus d’un siècle et participent activement à des filières agroalimentaires. Cette commune équivaut à un sous espace géographique. Certains de ses fokontany, ceux du Nord n’ont presque rien en commun avec les fokontany du Sud. Les premiers sont isolés et vivent dans un enclavement à la fois interne et externe car le urs chefs-lieux sont très mal reliés non seulement aux routes principales mais ensuite entre eux-mêmes. Le sous espace d’Ambano reste alors peu connu, méconnues et voir inconnues du grand public même pour la population du Vakinankaratra. Pour remédier à cette faiblesse, nous avons réalisé ce travail de recherche qui mettra surtout en exergue la face cachée du sous espace d’Ambano en révélant l’existence d’un Ambano du Nord ou Ambano du haut. Les fokontany de l’Ambano du Nord seraient prêts à former une commune rurale. Concrètement, ils voudraient quitter la commune Ambano. Il s’agit des fokontany d’Amparihindramananiolona, d’Andrakodavaka, d’Ankerambe, de Tsaramandroso et d’Ambohitsaratelo. Pire, il y aurait, selon les dires d’un président de fokontany, une volonté chez certains fokontany la volonté de rejoindre une commune limitrophe. Les ouvertures aux grands axes de circulation expliquent les relations entre Ambano du Nord et les marchés d’écoulement des produits agricoles. Ecologiquement, Ambano du Nord par ailleurs est différent d’Ambano du Sud ; il utilise l’espace autrement, il s’organise économiquement autrement surtout à travers ses marché dont celui d’Andrakodavaka mais ce dernier n’arrive pas pour le moment à organiser les autres fokontany du Nord. La particularité d’Ambano du Nord est qu’il est en voie de formation en ne cachant pas sa volonté de s’organiser en dehors de sa commune d’appartenance. . Mots-clés : Ambano du Nord, Ambano du Sud, marchés, en vois de formation.

ii SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE...... 1 PARTIE I. LA DEMARCHE DE RECHERCHE ET LA REVUE DE LITTERATURE...... 4 CHAPITRE I : LA DEMARCHE DE RECHERCHE ...... 5 CHAPITRE II : LES TRAVAUX DE TERRAIN ...... 13

PARTIE II. LES CARACTERISTIQUES DE LA ZONE DE RECHERCHE ...... 20 CHAPITRE III : LE SOUS ESPACE D’AMBANO, CONNU DU GRAND PUBLIC .. 21 CHAPITRE IV : DEFINITION DE L’AMBANO DU NORD, ZONE DE RECHERCHE...... 33

PARTIE III. AMBANO DU HAUT, UNE RECHERCHE DE SPECIFICITE SANS SON ESPACE D’APPARTENANCE ...... 46 CHAPITRE V : UNE UTILISATION DU SOL CARACTERISTIQUE DES PAYSAGES DE MONTAGNES ...... 47 CHAPITRE VI : LE MARCHE D’ANDRAKODAVAKA, ORGANISANT PEU SON ESPACE D’APPARTENANCE MAIS AYANT UN RAYONNEMENT CERTAIN SUR UNE AIRE CONSIDERABLE...... 53 CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE...... 61

CONCLUSION GENERALE ...... 62 BIBLIOGRAPHIE ANNEXES TABLE DES MATIERES

iii LISTE DES FIGURES

Figure 1: Les principaux grands axes de circulation de la région Vakinankaratra ...... 23 Figure 2: Diagramme ombro-thermique de la station de nanokely pour la période 1961- 1990(selon la formule Gaussen P=2T) ...... 36 Figure 3: Zone de transition séparant l’Ambano du nord de l’Ambano du sud...... 38 Figure 4: La zone de transition entre Ambano du nord du et Ambano du sud ...... 40 Figure 5: Une carte qui représente le marché d'Andrakodavaka...... 57

LISTE DES CROQUIS

Croquis 1: Les Communes du district Antsirabe 2 ...... 1 Croquis 2: Carte de localisation de la zone de recherche...... 3 Croquis 3: La Commune rurale Ambano, les communes limitrophes ...... 22 Croquis 4: Carte topographique du sous espace d’Ambano ...... 25 Croquis 5: La délimitation naturelle d'Ambano ...... 26

iv LISTES DES PHOTOGRAPHIES

Photo 1: Des pommiers comme plantes pérennes et des carottes comme plantes intercalaires...... 29 Photo 2 : vue du paysage montagnard avec des amas de blocs impraticable à l’agriculture...... 33 Photo 3 : Ce sont les paysages montagneux issus de la formation de l'Ankaratra ...... 34 Photo 4 : Sol rouge brun et jaun ...... 36 Photo 5 : Sol noir d’origine volcanique ...... 35 Photo 6 : Vue de paysage en hauteur dans le nord avec des amas de bloc ...... 35 Photo 7 : La construction en dur du ménage d’Ambano du Nord...... 48 Photo 8: La construction de bâtis en groupe...... 48 Photo 9 : La disparition petit à petit de la riziculture au Nord d’Ambano à Ambohitsaratelo ...... 50 Photo 10: Les marchés de tissus et de pomme de terre à Andrakodavaka...... 58 Photo 11 : Stockage de produits diversifiés avant leur évacuation par camion : Bois, fourrage .... 59 Photo 12: A Andrakodavaka, au Nord, trouve un CSBI...... 60

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Les principaux produits agroalimentaires de la Commune...... 30 Tableau 2 : Les principaux produits maraîchers et légumineux...... 31 Tableau 3.Repartition mensuelle de la température et de précipitation dans la station de nanokely entre 1961-1990 ...... 36

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaires ...... 67

v ACRONYMES

BD : Base de Données CIDST : Centre d’Information et de Documentation Scientifique et Technique CR : Commune Rurale CRGR : Centre de Recherche en Géographie Régionale CSB I : Centre de Santé de Base Niveau I CTD : Collectivité Territoriale Décentralisée FTM : Foibe Taosaritanin’i Madagasikara (Institut national de Géodésie) HTC : Hautes Terres Centrales INSTAT : Institut National de la Statistique IREDEC : Institut de Recherche et d’application des méthodes de Développement Communautaire OCHA : Office for the Coordination of Humanitaire Affaires ODR : Opération de Développement Rural OG : Organisation Gouvernementale ONG : Organisation Non Gouvernementale ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et Technique d’Outre -Mer

PPN : Produits de Première Nécessité RIP : Route d’Intérêt Provincial RN : Route Nationale

vi GLOSSAIRE DES MOTS DIFFICILES DU TEXTE

Milieu rural : espaces présentant une faible densité de peuplement et un habitat discontinu et comprenant des espaces agricoles et forestiers ou des espaces naturels. L’évolution agricole : le déroulement dans le temps, de l’évolution agricole révèle que l’association des cultures tourne autour de la pomme de terre et non autour du riz classique des Hautes Terres Centrales malgaches. Ces cultures semblent fonction à la fois des conditions écologiques et des conditions économiques. L’occupation du sol : est confondue à l’utilisation du sol en mettant l’accent sur la dimension fonctionnelle du sol ou plutôt sa finalité sociale et économique. De ce fait, il sera surtout question de bâti, de forêt, de sol nu, de roches, de plans d’eau, de commerce, d’agriculture, de cours d’eau. Marché : ensemble d’interactions entre des vendeurs et des acheteurs potentiels d’un bien économique ou d’un ensemble de biens substituts étroits, interactions constituées d’échanges d’information, de négociations et de transactions se déroulant dans des conditions de concurrence homogène.

vii INTRODUCTION GENERALE

Le Vakinankaratra, une des régions géographiques des Hautes Terres Centrales de , est connu par ses industries agroalimentaires, par ses eaux thermales, … Il passe aussi pour être le principal bassin de production de beaucoup de produits agricoles entre autres l’essentiel des fruits d’origine tempérée. Mais le Vakinankaratra, région de contact entre le Betsileo au sud et l’Imerina au nord, est également connu par la variété de ses espaces (le Vakinankaratra montagnard, le Vakinankaratra oriental, le Moyen-ouest), de ses paysages (les paysages de montagnes du massif volcanique de l’Ankaratra, les paysages de plaines du Vakinankaratra oriental, les paysages de pédiplaines et/ou de pénéplaines du Moyen-ouest, les paysages de plateau de Sahanivotry, etc. Certains chercheurs comme RAMAMONJISOA J. 1994, subdivisent par ailleurs la région, en Vakinankaratra utilisé, Vakinankaratra charnière et Vakinankaratra enclavé. Mais dans le Vakinankaratra, l’organisation administrative ne reflète pas trop les réalités géographiques, à l’exemple du district Antsirabe II qui n’est pas homogène

N

Croquis 1: Les Communes du district Antsirabe 2 dans ses conditions physiques comme dans ses conditions humaines. Ses communes sont diversifiées les unes par rapport aux autres et leurs limites ne sont pas toujours déterminées

1 par des conditions physiques ni humaines ; les subdivisions communales sont parfois profondément opposées dans leurs composants géographiques et restent peu connues, méconnues voire inconnues du grand public. C’est une réalité dans le sous espace 1 d’Ambano (croquis 2), à 10 km au nord-ouest de la ville d’Antsirabe. Ambano est célèbre pour ces produits fruitiers, pour ces produits maraîchers, etc. ; les recherches, à son niveau ont concerné surtout des généralités. Dans son contenu, le sous espace n’est pas assez connu. Pour remédier à cette faiblesse, nous avons réalisé ce travail de recherche qui mettra surtout en exergue la face cachée du sous espace d’Ambano, en révélant l’existence d’un Ambano du Nord ou Ambano du haut, se situant en altitude par rapport à un Ambano du Sud ou Ambano du bas qui lui est différent dans bien d’aspects. Parmi ces derniers, il faut remarquer les spécificités des conditions physiques, l’utilisation du sol et surtout la volonté de s’organiser autrement. Il ne s’agit pas de faire une comparaison entre Ambano du Nord et Ambano du Sud dans ce travail mais de faire découvrir la particularité du premier à travers le titre «AMBANO DU HAUT, UNE ZONE GEOGRAPHIQUE EN FORMATION ». Cet écrit de recherche sera subdivisé en trois parties : la première concernera les concepts et la démarche de recherche, la deuxième les singularités d’Ambano du haut vis- à-vis d’Ambano du bas et la troisième Ambano du haut, une recherche de spécificité sans son espace d’appartenance.

1 Espace : Il est défini à partir de phénomènes soit physiques, soit humains, soit économiques ou les trois à la fois, …, à partir aussi de flux. C’est une portion de territoire qui se distingue des autres par ses spécificités. L’espace du géographe est multiscalaire. Il va du local au global (espace planétaire) en passant par le sous espace, l’espace, l’espace régional, l’espace national, l’espace continental. On parle de zones comme subdivisions du local mais on parle de zones comme regroupement de plusieurs pays de mêmes conditions.

2

Croquis 2: Carte de localisation de la zone de recherche

3

Partie I. LA DEMARCHE DE RECHERCHE ET LA REVUE DE LITTERATURE

D’Ambano, nous ne connaissons que ce que l’héritage de l’administration coloniale a laissé, en l’occurrence la commune Ambano. De l’indépendance à nos jours, cette dernière n’a pas changé sauf le changement de commune d’appartenance pour certains fokontany2. Les géographes parlent d’Ambano comme une entité spatiale en lui attribuant l’appellation de sous espace géographique par la généralisation de certains phénomènes le différenciant des autres sous espaces voisins. Or, à y regarder de près, nous constatons que le sous espace est surtout diversifié dans son contenu. C’est la recherche de cette connaissance plus proche de la réalité qui nécessite une démarche de recherche. Et c’est l’objectif de cette première partie de notre écrit de recherche.

2 Fokontany : aujourd’hui, territoire occupé, géré et mis en valeur par une population appelée fokonolona. Le mot fokontany a connu des glissements dans son sens. Pendant l’époque royale, il est la terre du foko ou groupe défini par la parenté et par l’appartenance au même territoire, le fokontany. Pendant l’époque coloniale, il était une circonscription, village ou canton, habitée par une population, le fokonolona. Pendant la 2ème République, il est devenu la plus petite cellule administrative dans le cadre des Collectivités Territoriales décentralisées et formé par un groupe de villages. A l’heure actuelle, son statut juridique est flou et il est devenu une pomme de discorde entre l’Etat et l’opposition dans le pays.

4 CHAPITRE I : LA DEMARCHE DE RECHERCHE

I.1. DOCUMENTATION, REVUE DE LITTERATURE

I.1.1. Méthode de documentation

La documentation est un préalable pour tout travail à démarche déductive car il nous a semblé qu’elle est la plus appropriée pour notre objectif. La construction théorique provient en effet de l’état des connaissances dont on dispose sur le Vakinankaratra : les travaux abattus ont des orientations pouvant être qualifiées de sentiers battus ou encore des travaux qui commencent à peine sur des objets peu étudiés jusqu’à présent, …Il est d’autres aspects qui ne sont pas assez considérés mais qui sont susceptibles d’éclairer certains aspects scientifiques encore peu clairs aujourd’hui. De ce fait, la documentation préalable est nécessaire pour la suite à donner de la recherche ; il permettra de définir, un peu plus loin, la problématique et les hypothèses. La documentation est un travail continu, ne s’arrêtant qu’à la fin de la rédaction. Elle commence par un recensement des ouvrages qui traitent du thème et de la zone de recherche. Elle permet ensuite l’identification des documents à consulter, leur catégorisation, et leur classification par ordre de priorité pour en organiser la lecture. La consultation commence à ce moment-là, suivie de l’élaboration de fiches de lecture. Les documents consultés sont d’abord des ouvrages généraux ensuite des ouvrages spécifiques (thèses et mémoires) de différentes bibliothèques de la capitale notamment :  le Centre de Documentation et d’Information de la Mention Géographie-ALSH3,  BAU : Bibliothèque et Archive Universitaire  la Bibliothèque Municipale à Analakely  la Bibliothèque Nationale à  le C.I.D.S.T 4. Tsimbazaza  ESSA : le Centre de Documentation et d’Information de l’Ecole Supérieure Agronomique  le Centre de documentation du Ministère de l’agriculture et de l’élevage à Anosy Il faut remarquer aussi que de plus en plus, la consultation d’ouvrages, …, et articles se font sur le web. Ce qui suit est issu de cette recherche d’information dans les différentes bibliothèques mentionnées plus haut.

3 ALSH : Domaine Arts, Lettres et Sciences Humaines 4 CDIST : Centre d’Information et de Documentation Scientifique et Technique

5 I.1.2 La revue de littérature réalisée

La revue de littérature permet d’abord de savoir ce que l’on a déjà écrit sur le Vakinankaratra, sur la commune rurale Ambano appelée par les géographes sous espace d’Ambano, ensuite de définir la problématique, ensuite encore d’établir les hypothèses à vérifier et allant dans le sens de la problématique et enfin de mettre en exergue les co ncepts autour desquels se fondent notre travail de recherche et le travail de rédaction à savoir l’utilisation du sol, etc.. Dans ce qui suit, nous donnons l’essentielle de la documentation conçue :  RAMAMONJISOA J., en 1994, dans sa thèse d’Etat intitulée « Le processus de développement dans le Vakinankaratra : Hautes Terres Centrales malgaches » et ANDRIAMANANJARA R. H., à sa suite en 2018, dans sa thèse de Doctorat « Les cultures fruitières d’origine tempérées des Hautes Terres Centrales malgaches et leurs problèmes », apportent un éclairage sur le caractère instable de l’organisation administrative notamment au niveau de la délimitation de chacun des niveaux administratifs du Vakinankaratra. Cela rend difficile parfois la perception de leur personnalité spatiale et/ou leur différenciation spatiale. Depuis la colonisation se remarque la ballade juridique de certains districts, la création de certains autres, la création de communes ou leur éclatement, la multiplication et/ou la démultiplication de fokontany, leur création ou leur disparition, … Tout cela provient d’abord de l’évolution du découpage administratif selon le rythme des changements de régime et de République, ensuite de l’utilisation de considérations loin de la logique dans la restructuration et/ou dans la délimitation des niveaux administratifs comme le désir d’autonomie de certaines zones périphériques, des doléances voire des manipulations pour maintenir ou accéder au rang de district ou de commune, …, de sautes d’humeur pour la partition ou la fusion ou encore la délimitation de communes ou de fokontany. Toujours est-il que l’organisation territoriale du pays se recherche encore et demande à se peaufiner. Nous avons compris que la commune rurale Ambano est devenue un ensemble de fokontany variés et disparates au niveau de l’altitude, du climat, des superficies, des cultures pratiquées, etc. Ces fokontany ne sont pas non plus complémentaires ni intégrés les uns les autres. Il existe alors un Ambano du Nord et un Ambano du Sud. Mais à son corps défendant, malgré le départ de certains fokontany pour d’autres communes et malgré le désir manifeste et explicable de tous les fokontany du haut de devenir une commune sans Ambano du bas, la commune rurale Ambano est remarquable par sa longévité, du statut de canton durant la

6 colonisation, puis de celui de commune depuis bientôt 60 ans. Compte tenu de tout cela, l’existence d’Ambano, commune rurale, est tout simplement paradoxale.  RAISON J.P., 1984 « Les Hautes Terres de Madagascar » Cet auteur à travers sa thèse d’Etat nous donne l’occasion de connaître les fondamentaux des Hautes Terres de Madagascar, du nord au sud notamment leurs confins occidentaux.  PETIT M., en 1998, « Présentation physique de la grande île de Madagascar », BATTISITINI R. 1964 « Problèmes morphologiques du Vakinankaratra » et MOTTET G. « L’Ankaratra et ses bordures (Madagascar) : Recherches géomorphologique » : ces trois sommités de la connaissance géomorphologique parlent de l’Ankaratra et de ses bordures mais aussi des contreforts méridionaux du massif de l’Ankaratra auquel appartient l’Ambano du Nord. Ils montrent que les caractéristiques topographiques d’Ambano le replacent dans le cadre du massif volcanique de l’Ankaratra. Ce qui n’est pas le cas de la topographie de l’Ambano du Sud.  WOILLET J-C., 1963, avec son « Essai de micro-régionalisation de la préfecture du Vakinankaratra nous a le plus convaincu de choisir le thème de notre écrit de recherche. Il dit dans son introduction « Un des traits marquants de la Préfecture5 du Vakinankaratra est l’hétérogénéité des conditions naturelles et économiques, de quoi résulte une grande variété de paysages et de types d’occupations ». En utilisant les méthodes à caractère statique (méthode de délimitation des unités naturelles, la méthode des unités homogènes économiques et humaines, la méthode des unités polarisées) et les méthodes à caractères dynamique (la méthode des unités de même évolution et la méthode des unités de développement), il divise le Vakinankaratra en régions, en micro-régions et en zones. Malheureusement, il n’a pas pu aller au niveau de la micro-zone6. Dans sa délimitation finale, WOILLET J.C. intègre notre zone de recherche dans la micro-zone urbaine de la zone d’Antsirabe, elle-même faisant partie de la micro-région du Centre laquelle constitue une division de la région orientale du Vakinankaratra. En conséquence, les détails concernant Ambano n’ont pu être mis en exergue. Ambano apparaît de ce fait comme une quelconque banlieue de la ville d’Antsirabe, ayant bénéficié de beaucoup de projet de développement, favorisée par la proximité des grandes voies de communication, la proximité de certaines industries agroalimentaires, … Intuitivement, nous soupçonnons qu’il existe des caractéristiques différentes de celles des banlieues d’Antsirabe à Ambano.

5 Au début des années 1960, le Vakinankaratra était une préfecture. 6 Le champ d’application de la méthode de micro-régionalisation choisie par WOILLET est la préfecture du Vakinankaratra de l’époque.

7  BOIS D. et RAJAONAH F., dans l’ouvrage qu’ils dirigent « Marchés urbains de Madagascar XIXè XXè siècles » et à travers les auteurs qui y ont participé, rappellent que selon les traditions orales, les marchés ont existé bien avant (1787- 1810). Ce dernier par contre, est un des premiers à leur accorder de l’importance par la volonté d’en faire un espace de paix, doublé d’un lieu de souveraineté et donc d’en faire un espace organisé : leur tenue périodiquement selon un calendrier hebdomadaire, l’uniformisation des mesures utilisées, leur diffusion dans l’ensemble du pays. Selon les souverains merina, le marché anime la vie économique, la vente de la production rapportent des revenus monétaires, … La colonisation, en renforçant la réglementation des marchés, affirme que l’institution des marchés est une des prérogatives des pouvoirs publics. A Madagascar, la hiérarchie entre les villes se mesure à travers l’importance de leur fonction commerciale. Le marché urbain exerce une attraction chez les communes rurales environnantes ; dans le chef-lieu de chacune de ces communes a été créé un marché, dans le cas où il n’en avait pas antérieurement. Dans le sous espace d’Ambano, la situation est autrement différente. Nous le montrerons dans la dernière partie de ce mémoire.  HANTARISOA M. H., 2014, dans son mémoire de maîtrise portant sur « Cultures fruitières et développement dans le sous espace d’Ambano, banlieue nord d’Antsirabe, Région du Vakinankaratra ». Elle donne les caractéristiques générales avec lesquelles le sous espace d’Ambano est connu dans le Vakinankaratra par le grand public. Mais elle signale ensuite qu’Ambano se structure en fait en deux : Ambano du Nord ou Ambano du haut car situé au- dessus de 1700 m d’altitude et Ambano du sud ou Ambano du bas en dessous de 1700 m d’altitude. Elle définit de ce fait l’existence d’un Ambano du Nord. Désormais, nous parlerons parfois d’un Ambano du haut à la place d’Ambano du Nord, et à la place d’Ambano du sud, d’un Ambano du bas. L’auteure positionne ensuite Ambano du haut dans le climat spécifique de montagne de la montagne de l’Ankaratra.  RAKOTOMALALA J. M., 1992, dans sa production de mémoire de maîtrise sur « Les cultures fruitières dans la petite région d’Ambano », ne parle pas de sous espace mais de petite région à propos d’Ambano. En fait avec HANTAHARISOA M. H., ils parlent du même sous espace d’Ambano en général. Par contre, RAKOTOMALALA, à la différence de HANTARISOA, fait ressortir une organisation spatiale de l’Ambano du Nord autrement différente de celui de l’Ambano du Sud mais aussi en dehors de celui-ci. Les deux montrent l’intégration de l’Ambano du Nord dans l’économie des Hautes Terres Centrales malgaches, dans des filières agroalimentaires comme les filières de produits dérivés du lait, … En fait, RAKOTOMALALA et HANTARISOA ont fait ce que WOILLET n’a pas pu réaliser.

8  RAJAONARISOA A.L. 2007 « Spatialisation des activités de production dans la commune Rurale d’Ambano, Antsirabe II Haute Terres Centrales du Vakinankartra », RATSIMBAZAFY M.H. 1996 « Diagnostic de la production fruitière en milieu rural, étude technique et économique, cas de la région d’Ambano », RAVAOARISOA V.J. « La place de la culture des carottes dans la Commune rurale d’Ambano, région du Vakinankaratra », … Ces mémoires d’ingéniorat ou de géographie font ressortir certaines productions spécifiques du sous espace d’Ambano.  CRGR, FTM, IREDEC, ODR “Atlas du Vakinankaratra”. Le CRGR ou Centre de Recherche en Géographie Régionale rattaché au Département de Géographie de l’université d’Antananarivo, le FTM ou Foiben-Taosarintanin’i Madagasikara (Centre de géodésie de Madagascar), l’IREDEC ou Institut de Recherche et d’application des méthodes de Développement Communautaire œuvrant dans le Vakinankaratra) et l’ODR ou Opération de Développement Rural (projet étatique sur le Vakinankaratra) ont réalisé ensemble l’Atlas du Vakinankaratra : la région du Vakinankaratra, un outil nécessaire aux décideurs, aux opérateurs, …, et aux chercheurs leur permettant de disposer d’une vision générale du Vakinankaratra actuel ; chacun en use selon ses besoins.

I.2 .PROBLEMATIQUE, HYPOTHESES 1.2.1. La problématique et les hypothèses

Nous avons utilisé la démarche hypothético-déductive pour continuer notre recherche. Nous privilégions la construction théorique. L’idée d’une zone géographique en formation est issue de notre documentation, c’est-à-dire Ambano du Nord. Ainsi, l’objectif de ce mémoire est-il d’identifier une zone géographique bien spécifique, en l’occurrence Ambano du Nord, par le biais de l’utilisation du sol, de l’organisation de l’espace, des conditions physiques, … Ce sera la zone de recherche, objet du présent mémoire. Elle appartient administrativement à la commune rurale Ambano, avec laquelle elle aurait peu d’élément en commun et dans laquelle elle ne serait pas à sa place. Elle serait en voie de formation. Il nous reste à formuler la problématique. Cette dernière est formulée de la manière suivante : « Dans quelle mesure peut-on, concernant Ambano du Nord, affirmer qu’elle constitue une zone géographique en formation ? Deux autres questions l’explicitent un peu mieux : - Comment à Ambano du Nord utilise-t-on le sol ? Ou qu’est-ce qui différencie l’utilisation du sol d’Ambano du Nord de celle d’Ambano du bas, sans que le travail soit orienté vers une comparaison Ambano du Nord-Ambano du bas ? - Quels autres facteurs permettent d’identifier Ambano du Nord ?

9 Normalement, la démarche déductive que nous avons choisie, si elle étudie moins les conditions physiques et des conditions humaines et économiques observées à Ambano pour ensuite en faire ressortir leur relations mutuelles et les comprendre, elle permet plutôt d’élaborer des processus supposés expliquer que la zone de recherche est effectivement en voie de formation. Une confrontation avec la réalité s’ensuit pour en vérifier la validité. L’analyse se fonde alors sur une logique d’enchaînement et une cohérence entre la problématique, les hypothèses et l’explication théorique. Nombreuses sont les hypothèses établies, à l’origine de la rédaction de nos questionnaires à administrer à Ambano du Nord, entre autres :  hypothèse 1 : l’utilisation du sol à Ambano du Nord est influencée par la combinaison de ses éléments physiques  hypothèse 2 : économiquement par contre, Ambano du Nord est influencée par le Vakinankaratra-est, par la RN7, par Antsirabe-ville et par la ville d’Antananarivo  hypothèse 3 : Ambano du Nord est une zone caractéristique du massif de l’Ankaratra  hypothèse 4 : Ambano du Nord a très peu de relation avec Ambano du Sud. La zone de recherche est très peu dépendante d’Ambano du Sud. La revue de littérature a permis de savoir ce que l’on a déjà écrit sur le Vakinankaratra, sur la commune rurale Ambano appelée par les géographes sous espace d’Ambano, mais aussi sur certains concepts essentiels autour desquels se fondent notre travail de recherche et de rédaction à savoir l’influence des conditions naturelles sur l’utilisation du sol et la notion de marché, …

I.2.2. Les concepts utilisés

Nous considérons que les trois concepts suivants constituent les fondamentaux de notre recherche. Nous les avons isolés à la suite de notre documentation. La notion d’espace, de zone : mê me si nous nous sommes inspirée du travail de WOILLET en 1963, il ne s’agit pas pour nous de nous poser la question de la région du Vakinankaratra. Notre objectif est seulement de nous attacher à une portion de cette dernière pour affirmer qu’elle est en train de se former en tant qu’espace géographique. L’espace est « l’étendue terrestre utilisée et aménagée par les sociétés en vue de leur reproduction » (BRUNET7, 1992). Cette portion d’espace dont nous parlions est la partie

7 Cité par CHARVET J.P., SIVIGNON M. « et al. » 2011, 2016 Géographie humaine. Questions et enjeux du monde contemporain, 3ème édition. Armand Colin ; 389 p.

10 nord ou la partie élevée du sous espace d’Ambano que nous appelons notre zone de recherche. Le mot zone peut être utilisé à différentes échelles : échelle locale et c’est le cas ici, l’échelle régionale, l’échelle nationale, l’échelle internationale. Mais comment prouver qu’Ambano du Nord est un espace en voie de formation ? Comment prouver qu’il n’est pas encore un territoire mais qu’il le deviendrait ? L’influence des conditions naturelles sur l’utilisation du sol : dans le cadre de notre recherche, l’occupation du sol est confondue à l’utilisation du sol en mettant l’accent sur la dimension fonctionnelle du sol ou plutôt sa finalité sociale et économique. De ce fait, il sera surtout question de bâti, de forêt, de sol nu, de roches, de plans d’eau, …, de commerce, d’agriculture, de cours d’eau. DIRY J.P. inclut l’utilisation du sol dans les systèmes agricoles ou systèmes de production comprenant l’association de cultures avec la manière de l’assurer ou technique de cultures. La population d’Ambano du Nord est en train seulement de réussir son adaptation à ses conditions naturelles ; elle commence à savoir en tirer parti. La notion de marché : il s’agit surtout ici de marché physique mais aussi de marchés à l’intérieur de certaines filières agroalimentaires. C’est cette notion de marché qui montrera qu’Ambano du Nord essaie de s’émanciper d’Ambano du Sud et de s’organiser autrement.

11 CONCLUSION DU CHAPITRE I

L’objectif de ce mémoire est d’identifier une zone géographique bien spécifique, en l’occurrence Ambano du Nord, par le biais de l’utilisation du sol, de l’organisation de l’espace, des conditions physiques, … Ce sera la zone de recherche, objet du présent mémoire. Mais comment prouver qu’Ambano du Nord est un espace en voie de formation ? Comment prouver qu’il n’est pas encore un territoire mais qu’il le deviendrait ?

12 CHAPITRE II : LES TRAVAUX DE TERRAIN

Les travaux de terrain sont un des aspects les plus importants dans un travail de recherche. Ils ont comme objectifs pour nous de faire des observations et de confirmer ou infirmer les hypothèses nécessitant d’approcher des personnes ressources préalablement définies et donc de réaliser des entrevues selon les besoins.

II.1. LA COLLECTE D’INFORMATIONS SUR LE TERRAIN II.1.1.Observations, entretiens avec certaines personnes ressources, enquêtes auprès des ménages.

Nos observations sont liées à la fréquence de nos déplacements sur terrain. Limitées au nombre de quatre, nos venues sur terrain ont été restreintes en raison du temps limité imparti pour le semestre 10 de notre parcours, en raison aussi de la dépense élevée nécessaire à chaque déplacement. Mais nous les avons quand même réalisées d’abord pour vérifier nos hypothèses, mais ensuite pour voir de visu ce que nous avons constaté à partir des images de Google Earth. Ensuite, nous avons aussi pris des photos pour attester nos observations. Ces photos servent d’illustrations à notre écrit. Nous avons ciblé des personnes dont la rencontre pourrait nous permettre de vérifier certaines de nos hypothèses. Le maire est la première de la liste : il est la première personne à voir non seulement pour la classique visite protocolaire mais pour sa connaissance de la commune dont il est l’élu. Malheureusement, il a très peu de connaissance de sa circonscription et de ce fait ne nous a pas d’une grande aide. A préciser qu’il s’agit du maire sortant. Les chefs des fokontany de la zone étudiée forment la deuxième catégorie de personnes ressources ciblées. S’ils connaissent leur fokontany, par contre ils ne sont visibles que lors des jours de marché. Ils n’ont pas toujours la disponibilité de nous rencontrer sinon d’une manière fugitive. La troisième catégorie de personne est constituée du personnel de la commune Ambano. Les statistiques qu’il nous a montrées ne sont pas à jour. En outre, ce personnel n’a que peu de connaissances sur Ambano du haut et a été de ce fait très peu d’utilité pour le travail de recherche. Nous considérons que les paysans constituent la principale catégorie de personnes à approcher. Ils constituent notre dernière chance d’obtenir ce que nous ne pouvions avoir ailleurs. Mais nous avons été handicapés, dans l’administration de nos questionnaires par le fait d’être seule à parcourir des distances énormes, une des caractéristiques de notre zone

13 de recherche. L’insécurité aidant, la crainte de sillonner seule l’ensemble de la zone de recherche avec l’absence de routes et les reliefs accidentés, c’est autant d’obstacles au choix de l’échantillonnage des ménages enquêtés.

II.1.2.Autres collectes d’informations

II.1.2.1.Les bases de données BD 100 du FTM :

Désormais, les bases de données BD 100 du FTM sont incontournables pour n’importe quelle interprétation des réalités dans les paysages.

II.1.2.2.Les images satellitaires de Google Earth :

Elles nous ont permis d’avoir des vues panoramiques des paysages d’Ambano du Nord, leur aspect montagnard, le replat sommital des montagnes, la faible présence de bas- fonds, C’est la première confirmation de l’appartenance d’Ambano du Nord dans le massif de l’Ankaratra Les données climatiques sur le site de Nanokely : nous sommes allée au service météorologique d’Ampandrianomby pour avoir des données climatiques sur la station de Nanokely. Ces données reflètent la réalité climatique dans l’Ambano du Nord étant donné que Nanokely se retrouve dans le même ordre d’altitude qu’Ambano du Nord, c’est-à-dire 2 000 m.

II.2.LE BILAN DES COLLECTES D’INFORMATIONS II.2.1.Les points forts et les points faibles

II.2.1.1.les points forts

Somme toute, les idées de base employées pour identifier et distinguer la zone géographique d’Ambano du Nord ou Ambano du haut sont d’abord son appartenance au complexe du massif de l’Ankaratra avec ses caractéristiques topographiques, climatiques, pédologiques, etc., ensuite son appartenance à l’influence économique du Vakinankaratra- est et ouverte sur le reste des Hautes Terres Centrales malgache et par là même ouverte sur l’agglomération d’Antananarivo. L’utilisation du sol correspondante à cette double appartenance d’Ambano du haut permet enfin de dégager certaines spécificités de cette zone géographiques mal connue : L’insignifiance des renseignements collectés au niveau statistique, n’a pas empêché l’obtention de beaucoup d’informations qualitatives. Ces dernières sont à l’origine de l’identification de deux nœuds importants dans l’Ambano du Nord, générateurs d’échanges

14 d’hommes, de marchandises et d’idées entre les fokontany du Nord, voire avec ceux du Sud, mais aussi et surtout de l’existence de flux d’une part entre Ambano du haut et les communes limitrophes, entre la zone de recherche et certains chefs-lieux de district et d’autre part entre Ambano du Nord et le reste des Hautes Terres Centrales ainsi que d’autres régions de l’île comme le Centre-est, le et/ou le Sud-sud-est. Les deux nœuds annoncés plus haut sont les marchés d’Andrakodavaka et d’Ambohitsaratelo ; ils influencent, organisent la zone de recherche et minimisent l’existence d’Ambano du Sud et du chef-lieu de commune Ambano. Nous aurons l’occasion d’en reparler dans la deuxième partie. Ces mêmes observations ont donné enfin la possibilité de savoir qu’effectivement l’utilisation du sol est influencée d’abord par certaines conditions physiques qui auraient été perçues comme défavorables à l’installation humaine et à la pratique des activités de production agricoles pour l’essentiel destinées au marché. Les observations sur place ont permis d’observer le paysage d’une manière générale : le compartimentage du relief et donc l’absence de relief ouvert, la mise en valeur où le riz et les plantes tropicales sont absents avec des terroirs qui escaladent les pentes, l’habitat, etc. Nos observations sur terrain ont été l’occasion d’avoir un aperçu des caractéristiques physiques, humaines et économiques de l’Ankaratra par le biais de son versant-sud. Si Ambohibary est la porte-est de l’Akaratra, Imerintsiatosika la porte-nord, Soavinandriana-Itasy la porte-ouest, ne peut- on pas dire qu’Ambano du Nord en est la porte-sud ?

II.2.1.2. les points faibles

- le nombre limité de personnes ressources enquêtées : autant le dire tout de suite, les enquêtes n’ont presque rien permis. Mais nous avons rencontré une paysanne qui a bien voulu être notre correspondante pour enquêter à notre place. - l’absence de données sur les exploitations : à la commune, les informations sur les exploitations et la propriété sont presque inconnues. Par ailleurs, les données du service topographique ont été inaccessibles. - les déplacements rendus difficiles par les distances : Pas de moyen de déplacement pour les voyageurs mais la marche à pied ou des déplacements en moto avec un tarif des plus élevés sont le lot de l’Ambano du Nord. - l’insuffisance des informations chiffrées au niveau de la commune Ambano. RAKOTOMALALA, dans son mémoire de recherche sur Ambano en 1992, le fait remarquer à juste titre car 27 ans après, c’est-à-dire en 2019, nous-même l’avons encore constaté : les

15 paysans éprouvent toujours une crainte vis-à-vis d’une personne étrangère et leurs réponses lors de nos enquêtes ménages sont inutilisables. Mais bien pire que cela, dans la mesure du possible, ils évitent l’administration au point de ne pas déclarer parfois les naissances. Cela expliquerait surtout l’insuffisance et la non actualisation des informations détenues par la commune. HANTARISOA le signale aussi dans sa recherche en 2014.

II.2.2. Les résultats

a) Les structurations du Vakinankaratra Le Vakinankaratra, dans sa définition actuelle, définition administrative et définition géographique est différent du grand Vakinankaratra qui englobe tous les espaces traversés par le massif de l’Ankaratra. - Vakinakaratra oriental : le Vakinankaratra oriental est appelé aussi Vakinankaratra-est, Vakinankaratra du bas par opposition au Vakinankaratra du haut, Vakinankaratra utilisé, Vakinankaratra moteur. Il est divisé en plusieurs micro-régions à savoir la Micro-région d’Antsirabe, des Hautes Terres, de l’Extrême-Est, des Vavavato et de l’Ankaratra. Quelle que soit la dénomination, c’est le Vakinankaratra connu, c’est le Vakinankaratra développé, c’est le Vakinankaratra où il y a déjà un certain degré d’aménagements vers le développement. Il est le Vakinankaratra des plaines, le Vakinankaratra du bassin d’Antsirabe. Il est le Vakinankaratra qui participe à l’économie nationale. Mais il aussi le Vakinankaratra, bassin de production de beaucoup de produits qui n’existent nulle part ailleurs à Madagascar. Ses activités agricoles reflètent l’essentiel des activités classiques des Hautes Terres Centrales malgaches dont les terroirs structurent le paysage : le riz dans les talwegs, les cultures maraîchères, parfois fruitières sur les colluvions des bas des pentes, les cultures pluviales palliant l’insuffisance de la production rizicole sur les pentes. Le sous espace d’Ambano, ou la commune Ambano, est plus connu dans son appartenance au Vakinankaratra du bas. - Vakinankaratra du haut : le Vakinankaratra du haut est ainsi appelé par opposition au Vakinankaratra du bas. D’altitudes élevées, il possède l’un des toits de Madagascar surtout avec le sommet du Tsiafajavona. Ses reliefs sont accidentés, son climat est montagnard, ses activités agricoles sont fonction de ses conditions physiques contraignantes pour l’installation humaine et pour ses activités rurales. Ce Vakinankaratra est moins connu même pour la population du Vakinankaratra du bas. Ambano du haut, zone de recherche offre les mêmes aspects et est donc différent du Vakinankaratra du bas.

16 - Le Moyen ouest du Vakinankaratra : Il est le moins connu. Il comprend le Moyen ouest du Vakinankaratra. Ses altitudes diminuent progressivement vers la dépression du Betsiriry. Ses reliefs comprennent des pédiplaines et des pénéplaines. Son climat est une transition entre celui tropical d’altitude du Vakinankaratra et celui tropical sec du . C’est un espace qui se peuple progressivement. A peine sollicité, il participe déjà l’économie nationale. b) l’évolution agricole : le déroulement dans le temps, de l’évolution agricole révèle que l’association des cultures tourne autour de la pomme de terre et non autour du riz classique des Hautes Terres Centrales malgaches. Ces cultures semblent fonction à la fois des conditions écologiques et des conditions économiques. c) l’habitat : l’habitat est groupé et les terroirs sont encore en train de se chercher. Entre les hameaux, entre les villages existent des no man’s land. d) A l’Ambano méridional, Ambano du bas ou Ambano du Sud s’oppose l’Ambano septentrional, Ambano du haut ou Ambano du Nord.

17 CONCLUSION DU CHAPITRE II

Les travaux de terrain, organisés à l’issu de la documentation ont achevé de mettre à notre dispositions les matériaux nécessaires à l’atteinte de l’objectif de notre recherche qui est de faire ressortir l’existence d’une zone géographique en formation. En conséquence, ils nous autorisent à mettre de l’ordre dans nos idées se résumant en l’identification d’une zone géographique longtemps en arrière-plan du sous espace d’Ambano : il s’agit de l’Ambano du Nord ou Ambano du haut.

18 CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Nous avons constaté que pour parvenir à une connaissance de la réalité qui soit la plus vraie possible, la définition d’une démarche de recherche est nécessaire. Ainsi, avons- nous été obligée de parler de problématique nécessitant une vue d’ensemble des connaissances déjà établies sur notre sujet de recherche ou revue de littérature. Nous avons pu de ce fait, définir des problèmes spécifiques à l’origine de nos hypothèses et de nos travaux de terrain. Définir la démarche de recherche est nécessaire avant d’aller plus loin dans un travail de recherche scientifique. Nous avons pu le faire dans le chapitre 1 en insistant sur la définition de la démarche déductive. Il permet aussi de comprendre l’objectif de la recherche et l’organisation de l’écrit de recherche. La revue de littérature permet de savoir ce que l’on a écrit déjà sur la zone de recherche. En fait, rares sont les écrits montrant le contraste entre Ambano du Nord Ambano du Sud. Ces écrits facilitent aussi la compréhension de certains concepts et le contenu de l’écrit de recherche. Nous avons fait ressortir les concepts autour desquels se fondent les idées forces de la recherche à savoir l’utilisation du sol, les montagnes, les structurations du Vakinankaratra, l’importance des trois nœuds à savoir le marché d’Andrakodavaka, celui d’Ankerambe et celui d’Ambohitsaratelo. Le faible rôle du chef- lieu de commune rurale Ambano dans l’organisation de sa commune.

19 Partie II. LES CARACTERISTIQUES DE LA ZONE DE RECHERCHE

Même si la première partie permet déjà une certaine perception de la zone de recherche, cette dernière sera détaillée dans cette deuxième partie. Aussi pourra-t-on y lire au niveau du chapitre 3, la localisation, la situation et les caractéristiques du so us espace d’Ambano ; au niveau du chapitre 4, la définition finale de la zone de recherche, Ambano du haut ou Ambano du Nord.

20 CHAPITRE III : LE SOUS ESPACE D’AMBANO, CONNU DU GRAND PUBLIC

Par grand public, nous voulons dire les personnes non avisées, la population du Vakinankaratra même, celle du reste de Madagascar si tant est que cette dernière puisse avoir connaissance de l’existence de la commune Ambano pourtant célèbre à bien d’égards. Mais il est même possible que les initiés, à savoir l’administration de la région Vakinankaratra, celle du district Antsirabe 2 et celle d’Antsirabe 1, n’aient que peu de connaissance sur les subtilités géographiques que recèle le sous espace d’Ambano ou la commune rurale Ambano.

III.1. LOCALISATION ET SITUATION III.1.1. un sous espace ouvert aux grands axes de circulation

Dans les années 1960, Ambano était le 8ème Canton de la Sous-Préfecture d’Antsirabe comprenant la Commune urbaine d’Antsirabe. Cette Sous-préfecture faisait partie de la Région orientale du Vakinankaratra. Aujourd’hui, le canton a laissé place à la Commune Rurale Ambano8 du district Antsirabe II. La commune rurale Ambano est très proche du district Antsirabe I ou Commune urbaine Antsirabe, avec qui elle a une frontière commune comme nous le montre (Croquis.3). Elle en constitue une banlieue très proche et son chef-lieu, le fokontany Ambano, se trouve à 10 km de la gare de chemin de fer de la Ville9 d’eau soit à 4,5 km à vol d’oiseau. La commune rurale Ambano a comme voisin et voisines respectivement au nord-ouest les districts , au nord-est la commune Ambohibary Sambaina. A l’Est la commune et au sud, la commune urbaine Antsirabe I.

8 Le Canton d’Ambano s’est scindé en deux communes rurales, celle Ambano et celle Alakamisy 9 Autre dénomination de la ville d’Antsirabe

21

N

0

A N D R A N O M A N E L A T R A

ANTSIRABE 1

Légende

: Chef-lieu de Commune : Chef-lieu de fokontany

District limitrophe Route praticable toute l’année Croquis 3: La Commune rurale Ambano, les communes limitrophes

22 La figure.1 montre que la commune rurale Ambano n’est pas loin des principaux axes de circulation desservant le Vakinankaratra. En effet, elle est riveraine de la Route Nationale n°07 (RN 07) à sa droite ; ensuite, elle n’est pas loin de la RN 34, reliant Antsirabe- ville à la dépression du Betsiriry dans le Menabe ; enfin, elle n’est pas non plus éloignée de la RN 43 joignant le Vakinankaratra oriental au Vakinankaratra du haut et partant joignant le

Figure 1: Les principaux grands axes de circulation de la région Vakinankaratra Vakinankaratra à la région Itasy. Cette ouverture aux grands axes de circulation explique en partie les relations entre Ambano et les marchés d’écoulement des produits agricoles du sous espace.

III.1.2. la délimitation du sous espace d’Ambano

Ambano est appelé sous espace ou petite région par les géographes. En effet, selon RAKOTOMALALA J.M. 1992, Ambano est une petite région. Selon HANTAHARISOA M.H., 2014, c’est un sous espace géographique. Mais « petite région » ou « sous espace », les deux parlent d’une même entité spatiale dénommée Ambano. L’un comme l’autre justifient l’appellation de la même manière : l’appartenance d’Ambano au bassin versant supérieur de la rivière à travers les sources respectives des petites rivières

23 Sahalombo et Sahatsio (Croquis 5). Ces dernières, de direction nord-sud, prennent leurs sources à plus de 2 000 m d’altitude, et rejoignent la Manandona rivière. Cette dernière fait partie du réseau hydrographique du Sud de l’Ankaratra, non moins de direction nord-sud et drainant la cuvette d’Antsirabe. Les rivières du sous espace d’Ambano sont une des preuves de la grande densité du chevelu hydrographique de l’Ankaratra (MOTTET …). (Croquis 5) fait ressortir que le bassin versant d’Ambano est bien délimité par des sommets de tous les côtés reliés entre eux par la ligne de séparation des eaux avec d’autres bassins versants. Ces sommets sont soit des points côtés soit des points géodésiques : respectivement, du côté ouest, du sud vers le nord 1 741, 1 995, 2 138 et 2 192 m, du côté nord 2 122, 2 257, 2 254 m et du côté est mais du nord vers le sud 2 326, 2 172, 1 830, 1763, 1 668 et 1 633 m. Par conséquent, les deux auteurs sus cités font remarquer à juste titre que les limites de la commune Ambano correspondent à peu de choses près aux limites de l’Ambano géographique. Et nous ne pouvons que confirmer leur affirmation. Ambano commune comprend 12 fokontany. Nous remarquons selon la Croquis 6 que le fokontany Amparihindramananiolona, de par son appartenance à un autre bassin versant10 par rapport au reste des fokontany de l’Ambano géographique, n’appartient pas tout à fait à ce que RAKOTOMALALA appelle « région naturelle d’Ambano ».

10 Il s’agit du bassin versant supérieur de l’Onive, de direction ouest-est.

24

Croquis 4: Carte topographique du sous espace d’Ambano

25

Source RAKOTOMALALA, modifiée par l’auteure, juillet 2019

Croquis 5: La délimitation naturelle d'Ambano

26 Par contre, il appartient à l’Ambano du haut ou Ambano du Nord, dont le climat est montagnard, celui du massif de l’Ankaratra. Dans le sous espace d’Ambano, d’autres fokontany ont les mêmes caractéristiques climatiques montagnardes à savoir Andrakodavaka, Ankerambe, Tsaramandroso, et Ambohitsaratelo. 1. Une double appartenance physique Grossièrement, sans sa moitié nord, Ambano, fait partie du massif volcanique de l’Ankaratra tandis que dans son autre moitié, l’Ambano du Sud, il appartient aux sédiments plio-quaternaires du bassin d’Antsirabe. Le sous espace s’étire en latitude. Les altitudes augmentent du Sud vers le Nord comme nous le remarquons sur (Figure 5). Le fokontany Ambano se retrouve en général autour de 1 600 m d’altitude tandis que dans le fokontany le plus septentrional Amparihindramananiolona, l’altitude dépasse de 2 000 m.

III.2.LE SOUS ESPACE D’AMBANO, LE VAKINANKARATRA-EST, LES HAUTES TERRES CENTRALES, … III.2.1.Ambano, un sous espace à densité élevée

Le sous espace d’Ambano fait partie d’un axe de fortes densités allant d’Ankazobe à 100 km au nord d’Antananarivo-ville à Ambalavao Tsienimparihy à 53 km au sud de la ville de Fianarantsoa. Le long de cet axe, se suivent en guirlande des plaines d’origines diversifiées toutes rizicultivées, des bassins mais aussi des rubans de bas-fonds non moins rizicultivées circulant entre des collines. Le même axe, sur une largeur de 30 à 40 km, forme un espace particulier à Madagascar. En fait, cela est prouvé par beaucoup de chercheurs Bastian H. en 1967, RAMAMONJISOA J. en 1994 ou ANDRIAMANANJARA H. en 2018 que cet axe, en raison de la très intense utilisation du sol qu’il affiche, en raison des activités qui s’y développent et qui le démarquent des autres espaces de l’île, en raison de sa densité humaine moyenne la plus élevée de Madagascar, en raison enfin de la présence de villes et localités qui s’y échelonnent du nord (Ankazobe) au sud, (Ambalavao-Tsienimparihy) en passant par Mahitsy, Ambohidratrimao, Antananarivo, , Antsirabe, , Ambositra, Ambohimahasoa, et Fianarantsoa. Des 20 communes que compte le district Antsirabe II, la commune rurale Ambano est la 4ème la plus peuplée avec 37 449 habitants, soit 9,60 % d’un total de 390 070 âmes11. Le Vakinankartra abrite environ 8% de la population totale de Madagascar selon les

11 Selon le recensement de l’INSTAT de 2008/2009

27 chiffres de la Préfecture d’Antsirabe-District d’Antsirabe II – Andranomanelatra, 2013, cités par RATSIAFA12 M. A. dans son mémoire de Master soutenu en 2016. Cet axe est devenu un repère à partir duquel se replacent les autres espaces et les régions du pays. Le sous espace d’Ambano, une des banlieues nord de la ville d’Antsirabe, appartient au Vakinankaratra oriental qui fait partie de l’axe décrit plus haut. . Ce qui confirme son appartenance au Vakinankaratra oriental.

III.2.2Ambano et sa renommée économique, un autre élément de définition

Ses activités agricoles, tournées essentiellement vers le marché, introduit Ambano dans le circuit monétaire. Son appartenance au Vakinankaratra oriental et partant à cette frange des Hautes Terres Centrales à densité élevée que nous venons de montrer un peu plus haut, à grande concentration d’activités économiques et d’infrastructures de tous genres, le replace dans ce que RAMAMONJISOA J. appelle le Vakinankaratra utilisé ou le Vakinankaratra moteur. Le sous espace d’Ambano est surtout célèbre pour ses productions agricoles en général c’est-à-dire pour ses produits agricoles alimentant des industries agroalimentaires, pour ses produits maraîchers et pour ses produits fruitiers d’origine tempérée.

III.2.2.1. Une polyproduction dominante

Ambano fait partie de la région du Vakinankaratra qui elle-même appartient aux Hautes Terres Centrales malgaches pour lesquelles la polyculture est la règle générale. Cette polyculture comprend d’abord le grand groupe des cultures vivrières tropicales avec la riziculture irriguée et de plus en plus la riziculture pluviale, avec aussi les autres cultures pluviales comme la patate douce, le manioc, le maïs, le taro, …, ensuite un autre grand groupe, celui des cultures commerciales comme les cultures maraîchères (les brèdes et les légumes), la pomme de terre, ensuite encore le grand groupe de cultures agroalimentaires (soja, orge, blé, …), l’arboriculture fruitière ou le grand groupe des fruits tempérés et enfin la culture fourragère pour l’élevage laitier. Le dénominateur commun des Hautes Terres Centrales est l’exploitation agricole limitée dans sa superficie face à une démographie galopante. La superficie s’amenuise de génération en génération alors que le nombre de bouche à nourrir ne cesse d’augmenter. La

12 RATSIAFA M. A. 2016 Stratégies paysannes agricoles dans la cuvette d’Ambohibary-Sambaina (Région Vakinankaratra). Mémoire en M 2. Mention Géographie. 88 p.

28 pression démographique n’a pas éliminé le système agricole fondé sur la satisfaction des besoins en nourriture comme le prouve l’importance de la culture du riz dans l’occupation du sol, dans le calendrier et dans les dépenses agricoles. Mais l’exploitation agricole est également orientée vers l’économie de marché. Tout cela explique que sur une même exploitation, la polyculture est de mise en assolement et/ou en complantation. HANTARISOA donne l’exemple d’1 ha d’exploitation dont la règle générale est l’émiettement : 0,5 ha de riziculture, 0,3 ha de cultures pluviales, 0,2 ha dont se disputent le reste des spéculations soit au moyen de rotation sur une même parcelle et/ou entre des parcelles différentes soit au moyen d’association/complantation sur une même parcelle. Cette polyculture explique qu’à Ambano, le paysage agricole change de couleur plusieurs fois dans l’année. Il est facile d’imaginer que la couleur dépend d’abord de la saison des pommes, ensuite de la succession de cultures intercalaires constituant la trame de l’exploitation (Photo.1). Cette polyculture explique aussi qu’à Ambano, la morte saison agricole n’existe plus.

Tirée de HANTARISOA 2014, Mémoire de maîtrise de géographie sur « Cultures fruitières et développement dans le sous espace d’Ambano, banlieue nord d’Antsirabe, région du Vakinankaratra » Photo 1: Des pommiers comme plantes pérennes et des carottes comme plantes intercalaires

29 La vente des produits issus de l’agriculture commerciale pallie l’insuffisance en produits vivriers par les revenus monétaires et permet d’acheter de la nourriture. Ces mêmes revenus monétaires permettent aussi de satisfaire les autres besoins de la vie du paysan. Cette commercialisation vente permet aussi à Ambano de rentrer dans l’espace influencé par l’agglomération d’Antananarivo (marché de gros de Nosibe, …), par la ville d’Antsirabe (marché de Sabotsy), par d’autres localités telle Toamasina (bazary be, bazary kely). Le sous espace est aussi influencé par les industries agroalimentaires.

III.2.2.2. Son appartenance à des filières agroalimentaires

Le Vakinankaratra est un bassin de production pour beaucoup de produits agricoles tels les fruits tempérés, le soja, le blé, l’orge, le lait, etc. C’est la raison pour laquelle il constitue une région d’implantation de certaines industries agroalimentaires. Selon HANTARISOA, Ambano vendrait chaque année à ses dernières : Tableau 1 : Les principaux produits agroalimentaires de la Commune. Culture production Orge 300 tonne Blé 16,5% Soja 200 tonne Source : PCD de la Commune rurale Ambano

-près de 800 000 l de lait auprès de la SOCOLAIT, de la société TIKO et d’unités de transformations artisanales très nombreuses dans le Vakinankaratra. -trois centaines de tonnes d’orge à la société MALTO, de la Société STAR, à Ambaniandrefana, au départ de la RN 34. La malterie d’Antsirabe a été créée afin de réduire le coût de la matière première de la bière (malt). -environ 15% du total de blé qui rentre à la minoterie le Moulin de Madagascar dans une banlieue au nord de la ville d’Antsirabe le long de la RN 7. -plus d’une centaine de tonnes de soja à la société TIKO TOP, productrice d’huile. Ambano est, en conséquence, essentiel dans l’approvisionnement en matières premières agricoles, pour les industries agroalimentaires du Vakinankaratra. Mais ces filières agroalimentaires font du paysan un simple maillon sans contact avec la destination finale de ses produits. En fait, le paysan ne contrôle plus le marché de ses produits qui deviennent des matières premières sans grande valeur ajoutée. Par contre, il est encadré d’une manière rapprochée par ces mêmes sociétés agroalimentaires dans les techniques

30 agricoles avec comme objectifs la qualité et la quantité des produits. S’il est respectueux des normes imposées par les industries, il est assuré de son débouché. Tout cela explique les aspects intensifs des cultures associées dans une même parcelle à Ambano. HANTARISOA affirment que 15 % des paysans d’Ambano pratiquent des cultures orientées vers l’industrie dans la même exploitation voire dans la même parcelle comme le blé, le soja et l’orge à la fois en plus des cultures vivrières d’autosubsistance et d’autres encore tournées vers le marché comme les cultures maraîchères, en complantation et/ou en assolement. III.2.2.3. les produits maraîchers Le sous espace d’Ambano est également célèbre en produits maraîchers et légumineux : pomme de terre, carottes, choux ou courgettes, concombres, tomates, …, et brèdes. Selon HANTARISOA, la commune produit plus de 10 0000 t légumes et 10 000 t de pommes de terre. Ces produits sont très pratiqués en raison de leur cycle végétatif court qui de ce fait, équivaut à de l’argent vite fait selon les dires de la population.

Tableau 2 : Les principaux produits maraîchers et légumineux Culture Production annuelle(t) Légume : Carotte, choux, tomate, concombre 10 000 Pomme de terre 10 000 Source : Tirée de HANTARISOA 2014, Mémoire de maîtrise de géographie sur « Cultures fruitières et développement dans le sous espace d’Ambano, banlieue nord d’Antsirabe, région du Vakinankaratra »

III.2.2.3. La production de fruits caractéristiques de l’Europe

a) La renommée d’Ambano, la plus connue et qui n’est pas surfaite, concerne la production de fruits originaires de pays à climats tempérés. Ambano pratique ces fruits depuis plus de 120 années, depuis que le Pasteur Norvégien Rosaas les a introduits en 1896. L’introduction a commencé dans le fokontany d’Ambano même, avant de faire tâche d’huile dans les fokontany limitrophes et arriver à Amparihindramananiolona. Les fruitiers de la famille des rosacées s’y sont développés. On y rencontre aujourd’hui les pêchers, les pommiers, les poiriers, les néfliers du Japon, les plaqueminiers, la vigne, … Les parcelles de fruits sont soit en verger homogène ou hétérogène, soit en association avec des cultures saisonnières comme le montre la Photo.1 Certaines activités agricoles d’Ambano sont donc liées à la proximité d’industries agroalimentaires.

31 CONCLUSION DU CHAPITRE III

Nous avons essayé dans le chapitre 3 de faire apparaître un certain nombre d'aspects caractéristiques du sous espace d'Ambano tant en ce qui concerne le milieu et son utilisation que la population, … Si nous avons pu montrer qu'Ambano est bien un sous espace géographique, sur bien des points, et dans son ensemble, il ne se différencie guère du Vakinankaratra-est, peuplé et intensément mis en valeur malgré certaines originalités dues à la pratique des fruitiers dits tempérés. Ambano vit en fonction des grandes industries agroalimentaires du Vakinankaratra et en fonction de l'attraction exercée par la ville d'Antsirabe voire d’Antananarivo. Le sous espace d’Ambano, d’une allure subméridienne, apparaît comme une pente orientée nord-sud, avec un dénivelé d’environ 600 m. Il est connu par ses produits agricoles. Mais il est moins connu dans sa structuration en Ambano du Nord, zone de recherche et Ambano du Sud. Entre ces deux Ambano, les caractéristiques ne sont pas les mêmes et c’est là que notre zone de recherche est bien singulière.

32 CHAPITRE IV : DEFINITION DE L’AMBANO DU NORD, ZONE DE RECHERCHE

En tenant compte de tout ce qui a été dit auparavant, nous en arrivons maintenant à la définition proprement dite de la zone de recherche. Ambano du Nord est une manifestation de la grande diversité spatiale du Vakinankaratra. Le regard extérieur que nous portons sur Ambano du Nord nous fait constater que la zone de recherche est plutôt rattachée au massif volcanique de l’Ankaratra ; ce même regard fait constater aussi que face aux facteurs naturels montagnards qui y prévalent, la population s’éloignerait des pratiques ancestrales malgaches de mise en valeur des terroirs. L’agriculture serait de plus en plus orientée vers le marché. Nous avons eu l’occasion de parler d’une double appartenance du sous espace d’Ambano au niveau des conditions physiques. Une facette de cette double appartenance concerne la zone de recherche ou Ambano du Nord/Ambano du haut.

IV.1. AMBANO DU NORD, LE MASSIF DE L’ANKARATRA ET LE VAKINANKARATRA-EST IV.1.1. l’appartenance au massif de l’Ankaratra :

IV.111 l’appartenance au massif de l’Ankaratra : cette appartenance est d’abord topographique puis climatique

IV.1.1.11. au niveau du relief : le massif de l’’Ankaratra s’étend sur 7 000 km² de superficie. D’âge récent, il s’est construit en plusieurs phases éruptives avec à la fin tertiaire des épanchements trachytiques puis phonolithiques et au plio-quaternaire des épanchements de lave fluide basaltique et d’andésites (BATTISTINI, …).

Cliché de l’auteur, janvier, 2020 Photo 2 : Paysage montagnard hostile à l’agriculture.

33 Par ailleurs, Ankaratra constitue « un vaste moutonnement de chaotiques coulées de laves surmontées de dômes volcaniques » (BONNEMAISON13, 1969), mais dans ses rebords, il n’est pas uniforme. Ambano du Nord, notre zone de recherche appartient à son rebord sud, comprenant de hautes surfaces basanites sur des planèzes basaltiques. Ambano du Haut avec ses dômes volcaniques doit son existence grâce aux épanchements du plio- quatenaire annoncés plus haut. Son relief, très heurté, comprend de nombreuses collines multiconvexes avec des replats sommitaux, des vallons encaissés où l’eau s’écoule difficilement et des pentes fortes où se remarquent des amas de blocs. Le dénivelé est en général supérieur à 600 m.

Cliché de l’auteur, janvier, 2020 Photo 3 : Paysages montagneux issus de la formation de l'Ankaratra Les sols sont ferralitiques rouge et jaune parfois rouge brun que l’on dit sans problème avec des cultures caractéristiques des hautes altitudes comme le montrent les Photos .4 et Photo.5

13 BONNEMAISON J. 1969 Les peuplements des hauts de l’Ankaratra. Madagascar Revue de Géographie n°14 Edition CUJAS pp 3-61

34

Photo 4 : Sol rouge brun et jaune Photo 5 : Sol noir d’origine volcanique

Source,Image Google Hearth : Juin 2019 Photo 6 : Paysage en hauteur avec des amas de bloc

IV.1.1.2.au niveau du climat :

Un climat de montagne : WOILLET (1963) dans son Essai de micro-régionalisation du Vakinankaratra rapporte qu’en général, la température moyenne annuelle dans l’ensemble du sous espace d’Ambano, fluctue entre 14 et 17°C et la pluviosité moyenne

35 annuelle entre 1200 et 2000mm. Mais cet état général du climat se subdivise en deux microclimats, celui d’Ambano du Sud et celui d’Ambano du Nord. A Ambano du haut, le climat montagnard est vraiment manifeste. La station météorologique de Nanokely le prouve. Cette station, bien que ne se situant pas à Ambano, lui est quand même proche. En effet, l’altitude de la station, 2 100 m, correspond à celle de beaucoup de points de notre zone de recherche. Elle permet donc de faire ressortir les points saillants du microclimat qui prévaut à Ambano du haut. Micro à l’échelle d’Ambano certes, mais c’est plutôt le reflet du climat montagnard de l’Ankaratra. Selon les données prélevées à la station de Nanokely sur 29 ans, de 1961 à 1990, du Tableau 3, la température varie de 10°4 en juillet à 16°4 C en décembre/janvier. Froid et gel caractérisent la saison sèche et froide. S’y ajoutent des vents violents ; Tableau 3.Repartition mensuelle de la température et de précipitation dans la station de nanokely entre 1961-1990 MOIS J A S O N D J F M A M J

T (°C) 10,4 11,3 13,1 15,0 15,9 16,4 16,4 16,4 16,2 14,9 12,7 11,1 Pl (mm) 16 13 30 92 182 293 351 290 272 94 28 13

Source : Service météorologique d’Ampandrianomby, (2 014) en outre, en juin- juillet la température peut être très basse quoique toujours supérieure à 0°, selon Tableau .3 et selon Figure .7 .

Réalisation de l’Auteure : juin2019 Figure 2: Diagramme ombro-thermique de la station de nanokely pour la période 1961- 1990(selon la formule Gaussen P=2T) Le diagramme ombrothèrmique de la (Figure 2) montre que la saison estivale apporte une pluie abondante dont la moyenne annuelle dépasse 1500 mm. Aucun mois

36 n’est sec. Le minimum se situe entre juin et août. Le maximum se localise en janvier. Mais MOTTET14 appelle l’Ankaratra le pays des orages. Il fait savoir que les orages sont parfois, au début et à la fin de la saison pluvieuse, « fréquents », « violents » et « meurtriers ». Dans la station de Nanokely, le 27.3.59, fait toujours savoir MOTTET, il est tombé en 24 h 141,5 mm de pluie. Un autre caractère montagnard du climat de la Station de Nanokely, dit-il, se révèle surtout au niveau des minima de fin de nuit avant le lever du soleil qui sont sévères en descendant souvent en dessous de 0°. Ce microclimat montagnard ne manquera pas d’influencer la pratique de l’agriculture. Et c’est ici seulement, compte tenu de tout ce qui a été dit, que nous confirmons les fokontany composant notre zone de recherche. Compte tenu du relief et surtout compte tenu des caractéristiques du climat montagnard que nous avons fait ressortir plus haut, la délimitation de notre zone de recherche est la suivante : les deux tiers septentrionaux des fokontany Ankerambe et Ambohitsaratelo et le tiers septentrional du fokontany Ambohitsaratelo, le fokontany Andrakodavaka et le fokontany Amparihidramananiolona forment l’Ambano du haut. Il ne s’agit pas d’une structuration administrative mais plutôt celle issue de l’appartenance ou non au Massif de l’Ankaratra. Le profil de la (Figure 3) montre bien l’étirement en latitude et l’étirement verticale du sous espace d’Ambano. La même figure permet de situer la zone de recherche par rapport au sous espace d’Ambano. En effet, les fokontany composant notre zone de recherche se situent dans l’Ambano du haut. Une zone de transition sépare Ambano du Nord à Ambano du bas.

14 MOTTET G. L’Ankaratra et ses bordures (Madagascar) : Recherches de géomorphologique. Tome I : le Massif de l’Ankaratra : 432 p ; Tome II : les bordures et le volcanisme quaternaire, 298 p. Mais l’exemplaire (une copie) dont dispose la bibliothèque de la Mention Géographie ne comporte pas de date.

37

AMBANO DU HAUT AMBANO DU SUD

T R A N S I T I O N

Source : conception de l’auteur, juin 2020

Figure 3: Zone de transition séparant l’Ambano du nord de l’Ambano du sud

IV.1.2.Ambano du Nord, une économie de marché dès le départ

IV.1.2.1 une association de cultures plutôt montagnarde :

RAMAMONJISOA J., 1994, révèle que le Vakinankaratra est la région où l’encadrement à la fois étatique et non étatique est la plus importante à Madagascar. D’abord, la région a vu se succéder des projets publics de développement de tous genres ; ensuite, n’y sont pas rares les ONG 15 et OG qui épaulent et œuvrent dans beaucoup de domaines notamment agricoles ( intensification des techniques, insertion dans le circuit monétaire, …) ; enfin, des bureaux d’études manifestent leur présence un peu partout tout comme certaines filières agroalimentaires … Tout cela pour dire que les fokontany de la zone de recherche comme tant d’autres dans le Vakinankaratra ont bénéficié de beaucoup de points positifs comme des innovations techniques dans les activités de production agricole (pratiques de nouvelles plantes, de nouvelles manières d’élevage, …), dans l’organisation et l’amélioration des circuits d’échanges… En conséquence, le cortège de culture de l’Ambano du Nord ne doit pas étonner dans sa composition. En effet, les spéculations y sont d’abord beaucoup plus montagnardes que tropicales ensuite elles sont conformes au besoin des marchés et des industries agroalimentaires.

15 Organisation Non Gouvernementale, Organisation Gouvernementale

38 IV.1.2.2 des spéculations logiquement tournées vers le marché

Etant donné le climat montagnard de la zone de recherche, les cultures qui font l’identité des Hautes Terres Centrales notamment dans les espaces à densités élevées comme le riz avec son omniprésence et d’autres cultures pluviales comme le manioc, la patate douce, le taro, … ne sont pratiquées que d’une manière marginale (Figure 4) dans une frange latitudinale limitrophe avec Ambano du bas. Cette frange spatiale est comme une zone de transition entre l’Ambano du haut et l’Ambano du bas.

Ambano du Nord est une marge dans le sous espace d’Ambano. Mais cette marge est de densité humaine assez élevée malgré l’impression de vide qui s’y dégage. Et contrairement aux espaces « marginaux » des Hautes Terres Centrales comme le Moyen Ouest, qui pratiquent un train de cultures dominé par les cultures pluviales (riz, manioc, arachide, voanjobory [Voandzeia subterranéa], c’est plutôt l’absence de ces cultures dans la pratique paysanne qui constituent les traits particuliers de la zone de recherche.

RAMAMONJISOA J., 1994, révèle que le Vakinankaratra est la région où l’encadrement à la fois étatique et non étatique est la plus importante à Madagascar. D’abord, la région a vu se succéder des projets publics de développement de tous genres ; ensuite, n’y sont pas rares les ONG 16 et OG qui épaulent et œuvrent dans beaucoup de domaines notamment dans l’agriculture ( intensification des techniques, insertion dans le circuit monétaire, …) ; enfin, des bureaux d’études manifestent leur présence un peu partout tout comme des filières agroalimentaires … Tout cela pour dire que les fokontany de la zone de recherche comme tant d’autres dans le Vakinankaratra ont bénéficié de beaucoup de points positifs comme des innovations techniques dans les activités de production agricole (pratiques de nouvelles plantes, de nouvelles manières d’élevage, …), l’organisation et l’amélioration des circuits d’échanges… En conséquence, le cortège de culture de l’Ambano du Nord ne doit pas étonner dans sa composition. En effet, les spéculations y sont d’abord beaucoup plus montagnardes que tropicales ensuite elles sont conformes au besoin des marchés et des industries agroalimentaires.

16 Organisation Non Gouvernementale, Organisation Gouvernementale

39 AMBANO DU NORD ET DU SUD

A M B A N O D U

N O R D

A M B A N O D U

S U D

Source : conception de l’auteure, Juin 2020

: Chef-lieu du Fokontany : Chef-lieu de la Commune : Limite grossière entre Ambano du Nord et Ambano du Sud Figure 4: La zone de transition entre Ambano du nord du et Ambano du sud

40 IV.2.AMBANO DU NORD ET SON POSITIONNEMENT RETICENT VIS-A- VIS D’AMBANO DU SUD IV.2.1.Ambano du nord, mal à l’aise dans la Commune Ambano

IV.2.1.1. des Fokontany prêts à quitter la commune Ambano selon nos enquêtes

Les fokontany de l’Ambano du Nord seraient prêts à former une communne rurale. Concrètement, ils voudraient quitter la commune Ambano. Il s’agit des fokontany d’Amparihindramananiolona, d’Andrakodavaka, d’Ankerambe, de Tsaramandroso et d’Ambohitsaratelo. Pire, il y aurait, selon les dires d’un président de fokontany, une volonté chez certains fokontany de rejoindre une commune limitrophe. Ils seraient excédés de l’état lamentable sur de longues périodes de la RIP 125 et de la RIP 127 à l’origine d’un enclavement externe. De ce fait, ces fokontany vis-à-vis de la ville d’Antsirabe, sont isolés. Mais ces mêmes fokontany subissent aussi un enclavement interne : les chefs-lieux de fokontany sont très mal reliés non seulement aux RIP cités ci-dessus mais ensuite entre eux- mêmes. Faut-il rappeler le cas du fokontany Soamahatamana, cité par RAKOTOMALA qui a quitté la commune Ambano pour intégrer la commune Alakamisy ? Ce dernier n’avait que des relations administratives avec le chef –lieu de commune Ambano alors qu’économiquement il est plus proche de la commune rurale Alakamisy (Figure 6). Les fokontany du Nord se sentent très peu solidaires de la commune Ambano. A remarquer qu’Ambano comprenait 13 fokontany Amparihindramananiolona, Tsaramandroso,Ankerambe,Ambohitsaratelo,Andrakodavaka,Antanety avaratra, Manampisoa, Soamahatamana, Ambano, Tsarafiraisana ,Mahazina Atsimo,Antanetibe,Tsarafara auparavant. Le fokontany Soamahatamana quitte la Commune Ambano et est assemblée à la commune rurale Alakamisy. De ce fait, actuellement la Commune rurale Ambano compte 12 fokontany

41

Figure 6: Les 12 nouveaux Fokontany Ambano Figure 5: Les 13 anciens Fokontany Ambano

42 IV.2.1.2. Le faible rôle polarisateur d’Ambano, chef-lieu de commune

Ambano joue très peu ce rôle d’organisateur. En effet, pendant l’époque coloniale, Ambano était un chef-lieu de canton, celui d’Ambano. Ce canton avait plus d’envergure spatiale car il incluait l’actuelle commune rurale Alakamisy. La réorganisation administrative du pays de 1975 en Collectivités Territoriales Décentralisées 17 (CTD) a érigé Alakamisy en Firaisana. La colonisation a créé le marché d’Ambano en 1920, un marché de Canton. Il se tenait le mercredi et le jeudi de la semaine. Mais Ambano ne pouvait organiser économiquement le canton puis plus tard la commune du même nom en raison de l’attraction exercée par la ville d’Antsirabe Ambano lui-même et tous les fokontany de l’Ambano du Sud en général proche de la ville sinon en ayant directement accès à la RN7 pour certains. Cela favorise les relations avec Antsirabe-ville. Cette dernière est un centre de consommation non négligeable par l’intermédiaire du marché d’Asabotsy mais aussi un lieu pour s’approvisionner en PPN sans passer par Ambano chef-lieu.

IV.2.2. Ambano, chef-lieu de commune peu fréquenté

IV.2.2.1.La fréquentation d’Ambano chef-lieu de commune, juste pour des besoins administratifs :

Dans la structure de déconcentration de l’Etat, la commune se situe entre les 12 fokontany qui la composent et le district d’Antsirabe 2. Les directives du district sont transmises jusqu’aux fokontany mais les rapports émanant de la commune sur l’état des lieux général de la commune et sur celui des fokontany sont sujets à caution pour les raisons que nous avons évoquées un peu plus haut à propos des limites de nos recherches. Car si c’est le cas, les problèmes d’appartenance administrative de certains fokontany auraient trouvé des solutions depuis longtemps. Au niveau des structures de la décentralisation ou l’organisation en Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD), la commune n’est pas tellement pour la démocratie à la base ni pour la démocratie élue ni pour la démocratie participative, lesquelles seraient le reflet d’un pouvoir ascendant.

17 CTD : Collectivité Territoriales Décentralisées

43 IV.2.2.2.Ambano, chef-lieu de commune, juste un lieu de passage pour les fokontany d’Ambano du Nord.

En effet, le marché hebdomadaire Alarobian’Ambano, créé en 1920 dans le but d’asseoir l’organisation économique de l’espace communal, ne fonctionne plus depuis longtemps. Deux raisons expliquent cela : le premier est la relative courte distance entre les fokontany de la commune Ambano et le grand marché hebdomadaire de Sabotsy d’Antsirabe- ville. Ce dernier constitue un marché d’appel aux produits agricoles d’Antsirabe 2, à ceux du district , à ceux du district mais même à certains produits de la dépression de Betsiriry, de l’Amoron’i Mania, etc. Très fréquenté le samedi, le marché de Sabotsy Antsirabe-ville fonctionne aussi durant les autres jours de la semaine. Les paysans de l’Ambano du Sud préfèrent de loin y vendre leurs produits agricoles que sur le marché d’Ambano inexistant. Ils y satisfont aussi leur besoin de Produits de Première Nécessité (PPN) élargis à d’autres produits comme les intrants agricoles et autres produits de la vie quotidienne. La deuxième est une situation inattendue pour une commune par la présence de trois autres marchés par rapport au marché hebdomadaire du chef-lieu. Le premier est celui d’Alarobia d’Andrakodavaka, mis en place par la même colonisation française en 1905. Le deuxième, celui d’Alatsinain’Ankerambe, a été créé en 1973. Le troisième, celui d’Alakamisin’Ambohitsaratelo, a été créé aussi en 1973. Ces trois marchés bénéficient de la fréquentation de la population des fokontany de l’Ambano du Nord, proximité aidante. Le péage pour les produits acheminés aux marchés : les produits de l’ensemble d’Ambano, notamment les fruits de l’Ambano du Nord, ne font que traverser le chef-lieu de commune après avoir payé le péage. Les fruits sont acheminés en charrettes, en camions ou sur la tête vers le marché de Sabotsy, en camions vers le marché de Nosy Be d’Antananarivo- ville, vers Toamasina ou vers Majunga mais aussi vers le Sud de l’ïle.

44 CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Cette partie nous a permis de définir notre zone de recherche. Appartenant au sous espace d’Ambano, ses conditions physiques, humaines et économiques sont autrement différentes par rapport à celle d’Ambano du bas. Le milieu est plutôt montagnard dans son relief, dans son climat, … L’adaptation humaine tient compte de ce fait aux possibilités offertes. Les spéculations, les cultures, bref les activités pratiquées essentiellement agricoles sont bien différentes de ceux d’en bas. L’aménagement de l’espace offre un paysage de montagne, caractéristique de l’Ankaratra. Mais est-ce que cela suffit pour en faire une zone géographique à part ?

45 Partie III. AMBANO DU HAUT, UNE RECHERCHE DE SPECIFICITE SANS SON ESPACE D’APPARTENANCE

L’espace d’appartenance ici est le sous espace d’Ambano. Mais écologiquement, la zone de recherche s’apparente plutôt à la montagne de l’Ankaratra. Elle est donc tiraillée entre le Vakinankaratra du haut et le Vakinankaratra du bas Dans cette troisième partie, nous montrerons les autres spécificités de la zone de recherche l’orientant vers la constitution d’une zone géographique nouvelle qui est en pleine formation. .

46 CHAPITRE V : UNE UTILISATION DU SOL CARACTERISTIQUE DES PAYSAGES DE MONTAGNES

Les aspects fondamentaux des paysages agraires des Hautes Terres Centrales malgaches se répètent du Sud vers le Nord depuis le Betsileo jusqu’en Imerina en passant par le Vakinankaratra. Ils se fondent sur l’omniprésence des collines, sur le cortège de culture dont la base est la riziculture et sur l’habitat groupé. Mais dans le Vakinankaratra, il est à signaler que ces paysages agraires sont diversifiés et expliquent en partie la division de la région en Vakinankaratra du bas ou Vakinankaratra oriental, Moyen-ouest et Vakinankaratra du haut ou le massif volcanique de l’Ankaratra. Ces divisions proviennent donc d’éléments physiques, humaines, économiques aussi diversifiés les uns les autres. Mais qu’en est-il donc dans notre zone de recherche ?

V.1.UN ENRACINEMENT ENCORE INCOMPLET V.1.1.Origine de la population, sous équipement culturel, volonté de s’émanciper de l’Ambano du bas ?

La provenance de la population n’est pas claire à Ambano du haut. L’on n’est pas sûr que la population du sous espace d’Ambano vienne des montagnes pour se répandre à Ambano du haut d’abord puis à Ambano du bas par la suite : dans ce cas, l’occupation d’Ambano est contemporaine au peuplement de l’Ankaratra qui remonte à plus d’un siècle (RAMAMONJISOA J. 1994). On n’est pas non plus sûr que le peuplement ait commencé à partir du bas avant d’arriver à Ambano du haut. Dans ce cas, ce peuplement remonte au milieu du siècle dernier (RAKOTOMALALA J.M. 1992). Selon ce dernier, la première implantation humaine à Ambano date de la moitié du XIXème siècle. Quelques familles venant de l’Imerina s’installent à l’emplacement actuel du chef-lieu de fokontany d’Ambano et au niveau du village actuel de Bemasoandro. La population voit son nombre augmenter mais malgré cela, son finage est vaste et le Nord (notre zone de recherche) en faisait partie en lui servant de lieu de transhumance. Le Nord était et est toujours appelé « An’efitra », c’est-à-dire une terre lointaine, inoccupée. Avec la colonisation, la pression démographique aidant, la population a commencé faire la conquête de cette partie nord du sous espace d’Ambano située en altitude.

47 Mais la tradition orale 18 rapporte que la population a commencé par s’installer à Ambano du bas avant de faire la conquête de l’Ambano montagnard en raison de l’augmentation du nombre de la population. Ambano du Nord continue son peuplement encore aujourd’hui. Ce peuplement se manifeste par l’importance du bâti. La Photo7 nous montre des constructions en dur, comportant du béton parfois armé. Cela veut dire que le bâti est appelé à durer pour devenir un élément permanent dans le paysage. Nous avons remarqué la présence d’édifices religieux et de tombeaux. Que la population vienne d’en bas ou de l’Ankaratra, elle s’installe, elle s’enracine. Cet encrage est révélé par l’organisation du paysage agraire dont les bases se fondent sur l’appartenance à la montagne de l’Ankaratra. L’utilisation du sol est donc différent de celle du reste du Vakinankaratra.

V.1.2.Le mode d’utilisation du sol : encore temporaire ou en voie d’être permanente

a) le bâti : le bâti constitue un élément de l’utilisation du sol. Nous remarquons sur la Photo 7 et sur la Photo 8 et la tendance de l’habitat en

Cliché de l’auteure (2019) Photo 7 : Construction en dur du ménage d’Ambano du Nord

Cliché de l’auteure (2019) Photo 8: Construction de bâtis en groupe.

18 Selon les paysans enquêtés et selon RAKOTOMALALA J. M

48 dur à Ambano du Nord. Mais dans les villages, les constructions en dur avec des hangars pour abriter les charrettes côtoyent les constructions simples et peu coûteux. L’habitat est groupé. Ce fait s’explique en raison de la faiblesse des surfaces agricoles utiles, en raison ensuite des traditions communautaires nécessaires dans la mise en valeur du sol mais séculaires sur les Hautes Terres Centrales malgaches, en raison enfin de la sécurité. b) l’agriculture : la faiblesse des surfaces agricoles utiles explique les rotations et/ou l’association de cultures. Le paysage type de la zone de recherche est composé d’un habitat groupé, de terroirs agricoles non moins groupés aux parcelles innombrables. c) la forêt : cette forêt est ponctuelle dans le paysage. Il ne s’agit pas de forêt naturelle en état de relique, mais plutôt d’une forêt issue du reboisement effectué par la colonisation. Les pinus patula comme les mimosas domine en occupant certains sommets, certains replats de relief

V.2 .EVOLUTION AGRICOLE V.2.1.Une riziculture difficile, voire impossible

V.2.1.1.Le relief, premier élément au préjudice de la riziculture :

Si déjà, la surface consacrée à la riziculture dans l’Ambano du bas est limitée, dans notre zone de recherche, elle l’est encore plus avec un relief heurté, peu ouvert. En effet, les bas-fonds qui forment l’élément essentiel de la vie agricole des Hautes Terres Centrales malgaches y sont très encaissées et peu nombreux (Photo 9). Les possibilités d’aménagement rizicole s’amenuisent de ce fait du sud vers le Nord. Le riz ne sera-t-il pas de ce fait à l’origine des paysages de la zone de recherche. La question se pose car selon RAKOTOMALA, la riziculture y était quand même pratiquée jusqu’en 1958.

49 .

Rizière

Cliché de l’auteur, Janvier 2019

Photo 9 : La disparition petit à petit de la riziculture au Nord d’Ambano à Ambohitsaratelo V.2.1.2. un climat rebutant pour les cultures tropicales

La riziculture et ses déboires climatiques nous permettront de dire pourquoi le train de culture est autre que sur le reste des Hautes Terres Centrales malgaches dont l’originalité est d’abord et surtout la pratique du riz flanqué d’autres cultures non moins tropicales comme le manioc, la patate douce, l’igname, etc. La surface réservée au riz y est telle qu’elle ne permet la satisfaction des besoins de la population sur toute l’année. Pour pallier cette insuffisance en quantité de riz, la population est obligée de mettre en valeur les tanety19 ou flancs de colline depuis les bas de pentes au sommet en fonction de la densité, de pentes, de la présence ou non d’affleurements rocheux ou de forêt. Pour en revenir à notre zone de recherche, son climat montagnard tel que l’avons montré un peu plus haut n’est pas favorable au riz et partant à l’ensemble des cultures tropicales. A partir de 1 600 mètres, la riziculture est fortement soumise aux aléas climatiques, le froid retarde le développement des plants, il contrarie le tallage, voire la fécondation. Au- dessus de 1 800 mètres les rendements en riz deviennent très faibles, et les cultures tropicales

19 Versant ou flanc de colline, cette dernière formant la majeure partie du relief des Hautes Terres Centrales malgaches.

50 cèdent la place à d’autres cultures. Selon RAKOTOMALALA même, en 1958, les paysans ont abandonné la riziculture au profit d’autres, plus conformes aux possibilités climatiques.

1. Les cultures de la zone de recherche La riziculture et les autres cultures tropicales caractéristiques des Hautes Terres centrales malgache ne sont pas négligées dans notre zone de recherche. Elles sont tout simplement du paysage. Elles n’existent pas le train de cultures des paysans. Par expérience, ces derniers ne les pratiquent plus. Mais ensuite, suite aux innovations issues de l’encadrement très nombreux dont le Vakinankaratra et partant Ambano ont bénéficié, les cultures pratiquées sont plutôt des spéculations dont la finalité est le marché. Pour satisfaire leur besoin alimentaires ainsi que d’autres besoins nécessaires dans la vie quotidienne, les paysans sont obligés de disposer de revenus monétaires qu’ils ne peuvent obtenir qu’en pratiquant une agriculture orientée vers le marché. Enfin, l’implantation d’unités agroalimentaires (type industriel et/ou artisanal, …) dans le Vakinankaratra-est a achevé de donner une spécificité agricole à Ambano du Nord. Ainsi, la spéculation essentielle est la pomme de terre, pratiquée en saison et en contre saison à la fois. La pomme de terre, une culture d’introduction, est essentiellement pour le marché mais tend à pallier l’absence du riz dans les habitudes alimentaires. Viennent ensuite les cultures maraîchères (légumes et brèdes), des cultures à cycles végétatifs courts, écoulées essentiellement sur le marché de Sabotsy de la ville d’Antsirabe et sur le marché de gros de la ville d’Antananarivo. Les fruits, de types tempérés ne sont pas des moindres, et dans le paysages et dans la qualité et la quantité : quand ils sont en verger, leurs arbres sculptent le paysage, quand ils sont complantés ou en association, ils confèrent au paysage l’image d’un pays tempéré de l’Europe.

A tout cela s’ajoute les cultures fourragères. Ces dernières prennent leur origine de la présence des unités de transformation du lait qui se sont implantées un peu partout dans le Vakinakaratra-est : Société Tiko, Socolait, … Elles rentrent dans les rotations de cultures dans la zone de recherche. Enfin, elles sont pratiques pour les cultures fourragères.

51 CONCLUSION DU CHAPITRE 5

Les paysages qui résultent de tous les facteurs analysés, sont des paysages de montagnes des Hautes Terres Centrales malgaches. Il s’agit de celle de l’Ankaratra. L’habitat est groupé, les terroirs sont également groupés, les forêts sont en îlots. Entre deux localités, l’impression générale est le vide.

52 CHAPITRE VI : LE MARCHE D’ANDRAKODAVAKA, ORGANISANT PEU SON ESPACE D’APPARTENANCE MAIS AYANT UN RAYONNEMENT CERTAIN SUR UNE AIRE CONSIDERABLE.

VI.1.LES MARCHES DE L’AMBANO DU NORD ET LES ASPECTS PEU PENSES DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE VI.1.1.L’implantation du marché d’Andrakodavaka

Nous aurons l’occasion de revenir sur le marché d’Andrakodavaka plus loin mais pour le moment, si nous en parlons c’est pour marquer son rôle dans l’importance du fokontany d’Andrakodavaka même et c’est aussi pour montrer l’importance des flux dans l’organisation de l’espace. Les fokontany du Nord, à bien d’égards, sont éloignés des fokontany du bas, éloignés du chef- lieu de commune Ambano et de ce fait encore plus éloignés du marché d’Asabotsy, principal marché de la ville d’Antsirabe. D’abord, les distances latérales, importantes, les éloignent ces fokontany les uns des autres. Ainsi, entre le fokontany le plus au nord (Amparihindramananiolona) et le fokontany le plus au sud (Mahazina-sud) de la commune Ambano, il y a 20 km de distance. En outre, entre le fokontany Amparihindramananiolona et le marché de Sabotsy de la ville d’eaux, l’éloignement avoisine les 25 km. Mais ensuite, cette situation est accentuée par la distance verticale entre les fokontany : à ne considérer que les deux mêmes fokontany plus haut (Amparihindramananiolona et Mahazina- sud), il y a une dénivellation entre les deux. La localité d’Andrakodavaka et les autres hameaux qui vont avec forment le fokontany d’Andrakodavaka. Ce dernier est traversé par la RIP 127 qui continue la RIP 125. La première rejoint le district de Faratsiho vers le nord. Cette position riveraine de la RIP 127 l’a fait devenir le cœur d’Ambano du haut si les autres fokontany de l’Ambano du Nord constituent alors son arrière- pays. Mais il faut signaler l’état lamentable de cette RIP 127 la saison de pluie venue. Compte tenu de tout cela, il n’est pas étonnant que l’administration coloniale ait cru bon d’y créer un marché dès 1905, comme pour corriger l’erreur d’avoir réuni dans une même entité administrative des fokontany diversifiés et ayant peu de choses en commun, c’est-à-dire les fokontany du haut par rapport à ceux du bas. Et la disparition du marché d’Alarobian’Ambano plus tard le vérifie.

53 VI.1.2.Les deux autres marchés de l’Ambano du Nord Selon les paysans, le marché hebdomadaire de la commune Ambano se tenait le jeudi de la semaine. Il aurait été créé vers 1920 seulement, longtemps après l’édification d’Ambano en canton de grande envergure car il comprenait l’actuelle commune rurale Alakamisy, Ce marché n’aurait eu qu’une existence éphémère. A notre avis il ne pouvait en être autrement pour les raisons suivantes :

VI.1.2 .1.La marché d’Andrakodavaka, une correction de la délimitation à la va-vite du canton Ambano : - la proximité du canton d’Ambano vis-à-vis de la ville d’Antsirabe : la colonisation avait peut-être la conviction que la proximité du canton Ambano avec Antsirabe ne nécessitait aucunement l’érection d’un marché dans le chef-lieu. Elle avait pensé que la population du canton vendrait ses produits agricoles et d’élevage et achèterait ce dont elle a besoin sans problème à Antsirabe-ville. Après tout, la localité d’Ambano n’est qu’à 10 km à vol d’oiseau du terminus du chemin de fer Tananarive-Antsirabe. - l’édification du marché d’Alakamisin’Ambano : Ce marché n’a été créé qu’en 1920, non pas pour donner un rôle économique au chef-lieu en tant que centre organisateur de son espace mais plutôt pour lui donner une certaine image économique comme beaucoup d’autres cantons du Vakinankaratra. Ce marché n’a pas fait long feu, n’ayant pas de raison de continuer à exister. La population des fokontany de l’Ambano du Sud avait déjà ses habitudes vis-à-vis du marché d’Asabotsy de la capitale du Vakinankakaratra. - l’absence de considération pratique spatiale dans l’organisation administrative du pays : la colonisation, en organisant le pays, n’aurait pas pensé aux nœuds et aux liens qui les unissaient mutuellement dans l’espace. Elle aurait peu pensé à la notion de centre et de périphérie dans le Vakinankaratra. Elle se serait très vite aperçu que l’arrière-pays du canton Ambano est loin de la ville d’Antsirabe (plus de 20 km de distance). De ce fait, il serait difficile à sa population de fréquenter le marché de Sabotsy ni pour vendre ni pour s’approvisionner. Le résultat est que dès 1905, elle a jugé utile de créer le marché d’Alarobian’Andrakodavaka, 15 ans avant la naissance du Marché d’Ambano.

VI.1.2.2.Les marchés d’Alatsinain’Ankerambe et d’Alakamisin’Ambohitsaratelo Si le marché d’Alatsinain’Ankerambe, créé en 1973, est à 7,5 km à vol d’oiseau du chef-lieu de commune Ambano, le marché Alakamisin’Ambohitsaratelo se situe à 4 km

54 toujours à vol d’oiseau du même chef-lieu. Il est facile d’imaginer que 13 ans après l’indépendance, le pays était dans sa première transition politique. Comme pendant la colonisation, l’organisation territoriale du pays ne tient toujours pas compte des réalités du terrain. De 1972 à 1975, le pays était en crise et cela expliquait que les deux marchés dont il s’agit aient vu le jour et dans la même année. Les fokontany de l’Ambano du Nord disposent de ce fait de trois marchés pour s’approvisionner et pour vendre alors qu’Ambano du Sud ne dispose d’aucun autre marché dans la commune. Ambano du Sud est influencé, mieux même, polarisé par le principal marché d’Antsirabe, celui d’Asabotsy. Mais ces marchés d’Ambano du Nord que constituent Alarobian’Andrakodavaka, Alatsinain’Ankerambe et Alakamisin’Ambohitsaratelo ont été créés d’abord parce qu’ils sont éloignés du chef- lieu de commune Ambano mais ensuite parce qu’Ambano du nord est déficitaire en production de riz, aliment de base de la population. Enfin, ils ont été créés par manque de clairvoyance continue de la colonisation à nos jours.

IV.2.LE MARCHE D’ANDRAKODAVAKA, ASPECTS CONCRETS DE LA VOLONTE D’EMANCIPATION VIS-A-VIS D’AMBANO DU SUD IV.2.1.Les motifs de la création du marché d’Andrakodavaka Depuis 1905, l’importance du marché d’Andrakodavaka s’affirme progressivement. De 1905 à 2019, Andrakodavaka éclipse Ambano chef-lieu de commune en tant que marché et bien plus peut-être en tant que localité. A y voir d’un peu plus près, Andrakodavaka à l’étoffe d’un chef-lieu de commune. Il provoque des flux d’échanges et donc des mouvements à la fois centripètes et centrifuges. Ces mouvements marquent l’espace et font d’Andrakodavaka un nœud, un centre polarisateur, mieux que le fassent certains chefs-lieux de commune du district d’Antsirabe 2. En fait, la situation d’Andrakodavaka est favorable aux échanges (Figure 7) nous montre que son marché est à iso-distance de plusieurs communes limitrophes. En effet, quand il n’est pas à une douzaine de km à vol d’oiseau de certains chefs-lieux de communes (commune Alakamisy ou bien le chef -lieu de la commune Ambano), il est à une quinzaine de km de certains autres comme Ambohibary, Andranomanelatra, Antsoantany, …). Le marché d’Andrakodavaka attire non seulement les paysans de ces communes plus haut mais il influence même des communes d’autres districts (Vinaninony du district de Faratsiho vers le Nord, du district de Betafo vers le Sud-ouest) sans oublier les marchands forains d’Antsirabe-ville. En conséquence, le marché d’Alarobian’Andrakodavaka constitue un marché rural d’envergure chaque mercredi.

55 Les paysans y trouvent leur compte en achetant et en vendant à la fois en fréquentant peu les marchés de la capitale du Vakinankaratra. Mieux même, sans être un marché de chef- lieu de commune selon RAKOTOMALALA, il rivalise en importance avec beaucoup de marché du district d’Antsirabe 2.

56 L’AIRE D’INFLUENCE DU MARCHE D’ALAROBIAN’ANDRAKODAVAKA

AMBOHIBARY

B ANTSOANTAN VINANINONY Y C

A ANDRANO- MANELATRA D

G

BETAFO - ANKAZOMIRIOTRA F E

AMBANO DU SUD ANTSI-RABE I

Source : Conception de l’auteure, 2020

LEGENDE : A : pommes de terre, riz F : Articles ménagers, de confections, de quincailleries, tissus B : Riz, pommes de terre, porcs G : riz, maïs, manioc, tomate, pomme de terre… C : Pommes de terre Marché d’Andrakodavaka D : Riz, pommes de terre, Chef-lieu de la Commune E : fruits, volailles, porcs, sobika, produits maraichères, Fokontany

Figure 5: Une carte qui représente le marché d'Andrakodavaka

57 VI.2.2.Le marché d’Andrakodavaka, de grande envergure mais sans retombée visible sur son fokontany d’appartenance …

VI.2.2.1.Alarobian’Andrakodavaka, un marché de grande envergure : A rappeler que son influence va au-delà des Fokontany de sa commune d’appartenance, atteint beaucoup de commune du district Antsirabe 2 et arrive même dans d’autres districts comme celui de Faratsiho ou de Betafo. Cette envergure apparaît aussi à travers son site. C’est un marché physique situé à 2150 m d’altitude. C’est un marché d’environ 3 500 m² de superficie. A l’intérieur ont été érigées sommairement des huttes alignées, donnant une allure de plan géométrique à l’ensemble. Le mur entourant le marché au départ a presque disparu en raison de l’absence de réhabilitation en temps réel. Dans ces huttes se vendent des produits très diversifiés : des produits alimentaires (viande, produits maraîchers, boisson alcoolisée et non alcoolisée, de la nourriture vite faite de gargotes, des beignets accompagnés de café et de thé, de riz pilé, de manioc sec, de pomme de terre, de fruits, de poissons secs, etc) des produits artisanaux (produits de vannerie, etc.) bêche, etc.), des produits vestimentaires (confection, tissus, etc.)(Photo10), des produits d’épicerie. A même le sol se vendent d’autres produits artisanaux comme les produits de poterie, les produits de la ferblanterie, la bêche, les nattes, etc., de la volaille et du porc vif, parfois des fruits, des carottes, etc. A signaler que de plus en plus les produits en plastique nécessaires aux champs ou à la maison et les produits comme les téléphones mobiles et les consommables pour ordinateurs, les jeux électroniques, la charge de batterie de téléphone envahissent aussi ce marché. Les matériels et les matériaux pour la construction sont également accessibles sur commande. A considérer tout cela, la population d’Ambano du Nord n’a pas besoin d’aller à Antsirabe pour ses besoins. .

Cliché de l’auteur, Janvier 2019. Photo 10: Marchand(es) de tissus et de pomme de terre à Andrakodavaka

58 Le marché d’Andrakodavaka depuis longtemps s’est étendu au-delà de son site originel. En effet il comprend aujourd’hui le marché physique mais aussi son élargissement spatial. Les environs immédiats sont devenus aussi des lieux d’autres fonctions commerciales : fonction de collecte et de stockage de produits diversifiés avant leur évacuation par camions vers les lieux de consommation : le bois, le charbon, le fourrage, les fruits, etc.

Cliché de l’auteur, Janvier 2019. Photo 11 : Stockage de produits diversifiés avant leur évacuation par camion : Bois, fourrage Le marché pullule de vendeurs, d’acheteurs et de marchands forains le mercredi. Le mardi et le dimanche sont devenus aussi des jours de marché. Mais le marché n’est jamais vide car les autres jours qui restent de la semaine, on y rencontre des gargotiers en raison de la présence presque permanente de camionneurs, de vendeurs et d’intermédiaires qui évacuent au loin les produits de stockage. Le marché est d’abord pour les riverains de l’Ambano du Nord (vente et approvisionnement) mais aussi pour les produits à évacuer. Cette envergure apparaît aussi à travers la diversité et le volume des produits d’échanges : - Ambano du Nord et Ambano du Sud y vendent des fruits, des produits maraîchers, des pommes de terre, du maïs, du porc et de la volaille, des produits de vannerie, etc. - Les marchands forains d’Antsirabe y vendent des produits de première nécessité, des produits de confection, des tissus, et de plus en plus des produits électroniques et consommables, etc. - Vinaninony, Betafo et Ankazomiriotra y vendent du riz pilé, des pommes de terre, du maïs

59 - les communes limitrophes y vendent des pommes de terre, du riz pilé, etc.

VI.2.2.2.Faible retombée spatiale interne à Ambano du Nord :

La création des marchés d’Ankerambe et d’Ambohitsaratelo montre qu’Andrakodavaka n’ pas réussi à organiser Ambano du Nord. Si la colonisation a compris l’importance stratégique de la création du marché d’Andrakodavaka, les régimes successifs au pouvoir à Madagascar l’ont négligé : au contraire, au lieu de corriger l’erreur de la colonisation en réorganisant administrativement la commune Ambano, ils ont accepté la création de la commune Alakamisy, ils ont créé deux autres marchés dans l’Ambano du Nord. En 60 ans d’indépendance, les autorités (étatique, provinciale ou régionale) ont négligé de réhabiliter les voies de communication existantes de l’Ambano du Nord, omis d’y créer des voies de desserte reliant les chefs- lieux de fokontany entre eux, omis non plus de créer des voies de desserte entre ces chefs-lieux de fokontany avec leurs hameaux/localités, ont omis enfin de créer des voies de desserte entre Andrakodavaka les chefs-lieux des communes environnants. Cela n’a pas permis à Andrakodavaka d’influencer sa zone ni d’y jouer un rôle organisateur ou polarisateur d’espace. Il n’existe pas de ce fait de retombées spatiales concrètes de l’importance du marché d’Andrakodavaka. Par contre, progressivement, lentement peut-être, Andrakodavaka, outre le fait que c’est un lieu qui rassemble quotidiennement paysans, commerçants, transporteurs, intermédiaires, etc., le fokontany d’Andrakodavaka est déjà organisateur d’évènements à travers les moments forts de l’année comme les fêtes de la nativité, le premier jour de l’an, la fête nationale, etc. En outre, il est aujourd’hui doté d’un CSB I (Photo12).

- Cliché de l’auteur, Janvier2019.

- Photo 12: Un CSBI à Andrakodavaka. Tout cela ne peut que drainer de la foule et constitue un ensemble de fonctions ou d’éléments visibles comme germes d’un futur chef-lieu de commune.

60 CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE

La troisième partie fait ressortir d’autres facteurs qui s’ajoutent à ceux définis dans la deuxième. Tous ces facteurs combinés entre eux permettent de dire qu’Ambano du Nord s’organisent progressivement pour réunir plus tard les conditions d’émancipation vis-à-vis de la commune rurale Ambano, souhaitée implicitement par tous les acteurs.

Le milieu est montagnard, les activités économiques s’y sont adaptées. Le paysage est différent de celui du Vakinankartra des plaines. Mais l’économie est influencée par la façade des Hautes Terres Centrales.

61 CONCLUSION GENERALE

Nous sommes partis d’une documentation, d’une observation ayant permis de définir un problème de recherche : peut-on parler de facteurs permettant de dire qu’une zone géographique est en train de naître ? Nous avons apporté une réponse en intitulant notre écrit « Ambano du Nord, une zone géographique en formation. Nous avons pu montrer les difficultés d’organiser administrativement un pays, une région, un espace, une zone. A preuve les atermoiements actuels à propos de naissance incertaine de la région . La zone de recherche est peuplée, habitée, aménagée, elle dépend d’une société et cette dernière se reconnaît en elle, mais elle n’est pas encore mesurée ni tout à fait divisée. Elle est en voie de formation. Les paysages reflétant les liens entre la société et son espace ne sont pas encore historiques comme dans le cas du Vakinankaratra -est. Il s’agit de l’Ambano du Nord. Nous y observons la naissance d’une zone géographique. A terme, Andrakodavaka prendrait plus d’envergure. La pression démographique permettrait de vaincre les contraintes du milieu et de s’organiser un peu plus. Les décideurs pourraient accompagner cette naissance en réorganisant les communes, etc.

62

BIBLIOGRAPHIE

LES OUVRAGES 1. BATTISITINI R. 1964 Problèmes morphologiques du Vakinankaratra, Madagascar Revue de Géographie n°5, pp. 43-69 2. BOIS D., RAJAONAH F. 2007 Marchés urbains de Madagascar XIXe XXe siècles : Antananarivo, Antsirabe, Antsiranana. L’Harmattan. 242 p. - BOIS D., RAJAONAH F 2007 Introduction. In Marchés urbains de Madagascar XIXe XXe siècles : Antananarivo, Antsirabe, Antsiranana, pp. 07-27 L’Harmattan, 242 p. - RAJAONAH F 2007 Antsirabe : les marchés d’une capitale régionale au XXe siècle. In Marchés urbains de Madagascar XIXe XXe siècles : Antananarivo, Antsirabe, Antsiranana, pp 135-176 L’Harmattan. 242 p 3. BONNEMAISON J. 1969 Les peuplements des « hauts de l’Ankaratra. Madagascar Revue de Géographie n° 14. Faculté des Lettres et Sciences Humaines. Université de Madagascar. Editions Cujas, pp. 33-61 4. CHARVET J.P., SIVIGNON M. « et al. » 2011, 2016 Géographie humaine. Questions et enjeux du monde contemporain, 3ème édition. Armand Colin ; 389 p. 5. DIRY J. P., 2002, Les espaces ruraux, Armand Colin, CAMPUS Géographie, 192 p. 6. MOTTET G. L’Ankaratra et ses bordures (Madagascar) : Recherches de géomorphologique. Tome I : le Massif de l’Ankaratra : 432 p ; Tome II : les bordures et le volcanisme quaternaire, 298 p. 7. PETIT M., 1998, PRESENTATION PHYSIQUE DE LA GRANDE ILE DE MADAGASCAR. Agence de la Francophonie (ACCT, FTM, 192 p. 8. MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’ELEVAGE ET DE LA PECHE, UPDR 2003 Monographie de la région du Vakinakaratra, 108 p. 9. RAISON J.P. 1984 Les Hautes Terres de Madagascar ORSTOM KARTHALA. Tome I 651 p. Tome II 607 p. 10. WOILLET J-C., 1963, Essai de micro-régionalisation de la préfecture du Vakinankaratra. Le plan de développement agricole de la préfecture du Vakinankaratra, Mad. Rev. Géo. n°3, Etudes Malgaches. Laboratoire de Géographie, pp 45-119.

63

THESES ET MEMOIRES 1. ANDRIAMANANJARA R.H. 2018 Les cultures fruitières tempérées des Hautes Terres Centrales malgaches et leurs problèmes. Thèse de Doctorat 2. HANTARISOA M. H., 2014, Cultures fruitières et développement dans le sous espace d’Ambano, banlieue -nord d’Antsirabe, Région du Vakinankaratra. Mémoire de Maîtrise. Université d’Antananarivo, FLSH, Département de Géographie, 74 p. 3. RAJAONARISOA A.L. 2007 Spatialisation des activités de production dans la commune Rurale d’Ambano, Antsirabe II Haute Terres Centrales du Vakinankartra, Mémoire de maitrise en Géographie. 139 p. 4. RAKOTOMALALA J. M., 1992, Les cultures fruitières dans la petite région d’Ambano. Mémoire de Maîtrise de Géographie. UA, EESL, UERG. 129 p. 5. RAMAMONJISOA J., 1994, Le processus de développement dans le Vakinankaratra : Hautes Terres Centrales malgaches (1994). Thèse de doctorat d’Etat ; Université de Paris I – Panthéon Sorbonne, UFR de Géographie. Tome 1, pp 1-340. Tome2 pp. 341-660. 6. RANDRIANAHASINA L.N. 2005 Pratique des cultures fruitières dans le Vakinakaratra- est : l’exemple du sous espace d’Ambatolahy. Mémoire de Maîtrise de Géographie. 95 p. 7. RATSIAFA M. A. 2016 Stratégies paysannes agricoles dans la cuvette d’Ambohibary- Sambaina (Région Vakinankaratra). Mémoire en M 2. Mention Géographie. 88 p. 8. RATSIMBAZAFY M.H. 1996 Diagnostic de la production fruitière en milieu rural, étude technique économique, cas de la région d’Ambano. Mémoire d’Ingéniorat en Agriculture, Université d’Antananarivo, Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques. 9. RAVAOARISOA V.J. La place de la culture des carottes dans la Commune rurale d’Ambano, region du Vakinankaratra.

WEBOGRAPHIE : - WWW.inra.fr/penv). - www.medforum.org - W.W.W maep.gov. mg.

64

ANNEXES ANNEXE I : QUESTIONNAIRE

EXPLOITATION AGRICOLE

Fokontany

I-Ménage

1 .Nom:…………………………………….2.Origine:………………… 3.Date et motifs d’installation :…………………………………….

4 .Quelle est votre activité principale :

4.1 1agriculture………………………………………………….

4.2Elevage…………………………………………………………

5.3Autre……………………………………………………………..

5. Pratiquez-vous d’autres activités secondaires ?

5.1Commerce, …………………………………

5 .21artisanat, ………………………………………

5.3exploitation,………………………………………

5.4 Forestière………………………………………..

5.5autres ……………………………………………

6.Quelle culture pratiquez-vous ?

6.11riziculture

6.1.11irriguée ……………………………..

6. 1.2pluvial…………………………………..

6.2contre saison……………………………..

65

6.3fruitiers …………………………………….

II .Saison de culture

7. Quand commence votre saison culturale ?

8. Labour Semis repiquage sarclage récolte

9. Riziculture irriguée

10. Riziculture pluviale

11. Contre saison

12. Cultures pluviales fruitières

III. Statut de l’exploitation agricole

13. Etes-vous propriétaire de votre exploitation ?

13.1si oui,

13 .1.1continuité famille. ………………………………………………..

13.1.2achat Direct………………………………………………………………..

13.1.3Mixte……………………………………………………………………….

13.2Si non,

13.2.1Métayage……………………………………………………………….

13.2.2fermage …………………………………………………………………..

14. Les Propriétés sont-elles bornées ou titrées non ?......

15. Rencontrez-vous des problèmes d’accès à la terre ?

15.1Quels ont sont les causes ?

15.2Comment vous y remédiez?

15.3 Est-ce votre système d’irrigation est efficace ?

66

15.3.1Si non quels sont les problèmes ?

15.3.2Comment vous y remédiez ?

16. Utilisez-vous les équipements traditionnels ou mécanisés ?

16.1Manuel………………………………………………………

16.1.1attelé ………………………………………………………..

16.1.1.1motorisé…………………………………………………….

16.2Si traditionnel lesquels ?......

16.2.1quel est le nombre ?......

16.3. Si mécanisés lesquels ?

16.3.1esquel est le nombre ?

17. Quelle technique de culture utilisez-vous ?

18. Utilisez-vous des intrants ?

18.1Si oui ?lesquelle ?......

18.2 Quelles semences ?

18.2.1riziculture, ………………………..

18.2.2Autre……………………..

19. Quelles Fumures ?

19.1Organique…………………………………………………………..

19.2minérale……………………………………………………………….

19.2 .1.guanomad, NPK,

compost, urée autre

19. Si non,

67

19.1pourquoi ?

20- Quelle mesure pensez-vous contre les insectes ? Les intempéries (froid, grêles, inondations)

21. Utilisez-vous des mains d’œuvres salariés (coût) ??? Familiale ou de l’entraide

21.1 Quelles sont les principaux problèmes rencontrés dans la production ? 21.2Comment-vous y remédiez ?

V Organisation paysannes

22 Etes-vous membres d’une OP ?

22.1 Pourquoi y avez-vous adhéré ?

22.2 Depuis Quand ? ……………………………………………………………..

22.3Si non……………………………………………. pourquoi ? ………………

23Travaillez-vous avec des techniciens venant des différents organismes ?

23.1ONG……………………………………..,

23.2CSA………………………………………,

23.3FOFIFA……………………….. ?

23.4Est-ce bénéfique …………………………………?

VI.MEMBRES DE L’INSTANCE COMMUNALE

24. Votre commune possède telle un PCD ?

25. Quelles ont été les projets de développement qui ont été menées dans votre commune sur l’agriculture ?

26. Trouvez-vous en ce moment que votre commune est développée ?

26.1Si oui………………………………….quel en est le facteur……………….?

68

27. Trouvez-vous que la population de votre commune est dynamique ?

28. Qu’est-ce que vous proposez pour améliorer socialement votre commune ?

29-Les migrants sont-ils nombreux dans votre commune ?

29-2Quels en sont les principales causes ?

30-Quels sont les principaux problèmes rencontrés dans votre commune ? Freinant le développement ?

30-1D’après vous quels sont les solutions pour y remédier ?

69

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... i RÉSUME ...... ii LISTE DES FIGURES ...... iii LISTES DES PHOTOGRAPHIES...... v LISTE DES TABLEAUX ...... v LISTE DES ANNEXES ...... v ACRONYMES ...... vi GLOSSAIRE DES MOTS DIFFICILES DU TEXTE ...... vii

INTRODUCTION GENERALE ...... 1 PARTIE I. LA DEMARCHE DE RECHERCHE ET LA REVUE DE LITTERATURE ...... 4 CHAPITRE I : LA DEMARCHE DE RECHERCHE ...... 5 I.1. DOCUMENTATION, REVUE DE LITTERATURE ...... 5 I.1.1. Méthode de documentation ...... 5 I.1.2 La revue de littérature réalisée ...... 6 I.2 .PROBLEMATIQUE, HYPOTHESES...... 9 1.2.1. La problématique et les hypothèses ...... 9 I.2.2. Les concepts utilisés ...... 10 CONCLUSION DU CHAPITRE I...... 12 CHAPITRE II : LES TRAVAUX DE TERRAIN ...... 13 II.1. LA COLLECTE D’INFORMATIONS SUR LE TERRAIN ...... 13 II.1.1.Observations, entretiens avec certaines personnes ressources, enquêtes auprès des ménages...... 13 II.1.2.Autres collectes d’informations ...... 14 II.1.2.1.Les bases de données BD 100 du FTM : ...... 14 II.1.2.2.Les images satellitaires de Google Earth : ...... 14 II.2.LE BILAN DES COLLECTES D’INFORMATIONS ...... 14 II.2.1.Les points forts et les points faibles...... 14 II.2.1.1.les points forts ...... 14 II.2.1.2. les points faibles...... 15 II.2.2. Les résultats ...... 16 CONCLUSION DU CHAPITRE II ...... 18

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CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ...... 19

PARTIE II. LES CARACTERISTIQUES DE LA ZONE DE RECHERCHE...... 20 CHAPITRE III : LE SOUS ESPACE D’AMBANO, CONNU DU GRAND PUBLIC ...... 21 III.1. LOCALISATION ET SITUATION ...... 21 III.1.1. un sous espace ouvert aux grands axes de circulation ...... 21 III.1.2. la délimitation du sous espace d’Ambano...... 23 III.2.LE SOUS ESPACE D’AMBANO, LE VAKINANKARATRA-EST, LES HAUTES TERRES CENTRALES, … ...... 27 III.2.1.Ambano, un sous espace à densité élevée ...... 27 III.2.2Ambano et sa renommée économique, un autre élément de définition ...... 28 III.2.2.1. Une polyproduction dominante ...... 28 III.2.2.2. Son appartenance à des filières agroalimentaires ...... 30 III.2.2.3. La production de fruits caractéristiques de l’Europe...... 31 CONCLUSION DU CHAPITRE III ...... 32 CHAPITRE IV : DEFINITION DE L’AMBANO DU NORD, ZONE DE RECHERCHE.... 33 IV.1. AMBANO DU NORD, LE MASSIF DE L’ANKARATRA ET LE VAKINANKARATRA-EST ...... 33 IV.1.1. l’appartenance au massif de l’Ankaratra :...... 33 IV.111 l’appartenance au massif de l’Ankaratra : cette appartenance est d’abord topographique puis climatique ...... 33 IV.1.1.2.au niveau du climat : ...... 35 IV.1.2.Ambano du Nord, une économie de marché dès le départ...... 38 IV.1.2.1 une association de cultures plutôt montagnarde :...... 38 IV.1.2.2 des spéculations logiquement tournées vers le marché ...... 39 IV.2.AMBANO DU NORD ET SON POSITIONNEMENT RETICENT VIS-A-VIS D’AMBANO DU SUD...... 41 IV.2.1.Ambano du nord, mal à l’aise dans la Commune Ambano ...... 41 IV.2.1.1. des Fokontany prêts à quitter la commune Ambano selon nos enquêtes ...... 41 IV.2.1.2. Le faible rôle polarisateur d’Ambano, chef-lieu de commune...... 43 IV.2.2. Ambano, chef-lieu de commune peu fréquenté ...... 43 IV.2.2.1.La fréquentation d’Ambano chef-lieu de commune, juste pour des besoins administratifs : ...... 43

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IV.2.2.2.Ambano, chef-lieu de commune, juste un lieu de passage pour les fokontany d’Ambano du Nord...... 44 CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ...... 45

PARTIE III. AMBANO DU HAUT, UNE RECHERCHE DE SPECIFICITE SANS SON ESPACE D’APPARTENANCE ...... 46 CHAPITRE V : UNE UTILISATION DU SOL CARACTERISTIQUE DES PAYSAGES DE MONTAGNES ...... 47 V.1.UN ENRACINEMENT ENCORE INCOMPLET ...... 47 V.1.1.Origine de la population, sous équipement culturel, volonté de s’émanciper de l’Ambano du bas ?...... 47 V.1.2.Le mode d’utilisation du sol : encore temporaire ou en voie d’être permanente .... 48 V.2 .EVOLUTION AGRICOLE ...... 49 V.2.1.Une riziculture difficile, voire impossible...... 49 V.2.1.1.Le relief, premier élément au préjudice de la riziculture :...... 49 V.2.1.2. un climat rebutant pour les cultures tropicales ...... 50 CONCLUSION DU CHAPITRE 5 ...... 52 CHAPITRE VI : LE MARCHE D’ANDRAKODAVAKA, ORGANISANT PEU SON ESPACE D’APPARTENANCE MAIS AYANT UN RAYONNEMENT CERTAIN SUR UNE AIRE CONSIDERABLE ...... 53 VI.1.LES MARCHES DE L’AMBANO DU NORD ET LES ASPECTS PEU PENSES DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ...... 53 VI.1.1.L’implantation du marché d’Andrakodavaka ...... 53 VI.1.2.Les deux autres marchés de l’Ambano du Nord ...... 54 VI.1.2.2.Les marchés d’Alatsinain’Ankerambe et d’Alakamisin’Ambohitsaratelo ..... 54 IV.2.LE MARCHE D’ANDRAKODAVAKA, ASPECTS CONCRETS DE LA VOLONTE D’EMANCIPATION VIS-A-VIS D’AMBANO DU SUD ...... 55 IV.2.1.Les motifs de la création du marché d’Andrakodavaka...... 55 VI.2.2.Le marché d’Andrakodavaka, de grande envergure mais sans retombée visible sur son fokontany d’appartenance …...... 58 VI.2.2.1.Alarobian’Andrakodavaka, un marché de grande envergure :...... 58 VI.2.2.2.Faible retombée spatiale interne à Ambano du Nord : ...... 60 CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE ...... 61

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CONCLUSION GENERALE ...... 62 BIBLIOGRAPHIE ...... 63 ANNEXES ...... 65 TABLE DES MATIERES...... 70

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