UNIVERSITE D’ FACulté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie DEPARTEMENT de SOCIOLOGIE

MEMOIRE DE MAITRISE

(Cas d e la commune urbaine d’— District d’Arivonimamo I, Région Itasy) Dirigé par RAKOTONIAINA Tefinavalona Hanitriniony

Membre du Jury : Président du Jury : Professeur SOLOFOMIARANA RAPANOEL Bruno Allain Juge : Monsieur RABARISOLONIRINA Yves Lucien Encadreur : Docteur RANAIVOARISON Guillaume Andriamitsara Date de Soutenance : 20 Août 2012

Année Universitaire : 2010-2011

Cultures locales et économie de ménage (Cas de la Commune Urbaine d’Arivonimamo- District d’Arivonimamo I, Région itasy) REMERCIEMENTS

C’est un honneur et un plaisir pour moi d’avoir été sollicitée pour apporter ma modeste contribution à la présentation de ce mémoire en vue d’obtention du diplôme de maîtrise.

En effet, j’adresse en premier lieu mes plus vifs remerciements à Dieu, Celui qui m’a donné la force et la compétence me conduisant jusqu’ici à l’achèvement de mes investigations sur les cultures locales et l’économie de ménage.

Parmi l’originalité de ce mémoire, il faut souligner qu’il a été conçu avec l’apport de plusieurs personnes : ‹ A tous ceux qui ont participé à cette réalisation ; ‹ Hommages très cordiaux aux membres du Jury de ce mémoire, à savoir le Professeur SOLOFOMIARANA RAPANOEL Bruno Allain, le Président du Jury ; Monsieur RABARISOLONIRINA Yves Lucien, le Juge, et Docteur RANAIVOARISON Guillaume, mon Professeur Encadreur pour leur grand engagement ; ‹ A Monsieur le Maire d’Arivonimamo, Monsieur ANDRIAMANALINARIVO Manohisoa, ainsi qu’à son 1er Adjoint Monsieur RAKOTOARIVONY Michel Fredland pour leur précieuse collaboration ; ‹ A ma famille ainsi qu’à mes amis de leurs efforts particuliers dans le soutien moral, matériel et financier.

Pour mes collègues du département de Sociologie, j’ose espérer que le document constitue un moyen pédagogique d’appoint et utile dans leurs propres investigations. Pour les autres, je souhaite qu’il soit une source d’informations et de motivations leur permettant de se faire une idée des écarts existant entre « cultures locales et économie de ménage » et d’agir en tant que tel.

Préserver nos cultures identitaires tout en garantissant le développement socio- économique est avant tout une affaire nationale. J’espère que cette fenêtre ouverte sur les problèmes nous bloquant le chemin sur la réalisation de ce projet constituera un levier pour la mobilisation de tous et notamment des Jeunes qui sont les Héritiers du patrimoine culturel et économique malgache. RAKOTONIAINA Tefinavalona Hanitriniony SOMMAIRE

Introduction générale Partie I- Mondialisation et spécificités Chapitre I- Dans le monde Chapitre II- Dans les Sociétés anthropologiques Chapitre III- Dans la Société Malgache Partie II- Développement économique et valorisation de l’identité culturelle Chapitre IV- Approche monographique de la Commune Urbaine Chapitre V- Ecarts cultures locales-économie de ménage Chapitre VI- Contribution des cultures locales d’Arivonimamo à la dynamisation de l’économie de ménage Partie III- Prospectives d’harmonisation cultures locales-économie de ménage Chapitre VII- Esquisse théorique des suggestions Chapitre VIII- Mise en pratique

Conclusion générale Références Références bibliographiques Ouvrages généraux Ouvrages spécifiques Table des matières Liste Liste des tableaux Liste des photos Annexes Guide d’entretien Questionnaires

Résumé et CV 1

INTRODUCTION GENERALE

1- Contexte

Madagascar, une Ile assez unique de par ses spécificités (langue, histoire, peuple) et ses richesses (biodiversité, ressources minières, diversité ethnique, pluralité culturelle,…) pourtant incessamment qualifié de pays « pauvre ». Pour quelles raisons ?

Depuis même la conception de la 1ère république, notre pays s’est engouffré dans de nombreuses crises (sociales, économiques, politiques) et la population a connu des bouleversements majeurs suite aux catastrophes naturelles, à l’instabilité économique, à la malnutrition, à la famine, aux maladies infantiles, aux infections et maladies mortelles tel le VIH/Sida, …Et pire encore, la crise de 2009 a aggravé la situation de . Selon la Banque Mondiale, notre pays se classe au 77ème rang en matière de pauvreté. Plus de la moitié de la population vit sous le seuil de la pauvreté.

Plusieurs réformes ont été entreprises mais à analyser la situation nationale aujourd’hui, ce ne sont que de vains efforts. En effet, selon des études faites par des économistes universitaires malgaches, le réel problème réside sur la mauvaise gérance des affaires de l’Etat. Les priorités auxquelles les autorités compétentes devraient se servir ont été négligées. Le pays est actuellement en état critique. Mais heureusement que nos plus belles richesses n’ont pas toutes disparues. Notre identité culturelle, nos cultures identitaires ne peuvent-elles pas nous servir pour remonter en haut l’honneur de Madagascar ? Notre « unité dans la diversité » suite à l’existence des 18 tribus ethniques composant la Grande Ile constituent pour nous une « richesse » encore inexploitée. Ainsi, importe-il de chercher les meilleurs moyens et stratégies de valorisation de notre appartenance culturelle afin de contribuer à la dynamisation économique, allant des ménages malgaches à l’échelle nationale.

2- Motifs du choix du thème

« Cultures locales et économie de ménage », c’est le thème auquel nous allons nous référer dans ce mémoire. Pourquoi ? Non seulement, la culture garde une place très prépondérante dans le cœur des malgaches étant donné qu’elle reflète leurs origines, leurs modes de vie, ainsi que leurs véritables identités leur permettant de se distinguer des 2 autres personnalités culturelles existantes, mais surtout parce que ce peuple extrêmement « traditionnaliste » préconise la culture comme étant le plus précieux héritage laissé par leurs ancêtres. Quant à l’économie, de nombreuse études et recherches d’économistes et experts malgaches ont révélé que Madagascar est loin d’être un pays « pauvre ». Ce qu’il y a, c’est de la mauvaise gérance et du mauvais partage au niveau des richesses nationales. Les raisons ont été le fait que bon nombre de malgaches ignorent encore l’existence de ces richesses dont les cultures identitaires en font partie et dont ils sont les uniques propriétaires, sinon ne savent pas comment les exploiter et se contentent du seul agir des « chefs » et des étrangers sur leurs propres ressources, même dans des conditions inacceptables. Nous avons décidé d’entrer dans les détails en étudiant ce concept d’économie au terme de ménage afin d’aborder la réalité économique malgache. C’est pour toutes ces raisons que nous nous sommes penchés vers l’approfondissement de cette nouvelle branche d’étude et de recherche assimilant ensemble la culture et l’économie.

3- Motifs du choix du terrain

Comme terrain d’initiation à notre recherche, axée sur les cultures locales et l’économie de ménage, Arivonimamo a été le centre de notre choix du fait que cette partie de la Grande Ile est l’une des plus marquantes des évènements et étapes que Madagascar a passé jusqu’ici que ce soit sur le plan historique, touristique, et culturel qu’économique. Bref, nous avons été convaincus qu’Arivonimamo devrait nous être bénéfique et propice dans la recherche que nous allons effectuer dans la constitution de ce mémoire. Nous allons donc étudier et analyser le cas de la commune urbaine d’Arivonimamo sur le plan culturel et économique.

4- Problématique

La problématique nous servant de guide dans notre recherche est en effet « Jusqu’où les cultures locales peuvent-elles participer à une dynamisation entrepreneuriale de l’économie de ménage ? » sur lequel va se développer les hypothèses possibles et envisageables sur la culture assimilée à l’économie en termes de ménages malgaches.

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6- Hypothèse

Afin de pouvoir répondre à la problématique qu’on s’est posée, de déterminer les limites des pratiques culturelles malgaches dans la dynamisation entrepreneuriale de l’économie de ménage, nous allons appuyer notre thème par les hypothèses suivantes :

Premièrement, nous sommes convaincus que les cultures identitaires malgaches peuvent s’harmoniser avec le monde économique, que leur mise en valeur et leur mise en vigueur peuvent contribuer à la dynamisation de l’économie des ménages malgaches grâce au déploiement de la création d’emploi. Ces cultures identitaires ouvrent de nouveaux horizons exploitables et de nouvelles opportunités économiques de par la création de nouvelles branches d’activités se basant sur les cultures locales et qui rapportent. Une des solutions optées pour éviter sinon du moins réduire les problèmes liés au travail tel le chômage et l’insertion au secteur informel;

Deuxièmement, si de nouveaux emplois s’ouvrent grâce aux cultures locales, et que suite à cela les problèmes du travail sont solutionnés, l’identité culturelle malgache retrouvera sans doute sa place et sa valeur. Ce qui va aider au déploiement du secteur du tourisme malgache à tous les degrés : local, régional et même national, une autre occasion pour le malgache d’améliorer son niveau de vie;

Toutefois, la mondialisation et ses inévitables impacts sur les pays du Sud tel que Madagascar sont entrés en jeu dans le champ et engendré des conséquences graves en terme économique. Les jeunes malgaches, étant la classe d’âge la plus ciblée par l’ « américanisation » et l’ « occidentalisation », bref par la mondialisation culturelle, ont tendance à délaisser leurs valeurs identitaires et à minimiser leur apport à l’économie, en remplaçant les pratiques culturelles malgaches par des modes de vie « modernes » qui parfois ne rapportent que des pertes économiques pour des peuples pauvres.

Ainsi peut-on mesurer par ces hypothèses développées ci-dessus jusqu’où les cultures locales malgaches peuvent-elles contribuer à la dynamisation entrepreneuriale de l’économie en terme de ménages.

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5- Objectifs a) Objectif général

L’objectif principal que nous visons est de déterminer les dimensions interculturelles d’un « vivre ensemble » permettant de dynamiser l’économie des sociétés locales de la Commune urbaine d’Arivonimamo. b) Objectifs spécifiques

Grace à ce mémoire, nous allons aussi contribuer à identifier si la mobilité culturelle de la population est un facteur de développement socio-économique, identifier les problèmes véhiculés par l’entrée de la mondialisation au niveau national et local ;déterminer les règles et normes de comportements socio-économiques qui vont de pair avec le développement et la valorisation des cultures identitaires ; dégager une stratégie de planification économique dans la maintenance des cultures identitaires, opérable à toute société.

7- Méthodologie a) Documentation

Comme référence à notre recherche, nous avons consulté et nous sommes documenter sur l’anthropologie sociale, culturelle et économique, sur la psychologie culturelle, sur la sociologie de la culture et la sociologie culturelle, sur la population et le développement, sur la pauvreté et le chômage, sur les us et coutumes ainsi que sur les mœurs et traditions malgaches, sur le travail, et sur la modernité et la mondialisation. b) Méthodes d’approche

Comme courants d’idées nous aidant à avancer beaucoup plus dans notre recherche, la plupart nous a été d’appui et d’appoint le formalisme et le substantivisme qui sont deux courants d’idées se contredisant sur la réelle acception de la notion d’économie. Si pour les formalistes, l’économie prône les comportements humains, reflets de leurs propres cultures, comme des moyens et des fins conduisant à l’équilibre économique, les substantivistes, pour leur part, insistent sur le fait que l’économie soit un rapport encastré 5

dans un énorme champ de rapports sociaux. S’agissant de la culture, on se réfère à la gestaltet psychanalyse et au behaviorisme. Les premiers pensent que les différentes formes d’apprentissage culturel ne sont que des composantes de la culture tandis que les seconds conçoivent l’apprentissage culturel comme base de l’identité culturelle individuelle.

c) Mots et expressions clefs

Les mots et expressions clefs pour la constitution de ce mémoire ont été : l’identité culturelle ou les cultures identitaires, l’économie, le développement, la mondialisation,

d) Techniques d’approche

∑ Techniques vivantes • Pré-enquête

La pré-enquête ou l’enquête naïve nous est utile pour pouvoir réajuster en mieux les questions à poser lors de l’enquête (sur terrain) proprement dite.

• Observation participante

Quant à l’observation participante, celle-ci nous aide à détecter le degré de mensonge ainsi qu’à compléter ce qui manque dans les réponses apportées par les enquêtés.

∑ Techniques d’échantillonnage

Sur la population mère de la Commune urbaine d’Arivonimamo, on enquêtera 60 personnes dont les catégories socio-économiques sont diversifiées (haut, moyen et faible niveau de vie). On adoptera donc les techniques par quotas et les méthodes probabilistes.

∑ Techniques de guide d’entretien et de questionnaire :

On entamera notre enquête à l’aide de notre guide d’entretien auprès des chefs et responsables au sein de la Commune urbaine d’Arivonimamo et de questionnaire auprès de la population de la Commune.

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8- Problèmes rencontrés et limite de la recherche

Parmi les problèmes et obstacles que nous avons rencontré sur terrain ayant limité notre recherche, il y avait :

- la non disponibilité des individus à enquêter ;

- la méfiance et discrétion de ceux enquêtés ;

- la non disponibilité des documents nécessaires ;

- et la distance.

9- Caractéristiques des enquêtés

Concernant l’enquête proprement dite, nous avons enquêté 60 personnes distinctes, choisies d’après les techniques par quotas et les méthodes probabilistes. Les caractéristiques de cette population d’enquêtés sont expliquées par les trois tableaux suivants à travers l’identification des ménages, de leur économie, et des niveaux scolaires des membres que nous jugeons utiles dans notre recherche axée sur les cultures locales et l’économie de ménage.

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Tableau I- Identification des ménages

Nombre de Ethnie d’appartenance Situation personnes par Nombre d’enfants matrimoniale ménage en charge des parents

Mères 2 à 5 personnes : 0 charge : 15% Vakiniadiana(originaires célibataires : 35% d’Arivonimamo : 55% 5% 1 à 3 enfants : 6 à 9 personnes : 55% Merina : 30% Veuf(ve)(s) : 60% 20% 4 enfants et + : Autres : 15% 10 personnes et + : 30% Mariés : 75% 5% Source : l’auteur, 2012

Premier constat, nous pouvons dire, d’après ce tableau, que nos enquêtés sont constitués pour la plupart de familles nombreuses, allant de 6 à 9 personnes. Autrement dits, la population de l’Imamo est très croissante. Cela peut s’expliquer par le fait que près de 75% de nos enquêtés sont légalement mariés. Il se dégage de même que l’état de divorcé ne touche aucun de nos enquêtés.

Deuxièmement, on observe que malgré que la famille de nos enquêtés soit nombreuse et de grande taille, le nombre de personnes en charge sont en général moyens, ne dépassant pas 3 enfants. Ceci est en fait dû à l’insertion précoce des enfants de cette localité au travail. Les enfants, ayant arrêtés l’école pour aider leurs parents financièrement ne sont plus des charges pour ces derniers mais constituent plutôt des sources du budget économique familial. Ainsi, plus le nombre de personnes contribuant à l’amélioration du niveau de vie du ménage augmente, plus l’argent que le ménage gagne chaque jour ou chaque semaine ou chaque mois s’élève.

Et finalement, on peut interpréter suivant ce tableau que plus de la moitié de nos enquêtés se trouvent être de originaires de l’Imamo si les « Merina » constituent le 1/3. Ceci peut certainement étaler le fait que la population de la Commune urbaine d’Arivonimamo soit une communauté véhiculant les idées, préceptes et pratiques culturelles typiquement traditionnelles. Bref, c’est l’une des raisons de la promotion de l’artisanat et des raisons d’être des ateliers de confections artisanales. 8

Tableau II- Identification des économies Raisons d’insertion Activités Revenus Taux Activités secondaires journalier d’enfants principales s mineurs au travail avec leur niveau d’instruction 20% dont : Financière : 85% Cultivateurs Transport 1000Ar à : 35% de briques : 5000Ar : 15% : Non 25% 60% Secondair motivés scolairement Artisans : e I : 10% 30% Artisans : 5000Ar à 20% 10000Ar : 5% : Pour se procurer de Eleveurs : 30% Secondair l’argent de poche : 20% Epiciers : e II 5% 15% 10000Ar Ménagères : et + : 10% 10% Petits marchands Journaliers : : 5% 5% Source : l’auteur, 2012

S’agissant, pour sa part, de l’identification économique des enquêtés, premièrement, nous pouvons en déduire que leur « santé économique » est très critique. Leurs revenus journaliers ne dépassent pas les 5.000Ar alors que les « bouches à nourrir » sont en grand nombre. Ainsi, il s’en dégage que la croissance démographique de la population de la Commune urbaine d’Arivonimamo n’est pas proportionnelle aux atouts économiques locaux.

On nous a de même révélé que les activités qui s’offrent dans la commune sont moyennement rémunérant (cultivateurs, éleveurs, artisans, …) mais suite à la crise socio- économique de 2009, les habitants se sont devenus démunis du fait que leurs travaux ne leur rapportent plus. Sur les 60 personnes que nous avons enquêté, presque 70% ont dit entreprendre des activités économiques supplémentaires pour éviter les problèmes liés au travail tel que le chômage. Et 20% d’entre eux sont des artisans, une autre raison de la promotion du secteur artisanal dans cette partie de la Grande Ile.

Troisièmement, il est à noter que le phénomène de « travail des enfants » touche aussi la Commune urbaine d’Arivonimamo. Parmi les ménages enquêtés, 20% des enfants mineurs s’insèrent déjà dans le domaine du travail. Les raisons sont principalement 9 financières. Mais quelques 15% ont déclaré avoir entré dans ce « monde des grands » par pure volonté. Les uns ont avoué vouloir fuir l’école et trouver le travail un moyen d’y parvenir tandis que d’autres affirmaient avoir y entré pour pouvoir s’acquérir de leurs propres argents

Tableau III - Identification des niveaux scolaires Niveau des Niveau enfants d’instruction des Taux d’enfants Taux d’enfants fréquentant parents scolarisables parmi scolarisés parmi l’école les enfants des les scolarisables ménages enquêtés

Primaire : 45% 35% Primaire : 55% 60% Secondaire I : Secondaire I : 20% 30% Secondaire II : Secondaire II : 10% 15% Bac : 5%

Enseignement supérieur : 0%

Sans instruction : 20%

Source : l’auteur, 2012

Pour ce dernier tableau éclairant la situation scolaire des enquêtés, nous pouvons en retenir que, suite à l’insertion au travail des enfants, évoquées ci-avant, le taux des enfants fréquentant à l’école est encore minime malgré qu’elle compose plus de la moitié des enfants scolarisables. Le malaise économique des parents ont conduit leurs enfants à éloigner les centres et institutions scolaires.

Il s’en dégage de même que les niveaux d’instructions des parents ont plus ou moins engendré des impacts sur ceux de leurs enfants. Presque la moitié de nos enquêtés n’ont acquéri que des formations primaires, taux semblable au cas des enfants. Les parents 10 n’ayant eu de formation scolaire suffisante ont décidé d’abandonner l’école pour le travail. Cette mode de pensée est en effet imitée par leurs enfants. Ils ne trouvent plus gout à l’école et décident de se contentent du peu qu’ils aient gagné dans ces centres scolaires. De plus, la crise financière et économique des parents fait son emprise.

PARTIE I MONDIALISATION ET SPÉCIFICITÉS

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Introduction partielle

Aussi importantes soient-elles, les notions de « culture » et d’ « économie » ont engendré de nombreuses conceptions, de nombreuses significations et bien évidemment de nombreuses contradictions.

L’Anthropologie, la Sociologie, la Psychologie, l’Ethnologie, la Philosophie et même la Science ont essayé de les interpréter à leurs propres manières et d’en démontrer la vérification sur l’appui d’expériences et études principalement axées sur ces deux concepts. Ainsi, l’ouverture de nouvelles branches de recherche a réussi à acquérir de la part des hommes du monde entier une plus grande considération.

Dans cette première partie, on va aborder le sujet en essayant de partager les regards et les points de vue du monde entier, des sociétés anthropologiques et de la Société malgache vis-à-vis de ces deux notions, comprendre à travers les explications apportées leurs origines, leurs historiques, leurs généralités, leurs perspectives, leurs interrelations et bien entendu les conséquences engendrées. On va de même essayer d’apporter des lumières sur l’utilisation de ces deux termes, les mots et expressions y afférant, de discerner les points de vue évoqués afin d’approcher comment considérer la culture assimilée à l’économie sinon d’entamer les recherches de solutions et stratégies d’harmonisation des cultures identitaires avec le déploiement économique, allant du ménage à l’échelle nationale.

Ainsi donc, on va discuter en termes d’approche théorique et cadre d’études de la culture et de l’économie, du mondial au local. 13

Chapitre I- Dans le monde

I 1- La notion de culture

I 1 1- Définitions et conceptions du terme

La notion de culture a de tout temps fait l’objet et le sujet de nombreuses conférences- débats et échanges mondiaux. Mais qu’en est-il de sa réelle signification ? Que désigne vraiment le mot « culture » ?

Plusieurs courants d’idées ont essayé d’interpréter et d’apporter des lumières à notre connaissance sur la notion de culture. Ainsi des philosophes, des sociologues, des anthropologues, et même des scientifiques se sont adonnés à en faire une branche d’étude et de recherche.

Etymologiquement, le mot « culture » vient de deux mots latins : « colere » et « cultura ». Si le premier signifiant « habiter », « cultiver » ou « honorer » assimile la culture à l’activité humaine et engendre plusieurs sens selon ses utilisations, le second « cultura », quant à lui, désigne l’action de cultiver la terre au sens premier puis celle de cultiver l’esprit et l’âme au sens figuré. Cicéron fut le premier à appliquer le mot « cultura » à l'être humain : (*)« Un champ si fertile soit-il ne peut être productif sans culture, et c'est la même chose pour l'humain sans enseignement ». Puis plutard, l’utilisation du mot s’est élargi et a ouvert de nouveaux horizons de pensée. La philosophie prône, pour sa part, la culture comme étant l’opposé de la nature, c’est-à- dire tout ce qui est de l’ordre de l’acquis. Semblable à cette signification, anthropologiquement la culture ou la civilisation est définie comme une évolution de l’humanité contrairement à la nature qui est qualifiée d’ « état sauvage ». La culture constitue un trait caractéristique de la nature humaine lui permettant de se distinguer de la sphère « animale ». Ainsi l’enseignement, la création artistique ou artisanale, les us et coutumes, les croyances religieuses, … bref, tous ce qui est appris ou tous ce qui a réussi à atteindre notre conscience par l’apprentissage sont considérés philosophiquement comme ayant des caractères culturels. En opposition à ces déterminations de la culture, Claude Lévi-Strauss insiste sur le fait que la culture soit naturelle à l’homme où il qualifie l’ « état de nature » d’ « état pré-culturel ». : (*) in Tusculanes, II, 13. 14

Plus loin, la sociologie définit la culture comme ce qui est commun et relie un groupe d’individus. D’où l’UNESCO, une institution internationale, attribue à la culture la désignation suivante : (*)« Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. ». Ce qui nous renvoie à l’idée que la culture désigne donc les différentes manières d’être, de penser, d’agir, de s’exprimer et de communiquer. Bref, tous ce qui est propre à une personne. La culture est donc le reflet de chaque identité personnelle.

La culture a fini par se constituer en une filière auquel un ministère s’est adonné, ministère de la culture où l’on assemble tout ce qui est déterminé ayant un caractère culturel à savoir le domaine de l’art et des lettres. Finalement, la notion de culture a amplifié le champ de ses significations aux yeux du monde entier, et a engendré plusieurs conceptions voire de nombreuses contradictions.

Notons quand même que la culture conçoit deux formes majeures. Deux acceptions du terme sont entreprises actuellement :

• la culture individuelle de chacun, construction personnelle de ses connaissances donnant la culture générale ; • la culture d'un peuple, l'identité culturelle de ce peuple, la culture collective à laquelle on appartient, parfois déterminée comme cultures identitaires et auxquelles notre thème va se référer. I 1 2- Importance et place de la culture dans les sociétés humaines Malgré les différentes conceptions que le monde a attribuées à la notion de culture, elle a réussi à s’intégrer dans la vie des hommes en gardant une place très importante à l’intérieur de leur être. . (*): définition de l'UNESCO de la culture, Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles. Conférence mondiale sur les politiques culturelles, Mexico City, 26 juillet - 6 août 1982.+.

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Nous avons récemment évoqué que, sociologiquement, la culture est tous ce qui est commun et relie un groupe de personnes. La connaissance en fait donc partie de cette représentation sociale du groupe. La langue, écrite ou orale, et qui est le fruit des premiers actes d’apprentissage humaine, est la première forme de culture collective qui soit. Les membres d’un même ensemble social ou culturel sont ordonnés à employer les mêmes systèmes de langage, les mêmes codes langagiers. La langue, première forme de la culture collective est donc considérée comme étant un patrimoine culturel propre à un groupe humain dans une quelconque société. Plutard, d’autres formes de culture collective comme les us et coutumes, la tradition, et les croyances religieuses ont surgies et rejoint le champ du « patrimoine culturel » à l’échelle locale, régionale, nationale, et même internationale. C’est de par la diversité des identités culturelles que la culture a réussi à acquérir de la part des sociétés humaines une plus grande considération.

Selon les propos de l’UNESCO, pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, la diversité culturelle apparait comme un élément déterminant. *« Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d'identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine ».

Plusieurs branches de la culture ont été donc crées dans le seul but de se déterminer, voire de se distinguer d’autres personnalités culturelles, d’autres groupes culturels. Parmi elles, on peut citer par exemple la culture humaine, la culture enfantine, la culture physique, la culture sportive, et même la culture d’entreprise et la culture technique du coté de la science. Pour donner encore un peu plus d’importance à la notion de culture, les communautés humaines se sont adonnées à entreprendre des relations en matière de culture. Ainsi naquit le terme d’ « interculturalité » où l’on fait dialoguer et communiquer des personnes de cultures différentes. Il y en a ceux qui se sont même spécialisées dans la médiation culturelle. Cette forme d’interaction se développe dans tous les secteurs d’activités et toutes les sciences sociales, relevant de domaines théoriques aussi multiples, telle : . (*) : Convention de l’UNESCO de 1970 sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels 16

• l’Anthropologie (études des changements culturels et de leur impact sur les populations) ; • la Sociologie (études des relations culturelles entre composantes de la société ; rapports entre majorité et minorités…) ; • la Psychologie (études des effets des changements culturels sur le psyché) ;

• l’Histoire (étude de la formation des entités culturelles pour expliquer l’état des relations intercommunautaires et intracommunautaires actuelles) ;

• l’Esthétique (étude des emprunts et bricolages culturels comme source de création de cultures) ;

• les Sciences Politiques (étude des formes de gestion étatique de populations culturellement hétérogènes ; l’intégration de minorités culturelles ; la résolution des conflits), …

I 2- La crise économique mondiale

I 2 1- Son origine et ses perspectives

Selon Wikipédia, une crise économique est définie comme suit: « Une crise économique est caractérisée par un profond retournement de la situation économique d'un pays, d'une nation ou d'une zone géographique plus importante ».

Si l'économie américaine représente le quart de l'économie mondiale, ce n'est plus le seul acteur majeur. Il est surement vrai que l’Amérique est l’un des principaux pays ayant contribué le plus à l’économie mondiale, étant donné que leur monnaie est la monnaie de facturation de l’essentiel des échanges mondiaux et internationaux, ce qui dit que ce qui affecte l’économie américaine affecte l’économie mondiale, mais selon des études faites, la crise économique mondiale aurait été déclenché, non seulement par l’échec du capitalisme, mais aussi par des dysfonctionnements au niveau structurel et technique.

Le double déficit budgétaire et commercial ainsi que l’endettement des ménages américains ont viré au déséquilibre total de l’économie américaine. Ces troubles économiques, conséquences de la gestion ultralibérale et néoconservatrice du Président américain Bush, ont conduit cette première puissance mondiale à perdre une partie importante de son potentiel de production, base de l’économie mondiale. Le réel problème réside sur les conséquences des guerres sanglantes et couteuses que ce chef d’Etat a 17 menées, l’aggravation des traits d’inégalités dans le monde, l’accélération au système de désindustrialisation.

Les origines « techniques » de la crise économique mondiale, quant à elles, résident dans les défauts de paiements des emprunteurs américains qui avaient souscrit des crédits attribués de manière extrêmement indulgente par des sociétés de financement immobilier ou des banques. Ces crédits appelés « subprimes » car étant affectés de marges progressives au dessus du taux d’intérêt ont fait l’objet d'opérations dites " structurées ", revendus à des banques disposant d'excédents de trésorerie et soucieuses de placements " surs " à puissante rétribution. Les défauts de paiement ont induit une sorte de course panurgique à la liquidité combinée à une perte de confiance généralisée des différents acteurs.

Toutefois, d’autres causes à l’origine de la crise économique mondiale sont nécessaires à être connues, à savoir :

• une politique monétaire erronée (taux directeurs devenus trop faibles qui ont provoqué une bulle économique de surinvestissement ou de « malinvestissement », ou alors des taux trop élevés étouffant le crédit) ; • une crise financière ;

• des changements majeurs du contexte politique : guerre, révolution, une crise sociale avec perte de confiance des milieux économiques (nationalisations, fuite des capitaux, crise de change, …) • des erreurs de politique économique: politique protectionniste ou, au contraire, ouverture jugée brutale des frontières, déficit public excessif ou, au contraire, rigueur budgétaire à contre-temps ;

• un épuisement (ou réduction temporaire) d'une ressource naturelle importante (telle que le pétrole, à plusieurs reprises) ;

• une surproduction d'une ressource localement importante, réduisant son prix à rien et ruinant les producteurs, et, par contrecoup, leurs fournisseurs ;

• une confiance trop grande dans le caractère auto-régulateur du marché ou, au contraire, une régulation trop administrative. 18

I 2 2- Conséquences engendrées

La crise économique touche actuellement le monde entier et a conduit vers de nombreuses opérations de réformes. Les conséquences graves que la crise économique mondiale a engendrées étant les suivantes :

- Le premier impact de la crise économique est la contraction du crédit. Les troubles économiques que connaissent les américains, moteur de l'économie mondiale, entraînent obligatoirement une baisse généralisée du pouvoir d'achat, de la demande et donc forcément un ajustement de la production, de l'emploi et des revenus qui en dépendent. Ainsi nous assistons aux chutes de nombreuses entreprises économiques internationales, tel le constructeur automobile Volvo qui annonce déjà connaître 90% de pertes au niveau de la vente. - Le yen, monnaie du Japon qui représente la seconde économie mondiale, est devenue monnaie de réserve d’un certain nombre d’opérateurs économiques du fait de l’incertitude qui plane sur le dollar américain. Ainsi donc sont touchés par la crise économique les pays asiatiques, mais d’une manière assez positive et bénéfique à eux. Dernièrement le yen s'est fortement apprécié par rapport au dollar, pénalisant en cela les exportations japonaises empirant les effets de la contraction du marché américain. - Le continent africain est en effet, le plus touché et le premier à subir les conséquences du ralentissement économique mondial. Le célèbre chinois Lao Tseu n’avait pas tord de dire que « Quand les gros maigrissent les maigres meurent ». Les impacts de cette crise dans les pays du Sud sont très nombreux, à savoir la fuite des capitaux, la baisse des prix des matières premières dont souvent ces pays tirent exclusivement leurs revenus, et biensûr la contraction de l’aide au développement étant donné que les budgets destinés aux actions d’aide même celles humanitaires sont sabrés.

Bref, là ou dans le monde développé les personnes seront confrontées au chômage et à la précarité, sur le continent africain ils risquent de connaître les affres de la faim et des problèmes de survie. Le pire, c’est que l’Afrique ne peut rien attendre de l'égoïsme et de la cupidité des autres.

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I 2 3- Quelques exemples de crise économique

Afin d’illustrer et d’appuyer ces propos cités bien avant là, allons à énumérer quelques exemples de crise économique que le monde a connu. La liste s’établie comme suit :

• 1907 : Panique bancaire américaine;

• 1929-1937 : Grande dépression (dont Grande Dépression en France) ; • 1973 et 1979 : crise provoquée par les chocs pétroliers ;

• 1993 : crise liée en partie à la crise du Système Monétaire Européen (SME) ; • 1994 : crise économique mexicaine (provoquée par une dévaluation du peso mexicain) ; • 1997 : crise économique asiatique (Asie du Sud-Est) ;

• 1998 : crise financière russe; • 1998-2002 : crise économique argentine ;

• Vers les années 2000-2001, la bulle internet s'est dégonflée et a provoqué un ralentissement économique ;

• 2002 : crise turque (dévaluation de la livre turque) ; • fin 2007 : Crise économique dite de la Grande Récession (2008 et après) liée à la crise financière de 2007-2010. Elle touche, depuis février 2007 l’immobilier américain et, par ricochet, le financement immobilier et le système financier international ; • fin 2009 : crise de la dette publique grecque qui entraîne la baisse de l'Euro, une inquiétante propagation au Portugal, à l'Espagne et même à l'Italie et une remise en cause d'une politique "commune" en Europe, et sans oublier celle de Madagascar qui suite aux conflits politiques de 2009, a heurté la sphère économique malgache.

Nous pouvons enfin déduire que le monde économique est « malade ». La crise économique touche non seulement les pays industriellement avancés mais surtout les pays du Sud, ceux encore en voie de développement, étant donné que leur développement économique a toujours dépendu des échanges qu’ils opèrent à l’échelle internationale. Il importe donc d’en trouver des remèdes et des propositions de sortie à cette situation.

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I 3- Culture, économie, mondialisation

I 3 1- Le facteur culturel dans la mondialisation

La mondialisation a certainement fait intervenir des enjeux culturels afin de maximiser le choc des civilisations. L’emprise américaine est particulièrement forte sur les aspects culturels, et joue sur les interactions multiples (entreprises, partenariats avec des ONG) à partir des éléments fondamentaux de la culture (valeurs, normes, institutions). L'influence socioculturelle se forme par l'intermédiaire du « social learning », et de ses composantes que sont l'enseignement, la langue, et le cinéma.

Après la chute du mur de Berlin en 1989 apparait un modèle culturel prédominant, le modèle anglo-saxon où l’industrie de l’armement et l’industrie informatique planent. Ce modèle culturel américain prône en effet la langue anglaise comme langue véhiculaire. Ainsi, l’anglais est actuellement spécifiée censer être la langue de communication à l’échelle internationale.

L’Amérique a toujours cherché les moyens les plus efficaces d’imposer ses cultures comme cultures mondiales. D’où naissent les concepts d’ « américanisation » ou encore d’ « occidentalisation » au niveau des modes de vie de tous les peuples du monde entier. Et bien évidemment, ce système américain a eu des influences assez perpétuées. Les modes d’habillements (jeans), les musiques véhiculées (hip hop, tectonik, RNB) et même les nourritures consommées (cocacola) par les occidentaux sont des exemples concrets imités par le monde entier par le biais des nouvelles technologies tels les multimédias.

Conscients de cette domination culturelle des américains, certains pays ont réagi face à cela en prônant la diversité culturelle et s’organisent en conséquence. Désormais, la valorisation des identités culturelles furent devenues les premières préoccupations de certains Etats. La culture a été inclut faisant partie du patrimoine naturel, patrimoine immatériel en protection.

I 3 2- La mondialisation économique

En conséquence de l’internationalisation des flux économiques et financiers grâce à la révolution technologique, la globalisation de l’économie a été illustrée par les Firmes Multi Nationales. De plus, grâce aux opportunités de communication qu’ont offert les 21 technologies de l’information, la circulation des capitaux par milliards d’un territoire à un autre a été facilitée. A l’occasion de la globalisation de l’économie à l’échelle internationale, de nouvelles frontières se sont ouvertes envers de nombreux pays du monde entier et leur ont permis le commerce international. L’influence de cette mondialisation économique se fait sentir dans différents secteurs au niveau des différentes catégories de pays.

Au niveau des pays riches, la mondialisation économique fut positive et bénéfique. Elle leur offre 2 grandes opportunités, à savoir l’accès des consommateurs à un choix plus large de biens à un prix très abordable et l’attribution d’un meilleur rendement des capitaux aux détenteurs. Toutefois, les pays riches endurent de la décentralisation de leurs industries intensives en main-d’œuvre peu qualifiée, et de la concurrence renforcée entre pays riches en matière de réglementation, de protection sociale, de fiscalité et d’éducation. En conclusion, ces 2 aspects de la mondialisation économique, d’après des études économétriques, évaluent que les gains des pays riches sont supérieurs à leurs pertes. Leur problème réside sur la mauvaise répartition des gains afin de pouvoir indemniser les perdants en leur accordant une part des gains équilibrée à leur perte.

Les Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) semblent être les grands gagnants de la mondialisation économique. A part leur main-d’œuvre hautement qualifiée et à faible coût, ils ont spéculé d’investissements très importants en provenance des pays riches, qui leur permettent l’édification d’une économie moderne, un système de formation solide et la sortie de la pauvreté.

Au niveau économique, les pays les plus démunis restent largement hors du processus de mondialisation. En effet, l’accord de Washington réclame des institutions stables et un niveau de développement humain (santé, éducation) que ne présentent la plupart de ces pays. Leur revenu économique, assuré majoritairement par l’agriculture, demeure commanditée sous les stratégies protectionnistes des pays riches.

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Chapitre II-Dans les Sociétés anthropologiques

II 1- Anthropologie culturelle

II 1 1- Vues anthropologiques et psychologique de la culture

Les théories anthropologiques sur la culture circulent dans les organisations et les institutions publiques comme privées. La récente convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, que l’on a évoqué bien avant, en est l’exemple et son rayonnement s’observe sur tous les continents. De nombreux courants d’idées anthropologiques ont confirmé cet engouement pour la patrimonialisation des édifices et pratiques culturelles.

Du point de vue américaine, l’Anthropologie de la culture se base sur la notion de « culture » et « personnalité ». Les chercheurs de ce courant sont en effet formés par l’anthropologue de renommée Franz Boas. Pour ces derniers, la culture est un ensemble de différents traits culturels qui sont sous-tendus par un certain « Volksgeist ». Ils ont puisé leurs inspirations dans les fondements psychologiques de la culture de leurs époques, à savoir le behaviorisme et la gestaltet psychanalyse. Si pour les behavioristes, la culture est le résultat d’une adaptation des membres d’une société donnée à un contexte commun, la gestaltet psychanalyse met quant à elle l’accent sur le fait que la culture est tout ce qui est plus que les traits culturels qui la composent. Ainsi donc se dégage que les formes de culture que les diverses pratiques culturelles constituent telles les rites, les danses, les chants, ne sont que des composantes de la culture. D’où pour les comprendre, il faut dégager la configuration générale de ces éléments assemblés. Comme exemple palpable, la gestaltet psychanalyse a démontré que l’apprentissage au cours des première années de l’existence constitue la base de la stabilité culturelle.

Le psychologue Benedict, pour sa part, suggère que les cultures peuvent être présentes sous un nombre infini de formes, d’où la notion de diversité culturelle. Benedict met l’accent sur le fait que l’homme est malléable aux influences culturelles où chaque sujet d’enfant serait façonné par la culture et deviendrait à l’âge adulte un modèle accompli de cette culture. Cette conception approche les théories « gestaltetistes » d’auparavant qui priment l’apprentissage de l’enfant comme base de sa personnalité culturelle. 23

II 1 2-Acculturation, culturalisme et interculturel

Il y a acculturation lorsque 2 ou plusieurs groupes d’individus à caractère culturel entrent en relation et que cette relation, étant maintenue, cause des modifications de l’état initial des prototypes culturels de l’un ou de l’ensemble des groupes. En effet, la notion d’acculturation, qui trouve ses premières définitions vers l’année 1936 par les Etats-Unis, a été interprétée ainsi suivant de nombreux propos de plusieurs anthropologues de renommée. (*)« L’acculturation est l’ensemble des phénomènes qui résultent d’un contact continu et direct entre des groupes d’individus de cultures différentes et qui entraînent des changements dans les modèles (patterns) culturels initiaux de l’un ou des deux groupes ».

Le culturalisme, quant à lui, contrairement aux thèses véhiculées par l’acculturation, prône l’état immuable et homogène des cultures. Il tend à déterminer les sources des dysfonctionnements de la société par un « malaise culturel » et non par des causalités économiques ou politiques.

Le terme d’interculturel est, pour sa part, développé par Claude Levi-Strauss exprimant l’emprunt à des cultures d’origine et à celles nouvelles des éléments hétérogènes pour entretenir une nouvelle entité culturelle. Nous désignons par « société interculturelle » une société ou une communauté ou encore un groupe d’individus qui entretient des relations à titre culturel avec une autre société, une autre communauté, un autre groupe. L’étude de la genèse interculturelle de nombreux pays ont permis de démontrer que l’interculturel est le moteur de l’évolution des sociétés. Pour le moment, le champ de recherche sur les sociétés interculturelles est axé sur les expériences locales et sectorielles.

II 2- Anthropologie économique

II 2 1- A l’origine de l’économie de subsistance

Depuis le commencement, l'Anthropologie a mis en évidence l’inégalité des modèles économiques et leur rôle dans le fonctionnement de toute société humaine. Ainsi, de nombreux anthropologues ont dégagé de l’économie diverses branches d’études, tentant . (*) in « La société interculturelle » de VERBUNT Gilles, Vivre la diversité humaine. Paris, Seuil 2001. 24

de répandre leurs propres courants d’idées véhiculant chacun le modèle économique et les stratégies de stabilisation économique à suivre.

Adam Smith a essayé pour sa part d’interpréter à travers l’économie de subsistance des sociétés primitives le rôle majeur du développement des techniques dans la marche vers le progrès. Selon lui, aucun développement ne serait possible sans encourir à des stratégies bien posées et à un développement des techniques en matière d’économie. C’est, en quelques sortes, l’une des raisons d’être de l’économie de subsistance. Le « sauvage » de l’âge primitif se serait figé économiquement dans ses perpétuelles recherches de nourriture pour survivre. Pour appuyer sa thèse, cet anthropologue a effectué des recherches auprès des sociétés de chasseurs-cueilleurs. A titre d’information, citons les sociétés Aborigènes de la Terre d’Arnhem et les Bochimans du Kalahari.

Ces analyses détaillées ouvrirent la porte à la remise en question de la vision évolutionniste des systèmes économiques, dominante jusqu'au début du XXe siècle. C’est en effet grâce à l’expansion de ces idées que de nombreux échanges se développèrent au- delà des activités de subsistance.

II 2 2- Les formalistes

Nous l’avons déjà évoqué, l’économie a engendré la ressurgéssence de nombreux courants d’idées : l’évolutionnisme, le formalisme, le substantivisme, … Ainsi, chacun tend à souligner sa position et ses points de vue sur l’économie.

Les formalistes conçoivent l’économie comme la science qui étudie le comportement humain comme une relation entre des fins et des moyens rares qui ont des usages alternatifs, une définition développée par Lionel Robbins en 1935. En effet, ce courant visionne l’économie sous un « œil » assez restreint qui tend à déterminer les comportements humains combinés à des moyens déterminés pour atteindre des fins particulières comme l’objet de l’Anthropologie économique. C’est de là que s’est en fait développé le dicton « La fin justifie les moyens ». D’où l’importance a été attribuée aux notions de rareté, de choix rationnel, de compétition entre acteurs, et de l’ « homo 25

oeconomicus » organisé par le gout du profit personnel. Les formalistes ne considèrent donc qu’une seule forme d’économie, celui de l’économie de marché et de la libre concurrence. Pour eux, les formes primitives d’échange qu’est l’économie de subsistance véhiculée par Adam Smith sont une pré-économie capitaliste. Et l’économie libérale, quant à elle, y est reçue comme étant naturelle et universelle. Notons que Melville Herskovits, Edward LeClair, Harold Schneider, Robbins Burling, Richard Salisbury sont des membres de ce courant formaliste.

II 2 3- Les substantivistes

Contrairement aux conceptions des formalistes vis-à-vis de l’économie, les points de vue des substantivistes sont beaucoup plus élargis. Dans ce cas là, l’économie est définie comme la science qui s’intéresse à l'ensemble des rapports sociaux quels qu'ils soient, qui règlent dans chaque type de société la production et la répartition des biens matériels. Karl Polanyi, l’un des défenseurs de ce courant a démontré que les rapports économiques sont encastrés dans d’autres types de rapports. Selon lui, ils doivent être compris en termes de processus visant à assurer la subsistance. Les analyses substantivistes, prônant la circulation et la distribution des biens, véhiculent que l’économie primitive diffère de l’économie marchande par sa nature profonde et non par son degré.

II 3- L’économie de la culture

II 3 1- Historique et généralité

Le problème de la valeur des biens culturels étant classé parmi les préoccupations économiques du monde entier jusqu'au milieu du XXe siècle s'est progressivement émancipé jusqu'à devenir un sous-champ propre de l'économie.

L'étude des conséquences économiques du cadre législatif, en particulier la propriété intellectuelle et artistique, a pris une importance croissante dans l'économie de la culture, sous l'influence de l'analyse économique du droit, dimension peu présente dans la pensée économique avant Ronald Coase. 26

Une grande partie du programme de l'économie de la culture contemporaine est de faire la part du particularisme réputé des arts et de la culture en montrant jusqu'à quel point les outils communs de l'économie peuvent être appliqués pour rendre compte du fonctionnement des marchés correspondants, qu'il s'agisse de l'offre et de la demande, des relations contractuelles au sein des différentes industries culturelles ou des enchères.

II 3 2- La culture, facteur de développement économique

Suite au séminaire qui s’est tenu le 12 mai 2010 à l’enceinte de l’Arcade de Laon, sous le thème « Culture et patrimoine, vecteurs de développement », des débatteurs ont souligné que la culture, au-delà du patrimoine et de sa mise en valeur, doit être comprise comme la disposition des divers outils culturels tels les musées. Le premier lien entre la culture et le développement économique qu’ils aient pu étudier est défini sous le concept de l’ « image » d’un territoire. L'amélioration de l'image du territoire par la culture revient à développer son attractivité au regard des touristes et des investisseurs. D’un autre point de vue, la culture y a été définie comme c'est ce qui fait le lien entre les hommes; c'est au delà d'une simple activité économique. Certains, connaissant la crise de leurs activités économiques traditionnelles, ont basculé que la culture peut bien prendre le relais d’un moteur de développement bloqué.

Bref, de nombreuses idées s’y sont développées allant de la définition de la culture jusqu’à la proposition de stratégies de valorisation culturelle pour un meilleur développement économique. La culture apparaît comme une façon globale de penser la communauté avec des impacts en matière d'infrastructure, de transport, d'aménagement, de cohésion sociale... et dans cette gestion d'un système global, l'autorité publique apparaît comme l'organisateur.

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Chapitre III- Dans la Société Malgache

III 1- La notion de culture et de « fihavanana »

III 1 1- Diversité culturelle et malgachéité

Malgré que le peuple malgache soit composé de 18 tribus traditionnelles, la diversité n’y est pas pour autant de type racial mais plutôt d’ordre géographique, économique ou politique. Chaque ethnie a sa propre culture originelle commune aux membres. D’une manière générale, la première différence ethnique se pose entre les « Merina » dits « Ambaniandro » et les côtiers. Si les premiers sont caractérisés par des cheveux lisses et un type malo-indonésien, les seconds sont essentiellement d’origines africaines, au type « négroide ». Ce conflit ethnique se confirme par la guerre de conquête entre les rois et reines « Merina » et du peuple Sakalava du Cote Ouest de la Grande Ile où le concept de racisme entre en jeu. Cela se traduit au quotidien par certaines perceptions. Les Merina se considèrent être des « blancs » et jugent les « noirs » être inférieurs à eux. Ainsi des postes à responsabilité leur sont principalement attribués et leur "intelligence" politique, et surtout économique, leur niveau d'éducation et leur caractère actif, les ont conduits à dominer la Grande Île au fil des siècles.

Les différences culturelles et cultuelles sont marquées entre les peuples côtiers et ceux des hauts plateaux, même si le culte des ancêtres est partout répandu (comme dans toute civilisation) et que l'espoir d'une "vie" meilleure après la mort (le paradis) rend globalement le peuple Malgache assez fataliste face aux aléas de la vie terrestre… La musique et la comédie, en particulier, expriment profondément ces différences entre ces deux mondes qui caractérisent Madagascar. Mais il est à noter que, dans les sociétés malgaches, la mixité ethnique existe et se développe dans le cadre du concept de « Fihavanana ».

En effet, la philosophie malgache se base sur ce concept de « Fihavanana », ce mot qui détermine plus ou moins la cohésion et la solidarité entre les membres d’un groupe donné ou d’une société donnée. Le « Fihavanana » n’a pas laissé les différences culturelles séparé le peuple malgache mais au contraire a contribué à la revalorisation de chaque identité culturelle existante. 28

III 1 2- Conception malgache de la culture

Près de 35% de la population adoptent encore la religion traditionnelle (fomban-drazana), qui tend à renforcer les liens entre les vivants et les morts. L’au-delà n’est pas pour le malgache un royaume inaccessible, il collabore au monde des vivants. Un proverbe malgache vient à appuyer cette thèse qui dit que les morts ne sont pas morts (Tsy maty ny maty). C’est cette conception de la mort à travers la tradition que se sont édifiés des rites et pratiques culturels en vénération des morts tels que le « Famadihana » ou l’exhumation ou encore le retournement des morts. Le « Famadihana », l’une des pratiques culturelles les plus communes aux ethnies de Madagascar, notamment à celles des hautes terres, consiste en effet à remballer le défunt, par les membres de sa famille encore vivants, dans de nouveaux linceuls faites de soie grège dits « Lambamena » avant d’être reinhumé. L’évènement est non seulement conçu pour célébrer la mémoire de la personne défunte mais surtout pour réunir la grande famille et ainsi revivifier la fierté et l’appartenance familiale, sociale et ethnique. Mais des habitants des villages environnants sont souvent invités à assister à la fête, de la nourriture et du rhum sont servis, et généralement une troupe de « Hiragasy » véhiculant des chants « traditionnels » doit être présente. Ainsi les traits culturels des malgaches se soulignent par les pratiques des us et coutumes, des rites traditionnels.

Autre aspect de l’identité culturelle malgache est la musique traditionnelle et aussi moderne. De par la qualité de ses musiques et des cultures identitaires qui se dégagent à travers la musique tant par les danses que les chants, Madagascar commence à jouir d’une audience internationale. A Madagascar, c’est le type de pulse rythmique qui donne son nom au genre. Ainsi des signatures rythmiques spécifient chaque région à savoir le « Tsapiky » (Sud), le « Kilalaky » (Sud), le « Zafindraony » (Centre Sud), le « Ba gasy » ou le « Hira gasy » (Centre), le « Basesa »(Est), le « Kaoitry », le « Goma » (Nord), le « Salegy » (Nord). Les malgaches sont connus du monde pour leur créativité, cette créativité, cet esprit de créativité qui est le premier reflet de leurs identités culturelles. Ainsi des artistes malgaches de renommée internationale dits ambassadeurs de la musique traditionnelle malgache ont réussi à porter haut l’honneur de la Nation et à se positionner à l’échelle internationale en matière de diversité culturelle. Parmi eux, citons : Rakoto Frah (hira gasy), Randafison Sylvestre (Kalon’ny fahiny), Eric Manana et le groupe Mahaleo(folk malgache), D’Gary (musique du Sud), … 29

Bref, c’est ainsi que le malgaches conçoivent la culture. L’ « essence » que dégage la tradition dans leur vie leur fait reconnaître leurs propres appartenances, valeurs et identités culturelles. Ce qui ramène à dire que pour le malgache, la culture n’est pas quelque chose de figée, de statique ni d’immatériel mais elle est dynamique et se construit à travers les pratiques engendrant l’originalité des sociétés culturelles malgaches.

III 2- Coutumes et vie quotidienne

III 2 1- Us et coutumes afférant à la culture

Depuis longtemps, la culture et la tradition, deux termes indissociables pour le malgache, ont entretenu des relations étroites, des relations qui ont viré vers la constitution de caractéristiques assez semblables aux 2 notions. C’est pourquoi les us et coutumes des malgaches, presque l’ensemble, ont été assimilés aux pratiques culturelles. Parmi eux, on peut énumérer quelques us et coutumes malgaches afférant à leurs cultures identitaires :

- la première coupe des cheveux de l’enfant (ala-volon-jaza) se faisant le mois d’Aout lorsque les premiers cheveux de l’enfant apparaissent. Ce rite consiste en effet à bénir l’enfant tout au long de sa vie tout en étant guidé rien que par sa conscience; - la circoncision individuelle ou collective (famorana), qui se pratique quand l’enfant malgache atteigne l’âge de 5 à 7 ans, à la manière très traditionnelle. Cette pratique, pour sa part, est entreprise en vue de rendre l’enfant en un « vrai homme » tout en le recevant comme tel ; - les divers étapes du mariage à la malgache et sa célébration, du « fisehoana » ou la séance de présentation des membres de la famille des 2 conjoints au mariage ; - le bain royal (fandroana) conçu pour purifier le roi ; - l’inhumation (fandevenana) qui diffère des rites funéraires des étrangers puisque se basant sur un calendrier proprement malgache prescrit selon un voyant « mpanandro » ; - l’exhumation (famadihana) ou le retournement des morts consistant au recouvrement des défunts de nouveaux linceuls, toujours sous les prescriptions du « mpanandro » ; - Les cérémonies et les rites funéraires et/ou funèbres ; - les rites de purification (fisasana) après inhumation consistant à se purifier auprès d’une rivière après avoir fait des actions d’enterrement ; 30

- La demande de bénédiction auprès des tombeaux (fangataham-pitahiana amin’ny razana) se basant sur la conviction que les morts peuvent et doivent bénir les vivants consistant en la visite des tombeaux, ou l’adoration des monuments et objets mortuaires.

Divers autres sujets liés à cette rubrique de coutumes et culture ont été abordés mais sont interdépendants de la vie quotidienne (mode vestimentaire, santé publique, maladie, pratique médicale, festivités, tissus, coiffures, parure, enseignement). Toutefois, les institutions politiques qui ont existé à chaque période historique de la Grande ile ont façonné les structures de la société culturelle malgache (zoky, ray-aman-dreny, fokonolona, fanjakana andriana, l’Etat colonial).

III 2 2- Modes de vie typiquement malgaches

Les différents groupes ethniques malgaches localisés régionalement ont montré chacun leur spécificité dans la pratique de la vie quotidienne. L’utilisation des ressources naturelles a contribué aussi à leur existence à travers les multiples emplois pratiques de ces produits comme le « talapetraka » (thérapeutique), le tamarinier, le bœuf, et le crocodile (religieuse), le « katrafay » et le « tapa-kazo » (médicale), … Economiquement, ces produits naturels ont aussi facilité la vie des malgaches dans la pratique de l’agriculture, dans les diverses pratiques agricoles :l’élevage, la pêche, la chasse, la cueillette, dans l’appropriation des produits économiques et en particulier les prémices du riz (santa-bary), dans l’emploi des instruments, outils et techniques de production ; dans les actions de transaction, troc, échange, trafic, exportation; dans les actions de préservation, utilisation et aménagement.

La mode vestimentaire, l’habillement, la parure, les tissus, la coiffure correspondaient également aux groupes ethniques occupant l’espace territorial avec ses richesses et suivant les réalités locales ou régionales lors des festivités ou autres manifestations cérémonielles.

Les jeux et passe- temps (katro, androvo, fanorona, moraingy) des malgaches aussi montraient l’interrelation de ces loisirs avec les pratiques sociales existantes. La musique, l’art, la danse, le théâtre, la littérature, la comédie, la poésie, les arts folkloriques illustraient l’ « unité dans la diversité » de chaque groupe ethnique, chaque appartenance régionale, du pays en général. 31

S’agissant de l’alimentation et de la pratique alimentaire, les malgaches se nourrissent de la viande de bœuf, de riz, des autres produits alimentaires existant dans la région, le « riz » étant leur principale base d’alimentation, et tous ce qui est consommé avec est dénommé « laoka ». Ils utilisent, surtout dans les parties encore traditionnelles de la Grande Ile, des ustensiles de cuisine issus des produits naturels telles que les nattes, les feuilles, la cruche de terre, les instruments en bois, le pot de terre, …

Cette partie relative à la vie quotidienne nous informe sur les actions et le comportement de la société malgache et du malgache en particulier dans et avec son environnement socioculturel, sociopolitique et socioéconomique quotidien.

III 2 3- Santé, éducation ,habitation

Dans le domaine de la santé, on se réfère à la médecine traditionnelle, des tradi-praticiens et des guérisseurs pour le traitement des maladies sont les privilégiés des malgaches du fait que les médicaments procurés soient liés à des croyances et à des prix plus abordables sinon plus marchandables. La santé et l’hygiène publique étaient liées à l’état de la collectivité, du contexte environnemental, et de l’évolution de la pratique de la médecine moderne.

L’éducation se transmet de génération en génération soit par l’oralité, les institutions scolaires, religieuses, par la formation professionnelle, et autres. Les contenus et les infrastructures liés à cette éducation dépendaient de chaque époque historique. Le cadre socioprofessionnel était, quant à lui, dominé par des artisans, pêcheurs, chasseurs, guérisseurs, artistes, instituteurs, médecins hormis la grande majorité des paysans.

L’habitation ou le logement était corollaire de l’aménagement du village, de la ville, de la région et l’architecture, le mobilier, l’ornement, les matériels de construction et fabrication changeaient suivant les ressources naturelles existantes et les autres matériels importés.

Quant à la justice malgache, l’institution juridique était représentée par l’épreuve du « tangena », du liquide de poison que le prétendu coupable devra boire, le Fokonolona qui représente les spectateurs sinon les témoins, le kabary déterminant le jugement, et le tribunal qui autrefois n’a pas encore existé. 32

Bref, cette partie complète la compréhension des sociétés culturelles malgaches à travers ses habitudes et pratiques quotidiennes.

III 3- Le champ économique malgache

III 3 1- Les systèmes bancaires

Depuis l’indépendance des années 60, les pays en développement ont accès à la planification de leur développement sur l’évolution économique. Parmi eux, Madagascar en fait partie. Ayant une forte influence dans le domaine de l’économie, Madagascar a avancé en terme de mise en place d’agences bancaires. Ainsi la première Banque de la Grande Ile naquit en 1889. Là, la création de l’Euro a favorisé la vigueur de la monnaie malgache (franc malgache, FMG) maintenue indépendante par rapport à l’ancienne devise coloniale qu’est le franc français. C’est au mois de mai 2003 que s’est enfin ressurgi l’Ariary (Ar) comme monnaie à Madagascar. D’où un double étiquetage sur ces 2 monnaies malgaches, le FMG et l’Ar, s’est appliqué dans les commerces et sur les marchés. C’est depuis un basculement officiel qui a eu lieu le 1er janvier 2005 que l’Ariary (Ar) fut reconnu être la seule monnaie avoir cours dans le pays. 1Ar vaut en effet 5FMG.

III 3 2- De l’exportation à l’importation

Du domaine de l’exportation, Madagascar a connu diverses étapes de chamboulement au cours du temps, depuis 1950 jusqu’à nos jours, allant du riz à ses plus précieuses pierres et qui a fortement favorisé la dynamisation de l’économie nationale:

• 1950 : riz de luxe, café, cacao, poivre, tapioca, pierres précieuses (bijoux), pierres semi-précieuses, uranium (1 000 tonnes de 1950 à 2008 et exploité par la France), or (exploité par la France), bauxite (industries), cobalt ; • 1975 : pétrole exploité par la société Amocco aux Etats-Unis. Madagascar a abandonné en raison du manque de profit ;

• 1975-1990 : période de l’obédience socialiste; er • 1990-2002 : vanille gousse (Madagascar étant le 1 pays producteur en qualité), début de l'exploitation industrielle intensive de la mer par l'Union Européenne, tentative d'exportation de la viande du Zébu malgache, exportation de crevettes d'élevage par des 33

Malgaches d'origines française et indopakistanaise (premières créations d'emploi dans l'industrie de la crevette) ; • 2002-2008 : reprise de l'exploitation:

- du pétrole, cette fois-ci par la Texaco, favorisé par la hausse du prix du baril ; donc le retour à la rentabilité des gisements de Madagascar ;

- de l'uranium par la société Areva ;

- de l'ilménite par la société anonyme Rio Tinto;

- du nickel par Dynatec et Arcelor ;

• 2009 : Madagascar devient producteur du niobium métal de transition qui permit le vol Apollo 11.

D’autres ressources en exploitation , de nature minière, ont également contribué à la maximisation des profits économiques de Madagascar tel l'uranium découvert dans le sous-sol de Madagascar en 1980, le pétrole « offshore » sous-marin au large de Fort- Dauphin en 1995, et le 1er baril de pétrole onshore souterrain en 2008.

Le montant total que Madagascar a décaissé suite à ces mouvements d’exportation jusqu’en 2009 est de 1 040 millions de dollars.

Malgré que le riz soit la base de l’alimentation des malgaches si donc qu’elle est la majorité des cultures des malgaches, Madagascar a toujours effectué des actions d’importation de riz avec les pays de l’extérieur comme la Chine en 1978, le Pakistan, l’Inde et la France pour ses farines de Blé en1998, encore la Chine pour la provende du bétail en 1980, l’Asie en 2004, … Le montant total engendré s’évalue sur 1 836 millions de dollars en 2009.

III 3 3- Transport et tourisme

Madagascar dispose de 836 km de voies ferrées et environ 49 250 km de routes dont 1 724 km goudronnées. Elle peut aussi louer 4 aéroports internationaux de transit (Antananarivo, Majunga, Nosy Be et Antsiranana), en plus des services d'Air Madagascar. Récemment, l’Air Madagascar s’est coopéré avec l’Air France de Paris pour s’acquérir 34 des 2 appareils volants (avions) Air Bus A340-300 reliant Madagascar à Maurice et à l’Asie. Il y a de même trois grands ports maritimes commerciaux et touristiques (Tamatave, Majunga, et Antsiranana) qui assurent les 80 % des importations et exportations de biens.

Sur le plan touristique, malgré qu’ils soient démunis de sérieux contrôles fiscaux, les hôtels, les discothèques, les casinos, les agences de voyages, les supermarchés et les importateurs-exportateurs de services ouvrent la porte de Madagascar à l’extérieur, opportunités économiques pour les 20.000.000 de malgaches. L'augmentation du nombre de visites touristiques développe beaucoup l'industrie hôtelière à Madagascar. En 2011, plus de150 hôtels sont enregistrés à l'office du tourisme de Madagascar. Entre 40 hôtels de la capitale, on peut trouver seulement 4 hôtels de luxe de standard européen : l’hôtel Colbert, l’hôtel Carlton, l’hôtel Tamboho et l’hôtel Ibis.

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Conclusion partielle

A travers les perceptions des anthropologues, sociologues, philosophes, ethnologues et scientifiques de la notion de culture et d’économie, les idées se sont dégagées que ces deux concepts peuvent s’harmoniser, entretenir des relations et maintenir ces relations en termes développement durable, allant du mondial au local.

Les hypothèses véhiculées ci-avant, prônant la valorisation de l’identité culturelle comme moteur du déploiement économique, nous ont permis de comprendre la réalité mondiale et nationale en matière culturel et économique. En effet, les pratiques culturelles devront être remises en valeur pour susciter un dynamisme économique hors du commun.

Pour la société malgache, l’existence des 18 tribus ethniques ne l’ont pas conduit vers la séparation de ce peuple typiquement « traditionnaliste». Leur philosophie, basée sur le thème de « Fihavanana » a réussi à mettre en place un système de « vivre ensemble » prônant l’ « unité dans la diversité ». Et malgré l’entrée de la mondialisation qui a touché presque toutes les parties du monde entier, les pratiques traditionnelles malgaches ne sont pas pour autant ébranlées. Ainsi, l’identité culturelle, reflétée à travers ces pratiques, lève de plus en plus le « grand voile » le cachant. La malgachéité commence à se positionner à l’échelle internationale.

PARTIE II DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET VALORISATION DE L’IDENTITÉ CULTURELLE

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Introduction partielle

Si dans la première partie, on a essayé de citer les divers points de vue suscités par les notions de culture et d’économie, d’en apporter les explications, de les appuyer par des exemples concrets, allant du mondial au local malgache, et si telles sont pour les sociétés humaines la réalité culturelle assimilée à celle économique, cette fois-ci on va se référer au cas de la Commune urbaine d’Arivonimamo.

Ainsi, il importe de démystifier les atouts culturels et économiques de la localité afin de pouvoir peser jusqu’où la notion de mondialisation culturelle et économique entrent en jeu en termes de ménages malgaches et jusqu’où les hypothèses avancées bien avant sont vérifiées à l’échelle locale et vérifiables pour toute communauté humaine.

C’est après seulement que l’on pourra dégager les prospectives d’harmonisation cultures locales-économie de ménage, notamment les politiques d’intervention en matière culturelle et les stratégies à adopter pour assurer le déploiement économique.

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Chapitre IV-Approche monographique de la Commune Urbaine d’Arivonimamo

IV 1- Statut historique et géographique

IV 1 1- Historique

Arivonimamo, ou l’« Antananarivon’Imamo », fut construit au XVIème siècle après Jésus Christ, avant même l’unification de l’Imerina « enin-toko » par le grand roi Andrianampoinimerina. Cette localité, appelée autrefois Imamo, était au commencement un petit royaume indépendant du roi Andriambahoakampovoantany connu sous le nom d’Andriambahoaka II. Un précepte malgache évoque, en effet, cette indépendance de l’Imamo vis-à-vis de l’Imerina ainsi que les mauvaises relations que les deux ont entretenues ensemble : « Tapia tsy miakatr’Imerina, Amberovatry tsy midin’Imamo ». Après sa mort, le corps d’Andriambahoaka II fut inhumé à Fandanitra Ambohitrambo, une des zones d’Arivonimamo.

Plusieurs descendants d’Andriambahoaka II ont assuré la continuité de son règne par la prise du pouvoir à savoir Andriampovoanandriamanitra, Andriatomponifonosandehibe, Andriankotomaditra, Andriantodimangarivo, Andriamarotafika, et Andriamarobasy. Tour par tour, ils ont régné dans l’Imamo avant son unification avec l’Imerina. A cette époque, le royaume de l’Imamo avait ses propres 12 collines sacrées comme ce fut le cas à Antananarivo. C’est pourquoi les souverains de l’Imamo l’avaient considéré comme leur Antananarivo ou Antananarivon’Imamo ou encore Iarivon’Imamo devenu enfin Arivonimamo. C’est de cette façon qu’Arivonimamo fut dénommé ainsi. Plusieurs décennies plus tard, une descendante d’Andriambahoaka II, Ranavalona II, surgit et fut devenue reine de Madagascar.

Arivonimamo a aussi marqué l’histoire de Madagascar durant les époques de la colonisation. En effet, les premières manifestations nationalistes sous l’égide des Menalamba ont eu origine dans cette région, en novembre 1895, 2 mois après que le corps d’expéditeurs français ont pris Antananarivo. Le 22 novembre 1895, après leur défaite, l’association des « Zanakantitra » entama la guerre en attaquant premièrement à Arivonimamo la mission des LMS (qu’ils pensent être un symbole de l’emprise européenne) engendrant la mort du missionnaire anglais William Johnson et de sa famille. 39

Une stèle fut levée en leur mémoire. Un statut a de même été construit dans la grande place de la ville, devant le bureau du district d’Arivonimamo, honorant fort le sentiment patriotique des Menalamba.

Photo II - Le statut en mémoire des Menalamba Source : l’auteur

IV 1 2- Géographique

Se trouvant sur la RN 1, Arivonimamo se localise à 45 km de la capitale d’Antananarivo. La Commune urbaine d’Arivonimamo est l’une des communes composant la région d’Itasy. Elle est délimitée au Nord par la commune d’Ambohitrambo, au Sud par la commune d’, à l’Ouest par la commune dArivonimamo II ou la commune rurale d’Arivonimamo et à l’Est par la commune d’Imerintsiatosika. Etant donné que cette commune se place sur les Hautes Terres centrales malgaches, le climat est assimilé à un climat de type subtropical à pluies estivales comme pour le cas d’Antananarivo et de ses environs, avec une amplitude thermique allant de 8°C à 26°C. Le tableau suivant nous renseigne les détails :

Tableau IV- Répartition des températures climatiques d’Arivonimamo par mois Climat d’Arivonimamo Mois Jan Fev Mar Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Dec Année Température la plus 26 26 25 25 23 21 20 22 23 26 26 26 24.0 haute °C (°F) (79) (78) (77) (77) (73) (70) (68) (71) (74) (78) (79) (79) (75.3) Température la plus 15 14 15 13 11 8 8 8 9 11 13 14 11.6 basse °C (°F) (59) (58) (59) (55) (51) (47) (46) (46) (48) (52) (56) (58) (52.9) 325 208 218 36 18 10 5 13 5 64 130 211 1,242 Précipitation (mm) (12.8) (8.2) (8.6) (1.4) (0.7) (0.4) (0.2) (0.5) (0.2) (2.5) (5.1) (8.3) (48.9) Source: Weatherbase [1] (1) "Weatherbase: Historical Weather for Arivonimamo, Madagascar". 24 novembre 2011. 40

En effet, la Commune urbaine d’Arivonimamo comprend 13 fokontany qui sont classés en deux grandes zones distinctes : zone urbaine et zone rurale. La zone urbaine encadre les fokontany d’Arivonimamo centre, d’Arivonimamo Nord, de Kianja, de Mangatany, de Miadamanjaka, de Morafeno Sud, de Saromilanja, et de Tsarahonenana. Et celle rurale est composée des fokontany d’Andranomena, d’Ankeniheny, d’Antanibe, de Manankasina, et de Soanierana. Cette partie de la Grande Ile est très fertile si donc qu’elle est très propice à toutes sortes de cultures tel le riz, le maïs, le manioc, l’arachide, les haricots, les fruits, les pommes de terre, les tomates, et évidemment les légumes. Pour la culture du riz par exemple, le rendement est de 21,27 tonnes sur 558 ha de superficie cultivée au total. La production est de 1271,4 tonnes, sachant qu’il y a 4107 cultivateurs de riz. Bref, la nature du sol d’Arivonimamo est très fertile, ce qui devra contribuer à une hausse du niveau économique des ménages habitant cette commune.

IV 2- Population

IV 2 1- Répartition monographique

Aussi étroite soit-elle, la Commune urbaine d’Arivonimamo encadre un grand nombre de population atteignant plus de 20.000 personnes.

Tableau V- Classification par sexe et par tranche d’âge SEXE MASCULIN SEXE FEMININ TOTAL GENERAL 0- 5- 18- 60ans 0- 5- 18- 60ans FKT 4 ans 17ans 60ans et + Total 4ans 17ans 60ans et + Total Andranomena 47 93 94 10 244 55 105 98 9 267 511 Ankeniheny 10 85 99 12 206 25 118 167 26 336 542 Antanibe 73 193 349 31 646 62 206 335 19 622 1268 Arivonimamo Centre 232 167 434 122 955 163 371 537 121 1192 2147 Arivonimamo Nord 290 389 468 5 1152 431 522 698 15 1666 2818 Kianja 18 42 68 12 140 19 35 65 9 128 268 Kianja 18 42 68 12 140 19 35 65 9 128 268 Manankasina 27 150 212 15 404 32 178 227 22 459 863

Mangatany 425 377 534 109 1445 478 439 722 118 1757 3202 Miadamanjaka 123 245 309 26 703 129 262 319 24 734 1437 Morafeno Sud 250 491 871 71 1683 267 524 906 92 1789 3472 Saromilanja 120 235 345 30 730 90 285 350 40 765 1495 Soanierana 149 313 386 25 873 139 310 396 35 880 1753 Tsara- honenana 125 379 340 49 893 198 458 394 73 1123 2016 TOTAL 1889 3159 4509 517 10074 2088 3813 5214 603 11718 21792 Source : Fiche monographique de la Commune urbaine d’Arivonimamo, 2011 41

Depuis ce tableau, on peut en déduire que la population de sexe féminin (11718) est supérieure à celle du sexe opposé (10074). Quant à l’âge, la branche d’âge avec le plus grand nombre parmi les proportions d’âge des habitants de la Commune urbaine d’Arivonimamo est celle entre 18 à 60 ans tant masculin que féminin. Nous pouvons donc en tirer qu’Arivonimamo abrite une population très jeune et active, en âge de procréation et d’insertion au travail. Et pour finir, nous pouvons de meme constater que par rapport aux autres fokontany de cette localité, le fokontany de Mangatany couvre près de 15% (3202) de la population totale de la Commune urbaine d’Arivonimamo.

IV 2 2- Mouvements et logiques de population

∑ Vie en société

Comme toute autre société humaine, la vie en communauté dans la Commune urbaine d’Arivonimamo est gérée par un système de règles et de lois. Mais étant donné qu’actuellement les 18 ethnies ethnies de la Grande Ile ont envahi cette partie et en furent des espaces d’habitation, chacun respecte et obéisse ses propres traditions, ses propres us et coutumes et ses propres pratiques culturelles. Toutefois, près de 80% de la population de la Commune urbaine d’Arivonimamo étant originaires pratiquent encore le « Famadihana » ou l’exhumation.

Photo III - Le marché du zoma d’Arivonimamo Source : l’auteur 42

A part cela, les gens de cette localité se sont accordés sur le fait que s’ils attrapent des voleurs en pleine action, ils leur feront manger un poulet tout cru. C’est une des stratégies adoptée par la population d’Arivonimamo pour pouvoir y instaurer la paix et la sécurité publique. Enfin, s’agissant du marché, les 13 fokontany de la Commune urbaine d’Arivonimamo se sont arrangé sur les jours et le nombre des marchands. Le tableau ci- dessous nous l’explique :

Tableau VI- Commerce et service marchés hebdomadaires

Débitants de boissons hygiéniques et Jour de FOKONTANY Grossistes Collecteurs Détaillants alcooliques marché Andranomena Ankeniheny Antanibe 1 1 Arivonimamo Centre 4 2 21 Vendredi Arivonimamo Nord 4 5 11 4 Kianja Manankasina 29 Jeudi Mangatany Miadamanjaka Morafeno Sud 1 7 Saromilanja Soanierana 1 13 2 Tsarahonenana 2 15 1 2

Source : Fiche monographique de la Commune urbaine d’Arivonimamo, 2011

∑ Religion et politique

Photo IV- L’Eglise catholique NDA Source : l’auteur 43

Photo V- Le FJKM au centre de la ville d’Arivonimamo Source : l’auteur

La population d’Arivonimamo dispose ses propres croyances religieuses et ses conceptions de la vie politique de la Nation. Premièrement, sur le monde de la religion, il est à noter que près de 95% des habitants sont chrétiens. Plusieurs organisations chrétiennes y ont fait leur implantation telles les deux institutions catholiques (NDA au centre de la ville et une autre à Soanierana), les 4 FJKM (une en face de la NDA et 3 autres à Ankeniheny, à Andranomena et à Manankasina), les Jesosy Mamonjy, les Assemblées de Dieu, les Pentecôtistes réunies (pentekotista mitambatra), les luthériens, les Témoins de Jéhovah, le projet Shalom, les METM à (Andranomena et à Manankasina), les anglicans, les Apokalipsy, les Rhema, les adventistes. Bref, presque la moitié des institutions chrétiennes présentes à Antananarivo sont consultables à Arivonimamo. Quant à la politique, Arivonimamo est très motivée. Si pour une population de 21.792 personnes le nombre de majeurs s’établit à 10.196, le degré de motivation et de participation à l’élection s’élève près de 95% soit 9.624 électeurs

IV 2 3- Sports et cultures

Etant donné que la population de la Commune urbaine d’Arivonimamo est très jeune et active, la question de sport et de culture lui est indissociable. Comme sports pratiqués par les jeunes de cette localité, il y a le football, le basket ball, le volley ball, le hand ball, et la pétanque. Des associations à caractère sportives y ont fait irruption comme l’ « Aigle de 44

Tapia », le FITAFI, le TIM, le ZHI, le RDN et le JEA. Notons que malheureusement seules les institutions scolaires du lycée LCCA et du lycée Johnson et de la commune leur procurent les terrains pour les matches. Culturellement, les centres culturels incitant ces jeunes d’Arivonimamo à enrichir leurs connaissances et leurs compétences sont insuffisants. Jusqu’ici, seuls une salle de lecture dénommée CLAC et un CITE comme celui d’Ambatonakanga(Antananarivo) attribuant les documents nécessaires à l’enseignement et à l’éducation civique et culturelle sont en place.

IV 3- Infrastructures

IV 3 1- Institutions scolaires

Malgré qu’Arivonimamo est géographiquement étroite, les habitants joiussent pleinement des infrastructures scolaires aussi bien publiques que privées.

Tableau VII- Les institutions scolaires de la Commune urbaine d’Arivonimamo Nombre Niveau Niveau Niveau du FOKONTANY Denomination établissements scolaires I II III personnel Andranomena Ankeniheny 1 3 Antanibe EPP 1 6 Arivonimamo Centre LCCA 1 6 Kianja EPP 4 Manankasina EPP 1 5 Mangatany EPP, EPC, FJKM 1 20 Miadamanjaka 48 Morafeno Sud EPP, LYCEE, PETIT POUCET 1 1 1 Saromilanja Soanierana 1 1 Tsara- honenana L P JOHNSON, CFPA 1 1 Arivonimamo EPP, CEG, ELEVES MAITRE, Nord FANOVOZANTSOA, MAHENINA 5 3 total 8 5 1 92 Source : Fiche monographique de la Commune urbaine d’Arivonimamo, 2011

Analysant ce graphique, nous pouvons en déduire que les institutions scolaires privées gagnent du terrain dans la Commune urbaine d’Arivonimamo par rapport à celles publiques. Le second constat qui se fait concerne pour sa part l’inexistence d’université ou d’institut d’enseignement supérieur. Cela est notamment dû au fait que la Commune urbaine d’Arivonimamo ne possède pas encore les moyens, ressources et financement nécessaires à la conception d’une université publique. Toutefois, les responsables de 45

l’EKAR catholique NDA ont mentionné avoir un projet de construction d’un institut universitaire privé opérationnel en 2013.

IV 3 2- Bâtiments administratifs et services déconcentrés existants

Photo VI- La Commune urbaine d’Arivonimamo Source : l’auteur

Photo VII- Le palais de justice de la Commune urbaine d’Arivonimamo Source : l’auteur

La Commune urbaine d’Arivonimamo en tant que telle abrite ses propres monuments administratifs et offre les services déconcentrés à ses habitants.

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Tableau VIII- Bâtiments administratifs et services déconcentrés existants DESIGNATION Bâtiments administratifs et Nombre FOKONTANY désignation des services Nombre d'agents Propriétaires Arivonimamo Nord poste 1 Gendarmerie 1 Eaux et Forets 1 Elevage et pêche 1 Arivonimamo Centre District-Bureau(BSPD) 1 13 Commune Urbaine 1 32 Trésor Publics 1 5 Prison 1 13 Commune urbaine Commissariat de police (1971) 1 20 d'Arivonimamo Agricultures 1 5 CSA 1 4 Palais de Justice 1 10 Hôpital CSB 2 1 5 Domaine et topographie 1 12 CITE 1 Commune urbaine Tsarahonenana Micro-hydraulique d’Arivonimamo

Soanierana EPP(1983) 1 6 MEN Morafeno Sud Service impôt 1 8 Saromilanja EPP 1 3 Miadamamjaka Ankeniheny Kianja Andranomena EPP(1969) Mangatany Bureau Fkt(1973) Fokontany Manakasina EPP(1975) 1 4 Public Bureau fkt(2010) 2 2 Personnel privé Antanibe Chef fkt Quartier mobile 5 5 Loholona 5 5 Source : Fiche monographique d la Commune urbaine d’Arivonimamo, 2011

A analyser le tableau ci-dessus, nous pouvons en constater que la Commune urbaine d’Arivonimamo est une réelle petite ville de par les bâtiments administratifs ornant les grandes places de la commune, et des services qu’elle offre aux désireux. Bref, les habitants de cette localité ne se trouvent point censés se déplacer vers la capitale pour effectuer ou bénéficier des actes administratifs comme le font ceux des autres communes environnant, telle que l’appropriation d’un acte de naissance ou d’un certificat de résidence.

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IV 3 3- Autres

A part les institutions scolaires et les bâtiments administratifs, la Commune urbaine d’Arivonimamo dispose de même un accès à l’électrification rurale. Sans parler des zones urbaines de cette localité, celles rurales ( Antanibe, Manankasina, Andranomena, Ankeniheny, Soanierana) jouissent de même des bienfaits de l’électricité grâce à l’implantation des organes de la JIRAMA.

Comme infrastructures existantes dans la commune, Arivonimamo possède de même un accès à l’eau potable grâce à l’implantation des puits et bornes fontaines publiques.

Tableau IX- Ouvrages hydrauliques pour l’addiction d’eau potable Localités Année de Nombre FOKONTANY d’implantation réalisation Partenaires bénéficiaires Pourcentage Andranomena 1991 SAFF FJKM 60 Mahazoarivo Ankeniheny lalamalaza 2010 Commune 205 Antanibe Ambohimidasy 1999 SAF 431 50 Amboniandrefana 1969 Commune Arivonimamo centre Madera 2007 Arivonimamo Nord 2778 Kianja 0 Manankasina Miadanimamo 1970 ¨Population 758 35 Mangatany 1991 SAFF FJKM 3202 Montaigne Miadamanjaka d’Ambohitompoina 1975 Commune et population 803 90 Morafeno sud Saromilanja Soanierana Soanierana 2008 Ambassade USA 90 Tsarahonenana TOTAL 8177 42,25 Source : Fiche monographique de la Commune urbaine d’Arivonimamo, 2011

Si pour sa part, l’électrification rurale a été assurée par la JIRAMA, l’accès à l’eau potable, quant à lui a été attribué à la commune grâce à sa collaboration avec divers partenaires tel que le SAFF FJKM, le SAF commune, l’Ambassade des Etats Unies, et sans oublier la population. 48

Chapitre V-Ecarts cultures locales-économie de ménage

V 1- Activités économiques

V 1 1- Répartition des activités économiques

Economiquement, la population de la Commune urbaine d’Arivonimamo se diversifie massivement. Si auparavant, l’agriculture et l’élevage avaient pris une place très importante dans les activités économiques des habitants de cette zone, aujourd’hui de nouvelles branches d’activités leur ont ouvert la porte et leur offre de nouvelles opportunités économiques.

Tableau X- Répartition par tranche d’activités Autre : avocats, Indus- Services méde- triels Adminis- cins (riziers, tratifs Bar- libres, Décor- (fonction- mans sage Agri- Commer- tiqueurs naires et (débit femmes culteurs et çants et ,scieries agents Bou- de libres, TOTAL FKT éleveurs épiciers …) Artisans publics) chers boisson) … GENERAL Andrano- mena 105 7 0 15 3 0 1 1 132 Ankeni- heny 35 4 0 1 0 0 0 0 40 Antanibe 850 5 0 10 5 0 0 0 870 Arivoni- mamo Centre 3 32 3 3 8 4 6 0 59 Arivoni- mamo Nord 670 19 6 57 4 2 4 8 770 Kianja 110 3 0 5 0 0 0 118 Manan- kasina 184 6 0 125 9 0 0 0 324 Manga- tany 261 29 1 228 4 0 2 1 526 Miada- manjaka 92 3 0 15 0 0 0 110 Morafeno Sud 820 130 6 13 340 5 2 20 1336 Saro- milanja 103 25 0 0 0 0 0 0 128 Soa- nierana 854 13 2 10 16 1 3 0 899 Tsara- honenana 506 37 0 8 10 5 2 6 574 TOTAL 4593 313 18 490 399 17 20 36 5886 Source : fiche monographique de la Commune urbaine d’Arivonimamo, 2011

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Se basant sur les chiffres, nous pouvons en tirer premièrement que près de 28 % de la population totale de la commune s’intègre dans le monde du travail, deuxièmement que le nombre des agriculteurs (cultivateurs et éleveurs) est toujours supérieur par rapport à ceux d’autres branches, et finalement que les métiers de barmans et de bouchers intéressent peu les gens de cette partie.

Notons toutefois que bon nombre de personnes ont adopté comme travail le fait de tirer le pousse-pousse, un métier qui rapporte plus ou moins mais qui demande beaucoup d’énergies physiques. En effet, actuellement, les pousse-pousse commencent à démarquer et à revivifier la beauté intérieure de l’Imamo en retenant l’attention de simples visiteurs et des touristes.

V 1 2- Problèmes de niveau de vie

Photo VIII- Les pousse-pousse d’Arivonimamo Source : l’auteur

Comme nous l’avons spécifié récemment, seul 28% de la population mère sont reconnus avoir un travail moyennement rémunérant. Ceci a certainement engendré des problèmes de niveau de vie des ménages de la Commune urbaine d’Arivonimamo. Et à part, le fait que beaucoup s’achemine vers des activités de subsistance c’est-à-dire vers l’auto- profession telle le fait de tirer un pousse-pousse, d’autres intègrent le secteur informel. Un autre point majeur est aussi à souligner. Pour les 13 fokontany existants dans la commune, il n’existe que 3 intitutions de micro-finance : 2 CECAM et 1 OTIV. Ce manque d’institution financière, de micro-finance et l’inexistence d’agences bancaires dans cette partie causent un énorme problème dans le développement des niveaux de vie des 50

ménages de la commune. Aucune action de crédit, ni de prèt, ni d’investisement n’y est donc possible, surtout pour les fokontany loin de ces 3 agences de micro-finance.

Autre que tout cela, loin de notre imagination, l’inexistence d’instituts universitaires conduit de même bon nombre de jeunes à abandonner l’école, et qui par suite à cela deviennent des charges aux parents sinon augmentent le nombre de ceux intégrant le secteur informel. Ils vendent des téléphones, font des business, et deviennent des petits marchands ou des marchands ambulants.

V 1 3- Conséquences engendrées

Le manque d’encadrement professionnel, l’intégration au secteur informel, le manque d’institution de micro-finance, l’inexistence d’agences bancaires et bien évidemment le choc économique causé par la crise perpétuelle du régime transitoire actuel ont engendré des conséquences graves aux habitants de la commune et à la commune elle-même. Parmi elles, citons :

- la baisse de la consommation et du niveau de vie des ménages. En effet, sur les 60 personnes enquêté, notamment ceux dans les zones rurales, 1/3 ont déclaré ne se nourrir que 2 fois/jour. Les raisons ont été que le fait qu’ils sont censés se trouver toute la journée dans les champs, travaillant la terre, afin d’assurer disent-ils un maximum de budget monétaire, sinon la somme d’argent qu’ils gagnent grâce à l’agriculture est économisée pour payer les crédits, les loyers, les frais de location des matériels agricoles, pour l’achat des semences ou des aliments pour les animaux d’élevage. - L’accroissement du taux des personnes en état de chômage. 4/7 personnes nous ont révélé que la crise de 2009 a eu et continue d’avoir de grandes répercussions sur les « vivres » de leurs ménages. Si les uns ont perdu leur travail suite à la coupure des financements de l’AGOA., les autres ont abandonné les leur du fait qu’il ne leur rapporte plus. Leur travail ne marche plus normalement, de plus les clients diminuent peu à peu. Ces derniers pensent que continuer leur provoquerait plus de pertes que de gains. - Et le non progrès de la commune. Ces conséquences citées plus haut en addition avec le manque de dynamisme et de motivations économiques des habitants mettront sans aucun doute la commune dans un état critique. Sa marche vers le développement sera bloquée, et en conséquence il y aura de grands troubles au niveau de la sphère économique en générale, tant à l’échelle communale, régionale, que même nationale. 51

V 2- Place de la culture dans la Commune urbaine d’Arivonimamo

V 2 1- Diversité culturelle et cultures locales

Sur le plan culturel, l’on a déjà énoncé, les originaires d’Arivonimamo constituent les 80% de la population totale de cette commune. D’une manière très générale, ils sont dénommés « vakiniadiana », ayant plus ou moins les traits caractéristiques des « merina » d’Antananarivo. Suite à l’exode rurale et aux différents mouvements de déplacement à des raisons professionnelles et personnelles, la commune encadre presque des personnes de plusieurs appartenances ethniques de la Grande Ile.

Chacun respecte et s’adonne à leurs propres pratiques culturelles. Tout le monde y bénéficie des droits coutumiers. Mais toutefois, les pratiques les plus marquantes de la commune sont les suivantes :

- le « Famadihana » ou l’exhumation ou encore le retournement des morts, une pratique culturelle ou plutôt un culte consistant au recouvrement des morts par de nouveaux « lambamena » ou linceuls. Cette forme de culture qui est pourtant est en contradiction avec les théories chrétiennes, est la plus usitée par la population d’Imamo. Elle se fait tous les 5 à 7 ans. C’est l’un des cultes dont l’idée de base est de réunir la grande famille tout en rehaussant la fierté d’appartenance familiale, sociale, et ethnique. Si 90% de nos enquêtés sont des pratiquants de ce rite, les 10% restants ont déclaré avoir abandonné cette pratique pour des raisons strictement religieuses. - la circoncision, non pas à l’américaine mais d’une manière traditionnellement malgache où l’on fait entrer en scène le « rain-jaza » (grand-père de l’enfant à circoncis). La tradition ayant une très grande importance pour les malgaches est destinée à être respectée en assurant sa continuité par le transfert de ces pratiques culturelles. Ainsi la circoncision à l’américaine a été plus ou moins repoussée dans cette partie. Presque 2/3 des parents enquêtés ont dit avoir circoncis leurs fils à la manière typiquement malgache. - et les « fady » ou tabous ou encore les interdits, comme dans n’importe quelle partie de Madagascar, notamment celles historiques. Ainsi, les lieux historiques tels les tombeaux royaux d’Arivonimamo, évoquent de nombreux interdits, particulièrement vis- à-vis du porc. Selon l’enquête menée, les habitants sont convaincus que l’infraction à ces interdits conduit à des sanctions, morales surtout. La plupart, près de 70% ont déclaré consommer de la viande de porc mais s’en interdisent lors des visites des lieux sacrés. 52

V 2 2- Activités culturelles en place

Photo IX- CLAC (Centre de Lecture et d’Apprentissage Culturel d’Arivonimamo) Source : l’auteur

A titre d’information, notons que les activités à titre culturel dans la Commune urbaine d’Arivonimamo sont nombreuses malgré que les institutions d’apprentissage culturel soient en manque. Imamo est une zone où les gens sont très motivés culturellement.

Tableau XI - Les activités artisanales dans l’Imamo Localisation Activités Nombre Quantité de la Marché pour la vente des FOKONTANY (lieu) artisanales d’artisans production produits finis Arivonimamo Arivonimamo Nord Nord Tissage 5 Antananarivo Ariçvonimamo 1B 3, 2 B 29 ,2 Centre B 5 Tissage 3 30Kg Antananarivo Travail de Tsarahonenana 3 D 35 ALIMAG l’acier Hors District Soanierana Par ménage Tissage 15 1000pcs Marché locale Morafeno Sud Saromilanja 5 ilots du Miadamanjaka fonkontany Tissage 39 Revendeurs Antananarivo Ankeniheny Ankeniheny Tissage 12 50/semaine Antananarivo Tissage, Kianja Ankafana Ménuisier 6 Kianja Andranomena Tissage 2 Marché Mangatany Mangatany Pèle 600 80/semaine Sofia,Menabe,Androy,Boina manankasina Manankasina Sisal 125 Antananarivo 350 Tissage Kg/semaine Tapisserie Ambony 2charettes par Antanibe Andrefana Menuisier 1 ans Source : fiche monographique de la Commune urbaine d’Arivonimamo, 2011

A l’aide de ce tableau, nous pouvons d’ici observer que la majorité de la population de la commune exerce des activités culturelles, notamment axées à l’artisanat (tissage, tapisserie, maçonnerie, …). Tous les 13 fokontany de la commune ont leurs propres 53 ateliers artisanaux. Et parmi les chefs-d’œuvre des habitants d’Arivonimamo, les tissus en soie grège sont les plus reconnus. Cette partie de la région d’Itasy est en effet considérée comme la terre à soie puisque c’est la partie de Madagascar qui élève le plus des vers à soie, matières premières des spécialistes artisanaux en matière de tissage et de tapisserie. La tradition se perpétue jusque dans l’artisanat. Le tissage est en effet une technique réservée à de véritables experts, notamment à un groupe de castes. Chaque vendredi, jour du marché d’Arivonimamo, ces « chefs artisanaux » nous font admirer leurs plus beaux et magnifiques spécimens d’ouvrages tissés à la main, partant des « lambamena » linceuls en soie grège aux tentures de gros fil de coton. Ces linceuls d’Arivonimamo sont, à préciser, les plus réputés pour leur solidité et leur qualité cardinale résistant à la putréfaction des tombeaux. Les artisans d’Arivonimamo ont accordé la qualité de leur « chefs d’œuvre » à l’atmosphère des tombeaux puisque ces linceuls sont généralement destinés à recouvrir les morts lors des « Famadihana ».

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Chapitre VI- Contribution des cultures locales d’Arivonimamo à la dynamisation de l’économie des ménages

VI 1- Apport économique de la valorisation culturelle

VI 1 1- Création d’emplois décents et productifs

Les cultures locales d’Imamo ont contribué à la création d’emplois décents et productifs pour les habitants de la commune. Des branches d’activités axées sur l’artisanat, notamment sur le tissage des linceuls en soie grège, base de leur ressources économiques, se sont ouvert et leur ont permis d’améliorer leur niveau de vie.

Cette opportunité s’est offerte à la population d’Arivonimamo grâce aux cultures identitaires prônées dans cette partie de la Grande Ile. Nous l’avons vu au chapitre précédent, que la majorité des fokontany de la Commune urbaine d’Arivonimamo possède des ateliers promouvant l’artisanat. Il est à noter que c’est grâce aux pratiques du « famadihana », de l’exhumation que les habitants de cette partie ont conçu l’idée d’ouvrir de tels ateliers et d’y conférer leurs talents d’artisans.

Et il n’y a pas que les ateliers d’artisanat qui se développent dans cette partie grâce au « Famadihana » mais aussi les activités d’élevage de vers à soie qui sont les matières premières nécessaires pour la conception d’un tissu à soie. Ainsi, ces petites bestioles, de par leur grande utilité dans le secteur de l’artisanat, ont contribué à minimiser les charges ménagères des éleveurs par leur apport économique.

Bref, les cultures locales d’Imamo reflétées dans l’artisanat ont contribué à la dynamisation de l’économie de ménage. Grâce à la création d’emplois qui sont en effet décents et productifs pour les habitants, les problèmes de niveau de vie tel le taux de consommation des ménages et ceux liés au travail comme le chômage ont été du moins réduits.

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VI 1 2- Développement du tourisme artisanal

Plus les problèmes de niveau de vie et ceux liés au travail sont solutionnés, plus les gens vont intégrer le secteur de l’artisanat et plus encore les valeurs identitaires reflétées dans ces magnifiques œuvres artisanales de l’Imamo seront reconsidérées et donc finalement plus le secteur du tourisme aussi bien culturel qu’artisanal va se déployer.

En effet, aucun développement ne sera possible pour une société donnée sans que les individus y habitant n’ait redonné l’ « image » de leur propre identité culturelle et l’apprécié. C’est de par les œuvres accomplis des peuples qu’ils peuvent attirer les regards des autres vers eux, vers leurs richesses, vers ce qu’ils gardent au fond d’eux de si « unique » culturellement. La remise en valeurs des cultures identitaires à travers les pratiques et activités locales procure de nouvelles disponibilités d’engagement économique plus assuré, tel l’insertion dans le secteur du tourisme, un des secteurs les plus liés au développement d’un pays.

La Commune urbaine d’Arivonimamo avance de plus en plus en matière de développement touristique de par ses produits d’artisanat uniques, ce qui va sans doute contribuer à l’accroissement du budget économique allant des ménages malgaches à l’échelle nationale. Les habitants d’Arivonimamo, ce capitale de la soie, ont su mettre en œuvre et en pratique leurs cultures identitaires, reflétant leur appartenance ethnique mais surtout culturelle, dans la mise en place d’ateliers d’artisanat axés dans le tissage et la tapisserie des tissues et linceuls en soie grège, censés promouvoir le secteur du tourisme local, régional et national.

VI 1 3- Dynamisme économique

L’accroissement du niveau de vie d’un ménage dépend, en effet, du dynamisme et des motivations des personnes au travail. S’agissant de l’artisanat particulièrement, les professionnels de ce domaine ou de cette branche d’activités, nous pouvons tous le constater, sont beaucoup plus dynamiques et motivés dans l’accomplissement de leur travail étant donné qu’ils se sont soumis dans ce domaine de leur propre volonté. 56

La volonté et le dynamisme, premiers leviers de toute activité, sont ainsi mis en vigueur dans la Commune urbaine d’Arivonimamo à travers l’accomplissement des œuvres artisanales basés sur la soie pour le déploiement économique des ménages des habitants de cette partie. De notre constatation, les artisans d’Imamo encadrent des personnels de plus en plus jeunes, de plus en plus dynamiques. Ils ont décidé de mettre cette capacité physique, la leur, au service du dynamisme économique.

Ainsi, le domaine artisanal, au cours du temps, a évolué dans la marche vers le progrès. L’artisanat est désormais encadré par des institutions à travers la construction des ateliers s’y afférant. Des organisations et associations locales, régionales, nationales, voyant la « dynamicité » de leur économie, les ont appuyés dans le cadre de financement. Parmi ces organisations, citons le Programme PROSPERER, l’association FAMI, le PMDR, la SECALINE, le PNUD, l’UNESCO.

VI 2- Problèmes engendrés par l’entrée de la mondialisation

VI 2 1- Délaissement des valeurs culturelles malgaches

La mondialisation a touché plusieurs secteurs de la vie, y compris la culture. Elle a engendré des chocs économiques tout en causant des troubles de fonctionnement culturel.

Culturellement, la mondialisation a mené les peuples du monde entier à délaisser leurs propres identités pour imiter d’autres personnalités, à minimiser leurs propres valeurs pour honorer celles des autres. Les malgaches, surtout les jeunes d’aujourd’hui, ont en effet tendance à imiter et à prendre exemple des modes de vie des civilisations hautement avancées. D’une autre façon, le projet d’ « occidentalisation » et d’ « américanisation » a certainement fait effet à Madagascar. Ainsi, les conséquences se font sentir et sont prouvées à travers les tenues vestimentaires (blue jeans, mini jupe, slim), les nouveaux codes linguistiques (mdr, ptdr, lol, …), les produits consommés (le cocacola mais aussi les drogues, l’alcool, …), les musiques véhiculées (RNB, tectonik, hip hop, …) et les cultures héritées des pays occidentaux (sortie dans les boites de nuit, droguerie, prostitution…), jusque dans les modes de vie, de pensée, de conception et d’agissement même des malgaches. 57

Les « fouets » de la mondialisation culturelle a, comme toutes les autres parties de la Grande Ile, touché l’Imamo. Ainsi, imitant surtout les jeunes « occidentalisés » d’Antananarivo, les habitants d’Arivonimamo ont délaissé leurs coutumes, leur « traditionnalité », et surtout leur appartenance ethnique pour asservir les cultures identitaires de l’ « autre » partie du monde.

VI 2 2- Exposition à la pauvreté ambiguë et perpétuée

La mondialisation n’a pas seulement engendré des changements que sur le plan culturel mais surtout dans la sphère économique malgache. La passion des malgaches pour les modes de vie occidentales virent de même à des pertes économiques qui vont déclencher à leur tour la pauvreté. Le pays aura beaucoup plus de chance de s’exposer à une pauvreté ambiguë et perpétuée. Perpétuée parce que les problèmes et difficultés déclenchés par l’entrée de la mondialisation sur le territoire national malgache vont faire revenir la Nation vers son état économique d’origine, vers son degré d’avancement économique initial. Ainsi, nous disons que la pauvreté suite à la mondialisation va se perpétuer.

Suite à la crise récente de 2009, 2 grands classements s’est fait entre les populations de Madagascar par de nombreux experts et observateurs économiques. Les différentes catégories socio-économiques ont disparues, seules la classe « très riche » et celle « la plus pauvre » existe à Madagascar. Les types de ménages économiquement moyens n’y sont plus et ne peuvent plus être évoqués.

S’agissant de la Commune urbaine d’Arivonimamo, la réalité économique y est plus ou moins émouvante. D’un point de vue général, cette analyse des économistes se vérifie. Puisque la plupart des habitants d’Arivonimamo sont soit des ménages démunis avec comme activités économiques la vente de breds, de légumes et de fruits, ou le business des téléphones d’occasion, des métiers ne rapportant pas beaucoup, soit des familles économiquement riches, comme les collecteurs de riz, dans la promotion de l’industrie agricole. Mais à considérer l’existence des « clans » d’artisans et d’éleveurs de vers à soie, pour la promotion de leurs cultures identitaires reflétées à travers la pratique du « Famadihana », ce classement est faux. Entretenant des activités économiques basés sur l’artisanat, ces professionnels « culturels » 58 qui composent 25% de la population totale de l’Imamo évoluent, selon notre recherche, de plus en plus en terme de niveau de vie de par l’apport génératrice de la culture au service de l’économie de ménage.

VI 3- Fonctionnalités des cultures du mondial au local

VI 3 1- Les impacts de la mondialisation culturelle sur la sphère économique

La mondialisation, dans son cadre culturel, a déclenché, l’on a dit, des pertes économiques énormes pour des pays en voie de développement tel que Madagascar. Suite aux problèmes de niveau de vie des ménages liés au délaissement des cultures identitaires malgaches, le degré d’avancement économique de la Grande Ile est très précaire, tantôt stable et tantôt au dessous de la moyenne.

Récemment, Madagascar a été placé par la Banque Mondiale au 77ème rang parmi las pays les plus démunis au monde. La mondialisation, à travers ses influences sur le plan culturel, religieux a amené une part des habitants de la population mondiale vers le délaissement de ses propres cultures et donc ce qui a déclenché des troubles au niveau économique, soit des pertes soit de la négligence de l’importance des économies de la culture, puisque changeant les modes de vie, les modes de consommation, les modes de penser et même les modes d’agir des hommes impliquant la sphère économique.

Nos hypothèses ont en effet été vérifiées puisque les recherches que nous avons effectuées auprès de la Commune urbaine d’Arivonimamo nous ont permis d’apporter les raisons suivantes :

- plus la modernité a été reçue par la population, plus leurs cultures ont été délaissées, et plus l’importance de l’apport économique qu’offrent les activités culturelles à travers 59

l’artisanat et l’élevage des vers à soie a été minimisé. C’est pour cette raison que le nombre des professionnels culturels dans cette partie est encore minime ; - l’entrée du christianisme, une des influences de la mondialisation culturelle, a engendré des secousses au niveau des croyances religieuses malgaches menant vers la négligence des pratiques culturelles basées sur les morts, tel le « Famadihana ». Certaines théories véhiculées dans les Eglises chrétiennes, notamment dans celles protestantes et celles dites « sectes », ont conduit les malgaches à délaisser ces pratiques et à leur faire croire qu’il y a une forte contradiction entre les pratiques religieuses et ces pratiques culturelles vénérant des morts. Ainsi l’existence de la religion moderne, le christianisme, a procréé le soi-disant « repentissement » de la majorité des malgaches et la minimisation totale des pratiques traditionnelles malgaches, reflet de leurs identités culturelles ; - le secteur du tourisme est aussi touché par cette « christianisation ». Si auparavant les pratiques proprement dites du « Famadihana » avaient élevé le nombre des touristes visitant la Grande Ile, il se trouve maintenant que ce ne soit plus cas. Seules sont sources de revenus touristiques les œuvres artistiques et artisanaux des malgaches. Les malgaches ont, à travers la mondialisation, fait en sorte de repousser de plus en plus les regards des touristes. Ils ont affaiblit l’importance de leurs spécificités culturelles, de leur diversité culturelle vis-à-vis du monde entier.

L’existence de nombreuses institutions religieuses chrétiennes dans la commune telles les Eglises protestantes FJKM, les églises catholiques, sans oublier les sectes, des centres culturels véhiculant l’art de vivre moderne tel les cybers ou encore les salles de vidéo, de jeu ou encore de sports modernes a jailli et réussi à prendre la place des cultures identitaires et de la tradition dans le cœur des malgaches. Ainsi, leur économie fut touchée.

VI 3 2- Les cultures locales comme facteur de développement économique

Suite au séminaire qui s’est tenu le mois de mai 2010 à l’enceinte de l’Arcadie de la ville de Laon, des idées sur la culture s’y sont développées par de nombreux débatteurs venus des « 4 coins » de la planète. Premièrement, la culture, au delà du patrimoine et de sa mise 60

en valeur, doit être comprise comme la mise à disposition des divers outils culturels (musée). La seconde thèse concernait l’image du territoire national grâce à la culture. L’amélioration de l'image du territoire par la culture revient à développer son attractivité au regard des touristes et des investisseurs. Toutefois, nous l’avons déjà évoqué, le patrimoine culturel seul ne constitue pas un atout suffisant pour l’attractivité du territoire. Il faut y inclure tout son dynamisme et sa volonté afin que chaque œuvre culturel puisse refléter en mieux l’identité cachée. Cette stratégie est en effet propice à générer une dynamique culturelle suffisante pour en faire un levier de développement.

A part cela, si certains, à travers cette échange culturelle et économique, ont insisté sur le fait que la culture, c'est ce qui fait le lien entre les hommes; c'est au delà d'une simple activité économique, d’autres ont développé que, sur des territoires connaissant la crise de leurs activités économiques traditionnelles, la culture peut prendre le relais d'un moteur de développement en panne.

Bref, le débat s’est évolué en fin vers la valorisation de la culture, les meilleurs moyens et manières de rendre cette culture un levier du développement économique. Ce qui dit que le développement économique peut se déclencher non seulement par des facteurs économiques mais aussi par des facteurs culturels.

S’agissant de la Commune urbaine d’Arivonimamo, nos hypothèses ont été vérifiées. Les cultures locales ont contribué au déploiement économique de la commune en générale, allant de l’amélioration du niveau de vie des ménages grâce à l’ouverture de nouveaux horizons économiques à travers la création d’emplois, de nouvelles branches d’activités, au dynamisme économique intégrant une tranche d’âge de plus en plus jeune capable de remonter haut leur fierté d’appartenance locale et culturelle, jusqu’à la promotion du tourisme dans l’exposition des ouvrages artisanaux et la pratique des rites culturelles tel que le « Famadihana ».

Sur la population mère de nos enquêtés, plus du ¾ ont affirmé entreprendre des activités artisanales en plus de leur travail habituel. Par rapport à eux, ceux qui n’ont pas encore encadré ces « clans » d’artisans et d’éleveurs de vers à soie de l’Imamo sont en effet économiquement moins développés que les premiers. Sans parler du nombre de leur consommation par jour, on peut déjà constater que les niveaux de vie des 2 groupes diffèrent. Selon notre enquête, c’est du fait que l’argent entré dans le budget familial ne leur ait pas suffit pour subvenir aux besoins fondamentaux du ménage qu’est de se nourrir. 61

Du fait que les problèmes de niveau de vie et ceux liés au travail sont solutionnés dans la commune d’Arivonimamo, comme on l’a expliqué récemment, l’économie va enfin se positionner et y trouver considérations à l’échelle locale, régionale, et même nationale. Les niveaux de vie des ménages de la Commune urbaine d’Arivonimamo se sont améliorés de 10% par rapport à leur budget économique d’origine. Ce qui dégage donc que la pratique des cultures identitaires a servi les habitants d’Arivonimamo à un déploiement économique de leur ménage.

Malgré l’entrée de la mondialisation dans la localité d’Arivonimamo, les cultures locales ont collaboré à la dynamisation entrepreneuriale de l’économie de ménage. Malgré l’implantation du christianisme et des autres impacts de la mondialisation culturelle dans cette partie, les 80% de pratiquants du « Famadihana » de la commune ont plus ou moins ouvert des portes économiques et touristiques aux « clans » d’artisans, d’éleveurs de vers à soie, et de pratiquants traditionnels malgaches.

VI 4- Portée et limites des organisations et associations

VI 4 1- A l’échelle internationale

∑ La Banque Mondiale

Le groupe de la Banque mondiale a décaissé 196,3 milliards de dollars en faveur de ses membres, à savoir Madagascar, depuis le début de la crise, en 2008.

L’une des raisons d’être de la Banque Mondiale a été la crise financière. Suite aux difficultés persistantes engendrée par cette crise financière et endettant la santé de l’économie mondiale tel le chômage élevé, l’endettement et la lenteur de la croissance dans les pays développés, difficultés d'accès aux financements pour les pays en développement, du fait des impacts désastreux de la sècheresse, de la famine, notamment dans le continent africain, des conflits et déplacements de populations, la Banque Mondiale s’est soumise à répondre aux demandes d’aides du monde entier. Les responsables se sont conscientisés que leur secourir était une question d’urgence.

A part cette grosse somme d’argents conçue pour venir en aide aux pays nécessiteux dangereusement touchés par la crise financière et économique mondiale, la Banque Mondiale s’est de même engagé dans des engagements record au profit de la santé, de la 62

nutrition, de l’aide à la population et de l’infrastructure. Tout cela car la Banque Mondiale s’est donné comme défis de contribuer à ce que, tout au long de la crise, les enfants puissent retourner à l’école, les dispensaires puissent rester ouverts et les femmes continuer d'obtenir des microcrédits. Ces engagements de la Banque Mondiale, en faveur de filets de protection sociale pour les plus pauvres et les plus vulnérables, ont dépassé les 9 milliards de dollars. Plus de 70 pays en ont bénéficié au cours des exercices 2009-2011. Ce chiffre est sept fois supérieur au niveau d'avant la crise (1,2 milliard de dollars).

La Banque Mondiale a aussi rapporté des investissements éminemment importants dans des économies que la crise a fortement frappées :

• 106,3 milliards de dollars émanant de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), laquelle fournit des financements, des produits de gestion des risques et d'autres services financiers essentiellement à des pays à revenu intermédiaire ; • 47,1 milliards de dollars émanant de l'Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque Mondiale pour les pays les plus pauvres ; • 37,1 milliards de dollars émanant de la Société financière internationale (IFC), le principal fournisseur de financements multilatéraux destinés au secteur privé dans les pays en développement ; • 5,7 milliards de dollars émanant de l'Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), l'agence d'assurance contre les risques politiques du Groupe de la Banque Mondiale.

Bien que la croissance ait repris dans de nombreux pays en développement, la Banque Mondiale continue de recevoir beaucoup de demandes d'aide. Ses engagements pour l'exercice 2011 s’élèvent à 57 milliards de dollars, dont 16,3 milliards destinés aux pays les plus pauvres (contre 14,5 milliards sur l'exercice 2010). Les engagements de la BIRD s'accroissent à 26,7 milliards de dollars, soit près du double de leur niveau d'avant la crise — 13,5 milliards de dollars pour l'exercice 2008. Ils font suite à des engagements record de 44,2 et 32,9 milliards respectivement sur les exercices 2010 et 2009, quand la crise s’était aggravée dans les pays en développement.

∑ Le Fond Monétaire International 63

Le FMI a retrouvé le jour avec la Banque Mondiale au lendemain même de la seconde Guerre Mondiale selon 2 préoccupations majeures : éviter la répétition des crises monétaires des années 30 qui a viré à la chute des échanges mondiaux, et reconstruire l’Europe. L’institution financière du FMI s’est adonné à prendre en charge la première préoccupation.

Selon la conférence financière et monétaire tenue à Bretton Woods, les rôles du FMI est de veiller à équilibrer les balances de paiement et à fournir des crédits à court terme. Notons que les ressources du FMI sont essentiellement constituées par la mise en commun des devises des Etats membres alors que la Banque Mondiale encourt à des emprunts. Un pays doit obligatoirement être membre du FMI pour adhérer à la Banque Mondiale. En 1988, un accord entre le FMI et la Banque Mondiale a été conclu, déterminant strictement les subventions de la Banque Mondiale à un accord entre le pays emprunteur et le FMI.

VI 4 2- A l’échelle nationale

∑ L’UNESCO

L’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture ou l’UNESCO est une organisation internationale implantée sur toutes les parties régionales du monde tel que Madagascar. Les priorités nationales dont elle s’est fixée sont actuellement présentées à travers 7 projets qui visent la création de musées, l’organisation d’un concours national de « fanorona », le développement de l’industrie culturelle du livre et des écrits, le développement et la promotion des arts et la sauvegarde et valorisation du patrimoine culturel.

Madagascar disposant d’un élément du patrimoine culturel immatériel inscrit sur la liste représentative de la Convention de 2003 est en effet un pays composé de 2 biens naturels (Forêts humides de l’Atsinanana, Réserve naturelle intégrale du Tsingy de Bemaraha) et un bien culturel (Colline royale d’Ambohimanga) inscrits sur la liste du patrimoine mondial. Les forêts humides de l’Atsinanana, riches en biodiversité sont depuis 2010. Un des projets de Madagascar appuyé par l’UNESCO, à travers son ministère chargé de la 64

Culture, est la préparation d’une proposition d’inscription du site des grottes de l’Isandra dans cette liste du patrimoine mondial.

L’UNESCO a de même collaboré avec le Musée des Arts et de l’Archéologie d’Antananarivo dans le cadre d’un programme de préservation du patrimoine culturel en danger. Ainsi des archéologues, anthropologues et botanistes ont formé une équipe pour la conservation du patrimoine culturel. Cette activité a permis, en outre, la réhabilitation réussie du Musée des Arts et de l’Archéologie d’Antananarivo. A part cela, l’UNESCO a appuyé l’Académie Malgache pour la préparation du second volume de l’Encyclopédie malgache pour la valorisation des traditions et pratiques culturelles du pays, faisant partie du patrimoine immatériel sauvegardé.

Bref, l’UNESCO œuvre pour la valorisation des biens et richesses culturels de Madagascar en contribuant à les faire partie du patrimoine culturel immatériel sauvegardé, du patrimoine mondial.

∑ PROSPERER

PROSPERER, un Programme de partenariat public privé qui vise à promouvoir le dynamisme du secteur informel par sa structuration progressive et son intégration dans des pôles de croissance tant d’activités (filières) que géographiques (pôles régionaux) au moyen de services d’appui externalisés, diversifiés, pérennes et répondant à leurs besoins, se fixe comme objectif général du programme PROSPERER est de promouvoir l’augmentation des revenus par le renforcement de micro-entreprises rurales aux niveaux local et régional.

Ce programme touche 5 régions de la Grande Ile, à savoir Analamanga, Itasy, Haute Matsiatra, Vatovavy Fitoviany et Sofia, qui sont choisies sur la base, premièrement de la priorisation des régions du COSOP en 2006 elle-même fondée sur le niveau relatif de pauvreté rurale, secondement de la densité de population et de micro-entreprises rurales (MER) existantes et, et troisièmement d’une complémentarité par rapport aux autres opérations de développement. 65

Au sein de ces régions, une dizaine de filières et clusters de services ont été identifiées, en fonction de leur potentiel de développement, de l’impact potentiel sur les ménages les plus pauvres, et de leur rôle dans le développement économique local. Ces filières sont les suivantes: Fruits et transformation, maraîchage oignon-pomme de terre, café, pêche- pisciculture, miel-apiculture, soie tissage, raphia-fibres-vannerie, plantes aromatiques – huiles essentielles, et, des clusters suivants: couture broderie, transport intermédiaire, Equipement-Réparation-Construction (forgerons, soudeurs, menuisiers, mécaniciens, maçonnerie).

En effet, 3 formes de financement sont prévues être décaissées par les établissements prêteurs afin d’appuyer les MER/PER (Petites entreprises rurales), qui sont :

- le crédit « coup de pouce » : C’est une forme de rétribution de l’ensemble des besoins d’investissement et de fonds de roulement pour une nouvelle activité ;

- le crédit « croissance » : C’est une forme de financement sous forme d’investissement et/ou fonds de roulement permettant d’accroître/diversifier la taille et la capacité productive des activités exercées ;

- le leasing : C’est une technique de financement à court ou à moyen terme permettant l’acquisition de biens matériels ou d’immobilisations.

VI 4 3- Autres acteurs de développement

∑ La CNUCED

La Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement ou la CNUCED, créée en 1964 vise en effet à intégrer les pays en voie de développement dans l’économie mondiale, fixant comme objectifs de promouvoir le développement du commerce, des investissements et de la coopération économique internationale, forum d'échanges et cadre de négociations.

La CNUCED emploie actuellement 400 fonctionnaires avec une coopération technique de 25 million de dollars par an. Selon l’article 55 du préambule de la Charte des Nations 66

Unies, cette institution financière conçue à l’insu des Nations Unies doit favoriser le relèvement des niveaux de vie, le plein emploi et les conditions de progrès et de développement dans l’ordre économique et social, afin de contribuer et garantir des relations pacifiques et amicales entre les Nations.

La CNUCED est le lieu de débats intergouvernementaux, soutenus par des discussions d'experts et par un échange d'expériences. Elle effectue des travaux de recherche et rassemble des données afin de fournir des contributions de fond aux discussions des experts et des représentants des gouvernements. Elle procure de même une assistance technique aux pays en développement, notamment aux pays les moins avancés et aux pays en période transitoire tel que Madagascar.

∑ Le PNUD

Le Programme des Nations Unies pour le Développement est en effet le principal organe d’assistance technique des Nations Unies. Créé en 1965, il a pour mission d’aider les pays en voie de développement à élaborer leurs propres stratégies de développement en mettant en rapport le secteur public et le secteur privé, les conseils de politique et les ressources de programmes. Ses travaux sont de plu en plus orientés sur la collaboration Sud-Sud.

Initiateur de la notion de développement humain, il sort chaque année un rapport mondial sur ce, qui regroupe notamment les pays selon l'indicateur du développement humain (IDH) et émet des propositions de politiques prêtant souvent à controverse. Ses objectifs ? C’est d’aider au renforcement des capacités nationales des pays en voie de développement. Ses priorités ? Ce sont l’éradication de la pauvreté, la promotion de l'équité, la régénération de l'environnement, et la promotion des femmes.

∑ Les banques régionales de développement

Parallèlement aux institutions financières internationales, notamment celles des Nations Unies, des banques régionales de développement garantissant des prêts à long terme et une assistance technique ont été mises en place dans les 4 coins du monde entier. Parmi elles, citons : 67

- la Banque africaine de développement ; - la Banque interaméricaine de développement ; - et la Banque asiatique de développement.

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Conclusion partielle

Par rapport aux peuples du monde entier, les malgaches sont l’un des plus riches culturellement. Cette richesse, reflétée à travers les pratiques culturelles identitaires, a été assez longtemps minimisée et ignorée. D’où les habitants de la Commune urbaine d’Arivonimamo ont essayé de le remettre en vigueur tout en assurant l’image de l’identité culturelle malgache par la promotion de l’artisanat.

L’artisanat, première source de revenus économiques pour les uns et espoir d’une valorisation de la malgachéité pour les autres, a ouvert de nouveaux horizons et procuré de nouvelles opportunités pour les habitants de cette localité. Ainsi la création d’ateliers d’artisanaux et de fermes de vers à soie, matières premières nécessaires à la conception d’un tissu en soie, l’insertion dans ce nouveau domaine de travail, ont suscité l’attention de la majorité.

Toutefois, la mondialisation, à travers l’implantation du christianisme et du système d’ « occidentalisation », a surgi de grandes répercussions dans les modes de vie des malgaches comme c’est le cas des habitants d’Arivonimamo. Ces nouveaux modes de vie, engendrant de nouvelles manières de penser et d’agir, ont conduit vers le délaissement des cultures identitaires sinon des pertes économiques considérables. Ainsi, il se dégage que comme, pour toute société humaine, la mondialisation culturelle et la globalisation de l’économie sont de par et d’autre deux grands facteurs de troubles et de déséquilibre, facteurs d’inégalités sociales, facteurs de « malaise humaine ».

PARTIE III PROSPECTIVES D’HARMONISATION CULTURES LOCALES-ÉCONOMIE DE MÉNAGE

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Introduction partielle

Finalement, les hypothèses ont été vérifiées. Il s’en est dégagé que les deux concepts de culture et d’économie ont de fortes interrelations en matière de développement, allant de l’échelle mondiale à l’échelle locale, des interrelations que nous jugeons à la fois bénéfiques et négatives. Mais l’important c’est d’en arriver à trouver des solutions adéquates, efficientes mais également opérables à toute échelle sociale.

Dans cette dernière partie, nous allons essayer d’unir les points de vue évoqués pour en constituer des stratégies meilleurs à l’éradication de la pauvreté dans le monde en général et à Madagascar en particulier, tout en assurant la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel malgache afin d’optimiser les regards touristiques tournés vers la Grande Ile.

On va de même essayer, à travers la distribution de responsabilités, de mettre à l’épreuve ces suggestions et d’en apporter des exemples concrets issus de la Commune d’Arivonimamo. Tout cela, dans le seul but de démontrer que les cultures locales et l’économie de ménages de cette localité peuvent faire bon ménage avec un peu plus de conscientisation en termes de politiques et stratégies d’intervention.

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Chapitre VII – Esquisse théorique des suggestions

VII 1- A l’échelle nationale

VII 1 1- Mise en place d’une politique culturelle nationale

Comme pour de nombreux pays, nous avons constaté que, la mise en place d’une politique culturelle est d’une grande utilité pour la Nation malgache. La culture, à travers son ministère, doit développer 2 politiques majeures : la protection sociale et l’encadrement des organismes « culturels » ainsi que la promotion des cultures identitaires malgaches par la mise en place d’une politique culturelle.

Aujourd'hui, l'État interventionniste en matière culturelle apparaît comme nécessaire et demeure largement approuvé. Sa politique culturelle devrait répondre à plusieurs objectifs : l'aménagement du territoire, la protection et la conservation du patrimoine, les enseignements artistiques, le soutien à la création. Mais au-delà, c'est tout le système d'action publique en matière de culture qui constitue le modèle interventionniste par excellence dans le monde. En effet, ces actions s'inscrivent dans divers enjeux : constitution d'une culture nationale et défense de la diversité culturelle, opposition entre culture savante et arts populaires, sauvegarde du patrimoine culturel et soutien aux créateurs, industrialisation culturelle et non marchandisation de l'art.

A titre d’exemples des premières initiatives d’actions culturelles, l'Alliance israélite universelle, qui créé un réseau d'écoles françaises en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, ce qui lui vaut des fonds du Service des œuvres françaises à l’étranger (créé en 1920 et dépendant du Quai d'Orsay), apparait en 1860; l'Institut français ouvre ses portes au Caire en 1880 et l'Université Saint-Joseph est fondée à Beyrouth en 1881. Le Quai d'Orsay, une autre organisation culturelle, dépense un tiers de son budget dans des dépenses culturelles et de coopération, qui s'appuient sur le réseau des services de coopération et d'action culturelle des Ambassades, le réseau public des centres culturels et instituts français - y compris binationaux - et le réseau conventionné de l'Alliance française qui actuellement se répandent dans le monde entier, y compris à Madagascar. Grace à tout cela, aux politiques culturelles que ces pays ont imposé dans leur territoire, à partir des années 1970, le secteur culturel se développe, la notion de diversité émerge, le provincialisme culturel est 72 combattu en même temps que la culture est décentralisée, et le modèle culturel tente de se protéger de la mondialisation.

VII 1 2- L’éducation culturelle au profit de tous

Une des meilleures solutions qui puissent être entreprises en matière de développement culturel est l’application de l’éducation culturelle, afin de faire bénéficier à tous de la culture. La politique culturelle que l’Etat va mettre en place devra premièrement se centrer sur l’éducation culturelle malgache.

Certes, Madagascar a développé la culture et les pratiques culturelles identitaires à travers la création d’associations axées spécialement sur la jeunesse et les activités culturelles, et de maisons de culture tel les musées, les bibliothèques, les centres culturels archéologiques, mais ce n’est pas pour autant que nos identités culturelles vont être protégées et transférées à la génération qui va nous succéder. L’application de l’éducation culturelle comme matière de base à l’école va sans doute contribuer à la revalorisation par les jeunes de leurs appartenances culturelles et non plus de celles des « occidentaux ».

Certainement, l'égalité d'accès à la culture ne peut être envisagée que si elle est préparée dès le plus jeune âge. L'éveil de la sensibilité et le goût donné aux enfants des choses de l'art les prépare à devenir demain des amateurs avertis des activités culturelles, ainsi que des acteurs éclairés du marché de l'Art. De plus, l'éducation culturelle permet de lutter contre les inégalités sociales

Ainsi devront être accessibles à la population malgaches, notamment aux professeurs et enseignants les matériels et dispositifs pédagogiques pour parvenir à ce but d’instauration de l’éducation culturelle sur toutes les régions de la Grande Ile. De plus, ce système va aider à la professionnalisation des acteurs culturels malgaches.

VII 1 3- Mise en vigueur des lois émises sur le patrimoine culturel

L’application des lois émises pour la sauvegarde du patrimoine culturel, à travers l’instauration des parcs naturels nationaux et centres culturels d’archéologie, non seulement dans la capitale mais réparties dans les 22 régions composant la Grande Ile, 73 doivent être l’une des priorités de l’Etat afin que s’élargisse le paysage culturel et que soit pris en compte le patrimoine englobant les cultures identitaires malgaches.

Parmi ces lois, le ministère chargé de la culture a pour mission : de permettre à tous de cultiver leur capacité d’inventer et de créer, d’exprimer librement leurs talents et de recevoir la formation artistique et culturelle de leur choix, et donc doit en subvenir. La notion de patrimoine culturel national, de même inclut qu’en plus de tout cela, ce ministère devra prendre toutes les mesures adéquates et disposer de tous les moyens possibles afin que soit préservé le patrimoine culturel national, régional ou des divers groupes sociaux pour le profit commun de la collectivité tout entière. Il doit aussi contribuer au rayonnement de la culture et de l’art malgache dans le libre dialogue des cultures du monde.

On devrait de même ajouter une dimension événementielle et festive à la célébration de la culture par la création de la fête de la musique traditionnelle malgache, des Journées nationales du patrimoine culturel, …

VII 2- A l’échelle régionale et locale

VII 2 1- Décentralisation culturelle

La décentralisation de la culture peut en effet lutter contre le provincialisme culturel et la détention de la culture au niveau local.

En effet, le terme de décentralisation recouvre 3 phénomènes:

• la décentralisation de l’offre artistique, ou aménagement culturel du territoire, volonté ancienne, symbolisée par le réseau des bibliothèques et des musées municipaux et départementaux et la décentralisation théâtrale ;

• la décentralisation politique, se traduisant par le transfert de compétences de l’État vers les collectivités territoriales : elle n'a concerné qu'une faible partie de la gestion des activités culturelles ;

• la décentralisation financière, illustrée par la prise d’importance des collectivités locales illustrée dans le financement des structures culturelles et artistiques, et le progressif désengagement de l’État en parallèle des vagues de décentralisation politique. 74

Les lois de décentralisation ne doivent en aucun cas rester limitées en matière de culture expédiant les bibliothèques centrales et les centres d’archives aux conseils généraux. L’Etat doit faire en sorte de créer des centres d’action culturelle et de développement culturel, notamment des cultures identitaires malgaches, censés recevoir les missions d’accueil et de diffusion pluridisciplinaire.

VII 2 2- Valorisation des collectivités culturelles

L’importance des collectivités dans le financement culturel peut avoir des effets positifs. La mise en valeur de ces collectivités culturelles va sans doute contribuer à la multiplication des acteurs, à la professionnalisation du secteur, au déploiement des économies culturelles des malgaches tant par le tourisme culturel que par le tourisme artisanal.

VII 3- Autres dimensions

VII 3 1- Concevoir un rapport de développement culturel

Nous pensons que la conception d’un rapport se fixant des objectifs bien précis et réalisables en matière de développement culturel est indispensable. Ce rapport doit comprendre les objectifs suivants :

- Encourager les régions à mettre en œuvre une politique de développement culturel de leur territoire ;

- Encourager la constitution de réseaux de villes pour développer la coopération culturelle notamment par la constitution d'EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale);

- Enrichir le contenu culturel de certaines politiques d'aménagement du territoire ;

- Soutenir certains secteurs culturels dont la distribution géographique est inéquitable sur le territoire.

75

VII 3 2- Promotion de la concurrence interrégionale en matière de culture

Comme pour chaque domaine de la vie, la concurrence a élevé le degré de volonté et de motivations d’insertion des gens, nous sommes convaincus qu’entreprendre des séances ou des journées de concours et de concurrence axés principalement sur des créations culturelles, contribuerait à promouvoir la culture au sein de la Nation malgache.

Ces séances de concurrence vont s’entreprendre entre les 22 régions de Madagascar. Elles peuvent même être prises en compte entre les communs composants la région. Comme exemple, apportons que bon nombres de pays ont réussi à avancer à la fois culturellement et économiquement en terme de promotion des concurrences interrégionales. Parmi ces pays, il y a la France, l’Algérie, l’Afrique, …

76

Chapitre VIII : Mise en pratique

VIII 1- Public interventionniste

En matière de culture, nous l’avons dit, c’est l’action publique qui constitue le modèle interventionniste par excellence.

Afin de mettre en œuvre à l’échelle locale la politique culturelle nationale, il est fondamental que chaque ménage devrait y contribuer en prenant en main la situation. Ainsi, la première distribution des responsabilités qui se fait concerne le public tout entier, la population d’Arivonimamo au total.

Parlant de politique culturelle nationale, la meilleure stratégie d’intervention que la population devrait adoptée est le système d’éducation culturelle au sein même du ménage afin de promouvoir l’esprit de créativité des jeunes et de les initier culturellement peu à peu, à leur enrichissement culturel pour que chacun puisse bénéficier des apports des cultures identitaires, de leur ethnie d’appartenance.

S’agissant des originaires de la commune, ce système devra contribuer à la mise en relief des ateliers artisanaux de soie, à l’augmentation du nombre de professionnels en la matière, à la vénération des pratiques du « Famadihana », source d’inspiration de ces artisans, et à la défense de la diversité culturelle vis-à-vis des autre ethnies, des autres communes, des autres régions de la Grande ile.

VIII 2- Des personnels administratifs responsables

A part les membres du ménage, ceux composant le corps administratif au sein de la commune devront de même satisfaire leurs rôles et prendre en main les responsabilités qu’on leur a attribué.

Pour pouvoir instaurer le patrimoine culturel à sa bonne place, pour que ce paysage culturel local d’Arivonimamo s’élargisse, pour donner une considération beaucoup plus importante à la notion de cultures identitaires malgaches de l’Imamo, pour pouvoir sauvegarder cette richesse locale, les responsables au sein de la commune ont à appliquer 77 les lois émises sur ce, à encadrer l’existence et l’implantation des collectivités à titre culturel grâce à la création de sites ou centres ou comité officiels de l’artisanat en place, à réduire les risques d’endettement des professionnels de l’artisanat en les attribuant des financements sinon en leur facilitant la disposition des matières premières nécessaires à leurs créations culturelles.

Ils devront aussi avoir comme priorités la création de centres culturels axés principalement sur les cultures locales de l’Imamo afin de revivifier la passion des jeunes pour leurs propres pratiques culturelles afin de vénérer le sentiment de fierté d’appartenance culturelle et ethnique.

Bref, des personnels administratifs responsables en matière de sauvegarde du patrimoine culturel local seraient bénéfiques à la valorisation de l’identité culturelle des « Vakiniadiana », à leur considération sur le plan régional, national, et même international.

VIII 3- Des habitants motivés culturellement

Autrement dit, la motivation et la volonté d’entreprendre une action est l’essence de sa réussite. Aussi, culturellement, il importe que chacun des habitants de la localité d’Arivonimamo puisse élever le degré de leurs motivations et d’asservissement pour la valorisation de leurs cultures identitaires.

Comme politique d’intervention plus efficace est l’organisation des séances de concurrence en matière de cultures identitaires. Ainsi, des chefs de ménage, des enseignants, des personnels administratifs, des élus de la commune devront s’y adonner afin que ce processus de concurrence culturelle atteigne le plus grand nombre de population. Toutefois, il st à noter que ces concurrences en matière de culture devraient contribuer non à souligner la disparité des appartenances ethniques au niveau de la commune mais plutôt à valoriser la diversité culturelle comme premier reflet des richesses culturelles locales.

Ad=fin d’élever en mieux le degré de motivation et de volonté des gens en matière de culture, les organisateurs donc devront les sensibiliser et les inciter à y participer en leur attribuant des lots et en octroyant aux plus belles œuvres et créations locales des cadeaux. 78

VIII 4- Des collectivités professionnelles

Une autre dimension de la politique d’intervention culturelle est l’encadrement des collectivités culturelles et la professionnalisation du secteur de l’artisanat afin d’éviter les faux préjugés que certains se font vis-à-vis des gains octroyés par le métier d’artisans afin que s’élève le dynamisme économique suite à leur insertion dans le domaine de l’artisanat, afin que se déploie le tourisme artisanal et culturel prônant les pratiques du « Famadihana » non seulement comme reflet de l’identité culturelle de l’Imamo mais surtout comme première source de revenus économiques assurés.

Il est aussi nécessaire que ces collectivités culturelles adhèrent les organisations et associations nationales et internationales œuvrant dans la promotion de la culture et du développement économique tel que le PNUD, l’UNESCO et le programme PROSPERER. Ces dernières devront donc leur faciliter la tâche en leur procurant un accès à leur insertion afin de contribuer ensemble à la valorisation de l’identité culturelle de cette partie de la Grande ile tout en dynamisant l’économie des ménages. Bref, la collaboration entre les deux parties (collectivités et organisations) réduiront les risques d’atteinte aux valeurs culturelles locales.

VIII 5- Synthèse

Ces politiques et stratégies d’intervention additionnées à la distribution de responsabilités en matière de culture au sein de la Commune urbaine d’Arivonimamo sont opérables à toute échelle sociale, régionale, nationale et même internationale.

Bref, l’important c’set que l’Etat , premier garant de l’épanouissement culturel et économique des malgaches, devrait contribuer à ce que chacun puisse disposer de tous les moyens et outils essentiels afin d’imposer l’identité culturelle malgache comme vecteur du développement culturel. 79

Conclusion partielle

Sachant les différentes conceptions et courants d’idées suscitées par la notion de culture et d’économie, ayant compris les enjeux de la mondialisation dans le sphère culturelle et économique, et ayant conçu les meilleures stratégies d’harmonisation des cultures identitaires avec l’économie de ménage, de sauvegarde du patrimoine culturel et de planification économique, nous pouvons en fin de compte dégager que ces deux notions, culture et économie assimilées à celle de mondialisation, n’ont pas non seulement entrainé de grands bouleversements de la vie mondiale en général mais aussi des contradictions et inégalités à l’échelle internationale.

L’identité culturelle, de par ses spécificités et ses apports à l’amélioration de la « santé économique », devrait contribuer à faire reconnaître aux yeux du monde entier que la valorisation et la préservation de l’environnement culturel est le premier garant d’un déploiement économique considérable et d’un développement durable.

Les prospectives d’harmonisation des deux notions devront devenir les priorités de chaque Etat afin de mettre en vigueur la diversité culturelle, de revivifier l’esprit de créativité, de promouvoir le sentiment de fierté d’appartenance culturelle et ethnique, d’adopter un système de « vivre ensemble » plus efficace, de souligner les traits culturels, et de redonner image à la Nation.

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CONCLUSION GENERALE

Le peuple malgache a toujours vécu dans des situations assez difficiles politiquement, économiquement et socialement. Les crises de tout genre a conduit le pays dans une ruine totale. D’où es points de vue du monde entier demeurent les mêmes : Madagascar est un pays pauvre.

Quelles en sont les raisons ?

Selon des économistes universitaires, si les priorités auxquelles l’Etat devrait se servir étaient l’accroissement du niveau de vie de près de 20.000.000 de malgaches, l’amélioration des systèmes d’éducation nationale, le renforcement de la sécurité et de la paix publique, et la contribution à un développement durable pour la Nation, les autorités se sont tournées vers d’autres préoccupations. La ruine du pays est en effet dû au fait que les budgets consacrés à faire fonctionner les affaires administratives ont été versées aux comptes des investissements et employés à payer les indemnités des hauts fonctionnaires de l’Etat.

Et il n’y a pas que ça. Le sort de la plus grande richesse que ce peuple si « traditionnaliste » dispose, ses ressources naturelles et culturelles, est entre les mains d’une population minoritaire composée de personnes détenant le pouvoir sur le territoire national, des corps d’étrangers, des « gros bras » c’est-à-dire des personnes qui possèdent de l’arme. Les bénéfices et profits personnels qu’ils se procurent suite aux exploitations illicites de ces ressources n’ont pas pour autant laisser aux communautés de base le droit de s’exprimer vis-à-vis de cela et donc ont engendré des fortes inégalités. C’est pourquoi certains pensent que la notion de classe moyenne ne doit plus être évoquée. Seules pour eux existent la classe amplement riche et celle misérablement défavorisés. De plus, le malgache devient de plus en plus ignorant et incapable vis-à-vis de ses propres biens et héritages en laissant ces clans de « chefs » conduire à leurs manières où mener le pays.

Que devrions-nous donc faire ? Devrions-nous toujours rester dans le silence et attendre que ces richesses que nos ancêtres aient pu nous laisser de si importants disparaître devant nos yeux? 81

Sans doute, il est nécessaire que nous ayons la force et la capacité d’affronter cette réalité. Nos 18 tribus ethniques (Antaifasy, Antaimoro, Antaisaka, Antakarana, Antambahoaka, Antandroy, Antanosy, Bara, Betsileo, Betsimisaraka, Bezanozano, Mahafaly, Merina, Sakalava, Sihanaka, Tanala, Tsimihety, Vezo), chacune spécifique de par ses propres valeurs, rite et pratiques culturelles, devront contribuer non seulement à la valorisation de l’identité culturelle qu’est la malgachéité mais aussi au déploiement économique allant des ménages malgaches à l’échelle nationale en générale. C’est pourquoi nous avons décidé d’entreprendre des recherches en termes de cultures locales et économie de ménage dans la Commune urbaine d’Arivonimamo.

En effet, les nombreuses conceptions véhiculées par les courants d’idées mondiaux sur les concepts de culture et économie ont engendré des modifications à travers les modes de pensée des hommes de la planète, y compris les malgaches. Si d’une part, les uns ont développé que la culture assimilée à l’économie peut susciter des chamboulements, positifs et négatifs, dans tous les domaines de la vie en général, les autres ont insisté sur le fait que la valorisation culturelle est forcément bénéfique pour la sphère économique. Bref, il s’en déduit que ces deux notions peuvent certainement s’harmoniser à travers l’adoption de politiques et stratégies d’intervention en matière de culture et d’économie. Ces 18 ethnies malgaches, à travers leurs propres pratiques culturelles, devront contribuer à promouvoir le secteur du tourisme et donc à assurer un déploiement économique des ménages malgaches, notamment des artisans. Nos plus belles créations artistiques et artisanales devraient certainement attirer les regards des touristes culturels.

Toutefois, la mondialisation, à travers ses dimensions culturelles et économiques, est le premier blocage que les malgaches devront affronter. L’Amérique et tout le continent occidental, grâce à leur projet d’ « américanisation » et d’ « occidentalisation » des sociétés humaines du monde entier, ont réussi à acquérir de leur part la plus grande considération qui soit. Les modes de vie, les modes de pensée ainsi que les manières d’agissements des populations mondiales tendent à se ressembler et à s’unir en termes d’imitation de ces pays du Nord. Madagascar, faisant partie du continent africain qui s’avère subir le plus des impacts de la mondialisation culturelle et de la globalisation de l’économie, ne s’est pas évité les « coups de fouets » de ce modèle d’être moderne. Ainsi, le peuple malgache, dans ses perceptions religieuses, tend à minimiser l’importance de la tradition, source de ses cultures identitaires, et à véhiculer que les pratiques culturelles y 82 afférant tel le « Famadihana » sont contradictoires aux thèses chrétiennes (protestantes et sectes). Ainsi, à travers l’implantation du christianisme sur le territoire malgache, les cultures identitaires tendent à perdre leurs valeurs.

Comme solutions proposées, on a développé que la mise en place d’une politique culturelle nationale, la promotion de l’éducation culturelle pour tous, la mise en vigueur des lois émises sur le patrimoine culturel malgache, la décentralisation culturelle, la conception d’un rapport de développement culturel, et la promotion des concurrences interrégionales en matière de culture devront contribuer à vérifier jusqu’où nos cultures locales peuvent participer à la dynamisation de notre économie de ménage, la problématique que nous nous sommes posé. De plus, nous avons évoqué que la mise en œuvre de ces solutions repose sur la distribution des responsabilités en matière de culture et d’économie. Ainsi, un public interventionniste, des personnels administratifs responsables, des habitants motivés culturellement, des collectivités culturelles professionnelles permettront de juger que la culture et l’économie sont deux notions indissociables.

Bref, il s’en dégage que l’essentiel c’est de contribuer ensemble vers la valorisation de l’identité culturelle malgache, de la malgachéité, et l’amélioration du niveau de vie de près de 20.000.000 de malgaches. Agissons-nous dès maintenant pour pouvoir avancer et profiter des apports de nos cultures identitaires pour notre économie. Et faisons en sorte que chacun soit conscient des richesses que notre Terre natale nous cache au fond d’Elle- même telle notre identité culturelle et agisse en tant que tel, afin que quiconque n’ait à minimiser l’importance que nos appartenances culturelles gardent au fond de nous, afin que notre « malgachéité » se procure de la place qu’elle mérité à l’échelle internationale. Faisons de nos cultures identitaires le premier levier de notre développement économique.

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Tables des matières :

Introduction générale 01

Partie I : Mondialisation et spécificités 11 Introduction partielle 12 Chapitre I : Dans le monde 13 I 1-La notion de culture : 13 I 1 1- Définitions et conceptions du terme : 13 I 1 2-Importance et place de la culture dans les sociétés humaines : 14 I 2- La crise économique mondiale : 16 I 2 1- Son origine et ses perspectives : 16 I 2 2- Conséquences engendrées : 18 I 2 3- Quelques exemples de crise économique : 19

I 3- Culture, économie, mondialisation : 20 I 3 1- Le facteur culturel dans la mondialisation: 20 I 3 2- La mondialisation économique : 20

Chapitre II : Dans les Société anthropologiques 22 II 1- Anthropologie culturelle : 22 II 1 1- Vues anthropologiques de la culture : 22 II 1 2- Acculturation, culturalisme et interculturel 23 II 2- Anthropologie économique : 23 II 2 1- A l’origine de l’économie de subsistance : 23 II 2 2- Les formalistes 24 II 2 3- Les substantivistes: 25 II 3- L’économie de la culture : 25 II 3 1- Historique et généralité : 25 II 3 2- La culture, facteur de développement économique : 26

Chapitre III : Dans la Société Malgache 27 90

III 1- La notion de culture et de « fihavanana » : 27 III 1 1- Diversité culturelle et malgachéité : 27 III 1 2- Conception malgache de la culture 28 III 2- Coutumes et vie quotidienne 29 III 2 1- Us et coutumes afférant à la culture 29 III 2 2- Modes de vie typiquement malgaches 30 III 2 3- Santé, éducation, habitation 31

III 3- Le champ économique malgache : 32 III 3 1- Les systèmes bancaires : 32 III 3 2- De l’exportation à l’importation : 32 III 3 3- Transport et tourisme: 33 Conclusion partielle 35

Partie II : Développement économique et valorisation de l’identité culturelle 36 Introduction partielle 37 Chapitre IV : Approche monographique de la Commune urbaine d’Arivonimamo 38 IV 1- Statut historique et géographique: 38 IV 1 1- Historique : 38 IV 1 2- Géographique : 39

IV 2- Population : 40 IV 2 1- Répartition monographique : 40 IV 2 2- Mouvements et logiques de population : 41 IV 2 3- Sports et cultures : 43

IV 3- Infrastructures existantes : 44 IV 3 1- Institutions scolaires : 44 IV 3 2- Bureaux et bâtiments administratifs : 45 IV 3 3- Autres : 47

Chapitre V : Ecarts entre cultures locales et économie de ménage 48 91

V 1- Activités économiques : 48 V 1 1- Répartition des activités économiques : 48 V 1 2- Problèmes de niveau de vie : 49 V 1 3- Conséquences engendrées : 50

V 2- Place de la culture dans la Commune urbaine d’Arivonimamo : 51 V 2 1- Diversité culturelle et cultures locales: 51 V 2 2- Activités culturelles en place : 52

Chapitre VI- Contribution des cultures locales dans la dynamisation de l’économie de ménage : 54 VI 1- Apport économique de la valorisation de l’identité culturelle 54 VI 1 1-Création d’emplois décents et productifs : 54 VI 1 2- Développement du tourisme artisanal : 55 VI 1 3- Dynamisme économique : 56

VI 2- Problèmes engendrés par l’entrée de la mondialisation : 56 VI 2 1- Délaissement des valeurs culturelles malgaches : 57 VI 2 2- Exposition à la pauvreté ambiguë et perpétuée : 58

VI 3- Fonctionnalités des cultures du mondial au local : 58 VI 3 1- L’économie au service de la valorisation des cultures identitaires : 58 VI 3 2- Les cultures locales comme facteur de développement économique : 59

VI 4- Porté et limites des organisations et associations : 61 VI 4 1- A l’échelle internationale : 61 VI 4 2- A l’échelle nationale : 63 VI 4 3- Autres acteurs de développement 65 Conclusion partielle 68

Partie III : Prospectives d’harmonisation cultures locales-économie de ménage 69 Introduction partielle 70 Chapitre VII : Esquisse théorique des suggestions 71 VII 1- A l’échelle nationale 71 92

VII 1 1- Mise en place d’une politique culturelle nationale 71 VII 1 2- L’éducation culturelle au profit de tous 72 VII 1 3- Mise en vigueur des lois émises sur le patrimoine culturel 72

VII 2- A l’échelle régionale et locale 73 VII 2 1- Décentralisation culturelle 73 VII 2 2- Valorisation des collectivités culturelles 74

VII 3- Autres dimensions 74 VII 3 1- Concevoir un rapport de développement culturel 74 VII 3 2- Promotion de la concurrence interrégionale en matière de culture 75

Chapitre VIII- Mise en pratique : 76 VIII 1- Public interventionniste 76 VIII 2- Des personnels administratifs responsables 76 VIII 3- Des habitants motivés culturellement 77 VIII 4- Des collectivités culturelles professionnelles 78 VIII 5- Synthèse 78 Conclusion partielle 79

Conclusion générale 80

Références bibliographiques 84

Table des matières 89

Liste Liste des tableaux : page Tableau I : Identification des ménages 6 Tableau II : Identification des économies des ménages 7 Tableau III : Identification des niveaux scolaires 8 Tableau IV : Répartition des températures climatiques d’Arivonimamo par mois 39 Tableau V : Classification par sexe et par tranche d’âge 40 Tableau VI : Commerce et service marchés hebdomadaires 42 Tableau VII : Les institutions scolaires de la Commune urbaine d’Arivonimamo 44 Tableau VIII : Bâtiments administratifs et services déconcentrés existants 46 Tableau IX : Ouvrages hydrauliques pou l’addiction d’eau potable 47 Tableau X : Répartition par tranche d’activités 48 Tableau XI : Les activités artisanales dans l’Imamo 52

Liste des photos : page Photo I : Le figuier d’Arivonimamo page de présentation Photo II : Le statut en mémoire des Menalamba 39 Photo III : Le marché du zoma d’Arivonimamo 41 Photo IV : L’Eglise NDA 42 Photo V : Le FJKM au centre de la ville d’Arivonimamo 43 Photo VI : La Commune urbaine d’Arivonimamo 45 Photo VII : Le palais de justice de la Commune urbaine d’Arivonimamo 45 Photo VIII : Les pousse-pousse d’Arivonimamo 49 Photo IX : CLAC (Centre de Lecture et d’Apprentissage Culturel) d’Arivonimamo 52

Liste des sigles et abréviations : AGOA: African Growth and Opportunity Act AR: Ariary BIRD: Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuelles CEG : Collège d’Enseignement Général CFPA : Centre de Formation Professionnelle CITE : Centre d’information Technique et Economique CLAC : Centre de Lecture et d’Apprentissage Culturel CNUCED: Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement COSOP: Comité Interministériel de pilotage de la Stratégie de Développement Rural CSB : Centre de Santé de Base EKAR/ECAR : Eglizy Katolika Romana/ Eglise Catholique Romaine EPC : Ecole Professionnel Commercial EPCI: Etablissement Public de Coopération Intercommunale EPP : Ecole Primaire Publique FJKM : Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara FKT : Fokontany FMG: Franc Malagasy FMI: Fond Monétaire International IDA: International Development Association (Association Internationale de Développement) IDH: Indicateur de Développement Humain IFC: International Finance Corporation (Société Financière International) JIRAMA : Jiro sy Rano Malagasy LCCA : Lycée Catholique Coindre Arivonimamo LMS : London Missionary School LP Johnson : Lycée Privé Johnson MEN : Ministère de l’Enseignement National MER: Micro-Entreprises Rurales MIGA: Multilateral Investment Guarantee Agency (Agence Multilatérale de Garantie des Investissements) NDA : Notre Dame de l’Assomption NPI : Nouveaux Pays Industrialisés ONG : Organisation Non Gouvernementale OTIV : Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola PER: Petites Entreprises Rurales PMDR: Plateforme des Militants pour la Défense de la République PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement PROSPERER : Programme RN : Route nationale SAF : Sampan’Asa Fitoriana ny Filazantsara SME : Système Monétaire Européen UNESCO: Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science t la Culture USA: Etats-Unis

ANNEXES

I- Guide d’entretien :

1- Historique d’Arivonimamo 2- Répartition monographique de la population 3- Structures des ménages (nombre de personnes/ménage, situation matrimoniale, …) 4- Cultures et ethnies présentes 5- Activités principales et secondaires des habitants 6- Institutions publiques et privées en place 7- Infrastructures et bâtiments administratifs existant 8- Médias disponibles 9- Mouvements et logiques de population 10- Règles et normes régissant la vie en société 11- Projet(s) public(s) et privé(s) en vue 12- Impacts de la crise de 2009 13- Suggestions personnelles

II- Questionnaire :

1- Identification de la personne ou du ménage enquêté : a) Fokontany b) Nom et prénoms c) Age et sexe d) Niveau d’instruction e) Chef de ménage f) Situation matrimoniale g) Nombre de personnes en charge h) Nombre de personnes sachant lire et écrire i) Origine : Natif de la zone ? Migrant sédentaire ? Migrant saisonnier ?

2- Identification des revenus : a) Sources de revenus b) Nombre de personnes au travail c) Activités secondaires d) Rendement par jour ou par semaine ou par mois e) Les outils utilisés (pour les cultivateurs et les éleveurs) f) Superficie cultivée (pour les cultivateurs) et nombre d’animaux d’élevage (pour les éleveurs) g) Sur l’utilisation des revenus h) Dépenses journalières i) Les revenus octroyés sont-ils suffisants ? j) Raisons d’insertion dans le travail spécifié k) Accès aux services bancaires et/ou de microfinance

3- Identification scolaire et de l’état de santé des membres : a) Nombre d’enfants scolarisés b) Nombre d’enfants scolarisables c) Raisons d’arrêt de l’école d) Niveau d’instruction des enfants e) Accès aux institutions scolaires privées f) Nombre de consommation journalière g) Type de nourritures consommées h) Nombre de consultation médicale i) Accès aux divers soins médicaux et fondamentaux j) Accès aux services hospitaliers

4- Identification de l’habitat : a) Locataire ou propriétaire ? b) Si locataire, prix du loyer ? c) Nombre de salles d) Accès à l’eau potable e) Accès à l’électrification f) Accès aux différentes infrastructures g) Appareils électroménagers

5- Identification des membres du ménage : a) Ethnie d’appartenance b) Pratiques culturelles vénérées c) Croyances religieuses d) Musiques véhiculées e) Sports pratiqués f) Clubs et associations d’insertion h) Clubs et associations d’insertion i) Moyens d’information j) Motivations culturelles k) Motivations politiques l) Opinions vis-à-vis de la mondialisation, du tourisme, de l’artisanat et du concept de malgacheité RESUME et CV

Nom : RAKOTONIAINA

Prénoms : Tefinavalona Hanitriniony

Date et lieu de naissance : 25 Mars 1990 à Antohomadinika

Adresse de l’auteur : Logt IIIF 62 bis Antohomadinika Antananarivo

Numéro de téléphones : +261 33 81 772 77, +261 34 21 227 85

Mail : [email protected]

Titre du mémoire : Cultures locales et économie de ménageménageménage

Terrain : Commune urbaine d’Arivonimamo

Nombre de pages : 92

Nombre de tableaux : 11

Nombres de photos : 09

Résumé : Aussi pauvre que nous, peuple malgache, soit-il, notre identité culturelle devra sans aucun doute contribuer à la dynamisation entrepreneuriale de notre économie. C’est à travers la mise en valeur de nos pratiques culturelles, héritées de nos ancêtres, en les insérant dans le cadre du patrimoine culturel, et la mise en vigueur des lois protégeant ce patrimoine qu’un développement durable peut s’acquérir.

Rubriques épistémologiques : Anthropologie sociale, Anthropologie culturelle, Anthropologie économique, Anthropologie de la modernité, Sociologie culturelle.

Mots et expressions clefs : identité culturelle/ cultures identitaires, économie, développement, mondialisation, « malgachéité ».

Encadreur : Docteur RANAIVOARISON Guillaume Andriamitsara