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Histoire Québec

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Il y a 150 ans – L’escale du Great Eastern à Québec Charles André Nadeau

Volume 17, numéro 3, 2012

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Éditeur(s) Les Éditions Histoire Québec La Fédération Histoire Québec

ISSN 1201-4710 (imprimé) 1923-2101 (numérique)

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Citer cet article Nadeau, C. A. (2012). Il y a 150 ans – L’escale du Great Eastern à Québec. Histoire Québec, 17(3), 24–28.

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HISTOIRE QUÉBEC VOLUME 17 NUMÉRO 3 2012

Il y a 150 ans – L’escale du Great Eastern à Québec par Charles André Nadeau, détenteur d’ume maîtrise en histoire de l’Université Laval

Originaire de Rivière-du-Loup, Charles André Nadeau réside à Québec. Il a fait carrière dans la Marine nationale où il a commandé le destroyer Algonquin, servi comme attaché naval à Paris et dirigé l’École de la marine à Québec. Diplômé en hautes études du US Naval War College de Newport, RI, il a récemment obtenu le baccalau- réat et la maîtrise en histoire de l’Université Laval.

Samedi, le 6 juillet 1861, en fin Eastern apparaît au nord de l’île terrasse Durham, sur les glacis, d’après-midi. La population d’Orléans, déployant une lon - près des batteries, le long des entière de Québec semble s’être gue fumée noire, naviguant à quais, des milliers de specta- réunie sur le fleuve ou le rivage. grande vitesse, guidé par les teurs admirent l’approche du Des centaines de citoyens, y pilotes MM. Demers, Connell et bâtiment qui jette l’ancre en face inclus le maire, les conseillers et Simard. Lorsqu’il croise le Napo - du Quai de la Reine vers sept les membres de la Chambre de léon, les hourras éclatent, les heures du soir1. commerce, sont embarqués sur mouchoirs s’agitent, une fanfare le vapeur Napoléon, sur les tra- joue des airs populaires. Le Pourquoi un tel attroupement à versiers de la Grand Trunk, S.P. navire visiteur répond au salut l’arrivée d’un navire? Qu’est-ce Bidder et James Mackenzie, ou sur par deux coups de canon et ralen- qui pousse les autorités munici- divers vaisseaux marchands tels tit pour permettre à la flottille pales à se déplacer ainsi? Et le Caledonia ou le Britannia. Peu venue l’accueillir de l’escorter quelle raison amène ce transatlan - après cinq heures, le SS Great jusqu’à son mouillage. Sur la tique à Québec?

Le SS Great Eastern, mis en service en 1859, démantelé en 1889. (Source : Lithographie de Charles Parsons (1821-1910).

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Une grande renommée révèle toutefois impossible. nombre circulent autour du L’étoffe prend feu sous l’intense vaisseau monstre.5 Celui-ci Originalement baptisé Levia than, chaleur de l’échappement. demeure fermé aux visiteurs le Great Eastern s’avère gigan- jusqu’au mercredi 17 pour en tesque pour l’époque. Un super Quand à la coque, elle est dou- permettre le déchargement et le paquebot, sans contredit le plus ble pour mieux résister à une nettoyage. Du 17 au 31, les gros navire au monde. Des déchirure (une nouveauté très curieux s’y promènent pour 50 contemporains proclament que avant-gardiste). Fabriquée entiè- cents. Durant trois jours, la seule l’arche de Noé a excédé en rement en fer, elle est assemblée ronde des facilités est offerte aux dimensions ce géant des mers, à l’aide de trois millions de rivets. ouvriers pour le tarif spécial de deux fois plus long et six fois D’une longueur de 692 pieds 25 cents. Des touristes viennent plus lourd que les plus impo- (211 m), d’une largeur de 82 (25 m), de Montréal, du Haut-Canada et sants vaisseaux de son temps. À un tirant d’eau de 30 (9,1 m) à des États-Unis pour le voir.6 Québec, les voiliers et les pleine capacité jaugeant 18 915 vapeurs ressemblent à des minia - tonnes et en déplaçant 32 160, le Une grande opportunité tures par comparaison. Mis en Great Eastern peut transporter service en 1859, il n’est finale- 4000 passagers et effectuer un L’enthousiasme des autorités ment surpassé en longueur voyage aller-retour de l’Angle - municipales s’avère tout aussi qu’en 1899 alors que le RMS terre à l’Australie sans refaire le marqué que celui de la popula- Oceanic, de 13 pieds plus long, plein de charbon. Son équipage tion, mais pour des raisons diffé- est mis à l’eau. Ce n’est qu’au compte 418 membres. Sa vitesse rentes. Les élus et les hommes siècle suivant qu’un navire au maximale atteint 13 noeuds (24 d’affaires de Québec anticipent tonnage plus considérable prend k/h).2 Un journaliste du Mor - le déclin de leur port. Déjà le la mer, soit un autre long-courrier ning Chronicle décrit la splen- de la ligne White Star, le RMS deur de l’intérieur du bâtiment, Celtic. mentionnant la dorure du salon, la beauté de la galerie d’art, Tout dans le Great Eastern est l’ampleur de la librairie et hors de l’ordinaire. Trois métho - conclut qu’on trouve à bord plus des de propulsion sont disponi- de confort et de luxe que dans bles : la voile, comprenant six tout hôtel d’Amérique ou mâts apparemment nommés de d’Europe.3 l’avant vers l’arrière selon les jours de la semaine (de lundi à Le Great Eastern attire les foules samedi), totalise 18 148 pieds et les éloges lors de ses escales. carrés de toile; deux roues laté- En mai, à New York, il reçoit rales d’un diamètre de 56 pieds; 164 754 visiteurs dont 16 817 en une hélice de 24 pieds à quatre une seule journée. Walt Whit - pales, les roues et l’hélice étant man le mentionne dans son les plus grandes jamais encore poème L’année des météores. À fabriquées. Cinq moteurs four- , au moment de son nissent la propulsion : quatre départ pour Québec, des pour les roues et un pour l’hé- dizaines de milliers de curieux lice. Cinq cheminées (un cas envahissent les quais pour unique dans l’histoire maritime) observer son passage.4 Le lende- En 1867, Jules Verne fait la traversée de émettent une nuée polluante main de son arrivée à Québec, Liverpool à New York à bord du Great Eastern, et publie en 1870 son roman produite par dix chaudières ali- soit le 7 juillet 1861, la foule se Une ville flottante basée sur cette mentées par cent fournaises. presse sur la Plateforme (la expérience. (Source : Dessin de Jules Férat L’utilisation de la voilure en Terrasse Durham). Des cha- (1819-1889) pour le roman Une ville même temps que la vapeur se loupes et des embarcations sans flottante de Jules Verne).

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nombre d’arrimages annuels son entre Lévis et Richmond qui Un grand danger diminue. Ayant atteint 1500 en rejoint son réseau principal, 1846, il se chiffre à 1400 en 1860. dont une voie ferroviaire de Le spectacle grandiose du Great Le tonnage continue encore de Montréal à Portland. Un objectif Eastern sur le Saint-Laurent ne monter, mais à peine, et il de l’entreprise est de fournir vise pas, toutefois, la population connaît une baisse à partir de l’accès à des havres libres de locale, les touristes ou les élus 1863.7 Les tribulations por- glace et situés en bordure de municipaux. il s’adresse au gou- tuaires découlent de deux déve- l’océan.10 vernement et à la presse des loppements majeurs : la canali- États-Unis. L’événement qui sation du fleuve et le progrès du Un navire de la capacité du occasionne l’escale du masto- chemin de fer. À partir de 1850, Great Eastern représente une donte à Québec, c’est la guerre la Commission du Havre de opportunité nouvelle pour le de Sécession américaine. Le 20 Montréal creuse et agrandit le port de Québec. Ses dimensions décembre 1860, la Caroline du chenal en amont du lac Saint- le mettent hors de portée de Sud se sépare de l’Union. Dans Pierre. En 1857, le passage avait Montréal et permettent à la capi- les semaines suivantes, le atteint 18 pieds de profondeur à tale de concurrencer avec les Mississippi, la Floride, l’Ala - marée basse.8 On prévoit des quais des provinces Maritimes bama, la Georgie et la Louisiane améliorations additionnelles.9 en offrant des coûts réduits de l’imitent. Au début de février, Mais en 1853, des transatlan- transport. Le maire Thomas leurs délégués se réunissent à tiques peuvent déjà se rendre Pope, le conseil municipal et la Montgomery et créent les jusqu’à la métropole. De son chambre de commerce locale Confederate States of . côté, la compagnie de chemin de comprennent très bien les pro- La nouvelle entité s’attend à la fer du Grand Tronc se révèle messes du bâtiment britan- confirmation diplomatique de encore plus concurrentielle. nique. Reçus à bord, les notables l’Angleterre qui importe 60 % Depuis 1854, elle opère une liai- et hommes d’affaires délivrent du coton des États du Sud et un message de confiance dans la emploie trois millions de travail- capacité de leurs facilités pour leurs dans l’industrie textile. Le accommoder le Great Eastern et Toronto Leader, organe officiel du expriment la certitude que, gouvernement canadien, semble grâce à la situation avantageuse confirmer la réalisation de ces accordée par la nature à Québec, attentes.12 Mais d’autres facteurs le vaste commerce de l’ouest entrent en ligne de compte, et ils devra emprunter son havre en affectent justement le Canada. Le route vers l’Europe.11 Le 22 juil- nouveau secrétaire d’État améri- let, les politiciens organisent cain, William Seward, exprime pour les officiers du vaisseau de depuis longtemps l’opi nion que la Eastern Steam Navigation la République américaine attein- Company une fête qui prend la dra un jour la baie d’Hudson. il forme d’un dîner, à l’hôtel le répète durant la campagne Russell sur la côte du Palais, face électorale de 1860.13 Peu après la au présent Manoir Victoria. Les scission de la Caroline du Sud, il mets les plus exquis couvrent les déclare que le Mexique et le tables à profusion, selon le Canada remplaceront les terri- reportage du Canadien. toires perdus.14 Pour contrecar- L’honorable George-Étienne rer le geste possible de la Thomas Pope, maire de Québec de 1861 à Cartier compte parmi les Grande-Bretagne, il laisse courir 1863. Il voit dans le Great Eastern une convives. la rumeur que la reconnaissance opportunité de revitaliser de l’indépendance des États le port de Québec. esclavagistes mènerait à la (Source : Photo de J. E. Livernois). guerre.15 Le Canada constitue le

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tendon d’Achille de l’Empire conflit, ils décident de répondre forces en place. Par deux fois la britannique. Sa proximité des de façon dramatique. C’est alors semaine suivante, le journal territoires unionistes en fait une que le War Office nolise le Great annonce l’apport de nouveaux cible de choix en cas de conflit Eastern et y embarque 2000 mili- régiments et de batteries supplé- armé. taires et leurs familles. Le navire mentaires.22 Le Premier ministre effectue la traversée en un Palmerston s’inquiète, en fait, de Le 12 avril 1861, après l’attaque temps presque record. Une la défaite nordiste et craint une du Fort Sumter à l’entrée du mutinerie doit être matée, les solution entraînant un compro- port de Charleston, la guerre marins refusant d’être ainsi mis entre les deux combattants, civile éclate. Onze États ont mobilisés contre leur gré.19 Le suivi d’une invasion du Canada maintenant quitté l’Union. Le bâtiment atteint Québec deux par les Bleus. il songe même à nouveau président, Abraham semaines avant la première répéter l’épisode du Great Eas - Lincoln, ne désire pas combattre bataille de la guerre de tern, mais abandonne finalement l’Angleterre alors qu’il lutte Sécession. le plan faute de logements adé- contre les Confédérés; mais en quats au Canada pour accueillir même temps, il ne veut pas voir La troupe armée qui renforce la les renforts additionnels.23 la nation européenne venir en colonie du Canada comprend la aide aux rebelles. Avec son 4e batterie du Régiment Royal Épilogue accord, le secrétaire d’État d’artillerie (227 hommes), le 30e Seward accentue son ton agres- Régiment d’infanterie (912 effec- Le Great Eastern quitte Québec le sif et dissuasif envers la Grande- tifs), le 4e bataillon du 60th Rifles 6 août 1861, avec seulement 344 Bretagne.16 À Londres, le pre- (908 effectifs) et des remplace- passagers.24 Ce manque de clien - mier ministre Palmerston et le ments pour diverses unités déjà tèle constitue le grand problème responsable des Affaires étran- au pays. En tout, 2139 militaires. des armateurs. il faudra comp- gères, Lord Russell, reconnais- La liste des passagers inclut ter au moins trois décennies sent le bluff. ils ne s’attendent aussi 184 femmes et 253 enfants. avant que les grandes vagues de pas à une attaque contre le Les entreponts ont servi à abri- l’émigration européenne signa- Canada,17 mais ils réalisent que ter 122 chevaux. Un contingent lent le besoin de bâtiments de la situation peut facilement additionnel, le 47th Foot, arrive à semblable capacité. En atten- dégénérer. De récents incidents bord du SS Golden Fleece. Le 30e dant, le Leviathan sert à d’autres ont d’ailleurs failli provoquer Régiment et les artilleurs sont emplois. En 1863, il oeuvre pour les hostilités, et il vaut mieux se transférés à bord des vapeurs la Telegraph Construction and préparer, et même, forcer Banshee et Passport et partent Main tenance Company et assure à la prudence. Les pour Montréal peu après leur l’installation d’un câble transa tlan - effectifs anglais et canadiens en arrivée à Québec.20 Le 11 juillet, tique se terminant à Heart’s Amérique du Nord sont insuffi- le 4e bataillon du 60th Rifles Content, à Terre-Neuve. il ne sants. L’armée britannique n’y débarque au Quai de la Reine et revient jamais à Québec. compte que 4300 soldats dont loge temporairement aux caser - seulement 2200 dans la Province nes des Jésuites, sur les pré- Quant au gouvernement du Canada. La milice locale est misses de l’Hôtel de ville anglais, il conclut que le trans- en désarroi : peu nombreuse, actuel.21 port de renforts au Canada mal équipée et à peine entraî- coûte vraiment trop cher. Cette née.18 Des renforts sont donc Après la victoire sudiste dite de dernière expérience l’encourage nécessaires. Au début, Bull Run, le 21 juillet, les rumeurs à supporter le concept d’une Palmerston et Russell songent à circulent au sujet d’un second confédération de ses colonies dépêcher les troupes sans voyage du Great Eastern à nord-américaines et la création grande publicité. Mais devant la Québec. Le Canadien mentionne du Dominion du Canada.25 réaction de colère du public un rapport du Chatham Planet américain suite à l’annonce de la voulant qu’une brigade de 5000 neutralité anglaise dans le hommes vienne s’ajouter aux

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Notes

1 Le Canadien, 8 juillet 1861; le Morning Chronicle, 8 juillet 1861; le Quebec Mercury, 9 juillet 1861. 2 San José State University, Department of Economics. Isambard Kingdom and the Great Eastern . http://www.applet- magic.com/ brunel.htm; Wikipedia. Great Eastern.http://en.wikipedia.org/wiki/SS_Grea t_Eastern 3 Le Morning Chronicle, 8 juillet 1861. 4 The Great Eastern, Being a Full Description and Historical Account of this Monarch of the Oceans, Quebec, Desbarats & Derbishire, 1861, p. 27-28. 5 Le Canadien, 8 juillet 1861. 6 Le Quebec Mercury, 11 juillet 1861; Le Canadien, 19 et 31 juillet 1861. 7 VALLièRES, Marc et autres, Histoire de Québec et de sa région, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2008, tome 2, p. 761. 8 CHAMBERS, Ernest J., The Canadian Marine: A History of the Department of Marine and Fisheries, Toronto, Canadian Marine & Fishery, 1905, p. 27. 9 VALLièRES, Marc et autres, Op. cit., p. 765; Jean Leclerc, Les pilotes du Saint-Laurent de Québec à Montréal au xIxe siècle, Ste Foy, Édi- tions La Liberté, 1996, p. 36-41. 10 VALLièRES, Marc Valllières et autres, Op. cit., p. 766. 11 Le Canadien,13 juillet 1861; le Quebec Mercury 9 juillet 1861. 12 Le Toronto Leader, 24 janvier 1861. 13 Le New York Herald, 14 octobre 1860. 14 Le New York Times, 24 décembre 1860. 15 JENKiNS, Brian, Britain & the War for the Union, Montreal, McGill-Queen’s Univer - sity Press, 1974, p. 46. 16 MAHiN, Dean B., One War at a Time, Washington, Brassey’s, 1999, p. 7-8. 17 JENKiNS, Brian, op. cit., p. 97. 18 Ibid., p. 66. 19 Ibid., p. 99. 20 DESBARATS & DERBiSHiRE, op. cit., p.27; Le Quebec Mercury ,9 juillet 1861. est l’ingénieur qui conçoit et supervise la 21 construction du Great Eastern. Son père est français et émigre en Angleterre Le Canadien, 13 juillet 1861. sous le consulat de Napoléon. 22 Le Canadien, 26 juillet 1861, 2 août 1861, 5 (Source : Photo par Robert Howlet). août 1861. 23 JENKiNS, Brian, op. cit., p. 161. 24 Le Montreal Gazette, 8 août 1861. 25 SARTY, Roger, “Toward a Canadian Naval Service, 1867-1914” dans Richard H. Gimblett, editor, The Naval Service of Canada 1910-2010, Toronto, Dundurn Press, 2009, p. 3.

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