Aménagement hydroélectrique du GOUL

Désenvasement de la vanne de fond du barrage du Goul

DOSSIER D’EXECUTION

REDACTEUR VERIFICATEUR APPROBATEUR Nom ORTIZ Olivier CHATAIGNIER TABARY Luc Stéphane Date / Visa 29/06/2016 29/06/2016 29/06/2016

Suivi des indices et versions Ind. Objet 1 Création par UP Centre

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SOMMAIRE

1. IDENTIFICATION DU DEMANDEUR ...... 4

2. CONTEXTE DE L’OPERATION ...... 4

2.1 PROBLEMATIQUE ...... 4

2.2 OBJECTIF DES TRAVAUX ...... 5

3. DESCRIPTION DE L’AMENAGEMENT ...... 6

3.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE ...... 6 3.1.1 Aménagement de Couesque ...... 6 3.1.2 Dérivation du Goul ...... 6

3.2 DESCRIPTIF GENERAL DES OUVRAGES ...... 7 3.2.1 Le barrage ...... 8 3.2.2 La prise d’eau de dérivation ...... 8 3.2.3 La retenue ...... 8 3.2.4 Le débit réservé ...... 9

4. DESCRIPTION DE L’ENVIRONNEMENT DU SITE ...... 10

4.1 CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ...... 10

4.2 CONTEXTE CLIMATIQUE ...... 10

4.3 GEOLOGIE ET HYDROGEOLOGIE ...... 11

4.4 DESCRIPTION DU COURS D’EAU : LE GOUL...... 12 4.4.1 Hydrologie ...... 12 4.4.2 Physico-chimie des eaux ...... 14 4.4.3 Morphologie et morphodynamique...... 14 4.4.4 Transport solide...... 16 4.4.5 Faune piscicole ...... 16 4.4.6 Faune macrobenthique ...... 18 4.4.7 Espèces sensibles liées aux milieux aquatiques ...... 19

4.5 DESCRIPTION DES RETENUES ...... 21 4.5.1 La retenue de Goul ...... 21 4.5.2 La retenue de Couesque ...... 22

4.6 ETAT DES LIEUX SEDIMENTAIRE DE LA RETENUE DU GOUL ...... 25 4.6.1 Evolution sédimentaire ...... 25 4.6.2 Bathymétrie ...... 26 4.6.3 Qualité des sédiments ...... 27 4.6.4 Reconnaissance géologique et géotechnique 2016 ...... 30

4.7 ETAT DES LIEUX SEDIMENTAIRE DE LA RETENUE DE COUESQUE ...... 31

4.8 USAGES ...... 31

4.9 ZONAGES ENVIRONNEMENTAUX ...... 31

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4.9.1 Projet du PNR de l’Aubrac ...... 31 4.9.2 Natura 2000...... 32 4.9.3 ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique) ...... 36 4.9.4 LE SDAGE ...... 38

5. DESCRIPTION DES OPERATIONS ...... 40

5.1 RAPPEL DES OBJECTIFS ...... 40

5.2 CALCUL DU VOLUME SEDIMENTAIRE A RETIRER ...... 40 5.2.1 Application au levé bathymétrique 2013 ...... 40

5.3 MODE OPERATOIRE ...... 42

5.4 CONDITIONS D’APPLICATION ...... 43

5.5 INSTALLATIONS DE CHANTIER...... 43

5.6 PLANNING ...... 46

6. INCIDENCES PREVISIBLES DES OPERATIONS SUR L’ENVIRONNEMENT ET LES USAGES .... 47

6.1 INCIDENCES SUR LE MILIEU TERRESTRE...... 47 6.1.1 Incidences sur la flore et les habitats naturels ...... 47 6.1.2 Incidences sur la faune terrestre ...... 47

6.2 INCIDENCES SUR LE MILIEU AQUATIQUE ...... 47 6.2.1 Incidences sur l’hydrologie ...... 47 6.2.2 Incidences sur l’hydromorphologie et le transport solide ...... 47 6.2.3 Incidences sur la qualité des eaux ...... 48 6.2.4 Incidences sur la faune aquatique et les macros invertébrés benthiques ...... 49

6.3 INCIDENCES SUR LES USAGES ...... 50

7. INCIDENCES AU TITRE DE NATURA 2000 ...... 51

7.1 BILAN DES ESPECES ET HABITATS CONCERNES ...... 51

7.2 INCIDENCES SUR LES ESPECES D’INTERET COMMUNAUTAIRE ...... 51

7.3 CONCLUSION ...... 51

8. COMPATIBILITE AVEC LE SDAGE ...... 52

9. PROPOSITION DE SUIVI ...... 53

10. ANNEXE 1 : RESULTATS DES ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES ...... 54

10.1 ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES : PARAMETRES CLASSIQUES SUR EAU INTERSTITIELLE ...... 54

10.2 MICROPOLLUANTS MINERAUX (ELEMENTS TRACE METALLIQUES)...... 55

10.3 MICROPOLLUANTS ORGANIQUES : LES HAP ...... 58

10.4 MICROPOLLUANTS ORGANIQUES : LES PCB ...... 60

10.5 AUTRES POLLUANTS ORGANIQUES ...... 60

ANNEXE 2 : RESULTATS DES PECHES DE 2008 ...... 62

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1. IDENTIFICATION DU DEMANDEUR

Électricité de – Unité Production Centre 10 Allée de Faugeras

BP 90016

87067 LIMOGES CEDEX 9

2. CONTEXTE DE L’OPERATION 2.1 PROBLEMATIQUE

Le barrage et la retenue du Goul sont situés sur le cours d’eau du même nom, affluent rive droite de la Truyère. Le barrage est situé sur la commune de Saint Hyppolite (rive gauche dans l’) et (rive droite dans le ). La retenue alimente la retenue et la centrale de Couesque.

Un levé bathymétrique réalisé par EDF-DTG sur la retenue du Goul en 2013 a révélé un important dépôt sédimentaire au droit du barrage. Le relevé indique que le "toit" des sédiments se situe à la cote 293,60 m NGF, soit environ 3 m au-dessus de la cote du radier de la vanne de fond (cf. schéma suivant).

Bien que la sédimentation actuelle ne perturbe pas le rôle de l’ouvrage vis-à-vis de la production d’énergie (dérivation de l’eau vers Couesque plus en amont), le colmatage de la vanne de fond présente plusieurs risques potentiels sur la sureté de l’ouvrage et l’environnement :

- En cas d’incident majeur sur l’ouvrage, l’exploitant doit être en mesure de réaliser une vidange rapide de la retenue. - La situation envasée de la vanne de fond ne permet plus de manœuvrer celle-ci en toute sécurité pour assurer un transit sédimentaire maîtrisé comme le prévoit la consigne de chasse. - Enfin, une partie du débit réservé étant restitué grâce à un piquage situé au dessus de la vanne de fond, ce dispositif risque de se colmater et d’entrainer un défaut de débit réservé en aval.

Ce dernier point est d’ailleurs survenu au début du mois de juin 2016 suite aux épisodes pluvieux du mois de mai. Il a nécessité une intervention rapide du groupement d’usines pour remédier au problème dans la journée. Le colmatage du débit réservé central aura duré seulement quelques heures mais il prouve la nécessité de réaliser des travaux de désenvasement de la vanne de fond d’un point de vue environnemental.

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2.2 OBJECTIF DES TRAVAUX

Afin de rendre opérationnelle la vanne de fond, EDF souhaite réaliser des travaux de curage au droit du barrage du Goul par pompage/dilution des sédiments qui seront ensuite canalisés vers la retenue de Couesque à travers la galerie de dérivation.

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3. DESCRIPTION DE L’AMENAGEMENT

3.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE

3.1.1 AMENAGEMENT DE COUESQUE

L’aménagement de Couesque, situé dans le département de l’Aveyron, fait partie de la chaîne hydroélectrique de la Truyère, affluent rive droite du . Il s’insère entre les usines de Brommat, à l’amont, et de Cambeyrac, à l’aval (cf. figure suivante).

La retenue principale de l’aménagement (56 Mm³ ; RN 295,5 NGF) est créée par le barrage de Couesque, voûte déversante de 60 m de haut.

L’usine de Couesque turbine les eaux de la Truyère et de son affluent rive droite, le Goul.

La retenue de Couesque constitue également le bassin inférieur de la STEP de Montézic.

Figure 1: Carte de situation de l’aménagement de Couesque dans le complexe hydroélectrique de la Truyère

3.1.2 DERIVATION DU GOUL

La dérivation du Goul est située à 6,8 km en amont du confluent Goul-Truyère.

Le barrage draine une aire de bassin versant de 285 km², soit environ 90% de la totalité du bassin versant du Goul.

Cette aire représente 9% de la superficie du bassin versant total drainé par l’aménagement de Couesque et, pour un régime hydrologique sensiblement identique, les apports Goul représentent donc 9% de la ressource en eau de l’aménagement de Couesque.

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Figure 2 : Carte de situation de la dérivation du Goul

3.2 DESCRIPTIF GENERAL DES OUVRAGES

La dérivation du Goul comprend :

 Un barrage voûte en béton,

 Une galerie d’amenée à écoulement libre avec une prise d’eau et une vanne de réglage.

Figure 3 : Schéma en plan de l’aménagement

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3.2.1 LE BARRAGE

Le barrage est implanté sur la délimitation des départements de l’Aveyron et du Cantal, sur les communes de Saint Hyppolite (rive gauche en Aveyron) et Lapeyrugue (rive droite dans le Cantal).

Il s’agit d’un barrage voûte construit entre 1945 et 1950.

Figure 4 : Vue du barrage du Goul depuis l’aval rive gauche

Il est muni d’un conduit de vidange de fond de 2m x 2m dont le radier est coté à 290,55 NGF. Ce conduit permet de débiter 50 m³/s à RN.

3.2.2 LA PRISE D’EAU DE DERIVATION

L’ouvrage de prise d’eau se situe en rive gauche à 150 m en amont du barrage.

Il se prolonge par une galerie d’amenée de 3 307 m de long et de pente constante égale à 0,25%, pouvant transiter un débit maximal de 15 m3/s vers la retenue de Couesque.

3.2.3 LA RETENUE

Les caractéristiques de la retenue sont les suivantes :

 cote de retenue normale (RN) : 307,00 m NGF,

 cote des plus hautes eaux (PHE) : 308,80 m NGF,

 cote minimale d’exploitation (CME) : 304,30 m NGF,

 surface de la retenue à RN (bathymétrie 2013) : 18 ha

 volume de la retenue à RN (bathymétrie 2013) : 1 hm3

 longueur de la retenue à RN : 2,6 km

 profondeur maximale : 17 m

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Figure 5 : Vue aérienne de la retenue du Goul (Source : Géoportail)

3.2.4 LE DEBIT RESERVE

Le débit réservé est fixé au 1/20ème du module soit 298,5 l/s. Il est délivré grâce à deux prises d’eau. L’une est située sur le même plan que la vanne de vidange de fond à la cote 295,20 m NGF. La seconde est située en rive gauche, sur le parement amont du barrage à la cote 304,00 m NGF.

Figure 6 : Photo de la restitution du débit réservé

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4. DESCRIPTION DE L’ENVIRONNEMENT DU SITE

4.1 CONTEXTE GEOGRAPHIQUE

La rivière Goul prend sa source sur la commune de Saint Clément (Cantal), à 1 450 m d'altitude, non loin du Puy Gros (1 599 m d’altitude), et se jette dans la Truyère en aval du barrage de Couesque, affluent du Lot qui rejoint lui-même la .

Ses principaux affluents se situent en amont du barrage et sont, en rive droite, les ruisseaux d’Embernat et du Batut, et en rive gauche, les ruisseaux de la Rasthène, des Maurs, de Langairoux et du Lac.

Son bassin versant, d’une superficie totale de 300 km² (dont 285 km² captés par le barrage du Goul), se situe dans le Massif Central, sur la partie orientale du bassin Adour-Garonne.

Cette zone, plutôt montagneuse, comprend des vallées incisées, piémonts et plateaux d’altitude. La région est très rurale et peu peuplée (environ une trentaine d’habitants/km²), assez arrosée.

L’occupation du sol se partage entre les prairies et les forêts.

Figure 7 : Carte d’occupation des sols au niveau de la retenue du Goul (Source : Géoportail)

4.2 CONTEXTE CLIMATIQUE

Le cours d’eau du Goul constitue la limite entre les départements du Cantal et de l’Aveyron. La zone est caractérisée par un climat de type montagnard, avec des précipitations abondantes et fréquentes.

Les montagnes d’Aubrac au sud-est du bassin versant du Goul présentent un climat plutôt rude. La pluviométrie est importante, principalement alimentée par le flux de Sud-Ouest (1 780 mm/an à Aubrac) et

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un enneigement hivernal souvent durable et abondant. C’est d’ailleurs le cas pour l’ensemble de la partie Nord de l’Aveyron qui se situe au-dessus de la moyenne nationale avec des cumuls de pluies annuels supérieurs à 1200 mm (moyenne sur 15 ans, source Météo France), alors que la moyenne départementale pour l’Aveyron est de 800 mm.

Le vent dominant est un vent de nord-ouest, qui couvre aussi la moyenne Garonne et le Quercy. D’origine continentale, il est plutôt frais en hiver et chaud en été.

4.3 GEOLOGIE ET HYDROGEOLOGIE

Le Goul prend naissance dans les coulées volcaniques du plomb du Cantal, puis traverse une zone de brèches volcaniques. Il creuse ensuite sa vallée dans les roches métamorphiques du socle hercynien (Gneiss et micaschistes). Ces roches très compactes sont très peu fissurées. Elles sont imperméables et leur rôle de réservoir d’eau est très limité. Seules quelques anfractuosités contiennent de petites quantités d’eau.

D’un point de vue hydrogéologique, le ruissellement est le mode dominant. Les sols et champs constituent de petits aquifères de faibles capacités ainsi que quelques fissures dans le socle ancien qui entraînent l’apparition de quelques suintements. D’un point de vue des nappes d’accompagnement, la faible largeur du lit majeur et les alluvions argilo-sableux ne sont pas favorables à l’accueil d’une nappe de grande capacité.

Zone d’étude

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Figure 8 : Carte géologique du sud-ouest du Massif Central

4.4 DESCRIPTION DU COURS D’EAU : LE GOUL

4.4.1 HYDROLOGIE

Le Goul, long d’environ 52 km, se jette dans la Truyère en aval de la restitution de la centrale de Couesque (en queue de retenue de Cambeyrac), mais ses eaux sont en partie dérivées vers Couesque par une prise située à environ 7 km en amont de sa confluence avec la Truyère.

Le bassin versant capté au barrage du Goul est de 285 km². Les débits entrant au barrage du Goul n’étant pas mesurés, une série a été reconstituée par EDF-DTG à partir de données de secteurs proches et comparables.

Les débits présentés ci-dessous sont les débits moyens naturels reconstitués du Goul au niveau du barrage, sur la période 1967-2008.

Figure 9 : Débits moyens naturels reconstitués du Goul au barrage du Goul (BV=285 km² - Période : 1967-2008)

Le cours d’eau présente un régime pluvial, mais il est largement influencé par la fonte des neiges.

Ses débits caractéristiques sont les suivants :

 Module : 5,96 m3/s

 QMNA5 : 0,46 m³/s

 VCN105 : 0,27 m³/s

 Crue décennale : 95 m³/s

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La figure suivante représente les débits classés du Goul au barrage du Goul.

Figure 10 : Débits classés du Goul au barrage du Goul (BV=285 km² - Période : 1967-2008)

Tableau 1 : Débits moyens journaliers maximums annuels (période 1967-2006)

Débit moyen journalier Débit moyen journalier Date Date maximum annuel (m3/s) maximum annuel (m3/s) 21/02/1967 81.88 01/01/1987 32.26 24/12/1968 97.23 18/03/1988 79.85 22/04/1969 54.41 26/04/1989 39.18 24/02/1970 56.80 14/02/1990 141.25 27/01/1971 36.84 07/01/1991 41.84 12/02/1972 37.85 05/12/1992 47.57 08/12/1973 33.04 24/12/1993 40.92 06/02/1974 92.93 02/01/1994 74.80 29/01/1975 46.41 25/02/1995 71.64 02/12/1976 51.65 02/01/1996 69.68 05/02/1977 48.60 15/02/1997 39.13 31/12/1978 51.17 19/01/1998 70.53 05/02/1979 57.98 27/12/1999 55.43 05/02/1980 60.18 19/02/2000 52.70 14/12/1981 118.21 22/03/2001 33.19 06/01/1982 107.19 25/11/2002 24.73 08/04/1983 40.66 03/12/2003 87.20 08/02/1984 71.86 13/01/2004 74.67 15/02/1985 42.27 05/12/2005 23.24 24/01/1986 73.23 04/03/2006 31.25

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4.4.2 PHYSICO-CHIMIE DES EAUX

4.4.2.1 Température, oxygène, minéralisation

La température montre un cycle saisonnier classique à toutes les stations, avec un réchauffement estival un peu plus important en fin de tronçon court-circuité (22°C fin juillet) par rapport à l’amont (21°C). Des enregistreurs ont été positionnés de juillet à octobre 2008 aux deux stations du tronçon court-circuité, mais seul le capteur situé en aval immédiat du barrage a pu être récupéré (figure page suivante).

Après un maximum autour de 19 °C lors du début du suivi, les températures sont descendues progressivement pour atteindre 9°C fin octobre. Les amplitudes thermiques journalières montrent des écarts relativement limités pouvant s’expliquer par l’ombragement du cours d’eau. L’amplitude maximale observée est de 2,2°C le 11 octobre 2008.

20,0 5

Moyenne Amplitude 18,0 4,5

16,0 4 températures (°C) températures 14,0 3,5

12,0 3

10,0 2,5

8,0 2

6,0 1,5

4,0 1

2,0 0,5

0,0 0

31/07/2008 03/08/2008 06/08/2008 09/08/2008 12/08/2008 15/08/2008 18/08/2008 21/08/2008 24/08/2008 27/08/2008 30/08/2008 02/09/2008 05/09/2008 08/09/2008 11/09/2008 14/09/2008 17/09/2008 20/09/2008 23/09/2008 26/09/2008 29/09/2008 02/10/2008 05/10/2008 08/10/2008 11/10/2008 14/10/2008 17/10/2008 20/10/2008 23/10/2008 26/10/2008

Figure 11 : Evolution des températures moyennes et de l’amplitude journalière dans le TCC du Goul du 31 juillet 2008 au 26 octobre 2008

4.4.3 MORPHOLOGIE ET MORPHODYNAMIQUE

4.4.3.1 L’amont de la retenue du Goul

A partir du pont de la D505, sur 5 km en amont du barrage, la vallée est assez encaissée, en forme de U, avec des versants relativement abrupts. Les faciès d’écoulement dominants sont de type lotique, représentés par des plats courants, des radiers et des rapides, entrecoupés de plats lents et de chenaux lentiques assez profonds (environ 2 m). La largeur du lit mouillé est comprise entre 5 et 10 mètres. La granulométrie dominante est composée de blocs, de dalles affleurantes et de pierres grossières. Sables et limons comblent les zones lentes de dépôt. L’environnement est naturel, peu occupé par l’homme sauf par quelques prairies et vergers.

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L’influence de la retenue se ressent par un classement granulométrique des sédiments. En queue de retenue, l’accumulation de matières fines organiques est épaisse. Les limons et feuilles mortes en décomposition recouvrent le fond.

4.4.3.2 Le tronçon court-circuité du Goul

Le tronçon court-circuité du Goul mesure un peu plus de 7 km de long. Il se termine dans la Truyère en queue de la retenue de Cambeyrac. Sa pente moyenne est égale à 0,7 %.

Les faciès sont diversifiés, dominés par les radiers (31% du linéaire) et plats courants (26%). Les fosses de dissipation sont également bien représentées (19%).

Le référentiel ONEMA des obstacles à l’écoulement ne mentionne pas, en dehors du barrage du Goul, d’obstacles infranchissables pour les poissons sur le linéaire.

A noter toutefois la présence de deux anciens seuils liés à des anciens ouvrages (moulins). Ces ouvrages, plus ou moins visibles depuis la route qui relie le barrage du Goul à Couesque, peuvent être classés en obstacle infranchissable étant donné la hauteur à franchir (1,5 à 2m) et l’absence de fosse d’appel.

Figure 12 : Répartition des différents faciès d’écoulement dans le tronçon court-circuité du Goul

Ce tronçon reçoit quelques affluents de faible hydraulicité et faible énergie (pentes faibles), les principaux étant le ruisseau de Fonbalès (RD) à 320 m en aval du barrage, le ruisseau de Ruols (RD) à 2 700 m et le ruisseau d’Augure (RG) à 600 m. Ces ruisseaux apportent des matériaux de granulométrie fine (sables) en faibles quantités, les dépôts restant localisés au droit des confluences.

D’un point de vue des frayères à truites, cinq zones susceptibles d’accueillir la reproduction des truites ont été comptabilisées en 2010 sur les 7 km de linéaire prospecté. Leur surface est souvent élevée (la plus grande atteignant 20 m²). Dans trois de ces zones, des frayères actives ont été observées fin octobre, malgré la précocité de la saison.

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Figure 13: Zone de frayère active

Sur l’ensemble du linéaire, un dépôt fin de matière organique particulaire a été observé en 2010 dans les zones lentes. Ce dépôt reste superficiel mais recouvre néanmoins l’ensemble du substrat.

La zone de confluence avec la Truyère présente une forte accumulation de pierres et de blocs qui progressent dans le lit de la Truyère et rehaussent celui du Goul. L’eau s’écoule au travers d’un radier peu profond.

4.4.4 TRANSPORT SOLIDE

Un modèle sédimentaire permet d’évaluer la capacité de transport par charriage du Goul tout au long de son linéaire pour différentes valeurs de débits caractéristiques et en l’absence de tout aménagement. Les résultats montrent que la rivière peut mobiliser les éléments les plus fins (sables et fines) quasiment tout le temps. Les capacités de transport augmentent ensuite pour les débits les plus élevés. Le module permet d’assurer le mouvement de graviers. Le débit biennal (considéré comme morphogène pour la rivière) permet de mobiliser les cailloux. Les débits de crues assurent le transport de galets dont le diamètre est conforme aux diamètres des plus gros éléments observés sur le terrain (10 à 15 cm).

Notons que bien que les capacités de transport augmentent d’amont en aval, elles ne le font pas de manière linéaire. Rapidement, la rivière acquière la capacité de transporter les plus gros éléments mobilisables et la conserve jusqu’à la confluence. Ceci souligne, d’une part l’importance de l’activité de transport sur cet axe, et peut expliquer d’autre part l’accumulation de granulats à la confluence avec la Truyère en tant qu’exutoire et décanteur de la charge sédimentaire du Goul.

4.4.5 FAUNE PISCICOLE

Les résultats des pêches électriques de 2008 (tableaux des effectifs et biomasses) sont récapitulés ci- dessous. Les données brutes sont présentées en annexe 2.

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Figure 14 : Localisation des stations de suivi piscicole sur le Goul; G0 en amont de la retenue, G1: à l'aval de la retenue et G2: en amont de la confluence avec la Truyère.

Tableau 2: Résultats des pêches électriques réalisées sur le Goul en 2008.

Effectif (Ind. / 10 ares) Biomasse (kg / ha) Observé Estimé Observée Estimée

Chabot 4,6 4,6 0,3 0,3

Goujon 42,6 - 4,8 -

Loche franche 15,5 18,5 0,8 0,9

Goul amont Lamproie de 18,6 0,4 Planer (G0)

Truite fario 10 11,5 7,1 8,2

Vairon 11,6 13,8 0,2 0,3

Ecrevisse signal 17

17

Goujon 25,4 - 1,8 -

Loche franche 2,2 2,2 - - Goul aval Truite fario 8,8 11 1,0 1,2 (G1) Vairon 173,5 - 1,7 -

Ecrevisse signal 43

Chabot 4,6 4,6 0,27 0,27

Goujon 94,2 118,7 12,1 15,3

Goul amont Loche franche 38,3 44,4 1,1 1,3 Truyère

(G2) Truite fario 16,8 17,6 0,8 0,8

Vairon 216,8 - 3,36 -

Ecrevisse signal 18,4

6 espèces de poissons et 1 espèce d’écrevisse introduite ont été inventoriées sur l’ensemble du Goul, dont 2 espèces patrimoniales, la lamproie de Planer et le Chabot. On les trouve toutes les deux en amont du barrage alors qu’en aval on ne retrouve que le Chabot et seulement sur la station la plus éloignée. Notons que pour la Lamproie, il est difficile de ramener ses captures à une évaluation à l’hectare en raison de sa localisation dans des placettes d’amas organiques de faible superficie.

Sur la station amont G0, le Goujon est l’espèce dominante des effectifs. Les truites fario arrivent ensuite presque à égalité avec les autres cyprinidés d’eau vive et elles prennent la deuxième place au niveau de la biomasse juste derrière les goujons. Leur population est mal structurée avec très peu d’alevins de l’année, et quelques adultes (taille comprise entre 17 et 25 cm). Les biomasses (totales et salmonicoles) sont faibles.

Sur la station aval immédiat G1, les espèces patrimoniales (Lamproie, Chabot) ont disparu au profit des vairons dont la population est importante et qui dominent largement les effectifs. Les biomasses globales sont très faibles. La population de truites est, comme à l’amont, très faible, avec presque uniquement des individus de l’année (en faibles quantités) ; par rapport à l’amont, on note la quasi-absence de géniteurs.

Sur la station aval lointain G2, le Chabot est de retour ; les vairons et les goujons sont de nouveau dominants en effectif et biomasse. Bien que supérieure à G1, la biomasse totale reste faible (équivalente à celle de l’amont). La population de truites est extrêmement réduite avec uniquement des individus de l’année.

4.4.6 FAUNE MACROBENTHIQUE

Dans le cadre des suivis de chasse réalisés en 2003 et 2004, des campagnes de prélèvement IBGN ont été réalisés en amont et en aval de la retenue de Goul.

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Tableau 3 : Résultats des analyses IBGN réalisées sur le Goul en 2003

Station Station Station Station amont aval amont aval

Mai 2003 Aout 2003

Richesse taxonomique 48 41 44 55

Gpe faunistique indicateur 9 8 9 9

IBGN 20 19 20 20

Tableau 4 : Résultats des analyses IBGN réalisées sur le Goul en 2004

Station Station Station Station amont aval amont aval

Mai 2004 Septembre 2004

Richesse taxonomique 41 37 47 48

Gpe faunistique indicateur 9 9 9 9

IBGN 20 19 20 20

Les résultats montrent une qualité excellente du cours d’eau avec des notes supérieures ou égales à 19/20. Il n’existe pas de différence notable entre la station amont et la station aval.

4.4.7 ESPECES SENSIBLES LIEES AUX MILIEUX AQUATIQUES

Dans le cadre du dossier de fin de concession (DFC), des reconnaissances ont été menées en 2008 dans la vallée du Goul. Les inventaires de terrain ont consisté en deux sessions (en juin et fin juillet) de recherches ciblées sur des espèces liées au milieu aquatique : notamment les amphibiens et certains reptiles ainsi que des recherches ponctuelles d’indices de présence de la Loutre.

Pour les reptiles, si de nombreuses espèces peuplent la zone d’étude, deux sont intimement inféodées à l’eau : la Couleuvre vipérine Natrix maura et la Couleuvre à collier Natrix natrix qui sont connues sur l’aire d’étude et semblent assez communes (LPO, 2008). Ces espèces n’ont pas été contactées ; elles ne constituent pas un enjeu de conservation notable. Trois autres espèces, sans lien avec le milieu aquatique ont été recensées en forts effectifs. Il s’agit d’espèces très bien répandues, abondantes et non menacées : le Lézard des murailles, le Lézard vert et la Couleuvre verte et jaune.

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Pour les amphibiens, les prospections se sont concentrées sur la recherche de sites de reproduction en cours d’eau, sur les berges et arrières plages ainsi que sur les versants de façon générale. Pour les reptiles, les recherches se sont concentrées sur les espèces liées à l’eau, essentiellement les couleuvres dites « aquatiques ». Pour la loutre, il a été procédé à la recherche systématique sur les promontoires sur berges, souches, rochers d’indices de présence de la Loutre (épreintes et restes de repas notamment). Les ponts ont également été visités (les ponts sont souvent appréciés de l’espèce qui y laisse des épreintes (fécès) pour marquer son territoire). Lors des inventaires, les autres espèces contactées ont été consignées.

 Triton palmé (Lissotriton helveticus)

Espèce commune en France et dans l’Aveyron, ce triton est mentionné sur l’aire d’étude, mais n’a cependant pas été observé dans le cadre de la présente étude. Il semble que les habitats qui lui conviennent sont essentiellement liés à l’interface milieux boisés et zones agricoles bocagères. L’espèce ne constitue pas un enjeu de conservation notable.

 Salamandre tachetée (Salamandra salamandra)

La Salamandre est commune sur l’ensemble de l’aire d’étude (LPO, 2008). Elle est principalement liée aux versants boisés et aux résurgences et ruisseaux qui les parcourent.

Elle n’a pas été repérée dans le cadre de la présente étude. L’espèce ne constitue pas un enjeu de conservation notable.

 Triton marbré (Triturus marmoratus)

La présence de cette espèce n’est pas à exclure, bien que la bibliographie ne l’y mentionne pas. Sa présence est essentiellement liée à la présence de mares, lavognes, abreuvoir… souvent en zone bocagère ou semi ouverte.

 L’Alyte accoucheur (Alytes obstreticans)

Répandu sur l’ensemble du département de l’Aveyron (LPO, 2008), il n’a pas été contacté lors des études. Sa discrétion ne permet pas d’affirmer son absence.

 Crapaud commun (Bufo bufo)

Commun sur l’ensemble de l’aire d’étude, l’espèce a été contactée à plusieurs reprises en phase terrestre (notamment des individus écrasés sur route). Aucune preuve de reproduction n’a été apportée pour cette espèce à proximité des rivières étudiées. L’espèce ne constitue pas un enjeu de conservation notable.

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 La Loutre

Le bureau d’étude Catiche a réalisé une prospection sur le Goul en 2012.

La Loutre colonise le Goul sur toute sa longueur, de sa source à sa confluence avec la Truyère. Elle est présente en amont en à l’aval du barrage du Goul, où une très forte densité d’épreintes a été constatée, et elle n’a aucun problème de franchissement au niveau du barrage proprement dit. L’ouvrage est situé à l’écart d’une petite route peu fréquentée qui longe la rivière en rive gauche. Les franchissements s’effectuent en rive droite, au droit du mur de soutien de la berge. D’abondantes épreintes de tous âges (50% contiennent de l’écrevisse) jalonnent son parcours. En rive gauche, des coulées montrent que le franchissement est possible facilement et sans danger pour la Loutre, mais aucune trace n’a été découverte.

Figure 15 : Epreinte de Loutre trouvée sur le Goul (source: Catiche Productions).

La Loutre d’Europe constitue certainement le plus fort enjeu faunistique de l’aire d’étude.

Parmi les Chiroptères, certaines sont susceptibles de fréquenter l’aire d’étude ; elles n’ont pas été contactées lors des reconnaissances.

4.5 DESCRIPTION DES RETENUES

4.5.1 LA RETENUE DE GOUL

La retenue du Goul fait environ 2 km de long pour une superficie de l’ordre de 18 ha.

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Figure 16: Retenue du Goul amont retenue Figure 17 : Retenue du Goul amont proche barrage

Le plan d’eau de taille limitée peut être séparé en 2 parties distinctes d’un point de vue morphologique.

Dans la partie amont, la retenue est étroite et enclavée. La hauteur d’eau est faible en raison d’un comblement important. Les berges sont de faible hauteur sur la rive droite et couvertes par la ripisylve.

Dans les 200 derniers mètres en amont du barrage, la retenue s’élargit et la profondeur d’eau augmente. Les berges ont des pentes modérées.

4.5.2 LA RETENUE DE COUESQUE

La retenue de Couesque est une retenue longue (13,5 km), qui s’élargit légèrement en partie terminale. Elle couvre environ 260 hectares.

Deux secteurs différents peuvent être caractérisés :

 De Valcaylès au pont de la départementale 97 (≈ 6 km)

Le secteur est sous l’influence directe du fonctionnement de l’usine de Brommat et de la STEP de Montézic. Il alterne séquences d’écoulement très turbulent à faciès lotiques et séquences d’eau calme. Les versants sont un peu plus doux sur cette partie basse du bassin versant de la Truyère. L’environnement est essentiellement forestier.

Figure 18 : Le point de restitution / prise d’eau de la STEP de Montézic

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Figure 19 : La partie amont de la retenue de Couesque

Figure 20 : La retenue de Couesque à hauteur du pont de la D97

 Du pont de la départementale 97 au barrage de Couesque (≈ 7 km)

Le secteur est plus ouvert, les versants s’adoucissent et deviennent plus accueillants. L’environnement reste très forestier avec ça et là des zones de pâtures. Les écoulements sont lents, le faciès de grande retenue bien marqué.

En partie terminale, le hameau d’Izaguette est la zone la plus peuplée de la retenue et la principale mise à l’eau.

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Figure 21 : La retenue de Couesque en aval du pont de la D 97

Figure 22 : La retenue de Couesque en partie terminale

Figure 23 : Le barrage de Couesque vu de l’amont

La gestion à vocation énergétique de la retenue conduit à un marnage important qui empêche l’installation pérenne de végétaux en zone littorale.

Les sédiments ont des concentrations élevées en matières organiques. Une accumulation de micro- polluants minéraux probablement d’origine naturelle est notée : arsenic, chrome, nickel, etc. Quelques micro- polluants organiques (HAP) sont également présents (origine allochtone) mais il n’a pas été mesuré de pesticides ni de PCB.

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La retenue est le siège de développements algaux en été. En 2008, le suivi n’a pas montré de proliférations anormales : la biomasse est faible ; les peuplements phyto-planctoniques relativement diversifiés ; les cyanobactéries sont présentes sans prolifération excessive.

La faune invertébrée des sédiments est peu abondante, peu diversifiée et ne comporte pas d’espèce polluo- sensible, ce qui peut s’expliquer par les teneurs importantes en matières organiques et les faibles teneurs en oxygène au fond de la retenue en fin d’été.

4.6 ETAT DES LIEUX SEDIMENTAIRE DE LA RETENUE DU GOUL

4.6.1 EVOLUTION SEDIMENTAIRE

4.6.1.1 Historique

Plusieurs évènements permettent de retracer sommairement l’historique de l’évolution sédimentaire de la retenue :

 1958 : mise en eau

 1970 : première vidange qui fait apparaître un niveau de sédimentation important

 1990 : deuxième vidange complète tentée par l’exploitant avec difficultés importantes notamment pour refermer la vanne de vidange

 1993 : bathymétrie faisant apparaître un niveau de sédimentation de plus de 6 m au droit du barrage rendant inopérante la vanne de fond

 1997 : arrêté inter-préfectoral d’autorisation de chasse en période hivernale avec débit entrant supérieur à 30 m3/s

 1998-2001 : création d’une nouvelle vidange de fond, d’une débitance de 50 m3/s à RN, permettant la réalisation de chasse. Travaux sans vidange de la retenue ni curage sauf à l’intérieur du batardeau mis en place

 2003 : réalisation de deux chasses, les 4 et 5 février puis 2 et 4 décembre

 2013 : levée bathymétrique décennal DTG.

4.6.1.2 Bilans des opérations de chasse et vidange

En 1999, la vanne de vidange de fond a été changée sur le barrage du Goul afin de pouvoir conduire des opérations de chasses. Deux opérations de chasses ont depuis été réalisées en février et décembre 2003.

Ces opérations de chasses sur le Goul ont fait l’objet de suivis physico-chimiques et biologiques. Le débit lors de ces opérations était de 180 m3/s en février et 200 m3/s en décembre. Les quantités de matériaux ayant transité lors de ces opérations étaient de 640 tonnes en février et 10 130 tonnes en décembre (dont 2 600 provenant de la retenue). La qualité des eaux est restée satisfaisante avec une très bonne oxygénation (>80%), des matières en suspension assez limitées (maximum autour de 2 g/l sur quelques heures) et un taux en ammonium assez élevé avec un dépassement sur quelques minutes du seuil de 2 mg/l, sans conséquences pour le milieu à l’aval.

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Les mesures biologiques réalisées avant et après les opérations ne font pas apparaître d’impact significatif de ces opérations mais plutôt une dégradation ponctuelle de la qualité biologique du cours d’eau (en amont et en aval) et l’apparition sur tout le linéaire suivi de l’écrevisse signal pendant les années de mesures.

Depuis, les conditions de débit n’ont pas été atteintes et seules des ouvertures partielles de la vanne de vidange lors des crues sans abaissement du plan d’eau ont été réalisées.

4.6.2 BATHYMETRIE

A la demande de l’UP Centre, EDF-DTG a réalisé les 27 et 28 mars 2013, une bathymétrie de la retenue du Goul.

La retenue du Goul étant très envasée, une bonne partie n’est pas accessible en bateau et n’a donc pas pu être levée par bathymétrie. Les données bathymétriques ont donc été complétées par un relevé Lidar topographique réalisé en août 2011.

4.6.2.1 Résultat global

Sur la base des données de la bathymétrie de mars 2013 complété par le Lidar d’août 2011, la retenue du Goul a une capacité de à RN de 0,18 hm3 et un volume utile de 0,13 hm3, soit 71,1% du volume total de la retenue.

Tableau 5: Evolution de la retenue (résultats de la bathymétrie)

Volume Volume Point le Volume DV total DV utile DV culot Surface Date total à RN culot plus bas utile (hm3) (hm3) (hm3) (hm3) (ha) (hm3) (hm3) (NGFO)

Donnée base 1 0,33 0,67 18 Oct.BD ENV1993 0,29 0,12 0,17 -0,71 -0,21 -0,5 Mars 2013 0,18 0,13 0,05 -0,11 0,01 -0,12 10,1* 293,6

* En 2013, la surface à RN correspond à la superficie calculée jusqu’à la cote RN à partir des données bathymétries plus LIDAR de 2011 fournies par le CIH.

La courbe de capacité de 2013 montre une différence de capacité totale de -0,11 hm3 par rapport à 1993. Toutefois, il est difficile de comparer ces courbes étant donné que la zone de mesure de 1993 ne concerne qu’un tiers de la retenue. Afin d’évaluer la sédimentation, il est plus adapté de calculer les volumes sur la seule zone de mesure de 1993, c'est-à-dire du barrage jusqu’à 900 m en amont de celui-ci. A partir du différentiel entre 2 bathymétries, la sédimentation (sur l’ensemble de la zone commune aux deux mesures) de la retenue a été évaluée. L’écart de volume calculé est de -0,14  0,01 hm3.

Le profil en long ci-dessous :

 confirme la sédimentation par rapport à 1993 ;

 indique une modification de la pente par rapport à 1993 avec des pentes plus faibles.

Pour 2013, le profil se distingue en différents secteurs :

 sur les 50 premiers mètres l’entonnement devant la vanne de fond est bien délimité ;

 de 50 à 500 m une pente régulière de 8 ‰ avec une cassure au niveau du méandre

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 de 500 à 2 600 m, des zones relativement plates formant des paliers sur lesquelles la pente globale est de 2 ‰.

Figure 24 : Profil en long des points les plus bas mesurés sur chaque profil en travers

4.6.2.2 Détail en amont immédiat du barrage

L’entonnement devant la vanne de fond est bien délimité. Le point bas est à la cote 293,6 m NGFA, soit 3,6 m au-dessus du seuil de la vanne de fond (290,00 m NGFA).

Figure 25 : Cotes devant la vanne de fond (bathymétrie 2013)

4.6.3 QUALITE DES SEDIMENTS

4.6.3.1 Prélèvements 2015

Treize échantillons de sédiment ont été prélevés fin avril 2015 au niveau de la retenue de Goul afin d’évaluer le risque environnemental d’une opération de pompage/dilution du sédiment, conduisant à sa remise en suspension dans la colonne d’eau.

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Les prélèvements ont été réalisés du 28 au 30 avril 2015, par le bureau d’études Athos environnement, à partir d’une embarcation à l’aide d’un carottier à profilés PVC diamètre 63 mm.

Au total, 12 carottes ont été réalisées dont 2 correspondent à du sédiment exondé. La carotte n°10 a été échantillonnée sur deux horizons en raison d’une stratification visuelle marquée : sable en surface, argile et débris ligneux au fond. Les 13 échantillons ont été immédiatement conditionnés dans une glacière, puis transmis le jour même au laboratoire de la Drôme.

La figure suivante montre la position des 12 points de prélèvements de sédiments qui ont été effectués pour donner les 13 échantillons. Trois prélèvements (G2, G6 et G12), effectués à l’aide d’une benne de type « been Van Veen », représentés en bleu sur la figure ne sont pas destinés à une analyse de la part de DTG (Analyses de niveau 2).

Figure 26: Localisation des carottages

Le tableau suivant récapitule la position, l’heure des prélèvements, la hauteur d’eau et la taille de la carotte ainsi que la nature dominante du sédiment.

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Tableau 6: Description des carottes

4.6.3.2 Description granulométrique

Deux groupes de sédiment se distinguent : un groupe plutôt fin et un groupe plutôt grossier. L’observation de la répartition spatiale des deux groupes montre que les sédiments grossiers se situent en queue de retenue et que les sédiments fins sont proches du barrage.

Il est observé également que les sédiments G14 et G15 prélevés dans le lit du cours d’eau, mais hors d’eau, ont une courbe de fréquence granulométrique assez proche de celle des sédiments proches du barrage (G1, G3 et G5). Il est même constaté que le sédiment de la carotte inférieure en G10 est également semblable aux prélèvements réalisés en G14 et en G15. Tous ces échantillons présentent une classe granulométrique 63 – 200 μm majoritaire de 36 à 40%. Une hypothèse est de supposer que les sédiments G14 et G15 sont des témoins des sédiments de la retenue. Les sédiments grossiers concernent les points G9, G11, G13 et G10 horizon supérieur, témoignent du fonctionnement hydraulique du cours d’eau. Il s’agit probablement de dépôts liés à des crues.

Il reste à décrire trois points particuliers : G4, G7 et G8. Ces sédiments présentent une courbe de fréquence granulométrique semblable aux témoins G14 et G15 mais comportent également la signature d’un dépôt de grossiers (courbe de fréquence granulométrique avec un mode bimodale). Il est probable que ces trois points délimitent une zone de transition entre zone de dépôts grossiers et zone de dépôts fins.

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Les hypothèses ci-dessus conduisent à séparer les échantillons en deux groupes :

- Groupe 1 : Sédiments avec une granulométrie plus fine (G1 à G8 à observer particulièrement pour les couches supérieures qui seront excavées et les témoins G14 et G15 pouvant représenter – Hypothèse – les couches excavées plus profondément) ;

- Groupe 2 : Sédiments avec une granulométrie plus grossière (moins concernés par l’analyse de risques des opérations de curage mais qui se déplaceront probablement à la prochaine crue vers les zones excavées non encore stabilisée par l’arrivée au fil de l’eau des sédiments fins).

4.6.3.3 Synthèses des analyses physico-chimiques : paramètres classiques sur sédiments

Une campagne de prélèvement a permis de prélever pour analyse des échantillons de sédiments représentatifs de la retenue de Goul. Au regard des caractéristiques physico-chimiques des sédiments (courbe de fréquence granulométrique, teneur en fer et en aluminium), deux groupes de sédiments ont été constitués :

- Des sédiments fins proches du barrage (G1 à G8 et G10 horizon inférieur) et des témoins hors d’eau en queue de retenue (G14 et G15). Ces sédiments ont été particulièrement observés pour évaluer le risque environnemental lors de l’opération de pompage/dilution ;

- Des sédiments grossiers vers la queue de retenue (G9 à G13 avec G10 horizon supérieur).

Les sédiments fins de la retenue de Goul sont organiques avec un processus de minéralisation en cours. Deux comportements se distinguent dans ce groupe : les sédiments en pied de barrage et les témoins.

Les sédiments en pied de barrage se présentent comme des sédiments classiques sous une colonne d’eau alors que les sédiments témoins en queue de retenue (souvent hors d’eau) ont une caractéristique chimique qui s’approche des sols (nitrates précipités). Les premiers sont dans un processus de minéralisation lente conduisant probablement à une anoxie du milieu avec la présence d’azote organique et d’ammonium (sans nitrite et sans nitrate dont l’absence est peut-être liée à une migration dans la colonne d’eau) alors que les seconds sont dans un processus de minéralisation rapide avec l’aide de l’oxygène atmosphérique (peu de nitrite et pas d’ammonium, beaucoup de nitrate alors que l’azote organique est tout aussi présent).

Concernant les sédiments grossiers, la matière organique est moins présente avec des répercutions sur l’azote sous toutes ses formes (concentrations globalement plus basses).

Globalement, le sédiment contient des métaux traces, des HAP, du toluène et des hydrocarbures. Des dépassements de seuil de risque pour la faune et la flore sont observés particulièrement pour l’arsenic et dans une moindre mesure pour le nickel.

Quant aux autres métaux, les concentrations sont tout de même supérieures au seuil où le risque n’est pas exclu.

Les résultats d’analyse pour le groupe des sédiments fins (groupe 1) sont détaillés en annexe.

4.6.4 RECONNAISSANCE GEOLOGIQUE ET GEOTECHNIQUE 2016

Une campagne de reconnaissances géologiques et géotechniques a été réalisée en avril 2016 dans la zone de curage en amont du barrage, pour caractériser la nature et la consistance des sédiments en place. A

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partir des prestations réalisées (sondages carottés, essais de pénétration dynamique et analyses géo- mécaniques en laboratoire), le modèle géotechnique retenu est constitué :

 d’une couche supérieure de limon marron brun à feuille (consistante faible et compacité très faible) ;

 d’une couche inférieure de limons plus ou moins sableux à sable limoneux marron beige.

Le rapport d’hydrogéotechnique synthétise la position et les épaisseurs des couches rencontrées dans le fond de la retenue à proximité de la prise de vidange de fond et conclut positivement sur la faisabilité de la solution de désenvasement retenue étant donné :

 l’absence probable d’encombrant type troncs ;

 la nature des sédiments essentiellement limoneux, plus ou moins chargés en feuilles avec une composante sableuse marquée ;

 des limites d’Atterberg caractérisant des sols organiques très plastiques et très peu consistants (IC<0) ;

 une granulométrie caractérisant des sols très fins classés GTR F11A1-F11A2-F11B5, F12A3, A1 et B5.

Les matériaux peuvent donc être évacués par des techniques d’aspiration depuis une barge flottante.

4.7 ETAT DES LIEUX SEDIMENTAIRE DE LA RETENUE DE COUESQUE

On ne dispose pas de données concernant l’apport solide dans la retenue et la sédimentation. La présence des retenues amont bloque le transport solide provenant de la Truyère. Les caractéristiques de la retenue (forme allongée, versants inclinés) sont peu propices à la formation de dépôts en rives. Des atterrissements sont possibles à l’arrivée des tributaires dans le plan d’eau.

Compte tenu du volume important de cette retenue, le stockage de sédiments dans celle-ci est dans tous les cas négligeable.

4.8 USAGES

L’AAPPMA d’Entraygues-sur-Truyère gère le Goul et la retenue du Goul qui sont classés en première catégorie. La pêche en 1ère catégorie est généralement ouverte du 2ème week-end de mars au 3ème week-end de septembre.

4.9 ZONAGES ENVIRONNEMENTAUX

4.9.1 PROJET DU PNR DE L’AUBRAC

L’aire d’étude est incluse dans le périmètre du projet de PNR de l’Aubrac.

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4.9.2 NATURA 2000

La retenue du Goul est incluse ou à proximité immédiate de 3 sites Natura 2000 :

En application de la directive « Oiseaux », zone de protection spéciale (ZPS) :

 FR7312013 : Gorges de la Truyère (désigné par arrêté du 12 avril 2006)

D’une superficie de 16 681 ha, la zone abrite 12 espèces de l'annexe I en particulier des rapaces forestiers tels que l'Aigle botté, le Circaète Jean le Blanc ou le Milan royal. Il constitue en outre une voie de migration importante.

Ce site est composé de 52% de forêts caducifoliées, 24% de prairies semi-naturelles humides et prairies mésophiles améliorées, 10% de cultures céréalières extensives.

Les boisements de feuillus et les milieux rupestres situés dans les gorges offrent des lieux de reproduction pour la plupart des espèces. Les plateaux où alternent culture et prairies bénéficient d'un maillage bocager encore relativement dense et favorable à l'alimentation de la plupart des espèces de rapaces.

Un document d’objectifs (DOCOB) rédigé par l’opérateur local ADASEA (Association départementale pour l’Aménagement des structures Agricoles) avec l’appui de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) Aveyron a été validé le 30 Juin 2010. Certains documents sont publiés sur le site de la LPO (http://aveyron.lpo.fr/).

 Enjeux du site

Les gorges de la Truyère et l’aire d’étude en général sont parmi les sites de migration les plus importants du sud de la France. Cette voie migratoire est utilisée par les oiseaux migrateurs aussi bien en automne qu’au printemps. La migration post nuptiale en particulier draine des milliers de rapaces (Circaète Jean-le-Blanc, Balbuzard pêcheur, Aigle botté, Bondrée apivore, Milan noir, Milan royal…) notamment en l’espace de quelques semaines.

En particulier, les effectifs de Milan royal transitant par les Gorges de la Truyère sont estimés à plus d’un millier, en faisant un des sites majeurs pour la France pour l’espèce (LPO, 2008). Ces grands rapaces se contentent de survoler le site ou d’y faire de brèves haltes, notamment pour se reposer ou s’y alimenter.

L’aire d’étude abrite en reproduction de nombreuses espèces prestigieuses et figurant dans toutes les listes de protection. Ainsi les sites rupestres abritent notamment de belles densités de Faucon pèlerin. Le Grand Duc d’Europe est également bien connu de ce secteur (LPO 2008).

 Vulnérabilité

Le maintien du bocage constitue un enjeu à moyen terme pour ce site. Le développement des activités touristiques représente une seconde problématique qui mérite une attention particulière.

 Espèces concernées

Tableau 7 : Espèces visées à l’Annexe I de la directive Oiseaux

Nom scientifique Nom commun Statut Taille Min Taille Max Unité Population Bubo bubo Grand-Duc Résidence 2 5 Couples 2% ≥ p > 0% d’europe Caprimulgus Engoulevent Reproduction Individus

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europaeus d’Europe Circaetus gallicus Circaète Jean- Reproduction 5 Couples

le-Blanc Circus cyaneus Busard Saint- Reproduction 1 5 Couples Martin Dendrocopos Pic mar Résidence Individus medius Falco peregrinus Faucon pélerin Résidence 4 6 Couples 2% ≥ p > 0% Hieraaetus Aigle botté Reproduction 3 6 Couples 2% ≥ p > 0% pennatus Pie-grièche Lanius collurio écorcheur Reproduction Individus Lullula arborea Alouette lulu Résidence Individus Milvus migrans Milan noir Reproduction 5 Couples Milvus milvus Milan royal Reproduction 5 Couples Bondrée Pernis apivorus apivore Reproduction 10 Couples

Tableau 8 : Autres espèces importantes de faune et de flore

Nom scientifique Nom commun Motivation

Lynx torquilla Torcol - fourmilier Lanius excubitor Pie-grièche grise - Espèce de la liste rouge nationale

- Espèce relevant d’une convention internationale Saxicola rubetra Tarier des prés - Espèce de la liste rouge nationale

- Espèce relevant d’une convention internationale

En application de la directive « Habitat-Faune-Flore » , Zone Spéciale de Conservation (ZSC) :

 FR7300874 : Haute vallée du Lot entre et Saint-Laurent-d'Olt et gorges de la Truyère, basse vallée du Lot et le Goul (désigné par arrêté du 26 décembre 2008)

D’une surface de 5597 ha entre 200 m et 850 m d’altitude, le réseau hydrographique et les vallées encaissées et boisées présentent un intérêt pour les populations de Loutre. Ce site comprend une partie de la vallée du Lot ainsi que deux de ses affluents : la Truyère et le Goul.

Le site est majoritairement occupé par les Forêts caducifoliées (33%), mais également d’Eaux douces intérieures (18%) (eaux stagnantes, eaux courantes) et de Prairies semi-naturelles humides et Prairies mésophiles améliorées (16%).

Parmi les groupements identifiés 5 habitats naturels sont représentés :

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- Landes sèches européennes (5%)

- Prairies maigres de fauche de basse altitude (5%)

- Rivières des étages planitiaires à montagnard avec végétation du Ranunculion fluitantis et du Callitricho-Batrachion (1%)

- Mégaphorbiaies hygrophiles d'ourlets planitiaires et des étages montagnard à alpin (1%)

- Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior* (1%)

Tableau 9 : Espèces visées à l'Annexe II de la directive 92/43/CEE du Conseil

Nom scientifique Nom vernaculaire

Rhinolophus hipposideros Petit rhinolophe

Rhinolophus Grand rhinolophe ferrumequinum

Myotis blythii Petit murin

Myotis emarginatus Murin à oreilles échancrées

Myotis myotis Grand Murin

Lutra lutra Loutre d’Europe

Cottus gobio Chabot

Lucanus cervus Lucane cerf-volant

Cerambyx cerdo Grand Capricorne

Mais c’est surtout la présence de deux espèces d’intérêt communautaire qui justifient le site : la Loutre (Lutra lutra) et le Chabot (Cottus gobio).

Un DOCOB rédigé par l’opérateur local (ADASEA : Association départementale pour l’Aménagement des structures Agricoles) avec l’appui de la LPO Aveyron a été validé le 29 Juin 2010.

Les enjeux du site sont clairement la population de Loutre très présente sur le secteur.

En application de la directive « Habitat-Faune-Flore », Zone Spéciale de Conservation (ZSC) :

 FR8302015 : Site des Grivaldes (désigné par arrêté du 13 avril 2007)

* : habitats ou espèces en danger de disparition sur le territoire européen des Etats membres et pour la conservation desquels l'Union européenne porte une responsabilité particulière.

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D’une surface de 353 ha situé au niveau de la retenue du Goul, le site met en valeur le seul gîte de reproduction de Grand Murin (Myotis myotis) dans le Cantal : un gîte artificiel, une grange.

Il comprend également le territoire de chasse ou de transition dont le périmètre sera précisé ultérieurement lors de l'élaboration du document d'objectif qui n’est pas encore engagé.

Le site est composé à 70% de Forêts mixtes et à 20% de Prairies semi-naturelles humides et Prairies mésophiles améliorées.

Ce site est dans la zone d’influence des aménagements. Pourtant ses enjeux qui concernent la préservation de la population de Grand Murin et de son territoire de chasse concernent très peu les aménagements car cette espèce n’est pas inféodée aux milieux aquatiques.

Un DOCOB rédigé par deux opérateurs locaux (Alter Eco et le Conservatoire d’Espaces Naturels d’Auvergne) avec l’appui de la LPO Aveyron a été validé le 22 Septembre 2011. Le document d’objectif est disponible sur le site internet d’Alter Eco (http://www.altereco-env.com/crbst_42.html).

Tableau 10 : Espèces visées à l'Annexe II de la directive 92/43/CEE du Conseil

Nom scientifique Nom vernaculaire Rhinolophus hipposideros Petit rhinolophe Rhinolophus Grand rhinolophe ferrumequinum Barbastella barbastellus Barbastelle d’Europe Myotis emarginatus Murin à oreilles échancrées Myotis bechsteinii Murin de Bechstein Myotis myotis Grand Murin Lutra lutra Loutre d’Europe Cottus gobio Chabot Lucanus cervus Lucane cerf-volant

35

FR7300874

FR7300874

FR8302015 FR7312013

RETENUE DU GOUL BASSIN SUPERIEUR

DE MONTEZIC

RETENUE DE COUESQUE

ENTRAYGUES-SUR-TRUYERE

FR7300874

Figure 27 : Localisation des sites NATURA 2000 présents à proximité de la retenue du Goul (Source : http://carto.mipygeo.fr/1/public.map)

4.9.3 ZNIEFF (ZONE NATURELLE D’INTERET ECOLOGIQUE FLORISTIQUE ET FAUNISTIQUE)

L’ensemble des vallées de la Truyère, du Goul et de la Bromme est désigné en ZNIEFF de type II. Plusieurs secteurs de la vallée et de ses affluents présentent un intérêt particulier, qui justifie la délimitation de ZNIEFF de type I.

Les ZNIEFF du périmètre d’étude sont indiquées dans le tableau suivant et présentées sur la carte ci- dessous.

Tableau 11 : ZNIEFF présentent sur la zone d’étude

Type de Surface Intitulé Communes concernées ZNIEFF (ha)

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Brommat, , Fel, Entraygues-sur- Truyère, Lacroix-Barrez, Montézic, , Vallée de la Truyère, du Goul et de la Bromme Saint-Amans-de-Cots, Sainte-Geneviève- sur-Argence, Saint-Hippolyte, Saint- 2 11 525 Code : 730011313 Symphorien-de-Thénières, , Cros- ce-Ronesques, , Lapeyrugue, , , Vezels-Roussy Brommat, Campouriez, Entraygues-sur- Rivières de la Truyère et du Goul Truyère, Lacroix-Barrez, Montézic, Murols, Sainte-Geneviève-sur-Argence, Saint- 1 714 Code : 730011315 Hippolyte, Saint-Symphorien-de-Thénières, Ladinhac, Lapeyrugue Vallée de la Truyère au barrage de Couesques Campouriez, Saint-Hippolyte 1 285 Code : 730011316

Vallée du Lot (de Saint-Projet à Estaing) Brommat, Lacroix-Barrez, Montézic, Sainte- Geneviève-sur-Argence, Saint-Hippolyte, 1 2 493 Code : 730011317 Saint-Symphorien-de-Thénières, Taussac

La description des zones ci-dessous est issue de l’Inventaire National du Patrimoine National (INPN) disponible sur le site internet de MNHN (Muséum National d’Histoire Naturelle) : http://inpn.mnhn.fr

La zone d’inventaire 730011313, ZNIEFF de type 2, correspond à la vallée de la Truyère, du Goul et de la Bromme. Les limites ont été définies en fonction de la répartition des espèces de faune et de flore, mais aussi en termes de continuité écologique. Ainsi, les limites amont correspondent à une partie du lac du barrage de Sarrans (au niveau du pont suspendu de Tréboul), et se termine juste avant sa confluence avec la rivière Lot (en amont de la commune d’Entraygues-sur-Truyère). S’étendant sur plus de 45 km, la zone couvre 11 525 ha. La faune présente plusieurs groupes taxonomiques sur le site. Parmi les espèces déterminantes de mammifères, plusieurs espèces de chauves-souris occupent le périmètre proposé. L’observation d’individus et d’épreintes de Loutre d’Europe semble démontrer que ce cours d’eau répond aux exigences de l’espèce. La présence de la Martre des pins est également attestée notamment sur les zones plutôt forestières. Pour l’avifaune, on dénombre 9 espèces déterminantes qui occupent différents milieux. Seul un reptile déterminant a été observé. Il s’agit de la discrète Coronelle lisse qui semble occuper les zones plutôt fraîches riches en petits lézards, quel que soit le milieu. D’un point de vue piscicole, cet hydrosystème fluviatile rassemble des conditions écologiques (qualité des eaux et habitats) favorables à de nombreuses espèces de poissons, que ce soit en termes d’aire trophique (ressource alimentaire) ou d’aire génésique (ponte). Ainsi, l’on peut retrouver 5 espèces déterminantes comme l’Anguille, espèce migratrice qui va utiliser le cours d’eau pour se reproduire ; des espèces de la famille des Cyprinidés comme le Goujon, le Vairon ou encore la Vandoise commune qui affectionnent les eaux claires bien oxygénées ; la Loche franche qui affectionne les eaux plus rapides dans les parties amont des cours d’eau riches en herbiers, et le Chabot commun sur les zones aux fonds caillouteux ; enfin la Lamproie de Planer qui, contrairement aux autres lamproies, effectue son cycle de vie uniquement en eau douce. Certains petits ruisseaux abritent de petites populations d’Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes).

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Figure 28 : Localisation des ZNIEFF (vert clair : type 2 ; vert foncé : type 1) présentes à proximité de la retenue du Goul (Source : géoportail)

4.9.4 LE SDAGE

Le SDAGE (Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux) du bassin Adour Garonne, a été adopté par le Comité de Bassin et approuvé par un arrêté du préfet coordonnateur de bassin.

Le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) est un document de planification qui fixe pour chaque bassin hydrographique les orientations fondamentales pour une période de 6 ans d'une gestion équilibrée de la ressource en eau dans l'intérêt général et dans le respect de la loi sur l'eau. Il définit, les objectifs de qualité et de quantité des eaux à atteindre dans le bassin Adour Garonne (AG). Il est établi en application de l’article L.212-1 du Code de l’Environnement.

La mise en œuvre en France de la directive-cadre sur l'eau (DCE) renforce les fondements de la loi sur l'eau de 1992, notamment la gestion par grand bassin versant l'application du principe pollueur-payeur et la place du milieu naturel (source AEAG).

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Pour tenir compte des nouveautés, le SDAGE Adour Garonne (1996 puis révisé avec le SDAGE 2010-2015) a été de nouveau révisé et publié fin 2015 (SDAGE 2016-2021).

Sur le plan juridique, le SDAGE n’est opposable qu’à l’administration et non aux tiers et les préconisations, qui n’ont pas force de loi, n’exigent qu’un rapport de compatibilité (c’est à dire de non-contradiction).

Il est basé sur 4 orientations fondamentales :

 Orientation A : Créer les conditions favorables à une bonne gouvernance,  Orientation B : Réduire les pollutions,  Orientation C : Améliorer la gestion quantitative,  Orientation D : Préserver et restaurer les milieux aquatiques.

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5. DESCRIPTION DES OPERATIONS

5.1 RAPPEL DES OBJECTIFS

La dernière bathymétrie a été réalisée en 2013 par DTG pour suivre le niveau d’envasement de la retenue (par comparaison avec celle de 1993). Il est apparu que le niveau de vase se situe 3 mètre au-dessus du radier de la vanne de fond, soit 1 mètre au-dessus de la vanne. Celle-ci a été mise en place en 2001. La retenue a fait l’objet de chasses jusqu’en 2003 et le bon fonctionnement de la vanne de fond est testé annuellement en eau morte. En 2016, suite aux forts épisodes pluvieux du printemps, des sédiments ont colmaté le piquage central du débit réservé situé au dessus de la vanne de fond. Une intervention rapide a été nécessaire pour régler le problème.

L’objectif des opérations de curage est de sécuriser le fonctionnement de la vanne de vidange de fond et du dispositif de débit réservé sans nuire au milieu aquatique.

5.2 CALCUL DU VOLUME SEDIMENTAIRE A RETIRER

5.2.1 APPLICATION AU LEVE BATHYMETRIQUE 2013 La détermination du volume sédimentaire total à prélever passe d’abord par une zone de dégagement de la vanne de fond, puis par la détermination du cône d’érosion associé.

 Zone de dégagement ;

En se basant sur la phase travaux entre 1997 et 2001, une zone de dégagement au droit de la vanne de fond d’une superficie similaire au batardeau mis en place à l’époque a été définit. Le conduit initial modifié était d’une section circulaire de diamètre 1,40 m. En supposant une marge de sécurité de part et d’autre de la conduite et une largeur de 7 mètres en amont du barrage, la superficie de la zone de dégagement est estimée à 30 m² en amont de la vanne de fond. A noter qu’aucun batardeau ne sera utilisé pour cette opération.

 Cône d’érosion ;

Basé sur la répartition des points bas sur le levé bathymétrique 2013, et considérant une pente théorique de 1 :2 du cône d’érosion (angle de stabilité du talus sédimentaire), le profil suivant est identifié dans l’axe du lit mineur.

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Figure 29 : Matérialisation du volume de dégagement et du cône d’érosion associé à prélever dans le dépôt sédimentaire

Afin de calculer les volumes sédimentaires associés, l’hypothèse de l’homogénéité du dépôt sédimentaire le long de la largeur au miroir a été faite. Une distribution rectangulaire et non elliptique a également été considérée dans le plan.

Figure 30 : Vue en plan schématique de la zone de désenvasement du Goul

Après calculs, les volumes à extraire sont les suivants :

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 Volume zone dégagement : 130 m3

 Volume cône érosion : 5 120 m3

 Volume total à curer : 5 250 m3

A noter que le volume sédimentaire total à prélever est une estimation avec une marge d’erreur de 20 % environ étant données les hypothèses de calculs prises en compte :

 sur la surestimation de la répartition du talus sédimentaire le long de la largeur de la rivière ;

 la forme générale du cône d’érosion et l’angle de stabilité de celui-ci ;

 l’évolution probable du seuil sédimentaire entre le dernier levé de 2013 et la période de la phase travaux.

3 3 L’intervalle du volume sédimentaire à mobiliser est donc approximativement [5 000 m ; 6 000 m ].

5.3 MODE OPERATOIRE

Il s’agit de pomper les sédiments dans la retenue à partir d’une barge flottante, et de les canaliser dans la galerie de dérivation vers la retenue de Couesque, 150 m plus en amont en rive gauche. Les sédiments mobilisés et déplacés seront dilués par les débits naturels entrants dans la retenue pour diminuer le taux de concentration en sortie de galerie.

Cette solution présente les avantages suivants :

 Déplacement des sédiments au sein de la retenue via le circuit hydraulique en place ;

 Pas de traitement des matériaux à déplacer ;

 Volume sédimentaire marginal en comparaison avec la capacité totale de la retenue de Couesque (56 hm3)

 Pas de pollutions ni de dégradations du tronçon court-circuité. Lors des opérations de pompage, le débit réservé central sera fermé et restitué en rive droite par pompage pour limiter tout risque de mobilisation de matière en suspension à l’aval ;

 Aménagement le plus transparent possible vis-à-vis du transit sédimentaire ;

Cependant, le principe de cette solution nécessite d’opérer sous des conditions hydrologiques favorables pour :

 satisfaire un taux de dilution fixé ;

 assurer le transit sédimentaire sans dépôt dans la galerie de dérivation ;

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5.4 CONDITIONS D’APPLICATION

Cette concentration sédimentaire en sortie de galerie est une conséquence directe du débit entrant dans la galerie, et a fortiori du débit entrant dans la retenue (intégrant également le débit réservé). L’opération de pompage-rejet est dépendante des conditions hydrologiques influençant la côte de la retenue.

Ceci conduit donc à déterminer :

 Une période de réalisation de chantier permettant d’assurer une dilution suffisante avec un maximum de continuité dans la réalisation ;

 Une condition de débit entrant permettant d’assurer le pompage-rejet dans la période de réalisation définie et dans le respect de l’environnement ;

 Le débit minimum de dilution garantissant des vitesses d’écoulement suffisantes pour éviter la sédimentation des matières transférées dans la galerie de dérivation ;

L’analyse des données historiques de débit au pas de temps journalier montre que la période Janvier-Mars est la plus adaptée aux conditions hydrologiques requises pour la réalisation du chantier en continuité.

3 Le chantier est dimensionné pour l’évacuation de 6 000 m de sédiments sur la période préconisée de 3 mois, à savoir du 02 janvier au 31 mars (89 jours dont 65 ouvrés) pour l’année 2017. En considérant en moyenne une durée de pompage de 6 h/jour du lundi au vendredi, le volume horaire total sur 65 jours est de 390 heures.

3 3 Le débit de projet de 3,1 m /s calculé comme étant le débit nécessaire pour évacuer 6 000 m de sédiments sur une période de 3 mois, est une valeur référence de dimensionnement qui accrédite la réalisation du chantier. Les différentes approches hydrologiques justifient une forte probabilité d’avoir un débit entrant supérieur à cette valeur (y compris en cas d’année sèche).

En pratique, l’opération de pompage-rejet sera possible entre les deux valeurs suivantes :

 Un débit maximum de réalisation de 15 m3/s (capacité maximale de la galerie de dérivation) ;

 Un débit minimum de dilution ;

Pour tout débit entrant dont la valeur n’appartient pas à cet intervalle, l’opération de pompage-rejet sera stoppée (notamment si un débit supérieur à 15 m³/s entraine un déversement sur le barrage).

5.5 INSTALLATIONS DE CHANTIER

Les installations de chantier sont décrites ci-dessous.

 Zone 1 : Stationnement véhicules – Superficie : 90 m² ;

 Zone 2 : Implantation d’une grue mobile – Superficie : 70 m² ;

 Zone 3 : Stockage du ponton pour levage et/ou mise en sécurité – Superficie : 400 m² ;

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 Zone 4 : Mise à l’eau d’une embarcation légère ;

Figure 31 : Localisation des installations de chantier

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Figure 32 : Zone n°2 – Implantation d’une grue mobile

Figure 33 : Zone n°3 - Stockage du ponton pour levage et/ou mise en sécurité

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Figure 34 : Zone n°4 - Mise à l’eau d’une embarcation légère

Le déchargement de la barge entrainera une coupure ponctuelle de la route au niveau du barrage.

5.6 PLANNING

Les travaux se dérouleront de début janvier 2017 à fin mars 2017. Ils seront dépendant des conditions hydrologiques. En cas de difficultés liées à ces conditions hydrologiques, les travaux pourront terminer au plus tard fin avril 2017.

Le chantier se déroulera en trois phases consécutives :

- Phase 1 : Etablissement des installations, mise en place du débit réservé de secours ;

- Phase 2 : Opération de pompage-rejet jusqu’à évacuation du seuil sédimentaire de 6 000 m³ ;

- Phase 3 : Repli des installations et nettoyage du site ;

Le chantier aura une durée de 3 mois et sera dépendant des conditions hydrologiques.

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6. INCIDENCES PREVISIBLES DES OPERATIONS SUR L’ENVIRONNEMENT ET LES USAGES

6.1 INCIDENCES SUR LE MILIEU TERRESTRE

6.1.1 INCIDENCES SUR LA FLORE ET LES HABITATS NATURELS

Les travaux projetés n’engendreront pas d’incidence sur la flore et les habitats. En effet, l’ensemble des installations de chantier (base vie, plateformes de stockage, mise à l’eau de la barge...) sera localisé sur des terrains non végétalisés et/ou déjà remaniés (cf. Figure 31, Figure 32, Figure 33, Figure 34).

Eventuellement quelques arbres pourront être élagués au niveau de l’accès à la prise d’eau d’entonnement de la galerie pour permettre l’installation de la base vie (préparation du chantier).

6.1.2 INCIDENCES SUR LA FAUNE TERRESTRE

Les travaux projetés n’engendreront pas d’incidence sur la faune terrestre et ses habitats. En effet, les emprises sur le milieu naturel seront limitées aux zones d’installations de chantier, et n’entraineront pas de perte d’habitat pour les espèces terrestres. La période de chantier pourra entrainer un dérangement très localisé du fait de la présence humaine, toutefois le calendrier de travaux se déroulant plutôt en période hivernale, l’impact de ce dérangement sera négligeable.

Aucun héliportage n’est prévu, ainsi aucun impact sur l’avifaune et les rapaces notamment n’est attendu.

Aucun déboisement n’est prévu, ainsi il n’est attendu aucune incidence sur les chiroptères.

6.2 INCIDENCES SUR LE MILIEU AQUATIQUE

6.2.1 INCIDENCES SUR L’HYDROLOGIE

Les travaux de désenvasement de la vanne de fond du barrage du Goul seront gérés comme en exploitation normale. Ainsi, l’hydrologie dans le tronçon court-circuité en aval de la retenue ne sera pas modifiée par les travaux et sera soumis au débit réservé règlementaire. Une cote d’alerte associée au débit décennal sera fixée par le groupement d’usines à partir de laquelle le chantier sera interrompu et les installations de chantier mises en sécurité.

6.2.2 INCIDENCES SUR L’HYDROMORPHOLOGIE ET LE TRANSPORT SOLIDE

Les sédiments qui seront pompés pendant le curage seront dérivés et dilués dans la galerie d’amenée à la retenue de Couesque. Un dispositif de pompage pour restituer le débit réservé sera mis en place en rive droite afin de ne mobiliser aucune matière en suspension à l’aval.

Ainsi, il n’y aura pas d’apport sédimentaire significatif dans le tronçon court-circuité du Goul, et les débits qui y transiteront ne seront pas de nature à modifier l’hydromorphologie du cours d’eau.

Les travaux de curage vont permettre de désenvaser la retenue de Goul devant la vanne de fond, en créant un cône correspondant à 6000 m³. Ces sédiments seront aspirés à l’aide d’une drague et rejetés dans la galerie d’amenée à la retenue de Couesque. Le débit entrant dans la retenue du Goul sera entonné dans la galerie d’amenée à la retenue de Couesque, ce qui permettra une dilution des sédiments. La retenue de

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Couesque mesure 13,5 km de longueur, pour une surface de 260 ha et un volume de 56 hm3. On ne dispose pas de données concernant l’apport solide dans la retenue et la sédimentation. Toutefois la présence des retenues amont bloque le transport solide provenant de la Truyère, ainsi le stockage de sédiments dans celle-ci est dans tous les cas négligeable.

La présence des retenues amont bloque le transport solide provenant de la Truyère. Les caractéristiques de la retenue de Couesque (forme allongée, versants inclinés) sont peu propices à la formation de dépôts en rives. Des atterrissements sont possibles à l’arrivée des tributaires dans le plan d’eau.

Au vu de ce constat, l’apport des 6000 m3 de sédiments provenant de la retenue de Goul représenteront un volume de sédimentation négligeable à l’échelle de la retenue de Couesque.

6.2.3 INCIDENCES SUR LA QUALITE DES EAUX

Les sédiments qui vont être remis en suspension lors du pompage/dilution contiennent des métaux traces, des HAP, du toluène et des hydrocarbures. Des dépassements de seuil de risque pour la faune et la flore sont observés particulièrement pour l’arsenic et dans une moindre mesure pour le nickel. Quant aux autres métaux, les concentrations sont tout de même supérieures au seuil où le risque n’est pas exclu.

Toutefois ces dépassements de seuil peuvent se modérer par le comportement chimique attendu lors de la mise en suspension des sédiments dans la colonne d’eau pendant l’opération de pompage/dilution. Effectivement, le sédiment va être injecté dans un milieu légèrement plus basique que celui de l’eau interstitielle. Cette contrainte acido-basique va bloquer les métaux cationiques sur les sédiments. Les risques de relargage sont donc plutôt très limités pour ces derniers.

Cette contrainte acido-basique va provoquer probablement la désorption partielle de l’arsenic des sédiments. Le changement de potentiel rédox pendant la phase de pompage/dilution va conduire probablement à une oxydation de l’arsenic +III en arsenic +V avec la formation de deux complexes beaucoup moins toxiques pour la faune et la flore que la forme initiale.

De plus, les enjeux sur la faune et la flore dans la retenue de Couesque sont faibles au niveau du rejet de la dérivation.

Concernant le toluène, une désorption des sédiments est très probable dans le sens où cette substance a un coefficient de partage eau/octanol peu élevée. En revanche, une fois libéré dans la colonne d’eau, le toluène devrait rapidement s’évaporer au regard de sa constante de Henry.

Quant aux HAP et aux hydrocarbures, leur poids moléculaire important leur confère la propriété d’avoir un coefficient de partage eau/octanol élevé. En conséquence, il faut beaucoup d’énergie pour désorber ces substances des sédiments. L’opération de pompage/dilution conduira à un changement d’état du milieu (pH, température, potentiel rédox, compétiteurs complexes différents) mais ne devrait pas occasionner une désorption de ces substances des sédiments. Pour rappel, les protocoles d’extractions de ces substances, utilisés usuellement dans des laboratoires Cofrac, nécessitent des solvants polaires puissants (dichlorométhane), ce qui prouve que l’énergie nécessaire pour les désorber est conséquente.

 Au niveau de la retenue de Couesque

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Le système de curage qui sera mis en œuvre, permettra de curer les sédiments de la retenue par une drague, puis de rejeter le mélange eau/sédiments dans la galerie d’amenée vers la retenue de Couesque avec une dilution par les débits du Goul entrant dans la retenue.

Etant donnés l’analyse précédente concernant la faible toxicité des sédiments remis en suspension et la dilution, il n'y aura pas d'incidence à rejeter des sédiments dans Couesque.

De plus, étant donnée la capacité de décantation de la retenue de Couesque, l’apport de MES n’entrainera pas de détérioration significative de la qualité d’eau du plan d’eau. Seul un petit nuage de turbidité au niveau de l’arrivée de la galerie pourra être présent mais restera très localisé et temporaire grâce à la capacité de dilution et de décantation de la retenue.

Enfin, le marnage important de la retenue empêche l’installation pérenne de faune et de la flore en zone littorale où s’effectuera le rejet.

 Au niveau de la retenue de Goul

Au sein de la retenue, le fonctionnement de la drague est susceptible de créer un mouvement de remous et de mettre en suspension des sédiments autour du matériel. Toutefois l’aspiration de la drague permettra d’entonner le maximum de ces sédiments vers la galerie d’amenée vers Couesque. Ainsi, la turbidité de la retenue de Goul sera très faible, et localisée au périmètre immédiat de la drague aspiratrice. De plus l’analyse précédente concernant la faible toxicité des sédiments remis en suspension indique un risque faible pour la faune qui, de surcroit, aura fuit la zone de curage.

 Au niveau du TCC

Le système de délivrance du débit réservé est constitué de deux prises d’eau : l’une est un piquage réalisé au-dessus de la vanne de vidange de fond, et la seconde est située en rive gauche. Le travail de la drague est susceptible de créer une turbidité localisée au niveau de la zone de curage, c’est-à-dire au périmètre proche de la vanne de fond.

Afin d’éviter l’entrainement de matières en suspension dans le dispositif de restitution du débit réservé, celui- ci sera fermé pendant les opérations de pompage des sédiments. Il sera restitué par un pompage avec un prélèvement en surface en rive droite du barrage. Le week-end, le dispositif « classique » de débit réservé sera remis en fonctionnement et les pompes seront stoppées.

6.2.4 INCIDENCES SUR LA FAUNE AQUATIQUE ET LES MACROS INVERTEBRES BENTHIQUES

 Au niveau de la retenue de Couesque

La dilution dans la galerie d’amenée à la retenue de Couesque permettra de limiter la turbidité dans la retenue. De plus les capacités de décantation de la retenue, et le volume de cette dernière permettront de réduire tout risque de dégradation significative de la qualité d’eau, et ainsi les incidences potentielles sur la faune aquatique.

La zone de rejet étant située dans la zone de marnage de la retenue, les enjeux sur la faune sont faibles.

 Au niveau de la retenue de Goul

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Le travail de la drague est susceptible d’engendrer une zone de turbidité au droit de celle-ci. Toutefois, cette dégradation de la qualité d’eau restera très localisée au niveau de la partie aval de la retenue. Ainsi il n’est pas attendu d’incidence sur la faune aquatique de la retenue de Goul.

 Au niveau du TCC

Les mesures mises en œuvre pour garantir la qualité d’eau du débit réservé permettront d’éviter tout risque de dégradation du cours d’eau et de ses habitats. De plus l’hydrologie ne sera pas modifiée durant la période des travaux. Ainsi il n’est pas attendu d’incidence sur la faune piscicole ou la loutre, présents dans le TCC du Goul.

6.3 INCIDENCES SUR LES USAGES

Il n’est pas attendu d’incidence sur la pratique de la pêche sur le Goul. Une information aux pêcheurs sera néanmoins réalisée avant le démarrage des travaux.

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7. INCIDENCES AU TITRE DE NATURA 2000

7.1 BILAN DES ESPECES ET HABITATS CONCERNES

Les travaux de désenvasement de la retenue de Goul n’entraineront pas d’incidence sur le milieu terrestre. Les installations de chantier et les zones de stockage seront localisées au niveau du barrage ou de la prise d’eau, sur des zones non végétalisées. Il n’est donc pas attendu d’impact sur les espèces et les habitats terrestres.

Ainsi seuls les habitats et les espèces inféodés au milieu aquatique sont susceptibles de subir des incidences.

Espèces d’intérêt communautaire

Lutra lutra Loutre d’Europe

Cottus gobio Chabot

7.2 INCIDENCES SUR LES ESPECES D’INTERET COMMUNAUTAIRE

 La Loutre

La présence de la Loutre est avérée dans le tronçon court-circuité du Goul. Toutefois la réalisation du curage par pompage/dilution et rejet dans la retenue de Couesque permet de garder la vanne de vidange de fond du barrage fermée. Ainsi les incidences potentielles dans le tronçon court-circuité sont très limitées. Il n’y aura aucune modification de l’hydrologie dans le tronçon court-circuité.

Il n’est donc pas attendu d’incidence sur la Loutre et son habitat, au niveau du Goul.

 Le Chabot

La réalisation du curage par pompage/dilution et rejet dans la retenue de Couesque permet de garder la vanne de vidange de fond du barrage fermée. Ainsi les incidences potentielles dans le tronçon court-circuité sont très limitées. Il n’y aura aucune modification de l’hydrologie dans le tronçon court-circuité. De plus, les travaux auront lieu en dehors de la période de reproduction du Chabot.

Il n’est donc pas attendu d’incidence sur le Chabot et son habitat, au niveau du Goul.

7.3 CONCLUSION

Les travaux de désenvasement de la vanne de vidange de fond de la retenue de Goul ne sont pas de nature à remettre en cause les objectifs de conservation des sites Natura 2000 FR7312013 : Gorges de la Truyère et FR7300874 : Haute vallée du Lot entre Espalion et Saint-Laurent-d'Olt et gorges de la Truyère, basse vallée du Lot et le Goul.

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8. COMPATIBILITE AVEC LE SDAGE

La suite du document présente une analyse la situation du projet vis-à-vis du SDAGE Adour Garonne et notamment de plusieurs préconisations dans la lignée des 4 orientations fondamentales.

Orientation A : Créer les conditions favorables à une bonne gouvernance  Le projet n’est pas concerné

Orientation B : Réduire les pollutions  Les mesures mis en œuvre permettront de se prémunir de toute dégradation de la qualité d’eau

Orientation C : Améliorer la gestion quantitative  Le projet n’est pas concerné (pas de modification de l’exploitation de l’ouvrage)

Orientation D : Préserver et restaurer les fonctionnalités des milieux aquatiques  Les mesures mis en œuvre permettront de se prémunir de toute dégradation de la qualité d’eau

Au regard de cette analyse, le projet est compatible avec le SDAGE Adour-Garonne.

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9. PROPOSITION DE SUIVI

Une veille météorologique et hydrologique quotidienne sera mise en place afin d’anticiper au mieux l’évolution des débits entrants (dilution suffisante, risque de crue).

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10. ANNEXE 1 : RESULTATS DES ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES

D’un point de vue minéralogique, les différents sédiments de ce groupe sont assez similaires (courbe granulométrique équivalente, teneur en fer comprise entre 4 et 5% et teneur en aluminium comprise entre 8 et 10%). Pour rappel, le fer et l’aluminium se présentent sous forme d’oxydes combinées et font partie intégrante (plus particulièrement pour l’aluminium) des feuillets d’argile dans la couche octaédrique. L’hypothèse de départ de regrouper les sédiments fins ensemble semble se confirmer.

Les sédiments G14 et G15 (hors d’eau) ont une caractérisation chimique différente des autres sédiments constamment noyés sous la colonne d’eau. Effectivement, les premiers présentent des nitrates précipités et de l’azote organique non encore minéralisée alors que les autres sédiments ont une composition chimique plus classique pour des sédiments sous une colonne d’eau : azote organique dans un processus de minéralisation en ammonium. Les premiers s’apparentent plus à des sols qu’à des sédiments immergés.

La présence de nitrate dans les sédiments G14 et G15 peut s’expliquer par le manque d’eau (hors d’eau) tandis que l’absence de nitrite et de nitrate dans les autres sédiments peut s’expliquer par une mobilisation de ces derniers (solubilisation) dans la colonne d’eau.

La teneur en carbone organique dans les sédiments est également différente entre les sédiments G14 et G15, d’une part et les autres points de prélèvement du groupe des sédiments fins. Les sédiments G14 et G15 sont moins organiques que les autres (mise à part G8 qui bénéficie déjà des caractéristiques chimiques des sédiments grossiers).

Tableau 12 : Paramètres classiques mesurés sur les sédiments fins

LQ : Limite de quantification du laboratoire

10.1 ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES : PARAMETRES CLASSIQUES SUR EAU INTERSTITIELLE

Ce qui a été observé sur les analyses chimiques des sédiments fins se confirment avec l’analyse de l’eau interstitielle. G14 et G15 se distinguent des autres sédiments par une teneur en nitrate beaucoup plus élevée et par l’absence d’ammonium dans l’eau interstitielle. L’hypothèse d’une minéralisation lente hors

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d’eau peut expliquer l’absence d’ammonium. Et la forte concentration en nitrate peut s’expliquer par le fait que l’ammonium est oxydé rapidement par voie chimique et/ou bactériologique.

Le processus est très différent pour les sédiments G1 à G8 immergés. L’absence de nitrate et de nitrite, et la forte teneur en ammonium montrent qu’il existe un processus de minéralisation plus rapide qu’en G14 et G15 mais les conditions anoxiques (à l’inverse de G14 et G15 soumis à une oxygénation naturelle) limite la formation des nitrates et des nitrites. De plus, il est très probable que ces formes azotés (solubles) migrent dans la colonne d’eau et ne restent pas en place d’où leur absence.

Tableau 13 : Paramètres classiques mesurés sur l'eau interstitielle des sédiments fins

LQ : Limite de quantification du laboratoire

10.2 MICROPOLLUANTS MINERAUX (ELEMENTS TRACE METALLIQUES)

Les résultats du tableau n°14 montrent que la PEC est dépassée pour l’arsenic quelle que soit la position de l’échantillon des sédiments fins dans le barrage y compris pour les témoins G14 et G15. Est noté un dépassement de la PEC en nickel en G3 et en G5.

Concernant les autres métaux (à part le mercure), leurs concentrations dépassent fréquemment la TEC. D’une manière générale, le risque pour la faune et la flore n’est pas exclu.

Un des facteurs de contrôle de la désorption des métaux est le pH. L’acidification du milieu favorise la désorption des cations des sédiments. A l’inverse, la basification du milieu renforce la liaison. Le pH relevé dans l’eau interstitielle est de 6.5 sauf en G4 où il est de 8. Le pH du cours d’eau est autour de 7.5. L’opération de pompage/dilution va conduire à mettre en suspension des sédiments dont le pH est légèrement plus acide. En d’autres termes, le sédiment va être placé dans un milieu légèrement plus basique. En conséquence, le risque de désorption des étaux reste faible car le pH de 7.5 va probablement bloquer les cations sur les oxydes et les argiles.

En revanche, ce processus est inversé pour les oxyanions (Exemple : l’arsenic) pour lesquels, la basification du milieu favorise la désorption. Exemple tiré d’une thèse de l’Université de Limoges : le pH (dit Zelta) de l’oxyde de manganèse vis-à-vis de l’arsenic est de 3.8. C'est-à-dire que l’arsenic est fixé aux oxydes de manganèse tant que le pH du milieu est inférieur à 3.8 (sans compétiteur chimique). En conséquence, les sédiments contenant de l’arsenic, risquent de le relarguer au moment où ils seront remis en suspension dans la colonne d’eau.

Devenir de l’arsenic pendant la phase de pompage/dilution :

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L’observation d’un diagramme simplifié de Pourbaix (formes oxydées en fonction du pH et du potentiel rédox) montre que pour un pH de 6.5 (eau interstitielle) et un potentiel rédox inférieur à 0 mV (hypothèse : le sédiment est plutôt anoxique comme en témoigne la présence d’ammonium), La forme Arsénite est prépondérante (As +III). Cette forme est la plus toxique pour les organismes vivants.

Les arsénites ont une forte affinité avec les sulfures et les oxydes de fer (sédiment de la retenue de Goul : 4 à 6% de Fe). Il est probable qu’ils soient en grande partie adsorbés sur ces oxydes. L’augmentation du pH environnant lors du pompage/dilution des sédiments aura pour effet de désorber les arsénites des oxydes de fer (Source USGS). En sachant que le potentiel rédox de la colonne d’eau risque d’être supérieur à 0 mV (colonne d’eau oxygénée), les arsénites seront probablement oxydés en arséniates d’après l’observation du diagramme simplifié de Pourboix.

La spéciation chimique de l’arsenic à pH 7-8 et à un potentiel Eh > 0 mV se décline alors en deux composés - 2- beaucoup moins toxiques que la forme réduite : H2AsO4 et HAsO4 . Les arséniates sont solubles et s’adsorbent moins facilement sur les oxydes de fer que les arsénites d’autant que les phosphates semblent être de bons compétiteurs dans le processus d’adsorption (Source BRGM). Cependant, d’après une étude de l’IRSTEA, la cinétique de ré-absorption des arséniates sur les matières en suspension est rapide. En conséquence, les arséniates seront momentanément libérés avant de se ré-absorber sur le sédiment en suspension.

En conclusion, les dépassements de seuil peuvent se modérer par le comportement chimique attendu lors de la mise en suspension des sédiments dans la colonne d’eau pendant l’opération de pompage/dilution. Effectivement, le sédiment va être injecté dans un milieu légèrement plus basique que celui de l’eau interstitielle. Cette contrainte acido-basique va bloquer les métaux cationiques sur les sédiments. Les risques de relargage sont donc plutôt très limités pour ces derniers.

Cette contrainte acido-basique va provoquer probablement la désorption partielle de l’arsenic des sédiments. Le changement de potentiel rédox pendant la phase de pompage/dilution va conduire probablement à une oxydation de l’arsenic +III en arsenic +V avec la formation de deux complexes beaucoup moins toxiques pour la faune et la flore que la forme initiale.

Tableau 14 : Eléments trace métalliques mesurés sur le sédiment fin

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Figure 35 : Éléments trace métalliques mesurés sur sédiment fin, comparés aux seuils TEC et PEC

 Les sources d’Arsenic

Le sédiment de la retenue de Goul présente de nombreux métaux trace dont certains ont une concentration supérieure aux seuils PEC. Mais d’un point de vue risque environnemental, l’arsenic est de loin le plus problématique. Il est donc proposé dans ce chapitre d’essayer de comprendre l’origine de l’arsenic dans ce bassin versant.

D’après la carte ci-dessous, le bruit de fond géochimique en arsenic dans les sols est compris entre 76 et 150 ppm ce qui correspond aux concentrations trouvées dans les sédiments de la retenue de Goul. L’origine de l’arsenic dans ce sédiment est naturelle d’autant que la géologie locale présente le Goul traversant et érodant les matériaux en place : brèches indurés (apport d’argiles et de matériaux basaltiques potentiellement métallifères), roches métamorphiques (potentiellement métallifères également), voir microgranites et rhyolites sur la partie très amont de la vallée (roches connues pour être plutôt métallifères avec des filons exploitables).

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Figure 36 : Bruit de fond géochimique des sols en Arsenic

Il n’est pas noté d’activités industrielles en amont de la retenue. Une mine fut exploitée sur un des affluents du Goul Amont, au niveau des intrusions de microgranite, jusqu’en dans les années 1990 pour extraire du wolfram avec traitement sur place pour transformer ce minerai en tungstène. Jusque dans les années 70, cette exploitation représentait le 2° gisement de tungstène en France (Source : DREAL Auvergne).

Le wolfram est un oxyde combiné de fer, de manganèse et de tungstène (Fe,Mn)WO4. Il est souvent associé au minerai d’étain lui-même associé à l’arsenic (Source : Société Chimique de France).

10.3 MICROPOLLUANTS ORGANIQUES : LES HAP

Les sédiments fins contiennent quelques HAP. Les HAP concernés sont des HAP haut poids moléculaire. La vallée n’est pas industrielle. La seule source de HAP envisageable dans ce secteur est l’exploitation forestière avec la combustion des déchets verts. Effectivement, la combustion incomplète de la matière organique génère des HAP (Source : INERIS) mais ils peuvent également être générés par la décomposition naturelle des feuilles mortes. Les HAP ont une très bonne affinité avec les argiles. Le Log Kow (coefficient de partage Eau/Octanol) des HAP est compris entre 3 et 7. Un Log Kow de 3 (concernant le naphtalène, le plus mobilisable) signifie qu’il y a 1000 fois plus de HAP sur le sédiment que dans l’eau à l’équilibre chimique. Ce rapport augmente avec le poids moléculaire du HAP. Plus le Log Kow est élevé, plus la liaison d’adsorption sur des sédiments est solide. En conséquence, les risques de désorption des HAP du sédiment au moment du pompage/dilution sont très faibles d’autant que les HAP présent sont de haut poids

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moléculaire donc avec un Log Kow important. Et si toutes fois, il existait un relargage de HAP, la concentration serait infime dans la colonne d’eau.

Tableau 15 : HAP mesurés sur sédiments fins

Figure 37: HAP mesurés sur sédiments fins

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Figure 38 : HAP mesurés sur sédiment fin, comparaison aux seuils SEQ eau V2

La Figure 38 montre des teneurs en HAP dans les échantillons dont le seuil bleu du SEQ Eau est dépassé. Cependant ces valeurs ne sont pas alarmantes, le seuil jaune du SEQ Eau (classe d’aptitude passable) étant 1500 fois supérieur au seuil bleu.

10.4 MICROPOLLUANTS ORGANIQUES : LES PCB

Les 7 PCB indicateurs et les PCB totaux ont été mesurés sous la limite de quantification du laboratoire de 5 μg/kg de MS pour l’ensemble des échantillons. Ainsi, aucun problème n’est à signaler sur les PCB.

10.5 AUTRES POLLUANTS ORGANIQUES

Cette catégorie comprend les pesticides, les BTEX et le DEHP. Il est relevé du toluène et des hydrocarbures dans les sédiments fins. Aucune industrie du pétrole n’est présente en amont de la retenue.

Le toluène a une bonne affinité avec les sédiments (surtout argileux et/ou organiques). Le Log Kow est de 2.7, c’est dire qu’il est plutôt adsorbé sur les sédiments. Le risque de relargage au moment de la mise en suspension des sédiments dans la colonne d’eau reste faible même s’il est nécessaire d’être prudent sur son comportement. Effectivement, pour un Log Kow supérieur à 3, il est quasi-certain que la désorption nécessite beaucoup d’énergie mais pour un Log Kow inférieur à 3, tout dépend du changement des conditions physico-chimiques (pH, température, Eh..).

Cependant, sa constante de Henry à 25°C est de 673 Pa.m3/mol (Source INERIS). Cela veut dire qu’il est très volatil. D’un point de vue conventionnel, une substance organique est dite volatile si sa constant de Henry est supérieure à 200 Pa.m3/mol et non volatile si cette constante est inférieure à 2 Pa.m3/mol.

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En conclusion, la remise en suspension des sédiments contenant du toluène présente un risque faible mais non négligeable de relargage du toluène dans la colonne d’eau. En revanche, le toluène ne restera pas dans la colonne d’eau et s’évaporera rapidement.

Quant aux hydrocarbures, les remarques concernant les HAP s’appliquent pleinement : plus le poids moléculaire est élevé, plus la substance s’adsorbe facilement sur des sédiments fins. Le Log Kow des hydrocarbures à cinq carbones et plus dans la chaîne aliphatique, est supérieur à 3. Le risque de relargage est donc très faible.

Tableau 16 : Polluants autres mesurés sur sédiments fins

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ANNEXE 2 : RESULTATS DES PECHES DE 2008

GOUL Station G0 GOUL Station G0

Date : 24/07/2008 - Station : L = 162,4 m - l = 7,9 m - Surface :1289,9 m2 Date : 24/07/2008 - Station : L = 162,4 m - l = 7,9 m - Surface :1289,9 m2 1/2 2/2 Longueur Longueur Espèces Nombre Poids (g) Espèces Nombre Poids (g) Passage Totale (cm) Passage Totale (cm) 1 GOU 1 16 126 2 TRF 1 82 200 1 GOU 1 8 97 2 GOU 1 5 76 1 TRF 1 92 205 2 VAI 1 69 1 TRF 1 120 225 2 VAI 1 65 9 1 GOU 1 15 115 2 VAI 1 49 1 GOU 1 4 79 2 VAI 1 70 1 TRF 1 3 62 2 LPP 1 75 1 GOU 1 14 105 2 LPP 1 140 9 1 TRF 1 78 194 2 LPP 1 71 1 GOU 1 16 111 2 LPP 1 125 1 TRF 1 4 77 2 LPP 1 1 58 1 GOU 1 3 75 2 GOU 1 19 120 1 GOU 1 15 106 2 GOU 1 21 125 1 GOU 1 13 110 2 TRF 1 140 237 1 LPP 1 2 82 2 TRF 1 54 175 1 GOU 1 13 100 2 GOU 1 21 127 1 GOU 1 4 80 2 GOU 1 19 123 1 GOU 1 4 74 2 GOU 1 14 106 1 GOU 1 4 85 2 GOU 1 10 95 1 GOU 1 2 60 2 GOU 1 5 89 1 VAI 1 3 70 2 LOF 1 7 85 1 LOF 1 91 2 VAI 1 4 73 1 LOF 1 85 2 VAI 1 3 60 1 LOF 1 91 2 LPP 1 140 1 LOF 1 75 2 LPP 1 91 6 1 LOF 1 42 80 2 LPP 1 53 1 LOF 1 86 2 LPP 1 71 1 LOF 1 85 2 GOU 1 14 109 1 LOF 1 79 2 GOU 1 7 82 1 LOF 1 82 2 GOU 1 7 81 1 TRF 1 59 179 2 GOU 1 11 105 1 TRF 1 103 221 2 GOU 1 11 103 1 GOU 1 7 90 2 TRF 1 188 255 1 GOU 1 15 106 2 GOU 1 18 123 1 GOU 1 18 122 2 LOF 1 6 94 1 GOU 1 15 111 2 TRF 1 5 78 1 GOU 1 16 115 2 GOU 1 24 126 1 GOU 1 16 116 2 CHA 1 7 83 1 GOU 1 4 78 2 CHA 1 5 69 1 CHA 1 79 2 LOF 1 4 76 1 CHA 1 85 2 LPP 1 110 26 1 CHA 1 78 2 LPP 1 85 1 CHA 1 80 2 LPP 1 125 1 GOU 1 21 120 2 LPP 1 153 1 GOU 1 18 116 2 LPP 1 130 1 TRF 1 8 96 2 LPP 1 27 109 1 GOU 1 14 109 2 LPP 1 96 1 GOU 1 10 97 2 LPP 1 140 1 GOU 1 14 116 2 LPP 1 125 1 GOU 1 6 83 2 LPP 1 92 1 GOU 1 10 104 2 LPP 1 63 1 GOU 1 6 90 2 GOU 1 17 109 1 VAI 1 45 2 GOU 1 6 78 1 VAI 1 49 2 GOU 1 7 76 1 VAI 1 4 66 2 VAI 1 3 66 1 VAI 1 52 2 VAI 1 2 45 1 VAI 1 51 2 GOU 1 20 120 1 LOF 1 75 2 GOU 1 4 76 1 LOF 1 92 2 GOU 1 15 105 10 1 LOF 1 85 2 GOU 1 9 100 1 LOF 1 88 2 GOU 1 7 82 1 LPP 1 131 2 GOU 1 9 95 1 LPP 1 138 2 GOU 1 4 80 1 LPP 1 112 2 GOU 1 3 63 1 LPP 1 116 2 VAI 1 3 72 1 LPP 1 93 2 LOF 1 95 1 LPP 1 80 2 LOF 1 94 29 23 1 LPP 1 132 2 LOF 1 96 1 LPP 1 68 2 LOF 1 74 1 LPP 1 72 2 LPP 1 90 1 LPP 1 128 2 LPP 1 7 110 1 LPP 1 135 2 LPP 1 140 1 LPP 1 83 2 PFL 12 1 PFL 9

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GOUL Station G1 GOUL Station G1

Date : 24/07/2008 - Station : L = 121,8 m - l = 7,4 m - Surface : 905,1 m2 Date : 24/07/2008 - Station : L = 121,8 m - l = 7,4 m - Surface : 905,1 m2 1/3 2/3 Longueur Longueur Passage Espèces Nombre Poids (g) Passage Espèces Nombre Poids (g) Totale (cm) Totale (cm) 1 GOU 1 14 112 1 GOU 1 7 90 1 GOU 1 6 81 1 GOU 1 10 96 1 GOU 1 6 82 1 TRF 1 20 112 1 GOU 1 10 100 1 TRF 1 24 120 1 VAI 1 45 1 GOU 1 4 70 1 VAI 1 55 1 VAI 1 50 1 VAI 1 55 1 VAI 1 47 1 VAI 1 48 1 VAI 1 61 1 VAI 1 45 1 VAI 1 60 1 VAI 1 52 1 VAI 1 52 1 VAI 1 50 1 VAI 1 58 1 VAI 1 48 1 VAI 1 56 1 VAI 1 60 1 VAI 1 60 1 VAI 1 37 1 VAI 1 54 1 VAI 1 57 1 VAI 1 59 1 VAI 1 50 1 VAI 1 52 1 VAI 1 32 46 1 VAI 1 27 1 VAI 1 47 1 VAI 1 61 1 VAI 1 38 1 VAI 1 49 1 VAI 1 59 1 VAI 1 60 1 VAI 1 25 1 VAI 1 58 1 VAI 1 41 1 VAI 1 60 1 VAI 1 56 1 VAI 1 43 61 1 VAI 1 51 1 VAI 1 50 1 VAI 1 66 1 VAI 1 56 1 VAI 1 56 1 VAI 1 33 1 VAI 1 52 1 VAI 1 64 1 VAI 1 40 1 VAI 1 52 1 VAI 1 37 1 VAI 1 59 1 TRF 1 4 61 1 VAI 1 56 1 GOU 1 6 86 1 VAI 1 55 1 GOU 1 10 96 1 VAI 1 60 1 GOU 1 7 82 1 VAI 1 42 1 GOU 1 7 86 1 VAI 1 67 1 TRF 1 6 78 1 VAI 1 51 1 GOU 1 9 101 1 VAI 1 50 1 LOF 1 5 80 1 VAI 1 57 1 VAI 1 55 1 VAI 1 54 1 VAI 1 50 1 VAI 1 33 1 VAI 1 40 1 VAI 1 24 1 VAI 1 55 1 LOF 1 3 75 1 VAI 1 57 1 PFL 24 1 VAI 1 61 1 VAI 1 57 1 VAI 1 40 3/3 1 VAI 1 39 Longueur Passage Espèces Nombre Poids (g) 1 VAI 1 40 Totale (cm) 1 VAI 1 56 2 GOU 1 5 72 1 VAI 1 48 2 VAI 20 39 1 VAI 1 47 2 GOU 1 66 31 3 1 VAI 1 50 2 VAI 25 44 1 VAI 1 60 2 TRF 1 5 75 1 VAI 1 46 2 GOU 1 5 84 1 VAI 1 52 2 GOU 1 3 50 1 VAI 1 56 2 TRF 1 16 105 1 VAI 1 58 2 GOU 1 11 102 1 VAI 1 51 2 TRF 1 6 81 1 VAI 1 60 2 VAI 5 10 1 VAI 1 57 2 TRF 1 91 210 1 VAI 1 64 2 GOU 1 16 111 1 VAI 1 55 2 GOU 1 6 89 1 VAI 1 52 2 GOU 1 5 80 1 VAI 1 51 2 GOU 1 6 82 2 VAI 21 37 2 GOU 1 4 70 2 GOU 1 4 75 2 PFL 1 15

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GOUL Station G2 GOUL Station G2

Date : 24/08/2008 - Station : L = 108,8 m - l = 12 m - Surface : 1305,6 m2 Date : 24/08/2008 - Station : L = 108,8 m - l = 12 m - Surface : 1305,6 m2 1/4 2/4 Longueur Longueur Passage Espèces Nombre Poids (g) Passage Espèces Nombre Poids (g) Totale (cm) Totale (cm) 1 GOU 1 18 122 1 VAI 1 59 1 GOU 1 16 117 1 VAI 1 53 1 GOU 1 23 123 1 VAI 1 60 1 GOU 1 9 96 1 VAI 1 58 1 GOU 1 18 123 1 VAI 1 61 1 GOU 1 4 76 1 VAI 1 55 1 GOU 1 9 102 1 VAI 1 60 1 GOU 1 21 122 1 VAI 1 58 1 GOU 1 13 105 1 VAI 1 37 1 CHA 1 9 95 1 VAI 1 60 1 TRF 1 5 70 1 VAI 1 57 1 TRF 1 82 1 VAI 1 49 41 1 TRF 1 17 79 1 VAI 1 40 1 TRF 1 80 1 VAI 1 63 1 GOU 1 19 119 1 VAI 1 62 1 GOU 1 9 104 1 VAI 1 60 1 LOF 1 4 75 1 VAI 1 56 1 VAI 1 54 1 VAI 1 53 1 VAI 1 53 1 VAI 1 49 1 VAI 1 56 1 VAI 1 60 1 VAI 1 47 1 VAI 1 63 1 VAI 1 42 1 VAI 1 58 1 VAI 1 44 1 VAI 1 60 1 VAI 1 60 1 VAI 1 33 1 VAI 1 39 1 GOU 1 4 80 1 VAI 1 41 1 GOU 1 30 130 1 VAI 1 60 1 GOU 1 112 25 17 1 VAI 1 54 1 GOU 1 12 109 1 VAI 1 50 1 GOU 1 16 112 1 VAI 1 45 1 TRF 1 7 95 1 VAI 1 54 1 TRF 1 6 89 1 VAI 1 50 1 GOU 1 17 115 1 VAI 1 40 1 GOU 1 10 92 1 VAI 1 55 1 CHA 1 5 71 1 VAI 1 50 1 TRF 1 4 65 1 VAI 1 50 1 GOU 1 10 100 1 VAI 1 35 1 GOU 1 6 80 1 GOU 1 17 115 1 GOU 1 5 71 1 GOU 1 21 126 1 GOU 1 5 71 1 GOU 1 20 124 1 LOF 1 4 85 1 GOU 1 5 80 1 VAI 35 52 1 GOU 1 10 100 1 GOU 1 10 100 1 GOU 1 6 80 1 GOU 1 3 66 1 TRF 1 6 85 1 GOU 1 27 136 1 GOU 1 6 80 1 TRF 1 7 89 1 TRF 1 8 90 1 TRF 1 5 75 1 TRF 1 5 69 1 VAI 23 36 1 VAI 1 65 1 GOU 1 15 103 1 VAI 1 66 1 GOU 1 30 131 1 VAI 1 62 1 GOU 1 15 116 1 VAI 1 43 1 GOU 1 31 144 1 VAI 1 61 1 GOU 1 22 124 1 VAI 1 56 1 GOU 1 14 114 1 VAI 1 52 1 GOU 1 14 104 1 VAI 1 58 1 GOU 1 9 94 1 VAI 1 53 1 GOU 1 4 70 1 VAI 1 47 1 TRF 1 91 20 8 1 VAI 1 46 1 CHA 1 7 78 1 VAI 1 42 1 CHA 1 7 77 1 VAI 1 41 1 GOU 1 12 104 1 VAI 1 42 1 GOU 1 16 115 1 VAI 1 62 1 GOU 1 22 126 1 VAI 1 67 1 GOU 1 9 94 1 VAI 1 42 1 GOU 1 18 116 1 VAI 1 55 1 LOF 1 3 66 1 VAI 1 42 1 GOU 1 20 116 1 VAI 1 41 1 GOU 1 14 95 1 LOF 1 2 64 1 GOU 1 4 74 1 GOU 1 6 93 1 GOU 1 17 120

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GOUL Station G2 GOUL Station G2

Date : 24/08/2008 - Station : L = 108,8 m - l = 12 m - Surface : 1305,6 m2 Date : 24/08/2008 - Station : L = 108,8 m - l = 12 m - Surface : 1305,6 m2 3/4 4/4 Longueur Longueur Passage Espèces Nombre Poids (g) Passage Espèces Nombre Poids (g) Totale (cm) Totale (cm) 1 CHA 1 4 75 2 TRF 1 5 76 1 VAI 22 37 2 GOU 1 20 123 1 LOF 1 4 80 2 GOU 1 21 121 1 GOU 1 4 67 2 GOU 1 21 118 1 GOU 1 3 53 2 TRF 1 6 85 1 GOU 1 18 124 2 GOU 1 12 110 1 GOU 1 14 108 2 CHA 1 4 75 1 GOU 1 9 99 2 VAI 21 37 1 GOU 1 20 122 2 LOF 1 65 1 TRF 1 8 92 2 LOF 1 70 1 GOU 1 9 95 2 LOF 1 66 1 LOF 1 3 70 2 LOF 1 20 85 1 GOU 1 11 100 2 LOF 1 75 1 GOU 1 19 123 2 LOF 1 80 1 GOU 1 27 130 2 LOF 1 20 1 GOU 1 18 114 2 GOU 1 15 108 1 GOU 1 15 110 2 GOU 1 15 114 1 TRF 1 8 90 2 GOU 1 10 102 1 GOU 1 75 2 GOU 1 21 121 1 GOU 1 75 2 GOU 1 13 102 1 GOU 1 60 2 GOU 1 15 110 34 1 GOU 1 84 2 GOU 1 10 92 1 GOU 1 100 2 GOU 1 14 110 1 GOU 1 82 2 GOU 1 10 95 1 GOU 1 23 131 2 TRF 1 6 76 1 GOU 1 22 120 2 VAI 19 29 1 TRF 1 6 80 2 GOU 1 80 1 LOF 1 65 2 GOU 1 12 78 1 LOF 1 66 2 GOU 1 57 1 LOF 1 72 2 TRF 1 6 86 1 LOF 1 66 2 GOU 1 14 116 1 LOF 1 68 2 GOU 1 14 113 1 LOF 1 90 2 GOU 1 13 110 31 1 LOF 1 70 2 GOU 1 13 105 1 LOF 1 70 2 GOU 1 22 125 1 LOF 1 61 2 GOU 1 17 112 1 LOF 1 69 2 GOU 1 8 84 1 LOF 1 70 2 GOU 1 12 101 1 LOF 1 71 2 GOU 1 4 78 1 VAI 8 15 2 VAI 50 76 1 LOF 1 79 2 LOF 1 70 1 LOF 1 5 70 2 LOF 1 11 71 1 LOF 1 43 2 LOF 1 72 1 GOU 1 10 110 2 GOU 1 70 1 TRF 1 5 75 2 GOU 1 19 95 1 GOU 1 13 113 2 GOU 1 62 1 GOU 1 21 124 2 GOU 1 16 115 1 GOU 1 29 141 2 GOU 1 14 111 1 GOU 1 16 120 2 GOU 1 19 120 1 GOU 1 11 100 2 GOU 1 10 117 1 GOU 1 16 115 2 GOU 1 20 116 1 GOU 1 18 115 2 GOU 1 10 95 1 GOU 1 14 105 2 GOU 1 10 98 1 GOU 1 11 95 2 GOU 1 10 110 1 VAI 9 16 2 TRF 1 5 76 1 GOU 1 4 85 2 VAI 41 70 1 GOU 1 4 85 2 LOF 1 72 1 LOF 1 72 2 LOF 1 86 1 LOF 1 60 2 LOF 1 17 81 1 LOF 1 62 2 LOF 1 72 1 LOF 1 72 2 LOF 1 72 1 LOF 1 71 2 GOU 1 70 1 LOF 1 81 2 GOU 1 65 16 1 LOF 1 70 2 GOU 1 70 47 1 LOF 1 68 2 GOU 1 65 1 LOF 1 70 2 PFL 8 1 LOF 1 83 1 LOF 1 60 1 LOF 1 80 1 LOF 1 81 1 LOF 1 74 1 PFL 16

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