MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DE TOLIARA

FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

DEPARTEMENT DE LA FORMATION DOCTORALE PLURIDISCIPLINEAIRE

OPTION : GEOGRAPHIE

PROJET DE THESE

Présenté par TINAHINDRAZA Mampionona Albertin

Président de jury: Professeur MARA Edouard

Rapporteur: Docteur JAOFETRA Tsimihato

Examinateur : Docteur REJELA Michel Norbert

Année Universitaire :2010-2011

DEA, Géographie économique

AVANT PROPOS

L’étude que nous avons à présenter est le résultat des plusieurs mois de recherches effectuées dans la ville d’Amboasary-Sud. Cette étude apporte des analyses basées sur des informations agricoles et sociales. Elle relate beaucoup plus la question de l’agriculture et son impact dans la vie de la population. Les enquêtes ont été menées dans plusieurs endroits différents auprès de nombreuses personnes ressources Si la présente recherche a pu être réalisée, c’est grâce à l’aide que nous avons reçue à tous stades du travail de la part de nombreuses personnes auxquelles nous adressons nos remerciements. En premier lieu, tous les enseignants chercheurs du Département de Géographie qui nous ont donnés une formation universitaire la plus complète possible. En second lieu, à toutes les personnes ressources dont nous tenons à remercier :  Madame RAVAKINIAINA Voangindraibe: Chef District d’.  Monsieur FANAMPEA Martin : Maire de la Commune Urbaine d’Amboasary-Sud.  Monsieur MANA Rehasa : Ex- premier adjoint au Maire de la Commune Urbaine d’Amboasary-Sud.  Monsieur ZANDRY : Chef quartier de Morafeno – Amboasary-Sud.

Il en est de même des personnes citées ci-après :

 Monsieur RANDAFIARIVONY : Notable  Monsieur MAKA Nathanüel dit TSIHOSE : Politicien  Monsieur MONJA Benarison : Responsable du service de la population à Amboasary- Sud  Monsieur MIANDRISOA Christophe : Agent de la Radio Nationale Malagasy  Monsieur JEAN-LOUIS : Responsable du Génie Rural à  Monsieur REHOZOE Rafanomezantsoa : Directeur Régional du DRDR à Ambovombe-Androy.  Monsieur MARA Maurice : Responsable de l’agriculture à Behara (agent du DRDR à Fort-Dauphin)  Monsieur RAKOTOFIRINGA : Agent du DRDR à Fort-Dauphin

1

DEA, Géographie économique

 Monsieur SOA : Président conseiller à Behara.  Monsieur MIHA : Agent du SAP à  Monsieur MOMOT : Chef de service antiacridien à Amboasary-Sud.  Monsieur OCTAVE : Technicien agricole au projet CARE International.  Monsieur LOUISOT : Informaticien de la Société Agricole du Domaine Pechepeyron (SADP) à Bevala-Gallois.  Monsieur LAHIANDRO Pierrot : Chef CISCO à Amboasary-Sud  Monsieur LAHA Janvier : Chef ZAP  Monsieur TSIHALA Relay : Agriculteur.  Monsieur TSIVORIGNA et REMANDRO: Vendeur de produits vivriers  Madame MBARIGNAE : Commerçante des légumineuses  Monsieur TSIRAHAMBA : Chauffeur  Monsieur BERA dit Gezot : Chômeur

Enfin, terminons nos remerciements avec les membres du Jury, et à notre directeur de recherche, Docteur JAOFETRA Tsimihato, Maître de Conférences à l’Université de Toliara.

Nous vous remercions tous.

2

DEA, Géographie économique

INTRODUCTION

La ville d’Amboasary-Sud, située à l’extrême Sud de Madagascar, est un chef -lieu de district. Ce dernier est formé par 16 communes. Elle est inscrite dans la région selon sa délimitation actuelle. Il s’agit d’une ville qui a été créée en pleine période coloniale pour des raisons commerciales. Elle est entourée par la plantation de sisal appartenant à des colons. C’est la principale activité de la majorité de la population. Une exploitation qui couvre 2/3 de la superficie totale du district. Abritée à l’Est par les chaînes anosyennes, la ville subit l’effet de Foehn étant située au versant sous le vent, il a un climat semi-aride qui est généralement sec et chaud. L’insuffisance des pluies et la température très élevée sont les caractéristiques permanentes de cette région. La ville s’étend sur une superficie de 429 Km² et compte de 28358 habitants en 2006. En dehors de la plantation de sisal, l’agriculture alimentaire tient un rôle primordial dans la vie socio-économique de la population locale fortement rurale. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de ce projet de thèse : « Agriculture et problèmes de ravitaillement alimentaire de la ville d’Amboasary-Sud –Région Anosy ». Ce projet a pour but de présenter la situation alimentaire de la population de cette ville et de son approvisionnement par sa région : les zones rurales proches et périphériques. Ces denrées sont constituées par des céréales, des tubercules et des légumineuses. A cause de l’aridité, les formations végétales sont de type épineux comme les acacias, les eucalyptus, les euphorbes, les cactus et le sisal. Ce sont des formations qui sont particulièrement adaptées au climat local qui est la plus aride de Madagascar. Au niveau de la population, la commune d’Amboasary-Sud est une ville cosmopolite. On y trouve presque tous les 18 groupes ethniques de la grande île tels que les Bara. Les Merina, les Antanosy, les Betsileo, les Sakalava, les Antaisaka, les Antandroy ,…. et même les Etrangers dont les Indopakistanais (Karana ), Anglais et Français sont aussi présents. Les Antandroy représentent 70% de la population totale de la ville. Ils étaient bien installés avant la période coloniale. L’effectivité de pouvoir appartenait aux « Roandria » à l’époque. Ces différents groupes ethniques arrivent dans cette ville en amenant avec eux leurs propres coutumes et leurs propres activités. A l’heure actuelle, l’explosion démographique urbaine liée à l’exode rural et le niveau d’instruction très bas favorisent la dominance de la pratique agricole dans le centre ville.

3

DEA, Géographie économique

La ville d’Amboasary se divise en trois quartiers ou Fokontany : Tanambe, Morafeno et Tanambao. D’après les enquêtes, le quartier de Tanambe, littéralement "le gros village" est plus vaste et plus peuplé. Il abrite 40% des grands acteurs économiques de la ville et il est situé au centre. Il occupe près de la moitié de la superficie de l’espace urbain. C'est ici que se situe la place du marché. C’est le quartier administratif et des affaires. Tous les services administratifs (Mairie, sous-préfecture, gendarmerie, poste de police,… etc.) et les activités commerciales (marché, étalages en bord de rue, hôtels-bars, boutiques, etc.) s’y sont implantés. C’est aussi ici également que résident les fonctionnaires, commerçants et petits commerçants- revendeurs. Tanambe est le plus cosmopolite des quartiers de la ville. On y trouve des Antanosy , Betsileo, Merina, Antesaka , Tatsimo et Tavaratsy. Le quartier de Tanambao, ("le nouveau village"), séparé de Morafeno à l’Est par la route menant de à Fort-Dauphin et de Tanambe au Sud par la RN13 et limité à l’est par le fleuve Mandrare, abrite différents groupes : Tandroy, Merina, Betsileo, Tanosy… Les Tavaratra , pour la plupart des cas, sont majoritaires. Tanambao est un quartier d’accueil des migrants « ruraux ». C’est –à-dire des néo-citandins. Le quartier Morafeno, ("le village qui se remplit facilement") au Nord-Est, délimité au Sud par la place du marché et la RN13, à l’Ouest par la route secondaire reliant Tsivory à Fort-Dauphin et à l’Est par la Société CONFOLENT & Fils. Il est occupé en majorité par les migrants Betsileo, Merina et Antandroy. La plupart des habitants de ce quartier sont employés dans l’exploitation de sisal.

Problématique et annonce du plan :

La présente étude est une vision plus approfondie, une analyse des données agricoles dans le contexte de la crise alimentaire dans la ville d’Amboasary-Sud. Elle met en évidence plusieurs éléments permettant de comprendre et d’améliorer la pratique agricole. Ainsi, l’autosuffisance alimentaire est l’objectif tout indiqué de cette recherche.

Dans cette ville, les agriculteurs cultivent prioritairement pour nourrir leur famille. L’approvisionnement du marché de la ville est assuré par les communes voisines. Les agriculteurs contribuent fortement à la satisfaction alimentaire de la population urbaine, dont une partie pratique également l’agriculture. Cependant, l’ensemble de ces paysans n’arrive même pas à nourrir suffisamment la population citadine, ce qui explique en fait la présence de cette agriculture alimentaire à l’intérieur même de la ville. Il se pose alors la question sur

4

DEA, Géographie économique

les causes de cette impossibilité de ravitailler la population urbaine dont une portion déjà assure en partie son auto-approvisionnement.

Cette problématique s’est construite dans une logique de question-réponse que nous avons utilisée comme approche stratégique dans la collecte des données.

Pour la rédaction définitive, le travail a été divisé en deux grands chapitres:

Le premier chapitre concerne l’enquête, la méthodologie de recherche et la bibliographie.

Le deuxième chapitre est consacré sur les résultats des premières investigations et les constatations.

5

DEA, Géographie économique

PREMIER CHAPITRE

ENQUETES, METHODOLOGIE DE RECHERCHE ET BIBLIOGRAPHIE

6

DEA, Géographie économique

I-1-LES DIFFERENTES PHASES D’INVESTIGATION I-1-1-Le choix du terrain

Ce travail a été effectué dans une zone d’étude bien délimitée. Il s’agit de la ville d’Amboasary-Sud. Ce choix n’est pas le fruit de hasard ; il est motivé par plusieurs facteurs.

I-1-1-1-Participation au débat sur l’insécurité alimentaire dans les villes des pays du Tiers-Monde.

Partout dans les villes des pays sous-développés, l’insécurité alimentaire constitue l’un des problèmes majeurs de la population, c’est un fait à combattre. Elle est apparue sous forme de la mal nutrition et de la sous-alimentation. C’est un phénomène très récent dont plusieurs organismes internationaux comme le FAO, l’UNICEF, l’Union Européenne … ne ménagent aucun effort pour trouver des solutions face à ce problème. Le problème de la faim dans les pays du Tiers-Monde reste à la une des pages des journaux dans le monde. Cet aspect de la pauvreté alimentaire liée à l’assèchement climatique touche énormément une grande partie de l’extrême-Sud de Madagascar. Dans notre zone d’étude, la population craint toujours la faim surtout en milieu périphérique. Dans l’ensemble, les deux tiers de la population vivent directement de l’agriculture. La faiblesse de niveau de vie, l’insuffisance de la production liée aux aléas climatiques et le niveau d’instruction très bas sont à l’origine de la crise alimentaire dans cette ville. Résultat, on assiste à une économie d’auto-subsistance. Souvent, les produits vendus sur le marché proviennent des zones environnantes, notamment des communes de Behara, de , d’ et de Tsivory et aussi de l’extérieur du district d’Amboasary-Sud (district de , de Beloha, d’Ambovombe et même de Toliara). En fait, l’importance de ce problème socio-économique actuel nous a poussé à choisir ce sujet.

I-1-1-2- Une volonté personnelle

Notre choix est également motivé par le fait que nous sommes natif de cette ville. Nous pensons que cette situation va faciliter le travail sur terrain. La question du temps et de déplacement serait mieux maîtrisée. Cette étude a pour but de comprendre et de faire connaître au monde les forces et les faiblesses de notre ville. Ainsi, nous avons pris en compte un objectif principal qui vise à savoir la pratique agricole et son impact dans notre ville.

7

DEA, Géographie économique

C’est une contribution à la recherche de solutions aux problèmes du « kere » dans le Sud malgache. D’ailleurs jusqu’ à l’heure actuel peu de recherches sérieuses ont été menées à propos du « kere ». Or, une étude approfondie digne de ce nom doit être entreprise pour trouver des solutions durables à ce handicap majeur. Donc, ce projet se veut être un élément incitatif qui pourrait éveiller les autorités locales sur les problèmes qui touchent la ville d’Amboasary-Sud et bien entendu, ses environs.

I-1-2- Le choix du sujet I-1-2-1- Une branche géographique de préférence

Notre projet a pour titre « Agriculture et problèmes de ravitaillement alimentaire de la ville d’Amboasary-Sud ». L’agriculture est le fondement de notre recherche. Depuis la préparation du diplôme de Licence, nous avons déjà travaillé sur ce thème. Celle-ci continue jusqu’à la préparation de certificat de Maîtrise et de mémoire de Maîtrise. Durant ces parcours, la ville d’Amboasary-Sud devient notre véritable champ d’étude. Diverses études socio- économiques ont été menées. Prenons par exemple le thème de notre maîtrise intitulé « l’approvisionnement en vivres d’origine agricole de la ville d’Amboasary-Sud ». Sur ce point nous avons déjà étudié l’économie de la ville d’Amboasary-sud. Actuellement, nous avons encore la volonté de vouloir approfondir le même thème.

I-1-2-2-Amboasary-Sud : une ville qui a peu attiré les chercheurs.

Après avoir consulté tous les centres de documentation depuis notre zone d’étude jusqu’ici à Toliara, nous constatons qu’il est rare de trouver des ouvrages spécialisés pour notre ville. C’est vraiment frappant alors de constater ce cas. Par ce choix, nous espérons apporter quelques informations et des connaissances indispensables pour nos autorités locales, ainsi que pour les futurs jeunes chercheurs qui veulent travailler dans ce secteur du Sud.

Dans cette zone, nous pouvons travailler sur différents thèmes que ce soit dans le domaine social, économique, culturel ou politique. En général, notre choix se concentre sur l’économie de la ville, en particulier l’agriculture parce que celle-ci est la base de la survie de la population. On estime que plus de quatre vingt pour cent des Malgaches sont des ruraux ; leur vie est basée sur l’agriculture. Mais, ce qui est grave, ce qu’elle n’arrive même pas à nourrir moins vingt pour cent restants qui sont des citadins. Ce fait contribue également au

8

DEA, Géographie économique

blocage du développement de la région. Les habitants ne s’intéressent pas au projet du développement urbain lancé par la Mairie et ses collaborateurs sauf ceux qui ont choisi la vie agricole.

On ne pourra pas parler un véritable développement sans satisfaction des besoins alimentaires de la population.

I-1-3- Les travaux de documentation I-1-3-1-La recherche des ouvrages spécialisés sur la zone d’étude

La première étape de notre travail a été consacrée sur la consultation des différents centres de documentation existant dans la ville de Toliara et dans la zone d’étude. En ce moment là, nous avons répertorié les ouvrages de référence ayant des liens directs avec notre thème. La descente sur terrain nous a donné les possibilités d’accéder à des ouvrages spécialisés. A Amboasary-Sud, nous avons consulté la bibliothèque de l’Alliance Française et les archives du bureau de la Mairie et du District, ce qui nous a permis par la suite d’avoir les sources écrites nécessaires dans la réalisation de ce travail.

Cette phase de lecture a été complétée par de multiples déplacements en milieu péri- urbain. Notre passage dans le quartier de Bevala D.P (20 Novembre-26 Novembre 2010) a été bénéfique parce que nous avons eu la chance d’accéder assez librement aux données climatiques, agricoles et du milieu physique de la ville d’Amboasary-Sud archivées dans le bureau de cet Etablissement sisalier. Le moment était bien choisi car les travailleurs étaient en chômage mais le personnel des bureaux ont travaillé à temps plein. Donc, ils étaient presque libres. L’ensemble du personnel de bureau se montraient très compréhensifs et coopératifs.

Ainsi, notre voyage à Fort-Dauphin (01 Décembre-12 Décembre 2010), chef-lieu de la région Anosy, paraît aussi très important parce qu’il nous a permis d’obtenir des données apparemment fiables après consultation des documents dans les bureaux de quelques organismes (D.R.D.R, CSA, Services Antiacridien,…) et le bureau de chef de région.

Enfin, nous avons fait une visite amicale à nos anciennes promotions qui travaillent dans les zones qualifiées de productrices de produits agricoles, notamment la commune de Behara (17 Décembre-24 Décembre 2010), Elonty et Tsivory (02 Janvier-17 Janvier 2011), sur la partie Nord de la ville évidemment, pour essayer de renforcer notre connaissance sur le terrain et de vivre également la réalité.

9

DEA, Géographie économique

I-1-3-2-La recherche des ouvrages généraux

Sur terrain, il est certainement rare de trouver des ouvrages généraux pour pouvoir s’ouvrir à des connaissances générales qui nous intéressent. Ce n’est qu’à partir de notre arrivée à Tuléar le mois de Février 2011 dernier que nous avions pu accéder aux sources écrites les plus importantes. Nous avons fait le tour dans toutes les grandes bibliothèques de la ville, à savoir la bibliothèque TSIEBO Calvin, la bibliothèque de la Biodiversité au CeDRATOM, la bibliothèque de l’Ecole de la Formation Doctorale, la bibliothèque de l’Alliance Française et celle du département de Géographie. Les ouvrages que nous avons consultés dans ces bibliothèques nous ont permis de nous familiariser davantage avec notre sujet.

10

DEA, Géographie économique

I-2- LES ENQUETES ET LES PROBLEMES RENCONTRES I-2-1- Les enquêtes orales

Pour réaliser ce projet, plusieurs formes d’enquêtes ont été menées sur le terrain. Les enquêtes orales ont été primordiales. Avec cette première stratégie, nous avons pu nous habituer à discuter avec les personnes âgées et les élues de la région. Une grande partie de la discussion a été consacrée à une analyse politique pour essayer de dégager les facteurs de blocage du développement socio-économique de la ville. Après cela, plusieurs perspectives ont été mises en anticipés.

Toutes ces stratégies ont pu aboutir grâce à l’autorisation des dirigeants locaux (chef quartier et Maire) de nous déplacer librement dans la circonscription. De plus, la collaboration de notre famille et amies en milieu péri-urbaine nous ont donné aussi la faveur de s’infiltrer en périphérie. L’objectif était toujours de renforcer notre connaissance sur la pratique agricole et de la vie sociale de la population.

I-2-2- Les questionnaires

Dans le système d’approche que nous avons fait, les questionnaires ont été des outils indispensables pour la collecte des données. Nous avons interrogé des multiples catégories de personnes telles que des fonctionnaires, des agriculteurs, des femmes de ménage, des commerçants et même des chômeurs. Toute classe d’âge et sexe a été touché par cette approche. Une trentaine des ménages urbains ont été visitée. Ce système d’approche est appuyé par des enquêtes auprès des quartiers péri-urbains. En outre, des agricultures ont été interrogées.

Pour mieux cerner ces enquêtes, nous avons élaboré quelques fiches techniques. Chaque fiche technique comporte quinze questions concernant l’agriculture, la commercialisation des produits sur le marché de la ville et la consommation des ménages.

11

DEA, Géographie économique

Exemple d’une fiche d’enquête établie sur l’agriculture

1. Nom et Prénoms :

2. Age :

3. Situation familiale :

4. Nombres des familles :

5. Profession :

6. Pourquoi pratiquez-vous l’agriculture en milieu urbain ?

7. De quel type d’agriculture s’agit-il ?

8. Quelles sont les moyens et les techniques agricoles que vous utilisez ?

9. Combien de temps vous occupez-vous du champ de culture par jour ?

10. Quelle quantité de produit récoltez-vous par an dans un are ou hectare?

11. Est- ce que cette unique activité vous permet de survivre ?

12. Combien de fois par jour prenez-vous votre repas?

13. Est-ce que vous avez déjà bénéficié de l’aide de l’Etat ou d’autres organisations même

une fois dans votre vie paysanne pour l’amélioration de cette activité?

14. Quelles sont vos principaux problèmes en tant qu’agriculteur?

15. Avez-vous l’habitude de vendre une part de votre production ? En quel cas ?

12

DEA, Géographie économique

Exemple d’une fiche d’enquête établie sur la commercialisation des produits agricoles au marché de la villle

1. Nom et Prénoms :

2. Age :

3. Situation familiale :

4. Nombres des familles :

5. Profession :

6. Quelle est l’idée qui vous pousse à faire le commerce des produits agricoles ?

7. Est-ce que cette activité peut satisfaire vos besoins quotidiens ?

8. Quels sont les produits que vous vendez ?

9. Pouvez-vous donner les prix unitaire (tas, gobelet, kilo,… etc) de vos marchandises?

10. Vous êtes grossiste ou collecteur ou détaillant ?

11. Combien de kilogramme ou de sac ou de tonne vendez-vous par jour ?

12. Comment vous voyez les clients?

13. D’où viennent les produits agricoles que vous vendez?

14. D’après vous, est-ce que les produits vendus sur le marché par jour sont suffisants

pour les besoins en nourriture de la population de la ville en général ?

15. Dans cette activité commerciale, quels sont vos problèmes?

13

DEA, Géographie économique

Exemple d’une fiche d’enquête établie sur la consommation des ménages urbains

1. Nom et Prénoms :

2. Age :

3. Situation familiale :

4. Nombres des familles :

5. Profession :

6. Quel est votre groupe ethnique ?

7. Quelle est votre nourriture de base ?

8. Existe-il de menu spécial que vous préparez par jour ?

9. Avez-vous fait une rotation ou de variété des aliments dans la journée ?

10. Vous mangez combien de fois par jour ?

11. Quelle est la somme d’argent que vous dépensez par jour ?

12. Quelle quantité de tubercule et de céréale et de légumineuse consommez-vous par

jour ?

13. Est-ce que l’accès à la nourriture est assez facile pour vous ?

14. Y a-t-il de moment où vous ne pouvez pas nourrir correctement votre famille ? en

quelle occasion ?

14

DEA, Géographie économique

I-2-3- Les discussions avec les responsables locaux

Pendant la descente sur terrain, une grande partie de notre temps a été consacrée aux entretiens. C’était la base de la réalisation de ce travail. Après avoir discuté ou visité quelques résidences des responsables locaux, nous avons pu accéder à des informations très importantes.

Pour ce faire, la première phase de discussion s’est déroulée dans le bureau de la Mairie. Nous avons fait une simple visite de courtoisie pour essayer de demander un rendez- vous. Comme le Maire est très compréhensif, il n’a hésité de nous donner une date où il serait disponible après que nous lui avons expliqué l’objectif de notre visite. Plus tard, le moment était venu, pour discuter avec des représentants de la population (des ménages). Plusieurs informations ont été obtenues après ces longues discussions.

Ensuite, nous avons continué jusqu’au bureau du chef du District. Nous avons été bien reçus par Madame Le chef District qui nous a accordée 15 précieuses minutes pour discuter avec nous. Elle n’avait que peu de temps parce que tous les Maires dans le district ont attendu dans la grande salle de réunion pour la préparation de la fête de Noël et la fin d’année 2010. Mais elle nous a promis de nous recevoir la prochaine fois.

Deux jours après, son secrétaire nous a téléphoné pour repasser au bureau. La discussion a été enrichissante parce qu’elle nous a demandé aussi notre avis, sur les perspectives, développement de la ville. Ainsi, nous avons pu avoir aussi ce que nous recherchons comme par exemple des données écrites, des informations orales, le plan de la ville et du district.

Ainsi, nous avons été reçus au domicile de quelques responsables locaux (chef quartier, responsables agricoles, notables). Comme ils n’ont pas encore des bureaux fixes, nous les avons enquêtés dans leurs maisons. Pour le cas des responsables de l’agriculture, leur bureau central est à Fort-Dauphin. Ils sont des agents responsables et des superviseurs en zones périphériques de la région Anosy. Mais, cela ne les a pas empêché de discuter avec nous. Au contraire, nous étions la bienvenue chez eux. Après quelques jours d’enquêtes précieuses, les informations ont été collectées.

15

DEA, Géographie économique

I-2-4- L’entretien avec les agriculteurs

Une autre stratégie que nous avons élaborée aussi, c’est de vivre avec les agriculteurs en milieu périurbain. Ce qui nous a permis de discuter avec les agriculteurs parce nous avons beaucoup plus de temps de les rencontrer. Dans ce cas, nous avons participé à toutes leurs activités rurales comme par exemple aller aux champs, chercher de l’eau à plus de quatre à cinq kilomètres en charrette jusqu’au bord du fleuve de Mandrare,…etc.

Nous avons saisi les différents problèmes qui touchent la vie périurbaine. Nous constatons même le degré de ces problèmes parce que, des fois, au moment de l’enquête, il y a une mère de famille qui pleure. Elle a été fâchée contre nous parce qu’elle pense que nous sommes des agents de l’Etat. Elle ajoute donc ceci à la fin : « Vous voyez maintenant à quel point nous souffrons de la pauvreté à la campagne,… ce n’est qu’au moment de la propagande seulement que vous pensez à notre existence ».

Parce que nous étions avec eux pendant un certain temps, nous avons essayé de comprendre leur problème et de leur donner des solutions pour progressivement améliorer leur sort.

I-2-5-Le traitement des données

Le traitement des données a été une phase incontournable. C’était une phase obligatoire et essentielle pour la finition de ce travail. Des analyses et des études plus sérieuses ont été organisées.

I-2-5-1- L’assemblage des données collectées

Ce travail consiste à réunir toutes les fiches d’enquêtes obtenues sur le terrain d’étud e. Le dépouillement de toutes les fiches a été effectué à plusieurs reprises pour vérifier les erreurs. Nous avons regroupé par la suite ces informations contenues dans les fiches. Elles ont été étudiées suivant leur domaine que ce soit social ou économique. Nous avons classé à chaque place tout ce qui concerne la société ou l’économie (agriculture). Le milieu physique tient une place importante dans ce cas.

Nous ne nous contentons pas uniquement des sources orales mais nous les avons confrontés avec les sources écrites dans les ouvrages généraux pour trouver la vérité. C’était une simple précaution qui nous amène loin jusqu’ à la fin de notre rédaction.

16

DEA, Géographie économique

I-2-5-2- La rédaction

Après avoir rassemblé les données obtenues, nous passons directement à la rédaction. Cette fois-ci, nous avons rédigé le texte suivant le plan que nous avons élaboré précédemment. Chaque partie a été expliquée proportionnellement avec les données sous nos yeux. Cette phase a été difficile et nous y avons sacrifié également beaucoup temps. Même le jour de « week-end », nous étions toujours sur la table. Au total, cela nous a occupé pendant trois mois.

I-2-5-3- Les problèmes rencontrés

D’abord, il y a eu le problème de moyen de déplacement. Durant l’enquête, nous avons utilisé la bicyclette pour rejoindre le milieu périurbain. Mais, vu le problème de l’insécurité que nous vivons dans notre ville jusqu’à actuellement, nous avons arrêté l’enquête jusqu’à ce que nous trouvions une autre solution.

Face à ce problème, nous avons pris comme décision d’aller vivre en milieu rural avec les agriculteurs après une longue discussion avec notre famille parce que le va-et-vient du matin au soir sur la route de la zone enclavée n’était pas assuré. Alors, nous avons été reçus par les amis de notre famille en brousse. Et, nous avons repris encore notre enquête.

Notre séjour à Fort-Dauphin nous a couté beaucoup car tout le déplacement a été payé en raison de la course contre montre et le rendez-vous avec les responsables qui ont promis de nous recevoir. Le frais de taxi vaut de 3000 à 5000 Ar.

D’autant plus, nous n’avons pas une famille vivant dans cette ville. Nous étions obligés de louer une chambre à la raison de 12000 Ar par jour. A cela s’ajoutent les frais de taxi-brousse. Fort-Dauphin-Amboasary de 5000 Ar l’aller. Et, Tsivory-Amboasary pour 15000 Ar aller simple.

17

DEA, Géographie économique

I-3- LA LISTE BIBLIOGRAPHIQUE I-3-1-Les ouvrages généraux

1. ANFANI (H.B). 2005 , Agriculture et élevage traditionnelle dans la région de Toliara, mémoire de DEA , 98p

2. BATTISTINI (R) et GUILCHER A . 1967, Madagascar : géographie régionale, nouvelle édition, Paris, Centre de documentation Universitaire, pp 92-100

3. BATTISTINI (R) , 1986, Géographie de Madagascar , 187p.

4. BATTISTINI (R) , 1964, Etude géomorphologique de l’extrême –Sud de Madagascar, Paris, éd. CUJAS, pp 11-15

5. DECARY (R) , 1920, L’extrême- Sud de Madagascar, Paris, Société des Géographes.

6. DONQUE (G), Contribution géographique à l’étude du climat de Madagascar, 478p.

7. DUMONT (R), 1975, « La croissance de la famine, une agriculture repensée ». Edition, Paris153 p

8. ELA (J .M), 1983, La ville en Afrique Noire, éd.Karthala, Paris, 219p

9. ERNST (L) 1998, L’Agriculture et l’environnement, étude prospective sur le développement durable, 419p.

10. GERARD (G), 1974 « Introduction à la géographie générale de l’agriculture. » Edition, Boulevard Saint-Germain pp 36-45 11. HOERNER (J.M), 1986, « Essai de géographie régionale quantitative sur le Sud- Ouest malgache ». Edition, Antananarivo,189 p

12. HOERNER (J.M), 1979, Géographie régionale du Sud-Ouest de Madagascar, Toliara , collection « Tsiokantimo » du centre Universitaire, 137p.

13. HOERNER (J.M), 1976, L’eau et l’agriculture dans le Sud-Ouest de Madagascar, Revue de la Géographie, n°18, pp 10-90

14. HOERNER (JM), L’évolution des stratégies paysannes des « tompontany » du Sud- Ouest malgache, in Mad , Revue de Géographe n°42

18

DEA, Géographie économique

15. HUGUES (D) et PHILIPPE de (L), 1983, Agriculture tropicale en milieu paysan ,280 p 16. JAOVOLA (T), 1995, Production et commercialisation des produits maraîchers à destination de la ville de Toliara, mémoire de maîtrise, 143 pages.

17. KOTO (B), 1995,« Relations villes-campagnes dans le Sud-Ouest de Madagascar ». Thèse de Doctorat. Edition de l’Université Michel de Montaigne de Bordeaux 3 18. LACOSTE (Y) , 1976, « Géographie du sous-développement ». Edition PUF, Paris 289p

19. LAHITOKA (V.R), 2005-2006, Monographie de la ville de Tsihombe et sa périphérie, mémoire de maîtrise, pp 38-44

20. LUPO (P) & RAVELOARIMANANA (P), 1995, « Pauvreté dans le Faritany de Tuléar ». Revue d’Histoire. TALILY n°1. Université de Tuléar

21. MOHAMED (D) , 2006-2007 : L’approvisionnement en légumes de la ville de Toliara, mémoire de maîtrise, 98 pages.

22. PASCAL (E), FREDERIC (M), 1984, Les marchés de la faim, l’aide alimentaire en question. Col. Cahiers Libres. Ed. La découverte, Paris 215p

23. PAUTARD (J) : Exploitation agricole et économies rurales à Madagascar, juin 1967,

24. PIERRE (C), JOEL (D), LUC (F), 1993, Fleuves et rivières de Madagascar, ?pages

25. PIERRE G, ALCHETERP et YATCHINOY, 1992, «Environnement et développement de la gestion des ressources naturelles » France, 418p

26. RAKOTONDRALAMBO (C .R) , Octobre 1988 : Impact des actions du développement agricole sur les paysans, mémoire de DEA , 81 pages.

27. RAMAMONJISOA (J), 1994, « Paysannerie malgache dans la crise ». Paris édition Karthala 385p

28. RANDRIAMBELSON (R.L). 1998, Approvisionnement en bois de constriuction (Pins et Eucalyptus) de la ville de Fianarantsoa , mémoire de maîtrise ,123p.

29. RANDRIANARISOA (W), 2003, Approvisionnement en eau de la ville de Toliara, mémoire de maîtrise ,127p.

30. REYNOLD (G.W), 1958, Les aloès de Madagascar , 155p

31. SANTOS (M), 1971, « Les villes du Tiers-Monde ». Edition Librairie Genn, Paris.

19

DEA, Géographie économique

32. SIRSA (Système d’Information Rurale et de sécurité Alimentaire),Mars 2006 : Atlas des données structurelles concernant la sécurité alimentaire, région -Anosy, 177 pages

33. VENNETIER (P), 1976, Les villes d’Afrique tropicale, Masson (Col.géographie),190p

I-3-2-Les ouvrages spécialisés

34. AMBROGGI (R.), 1972 , « Stratégie du développement régional de l’eau dans le Sud de Madagascar » Projet MAG 33

35. ANDRIAMIHARIZO (S), 2004-2005, Le bœuf dans la vie socio-économique et environnementale Antandroy des Tedodo d’Amboasary-Sud, mémoire de maîtrise, pp 52-66

36. LE BOURDIEC (P.L), 1968, Le sisal à Madagascar, Madagascar. Revue de géographie n°13 : 111-138.

37. BULLETIN OBJECTIF SUD, Juin 2004, étude économique et socio- anthropologique du bourg d’Amboasary-sud, 25pages.

38. BULLETIN S.A.P (Système d’Alerte Précoce) Diagnostic -2005, Pronostic provisoire -2006

39. CHARAF (D.Y), 2005-2006, Contribution géographique du parc national d’Andohaela, pays –Anosy, mémoire de maîtrise , 126p.

40. DECARY (R) 1927 « La question de « raketa » dans l’extrême Sud de Madagascar ». Edition, Paris (Sociétés géographiques), 2 tomes. pp 92 -96

41. FANITSAFA R,1994, Problèmes et perspectives du développement social et économique du Fivondronam-pokotany d’Amboasary-Sud de l’année de 1980 à l’année 2000, mémoire IMATEP Tananarivo, pp 20-25

42. FAO, 1995, Programme approvisionnement et distribution des villes.

43. FIAINA, 1998-1999, Elevage bovin dans la vie et l’économie rurale de Fotadrevo (Sud-Ouest de Madagascar), mémoire de maîtrise, 150p

44. FRERES, 1958, Madagascar. Panorama de l’Androy. Edition AFRAMPE, Paris200p

45. GRANDIDIER (D), 1967, L’histoire de l’Androy , Edition Paris 248p

20

DEA, Géographie économique

46. GUERIN (M), 1969, Les transformations socio-économiques de l’Androy (Extrême- sud de Madagascar) , thèse de Doctorat de 3 e Cycle, Faculté des Lettres et de Sciences Humaines de l’Université de Paris. 47. GUERIN (M), 1977, Le défi, l’Androy et l’appel à la vie. Edition Librairie Ambozontany Fianarantsoa,116 p 48. HEURTERIZE (G), 1981, Progression démographique et spatiale chez les Antandroy vu à travers le clan des Afomarolahy in Omaly sy Anio (Hier et Aujourd’hui). Revue d’Etudes historiques. Edition, Antananarivo n° 13 -14.

49. LAMARQUE, 1957, Monographie de la pêche au Lac Anony. Bulletin de Madagascar, 130 pages, pp 1-24

50. LUC (JA), MOUGEOT , 2006, Cultiver de meilleurs villes : agriculture et développement durable, 96 p

51. MAHITASOA (Y.C), 2007-2008, Tanambao, le marché principal de la ville de Fort- Dauphin, mémoire de maîtrise, 113 pages.

52. PALA (R), 2007-2008, la chute et la réhabilitation de la culture du Sorgho à Maroaloka, 92 pages

53. RALISON (N.H), 1989, Contribution à l’histoire et sociale du Sud malgache. Problèmes agraires, implantation du Sisal et condition ouvrière dans la vallée du bas Mandrare , 1930-1960, Mémoire de Maîtrise en Histoire, CUR de Toliara.

54. RAZAKANDRENY C, 2002-2003, Etude géographique de Beloha-Androy et sa région, mémoire de maîtrise , 107p

55. TSIRAHAMBA (S), 1997, Pauvreté de la population et la richesse potentielle de l’extrême- Sud de Madagascar, mémoire de maîtrise, 136 p.

21

DEA, Géographie économique

I-4- BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE

I-4-1-AGRICULTURE TROPICALE EN MILIEU PAYSAN AFRICAIN, 1983, HUGUES Dupiez et PHILIPPE de Leener, 280 pages

Dans la réalisation de ce projet, l’ouvrage d’HUGUES Dupiez et PHILIPPE de Leener « sur l’agriculture tropicale en milieu paysan africain » est un des meilleurs ouvrages que nous avons consultés. Les auteurs ont pu montrer au fil des pages les problèmes qui se posent au niveau de l’agriculture tropicale dans le pays africain.

L’agriculture est la base de la survie de la population africaine. C’est une agriculture alimentaire dont l’abondance de la production est conditionnée par la variété climatique de chaque région. Ce milieu est caractérisé par la faiblesse des précipitations, la forte insolation et la dominance de la période sèche. La chaleur et l’insuffisance des pluies perturbent également la vie des êtres vivants de cette zone.

Comme il s’agit d’une agriculture pratiquée dans un pays classifié pauvre (population à faible niveau de vie, manque d’expérience liée à la croyance de tabou et l’analphabétisme et l’isolement de leur camp), l’exploitation agricole se fait de façon traditionnelle ou à l’aide de moyens rudimentaires que les paysans disposent. La force de traction animale constitue l’essentiel de l’énergie utilisée : charrue, transport de produits,… Les recours obligatoire à la jachère limite quelque peu la régularité de la production.

Les paysans doivent passer le plus clair de leur temps dans les champs de cultures. Le progrès économique de la population dépend largement de l’existence des produits agricoles en une année normale.

HUGUES (D) et PHILIPPE de (L) ont réussi à dégager l’importance de l’agriculture. Selon eux, l’agriculture a ses propres buts, ses moyens, ses caractéristiques et ses limites.

Dans ce milieu intertropical, l’agriculture diffère d’un endroit à un autre. Dans la région sèche comme c’est le cas de la région Sine Saloum au Sénégal où la saison sèche domine, l’agriculture vivrière occupe une large bande de l’espace exploitable. La plupart de la culture s’adapte mieux au climat sec. Les faibles précipitations et la dominance de la chaleur

22

DEA, Géographie économique

sont les traits caractéristiques de la région. Il ne pleut que de juillet à Octobre. Il peut y avoir même des inondations durant cette période.

Par contre, la région forestière humide bénéficie beaucoup plus des précipitations. Les cultures sont ainsi variées. Les agriculteurs peuvent faire même des cultures de rente. Les besoins vitaux de la plante sont presque réunis.

Ces auteurs ont su également dégager les réalités agraires dans les pays africains. Les principaux produits sont des céréales, des tubercules, des légumineuses et quelques produits de rente (arachide, café, banane,…). L’agriculture pratiquée se fait sur des terrains plats, sur le relief montagneux et sur des terres de bas-fonds. Cette pratique est conditionnée principalement par les facteurs naturels (milieu biotique et abiotique) et des facteurs humains. Dans cet ouvrage, ces auteurs ont bien mentionné que : « les facteurs de production sont la terre, l’eau, les plantes, les outils, la nourriture du sol, le travail, le bétail et l’argent » pp-33- 34.

Du fait de la faiblesse du rendement, ces produits suffisent à peine à l’autoconsommation de la famille. Les agriculteurs cultivent pour nourrir leur famille. La consommation représente le plus fort pourcentage de la production si non toute la production. Dans ce cas, les agriculteurs visent des objectifs tant sociaux qu’économiques:

 Satisfaire leurs besoins propres alimentaires,  Disposer d’un revenu monétaire le plus décent possible,  Préserver les ressources de leur terroir.

Sur le plan commercial, la vente des produits dépend du surplus alimentaire dégagé qui sera livré sur la place des marchés.

Le secteur primaire tient une place prépondérante dans ce milieu paysan africain.

La modernisation de l’agriculture fait partie de l’objectif principal de HUGUES (D) et PHILIPPE de (L). Plusieurs perspectives de la modernisation agricoles ont préconisés dans cet ouvrage. Parmi elles, l’utilisation des engrais organiques, minéraux, des bonnes semences et les variétés améliorées. De plus, il est important de diminuer le caractère aléatoire de l’agriculture. Tout ceci contribue au progrès agricole du monde africain.

23

DEA, Géographie économique

I-4-2-LE DEFI, L’Androy et l’appel à la vie, 1977, Michel Guérin,116p

L’ouvrage de Michel GUERIN est un document de référence pour l’extrême sud de Madagascar, en particulier l’Androy. Il met en évidence quelques caractéristiques communes du milieu naturel de la région et la spécificité de la vie sociale de la population.

Dans cet ouvrage, Michel GUERIN a pu décrire les traits communs du paysage de l’Androy. L’Androy a un climat semi-désertique. Les précipitations sont pratiquement faibles et très irrégulières. La température très élevée domine. C’est une région hostile liée à la menace de la sécheresse et les disettes périodiques. L’Androy est formé par le district de Beloha, Tsihombe, Ambovombe-Androy ....

Cette difficulté climatique a un énorme impact dans la vie des êtres vivants. L’auteur a montré que le climax est formé par des arbres sans feuilles et comportement des épines. Elle est composée de baobab, de Fantsiholitra et de formations savanicoles. Le cactus et la plantation de sisal donnent une forme de paysage magnifique dans quelques parties de la région. Ces essences s’adaptent aussi bien au climat local grâce à leur réservoir interne qui leur permet d’emmagasiner l’eau pendant plusieurs mois après le passage des pluies.

Michel GUERIN parle de l’Androy en tant que pays de la faim et de la soif. D’après cet auteur, il est difficile de trouver de l’eau si on n’est pas à proximité des fleuves ou des cours d’eau. A l’époque où il n’y avait pas de puits, les femmes sont obligées d’aller loin jusqu’ à plus de cinq kilomètres pour chercher l’eau. L’eau est ainsi un grand problème commun de la région de l’Androy . Sans eau, pas de culture donc pas de nourriture. Ainsi, la faim y est un phénomène habituel. Les Antandroy n’arrivent pas à lutter contre également ce fléau que par la fuite; d’où ces migrations vers les autres régions de Madagascar.

Même le régime hydrographique dépend énormément de ce rythme climatique. Le lit des fleuves ne peut avoir de l’eau qu’après le passage des pluies. D’habitude, ces fleuves sont en crues durant l’été. Par contre, en hiver, ils sont à sec.

Michel GUERIN s’est également intéressé sur le mode de vie des Antandroy, leurs coutumes et leurs traditions. Il parle ici, des Antandroy comme une population pauvre qui mène encore un mode de vie presque primitive.

24

DEA, Géographie économique

Lors de son passage dans cette région, l’auteur signale que les Antandroy n’ont pas encore connu l’agriculture. Ils ont puisé leur nourriture dans la forêt. Ils ont consommé des produits sauvages notamment le sorgho et le maïs. Ils ignorent la monnaie, les vêtements et la lecture. Le mode de vie est basé sur le pastoralisme. Cependant, la présence des occidentaux a modifié petit à petit leur mentalité. Mais cette modification n’a pas été facile car les Antandroy sont très profondément ancré à leur culture. Ils étaient très rattachés à leur propre raisons. En un mot, ils sont très difficile à convaincre, donc très méfiant des changements.

La base de leur économique c’est l’élevage de bœufs. Jusqu’à l’heure actuelle, ceux- ci jouent un grand rôle socio-économique. Ce sont des animaux sacrés qui peuvent servir d’intermédiaires entre les ancêtres et les vivants.

En outre, la région possède d’autres richesses cachées tels que le sel, la pêche et de l’eau souterraine.

Lors des funérailles, les Antandroy sacrifient plusieurs têtes des bœufs car les morts sont considérés comme Dieu. Les funérailles prennent ainsi l’allure d’une fête

Les morts sont également très respectés car les Antandroy croient qu’ils vont vivre jusqu’à l’éternité et protègent encore leurs descendants.

Les tombeaux ont une valeur. Souvent, les tombeaux traditionnels Antandroy sont décorés d’Aloalo ou de cornes de zébus.

L’auteur nous a expliqué au fil des pages l’importance de la tradition pour les Antandroy. Il a compris certainement la limite jusqu’où les Antandroy se rattachent à leurs coutumes et leurs traditions. Il a pu démontrer que les Antandroy vivent dans un Univers de sorcellerie et de magie.

Michel GUERIN nous apprend que les Antandroy possèdent un patrimoine socio- économique très riche. Dans la vie, les Antandroy font la circoncision, le sacrifice aux ancêtres et l’intronisation d’un nouveau patriarche.

25

DEA, Géographie économique

I-4-3- L’AGRICULTURE ET L’ENVIRONNEMENT, étude prospective sur le développement durable ERNST Lutz, 1998, 416 p

L’ouvrage d’ERNST Lutz sur l’agriculture est une étude prospective sur le développement durable de l’agriculture des pays en développement.

Cet ouvrage s’article autour de trois grandes parties :

 Etude prospective des politiques  Perspectives institutionnelles et sociales  Problèmes techniques et perspectives

ERNST Lutz, dans la première partie, a essayé d’examiner les perspectives politiques et de montrer qu’il y a des arguments solides pour justifier qu’un bon cadre d’orientation politique est une condition préalable à la réalisation d’un développement durable. Sur cette partie, l’auteur a consacré une explication sur les différentes définitions de développement durable et le développement agricole durable. Selon l’auteur, un développement agricole est durable: « si le montant du revenu prélevé par la consommation chaque année peut être soutenu dans le temps ».

Il a cité les deux types de systèmes de culture :

-l’agriculture irriguée utilise des intrants modernes, y compris l’eau d’irrigation, les variétés à haut rendement, les engrais, les pesticides et la mécanisation. Ce type d’agriculture est rentable pour le pays en développement pour la satisfaction de la production alimentaire.

-l’agriculture pluviale dépend beaucoup plus des eaux des pluies ; elle est moins productive. Cette dernière est la plus destructive pour les ressources parce qu’elle utilise encore des techniques très anciennes telles que la déforestation, la pratique de feu de brousse, … pour avoir des sols fertiles.

Cet auteur nous a présenté que durant ces dernières décennies, l’agriculture des pays en développement a fait des progrès remarquables permettant ainsi à la production alimentaire la suivre de croissance de la population. Pour la lutte contre la pauvreté, la faim et la malnutrition, il est nécessaire d’augmenter continuellement la production alimentaire.

26

DEA, Géographie économique

Pour répondre à la logique de l’auteur, il faudrait que l’orientation des axes d’intervention vers le secteur rural devienne de nouveau une priorité absolue en matière d’aide au développement. Dans cet ouvrage, la banque mondiale cherche à jouer son rôle dans un cadre élargi comprenant les agriculteurs, leur famille, leurs communautés et les décideurs ainsi que la communauté des bailleurs de fonds.

Dans la seconde partie, l’auteur a traité le développement rural, principalement du point de vue institutionnel et social. A la fin de cette partie, ERNST Lutz nous démontre un examen de recherche appliquée. Il a réuni les résultats les plus récents de la recherche appliquée et la pratique en matière d’agriculture et d’environnement dans le monde en développement. Il fait aussi le point de la situation en ce qui concerne l’état actuel des connaissances et les résume à l’intention des praticiens en développement. Ce passage nous fait comprendre la situation de l’agriculture dans le pays en développement.

L’auteur a traité un certain nombre de questions, principalement sous un angle technique, tout en démontrant également l’importance d’un bon cadre politique et institutionnel. C’est la base de la troisième partie de cet ouvrage d’ERNST Lutz avec quelques perspectives.

ERNST Lutz a osé même nous citer quelques perspectives :

 Les réformes agraires visant la mise en place des cadres des politiques et de dispositifs institutionnels susceptibles de contribuer pleinement à l’intensification d’une agriculture durable par la création d’un environnement favorable au développement des techniques innovatrices appropriées.  Les gouvernements sont animés d’une volonté politique et d’entreprendre les réformes. Ils sont déterminés à rechercher les biens communs plutôt que les intérêts particuliers. Ces réformes doivent être sous-tendues par des analyses politiques assez générales, englobant non seulement l’agriculture au sens étroit, mais aussi les ressources naturels, l’environnement et les aspects sociaux du développement durable.

27

DEA, Géographie économique

DEUXIEME CHAPITRE:

RESULTATS DES PREMIERES INVESTIGATIONS ET CONSTATATION

28

DEA, Géographie économique

Carte n°1 - Localisation de la zone d’étude

N W E S

Légendes : Source : Fond de la carte FTM

District de Betroka District d’Amboasary-sud

Zone d’étude (commune d’Amboasary-sud) e District de Tolagnaro Echelle : 1/1500 000

29

DEA, Géographie économique

II-1-L’AGRICULTURE

A Madagascar, l’agriculture vivrière est la base des activités économiques de la majorité de la population. Elle occupe la majorité des espaces cultivés. Pour le cas d’Amboasary-sud où la plantation de sisal domine, ce sont les paysans des quartiers périphériques qui mènent cette activité. Ils associent les cultures vivrières avec la plantation de sisal pour nourrir leurs familles en attendant le paiement de leurs salaires. Ils sont en même temps ouvriers dans les plantations coloniales de sisal. Selon les conditions du milieu naturel, on distingue trois types de cultures :  la plus récente est la culture irriguée qui se concentre essentiellement le long des cours d’eau dont Mandrare et Menagnara.  la culture de décrue ou de « baiboho » : d’après les agriculteurs, elle est qualifiée comme la plus ancienne. Elle est limitée dans les vallées des fleuves.  la troisième est la culture pluviale. C’est une activité plus traditionnelle pratiquée pendant la saison des pluies là où les conditions le permettent. Dans la plupart des cas, le paysan reste tributaire des eaux pluviales. Au moment où les pluies sont abondantes, l’agriculture arrive à donner un surplus de production commercialisables. Mais dans le cas contraire, c’est la famine qui menace.

II-1-1-L’agriculture alimentaire urbaine

 La définition

Au sens étymologique du terme « l’agriculture urbaine est celle qui se pratique à la périphérie de la ville, quelle que soit la nature des systèmes de production », FAO. C’est une agriculture localisée dans la ville et à sa périphérie. Les produits sont destinés à la ville. Sur ce, l’agriculture urbaine peut permettre aux ménages de gagner un revenu et de se protéger contre l’insécurité alimentaire.

A Amboasary-Sud, comme dans toutes les villes des pays du Tiers-Monde, le milieu urbain est caractérisé par l’importance des activités rurales à cause de l’accélération du phénomène de l’exode rural et la pauvreté. Ce qui donne l’image de la ruralisation de la ville.

Dans l’ensemble, l’agriculture occupe les environs immédiats de la ville. A l’intérieur de cette ville, les bords du fleuve Mandrare et le plateau de Sampona sontcultivés.

30

DEA, Géographie économique

Cette première parcelle est très fertile. Les sols sont assez argileux. Ce qui empêche l’eau de rester à la surface en permanence après la période des pluies et la période de décrue. Ce secteur agricole concerne plus de 80% de la population active. C’est une agriculture de subsistance. L’homme cultive prioritairement pour la consommation familiale. La commercialisation reste une activité complémentaire.

II-1-2-Les cultures vivrières : des aliments de base de la population urbaine II-1-2-1- Les céréales : II-1-2-1-1-Le riz-vary - (Oryza sativa)

Le district d’Amboasary-Sud dispose une potentialité rizicole. Il peut constituer, comme le Lac Alaotra, un grenier à riz de Madagascar. Les grandes zones productrices sont Tsivory, , Behara. On y pratique une riziculture traditionnelle irriguée. La multiplication végétative la plus pratiquée est le repiquage. On utilise les matériels agricoles telles que la charrue, la charrette, la herse et la bêche pour préparer le sol. Les paysans ont recours à deux systèmes rizicoles : - le riz de bas-fond dont l’alimentation en eau à partir des nappes qui stagnent au niveau des racines. La culture peut être irriguée sans contrôle d’eau. Le système d’irrigation peut être moderne (avec barrage) ou traditionnel (barrage en terre). - le riz sur tanety qui est pratiqué en période pluviale. Il existe à cet effet le vary tsipala qui est planté de décembre à mai, c’est-à-dire pendant la saison humide et le « vary godro » de juin à novembre, c’est-à-dire le riz de la saison sèche. Selon l’écologie de la plante, le riz a besoin des températures moyennes entre 20° à 30°C et des précipitations au moins de 750 mm en moyenne sur une période de 3 à 4 mois. Les principaux obstacles à cette riziculture sont les maladies et les prédateurs du riz (Pyriculariose, poux de riz), l’invasion acridienne et les aléas climatiques (mauvaise répartition des pluies).

II-1-2-1-2 -Le maïs-tsako- (Zea maïs mexicana)

La culture de maïs est peu pratiquée dans la commune urbaine d’Amboasry-Sud. Elle est surtout présente dans celle d’. Habituellement, le maïs est cultivé sur brûlis ou « Hatsake ». Les paysans défrichent les forêts vers le mois d’août et brûlent les arbres abattus en septembre. La semence est effectuée après le brûlis pour profiter lieux des cendres.

31

DEA, Géographie économique

Durant son cycle, le maïs doit être sarclé une ou deux fois. Les paysans cultivent quatre variétés : le besikily , le tsakofotsy , le tsakomena et le farantsoa. On estime le rendement à 450kg par are. Pour sa germination, il a besoin d’une photopériode de 12 heures. Cela lui permet d’effectuer la rotation aérienne et souterraine de l’azote atmosphérique. Face à cette exigence écologique, le maïs est cultivé sur un sol sans excès d’eau. C’est une plante spéciale des régions intertropicale à subtropicale. A Amboasary-Sud, on le cultive sur de petits lots individuels durant la période des pluies, notamment entre novembre et décembre. La récolte s’effectue de la fin mars à avril.

II-1-2-1-3- Le sorgho -apemba

Le sorgho est une plante céréalière. Il est connu dans le Sud de Madagascar. Il peut constituer un aliment de base. Il s’adapte bien au climat de la région. Les Antandroy en produisent suffisament depuis la campagne de reintroduction de 2006-2007, surtout la commune de Maroaloka. Ce produit se vend sur le marché d’Amboasary-Sud. Selon PALA R. (2008) : « VOLGUE (Vulgarisateur Allemand) a appris à la population de Maroaloka la méthode de culture de sorgho. A partir de 1950, le sorgho est devienu une culture vivrière de base de la population de Maroaloka au même titre que le manioc, le maïs et la patate douce ». Le sorgho est une plante de lumière. Il a besoin de 10 à 15°C de température pour germer et de 30 à 32°C en moyenne durant son cycle végétatif. Des précipitations entre 320 et 750 mm sont favorables au développement du sorgho. Selon les agriculteurs, il existe trois types de sorgho : le seasea, le mandignemate et le jego. Ils sont assez différents au niveau du cycle végétatif.

II-1-2-2- Les tubercules II-1-2-2-1-Le manioc -balahazo- (Manihot utilissima )

Au temps du roi Andrianampoinimerina, la culture du manioc a été encouragée pour palier l’insuffisance en riz. Le manioc constitue le second produit alimentaire des Antandroy. Madagascar arrive aussi à exporter des produits dérivés du manioc (fécule, tapioca). Les cultures vivrières occupent 81% de la superficie cultivée à Madagascar. Le manioc (frais ou séché, feuilles ou tubercules) est essentiellement cultivé pour la consommation humaine et animale. Produit de substitution au riz pendant les périodes de soudure notamment, il est important

32

DEA, Géographie économique

tant pour les ménages urbains que pour les ruraux et plus particulièrement pour la population du Sud. Le commerce du manioc reste encore essentiellement pour le marché interne. Les exportations restent faibles. Les ravages acridiens qui affectent particulièrement les productions de céréales favorisent encore plus la consommation locale de manioc. Le manioc est la seule plante à tubercule qui subit des transformations à Madagascar. Il peut être utilisé pour la féculerie, la provenderie, la minoterie, la farine (boulangerie, biscuiterie,…).

Dans notre zone d’étude, le manioc-balahazo- constitue la base alimentaire de la majorité de la population antandroy. Il est récolté six mois après la plantation. Sur le marché, le manioc est vendu à l’état frais et séché.

Il est caractérisé par des tiges pleines des points d’insertion des feuilles. Il est cultivé à partir des tiges coupées par segment de 20cm appelés taho .

Les variétés de manioc cultivées à Madagascar (variétés locales et hybrides) sont classées en manioc doux et manioc amer :

o La première catégorie concerne les variétés de manioc sucré. La formation et le développement des tubercules sont rapides au niveau de la croissance (moins d’un an). Appartiennent à cette catégorie le Madarasy , le fotsy , le tombogiso et le beambony .

o La deuxième catégorie comprend les variétés de manioc amer (mafaitra ) qui demande beaucoup plus de temps pour sa croissance. L’exemple typique est le bemandaly dont les tubercules peuvent atteindre jusqu’à 40cm de long.

Pour ce qui est de l’écologie du manioc, c’est une plante de la zone chaude. Il a besoin d’une température moyenne de 24 à 30° C et des précipitations moyennes de 500mm lui sont optimales. Le manioc est cultivé de novembre à décembre, période où la pluviométrie est généralement forte. On peut dire alors que le manioc se comporte comme une plante pluviale. Les tubercules s’adaptent bien aux sols sablo- argileux. Le rendement moyen peut atteindre 5 à 6 tonnes par hectare lorsque les pluies sont favorables. La meilleure période de récolte se situe au mois de juin- juillet. Un pied de manioc peut produire 4 à 5kg (et même plus) de tubercules.

33

DEA, Géographie économique

Pour la technique culturale, le bouturage est le mode de multiplication du manioc. Les boutures de 20 à 25cm de long avec 4 à 6 nœuds sont prélevées des pieds-mères indemnes de maladie pendant la phase de repos du manioc. L’itinéraire technique comporte principalement les opérations suivantes :

• préparation du sol (épandage de la fumure, labour, émottage, billonnage) ; plantation (bouture droite ou inclinée ou à plat dans le sol) ; • entretien (binage, sarclage un mois après la plantation, buttage) ; • fertilisation ; • récolte.

34

DEA, Géographie économique

PLANCHE N°1

Photo n° 1 - La culture de Maïs

Cliché ALBERTIN

Dans ce champ de maïs, on cultive aussi d’autres cultures dont la patate douce. D’après l’explication du propriétaire de ce champ, les agriculteurs, en particulier les Antandroy, ont l’habitude d’associer plusieurs plantes dans une parcelle. Le but est plus philosophique car selon eux, ces plantes ne pourront pas mourir en même temps s’il y a des catastrophes. Ils espèrent toujours avoir des produits au moment de récolte.

Photo n° 2- La culture de Manioc

Cliché ALBERTIN

35

DEA, Géographie économique

II-1-2-2-2- La patate douce -bageda - (Ipomea batatas)

La patate douce -bageda- est une plante d’origine tropicale, caractérisée par des tubercules de couleur et de taille différente. Elle est cultivée sur le plateau de la commune Sampona et dans quelques parcelles de la périphérie urbaine. Il s’agit de petits lots individuels. Il existe plusieurs variétés de bageda : le foranely, le makorely, le saretsako, le maharavo, le pelamainte , l’ adala, le menaloha et le mahavorake . Les tubercules se présentent sous trois couleurs qui caractérisent chaque variété : la rouge, la rose et la blanche. Pour l’écologie, la patate douce fait partie des plantes à photopériodicité longue qui a besoin de 14 heures de lumière par jour. Ses besoins en eau sont de 200mm en moyenne. La température optimale varie entre 22 et 18° C. La culture s’effectue aux mois d’avril – juin. La patate douce est cultivée sur un sol léger, sans excès d’eau. La récolte est bonne si l’irrigation est satisfaisante et on peut avoir jusqu’à 5 tonnes par hectare.

II-1-2-3- Les légumineuses

Les légumineuses sont caractérisées par des graines qui sont riches en protéines et en lipides. Selon leur classification, elles se divisent en deux (02) catégories : Les protéagineuses (riche en protéines). Elles comprennent l’haricot, le pois de cap, le niébé, la dolique et le voandzou ou pois de terre. Ce sont toutes des plantes du milieu tropical. Les oléagineuses (riche en lipides). Elles sont composées de l’arachide et du soja. Leur culture permet aux paysans de faire face aux problèmes d’approvisionnement en huile de table. Toutes ces plantes ont une adaptation particulière face au changement climatique. En effet, elles sont plantées pendant la saison des pluies, périodes pendant lesquelles le problème de l’eau, en principe, ne se pose pas.

36

DEA, Géographie économique

Tableau n°1: Les conditions climatiques des légumineuses Noms Noms quotidiens Noms scientifiques Températures Précipitations vernaculaires (en °C) (en mm) Tsaramaso Haricot Phascolis vulgaris 12 – 20 500 – 800 Voagnemba Niébé Vigna sinensis 25 400 – 800 Antake Dolique lab lab Dolichos lab lab 24 – 26 300 – 500 Voanjobory Voandzou Voandzeia subterranca 24 – 26 400 – 800 Ampemba Sorgho Sorghum roxbubhui 24 – 26 350 – 750 voanjokatra Arachide Phaseolus lunatus 30 – 32 500 – 1200 Source : Document de l’ONG Objectif-Sud (Ambovombe – Androy)

II-1-2-4- Les produits maraîchers

Les produits maraîchers sont majoritairement constitués par des feuilles dont celles de la patate douce, des feuilles de manioc, légumes piquantes ou spilantes ( kimalao ) et les salades. Très recherchés, ils constituent une source monétaire appréciable pour les femmes. Au marché, un tas se vend à 100 ariary. En dehors des feuilles potagères, la tomate est également abondante sur le marché. Sa culture est pratiquée dans la zone périurbaine surtout dans le haut et moyen Mandrare. Les cultures irriguées à Behara sont pratiquement dominées par la tomate.

37

DEA, Géographie économique

PLANCHE N°2 Photo n° 3 - La culture de Patate douce

Cliché par ALBERTIN Ce cliché n°3 nous montre une culture de la patate douce dans le lit du fleuve Mandrare pendant les mois de Mars-Mai 2010. Au cours de cette période, le lit de fleuve était presque totalement sec. L’eau est pratiquement absente. Les agriculteurs profitent cette absence. Ils cultivent de la patate douce.

Photon°4- Un jardin des produits maraîchers à Betohoka

Cliché par ALBERTIN Ce cliché n°4 a été pris lors de notre première visite dans un des jardins des produits maraîchers du quartier de Betohoka, au Nord de celui de Tanambao. Dans ce jardin, nous avons vu l’association des plusieurs plates bandes qui sont composées des légumes piquantes ou spilantes ( kimalao ), des tomates et des salades. Chaque année, ce quartier péri-urbain produit abondamment des feuilles potagères lui permettant de ravitailler la ville. C’est l’un des quartiers producteurs de produits maraîchers. Sa place située à la rive gauche du fleuve Mandrare permet aux jardiniers (es) de pratiquer cette culture maraîchère normalement car l’eau est tout près des jardins.

38

DEA, Géographie économique

Des fois, les collecteurs de la ville peuvent exporter des feuilles potagères vers la ville d’Ambovombe –Androy.

II-1-2-5- Les fruits

Les mangues font partie des fruits les plus connus de la région. Les manguiers poussent de manière spontanée autour d’Amboasary-Sud notamment à Behara et Tsivory. Outre, les mangues, les fruits du cactus ou figues de barbarie sont considérés comme les aliments de survie de la population en période de crise et de soudure. De plus, beaucoup de paysans Antandroy ont l’habitude de les cultiver en tant qu’un aliment de base mais aussi pour protéger les villages et les cultures. La canne à sucre permet la fabrication d’alcool (toaka gasy) dans la commune d’Amboasary-sud. Les paysans la cultivent parce qu’elle leur permet d’améliorer le budget familiale. Le commerce d’alcool se fait librement sur le marché d’Amboasary-Sud.

II-1-2-6- Les cucurbitacées

Elles sont composées de pastèque et le « vantango ». On les cultive juste avant la saison des pluies, la période « kantraigne », pour profiter des premières pluies. Leur besoin en eau varie entre 300 à 400mm. Les produits sont commercialisés sur le marché. Le tableau n°2 ci-après établit la classification des plantes énumérées précédemment.

Tableau n°2: Classification des produits selon leurs modes de culture

Classification Produits Culture en cycle court maïs, niébé, voandzou Culture en cycle long Sorgho et dolique,... Culture de rente Canne à sucre, arachide, haricot Culture contre saison Mais, patate douce,… Source : Bulletin SAP, 2006

39

DEA, Géographie économique

II-2-LES SYSTEMES ET LES CONDITIONS DE PRODUCTION

D’habitude, les agriculteurs exploitent leurs terres avec des moyens traditionnels. Les matériels sont plutôt rudimentaires : charrue, herse, coupe-coupe,…

II-2-1- Le système agricole

C’est une stratégie utilisée par la communauté rurale pour tirer profit des terres et des techniques qui y sont liées. Au niveau de la culture, il existe une division parfaite des tâches entre les sexes: - les femmes s’occupent de tâches peu harassantes telles que la préparation et le transport des boutures vers les champs de cultures. Le reste des tâches est réservé aux hommes. La famille peut en cas de besoin, recouvrir à l’entr’aide villageoise. On parle ici de « Magneke ». La famille doit nourrir et servir en boisson ceux qui viennent lui prêter main forte.

II-2-1-1-La polyculture

C’est le système le plus pratiqué par les producteurs. Par définition, c’est l’association des plantes différentes dans une seule parcelle. On peut associer le maïs la patate douce et à l’arachide. On pratique ce système pour éviter la famine. Si une plante ou deux échouent, on aura toujours la chance d’avoir des récoltes avec les autres qui sont plus résistantes. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette pratique. D’abord, les agriculteurs ne possèdent qu’un petit lopin de terre. Souvent, ils occupent les terrains laissés par leurs ancêtres ou leurs parents et ne peuvent pas acheter de nouvelles terres. D’ailleurs, en milieu rural, il est difficile de trouver des terrains à vendre.

40

DEA, Géographie économique

PLANCHE N°3

Photon°5- L’association de la culture : maïs et patate douce

Cliché ALBERTIN

Photon°6 – L’association de cultures: maïs et Niébé

Cliché ALBERTIN

41

DEA, Géographie économique

II-2-1-2- La rotation de culture

C’est l’alternance de cultures qui a pour objectif de maintenir de la fertilité du sol. Ainsi par exemple dans le champ de maïs, on peut cultiver du manioc ou de la patate douce durant la saison suivante et vice versa. Parfois, il est nécessaire de pratiquer la jachère, c’est- à-dire, de donner du repos au sol pour qu’il puisse recouvrer sa fertilité.

II-2-1-3-Le défrichement

Le défrichement est le système le plus ancien d’exploitation pour les sols. C’est la forme d’exploitation des terres par l’homme. Deux techniques sont à distinguer : - la première consiste à brûler la forêt par le feu après abattage des arbres. Les cendres vont enrichir le sol où seront semées les plantes désirées. Il s’agit d’une agriculture traditionnelle ; - la deuxième tâche consiste à débroussailler puis à brûler les herbes, les cendres vont devenir des matières fertilisantes. Le plus souvent, le débroussaillage est effectué sur les terrains de reprise, c’est-à- dire qui sont cultivés au moins plus d’une fois. Ce système est lié au manque de terrain et surtout de moyens que les paysans disposent. La pratique de cette agriculture engendre la dégradation et le déséquilibre de l’environnement. Liée à cette pratique, la déforestation s’avance inexorablement. Entre 1990 et 2000, la déforestation a touché une étendue de 747 hectares sur les 33790 hectares de la superficie totale des forêts dans le district d’Amboasary-Sud, soit 2,16% selon le kit pédagogique du WWF (World Wild Found).

42

DEA, Géographie économique

II-2-2-LES CONDITIONS NATURELLES DE DEVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE

L’extrême sud de Madagascar à climat semi-aride, les maxima des précipitations s’observent pendant la saison chaude mais elles sont toutefois faibles. Cette zone se trouve sous le vent des chaînes anosyennes. L’effet de foehn entraîne la rareté des pluies durant toute l’année et la pauvreté de la couverture végétale. Le passage des cyclones tropicaux est ainsi considéré comme salutaire pour l’agriculture. La permanence de la rivière Mandrare en dépend certainement. «Nous prions le Grand Dieu que le cyclone passe chaque année chez nous. Même s’il détruit nos maisons, c’est mieux que de subir la sécheresse! », selon Tsihala Relay, un notable de la région.

II-2-2-1- Les éléments du climat

• La température : A Amboasary-Sud, se trouve dans une zone où le climat est caractérisé par la température élevée pendant plus de huit mois de l’année. Pour donner une vue d’ensemble sur cette situation, on va présenter, à défaut des données locales, la situation de Maroaloka, une localité sise à 19Km au Sud de la ville. Le régime thermique est à deux temps : les maxima s’étendant de septembre à avril (avec des moyennes souvent supérieures à 25°C) et les minima allant de juin à août. Dans le Sud, selon DONQUE G. (1975) : « les moyennes annuelles des températures oscillent entre 23 et 24°C dans l’ensemble. Même, les écarts de la température nocturne et de la journée sont très élevés ».

Tableau n°3 Maxima et minima des températures annuelles (°C) de la Commune rurale de Maroaloka (année 1998).

Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Aoû Sept Oct Nov Déc Moy ann T°ma 34 30 31 30 29 27 27 28 30 32 35 33 28

T°mi 22 21 20 18 15 09 10 11 12 17 23 21 17

Amp 12 9 11 12 14 18 17 17 18 15 12 12 13,9

Source : PALA R. 2008, la chute et la réhabilitation de la culture du Sorgho à Maroaloka, 92 pages

43

DEA, Géographie économique

Les températures très élevées (30 à 34°C) persistent entre septembre avril, c’est-à-dire pendant huit mois. Les minima (09 et 10°C) ne durent même pas trois mois (juin à août). Dans l’ensemble, les cultures vivrières s’adaptent bien à ces variations thermiques. • Les précipitations En général, le sud de Madagascar est caractérisé par l’irrégularité et l’insuffisance des précipitations dans le temps et dans l’espace. Amboasary-Sud, située au versant sous le vent des chaînes anosyennes subit un climat tropical chaud et aride. En saison sèche, les pluies sont rares et souvent nulles. Par contre, il peut y avoir de fortes pluies qui tombent pendant 24h certains jours de la saison humide. Selon BATTISTIN R. (1986) : « les précipitations moyennes annuelles varient entre 300 et 400 mm par an ». Les précipitations sont plus abondantes dans les parties élevées (zone en altitude). Prenons par exemple le cas de la région du Nord de la ville composée de TSIVORY, et EBELO où les précipitations moyennes annuelles peuvent atteindre 977mm. Cela permet la pratique d’une agriculture assez prospère dans cette région. Les précipitations occultes jouent également un grand rôle. Le tableau ci-après montre la répartition des précipitations dans le district d’Amboasary-Sud

Tableau n°4: La répartition des précipitations dans le district d’Amboasary-Sud

Communes Précipitation annuelle (mm) Amboasary-sud <400 Behara 400-800 Tanandava-sud 400-800 Sampona <400 Ifotaka 400-800 Tranomaro 400-800 Maromby 800-1200 Elonty 800-1200 Esira 800-1200 800-1200 1200-1600 Tsivory 800-1200 Marotsiraka 400-800 Tomboarivo 400-800 Ebelo 400-800 Ranobe 400-800 Source: Projet SIRSA, Atlas des données structurelles concernant la sécurité alimentaire, région -Anosy - Mars 2006,177 pages

44

DEA, Géographie économique

Carte n°2 – La répartition des précipitations dans le district d’Amboasary-sud

N W E S

Légendes : Source : Fond de la carte FTM 400 mm

400-800 mm

800-1200 mm 1200-1600mm

e Limites des communes Echelle : 1/500 000

45

DEA, Géographie économique

II-2-2-2- Les conditions hydrographiques

Dans le district d’Amboasary-Sud, le bassin de Mandrare s’étend sur une superficie de 12570Km². Ce fleuve est le seul cours d’eau qui passe à proximité de la ville d’Amboasary-Sud. Ce fleuve prend sa source dans le massif de Beampingaratra, près du pic Trafonaomby (1957mètres), vers 1800 m d’altitude et coule sur une distance de 270Km avant de parvenir à la mer. Ce cours d’eau, comme tous les autres de l’extrême Sud de Madagascar, est à sec durant la période sèche. Par contre, en période des pluies, le niveau de l’eau monte et elle coule jusqu’à la mer. Le Mandrare joue un rôle primordial pour le développement de l’agriculture dans la région. Les paysans utilisent ce fleuve pour l’irrigation de leurs cultures. Des barrages et des canaux d’irrigation ont été construits dans plusieurs endroits. Ce fleuve est enjambé par un pont qui mesure 426m de longueur. Il a été construit vers 1957- 1958 et inauguré en 1960. Il est classé 2e rang parmi les ponts les plus longs à Madagascar. L’affluent de la Mandrare, la Menagnara draîne le terrain rizicole de la commune de Behar a.

II-2-2-3- Les ONG dans la promotion de l’agriculture

L’homme est le premier responsable de l’agriculture. C’est lui qui assure le bon déroulement de la culture depuis la préparation des sols cultivables jusqu’à la récolte. Faute de moyens financiers et techniques, les agriculteurs s’organisent dans une société travaillant avec les ONG spécialisés dans l’agriculture. Les différents partenaires présentes dans la ville d’Amboasary-Sud contribuent favorablement au développement du secteur agricole. Des partenaires micro finances comme Objectif-Sud et la FIVOY (Fitehirizana Vola Ifampisamborana) ou Mutuelle d’Epargne et de crédits sont chargés de secourir la population en cas de problèmes financières. A côté du crédit, il y a la location de matériaux (hache, charrue, charrette, brouette,…). A la fin des travaux agricoles, ces matériaux sont rendus à l’ONG mais ils peuvent aussi être achetés par l’utilisateur. L’Objectif Sud finance les agriculteurs en cas de besoin. Il peut aussi les aider à améliorer leur production. Le S.A.P (Système d’Alerte Précoce) se charge de surveiller les zones traditionnelles vulnérables dans la partie sud de Madagascar. Ce projet se charge de la collecte des données liées à la situation alimentaire et nutritionnelle des populations de la

46

DEA, Géographie économique

région. Il travaille avec le P.A.M (Programme Alimentaire Mondiale) et assure le développement rural et la sécurité alimentaire des populations. Le projet de mise en valeur du haut-bassin du Mandrare (PHBM) chargé de l’agriculture est cofinancé par l’Etat et le Fonds d’Intervention pour le Développement Agricole (FIDA). Ce projet s’occupe surtout de la réhabilitation des périmètres irrigués. Il a débuté en 1996 pour une durée de 5 ans. Il est dans sa 10 ème phase signée en juin 2006. Pour améliorer sa productivité, les zones productrices du district d’Amboasary-Sud bénéficient plusieurs formes de soutiens apportés par des ONG tant nationaux qu’internationaux.

II-2-3-LES ZONES PRODUCTRICES

D’une manière générale, la ville d’Amboasary-Sud est formée par deux types d’habitat ; l’habitat urbain et l’habitat rural. L’habitat urbain qui a été créée en pleine période coloniale est composé par les trois types des quartiers: le centre-ville (Tanambao, Morafeno, Tanambe) qui présentent des bâtiments de type moderne. Les habitations et les activités de type rural sont les plus présentes dans l’espace urbain. Ce dernier se comporte comme un vrai village. On pratique un peu partout l’élevage et l’agriculture,…. Dans le district d’Amboasary-Sud, les principales zones productrices de produits vivriers se trouvent généralement sur la partie Nord de la ville, notamment la commune de Behara, de Tsivory, d’Elonty,… peuplées traditionnellement par les Bara et les Antanosy, c’est-à-dire, sur la partie du versant du bassin du Mandrare. Les conditions climatiques de ces zones se prêtent de manière optimale aux cultures du riz, du maïs, du manioc et même d’oignon. De plus, ces zones situées à proximité du fleuve Mandrare sont constituées par des sols alluvionnaires. L’existence de barrage facilite l’irrigation de la culture et favorise les activités agricoles.

II-2-3-1-Les villages périurbains

Ces villages se situent dans un périmètre de 12 km autour de la ville. La plupart des parcelles agricoles sont occupées par la plantation de sisal. La majorité des populations travaille dans la société d'exploitation de sisal où travaille la majorité de la population en tant que salariée. En dehors des jours de travail, notamment le week-end , les ouvriers vont

47

DEA, Géographie économique

travailler dans leur propre champ. Ils y cultivent diverses cultures mais principalement les produits vivriers. Mais cela n’empêche pas la population d’oublier ses habitudes. Après le jour de travail, tout le monde profite du « week-end » pour aller aux champs. Elle cultive divers produits. Les Antanosy et les Betsileo cultivent, en tant que spécialistes, du riz dans les villages de Tsilanja, de Betohoka et du Helibondro, au Nord du quartier de Tanambao. Ces villages bénéficient beaucoup plus l’eau d’irrigation provenant du barrage à Behara. Situés sur les bords du fleuve Mandrare, ces villages produisent aussi des légumes et de la patate douce. Les plus connus sont les salades, les tomates, les kimalao -(spilantes oleracea) et les fotsy vody-Brassica sinensis Les Antandroy quant à eux pratiquent l’élevage de bovidés et les cultures vivrières (maïs,manioc ,…). Ils se concentrent dans les villages périphériques tels que l’Erombazy, Emantsaky, Bedaro, SSM Ankamena, Bevala , Berano…Ces villages bénéficient d’un climat (ou micro-climat) assez favorable à cause de la présence du plateau du Sampona.

48

DEA, Géographie économique

Carte n°3 - Les villages péri-urbains producteurs

N W E S

Légendes : Source : Fond la carte FTM

• Villages péri-urbaines Centre ville d’Amboasary-sud

Route secondaire

Route Nationale (RN-13) Echelle : 1/900 000 e

49

DEA, Géographie économique

Carte n°4 - La répartition des cultures vivrières dans les villages péri-urbaines

N W E S .Beraketa

.Behavo

.Behara

.Helibondro .Berenty

.Amboasary -ville .Bedaro

.Ankitry

Légendes : Source : Fond la carte FTM Maïs

Manioc

Riz

Légumineuses • Villages péri-urbaine Echelle : 1/900 000 e • Villages péri-urbaines

50

DEA, Géographie économique

II-3-LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS AGRICOLES

Le marché d’Amboasary-Sud qui se trouve dans le centre-ville a été inauguré en 1951. C’est le principal lieu de vente des produits alimentaires. Il accueille quotidiennement toutes les catégories de clients. Chaque matin, des paysans, à charrette ou à pied, transportent leurs produits vers cette place du marché. Samedi est le jour du marché hebdomadaire, jour de grande rencontre entre paysans et consommateurs. A deux reprises (1998 et 2000), l'infrastructure du marché a été endommagée par des incendies. En 1998 , les pavillons communaux ont été détruits par les flammes. Ils ont été remplacés par des pavillons en dur construits par le FID et le projet Relance du Sud (RDS). Les pavillons incendiés en 2000 appartenaient à des particuliers. Ils ont été réhabilités par leurs propriétaires, avec l'appui d’un élu du district. Le marché d’Amboasary, situé au carrefour de l’Androy et de l’Anosy, est réputé pour être un important lieu de commerce et d’écoulement de produits agricoles vivriers et de rente ainsi que de produits de l’artisanat et de la mer. Il présente aussi d’importante quantité de produits manufacturés et de biens d’équipement importés d’Antananarivo par les commerçants Merina. Ce marché, l’un des plus fréquentés de la zone littorale, rassemble chaque samedi les villageois venus des différentes communes de la sous-préfecture d’Amboasary (Behara, Tanandava, Sampona) mais aussi d’Anjeke-Beagnantara, Maroalomainty et Ambovombe. Globalement, l’activité commerciale de la ville est orientée vers les produits agricoles. Le commerce de produits de première nécessité (PPN) occupe une place importante auxquels s’ajoutent les services et l’artisanat. La part du commerce de bétail ou de produits de boucherie est assez limitée.

Dans le système commercial, les produits qui sont destinés à la vente sont généralement en quantité inférieur à ceux de l’autoconsommation. La majorité des paysans produisent pour nourrir leur famille mais non prioritairement pour la vente. Selon les producteurs, c’est le surplus de la production seulement qui est commercialisé.

51

DEA, Géographie économique

Figure n° 1 Les secteurs de vente des produits sur le marché d’Amboasary-sud.

N

W E

S

Stèle de la République

Route nationale - 13 Vers Ambovombe Vers Fort-dauphin Légendes : Maïs sec, pilé Pavillons(marchandises générales, épiceries)

Boucheries Produits mixtes (fruits et feuilles potagères)

Manioc légumes (pomme de terre, carotte,…)

Patate douce Légumineuses (haricot ;…)

Riz Produits de pêche

52

DEA, Géographie économique

II-4- LES PRINCIPAUX OBSTACLES DE L’AGRICULTURE

Il existe plusieurs handicaps qui freinent le développement de l’agriculture dont la sécheresse, la culture liée à la croyance et à la tradition (tabou), la dégradation des routes, l’archaïsme des techniques et des matériels,…etc. Autant des problèmes qui entravent l’approvisionnement en alimentation de la ville d’Amboasary-Sud sinon du Sud profond.

La sécheresse croissante ne fait que renforcer l’insécurité alimentaire. La famine devient périodique et sa conséquence sur la santé est de plus en plus inquiétante. Près de la moitié des enfants de moins de 5 ans sont sous-alimentés en 2007 selon M. le directeur de l’hôpital régional d’Amboasary-Sud, consécutivement à la période de sécheresse qui a sévi lors du dernier trimestre 2006, 140 enfants ont été traités depuis le mois d’Octobre 2006 à cause surtout de la baisse des récoltes de maïs, sorgho et du manioc. Face à cette situation, le gouvernement a lancé, en Janvier 2007, un appel pour obtenir de l’aide. Le Programme Alimentaire Mondiale et des organisations non gouvernementales ont multiplié la distribution de nourriture tandis que l‘UNICEF a apporté son soutien pour traiter les enfants souffrant de la dénutrition. En trois mois, de janvier à mars 2007, plus de 5000 enfants avaient été ainsi traités.

II-4-1-Les problèmes climatiques de la région

Comme cette ville est située en plein cœur de l’extrême Sud de Madagascar, elle connaît un type de climat qui allie chaleur et sécheresse. La pluie est en général rare, diminue davantage et l’insolation est très élevée. Tout cela est lié au changement climatique provoqué en partie par la pratique du défrichement par le feu et l’effet de continentalité et surtout le manque d’irrigation artificielle. L’agriculture reste ainsi totalement aléatoire au niveau de la production de vivres. L’augmentation de la production agricole dépend largement de la pluviométrie. La vulgarisation de la culture s’impose mais il faut avant tout améliorer la maîtrise de l’eau. Ces dernières années, la pluviométrie n’a cessé de diminuer, la production devient insuffisante. Seul, pour les zones de l’intérieur comme Tsivory et autres qui reçoivent plus de précipitations peuvent maintenir leur rythme de production, les conditions climatiques étant un peu plus favorables. Toutefois le passage des vents violents et desséchants anéantit parfois des récoltes entières.

53

DEA, Géographie économique

Tableau n°5- la répartition mensuelle des précipitations durant les années 2008-2009 dans la ville d’Amboasary-Sud (en mm) Année Janv Fév Mars Avr Mai Jui Juil Aoû Sept Oct Nov Dec Total Moy annuel 2008 47,8 71,2 37,7 52,7 32,5 29,6 0 0 0 12,8 4,4 0 289,7 24,1 Jours 7 4 4 4 1 3 0 0 0 2 6 0 31 2,6 2009 90,7 17,8 133,1 44,9 0 277,7 0 0 8,7 16,7 65,3 0 404,9 33,7 Jours 8 3 11 9 0 4 0 0 2 5 7 0 47 3,9

Source : Service météorologique Antiacridienne à Amboasary-sud, Novembre 2010

Figure n°2- Les précipitations de la ville d’Amboasary-Sud en 2008-2009

300

250

200

150 Série1

100 Série2

50

0 Janv Fév Mars Avr Mai Jui Juil Aoû Sept Oct Nov Dec

D’après ce tableau, on constate que les précipitations enregistrées en 2009 sont importants ou assez abondantes que celles de l’année 2008 dans la ville d’Amboasary-Sud.

Grosso modo, le milieu climatique ne favorise pas le développement optimal des plantes vivrières. En plus des conditions climatiques peu favorables, il faut ajouter les problèmes causés par l’ensablement, les crues et surtout l’invasion des acridiens. Les productions vivrières qui constituent à la fois la source monétaire et alimentaire des paysans ne peuvent donner que des récoltes insuffisantes. Les habitants sont obligés de vendre leurs biens (bœufs, assiettes, machines à coudre,…) pour combler ces déficits alimentaires et financiers.

54

DEA, Géographie économique

II-4-2- Les problèmes de voies de communication

La dégradation des infrastructures routières constitue un handicap majeur pour l’ensemble des activités économiques de cette région. Toutes les routes sont dans un état de délabrement très avancé sans pratiquement aucune réhabilitation. Ainsi, dans beaucoup de zones productrices, les routes sont pratiquement inaccessibles, donc difficilement carrossables pendant la saison des pluies. Il est dès lors difficile d’écouler ou faire circuler les produits agricoles des campagnes vers la ville d’Amboasary-Sud. L’approvisionnement devient carentiel et même parfois inexistant lorsque les frais de transport montent. Les colleteurs préfèrent rester en ville et stocker leurs marchandises en attendant que l’état des routes s’améliore. Une telle situation défavorise les consommateurs urbains mais n’arrange pas non plus les affaires des producteurs ni même des spéculateurs. On vit au cours de cette période une situation de manque généralisé.

55

DEA, Géographie économique

PLANCHE N°4

Photo n°7- Le pont sur le fleuve de Mandrare

Cliché ALBERTIN

Photo n° 8-L’était des routes après le passage des pluies

Cliché ALBERTIN

56

DEA, Géographie économique

II-4-3- Des techniques et matériels d’exploitation inadaptés

Les activités agricoles sont effectuées avec des moyens traditionnels. Tout se fait à la main. Le transport fait appel aux charrettes à bœufs. Il concerne l’acheminement des produits et de la fumure animale pour amender le sol, par exemple. Toutefois, peu de paysans possèdent une charrette ou une charrue. Cela est dû à la faiblesse de revenu de l’agriculteur. Les vieux « Mpangarivo » disposent suffisamment de matériel pour mettre en valeur de dizaine. Ils émergent ainsi du lot des paysans généralement pauvres. Pour les riches et pour les pauvres, le système agricole est invariablement extensif. Les principales causes en sont le manque de sensibilisation et l’insuffisance de moyens logistiques adéquats. Mais il ne faut pas non plus oublier le rôle de la tradition qui maintient les paysans. Il faut qu’ils constatent par eux-mêmes les bienfaits des nouvelles techniques agricoles. Une vitrine ou un centre-pilote devrait être créée dans le district. Sans cette mesure, les paysans vont continuer à cultiver les terres avec leurs systèmes traditionnels. A défaut de la vulgarisation des nouvelles techniques de mise en valeur, l’agriculture d’autosubsistance va perdurer et les citadins devraient ainsi se contenter des « miettes » ou au mieux des surplus alimentaires des campagnards.

II- 4-4- La non maîtrise des prix des produits sur le marché

Sur le marché, le prix des produits varie énormément d’une période à une autre et d’un vendeur à un autre. Les prix des produits sont variables selon les saisons, les récoltes ou le type de culture. La saison de récolte est synonyme d’abondance de marchandises au marché. La saison de culture est celle de la diminution de l’offre. En période de soudure, les prix des produits sont très élevés. Cette époque se situe entre l’épuisement des stocks alimentaires des paysans et le début de la récolte. C’est là que se situe généralement la famine ou le kere qui pousse des centaines sinon des milliers de jeunes Antandroy sur la route de la migration. Au niveau de la commercialisation, ce sont les collecteurs et les stockeurs qui fixent les prix sur le marché. Ils organisent la collecte des produits auprès des producteurs en vue de la spéculation. Le prix des produits ne cessant d’augmenter, ce sont toujours les consommateurs qui en souffrent le plus.

57

DEA, Géographie économique

II-5-L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE

D’une manière générale, la commune urbaine d’Amboasary-Sud est victime d’une insuffisance alimentaire quasi-continuelle. Chaque année, les zones productrices et périphériques ravitaillent le marché de la ville en denrées alimentaires d’origine agricole et aussi d’autres produits non agricoles. Ces zones productrices ne peuvent cependant pas répondre à toutes les demandes alimentaires des citadins.

Grâce à l’importance du marché, cette année 2011, le gouvernement a construit un nouveau marché en plein centre ville pour faire un grand marché commun de toutes les 16 communes formant le district d’Amboasary-Sud. Selon le Maire de la ville, ce marché sera le deuxième plus grand marché de Madagascar après le grand marché de Majunga. A ce moment là, l’approvisionnement en nourriture de la population sera résolu et ne serait que provisoirement, par l’arrivée des denrées en provenance des autres régions de Madagascar.

II-5-1-La production alimentaire

En milieu urbain, la production alimentaire connaît un essor considérable. Cet essor est favorisé par la migration des paysans vers la ville. En arrivant dans la ville, ces paysans ne trouveront pas de travail et d’autres moyens de survie. De ce fait, ils font leurs activités habituelles, notamment l’agriculture et l’élevage. Ce qui a résultat l’abondance de la production agricole en ville car tous les quartiers et les sites urbaines sont couverts de cultures, y compris les espaces d’habitation, les bords du cours d’eaux, les versants et les plaines inondables.

A Amboasary-Sud, les parties les plus ciblées par cette activité rurale sont les parcelles de bord du fleuve Mandrare et la plaine inondable. La production alimentaire joue un rôle primordial dans le cadre du développement socio-économique des citadins. Avec la production actuelle, la ville pourrait jouir d’une autosuffisance alimentaire.

Cette activité rurale est très remarquable dans toutes les villes des pays du Tiers- Monde, y compris Madagascar.

58

DEA, Géographie économique

Tableau n°6- La production alimentaire

Cultures vivrières Part des ménages Rendement Part commercialisée Mois de pratiquants (en %) normale (en t/ha) (en %) consommation Patate douce 75-100 6-10 25-50 1-2 Manioc 75-100 5 <15 1-2 Maïs 25-50 1,2-2 25-50 1-2 Riz (1 ère saison) 10-25 2-3 25-50 ----- Couverture des besoins alimentaires par la production agricole des ménages = 7-9 mois de consommation

Source : Atlas des données structurelles concernant la sécurité alimentaire de SIRSA, région -Anosy - Mars 2006,177 pages

II-5-2-L’insécurité alimentaire : un handicap du développement de la ville

Aujourd’hui, l’insécurité alimentaire est devenue politiquement négligeable dans la ville parce qu’en milieu urbain, les dirigeants nationaux ont tendance à ne pas s’intéresser à ce problème. Ils priorisent surtout les problèmes de chômage, de la surpopulation, de la dégradation des infrastructures,…. Ce problème est également lourd pour les citadins parce que, dans la majorité de cas, ce sont des pauvres issus du milieu rural. Ce sont des familles de paysans appartenant à la classe moyenne et le revenu se situe en dessous du seuil de la pauvreté.

L’insécurité alimentaire se manifeste davantage dans la ville d’Aboasary-Sud. Elle entrave la capacité d’apprendre et de travailler. Il est difficile de lancer un quelconque projet de développement: la pauvreté attire la pauvreté.

En période de soudure, la ville est ravitaillée presque exclusivement par les autres districts du Sud-Ouest tels que Betroka et Bekily ou bien les pays étrangers en matières de produits vivriers.

59

DEA, Géographie économique

Carte n° 5 – La contribution de l’agriculture aux revenues monétaires

N W E S

Légendes : Source : Fond de la carte de FTM 5 à 10 %

10 à 25%

25 à 50%

50 à 75% Echelle : 1/7 00 000 e

La contribution de l’agriculture aux revenus monétaires est définie comme la part moyenne de l’ensemble des revenus des ménages d’une commune générée par la vente de la production agricole, cultures vivrières et cultures de rente confondues.

60

DEA, Géographie économique

II-5-3-La sécurité alimentaire dans la ville d’Amboasary-Sud

Selon la Banque Mondiale, 1986 : « la sécurité alimentaire se définit comme l’accès pour tous à tout moment aux denrées alimentaires nécessaires pour mener une vie active et saine toute l’année, c’est-à-dire, elle désigne la possibilité pour tous d’avoir accès en tout temps aux denrées alimentaires nécessaires pour mener une vie saine. Et, pour une famille, il s’agit de la capacité de se procurer assez d’aliments pour assurer un apport nutritif pour tous les membres de la famille ».

L’insécurité alimentaire fait partie des grands problèmes de la ville d’Amboasary-sud. Jusqu’à maintenant, il est encore difficile de maîtriser ce problème. La sécurité alimentaire reste comme un slogan pour les dirigeants mais en pratique elle est loin d’être résolue malgré l’assistance du Programme Alimentaire Mondiale. La faim continue à sévir dans la zone et cause souvent des ravages parmi la population. Comment améliorer la situation alimentaire des habitants ?

II-6- LES PERSPECTIVES II-6-1- L’amélioration de l’exploitation agricole

L’amélioration des techniques agricoles par la formation et le recrutement des agents d’encadrement des paysans en matière de l’augmentation de la productivité doivent être une des priorités. Il est nécessaire de modifier les pratiques agricoles en fournissant aux paysans des connaissances techniques favorables au développement. Les prix doivent être motivants pour les agriculteurs et raisonnables pour les consommateurs. Pour ce faire, il faut changer d’abord la mentalité des paysans et les encourager de suivre le progrès. Au moins, les chefs de village doivent recevoir un minimum de formation, à charge ensuite pour eux, de conscientiser les paysans de leurs circonscriptions. C’est l’une des conditions qui vont contribuer à la modernisation de la pratique agricole et à l’augmentation de la productivité. Cela signifie qu’il faut convaincre les paysans sur le bien-fondé de l’agriculture intensive. Mais, l’amélioration et la maîtrise de l’approvisionnement en eau constituent un préalable nécessaire à cette entreprise.

61

DEA, Géographie économique

II-6-2- L’aménagement des infrastructures routière

La plupart des routes du sud sont tombées en état de délabrement très avancé. Il est souhaitable de procéder à des réhabilitations et voire à la construction de nouvelles pistes pour désenclaver la région. La circulation des produits agricoles dépend entièrement de réhabilitation, ouvertures des axes routiers. Il faut d’ailleurs savoir que le mauvais état des routes est l’une des causes principales qui entravent la sécurisation de l’ensemble du pays, sans parler de son impact sur l’approvisionnement en produis vivriers. L’existence d’un bon réseau de communication permet la circulation fluide des produits et des hommes. Pour parler de la politique, la présence de routes qui permettent de relier les régions du pays entre elles, constitue un gage de l’unité nationale et de la compréhension mutuelle entre les Malgaches.

II-6-3-L’extension des espaces cultivés

L’Androy dispose d’immenses espaces cultivables, aménageables. Les sols disposent d’une fertilité considérable mais le seul problème se pose au niveau du manque d’eau. Il faudrait donc songer à un approvisionnement en eau de ce grand sud par la recherche d’une source durable, source de vie pour les hommes. Il importe de créer une nouvelle politique agricole puisque, tout le monde attend cette politique pour élargir la capacité de production. L’extension des terrains cultivables est aussi indispensable si on veut réellement résoudre ce problème qui chasse davantage chaque année des jeunes Antandroy de leur pays. D’après l’enquête que nous avons effectuée en 2008, il s’avère que 80 % des cultivateurs souhaiteraient s’approprier et reconvertir les champs de sisal en terrains vivriers (riz, manioc, patate douce, maïs,…). Pour eux, la culture vivrière devrait être prioritaire et non résiduelle.

62

DEA, Géographie économique

CONCLUSION / CHRONOGRAMME

Il est ainsi constaté que le district d’Amboasary-Sud connaît un déficit alimentaire chronique. En dépit de la bonne volonté des habitants à sortir du sous-développement et malgré l’assistance des ONG tant nationales qu’internationales la famine reste une réalité du vécu quotidien.

D’après les témoignages de certaines citadins habitant la zone et des résultats des recherches effectuées dans la région d’Amboasary-Sud en particulier et celle du sud en général n’est pas physiquement si austère comme le laisse sous-entends la plupart des écrits. L’espace est étendu, le sol est, en général, riche et l’Antandroy est travailleur, endurant .

Le problème du sud profond est le manque d’eau : peu ou pas de pluie, la plupart des rivières sont à sec une grande partie de l’année.

Des recherches ont, cependant réveillé la présence d’une importante quantité d’eau souterraine. Des efforts ont été déployés pour exploiter cette manne souterraine et dont le plus important est l’aide par les Japonais dans le cadre de l’AES.

Mais, pour diverses raisons, les résultats obtenus dans le cadre de l’ Alimentation en Eau dans le Sud n’ont pas été à la mesure des résultats escomptés si bien que le Deep South reste encore parmi les régions les moins avancées de Madagascar. Cette étude que nous sommes en train de commencer s’inscrit dans la recherche des solutions pour améliorer les conditions de vie des gens du sud en général.

Certes, nous parlons d’Amboasary-Sud mais nous espérons qu’au terme de nos recherches, on aura un exemple (un modèle) de développement que nous espérons extrapolable dans les autres districts du Sud.

CHRONOGRAMME DE LA REALISATION DE LA THESE

Nous espérons soutenir le Doctoral au terme de 3 à 4 années. Le chronogramme de ce travail se présente comme suit:

 La première année: 1ère descente sur terrain, 1 ère collecte des données et surtout prise de contact avec la population, les Roandria et les responsables politiques.

63

DEA, Géographie économique

 La deuxième année : suite de la collecte des données et ébauche de plan de thèse – Bibliographie  La troisième année: Année de la rédaction définitive, entrecoupée de quelques descentes sur le terrain en vue de confirmer ou infirmer certains faits qui nous paraissent encore un peu flous. – Dépôt de l’ouvrage auprès du Directeur de thèse et de l’encadreur à charge pour eux de contacter le jury de soutenance.

BESOINS

• Frais de déplacement • Matériels : GPS, Ordinateur, Boussole, Papiers, stylos,…

64

DEA, Géographie économique

LISTE DES ABREVIATIONS

CEDRATOM : Centre de Documentation et de Recherche sur les Arts et les Traditions Orales à Madagascar

DRDR : Direction Régionale du Développement Rural FAO : Food and Agriculture Organisation (organisation pour L’agriculture et l’alimentation)

NUTRIMAD : Nutrition de Madagascar

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Les conditions climatiques des légumineuses Tableau n°2 : Classification des produits selon leurs modes de culture Tableau n°3 Maxima et minima des températures annuelles (°C) de la Commune rurale de Maroaloka (année 1998). Tableau n° 4 : La répartition des précipitations dans le district d’Amboasary-Sud Tableau n°5 - La répartition de la précipitation durant les deux années précédentes dans la ville d’Amboasary-Sud (en mm): Tableau n°6- La production alimentaire

LISTES DES CARTES

Carte n°1 - Localisation de la zone d’étude Carte n°2 – La répartition des précipitations dans le district d’Amboasary-sud Carte n°3 - Les villages péri-urbaines producteurs Carte n°4 - La répartition des cultures vivrières dans les villages péri-urbaines Carte n° 5 – La contribution de l’agriculture aux revenues monétaires

65

DEA, Géographie économique

LISTE DES PLANCHES

Planche n°1 :

• Photo n° 1- La culture de maïs • Photo n° 2- La culture de manioc

Planche n°2 : • Photo n° 3- La culture de patate douce • Photon°4- Un jardin des produits maraîchers à Betohoka

Planche n°3 : • Photon°5- L’association de la culture maïs et de patate douce • Photon°6 – L’association de la culture maïs et de Niébé

Planche n°4 : • Photo n° 8-L’état des routes après le passage des pluies • Photo n°7- Le pont sur le fleuve Mandrare

LISTE DES FIGURES

Figure n° 1 La répartition des lieux de vente des produits sur le marché d’Amboasary-Sud. Figure n°2- Les précipitations de la ville d’Amboasary-Sud en 2008-2009

66

DEA, Géographie économique

PLAN DE LA FUTURE THESE Avant propos Introduction PREMIERE PARTIE : LA PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE Chapitre-I- LE MILIEU NATUREL I-1-La localisation de la ville d’Amboasary-Sud I-2-Le climat de la ville d’Amboasary-Sud I-2-1-La température I-2-2-Les précipitations I-3-Les végétations I-4-Les vents I-5-Les saisons I-6-L’hydrographie I-7-Les sols I-8-Les reliefs Chapitre-II-LE MILIEU HUMAIN II-1-Histoire et peuplement de la ville II-1-1- Historique de la ville d’Amboasary-Sud II-1-2-Le peuplement II-1-2-1-Les populations autochtones II-1-2-2-Les immigrants II-1-2-3-Les étrangers II-2- Les activités économiques de la population II-2-1- L’agriculture II-2-2-L’élevage II-2-3-La pêche II-2-4-Le commerce II-2-5-La plantation de sisal II-2-6-Le tourisme II-3-Les activités administratives II-3-1-La santé II-3-2-L’éducation II-3-3-La sécurité

67

DEA, Géographie économique

DEUXIEME PARTIE : L’AGRICULTURE ET SES IMPACTS DANS LA VIE SOCIO- ECONOMIQUE ET ENVIRONNEMENTALE DE LA POPULATION Chapitre-III- L’AGRICULTURE, BASE DE L’ECONOMIE DE LA POPULATION III-1-L’agriculture alimentaire urbaine III-1-1-La définition III-1-2-Les cultures vivrières III-1-2-1-Les céréales III-1-2-1-1-Le riz III-1-2-1-2-Le maïs III-1-2-1-3-Le sorgho III-1-2-2-Les tubercules III-1-2-2-1-Le manioc III-1-2-2-2-Le patate douce III-1-2-3-Le légumineuses III-1-2-3-1- Les produits maraîchères III-1-2-3-2-Les cucurbitacées III-1-3- Les systèmes et condition de production III-1-3-1-Le système de culture III-1-3-2-La polyculture III-1-3-3-La rotation de la culture par la jachère III-1-3-4-le défrichement III-1-4-Les conditions naturelles du développement de l’agriculture III-1-4-1-Les éléments du climat III-1-4-2-Les conditions hydrographiques III-1-4-3-Les ONG dans la promotion de l’agriculture III-1-5-Les zones productrices III-1-5-1-Les zones productrices périurbains III-1-5-2-Les zones productrices intra-district III-1-6-Les principaux obstacles de l’agriculture III-1-6-1- Le problèmes climatiques de la région III-1-6-2- Le problèmes des voies de communications III-1-6-3- Des techniques et matériels d’exploitation inadaptés III-1-6-4-Le manque de moyen de stockage III-1-6-5- Le non maîtrise des prix des produits sur le marché

68

DEA, Géographie économique

Chapitre-IV- LA COMMERCIALISATION ET LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DE L’AGRICULTURE IV-1-La commercialisation des produits agricoles IV-1-1-Les prix des produits IV-1-2-Les clients IV-1-3-Les stockeurs et la production IV-2- Les impactes sociaux IV-2-1-La possibilité à l’accès à la consommation des produits vivriers IV-2-2-L’amélioration des conditions de vie IV-2-3-L’augmentation de la population urbaine IV-3-Les impacts économiques IV-3-1- L’amélioration de fiscalité IV-3-2-Le développement de l’activité économique locale IV-4-Les impacts environnementaux IV-4-1- La réduction de la couverture végétale IV-4-2- Le changement climatique dans la région IV-4-3- La disparition des quelques espèces d’animaux

TROISIEME PARTIE : L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE ET PERSPECTIVES Chapitre-V- L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE V-1-La production alimentaire V-2-L’insécurité alimentaire : un handicap du développement de la ville V-3-La sécurité alimentaire dans la ville d’amboasary-sud Chapitre-VI- LES PERSPECTIVES VI-1- L’amélioration de l’exploitation agricole VI-2-L’aménagement des infrastructures routières VI-3-L’extension des espaces cultivés : VI-4- La maîtrise de l’accès à la consommation Conclusion Tables de matières

69

DEA, Géographie économique

TABLE DES MATIERES AVANT PROPOS ...... 1 INTRODUCTION ...... 3 PREMIER CHAPITRE ...... 6 ENQUETES, METHODOLOGIE DE RECHERCHE ET BIBLIOGRAPHIE...... 6 I-1-LES DIFFERENTES PHASES D’INVESTIGATION ...... 7 I-1-1-Le choix du terrain ...... 7 I-1-1-1-Participation au débat sur l’insécurité alimentaire dans les villes des pays du Tiers-Monde...... 7 I-1-1-2- Une volonté personnelle ...... 7 I-1-2- Le choix du sujet ...... 8 I-1-2-1- Une branche géographique de préférence ...... 8 I-1-2-2-Amboasary-sud : une ville qui a peu attiré les chercheurs...... 8 I-1-3- Le travaux de documentation ...... 9 I-1-3-1-La recherche des ouvrages spécialisés sur la zone d’étude ...... 9 I-1-3-2-La recherche des ouvrages généraux ...... 10 I-2- LES ENQUETES ET LES PROBLEMES RENCONTREES ...... 11 I-2-1- Les enquêtes orales ...... 11 I-2-2- Les questionnaires ...... 11 I-2-3- Les discussions avec les responsables locaux ...... 15 I-2-4- L’entretien avec les agriculteurs ...... 16 I-2-5-Le traitement des données ...... 16 I-2-5-1- L’assemblage des données collectées ...... 16 I-2-5-2- La rédaction ...... 17 I-2-5-3- Les problèmes rencontrés ...... 17 I-3- LA LISTE BIBLIOGRAPHIQUE ...... 18 I-3-1-Les ouvrages généraux ...... 18 I-3-2-Les ouvrages spécialisés ...... 20 I-4- LA BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE ...... 22 I-4-1-AGRICULTURE TROPICALE EN MILIEU PAYSAN AFRICAIN, 1983, ...... 22 I-4-2-LE DEFI, L’Androy et l’appel à la vie, 1977, Michel Guérin,116p ...... 24 I-4-3- L’AGRICULTURE ET L’ENVIRONNEMENT, étude prospective sur le développement durable ERNST Lutz, 1998, 416 p ...... 26 DEUXIEME CHAPITRE: ...... 28 RESULTATS DES PREMIERES INVESTIGATIONS ET CONSTATATIONS...... 28 II-1-L’AGRICULTURE...... 30 II-1-1-L’agriculture alimentaire urbaine ...... 30 II-1-2-Les cultures vivrières : des aliments de base de la population urbaine ...... 31

70

DEA, Géographie économique

II-1-2-1- Les céréales : ...... 31 II-1-2-1-1-Le riz-vary - (Oryza sativa) ...... 31 II-1-2-1-2 -Le maïs-tsako- (Zea maïs mexicana) ...... 31 II-1-2-1-3- Le sorgho -apemba ...... 32 II-1-2-2- Les tubercules ...... 32 II-1-2-2-1-Le manioc -balahazo- (Manihot Utilissima ) ...... 32 II-1-2-2-2- La patate douce -bageda - (Ipomea batatas) ...... 36 II-1-2-3- Les légumineuses...... 36 II-1-2-4- Les produits maraîchers ...... 37 II-1-2-5- Les fruits ...... 39 II-1-2-6- Les cucurbitacées : ...... 39 II-2-LES SYSTEMES ET CONDITIONS DE PRODUCTION ...... 40 II-2-1- Le système agricole : ...... 40 II-2-1-1-La polyculture : ...... 40 II-2-1-2- La rotation de culture: ...... 42 II-2-1-3-Le défrichement : ...... 42 II-2-2-LES CONDITIONS NATURELLES DE DEVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE ...... 43 II-2-2-1- Les éléments du climat ...... 43 II-2-2-2- Les conditions hydrographiques ...... 46 II-2-2-3- Les ONG dans la promotion de l’agriculture ...... 46 II-2-3-LES ZONES PRODUCTRICES ...... 47 II-2-3-1-Les villages périurbains ...... 47 II-3-LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS AGRICOLES ...... 51 II-4- LES PRINCIPAUX OBSTACLES DE L’AGRICULTURE ...... 53 II-4-1-Le problème climatique de la région : ...... 53 II-4-2- Les problèmes de voies de communications ...... 55 II-4-3- Des techniques et matériels d’exploitation inadaptés ...... 57 II-4-4- Le non maîtrise des prix des produits sur le marché ...... 57 II-5-L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE ...... 58 II-5-1-La production alimentaire ...... 58 II-5-2-L’insécurité alimentaire : un handicap du développement de la ville ...... 59 II-5-3-La sécurité alimentaire dans la ville d’amboasary-sud ...... 61 II-6- LES PERSPECTIVES ...... 61 II-6-1- L’amélioration de l’exploitation agricole ...... 61 II-6-2- L’aménagement des infrastructures routières: ...... 62 II-6-3-L’extension des espaces cultivés : ...... 62

71

DEA, Géographie économique

CONCLUSION / CHRONOGRAMME ...... 63 LISTE DES ABREVIATIONS ...... 65 LISTE DES TABLEAUX ...... 65 LISTES DES CARTES ...... 65 LISTE DES PLANCHES ...... 66 LISTE DES FIGURES ...... 66 PLAN DE LA FUTURE THESE……………………………………………………………..67 TABLE DES MATIERES……………………………………………………………………70

72