ISERE NORD GRANULATS

Demande d’Autorisation Environnementale (DAE) pour le renouvellement et l’extension d’autorisation d’exploiter une carrière

TOME 3

« ETUDE D’IMPACT »

Carrière de calcaire pour pierre marbrière, enrochements et granulats de « La Loimpe »

Commune de Porcieu-Amblagnieu (38)

Rapport n°R17073301.V0 – T3

Juin 2020

e-mail: [email protected] SARL au capital de 120 000 euros - RCS : Toulouse 435 114 129 - Code NAF : 7112B Siège social et Agence Sud Le Château 31 290 GARDOUCH Tél : 05 34 66 43 42 / Fax : 05 61 81 62 80 Agence Centre et Nord 2 rue Joseph Leber 45 530 VITRY AUX LOGES Tél : 02 38 59 37 19 / Fax : 02 38 59 38 14 Agence Ouest 5 rue de la Rôme 49 123 CHAMPTOCE SUR LOIRE Tél : 02 41 34 35 82 / Fax : 02 41 34 37 95 Agence Sud-Est 1175 route de Margès 26 380 PEYRINS Tél : 04 75 72 80 00 / Fax : 04 75 72 80 05 Agence Est 7 rue du Breuil 88 200 REMIREMONT Tél : 03 29 22 12 68 / Fax : 09 70 06 14 23 Antenne Afrique Centrale BP 831 LIBREVILLE - GABON Tél : (+241) 02 85 22 48 Site internet : www. geoplusenvironnement.com

ISERE NORD GRANULATS

Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension d’autorisation d’exploiter une carrière

TOME 3

« ETUDE D’IMPACT »

Carrière de calcaire pour pierre marbrière, enrochements et granulats de « La Loimpe »

Commune de Porcieu-Amblagnieu (38)

Rapport n°R17073301.V0 - T3

Juin 2020

ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

PREAMBULE

La société « ISERE NORD GRANULATS » a repris en 2017 l’activité extractive de la carrière de « La Loimpe » (ex carrière Lecazat) sur le territoire de la commune de Porcieu-Amblagnieu (38). Cette carrière a été exploitée au cours de la première partie du XXème siècle pour la production de pierre marbrière.

Aujourd’hui, marbrière (« Pierre de Villebois »), réputée régionalement, est toujours exploitée, quand la qualité du gisement le permet, le reste du gisement étant valorisé sous la forme d’enrochements et de granulats calcaires (pour des chantiers locaux de travaux publics, routes, béton, industrie, …).

Ces activités sont actuellement régies par l’Arrêté Préfectoral n°2005-08904 du 28 juillet 2005, pour une superficie de 6,9 ha et pour une durée de 25 ans, soit jusqu’au 28 juillet 2020, au rythme de production maximal de 100 000 t/an.

Afin de pérenniser ses activités d’extraction sur ce site au-delà de 2020, ISERE NORD GRANULATS souhaite : • Accéder à de nouvelles zones de gisement marbrier, pour les 30 ans à venir ; • Renouveler, étendre et approfondir son autorisation actuelle sur une surface d’environ 10 ha. La demande de renouvellement concerne la totalité de la surface actuellement autorisée soit 6,9 ha. La demande d’extension concerne une surface supplémentaire de 3 ha 23 a vers l’Est, sur la même commune de Porcieu-Amblagnieu. La demande de renouvellement et d’extension concerne ainsi au total une superficie de 10 ha 13 a, pour une durée d’exploitation de 30 ans. Un léger approfondissement du carreau est demandé afin de mieux l’ajuster au fond géologique. • Améliorer les conditions d’exploitation tout en conservant le rythme d’exploitation actuel (refonte du phasage d’exploitation, aménagement du site par la mise en place d’une aire étanche, d’un pont-bascule, etc.) ; • Continuer à traiter le tout-venant extrait sur les installations de traitement mobiles (concassage et criblage) d’une puissance électrique installée totale de 500 kW.

L’entreprise ISERE NORD GRANULATS doit donc répondre à une contrainte administrative concernant le Code de l’Environnement (rubriques 2510, 2515 et 2517).

L’enjeu est de permettre, dans un cadre parfaitement légal, sécurisant et respectueux de son environnement, la poursuite, l'extension et l'optimisation des activités de carrière sur ces terrains, et ce, pour une durée de 30 années. Cette demande portera sur une surface totale de 10 ha 13 a à un rythme de production moyen de 80 000 t/an (maxi : 100 000 t/an).

L’exploitation de cette carrière de roche massive répond parfaitement aux objectifs du SCOT de La Boucle du Rhône en Dauphiné, au Cadre régional « Matériaux et carrières » et au Schéma Départemental des Carrières de l’Isère.

Cette Demande d’Autorisation Environnementale (DAE) vaut : • Demande d’autorisation au titre des ICPE et vaut également pour la loi sur l’eau ; • Demande d’autorisation de défrichement au titre du Code Forestier ; • Demande de dérogation à l’interdiction de destruction d’espèces protégées au titre de l’article L.411-2 du Code de l’Environnement ; • Absence d’opposition au titre du régime d’évaluation des incidences sur le réseau Natura 2000.

Ce tome constitue l’Etude d’Impact de cette demande d’autorisation.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 2 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

Cette étude d’impact concerne une demande de renouvellement et d’extension d’autorisation pour l’exploitation d’une carrière exploitée depuis la première partie du XXème siècle.

Elle présente donc la situation actuelle, la prévision de la situation à venir, ainsi que les solutions prévues ou déjà effectives, qui permettront d’éviter, de limiter ou de compenser les impacts de cette poursuite d’exploitation sur l’environnement.

Ce dossier est constitué en application : • du Code de l'Environnement (Art. L. 515-1 à 515-6), reprenant la Loi n°76-663 du 19 juillet 1976 relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) ; • et du Code de l’Environnement (Art. R. 512-1 et suivants), reprenant le décret n°77-1133 du 21 septembre 1977 pris pour l’application de la loi n°76-663 du 19 juillet 1976.

Par ailleurs, il est précisé que ce dossier : • répond également aux exigences des Art. R. 122-1 à 16, relatifs aux études d’impacts, pris pour l’application des Art. L. 122-1 à 3 du Code de l’Environnement ; • respecte le principe de gestion équilibrée de la ressource en eau prévue par l'Art. L. 211-1 du Code de l'Environnement (Loi du 3 janvier 1992 sur l’eau article 2) ; • se conforme au Décret n°80-331 du 07 mai 1980 portant Réglementation Générale de l’Industrie Extractive (RGIE) ; • suit les prescriptions de l’Arrêté du 22 septembre 1994, relatif aux exploitations de carrières et installations de premier traitement des matériaux ; • respecte la Loi n°2010-788 du 12 juillet 2010 (Art. 230) portant engagement national pour l’environnement ; • se conforme au Décret n°2011-2019 du 29 décembre 2011 portant réforme des études d’impact des projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménagements.

Cette étude d’impact est composée des chapitres suivants :

• Chapitre 1 : une description sommaire du projet et de ses caractéristiques (le projet est présenté en détails dans le Tome 2 : Mémoire Technique) ;

• Chapitre 2 : l’analyse de l’état actuel de la zone et des milieux susceptibles d’être affectés par le projet ;

• Chapitre 3 : l’analyse des effets potentiels, positifs et négatifs, directs et indirects, permanents et temporaires, du projet sur l’environnement ;

• Chapitre 4 : l’analyse des effets cumulées du projet avec d’autres projets connus ;

• Chapitre 5 : les principales alternatives au projet, la prise en compte du scénario de référence et motivations du projet retenu ;

• Chapitre 6 : la compatibilité du projet avec les documents d’urbanisme et divers plans, schémas et programmes ;

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• Chapitre 7 : les mesures pour éviter, réduire, compenser, accompagner ou suivre les incidences négatives notables du projet sur son environnement ;

• Chapitre 8 : les principes de remise en état et modalités de suivi final du site ;

• Chapitre 9 : la Notice d’Incidence Natura 2000, également intégrée à l’étude écologique en Annexe 6 ;

• Chapitre 10 : l’analyse des effets du projet sur la santé publique ;

• Chapitre 11 : la présentation des méthodes utilisées pour évaluer l’état actuel de l’environnement les effets du projet sur l’environnement ;

• Chapitre 12 : la présentation des rédacteurs, des limites de l’étude et la description des difficultés éventuelles, de nature technique ou scientifique, rencontrées dans la constitution de cette étude d’impact ;

• Chapitre 13 : la conclusion de l’Etude d’Impact.

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S OMMAIR E

1. DESCRIPTION DU PROJET ...... 9 1.1. SITUATION, ACCES ET PARCELLES CONCERNEES ...... 9 1.2. DESCRIPTION SOMMAIRE DE L’ACTIVITE ...... 10 2. ANALYSE DE L’ETAT ACTUEL DE L’ENVIRONNEMENT SUSCEPTIBLE D’ETRE AFFECTE PAR LE PROJET ...... 21 2.1. GEOMORPHOLOGIE ET TOPOGRAPHIE ...... 22 2.2. PEDOLOGIE ...... 24 2.3. GEOLOGIE ...... 24 2.4. HYDROGEOLOGIE ...... 28 2.5. HYDROGRAPHIE ...... 34 2.6. USAGES ET GESTION DE LA RESSOURCE EN EAU ...... 34 2.7. FAUNE, FLORE ET MILIEUX NATURELS ...... 39 2.8. PAYSAGE ET VISIBILITE ...... 113 2.9. PROTECTION DES PAYSAGES ET DES SITES ...... 121 2.10. FACTEURS CLIMATIQUES ...... 121 2.11. POPULATION ...... 123 2.12. HABITATIONS PROCHES ...... 123 2.13. ÉTABLISSEMENTS RECEVANT DU PUBLIC (ERP) ...... 124 2.14. INSTALLATIONS CLASSEES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (ICPE) ...... 126 2.15. ACTIVITES / LOISIRS ...... 126 2.16. PATRIMOINE CULTUREL ET ARCHEOLOGIQUE ...... 127 2.17. TRANSPORTS ...... 128 2.18. QUALITE DE L’AIR ...... 130 2.19. AMBIANCE SONORE ...... 131 2.20. VIBRATIONS ...... 134 2.21. AMBIANCE LUMINEUSE NOCTURNE ...... 134 2.22. CONTRAINTES ET SERVITUDES TECHNIQUES ...... 134 2.23. SYNTHESE DES SENSIBILITES DU SITE ...... 137 3. ANALYSE DES EFFETS POTENTIELS POSITIFS ET NEGATIFS, DIRECTS ET INDIRECTS, TEMPORAIRES ET PERMANENTS DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 140 3.1. IMPACT BRUT SUR LA STABILITE DES SOLS ...... 141 3.2. IMPACT BRUT SUR LA QUALITE DES SOLS ...... 142 3.3. IMPACT BRUT SUR LES EAUX SOUTERRAINES ...... 143 3.4. IMPACT BRUT SUR LES EAUX SUPERFICIELLES ...... 146 3.5. IMPACT BRUT SUR LES USAGES DE L’EAU ...... 147 3.6. IMPACT BRUT SUR LES MILIEUX NATURELS, LA FAUNE ET LA FLORE ...... 147 3.7. IMPACT BRUT SUR LA VISIBILITE ET LE PAYSAGE ...... 155 3.8. IMPACT BRUT SUR LES ESPACES AGRICOLES ET FORESTIERS ...... 157 3.9. IMPACT BRUT SUR LES POPULATIONS ET ERP ...... 158 3.10. IMPACT BRUT SUR LES ACTIVITES ET L’ECONOMIE ...... 158 3.11. IMPACT BRUT SUR LE PATRIMOINE CULTUREL ...... 159 3.12. IMPACT BRUT SUR LE TRANSPORT ROUTIER ...... 159 3.13. IMPACT BRUT SUR LA QUALITE DE L’AIR ...... 162 3.14. IMPACT BRUT SUR LE CLIMAT ET VULNERABILITE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ...... 165 3.15. IMPACT BRUT SUR L’AMBIANCE SONORE ...... 166 3.16. IMPACT BRUT DES VIBRATIONS ...... 174 3.17. IMPACT BRUT SUR L’AMBIANCE LUMINEUSE NOCTURNE ...... 177 3.18. IMPACT BRUT LIE A LA CONSOMMATION ENERGETIQUE ...... 178 3.19. IMPACT BRUT LIE AUX DECHETS ...... 178 3.20. IMPACT BRUT SUR LES CONTRAINTES ET SERVITUDES TECHNIQUES ...... 179 3.21. INCIDENCES POTENTIELLES NEGATIVES RELATIVES A LA VULNERABILITE DU PROJET A DES RISQUES D’ACCIDENTS OU DE CATASTROPHES MAJEURES ...... 180 3.22. ADDITION ET INTERACTION DES IMPACTS POTENTIELS ENTRE EUX ...... 181 3.23. CONCLUSION - TABLEAU RECAPITULATIF DES IMPACTS POTENTIELS ...... 182 3.24. DETERMINATION ET HIERARCHISATION DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ...... 185

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4. ANALYSE DES EFFETS POTENTIELS CUMULES DU PROJET AVEC D’AUTRES PROJETS CONNUS ... 188 4.1. REFERENCE REGLEMENTAIRE ...... 188 4.2. PROJETS A PRENDRE EN COMPTE POUR L’ANALYSE DES IMPACTS CUMULATIFS ...... 188 5. SCENARIO DE REFERENCE, ALTERNATIVE ETUDIEES ET PRINCIPALES MOTIVATIONS DU PROJET 191 5.1. SCENARIO DE REFERENCE, APERÇU DE L’EVOLUTION PROBABLE DE L’ENVIRONNEMENT EN CAS DE MISE EN ŒUVRE ET EN L’ABSENCE DE MISE EN ŒUVRE DU PROJET ...... 191 5.2. LA METHODE DE CONCEPTION DU PROJET ...... 193 5.3. ETUDES DES « SOLUTIONS ALTERNATIVES » ...... 193 5.4. RAISONS D’ORDRE TECHNIQUE ...... 195 5.5. RAISONS D’ORDRE ECONOMIQUE, FONCIER ET SOCIO-POLITIQUE ...... 196 5.6. RAISONS D’ORDRE ENVIRONNEMENTAL ET DE SANTE HUMAINE ...... 197 6. COMPATIBILITE DU PROJET AVEC DIVERS PLANS, SCHEMAS ET PROGRAMMES ...... 199 6.1. SCHEMA DIRECTEUR D'AMENAGEMENT ET DE GESTION DES EAUX (SDAGE) RHONE-MEDITERRANEE 2016-2021 . 199 6.2. SCHEMA REGIONAL DE COHERENCE ECOLOGIQUE RHONE-ALPES (SRCE) ...... 199 6.3. SCHEMA REGIONAL CLIMAT AIR ENERGIE (SRCAE) ...... 200 6.4. CADRE REGIONAL « MATERIAUX ET CARRIERES » DE LA REGION RHONE-ALPES...... 200 6.5. PLAN DE PROTECTION DE L’ATMOSPHERE EN RHONE-ALPES ...... 201 6.6. PLANS DE PREVENTION ET DE GESTION DES DECHETS ...... 202 6.7. PLAN DE PREVENTION DU BRUIT DANS L’ENVIRONNEMENT ...... 204 6.8. SCHEMA DEPARTEMENTAL DES CARRIERES DE L’ISERE ...... 204 6.9. PLAN DEPARTEMENTAL DES ITINERAIRES DE PROMENADE ET DE RANDONNEE (PDIPR) ...... 207 6.10. DIRECTIVE TERRITORIALE DE L’AMENAGEMENT (DTA) DE L’AIRE METROPOLITAINE LYONNAISE...... 207 6.11. SCHEMA DE COHERENCE TERRITORIALE (SCOT) ...... 208 6.12. SCHEMA D'AMENAGEMENT ET DE GESTION DES EAUX (SAGE) ET CONTRAT DE MILIEU ...... 209 6.13. DOMAINE FORESTIER ...... 209 6.14. PLAN LOCAL D’URBANISME DE LA COMMUNE DE PORCIEU-AMBLAGNIEU ...... 211 7. MESURES POUR EVITER, REDUIRE, COMPENSER, ACCOMPAGNER OU SUIVRE (« ERCAS ») LES EFFETS NEGATIFS NOTABLES DU PROJET ET IMPACTS RESIDUELS...... 212 7.1. CONCERNANT LA STABILITE DES SOLS ...... 212 7.2. CONCERNANT LA QUALITE DES SOLS ...... 213 7.3. CONCERNANT LA GESTION DES EAUX ...... 214 7.4. CONCERNANT LES MILIEUX NATURELS, LA FAUNE, LA FLORE ET LES CONTINUITES ECOLOGIQUES ...... 215 7.4.2.2.3. MRTEC03 ...... 218 7.5. CONCERNANT LE PAYSAGE ET LA VISIBILITE ...... 241 7.6. CONCERNANT LES ESPACES FORESTIERS ...... 242 7.7. CONCERNANT LE CLIMAT ...... 242 7.8. CONCERNANT LE PATRIMOINE CULTUREL ...... 242 7.9. CONCERNANT LE TRAFIC, LES ACCES ET LA SECURITE PUBLIQUE ...... 243 7.10. CONCERNANT LA QUALITE DE L’AIR ...... 244 7.11. CONCERNANT LE BRUIT ...... 246 7.12. CONCERNANT LES VIBRATIONS ...... 247 7.13. CONCERNANT L’AMBIANCE LUMINEUSE NOCTURNE ...... 247 7.14. CONCERNANT LES POPULATIONS ET LES ERP ...... 248 7.15. CONCERNANT L’UTILISATION RATIONNELLE DE L’ENERGIE ET LES ENERGIES ALTERNATIVES ...... 248 7.16. CONCERNANT LES DECHETS ...... 249 7.17. CONCERNANT LES RESEAUX ELECTRIQUES ...... 249 7.18. CONCLUSION - TABLEAU RECAPITULATIF DES MESURES ...... 250 7.19. RECAPITULATIF DU PROGRAMME DE SURVEILLANCE ...... 254 7.20. ESTIMATION DU COUT DE CES MESURES ...... 255 8. PROJET DE REAMENAGEMENT FINAL DU SITE ...... 256 8.1. PRINCIPES GENERAUX ...... 256 8.2. DETAILS DE LA REMISE EN ETAT ...... 257 8.3. JUSTIFICATIONS DU PROJET DE REAMENAGEMENT ...... 260 8.1. COUT DES OPERATIONS DE REAMENAGEMENT ...... 261 9. ARGUMENTAIRE A L’APPUI DE LA DEMANDE DE DEROGATION A L’INTERDICTION DE DESTRUCTION D’ESPECES PROTEGEES ...... 265

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9.1. JUSTIFICATION DU PROJET ET ABSENCE DE SOLUTION ALTERNATIVE ...... 265 9.2. INTERET PUBLIC MAJEUR POUR L’ECONOMIE LOCALE ...... 265 9.3. IMPACTS POTENTIELS SUR LES ESPECES PROTEGEES AVANT MESURES « ERCAS » ...... 265 9.4. IMPACTS RESIDUELS SUR LES ESPECES PROTEGEES APRES MESURES D’EVITEMENT ET DE REDUCTION, ET EVALUATION DES BESOINS DE COMPENSATION ...... 267 9.5. ESPECES CONCERNEES PAR LA DEMANDE DE DEROGATION ET TYPE DE DEROGATION PAR ESPECE ...... 269 9.6. IMPACTS RESIDUELS SUR LES ESPECES PROTEGEES APRES MESURES DE COMPENSATION ...... 271 10. EFFETS DU PROJET SUR LA SANTE PUBLIQUE ...... 272 10.1. PRINCIPES DE L’ERS (EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES) ...... 272 10.2. CARACTERISATION DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT ...... 273 10.3. LES SOURCES / LES VECTEURS / LES CIBLES ...... 274 10.4. CHOIX DES SUBSTANCES D’INTERET ...... 277 10.5. SCENARII D’EXPOSITION ET SCHEMA CONCEPTUEL ...... 278 10.6. CONCLUSION SUR LES EFFETS SUR LA SANTE ...... 279 11. METHODE ET SOURCES UTILISEES POUR EVALUER LES EFFETS DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 281

12. AUTEURS ET PRINCIPAUX CONTRIBUTEURS ...... 292

F IGUR E S

Figure 1 : Localisation du projet au 1/25 000 ...... 11 Figure 2 : Vue aérienne du site et de ses alentours ...... 12 Figure 3 : Schéma de principe de l'exploitation ...... 16 Figure 4 : Illustrations des activités effectuées sur le site ...... 17 Figure 5 : Coupes topographiques du secteur du projet ...... 23 Figure 6 : Contexte géologique de la carrière de « La Loimpe »...... 26 Figure 7 : Observations géologiques du gisement ...... 27 Figure 8 : Contexte hydrogéologique ...... 30 Figure 9 : Réseau hydrographique local ...... 35 Figure 10 : Localisation des captages AEP et de leurs périmètres de protection ...... 36 Figure 11 : Localisation des Réserves Naturelles Nationales par rapport au site d’étude ...... 39 Figure 12 : Localisation des APPB par rapport au site d’étude ...... 40 Figure 13 : Localisation des ZSC par rapport au site d’étude ...... 41 Figure 14 : Localisation des ZPS par rapport au site d’étude ...... 46 Figure 15 : Localisation des zones humides par rapport au site d’étude ...... 52 Figure 16 : Localisation des ZNIEFF de type I par rapport au site d’étude ...... 53 Figure 17 : Localisation des ZNIEFF de type II par rapport au site d’étude ...... 56 Figure 18 : Extrait du SRCE au niveau de la zone d’étude ...... 62 Figure 19 : Extrait local de la carte de la pollution lumineuse (Avex 2013) ...... 64 Figure 20 : Localisation des périmètres d’étude ...... 67 Figure 21 : Cartographie des habitats naturels ...... 70 Figure 22 : Localisation des stations de plantes patrimoniales sur le site d’étude ...... 78 Figure 23 : Localisation des observations d’oiseaux patrimoniaux ...... 82 Figure 24 : Cartographie des habitats d’espèces pour les différents cortèges d’oiseaux ...... 83 Figure 25 : Localisation des observations de mammifères patrimoniaux ...... 86 Figure 26 : Cartographie des habitats d’espèces pour les mammifères ...... 87 Figure 27 : Localisation des gîtes arboricoles ...... 93 Figure 28 : Carte de localisation des observations de reptiles ...... 100 Figure 29 : Cartographie des habitats d’espèces pour les reptiles ...... 101 Figure 30 : Carte de localisation des observations d’amphibiens patrimoniaux ...... 104 Figure 31 : Cartographie des habitats d’espèces pour les amphibiens ...... 105 Figure 32 : Cartographie des sensibilités écologiques ...... 112 Figure 33 : Typologie des paysages de la région Rhône-Alpes ...... 114

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Figure 34 : Occupation des sols dans le secteur du projet ...... 116 Figure 35 : Aire d'étude paysagère ...... 117 Figure 36 : Vues sur le projet (Planche 1) ...... 119 Figure 37 : Vues sur le projet (Planche 2) ...... 120 Figure 38 : Synthèse climatologique à la station d’Ambérieu pour l’année 2016 ...... 122 Figure 39 : Habitations, ERP et ICPE dans un rayon de 3 km ...... 125 Figure 40 : Réseau de transport à proximité du projet ...... 129 Figure 41 : Localisation des stations de mesure de bruit et bruit résiduel au niveau des ZER les plus proches ...... 133 Figure 42 : Carte des chemins inscrits au PDIPR de l'Isère...... 136 Figure 43 : Itinéraire actuel de transport des matériaux ...... 161 Figure 44 : Résultats de la campagne de mesures de bruit diurne, résiduel et ambiant ...... 172 Figure 45 : Modélisation de l’impact sonore à venir en Phase 5 ...... 173 Figure 46 : Carte des parcelles gérées par l'ONF ...... 210 Figure 47 : Localisation du périmètre évité par les travaux ...... 215 Figure 48 : Localisation des zones de reproduction des amphibiens en 2017 ...... 220 Figure 50 : Etapes de création d’un hibernaculum...... 221 Figure 50 : Localisation indicative des aménagements écologiques ...... 222 Figure 51 : Habitats d’espèces atteints après mesures pour les oiseaux occupant les boisements ... 224 Figure 52 : Habitats d’espèces atteints après mesures pour les chiroptères arboricoles ...... 225 Figure 53 : Localisation des parcelles pour mesures compensatoires ...... 234 Figure 54 : Plan du projet de réaménagement ...... 262 Figure 55 : Modélisations en 3D du réaménagement ...... 263 Figure 56 : Profils topographiques du réaménagement ...... 264 Figure 57 : Schéma conceptuel d'exposition ...... 280

A NNEXES

Annexe 1 : Cartographie des aléas sur la commune de Porcieu-Amblagnieu Annexe 2 : Annexes de l’étude écologique Annexe 3 : Fiches de mesure de bruit Annexe 4 : Courriers relatifs aux contraintes et servitudes techniques Annexe 5 : Données pour l’évaluation de l’émission de polluants atmosphériques

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1. DESCRIPTION DU PROJET

1.1. SITUATION, ACCES ET PARCELLES CONCERNEES

Le projet est situé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, au Nord du département de l’Isère (38), dans le Canton de , sur la commune de Porcieu-Amblagnieu.

Les Figures 1 et 2 présentent la localisation de la carrière.

Le site est implanté à quelques kilomètres au Sud du Rhône, qui sépare les départements de l’Ain et de l’Isère, à 40 km à l’Est de l’agglomération Lyonnaise.

Plus localement, le site est implanté au lieu-dit « Roche Guillette », au bout du chemin de Murette, à l’emplacement de la carrière anciennement nommée « carrière Lecazat ». Ce chemin en terre permet l’accès à la carrière depuis l’Ouest (Hameau de « La Montagne », commune de ) pour les véhicules légers ou par le Sud-Est (depuis le hameau de « Marieu », commune de Porcieu-Amblagnieu) pour les véhicules légers et les poids lourds.

L’accès au site s’effectue actuellement : • Soit par le Sud, par l’autoroute A43 (sortie 7), en remontant en direction du Nord par la RD 1006, par la RD 522 après avoir passé Bourgoin-Jallieu et en empruntant la RD 1075 à partir de Lancin jusqu’à arriver à Montalieu-Vercieu. A l’entrée de ce village, il faut prendre la 3ème sortie (RD 52) au rond-point jusqu’ à Conilieu puis prendre à gauche sur la RD 52J puis à droite sur la Rue du Puits pour arriver au hameau de « Marieu » (commune de Porcieu-Amblagnieu). Dans le centre du hameau, il faut prendre à gauche sur un chemin bitumé prolongé en terre qui rejoint le site par le Sud-Ouest ; • Par l’Ouest depuis l’A42 (sortie 7), puis continuer tout droit par la RD 214 puis la RD 62 A, à droite sur la RD 40 puis à gauche sur la RD 20. Au rond-point, prendre la RD 1075 puis soit continuer sur cette route pour accéder au village de Porcieu-Amblagnieu et au hameau « Marieu », soit prendre à droite sur la RD 65 à proximité de , puis à gauche sur la Montée de Saint-Roch, dans le village de La Balme-les-Grottes pour accéder à la carrière par le village de Parmilieu et par le hameau de « La Montagne » ; • Depuis le Nord, en prenant la sortie 8 de l’A42, en continuant vers le Sud par la RD 77e puis par la RD 1075 jusqu’à Lagnieu. Après avoir traversé le Rhône, on peut soit accéder au site par l’Est en continuant sur la RD 1075 soit par l’Ouest en prenant la RD 65 comme expliqué précédemment.

Le projet s’étend sur une superficie totale de 10 ha 13 a.

Le tableau suivant présente les surfaces concernées par la demande de renouvellement et d’extension d’autorisation :

Superficie totale Surface de la Surface à Numéro Commune Secteur de la parcelle demande défricher Propriétaire parcelle 2 (m ) (m²) (m²) » » Commune de Porcieu- Renouvellement C 40 101 300 69 000 23 890 Porcieu- Amblagnieu Amblagnieu carrière « enouvellement enouvellement R

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Superficie totale Surface de la Surface à Numéro Commune Secteur de la parcelle demande défricher Propriétaire parcelle 2 (m ) (m²) (m²) » » Commune de Porcieu- Extension Est C 40 101 300 32 300 31 180 Porcieu- Amblagnieu

carrière Amblagnieu Extension Extension « SURFACE TOTALE 101 300 55 070

1.2. DESCRIPTION SOMMAIRE DE L’ACTIVITE

Le descriptif technique de la carrière est développé dans le Tome 2 : Mémoire Technique. Nous ne présentons ici que les grandes lignes de l’entreprise et de son activité permettant essentiellement de justifier le choix et le seuil des rubriques ICPE et Loi sur l’Eau.

1.2.1. Nature de l’activité à venir

Le projet concerne une carrière existante sur la commune de Porcieu-Amblagnieu et une extension à l’Est, toujours sur la commune de Porcieu-Amblagnieu.

L’activité, déjà présente sur le site, consiste en l’exploitation d’une carrière de matériaux calcaires pour la production de : • Pierre marbrière (quand la qualité du gisement le permet) ; • Enrochements et granulats calcaires.

La totalité de l’exploitation se fait et se fera à sec.

La méthode d’extraction restera, dans ses grands principes, similaire à celle mise en œuvre actuellement.

Le mode d’exploitation comprend et comprendra les étapes suivantes : • Défrichement des terrains boisés, coordonné à l’avancée de l’extraction ; • Décapage des horizons superficiels (terres végétale, lapiaz, anciens remblais et stocks) à la pelle, à la chargeuse ou à l’explosif ; • Extraction conduite selon 6 phases quinquennales : o de la pierre marbrière à l’aide de foreuses, haveuses et de fils diamantés ; o des enrochements et granulats par tirs de mines ; • Reprise des matériaux à la pelle ; • Traitement des matériaux : o Equarrissage de la pierre marbrière ; o Retaillage des enrochements à l’aide d’une pelle équipée d’un brise-roche hydraulique (BRH) ; o Traitement des matériaux par des groupes mobiles situés à proximité des fronts (scalpage, concassage, criblage) ; • Stockage des produits finis par classe granulométrique et blocométrique ; • Evacuation des produits finis.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 10 Lagnieu Porcieu-Amblagnieu Saint-Sorlin-en-Bugey

Grenoble Sault-Brénaz

Vertrieu

La Balme-les-Grottes

Parmilieu

Porcieu-Amblagnieu

Légende Périmètre de renouvellement 0 250 500 750 1000 m Périmètre d'extension

Limite communale Echelle au 1:25000 ISERE NORD GRANULATSCharette - Carrière de "La Loimpe" (38) Demande d'Autorisation Environnementale d'exploiter une carrière Etude d'Impact Saint-Baudille-de-la-Tour Figure 1 Localisation du projet au 1/25 000 Montalieu-Vercieu Sources : IGN / Isère Nord Granulats / GéoPlusEnvironnement Légende Périmètre de renouvellement Périmètre d'extension

0 50 100 150 200 m

Echelle au 1:5000 ISERE NORD GRANULATS - Carrière de "La Loimpe" (38) Demande d'Autorisation Environnementale d'exploiter une carrière Etude d'Impact Figure 2 Vue aérienne du site et de ses alentours Sources : Géoportail / Isère Nord Granulats (septembre 2017) / GéoPlusEnvironnement ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

Le rythme de production sera de 80 000 t/an en moyenne (100 000 t/an au maximum).

Sur la carrière, les matériaux sont extraits sous deux formes : • La pierre marbrière, pour une production prévue de 5 000 t/an ; • Les enrochements calcaires et granulats pour une production totale prévue de 75 000 t/an.

Il faut ainsi distinguer deux méthodes d’exploitation et deux procédés de traitement selon les roches extraites. Un schéma de principe de l’exploitation est disponible en Figure 3, les grandes étapes sont illustrées en Figure 4.

La méthode d’extraction restera, dans ses grands principes, similaire à celle mise en œuvre actuellement.

Les stériles de découverte sont constitués de terre végétale sur une faible épaisseur, de la frange supérieure très altérée du calcaire (lapiaz) et d’anciens remblais et stocks.

Le pourcentage de stériles d’extraction et de production représentent environ 10%.

1.2.2. Principales caractéristiques de l’exploitation

1.2.2.1. Surfaces

Le projet concerne une superficie totale de 10 ha 13 a dont 6 ha 90 a en renouvellement et 3 ha 23 a en extension décomposés de la manière suivante :

Superficie concernée par le projet (en m²) Secteur (surfaces issues de cadastre.gouv) Renouvellement 69 000 Extension 32 300 SURFACE TOTALE DE LA DEMANDE 101 300 Surface à défricher 55 100 Surface à extraire 62 600

1.2.2.2. Géométrie du projet

L’exploitation est prévue jusqu’à une cote minimale de fond de fouille de 324 m NGF.

L’exploitation se fera sur plusieurs fronts en simultané.

Les fronts d’extraction auront une hauteur maximale de 15 m et seront exploités avec une pente variant entre 70 et 80°.

1.2.2.3. Volumes de production

L’exploitation est inscrite sur 30 ans par son phasage et son plan de remise en état, au rythme de production moyen de 80 000 t/an.

Les productions moyennes et maximales actuelles et à venir sont les suivantes :

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 13 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

Dont Production moyenne Production maximale Enrochements et (t/an) (t/an) Pierre marbrière (t/an) granulats (t/an)

Autorisée - 100 000 - -

A venir 80 000 100 000 5 000 75 000

Etant donné que le réaménagement sera coordonné à l’avancement, la durée totale d’extraction est égale à la durée totale d’autorisation, soit 30 ans.

1.2.3. Méthode d’exploitation

Cette exploitation est et sera réalisée selon les étapes suivantes schématisées et illustrées en Figure 3 et Figure 4 et décrites ci-après :

1.2.3.1. Le chantier de défrichement

Une partie des terrains concernés par l’extension est boisée. Un défrichement est nécessaire pour la conduite de l’exploitation sur une surface de 5 ha 51 a.

1.2.3.2. Le chantier de décapage

Au fur et à mesure de l’avancée du défrichement, les parcelles défrichées seront décapées l’année suivante puis exploitées en carrière l’année d’après.

Le décapage s’effectue à la pelle pour les parties meubles, et à l’explosif ou à la pelle BRH pour les horizons les plus résistants sur une épaisseur moyenne de 0,5 m (terre végétale totalement absente ou pouvant atteindre 0,10 m et calcaires altérés).

La terre végétale est disposée dans les fractures de la roche et ne permet pas une récupération sélective des terrains. Néanmoins, si la récupération est possible, la terre est ensuite stockée en périphérie du site sous forme de merlons périphériques et végétalisés.

1.2.3.3. Le chantier d’extraction

L’extraction du gisement permettra une production moyenne de 80 000 t/an (100 000 t/an au maximum) de produits finis répartis de la façon suivante : • 5 000 t/an de pierre marbrière ; • 75 000 t/an d’enrochements et de granulats.

Le niveau marbrier de bonne qualité se situe au Nord de la fosse d’extraction actuelle (périmètre actuellement autorisé, commune de Porcieu-Amblagnieu).

Ce niveau, d’une puissance moyenne de 7 m, s’intercale entre deux niveaux calcaires de qualité insuffisante pour le marbrier, comportant des lits de silex décimétriques s’intercalant dans des bancs calcaires décamétriques à métriques, qui sont valorisés en enrochements et granulats.

Au niveau de la fosse d’extraction actuelle, une faille normale d’orientation Nord-Nord-Est/Sud-Sud- Ouest (N20) traverse et coupe le site en deux. Celle-ci a surélevé le compartiment géologique situé à l’Est de la fosse d’extraction actuelle, dont l’érosion marquée a fait disparaitre le niveau marbrier immédiatement à l’Est de la faille.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 14 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

Le niveau marbrier se retrouve environ 50 m plus à l’Est de la zone de fracturation principale (sondage de reconnaissance et affleurement). Une faille parallèle à la zone de fracturation principale, mais dont le jeu serait inversé, aurait permis l’abaissement du compartiment Est et ainsi la conservation du niveau marbrier sur ce secteur.

L’orientation actuelle des fronts sera conservée et l’avancée se fera d’Ouest en Est.

Pierre marbrière : L’exploitation de la pierre marbrière sera sous-traitée à une entreprise spécialisée dans l’exploitation et la production de roche ornementale.

Les blocs sont découpés dans la masse à l’aide d’une haveuse (scie à pierre sur châssis) ou au fil diamanté selon la hauteur de découpe. Des foreuses sont utilisées afin de réaliser les avant-trous nécessaires au passage des fils diamantés.

Les blocs sont ensuite désolidarisés de la masse par la poussée de coussins à air. Les blocs de pierre marbrière sont transportés par chargeurs vers des installations de taillage au fil diamanté mobiles (sur site), à proximité des fronts, ou directement évacués vers des ateliers de découpe ou de taille (hors site).

Enrochements et granulats : Des campagnes d’extraction par minage sont effectuées afin d’abattre les matériaux de qualité insuffisante pour être valorisés en pierre marbrière et qui seront plutôt valorisés en enrochements ou en granulats.

Les tirs de mines seront sous-traités à une entreprise spécialisée qui met en œuvre un matériel adapté et du personnel qualifié. Les tirs de mines sont organisés pendant les jours ouvrés et pendant les heures d’ouverture de la carrière. Il n’y a pas de stockage d’explosif sur le site (« utilisation dès réception »).

Les matériaux abattus par les tirs de mines sont, en fonction de leur volume, soit chargés directement en enrochements, soit retaillés à l’aide d’une pelle équipée d’un brise-roche hydraulique, soit traités par les groupes mobiles (concassage et criblage) près des fronts.

1.2.3.4. Le traitement des matériaux

L’ensemble des matériaux continuera à être traité à sec, à l’aide d’installations de traitement mobiles.

Après extraction, une partie des blocs de pierre marbrière est retaillée sur place, près des fronts, à l’aide de fils diamantés ou sont transférés vers des ateliers de transformation extérieurs (tailleurs de pierre).

Les enrochements (bruts ou paysagers) sont recassés sur place au brise-roche, puis stockés en fond de fouille par classes blocométriques. Les matériaux issus des chutes lors du redimensionnement des blocs sont valorisés en granulats.

Les matériaux calcaires non compatibles avec la production de pierre marbrière seront, comme actuellement, concassés, puis criblés dans des installations mobiles afin de produire les granulométries désirées.

La puissance totale électrique installée de ces installations sera de 500 kW.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 15 Légende Extraction de la pierre marbrière Périmètre de renouvellement Périmètre d'extension Front

Extraction d’enrochements Vue de dessus et granulats par abattage 2b 1 Sciage à la haveuse aux tirs de mines

2a Alimentation en eau Traitement par des installations mobiles 370 365 365 (concassage, criblage, scalpage) Haut du front 2 Désolidarisation de la masse 370 370 2a : Dépôt matériaux meubles en pied de Quadrillage du carreau Pied du front front amortissant la chute des blocs 1bis à la haveuse 1 2b : Poussée par des coussins 3502 335 365 3 Transport par chargeur

360 Retaillage par sciage au fil Les chutes récupérées par Carrières Blanc sont utilisées comme tout-venant ou triés 3 diamanté sur châssis comme blocs d’enrochements.

360 Evacuation du site Stockage d’enrochements et de granulats Chargement de la pierre 340 355 355 365 4 marbrière dans un camion 350 360 360 360 345 355 Extraction des enrochements et granulats

350 335 4 330 345 355 350 1 Abbatage par tirs de mines 350

345 365

340 345 345 345 2 1 340 1bis Tout venant 350 3 Blocs triés pour enrochement 345 345 2 345 340 340 345 335 350 0/300 345 340 345 345 345 340 355 350 340 350 355 Chutes dues au dimensionnement Concasseur mobile 355 des blocs d’enrochement Extraction de la pierre marbrière 3

GNT 0/31,5 0/80 Evacuation du site Mise en stock 4

Périmètre de la demande de renouvellement CARRIERES BLANC - Carrière de «La Loimpe» (38) Demande d’Autorisation Environnementale d’exploiter une carrière Périmètre de la demande d’extension d’autorisation 0 25 50 75 100 m Etude d’Impact Périmètre d’extraction demandé GEO Figure 3 Principe de l’exploitation - Exemple en phase 4 Echelle au 1:2500 Avancée des fronts d’extraction Environnement Accès au site Sources : Isère Nord Granulats / GéoPlusEnvironnement Extraction de la pierre marbrière A la haveuse Au fil diamanté Reprise à la pelle des matériaux abattus par tirs de mines et alimentation de l’installation mobile

Evacuation des matériaux finis par camions Installation de traitement mobile (concassage Matériaux en sortie d’installation mobile de traitement et criblage des matériaux

Mise en stock des produits finis (granulats) ISERE NORD GRANULATS - Carrière de " La Loimpe" (38) Demande d’Autorisation Environnementale d’exploiter une carrière Etude d’Impact Figure 4 Mise en stock des GEO Illustration des activités effectuées sur le site stériles d’exploitation Environnement Source : GéoPlusEnvironnement (septembre et octobre 2017) ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

1.2.3.5. Le stockage des matériaux

Différents stockages seront présents sur le site : • Stockage de pierre marbrière avant acheminement vers des ateliers de transformation ou des tailleurs de pierre. Ces matériaux seront stockés sur le carreau de la carrière selon les caractéristiques des différents blocs ; • Stockage de granulats élaborés par les installations mobiles en attente d’évacuation ; • Stockage d’enrochements en attente d’évacuation ; • Stockage en merlon des stériles issus du décapage. Ces matériaux seront ensuite utilisés pour la remise en état du site.

Le site n’accueille et n’accueillera pas de matériaux inertes extérieurs issus du BTP.

1.2.3.6. L’évacuation des matériaux

Après traitement sur site, les matériaux sont alors repris soit pour être mis en stock, soit évacués de la carrière.

L’ensemble des matériaux fabriqués sur site est et sera évacué par voie routière. Il n’existe pas d’alternatives au transport routier (pas de lignes SNCF ou de voies navigables à proximité).

La pierre marbrière alimente le marché français, européen et international. Les autres matériaux servent essentiellement à alimenter les marchés locaux et régionaux du BTP en produits élaborés et matériaux de remblai.

Les particuliers auront également accès à la carrière.

1.2.3.7. Le projet de réaménagement

La principale vocation du réaménagement vise une remise en état écologique du site afin de l’intégrer paysagèrement dans son milieu forestier naturel.

Le projet de réaménagement intègre plusieurs vocations : • Ecologique (reboisement, création d’un plan d’eau, rétablissement de corridors écologiques) ; • Touristique/Loisirs (conservation de l’aspect historique de l’exploitation par la conservation d’un front type, aménagement d’un sentier de découverte et de panneaux explicatifs sur l’histoire de la carrière et son exploitation).

Il s’agira donc d’un projet de remise en état en terrain communal naturel de détente et de promenade.

Le réaménagement sera coordonné à l’avancée de l’extraction.

ISERE NORD GRANULATS prévoit les opérations suivantes : • Démantèlement et évacuation des infrastructures nécessaires au fonctionnement de la carrière ; • Remblaiement partiel de la fosse d’extraction à l’aide des stériles issus du site participant à la sécurisation des fronts de taille ; • Reboisement partiel de la zone d’extraction et ensemencement en prairies sèches ; • Création d’un plan d’eau en fond de fouille ; • Aménagement pédagogique et touristique de l’ancienne zone d’extraction (sentier de découverte, panneaux explicatifs) à destination des randonneurs de la région.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 18 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

La remise en état du site est décrite plus en détails dans le Chapitre 7 de cette Etude d’Impact.

1.2.4. Complément aux installations

Utilisation d’eau : L’emploi de fils diamantés pour l’extraction de la pierre de taille nécessite l’utilisation d’eau pour le refroidissement des câbles. L’eau est également employée pour : • L’abattage de poussières (installations, zone de taille, ..) ; • L’arrosage des pistes en période sèche et ventée.

L’eau provient d’une citerne à eau qui est amenée sur site.

1.2.5. Chiffres clés

La description des composantes du projet est détaillée dans le Tome 2 : Mémoire Technique.

Surface totale de la demande d’autorisation 10 ha 13 a

Surface de la demande de renouvellement (déjà 6 ha 90 a autorisée) Surfaces Surface de la demande d’extension 3 ha 23 a Surface à défricher 5 ha 51 a Surface exploitable contenue dans le périmètre 6 ha 26 a d’autorisation Point le plus haut du terrain naturel 369 m NGF Point le plus bas du terrain naturel 329 m NGF

Fond de fouille (maximum) 324 m NGF Cotes, Hauteurs et Epaisseurs Hauteur maximale des fronts d’extraction 15 m Epaisseur moyenne de découverte 0,5 m Pentes des fronts de taille en cours d’extraction 70-80° Pentes des fronts de taille réaménagés (après talutage) 30° Bande périphérique réglementaire 10 m Banquettes en cours d’extraction 10 m Extraction moyenne annuelle 38 000 m3 Densité en place du tout-venant 2,65 Réserves en place 3 000 000 t Largeurs, tonnages et % de stériles d’extraction 10 volumes % de stériles de production 10 Production moyenne annuelle 80 000 t Production maximale annuelle 100 000 t Volume total de découverte 25 000 m3 foisonnés

Volume et tonnage totaux du gisement extrait sur 30 ans 3 1 150 000 m soit 3 000 000 t en place (gisement valorisable + stériles d’exploitation) Durée Durée totale sollicitée 30 ans d’exploitation / Phasage Nombre de phases quinquennales 6

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 19 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

Puissance électrique installée des futures 500 kW installations Traitement des Granulats : concassage - criblage Enrochements : pelle équipée d’un brise- matériaux Type de traitement roche hydraulique Pierre marbrière : découpe à la haveuse et/ou au fil diamanté Matériaux Pierre marbrière, enrochements et granulats produits Evacuation des Camions produits finis Vocations de la Zone communale naturelle et de détente remise en état

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 20 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

2. ANALYSE DE L’ETAT ACTUEL DE L’ENVIRONNEMENT SUSCEPTIBLE D’ETRE AFFECTE PAR LE PROJET

L’objectif est de disposer d’un état de référence de l’environnement réglementaire, physique, naturel, paysager et humain du site avant que le projet ne soit implanté.

Le milieu environnant la carrière, à la fois naturel et anthropique, est ici décomposé en un certain nombre de thématiques. Pour chacune de celles-ci, un degré de sensibilité sera déterminé.

Pour chaque thématique de l’environnement de la carrière, un tableau de synthèse est fourni en conclusion de la partie correspondante, qui récapitule les données suivantes :

Thématique : Evaluation de la sensibilité

Résumé de la détermination de la sensibilité.

Afin d’identifier facilement les thématiques importantes, le fond de ce tableau sera habillé d’une couleur différente selon le degré de sensibilité estimé :

Degré de sensibilité Couleur de fond du pour la thématique tableau synthétique Nul Faible Moyen Fort

A la fin de ce chapitre, un tableau de synthèse regroupera les données essentielles dégagées pour chaque thématique (Cf. § 2.23).

Les méthodes employées sont détaillées et regroupées dans le Chapitre 11.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 21 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

2.1. GEOMORPHOLOGIE ET TOPOGRAPHIE

Le secteur d’étude se situe à une trentaine de kilomètres de Lyon, au Sud du massif du Bugey, un relief montagneux, partiellement karstifié, qui est la prolongation méridionale du Jura.

Il est bordé au Nord par le Rhône formant une boucle qui le sépare au Nord-Est d’une plaine assez uniforme la Côtière du Bas-Bugey au Nord-Est, et de la plaine de l’Ain au Nord-Ouest, la carrière est implantée au cœur de l’Ile Crémieu, un vaste plateau triangulaire incliné vers l’Est et le Sud-Est.

D’une hauteur moyenne de 300 à 400 m, ce plateau forme un triangle de 40 000 hectares comprenant la partie septentrionale du canton de Morestel. Il se termine de façon abrupte au Sud au-dessus du Rhône, vers l’Ouest, tandis qu’il s’abaisse en lignes molles vers l’Est, au pied du Jura.

L'Ile Crémieu est un plateau calcaire appartenant à l'unité préjurassienne, séparé du Jura bugiste par le cours du Rhône. Le plateau domine les plaines quaternaires du Rhône et de l’Ain de plus de 200 mètres le long d’une ligne de falaises constituée par les calcaires et continue de Crémieu à Vertrieu.

Dressé en falaises abruptes à l'Ouest, le plateau de Crémieu s'incline doucement vers le Sud-Est sous les collines de molasses tertiaires du Bas-Dauphiné. Un système de failles d'orientation Nord- Ouest/Sud-Est fragmente le plateau.

Au niveau du projet, les combes et secteurs plats constitués par les replats calcaires ont été déboisés et utilisés pour l’agriculture. Les bourgs et habitations s’inscrivent au cœur de ces zones agricoles et sont concentrés le long des axes de circulation. Les nombreuses haies et les quelques reliefs permettent de garder un aspect bocager à ces zones agricoles vouées à la polyculture.

Le site est implanté au cœur d’une forêt, la topographie s’organise selon la fosse existante et le couvert végétal de la façon suivante : • L’entrée se fait depuis un chemin agricole longeant le Sud du site, à la cote 337 m NGF ; • Le fond de fouille monte en direction du Nord et se divise en deux étages : une plateforme inférieure à 345 m NGF et une banquette supérieure à 353 m NGF ;

En dehors de la fosse d’extraction, les terrains sont recouverts de lapiaz et de zones forestières, et montent progressivement du Sud-Ouest vers le Nord et vers l’Est, de la cote 329 m NGF, jusqu’à la cote 369 m NGF au bord de la Route de Serverin qui longe l’Est du site.

Les coupes présentées en Figure 5 illustrent la topographie dans le secteur du projet.

La sensibilité de la géomorphologie est directement liée à la sensibilité du paysage et de la visibilité et est présentée dans le § 4.9. Paysage et visibilité.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 22

Ecrans visuels végétaux et topographiques

Parmilieu B A Lieu-dit «Suptilieu» Carrière de Bois du Porcieu-Amblagnieu ESE ONO Hameau «La Loimpe» Lieu-dit «Marieu» Pré du Sire Bois du Four «La Montagne» Serverin Porcieu-Amblagnieu 400 Ruisseau Champs Bois du 350 du Blie Serverin Cote (m NGF) 300 250 200 150

1 km 2 km 3 km 4 km 5 km Distance (km)

Ecran visuel anthropique

C Ecrans visuels végétaux et topographiques D SO NE Parmilieu Bois du Côte F Lieu-dit «Suptilieu» Carrière de «La Loimpe» Serverin Mathieu 400 Cote Carrière «Murette» (m NGF) 350 300 A 1 km 2 km Distance (km) D

Ecrans visuels végétaux et topographiques C

Bois du NE S Bois du E Parmilieu F Carrière de Serverin Serverin Espace enfance B SO Lieu-dit «Senin» «La Loimpe» du Serverin N Ecran partiel E 380 Cote 350 (m NGF) 300 0 m 500 m 2 km 280 1 km 2 km 3 km Echelle au 1 / 50 000 Distance (km) Périmètre total du projet

Localisation des coupes topographiques

ISERE NORD GRANULATS - Carrière de " La Loimpe" (38) Demande d’Autorisation Environnementale d’exploiter une carrière Etude d’Impact GEO Figure 5 Coupes topographiques du secteur du projet Environnement Sources : IGN / Isère Nord Granulats / GéoPlusEnvironnement

ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

2.2. PEDOLOGIE

Au droit du site, les terrains sont essentiellement boisés. La fertilité des sols est relativement faible. La terre végétale présente une très faible épaisseur et l’essentiel des terrains est situé au niveau de lapiaz.

Ces sols peu évolués sur roche-mère calcaire sont appelés « rendosol » et participent au développement d’une végétation calcicole.

Pédologie : sensibilité faible Les reliefs sont essentiellement boisés du fait du massif calcaire sous-jacent qui limite l’épaisseur du sol. Par endroits, de la terre végétale est présente, mais en très faible épaisseur (0,10 m). La fertilité du sol est faible.

2.3. GEOLOGIE

Le présent chapitre s’appuie sur la carte géologique de la au 1/50 000 et la notice associée, feuilles de Montluel n°699 et Belley n°700.

2.3.1. Contexte géologique général

Le projet s’inscrit dans l’ensemble géologique dit de « l’Ile Crémieu ». Cet ensemble correspond à un plateau calcaire triangulaire lové dans un méandre du Rhône.

La mise en place de cette série débute au cours du Jurassique (Lias au Dogger), longue période de transgression marine qui conduit au dépôt d’une vaste plateforme carbonatée qui s’étend du Jura jusqu’au Massif Central.

Au cours du Crétacé Supérieur, l’émersion de la plateforme est totale. Une partie des reliefs carbonatés est soumise à l’érosion et à des phénomènes de karstification, notamment à l’Est dans le Bugey.

Au Tertiaire, une phase plus continentale s’amorce, avec notamment le développement de dépôts lacustres durant l’Eocène. Au cours de l’Oligocène, se met en place une vaste dépression Nord-Sud qui longe le Massif Central, et voit s’accumuler différents types de sédiments continentaux (argiles bariolées, conglomérats, calcaires lacustres) au sein de ce fossé d’effondrement.

Le Miocène correspond au début de la phase de surrection alpine, qui conduira au développement d’un bras de mer entre le golfe du Lion et le bassin Autrichien. Ce dernier va progressivement se combler par remplissage de dépôts de faciès d’eau saumâtre à eau douce. Une phase de soulèvement va ensuite permettre au réseau hydrographique de s’initier en recoupant ces dépôts.

Au cours du Quaternaire, la période glacière vient déposer des sédiments fluvio-glaciaires, que l’on retrouve en lambeaux sur les formations carbonatées de l’Ile Crémieu.

Du point de vue structural, la forme triangulaire du plateau calcaire est héritée de deux failles bordières principales : • A l’Est de l’autre côté du Rhône, la faille de Villebois-Montagnieux, d’orientation NW-SE (direction jurassienne) ; • A l’Ouest, bordant le pied du plateau, la faille de Crémieu-La Balme, d’orientation NE-SW (direction hercynienne).

L’ensemble du plateau est affecté par des failles dont les directions principales correspondent à celles de ces deux failles bordières.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 24 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

Ces deux familles de structures seraient héritées du soulèvement jurassique pour la première (NW-SE) et de l’orogénèse hercynienne pour la seconde (NE-SW). Elles auraient pu rejouer suite aux différentes phases tectoniques ayant affecté ce secteur.

L’emplacement de la carrière de « La Loimpe », se situe dans la partie centrale Nord du plateau. Une faille de direction N20 passe au droit de la carrière. Elle semble séparer deux blocs, avec un bloc Est surélevé par rapport au bloc Ouest. Un réseau de failles conjuguées est également observé, de direction N340.

Sur l’ensemble du plateau, les formations sont globalement sub-horizontales. On note toutefois un léger pendage (inférieur à 10°) qui plonge vers le Sud-Est.

2.3.2. Géologie au droit du site

La carrière de « La Loimpe » et sa zone d’extension se situent sur des terrains calcaires datant du Bathonien (Jurassique moyen).

Cette formation géologique se compose de calcaires, dits « choin » et de calcaires roux spathiques (j2).

Le choin ou calcaire de qualité marbrière correspond à un calcaire peu argileux, gris à ocre massif, à grain fin, sans silex. Il est exploité par de nombreuses carrières sur l’Ile Crémieu comme roche ornementale marbrière. Au niveau de la carrière de « La Loimpe », ce niveau est épais de 7 m. Il est intercalé entre deux niveaux de calcaires à silex exploités pour la production d’enrochements et de granulats : • Calcaire à silex « supérieur » : Le niveau supérieur se caractérise par des calcaires de couleur ocre à gris, à grain fin, contenu dans des bancs plus fins, pluri-centimétriques à décimétriques, avec des niveaux de silex stratiforme bien marqués. Ce niveau est érodé en surface, et l’épaisseur théorique n’est pas connue. L’épaisseur la plus grande connue à l’affleurement a été mesurée à 7 m. • Calcaire à silex « inférieur » : calcaire gris à ocre, à grain fin, massif, contenant des nodules de silex de tailles variables, centimétriques à décimétriques. La répartition et la fréquence des nodules de silex est variable selon les niveaux (faible à abondante). L’épaisseur de ce niveau est d’environ 17 m.

La couleur ocre ou gris dépend de l’altération du calcaire. La couleur originelle (saine) du calcaire est grise, notamment pour le calcaire marbrier. Proche des zones fracturées, le calcaire prend une coloration ocre/jaune, du fait de phénomènes d’altération par circulation de fluides dans les diaclases, failles et joints de stratification.

L’inclinaison des strates est variable, selon le découpage créé par les failles au sein du gisement, ayant compartimenté et incliné les niveaux géologiques. Principalement, deux pendages ont été observés dans l’emprise de la carrière ou à proximité : 5 à 8° vers le Sud-Ouest et 5 à 8° vers le Sud-Est.

Sous cette formation (j2) se trouvent les calcaires oolithiques du Bajocien supérieur (j1c), qui forment le substratum du gisement. Aux alentours de Parmilieu, leur épaisseur est plus réduite et de l’ordre de 50 m. Ces calcaires blancs à bleu-gris, gélifs, présentent une stratification oblique et entrecroisée.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 25 Légende Périmètre de la demande Contour de l'Ile Crémieu Failles bordières Failles principales relevées sur la carrière

ISERE NORD GRANULATS - Carrière de "La Loimpe" (38) Demande d'Autorisation Environnementale d'exploiter une carrière Etude d'Impact Figure 6 0 500 1000 1500 2000 m Contexte géologique Echelle au 1:50000 Sources : BRGM / ISERE NORD GRANULATS / GéoPlusEnvironnement Périmètre de la demande de renouvellement d’autorisation

Périmètre de la demande d’extension d’autorisation Calcaire a silex « supérieur » Limite communale

Fracturation conjuguée N° 340

Fracturation principale N° 20

Calcaire marbrier, « Choin » Zone de fracturation de la faille majeure

Trait de coupe

Toit du calcaire a silex « inférieur » = carreau Ouest de la carrière Organisation lithostratigraphique du gisement - Vue sur le Nord du gisement

Calcaire à silex Zone de Calcaire fracturation « inféreur » mabrier Ouest Est Zone de fracturation verticale 370 Erosion 370 majeure Erosion Calcaire marbrier 360 érodé 360

m NGF 350 350 m NGF Calcaire marbrier Fosse d’extraction actuelle 340 340

330 330 0 Distance (m) 400 m

Calcaire à silex «supérieur» Faille observée Calcaire de qualité marbrière «Pierre de Villebois» Calcaires à silex Calcaire à silex «inferieur» Faille supposée Nodule de silex Zone de fracturation Jeu des failles

ONO ESE

Rejet de faille : 1 m 50

7m ISERE NORD GRANULATS - Carrière de " La Loimpe" (38) Demande d’Autorisation Environnementale d’exploiter une carrière Etude d’Impact GEO Figure 7 Observations géologiques du gisement Environnement Sources : Isère Nord Granulats / GéoPlusEnvironnement ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

En limite Est de la carrière de « La Loimpe », affleurent des formations glaciaires résiduelles (Gx1-6). Elles résultent des accumulations frontales de retrait du glacier wurmien qui recouvrait l’Ile Crémieu. Ces dépôts morainiques plaqués sur les calcaires se caractérisent par un faciès argileux à blocs pouvant être de taille importante.

Géologie : sensibilité faible L’extraction est réalisée au niveau de calcaires massifs et compacts, dont la karstification est toutefois possible.

2.3.3. Stabilité des terrains

La base de données « BDCavité » du BRGM et l’inventaire départemental des cavités souterraines du Département de l’Isère (2002) nous indiquent qu’il n’existe pas de cavité connue à proximité immédiate du site.

Les communes de Porcieu-Amblagnieu et de Parmilieu présente une sensibilité nulle ou faible au risque de mouvements de terrain et de chutes de blocs (DDRM de l’Isère, 2012). La base de données « MD Mvt » du BRGM ne recense aucun évènement sur la commune de Parmilieu et un mouvement de terrain sur la commune de Porcieu-Amblagnieu. La carte des aléas de la commune de Porcieu-Amblagnieu réalisée dans le cadre de la révision du PLU localise cet évènement, et un second à proximité, à plus d’1,5 km de la carrière.

La commune est classée en zone 3 pour le risque sismique, c'est-à-dire en zone à sismicité modérée, le dernier séisme ressenti datant du 23 février 2004 avec une intensité de niveau 3 (« Secousse faiblement ressentie, balancement des objets suspendus »).

Concernant le retrait-gonflement des sols argileux, le projet de renouvellement/extension recouvre une zone d’aléa a priori nul (base de données « Argile » du BRGM).

Stabilité des terrains : sensibilité faible Les terrains du projet sont stables. Seul, le risque sismique apporte une sensibilité à ce site.

2.4. HYDROGEOLOGIE

2.4.1. Caractérisation des formations aquifères de l’Ile Crémieu

Selon la nomenclature des masses d’eau, l’Ile Crémieu correspond à la masse d’eau de niveau 01 : « Calcaires jurassiques et moraines de l’Ile Crémieu » (FRDG105). La carrière de « La Loimpe » se localise dans la partie Nord de cette masse d’eau.

Cette masse d’eau domine topographiquement (d’environ 150 m) la nappe alluviale du Rhône, qui correspond à l’autre masse d’eau souterraine d’importance du secteur.

Sur le plateau de l’Ile Crémieu, les glaciers ont surcreusé puis colmaté les dépressions d’un relief karstique plus ancien. Dans la partie méridionale de l’Ile Crémieu, les recouvrements glaciaires, dont la composante argileuse est importante, limitent l’infiltration vers les calcaires sous-jacents et ont favorisé la formation de marais, étangs et tourbières dans les dépressions.

Globalement, assez peu d’indices superficiels de karstification sont observables sur le plateau calcaire de l’Ile Crémieu (absence d’aven, de doline). La mise en place au Quaternaire des sédiments charriés par les glaciers aurait ainsi pu limiter le développement de la karstification du plateau. Néanmoins, dans la partie septentrionale de l’Ile Crémieu, les calcaires sont majoritairement affleurants et les recouvrements glaciaires plus sporadiques.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 28 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

Dans cette zone, on constate l’absence quasi-totale de réseau hydrographique, entre Charrette au Sud et Vertrieu au Nord. Le caractère infiltrant de cette zone semble liée à la présence de calcaires karstifiés.

Plusieurs sources sourdent sur le plateau. Elles sont localisées le long du réseau de fractures ou à l’interface entre les formations glaciaires et calcaires. Ces sources ont a priori un débit limité, elles sont peu étudiées. Elles sont issues soit du karst superficiel qui se développe à travers le réseau de fractures, soit de petites nappes perchées dans les dépôts glaciaires.

Les principales émergences sont localisées le long de la bordure occidentale du plateau : fontaine de la Verna ou de Saint-Joseph (50 L/s), de la Serve et grotte de la Balme (> 100L/s). Ces émergences karstiques sont alimentées par une zone noyée en profondeur dont le niveau de base est fixé par la plaine du Rhône à l’Ouest. Les débits de ces résurgences traduisent des bassins versants d’alimentation étendus sur le plateau.

Au Sud du site, dans les bassins d’ et de la Charrette, les dépôts glaciaires (FGx7a-b) constituent la principale ressource en eau du plateau (NB : aucun captage AEP référencé sur carto.atlasante.fr).

Les réserves en eau des aquifères de l’Ile Crémieu sont renouvelées par l’infiltration des eaux de pluie sur le plateau.

2.4.2. Données piézométriques

Au droit de la carrière, les calcaires jurassiques ont été extraits sur près de 20 m (Cf. Figure 7). Aucune venue d’eau n’a été observée depuis le début de l’exploitation. De même, lors des différentes campagnes de reconnaissance du gisement, aucune arrivée d’eau n’a été recoupée par les sondages jusqu’au toit des calcaires oolithiques du Bajocien, soit sur une épaisseur moyenne de gisement de 21 m de calcaires du Bathonien (Cf. § 2.3.2).

Suite à un épisode pluvieux, les eaux de pluie peuvent s’accumuler temporairement au niveau des points bas de la carrière, là où le calcaire est peu fissuré ou où les fines argileuses se sont accumulées et ont imperméabilisé partiellement le fond de fouille.

Afin de compléter ces observations, des investigations de terrain ont été effectuées par GéoPlusEnvironnement le 26/10/2017.

Au cours de cette journée, il a été observé, sur le secteur de Parmilieu et d’Amblagnieu : • Un plan d’eau au Sud de l’ancienne « carrière de Murette » ; • 3 puits ; • 4 sources.

La carrière de « La Loimpe » présente un point bas au niveau de son entrée au Sud, à la cote altimétrique 337 m NGF.

Deux puits sont situés dans le hameau de Marieu, à environ 1 km au Sud-Est de la carrière de « La Loimpe ». Les niveaux piézométriques mesurés sur ces deux puits distants l’un de l’autre de 200 m sont de 314,4 et 318,6 m NGF.

Au niveau de la carrière de Murette située à 450 m au Sud-Ouest de l’entrée de la carrière de « La Loimpe », il existe un plan d’eau en fond fouille de l’ancienne zone d’extraction. Ce plan d’eau correspondrait à une zone de stagnation des eaux pluviales (calcaire massif peu fissuré ou cuvette plus ou moins imperméabilisée par le dépôt de fines en fond de fouille). Sa cote altimétrique est estimée à 325 m NGF, soit près de 12 m sous le point bas actuel de la carrière.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 29 Légende Projet Périmètre de la demande Hydrographie Plan d'eau Réseau hydrographique principal 327.92 Géologie Rupture de pente Faille principale levée sur la carrière Hydrogéologie 370.6 Zone IDP <600

387.73 Niveaux piézométriques mesurés Sens d'écoulement préférentiel théorique des eaux souterraines Trait de coupe 358.5 Sources observées Sources IGN Grotte de Balme

337

273.23

293.68 318.61 314.36

302.93 307.85

273.4

263.81

ISERE NORD GRANULATS - Carrière de "La Loimpe" (38) Demande d'Autorisation Environnementale d'exploiter une carrière Etude d'Impact Figure 8.1 0 250 500 750 1000 m Contexte hydrogéologique 249.86 Echelle au 1:25000 Sources : BRGM / ISERE NORD GRANULATS / GéoPlusEnvironnement NW SE

Carrière ING < 337 m NGF Puits Marieu Secteur d’Amblagnieu Altitude (m NGF) 318,61 m NGF

350

325 Emergence 300 de la Balme 275 225 m NGF 250 Plaine Niveau de base 225 du Rhône

1 2 3 4 5 Distance (km)

Plan d’eau Carrière de Murette SW 325 m NGF NE Carrière ING Altitude (m NGF) < 337 m NGF

375 Source 350 Puits Jacob 325 302,93 m NGF 300

275

250 225 Rhône

1 2 3 4 5 Distance (km)

Légende Echelle verticale = 3 x Echelle horizontale Alluvions récentes (Fy) Eboulis (E) Faille Dépôts glaciaires (Gx1-6, FGx6c) Bathonien (j2) Source Bajocien supérieur (j1c) Sens d’écoulement théorique des eaux souterraines Bajocien moyen (j1b) Bajocien inférieur (j1a) Axe de drainage préférentiel (fracture et conduit karstique dans le karst profond) Aalénien-Toarcien (j0-l7) ISERE NORD GRANULATS - Carrière de « La Loimpe » (38) Infiltration dans le karst « superficiel » Demande d’Autorisation Environnementale d’exploiter une carrière Ecoulement potentiel Etude d’Impact GEO Figure 8.2 Coupes hydrogéologiques et sens d’écoulement théorique des eaux Environnement souterraines Sources : BRGM, GéoPlusEnvironnement (Octobre 2017) ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

Au Sud du village de Parmilieu, un puits gallo-romain, dit « Puits Jacob », recoupe un écoulement souterrain pérenne à faible profondeur (environ 3 m sous la surface du sol). Un tunnel d’une cinquantaine de mètres permet de drainer les eaux vers un lavoir d’où sourdent les eaux à la cote 302,93 m NGF. La source est localisée au pied d’un petit massif calcaire bien marqué. Au cours du mois d’octobre 2017 (étiage prolongé), le débit de la source était faible (0,05 L/s). Selon les habitants du village, en crue, cette source peut atteindre de « forts » débits et le lavoir est alors submergé d’eau. Ces débits restent toutefois a priori très négligeables par rapport aux débits observés au niveau des émergences principales le long de la bordure Ouest du plateau. Cette importante variation de débit de la source entre l’étiage et les crues traduit une alimentation de la source par un réseau karstique (écoulement rapide corrélé aux précipitations sur le bassin versant). Le débit d’étiage, très faible, montre que le réseau capté n’est pas très important. L’altitude de la source d’Amblagnieu (273 m NGF) indique une alimentation par le karst profond, pour autant le débit mesuré en octobre 2017 était faible (0,1 L/s).

Enfin, un puits peu profond (4,2 m/sol) en bordure de route, dit « Puits Machurin », a fait l’objet d’une mesure piézométrique. Le niveau d’eau observé était à une altitude de 293,7 m NGF. Ce puits est localisé à un point bas, au niveau de la zone d’affleurement des formations glaciaires. Il pourrait donc recouper une petite nappe de faible extension au sein de ces formations quaternaires. Le suivi du niveau piézométrique permettrait de mieux comprendre les conditions d’alimentation de la nappe interceptée par le puits (amplitude des variations du niveau piézométrique, temps de réponse suite à un épisode pluvieux …). Malgré l’existence de placages argileux au sein des dépôts glaciaires, cette nappe superficielle peut être drainée par le karst sous-jacent, au moins en partie.

Les niveaux piézométriques ramenés au niveau NGF (à partir des cotes altimétriques du Géoportail de l’IGN) des 3 puits, ainsi que le niveau du plan d’eau et la cote des sources observées ont été reportés sur la carte du contexte hydrogéologique (Cf. Figure 10).

2.4.3. Sens des écoulements souterrains

Le réseau hydrographique est absent sur le plateau et se développe dans les vallons au Sud-Est et les gorges le long de la bordure Ouest du plateau. Les eaux de pluie s’infiltrent donc plus ou moins vite dans le karst.

La structure du plateau est marquée par la présence de deux familles de failles d’orientation NE-SW et NW-SE. Les principales ruptures de pente affectant le plateau présentent une orientation selon l’une ou l’autre de ces directions.

Les écoulements souterrains au droit du Puits Jacob sont orientés selon une structure N05. Cette direction coïncide avec le réseau de failles NE-SW qui parcourt le plateau et qui passe à proximité de la source. Cette structure est parallèle avec la faille qui passe par la carrière de « La Loimpe ». Elle semble former avec cette dernière un couloir d’orientation NE-SW, partiellement rempli par les formations glaciaires. Ce couloir NE-SW constituerait une zone d’écoulement préférentielle au sein des calcaires jurassiques, a priori préférentiellement vers le Sud en lien avec le relief et un faible pendage des couches calcaires vers le Sud.

De la même manière, les ruptures de pente associées au réseau de failles d’orientation N150 qui encadrent la carrière au Sud et au Nord favoriseraient un drainage des eaux souterraines selon une direction NW-SE.

L’exploration du réseau souterrain associé à la grotte de la Balme (225 m NGF), située le long de la bordure Ouest du plateau, a mis en évidence deux galeries (Source : M. CHARDON, 1989) : • Une galerie d’orientation NW-SE mène à un lac et est active lors des crues. L’origine des eaux n’est pas clairement établie, bien que le siphon terminal ait été plongé et l’exploration poursuivie sur 2 km ;

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 32 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

• Une galerie d’orientation NE-SW est perchée par rapport à la galerie NW-SE et rarement active. Elle correspondrait à un réseau karstique fossile. Il s’agit de la principale émergence karstique du plateau sur le secteur de Parmilieu avec un débit maximal supérieur à 0,2 m3/s et un réseau connu de 5,3 km (Source : Fiche 153A Calcaires et marnes jurassiques de l’Ile Crémieu, BRGM et Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse). Les eaux souterraines du plateau seraient donc principalement drainées en direction de l’émergence de la Balme à l’Ouest sur le secteur de Parmilieu.

Les eaux de surface s’infiltrent au sein de la série calcaire à la faveur du réseau de fractures et des joints de stratification, jusqu’au substratum marneux (Aalénien-Toarcien).

Les deux familles de failles NE-SW et NW-SE qui affectent les calcaires jurassiques constituent des axes de drainage et d’écoulement préférentiels des eaux souterraines. Ces lignes de fractures sont marquées par des ruptures de pente, témoins de l’érosion par les eaux canalisées. Les dépôts glaciaires se répartissent au sein des dépressions héritées d’un relief karstique plus ancien, comme au Sud du projet, le long d’un couloir NE-SW dans l’axe de la faille principale N20 qui passe au droit du site.

Les débits les plus importants sont observés sur les émergences karstiques alimentées par le karst profond dont le niveau de base est défini par la plaine du Rhône. Les principales émergences sont localisées le long de la bordure Ouest du plateau. Sur le secteur du projet, il s’agit de l’émergence de la Balme (225 m NGF). Les débits plus faibles observés sur les autres sources du plateau, comme la source associée au puits Jacob au Sud de Parmilieu ou la source d’Amblagnieu (0,05 à 0,1 L/s), indiquent un réseau capté peu développé ou des écoulements peu profonds dans le karst.

Sur la base des éléments disponibles, les eaux s’infiltrant au droit de la carrière dans les calcaires jurassiques seraient donc principalement drainées vers l’Ouest (grotte de la Balme). Une partie des eaux serait également drainées vers le Sud-Ouest (relation hydraulique avec les dépôts glaciaires à définir) et vers le Sud-Est (développement d’un réseau hydrographique).

2.4.4. Qualité des eaux souterraines

D’après le SIERM, les eaux souterraines à l’émergence de la Balme (indice BSS001TRRW), située à un peu plus de 2 km au Nord-Ouest du projet dans la même masse d’eaux souterraines, sont de bonne qualité depuis 2009 pour les nitrates, pesticides, métaux et solvants chlorés.

C’est également le cas sur les deux autres qualitomètres de la masse d’eaux situées plus au Sud (Fontaine Saint-Joseph à Hières-sur-Amby et Source du Moulin de Tirieu à Soleymieu).

La principale pression sur la qualité des eaux souterraines sur le plateau de l’Ile Crémieu sur le secteur du projet est l’activité agricole (épandage de fumier ou d’engrais chimiques).

Hydrogéologie : sensibilité moyenne

Le secteur appartient à la masse d’eau des calcaires jurassiques et moraines de l’Ile Crémieu.

Aucune nappe n’a été recoupée lors des opérations de reconnaissance du gisement par sondages, jusqu’au toit des calcaires du Bajocien.

Dans le secteur d’étude des indices (sources, drain karstique, grotte, …) mettent en évidence une karstification de la masse calcaire. Les écoulements souterrains sont guidés par les structures majeures d’orientation NW-SE et NE-SW qui compartimentent le plateau.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 33 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

2.5. HYDROGRAPHIE

2.5.1. Contexte hydrographique général

Le bassin Rhône-Méditerranée regroupe les bassins versants des cours d'eau continentaux s'écoulant vers la Méditerranée et le littoral méditerranéen. Il s'étend sur plus de 130 000 km² (5 régions et 30 départements concernés), soit environ 25% du territoire national.

2.5.2. Contexte hydrographique local

Il n’existe pas de réseau hydrographique à proximité du site, le cours d’eau le plus proche est un affluent du Furon qui s’écoule à 1,5 km au Sud-Est du site (Cf. Figure 11). Les plans d’eau les plus proches sont également très éloignés de la carrière (à plus de 3 km au Sud).

Le principal cours d’eau du secteur est le Rhône qui forme une boucle longeant le massif calcaire de l’Ile Crémieu à environ 2 km au Nord du site.

2.5.3. Inondabilité du secteur

D’après le DDRM de l’Isère, les deux communes sont soumises à un risque d’inondation de plaine et de crue rapide de rivière. Néanmoins, de par son éloignement et sa position topographique, le site présente un risque quasi-nul d’inondation. Par ailleurs, d’après la carte des aléas de la commune de Porcieu-Amblagnieu, réalisée dans le cadre de la révision du PLU, le site n’est ni situé dans une zone inondable ni localisé sur un versant à fort ruissellement (Cf. Annexe 1).

Hydrographie : sensibilité faible

Le site est éloigné de tout cours d’eau et est situé hors zone inondable. Il n’est pas situé sur un versant marqué par de forts ruissellements.

2.6. USAGES ET GESTION DE LA RESSOURCE EN EAU

2.6.1. L’usage d’Alimentation en Eau Potable (AEP)

D’après le SIG Atlasanté de l’ARS, le projet ne recoupe aucun périmètre de protection (immédiat, rapproché et éloigné) des captages d’Alimentation en Eau Potable (AEP) du secteur.

Les captages AEP les plus proches sont (Cf. Figure 12) : • Le captage de Salette à 2 km au Nord-Ouest du projet ; • Le captage de Longchamp à 2,2 km au Nord du projet ; • Le captage de Sault à 2,4 km au Nord-Est du projet ; • Le captage de Sault-Brenaz à 2,7 km au Nord-Est du projet.

Ces 4 captages sont implantés dans les « Alluvions du Rhône entre le confluent du Guiers et de la Bourbre » (Masse d’eau FRDG326) et non dans la masse d’eau que l’on retrouve au droit du site (Calcaires jurassiques et moraines de l'Ile Cremieu (FRDG105)).

La commune de Porcieu-Amblagnieu est alimentée en eau potable par le captage de Sault à Vertrieu. Tandis que la commune de Parmilieu est alimentée en eau potable par le captage de Longchamp à Vertrieu et le captage de Pré Bonnet à Optevoz.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 34 Légende Périmètre de la demande Limite communale Saint-Sorlin-en-Bugey Souclin Réseau hydrographique Petit cours d'eau Lagnieu Grand cours d'eau Plan d'eau

Vertrieu

Sault-Brénaz Rhône

La Balme-les-Grottes Villebois Parmilieu

Porcieu-Amblagnieu

Etang d'Amblerieu

Etang de Tabouret Hières-sur-Amby

Charette Montalieu-Vercieu Saint-Baudille-de-la-Tour

0 400 800 1200 1600 m

Etang de Montclus Etang de la Bryne Bouv Echelle au 1:40000 ISERE NORD GRANULATS - Carrière de "La Loimpe" (38) Demande d'Autorisation Environnementale d'exploiter une carrière Etude d'Impact Figure 9 Réseau hydrographique autour du projet Sources : BD CARTHAGE / Isère Nord Granulats / GéoPlusEnvironnement Légende Périmètre de la demande Limite communale Saint-Sorlin-en-Bugey Captages Souclin Périmètre de protection des captages Lagnieu Périmètre de protection éloigné Périmètre de protection rapproché

Captage de Longchamp Vertrieu

Sault-Brénaz

Captage de Sault-Brenaz

Captage de Salette

Captage de Sault

La Balme-les-Grottes Villebois Parmilieu

Porcieu-Amblagnieu

Hières-sur-Amby

Charette Montalieu-Vercieu Saint-Baudille-de-la-Tour

0 400 800 1200 1600 m

Echelle au 1:40000 Bouvesse-Quirieu ISERE NORD GRANULATS - Carrière de "La Loimpe" (38) Demande d'Autorisation Environnementale d'exploiter une carrière Etude d'Impact Figure 10 Localisation des captages AEP et de leurs périmètres de protection

Sources : IGN / ARS / Isère Nord Granulats / GéoPlusEnvironnement ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

Le captage AEP de Sault n’est pas situé sur l’un des deux axes d’écoulements préférentiels passant au droit du projet (failles NW-SE et NE-SW).

L’étude menée par Disthène entre 1995 et 1997 visait à mieux comprendre le fonctionnement de l’aquifère capté au puits Salette pour expliquer et prévenir les pollutions (nitrates, pesticides et bactérienne) observées sur les eaux captées. Les principales conclusions de cette étude sont les suivantes : • L’aquifère exploité au puits Salette est une nappe alluviale contenue dans deux terrasses emboîtées. Les sondages ont montré que tous les termes détritiques fins à grossiers sont présents : les faciès argileux, sableux, graveleux et tous les intermédiaires alternent de manière irrégulière le long de la verticale. Il n’est pas possible de distinguer les deux terrasses (alluvions fluvio-glaciaires FGx6c et fluviatiles post-würmiennes Fy). • Les 6 campagnes piézométriques synchrones réalisées entre 1995 et 1997 ont mis en évidence des isopièzes sub-parallèles au cours du Rhône. L’aquifère capté est donc une nappe de versant et non une nappe d’accompagnement du Rhône : les eaux souterraines s’écoulent globalement perpendiculairement au fleuve qui constitue le niveau de base de la nappe (sauf en période de crue prolongée). • Par le biais de leur cheminement en surface (ruisseau issu de l’exsurgence de la Grotte de la Balme), les eaux du karst alimentent la nappe alluviale. Outre cette alimentation de la nappe alluviale par infiltration depuis le réseau de surface, une alimentation per ascensum par les eaux du karst sous-jacent n’est pas à exclure et pourrait expliquer la présence de la source de Laud. • Les terrasses alluviales reposent en discordance sur les formations sédimentaires antérieures ; ces dernières sont mal connues à cause de l’absence de forages profonds dans le secteur. Les systèmes de failles observables à l’affleurement sur le massif affectent vraisemblablement les assises profondes qui supportent les alluvions de la plaine du Rhône. L’interprétation d’un forage profond de 61,8 m au lieu-dit « Ruines de La Garenne » supposait un substratum calcaire du Jurassique supérieur. Cette hypothèse permet d’estimer à environ 400 ou 500 m l’importance du rejet vertical du système de failles NE-SW bordant l’Ile Crémieu à l’Ouest.

Les eaux souterraines s’infiltrant au droit du projet sont a priori principalement drainées vers l’Ouest (grotte de la Balme) (Cf. § 2.4.3). Toutefois, des écoulements souterrains vers le Nord, en direction du captage de Longchamp, restent possibles (Cf. Figure 8).

Des échanges entre aquifères karstique et alluvial, capté aux forages de Salette et de Longchamp, sont donc possibles. Toutefois, ces transferts entre deux masses d’eaux différentes impliquent un phénomène de dilution importante d’une éventuelle pollution. En particulier, dans le cas du captage de Salette, le sol et la zone non saturée de l’aquifère capté jouent un rôle de filtration (absence de donnée publique disponible pour le captage de Longchamp). Pour mémoire, les pollutions observées sur le captage de Salette concernaient les nitrates et pesticides, et la bactériologie, à relier entre autres aux importantes surfaces agricoles présentes sur l’aire d’alimentation probable du captage.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 37 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

Source : Etude d’une pollution chimique (nitrates-pesticides) et bactérienne au captage AEP de Salette à La Balme-les-Grottes (Isère), Disthène (04/1998)

2.6.2. L’usage agricole ou pour l’irrigation

L’activité agricole est très présente à proximité du site. Il s’agit en grande majorité de grandes cultures de céréales et, dans une moindre mesure, des terres servant à l’élevage de bovins et ovins.

Les puits rencontrés lors de la campagne piézométrique ne sont pas référencés. C’est également le cas pour les puits de particuliers. Ils peuvent être utilisés pour l’irrigation des cultures ou des potagers.

Les eaux s’infiltrant au droit du site seraient orientées préférentiellement par le réseau de failles selon des directions NW-SE et NE-SW, en particulier vers le Sud-Est et Sud-Ouest (Cf. § 2.4.3) soit en direction des hameaux de Marieu et Senin respectivement.

2.6.3. Les autres usages

Il n’existe pas de réseau hydrographique à proximité du site, le cours d’eau le plus proche est un affluent du Furon qui s’écoule à 1,5 km au Sud-Est du site (Cf. Figure 11). Les plans d’eau les plus proches sont également très éloignés de la carrière (à plus de 3 km au Sud).

Les affluents du Furon sont orientés dans l’axe du réseau de failles NW-SE.

Ressource en eau : sensibilité moyenne

Les captages AEP les plus proches, situés au moins à 2 km, sont implantés dans une masse d’eau différente de celle présente au droit du site. Ils sont a priori principalement alimentés par la nappe alluviale, avec toutefois un apport possible depuis les coteaux calcaires via le réseau de failles NW-SE et NE-SW (captages de Salette et de Longchamp). Présence avérée et potentielle de puits utilisés pour l’irrigation ou l’élevage en aval hydraulique du site.

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2.7. FAUNE, FLORE ET MILIEUX NATURELS

La description de l’état actuel des milieux naturels a été réalisée par le bureau d’études Ecotope Flore Faune.

2.7.1. Contexte écologique

2.7.1.1. Zones réglementaires

2.7.1.1.1. Réserves naturelles

Figure 11 : Localisation des Réserves Naturelles Nationales par rapport au site d’étude

Le site d’étude ne se trouve dans aucun périmètre de Réserve Naturelle Nationale ou Régionale. Toutefois, deux Réserves Naturelles sont présentes à proximité du site d’étude : - Réserve Naturelle Régionale : « Étangs de Mépieu » qui se situe à environ 11 km au Sud-Est du site d’étude - Réserve Naturelle Nationale : « Haut-Rhône français » qui se situe à environ 13 km au Sud-Est du site d’étude

Compte tenu de cette distance, ces zonages ne présentent aucun enjeu vis-à-vis du projet.

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2.7.1.1.2. Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope

Figure 12 : Localisation des APPB par rapport au site d’étude

Le site d’étude n’est compris dans aucun APPB. Deux Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope (APPB) se trouvent dans un rayon d’environ 10 km autour de la carrière. L’APPB « Protection des oiseaux rupestres » est découpé en plusieurs entités dont la plus proche est à 5 km à l’Est du site d’étude, et l’APPB « Brotteaux de Chazey sur Ain » est à environ 10 km au Nord-Ouest du site d’étude.

Étant donné la distance de ce zonage réglementaire par rapport au site étudié, l’enjeu est donc nul.

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2.7.1.1.3. Natura 2000

Zone Spéciale de Conservation

Figure 13 : Localisation des ZSC par rapport au site d’étude

Le site d’étude n’est au sein d’aucune ZSC. Par contre, deux sont situées autour du site d’étude, à savoir : « L'Isle Crémieu » qui est découpée en plusieurs entités dont la plus proche est située à environ 600 m au Sud du site d’étude ; et « Milieux remarquables du Bas-Bugey » qui est également découpée en plusieurs entités dont la plus proche est à environ 4 km à l’Est du site d’étude. Ces deux ZSC sont des entités multipartites.

Le projet pourrait porter atteinte aux espèces d’intérêt communautaire ayant servi à désigner ces deux ZSC. NB : L’évaluation d’incidences Natura 2000 sera jointe ultérieurement au dossier de demande d’autorisation.

FR8201727 – L’Isle Crémieu

Qualité et importance :

Le site de l'Isle Crémieu est un site d'une très grande richesse écologique. Il compte au moins 33 habitats d'intérêt communautaire, dont 8 prioritaires, et 34 espèces de l'annexe II de la directive Habitats, dont 13 espèces d'invertébrés et 12 espèces de mammifères.

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Ce réseau de petits plans d'eau et de zones humides associées héberge la population de tortue Cistude la plus importante de la région Rhône-Alpes. La Cistude d'Europe (1220), bien qu'encore très présente en Europe, est l'espèce de reptiles qui a le plus régressé ces dernières années, notamment en Europe centrale, mais également en France. Les populations de Cistude présentes sur l'Isle Crémieu sont les plus importantes de toute la région Rhône-Alpes. Avec les populations de Camargue, ce sont les deux principaux noyaux du quart sud-est de la France. L'Isle Crémieu constitue un bastion encore préservé pour le Triton crêté (1166), espèce qui a beaucoup régressé partout en Isère comme en France. En ce qui concerne les chiroptères, ce n'est pas tant l'importance des colonies (le nombre d'individus est en général assez faible) que la grande variété en termes d'espèces qui fait l'intérêt de ce site : 25 espèces de chauves-souris ont été observées sur l'Isle Crémieu, dont 9 d'intérêt communautaire. L'Isle Crémieu compte deux des rares colonies de reproduction connues en Isère de Vespertilion (ou Murin) à oreilles échancrées (1321). Elles sont généralement en bâtiment, ce qui leur confère une grande fragilité. Le Grand Murin (1324) est connu en reproduction sur un site en cavité, mais est par ailleurs régulièrement observé en hivernage dans des cavités de l'Isle Crémieu. Les populations en région Rhône-Alpes du Petit Murin (1307) sont fragiles et localisées principalement en Ardèche, Drôme, Savoie et Isère (dont l'Isle Crémieu). En Isère, la Barbastelle (1308) a été notée dans le Vercors, la Chartreuse et l'Isle Crémieu. Trois colonies de reproduction sont connues à ce jour dans le site, mais les prospections sont à poursuivre. En Rhône-Alpes, les dernières populations de Rhinolophe euryale (1305) qui persistent sont très réduites et se limitent à quelques secteurs dans seulement trois département, dont l'Isère (et notamment l'Isle Crémieu). Les données de Loutre d'Europe (1355) restent rares, avec des individus probablement erratiques d'origine inconnue à ce jour. Il est à signaler par ailleurs que la population issue du massif central progresse fortement en Isère rhodanienne et pourrait atteindre le site rapidement. Les milieux aquatiques les mieux préservés abritent la Lamproie de Planer (1096), le Chabot (1163), la Loche d'étang (1145) et le Blageon (1131), poissons indicateurs d'une bonne qualité des eaux, ainsi que l'Ecrevisse à pieds blancs. La variété des milieux forestiers, la présence de vieux arbres malgré un traitement souvent en taillis permettent d'héberger une importante population de Lucane cerf-volant (1083) et de manière anecdotique le Grand Capricorne (1088). La France constitue l'extrême limite ouest de l'aire de répartition de la Leucorrhine à gros thorax (1042). Cette libellule eurosibérienne (Europe moyenne et septentrionale) est présente seulement dans une vingtaine de départements français, dont l'Isère, et notamment l'Isle Crémieu (une seule station connue). Il est à noter la découverte de la Leucorrhine à front blanc sur un étang du site en 2013. Le cortège de prairies présente tout le gradient des plus humides aux plus sèches, abritant un cortège très riche de papillons : Azuré des paluds (1061), Azuré de la Sanguisorbe (1059), Cuivré des marais (1060), Damier de la Succise (1065), Laineuse du Prunellier (1074) ou Écaille chinée (1078*).

L'Isle Crémieu présente un cortège floristique très riche. Ce site compte une station d'Ache rampante (1614) sur les deux connues en région Rhône-Alpes de cette plante rarissime.

On y trouve également l'une des rares stations de Caldésie à feuilles de Parnassie (1832) de la région Rhône-Alpes. La plaine du Forez (Loire) et l'Isle Crémieu (Isère) sont en effet les deux seules stations connues à ce jour en Rhône-Alpes de cette plante d'intérêt communautaire et sont les seules stations françaises situées en zone biogéographique continentale. Les populations de cette plante peuvent être très variables selon les années. Les seules observations récentes de Caldésie sur l'Isle Crémieu concernent la commune de Ruy-Montceau (environ 2000 pieds en 2001).

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En raison de l'inclinaison générale vers le sud-est, assurant un ensoleillement important, de nombreuses prairies et pelouses sèches fauchées ou pâturées recèlent d'abondantes stations d'orchidées remarquables. Vulnérabilité :

Grande vulnérabilité due à différents facteurs : - Déprise agricole pour les pelouses sèches - Fragmentation des habitats et populations par les infrastructures linéaires - Etalement urbain Entités d’intérêt communautaire ayant servi à la désignation du site :

Habitats

2330 - Dunes intérieures avec pelouses ouvertes à Corynephorus et Agrostis 3110 - Eaux oligotrophes très peu minéralisées des plaines sablonneuses (Littorelletaliauniflorae) 3130 - Eaux stagnantes, oligotrophes à mésotrophes avec végétation des Littorelleteauniflorae et/ou des Isoeto-Nanojuncetea 3140 - Eaux oligomésotrophes calcaires avec végétation benthique à Chara spp. 3150 - Lacs eutrophes naturels avec végétation du Magnopotamionou de l'Hydrocharition 3240 - Rivières alpines avec végétation ripicole ligneuse à Salixelaeagnos 4030 - Landes sèches européennes 5110 - Formations stables xérothermophiles à Buxussempervirens des pentes rocheuses (Berberidion p.p.) 5130 - Formations à Juniperuscommunis sur landes ou pelouses calcaires 6110* - Pelouses rupicoles calcaires ou basiphiles de l'Alysso-Sedionalbi 6120* - Pelouses calcaires de sables xériques 6210* - Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur calcaires (Festuco- Brometalia) 6410 - Prairies à Molinia sur sols calcaires, tourbeux ou argilo-limoneux (Molinioncaeruleae) 6430 - Mégaphorbiaies hygrophiles d'ourlets planitiaires et des étages montagnard à alpin 6510 - Prairies maigres de fauche de basse altitude (Alopecuruspratensis, Sanguisorbaofficinalis) 7140 - Tourbières de transition et tremblantes 7210* - Marais calcaires à Cladiummariscus et espèces du Cariciondavallianae 7220* - Sources pétrifiantes avec formation de tuf (Cratoneurion) 7230 - Tourbières basses alcalines 8130 - Eboulis ouest-méditerranéens et thermophiles 8210 - Pentes rocheuses calcaires avec végétation chasmophytique 8230 - Roches siliceuses avec végétation pionnière du Sedo-Scleranthion ou du Sedoalbi- Veroniciondillenii 8240* - Pavements calcaires 8310 - Grottes non exploitées par le tourisme 91E0* - Forêts alluviales à Alnusglutinosa et Fraxinusexcelsior(Alno-Padion, Alnionincanae, Salicionalbae) 91F0 - Forêts mixtes à Quercus robur, Ulmuslaevis, Ulmus minor, Fraxinusexcelsior ou Fraxinusangustifolia, riveraines des grands fleuves (Ulmenionminoris) 9110 - Hêtraies du Luzulo-Fagetum 9150 - Hêtraies calcicoles médio-européennes du Cephalanthero-Fagion 9160 - Chênaies pédonculées ou chênaies-charmaies subatlantiques et médio-européennes du Carpinionbetuli 9180* - Forêts de pentes, éboulis ou ravins du Tilio-Acerion 9190 - Vieilles chênaies acidophiles des plaines sablonneuses à Quercus robur

Faune 1303 - Petit rhinolophe 1304 - Grand rhinolophe (Rhinolophushipposideros) (Rhinolophusferrumequinum)

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 43 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

1305 - Rhinolophe euryale (Rhinolophus 1163 -Chabot commun (Cottus gobio) euryale) 6147 -Blageon(Telestessouffia) 1307 - Petit Murin (Myotisblythii) 1014 -Vertigo étroit (Vertigo angustior) 1308 - Barbastelle 1016 -Vertigo de Des Moulins (Vertigo d'Europe(Barbastellabarbastellus) moulinsiana) 1310 - Minioptère de 1042 -Leucorrhine à gros thorax Schreibers(Miniopterusschreibersii) (Leucorrhiniapectoralis) 1321 - Murin à oreilles échancrées 1044 -Agrion de Mercure (Coenagrion (Myotisemarginatus) mercuriale) 1323 - Murin de Bechstein(Myotisbechsteinii) 1060 -Cuivré des marais (Lycaenadispar) 1324 - Grand Murin (Myotismyotis) 1065 -Damier de la Succise(Euphydryasaurinia) 1337 - Castor d'Europe (Castor fiber) 1074 -Laineuse du Prunellier (Eriogastercatax) 1355 - Loutre d'Europe (Lutralutra) 1083 -Lucane Cerf-Volant (Lucanuscervus) 1361 - Lynx boréal (Lynx lynx) 1088 -Grand Capricorne (Cerambyxcerdo) 1166 -Triton crêté (Trituruscristatus) 1092 -Écrevisse à pattes blanches 1193 -Sonneur à ventre jaune (Bombina (Austropotamobiuspallipes) variegata) 6177 -Azuré de la Sanguisorbe 1220 -Cistude d'Europe (Emysorbicularis) (Phengaristeleius) 1096 -Lamproie de Planer (Lampetraplaneri) 6179 -Azuré des paluds (Phengarisnausithous) 1145 -Loche d'étang (Misgurnusfossilis) 6199 -Écaille chinée (Euplagiaquadripunctaria)

Flore 1903 - Liparis de Loesel(Liparis loeselii) 6216 - Hypne vernissé (Hamatocaulisvernicosus)

FR8201641 - Milieux remarquables du Bas Bugey

Qualité et importance :

Le massif du Bas-Bugey présente un relief accusé qui contribue à de forts contrastes de climat, de pluviométrie et de végétation. Son altitude oscille de 250 m dans la plaine du Rhône à 1219 m au point culminant du massif, le Mollard de Don. La végétation s'échelonne de la série xérophile (c’est-à-dire adaptée aux situations sèches) du Chêne pubescent jusqu'à celle de la hêtraie-sapinière montagnarde. La forêt domine globalement le paysage. Sur les versants les plus chauds dominant la vallée du Rhône, des espèces méditerranéennes (Aspérule de Turin, Pistachier térébinthe, Fougère capillaire, Grande Cigale…) parviennent à s’insinuer. Les habitats agro-pastoraux (pelouses sèches et prairies de fauche) constituent une part importante du site. L’agriculture de montagne participe à la préservation de ces habitats. L’intérêt souvent exceptionnel des lacs, marais et tourbières dissimulés dans le massif, notamment vers le sud, mérite d’être particulièrement signalé. D'autre part, les falaises qui bordent le massif de tous côtés constituent souvent de bons sites de nidification de rapaces. Enfin, le secteur présente un karst de type jurassien. Un réseau très dense de cavités souterraines abrite des populations exceptionnelles de chauves-souris qui trouvent également des gîtes dans le bâti. Un fort intérêt donc, pour les chauves-souris, certaines espèces étant en limite de leur aire de répartition (Rhinolophe euryale). Les Marais à Cladiummariscus sont bien représentés. On note enfin la présence d’habitats de tourbières hautes actives (habitat 7110*) en contexte géologique calcaire et de cours d’eau à Écrevisses à pieds blancs.

Vulnérabilité :

La déprise du pastoralisme sur les alpages risque d'être à l'origine de l'envahissement des pelouses par les ligneux.

Entités d’intérêt communautaire ayant servi à la désignation du site :

Habitats 7150 - Dépressions sur substrats tourbeux du Rhynchosporion

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 44 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

7140 - Tourbières de transition et tremblantes 6110* - Pelouses rupicoles calcaires ou basiphiles de l'Alysso-Sedionalbi 91E0* - Forêts alluviales à Alnusglutinosa et Fraxinusexcelsior (Alno-Padion, Alnionincanae, Salicionalbae) 5110 - Formations stables xérothermophiles à Buxussempervirens des pentes rocheuses (Berberidion p.p.) 6210* - Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur calcaires (Festuco- Brometalia) 6410 - Prairies à Molinia sur sols calcaires, tourbeux ou argilo-limoneux (Molinioncaeruleae) 7110* - Tourbières hautes actives 7210* - Marais calcaires à Cladiummariscus et espèces du Cariciondavallianae 7230 - Tourbières basses alcalines 8210 - Pentes rocheuses calcaires avec végétation chasmophytique 8310 - Grottes non exploitées par le tourisme 8130 - Eboulis ouest-méditerranéens et thermophiles 9130 - Hêtraies de l'Asperulo-Fagetum 9150 - Hêtraies calcicoles médio-européennes du Cephalanthero-Fagion 9180* - Forêts de pentes, éboulis ou ravins du Tilio-Acerion 91D0* - Tourbières boisées 3150 - Lacs eutrophes naturels avec végétation du Magnopotamion ou de l'Hydrocharition 6510 - Prairies maigres de fauche de basse altitude (Alopecuruspratensis, Sanguisorbaofficinalis) 7220* - Sources pétrifiantes avec formation de tuf (Cratoneurion) Faune 1308 - Barbastelle d’Europe (Barbastellabarbastellus) 1337 - Castor d’Eurasie (Castor fiber) 1310 - Minioptère de Schreibers (Miniopterusschreibersii) 1361 - Lynx boréal (Lynx lynx) 1323 - Murin de Bechstein (Myotisbechsteinii) 1307 - Petit Murin (Myotisblythii) 1305 - Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale) 1324 - Grand Murin (Myotismyotis) 1304 - Grand Rhinolophe (Rhinolophusferrumequinum) 1163 - Chabot (Cottus gobio) 1303 - Petit Rhinolophe (Rhinolophushipposideros) 1166 - Triton crêté (Trituruscristatus) 1193 - Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) 6147 - Blageon (Telestessouffia) 1096 - Lamproie de Planer (Lampetraplaneri) 1074 - Laineuse du prunellier (Eriogastercatax) 1044 - Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) 1083 - Lucane cerf-volant (Lucanuscervus) 1065 - Damier de la succise (Euphydryasaurinia) 1032 - Mulette épaisse (Uniocrassus) 1092 - Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobiuspallipes) 1060 - Cuivré des marais (Lycaenadispar) Flore 4096 - Glaïeul des marais (Gladioluspalustris) 1903 - Liparis de Lösel (Liparis loeselii)

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 45 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

Zones de Protection Spéciale

Figure 14 : Localisation des ZPS par rapport au site d’étude

Le site d’étude n’est au sein d’aucune ZPS. Quatre sont présentes dans un rayon de 30 km autour du site d’étude : « Steppes de la Valbonne » à 14 km à l’Ouest ; « La Dombes» à 15 km au Nord-Est ; « Îles du haut Rhône »à 22 km au Sud ; « Ensemble lac du Bourget-Chautagne-Rhône » à 30 km à l’Est et « Marais de Lavours » à 30 km à l’Est. Une autre ZPS est présente dans un rayon de plus de 30 km du site « Avant-pays Savoyard ». Nous considérons ici que globalement toutes ces ZPS sont assez éloignées du site. Ne seront retenues et décrites que les quatre premières dans un rayon de 30 km.

L’atteinte sur les oiseaux d’intérêt communautaire ayant servies à désigner ces ZPS restent possibles mais réduites du fait de la distance. NB : L’évaluation d’incidences Natura 2000 sera jointe ultérieurement au dossier de demande d’autorisation.

FR8212011 – Steppes de la Valbonne

Qualité et importance :

Autrefois beaucoup plus développées sur les terrasses fluvio-glaciaires caillouteuses du secteur de la plaine de l'Ain, les pelouses sèches naturelles (souvent qualifiées de steppes) de l'Est lyonnais, formations végétales très originales, ont considérablement régressé face à l'extension des cultures irriguées, et de l'urbanisation. L'existence du camp militaire a permis le maintien de l'aspect originel de cette partie de la plaine de l'Ain.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 46 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

Elle héberge une flore adaptée, notamment riche en espèces méridionales parvenant ici en limite de leur aire de répartition géographique. Elles accueillent également une faune rare diversifiée, notamment parmi les oiseaux nichant au sol dans les espaces découverts. Le camp militaire de la Valbonne est désormais leur principal refuge. La présence de cailloutis fluvio- glaciaires, charriés par l'Ain et le Rhône, donne un sol filtrant responsable d'une grande sécheresse. La végétation (des pelouses rases, sèches, avec des secteurs plus embroussaillés ou boisés) reflète bien cet état. En dehors de quelques rares arbres (peupliers noirs, bouleaux), la végétation est uniquement composée d'une pelouse sèche caractéristique. Au sud, au pied de la côtière de la lône du Grand Gravier, un secteur plus réduit en surface possède une végétation plus clairsemée. L'est de se caractérise par un relief nettement plus accentué, formé d'une série de buttes appelées localement "molards". Ici, le paysage est nettement plus boisé : l'embroussaillement total semble guetter le site à terme. Entre ces deux zones, le bois du mont Genêt est formé par une belle chênaie. Situé à un carrefour biogéographique, le site présente tout à la fois des affinités méditerranéennes et continentales, qui se retrouvent dans l'avifaune. Il convient de retenir actuellement la présence d'une belle population de Courlis cendré (la seconde pour la plaine de l'Ain), les forts effectifs d'Engoulevents et de Guêpiers d'Europe, la seule station de plaine du Circaète Jean-le-Blanc dans l'Ain et une halte migratoire très régulière du Faucon kobez. Ce dernier a d'ailleurs niché sur le site en 2001. Le Hibou des marais a niché tout à fait exceptionnellement sur le camp de la Valbonne en 1993. Le Petit-duc scops ne niche plus sur le secteur depuis une dizaine d'années. Cependant son retour est possible, puisqu'il se serait reproduit en 2005 à environ 2 km des steppes de la Valbonne. Le Hibou moyen-duc se reproduit régulièrement, ainsi que quelques couples de Chevêches d'Athéna. L'Outarde canepetière ne se reproduit plus sur ce site depuis plusieurs années. L'Œdicnème criard niche en faible nombre (2 ou 3 couples). Le Pipit rousseline est seulement observé au passage. Sont apparus récemment deux espèces qui se reproduisent sur le site : le Pic noir (1 couple) et l'Alouette lulu (plus de 10 chanteurs en 2005). Par contre le Bruant ortolan ne niche plus dans le secteur depuis plusieurs années.

En 2005, on a noté plus de 30 mâles chanteurs de Caille des blés, mais c'est une année assez atypique globalement pour la région Rhône-Alpes (forte reproduction).

Le Guêpier d'Europe niche régulièrement sur le site, mais les effectifs sont assez fluctuants (15 couples en 2005).

Le Torcol fourmilier ne niche plus sur le secteur depuis plusieurs années et n'est plus observé qu'en migration.

L'Hirondelle de rivage ne niche plus sur le camp de la Valbonne depuis une dizaine d'années. Cependant elle est observée régulièrement et son retour est possible, puisqu'elle se reproduit à environ 2 km du site, peut-être en recréant des habitats favorables.

La Pie-Grièche à tête rousse a niché sur les steppes de la Valbonne dans les années 1980 ; elle est observée parfois au passage. Depuis peu, elle se reproduit non loin de la Valbonne, laissant espérer un retour sur ce site.

Le zonage proposé souligne les fonctionnalités naturelles de cet ensemble, en tant que zone de passage et d'échange au sein des espaces désormais fortement artificialisés de la plaine de l'Ain, de zone de stationnement, d'alimentation, ainsi que de reproduction pour des espèces telles que le Circaète Jean-le-Blanc, le Courlis cendré, les Busards…

Les critères d'intérêt sont également d'ordre géomorphologique et biogéographique, compte tenu de l'originalité de tels milieux steppiques, mieux développés en Europe méridionale et orientale, mais fort mal représentés en France. À proximité immédiate de l'agglomération lyonnaise, de tels espaces présentent également un grand intérêt pédagogique.

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 47 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact

Vulnérabilité :

Développement des graminées coloniales dans certaines zones au détriment de la diversité floristique et apparition de ligneux, conséquences possibles de l'absence de gestion pastorale.

Oiseaux d’intérêt communautaire ayant servi à la désignation du site :

A072 - Bondrée apivore (Pernis apivorus) A073 - Milan noir (Milvusmigrans) A080 - Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) A082 - Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) A084 - Busard cendré (Circus pygargus) A097 - Faucon kobez (Falco vespertinus) A098 - Faucon émerillon (Falco columbarius) A133 - Œdicnème criard (Burhinusoedicnemus) A224 - Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus) A236 - Pic noir (Dryocopusmartius) A246 - Alouette lulu (Lullulaarborea) A255 - Pipit rousseline (Anthuscampestris) A338 - Pie-grièche écorcheur (Laniuscollurio)

FR8212016 – La Dombes

Qualité et importance :

La Dombes est une des zones humides d'importance majeure en France ; elle est inventoriée comme ZICO (Zone importante pour la conservation des oiseaux). L'importance internationale de la Dombes comme zone humide favorable aux oiseaux d'eau tient à la fois à la diversité des espèces d'intérêt communautaire qui s'y reproduisent, à l'importance des effectifs de ces mêmes espèces, ainsi qu'à l'ampleur des stationnements d'oiseaux d'eau toutes espèces confondues, en migration et en hivernage. Les principales espèces d'oiseaux d'intérêt communautaire recensées sur le site sont les suivantes : Grèbe à cou noir, Bihoreau gris, Crabier chevelu, Aigrette garzette, Blongios nain, Héron pourpré, Cigogne blanche, Guifette moustac, Busard des roseaux et Échasse blanche. Par ailleurs, la Dombes accueille d'importantes populations d'oiseaux migrateurs, essentiellement des anatidés.

Vulnérabilité :

- Risque de disparition du cycle traditionnel de gestion des étangs avec une année d'assec pour 2 à 3 ans de mise en eau : la pisciculture extensive favorise ce système mais sa pérennité est mise à mal, notamment du fait de la prédation des oiseaux piscivores, principalement le Grand Cormoran. - Diminution importante des prairies de fauche en bordure des étangs au profit de cultures, entraînant la disparition de zones de nidifications de plusieurs espèces d'oiseaux (canards de surface). - Pression péri-urbaine importante.

Oiseaux d’intérêt communautaire ayant servi à la désignation du site : A031 - Cigogne blanche (Ciconiaciconia) A021 - Butor étoilé (Botaurusstellaris) A073 - Milan noir (Milvusmigrans) A022 -Blongios nain (Ixobrychusminutus) A023 - Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax) A081 - Busard des roseaux (Circus A024 - Crabier chevelu (Ardeolaralloides) aeruginosus) A026 - Aigrette garzette (Egrettagarzetta) A082 -Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) A027 -Grande Aigrette (Egretta alba) A131 - Échasse blanche A029 - Héron pourpré (Ardea purpurea) (Himantopushimantopus)

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A196 - Guifette moustac(Chlidoniashybridus) A236 - Pic noir (Dryocopusmartius) A229 - Martin-pêcheur d'Europe (Alcedoatthis) A338 - Pie-grièche écorcheur (Laniuscollurio)

FR8210058 – Îles du Haut Rhône

Qualité et importance :

Le tronçon du confluent du Guiers au pont d'Evieu est remarquable et voit la juxtaposition de deux types de milieux liés à des styles géomorphologiques distincts. Le Fleuve Rhône est divisé en lônes souvent alimentés en eau, aux alluvions caillouteuses. Plus loin, la plaine est principalement sillonnée par des Mortes (chenaux anastomosés), à pente faible, à alimentation par la nappe et les affluents, à sédimentation fine. Ces structures présentent une biodiversité plus importante que les lônes (milieu stable, sédiments fins...). La plaine d'inondation a un rôle d'écrêtement des crues intéressant pour l'ensemble de la vallée. Le site reste l'un des plus beaux témoins français des milieux naturels fluviaux. Les boisements sont remarquables par leur superficie, leur état de conservation et leur maturité (évolution : transformation de saulaies et frênaies). Ils restent bien liés au fleuve grâce à la nappe superficielle. Complémentaires du fleuve et de ses bras, ils permettent la nidification d'espèces telles que les hérons et le milan noir. Les nombreuses lônes, bien alimentées en eau, sont indissociables de la présence de nombreuses espèces de poissons, du castor, d'oiseaux d'eau.

De nombreux autres milieux sont présents au niveau du site.

Vulnérabilité :

La réduction du débit dans le vieux Rhône et l'utilisation du canal de dérivation ont entraîné une forte pression sur les milieux du site. Le développement de la populiculture provoque l'artificialisation de vastes surfaces sur l'Ile des Graviers Grand-Jean. De même, l'agriculture fut source de défrichements au niveau de certaines îles. L'impact de la création d'infrastructures routières n'est pas à négliger. Enfin, les lônes et plans d'eau sont particulièrement sensibles aux activités de loisirs.

Oiseaux d’intérêt communautaire ayant servi à la désignation du site :

A021 -Butor étoilé (Botaurusstellaris) A081 -Busard des roseaux (Circus aeruginosus) A022 -Blongios nain (Ixobrychusminutus) A082 -Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) A023 -Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax) A094 -Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) A026 -Aigrette garzette (Egrettagarzetta) A151 -Combattant varié (Philomachuspugnax) A029 -Héron pourpré (Ardea purpurea) A166 -Chevalier sylvain (Tringa glareola) A073 -Milan noir (Milvusmigrans) A229 -Martin-pêcheur d'Europe (Alcedoatthis) A074 - Milan royal (Milvus milvus) A236 -Pic noir (Dryocopusmartius) A080 -Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus A272 -Gorgebleue à miroir (Lusciniasvecica) gallicus)

FR8212004 – Ensemble lac du Bourget-Chautagne-Rhône

Qualité et importance :

Le lac du Bourget et les marais attenants jouissent de nombreux statuts prouvant l'intérêt national et européen du site : site inscrit, Z.N.I.E.F.F., loi littoral, arrêté préfectoral de protection de biotope et Z.I.C.O (Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux).

L'intérêt du site pour les oiseaux vient de la juxtaposition de plusieurs habitats aquatiques et humides (plans d'eau libre, roselières et herbiers aquatiques, prairies et landes humides, boisements alluviaux, bancs de gravier, lônes…) et de quelques prairies méso-xérophiles.

Plus de 100 espèces se reproduisent sur le site, dont 12 espèces inscrites à l'annexe I de la directive Oiseaux.

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Ce site est également un lieu d'hivernage très intéressant pour plusieurs espèces d'oiseaux d'eau (essentiellement Grèbes et anatidés). Inclus dans ce site, l'arrêté de protection de biotope des îles de Malourdie est une vaste forêt alluviale de 420 ha gérée par le Conservatoire du patrimoine naturel de la Savoie.

Vulnérabilité :

− Aménagements hydroélectriques sur le fleuve Rhône risquant d'altérer le dynamisme fluvial avec pour conséquences éventuelles la modification des phénomènes hydrologiques, l'eutrophisation, la dégradation de la vie aquatique du fleuve, la perte des petits milieux aquatiques périphériques… − Dégénérescence des roselières aquatiques (lac du Bourget notamment) − Atterrissement des marais littoraux − Dérangement des oiseaux en période de nidification ou d'hivernage − Abandon des pratiques agricoles traditionnelles sur les prairies humides conduisant à une évolution vers le boisement − Intensification de certaines pratiques agricoles se traduisant par du drainage ou de la mise en culture de prairies.

Oiseaux d’intérêt communautaire ayant servi à la désignation du site :

A022 -Blongios nain (Ixobrychusminutus) A215 -Hibou grand-duc(Bubo bubo) A023 -Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax) A229 -Martin-pêcheur d'Europe (Alcedoatthis) A029 -Héron pourpré (Ardea purpurea) A236 -Pic noir (Dryocopusmartius) A073 -Milan noir (Milvusmigrans) A272 -Gorgebleue à miroir (Lusciniasvecica) A081 -Busard des roseaux (Circus aeruginosus) A338 -Pie-grièche écorcheur (Laniuscollurio) A119 -Marouette ponctuée (Porzanaporzana) A379 -Bruant ortolan (Emberizahortulana)

FR8210016 – Marais de Lavours

Qualité et importance :

Bien que devant toujours être considéré comme partie intégrante de la plaine alluviale du Rhône et de sa dynamique fluviale, le marais de Lavours n'est plus inondé directement par le Rhône comme il l'était jusqu'au XIXème siècle. Les endiguements fluviaux ont diminué la durée et la fréquence des périodes de submersion et modifié les oscillations de la nappe phréatique. Cependant le maintien d'un niveau de nappe élevé avait pérennisé les communautés palustres. La mise en service des centrales hydroélectriques ainsi que les travaux de drainage agricole ont induit l'enfoncement de la nappe phréatique. Depuis les années 70, plus du tiers du marais a disparu au profit des cultures intensives de maïs et des boisements monospécifiques de peupliers. Les secteurs restés en marais subissent les conséquences couplées des modifications hydrologiques et de l'abandon des pratiques traditionnelles de pâture extensive et de fauche : ils s'assèchent progressivement et sont colonisés par les aulnes et les saules. Cependant, du fait de l'existence de divers gradients, liés à la durée des crues et à la nature du sol (tourbeux au centre, argileux à l'est et à l'ouest), il existe dans ce marais de nombreux biotopes, dont certains sont favorables aux oiseaux. Parmi les 122 espèces d'oiseaux présentes dans le marais de Lavours et les 52 espèces qui nichent dans la réserve naturelle, les plus remarquables sont celles qui vivent dans les milieux ouverts tels que les prairies inondables ou les roselières. Cependant, certaines espèces ont vu leurs effectifs chuter de manière dramatique suite à l'évolution des milieux prairiaux (Râle des genêts, Courlis cendré). Des efforts de restauration de prairies sont entrepris depuis plusieurs années et devraient porter leurs fruits, y compris pour d'autres espèces, comme la Bécassine des marais, qui semble nicher dans les prairies à Carex elata.

Le marais de Lavours est l'un des rares sites rhônalpins, où se reproduit la Gorgebleue à miroir (10 à 15 couples). Les roseaux permettent la nidification de plusieurs passereaux paludicoles très intéressants

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(Rousserolle turdoïde, Locustelle luscinioïde, Locustelle tachetée, Bouscarle de Cetti, ...) et accueillent le Butor étoilé en hivernage. Le marais sert également de lieu de nourrissage pour des espèces comme le Faucon hobereau, les Ardéidés... Vulnérabilité :

Tendance à la banalisation des habitats du marais : - Par envahissement des ligneux suite à l'abandon des pratiques traditionnelles de fauche et de pâturage - Par abaissement du niveau de la nappe lié à la présence de nombreux fossés de drainage et aux divers aménagements sur le Rhône.

Les surfaces des habitats humides tendent à régresser face à l'extension de la populiculture et de la monoculture de maïs.

Oiseaux d’intérêt communautaire ayant servi à la désignation du site : A021 -Butor étoilé (Botaurusstellaris) A082 -Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) A023 -Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax) A103 -Faucon pèlerin (Falco peregrinus) A031 -Cigogne blanche (Ciconiaciconia) A119 -Marouette ponctuée (Porzanaporzana) A073 -Milan noir (Milvusmigrans) A122 -Râle des genêts(Crexcrex) A080 -Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus A229 -Martin-pêcheur d'Europe (Alcedoatthis) gallicus) A272 -Gorgebleue à miroir (Lusciniasvecica) A081 -Busard des roseaux (Circus aeruginosus) A338 -Pie-grièche écorcheur (Laniuscollurio)

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2.7.1.2. Zones d’inventaires

Zones humides

Figure 15 : Localisation des zones humides par rapport au site d’étude

Aucune zone humide de l’inventaire départemental n’est recensée sur le périmètre rapproché. Notons toutefois la présence de plusieurs zones humides dans un rayon d’environ 3 km autour du site d’étude. Le fleuve Rhône rivière et ses milieux humides rivulaires se situent à 2 km au Nord-Est du site.

Du fait de cette distance, l’enjeu concernant les zones humides est nul.

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ZNIEFF

• ZNIEFF de type I

Figure 16 : Localisation des ZNIEFF de type I par rapport au site d’étude

Le périmètre n’est compris dans aucune ZNIEFF. Dix sont présentes dans un rayon de 3 km autour du site : - « Forêt du Serverin et grottes de la Balme » à environ 400 m au Nord du site d’étude - « Pelouse de Rochechin » à environ 1 km à l’Ouest du site d’étude - « Pelouse au sud-ouest du Pré Capitan » à environ 1 km au Sud du site d’étude - « Carrières du Combeau et de Roche Comment » à environ 1,5 km au Sud-Est du site d’étude - « Etangs et pelouses sèches des côtes du Cerriau » à environ 2 km à l’Est du site d’étude - « Pelouse et source de Briche Maillet » à environ 2 km au Sud du site d’étude - « Pelouse au sud de Chanot » à environ 2 km au Sud du site d’étude - « Le Sablon » à environ 2,5 km au Nord-Ouest du site d’étude - « Falaises de la Gorge du Loup et combe d'Amblérieu » à environ 2,5 km au Sud-Ouest du site d’étude - « Marais de Salette » à environ 3 km à l’Ouest du site d’étude

Trois ZNIEFF de type I sont présentes à moins de 1 km du site d’étude. Ainsi, les enjeux du projet sur ces zonages sont considérés comme faibles à moyens.

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ZNIEFF de type 1 n°820032070 - Forêt du Serverin et grottes de la Balme

Falaises, grottes et boisements composent cet ensemble naturel localisé à la pointe nord du plateau de l'Isle Crémieu. Il est délimité au nord, à l'est et à l'ouest par des falaises qui surplombe la plaine alluviale du Rhône. Dans celles-ci s'ouvre une des grottes les plus connues de la région Rhône-Alpes, la grotte de la Balme. Ce milieu naturel d'un abord plutôt hostile abrite pourtant un écosystème très fragile, dont les ambassadeurs les plus connus sont les Chauves-souris. C'est notamment l'un des rares sites régionaux hébergeant une colonie de reproduction de Minioptère de Schreibers. Sur le plateau, la forêt du Serverin, l'une des plus belles de l'Isle Crémieu, recouvre la quasi-totalité du site. Enfin, à l'est, un cordon de zones humides comportant un lac, des gravières et des mares temporaires s'étirent en contrebas des côtes.

ZNIEFF de type 1 n°820030380 - Pelouse de Rochechin

Dominant les Balmes, le sommet de Rochechin présente des conditions idéales pour le développement de pelouses sèches. Issues d'une agriculture ancestrale pratiquant une fauche annuelle unique ou un pâturage extensif (sa faible productivité n'est pas favorable à l'intensification), elles présentent une grande richesse spécifique. Celle-ci se manifeste par une très grande diversité en orchidées. Parmi de nombreuses espèces protégées et menacées, dont certaines fortement, on observe ici une importante population de Pulsatille rouge. Cette très belle fleur printanière de couleur rouge brun se remarque aussi par ses fruits plumeux et soyeux. Elle possède des feuilles très découpées faisant penser à celles d'une fougère.

ZNIEFF de type 1 n°820030354 - Pelouse au sud-ouest du Pré Capitan

Il s'agit d'une pelouse sèche, dont la présence ici est à mettre en relation avec des facteurs stationnels tels que la topographie, l'exposition, l'humidité du sol, le ruissellement, l'infiltration, la nature du sol et des matériaux. De plus, l'Isle Crémieu joue un rôle de "carrefour biogéographique", combinant les influences méditerranéennes et médio-européenne. Ces facteurs contribuent, de même que des pratiques agricoles longtemps restées traditionnelles, à la grande richesse écologique et biologique des pelouses locales. Ainsi, ce milieu est très favorable à une flore rare qui compte l'Orchis à odeur de vanille, une espèce protégée en France.

ZNIEFF de type 1 n°820030355 - Carrières du Combeau et de Roche Comment

Cet ensemble de zones humides et de pelouses sèches comporte également des carrières désaffectées, qui ont permis laformation de deux mares très particulières. En effet, celles-ci, installées sur des dalles calcaires, sont alimentées par les eaux depluies qui ruisselle sur les falaises et les dalles rocheuses ; elles sont alimentées toute l'année. On y rencontre de nombreusesespèces aquatiques, avec comme ambassadrice de ces milieux la Rainette verte. A proximité, on découvre de petites pelousessèches d'une grande richesse biologique.

ZNIEFF de type 1 n°820032071 - Etangs et pelouses sèches des côtes du Cerriau

Le paysage de l'Isle Crémieu associe, dans des proportions voisines, surfaces en herbe, cultures, landes et forêts. La région a été fortement affectée par les glaciations qui y ont laissé des traces très nettes : nombreux dépôts morainiques, étangs d'origine glaciaire. Ce réseau de petits plans d'eau et de zones humides associées héberge un cortège floristique et faunistique très riche. En raison de l'inclinaison générale vers le sud-est, assurant un ensoleillement important, de nombreuses prairies et pelouses sèches pâturées ou fauchées recèlent d'abondantes stations d'orchidées remarquables. Les côtes du Cerriau, dominant le Rhône au niveau de Sault-Brenaz, associent des zones humides et des pelouses sèches. La diversité biologique y est ainsi maximale. Les étangs abritent le Sonneur à ventre jaune et le Pélodyte ponctué. Le premier est un crapaud au ventre jaune ponctué de noir ; il affectionne les eaux stagnantes peu profondes en forêt ou en milieu bocager. Il hiberne d'octobre à mars-avril, enfoui dans la boue, sous les feuilles ou dans la terre humide. Lorsqu'il quitte ses quartiers d'hiver, il recherche des

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 54 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact flaques temporairement en eau, des petites mares ou des ornières forestières dans lesquelles il va se reproduire. Sa longévité peut atteindre une trentaine d'années !

Le second est un crapaud long de quatre centimètres, à l'aspect de petite grenouille svelte et élancée, au museau aplati et aux yeux dorés très proéminents, avec une pupille verticale en forme de goutte d'eau inversée. On rencontre aussi la Rainette verte. "Rainette" n'est que le diminutif de grenouille (en latin : rana) : ce batracien offre en effet l'aspect d'une petite grenouille à longues pattes grêles et aux doigts terminés par des ventouses, ce qui lui permet de gravir les arbres. La Rainette verte vit dans les arbres et saute de feuille en feuille pour capturer les insectes volants dont elle se nourrit. L'accouplement et la ponte ont lieu dans l'eau. Le Martin-pêcheur d'Europe et le Héron cendré, quant à eux, trouvent dans ces zones humides de quoi s'alimenter. Certaines parties des côtes du Cerriau sont occupées par une prairie à faible rendement agricole mais d'une grande richesse botanique : la pelouse sèche. Il s'agit d'un type de milieu naturel très riche en espèces végétales. Les caractéristiques écologiques permettant le développement de leur végétation sont la pauvreté en éléments nutritifs (azote, phosphore), la richesse en bases, la qualité drainante et le réchauffement rapide des sols. Ce milieu peut évoluer ou se dégrader assez rapidement en l'absence de gestion adéquate. Les perturbations d'origine mécanique peuvent s'avérer très destructrices et difficilement réversibles : surpâturage, surfréquentation, voire passage d' motorisés. Les plantes de ce milieu présentent diverses adaptations à la sécheresse, comme une pilosité importante, un feuillage fin et protégé par un épiderme épais ou une phase de repos hivernal. On y rencontre ainsi la Pulsatille rouge. Sa fleur pendante aux corolles pourpre sombre, épanouie en avril, est d'une beauté exceptionnelle.

ZNIEFF de type 1 n°820030387 - Pelouse et source de Briche Maillet

Cet ensemble comprend une zone humide avec une source alimentant une mare, ainsi qu'à l'ouest une pelouse sèche installée sur un substrat alluvionnaire pauvre et drainant déposé à la fin de l'ère glaciaire. De tels milieux naturels permettent à des espèces comme le Bruant proyer ou bien encore la Rainette verte de se reproduire.

ZNIEFF de type 1 n°820030389 - Pelouse au sud de Chanot

Il s'agit d'une pelouse sèche, dont la présence ici est à mettre en relation avec des facteurs stationnels tels que la topographie, l'exposition, l'humidité du sol, le ruissellement, l'infiltration, la nature du sol et des matériaux. De plus, l'Isle Crémieu joue un rôle de "carrefour biogéographique", combinant les influences méditerranéennes et médio-européenne. Ces facteurs contribuent, de même que des pratiques agricoles longtemps restées traditionnelles, à la grande richesse écologique et biologique des pelouses locales. Ainsi, ce milieu est très favorable à une flore rare qui compte l'Orchis à odeur de vanille, une espèce protégée en France.

ZNIEFF de type 1 n°820030548 - Le Sablon

La zone du Sablon se situe dans la plaine alluviale du Rhône. Deux espèces remarquables contribuent à son intérêt naturaliste. L'Inule des montagnes est une plante de la famille des marguerites. Avec ses fleurs d'un jaune vif, elle est très visible au milieu de la végétation des milieux secs et arides qu'elle affectionne. On la rencontre au Sablon en association avec l'Immortelle jaune. Cette plante s'est adaptée aux conditions de sécheresse des zones sableuses sur lesquelles elle se développe en s'habillant d'un duvet blanc sur ses tiges et ses feuilles étroites, évitant ainsi une trop forte évaporation. Ses feuilles sont très odorantes lorsqu'on les froisse.

ZNIEFF de type 1 n°820030385 - Falaises de la Gorge du Loup et combe d'Amblérieu

Cet ensemble de falaises et de boisements se situe en bordure ouest du plateau de l'Isle Crémieu. Elle est caractérisée par une succession de falaises calcaire boisées qui domine la plaine alluviale du Rhône et qui sont très favorable à la faune et à la flore rupestre. Le Hibou Grand-duc est l'une de ces espèces qui se reproduit et vit dans ces falaises. La combe d'Amblérieu est l'une des voies d'accès sur le plateau depuis la vallée alluviale du Rhône. Le ruisseau, l'étang, les prairies et les boisements de cette combe

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 55 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact constituent un lieu de chasse privilégié pour de nombreuses chauves-souris comme le Minoptère de Schreiber.

ZNIEFF de type 1 n°820030337 - Marais de Salette

Le paysage de l'Isle Crémieu associe, dans des proportions voisines, surfaces en herbe, cultures, landes et forêts. La région a été fortement affectée par les glaciations qui y ont laissé des traces très nettes : nombreux dépôts morainiques, étangs d'origine glaciaire. Ce réseau de petits plans d'eau et de zones humides associées héberge un cortège floristique et faunistique très riche. Le marais de Salette fait partie d'un grand ensemble de marais et prairies humides. Il héberge plusieurs plantes menacées de grand intérêt. L'Epipactis des marais est une orchidée aux fleurs délicates, blanches dans la partie inférieure, et striées de rouge violacé au-dessus ; elle apprécie les prairies humides et les marais alcalins de plaine. Le Fenouil des chevaux est une grande ombellifère recherchant l'humidité des prés. Enfin, on rencontre la Scrofulaire auriculée aux feuilles en cœur à la base, ainsi que le Groseillier rouge. Le Castor d'Europe a recolonisé le petit ruisseau qui est un affluent direct du Rhône.

• ZNIEFF de type II

Figure 17 : Localisation des ZNIEFF de type II par rapport au site d’étude

Le site étudié est au sein de la ZNIEFF de type II « Isle Crémieu et basses-terres ». Par ailleurs, deux autres ZNIEFF de type II se situent à proximité du site, à savoir « Cours du Rhône de Briord àLoyette » à 2 km au Nord-Est et « Bas-bugey » à 3 km à l’Est.

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Les enjeux du projet vis-à-vis de ce zonage sont considérés comme moyens, le projet étant très localisé.

ZNIEFF de type 2 n°820030262 - Isle Crémieu et basses-terres

L'intérêt du patrimoine biologique de ce vaste ensemble naturel a été confirmé à l'occasion de divers inventaires naturalistes récents (zones humides, etc.). Situé à faible distance de l'agglomération lyonnaise, il peut être subdivisé en deux sous-unités assez distinctes : − l'Isle Crémieu proprement-dite au nord, qui forme un ensemble calcaire tabulaire d'âge jurassique, ancré à l'ouest au pointement granitique de et isolé à l'est du massif jurassien par le cours actuel du Rhône, − au sud de la dépression du Catelan modelée par les dernières glaciations, les « Basses-Terres » où dominent des substrats d'âge miocène ou quaternaire (moraines glaciaires).

Le relief de l'ensemble est très fortement marqué par l'action des glaciers quaternaires (roches moutonnées et striées, verrous glaciaires, contre-pentes...), et génère des paysages diversifiés : landes sablonneuses et sèches, zones marécageuses, falaises, taillis de charmes et de hêtres…

Le patrimoine naturel local est remarquable en matière de flore, tant en ce qui concerne les zones humides (Ache rampante, Flûteau à feuille de parnassie, Rossolis à larges feuilles…) que les pelouses sèches (PulsatiIle rouge, Aster amelle, Inule hérissée, Ophrys de la Drôme…).

Il s'agit en outre de l'une des régions les plus riches du département de l'Isère sur le plan ornithologique (busards, fauvettes paludicoles dont la Locustelle luscinioïde, Huppe fasciée, Pic cendré…), mais il est frappant de remarquer que la faune est abondamment représentée à travers l'ensemble des groupes (entre autres les chiroptères, les libellules –très bien représentés, avec notamment la présence d'une libellule très rare : la Leucorrhine à gros thorax -, les mammifères aquatiques dont peut-être encore la Loutre, les batraciens ou les reptiles).

Le karst tabulaire de l'Ile Crémieu est le plus grand karst français recouvert de dépôts morainiques. Le peuplement faunistique du karst local est relativement bien connu. La relative pauvreté de la faune troglobie (c'est à dire vivant exclusivement dans les cavités souterraines) et stygobie (vivant dans les eaux souterraines) n'est pas à mettre en rapport avec la faible taille des réseaux, mais bien plutôt avec les perturbations induites par la glaciation quaternaire. Ce karst était en effet alors entièrement recouvert par la calotte glaciaire, et les dépôts morainiques ont comblé les fissures susceptibles de permettre une reconquête par la faune à la suite du retrait glaciaire…

Le zonage de type II souligne les multiples interactions existant au sein de cet ensemble, dans lequel de multiples ZNIEFF de type I ont été délimitées là où ont pu être identifiés les habitats naturels ou les espèces les plus remarquables, qu'il s'agisse de zones humides, de secteurs de falaises, ou de pelouses sèches.

En termes de fonctionnalités naturelles, le réseau local de zones humides exerce tout à la fois des fonctions de régulation hydraulique (champs naturels d'expansion des crues) et de protection de la ressource en eau.

Le zonage de type II illustre également les fonctionnalités naturelles liées à la préservation des populations animales ou végétales (dont celles précédemment citées), en tant que zone d'alimentation ou de reproduction pour de nombreuses espèces remarquables appartenant aux divers groupes faunistiques (dont certaines exigeant un vaste territoire vital, comme le Lynx d'Europe).

Il souligne également le bon état de conservation général de certains bassins versants, en rapport avec le maintien de populations d'Ecrevisse à pattes blanches, espèce réputée pour sa sensibilité particulière vis à vis de la qualité du milieu. Cette écrevisse indigène est devenue rare dans la région, tout spécialement à l'est de la vallée du Rhône.

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S'agissant du réseau karstique, la sur-fréquentation des grottes, le vandalisme des concrétions peuvent de plus rendre le milieu inapte à la vie des espèces souterraines. Les aquifères souterrains sont sensibles aux pollutions accidentelles ou découlant de l'industrialisation, de l'urbanisation et de l'agriculture intensive.

L'ensemble présente par ailleurs un grand intérêt géologique et géomorphologique (avec notamment les gorges du Val d'Amby citées à l'inventaire des sites géologiques remarquables de la région Rhône- Alpes, mais aussi de nombreux témoins des stades de retrait des dernières glaciations alpines), ainsi qu'historique et archéologique (oppidum de la Rena…).

ZNIEFF de type 2 n°820030681 - Cours du Rhône de Briord àLoyette

Le tronçon identifié ici concerne le cours du Rhône, certaines zones humides annexes et une partie de son lit majeur.

Il est ici jalonné par une succession de défilés (aux environ de Briord, de Sault-Brénaz, de Saint Sorlin, où le Rhône s'insinue entre le Bugey et l'Isle Crémieu.

Le fonctionnement hydraulique du fleuve est désormais profondément modifié par les ouvrages hydroélectriques. Il s'inscrivait auparavant dans l'espace fréquenté par les diverses espèces de poisson migrateur du Rhône, et cet axe demeure toujours de grande importance pour la migration des oiseaux. Les secteurs présentant le cortège le plus riche en termes d'habitats naturels et d'espèces de faune ou de flore remarquables sont identifiés ici par plusieurs ZNIEFF de type I.

Le zonage de type II traduit quant à lui l'importance des liens fonctionnels existant (notamment en matière hydraulique) entre celles-ci.

Il illustre particulièrement les fonctionnalités naturelles liées : − au régime hydraulique (avec un rôle naturel de champ d'expansion des crues), − à la préservation des populations animales ou végétales.

Le cours du Rhône demeure notamment un corridor écologique remarquable. Ainsi, le Schéma Directeur d'Aménagement et de gestion des Eaux du bassin Rhône-Méditerranée-Corse (SDAGE) fixe des objectifs ambitieux de restauration biologique du fleuve, tant sur plan de la qualité physique que chimique. Il préconise en particulier le rétablissement des possibilités de migration des poissons, qu'ils soient amphihalins (Alose feinte du Rhône, Lamproies marine et fluviatile, Anguille...), ou strictement d'eau douce. Il évoque notamment à ce propos l'objectif guide du « plan migrateur », qui consiste à parvenir à la restauration des frayères historiques de l'Alose (région de Belley) sur le Haut Rhône.

Les principaux défilés identifiés ici (Malville-Malarage à l'amont, Sault-Brenaz, Saint Sorlin) fonctionnent par ailleurs comme autant de corridors transversaux facilitant le transit de la faune terrestre (y compris probablement la grande faune) entre le Bas Bugey et l'Isle Crémieu. Le Rhône joue également le rôle de zone de stationnement et de dortoir (avifaune migratrice), de zone d'alimentation ou liée à la reproduction des espèces (Castor d'Europe...).

Enfin, l'intérêt paysager des lieux est manifeste (notamment au niveau de certains défilés du fleuve), de même que l'intérêt géomorphologique.

ZNIEFF de type 2 n°820030677 - Bas-Bugey

Le massif du Bas-Bugey (ou « Bugey blanc ») reste, en dépit de la proximité de la vallée du Rhône et de l'agglomération lyonnaise, faiblement peuplé ; il conserve des paysages globalement très bien préservés.

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Entre la plaine du Rhône à 250 m d'altitude et le point culminant du massif, pourtant d'altitude modeste (Mollard de Don à 1219 m), il présente un relief accusé qui contribue à de forts contrastes de climat, de pluviométrie et de végétation.

Celle-ci s'échelonne de la série xérophile (c'est à dire adaptée aux situations sèches) du Chêne pubescent jusqu'à celle de la hêtraie-sapinière montagnarde, avec des plantes telles que le Chèvrefeuille bleu. Certaines combes sont occupées par des pâturages à la flore vernale spectaculaire (Erythrone dent de chien…).

Sur les versants les plus chauds dominant la vallée du Rhône, des espèces méditerranéennes (Aspérule taurine, Pistachier térébinthe, fougère Capillaire, Grande Cigale…) parviennent à s'insinuer.

L'intérêt souvent exceptionnel des lacs, marais et tourbières dissimulés dans le massif, notamment vers le sud, mérite d'être particulièrement signalé.

D'autre part, les falaises qui bordent le massif de tous côtés constituent souvent de bons sites de nidification de rapaces.

L'entomofaune est également intéressante, et une espèce au moins est considérée comme spécifique au Bugey (le coléoptère Pterostichusnodicornis).

Enfin, le secteur abrite un karst de type jurassien. Ce type de karst se développe sur un substrat tabulaire ou plissé ; il est caractérisé par l'abondance des dolines, l'existence de vastes « poljé » dans les synclinaux, la formation de cluses, et le développement de vastes réseaux spéléologiques sub- horizontaux.

Le peuplement faunistique du karst jurassien est relativement bien connu, et le Bas-Bugey est concerné par certains sites de recherche (réseau spéléologique de Dorvan, comprenant un ensemble de rivières souterraines et de zones noyées considéré comme l'un des plus importants de France en matière de patrimoine faunistique souterrain).

Il apparaît néanmoins moins riche que celui du Vercors en espèces terrestres troglobies (c'est à dire vivant exclusivement dans les cavités souterraines). On y connaît ainsi actuellement trois espèces de coléoptères et sept de collemboles ; certaines espèces (par exemple un coléoptère tréchiné) sont des endémiques dont la répartition est circonscrite au massif jurassien. Par contre, la faune stygobie (c'est à dire vivant dans les eaux souterraines) peut être diversifiée ; on connaît ainsi trois espèces de mollusques aquatiques dans le karst de Dorvan.

Les secteurs présentant le cortège le plus riche en termes d'habitats naturels et d'espèces de faune ou de flore remarquables sont identifiés ici par de très nombreuses ZNIEFF de type I (zones humides dont des tourbières, pelouses sèches, falaises...).

Le zonage de type II souligne tout d'abord les interactions multiples entre ces diverses zones, souvent constituées en véritable réseau (cas des pelouses sèches…).

Il traduit également diverses fonctionnalités naturelles majeures, parmi lesquelles peuvent être citées : − Celle de bassin versant peu perturbé alimentant des réseaux karstiques, ces derniers abritant des populations d'espèces troglobies remarquables. La sur-fréquentation des grottes, le vandalisme des concrétions peuvent de plus rendre le milieu inapte à la vie des espèces souterraines. Les aquifères souterrains sont sensibles aux pollutions accidentelles ou découlant de l'industrialisation, de l'urbanisation et de l'agriculture intensive ; − de zone abritant des espèces remarquables exigeant de vastes territoires vitaux (Lynx d'Europe…), − de zone de passages, d'alimentation et de reproduction pour de nombreuses espèces, notamment parmi les libellules –bien représentés ici-, les oiseaux et la grande faune …),

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− en ce qui concerne les zones humides, celles de nature hydraulique (rôle dans l'expansion naturelle des crues, le ralentissement du ruissellement, le soutien naturel d'étiage, l'auto épuration des eaux).

L'intérêt géologique et paléontologique de cet ensemble (avec les carrières de pierre lithographique de Cérin ainsi que la carrière de Villebois citées à l'inventaire des sites géologiques remarquables de la région Rhône-Alpes) est également notable.

2.7.2. Schéma Régional de Cohérence Écologique

Rappel : « I - La trame verte et la trame bleue ont pour objectif d'enrayer la perte de biodiversité en participant à la préservation, à la gestion et à la remise en bon état des milieux nécessaires aux continuités écologiques, tout en prenant en compte les activités humaines, et notamment agricoles, en milieu rural.

A cette fin, ces trames contribuent à : - 1° Diminuer la fragmentation et la vulnérabilité des habitats naturels et habitats d'espèces et prendre en compte leur déplacement dans le contexte du changement climatique ; - 2° Identifier, préserver et relier les espaces importants pour la préservation de la biodiversité par des corridors écologiques ; - 3° Mettre en œuvre les objectifs visés au IV de l'article L. 212-1 et préserver les zones humides visées aux 2° et 3° du III du présent article ; - 4° Prendre en compte la biologie des espèces sauvages ; - 5° Faciliter les échanges génétiques nécessaires à la survie des espèces de la faune et de la flore sauvages ; - 6° Améliorer la qualité et la diversité des paysages.

II - La trame verte comprend : - 1° Tout ou partie des espaces protégés au titre du présent livre et du titre Ier du livre IV ainsi que les espaces naturels importants pour la préservation de la biodiversité ; - 2° Les corridors écologiques constitués des espaces naturels ou semi-naturels ainsi que des formations végétales linéaires ou ponctuelles, permettant de relier les espaces mentionnés au 1° ; - 3° Les surfaces mentionnées au I de l'article L. 211-14.

III - La trame bleue comprend : - 1° Les cours d'eau, parties de cours d'eau ou canaux figurant sur les listes établies en application de l'article L. 214-17 ; - 2° Tout ou partie des zones humides dont la préservation ou la remise en bon état contribue à la réalisation des objectifs visés au IV de l'article L. 212-1, et notamment les zones humides mentionnées à l'article L. 211-3 ; - 3° Les cours d'eau, parties de cours d'eau, canaux et zones humides importants pour la préservation de la biodiversité et non visés aux 1° ou 2° du présent III.

IV. - Les espaces naturels, les corridors écologiques, ainsi que les cours d'eau, parties de cours d'eau, canaux ou zones humides mentionnés respectivement aux 1° et 2° du II et aux 2° et 3° du III du présent article sont identifiés lors de l'élaboration des schémas mentionnés à l'article L. 371-3.

V. - La trame verte et la trame bleue sont notamment mises en œuvre au moyen d'outils d'aménagement visés aux articles L. 371-2 et L. 371-3. (Art.L.371-1 du Code de l’Environnement). »

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Un document cadre intitulé « Schéma Régional de Cohérence écologique » est élaboré, mis à jour et suivi conjointement par la région et l’État, […]. Le Schéma Régional de cohérence écologique prend en compte les orientations nationales pour la préservation et la remise en état des continuités écologiques mentionnées à l’article L.371-2 du Code de l’Environnement. (Art.371-3 du code de l’environnement).

Les corridors écologiques assurent des connexions entre les réservoirs de biodiversité. Ils permettent la circulation des flux d’espèces et de gènes vitaux pour la survie des populations et leur évolution adaptive.

Extrait du projet SRCE Rhône Alpes, octobre 2013

RAPPEL : L’échelle du SRCE ne permet pas de travailler à une échelle inférieure au 25 000ème. Pour l’échelle d’un projet, le SRCE doit être considéré comme un document d’information permettant d’appréhender le rôle de la zone d’étude dans le fonctionnement du Réseau Écologique Régional. A l’échelle d’un projet, seuls des inventaires peuvent permettre d’apprécier le rôle du site d’étude dans le réseau écologique local. Le SRCE de Rhône-Alpes a été adopté par arrêté le 19 juin 2014.

L’analyse est faite sur la base cartographique du Schéma Régional de Cohérence Ecologique Rhône- Alpes, et la trame noire (carte des pollutions lumineuses) dont les extraits sont proposés page suivante.

En ce qui concerne la trame verte et bleue, le site s’inscrit dans un secteur où quelques réservoirs de biodiversité sont identifiés au milieu d’une trame de milieux naturels à forte perméabilité. La carrière est identifiée comme espace à perméabilité terrestre forte.

L’ensemble du périmètre d’étude n’est au sein d’aucun réservoir de biodiversité ni de corridor écologique identifié dans le SRCE à cette échelle, il y a donc un enjeu estimé faible vis-à-vis du SRCE.

Pour la trame noire, le secteur d’étude possède une qualité de ciel jugée moyenne.

Le projet a peu de chance de dégrader davantage la qualité du ciel, ainsi l’enjeu concernant la trame noire est estimé faible.

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Figure 18 : Extrait du SRCE au niveau de la zone d’étude

Zone d’étude

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Légende du SRCE Rhône-Alpes

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Figure 19 : Extrait local de la carte de la pollution lumineuse (Avex 2013)

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2.7.3. Synthèse du contexte écologique

Tableau 1 : Synthèse du contexte écologique Incidence(s) et/ou Degré de Zonages Analyse compléments d'étude sensibilité Le site est au sein d'une ZNIEFF de type Altérations possibles sur la II « Isle-Crémieu et basses-terres » - ZNIEFF 2 ZNIEFF « Isle Crémieu et Moyen Deux autres sont présentes dans un basses-terres » rayon de 3 km du site d’étude Atteintes possibles sur les « L'Isle Crémieu » à 600 m et « Milieux ZSC espèces ayant servi à définir Moyen remarquables du Bas-Bugey » à 4 km les ZSC Le site n'est au sein d'aucune ZNIEFF - Dix sont dans un rayon de 3 km, la plus Atteintes possibles sur les Faible à ZNIEFF 1 proche est à 400 m « Forêt du Serverin et connexions inter-ZNIEFF Moyen grottes de la Balme » Altération possible sur des Carrière identifiée comme espace à SRCE milieux naturels à forte Faible perméabilité terrestre forte perméabilité Eclairage artificiel limité Trame noire Qualité globale du ciel nocturne moyenne (période de faible luminosité) Faible et orienté au sol Quatre ZPS dans un rayon de 30 km autour du site d’étude : « Steppes de la Atteintes sur les espèces Valbonne » à 14 km, « La Dombes » à 15 ayant servi à définir les ZPS ZPS km, « Îles du haut Rhône » à 22 km, « Nul à faible peu probables du fait de la Ensemble lac du Bourget-Chautagne- distance Rhône » à 30 km et « Marais de Lavours » à 30 km « Protection des oiseaux rupestres » à 5 APPB km et « Brotteaux de Chazey sur Ain » à Aucune Nul 10 km PNR « Haut-Jura » à 65 km Aucune Nul

« Étangs de Mépieu », « Haut-Rhône RN Aucune Nul français » à environ 11 km

Aucune zone humide dans le périmètre Zone humide rapproché, mais présence de zones Aucune Nul humides à moins de 2 km du site d’étude

Le site d’étude est dans un secteur où les enjeux sont globalement modérés concernant les espaces naturels protégés et les zones d’inventaires.

De plus, il est à noter la présence de ZSC (L’Isle Crémieu à 600 mètres), de ZNIEFF de type I (Forêt du Serverin et grottes de la Balme à 400 mètres), de zones humides à moins de 2 km du site d’étude ainsi que de la localisation du projet au sein d’un espace à perméabilité terrestre forte selon le SRCE. Des atteintes faibles à moyennes sont possibles sur ces espaces, il faudra veiller à maintenir voire à améliorer l’état de conservation sur les espèces ayant servi à définir les ZSC, les connexions inter-ZNIEFF de type I et les fonctionnalités des zones humides ainsi que du SRCE. Enfin, et pour ne pas dégrader davantage la qualité du ciel jugée moyenne, l’éclairage artificiel se limitera aux besoins de l’exploitation en période de faible luminosité

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(période hivernale) et sera orienté au sol. Pour mémoire, le site fonctionne et fonctionnera exclusivement en période diurne.

2.7.4. Synthèse du diagnostic initial Faune Flore

La méthodologie des inventaires de terrain est détaillée au § 11.

2.7.4.1. Périmètre d’étude

RAPPEL : La zone d’étude ne peut se limiter à la zone proposée pour le projet. Il faut en effet réfléchir à une échelle plus vaste, afin de mieux cerner la fonctionnalité écologique dans son ensemble et évaluer le niveau d’impact global du projet. Nous définissons 3 aires d’études : rapprochée, éloignée et de référence.

Aire d’étude rapprochée :

Elle intègre l’ensemble des secteurs susceptibles d’être directement affectés par le projet, ce qui comprend les limites du projet de renouvellement ainsi que le périmètre d’extension.

Niveau d’inventaire : Analyse exhaustive de l’état initial :

• Inventaire complet des espèces animales et végétales protégées ou en liste rouge, • Inventaire floristique et recherche exhaustive des espèces animales protégées, • Cartographie des habitats.

Cette aire d’étude, qui correspond au périmètre d’autorisation, comprend ici les périmètres des installations, d’extension, et d’extraction.

Aire d’étude éloignée :

Elle intègre les secteurs où peuvent s’ajouter des effets éloignés ou induits, correspondant à la destruction d’habitats d’espèces recensées sur la zone rapprochée sur les espèces de la zone projet.

Niveau d’inventaire : échantillonnage sur les espèces et les noyaux de biodiversité, cartographie ponctuelle des habitats sur les noyaux de biodiversité, inventaires spécifiques en cas de découverte d’une espèce rare sur le périmètre rapproché par recherche poussée sur le périmètre intermédiaire.

Aire d’étude de référence :

Cette aire est constituée d’une enveloppe plus importante. L’analyse se base essentiellement sur les fonctionnalités écologiques locales et les analyses des effets cumulés. Son objectif est d’évaluer par exemple les effets sur de possibles corridors ou une évaluation des impacts indirects du projet ou cumulatifs du projet avec d'autres projets connus se réalisant de manière concomitante et touchant les mêmes espèces. Cette aire intègre aussi la recherche de zones de compensation s'il s'avère que le projet porte atteinte au bon état de conservation d'une espèce protégée et permettant d'évaluer les impacts indirects du projet ou cumulatifs du projet avec d'autres projets connus se réalisant de manière concomitante et touchant les mêmes espèces. Le niveau de détail des prospections est moindre et est essentiellement bibliographique.

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Figure 20 : Localisation des périmètres d’étude

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2.7.4.2. Habitats naturels

2.7.4.2.1. Tableau de synthèse des habitats cartographiés et de leur intérêt

La valeur patrimoniale d’un habitat naturel peut être établie en fonction de ces statuts définis à l’échelle européenne, nationale ou régionale.

Ainsi, pour évaluer les enjeux concernant les habitats naturels, nous avons utilisé l’annexe I de la directive « Habitats-Faune-Flore », les habitats déterminants de zones humides d’après l’arrêté 24 juin 2008 ainsi que les habitats d’intérêt régionaux. Les enjeux sont ensuite définis en cinq catégories selon les critères présentés dans le tableau suivant :

Tableau 2 : Méthodologie de hiérarchisation des enjeux habitats naturels Enjeux (d’après Écotope Flore-Faune) En violet : Enjeu très fort  Habitat d’intérêt communautaire en état de conservation bon à moyen. En rouge : Enjeu fort  Habitat d’intérêt communautaire en mauvais état de conservation ou habitat fortement menacé en état de conservation bon à moyen. En orange : Enjeu moyen  Habitat remarquable de zone humide en état de conservation bon à moyen ou habitat menacé en Rhônes-Alpes. En vert : Enjeu faible  Habitat commun présentant un cortège floristique développé ou habitat de zone humide en mauvais état de conservation. En blanc: Enjeu nul  Végétation appauvrie en espèces par épandage de substances chimiques (herbicides notamment), remblais, plantations artificielles avec une strate monospécifique, etc.

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Tableau 3 : Synthèse des habitats naturels du périmètre d’étude Code Code Code Déterminant Surface en Intitulé Phytosociologie LR RA Part relative N2000 CORINE EUNIS ZNIEFF hectare

Complexe des milieuxrocheux

Front de taille Asplenietumtrichomano - rutae-murariae 8210-9 62.15 H3.25 LC Contributif 0,01 0,13 %

Complexesylvatique Chênaie charmaie Sorboariae - Quercetumpetraeae - 41.271 G1.A171 LC - 5,10 50,28 %

Jeune chênaie charmaie Sorboariae - Quercetumpetraeae - 41.271 G1.A171 LC - 2,18 21,47 %

Boisement de recolonisation sur débris rocheux - - 41 G1 LC - 0,06 0,63 %

Roncier - - 31.831 F3.131 LC - 0,14 1,43 %

Complexe des milieuxanthropiques Végétation des friches argilicoles Resedoluteae - Carduetumnutantis - 87.2 E5.14 LC - 1,28 12,60 %

Carrière - - 86.41 H3.2F NA - 1,36 13,46 %

Bâtiment accessible - - 86.2 J1.5 NA - 0,0012 0,01

Totaux : 10,15 100

Directive 92/43/CEE (habitats faune flore) Catalogue des végétations de la région Rhône-Alpes - CBNA & CBNMC 2016 - Document numérique (fichier Excel) Liste rouge des végétations de la région Rhône-Alpes - CBNA & CBNMC 2016 - Document numérique (fichier Excel) Liste des espèces et habitats-naturels déterminants ZNIEFF en Rhône-Alpes - DREAL Rhône-Alpes - 2013

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2.7.4.2.2. Cartographie des habitats naturels sur le périmètre sollicité à l’autorisation

Figure 21 : Cartographie des habitats naturels

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2.7.4.2.3. Description des habitats naturels

2.7.4.2.3.1. Le complexe sylvatique

Chênaie Charmaie - Jeune Chênaie Charmaie

Physionomie et écologie Boisement caducifolié (composé de feuillus) de l’étage collinéen, installé sur des plateaux calcaires dans des secteurs où les précipitations annuelles ne sont pas très abondantes. Le sol est installé sur une roche mère calcaire que l’on peut observer çà et là dans ces boisements sous forme d’affleurements, avec d’autres zones où le sol est plus épais, avec une couche d’humus et des argiles de décarbonatation. Ces boisements sont moyennement secs (méso-xéroclines). Le pH du sol est légèrement acide là où le sol est épais, neutre à basique lorsque la roche mère affleure, ce qui offre des conditions stationnelles assez variées pour la flore qui s’y exprime. La strate arborescente est dominée par les chênes (principalement le chêne sessile, mais les chênes pubescent et pédonculé peuvent aussi être présents dans une moindre mesure). Les strates arbustive et herbacée sont très riches floristiquement, avec des espèces des sols calcaires et des sols acides en mélange. Le sous-bois est très fleuri, avec le Muguet, l’Anémone sylvie, le Cornouiller mâle, les violettes ou encore la Cardamine des prés. La jeune chênaie charmaie constitue un faciès de régénération du précédent, avec une richesse floristique moindre et une physionomie légèrement différente. En effet, plusieurs années après une telle coupe, le taillis de charme s’exprime en mélange avec des espèces arbustives et avec une strate herbacée moins typique. Plantes indicatrices (en gras) et accompagnatrices Quercus petraea, Quercus pubescens, Carpinusbetulus, Sorbustorminalis, Cornus mas, Loniceraxylosteum, Daphnelaureola, Scillabifolia, Mercurialisperennis, Luzula forsteri, Phyteumaspicatum, Veronica officinalis, Viola reichenbachiana, Ruscusaculeatus, Ilexaquifolium,Festucaheterophylla, Hedera helix, Polygonatum odoratum, Melittismelissophyllum, Geumurbanum, Melicanutans, Loncomelospyrenaicus, Pulmonaria montana, Veronica chamaedrys, Carex sylvatica, Melicauniflora, Polygonatum multiflorum, Teucriumscorodonia, Convallariamajalis, Lamiumgaleobdolon, Vicia sepium, Dioscoreacommunis, Anemonenemorosa, Cardamine pratensis, Ribes alpinum, Euphorbiaamygdaloides, Fragariavesca, Lonicerapericlymenum, Ligustrumvulgare,Primula vulgaris, Atrichumundulatum, Thuidiumtamariscinum, Hypnum cupressiforme.

Phytosociologie Classe :QUERCO-FAGETEA Br.-Bl. Et Vlieger in Vlieger Ordre :Fagetaliasylvaticae Pawlowski et al. Alliance :CarpinionbetuliIssler 1931 Association :Sorboariae-Quercetumpetraeae Rameau 1997 nom. inv.

Correspondance typologique Code CORINE : 41.271 Code Natura 2000 : Aucun Code EUNIS : G1.A171 Intérêt régional : Non déterminant Zone humide : Non déterminant Liste Rhône-Alpes : Préoccupation mineure (LC)

Enjeu de conservation Faible

Typicité et état de conservation au sein du site L’état de conservation est mauvais suite à des coupes d’affouage (coupes de taillis sous futaie) sur une partie des surfaces : si la strate arborescente est restée relativement intacte et typique, les strates inférieures ont été fortement perturbées.

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Boisement de recolonisation sur débris rocheux

Physionomie et écologie

Jeune boisement assez clair installé sur des monticules de débris rocheux issus de l’exploitation de la carrière, et stockés sur ses abords. Ces débris sont donc très visibles et le sol est de fait presque inexistant, il y a seulement des accumulations de feuilles et quelques zones avec un sol peu épais. Les espèces végétales qui se développent sont pour la plupart des espèces pionnières en mélange avec quelques espèces des milieux secs, des bryophytes (mousses) et des lichens.

Plantes indicatrices et accompagnatrices

Populusnigra, Betula pendula, Robiniapseudoacacia, Salixcaprea, Prunus spinosa, Quercus pubescens, Berberis vulgaris, Melicaciliata, Carex flacca, Ctenidium molluscum, Hypnum cupressiforme

Phytosociologie Non rattaché

Correspondance typologique Code CORINE : 41 Code EUNIS : G1 Code Natura 2000 : Aucun Intérêt régional : Aucun Zone humide : Non déterminant Liste Rhône-Alpes : Préoccupation mineure (LC)

Intérêt patrimonial Aucune patrimonialité si ce n’est le caractère très favorable pour les reptiles du fait de la présence de débris rocheux et la présence d’une végétation permanente.

Enjeu de conservation Faible

Typicité, état de conservation et usages La typicité est mauvaise, et l’état de conservation est moyen voire mauvais du fait de la présence d’espèces exogènes à caractère invasif.

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Roncier

Physionomie et écologie

Végétation moyennement basse avec une hauteur variant de 1 à 2 mètres, largement dominée par les ronces à fruits qui forme une structure assez dense et entremêlée de ces « lianes » à épines, souvent en mélange avec quelques espèces arbustives comme le Prunellier ou encore l’Aubépine monogyne et quelques chardons. Ces formations sont le plus souvent présentes en contexte d’ourlet forestier, lisières, etc. Le sol est globalement assez riche en nutriments et ces formations se développent sur tout type de sol, peu importe le pH. Le plus souvent, le sol est moyennement épais à très épais et globalement mésophile.

Plantes indicatrices et accompagnatrices

Rubus gr. Fruticosus, Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Dipsacusfullonum

Phytosociologie

Non rattaché

Correspondance typologique Code CORINE : 31.831 Code EUNIS : F3.131 Code Natura 2000 : Aucun Intérêt régional : Aucun Zone humide : Non déterminant Liste Rhône-Alpes : Préoccupation mineure (LC)

Intérêt patrimonial Aucune patrimonialité si ce n’est que cet habitat est un refuge pour la faune comme les petits mammifères ou encore l’avifaune des strates arbustives. Le rat des moissons y édifie parfois son nid comme c’est le cas ici.

Enjeu de conservation Faible

Typicité, état de conservation et usages La typicité est bonne et l’état de conservation est assez bon.

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2.7.4.2.3.2. Le complexe des milieux rocheux

Fronts de taille

Il s’agit des fronts de taille issus de l’exploitation actuelle.

Physionomie et écologie Formation végétale très éparse installée sur des falaises calcaires exposées plein sud. La sécheresse y est très prononcée du fait de la verticalité et de l’absence de sol. La végétation est quasiment inexistante du fait de la verticalité ; elle se limite à des espèces de petites fougères, d’orpins, et principalement de mousses et de lichens qui s’installent dans de petites anfractuosités. Ça et là, des essences arbustives comme la Viorne lantane par exemple, s’installent dans les plus grosses anfractuosités où une accumulation de matière a permis la formation d’un sol plus épais. Plantes indicatrices (en gras), accompagnatrices et bryophytes Sedum album, Sedum dasyphyllum, Aspleniumrura-muraria, Asplenum trichomanes, Aspleniumceterach, Potentillaneumanniana, Ctenidium molluscum, Homalotheciumlutescens

Phytosociologie Classe :ASPLENIETEA TRICHOMANIS (Br.-Bl. in Meier & Br.-Bl. 1934) Oberdorfer 1977) Ordre :Potentilletaliacaulescentis Braun-Blanq. in Braun-Blanq. et H.Jenny 1926 Alliance :Potentillioncaulescentis Braun-Blanq. in Braun-Blanq. et H.Jenny 1926 Association :Asplenietumtrichomano - rutae-murariae Kühn 1937

Correspondance typologique Code CORINE : 62.15 Code Natura 2000 : 8210-9 Code EUNIS : H3.25 Intérêt régional : Contributif ZNIEFF Zone humide : Non déterminant Liste rouge Rhône-Alpes : Préoccupation mineure (LC)

Intérêt patrimonial Habitat d’intérêt communautaire et contributif à l’inventaire des ZNIEFF en Rhône-Alpes, présentant une richesse végétale moyenne. C’est un habitat de reproduction pour le Rougequeue noir.

Enjeu de conservation Fort

Typicité et état de conservation au sein du site L’état de conservation est globalement mauvais, car une partie significative de ces fronts de taille est issue d’une activité d’extraction récente et ne présente pas de végétation du fait de leur origine secondaire. La typicité floristique est globalement moyenne.

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2.7.4.2.3.3. Le complexe des milieux anthropisés

Végétation des friches argilicoles

Physionomie et écologie Formation herbacée colonisant les sols perturbés, notamment suite au défrichement de milieux boisés. Le sol est composé de matériaux caillouteux et d’un sol argileux riche en nutriments par suited’une forte minéralisation de la matière organique. C’est pourquoi les plantes qui se développent sur ces terrains sont des espèces nitrophiles (des sols riches en nutriments azotés) appréciant les sols calcaires et plutôt secs. Cette formation est dominée par des grands chardons, des mélilots, et des espèces des friches en général. Plantes indicatrices et accompagnatrices Dipsacusfullonum, Cirsium vulgare, Cirsium arvense, Erigeronannuus, Artemisia vulgaris, Resedalutea, Geraniumrobertianum, Tussilagofarfara, Solidago gigantea

Phytosociologie Classe :ARTEMISIETEA VULGARISW.Lohmeyer, Preising &Tüxen ex von Rochow 1951 Ordre :Onopordetaliaacanthii Braun-Blanquet et Tüxen ex Klika in Klika et Hadac 1944 Alliance :Onopordionacanthii Braun-Blanq. in Braun-Blanq., Gajewski, Wraber et Walas 1936 Association :Resedoluteae - CarduetumnutantisSissingh 1950

Correspondance typologique Code CORINE : 87.2 Code Natura 2000 : Aucun Code EUNIS : E5.14 Intérêt régional : Non déterminant Zone humide : Non déterminant Liste rouge Rhône-Alpes : Préoccupation mineure (LC)

Intérêt patrimonial Ces formations rudérales n’ont pas d’intérêt patrimonial particulier. De plus, des espèces invasives sont présentes dans ces secteurs rudéraux. De nombreuses plantes mellifères sont présentes comme les mélilots, divers chardons ou encore le Solidage géant.

Enjeu de conservation Faible

Typicité et état de conservation au sein du site L’état de conservation est moyen et la typicité floristique est globalement bonne.

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Carrière (carreau minéral)

Physionomie et écologie Site d’exploitation de la roche massive calcaire, à ciel ouvert, en contexte de plateau karstique. La nature de la roche, les précipitations ainsi que l’exploitation engendrent des migrations d’argiles qui colmatent les zones topographiquement basses des carrières. L’eau y stagne et cela crée des flaques et de petites mares temporaires, et parfois des mares plus profondes qui sont en eau en permanence.

Correspondance typologique Code CORINE : 86.41 Code Natura 2000 : Aucun Code EUNIS : H3.2F Intérêt régional : Non déterminant Zone humide : Non déterminant Liste rouge Rhône-Alpes : Non applicable

Intérêt patrimonial Aucun intérêt patrimonial. Toutefois, les zones en eau sont favorables à la reproduction des amphibiens et notamment de la Salamandre tachetée et de la Grenouille agile.

Enjeu de conservation Nul

2.7.4.2.4. Bâtiment accessible

Physionomie et écologie

Bâtiment ancien avec des accès pour la faune. Cela représente une faible surface mais cet habitat ponctuel est favorable pour certaines espèces.

Correspondance typologique Code CORINE : 86.2 Code Natura 2000 : Aucun Code EUNIS : J1.5 Intérêt régional : Non déterminant Zone humide : Non déterminant Liste rouge Rhône-Alpes : Non applicable

Intérêt patrimonial Aucun intérêt patrimonial en tant que tel mais des accès permettent aux chauves-souris de gîter.

Enjeux de conservation Nul

Typicité et état de conservation au sein du site Non applicable.

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2.7.4.3. Étude de la flore

2.7.4.3.1. Résultats de l’inventaire

Les prospections réalisées durant l’étude ont permis de mettre en évidence la présence de 172 espèces, ce qui est une richesse moyenne. Parmi le cortège d’espèces inventoriées, aucune espèce n’est protégée. Toutefois, une station de plus de 25 pieds d’Erythrone dent-de-chien (photographie ci-contre) est présente au nord de la carrière. Cette espèce n’est pas strictement protégée (simplement interdite de cueillette) mais est tout de même remarquable par son statut de conservation en Rhône-Alpes, l’espèce est en effet considérée comme quasi-menacée.

Le tableau ci-après synthétise les statuts de conservation de la flore remarquable. La liste de l’ensemble des taxons recensés est présentée en annexe du présent document.

Tableau 4 : Synthèse des statuts de protection et de conservation de la flore remarquable Liste rouge Liste rouge Déterminant Nom binomial Nom vernaculaire Nationale Rhône-Alpes ZNIEFF Erythronium dens-canis Dent-de-chien LC NT Oui L. Liste des espèces déterminantes ZNIEFF en Rhône-Alpes : DREAL Rhône-Alpes - 2013 Livre rouge de la flore menacée de France : MNHN 1995 Liste rouge Rhône-Alpes de la flore vasculaire : CBNMC et CBNA 2014 LC : Préoccupation mineure - NT : Quasi-menacé

2.7.4.3.2. Inventaire bryophytique

L’inventaire de la bryoflore (mousses et hépatiques) n’a pas été exhaustif car trop complexe à étudier. De plus, aucune espèce protégée n’était potentiellement présente sur le site d’étude. Quelques espèces ont cependant été notées lors des prospections. Ce sont 15 espèces qui ont été observées sur le site. Parmi celles-ci, aucune espèce ne possède un statut de protection et/ou de conservation ; ces espèces sont toutes communes voire très communes, comme la Cténidie en photographie ci-contre. La liste des espèces déterminées est donnée en annexe.

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2.7.4.3.3. Localisation de la flore patrimoniale

Figure 22 : Localisation des stations de plantes patrimoniales sur le site d’étude

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2.7.4.3.4. Espèces exotiques à caractère envahissant

Le site est globalement dans un état de conservation assez bon. Trois espèces exotiques à caractère invasif sont toutefois présentes sur le site, et des mesures seront à prendre pour surveiller leur évolution et contrer leur expansion le cas échéant.

Le Solidage géant : C’est une plante herbacée vivace qui est utilisée pour l’ornement ainsi que pour ses qualités mellifères. Elle est très dynamique et colonise tous les milieux rudéraux, tant dans les milieux secs que les milieux humides. Elle est beaucoup plus invasive dans les marais, notamment les marais dont la dynamique hydraulique est perturbée, particulièrement lorsqu’il y a une baisse de la nappe phréatique. Elle forme des colonies denses et monospécifiques qui supplantent les milieux humides originels. Elle se reproduit de manière végétative, et de plus produit de très nombreuses graines qui se disséminent facilement, ces deux méthodes de reproduction étant très efficaces. Sur le site il est présent de manière assez limitée dans les secteurs de friche.

Robinier faux-acacia : C’est un arbre qui est parfois planté pour son bois imputrescible et ses fleurs mellifères, ou tout simplement à des fins ornementales. Il colonise tous les milieux perturbés : les bords de routes, de voies ferrées, les friches et décharges, etc. Il forme des boisements monospécifiques et des franges en bord de boisements. Sur le site il est localisé sous forme d’un boisement et de manière éparse sur les tas de débris rocheux aux abords de la carrière.

Le Séneçon du Cap : Plante herbacée vivace, à racines superficielles, forme une touffe arrondie et dense de tiges ligneuses, d’abord couchées puis redressées et ramifiées pouvant atteindre 110 cm. Les feuilles sont étroitement linéaires, alternes, de 3-14 cm de long et 2-3 cm de large, à marges faiblement enroulées et portant quelques dents irrégulières, espacées. Le Séneçon du Cap produit des milliers de petites graines légères et à forte capacité de dissémination : elles volent au vent, flottent sur l’eau, s’accrochent facilement aux fourrures des animaux ou aux habits des promeneurs, mais la pollinisation se fait essentiellement par les insectes. Le Séneçon du Cap est peut exigeant : s’il pousse préférentiellement sous climat méditerranéen, il s’adapte également à d’autres types (atlantique et montagnard) et des sols secs ou humides, calcaires ou acides. Sur le site, quelques pieds ont été observés dans les zones rudérales, et ont été arrachés aussitôt. L’espèce est peu présente mais colonise de plus en plus les secteurs favorables.

Le Buddleja de David : C’est une espèce arbustive utilisée pour l’ornement. Elle colonise particulièrement les zones alluvionnaires comme les bancs de galets des cours d’eau, les anciennes gravières, la bordure des voies ferrées, etc. Elle peut former des colonies monospécifiques de très grandes surfaces. Au sein du site elle n’est que très peu présente, et cela sous forme de quelques arbustes sur les tas de débris rocheux aux abords de la carrière.

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2.7.4.4. Étude de la faune

2.7.4.4.1. Hiérarchisation des enjeux faunistiques

Le tableau ci-après présente la méthodologie de hiérarchisation des enjeux spécifiques pour l’ensemble des tableaux faunistiques présentés dans le rapport.

Tableau 5 : Codes hiérarchisant les enjeux de conservation des espèces Enjeux (d’après Écotope Flore-Faune) En violet : Enjeu très fort  Espèce protégée intégralement (espèce et son biotope) possédant un statut de conservation défavorable (listes rouges) à plusieurs échelles, avec au moins un statut ≤VU (vulnérable) ou un intérêt communautaire. En rouge : Enjeu fort  Espèce protégée (avec ou sans son biotope) et d’intérêt communautaire sans statut de conservation défavorable ou espèce protégée non communautaire possédant un statut de conservation défavorable. En orange : Enjeu moyen  Espèce protégée (avec ou sans son biotope) commune, sans statut de conservation défavorable ou espèce d’intérêt communautaire non protégée en France. En vert : Enjeu faible  Espèce réglementée (Art. 4 et 5 de l’arrêté relatif à la protection des amphibiens et des reptiles) ou non protégée possédant un statut de conservation défavorable et/ou déterminante ZNIEFF En blanc : Enjeu nulEntité commune sans statut de protection ni de patrimonialité particulière

2.7.4.4.2. Oiseaux

Dans cette analyse, seules les espèces d’oiseaux nicheurs et potentiellement nicheurs sur le site et à proximité du périmètre sollicité à l’autorisation ont été prises en compte afin de ne pas alourdir le dossier. Les listes complètes des espèces observées sur l’ensemble des périmètres sont néanmoins présentées en annexe. En effet, si une espèce a été contactée proche du périmètre sollicité à l’autorisation, sur des milieux naturels similaires à ceux présents sur celui-ci, l’espèce est prise en compte dans l’analyse.

Sur le périmètre rapproché, 23 espèces nicheuses et potentiellement nicheuses sont protégées de manière stricte au niveau national (l’espèce et son habitat), dont 5 sont remarquables par leur statut de conservation défavorable à différentes échelles.

L’ensemble de ces espèces est analysé par cortège, en fonction de leur habitat de nidification : • Le cortège des milieux rocheux avec le Rougequeue noir. • Le cortège des milieux semi-ouverts avec des espèces comme l’Engoulevent d’Europe, le Milan royal, le Chardonneret élégant ou la Fauvette des jardins. • Le cortège des boisements avec le Faucon crécerelle, la Tourterelle des bois, la Chouette hulotte entre autres.

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Tableau 6 : Synthèse des statuts de protection et de conservation des oiseaux nicheurs et potentiellement nicheurs sur le périmètre rapproché

Directive Protection LR LR LR LR R- Déterminant Nom binomial Nom vernaculaire oiseaux France Monde Europe France Alpes ZNIEFF

Espèces nicheuses et potentiellement nicheuses sur le périmètre rapproché Caprimulgus europaeus Engoulevent d'Europe Ann. 1 Art. 3 LC LC LC LC Oui Cardueliscarduelis Chardonneret élégant - Art. 3 LC LC VU LC - Falco tinnunculus Faucon crécerelle - Art. 3 LC LC NT LC - Sylvia borin Fauvette des jardins - Art. 3 LC LC NT LC - Buteobuteo Buse variable - Art. 3 LC LC LC NT - Oriolusoriolus Loriot d'Europe - Art. 3 LC LC LC LC Contributif Aegithaloscaudatus Mésange à longue queue - Art. 3 LC LC LC LC - Certhiabrachydactyla Grimpereau des jardins - Art. 3 LC LC LC LC - Cuculuscanorus Coucou gris - Art. 3 LC LC LC LC - Cyanistescaeruleus Mésange bleue - Art. 3 LC LC LC LC - Dendrocopos major Pic épeiche - Art. 3 LC LC LC LC - Erithacusrubecula Rougegorge familier - Art. 3 LC LC LC LC - Fringillacoelebs Pinson des arbres - Art. 3 LC LC LC LC - Lusciniamegarhynchos Rossignol philomèle - Art. 3 LC LC LC LC - Parus major Mésange charbonnière - Art. 3 LC LC LC LC - Phoenicurusochruros Rougequeue noir - Art. 3 LC LC LC LC - Phylloscopuscollybita Pouillot véloce - Art. 3 LC LC LC LC - Picus viridis Pic vert - Art. 3 LC LC LC LC - Regulus ignicapillus Roitelet triple-bandeau - Art. 3 LC LC LC LC - Sittaeuropaea Sittelle torchepot - Art. 3 LC LC LC LC - Strix aluco Chouette hulotte - Art. 3 LC LC LC LC - Sylvia atricapilla Fauvette à tête noire - Art. 3 LC LC LC LC - Troglodytes troglodytes Troglodyte mignon - Art. 3 LC LC LC LC - Streptopeliaturtur Tourterelle des bois Ann. 2 - VU LC VU NT - Espèces non nicheuses sur le périmètre rapproché et potentiellement nicheuses sur le périmètre de référence Milvusmilvus Milan royal Ann. 1 Art. 3 NT NT VU CR - Delichonurbicum Hirondelle de fenêtre - Art. 3 LC LC NT VU - Pyrrhulapyrrhula Bouvreuil pivoine - Art. 3 LC LC VU LC - Apus apus Martinet noir - Art. 3 LC LC NT LC - Jynxtorquilla Torcol fourmilier - Art. 3 LC LC LC VU Oui Corvuscorax Grand Corbeau - Art. 3 LC LC LC LC Oui Pica pica Pie bavarde Ann. 2 - LC LC LC NT - Directive 2009/147/CE (Directive oiseaux) : Annexe 1 : Liste des espèces dont l’habitat est protégé - Annexe 2 : Listes des espèces chassables - Annexe 3 : Liste des espèces commercialisables Protection nationale : Arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire Article 3 : Protégée au niveau national, espèce et son habitat Liste des espèces déterminantes ZNIEFF en Rhône-Alpes : DREAL Rhône-Alpes - 2013 Liste rouge mondiale des espèces menacées : UICN - 2015 European red list ofbirds : BirdLife international - 2015 Liste rouge des espèces menacées de France - Oiseaux de France métropolitaine : UICN - 2016 Liste rouge des vertébrés terrestres de la région Rhône-Alpes : CORA - 2008 LC : Préoccupation mineure - NT : Quasi-menacé - VU : Vulnérable

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2.7.4.4.2.1. Localisation des observations avifaunistiques et habitats d’espèces

Figure 23 : Localisation des observations d’oiseaux patrimoniaux

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Figure 24 : Cartographie des habitats d’espèces pour les différents cortèges d’oiseaux

2.7.4.4.2.2. Description des espèces protégées remarquables

Chardonneret élégant (Cardueliscarduelis) Oiseau gracieux au plumage bariolé, le Chardonneret élégant a le dos et les flancs châtains, cette couleur allant en s'éclaircissant vers la poitrine. Un masque rouge occupe toute la face. Le dessus de la tête et la nuque sont noirs. Le milieu de la poitrine et l'abdomen sont blancs. Les ailes sont noires avec une bonne proportion de jaune vif, et de petites taches blanches sont visibles aux extrémités des primaires et des secondaires. La queue est légèrement fourchue, noire avec les extrémités blanches. Le bec est conique, long et pointu. Il fréquente les vergers, jardins, parcs, régions cultivées et limites de villes avec des arbres fruitiers. Il recherche les chardons en automne et en hiver dans les friches et au bord des routes. L’espèce est vulnérable en France. Le Chardonneret élégant est moyennement abondant sur le site et fréquente les milieux arbustifs. Faucon crécerelle (Falco tinnunculus)

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Petit rapace, le Faucon crécerelle mâle a la tête, la nuque et les côtés du cou gris bleuté. La cire et le cercle oculaire sont jaune-citron. Comme les autres faucons, il a une moustache noire. Le bec est gris foncé. Les pattes et les doigts sont jaunes. Il fréquente les régions cultivées ou peu boisées, les landes, etc. Il est présent du bord de la mer jusqu'en montagne (2 500 m) pour peu qu'il trouve nourriture et lieu propice à la nidification. Le Faucon crécerelle est un solitaire qui vit en couple uniquement pendant la période de reproduction. Il est souvent posé sur les arbres, les pylônes ou les fils électriques, et il est rare de le voir posé au sol. Si le Faucon crécerelle niche sur une paroi rocheuse, il ne construit pas de nid, et la ponte se fait dans un creux de 15 à 20 cm de diamètre sur le sol, à l'entrée d'une cavité naturelle, jamais à l'intérieur. Sinon, il utilise un vieux nid de corvidé, dans un arbre, ou dans les ruines d'un édifice. Ce faucon est assez peu présent sur le site mais observable çà et là, il est tout à fait probable qu’il niche dans des anciens nids d’autres espèces.

Fauvette des jardins (Sylvia borin) A l’inverse des autres fauvettes européennes, la Fauvette des jardins se distingue en ne montrant aucune marque particulière. Tout au plus son plumage uniforme passe progressivement de brun cendré sur le dessus à beige clair sur la face inférieure du corps. Il n’y a aucune différence observable à distance entre mâles, femelles et jeunes. L’espèce habite les buissons denses et assez hauts : une hauteur de 2 à 3 mè semble optimale dans les successions forestières, cet optimum se situant entre celui de la Fauvette grisette, pionnière, et celui de la Fauvette à tête noire, plus tardive dans la succession. La présence d’arbres est tolérée, à condition qu’ils n’étouffent pas la couverture buissonnante, et l’espèce occupe les jeunes taillis sous futaie, les stades de régénération des chênaies et hêtraies, les peupleraies claires. Hors forêt, elle affectionne les grosses haies, les lisières touffues, les bords de cours d’eau et autres milieux frais. En montagne, elle monte haut en altitude, le long des ravins et même dans les fourrés d’aulnes verts jusqu’à plus de 2000 m dans les Alpes. Espèce contactée une seule fois dans la partie nord du site, probablement sous-évaluée sur le site.

Buse variable (Buteobuteo) Rapace le plus commun d'Europe Centrale, d’une longueur de 51 à 57 cm, une envergure de 1,13 à 1,28 m, pour une masse allant de 550 à 850 grammes pour les mâles, et 700 à 1200 grammes pour les femelles. Stature compacte, avec une tête rondelette et une queue assez courte. Comme son nom l'indique, plumage aux couleurs très variables, généralement brun foncé avec le dessous tacheté de blanc. Le bec est courbé dès la base. Aucun dimorphisme sexuel, si ce n’est que la femelle est un peu plus grande que le mâle. Le cri de la Buse variable ressemble à un miaulement haut perché, souvent répété quand l'oiseau est posé, et surtout quand il vole. Ce cri s'entend de loin. La Buse fréquente tous les types de boisements depuis les petits bosquets des champs jusqu’aux forêts alluviales. Localement marais et côtes rocheuses. Elle chasse dans tous les milieux ouverts, les champs, les cultures, les bords de route, etc. Elle est moyennement présente, et niche probablement sur le site.

Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus) Oiseau élancé à tête large et aplatie, petit bec noir, pattes sombres très courtes, ailes fines et pointues, longue queue. La teinte générale de l’oiseau est terne, nuancée de brun, gris et beige jaunâtre, couleurs dont l’assemblage permet une homochromie parfaite entre l’espèce et le sol ou l’écorce d’une branche. Le mâle et la femelle peuvent être distingués, même au vol. Le mâle possède deux taches blanches à la gorge, deux autres vers la pointe des ailes, les deux dernières se situant aux coins externes de la queue. La femelle est plus terne, avec seulement deux taches jaunâtres peu visibles à la gorge. Les jeunes de l’année sont plus pâles que la femelle. Le chant de cette espèce nocturne est le critère d’identification dans notre pays. Il consiste en un ronronnement sourd portant jusqu’à cinq cents mètres et rappelant un bruit de cyclomoteur. Les cris, émis par les deux sexes en vol, pendant les parades ou en chasse, rappellent un coassement de grenouille régulièrement accompagnés de claquements d’ailes chez le mâle. Le territoire de l’Engoulevent est un espace semi ouvert, semi boisé, avec des zones

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2.7.4.4.3. Mammifères terrestres

2.7.4.4.3.1. Résultats de l’inventaire

Les inventaires ont permis de recenser 12 espèces de mammifères sur le site dont trois sont protégées, à savoir l’Écureuil roux, le Muscardin et le Chat forestier. Une seule autre espèce patrimoniale est présente, à savoir le Rat des moissons qui est quasi- menacé en Rhône-Alpes.

Ce dernier (photographie ci-contre), qui est le plus petit rongeur d’Europe et en liste rouge en Rhône- Alpes, est présent dans les lisières des haies du site. En effet, plusieurs nids typiques ont été trouvés sur les périmètres rapproché et éloigné du site d’étude.

De plus, le cadavre d’une Musaraigne couronnée a été retrouvé à l’entrée du site. L’identification certaine de ce micromammifère s’est basée sur les critères des mandibules.

Le tableau ci-après présente les statuts de protection et de conservation des mammifères inventoriés remarquables. La liste complète des espèces est donnée en annexe.

Tableau 7 : Synthèse des statuts de protection et de conservation des mammifères Déterminant Nom binomial Nom vernaculaire Directive habitats Protection France LR France LR R-Alpes ZNIEFF Felissilvestris Chat forestier Ann. 4 Art. 2 LC NT Contributif Muscardinusavellanarius Muscardin Ann. 4 Art. 2 LC NT Contributif Sciurus vulgaris Ecureuil roux - Art. 2 LC LC - Micromys minutus Rat des moissons - - LC NT Contributif Musaraigne Sorexcoronatus - - LC LC Oui couronnée Protection nationale : Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l'ensemble du territoire Article 2 : Protégée au niveau national, espèce et habitat Liste des espèces déterminantes ZNIEFF en Rhône-Alpes : DREAL Rhône-Alpes - 2013 Révision des listes d'espèces de mammifères déterminantes ZNIEFF en Auvergne Rhône-Alpes : GMA, LPOARA, Chauves-souris Auvergne – 2017 Liste rouge nationale des mammifères : UICN - 2017 Liste rouge des vertébrés terrestres de la région Rhône-Alpes : CORA - 2008 LC : Préoccupation mineure - NT : Quasi-menacé

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2.7.4.4.3.2. Localisation des observations de mammifères et habitats d’espèces

Figure 25 : Localisation des observations de mammifères patrimoniaux

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Figure 26 : Cartographie des habitats d’espèces pour les mammifères

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2.7.4.4.3.3. Description des espèces protégées

Chat sauvage (Felissilvestris) Le Chat forestier mesure jusqu’à 80 cm de long pour une masse pouvant atteindre 7 à 8 kg. Son pelage est gris-brun rayé de noir. Il possède une queue plutôt cylindrique mesurant 25 à 35 cm, ayant généralement 4 anneaux foncés au bout. C’est un félin ayant une silhouette assez massive avec des pattes plutôt courtes. Il a 4 raies longitudinales assez fines au-dessus de la tête, et des oreilles de taille moyenne, mesurant entre 5 et 6,5 cm, sans pinceaux. Ses yeux possèdent un iris jaune et sa truffe est rose. C’est une espèce carnivore qui se nourrit principalement de micromammifères. Il gîte et se reproduit en milieux forestiers d’assez grande surface, et il chasse en milieux bocagers et en lisière boisée. C’est une espèce très farouche et difficile à observer, qui évite de s’approcher des constructions humaines. Les individus vivent en solitaire. Il a besoin de forêts pour gîter, et de milieux plus ouverts pour pouvoir chasser. Il fréquente le voisinage des clairières naturelles. Il trouve son gîte dans un arbre creux, des broussailles, une crevasse, un terrier de Lapin ou de Blaireau abandonné, sous un tronc renversé. On peut l'observer indifféremment dans les régions de plaines, de plateaux, de collines ou de moyenne montagne. Il vit dans les endroits non fréquentés par l'homme. C’est un mammifère solitaire, plutôt crépusculaire et nocturne. Il vit sur un territoire d’environ 3 km² qu’il délimite par des marquages olfactifs, en urinant sur les arbres, buissons, rochers, etc. et dépose ses crottes bien en vue. Espèce à la vue et l’ouïe très développés, qu’il est très difficile d’observer car elle est très méfiante. Comme beaucoup d’autres mammifères, le Chat sauvage a un comportement très territorial ; il le défend contre les individus concurrents qui pourraient s’y aventurer. La femelle a chaque année deux périodes de reproduction, au printemps et en été. La gestation dure 55 à 65 jours et chaque portée est composée de 3 à 6 petits. Ils atteignent leur maturité sexuelle à l’âge d’un an. Un Chat sauvage a une espérance de vie moyenne de 10 ans. Une seule observation a été faite sur le site. L’espèce fréquente le site et peut potentiellement y gîter un peu partout, toutefois les coupes d’affouage récentes sur les boisements matures diminuent l’attractivité des habitats.

Muscardin (Muscardinusavellanarius) Le Muscardin est un micromammifère d’assez petite taille, au pelage roux-orangé. N’étant pas une espèce arboricole stricte, il évite les hautes futaies, car il n’est pas adapté à l’escalade de troncs lisses. Il affectionne particulièrement les lisières et se rencontre aussi dans d’autres formations végétales, comme les haies, les broussailles et les boisements à la strate arbustive dense. Il évite autant que possible de descendre à terre, il lui faut des éléments du paysage permettant une connexion continue entre ses habitats : haies reliant des boisements par exemple. Les espèces végétales ont aussi leur importance, comme les lianes particulièrement utilisées pour les déplacements, les ronciers lâches ou la Clématite pour l’établissement des nids. Les lianes sont des éléments essentiels de l’écologie du Muscardin car elles fonctionnent comme des alarmes (Papillon et Al, 2000), un peu à la manière d’une toile d’araignée. À la moindre

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Écureuil roux (Sciurus vulgaris) L’Écureuil roux est une espèce solitaire, diurne et arboricole. Il construit un nid ou moins sphérique (environ 30 cm de diamètre), généralement à plus de 6 m de haut dans un arbre. Il est généralement placé contre le tronc dans le houppier, dans un arbre creux, ou dans un vieux nid de Corneille noire. L'Écureuil Roux habite les bois et les forêts de feuillus ou de résineux (peuplements partiellement formés d’arbres âgés), les parcs et les grands jardins boisés. Il apprécie notamment les forêts matures et est surtout limité par l’abondance de nourriture. Le domaine vital des mâles et des femelles est équivalent (4 ha en moyenne). La densité de la population est en général de 0,2 à 1,6 individus par hectare. Il n’hiberne pas, mais constitue des réserves. Le régime alimentaire est essentiellement végétarien. Il consomme des graines de résineux (épicéa, pins), des glands, des châtaignes, des faines, des noix, des noisettes, des écorces, de l'aubier, des bourgeons, les boutons floraux des résineux et autres arbres, des pousses, des champignons et très secondairement des insectes, des œufs et des oisillons. L’espèce a été observée plusieurs fois sur le site et plusieurs nids ont été repérés à l’extérieur du périmètre, dans les boisements situés à l’ouest. Toutefois, les coupes d’affouage récentes sur les boisements matures diminuent l’attractivité des habitats pour l’Écureuil.

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2.7.4.4.4. Chauves-souris

2.7.4.4.4.1. Résultats de l’inventaire

Les inventaires par enregistrements et détection des ultrasons ont permis d’identifier 18 espèces sur le site, ce qui constitue une forte richesse spécifique. Ces espèces sont toutes protégées à l’échelle nationale, 13 d’entre elles possèdent un statut de conservation défavorable. Sept espèces d’intérêt communautaire ont été recensées, à savoir le Murin à oreilles échancrées, le Grand murin, le Grand rhinolophe, le Petit rhinolophe, la Barbastelle d'Europe, le Minioptère de Schreibers et le Murin de Bechstein.

Le tableau ci-dessous présente les espèces contactées par points d’enregistrements passifs (Bat 1 et Bat 2). La localisation de ces points d’échantillonnage au sein du site d’étude est présentée en Annexe 2.

Tableau 8 : Espèces contactées par point d’enregistrement passif (Bat 1 et Bat 2) Nom binomial Nom vernaculaire Bat 1 Bat 2

Myotis bechsteinii Murin de Bechstein

Barbastellabarbastellus Barbastelle d'Europe

Miniopterusschreibersii Minioptère de Schreibers Rhinolophus

Grand rhinolophe ferrumequinum

Rhinolophus hipposideros Petit rhinolophe

Myotis myotis Grand murin Murin à

Myotis emarginatus - oreilleséchancrées

Nyctalusnoctula Noctule commune

Nyctalusleisleri Noctule de Leisler

Pipistrellusnathusii Pipistrelle de Nathusius -

Pipistrelluspipistrellus Pipistrelle commune

Tadaridateniotis Molosse de Cestoni -

Myotis brandtii Murin de Brandt -

Myotis daubentonii Murin de Daubenton

Myotis mystacinus Murin à moustaches

Myotis nattereri Murin de Natterer

Pipistrelluskuhlii Pipistrelle de Kuhl

Plecotusaustriacus Oreillardgris - Totaux : 17 14

Le tableau ci-après synthétise les statuts de protection et de conservation des espèces recensées lors de la campagne d’inventaires de l’année 2017.

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Tableau 9 : Synthèse des statuts de protection et de conservation des chauves-souris Nom binomial Nom vernaculaire Directive habitats Protection France LR Monde LR Europe LR France LR R-Alpes Déterminant ZNIEFF Myotis bechsteinii Murin de Bechstein Ann. 2 et 4 Art. 2 NT VU NT VU Oui Barbastellabarbastellus Barbastelle d'Europe Ann. 2 et 4 Art. 2 NT VU LC LC Oui Miniopterusschreibersii Minioptère de Schreibers Ann. 2 et 4 Art. 2 NT LC VU EN Oui Rhinolophus ferrumequinum Grand rhinolophe Ann. 2 et 4 Art. 2 LC LC LC EN Oui Rhinolophus hipposideros Petit rhinolophe Ann. 2 et 4 Art. 2 LC LC LC NT Oui Myotis myotis Grand murin Ann. 2 et 4 Art. 2 LC LC LC NT Oui Myotis emarginatus Murin à oreilleséchancrées Ann. 2 et 4 Art. 2 LC LC LC NT Oui Nyctalusnoctula Noctule commune Ann. 4 Art. 2 LC LC VU NT - Nyctalusleisleri Noctule de Leisler Ann. 4 Art. 2 LC LC NT NT - Pipistrellusnathusii Pipistrelle de Nathusius Ann. 4 Art. 2 LC LC NT NT - Pipistrelluspipistrellus Pipistrelle commune Ann. 4 Art. 2 LC LC NT LC - Tadaridateniotis Molosse de Cestoni Ann. 4 Art. 2 LC LC NT LC - Myotis brandtii Murin de Brandt Ann. 4 Art. 2 LC LC LC NT - Myotis daubentonii Murin de Daubenton Ann. 4 Art. 2 LC LC LC LC - Myotis mystacinus Murin à moustaches Ann. 4 Art. 2 LC LC LC LC - Myotis nattereri Murin de Natterer Ann. 4 Art. 2 LC LC LC LC - Pipistrelluskuhlii Pipistrelle de Kuhl Ann. 4 Art. 2 LC LC LC LC - Plecotusaustriacus Oreillardgris Ann. 4 Art. 2 LC LC LC LC - Directive 92/43/CEE (habitats faune flore) Annexe 2 : Espèces animales et végétales d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation Annexe 4 : Espèces animales et végétales d'intérêt communautaire qui nécessitent une protection stricte Protection nationale : Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l'ensemble du territoire Article 2 : Protégée au niveau national, espèce et habitat Liste des espèces déterminantes ZNIEFF en Rhône-Alpes : DREAL Rhône-Alpes - 2013 Révision des listes d'espèces de mammifères déterminantes ZNIEFF en Auvergne Rhône-Alpes : GMA, LPOARA, Chauves-souris Auvergne - 2017 Liste rouge mondiale et européenne des mammifères : UICN - 2014 Liste rouge nationale des mammifères : UICN - 2017 Liste rouge des chauves-souris menacées en Rhône-Alpes : UICN - 2015 LC : Préoccupation mineure - NT : Quasi-menacé - VU : Vulnérable - EN : En danger d'extinction

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2.7.4.4.4.2. Gîtes présents sur le périmètre d’étude

Le périmètre d’étude offre différents types de gîtes pour les chauves-souris à savoir des gîtes arboricoles, et des gîtes de type rocheux (fronts de taille). Les gîtes arboricoles remarquables du site d’étude sont présentés dans la cartographie ci- dessous. La présence du Pic épeiche et du Pic vert au sein du site d’étude, qui ont la particularité de forer des cavités arboricoles (photo ci-contre), permet la création de gîtes adaptés aux exigences écologiques de certaines chauves-souris.

Par ailleurs, le décollement de l’écorce de certains arbres offre également des abris favorables pour les chauves-souris appréciant les gîtes arboricoles.

Concernant les fronts de taille, ceux-ci présentent de nombreuses fissures qui offrent une possibilité de gîte pour les chauves-souris (théoriquement toutes les chauves-souris cavernicoles et fissuricoles).

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Figure 27 : Localisation des gîtes arboricoles

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2.7.4.4.4.3. Probabilités de présence sur le périmètre rapproché

Outre la présence ponctuelle de ces espèces sur le secteur d’étude lors des enregistrements, il est intéressant de savoir lesquelles peuvent, ou ne peuvent pas, gîter sur le site. Leur écologie a été analysée, ainsi que leur comportement sur le site lors des inventaires (horaires de sortie, période d’inventaires pour les espèces migratrices, etc.). Ces informations ont été couplées avec les capacités d’accueil du site et les données de gîtes présents. Le tableau ci-après synthétise les résultats des analyses de potentialités de présence sur le périmètre rapproché, durant les périodes d’activité et d’hivernage des espèces.

Tableau 10 : Synthèse sur la potentialité de présence en gîte des espèces contactées Présence potentielle hors période Nom vernaculaire Présence potentielle hivernale Territoire de chasse hivernale Probable - Arboricole, chablis ; Probable - Cavernicole, plus Barbastelle Milieux forestier déterminant - Chasse en milieu secondairement bâtiments, entre des marginalement autres habitats (derrière d'Europe bocager et boisé poutres, derrière des volets volet, écorce ou poutre) Probable - Arboricoles à toutes Vieux boisements occasionnellement dans les Murin de Probable - Tout type de milieux hauteurs, nichoirs - Souterrains et autres milieux - Chasse proche du gite (1 km, Bechstein souterrains et les cavités arboricoles bâtiments parfois max 5) Chasse partout, aime les vieux boisements et Probable - Gites arboricoles, et Noctule commune Probable - Arboricole ou dans le bâti zones humides - Ne s’éloigne pas au-delà de autres habitats anthropiques 10 à 15 km de son gite Chassent partout, aiment les vieux boisements Probable - Gîte arboricole, nichoirs, Probable - Gîte arboricole, nichoirs, Noctule de Leisler et zones humides - Ne s’éloignent pas au-delà bâti bâti de 10 à 15 km de leur gite Pipistrelle de Probable - Gîte arboricole, nichoirs, Chasse le long des structures linéaires, le long Probable - Gîtearboricole Nathusius occasionnellement le bâti des cours d’eau, et en plein ciel

Pipistrelle Probable - Très ubiquiste et Probable - Très ubiquiste et Partout commune anthropophile anthropophile

Probable - Gites arboricoles, et dans Peu probable - Cavernicole (artificielle Chasse en forêt, en milieu ouvert, le bocage et Murin de Brandt le bâti ou naturel) les cultures et aussi dans les villages Probable - Très ubiquiste et Probable - Très ubiquiste et Pipistrelle de Kuhl Partout anthropophile anthropophile Murin de Probable - Cavités arboricoles et Probable - Cavernicole, mais a défaut Au-dessus des eaux libres, espèce casanière Daubenton ouvrages d'art cavité d’arbre si température clémente (ne s'éloigne pas plus de 1 km de son gite) Probable - Disjointements en tous Partout mais aime les vieux boisements et les Murin à Peu probable - Cavernicole, et plus genres, aussi cavités souterraines, zones humides (ne s’éloigne pas trop de son moustaches rarement arbres ou bâtiments nichoirs plats gite : 3 km max) Probable - Très ubiquistes, peut Peu probable - Typiquement Ubiquiste, chasse dans les environs de son gite Murin de Natterer coloniser de très petites cavités cavernicole, grottes, caves, etc. aux (2 à 6 km max) arboricoles basses températures mais hors gel Chasse dans tout type de milieu du moment Murin à Probable - Trèsubiquiste Non - Cavernicolestricte qu’il y a une entité boisée (haie, arbre isolé, oreilleséchancrées bois, etc.) Possible - Cavités arboricoles, Vieux boisements, peu en milieux ouvert - Ne Grand Murin Non - Cavernicolefissuricole charpentes, combles, grottes s'éloignent pas plus de 10 à 15 km de son gite Possible - Assez ubiquiste (même Importance du réseau bocager (surtout lors de sous une branche d'arbre) mais Non - Cavernicole, forte hygrométrie et nuit noire), gite secondaire important - Apprécie Grand Rhinolophe nécessite un abri contre la pluie et le température entre 7 et 9°C les milieux en mosaïque avec des zones froid humides et des pâturages

Possible - Combles en tout genre, Pas plus de 2,5 km max autour de son gite - Non - Cavernicole (artificielle ou Petit Rhinolophe anthropophile (cheminés, caves, Utilise le paysage pour ses déplacements (lors naturel) etc.), gites arboricoles parfois de nuit noire)

Peu probable - Anthropophile, Possible - Bâtiments, arbres, Principalement les milieux ouverts, villages, fissuricole, milieux souterrains en tout Oreillardgris nichoirs, charpentes et combles, parcs, vergers, parfois en boisements, ne genre, en falaise, etc. Souvent un parpaings, creux, derrière volet, etc. s'éloigne pas de plus de 6km du gite individuisolé Dans les vallées alluviales au printemps, sous Minioptère de Peu probable - Cavernicolestricte Peu probable - Cavernicolestricte les lampadaires, dans tout type de milieux - Schreibers Peux s'éloigner jusqu'à 50 km par nuit Non - Fissuricole en hauteur, en Non - Fissuricole en hauteur, en falaise Molosse de falaise ou sur les édifices comme les ou sur les édifices comme les ponts ou Partout et effectue de grand déplacements Cestoni ponts ou immeubles immeubles Légende: En blanc : l’absence de l’espèce - En grisé : la potentialité de présence, Possible ; Probable ; Quasi-certaine et certaine

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2.7.4.4.4.4. Description des espèces protégées

Barbastelle d’Europe (Barbastellabarbastellus) C’est une chauve-souris de taille moyenne,au pelage noir et au faciès très caractéristique. Son régime alimentaire se compose quasi exclusivement de petits lépidoptères. En hiver, c’est une espèce peu frileuse qui fréquente des gîtes d’hibernation froids très diversifiés : tunnels, fissures dans les roches, arbres creux, anciennes mines ou carrières, etc. Ses gîtes d’été sont situés dans les disjointements des murs de bâtiments, dans les linteaux des portes de granges, derrière les volets, dans les cavités d’arbres et sous les écorces décollées. Elle chasse dans les milieux forestiers, et les milieux semi- ouverts avec des entités boisées. Elle présente un statut de conservation défavorable au niveau mondial (quasi-menacé), européen (vulnérable) et est considérée comme en préoccupation mineure en France et Rhône-Alpes. L’analyse des séquences acoustiques a démontré une abondance significative de l’espèce au sein du site d’étude.

Murin de Bechstein (Myotisbechsteinii) C’est une Chauve-souris svelte, aux grandes oreilles fines et légèrement basculées vers l’avant. Le pelage dorsal est brun, a contrario du ventre qui est gris-blanc, avec un léger collier roux qui entoure la nuque. Elle ne chasse pratiquement « qu’à l’oreille », elle peut donc éviter l’écholocation et donc être inaudible lors des inventaires par l’écoute des ultrasons. Elle vit en dessous de 1 000 mètres d’altitude. On la retrouve dans les massifs forestiers, surtout les vieux boisements de feuillus. En hiver, on la retrouve dans les réseaux souterrains (anciennes canalisations, grottes, caves) et les cavités arboricoles. En été, elle s’installe dans les cavités de pic, entre les écorces... C’est une espèce qui gîte dans les nichoirs à oiseaux et ceux à Chauves-souris. Elle est fidèle à ses gîtes d’une année à l’autre. Elle chasse principalement en forêt et ne s’éloigne que très peu de son gîte, autour d’un kilomètre (maximum 5 km). Cette espèce est menacée à toutes les échelles géographiques, quasi-menacée au niveau mondial et national, et vulnérable en Europe et en Rhône-Alpes. Compte tenu de la difficulté de détermination des séquences pour les murins, on estime l’espèce moyennement abondante sur le site, notamment par le fait du nombre de séquences typiques pour ce murin.

Minioptère de Schreibers (Miniopterusschreibersi) Espèce de taille moyenne qui possède un corps allongé et de longues ailes. Le museau et les oreilles sont courts, et dépassent à peine du pelage. Ce dernier est gris foncé - gris brun dessus et plus clair dessous. C’est une espèce cavernicole d’affinité méridionale et liée aux zones karstiques. Les gîtes cavernicoles sont utilisés tant en hiver qu’en période d’activité. L’espèce effectue de grands déplacements pour chasser. En effet elle chasse dans un rayon de 35 kilomètres autour de son gîte, sans qu’il y ait forcément d’éléments boisés ou de structure paysagère particulière, il peut traverser de grandes étendues agricoles par exemple. Ses déplacements peuvent être très rapides, en transit il peut atteindre 60 km/h. Il chasse préférentiellement dans trois types de zones de chasse, lisière forestière, les mosaïques d’habitats et les zones éclairées artificiellement. L’analyse des séquences acoustiques a démontré une abondance significative de l’espèce au sein du site d’étude et s’explique par la présence des Grottes de la Balme, connues pour leurs intérêts chiroptérologiques, situées à environ 2 km du site d’étude.

Grand Rhinolophe (Rhinolophusferrumequinum) Espèce présente dans les milieux semi-ouverts, composés de boisements de feuillus, de prairie, de haies bocagères, de parcs et jardins, de milieux aquatiques, de pâtures, etc. La diversité de milieux est importante. Les zones karstiques sont prisées par cette espèce. Elle ne fréquente pas les cultures monospécifiques (plantation de résineux, maïsiculture, etc.), et les milieux sans bocage ni îlots boisés. En gite d’hibernation, l’espèce est cavernicole, tant en site naturel qu’artificiel (ouvrages d’art, caves, mines, etc.), tant qu’elles sont dans l’obscurité totale avec une température comprise entre 5°C et 12°C, une forte hygrométrie (supérieure à 96%), et une tranquillité totale. Les gites de reproduction sont les greniers, toitures d’églises, granges, mines, etc. Les bâtiments près des lieux de chasse servent régulièrement de repos nocturne voire de gîtes complémentaires. L’espèce est fidèle aux gites de reproduction et hibernation. Les gites d’étés doivent offrir un abri contre les précipitations et une température clémente. Cela peut être des bâtiments abandonnés, ou simplement une branche d’arbre. Cette espèce fuit purement et simplement les éclairages, tant sur son site de chasse que sur les sites de

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Petit Rhinolophe (Rhinolophushipposideros) Cette espèce de plaine remonte jusque dans les vallées chaudes de moyenne montagne. Elle fréquente les milieux semi-ouverts et bocagers avec une mosaïque d’habitats-naturels boisés et ouverts. En gîte hivernale les individus investissent les cavités souterraines, liées au bâti ou non. En gîte estival, ces colonies préfèrent les vieilles bâtisses (château, églises, moulins, etc.), les arbres creux sont aussi utilisés. Elle affectionne aussi beaucoup les nichoirs. Ses terrains de chasse préférentiels se composent de haies ou lisières forestières avec une strate buissonnante bordée de friches ou prairies, et elle chasse aussi beaucoup en milieu forestier. Le petit Rhinolophe est une espèce sédentaire, qui chasse non loin de son gîte (2 à 3 km), et les gites d’hiver et d’été ne sont que très peu éloignés, de l’ordre de 5 à 10 km. La continuité des corridors boisés est primordiale : un vide de 10m semble rédhibitoire. Les gîtes d’hibernation doivent bénéficier d’une obscurité totale, d’une température comprise entre 4°C et 16°C, rarement moins, et d’une hygrométrie élevée, et d’une tranquillité absolue. L’analyse des séquences acoustiques a démontré une abondance significative de l’espèce au sein du site d’étude.

Murin à oreilles échancrées (Myotisemarginatus) Espèce de taille moyenne, qui comme son nom l’indique, il a une échancrure aux 2/3 du bord externe du pavillon de l’oreille. Son pelage est épais et laineux gris brun plus ou moins teinté de roux sur le dos, et la face ventrale est blanc jaunâtre. Elle fréquente préférentiellement les zones de faible altitude, dans les vallées alluviales avec des massifs forestiers caducifoliés, et des zones-humides. Elle est aussi présente dans les milieux bocagers, et péri-urbains. Ses milieux de chasse sont assez variés (lisière, à l’intérieur des massifs, au-dessus des pièces d’eau). Il prospecte aussi le bâti. En période d’hibernation, il occupe exclusivement les milieux souterrains. Ceux-ci doivent être dans une obscurité totale, avec une hygrométrie quasi de 100%, et une température assez stable d’environ 12°C. Les sites de mise bas sont aussi très variés : combles chauds, églises, plus au sud dans des usines en activités, des préaux d’écoles, etc. L’espèce est extrêmement fidèle à ses sites de mise bas. Son écologie en période estivale est assez large. Cette espèce semble être un très bon indicateur biologique. Compte tenu de la difficulté de détermination des séquences pour les murins, on estime l’espèce moyennement abondante sur le site, notamment par le fait du nombre de séquences typiques pour ce murin.

Grand Murin (Myotismyotis) De mi-août à mi-octobre c’est la période de reproduction, les femelles reviennent sur les mêmes sites d’une année à l’autre. Les sites d’hibernation peuvent être investis dès septembre, et les individus entrent en léthargie dès la fin octobre. Les gites avec des températures comprises entre 3 et 9°C avec une hygrométrie forte, sont optimaux et seront préférés. L’espèce s’accroche aux murs, en grappes dense ou par individus isolés. Cette espèce est aussi fissuricole. Dès la fin mars les individus colonisent les gites d’été, et les colonies de mise bas se forment dans les châteaux, églises, combles, ou encore dans les grottes. Les colonies de reproduction et de mise bas sont en dessous de 500 m d’altitude. Les individus isolés fréquentent une grande variété d’habitats anthropiques (combles, coffre de volet roulant, etc.), les cavités arboricoles, nichoirs, etc. Le régime alimentaire de l’espèce est essentiellement composé de gros coléoptères comme les bousiers, les ptérostiques, hannetons, etc. En été il se nourrit aussi de diptères, d’araignées d’opilions, de criquets, etc. La distance entre les gîtes estivaux et hivernaux peut atteindre 50km. Les déplacements supérieurs à 100 km ne sont pas rares. Le déclin important allié à d’autres témoins de fragilité fait du Grand Murin une espèce quasi-menacée dans la région. Compte tenu de la difficulté de détermination des séquences pour les murins, on estime l’espèce moyennement abondante sur le site, notamment par le fait du nombre de séquences typiques pour ce murin.

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Noctule commune (Nyctalusnoctula) Cette grande espèce, de la taille d’une grosse pile, possède un pelage uniformément roux cuivré. Elle est considérée comme arboricole, mais peut s’observer dans des bâtiments. Été comme hiver, le gîte idéal est généralement constitué par les cavités des vieux arbres. La Noctule commune possède un régime alimentaire très éclectique. Elle chasse en groupe, jusqu’à une centaine de mètres de hauteur, des gros coléoptères aux micro-insectes volants. Cette espèce est quasi-menacée au niveau national et en Rhône-Alpes. L’analyse des séquences acoustiques a démontré une abondance moyenne de l’espèce au sein du site d’étude et peut y gîter toute l’année.

Noctule de Leisler (Nyctalusleislerii) La Noctule de Leisler est une espèce de taille moyenne. Son envergure est impressionnante par rapport à la taille de son corps. Le pelage est court et dense tel du velours, de couleur brunterne à brun-gris. Espèce forestière avec une nette préférence pour les boisements et forêts caducifoliées assez clairs, elle fréquente aussi les boisements de résineux. Elle montre une préférence aussi pour la proximité de zones-humides. En gîte hivernal elle n’est pas cavernicole, elle fréquente les cavités d’arbres, les nichoirs ou le bâti. En gîte d’été, elle utilise les cavités arboricoles quelle que soit l’essence, les bourrelets cicatriciels, les loges de pics... souvent avec une entrée de petite dimension. Espèce quasi- menacée en France et en Rhône-Alpes. Une moyenne abondance de l’espèce a été détectée globalement sur le site d’étude et elle peut y gîter toute l’année.

Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellusnathusii) C’est la plus grande des Pipistrelles, mais c’est tout de même une petite espèce. Son pelage est châtain à brun assez uniforme, et parait plus clair en face ventrale, brun jaunâtre. C’est une espèce forestière de plaine, qui fréquente les boisements caducifoliés diversifiés et riches en zones d’eau comme les mares, tourbières, forêts riveraines des cours d’eau. En gîte d’hiver, elle est principalement présente dans les cavités arboricoles (décollements d’écorces, arbres creux, trous de pics, etc.) et cela peu importe l’essence de l’arbre. Elle est aussi trouvée au sein des arbres des parcs et jardins, et fréquente aussi les nichoirs. On la trouve aussi dans les tas de bois de chauffage, dans les bâtiments, les murs creux, etc. En gîte d’été, elle utilise les cavités arboricoles, les tas de bois, les nichoirs ce qui est assez fréquent, et quelquefois les combles et le bâti. Les territoires de chasse sont en contexte de forêt alluviale, lônes, etc. Elle est fidèle à ses territoires de chasse, et utilise la structure du paysage pour ses déplacements. L’espèce étant migratrice, plus de contacts ont été fait tôt en saison, mais elle est aussi présente le reste de l’année en moindre proportion. Une moyenne abondance de l’espèce a été détectée globalement sur le site d’étude et elle peut y gîter toute l’année.

Murin de Brandt (Myotisbrandti) C’est un Murin de petite taille, avec des oreilles brun foncé, longues et pointues. Son pelage est long et brun sombre avec parfois des mèches assez rousses, brun clair à beige en face ventrale. Il est lié aux forêts assez ouvertes, avec de grands arbres et un sous-bois assez clair. Il chasse en forêt mais aussi dans les milieux ouverts, et parfois dans les villages et les zones agricoles. Il hiberne dans les milieux souterrains tant naturels qu’artificiels. La température de ses gites est préférée froide, entre 2 et 7°C. Ce Murin est très fidèle à ses quartiers d’hiver et y revient d’une année à l’autre. Au printemps, les femelles forment de petites colonies de mise bas d’une vingtaine d’individus, et se logent sous les décollements d’écorce et dans les petits chablis. Dans les cavités arboricoles, les colonies sont plus populeuses. On en trouve aussi dans les bâtiments. Les gites de mise bas sont aussi utilisés avec une grande fidélité. L’espèce a une longévité record de plus de 40 ans (maximum). Elle est partiellement présente en France mais n’est jamais abondante. Compte tenu de la difficulté de détermination des séquences pour les murins, on estime l’espèce moyennement abondante sur le site, notamment par le fait du nombre de séquences typiques pour ce murin.

Murin de Daubenton (Myotisdaubentoni) Cette espèce se reconnaît par son aspect ovoïde et ses longues griffes. Son pelage dorsal est brun foncé, et le ventral est blanc-grisâtre. Cette espèce est indicatrice des milieux humides en zone forestière, elle a besoin de cavités arboricoles. En hiver, on la retrouve dans les grottes, les carrières, les cavités arboricoles, les fissures des ponts. En été, on la retrouve dans les cavités arboricoles de Chênes, de Trembles, d’Ormes et surtout de Hêtres. Cette espèce peut avoir plus de 40 gîtes sur son territoire. Compte tenu de la difficulté de détermination des séquences pour les murins, on estime

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 97 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact l’espèce moyennement abondante sur le site, notamment par le fait du nombre de séquences typiques pour ce murin.

Murin à moustaches (Myotismystacinus) C’est une petite Chauve-souris très vive et sombre. Le tragus est pointu et long, il dépasse l’échancrure de l’oreille. Le pelage dorsal est brun, le ventre est gris. Cette espèce est présente en plaine et en montagne. Elle fréquente les milieux boisés mixtes, ainsi que les zones humides. En hiver, elle trouve refuge dans les grottes et carrières. En été, on la retrouve derrière les volets, les bardages de façades, mais aussi dans les bourrelets et les crevasses des vieux troncs. Il semblerait que la forêt ne soit qu’un territoire de chasse. Elle chasse au-dessus des marais, des plans d’eau calmes, près des lampadaires, autour des arbres, le long des lisières. Compte tenu de la difficulté de détermination des séquences pour les murins, on estime l’espèce moyennement abondante sur le site, notamment par le fait du nombre de séquences typiques pour ce murin.

Murin de Natterer (Myotisnattereri) Le Murin de Natterer est une espèce de taille moyenne, son pelage est très contrasté entre la partie dorsale qui est gris-brun clair, et la partie ventrale qui est blanche. Sa face est un peu velue, avec un museau glabre et pointu. Espèce assez ubiquiste qui est bien présente dans les milieux forestiers, les milieux agricoles, les villages, et s’adapte facilement aux milieux urbanisés. Cette espèce est typiquement cavernicole en hiver, grottes, mines, glacières, caves, ouvrages d’art souterrains, etc. Elle affectionne les cavités aux températures basses (entre 0 et 8°C). Ces gîtes d’été sont plus diversifiés, en effet elle utilise les cavités arboricoles, le bâti, les falaises et ouvrages d’art, etc. elle semble apprécier les étroitures en tout genre. Les colonies de mise bas se trouvent en cavité arboricole, les nichoirs, les moellons, parfois en milieux souterrains. Espèce très fidèle à ses gîtes d’une année à l’autre. Elle chasse au sein de divers milieux naturels ou semi-naturels. Ce sont des boisements, des vergers, cultures, lisières, ou encore au sein des bâtiments type grange. Compte tenu de la difficulté de détermination des séquences pour les murins, on estime l’espèce moyennement abondante sur le site, notamment par le fait du nombre de séquences typiques pour ce murin.

Pipistrelle de Kuhl (Pipistrelluskuhlii) Espèce de petite taille, c’est un large liseré blanc sur le bord libre des ailes qui caractérise la Pipistrelle de Kuhl. Espèce anthropophile, elle se rencontre aussi dans les paysages karstiques. Elle apprécie les plaines et les vallées de montagne. Les colonies sont surtout dans les fissures des bâtiments, parfois dans les fentes des rochers (où se trouvent les quartiers d’hiver). Elle sort à la tombée de la nuit pour chasser autour des lampadaires, au-dessus de l’eau et des jardins. De son vol rapide et agile, elle capture des petits diptères, des papillons, des trichoptères et des punaises. Une moyenne abondance de l’espèce a été détectée globalement sur le site d’étude et peut y gîter toute l’année.

Pipistrelle commune (Pipistrelluspipistrellus) C’est certainement l’une des chauves-souris les plus abondantes, et aussi l’espèce la plus fréquente dans les constructions humaines. Particulièrement éclectiques, les colonies de Pipistrelles Communes peuvent s’installer dans des gîtes divers et variés. Elles sont facilement observables lorsqu’elles s’établissent dans les toitures ou dans les joints de dilatations. Une moyenne abondance de l’espèce a été détectée globalement sur le site d’étude et peut y gîter toute l’année.

Oreillard gris (Plecotusaustriacus) Chauve-souris de taille moyenne, qui comme tous les Oreillards possède de très grandes oreilles au bout arrondi, avec un tragus lancéolé. Il a le visage et le contour des yeux masqués de noir et le museau cendré. Son pelage dorsal est long et gris cendré et celui du ventre est plus clair gris blanc. C’est une espèce de plaine et des vallées pas trop fraîches en montagne. L’Oreillard est une espèce commune dans les paysages agropastoraux assez extensifs, et les villages. Il est aussi présent en milieux urbains avec de nombreux espaces verts. L’Oreillard gris possède un caractère anthropophile. On l'observe régulièrement derrière les volets, dans les anfractuosités des murs de moellons, sous les toitures chaudes, directement pendue aux poutres ou encastrée dans les matériaux isolants. Trois contacts certains de l’espèce ont été réalisés lors des soirées d’enregistrement d’ultrasons. Il gîte probablement sur le site d’étude.

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Molosse de Cestoni (Tadaridateniotis) Parmi les plus grandes espèces d'Europe, il constitue un genre à part. Oreilles longues et larges atteignent l'extrémité du museau et se touchent à la base. Le museau est lui aussi très long, pointu avec des narines s'ouvrant vers l'avant. Grands yeux. Pelage court, fin et mou, grisâtre à brunâtre. L'une des caractéristiques de l'espèce, est la queue libre de son uropatagium sur un tiers de sa longueur. Le Molosse de Cestoni est un habitué des régions de montagnes, on le rencontre au niveau des falaises, des gorges et des agglomérations jusqu'à 2000 m d'altitude. L'animal est capable d'effectuer des vols sur plus de 30 km pour s'alimenter. Son vol rapide et ses émissions ultrasonores très basses dans les fréquences, lui permettent de capturer des papillons nocturnes sans être détecté par ces derniers. Espèce typiquement méditerranéenne, elle peut être abondante là où la nature lui offre de grandes parois verticales (falaises, gorges). La verticalité des immeubles permet à certaines colonies de retrouver des gîtes favorables. Quelques contacts d’individus en transit ont été détectés au sein du site d’étude.

2.7.4.4.5. Reptiles

2.7.4.4.5.1. Résultats de l’inventaire

Les inventaires reptiles ont permis d’identifier 3 espèces. Toutes sont protégées de manière stricte au niveau national (espèce et habitat). La richesse spécifique est assez faible ; toutefois, il est tout à fait possible que d’autres espèces soient présentes, mais si c’est le cas, les densités doivent être assez faibles. Le tableau ci-après synthétise les statuts de conservation et de protection des espèces recensées.

Tableau 11 : Synthèse des statuts de protection et de conservation des reptiles Directive Protection Déterminant Nom binomial Nom vernaculaire LR France LR R-Alpes habitats France ZNIEFF Lacerta bilineata Lézard vert Ann. 4 Art. 2 LC LC Contributif Hierophisviridiflavus Couleuvre verte et jaune Ann. 4 Art. 2 LC LC Contributif Podarcismuralis Lézard des murailles Ann. 4 Art. 2 LC LC - Directive 92/43/CEE (habitats faune flore) Annexe 4 : Espèces animales et végétales d'intérêt communautaire qui nécessitent une protection stricte Protection nationale : Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l'ensemble du territoire Article 2 : Protégée au niveau national, l'espèce et son habitat Liste des espèces déterminantes ZNIEFF en Rhône-Alpes : DREAL Rhône-Alpes - 2013 Liste rouge des espèces menacées en France - Reptiles et Amphibiens de France métropolitaine : UICN - 2015 Liste rouge des reptiles menacés en Rhône-Alpes : UICN - 2015 LC :Préoccupationmineure

2.7.4.4.5.2. Description des espèces protégées

Lézard des murailles (Podarcismuralis) Ce petit Lézard est très commun, et fréquente une grande variété de milieux naturels, tant que ceux-ci sont ouverts et ensoleillés (vieux murs, lisières boisées, friches, jardins, pelouses rases, bords de voieries, etc.). Cette espèce pond des œufs et les dissimule dans un substrat assez meuble (sable, terre limoneuse) en condition assez thermophile pour l’incubation des œufs. Cette espèce, qui n’est pas menacée, est moyennement abondante sur l’ensemble du site.

Couleuvre verte et jaune (Hierophisviridiflavus) Cette Couleuvre est présente sur les deux tiers sud du pays. Elle fréquente les milieux assez secs et broussailleux, et peut aussi fréquenter des zones humides. Il n’est pas rare de l’observer dans des arbres ou des arbustes. Elle pond des œufs qui sont placés dans les endroits exposés où le sol est meuble, comme les tas de sables, les tas de fumiers, les lisères, etc. Elle hiverne sous terre, et fréquente particulièrement les

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Lézard vert (Lacertabilineata) Il est très dépendant d'un couvert végétal assez épais. Espèce thermophile vivant dans des endroits bien ensoleillés : lisières des bois et forêts, clairières, pied des haies, prairies et talus. Le régime alimentaire est très varié. C’est une espèce capturant de nombreuses espèces d’insectes, arachnides, lombrics, petits lézards même de son espèce, mais aussi de petits mollusques, etc. il peut également se nourrir de fruits. L’espèce n’est pas menacée en France et en Rhône-Alpes. De nombreux individus de Lézard vert ont pu être observés plusieurs fois sur le site. La présence de petits arbustes accentue l’effet de lisière qui est particulièrement apprécié par l’espèce.

2.7.4.4.5.3. Localisation des observations de reptiles et habitats d’espèces

Figure 28 : Carte de localisation des observations de reptiles

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Figure 29 : Cartographie des habitats d’espèces pour les reptiles

Remarque : Les boisements concernés correspondent à des faciès peu denses de régénération (jeune chênaie-charmaie) ou de recolonisation (broussailles) où les espèces arbustives peuvent dominer.

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2.7.4.4.6. Amphibiens

2.7.4.4.6.1. Résultats de l’inventaire

L’inventaire de ce groupe a permis d’identifier 5 espèces, ce qui est plutôt diversifié pour un site de cette taille. En effet, celui-ci présente très peu de points d’eau qui sont tous de nature temporaire. Une espèce bénéficie d’une protection stricte (l’espèce et son habitat), à savoir la Grenouille agile. Le Triton palmé, la Salamandre tachetée et le Triton alpestre sont protégés mais pas leurs habitats. Concernant la Grenouille verte, elle n’est que réglementée mais est tout de même classée comme quasi-menacée au niveau national. Le tableau ci-après présente les statuts de protection et de conservation des amphibiens inventoriés.

Tableau 12 : Synthèse des statuts de protection et de conservation des amphibiens Déterminant Nom binomial Nom vernaculaire Directive habitats Protection France LR France LR R-Alpes ZNIEFF Rana dalmatina Grenouille agile Ann. 4 Art. 2 LC LC - Lissotritonhelveticus Triton palmé - Art. 3 LC LC Contributif Salamandra salamandra Salamandretachetée - Art. 3 LC LC Contributif Ichtyosauraalpestris Triton alpestre - Art. 3 LC LC - Pelophylax kl. esculentus Grenouille verte Ann. 5 Art. 5 NT DD - Directive 92/43/CEE (habitats faune flore) Annexe 4 : Espèces animales et végétales d'intérêt communautaire qui nécessitent une protection stricte Annexe 5 : Espèces animales et végétales d'intérêt communautaire dont le prélèvement dans la nature et l'exploitation sont susceptibles de faire l'objet de mesures de gestion Protection nationale : Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l'ensemble du territoire Article 2 : Protégée au niveau national, l'espèce et son habitat Article 3 : Protégée au niveau national seulement l'espèce Article 5 : Interdiction de mutiler et de colporter l'espèce Liste des espèces déterminantes ZNIEFF en Rhône-Alpes : DREAL Rhône-Alpes - 2013 Liste rouge des espèces menacées en France - Reptiles et Amphibiens de France métropolitaine : UICN - 2015 Liste rouge des amphibiens menacés en Rhône-Alpes : UICN - 2015 DD : Manque de données - LC : Préoccupation mineure - NT : Quasi-menacé

Sur le périmètre d’étude, la présence de plusieurs petites zones en eau est favorable à la reproduction des amphibiens. Relativement petites dont certaines sont végétalisées, les mares de la carrière (photos ci-dessous) sont de nature temporaire. Ces espaces remaniés ont été créés par l’exploitation de la carrière.

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2.7.4.4.6.2. Description des espèces protégées

Salamandre tachetée (Salamandrasalamandra) La Salamandre tachetée est une espèce qui se rencontre le plus souvent dans les boisements frais à humides, principalement dans les boisements de feuillus. La proximité de points d’eaux est primordiale pour l’espèce. Elle est présente en phase terrestre sous les souches, les tas de bois, dans les murs de pierres, parfois dans les caves fraîches. Elle se reproduit hors de l’eau et pond dans les fossés, les ruisseaux assez lents ainsi que dans les lavoirs et bassins. L’espèce n’est pas menacée en France et en Rhône-Alpes. De nombreuses larves de cette espèce sont présentes dans les petites mares à l’Ouest du site d’étude. Le secteur lui est tout à fait favorable, elle se reproduit sur le périmètre rapproché et est potentiellement présente partout en phase terrestre.

La Grenouille agile (Rana dalmatina) Cette Grenouille est une espèce typique de plaine, dont la présence est la plupart du temps associée aux boisements en contexte bocager. C’est une espèce forestière, qui hiverne au sol dans ces milieux, et cela souvent à proximité du lieu de reproduction. L’espèce est assez ubiquiste quant à ce dernier, en effet elle utilise des mares, fossés, étangs, etc. La reproduction s’effectue dès la sortie d’hivernage, et les pontes sont souvent très abondantes. Quelques pontes de l’espèce ont été observées au sein du site, à défaut d’individus.

Le Triton palmé (Lissotritonhelveticus) Mesurant à peine 5 à 9 cm de long, c’est le plus petit des tritons de France. Son ventre est uniformément blanchâtre à jaunâtre, parfois avec des taches noires, et son dos est jaunâtre à brun- olive. Durant la période de reproduction, le mâle possède une crête dorsale basse, sa queue se termine en un long filament, et ses orteils sont entièrement palmés. En phase terrestre le Triton palmé est forestier, il se cache dans le substrat ou sous des tas de bois, souches, etc. Dès le printemps, il migre vers des habitats aquatiques pour se reproduire. Ces habitats peuvent être des mares et ornières forestières, des mares prairiales, des étangs, plus rarement des petits ruisselets à courant faible. Son régime alimentaire est très varié : il consomme de nombreuses larves d’insectes, vers, etc. Quatre individus ont été observés dans les points d’eau à l’ouest du site.

Le Triton alpestre (Ichtyosauraalpestris) Le Triton alpestre mesure une dizaine de centimètres de long. Il est aisément reconnaissable à son ventre orange à rouge vif uni. Seule la gorge peut être ponctuée de points noirs. La queue est comprimée latéralement. La femelle est plus grosse que le mâle. En phase terrestre, les tritons alpestres vivent cachés, sous des pierres, des tas de bois, dans le creux d'arbres pourris, les anfractuosités karstiques ou les grottes. Ils sont fréquemment rassemblés dans de telles cachettes. Dès le printemps, ils migrent vers des habitats aquatiques pour se reproduire. Ces habitats peuvent être des mares et ornières forestières, des mares

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2.7.4.4.6.3. Localisation des espèces d’amphibiens et habitats d’espèces

Figure 30 : Carte de localisation des observations d’amphibiens patrimoniaux

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Figure 31 : Cartographie des habitats d’espèces pour les amphibiens

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2.7.4.4.7. Papillons de jour

L’inventaire des papillons de jour a permis de recenser 18 espèces, ce qui constitue une richesse faible. Aucune espèce protégée n’a été inventoriée. Les espèces sont communes voire très communes et non menacées comme le Citron (Gonepteryxrhamni) en photographie ci- contre. La liste complète des espèces est donnée en annexe.

2.7.4.4.8. Papillons de nuit

La présence d’arbustes comme le prunellier ou encore l’aubépine au sein du site et cela en contexte thermophile, constitue des habitats potentiels pour la Laineuse du prunelier. D’autre part, la présence de l’épilobe à feuilles de romarin, une des plantes hôte du Sphinx de l’épilobe, confère au site un lieu de reproduction favorable pour cette espèce. Néanmoins, aucune espèce n’a été observée lors des prospections ciblées.

2.7.4.4.9. Libellules

L’inventaire a permis de recenser 2 espèces d’odonates, ce qui est très faible. Le caractère temporaire des points d’eau du site n’est pas favorable à la reproduction et les individus observés étaient selon toute vraisemblance erratiques (« égarés »). Aucune espèce protégée n’est présente et les espèces contactées sont toutes très communes, comme le Leste brun (Sympecmafusca) en photographie ci-contre. La liste complète des espèces inventoriées est donnée en annexe.

2.7.4.4.10. Autres groupes

En ce qui concerne les autres groupes (orthoptères, coléoptères, mollusques, poissons, autres insectes, arachnides, etc.), aucun inventaire n’a été réalisé car ces groupes ne présentent pas d’espèces protégées potentiellement présentes sur le périmètre rapproché. Quelques espèces ont été observées comme l’Ascalaphe soufré (Libelloidescocajus) en photo ci-contre, ou encore la Mante religieuse (Mantis religiosa).

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2.7.4.5. Synthèse des enjeux et sensibilités écologiques

2.7.4.5.1. Synthèse des enjeux habitats naturels

L’enjeu « habitats » est lié à la présence d’un habitat d’intérêt communautaire mais non menacé en Rhône-Alpes, à savoir le front de taille, assimilé aux végétations de parois rocheuses. Cet habitat, typique des milieux rocheux, couvre de petites surfaces au sein du site d’étude, à savoir moins de 1%. De plus, il est directement lié à l’activité de la carrière, qui ne le menace donc pas (les surfaces d’habitat détruites seront recréées dans le même temps).

Ainsi, l’enjeu sur les habitats naturels est estimé faible.

2.7.4.5.2. Synthèse des enjeux floristiques

L’inventaire de la flore a permis de recenser 172 espèces dont aucune n’est protégée. Seule la Dent-de- chien (Erythroniumdens-canis) est remarquable par son statut de conservation défavorable et est réglementée en cueillette, mais non protégée.

Ce groupe ne présente donc aucun enjeu.

2.7.4.5.3. Synthèse des enjeux faunistiques

2.7.4.5.3.1. Avifaune

Sur l’ensemble du site, 38 espèces d’oiseaux ont été inventoriées. Parmi celles-ci, 29 sont protégées intégralement au niveau national (l’espèce et son habitat), et deux sont inscrites à l’annexe I de la Directive 2009/147/CE (Directive oiseaux). En ce qui concerne les oiseaux nicheurs et potentiellement nicheurs sur le périmètre rapproché, 31 espèces sont concernées dont 23 sont protégées. Les espèces sont principalement liées aux milieux arborés et arbustifs, et certains aux milieux anthropiques et rocheux. Le tableau ci-dessous synthétise le nombre d’espèces protégées et/ou à enjeu fort de conservation présentes sur l’ensemble du site, ainsi que leur probabilité de présence sur le périmètre rapproché et éloigné du secteur d’étude.

L’enjeu avifaune est fort sur l’ensemble du site d’étude.

Tableau 13 : Espèces d’oiseaux protégées et présences sur les périmètres du site Espèces à Espèces fort et Espèces phares protégées très fort enjeu Espèces nicheuses et potentiellement nicheuses sur le périmètre rapproché

Buse variable, Chardonneret élégant, Engoulevent d'Europe, Faucon crécerelle, 23 5 Fauvette des jardins

Espèces potentiellement nicheuses sur le périmètre éloigné

Milan royal, Bouvreuil pivoine, Hirondelle de fenêtre, Martinet noir, Torcol 6 5 fourmilier

2.7.4.5.3.2. Chauves-souris

Les inventaires ont permis d’identifier 18 espèces sur le site. Elles sont toutes protégées intégralement (l’espèce et son habitat) à l’échelle nationale, et 7 sont d’intérêt communautaire. Les espèces

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L’enjeu de conservation pour ce groupe d’espèces est très fort sur la majeure partie du site d’étude.

Tableau 14 : Espèces de chauves-souris protégées présentes sur l’ensemble du site Espèces Espèces à fort protégée et très fort Espèces phares s enjeu Espèces potentiellement en gîte sur le périmètre rapproché Murin de Bechstein, Barbastelle d'Europe, Petit rhinolophe, Grand rhinolophe, Grand murin, Murin à oreilles échancrées, Murin de Brandt, 16 11 Noctule de Leisler, Noctule commune, Pipistrelle de Nathusius, Pipistrelle commune

Espèces potentiellement en gîte sur le périmètre de référence

2 2 Minioptère de Schreibers, Molosse de Cestoni

2.7.4.5.3.3. Mammifères

L’inventaire a permis de révéler la présence de 12 espèces, dont trois protégées : le Chat forestier, contacté dans la partie sud du périmètre de référence, et le Muscardin et l’Écureuil roux, relevés directement au sein du périmètre sollicité. Les habitats occupés sont principalement les boisements, ainsi que les fourrés et ronciers pour le Muscardin.

L’enjeu de conservation pour ce groupe est fort sur l’ensemble du site.

Tableau 15 : Espèces de mammifères protégés présents sur l’ensemble du site Espèces protégées Espèce à enjeufort Espèce phare

Espèce se reproduisant ou en gîte potentiel sur le périmètre rapproché

3 1 Chat forestier

2.7.4.5.3.4. Reptiles

Les inventaires reptiles ont permis d’identifier 3 espèces protégées intégralement (espèce et habitat).

L’enjeu concernant les reptiles est moyen sur une bonne partie du site d’étude.

Tableau 16 : Espèces de reptiles protégées présentes sur l’ensemble du site Espèce à Espèces protégées Espècephare enjeumoyen

Espèces en reproduction, ou reproduction potentielle sur le périmètre d’extension

Lézard vert, Lézard des murailles, Couleuvre verte et 3 3 jaune

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2.7.4.5.3.5. Amphibiens

Les inventaires amphibiens ont permis d’identifier 5 espèces dont une seule protégée intégralement (l’espèce et son habitat), à savoir la Grenouille agile. Trois espèces sont protégées partiellement, le Triton palmé, la Salamandre tachetée et le Triton alpestre, et une fait l’objet d’une réglementation concernant sa mutilation ou son colportage, à savoir la Grenouille verte qui est de plus en liste rouge à l’échelle nationale.

L’enjeu amphibien est moyen sur l’ensemble du site.

Tableau 17 : Espèces d’amphibiens protégées présentes sur l’ensemble du site Espèces à Espèces protégées Espècephare enjeumoyen

Espèce présente en phase terrestre et aquatique sur le périmètre rapproché

Triton palmé, Grenouille agile, Salamandre tachetée, 4 4 Triton alpestre

2.7.4.5.3.6. Insectes

L’inventaire des papillons, odonates, et des autres groupes d’insectes n’a permis d’identifier aucune espèce à enjeu.

L’enjeu portant sur l’ensemble des insectes est donc jugé nul sur le site.

2.7.4.5.4. Sensibilités écologiques du site d’étude

2.7.4.5.4.1. Méthodologie

Afin de hiérarchiser les enjeux et ainsi définir les sensibilités écologiques pour l’ensemble du périmètre rapproché, nous utilisons une méthode prenant en compte plusieurs critères : la sensibilité de l’habitat (cela comprend son intérêt régional et communautaire), son état de conservation, ainsi que la présence d’espèces protégées en son sein. Des notes sont définies en fonction de tous ces éléments et aboutissent à une appréciation sur la sensibilité écologique par habitat, répartie en six catégories, de « Nulle » à « Prioritaire ». Les critères de notation sont présentés ci-après :

Habitats naturels Pas de végétation ou végétation réduite à quelques rudérales. 0 Végétation appauvrie en espèces par épandage de substances chimiques (herbicides notamment), remblais, 1 plantations artificielles avec une strate monospécifique. Végétation assez riche en espèces, mais habitat commun. 2 Habitat d’intérêt à l’échelle régionale ou nationale (intérêt régional, habitat de zone humide, ZNIEFF). 3 Habitat d’intérêt à l’échelle européenne. 4

Habitats artificiels Bâti récent sans accès pour la faune 0 Bâti récent avec peu d'accès pour la faune 1 Bâti peu récent avec accès et possibilité de gîte 2 Bâti peu récent et ancien avec de nombreux accès et gîte avéré 3

État de conservation de l'habitat Le groupement est peu typique et subit des atteintes remettant en cause sa pérennité. La poursuite des atteintes va -1 conduire à la modification de l’habitat vers un groupement plus pauvre.

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Espèces protégées Absence d'espèces protégées 0 Présence d'une espèce ou d’un groupe d'espècesprotégées mais ne possédant pas de statut de conservation +1 défavorable (cortège d'oiseaux communs, amphibiens communs, etc.) Présence d'une espèce protégée et possédant un statut de conservation défavorable ou d'une espèce protégée et d’intérêt communautaire (directive habitat et oiseaux) - Seule l’espèce parapluie (espèce d’un groupe d’espèce ayant +3 l’enjeu de conservation le plus élevé et couvrant de ce fait les autres espèces d’enjeu moindre) est prise en compte Addition des Présence de plusieurs taxons d'espèces protégées sommes (max +7)

Pour chaque entité écologique définie, une note est donnée en fonction des quatre tableaux précédents. La somme obtenue permet de définir la classe de sensibilité selon le tableau suivant. Code couleur par classe de sensibilité écologique Sensibilité nulle De 0 à 1 Sensibilité faible De 2 à 3 Sensibilité modérée De 4 à 5 Sensibilité forte De 6 à 7 Sensibilité très forte De 8 à 9 Sensibilité prioritaire 10

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2.7.4.5.4.2. Évaluation de la sensibilité écologique

Note importante : Les sensibilités évaluées ci-après représentent les valeurs potentielles maximales en application du principe de précaution, c’est à dire, en considérant que toutes les espèces protégées potentiellement présentes dans un habitat y sont effectivement présentes. Ainsi, il est évalué que le Chat forestier gîte dans les parties non perturbées de l’habitat « Chênaie charmaie », ce qui est très probable au vu de l’écologie de l’espèce et des observations à proximité du site d’étude, mais non prouvé pour autant.

Au sujet de l’habitat « Chênaie charmaie » : suite à des coupes d’affouage sur une partie des surfaces représentées, à savoir l’essentiel du massif en partie est du site d’étude, il est jugé que les potentialités de gîte sont amoindries, en particulier pour la faune terrestre. Ainsi, ces boisements voient leur sensibilité écologique dégradée de « Très forte » à « Forte ».

Tableau 18 : Synthèse des sensibilités écologiques des habitats naturels Sensibilité de l’habitat État de conservation Type d’Habitat (formation végétale sensu Présence en phase reproductive et/ou de gîte d'espèce(s) protégée(s) Sensibilité écologique de l’habitat stricto)

Complexe des milieux rocheux

Front de taille Très forte 4 Avifaune commune (Rougequeue noir) 1 Mauvais -1 Modérée 4

Complexe sylvatique

Avifaune (Faucon crécerelle) - Chauves-souris (Murin de Bechstein) – Chênaie charmaie Faible 2 7 Bon 0 Très forte 9 Mammifères (Chat forestier) - Amphibiens communs en phase terrestre

Chênaie charmaie (coupes d’affouage) Faible 2 Avifaune (Faucon crécerelle) - Chauves-souris (Murin de Bechstein) 6 Mauvais -1 Forte 7

Avifaune (Chardonneret élégant) – Reptiles communs - Amphibiens communs Jeune chênaie charmaie Faible 2 5 Moyen 0 Forte 7 en phase terrestre

Roncier Faible 2 Avifaune (Chardonneret élégant) – Reptiles communs – Mammifères communs 4 Moyen 0 Forte 7

Boisement de recolonisation sur débris Avifaune commune – Mammifères communs – Reptiles communs - Amphibiens Faible 2 4 Bon 0 Forte 6 rocheux communs en phase terrestre

Complexe des milieux anthropiques

Bâtiment accessible Faible 2 Chauves-souris (Petit rhinolophe) 3 - - Modérée 5

Végétation des friches argilicoles Faible 2 Reptiles communs 1 Bon 0 Faible 3

Carrière Nulle 0 Amphibiens communs en phase aquatique 1 - - Nulle 1

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 – T3 111 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact ) 2.7.4.5.4.3. Carte des sensibilités écologiques

Figure 32 : Cartographie des sensibilités écologiques

GéoPlusEnvironnement R17073301.V0 - T3 112bis 112 ISERE NORD GRANULATS – Carrière de calcaire de « La Loimpe » (38) Demande d’Autorisation Environnementale pour le renouvellement et l’extension Etude d’Impact ) 2.8. PAYSAGE ET VISIBILITE

2.8.1. Données paysagères régionales

Différents outils peuvent être utilisés pour étudier et mieux connaitre les paysages. L’Observatoire des Paysages en région Rhône-Alpes a été élaboré par la Direction Régionale de l’Environnement. Conforme à l’esprit de la Convention Européenne du Paysage, il prend en compte la notion de cadre de vie dans l’ensemble des paysages observés, qu’ils soient préservés, dégradés, quotidiens ou emblématiques.

Il identifie la diversité des paysages rhônalpins en 301 unités paysagères qui sont regroupées selon des caractéristiques communes en 7 familles : • Paysages naturels ; • Paysages naturels de loisirs ; • Paysages agraires ; • Paysages ruraux patrimoniaux ; • Paysages émergents ; • Paysages marqués par de grands aménagements ; • Paysages urbains ou périurbains.

Il constitue à ce titre une base de données fournissant les premiers éléments d’analyse du paysage dans le cadre des études réalisées en amont des projets de planification ou d’aménagement.

L’emprise du projet s’inscrit dans l’unité paysagère « Plateau de l’île Crémieu », au sein des « paysages ruraux patrimoniaux » (Cf. Figure 33). Il s’agit d’un plateau calcaire peu élevé (250 à 350 m NGF) qui émerge des plaines de l’Est Lyonnais et des Monts du Bugey. Au Nord, les eaux du Rhône forment une pointe pour contourner sa pointe rocheuse.

La pierre et l’eau représentent les éléments naturels dominants. Des falaises calcaires forment les limites de ce territoire et la pierre se retrouve dans tous les bourgs anciens pour des réalisations communales ou des clôtures individuelles de pierre plantée. La pierre calcaire d’un blanc pur fonde le paysage et le singularise, par le fait même qu’elle soit très exploitée.

Les paysages comprennent également des zones boisées où dominent le chêne, le charme, l'acacia et le châtaignier, et qui couvrent les accidents du relief. Les zones agricoles comprennent des polycultures et de l’élevage, ainsi que des prairies de fauche.

Ce secteur est en cours de transformation rapide : les singularités locales sont remplacées par une architecture banale et commune. Il finit par n’être vu que comme une vitrine pour les guides touristiques et une campagne de choix pour le résidentiel : la campagne tranquille à 30 kilomètres de l’agglomération lyonnaise. L’agriculture résiste plus ou moins bien à la pression foncière. Le mitage apparaît comme un risque important, sinon un signe de transformation inéluctable.

2.8.2. Ambiance paysagère

Dans un périmètre de 5 km autour du site, on distingue trois milieux : • Un paysage naturel formé par les nombreux bois et forêts se développant sur le plateau calcaire (Bois de Serverin, Bois du Four, ..) ; • Le paysage urbanisé, constitué par les bourgs et hameaux des villages de Parmilieu et de Porcieu-Amblagnieu qui parsèment la plaine ; • Le paysage agricole et forestier.

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