No 5 MAI 1924

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DIRECTION : COLONEL-DIRECTEUR DE LA PRÉPARATION MILITAIRE SUPÉRIEURE EN ALGÉRIE-TUNISIE Caserne Charon, ALGER. ­ Téléphone 33.05 - ABONNEMENT A:'lNUEL : 10; francs COMPTE CHÈQUE POSTAL: ALGER -13-14 ======• •

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<> <> " ALGER. - 4, Rue du Dauphinée, 4. - ALGER , l <> <> ", <> <> ~ Sous-.-\g-pnt~ ~ Cigarettes Dabomey, Victoria, Biskra, Yasmina. <> POllf le Ilépartl'BH'llt d' et le Maroc Oriental: ", ~ Tabac : La Moucbe. , KRIEF et COHEN, 42, Rue de Vienne, ORAN g ."l', , ~<><><><><><><><><><><><><><><>-<>-<><><><><><><><><><><><><><>~ ~ "

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000 ORGANE DE LIAISON 000

o 0 0 0 0 0 0 0 ENTRE 0 0 0 0 0 0 0 0 LES OFFICIERS DES RESERVES DE L 'ALGERIE- TUNISIE ET MAROC ET LEURS CAMARADES DE L'ACTIVE f ...... !2:i ,"' ===~--_. ~ i5__ \ ...,.,======; ._. • • SOMMAIRE

L PourquoI la Tuoisle veut-elle rouvrir la route du la. Armées étrangères. Centre-Afrique, par le Commandant DE LA FARGUE. 1.. Nouvelles concernant les Officiers de réserve. Les Voies ferrées en Algérie et en Tunisie, par le 12. Informations. Chef d'escadron GÉRARD-H Il\~". 13. Bibliographie. -'" Autour de la Conférence de Rabat 4· La Cavalerie d'aujourd'hui et Je Règlement de CROQUIS: X923, par le Lt-Colonel de Cavalerie l'RIOUX. " 1. Fort-L'Empereur. - Etat des lieux après l'explo­ J S. Questions Musulma.nes. sion (4 juillet .830). ~ 6. 'il' ~ Le Fort L'Empereur, par 1\1. H. KLEIN. 2. Plan des attaques dirigées sur le Fort l'Empe- " 7· Le Service des Affaires Indigènes d'Algérie, par reur. JEAN DU BLED. 3 Itinéraire de la mission Gradis. ~, L'Avenir de la Plaine du Chéliff (Suite), par 1\1. A,,­ Variantes au tracé primitif du Transsaharien. .~ 4· '\ l'OlNE. .1 ,-. Carte hors texte : Le Réseau ferré algéro- g. Une double traversée du en automobile, ) tunisien. par M. Pierre SCHWOB. •, -

Le Bunetin laisse aux auteurs t'entiere responsabilité de leurs Op''''011S Tous droits de reproduction réservés

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.1 Pourquoi la Tunisie veut-elle rouvrir la route du Centre- Afrique? ) ) ,l ,• Regardons tour à tour les efforts faits par ees pays ) Pourquoi la Tunisie veut-elle rouvrir la route aérien­ •, Il.l' et automobile du Centre Afrique, ou plutôt la Tuni­ méditerranéens, l'avenir qui leur est dévolu ct, après SIC veut-elle rouvrir la route Gabès-Tchad? avoir fait le bilan de ces efforts particuliers, VOYOIlH , Voilàeomment se pose à l'hetire actuelle le problè­ quelle est la politique que la Tunisie doit adopter, • Ille. au point de vue pénétration saharienne, en fonction En effet, nous assistons à une véritable course, au des autres Etats. Sahara, entre les 'différents Etats méditerranéens *** riverains du désert, qui s'échelonnent de l'Atlantique Le Maroc ù la Mer Rouge, c'est-à-dire le Maroc, l'Algérie, la 'l'unisie, la Tripolitaine et l'EO'ypte. La politique de pénétration saharienne maroeaine Chacun de ces Etats, depuis d:~IX ou trois ans, essaye ne peut être qu'une politique côtière, en bordure du avec tous les moyens de pénétration que la science littoral atlantique; sa situation géographique le lui • 1 moderne peut lui apporter (avions, auto-chenilles, Impose. chemins de 'fer) de pénétrer le plus loin possible dans Dakar, point d'aboutissement logique d'une ligne , de communication rapide avec Casablanca et la France: • le sud-africain, en essayant de résoudre le problème 1 ardu créé par le Sahara, pays de 2.000 km. de profon­ voilà le but de la politique marocaine. i deur sur 4.000 km. de large, c'est-ù-dire l'Europe envi· Mais quels moyensle Maroc peut-ilprendre pourse re­ ron. lier au Sénégal: chemin de fer, auto-chenilles ou avions '( 146 L'ARMÉE D'AFRIQUE , • *** L'Algérie , Par contre, en Algérie, lu question soudanaise et, pureon­ • séquent transsaharienne. pas­ sionne au plus haut point l'opi­ nion publique algérienne. Avec une ténacité il laquelle il faut remlre hommage, les hom­ mes politiques de l'Algérie, les ingénieurs, les Chambres cie com­ meree. préconisent clepu is 20 ans

... ~ la construction d'un transsaha­ rien ayant pour point cie d';'part, selon les rivalités locales, tantôt , Oran, tantôt Alger ou Philippe- ville, mais ayant un point d'a­ houtissement commun, le Niger, , " • entrc Tombouctou et sa bou­ cle (Tosaye). Les raids d'avions, d'auto­ Une rue de la yille indigène de Fort-Lamy, capitale dc la Colonie du Tchad mobiles (auto-chenilles, 6 roues) ont donné, ces derniers temps. un L'idée d'un chemin de fer transsaharien marocain a regain d'actualité il cette question transsaharienne. été abanrlonnée, étant donné la concurrence du fret Quel est donc le but de l'Algérie? Qu'espère-t.(,]le maritime transportant il meilleur compte par l'Atlan­ gagner avec sa politique transsaharienne? tique. Par contre, l'avion avait le plus de chances de J~'AIgérie espère ouvrir un marché exclusif entre sc développer, et c'estpourquoi, la voie aérienne Maroc­ le Souclan français ct la Métropole. Elle espère, placée S{~négal a été poussée, avec l'idée, dans l'avenir, d'un ft mi-chemin entre la France et le Niger, être le point prolongement Sud-Amérique, par Pernumbueo ct d'embarquement des ressources de l'Afrique Occiden­ Buenos-Ayres. . tale française. Déjà très fortement constituée par la Cie Latécoère, Et ces ressources ne sont pas à dédaigner. de Toulouse à Casablanca, (12 heures de trajet) cette Si l'on écarte la question de· ravitaillement de route aérienne Maroc-Sénégal est en voie de construc­ l'armée noire ct la question de carhurantnational (qui tion, entre Casablanca ct Dakar, par Agadir, le Rio deI peut être solu tionnée parles huiles d'arachides) il reste Oro, Port-Etienne ct le Sénégal. Des postes seront l'enlèvement du coton provenant cie ces admirables installés tous les 200 km. Une garnison entret~nue exploit.'ltions que nous créons il coups de millions dans par la Cie aérienne avec des auto-chenilles assurera la Haute vallée du Niger; il reste l'enlèvement du le dépannage. Le trajet -Da- kar sc fera en 3 jours en bordure du Sahara. Plus tarcl, les hydra- • vions (suivant en cela, l'exemple du Portugal) établiront, grâce à l'île 1 de San Paolo, la liaison entre Da­ • kar ct Pernumbuco (3.000 km., 36 heures) ct ainsi la ligne marocaine­ '. saharienne, deviendra, dans l'ave­ nir, la grande ligne française Sud­ Atlantique. Comme on le voit, le Maroc a un avenir suffisamment vaste devant lui avec ces questions d'Afrique Oc­ cidentale ct de Sud-Amérique pour que les contingences purement afri· caines, Cent.re-Afrique et Sud-Afri­ que ne l'intéressent plus. , Sa ligne d'action, redisons-le, sera • Cliehc Lt d'Ussel littorale. FORT LAMY, CAPITALE DE L.\ COLONIE DU TCHAD

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• ------;------_._----L'ARMÉE D'AFRIQUE

cheptel, bovin ct ovin, par des trains frigorifiques; il Or, si la route du Congo français et belge vers la reste l'enlèvement des essences précieuses provenant Méditerranée passe obligatoirement par le 'l'chad et des forêts équatoriales de la Haute Volta, ainsi que Bilma pour aboutir à Gabès ct 'l'unis, elle peut prendre qUe des billes de caoutchouc, tous produits qui assure­ à Bilma deux directions : ront un fret suffisamment rénumérateur pour voie La première, celle de Djanct-Fort Saint, Gabès. ferrée. La deuxième, celle de Monrzouk-Tripoli. Ce chemin de fer, perpendiculaire au Niger ct il la Cc dernier tra.iet étant le plus court et celui que les Méditerranée, plutôt il voie étroite qu'à voie large caravanes soudanaises avaient l'habitude de prendre (pour des raisons d'économie de construction et surtout avant la conquête de la Tripolitaine et que les Alle· étant donné J'enseignement excellent fourni par les . mands rêvaient de reprendre à leur profit. chemins de fer à voie étroite du Sud de la Tunisie) N'oublions pas, en effet, qu'un des pivots de la réunira, dans un avenir certainement rapide, Oran à politique allemande d'avant-guerre a été le chemin de Tombouctou. fer Tripoli-Tchad, chemin de fer impérialiste, destiné Le trajet par Oran ct Colomb.Béehar est en effet, à rattraper par la piqùre de la Sangha, le chemin de fer le trajet le plus direct, celui qui offre le moins de dif· transcontinental Cameroun-Est-Africain Allemand. fieultés montagneuses et sablonneuses, celui déjà recon­ Devions·nous laisser à d'autres nations, voisines de nu par les missions d'études transsahariennes, (Niger­ nos possessions, la possibilité d'accomplir cc program­ Cartier1912), (La Fargne.Bettembourg 1919), Général me et dcvions-nous complètement nons d{~sintércsser Estienne 1928), (Gradis-Estienne 1924). de la route Méditerranée-Congo Franco-BeIge. Cc chemin de fer sera accompagné (tant pour pero Ne faut-il pas, d'ores et déjà, prendre une option mettre les travaux d'infrastructure que le ravitaille­ vers la route du Tchad ? ment des postes de ligne) d'un service d'auto-chenilles. Une ligne aérienne: Toulouse, Carthagt~ne, Oran, *** Colomb-Béchar, Tombouctou, pourra doubler la voie Etudiée par le Commandant de la Fargue, eomman·· ferrée. C'est du moins une tendance algérie~ne et dant l'aviation tunisienne, cette solution a été adoptée metropolita• ine. par M. Lucieh Saint, résident général de France à Mais sur cc point nous sommes sceptiques quant au Tunis. Ce dernicr a ainsi décidé dans sa haute autorité, rendement d'une telle ligne aérienne. En effet, elle de prendre une option pour la route Tunisie-TeIIUd, se heurtera au cul de sac du Soudan, sans autre possi­ en soumettantau Gouvernement français, un program-· bilité d'extension vers le sud, sans autre fret que celui me d'action progressive approuvé par le Président du transport du personnel colonial très restreint et du Conseil et les différents ministères intéressés (Colo­ d'un courrier assez hypotJ1étiquc. que le chemin de nies, Guerre, Intérieur, Affaires étrangères). fer et les auto-chenilles transporteront presque aussi. Trois tranches d'exploitation vite Vers Tombouctou. L'avenir semble donc résumé au seul chemin de fer Fe Tranche: 1923. - (Tunis-Gadamès), 1.000 km. transsaharien et non à la pénétration par avion. - Cctte tranche, en territoire tunisien, a été accomplie en mai 1928, avec 4 auto-chenilles Citroen. *** 'Fondation de Fort-Saint, en face de Gadamès, La Tunisie (Tripolitaine) pour créer un point de départ français à 1ft nouvelle expédition de 1924. • Mais Comme on le voit par cct exposé, les projets marOcains et algériens semblent évincer de tout espoir 2 e Tranche: 1924. - (Fort-Saint, Fort-Charlet), de liaison rapide les admirables possessions de la France 700 km. - Cette deuxième tranche en territoire algé­ dans le Centre-Afri{]ue. rien, a pour but d'atteindre, en passant par Fort­ • II semble que seuls le Sénégal et le Soudan soient Polignac, et les massifs montagneux des Adjers, les appelés à bénéficier de tous les moyens de communiea. abords de la frontière de l'Afrique Occidentale françai• t'Ions modernes. se et reconnaître une base de départ pour l'expédition Par contre tout le bloc de nos possessions Centre vers le Tchad.

Africaines (f;rmant les 2/3 de notre empire colonial Cette tranche s'exécutera en octobre 192cj., avec 8 de l'Afrique) avec les produits des riches steppes du voitures dès que la route à travers les l\ldssif~ des Z· .lllder, du Ouadaï, du Borkou et du Tchad, avec les Adjers aura été aménagée. rIchesses équatoriales de l'Oubanghi, dn Chari et du 3 e Tranche: 1925, (Fort-Charlet-N'guigni-Tehad), ~ongo français et Belge, semble devoir être délaissé et 1.etOO km. - Cette tranche s'exécutera avec facilité Jamais relié à la Métropole, si un point d'embarque­ à l'aide de 10 voitures, les postes de Djado, Bilma, l1J.ent naturel sur la Méditerranée, ne s'offre à ces con­ tr' Agadem, Nguigni, en territoire du Tchad, offrant des ees à travers le Sahara. ressources en essence, T.S.F. et secours. QUel sera le point d'embarquement? Un tel programme exige naturellement la coopéra. Alger? Tunis? Tripoli? tion des 4 colonies: Tunisie, Algérie, Afrique Oeci(Icu­ Telle est la question. tale française et Congo. 148 L'ARMÉE D'AFRIQUE

Il pose, en même temps, le problème de l'équipe­ Voie ferrée. - En dehors de l'avion, le chemin de fer ment futur de cette route caravanière de la Tunisie au y prendra-t-il place? Oui, mais bien plus tard. Tchad, destinée à exploiter les richesses commerciales Un chemin de fer sud-Tunisien, partant de Gabl's et touristiques du Ouadaï, du .Bor/mu et de l'Oubanghi vers le 'rchad et le Congo deviendra fatalement un qui, par cette route, se trouvent à une distance de la chemin de fer transafricain concurrençant l'essor mer d'un tiers moins longue que par Dakar. oriental que les Anglais ont établi entre le Caire ct Mais quels moyens envisager: avions, auto-chenilles l'Afrique Australe. ou chemin de fer? Mais étant donné l'effort budgétaire qu'il exigerait, Avions - Si, par l'Algérie, nous avons traité la li­ il faut croire, qu'avant lui, une route caravanière auto· gne aérienne Oran-Tombouctou de ligne à rendement mobile sera créée entre Gabès et le Tchad. hypothétique et d'avenir limité, nous ne pouvons dirE 1, Automobiles. - C'est donc vers l'automobile ct la même chose d'une ligne aérienne France, Tunisie, l'avion, qu'il faut porter son effort, au point de vue 1 Fort-Saint, Djanet, Tchad, Ouballghi, Congo français, ,1 équipement commercial. ' Congo belge et Afrique Australe, Cette ligne aérienne lransafricaine mettrait Bruxelles à 3 jours de Stanley­ Or, il est certains points essentiels au point de vue • ville, Londres, à 5 jours de Kimberley, capitale de la saharien qui doivent guider les recherches pour l'équi­ Rhodesia diamantifère, enfin Paris à 6 jours de 'fana­ pement automobile de ces routes caravanières. narive, par le Congo Belge et la 'Zamhésia. IoLe Sahara se compose en moyenne de 86 % de terrains durs (terrains volcaniques, de Hamada, regs durs, montagnes) contre 14 % de terrains sablon­ neux (dunes, ergs). Le trajet Ga­ bès-Tchad ne fait pas exception à cette statistique. Ainsi, de Gabès à Djanet (1.000 km.), la zone sa­ blonneuse comprend 61 kilomètres de sable se divisant en 3 passages (1 km., 10 km., 50 km.). 2° L'auto saharienne doit s'af­ .. ""4/iitd tu ". ; 'a '. t , franchir le plus possible des ques· , ;,;f'mlli"" Uf 'm~;f( .'. ".,,~ Il,,.e >:1,.~·)Y. tions de ravitaillement (essence, .. pneus et chenilles, en transportant son ravitaillement sur des voitures pouvant franchir les zones de sable avec commodité et réaliser de gran­ des vitesses surles terrainsdurs (éco­ nomie de combustible et de temps) : Cliché Jj('lItcllilnt d'llssel . telles sont les voitures mixtes roues • POSTE DE BAL (Rive Nord-Est du lac Tchad) chenilles ct voiturcs normales à Ali 2" plull. le lac -

mines de cuivre de Katanga (le seul bassin produc­ traire aux exploitations anglaises de la Nigeria ou du teur de cuivre des alliés franco-belges) seraient drainés Darfour Egyptien. Ces circuits touristiques partant par la route caravanière Tunisie-Tchad. Ces trains ca­ de la Tunisie vers Rhadamès, vers les Oasis mcrveilleu­ ravaniers automobiles accomplissent des étapes quoti­ ses de Hilma pourraient amener dans ces régions de diennes de 200 km. On pourrait donc aller de Gabès grandes chasses (éléphants, lions, rhinocéros, etc.) un au 'l'chad (Nguigni) en 12 jours au lieu des trois mois public qui ne peut être négligé au point de vue profits qui sont actuellement néces~aires pour atteindre ces financiers. • • rCO'lons'" .. Ces circuits pourraient remonter vers le Niger par Ainsi, la vic économique de ces régions, situées entre Zinder et reprendre la routc Algérie, Gao, Adrar, Co­ les 200 et 100 parallèle, au centre de l'Afrique, serait lomb-Béchar, ou!>ien descendre vers le CongoparleCha­ transformée. ri 0\1 encore sc relier au réseau touristique anglais du Darfougel du Haut-Nil Egyptien. Profits cOIllIllerciaux et touristiques D'autre part, les points d'aboutissement d'une telle route serait non seulement Gabès mais Tunis; dans Le Tchad est la plaque tournante du Ccntre-Afrique, cette derniè're villc, le port aérien ct marchand devien­ COmme Tunis est la plaque tournante du Bassin Méditer­ drait le lieu de transit et (l'emharquemcnt des pas­ ranéen. sagers, des richesses, des sacs postauxallant, de l'Euro­ . Les anciennes caravanes, qui allaient du Centre­ pe Oecil1enta!e par le Centre-Afrique vers les deux Con­ Afrique vers la Méditerranée, empruntaient le parcours gos français ct belge, vers l'Afrique Australe et vers Tehad.Tripoli. Les commerçants indigènes avaient Madagascar. leurs comptoirs aux deux extrémités (Zinder, Kouba) La question est donc posée. et sur la Méditerranée à Gabès et Tripoli. De lem' aveu Lequel des trois pays méditerranéens, Algérie, meme,• transportés par des chamcaux, avce le péage Tunisie, 'l'ripolitaine, implantera la route automobile Touareg et les incertitudes de trois mois dc route, les du 'l'chad? hénéf'Ices commerCIaux. escomptes. etaIen, . t dcorrel' d de 5000; Lequel des trois ports méditerranéens, Alger, 'runis, /0' Tripoli, saura tirer les profits commerciaux, touristi­ Mais en ddlOrs des produits alimcntaires ou de luxe ques et politiques de Cl' ttc route? (poudre d'or, plumes précieuses, ivoire, etc.) il y a L'option prise par M. Saint, Résident général de la toute une partie du Centre-Afrique,Abecher (Ouadaï) Tunisie, permet de dire que ce sera la Tunisie qui aura et Fort Archambault (Chari) qui est le centre de l'honneur d'llrriver la première au Tchad. grandes chasses aux fauves et qui peut devenir un point d'attractions touristiques qu'il ya intérêt à sous- Ct. de la FARGUE.

LES VOIES FERREES ENALGERIE ET EN TUNISIE

(Voir carte hOTs-tcxte)

Si l'on admet que le développement des travaux manents, avec un matériel comprenant 700locomotives Publies est la marque la plus tangible et la plus durable et 12.000 wagons en assurent l'exploitation. de la . h' 1 ., l'le esse et de la puissance d'un peup l', amSl que La Tunisie, qui ne présente qu'environ le tiers de de sa confiance en ses destinées, le réseau actuel des l'Algérie comme territoire et population, a développé cheml'ns f1e fel' de l'Algene. . et de Ion'a .J. UlllSle. peut e•tTe son réseau avec plus de rapidité encore. Il ya 30 ans, considere. , comme une remarquable mallllestatlOn.", .(e 1 il n'existait qu'cnviron 200 kilomètres de voie : au­ la vitalité de la France, et cela d'autant plus, que la jourd'lmi ce pays en possède 2 .1QO kilomètres, compre­ cOnstruction des voies ferrées n'est qu'une partie nant environ 500 kilomètres de voie normale et 1.600 ~el'cellvre matérielle réalisée pour la mise cn valeur kilomètres de voie de 1 mètre, le tout exploité par plus f e ces pays. de 6.000 agents disposant de 300 locomotives et 5.000 .En 50 ans, dans un pays neuf, sans ressources indus­ wagons. trl:lles, à population peu dense, au sol tourmenté et Pou [' faire face aux frais de premier établissement de Pl'lvé de communications, il a été construit en Algérie ces réseaux, il a fallu engager des dépenses s'élevant 45~)0 kilomètres dc lignes, dont plus de 2000 kilo­ à environ 1.300 millions de franes or, dont plus de ()~5 ~lllNres''. , a vOIe. normale, 1.800 a, VOIe.fe 1 1 m.;). et 90q millions pour l'Algérie. '00 à ,,'Ole dl'lm. 00. EnVIron'014. 00 empl'oyes per-. Cl's efforts remarquables ont eu pour résultat de

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doter nos territoires de l'Afrique du Nord d'un réseau la création d'un réseau homogène à voie étroite, cm· ferré dont la densité par 10.000 habitants (européens brassant toute l'Afrique du Nord. et indigènes) est de 10 kilomètres 500 de voie pour la Sauf sur la courte distance Alger-Maison-Carrée, province d'Oran, 5 kilomètres 400 pour ecIIe d'Alger, toutes les lignes sont aetueIlenl<'nt à voie unique. Quel­ 7 kilomètres DaO pour celle de Constantine, ct enfin de ques sections ont été établies avec un profil lin peu la km. 700 pOlir le Nord tunisien; soit une moyenne de difficile, par suite du souci de diminuer les fraIS de 8 km.500 pour l'ensemble du réseau. Ces chiffres sont premier établissement dans la travnsée des régions • encore bien inférieurs il celui d'environ 15 km. 300 particul ièrement accidentées, mais dans leur ensemble de voie par 10.000 habitants existant en France, mais la qualité des voies cst comparable il 'celle des réseaux la différcnce s'atténue considérablement si l'on tient métropolitains, et les rares critiques qui pcuvent être compte de ce que les habitants de la métropole ont actuellement faites, disparaîtront bi('ntôt, lorsque 1 une richesse et une puissance de production ineompara- seront achevés les travaux d'aml'lioration effectués •

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blement supérieure à celles des Indigènes, qui forment progressivement, pour remplacer les rails et renforcer la plus grande partie de la population de l'Afrique du les travaux d'art des lignes les plus anciennes. Nord. • Le matériel circulant sur ces réseaux, après avoir Les lignes à voie normale sont à l'écartement de laissé à désirer, se modernise et, actuellement, les prin­ 1 m. 445 adopté pour les grands réseaux français. cipales lignes offrent aux voyageurs des trains eom­ Pour les lignes il voie étroite on utilise les deux écarte­ p~nant des wagons-lits, des wagons-restaurants et des ments de 1 m. 055 et de lm. 00, dualité regrettable, grandes voitures il boggies des types utilisés pour les due à une erreur initiale, dont l'action a toutefois pu grands trafics rapides de la métropole. D'autre part être atténuée en localisant l'emploi de la voie d'un l'effectif des locomotives modernes augmente d'année mètre aux réseaux de Tunisie et du Département de en année, permettant d'assurer la traction des trains Constantine, et celui de la voil' de 1 m. 055 aux départe­ de plus en plus lourds, ct pour donner une idée des ments d'Alger et d'Oran, mais qui interdit d'envisager progrès tcclmiques réalisés, il est intéressant de signa- L'ARMÉE D'AFRIQUE i5i

1er que la Compagnie Sfax-Gafsa détient actuellement œuvre considérable, ainsi que cles projets envisagés un record mondial en faisant circuler journellement pour en assurer le développement et le perfectionne. Sur son réseau à voie d'un mètre, des trains de 1.500 ment. tonnes, résultat remarquable exceptionnellement at­ Le réseau Algérien actuel est le résultat cie l'exécu­ teint sur certaines lignes à voie normale. tion plus au moins eompléte de programmes cie cons­ Une critique est toutefois à formuler au sujet des truction, adoptés successivement ct qui peuvent se ré· lignes à voie étroite; l'erreur initiale qui a toléré cieux partir en quatre groupes: ]857; ]879; 1907-1909; , , ecartements différents pour ces voies s'est aggravée en ct 1914-1920 ; chaque groupe caractérisant une étapc n'unifiant pas les types de matériel circulant sur les du développement dcs voies fcrrées. lignes à même écartement. II en résulte que cles ré­ La période de 1857 à 1879, qui forme le première seaux voisins ne peuvent généralement pas échanger étape a été consacréc à l'exécution partielle du pro· leur matériel, et il est actuellement impossible cI'envi- grammc dc la loi du 8 avril ]857, qui prévoyait la

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" l'hu[.o ou ;'JIW jlhol. OU IJtill\. uCIlCritl LIGNE DE BISKltA A TOUGGOCHT

sager l'amélioration de eettc situation par suite des construction de 1.357 kilomètres cie voic normale frais considérables qu'entrainerait la modIfication comprenant : d'une partie du matériel existant. 1° Une ligne parallèle à la mer suivant l'itinéraire Telles sont exposées rapidement les caractéristiques Constantine, Alger, Blida, Amoura, Orléansville, générales du réseau Algéro-Tunisien ct, malgré les St-Denis du Sig, St-Barbe du Tlélat. quelques critiques formulées, on peut affirmer sans 2° Des ligncs partant des ports et aboutissant à la optimisme exagéré, que l'Algérie etla Tunisie possèdent ligne parallèle à la mer: Bône-Guelma-Constantine, actuellement un réseau ferré dont l'importance, les Philippeville-Constantine,Bougie-Sétif, Ténès-Orléans­ qualités de construction et l'exploitation technique ville, Arzew-Mostaganem-Relizane, Oran-Ste-Barbe, peuvent supporter avantageusement la comparaison Sidi-bel-Abbès-Tlemeen. aVec les réseaux de pays européens cie civilisation plus Ce programmc remarquablement homogène qui ancienne, et il ne semble pas sans intérêt de donner un fixait l'ossature du réseau actuel, ne fut malheureuse- aperçu des étapes qui ont marquéla réalisation de cette ment pas strictcment observé. L'exécution en fut cn ( • ,

152 L'ARMÉE D'AFRIQUE outre chaotique et sans vues d'ensemble, la construc­ lcs hostilités en empêchèrent la réalisation. Revu en tion des lignes étant cn effet concédée par tronçons, 1920 et 1922, ce programme ne peut être considéré tantôt par le Gouvernement, tantôt par les départc­ comme définitif, surtout en ce qui concerne les lignes ments, à de nomhreuses sociétés, souvent mal outillées: mlmeres.. "' Bône-Guelma, Est Algérien, OuC'st algérien, Franeo­ Depuis 1914, faute de crédits suffisants, les travaux Algérienne et Chcmins de fer algériens, cette dernière neufs ont été limités il l'achèvement des lignes en cons­ aprés liquidation étant remplacée par le P.L.M. truction et à la mise à voie normale de la ligne Souk­ Les travaux commencèrent à la fois à Oran, Arzew, Ahras-Ouenzu. Cctte quatrième période est toutefois Alger, Philippeville ct Bône, mais n'>naneènnt que marquée par l'unification des réseaux à la suite du lentement; malgré tout, environ 1.100 kilomètres rachat des principales lignes, et de la formation de deux étaient déjà livrés à l'exploitation en 1878, mais le réseaux principaux affermés au P.L.M. et à l'Admi­ réseau sans homogénéité présentait deux groupements nistration des chemins de fer de l'Etat. séparés par une lacune de 250 kilomdres entre Alger Pour l'avenir, il reste il réaliser les lignes préVUes aux ct Constantine. programmes adoptés, et qui comprennent 2.700 kilo­ J,es pouvoirs publics pour remédier à la situation mètres de voie nouvelle; travail qui demandera un étudièrent un nouveau plan de constTllction aoopté.par effort financier considérable, mais qui aura pour résul­ la loi ou 18 juillet 1879, qui reprenait le programme de tat de doter l'Algérie d'un réseau d'environ 7.000 1857 en y ajoutant de nouvelles lignes: Ikni-Mançour• kilomètrcs. • Bougie, Oran au ,Maroc par Aïn-'l'emouchcnt et Tlem­ En 'runisie, il n'existait en 1880 qu'environ 200 cen, des villes d~ Tebessa, Aïn-Beida et Tlemcen, kilomètres de voie comprenant principalement la Tiaret, Mascara. Le réseau prévu était ainsi porté ligne Tunis-Ghardimaou qui avait été concédée en 1876 , , à près de 2.800 kilomètres. à la Cie Bône-Guelma et à la société des Batignolles. Après la conquête, la construction des chemins de • *** fer subit un arrêt complet, et ce n'est qu'en 1892, qu' L'exécution du programme de 1879 fut l'œuvre de une impulsion définitive fut donnée en concédant au la deuxième étape principalement entre 1879 et ] 892, Bône-Guelma un important réseau, qui, achevé en qui fut une véritable période de réalisation pendant 1898, reliait déjà 'l'unis à Bizerte, Portdu Fhas, Nabeul, ' laquelle près de 1.700 kilomètres de voies nouvelles Sousse et Kairouan. furent livrés à l'exploitation. A partir de 1892, les En 1876, la Compagnie Sfax-Gafsa obtenait la con­ crédits aceord€s par la métropole, ayant été considéra­ cession de la ligne de Sfax aux gisements de phospha­ blement réduits, les départements décidèrent de remé­ tcs de Methlaoui et l'achevaIt en deux ans. dier à la situation en construisant des lignes d'intérêt Le réseau n'a cessé de s'accroître jusqu'en 1914, local. Plus de 400 kilomètres à voie étroite furent ainsi époque où l'essor fut presque arrêté par les hostilités ouverts à l'exploitation de 1892 à 1907 mais cette solu­ et des difficultés financières. tion compliqua encore l'ensemble du réseau en intro­ Dès que la situation actuelle se sera améliorée, le duisant de nombreuses Compagnies nouvelles : Che" Protectorat projette de poursuivre l'exécution d'un mins de fer sur routes d'Algérie, Bône-Mokt.e'l-St Char­ vaste programme qui doit doter la Tunisie d'un réseau , 1 les, Bône-La Calle, Oran-Hammam-Bou-Hadjar et de plus de 3.000 kilomètres. 1 enfin la Compagnie Algérienne. 'I En 1905, parsuite de la loi du 25 juillet 1904, l'Algé­ *** 1 rie devint autonome au point de vue des chemins de Ce bref historique du développement des voies • fer, les Délégations financières, prenant en main la ferrées en Algérie et Tunisie met en évidence J'effort question, élaborèrent le programme dit 1907-HJ09, qui, déjà réalisé et qui, poursuivi d'après les programmes avèC quelques modifications, confirme les programmes prévus, doit doter ces pays, d'un magnifique réseau, antérieurs en leur ajoutant un important réseau à voie résumé dans le eroquis ci-joint et qui comprenant plus étroite destiné à assurer la mise en valeur des régions de 10.000 kilomètres de voie offrira par 10.000 habi­ " sud des divers départements. tants, environ 17kilomètres de voie dans le département Ce programme prévoyait en outre l'amélioration et d'Oran, 8 km. dans celui d'Alger, 12 km. dans eelui de l'unification du réseau déjà construit et décide qu'à Constantine et 12,500 dans le nord tunisien; soit l'avenir les lignes seraient étudiées et construites par une moyenne de 12 km. 400 de voie par 10.000 habi· l'administration et concédées seulement après leur tants pour l'ensemble du réseau. achèvement. Lorsque ce réseau sera achevé, bien équipé en *** matériel moderne, et qu'à ces lignes viendront se sou­ La troisième étape. de 1909 à 1914, fut consacrée à der le réseau marocain ainsi que les antennes du fùtur l'exécution partielle du programme adopté par les Transsaharien, les voies ferrées de l'Afrique du Nord Délégations. C'est au cours de cette période que com- constitueront une œuvre considérable qui pourra être o mence à s'imposer l'étude des lignes dites « Minières ", considérée comme un témoignage indéniable de notre destinées à assurerl'évacuation, surles ports, des riches­ puissance civilisatrice 0 GERARD-HIRNE. ses minières de l'Algérie. Un nouveau programme de • construction fut en conséquence adopté cn 1914, mais Chef d'escadron d'artillerie. L'ARMÉE D'AFRIQUE 153

AUTOUR DE LA. CONFÉRENCE DE RABAT

La . politique intersaharienne et les diverses officiers des compagnies sahariennes sont les agents questions intéressant les Territoires du Sud d'exécution immédiats. C'est à. ce titre que nous les signalons plus spécialement il. l'attention des lecteurs La deuxième conférence nord-africaine entre le du Bulletin l'Armée d'Afrique. Gouverneur général de l'Algérie et les Résidents géné­ raux en Tunisie et au Maroc, s'est ouverte il. Rabat le La question de la police dans les confins lundi 7 avril et a continué ses travaux les huit et neuf avril. et dans le Sahara occidental Dans les allocutions qu'ils ont prononcées au début En ce qui concerne l'action politique et économique de la séance d'ouverture, chacun des conférenciers a dans les confins algéro-maroeains du sud et l'exercice SOuligné Il' but et la portée des réunions périodiques de la police dans le Sahara occidental, le principe fon­ Voulues et décidées par le Gouvernement de la Répu­ damental qui avait été posé, en 1923, il. la Conférence blique et M. Steeg, en particulier, a esquissé en ces ter­ d'Alger était l'abo:ition de toute cloison étanche entre mes le programme des travaux de la conférence de les cireonseirptions limitrophes d'Algérie et du Maroc. Raba,t : «Nous pourrons enregistrer la suite pratiquc­ «. ment donnée aux décisions que nous avons prises Les chefs civils et mili

154 L'ARMÉE D'AFRIQUE ,

Plateaux ct Sahariens où il paraissait si essentiel que tique commune qui a déjà donné les meilleurs résul­ les populations indigènes sentent le plus vite possible tats. I.es correspondances échangées entre les hautes qu'il y,a, entrelles autorités qui les administrent, unité autorités du Maroc ct de l'Algérie n'ont pu que sanc­ de vues et communauté d'action complète, inspirées tionner ces résultats. de l'accord le plus bienveillant il leur égard. A la Conférence de Rabat, le Maréchal Lyautey et Conformément à ces prescriptions, le commandant M. Steeg ont examiné le résultat ft attendre de la créa. militaire du territoire d'Ain-Sefra s'est rendu auprès tion récente des deux compagnies sahariennes du Ziz du commandant du territoire de Midelt le 25 avril 1923 et du Haut Guir ct ils ont défini le rôle des compagnies ct, après avoir examiné au cours de leur entrevue sahariennes algériennes, aussi longtemps que la pacifi- cation du Tafilalet ne sera pas réalisée; ils ont, dès maintenant, envisagé leur colla­ boration éventuelle à l'œuvre de pacification du sud marocain. L'utilisation des moyens de liaison, l'emploi du matériel nouveau et de la T. S. F. furent également étudiés. Passant à l'examen de la question d'une délimitation du Sahara occidental entre l'Al­ gérie, le Maroc et l'A. O. F., le Maréchal Lyautey et .!VI. Steeg ont proposé de main· tenir la motion adoptée à la Conférence d Alger : « Le Sahara occidental est une vaste région « qui constitue l'hinterland de « l'Algérie, du Maroc et de l'A.O.F. Sa « répartition entre les Colonies et le Protee­ « torat n'existe pas ». L'Algérie ne fait, en effet, aucune diffieuté pour reconnaitre au Maroc Illl arrière pays saharien ct tous les actes de son administration ont jusqu'ici confirmé ce point de vUe. En résumé, le Gouverneurgénéral de l'Al­ gérie ct le Résident général au Maroc prenant acte de la eoopérution ét roite entre les auto­ rités militaires du sud-oranais ct du terri­ toire rie Midelt, ont décidé que le comman­ dant militaire du territoire d'Ain-Sefra et le commandant militaire du territoire de Midelt se réuniraient le plus tôt possible pour eX:1­ miner les qUèstions suivantes: 10 Part que peut prendre éventuellement ( l'Algérie à la pacification des régions du sud du Maroc; \ 20 Conditions dans lesquelles l'Algérie et le Maroc peuvent concourir à la police du 1 1 Photo !lesson - Alger Sahara occidental, notamment en ce qui con­ L A LA CONFERENCE• cernel'emploi des deux compagnies saharien­ nes qui viennent d'être créées dans le sud du de gauchc à droite: M. le Maréchal Lyautey - M. Stecg - M. Lucien Saint Maroc; • 80 Mise en œuvre de tous les moyens d'ac­ toutes lcs questions présentant un intérêt commun, ils tion et de liaison (T.S.F. automobile, etc.) qui sont ont conclu un accord en vue d'arrêter les bases d'une susceptibles d'être utilisés désormais. action saharienne concertée. En outre, une liaison continue s'est établie dans la Mise envaleur de la plaine des Bahariat suite entre les commandants des cercles de Colomb et de Bou-Denib avec un esprit de cordialité et de soli­ TI existe dans la vallée du Guir, à 90 kilomètres au darité dont ont profité les intérêts français. Elle a sud-ouest de Colomb, une zone d'épandage d'une permis, en particulier, d'adopter à l'égard des grands remarquable fertilité, appelée « les Bahariatn, d'une nomades dissidents, qui jusqu'alors jouaient un double superficie totale d'environ 25.000 hectares. Cette zone jeu en s'adressant à la fois aux deux autorités pour ré­ ne peut être entièrement misc en valeur par suite gler les conditions d'aman à leur imposer, une poli- de l'insuffisance des moyens d'irrigation et la partie L'ARl\~E D'AFRIQUE 155

qui en est actuellement exploitée est limitée auxempla­ Denib, a été chargé d'une première étude qui, sur sa cements qui ont été fortement arrosés et imprégnés demande, fut complétée par la reconnaissance des il terrains, effectuée par un géologue. • par les crues annuelles; elle ne dépasse pas quatre cinq mille hectares. Dès lors, pour améliorer la situa­ 1\1. Despujols, ingénieur des mines au Maroc, a exa­ tion, M. Steeg avait envisagé qu'il serait peut être miné la question des barrages dans le Guir supérieur; possible d'utiliser les réservoirs naturels qui existent son rapport vient d'être transmis au Gouverneur géné­ le long du parcours de l'oued ct qui sc remplissent ral de l'Algérie. chaque année à l'époque des crues et, il la Conférence li'Alger, il avait entretenu le Maréchal Lyauteyde cette A la Conférence de Habat, M. Steeg ct le Maréchal question et lui avait signalé combien il serait intéres­ Lyautey ont été d'avis de faire poursuivre les études sant d'étudier sur place le régime du cours supérieur de la mise en valeur des Bahariat.

Uil'hl~ du Sl'I"Ü'l' de i',hialioll llli Manil:

LA RÉSIDENCE A RAllAT (Vlll' prISl' ,'n avion)

- du Guir et de ses affluents et de déterminer les tra­ Questions douanières. Zones franches du sud vaux d'aménagement qu'il conviendrait d'effec­ Les difficultés de l'exercice de la surveillance doua­ tUer. nière à la frontière algéro-marocaine du sud, et l'impos­ Le Hésident général au Maroc partageant cet avis, sibilité d'établir des postes de douanes sur certains des reconnaissances furent décidées l( en vue de recher­ points de cette frontière, ont créé un courant de fraude cher les ressources hydrologiques qui peuvent exister provenant des marchandises admises en franchise dans en territoire marocain)). la zone du sud algérien. Conformément à ceUe résolution, les questions de la f L'existence de cette zone, à côtédu territoire assujet­ construction, dans le Haut Guir, des barrages de re­ ti de la région de Figuig, a porté d'autre part, un grave tenue devant fournir l'eau nécessaire à la région des préjudice aux intérêts économiques de cette région. Bahariat, a d'abord été examinée en avril 1923 dans La régression des marchandises admises en franchise une réunion tenue à Midlet entre les autorités mili· dans les territoires du sud étant également impossible taires, algériennes et marocaines. à empêcher sur le territoire assujetti à l'Algérie et de la Le Colonel Belouin, commandant le cercle de Bou- ,Tunisie, les représentants des troispays ont été d'accord 156 j)ARM~E D'AFItIQUE

pour reconnaître la nécessité d'instituer un régime enfin la reconnaissance et la préparation du raid sur fisl'al particulier commun aux régions du sud. Djanet que le Résident général se propose d'entreprt'n­ La Conférence a décidé la mise à l'étude d'un régime dre au cours de l'année ont pù être efficacement réali- qui consisterait à créer une zone franche dans le sud sees.• marocain et à frapper, dans les trois zones algériennes, Passant ensuite à l'examen de la situation actuelle tunisienne ct marocaine, les principales marchandises sur les confins tripolitains, le Gouverneur général de admises en franchise, de taxes intérieures qui, établies l'Algérie et le Résident général de Tunisie, ont recon­ en tenant compte des ménagcments que comportent nu nécessaire de maintenir le long de la frontière des la situation politique et les capacités fiscales de ces forces de police suffisantespourempêcherles incursions territoires, rendraient sans objet la fraude par régres- sur le territoire français des bandes tripolitaines qui, • • • 1011. s chassées par l'avance italienne, essayeraicnt de tomber 1 Po1ice dans l'Erg oriental sur nos petits détachements ou sur les campements de nos ressortissants. Au cours de la Conférence de Rabat, le Gouverneur Ils ont reconnu, en outre, que toutes les forces de gt>néral de l'Algérie et le Résident général de Tunisie police qui ont mission de garder ces régions seraient ont examiné les résultats des dispositions qu'ils avaient avantageusement reliées entre elles par un courrier arrêtées de concert au cours de ces dernières années, périodique de façon à pouvoir constamment agir en tou t d'abord à la suite des travaux d'une Commission parfait accord; dans un intérêt économique, ce cour­ algéro-tunisienne qui s'est réunie à Alger en mai 1922 rier transporterait les correspondances privées pro­ en vue d'examiner le moyen d'exercerefficacement la venant ou à destination des Ajjers. D'autre part, une police du Sahara oriental, puis, au cours de la Confé­ nouvelle répartition des troupes dans l'erg oriental et rence d'Alger, en février 1923, où ils ont posé les le Sahara tunisien devra être envisagée dès que la bases d'une collaboration étroite des autorités locales Tunisie aura procédé à la réoccupation des bordjs de des deux pays, selon des formes nettement arrêtées. Bir Pistor et de Fort Pervinquières. Depuis la mise à exécution de ces dispositions, on Tenant compte de ces considérations, le Gouverneur n'a eu à enregistrer aucun acte de brigandage contre général de l'Algérie et le Résident général de Tunisit' les tribus d'El-Oued; des officiers des circonscriptions ont décidé que les commandants militaires intéressés voisines ont été échangés pour effectuer des stages; seront invités à entrer en rapport cn vue d'établir un une réunion des commandants militaires du sud tuni­ courrier périodique entre les différents postes installés sien et des territoires de Touggourt et des Oasis a abou­ dans les confins algéro-tuniso-tripolitains et de prépa. ti à un échange de vues sur différentes questions de rel' un programme d'action commune dans la région police et d'administration et à un accord complet; de l'erg oriental. •

La

« La cavalerie renseigne, couvre, combat en liaison lcrie, chez les divers belligérants dotés d'un armement avcc les autres armes» (Instruction provisoire sur moderne, a prouvé que, de 1914 à 1918, sur l'ensemble l'cmploi tactique des Grandes Unités). des théâtres d'opérations, toutes les anciennes missions Son modc normal de combat est le combat par le de l'arme, avaient été remplies, bien souvent certes, feu; elle manœuvre avec ses chevaux et ses autos- et surtout au début, incomplètement, et avcc des • mitrailleuses; elle se bat à pied. erreurs; maispour quelle arme n'y eut-ilpas surprise et Dans certains cas particuliers, des unités de cavale­ désarroi à la première épreuve du feu? Et n'est-ce pas rie, d'effectifrestreint, peuvent être appelées à se battre la cavalerie du Corps Sordet, qui dut s'initier seule, à cheval. avant nos autres Grandes Unités, aux dures réalités Les missions de la cavalerie de la guerre moderne sur les champs de bataille de Belgique! Le Règlement de 1923 a maintenu à l'arme ses an­ Les missions qui sont confiées à la cavalerie sout ciennes missions; il est intéressant de noter ce fait, donc, aujourd'hui comme dans le passé: au lendemain d'une guerre qui paraissait avoir boule­ versé toutes les idées du passé concernant la cavalerie, 10 L'exploration; dévolue, en principe, aux Grandes et avait provoqué tant de jugements hâtifs sur son Unités, Divisions légères et Corps de cavalerie, dIe a rôle dans l'avenir. pour but de renseigner le Commandement sur les Si cette conclusions'estimposéeauxauteursdu Règle­ intentions de l'ennemi dans une zone déterminée, de ment, c'est qu'une étude attentive des actions de cava- prendre et de garder le contact,

1 1 i 1 L'ARMÉE D'AFRIQUE 157 ____.s -;-- '__

Pour obtenir le renseignement, la Division légère La cavalerie, en couverture, emploie ses feux défensi­ a recours à la découverte, aérienne et terrestre; la vement ; elle peut se battre sur une position, et. dans découverte terrestre utilise des détachements, variant ce cas, elle est généralement encadrée; mais le plus généralement de 1 peloton à 1 groupe d'escadrons avec fréquemment., et surtout. quand elle opère isolément, autos-mitrailleuses; dans certains cas, trés particuli­ elle utilise mieux ses propriétés en exécutant une ae­ ers, des unités d'autos-mitrailleuses peuvent être lan­ t.ion retardat.riee : prise de eont.aet de l'ennemi le plus cées isolément. en avant possible, suivie d'une manœuvre en , Le combat, sans être un but pour les détachements, ret.raite est souvent un moyen d'action nécessaire, en partieu. 3° L'action dans la bataille; la cavalerie agit dans la lier pour s'ouvrir un passage et pour avoir des prison­ bataille en liaison avec les aut.res armes. Elle 'peut niers. Afin que la Division puisse les soutenir assez avoir à y exécuter des actions offensives et des actions rapidement, les détachements opèrent, en moyenne, défensives. à une quinzaine de kilomètres, en avant du gros; mar­ L'action offensive a pour but de chercher l'envelop­ chant par bonds, en se couvrant et en se dissimulant, pement de l'adversaire chaque fois que la cavalerie, ils envoient des reconnaissances aux observatoires placée à une aile, se trouve en mesure de menacer un situés à leurs portée; la transmission des renseigne- • de ses flancs; encadrée dans le dispositif, la ca'Valerie 1llents est organisée avec le plus grand soin. peut s'engager offensivement de front, quand la situa­ La Division marche par bonds dans le sillage de sa tion le comporte, lorsqu'elle a été ramenée en arrière, découverte, ~t protégée par ses organes de sûreté. elle constitue pourle Commandement une ré~erve mo­ Lorsque la découverte est partout arrêtée par l'enne­ bile de feux, prête à déboucher en avant de l'infanterie mi, le Général de Division précise la valeur de ce pre­ dès que les circonstances deviennent favorable~. mier contact; dans ce but, il monte des affaires loca­ Le rôle de la cavalerie dans une action offensive les, le plus souvent avec des avant-gardes appuyées par est surtout d'exploiter le succès des autres armes. l'artillerie. Employée pour une action défensive, la cavalerie Enfin, d'après les ordres reçus et les renseignements peut avoir à prot.éger un flanc menacé, à assurer l'in­ déjà recueillis, il décide : t.égrité d'une partie du front, ou à constituer une ré­ soit de forcer sur un point, avec tous ses moyens, serve mobile de feux, en prévision d'une rupt.urc. pour percer ce qu'il estime n'être qu'un rideau ennemi, Les deux premières situations sont du domaine de et poursuivre plus loin sa mission; la couverture. soit de conserver le contact, tout en gardant sa li- Dans la troisième, la cavalerie intervient, soit pour berté d'action; . renforcer un front. affaibli, soir pour rétablir un front soit d'exécuter une manœuvre en retraite, si l'enne­ rompu s'il y a cu hrèche ; elle peut avoir à s'engager nli progres1!e en forces; cette manœuvre amène généra­ sur un front. étroit ; ell~ mène alors un combat ana­ lement la cavalerie jusqu'à une positi,on, sur laquelle logue à celui de l'infanterie; la mobilité ne pouvant. les avant-gardes de l'Armée viennent la relever. plus lui servir, ses chevaux sont rejetés à l'arrière; si elle s'engage, au contraire sur un large front, elle joue 2° La sûreté; les procédés employées par la Grande de sa mobilit.é pour compenser, dans une certaine Unité de cavalerie sont les mêmes qu'en exploration, mesure, la faiblesse de ses moyens; elle manœuvre mais dans un rayon plus restreint. La cavalerie chargée pour arrêter ou ralent.ir l'ennemi aux points où il est d'une mission de sûreté est principalement attachée le plus menaçant., et se horne ailleurs ù assurer des au terrain, tandis que celle qui explore s'attache à liaisons; ses chevaux et ses autos-mitrailleuses lui l'ennemi; elle est liée ù la troupe à couvrir, ct doit facilit.ent. ce mode d'act.ion ; la manœuvre en retraite par suite occuper pendant un temps ç1éterminé des qu'elle exéeut.e ainsi a généralement pour but de cou­ lignes, coupures ou débvuehés, fixés par le Comman­ vrir jusqu'à une heure fixée des débarquements de dement. Sa découverte terrestre ne va au contact que renforts dans une zone déterminée. si la distance de l'ennemi fait de ce contactune nécessité; • Sillon elle s'arrête en certains points importants en Dans les actions défensives, en cas de rupture, la aVant du gros, et la Division se borne à assurer une cavalerie t.rouve presque toujours des unités d'infante· découverte aérienne. rie disloquées qu'elle amalgame avec ses escadrons; elle a souvent aussi à absorber de l'artillerie rest.ée La couverture est une forme de la sûreté; elle eons­ sur le terrain de la lutte. tit.ue une mission normale pour la cavalerie, qui, n'ayant pas les moyens de mener seule les opérations 4° L'exploitation; elle est possible dès que l'ennemi de grande envergure, doit. le plus souvent couvrir les battu, relâchant le contact., n'offre plus de résistanec OPérations des autres armes. cont.inue. Sous la forme d'exploit.ation immédiat.c, elle La couverture trouve place au début des hostilités; est d'abord une action de toutes les armes opérant en elle est. fréquent.e également au cours de la campagne: liaison y compris la cavalerie. regroupement d'unités, prot.ection d'un flanc, rideau Puis, si le succès se développant, l'adversaire lâche pOUr masquer un vide dans le dispositif. définitivement pied, l'exploitatiollloint.aine, ou pour- ,

158 L'ARMÉE D'AFRIQUE 1• - 1 suite, commence. Elle doit être l'œuvre de toutes les réserve à cheval peut être employée à exploiter le forces en état d'y participer; mais, au début tout au succès en prolongeant l'opération, ou à limiter l'échec; moins, l'aviation ct la cavalerie sont généralement mais, dans aucun cas, à reprendre l'affaire dans les les seules armes capables de l'entamer sans délai. mêmes conditions. Alors que, dans l'exploitation immédiate, il convient L'action offensive de la cavalerie n'a ni durée, ni dc' prendre des objectifs rapprochés et de prévoir des profondeur; l'effet de surprise est sa meilleure garan­ manœuvres de débordement à courte portée, parce que tie de succès. )' l'ennemi dispose encore d'un système de feux partiel­ Dans la défensive, deux procédés peuvent être em­ lenH'nt organisé, dans la poursuite, au contraire, il ployés suivant les circonstances : le combat défensif , f:mt viser les eommunieations lointaines de l'adversaire 1 sur une position; la manœuvre en retraite sur des , • et les points vitaux de ses arrières. positions successives. La force, <]u i a été nécessaire pour rompre le disposi­ Dans le premier cas, la cavalerie n'a de capacité tif ennemi, doit. de plus en plus, être combiné avec la de résistance que lor"que son front est proportionné il vitesse pour l'empêcher de se ressaisir; l'emploi en ses effectifs, et lor"qu'elle dispose d'une artillerie liai.son de l'aviation de combat ct de la cavalerie de­ suffisante; de plus, il faut qu'elle soit encadrée. ou vient alo1','; nécessaire pour donner au succès un carac­ que ses flancs soient couverts. Sa mobilité n'<'st plus tère de dèeision, atteindre profondément les forces utilisée; clle se bat comme l'Infanterie, et. comme elle, morales et matè1'iellcs de l'adversaire et enlever, ainsi accepte le combat rapproché, exécute des eontre­ au vaincu toute possibilité de contester sa défaite dans attaques pour rétahlir l'intégrité de sa position, et l'avenir. peut i'~tre amenée à sc sacrifier entièrement pour tenir

:'}o Lcs incursions; bien quc devant être assez excep­ sur place. tionnelles, les incursions, ou raids, peuvent encore s'im­ Dans la manœuvre en retraite, la cavalerie fait poser, lor.,qu'il s'agit de mettre la main rapidement marquer des temps d'arrêt à l'ennemi, et retarde ainsi sur u ne zone ennemie d'un intérôt particulier, un has­ sa marche, en déployant ses feux sur des positions suc­ sin indust riel, par exemple, de troubler la concen­ cessives; s'installant de préférence derrière des cou­ tration . de J'a(ly(~rsaire, de sc saisir d'un nœud de pures du tc'rrain, cherchant les champs de tir étendus, eOlllllltlnieations important; la eavalerie est alors appe­ et conllnen~~ant les actions de feux aux plus grandes lée il jouer un rôle essentiel. distances, elle impose à l'ennemi des reconnaissances Cc qui earaetérise l'incursion, c'est qu'elle est une longues ct dél ieates, ct l'amène à déployer ses moy<'ns. aet ion isolée sans liaison immédiate avec l'ensemble La cavalerie doit rompre le combat « de propos déli­ des 0Jl(\rntions ; elle entraîne donc la dispersion des héré)), avant tout accrochage; laissant l'adversaire efforts, ct, à ce titre, elle ne doit être prescrite que par dans Je vide, elle se porte rapidement sur une nouvelle le Haut-Commandement, seul en mesure de comparer position déjà reconnue, pour recommencer une opéra­ les bénéfices qu'elle peut rallporter avec les risques . tion analogue. qu'elle fait courir. Dans la manœuvre en retraite, la cavalerie peut agir sur des fronts plus larges que dans le combat défen­ Le combat de la cavalerie sif; elle doit couvrir ses ailes elle rompt généralement le combat par échelons, et fait un large emploi de son Les missions de la cavalerie l'amènent à exécuter artillerie et de ses autos-mitrailleuses pour contenir une manœuvre qui aboutit normalement au combat. • un ennemi trop pressant, et faciliter le décrochage Comme l'infanterie, elle mène ce combat en combi- d'éléments attardés; elle exécute des destructions, nant le feu et le mouvement; il existe cependant entre suivant les ordres reçus. les modes d'action des deux armes de sensibles diffé­ Lorsque la cavalerie peut intervenir sur un flanc rences. de l'adversaire, le résultat obtenu est plus efficace. , Dans l'offensive, la cavalerie n'est pas apte à livrer La manœuvre en retraite est le procédé qu'emploie des combats de durée; n'attaquant que si l'objectif la cavalerie chargée d'une action retardatrice; elle est signalé sans profondeur par les renseignements re­ exige une zone d'action profonde, et la nature du ter­ cueillis, elle cherche le succès dans un effort unique, 1 rain rend très variables ses facilités d'exécution. Elle qui ne peut Hre renouvelé; elle reconnaît l'ennemi sur est un mode propre à la cavalerie, parce qu'elle fait un front assez étendu, mais elle exécute l'attaque sur intervenir au maximum les caractéril5tiques de l'arme : un front très étroit; elle concentre alors sur le point le feu ct la mobilité. à enlever le maximum de ses moyens de feux automa­ tiques ct la totalité de ses mQyens d'artillerie; deman­ La cavalerie de corps d'armée dant un appui, et souvent la couverture de ses flancs, à ses auto-mitrailleuses, elle cherche, parune ouverture La cav.llerie de corps d'armée entre dans la compo­ soudaine et brutale du feu, à surprendre l'ennemi, sition des groupes de reconnaissance des Corps d'armée et à prendre d'emblée la supériorité sur le point choi­ et des Divisions de ligne. Les groupes de reconnais­ si ; chaque fois que la situation le permet, une manam­ sance sont avant tout des organes de sûreté; leur mis­ vre de flanc est combinée avec l'action de front. Une sion est de renseigner, de couvrir, de comb

liaison avec les autes armes; ils sont fréquemment TI faut sacrifier du temps et des moyens. rattachés aux avant-gardes des Grandes Unités. C'est un fait nouveau de grande importance.

• Au cas où aucune division légère n'opère devant leur front, leI; groupes de reconnaissance des Corps *** d'armée en ligne peuvent être appelés à faire de l'explo­ l,a cavalerie a surtout développé sa capacité défen­ ration; ils sont alors renforcés par de l'infanterie en sive, en augmentant son armement automatique. camions et par de l'artillerie. Cependant, il serait faux ct dangereux de porter atteinte à son esprit offensif; plus que jamais, en effl't, Conclusions cet esprit offensif est nécessaire pour reconnaître Considérée dans le cadre de la Division légère, la l'ennemi, préciser le contact, chercher le point faible, cavalerie sc présente comme solidement encadrée, faire le prisonnier dont le témoignage éclaire la situa­ largement dotée en armes automatiques, faiblement tion ; si la cavalerie doit user fréquemment de la forme pourvue en artillerie; de plus, elle n'est pas en mesure défensive pour l'exécution de ses missions, il s'agit là d'aligner au combat des effectifs importants. d'une déeision à prendre par le Chef, renseigné grùec Le Règlement de 1923 indique les conséquences à l'esprit d'initiative de tous ses subordonnés. Si patrouilles et détachements ne conservaient pas l'atti­ de cette situation: « on ne peut lui demander des résul­ tats positifs devant une ligne solidement tenue dont les tude mordante qui nous donna, dès Août 1914, et d'une manière définitive, la supériorité morale sur les flancs sont impossibles ù déborder n. escadrons allemands, notre cavalerie serait sans cesse Par contre, la cavalerie reste apte à forcer les résis­ arrêtée par des résistances isolées; en mettant pied tances improvisées qu'elle rencontre en guerre de à terre au pl'emier coup de feu, clle renoncerait :1 la mouvement; elle en découvre vite les points faibles, manœuvre et permettrait à l'ennemi de renforcer ses les flancs en particulier, et sa mobilité lui permet de éléments aventurés avant que l'occasion n'ait été monter rapidement des attaques par surprise. saisie de les déborder. Lorsqu'elle a placé ses armes automatiques, la ca­ valerie peut conscrver le terrain qu'elle oecupe ; elle Vite paralysée, elle serait alors incapable de jouer le est SOuvent un élément stable de la manœuvre géné­ grand rôle que lui réserve le Règlement de 1923, lors­ l'ale; elle ne peut plus être balayée en quelques minu­ qu'il dit qu'elle doit être « employée à prolonger, ou tes, comme la cavalerie d'avant-guerre; pour la rom­ à suppléer l'action des autres armes, partout où il faut pre, ou seulement la refouler, sU'on ne peut la déborder, opérer vite, loin, par surprise n. il faut monter une attaque. Lt-Colonel de Cavalerie, l'IUOUX. -

Q'UESTIONS MUSULMANES

Maroc Bou-Arma, Tilmirat, Aderj, Tizi-Tilghemine, où ils se livrent à de nombreuses escarmouches avec nos par­ Front Nord. - Abdelkrim, usant tantôt de me­ tisans. naces, tantôt de diplomatie, continue à exercer une Front au Sud de l'Atlas. - La harka dissidente de pression sur les tribus de l'Ouergha, pour les rallier à Hoeeine Outemza qui était rassemblée dans le district sa cause. de Sidi Tisguit (à quelques kilomètres du Todgha) au­ S'il a pu obtenir par la violence quelques subsides rait abandonné la lutte, à la suite de vifs engagements ct Contingents de la part des Se~hadja, Gzenaïa et Me­ avec les partisans Glaoùa. talsa , on peut dire qu'en fait ses efforts, n'ont guère été couronnés de succès. ' Maroc Espagnol On signale même chez les Beni Zeroual une tendance très nette à la résistance, au cas où son attitude devien­ Les opérations militaires marquent un temps d'arrêt, drait hostile à leur égard. tant du côté espagnol que du côté riffain. Assez préoccupé du reste par la lutte engagée avec Sur les fronts Ouest et Est, les adversaires ne mani­ le:s Espagnols, Abdelkrim ne paraît pas, pour l'instant, festent leuractivité que parde légères prises de contact. dIsposé à entrer dans cette voie. A l'ouest, les bandes de Kheriro agissent dans la , . Tache de Taza. - Malgré le mouvement de soumis­ banlieue de Tétouan et entre cette ville et Chéehaouen. sIon qui se poursuit sur ce front (150 tentes d'Aït Par leurs vols, leurs attaques de convois ct d'isolés Bazza, 130 nouvelles tentes d'Aït-Messat, ont fait leur elles sèment l'inquiétude et font régner l'insécurité. SOUmission à Immouzer) les dissidents se montrent Leur audace augmente du fait que, jusqu'à présent enCOre assez actifs; en particulier dans les secteurs de leurs actes sont restés impunis. 160 L'ARMÉE D'AFRIQUE ------~------

A l'est, les contingents des tribus semblent se masser Cyrénaïque devant la ligne Afrau-Midaret devant Alhucemas. Les troupes de Cyrénaïque opèrent, depuis le milieu , De cc côté, les Espagnols se bornent à bombarder les de mars, dans la région montagneuse sise au pied de rassemblements ennemis et surtout à organiser les Merdj, contre les bandes senoussistes d'Omar el MouI.­ communications de leUl' zone arrière. Une ligne ferrée htar. A la date du 10 avril, elles ne paraissaient pas est en construction entre Tistoutine (terminus de la avoir encore obtenu de résultats bien décisifs. voie Melilla-Selouan-Mont Arruit) et Kandousi sur la Leur présence serait pourtant utile à Benghazi, dont rive gauche du Kert ; un pont est en construction pour les environs sont moins sùrs que jamais. Vols, attaques la route et la voie ferrée qui doivent se prolonger sur à main armée, s'y renouvellent constamment. On est Dar-el-Qebdani. Plus au Sud, la ligne a progressé de convaincu dans.Ia région, que seules des opérations Dar Drius sur Ben Tieb. importantes pourront venir à bout de la résistance des Sont-ce là les indices d'opérations futures? Bédouins et réaliser, avec la pacification, une sécurité entIere."' Turquie La Grande Assemblée s'est ajournée le 22 avril pour 6 mois et les députés vont en profiter pour reprendre un contact prolongé avec leurs électeurs. L'état cIes

• esprits paraît actuellement le suivant: parmi les par­ • tisans les plus sincères du régime républicain, le mécon­ tentement s'affirme en raison du néant de l'œuvre • gouvernementale accomplie jusqu'ici ; on remarque . . ' que les prétendus obstacles au développement du pays, tels par exemple que les capitulations, ont été successivement écartés sans que la situation se soit réellement améliorée; la presse d'opposition devient de jouren jour plus audacieuse dans l'expression de son dégoùt pour le marasme dans lequel le pays paraît irrémédiablement plongé; elle dénonce les abus et la vénalité des fonctionnaires de tous grades et n'hésite pas même à mettre en cause les membres du gouverne­ ment central. A la Grande Assemblée, cet état d'esprit commence à se manifester et l'opposition cn acquiert une hardiesse croissante : une scission s'est produite dans le parti populaire où s'affrontent désormais, d'une part les libéraux ou Kémalistes, d'autre part les conseryateurs à tendances unionistes : il est difficile de définir l'im­ portance de cette opposition qui ose se déclarer ou­ vertement contrc la majorité, à telle enseigne que les décisions sont généralement prises à la quasi-unanimité mais un grand nombre de députés se dérobent tou .. l'holo Goïscr - AlgOl' , jours au moment du vote décisif pour éviter de décla. Jl,IUS'rAPHA I{EMAI, PACHA rel' leur hostilité. Quantau gouvernement, son attitude l'st la suivante: En tous cas on n'est pas fixé pour l'instant sur les chaque fois que, dans les réunions du parti populaire, intentions du Directoire à ce sujet. un membre du gouvernement est mis en cause, le Président du Conseil en fait une question de cabinet et Lybie demande un vote de confiancc ; mise au pied du mur, . l'Assemblée s'incline pour ne pas provoquer une crise IUgion de Tripoli. - Les Italiens se montrent sa- ministérielle que, faute d'hommes capables, on ne sau­ tisfaits des résultats obtenus par la colonnc Galliani rait comment dénouer; mais les votes sont émis à dont Il' but était, cn nettoyant la région Tabounié. contre-cœur et les mécontentements s'accumulent. Bir Nasra, de protéger la ligne de communication Na­ Les Ecoles françaises. - On sait que, d'après le lout-Ghadamès. traité de Lausanne, les écoles ayant fonctionné en II l'st permis de penser que lcurs visées n'étaient pas Turquie avant 1914 sont autorisées à continuer lcur si 'limitées et qu'elles tendaient à avancer plus loin activité sous réserve de se soumettrc au contrôle et vers le sud, du côté du Fezzan même, mais qu'ils ont aux règlements du commissariat de l'Instrq;ction pu­ dù les abandonner à la suite des pertes sensibles éprou­ blique ; que les écoles fondées après le traité dl' Mou­ vées par les contingents indigènes du major GaIIiani. dros ne seront autorisées à fonctionner qu'après en-

\ - L'ARMÉE D'AFRIQUE 161

q,uête menée par le gouvernement turc; ces disposi­ Aïntab, Ourlh et leurs chefs qui avaient été mis en tions laissent place à une grandc part d 'arbitrairc du résidenec forcée il SéIefké rcviennent sc mettre il leur gouvernemcnt d'Angora. Aussi lcs écoles ont-cllcs tête. En Djezireh, IsmaïI lIakki recommence scs intri­ dû sc soumcttrc il dcs clispositions assez sévb:es ; obli­ gues avec les chefs Kurdes ct un nouveau postc turc gation d'enseigner la langue, l'histoire et la géographic aurait été installé en territoire syrit n, ù Kubur cl Bid. turques un ccrtain nomlJrc d'heurcs par semaine ct de Partout, les autorités dl' la frontih'e manifcstent une rétribuer il cet effet, il un taux fort élcvé, des profes­ froicIcur qui semble provcnir d'un mot d'ordre; 1(' Seurs désignés par le gouvernement; visitcs répétées vali cl'Adana n'a pas donné liuite il la eonvention dcs­ des fonctionnaires de tOUIi ordres portant leur inquisi­ tinée il assurer la sécurité liur la frontil-rc et dont IfS tion dans les plus infimeli détails, avec parfoili peu de termes avaient été arrètés il Katma Il' ] 2 mars, d'ac­ bienveillance. Tous lCIi établissements Ii'étaient sou- cord avec le général délégué du Haut-Commissaire à , . nllS a Ces dispositions et il ne rClitait plus il régler que Alep. CJuc>lques points de détail, lor,-;que le commissariat de Il scmble établi maintenant que 1'ineident d 'Hadjilar, l'Instruction publielUC a exigé l'enlèvement des em­ avait été préparé par des notallcs de Khassa poursui­ bll-ll1es.. du culte, en même temps qu'il interdisait leli vant le but de dégager cette localité vers le Sud, p< ut­ prIeres en commUll en dehoŒ des chapclles ct en pré- être parce qu'ils ont des propriétés dl' l'autrc côté dl' la sencc d'éll-vCS lIlusulmans. frontière. Du 27 au 30 mars, quatre bandes ont opéré Les directeurs s'inelinèrent derechcf, demandant dans eettc région et ont infligé des pertes il la popula­ seulement l'autorisation dl' conserver les crucifix tion civile; quelques jours aprl-s, un détachement d'es­ dans les locaux scolaires. En eeUe matil~rc, l'interven­ corte allant de Kirik-Khan il Hadjilar a été attaqué ct tion des représ('ntants diplomatiques ne potl\ait s'excr­ a perdu 2 tués ('t 8 blessés. Il a été décidé alors dl' pla. l'cr eettc région sous un commandement militaire uni­ Cpr que dans un sens, conciliatcur : c'('st ce qui. fut fait, en partieulier par le Chargé d'Affaircs dl' France, mais quc, avec les ef1ectit:s nécessaires pour ramencr la sans obtenir que le Gouvernnnent turc revint sur son tranquillité; le 24 avril, les rebelles ayant manifesté Point de vue. Le 6 avril, il mettait lcs écoles cn demeu­ l'intention d'entamer des pourparlers, l'autorité localc re dl' s'exécuter et la plupart dcs directcurs français les a invités ù sc soumettre sans conditions, puis a fait s' , , y etant refusés, leurs établisscments furent fermés; bom1:arder leurs r,'fugcs par l'artillerie ct l'aviation; cette lllesure attcint environ 12.500 élèves dont 2.500 au cours du comtat qui s'en est suivi nous avonli cu 4 musulmans, répartis clans 36 écoles de Constantinople tués ct 15 blessés indigènes; les pert('s ennemies pa­ et de la banlitue. raissent avoir été élevées. Le 28 avril, nouvelle ren, Le gOuvcrnem('nt turc prétend n'avoir pas voulu contre prl-s d 'Hadjilar entre nOli troupes ct une bande atteindre les établissements en question dont il re- venant de Khassa. conna'lt 1es mentes . 'ct 1es lierVlces, .maIs ' "1l d',el'1arc vOIr ' S'yrte inü!l'ieu:re. ~ La situation l'lit généralement dans l',att' . ,ltU ·dl' d,eli directeurs ' une arrlere-pensec", ce1 mtisfaisante ; la question du Khalifat a cessé dl' pas­ propagandc devant laquellc il ne peut s'incliner. La sionnerl'opinion publique et les arrestations opportunes presse dénonce l'attitude dl' la FraJl(~e qui, elit-elle, dl' mcnfu rs pro-arabes, l'attitude des 'personnalités protl-g, e a. l" etranger l'es ecoles congrcgams.' t cs al'ors religieuses décidées à se conformer au mot d'ordre des qn elle l'es mterclJt, sur son propre terrltOlrc.', Plemans du Caire, surtout le départ du Malik pour le Le représentant de la France a remis

LE FORT L'EMPEREUR

De tous les forts qu'élevèrent les Turcs autour Ce fort porta plusieurs noms: Bordj Jl1011lay Hassan, d'Alger, le château de l'Empereur est celui qui, par ses (Fort de Notre Maitre Hassan), Bordj Bon Lao (Fort proportions et sa situation, offre l'aspect le plus de la nuit) en souvenir peut-être de la nuit oi! s'ins­ imposant. C'est aussi celui dont l'histoire présente talla Charles-Quint sur cette éminence. Sultan Kala-i'J'i, le plus d'intérêt. Maints auteurs, dans le passé, éeri· dénomination turque signifiant Fort du Sultan (l'Em­ virent à son sujet. • pereur préeité). A ce propos, le Général de Berthezène La colline où il s'érige, portait autrefois le nom de rapporte que les jeunes soldats du eorps expédition­ Coudiat cs Sabonn (Colline du Savon). L'Empereur naire, persuadés qu'il n'avait jamais existé qu'un seul Charles-Quint, venu assiéger Alger, en 1541, ayant fait empereur, baptisèrent la forteresse, Fort-Napoléon. dresser là, une batterie de 200 canons, déeision fut fut prise, après son départ, de fortifier ce point. Le Et celle-ei porta eneore le nom de Bordj-Et/am (Fort premier ouvrage comporta, avec une tour ronde comme des paons), un dey y ayant fait élever quelques-uns réduit, un armement de trois pièces seulement. En de ccs volatiles. 1579, quatre bastions encadrèrent la tour. En 1656, Le Fort de l'Empereur décrit par le bénédictin, la eonstruetion fut modifiée, à la suite de la destruc­ I-Iaëdo, par le Père Dan, par l'Anglais Shaw, le fut tion de la poudrière par la foudre. L'ensemble fut encore transformé en 1742. A, rappeler qu'au centre encore, en .1808, par le Capitaine Boutin, lequel signa. du fort, s'élevait un haut palmier dont sc servaient la qu'il présentait 77 embrasures, et possédait a5 comme point de repère les navigateurs. canons. Il en eut 91 en ] 8aO,

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:FOnT L'EMPEREUR (Etat des lieux, le 4 juillet 1330. après l'explosion) -.

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pL'\N DES AT'l'AQUES DllnGI~ES BUU LE FOUT J,'El\IPEREUlt (1830)

du due de Bordeaux avec 2 obusiers de 8, pu is la hat­ *** terie Henri IV, de 4. obusiers de 2cj., il l'aneicn Consulat .DéharqUée, on ]e sait, ;\ Sidi-Ferruch, l'armée du -de Suède (aetue] quartier St-Raphaël). Ge . neral Bourmont dut, en approchant d'Alger, procé- Entre temps, les 1cr ct 3 ,juillet, l'Amiral Duperré ctel' a' l'attaque de ce fürt. • avait fait exéeuter de fausses attaques sur les défenses f" Ce fut le 29 juin que le Général ou Génie, Valazé, du front de mer. AIt en "on" vOlsmagc,.. creuser ]..es preIIlleres tranchces. . Le 4 juillet, à a heures ~ du matin, une fusée donna 2~1 COUrs dl' la nuit, les travaux furent po;,ssés jusqu'à le signal du bombardement. .~O mètres des murs. Bicn que con.sidérablement Cgen'es par ]e feu de cette forteresse.'et pal' cehu de ]a Toutes les batteries tonnèrent à la fois. A Cl' moment, ,asbah, les soldats, pendant quatrc jours et cinq nuits, M. de Bourmont porta son quartier-général il 1.500 t .'ravaill'.. erent avec le plus graml entram, (les pertes mètres en avant, ft la villa du Consulat d'Espagne, l'talent d'environ 200 hommes par jour). Les Turcs, (devenue propriété Chekiken) d'olt il surveilla ]'aetion. rampant au long des haies de cactus et d'aloès, jusqu' Le Dey, de la Casbah, et la population, du haut des ~I. pieo des talus, fusillaient ù tout instant Ics sapeurs. remparts, ohservt'rent également. l eanmoins, tout fut prêt, le 4 juillet, avant l'aute. SOIIS la pluie de fer qui s'abattit sllr elles, les murail­ l' ~ur les plateaux et les pentes, commandant Fort· les de la forteresse s'effondrt'rent en leurs parties AE~pereur, six hatterics avaient été construites. supérieures, se lézardant, se ereusant en leurs parties 1 extrémité nord, des tranchées, celle de St-Louis basses, se déchiquetant aux saillies des angles. Sur les :vec 6 pièce~ de 16. En deç'ù edle de Duquesne, nvec canonniers mis il découvert auprès oe leurs pièces, . mortiers. Sur la face sud-ouest, ]a batterie du Roi, l'artillerie française exerçait de terribles ravnges. ~:mée ~~e 6 pièces oe 24, et celle du Dm~phin, pourvl~e D'énormes balles de laine furent, en cette détrei'se, 4 pICees semblables. C'étaient ens\llte, la b,1ttene açcun1ll]ées pnl' la garnison nux embrasures dévastées, 164 VARMÉE D'AFRIQUE

-' __ ,_._. ' - -0<.,....•" .-~'_'" '- -;"":" ....- .._-,.."_ .. ,,,, • • "_ -, '" ' .. faire sauter les Turcs.. Le premier mo­ t. . " ~ , • • -, , .,. , . , ' ment de st.upeur passée, les t.roupes il la " -

, .' ".' - -: - voix de leurs chefs, s'élancèrent escaladant. . , ,- - - . . ,_. . . ',-' , - ...... ,- , , -' ... , " .,. . ,, , - -' ,", - ",-- . , la rude déclivit.é du lieu. Bientôt., le dra­ , , ' .;- .. .. ". > ' -';". , peau français flottait. sur Fort-l'Empereur dont avait. disparu la tour centrale ct , ',", " s'était. écroulée toute la face nord-ouest. La forteresse rapidement réarmée de pii:ccs françaises ct. remise, tant bien que

, mal en état. il l'aide de I!abions, canonnait " ' , • -- ,~ ... " ,- . , ' , . ," ',' ',,' peu après, la Casbah ct le Fort-Bab- l\zoun dont le t.ir, il présent., s'exvrçait , ' sur dIe.

• Terrorisée par l'explosion (une grande 1 ...... , ' . • .' .-. , , - '," 1 " .. -.,- ; ": (, quantité de pierres étaient. tombées sur ,•• .' "" f.' _ " , ' " . ... "' ·...._. , -' . la ville, tuant. ou blessant nomlre d'ha­ -'.~ :: .. ', - ',' .. .. ','. '::...., • • bi tants) la population supplia le dey ..., , -,'" , · . ". . Hussein qui refusa tout d'abord de de­ ." , ,., . • .. .. • .­.. mander la paix. Pourtant, vers deux • "',.. • heures, un parlementaire fut envoyé il . , , Fort-l'Empereur au Général en ehef. Ce ,',' . }: dernier exigea que la ville fut livrée il , ,t .­ merci. Deux autres parlementaires vin­ f '- -. ,, ' rent dans l'apr(,s-midi : Ceux-ci firent ingé­ , ' ,-" .-\.'.' nument. l'offre d'apporter la tête du Pa­ • '1'-' cha, ce que, nat.urellement, s'empressa de refuser M. de Bourmont. Le dey s'étant .. enfin soumis aux conditions édictées, J'Armée française, le lendemain, S juillet, fit son entrée par la Porte-:'\euve dans la cit.é d'EI-Djezaïr. *** Après 1830, Fort-L'Empereur, COlllplè­ t('ment rest.auré et pourvu d'une artil­ Ieric moderne, re~,ut une garnison de 80 hommes. Il fit.. pendant des années, p:u­ tic des défenses de la ville. Déchu, dans la suite, du rang des forteresses, il ne ser­

• vit. plus que de dépôt. de munitions. C'est. devenu, en outre, après la guerre, une

lA'; ,FOIlT L'EiIU'I':llEUIt S.\UTJ<: (,alerie historique cil' Versailles) caserne. Cent cinquante hommes du se régiment. des t.irailleurs algériens, J'habi- t.ent en ce moment. Alais ces balles ét.aient chaque fois, éventrées, dislo­ En 18(j0, sa colline fut. ombragée de pins par les quées, embrasées, répandues dans l'espace qU'l'lies soins du Commandant du Génie, Pierre. emplissaient d'une odeur insupportable. l'l'II il peu, Depuis longtemps, la vie de Fort l'Empereur s'est le feu du fort se ralentit. A huit heures, il se tut tout faite des plus calmes. Cependant, il y a v; ans, sa à fait.. La plupart des pièees étaient culbutées. La verte ct. rêveuse colline s'anima de la présence • retraite fut alors ordonnée. CepeIHlant, le dey furieux, d'une foule immense rappelant celle dl! jour de avant• fait mitrailler les vaillants défenseurs il leur l'assaut, foule t.outefois, parée en fête, où pimpantes retour, ces dernier.'; n'curent. d'autre ressource que de toilettes et brillants uniformes se confondaient au réintégrer leur infernal hordj. rayonnement du soleil et dans l'harmonie des fan­ On allait. battre en brèche pour J'assaut il donner (il fares, ét.ait environ 10 heures) quand se produisit., au sein du Le 27 oct.obre 1912, en effet., eut lieu hl, sous fort, une formidable explosion qui projeta dans les airs, la présidence du Gouverneur, entouré dl' 30.000 per­ en une t.errifiante montée de flammes ct de fumôes, sonnes, l'inauguration de l'obélisque dédié Auer une quantité prodigieuse de pierres, entremélées de Morts de l'Armée d'Afrique, œuvre d'un élan de 50 débris humains. C'ôtait la poudrière que venaient. de mètres, blasonné en sa partie inférieure de l'effigie \ , •

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du promoteur du monument, le Géné- l'al Bailloud. • Au pied de l'édifice, sc dressentjun superbe lion de l'anim'llier Ca in et un fier soldat de la Conquête, au volu:Uineux shako. , l On ne pouvait donner, certes, à ce sym­ )?le de pieuse commémoration, un plus dIgne piédestal, que cette éminence his­ torique. ~ur cette roche ennoblie par le Passé, p~es de ce vieux fort légendaire, cette stde geante proclame haut, la valeur des pha- lano'e·' f'r'l .' t" 1" , "',' < n~'alses e !IlC Igenes de ce pays, eomme l'ont déjà exprimée au cours de

cent, années, tant de monuments litté- l'aIres, eOlnme le redit à son tour, en ses nombreUses colonnes vouées uu culte du sOUvenir, cette nouvelle Revue Militaire qui porte ce beau titre : L'Armée d'Afrique, II. KLEIN, Président

du « Comité du Vieil-Alger.))

Ilwlu (;l'ise!' - Aluel' LA COLONNE I)l::UIIh: "AUX MonTS DE I:ABMlh,: D'AFIUQUE"

" Le Service des Affaires Indigènes d'Algérie

(Lettre Ouverte)

Mon Cher Camarade, vous procurer. Le cadre de cette lett!'e ne me permet­ tra de vous donner Cjue des indications très brèves ct ,Peu de temps après votre arrivée en Algérie, vous certainC'lIlent ineomplètC's ; mais vous y trouverez, je rn aVez fait part des impressions enthousiastes que crois, des rC'nseignements absolument indispensables vous éprouviez et vous m'uvez dit votre admiration pour pren(lre une décision en toute connaissance de four l'œuvre accomplic dans tous les domaincs depuis cause. a Conquête. Tout d'abord, mon eher ami, il m'est agréable de d Aujourd'hui, vous m'annoncez votre intention de vous dire que, sur tout le territoire de notre belle ernander à être aclmis dans le scrvicc dcs Affaircs In­ colonie, les bases de l'édifice remarquable qui vous a si d~gènes et vous m'exprimez le désir, avant de faire la jus;;ement séduit ont été solidement posées pal' les dcrnarchc officidle, d'avoir quelqucs aperçus sur l'œu• " bureaux arabes)) et c'est 1:\ le plus bel hommage qui vre aCcomplie par le Service, sur son organisation ac­ puisse être rendu il nos devanciers. Il esl bien évident, tUelle, sur les avantages et les satrs'f'actions qu,1'1 peut en effet, que si l'orientation initiale donnée il notre po. /

](;(; J}ARMÉE D'AFRIQiTE ------~------lil'ique et il nolre adlllini~tralionavait été lll()in~ oppor­ Bugcaud lequel, cependant, s'accordait si pcu avcc tune, "i le~ lll()yen~ appliqué~ avaient été défectueux, certaines dp nos idées françaises qu'il faut voir dans l'aw'nir de l'Algérie ('n eÎ!1 été e()lllprollli~ et k~ résul­ cette oppo~ition de prineipe~ la source de toutes les lat~ que nous enregi~trons aujourd'hui n'auraient pa~, critiques quc le sy~tème a provoquées. Ileut, néanIlloins ~an~ doute, été ~i eOlllplets. des résultats appréciables et qui devinnnt d'autant Les m6thode~ employées sont (hIP~ il la clairvoyance plus féconds que l'institution fut modifiée et eOIllpl(,­ de l'illustre maréehal Bugeaud, il qui revient le grand tée par des dispositions opportunes, fruit de l'expérien­ mérite d'avoir tracé une voie féconde il l'étahli~~empnt ce acquise, qui ont abou li il l'organisation 11 ctueIle du des Françai~ dans l'Afril[ue du Nord. L 'organi~ation « Service des Affaires Indigc,nes", qu'il a eonçue et réglempntée par l'ordonnanep de ]84·1. Comme vou~ le voyez, nlOn cher ami, la tâche des qui a in~titué les « bureaux arabes)) révèle chez lui, il bureaux arabes a été es~entieIle ; celle du Service des • une époque où les conceptions de notre domination Affaires Indigc'nes, auquel vous voulez appartenir ('laient encore le~ plus diverses et parfois le" plus eon- demeurc encore con~idérablc.

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TOUGGOURT (Bureaux des Affaires Indigènes) tradietoires, une exacte compréhension de la Illentalité, Aujourd'hui, l'aetion de notre Service ne s'exerce des coutumes et des a~pirations des indigènes. La poli­ plus que dans l'immense zone quatre fois plus étendue tique que Bug,'aud adopta pour rendre possible l'ins­ que la France, qui constitue les Territoires du Sud et tallation et l'extpnsion de la colonisation respectait qui eomprend l'Atlas saharien et le Sahara proprement dan~ ]'àmp mu~ulmanetout ce qui lui est cher, son Dieu, dit. • ses tradition~, ~ps préjugés même et elle n'exigeait Ce que sont les Territoires du Sud, pourquoi ils ont d'l'Ile que CP à quoi elle avait le plus coutume de se plier été créés, l'œuvre qui y a été accomplie depuis leur parce qu'eIle la considérait comme une manifestation création, sont exposés dans deux volumes qui ont été de la volonté divine, la soumission il la force. publiés l'an dernier par le Gouvernement général et Lc~ bureaux arabes ont exactement répondu à l'i­ dont je vous conseille vivement la lecture. dée que les indigènes avaient de l'autorité. Leurs attri­ Le rôle complexe et les attributions multiples de hlltion~ primitives étaient vastes et englobaient tous l'officier des affaires indigènes vous apparaîtront alors les domaines; elles étaient remarquablement adap­ très nettement. Vous verrez comment, par lui, est éta· tée~ au milieu et c'est pourquoi la nouvelle organisa­ blie la domination françai~e ; vous discernerezl'influen. tion fut acceptée et aimée des populations dont elle ce qu'il doit prendre sur les populations indigènes, peu avait la tutelle. C'est là toute la force du système de dense~ mais si différentes, qui peuplent les immensités L'ARMÉE D'AFRIQUE 167 - • fi

du sud ou qui vivent dans les ksour de l'Atlas ou dans permet aux nouveaux stagiaircs de choisir leurs postes les oasis du Saham.Vous vous rendrez compte comment d'affectation. • il aSSure la sécurité et exerce la discipline sans lesquel­ Vous connaissez la hiérarchie spéciale du Service, les aucun progrès n'est possible chez les musulmans. tout à fait indépendante du grade. Après leur titulari­ Vous saurez eomment il administre, comment il rem­ sation, les stagiaires acel~dent successivement aux fonc­ plit son rôle de guide, de protecteur, d'arbitre, de ban­ tions d'adjoint de seconde, puis de première classe <:'t quier, de justicier le cas échéant et vous connaîtrez à celles de chef de bureau de seconde et de première les moyens que l'administration met à sa disposition classe. ainsi qUe les prérogatives qu'elle lui accorde pour rem­ Chaque fonction comporte une indemnité spéciale plir sa mission. qui varie, suivant la fonction, de 360 à 1 .200 francs par Vous trouverez, enfin, des renseignements plus com­ an. En outre, dans tous les postes d<:'s Territoires du . plets qUe ceux que je pourrais vous donner ici sur l'or­ Sud, chaque officier, quel que soit son grade ct sa fonc­ ganisation des compagnies sahariennes et sur les attri­ tion, perçoit une indemnité dite du Sud qui varie de butions des officiers des affaires indigènes qui les en­ 1. 200 à 3.000 francs par an suivant les postes. Une cadrent. Vous verrez comment, de la Tripolitaine au indemnité de tournée de 600 francs est allouée en plus Sahel Atlantique, de la bordure septentrionale du Sa­ aux officiers des compagnies sahariennes. hara aux limites de l'Afrique occidentale, l'officier Toutes ces indemnités se cumulent avec celles al­ « sirian ", bravant tous les caprises d'un climatextrême, louées par le budget de la Guerre à tous les officiers en franchit l'immensité des espaces arides pour donner la service dans le Sud. chasse aux coupeurs de route, pour poser ça et là . Un avantage, extrêmement appréciable, est celui du des jalons de paix, d'ordre et de tmvail, pour enrichir logcment. A quelques rares exceptions près, où d'ail­ le domaine de la science de toutes les découvertes leurs l'absence du logement est compensée par l'attri· . qu'il est seul à pouvoir glaner dans ce vaste désert bution d'une indemnité spéciale, les officiers du Service enCOre si peu connu et qui, gràce à ses efforts et à sa des Affaires Indigènes sont logés ct meublés gratuite­ protection, ne sera plus bientôt qu'une mer intérieure ment. Quand vous saurez qu'ils trouvent cncore des fa­ reliant de riches rivages et facilement franchissable cilités matérielles dans la jouissance des jardins com­ dans tous les sens. munaux, dans l'utilisation d'une domesticité facile et En Somme, le rôle de l'officier dcs Affaires Indigènes peu coùteuse, vous conviendrez qu'ils échappent heu­ Consiste à administrer des populations indigènes qui reusement à certaines crises dont souffrent amèrement

diffèrent, les unes des autres, à mettre en valeur des nos camarades des garnisons du nord. regions, assez diverses, à assurer partout la sécurité et Je dois ajouter, enfin, que les lieutenants d'infante­ ~ faire régner la paix, à préparer et' à permettre la rie ont droit à une monture, que le bénéfice de la cam­ haison avec le lointain Soudan. Il exige des aptitudes pagne entière est accordé à tous les officiers en service partiCUlières, une santé robuste, des connaissances dans les territoires du Sud et que les officiers des Affai­ multiPles et une juste compréhension du rôle de la res Indigènes ne participent pas au tour de départ pour France dans l'Islam. les théàtres d'opérations extérieurs. 'routes ces conditions ne peuvent se trouver rassem­ Si vous tenez compte de la situation morale que vous blées sans une prépamtion préalable. Celle-ci, les jeu­ confèrel'ont vos futures fonctions et des avantages nes officiers des affaires indigènes la reçoivent dans un matériels que je viens de vous énumérer, vous nc Cours qui les groupe à Alger pendant une période de craindrez pas les efforts qui vous seront demandés pour neuf moi~, du 10' oetobre au 30 juin. L'enseignement accéder au Service des Affaires Indigènes, ni les qui leur est donné par des professeurs de la Faeulté, sacrifices qui seront exigés de VOliS au cours d'une par des offieiers du XIXe Corps d'Armée et par des carrière qui en comporte parfois de rénibles ct d'im- , . fonctionnaires des Serviees centraux du Gouvernement peneux. Géneral est extrêm~ent varié et intéressant; des Je pense, mon cher ami, que ces renseignements VOyages d'études dans les territoires du sud algérien et sommaires vous confirmeront dans vos intentions d'en­ ~U~isien le complètent opportunément et mettent les trer dans les Affraires Indigènes et que, sans tarder, ~Ieves en contact avec les régions où ils seront appelés vous adresserez, par la voie hiérarchique, la demande a eXercer leurs fonctions. en vue de suivre le prochain Cours d'instruction qüi Vous trouverez le programme de l'enseignement doit parvenir au Ministre dans le courant du mois de donné au Cours Préparatoire des affaires indigènes dans juin. Vous êtes bien noté, vous êtes célibataire, vous une instruction ministérielle en date du 19 août 1922, recevrez certainement satisfaction. , qui règle, en outre, dans tous ses détails l'organisation 1 Jean du BLED. et le fonctionnement du cours. Il me semble superflu d'ajouter que l'assiduité, l'intelligence et les aptitudes des élèves sont sanction­ nées par un classement qui décide de leur admission définitive dans le Service des Affaires Indigènes et qui 168 L'ARMÉE D'AFRIQUE

L'AVENIR DE LA· PLAINE DU CHÉLIFF PAR L'IRRIGATION , ( Suite) (a)

Barrage projeté sur l'oued Fodda il faible profondeur, parois rocheuses presque il pic sur \ une hauteur de plus de cent mètres, réservoir de gran· L'Oued Fodda, affluent de la rive gauche du Chéliff, de capacité ft l'amont, possibilité de sc mettre il l'abri prend sa source dans la chaîne montagneuse qui sé­ des crues, et longue période d'observation de leurs dé­ pare le Tell des Hauts-Plateaux, non loin de Téniet­ bits. A première vue, les conditions indispensables sem­ el-Haâd. Avant d'arriver dans la plaine, vers le vil­ blaient s'être donné rendez-vous pour permettre la lage de Lamartine, il franchit les derniers contreforts construction d'un barrage de grande capacité. de cette chaîne dans une gorge, taillée il pic dans le roc, qui paraît se prêter mervcilleusement il la cons­ Observations sur le dr'bit des Cl'ueS de l'Oued Rodda.­ truction d'un grand barrage-réservoir. Le tableau ci-dessous donne, en millions de mètres Emplacement du bm'rage. - Ce défilé rocheux avait, cubes, la quantité d'eau qui aurait pu être emmagasi­ depuis longtemps, attiré l'attention des ingénieurs qui née dans le barrage p{'ndant une période de dix années. y avaient fait installer, dès l'année. l!)10, un appareil Les observations commencent au 1 er octobre et se enregistreur des crues de la rivière. En même temps, terminent au 30 septembre de l'année suivante. on procédait, dans le bassin en amont des gor­ Ce tableau comporte tout un enseignement. Il mon­ ges, à des observations pluviométriques suivies pour en tre avec quelle décevante irrégularité ont lieu, en Al­ déduire le coefficient de ruissellement de cette région. gérie, les précipitations atmosphériques. Pour cette L'emplacement choisi se trouve un peu en amont du période de dix anné{'s. trois sont nettement déficitaires, confluent de l'Oued Bourourou, petit. affluent de la rive quatre sc rapprochent de la moyennlt, trois seulement droite de l'Oued Fodda, en un point où la rivière forme la dépassent. un double coude très prononcé dans les gorges. Grâce à cette heureuse disposition des lieux, il a paru possble Le ruissellement moyen représente il peu près le de creuser sous la montagne une galerie d'évacuation quart de l'cau tombée. Le reste est absorbé par le sol des eaux de crue, ce qui-mettrait. le chantier de cons­ ou évaporé dans l'atml'c.phère. Dans les mois d'octobre, truction dù barrage à l'abri de toute avarie grave en novembre et décembre, le ruissellement est très faible, cours d'exécution. et atteint rarement le dixième de la quantité d'eau Il est rare de trouver réunies au même point dcs t.ombée. Il ne prend qudque importance qu'au moment. conditions d'apparence aussi avantageuses: fondations où la terre, calcinée pendant les chaleurs et profondé­ ment crevassée, est à peu près saturée d'humidité. - - Ce tableau montre, en outre, que l'on ne saurait faire grand cas des crues de l'automne pour exécu­ .. ter des chasses destinées il évacuerles vases accumulées contre les murs des barrages. Du danger d'envasement des barrages-réservoirs.­ La vase est le plus grand ennemi des barrages-réser­ voirs en Algérie. De tous I.es ouvrages de ce genre cons­ truits dans ce pays, le barrage du Hamiz est. à peu près le seul qui sc soit maintenu, il quelques millions de mètres cubes près, il sa capacité iaitiale. Le barrage du Tlélat est plein de vase; celui de l'Oued Fergoug a vu sa capacité réduite de moitié par les apports; celui de la Djidiouïa, contient 4/5 de vase et 1/5 seulement d'cau. Au Hamiz, on n'a pu combattre l'envasement qu'en sacrifiant de notables quantités d'eau pendant 1 l'automne, au risque d'avoir un barrage presque vide , , 1 si l'hiver et le printemps suivants sont peu pluvieux. , :,, i , 1 Tous les moyens mécaniques de dévasement tentés , , ., ! jusqu'à ce jour ont été reconnus inefficaces ou trop onéreux. Le dévasement par les chasses n'a d'action que sur des vases récentes; s'il n'est pas coûteux, il est

BARRAGR SUR I,'OUED-FODDA tout au moins dangereux et. peut causer la ruine de toutes les cultures de l'année• ._--- (a) Voir bulleitn de Mars. L'ARMÉE D'AFRIQUE 169

~ - " Iè"" ~ ~ ... • Coefticieut ANNÉES Octob!'e ~ tlll'IIIII1'{' Béltl'UIUI'{' ,Jauvie!' f'é\ï'ie!' ~lal'S ;I\ï'il .11 ai ,Juiu ,Iuillet Aoù t Sqlll' lulll'il 1II0)llU8 de l'uimIl l'lIIeu t -

1912-1913. 10 14 20 25 45 78 01 06 9(; 06 !)6 !l6 0,a3 1 1013-10]4. ] 58 81 8a 82 oa O,2·t ~ 1 2 26 43 71 82

') 19]4-]9]5. 1 ~ 7 51 00 101 106 ]24 125 125 ]25 ]27 0,34 1 1 1015-H1l6. 1 2 4 5. 27 53 87 04 98 00 09 ]00 0,26 • 19]6-l!1l7. 1 10 26 68 • ]21 147 165 172 180 182 ]82 183 0,34

1017-1 0]8. ] 4 !J 15 16 22 28 aa 37 38 39 40 0,10

')')~3 1918-]0l!l. 3 49 76 138 ]80 201 208 214 218 22] ~~. 227 0,48

~) Hll!l-1920. 2 4 5 8 9 12 14 17 26 26 '>f 26 O,IB 1

1

1920-1021. :3 23 34 44 52 56 8a 93 9() 96 !l6 96 0.20 1 l!l21-l!l22, 0 6 21 BO B6 B7 :3S 40 40 40 40 0.]:3 , 3

1 ~ - 1 ; Moyenne des ,, ,, dix années •.. -)-,3 ] 2,1 l!l - 43 60,2 76,4 89 H6,2 99,8 ]00 100 100 0'>-"_....ntl ,•

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N'est-il pas illogiquc d'cmmagasiner à grands frais o fr. 075 le mètre cube. dans le second cas, cinq cen fIe, l'eau dans un barrage pouren envoyer chaque année timcs seulement, avec certitude d'assurer l'avenir, tout a la mer une quantité notable et ne vaudrait-il pas , en laisant une forte marge à l'envasement. mIeux, au moment de la construction de l'ouvrage, lui Ces considérations militaient cn faveur de l'adop­ donner une capacité telle que son envasement ne soit tion d'un barrage de cent mètres de hauteur avec ca­ redoutable qu'à très longue échéance? Lors d'un in­ pacité d" 300 millions de mètres cubes. cendie, il faut faire la part du feu. De même, en cons­ Un pareil ouvrage aurait paru audacieux il y a 50 truisant un barrage-réservoir, il convient de prévoir la ou 60 ans. Il est actuellement d'un type courant aux part de l'envasement. C'cst cette dernière considération Etats-Unis. Le tableau ci-dessous donne les caracté­ qui a prévalu lors de la préparation de l'avant-projct ristiques principales des barrages américains en ma­ du barrage sur l'Oued Fodda. çonnerie, dépassant 80 mètres de hauteur. L'ouvrage recevra annuellement cent millions de mè­ D'après les prévisions de l'avant-projet, les ca­ tres cubes d'eau. La teneur en vase des eaux de crue ractéristiques du futur barrage sur l'Oued Fodda se­ de l'Oued Fodda est de 8 grammes par litre, ce qui re­ seraient: présente, si la densité de la vase est de 1,6, un demi-mil­ Hauteur: 100 mètres. l'Ion de mètres cubes de vase par an. Longueur du couronnement: 92 m. · Il faudrait, d'après cela, deux siècles pour rendre Cube de maçonnerie: 80.000 mètres cubes. Inutilisable un barrage de cent millions de mètres cu­ ~es de capacité. Un pareil ba~rage, qui coûterait, à Volume d'eau emmagasiné: 300 millions de m. cubes. 1OUed Fodda, 7 millions et demi environ avec une Coût en francs: 15 millions. hauteur de retcnue de 60mètres, n'emmagasinerait pas Ces caractéristiques le rapproch('raient beaucoup toute l'eau écoulée au cours d'une année pluvieuse et du barrage de Shoshone, construit dans l'Etat de n:offrirait pas de réserve en prévision d'une année Wyoming. seche. Or, il est bon de ne rienlaisserperdre du précieux liqUide, et l'on a reconnu qu'un barrage de cent mètres Du danger de rupture des barrages-réservoirs. ~ On de hauteur, qui coûterait environ 15 millions, pourrait comprend aisément que des ouvrages de cette impor­ emmagasiner 300 millions de mètres cubes d'eau, chif­ tance ne peuvent être établis à la légère, en raison de fre supérieurau débit constatélors de l'année 1918-1919, la menace persistante qu'ils constituent pour les po­ la plus favorisée de toute la période d'observation du pulations habitant les vallées qu'ils dominent. Les In­ cours d'eau. On aurait constitué, cette année-là, une génieurs de France ont eu l'exemple du barrage de • rescrve capable de parer à la sécheresse de l'année qui Bouzey; ceux d'Algérie connaissent le cas du barrage a suivi, et qui fut un désastre pourl'Algérie, ct à celle de l'Oued Fergoug, sur l'Habra ; les Ingénieurs amé­ de l'année 1921-1922, qui fut aussi une vache maigre. ricains ont eu de très nombreux exemples de rupture bans le premier cas, l'eau emmagasinée mirait coûté de barrages : 1 1

170 L'ARMÉE D'AFRIQUE ------=-=---_...~.------,-

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Nom des Barrages..... Roosevelt Arrowrock Sun River Storage Elephant· Bulle Shoshone • , Noms des Etats ou ils ont été construits.... (A'fizona) . (Idaho) (111ontana) (New-Mexieo) (Wyoming)

. Hautcur en mètres..... 84m , 104m 98m7() !)5m40 98m40

• Longueur du couronne- , m m m m 1 ment en luètres...... 887 50 330 29G 70 502 20 Gom 1

.

Cube en maç'onnerie.... 2GO. 1G7 m, 444. 6!1S "" 224. Hl)8"" 459. H52 m, 59.717 m'

VolulJJe d'eau enlnulga~ Slnee• • dans le réservoir (en miIl ions de m,) .•.. ]. (j8G 80S 332 3.255 563

Date de construction... 1911 ] H15 1914 190G 191H

('oüt (en dollars) • •• • • • 3.883.000 4.772.000 ? 4.900.000 l.a50.000

• • LES GIL\!'oinS BARRAGES EN MAÇ'ONNEHIE AUX ETATS-UNIS

Le I:arrage-déverwir d·'Austin ('rexas) a été em­ tatés n'ont pas découragé les Ingénieurs américains. porté le 7 avril 1900 par une crue qui l'a surmonté Depuis 1912, ils ont construit des barrages en maçonne• de trois mètres et déterminé son glissement sur la rie de cent mètres de hauteur qui ont réussi; on en fonùation, déjà affouillée par des déversements an­ projette de 150 mètres. térieurs. L'ouvrage avait une hauteur maxima de M. Degove, Ingénieur des Ponts et Chaussées, dans 20 J1l. 40; il n'f;ll a pas moins fait de nomhreuses vic­ son ouvrage intitulé « Les Grands Barrages en ma­ times et sa rupture a eu des conséquences désastreuses çonnerie aux Etats-Unis» cite un cas bien typique de pour la région qu'ilmettait en valeur. la confiance qu'ont les constructeurs dans la résistance En Amérique du Nord, l'année 1912, très pluvieuse, des ouvrages solidement fondés et exécutés avec toutes a été marquée par dix-huit ruptures de barrages, la les précautions voulues: plupart très bas, dont 8 en terre et dix en maçonnerie « L'ingénieur qui a dirigé la construction du grand ou béton. Huit sur dix des barrages en maçonnerie « barrage d'Arrowrock, à peine terminé, fut réveillé ou en béton ont péri par leur fondation. Le seul qui « dans la nuit par un tremblement de terre. L'eau était présentait une certaine importance, celui de Port « déjà haute dans le réservoir et, en cas de rupture, sa AngeIès (Etat de Washington) était construit en hé­ Il demeure aurait été emportée. Certain que son ou­ tbn, sur fondation de gravier. Sa hauteur était de « vrage résisterait, il est resté dans son lit et s'est 39 mètres. II s'est produit, sous l'ouvrage, un « re­ « rendormi. » nard ", trou de 12 m. de largeur, par où s'est pro­ Cet optimisme est bien fait pour inspirer confiance ; duite la vidange du réservoir. L'ouvrage lui-même mais il ne faudrait pas qu'il füt poussé à l'extrême. M. a résisté. l'Inspecteur général des Ponts et Chaussées en retrai· • Les neuf autres barrages détruits avaient été cons­ te, Jacquinot Octave, qui s'est occupé tout spéciale. truits économiquement et sans observer certaines pres­ ment de l'étude des barrages-réservoirs, place au pre­ criptions élémentaires. Leur hauteur n'atteignait pas mier rang la question de sécurité pour les populations dix mètres et leur destruction n a pas eu les allures de l'aval. Une récente catastrophe, survenue en Italie, d'une catastrophe. ne saurait que renforcer cette thèse. Dans un territoire imme,nse et relativement peu On comprendra dès lors que les Ingénieurs chargés peuplé, comme celui des Etats-Unis, les répercussions de la rédaction du projet définitif du barrage de l'Oued d'une rupture de barrage, même si elle dégénère en ca­ Fodda soient soucieux de s'assurer de la compacité tastrophe, ne sont pas comparables à celles qui se pro­ et de la dureté des roches de fondation et d'encastre­ pagent en France. L'émotion soulevée par un désastre ment du futur ouvrage. Dans ce but, on a procédé à des • ne dépasse guère la 1égion atteinte l'tIcs accidents cons- sondages dans Il' rocher de base pour en déceler les L'ARMÉE D'AFRIQUE 171 , f;,sures et l'on construit en ce moment une galerie Que les populations intéressées veuillent bien pren­ de recherche il l'emplacement du futur tunnel devant dre patience. Le délai qui s'écoulera avant la construc­ servir il l'évacuation des eaux de crue pendant la cons­ tion de l'

, UNE DOUBLE TRAVERSÉE DU SAHARA EN AUTOMOBILE

Du Niger à la Méditerranée en 6 Roues

Le prestige dont jouissait le Sahara en tant que pays Compagnies sahariennes, constituait un obstacle dan­ mystérieux tend à disparaître de plus en plus. L'auto­ gereux et difficile à franchir entre nos poslSessions de mobile et l'aviation ISe permettent aujourd'hui à tra­ l'Afrique du Nord et du Soudan. Vers le désert, des randonnées rapides qui vont bien­ Quel que soit le but des organisateurs de missions tôt supprimer,de façon définitive,la cloison étanche qui, il travers le Sahara, la portée des démonstrations con- malgréles expéditions de nombreuxexplorateursctdes • serve toute son ampleur. l,es automobiles tracent la

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DANS LES MONTAGNES DE LA. SAOURA ENTRE IŒABI ET OUERZINE 172 L'ARMÉE D'AFRIQUE ------.,------route il l'aviation et ces travaux préliminaires per­ partant de Colomb-Béchar, point tcrminus de la ligne mettent d'envisager dès maintenant des liaisons régu­ de chemin dl' fer venant d'Oran, et aboutissant il liè~œs entre l'Algérie et la Boucle du Niger; liaison Bourem sur le Niger. Laisant il l'est les hautes dunes • dont les avantages sont multiples à tous les points de du Grand Erg occidcntal, ce tracé dont la direction vue. généraIl' est l'l'Ile du méridien de Greenwich, passe par 'l'out récemment, la Compagnie Générale Transsaha­ trois têtes d'étapes intermédiairesil peu près équidistan­ rienne s'est propmée de reconnaître un itinéraire direct tes: Adrar, Ouallen, Tessalit (où quelques bidons d'es­ sence et d'huile avaient été laissés en réserve lors de reconnaissances préparatoires) en traversant le 'l'anezrouft-Ahenet et longeant l'Adrar des Horras avant d'atteindre le Coude du Niger. Le Lieutenant Georges Estienne et son frère lVI. René Estienne avaient été chargés d'étudier l'ensemble du parcours : ils travaillèrent dans le Sud en novembrc et décembre 1923. Les voyages préliminaires firent ressortir différents avantages de cette nouvelle voie. Au point de vue cir­ culation automobile, les régions traversécs, bien que non aménagées, ne présentent pas de difficultés in­ surmontables pour un matériel destiné il cireu!l'r en terrains variés; de plus, elles permettent de réaliser une grande vitesse dans la partie médiane du trajet lea. entre Adrar et Tessalit : les nouvelles voitures 6 roues Renault étaient donc bien désignées pour une telle mission, ct c'est pourquoi lVI. Gradis choisit ee matériel lors de la double traversée du Sahara et du voyage

'="=-----t----~ d'études qu'il exécuta en janvieret février derniers. ... h Au point de vue aviation, le tapis de tahle qui s'étend Taou1'n de Beni-Abbès au Soudan est un immense terrain d'atterrissage; dans le Touat, au NonI, dans la région de l'Oued Tilemsi, au Sud, il est facile d'aménager ou de débroussailler, sans granel frais, des terrains qui permettraient éventuellement aux avions de reprendre eontact avec le sol sans « casser du bois l>. Il est intéres­ sant de signaler que le grand danger de l'aviation au " ... désert, l'erreur de direction, n'est pas il craindre si 60 ..... l'aviateur consent à suivre les sillons profonds restés ~,..o'• ,,'..' .' 1 '.. ' ," dans le sol à la suite du passage des voitures Renault ;~ "'-. 0- ,::,' dans la zone désertique qui s'étend surplus de 120 km. " ..: , " - ".. " entre Ksabi et In 'l'anaout. Il est reconnu que ces tra­ ces restent très visibles pendant de longues années et • ,;' •.,.~ i qu'en les survolant à 2.000 mètres d'altitude on les {) ...... j, .-"- -- "A" "_- voit très distinctement. ~··*.:lia ...... •...;.' L Enfin, au point de vue chemin de fer, si la cons­ e truction du Transsaharien doit se faire un jour, la route' rectiligne du Sud oranais à Bourem n'oblige pas à pré­ B0\1. reft\. voir de coûteux ouvrages d'art : tunnels ou viaducs., f" (;.0.0., Sur 2.500 km. un travail en remblai ct cn déblai suffira • • ù l'établissement de la ligne; toutefois, la question du ballast à apporter depuis Beni-Abbès jusqu'au vieux massif volcanique des Horras se pose comme étant t.,11'l4e difficile à résoudre puisque le « Reg l> sur lequel on cir­ .". ,.- _. -- ...... cule, mosaïque de sable et de gravicrs, n'e"t pas tassé '•••4.1oltotO et que dans ces conditions la voie ferrée nécessitera • • .' une infrastructure très solide. Ce problème, ainsi que 1(' choix du mode de traction ù adopter, const.ituent deux ._._._. grandes difficultés. La mission automobile transsaharienne organisée ITINERAIRE• DE LA MISSION GRADIS par M. Gradis eut deux phases: la première fut un voya-

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L'ARMÉE D'AFRIQUE 178

ge rapide de 7 jours de Columb-Béchar il Bourem, dont elle sc perd au milieu de touffes d'herbe dnres, remplies 2 fnrent consacrés il une longue reconnaissance de ·100 de sable, connues sous Il' nom de « choux fleurs de kilomètres entre Tessalit et 'l'abankort, la seconde fut Bou IIammam )), eauchemal' des automobiles au (lésert. un voyage (l'études dans la rl'~gion de Bourem, suivant Quelques dunes et l'on aperçoit Beni-Abbès. D'un côté, l'itinéraire parcouru il l'aller, il quelques variantes la kasl:ah blanche s'agrippe il la falaise, en compagnic pr(~s, Au point de vue automobile, M. Schwob, chargé du village europécn aux arcades nombreuscs et des de la direction technique de la mission compléta la constructions indigènes cubiques, aux teintes, passées. démonstration en revenant, par les Pistes du Sud, de La longne tache noire de la palmeraie descend dans Colomb-Béchar il Alger en passant par Oran, prouvant l'oued Saoura dont la rive ouest se redresse à pic et ainsi l'aptitude des 6 ruues Renault:'t passer aussi bien sert dl' contrefort au grand plateau mi-roea iIleux, mi­ dans les terra ins les plus accidentés l{u'iI rouler rapide­ sablonneux qui eonduit, après de nombreuses escala­ ment sur les pistes difficiles et sur les routes. des de falaises, aux ehaines montagneuses de la Saoura, Le 2;"; janvier il 0 h., il Colomb-Béchar, M. Gradis près de ZaouÏa-Guerzin. A partir de ce point, nous ct le Lieutenant Estienne, gnides et géographes de la pouvons choisir entre la piste de dunes, qui longe Il' , . mISSIon, donnaient le signal du départ. Au clair de lune Grand Erg Occidental et celle qui, il l'OUest, s'infiltre , a travers les dcrrûers palmiers dl' J'oasis. au milieu des entre deux remparts de rochers calcinés. Bien que plus tuuffes de drinn, les 3 voitures Hl'Ilault s'engageaient pénible au point de vue roulage, cette dernière présente sur la piste assez précaire qui se dirige vers le sud. l'avantage d'une vitesse moyellue plus grande et Circulation prudente dl' nuit, qui conduisait au petit c'est pourquoi nous l'avons adoptée, tantill'aller qu'au • .Jour aux gorges d'Igli, au cours de laquelle les mécani- retouI'. Le terrain rocailleux, couvert de grosses pierres, , l'Jens Liaume, Liocourt et Furand, des Usines Re- coupé dl' petits ravins ct de rives d'oueds effondrées, nault durent faire appel il leur virtuosité et iL leur assure il peine le passage des voitures. De temps en maîtrise du volant. Ces gorges étroitcs, encombrécs de temps une échappée sur l'oued Saoura permet d'aper­ rOches grises sont sinistres; bien faites pour un guet­ cevoir les montagnes de sable du Grand Erg fortement apens, elles reçoivent parfois la visite de pillards ma­ éclairées ; l'apparition brutale de la ZouÏa Kerzaz rocains, descendant du Tafilalet encore insoumis, il la est certainement le plus délicieux tableau que l'on recherche d'llll mauvais coup. Bientôt apparaissent puisse imaginc"r après un séjour de plusieurs heurelO dans un paysage dévasté, le ksar, la redoute et le vieux dans ces régions chaotiques au paysage infernal. village délabré cntouré d'un mur crénelé, fièrement La nuit nous surprend dans ces gorges étroites ct. au campé sur un mamelon. La piste en quittant Igli par réveil, après avoir franchi le col ,le Foum-cl-Kheneg, l'oaSIS,' franchit un ruisseau et passc sur de grands nous abordons le reg qui conduit à Sim; parfois, sur le bancs rocheux, dalles noires, patinés par le soleil, sol poudreux, nous apercevons des oasis qui jalonnent elle, traverse ensuite des passages. d'oueds ravinés, la route jusqu'ù la redoute d'Adrar, aux millc terras­ s accroche aux flancs escarpés de plateaux sur lesquels ses, où le Lieutenant Gierzynsky nOlis accueille le 26

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T_a poplila lion indigç]](' eXllminc les "Six Houes' Henault, devan L la rnloliLe d'Adrar _ (poste extrême du Touat, dans le Sud Algérien) •

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janvier à 14 heures. Un ravitaillement rapide et nous 525 kilomètres séparent Ouallen de Tessalit, soit repartons en franchissant lcs « foggaras ", canaux toute une nuit ct toute une journée à rouler droit souterrains amenant l'cau aux jardins. La nuit tom­ devant soi, étape au cours de laquelle nous passons la bante estompe bientôt l'horizon ct, nous guidant sur les frontière des territoires du Sud ct du Soudan. Le 28 profondes traccs que les reconnaissances des Estienne janvier, vers mirli, nous nous trouvons au milieu d'lm ont laissé sur le sol, nous poussons vers le sud, nous grand massif de dunes très élevées, couronnées de guidant grosso-modo sur les étoiles. Tout autour de légères vagues de sable que soulève le vent; nous le nous l'obscurité absolue où l'imagination situe des franchissons aisément en nous infiltrant le long de décors extraordinaires: parfois une voiturc divague et couloirs qui séparent les crêtes les plus élevées. Dans s'écarte dl' la piste, le conducteur dl' lassitude s'étant la soirée nous apercevons à l'horizon, le massif som­ endormi quelques secondcs. Agréable pays oùl'automo­ bre de l'Arlra ries Horras, oi! nous arrivons à 22 heu­ • biliste peut se pcrmettre de telle~ fantaisics. res. Le Capitaine Guenard, du poste de Kidal, venu Toute la nuit lcs faisceaux lumineux sc pourchassent occuper le puits de Tessalit avec ses tirailleurs séné­ ct nous nous rendons il peine compte qu'il minuit nous galais, par mesure de sécurité, nous y accueille avec perdons contact avec lcs rares palmicrs de Taourirt, la large hospitalité coutumière aux officiers de l'Ex­ dernière oasis du Touat. A partir de ce moment il trême Suri. Après u Il rapide ravitaillement nous nous nous faut acquérir une mentalité spéciale : ne plus remettons en route à 3 heures du matin ct suivons de compter qu'en ,jours ct par centaines de kilomètres. rares branches mortes piquées en terre qui jalonnent, A l'aube du 27 janvier, nous sommes cn plein désert, il très sommairement, la piste qui doit rejoinrlre la trans hauteur dl' l'Erg Ech Cheeh, nous y roulons toute la versale Kidal-Bourem. piste encore inexistante et sur la ,journée. Voyage sans impressions dl' beauté si cc laquelle nous nous débattons au milieu d'arbustes n'est la contemplation d'un lac infini de sable dont rabougris, de rochers aux aiguilles menaçantes ct de on croit toujours atteindre la limite ct qui sc rcnouvelle vagues de sable tourmentées. L'aube du 29 janvier nous sans cesse. Lc ronronncment régulier des moteurs trou­ trouve ù In-Emzal, puits oi! quelques touaregs noma­ ble le silcnce qui plane sur cette immensité, les voitures des font abrenver leurs maigres troupeaux. Quelques avancent ù allure régulière laissant derrière elles le qua· kilomètres plus loin, la mission rencontre dans une druple sillon de leurs roues jumelées. De temps en zone embroussaillée, un terrain craquelé, éclaté, fissu­ temps le reg assez résistant devient brusquement meu­ ré de tous côtés comme après un tremblement de terre. ble et comme pourri sans qu'un relief ou une différence Une telle route, contraire à tout trafic rapide pour de teinte du terrain ne fasse prévoir cette discontinuité l'avenir, nous conduit à rechereherune voie plus directe • Ces surprises ne créent aucune difficulté étant donné et aux vues plus étendues. C'estainsi que le Lieutenant la grande surface de contact de nos douze ,jumelés avec Estienne entreprend une reconnaissance supplémen. le sol. Nous descendons souvcnt dans dcs « Sebkhas» taire plus à l'OUf'St, dans la région de l'Oued Tilemsi étincelantes de blancheur, d'où nous sortons en gra­ au cours de laquelle il découvre et précise une longue vissant des petites falaises escarpées. Parfois nous route de sable, plate ct non encombrée. 400 kilomètres traversons des plateaux de roches feuillctées, éC'!atées d'allées et venues ont diminué notre approvisionne­ en tranchcs minccs sous l'action alternativc du solcil ment en essence : nous sommes obligés de remonter à et de la fraîcheur de la nuit; sous le poids des voitures, Tessalit pour le compléter. Nous retrouvons la vieille ces croÎltes rochcuses s'écrasent en se brisant avec un kasbah perdue dans la rocaille noire Oil se trouvent tou­ hruit mat; nous avons l'impression de roulcr sur des jours les tirailleurs Bambaras, le 30 janvierà 23 heures. assiettcs cassées. De temps en temps, les traces d'éro­ Bientôt nous repartons, inaugurant en quelque sor­ sion donnent un peu de variétéau terrain: dépressions, te la route de l'Oued Tilemsi et, sans difficultés nouvel­ fonds secs remplis de cailloux, longues séries d'ondula­ les, nous arrivons dansl'après-midi du 31 à Tabankort, tions très courtes entre lesquelles, un jour, de l'eau point d'eau au pied de falaises déchiquetées vers les­ a dù couler. Brusquement un champ de pitons ro­ quelles convergent les innombrables pistes des trou­ cheux, apparaît, cônes dl' pierres et de eaillasscs rap­ peaux ct des animaux sauvages de la région. Il ne nous pelant les terrils des mines du Nord de la France. Puis restait plus qu'à descendre, tout droit jusqu'au Niger, le désert plat, monotone, Teprend pendant des heures la bonne piste de Kidal à Bourem sur laquelle nos 1 ct des heures. «dix chevaux" sc permettent une vites~e impression­ • Vers midi, le 27, janvier, nousapercevons cependant nante. Vers Il heures du soir, nous apercevons le dans le lointain un massifde collines bleutées: l'Aseg' terrain d'aviation de Bourem, immense rectangle Rad, dans lequel se cache le puits d'Ouallen. On y débroussaillé qui précède de quelques kilomètres, le accède par un col visible de fort loin, empruntant une fortin commandé par l'Adjudant Guyard qui, à 23 brèche qui coupe un haut rempart de pierres calcinées. heures 45, nous y reçoit aimablement et nous félicite La grosse quantité d'essence emportée tt bord des de l'heureuse issne de notre traversée. voitures nous permettant d'éviter un ravitaillement à Sept jours avaient suffi ponr la traversée du Sahara Ouallen, nous décidons de continuer notre itinéraire de Colomb-Bécharau Niger; déduction faite de 48 heu­ • nord-sud sans nous en détourner. Dans la nuit nous res perdues dans la reconnaissance complémentaire passons le Tropique du Canceret continuons il longerle de l'Oued Tilemsi, le Sud Algérien n'était plus qu'à Il!! D,jouf dans l'ignorance ahsolue des paysagel3 traversés. heures de Bourem, (A suivre), L'ARMÉE D'AFRIQUE 175

ARMÉES ÉTRANGÈRES

ALLEMAGNE lieue de Berlin mais y est encore relativement faible: 13.000 ouvriers (2) (soit 4,9 % du Reich). Le développement industriel de l'Allemagne L'énergie éleetTique provient, pour une part très Centrale importante, des grandes centrales établies surle lignite Avant la guerre, bs trois grandes régions industrielles saxon il 160 kil. au sud-ouest. de l'Allemagne étaient :la région rhéno-westphalienne, La région de Berlin ne possède aueuIl gisement miné­ le royaume de Saxe et la Haute-Silésie, De ces tro!~ l'al; elle reçoit en temps normal une bonne partie de , . reglOns, deux se trouvaient éloignées des frontières son charllOn de l'Angleterre; elle est d'ailleurs remar­ dangereuses; la Haute-Silésie était contigiie il la Polo­ quablement dotée de moyens de communication. Ber- gne russe, mais de ce côté l'ennemi ne semblait guère · lin est il la fois un grand centre de chemins de fer et de menaçant. canaux : les ports de la capitale prussienne sont reliés Ces trois régions étaient pour le Reich (avcc la Sarre à l'Elbe et à l'Oder. Ces ports et ee~ canaux sont actuel­ et la Lorraine) lcs grandes productriees de fonte et lement en cours d'agrandissement. d'acier, de charbon, de coke et des sous-produits de En résumé la région de Berlin possède une industrie distillation de la houille. puissante, parfaitement desservie mais qui n'est qu'une Aujourd'hui la situation est différentc : industrie de transformation ne disposant sur place d'aucune matière première. 1° La région rhéno-westphalienne et le royaumc de Saxe sont toujours les deux premières régions indus- . - h) La Tégion de l'Elbe moyenne et de la Basse ,s'aale. trielles du Reich, avec plus d'un million d'ouvriers chacune, mais elles sont, l'une occupée par lcs troupes l'Ile région autrefois purement agricole a pris une franco-belges, l'autre limitrophe d'un pays allié il la réelle importance industrielle : c'est celle de l'Elbc Prance (1). moyenne et de la Basse Saale, région qui appartient il la province prussienne de Saxe. La Haute-Silésie est fortement réduite: elle n'a plus qUe le 1/4 de son charbon, la 12 de ses hauts fourneaux En réalité, cettc transformation est commencée et fort pcu de fer. De plus, elle est enserrée entre la depuis longtemps et la raison initiale en est la décou­ Pologne et la Tehéeo-Slovaquie. verte déjà ancienne des gisements de lignite. Dès 1913, l'extraction annuelle dl' ce combustible dans cette La Lorraine est perdue et la Sarre a cessé de travail­ région avait atteint 30 millions de tonnes, soit plus ler sous le contrôle allemand. du tiers de l'extraction totale allemande (83 millions). 2° En revanche, l'industrie de l'Allemagne Centrale Le lignitc est une sorte de charbon de mauvaise qua- s'est développée, les régions intéressantes y sont les sllivantcs : lité; sa puissance calorique est inférieure au tiers de · celle de la houille et sa combustion donne beaucoup de a) La région de Berlin; •cendres et exige des foyers spéciaux. Aussi doit-il ètre, b) La région de l'Elbe moyenne et de la Basse Saale; • ou bien transformé en briquettes pour le transport ou c) La région maritime. bien consommé sur place. C'est pourquoi de grandes a) La 1'égion de Berlin. centrales (a) thermiques et des usines d'électro-ehi­ mie se sont installées dans ce pays bien avant la guer­ La troisième région industrielle de l'Allemagne est re : ainsi on y trouvait en 1914 l'unique fabrique de Uctllellemcnt celle que les Allemands nomment « Gross­ phosphore d'Allemagne (.l.), fabrique très importante Berlin» et qui comprend 4 millions d'habitants, dont utilisant le four électrique et appartenant il la firme près de 600.000 ouvriers. Griesheim Elektron. L'industrie la plus importante y est celle des cons­ La présence du lignite en Saxe prussienne est aussi trllctions mécaniques (machines-outils, appareils et la raison pour laquelle, au cours des hostilités, le gou­ engins mécaniques ou électriques) ; elle occupe 250.000 vernement allemand y installa des fabriques d'alu­ OUvriers (2) soit 15,3 % du Reich) et construit la moi­ minium (5) et la Badische Anilin und Soda Fahrik de tié (ou peu s'en faut) des machines et appareils élec­ Ludwigshafen y construisit près de Mersebourg avec triqlles allemands. Son centre principal est Spandau où, l'appui financier du gouvernement les « Leune Werke» sllr 51.000 ouvriers, 42.600 sont employés dans la destinés à venir en aide à l'usine d'Oppau devenue in- COnstruction mécanique. C'est là que s'élèvent les • suffisante pour l'extraction de l'azote dl' l'air suivant « Deutsche Werke» de Spandau-Haselhonst, ex-gran­ le procédé Haber. des Usines de guerre, propriété du Reich.

L'industrie chimique se développe dans la ban- (2) Chiffre de 1922. - (3) C'est-il-dire usines génératrices de courant électrique. III (El) ~insi apparaît une fois de plus l'importance stratégique de (4) D'aprés M. Victor Cmnbon. oheme. (5) On sait que l'aluminium est produit par électrolyse. • l 176 L'ARMÉE D'AFRIQUE ------Depuis la guerre, l'extraction du lignite a progressé gaz toxiques; ne sont qu'à 110 kilomètres de la fron- rapidement (1) alors que celle du charbon diminuait. tICre... La raison en est que le lignite se trouve généralement A côté de cc lignite se trouvent d'autres richesses à faible profondeur: dans la vallée dl.' la Saale en par­ plus anciennemcnt connues : ticulier, il s'extrait en grande partie, à eiel ouvert; il A l'ouest, le centre de Mansfeld qui possède depuis est alors facile d'employer des engins mécaniques, tels plusieurs sièeles des mines et fonderies de euivre ; que des excavateurs (2) ou dcs pclles à vapeur; le li­ Au nord-ouest, les grands gisements de sel de Stas­ gnite est ensuite enlev{~ par des téléfériques et déver­ sé dans les silos de l'usine voisine d'oi! il descend auto­ sfurt, les plus importants du monde cntier : la potasse matiquenH'nt sur les grilles mécaniques des chaudières. allemande est non seulement un engrais de premier Gràce il ces dispositifs, le rendement de la main-d'am­ ordre pour l'agriculture nationale, mais encore un puis­ vre a beaucoup augmenté dans les carrières de lignite sant moyen d'échange avec l'étranger. en Saxe prussienne, alors qu'il diminuait dans les usines En outre, au nord du gisement s'élève la ville de .Mag­ de charbon de la Rhur. debourg oi! se trouvent de grands ateliers de construc­ En même temps que croissait l'extraction, toutes les tion mécanique, en particulier l'usine Gruson qui ap­ partient à Krupp, depuis 1893, ct semble avoir reçu un industries déj:\ « installées sur le lignite)) ont grandi; certaines des grandes centrales électriques sont au­ certain nombre de spécialistes d'artillerie qui ont quitté jourd'hui parmi les plus puissantes du monde; ainsi Essen. cellc de Golpa (Zchornowitz) près de Bitterfeld peut En résumé, la région de l'Elbe moyenne de la Hasse fournir ] a8. 000 kilowatts; l'Ill.' dessert l'aggloméra­ Saale est devenue importante surtout pour la Chimie tion berlinoise. de l'Azote et du Chlore (3) et pour la production de l'énergie électrique. Les usines chimiques se sont également développées: celle de Leuna, qui a été construite par batteries suc­ l') La TI'gion maritime. cessives, est devenue capable d'extraire 30.000 t. Les grands ports de Brême, Hambourg, Kiel, Lu­ d'azote par an, soit trois fois plus que celle d'Oppau. beck et Stettin possèdent commc Berlin une puissante De plus, un nouveau mode d'utilisation du lignite industrie de construction mécanique. prend une grande extension: c'est la distillation par Cette industrie paraît se développer: Krupp aggran­ des procédés spéciaux qui permettent d'en retirer dit, paraît-il, ses chantiers Germania, de Kiel et Thys­ (comme de la houille) dU,gaz, du benzol, des goudrons, sen fait construire à Stettin des maisons ouvrières ct de l'ammoniaque, etc..., Il.' résidu est une sorte de coke des usines. de mauvaise qualité qui ne peut pas convenir à la mé­ Brême, Lubeck possèdent en outre des hauts-four­ tallurgie. Les sociétés qui exploitent des procédés neaux qui traitent des minerais importés particulière­ (tels que le procédé Bergius) permettant de fabriquer ment de Suède et utilisent fréquemment du coke an­ du pétrole par hydrogénation des goudrons, se sont glais ; 1'ooccupation dl.' la Rhur leur a donné une gran­ intéressées de façon importante à la distillation dcs dl.' activité. lignitcs saxons. La seuIl.' richesse minérale de la région est lu tourbe, • D'autre part, le lignite introduit dans des gazogènes combustible très pauvre dont la distillation peut ce­ spéciaux permet la chauffe des fours Martin; aussi pendant donner des produits intéressants. certaines usines sidérurgiques viennent-elles de s'ins­ taller il proximité des gisements de l'Elbe moyenne. Conclusions L'histoire industrielle de cette partie de la Saxe L'industrie de l'Allemagne Centrale continue à se prussienne se confond depuis quinze ou vingt ans avec développer; mais elle manque de charbon et seuls les celle du lignite. ports possèdent des hauts-fourneaux importants. Une remarque doit ici être faite : les réserves de Il est vraisemblable que le Haut-Commandement charbon de la Rhur sont estimées pouvoir permettre allemand voit d'un bon ceille développement industriel le maintien de l'extraction d'avant-guerre pendant de cette région et même qu'il l'a fait encourager par 2.000 ans et celles de Haute-Silésie pendant 40 siècles, ·l'octroi de larges subventions à la construction de tandis quc Ics réserves de lignite sont très faibles ; à maisons ouvrières. D'autre part, il est certain, que des • 1 l'allure actuclle de l'extraction, certains gisements spécialistes des fabrications d'artillerie ont quitté la , seront épuisés dans quelques années. Rhur accompagnés d'archives et de matériel appro­ En outre, il faut noter que la partie sud des gise­ prié pour se rendre en Allemagne centrale. ments de lignite est peu distante de la Tchéco-Slova­ Cependant il n'y a pas encore il proprement parler quie et dans une certaine mesure ne peut plus faire par­ d'émigration de l'industrie rhénane vers Il.' centre; les tie de l'Allemagne Centrale; ainsi les Leuna Werke, usines rhéno-westphaliennes sont aujourd'hui plus qui pourraient être un grand arsenal d'explosifs et de puissantes qu'en 1918. Lcs industriels dépossédés dl.' • leurs usines lorraines ont utilisé les énormes indemnités (1) Ainsi en 1!122 l'Allemagne a extrait 137.075.000 tonnes de lignite soit 78,2 l?':J de l'extraction du inonde entier contre 83 IIIiIIions en HI1 :{. (3) Corps qui sont nécessaires il la fabrication de la plupart d('s (2) SOI-te de drague montée sur voie ferrée et travaillant à sec, explosifs et des gaz toxiques, ------,----=------L'ARMÉE D'AFRIQUE 177

qu'ils ont touchées à agrandir leurs établissements dc Le décret du 8 août ] 923 a prévu une instruction la Rhur. La Badische a reconstruit sur place son usine d'une durée de 360 heures au total pour les deux an­ d'Oppau détruitc par l'explosion de 1921 et lui a ren­ nécs de la préparation militaire proprem('nt dite, im­ du sa capacité de production. Stinnes construisait médiatcment antérieure à l'incorporation. cncore, il ya quelques mois, près d'Essenet de Bochum. Les tableaux d'emploi du temps établis par l'Etat­ Il fartt toutefois noter qu'à la suite des accords con­ Major du Commandement en chefpermettent de cons­ clus avec la M. I. C. U. M. les dirigeants de certains tater qu'aux 180 heures consacrées chaque année à Konzern ont pris des dispositions de nature à favoriser l'instruction militaire ont été ajoutées 30 heures d'ins­ celles de leurs affaires qui fonctionnent en territoires truction politique. En fait la préparation militaire est non occupé, s'efforçant ainsi à échapper au douanier de 210 heures par an (soit 6 semaines). français. Mais le charbon allemand est toujours pour 20 Classes d'instruction. plus des 3/4 dans le bassin de la Ruhr; le lignite saxon La préparation militaire de la classe Hl02 est ter­ ne peut le remplacer. Les événements de 1923 l'ont minée. Le Conseil des Commissaires de l'Union des Hé· montré: la résistance passive à l'occupation de la Ruhr publiques a décidé qu'elle serait incorporée au prin­ a forcé les Allemands à acheter aux Anglais durant temps 1924.. La. date de l'appel sera fixée par un ordre l'année qui vient de s'écouler 15 millions de tonnes de du Soviet Militaire (R. V.S.R.) charbon, soit presquc deux fois plus qu'en 1922, année de très grande activité. En 1924, seront astreintes à la préparation militaire les classcs 1903 à ] 907 incluse (soit 5 classes). L'orga­ En résumé, l'industrie allemande est encore en pleine • nisation prévue (mentionnée dans le bulletin de fé­ crOissance; elle ne se déplace pas, elle grandit. Seules, vrier 1924) ne pourra être réalisée quc progressivement certaines fabrications spéciales (artillerie et chimie) en raison des difficultés matérielles auxquelles elle sc ont émigré vers l'Allemagne centrale. heurtc. *** C'est sans doute pour cette raison que le Commande­ RUSSIE ment bolchévique consacre actuellement tous ses ef· forts à l'instruction de la classe 1903. Cette classe a déjà (Union des Républiques socialistes soviétiques) reçu l'instruction prévue par le programme de 96 heu­ Réorganisation des Etats-Majors de Front et res existant antérieurement depuis novembre dernier, d'Okroug elle suit les cours du nouveau programme de 210 h. L'importance de plus en plus grande attribuée à la Instruction des l·t'serves. - En appliquant le système préparation militaire par les Bolcheviques les a amenés des milices les bolchéviques n'ont eu qu'un but: iris­ progressivement à la placer sous les ordres directs des tnIire, avec le minimum de dépenses, la majeure par­ chefs militaires. tie des immenses ressources en hommes dont ils dis­ Jusqu'en 1922, l'organe chargé de l'organisation de posent. la préparation militaire, le « Vcevoboutch)) compre­ Les 52 divisions d'infanterie (dont 15 territoriales) nait une direction autonome dans chaque front ou que comprend actuellement l'Armée .Rouge sont net­ okroug relevant directement de la Direction principale tement insuffisantes pour réaliser cette eoncept.ion. du Vcevoboutch de Moscou. I~'instruction des catégories d'hommes prévues, avec des classes de 8 à 900.000 hommes, exigerait en effet un A la fin de 1922, la direction du Vcevoboutch d'Ok­ • roug a été transformée en « section)) juxtaposée à nombre considérable de divisions, qu'on peut évaluer à l'Etat-Major des troupes et dépendant directement du 150 environ. Les ressources financières ct matérielles COmmandant de l'okroug. de la Russie bolchévique ne lui permettent pas actuel­ lement d'envisager une organisation aussi considéra­ La création des unités territoriales en 1923 (1) a eu ble, bien qu'on puisse, dès à présent, prévoirunaccrois­ Pour conséquence la transformation de cette section sement du nombre des divisions actuellement existant. en une inspection de l'éducation physique relevant 1 directement du chef d'Etat-Major et un bureau d'or­ Pour remédier il cette situation, le décret du 8 aoùt ganisation des troupes territoriales et de la préparation 1923, sur l'organisation de la préparation militaire ct Inilitaire rattachés à l'Etat-Major. des divisions territoriales a prévu que ces unités sc­ raient chargées, en plus des fonctions qui leur incom· Cette extension des attributions des Etat-Majors bent normalement dans leur" région de complètemcnt)), d'okrougs a imposé leur réorganisation intérieure (sep­ de «l'instruction militaire préparatoire des travailleurs)) tembre 1923). des régions voisines. Actuellement ils comprennent : Cette instruction comprend : Le Chef d'Etat-Major secondé par deux adjoints ac­ a) La préparation militaire proprement dite de la tionnant deux organes appelés l( directions ". Jeunesse;• Préparation militaire. - 10 Le programme d'ipstruc­ tion. b) L'instruction des hommes non incorporés dans • l'armée permanente ou ne faisant pas partie des cfiec­ • • tifs mobiles des Unités territoriales; 178 L'ARMÉE D'AFRIQUE

c) L'instruction des réservistcs (ayant en général de à c,es mêmes hommes au cours de 4 périodes de 5 jours 25 à 40 ans) provenant des unités normaleset territoria­ chacune. les et appelés, en cas de guerre, à recompléter indiffé­ L'instruction des réservistes est faite en combinant remment les effectifs dl' ces deux catégorics d'unités. les deux procédés; pendant l'annéc au cours de laquel­ Obligations des diverses catégories. le ils sont astreints à une instruction de 30 jours, eelle­ La préparation militaire est faite pendant deux ans­ ci est faite : «en dehors des troupes)) au cours de plu­ L'instruction des hommes de la catégorie (b) a, sieurs convocations d'une durée totale de 15 jours, comme pour les effectifs mobilcs des divisions terri­ « dans la troupe)) au cours d'une seule périmk, de 1;') toriales, une durée dl' 8 mois répartis sur 5 années. jours également. Les réservistes sont astreints il une instruction d'une Appréciation sur la valeur dc cette organisation. ­ .jurée totale de 3 mois; les périodes d'instruction ne L'organisation envisagée ci-dessus montre incontesta­ peuvcnt dépasser le total d'un mois dans une même blement la volonté des bolehéviques de dispospr, en année. cas de besoin, de réservistes instruits et d'atteindre Procédés d'instruction. ce but malgré les difficultés financières et économi­ ques au milieu desquelles se débat la Russie bolehé- L'instruction militaire préparatoire des travailleurs • des régions voisines est faite suivant dcux procédés vlque. dits « en dehors des troupes)) et « dans la troupe )). Cette organisation qui paraît évidemment compli­ L'instruction «en dehors des troupes)) s'effectue quée est en même temps difficile il réaliser intégrale­ pour les localités rurales, au cours de convocations de ment sur l'ensemble du territoire de la République des 5 jours au maximum, dans des « centres d'instruc­ Sovicts. Il faudra en outre que les cadres des Divisions tion)) (1) prévus il raison d'un pour deux communps. territoriales suffisent aux multiples tâches qui leur Dans les villes, l'instruction est donnée au cours sont imposées. d'cxercices de 2 il 3 heures seulement. Au cours de ces Instruction poUtique. - D'après une décision du 19 périodes, les appelés pourvoient eux-mêmes à leurs novembre dernier, des conférences ont été organisées besoin~. par les bureaux politiques des Divisions dans le but de L'instruction « dans la troupe)) est faite au cours de mettre les cadres au courant de la situation intérieure périodes de 2 à 3 semaines au cours desquelles les ap­ de l'Allemagne. pelés sont entièrement à.Ja charge du Gouvernement. Cadres, - Pour parer aux nouvelles nécessités d'en­ Les hommes sont convoqués soit au lieu de stationne­ cadrement résultant de l'extension du systt,nw des ment des unités, soit dans des centres spéciaux (tm milices, le Gouvernement soviètique a décidé d'admet­ pour 2 à 3 districts) organisés temporairement pour tre dans l'Armée Rouge, en qualité de volontaires, le réduire les frais de transport. personnel de commandement de réscrve ct les cadres Instruction des diverses catégories. libérés antérieurement à la suite dl' réductions d'effec­ Le premier procédé est appliqué à la préparation mi. tifs. litaire pendant toute sa durée. Mobilisation. - Les hommes dl' la classe 1883, ayant b, cc Pour les hommes de la catégorie premier pro­ 40 ans révolus, ont été rayés des contrôles de mobilisa­ cédé est appliqué pendant 6 mois sur le total de huit tion au début de janvier 1923. mois a'instruction. Le deuxième procédé est appliqué Les classes mobilisables comprennent par suite les classes 1884 à 1901 inclus, soit 18 classes, au lieu de 19 (1) Ces centres sont en voie d'organisation. Il "Il cxist,'ra ,.n­ viron 6.000 snI' tout le territoire de l'L;nion des HI'llUhliques. comme le prévoit le décret sur le recrutement, par suite Ils fonctionnent 10 mois par an sous la directioll de li gradés de l'Armée Rouge secondés par qnelques gradés de la ré","vl', de l'ajourncment de l'appel de la classe 1902.

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NOUVELLES CONCERNANT LES OFFICIERS DE RÉSERVE

la Admission dans l'Armée active des lieutenants 1. - Di~positions générales. - 10 Les élèves de et sous-lieutenants de réserve et assimilés l'Ecole centrale des arts ct manufactures, de l'Ecole Par circulaire na 4.255 3/11-4, du 15 avril 1924, nationale supérieure des mines, de l'Ecole nationale des , dont le texte est reproduit ci-après, le ministre de la Guerre ponts ct chaussées, qui auront satisfait, d'une part, aua; a réglé pour l'année 1924 l'application de la loi du }el' exame'ns de sortie de ces écoles, d'autre pmt, aux épreuves avril 1913 relativement à l'admission dans l'armee active du brevet de preparation militaire supérieure, pourront, des lieutenants et sous-lieutenants de réserve et assimilés. par mesure exceptionnelle, s'ils remplissent par ailleurs L'ARMÉE D'AFRIQUE 179

les conditions d'aptitUde physique et de moralite requises, III. - Nombre maximum des stages et des titulari­ demander à être nommés sous-lieutenants de l'armee sations. - Les stages et titularisations ne seront autori­ active dans l'arme ou la subdivision d'arme au tUre de sés que dans la limite des crédits disponibles, et, pour laquelle ils lI/M'unt obtenu le brevet de préparation mili-. les armes qui ont un excédent d'officiers, sous réserve taire superieure. Les élèves ayant obtenu le brevet de d'une deduction correspondant au nombre d'admissions prépœration militaire superieure au titre de l'artülerie, dans les écoles de sous-officiers clèves officier$. En outre, Comme candidats po lU' l'aéronautique, poun'ont deman­ les demandes ne pourront recevoir satisfaction, en delwrs der à être nommes sous-lieutenants de l'armée active dans des renouvellements de stage, que dans les conditions l'aeronautique ; fixées ci-après pour chaque arme ou service. e 2° Les Clèves des écoles visees par le 2 alinéa de l'ar­ Infanterie: dix, au titre de l'article 3 de la loi (Maroc); ticle 23 de la loi du 21 mars 1905 pOU1Tont demander à Cavalerie: aucun stage ne sera autorisé; Üre tüularisés comme sous-lieutenants de l'annee active • Chars de combat: quinze au titre du paragraphe 5 de St, ayant l'te nommes sous-lieutenants de complement • a la sortie des pelotons d'élèves officiers de 'l'l'serve, ils l'article 1 er de la loi ; . ont achevé en cette qualité leur semice actif dans les con­ Artillerie métropolitaine : cent, sans distinction de ditions prévues par la loi de recrutement. catégorie; Génie : seize, au titre du paragraphe 3 de l'article 1er 30 Les officiers de complément sollicitant l'autorisa­ de la loi; six au titre de l'article 3 de la loi (Maroc) ; sans tion d'accomplir un stage dans les conditions prévues par limite au titre de l'article 4 de la loi ; le paragmphe 5 de l'article 1 el' ou par l' œrlicle 3, ou prtr Aéronautique : nombre indéterminé au titre du pam­ l'article ·1., en vue de leur titularisation dans l'armée graphe 3 e de l'article 1 er et au tUre de l'œrticle 4 de la loi; active, adresseront leur demande d'autorisation de stage • Service de l'intendance: quinze officiers d'adminis­ a l'admini8tration centrale (Direction d'armes). Ces tration seulement, au titre de l'article 3 de la loi (Maroc) ; demandes• seront soumises à la décision même du minis- tre. Scrviee de Santé: médecins et pharmaciens seulement, sans limite au titre de l'article 3 de la loi (Maroc) ; II. - Autorisation fIe stages. - la Les autorisations 'l'roupes coloniales : œrtilln'ie coloniale seulement (b) de stages ne seront accordees qu'à des ""ous-lieutenant,~ trente-six, sans distinction de catégorie. ou tl des lieutenants ou assimilés dgès au moins, les premiers de 21 aus, les seconds de 23 ans; 2° Interprètes stagiaires de complément 20 Les stages renouvelables d'un an prévus par la cir­ Le 1 el' juillet prochain aura lieu un concours pour le culcdTe du 26 janviCT 1914 pourront comporter un s~iour grade d'interprête stagiaiTe de complement pour les dans une ecole militaire. Ils seront, par ailleurs, accomplis langues suivantes : allemand, italien, Tusse, bulgare, (l'après les règles fiiX'ees par cette circulœiTl'. hollandais, polonais, portugais, roumain, sCTbe. suedois, 'J'outefuis, les autorisations de stage dans le génie, turc, malgache, tchécoslovaque, japonais, hongroifj, POUn'ont être accorders pour toutes les specialités de chinois, syrien. l'aTme, sous TésCTve que les intéressés aient servi comme Les candidats adresseront leur demande, pœr l'inter­ Officier de complément dans la specialite envisagée; médiaiTe de la gendarmerie, cl leur chef de corps, appuyée ao Les conditions dans lesquelles devront être établ'is d'un extrait de naissance, avant le 20 mai 1924, terme les dOSSÙ1'S de demandes d'autoTisation de stages, et les de rigueur. dates auxquelles ces dossiers devront parvenir à l'admi­ nistration centrale, seront fi:vées par des instTuctions (b) En raison de la situation des effectifs en officiers subal­ tcrnes de l'infanterie coloniale, il n'a pas été prévu dl' stages pour speciales données par les DiTecteuTs d'annes inté'l'esses (a). les officiers de réserve de cette arme. Cependant ceux d'entre eux qui seraient désireux d'être ultérieurement titUlarisés dans ------l'artillerie coloniale pourront être admis à changer d'arme dans c (a) Les officiers intéressés trouveront toutes indications né­ les conditions fixées par le décret du 19 juillet 1906 et ensuite essalres auprès de leur ehef de corp". à effectuer les stages renouvelables. . -

Courrier des Territoires du Sud

SUD ALGERIEN Un groupe de 150 méharistes de la Compagnie Saharien ne de la Saoura a effectué une tournee de police dans la (AVlii 1924) région de la Daoura.

I. - Territoire d'A-in Sefra Un renseignement recueilli à Tabelbala signale qu'un re:zzou de 40 méharistes reguibat aurait quitté le Djebel A.ucun coup de main n'a été tenté au cours du mois Ouarkiz le 10 février dernier pour atteindre l'Azaouad. d'avTil, sur nos tribus du cercle de Colomb. Un autre rezzou se ressemblerait actuellement dans la 1, t

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• même région et se préparerait IL partir, ml cours du mois, de ."el, il a lté remorqué par la section de dépannage de en direction du Ménakeb. Laghouat. Dans la région au nord-ouest de Tabelbala, une pa­ Le 25 avril, un avion a atterri près de Messad, pour trouille de la Cie de la Saoura a eu un petU engagement la même cause; il a pu rejoindre Laghouat le lendemain. avec un campement hostile d'Ait Khebbach : un méha­ riste a été blessé mortellement. * Le commandant militaire du territoire d'Ain ,,",'efra ** s'est rendu à Bau Denib, le 30 avril pour conférel' avec SITUATION DES TEHRITOIRES DU SUD le commandement du territoire de Midelt des questions TUNISIEN PENDANT LE MOIS DE MARS 1924 de la police saharienne intéressant les dewr territoires. 1 La situation politique est toujours très satisfaisante. II. - Territoire de Ghardaia La situation économique est assez critique par suite du .manque de pluie. Les pâturages n'assurentplus une nour· Aucun évènement important ri sl:gnaler. riture suffisante au.?) troupeau.'/:. Les indigènes vendent une partie de leur cheptel. Beaucoup d'entre eux se ren­ dent dans le nord de la Régence pour y chercher du tra­ III. -- Territoire de Touggourt vail. La récolte des ceréales sera sans doute médiocre. La sécurité n'a pas été troublée dans l'EI'g oriental. Le groupe principal du maghzen d'El Oued continue Six caravanes, comprenant 81 hommes et 9el animau('I', IL nomadiser dans la région de Messaouda, au nord-ouest sont arrivees de TataoU'ine. venant du Sahara. Lelt1' de Ghadamès. chaJ'gement cOllsistait principalement en ma1'oquinerie, vannerie, tapis, moutons, chevau:r et IÎlles. Le comte Valpi, Gouverneur de la Tripolitaine, a séjourné à Touggourt le 3 mai. Il s'est nwntI'e particu­ Quat1'e caTavanes, comp1'enœnt 40 hommes ct el9 an'i­ lièrement sensible à l'accueil qui lui a été réservé. rnau.1:' sont pa1'ties de Tataouine IL destination du ,','ahum empo1'tant pour 75.000 francs de mal'charulises, consis­ tant p1'incipalement en sUc1'e, thé, goudron vl'gétal. IV. - Territoire des Oasis étoffes diverses, pét1'ole, savon, bougies. Un télégramme de Bilma ayant signalé que le déta­ chement du Lieutenant Duffau avait effectué, le 22 avril, *** sa liaison avec les méharistes du Cercle de Bilma, le • groupe mobile des Ajjer a quitte JJjanet, le 27 avril, pour NOUVELLES DU SAHARA se porter à la rencontre du détachement Duffau dans la ET DE LA TRIPOLITAINE région d'ln Ezzan. La mission de reconnaissance des voies caravanières La section de la Cie saharienne du Tidikelt qui était àé• de BiT-PistaI' IL Djanet a été, paT suite des circonstances, tachée à Bir PistaI', en prévision du voyage du Résident 1'envoyee ri l'automne prochain. général de Tunisie, a rejoint la région Ajjer. Une colonne 'italienne sous les o1'dl'es du MajoT Les expériences de tl'action automobile se poursuivent Gallùmi et d'un effectif de 2.000 hommes environ. a quit­ au Sahara. Quatre voitures Citroën ont quitté Ouargla le té Djado le 4 maTS pOUT dispe1'se1' les rebelles rassembles 12 avril et ont effectué le parcours El Goléa, Adrar. dans la région de Bi1'-N asm. Beni-Abbès, Colomb. Le 16 maTS, une méhalla forte de 800 pietons et 200 Aviation cavaliers attaqua le camp italien, mais fut dispersée et poursuivie, laissant une centaine de cadavres. ! ", Les travaux d'installation des terrains d'aviation se Les Italiens eU1'ent BOO hommes /W1'S de combat. La poursuivent li Beni A bbès et li Ksabi. colonne est l'entrée à Djado le 22. Le 18 avril, li la suite d'une panne de moteur, un Les gens de 8inaoun. qui avaient fui avant l'aJ'rivée avion a atterri, sans incident, près de la gare de Rocher des Italiens. ont 1'egagné leur village.

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" , . ------L'ARMEE D'AFRIQUE 181 INFORMATIONS ._-----

de Tunisie, de Constantine et d'Alger. Il s'est embarqué à Alger le 20 mai pour rentrer à Paris, 1. - Nécrologie *** M. le Général Mangin, membre du Conseil supérielll Mort du Médecin-Major de Fe Classe Lutrot. de la guerTe, InspeclellT général des troupes coloniales, Le 18 avril, est décédé à Ain Sefra, le Medeân-Major est arrivé le 25 avril à AlgeT, a passe 'l''inspection des de 1re classe Lutrot, nu!decin-chef de l'hôpital militaire troupes coloniales d'Alger, [{aléa, Cherchell, ThIès, et de la place. Dans les territoires du Sud les médecins militaires, ri. défaut de medecins dvils, assurent en plus de leurs " 1 services militaires, l('S soins au,r populatio1}s civiles européennes et indigènes. C'est dans l'eœécution de son service d'assistance médicale aU,1) indigènes, que le Médecin-Major Lutrat a contracté l'alfection contagieuse dont il a éte une glorieuse victime. S'étant rendu personnellement dans une locaWé voi­ sine d'Ain Sefra, où des malades indigènes lui avœient eté signalés et où quelques décès avaient été" observés, le docteur Lutrot dépista, pœrnâ ces malades. l'un d'enœ qU'il 1'econnut atteint d'une maladie contagiense grave. lIabitllé à prodiguer son devouement et à mett1'e au se1'vice d'aut1'ui les secours de sa science merlicale, il fil entrer ce malade à NnfiTnterie indigène d'Ain S'efra et lui donna tous les soins nécessaiTes. Le malade gUéTit : mais le médecin-rnajo'r Lutrot avait contmctê aupTès de lui le genne de la contagion :il s'alitait le 8 avril et dece­ dait le 18. Il n'en était pas d'ailleurs à son prenâeT acte de dé­ VOUement. Il avait d~jà reçu, en 1910, une lettTe deféliC'i­ taUons du ministTe de la gnerre « pour le zèle et le dé­ VOUement dont il avait fait preuve lOTS d'une épùlérnie de jièvTe typhoide dans une gœrnison de Fumee en 1909". Chevalier de la légion d'honneur, titulœi1'e de la croùe de guerre avec palme, le médecin-major Lutrot, à qui la médaille des épidernies en ve1'meil avait été accordée par le ministre de l'lntérieuT, a été proposé par M. le Gou­ VerlleuT général de l'Algérie pour la Médaüle d'or. . Il a été cité à l'oTdTe du 1ge corps d'armée pour le motifsuivant: « Médecin d'une t1'ès haute valeur morale et d'un devouement professionnel au dessus de tout éloge. M. LE MAnÉCHAL FRANCHET n'EspÉHEY « A su prend1'e, avec le commandement local, les mesures ~Udicieuses « les plus propres à protéger le milieu mili­ OTléansvüle, Oran, DjMjelli, Philippeville ct Biskra. trme de la maladie contagieuse dont il a été lui-même Il a continUé son voyagepar Bizerte, Tunis, Gabès, Made­ « atteint et qui a enlminé sa mOTt. nine, Ben Gardane ct .Sjaœ, et s'embarquera, pour Mar­ . Le médeân-major Lutrot, vicitme du devoir profes­ seille, à Tunis. slonnel a grandement honore le corps de santé militaire et l'Armée tout entlère. III. - Légion d'honneur

Nous apprenons avec plaisir l'élévation 011 grade de Commandeur de la Légion d'honnenr, de notre ami, te Il. - Inspectiogs Capitaine Le POTt, de l'E. M. de la Division d'Alger, 111. le Maréchal Franchet d'Espérey, inspecteur des mutilé de guerre de 100 % et éditeur d'Il bulletin « l'Ar­ trOltpes de l'Afrique du Nord, est arrivé le 4 mai à Al­ mée d'Afrique ll. ller. Après avaiT reçu, au combat de Carlepont, le 18 sep­ Il a passé successivement l'inspection des divisions tembu 1914, trois g1'aves blessures qui mirent longternps iH~ L'ARMf:E D'AFRIQUE ----,. -,------"------•

sa vic en danger, le Capitaine Le Port, sollicita et obtint ans et devint Directeur dll « Mercure africain 1) et dl' la I{,ëtn" employé pendant la guerre, d'abord au ministère, « Revue agricole de l'Afrique du Norlh à Alger. pllis 1111 ll1aroe et dans d(ffërents F:tats-Jllajors où il ren­ DI\s que la création de «l'Armée d'Afrique)) fllt dù'i­ dit dcs services trés appréciés. dt'e, on rit appel il son e;rphience pour hliter et laucer le nouveau /mlletin. Il sc donna de toute son ûme il cetle La paùe signéc et son état dc santé nc lni permettant . nouvelle tûche et l'ou pent dire qu'une gmnde partie du plus dc rester dans l'armée, il demanda un congé de trois . sueds de « l'Armée d'Afrique)) llli est dlle.

, • i ! BIBLIOGRAPHIE ,

I. - LES REVUES lU. Gilles-Gardin,ingénieur en chef des Ponts et ehllus­ sées, représentant le service des chernins de fer auprès A. - « L'Afrique Française)), du secrétariat général du Conseil superieu:r de la Ih;'{ense Bulletin mensuel, 21, rue Cassette, Paris. A\rill!l24. nationale, a été chllrgé de reconnaÎtre SUl' plare la meilleu­ re solution à adopter pou'!' le tracé du chemin de fer ]" Les communications transsahariennes. - Dans tmnssaharien, dan.~ sa partie nord, de Ras-el-1J.las la s,lmlce du 2 avril ] 924, le Général Estienne ct M. Crampel à Bem: Abbès et, notmnment, pOlir son raccor­ Gradis ont entretenu le Comité de « l'Afrique }1'rmu:aise)) dement avec le 'résClHt P. L .1VI, Algérien. de la question des communications transsaharicnnes. M. Gilles-Gardin a commencé ses tmvaUiT le 2 dccen/­ (( [,c transsaharïcn, a IUl1l1. le Général Estienne, n'est bre 1923. On verra sur le c'I'Oqllis ci-après les variantes pas sculement une néee.~sité milit(rire à laquelle il faut, proposées IIU trllcé prim,itlf. Il y a lieu de signaler parti­ romme disent les sceptiques, se résigner par patriotisme; culitlTernent les conclusions de 1l1. C/iarles Gates-GaTdin. sa valenr économique est certaine, mais elle demandera • « [}ùnpression que nous rappoTtmls de notre mi.wion sans doute quelque temps pour s'affirmer, tandis que, « c'est qUé le transsaharien, dans la ]JaTtie qlle nous avons dès le premier ,jour de l'exploitation, son utilité comme « reconnue, est pll'rfaitement possible ct eœecutable sans voie de commum:cation mondiale, appamîtra manifeste, « grandes difficultés ct (lU prix d'une dépense relative­ , surtout aux latins des deux mondes. 1 \( ment peu élevée. Les /Jconomùs réalisées SUI' l'e,'/'fcu­ 2" Le chemin de fer de Kenadza. - Le chemin defer « l'ion de celle partie compenseront les excédents de dé-' de Colom/) Béchar à Kenadza, dans l'eœtrême sud ora­ « penses auœquels on pourrait avoir à fa'ire face pour la nais, vient d'être déclaré d'utilité publique. 1 « construction de la ligne dans la partie centrale ou La dépense, évaluée à 1.887.300 fmnes pour 22 lem., « franchement saharienne, auœ abords du Tanezrouft. est supportée par l'Algér'ie, sans concours de la métropole. « Les reconnaissances et études définitive8, dl1'lls cette La voie est de 1 m. 5. La ligne sera rattachée au réseau " seconde partie, seront singulièrement facilitées paT les omnais des chemins de fer algériens de l'Etat. « transports automobiles qui, après le nouveau sucePs 3° La Conférence nord-africaine de Rabat. - a) « des raids des voitures Citroën et Renault ent're Colomb­ ,1 Texte des discours d'ouverture de la Conférence prononcés (! Béchar et Tombouctou, vont prendre un essor de plus par le Maréchal Lyautey, M. Lucien Saint et M. Steeg. « en plus grand. Elles se'l'Ont en tout cas protègees, aidées b) Résumé des questions traitées à cette conférence : « et encouragées par les autorités militaires qui adminis­ « trent les Territoires du Sud. Tous les officiers sahariens 1° Questions sanitaires; 20 Sahara occidental; 3° 1 1 « s'intéressent, nous pouvons dire passionnément, à la (, Postes et télégraphes; 4° Liaison entre les administra- , « réalisation de cette grande œuvre et on peut compte'r sur t'ions fiscales en vue de la répression de la fraude; « leur concours absolu. 50 Travauœ publics; 6° Liaisons routières; 7° Com­ bustibles, prospections; 8° Mise en valeur de la plaine « A ce propos, nous ne pouvons qu'admirer la tdche, des Baharia; 9° Questions douanières communes à « déjà accompNe par eux pour la reconnaissance topo­ l'Algérie et au Maroc, à l'Algérie et à la Tunisie; (( graphique des lieuœ, la pacification du pays, la civili­ 10° Application du régime douanier fiœé provisoire­ « sation qu'ils lui ont apportée. L'Armée d'Afrique est mentpar l'arrêté viziriel du 29 décembre 1923 ; Il° Ques­ « plus que jamais, digne de son renom et elle continue tions agricoles; 12° Rapports intellectuels et scienti­ « à appliquer la belle devise que lui a léguée un de ses plus « illustres chefs, le Maréchal Bugeaud : « EnsI' et fiques. , « Aratro» et on pourrait y a,jouter «jure et pace n. En paci­ B. - Rensei~nements coloniaux, «fiant le pays, en y instaurant, à laplace des mœurs de « pillage et de Tapine, un régime basé sur le droit et la supplément de « l'Afrique Française», Avril 1924, «Justice, nos officiers africains, non seulement soldats, Lire la question du transsaharien. Mission de M. « mll'is adm'inistmtewrs, continuent ou plutôt reprennent Charles Gilles-Gardin. « l'œuvre des centurions et chefs de légions, des Préteurs •

• L'ARMÉE D'AFRIQUE 11'3

« et Proconsuls mmains, créatcurs dc la « Pax romana». Puisse la lectnre de cet article, éveiller la curiosité dcs .« Ils font régner dans ces pays, qu:i étll'ient presque à jeunes offieie'rs et leur faire ambitionner la vic méliariste, « l'état sauvage, le répime de la paùc française, On com­ vie d'aventures aux libres llOrizons,jaite de rudes la/!f:llrs, « prendqu'ils s'adonnent à cette grande triche avec une d'endurance ct d'audace, mais aussi d'ind(;pC'ndll//(·e. • « ardeur sans cesse renouvelée et avec lIn sentiment très d'action ct de responsabilité, loin du café dn bolllel!ard « élevé de leurs responsabilités, et du service étriqué et monotone des garnisons du littoral, « 1'ous ceu,c qui ont subi le char­ « me de ce pays, et qui ont scnti « qu'ils avaicnt le devoir d'y ira­ « Vaillcr à la gmndeur de la Pran­ MER MEDITERRANEE « ce, PCUvent, apn1s les leçons de la

l( gUerre, trouver là encore une belle • « ecole de dévouement et d'énergie )',

* ** rcie,. lltcl)mbe Ti aret . C,- Revue des troupes coloniales bP.ll janvier-février 1924 Saïda

Dans un article (à suivre) sur les Méharistes de l'Adrar, le chef de bataillon Gillier nous initie à la «science du chameau », C'est bien une science, en effet, qU'il est nécessaire de posséder pour utiliser les seTVices de cet animal, à la foi;, fantastique et fantasque, sus­ r ceptible de jouer an méhariste igrw­ ~ ':1 ~b,od SiC'')-.•• Kh Ain Sef'ra 1, : rant le vilœin tour de « crever» sous , lu' , 1 en plein désert. ••, ,, Le cluif de bataillon Gillier com­ •,, , manda brillamment, avant la guerre, • Un des pelotons de l'Adrar maurita­ nien. Ces pelotons comprenaient eha- CUI''.. 1')0~ t'IraI'lleurs senega'. lalS, . troupe de choc, 60 gardes méharistes L E8 END E' maures, élément de sûreté ct de ------reconnaissance, 20 bergers maures --Tr8v ~ "!C',dlf! iJ"''' et, Un cheptel de 400 camelins en­ la "1,ss on R~rl:helot ~ lJ~ron. Ah 1!!.9""

, • ••••• Varlan~4.:s. Réunis à des pm'Usans sous les "OHè.nr-Abbes • ordres du Colonel JYlouret ils al- l' , el'ent, en 1913, d'Atar à la Seguiet E'CH?.l EL..L.E:,. : 1/5 000.000'. ". H tll'CA. • • el lIamra, châticr les Altel Ma cl VARL\NTES PHOPOSEES ,\U TRACE PHDIITIF DU Tlt,\NSSAIL\ltlEN ~Ï1tin en incendiant leur zaouïa de ~S~al'a ct livrer le combat sanglant de l'oued Tagtiatt, Lire dans la rnême revue, « Une rceonnaissance dans 1, flld auel'actcux, transportant 500 fUSI'lS sur plus de le Sahara au nord-est de Ouaiata)), Il s'agit d'u.n raid à 2,000l' kilomètres, aller et retour compris, d'un bord exéCUté en 1920 pœr le Capitœine Pévez, avec 71'; fusils autre du Saliara occidental. maures dIt peloton mehal'iste dn Néma (IIodh) ju.slfu'au , C'est donc nue leçon de maÎtre que nous donne le pU'its d'El 1{seib du Djouf, à ne pas confondrc avec El Commandant GilUer, en nous in'itiant auœ exigences d'un 1{seib du Ilanle, situé à 500 kilornètres plus ŒU nord. estomac d' « azouzel» aux mystères du hâd ct de l'askaf, De cette région encore inexplorée, le Capitaine Févez :lantes salées mortelles aux animaux atteints de « ta- nous donne une description rapide, depuis les grandes Durit», bienfaisantes aux autres, aux délices de la fleur dunes enchevêtrées de l'Aouana jusqu'au reg du Djouf ~u sbât, l'alfa mauritanien, aux abreuvoirs copieux, à en paBsant par les rochers d'Erg eclt Chach. OUt ce qui procure au méhari la bosse et surtout la Il décrit l'important point d'cau d'El Jùeib, lieu de' CUisse bien pleines, indices d'une excellente préparation passage des rezzou Reguibat qui, venant de la région Q!Q) efforts prolongés. de Tindouf, après s'€tre organisés définitivement à s ..._..... _- .- __

184 L'ARMÉE D'AFRIQVE ------_._-=-.:..:..:..::.~:-=~:.=.::~~------

Ai'oun Abd el Malek, gagnent, par El l\seib du lla'41c son pays natal, dans ce rn'illeu si paTtieuJier de Pez, ' , et Agarektem, le Hodh (confins soudanais) en vue de auquel Tien ne l'avait préparée. Les autres personnages 1 pillage. Cette guerre de co'urse du désert a ses ama­ sont, pOUT la plupart, des (~ff1:cieTs français. Quant aU teurs qlti fournissen taux ra::;::;ianes armes ct montures thème du TOman, il est simple: c'est l'histoire d'une jeune nwyennllnt hornl,ête rétribution au retour. fille qui s'éprend d'amour pour un officiel' ct qui, pour Complœisamment, l'auteur attache et chaque touffe en finir, se donne la mort. ,

d'herbe l'étiquette scientifique tirée des ouvrages de SUT le roman, l'auteur gTeffe difféTents tableauœ de la 1 llilVl. Chudeau ct A. 8. Gulb ; il énumère la fœune rela­ vic à Pez. Il oppose notamment la vie des gens « de tivement pauvre de la région ct esquisse une théorie de la l' arrièTe» qui évoluent dans le cl~lme ct les doucc,lIr~. dcs formation des dUnes, ouvrage de l'Irifi, ce vent brulant jctTdins rnagnifiques et des palms enchanteuTs, a l apre du nord-est qui souffle sur le Sahara méridional. ct Tude e;I3Ïstence de ceuœ qui sc /Jattent dans le bled au.r Enfin, esprit pmtique. i( envisage la rénovation d'une confins des régions insoumises. piste cmnmercùtle entre le /lodh ct les saUnes dc 7'aodéni. Il nous montre en outre, les sites, les jardins riants , , Si l'article du Commandant Gillier a mpport à la tech­ et paTfurnés où l'eau .faillit de toutes paTts, la mIle ,ave,c nique méhariste, celui dit Capüœine Peve::; nous initie et ses ca.~cades de teTTaSSeS blanches ct, dans les rues etrot­ la mise en œuvre des moyens, par la relation de ce beau tes et tortueuses, la foule (1 trottinante et tur/mlente des mid, près de 1.200 kilomètres, en pays 'inconnu. petites gens» dominés par les silhouettes graves ct re­ Lieutenant-Colonel PRt1DHOMM.E, cueillies de Tiches .rasis juchés sur leuTs mules opulentes de l'Infanterie eoloniak. et eSCOTtés de leUTS esclaves. Il dévoile la vic moyen­ âgeuse de Pez. Il brosse, en particulier.. d'une façon II. -- LES LIVRES magistrale un tableau de la Fte, impTessionnante dans gen.~ . Manuel élémentaire et l'asage des Officiers ct sous­ son hOTTe Ill', des de la confrérie de Sidi Aïssa. ofFciers appelés et commander des indigènes nord-afri­ M. Viollis décrit toutes ces choses telles qu'elles sont :on cains dans la métropole. peut dire qu'il les photographie tant c'est net ct, véridi?~e. i\linistère cIe la guerre, Etat-i\lajor, (Imprimeri.. national" Le style est vif, claiT, COlOTé, la phrase est bTeve, pTeclse • 1(123). et vivante. « Pour faciliter la tâche des Officiers et Soul>-officiers Une obseTVation cependant :' M. Viollis donne en « qui aUTOnt sous lears ordres des militœires indigènes quelques lign~s un apeTçl1 des pTOcédés de l'administTa­ « nord-africains il a paru utile de mppeler les notions tian indigène. Ses vues et cc sujet sont, de l'avis de quel­ « génémles qa'il est indispensable de connaÎtre poar leo qu'un qui a vecu des années au MaTOe, quelque peu « bien cornmander et obtenir d'eux le meilleur rerulement". superficielles ct contestables. Capitaine M...: Ces notions générales comprennent une coarte descrip­ tion des habitants de l'Afrique du Nord: mces, religion, , r

mœars, coutames, la condu'ite et tenir vis à vi~ des indi­ •

gènes : instruction (a), formation des cadres (a) et la 1 .' s'itaation militœire des hommes de troupe indigènes nord­ africains en service dans la métropole, (Recrutement, avancement, mar'iage, réforme, etc.).

*** Jean Viollis. - « Délices de Fez»

Arthème Payard éditear, 18-20, rue du St-Gothard, Paris (XI\Te).

« Déliœs de Fez»... Ce titre est alléchant. li semble devoù 1WUS prorneftTe un beau conte des mille ci une nuUs au sein d'Une vüle pleine de mystère et de cha1'1ne exotique. En cela il est trompeUT : le héTOS du TOman, cal' c'en est un, est une jeune fille tTansplantée du RoueTgue • . ' (a). - Les éléments de ces 2 chapitres ont (·té puisés

dans l'annl'xe n° 5 « Instructîon des Olliciers ct de la troupe Il lie l'ouvrage (( De la conduite des opérations eu Algérie» rédi­ gé par une COlnnüssion d 'ol11ciers de toutes Hflnes du llJo Corps d'Arm(o" présidée par M. le Général GlacIel. Celte anneXe n° 5 est l'œuvre du Capitaine de réserve Le­ l'holo "" GOUVCI'nemelit Génél'al fèvre-Paul. LNE RUE DE FEZ :;;;~:-;;~:;;~~~v.~;J~~~~~~~"".~~~~.~~~~t;;~:&~:;;;~:-;;~:ï'~:;;~v~v.~;J~~~~~;C~~.~"'~"'.~:A~:A.-;:~-;:~"7~"7~--;:~--;:~-_~::-~::-.~7'7~--:-~--:-~--;:~-::~-::~-:~-:~-:~-:~-:~::-.~::-~7.--:-~"7~--;:~--;:~-::~-::~~~~~~.~;:-~;:-.~-;:--;;:~A~A~A~J~J~G.;

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