Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports DDPS

APPROBATION DES PLANS DE CONSTRUCTIONS MILITAIRES DANS LE CADRE D’UNE PROCÉDURE SIMPLIFIÉE D’APPROBATION DES PLANS, CONFORMÉMENT À L’ARTICLE 22 DE L’OAPCM (Ordonnance concernant la procédure d’approbation des plans de construction militaires; RS 510.51)

DU 12 AOÛT 2016

Le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), en tant qu’autorité d’approbation

dans l’affaire de la demande d’approbation des plans établie le 1er juin 2015

par armasuisse Immobilier, Management de projets de construction Ouest,

concernant

BRENLES (VD) ET (FR), PLACE DE TIR LE SAULGY; ASSAINISSEMENT DE LA BUTTE DE TIR

. constate :

1. Exposé du projet

Le 1er juin 2015, armasuisse Immobilier a adressé à l’autorité de céans une demande formelle d’approbation des plans de constructions militaires. Le projet prévoit l’assainissement de la butte sur la Place de tir Le Saulgy sur la parcelle 208 appartenant à la Confédération suisse, située au Sud de la Commune de (VD), à la frontière du Canton de Fribourg. La butte a été utilisée pour des exercices de tir avec fusil d’assaut et Panzerfaust de 1950 à 2002. Elle est équipée de 12 cibles TAA 69 se trouvant contre une butte pare-balle constituée de remblais. Le DDPS a pris la décision d’assainir la Place de tir en raison de la cessation des activités militaires. Le site présente en effet des con- centrations en polluants supérieures aux limites préconisées par la loi et met en danger les eaux des captages des Coules situées à proximité. Trois captages d’eau potable (Coules 1, 2 et 3) sont recensés sur la parcelle, dont un immédiatement sous les cibles. L’eau captée dans les captages Coules sert d’eau potable pour la commune de Brenles. Elles assurent 20% du débit total fourni par les captages alimentant la commune de Brenles. L’assainissement concerne plus particulièrement la zone des cibles et ses environs immédiats. Le périmètre d’assainissement englobe donc toutes les surfaces de cette zone sur lesquelles les teneurs totales en plomb (Pb) dépassent, dans les matériaux terreux et minéraux, les buts d’assainissement.

Actuellement, selon le concept d’utilisation du sol de la Place de tir, il est permis de faucher l’herbe de la zone des cibles pour en faire du foin. Toute autre utilisation agricole n’est pas autorisée dans cette zone. La zone, dans laquelle se trouvent les trois captages d’eau, est utili- sée comme pâturage pour le bétail. L’utilisation du purin y est toutefois interdite. Le but de l’assainissement est de faire en sorte que les captages des coules ne soient pas mis en danger par la pollution des sols et que les terrains du site puissent être pâturés sans danger pour le bétail. En effet, après assainissement, les sols seront utilisés comme pâturage boisé. Les sols serviront de manière permanente à l’affectation usuelle de la région, c’est-à-dire la pâture des bovins et le gain de foin. Le projet prévoit les buts d’assainissement suivants :

- le secteur de protection Au, (hors des zones de protection) : 1’000 mg Pb/kg - la zone de protection S2 : 500 mg Pb/kg - la zone de protection S1 : 50 mg Pb/kg

II. considère :

Vu la prise de position de la Commune de Siviriez (FR) (24.07.2015) Vu la prise de position de la Commune de Brenles (VD) (27.07.2015) Vu la prise de position de la Commune d’ (FR) (04.08.2015) Vu la prise de position du Canton de Fribourg (10.08.2015) Vu la prise de position du Canton de Vaud (18.08.2015) Vu la prise de position de l’OFEV (28.09.2015) Vu la détermination de la requérante sur les prises de position (08.10.2015)

A. Examen formel

1. Compétence matérielle

Le projet concerne une installation militaire. L’ordonnance concernant l’approbation des plans de constructions militaires (OAPCM ; RS 510.51) est par conséquent applicable (art. 1 al. 1 et al. 2 let. c OAPCM). Le DDPS est dès lors compétent pour mener la procédure d’ap- probation des plans (art. 2 OAPCM).

2. Procédure applicable

Dans le cadre de l’examen préliminaire (art. 7 OAPCM), l'autorité d'approbation a constaté ce qui suit: a) Compétence et procédure

Le projet est soumis à la procédure simplifiée d’approbation des plans, puisqu’il n’entraîne pas de modifications importantes des conditions existantes, n’a que des effets minimes sur l’aménagement du territoire et sur l’environnement et n’affecte pas les intérêts dignes de pro- tection des tiers (art. 128 al. 1, let. b de la Loi fédérale sur l’armée et l’administration mili- taire, LAAM ; RS 510.10).

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b) EIE et importance pour le plan sectoriel

Le projet n’implique pas une transformation ou un agrandissement considérable de l’instal- lation. Il ne change pas non plus notablement son mode d’exploitation. Par conséquent, il n’est pas soumis à une EIE (art. 2 al. 1, let. a de l’Ordonnance fédérale relative à l’étude de l’impact sur l’environnement, OEIE ; RS 814.011). N’ayant pas d’effets majeurs sur l’organisation du territoire et de l’environnement, le projet ne relève pas du plan sectoriel.

B. Examen matériel

1. Nature et paysage Le Canton de Vaud salue la proposition de remettre le site en état à l’aide de la technique de la « Fleur de foins ». Il propose toutefois qu’un suivi soit réalisé par un botaniste afin de s’assurer du bon déroulement de l’opération. Les mouvements de matériaux terreux sur les chantiers sont aujourd’hui les sources de disper- sion de plantes exotiques envahissantes les plus importantes (renouées asiatiques, buddleja, solidages, etc.). Avant le début des travaux, la requérante doit vérifier la présence de plantes exotiques dans le périmètre du projet et prendre les mesures de lutte nécessaires pour éliminer et éviter leur dissémination. Elle devra en outre s’assurer que les apports de matériaux terreux sont garantis exempts de plantes exotiques (racines, rhizomes ou graines). A la fin des travaux et pendant trois ans, un contrôle doit être effectué par la requérante pour constater qu’aucune plante exotiques ne s’est développée sur les surfaces réaménagées. En cas d’apparition de ces plantes, les travaux d’élimination seront entrepris à la charge de la requé- rante. Ces mesures de prévention de la propagation des plantes exotiques envahissantes sont tirées des articles 15 al. 2 et 52 al. 1 de l’Ordonnance fédérale sur la dissémination dans l’envi- ronnement (ODE ; RS 814.911). Un suivi botanique de la zone réensemencée sera réalisé par un botaniste mandaté afin de s’assurer du bon déroulement de l’opération et de suivre l’évolution de la prairie les années qui succède le semis. Sur proposition du Canton de Vaud, à fin de favoriser une flore maigre, l’horizon A apporté sera pauvre en nutriments. Il peut s’agir d’une terre comportant une forte proportion minérale, ou alors être d’une faible épaisseur. Il est encouragé d’étudier la possibilité de bannir les en- grais de synthèse sur cette parcelle. L’Autorité d’approbation se rallie à l’avis du Canton et charge la requérante d’agir dans ce sens. Des charges seront prévues à cet effet. De plus, comme le rappelle le Canton de Vaud, aucun dépôt (matériels, machines, outils, vé- hicules, matériaux terreux, déchets, etc.), ne pourra être réalisé, même temporairement, à moins de 3m des troncs des arbres pendant toute la durée du chantier. Aucune charge sera prévue à cet effet.

2. Forêt Le boisement situé au Nord-Ouest de la route militaire est considéré comme forêt. Si l’assainissement de la butte de tir touche cette partie, il faudra restituer la forêt après les tra- vaux.

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Tout abattage d’arbres au Nord-Ouest de la route militaire est soumis à un martelage du ser- vice forestier compétent. Après les travaux, le service forestier compétent sera contacté afin de déterminer si des plantations de reconstitution sont nécessaires. L’annexe 4 Place de tir du Saulgy 1 : 1'500 / mesures à prendre indique des mesures du type excavation et évacuation à prendre sur les articles 123, 125 et 128 du registre foncier de la Commune d’Ursy, secteur (FR) dans l’aire forestière. De l’avis du Canton de Fribourg, si ces mesures sont exécutées, la forêt sera touchée et une autorisation (défriche- ment temporaire) serait à requérir. L’Autorité d’approbation constate qu’aucune demande de défrichement n’a été déposée. Par conséquent, aucun défrichement ne pourra être exécuté par la requérante. Selon le Canton de Vaud, le projet nécessite une dérogation pour construire à moins de 10 mètres de la lisière de la forêt au sens de l’art. 27 de la Loi cantonale forestière (RSV 921.01). Il s’agit d’excaver et d’évacuer des matériaux contaminés des secteurs des cibleries désaffec- tées et de remettre en état des terrains pour usage agricole. Le principe de limitation des constructions et installations à proximité des forêts est fixé par le droit fédéral (art. 17 de la Loi fédérale sur les forêts, LFo ; RS 921.0). Celles-ci peuvent être autorisées uniquement si elles ne compromettent ni la conservation, ni le traitement, ni l’exploitation. La distance minimale est quant à elle fixée par les cantons (al. 2) et elle est de 10 mètres dans le Canton de Vaud (art. 27 de la Loi cantonale forestière). La réalisation du projet pourrait déstabiliser les arbres de lisière en cas de dégâts à leurs racines. De l’avis du Canton de Vaud, la réalisation du projet n’entrainera pas d’inconvénient nouveau pour la con- servation de l’aire forestière, sous réserve des conditions suivantes : - L’octroi de la dérogation pour excavation à moins de 10 mètres de la lisière de forêt ne constitue pas une entrée en matière pour une demande de défrichement. - Lors des travaux, toutes les mesures utiles seront prises afin d’éviter des dégâts aux arbres. On évitera en particulier de blesser les troncs et les racines ainsi que tout dépôt de terre ou matériaux à moins de 2 mètres des troncs. - Tout abattage d’arbres ou arbustes forestiers, nécessaires à la réalisation des travaux, nécessite la délivrance préalable d’un permis de coupe par le garde forestier de triage. Selon l’art. 126 al. 2 LAAM, l'approbation des plans couvre toutes les autorisations requises par le droit fédéral. Le DDPS est donc compétent pour se prononcer sur cette dérogation. Sur la base du préavis du Canton de Vaud, les conditions posées par le droit applicable sont réali- sées puisque la réalisation du projet ne compromet pas la conservation de la forêt. La déroga- tion pour une construction ou une installation à proximité de la forêt est accordée, sous ré- serve des conditions proposées par le Canton de Vaud. Des charges seront prévues à cet effet.

3. Protection des eaux Le projet d’assainissement de la butte de tir de la Place du Saulgy se situe dans une zone S de protection des eaux souterraines. Ce périmètre protège les captages des Coules alimentant la Commune de Brenles en eau potable. Les zones de protection S1, S2 et S3 ont été délimitées en 2002, mais la procédure de légalisation suspendue en raison de l’incertitude quant à l’utilisation future de la place de tir (abandon de la place de tir ou abandon des captages). Les travaux d’assainissement (excavation, tri, transport) devront être réalisés en évitant tout dommage aux ouvrages de captage. Les conditions du canton du Vaud concernant la protec- tion des eaux correspondent au procédé prévu par la loi fédérale sur la protection des eaux.

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L’évacuation des eaux de chantier doit être conforme aux exigences de la recommandation SIA 431 Evacuation et traitement des eaux de chantier. S’agissant de l’application de normes en vigueur, aucune charge ne sera prévue à cet effet. Le périmètre intéressé est un secteur particulièrement menacé. Une autorisation de construc- tion ou d’installation est donc nécessaire. Les conditions de protection des eaux souterraines sont remplies et le projet amène une amélioration des conditions environnementales. Au vu de ce qui précède, l’Autorité d’approbation délivre l’autorisation au sens l’art. 19 al. 2 LEaux. Le canton du Vaud constate dans sa prise de position que la remise en service des captages à l’issue des travaux se fera après approbation du Service vaudois de la consommation et des affaires vétérinaires SCAV (Inspection des eaux). Le projet est entièrement suivi par un hydrogéologue. Celui-ci surveillera les mesures prévues et définit, en accord avec les instances concernées, un dispositif de surveillance, d’alarme et de piquet adapté à la situation ainsi qu’un dispositif de secours en cas d’accident, à mettre en place avant le début des travaux. De cette façon, la demande de l’OFEV est réalisée. Par ailleurs, l’OFEV exige que tout accident ayant des implications potentielles sur les eaux souterraines et l’eau potable doit être annoncé au service cantonal compétent pour que le cas puisse être réglé selon ses instructions. Cette demande va dans le sens de la protection de l’eau. Des charges seront prévues à cet effet.

4. Bruit Les travaux prévus génèreront des nuisances sonores, notamment à cause de l’utilisation de machines de chantier. La requérante s’assurera que la Loi fédérale sur la protection de l’environnement (LPE ; RS 814.01), l’Ordonnance fédérale sur la protection contre le bruit (OPB ; RS 814.41) et la Directive sur le bruit des chantiers de 2006 de l’OFEV soient appli- quées. S’agissant de l’application de normes en vigueur, aucune charge ne sera prévue à cet effet.

5. Air Durant la phase des travaux, la requérante s’assurera que l’Ordonnance fédérale sur la protec- tion de l’air (OPair ; RS 814.318.142.1) et la Directive Air chantiers de 2009 de l’OFEV soient appliquées. Sur les chantiers, les machines et les appareils équipées de moteurs diesel doivent être dotés de systèmes de filtres à particules (SFP) en fonction de leur puissance, conformément aux recommandations de la liste des filtres (OFEV, SUVA) et à l’OPair ou des filtres de même efficacité. Cela peut concerner les machines et engins animés de moteurs diesel de plus de 18 kW. Lors de l’entreposage, du transport ou du transbordement en plein air de produits formant des poussières, la requérante prendra des mesures empêchant les fortes émissions de poussières. Si la circulation sur les chemins entraîne de fortes émissions de poussières, la requérante prendra toutes les dispositions utiles pour éviter la formation de poussières. S’agissant de l’application de normes en vigueur, aucune charge ne sera prévue à cet effet.

6. Sol Le projet ainsi que la planification de la circulation des engins lourds sur les accès existants seront suivis par un spécialiste de la protection des sols. Afin de combler les quelques lacunes

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du projet dans le domaine Sol, le canton de Vaud souhaite que les mesures suivantes soient prises : - Le spécialiste de la protection des sols, agréé par la DGE/GEODE-Sols, devra plani- fier les mesures détaillées avant le début des travaux. Cette planification est souhai- table pour une intégration précise dans les appels d'offre et soumission aux entreprises. - Les pistes de protection du sol seront prévues, y compris pour les circulations de dum- per à chenilles et les dépôts provisoires sur les sols en place (pistes en grave selon la fiche descriptive n° 1 sous www.vd.ch/themes/environnement/sols/loiset-directives ou équivalent. Cette mesure ne peut être évitée que si les conditions hydriques du sol sont suffisam- ment sèches (selon accord exprès du spécialiste de la protection des sols, ou que ces circulations soient effectuées sur des zones destinées à être assainies sur minimum 40 cm de profondeur). Comme ces conditions ne peuvent être garanties (elles dépen- dent des investigations de détail et des conditions météorologiques), les pistes de chantier doivent être prévues. La définition des méthodes de circulation sur les sols, en fonction de leur sensibilité et de leur objectif de remise en état, doit être ajoutée aux mesures intégrées. - Pour les zones à assainir, le décapage des matériaux doit, en principe, être effectué à l'aide d'engins à chenilles de limite d'engagement < 12 cbar et pas avec une pelle Men- zi Muck à pneus (risques de compaction de la sous-couche). Si cette mesure ne peut être appliquée, la limite d'engagement de 35 cbar sera respectée pour la circulation sur le sol (y compris surfaces décapées). - Les décapages des zones à assainir seront effectués en circulant directement sur ces surfaces avant décapage, en aucun cas en circulant sur l'horizon B sous-jacent. Les transports sur les sols seront effectués sur des zones bien délimitées à l'avance (uni- quement sur des tracés prédéfinis). Le Canton de Fribourg partage également cet avis. - Le labourage n'est en aucun cas admissible pour le décompactage des sols. Le décom- pactage sera prévu à l'aide d'engins agricoles adaptés (bêchage, décompacteuses), à définir précisément lors du retrait du chantier lorsque la compaction effective est vi- sible. - Les travaux de mise en place d'une prairie de fauche sont à prévoir. Cette demande entre en contradiction avec la prise de position d’un autre Service cantonal vaudois. Les mesures à fin de favoriser une flore maigre demeurent acceptées par l’Autorité d’approbation. - Les limitations d'utilisation du sol, après remise en état, doivent être définies par con- trat entre le maître d'ouvrage et les exploitants agricoles. Cette question concerne uni- quement les parties au contrat et n’est pas de la compétence de l’Autorité d’approbation. Ce point ne fera par conséquent pas l’objet d’une charge. - Les exploitants agricoles seront indemnisés par le maître d'ouvrage pour toutes les pertes de culture induites par ces limitations, selon les barèmes officiels de l'Union suisse des paysans. Les questions concernant les indemnisations ne sont pas de la compétence de l’Autorité d’approbation. Ce point ne fera par conséquent pas l’objet d’une charge. Sur la base du préavis du Canton de Vaud et du chef de projet, il y a lieu d’engager un spécia- liste de la protection des sols. Les conditions posées par le Canton de Vaud à ce sujet doivent être respectées. Des charges seront prévues à cet effet. 6/13

Dans sa prise de position, le Canton de Fribourg expose ses demandes. Lors de l’installation des pistes et places provisoires sur du terrain agricole non évacué, il ne convient pas de décaper le sol. Les pistes et places provisoires doivent être installées directe- ment sur le sol en place. Ceci afin d’éviter des compactions irréversibles de la couche sous- jacente du sol. La pâture de mouton sera interdite dans la zone avec un dépassement du seuil d’investigation selon l’ordonnance fédérale sur les atteintes portées aux sols (OSol ; RS 814.12). La pâture et la fauche sont possibles sur un sol sec uniquement. Cette question sera réglée par la requérante par voie contractuelle avec l’agriculteur. Les demande du Canton de Fribourg devront être suivies. Par conséquent, des charges seront prévues à cet effet. Le sol devra être manipulé de telle façon qu’il puisse être réutilisé en tant que tel, c’est-à-dire que la fertilité du sol en place et celle du sol reconstitué ne soient que provisoirement pertur- bées par des atteintes physiques et que le sol en place ne subisse pas d’atteintes chimiques supplémentaires. Lors du décapage, de la mise en dépôt et de la remise en place du sol, les matériaux terreux seront manipulés avec précaution. Les machinistes procèderont de telle façon qu’ils n’aient pas à rouler sur les sols fraichement remis en place, ceci afin d’éviter des compactions persis- tantes du sol. Le compactage artificiel de la couche sous-jacente du sol (horizon B) est interdit. Les travaux de remise en culture devront être effectués selon les recommandations de l’Association suisse de l’industrie des graviers et du béton ou de l’OFEV. Les travaux de terrassement se feront uniquement par temps sec sur sol complètement essuyé. Les travaux de terrassement seront effectués conformément aux art. 6 e 7 OSol et selon les normes VSS « Terrassement – Sol » SN 640 581, SN 640 582 et SN 640 583. Le remblayage doit être effectué exclusivement à l’aide de matériaux d’excavation non pol- lués répondant aux exigences de l’annexe 3 de l’ordonnance fédérale sur le traitement des déchets (OTD ; RS 814.600). S’agissant de l’application de normes en vigueur, aucune charge ne sera prévue à cet effet.

7. Sites contaminés Buts d’assainissement Le projet prévoit les buts d’assainissement suivants :

- le secteur de protection Au (hors des zones de protection) : 1’000 mg Pb/kg - la zone de protection S2 : 500 mg Pb/kg - la zone de protection S1 : 50 mg Pb/kg Ces buts d’assainissement correspondent aux objectifs de l’Ordonnance fédérale sur la protec- tion des eaux (OEaux ; RS 814.201), de l’Ordonnance fédérale sur l'assainissement des sites pollués (OSites ; RS 814.680) et aux lignes directrices du DDPS sur les assainissements1.

1 Assainissements de places de tir et d’installations de tir du DDPS, élaboration des projets d’assainissement du 30 octobre 2013, Chapitre 3.3, page 14. 7/13

Ce projet d’assainissement permettra aux captages des Coules de ne pas être mis en danger par la pollution des sols et aux terrains du site d’être pâturés sans danger pour le bétail. Les buts proposés sont corrects selon l’Autorité d’approbation. Inscription au cadastre Selon l’art. 6 al. 2 lit. b OSites, l'inscription d'un site pollué au cadastre est supprimée si les substances dangereuses pour l'environnement ont été éliminées. Le DDPS constate que le projet prévoit uniquement une décontamination partielle. Les conditions pour une radiation du cadastre ne sont pas données. Au lieu de cela, le site reste inscrit comme un site assaini, pol- lué par des déchets, pour lequel on ne s'attend à aucune atteinte nuisible ou incommodante à l'environnement. Traitement et évacuation des matériaux pollués Le projet d’assainissement contient un concept d’élimination pour les matériaux pollués et contaminés. Il est aussi prévu que l’excavation sera dirigée et suivie par un spécialiste des sites contaminés. Le spécialiste fera notamment les contrôles chimiques nécessaires sur le terrain à l’aide d’un appareil XRF et les mesures au détecteur de métaux. Le concept n’a pas été contesté par les différentes parties consultées. Le DDPS n’a rien à ajouter. Le mesures prévues dans le projet d’assainissement seront considérées en tant que charges. Transport des matériaux La requérante a prévu de confier le traitement des matériaux terreux et pierreux à la société Recyclage de Sols (KIBAG) à Regensdorf (ZH). Les matériaux bioactifs seront éliminés à la décharge bioactive de Châtillon à Posieux (FR) et les matériaux inertes seront éliminés à la décharge à Ursy (FR). Les matériaux seront excavés a l’aide d’une pelle araignée et chargés dans un dumper léger monté sur chenilles. Le dumper effectuera la liaison entre la zone d’assainissement et la zone de stockage ou les déchargements des matériaux d’excavation seront effectués, soit sur sol, soit dans des bennes en fonction du niveau de pol- lutions. Les matériaux seront ensuite chargés sur des camions qui resteront sur la route gou- dronnée afin d’éviter le tassement des terrains. La requérante établira les documents nécessaire au transport des matériaux conformément à l’ordonnance fédérale sur le mouvement des déchets (OMoD ; RS 814.610). À la fin des travaux, le chef de projet soumettra un rapport final d'assainissement au Secréta- riat général du DDPS, avec copie au Canton de Vaud et au Canton de Fribourg. Le rapport contiendra une description des travaux effectués, une preuve du résultat des travaux, une justi- fication de l’élimination des matières contaminées, une description de la remise en état des terres et un état des lieux de la pollution restante sur le périmètre de la place. Des charges seront prévues à cet effet.

8. Déchets Les déchets de chantier doivent être traités conformément à l’OTD, à l’OMoD et à la recom- mandation SIA 430 Gestion des déchets de chantier lors de travaux de construction, de trans- formation et de démolition. S’agissant de l’application de normes en vigueur, aucune charge ne sera prévue à cet effet. Les déchets de chantier doivent être triés sur place. Les éventuels déchets non triés doivent obligatoirement être acheminés vers un centre de tri autorisé. Une charge sera prévue à cet effet. La requérante remettra les déchets incinérables non recyclables à une société d’incinération. Les déchets inertes non valorisables doivent être déposés en décharge contrôlée pour maté-

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riaux inertes (DCMI). Les déchets inertes valorisables doivent être transformés en grave de recyclage ou en granulat dans une installation ad hoc avant d’être réutilisés, conformément à la Directive pour la valorisation des déchets de chantier minéraux de l’OFEV. Le canton de Fribourg rappelle qu’il est strictement interdit d’incinérer les déchets en plein air ou dans des installations non autorisées. Il est également de stocker des déchets définiti- vement sur les chantiers (pas de déchets dans les fouilles, dans les fonds de terrassement ou autres cavités). Les déchets spéciaux (ex : luminaire, huile, bidon de peinture, etc.) doivent être séparés des autres déchets. Ils sont remis et traités conformément à l’OMoD. Conformément à la Directive 31/2006 pour la valorisation des déchets de chantier minéraux de l’OFEV, les matériaux goudronneux de démolition des routes devront être éliminés en fonction de leurs teneurs en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). S’agissant de l’application de normes en vigueur, aucune charge ne sera prévue à cet effet.

C. Résultat

L’étude étant achevée, l’Autorité d’approbation des plans constate que le projet est matériel- lement et formellement conforme au droit applicable. Les conditions requises pour l'approba- tion des plans de constructions militaires sont par conséquent réunies.

. décide :

1. Approbation des plans

Le projet d’armasuisse Immobilier du 1er juin 2015 concernant Brenles (VD) / Siviriez (FR), Place de tir Le Saulgy; Assainissement de la butte de tir contenant les documents suivants : - Projet d’assainissement du 19 mai 2015 Place de tir le Saulgy, assainissement de la butte de tir C-tir N 1201.01/1) - Annexe A – Investigation technique complémentaire (CSD – Juin 2013) - Annexe B – Résultats des mesures réalisées (mesures XRF de terrain calibrées et cor- rigées du poids des projectiles) - Annexe C – Interpolation des concentrations en plomb - Annexe D – Interpolation des concentrations en plomb classé par filière - Annexe E – Carte de zonage des filières d’élimination - Annexe F – Carte de synthèse des résultats obtenus lors de l’investigation technique initiale (MAGMA – 2005) - Annexe G – Plan des zones de protection (ABA-GEOL, 2002) - Annexe H – Modélisation PlumBumRisk - Annexe I – Checklist environnement est approuvé sous certaines charges.

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2. Autorisation de construction ou d’installation à proximité de la forêt selon les articles 17 LFo et 27 de la Loi cantonale forestière

La dérogation pour les travaux d’excavation à proximité de la forêt basée sur la demande du 1er juin 2015 est accordée sous certaines charges et selon les considérants.

3. Autorisation de construction ou d’installation dans les secteurs particulièrement menacés selon l’art. 19 al. 2 LEaux

La dérogation pour une construction ou installation dans les secteurs particulièrement est ac- cordée sous certaines charges et selon les considérants.

4. Charges

En général a. Le début et la durée estimée des travaux doivent être communiqués en temps utile à l’Au- torité d’approbation et aux Communes de Brenles, d’Ursy et Siviriez. b. La requérante doit informer l'Autorité d'approbation de l’achèvement des travaux. Elle doit établir, au plus tard dans les trois mois qui suivent la fin des travaux, un rapport dé- crivant comment les charges définies ici ont été réalisées, y compris le rapport final d’assainissement.

Nature et paysage c. Avant le début des travaux, le maître d'ouvrage doit vérifier la présence de plantes exo- tiques dans le périmètre du projet et prendre les mesures de lutte nécessaires pour les éli- miner et éviter leur dissémination. Dans les conditions contractuelles avec les entreprises qui réalisent les travaux, il doit être stipulé que les apports de matériaux terreux sont garantis exempts de plantes exotiques (racines, rhizomes ou graines). A la suite des tra- vaux et pendant trois ans, un contrôle doit être effectué par le maître d'ouvrage pour cons- tater qu'aucune plante exotique ne s'est développée sur les surfaces réaménagées. La re- quérante enverra une copie du mandat au Secrétariat général du DDPS et l’informera des résultats du contrôle. d. La requérante assurera un suivi botanique de la zone réensemencée en mandatant un bo- taniste afin de permettre le bon déroulement de l'opération et de suivre l'évolution de la prairie durant les années qui suivent le semis. e. Afin de favoriser une flore maigre, l'horizon A apporté sera pauvre en nutriments. Il peut s'agir d'une terre comportant une forte proportion minérale, ou alors être d'une faible épaisseur. La requérante est chargée d'étudier la possibilité de bannir les engrais de syn- thèse sur cette parcelle.

Forêt f. Lors des travaux, toutes les mesures utiles seront prises afin d'éviter des dégâts aux arbres. La requérante évitera en particulier de blesser les troncs et les racines ainsi que tout dépôt de terre ou matériaux à moins de 2 mètres des troncs. g. Tout abattage d'arbres ou arbustes forestiers, nécessaires à la réalisation des travaux, né- cessite la délivrance préalable d'un permis de coupe par le garde forestier de triage.

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Protection des eaux h. Le projet doit être entièrement suivi par un hydrogéologue mandaté par la requérante. Celui-ci surveillera les mesures prévues et définit, en accord avec les instances concer- nées, un dispositif de surveillance, d’alarme et de piquet adapté à la situation ainsi qu’un dispositif de secours en cas d’accident, à mettre en place avant le début des travaux. i. Tout accident ayant des implications potentielles sur les eaux souterraines et l’eau potable doit être annoncé au service cantonal compétent pour que le cas puisse être réglé selon ses instructions.

Sol j. La requérante devra mandater un spécialiste de la protection des sols, agréé par la DGE/GEODE-Sols, qui sera chargé de planifier les mesures détaillées avant le démarrage des travaux. k. Les pistes de protection du sol seront prévues, y compris pour les circulations de dumper à chenilles et les dépôts provisoires sur les sols en place (pistes en grave selon la fiche descriptive n° 1 sous www.vd.ch/themes/environnement/sols/loiset-directives. l. Pour les zones à assainir, le décapage des matériaux doit, par principe, être effectué à l'aide d'engins à chenilles de limite d'engagement <12 cbar et pas avec une pelle à pneus (risques de compaction de la sous-couche). Si cette mesure ne peut être appliquée, la li- mite d'engagement de 35 cbar sera respectée pour la circulation sur le sol (y compris sur- faces décapées). m. Les décapages des zones à assainir seront effectués en circulant directement sur ces sur- faces avant décapage, en aucun cas en circulant sur l'horizon B sous-jacent. Les trans- ports sur les sols seront effectués sur des zones bien délimitées à l'avance (pas de circula- tion anarchique mais sur des tracés prédéfinis). n. Le labourage n'est en aucun cas admissible pour le décompactage des sols. Le décompac- tage sera prévu à l'aide d'engins agricoles adaptés (bêchage, décompacteuses), à définir précisément lors du retrait du chantier lorsque la compaction effective est visible. o. Lors de l’installation des pistes et places provisoires sur du terrain agricole non évacué, il ne convient pas de décaper le sol. Les pistes et places provisoires doivent être installées directement sur le sol en place. Ceci afin d’éviter des compactions irréversibles de la couche sous-jacente du sol. p. La pâture de mouton sera interdite dans la zone avec un dépassement du seuil d’investigation selon l’OSol. q. La requérante règlera avec l’agriculteur la question de la pâture et de la fauche par voie contractuelle.

Site contaminé r. La concentration de polluants dans le périmètre défini de la Place de tir Le Saulgy doit être réduite et portée à une valeur résiduelle de 1'000 mg Pb/kg dans le secteur de protec- tion Au (hors des zones de protection), de 500 mg Pb/kg dans la zone de protection S2 et de 50 mg Pb/kg dans la zone de protection S1.

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s. Le site sera inscrit comme site assaini, pollué par des déchets, pour lequel on ne s’attend à aucune atteinte nuisible ou incommodante à l’environnement dans le Cadastres des sites pollués du DDPS (CSP DDPS). t. La requérante mandatera un spécialiste des sites contaminés qui dirigera l’excavation et suivra les travaux. Le spécialiste exécutera notamment les contrôles chimiques néces- saires sur le terrain à l’aide d’un appareil XRF et les mesures au détecteur de métaux. u. À la fin des travaux, le chef de projet soumettra un rapport final d'assainissement au Se- crétariat général du DDPS, avec copie au Canton de Vaud et au Canton de Fribourg. Le rapport contiendra une description des travaux effectués, une preuve du résultat des tra- vaux, une justification de l’élimination des matières contaminées, une description de la remise en état des terres et un état des lieux de la pollution restante sur le périmètre de la place.

Déchets v. Les déchets de chantier doivent être triés sur place. Les éventuels déchets non triés doi- vent obligatoirement être acheminés vers un centre de tri autorisé.

Divers w. Les modifications apportées ultérieurement au projet doivent être annoncées à l’autorité d’approbation (art. 32 OAPCM). Cette dernière ordonne une nouvelle procédure d’appro- bation en cas de modifications essentielles.

5. Frais de procédure Le droit fédéral applicable ne prévoit aucun assujettissement aux frais. Il n’est perçu aucun frais de procédure.

6. Notification En vertu de l’art. 30 OAPCM, la présente décision sera notifiée directement aux participants à la procédure et sera signalée dans la Feuille fédérale.

7. Voies de recours Un recours peut être interjeté contre la présente décision auprès du Tribunal administratif fé- déral, CP, 9023 Saint-Gall, dans les 30 jours qui suivent sa notification (art. 130 al. 1 LAAM).

DÉPARTEMENT FÉDÉRAL DE LA DÉFENSE, DE LA PROTECTION DE LA POPULATION ET DES SPORTS Le chef du Territoire et environnement

Bruno Locher

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Notification à :  armasuisse Immobilier, Management de projets de construction Ouest, Boulevard de Grancy 37, 1006 Lausanne (annexe : 1 dossier en retour)  Canton de Vaud, Service du développement territorial, Place de la Riponne 10, 1014 Lausanne (sous pli recommandé)  Canton de Fribourg, Service des constructions et de l’aménagement SeCA, Rue des Chanoines 17, 1701 Fribourg (sous pli recommandé)  Commune de Brenles, Route de Siviriez, 1683 Brenles (sous pli recommandé)  Commune de Siviriez, Route de l’Eglise 10, CP 24, 1678 Siviriez (sous pli recommandé)  Commune d’Ursy, Case postale 100, 1670 Ursy (sous pli recommandé)

Pour information à :  armasuisse Immobilier, SIP  armasuisse Immobilier, UNS, Centre de compétence Sol, M. Rolf Keiser  armasuisse Immobilier, MAD  OFEV, Division Nature et paysage, 3003 Berne  Pro Natura, Dornacherstrasse 192, Case postale, 4018 Bâle  WWF Schweiz, Juristische Dienste, Case postale, 8010 Zurich

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