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JEAN-LUC GODARD Le livre d’image

© Jean-Luc Godard JEAN-LUC GODARD LE LIVRE D’IMAGE 2 LE LIVRE D’IMAGE

Conception : Production Le livre d’image : Jean-Luc Godard Casa Azul Films, Lausanne Écran Noir Production, Paris Assisté de : JEAN-LUC GODARD Fabrice Aragno Coproduction : Le livre d’image RTS Radio Télévision Suisse Jean-Paul Battaggia Avec le soutien de : 16 – 30.11 Archéologie : Cinéforom avec le soutien de la Loterie La Passerelle Nicole Brenez Romande Office fédéral de la culture Ven. 16.11 18h00 Fondation Jan Michalski 21h30 Snaporazverein - F. Bianchi Sam. 17.11 14h00 Arte - La Lucarne 16h00 20h00 Hamidreza Pejman, Georges Schoucair, Nader Mobargha Mar. 20.11 17h00 19h00 Coproduction de l’accueil à Vidy : 21h00 Théâtre Vidy-Lausanne Mer. 21.11 17h00 19h00 21h00 Jeu. 22.11 17h00 19h00 21h00 Ven. 23.11 17h00 19h00 21h00 Sam. 24.11 14h00 16h00 18h00 À l’occasion de la présentation du nouveau 20h00 film de Jean-Luc Godard, Le Livre d’image, au Théâtre Vidy-Lausanne, la Cinémathèque Mar. 27.11 17h00 suisse propose plusieurs longs-métrages du 19h00 cinéaste qui dialoguent avec celui-ci. Com- 21h00 posé avec Godard, ce programme est inau- Mer. 28.11 17h00 guré par une soirée spéciale au Capitole, le 19h00 13 novembre, suivie de cinq projections. 21h00 Jeu. 29.11 17h00 Mar. 13.11, 20h30 au Capitole : 19h00 Histoire(s) du cinéma - Moments choisis, 21h00 2004 Ven. 30.11 17h00 19h00 Jeu. 15.11, 21h à la salle Paderewski : 21h00 , 1996

Sam. 17.11, 18h30 au Cinématographe : Durée 84 minutes Éloge de l’amour, 2001

Cinéma Mer. 21.11, 21h à la salle Paderewski : Notre musique, 2004

Ven. 23.11, 18h30 au Cinématographe : , 2010

Sam. 24.11, 18h30 au Cinématographe : Adieu au langage, 2014 JEAN-LUC GODARD LE LIVRE D’IMAGE 3 PRÉSENTATION PAR JEAN-LUC GODARD

Rien que le silence, rien qu’un chant révolutionnaire, une histoire en cinq chapitres, comme les cinq doigts de la main.

Te souviens-tu encore comment nous entrainions autrefois notre pensée ? Le plus souvent nous partions d’un rêve…

Nous nous demandions comment dans l’obscurité totale Peuvent surgir en nous des couleurs d’une telle intensité

D’une voix douce et faible Disant de grandes choses D’importantes, étonnantes, de profondes et justes choses

On dirait un mauvais rêve écrit dans une nuit d’orage Sous les yeux de l’Occident Les paradis perdus La guerre est là...

JEAN-LUC GODARD

©CASAAZULFILMS-ECRANNOIR JEAN-LUC GODARD LE LIVRE D’IMAGE 4 JEAN-LUC GODARD LE LIVRE D’IMAGE 5 JEAN-LUC GODARD LE LIVRE D’IMAGE 6 EMAIL DE BERNARD EISENSCHITZ À JEAN-LUC GODARD

4.5.18 Cher Jean-Luc, Merci de m’avoir invité à voir Le Livre d’image (...) Vous recréez une matière picturale avec les diverses sources et formats. Déformé, recolorié, grossi par le grain, recadré. Bloquée toute séduction des images et aussi du texte, bégayé, chevroté, interrompu, recouvert. Dans les interruptions constantes être partagé entre ce qui est représenté et la machine du cinématographe avec son déroulement, ses perforations, sa décomposition. En retrouver le discontinu avec les moyens du numé- rique. La définition très juste et belle du contrepoint donne une clé. Vagues, flammes, bombardements, armées, l’histoire et le monde en spec- tacle tonitruant à la Dovjenko ou Vidor. Un grand flot symphonique. Mais pas pour raconter une histoire. Plus vraiment « le cinéma ». Comme le premier lecteur de Moby-Dick (d’après Giono) : – Ce n’est pas un livre. – Non, dit Melville. Pas de quoi vous rendre populaire, en face du numérique où on voit tout et rien derrière (j’ai fait cette expérience sur les films de Vigo, espère avoir évité ça de justesse). A supposer déjà qu’on entende ce que vous dites. C’est ce qu’il y a d’éton- nant dans le film. « Il devient nécessaire d’appeler l’attention », en effet. Mais ça n’a pas été montré comme ça, parfois dit, avec les gouvernements bêtes fauves de Hugo. Les remakes ont été inventés par Marx dans son Louis-Napoléon. L’histoire se répète, mais ici pas en farce. Les fautes morales se confondent avec des crimes d’Etat. Il y a des criminels qui n’existent par la guerre. L’humani- té est en train de se détruire. Depuis des années, la guerre est partout, de plus en plus littéralement, au sens de Goya ou Joseph de Maistre (voilà comment la présence de celui-là s’explique). L’accoutumance suit. Dire que Le Livre d’image est d’un grand courage et sans précédent est une platitude. Mais c’est le sentiment qui me revient. Il est vrai, comme le disent les jeunes gens qui vous écrivent dans Lundi matin, que vous êtes le seul qui, etc. (Ils ne croient pas si bien dire, je suis curieux qu’ils voient celui-là.) JEAN-LUC GODARD LE LIVRE D’IMAGE 7

Vous avez toujours été dans l’histoire, en pensant que c’est à quoi le ciné- ma devrait servir. A partir des Histoire(s), c’était avant tout de ça qu’il s’agissait, avant la ci- néphilie qui raconte ses petites histoires (pas mal). Cette fois, la matière même, c’est l’histoire. En fait vous ne vous détournez pas du cinéma, ce n’est simplement plus un amour dominant. Il sert comme la casse d’imprimerie dans laquelle le typographe analpha- bète de Fuller trouve à toute vitesse les caractères. Et vous gardez le caractère, le hiéroglyphe dont Eisenstein rêvait. (Lui aus- si, ses trois apparitions sont magnifiques, le hibou, les mains sur la Bible et le chevalier teutonique. Il a voulu faire sa cathédrale des arts, tout seul. Sa résistance déjà était celle de l’espérance, sa solitude aussi. ) Vous trouvez toutes les images dans les films ou dans les pauvres actuali- tés. Ce n’est que justice. Tant mieux si Ridley Scott sert à remplir une casse d’imprimerie. Et pour ne pas se détourner du cinéma, il suffit des deux longs plans du Plaisir où on voit des corps en mouvement qui en donnent une définition. La pensée se développe dans les images et les sons (« une pensée / viendra / à suivre », comme dans un collage qu’avait fait une amie en prenant des textes à l’écran des Histoire(s)). C’est un bloc et c’est articulé comme les cinq doigts... encore une de ces choses que je ne comprenais pas sur le papier. Enfin, même si les réemplois des Histoires sont ce dont je suis le moins curieux – on ne change pas son écriture – j’aime l’idée de l’immortalité à travers les films liquides, de Vertigo à Ruby Gentry en passant par La Femme au corbeau. Et les moments de calme de l’Arabie heureuse où je vois quelque chose du bonheur de Barnet : coucher de soleil, une barque sur la mer qui brille, les coins banals du Maghreb qui jouent pour toute l’Arabie, celle que nous avons derrière les yeux. Merci encore. Amitiés, B.E. JEAN-LUC GODARD LE LIVRE D’IMAGE 8

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©CASAAZULFILMS-ECRANNOIR JEAN-LUC GODARD LE LIVRE D’IMAGE 9 JEAN-LUC GODARD

Originaire d’une famille franco-suisse ins- tallée à Nyon et habitant sur les rives du Léman depuis 1978, Jean-Luc Godard poursuit depuis les années 60 une œuvre prolifique, dense et réflexive composée de courts et longs-métrages, textes, articles et livres, films de commande, vidéos et ciné-tracts, comptant parmi les plus in- fluentes du XXe siècle. Depuis la Nouvelle Vague jusqu’à aujourd’hui, en passant par les magistrales Histoire(s) du cinéma composées dans les années 90, il anticipe la fin du cinéma – qu’il définit comme la rencontre entre un film, un peuple et une époque – et met en œuvre sa muta- tion en réinterprétant les rapports fonda- teurs entre montage et image, document et fiction ou discontinuité et narration. Si ceux-ci changent de sens avec l’époque, le cinéma de Jean-Luc Godard se définit depuis ses débuts comme montage ou mise en rapport entre images mentales, objectives, sonores et visuelles et les mots écrits ou dits, créant, comme l’avait dé- fini Eisenstein, une image qui n’est pas vue mais perçue. Loin de sa standardi- sation industrielle et divertissante, Jean- Luc Godard invite à réenvisager un cinéma dans lequel la perception est une opéra- tion de pensée. JEAN-LUC GODARD LE LIVRE D’IMAGE 10

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