Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme d’études supérieures spécialisées Multidisciplinaire en Gestion des Risques et des Catastrophes

LES PRODUCTIONS AGRICOLES FACE AU CLIMAT

DE DISTRICT DE

Soutenu publiquement le Mardi 03 septembre 2013

Présenté par : LAHIMASY Vone,

Encadreur Pédagogique : Professeur RATIARISON Adolphe,

Membres du Jury : Docteur SALAVA Julien, Docteur JULIO Rakotonirina

hef de projet – programme Encadreur professionnel: Monsieur Haja Août 2013

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme d’études supérieures spécialisées Multidisciplinaire en Gestion des Risques et des Catastrophes

LES PRODUCTIONS AGRICOLES FACE AU CLIMAT

DE DISTRICT DE MAROVOAY

Soutenu publiquement le Mardi 03 septembre 2013

Présenté par : LAHIMASY Vone,

Encadreur Pédagogique : Professeur RATIARISON Adolphe,

Membre du Jury : Docteur SALAVA Julien, Docteur JULIO Rakotonirina

hef de projet – programme Encadreur professionnel: Monsieur Haja Août 2013 chef de projet – programme SALOHI Land O’Lakeschef de projet – programme SALOHI Land O’Lakes

REMERCIEMENTS

J’adresse ma sincère gratitude à toux ceux qui ont contribué à la réalisation de ce mémoire, en particulier à : Docteur RANDRIANALIJAONA Mahefasoa, Directeur de la Formation Gestion des Risques et des catastrophes, qui malgré ses lourdes responsabilités, nous a prodigué aides et conseils ; Professeur TitulaireRATIARSON Adolphe, mon Encadreur pédagogique, qui n’a pas ménagé son temps et sa force pour nous diriger et pour nous donner de précieux conseils ; Nos remerciements s’adressent également aux membres du jury ; L’équipe de laboratoire de la dynamique de l’atmosphère, du climat et des océans, de leurs aides ; Le Maire de la Commune Sub-urbaine de Marovoay, Le Coordonnateur du CSA de Marovoay. Enfin, j’adresse mes remerciements sincères à : Mes parents, mes frères et sœurs,à ma femme BEAUPAGE Olivia Yvonne et mes amis de leurs soutient; Et tous ceux qui ont participé, de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire de fin d’étude.

i

GLOSSAIRE

Baiboho : culture irriguée.

Vary asara : Culture du riz repiqué en mois de février et récolté en mai.

Vary atriatry : Culture du riz repiqué en mois de Mai et récolté en août.

Vary jeby : Culture du riz repiqué en mois d’août et récolté en octobre.

ii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°01 :Effectif de la population en 2004 15 Tableau 2 : Les Centres de Santé de Base (CSB) par Commune 17 Tableau 3 : le CHD II de Marovoay et ses personnels 18 Tableau 4 :Population agricole par rapport à la population rurale 41 Tableau 5 :Saison cultural à Marovoay 41 Tableau 6 : Tableau montrant la projection sans ou avec changement Climatique 52 Tableau 7 : l’évolution de la superficie rizicole dans la province de Majunga 52

iii

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte simplifiée du climat 5 Figure 2 : Effet de serre 9 Figure 3 : Les couches atmosphériques et ses variations des températures 11 Figure 4 :Carte de la Région de 14 Figure 5 :Elevage porcin 21 Figure 6 :Valeurs brutes journalières de la température 22 Figure 7 :Moyenne climatologique journalière de la température du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004 23 Figure 8 :Moyenne climatologique mensuelle de la température du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004. 23 Figure 9 :Puissance spectrale de la moyenne climatologique journalière de la température du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004. 24 Figure 10 :données filtrées 1989 à 2004 25 Figure 11 :données filtrées 1999 à 2004 25 Figure 12 :cumul mensuel de la température de 1989 à 2004 26 Figure 13 :Valeurs brutes journalières de la température du 30 novembre 2001 au 31 décembre 2004 26 Figure 14 :Valeurs brutes journalières de la pluie de 1989 à 2004 28 er Figure 15 :Moyenne climatologique journalière de la pluie du 1 janvier 1989 au 31 décembre 2004 29 Figure 16 : La moyenne climatologique mensuelle de pluie depuis 1989 au 2004. 29 Figure 17 :Puissance spectrale de la moyenne climatologique journalière de la pluie spécifique du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004 30 Figure 18 : données filtrées de pluies dans la zone de Marovoay 31 Figure 19 : cumul mensuel de la pluie 31

Figure 26 :Valeurs brutes journalières de l’humidité spécifique 33 Figure 27 :Moyenne climatologique journalière de l’humidité spécifique du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004 33

Figure 28 :Moyenne climatologique mensuelle de l’humidité spécifique du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004 34

iv

Figure 29 :Représente la Puissance spectrale de la moyenne climatologique journalière de l’humidité spécifique du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004 34

Figure 30 :données filtrées d’humidité spécifique dans la zone de Marovoay 35 Figure 31 :zoom sur les années 1990 à 1991 35

Figure 32 : cumul journalier de l’humidité spécifique 35

Figure 33 : cumul mensuel de l’humidité spécifique 36 Figure 34 :Surface cultivée en riz 39

Figure 35 : Production de riz 39

Figure 36 :Productivité de riz 41 Figure 37 :Surface cultivée en maïs 41 Figure 38 :Production de maïs 41 Figure 39 :Productivité en maïs 42 Figure 40 :Superficie cultivée en maniocàMarovoay de 1997 à 2008 43

Figure 41 : Production de manioc à Marovoay de 1997 à 2008 43

Figure 42 : Productivité du manioc 44 Figure 43 : Superficie cultivée de patate douce 45

Figure 44 : Production de patate douce 45

Figure 45 : Productivité de patate douce 46 Figure 46 : Superficie cultivée d’arachide 46

Figure 47 : Production d’arachide 46

Figure 48 : La productivité d’arachide 47 Figure 49 : Production de canne à sucre 48 Figure 50 : Superficie cultivée de canne à sucre 48 Figure 51 : Productivité de canne à sucre 48 Figure 52 :Image satellite du cyclone GAFILO, le 06/03/2004 à 03h40mn UTC 51 Figure 53 :Distribution géographique de toutes les positions de cyclogenèse pendant la période 1979–2004 dans le bassin Sud de l’Océan Indien 52

v

LISTE DES ACRONYMES

BVPI : Bassin Versant du Périmètre Irrigué CCNUCC : Convention Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique CEPE : Certificat d’Etude Primaire et Elémentaire CHD II : Centre Hospitalier du District de niveau II CHU : Centre Hospitalier Universitaire CSA : Centre de Service Agricole CSB : Centre de Santé de Base CSB1 : Centre de Santé de Base de niveau 1 CSB 2 : Centre de Santé de Base de niveau 2 CNS : Centre National de Secours DRDR : Direction Régional du Développement Rural EAB : Enquête Agricole de Base FEM : Fonds pour l’Environnement Mondial FIFABE : Fikambanana Fampandrosoana ny lemak’i Betsiboka FOFIFA :Foibem-pirenena ho an'ny Fikarohana ho Fampandrosoana ny eny Ambanivohitra GES : Gaz à effets de serre GIEC : Groupe des Experts Intergouvernemental pour le Climat. HS : Humidité Spécifique MEM : Méthode d’Entropie Maximal MDP : Mécanisme de Développement Propre PANA : Plan d’Action National pour l’Adaptation au changement climatique PED : PNLCC : Programme National de Lutte contre le Changement Climatique PNM : Projet National Maïs PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement PRD : Plan Régional de Développement. PROBO : Produit Boina FFT : Fast Fourier Transform RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat RRC : Réduction des risques de Catastrophe. SIDA : Syndrome d’Immuno Déficience Acquise. SRI : Système de Riziculture Intensive

vi

TABLE DE MATIERE

REMERCIEMENTS…………………………………………………………… .…………….. i

GLOSSAIRE…………………………………………………………………..……………… ii

LISTE DES TABLEAUX…………………………………………………………………..... iii

LISTE DES FIGURES…………………...…………………………………………………… iv

LISTE DES FIGURES (suite)…………………………...…………………………………...… v

LISTE DES ACRONYMES………………………………………………………………...… vi

TABLE DE MATIERE………………………………………………………………………… vii

INTRODUCTION GENERALE :…………………………………………..……………...… 1 CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE CLIMAT ………………………..………..……… 4 I.1 Cause du climat …………………………………………………………………………… 4 I.2 Les différents climats :…………………………………………………………………….. 5 I. 2.1 Climats tropicaux humides...... 5 I.2.2 Climats tropicaux secs…………………………………………….…………….... 5 I.2.3 Climats subtropicaux……………………………………………………………… 6 I.2.4 Climats dits tempérés……………………………………………………………... 6 a) Le climat océanique ………………………………………………………..... 6 b) le climat continental ……………………………………………………………. 6 I.2.5 Climat de type méditerranéen………………………………………………...... 7

I.2.6 Climats subarctiques……………………………………………………………… 7 I.2.7 Climats polaires…………………………………………………………………… 7 I.3 Variabilité climatique……………………………………………………………………….. 8 I.4 Effet de serre et gaz à effet de serre……………………………………………………….. 8

I.4.1 Le dioxyde de carbone (CO2)……………………………………………………. 9

I.4.2 Le méthane (CH4)………………………………………………………………… 9

I.4.3 Le protoxyde d’azote (N2O)……………………………………………………… 10

I.4.4 L’oxyde d’azote (NOX)…………………………………………………………… 10 I.4.5 La vapeur d’eau…………………………………………………………………… 10

vii

I.4.6 L’ozone (O3)……………………………………………………………………..... 11 I.4.7 Le pétrole………………………………………………………………………...... 11 I.4.8 Les halocarbures………………………………………………………………....… 11 I.5 Changement climatique………………………………………………………………...... 11 I.5.1 Conséquences du changement climatique…………………………………………. 12 I.5.2 L’extinction de la zone et de la flore………………………………………………. 12 I.5.3 Les inondations, les sécheresses et l’intensification des tempêtes tropicales……... 13 I.5.4 Les effets sur l’agriculture…………………………………………………………. 13 I.5.5 La modification du trajet du Gulf Stream……………………………………….… 13 I.5.6 Les flux migratoires et les conséquences politiques……………...…………...... 13 CHAPITRE II : LE CLIMAT DU DISTRICT DE MAROVOAY……..…………………….. 14 II.1 LE DISTRICT DE MAROVOAY……………………………………………...………… 14 II.1.1 La démographie……………………………………………………...………….. 15 II.1.2 L’éducation………………………………………………………………………. 15 II.1.3 Les infrastructures sanitaires…………………………………………………….. 16 II.1.4 Le Centre Hospitalier de District II (CHD II) de Marovoay………………….. 18 II.1.5 Les Pathologies dominantes…………………………………………………….. 19 II.1.6 La sécurité publique…………………………………………………………….. 19 II.1.7 La sécurité alimentaire…………………………………………………………. 19 II.1.8 L’élevage……………………………………………………………………..... 20 II.1.9 L’élevage de volaille et des ovins…………………………………………… 20 II.1.10 L’élevage porcin……………………………………………………………… 21 II.1.11 L’élevage de bovidé………………………..………………………………… 21 II.2 LE CLIMAT DE MAROVOAY ……………………………………………………… 22 II.2.1 La température………………………………………………………………. 22 II.2.1.1 La transformée de Fourier …………………………………………… 23 II.2.2 La Pluviométrie………………………………………………………………… 27 a) Définition …………………………………………………………………... 27 b) Mécanisme de formation de pluie ……………………………………….. 27 II.2.3 L’Humidité spécifique de l’air…………………………………………...... ….. 32 a) Définitions:……………………………………………...…………...…… 32 CHAPITRE III : LES PRODUCTIONS DANS LE DISTRICT DE MAROVOAY……….. 37 III.1 La plaine, la population agricole et le calendrier cultural de Marovoay…………….… 37 III.1.1 La plaine de Marovoay……………………………………………………….... 37

viii

III.1.2 La population Agricole…………………………………………………………. 37 III.1.3 Le calendrier cultural ………………………………………………………… 38 III.2 La production de riz…………………………………………………………………. 39 III.3 Culture de maïs…………………………………………………………………………. 41 III.4 Culture de manioc………………………………………..…………………………….. 43 III.5 Culture de patate douce………………………………………………………………... 44 III.6 Culture d’arachide…………………………………………………………………….... 46 III.7 Culture de canne à sucre…………………………………………...…………………… 47 CAHPITRE IV : CADRE CONCEPTUEL DE L’ETUDE :……………………………….. 49 IV.1 Concepts de la réduction des risques de Catastrophes (RRC)…………………………. 49 b) Catégories et types de risques…………………………………………….. 49 IV.1.1 Le risque de catastrophe……………………………………………………… 49 a) Définition du risque……………………………………………………… 49 IV.1.2 Le risque à l’inondation…………………………………………………… ……...50 IV.1.3 Le risque à la sècheresse………………………………………………………....50 IV.1.4 Le risque à l’élévation de la température…………………………………….. 50 IV.1.5 Le risque aux Cyclones………………………………………………………. 50 IV.1.6 Le risque de la production face aux Changements climatiques…………….... 52 IV.7 La vulnérabilité de l’agriculture face aux changements climatiques…………... 53 IV.7.1 Définition de la vulnérabilité aux Changements climatiques………... 53 IV.1.2 La vulnérabilité de l’agriculture de Marovoay………………………. 53 IV.8 Les Mesures d’adaptation et d’atténuation…………………………………….. 54 IV. 8.1 Les mesures d’adaptation……………………………………………….54 IV.8.2 Les mesures d’atténuation…………………………………………... 54 a) Les négociations internationales………………………………….. 54 b) Présentation de la Convention Cadre de Nations Unies pour le Changement Climatique (CCNUCC) Le protocole de Kyoto…… 55 c) Poznán : une étape sur la route de Copenhague (COP14 - décembre 2008)……………………………………………………………….. 55 d) Le processus de négociation depuis Copenhague………………….. 56 e) Au niveau national ………………………………………………… 56 f) IV.9 Quelques remarques sur l’agriculture et le changement climatique………………………………………………………...… 56 IV.9.1 L’agriculture victime du changement climatique………………………….…. 56

ix

a) Le processus de négociation depuis Copenhague………………... 57 b) Au niveau national ……………………………………………….... 57 IV.9 Quelques remarques sur l’agriculture et le changement climatique…………………… 57 IV.9.1 L’agriculture victime du changement climatique…………………………….. 57 Conclusion…………………………………………………………………………...………. 59 BIBLIOGRAPHIE………………………...………………………………………………… 60 WEBOGRAPHIE……………………………………………………………………………. 61 ANNEXE…………………………………………………………………..………………… 62

x

INTRODUCTION GENERALE

La Terre, depuis ses origines, a toujours connu des changements cycliques de climat, les périodes glacières alternant avec des périodes plus chaudes. Ces cycles durent à peu près 100 0001 ans. Le changement climatique n’est donc pas neuf, la Terre a déjà été dépourvue de calottes glacières. La multiplication des catastrophes causées par les aléas météorologiques (ouragans, inondations, etc.) est une autre manifestation du changement climatique. L’élévation du niveau de la mer en conséquence de la fonte des glaces en est une autre. Vu que ces phénomènes n’ont jamais été observés auparavant, les scientifiques se sont alors penchés sur l’activité humaine afin de trouver les causes de ce phénomène inédit. Plusieurs facteurs entrent en jeu dans la variation du climat suivant que c’est à long ou court et moyen terme :  A long terme ce sont les phénomènes astronomiques (la précession des équinoxes et du périhélie, l’obliquité, la variation de l’orbite terrestre) et la géophysique (dérive des continents) qui sont le plus souvent la cause des glaciations et inter glaciations.  A court et moyen termes les causes seraient les variations de l’activité solaire, l’évolution de certains phénomènes climatiques tels qu’El Nino et La Nina, la N.A.O (Nord Atlantique Oscillations)..., la variation des courants marins, les éruptions volcaniques et l’effet de l’homme. La constante solaire a évoluée. Lors de ces 4 siècles, deux fois le Soleil a eu une faiblesse, c’est à dire que la constante solaire a été moins importante. Les deux dernières périodes où l’activité du solaire a été plus faible (de 1795 à 1830 pendant le minimum de Dalton et de 1645 à 1715, lors du minimum de Maunder) coïncident avec une diminution des températures de l’hémisphère Nord ainsi que celle de l’Optimum médiéval (700-1300). Depuis 1911 la constante solaire cesse d’augmenter, et d’après des analyses informatiques des différents cycles solaires la constante solaire devraient augmenter jusqu’en 2030 pour chuter après. Ce qui à lui seul pourrait augmenter la température d’environ 0,35°C.

Les éruptions volcaniques de fortes ampleurs ont tendance à avoir des effets sur le climat, pendant 2 ou 3 ans environ. Le SO2 envoyé dans l’atmosphère lors des éruptions qui se transforme en aérosols d’acide sulfurique, réchauffe la stratosphère et fait baisser la température de la troposphère.

1 GIEC, Rapport, 2005

1

L’effet de serre a augmenté. D’un côté cet effet de serre est primordial à la vie. Sans l’effet de serre, notre planète aurait une température moyenne de -18°C au lieu de 15°C. De l’autre, l’effet de serre important réchauffe la température du globe. L’augmentation de l’effet de serre est due à l’accroissement de la quantité de la vapeur et des gaz à effet de serre (GES) (CO2, NOx…)dans l’atmosphère. Donc plus il y aura le réchauffement, plus la vapeur d’eau et les GES seront importants et plus l’effet de serre augmentera. Le Groupe Intergouvernemental d‘Experts sur l‘Evolution du Climat (GIEC ou IPCC en anglais) est unanime sur le fait. Les recherches confirment que les activités humaines, telles que l’utilisation de combustibles fossiles, sont très probablement responsables du réchauffement climatique que l’on observe actuellement sur Terre depuis les 50 dernières années. Les activités de l’être humain ont une certaine part sur l’augmentation des températures. Pendant les 200 dernières années l’humanité a libéré des quantités supplémentaires de gaz à effet de serre qui emprisonnent plus de chaleur dans l’atmosphère. Au cours de la même période de temps le climat de la Terre s’est réchauffé, et beaucoup de scientifiques acceptent maintenant qu’il y a un lien direct entre l’augmentation synthétique de l’effet de serre et le réchauffement de la planète. Des calculs ont montré que 50 % du CO2 libéré par les activités humaines s’ajouterait à ce que l’atmosphère contient. Le reste des CO2 est absorbé : 33% par l’océan et 66% par la végétation.

Tout au début de ce travail, nous avons voulu étudier le changement climatique dans une petite région de qui n’est autre que le district de Marovoay, un des cinq districts de la Région du Boeny dans la partie occidentale de Madagascar. Mais en nous planchant sur l’étude des différents paramètres du climat tels la pluviométrie, l’humidité spécifique de l’air, la température, le RIR (Rayonnement infra Rouge réémis par l’océan et la surface terrestre) …nous n’avons trouvé que seulement de la température qui nous donne une variation palpable à partir du 30 novembre 2001. L’étude de la pluviométrie journalière depuis 1er janvier 1989 jusqu’au 31 décembre 2004 nous indique que la quantité de pluie versée annuellement chaque année ne varie pas. Ce qui varie c’est la façon de pleuvoir : ces dernières années, il pleut beaucoup par intermittence avec des intervalles de temps assez longs. Pour les autres paramètres, nous n’avons pas pu déceler d’autres anomalies. C’est ainsi que nous n’étudions pas dans ce travail, le changement climatique dans la région de Marovoay. Nous nous contentons seulement de faire l’étude climatique et la production de cette région. Le problème est né de constatation du retard de l’arrivée de pluie dans la zone de Marovoay qui n’existe presque pas entre le 1er janvier et la fin février 2012. Cette situation rend difficile

2 l’agriculture non seulement par l’invasion d’insectes ravageurs ou par la dégradation des infrastructures agricoles mais surtout l’insuffisance des pluies suivi de la température élevée. Nous essayons de résoudre a cette effet les hypothèses suivantes : Est-ce que le climat de district de Marovoay a subit de changement ? Deuxièmement, est ce que ce changement affecte le rendement des produits agricoles. Le but de l’étude est de savoir le rapport du phénomène climatique avec la production agricole de Marovoay. C’est la liaison même de cette étude par rapport à la gestion des risques et des catastrophes. Parce que si les productions agricoles sont influencées négativement par le climat, des mesures d’adaptation et d’atténuation doivent être établies pour n’est pas arrivé à la famine cause de l’insuffisance alimentaire. Ce travail comporte quatre chapitres :  Dans le premier chapitre nous exposons la généralité du climat. Ainsi, nous y parlerons la cause du climat, les différents climats, la variabilité climatique et l’effet de serre.  Le second chapitre est réservé à l’étude de la pluviométrie, de l’humidité spécifique de l’air et de la température moyenne du district de Marovoay.  Avec les peu de données du Service de la Statistique, nous essayons de mettre en exergue les productions et les productivités du district de Marovoay tout en mettant en relief les productivités avant et après 2002, date où nous avons trouvé une anomalie de la température.  Le dernier chapitre développe le cadre conceptuel de l’étude.

3

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE CLIMAT.

Le terme « climat » apparait dans la langue française au XIIe siècle comme dérivé du latinclimatis qui provient du grecklima qui désigne l'inclinaison de la Terre par rapport au Soleil. Les premiers découpages climatiques en effet ont été établis selon l'inclinaison des rayons du Soleil par rapport à l'horizon. La première description d'un climat a été effectuée par Xia Xiao Zheng, au XXe siècle av. J.-C. La notion de changement climatique, et celle de réchauffement climatique se réfèrent au climat planétaire et à ses variations globales et locales2. Le climat correspond à la distribution statistique des conditions atmosphériques dans une région donnée pendant une période de temps donnée. Il se distingue de la météorologie qui désigne l'étude du temps à court terme et dans des zones ponctuelles. L'étude du climat est la climatologie. La détermination du climat est effectuée à l'aide de moyennes établies à partir de mesures statistiques annuelles et mensuelles sur des données atmosphériques locales : température, pression atmosphérique, précipitations, ensoleillement, humidité, vitesse du vent. Sont également pris en compte leur récurrence ainsi que les phénomènes exceptionnels. On considère toutefois la chaleur provenant du rayonnement solaire comme exerçant la plus grande influence. Viennent ensuite les quantités d'eau tombée dans les diverses saisons de l'année, l'humidité ou la sécheresse de l'air, les vents dominants, le nombre et la répartition des orages dans le cours de l'année; la sérénité ou la nébulosité de l'air; la nature du sol et celle de la végétation qui le recouvre, selon qu'elle est spontanée ou le résultat de la culture3. I.1 la Cause du climat

Les systèmes climatiques sont causés par l'ensemble des interactions entre l'atmosphère, les eaux de surface, la cryosphère, la lithosphère et la biosphère de la Terre, qui sous l'effet du rayonnement solaire, détermine le climat de la planète. L'énergie reçue est absorbée différemment par les diverses composantes. Les océans représentent le principal réservoir de la chaleur capturée et d'humidité. Ils l'échangent principalement avec l'atmosphère. La position des courants marins et leur température déterminent donc une grande partie du climat. D'autre part, les continents et surtout le relief introduisent des barrières physiques à ces échanges qui modifient grandement la distribution des précipitations, de la chaleur et de la végétation.

2Antoine César Becquerel , citépar Alexander von Humboldt, « le climat d'un pays », 1865 3Becquerel (Antoine César, M.), Mémoire sur les forêts et leur influence climatérique, 1865 4

I.2 Les différents climats Il existe de nombreuses méthodes de classification des climats, elles dépendent des données observées et leur choix est fonction des buts recherchés par les observateurs. Une des plus connue est la classification de Köppen. La classification de Köppen est une classification des climats fondée sur les précipitations et les températures. C'est le botaniste Wladimir Peter Köppen qui l'a inventée en 1900 en combinant la carte mondiale de la végétation publiée en 1866 par Griesbach et la division du climat en cinq zones par Candolle4. C'est la plus courante des classifications climatiques dans sa version présentée par Rudolf Geiger en 1961. Un très grand nombre d'études climatiques et de publications ont adopté une des versions de ce système. La carte de Köppen-Geiger reste aujourd'hui une référence, grâce à ses mises à jour fréquentes, tant dans les domaines de l'hydrologie, de la géographie, de l'agriculture, de la biologie, la climatologie à travers ses recherches sur l'évolution des climats (Fig.1). De ce système sont issues d'autres classifications plus conformes aux différences de biomes rencontrées comme la classification de Trewartha

qui introduit des variables empiriques. Ces Figure1 : Carte simplifiée du climat classifications sont cependant moins utilisées. I. 2.1 Climats tropicaux humides Ce climat est présent de part et d’autre de l’équateur, parfois jusqu’à 15 à 25 degrés de latitude nord et sud. La température mensuelle moyenne est toute l’année au-dessus de 18°. On distingue une saison sèche et une saison humide. Plus l’on s’approche de l’équateur et plus la saison humide s’allonge. Les littoraux tropicaux à l’ouest peuvent subir une variation très importante de température. I.2.2 Climats tropicaux secs Le climat tropical sec est caractérisé par une évaporation supérieure aux précipitations et une température moyenne annuelle supérieure à 18 °C. On distingue quelques mois où les précipitations peuvent se produire. La végétation est parfois absente. Il s'étend entre 10 et 35 degrés de latitude nord et sud. Ce climat est caractéristique des régions désertiques ou semi-

4M.C. Peel, B.L. Finlayson & T.A. MacMahon, "Updated world map of the Köppen-Geiger climate classification" in Hydrology and Earth System Sciences n° 11, p. 1633, Copernicus Publications pour European Geosciences Union, Göttingen, 2007, ISSN 1027-5606, Updated world map of the Köppen-Geiger." [archive]

5 désertiques des grandes régions continentales souvent entourées de montagnes, à l'ouest et au centre des continents. I.2.3 Climats subtropicaux Ce type de climat se rencontre à des latitudes comprises entre 45 et 70° et exceptionnellement jusqu'à 100° au nord du bassin méditerranéen occidental. Ces climats subissent l'influence de masses d'air tropicales pendant les mois d'été, leur apportant de fortes chaleurs. En revanche, ils connaissent une vraie saison froide, même si celle-ci est modérée, sous l'influence de masses d'air polaire. En outre, si le ressenti est agréable (douceur, ensoleillement), ces climats sont aussi sujet à des phénomènes brutaux (orages, inondations, tempêtes tropicales, cyclones). Généralement deux types de climats peuvent être qualifiés de subtropicaux : le climat méditerranéen sur les façades occidentales et le climat subtropical humide sur les façades orientales. Si ces deux climats ont en commun un hiver relativement doux et humide (même si un coup de froid n'est jamais exclu), les masses d'air tropical en été apportent des situations bien différentes. Le climat méditerranéen connait l'aridité estivale, alors que le climat subtropical humide subit une chaleur très moite. Les climats subtropicaux, par leur saison froide en hiver, peuvent aussi être qualifiés de "climats tempérés" ou "climats tempérés chauds". I.2.4 Climats dits tempérés Ce climat est en général caractérisé par les saisons tempérées, ainsi dit une saison froide (hiver) et une saison chaude (été). On le divise en deux grands sous-groupes : a) le climat océanique climat avec des étés frais et des hivers doux et humides influencés par la proximité des océans où l'on retrouve les courants chauds (façade ouest des continents) et le climat continental avec des étés chauds et orageux et des hivers froids et plutôt secs (façade est des continents). Le climat océanique est marqué par une amplitude thermique faible (plus ou moins 10°), qui s'accentue dans l'intérieur des continents (jusqu'à 40°). Les précipitations sont bien réparties. On le retrouve entre 35 et 50 degrés de latitude dans l'hémisphère nord et sudde Berlin en seraient la limite orientale en Europe. Certains auteurs parlent de climat hyperocéanique pour la bande de terre où l'influence de l'océan est journalière par la brume de mer. b) Le climat continental Il se distingue par une amplitude thermique forte (dépassant les 40°) et des précipitations de l'ordre du mètre mais réparties surtout pendant la période estivale. L'influence de l'océan ne pouvant se faire sentir vue la direction générale des vents, c'est l'humidité due à

6

l'évapotranspiration des terres (forêts et marécages) et des lacs qui fournit les précipitations. Les villes côtières des façades orientales subissent surtout ce climat malgré leur proximité des océans (New York, Boston, Washington, Shanghai, Séoul). Certains auteurs parlent de climat hypercontinental pour les régions intérieures des grands continents où seule la terre influence le climat. Les températures extrêmes sont souvent étonnantes (+36 °C et -64 °C pour Snag au Yukon). I.2.5 Il existe également un climat de type méditerranéen caractérisé par des étés chauds et très secs, d'où de nombreux incendies de forêts, et des hivers doux et humides avec des précipitations violentes susceptibles d'entraîner des inondations. Ce climat doit son nom à la proximité de la méditerranée mais peut se rencontrer dans d'autres parties du monde (Afrique du Sud, Chili, etc.) I.2.6 Climats subarctiques Ce climat est un intermédiaire entre le climat tempéré et le climat polaire. Les étés sont moins chauds et les hivers plus rigoureux que dans le climat tempéré. La végétation correspond à la forêt boréale ou Taïga. On ne retrouve ce type de climat que dans l'hémisphère nord : partie centrale de tout le Canada, majeure partie de la Russie et nord-est de la Chine. C'est une région peu habitée aux étés courts et frais. Les quelques villes connues sous ce climat sont : Labrador City, Schefferville, Chibougamau, Rouyn-Noranda, Timmins, Uranium City, Fort McMurray au Canada (toutes des villes minières). En Eurasie, la Sibérie occidentale correspond à ce climat et l'on y retrouve peu de villes ou villages connus hormis Moscou qui est à la limite des climats tempéré continental et subarctique. Le climat subarctique correspond à l'appellation « climat tempéré froid sans saison sèche avec aucun mois chaud (+22 °C) ». I.2.7 Climats polaires Le climat polaire est caractérisé par des températures froides toute l'année, le mois le plus froid étant toujours au-dessous de -40 °C. La température moyenne mensuelle dépasse -50 °C sur les inlandsis. Vent fort et persistant, le blizzard. Il est caractéristique des côtes nord de l'Amérique, de l'Europe et de l'Asie, ainsi que du Groenland et de l'Antarctique. Une classification plus simple et plus communément utilisée existe aussi. Elle permet d'identifier un climat par un simple diagramme ombrothermique. Chaque climat, exception faite du climat équatorial, a deux diagrammes types, l'un pour les régions de l'hémisphère nord, l'autre pour l'hémisphère Sud. Si le climat équatorial n'a pas cette caractéristique, c'est qu'il ne connaît pas de saisons, et se trouve près de l'équateur.

7

I.3 Variabilité climatique Le climat global varie incessamment à toutes les échelles de temps - temps profond géologique (centaine à dizaine de millions d'années), temps du Quaternaire (million d'années), temps de la préhistoire et de l'histoire humaines ( dizaine de milliers à millier d'années), temps de l'époque actuelle ( centaine à dizaine d'années), selon une oscillation non cyclique continue enchaînant des périodes, des stades et des phases plus ou moins longs de chauds et de froids relatifs plus ou moins intenses. Les causes possibles de ces variations sont essentiellement naturelles - activité solaire, mouvements de la Terre, météorites, tectonique globale, orogenèse, volcanisme..., accessoirement humaines - gaz à effets de serre... ; innombrables, la plupart sont inconnues ; quelques-unes qui nous sont plus ou moins accessibles sont les sujets de discussions scientifiques, écologiques, politiques, médiatiques. plus ou moins mêlées, au cours desquelles des opinions apparemment inconciliables sont exprimées, souvent de façon péremptoire mal fondée. I.4 l’Effet de serre et gaz à effet de serre Lorsque le rayonnementsolaire atteint l'atmosphère terrestre, une partie (environ 30 %) est directement réfléchie, c'est-à-dire renvoyée vers l'espace, par l'air, les nuages blancs et la surface claire de la Terre. Les rayons incidents qui n'ont pas été réfléchis vers l'espace sont absorbés par l'atmosphère (20,7 %) et la surface terrestre (51 %). Cette dernière partie du rayonnement absorbée par la surface du sol lui apporte de la chaleur qu'elle restitue à son tour, le jour comme la nuit, en direction de l'atmosphère. L'effet de serre (Fig. 2) ne s'intéresse qu'à ces rayonnements, qui seront absorbés en partie par les gaz à effet de serre, ce qui contribue à réchauffer l'atmosphère. Puis dans un troisième temps, cette chaleur contenue par l'atmosphère est réémise dans toutes les directions ; une partie s'échappe vers l'espace, mais une autre partie retourne vers la Terre et vient en déduction de l'apport de chaleur de la surface vers l'atmosphère, donc s'oppose au refroidissement de la surface. Sans effet de serre, la température moyenne sur Terre chuterait à -18 °C. Mais à cette température la glace s'étendrait sur le globe, l'albédo terrestre augmenterait, et la température se stabiliserait vraisemblablement en dessous de -50 °C5. Les gaz à effet de serre sont des composants gazeuxde l'atmosphère qui contribuent à l'effet de serre (sans perdre de vue que l'atmosphère contient d'autres composants non gazeux qui contribuent à l'effet de serre, comme les gouttes d'eau des nuages sur Terre). Ces gaz ont pour caractéristique commune d'absorber une partie des infrarouges émis par la surface de la Terre.

5La Recherche, 10 Idées reçues sur le climat [archive]

8

Les principaux gaz à effet de serre sont la vapeur d'eau, le dioxyde de carbone (CO2), le méthane

(CH4), l'oxyde nitreux (ou protoxyde d'azote, de formule N2O) et l'ozone (O3). Les gaz à effet de serre industriels incluent les halocarbones lourds (fluorocarbones chlorés incluant les CFC, les molécules de HCFC-22 comme le fréon et le perfluorométhane) et l'hexafluorure de soufre (SF6). Contributions approximatives à l'effet de serre des principaux gaz, d'après le GIEC6 :  vapeur d'eau : 60 %

 dioxyde de carbone (CO2) : 26 %

 ozone (O3): 8 %  méthane (CH4) et oxyde nitreux

(N2O) : 6 %  les hexafluorocarbures (HFC),  les perfluorocarbures (PFC),

Figure 2 : Effet de serre  l’hexafluorure de soufre (SF6).

I.4.1 Le dioxyde de carbone (CO2) Les émissions anthropiques de ce gaz représentent60 % du renforcement total de l’effet de serre.Sa concentration dans l’atmosphère est passée de 280 ppmv7en 1750 à 315 ppmv en 1958, 345 ppmv en 1984 et à 367 ppmv en 1999. Cette concentration fut pratiquement constante pendant les trois - quarts du deuxième millénaire. Entre les mesures effectué es actuellement et les reconstitutions autorisées par l’analyse des carottes glaciaires, il est permis de conclure que l’accélération des émissions de dioxyde de carbone au cours du dernier millénaire est intervenue essentiellement depuis le début de l’ère industrielle. Toutefois, au cours de l’histoire de la planète, des variations importantes sont déjà survenues en liaison avec des variations de température.

I.4.2 Le méthane (CH4) Quant au méthane, sa contribution à l’intensification de l’effet de serre représente 20 % de celles des gaz à effet de serre de longue durée émis par l’homme. D’après les mesures opérées, les concentrations ont augmenté d’environ 150 % depuis 1750, et il semble que le seuil atteint actuellement n’ait jamais étédépassé au cours des 420.000années précédentes. Ce gaz apparaît dans l’atmosphère à la suite de réactions chimiques.

6Contribution totale (naturelle et anthropique) à l'effet de serre [archive] d'après les valeurs issues du rapport IPCC 2001 7CNES, 04/2006

9

Comme le gaz carbonique, le méthane peut être d’origine naturelle, par exemple lorsqu’il se dégage des zones humides naturelles, ou d’origine animale (fermentation entérique) ou bien d’origine humaine, lorsqu’il provient de l’agriculture (rizières inondées), de l’extraction de gaz ou des prairies. Il est considéré que plus de la moitié des émissions de méthane sont d’origine anthropique.

I.4.3 Le protoxyde d’azote (N2O)

Le Protoxyde d'azote (également appelé Oxyde nitreux) de formule chimique N2O est un puissant gaz à effet de serre qui subsiste longtemps dans l'atmosphère (environ 120 ans.) Il est en partie responsable de la destruction de l'ozone. Le sol et les océans sont les principales sources naturelles de ce gaz, mais il est également produit par l'utilisation d'engrais azotés, la combustion de matière organique et de combustibles fossiles, la production de nylon, l'agriculture contribuerait aux 3/4 des émissions de N2O provenant essentiellement de la transformation des produits azotés (engrais, fumier, lisier, résidus de récolte) dans les sols agricoles. Le N2O est un gaz incolore et ininflammable, stable dans les basses couches de l'atmosphère mais décomposé dans les couches plus élevées (stratosphère) par des réactions chimiques impliquant la lumière du soleil. La contribution du protoxyde d’azote ou oxyde nitreux représente environ 6 % du total des gaz à effet de serre.

I.4.4 L’oxyde d’azote (NOX) Certains gaz ont seulement une influence indirecte sur le réchauffement. Tel est le cas, par exemple, de l’oxyde d’azote (NOx) qui est la somme de deux gaz nitreux, le NO et le NO2 ensemble appelés « NOx », du monoxyde de carbone (CO), et des composés organiques volatils (COV). Ces polluants ont une influence non seulement sur la formation de l’ozone, mais aussi sur la durée de vie du méthane et d’autres gaz à effet de serre. Il en sera question plus loin dans la mesure où les émissions de NOx comme de monoxyde de carbone sont principalement générées par l’activité humaine. I.4.5 La vapeur d’eau Même si c’est ne pas énuméré dans la liste des gaz de protocole de Kyoto, ce gaz est assez souvent, dans le compte des gaz à effet de serre, il s’agit du premier gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Elle représenterait les deux-tiers, voire 60% de l’effet de serre total. En revanche, on la trouve mentionnée parmi les rétroactions de l’intensification des gaz à effet de serre car, en réponse à une augmentation du gaz carbonique, la vapeur d’eau augmente en liaison avec l’élévation de la température. Cette rétroaction a pour effet de doubler le réchauffement initial.

10

I.4.6 L’ozone (O3) L’ozone résulte d’un processus photochimique se produisant à partir de gaz précurseurs d’origine tant naturelle qu’humaine. L’ozone possède des effets différents selon qu’il se situe dans la stratosphère ou dans la troposphère (Fig. 4). En effet, cet important gaz à effet de Figure 3 : Les couches atmosphériques et ses variations serre est présent dans ces deux couches de des températures l’atmosphère mais, alors que, dans la Source : Dr Mamadou J. Kone, atelier national de stratosphère, l’ozone agit à la fois sur le sensibilisation au Changement Climatique, oct 2012. rayonnement ultraviolet solaire et sur le rayonnement infrarouge, provoquant un refroidissement à la surface du globe, à l’inverse, dans la troposphère, par sa contribution à l’effet de serre, il entraîne un réchauffement. I.4.7 Le pétrole Le recours massif au charbon fut complété plutôt que relayé par l’usage intensif des hydrocarbures (pétrole et gaz naturel). L’histoire des cinquante dernières années est fortement marquée par la quête du pétrole et l’omniprésence de ses usages dans la société moderne. La géopolitique comme la vie quotidienne ont été, pour ainsi dire, imprégnées de pétrole. La sécurité de l’approvisionnement en pétrole, les voies terrestres ou navales de son acheminement, les multiples usages des matières plastiques, la pétrochimie sont devenues indissociables des sociétés industrialisées. Provenant comme le charbon, de la décomposition de forêts, donc de carbone, le pétrole brûlé dégage du gaz carbonique et renforce l’effet de serre. I.4.8 Les halocarbures Leur contribution représente 14 % de l’effet de serre additionnelprovenant des gaz à effet de serre ajoutés. Pour la plupart d’entre eux, la source humaine est la seule origine. (CFC-11 (CFCl3), CFC-12 (CF2 Cl2), CFC-113, CH3, CCl3, CCl4, CFC-12, HCFCs, HFCs, PFCs, CF4, C2F6…). I.5 Changement climatique Les changements climatiques désignent une variation statistiquement significative de l'état moyen du climat ou de sa variabilité persistant pendant de longues périodes. Un changement climatique correspond à une modification durable (de la décennie au million d'années) des paramètres statistiques (paramètres moyens, variabilité) du climat global de la Terre ou de ses divers climats régionaux. Ces changements peuvent être dus à des processus intrinsèques

11

à la Terre, à des influences extérieures8 ou, plus récemment, aux activités humaines. Le changement climatique anthropique est le fait des émissions de gaz à effet de serre engendrées par les activités humaines, modifiant la composition de l'atmosphère de la planète9. À cette évolution viennent s'ajouter les variations naturelles du climat. Dans les travaux du GIEC, le terme « changement climatique » fait référence à tout changement dans le temps, qu'il soit dû à la variabilité naturelle ou aux activités humaines10. Au contraire, dans la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique11, le terme désigne uniquement les changements dus aux activités humaines. La Convention-cadre utilise le terme « variabilité climatique » pour désigner les changements climatiques d'origine naturelle. I.5.1les Conséquences du changement climatique : Les phénomènes de sécheresse, salinisation et désertification peuvent être aggravés par les modifications du climat, notamment dans le Sahel et le désert de Gobi qui s'étendent. La désertification peut elle-même contribuer à des modifications locales et globales du climat, exemple en favorisant les incendies de savanes ou steppes, en étant une source importante de poussières (aérosols qui peuvent influer sur la pluviométrie) et par leur albédo (plus importante qu'un milieu végétalisé). Des zones actuellement habitées pourraient devenir inhabitables à cause de la désertification, certains territoires être chassés de ses habitants par l’élévation du niveau de la mer. Des espèces animales et végétales sont menacées d’extinction. Le changement climatique provoque de nombreuses catastrophes naturelles, impacte nos écosystèmes et pourrait entraîner de nombreux bouleversements à l’échelle planétaire tels que : I.5.2L’extinction de la zone et de la flore La modification ou la disparition des écosystèmes menacent directement de nombreuses espèces. On peut citer l’ours blanc comme exemple emblématique. Le GIEC estime que 20-30% des espèces seront exposées à un risque accru de disparition si la température augmente de 1,5 à 2,5 degrés. Si ce chiffre devait atteindre 3,5, le pourcentage grimperait à 40-70%.

8Par exemple les variations de l'intensité du rayonnement solaire dues aux variations de l'orbite terrestre, ou aux variations de l'activité solaire. 9Svante Arrhenius, « On the Influence of Carbonic Acid in the Air upon the Temperature of the Ground », Philosophical Magazine and Journal of Science, vol. 5, no 41, avril 1896, p. 237-276 [texteintégral [archive] (page consultée le décembre 2009)] 10Changements Climatiques 2007: Rapport de Synthèse (page 30) [archive] 11United Nations Framework Convention on Climate Change [archive]

12

I.5.3Les inondations, les sécheresses et l’intensification des tempêtes tropicales Les aléasnaturels liés au climat, comme les inondations, les ouragans, la sécheresse, les incendies de forêt, etc., risquent de s’intensifier, fragilisant encore plus les populations devant y faire face. Ceci pourrait être un frein au développement de nombreux pays, par exemple Madagascar, le Bangladesh. I.5.4Les effets sur l’agriculture Dans un premier temps le GIEC estime que le réchauffement climatique pourrait profiter à l’agriculture des pays tempérés, tandis que les zones arides, devenant de plus en plus sèches, devraient faire face à de grosses difficultés. I.5.5La modification du trajet du Gulf Stream Le Gulf Stream, ce courant marin de l’Océan Atlantique amenant de la chaleur des côtes de Virginie vers l’Europe, pourrait être modifié, voire disparaître. La conséquence pour l’Europe serait un refroidissement brutal du climat. Cette hypothèse est un exemple prouvant que le réchauffement climatique peut avoir des conséquences surprenantes, les causes et les conséquences étant incroyablement complexes. I.5.6Les flux migratoires et les conséquences politiques Pour toutes les raisons citées plus haut, certaines populations n’auront pas d’autre choix que de prendre le chemin de l’exil, n’ayant plus les moyens de survivre dans leur environnement. En cas de disparition complète du pays (par exemple les Maldives), où ces « réfugiés climatologiques » iront-ils ? Leur pays existera-t-il encore ? Jamais l’humanité n’a été confrontée à une telle situation. Le changement climatique pourrait provoquer des bouleversements géopolitiques.

13

CHAPITRE II : LE CLIMAT DU DISTRICT DE MAROVOAY.

II.1 LE DISTRICT DE MAROVOAY Le site de Marovoay

Marovoay Marovoay est le deuxième grenier à riz Malgache après Alaotra Mangoro. L’exploitation de la zone commence à l’heure coloniale par la construction d’un système d’irrigation moderne. Après l’indépendance de Madagascar à 1960, le gouvernement qui se sont MAROVOAY succédé continue à mettre des politiques de gestion de la plaine par la mise en place des divers structure de gestion tel que la FIFIABE, la construction, la réhabilitation des barrages et la recherche des variétés de riz le mieux adapté à travers la FOFIFA. Actuellement, la plaine de Marovoay se heurte aux problèmes de variabilité Figure 4 : Carte de la Région de Boeny climatique. C’est pour cela donc que notre encadreur pédagogique nous a orientés à travailler dans le district de Marovoay.Pour mieux discerner la climatologie et les productions de la région de Marovoay. Marovoay se trouve à environs 80 km de Chef lieu de la Région Boina. Il s’étend sur une superficie totale de6414 km2. Le district est composé de 11 communes et 140 Fokontany. Ses 11 communes sont : Tsararano, Marovoay Ambanivohitra, , , , Antanimasaka, Antanambao andranolava, , , Ankaraobato, .

14

Le district de Marovoay est limité :  Au Nord par le district de Mahajanga  Au Sud-Ouest par le district de  A l’Ouest par le district de et  A l’Est par le district d’Ambato-Boeni Ses coordonnées géographiques sont : latitudes : 16° 6’ 0’’S et Longitudes : 46° 37’59’’E. II.1.1 La démographie Le tableau 1 ci-après nous montre l’effectif de la population par commune Tableau n°01 : Effectif de la population en 2004 Nombre de Superficie en Nombre Nombre de Nombre de COMMUNES Fokontany km2 d’habitants Naissance décès TSARARANO 7 160 8.634 47 MAROVOAY 12 AMBANIVOHITRA 620 10.079 138 45 MAROSAKOA 15 240 10.462 165 56 MANARATSANDRY 21 782 31.505 6.301 330 BEMAHARIVO 14 328 10961 104 11 ANTANIMASAKA 8 154 11372 444 80 ANTANAMBAO 8 ANDRANOLAVA 480 5255 366 35 ANOSINALAINOLONA 9 540 10627 173 62 ANKAZOMBORONA 19 1950 39503 615 108 ANKARAOBATO 14 1130 9224 43 47 AMBOLOMOTY 13 30 14152 427 102 TOTAL 140 6414 161774 8776 923 Source : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, année 2004 La population de Marovoay compte 161 774 habitants en 2004 avec un taux de croissance annuel de 3.1%, devançant de quelques points le taux national qui affiche 2.9% (selon la PRD Boina 2005)4 la densité est de 30,61 habitants/km2. Le nombre de naissance pour une année est de 8776 qui représente le 5,42% de la population par contre, le décès est de 923 soit le 0.5% de la population. II.1.2 L’éducation L’éducation préscolaire est en plein essor dans la Région. On estime le nombre d’écoles préscolaires à 15 établissements privés qui sont concentrés à Marovoay. On compte dans ces établissements 846 élèves pour 23 salles de classe et 20 enseignants.

15

L’éducation fondamentale représente 140 établissements publics et 18 établissements privés. Le nombre total des élèves dans le primaire pour l’année scolaire 2010-2011 est de 39.450 dont 35.434 élèves se trouvent dans les établissements publics contre 4.016 dans les privés. Dans le primaire, 26.416 garçons sont scolarisé contre 13.034 filles. 29% des enseignants sont des fonctionnaires, le reste ce sont des enseignants FRAM dont 40,13% seulement sont subventionnés par l’Etat. Le taux de redoublement entre le privé et le public représente des écarts bien observé. Si le redoublement représente de 26, 29% dans les écoles publiques, chez les privées il ne représente que 6,22% seulement. Le taux de réussite au CEPE est de 75%. Le primaire compte 697 salles de classe durant l’année scolaire 2010-2011 et 117 enseignants. La répartition des salles de classe entre privée et publics nous montre que le privé possède 135 salles contre 562 pour les publics. La répartition de l’établissement scolaire souffre d’une inégalité au niveau du district. Le taux d’inscription au collège n’excède pas 35% traduisant le haut taux d’abandon après le CEPE. L’enseignement au collège comme l’enseignement aux écoles primaires soufre d’un manque de personnels enseignants titulaires et une inégalité de répartition. Le district compte 4 lycées dont 2 privés et 2 publics. Durant l’année 2010-2011, les 4 lycées de Marovoay compte 1.524 élèves dont 1.083 élèves dans le publics et 441 dans le privés. Les garçons représentent le double des filles que ce soit dans le lycée privé que dans les lycées publics. On constate aussi une insuffisance de salle de classe. La moyenne montre que 83 élèves se trouvent dans une même salle de classe au lycée public contre 11 élèves par salle pour les établissements privés. 70 enseignants travaillent dans les 4 lycées de Marovoay. 41 pour les lycées publics et 29 pour les enseignants des lycées privés leur répartition selon leur statut et leur responsabilité nous montre que 22 enseignants sont fonctionnaires, 3 enseignants FRAM, 16 vacataires et 12 personnes administratifs. Pour les lycées privées, on trouve 29 enseignants dont 25 assurent directement l’enseignement et 4 personnels administratifs. 150 lycéens sont des redoublants selon la statistique de la direction de planification de l’éducation nationale de 2011. La répartition de redoublement entre le lycée public et le lycée privée est respectivement de 117 et de 33. On rencontre plus de redoublement en classe de seconde et en classe de terminale. Il y a plus de garçons que de filles qui redoublent. Le nombre des élèves inscrits dans les séries scientifiques est presque nul dans le district de Marovoay. II.1.3 Les infrastructures sanitaires Toutes les communes de Marovoay sont couvertes de CSB. Actuellement, Marovoay possède 13 CSB dont 3 CSB1 et 10 CSB2. Leur fréquentation dépend aussi de leur emplacement par rapport aux lieux de résidence des patients, et parfois les problèmes de sécurité influent sur leur accessibilité, notamment dans les zones enclavées.

16

Tableau 2 : Les Centres de Santé de Base (CSB) par Commune

Centre de Santé Nombre Nb de Sage Aide Nombre Nombre de Communes Infirmier d'Accouche CSB CHD Médecin Femme Sanitaire de Lits Consultation ment I CSBII I CHD II Tsararano 1 1 1 4 198 61 Marovoay Ambanivohitra 1 1 1 4 538 13 Marosakoa 1 1 1 3 125 36 Manaratsandry 1 1 3 2 13 1225 54 1 1 1 3 145 28 Bemaharivo 1 1 1 6 352 13 1 1 1 3 145 28 Antanimasaka 1 1 1 6 498 103 Antanambao Andranolava 1 1 1 5 210 45 Anosinalainolona 1 1 1 1 8 128 16 Ankazomborona 1 1 1 1 3 9 552 79 Ankaraobato 1 1 Ambolomainty 1 1 60 1170 30 TOTAL 3 10 0 0 6 10 4 13 124 5286 506 Source : Auteur, 2013 Le nombre de consultation dans la circonscription médicale de district de Marovoay en 2004 atteint 5286 patients dont on enregistre 506 accouchements. Le nombre de naissance est de 776. La différence entre le nombre d’accouchement et le nombre de naissance s’explique que beaucoup de gens n’accouchent pas à l’hôpital. La plupart des accouchements sont assurés par les tradi- praticiens. Mais vue la nécessité de l’acte de naissance les tradi-praticiens collaborent avec les Agents de santé pour avoir le complément de dossier nécessaire à l’obtention de la première copie à la commune. Les femmes préfèrent recourir aux tradi-praticiens par peur de la médecine moderne mais aussi par habitude. Pourtant, les pratiques et l’hygiène chez ces derniers aggravent souvent les problèmes. 33 personnes assurent la bonne marche de ces CSB dont 6 médecins, 10 infirmiers, 4 sages- femmes et 13 aides sanitaires. Nous rencontrons souvent des problèmes d’insuffisance de personnel, le personnel affecté dans les zones éloignées hésite souvent à rejoindre leur poste par manque de motivation, et par peur des problèmes de sécurité. L’approvisionnement en médicaments de certains centres éloignés pose problème à cause de l’acheminement et de la lourdeur des procédures. Le tableau 2 ci-dessus nous montre le centre de santé de base existant dans le district de Marovoay.

17

II.1.4 Le Centre Hospitalier de District II (CHD II) de Marovoay L’hôpital de référence, le CHD II Marovoay, propose 42 lits et un paquet complémentaire d’activité avec chirurgie, 10 médecin dont un médecin Chef, 6 infirmiers, 2 sages-femmes, 3 laborantins, 3 personnels administratifs et 8 personnels d’appuis. La fréquentation du CHD II reste très faible avec un taux d’hospitalisation de 5 °/°° seulement, et un taux d’occupation moyenne de ses 42 lits avoisinant les 50%. Les trois quarts des patients sont issus du district de Marovoay, dont une grande majorité dans un rayon de 5 km autour de l’hôpital. La principale barrière à l’accès aux soins serait, le coût des soins. Environ 30% des ménages ont dû recourir à un emprunt pour pouvoir financer les soins de santé12. Le tableau 3 nous renseigne le nombre de personnels du CHD II de Marovoay. Tableau 3 : le CHD II de Marovoay et ses personnels

CENTRE PERSONNELS DE Médecin Sage Personnels LITS Chirurgien Médecin Infirmier Laborantin Administratif SANTE Chef Femme d'Appuis CHD 2 1 1 9 6 2 3 3 8 42 Source : Auteur, 2013 Les coûts de l’hospitalisation atteignent effectivement des montants non négligeables (entre 10.000 et 100.000 Ar par intervention, avec une moyenne de 44.000 Ar), auxquels se rajoutent les frais de transports, de nourriture, de perte de revenus de l’accompagnant, ainsi que d’autres « faux frais » tels les dessous de table demandé par certains services à l’hôpital. Selon la politique de tarification à l’hôpital, le patient ne paye pas les actes médicaux, mais il paye les médicaments et les autres consommables utilisés durant son hospitalisation. Ce système entraîne une totale imprévisibilité quant au coût de l’hospitalisation, qui rajoute probablement une composante psychologique (insécurité) au problème d’accessibilité financière. La localisation de l’hôpital de Marovoay est situé à l’écart de la route principale et donc plus difficile d’accès que le CHU de Mahajanga pour une grande partie de la population cible. Malgré les grandes améliorations des dernières années au niveau du plateau technique et du comportement du staff, le CHD II Marovoay semble être encore victime d’une mauvaise réputation par divers problèmes techniques. Ce qui pousse les gens à aller au CHU de Majunga. De plus, Mahajanga étant une capitale provinciale, une majorité de patients ont plus de chance d’y trouver un noyau de solidarité familiale qu’à Marovoay.

12Implémentation d’un fonds d’équité hospitalier Madagascar page 8.

18

II.1.5 Les Pathologies dominantes Les trois pathologies dominantes sont identiques dans les 11 communes, avec en tête le paludisme, l’infection respiratoire aigu et la diarrhée. Suivent d’autres maladies d’origine infectieuse, telles que l’infection cutanée, l’infection de l’œil, affectant surtout la population de plus de 5 ans, comme le cas de l’infection respiratoire et l’hypertension qui touche essentiellement les personnes âgées. A priori, ce sont des maladies liées : A l’environnement du milieu A l’accès à l’eau potable Aux conditions climatiques A certains us et pratiques hygiéniques Pour le SIDA, la situation est tout aussi préoccupant, Marovoay ville est de 2, 67% de séropositif si Mahajanga I affiche de 1,49%. Indéniablement, la vigilance s’impose. II.1.6 La sécurité publique Une brigade territoriale se trouve à Marovoay. Quelques communes très exposées à l’insécurité ayant des enjeux économiques en disposent également telles que Manaratsandry, Ankazomborona. Ces brigades couvrent souvent plusieurs communes à la fois. Les statistiques de 2010 issues de la gendarmerie révèlent que les criminalités et les actes de banditisme commencent à gagner du terrain dans le district. Néanmoins, comparée aux autres districts de la Province, voire du pays, elle peut encore se vanter de nos jours d’être sécurisée et paisible. En 2010, les cas d'attaques criminelles ou d'actes de banditisme recensés ne dépassent est de 36. De nettes améliorations ont été constatées. Parmi les actes réprimés par la loi, le banditisme tient la première place, suivi de près par les « coups et blessures volontaires » Heureusement, les cas d'homicide sont relativement rares. Les zones rouges, avec des cas entre 30 et 40 fois par an sont localisées dans les communes de Mahajanga II, de Marovoay et d’Ambato-boeny. Les grands centres urbains, très peuplés, tels que Mahajanga I, Marovoay ville, Ambato-Boeny et Ankazomborona, viennent grossir le rang13. II.1.7 La sécurité alimentaire Pour Marovoay, la grande partie de la production est destinée à la consommation domestique. Avec 570 000 habitants, les besoins annuels en riz sont de 18 018 Tonnes (en se basant sur la consommation annuelle d’un adulte à Madagascar à 119 kg par an, la moitié pour un enfant moins de quatre ans) Avec une production annuelle de paddy à 155 340 tonnes par an (statistique

13 PRD Boeni, 2005

19 agricole, 2011). Suit la quantité annuelle produite en manioc, elle-même non négligeable, avec 5 821 tonnes par ans la moyenne (annuaire agricole de 1997 à 2008). En théorie, la pêche devrait également contribuer à la sécurité alimentaire de la région. Or, aucun chiffre sur la production de la pêche traditionnelle n’est jusqu'à ce jour disponible. En tout cas, au moins pour Marovoay, l’activité pourrait leur être une source d'apport continu en protéines. Quoique, il faille tout de même signaler que l'utilisation de techniques non appropriées engendre des préjudices en chaîne : 1- perte de la valeur nutritive des produits halieutiques, due essentiellement au système de traitement et de stockage utilisé. Car, pour l'instant, à défaut d’énergie, le séchage et le fumage à base de bois de chauffe sont les techniques les plus répandues dans la majorité des communes productrices. 2- perte de la valeur commerciale des captures, et par conséquent, diminution du revenu des pêcheurs traditionnels. 3- nuisance à l’environnement, par l'utilisation du bois de chauffe comme énergie, d'où atteinte au renouvellement des ressources. Par ricochet, et à terme, les pêcheurs traditionnels s’exposent ainsi à l’insécurité alimentaire. II.1.8 L’élevage L’élevage demeure encore actuellement contemplatif dans les districts de Marovoay. D’ailleurs, peu d’éleveurs se tournent réellement vers la filière de viande bovine et de lait. Les activités pastorales sont souvent considérées comme des activités d’appoint des activités agricoles, notamment pour l’élevage des volailles, de porcins et d’ovins/caprins. Elles sont destinées à renforcer les revenus familiaux durant les périodes de soudure ainsi qu'aux funérailles, les fêtes familiales ou cultuelles. Les animaux sont élevés de façon sauvage, en liberté dans la nature et rarement réunis dans des lieux clôturés. L’intégration des bons géniteurs et des vaches laitières est très faible. II.1.9 L’élevage de volaille et des ovins : L’élevage de volaille est au début considéré comme des activités destinées aux femmes mais au fur et à mesure que le cout de la vie augmente, l’activité ne reste pas aux femmes seulement mais aussi aux hommes. La commune d’Ankazomborona détient la première place pour l’ensemble du district avec 215 000 têtes. La pratique de l’élevage est encore du type traditionnel. A chaque côté des maisons on remarque l’existence d’une petite case souvent construit par des branches des bois dont le toit est couvert des végétaux sèches ou des tôles inutiles souvent plein des trous. Les volailles sont resté à l’air libre pendant le jour et tricote des débris des riz pendant la journée. Certain propriétaire leur donne un poigné de riz ou de maïs. C’est un geste effectué soit le matin après la

20 libération de volaille ou le soir avant de rentrer à la case. Il s’agit d’un geste pour faire le suivi des animaux et pour faire habituer les volailles à se rassembler. Pendant la période de soudure la vente de volaille qui assure à la famille de couvrir les petits besoins comme l’achat de pétrole, l’achat des médicaments. Les volailles sont les premiers à vendre avant de vendre les autres biens. II.1.10 L’élevage porcin La pratique de l’élevage traditionnel est toujours prédominante. C’est à Marovoay qu’on rencontre quelques éleveurs avoir adopté la nouvelle technique. Dans les autres communes par contre les éleveurs pratiquent l’élevage traditionnel. A Marovoay, la majorité des porcheries ont des murs en bois, un sol en terre et un toit en chaume ou en végétaux secs. Quand il s’agit d’un élevage amélioré, le sol est en bois ou parfois en ciment et les murs sont en bois et très rarement en briques ou en ciment. Les mangeoires et abreuvoirs sont le plus souvent fabriqués en bois et sont très rarement fixés. Dans de très rares élevages l’abreuvoir est en ciment ou en bois fixé au sol. Enfin, beaucoup d’éleveurs ont une seule auge servant de mangeoire et d’abreuvoir. Tous les éleveurs séparent les truies allaitantes des autres animaux mais seule une minorité d’éleveurs sépare véritablement les porcs selon les classes d’âge.

Figure 5 :Elevage porcin dans l’Etude épidémiologique de la peste porcine africaine dans la région de Marovoay, Céline Humbert, 2005. (à gauche) : Elevage porcin à Manaratsandry, (à droite) : Elevage porcin à Ankazomborona. II.1.11 L’élevage de bovidé Marovoay compte 81 804 têtes en 2006 sur tout dans la commune d’Ankazomborona. Les animaux sont élevés de façon sauvage, en liberté dans la nature et rarement réunis dans des lieux clôturés. Le bœuf occupe une place particulière dans la société : il est à la fois signe de richesse, outils de travail et moyens de déplacement (Charrette). II.2 LE CLIMAT DE MAROVOAY Le climat de la région est de type tropical sec, chaud pendant 7 mois, et 5 mois de saison pluvieuse. Il est rythmé par l'alternance d'une saison pluvieuse qui s'étale généralement d'octobre à

21 avril–avec une moyenne annuelle de 1 000 à 1 500 mm d'eau, et d'une saison sèche d'avril à octobre. La température moyenne annuelle est de 27, 64°C. Dans ce chapitre, nous allons étudier les trois variables climatiques tels que l’humidité, la température et la pluviométrie. Les données utilisées proviennent des sites d’IRI/LDEO Climate Data Library et l’ERA Interim Daily Fields. II.2.1 La Température La figure 6 représente les valeurs brutes journalières de la température du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004. On remarque sur cette figure une variation pseudo périodique de la température de 1989 à 2004. Cette variation présente des fluctuations locales très importantes à partir de 30 novembre 2001. Cette figure montre que sur la période d’étude, la température minimale s’observait le 27 novembre 1989 et la température maximale s’observait le 18 et 19 mars 1998.

température dans la zone de Marovoay 30

29

28

27

26 température(°C)

25

24

23 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 jour de 1 janvier 1989 à 31 décembre 2012

Figure 6 : Valeurs brutes journalières de la température

La figure 7 représente la variation de la moyenne climatologique journalière de la température sur notre période d’étude. On y voit que la température reste au-dessus de 27,5°C du 1er janvier au 7 mai. Elle est en dessous de 27,5°C le reste de l’année. La valeur maximale de 28,55°C apparait le 21 et 25 mars ; la valeur minimale de 24,15°C apparait le 30 et 31 août.

22

moyenne climatologique journalière de température sur 16 ans durant chaque mois dans la zone de Marovoay 29

28.5

28

27.5

27

26.5

26

25.5

valeur moyenne de la température(°C) la de moyenne valeur 25

24.5

24 J F M A M J J A S O N D mois

Figure 7 : Moyenne climatologique journalière de la température du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004.

La figure 8 confirme le résultat de l’analyse de la figure 7. Ici, le mois de mars représente le maximum de température elle coïncide avec la saison de pluie. Le minimum par contre se présente au mois d’aout. Elle commence à augmenter à partir du mois d’octobre.

moyenne climatologique mensuelle de température sur 16 ans dans la zone de Marovoay 28.5

28

27.5

27

26.5

26

25.5

25 valeur moyenne de la température(°C) la de moyenne valeur

24.5

24 J F M A M J J A S O N D mois

Figure 8 : Moyenne climatologique mensuelle de la température du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004.

II.2.1.1 La transformée de Fourier

Nous avons dit auparavant que la figure 6présente à partir de fin d’année 2001 une grande fluctuation et nous nous demandons à quel caractère physique correspond ces fluctuations. Pour cela nous avons considéré l’anomalie de la température de 1989 à 2004. Nous entendons par anomalie de température, la température à la date t diminuée de la température moyenne entre 1989 et 2004. Après nous avons soumis cette anomalie de la température à deux transformations mathématiques qui sont :

23

 La transformée de Fourier rapide (sigle anglais : FFT ou Fast Fourier Transform) ;  La Méthode d’Entropie Maximale (MEM). La transformée de Fourier rapide est un algorithme de calcul pour transformer des données discrètes du domaine temporel dans le domaine fréquentiel. La transformée de Fourier est basée sur la découverte que toute fonction périodique du temps x(t) peut être décomposée en une somme infinie de sinus et cosinus dont les fréquences commencent à zéro et augmentent par multiples entiers d'une fréquence de base f0 = 1/T, où T est la période de x(t). Ce développement se présente ainsi :

L'expression du membre de droite est appelée série de Fourier. Le rôle de la transformée de

Fourier est de trouver toutes les valeurs ak et bk qui composent la série ainsi que la fréquence f0 de base et la fonction x(t). C’est la détermination de cette dernière qui nous intéresse le plus ici. La Méthode d’Entropie Maximale (MEM) est une autre transformation mathématique qui, appliquée en même temps avec le FFT, nous détermine les durées d'acquisition, la sensibilité et la résolution des spectres finaux.

-14 x 10 anomalie journalière de température dans la zone de Marovoay

0.5

0

-0.5

1 32 60 91 121 152 182 213 244 274 305 335 365 temps (jour)

anomalie journalière de température(°C) de journalière anomalie MEM de température dans la zone de Marovoay 2 X: 7.196 X: 5.097 Y: 1.333 1.5 Y: 1.237

1

0.5 Power spectrum Power 0 3 2 1 0 10 10 10 10 période (jour)

Figure 9 : Puissance spectrale de la moyenne climatologique journalière de la température du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004. En haut : Anomalie journalière de la température En bas : La puissance spectrale (FFT) de l’anomalie de la température Le tiret rouge représente le MEM La figure 9-a (1er ci-dessus) représente les seuils de filtrage de donnée de température à et . La figure 9-b (2 ème ci-dessus) donne l’allure de la courbe de variation des données filtrées.

24

La figure 9-a en haut nous donne l’anomalie de la température. Cette courbe est aussi pseudo périodique. Pour déterminer sa pseudo périodicité, nous avons tracé (Fig.9-b en bas) sa puissance spectrale combinée avec la MEM (en rouge). Les intersections de ces deux courbes donnent deux points de coordonnées (X1=7,196 jours ; Y1=1,333 Watts) et (X2=5,097 jours ; Y2=1,237 Watts).

Le mode dominant de l’anomalie de la température est celui de (X1=7,196 jours – X2=5,097 jours =2,099 jours). La pseudo période du signal est de 2,099 jours.

On filtre les données de l’anomalie de la température en faisant apparaître les données correspondant aux modes dominants de période. Ce qui est représentée à la figure 10 (bas). La figure 10 (haut) représente le seuil du filtre.

seuil de filtrage 1

0.8

0.6

0.4

0.2 Mag. of frequency response

0 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45 0.5 fréquence (jour-1)

anomalie journalière de température des données filtrées dans la zone de Marovoay 0.4

0.2

0 Time waveform -0.2

-0.4 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 anomalie journalière de chaque année de 1989 à 2004

La figure 10: données filtrées 1989 à 2004

seuil de filtrage 1

0.8

0.6

0.4

0.2 Mag. of frequency response frequency of Mag.

0 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45 0.5 fréquence (jour-1)

anomalie journalière de température des données filtrées dans la zone de Marovoay 0.3

0.2

0.1

0

-0.1

Time waveform Time -0.2

-0.3

-0.4 2000 2001 2002 2003 2004 anomalie journalière de chaque année de 1989 à 2004

La figure 11: données filtrées 1999 à 2004

25

Entre 1er janvier 1989 à 29 novembre 2001, on constate que l’anomalie journalière présente de très faibles fluctuations autour de la valeur nulle. A partir de 30 novembre 2001 l’amplitude de fluctuation augmente de façon notable environ 1,6 fois. Ce qui nous fait penser qu’à partir de cette date, un changement s’est intervenue expliquant la grande fluctuation de la température. L’utilisation de filtrage à partir de 1999 comme la montre la figure 11, permet de garantir l’impotence de la fluctuation à partir du 30 novembre 2001.

x 105 cumul annuel de la température sur 16 ans dans la zone de Marovoay 14

12

10

8

6 cumul de température(°C)

4

2

0 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 années

Figure 12 : cumul mensuel de la température de 1989 à 2004

Le cumul mensuel de température depuis 16 ans montre une courbe ascendante linéaire (Fig.12). Cette situation met en évidence la régularité de l’humidité spécifique de 1989 à 2004.

température dans la zone de Marovoay 30

29

28

27

26 température(°C)

25

24

23 2002 2003 2004 jour de 30 novembre 2001 à 31 décembre 2004

Figure 13 : Valeurs brutes journalières de la température du 30 novembre 2001 au 31 décembre 2004.

26

La figure 13 nous donne les valeurs brutes journalières de la température du 30 novembre 2001 au 31 décembre 2004. Ces valeurs sont comprises entre 26,7°C à 23,8°C. Elle est minimale entre les mois d’Août et Octobre. Elle augmente de Novembre à Avril. Elle descende d’Avril à Septembre (21,2°C). Ici, l’allure de la courbe présente une plusieurs petites fluctuations montrant la petite variation journalière de la température à partir de 31 novembre 2001. Cette figure peut être le signe du changement climatique dans le district de Marovoay. Pour affirmer cela il faudrait aussi travailler sur les autres paramètres du climat. II.2.2 La Pluviométrie a) Définition : Par définition, les précipitations, c’est ce qui tombe du ciel : la pluie, la neige, le grésil, la grêle, l’eau boueuse chargée de poussières sahariennes ou « pluies de sang », les pollens des « pluies de sang », les grenouilles aspirées dans une mare par une trombe et rejetées plus loin. Mais ce qui nous intéresse, c’est la pluie que l’on appelle quotidiennement précipitation. Tout le monde sait que tous les nuages ne s’accompagnent pas de précipitation. Si la condensation est en effet nécessaire, elle ne saurait pour autant être considérée comme suffisante. Ceci parce que les gouttelettes qui constituent les nuages sont de taille largement inférieure à celle de pluie. Les premières ont un diamètre généralement compris entre 0,01 et 0,025 mm tendis que les secondes ont un diamètre d’ordinaire compris entre 0,5 et 3 mm. Et nous nous demandons comment les gouttes de pluie sont aussi grandes ? b)Mécanisme de formation de pluie : Pour qu’on passe de la condensation à la précipitation, il faut qu’il y ait « ascendance de l’air », seule l’ascendance peut engendrer la pluie et tout autre forme de précipitation. L’aspect paradoxal du phénomène est que le mouvement déterminant est de bas en haut et le mouvement déterminé est de haut en bas. Le mécanisme en est qu’il y a grossissement de taille des cristaux qui se trouvent dans la partie supérieure des nuages. En effet, dans cette partie supérieure des nuages, coexistent fréquemment des cristaux de glace et des gouttelettes d’eau surfondues. Les premiers bénéficient d’une condensation plus rapide, c’est le principe de paroi froide, et se nourrissent grâce à la vapeur d’eau contenue dans l’air ambiant saturé. Les seconds, au contraire, ne grossissent pas et peuvent même perdre une partie de leur eau en évaporation à partir d’une certaine tension de vapeur. A partir de ce moment là, tout se passe comme si les cristaux se développent au détriment des gouttelettes. Grâce à cette instabilité interne, les cristaux peuvent acquérir une taille qui leur permet de tomber soit à l’état de neige, si

27 l’air des basses couches de l’atmosphère est froid, soit à l’état de pluie après une fusion, si l’air est à une température relativement élevée (T° supérieure à 0°C). Ainsi, les nuages « chauds » peuvent donner des pluies abondantes et l’on pense que dans ce cas des gros noyaux hygroscopiques de sel jouent un rôle analogue à celui des cristaux de neige. Remarques: -Le déclenchement des pluies artificielles se fait de la même manière. En effet, on projette sur le sommet surfondu d’un nuage des particules de neige carbonique ou d’iodure d’argent ou même des particules hygroscopiques, et les pluies tomberont. -Chaque année, une énorme quantité d’eau tombe à la surface de la terre, la moyenne annuelle de la lame d’eau précipitée sur la surface terrestre est de l’ordre de 900 mm, ce qui représente une masse d’eau d’environ 14 millions de tonnes par seconde. -La zone pluvieuse est généralement axée sur l’équateur, on peut estimer que la zone intertropicale reçoit plus de la moitié des précipitations qui tombent à la surface du globe

La valeur brute journalière de la pluie de Marovoay est représentée sur la figure 14 ci-après. Apparemment, la division entre la saison de pluie et la saison sèche est bien distinct dans l’analyse de cette figure. Le début et la fin de la période de pluie caractérise par l’impotence de l’amplitude de la fluctuation qui s’observe souvent de novembre à avril. La saison sèche par contre représenté par des fluctuations de faible amplitude qui marque l’insuffisance de pluie et s’étale de mai en octobre.

Dans la figure 14, la fluctuation la plus importante correspond au mois de décembre 1998. L’enregistrement à cette époque était de l’ordre de 110mm. La plus basse par contre enregistré en 1996 dont la période sèche est plus longue et la période de pluie a rétrécis.

pluie journalière dans la zone de Marovoay 120

100

80

60 pluie(mm)

40

20

0 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 du 1 janvier 1989 au 31 décembre 2004

Figure 14 : Valeurs brutes journalières de la pluie de 1989 à 2004

28

moyenne climatologique journalière de pluie sur 16 ans durant chaque mois dans la zone de Marovoay 15

10

5 valeur moyenne de la pluie(mm) la de moyenne valeur

0 J F M A M J J A S O N D mois

Figure 15 : Moyenne climatologique journalière de la pluie du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004.

La figure 15 nous renseigne sur la moyenne climatologique journalière qui est importante pendant la période janvier, février,mars, avril et mai. Elle est minimum de juin en octobre et reprendre en novembre et décembre. Durant 16 ans entre 1989 à 2004 le mois de février représente le maximum de la moyenne journalière de pluie avec la valeur : 14,65 correspond au 1er février. Le mois de juin en octobre représente la valeur minimale de la moyenne journalière de pluie, à titre d’exemple, 0,01667 est la valeur minimale pris au 231ième jour de l’année qui correspond au 18 aout.

moyenne climatologique mensuelle de pluie sur 16 ans dans la zone de Marovoay La figure 16 représente la 5

4.5 moyenne climatologique 4 mensuelle de pluie. C’est la 3.5

3 moyenne de chaque mois sur

2.5 les 16 ans de 1989 à 2004. 2 Le résultat confirme qu’au valeur1.5 m oyenne de la pluie(m m)

1 mois de février la moyenne

0.5 climatologique mensuelle est

0 J F M A M J J A S O N D mois maximale et qu’elle est

minimale au mois de Figure 16 : La moyenne climatologique mensuelle de pluie depuis 1989 au 2004 septembre.

29

-15 x 10 anomalie journalière de pluie dans la zone de Marovoay 3

2

1

0

-1

-2

anom-3 alie journalière de pluie(m m ) 0 50 100 150 200 250 300 350 temps (jour)

MEM de pluie dans la zone de Marovoay 60 X: 365 50 Y: 60

40

30

20

Power spectrum X: 104.7 10 Y: 3.836

0 3 2 1 0 10 10 10 10 période (jour)

Figure 17 : Puissance spectrale de la moyenne climatologique journalière de la pluie spécifique du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004. Nous avons 2 figures dont :  17-a (1er en haut) représente l’anomalie journalière de pluie dans la zone de Marovoay.  17-b (2ème en bas) représente la MEM de pluie dans la zone de Marovoay.

La figure 17 nous donne la puissance spectrale de la moyenne climatologique journalière de la pluie spécifique du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004. Cette figure comprend 2 figures 17-a (1er en haut) et on a 17-b (2ème en bas). Sur la figure 16-b, donnant la MEM de pluie dans la zone de Marovoay, on remarque que:

- de 1990 à1994, une périodicité quasi parfaite avec fluctuation locale ; - de 1995 à 1998, une augmentation de l’amplitude de fluctuation ; - au cours de l’année 2004, une forme sinusoïdale sans fluctuation locale.

30

seuil de filtrage 1

0.8

0.6

0.4

0.2 Mag. of frequency response

0 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45 0.5 fréquence (jour-1)

anomalie journalière des données de pluies filtrées dans la zone de Marovoay 20

10

0 Time waveform -10

-20 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 anomalie journalière de chaque année de 1989 à 2004

La figure 18 : données filtrées de pluies dans la zone de Marovoay

Sur la figure 19, on note :

- de 1989 à1998, une augmentation plus ou moins rapide du cumul de pluie ; - de 1998 à 2004, une augmentation moins importante que celle de 1989 à1998 notamment à partir de 2002 ;

5 x 10 cumul annuel de pluie sur 16 ans dans la zone de Marovoay 2.5

2

1.5

1 cumul de cumul de pluie(mm)

0.5

0 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 années

Figure 19 : cumul mensuel de la pluie

La figure 19 représente le cumul mensuel de la pluie. Le cumul de pluie sur 16 dans la zone d’étude nous montre une courbe ascendante mais à partir de 1998, on observe une irrégularité de

31 cumul mensuel de pluie qui donne une légère flexibilité au niveau de graphe jusqu’en 2002. A partir de 2002, une légère convexion de la courbe est constatée jusqu’en 2004. Ces phénomène nous donne l’idée de pensait qu’il y a changement de cumul de pluie à partir de 1998. Ce changement de cumul qui coïncide avec la fluctuation importante de température pourrait être signe de changement climatique dans la zone de Marovoay.

Les figures 20 à 25 (Voir Annexe) nous montrent l’évolution annuelle de la pluviométrie de Marovoay de 1998 à 2004. Ces figures sont obtenues à partir de la fragmentation et l’agrandissement de la figure 14. On y voit que la quantité de pluie tend vraisemblablement à diminuer d’une année à l’autre, notamment de 2000 à 2004 (voir annexe).

II.2.3 L’Humidité spécifique de l’air b) Définitions: L’Humidité est la teneur en eau d'un corps souvent exprimée en pourcentage (masse de l'eau rapportée a la masse sèche du corps). Humidité spécifique de l'air est masse de vapeur d'eau contenue dans l'air par unité de masse d'air humide (g/kg) ou (g/g) ou (kg/kg) L’Humidité absolue de l'air donne masse de vapeur d'eau contenue dans l'air par unité de volume (g/m3). L’Humidité relative de l'air représente le taux de saturation de l'air en vapeur d'eau (0 % pour de l'air sec, 100 % pour de l'air sature). Syn. Degré hygrométrique de l'air. Contrairement à l'humidité relative ou absolue, l'humidité spécifique se conserve lors d'un changement d'altitude ou de température de la masse d'air, tant qu'il n'y a ni condensation ni évaporation. La raison est qu'un kilogramme d'air ou de vapeur reste un kilogramme, indépendamment de la pression ou de la température de l'air. Ainsi lorsque l'on donne l'humidité spécifique, l'altitude de la parcelle d'air n'a pas d'importance. Ceci reste valable tant que la quantité de vapeur reste constante, il ne doit donc pas y avoir de changement d'état physique. Malgré cet avantage, la mesure de l'humidité spécifique est difficile et doit en général être effectuée par un laboratoire. En traçant les données brutes journalières de l’humidité spécifique de la région de Marovoay on a la figure 26. De façon générale, du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004, l’humidité spécifique oscille chaque année entre 0,002 à 0,014 (kg /kg) de façon pseudo périodique. L’humidité spécifique est maximale pendant l’été austral et minimal pendant la saison sèche.

32

Figure 26 : Valeurs brutes journalières de l’humidité spécifique

-3 xmoyenne 10 climatologique journalière de humidité spécifique sur 16 ans durant chaque mois dans la zone de Marovoay 12

11

10

9

8

7 valeur moyenne de la humidité spécifique(kg/kg) humidité la de moyenne valeur

6 J F M A M J J A S O N D mois

Figure 27 : Moyenne climatologique journalière de l’humidité spécifique du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004. La moyenne de la climatologique journalière se définie comme la moyenne de chaque jour (date) sur les 16 ans de 1989 à 2004. Sur la figure 27, la moyenne climatologique journalière est importante au courant des mois de février et mars. Elle descend à partir du mois d’avril et atteint le minimale au courant des mois d’août et de septembre. Elle commence à redresser à partir du mois d’octobre.La moyenne climatologique journalière permet de mieux voir les oscillations à l’intérieur même du mois considéré, et de préciser les points où elle représente la valeur minimale (vmi) et la valeur maximale (vma). La figure 28 représente la moyenne climatologique mensuelle de l’humidité spécifique. C’est la moyenne de chaque mois sur les 16 ans de 1989 à 2004. Cette figure confirme le résultat décrit

33 concernant la figure 26. On voit effectivement qu’au mois de février la moyenne climatologique mensuelle de l’humidité spécifique est maximale et qu’elle est minimale au mois d’août. La variation de la moyenne climatologique mensuelle de l’HS correspond à la variation de la quantité de pluie. Elle est abondante pendant la saison de pluie et la courbe diminue aussi pendant la saison sèche. La figure 28 représente la moyenne climatologique mensuelle de l’humidité spécifique. C’est la moyenne de chaque mois sur les 16 ans de 1989 à 2004. Cette figure confirme le résultat décrit concernant la figure 26. On voit effectivement qu’au mois de février la moyenne climatologique

-3 x 10 moyenne climatologique mensuelle de humidité spécifique sur 16 ans dans la zone de Marovoay 11.5 mensuelle de l’humidité 11 spécifique est maximale et 10.5

10 qu’elle est minimale au mois

9.5 d’août. La variation de la 9 moyenne climatologique 8.5

8 valeur moyenne de la humidité spécifique(kg/kg) humidité la de moyenne valeur mensuelle de l’HS correspond

7.5 J F M A M J J A S O N D mois à la variation de la quantité de Figure 28 : Moyenne climatologique mensuelle de l’humidité pluie. Elle est abondante spécifique du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004. pendant la saison de pluie et la courbe diminue aussi pendant la saison sèche.

-18 x 10 anomalie journalière de humidité spécifique dans la zone de Marovoay 4

2

0

-2

-4 1 32 60 91 121 152 182 213 244 274 305 335 temps (jour) anomalie journalière de humidité spécifique(kg/kg)

MEM de humidité spécifique dans la zone de Marovoay 2

1.5 X: 4.797 X: 6.612 Y: 1.111 Y: 1.058 1 Power spectrum

0.5 3 2 1 0 10 10 10 10 période (jour)

Figure 29 : Représente la Puissance spectrale de la moyenne climatologique journalière de l’humidité spécifique du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004. Il se divise en deux figures : En haut, figure 29-a (en haut) : l’anomalie journalière de l’humidité spécifique sur la période d’étude du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004 En bas, figure 29-b (en bas) : La puissance spectrale (FFT) de l’anomalie de la température Le tiret rouge représente le MEM.

34

La figure 29-a représente l’anomalie journalière de l’humidité spécifique sur la période d’étude du 1er janvier 1989 au 31 décembre 2004. Cette anomalie est la différence de la moyenne générale sur la période d’étude et la valeur journalière. On constate que l’amplitude de fluctuation est importante durant les mois de février, mars, avril, mai, octobre, novembre et décembre. Elle est moins accentuée durant les mois de janvier, juin, juillet et août. On remarque des anomalies négatives vers la dernière semaine du mois d’août et la première semaine du mois de septembre. La figure 29-b : la courbe de la figure 29-a est aussi pseudo périodique. Pour déterminer sa pseudo périodicité, nous avons tracé sa puissance spectrale combinée avec la MEM (tiret rouge). La courbe de la figure 29-b représente la combinaison. Les intersections de ces deux courbes donnent deux points de coordonnées (X1=6,612 jours ; Y1=1,058 Watts) et (X2=4,797 jours ; Y2=1,111 Watts). Le mode dominant de l’anomalie de l’humidité spécifique est celui de (X1=6,612jours – X2=4,797 jours =2,025 jours). La pseudo période du signal est de 2,025 jours. Ce qui signifie, le pic entre 4,797 et 6,612 jours montre la présence d’un mode dominant plus ou moins périodique de période environ deux jours. Ce phénomène pourrait être la répétition périodique d’une anomalie positive ou d’une anomalie négative. On filtre les données de l’anomalie de l’humidité spécifique en faisant apparaître les données correspondant aux modes dominants de la période. Les figures ci-dessous représentent les données filtrées d’humidité spécifique dans la zone de Marovoay.

seuil de filtrage 1

0.8

0.6

0.4

0.2 Mag. of frequency response

0 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45 0.5 fréquence (jour-1)

-3 x 10 anomalie journalière des données filtrées d'humidité spécifique dans la zone de Marovoay 3

2

1

0

-1 Time waveform

-2

-3 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 anomalie journalière de chaque année de 1989 à 2004

La figure 30 : données filtrées d’humidité spécifique dans la zone de Marovoay 30-a (haut) : seuil de filtrage ; 30-b (bas) : données filtrées Figure 30-a (haut) : Nous avons filtré les données initiales selon les seuils de fréquence et , ,

35

Figure 30-b (bas) : représente les données filtrées. On observe ici un phénomène pseudo périodique de l’anomalie journalière comme le montre le zoom sur les années 1989 à 1990 de la figure 31 ci-après.

Figure 31 : zoom sur les années 1990 à 1991

cumul journalier de l'humidité spécifique sur 16 ans dans la zone de Marovoay 500 La figure 32 représente le cumul

450

400 journalier de l’humidité spécifique.

350 Sur cette figure nous remarquons 300 250 que la courbe est pratiquement une 200

150 cumul l'humidité spécifique(kg/kg)de droite. Cette situation met en 100 50 évidence la régularité de l’humidité 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000 5500 jours spécifique de 1989 à 2004. Figure 32 : cumul journalier de l’humidité spécifique

cumul annuel de l'humidité spécifique sur 16 ans dans la zone de Marovoay 500 La figure 33 représente le cumul 450 mensuel de l’humidité spécifique. On 400

350 y voit que la courbe est également une

300

250 droite. Cette situation confirme 200 davantage la régularité de l’humidité

cumul d'humidité150 spécifique(kg/kg)

100 spécifique de 1989 à 2004.

50

0 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 années

Figure 33 : cumul mensuel de l’humidité spécifique

36

CHAPITRE III : LES PRODUCTIONS AGRICOLES DANS LE DISTRICT DE MAROVOAY

III.1 La plaine, la population agricole et le calendrier cultural de Marovoay III.1.1 La plaine de Marovoay La plaine de Marovoay est une zone rizicole de première impotence au niveau national. Elle est le deuxième après Alaotra. La plaine de Marovoay couvre une superficie de 20 000 ha. La superficie cultivée était de 12 000 ha en 2004. L’exploitation de la plaine de Marovoay avec l’introduction des techniques modernes date de l’époque coloniale. C’est entre 1917 et 1929 qu’est constitué le réseau hydraulique de la rivière Betsiboka qui a permis la mise en valeur de 8000 ha de rizière à l’époque. Le système d’irrigation a commencé à être établi à partir de 1908, mais le gros des aménagements ont été effectué de 1917 à 1927. La compagnie franco-malgache a installé des stations de pompage en 1928 à Maroala et à Ankazoniabo. Cette station permet l’évacuation rapide des eaux de pluie qui séjournent dans la plaine au mois de mars. Cette technique permet par conséquence le repiquage précoce. En 1931, l’administration coloniale a amélioré le système de drainage par la construction d’un canal permettant d’irrigué 5000 ha de rizière. Les travaux concernent la plaine de rivière Karambo et le lac d’Amboromalandy, à l’Est de Marovoay. A partir de là, les travaux sur la plaine de Marovoay a augmenté de plus en plus. Tous ces grands travaux ont été entrepris pour augmenter la surface cultivable en riz et pour accroitre le rendement. Après l’indépendance de Madagascar en 1960, c’est l’administration malagasy qui assure l’entretien de toutes ses infrastructures. Dans le cadre de cette étude, nous avons récolté les données disponibles dans l’annuaire agricole du Ministère de l’agriculture depuis l’année 1997 jusqu’à 2011 concernant le district de Marovoay. Nous avons ainsi pris la production du riz, du maïs, de la canne à sucre, du manioc, de la patate douce de l’arachide. III.1.2 La population Agricole. Apparemment, le pourcentage de la population rurale a diminué selon les trois enquêtes RGPH 1993, RNA 1984-1985 et l’EAB de 1998-1999. L’enquête Agricole de Base nous montre une diminution de la population agricole. 55% en 1998-1999 si de 97.3 selon RNA 84-85 et de 93% selon RGPH de 93. La cause de cette diminution de la population rurale n’est pas connue alors que la population générale de Marovoay accroit annuellement de l’ordre de 2.8% selon l’enquête nationale démographique et sanitaire de 199214 (Tableau 4)

14Monographie de la Région de Mahajanga, 2003

37

Tableau 4 :Population agricole par rapport à la population rurale

Enquête Population Agricole Population Agricole %Population rurale Population Rurale Effectif % pop rurale RGPH 93 77 274 68202 88.2% RNA 84-85 67600 65800 97.3 EAB 98-99 112 104 61 861 55% Source : Monographie de la région du Boina, année 2003. III.1.3 Le calendrier cultural Tableau 5 : Saison cultural à Marovoay. Speculation Juil Aout Sept Oct Nov Déc. Janv Fev Mars Avr Mai Juin (Vary asara) Vary jeby Vary Atriatry Manioc Mais

Arachide

Pois du cap

Source : Auteur, 2013. Légende : préparation du sol Entretien Semis Récolte Repiquage/plantation Le tableau 5 nous donne le calendrier cultural. La préparation du sol, le semis, le repiquage / la plantation, l’entretien et la récolte dépendent de chaque produit à cultiver. La récolte du riz de vary asara est effectuée en Février et Mai, celui de vary Jebyde mois d’aout en octobre et le vary atriatry de mai en août. Le manioc est arraché de mai en juin pour les cultures sur Baiboho (champ irrigué), et juillet jusqu’en septembre pour les cultures en tanety. Le maïs et l’arachide sont moissonnés en mars et avril. Le pois du cap est cueilli en septembre et octobre. La figure ci- dessous illustre les périodes aménagées pour toutes les phases d’un travail de champs : la préparation du sol, le semi, le repiquage, la plantation, l’entretien et la récolte.

38

III.2 La production de riz La surface cultivée en riz chute de 19.500ha (année 1997) à 18.500ha (année 1997). Elle augmente sensiblement entre 1998 et 2003. Elle augmente brusquement de 2003 à 2010 pour atteindre une superficie de 21.000 ha. Cette augmentation de superficie cultivée est probablement due à l’accroissement de la population en générale car le taux de croissance de la population de Marovoay est de l’ordre de 2.8%.

SURFACE CULTIVEE EN RIZ PRODUCTION DU RIZ 22000 200000 21000 150000 20000 100000 19000 18000 50000 17000 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Figure 34 : Surface cultivée en riz Figure 35 : Production de riz

Pour la région de Marovoay, 67% des récoltes de riz (vary jeby) se situent entre les mois de juillet et septembre. Entre 1997 et 2002, la production de riz stagne autour de 51.850 tonnes (Fig. 34). De 2002 à 20011 cette production monte en flèche pour atteindre 155.340 tonnes. Cette production a donc triplée en 9 ans. Cette production galopante vient du fait que la superficie cultivée a beaucoup augmenté. Selon Lucile Rabearimanana « les rendements restent stationnaires, et se situent entre 2 et 2,5 tonnes à l’Hectare depuis 1930»15. Probablement donc, l’augmentation de la production provient des méthodes de cultures, des semis améliorés.

D’autre part, l’afflux d’immigrants venus s’installer dans le district de Marovoay, sans terre au départ, a contribué à l’expansion de système agricole. Les clauses sont variables suivant la nature du terrain. Le cas le plus fréquent est le partage de la production au 1/3 pour le propriétaire et 2/3 au métayer. Le propriétaire des rizières, exige aux métayers d’avoir un rendement minimum de 3T/ha. Pour cela respect, il faut suivre rigoureusement le calendrier cultural. Le propriétaire fait aussi un prêt aux métayers pour payer les semences et les engrais. La région Boeny vise l'amélioration de la production rizicole de son district-grenier. Pour ce faire, elle procède à la protection des périmètres irrigués. Le projet Bassins versants périmètres irrigués (BVPI), financé par la Banque mondiale, vient de remettre 30 bicyclettes à des paysans « relais » du district de Marovoay.

15CRISE RIZ 1930, PAR LUCILE REBEARIMANANA

39

Ces bénéficiaires, choisis pour leur qualité de leader au sein de leurs coopératives respectives, auront à sensibiliser les autres paysans sur la nécessité de protéger les périmètres irrigués contre l'ensablement, sur l'adoption de système de riziculture, de semences et d'engrais adéquats. La zone de Marovoay est très fertile mais rencontre de graves problèmes d'ensablement des rizières presque chaque année. « C'est l'une des raisons pour laquelle le BVPI oriente ses activités dans ce district. Il a besoin de l'appui de ces paysans relais. Le rendement moyen, de 5 tonnes à l'hectare, peut être augmenté si l'ensablement ne nous dérange pas, et si les paysans apprennent à maîtriser l'eau », a expliqué le directeur régional de développement rural (DRDR) du Boeny, en même temps chef de projet BVPI Marovoay, Rolland Rakotovao. La région Boeny possède l'avantage de pouvoir produire deux fois dans l'année, le riz jeby et le riz asara. Le système de barrage et de rétention d'eau de Marovoay permet de produire le riz jeby durant la saison sèche. Le riz hybride intéresse de plus en plus de paysans. Selon le DRDR Boeny, cette variété, à l'essai depuis deux saisons, est trop productive. On a pu produire 8,8 tonnes à l'hectare dans la commune d'Ankazomborona. Mais ces résultats n'ont pu être obtenus sans la protection des périmètres irrigués, et sans l'adoption des méthodes initiées par les techniciens du BVPI », a-t-il indiqué lors de cette remise de bicyclettes. Toujours avec l'appui de ce projet, 605 paysans dont 232 femmes répartis dans 10 secteurs, ont pu se mettre à la riziculture sur plus de 237 ha. La production moyenne obtenue a été de 5 tonnes à l'hectare avec le riz hybride. Par ailleurs, le BVPI a signé avec la région Boeny la mise en œuvre de 220 sous projets pour la saison culturale 2011-2012. Ils portent notamment sur l'amélioration des canalisations, l'irrigation, le reboisement, la protection des périmètres irrigués, la production rizicole et la production de mangues valencia. La productivité de riz dans le district de Marovoay est affichée à la figure 36. Cette figure nous donne une augmentation de la productivité du riz depuis l’année 1997 jusqu’à 2010. Entre 1997 à 2002, la productivité stagne un peu plus de 2, 5 tonnes par hectare. De 2002 à 2010, cette productivité augmente de 2,5 tonnes/ha jusqu’à 6,2 tonnes par ha. Cette montée de la productivité peut être due à :  L’utilisation de l’engrais  L’amélioration de l’irrigation  L’utilisation de semis améliorés

40

 Probablement, la fluctuation notable de la température après le 30 novembre 2001 car cette fluctuation de la température favorise le transport des engrais du sol à la plante.

Productivité-riz 7 6 5 4 3 2 1 0

Figure 36 : Productivité de riz III.3 Culture de maïs

SURFACE CULTIVEE MAÏS PRODUCTION DE MAÏS

2000 Probablement 3000 1500 manque de 2500 données 2000 1000 1500 500 1000 500 0 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Figure 37 : Surface cultivée en maïs Figure 38 : Production de maïs

La surface cultivée en maïs est infiniment petite devant celle cultivée en riz. La surface cultivée en maïs vaut 7.1% de celle cultivée en riz. La culture du maïs est donc une activité secondaire. La figure 37 nous renseigne que la superficie cultivé en maïs n’atteigne même pas 1600 ha, alors que celle cultivée en riz est de 21.000 ha. On peut dire que cette surface cultivée en maïs 1997 et 2002. Entre 2005 à 2008, la surface cultivée croit légèrement. Probablement, il manque les données de 2003 et de 2004. Peut-être que la superficie en maïs a augmenté à partir de 2005 le maïs est de plus en plus demandé à cause de la fabrication de la bière, du nombre croissant des éleveurs de poulets de chair, des surfaces des rizières ensablées. Cette augmentation de la superficie correspond aussi à l’augmentation de nombre de la population dans le district de Marovoay.

41

Pour encourager la culture de maïs, des paysans producteurs ont été groupés en organisations paysannes dans les zones de Marovoay, d’Ambato-Boéni, de Mahajanga II et de Maevatanàna et c’était durant les campagnes 1991-92-93 et 1993-94 dans le cadre des actions menées avec le Projet National Maïs (PNM). Ce Projet PNM fournissait des semences améliorées aux organisations paysannes composées en moyenne de 10 à 15 membres. Ces organisations multipliaient les semences et remboursaient en nature à un taux symbolique à la récolte. En ces temps-là, la Société PROBO (Produits du BOINA) collectait une partie de la récolte pour en faire de la farine. En début 1995, le PNM s’est retiré par faute de financement, la Société PROBO a pris sa suite mais cette dernière a aussi connu un problème financier. De ces faits, ces organisations paysannes restent jusqu’à maintenant en veilleuse. La production de maïs dans le district de Marovoay (Fig. 38) est presque constante et tourne autour de 250 par an avant 2001. De l’année 2002 à 2008, la production monte de 250 tonnes à 2800 tonnes par an. On peut expliquer cette montée de la production par le fait que pour une faible augmentation de la surface cultivée conduit à une forte montée de la production car le terrain de Marovoay est alluvionnaire.La culture de maïs demande un sol ni trop lourd ni trop léger (sableux) mais le maïs peut être cultivé aussi sur des sols exondés en Asara et sur des sols de baiboho (alluvionnaires) en Jeby.

Productivité maïs 2 1,5 1 0,5 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Figure 39 : Productivité de maïs Quant à la productivité (Fig. 39), elle oscille autour de 1tonne par an entre 1997 et 2002. Elle augmente de 1,25 tonne à 1,7 tonnes par an entre 2005 et 2008. La production augmente, il est donc normale que la productivité augmente. L’hypothèse qu’on a posé sur la culture du riz reste toujours vraie : à partir du 30 novembre 2001, la température fluctue beaucoup, ce qui favorise le transport de l’engrais du sol à la plante.

42

III.4 Culture de manioc Le manioc est consommé par près de 500 millions d’Africains par jour et le Nigeria est le premier producteur «avec 36 à 37 millions de tonnes chaque année»16, selon le rapport. Avec de faible besoin en eau, le manioc est hyper-résistant au changement climatique par rapport aux autres cultures comme le maïs, la pomme de terre, le mil ou encore le sorgho. Un document publié par l'Institut de Recherches Agronomiques Tropicales17 a mentionné qu'avant 1960, les sols de "tanety" de Madagascar pouvaient produire en moyenne 18 t/ha de maniocs18 ainsi que 3 t/ha d'arachides19. Ce rendement n'est plus que de 4 à 5 t/ha pour le manioc20 et de 1 à 1,5 t/ha pour l'arachide21. Ces chiffres montrent une tendance à la diminution de la productivité due à la baisse de fertilité et au déséquilibre de l'écosystème22.

Figure 40: Superficie cultivée en maniocàMarovoay Figure 41: Production de maniocàMarovoay de de 1997 à 2008 1997 à 2008

La surface cultivée en manioc diminue de 1997 à 2008. De 1997 à 2001, la superficie couverte par le manioc reste constante et est égale à 1400 ha. Entre 2001 et 2004 cette superficie chute de 1400ha à 900 ha. Entre 2004 et 2008, cette surface reste approximativement constante voisine de 900 ha. D’après les paysans, ils disent qu’ils abandonnent petite à petit la culture de manioc pour trois raisons :  Le manioc se récolte en une année, ce qui dure longtemps pour eux, alors que la culture du riz se fait seulement en trois mois. Ils préfèrent donc cultiver le riz.

16Tropical Plant Biology, BBC, News 24, Guardian 17 IRAT, 1962 18Manihotaesculenta var. H.34 et H.35 19Arachishypogea var. Valencia 247 20 Conférence/CNCD, 1985 21 RANDRIAMAMPIANINA, J. A., 2001 22 FAO, 1990 43

 Il y a beaucoup de sangliers dans le district de Marovoay qui déterrent et mangent le manioc.  Comparé avec le prix du riz, le manioc se vend difficilement et à moindre prix. La production de manioc est montrée à la figure 41. Le maximum de production est en année 1990 et 2000 et vaut 8680 tonnes. Entre 2002 à 2004, la production chute de 8680 tonnes à 3080 tonnes. De 2004 à 2008 la production reste constante à 3000 tonnes par année. Cette diminution de la production correspond effectivement à la diminution de la surface cultivée. Le manioc est donc réservé essentiellement pour l’autoconsommation familiale. Une petite partie de la production est vendue, pour nécessité. Le prix généralement pratiqué sur le marché est de 150 Ar le kilogramme, le prix au producteur est de 100 Ar le kilo vert.

Figure 42 : Productivité du manioc Les trois figures (Figure 40: Superficie cultivée en maniocàMarovoay de 1997 à 2008, Figure 41: Production de maniocàMarovoay de 1997 à 2008, Figure 42 : Productivité du manioc) ont même allure. La productivité maximale de 6,5 tonnes par ha se situe en 1999 et 2000. Elle chute de 6,2 t/ha en 2002 à 3,2 t/ha en 2004. De 2004 à 2008, elle reste chaque année à 3,2 t/ ha. III.5 Culture de patate douce La patate douce se cultive indifféremment en Asara ou en Jeby dans la région mais la principale culture se trouve en Jeby. Les sols alluvionnaires des baiboho conviennent bien à cette culture. Elle est cultivée après le retrait des eaux d’inondation à mi-avril et la plantation peut se poursuivre très tard.

44

SUPERFICIE PATATE DOUCE PROD PATATE DOUCE 1200 1200

1000 1000

800 800

600 600

400 400

200 200

0 0 1995 2000 2005 2010 1995 2000 2005 2010

Figure 43 : Superficie cultivée de patate douce Figure 44 : Production de patate douce

La superficie cultivée en patate douce (Fig.43) ne varie pas chaque année et égale à un peu moins de 200 ha entre 1997 à 2000. Elle augmente et atteint le maximum de 1000 ha en 2001 puis descend jusqu’à 180 ha en 2005. De 2005 à 2008, elle stagne à 180 ha.

Nous pensons que les paysans ont voulu cultiver beaucoup de patate douce à partir de l’année 2000 car il y avait un afflux des Antandroy métayers dans la région de Boeny à ce moment-là. Mais malheureusement à cause du dégât causé par les sangliers, la culture de patates douces est abandonnée.

La figure 44de la production depatate douce dans le district de Marovoay de 1997 à 2008 semble aller dans le sens contraire de celle représentant la superficie cultivée. De 1997 à 2002, la production est élevée. Le maximum est pointé à 1130 tonnes et le minimum est de 935 tonnes. Cette production chute en 2002 pour arriver à 425 tonnes puis elle croit à 720 tonnes en 2005. De 2005 à 2008 elle croit doucement et linéairement pour arriver 750 tonnes.

La productivité en patate douce (Fig.45) dans le district de Marovoay a été maximum de 7 tonnes à l’hectare pendant l’année 1999 à 2000. Cette productivité chute jusqu’à 1tonne à l’hectare entre 2001 jusqu’à 2004. De 2005, elle remonte pour atteindre en 2005 5 tonnes par ha et elle y reste jusqu’en 2008. On constate une augmentation de la production à 4,70 tonnes à l’hectare et à partir de cette année, la productivité ne change pas sensiblement.

45

Productivité de la pate douce 8,000

6,000

4,000

2,000

0,000 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

Figure 45 : Productivité de patate douce

Encore une fois encore, l’hypothèse qu’on a posée sur la culture du riz reste à peu près vraie : à partir du 30 novembre 2001, la température fluctue beaucoup, ce qui favorise le transport de l’engrais du sol à la plante.

III.6 Culture d’arachide

Surface Arachide Production Arachide 1200 720 710 1000 700 690 800 680 600 670 660 400 650 640 200 630 0 620 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Figure 46 : Superficie cultivée d’arachide Figure 47 : Production d’arachide

La surface cultivée en arachide dans le district de Marovoay entre l’année 1997 à 2008 est sur la figure 46. Elle est à peu près constante de 2008 à 2003 et vaut chaque année de l’ordre 630 ha. Elle croît de 630 ha à 1000 ha de 2003 à 2005 puis elle y reste jusqu’en 2008.

46

Cette croissance de la surface cultivée de 2003 à 2005 est expliquée par la production d’huile artisanale. De2005 à 2008, la surface cultivée ne croît plus car la culture d’arachide se fait par jachère. C’est après 2ème année qu’on revient au même champ de culture.

La figure 47 nous montre que la courbe de la production d’arachide. Elle de façon linéaire de 1998 à 2008, de 655 tonnes à 710 tonnes. Il est clair que la surface cultivée augmente sensiblement, donc la production augmente.

Productivité arachide 1,20

1,00

0,80

0,60

0,40

0,20

0,00 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

Figure 48 : La productivité d’arachide

La productivité d’arachide se stabilise au-dessus de 1tonne à l’hectare de 1997 à 2003. Après 2003 la productivité chute jusqu’à 0,7 tonne à l’hectare car le sol est déjà fatigué. De 2005 à 2008, il semble que les cultivateurs apportent des engrais pour garder une productivité constante de 0,7 tonnes à l’hectare.

III.7 Culture de canne à sucre La superficie cultivée en canne à sucre a beaucoup augmentée de160 ha à 225 ha de 1997 à 2004, puis elle descend jusqu’à 25 ha de 2005. Cette baisse de surface cultivée peut être interprétée par le choix des agriculteurs pour la culture du riz : ils préfèrent cultiver le riz deux fois dans l’année que récolter les cannes à sucre une fois dans l’année.

De la même façon, la production de cannes à sucre (Fig. 50) épouse l’allure de la figure 49 montrant la surface cultivée.De 1997 à 2004, la production reste a peu près constante et égale environ à 5.500 tonnes. Le maximum de production est de 6.500tonnes en 2004. Comme à partir de cette date, la surface cultivée diminue, la production diminue aussi stagner à 1500 tonnes à partir de 2005.

47

250 7000 SOPERFICIE CULTIVEE CANNE à SUCRE PRODUCTION CANNE à SUCRE 6000 200 5000 150 4000 100 3000 2000 50 1000 0 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2008

Figure 49 : Superficie cultivée de canne à sucre Figure 50 : Production de canne à sucre

Productivité canne à sucre 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Figure 51 : Productivité de canne à sucre La productivité de cannes à sucre, de 1997 à 2004 est voisine de 30 tonnes à l’hectare puis elle remonte jusqu’à 60 tonnes à l’hectare en 2008. Ce qui est étonnant ici c’est que la surface cultivée diminue alors que la productivité augmente d’autant plus qu’à notre connaissance aucun cultivateur malgache met de l’engrais au pied des cannes à sucre. Ceci peut être expliqué par le fait que la culture de canne à sucre se renouvelle tous les 4 ans ; d’une année à une autre le nombre de pieds de cannes augmente et la production augmente. Peut-être aussi que la production augmente car après 2004, la fluctuation de la température augmente et la productivité augmente.

48

CHAPITRE IV : CADRE CONCEPTUEL DE L’ETUDE

IV.1 Concepts de la réduction des risques de Catastrophes (RRC)

Des tempêtes, des ouragans et des tremblements de terre, il y en a partout. Mais dans les pays en développement comme Madagascar, leur impact est nettement plus important. Une réalité qui n’est pas uniquement due à des facteurs géographiques, mais aussi et surtout à la vulnérabilité des populations touchées.C’est là que le concept de réduction des risques de catastrophes (RRC) prend tout son sens. Le concept de la gestion des risques et des catastrophes Concept et pratique de la réduction des risques de catastrophe grâce à des efforts pour analyser et gérer leurs causes, notamment par une réduction de l’exposition aux risques, qui permet de réduire la vulnérabilité des personnes et des biens, la gestion rationnelle des terres et de l’environnement et l’amélioration de la préparation aux événements indésirables. Il s’agit donc d’aller au-delà de l’apport de nourriture, d’eau ou de tentes sur les lieux d’une catastrophe. L’aide humanitaire vise ici à travailler en amont des menaces afin qu’il y ait moins de victimes et de dégâts matériels. Un effort auquel les autorités doivent également participer en s’attaquant aux causes des désastres. IV.1.1 Le risque de catastrophe a) Définition du risque : La probabilité qu’un Aléa devienne une catastrophe quand il rencontre un certain degré de vulnérabilité23. Risque = Aléa x Vulnérabilité/Capacité b)Catégories et types de risques Les risques sont catégorisés selon la nature des aléas qui les causent. Ainsi, comme les aléas, il existe des : *Risques naturels : incluant des risques climatiques ou hydrométéorologiques, géologiques, biologiques, * Risques anthropiques ou dus à l’homme : exemple : la déforestation, *Risques complexes : comme la guerre, *Autres types de risques : les risques industriels

23Cours: « Concepts de base de la Gestion/Réduction des Risques et des Catastrophes » Dr RANDRIANASOLO R. Hasimahery, DMGRC, 2012-2013. 49

Parmi les risques climatiques qui encoure le district de Marovoay, on distingue : l’inondation, la sècheresse, l’élévation de la température, le cyclone. IV.1.2 Le risque à l’inondation : La plaine de Marovoay est exposée au risque à l’inondation. Chaque année pendant la période de grande pluie de février à mars, plusieurs rizières sont inondés et les agriculteurs ne peuvent rien faire. Ils attendent l’infiltration et l’évaporation naturelle de l’eau qui dure un ou un mois et demi. Nombreux sont les dégâts et les pertes causés par cette situation dont on distingue la destruction des cultures implantés avant l’inondation et les pertes causées par le retard du calendrier cultural. IV.1.3 Le risque à la sècheresse : A cause de l’insuffisance de pluie, actuellement, la population de Marovoay connait actuellement la sècheresse. Ce phénomène se présente entre le mois de juillet et la fin septembre. Pendant cette période, après la recolte de riz « Atriatry », les rizières sont presque sec et sans culture. Les agriculteurs cherchent d’autres activités pour attendre la prochaine pluie sauf les localités à proximité des rivières. IV.1.4 Le risque à l’élévation de la température Comme nous avons mentionnée dans le titre température ci dessus, la région de Marovoay se trouve sous une température entre 28°c à 24°c selon les saisons de l’année. Le réchauffement à ces températures accélère l’assèchement des rivières et marais en saison sèche. La prévision de hausse de la température de 1.1°c24 de toute les zones côtière de Madagascar en 2050 n’épargne pas le district de Marovoay. La mise en place de moyen de réduction de risque des catastrophes est primordiale. IV.1.5 Le risque aux Cyclones : « Le cyclone (Fig. 52) est une perturbation atmosphérique intense associée d’une grosse masse nuageuse tourbillonnaire, et qui s’accompagne de vents très violents (de plus de 120km/h) et de 25 pluies torrentielles. » Les cyclones tropicaux sont des phénomènes atmosphériques très dévastateurs par leurs effets et ses conséquences. Il apporte de vents très violents qui peuvent atteindre jusqu’à 350 km/h. Il ravage tout sur son passage. Le cyclone est souvent accompagné de fortes pluies provoquant des glissements de terrain, des inondations, des coupures des routes, des coulées de boue. « En effet, avant l’année 2004, si le nombre de cyclones par saison de pluie qui passaient par Madagascar est restée plus ou moins invariable (3 à 4, rarement 5), leurs intensités se sont

24 Water et sanitation the urban poor, 2010. 25Source : les cyclones tropicaux, Atelier changement climatique, 2005- 2006 50 aggravées. A partir de 2010, le nombre de cyclones qui frappaient Madagascar est de 1 ou deux. Le nombre de cyclones qui parcourent Madagascar a donc diminué mais leur intensité augmente. Dans tout l’Océan Indien les cyclones de catégories 4 et 5, c’est-à-dire caractérisées pat des vents allant à 150 km/heure, entre 1990 et 2004, s’est compté à 50 cyclones/saison de pluie.26 Dans le bassin de Sud-Ouest, seulement 22 % des perturbations évoluant en cyclones tropicaux prennent naissance au-dessus de 10 ° de latitude, contre 65 % entre 10 ° et 20 °, et seulement 13 % au-dessous de 20 ° (Fig. 52).

Figure 52:Image satellite du cyclone GAFILO le 06/03/2004 à 03h40mn UTC -1 vent de rafale plus de 280km.h lors de son entrée au niveau d’Antalaha BILAN OFFICIEL ISSU DU CNS:113 morts, 162 disparus, 551 blessés, 238 326 sinistrés, 20 089 habitations dévastés, 413 bâtiments administratifs endommagés

26 Source : SENV/MINAGRI in, le secteur agricole face au changement climatique

51

Figure 53 : Distribution géographique de toutes les positions de cyclogenèse pendant la période 1979–2004 dans le bassin Sud de l’Océan Indien.

IV.1.6Le risque de la production face aux Changements climatiques Au début de ce travail, nous voulons chercher l’impact négatif du changement climatique sur la production agricole. Alors que ce n’est plus le cas. La production a augmenté malgré le changement observé au niveau de la température de la pluviométrie cité dans les pages précédentes. La troisième communication nationale sur le changement climatique prévois des scénarios sans ou avec le changement climatique représenter par le tableau ci-après. Les deux scénarios montrent que les rendements augmentent au niveau du riz. Tableau N° 6 : Tableau montrant la projection sans ou avec changement climatique 2015 2025 2050 2075 2100 Rendement rizicole sans changement 1.87 2.115 2.74 3.36 3.99 climatique dans la province Majunga Rendement rizicole avecchangement 1.2309 1.3959 1.8084 2.2209 2.6334 climatique dans la province Majunga Source :Troisième communication Nationale sur le Changement climatique, juillet 2013

Le tableau N°6 illustre le scénario de rendement rizicole de 2015 à 2100 sans ou avec le changement climatique dans l’ex province de Majunga. A partir de 2015, le scénario sans changement climatique nous montre une nette augmentation de la production. Il en est de même dans le scénario avec le changement climatique.

Tableau N° 7 : l’évolution de la superficie rizicole dans la province de Majunga 2015 2020 2025 2050 2075 2100 Majunga 257 740 269 380 281 020 339 219 397 418 455 617 Source :Troisième communication Nationale sur le Changement climatique, juillet 2013

52

Le tableau n°7 nous montre l’évolution de la superficie rizicole de 2015 à 2100 dans la province de Majunga. On constate que la superficie augmente respectivement de 257 740 ha à 455 617 ha. Cette évolution de la superficie, comparée avec l’augmentation de la population de l’ex province de majunga qui est de 2 103 266à 2015 et de 30 286 134 en 2100 donne 0,12 hectare par habitant en 2015 et 0,015ha par habitant en 2100. Même la superficie occupée par habitant diminue, la situation avec changement climatique fait apparaitre que l’évolution des ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté diminue de 82,38% 2015 à 27, 79% en 2100. IV.7 La vulnérabilité de l’agriculture face aux changements climatiques IV.7.1Définition de la vulnérabilité aux Changements climatiques La vulnérabilité aux changements climatiques mesure le degré selon lequel un système est susceptible d’être affecté par les effets des changements climatiques27. Elle dépend de deux facteurs clés. Le premier est le degré d’exposition au risque climatique et la seconde porte sur le degré de sensibilité au risque28. IV.1.2La vulnérabilité de l’agriculture de Marovoay La vulnérabilité s’amplifie de plus en plus compte tenue des: - La vétusté des infrastructures agricoles. Les plus grandes infrastructures agricoles malgaches date de l’air coloniale et quelques peut de la république malgache. - la crise politique traversée par le pays depuis 2009 aggrave l’insécurité locale décourageant les agriculteurs. - la rizière est mal ou pas irriguée en raison de l’ensablement de canal qui ne peut plus assurer sa fonction de distributeur d’eau. Près de 3km de canaux d’irrigation dont dépendent plusieurs rizières sont bouchés dans la localité de Marovoa, près de la moitié des 2.440 ha de rizières, approvisionnant 7 communes, ne reçoivent point d’eau. - À pluviométrie égale, la déforestation a réduit les temps de réponse hydrographique des bassins versants, la végétation ne jouant plus son rôle de « tampon ». - L’intensité et la fréquence des événements climatiques, tels que l’inondation, la sècheresse, le cyclone. - Les techniques utilisées restent traditionnelles et utilisant des matériels rudimentaires. - Les agriculteurs de Marovoay sont fidèles à sa technique traditionnelle. La vulgarisation d’une nouvelle technique se heurte souvent à des problèmes culturels. Les agriculteurs s’attachent beaucoup a ses habitudes et connaissance provenant des ses ancêtres. Dans ce district, selon la discussion avec les agriculteurs de Marovoay les femmes sont les plus

27CCNUCC, 2007 28Smit and Wandel, 2006

53

attachées à sa technique traditionnelle que les hommes. S’adapter au changement climatique demande une technique innovante. IV.8 Les Mesures d’adaptation et d’atténuation IV. 8.1 Les mesures d’adaptation Le changement climatique entraîne des changements socioculturels. Le climat des régions varie, les précipitations et les saisons changent leur cycle. Ce qui contraint les sociétés humaines à changer aussi leur mode de vie. En effet, elles développeront des comportements adaptés aux nouvelles réalités, des activités économiques nouvelles. Aussi par rapport au changement du cycle des saisons pluvieuses ou sèches, les hommes vont changer également le cycle des cultures. Encore faut-il ajouter que même si les coutumes et traditions subissent difficilement des modifications, les conduites, les pratiques socio culturels seront déterminées en bonne part par les nouveaux milieux physiques que vont habiter les populations. Le changement climatique exige aussi la découverte des variétés plus adapté à la situation exigeant l’utilisation des techniques nouvelles et des moyens de production efficace.

IV.8.2 Les mesures d’atténuation : g) Les négociations internationales Lors de la première Conférence mondiale sur le climat tenue à Genève en février 1979, la communauté scientifique internationale met en garde, pour la première fois, les gouvernements contre les changements climatiques dus aux activités humaines. En 1988, le GIEC est mis en place afin de fournir une synthèse des connaissances relatives au climat. Les gouvernements se mobilisent alors eux aussi avec, en mai 1989, la Déclaration de La Haye, dans laquelle 24 chefs d'Etats et de gouvernements s'engagent à lutter contre le renforcement de l'effet de serre. En novembre 1990, 137 États ainsi que la Communauté Européenne confirment leur préoccupation face aux changements climatiques lors de la deuxième Conférence mondiale sur le climat, et dressent les grandes lignes de la future Conventioncadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), adoptée à Rio en 1992. Les négociations climatiques internationales ont culminé en 1997 avec l’adoption du Protocole de Kyoto fixant des engagements chiffrés de réduction des émissions de GES. Elles se sont ensuite poursuivies dans la perspective un accord international sur le régime post-Kyoto. C’était l’un des grands enjeux du sommet de Copenhague de décembre 2009, qui, sur cet aspect majeur, n’a pas rempli son mandat.

54

h) Présentation de la Convention Cadre de Nations Unies pour le Changement Climatique (CCNUCC)29 : Signée par plus de 180 pays, la CCNUCC est entrée en vigueur en 1994. Son objectif ultime est de « stabiliser les concentrations des Gaz à Effet de Serre dans l’atmosphère à un niveau empêchant toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique ». Les responsabilités sont partagées par tous les Etats, avec des objectifs différents selon le groupe auxquels ils appartiennent - Parties de l’Annexe I1430: ce sont majoritairement les pays développés. Parmi ceux-ci, les 24 pays les plus développés doivent, en plus de leurs objectifs, soutenir les efforts des PED - Parties non Annexe I1531 : il s’agit majoritairement des PED. Tous les signataires sont engagés à réaliser des inventaires nationaux de GES et des programmes d’atténuation des changements climatiques. Seuls les pays de l’Annexe I s’engagent à diminuer leurs émissions de GES. Cependant la CCNUCC est un cadre général, juridiquement peu contraignant. i) Le protocole de Kyoto Le Protocole de Kyoto a été adopté en 1997 et est entré en vigueur en 2005. Signé par plus de 150 pays, il est juridiquement contraignant, et a fixé des objectifs chiffrés de réduction des émissions de GES entre 2008 et 2012 pour les pays de l’Annexe I. Le protocole a aussi défini entre autres le Mécanisme de développement propre (MDP), qui permet aux Parties de l’Annexe I d’obtenir des crédits carbone en investissant dans des projets réducteurs d’émissions réalisés dans les pays émergents ou en développement signataires du protocole de Kyoto. Il est apparu nécessaire de conclure un accord international concernant l’engagement des pays pour les périodes suivantes pour éviter un vide juridique et une démobilisation politique après 2012. j) Poznań : une étape sur la route de Copenhague (COP14 - décembre 2008) La 14ème Conférence des parties à la CCNUCC à Poznańen décembre 2008, a conclu à : la création d’un fonds d’adaptation destiné à financer les projets d’adaptation dans les PED particulièrement vulnérables aux changements climatiques ; Un accord sur un certain nombre d’améliorations à apporter au MDP (intégrité environnementale, transparence, qualité du travail des vérificateurs) ;

29République française, 2008. Réaliser un projet MDP ou MOC de réduction des émissions de gaz à effet de serre, Annexes 1 et 2. 30 Liste des pays de l’Annexe I : http://unfccc.int/parties_and_observers/parties/annex_i/items/2774.php 31 Liste des pays non Annexe I : http://unfccc.int/parties_and_observers/parties/non_annex_i/items/2833.php

55

Un programme de transfert de technologies pour les PED adopté, financé par des ressources existantes du Fonds pour l’environnement mondial (FEM). k) Le processus de négociation depuis Copenhague Le sommet de Copenhague, tant attendu, n’a finalement pas permis aux Parties de s’accorder sur un régime post-2012. Selon le Ministère français de l’énergie, de l’écologie, du développement durable et de la mer, l’accord final de Copenhague est un accord politique qui marque une prise de conscience collective au plus haut niveau, qui donne les arbitrages essentiels et constitue un point de départ pour encadrer les actions de lutte contre le changement climatique de tous les pays et de solidarité avec les pays les plus vulnérables face à ses impacts32. Les grands enjeux de la négociation de Copenhague demeurent aujourd’hui, en l’absence d’un accord contraignant sur le régime post-Kyoto. l) Au niveau national : Au niveau national, la nécessite des stratégies face auxproblématiques de changement climatique pour le secteur agriculture s’impose . d’où, l’élaboration de la politique national de lutte contre le changement climatique (PNLCC), élaborée en 2010, notamment, par rapport à la sécurité alimentaire et à la production rizicole. en 2009, le Ministère de l’Agriculture dispose d’un draftde « Stratégie nationale face au changement climatique - Secteur agriculture- élevage- pêche » pour la période de 2012 à 2025. Par rapport à son contenu, le draft de la « Stratégie nationale face au changement climatique du secteur agriculture-élevage- pêche »pour la période de 2012 à 2025, promeut l’agriculture durable parmi les réponses au besoin absolu d’assurer la sécurité alimentaire, la préservation du capital sol et l’économieagricole à travers les axes d’adaptation face aux changements, d’atténuation des changements et de promotion de la recherche et des technologies. IV.9 Quelques remarques sur l’agriculture et le changement climatique IV.9.1 L’agriculture victime du changement climatique Le réchauffement climatique affecte le secteur agricole: accélération ou freinage de la croissance de certains végétaux, extension géographique des ravageurs des cultures (criquets) et des maladies des animaux et des plantes (principalement vectorielles), intrusion d’eaux salées. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) l’augmentation des températures et dessèchement des sols pourraient réduire la production agricole de près du tiers dans les régions tropicales.

32http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Copenhague-une-conference-cle-.html

56

IV.9.2 L’agriculture responsable du changement climatique L’agriculture est à l’origine de 10 à 14% des émissions mondiales des GES : gaz carbonique, méthane et le protoxyde d’azote. Notons également l’impact important du secteur agroalimentaire (transport, transformation, distribution, chaîne du froid,…) vis-à-vis du changement climatique, parfois supérieur à celui de la production agricole primaire. IV.9.3 L’agriculture attenue le changement climatique Les forêts peuvent capter et en même temps stocker du carbone grâce à la photosynthèse et au stockage du carbone dans la matière organique des sols. Il joue un rôle de stock de carbonne qui est un rôle important dans l’atténuation du réchauffement climatique. IV.10Suggestions Pour que les mesures d’adaptation soient efficaces, les suggestions suivantes doivent être prises en compte : - Adaptation des systèmes de production - Proposition des technologies plus performantes et respectueuses de l’environnement De même, il faut comprendre, modéliser et cartographier le risque sanitaire futur pour : - les luttes contre la multiplication des risques chimiques et microbiologiques dus à l’utilisation accrue des pesticides et des médicaments vétérinaires. - Les luttes contre les zoonoses : maladies transmises entre l’homme et l’animal - Les luttes contre les maladies animales et les ravageurs de culture Ces différentes raisons nécessitent donc des mesures d’accompagnement à court terme, à moyen terme et à long terme pour notre région d’étude. A court terme Les mesures immédiates que nous devrons prendre sont expliquées par les points de vue suivant : - L’information, l’éducation et la communication (IEC) à grande échelle sur le changement climatique utilisant tous les supports disponibles - La coordination efficace de lutte contre le changement climatique. - La réfection de document de Plan d’Action National pour l’Adaptation au changement climatique (PANA) Madagascar incluant l’approche multidisciplinaire. - Continuer et multiplier l’effort sur le reboisement national. A moyen terme - Appuyer les paysans à pratiquer des cultures autres que le riz telles que le sorgho, les pommes de terre, les fruits et légumes.

57

- La vulgarisation de ces nouvelles variétés avec l’application des techniques telles que le système de riziculture intensive (SRI). - L’encadrement des paysans pour la construction des greniers communautaires villageois pour stocker les produits et les semences et pour stabiliser les prix pendant les périodes de soudure. - La promotion de la distribution des engrais à des prix abordables ainsi que des matériels agricoles. - La promotion et la sécurisation des implantations des établissements de crédits agricoles (micro finance). - Le renforcement et l’élargissement des campagnes de reboisement A log terme - L’aménagement du système d’irrigation ou la création. - L’étude de rétention de pluies par la construction de plusieurs barrages de taille moyenne. - Le reboisement intensif pour la reforestation et la protection du capital sol. - La vulgarisation des technologies utilisant l’énergie solaire. - La vulgarisation du système sanitaires et éducatifs jusqu’à des localités les plus éloignées des grandes villes.

58

Conclusion

Le climat, élément primordial de la production agricole désoriente les agriculteurs à travers son caractère changeant. Dans la zone de Marovoay, l’observation des variables climatique tels que la température, la pluviométrie et l’humidité spécifique de l’air, nous a permis de donner quelques conclusions suivantes :  le cumul mensuel de la température à partir du 31 novembre 2001 présente une fluctuation importante. La présence de cette fluctuation nous a permisde dire que cette date marque le début du changement climatique.  L’analyse de la pluviométrie diminue d’une année à l’autre depuis l’an 2000 jusqu’à 2004 expliquant ainsi l’insuffisance de pluie dans la zone.  L’humidité spécifique de l’air par contre présente une régularité de 1989 à 2004 Les rendements agricoles dans le cadre de cette étudevarient en fonction de chaque produit. Apparemment, le changement observé sur la température évoqué ici à partir du 31 novembre 2001 n’a pas des répercussions égales à chaque type de culture. Il peut être bénéfique ou négatif selon les produits considéré. La variation du rendement et de la production sont rajoutéspar : premièrement l’ensablement de la rivière de Betsiboka.Deuxièmement à la vétusté des infrastructures agricoles telles que le bassin et des principaux canaux d’irrigation. Troisièmement le raccourcissement et l’irrégularité de la période de pluie et les techniques agricole encore traditionnelle. Des mesures d’anticipation moyen et à long terme doivent être mise en place rapidement enfin de pouvoir atténué le risque causé par le Changement climatique. Nous proposons de solution que pour bien voir l’évolution de la production agricole à Madagascar, il faudrait étudier toutes les composantes du climat. Il faudrait aussi trouver les dates du commencement du changement climatique dans les régions de Madagascar.

59

BIBLIOGRAPHIE

 ARAUJO-BONJEAN (C). AZAM (J.P.), 1995 : La libéralisation du riz à Madagascar ou  l'ajustement sans croissance- Communication AUPELF-UREF, Rabat (Maroc)  Antoine César Becquerel, cité par Alexander von umbolt, « le climat d’un pays », 1865.  BANQUE MONDIALE, 1993 - Madagascar, revue sectorielle de l'irrigation- volume principal - 70 p.  deux systèmes en décalage. L'exemple des riziculteurs de la SOMALAC sur les Hautes Terres  centrales de Madagascar.Cahiers des Sciences Humaines, vol XXIII, p 507-531.  BLANC-PAMARD (C),. 1989 :Au voleur ! Economie de crises et tactiques paysan  nes - le cas du manioc sur les Hautes Terres de Madagascar- Tropiques, lieux et liens, Orstom, p 199-205.  BUXEDA (C), 1996 : Un souffle de réformes sur les plaines de Marovoay (un grand périmètre irrigué face au désengagement de l'Etat) - Mémoire de Maîtrise de géographie, Université de Paris I, 163 p.  CNES, 2004.  Conférence/CNCD, 1985  DUBOURDIEU (L.), 1986 : Gens du riz dans la basse vallée de la Betsiboka : société sans  Espace ou espace sans cadres?Recherches pour le développement, MRSTD, n°2, p143-194  DUBOURDIEU (L.), 1989 : Le budget peut-il créer un monde? Tropiques, lieux et liens, ORSTOM, p 265-273.  Etat et sociétés dans le Tiers-Monde, M.Haubert et al. (eds) Presses de la Sorbonne, pp 72.  FAO , 1990

 FAUROUX (E), 1992 : Le problème de l'attribution des terres aménagées dans le cadre du  projet PNUD/BIT de Mahaboboka.CNRE/ORSTOM, 20p.  FIFABE-AGRAR (1996) : Projet de réhabilitation de la riziculture dans lesplaines de la Basse Betsiboka- Direction de l'intensification - Campagne 1995. Pp.97  HIRSCH (R), 1987 : Rapport final d'une mission de réflexion sur le secteur rizicole malgache  MADIO, 1996 - L'Etat des campagnes malgaches- Synthèse des résultats d'enquête sur les observatoires ruraux : Antalaha, Antsirabe, Marovoay, Tuléar. Pp 81.

60

 MADIO, 1996 - Observatoire de la plaine de la Basse-Betsiboka (Marovoay). Enquête auprès des ménages 1995. pp65.  Monographie de la Région de Mahajanga, 2003. Pp 54  PRD Boeni, 2005. Pp 88  RABEARIMANANA (L.), 1984 : La crise de 1930 dans la région de Marovoay : manifestations sur le plan économique et répercussions sociales (1927-1939)-Omaly sy anio n°17 18 19 20 p 433-459  RANDRIAMAMPIANINA, J. A., 2001  RAISON (J.P.) et allii, 1994 : Paysanneries malgaches dans la crise, Karthala,385 p.  Rapport Fonds d’Equité CHD II Marovoay – (Implémentation d’un fonds d’équité hospitalier Madagascar) – Avril 2004, pp 35  TEYSSIER (A)-1995 : Contrôle de l'espace et développement dans l'Ouest Alaotra, Thèse pour le Doctorat de Géographie, Université de Paris1 Panthéon Sorbonne, pp 471.  Droy I. (1997). "Que sont les greniers à riz devenus ? Le désengagement de l’Etat sur les grands périmètres irrigués de Marovoay et dulac Alaotra". Economie de Madagascar. Vol. 2, pp. 63-88.  Rapport IPCC  Programme National d’Adaptation au changement climatique, 2008, pp 67  Plan de Contingence National –cyclone et inondation- 2011-2012, pp 46  RAKOTONDRABE Felaniaina, Etude de la vulnérabilité des ressources en eau aux changements climatiques, modélisation par le logiciel WEAP 21 : cas du bassin versant de Morondava (Sud-ouest de Madagascar), 2007, pp 85  Georges Jay et Frédéric Giovannetti, projet bassin versant des périmètres irrigués (BVPI) PERIMETRES IRRIGUES (BVPI), Cadre de politique de réinstallation document provisoire, Mars 2006,pp 45.  WEBOGRAPHIE http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/arc/Syr/ar4-syr.fr.pdf (Changements Climatiques 2007: Rapport de Synthèse (page 30) [archive] United Nations Framework Convention on Climate Change) http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/arc/Syr/ar4-syr.fr.pdf

(Changements Climatiques 2007: Rapport de Synthèse (page 30) [archive] United Nations Framework Convention on Climate Change [archive]) http://www.hydrol-earth-syst-sci.net/11/1633/2007/hess-11-1633-2007.html

61

Annexe

Annexe 1 : Figure 20 : pluie journalière de 1 janvier 1998 au 31 décembre 1999

Figure 21 : pluie journalière de 1 janvier 1999 au 31 décembre 2000

Annexe 2 : Figure 22 : pluie journalière de 1 janvier 2000 au 31 décembre 2001

Figure 23 : pluie journalière de 1 janvier 2001 au 31 décembre 2002

Annexe 3 : Figure 24 : pluie journalière de 1 janvier 2002 au 31 décembre 2003

Figure 25 : pluie journalière de 1 janvier 2003 au 31 décembre 2004

62

pluie journalière dans la zone de Marovoay

100

80

60 pluie(mm)

40

20

0 1998 1999 jour de 1 janvier 1989 à 31 décembre 2004

Figure 20 : pluie journalière de 1 janvier 1998 au 31 décembre 1999

pluie journalière dans la zone de Marovoay

100

80

60 pluie(m m )

40

20

0 1999 2000 jour de 1 janvier 1989 à 31 décembre 2004

Figure 21 : pluie journalière de 1 janvier 1999 au 31 décembre 2000

63

pluie journalière dans la zone de Marovoay

100

90

80

70

60

50 pluie(mm) 40

30

20

10

0 2000 2001 jour de 1 janvier 1989 à 31 décembre 2004

Figure 22 : pluie journalière de 1 janvier 2000 au 31 décembre 2001

pluie journalière dans la zone de Marovoay

100

80

60 pluie(mm)

40

20

0 2001 2002 jour de 1 janvier 1989 à 31 décembre 2004

Figure 23 : pluie journalière de 1 janvier 2001 au 31 décembre 2002

64

pluie journalière dans la zone de Marovoay

100

80

60 pluie(m m)

40

20

0 2002 2003 jour de 1 janvier 1989 à 31 décembre 2004

Figure 24 : pluie journalière de 1 janvier 2002 au 31 décembre 2003

pluie journalière dans la zone de Marovoay

100

80

60 pluie(m m)

40

20

0 2003 2004 jour de 1 janvier 1989 à 31 décembre 2004

Figure 25 : pluie journalière de 1 janvier 2003 au 31 décembre 2004

65

Intitulé du mémoire :LES PRODUCTIONS AGRICOLES ET LE CLIMAT

DE DISTRICT DE MAROVOAY

Auteur : LAHIMASY Vone Adresse : Institut National de Formation Pédagogique sis à Mahamasina Antananarivo (Madagascar). Téléphone :(261) 034 66 069 43 ou (261) 032 04 647 31 Courriel : [email protected]

RESUME

Dans ce document, nous avons étudié les productions agricoles et le climat dans le district de Marovoay. Les produits retenus dans le cadre de cette étude étaient le riz, le maïs, le manioc, la patate douce, l’arachide et la canne à sucre. Nous avons utilisé les données recueillies au près de bibliothèque de l’INSTAT à partir de l’annuaire agricole du Ministère de l’Agriculture de 1996 à 2010 suivant la disponibilité des données. L’analyse montre une variation de la production et de rendement en fonction des produits considéré. Quant à L’analyse du climat à partir des 3 variables suivants : l’humidité spécifique de l’aire, la pluviométrie et la température depuis le 1 janvier 1989 au 31 décembre 2004, les résultatsnous révèlent une anomalie inhabituelle au niveau de la valeur brute journalière de la température. Cette anomalie qui est marqué par la fluctuation importante de la température à partir du 31 novembre 2001 jusqu’à la fin de la période d’étude nous fait penser que c’est le début du changement climatique dans le district de Marovoay. Son impact sur la production agricole reste jusqu’ici négatif ou positif selon les cultures considérées.

Mots-clés :rendement ; variable climatique, humidité spécifique de l’air, la pluviométrie, la température, fluctuation importante de la température, valeur brute journalière de la température.