info L’ACTUALITE DE LA DANSEDANSE PERIODIQUE TRIMESTRIEL N° 26 - HIVER 2003 NDD

NOUVELLES 2 CRÉATIONS 4 FESTIVALS 5 ECHOS 7

T RIBUNE 9 LA RECHERCHE EN DANSE

AGENDA 15 FORMATIONS 18 AUDITIONS 21 CONTREDANSE 23

Bureau de dépôt 1000 Bruxelles 1 1er trimestre 04 En place et lieu de notre habituel éditorial, nous offrons à votre réflexion le discours qu’Anne NOUVELLES Teresa De Keersmaeker a prononcé à New York en novembre dernier, à l’occasion de la remise Publiée récemment dans la revue Faits et du Prix de l’Amitié par la Chambre de Commerce belgo-américaine, sponsor du gala de la Gestes du Ministère de la Communauté

Brooklyn Academy of Music, qui accueillait le spectacle Rain dans le cadre du Next Wave ICI française, l’évolution des dépenses cultu- Festival. Voici son contenu traduit et publié ici avec l’aimable autorisation de son auteure. ’ relles de celle-ci de 1981 à 2001. Le

D premier chiffre éloquent que l’on y trouve pour cette dernière année est celui dépensé pour la culture, soit 8,2 % des DISCOURS D'ACCEPTATION dépenses totales de la CF, qui s’élevaient ANNE TERESA DE KEERSMAEKER pour 2001 à 263 milliards de FB. L’éducation, la recherche et la formation Friendship Award engloutissant 71,9 % pour avoir une idée Chambre de Commerce Belgo-Américaine de rapport. Plus intéressant encore le partage de ces dépenses culturelles avec 1,4 % octroyés aux arts de la scène, 21%, à J’ai toujours eu des affinités avec l’Amérique, régions que nous traversons. Nous devons conti- l’enseignement artistique et 36 % à l’au- surtout avec New York. J’ai fait mes études ici et nuer à développer la coopération internationale diovisuel (RTBF). En ce qui concerne le cette ville ainsi que tous les artistes que j’y ai et les accords internationaux qui créent un cadre côtoyés, tels Trisha Brown, Steve Paxton, Steve pour une distribution honnête et éthique des res- taux de croissance des secteurs, la compa- Reich et bien d’autres, ont été pour moi une mer- sources mondiales pour TOUS les peuples du raison entre celui de la culture et celui de veilleuse source d’inspiration. Depuis que je vole monde. En reconnaissant que nous dépendons l’enseignement s’avère supérieur pour le de mes propres ailes, il y a toujours eu des per- les uns des autres, que nous devons œuvrer premier de 0,16 %. Quant à l’évolution des sonnes à New York pour me soutenir et inviter la ensemble, en respectant le fait que chaque per- dépenses culturelles, on constate par troupe à monter un spectacle ici, notamment sonne est unique. Mon opinion en la matière est exemple que la promotion des Arts de la Harvey Lichtenstein et Joe Mellillo ici au BAM. évoquée dans le spectacle que vous avez pu voir Scène représentait 9,9 % en 1981 et que ce soir, une production qui a réuni l’énergie de vingt ans plus tard, elle représente 12,5 % Toutefois, en dépit de ces liens étroits, de tous toutes les personnes qui y ont été impliquées : du budget général de la CF tandis que les ces amis, je dois avouer honnêtement que j’avais danseurs, musiciens qui viennent des quatre Initiatives et interventions diverses en quelques doutes quant à accepter ou non ce coins du monde, pour former un tout éloquent faveur de la culture ont été multipliées par Friendship Award (prix de l’amitié). Après tout dans lequel tous occupent une place unique tout 20. Du côté des diminutions, les infras- ce qui s’est passé au cours de l’année écoulée, en étant interdépendants. tructures culturelles ont vu leurs moyens j’avais de sérieuses réserves à émettre contre l’ac- diminuer d’un tiers en six ans ! ceptation d’un prix lié à une coopération interna- Depuis quelques années, on invite de plus en plus tionale entre la Belgique et les Etats-Unis. Je ne l’art et les artistes à s’engager dans le développe- La Scam SACD vient de publier un docu- suis pas une femme d’affaires comme toutes ces ment d’une fibre démocratique plus marquante. ment qui explique le nouveau régime de personnes qui ont reçu la récompense avant moi. Le ministre flamand de la culture soutient que sécurité sociale pour les auteurs et artistes Je ne prétends pas être une spécialiste en la l’art ne peut plus s’isoler de la réalité sociale et interprètes entré en vigueur en juillet matière, mais je suis une artiste qui vit dans le que les artistes devraient susciter un plus grand dernier. Le renversement de la présomp- monde d’aujourd’hui et je réagis plus particuliè- degré d’intérêt et une implication plus profonde tion de la qualité de salarié introduit par la rement avec mes émotions à tout ce qui se passe dans leur art de la part d’une couche plus impor- nouvelle loi a en effet des conséquences autour de moi. tante de la population. Le ministre, ainsi qu’une juridiques qui varient en fonction de la armée de sociologues et d’anthropologues sont situation de l’artiste : salarié ou indépen- Mes doutes proviennent tout d’abord de la convaincus qu’une telle démarche entraînerait un dant. Pour vous la procurer ou en savoir manière dont fonctionne le monde économique intérêt plus poussé et une plus grande implica- plus : [email protected] ou en général, divisé entre les riches puissances éco- tion dans le processus décisionnel démocratique. www.vandenbroucke.fgov.be/Rframeques nomiques occidentales et les régions les plus Il reste à voir si cela fonctionne réellement ainsi, tionreponse.jtm ou www.inasti.be pauvres du monde. Je ressens une certaine tri- mais je soutiens cette invitation, même si, pour stesse lorsque je vois le marché mondial qui uni- les artistes, il n’est pas toujours aisé de trouver la Karine Ponties a reçu le prix SACD de la formise tout, qui réduit les gens partout à l’état meilleure façon de la mettre en pratique. création chorégraphique pour sa pièce de consommateurs sans visage. Au cours de ces Brutalis. Ce prix annuel lui a été décerné 20 dernières années, j’ai fait le tour du monde Par ailleurs, je pense qu’une telle invitation pour l’année 2002 tandis que le prix SACD avec Rosas. Au cours de ces 20 années, les villes devrait aussi être adressée à des hommes d’af- de consécration Herman Closson a été ont commencé à se ressembler de plus en plus. faires et des corporations multinationales. Leur remis à Wim Vandekeybus. Les mêmes chaînes de détail, les mêmes produits, impact direct sur quotidienne est énorme. et les mêmes slogans publicitaires partout. Et la Si nous voulons que les gens n’agissent pas uni- Gabriella Koutchoumova a mis sur pied télévision – dans les meilleurs cas, la seule diffé- quement en consommateurs mais aussi en tant un atelier de création chorégraphique qui rence est la langue parlée ! que citoyens, il faut absolument maîtriser, aboutira à une présentation de rue dans le comme il se doit, la puissance irrésistible et des- cadre de la Zinneke dont le thème Ensuite, et je sais que j’aborde ici un sujet délicat, tructrice du marché libre. Nous ne pouvons plus imposé est Le Corps dans la ville. je suis déconcertée par la voie qu’empruntent le accepter cette chasse mondiale à la main-d’œuvre président Bush et son gouvernement dans le bon marché ni le pillage des matières premières Jan Fabre s’est installé dans un théâtre en royaume des affaires internationales. Leurs dans les régions défavorisées, à des prix injustes. ruine au cœur d’Anvers où il poursuit sa efforts déployés en Irak, en solo, envers et contre Le marché libre a beaucoup de mal à tenir série de solos féminins avec la création de les lois internationales, ainsi que la réaction néga- compte des considérations d’ordre social. Nous Quando l’uomo principale è una donna pour tive du gouvernement Bush et une partie du avons pour tâche urgente de perfectionner notre la Lisbeth Gruwez, une ode à la monde américain des affaires devant les doutes cadre démocratique et légal, au niveau interna- force et à la puissance des femmes. exprimés par l’Europe, et certainement la tional, de telle sorte qu’il soit vraiment à même Première ce mois de mars à Bogota. Belgique, quant au bien-fondé de cette guerre. d’intervenir quand et où il le faut. Je suis convaincue du fait qu’aucun pays ne pourra jouir Pas moins de trois futures créations occu- Enfin, j’avais aussi des réserves à faire contre le de ses richesses et de sa prospérité alors que d’au- peront Karine Ponties dans les mois à rôle qu’est supposé jouer l’artiste dans l’harmo- tres pays en sont privés. Le 11 septembre a venir. En résidence dès ce mois de janvier nisation de liens économiques fragilisés. J’estime démontré de façon douloureuse que nous, au Centre chorégraphique d’Orléans dirigé que mon rôle consiste à m’exprimer sur scène en l’Occident opulent, sommes vulnérables et que des termes clairs et précis. S’impliquer dans des nous allons souffrir si nous ne faisons pas en par Josef Nadj, elle y prépare une pièce affaires économiques et politiques complexes sorte que les autres puissent partager notre pro- pour deux danseurs (la chorégraphe elle- requiert un certain pragmatisme et un mode de spérité. Si nous ne parvenons pas à faire de ce même et Eric Domeneghetty) et un dessi- réflexion stratégique, ce que je ne considère pas monde un endroit plus juste, alors, inévitable- nateur, en l’occurrence Thierry Van comme faisant partie de ce rôle et d’ailleurs, je n’y ment, nous allons devenir, nous aussi, les vic- Hasselt, qui travaillera cette fois un film excelle guère. times de l’injustice. d’animation, et dont la création est prévue fin 2004. Une deuxième création pour Cela fait pas mal de doutes... mais j’ai fini Ce Friendship Award revêt pour moi un sens quatre danseurs de la Cie Montréal Danse par dire « oui ». Oui, parce que je comprends uniquement si la culture et l’économie peuvent verra le jour à l’Agora de la danse ce mois l’importance d’une coopération écono- œuvrer ensemble pour lutter contre le chaos de février après trois étapes de travail. mique. Nous devons continuer à travailler social et civil que je vois augmenter de jour en Enfin, dans le cadre de Trans Danse ensemble, mais, à mon avis, autrement. Non jour, pour lutter contre le réductionnisme écono- Europe, la chorégraphe créera une pièce pas en empruntant l’autoroute de l’éco- mique et l’uniformisation commerciale, pour pour des danseurs tchèques, soutenue par nomie, à trafic dense, mais les routes secon- lutter contre la suprématie morale de l’Occident, les Brigittines, partenaire belge du projet et daires, ce que l’on appelle en France, les iti- et rendre ce monde plus juste, au lieu de le trans- le Ponec Theâtre de Prague, qui accueillera néraires de Bison Futé. A vitesse un peu former uniquement en place de marché. sa première en mai prochain. réduite, en respectant les paysages et les Photo de couverture Générations de Nicole Mossoux Cie Mossoux/Bonté © Patrick Bonté PAGE 2 - NOUVELLES You are here Chor. Johanne Saunier Photos tiré du film réalisé par Johanne Saunier Dans le cadre de Lille 2004 et du festival ment fait l’objet d’un centre d’arts flamands. D’abord par un Borderline, Fatou Traoré a chorégraphié film réalisé en collabora- fonctionnement artistique thématique et et mis en scène Le Vertige du Papillon, un tion avec Michel De non pas sectoriel, et qui favorisera le nouveau spectacle de cirque contemporain Wouters va se retrouver mélange de disciplines. La représentation pour la Cie Féria Musica. Sur le thème du projeté à l’Atomium dominera la programmation. Ainsi, prio- vertige et de la chute, sept artistes de cirque dans le cadre de l’expo- rité sera donnée aux processus d’une et quatre musiciens en posture instable, sition d’art contempo- œuvre, à la potentialité d’un artiste plutôt suspendus ou en mouvement visitent rain en équilibre et en qu’au produit fini. Pollinisation aussi entre l’espace. Chacun d’eux « moteur papillon » mouvement sur une l’art et la vie quotidienne, élargissant ainsi de ce qui s’enclenche et ébranle le plateau. structure en voiles. la conception de l’artiste. Enfin, le Beurs Après Valenciennes, ce spectacle tournera ne veut pas attirer un seul type de public en France et en Belgique. Michèle Anne De mais plusieurs, voire tous. Parmi les nomb- Mey travaille en rési- reux projets présentés pour la saison 2004- Sidi Larbi Cherkaoui créera une nouvelle dence à la Ferme du 2005, nous avons retenu Performance Hôtel, pièce dans le cadre du prochain festival Buisson (France) à la un projet urbain mis en œuvre par le cho- d’Avignon. Son titre : Tempus Fugit. création de Insomnia ; régraphe et danseur David Hernandez. une exploration de L’idée est de créer un programme parcours Hans van den Broeck a pris, lui, le large l’effet de décalage formances publiques en mars prochain à qui voyagera dans différentes villes, adapté pour fonder sa propre troupe : SOIT (Stay produit sur le réel par notre cerveau, autre- la Chapelle de Montpellier. in situ par des artistes locaux. Vidéastes, Only, If Temporary) avec laquelle il pré- ment dit la perception. musiciens et artistes d’autres disciplines sentera en mai Almost Dark, ou comment En tant que plasticien et danseur, Franck (dont la danse bien évidemment) seront des individus luttent physiquement. Jean-Luc Goood, ex Ruchele Zandavalle, Beaubois signe ce mois de janvier à De associés au projet. Un nouvel espace pour a réalisé au Brésil et au Paraguay avec sa Markten (Bruxelles), une courte perfor- les short formats sera créé tous les premiers Le collectif Peeping Tom, fondé par Cie Le Club Silencio, une création qui mêle mance qui utilise un système informatique lundis du mois : sa forme sera un kaléido- Gabriela Carrizo et Franck Chartier, a chorégraphie et exposition de photos. interactif en relation avec un dispositif scope d’extraits de disciplines les plus commencé les préparatifs du Salon, digne L’artiste brésilien a trouvé dans le mouve- vidéo. En prenant pour cadre de ce qui est diverses exposés sur un podium. successeur du Jardin qui verra réunies sur ment des gens de la ville, la danse du filmé l’écran de projection lui-même, Delay Accueillant des nouveaux noms mais aussi scène trois générations d’êtres humains peuple, le groove de Sao Paulo. La choré- utilise un processus bien connu : la vidéo des grands qui n’hésiteront pas à pour explorer le déclin et la déchéance. graphie consiste en quelque sorte à saisir feedback. Comme lorsque les musiciens emprunter des voies transversales. Try outs ces mouvements pour les fixer en sépia et traitent le son, un « delay » est inscrit dans et œuvres matures cohabiteront égale- Solo pour une interprète femme et son noir et blanc sur papier. la boucle, dont la valeur est changeante ; ce ment. La réouverture du lieu se fera avec le image projetée, Niks, la prochaine création qui permet au performer de jouer avec son programme thématique Blanco dont on ne de Florence Corin (Cie D’ici P.) fera Un spectacle pour le jeune public conçu en image filmée dans des marges de durée pourra rien vous dire puisque c’est la l’objet d’une performance/installation. En proches de son activité puisqu’elles varient volonté des programmateurs. Les pro- costume de latex, accompagnée d’un pro- partie par des enfants. Voilà qui n’est pas courant. La Cie Irène K tentera de relever de 1 à 30 secondes… Chaque séquence, grammes émanant d’un ou plusieurs jecteur vidéo, d’une caméra, et d’un écran traitée dans un programme informatique, artistes seront comprimés dans le temps. ce défi avec la création Jardin des sortilèges, en caoutchouc, la danseuse/chorégraphe, One-Off’s, véritable coup une pièce réalisée par deux danseurs et un jouera sur différents facteurs comme la Autre podium, le explore les limites mentales et corporelles de cœur des programmateurs. Tout y sera magicien en étroite collaboration avec des dégradation de l’image en valeur de gris ou d’une femme à fleur de peau. Telle une donc possible puisque inséré dans une pro- enfants de classes primaires. Trois rencon- des inversions d’espaces. Processus interface, écran, mais aussi matériau élas- grammation flottante. Voilà pour les possi- tres sous forme d’ateliers réuniront les souvent imprévisible, poussant le perfor- tique, que confirme le travail sur la défor- bilités danse. Il y aura bien sûr beaucoup artistes et les enfants autour d’une série de meur à faire des choix dans l’instant ; les mation du corps et donc de sa perception. d’autres choses, idées, propositions mais thèmes : les plantes, le jardin, un jardinier médiums utilisés lui permettant de Niks se veut un regard critique sur une qui ne concernent pas la danse. Une chose magicien… Les matériaux fournis par les connecter deux espaces qui semblaient mode dominée par la pub et des modèles est sûre, le Beursschouwburg sera une véri- enfants – histoire, modelage, dessins… – s’exclure l’un l’autre : celui du mouvement dominés par les hommes. A voir au Centre et celui de l’image. table fourmilière. culturel De Markten en janvier en atten- seront ensuite interprétés par les danseurs dans des séquences dont certaines reste- dant sa création en juin. Erratum : A Marseille, l’exposition au ront ouvertes. Les enfants peuvent ainsi A l’occasion de la deuxième édition de cours de laquelle intervient quotidienne- influencer le cours de la représentation. Dance for Life, un gala de danse inter- Suite à la création de son solo You are here ment Pierre Droulers est bien consacrée à Entre autres sa fin qui se déclinera dans national organisé par The Loft en faveur en juin dernier, Johanne Saunier a Ann Veronica Janssens, et non au choré- plusieurs versions. Un try out en février à du Fonds de Solidarité Sida, Wim produit et réalisé un film sur cette pièce. graphe comme nous l’avions erronément Braine-l’Alleud et une présentation en Vandekeybus créera une pièce pour douze Une version courte de la pièce est prévue In indiqué. 8’26’’ ; suspension temporelle (courte milieu scolaire en mars au CC de enfants et jeunes qui s’inspirera de son au printemps ; It’s like… qui avait égale- Spite of Wishing and wanting et basée sur la durée) se tiendra jusqu’au 8 février dans le Welkenraedt sont d’ores et déjà prévus. vie et la mort, tandis que Thierry Smits hall vitré du Musée d’Art contemporain. s’est engagé à créer un solo pour la dan- Par ailleurs, L’art de la fuite (sA & REFUG- Container est le nom du seuse de sa compagnie Erica Trivett. A Collective) n’est pas une création de Wim nouveau projet de Tran- côté de ces premières mondiales, le Cirque Vandekeybus, mais bien de Rasmus Ölme sitions (Patricia Kuypers & royal accueillera encore des danseurs et et Max Cuccaro et, Sonic Boom est une créa- Franck Beaubois) et de leur danseuses des plus grandes compagnies tion d’Ultima Vez/ Wim Vandekeybus ET groupe de recherche sur l’in- européennes dans des chorégraphies de Toneelgroep Amsterdam. teraction entre les différentes d’Angelin Preljocaj, Matz Ek, William disciplines dans l’improvisa- Forsythe, Anne Teresa de tion. Se déroulant à travers le Keersmaeker, John Neumeier temps avec une équipe de … Détail dans notre agenda. performers à géométrie variable, il creusera les ques- 39 ans après son ouverture en tions d’interaction dans la 1965, le Beursschouwburg création de groupe. Chaque rouvre ses portes à la rue Orts, résidence permettant d’exa- complètement rénové et miner l’action propre d’un agrandi après trois ans de facteur en particulier : danse, travaux. Nous ne dévoilerons musique, lumière, objet, lieu, pas ici ses ingéniosités architec- site, parole, image, et d’ob- turales… Sachez néanmoins server comment il entre en que la circulation tant du public résonance avec les autres. que des professionnels et la Pour acquérir cette compré- lumière ont été des préoccupa- hension commune des pro- tions déterminantes. Côté cessus que chaque discipline exploitation, le lieu a été pensé utilise, musiciens, danseurs, comme une place publique et plasticiens, éclairagiste, vidé- sera donc accessible via plu- aste partageront et échange- sieurs entrées et en activité ront leurs outils. Ainsi se quasi constamment tandis que constituera peu à peu un tous ses espaces, petits et grands, seront Beursschouwburg bagage d’expériences qui offerts aux interventions artistiques les © Jan Kempenaers nourrira la capacité à impro- plus diverses. Quant à la programmation, viser en direct et à collaborer pas de changement de cap radical mais une dans le moment. Suite à une affirmation de ce qui a toujours été sa première résidence, Container « mission statement ». Néanmoins, le connaîtra ses premières per- Beurs souhaite se démarquer des autres

Performance issue de Niks de Florence Corin/Cie d'Ici P © Dimitri Gronemberger PAGE 3 - NOUVELLES Les Ballets C. de la B. Bâche Chor. Koen Augustijnen © Christ Van der Burght

CRÉATIONS Inspirée librement de Marelle du romancier Julio Cortazar, la pro- Pour Ida De Vos le plaisir de chaine création de Fatou Traoré est danser c’est Fred Astaire, Jean- une recherche sur la frontière des Claude Gallotta, Django Reinhardt, genres, des espaces, sur les rapports les suites de Bach, jouer au piano, entre l’intimité et le public. C’est Henri Matisse, Cassavetes, aussi un travail sur l’exil et le mou- Almodovar, des cerises, la neige, vement des êtres, danseurs, comé- Blondie, Emma Bovary, Simone diens, plasticiens d’origine espa- Signoret, Jane Austen, Festen et Le gnole, belge (francophone et mari de la coiffeuse. Mais comment se néerlandophone), colombienne,

CRÉATIONS faire rencontrer Claudio Bernardo, albanaise, japonaise… Les corps, les Stefan Dreher, Pierre Droulers, voix, la musique et l’image seront les Joanne Leighton, Johanne Saunier et instruments d’exploration de la Fatou Traoré sur la même scène ? La pièce. L’autopsie d’une histoire danseuse a invité ces six chorégraphes à d’amour, celle opérée par Cortazar, créer un solo avec et pour elle. Ayant sera leur matière première : l’histoire déjà créé des spectacles avec chacun de passé avec des pièces comme Just Before, deux personnes peuvent-elles entrer en de la Sibylle, chimère, et d’Horacio, ceux-ci, elle lance le défi de défendre et I said I et In real time et sera assistée par communication avec une autre, et quels l’exilé. Autour d’eux, des personnage de confronter leurs approches diffé- sa sœur Jolente pour la mise en scène et malentendus cela peut-il engendrer ? curieux se cherchent, se découvrent et rentes dans une série de solos basés sur la dramaturgie. Le texte écrit par Oscar Les poses, les mouvements, les scènes, s’oublient, se transforment, transgres- des portraits de femmes extraits de la van Woensel tournera autour du person- tout dans Skènè parle de la signification sent, disparaissent, se dédoublent, peinture, du cinéma ou de la littérature. nage de Cassandre pendant la guerre de du duo. Première le 2 mars au Centre meurent ou renaissent. En chœur, en Ann Veronica Janssens pour les lumières Troie, celle qui prévoit la catastrophe, culturel de Berchem. groupe, en couple ou en trio, tantôt au et Damien De le Pierre pour les aqua- mais qu’on ne veut pas croire... Jan Joris centre d’un récit, tantôt à sa périphérie, relles contribueront au brossage de ses Lamers s’occupera de la scénographie. Phase finale de Display/Copy/Only, après ceux-ci auront à traverser les trois portraits. Emma sera en première le 17 Première de Kassandra le 10 mars au une année de recherche, et pour lequel espaces réels et intimes, de la scénogra- février aux Tanneurs. Kaaitheater. Joanne Leighton s’est associé d’autres phie : « de l’autre côté », « de ce côté-ci » chorégraphes (Odile Duboc, Frédéric et « de tous les côtés »… Tridimension Musique live, dialogue entre le contem- Dans la prochaine création de la Cie Flamand, Russel Maliphant, Maria Clara dans laquelle viendra s’inscrire la rela- porain et le traditionnel, les ingrédients Francine De Veylder installée à Villalobos,…) ainsi que des étudiants de tion au public. Le chemin parcouru sera qui ont fait le succès de plusieurs pièces Moorsel, la danse, les corps, le temps et l’Ecole Supérieure d’Architecture de la marqué par une succession de tableaux, des Ballets C. de la B. se retrouvent dans l’espace sont remis en question tout en Cambre pour la scénographie de la d’états, d’unités de temps/volume/ la nouvelle création de Koen montrant les processus de construction pièce. Sous la direction de Pierre intensité, qui pourraient être les pièces Augustijnen : Bâche, pour laquelle le d’une œuvre. Invitant le spectateur à Blondel, ceux-ci ont créé un design ori- d’un puzzle, les cases d’un jeu et dont le compositeur, chanteur, et chansonnier entrer dans les coulisses d’une réalité qui ginal, une indication spatiale, à incor- rythme correspondrait au flux de la Guy Van Nueten combinera la voix et le n’est pas la même que sur scène et dans porer dans l’espace de 10m/12m qui pensée : rapide, morcelé, suspendu… piano classique de Purcell aux synthéti- le rituel magique de la représentation. accueillera les cinq danseurs. Petite Kris Defoort sera le complice musical seurs. Sur scène un musicien, le haute Moment où l’espace de recherche n’est anecdote : tous les chorégraphes et de ce quintet de danse. Première de contre Steve Dugardin et quatre dan- plus, pour faire place à la danse sous architectes participant au projet rece- Mar’L le 24 mars aux Halles de seurs… exploreront le thème de la peur, toutes ses formes : variations, transfor- vront un « euro » symbolique pour l’uti- Schaerbeek dans le cadre de la Biennale de toutes les peurs et de leurs objets... mations, combinaisons, improvisations. lisation des droits de leur travail. de Charleroi/Danses. Comment et pourquoi la peur surgit ? Pas moins de douze danseurs décline- Spectacle très dansé, Display accordera ront Derrière les Coulisses au centre cul- une attention particulière aux rapports Quels sont ses mécanismes de défense, Fruit d’un processus de création qui a turel De Werf à Alost le 12 mars. entre les danseurs et le public, abolis- ses réactions… ? Si cette pièce mascu- débuté en 2001 avec les Prospectives I, II sant la frontière entre les deux, et focali- line ne fait pas explicitement référence et III, Territoires intimes, la nouvelle pièce sera l’attention sur la différence entre la de Michèle Noiret, s’inscrit dans ses performance, la représentation iconique recherches des différentes possibilités et simultanément cherchera à la dupli- d’environnements interactifs. Le pre- quer, la reproduire, la copier. Joanne mier axe portant sur l’interaction entre Leighton poursuit ainsi sa réflexion, l’interprète, les images et leur manipula- teintée d’un certain humour, sur l’origi- tion, le second concernant l’interaction nalité et la propriété du mouvement, sur entre les interprètes, les sons et leur la citation et la reproduction de celui-ci. modulation, leur diffusion dans l’espace. Display/Copy/Only sera créé le 22 mars L’espace de la représentation, composé 2004 à la Raffinerie, dans le cadre de la d’un dispositif scénique interactif et Biennale de Charleroi/Danses. modulable, et celle-ci questionnant notre perception désormais mouvante En juin dernier au Théâtre de la et quittant le territoire du connu. Les Balsamine (Bruxelles), Pierre Droulers, estimant trop souvent limitées à la pro- rejoint par des artistes rencontrés à duction d’effets, la chorégraphe utilise Marseille et Montpellier et les compa- ces nouvelles technologies comme de gnons de route de sa compagnie, pré- véritables outils d’expression : l’inter- sentait une carte blanche qui investissait prète va moduler et influencer les para- d’abord différents lieux non spectacu- mètres de la représentation en accord laires du théâtre, pour ensuite aboutir à Cie Francine De Veylder avec ses pensées intérieures et secrètes. une improvisation de 45 minutes sur Derrière les coulisses © David De Smets Territoires intimes n’est pas en effet une scène. De cette expérience a surgi l’idée exploration du concret, mais bien de la du lieu de sa prochaine création : l’ap- mémoire, du rêve, de l’inconscient, du Formé à PARTS, Etienne Guilleteau partement. Un appartement plutôt nu : au docufilm Bowling for Columbine, elle souvenir. Il s’agit de faire exister les per- avait déjà signé un solo Love me Two juste marqué au sol et habité par aborde un sujet bien d’actualité et sonnages à travers l’atmosphère émo- Times, après avoir collaboré avec Davis quelques formes et objets traduisant la réunira des danseurs au profil et à l’ex- tionnelle et la poésie concrète de leurs Freeman pour The 11th hour, puis avec fonction du lieu ou son atmosphère et périence divers qui aboutiront au souvenirs, comme des monologues inté- Vincent Dunoyer pour Solo for Others. dont la mémoire a évacué l’aspect direct. mélange des genres caractéristique des rieurs qui se succèdent comme des Aujourd’hui il crée un duo avec Claire Ainsi du lit il ne reste plus que le rec- Ballets C. de la B. Sur scène l’étrange vagues. S’inspirant librement du roman Croizé, inspiré par les mythes de la créa- tangle blanc. « Le spectateur sera dans la forme sculpturale recouverte d’une de Virgina Woolf, Les Vagues, Territoires tion du monde et décliné en paires zone indicible et inouïe de la présence bâche de plastique vert due à Jean- intimes sera créé à Maubeuge dans le (femme/homme, frère/sœur…) à la immanente des choses »… Ainsi le lieu Bernard Koeman, comme espace ouvert cadre de Lille 2004, et à Armentières suite du chaos qui l’a engendré. A est ouvert à une « figurabilité sans permettra la rencontre. Bâche sera créé avant d’investir la scène des Tanneurs à l’image des Eléments (l’eau, le feu, la figures ». Ce travail sur la disparition des le 2 mars au Vooruit. Bruxelles dès le 24 mars dans le cadre de terre, l’air) qui composent l’univers, les objets, Pierre Droulers l’avait déjà la Biennale de Charleroi/Danses. Début décembre 2003, les répéti- éléments scénographiques (la lumière, abordé dans Mountain/Fountain et dans tions de la nouvelle création l’espace, le temps…) de la pièce sont De l’Air et du Vent. Inouï se décline comme d’Anne Teresa De Keersmaeker organisés dans une variation de couples ; une série de « fables dansées d’instants » Générations, la nouvelle création de la pour Rosas ont commencé. Mais de le but étant de faire surgir les aspects où cinq personnes se multiplient et se Cie Mossoux/Bonté est, à proprement celle-ci, l’on ne sait aujourd’hui pas sociologiques de ce processus de range- recomposent, et dont la plasticienne parler, une installation. Fruit d’un labo- grand-chose à part qu’avec ses dan- ment et de classement. Comment la Ann Veronica Janssens s’est de nouveau ratoire d’une année qui a rassemblé seurs, la chorégraphe va une nou- complémentarité est-telle perçue et fait la complice. Première le 23 mars au treize artistes ayant chacun développé velle fois explorer la relation entre comment les contradictions qu’elle en- BLAC à Bruxelles. Dans le cadre de la leur propre univers de modules gestuels, le texte et la danse, comme dans le gendre se manifestent-elles ? Comment Biennale de Charleroi/Danses. ensuite échangés comme dans un PAGE 4 - CRÉATIONS réseau, le projet aborde la question de la historique, et sur qu’en ont FESTIVALS transmission. Non plus de manière faite Derrida ou Foucault entre autres, Duarte et Salva Sanchis y seront pré- transcendante, verticale, mais horizon- abordant la liberté des mœurs et de l’ex- Rosas, PARTS et l’ensemble sents et qu’Anne Teresa De tale et dans laquelle les ré-interpréta- pression à travers la figure de l’homo- musical Ictus occupent depuis l’été Keersmaeker et Marion Ballester y tions, les déclinaisons sont possibles. sexualité. Les voix féminines seront tra- 1995 l’ancienne Blanchisserie de créeront leur nouveau duo Desh. Cinq Générations est en effet conçu pour vesties en celles d’hommes dans un étudiants de la quatrième année présen- voyager d’un lieu à l’autre, passant alors décor s’inspirant des années 20. La Forest à Bruxelles. Ces anciens bâtiments industriels constituant teront également une autre nouvelle aux mains d’autres interprètes choisis danse, quant à elle, tantôt ameublement, chorégraphie de Anne Teresa De sur place et à qui la compagnie aura tantôt centrale, s’est construite indépen- un « terrain fertile » commun aux danseurs, musiciens, acteurs, choré- Keersmaeker – First Take – sur Kind of transmis les gestes pré-écrits. Conçue damment de la musique et se déploiera Blue de Miles Davis. Musique, installa- pour se déployer dans des friches indus- avec comme références la diversité, le graphes, compositeurs et ensei- BELGIQUE gnants, ils avaient accueilli les pre- tions vidéo et de danse seront encore trielles, des grottes, musées, l’installa- saccage et le totalitarisme. C’est donc à au rendez-vous. Du 27 au 29 février. tion dure trois heures, permettant ainsi un récit de la pièce de Satie à partir des mières éditions de SUM/SOME of the Parts qui vise à réunir – pendant la 02 550 03 50 ou 02 344 55 98 ou au public d’y accéder à tout moment. différentes lectures que Relief d’un 070 233 939. Autre élément fondamental du projet : banquet s’apparentera. Première le 30 durée d’un week-end le travail de tous le public en circulant autour des dan- mars aux Ecuries à Charleroi dans le ces artistes. Cette nouvelle édition se seurs, tels des corps lieux, découvrira cadre de la Biennale. déroulera le dernier week-end de Retour en force de la Biennale interna- des « ailleurs » faits de directions février au Beursschouwburg fraîche- tionale de Charleroi/Danses, la cin- convergentes. Jeux sur la perception en ment rénové et dans les Ateliers de la quième puisque ses organisa- première le 29 mars au BPS 22 à teurs ont « sauté » une édition, Charleroi dans le cadre de la Biennale de Charleroi/Danses. et qui se déroulera, comme c’est l’usage, dans plusieurs Erik Satie et John Cage pour la villes francophones du pays et à musique : Thierry Smits a toujours Bruxelles. Autre élément qui aimé l’art composite et le prouve de fait de cette manifestation un nouveau en introduisant dans son événement d’envergure : le fait travail le chant, via Socrate, un drame qu’elle ne présentera que des symphonique du compositeur français créations – exceptés Emma Erik Satie, sur des dialogues de Platon. d’Ida De Vos et Silent Collisions En 1969, à la demande de Merce de Frédéric Flamand – d’une Cunningham, John Cage en crée une part, des huit chorégraphes de la variante qui alterne parties chantées et Commu-nauté française (copro- purement chorégraphiées. Parmi les duction oblige), et d’autre part, nombreuses versions et adaptations de de chorégraphes travaillant à l’é- ces pièces qui existent, Antoine Pickels tranger. Des premières, vous qui a signé la dramaturgie et Thierry saurez tout en lisant notre Smits ont décidé de n’employer que rubrique Créations, auxquelles il celles pour piano. Opposition ici entre manque les noms de Sarah une écriture minimaliste, pure et ornée, Some/Sum of the Parts Goldfarb et de Bud Blumenthal, puisque très française, tandis que les quatre voix Desh Monnaie. Le programme est en cours présentant leur pièce en avril, ainsi que prévues au départ pour Socrate, sont Chor. Anne Teresa De Keersmaker & mais l’on sait déjà que George celui de Stefan Dreher, dont on sait seule- gardées. La lecture de la pièce se fera en Marion Ballester © Herman Sorgeeloos Khumalo, Cédric Charron, Alice ment à l’heure où ce numéro est bouclé cinq actes s’inspirant à la fois du Chauchat, Kasja Chmielewska, Nada que sa performance Station to Station durera contexte de création de Socrate et sa fin Gambier, Andy Deneys, Cristian 24 heures et se déroulera dans un espace PAGE 5 - FESTIVALS FESTIVALS The Lindenmeyer system, une pièce pour 9 (…) interprètes sur le thème de la migration, englobant les performeurs et les présentée dans un espace ouvert où dan- spectateurs. En première belge, et seurs et spectateurs circuleront librement. venues de France, de Suisse, des Pays- Julie Dossavi, superbe danseuse africaine Bas,… Des pièces de chorégraphes passée chez Duroure et Découflé, révèlera qui ont la cote comme on dit : Gilles les multiples facettes de sa personnalité Jobin, avec Two-Thousand-and-three, dans le solo F.I.V.E. Enfin, Philippe Jamet More O. franchement contemporaine mais qui proposera une installation vidéo qui tiendra sera dansée par les Grands Ballets de aussi du parcours chorégraphique. Dans un

BELGIQUE Genève. Bernardo Montet est déjà premier temps, le public découvre une suite venu à Bruxelles, mais O’More, sa version de portraits de personnes de tous âges, de d’Othello, devrait convaincre les plus réti- toutes origines, filmés dans huit pays aux cents à se déplacer jusqu’à Charleroi pour quatre coins du monde et présentés Biennale de Charleroi/Danses une danse de transe créée par six danseurs comme installation vidéo. Il est invité d’Afrique noire accompagnés par trois ensuite à découvrir les solos dansés qui les musiciens-guérisseurs gnawas marocains. accompagnent. Des gestes qui traduisent le Chor. Bernardo Montet © Alain Monot Illustrant la tendance nouvelles technolo- bonheur ou le malheur ou les réponses à gies, Wayne McGegor et sa Random des questions toutes simples sur leur inti- Dance Company (GB) exploreront avec mité. La 5e Biennale de Charleroi/Danses Nemesis les relations entre le corps, l’écran se déroulera à Charleroi, Mons, Liège et et la machine sur le thème de la transfor- Bruxelles du 19 mars au 4 avril (voir agenda mation du corps. Moins connu et installé pour le détail du programme). Infos : aux Pays-Bas, André Gingras proposera 071 20 56 40.

Faits d'Hiver- Danses d'auteur Saundarayeyya Chor. Isira Makulowe/Compagnie Vivid ©Christian Verdet

Ingeborg Liptay. Christophe Martin, le avec les villes d’Armentières, Courtrai, FESTIVALS programmateur du festival, a comman- Maubeuge, Mons, Reims, Roubaix et S’étalant sur trois mois, le fes- dé à Brigitte Asselineau une conférence Tournai. Au Vivat d’Armentières, tival Art Dan Thé se déroule dansée sur l’interprète contemporain Borderline remplace cette saison Vivat la en un seul lieu : le théâtre Le qui ira au-delà des analyses corporelles danse mais garde la même ligne directrice : Vanves à Vanves. Après Gesc et fonctionnelles du geste dansé et des créations, coproductions, diffusions, col- Gelabert, Carlotta Sagna, fondamentaux qui régissent le corps en loque et exposition. Coproduit par le lieu, Daniel Dobbels, il accueille le mouvement. C’est que l’interprète est O/O de David Flahaut, tournera autour au cœur de cette édition qui se déroule- de la bouche comme orifice de l’intime, et FRANCE chorégraphe canadien Daniel Léveillé dans Amour, acide et noix, ra du 9 au 24 janvier. Infos : de la mort vécue comme une fiction une ode à la nudité et à la peau, www.faitsdhiver.com dépassant le sujet. Dans ce solo, le choré- présentée aux Rencontres de graphe donne à voir un corps à la fois Seine-St-Denis l’année passée. Le Parmi les événements imaginés dans le sous contrôle et à la fois en roue libre aux Français Sylvain Groud s’est pen- cadre de Lille 2004, capitale européen- portes de la folie. Nathalie Baldo et ché, lui, sur la place de l’homme ne de la culture, Borderline est un Pascale Fayet se sont fait ramasseuses de au sein de la famille et de son rap- grand festival ouvert à la création inter- cailloux pour leur emprunter leur poids, port à l’univers féminin construit nationale et pluridisciplinaire organisé leur texture, leur histoire et les faire dan- sur les relations mère/enfant. Les fêtes de décembre offrent une belle opportunité aux tranches de vie qu’il déborde du week-end pour proposer des propose. Poétiques Traces enfouies sous le représentations en semaine. Deux nou- ciel, explorées par le chorégraphe Cyril veaux rendez-vous : l’un avec deux créa- Viallon et par Pierre Bourquin, auteur tions, l’autre avec deux séries de solos d’une étrange machine qui, actionnée féminins. L’année dernière il avait présen- mécaniquement ou par le vent, efface, té Sous surveillance, cette fois il crée dessine, déplace les matières au sol ; terre, Dowfall : Alban Richard et son ensemble sable, gravier, eau, graines. Fable kaléidos- L’abrupt abordent d’une manière origina- copique urbaine, #0.0, le solo de Xavier le l’espace clos. Dans un dispositif Kim, est une critique de l’entertainment et cubique constituant l’espace de représen- du marketing, abordée sur un ton humo- tation et l’espace public, le travail d’écritu- ristique. Continuant à explorer les diffé- re chorégraphique s’attache aux effets rents visages de l’humanité dans une veine neuro-physiologiques déclenchés chez le danse-théâtre aux accents circassiens, spectateur par des stimulus comme le Christian et François Ben Aïm présente- noir, la lumière, la chaleur, le froid,… Ces ront un trio sur la fin de l’hibernation. effets nourrissant la recherche corporelle Porteuse d’images d’espoir sur la femme et les forces exercés sur les corps qui en noire, Norma Claire propose, avec Et si on résultent. Deuxième acte d’une trilogie se parlait, une création sur le thème de la sur la mémoire, et seconde création de ce rencontre et de l’ouverture par le langage festival, Anamnese 2 de Haïm Adri se décli- du corps et le verbe, ainsi que sur la néces- ne comme une confrontation à un kaléi- sité de vivre avec l’autre. Bruno Pradet doscope de matériaux sonores, visuels et poursuit, lui, avec Décidément, l’explora- dansés, tel un voyage labyrinthique à l’in- tion du fonctionnement humain dans un térieur du cerveau. Un regard porté sur la mélange danse/théâtre teinté de dérision. mémoire comme processus et comme Geisha Fontaine est aussi une habituée du acte qui laisse au spectateur le soin de festival. Elle revient avec Lex, une interro- reconstruire le souvenir. Nieke Swennen gation des lois du spectacle qui se concen- dans le nouveau Bleu silence, Maité Fossen tre sur l’interprète. Suivant Le Temps du avec L’entrée dans le jardin, inspiré par le repli de Josef Nadj, R.O.T.S. de Toméo poème de Pierre Albert Jourdan, Cécile Vergès est issu d’une confrontation de Loyer dans Détail d’une part et Heddy textes de Don DeLillo avec les multiples Malem avec Un Petit moment de faiblesse qui sens et la déclinaison du mot « tour ». date de 1997, Sophiatou Kossoko avec Architecture, mouvement continu ou Jajko inspiré par une sculpture de Maciej les deux, entre ces pôles, existe peut- Fiszer, Anja Hempel dans La collection du être un espace. Jusqu’au 2 mars. Dr Kru, écrit comme un journal intime, Infos : 33/41 33 92 91 constituent d’autre part la série de solos féminins. Le reste du programme alterne Après avoir changé de lieux – aujour- de jeunes chorégraphes comme Claudia d’hui pas moins de cinq accueillent Grandinger, Cyrill Davy ou Sylvain les spectacles à Paris – le festival Groud et des œuvres plus matures de Faits d’hiver-danses d’auteur Carlotta Ikeda, Marco Berrettini et PAGE 6 - FESTIVALS Festival Borderline (La) Trêves Chor. Thomas Lebrun © Stéphane Gaillochon

ser. A regarder comme un livre dont on lit ge chaque jour. Deux chorégraphes belges les pages, s’arrêtant ici ou là sur un mot ou ont été invités à présenter en première une phrase, A l’heure fragile où les corps s’ef- française leur création : Joanne Leighton fleurent d’Amélia Estevez et Marc le avec Display copy et Michèle Noiret avec Piouff, se décline comme une série de dia- Territoires intimes. Autres invités : Mark logues entre texte et mouvement. Autre Tompkins, Olga Mesa, Salia nï Seydou et artiste de la région, Thomas Lebrun pré- l’inclassable Frédéric Le Junter dont sentera sa nouvelle pièce (La) Trêves, cette L’incertitude de la cuisine est un mélange fois entouré de neuf interprètes, danseurs d’actions visuelles et sonores. A noter et comédiens, et inspiré par la lecture de encore le colloque Art et Santé mentale. Du Notre besoin de consolation est impossible à 11 au 19 mars en plusieurs lieux rassasier de Stig Dagerman. Prétexte à un d’Armentières. Infos : 33/320 77 18 77 ou travestissement général plutôt joyeux qui www.levivat.fr sombrera dans la déchéance retenue. Excès et humour seront au rendez-vous Dès l’hiver arrivé, la Bourgogne s’anime comme vraisemblablement dans chaque année au rythme de son festival L’interzone verte de Jean-Luc Caramelle : consacré à la danse. Des nouveautés pour un espace où la scène et le public se cette édition : une scène ouverte aux ama- confondent et dont la scénographie chan- teurs du département, une nuit du cinéma et un kiosque qui abritera un espace bibliothèque, vidéothèque et exposition… moins de trois courtes pièces : Détail, Johannessen avec It’s only a rehearsal,un Côté animations, deux rendez-vous gour- Ombres et Raymond, tout comme Bruno duo entre combat et consentement qui mands autour de La danse allemande de Kurt Pradet venu avec Un petit air du temps et I questionne la nudité, en paroles aussi ; Jooss à aujourd’hui et une conférence de Next, L’odeur du Voisin par Alias Cie, Bonté présence aussi de Ushio Amagatsu (Sankai Daniel Dobbels – dont on pourra voir Est- divine de et avec Pascale Houbin & Juku) et de son Kagemi, un poème visuel ce que ce qui est loin s’éloigne de l’être humain Dominique Boivin, Soffio de Paco Decina, sur l’ombre et la lumière, qui se décline en – autour du Bauhaus, en prolongement du Mammame de Jean-Claude Gallotta, Lex de sept séquences. Dans le cadre d’Afrique spectacle de Luc Petton, Oscar, qui ouvre Geisha Fontaine, A de Carlotta Sagna. On en créations, le festival accueillera trois les festivités. Inspirée de la danse des notera quand même la présence de compagnies : celle de la Nigérienne bâtons, d’Oskar Schlemmer, cette création Frédéric Lescure dont la démarche s’ins- Adedayo Muslim Liadi, du Mozambicain explore toutes les ressources de ce maté- crit dans une recherche continue sur le Augusto Cuvillas avec une pièce compo- riau et d’un corps affublé de prolonge- mouvement alimentée par la pratique de sée de cinq solos féminins et de la ments végétaux. Pas de nouveaux noms disciplines parallèles à la danse. Avec Vents Malienne Kettly Noel qui aborde dans une Art Danse Bourgogne Lex Chor. et Pierre Cottreau Geisha Fontaine Milles plateaux associés © Pierre Cottreau parmi les représentants d’une danse que Vivants, il nous emmène au pays du gestuelle très personnelle la schizophrénie. l’on voit in fine souvent à l’affiche d’autres Kazakhstan, où la sensation de l’espace Art danse Bourgogne du 12 mars au 2 festivals : Le Show de Thomas Lebrun & est unique. Le festival maintient son avril en différentes villes de Bourgogne. Foofwa d’Imobilité, Cécile Loyer dans pas ouverture sur l’international : Ina Christel Infos : 33/380 73 97 27

DANSE, CORPS, MOUVEMENT ET RELATION D’AIDE XXIXe colloque AIR. Besançon, 8, 9 et 10 octobre 2003

AIR (Association, Information, dépendant donc de l’expérience vécue cette discontinuité. Cette première expé- le théorique de lecture des pathologies Recherche), consacrée depuis 1985 à sur place par les participants. Expérience rience va aider l’enfant à sortir de son des relations sociales part du postulat l’aide aux personnes handicapées, difficile voire impossible à rapporter sous narcissisme. Ensuite le cœur – ou plus qu’à la base de toute relation entre grou- ECHOS s’est associée à l’Institut de forme de synthèse. précisément le cœur de la mère – nous pes se trouvent trois facteurs détermi- Recherche pour l’Eveil et la apprend le rythme du « deux » ou de l’al- nants : le sens de l’identité, le sens de l’é- Communication Corporelle, Irpecor, France Scott-Billmann, psychanalyste et ternance. En effet le bruit du cœur est tranger et enfin une série de règles orga- dirigée par Benoît Lesage pour ce col- danse-thérapeute, dans son exposé intitu- double : « Toum- ta ». Il commence par nisant les rapports entre son propre loque consacré à la danse thérapie. Cette lé « Le mouvement répétitif et la danse un son fort puis un son plus faible. groupe et celui de l’étranger. Une situa- rencontre proposait une réflexion large du cœur » s’est penchée sur l’apport fon- L’expérience vécue ici est celle de la dif- tion de crise survient lorsqu’un des trois sur les pratiques de la danse-thérapie damental des danses traditionnelles à la férence, l’existence de l’autre. Or la plu- facteurs manque ou se voit nettement envisagée comme démarche pouvant danse thérapie. Ces danses ont pour part des danses sont composées de restreint face à la surimportance des deux s’intégrer dans un dispositif thérapeu- caractéristique essentielle d’être répétiti- temps forts et faibles. Enfin, les batte- autres. Que se passe-t-il et comment le tique ou toute forme de relation d’aide. ves et de faire danser les participants de ments du cœur, comme les pulsations thérapeute intervient-il dans chacune des Elle fut abordée à travers trois théma- manière synchrone à la fois entre eux et musicales, sont entrecoupés de silences. trois situations ? Premièrement, lorsque tiques : 1) les matériaux de corps ou les avec la musique. Elles sont donc une Ils croisent donc la présence et l’absence, les sentiments d’identité et de l’autre structures corporelles éprouvées et leur réponse collective directe à la musique. le visible et l’invisible, comme de nomb- (perçu comme surimportant et donc mise en jeu dans la relation d’aide ; 2) le Or les rythmes des musiques tradition- reux jeux d’enfants. Le parcours accom- comme ennemi potentiel) sont domi- corps dans le groupe, les identifications, nelles, qui s’incarnent par la danse dans pli à travers ces trois rythmes du cœur, nants mais que les règles régulant les rap- les jeux et les interactions ; 3) symboles et les corps, transposent sur un plan sym- recréés poétiquement par les rythmes de ports entre groupes manquent il survient symbolisation. Aux communications bolique et poétique les processus vitaux la danse, permet donc l’expérience pro- un conflit non organisé, une forme de théoriques en matinée succédaient les vécus par tout un chacun tels que les bat- gressive de l’absence et de la réapparition « mafia ». Cas typique des conflits ateliers pratiques, permettant aux partici- tements du coeur. Reconnaissant cette rassurante après l’absence. La danse est raciaux. L’art-thérapeute peut alors facili- pants d’expérimenter les méthodes et expérience physique primordiale, les dan- ainsi comprise comme un moyen de ter la négociation de règles relationnelles modèles théoriques exposés. Les interve- seurs s’y associent quasi naturellement en connaissance global des phénomènes en créant un espace de jeu symbolique, nants étaient issus tant des milieux de la la répétant ailleurs, par les mouvements. fondamentaux de l’existence, unissant le celui de la danse, avec des codes danse thérapie que de la médecine, la Une fois comprises les structures de la monde biologique, culturel et sociolo- archaïques partagés par tous tels que le danse et la chorégraphie, la musicothéra- danse, elles peuvent être répétées : le dan- gique, l’esprit, le corps et l’art. rythme, les espaces ritualisés… Une autre pie, la psychiatrie ou la psychomotricité. seur est comme « bougé » par elles. La situation est celle où le sens de l’étranger Citons France Scott-Billman, Teresa danse est donc comme un écho du corps Enzo Bellia, quant à lui, danse-thérapeu- fait défaut avec par contre un grand sens Monsegur De La Torre, Claude humain, son double. Elle lui renvoie ses te et psychiatre, nous a présenté dans son de l’identité collective et un système de Coldy,Benoît Lesage, Vincenzo Bellia, propres lois à l’extérieur de lui mais lui exposé « Articulaction », un modèle d’a- règles très rigides au service du propre Claude Dubar, Paola de Vera D’Argone, rappellent aussi un autre corps : celui de nalyse des interactions entre groupes de sens d’appartenance. Ces groupes pro- Laura Shellen, Begonia Fornies Castelar. la mère. Après ce préambule, l’oratrice cultures différentes, et plus précisément duisent des institutions rigides avec un Nous nous proposons ici de rendre s’est plus précisément intéressée à ce que des situations d’interactions patholo- esprit régionaliste très développé. compte de trois exposés théoriques, illus- nous disent symboliquement les batte- giques. Sa démarche, une fois la situation L’intervention sera différente : le théra- trant les trois thématiques signalées plus ments du cœur, que l’on entend et vit à comprise, est d’introduire la danse théra- peute favorisera les jeux d’exploration, haut. Elles montreront les diverses pos- travers la musique et la danse. En quoi la pie comme moyen de médiation entre les les dialogues interpersonnels en créant sibilités d’approches de la danse thérapie redécouverte sur un autre plan de cette groupes et de résolution de conflit ou de un espace de possibilités avec l’autre, afin abordée ici respectivement sous l’angle expérience fondamentale est-elle telle- mal-être. Les danses qu’il propose dans de mobiliser la conscience de l’autre. biologique/physiologique, sociologique ment bénéfique pour le danseur ? Tout ces situations sont en général des danses A l’inverse, si le sens de l’altérité est et philosophique. Précisons que le comp- d’abord ses battements nous apprennent rituelles de groupe, proches du folklore, fort développé mais que manque te rendu qui suit ne donnera donc qu’un la discontinuité : une série de pulsations permettant à des groupes différents de se celui de sa propre identité, de ses mince aperçu de la matière transmise, « toum, toum, toum… ». Le passage du mélanger, se côtoyer. L’enjeu n’étant pas racines, le groupe pourra s’identifier celle-ci étant essentiellement envisagée son au silence : une rupture. Or le fœtus de s’attacher aux individus mais de « soi- de manière superficielle à d’autres sous l’articulation théorie-pratique, n’a pas beaucoup l’occasion de ressentir gner » des contextes malades. Son modè- cultures et parfois s’y perdre, sans PAGE 7 - ECHOS une réalité immatérielle de se manifester. ECHOS… Cette réalité matérielle peut s’exprimer à qu’il y ait de véritable rencontre. travers différentes formes. Ainsi l’archéty- C’est le cas de certains courants pe féminin, un de ses symboles (le chiffre new age. Là, la danse thérapie ten- 2), sa forme (le corps d’une femme). Le tera de réveiller les racines du grou- corps lui-même est habité par des archéty- pe, de le ramener à son propre pes, des organes, des fonctions archétypa-

ECHOS patrimoine de représentations cor- les. Lorsqu’une maladie survient, elle tou- porelles pour retrouver son identité. che toujours la forme, jamais l’archétype. Cette communication prenait la forme La danse thérapie aura donc pour but d’al- d’un montage vidéo entrecroisant textes, ler connecter la personne malade avec son images et interventions orales du confé- archétype sain, qui de toute façon existe. Il rencier. Elle fut réalisée, au dire de son s’agira de passer « en dessous » de la mal- concepteur, dans l’émotion suscitée par adie, avec des outils comme le rythme, par l’événement du 11 septembre qu’il pré- exemple, qui vont faire résonner les parties sente comme une de ces manifestations saines de la personne : même une person- pathologiques d’interaction de groupes ne malade a un cœur qui bat, et en tou- sociaux. chant le cœur de la personne on touche l’entièreté de son être sain. En outre il Enfin, Paola de Vera D’Argone (danse- semble que la maladie apparaît lorsqu’une thérapeute et directrice de formation personne reste bloquée dans une de for- danse-mouvement) dans sa communica- mes archétypales de son corps. Or les tion « De l’archétype à la danse : un conti- alchimistes mais aussi les analystes du nuum » envisage l’art-thérapie et la danse- mouvement ont constaté que la matière et thérapie en particulier comme un proces- le corps semblent constamment mus par sus alchimique, un continuum qui va de la un mouvement incessant allant du « ras- forme (le corps malade) à l’archétype (l’ê- semblé, coagulé » à l’« éparpillé, soluble ». tre humain sain) en passant par la symbo- Ceci vaut également pour la santé. Le pro- lisation (la danse). Elle commence utile- cessus de guérison est un phénomène ment par redéfinir les notions mêmes d’ar- naturel sauf si le mouvement est contrôlé chétypes et symboles. L’archétype est ce ou paralysé. La danse thérapie visera donc qui se trouve en dehors de l’humain et de à faire migrer les patients d’un archétype à l’espace temps, une vérité absolue existant son contraire, à faire voyager les personnes même en dehors de la conscience. Le sym- à travers leurs propres potentiels insoup- © Fany Bia bole est une réalité matérielle permettant à çonnés. CATHY DE PLEE

RÉSONANCES 2003

Du 15 au 24 octobre se tenaient les ment à la technologie. « Il y a à s’interroger via un enregistrement vidéo. A partir d’une plongée historique du théâtre dans la sphè- rencontres Résonances 2003 à l’Ircam à sur ce que l’art à encore à dire par rapport analyse des mouvements clés de la choré- re du numérique pour émerger aujourd’hui Paris. Principalement tournées vers à cette technologie », nous dit-il, ce qu’il graphie, retenant l’essence du flux du avec un panorama européen de la création ECHOS les technologies pour la musique, elles fera en collaboration avec le projet de mouvement, le compositeur Cera crée des numérique. Les présentations sont passées accueillaient également deux journées recherche d’analyse et de synthèse des voix énergies musicales qui peuvent correspon- des précurseurs du début du XXe siècle, consacrées aux arts de la scène et à la mené par Xavier Rodet. Les stratégies d’é- dre aux mouvements. Cette technologie, ici dont Moholy-Nagy, Schlemmer, danse. Après un week-end « portes ouver- criture et de composition face à ces projets utilisée en temps différé, peut également Meyerhold, Piscator, Appia, Gropius, tes » où déjà il y avait eu des conférences multidisciplinaires ont été questionnées l’être en temps réel permettant alors une Svoboda, Polieri,… Aux travaux spéci- démonstrations d’outils destinés à la danse ensuite. Comment concilier les temps et interaction live. Venant compléter le team fiques tels que ceux de l’EAT – dont notamment les logiciels Isadora et les modes de créations divers entre le cho- de recherche, Frédéric Bevilacqua a pré- (Experiments in Art and Technology), où EyesWeb –, le jeudi 23 octobre était consa- régraphe, le metteur en scène, le composi- senté ses recherches sur l’analyse du geste. durant neuf soirées – les nine evenings cré à une journée d’étude intitulée « Danse teur,… ? Pour tenter d’y répondre, le met- Comment déceler les variations, caractéri- datant d’octobre 1966 – des artistes tels et nouvelles technologies » modérée par teur en scène et plasticien Patrice Hammel ser le mouvement, le segmenter, le recon- que Robert Rauschenberg, John Cage, Sally Jane Norman. Principalement cons- a développé une réflexion théorique sur la naître, le recomposer, le modéliser… Afin Lucinda Childs, Deborah Hay, Steve que cette captation du Paxton, Yvonne Rainer,… Ont exploré les geste s’affine et acquière la technologies en collaboration avec de meilleure adéquation par nombreux ingénieurs. rapport au propos artis- tique. Le début d’après-midi était consacré aux créations contemporaines explorant le Cette journée a été l’occa- numérique et les questions que cela sou- sion de rappeler que l’uti- lève : les réflexions sur l’usage de la tech- lisation de ces nouvelles nologie par Robert Lepage comme trans- technologies suscite des formateur de temporalité et acte de questions quant aux lieux mémoire ; les spectacles totalement vir- mêmes de diffusion et de tuels destinés à l’Internet où le théâtre production de ces créa- peut être un modèle pour l’espace virtuel tions et quant à leur acces- du net ; les questions de visibilité de la sibilité. Cette technologie technologie dans les créations ; le travail qui permet une expéri- de l’acteur qui rend possible un discours mentation sur la naissance critique sur la technologie ;… de nouvelles écritures scé- © Fany Bia niques, questionne l’im- Ensuite, un tour d’horizon européen nous portance de la lisibilité des était présenté pour terminer la boucle de la processus, la pertinence des filtres utilisés situation artistique dans ce domaine. Une truite à partir des collaborations artistiques réalité perceptive. N+N Corsino, quant à journée bien chargée qui était clôturée par que l’Ircam entretient avec des artistes eux, sont venus présenter leur nouveau et plus globalement celle du propos artis- tique. Et le pouvoir de fascination que la présentation du travail de la compagnie dans le cadre de son nouveau pôle specta- projet d’installation interactive où le mou- Konic Thtr dans une démonstration de cle – axé sur la recherche et l’expérimenta- vement du spectateur agit sur sa propre peut avoir la technologie ne doit pas nous le faire oublier. plusieurs extraits de leurs créations. Ce tion fondamentale –, la journée a vu plu- navigation dans l’univers virtuel des choré- lourd programme a laissé peu de place aux sieurs interventions souvent en tandem : graphes et sur l’interaction entre les dan- questions et aux débats avec le public, ce chercheur de l’Ircam et chorégraphe seurs « clonés ». La recherche en collabora- Le lendemain, le Rendez-vous n°1 organisé qui est à regretter mais comme c’était la ou metteur en scène en résidence tion au sein de l’Ircam porte sur la spatiali- par Anomos et Dédale – deux associations première journée d’un cycle, on peut espé- dans cette institution. sation du son. Autre collaboration, celle dédiées aux technologies numériques et à rer que ce dialogue pourra se faire ultérieu- d’Andrea Cera et Hervé Robbe avec l’in- la création – était accueilli dans le cadre de rement. A suivre donc. L’entrée en matière a été une mise en génieur spécialisé en captation du geste Résonances 2003. Ce premier rendez-vous garde du metteur en scène Jean- Emmanuel Flety explore la création musi- étant une introduction à une série d’autres FLORENCE CORIN François Peyret quant à l’asservisse- cale en relation avec le mouvement capté rencontres, il était construit comme une PAGE 8 - ECHOS LA RECHERCHE EN DANSE

Au regard de plusieurs événements qui du mouvement, même si elle reconnaît ment dit : « Qu’est-ce que la recherche en travail tenant aussi de la communication se sont déroulés ces dernières semaines les qualités de l’approche anglo-saxonne danse contemporaine ? ». Plus récem- et des public relations. La situation de la en France, et qui questionnaient la dont le propre est de s’appuyer sur des ment, la mise en place de binômes consti- recherche en Europe, in ou hors cadre recherche en danse, il nous a semblé discours, eux-même articulés sur des tués d’un artiste et d’un chercheur dans universitaire, est en effet loin d’être rose, opportun d’en faire le sujet de cette analyses préexistantes. « Comment dès un cadre institutionnel de recherches plu- voire quasi inexistante dans certains pays tribune. Opportun parce que dans l’air du lors créer des laboratoires où puissent ridisciplinaires sur le mouvement dansé et comme en Belgique où, au début des temps, mais aussi parce que la recherche s’expérimenter de nouvelles procédures les processus de création constituait une années quatre-vingt, Jean-Philippe Van en danse a toujours fait partie des préoc- et de nouveaux moyens d’analyse ? » En autre première. Un projet débuté il y a un Aelbrouck a défriché en pionnier solitaire cupations de Contredanse. Encore faut-il 1997, l’événement En danse organisé par an par l’anthropologue de la danse un terrain vierge. D’où, sans doute, l’im- s’entendre sur l’objet et le cadre de cette Françoise et Dominique Dupuy ouvrait la Georgiana Wierre-Gore et la chorégraphe portance à ses yeux du « cadre » et de recherche qui suscite une foule de ques- réflexion sur une nouvelle approche de la Pascale Houbin, et dont la première l’interdisciplinarité de la recherche. A la tions judicieusement pointées du doigt par recherche en danse. D’autres expé- étape, le collectage d’une « matière » a même époque, Contredanse soucieuse Dominique Dupuy, danseur et choré- riences ont suivi comme celle initiée par la donné lieu à un film. Quelles modalités de de constituer une mémoire de la danse, graphe dans son parcours, mais aussi et chorégraphe Susan Buirge au sein du collaboration ont-elles trouvé ? Comment de favoriser la réflexion et de faire circuler surtout co-fondateur du Mas de la Danse, Centre de recherche et de composition une matière comme le mouvement va-t- l’information posait les fondements de sa Centre d’Etudes et de Recherches en chorégraphique de la Fondation elle retrouver le chemin de l’Université? raison d’être. Depuis, son travail d’édition danse contemporaine à Fontvieille Royaumont, dont la particularité a été Praticien et défenseur d’une recherche a largement contribué à « nourrir » la TRIBUNE (France), qui défend depuis longtemps pendant trois ans de mettre en commun, théorico-pratique pluridisciplinaire et plus recherche tant théorique que pratique. l’idée d’une recherche qui se situe dans à travers un projet de recherche en particulièrement liée aux nouvelles tech- L’heure est donc à l’optimisme, modéré l’activité même de la danse et non plus groupe, la réflexion théorique et l’expé- nologies, Scott deLahunta est peut-être certes, grâce à toutes ces expériences dans un cadre universitaire. Rejoignant ce rience pratique autour d’une même ques- l’exemple type du chercheur qui arrive à menées par des individus convaincus. point de vue, Laurence Louppe insiste sur tion : « Que peuvent apporter à la choré- concilier les deux approches et à en vivre l’intérêt qu’il y aurait à renouveler les graphie certains processus observés dans – ce qui est plutôt rare – mais au prix outils donnés par les grands théoriciens les domaines scientifiques ? » ou autre- d’une gestion lourde de temps ; son BM

EHCREHCER TE ESNAD. AU MATIN DE LA RECHERCHE 1 Dominique Dupuy DOMINIQUE DUPUY International workshop festival, Atelier sur l'espace, Londres, automne 96

« On a beau dire ce que l’on voit, ce qu’on voit ne loge jamais parlent guère), la Mer dans la litté- 2 dans ce qu’on dit. » rature française, heureusement qu’il s’est aussi trouvé quelques « L’action et le corps sensible qui construisent le monde perçu en marins qui se sont mis à écrire et fonction de nos désirs, de nos buts et de nos craintes, sont au cœur quelques écrivains qui surent navi- des mécanismes de la décision, plutôt que le langage et la raison. guer. »7 Ou plutôt, c’est le langage du corps sensible dans son dialogue 3 Où situer cette recherche à l’in- avec le monde qu’il faut retrouver. Le geste de la pensée. » térieur de la danse elle-même ? Est-elle un must ? est-ce que Deux tables pour le veilleur dans le compartimentage en Que fait-il, s’il se lève matin, celui qui se pique de usage, on lui prescrit une place recherche en danse ? dans quel antre pénètre-t-il, dès trop bien précise ? A quel niveau potron-minet, ce matutinal ? Dans quel état va-t-il se de la funeste pyramide ? fondre ? Dans quels grands sanctuaires Naguère4, je me plaisais à évoquer pour ce veilleur deux de la pensée veut-on entrer, tables : celle pour la lecture, l’écriture, la réflexion… – le dans quels temples, comme on bureau – recouverte de documents, livres, papiers… ; celle voit certains chorégraphes suc- pour le mouvement – le studio – plan de travail arasé, au comber au fantasme de voir vide séducteur. leurs œuvres figurer au réper- Où va-t-il s’attabler ? Difficile, lui sera-t-il d’être à la fois toire des grandes maisons ? assis, accoudé-immobile-et debout, sur ses pieds, bras bal- Céder à la tentation de la recon- lants, accort – mobile-. Dilemme ordinaire. naissance, au risque d’être tenu à Dans les temples zen, on commence la journée en des savoirs inadaptés, à des balayant le sol. Va-t-il commencer avec son corps traver- méthodes inopérantes, à des dis- doive trouver son propre chemin. Une recherche spéci- sant l’espace, avant que de s’emplir la tête et de prendre la cours pompeux et stériles ? Discours de chercheurs qui fique, qui prenne en considération sa singularité, et qui, au plume ? quel terrain va-t-il labourer, sur quel terreau « s’entreglosent », fustigés par George Steiner. contraire des autres danses, vise à s’intégrer à toute son déposer l’engrais, et de quelle eau arroser ses champs ? Faut-il s’attendre à des discours sur tout ce que nous activité, à toute son œuvre. Dans ce moment que nous vivons – en France – où la faisons ? Discours successifs, mais aussi discours préala- recherche, après tant d’années de terrible silence, semble bles, tout un attirail néo-conceptuel, celui par exemple des Théâtre de la recherche émerger ici et là, ainsi que, naguère, la danse contempo- gloseurs de préface, qui nous régalent de leur prétention à Théâtre de la recherche comme on dirait théâtre des opé- raine, de génération spontanée, comme si rien n’avait saisir le sens des pièces, qu’ils nous livrent non sans une rations. D’un côté le désir d’allégeance avec certaines existé jusque-là, il semble nécessaire de se poser quelques obscurité déterminée. sciences, ainsi que peuvent le faire les disciplines sportives, préjudicielles questions, pour ne pas risquer de tomber et leurs méthodes d’évaluation, classification, comptage… dans une sorte d’« illusion de la recherche », comme Pierre A l’aube de la danse contemporaine auxquelles il ne semble pas que la danse puisse vraiment Bourdieu parle d’« illusion biographique »5 ou « d’utopie A vrai dire, ces questions ne se posaient pas ainsi du temps s’accorder ; les technologies nouvelles qui aiguisent chez de la recherche » comme le dit le grand historien Jacques où la danse n’était pas compartimentée, hiérarchisée, ainsi 6 les danseurs la fascination pour de nouveaux espaces, dans Le Goff . qu’elle l’est devenue, depuis que la création a pris le pas lesquels le danseur lui-même ne risque-t-il pas de se sur la pratique, la pédagogie – la recherche – créant des perdre ? un espoir vers les sciences cognitives… De quelques questions séparations réductrices et des évaluations arbitraires. Une grande affinité pour les sciences humaines, les plus Et tout d’abord, pourquoi ? Que cherche-t-on dans cette La recherche est inhérente à la danse contemporaine, elle aptes sans doute à fournir les nutriments utiles à une recherche ? Qu’en attend-on ? Faut-il même en attendre est un de ses éléments fondateurs ; elle apparaît à son orée, réflexion circonstanciée. La philosophie… quelque chose ? Sur quoi porte-t-elle ? Quel est son objet ? dès ses prémisses, comme part constitutive de son émer- Dans toutes ces relations, une transdisciplinarité enrichis- Plus encore, quelle est sa raison profonde, quel est son gence, émancipatrice et nourricière. Tout écart de ce pos- sante mais qui ne saurait être ni fondatrice, ni exclusive, sens ? A quoi cela sert-il ? A qui en fait-on l’adresse ? tulat de base met la danse contemporaine en péril, lui sous peine de perdre la danse en chemin. D’un côté, la danse elle-même et, de l’autre, ceux qui la ôtant une part essentielle de son être. Chaque acteur de la Ne pas céder au « péremptoire » que dénonce Henri prennent pour objet de leurs élucubrations et de leurs danse contemporaine est un chercheur à son heure, au Meschonnic8, au discours qui se substitue au fait lui – palabres. La gloire des chercheurs, leur auto satisfaction, travail dans le studio, en représentation sur scène, dans la même ou à sa propre analyse, à la « logocratie » dont leur statut. La gloire des institutions, leur justification, leur bibliothèque… dans la rue aussi quelquefois… toujours à George Steiner9 dit qu’elle remplace l’homme au pignon sur rue. Où la fait-on ? Dans quel lieu ? D’un côté, l’affût, toujours en état de recherche (on a pu voir que cer- centre de l’univers. le studio, la scène, et de l’autre, la bibliothèque, l’amphi- tains danseurs du siècle dernier entrant dans la perspective théâtre…Qu’est-ce qu’un laboratoire de recherche en de faire école ont fait fausse route). Un art de la recherche danse ? Qui sont les chercheurs ? Ceci ne revient-il pas à dire que, même si elle ne saurait Comme dans tout ce qui touche à la danse, on peut « Entre les hâbleries des gens de lettres (qui parlent de ce qu’ils être coupée des recherches sur les autres danses, dont elle constater une tendance à privilégier les importations, ne savent pas) et les silences des gens de mer (qui savent mais ne peut se nourrir, la recherche en danse contemporaine hier les techniques, les spectacles, aujourd’hui la PAGE 9 - TRIBUNE recherche. Sans nier ces apports, n’est-il pas temps d’en- les temples, en Bernard-l’hermite, pour y quémander non danse de l’ARC (animation, recherche, confrontation) au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Créateur et responsable du département visager, sans chauvinisme, un esprit de recherche propre seulement les prières, mais les aumônes ? Ne peut-elle danse de l’IPMC (Institut de Pédagogie musicale et chorégraphique), il à la France et une parole qui lui appartienne. aspirer à ses propres lieux et à des moyens autonomes ? a fortement contribué au réveil de l’idée de la recherche, notamment On assiste à des positions de recherche là où il convien- par quelques actions emblématiques: Jeudis de la danse, Autre Pas, revue Marsyas… Aujourd’hui il met sa pensée et son expérience en drait plutôt d’être dans des mouvements, qui n’aient pas Réconciliation pratique au sein du Mas de la Danse, Centre d’Etudes et de peur de s’écarter du normatif, à rester en contact avec ce Naguère encore,12, je me plaisais à parler de réconciliation, Recherches en danse contemporaine, qu’il dirige avec Françoise que Edward Bond10 nomme le « rudimentaire », qui d’un mouvement qui ré-unisse les différents moments de Dupuy, sa complice de toujours. 2 Michel Foucault, cité par Jean – Paul Moreigne in Penser/rêver n°4, contient tout ce qui est. Une recherche qui puisse nourrir la danse contemporaine, fondateurs de son identité. Dans éd. de France les autres aspects de la danse et s’en nourrir (ainsi que cette perspective, le danseur ne serait pas dans la création, 3 Alain Berthoz, La décision, éd. Le seuil Jacques Le Goff dit nourrir sa recherche de ses expé- mais dans l’invention (au double sens du mot) et la nova- 4 Entre deux tables…la veillée…, in Correspondances n°4, Le Mas riences pédagogiques)11. tion. de la Danse La recherche, ce n’est pas seulement l’histoire, l’analyse… Mettre le danseur au centre de la danse fait peur ; cela 5 Pierre Bourdieu in Actes de la recherche en sciences sociales, janvier c’est la vie de la danse, c’est chercher à éclairer ce qui la pose certes la question de sa disparition. Borgès a dit 86, cité par Jacques Le Goff in Saint – Louis fait et ce qu’elle est. Eclairer pour transmettre. Tout ceci qu’un homme n’est vraiment mort que lorsque le dernier 6 Jacques Le Goff in Saint – Louis implique que l’on accepte la difficulté, la fragilité, la perte, homme qui l’a connu est mort. Beaucoup de danseurs qui 7 Simon Leys, La Mer dans la littérature française, Ed. Plon jusqu’à en faire des éléments fondateurs. Pratique à meurent semblent emporter avec eux leur secret, mais il 8 Henri Meschonnic, Poétique du traduire , Ed. Verdier risque, militante, pas confortable, pas trop assise. Comme se trouve toujours un filament qui nous relie à ceux qui 9 George Steiner, Cahier de l’Herne 10 Edward Bond, Grammaire de l’art, logique de l’humain in Le si la recherche en question n’allait pas de soi, et qu’elle nous ont enfantés. Monde Le Mas de Danse, nov-déc. 2003 doive accepter d’être une recherche sur la recherche. 11 Jacques Le Goff, ouvrage cité. Qui sont les acteurs de cette recherche ? Des danseurs 12 La réconciliation in Correspondances n°6, Le Mas de la Danse ratés, des chorégraphes en panne ? Va-t-on vers un temps 1 D’une génération pour qui la danse est fondamentalement et indis- sociablement constituée de pratique, pédagogie, création et recherche, où l’on fabrique des chercheurs, comme on s’est mis à Dominique Dupuy peut se réclamer du seul nom de danseur, qui fabriquer des pédagogues, dont certains sont vierges de implique son engagement total dans la danse. Au cours des décennies, en dehors de ses activités d’interprète, de créateur et de pédagogue, il l’expérience de la danse ? a notamment participé aux travaux de l’AFREC (Association française Quels sont les lieux ? Est-elle condamnée à entrer dans de recherches et d’études chorégraphiques), initié et animé le secteur

NOTES POUR UNE RECHERCHE EN DANSE de danseurs chercheurs, d'un haut niveau artistique et 1 réflexif. On notera que tous ces exemples s'articulent à des LAURENCE LOUPPE travaux d'artistes chorégraphiques. La recherche en danse est une question d’actualité : un col- de représentation eux-mêmes articulés sur des analyses loque organisé à Cannes conjointement par le Centre préexistant à ce qui se passe dans la danse : une mise en Les danses historiques national de la danse et l’Université de Nice s’interrogeait abîme fascinante, mais où les processus de création et le On peut définir les danses historiques comme des lan- sur la méthodologie et proposait des « mots-clés » pour la médium-mouvement se dissolvent. En s’étayant sur les gages oubliés, dont les images motrices n'ont pas été recherche. Et Susan Buirge d’enchaîner à Royaumont sur discours censés être seuls susceptibles d’interpréter l’objet transmises oralement jusqu'à nos jours : ainsi les diffé- la recherche en danse hors cadre universitaire. D’emblée, chorégraphique et d’éclairer ses configurations, les « dance rentes danses de la Renaissance (à identifier selon leur la problématique est posée : la recherche en danse s’o- studies » renoncent à considérer le mouvement comme époque et leur contexte local) ou la danse dite baroque. Et riente non seulement selon les objectifs qu’elle se donne, porteur de sens en soi. Ce qui passe outre à la possibilité qui, de ce fait, deviennent un terrain d'enquête, quasiment mais selon le lieu d’où le questionnement émane. Ce qui du corps et des processus de création, de susciter une un champ de fouille dans l'archéologie du corps. C'est un rend peu crédible une définition unitaire et globale de la sémiotique propre. Evidemment, décrypter cette sémio- secteur d'étude passionnant de notre point de vue, car l'ac- recherche. En danse, comme dans bien d’autres domaines, tique du corps dansant, demande un travail beaucoup plus cent y est forcément mis sur le mouvement et les pro- la recherche ne s’aligne en aucune façon sur un vecteur minutieux, plus lent, plus difficile à formuler, fondé sur cessus d'écriture qui le configurent, et seuls des danseurs unique. l’observation et surtout l’acquisition d’outils de lecture peuvent y intervenir. Ce qu' on appelle la reconstruction appropriés : le sens que porte le mouvement n’est pas for- (une pratique qui mérite d'ailleurs d'être questionnée) n'est Les Dance Studies cément apparent, mais latent (les deux catégories oppo- pas seulement une voie indispensable de recherche, qui Le colloque de Cannes avait pour titre Les discours de la sées par Freud dans l’interprétation des rêves). Seule une fait entrer dans les corps ce que contiennent les mots des danse, ce qui le situait directement dans l’optique des danse à contenu démonstratif (donc pauvre) pourra faire traités et des différents types de partition. C'est aussi une « dance studies », elles-mêmes intégrées aux « cultural l’objet d’une lecture rapide. Et sans doute, en ce cas, l’i- façon de redonner vie et une certaine visibilité à de vérita- studies » anglo-saxonnes2 D’ailleurs, les mots-clés pour déologie sous-jacente pourra rendre la danse, le mouve- bles joyaux que sont les danses de bal du Quattrocento ou orienter la recherche : « politique », « masculin-féminin », ment corporel complices de ce que l’intention du créateur les danses des 17e et 18e siècles. Comme c'est le cas dans « identité » étaient puisés dans le champ des notions cou- cherche à dénoncer. L’analyse alors doit faire ressortir, par les reconstructions de musique ancienne, l'ambition de ramment développées dans ce type d’investigation. Nous une approche critique, ce qui advient réellement dans le toucher une quelconque « vérité » historique est illusoire et ne saurions mettre en cause cette perspective très intéres- substrat – non pas pour accuser quelque artiste ou probablement parasitaire. Mais la quête d'états de corps sante : les « dance studies » s’appuient sur une érudition quelque courant que ce soit, mais pour informer utilement inconnus, de gestes perdus est un projet, à mes yeux, tota- extrêmement poussée, sur une vision philosophique sur les mécanismes à l’œuvre. A cette fin, de nombreux lement poétique, une traversée du temps sans atterrissage inspirée par la pensée contemporaine ce qui fait très outils de recherche nous ont été donnés, dès l’époque de garanti. Ce domaine, toutefois, a beaucoup souffert d'une souvent défaut dans la recherche traditionnelle en danse. la danse moderne. Entre autres, les concepts labaniens qui frénésie de reconstruction, dénuée de toute approche cri- Mal connues en France, les « dance studies » bousculent peuvent constituer encore aujourd’hui une contribution tique, visant de façon forcenée à faire entrer ces chorégra- quelque peu le protectionnisme culturel de notre micro- précieuse, à condition de ne pas se contenter d’un usage phies défuntes dans les circuits du marché du spectacle. Il cosme, ce qui n’est jamais une mauvaise chose. Les philo- formaliste et limitatif. En étudiant les facteurs labaniens, a donné lieu de surcroît, en dehors du répertoire, à la pro- sophes qui inspirent les « cultural studies » (et partant les on peut déceler (comme l’a fait Bartenieff à propos de duction de petits objets hybrides dans le « style d'époque » « dance studies ») en général, appartiennent à l’école phi- maintes situations ou structures) la vision du monde en qui sont à la danse ce que les bâtiments de Viollet le Duc losophique française qui a, depuis longtemps, tracé des jeu dans la construction d’un objet chorégraphique. sont à l'architecture du Moyen Age. Ce qui a gravement pistes indispensables pour la compréhension du corps et D’autres ressources abondent : je suis toujours frappée, nui à l'image de ce champ comme territoire de recherche. de l’imaginaire (Foucault, Deleuze, Derrida…) et nous pour part, de l'utilisation pertinente par Trisha Baumann partageons ces références3. Les « dance-studies », qui plus des notions du BMC pour la lecture des langages choré- Le chorégraphe comme chercheur est, se fixent pour objectif majeur d’analyser les rapports graphiques et des œuvres, de la finesse que cela induit, et En fait le chorégraphe serait le premier chercheur : sortir de force intervenant dans la relation entre les genres, les de la clarté des visions qui s'en dégagent. des moules préexistants, travailler sur le déplacement des ethnies, ce qui est tout à fait pertinent dès qu’il s’agit du processus, se donner à soi-même et aux autres des consi- corps, et de la façon dont les jeux de pouvoir et de sur- Des laboratoires pour renouveler les outils gnes ouvrant sur l'inconnu, sur l'analyse, sur la visite des veillance jouent sur lui, comme l’a bien montré Foucault. Mettre au travail des outils qui nous ont été donnés par opérations et des agencements (tels le Tuning Score de Lisa De surcroît, à travers les études sur le genre et, nouveau les grands théoriciens du mouvement, de la composition, Nelson), tenter de nouvelles partitions, explorer des voies concept développé depuis peu, sur le post-colonialisme de l'improvisation, est certainement un projet à déve- d'improvisation, observer ce qui advient, et redonner de (un âge dans lequel nous sommes plongés sans en avoir ni lopper dans le cadre d'une recherche approfondie en nouveaux cadres à l'expérience, n'est-ce pas là la défini- historiquement ni politiquement conscience), les « cultural danse. Mais une autre question se pose : comment renou- tion même d'un acte scientifique ? Qui plus est la défini- studies » inventent de nouveaux points de vue de réflexion veler ces outils ? Comment créer des laboratoires où puis- tion même d'un acte poétique. La recherche en danse, c'est très fertiles, et où la danse peut s’interroger sur ses propres sent s'expérimenter de nouvelles procédures et de nou- d'abord une recherche en art. pratiques. Comment en effet penser les formes issues des veaux moyens d'analyse (les deux sont liés) ? Certes, la Paris, décembre 2003 courants afro-américains, y compris à travers leur technologie offre une grande ressource pour renouveler, 1 Laurence Louppe, écrivain, critique, enseigne l’histoire et l’esthé- expansion en Europe, sans réfléchir au contexte his- et les processus de création, et l'analyse de ces processus. tique de la danse en France et à l’étranger. Elle est responsable de la torique dans lequel elles construisent leur territoire, Les technologies contemporaines, à commencer par le formation de formateurs en culture chorégraphique à Aubagne 4 (Cefedem Sud). Elle a publié Poétique de la danse contemporaine et aux outils dont nous avons besoin pour les ana- logiciel Life Forms et bien d'autres , proposent des modules aux Editions Contredanse et collabore à la revue Nouvelles de lyser ? Les recherches sur le post-colonialisme sem- de composition et d'agencements qui stimulent de nou- Danse. Elle anime également la rubrique danse d’Art Press. blent à cet égard pivotales. veaux processus. Mais il y a des démarches divergentes : 2 cf la présentation de Jane E. Desmond dans Mearning in Motion, les observatoires d'improvisation développés par Lisa Univ of Minesota Press, 1997. Le mouvement porteur d’un sens à décrypter Nelson, l'usage qu'elle fait de l'image vidéo comme outil 3 cf Francis Cusset, French Theory, Paris, Ed de la Découverte, 2003. Mais, comme mentionné plus haut, ces études s’ap- d'investigation. A citer également : le centre de recherche 4 cf le stage aniùé par Contredanse autour du projet « Isadora », puient sur des discours. Des discours et des modes sur la composition animé par Susan Buirge, accompagnée automne 2003. PAGE 10 - TRIBUNE QUAND L’ARTISTE DEVIENT LE MOTEUR DE LA RECHERCHE CONVERSATION CROISÉE ENTRE GEORGIANA WIERRE-GORE ET PASCALE HOUBIN par Béatrice menet

Comment en êtes-vous arrivées à collaborer l’une avec tes, qui sont une forme de création et pas de reproduction, Comment cette matière va-t-elle retrouver le chemin l’autre? est le même que celui qui fait advenir la parole et l’action de l’université? dans le contexte anthropologique parce que dans les deux GWG: Ce projet c’est celui de Pascale, c’est elle qui est contextes, ce qu’on veut réaliser, c’est une fabrication de GWG: Les modalités de production du savoir universitaire venue me voir. quelque chose qui va être transposé dans un autre contex- sont bien cadrées: par la diffusion dans des colloques, dans te. Dans le cas de Pascale, il me semble que c’est un contex- des textes… Ces manifestations là recadrent autrement le PH: C’est vrai que ça faisait un certain temps que j’avais te chorégraphique, où il y a un réinvestissement de la matiè- projet qui est inscrit dans le réseau, dans le travail de envie de travailler sur les gestes des métiers à blanc. C’est re qui est construite, que ce soit dans ses chorégraphies ou Pascale et aussi dans un des axes de recherche de notre lié à mon intérêt pour la langue des signes que j’ai apprise potentiellement dans les chorégraphies d’autres personnes. laboratoire, l’axe sur la transmission de l’expérience corpo- il y a une quinzaine d’années, et qui m’a profondément Pour moi, le contexte est scientifique et le réinvestissement relle. Ce qui est intéressant c’est qu’il y a transmission par marquée dans mon travail d’écriture chorégraphique. J’ai se fait dans un texte. des professionnels de leurs gestes à Pascale, qui après s’en rencontré Georgiana à l’occasion d’une soirée dédiée à sert pour transmettre à d’autres. Transmettre, c’est, comme Bernard Glandier et je lui ai parlé de ce projet puisqu’elle N’est-on pas là proche d’une situation de création dirait ma collègue Joëlle Vellet, conduire quelqu’un à réin- était anthropologue de la danse. Puis on s’est appelés. chorégraphique? venter des gestes dans le cadre de contraintes particulières, mais de façon à ce qu’ils soient appropriés par les person- Georgiana, en quoi vous êtes-vous sentie interpellée PH: Je pense que cette idée de gestes à blanc, c’est une idée nes à qui ils sont transmis. Ce qui est passionnant c’est qu’il par cette demande ? de chorégraphe, c’est sûr. Cela m’importe autant que le fait y a quelque chose qui reste dans chaque étape de la trans- que ce soient des gestes des métiers. Ce que j’aime dans ces mission qui est de même nature… mais on n’en est pas GWG: Je ne connaissais pas le travail de Pascale aupara- gestes à blanc, c’est leur simplicité, leur quotidienneté… encore là. Du point de vue universitaire, et selon l’orienta- vant. Elle est de fait venue me voir avec un projet futur qui tion anthropologique, il y a un premier travail qui est une avait une dimension artistique et une dimension de recher- GWG: Je pense que ce sont les qualités de chorégraphe de description ethnographique où il faut rester proche du ter- che. C’était antérieurement à la mise en place d’un réseau Pascale, le travail qu’elle a fait sur son propre corps, avec les rain. Pour moi, le terrain c’est Pascale sur le terrain, en rap- sur le mouvement dansé. J’ai dit spontanément à Pascale autres, les habiletés qu’elle a développées dans l’observa- port avec l’autre, avec ses idées d’artiste. Puis après, mais que j’étais d’accord et je lui ai conseillé immédiatement un tion et l’écoute qui font qu’elle a la capacité dans un temps ça demande des temps de réflexion, il faut construire la ou deux textes. Plus tard, à l’instigation de la Maison des vraiment très limité de créer un terrain propice à l’émer- matière, et en dernier lieu il y a la production discursive. Sciences de l’Homme de l’Université de La Rochelle et à la gence de ces gestes, qui ne sont pas de l’ordre du mime. suite d’un colloque Arts, Sciences et Technologies qui a eu C’est une recréation à nouveau, mais ce n’est pas de la Est-ce que vous avez développé un protocole? lieu en 2000, il y a eu la mise en place d’un projet de recher- reproduction. che qui est le réseau interministériel sur «Le mouvement GWG: Moi, je parle de protocole parce que je vois a pos- dansé: recherches pluridisciplinaires et processus de créa- PH: Je pense que pour moi, c’est plus de l’ordre de l’incar- teriori ce que Pascale a fait pour développer une démarche. tion» et dont la particularité est la mise en place de binô- nation. Et puis elle a systématiquement mis en œuvre le même mes constitués d’un artiste et d’un chercheur. Aujourd’hui à protocole avec les différentes personnes sur le terrain. Je deux mains est un projet que Pascale a décrit comme une Pourquoi n’avoir pas mené cette recherche avec des pense que sa démarche est en partie intuitive. C’est aussi la roue de charrette, c’est à dire qu’il y a d’une part Pascale au danseurs sous forme d’atelier? particularité d’une artiste, et la différence avec un ingénieur milieu qui tisse des liens avec différentes personnes en rap- – bien que je crois que les scientifiques utilisent de l’intui- port avec ce projet. PH: Ah non, pour moi ce n’est pas un travail d’atelier avec tion. Je ne sais pas si Pascale, avant de faire, va donner une des danseurs! Je ne vais pas demander à un danseur de explication sur ce qu’elle fait. Elle fait parce que c’est là que Quelle a été la première étape du projet? mimer le boulanger: le geste du boulanger, il est porté par ses idées l’amènent. le boulanger, mais je ne sais pas si je vais en faire quelque PH: Il s’est vraiment mis en œuvre l’année dernière. On a chose au niveau de la danse. Pour le moment c’est un peu PH: L’intérêt de travailler ensemble, c’est tout ce que tu rencontré par l’intermédiaire de deux théâtres une trentai- tôt. En tout cas je n’avais pas envie de jouer sur les sem- peux me dire sur le projet, sur le cadre du projet. Au début ne de personnes. Les rencontres étaient individuelles. Nous blants. Les gestes qui sont déposés devant la caméra sont je faisais très attention à ce qu’il y ait un écart, justement étions à trois sur le terrain: un chef opérateur, un preneur des gestes habités par l’habitude que les gens ont de leur parce que j’avais l’impression que j’allais être brouillée dans de son et moi-même. On a demandé à ces personnes de métier. Ce n’est pas une situation théâtrale, elle peut le des choses qui étaient fragiles. Et maintenant, d’avoir posé nous parler, mais surtout de nous montrer les gestes de devenir de par le montage des images. Si je demande à un un cadre avec des mots à toi, pour moi, ça consolide le leur travail au cours d’une journée. Puis on est arrivés à danseur de travailler sur le forgeron, je ne sais pas si ça cadre sur lequel le projet est appuyé. C’était en autre ma nommer les différents gestes qui constituent leur travail. m’intéresserait en tant que chorégraphe, et puis il n’a aucu- demande. C’est-à-dire de faire, et puis d’avoir un retour On a filmé ces gestes sous différents angles et on a monté ne idée de ça. Je préfère faire rebondir l’invention d’un dan- analytique qui, par la suite, renforce le faire/ une première maquette de 40 minutes sur ces gestes « à seur sur autre chose. Mais par contre, les mouvements du blanc» où des danses apparaissent. forgeron, une fois qu’ils sont donnés à blanc, peuvent être GWG: Il y a un mot qu’on utilise en sciences humaines et portés par un corps de danseur. en anthropologie : c’est le mot de réflexivité. Il y a une GWG: J’ai essayé de pousser Pascale vers quelque chose dimension réflexive dans tout ce que Pascale fait faire et d’un peu plus traditionnel: je lui ai demandé pourquoi elle Pourquoi la collecte a-t-elle eu lieu dans le cadre des c’est la réflexivité sur le travail qui permet aux gens de faire ne filmait pas les professionnels en action sur leur terrain scènes nationales? leurs gestes à blanc. Par rapport à Pascale, je fournis une ordinaire, c’est-à-dire en milieu professionnel. Mais Pascale dimension réflexive aussi. EEn réfléchissant à ce qu’elle avait et a une idée très ferme de ce qu’elle voulait entre- PH: C’est aussi la difficulté du projet. Etant chorégraphe, met en œuvre, ça me fait penser à la démarche anthropo- prendre: elle voulait accéder à une dimension cognitive de c’est mon réseau.. L’année dernière ce projet est entré dans logique. Ca renvoie à mes propres pratiques. l’acte et pas à une description de l’observation. Ce qui l’in- le cadre d’une sensibilisation de proximité avec le public et téresse c’est l’idée du geste – cette transposition du geste puis on a demandé à la région une aide pour le projet. Il y Georgiana, votre pratique de la danse a-t-elle influen- par l’intermédiaire de ce que Pascale a appelé «la conscien- a donc derrière ce projet, le théâtre et la région. cé cette recherche en binôme? ce» ou la pensée, qui fait qu’on a l’architecture du geste et pas le geste en lui-même. GWG: Ce qui est intéressant dans le projet c’est une valo- GWG: Oui et c’est à la fois un avantage et un problème. Le risation des techniques corporelles. Le regard que porte projet de Pascale aurait peut-être pris une autre tournure si Cette manière de collecter des choses n’est donc pas Pascale, qui devient par la diffusion dans ces lieux, dans ces elle avait rencontré quelqu’un sans expérience. Etant déjà classique de la recherche scientifique? structures d’accueil, public, c’est comme s’il y avait une impliquée dans la danse et dans l’enseignement de la danse, valorisation de tous ces métiers. Donc il y a aussi un travail ça me donne un accès plus facile pour comprendre, mais PH: Je suis sûre qu’elle n’est pas classique parce que dès le de sauvegarde. peut-être que je n’ai pas la prise de distance qu’il faudrait départ il y a un acte artistique sur le collectage. pour toujours construire assez scientifiquement. Dans Normalement le collectage ne change rien à la réalité. Ma certains des autres projets, le danseur, l’artiste est ce que demande fait que la réalité est tout de suite transposée par j’appellerai un sujet passif, c’est-à dire qu’il n’est pas impli- la personne, puisque je lui demande – dans l’idée de ce qué dans la construction du projet de recherche. Alors geste à blanc - ce qui peut remplacer la matière et l’outil, que dans les deux projets de recherche en binôme, impul- c’est-à-dire la conscience de la personne. sés par notre laboratoire – l’autre étant celui avec Wilfride Piollet -, le moteur c’est l’artiste et pas le chercheur. Pourtant, Georgiana, vous dites dans le texte de pré- sentation du projet que cette démarche pourrait s’ap- Clermont-Ferrand, Paris, Bruxelles, le 18 novembre 2003 parenter à une démarche ethnologique? 1 Anthropologue de la danse et professeur des universités, est responsable du DESS «Anthropologie de la danse » à l'UFR GWG: Je n’étais pas sur le terrain avec Pascale, mais en STAPS de l'Université Blaise Pascal, et dirige le Laboratoire réfléchissant sur les procédures de recherche engagées d'Anthropologie des Pratiques Corporelles de cette même uni- dans le projet, on peut y voir un parallèle avec la recherche versité. anthropologique classique dans la mesure où on fait parler 2 danseuse et chorégraphe française, Cie Non de nom et on demande de donner à voir. La recherche anthropolo- gique essaye d’accéder à la signification donnée aux actes par ceux qui les mettent en œuvre. D’une certaine façon le fonctionnement de la machine qui ferait émerger ces ges- Aujourd'hui à deux mains Projet de Pascale Houbin © Quentin Bertoux PAGE 11 - TRIBUNE LA RECHERCHE EN GROUPE : TÉMOIGNAGE SUSAN BUIRGE1

Le Centre de recherche et de composition chorégra- en considération chorégraphiquement : structure, élé- aux problématiques inhérentes au transfert des don- phiques2 de la Fondation Royaumont3 a mis en place en ments de langage, usages de l’espace et du temps. Dans un nées du corps humain, et du regard qu’il faut porter 2000 un premier groupe de recherche suite à la demande quatrième temps ont commencé des périodes d’expéri- sur le corps. de sept danseurs-chorégraphes qui avaient suivi des ate- mentations personnelles portant sur la relation matière- liers de composition chorégraphique à Royaumont, et par- structure. Les résidences de travail, en studio à Paris et en L’engagement de chacun dans un procédé de longue ticipé aux ateliers d’improvisation réalisés en Lorraine (à immersion à Royaumont, ont permis de développer les durée était essentiel et aussi rassurant pour tous. 4 l’Arsenal de Metz) en 1998 et 1999 . De ces expériences projets puis de les affiner. Le dernier temps est celui du est né le désir de construire en commun un projet de compte rendu public des travaux, le 13 décembre 20037,à Sur sept projets, six ont été réalisés avec plusieurs dan- recherche: une réflexion théorique et une expérience pra- Royaumont : chaque participant fait état de l’avancement seurs7. La particularité de ce mode de fonctionnement a tique où se confrontent expérimentation chorégraphique de ses recherches et montre le résultat de son projet à ce fait qu’il y avait constamment un aller-retour entre une et analyse. Il était convenu que le temps du travail de cette jour. expérience individuelle et une expérience commune. Un recherche devait se situer en dehors des périodes de pro- va et vient entre intérieur et extérieur. Parce que tout le ductions chorégraphiques5. Il représente un vrai engage- Le travail a été réalisé dans un esprit communau- monde connaissait les thèmes et les processus des autres ment personnel de la part des participants qui, de plus, y taire, ce qui est différent de «collectif» ; les personnes de l’extérieur, les vivre de l’intérieur en tant que danseur investissent leurs propres ressources. permettait de trouver les résonan- C’est un espace et un temps spécifiques, ces qui ont enrichi l’expérience où les investigations appartiennent à l’en- dans sa globalité, pour le danseur semble des personnes réunies. comme pour le chorégraphe. Avec la multiplication des expériences Ce groupe était composé de six femmes vécues ensemble, le questionne- et un homme âgés de 31 à 42 ans, tous ment devient de plus en plus précis danseurs et ou chorégraphes actifs pro- et le regard à la fois plus aiguisé et fessionnellement. Une personne vit et tra- plus ouvert. vaille à Luxembourg, les autres vivent et travaillent en France, dont deux sont d’o- Bien sûr, il y avait des moments où rigine étrangère (Italie et Japon). le chemin à prendre n’était pas clair, où l’on se perdait. Comme a dit Le Groupe de recherche 2000–2003 a l’une des participantes : «Seule je choisi d’interroger de nouveaux moyens n’aurais jamais eu le courage de tra- pour la construction chorégraphique verser toutes les pentes. Mais le venant de sources autres que la danse. groupe est structurant et permet Finalement, la problématique de son tra- d’aller dans l’inconnu, et jusqu’au vail s’est formulée ainsi : « Que peuvent bout.» apporter à la chorégraphie certains pro- cessus de structuration observés dans des En guise de conclusion, et de toute domaines scientifiques ?» évidenc pour faire de la recherche en groupe, en danse contemporai- Les domaines d’investigation et sujets ne, l’objectif étant de travailler retenus par chaque personne sont: directement la matière danse et les facteurs de structuration, il est Sylvie Berthomé ; Physique, l’écoulement Groupe de recherche 2000-03 du CRCC © Michel Chassat nécessaire d’avoir : des participants du temps extrêmement motivés et responsa- Emanuela Ciavarella ; Neurosciences, la mémoire bles, le temps nécessaire pour laisser le travail se décanter, avaient des projets individuels autour d’un question- Akiko Hasegawa ; Architecture, la maison japonaise tradi- les espaces de travail répondant aux nécessités théoriques nement commun et partageaient leur travail aux diffé- tionnelle et pratiques. rentes phases de son développement. Thierry Lafont ; Architecture, le labyrinthe de Chartres Au terme de leur parcours, les participants ont pu Sosana Marcelino ; Hydrologie, le cycle de l’eau Pour toutes ces raisons, il faut avoir accès à des moyens faire un certain nombre de constats qui permettent de Annick Putz ; Biologie, le développement du bourgeon financiers nécessaires. Et pour cela il est important que la dégager les particularités de cette expérience. Claude Sorin ; Physique quantique la construction de la communauté de la danse contemporaine fasse valoir l’im- matière portance de la recherche pratique par les artistes eux- C’est d’abord une base commune solide d’expériences mêmes pour permettre l’évolution de la chorégraphie, le et de connaissances qui a garanti la cohésion du grou- Les choix de sujets dits « scientifiques » ont été individuels, développement de l’enseignement de la danse, et l’enri- pe et la qualité du travail sur la durée. La participation établis par affinité sélective. chissement de la danse en général. Il faut que la recherche préalable aux ateliers d’improvisation et de composi- en danse contemporaine, hors du cadre universitaire, trou- tion a en effet fondé son approche de la construction ve une reconnaissance auprès des instances publiques. Durant trois ans6, de juin 2000 à décembre 2003, le tra- chorégraphique, permettant un vocabulaire commun. vail a été mené par étapes, espacées dans le temps. Il s’est Paris, le 7 décembre 2003 accompli par alternance entre travail individuel (pour éla- La formulation, en commun, d’une question donnait borer sa documentation, mûrir sa réflexion, traiter ses tout son sens au travail de groupe. De là, découlait 1 Chorégraphe, directrice artistique du Centre de recherche et de données, écrire des textes et préparer les expériences pra- une démarche nécessitant plusieurs étapes qui composition chorégraphiques de la Fondation Royaumont tiques) et travail en groupe (séances d’analyses théoriques, devaient être définies au fur et à mesure de l’avancée 2 Le CRCC fait partie des programmes culturels de la Fondation Royaumont. La problématique de la construction chorégraphique mise en commun des réflexions et expérimentations en des travaux, sans idées préconçues. sous-tend l’ensemble de son activité consacrée à la recherche, la for- studio). mation et la création. L’entrée dans une démarche scientifique était possible 3 La Fondation Royaumont, située dans le Val d’Oise, est un Centre Le travail s’est développé en quatre étapes. Chaque parce que le groupe était accompagné d’un scienti- culturel de rencontre dont la vocation est de conserver et mettre en valeur, notamment par une activité artistique et culturelle, l’abbaye travail accompli individuellement a été mis en commun et fique qui a guidé, et en quelque sorte cautionné, cette cistercienne dont elle a hérité. discuté à l’intérieur du groupe. approche. Tous se sont trouvés dans des domaines 4 Ateliers sous la direction de Susan Buirge. peu familiers, donc à égalité face à un inconnu à 5 Six des sept participants sont des intermittents du spectacle et c’est Dans un premier temps, chacun a choisi un domaine affronter. D’où l’importance de se trouver avec les grâce à ce statut qu’ils ont pu s’engager, sans rémunération, dans ce scientifique dans lequel il a perçu un processus spécifique: autres : de les entendre parler de leurs sujets et des groupe de recherche. 6 Susan Buirge a accompagné le groupe du point de vue artistique; il l’a situé dans son contexte et a analysé son fonctionne- moyens que chacun a utilisés pour résoudre les diffi- Philippe Soulier, archéologue, du point de vue scientifique. Des ment. Dans un deuxième temps, il a fallu élaborer la mise cultés, à différents étapes. En écoutant, des mots-clés intervenants d’autres disciplines artistiques et scientifiques étaient en schéma du processus : sur une feuille, sélectionner des apparaissent, des parallèles entre les sujets se dévoi- invités au fur et à mesure de l’évolution des travaux. mots-jalons afin de repérer et distinguer ce qui était lent, des questions rebondissent et nourrissent la 7 A cette occasion, le 14 décembre, est organisé un séminaire avec l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine sur le thème : « structurant. Donc, définir l’organisation et l’articula- réflexion et l’expérimentation. Qu’est-ce que la recherche en danse contemporaine, hors du cadre tion interne des concepts, autant que les relations universitaire ? ». Les actes seront édités prochainement sur le site de qu’ils entretiennent entre eux. Dans un troisième Le travail en groupe renforce la multiplicité des points Royaumont. temps s’est imposé un travail de transposition pour de vue et oblige à déplacer son propre point de vue 8 Chaque participant a mené son projet « chorégraphiquement » et a dansé dans au moins trois projets des autres. passer d’une démarche de connaissance scientifique à lors des différentes étapes. La perception des diffé- une démarche de composition chorégraphique. Ce rentes échelles (du quark à la dimension de l’univers passage s’est effectué grâce à l’écriture d’une « grille » en passant par le moléculaire, le cellulaire, l’humain) constituée de divers aspects du processus à prendre amène l’esprit à une certaine mobilité. Elle participe PAGE 12 - TRIBUNE RECHERCHES PROSPECTIVES : DANSE ET NOUVELLES TECHNOLOGIES ENTRETIEN AVEC SCOTT DELAHUNTA1 par Patricia Kuypers

Que représente pour toi le fait d’être chercheur en research»… La difficulté est que, dans le même temps, il a danse et qu’on peut solliciter une aide pour faire une danse? fallu élaborer des critères qui légitiment cet espace de période de recherche. C'est également le cas en Grande- Je passe beaucoup plus de temps à observer les processus recherche pratique, évaluer ces études. Cela pose divers Bretagne, qui prévoit ce type d'aide dans différents de création que je n’en passe à la réalisation de la produc- problèmes. Au moins cela permet à quelqu’un de pour- contextes. Parfois localement ou à l'échelle nationale ou tion. Ce qui m’intéresse c’est de voir comment les choré- suive dans l’enseignement supérieur des recherches qui internationale, selon l’intérêt des pouvoirs qui subvention- graphes, comment les artistes font leurs œuvres, où ils impliquent un travail de danse en studio. Par ailleurs, dans nent la danse. Cela arrive. Il y a bien sûr toujours une trouvent leur inspiration, comment ils définissent leurs le monde professionnel, je vois des lieux comme le presti- tension parce que la recherche fait partie du processus contextes d’intervention, ce qu’ils font dans leur studio. Si gieux Vienna Tanz Festival qui, depuis l’été dernier, orga- pour produire quelque chose qui pourra être vu et soutenu je devais identifier un domaine de recherche ce serait plutôt nise de manière explicite des «laboratoires de recherche». Il par des sponsors. Je pense qu'il est important de mettre la période du processus que celui de la réalisation finale. Ce me semble, après avoir voyagé pendant pas mal d’années l'accent sur le processus et de chercher à avoir plus de que nous pensons d’habitude être l’œuvre d’art est le dans différents lieux en Europe, qu’il y a de plus en plus temps pour le développer, surtout pour des démarches qui résultat final du processus. Je m’occupe aussi de projets d’organisations qui créent des journées de dialogue, des impliquent d'autres disciplines. De manière générale il me interdisciplinaires, pas seulement avec des artistes de diffé- occasions pour de jeunes artistes de se réunir et d’échanger semble que c'est vraiment à l'ordre du jour en Europe d'en- rentes disciplines qui travaillent ensemble, mais aussi de sur leurs processus de travail. C’est une sorte de groupe de courager les projets de création interdisciplinaires. projets qui impliquent le croisement avec d’autres appro- recherche entre pairs pourrait-on dire. Je pense donc qu’il L'interdisciplinarité est dans les priorités. ches, avec des gens qui travaillent dans le domaine des y a de plus en plus d’occasions pour des artistes de la danse sciences, par exemple, ou dans le monde industriel, et qui de se confronter à d’autres artistes de la danse. William Penses-tu que la question se pose dans des termes désirent collaborer avec des artistes. La manière la plus effi- Forsythe a certainement beaucoup fait pour ouvrir l’idée différents dans les projets interdisciplinaires? cace d’établir la communication entre ces différents types d’un processus créatif dans le contexte d’une compagnie D'abord je voudrais clarifier le fait que je ne prétends pas de travail est d’observer leur processus respectif et de de ballet, entre autres grâce à son cdrom «Improvisation non plus que la recherche mène automatiquement à créer comprendre comment font les gens quand ils fabriquent Technologies» qui donne accès à la manière dont il pense de meilleures chorégraphies. Je ne voudrais pas répandre quelque chose. Cela ouvre beaucoup plus de possibilités de le mouvement. Il ne s’agit pas d’un mouvement général, cette idée. Mon sentiment est que la période de recherche communication que de juste discuter l’œuvre d’art finals, mais plutôt d’initiatives dispersées. est réellement profitable quand il s'agit de productions qui est plus sujette à des interprétations subjectives. interdisciplinaires, ou transdisciplinaires. Si, en tant que Quelle est selon toi la nécessité de ta fonction et chorégraphe, on commence à travailler avec d'autres maté- Peux-tu décrire très concrètement quelle est ta fonc- comment collabores-tu en tant que chercheur avec riaux, avec la technologie, ou avec n'importe quel autre tion, ce que tu fais au jour le jour comme chercheur? des artistes? matériau, le matériau commence à parler par lui-même, et Je passe probablement moins de temps que je ne le désire Depuis quelques années certains chorégraphes travaillent on peut se retrouver soudain à réaliser une sculpture, ou un à lire et à me concentrer sur les moyens de comprendre avec un dramaturge. Cela n’est pas très différent de ce que film, dans les arts dits traditionnels, ou, dans les nouveaux mieux ce que je cherche, à la recherche même sur le projet, je fais. Mon rôle dans des situations de recherche pour une médias, un site internet, une installation, etc. Cette fluidité que je ne passe de temps à organiser et faire l’administra- création est d’apporter de nouvelles informations, surtout avec laquelle un artiste peut bouger entre des espaces ou tion, à gérer les projets. Je ne sais pas trop quel autre choix s’il s’agit de quelqu’un dont je suis proche dans la démarche entre différentes sortes d'œuvres d'art est vraiment part de j’ai, car la plupart des projets doivent être organisés. de création ou avec qui j’ai des affinités artistiques. Je suis l'art d'aujourd'hui. La difficulté réside dans le mode de sub- Comment imaginer laisser quelqu’un d’autre les mettre en appelé pour amener aux artistes des informations qui vention. Si tu commences à donner plus d'espace à la part place, car ils sont relativement compliqués et c’est dans l’in- peuvent être utiles au processus de création. Mais jusqu’à de recherche et que tu permets aux gens de poser des ques- telligence même de cette mise en œuvre-là que se situent présent je n’ai jamais été engagé explicitement comme dra- tions, très vite il s'avère difficile de vouloir forcer un maté- les conditions d’émergence d’une recherche. J’accepte maturge. Dans d’autres situations, mettant plutôt en jeu les riel à fonctionner dans un contexte qui ne le demande pas qu’une partie de ma recherche consiste aussi à gérer des recherches que je fais et qui impliquent des connaissances trop. Il en va ainsi avec les nouvelles technologies. gens, à les amener ensemble, à faciliter la communication multidisciplinaires comme dans ce projet art et science Comment permettre que les matériaux te conduisent dans entre eux. Mais j’ai parfois le désir d’avoir plus de temps avec Wayne Gregor, j’apporte des informations qui servent une direction et dans un contexte qui sera plus effectif pour lire, réfléchir, et écrire. Ce que je fais principalement à la création, mais ce projet me permet aussi d’explorer des pour telle ou telle réalisation artistique? Je perçois que pour est d’amener des gens ensemble pour créer des ponts entre idées qui m’intéressent dans une perspective plus large. le moment nous créons des distinctions artificielles entre différentes disciplines, mettre un type de pratique en rela- les différentes disciplines, basées sur la notion de ce qui est tion avec un autre, de manière à ce qu’elles puissent tra- Justement, quel est ou quels sont tes sujets de censé être le propre d'une pratique artistique. Ce qui ne vailler ensemble. recherche? permet pas à certains artistes de changer et d'aller et venir L'un des sujets concerne l'émergence des nouveaux médias entre différentes pratiques. D'où ce concept du choré- Tu veux dire qu’une partie de ton travail consiste à interactifs. Depuis 1996 je m'intéresse à la relation entre les graphe qui, tout en utilisant son esprit de chorégraphe, la organiser le contexte où la recherche prend place? pratiques de danse et les pratiques des nouvelles technolo- manière dont il regarde, dont il pense les formes, l'espace, La plupart du temps cela soutient aussi la recherche de gies, j'organise des colloques et des ateliers, mais pas seule- peut aussi réaliser son travail sur un autre support, avec un quelqu’un d’autre. Souvent j’organise des contextes où ment comme producteur, mais je suis aussi intéressé à autre média. Cette approche constitue pour moi une d’autres recherches voient le jour et dans lesquels des cher- retracer historiquement comment cette relation a évolué à manière utile de réfléchir à la relation entre chorégraphie et cheurs mènent des investigations sur leurs propres ques- travers le temps. Je ne me considère pas vraiment comme nouvelles technologies, car si on ne pense qu'à la scène tions, leurs propres intérêts, leurs propres sujets. Mais dans un théoricien, je n'écris pas énormément, je n'élabore pas comme aboutissement du travail, cela restreint beaucoup mon rôle d’organisateur j’ai le sentiment que souvent je de théories au sens philosophique du terme, je suis assez les possibilités du point de vue des nouvelles technologies, perds des occasions pour observer les choses plus étroite- empirique. Je mets en relation des œuvres que j'ai vues avec car la scène n'est qu'un contexte. Des choses intéressantes ment. d'autres pour essayer de faire des spéculations. Beaucoup qui peuvent émerger à travers les propriétés propres aux de textes que j'écris tentent d'élaborer des hypothèses sur arts numériques ne vont pas nécessairement avoir un fort Il n’existe donc pas de contexte pour la recherche en ce que le futur pourrait nous apporter. Cela a aussi joué un impact sur scène. Elles auront plus d'impact dans une danse? rôle dans ma fonction de conseiller auprès de différentes situation interactive, par exemple quand on commence à Pour les gens qui, comme nous, ont été impliqués dans les écoles qui voulaient amener l'usage des nouvelles techno- penser faire une œuvre avec des téléphones mobiles, des e- nouvelles formes de danse, les nouvelles approches du logies dans leur programme. Je préfère ne plus trop me mails, etc. Donc, pour moi, il est très important de conti- corps, l’improvisation et les moyens alternatifs pour considérer comme consultant et être impliqué plus direc- nuer à travailler en tenant compte du fait qu'un artiste ne entraîner le corps, pratiquer une forme de recherche per- tement dans ce qui se réalise, dans un projet de recherche doit pas se cantonner à un seul type de travail. Il peut être manente a toujours été partie prenante de ce que nous sur le terrain. chorégraphe, mais aussi développer un travail à un autre faisons. Mais pour l’ensemble du champ de la danse, qui endroit. Avec d'autres médias. Et puis revenir. Souvent le inclut probablement moins d’idées alternatives sur l’entraî- Tu étais d'abord danseur et maintenant tu te consa- mode selon lequel sont attribuées les subventions rend cela nement physique et sur ce que peut être un spectacle, cela cres exclusivement à la recherche… très difficile. Mais cela change, je pense… est plus rare ou plus nouveau. Néanmoins il me semble C'est vrai, j'ai beaucoup dansé dans les années 80 et j'ai créé que depuis une dizaine d’années, dans les institutions d’en- des pièces, ce qui reste pour moi d'une grande valeur. Parce Bruxelles, le 18 novembre 2003 seignement supérieur en Grande-Bretagne, par exemple, que cela me donne une expérience directe de ce qu'est une plus grande importance a été accordée à la recherche l'espace de la danse, un interprète, un chorégraphe, ce que 1 Scott deLahunta est d’abord danseur et chorégraphe; depuis 1992, au sein du Writing Research Associates, il co-organise des forma- artistique en général, incluant la danse. Un autre domaine signifie collaborer sur un projet artistique. En 1994-95 tions, symposiums sur les rapports entre danse et technologies où l’idée de recherche est assez présente est le champ uni- après avoir fait une dernière pièce j'ai réalisé que je n'avais numériques. Il conseille des établissements de danse cherchant à versitaire, mais je suis frappé de voir combien la recherche pas le temps de tout faire. J'aime rencontrer des gens avec intégrer la technologie numérique dans leurs programmes. Il coor- donne des projets de recherche à plus long terme comprenant des reste quasi exclusivement théorique. Elle concerne la des bagages, des expériences très différents et j'ai l'impres- logiciels pour danseurs, le rapport entre science et danse,... théorie et l’écriture bien plus que des recherches pratiques sion qu'en certaines circonstances je crée facilement des Actuellement, il est associé à l'Université des Arts de Dartington, au Royaume Uni et est chercheur affilié au en danse. relations, des connections, entre différentes disciplines. J'ai Crucible, un réseau interdisciplinaire de recherches basé à choisi d'exploiter cette facilité et de le faire de manière l'Université de Cambridge. Il est conférencier au nouveau Justement, peux-tu distinguer ce que tu fais, de cette consistante. Master enchorégraphie d'Amsterdam School for the Arts et éditorialiste du journal Performance Research et du futur l forme de recherche plus théorique ou plus universi- International Journal of Performance and Digital taire? Existe-t-il un support financier pour cette forme de Il existe depuis peu en Grande-Bretagne un espace de recherche théorico-pratique en danse? recherche pratique dans l’enseignement. Il est même pos- Je sais qu'en Hollande actuellement et depuis récemment, sible d’obtenir un «master degree» en «practical space il y a un fonds pour soutenir des projets de recherche en PAGE 13 - TRIBUNE UN PIONNIER DANS LE DESERT ENTRETIEN AVEC JEAN-PHILIPPE VAN AELBROUCK1 par béatrice menet

Tu as réalisé une recherche qui a abouti à la publica- danse et du mouvement, je pouvais donner un des cours ce sont eux qui vont faire office de locomotive dans la tion d’un Dictionnaire des danseurs à Bruxelles de 1600 à qui étaient prévus. J’ai dit « oui ». Il m’a dit : « je suppose recherche. Cela aidera nos artistes à concilier leur réalité 1830. Qu’est-ce qui a été à l’origine de cette que tu es docteur ». J’ai dit « non, mais qu’à cela ne tienne, corporelle et la réflexion théorique. démarche ? je vais faire une thèse de doctorat ». Puisque j’avais un Fin des années septante, j’avais bénéficié, comme socio- diplôme de Sociologie, j’ai essayé de trouver un sujet et un Quels sont les moyens mis à la disposition des cher- logue, d’une bourse pour aller étudier la danse, l’ethno- directeur de thèse que, la Sociologie et le Théâtre au sens cheurs belges ? logie, l’ethnomusicologie, l’ethnochorégraphie et la nota- large intéressaient. Les comédiens itinérants au 18e siècle était tion Laban en Hongrie. La recherche en danse y était très un sujet qui me permettait de rester dans la danse et le Du côté de la Communauté française, des bourses ponc- avancée et basée sur des notions d’histoire de la danse théâtre, tout en développant les aspects sociologiques. tuelles. En fait, le département de la recherche scientifique assez poussées. L’analyse du répertoire chorégraphique n’a rien à voir avec la culture et ne s’y intéresse pas beau- hongrois était ainsi basée sur les formes de danse que l’on As-tu le sentiment que la situation de la recherche en coup, à part peut-être le FNRS. Mais la recherche cultu- pratiquait en Europe au Moyen Age et à la Renaissance. danse en Belgique a évolué? relle et artistique est la portion congrue de la recherche Quand je suis revenu en Belgique, j’ai créé le Service de la Je pense qu’il manque un cadre de recherche comme il en scientifique. Ca n’intéresse pas grand-monde et il n’y a pas Danse et un jour, au cours d’une conversation avec existe à l’étranger. Chez nous tout le monde cherche dans beaucoup de moyens disponibles pour ça. Patricia Kuypers2, celle-ci m’a dit: « En Belgique, nous son coin. Je ne suis même pas sûr qu’il y ait des lieux d’é- n’avons pas de passé, la danse n’a pas d’histoire ». Ca m’a changes. Il manque de dialogue et de communication Mais quand la Communauté française parle de piqué au vif et je me suis dit que j’allais essayer de prouver entre les chercheurs et d’une structuration de la recherche. recherche, c’est celle qui aboutit à une création? le contraire. J’ai donc commencé à faire des recherches Quand dix ou douze personnes cherchent sur des sujets Je ne fais pas la distinction et le nouveau décret des Arts dans les livres et je me suis rendu compte que les seuls connexes, il faut pouvoir à un moment donné faire le de la Scène non plus. Le problème c’est que ça n’est pas indices qui concernaient la danse se trouvaient dans des point. On manque d’appareil critique, de base et d’outils dans l’air du temps. Si quelqu’un introduit une demande ouvrages sur l’histoire du théâtre mais ça m’a donné des pour avancer et pour structurer la manière dont on de bourse pour faire des recherches sur la danse comme pistes pour aller consulter les Archives générales du recherche. Mais ça va venir. sujet dans une commission consultative, on lui répondra Royaume, celles de la Ville de Bruxelles. J’ai découvert là que ce n’est pas dans les priorités. une matière considérable comme les mentions de person- Comment expliques-tu cette lenteur à mettre les nages, de maîtres de ballet, de danseurs… inexploitée sous choses en place? Mais pourquoi n’a-t-on pas encore ouvert, dans une l’angle chorégraphique. Par contre la matière chorégra- Parce que c’est nouveau. Je pense que les danseurs de nos Universités, une Licence en danse qui pour- phique – comment on dansait, qu’est-ce qu’on contemporains manquent de background et qu’ils ne s’in- rait produire et former des chercheurs? dansait… ? – n’était pas vraiment présente. téressent pas assez à ce que d’autres font, voire à ce que Le troisième cycle créé par Paul Aron s’est terminé après d’autres ont fait. Dans les pays anglo-saxons, mais aussi deux ans, car il n’y avait pas assez d’étudiants. Pour faire La recherche en danse était quasi inexistante en en France, on se rend compte de plus en plus que la une thèse de doctorat, il faut suivre un troisième cycle. Belgique au moment où tu as commencé la tienne ? recherche est complémentaire, que chercher tout seul Toutes les Universités en ont donc créé un. Conséquence: Oui, en tout cas sur le plan du passé. Et je pense qu’au- dans une seule discipline, ça ne marche pas. il y en a trop par rapport au nombre d’étudiants potentiels. jourd’hui sur le plan du présent, ça démarre seulement. Cette interdisciplinarité, tu la penses nécessaire à la Est-ce que la recherche en danse doit forcément Cette situation de « Tabula rasa » a-t-elle été avanta- recherche en danse contemporaine ou à la recherche passer par une thèse? Choisir la danse comme sujet geuse ou handicapante pour toi ? tout court ? de mémoire, c’est déjà un pas dans la recherche, Je crois que c’était un avantage, mais la tâche était mons- C’est propre à la recherche de manière générale. On ne non ? trueuse puisque j’étais le seul à la faire ou à peu près. En peut pas se passer d’enrichir notre recherche chorégra- fréquentant les archives, il y avait bien des chercheurs qui phique par la connaissance d’autres chercheurs dans d’au- Si, mais on arrive en même temps trop tôt et trop tard car travaillaient sur des sujets connexes et qui lorsqu’ils trou- tres domaines. Quand on est dans le contemporain, les les Universités croulent sous les coûts et l’on ne mettra pas vaient un élément qui pouvait m’intéresser, me le refi- échanges d’hypothèses et les vérifications d’hypothèses ne en place un nouveau cours. On peut faire ça sous forme laient. Maintenant je suis considéré comme le spécialiste tiennent la route qu’à partir du moment où d’autres cher- de séminaire, mais je ne vois pas qui mettrait ça en route et donc chaque fois qu’il y a une question venant de l’é- cheurs nous renvoient une image dans leur discipline à et où. Il faut aussi trouver des intervenants qui soient uni- tranger, on me la transmet. Je suis dans ce réseau-là. eux. Dans le domaine des nouvelles technologies, on est versitaires. Et ils sont peu nombreux. en train de mettre au point la transcription des mouve- Comment as-tu procédé ? Quelle a été ta méthode ? ments… Ce n’est possible que lorsqu’on confronte des Comment alors envisages-tu l’existence d’une Rien de très scientifique au départ, surtout empirique, informaticiens, des danseurs, des plasticiens, des archi- recherche en danse chez nous ? puisque je ne suis pas historien mais sociologue. J’ai donc tectes… Je ne pense pas que la recherche soutenue par les pouvoirs mené des enquêtes avec certains outils mais qui n’étaient publics puisse se faire individuellement. La Communauté pas très appropriés pour la recherche historique ou scien- Cela se fait déjà en France. Mais pourquoi pas en française ne va pas financer des individus. tifique. Puis, j’ai commencé à écrire l’un ou l’autre article, Belgique ? Il faut à un moment donné la structurer. La structuration j’ai affiné ma méthodologie en lisant, en comparant. Je Je pense que la Belgique est trop petite pour ça. Elle peut doit venir des chercheurs eux-mêmes, mais pourquoi suis entre autres très pointilleux sur la citation des sources. s’intégrer – et elle est en train de le faire - dans un contexte Contredanse n’ouvrirait-elle pas dans ses missions un La question de départ était «Qu’est-ce qui s’est passé chez international, mais je ne vois pas très bien qui porterait un volet sur la recherche en danse qui pourrait être en partie nous sur le plan de la danse » de manière générale. C’est projet de recherche collective en danse ici. ou en tout financé par la Communauté française dans le pour ça que mon dictionnaire reprend autant les maîtres cadre d’un contrat programme, pour coordonner des de danse de la ville que les maîtres de ballet de la scène ou Tu penses que cette situation est aussi liée à la situa- recherches basées en Communauté française, faire en les petits danseurs dont on avait complètement oublié le tion linguistique du pays ? sorte que les sujets soient à un moment donné complé- nom. D’autre part, je trouvais qu’il était normal de faire Probablement. Dans la partie flamande, on a plus ten- mentaires, que les chercheurs puissent se fixer des objec- revivre les gens et donc de leur donner un portrait socio- dance à faire partie des réseaux anglo-saxons ou germa- tifs à moyen et à long terme ? C’est une suggestion, mais logique plutôt que simplement de citer leur nom. D’où niques et nous avons plus tendance à faire partie du réseau je crois que ça va devenir une nécessité pressante. l’idée d’un dictionnaire. Le passé de la danse en Belgique français. Parmi les pays latins, la France est le seul pays à sur lequel on n’avait jamais écrit constitue mon texte d’in- être si loin dans la recherche. Le Canada, bilingue comme Bruxelles, le 5 novembre 2003 troduction. Il couvre un panorama pas très étendu, mais nous, commence à faire énormément de recherches et à envisage les différents créneaux, périodes, imbrications être impliqué dans énormément de réseaux. Mais on a 1 Directeur du Service de la Danse au Ministère de la Communauté entre musique et danse. sans doute une sensibilité différente… française Wallonie-Bruxelles, JPVA a pratiqué la danse historique et tra- ditionnelle, il a étudié la notation Laban et édité des notices et des des- As-tu créé des outils spécifiques pour ta recherche ? Crois-tu qu’une pratique de la danse soit nécessaire criptions pour plusieurs disques de danse. Docteur en sociologie de Non, je n’ai pas créé d’outils spécifiques, j’ai utilisé ceux pour faire de la recherche ? l'Université libre de Bruxelles, il a publié un Dictionnaire des danseurs à qui étaient à ma disposition, comme la critique historique C’est souhaitable. Si je n’avais jamais pratiqué la danse, Bruxelles de 1600 à 1830 (Mardaga, Liège 1993) et de nombreux arti- (pour vérifier les sources), la notation Laban (pour illustrer même en amateur, je n’aurais jamais su décoder un traité cles sur l'histoire de la danse et du théâtre en Belgique. un style ou une pratique) ou les études sur la danse de danse du 18e et je pense que c’est important de sentir 2 Fondatrice de Contredanse. baroque. ce qui se passe dans son corps pour pouvoir en parler. Mais il ne suffit pas de sentir. Les danseurs qui sentent ce As-tu bénéficié d’une bourse? qui se passe dans leur corps n’arrivent pas nécessairement Non, mon livre a été publié chez Mardaga dans la à en parler. Et tous ceux qui parlent du corps ne sentent collection Musique/Musicologie qui était soutenue pas nécessairement ce qui se passe dedans. par le Conseil de la Musique de la Communauté fran- çaise de Belgique. Quant à la bourse dont j’ai béné- Penses-tu que la reconnaissance de la danse belge à ficié pour aller en Hongrie, elle émanait du CGRI. l’étranger va jouer un rôle dans la recherche future en danse en Belgique ? Pourquoi, dix ans plus tard, une thèse dans un Oui, le bouillonnement chorégraphique de la danse, parti- vrai cadre universitaire? culièrement à Bruxelles, va certainement amener de plus Le professeur Paul Aron cherchait à mettre sur pied en plus de chercheurs étrangers à s’intéresser à ce qui se un troisième cycle à l’ULB intitulé Histoire du spec- passe ici. Le phénomène qui va peut-être se passer si nous, tacle en Belgique. Il m’a demandé si, sur le plan de la Belges, sommes si peu enclins à nous organiser, c’est que PAGE 14 - TRIBUNE AGENDA JANVIER FEVRIER MARS

Alost Ath Sames. Chor. Pierre Droulers © Mirjam Devriendt Ath

Aalst 12/3 Cie Francine De Veylder 3/1 Achter de schermen (derrière les coulisses) Cie Félicette Chazerand CC de Werf (053 73 28 11) Poil et Plume (à partir de 5 ans) Maison culturelle d’Ath (068 26 99 89) Anvers Berchem 8-12/1 Rosas / Anne Teresa De Keersmaeker 2-3/3 Once Etienne Guilloteau Berchem Antwerpen De Singel (03 248 28 28 ou Skènè www.desingel.be) CC Berchem (03 286 88 50 ou www.ccberchem.be) 16-18/1 Philippe Decouflé 9-10/3 création pd Riina Saastamoien De Singel (03 248 28 28 ou Shine/Loiste www.desingel.be) CC Berchem (03 286 88 50 ou 9-10/2 21-21/1 www.ccberchem.be) Damaged Goods / Meg Stuart Joji Inc. / Joanne Saunier 31/1 Disfigure Study It’s like... (film) Impure company / Hooman Sharifi Concert’ gebouw (concertgebouw.be) Atomium (exposition d’art contempo- hopefully someone will carry out great ven- Braine-l’alleud rain) (02 475 47 77) geance on me Monty (03 238 91 81 ou Bruxelles 21-24/1 Compagnia Caterina Sagna www.monty.be) Braine 20/2 David Pressault Relation publique They won’t lie down (à partir de 2 ans) 10-14/1 Halles de Schaerbeek (02 218 21 07 ou Brussel 12-13/2 CC de Braine-l’Alleud (02 384 59 62 Cie Féria Musica / Fatou Traoré www.halles.be) Cie Isabella Soupart ou www.braine-lAlleud.be/fr) Vertige d’un papillon (cirque) Boiling Point Halles de Schaerbeek (02 218 21 07 ou 25/1 Monty (03 238 91 81 ou www.halles.be) Paris Opera Ballet, National Ballet www.monty.be) of Canada, Lyon Opera Ballet, Bruges 13-16/1 Stuttgart Opera Ballet, Het natio- 27/3 Cie Pierre Droulers nale Ballet, Cullberg Ballet, Hyena / Marc Vanrunxt Sames Hamburg Ballet... / Wim Last Pieces 4/2 Theatre les Tanneurs (02 502 37 43 ou Vandekeybus, Anjelin Preljocaj, Muhka (03 238 59 60) Brugge Hyena / Marc Vanrunxt www.lestanneurs.be) William Forsythe Last Pieces Dance for Life (soirée au profit du Concert’gebouw (concertgebouw.be) 15/1 Fonds de solidarité Sida) Arlon Cie D’ici P. / Florence Corin Cirque Royal (02 218 20 15) 5/2 Performance inspirée de Niks 24/2 David Pressault De Markten (02 512 34 25) Arlon Cie Matteo Moles They won’t lie down (à partir de 2 ans) 15/1 out of the sight of heaven Concert’gebouw (concertgebouw.be) Transition / Franck Beaubois Maison de la Culture d’Arlon (063 22 04 Delay (performance) 39 ou www.maison-culture-arlon.be) De Markten (02 512 34 25) PAGE 15 - AGENDA AGENDA JANVIER FEVRIER MARS

Bruxelles 12/2 23-27/3 Marten Spangberg Cie Pierre Droulers i.e. all all over over all all et..al/artists’-talk Inoui 28/1-7/2 Kaaitheater (02 201 59 59 ou Blac/Théâtre Marni (Biennale) (071 20 Brussel Cie Isabella Soupart / Isabella www.kaaitheater.be) 56 40) Soupart Boiling Point 13/2 24-27/3 Theatre les Tanneurs (02 502 37 43 ou Marten Spangberg Cie José Besprosvany www.lestanneurs.be) Avantgarde triptico (Spirale II) Kaaitheater (02 201 59 59 ou Théâtre Varia (02 640 82 58 ou 28/1 www.kaaitheater.be) www.varia.be) Cie Elisa Monte Dance Lost objects, Treading, Volkmann 14/2 24-26/3 CC de Woluwe Saint Pierre (02 773 05 Marten Spangberg William Wheeler & Antonia Baehr 88 ou www.art-culture.be) Nature Holding hands + Without you I am nothing Kaaitheater (02 201 59 59 ou Beursschouwburg (02 550 03 40 ou 3-6/2 www.kaaitheater.be) www.beursschouwburg.be) Contemporary Poussiv Dance group Tout seul je ne suis pas assez nombreux 17-18/2 24-27/3 Theatre 140 ( 02 733 97 08 Josef Nadj Rosas / Anne Teresa De www.theatre140.be) Petit psaume du matin Keersmaeker Théâtre 140 ( 02 733 97 08 Rain 3-7/2 www.theatre140.be) La Monnaie (www.lamonnaie.be/) Cie Mossoux/Bonté Pompéi 17-20/2 24-27/3 Théâtre du Vaudeville (02 218 27 35) Claudio Bernardo, Stefan Dreher, Cie Michèle Noiret Pierre Droulers, Joanne Leighton, Territoires intimes Johanne Saunier, Fatou Traoré Théâtre les Tanneurs (02 502 37 43 ou Emma www.lestanneurs.be) Théâtre les Tanneurs (02 502 37 43 ou www.lestanneurs.be) 24-28/3 Cie Fatou Traoré 27-29/2 Mar’L Etudiants de Parts, Marion Ballester, Les Halles (Biennale) (071/20 56 40) Cédric Charron, Alice Chauchat, Kasja Chmielewska, Anne Teresa De 25-27/3 Keersmaeker, Andy Deneys, Stefan Dreher Christian Duarte, Nada Gambier, Station to Station Shani Granot, Mxolisi George Raffinerie (Biennale) (071 20 56 40) Khumalo, Maya Michael, Thi-May Nguyen, Salva Sanchis, Johan 31/3-4/4 Thelander, Maria Clara Villa Trisha Brown Company / Trisha Lobos…… Brown Sum/Some of the Parts winterreise Beurschouwburg (02 550 03 40 ou La Monnaie (www.lamonnaie.be/) www.beursschouwburg.be), Ateliers de la Monnaie (070 233 939 ou www.lamonnaie.be) ou www.parts.be Charleroi (02 344 55 98)

5-7/3 4/1 Etienne Guilloteau Charleroi/Opérettes / Wojciek Skènè Charleroi Rybak Beursschouwburg (02 550 03 40 ou La Vie parisienne www.beursschouwburg.be) Palais des Beaux-Arts de Charleroi (071 31 12 12 ou www.pba.be) 10-29/3 Rosas / Anne Teresa De 4/2 Keersmaeker Charleroi/Opérettes / Wojciek Kassandra Rybak Kaaitheater (02 201 59 59 ou Paris Belle Epoque www.kaaitheater.be) Palais des Beaux-Arts de Charleroi (071 31 12 12 ou www.pba.be) 18-19/3 Jonathan Burrows & Jan Ritsema 19/3 Weak dance strong questions Ballet du Grand Théâtre de Genève Kaaitheater (02 201 59 59 ou www.kaai- / Gilles Jobin theater.be) Two Thousands and Three Les Ecuries (Biennale) (071 20 56 40) 20-22/3 6-7/2 Velvet / Joanne Leighton 24/3 Charles Lenehan Display/Copy/Only André Gingras Grand junction. New quartet Raffinerie (Biennale) (071 20 56 40) The Lindenmeyer system Kaaitheater (02 201 59 59 ou Les Ecuries (Biennale) (071 20 56 40) www.kaaitheater.be) 20/3 Claudio Bernardo, Stefan Dreher, 26-27/3 6/2 Pierre Droulers, Joanne Leighton, Random dance company / Wayne Jin Xing Johanne Saunier, Fatou Traoré Mc Gregor shangai tango Emma Nemesis Cirque Royal (02 218 20 15) Raffinerie (Biennale) (071 20 56 40) Les Ecuries (Biennale) (071 20 56 40)

11-13/2 23/3 29/3 Claude Wampler Charleroi/Danses-Plan K / Frédéric Cie Mossoux/Bonté Stable (stupidity project part 10) Flamand Générations (Performance) Silent Collisions BPS 2 (Biennale) (071/20 56 40) Kaaitheater (02 201 59 59 ou PBA (Biennale) (071 20 56 40) www.kaaitheater.be) PAGE 16 - AGENDA AGENDA JANVIER FEVRIER MARS

Comines Huy

19/3 Huy Cie Félicette Chazerand 14/2 Comines Poil et Plume (à partir de 5 ans) David Pressault CC de Comines (056 56 15 15) They won’t lie down (à partir de 2 ans) CC de Huy (085 21 12 06 ou www.acte2.be) Courtrai

13/1 Liège

Kortrijk Ultima Vez / Wim Vandekeybus

Blush Liège De Kortrijkse Schouwburg 24-28/3 (056 23 98 55 ou Cie Fatou Traoré www.dekortrijkseschouwburg.be) Hangar St Luc (dans le cadre du festi- val de Liège) (04 221 20 20) 21/1 Triptyco Ariadone / Carlotta Ikeda Chor. José Besprosvany © Koen Broo Togué 11/3 Louvain De Kortrijkse Schouwburg (056 23 98 Hyena / Marc Vanrunxt 55 ou www.dekortrijkseschouwburg.be) Last Piece Gand Unspeakable 14-15/1 Leuven De Kortrijkse Schouwburg Gent Les Ballets C. de la B./Capilla 5/2 (056 23 98 55 ou 13-14/2 Flamenca / Sidi Larbi Cherkaoui Maria Clara Villa-Lobos www.dekortrijkseschouwburg.be) Needcompany / Jan Lauwers Foi XL No Comment Stadsschouwburg Leuven (016 22 21 De Kortrijkse Schouwburg (056 23 98 Vooruit (09 267 28 28 13) 55 ou ou www.vooruit.be) www.dekortrijkseschouwburg.be) 12/3 Hyena / Marc Vanrunxt 2-6/3 22-25/1 17/2 Most recent Les Ballets C. de la B. / Koen Rosas & Parts / Anne Teresa De Cie Thor / Thierry Smits De Kortrijkse Schouwburg (056 23 98 Augustijnen Keersmaeker & Marion Ballester Dionysos’ last day/stigma 55 ou Bâche Desh/First take De Kortrijkse Schouwburg (056 23 98 www.dekortrijkseschouwburg.be) Vooruit (09 267 28 28 ou Stuk (016 320 320 ou www.stuk.be) 55 ou www.dekortrijkseschouwburg.be) www.vooruit.be) 20/3 2-3/3 11/3 Vincent Dunoyer Needcompany / Grâce Ellen Alexander Baervoets & Heike Solos for others Genk Barkey Langsdorf De Kortrijkse Schouwburg (056 23 98 And Stuk (016 320 320 ou www.stuk.be) Schame dich 55 ou www.dekortrijkseschouwburg.be) Genk De Kortrijkse Schouwburg (056 23 98 4/2 55 ou Hans Hof Ensemble / Andrea Bol 10-11/3 www.dekortrijkseschouwburg.be) Vrouwen in bad Heine R. Adval & Yukiko CC Genk (089 30 93 11 ou Shinozaki www.genk.be) Deep blue Stuk (016 320 320 ou www.stuk.be) 10/3 Marc Vanrunxt 18-19/3 Unspeakable Les Ballets C. de la B. / Koen CC Genk (089 30 93 11) augustijnen Bâche 27/3 Stuk (016 320 320 ou www.stuk.be) Etienne Guilloteau Skènè CC Genk (089 30 93 11) Maasmechelen

Hasselt Maas 18/2 Hyena / Marc Vanrunxt Most recent 15/1 CC Maasmechelen (089 76 97 97 ou Hasselt Akram Khan www.ccmaasmechelen.be) Kaash...if... CC Hasselt (011 22 99 33 ou 1/3 www.cchasselt.be) Alexander Barvoets & Alexis Destoop Ecce homo (Installation vidéo) 5-6/2 CC Maasmechelen (089 76 97 97 ou Les Ballets C. de la B./Capilla www.ccmaasmechelen.be) Flamenca / Sidi Larbi Cherkaoui Foi CC Hasselt (011 22 99 33 ou www.cchasselt.be) Ottignies

Heusden-Zolder 13-14/2 Namur Break Sensation / Ottignies Jean-Michel Frère 13/2. Men need sleep Hans Hof Ensemble / Andrea Bol CC d’Ottignies (010 41 44 35) Heusden Vrouwen in bad CC Muze (011 53 05 50 ou www.muze.be) PAGE 17 - AGENDA Roulers 5/2 Hans Hof Ensemble / Andrea Bol Vrouwen in bad 17/1 De Velinx (012 39 38 00 ou Akram Khan www.develinx.be)

Roselaere Kaash...if... CC de Spil (051 265 700) Turnhout

27/2 Retina Dance company / Filip Van 4/1 Koninklijk Ballet Van Vlaanderen /

Huffel Turnhout ME :MO André Prokovsky CC de Spil (051 265 700) casse-noisette De Warande (014 41 69 91 ou 10/3 www.warande.be) Koninklijk Ballet Van Vlaanderen / Marius Petipa/Anna-Marie Holmes 3/2 La bayadère Maria Clara Villa-Lobos CC de Spil (051 265 700) XL De Warande (014 41 69 91 ou 26/3 www.warande.be) Amgod / Bruce Campbell, Tim Couch, Misha Downey, Kosi Hida 19/2 Second Album David Pressault CC de Spil (051 265 700) They won’t lie down (à partir de 2 ans) De Warande (014 41 69 91 ou www.warande.be) Tongres

21/1 Needcompany / Grâce Ellen Barkey

Tongeren And De Velinx (012 39 38 00 ou www.develinx.be) 23/1 Needcompany / Jan Lauwers Images of affection De Velinx (012 39 38 00 ou www.develinx.be)

Last Pieces, Chor.Marc Vanrunxt © Raymond Mallentjer

En chaque début de semestre l’Espace ment avec Jordi Vidal (du 16 janvier au 20 formation supérieure en danse et à une FORMATIONS Catastrophe donne l’occasion aux ama- février) et travail au sol avec Khosro Adibi carrière professionnelle. L’entrée se fait sur Voici le Training programme en teurs d’essayer les cours du soir pro- (du 5 mars au 2 avril). Infos : 02 538 12 02 auditions. Les dates sont : 10, 17, 24 et 31 danse contemporaine organisé par grammés durant les trois mois à venir lors ou www.catastrophe.be janvier, 7, 14 et 21 février, 6, 13 et 20 mars. Charleroi/Danses à la Raffinerie à d’un week-end portes ouvertes afin de Des cours préparatoires à ces auditions Bruxelles ce trimestre. Du 5 au 9 mieux pouvoir choisir sa discipline et aussi L’espace de création la Roseraie s’ouvre sont également organisés à Lier. Infos : janvier, Limon avec Michèle pour faire des découvertes. Ce week-end de plus en plus à la danse et aux techniques 03 480 00 62 ou www.kunsthumaniora.be Swennen ; du 19 au 23 janvier Nienke de cours à l’essai aura lieu les 10 et 11 du corps. Amel Souaïd y proposera les 10 Reehorst (Ultima Vez) ; du 9 au 13 janvier. En danse le programme est le et 11 janvier un stage de danse orientale, février, Julie Bougard ; du 23 au 27 suivant : travail au sol, claquettes, contact basé sur un enseignement transmis par la Patricia Kuypers donnera deux ateliers à

BELGIQUE février, Duncan Mc Farland ; du 8 au improvisation, recherche de son mouve- tradition familiale. Il s’agit d’une danse Bruxelles ces mois de janvier et février. Le 12 mars, Inaki Inaki Azpillaga ; fin mars, ment authentique, danse et voix, recherche millénaire, fruit du mélange de cultures premier, d’une durée de trois semaines workshop et masterclass avec Wayne Mc personnelle de mouvement. Pour les pro- diverses animant l’ensemble du monde (du 12 au 30 janvier), consistera en un Gregor (dates à confirmer) ; du 5 au 9 avril fessionnels voici le programme des cours arabe. Le stage sera suivi d’un hammam. travail de recherche sur l’anatomie et la Fernando Martin. Les cours sont destinés d’entraînement réguliers en danse en Infos : 02 376 46 45 ou www.roseraie.org physicalité. Il visera (durant les deux pre- aux danseurs professionnels ou en voie de journée ; le lundi : danse mouvement avec mières heures de la matinée, de 10 à 12) à l’être. Ils se donnent le matin de 10h30 à Monica Marti Aguiar (du 12 janvier au 26 L’école de danse Tapshow Company développer une forme d’entraînement du 12h à la Raffinerie (Molenbeek). Signalons février) et Estella Undurraga (du 1er au 29 organise deux week-ends de stage d’initia- danseur ou de tout artiste utilisant son qu’à partir de janvier, les cours seront mars) ; le mardi : atelier mouvement avec tion durant ce mois de janvier à Bruxelles : corps, s’appuyant sur des perceptions limités à 25 participants (22 pour le cours Ana Stegnar et Jordi Vidal ; le mercredi : les 10 et 11, claquettes et danse irlandaise kinesthésiques profondes pour ouvrir à de Inaki) ceci afin de garantir une meilleure atelier mouvement sur techniques indivi- et les 24 et 25, Zapateo / Boleadoras & une exploration de mouvement éveillée, qualité d’enseignement. La clôture se fera duelles (sur remise de projet) avec Michou Bombos. Infos : 02 424 10 77 ou aiguisée et inventive. Chaque atelier abor- en fonction de l’ordre d’arrivée. Infos : Swennen et Jordi Vidal ; le jeudi : improvi- www.tapshowcompany.com. dera une voie d’entrée différente dans le 02 410 33 41 ou sation avec Ana Stegnar et Jordi Vidal ; le corps ou s’adressant à un système diffé- www.charleroi-danses.be vendredi : anatomie appliquée au mouve- Le Garcia Lorca est un centre culturel rent (squelettique, musculaire, orga- muni d’un studio de danse dans le centre nique,...) dégageant des pistes d’explora- de Bruxelles où travaillent plusieurs choré- tion spécifiques. Pour ceux qui le désirent graphes. Y sont également organisés des l’heure suivante sera consacrée à l’impro- cours tous publics : le lundi de 17h45 à visation en groupe. Le second, du 7 au 8 19h15 et de 19h15 à 20h45 un cours de février, sera un atelier de pratique et d’ap- danse contemporaine pour débutants et profondissement du contact-improvisa- moyens-avancés par Céline Curvers tion, en vue de la constitution d’un (Infos : 0474 604 995)et le jeudi un cours groupe de travail. Une jam ouverte aura de danse yoruba (afro-cubaine) de 19 à 20 lieu le 7 de 14 à 18h. Infos : 02 779 51 29 h. Celui-ci est précédé d’un cours de chant ou [email protected] afro-cubain. Infos : 0497 575 080. Ce même jour se donne aussi un cours de La chanteuse et psychologue Monique tango de 19 à 20h30. Infos : 0486 960133. Avril et la comédienne Ariane Zaronaki donneront trois week-ends de méthode Les humanités artistiques d’Anvers ont Feldenkrais à la Roseraie à Bruxelles. ouvert une section danse en 2001 qui se Dans cette méthode, l’espace d’apprentis- déroule à Lier. Elle s’adresse aux jeunes de sage du mouvement est le lieu d’une 13 à 17 ans désireux de se préparer à une expérience créatrice singulière. Les 17 et PAGE 18 - AGENDA 18 janvier, 20 et 21 mars et 15 et 16 mai. Du nouveau à Bruxelles : la possibilité de lieu les 7-8 février, 20-21 mars, 15-16 mai Lisbonne, le 7 février à Taline, le 14 février Infos : 02 376 46 45 ou www.roseraie.org. suivre des stages réguliers de Body- et 26-27 juin au studio l’Escaut à Bruxelles. à Stockholm, le 21 février à Bergen, le 13 weather au théâtre la Roseraie. En effet Il est possible de ne participer qu’à une mars à Warszawa, et à Vienne, le 20 mars à Les membres du Laster Studio poursui- quelques artistes mordus de cette tech- partie de ces modules. Infos : 010 43 99 66 Londres et le 27 mars à Marseille. Le pro- vent leur programmation de workshops nique se sont récemment installés dans ou [email protected] gramme complet de P.A.R.T.S. s’échelonne pour danseurs professionnels ou pré-pro- notre capitale avec l’envie d’y développer sur quatre années, divisées en deux cycles. fessionnels cet hiver. Mais cette fois ils cette pratique de manière régulière en invi- Saluons une nouvelle venue à Bruxelles Durant le premier cycle « Training » de auront lieu dans les studios de la compa- tant des spécialistes à donner des stages de dans le monde de l’enseignement de la deux ans, les étudiants s’entraînent à une gnie Michèle Anne De Mey à Saint-Josse. week-end. Leur association se nomme danse et de pratiques corporelles : l’asbl technique pointue de danse, une conscien- Du 19 au 23 janvier, Daniel Lepkoff Body Weather Laboratory Brussels ou Co-incidence, dirigée par Sofia Brito, est tisation du corps, une sensibilité théâtrale donnera 5 jours de « composition spon- « bwlbxl ». Le Body-weather, créé par le un ensemble artistique pour le développe- et musicale ainsi qu’à un regard sur l’his- tanée » : un travail qui vise à développer la danseur butoh Min Tanaka, est un entraî- ment personnel et le bien-être. Elle toire de l’art. Au cours du deuxième cycle capacité à traduire nos images mentales et nement complet et exigeant qui propose propose pour le moment des cours de « Research », la recherche chorégraphique désirs en formes claires et visibles dans le un réexamen de la relation corps/esprit. danse créative et improvisation, théâtre, occupe une position centrale : au pro- temps et l’espace. Du 9 au 13 février, Cet entraînement interroge les possibilités yoga et cuisine mais tend bien s’élargir à gramme, une étude intensive de réper- Kirstie Simson développera une approche expressives du corps en dehors des esthé- d’autres disciplines comme les arts plas- toires, le développement d’un vocabulaire de la danse permettant aux participants de tiques des danses préétablies. Le Body- tiques, le chant et les arts martiaux, abor- personnel, des projets avec chorégraphes découvrir plus de plaisir, de profondeur et weather s’adresse tant aux danseurs qu’à dées lors de cours, voyages culturels, invités, des créations personnelles, ainsi de liberté dans leurs mouvements, en les toute personne intéressée par l’exploration stages, ateliers, événement... Les cours de que des cours de théorie et d’analyse musi- aidant à dépasser leurs limites. Du 27 au 29 du corps et de sa physicalité. Chaque danse créative et d’improvisation sont des- cale. Lors des auditions, les candidats février, Andrew Morris proposera un journée de stage se déroule en trois temps : tinés tant aux enfants qu’aux adultes. Y suivent un cours de danse classique et travail alliant voix et mouvement. Durant un entraînement énergétique dynamique et seront abordées les techniques de release, contemporaine, et présentent une phrase ce week-end il sera question du passage rythmique développant endurance, flexibi- yoga, contact improvisation, Body Mind de mouvement personnelle de maximum 2 incessant du langage parlé au mouvement lité et assise ; des manipulations à deux ; un Centering et danse authentique dans le but minutes (sans musique ni lumières). Pour physique à travers l’improvisation. Infos : travail d’exploration personnel sur les d’arriver à une conscience plus juste du toutes les pré-sélections les candidats 02 217 25 68 ou 0497 89 36 77 ou vitesses du corps, la transposition physique corps et de ses sensations et ainsi ouvrir les doivent s’inscrire par écrit à P.A.R.T.S. – www.lasterstudio.be. d’images... Les dates et intervenants invités portes de l’imaginaire. Les cours de Yoga Laura Kamppila, Avenie Van Volxem, 164 sont : les 31 janvier et 1er février avec sont destinés aux ados et adultes. B-1190 Bruxelles. Dans la lettre doivent Les 24-25 janvier aura lieu à Liège un Katerina Bakatsaki et les 6 et 7 mars avec L’association n’ayant pas encore de lieu être inclus : une photo et un Curriculum stage de danse contemporaine (à Christine Quoiraud. Infos : propre, les cours se donnent tantôt rue de Vitae concis et une claire indication de l’Athénée Royal de Chênée) avec [email protected] ou 02 513 77 12. Dublin, à l’Académie Sawada, à l’Espace l’audition choisie. Derniers délais pour les Frédérique Werbrouck (professeur et cho- Inscriptions : 02 376 46 45. Catastrophe ou à la Roseraie. Infos : inscriptions : 5 jours avant la présélection régraphe à Bruxelles) et Christina Velarde 0484 511 513. concernée. Infos : www.parts.be ou (danseuse). Leur travail consiste pour la La danseuse Pascale Gille et le musicien [email protected], ou 02 344 55 98. première en une association entre relâche- Jacques Foschia proposent quatre modules La danseuse Pe Vermeersch, s’inspirant ment et explosion dans des enchaînements de stage autour de la relation danse/ du butoh, poursuit sa série de workshops La danseuse et chorégraphe Shaula exploitant l’espace et pour la seconde, en la musique en performance improvisée. intensifs à Gand : les 27, 28 et 29 février ; Cambazzu propose un nouvel atelier de prise de conscience du corps et les inten- Ces stages sont ouverts à tous ceux qui ont 13 et 14 mars ; 19, 20 et 21 mars. Infos : danse contemporaine à la maison de la tions du mouvement avec modernité. la curiosité d’expérimenter différents 09 217 08 57 ou [email protected] création Amalia récemment ouverte à Niveaux moyen et avancé. Infos : niveaux de communication entre son et Laeken. Il se tient le lundi de 20 à 21h30 et 04 367 40 21 ou [email protected] mouvement ; de questionner la présence P.A.R.T.S., l’école de danse contempo- le mercredi de 10h30 à 12h à l’ancien corporelle d’un musicien dans l’espace en raine, fondée par Anne Teresa De Hôtel communal de Laeken. Infos : 02 513 La chorégraphe Karin Vyncke donnera construisant et modifiant l’architecture Keersmaeker, organise des auditions de 37 29 ou 02 424 16 00. un stage de mouvement pour acteurs du spatiale du plateau au même titre qu’un présélection pour la prochaine année sco- 26 au 30 janvier de 10 à 16 h et des cours danseur ; de créer des espaces communs laire du premier cycle les 8 et 28 février et Les cours de danse contemporaine pour professionnels et semi-profession- en évolution, de les rendre palpables ; d’ex- 27 mars à Bruxelles, le 10 janvier à pour enfants sont toujours bien moins nels du 2 au 6 février de 10 à 12 h. Infos : plorer leurs perceptions par rapport à dif- Barcelone, le 17 janvier à Berlin, le 24 nombreux que ceux de classique et de jazz [email protected] férents environnements. Les stages auront janvier à Athènes et à Paris, le 31 janvier à en Belgique. Nous ne pourrions donc PAGE 19 - FORMATIONS Les annonces qui suivent pour la Belgique FORMATIONS (…) sont consacrées aux Stages de carnaval qu’encourager les danseurs et choré- pour jeunes et moins jeunes: graphes qui initient des projets dans ce domaine. Ainsi Françoise Michel, L’Espace Catastrophe offre aux adultes danseuse, comédienne et psychomo- la possibilité de suivre différents stages du tricienne propose depuis peu un 23 au 27 février : rythmes et mouvement atelier de mouvement basé sur les avec Michou Swennen, du jeu au tango techniques de danse contemporaine et avec Mariano Bolfarini, danse aérienne de l’improvisation pour les 8-12 ans à avec Claudia Nunes et Monica Marti Aguiar, danse et voix avec Jean Luc Yerlès. BELGIQUE Etterbeek, les mercredi de 14 à 15h30. Ce cours vise à développer l’écoute de soi 02 538 12 02 ou www.catastrophe.be et de l’autre, la conscience corporelle, spa- tiale et rythmique. De même, il propose de L’école de danse Danse et Cie à Tournai faire découvrir le caractère ludique de l’im- organise un stage de danse pour enfants provisation en s’appuyant sur les capacités de 4 à 9 ans. Au programme : atelier choré- créatrices des enfants. Infos : 02 647 34 55. graphique, contes, création de masques, danse créative, jazz, classique et moderne. Du 5 avril au 10 avril 2004 le CIFAS Du 23 au 27 février de 9h30 à 16h. Infos : propose un stage de 6 jours destiné à 16 069 84 01 86 ou [email protected] comédiens et danseurs professionnels donné par Mathilde Monnier. Comme L’école de danse Movimento en partena- point de départ de ce stage la chorégraphe riat avec l’école Only Dance de Venise invite à réfléchir à deux phrases: propose à Bruxelles un stage de danse clas- « Tout le monde a dansé dans sa vie au sique, contemporaine et funk pour adoles- moins une fois » et « Ce n’est pas pour mon cents du 22 au 26 février. Il se terminera public ». Elles ouvrent sur un questionne- par un spectacle le 24 février au Palais des ment fondamental : comment mettre en Beaux Arts. En outre la chorégraphe fran- scène, de manière directe, ce qui (se) joue çaise Hélène Blanck animera un atelier de dans la relation du spectateur face au danse contemporaine pour enfants et ados danseur ou à l’acteur. Ainsi, ce qu’elle du 19 au 21 mars. Infos : 02 646 56 38 propose : « je cherche non pas à trans- mettre une technique identifiée mais à par- L’école de danse Nicole Aimont à Arlon tager plusieurs expériences de corps liés à organise un stage international de danse du des textes, à des mots – et à faire apparaître 24 au 27 février. Au programme : classique du sens dans le mouvement. Ainsi, avec Olivier Coste (danseur et chorégraphe Ferdydurke de Gombrowicz ou Les de la cie « Envol » à Valence), jazz avec Anormaux de Foucault et, bien sûr, Le fond Wayne Barbaste (formés entre autres des images de Jean-Luc Nancy, viendront auprès d’Alvin Ailey), moderne avec James alimenter ma pensée sur ce travail qui est Carlès (formé également au Alvin Ailey vraiment en prémisses. Il me semble extrê- ADC, au Limon Institute et au London mement important de partager, d’échanger, Contemporary Dance Center), et hip-hop d’inventer ensemble des processus de créa- avec Dominique. Infos : 063 21 70 11 ou tion plutôt que de donner un atelier de www.nicoleaimont.com composition. » Le stage se déroulera à Bruxelles. Infos : 02 502 54 27 ou [email protected] ou www.cifas.be

à de nouvelles figures de fleurir. Le cours La danseuse Butoh Sumako Koseki de participer à l’atelier chorégra- FORMATIONS se consacrera aussi à l’apprentissage des donnera un stage du 7 au 13 février à phique de David Flahaut autour de sa La Maison pour Tous Boris Vian codes du Tango traditionnel pour Faragous (Aveyron). Le programme création O/O qui aura lieu du lundi 23 propose tout au long de l’année des pouvoir en jouer et improviser la ren- pédagogique se base sur des exercices du au vendredi 27 février 2004 à Lille. Une cours et stages de formation contre corporelle et émotionnelle des Ki, des marches lentes (suriashi), l’étude première rencontre avec les participants continue pour les professeurs de danseurs. Animé par Fabrizio Chiodetti de différents états d’émotion, de sera organisée le 18 décembre à 19h30 danse. Plusieurs techniques sont et Séverine Ayrault. Ouvert aux comé- matières, d’animaux,... Avec pour finalité afin de leur remettre une caméra numé- abordées. En voici le programme diens, danseurs, chanteurs, etc.) et per- la danse définie comme « être dans l’ou- rique avec laquelle ils se filmeront dans

FRANCE pour ce prochain trimestre : l’écoute sonnes curieuses et motivées voulant vert, le charnel atemporel ». Infos : leur espace intime. Ces séquences vidéo et l’analyse musicale au service de la faire un travail sur le corps. Tous les 0033/466 77 55 03 ou constitueront la matière première de la danse avec Annie Couture du 2 au 6 mardis 20h30-22h. Infos : 0033/4 78 39 [email protected]. recherche chorégraphique qui sera février ; de l’initiation à la technique 18 06 ou [email protected]. menée durant la semaine d’atelier. contemporaine avec Brigitte Hyon du 1er Les Chantiers de la danse à Lille propo- Infos : 0033/320 12 04 60 au 5 mars ; de l’initiation à la technique Dans son atelier de recherche chorégra- sent un atelier de contact-improvisa- classique avec Emmanuelle Lyon du 15 phique qui se déroulera du 26 au 31 tion ouvert à toute personne s’intéres- Johanne Saunier, ex-danseuse de la Cie au 18 mars ; danse jazz et travail d’atelier janvier à Montreuil, Petra Sabisch sant à la pratique corporelle, le dimanche Rosas, propose un stage de répertoire avec Sophie Vergne-Ardillon du 29 mars propose de réunir les différentes étapes 8 février, donné par Virginie Delpierre. Il autour de Rosas Danst Rosas, la première au 2 avril. Les cours se déroulent à de l’élaboration d’une pièce chorégra- leur permettra de découvrir les notions pièce d’Anne Teresa De Keersmaeker Pontalt-Combault, à 20 minutes de Paris. phique, à savoir l’écriture, la lecture, l’in- de cette technique (travail sur le poids, le pour un groupe de 4 femmes. Elle est Infos : 0033/160 28 84 37 ou terprétation et sa mise en oeuvre, en une contrepoids, le lâcher prise, le toucher et créée en 1983 en collaboration avec mjcpontault.asso.fr sorte de partition en temps réel. D’un la perception du corps de l’autre) et de Thierry de Mey qui compose la musique. point de vue chorégraphique, celle-ci l’expérimenter. Cette même chorégraphe Les partitions chorégraphiques et musi- s’approcherait d’une composition instan- donnera également un deuxième atelier, cales ont été créées simultanément et Un nouveau cours de Tango-Contact tanée ou d’une improvisation, avec de danse contemporaine, autour de sa cette étroite relation entre musique et s’ouvre à Lyon. Ce cours veut offrir un cependant une différence fondamentale : création « 5 ou 6 femmes dans 6 ou 7 danse est devenue, dès lors, une cons- espace de recherche sur le mouvement à elle ne viserait pas à souligner une per- zones ». Celui-ci aura lieu le 15 janvier et tante dans le travail de la chorégraphe. ceux qui veulent aborder ou approfondir formativité individuelle, mais une écri- est destiné à toute personne sensibilisée à Cette pièce est construite en 4 mouve- le tango autrement. Les bases en sont ture dramaturgique qui comprend à la une discipline artistique. Cet atelier ments. Le stage proposera de travailler, d’une part un travail de contact : la ren- fois les corps en présence et le dispositif aborde les principes d’interprétation et dans un 1er temps, la phrase au sol en contre, la relation à deux dans le scénique. À partir d’expérimentations, de recherches chorégraphiques sur le unisson du premier mouvement, dans sa mouvement dansé. D’autre part un cet atelier a pour objectif de révéler ce thème du portrait. Les participants pour- version lente et attaquée. Puis sera jeu sur l’équilibre et le déséquilibre qui se gère simultanément dans le corps ront composer ou esquisser à partir de abordé le troisième mouvement qui met à deux : travail sur l’axe et les points en tant que matière vivante : ses parti- supports sonores ou visuels (images, tex- en relation un solo (que les stagiaires per- d’appui, l’axe du corps et l’axe du tions, ses perceptions et ses perfor- tures sonores ou visuels) un portrait en sonnaliseront sur une base proposée par couple, la maîtrise et la transforma- mances. Les partitions élaborées en cours mouvement. Infos : 0033/320 12 04 60. l’intervenant) et la basse continue à l’ar- tion de l’axe commun. Enfin, un de travail seront présentées à l’issue du rière tenue par le groupe. Une attention travail d’improvisation et de com- stage. L’atelier s’adresse aux artistes de Dans le cadre de sa deuxième édition, le particulière sera donnée à la respiration munication : dialogue fluide et évo- toute discipline. Inscriptions avant le 19 Festival de Danse Contemporaine des mouvements, nécessaire pour lutif entre deux partenaires, janvier. Infos : 0033/622 80 41 39 ou Latitudes Contemporaines propose à pouvoir danser dans un parfait unisson échanges d’impulsions permettant [email protected] toute personne sensibilisée à la danse des mouvements qu’ils soient extrême- PAGE 20 - FORMATIONS ment lents ou rapides. Ce travail cons- tion de cette pratique dans la danse. La for- air. Disponibilité très importante deman- titue l’une des particularités importantes mation se déroulera sur deux cycles de AUDITIONS dée sur les différents sites pendant les de la gestuelle de Rosas Danst Rosas. deux modules chacun : Premier cycle : du 2 En collaboration avec Companhia mois de travail, en raison du travail d’im- Niveau avancé. Ce stage est organisé par au 14 août et du 23 octobre au 2 Instavel et Nucléo Experimental prégnation des oiseaux partenaires, sous Danse à Lille du 2 au 6 mars : Infos : novembre. Deuxième cycle : environ 10 Coreográfica à Porto (Portugal), la supervision d’oiseleurs et de soigneurs 33/320 20 70 30. jours en août 2005 et en octobre novembre Ultima Vez met actuellement en professionnels. Plusieurs postes à fournir 2005. Infos : 0033/607 75 54 19. chantier un projet pour un groupe dont une danseuse ayant une expérience Du 3 au 17 avril 2004, les Ateliers de la de jeunes danseurs. Le projet doit approfondie des pointes. Faire parvenir Manutention à Bordeaux organisent un aboutir sur une reprise internationa- lettre de candidature avec photos et moti- workshop danse-voix/chant-corps le du deuxième spectacle de vations à : Le Guetteur, Luc Petton & avec Meredith Monk. Ce workshop FORMATIONS Vandekeybus, Les Porteuses de Cie, 25 rue Principale 02220 Villesavoye AUDITIONS offre un contexte où la voix, le mouve- Patricia Kuypers donnera un Mauvaises Nouvelles. Pour cette repri- ou par mail : [email protected] ment et l’image se croisent, créant une atelier d’improvisation envisagée se Wim Vandekeybus / Ultima Vez cher- opportunité unique pour les participants comme processus de création, à che de jeunes danseurs et danseuses pro- Le Jeune Ballet de Cannes propose de découvrir leur propre richesse inté- Rome du 20 au 23 février. Un fessionnels (- 30 ans). Auditions à Porto pour la saison 2004/2005 des contrats rieure. Le début du travail aborde les échauffement kinesthésique axé sur le 26 février, à Lisbonne le 27 février et à pour danseurs et danseuses âgé(e)s de 17 techniques de respiration, le vocal détaillé une technique release utilisant les à 22 ans ayant une bonne maîtrise dans ITALIE Bruxelles, le 1 et le 2 mars 2004. Période et les mouvements d’échauffement. Puis images anatomiques, poétiques et de travail : mai 2004 –- septembre 2004. les techniques classique et contemporai- les participants travaillent avec la voix et métaphoriques permettra d’ouvrir Première le 10 septembre 2004 à Porto. ne. Audition le 17 janvier 2004 à l’Ecole le corps comme instruments pour l’ex- l’imaginaire corporel et faciliter l’explora- Tournée jusqu’au printemps 2005. Infos : Supérieure de Danse de Cannes. Infos : ploration de la portée, du timbre, du tion de nouveaux mouvements. Diverses www.ultimavez.com [email protected] ou 33/493 geste, de la résonance, des personnages, stratégies permettront ensuite à chacun 94 79 80 du paysage et du rythme pour recouvrir de développer un vocabulaire de mouve- La Dance Universal Cie située à les fondamentaux de la performance en ment personnel. Des improvisations de Bruxelles et dirigée par Jojo Ngamou Claudine Merkel Dance Events tant que véhicules de la transformation groupe seront aussi proposées, intégrant cherche danseurs et danseuses de couleur Productions cherche danseurs mascu- spirituelle. Publics concernés : chorégra- dans leur genèse le lieu, le paysage, l’envi- au profil contemporain possédant au lins pour un projet de danse-théâtre qui phes/danseurs/metteurs en ronnement. Ce stage est destiné à tout minimum deux ans d’expérience profes- verra le jour en avril/mai 2004 à Munster scène/comédiens/musiciens/ chanteurs. artiste utilisant le corps dans son travail et sionnelle, une solide technique, et des en Allemagne. (10 représentations). Infos : 0033/5 56 93 84 27 ou désirant découvrir ou approfondir l’im- capacités ou de l’expérience en danse Infos : [email protected] www.ateliersdelamanutention.com provisation de groupe comme forme de classique et africaine. Représentations en spectacle. Infos : 0039/680 75 629 ou mai et juin 2004. Envoyer lettre et CV Le Dance Theatre d’Osnabrück, dirigé Une nouvelle formation professionnelle 0039/389 27 99991 avec photo (portrait et de danse) pour par Gregor Zöllig et Christine en Art du Mouvement Expérimental va inscription à l’audition à Dance Universal Biedermann, recherche danseurs/dan- débuter en août 2004, dirigée par Lulla Cie c/o Jojo Ngamou, 492, rue des Palais seuses de formation classique mais inté- Chourlin entourée de Janet Amato, Outre Ponts à 1020 Bruxelles. ressé(e)s par la danse-théâtre contempo- diplômée en B.M.C., et assistants. Cette raine. Audition le 18 janvier 2004 au formation introduit le Body-Mind Le Guetteur, Luc Petton & Cie recher- Städtische Bühnen à Osnabrück. Centering, le Contact Improvisation et che danseurs et danseuses pour une créa- Envoyer coordonnées à l’adresse suivan- l’Improvisation. Une grande partie du tion danseurs/oiseaux. Représentations te pour inscription et détails : travail est consacrée à l’étude et l’expéri- ponctuellement d’avril à juin 2004 et en [email protected] mentation du Body-Mind Centering, continu de juin à septembre 2004. Projet notamment tous les systèmes du corps renouvelable sur plusieurs saisons. (squelette, organes, ligaments, liquides, Lieux : Baie de Somme, Dijon et système nerveux, muscles, glandes) ainsi Camargue. Conditions particulières : que les schèmes du développement de création avec des oiseaux vivants et majo- l’enfant. L’autre partie concerne l’introduc- rité des spectacles et répétitions en plein PAGE 21 - AUDITIONS

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N° 34-35, printemps-été 1998 Danse Nomade. N° 38-39, printemps-été 1999 Contact Improvisation. 15 euros 15 euros Regards d’anthropologues et d’artistes Cette édition dresse un large panorama de cette forme de danse née aux États-Unis dans les années 70, avec notamment : Sally Laurence Louppe, Adrienne Kaeppler, Joann Kealiinohomoku, Banes, Bruce Curtis, Simone Forti, Mary Fulkerson, Lisa Nelson, Andrée Grau, Georgiana Gore, Johannes Odenthal, André Lepecki, Cynthia Novack, Steve Paxton, Alan Ptashek, Nancy Stark Smith, Dominique Dupuy, Nicole-Lise Berheim, David Zambrano, Elsa Randy Warshaw, … Un bilan inédit en français sur l’apport d’une Wolliaston, Marielle Bauters, Enzo Pezella, Claudio Bernardo et pratique aux applications multiples qui s’étend du champ de l’art à Nadine Ganase. celui de la recherche scientifique.

N°42-43, printemps-été 2000 Danse et architecture. 15 euros N° 40-41, automne-hiver 1999 Danse et Nouvelles Technologies. Cette édition explore les connexions liant ces deux disciplines anta- 15 euros gonistes. A partir d'une approche historique abordant notamment les À l’heure où les inventions et les développements des technologies réflexions scéniques d'Appia, les travaux spatiaux d'Oskar numériques connaissent une évolution exponentielle, Nouvelles de Schlemmer, l'architecture de Laban, la construction du théâtre pour Danse explore les différentes approches et réactions d’artistes, dan- Loïe Fuller ou les scènes d'Akarova, ce sont les nouvelles relations seurs et chorégraphes face à ces nouvelles possibilités. Plusieurs émergentes entre corps et espace, le travail chorégraphique dans sa questions y sont posées : depuis l’apport de ces nouveaux moyens structure architecturale, la conception chorégraphique induisant une de communication, aux avantages de l’outil informatique dans la créa- architecture qui sont étudiées ici. D'un point de vue architectural, tion, aux modifications que ces nouvelles technologies et nouveaux diverses conceptions et théories d'architectes travaillent sur la per- moyens de « re-présentation » apportent à notre perception et notre ception et le mouvement, que ce soient Bernard Tschumi ou vision. On y dresse l’histoire et le panorama actuel de cette danse Jean-François Pirson, ils nous conduisent à l'exploration d'une nou- technologique, développés notamment par Scott deLahunta et Sally velle vision de notre perception spatiale. On retrouve également dans Jane Norman. On y aborde les réflexions d’artistes tels que Stelarc, ce numéro, les interviews de Lucinda Childs, Trisha Brown et Merce Cunningham, William Forsythe ou Susan Kozel. On évolue Frédéric Flamand dont les questions chorégraphiques sont fortement entre réalité virtuelle, Internet, téléprésence ou CD-Rom. marquées par l'architecture. De même, sont présents d'autres choré- graphes tels William Forsythe, Rui Horta, Lucia Latour, Hervé Robbe.

N° 44-45, aut.-hiv. 2000 Simone Forti. Manuel en Mouvement. 15 euros Simone Forti débute la danse en 1955 avec Anna Halprin qui explo- N° 46-47, printemps-été 2001 Incorporer. rait alors un travail tout à fait nouveau en improvisation. Elle s’installe 15 euros à New York City. Elle y étudie la composition au studio de Merce Comment enseigner la danse aujourd'hui ? Y a-t-il des nouveaux Cunningham avec le musicologue/pédagogue de danse, Robert modes d'enseignement ? De nouvelles pratiques ? De nouvelles Dunn. Commence alors sa collaboration avec les artistes qui fonde- relations enseignant/enseigné ? De nouveaux espaces de trans- ront le Judson Dance Theater des années 60. Depuis ses premières missions ? Autant de questions qui ont égrené ce numéro et cons- danses minimalistes/constructions, jusqu’à ses observations d’ani- truit une réflexion sur comment former son corps, comment s'en- maux et ses récits d’actualités, Forti travaille avec l’intention de créer seigner. Car, c'est de plus en plus au danseur en recherche que des idiomes pour explorer des formes et des comportements natu- l'on s'adresse. Avec notamment : Christiane Blaise, Alain Buffard, rels. Durant ces quinze dernières années, elle développe Cathie Caraker, Bonnie Bainbridge Cohen, Dominique Dupuy, Logomotion, une forme de danse/récit dans laquelle le mouvement et Claude Espinassier, Hubert Godard, Peter Goss, Julyen Hamilton, les mots jaillissent spontanément à partir d’une source commune. Elle Eva Karczag, Laurence Louppe, Claude Rabant, Joan Skinner, enseigne et présente des spectacles à travers le monde entier et écrit Nancy Stark Smith, Mabel E. Todd… pour des revues telles que Contact Quarterly et Movement Research Performance Journal.

N° 50, 2002 Sentir, ressentir et agir. 25 euros Comment l'esprit s'exprime-t-il à travers le corps en mouve- N° 48-49, automne-hiver 2001 Vu du corps. ment ? 15 euros Creuser cette question a été l'œuvre de la vie de Bonnie Autour du corps sensible et de la démarche artistique de Lisa Bainbridge Cohen, pédagogue du mouvement. Son appro- Nelson, chorégraphe, improvisatrice et vidéaste, ce numéro de che novatrice de l'analyse du mouvement et de la rééduca- Nouvelles de Danse modifie la vision classique des sens pour offrir tion, le Body-Mind Centering®, est le sujet de ce recueil un éclairage nouveau sur la perception. De l’appréhension de nos d'essais, d'entretiens et d'exercices rédigés pour Contact sensations corporelles à la construction cohérente de notre envi- Quarterly Dance Journal entre 1980 et 1992. ronnement, comment perçoit-on ? Par la concentration sur l’un ou S'inspirant à la fois des connaissances scientifiques occi- l’autre de nos sens, comment agissons-nous sur notre perception, dentales et orientales, le Body-Mind Centering® est une sur notre création ? Quels rôles jouent nos sens ? Quels sont-ils ? étude par l'expérience des principaux systèmes du corps — Tant de questions auxquelles répondent notamment : Alain squelettique, musculaire, liquide, organique, neuroendocri- Berthoz, Rosalyn Driscoll, Katie Dymoke, Moshe Feldenkrais, J. J. nien — et des schèmes de développement liés à l'évolution Gibson, Lisa Nelson, Steve Paxton, Christie Svane, Joseph qui sous-tendent tous les mouvements humains. Les idées Tornabene fulgurantes qui jalonnent Sentir, ressentir et agir s'adres- sent à tous ceux qui s'intéressent au mouvement et à l'ex- périence du corps-esprit.

De nouvelles formules d’abonnement et de nouveaux prix

Abonnement à Nouvelles de Danse et à NDD Infos Mode de paiement par carte de crédit via notre site web : www.contredanse.org Individuel 1 ans : 30 euros Institution 1 an : 60 euros de Belgique : par virement bancaire au compte 523-0801370-31 Individuel 2 ans : 55 euros Institution 2 ans : 110 euros de Belgique ou de France : par chèque bancaire de l’étranger : par virement sur le compte BE 04523080137031 code swift : TRIOBE91 — de la banque Triodos 193, rue Haute 1000 Bruxelles

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Pour toutes informations complémentaires : www.contredanse.org (rubrique « catalogue » et « boutique » ou [email protected]) Tél : +32 2 502 03 27 / Fax : +32 2 513 87 39 RUDOLF LABAN

Contredanse vous invite, le vendredi 6 février 2004 à 20h dans la cour de la Maison du Spectacle, à une

RENCONTRE AUTOUR DE RUDOLF LABAN

à l'occasion de la parution d'Espace Dynamique, une édition originale en langue française comprenant des Textes inédits, Choreutique et Vision de l'espace dynamique

La soirée sera composée de:

- La présentation par Florence Corin et Patricia Kuypers de la publication Espace Dynamique, dernier ouvrage de la publication Nouvelles de Danse édité par Contredanse - Une Conférence démonstration sur l'œuvre de R. Laban par Elizabeth Schwartz-Remy qui en illustrera les concepts spatiaux et les idées pratiques par une présentation dansée des principales gammes de mouvement - Une intervention de Chris Jones pour présenter le travail du Rudolf Laban Archive et de divers

FÉVRIER 2004 courts films d'archives inédits sur Rudolf Laban et ses expérimentations - La mise à disposition de postes multi-médias permettant de consulter le cd-rom de William Forsythe Improvisation Technologies et le logiciel interactif d'analyse du geste Eyesweb qui tous deux s'appuient sur les idées développées par Rudolf Laban

- L'installation d'un icosaèdre grandeur nature Dessin de Rudolf Laban © Rudolf Laban Archive, Centre for Dance National Resource

Rencontre suivie d'un drink amical. Composé de Textes inédits, de Choreutique et de Vision de l’espace dynamique, cet ouvrage propose pour la première fois en français les recherches de Entrée libre - réservation souhaitée au 02/502 03 27 Rudolf Laban sur l’espace et le mouvement, une traversée dans l’œuvre ou [email protected] essentielle de ce chorégraphe et théoricien du début du XXe siècle. Ouvrant la publication, six manuscrits inédits dénichés dans le Rudolf Laban Archive, illustrés de dessins également inédits, esquissent les diver- ses perspectives spatiales qui questionnent Rudolf Laban. Ces Textes inédits sont des ébauches de réflexion, allant de la matérialisation de l’espa- ce à l’espace vivant, étudiant le sens spatial ou le sens du mouvement. Ils RÉÉDITION nous introduisent à sa pensée et à Choreutique, la réflexion et l’analyse théorique majeures de Laban sur les relations harmoniques entre l’espace L'Usage de Soi et le mouvement du corps. Dans cette pièce maîtresse de son œuvre, vite de F. Matthias Alexander épuisée dans son édition anglaise et non rééditée, on découvre une élabo- traduction Eliane Lefebvre ration graphique de sa pensée de l’espace. Telle une sorte de géométrie en mouvement, tous les éléments du langage dansé s’y combinent pour cons- truire un modèle permettant la compréhension du rayonnement du mou- L'usage de soi est le livre le plus répandu d'Alexander. Dans un style vement dans l’espace. Cette réflexion d’envergure est suivie par la traduc- bien à lui où chaque mot est plein de sens, il explique la naissance de tion de Vision de l’espace dynamique, une compilation d’extraits de textes et sa Technique, ou comment son approche a pris forme à travers ses de dessins publiée post-mortem par Lisa Ullmann. La pensée théorique propres expériences et observations, qui durèrent plusieurs années de Laban se complète ici d’écrits poétiques, philosophiques ou même alors qu'il vivait encore en Australie. Il illustre sa théorie par des mystiques et d’une multitude exemples pratiques d'élèves qui passèrent progressivement les étapes d’esquisses et de dessins ali- successives de l’apprentissage, étapes que tout élève reconnaîtra à la mentant sa vision de l’espace onsable: à la Maison du Spectacle-la Bellone - 46, Cheval Michel rue de lecture du livre. C’est dire que The Use of the self est un texte très conc- dynamique. a, Aelbrouck. Van Jean-Philippe Relecture : Danhaive. Jean Graphisme : ret, ancré dans la pratique, et qui donne également les clés de la pen- Autant de facettes qui nour-

sée d'Alexander. rissent l’étude complète et orence Corin (Echos). Tribune : Comité de rédaction : Contredanse. la par- Avec t la Ville de Bruxellesdes Beaux-Arts). (Echevinat

complexe qui a occupé aise, Service de la Danse, française de la Région La Commission Communautaire L’usage de soi est un outil précieux pour les danseurs, chorégraphes, Rudolf Laban tout au long de professeurs de danse et les théoriciens du mouvements avant tout, sa vie. Espace dynamique est ainsi que pour un public plus large de spectateurs de la danse, de pra- ainsi une pensée à découvrir ticiens d'autres disciplines du corps (chanteurs, acteurs, musiciens,...), ou à redécouvrir, ancrée dans et d'autres professionnels (kinésiologues, psychologues, ostéopathes, le mouvement, toujours etc). actuelle.

Espace dynamique, Rudolf L’Usage de soi de F.M. Alexander aux Editions Contredanse, Bruxelles. ISBN: 2-930146-22-2 Laban, coll. Nouvelles de Danse, Éd. Contredanse, En vente: en librairie distribué en France par Casteilla, en Belgique par Altera, Bruxelles, 2003, 304 pages, sur www.contredanse.org (boutique), par correspondance à Contredanse 46 ISBN: 2-930146-21-4. rue de Flandre 1000 Bruxelles Belgique Prix: 18 euros

BONNIE BAINBRIDGE COHEN BODY-MIND CENTERING ET DANSE Les heures d'ouverture du Centre de documentation: du Du vendredi 14 mai au dimanche 16 mai 2004 Une rencontre en forme de conférence et d'échanges de pratiques autour de Bonnie Bainbridge Cohen et à mardi au vendredi de 13h30 à l'occasion de la présentation du livre Sentir, ressentir et agir, la traduction française de Sensing, feeling and action. 16h30 et le jeudi jusqu'à 18h ! Cette rencontre avec Bonnie Bainbridge Cohen et des praticiens et enseignants expérimentés permettra de découvrir, à travers des ateliers, et d'échanger, lors de conversations publiques, sur l'apport du Body-Mind Centering à la danse. NDD info est édité par Outre Bonnie Bainbridge Cohen, l'initiatrice de cette approche expérientielle du CONTREDANSE asbl corps et des principaux systèmes du corps, sont également invitées des person- nalités comme Vera Orlock, enseignante de longue date et proche collaboratri- à la Maison du Spectacle-la Bellone MAI 2004 ce, Patricia Bardi, qui approfondit une approche de la voix et du mouvement 46, rue de Flandre 1000 Bruxelles basé sur les principes du BMC, Lulla Chourlin initiatrice d'une formation en Tél.: 32.(0)2.502.03.27 Fax: 32.(0)2.513.87.39 France, Madie Boucon, traductrice du livre, Kerstina Tresselt-Greil, éducatrice Site Internet: http://www.contredanse.or en développement du mouvement de l'enfant, et d'autres… Vous pouvez d'o- E-mail: [email protected] res et déjà manifester votre intérêt à participer à cet événement en nous don- nant vos coordonnées, postales ou email, un courrier vous sera envoyé avec tous les détails et un formulaire d'inscription. Le prochain numéro de NDD info paraîtra en avril 2004. Renseignements et inscriptions auprès de Michel Cheval à Contredanse: (0)2/550.13.03 Pour que nous puissions les publier, vos informations doivent nous [email protected] parvenir au plus tard pour le 1er mars 2004. Merci! Réalisation : Béatrice Menet. Rédaction : De Plee (Formation, la collaboration de Cathy Béatrice Menet avec Publications, et Fl Echos) ticipation de Dominique Dupuy, Laurence Louppe, Georgiana Wierre-Gore, Houbin, Pascale Contredanse/blablaXpress. Susan Buirge, Publicité : Kuypers, Patricia Contredanse. Scott deLahunt Flandre - Be 1000 Bruxelles. Impression le soutien des institutions suivantes: NDD info est édité avec : franç Le Ministère de la Communauté Imprimerie Havaux.Bruxelles-Capitale, Diffusion et abonnements: et des Compositeurs Dramatiques. La Société des Auteurs Cheval. Michel e le concours du Centre National Livre Publié avec Editeur resp