INSTITUT URD I \ DE PARIS I .'

Bulletin de liaison et d'information

I , I I W235 I i l '11 OCTOBRE2004 La publication de ce Bulletin bénéficie de subventions du Ministère fraTlfais des Affaires étrangères (DCCID) et du Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations (FASILD)

Ce bulletin paraît en français et anglais

Prix au numéro: France: 6 £ - Etranger: 7,5 £

Abonnement annuel (12 numéros) France: 60 £ - Etranger: 75 £

Périodique mensuel Directeur de la publication: Mohamad HASSAN Numéro de la Commission Paritaire: 659 13 A.S. ! , ISBN 0761 1285 t\ ~

INSTITUT KURDE, 106, rue La Fayette - 75010 PARIS Tél. : 01- 48 24 64 64 - Fax: 01- 48 24 64 66 www.fikp.org E-mail: bulletin@£ikp.org sommaire:

• CONFÉRENCE:« LES ENJEUX DE lA CANDIDATURE TURQUE À UE » • BRUXELLES: lA C.E. RECOMMANDE l'OUVERTURE DES NÉGOCIATIONS AVEC LA TURQUIE

• HOMMAGE DU PARLEMENT EUROPÉEN À lEYlA ZANA, PRIX SAKHAROV 1995

• MASSOUD BARZANI RENCONTRE BACHAR Al.ASSAD APRÈS UNE VISITE EN TURQUIE ET EN "' JORDANIE • l'IRAK SE PRÉPARE AUX ÉLECTIONS NATIONALES ••• • TEMPÊTE POLITIQUE AUTOUR D'UN RAPPORT EMANANT D'UN COMITÉ CONSULTATIF AUPRÈS DU PREMIER MINISTRE

• LE PREMIER MINISTRE IRAKIEN CRITIQUE lA COALITION SOUS COMMANDEMENT AMÉRICAIN

• BARHAM SALEH, lE VICE.PREMIER MINISTRE IRAKIEN, DEMANDE AUX BAILLEURS DE FONDS DE TENIR LEUR PROMESSES D'AIDES

• CHIRAC ET SCHRODER AFFICHENT UN SOUTIEN FORT À ANKARA

• DAMAS: PROCÈS DE QUINZE KURDES ET DEUX ÉTUDIANTS SYRIENS

• LE PRINCE CHARLES EN VISITE EN TURQUIE SE REND À MARDIN • KIRKOUK: LES KURDES REVENDIQUENT SON AnACHEMENT AU AUTONOME

• l'IRAN FAIT MONTER LES ENCHÈRES EN REPRENANT l'ENRICHISSEMENT D'URANIUM • STRASBOURG: LA COUR EUROPÉENNE DES DROITS DE l'HOMME CONDAMNE lA TURQUIE

• BilAN MITIGÉ DE l'ETAT DE LIBERTÉ DE LA PRESSE EN TURQUIE

• PARIS: SEMAINE DES CULTURES ÉTRANGÈRES

• AINSI QUE•••

CONFÉRENCE INTERNATIONALE À PARIS: sensibilités et d'horizons divers afin « LES EN~EUX DE lA CANDlpATURE TURQUE de contribuer à l'information de A l'UNION EUROPEENNE » l'opinion publique.

Après la présentation sommaire de la 'Union européenne devant se l'Union européenne », dans la salle conférence, une première table ronde a prononcer le 17 décembre Victor Hugo de l'Assemblée débuté sur le thème de la « démocratie 2004 sur l'opportunité de Nationale. et droits de l'homme » sous la fixer une date. pour présidence de Me Patrick Baudoin, L l'ouverture des négociations La conférence a proposé de faire le président d'honneur de la Fédération en vue de l'adhésion éventuelle de la point sur différentes questions en Internationale des droits de l'homme Turquie, l'Institut kurde de Paris a donnan t la parole à la fois à des (FIDH). Les intervenants ont salué organisé le 1er octobre une conférence personnalités et à des experts venant les réformes engagées par la Turquie inter-nationale sur le thème des de Turquie et des personnalités sur la voie de la démocratisation tout « enjeux de la candidature turque à politiques et spécialistes européens de en critiquant la non-application sur le • 2 • Blll/etlll de /11115011cf d'lIl{olïlll7f1ol1 n° 235 • octobre 200-+

terrain et les limites de ces réformes contrairement aux idées reçues, promesses faites à Ankara. Cette idée législatives. Ainsi, Salih Akin, maître n'observe pas de neutralité vis-à-vis a été fermement contestée par Ignasi de conférence à l'Université de Rouen, non seulement des différentes Guardans, euro-député catalan, qui a a mis en relief les défaillances religions et privilégie clairement les mis en avant la fragilité de la concernant l'enseignement et la musulmans de rite sunnite, la démocratie turque qui s'écroulerait, diffusion de la langue kurde, complété confession majoritaire dans le pays, au selon certains, face au refus européen. Mme Ruken Keskin, éditrice à détriment des autres confessions Il a également rejeté l'idée d'être tenu Istanbul qui a parlé de la situation des comme l'alévisme représentant un par des promesses formulées il y a des publications et de l'édition en kurde. quart de la population. dizaines d'années par la CEE et il a Me Hasip Kaplan, avocat à Istanbul et enfin recommandé aux Kurdes de ne Me Sezgin Tanrikulu, bâtonnier du Face aux différents problèmes qui ont pas chercher leur salut dans l'Union barreau de Diyarbakir, ont informé été dressés dans les différentes tables européenne, qui selon lui met une sur les problèmes juridiques rondes, l'avant dernière table ronde sourdine sur les revendications des rencontrés et les violations des droits s'est donnée pour objectif de répondre minorités. Pour Harlem Désir, euro- de l'homme sur le terrain. Ahmet à la question « Quelle solution pour la député français et vice-président du Insel, professeur à l'Université de question kurde ? ». Ce thème a Groupe socialiste au Parlement Galatasaray et à Paris Sorbonne-I et d'abord été esquissé par Abbas Vali, européen, l'Europe doit fixer une date Umit Firat, éditeur à Istanbul ont professeur de sciences politiques à pour engager des négociati()ns avec la dressé un tableau général du système l'Université de Swansea, qui revenait Turquie mais elle doit établir une politique turc en revenant sur le de plusieurs mois de séjour en feuille de route rigoureuse pour le gouvernement turc issu d'un Turquie où il a enseigné à l'Université respect des droits de l'homme et des mouvement islamiste et de Bogaziçi. Dans le souci de proposer minorités et pour la reconnaissance du l'omniprésence de l'armée dans la vie des solutions existantes en Europe et génocide arménien. Hélène Flautre, politique turque. qui ont fait leurs preuves, la table présidente de la Sous-commission des ronde a accueilli Aureli Argemi, droits de l'homme au Parlement La seconde table ronde a traité un président du Centre International européen, a critiqué les arguments problème relevé dans les différents pour les minorités ethniques reposant sur la religion tendant à rapports de l'Union européenne sur la (CIEMENS) dont le siège se trouve à rejeter la candidature turque, et tout Turquie, «le sort des populations Barcelone. Ce dernier a donc présenté en saluant les réformes entreprises, a kurdes déplacées et des exilés ». le statut des Catalans en Espagne et souligné la nécessaire amélioration Présidée par le journaliste, Jonathan rappelé l'évolution historique qui a des droits de l'homme dans ce pays. Le Randal, cette table ronde a rappelé les permis la mise en place de ce statut. journaliste et essayiste turc Cengiz données de base sur les déplacements Ensuite, SerefettinElçi, ancien Çandar, longtemps conseiller du forcés des populations kurdes, les ministre des travaux publics en président turc Turgut Ozal qui avait conditions actuelles de survie de Turquie a défendu l'idée d'un système amorcé le dialogue avec les Kurdes, celles-ci et les perspectives grâce aux fédéral en Turquie pour régler la est également intervenu pour soutenir l'interventions de Joost Jongerden, question kurde, idée reprise par la candidature turque. chercheur à l'Université Feridun Yazar, ancien président du d'Amsterdam, puis de Nazan parti pro-kurde HEP et ancien maire La conférence a été conclue par le Ustundag, maître de conférences à d'Urfa (Edesse). En revanche, selon président de l'Institut kurde de Paris, l'Université de Bogaziçi qui a présenté Hasan Cemal, journaliste et essayiste Kendal Nezan, qui a demandé aux une analyse conconstanciée des turc, la solution se trouve plutôt dans Européens de ne pas négliger la problèmes psychologiques et la satisfaction des droits culturels et le question kurde dans les négociations identitaires de ces populations renforcement de la démocratie en avec la Turquie. Il s'est étonné que les déplacées. Turquie. autorités turques refusent des droits aux 15 à 20 millions de Kurdes de Dans l'après-midi, la première table Pour finir, la dernière table ronde Turquie alors que le système fédéral ronde présidée par Marc Semo, relative aux « enjeux géopolitiques de est considéré comme insuffisant pour journaliste au quotidien Libération, l'adhésion turque » a accueilli les 150 000 Turcs de Chypre du Nord. spécialiste de la question turque, a plusieurs députés européens. Cette abordé la situation de la « laïcité et table présidée par Dominique Moïsi, Kendal N ezan a remercié les des libertés» en Turquie. Olivier conseiller spécial à l'Institut français intervenants de la conférence mais Abel, professeur de philosophie des relations internationales (IFRI) a également les quelques 400 éthique à la Faculté protestante, a donné lieu à des échanges de vue très participants qui ont pu interpeller les plaidé pour l'adhésion de la Turquie à différentes entre les intervenants. conférenciers à chaque fin de table , l'Union européenne et Hamit Ainsi, Emma Bonino, ancienne ronde par des différentes questions. ". Bozarslan, maître de conférences à membre de la Commission Les journalistes de la presse turque et l'Ecole des Hautes études en Sciences européenne, euro-députée italienne, a aussi française ont montré un intérêt sociales (EHESS) a analysé le plaidé pour l'adhésion de la Turquie à particulier à cette conférence, traduite particularisme de la laïcité turque l'Union européenne en saluant les simultanément en anglais, en français, plutôt sous contrôle de l'Etat, qui, réformes et en s'appuyant sur les en turc et en kurde, puisque le rapport de la Commission européenne était consultées sur le site de l'Institut problème lors d'une négociation, celle- attendue pour le 6 octobre. Les kurde: www.institutkurde.org ci peut naturellement être principales interventions peuvent être interrompue le temps de pouvoir le régler", a-t-il indiqué.

BRUXELLES: LA COMMISSION EUROPÉENNE RECOMMANDE Pour M. Erdogan, une décision finale L'OUVERTURE DES NÉGOCIATIONS AVEC LA TURQUIE en faveur d'Ankara au sommet européen du 17 décembre ne fait plus de doute en dépit des réticences de l'opinion publique dans plusieurs pays A Commission européenne a, a déjà dû se soumettre à cette membres de l'Union. Il a rappelé aux le 6 octobre, recommandé procédure. Européens leurs engagements à lancer l'ouverture de discussions sur les discussions dans les plus brefs l'adhésion d'Ankara à l'Union Bruxelles a salué les "efforts délais, de préférence dès le premier européenne, en y mettant des importants" d'Ankara en matière de L semestre de 2005. La Commission a conditions pour éviter que la Turquie réformes mais souligné que leur "mise laissé aux chefs d'Etat et de ne fasse marche arrière en matière de en oeuvre (... ) doit être encore gouvernement la responsabilité de démocratisation et de droits de consolidée et élargie", d'où les garde- fixer une date pour le lancement des l'homme. Si les recommandations de fous inédits de sa recommandation. Le négociations, laissant ainsi la porte l'exécutif européen sont approuvées plus symbolique d'entre eux serait la ouverte à un démarrage tardif, fin par les 25 lors de leur sommet du 17 possibilité pour rUE de "suspendre les 2005, voire début 2006, ce qui déplaît décembre, les négociation pourraient négociations" en cas d"'infraction aux Turcs, même s'ils admettent que commencer en 2005. sérieuse et permanente" de la Turquie l'intégration ne se fera pas du jour au aux normes démocratiques lendemain. Les dirigeants turcs ont salué le européennes. Pour les responsables verdict positif de la Commission turcs, cette clause serait applicable Arborant des drapeaux de rUE et européenne, préférant minimiser les dans le seul cas d'un coup d'Etat turc, la presse turque jubilait au conditions très strictes assorties à la militaire. Après son ouverture au lendemain de cette recommandation conduite de ces pourparlers. "Ce que pluralisme politique, dans les années attendue depuis des décennies par la nous attendions est ressorti" dans le 50, la Turquie a connu trois putschs, Turquie, dont la vocation européenne rapport de Bruxelles, a estimé, en 1960, 1971 et 1980. remonte à 1963 avec la signature d'un visiblement détendu, le Premier accord d'association avec la ministre Recep Tayyip Erdogan, qui Il aurait été préférable que cette Communauté économique européenne s'est félicité de "développements très clause, qui s'applique également à la (CEE). Soucieux de présenter le bon favorables" pour son pays, lors d'un Croatie, ne figure pas dans le côté des choses, la plupart des entretien accordé le 7 octobre à la document car elle est dans la "nature" journaux soulignaient en Une le chaîne d'information CNN-Turk. des négociations, a estimé Yasar Yakis, caractère "historique" du rapport, ancien ministre des Affaires mentionnant généralement les Tout en qualifiant de étrangères et député du parti, au conditions de Bruxelles dans les pages "discriminatoires" les conditions pouvoir, de la Justice et du intérieures. nouvelles et fermes imposées par Développement (AKP). "S'il Y a un l'exécutif communautaire à son pays, M. Erdogan, de retour d'une visite à Strasbourg, s'est voulu confiant: "Si HOMMAGE DU PARLEMENT EUROPÉEN À LEYLA ZANA, nous avons confiance en nous-mêmes, il ne faut pas en avoir peur". PRIX SAKHAROV 1995

Le chef de la diplomatie turque, Abdullah GuI, a tenu des propos OUR son premier séjour à Il octobre à Bruxelles, accompagnée similaires, le 6 octobre, mais a critiqué l'étranger depuis sa sortie de des ses trois collègues kurdes le fait que le rapport présente, sur des I prison, près de dix ans après incarcérés avec elle, Orhan Dogan, questions "techniques" relatives à la avoir été distingué par le Prix Selim Sadak et Hatip Dicle et de leurs manière dont se dérouleraient les Sakharov pour les droits de avocats. pourparlers, des conditions différentes ml'homme du Parlement européen, de celles appliquées aux autres l'ancienne députée kurde Leyla Zana, Reçue avec tous les honneurs réservés candidats. "Nous ne pouvons pas dire libérée de prison en juin dernier par aux chefs d'Etat, Leyla Zana a qu'il s'agit d'une attitude Ankara, a, le 14 octobre, finalement également retrouvé sa famille, son constructive", a-t-il déclaré, citant en reçu sa récompense, une distinction mari Mehdi Zana et son fils Ronay exemple une disposition annuelle créée en 1988 en hommage réfugiés en Europe qu'elle n'avait pas recommandant l'examen de la au dissident soviétique Andreï vus depuis dix ans. Le groupe des législation turque après l'ouverture Sakharov. Invitée par le Parlement Verts du Parlement européen avait des négociations, alors que la Turquie européen, Leyla Zana est arrivée, le organisé le soir du 12 octobre une .4. Build/II tll' Ilill~(l1/ d tI'II/{tJrJllntltlll n° 235 • octobre 200-1-

réception en son honneur au Leyla Zana a également rencontré les Leyla Zana a également insisté sur le Parlement européen, permettant des présidents de tous les groupes fait que le gouvernement turc pour retrouvailles émouvantes avec ses politiques du Parlement européen résoudre le problème kurde doit amis et ses défenseurs de longue date ainsi que le chef de la diplomatie d'abord l'appeler celui-ci par son nom. tels que Claudia Roth et Daniel Cohn- européenne Javier Solana. Ce dernier Selon elle, il n'y a pas de raison de Bendit, mais également des lui a assuré que l'Union européenne « redouter le dialogue et la paix. Les parlementaires européens comme continuerait de défendre les valeurs et Kurdes sont une des composantes de la Joost Lagendijk, président de la principes démocratiques sur lesquels Turquie. Bien que des mesures Commission parlementaire mixte UE- est fondée la construction européenne importantes aient été prises, il faut Turquie, Angelika Beer, Helène ». faire disparaître la base du conflit, il Flautre, présidente de la sous- faut associer les prisonniers politiques commission des droits de l'homme, Le 14 octobre au cours d'une session et les intellectuels en exil à la vie Cem Ozdemir, Baronness Nicholson, plénière du Parlement européen, Leyla publique, il faut faire disparaître les Luisa Morgantini et Feleknas Uca. Zana a délivré un message de paix en disparités économiques, il faut que les turc puis en kurde, traduit Kurdes soient reconnus et leurs droits Au cours de sa visite officielle, Leyla simultanément dans les vingt langues garantis par une nouvelle Constitution. Zana a été, le IS octobre, auditionnée officielles de l'Union européenne. dans le cadre d'une réunion co- Vêtue de noir, menue, volontiers « J'en appelle au monde entier. La organisée par la commission des souriante, Leyla Zana, s'est exprimée paix civile en Turquie va de pair avec affaires étrangères, la sous- devant le Parlement européen après la paix au Moyen-Orient, mais aussi la commission des droits de l'homme et avoir été accueillie par M. Josep paix en Europe et donc dans le la commission parlementaire mixte BORREL FONTELLES, président du monde. Cette paix est aujourd'hui UE- Turquie. Lors de cette audition, Parlement qui s'est félicité de la venue entre nos mains. Elle est entre vos l'ancienne députée kurde a appelé le de Mme Leyla ZANA en déclarant en mains. Dans l'union de nos mains. La gouvernement turc à être « beaucoup kurde « Hatina we ji bo parlementoya première chose est avant tout de plus résolu» dans ses réformes et a me serbilindî ye » [ndir: Notre savoir la vérité (... ) La vérité c'est souhaité une nouvelle Constitution en Parlement est honoré de vous qu'il faut avant tout dénommer le Turquie, tout en saluant le « chemin recevoir]. Leyla Zana n'a pas manqué problème, le reconnaître puis le parcouru » ces dernières années dans de le remercier en catalan et en définir. Toute chose sans le pays. Le gouvernement turc « doit espagnol. dénomination et sans définition être beaucoup plus résolu. Il reste à demeure sans identité et est faire preuve d'une volonté politique Dans une allocution de so minutes considérée comme inexistante. Il est très importante, ce qui fait défaut à ce entrecoupée d'applaudissements, temps pour le monde de reconnaître gouvernement pour l'instant », a Leyla Zana a souligné que les mesures les droits politiques, sociaux, et estimé Mme Zana. « Le gouvernement en faveur de la démocratie adoptée en culturels démocratiques des Kurdes, en place fait quelques retouches qui ne Turquie « semblent encore forts de plus de 40 millions d'âmes. sont pas suffisantes. Il est important cosmétiques ». « Les critères de Les Kurdes ont démontré leur volonté qu'une nouvelle Constitution moderne Copenhague doivent être appliqués d'intégrer le monde moderne en voie le jour », a poursuivi l'ex-députée, sur le fond et non pas seulement en entreprenant leur période de qui s'exprimait en turc. Selon elle, la mots », a ajouté Leyla Zana, sous les renaissance. Nous attendons du Turquie « est candidate au changement applaudissements. Elle a tendu la monde qu'il respecte cette volonté et ». Pour l'ancienne députée, une main au « peuple turc frère» et qu'il ne la marchande pas dans le nouvelle Constitution turque est « apporté à Bruxelles son soutien à la cadre de ses relations internationales. indispensable» pour que les Kurdes, candidature d'Ankara à l'Union Tant que l'on n'abordera pas ce mais aussi les communautés non- , européenne, tout en appelant le pays à problème avec humanité et conscience, musulmanes de Turquie, « puissent redoubler d'efforts pour assurer la il continuera à être un risque potentiel s'exprimer librement ». démocratie. menaçant la paix régionale et mondiale. Les Etats se sont isolés car Leyla Zana a toutefois reconnu « Vous n'avez pas attribué ce prix à ils ont construit des murs au lieu des l'ampleur des réformes engagées ces moi toute seule. Vous l'avez attribué ponts. L'Europe a souffert pendant derniers temps en Turquie. « Je ne au peuple kurde, vous l'avez attribué longtemps de ces maux, puis peux que constater le grand chemin au peuple turc frère. Vous l'avez en l'humanité a abattu un par un tous ces parcouru », a-t-elle déclaré. « Il est fait attribué à la Turquie », a déclaré murs. L'Europe et le monde en évident que le processus engagé avec aux eurodéputés Mme Zana. « La abattant les murs invisibles instaurés l'UE (..). a contribué aux violence a fait son temps (...) Les avec les Kurdes devront pouvoir être changements », a-t-elle ajouté. « Il Kurdes veulent une solution pacifique des ponts à la solution du problème. ... peut y avoir ça et là encore des actes au sein de l'intégrité territoriale de la Ne n'oublions pas qu'une Turquie de torture. Mais on ne peut plus Turquie (...) Personne ne doit douter membre de l'Union européenne ayant parler aujourd'hui de tortures d'une manière ou d'une autre du résolu le problème kurde, favorise~a la systématiques. Cela me donne des soutien des Kurdes aux mesures en rencontre de la civilisation occidentale espoirs pour l'avenir », a conclu Mme faveur de la démocratisation », a-t-elle avec le riche patrimoine culturel de la Zana. ajouté. Mésopotamie (... )>> n° 235 • octobre 200-'" Hlllldlll de JII71~OIl d d'lIlli'/ï/IO/IOIl • S •

Après cet appel aux Européens pour turques pour sa défense pacifique de la anciens collègues députés ne qu'ils pèsent de tout leur ponds afin cause kurde, vivait en exil en Suède brigueront la présidence de ce que le peuple kurde puisse vivre dans depuis 1995. Au terme d'une nuite en nouveau mouvement, qui oeuvrera la dignité et dans la reconnaissance de garde-à-vue où l'avait placé la police, également pour un amendement ses droits, Leyla Zana s'est adressée Mehdi Zana a été relâché par les constitutionnel qui prendra en compte aux Kurdes : « Mon dernier message autorités turques. Le juge turc a les "diversités ethniques et est adressé aux Kurdes. Luttant pour estimé que les charges retenues contre culturelles" en Turquie, notamment la démocratie dans toutes les régions lui dans le passé avaient cessé de les Kurdes. "Aucun parti politique géographiques qu'ils habitent, les constituer un délit dans le cadre des (turc) n'a su répondre aux demandes Kurdes devront avant tout vivre entre réformes démocratiques adoptées par du peuple en faveur d'un changement eux en paix, dans la démocratie, la le parlement turc ces dernières années social", a affirmé la lauréate en 1995 liberté et dans l'union. Sans respect pour favoriser sa candidature à du Prix Sakharov du Parlement réciproque de ces valeurs, il ne peut y l'Union européenne. européen. Mme Zana a appelé les avoir de solidarité, sans la solidarité peuples turcs et kurdes à se rallier pas d'union et sans union pas de force De retour en Turquie, Leyla Zana a, le massivement à ce mouvement. "Le capable d'assurer la paix. Il faut savoir 22 octobre, annoncé là création d'un monde a changé et la Turquie ne peut que tout le monde veut avoir son nouveau mouvement politique pro- être tenu à l'écart de ce changement", propre Kurde à la table des loups. kurde, peu avant l'ouverture à Ankara a-t-elle ajouté. Mme Zana était Pour empêcher cela il n'y a qu'une d'un troisième procès à son encontre accompagnée de Hatip Dicle, Orhan solution: une union et une paix et de trois de ses collègues pour Dogan et Selim Sadak, anciens intérieure, une solidarité réciproque et "soutien aux rebelles kurdes". "Nous, députés comme elle du parti pro- une politique saine» anciens députés (...) voulons servir la kurde de la démocratie (DEP, dissous démocratie et la paix. Nous lançons en 1994) qui ont passé dix ans En achevant son discours, Leyla pour cette raison le mouvement derrière les barreaux après avoir été ZANA a souligné le fait qu'elle le populaire démocratique", a-t-elle condamnés à 15 de prison pour dédie à la fraternité et au bonheur des déclaré lors d'une conférence de "soutien aux rebelles kurdes". peuples turcs et kurdes. Le Président presse, parlant d'un "parti". du Parlement européen l'a remercié en Ces quatre ex-députés doivent turc et Leyla Zana a été saluée par des Les principes fondamentaux de ce comparaître devant une Cour d'assises ovations debout des euro-députés. mouvement dont le nom n'a pas de la capitale qui les jugera une encore été fixé seront de "soutenir le troisième fois, puisque le Parlement Les chefs d'Etat et de gouvernement processus européen de la Turquie" et turc a aboli les cours de sûreté de doivent décider le 17 décembre de "viser à parvenir à une solution l'Etat (DGM), tribunaux d'exception, d'ouvrir ou pas des négociations pacifiq ue et démocratique" de la dans le cadre des réformes menées d'adhésion avec la Turquie. La question kurde en Turquie qui aspire pour rapprocher le pays des normes Commission européenne a préconisé à intégrer l'Union européenne (UE), a européennes. Ils avaient été libérés le 6 octobre d'entamer ces souligné Mme Zana. par une cour d'appel en juin en négociations, mais en les encadrant de attendant la révision de leur dernier plusieurs conditions. Elle a indiqué que ni elle ni ses autres procès.

Leyla Zana ne s'est pas exprimée directement sur le sujet devant l'hémicycle, ni devant les journalistes MASSOUD BARZANI RENCONTRE BACHAR AL-ASSAD APRÈS UNE qui l'ont par la suite pressée de VISITE EN TURQUIE ET EN JORDANIE questions. .

Les médias turcs ont diffusé les principaux extraits de ce discours ASSOUD Barzani, principaux mouvements kurdes dont la totalité a été retransmise en président du parti irakiens, ont souligné lors d'un direct par une chaîne de télévision démocratique du Kurdistan entretien le 18 octobre à Damas la kurde satelittaire. Les médias (PDK) a entamé le 15 nécessité de préserver « l'unité européens comme Euronews, France 3 II] octobre une visite de trois nationale» de l'Irak, rapporte l'agence et International Herald Tribune, Roj jours en Syrie. Auparavant, il s'était syrienne Sana. MM. Assad et TV ont également accordé une large rendu en Turquie et en Jordanie. Massoud Barzani ont évoqué « la place à cet évènement. Selon lui, sa tournée régionale, axée situation sur la scène irakienne ». Ils sur les « problèmes irakiens et la ont souligné que « l'unité nationale Le lendemain de cette cérémonie, situation au Kurdistan », a réalisé ses était nécessaire pour assurer la Leyla Zana, a repris l'avion en objectifs. sécurité et la stabilité en Irak et pour compagnie de ses trois collègues et mettre fin à l'occupation» de ce pays, accompagné de son mari Mehdi Zana, Le président syrien Bachar al-Assad selon l'agence officielle Sana. M. ancien maire de Diyarbakir, qui après et le chef du Parti démocratique du Assad a déclaré lors de l'entretien que avoir passé 14 ans dans les geôles Kurdistan (PDK), l'un des deux « la Syrie se tenait aux côtés du • 6 • BI/Ilcfl// rie ItI7/ç(J/I cf d'i/lf

peuple irakien et qu'elle voulait user Barzani avait tenu des pourparlers le affirmant que les Kurdes d'Irak de tous les moyens disponibles pour Il octobre en Turquie sur la situation étaient prêts à faire la guerre contre faire cesser ses souffrances ». en Irak et l'avenir de Kirkouk. Il avait toute force qui opprimerait son été reçu par le Premier ministre Recep peuple. « Si quelqu'un, un régime ou Le 17 octobre, M. Barzani avait Tayyip Erdogan et le ministre de un système, souhaite poursuivre demandé aux pays voisins de l'Irak Affaires étrangères Abdullah GuI. "Je l'arabisation (de Kirkouk) ou opprimer « de ne pas s'ingérer» dans la pense toujours que Kirkouk constitue le peuple kurde (...) nous défendrons question de Kirkouk, objet de le coeur du Kurdistan, mais je suis leurs droits (les droits des Kurdes, discussion entre les communautés ouvert au dialogue ici", avait déclaré ndlr) et nous sommes prêts à kurde, arabe et turcomane, en Barzani à son arrivée en Turquie. combattre pour eux », avait-il déclaré, réaffirmant le caractère kurde de cette Ankara craint une prise de contrôle de avant de quitter la Turquie au terme ville. « Kirkouk est une ville kurde la ville par les Kurdes et estime que le d'entretiens à Ankara avec des irakienne. Le problème de cette ville contrôle des ressources pétrolières de responsables turcs. est une affaire intérieure irakienne, les cette ville pourrait renforcer les pays voisins n'ont pas à s'ingérer» Kurdes irakiens. La Turquie les M. Barzani a expliqué que les Kurdes dans cette question, a réitéré M. soupçonne de vouloir se séparer du irakiens ne défendraient pas Barzani à la presse, à l'issue d'un reste de l'Irak. seulement la population kurde de entretien avec le vice-président syrien Kirkouk, mais « toutes les autres Abdel Halim Khaddam. Massoud Barzani, n'a pas manqué de minorités» de la ville. « Notre rappelé le 12 octobre à Ankara que position est que Kirkouk fait partie du Massoud Barzani, a en outre affirmé Kirkouk a une « identité kurde », Kurdistan ». être « sûr» que la ville de Kirkouk sera rattachée administrati,,'ment au Kurdistan irakien après un TEMPÊTE POLITIQUE AUTOUR D'UN RAPPORT EMANANT D'UN référendum. « Nous sommes sûrs qu'après la normalisation de la COMITÉ CONSULTATIF AUPRÈS DU PREMIER MINISTRE situation à Kirkouk, l'organisation d'un référendum (montrera) que l'immense majorité des habitants (de N rapport issu du Comité officiel adopté à l'unanimité par le cette ville) sont kurdes. Nous sommes consultatif des droits de sous-comité sur les droits des sûrs par conséquent que Kirkouk l'Homme du Premier minorités et rédigé par Baskin Oran, retournera au Kurdistan» irakien, a ministre, rendu public par le professeur de sciences politiques à déclaré M. Barzani lors d'une U quotidien Radikal daté du 17 l'Université d'Ankara et intellectuel conférence de presse à l'issue d'une octobre a mis en reliefla duplicité des turc de renom, suivi d'une interview visite de trois jours à Damas. autorités turques qui affichent d'un accordée par ce dernier au quotidien côté à l'étranger, une volon té de Radikal: M. Barzani a également indiqué que le négociation avec l'Union européenne conflit à Kirkouk entre les différentes entraînant l'amélioration des droits et « La Turquie soutient une acception ethnies, kurde, arabe et turcomane, libertés en Turquie, mais qui ne plus étroite des conventions « n'est pas du tout motivé par le veulent accepter aucune critique internationales qu'elle signe avec les pétrole, qui appartient à tous les même issue d'un organe officiel à différentes réserves qu'elle oppose Irakiens ». Les revendications des l'intérieur de la Turquie. Le rapport (abstention, clause de réserve). Kurdes, a-t-il souligné, ont pour but qui demande le respect intégral du Conformément au « décret d' « annuler les traces de l'arabisation traité de Lausanne et donc des d'interprétation », la Turquie invoque effectuée par le régime déchu (de minorités en Turquie, a soulevé'les les limitations du traité de Lausanne Saddam Hussein) et l'injustice qui a critiques des milieux conservateurs et/ ou de la Constitution de 1982 dans frappé les Kurdes et les Turcomans qui n'ont pas hésité à proférer ces le contexte international et annonce aussi» dans cette ville. « Les Syriens dernières semaines des menaces lors des conventions internationales la ont affirmé qu'ils ne voulaient pas ouvertes au cours des réunions non-application des droits interdits intervenir dans les affaires intérieures publiques. Lors d'une conférence de par la Constitution de 1982 ou restés irakiennes », a par ailleurs souligné presse présentée par le Pr. Ibrahim en dehors de ceux reconnus à M. Barzani. Kaboglu, président en exercice du Lausanne. Nous pouvons résumer en Comité consultatif, le secrétaire deux points les préoccupations de la « J'ai obtenu un soutien total du général d'un syndicat des Turquie sur cette question: président Assad », a-t-il affirmé. « Un fonctionnaires, membre du comité, a rôle positif de la Syrie aidera les saisi et déchiré le rapport en question L'attitude limitative de la Turquie va ... Irakiens à traverser beaucoup devant de nombreux journalistes et de plus en plus à l'encontre des d'obstacles à l'approche des caméras de télévision, ne tolérant pas orientations mondiales. Après la élections» prévues en janvier en Irak, des recommandations pourtant décision du Comité des droits de a-t-il poursuivi. promises à l'Europe. l'homme des Nations-Unies dans la décennie 1990, la tendance n'est plus Avant de se rendre à Damas, Massoud Voici de larges extraits de ce rapport de demander au pays l'existence ou n° 235 • octobre 200-i 1111//ctl// de /lIl1~OI/ ci d'lIIf(l/ïl1l7t/OI1 • 7.

non des minorités en leur sein mais de un règlement sur la question en y développement de la notion et du les reconnaître à partir du moment où apportant cependant des restrictions droit des minorités dans le monde, la ils abritent des groupes « manifestant de durée et de lieu. Si l'article 39/4 du Turquie reste suspendue à l'année des différences ethniques, traité de Lausanne était appliqué, les 1923 mais interprète de surcroît mal linguistiq ues, religieuses et discussions embarrassantes qui et d'une manière incomplète le traité considérant cette différence comme un occupent inutilement tant la Turquie, de Lausanne de 1923. élément consubstantiel à leur par exemple sur la diffusion (télévisée) identité ». Cependant, il appartient en kurde, n'auraient pas de raison La reconnaissance d'une identité aux différents Etats-nations de leur d'être. Une telle situation aura un différente et l'octroi du statut / des accorder ou pas le statut de minorité. impact bénéfique pour la Turquie sur droits aux minorités est considérée ... Précisons tout de suite que l'Union quatre points: comme étant la même chose. Et européenne n'a aucune requête pourtant, la première est une attitude demandant les droits et le statut de Il est évident qu'à court terme la objective et la seconde reste du minorité aux différents groupes Turquie sera obligée d'abandonner domaine de compétence de l'Etat. (... ) culturels en Turquie. Elle demande « le décret d'application» qui ne lui a cependant un traitement égal pour été de toute façon d'aucune utilité. Il 5) Nous pouvons constater que tous les citoyens de cultures est très important pour le concept de lorsque l'on parle des « Turcs» en différentes. Il faut bien comprendre ce souveraineté nationale de réaliser cela tant que nation, le terme « Turc» point. de par sa propre volonté et non pas à couvre en même temps un groupe cause des pressions de l'Union ethnique ( voire religieux). Ces La Turquie ne fait pas non plus une européenne en appliquant simplement situations résultent de deux sources, exacte application du traité de les dispositions de son acte fondateur, l'une structurelle et l'autre historico- Lausanne et viole certaines le traité de Lausanne. politique. Structurel car, la relation dispositions de ce traité fondateur entre une sous-identité et une identité pour la Turquie. D'abord, les droits Incontestablement, chacun pourra un supérieure dans la République turque, reconnus aux non-musulmans ne sont jour diffuser dans la langue qu'il donc les sous-identités (différents pas pleinement respectés. Ces droits souhaite. Dans cette transition, au lieu groupes ethniques, religieux etc) ne sont non seulement reconnus de s'employer à élaborer de nouvelles existantes dans l'Empire ottoman, ont qu'aux trois grandes minorités lois controversées, il serait plus simple été héritées par la Turquie lors de (Arméniens, Juifs et Grecs), à pour l'Etat de soutenir la nécessité l'effondrement de l'Empire ottoman. l'exception des autres groupes non- d'application des dispositions du traité Cependant, l'identité supérieure dans musulmans (ex: L'article 40 relatif de Lausanne qui ont une valeur au l'empire (l'identité octroyée par l'Etat aux droits à l'enseignement pour les moins équivalente à la Constitution. à son citoyen) était définie par le Syriaques), mais les droits afférant terme « Ottoman» alors que dans la aux groupes situés en dehors de ces Il est nécessaire d'octroyer les libertés République turque c'est le terme non-musulmans exposés par le traité les plus larges possibles à tous les « Turc» qui a été adopté. Cette de Lausanne, Partie III, sont ignorés citoyens pour éviter d'avoir des identité supérieure tend à définir le par l'Etat. Nous pouvons donner pour minorités sous la protection citoyen à travers la race, voire par la la première situation l'exemple de la internationale en Turquie et l'article religion. Par exemple l'expression disposition appelée par la presse « la en question vise « tous les citoyens de « nos congénères à l'étranger » déclaration de 1936 » et pour la la République de Turquie». couvre les personnes issues de la race seconde l'article 39/4 du traité de ethnique turque. D'un autre côté, en Lausanne. Cet article octroie « le Nul doute qu'une conduite plus appelant « citoyens» et non pas libre usage à tout ressortissant turc humaine de la part de l'Etat à l'égard « Turcs» nos compatriotes non- d'une langue quelconque, soit dans les de son propre peuple sera très musulmans nous démontrons que relations privées ou de presse, soit en bénéfique dans le pays en ce qui pour être « Turcs» il faut également matière de religion, de presse et de concerne « l'unité et l'union ». Car un être musulmans. En Turquie, publication, soit dans les réunions pays constitué de « citoyens forcés » personne n'utilise le terme « Turc» publiques ». Autrement dit, la seule est un pays fragile. L'Etat se verra en parlant d'un citoyen Grec ou Juif, exception pour cette utilisation renforcé lorsque les individus car il s'agit d'un citoyen musulman résidait dans le cadre du service satisfaits et heureux deviendront des (... ). Cette situation a rendu étranger public. Cependant, nul ne pouvait « citoyens volontaires ». Le citoyen le les diverses sous-identités ne entreprendre une diffusion radio- moins redouté par l'Etat est le citoyen s'identifiant pas comme Turcs et créé télévisée dans la langue qu'il qui jouit de ses droits. (... ) des problèmes (... ) souhaitait et c'est la raison pour laquelle un paquet d'harmonisation e) Cette question des minorités est Les plus inoffensives revendications daté du 3 août 2002 a été voté, mais regardée d'une manière très étroite et identitaires en Turquie sont resté non appliqué, un septième erronée en Turquie. Nous pouvons considérées comme une volonté de paquet daté du 30 juillet 2003 a été à résumer les principes de base de ce division de la Turquie et sont donc son tour adopté. Fin 2003, le Haut point: immédiatement réprimées. Cette Comité de surveillance de la radio et situation invite en même temps télévision turque (RTUK) a élaboré Au lieu de prendre en considération le l'intervention des grands pays • S • Billie/ill dl' lit71soll e/ d'lIIfollllt7tIOIi n° 235 • octobre 2004

occidentaux, car cela constitue une Dans les conventions internationales, en Turquie? atteinte à la démocratie alors même il ne faudrait plus opposer de réserves que la Turquie a exprimé ou de déclarations interprétatives Tous les citoyens non-musulmans en volontairement son désir d'adhésion à tendant à nier l'existence des identités Turquie. Mais on a tort de les l'Union européenne. Ce n'est pas inférieures en Turquie. » identifier comme étant les Juifs, les rendre service à la Turquie que de Grecs ou les Arméniens, puisque retarder la démocratie dans son Dans une interview publiée par le l'article 143 du traité de Lausanne ne propre pays avec une telle paranoïa. quotidien turc Radikal daté du 25 les énumère nullement. Le traité de Le risque de division de la Turquie, octobre, le Pr. Baskin Oran, explicite Lausanne parle des « non- d'incitation à la terreur est tout de sa position en revenant sur les musulmans». Les Syriaques, les suite invoqué tout particulièrement grandes lignes de ce rapport. Voici de Chaldéens et les Assyriens sont lorsque des réformes doivent être larges extraits de cette interview. compris dans cette définition et engagées pour l'utilisation de la pourtant nous ne leur reconnaissons langue kurde ; une volonté « Je suis l'un des 78 membres du pas les droits garantis à Lausanne (... ) d'obstruction de toutes les réformes comité [Comité consultatif des droits De plus, la notion de minorité ne est d'ailleurs affichée dans un tel de l'homme du Premier ministre], couvre pas les mêmes choses en climat de paranoïa. Et pourtant, ceux présidé par Pr. Ibrahim Kaboglu, Turquie et dans l'Union européenne qui provoquent cela voient bien que composé de 13 groupes de travail. Je (... ) Lorsque l'UE parle de minorité, certains milieux seraient acculés à suis le président du groupe de travail elle demande que ceux qui ne sont pas considérer à nouveau la terreur des droits des minorités et culturels en majorité et souverains dans un comme seule alternative si les (... ) Le comité est lié au ministère en pays soient traités de la même façon réformes sont empêchées. Cette charge des droits de l'homme, donc à que ceux qui sont en majorité et perspective d'adhésion à l'Union Abdullah Gül (... ) Ayant en même souverains. Par exemple, il y a une européenne a créé une période très temps en charge le ministère des majorité de musulmans sunnites en favorable pour les droits culturels et affaires étrangères, il a simplement Turquie qui utilisent gratuitement les droits des minorités en Turquie. inauguré une réunion et puis il est l'électricité dans les mosquées, alors Cette période constitue une véritable parti. Nous pouvons le comprendre que les musulmans de confession continuité par rapport aux réformes mais nous ne pouvons pas concevoir alévie doivent payer pour bénéficier de judiciaires engagées par le kémalisme qu'il ait refusé de nous accorder un l'électricité dans les cemevi [leur lieu .pour la modernisation du pays entre rendez-vous depuis six mois. En de cuIte]. L'Union européenne refuse 1920 et 1930 appelées « la révolution réalité, le parti AKP [de la Justice et une telle conception. Autre exemple, par le haut». (... ) du développement] n'est pas en la majorité turque est scolarisée, conflit avec nous mais on veut publie et diffuse en turc mais les La Constitution de la République de vraisemblablement que ce comité soit Kurdes ne peuvent pas apprendre leur Turquie et autres lois organiques juste une vitrine et ne créé pas de langue à l'école, même les quelques doivent être élaborées à nouveau sur problème au gouvernement (... ) cours privés ont mis deux ans pour la base démocratique de la liberté et être autorisés (... ) Quand l'Union du pluralisme avec la participation des Ils peuvent faire ce qu'ils veulent, ce européenne parle des droits des groupes organisés de la société. rapport est un rapport officiel de minorités elle parle de l'égalité des l'Etat, puisque nous sommes une droits. Il s'agit de ne pas forcer la Sur la base de l'égalité des droits de la organisation officielle instituée par la citoyenneté des nôtres mais de passer citoyenneté, les droits de protection et loi et dotée d'un règlement. De toute à la citoyenneté librement consentie et de développement (tels que la façon, c'est la raison pour laquelle ce d'abolir les lois interdisant la culture publication, l'expression, rapport fait autant de bruit. J'ai propre aux individus. Les associations l'enseignement) des individus issus personnellement écrit à plusieurs plus étatistes que l'Etat prétendent d'une identité et d'une culture reprises des choses beaucoup plus que l'abolition de ces lois divisera différentes doivent être garantis. fortes dans des articles et des livres. l'Etat. Mais, un Etat fondé sur une J'ai utilisé les termes « d'identités citoyenneté forcée est assis sur de la Les administrations centrale et locale supérieure et inférieure» dans les dynamite et n'est pas solide. Un Etat doivent mettre en œuvre plus de cours que je dispensais au ministère reposant sur une citoyenneté transparence et se démocratiser en des affaires étrangères, mais comme volontaire est un Etat fort; c'est la adoptant comme principe la c'est la première fois qu'un rapport démocratie dans un Etat unitaire (... ) participation et le contrôle des officiel contient ces termes, certaines citoyens. personnes ont commencé tout à coup Nous n'avons pas à légiférer, tout au à attaquer (... ) Il s'agit d'un rapport contraire, il s'agit de l'égalité pour Les conventions internationales et consultatif. Il appartient au tous, pour que personne ne soit documents fondamentaux relatifs aux gouvernement de l'appliquer ou pas discriminée, il faut abolir toutes les normes universelles comprenant les mais ce que l'on soulève c'est ce que le lois restrictives. La Turquie a besoin droits et libertés de l'homme, et tout gouvernement devrait engager pour de cela et il ne faut pas avoir peur. Si particulièrement la convention-cadre l'adhésion à l'Union européenne. (... ) vous abolissez l'interdiction « il est du Conseil de l'Europe doivent être interdit d'enseigner dans une autre signés et ratifiés et mis en application. Juridiquement, qui sont les minorités langue que le turc », toute personne n° 235 • octobre 2004 HilI/dIll tic IIIJI~(J1l d d'lll{tllïllotIOIi • l) •

peut enseigner dans la langue qu'elle avec son territoire indivisible. Sa le Laz, l'Albanais, le Syriaque, le désire. Vous allez constater par vous langue officielle est le Turc ». Car, Chaldéen, l'Assyrien et le Gitan, c'est même, dans quelque temps ces parIer d'unité avec une nation la notion de « citoyen de la Turquie ». langues seront optionnelles dans les indivisible est une négation des Les Turcs ne seront pas perturbés par écoles. En réalité, l'interdiction de identités inférieures et de la culture cela car ils sont de toute façon une diffusion qui pèse sur le kurde, le laz majoritaire. De toute façon la nation entité forte puisque la langue officielle et le Circassien viole le traité de n'est pas une entité divisible. C'est est le turc, le nom de la patrie est la Lausanne qui est supra- l'Etat qui est divisible c'est le Turquie et le drapeau est celui constitutionnel ou d'une valeur territoire de l'Etat qui peut être institué par les kémalistes. équivalente à la Constitution (... ) Le séparé. De plus, dire que sa langue est traité énonce clairement que les le turc veut dire qu'il n'est pas Est-on arrivé à discuter des minorités citoyens peuvent parler en tous lieux possible de parler une autre langue à cause de l'Union européenne ou est- dans la langue qu'ils désirent, que turc. ce que l'évolution de la Turquie exceptés les bureaux officiels (... ) De pousse celle-d à discuter ouvertement plus, l'Union européenne en nous Il Ya aussi la notion de « citoyen de la des problèmes? recommandant de reconnaître les Turquie» qui est discutée. Le Premier droits des minorités ne nous demande ministre lui même utilisait parfois L'Union européenne a accéléré le nullement d'octroyer le statut de cette notion. Celle-ci peut-elle suffire travail. Si il n'y avait pas eu Mustafa minorité (... ) à résoudre le problème de la Kemal et sa révolution par le haut, la minorité? Turquie serait arrivée à son niveau Qui sont les minorités d'un point de actuel mais dans 150 ans mais vue sociologique? Oui, car en disant « citoyen de la Mustafa Kemal a changé la Turquie Turquie », personne n'est l'élément en 10 ans. Aujourd'hui avec les (... ) Une minorité doit être fondateur. En prenant en paquets d'harmonisation de l'Union quantitativement faible, ne devrait pas considération le concept de « citoyen européenne nous vivons la deuxième être dominante politiquement et de la Turquie» comme une identité phase de la révolution par le haut de devrait se sentir différente et être supérieure, il n'y a plus de minorité. Mustafa Kemal. Les révolutions par le consciente de cette différence. Par Personne ne peut regarder de haut haut suscitent des réactions de la base. exemple, les homosexuels constituent l'autre et les Kurdes seront largement Dans les années 20, il Y a eu les. également une minorité (... ) apaisés et seront attachés à l'Etat. réactionnaires, aujourd'hui nous nous L'identité supérieure « Turc» divise affrontons à la paranoïa du traité de Il Y a également les Alévis dont la la Turquie, car un Kurde ne dit pas Sèvres. Le réactionnarisme pratique religieuse subit des pressions. qu'il est Turc mais qu'il est Kurde de d'aujourd'hui est la paranoïa du traité Il y a encore quelque temps ils ne Turquie. Et c'est la même chose à de Sèvres. Ces paranoïaques ne pouvaient même pas célébrer leur Chypre où on retrouve la notion de finissent pas d'avoir peur d'une mois saint et aujourd'hui encore les Turc de Chypre et Turc de Turquie. division. Il s'agit des kémalistes restés Cemevi ne sont pas considérés comme Mais certains ne comprennent pas dans les années 20 et des lieux de culte mais on les appelle cela alors que la seule notion qui malheureusement, de peur, les vrais « des maisons de la culture» (... ) pourrait embrasser l'Arménien, le kémalistes n'osent pas élever leur voix Grec, le Circassien, le Kurde, le Turc, contre eux. ». Notre rapport démontre pour la première fois que la Turquie va dans le bon sens. Nous avons proposé dans L'IRAK SE PRÉPARE AUX ÉLECTIONS NATIONALES ET DÉPLORE ce rapport de rompre avec la paranoïa QUE L'ONU SOIT DANS L'INCAPACITÉ DE SUPERVISER du traité de Sèvres [ndIr: Traité LE SCRUTIN AVEC SEULEMENT 30 EXPERTS signé en 1920, en marge du traité de Versailles qui prévoyait la création d'une Arménie et d'un Kurdistan E gouvernement irakien a gouvernement d'organiser la indépendant], d'élaborer une nouvelle déploré le 22 octobre que consultation à la date prévue, janvier Constitution fondée sur la liberté et le l'Onu ne s'implique pas assez 2005. pluralisme, de garantir les droits dans le processus électoral. "Il culturels et d'adopter la convention- L est regrettable de constater Le secrétaire général de l'Onu, Kofi cadre des minorités. Mais deux choses que la participation des Nations unies Annan, a déclaré de son côté que les ont été très critiquées dans le rapport. (à la préparation) des élections n'est élections étaient encore possibles La première c'est la notion « citoyen pas au niveau requis", a déclaré le malgré la présence limitée de l'Onu de la Turquie» et la seconde c'est la ministre irakien des Affaires sur le terrain du fait d'inquiétudes sur proposition d'amendement de l'article étrangères Hoshyar Zebari. "Le la sécurité de son personnel, tandis 3 de la Constitution, disposant que nombre d'experts onusiens envoyés en que le secrétaire d'Etat américain « l'Etat turc avec sa patrie et sa nation Irak ne dépasse pas les 30 alors qu'ils Colin Powell indiquait que les forces indivisible est une et sa langue est le étaient plus de 300 au Timor de la Coalition assurerait leur turc ». Cet article devrait être modifié Oriental", a-t-il fait valoir, tout en protection si les Nations unies ne comme ceci : « l'Etat turc est unitaire réaffirmant la volonté de son trouvaient pas assez de troupes • 10 • Bill/dill dl' Itn/soll et d'lIltt1/ïJ/l7t/oJ/ n° 235 • octobre 2004

nouvelles pour le faire. En dehors des rebelle de Falloujah ou de poursuite que voter "est un devoir dicté par la îles Fidji, les candidats ne se des raids américains quasi-quotidiens. charia". bousculent pas pour l'instant pour Le gouvernement irakien et les participer à la: force réclamée par troupes américaines, pressés par le Une commission non partisane a été l'Onu pour augmenter sa présence en temps, ont lancé des opérations visant mise sur pied pour encadrer Irak. à réduire les activistes des villes l'opération d'inscription des chiites sunnites rebelles de l'ouest et du nord sur les listes électorales. Des Faute d'un engagement plus poussé de de Bagdad, Tall Afar, , tractations se déroulent depuis des l'Onu, le gouvernement irakien peut Youssoufiyah. semaines entre les hautes autorités éventuellement compter sur le religieuses et les partis politiques sur ralliement de la mouvance du chef Les chiites, au pouvoir pour la des listes de candidats. chiite radical Moqtada Sadr, dont les première fois en Irak, ont quant à eux combattants ont massivement rendu tout à gagner d'une consultation. Dans ce paysage contrasté, les Kurdes leurs armes dans le quartier pauvre de Leurs dirigeants ne s'y sont pas qui ont déjà passé avec succès Sadr City, à Bagdad. Le colonel Zayer, trompés en appelant à participer l'expérience des élections un membre du Comité de réception massivement à ce scrutin. Le grand parlementaires et municipales, se des armes, a qualifié l'opération, ayatollah Ali al-Sistani, le plus sentent à l'aise et bien préparée pour censée s'achever le 21 octobre, de 'très prestigieux de leurs chefs religieux, a ce processus. Mais, le problème de réussie" car elle a "permis de pacifier appelé, dans une fatwa (avis religieux) Kirkouk, que les leaders Kurdes (le quartier) et de le préparer aux à y participer en force. Un de ses exigent de rattacher à leur province, élections". Il a expliqué que "plus de représentants à Kerbala, Sayyed risque de générer des tensions avec les trois millions de dollars" avaient été Ahmad al-Safi, a affirmé le 22 octobre, autres communautés. distribués aux Irakiens qui avaient bien voulu remettre leurs armes. En vertu d'une entente conclue entre la FACE À LA RECRUDESCENCE DE LA VIOLENCE, LE PREMIER mouvance de Sadr, le gouvernement irakien et l'armée américaine, les MINISTRE IRAKIEN CRITIQUE POUR LA PREMIÈRE FOIS LA combattants chiites devaient désarmer COALITION SOUS COMMANDEMENT AMÉRICAIN en contrepartie d'argent et de la libération des miliciens détenus.

Les dirigeants kurdes et chiites se E Premier ministre irakien dénoncée par le candidat démocrate à préparent activement aux élections de Iyad Allaoui a pour la la Maison Blanche John Kerry, à huit janvier 2005 tandis que les sunnites première fois le 26 octobre jours de l'élection présidentielle. laissent planer le doute sur leur blâmé la Force multinationale participation en faisant monter les L de n'avoir pas su empêcher le Le Premier ministre irakien Iyad enchères à moins de trois mois du massacre de 49 recrues, alors que Allaoui a aussi déploré l'insuffisance scrutin. Selon un sondage réalisé en l'état de la sécurité dans le pays, à des forces de l'ordre pour sécuriser les Irak par l'Institut républicain trois mois des élections, est de plus en élections prévues en janvier, et a international (IRI) et publié à plus préoccupant. Les soldats irakiens, affirmé avoir demandé l'aide de l'Onu. Washington, plus de 85% des Irakiens en civil et sans armes, ont été tués le Après le massacre de 49 recrues et de ont l'intention de participer à ces 23 octobre dans l'est du pays dans une trois chauffeurs de la nouvelle armée élections. embuscade sans précédent, qui irakienne, le Premier ministre irakien renforce les soupçons d'une a accusé de "négligence" la Force Début n-ovembre, l'inscription des infiltration des forces irakiennes par multinationale (FMN), conduite par électeurs et des candidats l'insurrection. Leurs cadavres ont été les Etats-Unis. "Un crime odieux a été commencera dans quelque 600 retrouvés alignés sur une route isolée commis coûtant la vie à un nombre bureaux au milieu de doutes sl!r la près de la frontière iranienne. Les important de recrues de l'armée et capacité de l'Onu à superviser ce militaires, qui avaient terminé un nous pensons qu'il y a une grande processus. entraînement au camp militaire de négligence de la part de certains Kirkouk rentraient chez eux à bord de éléments de la Force multinationale", Les sunnites arabes, se sentant trois minibus quand ils ont été a déclaré Iyad Allaoui. Il n'a pas marginalisés après avoir été choyés attaqués par des insurgés. Le massacre précisé la nature des négligences, ni .' sous l'ancien régime de Saddam des recrues a été revendiqué par le identifié les "éléments" qu'il tient pour Hussein, lui-même de confession réseau de l'islamiste jordanien Abou fautifs. sunnite, ont opté pour la Moussab al-Zarqaoui. confrontation pour faire valoir leur D'autre part, si l'on en croit un poids sur le nouvel échiquier. Leur Par ailleurs, la disparition de près de rapport d'experts américains de la principale organisation religieuse, le 400 tonnes d'explosifs très puissants santé publique diffusé le 28 octobre, Comité des oulémas, a menacé en Irak qui devaient être gardés par environ 100.000 civils irakiens d'appeler au boycottage des élections l'armée américaine, continue à susciter seraient morts au cours de violences en cas d'offensive sur le bastion la polémique et est largement depuis l'intervention par la coalition I n° 235 • octobre 2004 Blliletlil elL' 11I7I~OIlet eI'llI{cllïllilt!OIl • 11 •

sous commandement américain en la dette irakienne constituaient des globalement stabilisée, ont noté les mars 2003, Dans une étude publiée obstacles de taille au financement de experts, avec des pressions sur le site internet de la revue la reconstruction du pays, tout en inflationnistes relativement faibles, médicale The Lancet, le docteur Les tablant sur une croissance de 52% en des taux de change « largement Roberts, de l'hôpital Johns Hopkins de 2004. « Les financements futurs de inchangés » et des réserves en devises Baltimore, explique qu'il a comparé la l'Irak dans les circonstances actuelles de près de 4,4 milliards USD à la mi- mortalité dans différentes zones de sont sujets à un degré de risque août. l'Irak durant les 14,6 mois ayant considérable. La situation au niveau de précédé le déclenchement de la guerre la sécurité n'est toujours pas sous Selon leurs prévisions, le PIB irakien et les 17,8 mois suivants. contrôle et l'Irak a un niveau devrait croître de 52% en 2004, de insoutenable de dette" », affirment les 17%en 2005 et en moyenne de 9% par A partir de cette comparaison, il a tiré experts du FMI. an entre 2006 et 2009, après une .des projections "prudentes" qui font baisse de 35% en 2003 en raison de la apparaître une "surmortalité" Les débiteurs de l'Irak peinent guerre. En outre, l'avenir du secteur d'environ 100.000 personnes, "voire toujours à s'entendre sur un pétrolier s'annonce prometteur selon plus". D'autres estimations des pertes allègement de la dette de près de 125 les experts du FMI qui insistent sur irakiennes font état d'un nombre milliards de dollars de l'Irak, dont 42 les réserves estimées entre 100 et 130 maximum de 16.053 civils tués et de milliards USD aux pays créanciers milliards de barils (11% des réserves 6.370 militaires. réunis au sein du Club de Paris. La mondiales) d'un pétrole de bonne situation macroéconomique a été qualité et pas trop cher à produire. Selon le Département américain de la Défense, au moins 1.117 soldats américains ont été tués depuis le début de la guerre en Irak en mars BARHAM SALEH, LE VICE.PREMIER MINISTRE IRAKIEN, 2003. Parmi eux, au moins 858 soldats DEMANDE AUX BAILLEURS DE FONDS DE TENIR LEUR / sont morts au combat ou à la suite PROMESSES D'AIDES d'une action hostile. L'armée britannique compte pour sa part 70 morts; l'Italie, 19; la Pologne, 13; l'Espagne, Il; l'Ukraine, 9; la E vice-Premier ministre M. Saleh a noté qu'il s'agissait de la Bulgarie, 7; la Slovaquie, 3; l'Estonie, irakien a demandé le 13 première conférence des pays la Thaïlande et les Pays-Bas, 2 chacun; octobre aux bailleurs de fonds donateurs depuis que les Américains le Danemark, le Salvador, la Hongrie [Jinternationaux réunis à Tokyo ont transféré la souveraineté aux et la Lettonie, un mort chacun. de tenir leurs promesses Irakiens fin juin, et a souligné que des d'aides pour financer la reconstruction élections étaient toujours prévues Par ailleurs, les églises de Bagdad ont de l'Irak et a reproché leur manque de pour janvier en Irak malgré la été la cible le 16 octobre d'une série soutien aux Nations unies. poursuite des violences. d'attaques simultanées qui n'ont pas fait de victimes mais ont choqué la Barham Saleh et quatre autres Il a reconnu que la sécurité et la minorité chrétienne. Des bombes membres du gouvernement corruption restaient des problèmes et artisanales ont explosé près de cinq intérimaire ont plaidé la cause de a appelé les organisations églises de la capitale irakienne, l'Irak à l'ouverture de la conférence, internationales, notamment l'ONU à provoquant d'importants dégâts dans qui réunit 57 pays donateurs pour s'impliquer davantage. « Je demande les édifices, dont un a entièrement deux jours. Ils ont assuré que de aux Nations unies où est le soutien brûlé, mais sans faire de victimes. Ces nombreuses régions irakiennes étaient essentiel pour le processus politique attaques, qui coïncidaient avec le assez sûres pour que des projets de qu'elles sont mandatées à fournir? », début du mois de jeûne musulman du reconstruction y soient menés. « Le a-t-il dit. « Nous avons besoin du ramadan, ont ravivé les inquiétudes de développement et la stabilité de l'Irak soutien de l'ONU et nous en avons la petite minorité chrétienne - ne peuvent être conduits à la pointe besoin maintenant. » 700.000 personnes, soit 3% des 24 du fusil », a souligné M. Saleh dans un millions d'Irakiens -, qui avait déjà vibrant discours. « L'assistance et Le représentant de l'ONU a répondu été la cible de violences le 1er août l'aide à court terme sont la clé pour qu'envoyer davantage d'employés de dernier. Six attentats contre des lieux détruire les causes du terrorisme. l'organisation en Irak ne ferait de culte chrétiens avaient alors fait au C'est aussi la seule manière de aujourd'hui que donner de nouvelles moins 10morts et 50 blessés à construire un avenir viable sur le long « cibles» à la guérilla irakienne. Bagdad et Mossoul. terme pour notre peuple. » « S'il vous L'action de l'ONU « n'est pas plaît, ne tardez pas, c'est maintenant suffisante et nous le savons », a Sur le plan économique, le Fonds le moment de s'engager fermement. souligné Mark Malloch Brown, monétaire international (FMI) a Honorez vos promesses maintenant », administrateur du Programme des estimé dans un rapport publié le 18 a-t-il poursuivi avant que les délégués Nations unies pour le développement octobre que l'insécurité persistante et ne se réunissent à huis clos. (PNUD). « Mais nous devons rester l'absence de solution au problème de prudents. » • 72. Bill/dill de Ilt7I~OIl d d'illf(1I1/ll7tiol1 nO 235 • octobre 200-l-

La conférence de Tokyo intervient un réorientation récente de fonds Jacques Chirac a rappelé que les an après celle de Madrid où 37 pays et américains pour financer des mesures Français seront consultés par institutions financières avaient promis de sécurité avait créé un « vide », référendum, mais que dans dix ou de verser 13,6 milliards de dollars (Il particulièrement dans le secteur de quinze ans, le problème" se posera milliards d'euros) sous forme de dons l'eau et de l'électricité. Il a également avec beaucoup moins de passion". " Le et de prêts. Mais sur ce total, appelé la communauté internationale problème doit être apprécié dans le seulement un milliard de dollars (805 à alléger l'énorme dette de Bagdad, temps ", mais l'adhésion de la Turquie millions d'euros) ont été réunis à ce estimée à 125 milliards de dollars (102 " est de l'intérêt de l'Europe, de jour, et la poursuite des violences en milliards d'euros). Il a précisé que l'intérêt de la Turquie et de l'intérêt Irak a paralysé les efforts de Washington avait obtenu des de la paix et de la démocratie dans le reconstruction en entraînant une. assurances qu'au moins la moitié de monde et dans la région", a-t-il ajouté. réorientation des fonds vers la l'ardoise serait effacée. sécurité. Reste le symbole: la France et Les Etats-Unis ont déboursé jusqu'ici l'Allemagne côte à côte pour soutenir Le chef de la délégation américaine, le environ trois milliards de dollars (2,4 la Turquie, à la veille du sommet secrétaire d'Etat adjoint Richard milliards d'euros) pour la européen décisif de Bruxelles. Fervent Armitage, a reconnu que Washington reconstruction de l'Irak et le opposant de l'entrée de la Turquie avait été initialement trop lent à représentant américain a promis que dans l'UE, le président de l'UDF envoyer des fonds américains en Irak Washington y consacrerait bientôt François Bayrou a aussitôt accusé mais a promis d' « accélérer le rythme 400 millions de dollars par mois. Peu Jacques Chirac de "passer en force et ». Les Etats-Unis sont le premier pays de nouvelles promesses d'aides sont d'imposer une solution qui ne donateur en Irak avec une promesse attendues à Tokyo. L'Iran s'est correspond pas aux voeux de la d'aide de 18,4 milliards de dollars toutefois engagé à hauteur de dix majorité des Français et de l'idée (14,8 milliards d'euros). M. Armitage millions de dollars (8,1 millions qu'on se fait de l'Europe". a également admis que la d'euros). Devant les vives réactions provoquées par ce soutien ostensible à la candidature turque, le chef de l'Etat a rappelé dès le lendemain à Paris que le JACQUES CHIRAC ET GERHARD SCHRODER AFFICHENT UN résultat des négociations avec Ankara "n'est pas acquis d'avance". SOUTIEN FORT À ANKARA POUR SA CANDIDATURE À L'UNION EUROPÉENNE François Hollande a accusé le chef de l'Etat de pratiquer le "double langage" clôture du sommet franco-allemand, le et réclamé une "clarification". "Le ACQUES Chirac et Gerhard chancelier allemand a souligné que double langage, le double discours, Schröder encadrant le Premier "Nous sommes tout à fait d'accord sur c'est une fausse habileté", a déploré le ministre d'une Turquie ce point avec le président" Jacques Premier secrétaire du PS, "il faut dire candidate à l'entrée dans l'UE: Chirac. "Mon voeu le plus cher, c'est à un moment la vérité". c'est l'image symbole qui que nous arrivions au terme de cette restera du quatrième conseil des procédure, qui durera dix ou 15 ans, à Jacques Chirac a donc tenu à clarifier ministres franco-allemand, au cours une possibilité d'adhésion. C'est sa position lors du conseil des duquel Paris et Berlin ont, le 26 l'intérêt des Turcs, et c'est l'intérêt ministres le 27 octobre. Si le Conseil octobre, affiché leur soutien à Ankara, des Européens", a confirmé Jacques européen se prononce le 17 décembre non sans réserves ou arrière-pensées Chirac. "Nous nous engageons dans pour une ouverture des négociations, de part et d'autre. Recep Tayyip cette procédure avec l'espoir et la Jacques Chirac a évoqué "trois Erdogan est ressorti visiblement volonté qu'elle aboutisse comme nous hypothèses": soit la Turquie adhère au satisfait de son entretien d'une heure le souhaitons". terme du processus, soit "les avec le président français et le négociations n'aboutissent pas et là le chancelier allemand. Alors que la décision d'ouvrir des processus serait interrompu". Dans la négociations d'adhésion avec Ankara troisième "hypothèse", "les Venu assister à la signature de la -"en 2005 ou autour de 2005" selon négociations progressent mais butent .' commande de 36 Airbus par Turkish Jacques Chirac-, sera "probablement" sur des problèmes de fond essentiels". Airlines, M. Erdogan a déclaré que prise selon lui par les 25 lors du Dans ce cas, il faudrait, "d'un commun "l'adhésion de la Turquie à l'Union sommet de Bruxelles le 17 décembre, accord", trouver "une solution qui européenne a cessé d'être un il s'est dit personnellement "favorable permettrait de créer avec la Turquie processus ambigu pour l'UE et a pris aux conclusions de la Commission", un lien fort qui ne serait pas une direction irréversible". qui se prononçait dans son rapport l'adhésion". En clair: un partenariat pour le lancement de ces pourparlers. privilégié avec l'UE. Lors de la conférence de presse de n° 235 • octobre 200-+ /iI/lid III tit' l1i7hol/ cl tI'IIl!(l/ïllul/OI/ • 73 •

DAMAS: PROCÈS DE QUINZE KURDES ET DEUX ÉTUDIANTS publié sur internet des photos d'un SYRIENS DEVANT LA COUR DE SÛRETÉ DE L'ETAT, UN TRIBUNAL sit-in organisé en juin 200S par des D'EXCEPTION SANS DROIT D'APPEL partis kurdes, selon l'avocat. "Ce verdict montre que les autorités E procès de quinze Kurdes, A l'extérieur du tribunal, plusieurs syriennes poursuivent leur politique arrêtés lors de heurts centaines de personnes, encadrées par de répression et d'interdiction du libre sanglants en mars dans le les forces de l'ordre, se sont rassemblées échange d'informations, ce qui nord de la Syrie, s'est en solidarité avec les Kurdes et les deux constitue une violation des droits de L poursuivi le 31 octobre devant étudiants. La foule, composée de l'Homme les plus élémentaires", selon la Cour de sûreté de l'Etat, a indiqué membres des familles des détenus, de Me Bounni. Me Anouar Bounni. membres de partis kurdes et de militants des droits de l'Homme, ont En juin et juillet derniers, quatre Les Kurdes, dont le procès avait applaudi à la vue des détenus. Plusieurs internautes avaient été condamnés par débuté en août dernier, sont accusés diplomates, notamment européens, le même tribunal à des peines de d"'actes de sabotage" et d"'incitations américain et canadien, en poste à Damas prison pour "publication à la sédition, à des dissensions se trouvaient parmi la foule. d'informations mensongères" sur confessionnelles et à la guerre civile". internet. Leur prochaine audience a été fixée au Dans une déclaration à l'AFP, Me 28 novembre, selon Me Bounni. Ils Bounni a appelé à "l'abrogation de la Des centaines de Kurdes s'étaient ont été arrêtés pendant des justice d'exception en Syrie et à la rassemblés le 5 octobre à proximité du affrontements qui ont opposé en mars libération de tous les détenus Conseil des ministres à Damas pour des Kurdes aux forces de l'ordre ou à politiques". demander au gouvernement de leur des tribus arabes dans des régions du restituer la nationalité syrienne qui nord de la Syrie, ayant fait 40 morts, Par ailleurs, un étudiant kurde, leur a été retirée depuis plus de quatre selon des sources kurdes, 25 morts Massoud Hamed, a été condamné le décennies. La manifestation a eu lieu à selon un bilan officiel syrien. 10 octobre à trois ans de prison pour l'occasion du 42ème anniversaire d'un avoir publié sur internet des photos recensement effectué en 1962 à En outre, le procès de deux étudiants d'une manifestation à Damas, a Hassaké (nord-est) à la suite duquel la syriens, Mohammad Bachir Arab et déclaré Me Anouar Bounni. Massoud nationalité syrienne avait été retirée à Mouhannad Debes, respectivement Hamed a été accusé par la Cour de environ 200.000 Kurdes habitant ce étudiant en médecine et en génie civil, sûreté de l'Etat d"'appartenir à une gouvernorat syrien, indique le accusés d'avoir "publié de fausses organisation secrète" et d'avoir "tenté communiqué signé par le secrétaire informations dans le but de porter de rattacher une partie du territoire général du Parti démocrate atteinte à l'ordre public" s'est syrien à un pays tiers", une accusation progressiste kurde, Aziz Daoud. poursuivi le même jour devant ce portée "systématiquement" contre les même tribunal d'exception, dont les Kurdes, a souligné Me Bounni. Les Kurdes de Syrie, estimés à 1,5 décisions sont sans appel. million, représentent environ 9% de la Hamed, étudiant en deuxième année population du pays et sont installés Les deux étudiants syriens, accusés de la Faculté de journalisme, avait été essentiellement dans le nord, aux également d'être "hostiles aux arrêté en juillet 200S après avoir confins du Kurdistan turc et irakien. objectifs de la révolution", risquent la perpétuité, a indiqué Me Bounni, précisant que la prochaine audience de leur procès a été fixée au 21 LE PRINCE CHARLES EN VISITE EN TURQUIE novembre. SE REND À MARDIN

Les deux jeunes hommes avaient été arrêtés le 24 avril en compagnie de Eprince Charles, héritier du sécurité, le prince de Galles s'est neuf de leurs camarades dans un café trône britannique, en d'abord rendu à la madrasa Kasimiye, près de la Cité universitaire de Damas. déplacement de trois jours en un centre d'enseignement religieux Leurs amis avaient été relâchés le 5 Turquie, a clos son voyage le datant du XVe siècle, avant de visiter mai. Ces arrestations ont été menées à L 26 octobre à Mardin par la l'église syriaque orthodoxe de Kirklar la suite d'un sit-in à Alep (nord) pour visite des sites historiques et religieux (Ve siècle) et la mosquée Latifiye protester contre un décret promulgué de l'antique cité de Mardin, dans le (XIVe siècle). Le prince Charles s'est r par les autorités. Ce décret met fin à Kurdistan de Turquie. La visite du également rendu au monastère de l'emploi automatique dans la fonction prince de Galles en Turquie s'inscrit Deyrulzafaran, qui a été construit au publique des diplômés des facultés de dans une tournée de neuf jours qui a Ve siècle et a abrité pendant plusieurs génie. Auparavant, les diplômés de la déjà conduit Charles en Italie et qui siècles le patriarcat de l'Eglise faculté de génie étaient assurés de s'est achevé en Jordanie. syriaque orthodoxe, l'une des plus trouver directement un emploi dans le anciennes Eglises au monde. secteur public. Entouré d'un important dispositif de • 14 • Bill/et/II de Itnis(JII cf d'lIlfêllïlll7fi(JII na 235 • octobre 200-l

La ville multi-ethnique de Mardin, généra! de Grande-Bretagne. à soutenu et financé par la Turquie. édifiée il Y a environ 7.000 ans sur un Istanbul, qui avait été partiellement "Notre position est que Kirkouk doit piton rocheux dominant la plaine détruit en novembre par un attentat être la ville de toutes les ethnies et de mésopotamienne, n'est pas parvenue, suicide attribué à une cellule turque toutes les religions même si son en dépit de ses efforts, a se faire du réseau terroriste AI-Qaïda. Il s'est caractère turcoman se manifeste dans inscrire sur la liste du Patrimoine ensuite entretenu à Ankara avec le sa citadelle, sa vieille caserne et son mondial de l'Unesco. président turc Ahmet Necdet Sezer et architecture", affirme-t-il. Les le Premier ministre Recep Tayyip Turcomans représentent en fait Le 25 octobre, le prince a présidé la Erdogan, avant de se rendre à Mardin. environ 18 % de la population de la cérémonie de réouverture du consulat ville.

Le chef tribal sunnite Hassan Mizher al-Assi, accuse quant-à-Iui "les partis KIRKOUK: LES KURDES REVENDIQUENT kurdes d'avoir poussé 100.000 SON AnACHEMENT AU KURDISTAN AUTONOME membres de cette communauté à s'installer dans la province, avec la complicité des Américains, sous le ES centaines de Kurdes ont Arabes et Turcomans à l'approche des prétexte qu'ils ont été chassés de leurs manifesté le 25 octobre dans élections de janvier. Les trois terres par l'ancien régime". la ville pétrolière de Kirkouk communautés de la ville ont ()] pour demander son également profité d'une récente Le responsable des déplacés dans le I rattachement au Kurdistan rencontre avec le secrétaire au province, Hassib Rojbeyani, insiste sur d'Irak et menacé de boycotter les Foreign Office, Jack Straw, de passage le droit des Kurdes de revenir dans élections de janvier si ils ne peuvent dans la ville le 9 octobre pour plaider leur région d'origine et fait état du pas récupérer leur propriétés chacune sa cause. "Kirkouk est kurde retour de 16.000 familles, ce qui ne confisquées par les Arabes. "Cette et on ne peut pas revenir la dessus", représente, selon lui, que le tiers des manifestation est un message adressé souligne Kémal Kirkouki, responsable personnes chassées par l'ancien à ceux qui cherchent à marginaliser local du PDK. "Notre peuple ne peut régime. les Kurdes et à ne pas leur accorder accepter une altération de ce fait leurs droits", a déclaré lors de cette historique comme a tenté de le faire M. Straw, arrivé le 6 octobre à Ankara manifestation un membre du bureau Saddam Hussein en vidant Kirkouk de en provenance du Kurdistan irakien, politique du Parti démocratique du sa population kurde et en la où il s'est également entretenu avec Kurdistan (PDK), l'une des deux remplaçant par des Arabes", a-t-il les principaux dirigeants kurdes, a principales formations kurdes d'Irak, souligné. admis que la situation était complexe dirigé par Massoud Barzani. tout en invitant les protagonistes à "La ville vit aujourd'hui une campagne résoudre leur différend par des Le 2 octobre, des Kurdes ont de kurdisation systématique menée négociations. "Nous comprenons que manifesté à Kirkouk, qui a été par les partis kurdes", s'indigne le problème sur Kirkouk est très largement arabisée sous le régime du Farouk Abdallah Abdelrahmane le difficile,mais il devra être réglé par la président déchu Saddam Hussein, président du Front turcoman, un parti voie de négociations", a-t-il déclaré. pour demander un référendum sur l'avenir du Kurdistan et y rattacher la ville pétrolière. L'IRAN FAIT MONTER LES ENCHÈRES EN REPRENANT L'ENRICHISSEMENT D'URANIUM Les Kurdes évoquent la politique d'arabisation menée par le régime de Saddam Hussein dans Kirkouk et sa 'Iran est passé outre le 5 d'inquiétude à la communauté province, qui avait culminé par octobre aux inquiétudes internationale et à Israël. l'opération dite "Anfal" consistant à suscitées par ses activités déplacer les habitants d'un millier de nucléaires et balistiques en "Nous avons aujourd'hui la puissance villages kurdes de la région vers le L faisant un premier pas vers la de lancer nos missiles jusqu'à 2.000 sud de l'Irak. Pour les Turcomans et reprise de l'enrichissement d'uranium km et les experts savent qu'une fois les Arabes, la question se pose et en annonçant le même jour que ses qu'un pays a franchi cette étape, autrement et les représentants des missiles balistiques ont désormais une toutes les suivantes sont accessibles", deux communautés s'inquiètent de portée de 2.000 kilomètres. L'ancien a déclaré l'ancien président cité par l'implantation de nombreux Kurdes président iranien Akbar Hachémi l'agence officielle Irna. dans la ville et sa province de Taamim Rafsandjani, resté un personnage qui ne sont pas comprises dans la central du régime iranien, a révélé L'Iran a testé le Il août une version région autonome kurde. pour la première fois que l'Iran avait optimisée de son missile augmenté la portée de ses missiles conventionnel Chahab-3. Sa portée Les tensions ethniques ont commencé balistiques à 2.000 kilomètres, était jusqu'alors chiffrée entre 1.300 et à s'exacerber à Kirkouk entre Kurdes, fournissant un motif supplémentaire 1.700 km selon les sources iraniennes. Mais, après le Il août, des sources L'enrichissement d'uranium constitue L'AlEA vient de presser l'Iran de israéliennes ont avancé que le Chahab une préoccupation majeure de la suspendre "immédiatement" toutes ses pouvait désormais atteindre jusqu'à communauté internationale, inquiète activités d'enrichissement, y compris 2.000 km. que la technologie produisant le les opérations préalables, telles la combustible pour les futures centrales construction de centrifugeuses et la Peu après, la Commission des Affaires iraniennes ne soit détournée pour production d'hexafluorure d'uranium étrangères du parlement a adopté à la fabriquer l'arme atomique. (UF6), dont Téhéran a annoncé la majorité une proposition de loi forçant reprise, arguant qu'elles ne sont pas le gouvernement iranien à reprendre L'Iran a accepté en octobre 2003 constitutives de l'enrichissement. l'enrichissement d'uranium, allant à auprès des trois pays européens l'encontre des demandes de la (Allemagne, France, Grande- A l'initiative des trois Européens, communauté internationale. Bretagne) de suspendre ses activités l'AlEA a aussi donné à l'Iran jusqu'au d'enrichissement, en gage de bonne 25 novembre pour lever les doutes sur "Le gouvernement est tenu, en foi. Mais l'Agence internationale de la nature de ses activités. Elle réserve s'appuyant sur les scientifiques, les l'énergie atomique (AlEA) s'alarme sa décision pour sa prochaine session chercheurs et les moyens du pays, et depuis de ce qu'elle considère comme en novembre. Mais elle pourrait alors en veillant au respect des engagements étant des remises en cause des saisir le Conseil de sécurité si elle auxquels sont tenus l'Agence engagements pris par Téhéran. es~ime que l'Iran n'a pas satisfait à ses internationale de l'énergie atomique eXIgences. (AlEA) et les pays qui disposent de cette technologie, d'agir pour que le pays maîtrise la technologie nucléaire STRASBOURG: LA COUR EUROPÉENNE DES DROITS DE L'HOMME civile, notamment le cycle de CONDAMNE LA TURQUIE POUR ENQUÊTE PÉNALE NON- production de combustible", c'est-à- dire l'enrichissement, affIrme le texte, EFFECTIVE, TORTURE ET CONDAMNATION DE SYNDICALISTES a indiqué Kazem Jalali le porte-parole de la commISSIOn des Affaires étrangères. ACour européenne des droits (droit à la vie) de la Convention de l'homme a condamné le 28 européenne des droits de l'homme Si une telle loi était adoptée puis octobre la Turquie pour avoir "quant aux caractères de l'enquête appliquée, elle entraînerait presque insuffisamment enquêté sur le mené"" et de l'article 13 (droit à un immanquablement l'envoi du dossier L meurtre d'un homme tué en recours effectiD. nucléaire iranien devant le Conseil de 1998, lors d'un affrontement entre les sécurité des Nations unies. Toutefois, forces de l'ordre et des membres du Elle a alloué 12.000 euros pour aucune date n'a été avancée pour Parti des Travailleurs du Kurdistan dommage moral à Mme Zengin, qui l'examen du texte par le parlement. (PKK). L'affrontement avait eu lieu le affIrmait également que son mari avait Selon les analystes, Téhéran veut 28 novembre à l'entrée du village de été tué par les forces de l'ordre. La ainsi souligner sa détermination à ne Narlica, situé dans la région de Cour n'a pas suivi cette affirmation pas céder face aux pressions Diyarbakir où les forces de sécurité estimant que cette "conclusion (...) internationales et faire monter les avaient dressé une embuscade, indique relèverait du domaine de l'hypothèse enchères sur dossier nucléaire. la Cour dans son arrêt. et de la spéculation plutôt que d'indices fiables". Le président du parlement, Ghola-Ali L'homme mortellement blessé par Hadad-Adel, ses deux vice-présidents, balles, Izettin Zengin, avait dans un Par ailleurs, la Turquie a été Mohammad Reza Bahonnar et premier temps été présenté comme un condamnée le 26 octobre par la Cour Mohammad Hossein Aboutorabi, et terroriste par les autorités judiciaires européenne des droits de l'Homme tous les autres ténors de la majorité avant qu'une enquête préliminaire pour des tortures infligées en mai conservatrice font partie des 235 n'aboutisse à la conclusion qu'il avait 1998 à un homme accusé d'être proche députés (sur un total de 290) qui ont "probablement" été tué par des tirs de l'ex-Parti des travailleurs du signé la proposition de loi. des "terroristes" du PKK. Kurdistan (rebaptisé Kongra-Gel). Le 17 mai 1998, Abdurrahman Celik et Cependant, l'adoption définitive d'un La Cour européenne, saisie par la Kasim Imret avaient été arrêtés par tel texte est soumise à de nombreuses veuve d'Izettin Zengin, a relevé que les autorités turques qUI les contraintes, stratégiques et malgré l'ouverture d'une enquête, la soupçonnaient d'être des messagers législatives. Il doit être soumis au justice turque n'avait pas ordonné du PKK, accusation pour laquelle ils vote de la séance plénière du d'examen balistique ni d'autopsie du avaient été ensuite relaxés. parlement conservateur. Il devra corps et qu'elle n'avait pas entendu la ensuite passer le sas des institutions requérante, des membres de sa famille Selon leurs déclarations, ils auraient de contrôle. Et les décisions sur des ou des villageois. "L'Etat turc ne peut subi pendant leur garde-à-vue des questions aussi cruciales que le passer pour avoir mené une enquête décharges électriques sur diverses nucléaire sont prises au plus haut du pénale effective", souligne la Cour parties du corps, notamment les pouvoir, dans un cercle restreint. concluant à une violation de l'article 2 organes sexuels. Ils auraient .16. BII//dlll de //{/i5011 d d'illfiJ/ïllnt/(J1I n° 235 • octobre 2004

également été battus, pnves de pour avoir vivement critiqué le politique du gouvernement en matière nourriture et d'eau, mis à l'isolement, gouvernement turc de l'époque, à qui de lutte contre le terrorisme, et menacés de mort et insultés. ils reprochaient de ne pas respecter les donnent ainsi au récit une connotation droits fondamentaux des citoyens et hostile, ils n'exhortent pas pour La Cour européenne, estimant "peu de s'être « identifié à une logique autant à l'usage de la violence, à la convaincante" la version d'Ankara qui exterminatrice ». résistance armée, ni au soulèvement, avait expliqué que M. Celik avait fait et il ne s'agit pas d'un discours de une chute, a estimé que les blessures « Si certains passages, haine », a relevé la Cour, qui a décrites par ce requérant (ecchymose particulièrement acerbes, du condamné la Turquie à verser de de 3 cm sous l'oeil et lésions à l'aine) communiqué de presse brossent un 2.000 à 5.000 euros à chacun des "résultaient d'un traitement pour tableau des plus négatifs de la requérants. lequel le gouvernement turc est responsable". Elle a ainsi condamné la Turquie pour violation de l'article .'3 BILAN MITIGÉ DE L'ETAT DE LIBERTÉ DE LA PRESSE (interdiction de la torture et des EN TURQUIE SELON REPORTERS SANS FRONTIÈRES traitements inhumains) de la Convention européenne des droits de l'Homme. EPORTERS Sans Frontières Elle souligne que plusieurs En revanche, concernant le deuxième I (RSF) a dressé le 18 octobre journalistes turcs ont fait ou font requérant, les juges européens ont un bilan mitigé de l'état de la encore les frais de lois qui ne accordé le bénéfice du doute à la liberté de la presse en respectent pas encore les normes de Turquie et considéré qu'il n'y avait Turquie, à la veille d'une rUE en matière de liberté de la presse. pas eu violation de l'article 3, M. filvisite privée, les 19 et 20 octobre, du Imret n'ayant pas fourni d'indices de Premier ministre turc Recep Tayyip Tout en saluant l'autorisation nature à étayer son allégation. Erdogan à Paris. d'émettre en langue kurde, RSF déplore les pratiques arbitraires du La Cour européenne a d'autre part Malgré les progrès accomplis sur le RTUK et la détention de nombreux estimé que les autorités turques plan législatif au cours des deux journalistes pro-kurdes, mais aussi avaient failli à engager rapidement des dernières années dans la perspective islamistes et d'extrême gauche poursuites contre les policiers mis en de l'adhésion à l'Union européenne, notamment. cause et condamné Ankara pour les sujets concernant l'armée et la violation de l'article 13 (droit à un question kurde restent dans les faits Par ailleurs, un journaliste turc du recours effectif) pour les deux sujets à de fortes pressions, souligne quotidien Hurriyet a été interpellé le hommes. La Turquie devra verser l'organisation de défense de la liberté 15 octobre à Istanbul et amené dans 10.000 euros à M. Celik et 5.000 euros de la presse, dont le siège est à Paris. les locaux de la police antiterroriste à M. Imret pour dommage moral. de la métropole en raison d'une La nouvelle loi sur la presse adoptée récente interview sur le PKK. Sebati D'autre part, la Cour européenne des en juin 2004 met officiellement fin aux Karakurt, photographe à Hurriyet qui droits de l'homme (CEDH) avait sanctions les plus répressives à l'égard a son siège à Istanbul, a été interpellé donné raison le 19 octobres à six de la presse, telles que la suspension à son domicile par une dizaine de militants syndicaux kurdes de du média incriminé, relève RSF policiers. Turquie, condamnés à de la prison avec sursis en 1995 pour avoir diffusé Cependant, selon RSF, la liberté Le journaliste avait réalisé un un communiqué de presse hostile à la d'initiative laissée au Haut Conseil de entretien, publié le 10 octobre, avec politique d'Ankara au Kurdistan. l'Audiovisuel turc (RTUK) en matière Murat Karayilan, chef militaire de de sanction reste un obstacle au l'ex-Parti des Travaill eurs du La condamnation des requérants à dix respect des nouvelles législations. Kurdistan (rebaptisé Kongra-Gel) mois de prison avec sursis, le 16 dans les montagnes du nord de l'Irak. novembre 1995 par la cour de sûreté Le nouveau code pénal, récemment Dans son photo-reportage qui s'étalait de l'Etat de Diyarbakir, contrevenait à voté, accorde une plus grande liberté à sur deux pages, le journaliste évoquait la liberté d'expression des intéressés, la presse, mais il prévoit une peine de notamment « la transformation» au garantie par la Convention prison pour « propagande d'une sein de l'organisation qualifiée de européenne des droits de l'Homme, organisation illégale ou de ses objectifs « terroriste» par la Turquie, les ont estimé les juges européens. De », la sanction étant aggravée si le délit Etats-Unis et l'Union européenne. plus, la Cour a estimé que le procès est commis par voie de presse. des militants syndicaux n'avait pas été Des photos montraient des femmes en équitable, du fait de la présence d'un La liberté d'interprétation des juges treillis, souriantes, l'air décontracté. magistrat militaire dans la cour de dans de telles affaires peut aller à L'une d'elles portait également une sûreté de l'Etat. l'encontre de la liberté d'expression guitare sur l'épaule. Le reportage a concernant des sujets « sensibles », provoqué un certain émoi dans Les requérants avaient été condamnés précise l'organisation. l'opinion publique turque. n° 235 • octobre 200.:J. HilI/dIll dl' IIIIlSOIi et d'llIféJfïIlI7//011 • 17.

Le Conseil de la presse turque a journaliste, affirmant qu'elle va à cette conférence parce que le vivement condamné la descente l'encontre des aspirations gouvernement irakien (...) est pour policière visant l'appartement du européennes de la Turquie, l'heure l'entité souveraine représentant l'Irak".

PARIS: SEMAINE DES CULTURES ÉTRANGÈRES Le gouvernement de Bagdad demandera aux pays participant de l'aider à améliorer la sécurité dans le « L'étranger dans la ville" a été la films « Seyyit Han », « Umut » pays et à préparer les élections qui thématique de la troisième édition de (Espoir), « Agit » (Elégie), doivent se tenir d'ici janvier 2005, ont la semaine des cultures étrangères qui « Arkadas » (Le copain), « Düsman » déclaré des responsables. s'est déroulée à Paris du 27 septembre (L'ennemi), « Sürü » (Le troupeau), au 3 octobre 2004. Pendant une « Yol » palme d'Or au Festival de "Nous demanderons aux participants semaine, les étrangers de Paris et Cannes en 1982, « Endise » à la conférence leur assistance et leur leurs institutions culturelles ont invité (L'inquiétude), « Aç Kurtlar» (Les coopération pour nous aider à bâtir les parisiennes et les parisiens à venir loups affamés), « Zavallilar » (Les l'armée irakienne ainsi que notre à leur rencontre pour découvrir les malheureux ). potentiel en matière de sécurité", a cultures étrangères en visitant les 35 déclaré M. Zebari. "Nous centres et instituts culturels étrangers Dans le cadre de la Semaine des demanderons aux pays participants de de Paris dont l'Institut kurde de Paris, cultures étrangères, une exposition de soutenir le processus électoral, d'aider peintres kurdes (Ziya Aydin, Ali Hadi, le gouvernement et le peuple irakien à À l'occasion du vingtième Ramzi Ghotbaldin et A. Jalal Seirko), garantir un climat politique propice et anniversaire de la mort du grand sur le thème de «l'étranger dans la ville positif et d'encourager tous les partis cinéaste kurde Yilmaz Güney, » a également été organisée du 28 irakiens à participer à ce processus l'Institut kurde, dont il fut l'un des septembre au 9 octobre dans les. électoral", a ajouté Zebari, précisant cofondateurs, lui a rendu hommage en locaux de l'Institut kurde de Paris, que le gouvernement souhaitait proposant deux manifestations de Tout au long des deux semaines toujours que les élections se tiennent commémoration: Un Rassemblement d'exposition, de nombreux visiteurs, dans tout le pays d'ici finjanvier 2005. de souvenir et de recueillement le 9 réguliers comme nouveaux, ont été septembre 2004 à 13h00 sur sa tombe accueillis à l'Institut. Les Kurdes se Il a affirmé que plus l'Irak serait aidé au cimetière du Père-Lachaise, puis sont également rendu dans de dans la mise en place de ses forces de du 29 septembre au 12 octobre 2004 nombreux autres centres pour profiter sécurité, plus vite les forces de la une rétrospective de ses films d'un programme très riche repris coalition internationale pourraient présentée au Cinéma l'Archipel, à largement par la revue Zurban, par la quitter le pays. Paris, La rétrospective proposait les radio et la presse écrite. Le ministre irakien des Affaires étrangères a enfin exhorté les Nations unies à renforcer leur présence en Irak et à s'engager davantage pour aider AINSI QUE ••• dans l'organisation des élections.

Pour la réussite de cette réunion, la • LA CONFÉRENCE INTERNAn-ONALE SUR politique en Irak", a expliqué M. France avait souhaité que "la L'IRA~: LE GOUVERNEMENT IRAKIEN Burns après son entretien avec le raïs représentation des forces irakiennes REPRESENTERA SEUL L'IRAK EN EGYPTE égyptien. soit aussi large que possible" et que CONTRAIREMENT AUX SOUHAITS DE soit élargi au maximum "le cercle des PARIS. La conférence internationale Il a ajouté que cette réunion ne serait participants pour y inclure tous ceux sur l'Irak aura lieu les 22 et 23 ouverte qu'aux représentants du qui refusent la violence". Le ministre novembre prochains à Charm-el- gouvernement intérimaire irakien et français des Affaires étrangères Cheikh, station balnéaire égyptienne non aux opposants à l'actuelle Michel Barnier a évoqué le 25 octobre sur la mer Rouge, ont annoncé le 20 administration pro-américaine. "Il l'idée d'une réunion "inter-irakienne", octobre des responsables égyptiens et s'agit de fournir un message de incluant les groupes irakiens prêts à américains. Le secrétaire d'Etat soutien en faveur d'un processus renoncer à la violence, qui coïnciderait américain adjoint William Burns, qui politique interirakiens mais, à nos ou suivrait la conférence a été reçu par le président égyptien yeux, cette réunion concerne d'abord internationale sur l'Irak. S'exprimant r Hosni Moubarak, a précisé que cette les représentants du gouvernement", a à l'issue d'une rencontre informelle conférence aurait pour thème central souligné le diplomate américain. avec ses homologues européens et la stabilisation du pays. nord-africains dans le cadre du Forum A Bagdad, le ministre irakien des Méditerranéen, Michel Barnier a "C'est une occasion d'aider les Affaires étrangères Hochyar Zebari a estimé que la conférence de Charm el- Irakiens et le gouvernement irakien à confirmé que les mouvements Cheikh risquait de ne pas atteindre organiser et garantir un processus d'opposition "ne prendront pas part à son but, à savoir aider l'Irak à sortir • 18 • Bill/et/il de limsoll et d'illfiJ/lllnt/oll n° 235 • octobre 2004

du "trou noir" de la violence. La information selon lesquelles autresnülitaires, faisant d'elle conférence de Charm el-Cheikh ce serait le cas. Ilest clair que la troisième force dans le pays devrait réunir les représentants des l'on prend au sérieux ces après le Royaume-Uni et les pays voisins de l'Irak, du G8, de la reproches et qu'on vérifie ce Etats-Unis. Chine, des Nations unies, de la Ligue qui a été rapporté" lors de arabe, de l'Organisation de la cette émission télévisée, a-t-il Séoul disposait déjà de 660 Conférence islamique et de l'Union dit. hommes en Irak, membres du européenne. génie civil et du corps Le traité de 1994 autorisait la médical. Au total, les troupes • BERLIN: LE GQUYEßNEMENT livraison de ces chars destinés sud-coréennes atteindront en ALLEMAND DECIDE A VERIFIER SI à la défense nationale, à novembre 3.600 soldats, SES CH,ARS NE SONT PAS condition qu'ils ne soient pas détrônant ainsi l' Italie à la EMPLOYES CONTRE LES KURDES utilisés dans les zones troisième place des troupes de EN TURQUIE. Le gouvernement frontalières peuplées de la force multinationale. allemand va vérifier des Kurdes. informations d'un ancien Le contingent sud-coréen, militaire est-allemand, selon M. Anda s'est refusé à toute basé à ErbIl, doit entamer sa lequel des chars allemands spéculation sur les mission de réhabilitation et de auraient été déployés dans conséquences que pourrait reconstruction, strictement une région kurde de Turquie, avoir la confirmation d'une limitée à ces domaines par le en infraction à un traite de telle utilisation des chars parlement sud-coréen. 1994, ont indiqué le 20 allemands, en violation d'un octobre à Berlin des porte- accord. Il a rappelé qu'''une • LE CHEF D.ELA POLICE D'ERBIL parole du gouvernement demande n'a pas été soumise" ASSASSINE PAR UNE ORGA- allemand. à l'Allemagne pour la NISATION ISLAMISTE. La police livraison de chars Leopard II, d'Erbil a, le 23 octobre Ces derniers ont cependant comme l'a rapporté la presse annoncé le meurtre par balles souligné, lors d'un point de allemande. du chef de la polIce de la presse, qu'ils n'avaient ville, le colonel Taha Ahmad Jusqu'à présent "aucune La Turquie a exprimé depuis Omar, à la sortie d'une connaissance" d'un tel emploi longtemps son intérêt pour la mosquée de la ville après la des chars allemands par la li vraison de plusieurs prière de l'aube. Il s'agit de gendarmerie turque, comme centaines de chars Leopard II, l'un des rares incidents l'a rapporté le 19 octobre la appartenant actuellement à la survenus dans la région kurde, chaîne de télévision pub ligue Bundeswehr, l'armée épargnée par les violences qui ZDF, citant un hIstonen allemande. secouent le centre et l'ouest militaire et ancien chef de du pays. compagnie de chars de • LE CONTINGENT DE LA CORÉE l'Armée nationale populaire DU SUD CONTROLERA LES leich Ansar al-Sunna, un (NVA) de RDA, loerg AFFAIRES CIVILES ET LA groupe lié à l'organisation Siegert. Selon l'émission RECONSTRUCTION A ERBIL. la terroriste AI-Qaïda a "Frontal 21", ces blindés de Force multinationale conduite revendiqué l'assassinat dans RDA ont été déployés dans la par les Etats-Unis a annoncé un communiqué publié sur province de Sirnak. le 3 octobre avoir cédé au son site internet. Ce groupe contingent de la Corée du Sud terroriste, qui se présente M. Siegert affirme avoir le contrôle des affaires civiles comme une alliance de reconnu formellement ces et de la reconstruction dans la plusieurs groupuscules engins à leur carrosserie en région kurde d'Erbil. "A Islamistes "jIhadistes", a visionnant un film tourné en partir de la date du 1er affiché à plusieurs reprises sur secret au cours des derniers octobre, plus de 2.500 soldats son site mternet des vidéos jours. ZDF relève que des de la Republique de Corée montrant l'exécution d'otages Kurdes ont été expulsés à sont en charge ( ... ) des étrangers et d'Irakiens nouveau de leurs villages opérations de stabilisation et "collaborant" avec les forces dans la région de Sirnak. des affaires civiles dans la américaines. province d'Erbil", indique un De son côté, le porte-parole communiqué de la force. • DEUX JOU~NALISTES TUÉS À du gouvernement Bela Anda a BAGDAD ET A MOSSOUL. Deux rappelé que "les dispositions La Corée du Sud a annoncé le journalistes irakiens ont été du traite excluent" un tel 22 septembre avoir porté à tués le 14 octobre à la sortie usage, tout en soulignant que 2.800 soldats son contingent de leur domicile, respec- "le gouvernement allemand en Irak, auquel viendront tivement à Bagdad et à ne dispose d'aucune s'ajouter en novembre 800 Mossoul, dans le nord de nO 235 • octobre 2(lll-l- /:lIl/dlll tli' 11I1I~OIld tI'lIIfollllllllOIl • 19.

l'Irak, a annoncé Reporters Les 191 pays membres des sécurité turques a été tué et sans frontières (RSF) dans un Nations umes participent à trois autres ont été blessés le communiqué. divers niveaux au budget 27 octobre au soir au cours annuel de l'ONU, qui s'élève d'un affrontement avec des Selon l'organisation de à environ 1,4 mIlliard de combattants kurdes dans la défense de la presse, Dina dollars. Or, selon le porte- province de Bingoi, selon des Mohammed Hassan, parole onusien StéJ'hane sources de sécurité locales. '. journaliste à la télévision AI- Dujarric, le budget, deJà très Selon la police turque, un Hurriya (liberté), a été abattue entamé, ne pourra pas groupe du PKK aurait attaqué alors qu'elle sortait de chez absorber le coût de cette un commissariat dans la elle, dans le quartier AI- enquête. région rurale de Genc. Adhamiya de la capitale, pour L'agence de presse semi- se rendre à son bureau. AI- Kofi Annan a donc décidé de officielle Anatolie affirme Hurriya est une chaîne de ponctionner le programme pour sa part que les télévision en arabe, de « pétrole contre nourriture », combattants du PKK ont l'Union patriotique du dont le budget est attaqué une patrouille des Kurdistan (UPK) de lalal actuellement de 300 millions forces de sécurité turques à la Talabani. de dollars, pour financer grenade et avec des armes de l'enquête. Il a expliqué qu'il gros calibre. Karam Hussein, photographe en avait averti le à l'agence de presse photo gouvernement irakien. Par ailleurs, deux membres EPA depuis trOIs mois, a été des forces de sécurité turques également abattu devant son Le programme « pétrole ont été tués fors domicile à Mossoul par contre nourriture » a permis à d'affrontements avec le PKK quatre hommes armés qui ont l'Irak, de décembre 1996 à dans la nuit du 23 octobre pris la fuite, d'après RSF. Il novembre 2003, de vendre dans la province de Dersim. avait précédemment travaillé une quantité illimitée de Selon les informations pour l'agence de presse pétrole à condition que fournies à l'agence de presse américaine Associated Press. l'argent serve essentiellement Anatolie par les services du à acheter des fournitures gouverneur de Tunceli, les Avec ce double assassinat, humanitaires et à payer des deux victimes ont été tuées « au moins 29 journalistes et réparations aux victImes de la lors d'une attaque à la 15 collaborateurs des médias guerre du Golfe en 1991. roquette menée contre une ont été tués depuis le umté de l'armée par des déclenchement de la guerre En janvier, le quotidien irakien combattants du PKK. en Irak en mars 2003 », relève "AI-Mada" a publié une liste L'agence a précisé que des RSF. d'environ 270 personnes opérations de ratissage -anciens responsables dIsposant d'un soutien aérien -ONU LE PROGRAMME gouvernementaux et onusiens, se poursuivaient pour capturer « PETROLE CONTRE NOUAR- activistes ou journalistes- les "terroristes". Le 2 octobre, RITURE » FINANCERA L'ENQUETE suspectées d'avoir profité des un soldat turc avait été tué et SUR LES ACCUSATIONS DE ventes de pétrole de l'Irak par trois autres soldats blessés au CORRUPTION AU SEIN DE CE le biais de ce programme. cours d'affrontements avec le PROGRAMME. Le secrétaire Récemment, un rapport des PKK dans la même province. général des Nations unies inspecteurs en armement Les affrontements aviaient Kofi Annan a annoncé le 13 americains a accusé l'ancien éclaté au cours d'une octobre que l'ONU allait gouvernement irakien d'avoir opération de sécurité, utiliser 30 millions de dollars manipulé le programme. soutenue par l'aviation, à de revenus tirés du proximité de la région rurale programme « pétrole contre - AU KURDISTAN TURC LES de Kutuderesi. nourriture» pour enquêter sur ACCRO(HAGES ENTRE LE PKK ET des accusations de corruption L' ARMEE TURQUE SE MUL- Le lendemain, deux soldats au sein du programme. Dans TIPLIENT. Les accrochages se turcs ont été tués et quatre un courrier adressé au Conseil sont multipliés depuis que le autres blessés lors de de sécurité, Kofi Annan a PKK a mis fin en Juin dernier l'explosion d'une mine ,r expli9.ué qu'il avait décidé à un cessez-le feu décrété télécommandée au passage de d'utilIser l'argent d'un unilatéralement après la leur véhicule, dans la compte marqué pour couvrir capture de son chef, Abdullah province de Diyarbakir selon le coût des investigations Ocalan, en 1999. des sources de sécurité de la jusqu'à la fin de l'année région. Les militaires 2005. Un membre des forces de effectuaient une ronde dans • 20 • BlIllctlll de IInISOII et d'lIIfonlll1t1ol1 na 235 • octobre 200-1- une zone rurale proche de la octobre à débarquer en Sicile a saisi verbalement les ville de Dicle, près de la après une odyssee de plus de autorités italiennes à Genève frontière irakienne, quand la quinze jours en Méditerranée, et à Malte", a précisé Mme mine a explosé. reclus à bord d'un cargo Boldrini. "Le propriétaire allemand. allemand du bateau Matthias Dans la province de Batman, Dabeistein a de son côté pris des combattants kurdes ont le La porte-parole pour l'Italie la responsabilité de ne pas même jour saboté un oléoduc. du Haut Commissariat de rentrer en Turquie et de rester Selon l'agence Anatolie, des l'ONU aux Réfu!}iés Laura dans les eaux internationales", combattants du PKK ont fait Boldrini, a déclare: "Ils sont a-t-elle ajouté. exploser une bombe à partis le 3 octobre, ils ont retardement, causant un d'abord passé une semaine "L'objectif a été atteint, incendie, qui a pu être enfermés dans un conteneur permettre à ces gens de maîtrisé. Quelque 6.000 barils en fer et ont ensuite été dans demander l'asile. L'Italie se de pétrole se sont répandus une cabine de 7 mètres carrés plie à ses obligations dans la nature à la suite de cet où il manquait l'air et l'eau". mternationales qui prévoient attentat, ont précisé des que le bateau une fois entré responsables de la Société La police italienne, 9ui les dans les eaux territoriales anonyme des pétroles de avaIt découverts caches dans d'un Etat membre de l'Union Turquie (TPAO). un conteneur du navire le 9 européenne, ce dernier prend octobre, lors d'un contrôle au la responsabilité de ses D'autre part, un sous-officier port calabrais de Goia Tauro occupants", a-t-elle poursuivi. turc a été tué et trois autres (sud), les avait en effet soldats blessés dans refoulés dans un premier L'Italie, confrontée à l'arrivée l'explosion le 9 octobre d'une temps et avait obligé le bateau de nombreux clandestins par mine posée sur une route près où ils se trouvaient à la mer, est tentée d'utiliser la de Gercus. Le véhicule qui a reprendre la mer. manière forte pour dissuader sauté sur l'engin, posé selon certains immigrants les autorités par des membres Chassés par l'Italie, les treize d'embarquer clandestinement. du PKK, transportait des clandestms, onze adultes et Elle a amsi procédé début soldats de retour d'une deux adolescents originaires octobre à une série mission de patrouille, a de Turquie, s'étaient ensuite d'expulsions instantanées par précisé le gouverneur local heurtés à un refus des charter vers la Libye et c'est Haluk Imga autorités maltaises de laisser de très mauvaise grâce qu'elle accoster le cargo. Il a fallu avait accepté le débarquement que le Haut Commissariat aux en juillet de 37 boat people • APRÈS UNE ODYSSÉE DE Réfugiés et l'armateur lancent afncains, récupérés en mer QUINZE JOURS EN MER, TREIZE un appel à l'aide pour que la par l' asociation humanitaire DEMANDEURS D'ASILE KURDES situation, devenue allemande Cap Anamur et DEBARQUENT EN SICILE. Treize "extrêmement tendue", l'un passés d'abord par Malte. Ces demandeurs d'asile kurdes, des clandestins ayant tenté de derniers ont presque tous été ballottés entre l'Italie et mettre fin à ses jours, se ensuite renvoyés par avion au Malte, ont été autorisés le 23 débloque. "Notre représentant Ghana et au Nigeria. Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Ozeti

and 13 marble quarries have opened in the last four years, employing hun- Rebel Viölence inT urkey dreds of people. At the same tfme, the government has pledged to respect minority Could Erode Kurds' Gains rights. State television has begun limited Kurdish-language broadcast- By SUSAN SACHS . does distrust of the government and ing. And in a widely hailed gesture, a DIYARBAKIR, Turkey - The kid- the generals in Ankara. But people at Turkish court in June released four nappers came at dusk, just as the all levels of Kurdish society have well-known Kurdish activists, includ- day shift at the Tigre marble quarry started to quiétly question the guer- ing the former Parliament member was endingi,;.Pulling aside the two rillas' tacties,. timing and targets, Leyla Zana, who had served 10years most senior men, they herded the and to worry that a rebel offensive in prison for contacts with the Kurdi- rest of the dust-caked workers into a could undercut recent Kurdish pOliti- stan Workers' Party. t small dining hall at gunpoint. 'calgains. The rebels called off their cease- The armed men wore bulky cam- "I think this is a tactical move by fire the same month, saying the ouflage jackets, according to several the organization to show that it still Turkish Army was hounding them people there. They spoke in flawless exists," said Mahmut Vefa, a human and they were obliged to defend Kurdish and were chillingly polite. rights lawyer in Diyarbakir. "For themselves. But Mr. Ocalan's depu- "We have some business to take one thing, there is no basis to conduct ties in the field appear confused over care of," one of them announced. an armed struggle now. And for an- how to deal with the changed politi- "Your two friends will be coming other, people are not willing to go cal environment. with us as our guests." through all that again." Ms. Zana recently ventured an ap- Before slipping away with their The group's leader, Abdullah peal for peace in the region to allow .hostages toward the desolate gray Ocalan, still maintains more than a the democratic reforms to take root. mountains to the east, they conveyed symbolic grip on Kurdish public life, A pro-Kurdish Web site posted a one last message. "Maybe you con- ..even though he has been in a Turkish statement attributed to Murat sider us terrorists," one kidnapper prison since 1999.Political and civic Karayilan, identified as the rebel. was said to have told the assembled leaders, with rare exceptions, hesi- group's senior field commander. 'workers. "But we are your brothers." tate to break with the one legal politi- "Don't go any further," it warned The abduction of the two foremen cal party, called Dehap, that Mr. Ms. Zana, "or you will be punished." on Aug. 29 was the third such inci- Ocalan is said to endorse. The rebels can get away with dent in six weeks at the remote mar- "No movement that is not ap- threatening political figures because ble quarries in the flatlands 20 miles proved by Ocalan can succeed," said many Kurds still doubt that the re- ,north of Diyarbakir in southeastern Mr. Vefa, who helped found Dehap in forms are sincere, said Sezgin Tanri- ~Turkey,and few people harbored any 1997.When he backed an independent kulu, the head of the Diyarbakir Bar 'doubts as to who was responsible. candidate for mayor of a small town Association. "We know it was the P.K.K.," said near Diyarbakir in municipal elec- "We've come a long way," he said. Raif Turk, the quarry owner, using tions in March, he said, local newspa- the Kurdish-language initials of the pers branded him a traitor. ,Kurdistan Workers' Party, an out- The Marxist-oriented Kurdistan lawed rebel group. "These are people .Workers' Party was once the adored who call themselves guerrillas. But .champion of Kurdish aspirations for they just wanted money from us." recognition as a separate people with At the very moment that Kurds its own language and culture. Thou- have begun to achieve a modicum of sands of young Kurds stole away to economic progres~ and cultural free- its mountain lairs in response to its dom, Kurdish militants have taken call in 1984to take up arms against up arms in southeastern Turkey, re- the Turkish state. 'viving memories of their separatist The ensuing 15-year conflict dev- insurgency that bankrupted the re- astated the long impoverished south- gion and killed some 30,000people in east. The Turkish military razed sev- the late 1980's and the 1990's. eral thousand villages suspected of Turkish security forces blamed sympathizing with the group. Pub- Kurdish guerrillas for two hotel lishing the word Kurd was enough to The New York Times bombings in Istanbul in August and put writers in jail. At the same time, Two quarry workers were kid- the bombing of a pop concert in mid- the rebels murdered thousands of napped in Diyarbakir, Turkey. ,September in the southern city of people they deemed collaborators .Mersin, as well as a recent spate of with the state . 'deadly explosions, ambushes and When Mr. Ocalan was captured - Armed militants 'roadside bombs that have killed doz- and made a surprising renunciation ens of soldiers and civilians, includ- of separatism - his fighters called a revive Turkish ing several children, in the southeast. unilateral cease-fire. It was never Clashes between the.army and the acknowledged by the government, memories of a rebels have become a weekly occur- which refuses to dE:alwith the rebels. .rence, badly straining relations be- Yet with war over and Turkey in pur- separatist insurgency. tween Turkey and its southern neigh- suit of European Union membership, bor, . Turkish officials, already Kurds eventually began to see re- nervous over de facto Kurdish auton- strictions ease and signs of life "But no matter how harshly we con- omy in northern Iraq, say the guer- emerge in their regional economy. demn, the idea of violence continues rillas are operating unmolested from The region stilliags in investment to have a hold on the minds of young bases in the Iraqi Kurdish zone. and public works, but Kurdish busi- people. To expel it there have to be Old loyalties to the Kurdistan nessmen are now building shiny new much more courageous steps toward Workers' Party run deep here, as shopping malls. A few new factories c\lltural rights and democratiza-

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tion." 'The increase' in violent inci- dustry. "Now more people are realiz- 0ftter Kurds, h!iwever, hesitate to dentS has political dimensions. It ing that those who want"violence are lay blame or even question the mo- provides ammunition for national- actually profiting from the violence.". tives of the rebels .. ists, particularly ~ the military, who Mr. Turk, the quarry owner whose "You have to see things from our object to the present government's supervisors were kidnapped, said he perspective," said Seyhmus Bayhan, easing of restrictions on the Kurds. It sought help from local people who the mayor of Lice, a town just past may also upset the ambitions of the might have contact with the rebels' the marble quarries that was partial- governing Justice and Development. but found they could not explain the ly destroyed by the Turkish army in Party, which made a strong showing abductions either. The ~o workers' 1993. "We don't support violence. But in local elections in the region at the were released without explanation those are the sons of this region who expense of Dehap, the homegrown after twOweeks. are in the mountains and people here Kurdish party. "I find that everyone says they dis- see Ocalan as the reason they have "People are starting to say that approve of such operations," he said. gotten the 1imited rights they have neither the P.K.K. nor the govern- "Everyone wants to see a continua- today." ment is doing us any good," said - tion of this peaceful environment so bettin Arzu, president of the Diyar- that even this modest economic de- baldr Chamber of Com.merce ang InJ velQpment can continue."

oo:t' o N Trente-sept enfants tués ~ a:: occ E-< U dans un attentat à Bagdad o .... Au moment où le premier Selon un témoin, l'explosion Dans le nord, à Tall Afar, cette .ville située à 70 kilo- S ministre irakien Iyad Allaoui de la première voiture a été quatre Irakiens sont morts et mètres au'nord de Bagdad. In- ~ confirmait à Londres la tenue suivie d'un tir de roquette anti- seize autres ont été blessés voquant un conflit avec les ~ d'élections en Irak « l'an pro- char puis de l'explosion d'un dans un autre attentat, et à forces américaines, le capi- Z chain à la date prévue» parce second véhicule piégé, au pas- Mossoul, deux policiers dont taine Ziad Ibrahim al-Jou- ~ que« la vaste majorité des sage d'un convoi de militaires un officier ont été tués dans bouri, a déclaré démissionner Q~ Irakiens le veut ». un triple at- américains. Quelques heures une attaque lancée par des in- « car les forces américaines tentat faisait 42 morts dont plus tôt, non loin de la prison connus armés. sont toujours présentes dans C 37 enfants, et 200 blessés, à d'Abou Ghraib, un soldat amé- Alors que le vice-premier le poste de police {irakienne}, t: Bagdad. Le nombre élevé d'en- ricain et deux policiers irakiens ministre irakien chargé de la ne' répondent pas à nos, • fants parmi les morts s'expli- étaient tués et 60 Irakiens et sécurité nationale, Barham Sa- demandes et ne nous permet- ~ querait par le fait qu'une des trois soldats blessés dans l'ex- leh, affirmait que le gouverne- tent pas de désamorcer la ten- voitures piégées a explosé lors plosion d'une troisième voi- ment entend reprendre le sion ». d'une cérémonie d'inaugura- ture. Toujours à Bagdad. un contrôle des villesrebelles d'ici Citant des sources diploma- tion d'une station de pompage soldat de la Force multinatio- à novembre, l'aviation améri- tiques, le quotidien britannique des eaux usées, organisée dans nale a été tué et sept autres ont caine a poursuivi ses raids Financial Times a rapporté le quartier populaire d'al- été.blessés par le tir d'une ro- que les régions pétrolières du Amel. quette. quasi quotidiëns sur le bastion sunnite de Faloudja. Les raids sud de l'Irak envisagent de se visaient un « repaire de terro- constituer en région autonome, ' ristes» du groupe de l'isla- une initiative qui pourrait miste Abou Moussab al-Zar- mettre en péril l'unité du pays. Desresponsables des trois pro- qaoui, selon l'armée améri- vinces méridionales de Bas- caine. sora, Missan et Dhiqar, discu- , La chaîne al-Jezira a diffusé tent de la possibilité de créer hier la vidéo de 10 nouveaux une région fédérale. suivant otages - six Irakiens, deux Li- ainsi l'exemple de la zone kurde dans le nord, précise-t-il. banais et deux femmes indoné- A Bruxelles,l'entourage du gé- siennes - apparemment tom- néral américain James Jones, bés aux mains de l'Armée isla- commandant suprême des mique en Irak, qui .a forces alliéesen Europe, a indi- revendiqué l'enlèvement des qué que la mission de forma- journalistes français. Un autre tion de l'Otan pour les forces otage libanais a toutefoisété li- de sécurité irakiennes pourrait béré. atteindre jusqu'à « 3 000 » En marge de cette nouvelle hommes. journée de violence,le chef de (AFP.) la garde nationale à Dhou- . louiyah a annoncé avoir dé- missionné avec les 200 hommes qu'il commande dans

Un triple attentat a fait bier 42 morts dont 37 enfants, et 200, blessés, d8ns le quartier populaire d'al-Amel à Bagdad, où une station de pompage des eaux usées était en train d'être inaugurée. (Photo Khalid Mohammed/AP.)

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UNION EUROptENNE Urieétude diimpact très poSitive accompagnera le rapport officiel sut Ankara La Commission fait réloge o •o N ~ =: de l'adhésion turque . !Xl o E-< ou

Bruxelles: de notre correSpond8nte. Alexandrine...... Bouilhet \ L'Union européenne n'a rien. à craindre d'une adhésion de la Turquie. Au contraire. Les Etats membres devraient presque se réjouir de l'occa- sion que leur offre une telle candidature. L'entrée de la Turquie dans le club européen sera bénéfique à toute l'Union. Tel est le message rassurant qùe la Commission euro- péenne adressera, inercredi prochain, aux chefs d'Etat et de gouvernement, en remet- "tant son rapport sur la Tur- : quie. La recommandation poli- tique de la Commission sur l'ouverture des négociations, sera accompagnée d'une « étude d'impact» de soixante Trois millions de Turcs vivent permet de voyager sans visa pages, dont Le Figaro a obtenu sécurité et de défense euro- et travaillent déjà hors de leur entre les Etats meinbres. urie copie. péenne». pays. La croissance attendue "Autre assurance : le coût de A lire ce document, divisé en En politique étrangère, do- en Turquie, les investissements l'adhésion turque restera rela- sept chapitres, et nourri de ta- maine où l'Europe peine à se étrangers, limiteront l'immi- tivement modéré pour l'Union' bleaux chiffrés, l'adhésion de la faire entendre, la Turquie, gration économique. Les Etats européenne. La Commission Turquie, aura un impact positif puissance régionale, apportera membres bénéficieront quant à estime entré 22,1 et 33,5 mil- sur l'économie, la sécurité, et la beaucoup. Son adhésion sera eux d'une nouvelle gé~ération liards d'euros le montant diplomatie de toute l'Europe. un facteur « stabilisateur » en Méditerranée, en Asie centrale, de ti:availleurs jeunes et quali- maximum des transferts entre « Cette adhésion est un défi au- Bruxelles et Ankara en 2025, tant pour l'Union que pour la au Moyen-Orient et dans le fiés. L'essor démographique du pays, avec 80 l'tiillions d'habi- soit.O,l % du pm européen à Turquie », souligne le rapport, Caucase. A l'exception du tants attendus en 2015, per- Cette date. « L'impact sera im- conscient des peurs soulevées Proche-Orient, sa diplomatie mettra de compenser le vieillis- portant, mais, d'ici à l'adhé- par cet élargissement. «Mais si dans la région « converge» de plus en plus avec celle des sement de la population sion, la structure du budget elle est bien gérée, au cours de européen aura sans doute la prochaine décennie, elle of Etats membres. Ses intérêts ré- européenne. gionaux rejoignent aujourd'hui La Commission est tout aussi changé », précise la Commis- frira des opportunités impor- sion qui prévoit des « arrange- tantes pour la Turquie et pour ceux du continent. « Une inté- optimiste sur l'intégration de la Turquie à l'espace judiciaire et ments particuliers » pour la l'Union.» gration réussie de la Turquie policier commun. Turquie. Sur ce chapitre sen- Pour la Commission, les pre-_ montrera aussi aù monde « Cela ren- arabe que leurs Croyancesreli- sible, comme sur celui öes ins- miers bénéfices à attendre de fortera la coopération dans la titutions, la Commission refuse "l'adhésion turque'sont d'ordre gieusès sont' compatibles avec' les valeurs européennes », Ùltte contre le crime organisé, tout catastrophisme. géopolitiques. «En raison de sa les"trafics, le terrorisme au bé- ajoute le document. . taille, de sa situation géogra- néfice de toute l'Union », es- Au chapitre économique, phique,'de son potentiel écono- time le rapport. Placée en pre- mique et militaire, fa Turquie a l'accès de la Turquie à un es- la CàpaCité de c:ontribuer' â la pace de libre circulation des mière ligne pour les demandes sta~"ilité ré(jionale et interna- biens des capitaux, des ser- d'asile en provenance du Cau- case ou du Moyen-Orient, la tiondtë »; în'dique le raIlPort.' vices èt des travailleurs aura Turquie jou,era un rôle de tam- Elle garantirait d'abord la sécu- des effets 8syPlétriques. L'im- pOli bien commode pour les. rité de"l'approvisionnement du pact lu,i ~era très profitable, Etats membres. La Commis-" gàZ et du pétrole du continent. alors qu'itrestera marginal sion estime qu'elle devra rece-: Meriibre de l'Otan, partici- pour l'Union, en raison du re- voir une aide de Bruxelles pour pant aux efforts de paix dans tard important de développe- cQnipenser ce handicap. A les Balkans et en Afghanistan, ment. Cet impact n'en sera pas l'instar des dix nouveaux Etats " moins positif. La Commission la Turquie est un acteur mili~ membres, la Turquie ne ne prévoit pas une arrivée taire essentiel qui permettrait .pourra pas entrer tout de suite massive de travailleurs turcs de « renforcer la politique de dans l' espace SchèIi~en, qui dans les autres Etats lllembres.

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Isolé dans son camp LE nOARO SAMEDI 2 - DIMANCHE 3 OCTOBRE 2004 Le tropisme turc

Jacques Chirac veut donc du président « découpler» les deux 8iQets et priver les partisans du non à '. . Isolé et fier de l'être. « événement historique qui Editorial la Constltutton européenne de ce qui apparaît comme leur Jacques Chirac n'en démord consacre l'ancrage européen metDeurargument. Y panten- pas: qu'importe s'il est bien de la Turquie ». Depuis, il n'a dra.t.n ? Rien ne permet de seul dans sa majorité à dé- cessé de militer en faveur d'un . l'affirmer avec certitude, car .. fendre avec ardeur l'adhésion ancrage encore plus étroit Clarification rien ne dit que la perspective . de la Turquie à l'Union euro- d'Ankara à l'Europe. Le, d'une consultation - certaine, péenne ! Qu'importe si ce su- 12 mars 1998, à Londres, lors: mais lointaine - suffira à jet a été l'occasion pour Alain d'une conférence de presse. turque désarmer les inquiétudes que Juppé de prendre ses dis- conjointe avec Ilonel Jospin, il suscite la perspective d'une tances. avec le président de la assure que la « Turquie es( adhésion de la Turquie. République, en allant jusqu'à considérée comme euro- ARKOZY en a rêvé, ChJrac s'n s'agit de réJJondre non à faire référence au « trouble » péenne, c'est sa vocation ». Le. . l'a fait. Les Français se- Ankara, lé plus sfmple, le plus de Laurent Fabius lorsque Il décembre 1999, à l'issue . ront consultés par voie &snc et le plus efUcaceaurait François Mitterrand reçut à du Conseil européen d'Hel- de référendum lorsque sans aucun doute été de le dire Paris le général polonais Jaru- sinki qui avalise la candida- S zelski : « Onpourrait dire: lui ture de la Turquie, Jacques se posera - dans dix ans, dans tout de suite. De reconnattre, . quinze ans -la question de la avant l'ouverture des négocia- c'est lui et moi c'est moi. » Chirac souligne que la Turquie ratification de l'adhésion de la dons en décembre, que la Tur- Qu'importe, enfin, si cette « par son histoire, et pas seu- Turquie à l'Union européenne. quie n'est européenne ni par perspective n'enchante guère lement par la géographie, et . En annonçant sa décision de SOD htstoJre, ni par sa culture, la majorité des Français ! par. ses ambitions, est euro- graver cet engagement dans le ni ..&n hi Et Jacques Chirac est convaincu, péenne ». marbre de la Constitution, le par sa ~",,,grap e. que contre vents et marées, que la Pourquoi cet acharnement à chef de l'Etat manifeste la soli- son adhésion aux principes dé- mocratiques - quireste àprou- place de la Turquie est au sein plaider pour ce rapproche- dité - dont certains doutaient - ver et à encourager - ne chan- de l'Europe. Et, comme il l'a ment? Parce que, comme l'a du « pacte de l'Elysée» conclu gerait rien à l'affaire. Cette répét~, lors d'une conférence répété le chef de l'Etat lors de . avec Nicolas Sarkozy. fi lance clarification-là attendra: à de pre~sé à l'Elysée, le sa conférence de presse d'avril. surtout un opportun processus l'instar de la quasi-totalité des 29 avril dernier « sur ce sujet, dernier, « toute l'histoire des, de clarification au moment où .. dirigeants européens ligotés j'ai une conviction profonde, siècles passés» témoigne de . s'engage dans le pays la cam- par les promesses consenties je s(lis qu'elle n'est pas parta- la vocation européenne de ce pagne référendaire sur la. depuis 1963, Jacques Chirac gée par tout le monde et je pays qui « a toujours été asso- ratification, d'ici à la fin 2005, ne veut pas être l'homme qui l'assume. » . cié à la civilisation euro- du traité constitutionnel euro- fermerait la porte à la Turquie. çette « turcophilie » prési- péenne» et qui, de plus, est péen. Reste que si l'efficacitépoli- dentielle ne date pas d'hier. aujourd'hui membre de l'Al- Alors que Laurent Fabius tiqu , la décisi résid D;aucuns y voient une nou- liance atlantique, du Conseil. s'efforce d'entraîner le PSvers e Cie on p en- tielle est incertaine, sa portée vèlle preuve de son universa- de l'Europe, de l'OCDE. En-. un double non-à «l'Europe li- démocratique mérite d'être lisme culturel, de sa propen- suite, parce que « cela fait bérale » et à la Turquie -, alors saluée. Alors que l'Europe est sion. àiconsidérer que toutes plus de quarante ans que la qu'à droite les adversaires de passée de neuf membres à las cultures se valent. Mais Turquie s:est vu offrir la pers- la Constitution européenne. douze, puis à quinze, puis à c'est une vue un peu réduc- pective d'entrer un jour dans (Villiers, Pasqua. Le Pen), et vingt-cinq (bientôt vingt-huit) trice. Si, depuis qu'il a été élu l'Union européenne ». Enfin, . même certains tenants de son sans que jamais les Français en 1995,le président de la Ré- parce que le président de la . adoption (Bayrou), font valoir .soient consultés, la règle du publique n'a jamais cessé de République estime que c'est : le« péril turc», ChJrac et Sar- jeu va changer. LaTurquie-et se poser en ardent défenseur « notre intérêt politique» . kozyontbienvulerlsqued'un c'est là l'essentiel- n'entrera de l'entrée de la Turquie, c'est d'avoir un jour au sein de l'Eu- glissement des eqjeux. Sile ré- pas dans l'Union sans l'aval également pour d'autres rai- rope une Turquie"«stable, mo- férendum sur la Constitution des électeurs. Lucide, Valéry sons qu'il partage d'ailleurs derne, démocratique, qui a. . européenne se transforme Giscard d'Estaing estime - une fois n'est pas coutume - fait le choix de la laïcité de- dans l'esprit des électeurs en. qu'une telle adhésion signifie- av~c ~GeorgeBush, qui a sou- puis 1924 », «une Turquie ac- référendum pour ou contre rait « la fin de l'Europe ». En h.aité, .eil juin dernier, que ceptant de partager nos objec- l'adhésion d'Ankara, la vic- attendant, le «cas turc» aura Bruxelles ouvre au plus tôt les . tifs et nos valeurs et qu~ à ce toire du non ne fait aucun eu le mérite de rappeler cette négociations d'adhésion avel; titre, pourrait servir de mo- doute. A dix-huit mois de vérité d'évidence, que la Ankara. dèle à l'ensemble de la région l'élection présidentielle de construction européenne ne Preuve de cette constance qui l'entoure ». 2007, un tel échec du prési- saurait se passer de l'adhésion chiraquienne, quelques mois à A contrario, le président re- dent de la RépubHque,du pré- des peuples. peine après son élection, le doute qu'une Turquie qui, sident de rUMP et du premier 13 décembre 1995, le prési- malgré ses efforts d'adapta- ministre, quel qu'ß soit, serait Alexis Brézet dent de la République prend tion, se verrait rejetée « pour. évidemment de fort mauvais sa plus belle plume pour des raisons d'ordre ethnique augure pour la droite. écrire au premier ministre de ou religieux» puisse finale- En inscrivant l'exigence l'époque, Tansu Ciller,pour se .ment « faire le jeu de tous d'un référendum dans f~liciter que le Parlement eu- ceux qui, aujourd'hui, prônent la Constitution francaise,; ropé.en ait donné son avis le choc des civilisations ou qui conforme à l'accord d'union cherchent à opposer l'Occi- douanière entre l'Union euro- dent et l'Islam ». péenne et la Turquie, un AF.

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L'argument religieux Sylvie Goulard : ne me paraît pertinent ni « L'Europe avant Idans un sens ni dans l'autre UneEurope trop élargie . ne pourra pas développer un la Turquie.! » Ivrai projet d'union politique tion paradoxale dails laquelle Vous dites dans votre Hvre jet supranational constitue la Spécialiste de l'Allemagne valeur ajoutée de l'Union euro- et de l'Europe, ensei~te à nous sommes. que les Européens sont plus proches de Ponce Pi- Sciences-Po (Parls) et au col- Des critères sont à rempHr .. péenne. C'est lui qui fait que, late que du Christ. .. lège d'Europe à Bruges, Syl- peusez-vous que les Turcs dans le reste du monde, on ne Cette formule forte invite à réflé- vie Goulard vient de passer soient prêts à entrer dans nous regarde pas du tout elUr. La question de la coexis- trois ans au cabinet de Ro- l'Union et que les Euro- comme la « vieille Europe », mano Prodi à Bruxelles. Dans péens soient prêts à les ac-. tence harmonieuse de la chré- tienté et de l'islam est profonde. mais comme un véritable labo- son Hvre Le Grand Turc et la cueillir ? ratoire d'idées. Cette valeur république de Venise Le fil rouge de mon livre, c'est Elle ne se réglera pas en marge d'un Conseil européen. Ce n'est ajoutée est capitale. C'est pro- (Fayard), qui sort le 6 octobre votre deuxième point. Ce qui b~lement la chose la plus pré- en Hbrairies, eUe explique m'intéresse, c'est l'état de pas non plus un sujet dont on peut se débarrasser en escamo- CIeuse que nous ayons entre pourquoi l'adhésion turque à l'Union européenne, notam- nos mains. Si, les Britanniques . tant le débat ou en proposant l'Union européenne lui ment au lendemain de l'éIargis- ou d'autres - même des Fran- semble déraisonnable. sement qui a fait rentrer dix des demi-mesures. Pourquoi in- clure la Turquie et rejeter le Ma- çais - ne partagent pas cette vi- nouveaux pays. Mon analyse, sion, il faut d'autant plus la dé- après avoir vécu la Convention roc, où le roi fait des réformes courageuses pour les femmes, fendre pour mieux la propager: Propos recueillis chargée de rédiger une Consti- Le projet européen est vulné- par Baudouin BoUaert par exemple? tution, est simple: les gouverne- On a l'impression que le rable. TIest frappant de consta- ments ne sont prêts ni à faire les problème turc pourrait ter que de plus en plus de parti- ~ans de l'adhésion turque LE FIGARO. - Pourquoi réformes institutionnelles né- casser l'harmonie du cessaires pour accueillir la Tur- couple franco-allemand. .. Jouent au Meccano pour rassu- tant de passion et de mal- rer les Européens, démontent entendu autour de l'adhé- quie, n} à y consacrer des Nous devons parler davantage moyens financiers garantissant avec les Allemands, qui ont une l'Union à grands renforts de dé- sionde la Turquie ? rogations ou de périodes de Sylvie GOUIARD. - Le malen- la perpétub.tion des politiques forte communauté turque ou communes. La Turquie est un d'origine turque, sur leur sol, transitions pour empêcher, par tendu résulte du fait que, depuis exemple, les Turcs de jouir de pays musulman de 70 millions . mais peu de Maghrébins. Le oui 1963, il existe un décalage entre la libre circulation. Soit on ad- les engagements politiques pris d'habitants, bientôt de 100 mil- à la Turquie prôné avec tant de lions, qui ferait basculer le vigueur à Bruxelles par le com- met les Turcs et on mesure ce par les dirigeants européens ou que cela signifie en termes insti- ,centre de gravité de l'Union .. missaire allemand Verheugen la Commission de B~elles, tutionnel et budgétaire ; soit on Son entrée s'effectuerait au dé- convient sans doute à l'Alle- d'une part, et les engagements en arrive à la conviction que triment de rUE telle que nous magne, mais moins à la France. juridiques, de l'autre. A ce jour, l'adhésion à l'UE ne peut déci- aucun accord ou traité ne ga- avons voulu la bâtir depuis cin- En outre, nous avons un réfé- rantit l'adhésion aux Turcs. Par quante ans. L'enjeu prelIÛer, rendum sur la dément pas être proposée à contre, il y a une avalanche de c'est la survie du projet tommu- Constitution, tout le monde ... Car une Europe déclarations officielles qui la nau1:Ïlke.Mon souel, c'est l'Eu- pas les Alle- trop élargie ne pourra pas dé- promettent. D'un côté, tout ce rope. L'EUrope avant la mands. L'im- velopper un vrai projet d'union que nous avons déclaré serait Turquie! pact du débat politique. irréversible et, de l'autre, tout ce Quand on reproche aux de l'adhésion Si vous êtes contre l'entrée partisans du non d'avoir qui est devant nous ne nous en- de la Turquie de la Turquie, que propo- gagerait pas ... Il faut sortir de peur de l'islam et de se sur la ratifica- sez-vous comme solution cette impasse. La décision de M.' comporter en défenseurs tion du traité constitutionnel alternative? Chirac d'organiser à terme un d'une sorte de «club chré- prend une tout autre tournure Je crois qu'il faut surtout éviter référundum est positive. Mais tiel1 », que répondez- chez nous que chez eux. de caricaturer la situation ac- elle laisse entière la question de vous? Vous écrivez qu'une entrée tuelle et de faire peur aux gens. savoir si, en décembre 2004,les L'ai'gument religieux ne me pa- de la Turquie dans rUE L'alternative au gouvernements européens doi- raît pertinent ni dans un sens ni renforcerait la vision euro- non à la Tur- vent lancer les négociations ... dans l'autre. L'Europe n'a pas à péenne défendue par les quie n'est pas La volonté de favoriser la mo- prouver qu'elle n'est pas un Britanniques, celle d'une la table rase. dernisation de la Turquie en l~ club chrétien. Ily a dans ses dif- zone de .libre-échange ... Aurions-nous. férents Etats membres des mil- subitement de donnant une perspective d'e~- Mais, à vingt-cinq, n'y trée dans l'Union est née à mauvaises re- lions de musulmans, de juifs ou sommes-nous pas déjà? l'époque de la guerre froide, lations avec la d'athées. L'UE n'est pas confes- Je refuse de me résigner. Au dans un contexte international Turquie, qui fait partie de nom- sionnelle, elle ne repose sur au- contraire, dans cette période breuses organisations multila- très différent du contexte actuel. cun critère lié à la religion. A d'incertitude, il est vital que la Cette perspective semblait à la térales européennes et qui a l'inverse, il ne faudrait pas lais- France, dont sont originaires une union douanière avec foisvitale et très lointaine, ce qui ser croire qu'eil. offrant l'adhé- les « pères fondateurs» de l'Eu- permettait de vivre dans l'ambi- rUE ? On peut imaginer une 00- sion à la Turquie, nous régle- rope, continue d'affirmer d'une guïté. Mais, au fil des années, il opération très étroite avec les rions tous nos problèmes avec manière ferme la validité du Turcs, qui n'aboutirait pas pour est devenu plus difficile de pro- les pays musulmans. Loin de là ! proje~ communautaire. Ce pro- mettre sans tenir. D'où la situa- autant à les faire entrer dans le

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système institutionnel euro- choisiront évidemment l'adhé- proposer - plus tard - au gou- Caucase, Russie, ete. Oui, rUE péen. sion ... L'Union doit donc avoir le vernement d'Ankara un parte- peut tirer la Turquie vers lamo- Un statut spéclal ? courage de dire non à ceUe ad- nariat adulte. Mais pas un par- dernité, mais la Turquie ne doit Même pas. Car si vous proposez hésion, d' afti'onter les critiques tenariat privilégié, car rUE pas faire reculer l'Union! en même temps aux Turcs l'ad- . qui .viendront de TUrquie, des devra st.abiliser petit à petit tout hésion ou ~ succédané, ils .Eta~:QI$ ou d'ailleurs, pour son environnement ; Maghreb,

sociéié s'est 'plusràpideDient j « sécularisée » que sous celle, : laïque et sourcilleuse, de l'ar- Pour le oui à Ankara, mée. Yappelle sécularisation le pluralisme réel et la subjectivisa- . tion des croyances religieuses. Si nous pouvons demander: au nom de l'histoire quelque chose à la Turquie, c'est . de mieux découvrir et protéger pire. C'est nous qui avons jeté de -Salazar. Mais nous avons la . le trésor de ses minorités reli- dans le monde ottoman l'idée mémoire si courte ! gieuses qui en font, autant qu'un Derrière la rhétorique des cri- nationaliste, avec les _suites gé- En faisant de la Turquie un • réservoir d'eau pour le Proche- tères juridiques ou économiques nocidaires que l'on sait, et une pays frontière et militarisé de . Orient, une immense réserve de auxquels nous soumettons la guerre civile qui dure de 1912 à l'Occident, nous ne voyons pas « mémoires » pour l'humanité. candidature turque depuis 1921. Or préserver ces patrimoines, 1959, on trouve simplement C'est nous, Anglais, Français, que c'est un pays qui,loin de se cela suppose de favoriser une .Allemands, qui avons armé rapprocher, s'éloigne peu à peu, véritable liberté religieuse et une 'l'idéologie des « jeunes Turcs », et que cette dérive géopolitique cohabitation de ces traditions mais aussi celle des nationa- et culturelle prépare des trem- dans ce qu'elles ont de plus vi- lismes grecs, arméniens, blements de terre et des frac- vant, de plus inventif. kurdes, arabes, ete., et pour des tures d'une gravité inédite. Mais comment saluer avec: motifs pas vraiment désintéres- Car regardez-la de près, cette. confiance la vivacité des autres sés. C'est nous qui avons orches- Europe qui ne veut pas de la cultures, si l'on n'a pas PAR tré la purification ethnique, avec Turquie: c'est un club chrétien, confiance en soi? Voilà le pro- OLIVIER ABEL. nos traités de Versailles ou de ou plus exactement un club blème de l'Eu- Sèvres. Ce sont nos diplomaties « post-chrétien », un club de re- rope! Elle n'a .et nos instructeurs militaires, traités de l'histoire ! Nous ne pas confiance en depuis l'Allemagne de Bismarck concevons pas qu'il y ait elle. Le rappro- 'l'exigence interminable d'effacer jusqu'aux USA de la guerre d'autres voies vers la sécularisa. chement de la un différend presque millénaire. tion, d'autres voies vers la dis- Turquie avec froide ou d'aujourd'hui, qui 'Certains partis démagogiques tinction du théologique et du po- l'Europe est l'oc- . n'ont cessé d'instrurnentaliser n'ont pas hésité à placer le refus litique, que les formes prises par casion de des- de la Turquie en tête de leur l'armée turque dans leurs straté- la laïcité française. Nous faisons serrer l'étreinte message électoral, assurés de gies coloniales, pétrolières, ou de notre laïcité une sorte de lit de du conflit entre caresser l'opinion dans le sens impériales, et de muscler son ré- Procùste, nous coupons tout ce une mondialisa- .du poil. Et ils ont réussi à donner gime contre tous les ennemis de qui dépasse, tout ce qui bouge, tion rangée derrière le pseudo- le ton. Face à cela,.QUoidire? nos « sociêtés ouvertes ». c'est notre religion civile, une messianisme américain et une D'abord revisiter l'histoire, et Et pourtant, cela fait des sorte de catholicisme en creux, insurrection conduite sous la .bienjacobin, bien monarchique, comprendre qu'aucun pays siècles que cette société ancien- bannière apocalyptique du néo- bien français. n'est à ce point parvenu à la per- nement urbanisée, plurireli- islamisme. C'est l'occasion de .fection démocratique qu'il gieuse avant tous les pays euro- Evidemment, dans un tel club, brouiller leurs cartes mani- la Turquie ne saurait puisse donner sans cesse des le- péens, ne cesse d'user ses jamais chéennes, de ridiculiser le choc .çons aux autres. Pour cela il faut régimes successifs, de les démo- trouver sa place. Aussi laïque . de leurs incultures. S'il s'agissait soit-elle depuis la révolution ké- :nous remettre dans la gram- cratiser. Si Mustafa Kemal pour l'Europe d'arrêter sa fron- Atatürk donne le droit de vote maliste, c'est-à-dire depuis maire de l'histoire longue. L'ls- tière pour s'approfondir, c'est quatre-vingts ans, elle ne le sera tanbul ottomane de 1492 a reçu aux femmes en 1934, bien avant trop tard, c'est avant qu'il fallait les juifs chassés d'Espagne les Françaises, c'est moins un jamais assez. Pour se séculariser le faire. La voilà maintenant davantage, la société turque a comme l'Istanbul des années coup de son génie personnel que dans l'obligation d'inventer « inventé» un parti politique at- 1930-1940 a reçu des universi- le point où en était vraiment la autre chose: une nouvelle forme société de son temps. Et lors- -tairesjuifs chassés d'Allemagne. trape-tout, une sorte de « démo- élargie de laïcité, à la hauteur qu'elle accueille les artistes grecs La Sublime Porte, au temps de . cratie musulmane », politique- des défis contemporains. qui fuient le régime militaire, on Soliman, est venue au secours ment libérale et moralement Tentons de faire crédit à ce ne peut pas dire que la Turquie ,de François 1er comme elle est conservatrice (l'UDF devrait que disent ceux qui veulent vrai-' de 1963, au moment du traité venue au secours de l'Allemagne connaître !). Contrairement à ment entrer dans l'Europe. On d'association qui la lie déjà à la 'protestante étouffée par la l'image que l'on en donne par- verra que ce n'est pas tant pour CEE, soit moins démocratique .Contre-Réforme. Et nous ne de- fois, non seulement ce parti n'est l'attractivité de ce qui nous reste que la Grèce des colonels, l'Es- .vons pas oublier que l'Empire pas islamiste, mais c'est un parti de richesse que par curiosité, au pagne de Franco, ou le Portugal . ottoman s'est déployé dans les sous la gouvernance duquel la sens fort. Parce que l'Europe, Balkans avant de se retourner même autodétruite après la der-: vers l'Asie, l'architecture en est nière guerre, reste une énigme,' encore témoin. un mythe à déchiffrer, pour: ilne' serait donc pas .inutile Nous faisons de notre laïcité comprendre le passé du monde d'inverser notre mémoire. Si une sorte de lit de Procuste: récent, installer durablement la l'Europe a longtemps été encer- . pluralité des mémoires, et agir clée par l'Empire .ottoman, la c'est notre religion civile, enfin sur ce qui vient. plupart des reproches que nous adressons au passé turc sont les une sorte de catholicisme • Professeur de philosophie résultats du démembrement en creux, bienjacobin éthique à la faculté protestante que nous avons imposé à l'~-'. deParts.

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Rallies in northern Iraq: Kurds call for vote on autonomy

Reuters by Twana Osman 2 October 2004

SULAIMANIYA I Tens of thousands of Kurds demonstrated in In itself, a tense city which has seen instability over the past towns across Kurdish northern Iraq on Saturday, demanding a refe- year as rival peoples - Arabs, Kurds and Turkish-speaking Turkmen rendum on their autonomy and calling for the oil-rich city of Kirkuk - have fought to impose their dominance, about 2,000 Kurds held a to be made their capital. related demonstration.

InSulaimaniya, in northeastern Iraq, organizers said between 60,000 In Sulaimaniya, several protesters carried banners reading: and 70,000people converged on the local government headquarters, "Kurdistan means nothing without Kirkuk". The thrust of the pro- many carrying banners declaring that Kirkuk, a contested city outsi- test, however, was for a referendum for Kurds to determine their de of the Kurdish region, should be theirs. political status within Iraq.

Banners alSo called for the two main Kurdish parties, the PUl( and Kurds, who make up about 20 percent of Iraq's population, have had the KDp, which have been rivals over decades, to unite and present effective autonomy in Kurdistan since the 1991 invasion, but have a stronger Kurdish challenge for independence. been pushing for further independence since the overthrow of Saddam Hussein. The move appears to be part of efforts to build a united front before elections due to be held in January when Kurds will have a chance to Kirkuk, a city of one million people, has been tense for well over a vote not only in Kurdish regional elections but in a national poll for year, but the situation has worsened in the run-up to the elections. an Iraqi National Assembly. Some analysts fear the issue of Kirkuk could provoke civil war.

As well as in Sulaimaniya, smaller demonstrations were held in the The call for Kirkuk to be made the capital of an autonomous northern Kurdish town of Dohuk, and another was planned inArbil, Kurdistan is also particularly sensitive for Iraq's central government capital of the semi-autonomous Kurdish region, which comprises - if Kirkuk is made the capital then Kurds might also call for Kirkuk's three of Iraq:s 18 governorates. huge oil revenues to be directed only to them.

Kurds continue to flee cities of Sunni triangle IRIN IRIN

(UN Information Network) October 5, 2004

SULAYMANIYAH - Pressured by Iraqi insurgents who see them as down there has been too much for them," he said. Many of the fami- US collaborators, or caught in the crossfire between' Coalition forces lies had been forced to move to central Iraq by the central govern- and local militias, Iraqi Kurdish families continue to flee their homes ment, following the failure of the Kurdish uprising in 1975. Others, in the Sunni Arab cities of FalIti.jah,, Samarrah and Baquba in like Sarnira Yaqub, had left the north in the early 1990s to find work. central Iraq for the Kurdish-controlled north. ByAugust, according to statistics collected by the local department of the northern governo- 'We lived in the industrial district on the northern edge of , rate of 's Ministry of Human Rights, 396 families - 3,771 where my husband was a guard at one of the factories:' she told IRIN people - had arrived in the Kurdish town of Kalar alone. in Kalar. "We stayed through the American attack, even though our area was on the front line, but left in June after a series of threats from The same departments reported that 209families had sought refuge in the insurgents." Like many of the displaced families, Yaqub has rela- , a majority-Kurdish town 60 km to the south. No concerted tives in Kalar district. For three months, she, her husband and eight effort has been made to count families who have fled north to Arbil children stayed with her sister in Smood, a collective town 20 km due to a lack of presence of international aid agencies because of inse- north of Kalar built by the former regime to house families evicted curity, though officials in the city say they number in the hundreds. from outlying villages.

The bulk of displacements occurred in April and May, at the height of The family is now living in the office of a gravel pit on the outskirts of Coalitiön~led assaults on Fallujah. But Dilshad Kerim, a senior official Kalar. 'The owner was happy to lend it to us because there's no work in Kalar's office for humanitarian affairs, told IRIN that tens of fami- going on here at the moment:' she explained. "But he warned us we lies had arrived since August. would have to leave as soon as he started things up again." Most families are now renting houses from friends and relations. But all 'They decided to sit out the first storm, but the continued insecurity suffer from the very high levels of local unemployment. 'My husband

7 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti was a taxi driver in Ramadi," said Fawziya Nuri. 'There's no room rounding Iraq's education system. To change schools, children need for another taxi driver here." Some of the men have decided to return to be able to show papers frOmtheir former teachers confirming that to their.jobs in central Iraq, leaving their wives and children in safe- they have completed so many years of studies - documents that ty in the north. many families either forgot or didn't have time to pick up.

All families registering with the local authorities have been provided 'The new school term has started and my children are sitting around with emergency supplies of blankets and cooking gas. But officials here," complained Yaqub. "For the moment, it's just too risky to go in the north can do nothing to solve the complex bureaucracy sur- back down to Fallujah."

Three Kurdish militiamen, civilian killed in attack north of Baghdad

AFP October 6, 2004

BAQUBA, Iraq - Three Kurdish militiamen and a civilian were The ambush comes after a September 30 threat by an unknown killed in an ambush near the reStive city of Baquba, a local official Kurdish group to target Islamist organisations which it accused of in central Iraq said Wednesday. having murdered 15 Kurds in recent attacks. Calling itself "Vengeance", the group promised bloody retribution against Unknown attackers opened fire late Tuesday on a vehicle carrying Islamists "who issue fatwas (religious decrees) legitimising the mur- the militiamen loyal to Jalal Talabani's Patriotic Union of Kurdistan der of Kurds by describing them as infidels". (PUK). Five other militiamen were wounded in the attack. 'The peshmergas (Kurdish fighters) from the Saadia region and their It also pledged to seek revenge for three KDP members found deca- civilian driver were heading in a mini-bus to the Suleimaniya region pitated by the road between Baghdad and the disputed northern oil in northern Iraq," the official, Mohammed Othman, told AFP. city of Kirkuk last month. Ansar al-Sunna, an extremist organisa- tion believed to have ties with Osama bin Laden's Al-Qaeda net- 'They were attacked by armed men travelling in a car in the town of work, announced September 19 that it had beheaded the three men Kalar," said Othman, a member of the local council of Saadia, home it snatched near the town of Taji because they worked with US to many Kurds. The PUK's militia controls the Suleimaniya region, forces. Vengeance also vowed to retaliate for the deaths of 12 Iraqi one of the three Kurdish provinces which has enjoyed wide auto- Kurdish policemen in an attack in Baquba on September 14. "Any nomy since 1991 and defied the rule of Saddam Hussein's regime. Arab over 17 setting foot inside is risking his life," The other two northern Iraqi provinces administered by the Kurds the group warned. The killing of the 12 policemen was claimed by are Dahuk and Arbil, which are under the control of Massud the Tawjid wal Jihad organisation of alleged Al-Qaeda operative Barzani's rival Kurdistan Democratic Party (KDP). Abu Mussab al-Zarqawi, the most wanted man in Iraq.

Iraqi Turkmen leader says civil war possible

Reuters October 8, 2004

CAIRO: The Turkmen representative on Iraq's Governing Council 'The same goes for other ethnicities. If there are not equal rights for said in an interview published on Tuesday that she expected civil all individuals of the Iraqi people, there will be civil war and I expect war in Iraq if any ethnic or religious group feels it has not received this, because civil war arises from discrimination," she added. its due. Chapouk said Kirkuk was populated entirely by Turkmen until the Many of Iraq's Arabs and Turkmen are wary of Kurdish aspirations British brought in other groups to work in the oil industry in the for significant autonomy in an area incorporating three provinces 194Os."It's 100 percent Turkmen. I tell you I have documents to that Kurds wrested from Baghdad after the 1991 Gulf War. The northern effect. In 1941 the British set up the oil company and this company city of Kirkuk, which sits atop one of the largest oil fields in the employed everyone who lived in Kirkuk. Those who got jobs were world, is at the heart of the dispute which has intensified since the 90 percent Turkmen and the rest were Arabs, Assyrians and Kurds fall of Iraqi President Saddam Hussein last year. who lived outside Kirkuk."

In the interview with Egyptian state newspaper al-Ahram, Songul In 1921, when the British occupied Iraq, they estimated that Kurds Chapouk was asked if civil war could break out because of the situa- had a large majority in the city. The 1957 census, the last officially tion in Kirkuk. "Yes,if there is any violation of the Turkmen's rights conducted national poll, put the figure at 48 percent Kurd, 28 per- and they are not given a right that is given to others," she said. cent Arab and 21 percent Turkmen.

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Kongra-Gel believed responsible for murder of PWD member

KurdishMedia.com 7 October 2004

London/Mosul: On Wednesday 6 September while traveling on the Today, Thursday morning, Siphan's dead body was found by villa- outskirts of near the Makhrnur refugee camp believed to be gers dumped off the roadside who later contacted the KDP. His body controlled by Kongra Gel, Siphan Rojhilat (Shapur), an Iranian Kurd, was retrieved by his friends from the formative PWD. who had formerly been responsible for coordinating the organisa- tion's political activities with Iranian Kurdistan, was kidnapped ln recent dispatches through his lawyers, Abdullah Ocalan called on from the car in which he was traveling, his driver knocked uncons- Kongra Gelloyalists to capture and kill members of the dissenting cious. group - there were 25 names on the hit list including that of Siphan.

Siphan left Kongra Gel four months ago after a major split of key The murder of Siphan, if carried out by Kongra-Gel, suggests that political figures from the organization following their rejection of the organisation is prepared to execute their own former comrades Kongra Gel's return to armed struggle by the organisation's hardli- who dedicated the past 20-30 years of their lives in the hope of secu- ners, the Ankara Group, in particular, Cemil Bayik and Duran ring rights and freedoms for the Kurds in Turkey. The execution of Kalkan. The group that split is in the process of holding its first Siphan Rojhelat following his kidnapping yesterday is now under conference to establish a new democratic party that condemns all investigation. forms of violence, named the Democratic Patriotic Party (PWD).

"A Kurdish Jerusalem" Kurdish politicians accused of failing to work for reforms that would redress historical injustices in Kirkuk

Institute for War & Peace Reporting (IWPR) by Twana Osman 11October 2004

SULAIMANIYAH / Throughout the 40 years of the Kurds' armed ethnic cleansing, the old administrative map of Kirkuk that existed . struggle against a succession of Iraqi governments, their political before the Baath party came to power in 1968 shöuld be restored. leaders have always ranked control of the city of Kirkuk top on their But Kurdish leaders, along with the whole of the former Governing list of priorities. Council, voted to defer the issue when they accepted the wording of the Transitional Administrative Law, TAL. Kurdish political parties raised the issue of Kirkuk time and again, calling the oil-rich city "the heart of Kurdistan", and more recently The former Baathist regime altered Kirkuk's demographic profile "the al-Quds (or Jerusalem) of Kurdistan". through a three-pronged approach. First, they expelled Kurds and other minority groups through a variety of mechanisms, both subt- But these long-touted political slogans have not translated into prac- le and crude. Second, they settled poor Arabs in the Kirkuk gover- tical action on Kirkuk since the fall of Saddam Hussein's regime. norate, mostly through a series of incentives. The two main Kurdish parties have done little of significance to reverse the impact of decades of ethnic cleansing in the Kirkuk The third point, and the one that is now most relevant, is the redra- governorate. The two appear to have once again placed party inter- wing of regional boundaries by the Baathist government. This was ests above the people's by competing against each other for political achieved by slicing off Kurdish-dominated areas of the governora- dominance in Kirkuk, instead of forming a united front to reverse te, such as , and Kalar, and assigning them to the area's artificially created ethnic situation. Through their inaction, other governorates. At the same time, boundaries were revised so they have allowed a de facto endorsement of decades of ethnic as to incorporate Arab areas, for example Hawija, from neighbou- cleansing. ring governorates. At a stroke, this carefully conceived gerrymande- ring administratively detached hundreds of thousands of Kurds High on the agenda of the political parties, we hear, is the return of from the Kirkuk governorate, and added Arabs. Kirkuk to its natural demographic state - in other words, to a popu- lation mix resembling the position before the ethnic cleansing of This three-pronged process must be reversed. Kurds, Turkoman and Christians, and the influx of Arabs from the south, that began in the early Sixties. This reinstatement is made all Expelled populations must be allowed to return; the 'brought the more imperative as talk of a census circulates and the country Arabs", as we Kurds call them, should be given opportunities to go moves toward elections in January. As a first step to addressing the back to their original homes where that is possible; and, most

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importantly, the governorate must have its original administrative of disputed territories, including Kirkuk, shall be deferred until ...a contours reinstated. On the first point, the Kurdish political parties fair and transparent census has been conducted and the permanent have verbally encouraged the return of thedisplaced Kurds and constitution has been ratified." others, such as Turkomans and Christians, but they have done litt- le more. The problem is that a permanent constitution may be many years away; but the census that will have a crucial influence on any futu- Kurds in Kirkuk read this as a betrayal of the cornerstone of the par- re decisions that are inade about Kirkuk may be imminent. It ties' long-term agendas. On the second point, under the TAL, appears that the Kurdish leadership in Baghdad did little to lobby Kurds who find that their lands have been occupied by Arabs can for a swift redrawing of governorate boundaries. take legal action to reclaim their property - although to date no one has won such a case. Another group of Arab migrants brought in by Inexplicably, they have also failed to help communities in Kurdish Saddam are less likely to move, because they were settled on areas cut off from Kirkuk to lobby for reinstatement of their former govemment-owned land. One such community lives in a large position. Chamchamal - a district thatwas lopped off the eastern urban quarter of Kirkuk city known as the "10,000dinar area" - after side of Kirkuk and added onto Sulaimaniyah governorate - has a the money (roughly 500 US dollars) each member of the group was population of about 180,000. That number of people, if reintegrated given, along with free housing, to settle here. That alone resulted in into Kirkuk governorate, would radically alter the result of a cen- a substantial demographic shift. sus, since it is close to the total of Kurds expelled from Kirkuk city in the Nineties. And Chamcharnal is just one of several such areas. The third pressing need - redrawing the boundary lines - suffered a grave setback when Kurdish representatives on the former If a census is held in Kirkuk in the next few months, it will simply Governing Council signed the TAL and thus gave their consent for set in stone a demographic situation that was artificially created by provincial borders existing as of March 2003 - in other words as the former regime. It will not be the "fair" census envisaged by the altered by the Baathist regime - to stay as they are, at least for now. TAL. That is unacceptable to the Kurdish people - one wonders Article 53 of the TAL says, 'The boundaries of the eighteen gover- why it is not unacceptable to their leaders. norates shall remain without change during the transitional per- iod." It later states that changes may be included in a permanent * Twana Osman is an editor with the Hawlati newspaper in constitution, once that is adopted. The TAL also postpones discus- Sulaimaniyah. sions on.the status of the governorate, 'The permanent resolution

Deadline for Kurds to leave the Sunni Triangle

KurdishMedia.com By Aram Azez October 15, 2004

Al-Anbar-Iraq: The insurgent groups in the Al-Anbar governorate, "I have been living in Falluja for 35 years. I studied Arabic, worked which has become a hostile zone in central Iraq for the US-led coa- with Arabs, and am more familiar with Arab culture than the lition, recently adopted a new policy against the allies of the coali- Kurdish one, but I have to leave my town just because I am of tion forces. Kurdish origin", Sam told Kurdishmedia.com.

The Kurds have been the main targets. Due to the defunct Baath Party's Arabization policy, which aimed to replace the Kurdish heartland with Arabs from southern Iraq, The area that has been termed the Sunni Triangle and a safe haven approximately 100,000 Kurdish families were deported to the Sunni for most of the anti-US Islamist groups now is an unsafe place for Triangle between the 1960sand 1990s.However, since the collapse Kurds too, who have been residing in the region for decades. of Saddam's regime, majority of those Kurds have returned to According to Kurds who have been forced to leave the area, a new Kurdish controlled areas. According to Walid Hussen, a Kurd from Arab-Islamic group with strong links to Al-Zarqawi's group, has the Al-Anbar region, many of those Kurds have left the Sunni ordered the remaining Kurds of the Al-Anbar governorate to eva- Triangle. Walid said the Kurds did not feel safe to stay in the area cuate the region within three months. due to both U.S. attacks against the insurgents or increased anti- Kurd sentiment and violence in the area. A Kurd, who calls himself Sam, is one of those Kurds who the insur- gents have ordered to leave. According to Sam, Shekh Abdullah Al- Currently, about 1000 Kurdish families live in the Sunni Triangle. Janabi, the leader of the insurgents in question, this week ordered Those Kurds who have left for Kurdistan left their belongings and the evacuation of all Kurds residing in the Al-Anbar region by the properties behind. According to Sam, the Al-Janabis Mujahidin end of 2004, due to the Kurdish leaders' participation in the libera- group has told the Kurds residing in and around Falluja, to sell their tion of Iraq last year. houses for half the price of their value and leave.

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The group is fully cooperating withAI-Zarqawi'sAI-Tahir group and took place and consequently the few hundred members of the other insurgent groups, such as those of the former Baath Party group were either killed, fled to Iran or other parts of Iraq. members. At the same time the AI-Janabi group does not trust the Kurdish members of the radical Islamic Ansar AI-Islam, which is Since the defeat of Saddam's regime by the US-led coalition, Kurds working in the Sunni Triangle with AI-Zarqawi's group. have been the Islamic and other Arab groups' target. Attacks, killings, beheadings, and robbing of Kurds who are living outside After the collapse of the Taliban regime in Afghanistan, some Arabs the area under the control of the Kurdistan Regional Government, from the AI-Qaeda network crossed the Iran-South Kurdistan oi: those who are commuting to and from South (Iraqi) Kurdistan (North Iraq) border and joined the radical members of the Kurdistan occur daily. Sam told KurdishMedia.com that he spoke to members Islamic movement. Later in 2002, Ansar AI-Islam (the followers of of AI-Janabi a few days ago in order for them to let the Kurds of AI- Islam) was established. During the Second Gulf war, Ansar AI-Islam Anbar region to remain there. However, the leader of the group told declared a war against the U.s. and its allies, including Kurds. Sam, "what are the Kurds doing in Iraq, Kurds should leave our Thereafter, a joint Kurdish-US campaign against Ansar AI-Islam land and go to theirs, which is called Kurdistan.

Turkey Needs Economic Policies, Not EU Membership

Bloomberg 13 October 2004

The issue of Turkish membership in the European Union has always has gained more than a fifth in value this year, measured in local cur- been reminiscent of Mark Twain's quip on the climate: "Evèrybody rency. The Turkish dollar bond maturing in 2030 has surged more talks about the weather, but nobody does anything about it."There's than 20 percent since early May. The conclusion? Investors have deci- been a lot of talk about Turkish accession, but little action. And ded there is money to be made buying Turkish assets before even- maybe there are good reasons for that. In reality, what Turkey needs tual membership. is sound economic policies, instead of EU membership. Poor and Populous Last week, Turkey won approval from the European Commission to start talks on joining the EU. "It is a qualified yes," said the com- Well, hold on. The issue is more complicated than it looks. mission's president, Romano Prodi. The road to accession is long and difficult -- after all, Turkey signed Does that mean it's time to start reviewing Turkish assets? If the its first agreement paving the way to membership in 1963.Taking in country is going to join the EU, shouldn't you be piling into Turkish Turkey isn't just like absorbing another Slovenia or Latvia. It is a stocks and bonds? Shouldn't you be flicking through brochures for country with more than 70 million people. That would make it the villas overlooking the Turkish Mediterranean? And tucking a few EUs second-largest nation after Germany. It is also poor, even com- Turkish liras away for the day they can be swapped into solid euros? pared with the countries that have just joined. Turkish gross domes- tic product per capita is less than $3,000, slightly more than half the At least some European economists think so. "For the time being, the level of Hungary or the Czech Republic. best assumption to use is the one we believe foreign- portfolio and direct investors will proceed upon -- namely, that Turkey is present- The Turkish economy has little to recommend it. The Global lyon track for EU membership in the next decade or so," said Alex Competitiveness Report produced by the World Economic Forum Garrard, an economist at Ui3s AG in London, in an e-mailed res- last year ranked Turkey in 65th place out of 102countries surveyed. ponse to questions. That's below Vietnam, Morocco, and the Dominican Republic. It's also much lower than any of the new Eastern European countries Turkish Markets that joined the EU this year -- Slovenia, for example, ranked 31st, and the Czech Republic was 39th. Anyone who tracks Europe's markets will be aware that there is a well-established path to EU membership. In the years leading up to 16 Billion Euros accession, countries benefit from hardening currencies, tighter public finances and more foreign investment. Spain and Ireland have follo- The record on convergence plays is a lot more mixed than many wed it with huge success. Poland, Slovenia and Hungary joined the people might imagine. You would have done well investing in club this year after a similar process. There appears to be little rea- Ireland or Spain at any time in the last 20 years, and not so well if son why Turkey shouldn't go the same way. you invested in Portugal or Greece. There is a view that countries automatically get richer once they join the EU because of all the sub- The Turkish financial markets are certainly following that script. sidies that come their way. In Turkey's case, forget it.

After the EUs decision, the Istanbul Stock Exchange National 100 One, Turkey would get annual farming and regional assistance Index reached a record high of 22,951 points. The benchmark index worth 16 billion euros ($19.7 billion) by 2025, according to the

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European Commission, citing figures based on current values. Balanced budgets, low taxes, free labor markets, and tough com- That'~ about 230 euros a person each year -- hardly enough to petition policies are more important for economic development transform a country, yet a considerable sum for Europe's tax- than EU accession. For evidence of that, look at some of Europe's payers. Two, the idea that subsidies make much difference is a . wealthiest countries such as Norway, Icela.ïd a.,d Switzerland, myth. which aren't EU members.

There is a common view that Ireland has grown rich in the past That will be true for Turkey, as well. With sound economic policy, decade on a diet of EU money, but the stunning success of that it will do well. Without it, the country won't prosper, regardless of economy owes a lot more to clever policies and hard work than it whether it is inside or outside the EU. does to European handouts. If subsidies made the difference, why is eastern Germany still an economic basket case? So keep those convergence plays on hold. Turkey is better off taking control of its own economic destiny, without relying on its Policy, Not Handouts northern neighbors.

Turkey says Kirkukis not an internal matter for Iraq

Turkish Daily News October14,2004

Turkey has warned Iraqi-Kurds that Kirkuk is like a time bomb and escaping from oppression at the hands of Saddam Hussein in the any forced imposition on the demographic structure of this ethni- last decade, according to the sources. cally-mixed city would set that bomb off, leading to violence across Iraq and sparking undesired developments of which Turkey can- 'Turkey would not ~ain a bystander if tens of thousands of not remain a bystander, Turkish sources said. Turkmens flooded 0 er its borders escaping potential violence in Kirkuk," officials told rzani.

Iraqi-Kurdish leader Masoud Barzani visited Ankara this week and '----- held talks with Prime Minister Recep Tayyip Erdogan and Foreign Kirkuk not merely Iraq's internal business Minister Abdullah Gul. Despite the soft tone on both sides, Kirkuk remained a source of tension that Ankara tried to settle through Speaking after Barzani's departure, Turkish Foreign Ministry offi- warnings to Barzani, sources revealed. cials warned yesterday that Kirkuk was not merely an internal mat- ter for Iraq and said neighboring countries also had sensitivities. Kurds claim they are the majority in Kirkuk, which sits atop six per- cent of the world's known oil reserves, and have been moving to ''Neighboring countries and the international community have sen- the city and neighboring area over recent months to "reclaim" pro- sitivities over the status of Kirkuk," said ministry spokesman Tan, perty they say was forcefully taken from them as part of Saddam warning that Iraq should be at peace in the future with its neigh- Hussein's Arabization campaign over the past decades. .bors. "Kirkuk is not only an internal business for Iraq; it concerns its neighbors as well," Osman Koruturk, Turkey's special envoy for The movement is creating tension among the city's Arab and Iraq told the private NTV television. "Kirkuk is where the risk of Turkmen population and is viewed with suspicion by Ankara as an ethnic clashes is highest in Iraq. We as Turkeyare determined not attempt to change the demographic composition of the city ahead to let what happens in Iraq to negatively affect us." of parliamentary elections slated for January. Barzani had said Iraq was an Iraqi city with a Kurdish identity after "Ankara would not turn a blind eye to any fait accompli concerning talks in Ankara. Koruturk said claims that "Kirkuk is a Kurdish the status of Kirkuk," Foreign Ministry Spokesman Namik Tan told city" would be against the principle that its status would be deter- reporters in Ankara yesterday. mined according to the Iraqi people's desire.

He warned there should be no attempt aimed at changing the "Barzani's Kirkuk remarks are extremely worrying for us," he said, population structure of the city and added that Kirkuk's status probably referring to Barzani's past statements in which he descri- would be determined in any permanent Constitution that would bed the city as the "heart of Kurdistan." be drafted by the Iraqi Parliament after elections in January, some- thing that will be followed by a referendum. Ankara also told the Kurdish leader that Turkey was not opposed to a federal administration in Iraq, provided that Iraq's territorial Ankara told Barzani it would not remain indifferent to possible suf- integrity was protected and such an administration was endorsed fering by 'Turkmen brothers," just like it did not when hundreds of by the Iraqi people in a future referendum. thousands of Kurds from northern Iraq fled over its borders while

12 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti A scrappy Bush-Kerry debate, focused on'Iraq

By Todd S. Purdum

In the end,Jt was a real debate: sharp, scrappy and "qefining, just what the na- tion seemed to be yearning for during a wartime election campaign. Again and again, President George W. Bush defen- ded his conduct of the war in Iraq, in- sisting, "there must be certainty from the U.S.president." Over and over, Sen- a~orJohn Kerry asserted that Bush had led the country into a debacle in Iraq and it was time for a "fresh start, new credibility" in foreign affairs. From the very first question oftheir . 90-minute exchange Thursday night, Kerry was determined to show, as he put it, that "I can make America safer than President Bush has made us." He was cool, respectful, rational in offer- ing a detailed brief that Bush had embarked on a News diversion from the war on Analysis Al Qaeda and global terror by invading Iraq, and his answers never exceeded the time lim- its negotiated by both sides. By the time the debate ended, Kerry appeared to have accomplished his President George W. Bush, right, and Senator John Kerry, the Democratic challenger, primary goal for the evening: estab- lishing himself as a plausible com- meeting before the start of their presidential debate at the University of Miami. mander in chief. Bush,who seemed defensive arid less They agreed that the United States sure of himself at the outset, quickly "Well, you know, when I talked about could not pull out of Iraq precipitately. the $87 billion, I made a mistake in how . gained his footing, counterpunching But they disagreed on virtually every- effectively by repeatedly charging that I talk about the war," Kerry said. "But thing else, from how to handle what the president made a mistake in invad- Kerry's record was inconsistent and both called genocide in Sudan to nucle- that he lacked the resolve to defend the . ing Iraq. Which is worse? I believe that ar proliferation in North Korea and when you know something's going' nation against terrorism. Iran .. He was just as relentless as Kerry, wrong, you make it right. That's what I Perhaps their sharpest disagreement learned in Vietnam. and perhaps more emotional, never on future actions came over North Ko- ceding ground to Kerry in his insist- "When I came back from that war, I rea, with Kerry favoring direct talks saw that it was wrong. Some people ence that he had used every available with Pyongyang intended to halt its de- means to defend the nation in the after- don't like the fact that I stood up to say velopment of nuclear weapons and so. But I did. math of Sept. il.At times, he seemed to Bush contending that two-party talks lean into the television camera, purs- "And that's what I did with that vote. would be unwise and wreck the region- And I'm going to lead those troops' to ing his lips, at some pains to disguise al six-party talks in which the United his apparent exasperation at Kerry's at- victory," Kerry said. States is counting on China's leverage to Bush was just as blunt in his insist- tacks, insisting~ as he did at the outset, pressure the North. "People know where I stand." ence that Kerry's criticism of the con, At one point, Bush burst out a spon- Fa,dng by farthe largest national duct of the war had demoralized the taneous answer to a question that Kerry aud ience of the campaign to dat~ with troops and the interim Iraqi leaders had posed only rhetorically, declaring polls suggesting that between one-fifth struggling to impose some stability on before the moderator, Jim Lehrer, had and one-tl1il'd of voters might be influ- that country. recognized him, "Of course we're doing enced byThursday night's encounter, "What kind of message does it say to everything we can to protect America." Kerry was at pains to rebut the Bush our troops in harm's way 'wrong war, At another point, after Bush justified campaign's portrayal of him as a fickle wrong place, wrong time,'" Bush said, his use of pre-emptive militaryaction flip-flopper who- hastepeatedly echoing Kerry's recent formulation. by saying "the enemy attacked us," changed his position on the war in Iraq - "That's not what a commander in Kerry pointed out that that enemy had and who would cede too much control chief says when you're trying to lead not been Saddam Hussein, leading of the nation's defenses to foreign al-' troops." Bush to jump in to say, "Of course I lies. - . After the debate, each man's backers know Osama bin Laden attacked us." ' When Bush noted that Kerryhad claimed victory, with Kerry's adviser The two men agreed that the threat voted against an $87 billion apPJ::opri- Tad Devine declaring that viewers "saw of unconventional weapons in th!'! ation for military and reconstruction somebody who could be president, and hands of rogues would be the biggest operations in Iraq and, Afghanistan, who could step into that role.' challenge facing either of them as then said he had initially voted for an-' Ken Mehlman, the campaign man- president - and that Saddam had other version, Kerry's rebuttal could ,ager for Bush declared, "George Bush seemed to pose such a threat. hardly have been crisper. spoke plainly," and insisting that

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'.Kerry's "credibility: .gap became '.a was more disciplined and controlled "And he said our troops would be oc- chasm." than usuaL' . cupiers in a bitterly hostile land. That's Indeed, each man was true to type He may well have struck undecided exactly where we find ourselves today.". and gave his committed supporters voters as not much like the Republicans' He added: '~most every step of the com:forting lines of argument to cling worst caricatures. . way, our troops have been lefton these' to, with Bush repeating tested lines He spoke plainly, politely, but did not ..extraordfnarily difficult missions. from his stUmp speeches to argue that shrink from direct and pointed crit- . "I know what it's like to go out on .one his course was simple and direct and icism of Bush's poiïcies. of those missions where you don't know Kerry doing the same to argue that only "You know, the president's father did what's around the comet" he said "and a greater awareness of complexities and not go into Iraq, into Baghdad, beyond I believe our troops ne~d other 'allies helping." more support from allies could truly , and the reason he didn't is he said keep the nation safe. - he wrote in his book - because there The New York TImeS As the challenger, Kerry had the was no ~able exit strategy," KerrY'Said ;greater b\lrgen, and his performance at one pOInt. '.

Des manifestants kurdes eXigent le départ AniS- d'Arabes de Kirkouk --- KIRKOUK (Irak), 3 oct (AFP) - 11h28 - Des dizaines de manifestants kurdes ont défilé dimanche à Kirkouk pour exiger le départ des Arabes qui ont été incités à s'établir dans la ville pétrolière du nord sous le régime de Saddam Hussein.

Les manifestants ont brandi des banderoles demandant le "départ des Arabes" non originaires de la région et le "retour des Kurdes chassés de leurs foyers". .

Ils ont également exigé de chasser de l'administration les éléments fidèles à l'ancien régime qui empêchent, selon eux, le retour des Kurdes dans la ville.

Les Kurdes accusent le régime de Saddam Hussein d'avoir "arabisé" Kirkouk et sa région et d'avoir déplacé de nombreux Kurdes de la région dans le sud chiite de l'Irak.

La question du retour des Kurdes et de la présence d'Arabes installés dans la ville et sa région avant la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003 ajoute à la tension dans la ville, habitée également par des Turcomans.

"Samedi, des milliers de Kurdes, ont manifesté dans la ville, située à 255 km au nord de Bagdad, pour demander un référendum sur l'avenir du Kurdistan et y rattacher la ville pétrolière.

Les deux grands partis kurdes, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), ont ouvert des bureaux à Kirkouk après la chute de Saddam Hussein et ne cachent pas leurs projets de rattacher la ville pétrolière aux trois provinces du Kurdistan.

L'UPK et le PDK, qui se partagent le contrôle des trois provinces kurdes de Souleimaniyah, Dohouk et Erbil, n'appellent toutefois pas à l'indépendance et sont favorables à une large autonomie du Kurdistan dans un Irak fédéral.

La cohabitation entre les différentes ethnies reste difficile dans cette ville, qui est régulièrement le théâtre de violences meurtrières.

La Force multinationale cède le contrôle - Arr- d'Erbil à la Corée du Sud --- BAGDAD, 3 oct (AFP) - 14h38 - La Force multinationale conduite par les Etats-Unis a annoncé dimanche avoir cédé au contingent de la Corée du Sud le contrôle des affaires civiles et de la reconstruction dans la région kurde d'Erbil.

"A partir de la date du 1er octobre, plus de 2.500 soldats de la République de Corée sont en charge (...) des opérations de stabilisation et des affaires civiles dans la province d'Erbil", indique un communiqué de la force.

La Corée du Sud a annoncé le 22 septembre avoir porté à 2.800 soldats son contingent en Irak, auquel viendront s'ajouter en novembre 800 autres militaires, faisant d'elle la troisième force dans le pays après le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Séoul disposait déjà de 660 hommes en Irak, membres du génie civil et du corps médical. Au total, les troupes sud-coréennes atteindront en novembre 3.600 soldats, détrônant ainsi l'Italie à la troisième place des troupes de la force multinationale.

Le nouveau déploiement, qui a suscité de vives oppositions parmi la population, s'est effectué dans le plus grand secret depuis début août, Séoul imposant un black-out total de l'information, officiellement pour des raisons de sécurité.

Le contingent sud-coréen, basé à Erbil, doit entamer sa mission de réhabilitation et de reconstruction, strictement limitée à ces domaines par le parlement sud-coréen. ~

Le déploiement, qui avait été à plusieurs reprises repoussé, avait été particulièrement critiqué lors de la prise en otage en Irak d'un traducteur sud-coréen, Kim Sun-n, finalement exécuté en juin après le refus de Séoul de renoncer à l'envoi de troupes. .

Un groupe islamiste, disant s'appeler L'Armée secrète islamique - les Drapeaux noirs, a fait parvenir aux autorités de Séoul une vidéo dans laquelle il menace les militaires et les civils sud-coréens.

Séoul a renforcé dimanche son dispositif policier, notamment autour de l'ambassade des Etats-Unis à Séoul, après un message attribué au numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, menaçant les intérêts de plusieurs pays, dont la Corée du Sud.

14 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Ozeti

o:t' 0 0 N LaFrancesoulage les autres ~ ex: droite de l'UE pour qU'ils se j:Q bornent àproposerà:~ 0 un E-< (partenariatprivr1égié». .«lurco-scePliqu8S» CalCul.Au niveau deSgouver- U 0 icté par des préoccu- l'étudedeBruxellesinsistEislir président Heinz Fischer. Mais . nements,la Turquie continue M pations- strictemen~ les nombreux bénéfices poli- ilestprobablequenil:-\utriche de disposerde solides alliés,al,l' ~ franco-françaises: le tiques ou économiques d'un ni la petite Chypre - dont le . premier rang desquels la ::r:: u projet de référendum tel élargissement Nord reste occupé par l'armée Grande-Bretagne, mais aussi z français sur l'adhésion Réserves. Tous ceux quiredou- turque - n'auraient osé mettre l'Italie, l'Espagne, voire la Grè- -< D ce désireused'ancrerson«en- turque va faire pas mal d'heu- tentl'impact de ce pari risqué . Itù.i:rvetô à l'ouverture des .. ~ .,...::s reux en EUrope. Mais aussi pour l'Union européenne se .négociations avec Ankara. n~mi historique» dans l'DE. Cl provoquer quelques grince- réj~ntdoncsouscapeque L'épée de Damoèlès du:réfé- Enfin, au sein de la «nouvelle E-< mentsdedentsàBruxelles,où la France porte le chapeau rendumfrançaisvientdonc Eiirqpe;>, «règne'{e-s:jridro,me ~ la Commission s'apprête à d'unéventuelrejet,injine,dualléger le poids de la déci~ :derzèpasfeiiner laportède.riiè- ....N rendre, le 6 octobre, unavis fa- candidat turc. Pour la cher- sionqueleConseileuropéen "}ësoi», observe undiplOrnate ~ vorableàl'ouverturedenégo- cheuseSylVieGoulard,auteur prendra, le 17 décembre. :mm.çlrls;~chaud'~ütie.n~e . ~ ciations avec Ankara. Sans d'unessaiàparaître(l)surles Dans beaucoup de pays, les làPologne,s'expliquè~P!u" ::s occulter les accrocs persis- dangersdel'adhésionturi:tU:~i gouvernements sont en porte- .lecalcul:tactique lie favoriser, -< en .tants àladémocratie turque - «ilest extrêmement sain que ce à-faux sur ce sujet avec leurs apI:ès~demain, l'intégi:lition nombreux cas de torture, processus, décritcommeirré- opinions publiques, qui pei- européennedel~ wi- harcèlement des défenseurs versible,nesepoursuive pasen nent encore à digérer le «big- re.de la BiélorùSsieou de la d~s droits de ~'ho~e, pro- . catimini:faceàunchoixaussi bang» de l'adhésion, le 1ermai, Moldavie. Ankar:a c'onserye blemes de la~~nte kurde"'gravepourleprojeteuropéen. il de dix nouveaux membres . donc ..toutesses"èartes èn -,~erappo:t~ilotep.arlecom- : faut un deôat ap- AveclaFrance,l~emagneest . màins. «J)'autdntplus,faitva- nussrore a 1ElargISsement, profondi». le pays où la Turquie divise le, .Ioir SylvieGoulard,que ladéci- Günter Verheugen, sou- Chez les chefs plus.Lechanceliersocial-dé~ sion cruciale sera prise en dé- ligne que les considérables ré- d'Etat et de gouver- mocrate Gerhard Sèbroderet cembre,pas dans dix ou quinze formesaccompliesparcepays nementdel'Union, ses alliés verts soiifà fond ans: le référendum annoncé permettent de lancer, àplusou les seuls à avoir pu- poUr,tandis que la plupart deS peut se révéler un trompe l'oeil moins bref délai, le proces- bliquementexprimé leurs ré- chrétiens-démocrates de la ' démocratique».~ 'susd'adhésion.Chiffrantson servessontlesAutrichiens. Il CDU sontventdeooutoontre. NATHALIE DUBOIS coût net annuel entre 16,5 et faut «reconsidérer enprofon- Leur chef dé file,AngeIa Mep~ (1) Le Grand Turc et la 27,5milliards d\mrosen 2025, deur» ce projet, a déclaré le kel,aécritàtouSlesleadersde République de Venise, Fayard.

Meeting couldease U.S.-Iran tension . By Steven R. Weisman tended to take part in the conference, the United States, to do more to stop Agence France-Presse reported . cross-border help for insurgents in Iraq. . WASHINGTON:. After months of "In principle, taking part in the con- While in the United States last week, fl?rceful American talk on Iran, the ference does not pose a problem for us," Allawi said this issue could best be Bush administration's new openness to Hamid Reza Asefi, Foreign Ministry dealt with in a conference of Iraq's hav.ing'Secretary of State Colin Powell spokesman, said.] neighbors in the region, plus othedead- . attend a conference along with an en- Bush administration officials say ing countries in the world. '. voy from Iran next month is spreading there has been a debate for months over The United States accepted the idea, hope among European and Arab offi- how to deal with the growing problem and State Department officials say they cials that s~ch a meeting may reduce of Iran's nuclear program as Britain, now expect it to occur in late November tensions in the region. France and Germany have sought to en- in Cairo . .State Department officials insist that gage the Iranians over it to avoid a con- The New York TImes Powell's newly expressed willingness frontation with the United States. to be in the same room with an Iranian Except for a brief talk between a U.S. • Iran refuses offer for fuel representative at the. conference - envoy in Baghdad and some visiting Ira- which is to be on the future of Iraq - ' nian officials this year, the United Iran on Sunday rebuffed a proposal does not portenda softening in other States has not had diplomatic contact by Senator John Kerry, the Democratic American grievances, including the de- with the Iranian government since May presidential candidate, to sUf'PlYthe Is- mand that Iran abandon its suspected 2003. Talks were cut off then after a lamic state with nuclear fue for power nuclear weapons program and support series ofbombings in Saudi Arabia that reactors if Tehran agrees to give up its' of terrorism. were linked to groups based in Iran. own fuel-making capability, Reuters re- "We don't see this as an opening for a Iraq's interim prime minister, Ayad ported from Tehran. new dialogue," a senior State Depart- Allawi, provided an opening for a new Asefi said it would be "irrational" for m~nt official said.. engagement recently, a,ccording to offi- Iran to put its nuclear program in jeop- ~Itjust shows we will talk to Iran on cials from the United States, Europe ardy by relying on supplies from certain issues like Iraq when it is in our and the Arab World. abroad. Iran has the technology to make interest to do so." Allawi has appealed to Iran and Syria, nuclear fuel, Asefi said, "and there is no [Iran announced Sunday that it in- , which also has troubled relations with need for us to beg from others."

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ûmondt 5 OCTOBRE 2004 'L'entrée d'Ankara aurait un Strasbourg, a régulièrement impact « positif» et coûterait condamné Ankara pour tortures

, ' , 28 milliards d'euros par an BRUXELLES été jugé coupable de torture, sur de notre bureau européen deux personnes seulement, dont BRUXELLES poids au Parlement et au conseil Torture, violation du droit à la une femme, qui a' fait une fausse de notre bureau européen des ministres, devant l'Allemagne. vie, traitements inhumains et dégra- couche par la suite. Il a été condam- GÜllter Verheugen a préparé Un ' ~ PoUtique étrangère. « L'acces- dants : de graves violations ont valu né à deux ans de prison, ainsi qu'à rapport sur les conséquences de sion de la Turquie étendrait lesfron- à ,léi Turquie de nombreuses l'interdiction d'exercer sa profes- l'adhésion de la Turquie à l'Union tières de l'Union à des pays [Irak, condamnations ces dernières sion pendant six mois. La Cour de européenne (UE), estimant qu'elle Iran" Syrie, Annénie, Géorgie, années par la Cour européenne des Strasbourg a regretté que « lesprin- adhérera en, 2015 et aura les' Azerbaïdjan] qui sont actuellement droits de l'homme. Depuis qu'Anka- cipaux auteurs des actes de violence mêmes droits que les autres pays source de tensions etferait remonter, ra a pris conscience que son entrée ,[aient] joui d'une quasi-impunité, en202S. ' les problèmes de la région plus haut dans l'Union européenne passait nonobstant l'existence de preuves i"é- ~ Développement économi- dans l'ordre du jour européen », par des réformes profondes, notam- jutables à leur encontre ». Elle a esti- que. La Turquie, qui représen- écrit la Commission, qui note que ment en matière des droits de l'hom- mé que les certificats médicaux dres- te 15 % de la population de l'Union la Turquie devra «améliorer ses me, la situation s'est améliorée. Le sés à l'issue de la garde à vue, qui mais 2 % de son produit intérieur relations avec l'Arménie en établis- comité antitorture du Conseil de constatent ecchymoses, lésions, brut (PIB), « bénéfiCierait de maniè- sant ,des relations diplomatiques et l'Europe a indiqué dans un rapport hématomes, crampes, et même une re substantielle de son adhésion ». , en ouvrant safrontière te"estre ». en juin que « le message relayépar le déchirure dans la bouche, « co"obo- Mais avec un PIB par habitant qua- L'adhésion donnerait plus de gouvernement de "tolirance zéro" rent les allégations des plaignants ». tre fois inférieur à celui de l'Union poids à rUE, mais «pou"ait aussi face aux mauvais traitements et tortu- Elle a admis que ces derniers ont à 25, le rattrapage « devrait prendre rendre le processus de décision plus res a été clairement perçu et les subi« diverses formes de sévices », plusieurs décennies ». L'impact de compliqué, particulièrement avec la efforts mis en œuvre pour sy confor- « notamment » la pendaison, le jet l'adhésion de ce pays sur rUE serait règle de l'unanimité ». « La Turquie mer sont évidents' ». d'eau et lefalaka, « un instrument de « positif mais relativement faible en pou "ait avoir du mal à aligner ses Mais 'on revient de loin. boispercé de trous auquel on attache raison de la taille modeste de l'écono- politiques s!;~celles de l'Union si elle Entre 1999 et 2003, 20,des 24 arrêts lespieds de lapersonne condamnée à mie turque et du degré élevé d'inté- est exposée à des demandes divergen- que la Cour, située à Strasbourg, a la bastonnade»; qu'ils ont été gration existant avant l'adhésion ». tes des Etats-Unis. » prononcés pour sanctionner une «insultés, privés de sQmmeil plu- ~ Environnement. Il faudrait ~ PoUtique commerdale. La atteinte à la vie dans les 44 Etats sieursjours, et soumis à des violences investir «plusieurs dizaines' de mil- Turquie a défendu certaines des membres du Conseil de l'Europe, susceptibles de porter atteinte à [leur] liards' d'euros» pour respecter les' positions des pays en développe- qui comprennent tous les pays euro- intégrité mentale ». règles européennes. ment, parfois en opposition avec péens, mais aussi la Russie et les En juillet, maJgré les dénégations ~ Soqal. « Des progrès seront pôr- rUE, ce qui pourrait « compliquer le pays de l'ex-Union soviétique, du gouvernement, la Cour a ticulièrement exigés en matière de processus de décision de I;Union ». concernaient la Turquie. Ankara a condamné Ankara à payer, pour droits syndicaux, droits des femmes, ~ PoUce. «La gestion d'une nou- été en outre visée par cinq des six traitement inhumain et dégradant, de non-discrimination» ainsi que velle et longue frontière représente- jugements qui constataient la prati- 10000 euros à un étudiant kurde, pour le travail des enfants, qui « res- rait 'un défi politique important et que de la torture. La Turquie a enco- Mehmet Emin Yüksel, arrêté en te un problème significatif». des investissements significatifs », re fait figure d'exception pour le 1997 à Diyarbakir (Est du pays) et ~ Budget. La Turquie recevrait, alors qu'il faudra introduire une nombre de ses condamnations interrogé sur ses liens avec une orga- en 2025, 28 milliards d'euros net politique de visa commune. constatant des traitements inhu- nisation illégale, le Parti du peuple par an, soit le tiers du budget ~ Inimigration. D'ici à 2030, mains ou dégradants: 26 sur 64. Il unifié du Kurdistan. A sa sortie, il actuel. La note pour rUE se situe- entre 0,5 et 4,4 millions de Turcs est vrai que, membre de l'OTAN et 'avait un œdème au nez et une dent rait entre 0,1 et 0,17 % de son PIB. pourraient immigrer, essentielle- candidate à l'Union européenne, cassée. A règles inchangées, la Turquie ment en Allemagne, en France, aux elle a fait l'objet d'une surveillance Dans certaines affaires, la Tur- toucherait au maximum 4 % de son Pays-Bas et en Autriche. « Si l'acces- particulière. quie n'a pas été condamnée, faute PIB, soit 22,5 milliards d'euros. Son sion de la Turquie devait entraîner Les procédures étant longues, de preuves, mais la Cour de Stras- adhésion représenterait «un défi desflux migratoires significatifs, cela quelque 300 requêtes invoquant de b?~g lui a ,repro:hé de ne pas àvoir , majeur » pour la politique régiona- pou "ait conduire à des troubles graves violations des droits, de dilig~nté d ep.quete adéquate pour le. Elle ferait perdre leurs droits à sérieux dans certains Etats mem- " établir la vénté, comme ce fut le cas aides à de nombreuses régions de bres. » Elle propose une « clause de I homme sont, sel.onla COlli, en~ore après le meurtre en 1994 de Savas pendantes. Depws.Ie début de I an- Buldan, un riche Kurde, et de deux rUE. Pour réduire l'addition, la sauvegarde »permettant de suspen- Commission suggère d'introduire dre la liberté de circulation. née 200~, la T1IJ;qwea .é~écondam: de ses amis. Ces trois hommes un plafond d'aide spécifique à la née plUSieurs fOIs: le 3 Jum, elle a du avaient été enlevés à la sortie d'un verser 300 000 euros, pour «. casino par une huitaine de person- Ar. Le. et P. Ri. dom- Turquie, les règles actuelles n'ayant mage corp?rel et mor~l », à treize de nes qui s'étaient présentées comme pas été «conçues pour s'appliquer à ses re~s~rtissants, qw ont été recon- des policiers. une Union de 28 pays ou plus ave,cde nus Victimes d'actes de torture, en telles disparités régionales ». 1996. Ces personnes, membres Rafaële Rivais En matière agricole, la Turquie d'une organisation marxiste illéga- toucherait 8,5 milliards, d'euros, le, le Parti communiste du travail, soit le sixième des dépenses actuel- avaient été arrêtées par la police les. Son adhésion aurait des consé- d'Istanbul, et placées en garde à vue quences lourdes pour les 10,4 mil- de onze à treize jours. A leur sortie, lions d'agriculteurs de l'Union mais ')elles ont porté plainte contre _six aussi pour les 7 millions de paysans / policiers, qu'elles ont accusés de les turcs, un tiers de la population acti- avoir frappées à coups de pied et de ve, dans un marché ultraprotégé. poing, soumises à des chocs électri- ' , .. Institutions. En 2025, la Tur- ques, harcelées sexuellement, désha- quie, avec 90 millions d'habitants, billées, et menacées de viol ou de devrait êtr91e pays ayant le plus de mort. Un seul policier, Mustafa Sara, a

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THE PHILADELPHIA INQUIRER October 4, 2004 With EU as motivation, TurkeyeasesKnrds' repression

By Ken Dilanian INQUIRER STAFF WRLTER DIYARBAKIR,Thrkey - Start a conversation in the capital of Thrkey's Kurdish region, and prepare for a hair-raising tale. . The kindlyolder man in the cafe was burned out of his village by govern- . ment forces. The jovial fi1mmalœr was tortured Knocking on with electricity.The chain- Europe's Door smoking women's rights Muslim Turkey activist was jailed and reinvents itself in a beaten when she protest- quest for admission. ed the unsolved murder of her husband. During an ugly 15-year war that cost nearly 40,000 lives, thousands of activist Kurds were gunned down by death squads or snatched and never heard from again. A million villagers were displaced in a systematic campaign to deny sup- port to the Kurdish nationalist guerrillas, who. committed their own share of atrocities. . But now, previously inconceivable change is afoot. Almost as compelling as the stories of . oppression in this poor southeastern city is the evidence that Thrkey is reining in its state-spon- sored brutality and lifting the cultural and politi- cal clamps long placed on its Kurds. Thrkey is doing this, observ- ers agree, mainly because it wants so badly to join the Euro- pean Umon. Although the latest war was the most violent, Kurds have re- .BlackSea sisted state repression since the birth 81 years ago. of modem Thrkey, whose founders denied the Kurds' very existence; they @ were referred to in school text- Ankara books as "Mountain Thrks." For decades, it was illegal to speak Kurdish in public, so worried was the state that its U million Kurds- 18percent ofthe popu- lation - would try to break away and form their own na- tion. Kurds were not even al- lowed to name their children in their own language, and they

routinely were imprisoned for .'" -' "-.,: things they said or wrote. . 200': But now, after a blizzard of The Phil~d~lphiain

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here to specific human-rights standards, was the chief cata- Thrks. lyst for long-sought changes. It remains illegal to criticize "For us, the EU is so impor- Ataturk. Mayor Baydemir, an tant, because it means more elected Kurd (the region's gover-, . freedom and democracy," said .nor is an appointed Thrk) Selahattin Demirtas, the Kurd shrugs uneasily when asked . who chairs the Diyarbakir about the irony of working at branch of the Human Rights As- his desk under a large portrait sociation of Thrkey. of the father of modern Thrkey. To the chagrin of many here, ;"~dat's dangerous territory," he fighting has resumed. The Kurd- ' Sat . ish guerrillas, members of the ' The lingering problems will PKK (the Kurdish initials of the' . provide ammunition to those Kurdistan Workers Party), who oppose Thrkey's admission found sanctuary in nortftern to the EU. But Kurds in the Iraq after Thrkey denied their southeast want EU membership request for amnesty and,' in more than anyone. June, began staging attacks on Indeed, hundreds of thou- Thrkish soldiers. Nevertheless, sands of them have moved to the reforms have continued. . Istanbul and assimilated into But changes in the law have Thrkish .society. Some have not neces:;arily meant changes been killed by guerrillas while in the mind-sets of deeply na- serving in the Thrkish army. And many, if not most, of Thr- tionalist generals and bureau- key's Kurds say they don't view crats, not all of whom embrace a separate Kurdish state as a the new approach. Kurdish-lan- realistic option. guage broadcasts, for example, "We are Kurdish, but we are have been, approved only for • • • KEN DILANIAN Ilnquirer Staff citizens of the Thrkish Republic, state-run radio and TV, for just Mehmet Misait Alpaslan, a Kurdish filmmaker, said he was tortured in and happy to be so," said Seyh- two hours a week, and only for 1,994for ~ublishin~ a ~ook, of K~rdish poetry. In a sign of changing. mus Akbas,president of the 10- adult programming. times, he ISnow directing films Inthe principal Kurdish dialect. cal business association. What And the legal changes have they have long wanted are cul- theil'limits. It remains illegal to tural and political rights. Now speak Kurdish in a 'government they're getting some. office or to give a political' nies using torture" "systematical- military for how they fought the . Mehmet Misait Alpasian, 33, , speech in Kurdish. Thrkish reg- ly" but acknowledges individual war. A war is a war, Is there a IS an example of how some istrars still won't accept Kurd- cases and recently has tough- .clean war?" things have changed - and oth- ish names using the letters w, x ened penalties for police abuse. There certainly wasn't one for ers haven't. and q, which are not part of the Although attitudes are soft- Mehmet Ali, '51, who said his In 1993, after he published a Thrkish alphabet. ening somewhat, the response family of 15 and two other fami- ~ook. of Kurdish poetry, he was Diyarbakir Mayor Osman Bay- by large swaths of Thrkish soci- . demir said he is facing criminal ety to Kl1rdish complaints is to lies were ordered out of their Imprisoned for eight months and was tortured with electric charges for saying, "Hello, how dismiss them as the propagan- small village of Darli in 1993. are you?" in Kurdish during a da of terrorist sympathizers. "They kicked us out and jolts to his mouth, he said. campaign stop in a village last There has been little investiga~ burned our houses," he said sit- !lIese days he is directing films year. tive reporting of the kind di- ting in a Diyarbakir coffee shop. ln the principal Kurdish dialect. Sezgin Tanrikulu, who chairs rected at U.S. excesses in Viet- "In the village, we were really But he doesn't dare make a mov- ie about what happened to Thr- Diyarbakir's bar association nam or Britain's in Northern happy. We had animals, crops. key's Kurds. has been charged with abusing Ireland. Thrks seem much Here there are no jobs." . A Kurd-owned Diyarbakir ra- his legal responsibilities be- more concerned about U.S. Diyarbakir's population has cause he sued Thrkey in the Eu- conduct in Iraq than about. doubled to more than a million dio station played a song last year whose lyrics mentioned ropean Court of Human Rights.. how their own soldiers acted in the last decade as it ab- The human-rights associa- in the Kurdish region. sorbed such refugees. There Thrks killing Kurds, and it now faces suspension of its license tion, meanwhile, catalogued 505.' Newspapers often say that are shopping malls and a Burg- for a month. claims of abuse or torture by Kurds forced from their villages er King here, but most people h "fi d" fi hf b are struggling in a place where Said Seuda Kaplan, 26, a disc police in the Kurdish region in ave. e Ig mg etween the unemployment rate is j8ckey at the station: "The state 2003 '. Thrkish troops and PKK rebels. " . . The government has agreed to more than 60 percent. Thou- of emergency has been lifted, We have seen Improvement, . sands of women have turned but the mentality still exists." and one example is that l am . compensate some of the dis-, to prostitution, still here," Demirtas said, point- pJa~ed but has not acknowl- Contact staff writer Ken OHanian ing to the portraits hanging on . ed&~d blame for their losses. The city feels like a colonial at kdilanian@tin,it his office wall of 'four former' Seyfi Tashan, who directs the ' outpost. Although the vast ma- human-rights activists who Thrkish Foreign Policy Institute jority of citizens are Kurds, were killed. "But it's not at Ankara's Bilkent University, many of the well-armed police enough." summed up a common view. . and gendarmerie are ethnic Demirtas said police now use "Whatever you can say about Thrks, As everywhere in Thrkey, . torture methods that don't our military, they are tough public buildings are adorned leave evidence _ sexual humili- ,~,ys, but they did a job, they with the likeness of Mustafa Ke- ation and food deprivation in- dId a good job, and they mal Ataturk, who founded a stead of electric shocks and den- 'b~~!:lght peace to that region," . Thrkish Republic in 1923that or- tal drills. The government de- he' said. ''You cannot blàme the dained all its citizens to be

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EUROPE Avant la publication du rapport de la Commission de Bruxelles sur la candidature d'Ankara • Bayrou-Moscovici • quelle marche turque? La Commission européenne publiera mercredi un rapport très probablement favorable à la candidature turque. Puis, le 17 décembre, il appartiendra au Conseil européen de lancer - ou non - les négociations d'adhésion. D'avis opposés sur la question, deux anciens ministres - le président de l'UDF François Bayrou, et l'eurodéputé socialiste Pierre Moscovici ~ croisent leurs arguments pour Le Figaro.

Proposrecuelllis par Baudouin Bollaert, quie, avec ce qu'elie induit Marie-Laure Germon comme différences de culture et et Alexis Lacroix d'influence renforcée des Etats- Unis, marquerait la fin de ce projet. LE FIGARO. - Etes-vous ,Pierre MOSCOVIO. - Moi,je ne pour ou contre l'ouverture suis hostile ni au démarrage de de négociations d'adhésion négociations d'adhésion ni à avec laTurquie ? l'adhésion de la Turquie. Je suis, ' François BAYROU. - L'ouver- depuis une dizaine d'm;mées, un ' ture de négociations d'adhésion, partisan raisonné de l'adhésion c'est purement et simplement la turque. Je souhaite que la Tur- décision d'accepter l'adhésion et quie. devienne un jour vraiment François Bayrou. PIerre MoocovIcI ,cette décision, une fois prise, est européenne pour pouvoir adhé- irréversible. J'y suis naturelle- rer à l'Union. Non pas par je ne ~ais quelle affmité originelle ment hostile car, à mes yeux, Etes-vous d'aècord pour un Mais l'annonce d'une telle - d'àilleurs je n'ai pas voté en l'adhésion de la Turquie change- référendum sur laquestion ,consultation ne contrh 1995 l'accord d'union doua- rait définitivement le projet turque au terme des négo- huera-t-elle pas à déminer nière avec la Turquie lors de d'Union européenne. Ce qui est ciations ? la campagne référendaire en jeu, c'est la nature de l'Eu- mon premier mandat de déPlIt:é F. B. - Je pense que l'annonce . sur laConstitution? européen - mais par réflexion. rope. de ce référendum est une dupe- . P. M. - Ce n'est pas la bonne Je ne suis pas inconditionnel. : n existe deux projets européens : rie, La décision d'ouvrir les né- manière de faire. Intellectuelle- Répondre aujourd'hui de façon celui d'une Europe a minima, gociations n'est pas réversible ment, je pense qu'il n'est pas illé- définitive n'a pas de sens. Mais à vaste forum permettant la ren- sans dégâts considérables. Ce gitime que les Français soient partir du moment où la Turquie . contre de nations et de civilisa- n'est pas de la politique coura- consultés, comme ils l'ont été entamera les négociations, la ,tions très diverses se contentant geuse, ce n'est pas honnête à sur l'entrée de la Grande-Bre- perspective sera l'adhésion, d'avoir, en commun, un arsenal l'égard des Français et ce n'est tagne. Il s'agit, dans un cas c'est vrai. n faudra la traiter de législatif, la libre circulation des pas honnête à l'égard de la Tur- comme dans l'autre, d'élargisse- marchandises et la recherche , bonne foi. quie. ments lourds de sens. Donc, pas Cela dit, les Turcs doivent être d'accords régionaux ... Ce projet d'opposition de principe, mais ' conscients que ~ette ouverture P. M. - J'ai l'impression d'une p'as non plus de naïveté sur la ne vaudra pas automatiquement manœuvre qui permettrait au :~i_~~!~::C~, manœuvre politique ... Nous ver- conclusion des négociations. président de la République, qui téur ,politique majeur sut l'a rons le moment venu. Celles-ci seront difficiles. Elles est de sensibilité turcophile, ~Ïle du monde; ç:est unè rup~ F. B. - Ce féférendum consiste à dureront sans doute une dizaine d'ouvrir les négociations, et au ~~~ __'le.,p.~tel faire croire que l'on peut ren- que t'ont pöttë tle):l1:ïlscinquante d'années et, durant cette pé- président de l'UMP, qui se veut riode, la Turquie devra bouger, l'homme de demain, de ne pas voyer sur les générations sui- années les créateurs de l'Eu- vantes la « patate chaude» sans quoi les uns ou les autres les conclure ... Ce n'est pas une :rope. Les défenseurs du projet commë'si 1a-aéeisiond' OOvrifr~ historigue d~Europe politique pourront être amenés à consta- posture honnête, digne de la ter que cette adhésion n'est ni ' France et respectueuse de la p.~.gociations avec hi: Çurquie pensent, en très grande majo- étäit un,e mesure technique. Or, possible ni souhaitable. Turquie. rité, que l'adhésion de la Tur- ~ n'est,J}.8SJécas ..PeUl1l.Ilim8~ . gmer q\J.è pendant dix années on ' exige des efforts d'adaptation énormes de la Turquie et qu'au Moscovici: «Ne laissons Bayrou : « L'Etat le plus bout de ces dix ans on décide de , important de l'Union ne pellt lui fermer la porte? Ce n'est pas pas dire que la Turquie une décision que l'on peut ainsi est semblable à l1ran I»' pas être extra-européen!» faire prendre à I un peuple contre I un autre peuple. Imagin!l-t-o~ la

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tension redou- , 70 millions d'habitants à l'éco- frontalière de l'kak et de la Sy- table que l'on de l'Union. C'est là le pomt fon~ 'nornie émergente, mais dont rie. Nous ne pourrons pas gérer créerait ainsi damental. Je pense pour ma l'Union européenne n'a pas un ces proplèmes situés trop loin de entre le peuple besoin vital pour développer son part qu'un scénario du oui à la français et le peuple turc ? Faute nous, de notre;expérience et de 1'1.1rquieprésenterait l'avantage marché. En revanche, sa situa- : , notre conscience. du courage nécessaire pour af- tion géopolitique peut permettre de çompter parmi nous un fronter aujourd'hui le véritable Si les Turcs sont deman- grarid pays devenù démocra- à l'Union européenne de déve- deurs, c'est bien qu'ils sont débat, tant qu'il est encore lopper une stratégie de puis- tique. adhérant à nos valeurs et temps, comme un gouverne- séduits par le modèle euro- à notre système politique, sa- , sance. C'est pour moi un argu- péen... ment adulte, on crée des risques mf3nt essentiel. Pour autant, les chant intégrer une population ingérables pour l'avenir. F. B. - Le Maroc est également musulmane à l'Union euro- mtères fixés à Copenhague en demandeur. Il est infiniment Pierre Moscovici a établi un pa- 1993 doivent être remplis. Ils péenne. Le scénario d'un non rallèle avec la Grande-Bretagne. plus proche de notre société, il a risquerait en revanche de pro- , sont au nombre de trois: l'éco- une intimité ancienne avec Pour moi, les deux élargisse- nomie de marché, une démo- duire à nos frontières une situa- ments sont de nature radicale- nous, géographiquement il est tion à l'iranienne. livrée à elle- cratie politique achevée - pour plus proche que l'essentiel de la ment différente. La Grande-Bre- l'instant, la démocratie turque même, la Turquie se scinderait tagne est par essence Turquie. Prend-on en compte sa immanquablement entre des est surplombée par le pouvoir candidature? européenne, la Turquie est es- musulmans radicalisés et un I militaire et l'égalité hommes- P. M. - La perspective de l'adhé- sentiellement extra-européenne. femmes est loin d'être réalisée - pouvoir militaire tenté de Je relisais récemment le grand sion de la Turquie est en train de prendre les rênes du pouvoir. et la reprise de l'acquis commu- faire bouger ce grand pays vers discours de Victor Hugo sur les Cette Turquie-là serait naturelle- nautaire. Mais je récuse toute les valeurs européennes. Si on Etats unis d'Europe: il énumère ment susceptible de nouer des idée de critère religieux caché. reprend les « paquets législa- les pays européens et, au pre- C'est pourquoi j'ai bataillé pour alliances privilégiées avec Wa- mier rang de ceux-ci, évidem- tifs » qui ont déjà été adoptés shington, Moscou ou Jérusalem, ' que la notion d'héritage chrétien sous la pression de la Commis- ment, l'Angleterre. ilne lui serait ne figure pas dans le préambule au détriment de sa relation avec pas venu à l'idée d'y inclure sion européenne, on s'aperçoit l'Union. Nous avons donc incon- du traité constitutionnel. que des avancées majeures l'Empire ottoman ! La Grande- F. B. - Ce n'est pas parce qu'un testablement intérêt à intégrer la Bretagne nous agace parce que - telles que l'abolition de la peine Turquie. Je vous parle là d'un pays est musulman qu'il ne peut de mort, l'adoption d'un nou- son projet politique n'est pas pas adhérer à l'Union euro- mariage de raison! toujours le nôtre. Mais elle a veau Code pénal, la liberté d'ex- F. B.-Je suis sensible à un argu- péenne. Par exemple, dans les pression, la reconnaissance de bien le droit de défendre ses Balkans, je me prononcerai ment: celui de l'importance d'ai- idées. Je crois, pour ma part, la langue kurde - ont eu lieu. der un pays musulman à se dé- pour une adhésion de la Bosnie F. B. - Si, demain, des « paquets qu'elle deviendra avec le temps ou du Kosovo à l'Union euro- législatifs » promulgués sur les velopper selon un modèle laïc. un élément actif d'une Europe péenne le moment venu. Mais le mêmes thèmes pouvaient C'est un bon argument. Pour au- , autonome et forte. En revanche, problème brûlant que pose la s'adapter à l'Algérie ou au Ma- tant, cette démonstration doit- je crois que la société turque a sa Turquie est celui de la taille du roc devrait-on en déduire leur elle se faire au prix d'un aban- propre identité, très éloignée des pays. Dans vingt ans, dans intégration dans l'Union euro- don par l'Europe de sa propre traits communs qui font l'iden- trente ans, disent les démo- péenne ? Il Y a beaucoup de cohérence? Je suis choqué tité européenne. graphes, sa population avoisi- , pays, de par le monde, qui ont chaque fois qu'est utilisé l'argu- P. M. - Les questions britan- nera les 100 millions d'habi- les mêmes principes de droit ment qu'un refus de la Turquie nique et turque ne sont bien sûr tants, tandis que celle de que nous, mais cela n'en fait pas se solderait par un virage fonda- pas de même nature ! Le l'Allemagne chutera aux alen-, des pays européens! mentaliste de sa population. TIy Royaume-Uni participe à la tours des 60 millions. Or tous les P. M. - Si ces pays sont à l'évi- a là la trame d'un chantage qui construction éuropéenne depuis critères arrêtés pour la réparti- dence proches de la France, la est inacceptable. Je suis prêt à trente ans. Mais il Y a un point tion dl! poids politique des Etats' nature des liens qu'ils nourris- aider l'Iran demain à retrouver commun : toutes deux affectent à l'intérieur de l'Union - qu'~, sent avec l'Europe di1fere radi- sa démocratie. Je ne vais pas le modèle européen. Quel mo- s'agisse de la représentation dèle voulons-nous? Aujour- calement de ceux noués entre pour autant en faire un pays eu- parlementaire ou du droit de l'Union et la Turquie. L'une des ropéen. d'hui, l'Europe compte vingt- vote - tiennent évidemment conséquences de la révolution P. M. - Nous aurons de toute fa- cinq États membres. Le compte de la démographie.' kémaliste, idéologie totalement çon à vivre avec le problème turc Parlement européen est une Nous allons donc nous trouver" inspirée du modèle républicain, pendant les années à venir. Mais tour de Babel où l'hétérogénéité dans la situation où l'Etat le plus laïc et centralisé de la France quelles que soient nos apparte- est la règle. Dès lors, la question important de l'Union sera extra- du fédéralisme ne se pose plus - ce qui n'est pas le cas des mo- nances politiques, ne laissons européen: c'est tout à fait dérai- dèles absolutistes algérien et, dans les mêmes termes. Elle n'a sonnable! pas dire que la Turquie est sem- de sens qu'à l'intérieur d'un jusqu'à des évolutions récentes, ' blable à l'Iran ou à l'Afghanis- Le futur président de la Commis- marocain - est que Ja Turquie, tan ! noyau dur, d'un groupe pionnier sion de Bruxelles, M. Barroso, a compte d'ores et déjà parmi les F, B. - Bien entendu, mais c'est ou d'une coopération renforcée, récemment déclaré qu'il ne re- membres de toutes les institu- une manière de montrer que ce comme la zone euro. Donc, nous venait pas à l'Europe de se plier ' tions européennes : Conseil de ' n'est pas la résistance à l'inté- à la Turquie mais à la Turquie sonimes déjà an1vés à une autre l'Europe, OCDE,Otan, exception grisme et l'adoption de principes de se plier à l'Europe: je trouve étape de la construction euro- faite de l'Union. La Turquie re- démocratiques qui font d'un cette phrase souvent utilisée par péenne. présente donc une candidature pays un membre de l'Europe! les Partisans de l'adhésion de la Une Union de plus en plUfl affectivement moins forte pour L'adhésion turque inflé- large, aux eonto~ indéfi- Turquie très dangereuse. On ne nous que celle de l'Algérie ou du • ? chira-t-eHe la coustruction DIS • peut pas demander à un peuple Maroc, mais beaucoup plus per- européenne dans le sens de P. M. - Non, une Europe puis- de se plier, même pour entrer tinente au plan du droit, de l'his- sance. Si je suis favorable par dans l'Union européenne ! Exi- toire longue et de la raison. l'atlantisme, du souverai- principe à'l'itdhéSlon' de'la Tur- ger de la Turquie qu'elle change nisme et du libéralisme? François Bayrou prétend que P. M. - Cette crainte mérite quie, c'est que l'Histoire ne 'dit de nature ne peut que créer des son entrée rendrait internes des pas tout, la géographie et la cÏ1l- chocs redoutables dans sa so- d'être nuancée, parce que l'at- problèmes qui nous sont aujour- lantisme turc n'est pas inéluc- ture non plus. A partir de là, la ciété et repose de surcroît sur d'hui externes. Mais ces pro- nipullse deviènt éminemment une approcbtf'~désce'nd.a.nte~ table. Là encore, ne soyons pas blèmes sont déjà les nôtres ! La fatalistes ! Souvenons-nous de politiljue. Quelles sont les rai- En outre,l'adhP.sion de la Tur- vraie question est de savoir si .,sons qui militent en faveur de quie transformerait nos pro- l'attitude d'Ankara hostile à l'in- , nous les traiterons plus perti- , tervention américano-britan- l'adhésion turque? D'abord et blèmes dE\pt\l1itiqpe.~~re e? nemment avec une Turquie si- ','avant tout, l'intérêt stratégique. problèmes de politique inté- nique en Irak. ilvaut mieux arri- tuée à l'intérieur OlJ à l'extérieur La.Turquie est un,pllys.dEl " rle~tf31"L'Europe. geviemtrait mer la Turquie à l'Union

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européenne que de l'abandon- généité de l'Union, mais n'én ner à un jeu d'intérêts duquel euroPéenne. Mais sa masse est nous serions exclus et qui aug- changerait pas fondamentale- immense et elle couvre un es- ment l'esprit. C'est dans un équi- menterait notre vulnérabilité. pace à l'Est qui n'est pas euro- libre maintenu entre les exi- F. B. - « Arrimer» la Turquie à péen. il faut donc inventer un gences de l'Europe fédérale, de l'Union européenne ne revient statut de relation exceptionnelle, l'Europe sociale et de l'Europe pas à lui donner le statut de pays de voisinage privilégié, qui crée membre. L'adhésion de la Tur- puissance que l'identité de la fu- les liens écol}omiques et de ture Europe doit être recher- quie aurait pour conséquence confiance nécessaireS. chée. une influence renforcée de la po- P. M. - Nous touchons là à un litique américaine en Europe, ce F. B. - Le fédéraliste européen sujet difficile dans lequel abon- que je suis n'éprouve aucune dif- qui explique l'insistance répétée dent les « ruses de l'histoire» et des Etats-Unis pour que la Tur- ficulté à l'idée que des Français les désaccords fondamentaux. quie adhère à l'Union euro- puissent avoir une approche dif- La Turquie, pour n'être pas péenne. Cette insistance' corres- férente de celle des Polonais sur d'évidence européenne, peut les enjeux de la construction eu- pond au schéma mental des néanmoins, à mon sens, appar~ ropéenne. Ou bien encore qu'ils Américains qui fait de l'Union tenir à l'Union européenne, la aient des débats animés avec les européenne l'aile orientale de Russie qui est assurément large- l'Otan. Concernant la Turquie Britanniques. Ces divergences ment en Europe ne le peut pas ! restent entre Européens. Dès elle-même, c'est peu de dire L'hétérogénéité radicale entre l'instant où existerait une démo- qu'elle est un pays à sentiment l'Europe et la Turquie me cratie européenne fonctionnant nationaliste fort. Une des semble pouvoir être réduite. réellement, devant les peuples, constantes de son histoire dans C'est ainsi seulement que les né- le siècle est d'avoir été un pays le creuset européen jouerait son gociations, quelle que soit leur rôle. On a d'ailleurs manqué une profondément nationaliste. La issue, auront un sens. chance historique de créer une conséquence, c'est qu'en cas F. B. - L'Europe est indissolu- vie politique européenne en har- d'adhésion à l'Union euro- blement un projet politique et monisant les positions officielles péenne, la Turquie porterait un culturel et, si nous voulons de chacun de nos pays sur la modèle d'Europe - celui d'un fo- qu'elle ait un sens, on ne peut rum d'Etats souverains en dia- pas faire fi de son patrimoine, question irakienne. Et pourtant, qui porte l'héritage du triptyque logua - aux antipodes de la fédé- les opinions publiques y étaient Rome- Athènes-J érusalem. ration. prêtes, comme l'ont montré les Gare à la tentation de la table P. M. - Même si, comme vous. je cortèges abondants de manifes- suis conscient des vellélW; amp.- rase : chaque fois que l'on nie tants au cours de l'hiver 2002- ou qu'on bafoue l'identité des ricaines d'une division de l'Eu- 2003', à Madrid, à Londres ou à peuples, cette identité revient rope, je ne suis pas sûr, en re- Rome. sous une forme névrotique: na- vanche, que cette ambition ait , Avèc les Turcs. créer cette ,beaucoup à voir avec la question tionalisme, intégrisme, fana- vie politique européenne tisme. Ce serait spolier les Euro- turque. Car le principal vecteur ne serait pas possible? d'influence américaine en Eu- péens d'une part d'eux-mêmes F. B. - Je crois que les systèmes que de les priver d'une capacité rope est déjà dans l'Union: c'est de référence des uns et des la Grande-Bretagne. de vivre l'altérité. Pourquoi autres sont trop éloignés pour l'Europe serait-elle vouée à être F. B. - Oui, mais les Britan- construire une vie politique le seul endroit de la planète où il niques sont parfaitement légi- commune. En ce qui concerne times dans l'exercice d'une telle serait interdit d'identifier les groupes pionniers ou les co- l'Autre, de reconnaître sa diffé- influence, car ils sont européens. opérations renforcées, je suis as- P. M. - Quoi qu'il en soit, la Tur- rence? N'arrachons pas aux sez réservé. Le principal pro- peuples européens le droit de se quie n'encouragera pas les ten- blème de l'Union eueopéenne, dances à une division de l'Eu- reconnaître comme tels, d'affir- c'est de devenir une démocratie mer leur différence et d'en rope; elle pourra même contrer transparente où les citoyens au- ou réfréner cette tendance, sur éprouver de la fierté. ront leur mot à dire. L'Union P. M. - Le projet européen, la zone grand-moyen-orientale. existe comme telle par ses insti- Pour le reste, nous sommes en lancé après les deux guerres tutions. Or les coopérations ren- mondiales du XX. siècle, est la train d'assister, pour parler la forcées n'auront pas d'institu- langue de Kafka, à une « modifi- mise en commun d'identités tions, pas de Parlement, pas de fondamentalement hétéro- cation» profonde de l'Union eu- vie démocratique. On irait donc ropéenne. Comparée au projet gènes. La construction euro- droit vers une Europe à la mode péenne est donc un dépasse- des Pères fondateurs, l'Europe des souverainistes, une Europe à 30 sera marquée par une di- ment de l'identité nationale. il intergouvernementale, réservée en résulte que le malaise de versité accrue, par le poids des aUX'initiés et aux experts. Cette nationalités et par des frictions. nombreux citoyens européens idée de géométrie variable, sé- se rapporte, in fine, à cette Aujourd'hui, le modèle de dé- duisante au premier abord, fait part est caduc. question identitaire. Envisager donc courir les plus grands une adhésion de la Turquie Et s'il devait risques au projet communau- être un jour re- , taire. peut nous permettre, au terme créé, ce ne se- d'une « crise de la conscience Dès lors, quel type de rela- européenne », de clarifier la rait pas au sein tion imaginer entre la Tur- de l'Europe question de notre commune quie et l'Europe ? identité. à 30, mais au F. B. - Une relation analogue à sein d'un en- celle qui devra exister un jour semble' structuré, rassemblé et entre l'Union européenne et la plus homogène. AlnsL l'adjonc- , Russie. La Russie est pour l'es- tion éventuelle de la Turquie à sentiel européenne, peaucQup une EUrope de 30 pays plus que la Turquie. Son histoire membres renforcerait l'hétéro- en fait mêlDe 1,1I1 Erat d'intimité

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~ ..,. o o N lAI CIl: m ~ LA o STRATEGIE ~ ou e5 DE L'OTAGE ..,. oj savants ouvrages sur la guerre et le terroris- de Bagdad. C'esi: une ville agricole, sunnite, , UCUN doute n'est per- me, classe ces sanglantes pratiques sous un très conservatrice et tnbale. Plutôt favorisés mis. Dans les conflits vocable glacé : «atroéités utiles ». «Quoi par l'anden régime; ses 200 000 habitants ne asymétriques comme qu'on pui~se penser d'e!les, poursuit-il, elles sont pas franchement pro-américains. Mais, celui qui met aujour- font partie de l'arsenal standard des guer- par l'entremise des cheikhs tribaux qui ont d'hui aux prises plus reS. » Grâce à l'avènement des télévisions pris langue avec les envahisseurs, la ville s'est de 200 000 soldats par satellite et des médias de l'instantané, rendue un an plus tôt sans résister, étrangers et irakiens et . « ellessont simplement devenues plus attracti- Quelques mois après cependant, une 20 000 insurgés - der- A , ves », car elles offrent à ceux qui s'y adon- escouade américaine, se croyant menacée, nière évaluation militaire américaine -, le ter- nent, et notamment les groupuscules sans ouvrira le feu sur une manifestation pacifi- rorisme aveugle et la prise d'otages sont des ampleur ni puissance de feu, «,une large que, faisant plusieurs dizaines de morts, y , armes efficaces. On peut le nier, s'en enrager panoplie de tactiques politiques et psychologi- compris des policiers restés en place pour ou, comme'George W. Bush et Tony Blair, ques qui vont bien au-delà de leurforce réel- coopérer avec l'occupant. «Bavure» qui en dénoncer « la sauvagerie et la barbarie », le ». Bref, pour cet ancien directeur du , s'avérera lourde de conséquences. En cette la voiture piégée, l'enlèvement, aussi bien Bureau d'évaluation du renseignement au brOlante fin mars 2004, c'est l'heure de la que là profanation des dépouilles mort~lles Pentagone, les forces multinationales com- vengeance. Une foule de jeunes gens en colè- de l'adversaire présumé sont, aux yeux ä'un mandées par l'Amérique en Irak «seraient re s'acharne sur les cadavres des mercenai- expert américain, «des pratiques qui ont été bien avisées de réaliser» que le corps mutilé res abattus. Elle profane leurs dépouilles, les cycliquement utiliséesdans tous les conflits asy- d'un otage ou d'un prisonnier «n'est pas déchiquette et finit par les pendre à un pont métriques de l'histoire humaine depuis des siè- moins une arme qu'un lance-grenades ». de fer sur le' Tigre. La scène est filmée, cles, voire des millénaires ». Entre les années Au «pays des Deux-Fleuves», le rapt retransmise dans le monde entier. 73 et 66 avant JC, les zélotes, qui luttaient d'étrangers n'est pas devenu une arme tout Outrés, les marines US, qui comptent au contre l'occupation romaine de la Palestine, de suite. Les enlèvements ont commencé il y moins deux de leurs anciens camarades par-, empoisonnaient les puits et tuaient des inno- a six mois, soit un an exactement après le mi les morts, jurent de retrouver les coupa- cents pour faire accuser les légions. début de l'invasion américano-britannique, A bles. TIsn'ont pas lu le professeur Cordes- Directeur du département stratégie du la fin mars, quatre «civils» américains man, qui écrit: «L'approche israélienne est prestigieux Centre des études stratégiques armés, employés d'une de ces sociétés de' souvent le modèle de ce qu'il nefaut pasfaire internationales (CSIS) à Washington, le pro- sécurité privée qui pullulent à présent en Irak, dans une guerre asymétrique. Une réaction fesseur Anthony S. Cordesman, un historien tombent dans un guet-apens et sont tués par militaire puissante et immédiate (...) peut cer- 'républicain auteur d'une vingtaine de des insurgés à l'entrée de Fallouja, à l'ouest tesproduire une victoire tactique, mais le résul- tatfinal est d'accroître le soutien politique aux forces hostiles. » La puissance de feu et la gâchette facile des forces américaines vont produire exactement cela. Début avril, les marines déclenchent une offensive massive sur Fallouja. Plusieurs centaines de gens, en grande majorité des civils, des femmes et, des enfants, sont tués. Le siège et les bom- bardements se poursuivront pendant trois; longues'semaines avant que les marines se: retirent. Les parents, amis et frères de clan ou de tri.. bu des victimes ont rejoint la résistance en masse. De nombreux chiites révoltés par l'as.. saut « irifidèle » se sont soudainement soli.. darisés, livrant armes et provisions aux «valeureux.frères sunnites ». La ville est aban- donnée aux groupes islamistes qui, cinq mois après, la tiennent toujours. Surtout, au cas où ils l'auraient ignoré auparavant, les « émirs» de la lutte antiaméricaine ont com- pris un élément capital de la guerre psycholo- gique : pas besoin de semer la mort parmi ;,. des soldats ennemis, qui sont de plus en plus inattaquables dans leurs bastions fortifiés, pour les pousser à la faute. TI suffit d'en rajouter dans l'horreur. Le premier enlève- ment d'étrangers a lieu le 9 avril, pendant le

De gauche à droite et de haùt en bas: l'Italienne Simona Toretta (libérée le 28 septembréj, l'A'méricain Eugene Armstrong' (décapitéfin septembre), l'Egyptien Mohar:z"!e~ Ali Ahmed, le chauff~~r pa~istanais, Sajid,Naeem (tué e,njuillet), l'Amé~c~in Nick Berg (décapité en mai), l'Italienne Simona,Pan (l1berée le 28 septembre), I mgémeur pakIstanais Azad Hussem Khan (tué enJUlllet), l'Américain jack Hensley (décapitéfin septembre), le Turc Mithat Civi (libér~!e 4 septembre).

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siège de Fallouja. _ resté utilisée notàinment dansfe pays des de ses concepteurs, devait accélérer la nor- Quatre civils américains, employé~ de 'Ueux saints, l'Arabie Saoudite, qui vient méilisation, n'a jamais vraiment démarré. KBR, filiale -pétrolière du groupe Hallibur- juste de trancher la tête de trois trafiquants Les insurgés y veillent. . U;~,so~t kidnappés et assassinés ainsi -que de drogue, ils s'inscrivent dans une certaine deux GI, Keith Maupin et Elmer Krause. Le « coutume» islamique. ~

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battle, but the bombii1gS Monday' .showed that the ~errillas can readily mount a counteroffensive, right in the 3car bombs kill.26 heart of the capital . . . As the s~cond bomb. exploded, plumes of smoke darkened the sky above central Baghdad, as if a hurriCane had inMosul and. capital enveloped the city,'and glass from shop. windows sprayed onto tile sidewalks. Angry and anxious Iraqi police of- . ficers began fiiing wildly. with their Rebels demonstrate At least six people were kiiIed and 20 AK-47s, spurring onlookers to flee. . wounded, an Interior Ministry spokes- Some security. contractors at lookout mansaid. points along surrounding buildings ability to strike in The third suicide car bomb exploded said they .sawinsurgents dashing near a primary school in the northern .through the area with automatic rifles hearts of major cities' city of Mosul, killing at least five and trading fire with the police. The people, including two children, Reuters shooting lasted a half hour; and at least By EdWard Wong reported, citing Iraqi police officers . one policeman was wounded .The car might have exploded prema- American .helicopters buzzed' low BAGHDAD: . Three powerful car turely since there were no American over the scorched area while soldiers bombs exploded in Baghdad and north- soldiers or Iraqi security forces in the with. thé 1st Cavalry Division. warily ern Iraq ori.Monday morning, killing at area; the officers said watched from their Humvees. least 26 people and wounding more 'The attacks were the latest attempts "This is the second time this has than 100 in a day of carnage that by insurgents to keep up pressure on . happened here, ~ said Saad Mowaffak, a demonstrated the relative ease with the interim government of Prime Min- security guard standing outside an in- which insurgents are striking in the ister Ayad Allawi .. surance. office .. "Two months ago, a hearts of major cities. Car bombs have become the favorite, roadside bomb exploded right next to a A .firefight between police officers and most lethal, weapons employed by Humvee. Iraq will never be stable. You and Insurgents broke out in the middle the fighters, with at least 35having been see with your own eyes what we see. In~ of Baghdad after one of the explosions exploded in September alone, more nocent people are dying." . . according to security contractors at th~ . than in any other month since the war The American military sUffered its scene .. began. o'.Vnlosses: Two soldiers were killed by The first blasts rocked Baghdad as The surge. in violence during this small-arms fire at a traffic control two suicide car bombs exploded within bloody campaign has led many experts checkpoint Sunday'afternoon, the mili- an hour of each other, one on either to voice serious doubts about whether tary said At least 1,060 American sol- side of the Tigris River. The bomb in the Bush administration and the Iraqi the west detonated after a car loaded government can hold legitimate elec- diers have died in the war. ~th explosives rammed into a recruit- tions across the country in January, as On the outskirts of Falluja, the U.S.' 109center for Iraqi police officers .. President George W. Bush and Allawi military said it launched an airstrilçe at The attack took place near a check- ~aythey will do. . 1a.m. Monday against what it calledan point tothe fortified headquarters of This is a particularly crucial month insurgent safehouse where weapons the interim Iraqi government and the for the American military, as it were being stored. U.S. Embassy, and officials at one hos- struggles to back up an Iraqi security Doctors in the main hospital in Fal- pital counted at least 15 dead and 82 force that so far has proven incapable of luja said that at least 11 people were wounded •. holding its own against the insurgency. killed in the airstrike; four of them wom- The second car bomb exploded The real test will come as the Ameri- en. At least 10people.were wounded north of the Baghdad Hotel, which is .. cans try seizing cities controlled by ln Samarra, the first wave of Ameri- mostlyoccupied by foreign-security guerrilla fighters and placing Iraqi po- can soldiers ,began rolling out of the contractors, after. a red station wagon lice officers and soldiers in charge of city after the weekend battle, while oth- sped down a wide commercial street security. . ers remained behind to' help transfer and plowed into two sport Utility vehi- Over the weekend, the 1s.tInfantry authority to Iraqi police and military cles, the kind of cars often used by con- Division chased insv.rgents from the units. They worked feverishly to con- tractors, witnesses said streets of Samarra in areJaqvély quick vert some of the buildings used as com- mand posts during the battle into poli<:;e stations and barracks for Iraqi National Guard soldiers. A militant group sent out a video that showed the killings of a .Turk and an Italian resident of Iraqi origin, Reuters reported. The two were shown blind- folded and kneeling in front of a ditch .before being shot. Another group re- leased two Indonesian women to the United Arab Emirates embassy inBagh.: dad, Abu Dhabi Television reported. ., The New York limes Rick Lyman contributed .reporting from Samarra for th~ article, and Thaier Aldaami from Baghdad.

A video from Islamic militants M~)D~Y showing the execution of two hostages identifying themselves as a Thrk and an Italian ofIraqi origin. The Iraq locationwaS not known.

24 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti La marche d'Ankara vers l'Europe s'est traduite par l'acquisition de droits nouveaux pour ces populations

o o"'" N t1J Cl:: .Le grand rêve européen des co o Eo-< oU 1("; Kurdes de Turquie ~ La Commission euro- Q= péenne va recommander de- main « d'olUJrirles négocia- tions d'adhésion » de la sa . Turquie à rUE, mais souli- lie goer la nécelisité d'un « mé- ~ canisme de contrôle » des . engagements démocratiques d'Ankara, a déclaré lundi le commissaire européen OUi Rehn (Finlande). . C'est la première fois qu'un membre de la Com- mission évoque ouvertement et aussi expHcltement un tel feu vert de l'exécutif com- munautaire à l'ouverture de négociations d'adhésion de . la Turquie à rUE.

Diyarbakir : de notre envoyé spécial Thierry Oberlé

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En ce vendredi, à l'heure précédant la prière, la salle des fëtes de la mairie de Diyarba- kir s'est métamorphosée eI1- chambre des doléances. Les bancs sont occupés par des ün semblant de stabilité à la hommes en pantalon bouffant région. Soldats et gendarmes Près de 15% de la population et des femmes en foulard. fi y a ont desserré l'étau sur la popu- lation. Les contrôles sont levés • ~"" à forte popul'flon kurde ~ dans l'assistance un vieil imam • Zorie de peuplement Kurde enturbanné, un vendeur de ci- sur les routes. Grâce aux ré- garettes handicapé, un estropié formes engagées par Ankara qui renifle et des veuves en pour satisfaire aux critères larmes. Tous sollicitent un em- d'entrée dans l'Union euro- ploi. Mais, malgré sa cour, le péenne, les Kurdes ont acquis maire ne fait pas de miracle. des droits nouveaux. Ils s'ex- « La vérité est que je ne peux priment en se libérant peu à pas vous donner un travail à peu d'une peur qu'ils avaient la mairie. 70 % de vos conci" intériorisée. Mais l'économie toyens sont comme vous au va mal. chômage et la pauvreté n'est Les lettrés et les savants sont pas une honte », assure Os- partis. Les paysans ont quitté man Baydemir. leurs villages ravagés pour A la fin de la réunion, une s'installer en masse dans la • Origines: peuple indo-européen • Présence dans le monde: paysanne s'agenouille pour lui banlieue d'Jstanbul, fans les • Langue: appartenance près d'un million de Kurdes baiser les pieds. A 36 ans, le grandes villes turques ou en à la famille iranienne en Europe Occidentale, notamment, jeune homme incarne l'avenir Europe. Les réfugiés qui sont • Part de kurdes dans la pop. turque: en France (100 Il 120 000) du Kurdistan turc, après vingt restés sur place végètent à l'ex- 15 % soit 10 millions d'individus et en Allemagne (500 000) années de guerre civile. Ancien térieur des énormes murs de président de la ligue locale des basalte noir de la citadelle de droits de l'homme, il dirige de- Diyarbakir. « Nos maux vien- dans son bureau Osman Bay- aux Européens un passé histo- puis les dernières élections une nent de la longue succession demir. rique de 10 000 ans, la diver- municipalité acquise aux idées d'erreurs politiques commises L'Europe? Le maire est sité des cultures, l'ouverture du Dehap, le parti des kurdes par le pouvoir central. Voilà pour. Comme, selon un son- sur le Moyen-Orient. Notre ré- modérés. pourquoi mes administrés qué- dage, 94 % des Kurdes. Ancien gion est une opportunité de La trêve décrétée et la fin mandent. Grâce à l'Europe, il avocat, Osman Baydemir terri~oires vierges et de ri- des opérations militaires d'en- sera peut-être possible de ren- plaide avec élan en faveur de chesses inexploitées. Nous al- vergure assurent depuis 1999 verser la tendance », explique l'intégration. « Nous offrons lons vous donner Diyarbakir,

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la vüle mystique aux vingt-six . ment un pauvre mollah a ob- civilisations! ». s'enthou- tenu une rente de son souve- siasme-t-i!. Se sent-il «Notre région es! une rain. L:homme avait réussi à eUropéen ? La réponse coule convaincre le sultan qu'il était de source : « Je crois comme opportunité de territoires capable d'apprendre à parler à vous en la démocratie plura- son âne au bout de sept ans liste et aux droits de l'homme. vierges et de richèsses d'enseignement. Interrogé par Je crois que différentes cul- inexploitées» , un ami sur son audace, le reli- tures et ethnies peuvent vivre gieuxavait haussé les épaules: ensemble dans le cadre de Rayé de la carte comme plus Ailleurs, en « Peut-être que dans sept ans l'Union européenne. » de 3 000 villages, Saklat a milieu rural, les traditions per- le sultan sera mort ou peut- En ville, certains bâtiments commencé à revivre au début pétuent le règne des aghas, ces être ce sera moi ou alors publics sont toujours couverts des années 90 avec le retour seigneurs féodaux aux pou- l'âne. » « Les Kurdes ont vu de l'affiche confectionnée pour des « gardiens de village », voirs iniques régnant sur un passé beaucoup de civilisa- la visite début septembre du d'anciens habitants acceptant clan. « Ces pratiques d'un tions et qui peut dire si dans commissaire européen Giinter de collaborer avec les forces de autre âge qui sont décrites quinze ans l'Europe existera Verheugen. « Bienvenue dans sécurité. Cuma Yalçinraconte : dans les romans de Yasar Ke- toujours sous sa forme la grande Europe. De Stock- « Leur chef se prenait pour mal continuent malheureuse- actuelle? », avait commenté le. holm à La Valette. de Lisbonne Atatürk. Il a donné le tas de .ment à exister », admet l'es- conteur de la fable « du mol-; à Diyarbakir », proclament- pierres qui était autrefois ma sayiste kurde Seyhmus Diken. lah, de l'âne et du sultan ». elles. résidence. Puis à partir de « Elles survivent parce que la Les Kurdes attendent de L'Europe paraît pourtant 1993 une trentaine defamilles République a voulu maintenir l'Europe plus de liberté et la fin . bien lointaine dans le salon de ont eu le courage de rentrer. le Sud-Est dans un état de de l'emprise des militaires sur Cuma Yàlçin,le chef de village Maintenant la peur nous a sous- dé v e lopp em en t la vie politique. « La trêve dé-. quittés et j'ai été nommé chronique », précise-t-il. Chro- crétée par le PK/(et leretour à de Saklat. D'une hospitalité chef» niqueur à Radikal et à Birgün. la paix a ouvert la voie au rap-. tout orientale, l'hôte sert un re- Saklat comptait 500 familles deux quotidiens turcs, Seyh- prochement avec l'Europe .. pas à déguster avec les doigts avant la guerre, contre 140 au- mus Diken indique les raisons . Même s'il reste beaucoup à sur un drap dressé à même le jourd'hui. « Beaucoup de gens historiques pour lesquelles la faire. nous avons obtenu des sa!. Dehors, un troupeau de voudraient revenir mais ils région fait partie, selon lui, de lois pour la protect.ion des moUtons passe, guidé par un n'ont pas les moyens de se l'Europe : « Nous avons des droits de l'homme », estime kandal, un chien de garde du construire un logement et églises avec des syriaques qui Sezgin Tanrikulu, le bâtonnier sud-est anatolien. d'acheter des vaches ou des disent la messe en araméen. la de Diyarbakir. «Nous sommes Les femmes sont à la mai- moutons. Ils se sont adressés langue de Jésus .. les Romains d'abord turcs. nous vivons en son, les hommes à la mosquée, au juge pour obtenir des répa- ont vécu ici. Le plan de la Turquie et j'espère bientôt en qu'ils reconstruisent pierre par rations de l'Etat. Une loi du re- vieille ville de Diyarbakir est. Europe », résume-t-il.A terme, pierre. Leur malheur est venu tour est en place mais l'aide selon les archéologues, typi- les Kurdes espèrent obtimir de ce lieu de prière en sep- tarde à venir », poursuit Cuma quement romain .. la Mésopo- des droits culturels élargis et tembre 1984 lorsque l'armée a Yalçin.A Saklat,.la vie a repris tamie est le berceau de la civi- rêvent d'un statut d'autonomie balancé des roquettes sur l'édi- son cours. Signe de normalisa- lisation indo-européenne.» comparable à celui de l'Ecosse' tion, les que- fice pour déloger dans la nuit fi oubliejuste de signaler que ou de la Catalogne. un groupe du PKK. Le lende- relles de fa- les syriaques appartiennènt à main, les militaires ont donné mille se règlent . l'Eglise d'Orient et que les Ro- l'ordre aux habitants de quitter à nouveau au mains colonisèrent aussi Car- -l'a village sur-le-champ et ont fusil de chasse. thage. Il vient alors à l'esprit .rasé maison par maison la 10: La coutume a une histoire orientale racontée fait son pre- calité située un peu l'écart sur par un exilé kurde pour expli- mier mort voici la route reliant Bingöl à Diyar-. quer le besoin d'Europe de sa bakir. quel~es mois. communauté. Elle relate com-

la « petite Asie » reflète le déséquilibre i~',.AI5 MILLIONS DE KURDES entre Est et Ouest o o• ...N VIVENT présenter; le 6 octobre, sa recom- sud-est du pays. Dans la riche pâti du. cOnßlt. Les seuls revenus CI< al mandation au sujet de la demande région de Marmara, le revenu par possibles étaient ceux de l'écono- . o DANS LA PARTIE d'adhésion de la Turquie à l'Union, tête est en moyenne de4 263 dol- ride criminelle (contrebande, dro-. B la situation économique de la lars, mais, il tombe à 1528 dollars. gue, petits trafics). Si les armes se 1ft LA PLUS « petite Asie» promet d'être le dans les provinces kurdes du Sud- sont tues depuis la capture en. .. / / / gros morceau des négociations à . Est(Diyarbakir, Sanliurfa, Mardin) février 1999 d'Abdullah Ocalan, le DESHERITEE venir. Peuplée de 69,6 millions et atteint son niveau le plus bas, chef de la rt:JellioIl kurde, si l'état d'habitants - soit la population soit 1.347 dollars, dans les régions d'urgence a été levé dans toutes DU PAYS .. totale des dix derniers entrants jouxtant l'Iran (Van,. Agri, 'les régions kurdes, rares sont les dans l'Union -, la Turquie connaît Hakkari). .investissements qui y ont été une économie disparate. Sidans sa Marquée par une. guerre qui a consentis. Le grand projet de barra- ile r~speèt des « critères partie européenne le revenu par fait près de 37000 morts entre. ges hydrauliques ou GAP,pr~sen- de Copenhague» (l'éta- habitant .est q~an:e fois pll;1sfaible. 1984 et 1999, cette z~ne s'est con~i- té par les autorités turques comme blissement d'un Etat de' q~e celUI~e 1 Umon élargie, cette dérablement paupénsée. 3 000~- une preuve de leur volonté de sor- droit respectueux des. disproportion est ,encore plus mar-. l~gesont été évacués,près de 2mil- tir la zone de son marasme;~evrait minOrités) est au cœur quée dans Ies ré'gIunsA maJontaue'" _ ..'-.Cü.oIl~de personnes ont été dépla- améliorer la.situation de l'agn'cul- des préoccupations de la ment peuplées de Kurdes (entre 12 ..c~s, et l'agriculture, la ressource ture et créer des emplois, mais il a CommissionS eurojléenne, qui doit et 15millions de représentants), au principale, a considérablement aussi entraîné le déplaçement dè

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milliers de villageois, et l'énergie tanbul et d'Adana est rentree au Vil- consenti quelques efforts en direc- ra, où elle a passé dix ans pour, fournie par ses barrages et ses cen- lage sans pouvoir rebâtir la maison tion d'une reconnaissance des trales électriques sera envoyée à détruite, faute d'aide. La situation avoir prononcé un discow;s en kur- droits culturels des Kurdes - autori- de élU Parlement, l~ancienne dépu- l'ouest du pays, afin d'alimenter sanitairë',est mauvaise, la plup~ sation de l'enseignement' de la les industries des grandes villes. des boUrgades sont dépourvues' tée kurde Leyla Zana a récem- langue, diffusion d'émissions en ,ment mis en garde contre la pers- Le déséquilibre entre Est et d'eau courante' et de système kurde -, un sujet jusque-là tabou pective d'une reprise des combats Ouest est criant. En 2002, selon des , d'égouts. Le taux de chômage est en Turquie. Ces mesures restent important. En 2001, 2,2 % de la entre le PKK et l'armée régulière. statistiques du gouvernement turc, néanmoins théoriques tant que les population des, régions kÙrdes à 12 % des investissements directs moyens manquent pour les mettre Aux yeux de cette pacifiste, l'Euro- l'Est cotisaient à la Sécurité socia- sont allés vers la partie orientale, en application. pe est encore la meilleure 'garan- le, contre 42,8 % autour de la nier contre 39 % vers la région de Mar7 Plus inquiétant, le Parti des tra- tie de parvenir à une solution de ' de Marmara. mara. En 2003, l'écart se creuse un vailleuis du Kurdistan (PKK, sépa- la « question kurde ». Malgré tout, si la situation éco- peu plus encore : 8,8 % à l'est ratiste) a, depuis le mois de juin, nomique de ces régions reste pré- contre 48 % autour d'Istanbul. mis fin au cessez-le-feu en Marie Jégo caire, les choses ont évolué. Sou- Depuis la fin du conflit, une petite vigueur ces cinq dernières années. cieuse de ne pas rater le train de Depuis, escarmouches et atten- minorité de ces Kurdes contraints l'élargissement, la nouvelle équipe tats ont troublé la région. Tout à l'exil vers les bidonvilles d'Is- aux commandes à Ankara a' juste libérée de la prison d'Anka-

Pourquoi .le gouvernement turc a besoin .... o o M w '"al o.... ou du « OUi»de l'Union européenne EN DÉPIT ture de négociations d'adhésion, l'ouverture des négociations d'ad- lars ou indexés sur les taux d'intérêt. ne fait aucun doute. hésion viendrait, à point nommé, Le moindre dérapage entraînerait DE SES BONNES Que s'est-il passé dans ce pays boucler ce scénario de crédibilité , un surcoût budgétaire que le gouver- réputé pour son addiction auX cri- construit par les autorités d'Anka- nement peut difficilement sepermet- , , PERFORMANCES ses et à l'instabilité? « L'économie ra. « La perspective d'un ancrage à , tre », confirme Sylvain Laclias, éco- turque est en train de vivre une vraie l'Europe serait un gage fort d'une nomiste au Crédit agricole SA. DE CROISSANCE, révolution », explique Yves Zlotows- poursuite des réformes », confirme Une dernière raison justifie l'in- ki, expert risque-pays chez Coface. François Xavier Bellocq, écono- sistance du premier inlnistre à arra- LE PAYS RESTE « Les réformes engagées depuis 2001 miste à l'Agence française de déve- cher un « oui» sans délai de ont permis d'enclencher un cercle loppement. Et, sans aucun doute, Bruxelles: les pressions qu'il subit FRAGILE, vertueux dans lequel la croissa1)ce consoliderait uri climat de confian- au sein de son parti, l'AKP (Parti de n'est plus le produit d'une dépense ce qui, en dépit de l'euphorie la justice et du développement), FINANCIÈREMENT publique excessive et de déséquili- actuelle, n'est pas à toute épreuve. pour desserrer la discipline budgé- 'bres financiers intenables. » L'indé- La récente polémique entre Bruxel- taire et satisfaire les promesses de pendance a été accordée à la ban- les et Ankara sur la pénalisation de campagne. Si cette revendication que centrale pour ôter au gouverne- l'adultère, finalement abandon- reflète pour partie, le souci d'élus ment toute tentation d'utiliser la née, et l'adoption du nouveau de récompenser les clientèles loca- conomiquement, le planche à billets, et la cure de code pénal ont offert une illustra- les ,les ayant portés au pouvoir en " bilan du premier minis- rigueur que s'est imposée l'Etat tion de l'hypersensibilité des mar- 2002, elle traduit aussi les attentes' tre Erdogan est plutôt atteint une ampleur sans pareille chés financiers au dossier de l'ad- d'une population durement mise à flatteur. Après avoir parmi les pays émergents. Depuis hésion: la livre turque a légère- contribution. La forte croissance affronté en 2001 la trois ans, Ankara s'est même payé ment décroché et les autorités ne s'est pas accompagnée de créa- plus grave crise la le luxe d'afficher un excédent pri- monétaires ont été contraintes de tions d'emplois et le salaire mini- EpériOde contemporaine; la Tur~ maire de ses comptes publics relever les taux d'intérêt. mum vient tout juste de retrouver quie affiche depuis trois ans des (c'est-à-dire hors service de la det- s'on niveau d'avant la crise de 2001. 'ryfurnes de croissance quasi asiati- te) supérieur aux exigences du FMI. DEnE PUBLIQUE Il Y a peu de chances que le FMI ques. Cette année, une hausse du Le poids de la dette publique a été Dans la perspective du 17 décem- avec lequel le gouvernement négo- produit intérieur brut (PIB) de 9 % ramené de 94 % du PIB en 2001 à bre, tous les scénarios sont envisa- cie un nouveau prêt qui prendra le à 10 % fait désormais partie des ,70 % cette année, le niveau des taux gés. Même le plus improbable, relais d'un précédent soutien de hypothèses jugées réalistes. Et 'd~intérêt a considérablement baissé celui d'un message négatif de la 19 milliards de dollars en 2002, quand on ,ajoute que ce petit et la demande intérieure - consom- Commission. « Dans cette hypothè- accepte cette demande d'assouplis- « miracle» se prOduit avec un mation des ménages comme inves- se catastrophe, les opérateurs antici- sement. Or pour poursuivre cette niveau d,'inflation historiquement tissement des entreprises - est pent un effondrement de la monnaie politique de rigueur, le gouverne- faible et une remise en ordre spec- repartie en flèche. Jérôme Sgard, comprise entre 20 % et 40%. Dans le ment sait qu'il devra prendre des taculaire des' finances publiques, économiste au Centre d'études ,casd'un "oui mais", la dépréciation mesures de plus en plus impopulai- on finit de comprendre pourquoi prospectives' et d'informations ne dépasserait pas 15 % », prévient res faites notamment de réduc- le gouvernement de Recep Tayyip internationales (Cepü), accrédite un observateur à Ankara. Cette tions des effectifs publics, de réfor- Erdogan jouit d'un crédit assez aussi l'idée d'une «rupture » dans probabilité, qui pourrait après tout mes des régimes sociaux, de cou- inattendu. A~près du Fonds moné- tin modèle de croissance reposant 'être considérée comme un moin- pes dans les subventions agrico- taire internatlot(al (FMI~, qui face jusqu'alors sutti! WCle' inférnal de dre mal, s'avérerait cependant très les ... En offrant au pays un avenir à l'échec argentin, fait du cas turc l'endettement et'äe l'inflation. « Ce périlleuse pour le gouvernement, européen plus certain, le gouverne- un exemple réussi de ses interven- changement, explique-t-il, n'est pas toujours aux prises avec une dette ment parie que la facture de l'ajus- tions. Comme auprès des marchés seulement contingent à la décision publique que le moindre choc tement sera politiquement moins financiers et des milieux d'affaires attendùe de Bruxelles. n traduit un monétaire menace de faire explo- lourde à porter. En attendant les pour lesquels la recommandation engagement politique fort pour rom- ser. « Les 206 milliards de dette 'prochaines élections, prévues pour de la Commission européenne, le pre avec l'instabilité passée.» ' publique accumulée par le pays sont, 2007. 6 octobre; puis du Conseil le On devine aisément cependànt financés, pour l'essentiel, par, des 17 décèmbre, en faveur de l'ouver- qu'un' 'feu vert de' Bruxelles à ''titres à cou'rl:terme libellés ën 'dol- Laurence' Caramel

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la Croix 5 octobre 2004 LaTurquie aux portes de l'Union d>öliars.' " iii PI;: par habitant: 115,1 milliards de dollars.' ;!-~! - ~~ ~--,- ,'IIt"Î ..,,-- . . I . _ ~_ " 6094 dollars. • population sous le seuli 1lIiœ- ---~- ~- - de pauvreté: 18 % (en 2001). • Croissance annuelle: UN PAYSÀ INFLATION '6,7%. , • Religion: 99,8 % de- , musulmans dont une majorité ET CROISSANCEFORTES • Taux d'Inflation: 45 %. • Population active: de sunnites; 0,2 % de chrétiens et de juifs . • capitale: Ankara. 22,7 millions. 2 • Régime: parlementaire . • Superficie: 774820 km • • Secteur agricole: La l\Jrquie COmpte 72qO km de 33,2 % de la population active '. PréSident de la République: Ahmet Necdet côtes. (productions: tabac, coton, sezer depuis le 5 mai 2000., , .population: 70,318 millions céréales, olives, betteraves d'habitants. - , sucres). • Premier ministre: Recep , • oei'lsi~.: 90,8hab.lkm2• • Secteur Industriel: TaYYill Erdogan depuis le 14 mars2003.ISSu de'l'AKP • crolssai'lèe de 23,8 % des actifs (textile, (Parti de la justice et du popu.i8tiOn: 1.4 %. agroalimentaire, automobiles, , développement) . • Mortailté Infantile: mines, acier, pétrole, , , • Proclamation de la 39,5 pour 1,900. construction). , République: 29 octobre 1923. • Espérance de vie: • Services: 43 % des actifs. • Date de la Constitution' , " 70,5 ans. , .. :,.'. ' • Taux de Chômage: 10,5% en vigueur: 7 növembre 1982. .ilAge inoYen dé la auxquels il fautajouter 6,1 % de • élections: suffrage , pOP .... tI~":27,3an~. personnes sous-employées. • Analphabétisme: 6,2 % • Dépense publique pour ' universel. Droit de vote à partir de'18 ans. des hommes; 22 % des ~ l'éducation: 3,5% du PIB (en ,femmes;, 2000). • Pays limitrophes: , Arménie, Azerbaïdjan, , • Langues: turque (otncielle) ,• Dépense publlqu.e pour Bulgarie, Géorgie, Grèce, Iran, et kurde. - .Ia défense: 3,2 % du PIB. Irak, Syrie . • ,PIB: 409,7 milliards de • Dette Qxtérleu~ :,.

VU DE FRANCE ~ Les Français semblent majoritairementhostiles à l'adhésion de la Turquie à l'UE La question turque s'invite dans le débat hexagonal a Turquie n'a pas la cote. l'Élysée doit se sentir un'peu seul. Haut-Rhin. Auteur d'un rapport Chez les responsables L'UMP a déjà annoncé son opposi- parlementaire plutôt favorable à politiques comme dans tion à cet élargissement. L'UDF le l'adhésion de la Turquie, l'élu s'in- L l'opinion publique, la pos- repousse, craignant qu'il aboutisse quiète de voir cette question surgir sible adhésion de la Turquie est à une dilution de l'Europe. Les amis au pire moment dans le débat. «En- devenue, dans l'Hexagone, un vé- de Philippe de Vllliers et de Jean- tre la situation irakienne, le.conflit ritable repoussoir. Selon le dernier Marie Le Pen en font leur principal au Proche-Orient, la question du sondage (1), 56 % des Français se thème de combat contre l'Europe. voile et les divisions des partis sur déclarent opposés à l'entrée de la Et le PS enrobe son approbation de l'Europe, il y a là un calendrier ex- Turquie dans l'Union européenne, principe de tellement de conditions plOSif)), explique le sénateur. Sou- 36 % Yétant favorables (8 % ne se que sa position devient chaque jour lignant au passage combien «les prononçant pas). De même, sur le un peu moins claire. arguments juridiques ou historiques terrain politique, les défenseurs Pour Pierre Moscovici, député servent parfois à camoufler d'autres de la candidature turque rasent européen et responsable des ques- arrière-pensées moins avouables)), les murs. Seuls les Verts assurent tions internationales au PS,le débat notamment par rapport à l'islam. que l'Europe ne peut pas fermer la sur la Turquie souffre d'un triple Un point dé vue partagé par Didier porte à la Thrquie. Pour le reste, la handicap. «Cette adhésion n'est pas, ' Billion, chercheur spécialiste de la confusion le dispute à la crispation. comme les autres, une évidènce Thrquie contemporaine et directeur Et la décision qui ne sera pas prise géographique ou historique. Les adjoint de l'Institut des relations in- avant dix ou quinze ans enflamme conservateurs et ceux qui ont une ternationales et stratégiques (Iris), déjà la scène politique. vision repliéede l'Europes'inquiè- pour qui «la question religieuse reste En France, la discussion sur la tent de voir les musulmans entrer particulièrement prégnante, même si Turquie semble enlisée depuis dans l'Europe. Enfin, personne laplupart des responsablespolitiques 2002, lorsque Valéry-Giscard d'Es-, ,n'ajamais expliqué aux Français s'engardent et si peu osent ledire)).Le taing avait jeté un pavé dans la le pourquoi et le comment de chercheur cite toutefois Jean-Pierre mare en clamant que «ce pays n'est cette adhésion turque.)) «Avec ,la Raffarin, qui, le 23 septembre, dans pas européen ». Certes, par la voix de Turquie, les, Français se disent: un entretien au Wall Street Journal Jacques Chirac, la France continue mais où va-t-on ?'" soupire Hu- Europe, s'interro- de se direofficieIlement favorable, à bert Haenel, sénateur UMP du' geait tout haut: terme, à l'entrée de la Thrquie. Mais

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Des créée; ,à pattiI', d\lnföruffi InteIiilët " tamboul), Ahmet Insel, wit d'autres arguirients «Voulons-nous que francö;turc, afin d'affirmer «ta 110- èxplications àl'opposition, dans les , qui peuvent le fleuve de l'islam canim européenne de ,la Thrquiei>. enquêtes d'opinion, des éle'cteurs camoufler rejoigne le lit de la Son président, ,Rè)rnald Beaufort, , de' l'Hexagone à l'adhésion de la explique l'hôstilité apparente des des arrière- laïcité?» Pour, Di- > Thrquie. «~s Français sont hostiles pe~ées, dier Billion, le débat Français par «une méconnaissance à l'idée d'élargissement de l'Union notamment' sur l'adhésion de la ,dew 1I,lrquie,que beaucoup assimi- européenne en général », avance ce par rapport Thrquie est en ol,ltre lent à un pays arabe, et de l'islam, que membre de l'Assemblée citoyenne àla question ,faussé en. France beaucoup assimilent à l'islamisme des originaires de Thrquie, per- religieuse. ' «par. un élément extrémiste. Les hommes politiques suadé que les sondages donneraient , perturbateur quifait ont joué la carte de la xénophobie et les mêmes résultats sur l'adhésion pression sur lespartis notamment de de l'islamophobie», dénonce Reynald de la Bulgarie, de la Roumanie ou droite: le Front na.tirmal.» Le cher- Beaufort. L'association qu'il préside de la Croatie. Autre hypothèse: «La cheur dénonce ainsi la «démission est ainsi partie en guerre contre les Thrquiefait peur parce que son entrée des responsables politiques face à un «préjugés» et les «sondages pervers» , révélera4le déclinfrançais. Avec elle, débat légitime -mais électoralement qui posent la question de l'adhésion ,laFranœ ne'serait plus la puissance pas payant».D~où, sélon lui, la «pa- de la Thrquie à l'Union européenne politiquement et militairement do- rade» trouvée'par.Jacques Chirac ~ans préciser ili l'échéance ni les minante en Europe.» avec 1'idéede,référendums ,sur les conditions, notamment le respect LAURENT DE BOISSIEU .~utl1{sélargi~senients. des droits de l'homme (critères de ET MATHIEU CASTAGNET , ',Dans le.c()ntexte~ des électiQns Copenhague). , (1) Sondage Ipsos-Le Figaro, 932 per- , européennes, une,association,lnti- Le professeur à l'université Paris- sonnes jnterrogées les24 et 25 sep- ttllée Thrquie européenne s'est,a,in$i I et à l'université Galatassaray (ls- tembre~04. '

DOCUMENT .Dans son rapport la commission européenne liste les avancées et ~~~ les efforts à accomplir ~i«La liberté religieuse connaît de sérieuses limites », '" ", " ' Voici des extraits du rapport «Le, contrôle civil sur les mili- religieuse, les changements légis- les auteurs de crimes d'honneur de 1,53 pages (provisoire 'et écrit taires s'est renforcé. [...] Même latifs n'ont pas encore produit les seront punis par des peines de en anglais) sur les progrès de la si le processus d'alignement des effets désirés. Les corps exécutifs prison à vie, les tests de virgi- Turquie vers l'adhésion, rapport rapports entre civils et militaires continuent à adopter des interpré- nité seront interdits sauf s'ils sont sur lequel la Commission va fon- sur la pratique européenne est tations très restrictives des textes, autorisés par un juge, les attaques der sa décision sur l'ouverture en cours, les forces armées en ce qui fait que la liberté religieuse sexuelles au sein d'un mariage se- des négociations avec la Tur- Turquie continuent d'exercer une cqnnaît de sérieuses limites par ront considérées comme un crime. quie. influence à travers des canaux rapport aux standards européens. Mais sur le terrain, la violence con- informels.» [...] Cela concerne l'absence de person- tre les femmes reste un problème !lII «La politique du gouvernement «Des changements constitution- nalité juridique, l'éducation et la sérieux.» [... ] de tolérance zéro et ses efforts sé- nels ont renforcé la liberté de la formation du personnel religieux et «Il y a eu des progrès dans l'ap- rieux pour mettre en pratique'les presse. La liberté de la presse a été l'usage des droits de propriété pour plication des réformes concernant réformes législatives ont conduit encore améliorée avec l'adop- les communautés les droits culturels. Des cours de à une diminution de 'la torture. tion d'une nouvelle loi qui met «Sur le terrain, religieuses.» [... ] langue kurde ont commencé Dans les six;premiers mois de 2004, fin aux sanctions telles que la la violence «En ce qui con- dans plusieurs écoles privées du l'Association turque des droits fermeture de publications, la contre les cerne' la liberté sud-est de la Turquie. Diffuser de l'homme a reçu 692 plaintes suspension de la distribution et femmes reste d'association. les des programmes télévisés en relatives à des cas de torture, une , la confiscation des impriman- un problème restrictions ont kurde et dans des langues et diminution de 29 % par rapport ,tes. Cependant, la fréquence sérieux.» été assouplies, dialectes autres que le turc est' aux six premiers mois de 2003. des poursuites contre les jour- mais les associa- permis, même si soumis à des Cependant, It'!nombre de plaintes nalistes est une source d'-inqufé- , tions doivent toujours faire face à conditions restrictives. Il y a eu en dehor5 des centres dë détention tude.» (...] des procédures lourdes. Des cas de' davantage de tolérance pour les a augmenté de façon considérable «Sans mettre de côté la baisse des poursuites contre des associations, événements culturels en langue par rapport à 2003. De toutes les condamnations, les journalistes, en particulier dans le domaine des kurde et pour l'expression de la plaintes pour violations des droits écrivains et éditeurs continuent à droits de l'homme, ont toujours culture kurde dans ses différen- de l'homme reçues par la présiden- être condamnés pour des raisons lieu.» [... ] tes formes. Les mesures adoptées ce pour les droits de l'homme entre en contradiction avec les critères «Beaucoup de femmes sont sujet- dans le domaine des droits cul- janvier et juin 2004,une proportion de la Cour européenne des droits tes à des formes variées de violence turels ne sont cependant qu'un significative est liée à des cas de de l'homme. En juin 2004, le Con- physique et psychologique à l'inté- point de départ. Des restrictions torture et de mauvais traitement seil de la presse turc s'est inquiété rieur de leur famille. Cela indut importantes existent toujours. La indiquant qu'une telle pratique , des amendes excessivesqui 'avaient des abus sexuels, mariages forcés réserve de la Turquie concernant reste un problème.» [.:.j . été imposées à des journalistes. et précoces, mariages religieux il- les ,droits d'éducation et de pro- «La réforme' du systèmepéniten-' De plus, des particuliers' eint été légaux, polygamie, trafic et crimes tection des minorités est source tiaire s'est poursuivie, ~t)es d-roits emprisonnés récemment pour , d'honneur:'» (... 1 d'inquiétude.» [..oj des détenus ontété améliorés. Dans avoir exprimé une opinion dans la «Le principe de l'égalité entre les «La corruption est toujours' un la pratique, l'acëèsà ùn avocat n'est 'presse.» [...1 ' hommes et les femmes a été ren- problème très sérieux en Tur- pas toujours garanti.» [... j' «En ce qui concerne la liberté forcé. Avec le nouveau code pénal. quie.» [... 1

29 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti L'ensemble de la classe dirigeante turque refuse l'humiliation d'une réponse dilatoire

Union sacrée. pour cès aux principaux éléments du dossier s'inquiètent toute- fois de cette petite phrase lâ- chée à la fin de la semaine l'Europe dernière par le à Ankara commissaire eu- ropéen à l'Elar- pourraient durer jusqu'en gissement : « Il aux conditions que Bruxelles ne sera pas fa- Istanbul : pourrait encore poser. 2019. Quoi qu'il en soit, pour la cile pour la Tur- Marie-Michèle Martinet Pour le gouvernement d'An- quie d'avaler kara, il serait inac~ptable de Turquie, cette question de la durée est accessoire. En re- tout ce que nous faire de la Turquie un candidat avons écrit », Le titre du quotidien libéral vanche, l'ensemble de la à part : « Il ne peut y avoir de classe dirigeante, et pas seule- déclarait Günter Verheugen. Aksam d'hier matin résumait condition spéciale au sujet de « Si l'Union européenne ne assez bien l'état, d'esprit de la ment les ministres au pouvoir, la Turquie, a tranché le chef n'accepterait pas de s~ir l'hu- donne pas à Ankara ce qu'elle majorité des Turcs, à quelques de la diplomatie, Abdullah Gill. souhaite, écrit Sami Cohen, heures du feu vert attendu de .C'est exclu. » Cependant, en miliation d'un « non» déguisé éditorialiste au journal Mil- la Commission européenne : prenant connaissance du rap- en éternel « oui, peut-être, liyet, ça sera une désillusion «La Turquie a obtenu un billet port de la Commission, le mi- mais... ». et une douche froide pour le pour l'Europe, même si un nistre des Affaires étrangères Pour éviter un tel camouflet, gouvernement comme pour le contrôle strict est imposé aux a fait part de sa satisfaction le premier ministre, Recep public. » frontières. » En se montrant quand à la justesse de vue des Tayyip Erdogan compte sur Quant aux politologues, ils optimiste tout en faisant réfé- experts bruxellois. Selon lui, ses alliances et prépare l'étape songent déjà aux consé- rence aux conditions posées l'image .que ce dossier donne définitive du sommet de quences que pourrait avoir par Bruxelles, le journal don- de la Turquie est aussi précise Bruxelles du 17 décembre. Au une rupture. Selon eux, la Tur- nait la mesure de l'espoir, qu'un cliché aux « rayons X». sein du club européen, il fait quie pourrait alors être tentée teinté d'une légère amertume, II précise : « Toutes les réali- l'inventaire de ses amis ... et de revoir ses priorités et de se . qui prédomine dans le pays. tés, les réformes et les étapes n'hésite pas à distribuer les rapprocher de certains voisins, BealXoupui'espoir ... même franchies sont transcrites bons et les mauvais points. tels que la Russie ou l'Iran. si les mêmes mots n'ont pas dans ce rapport. C'est très po- toujours'.le -même sens pour sitif» tout le,monde ; à commencer Le gouvernement d'Ankara Erdogan prépare l'étape par le mot « liberté ». Tandis n'ignore pas que les négocia- que les minorités, pour des tions d'adhésion seront définitive du sommet raisons variées, rêvent d'une longues et difficiles : hier, le de Bruxelles liberté accrue dont l'Europe ministre chargé des Affaires serait en quelque sorte le ga- religieuses affirmait que du 17 décembre rant, les gouvernants semblent « sept ans environ» pouvaient craindre que leur libre-arbitre suffire ; mais, plus raisonna- Dimanche dernier, il était à soit bridé par l'Europe. Pour blement, le premier ministre a Berlin où le chancelier alle- cette raison, ils se montrent déjà admis que les pourparlers mand en personne devait lui quelque _peu méfiants quant remettre le prix Quadriga ré- compensant des personnalités qui se sont distinguées pour « leur ouverture d'esprit, leur pragmatisme, leur engage- ment et leur crédibilité ». Ré- pondant à Gerhard Schröder, qui venait d'assurer la Turquie du soutien « sans ambiguïté de son gouvernement », le pre- mier ministre turc n'a pas manqué de blâmer le projet français de référendum sur la T~quie, déclarant à qui vou- lait l'entendre que certains di- rigeants politiques en Europe auraient besoin de «changer de mentalité ». Cependant, en Turquie, c'est l'espoir qui prévaut à quelques heures de la publication offi- cielle du rapport bruxellois. Les journalistes qui ont eu ac-

La visite convaincante de Recep Tayyip Erdogan à Bruxelles le 23 septembre, commentée par l'ensemble de la presse turque, a été décisive pour la candidature d'Ankara. (Photo AP.)

30 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Les autorités sont pour la candidature turque alors que l'opinion est réticente .laFrance schizophrène

ser la Turquie dans ses bras, et La pression de l'establish- mique. «L'effet d'annonce était Luc d~' BÎÛ:ochez les gens ont justement peur ment diplomatico-sécuritaire pÙl.tôt habile. mais le président d'importer de l'islamisme en français en faveur de la Turquie n'a pas répondu à la question Europe». Influence aussi la position offi- posée par les souverainistes. La France est pour, mais les Les attentats du 11 sep- cielle de la France. « Les diplo- qui ont un discours constant et Français sont contre. Grossière- tembre 2001 sont passés par là. mates qui s'occupent de ces très structuré contre la candi- mentrésuinée, l'attitude de Pour les uns, il est urgent de questions sont pÙl.tôtfavorables dature turque. explique Didier notre, 'p~~ Vis-à-vis de la candi- faire la preuve que la religion à la candidature d'Ankara ». Billon. C'est tout le débat de .dature. turque à l'Union euro- musulmane est soluble dans la relève Didier Billon, directeur fond sur la construction euro- -' péémie{{ffl.) pourrait relever de démocratie européenne. Pour adjoint de l'Institut de relations péenne qui se réveille. Les cli- la sclûZophrénie. les autres, au contraire, la me- internationales et stratégiques vages traversent tous les partis sur .b&' scène européenne, le nace d'un « choc des civilisa- (Iris) à Paris. «D'abord, ils sont politiques. à l'exception peut- . préSï.d~nt'jacques Chirac plaide tions » entre l'islam et l'Occident ç:orriptables de la parole donnée être du Front national. » en faveut,de l'ouverture de né- nourrit les craintes et les réti- par la France. dit-il. En outre, L'exacerbation du débat gocjaÙonS''d'adhésion avec An- cences. Ce débat est plus aigu ils sont plus au fait de la réalité peut-elle influencer la ligne di- kant,o,:,' d~après les sondages, en France que dans les autres de la Turquie. Ils analysent la plomatique française ? Les ex- les'.;F.ran,ç,ais sont l'un des pays de l'UE, du fait de la tradi- perspective de son adhésion de perts en doutent. « Notre diplo- peùplesd'Purope les plus réti- tion de laïcité républicaine et du manière plus rationnelle. Et ils matie ne changera pas sa cents. Pelon wie enquête d'Ip- poids historique de l'empire y voient un intérêt géopolitique position, affirme Didier Billon. sos pOUr.Le Figaro. 56 % des français. et stratégique. » Les autorités vont peut-être mo- Français ne veulent pas de la «Les gens mélangent un peu Les angoisses traditionnelles difier leur forme de communica- Turquie;dans l'Europe, 36 % tout. ils mettent les Turcs et les de la population française face à tion et d'expression, mais pas le seulemen,t y sont favorables. Arabes dans le même sac et ils l'élargissement de rUE, renfor- fond ». dit-il. Philippe Moreau Leurs réServes se reflètent dans craignent la pression migra- cées par l'adhésion cette année Defarges, pour sa part, est plus la cl8äsepolltique. to!re. C'est ça qui détermine de dix nouveaux pays, accen- nuancé. «La France dira oui à ~,clé:de:~~ dichotomie se . l'attitude majoritaire de l'opi- tuent l'hostilité à la candidature l'ouverture de négociations, trouve dl\IÎS les rapports com- nion française ». note Philippe . turque, explique Didier Billon. mais eUe y posera toute une sé- pliquéS qQ.ela. France entretient Moreau Defarges. Le président . Comment intégrer dans l'UE un rie d'éléments de prudence. avec le monde musulman. Phi- de la République ne voit pas grand pays peuplé de 70 mil- prédit-il. Nous sommes quand lippe Moréàu.Defarges, cher- l'adhésion turque de la même lions d'habitants, qui plus est de même un pays démocratique. et cheuràriristitUt français de re- façon que ses administrés. « Il religion musulmane ? Les res- le problème est trop aigu. La di- lations iilternationales (lfri), est anùné par un vaste dessein ponsables politiques n'ont pas à plomatie française devra bien o-.t' o observe que «ce sont les mêmes géopolitique, il entrevoit le mo- ce jour apporté de réponse ju- en tenir compte. » N arguments qui poussent Chirac ment où l'Union européenne gée satisfaisante. W à direo~i à la cr,.mdidature commencera à exister au Le référendum promis par (1) Didier Billon vient de publier a:l turqUe et la majorité de la po- Proche-Orient. Les gens. eux. Jacques Chirac en bout de sous sa direction: «La Turquie, o= E-< pu~atton française à être réti- . voient des travailleurs qui ris- course, une fois que les négocia- vers un rendez.vous déclsff oU cente: la peur de l'islamisme. quent d'a"iver », dit le cher- tions auront été bouclées, est avec l'Union européenne », \0 Le président ne veut pas pous- cheur de l'Ifri. loin d'avoir désamorcé la polé- Iris.PUr, 16 €.

aw u= ::;=w Les 1,9 million de Turcs en République fédérale pèsent sur la position de Berlin I[Allemagne, terre d'accueil w Ion LaUreßz Meyer, le secrétaire ..:I général de la CDU,que son refus phore, on en compte 120000 et quatre ans le droit du sol et fait d'une adhésion de la Turquie à Berlin : l'Union européenne « est sans de notre correspondant plus. Ceux qui fréquentent avec des Turcs naturalisés allemands plus ou moins d'assiduité les incidence sur l'intégration» de Pierre Bocev un réservoir en puissance pour 70 mosquées de la capitale, les les urnes. Aux législatives de ceux que de nombreux Alle- laïcisés qui semblent monopoli- septembre 2002, ils ont été près mands continuent à considérer ser le commerce des fruits et lé- comme de simples « Gastarbei- Dans certains quartiers de de 400 000 à voter, dont 60 % gumes, les filles qui portent le ter », les travailleurs étrangers Berlin, on dirait qu'il n'y a pour le SPD du chancelier Ge- voile par soumission ,familiale « invités» à partir des an- qu'eux. Leurs noms apparais- rhanl Schröder et 10 % pour ses 01,1 au contraire en signe de leur nées 60 à fournir leur main- sent dans les palmarès du Festi- alliés des Verts qui en ont attiré fierté d'être différentes, les inté- d'œuvre bon marché. ., val de film ou parmi les recense- autant que la puissante opposi- grés que plus aucun accent ne A de rares exceptions près, ments des entrepreneurs les tion conservatrice de la trahit, et leurs cousins qui n'ont les conservateurs sont hostiles à plus dynamiques, mais aussi CDU/CSU. L'occupant de la jamais franchi le pàs vers la Chancellerie ayant été désigné à l'adhésion. Et tant pris si l'an-- dans les statistiques des laissés- cien chancelier Helmut Kohl a pour-compte. Incontournables, langue de Goethe et de Kant. 6000 voix près, leur poids n'est Un élément constitutif, autre- été de ceux qui ont ouvert en les Turcs en Allemagne. pas à démontrer. ment dit, de la société alle- 1999 une « perspective euro- Ils sont 1,9 million, près de La droite a pris conscience du mande. Mais aussi une portion péenne » à la Turquie. Seul ou 2,5 % de la population. Rien problème, et songe dorénavant clef de son électorat depuis la lé- presque, Volker Rübe, son mi- qu'à Berlin, la plus grande com- à créer un forum spécial pour gislation qui a introduit il y a munauté .turque loiR dl! Bos- eux. Elle veut ainsi montrer, se-

31 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

nistre de la Défense de l'époque, « réconcilier l7slam et les va- vieux de la première génération d'affaires de 30 milliards d.'eu- estime que les promesses doi- . leurs de l'Occident » pour le qui restent attachés,à leur patrie ros et garantissent 300 000 em- vent être tenues, et peut-être plus grand bien de la consolida- aussi bien que leurs enfants qui plois. Parfois, du reste, dans la d'ailleurs pense-toil plus au flanc . tion de l'Europe. ne savent souvent plus très bien discrétion la plus totale: Ayhan sud de l'Otan qu'aux aides agri- Une fois abandonnée sa vi- s'ils doivent sa sentir turcs, ou Bastürk, propriétaire d'une coles. Angela Merkel, la prési- sion d'un « noyau dur » euro- allemands, ou les deux à la fois. boîte d'informatique florissante, dente de la CDU, a pris la tête du péen au profit de celle d'une Malgré une série de succès préfère taire son nom sur l'en- mouvement de rejet et s'emploie « dimension stratégique» pour phares, dans le monde culturel tête de son papier à lettres. à plaider, vis-à-vis de l'opinion l'Union, Joschka Fischer, le aussi bien qu'économique, l'in- Trop souvent encore, le fait allemande mais aussi devant ses père spirituel des Verts à la tête tégration laisse dans l'ensemble d'être turc ouvre la porte aux pairs de la droite européenne, la des Affaires étrangères, estime à désirer. Sur 417 000 jeunes préjugés. Lorsque le député nùse en place d'une simple «re- que l'adhésion serait pour l'Eu- Turcs ou d'origine turque scola- conservateur Henry Nitzsche af- lation privilégiée ». rope « plus importante qu'un risés, on ne compte que 22 000 !inne en public, par exemple, Gerhard Schröder, lui, est .système antùnissiles ». lycéens. Le taux de chômage est que «les musulmans seferaient ferme dans son soutien à An- La communauté turque, elle, le double de la moyenne natio- couper la main plutôt que de kara, et pas seulement pour qes ne s'intéresse pas nécessaire- nale. voter CDU». Comme si Soliman raisons électoralistes. TIpense ment de très près aux casse-tête Mais il y a aussi 56 800 entre- le Magnifique était à nouveaux au marché turc prometteur, communautaires. Mais chaque prises, petites ou moyennes en aux portes de Berlin, comme à mais surtout il a une vision géo- argument hostile la blesse, les général, qui sont dirigées par Vienne en 1529. politique fondée sur l'idée de des Turcs et qui font un chiffre Turkey faces moment of truth on joining EU

By Daniel Dombey in Brussels ...... 1999. The seven or so dissenting .comfuitinents, made. by countries For 40 years the European Union commissioners also accept that rathe:r' tb,;m concrete progres~ in has promised Turkey closer ties. there is no majority within the 'aiiopting EUlàw. Now the. moment of truth is Brussels body to block the decij' Another, complementary,. app; approaching: the moment when .sion that Turkey hàs "suffit roach is to insist that. Tùrkey . v o the EU shows how serious it is ciently fulfilled" the democratid o make further progress before the ('oj àbout Ankara's membership. and human rights critèr"fét't'b v Senior officials of the 30 Euro- begin talks. Simil~ly, Austria .startof talks, perhaps next year 0::: Günter Verheugen, the enlarge- col..Ll pean commissioners will try and Cyprus, perblips the coun. o today to hammer out what Brus- tries most conêemed about Turk- ment. commissioner, is likely to tJ sels should say about starting ish accession, are unwilling to accept the need to "monitor" 'l)lr- o talks with Ankara. key's progress béfore the start of veto any decision by the Decem- >- The issue is immense. As an "àny talks - but will steer clear of « ber summit without !u!'pport frOpl Cl "impact assessment" paper pre- any call. to set new tests. z elsewhere. pared for this week says, Turkish That .way, Turkey's march o By contrast, the UK, Germäny ::E membership would differ from all towards the EU could be delayed .and France have all pushed for if the countfy does not continue YI previous EU enlar~ements .~'" accession.negotiations to begin with .its reforms. However, no ï= "because of the combined impact and most. member states fuWè' newEU-wide decision would be ..... of Turkey's .population, size, geo- cC made clear they witl follow' til'é.; necessary for talks to begin. . V graphical location, economic, Commission's recommendations.. Buf some of the other commis- z. security and military potential" - ... cC Most observers. agree Tur~e¥ SIoners 0 have been keen on set: Z not to mention its identity as a has not yet completely met':'all ting iol,lgher conditions - notably; Ei: secular Muslim country; : . the criteria for talks tei, ,begin; Austria's Franz Fischler, the. The paper also says. Turkey which iswhy sceptics are push: could receive between €16,5bn mg fQràdditional conditions .. ,"> Netherlands' Frits Bolkestein, and €27.9bn ($20.5bn-$34.6bn, ..k Commission report on. Tur. France's PaScal Lamy and Jac £11.4bn-£19.3bn) in subsidies by key, ,whi!:hemphasi~s Ank~a's ques Barrot, Spain's Loyola d~ 2025. reforDis' 'over. the past l;1alf Palacio, Cyprus's Markos Kypri- The recommendation on which . deca4~,SéiYS. ',that "altholle:h. tor. anou and Greece's Stavros the commissioners finally settle, Dimas., But any new condition to be issued on Wednesday, will ture is no longer systèmaUc, would be taken as a "no" by Ank- dominate the debate ahead of a cases of torture;mlj. in particular ara and. could weaken Recep final decision by EU presidents ill-treatment continue to occur Tayyip Erdogan, the. Turkish and. prime ministers at a Decem- and further', efforts .",Hl .. be prime minister. ber summit. The centr~ questi~n required to eradicate suçh prac- In a discussion last week ti~".One wayot dealing with among the commissioners' staff is not ;.whether Turkey should ;suçh. irilportant unresolved issùes join but instead how easy-its other issues emerged: Turkey's fs~à;~i1ewEU approach to negotia. acknowledgment of its alleged path to mèmbership should. b.e.,... tiBhS;;.;ihsistïng:Qll achievements and whether that process cai11d "genocide" of Armenians in the il;iqthe,ground, as.wellas commit. early 20th century and relations yet .be halted. in~rits;ovér the negotiating table, Turkey's eventual. l!.ccession with Cyprus, which Turkey beforé'taiks cân conduded. In the invaded in 1974. has beel1 officia~ EU policy since. :p.ast.'~egotiations haye focused on

32 Revuè de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Deuxiemedébiteur 'du FMI, le pays reste étranglé par sa dette

Brésil. L'assureur-crédit Eu1er émergents d'Europe, la Tur- Georges Quioc Hermes SFAC classe ainsi le quie n'attire que très peu d'in- pays panni les« risques signifi- vestissements directs étran- catifs du fait d'une dette pu- gers. Résu1tat,elledoit compter , Bien qu'avare de,compli- blique élevée (plus de 80 % du surtout sur des crédits ban- nwnts, Anne Krugger ne taIit PlB)». caires courts pour financer son pas d',élogessur la Turquie. Sa Cette contrainte extérieure déficit extérieur. Toute dégra- performance économique« est est source d'inquiétude au mo- dation du solde extérieur peut excellente, pas bonne: excel- ment où les importations s'en- alors mettre sous pression la lente! », s'est réjoui le numéro volent. En août, le gouverne- livre turque. La menace deux du Fonds monétaire intere ment turc a dû relever de 42 % contraint la banque centrale à national (FMI), la semaine der- ses prévisions de déficit cou- maintenir des taux d'intérêts pière, à Washington. TIest vrai rant, à 10,8 milliards de dollars aux alentour de 20 %. que lacroissanceturque'devrait pour 2004. Cedéficit« pourrait Pour l'heure, rien de grave: dépasser 5 % en 2004. Uneper- dépasser les 4 % du PlB cette «Il est normal qu'une économie formance couronnée par les ré- année en raison notamment du en rattrapage enregistre une suit3)Sdu jeûne auquelle gou- boom de l'investissement in- accélération des importations vernementsoumetsonbudget: terne. Cefacteurdevulnérabi- de biens d'équipements », l'excédent primaire (avant lité est accentué par un finan- nuance Jérôme Sgard, écono- paiement des intérêts de la' La seu1edette extérieure atteint cement dominé par les miste au Cepü. TIajoute: « Si dette)atteint 6,2 % cetteannée! 30 % du PIB, dont plus de capitaux courts », relève en dans un an, la Turquie se re- Le FMI'a imposé cette cure 16 milliards de dollars dus au septembre la Lettre du Centre trouve avec un déficit courant d'austérité à l'Etat turc au len- seu1FMI.La Turquie est ainsi le d'études prospectives et d'in- de 6 % ou 7 % du PlB, là il Y demain de la crise de 2001, deuxième débiteur de l'institu- formations internationales (Ce- aura un probl~me de réglage pour qu'il rembourse sa dette. tion internationale, après le pü). Car à la différencedes pays macroéconomique.»

~. "_~Mh~~' h~ ,,"" ~ '>'..v .....'~"''''''..:~'">~"0:'>v.~v,""'~~N y~~""~''"<,~~'":{;~:::'~,:>:;:-,,~,,~~''«~,::,"Z~rl'w~~7T~~~::';:Hh:,~0,,~ ....,,<.~$n~%y~\~.i;~~"./~~~d:;:Y:::.U,~t3w>\rr~>T1't::A1r ,~,~~~~àj.!Offl6ratl~",:~~;pL. ~~,~t.!1"~:+::i:::;;"~le poids . ~qpE. ~ Répartitioli'delavaleur .Agriculture ~~ ~j3;:'(8.IJ:tT!"fl!~TI$:1!X!tiftlY,i!t~1i-~>{;Ji;?'" . ,: :,'>:'i" ;;'( '::<";1(':;: del'économieITUrq~ 10 12 ajoutée(en% dutotal) ŒJ lndustris ;;«{:'J ',f.ijüï;GAft~i:E;',,:,::::>::,:;::,::; ...-'".Z;::',:;;,': .:~':.:';::::::';::':E~6~;~~AJ~~E~;'\:' turque,en2002 . ,,'w ' 1,4, • 5srvicss i~ ;: "",:",",::-':":';:M>':':"N"I"":':::'~:;;::\;;;:;'".",\:J:::JPOPulatlon 7D 73 3'15 Turqure(':'M'd.k,.,;127 . .rA , ' '"" ,'-' ,"'" er. .,0, '8 " ",'n, :., J,!,,: (enmUhons) I. I 59 it;;'l , 'il~anbul< >.' "'" ":-: ..'L":~:(~~Ô~~I~',~::i Denallé 14" ':'1 , .:,:',',1/ " <:::';;;' (personne par km2) 80 99 125 4-PECOt;;lr;ljp'Vl'Y'I33 63 I~' ';:' Revenunationalbrut ] ~;llj ~Rfv1; (en milliards de doUars) 173 388 7283 12 Iml! • ", RevenuparIlle UE-12;y"X,R'-;P1Pi>!27 71 fil Ko~a • Kavlerl (en doUars) 2480 5024 23 D88 *%S ' , vft '4 QiU, n!~,'J~I lr>'I~'/' .• Adana' 0,55 ~ PrlnCi~auxpaysexportateurs .. Principauxpaysimportateurs l, .",.,',;;, f,18 • (enmilliardsdedollars) (enmilliardsdedollars) :i~ -.>., MI. .Gazlantep ,;,:>: ;-I~l ;~:ADtalya"",ers n.~~~ C;';:;"~ß~B5,,-,fj';:\;: :':;;'c:::.... :L Allemagne Allemagne t ' , ,,:', ::';,::;';:'Q'60: .."""",O,54 '::':'\r::~,;~~":,::",,,..,::::'H,'" "'IRAK.:,:" il :I ~.9~/~;:~::;~!'~~;;"."-"" "'ii;:"'f1'':}:'->V' >-, ':>: \!:'~,:,:: ',)J.h""-,!,,,,:,: Etats-Unis_ Italie_ :1' ~: . ..-, . ~",': YRIE \ . !: ~ . '('? Roy,-Uni~ Russie_ ffl~ , Italie. Etats-Unis_ ~,~: France. FranceIII Bruxelles tente de minimiser le coût de'l' adhésion pour l'Union

lue entre 22,1 et 33,5 milliards d'euros le Bruxelles: de notre correspondant ture, a mis en garde en septembre contre montant des transferts en 2025, soit 0,1 % Pierre Avril le coût de cette accession pour les finances' ' du PŒ européen à cette échéance. Alors de la PAC.TIavoisinerait, selon lui, 9 mil- dotée d'une popu1ation d'environ 86 mil- liards d'euros. En y incluant le développe- ' Pour l'Union européenne, l'adhésion de lior(s d'habitants, la Turquie bénéficiera ment rural (2,3 milliards d'euros), la fac- la Turquie représente plus un avantage d'4Jlportants fonds communautaires: les ture pour le seu1 secteur de l'agricu1ture qu'un fardeau économique. Telle est la finàncements de la politique agricole com- serait donc « bien supérieure à celle de conclusionde 1'« étude d'impact» publiée mune et les fonds structurels régionaux. tous les nouveaux pays membres », y aujourd'hui par la Commissionen annexe Hostileà l'adhésion d'Ankara, Franz Fi- compris la Roumanie et la Bulgarie,estime de son rapport d'é,,~uation. Bruxelleséva- schler, l'actuel commissaire à l'Agricu1- Franz Fischler. « La Turquie aurait des

33 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

grandes difficultés à mettre en œuvre la voix au Conseil. Les arguments catastro- les paramètres budgétaires. Et puis les PAC sans risquer de l'affaiblir ». concluait phistes du ministre des Finances sontreje- perspectives financières de l'Union - ac- le conunissaire autrichien. tés par les économistes turcs et minimisés tuellement négociées à Bruxelles- ne por. De son côté, NicolasSarkozy s'inquiétait par la Commission européenne. « L'im- tent que sur la période 2007-2013, tandis récemment de l'adhésion d'un Etat dont la pact sera important mais. d'ici à l'adhé- què la TtIrquie ne deviendrait membre population pourrait un jour atteindre cent sion. la structure du budget européen que quelques années plus tard.Dims ces. millions d'habitants, ce qui en ferait le aura sans doute changé ». note Bruxelles conditions, la Commissionrefuse de s'en- pays le plus peuplé de l'Union. Partant, dans son étude d'impact. gager dans des scénarios macro-écono- Ankara décrocherait le plus grand nombre miques très élaborés - ils pourraient se ré- de députés au sein du Parlement européen D'~ord, la Ro~e, la Bulgarie et la Croatie sont appelees à adhérer avant la vélerfaux. et disposerait d'une majorité relative de Turquie, ce qui modifiera profondément

DaVid Brooks In Iraq, the battle for the cities picks up

. WASHINGTON cision-making in Iraq) that the charge that Allawi is a he pace of events seems to be quickening in puppet is just absurd. Allawi has the best feel for . Iraq. When I spoke to Bush administration which Iraqi community or faction has to be catered to .officials a few weeks ago, I got the sense that on any given day, and how best to reach over and get T thé U.S. and the Iraqi governments had no some Sunni support for the government. Moreover, choice but to bide their time so they could train more Rumsfeld says the goal is to give Iraqis the room to Iraqi troops and work out political deals with waver- make their own decisions: "The worst thing we can ing tribal leaders. . do is smother them." The prevailing view, often ascribed to Robert Deciding where to go next depends on a complicat- . Blackwill of the National SecuritY Council, was that a ed set of calculations. Are there enough Iraqi troops U.S.-dominated offensive would alienate more Iraqis to hold a city once it is retaken? (U.S. troops can take than it would pacify. A major military attack did not Seem likely until early winter. major roles in reclaiming towns in Sunni areas but But even then, powerful players were getting restive. policing them afterward is another matter.) where As early as July, Secretary of State Colin Powell was ar- does the nascent Iraqi intelligence service have the guing that it was simply unacceptable to permit cities b~st information? How will an offensive in this or that like Falluja to remain as sanctuaries that terrorists Cityaffect the prospects of holding elections? could use to mount nationwide terrorist assaults. It's clear that Allawi and the Americans are looking Powell's old rival Donald Rumsfeld agreed with for places where they can rack up victories (assuming him on this one. The defense secretary had been one they hold onto the one in Samarra). Most of the public of those most unhappy that the Marines had not taken conversation centers on retaking control of Falluja in April when they bad the chance. Falluja eventually, but Rumsfeld di- . And over the past few weeks the "take back the cit- rected our interview to the pacifica- ies more quickly" argument seems to have gained tion of Baghdad. "Baghdad is the big ground. Kids are being blown up on the streets. There casino," he said. "You don't have is a widening sense that while Iraqis may resent Baghdad, you don't have Iraq." Americans' flexing their muscles, what they resent Will thisnew, more aggressive more is the fact that they can't walk down the street mind-set improve things? There's safely. And most important, the Iraqi interim prime an awfullot of pessimism around minister, Aya( Allawi, has entered the fray. including within the Pentagon, among people wh~ Bush administration officials smile when they talk know a lot about this stuff. about Allawi, then marvel at how aggressive he is. I know only three (contradictory) things. Every Allawi be.lieves that his go~ernmenthas t~ establish few weeks I hear about a new twist in American strategy or tactics. It always seems promising but its authority, if it, or any future government, is to do conditions don't improve. On the other hand offi~ials its job. in this administration don't have a thought in their So an Iraq-U.S. militaryoffensive took back heads about not sticking this out. Samarra, and Rumsfeld said Monday that Samarra is Finally, it may not be long before we can realistic- a model for whatis about to happen in other towns in ally set our goals. The coming elections and the Iraq;. . battles for the cities will either put Iraq in a path to I asked Rumsfeld on Monday how decisions like normalcy or.introduce us to some new hell. On Mon- . the one to take back Samarra are made. Are Iraqis like day, Rumsfeld said Iraq had "a crack" at being a suc- Allawi really deciding when and cess. At least he'snot overhyping. where Americans fight? Rumsfeld descdbed a decision- E-mail: [email protected] making process that has no formal Will this new, more structure, but involves constant aggressive mind-set consultations, involving State De- partment types like Ambassador improve things? John Negroponte, military types . like General George Casey and . . Lieutenant General Thomas Metz, and a raft of Iraqi officials. It also involves the big Washington honchos like Powell, Rumsfeld and Bush. International Herald Tribune It was clear from our conversation (and from the October 6, 2004 way other administration, officials talk about de-

34 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Qu'estions sur une adhésion.controversée

. "-l"~U;;iOilifJ.lroMeifnë -les Turcs, mais plus encore moyenne des Vingt-Cinq. Son .transftiôridlHI~ansèiifre 1'00- Il . ;.~pr~èiztë)fRlU$, les Kurdes, les islamistes ou agriculture, très arriérée, em- Msion:etledroit àbériéfiçier "', ; grând:p'roj~;p~l!~ les laïcs,les hommes d'affaires ploie encore 33 % de la popu- pleinement: dés .politiques . ,t(quedf!'~<[ Tur~ ou les paysans misérables - lationactive, contre 5,4%dans commimes.EIifin. et sUrtout, ,qu.je»; :m3rtèlti~le bien que pour des raisons dif- l'UE. Selon le rapport de la .UnêgranWipartièdeSopjnÏons Premier' miu'istre;:'Reç(!p, férentes voire opposées. Commission, la Turquie a pubQqUesyest~Qstile: ' T~yYip Erdogàn;: liJ;iivé: a1i néanmoins «fait de considé- La Turquie remplit-elle Al'iriVersè,leéiinip(~phi- pouvoir en rio~p1b~ 200~; rablesprogrès sur la voie d'une 'lé'»phûde qpe 'l'UniQn ne peut après que s<>n:p~; YAJ{P,à les critères économiedemarchéviabl~ no- pas reIiier indéfiniment sa pa- reëueilli 34~'des voiXe~près. 2 de la démocratie? tamment grâce à la réduction 'role.EtinsiSte sur l'intérêtgéo- de deux :tiér$~:aesisiègés."n deses déséquilibres macroéco- s'inscrit te fmsanî;d3.i1S Une. Beaucoup a été fait mais nom- nomiques». Après une réces- politique d'amarrer laTurquie, continuité liiStorièluè: bre de réformes sont en réalité sion et une crise monétaire puissance militaire, àl'Europe . peu ou malappliquées. «nnya majeure, la croissance a forte- pour prévenir le «choc des ci-, Pourquoil~J!l"è,' :'. ment repris, l'inflation chu- vilisations» entre Islam et Oc- '~seudegrandecoupure. Nous veùt...... dàns -, tantde105%en1994à12%en cident. Pour Michel Rocard, , ':'ljUrilôil~él.'.' .sortons en douceur et àpas de l'un des plus fervents avocats 1 jânissaire (deux pas en avant, 2004. Résultat de la politique d:-\nkara, cette adhésion, ex- 'Ùllpas de côté, ndlr) d'un régi- désinflationniste: le taux de C'eSt uti vietix rêve Pour les change (Bottant) s'est stabilisé portatrice de stabilité dans une me autoritaire où lesmilitaires région très troublée, constitue- élites turqÜèS-qÜl~e:Sentent jQUaientunrolecléau nom dela depuis 2002. Le déficit public, de longue d~t.e_,ple~ement proche de 30% du PIB en rait même une sorte d'«assu- securité nationale», explique rance-vie» pour l'Europe. Sans ,europée~e~.AûXIXe:sièc1e, Ahmet Insel, écon,gmiste et 2001, a été réduit à 8,7% en les chancellerie~:qUalifiàient parler du rôle clé de la Turquie professeur à Paris-l:.Lé Con- 2003. Et la dette abaissée de d'ameurs l'~mpfre ':ottoman dans le Caucase, «deuxième' seil de l'Europe, q~avait mis 105%duPIBen2001à87%en d'«hommemalad~erEurope», plus grande réserve pétrolière depuisl996la~~~sur- 2003. Des marchés impor- mondiale. ..». _ (ŒactViliSiJtion;c'es'tl'bècident, tants, comme rélectricité, veillance éri raisqifdè-graves NATHALIE DUBOIS et MARC SEMO , lemohde:ff{odrçrile:d({ntla Tur- violations des drQitsdèl'hom- le sucre ou le tabac, ont été :ql1iëdpitJâit:eiùlttiej(èlleve,ut me, areconnudesprogrès et a ouverts à la concurrence. Le levécedispositif .. ' . nombre de privatisations est Uneréformeduc~Pvilaga- cependant resté limité, Et les ioute.de'.lil;PreDrièij.GueITe~=;~~~~t ranti l'égalité des 1.i9~es et investissements directs étran- ,ïn6ridiâf~~ci'~ààR~ptiblique des femmes. Mais,dupropre gers très faibles. ,turque, imposant l'alphabet la- aveu de l'VE, plus dèla moitié tin et la laïcité. Cette marche de celles-ci sont victimes de .QuelsprOblèmes ,vers l'Europe s'est depuis lors violences conjugales. Plus du ,cette adhésion accéléréè: ~a a rejoint tiers des articles de la Consti- pose':'t-elle à l'UE? l'Otan en 1952.'Dès i963, de 4 tution de 1982 aété supprimé. GaulleetAdenauer saluaient la Mais les organisations de dé- Fa~te d'àvoirtranché le débat ((\Jocationeuropéennedela Tur- fense des droits de l'homme sur ses frontières, l'Union eu- . quie».L'ouverturedenégocia- .affirment que demellre «l'es~ ropéenne s'est longtemps re- tionsd'adhésionconcrétiserait prUde ce texte i~sé par les tranchée derrière des répon- ' cette longue marche. militaires». Le parti au pou- ses hésitantes à ce pays qui . Depuis la reconnaissance offi- voir, issudumouv~~nt}sla- frappe depuis quarante ans àsa cielle de la candidature d'An- miSte, afinalem~nt~i.iöncéa porte. Peut-elle intégrer une kara en 1999,les exigences de <:~erl'adùltè~_~~ê::. Bruxelles ont représenté un nation:~ussigrandeetpeuplêe;: nombreùX aiticlés"'dünoù ~- pauvre, àlanatalité galo.panJe, levier sans pareil pour mettre veau code pénal restent ambi- en œuvre un nombre impres- musulmane dans sonéd8Sân- gus, notamment l'article 302 te majorité, etfrontalièr~.avec sionnant de réformes. Les dif- sur «la diffamation enpublic férents gouvernements turcs l'Irak, l'IraÏi-;là,Syrie etle Cau- de l'identité turque», ou le 305 tase? Pourl~s «turcoscep" ont notamment adopté l'abo- sur la protection «des valeurs» lition de la peine de mort, la tiques», ce sérait la fin du pro- de l'Etat. «Le type même de' jet politique européen, Avec reconnaissance des droits cul- lois élastiques quipeuvent être turels des minorités, la sup- 86 millions d'habitants en utilisées à l'extrême dans des 2020,la Turquiedeviendraitle pression des cours de sûreté moments extrêmes», accuse ,de l'Etat ou la limitation du pays le plus peuplé de l'Union; l'avocat Hasip Kaplan. -pouvoir des militaires .. jouissant,selonla Constitution .«Le stade suprême decette oc-' Lepays est-il prêt européeni1e, d'un poids ma- cidentalisation, l'entrée dans jeurau Conseil dès ministres et sur le plan au Parlement L'UErisquerait l'Ue suppose le renoncement économique? aumodèlequi l'apennis.,c'est-à- 3 de sedés~eren ~ee~pèce direl'Etat-nation kémalist~ja- . La Turquie mettra des décen- jI' ~œri1pirèobèse».' En outre, cobinet laïc;discrètementauto- nies à rattraper le niveau de l'adhésiönde}a Tùrquiecoûte- rappelle le chercheur ritaire», développement économique' tatrès eher: selon Bruxelles, la OlivierRoy.Les sondàges sont. et social de l'UE. A l'heure ac-' facture:'.pourrait s'élever à unanimes: 80%des Turcs rê- tuelle, son revenu par habitant 28 milliards d:euros par an en vent de liberté à l'européenne , n'atteint même pas 30% de la 2025! 'après 4Ilé période dE\ ------~3~5 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

ÉLARGISSEMENT La Commission de Bruxelles dévoile aujourd'hui son rapport sur la candidature turque, avant le Conseil européen du 17 décembre .Commençons au moins les négociations !

Lifin de l'année. sera domi- moins intégrés offrant peut-être au peuple turc et à son premier poursuiVie l'approfondissement née par le débat sur les rela- une place à la Turquie; ministre Tayyip Erdogari, qui a des valeurs et des intérêts com- .tioIis Europeffurquie. « Tu ne - une Europe qui dépense des lancé un immense mouvement muns. Dix ans de dialogue ou- vois pas le monde tel qu'il est, dizaines de milliards d'euros de réformes, qu'ils ont eu tort de vert et de négociations ne seront mais tel que tu es », dit une pa- par an sans un système puis- croire en nos engagements, en pas de trop. Je ne sais même sant de contrôle de ses finances nos demandes, en nos traités et pas si à la fin du processus de se condamne elle-même à l'in- en nos promesses? négociation, Turcs et Européens efficacité et à la corruption. Elle Réfléchissons un instant. Pen- choisiront l'adhésion ou une

doit être réformée. dant quarante ans, l'Europe a 0 autre formule. Mais laissons du De toute manière, ce n'est pas bénéficié, face à la menace com- temps au temps. parce que des négociations sont muniste, des atouts stratégiques Le principal apport de la ouvertes qu'elles se concluront majeurs que constituent l'armée construction européenne, après PAR positivement. Chaque question turque et la détermination du trois guerres fratricides entre la JEAN-DANIEL doit être traitée en son temps. peuple turc. La Turquie asso- France et l'Allemagne, c'est la TORDJMAN. Ainsi, le risque à ce stade de paix. Au XXI' siècle, la princi- ciée depuis 1963 à l'Europe par s'engager dans ce processus ap- pale menace à la paix n'est plus un traité qui prévoit explicite- paraît limité, l'approbation una- le risque entre pays européens ment ':1, perspect;ve ùe 1'::(\h,). nime des pays membres de mais le risque de confrontation sion, voit passer devant elle une role biblique. Tentons de com- l'Union étant requise pour l'ad- multitude de pays. Depuis , entre l'intégrisme et les valeurs prendre les réactions des autres hésion et chaque Etat membre 17 ans, la Turquie a formelle- occidentales. Tout le monde en pour mieux discerner nos devant consulter ou tenir ment déposé une demande par:r Tout le moude 11: si:i:.. I.l\:~ propres intérêts au lieu de cé- compte de son opinion publique d'adhésion, demande officielle- dirigf\ants européens en sont der aux impulsions et aux paso. sur une décision aussi contro- ment reconnue à Helsinki en parfaitement conscients. Mais. sions. ' versée qu'importante. 1999. Depuis cette date, de nombre d'entre eux minimisent Le risque d'ouvrir les négo- En revanche, un point est l'avis unanime, la Turquie a ac- le lien entre ce risque majeur et ciations est limité et soumis à de sûr : un non en décembre à la . compli un travail exceptiOImel la décision à prendre en dé- multiples contrôles. Le débat ne Turquie aura des conséquences pour répondre aux critères poli- cembre vis-à-vis de la Turquie. porte pas, on ne le répétera ja- incalculables sur la Turquie, sur tiques définis par nos pays à Co- Les dirigeants d'al-Qaida seront. mais assez, sur l'adhésion im- les relations entre l'Europe et penhague. Et après tout cela, là pour le leur rappeler. Gérer médiate ou fixée à une date l'Islam et sur les intérêts écono- l'Europe dirait non à une simple ce risque a un coût et nécessite quelconque de la Turquie à miques et politiques français. Il poursuite. certes un peu plus so- un effort pour beaucoup d'entre l'Union européerine, mais sur y a des inconvénients majeurs à lemlelle, de négociations qui du- 0 nous, façonnés par les réactions l'ouverture des négociations moins soutl'nir nos alhés qUi' rent depuis quarante ans? instinctives d'une histoire sécu- avec ce pays. Ces négociations, ceux qui se révéleront les enne- Où veut-on en venir? Quels 1aire. Mais une politique de re- pour des raisons évidentes, se- mis acharnés de nos principes en seraient les résultats? Désta- o fus risque d'avoir un coût autre- ront longues et complexes: im- et de notre manière de vivre. biliser un pays qui a été un allié o ment plus dramatique. portance du pays, différences Alors que la France a pour solide, fidèle et impeccable? Un L'Europe change, la Turquie culturelles, niveau de vie, place' politique constante, conformé- général turc disait avec un hu- o aussi. Le plus difficile est de de l'agriculture ... Les Turcs les ment à son histoire deux fois sé- mour non dénué d'amertunle : changer nos mentalités. C'est plus optimistes ne pensent pas culaire, de défendre un «Liban « Il nous aurait été plus facile un impératif pour éviter le choc qu'elles puissent durer moins libre et indépendant », nous d'adhérer à l'Europe si nous des fanatism~s ...Il y a encore de ans, sans compter une 10 n'avons pas su aider Bechir Ge- avions été membres du Pacte de beaucoup à fàire en explication période de transition au moinS mayel, dernier leader libanais Varsovie plutôt que de l'Otan! » sereine et en persuasion pour aussi longue. D'autres estiment populaire aussi bien auprès des Paver un boulevard aux isla- faire comprendre à l'opinion que les négociations pourraient chrétiens que des musuhnans, mistes les plus fanatiques et les publique européenne ces réali- 0 durer ans. 15 assassiné sur ordre. Nous plus violeùts et. la voie euro- tés complexes mais si aveu- En outre, il est impossible de n'avons que mollement soutenu péenne étant. fermée. faire bas- glantes qu'elles en deviemlCnt

dire aujourd'hui quelle sera la le président Anouar el-Sadate, o parfois invisibles. culer la Turquie dans mie Répu- configurlltiflll de l'Europe dans visionnaire de la paix et extraor- blique islamique d'autant plus 20ans : dinaire acteur du rapproche- • Président du Cercle ùlB"'oo411l\ [PS réfomiOs p:rlllées., - une Europe produisant d!ls ment entre les peuples. En Iran, des ambassadeurs. 00 par l'Europe ont eu pour enel milliers de réglementations est ce fut pire. Certains dirigeants d'affaiblir le rôle de l'armée, ga- ingérable avec 20 langues offi- occidentaux, en déstabilisant rant de l'héritage d'Atatiirk, de cielles. Le seul coût de la traduc- volontairement ou non le ré- la laïcité et de ]'orientation stra- tion et de l'interprétation dé- gime du chah, ont joué un rôle tégique pro-occidentale? .passe 1milliard d'euros par an. dans la dramatique évolution Il n'est pas question de nier Même les Nations unies tra- d'une société rendue fragile par les difficultés objectives, nom- vaillent de manière plus ses mutations. Ne refaisons pas breuses et importantes de l'ad- efficace; les mêmes erreurs. Où ira la hésion qui doivent être négo- LE FIGARO -l'Europe à 25 ou 30 s'articu- Turquie si l'Europe lui oppose ciées. Il y a encore à faire en lera de l'avis quasi unanime en un non à une simple ouverture Turquie pour appliquer concrè- 6 OCTOBRE 2004 2 ou 3 cercles de pays plus ou de négociations ? Veut-on dire tement les réformes décidées et

36 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Des attaques dans tout le pays . avec exactitude si le gouvernement a repris ou Une étude publiée par une société de sécurité révèle non le contrôle de Falloudjah, Le nombre d'at- tentats a certes récemment diminué, mais la zone l'ampleur de l'insurrection irakienne, est toujours aux mains des reb~lles, et les soldats . isolées dont parlent les autorités irakiennes. Ces américains et les forces de sécurité irakiennes ne THE NEW YORK TIMES attaques sont diverses: voitures piégées, bombes se risquent plus à s'y aventurer. Sans une inter- .New York à retardement, tirs de lance-roquettes, grenades, vention politique ou militaire de grande ampleur, tirs de petites armes à.feu, tirs de mortier et pose il sera impossible d'y organiser des élections. n septembre, plus de 2 300 attaques de de mines antipersonnel. . D'après les statistiques, il y a eu près de rebelles ont été dirigées contre des cibles "Si l'on veut situer les incidents sur la carte, 1 000 attaques à Bagdad le mois dernier. Un civileset militaires en Irak. Ce phénomène . on s'aperçoit qu'ùs ne sont pas limités à quelques J»:O- porte-parole de l'arméè américaine a reconnu touche presque toutes les zones de peu- vinees", assure Adam Collins, spécialiste de la que depuis avrill~rebelles avaient lancé près de. plement en dehors du Nord kurde, selon .sécuritéet responsable du renseignement en Irak 3 000 tirs de mortier dans la seule ville de Bag- .des chiffres détaillés recueillis par une .pour le compte du Special Operations Consul- dad. Mais ces chiffres n'.empêcheront pas for- société de sécurité privée ayant accès à des rap- ting-Security Management Group. cément la tenue d'élections dans la capitale ira- ports militaires et disposant de son propre réseau Mais, au-delà des chiffres, le Premier mfuistre kienne. Lors d'une apparition commune, fin d'informateurs irakiens. Iyad Allaoui et l'armée américaine vont devoir septembre, dans la roseraie de la Maison- Le périmètre géographique des attaques avant tout déterminer la part du territoire ira- Blanche, George Bu.shet lyad Allaoui ont dressé comprend d'une part les provinces de Ninive et kien que contrôle le gouvernement provisoire. un tableau optimiste de la situation en Irak. de Salahuddin, au nord-ouest, et d'autre part La tenue des élections de janvier et leur qua- Le Premier ministre irakien a déclaré que, sur Babylone et Bassorah, au sud, ce qui semble indi- lité en dépendent. les dix-huit provinces irakiennes, "quatorze ou queJ;'que la résistance s'étend au-delà des poches . Par exemple, les statistiques n'indiquent pas quinze sont totalement sûres", tandis que les autres 30 JOURS, 2 368 ATTAQUES Selon les informations recueillies par une compagnie de sécurité privée sur les attaques recensées au cours du mois de septembre, il apparaît que chacune des provinces d'Irak a été touchée au moins une fois. Cette période n'a été ni la plus violente. ni la plus calme de l'année écoulée.

o 200 km

Attaque ponctuelle menée par les insurgés Zone peuplée d'Arabes sunnites. au cours du mois de ~ La plupart des attaques se sont septembre. produites dans ces' régions. Sources: 'Intematio",,1 Helllid Tribune' : _.global,eauity.olg>

37 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Ozeti

comportent des "poches de ufrrorisme", à l'inté- DU 7 AU 13 OCTOBRE 2004 rieur desquelles des attentats sont organisés au niveau de la province ou du reste du pays. Le Premier ministre irakien a affirmé en d'autres . occasions que des élections pourraient avoir lieu dans quinze des dix-huit provinces. OPINION Les informations recueillies par des sociétés de sécurité privées, qui couvrent les attaques La France se compromet! contre des civils et des contractants privés ira- kiens, sont plus complètes que celles de l'armée, Une virulente attaque lui ci offert une légitimité politique. qui ne prend en compte que les attaques contre du directeur d'un journal koweïtien En réalité, il n'existe pas de résis- les troupes étrangères. La période couverte par contre Michel Bamler. tance en Irak: ceux qui combattent Special Operations Consulting représente un la coalition sont des terroristes, des mois typique, avec 79 attaques par jour en a Franceest bien connue pourses bandits et des mercenaires envoyés moyenne, localisées dans les vallées pendant les Lmauvais calculs politiques, fon- pardes paysriverainsqui sont mécon- périodes calmes et dans les montagnes au cours dés sur les émotions du moment. tents de la libération de l'Irak et font de la flambée de violence d'avril ou de la bataille Encore une fois, ses dirigeants ont tout poury empêcher l'établissement menée par les miliciens de Moqtada as-Sadr, en réagi sous le coup de l'émotion, pro- d'une démocratie. Les victimes sont août, pour s'assurer le contrôle de Nadjaf. voquée cette fois-<;ipar l'enlèvement les Irakiens qui souffrent de ces Au cours des trente jours de cette période, de deux de leurs journalistes en Irak. gangsters infiltrés. De tels terroristes 283 attaques à Ninive, 325 à Salahuddin et 332 Après l'échec de tous les efforts de ne méritentpas la reconnaissancepoli- dans les zones désertiques de la province d'An- libération, le ministre des Affaires tique que la Franceleur a accordée. bar, à l'ouest, ont été recensées. Dans le centre étrangères français, Michel Barnier, Imaginons le scénario suivant: que du pays, leur nombre s'est établi à 123 pour la a sorti de son chapeau l'idée d'invi- dirait-on à Paris si les Etats-Unisqua- province de Diyala, 76 à Babylone et 13 àWasit. ter des représentants de la "résis- lifiaient de résistance des bandes Pas une seule province n'a été épargnée au cours tance irakienne" à la conférenceinter- d'immigrés marocainset algériensqui de cette période. nationale [proposée par les Etat&Unis se mettraient à insulter, à voler, à Certains Irakiens partagent pourtant l'op- et qui se tiendra probablement au enleveret à assassinerdes Français? . tirnisme du Premier ministre en ce qui concerne Caire à la mi-novembre]. En plus, il a De telles bandesauraientelles le droit la possibilitéd'organiser des élections et un recen- plaidé pour le retrait des forces de la de représenteret de dirigerla France? sement au milieu de toute cette violence. "Nous coalition afin de résoudre les pro- La Francese compromet aujourd'hui sommes prêts", affirme Hamid Abd Moosen, un blèmes de sécurité. Ce n'est rien avec les terroristes, comme elle s'est responsable irakien de l'éducation qui parti- moins que céder aux demandes des compromise hier avec Saddam Hus- cipe à la supervision du recensement de Bagdad. ravisseurs puisqu'il a admis l'exis- sein en s'opposant à la guerre. 'Je le jure devant Dieu." tence d'une "résistance irakienne" et Ahmed aJ.Jarallah, ABSly"" (extraite), Koweït James Glanz et 11Iom Shanker

SCRUTIN L'heure des chiites

Sile triangle sunnite demeure Instable, ment établis par l'ONU au temps de l'embargo. pourrait aboutir à ce que cette zone soit égaIe- sa population sera exclue des élections. Aux Etats-Unis, John Kerry se montre sceptique ment exclue, alors qu'elle représente au moins devant l'optimisme de George Bush et d'Iyad 200 000 électeurs, peut-être plus (les partisans 'un des enjeux majeurs pour l'avenir de l'Irak Allaoui, et en Irak aussi les opinions divergent. de Sadr affirment que le nombre d'habitants avoi- L est celui de la date des prochaines élections. Ali as-Sistani, l'ayatollah chiite, aurait souhaité sine les 2 millions de personnes). Quant aux prin- L'administration américaine affirme que celle de que des élections soient organisées encore plus cipales villes du triangle sunnite, Falloudjah, janvier 2005, fixée après consultation de l'envoyé rapidement, avant de se laisser convaincre par Samarra et Baaqouba, on estime leur population spécial de l'ONU, Lakhdar Brahimi, sera respectée. Lakhdar Brahimi que l'horizàn de janvier 2005 à 500 000 habitants, dont moins de la moitié en Toutefois, le ministre de la Défense américain, était plus réaliste. On dit qu'il insiste aujourd'hui âge de voter, sans qu'évidemment ces chiffres Donald Rumsfeld, a introduit une importante varia- sur le respect de cette date. Cette volonté d'al- soient aisément vérifiables. tion sur ce thème et a avancé l'idée d:exclure les ler vite s'explique par le fait que les régions qui A ces calculs s'ajoute l'émergence d'une nouvelle régions les plus instables, arguant que des élec- risquent d'être exclues pour cause d'instabilité coalition de partis politiques, appelée la "liste du tions sur une partie du territoire seraient préfé- sont plutôt sunnites, alors que les zones d'im- consensus (regroupant notament, les partis ira- rables à pas d'élections du tout. Le Premierministre plantation chiite sont dans l'ensemble plutôt kiens qui étaient en exil)". Elle regroupe des par intérim, Iyad Allaoui, se montre lui aussi opti- stables [à l'exception de Sadr City, le faubourg chiites, des sunnites, des chrétiens, des Kurdes miste quant au respect du calendrier et affirme, chiite de Bagdad]. Forts de cet avantage et de et des Turkmènes, et se présente comme le parti dans une interview publiée par le quotidien arabe leur poids démographique (60 %), les chiites esti- le plus représentatif de l'ensemble de la société Asharq al-Awsat, que ce seraient le gouvèmement ment par conséquent que plus les élections se irakienne. Certains pensent qu'Ali as-Sistani vou- irakien et l'ONU qui décideraient alors de la parti- feront tôt, plus elles seront à leur avantage. drait que les élections se déroulent avant que ce cipation de telle ou telle région. Par ailleurs, les Reste le cas du jeune radical chiite Moqtadaas- parti ne puisse prendre son envol et l'emporter autorités irakiennes font valoir qu'elles disposent Sadr, qui avait affronté en août les forces de ultérieurement dans des élections organisées sur la totalité du territoire. d'informations fiables, héritées du recensement la coalition à Nadjaf et dont les partisans conti- de 1989 et des registres de cartes de rationne- nuent de résister aux Américains à Sadr City.Cela Saad al.Ajml, GulfN'If' (extraits). Dubaï

38 Revue de Presse-Press RevietiJ-BerhevokaÇa:pê-Rivlsta Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

.1995 eritrel'Eurci~ë è(lâ"Turquie, qu'il imposa corttté.'(,fa Grèce, .De Gaulle, Mitterrand~ Juppé contre une partie des dép.utéseuro- « l'Europe ne saurait péens et des socialistes français. et Chirac ont plaidé La cause était difficile. La Turquie' être limitée n'était pas' ce qu'elle est aujour- pour l'intégration de la Turquie d'hui. Ellemobilisait contre elle les par des conceptions militants des droits de l'h~mme ; APRÈS qu'Alain Juppé se fut pay~£ândidats et aucun autre - ni son nationalisme se heurtait enco- géographiques prononcé en avril, au nom de gé6graphique, ni historique, ni reli- ~eau ?ationalisme d'Ath~nes. OU par des préJ.ugés l'UMP, contre une adhésion de la . gieJlx. Une évaluation technique MalS M. Juppé croYaIt en la Turquie à l'Union européenne, Jac- en quelque sorte, qui ne rouvrirait dyn~ique qui pouvait naI1:reen: culturels » ques Chirac a annoncé, le 1" octo- pas le débat de fond sur l'apparte- TurqUIed'un rapprochement avec. bre, à Strasbourg, que les Français nance de la Turquie à l'Europe, l'Europ.e, il fais~t valoir. l'intér~t'. FRANÇOISMITTERRAND1992 seraient consultés par référen- lequel selon lui était clos. stratégIque majeur qu'il auraIt ' dum, le moment venu, sur une tel- . Le général Pe Gaulle est à l'origi- pour la communauté européenne . le adhésion. Un amendement ne de la promesse faite par l'Euro- En décembre 1997, au sommet devait conduire au désastre électo~ constitutionnel doit être introduit pe à Ankara en 1963. L'accord d'as- de Luxembourg, les Quinze de ral. Il ne s'est pas trouvé à l'UMP pour obliger à l'avenir à organiser sociation conclu alors stipulait que l'époque ouvrent la porte aux pays une voix qui eüt donné de la chair une consultation pour tout nouvel . l'objectif était l'adhésion; c'est cet- de l'Est et opposent une fin de non- à la ligne établie depuis toujours élargissement. te promesse qui fait de la Turquie .recevoir à la candidature turque. par les gouvernants successifs, de Assumant les réticences de son . un cas particulier parmi tous les Jacques Chirac est ce jour-là parmi parti, M. Juppé avait annoncé le voisins de l'Union potentiellement .ceux qui, contre tous les usages tous bords politiques; qui eüt pris la défense de la Turquie, de ses revirement de l'UMIJau début de , désireux d'y entrer. De longues européens, regrettent publique- vieillesparentés avec la France laï- la campagne des élections euro- vicissitudes ponctuées de coups ment cette décision, à peine le .que, de la révolution qu'elle péennes de juin, indiquant avoir . d'Etat épargnèrent ensuite pen- sommet achevé. changé d'avis lui-même quant à la dant plusieurs décennies à l'Euro- Deux ans plus tard, alors que la connaît aujourd'hui; pas une voix vocation européenne de la Tur- pe d'avoir à se poser la question , Turquie frappe de nouveau à. la ;~~~s=:~r r~~~ra:te~O~~it~~~ quie. C<»llm6-J',Utlion.,chrétieJlße-, turque. Une fois rétabli un régime . porte, l~i>résldent.charge.le socla- . par Id' d l' dhé . démocrate allemande, la principa- civilà Ankara, François Mitterrand . lI'ste P'Ierre MOSCOVICI,., mlms,. tre ..turquees a versalres e a sIOn le formation de la majorité défend avait relancé les relations bilatéra- . ailx affaires européennes, d'aller' L 'tr tè d ..,. désormais un «partenariat privilé- .. les et levé les ambiguïtés: « la Tur- expliquer à Athènes la position es ,s a. ges u partI maJontal- gié» avec la Turquie. quie relève de l'espace européen », qu'il s'apprête à défendre 'au som- re craIgn;uent avant les eur?péen- met d'Hel ink' t 'il' nes que I entrée de la TurqUIedans Le président de la République «l'Europe ne saurait être limitée sIe qu va Impose~. l'Union offre un thème en or aux reste personnellement favorable à par des conceptions géographiques Le 13 décembre :999, le ConseIl souverainistes, mais aussi à l'UDF. l'intégration de ce pays et se dit ou par des préjugés culturels », e~opéen reconnaIt. que <~la Tur- de François Bayrou, qui estime avait-il déclaré lors p'une visite à ~ convaincu qu'elle se fera. Il l'a q,Ule~st ~n.Etat c~nd~dat qUIa ~oca- qu'une adhésion turque empêche- o redit à Strasbourg. Mais l'idée de Ankara en 1992. tion a rejOIndre I u..mon eU,ropeenne ra le développement du projet poli- o Mais c'est Alain Juppé puis Jac- N faire inscrire dans la Constitution sur la ba,se,des ~emes critères que tique européen. Aujourd'hui, la ques Chirac qui, quelques années Y.I française le principe de l'approba- ceux qUI s appliquent aux autres majorité redoute surtout que le ~ tion par référendum des futurs plus tard, ont transformé cette phi- CD ~an,didats ». Tout débat ~u~la légi- cas turc ne rende plus difficile o élargissements de l'Union n'en est losophie en un axe de l'action t!ml~éde ce pay.sà voulOIrInté~er l'adoption de la Constitution euro- .... pas moins une reculade par rap- diplomatique de la France et sont u I Umon est ce Jour-là bel et bIen péenne lors du référendum prévu port à la position qui était jusque- devenus les principaux avocats de o clos., . fin 2005. C'est à cette crainte que ,... là celle de M. Chirac. Il répétait la cause turque en Europe. M. JuP- A la veIlle.~es élec~lOnseuro- vient de faire droit à son tour Jac- depuis plusieurs années que seuls pé lorsqu'il était ministre des affai- péennes de JUIn dermer, la peur ques Chirac. permettraient de statuer sur la can- res étrangères du gouvernement s'empare de l'UMP, comme si sou- didature turque les critères définis Balladur, fut l'artisan du traité dain le fait de prÔnerle rapproche- en 1993 par l'Union pO\lr tous les d'union douanière signé début ment avec un pays musulman Claire Tréan

M. Erdogan a pu imposer aux militaires une nouvelle

politique extérieure En deux ans, les positions turques sur les Etats-Unis, Chypre, l'Arménie ou l'Iran ont sensiblement évolué

DÈS SON ARRIVÉEau pouvoir Zaman, ÀÏimet Davutoglu, l'un de L'autretournant prispar M.Erdo- qui ne souffrent aucune discussion. en novembre 2002, le premier, ses conseillers. gan concerne Chypre. La rhétori- Nombre d'hommes d'affaires turcs ministre turc, Recep Tayyip Erdo- Cette« nouvelle orientation» que nationaliste de Rauf Denktash, voient surtout Chypre comme un gan, n'a eu de .cesse d'affirmer sa s'est sl,lItoutfait sentir à propos de le chefde la communauté chypriote- obstacle à l'intégration européenne propre ligne en politique étrangè- l'Irak, lorsque le Parlement turc turque soutenu par l'establishment de leur pays. reoCe domaine était considéré jus-' s'est opposé à deux reprises, en kémaliste, a été rejetée par la nou- Depuis 2002, le gouvernement que-là comme la prérogative des 2003, à l'entrée des troupes améri- velle équipe au pouvoir à Ankara. turc s'est fermement engagé dans généraux, qui ont la haute main caines en Irak via la Turquie, mal- Malgrél'échec du référendum orga- un processus de normalisation des sur toute une série de sujets sensi- gré la promesse d'une assistance nisé en avril sous l'égide de l'ONU liens avec son voisinage, prolon- bles - Chypre,le partenariat straté-- financièr~ de 1~ milliards de dol- sur la réunification de l'île - du fait geant la diplomatie de « réchauffe- gique avec les Etats-Unis, les, lars. «~ a~sertion . selon laquell~ du « non »des Chypriotes grecs-,la ment » des relations avec la Grèce accords signés avec Israël. Outre' Ankara s allgne toujours sur la pos/- « question chypriote» n'est plus entamée dès 1999 par l'ancienminis- l'intégration de son pays à l'Euro-'! tion américaine dans la r~gion ne perçue aujourd'hui en Turquiecom- tre des affaires étrangères Ismaïl pe, dont il a fait sa priorité, Recep' vaut plu,s », ~e le pOlitologue me le seul apanage de l'establish- Cern.Aujourd'hui, loin de la postu- Ta¥YÏp Erdogan souhaiterait ~éncaIll. P~ Gordon de la Bro~- ment kémaliste, prompt à en faire re guerrière adoptée par Ankara à renouer avec le « caractère accom- kingsInstitution, depassage à P~s l'une de ces « causes nationales » modcint q~i était,celui ,de l'Empi~e à l'occasion d'un COlloqueorganisé (tout comme la question kurde ou l'époque où Damas hébergeait le chefkurde AbdullahÖcalan,lesrela- ottoman a son age d or », e.xl?li- par l'Institut d'études de sécurité. arménienne ou le culte d'Atatiirk) quait récemm~nt au quotIdien ' tions avec la Syriese sont apaisées.

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De même, malgré le bloëus éco- ment est significatif, surtout aÏ1s;à l'époque du premier riIiilis- .. rirlque,domaine où lui et son gou- noinique et le silence maintenu depuis l'arrivée des bérets verts tre islamiste Necmettin Erbakan vernement ont une totale liberté de sur le génocide arménien, les américains dans la région. En fait, (1996-1997),évincé par l'armée le manœuvre. D'ailleurs, la présence contacts avec Erevan sont perma- cette coopération, placée sous la 28 février 1997. croissante de sociétés turques en nents, même s'ils n'ont pu aboutir. bannière de l'OTAN, apparaît clai- «L'esprit du 28 février soujJlera Iran a tant irrité les conservateurs rement comme le domaine réservé pendant mille ans », avait prévenu du Majlis (Parlement) que ce1,1X-ci des militaires turcs. Autre chasse en 2001 le chef d'état-major viennent d'obtenir le gel de deux Malgré le blocus gardée de l'armée, le partenariat Huseyin Kivrikogluen quittant son contrats (l'un avecTurkcell,pour la militaro-stratégique avec Israël, poste. Ri~n de tel ne s'est produit téléphonie mobile, l'autre pour la économique et le instauré depuis 1996 et pierre depuis la prise de fonctions de son réfection de l'aéroport de Téhéran) . angUlaire de la politique américai- successeur, Hilmi Ozkök, favorable' sur fond d'annulation de la visite silence sur le génocide ne dans la région, ne souffre aucu- à un rôle moindre des généraux en . que devait effectuer en Turquie le ne remise en cause. politique. Au contraire, le Conseil.. président Mohammed Khatami. arménien, les Pourtant, un certain consensus national de sécurité(MGK),lastruc- prévaut entre militaires et gouver- . ture qui décide des grandes orienta- . Marie Jégo contacts avec Erevan nement, chacun jouant la partition tions de politique étrangère du "qui lui revient. Ainsi en juin, lors pays,est, conformémentà la deman- sont permanents '.d'une opération de l'armée israé- de de Bruxelles,entré depuis 2003 lienne dans le camp de réfugiés de dans un processus de réduction du .Rafah, Recep Tayyip Erdogan n'a à l'ouverture de la frontière entre rôle des militairesen son sein. .pas hésité à condamner la «ter- De son côté, l'actuel premier' les deux pays. « La réalité n'est pas reur d'Etat» pratiquée par Israël la même selon qu'elle est vue par les ministre, contrairement à son .envers les Palestiniens, sachant ancien « hoca » (mentor), Necmet- Arméniens d'Arménie ou par ceux qd'il était dans son rôle. de la diaspora aux ~ta~-Uriis et en. tin Erbakan, qui multipliaitdéclara- . 'Ces avancées du pouvoir civil, tions intempestiveset visitessurpri- Europe », déplore le professeu~ engagé désormais dans un proces- ses à Téhéran ou Tripoli,a su évi- Ahmet Evin de l'université SabanCl il. sus permanent de consensus avec ter les écueils. S'il a intensifié les à Istanbul. l'institution militaire, semblaient relations avecle voisiniranien,c'est Avec la Géorgie, le rapproche- impossibles il y a seulement huit au nom du développement écono- EU gives Turkey 'a qualified yes'

By Elaine Sciolino The decision will have to be approved whose outcome cannot be guaranteed unanimously by the 25 heads of mem- beforehand," the report said. BRUSSELS: 'Four decades after Tur- . ber states when they meet in December, In presenting the report to the Euro- key came knocking on Europe's door, although nQne of them is expected to pean Parliament, Romano Prodi, the the European Union on Wednesday challenge the recommendation. outgoing president of the European took a crucial step toward admitting That does not mean that Turkey's Union's executive arm, called it "a Ankara into its exclusive club. membership in the world's largest trad- . qualified yes," adding, "The path to The executive body of the 25-country ing bloc is inevitable. Negotiations will tread is still a long one." European Union ruled that Turkey, a take up to 15 years, and the report on Still, the decision _was heralded in poor, overwhelmingly Muslim country Wednesday recommending the talks . Turkey as a breakthrough in redrawing of 71million people, had made enough warned that they will be halted if Tur- the map of Europe and narrowing the progress in reforming its economy and key falters at any point on its road to' divide between the largely Christian judiciary and improving its human democratic reform. Even then, Turkey European Union and the Islamic world. . rights record to merit negotiations to- might neverbecome a full member. In Ankara, Foreign Minister Abdul- ward membership. "This is an open-ended process lah GuI praised the ruling as "a historic decision for Turkey and for Europe.'; Mehmet Dulger, head of the parliamen- tary foreign affairs commission, said: . "Justice has been done. We hope the . . rest will come." In Strasbourg, Turkey's prime minister, Recep Tayyip Erdogan, praised the report as "balanced" and called on the European Union to apply "the same criteria and methods" to Turkey's membership bid as the Union has done to other applicants. There is a strong conviction that the hope of EU membership has been the driving force in pushingthe country to sweeping reforms in the past two years . ."It would be totally wrong to say, 'Turkey, you are not good enough and you have to wait,''' Güoter Verheugen of Germany, the commissioner who is responsible for enlarging the European Union, said at a news conference here. Verheugen added that the risk of say" ing no to Turkey would be that political reform would "come to an end and would finally fail" Flags marking the departure of British troops 81years ago flew in Istanbul Turkey's government also has said on Wednesdày, as Turkey moved closer to EU entry. that the. opening of talks will raise the

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confidence of foreignlnvestors and conservative affiliated with the Euro- Turkey that will join the 'European Un- help reduce unemployment and the ,pean People's Party, who opposes Turk- ion," Watson said. " " , cost of financing the country's $208 bil~ ish membership. He criticizedTurkey Turkey itself shares some responsibil~ lion debt. ,'(91' continued human rights abuses and ity in its failure to achieve membership. With the excèption of the war in Iraq, Sâid that the claim in the report that In a step toward membership four de- Turkey is the preeminent forei~ pol~cy 'sys,tematic torture in Turkey had ended cades ago, Turkèy signed an association, issue seizing Europe today, domInating wàs "the biggest nonsense we heard in agreement with what was then called the front pages of the Continent's news- ,2004;" the .European Economic Community. papers and sparking a shrill, even ugly, ', A' number of deputies criticized Turkey was already a member of the debate among politicians and the public 'those who argue that a Muslim country' NATO militaryalliance, and entry into. alike on whether Turkey belongs. like Turkey has no' place in the Euro- Europe's fledgling economic clUb was Polls throughout Europe are running pean Union. "Where in that argument supposed to be the logical next step. largely against Turkey's membership, are the 20 million Muslims who are A decade later, Turkey and Greece, and a number of countries, most nota- already Europeans?" asked Graham the archrivals of Europe, were poised to bly France, have declared that such a Watson, a liberal democrat from Bri- begin membership talks, Greece moved, momentous decision could only be de- tain. forward aggressively and became a 'cided by'popuiar referendum. Such a Francis Wurtz, a Frenchman and left- member. move could doom Turkey's bid for ist deputy, put it more starkly, saying But Turkey halted its appeaL The membership. 'that the Continent "is no longer a country had a rigidly protectionist eco- , To calm fears that Turkish member- Europe of white Christians." He called nomic system and was unwilling to em- . ship will bring waves of unskilled" un- , those who would exclude Turkey on the brace a common market system that educated, unemployed Turks westward,' 'basis of religious "irresponsible' and could hurt domestic industries. Some " , the report on Wednesday recommen-. loathsome." nationalistic politicians considered the ' ded that the European Union consider Daniel Cohn-Bendit, a one-time stu- European Union a Christian dub that' strict, permanent limits on Turkish mi- dent radical who represents the Ger- was not worth joining. gration. man Green Party, said, that religion It was a monumental decision that To counter arguments that Turkey- should not be an issue at all. Turkish leaders came to rue. will impoverish the European Un~ori.it "Europe also consists of people of no Turkeyapplied for full membership also called for special safeguards be- faith, and, we all need to be able to live in 1987.But then Communism fell, so fore Ankara benefits fully from gèn~r:, together," he said, adding that Turkey Turkey suddenly found itself at the end ous European Union farm subsidiès should join the European Union be- ,of a long line of new candidates from and regional aid. cause, "It could increase the strategic, the former Soviet bloc. Underscoring The rawness oftheëfebate wâSU:nder~ importance in an increasingly danger- 'that irony, the executive body con- sèored during the session Wednesday ous world." : firmed Wednesday that Romania and in the European Parliament. A number of speakers stressed that :Bulgaria are ,on track to join in 2007. "The future of the European Unil?!1 both Turkey and the European Union , The New York TImes as a peaceful community .is at stalœ.": would be very different by the time said H~ns-Ge~t Pötteri~g of Germ,a.ily,a( Turkey is ready to join. "It is not today's Turks welcome the ED's go-ahead. Cautious optimism mixes with irritation over Europe's fears

By Susan Sachs In the board rooms of Turkish, man of the Turkish Economic and So- companies, in the offices of human cial Studies Foundation. "There's noth- ANKARA: Turks reacted with relief rights groups and on the streets of the ing unfair in this. Every situation is Wednesday to the European Commis- capital, many people said they would re- politically different." sion's qualified endorsement of their serve their celebrations for mid-Decem- The European Commission, the ex- campaign to start membership talks, ber, when European Union leaders will ecutive body of the 25-member bloc, but civic and business leaders acknowl- make their decision whether to put Tur- said Turkey had generally fulfilled the edged that they face a more formidable key on the road to eventual entry. objective criteria for advancing to the battle to win the hearts and minds of "It's not a 'yes,' but it's a 'yes, we'll see next stage of the European Union mem- the European public. what you'll do,' " said Can Paker, chair- bership process. But its progress report, released'in Brussels, also spoke of "spe- cific challenges" to Turkey's eventual' entry and suggested it be' held to a stricter standard than other recent can- didate countries. The conditions, which were generally anticipated, underlined the deep pUblic misgivings in many European countries about accepting a largely Muslim na~ tion into the European Union fold. Turkey has b~en waiting on Europe's threshold for more than 40 years, watching as former states of the Soviet bloc and the islands of Cyprus and Malta joined the union while it re- mained outside. Over the past few months, as debate has raged in European newspapers over whether Turkey is fit for European Un- Prime Minister Recep Thyyip Erdogan on Wednesday: He bas sometimes ion membership, many Turks have shown impatience with Europe's misgivings about Thrkey. grown increasingly irritated.

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"Frankly, I am so bored with all this may advance to the neXt stage of the whether Turkêy is a part of Europe Or back and forth about whether they're entry process. not," Onen said. "Turkey sealed its de- going to accept us or not, whether we Opponents have argued that Turkey termination to join in 1963,and we have are Asian or whether we're European," can neVerbe a real democracy as long as been looking toward that target for said Atila Yildiz. 38, a government work- the military remains guardian of TUr- more than 40,years." ' er taking a break to read a newspaper in '~y's secu~rism._ Still oth~rs_say that if The European' Commission recooi. the sunshine in central Ankara. the military comès under civili~n con- mended that entry.. talks with Turkey "They talk as if we come from Ilcom- t:fol, as required'by the European Un- start only with the understanding that pletely different world," he said. "But ion, Turkey could slide into becoming European negotiators may suspend or we're the descendants of ancient civili- an Islamic fundamentalist state. stop the negotiations at any time, a pre- zations on this soiL We're as civilized as Those arguments have made many condition that exasperated some of the they are. At this point, I say it's up to Turks resentful, whether they are most active promoters ofTurkey's entry. them. We've liv:edwitJiout them for hun- , Kurds fighting for greater recognition, While the European Union suspen-' dreds of years, so l'in sure we'll survive religious conservatives hoping to over- ded negotiations with Slovakia at one without them, if it has to be that way." turn the restrictions on Islamic dress or point in its entry talks and threatened Prime Minister Recep l'ayyip Er- stapnch sentinels of the memory of to suspend them with Romania, it has dogan, whose 22-month-old govern- Mustafa Kemal Ataturk, founder of the ~ever spelled out that threat in writing ment has pushed through substantialle- Turkish Republic. " ID advance, according to Kemal Kirisci, gal reforms to bring Turkey's laws in "We are a nation that has always, dire~tor of the Center for European line' with European Union standards, strived to reach the level of civilized StudIes at, Bosphorus University in, has occasionally displayed a siJIlilar im- countries, from the first days o~our in- IstanbuL . patience with European misgivings dependence," said Muzaffer Akteke, a Such special conditions set for Tur- about Turkey. In a recent interview he city council member from the city of ,key, he said, may raise a public outcry in , noted that Turkey has been a full- Izmir, on the Mediterranean coast.' Turkey but will be understood by polit- fledged member of NATO for 52 years. "What gives a European official the right ical and business leaders as an attempt, "My country has given martyrs to to attack the foundations of our nation?" to buy time to convince the opponents ' NATO," Erdogan sàid. "We have been , Yavuz Onen, director of the Human of Turkey's entry. togetherin this organization for a long Rights Foundation in Ankara, said he "And if Turkey lives up to what is ex- time, and nobody there has talked about believed the European Commission re- pected of it," Kirisci said, "I don't see how a special kind of membership or special port card on Turkey understated the' the skeptics can object without dynamit- conditions for us." persistent problems of torture and hu- ing the very foundations of the EU as an The debate over Turkey is likely to man rights violations. Yet he, too, rejec- institution founded on the rule oflaw." " turn more bitter in the two months lead- ted the criticism of Turkey as too Islam- The New York TImes ing up to the European Union summit ic, too poor and too stuck in its in Amsterdam, when the union's polit- traditions to join the European Union. icalleaders will deCide whether 'turkey "It is too late and pointless to discuss

, tention to restart his WMD activities when the opportunity arose to do 10," the official said of Duelfer's findinp,' ReportsaysSaddam using the abbreviation for weapons of mass destruction. But that conclusion, the official ac<- knowledged, was based more on infer- destroyed arms in '90s ence than solid evidence. Duelfer had not found' concrete evi- dence of such a plan, the official said. Stockpiles didn't exist, inspec~orfinds The conclusions were presented by ,By Douglas Jehl mushroom clouds, deadly gases and Duelfer to Congress on Wednesday, be- fearsome ,poisons. But Duelfer con- ginning with closed testimony before WASHINGTON: Iraq appears to have ,cluded that, even if Saddam Hussein the Senate Intelligence Committee. But destroyed its stockpiles of, illicit had sought to restart the weapons pro- his findings were described to report- weapons within months of the GulfWar grams in 2003;lraq could not have pro- ers in advance. of 1991and, at the time of the American duced sigilifiéant quantities of chemic- The three-volume report, totaling invasion in 2003, its capacityto produce .al weapons: for at least a year. More more than 900 pages, is expected' to ' such weapons was continuing to erode, years would have been required to pro- provide the first authoritative attempt the top American inspector in Iraq said duce a nuclear weapon, he said. to unravel the mystery posed by Iraq 'in a report Wednesday. "Over time he was getting further , during the crucial years between the The report by Charles Duelfer said away from nuclear weapons," an official end of the Gulf War in 1991 and the the last Iraqi factory capable of produ- familiar with the content said in advance American-led wa~ that began in 2003. It cing militarily significant quantities of .of the public release of Due1fer's report. adds new weight to what is already a unconventional weapons had been de- "He was further away in 2003 than he widely accepted view that the most fun- stroyed in 1996. was in 1991.The nuclear program was damental prewar assertions made by His report amounted to the starkest, decaying rather than being preserved." American intelligence agencies about portrayal yet of a vast gap between the Duelfer concluded that Saddam had Iraq - that it possessed chemical and Bush administration's prewar asser- made fundamental decisions, begin- biological weapons and was resconsti- tions about Iraqi weapons and the find- ning in 1991,to get rid of Iraq's illicit tuting its nuclear program - bore no ings of a IS-month inquiry by American, 'weapons and accept the destruction of resemblance to the truth. investigators. . its weapons-producing facilities in an The report was. based in part on the At the time of the Am~rican invasion, effort to win an end to UN sanctions. interrogation of Saddam in his prison Duelfer said, Iraq had not possessed But Duelfer argued that Saddam was cell outside Baghdad. Duelfer said he military-scale stockpiles of illicit also exploiting avenues opened by the had concluded that Saddam had delib- weapons for a dozen years and was not sanctions, including the oil-for-food erately sought to maintain an ambi~- actively seeking to produce them. program, to lay the groundwork for a ity about whether Iraq possessed ilhcit . The White House portrayed the war long-term plan to resu,me weapons pro- weapons. Duelfer said the strategy was as a bid to disarm Iraq of unconvention- duction if sanctions were lifted. aimed as much at Iran, with whom Iraq al weapons and invoked images of ~ItwaS clearly Saddam Hussein's in- had fought an eight-year war in the

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. 19805, as at the UnÏtecfStlites. , sinatiODS,not to inflict inass casualties. of chemicàl uiWïitions. The report said that American inves- The official familiar with the report Duelfer said' in the report that Iraq tiptors had found clandestine labora-' said that interviews with other former bad made a conscious effort to maintain toriesused by the Iraqi Intelligence Ser- top Iraqi leaders had made it clearthat thelmowledge base necessary to restart . vice to produce small quantities of Saddam hadleft many ofhis top depu- an illicit weapons program. He said that' ricin, a poison made from castor beans. ties uncertain until the eve of war about Ira9 could have begun to produce bio- It said those laboratories were active at whether Iraq possessed illicit weapons. ~cal questions in as little as a month the time of the American invasion in The official said that Saddam had if It bad restarted its weapons program 2003. seemed to fear a new attack by Iran, inl996. But, as previously reported, it said. whose incursions intoIraq duringthe The New York 'Dmes those laboratories appeared intended for . mn-Iraq war of 1980-88 ,had been use in developing agents for use in.~- fended offby Baghdad only with the use.

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filItORtlt 8 OCTOBRE 2004 Le rapport pointe le rôle de la France et de'la Russie Saddam Hussein avait organisé un système de corruption en marge de cc Pétrole contre nourriture ))

LA FRANCE et la Russie sont tés ou pays mis en cause. cation en contrat ferme ». Or «ces de tels « coupons» pétroliers figu- plus particulièrement montrées du En annexe de son rapport, le contrats itaient nicessaires pour rent la présidente indonésienne doigt dans le rapport du chef des chef du groupe d'inspecteurs fait retirer les bons et effectivement tou- Megawati Sukamoputri, l'ancien inspecteurs américains en Irak figurer une liste d'entreprises et cher le pitrole ». «Dans d'autres ministre de l'intérieur français Charles Duelfer, publié mercredi d'individus, issus de plusieurs dizai- cas, les btnificiaires des bons n'ont Charles Pasqua, l'ultranationaliste 6 octobre à Washington, qui nes de pays, qui auraient bénéficié pas retiri tout le pitrole figurant rosse Vladimir Jirinovski et sa for- reprend d'anciennes accusations de « coupons» pétroliers pouvant dans leurs bons, tandis que d'autres mation, le Parti libéral démocrate, sur un vaste système de corrup- être convertis en argent liquide, en ont retiri davantage. » les services de la présidence rosse, tion ri1is en place par le régime de attribués par le régime de Saddam Cette liste est aussi celle des le ministère rosse des affaires Saddam Hussein. Selon ce rap- Hussein, dans le cadre du fonction- entreprises, des partis politiques et étrangères, le Parti communiste port, les services de renseigne- nement du programme des des personnalités dont le régime rosse, le Parti socialiste d'Ukraine, ment de Saddam Hussein ont ten- Nations unies Pétrole contre nour- irakien recherchait les faveurs le fils du président libanais Emile té de corrompre des personnalités riture. dans ses efforts pour contourner Lahoud et le Front populaire de de nombreux pays grâce à l'argent Cette liste, établie à partir de les sanctions commerciales des libération de la Palestine (FPLP). du pétrole, et se sont particulière- 13 listes secrètes que détenaient Nations unies, imposées après l'in- Nombre d'autres personnes ou ment intéressés aux Français et entreprises figurent sur la liste. aux Russes dont les pays disposent «Saddam approuvait personnel- . d'un siège permanent au Conseil Deuxième débat Bush-Kerry vendredi lement les noms de btnfjiciaires des de sécurité de l'ONU. Après avoir franchi avec succès le quitte ou double du premier débat télé- coupons. n apportait toutes lesmodi- «L'Irak s'est concentri sur des visé, le candidat démocrate John Kerry affronte à nouveau, vendredi B octo- fications qu'il voulait à la liste, ajou- individus qu'il pensait itre en posi- bre, le président républicain George W. Bush et esptre parer à une prévIsi- tant ou supprimant des noms selon tion d'irifluencerlapolitiquefrançai- ble et féroce contre-attaque. Les stratèges du camp Kerry s'attendent à ce sa volonti »,lit-on dans le rapport. se », écrit notamment le rapport, que le président sortant, confronté à une remontée du démocrate dans les L'Irak aurait ainsi récolté 7,5 mil- lui-même basé sur des informa- sondages, soit plus percutant lors du deuxitme débat, qui se tient à Saint- liards de dollars à travers des arran- tions trouvées par M. Duelfer dans Louis (Missouri), devant une assemblée représentative d'électeurs indécis. gements d'Etat à Etat, deux autres les archives des services de rensei- « Lesdeux prochains dlbats seront d'une çertaine manière beaucoup plus milliards via des pots-de-vin ou . gnemerit du régime de Saddam durs pour nous que le premier », a indiqué Mike McCurry, l'un des conseillers des surfacturations et encore Hussein. Toujours selon le rapport . de M. Kerry. « Le premier Mait dMerminant mais nous avons probablement 900 millions de dollars grâce à des Duelfer, les milieux politiques, éco- plus et perdre dans les deux prochains dlbats », selon lui. Le troisième et der- ventes directes de pétrole, selon le nomiques et journalistiques fran- nier débat se tenant le 13 octobre dans l'Arizona, il restera peu de temps à rapport. Des sociétés en Syrie, Jor- çais ont ainsi fait l'objet d'une M. Kerry pour rectifier le tir s'il fait mauvaise impression vendredi. «Nous danie, Uban, Turquie, Emirats ara- attention particulière. pensons que le president Bush va se livrer et une performance très agressive,», bes unis et au Yémen ont aidé Sad- fi reprend des accusations appa- prévoit Allison Dobson, porte-parole de M. Kerry. - (AFP.) dam Hussein à acquérir des pro- roes en janvier lors de la publica- duits interdits à travers des transac- tion par le journal de Bagdad tions secrètes. AI-Mada d'une liste d'environ de hauts responsables irakiens, et vasion du l

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UE ,Bruxelles a recommandé officiellement; hier, l'C!uverturedes négociations d'adhésion avec Ankara, qui devrait être approuvée lors d'un sommet le 17 décembre La Commission déterminée à faire entrer la Turquie

-, q< o o N dans l'Union ~ c:: Le premier ministre Recep Tayylp Erdogan, ajugé hier co turc, passe? C'est quoi, toutes ces o « assez équilibrés » les rapports de la Commission euro- Bruxelles: conditions ? Et pourquoi dites- E-< péenne sur la Turquie, qui recommandent à l'Union d'ouvrir U de notre correspondante vous que la négociation reste un o des négociations d'adhésion avec son pays. Lors d'une confé- l'- Alexandrine Bouilhet processus ouvert, sans parler rence de presse à Strasbourg, où il était l'im.ité de l'assemblée d'adhésion ? » interroge le pre- , parlementaire du Conseil de l'Europe, il a souhaité une ouver- mier ministre turc. ture rapide des négociations d'adhésion. Avant de rendre sa décision, Ces deux réactions opposées hier, la Commission européenne - illustrent deux lectures possibles a reçu deux coups de fil sympto- de la recommandation de la matiques. Le preIilier, très bref, Commission. Washington y voit ven3lt du cabinet de Colin Po- déjà le verre à moitié plein, alors Jacques Chirac: «Au minimum well. à Washington. Le message qu'Ankara, déçu, regarde le s'adressait à Günter Verheugen, verre à moitié vide. Qu'en est-il? .dix ou quinze ans» commissaire à l'Elargissement. A lire les dix pages de recom- , « Félicitations, vraiment !Mais mandations de la Commission Jacques Chirac a réaffirmé hier que les éventuelles négociations un conseil : gardez le profil sur la candidature de la Turquie, sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne seraient bas !» Le second, plus long, ve- à écouter, ensuite, l'explication longues, «au minimum dix ou quinze ans ». «La question aujour- nait d'Ankara. Il s'adressait à de texte de Romano Prodi de- d'hui n'est pas l'adhésion de la Turquie dans l'Union européenne. Romano Prodi. Au bout du fil : vant le Parlement européen, La question, c'est l'ouverture des négociations entre'la Turquie et Recep Tayyip Erdogan, très in- c'est un message d'extrême pru- l'Union européenne », a déclaré le chef de l'Etat français. quiet. « Mais qu'est-ce qui se dence qui domine. Un « oui ... mais » pas très clair, un feu vert assorti de tant de conditions qu'il semble virer à l'orange. Cette ambiguïté de façade tient à ]'« institution Commis- sion », à sa composition hybride, mi-politique, mi-technocrate, mais aussi à la personnalité de son président, Romano Prodi, un catholique du centre gauche italien, que l'on dépeint comme «favorable à l'adhésion de la Turquie dans sa tête, mais op- posé dans son cœur ». Pour comprendre la décision qui a été prise, hier, à Bruxelles, il faut s'extraire des centaines de pages de rapports et des for- mules alambiquées retenues par la Commission pour arracher un ,consensus au collège. Avec le recul et la distance, c'est la lecture de Washington qui apparaît la plus clairvoyante : hier, la Commis- sion n'a pas seulement adressé un feu vert à l'ouverture des né- gociations, elle a donné à An- kara et aux capitale:; euro- péennes un signal en faveur de l'adhésion de la Turquie. D'où les réticences de certains com- Le président de la Commission européenne Romano Prodi-a estimé hier qu'« une Union missaires comme Pascal Lamy européenne/orte n'a rien à craindre..cJ'lIJle intégration de la Turquie ». (Photo Roge/Reuters.) (Françe) ou Franz Fischler (Au-

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triche) à s'associer à eette re- quie depuis quarante ans de- Ankara rassuré, il restait à commandation, sans qu'il soit vaient se transformer en actes. faire passer le message aux opi- écrit noir sur blanc que les négo- Les attentats d'al-Qaida ont nions publiques européennes, . ciations restaient \ID« processus convaincu leS-.dirigeants euro- rétives pour la plupart. Pour ras- ouvert », c'est-à-dire.sans ga- péens qu'il «fallait mieux avoir surer les Européens craintifs, ou rantie d'adhésion en bout de la Turquiededans que dehors ». plutôt les gouvernements des course. « C'est une précaution Les promesses de Chirac, pays concernés par la question de style, rétorque-t-on dans l'en- turque - France, Autriche, Alle- tourage du Giinter Verheugen. Blair et Schröder ont porté leurs fruits. Les réformes à marche magne -, Bruxelles a assorti sa L'obje.ctifde cette candidature, recommandation d'\IDe série de c'est l'adhésion et non pas le forcée imposées par Ankara de- partenariat privilégié. Nous puis deux ans ont fait avancer la garde-foùs très techniques. in- parlons bien d'ouvrir des négo- Turquie sur la voie de l'Europe dispensables en cas de dérapage ciationsd'adhésion!» au-delà de ce qu'espérait des négociations, ces freins per- Bruxelles. La Commission n'a pas toute- «Leur dire non main- mettent surtout de ralentir les tenant, ou oui mais pas tout de fois pas joué les kamikazes. Sa négociations. .suite aurait eu des effets catas- En théorie, ils empêchent \IDe décision correspond à la volonté "trophiques et imprévisibles en politique clairement exprimée adhésion de la Turquie avant par les chefs d'Etat et de gouver- Turquie; explique-t-on à la 2014. En réalité, elle sera im- o Commission. la nement en 1999 à Helsinki, lors Seule perspec- possible avant 2015. Les plus à de la reconnaissance officiellede tive de l'adhésion permettra réalistes à la Commission ta- la candidature turque, puis en Erdogan de continuer sur cette blent, si tout se passe bien, et si 2002 à Copenhague, lorsqu'il fut voie, n'en déplaise aux mili- les référendums l'autorisent, sur question d'« ouvrir les négocia- taires et aux extrémistes reli- \IDe entrée de la Turquie dans tions d'adhésion sans délai », gieux. » La Commission est l'Union en 2016-2017. \IDe fois respectés les principes consciente d'avoir « pris un de l'Etat de droit C'est le 11 Sep- risque » en donnant son feu

tembre qui a changé la donne. o vert, mais \IDrisque qu'elle es-

Les promesses faites à la Tur- o time« maitrisahle ».

Tout en saluant le «pas histonque »fait à BruXelles .Ankara critique le projet

o de référendum français ~ o o N la part du ministre de la Jus- dire. A \ID bémol près: l'atti- conteste, « Monsieur Chauvin ~ .Istanbul: tice, également porte-parole du tude de Paris, sévèrement ju- était français ». l:Q Marie-Michèle Martinet gouvernement: selon Cemil Ci- gée sur son projet de référen- Plutôt que de s'en prendre à o Eo< cek, le rapport est « positif dum sur l'adhésion de la la France, Hürriyet a préféré Uo dans l'ensemble» même s'il Turquie. Mardi soir, à Stras- viser plus large : reprenant à r-. Compte tenu des nom- faut encore « en étudier les dé- bourg, le premier ministre turc son compte les métaphores .°breuses conditions posées hier tails », et même si certaines s'était adressé assez solennel- scolaires déjà utilisées par le . matin par Bruxelles pour l'ad- recommandations formulées lement à la France : « Je fais premier ministre turc, le jour- hésion de la Turquie, on pou- par Bruxelles pourraient être appel aux citoyens et amis nal reproche à l'Europe « plu-

o vait craindre une réaction jugées comme des « discrimi- français: s'il vous plaît, com- sieurs défauts qu'elle se doit d'Ankara mitigée, voire hostile. nations» envers son pays, prenez-nous !Si nous voulons de corriger » comme celui de Le ministre des Affaires étran- dont il admet pourtant qu'il établir un dialogue et non des considérer les pays musulmans gères, Abdullah Gill, n'avait-il n'est pas tout à fait \ID candi- conflits de civilisations, il faut comme des « Etats de pas déclaré qu'il ne « pouvait y dat comme les autres. donner une place à la deuxième classe ». avoir de conditions spéciales à Dès mardi, le premier mi- Turquie. » Hier, il est revenu Quoi qu'il en soit, et sans .la candidature turque» ; nistre turc, Recep Tayyip Erdo- sur le sujet, qualifiant le projet quitter le registre des perfor- n'avait-il pas enfoncé le clou gan, s'était montré confiant II de référendum « d'approche mances comparées de l'élève . dans \IDe interview accordée à s'était même payé le luxe de très injuste ». turc et de ses professeurs euro~ 'la veille de la réunion de l'ironie, retournant la situation La presse turque s'est mon- péens, ou l'inverse, on peut pa- Bruxelles au quotidien italien et renvoyant ses partenaires trée moins lyrique et plus viru- rier que les discussions qui

o La Repubblica. dans laquelle il européens à leurs chères lente. S'en prenant au commis- s'ébauchent entre Ankara et

'J précisait que la Turquie ne études : « La Turquie afait ses saire européen au Commerce, Bruxelles comporteront en- pourrait être « insultée » par devoirs, se félicitait-il, à Stras- Pascal Lamy, qui demandait core, à coup sOr, beaucoup de l'exigence de telle ou telle bourg; devant des représen- qu'\IDe date soit proposée pour crises de susceptibilité qu'il condition? tants de la communauté fixer le début des discussions faudra pourtant faire taire .' Quelques minutes seulement turque. C'est maintenant à avec Ankara, le quotidien isla- pour avancer. . après avoir pris connaissance l'Union européenne de faire, miste Yeni Safak faisait hier Comme l'a déjà rappelé à du rapport, Abdullah avait visi- de son côté, ses devoirs. Ce matin sa \IDesur ce titre : « Le plusieurs reprises le premier blement changé d'état sont eux qui sont à l'examen. » cheveu français dans la soupe ministre turc qui souhaiterait d'esprit: selon lui, un « pas L'Europe a donc rendu sa européenne ». Une fois n'est que les négociations d'adhé- historique pour l'Union euro- copie et, en dépit des pas coutume, le quotidien libé- sion puissent débuter « au péenne et pour la Turquie » contraintes et restrictions im- ral Milliyet suivait la même cours du premier semestre venait d'être franchi. Tonalité posées, Ankara ne semble pas, ligne éditoriale que son 2005 », le chemin sera long et identique, \IDpeu plus tard, de pour l'instant, y trouver à re- confrère, affirmant que, sans semé d'embûches.

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~ 7octobre2004 EXTRAITS I~ . Dans ses conclusions publiE!eshier à Bruxelles, la Commission eur<;>péennerecommande l'ouverture. de négociations d'adhésion avec la Turquie mais demande aussi la poursuite des réformes dans ce pays «Des négociations d'adhésion doivent s'ouvrir» Les conclusions et' recomman~ nisation internationale du travail, blissant les priorités pour une . dations de la Commission euro- incluani'les droits des syndicats, poursuite des réformes. Un péenne sont les suivantes.' et les droits des minorités. réexamen général des progrès des réformes politiques aura La TprqJlie a sensiblement Au regard des, progrès lieu sur une base annuelle, à com- progressé dans son proces- et réformes mentionnés mencer à partir de 2005. À cette 1• sus de réfonnespolitiques, 3'. ci-dessus et à condition fin, la Commission présentera un ", en particulier au moyen de chan- que la Turquie mette en œuvre premier rapport au Conseil euro- gements constitutionnels et légis- . la législation mentionnée au pa- péen de décembre 2005. L'avancée latifs adoptés durant les dernières ragraphe l, la Commission con- des réformes déterminera les pro- années, en ligne avec les priorités sidère que la Thrquie répond suf- grès des négociations. établies dans le Partenariat d'ac- fisamment aux critères politiques cession. Cependant, la loi sur les et recommande que des négocia- Dans la ligne du Traité sur associations, le nouveau code tions d'adhésion soient ouvertes. l'Union européenne et la . pénal et la loi sur les cours d'appel L'irréversibilité du processus de 5 • Constitution pour l'Euro- intermédiaires ne sont pas en- réformes, sa mise en œuvre, en pe, la Commission recommandera core entrées en vigueur. De plus, particulier sous l'angle des liber- la suspension des négociations le code de procédure pénale, la tés fondamentales, devront encore dans le cas de sérieuses et persis- législation établissant une police être confirmés durant une longue tantes violations des .principes de judiciaire et la loi sur l'exécution période de temps. liberté, de démocratie, de respect des peines doivent toujours être des droits de l'homme, des liber- adoptées. Une stratégie fondée sur tés fondamentales et de l'État de trois piliers devra être droit sur lequel est fondée l'Union. '2 La Turquie a entrepris des 4 fi suivie. Le premier pilier Le Conseil se décidera sur une telle efforts importants pour concerne la coopération pour demande à la majorité qualifiée. • assurer la mise en œuvre renforcer et soutenir le processus de ces réformes. Malgré ceux-ci, de réformes en Turquie, en parti- Le second pilier concerne la législation et les mesures d'ap- culier en relation avec l'objectif le moyen spécifique d'ap- plication demandent encore à être consistant à remplir les critères 6 ill.procher les négociations davantage consolidées et élargies. politiques de Copenhague. d'accession de la Turquie. Les Ceci s'applique en particulier à la Dans le but de garantir la du- négociations d'accession auront poHtique de tolérance zéro dans rabilité et l'irréversibilité de ce lieu dans le cadre de la Conférence la lutte contre la torture et les processus, l'Union européenne intergouvernementale où les mauvais traitements, et à la mise doit continuer à contrôler décisions requièrent l'unanimité en œuvre de mesures relatives à attentivement les progrès des et la présence totale de tous les la liberté d'expression, la liberté réformes politiques. Cela sera membres de l'Union européenne. de religion, les droits des femmes, fait sur la base d'une révision Les négociations seront complexes. le respect des standards de l'Orga- du Partenariat d'adhésion éta- Pour chaque chapitre des négocia-

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t.ions, le Conseil être prises en compte. L'impact des propositions sur la façon de. L'irréversibilité devra présenter institutionnel et financier de l'ac- soutenir ce dialogue. les points' pour cession de la Thrquie dans l'Union' du processus La Commission est de réformes, sa la clôture pro- européenne sera important. convaincue que le pro- visoirë et, là où L'Union européenne devra définir mise en œuvre, • cessus de négociations en particulier c'est nécessaire, S son approche financière pour la pé- sera déterminant dans la façon pour l'ouverture sous l'angle riode postérieure à 2014, avant que de mener d'autres réformes en des négocia- des libertés les négociations soient conclues. Turquie. Par sa simple nature, tions, inclure fondamentales, De plus, la Commission surveillera, . c'est un processus ouvert et sans devront encore les alignements durant les négociations, la capacité limites, dont l'issue ne peut être être confirmés législatifs et un de l'Union à absorber de nouveaux garantie à l'avance. Sans penser rappel satis- durant une membres et à approfondir l'inté- aux résultats des négociations ou longue période faisant de l'ap- gration, prenant complètement en du processus de ratification lui- de temps. plication des compte les objectifs du Traité au même, les relations entre l'Union acquis. Les obli- regard des politiques communes européenne et la Turquie doivent gations légales existantes, en lien et de la solidarité. assurer que la Turquie reste entiè- avec les acquis, doivent être rem- rement attachée aux structures de plies avant l'ouverture des négocia- Letroisième pilier entraîne l'Europe. L'accession de la Turquie tions sur les chapitres concernés. un renforcement substan- devra être préparée en détail, afin De longues périodes de transition • tiel du dialogue culturel et de permettre une intégration sou- pourront être nécessaires. 7 politique rassemblant les peuples ple qui rehaussera les réussites de De plus, dans certains domaines des États membre de l'Union euro- cinquante ans d'intégration euro- comme les politiques structurelles: péenne et la Turquie. La société ou l'agriculture, des arrangements: péenne. civile devra jouer le rôle le plus spéciaux pourraient être nécessai- important dans ce dialogue, qui (Traduction non officielle res et, en ce qui concerne la liberté. devra être encouragé par l'Union assurée par la rédaction de La Croix.) de mouvement des travailleurs, des européenne. La Commission fera protections permanentes pourront

.Islam et réformes en Turquie 1878, 1908-1918) ont donné à celle-ci une Jean-François Bayart forme politique durable. éritier des différentes L'implantation du multi- formations parlemen- Directeur de recherche au CNRS (Ceri) partisme au sein des ins- taires islamiques qui se I titutions républicaines H sont succédé depuis 1969, L'hypothèse de H,agenda caché» - selon a épousé les contours l'AKPde Recep Tayyip Erdogan -le laquelle l'AKP instrumentaliserait la dé- de cette tension entre le Parti de la justice et du développe- mocratie et la thémàtique européenne pour pouvoir bureaucratique ment - confirme le processus de se protéger de l'armée, mais poursuivrait central et les élites provinciales, souvent en déconfessionnalisation progres- un objectif d'islamisation rampante de la se superposant à de vieilles rivalités locales sive de cette famille politique. Ses société - est mal posée. Quand bien même entre familles concurrentes. L'armée et le cadres et ses militants sont pour la l'AKP poursuivrait ce vert dessein, il n'en Parti républicain du peuple, kémaliste, ou plupart profondément croyants. serait pas moins tributaire d'une société les surgeons sociaux-démocrates de celui- Mais cela est moins vrai des deux civile constituée en économie de marché, ci, ont assuré la permanence du principe de tiers de son électorat de 2002, dont économiquement intégrée à l'Europe, et à centralisation bureaucratique. L'influence les motivations sont plus comple- laquelle il serait impossible d'appliquer la des élites provinciales a été relayée à partir xes que strictement religieuses: le charia ou le fiqh. En outre, sa conversion à de 1946 par le Parti démocrate, puis par ses vote protestataire de dénonciation l'Europe fait écho a~ vues et aux intérêts héritiers, en particulier le Parti de la justice de la corruption a été déterminant. des PME anatoliennes, très compétitives et I Surtout, l'islam auquel se réfère tournées vers l'exportation, dont la Müsiad de Süleyman DemÏ1d, devenu Parti de la J'AKPest postkémaliste. Il est pétri -la confédération patronale islamique - est. juste voie (DVP),et le Parti de la mère patrie, de positivisme, de nationalisme, l'un des porte-parole, ainsi qu'à la sensibilité créé par Turgut Ozal. Recep Tayyip Erdogan d'aspiration petite-bourgeoise à la de la majorité de son électorat. se place dans cette postérité. L'attestent la consommation et à la sécurité ma- Néanmoins, l'AKP est porteur d'un projet composition sociale de son gouvernement, térielle, d'attachement à l'économie d'alternance. Celui-ci s'inscrit dans la conti- largement issu du secteur privé anatolien de marché ou en tout cas d'entre- nuité de l'histoire du pays, ce qui explique la (par opposition aux grands groupes d'Is- prise. Cela n'exclut pas la vivacité forc~des oppositions qu'il soulève. Depuis tamboul ou d'Izmir), et son programme de l'affrontement culturel entre ses gouvernemental, mâtiné d'exigence de so- le XV. siède, la lùtte pour le pouvoir sur les partisans et les «laïcards», autour lidarité sociale, de libéralisme économique rives du Bosphore s'est organisée autour de quelques pratiques emblémati- parfois débridé et de volonté décentralisa- de deux pôles: l'un «césaro:papiste», assu- ques, telles que le port du foulard. trice au profit des municipalités. rant la prééminence de l'Etat central sur Mais le parlementarisme islamique En bref, l'AKP n'est pas le simple trublion les provinces, mais aussi sur la religion; en Turquie n'a aucune dimension vert de la laïcité turque. Le risque qu'il re- l'autre notabiliaire, s'appuyant sur les élites révolutionnaire. Les modèles présente tient moins à un excès d'islam qu'à .régionales. Loin d'être un pur «despo.tisme iranien ou saoudien - sans même un excès de libéralisme: la dérégulation à oriental», l'Empire ottoman reposalt sur parler des talibans afghans - sont outrance de l'économie, le transfert aux de multiples transactions entre ces der- récusés par ses sympathisants. municipalités de nouvelles prérogatives en nières et la Sublime Porte. ~s' institutions Lorsqu'il est fait référence à la termes d'aménagement, d'infrastructures notion de charia, celle-ci renvoie islamiques œuvraient ou de solidarité socialé, la contractuali- à l'instauration d'un État de droit, à cette intermédiation. sation et la réduction de l'administration et non à une législation de nature Les premiers épisodes peuvent accroître la corruption et le saccage islamique. constitlltionnels (1876- de l'environnement.

47 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özetï: Saddam's real secret weapon: • The report does not offer a clear ver- dict on the extent to which the Iraqi in- ,an Insurgency surgency that has raged for 18 months was planned long beforehand. But it By Douglas Jeh} be' ~l?wed with the help of a popular says that between August 2002' and WASMINGTON: . On the eve of the UprISlDg,and that those Iraqis who fled January 2003, army leaders at baSes U.S. invasion in March 2003, Saddam would b,efree to fight again. throughout Iraq were ordered to move , Hussein instructed top Iraqi ministers . The re~ort is drawn from extended and. hide weapons and other military' to "resist one week, and after that I will lDterrogatIon~ not just of Saddam., but equipment at off-base locations includ- take over." of ~ny .of hIS top deputies, including ingJarms and homes. ' To his generals, Saddam's order was TarIq AzIZ,~e deputy prime minister. A single sentence in an annex also similar - to hold off the invading co- From theIr ,,,rison cells, some of confirms that a branch of the Iraqi In- alition for eight days and leave the rest them - including Aziz - even ¥e~ telligence Service known as M14,the di- to him. . sponded in writing to the Americans': rectorate for special operations, over- Some, of those who have recounted questions, in a process that Duelfer de- ' sawa highly secretive enterprise known those words to interrogators believed s~ribes as completing homework aso, as the "Challenge Project," involving that Saddam was signaling that he had sIgnments. explosives. a secret weapon, according to an ac- ' Th~ Duelfer report suggests that the ~ Pentagon intelligence report de- count in the new report bythe top U.S. ~erIcan failur~ to anticipate the Iraqi sCrIbed by The New York Times in ,arms inSpector in Iraq.' , lDsurgency was Just one of several ma- Àpril said that under that operation, But what, now appears most likel}\ jor misreadings of Saddam and his Saddam's intelligence officers scattered the report said,is that "what Sadda~ deputies. as U.S.-led forces approached Baghdad, ,~ctuaUy had in mind was some form of Among the disconnects cited in the to lead the guerrilla insurgency and i~urgency against the coalition. ~ report are some that portray Washing- plan bombings and other attacks. The , U.S. intelligence agencies have re- ton and Baghdad as if they were in par- report by Duelfer describes the M14 ported since last autumn that the broad allel universes. unit as having trained Iraqi, Palestin- ~)Utlines of the. ~uerrilla campaign be- As late as March 16, 2003, the report ian, Syrian, Yemeni, Lebanese, Egyptian lDg wll.g~d,agalDst American forces in says, days before the war began, U.S. in- and Sudanese operatives.in counterter- Iraq we~e set down before the war by , telligence services continued to receive rorism, explosives, marksmanship and the IraqI Intelligence Service. reports from foreign services and other foreign operations at its facilities at Sal- But the picture spelled out in the re- sources they regarded as credible say- man Pak, near Baghdad. port by Charles Duelfer provides.an ex- ing that Saddam p.ad decided to use But on the Challenge Project in par- .' traor~inary. new glimpse of Saddam chemical weapons against American ticular, Duelfer's report says only that • and hIS adVIsers on the eve of war, just troops in the event of war. "sources have not been able to provide three months after the Iraqi leader had In fact, Duelfer concludes, on the sufficient detail$" about that enterprise. finally told his aides that Iraq noïôÎlger basis of the interviews with Iraqis The report includes recent debriefings posses'sed chemical weapons. chemical weapons were never part of of senior Iraqi officials, including one " As described by Duelfer, a deep ap- the Iraqi defense strategy because Sad- on June 23with Aziz, who was reminded prehension among senior Iraqis over dam had conceded in December 2002 by a u.s. interviewer that "you appeared having to face the Americans with con- ,that he hadnone. confident" on the eve of the invasion, ventional arms alone competed with a What the United States believed to be when he said that Iraq was prepared to conviction, at least on the part of Sad- an. Iraqi "red line," beyond which an defeat any American attack. dam, that the American advance could American advance would" trigger' an "Of course I said these things," Aziz , Iraqi chemical-weapons reptisal, was is reported to have responded. "How instead merely part of a standard tactic- could I say 'I think we are making a mis- al doctrine, taught to all Iraqi officers, take; we are not prepared for an at- that included the concêpt of a last line tack?'" of defense. the report says. The New York TImes

~ .spokes~an a,r the French Foreign MlDlstry said Thursday that his govern- France criticizes ment was "astonished" by the report which was prepared on behalf of th~ U.S,. Central Intelligence Agency, addlDg that none of its very specific al- ' legations had been verified. charges in report The spokesman, Hervé Ladsous, said that the allegations contained in the re- port were made "against exclusively Others deny claims by u.s. inspector non-American companies and indi- viduals without having made the effort that they took bribes from Saddam to verify them in advance, either with the people themselves or with the au- By Nicola Clark, A report by the inspector, Charles thorities of the countries concerned." Duelfer, rele~sed .Wednesday alleges . 1.'h~Duelfer report names dozens of PARIS: The French, government re- ~t the IraqI regime created a vast mdl":lduals, most of them in France, acte~ with indignation Thursday to al- brIbery network, directing billions of R~ssla and"China, who allegedly re- legations .by ~ top ~.S. arms inspector, dollars worth of lucrative oil-for-food celVed oil vouchers from Iraq. The that officiaIs lD PallS and several other vou~her$ to foreign politicians and v?uchers allowed the recipients to buy , countries had accepted bribes from Sad- b~sl~es~men "on a lavish and almost in- Ollfrom I~aq and resell it at a profit. dam Hussein's government in Iraq, dlSCrIIDmatescale." Accordmg to the report, Iraq distrib-

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uted the coupons "to countries, orgaôi- ' oil voucherswere the Frenchoil groups ated by the ÜN in 1996in response to zations and individuals"in a calculated, : 'rotaI and Socap. widespread concern that UN restric- effort to build opposition to sanctionS The companies allegedly received tions were starving Iraq of food and imposed by the United Nations on Iraq vouchers representing 105million and after its 1991iIi'Vasionof Kuwait. medicine, indirectly contributing to the , The authors of the Duelfer report ' 93 million barrels of oil. death of thousands of Iraqi children. said that some of the names on its list Catherine Enck, a spokeswoman for The program permitted the Iraqi gov- were compiled from documents ex-,' 'Total, said Thursday that she had not ernment to sell oil and use the proceeds amined bythe Iraq Survey.Groupwhile yet seen the Duelferreport. to import necessary consumer goods. others were named by officials of the ' However,she insisted that the world's The report's double-edged conclu- former Iraqigovernment. ',fourth-largest oil companyhad "always sion is that the oil-for-food program "Wename those individuals and en- , ,respectedthe United Nations embargo" "saved the Iraqi regime from financial tities here in the interest ofcandor,clar- .'and said Total's transactions with Iraq collapse and huma: 'tarian disaster," ity and thoroughness,"the report says, ,"were in strict compliance with the but that Saddam quickly turned the adding that it is not the inspector~s' rules ofthe oil-for-foodprogram." freed-up oil wealth into a systemofpay- "mandate or capabilities to investigate' !deanwhile, Zhirinovsky sharply offsaround the world. , . ," or judgethose non-Iraqi individuals or .. denied the report's allegations."I never International Herald liiIlune "entities." , ' :" :";,took a single dollar from Iraq or from " " Amongthe individuals listed as hav-":'';',,any'cithercountry," Russia's Interfax Scott Sharye of the New York Times "ing received the vouchers are Charles "./.new:sagency cited Zhirinövsky as say- contributed to this report from Washing- , Pasqua,a Frenchsenator and former in..,~"'>'ii1g."I havenever dealt with oil." ton. , terior minister; the nationalist Russian',."< "I do not care what someone might ff~~~~~{,~:t~~~;~:~t¥<.:~:~:F~';,':~;<.:;,:~ç':~~~~:f~~~:.';:;~: politician Vladimir Zhirinovsky; Ben;-,'(, haVe received,"he added. "I personally .;.011. youch.'rs" .,,,,;;':,-.,'';.':,, on Sevan, the former chief of the UN,<,: gain,ednothing." ?,:y,;}",':::-',;T~"t<>,' \, . ~"; ),'/,"-'/ .'_...... /~\y'<>. ,oil-for-food program, who is frcinii<..The Duelfer reportsaid that "oil ':irli n overnmë-nt . ,:. Cyprus; and Megawati Sukarnoputri, ',,' voucher gifts were directed across the ~0' 6~ ~ Q,,9 ,'" . "".' . , , the formerpresident ofIndonesia., " political spectrum targeting the new 01- " àvé~IiOùcMfs;for.:oiltéi ivï A number of American individuals'" igarch class, Russian political parties ~.T\'C{r}:6(gä!Îii:aticih!fa$:â;rriea{' :" and companies were also listed by the and officials." report as having received Iraqi vouch- In additionto Zhirinovsky,the report ers, but their names were not disclosed also names Alexander Lukashenko,the in accordancewith U.S.privacylaws. authoritarian leader of Belarus, as hav- The Duelfer report charges that ing a "special relationship" with Sad- , Pasqua received vouchers for almost 11 dam. million barrels of oil, and that a French ' In Indonesia, a spokesman for the businessman, Patrick Maugein, re- Foreign Ministry said that there was , ceived 13 million barrels in part be- "nocredence"to the allegations against cause the Iraqis considered him "a con- Megawati,who was defeated this week duit to" PresidentJacquesChirac. in a run-off election for the country's "".MalaYSlan ."6.,,,.' '..,,,'.,..;.'".."./, Parenthetically, the report's authors presidency. said that they had "not confirmed'; any "It's a factthat wetook part in the oil- connection to Chirac. for-food program, but this notion of Pasquaand Maugeinhavein the past vouchersisfar-fetched,"the spokesman ~~:::,,~.~~~{~~1;l~!f~~l>Egyptian--.• é4" :,/.'(,. "'(;~"\:'/' denied any wrongdoing related to the said,accordingto The AssociatedPress. oil-for-foodprogram. ,"Therewereno dealings other than the Amongthe French companies listed oil-for-food." in the report as having receiv!,!dillegal The oil-for-food prog,ram was cre- ~~o/,,:~t~~~~;\f;;;~(~~~l~

rent misadventure ln Iraq. Turkey's Opening the door to Turkey successful integration into the EU would demonstrate to the rest of the 1959,n the government ofTurkey provided crucial protection world that Muslims and Westerners, first sought an association throughout the cold war for Europe's bound by common principles, can eastern flank. Mer the cold war, agreement with the European Europ'e had the luxury, for a time, of , live and work together for the benefit Economic Community, the pre- ofboth. d~cessorI of the European Union. imagining that it could move into the There are sizable practical risks. future as a federation organized This week, the European Commis- around a few large states. Then came Turkey is poor and populous, raising .sion, the union's executive body, fi- the newage ofinternationalterrorism European concerns about Turkish nally announced that Turkey had by Islamic extremists. migration across the continent and met the bloc's political criteria to be- Turkey, a predominantly Muslim the cost of subsidizing Turkish mem~ gin formal entry talks. Now it is up to nation that has a secular democracy, bership. Turkeyalso has a history of Europe's leaders, who will meet in is uniquely qualified to confront this military coups, human rights viola- December, to endorse the commis- challenge. Situated on the landmass tions and economic crises. It has en- sion's 'findings and set a date for, linking Europe and Asia, it has mili- acted reforms, but more are needed. , starting negotiations. ' The membership negotiations are By embracing Turkey, Europe has tary experience as the -bUlwark expected to take at least 10 years, the chance to,prove that internation- against threats from the East, diplo- plenty of time to ensure that real . . '. al human rights - the essence of the matic experience as the bridge be- change has come about. ' , .' , union's membership criteria and the tween East and West, and religious More ominous are the political focus ofnumerous reforms in Turkey , , and ethnic ties to Europe, the Middle obstacles. Anti-Muslim and anti-im- , , over the past few years - ate central East and Central Asia. migration forces across Europe are to what it means to be European, not, Most important of all, Turkey is hostile to Turkish accession. Euro- ethnicity or religion. proof that Islam arid democracy can pean leaders have no greater chal- Turkey's role in Europe's destiny be compatible. Its example is a far lenge over the next decade than con- has never been more iniportant. Astronger challenge to Middle Eastern verting, or at least,neutralizing, that NATO member since '1952, Turkey autocrats than the United States' cur- opposition. .

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Roger Cohen man Christian Democrats, wants Tur- k~y to have a "privileged partnership" , Globalist Withthe EU - her way of saying it should be left banging on the club . doors. Francois Bayrou, a leading French center-right politician, says Turkish membership threatens "Euro- The Turko-skeptics pean identity." }>residentJacques Chirac, friend of the 'Arab world, strategic partner of and the ED's boldstep Schröder, tom between that growing Muslim vote and widespread French hostility to Turkish membership, . BERLIN doubled ire.Ofan äliemitëd islamic fudges: The current decision, he says, urope, the world's largest . world._ ISnot about Turkey's entry but about transnational work-in-progress, Different times, in short, demand opening negotiations and, anyway E took a bold step this week when different priorities. The cold war, the there will be a referendum. ' it opened the door more than a crack strategic framework for the Europe of . The bottom line to this politicking to the admission of Turkey to the Schmidt and Giscard, is no more; the ISthat a combination of international European Union. This was not what .hotter war against Islamic terrorism 'and domestic considerations will no the founding fathers of the EU had in and its ideologues requires Europe's doubt ensure that EU leaders, meeting mind. embrace of its sometime enemy at the Dec. 17, back the European Commis- A Europe with borders near the gates of Vienna, the Turle. sion's recommendation to start talks ~1gris River and Mount Ararat, includ- But for the government of Chancel- with Turkey. Europe cannot call the mg a poor Muslim state that would lor Gerhard Schroder, there is a more Middle East its backyard and then ~ventually bo~t the largest population immediate domestic argument for turn its back on Turkey as moderate m the Umon, ISnot an EU where ever- backing Turkey's 40-year-old bid to Muslims seek reassurance that the ~los~r French-G~rman integration will join the EU. It is one that says much West's war is not with them. Nor can msplre the creation of a United States about how Europe is changing, not European leaders ignore Muslim of Europe. Such radical broadening merely in the external threats it faces, voters who want Turkeyadmitted. precludes much deepening. but in its internal makeup. There are other factors giving Tur- No wonder two of Europe's elder Berlin is the capital of Turkey-in- key leverage, among them the desire statesmen, former Chancellor Helmut Europe. It boasts the largest Turkish of Britain and Poland for a decentral- Schmidt of Germany arid former Pres- community outside Turkey - more ized EU that is more trading bloc than ident Valéry Giscard d'Estaing of than 300,000 people. The doner kebab political or military power. Even France, have expressed skepticism. is already a German national dish; in Greece, Turkey's old nemesis, sees Sc~midt told the German weekly Die Berlin's Kreuzberg district, its ubiquity some potential regional benefits not Zeit that Turkey's entry could mean relegates wurst to a distant memory. least in divided Cyprus. ' the "breakdown of the EU or its re- As Germany slowly loosens its im- The Europe born to solve the Ger- duction to a pure migration laws, a growing number of man question, face the Soviets and free-trade zone." these Turks are gaining German cit- pursue a federal governance that As for Giscard, i~enship. With citizenship comes the would echo and be a counterweight to he has equated nght to vote. At the last election, nar- America is no more. But would Jean ' Turkish member- rowly won by Schröder, an estimated Monnet and Konrad Adenauer, French ship with "the 630,000 Turkish~Germans voted. By and German creators of the EU, really end of Europe." the time of the next national poll, that The two men number will rise over 800,000. art: right. Their Where that vote goes may be critical. Europe, the tight The tight club grouped club grouped Schröder has already been called the around France "Cha!1cellor of Kreuzberg" because around France and EU-bound? and Germany Turkish-German backing for his So- .and driven by a c~alDemocratic Party helped return Germany is dying . vision of federal European gov- him to the chancellery in 2002. ernance, is dying. Turkish member- "We favor the Social Democrats and ship, a decade or more from now the Greens because they are more ac- recoil at Turkish membership, as Gis- would be the nail in the coffin. ' cepting of foreigners," said Hasan Go- card and Schmidt have? Already the entry of former Commu- tok, owner of a Kreuzberg cellphone For the founders, Europe was also, nist states too traumatized by the store. "Germany is now a country of and centrally, about the extension of muscle of Moscow to be comfortable immigration, but has been slow to ad- .peace: Today, Tur"ish entry is consist- with the meddling of Brussels has mit that." Gotok acquired citizenship a ent with and bolsters that vision. It is made a politically unified Europe few years ago after three decades in also consistent with the spirit of ad- aptation that has made the EU the be- more remote. With Turkey, forget it. ~erman>:. Th~ M~slim vote inEurope So why has Germany put its consid- ISbecommg Significant. It counts in ni~n thin~ it is: a work-in-progress erable weight behind Turkey's bid for Germany, but also in France and else- with a claim, already, to ;,e the biggest membership? "To close the door now where. Schröder's backing for Turkey success story in European history. . at this moment of tension between Is: - ''Allthose who want to block Turk- lam and the West, would be a dis- ish membership will now have to think E-mail: [email protected] aster," says Joschka Fischer, the Ger- again" - reflects a domestic political man foreign minister. calculation as much as an internation- .~hat, of course, is the big geostra- al strategic option. teglc argument for ushering Turkey, a . Of course, many European politi- NATO member, further into the West. Clans see that calculation in different It's the ~ase ,?a~e in Washington, te~s. Hostility to Turkish entry is echoed m Brltam and rehearsed in Widespread, as is prejudice against many European capitals: reward Tur- Muslims. The anti-Turkish card looks Btrub~lribunt key now for being a Muslim state with' to some like a winning one. October 9-10,2004 a secular democracy or face the re- Angela Merkel, leader of the Ger-

50 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa Dentr o dIPe a rensa-Basm 0"zeh. u.s. plan for Iraq starts with taming. insurgents

By Eric Schmitt and Thom Shanker

WASHINGTON: Pentagon planners senior officials now make no secret that -J and military commanders have identi- those missions have not been carried out fied roughly 20 to 30 towns and cities in John Kerry had charged ~uccessfully duri~g the first year follow- Iraq that must be brought under control mg the end of maJor combat oPerations. before elections can be held there in that the White House did Many in the administration and the .January, and have devised detailed not have a plan for Iraq. military now view the working rela- ways of deciding which ones should be tionship of L. Paul Bremer 3rd the early priorities, according to senior ad- fo~er chief of the provisional author- ministration and military officials. free elections. "That's where the bad se- It¥' 10 Baghdad, and Lieutenant General Recent militaryoperations to quell curity situations are, and that's where Ricardo Sanchez, who recently depar- the Iraqi insurgency in , we. r.eally need to make some major ted Iraq as military commander there, Samarra and south of Baghdad are the pohtlcal and economic changes in the as ineffective. ..~rst and mostvisible signs of the new next several months if we're going to These officials say they hope that the six-pronged strategy. for Iraq, approved have a successful nationwide election." recent transfer .of sovereignty to Iraqis at the highest levelsof the Bush admin- The strategy and its specific military from the American-led provisional au- istration, the officials said. While ele- compo.nent .were described by senior thority, the arrival of a new U.S. ambas- ments of the plan have been discussed admlDlstratlon, Pentagon and military sador and the creation of a new four-star in generalities recently, the officials de- officials in interviews over the last two m~lit.ary position to command security scribed it in much more detail, calling it weeks in response to requests from The mlsslon~ 10 Iraq offer a second chance. a comprehensive guideline to their ac- New York Times for an answer to the American diplomats and command- ,tions in the next few months. question, "Is there a plan for Iraq?" ers in Iraq also stress that they are look- As U.S. military deaths have in- The three military officers who dis- in~ t.othe interim government of Prime creased in Iraq and commanders cussed the plan have seen the briefing' MIDlst~r Ay~d Allawi as a full partner, struggle to combat a tenacious insur- charts for the new strategy, and the ~xpectl~~ him to take the lead in polit- gency. and a deadly spate of bombings, three civilian officials who discussed it Ical declslo~s regarding Iraq and to as- even Bush administration officials in- were involved in deliberations that re- sume security responsibilities in for- volved in creating the plan acknowledge sult~d in the strategy. The civilians, in mer insurgent strongholds once they that U.S. forces face a difficult task and particular, agreed to discuss the newest are cleared by joint operations of Amer- that success is far from guaranteed. thinking iil part to rebut the Kerry cam- ican and Iraqi forces. From the standpoint of the White paign's criticism. . A senior administration official sum- House, the disclosure of the new plan The military plan contains options to marized its broad thrust as: "Use the , addresses ?ne o.fthe criticisms lodged reduce the approximately 138,000 U.S. economic tools and the governance tools by the preSidential campaign of Senator troops in Iraq by brigade-size incre- to separate out hard-core insurgents you John Kerry: that the administration has ~ents of roughly 5,000 troops begin- have to deal with by force from those no plan for Iraq. ' DIng next year, if the security situation people who are shooting .at us because The new strategy was written this improves and Iraqi forces show they somebody's paying them $100a week." summer and laid down in a series of can maintain order. "Depending how The military component of the effort classified directives to the new U.S.Em- the security looks, the force levels could is described in a separate classified bassy in Baghdad and to the U.S. mili- be red,uced," a Pentagon official said. document, written over the ~ummer. tary headquarters there. The instruc- Their efforts are made more difficult '!his "Ca"mpaign Strategy" or "Cam- ~ions are an acknowledgment that the by the mixed performance of new Iraqi paign Plan was written after General msurgency had seized the initiative in security forces, by the slow pace of re- George Casey Jr. took command of al- Sunni strongholds north and west of lie~ forces iri Iraq at the beginning ofJu- Baghdad and in the southern city of Na- construction projects hobbled by con- ly, 10 consultation with the military's jaf, considered holy by Shiites. tract problems and guerrilla attacks and Joint Staff, the office of the secretary of For each of the cities identified as by the seeming unreadiness of a large defense and the U.S. Central Command. guerrilla strongholds or as vulnerable segment of the Iraqi population to cast The New York TImes to falling to insurgents, a,set of meas- 'its lot with the new government in Iraq. urements was created.to track whether: . The overall political, military and ~~ .re~els' grip was being loosened by . economic strategy is contained in a mltlatlves of the new Iraqi government. classified guidance document titled The criteria included the numbers of "u.s. National Strategy for Supporting Iraqi security personnel on patrol, voter Iraq." The plan, which is being coordi- registration, economic development nated by the National Security Council sets six basic priorities, which President " a.nd ~ealth care. And for each city, a tlmehne was established for military George W. Bush has been briefed on, ac- action to establish Iraqi local control if cording to administration officials. purely political steps by the central gov- The priorities are to neutralize insur- October 9-10, 2004 ernment proved insufficient. gents, ensure legitimate elections, cre- . RW~'rew?rking on them by popula- ate jobs and provide essential services tion Size,by Importance to the election," establish foundations for a strong econ~ said a senior administration official, omy, develop good governance and the who added that the ultimate objective rule of law, and increase international was to make sure that the main Sunni support for the effort. Muslim cities were able to take part in While the broad themes are not new,

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OCTOBER 11, 2004

war. Iraq's most prominent (and moderate) Sunni, President Ghazi al-Yawar,lashed out at the proposal: "It is very appalling, and if somebody tries to shove it down our throats, we'll throw it out," he told CNN. U.S. officials are determined to hold the vote by Jan. 31. The new parliament would then choose a prime minister from the party with the largest num- ber of seats to replace Allawi's interim administration. And then the national assembly would begin drafting a constitu- tion, laying the groundwork for a fresh round of national elec- tions in 2006. Americans now are scram- bling to find a formula that would enable a vote without disenfran- chising the Sunnis, who are 20 percent of the population. One proposal under review would di- vide Iraq into districts with a number of assembly seats as- signed to each of them, similar to the system used to elect the U.S. House of Representatives. Ifvot- ing could not take place on the designated date in one or more of these districts, the balloting there would be rescheduled for a later BY JOSEPH CONTRERAS So is the Bush administration, and some time. But in a country with no proper census, ARLOS VALENZUELA IS NO of its senior officials have begun suggesting where districts have not been well defined, stranger to organizing elections that not every town or city ha~ to partici- this is a recipe for conflict. (Think Florida in troubled lands. The long- pate. "Let's say you tried to have an elec- with lots of armed gangs, terrorists, badly haired, jeans-clad United Na- tion," mused Defense Secretary Donald trained cops and a hated occupation army.) tions official has worked in Rumsfeld, "and you could have it in three An alternative scenario envisions a "hy- CCambodia, where voters were shelled at quarters or four fifths :of the country, but brid" election in which Shiites and Kurds polling places in 1993, and East Timor, some places you couldn't because the vio- vote in the national-assembly election while where attacks by armed gangs and Indone- lence was too great. So be it. Is it better than a percentage of seats in the parliament is set sian soldiers emptied entire villages ahead not having an election? You bet." aside for the Sunni minority. U.N. sources of a 1999 referendum. But as the head of The problem is this: under current rules, told NEWSWEEK this idea is a nonstarter, the U.N. elections mission in Iraq, the 46- eligible voters will cast ballots as though Iraq but some U.S. officials want to pursue it. year-old Colombian may be on his ultimate is a single national constituency. The system "We don't want to delay elections, and Mission: Impossible. He's a virtual prison- is designed to encourage na- Allawi doesn't want to, either," er in his sparsely furnished U.N. office, un- tional parties and to reduce saidone. able to venture out of Baghdad's heavily ethnic tensions. But if Sunni SCARRED: A U.S. The registration process fortified Green Zone. With elections for a areas are excluded, the Sunnis soldier carries a girl for 12 million voters is sup- national assembly scheduled for the end of will be disenfranchised, and away from the scene of posed to kick off at the start of January, Valenzuela disputes Iraqi Prime they're already the most alien- explosions that killed November. But the U.N. elec- Minister Ayad Allawi's claim that voting ated group in the country. at least 35 people tions team in Iraq has only could be held now in 15of the country's IS Rllmsfeld's blunt remarks eight international staffers, a provinces. "I would be lying if I said even drew quick retorts-from within the U.S. fraction of the three dozen advisers who are 15 are secure enough to be ready for elec- government. Deputy Secretary of State supposed to be in place for the voting. Up to tions," he says. "[But] the elections don't Richard Annitage publicly contradicted 120,000 election workers will be needed to have to be perfect. What we're looking for Rumsfeld by reaffirming the administration's man 30,000 polling places nationwide, and is an election that is credible." policy of wanting to hold elections "in all training programs under U.N. auspices got parts of Iraq." State Department officials, underway in Jordan only last month. What- who did not want to be named, were flabber- ever is decided, it had better be soon. gasted. They fear that elections that exclude With ROD NORDLAND in Baghdad and the Sunni heartland are a formula for civil MARK HOSENBALL and EVE CONANT in Washington

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ftlll.nle 12 OCTOBRE 2004 En Irak, les Américains signent un accord avec les chiites et attaquent la guérilla sunnite

Lastratégie de reprise des villes rebelles est faite de négociations et d'offensives militaires

BAGDAD De leur côté, l'armée américaine et alors « Fallouja la rebelle », deve- politique actuel. D'autre part, l'Ar- de notre envoyé spécial le gouvernement irakien s'engagent nue le véritable quartier général de mée du Mahdi ne compte que des Par la force militaire ou par la à cesser d'arrêter les partisans de la guérilla sunnite, ainsi que, selon combattants irakiens, tandis que la négociation, la course contre la l'Armée du Mahdi, à en libérer cer- l'armée américaine, de «groupes ter- guérilla de Fallouja a accueilli des montre pour reconquérir les villes tains déjà en prison, à payer des roristes » liés au djihad il:~ernatio- combattants étrangers. rebelles d'Irak se poursuit, à trois compensations pour les destruc- nal. Pour Washington et Bagdad, un, mois des élections promises pour tions et à financer des projets de Or l'armée américaine garde un accord ne comprenant pas l'arresta- janvier 2005. Tandis qu'une trêve reconstruction. souvenir cuisant de sa défaite mili- tion ou le départ de ces combat- devait entrer en vigueur, lundi C'est le troisième cessez-le-feu taire à Fallouja en avril. D'où, là aus- tants serait inacceptable. Or, pour Il octobre, dans le faubourg bagda- signé en'six mois aved'Armée du si, l'ouverture de négociations entre la guérilla, certains de ces combat- di chüte de Sadr City avec 1'« Armée Mahdi, la seule faction ch)jte enga- le gouvernement irakien et la rébel- tants sont devenus des « émirs », à du Mahdi » créée par l'imam Moqta- gée dans des opérations de.guérilla. lion. Les deux camps présentaient la fois commandants militaires et da Al-Sadr, l'offensive américaine, La conclusion de l'accord fut compli- dimanche les discussions, menées pourvoyeurs de fonds en provenan- entamée il y a une semaine, conti- quée par le fait que l'Armée du entre le gouvernement irakien et le ce des mosquées d'Arabie saoudite nue contre la guérilla sunnite. Mahdi s'est de facto scindée en cheikh Khaled Hamoud, qui parle et d'autres pays du Golfe. Un mou- Les Etats-Unis et le gouverne- deux après la bataille de Nadjaf, et au nom du « Conseil des moudjahi- vement islamiste très influent dans ment irakien paraissent s'être enten- que les radicaux qui commandent dus sur un plan de reconquête des les combattants de Sadr City " , territoires qui ont, depuis les insur- n'obéissent plus directement à Moq- Visite éclair de Donald Rumsfeld à' Bagdad rettions armées d'avril, échappé à tada Al-Sadr. Ils s'appellent entre Deux attentats ont ensanglanté Bagdad, dimanche 10 octobre, quelques leur contrôle. Ce plan comprendrait eux 1'« Armée Al-Sadrain » et obéis- heures avant l'arrivée surprise du secrétaire américain à'la défense, Donald la menace d'urt ultimatum, ville par sent au sayyed Abdel Hadi Al-Dara- Rumsfeld. Selon un porte'parole irakien, deux voitures piégées ont explosé' ville, au cas où les négociations ji. à proximité du ministère du pétrole et d'une école de police, tuant 17 person, échouent. Il s'agit de reproduire Washington et Bagdad tenaient nes. Dans l'est de Bagdad, un soldat américain a péri dans un attentat-suici- l'exemple de Nadjaf, la ville sainte beaucoup à un 'accord à Sadr City, de visant un convoi militaire. Le même jour, un marine a été tué au combat chüte où, au mois d'août, par l'al- soucieux d'éviter une bataille dans dans la province d'Anbar. Lundi matin, deux soldats américains ont été tués liance de la force militaire et de la ce quartier surpeuplé de Bagdad, et et cinq autres blessés dans une attaque à la roquette à Bagdad. médiation, Washington et Bagdad surtout désireux de concentrer " C'est une bataille sur le moral ", a estimé Donald Rumsfeld, à son arrivée ont emegistré leur premier succès leurs forces contre la guérilla sunni- en Irak. « Ilssavent qu'ils ne peuvent nous battre militair~ment, mais ils espè- de l'année. te, militairement plus puissante. Le rent remporter le test de la volonté ", a-t-il précisé. " Nous nous attendons gouvernement irakien précise que le niveau de la violence et des difficultés s'élève d'ici aux élections irakien- cc PRUDEMMENT OPTIMISTE n cependant, par la voix du porte- nes en janvier ", a-t-il ajouté. - (AFP,Reuters.) Les combattants chütes de Sadr parole du ministère de l'intérieur, City, qui ont presque tous combattu qu'il n'est rien de plus que «prudem- . à Nadjaf, savent ce qui les attend si ment optimiste », et que « les actes dinS» de Fallouja, comme étant le «triangle sunnite», par ailleurs l'accord de cessez-le-feu n'est pas compteront plus que lesparoles ». « en progrès ». Une rencontre célèbre pour ses kidnappings respecté : une offensive américaine Contre la guérilla sunnite, l'heure devait par ailleurs avoir lieu lundi d'étrangers, l'Armée islamique en brutale, accompagnée de. morts reste en revanche aux offensives entre le ministre de la défense et Irak, a publié un communiqué met- civils et de destructions qui, à cha- militaires. Après leur victoire éclair d'ex-officiers baasistes de la cité tant en garde la guérilla de Fallouja que fois, rend les deux belligérants à Samarra, au n0I9 ,de'Bagdad, les rebelle. Ce qui est acceptable pour contre le «piège» des négociations. encore plus,imp9gq)jires au sein de forces américano-Irakiennes pour- les chütes de Sadr City serait-il Iyad Allaoui, le premier ministre la population. suivent leur attaque contre les villes acceptable pour les sunnites de Fal- irakien, n'a toutefois guère le choix. Selon l'accord conclu samedi de Mahmoudiya, Latifiya, Iskanda- louja ? Rien n'est moins SÛT. Sa seule chance d'arriver aux élec- entre le gouvernement irakien et riya et Youssoufiya, au sud de la tions en se présentant comme l'Armée du Mahdi, les combattants capitale irakienne. Peu d'informa- LE cc PIÈGE)) DES NÉGOCIATIONS « l'homme fort » dont il veut se for- devaient commencer lundi à dépo- tions filtrent sur l'évolution des D'une part, le guide suprême des ger l'image est de reprendre le ser leurs armes, recevant de l'argent combats. chiites, l'ayatollah Ali Al-Sistani, contrôle des villes rebelles. Il vau- en échange, dans les stations de L'idée est d'isoler les'rebelles sun- soutient clairement la tenue d'élec- drait mieux pour lui que le sang ira- POliCIU.le'pr~eS6llS estrprévu pour nires dans ,œuf!l'bases traditionnel- tiofis'efl'Irak, ce qui place

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L'ouverture des négociations ne signifie pas l'adhésion: (~lIe~(isera soumise aux ~rogrèsde la TurQuie et'à la réforme des institutions de l'UE. Ce que peut l'Eufopepour Ankara

Par VINCI:NT PEILLON député européen (PS). a Co.mmissio.n euro.péenne vient de re- co.mmander l'o.uverture des négociatio.ns s'engage aujo.urd'hui a, à . Qaeda co.mme à i'hégén\o.nismearnéricain. Il d'adhésio.n avec la Turquie, laissant au l'évidence, des o.deursmalsaines do.ntilfaut se mérite que l'o.nmette un peu d'ordre dans ses Co.nseil des ministres euro.péen qui se méfier,no.nseulementd'unpointdevuemo.ral, pensées, de sérieux dans ses proPo.Set de res- Ltiendra à Bruxelles le17 décembre le So.in mais d'un pointdevue pOlitique. ponsabilitédanssesactes.: , de décider de la date de cette o.uverture. Mê- Lavraiequestio.n n'est pas celle de la Turquie.A . Un calendrier estproposé: 2006 pour l'o.uver- me si la Co.mmissio.n, dans sa reco.mmanda- l'évidence, celle-ci est Io.inde remplir lesco.ndi- ture des négo.ciatio.ns,2015 po.urleur co.nclu~ tio.n, émet des réserves qu'elle n'avait jusque- tio.nsrequises. La CoIllI1Ûssio.nlereco.nnaît La sio.n.Sijusqu'ici aucune négociatio.nne s'est sol- là jamais pro.no.ncées dans les pro.cessus vraie questio.n est celle de tous les élargisse- dée par un échec, c'est parce qu'au~o.mentde .similaires précédents, évoquant la Po.ssibilité ments et de la faiblesse d'une Europe incapable vo.terl'adhésio.ncertains n'o.ntpaspns leurs res- d'un échec des négo.ciatio.ns, chacun mesure d'affirmer un projet cohérent etUnevo.lo.ntéli- po.nsabilités. En parallèle, no.usauro.ns à no.us l'importance de cette décisio.nPo.url'avenir de sible et claire. Mais ilserait inacceptable que ce- pro.no.ncer sur le traité co.nstitutio.nnel, sans l'Unio.n euro.péenne. laso.it la seule Turquié qui so.itle bo.ucémissai- do.ute àl'auto.mne 2005, puis s'engagero.nt les La première o.bservatio.nquel'o.nestco.ntraint re de to.USno.s reno.ncements. Il n'est pas négo.ciatio.nssur les perspecti"es financière~ de faire à ce sujet, c'est la médiocrité, l'hypocri- raiso.nnable, par exemple, de dire que l'entrée 2007-2013. Il faut dire très clairement que S1 sie et l'irresponsabilité des dirigeants français. de la Turquie transfo.rmerait l'Euro.pe en l'Euro.pe ne sedo.teni d'une capa~té,démocra- Celle d~ain Juppé d'abord qui, après avo.irété simple zone de libre-écllange. Elle l'est déjà, et tique réno.vée ni des mo.yens de defendre sa l'artisan o.bstiné,co.ntre l'avisdes socialistes, du ce n'est pas le fait de la Turquie. Ce n'est pas da- puissance et so.nmo.dèle,alo.rsno.usvo.tero.ns traité d'unio.n do.uanière avec la Turquie vantage la Turquie qill serait resPo.nsable d'un no.nàcette adhésio.n co.mmed~ameurs à to.ute '. , en 1995, a brusquement, So.USla pressio.n lo.rs tro.Pisme euro.péen Po.url'Otan. Il est déjà ins- autre,encohérence avecnospositio.ns passees. des dernières électio.ns euro.péennes, changé . . . . , . d'avis et engagé l'UMP dans la vo.iedu renie-' cnt en to.utes lettres dans le traIte Co.nstltu- Mais cela ne peut en aucun cas se co.nfo.ndre ment par rapPo.rt à elle-même et de laco.ntra- .. tio.nneletlaguerreenIrakamo.ntréquelapo.- avecun refus injustifiable depoursuivre des né- dictio.n par raPPo.rt au président de la Répu- . sitio.n turque était mo.ins alignée que certains gociatio.nsd'ailleurs déjà engagées. . blique do.nt elle est Po.urtant le principal cherchent.~ le faire cro.ire. La questio.n est C'estpourquo.i plutôt que de s'appuyer aUJo.ur- d'hui sur un natio.nalisme et des peurs que no.s so.utien. Celle du président Chirac ensuite qui, presquemo.ins de savoir ce qliAnkara est prêt à to.utaux carambouilles tactiques do.ntilale sé- faire Po.urentrerdans l'Europe que ceque l'Eu- Po.sitio.ns o.nt to.ujo.urs eu Po.ur ambitio.n de co.mbattre, no.us préféro.ns assumer no.sres- . cret,aanno.ncéquesurcettequestio.ndel'adhé- ro.pe est prête àfaire Po.ur la Turquie et, plus po.nsabilités que de no.us en défausser sur la sio.nles Français seraient Co.nsultésparvQie de glo.balement, Po.urelle-même. référendum, comme d'ailleurs po.urto.utélar- No.USétio.ns, hier, co.ntre l'élargissement, o.U seule Turquie. Diso.nsclairement aux Turcs, et gissementfutur. Celleenfin de certains respon- i plutôtco.ntre les co.nditio.nsdans lesquelles il encore plus à to.USles dirigeants euro.péens, sables so.cialistes qui, après n'avo.irrien dit Io.rs était engagé et qui n'en permettent pas unevé- qu'ouverture des négo.ci~~o.nsne vaut pas a~- hésion et que no.usconditio.nno.nscette adhe- duso.mmet d'Helsinki, en décembre 1999, o.Ùla ritable réussite. Sans perspectives financières France, parles vo.ixdeJacques Chirac et de Lio.- .stables, sans appro.fo.ndissement démo.cra- sio.nn~nseulemeiitauxprogrè~ que la Turquie do.it enco.re accomplir mais à la réfo.rme des nelJo.spin, ado.nné le feu vert aux négociatio.ns, tique réel, l'élàrgissementà vingt -cinq,en 2007 institutio.nseuropéennes età une no.uvelleam- puis après avo.irVo.tél'élargissement aux dix àlaROI.im~ et à la Bulgarie, bientôt à trente, bitio.n pour n)'nio.n;pe ce Po.intde vue, vo.ter no.uveaux entrants, ilya un peu plus d'un an, se ne peutquérèprésenterune dilutio.n dù projet no.nau pro.jetde traité co.nstitutio.nnel est un réveillent maintenant sur la Turquie et sur elle européen~i~réparerdes réflexes de crainte et préalable et i>re~que,face à la co.nfusio.ndes seule, en prenant des Po.sitio.nsmaximalistes. d'hostilité:::.observo.ns d'ailleurs que ce so.nt . temps etaux ~rlses gui s'y préparent, une ar- sans tenir co.mptèdes implications qu'uri refus so.uventles ~êmes, à co.mmencerpar le déma- dente o.bligatio.n.- aussi blUtaI,et aussi peumo.tivé par rapport aux go.gueChira~ qui o.ntbâclé cet élargissement et engagements passés, pourrait avo.iràl'égard du qui veulent limiter le budgeteuro.péen àl % du mo.nde musuhnan. PIß. Po.ur ce qui co.ncerne la Turquie, etalo.rs Dès Io.rsque l'o.na accepté l'élargissement aux que la Co.mmissio.nchiffre à 25 milliards d'eu- dixno.uveauxentrants sans réfo.rmedes institu- ro.s,So.ità 0,17 du PIß euro.péen, l'effo.rtfinan- tio.nsnimêmedeperspectivesfinancièresassu-. cier àho.riion 2020, o.nco.nço.itl'impaSse que rées, que l'o.nademandé en 1999àla Turquie de . l'o..I).no.Uspropose Po.urtout projet conunun. ',s'engageret de respecter les critères de Copen- Ce débat est très difficile.Sesenjeux sont consi- hague, les seules raiso.nsde refuser àla Turquie dérables, en Méditerranée o.rientale, à l'égard èeque l'o.naaccepté pour lesautres seraient des du monde musulman mais aussi de rio.Sco.m- r~so.ns que no.usne poUVo.nsadmettre. No.tre patrio.tes, enTurquie comme enFrance et plus doctrine de lanatio.n, française o.Ueuropéenne, glo.balement dans l'affro.ntement qui no.uso.P~ 13 OCTOBRE 2004 Vo.ifdanscelle-ci une ~o.mmunauté de dro.itset pose aux o.bscurantiStes et auxterro.ristes d1\J.- de valeurs. Franço.isMit ~ . terrand avait raison: ce n'est ni la religio.n i1i la .Si l'Europe ne se dote ni d'une capacité géo.graphie qui peuvent .'démocratique rénovée ni des moyens de défendre fo.nder l'àppartenaIice-à Sapuissance et son modèle, alors nous voterons non l'Unio.n. Et le débat qui . .à cette adhésion, comme d'ailleurs à toute autre.

54 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti I~l DU 14 AU 20 OCTOBRE 2004 -- Qui veut de la Turquie? Face à l'adhésion

., d'Ankara, les pays Eu ropéens ne réagissent pas de la même façon. Tour d'horizon.

,-• Plutôt contre Autriche. C'est le pays à la pointe de l'opposition à l'entrée de la Turquie: 76 % des Autrichiens sont opposés, de même que l'ensemble de la classe po- litique.France.Agauche (52 %) com- me à droite (76 %), les Français sont plutôt hostiles à l'adhésion de la Tur- quie, qui pourrait être soumise à un référendum. Allemagne. Le gou- vernement de gauche est favorable, Autant être clair: l'Europe l'opposition chrétienne-démocrate est hostile, comme 57 % des Allemands (35 % sont favorables). Pays-Bas. 59 % ne veut pas de nous des Néerlandais sont opposés à l'ad- hésion de la Turquie (41 % sont fa- vorables), tout comme le commissai- AKSAM (extraits) date définitive ? En Allemagne, . re européen Frits Bolkestein, le seul Istanbul Gerhard Schröder ne survivra sans qui se soit prononcé ouvertement doute pas aux élections de l'année pro- contre l'entrée d'Ankara dans l'UE. a conclusion que l'on peut chaine. Même chose en Grande-Bre- Danemark. Les Danois sont eux aus- tirer du rapport de la Com- tagne pour Tony Blair. Quant à Jacques si plutôt hostiles à l'adhésion de la Tur- mission est un gros "rien". Chirac, il appelle déjà au référendum quie (49 %, contre 31 %), essentiel- L Nous devons dès mainte- à ce sujet. En Autriche, Wolfgang . lement pour des raisons tenant aux nant nous trouver d'autres voies, Schüssel est le plus farouche opposant droits de l'homme (44 %), à la religion d'autres alternatives, préparer des pro- à l'adhésion turque. Et la Turquie ne (19 %) et à la crainte d'une hausse de jets nationaux. On a déjà perdu qua- figure même pas dans le budget euro- l'immigration (10 %). Chypre. Les rante et un ans, ne gaspillons pas dix péen jusqu'en 2013. Chypriotes sont opposés à l'adhésion ou vingt ans de plus avec ce rêve d'Eu- Même si nous devenions membres de la Turquie tant que le problème de rope. En deux mots: ils ne veulent pas de l'UE en 2025 ou 2030, nous ne la partie turque de l'île n'est pas ré- de nous. Pourquoi, alors, continuer à deviendrions pas pour autant des solu. nous laisser humilier? citoyens européens et nous continue- L'UE se réserve le droit de trouver rions à faire la queue devant les conSu- • Plutôt pour des prétextes au sujet des droits de lats pour obtenir un visa . Au Royaume-Uni, où Tony Blair est l'homme ou de la démocratie pour sus- TIsveulent nous faire comprendre l'un des plus fervents défenseurs de la pendre ou geler les négociations à n'im- ceci : "Après vous avoir bercés pendant cause turque. Londres s'est même porte quel moment. A la fin de ce pro- quarante et un ans, nous n'avons plus le d'ores et déjà prononcé contre le pro- cessus de négociations à l'issue ouverte, courage de vous dire ouvertement que nous jet de limiter la hbre circulation des tra- jusqu'en 2014 dans les meilleurs délais, ne voulons pas de vous. Le mieux, c'est vailleurs turcs au sein de l'Union. En on peut même nous répondre : . que vous ltû:hiez de vous-mêmes. Et puis, Italie également, à l'exception notable "Désolé, allez voir ailleurs" ... qui sait ce qui va sepasser en 2014, 2020 de la Ligue du Nord, la classe politique. Que va-t-il se passer si le sommet ou 2030 ? Prenez déjà ce statut spécial, est favorable à l'adhésion de la Turquie. des chefs d'Etat et de gouvernement contentez-'lXJUS de la plaœ derrière la porte, Et les Italiens aussi : 48 % pour et 30 % du 17 décembre ne formule pas de et ne nous embêtez plus." contre. En Suède, à gauche comme à droite, il n'y a pas d'opposition à la can- didature de la Turquie, seulement dif- férents degrés d'exigence dans les conditions posées sur le respect des droits de l'homme. La Pologne affiche . un "ferme soutien" à la candidature d'Ankara, dans l'espoir que cela faci- les critères imposés par Bruxelles. servée et le Vlaams Blok (droite po- litera l'adhésion future de l'Ukraine L'Espagne et le Portugal sont égale- puliste) est résolument contre. La Ré- voisine. Le gouvernement libéral-so- ment favorables à l'ouverture de né- cialiste de Belgique est plutôt favorable, publique tchèque, la Hongrie, la Slo- g?ciations, de même que la Suède, la de même que les écolos. L'opposition vénie et la Slovaquie sont plutôt pour, Finlande et les Etats baltes (Estonie, flamande chrétienne-démocrate est ré- à condition que la Turquie respecte Lettonie et Lituanie).

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people may bè àversè' u.s. policy backfirès' to turmoil at. home, their regime has de- . cidedly mixed feel-' • c By Gareth Evans and Karim Sadjadpöut\_ -. ings about chaos in Iraq. Wary that an outright collapse or civil war might spill over into Iran, .Iraq chaos.hasonly with its porous borders and close reli-. gious and political ties, and concerned that an out-and-out U.S. success would bolster those in Washington who be- emboldened- Iran lieve in taking action against Iran, Tehran has settled for a de facto policy of championing managed chaos, help- BRUSSElS -scenarios may h3veappeared by no ing to generate enough unrest in Iraq to mong the shifting rationales.' means inconceivable. They assumed, dissuade the Americans from contem- for the Iraq war was the impact, . however, a smooth and stable pos~ar plating regime chànge in Iran, but re- it might have on other COUD-. -Iraq. In fàct, the chaos there has not .m- fraining from supporting a full-fledged A tries in the region, central - . timidated but emboldened the Iranian insurrection. among them Iran. What a difference an. -regime, which appears more stable, Likewise, it has decided to invest in ill-conceived and misnianaged occupa- . more repressive and less ame~ble to tion makes: The debate in Washington ....foreignpressurelhanithasb~enmover Iraq by diversifying its portfolio, main- . is no longer whether the ..United States.' -à decade ..Meanwhile,. Washmgton can taining contact not only with Shiite co- . can help Iraq shape Iran, but whether it '. resort only t6 indignant calls that religionists like Grand Ayatollah Ali al- . can stop Iran from shaping Iraq. ...., -, - ...... ' ". . . Sistani, Moktada al-Sadr, Ahmad From Washington's perspective' no 'Te~ran c.ease meddhng m ItS nelgh- Chalabi and the Supreme' Council for country appeared riper for change on bor s affalls. the Islamic Revolution in Iraq, but with the war's eve than Iran. Iraq's nascent Over the past several months, conser- Sunni and Kurdish groups as well. . secular democracy was to serve as a vative hardline!s. have begu!l to roll model, perhaps inspiring envious Irani- b~ck the few pohtlcal, econ~mlc and s.o- or is Iran's bolstered interna~ ans to rise up against their authoritari- cial advancements of Irans reformist tional confidence confined to an leaders. Their encirclement by US. era. Whereas student-led pro-d~mocf~; NIraq. With the power' vacuum troops in Iraq, Afghanistan and the Gulf cy protests had be~~ p~rvaslve, . created by Saddam's ouster, Tehran has sheikdoms would more than a year a diSilluSiOned pubhc been free to assert its aspirations for force Tehran's rulers has been either silent or silenced. regional hegemony. After years of put- to modify their beha- ~ong Iranians, diff~se hope th~t the ting intangible Islamic interests ahead vior. And Iran's most United States could Improve thell lot of national ones, Iran's religious cOn- respected Shiite has gradually given way to widespread servatives have reverted, ironically, to scholars .and clerics skepticism. As a Tehran resident told the nationalistic rhetoric used by Shah - a majority of whom ~:meof '!-s:"When we look at w~t's g~- Mohammed Reza Pahlavi three de- oppose Khomeini- mg on m Iraq, or eve~ ~ghanIstan, It cades ago. And, despite European dip- . style theocratic rule seems that the real chOlce ISnot one be- lomatic pressure and U.S. and Israeli . . - would take flight tween democrac~ ?r authoritarianism, military threats, Tehran has shown to , where they but between stablhty or unrest. Peop.le little sign of compromising on its nu- could freely question the Islamic Re- may not be happy m clear program. public's religious legitimacy. Iran, but no one These are not the hallmarks of a To those familiar with the depth of wants.unrest." . frightened regime but an emboldened' popular discontent in Iran, such grand Whlle the Iranian one. The Iranian component of its Iraqi gambit having failed, indeed, b.ackfired, Washington needs to rethink its ap- proach ;toward Tehran. A deeply di-- vided Bush administration flirted with . a confrontational approach, pondered limited engagement and ended up with- out a policy. Today, with vital U.S. interests at stake in terms of Iraq, Afgha\}istan and global nonproliferation, Iran is playing a central role in each and the United . States isn't talking to it about any. All of these issues will continue to fester until both countries are in a po- sition to overcome the distrust that has accumulated over the past quarter- century and strike a bargain that ad- dresses their wider and more funda- mental dispute. For that, however, the United States will need to put aside its illusory dreams of regime change, overcome its deep-seated trepidation over a bilateral dialogue and engage Iran in a coherent, sustained and com- prehensive manner.

Gareth Evans is president of the Inter- national Crisis Group; Karim Sadjad- pour is an ICG analyst based in Tehran..

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"I've been doing grave .sites föt -ä long time, but I've never seen anything Charting grisly evidence like this, women and children ex- ecuted for no apparent reason," said Kehoe, who spent five years investigat- ing mass graves in Bosnia for the Inter- .national Criminal Tribunal for in Iraqi desert Yugoslavia. Just up the hill, in the trench called midway through the grisly process 6f Ninawa 9, the bodies of Kurdish men By Tbanassis Cambanis transforming this mass grave into appeared frozen in action against the courtroom evidence against Saddam far side of a much deeper hole. Spent , . Iraq: Leaning. over the and his henchmen that meets the machine-gun bullet casings, ripped jumble of corpses in their bright strictest internatianallegal standards. purple and turquoise dresses, Greg Ke- This is the firstof10 sites that Kehoe clothing and the clustering of corpses hoe pointed out the blindfolds still plans to excavate. Kehoe, a former U.S. . on the far wall have convinced Kehoe tightly drawn around the women's prosecutor, led a group of reporters on , that the men were tied together and led skulls. a helicopter trip last weekend to this re- to the bottom of the trench before their Kehoe was striding around Ninawa mote desert spot about 320 kilometers, killers opened fire, probably with an AK-47. . 2, a trench that held the bodies of 300 or 200 miles, north Of Baghdad, show- Kurdish women and children who ing the meticulous exhumation work at "~nce t~e shooting begins, people .were executed 16years ago by Saddam the grave site. The group also was begm to wmce and move, and that's Hussein's regime. The killers used pis- shown the extensive forensic analysis when you get the odd person here or tols to shoot their victims in the head taking place since Sept.l at a morgue at there will have a stranger trajectory . "atpoint-blank range on a slope leading the nearest u.S. Army installation, For- because they're hiding," Kehoe said. ,up {rom a dust-blown seasonal river- ward Operating Base Jaguar. He said Iraqi informants had told in- bed,orwadL Officials waited until now to pub- vestigators that thousands were ex- "We have charted how the bodies licly discuss their first exhumation be- ecuted here. were thrown into this grave at various cause they' did not want to endanger . The executioners picked their loca- levels," said Kehoe, the top American workers at the site by revealing its lo- tion carefully, driving their victims to official working with the Iraqi court cation. a dusty wadi about three kilometers responsible for trying suspected war Kehoe began assembling his investi- from the nearest town, hidden from the criminals. "We are pretty confident gative team in June. One immediate fo- road by a long, sloping, sandy ridge. there was a bulldozer, that they just cus was the Kurdish region of northern Sometime in late 1987.or early 1988 bulldozed those bodies in." Iraq, where Saddam's forces Crushed about 300 Kurdish women and childre~ An American forensic team, includ- an independence movement in the were brought to this dust bowl from ing more than a dozen archaeologists, 1980s with brutal repression that their village in the verdant hills around anthropolo~ists and technicians, is killed thousands of Kurdish villagers. ~ke Dukan. Here, they were systemat- Ically executed, shot with pistols in the

"

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Reuters Greg Kehoe,the top U.S.official working with the Iraqi SpecialTribunal, at a mass grave near Hatra, Iraq. Kehoe's forensic team is exhuming t~e site in the process of building a case against Saddam Hussein. It plans to do the same at 10more sites.

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back of the head or in the face at point- differentday, investigators believe. 'A' operate 'only in easily protected areas blank range before their bodies were broken tibia protruded from the top. ,removed from rebel-controlled zones. bulldozed into a narrow pit layer of bodies left in the men's grave. Saddam's government killed an esti- Some of the women were pregnant. Many of the skulls still had hair, even' mated 300,000 people, most of them The Womenappeared to be carrying , though the flesh was gone. " , Shiite Muslims or ethnic Kurds, ac- all their belongings, some wearing as Until now, professional investigators cording to ri~ts -groups. The Iraqi many as lllayers of clothing and car- have not worked on any untouched government has identified about 40 rying pots and pans with them. grave sites like this one. Immediately, mass grave sites, but until now none In the morgUe, investigators like Jes- , after Saddam's government fell, family- has been scientifically exhumed, in sica Mondero sorted fetal bones, jew- members destroyed the value of many part because European forensic teams elry and money from the ,corpses' cloth- mass graves as courtroom evidence will not collect evidence that might be ing. ' when they dug them up to reclaim rela- , used to obtain death penalty convic- "We're finding 'lots of items con- tives' bodies and give them proper buri- tions. ' tained in the clothing," Mondero said, aIs. Kehoe's team set up shop near Hatra cleaning a woman's blue dress with a A nationwide insurgency has put on Sept. l, and only this week finished toothbrush. "Lots of children's cloth- ' much of the country off limits to Ke- exhuming about 200 bodies from the ing, medication, beads, money, change hoe's exhumation and forensic team, two trenches. A laboratory team will purses layered within the clothing." the only one of its kind under the Re- spend another two months cataloging The men buried in' the 'nearby gime Crimes Liaison Office, which re- and analyzing the remains. trench, about 156 of them, were prob- ceived $75million for two years of in- The Boston Globe ably brought, to the killing field on a vestigations in Iraq. The team can La vraie bête noire de Tel..Aviv : I Selon les hauts responsables israéliens, le régime iranien est aujourd'hui la menace la plus grave. Téhéran THE NEW YORK TIMES New York Les responsables des services de sécurité factions chiites qui luttent pour le pouvoir dans' israéliens sont par conséquent confrontés à un le sud de l'Irak. Mais, surtout, Téhéran compte 'un des principaux bénéficiaires de la paradoxe: satisfaitsde la disparitiond'un ennemi de plus en plus de missilesmodernes de typeSha- ,Lguerre déclenchée par l'Amérique contre hab, capables de frapper la banlieue deTel-Aviv. le terrorisme n'est autre que l'Iran, un juré grâce à l'invasion américaine de l'Irak, ils Les dirigeants iraniens nient toute ambition Etat qui cherche à se doter de l'arme s'inquiètent de plus en plus des occasions que nucléaire, mais ilsfont construire des réacteurs. nucléaire et soutient le terrorisme. De cette même invasion a créées pour un autre Il serait logique qu'ils s'efforcent d'obtenir une' quoi donner des cauchemars aux Israé- ennemi. Et ils voient le Moyen-Orient basculer bombe: leurs voisinspakistanais ont des armes liens. Ces derniers continuent d'être la cible des du stade des rivalités conventionnelles à celui, nucléaires, tout comme les Indiens. Quant aux terronstes,. on l'a vu tout récemment en Egypte. infiniment dangereux, des rivalitésnucléaires. Israéliens,ilssont censésen être équipés.Et des', Mais les cauchemars liés à l'Iran sont d'un tout, C'est pourquoi les responsables israéliens, troupes américaines se trouvent à leurs fron- autre ordre. Ce grand pays ambitieux, gouverné menacent depuisdes moisde prendre "les mesures tières. PourYuval Steinitz, président de la com- par des religieux extrémistes qui rêvent de: nécessaires", comme l'a dit le ministre de la mission de la Défense de la Knesset, l'Iran détruire l'Etat hébreu, est considéré par les' Défense,Shaw Mofaz,pour empêcherl'Iran - où constitue clairement un danger pour tout l'Oc- ' Israéliens comme la menace la plus grave. Le il est né - de développer des armes nucléairt:s. cident, puisqu'il travaille au développement renversement des talibans en Afghanistan a éli- Cette déclaration belliqueuse masque l'espoir d'un missileintercontinental à même de mena- miné l'un des principaux rivaux fondamenta-' que le reste du monde parvienne à convaincre cer l'Europe et l'OTAN. "Le programme nucléaire listes de l'Iran à l'est, la chute de Saddam Hus- l'Iran, par la menace et la diplomatie, d'aban- iranien est si ambitieux qu'après avoir produit une sein à l'ouest supprimant par ailleursle principal donner lesélémentsde son programme nucléaire première bombe ils pourraient en produire une ving- ' adversaire militaire de Téhéran dans le golfe qui pourraient avoirune vocationmilitaire. Mais, taine par an", affirme-t-il. "C'est auxAméricains Arabo-Persique. Et si l'Irak sombre dans le face à une Maison-Blanche préoccupée, un: et aux Européens de résoudre le problème", ajoute- ' chaos, l'Iran aura la possibilitéd'intervenir dans Kremlin pris au piège d'un conflit d'intérêts et toil. "Pas au petit [sraël." le sud du pays à majorité chiite, voire d'y créer une Europe divisée, les responsables israéliens En fait, Israël appelleWashington à s'occu- , une sorte d'Iranl'stan. disent n'~tre guère écoutés. ATéhéran, les diri- per du programme nucl"ealre Iramen. . depuls. Ie geants affirment que le programme est destiné milieu des armées 1990. "Si l'Iran développe des • Hantise l'ouest de l'Irak à un usagepacifique.Mais il est en faitbeaucoup armes nucléaires, le Moyen-Orient va changer de ' D'après Amatzla devient un no man's plus sophistiqué et étendu que l'unique réacteur visage", explique Gerald M. Steinberg, de l'uni- Baram, un land, comme un petit nucléaire irakien bombardé par Israël en 1981. versité Bar-Ilan. "Les épreuves deforce et les ten- universitaire Afghan/stan.L'/ran Israélien originaire Les Israéliens ne cachent pas qu'ils ne sou- sions vont se multiplier, les enchères vont monter pour fera la p/ule et haiteraientpas amr sews contre l'Iran. Selonl'ar~' d'Irak, Israël et .. ~ la survie d'Israël, et d'autres Etats seront tentés de se /e beau temps dans mée israélienne, cet Etat jouit d'une influence' la région sont plus /e sud du pays, puls diJtir eux aussi de l'arme nucléaire, comme l'Egypte, en sécurité depuis ce sera au tour ' considérable sur le grOl.lperadical palestinien l'Arabie Saoudite et la Syrie." Steven Erlanger , Hamas et sur le Hezbollah chiite libanais, qui a que Sadd am Hussein de /a Jordan/e d'être , financé et commandité la plupart des attentats a été chassé menacée, et le du pouvoIr. "Mals terrorisme ne fera commis contre Israël à partir de la Cisjordanie. /maglnons que que croître partout , L'Iran gagne également en influence auprès des les Américains s'en dans le monde." all/ent, /1 n'y a plus The New Yorlc Times' ' DU 14 AU 20 OCTOBRE 2004 ----, de contrôle central,

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PARLEMENT EUROPEEN EUROPA.PARLAMENTET .---ElIROP,\ISCHES PARLAMENT EypnnXrKO KOINOBOYAh) Le Point de la session E\1ROPEAN PARLIAMENT PARLAMENTO EUROPEO , , .. ]'ARLf,MENT ElIRO]'EEN ;> ,; ,,)'ARLAMENTO EUROPEO .13-14 Octobre 2004 ;';, . ElJROPEf:.S PARLEMENT , PARLAMENTO EUROPEll . EUR00PAN PARLAMENTTI Bruxelles EUROPAPARLAMENTET l'opinion 'publique à s'exprimer et il a accru l DROITS DE L'HOMME aussi les responsabilités de Mme ZANA. C'est pour elle une douleur déchirante de."

. . savoir que des enfants sont perdus et que les . Remise du .Prix' Sakharov à guerres infligent des souffrances profondes ....Leylà ~ZANA dans de nomhreux pays du monde. L'expérience a démontré que la violence . . .'."... .' Débat: 14.10.204 . n'apporte pas de solution mais qu'elle accroît au contraire les injustices. La violence est une M. José BORREL FONTELLES (PSE, ES) chose dépassée, il faut désormais faire place Président du Parlement prend la parole et s~ au dialogue et au compromis qui doivent être félicite de la venue de Mme Leyla ZANA. Il la . règle et le Parlement européen en est l'expression la plus achevée: il est le symbole rappelle que le Président HÄNSCH avait expliqué avec quelle impatience il attendait sa de la coexistence pacifique entre les peuples. venue au moment où son époux est venu recevoir le Prix Sakharov qui lui a été décerné Elle insiste sur le fait que le gouvernement turc pour résoudre le problème kurde doit en 1995. Mme Leyla ZANA avait reçu le Prix l'appeler par un nom approprié. n'y a pas de Sakharov pour avoir été la première femme il élue à l'Assemblée nationale turque. Elle avait raison de redouter le dialogue et la paix. Les Kurdes sont une des composantes de la déclaré qu'elle voulait lutter pour que les peuples turcs et kurdes puissent vivre en paix Turquie. Bien que des mesures importantes aient été prises, il faut faire disparaître la base ensemble dans un cadre démocratique. Elle a du conflit, il faut associer les .prisonniers été condamnée à quinze années de prison et politiques et les intellectuels à la vie publique, elle a contribué à lutter en refusant l'offre il faut faire disparaître les différences d'amnistie qui lui avait été offert en refusant ,.:de.garder le silence. Le Parlement européen a économiques, il faut que les Kurdes soient reconnus et protégés. Elle insiste sur le fait exigé à plusieurs reprises sa libération. Un que la paix en Turquie c'est la paix au Moyen- certain nombre de résultats ont été atteint. Parler kurde en Turquie n'est plus illégal, il y Orient, la paix en Europe et la paix dans le a même une presse écrite et parlée en kurde monde et qu'il faut tout d'abord comprendre mais il reste encore beaucoup à faire. ' ce qui est juste afin de pouvoir le définir et l'appliquer. Leyla ZANA a été libérée le 9 juin de cette . En achevant son discours, Mme Leyla ZANA année et a décidé de continuer à lutter pour la paix et la réconciliation en Turquie. insiste sur le fait qu'elle le dédie à la fraternité et au bonheur des peuples turcs et kurdes. Mme Leyla ZANA remercie le Président et rappelle qu'elle a toujours plaidé pour la Le Président reprend la parole et rappelle qu'à coexistence fraternelle des peuples et des plusieurs reprises, Mme ZANA a insisté sur le fait que la Turquie est son pays et elle a . cultures. Elle veut être digne du Prix Sakharov, qui, dit-elle, a été décerné à travers beaucoup parlé d'identité. L'Europe elle- même est en train de dépasser ses propres elle aux peuples turc et kurde et en fait à tous antagonismes et de se construire une nouvelle ceux qui luttent pour la paix et qui sont identité. opprimés et qu'au fond c'est à l'espoir que ce prix a été décerné. Le Parlement a encouragé

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..,. Turquie : le débat prévu à l'Assemblée o o N lU CIl: n'apaise pas les tensions ma ....o L'ANNONCE d'un débat sans , crise,majeure, est un leurre ».

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ce que ce sera quelqu'un qui repré- l'UMP, qui disposera de 65 minutes juger de rissue. Le..PSlaisse ..D\lyer;.. ti fixe égalemèrit des conditions à sente rUMP ou va-t-onfaire le choix, de temps de parole. Le groupe' te, «jusqii'à~ta'ji~l~'Iforte,~ l'ad~ l'Union européenne: pas d'élargis- en désignant le président du groupe, devait s'accorder, mercredi matin,' hé sion de la:Turquie, ou à «ùn par-' sement sans réforme de son fonc- d'une cote mal taillée? » sur les autres intervenants. L'occa- tenariat privilégié ». tionnement, augmentation de son Jeudi après-midi, après la déclara- ' sion de nouvelles tensions. Ce dernier scénario est privilégié budget et mise en œuvre de dispo- tion du premier ministre, le prési- par Laurent Fabius, numéro deux sitions favorables' à l'harmonisa- dent du groupe, Bernard Accoyer, Pascal Ceaux du PS et hostile à l'intégration de', tion sociale et fiscale. « Soit tout ce sera le principal' orateur pour et Patrick Roger la Turquie. «II n'est pas forcément qui manque dans leprojet de Consti- inutile de proposer un autre sta- tution européenne que François et tut », admet M. Hollande. L'impor- ses amis s'apprêtent à voter », ironi- tant, pour le dirigeant socialiste, se M. PeiUon. Lors de la discussion est d'avoir pu faire inscrire la pour- collective, persoNït!,:n'a fait réfé~ Unanimes, les socialistes fixent suite deo discussions que Lionel rence à cet autre débat; mais toot' Jospin avait déjà approuvées en le monde y a, 1;?Ïä. ''!fllÏ, ,penSé. des conditions à l'élargissement 1999. «Fabius n'a pas mis de M. Fabius n'est 'qtiäsïnieht pas' veto », se réjouit Malek Boutih, qui intervenu préférant, selon son ami LES APPARENCES ont été pré- Ce passage a été ajouté sous l'im- rapportait les débats. «Nous som- Claude Bartolone, «laisser parlà servées. A l'issue de son bureau pulsion du courant minoritaire mes restés sur une ligne, nous les autres et montrer qu'il n'e5t pas national consacré en grande par- Nouveau Parti socialiste (NPS). n'avons pas renié notre position, le isolé ». tie, mardi 12 octobre, à la question Préparé par l'ancien ministre reste est littérature », affirme Les socialistes ont donc, un turque, le PS a adopté Un texte à des affaires européennes, Pierre M. Moscovie!. moment, retrouvé l'unité. Dans l'unanimité. Ce document incite à ,Moscovici, le texte indique que les Parmi la série de conditions son introduction, M. Hollande la poursuite des discussions avec « conditions de l'adhésion de la Tur- réclamées par le PS figurent la avait insisté sur cette nécessité Ankara mais fixe toute une série quie ne sont pas, réunies aujour- reconnaissance du génOcide armé- face à une « droite déchirée ». Pour o de préalables à l'adhésion de ce d'hui ». « S'ilfallait se décider main-' o"" nien et, à la demande du député cette raison, II a aussi accepté que ..... pays. L'Union eUropéenne devra tenant, c'est "Iron" », explique Fran- européen Bernard Poignant le le groupe socialiste revendique un .,.LU elle-même remplir, selon les socia- çois Hollande, premie~; ~(:,~étaire lZl règlement du problème chYI-__.Jte. débat avec vote à l'Assemblée. o listes, des conditions avant de pro- du PS. TO,ute{oÎj, -ie& diSèUssionsi b A ce stade, Vincent Peillon, cofon- o céd~r JJQut,no\1v~1 élargisseme~t: , devrontêtrè pÖursûivi'~s sans pré- dateur de NPS, a obtenu que le par- Isabelle Mandraud :t En Europe, plusieurs partis conservateurs se mobilisent contre l'adhésion de la Turquie CONDUIT par la Grande-Breta- offrir à Ankara un «partenariat signer la « pétition contre les une telle action dans son Land. gne et l'Irlande, le camp des sup- privilégié ». Les sondages sont Turcs ». Grâce à quoi, Roland ~ Benelux. la question divise porteurs sans état d'âme de l'en- indécis. Le dernier, publié par Koch avait remplacé à la tête du aussi les Pays-Bas, suscitant des trée de la Turquie dans l'Union l'hebdomadaire Focus cette semai- gouvernement de' Francfort son tensions au sein des deux princi- européenne (UE) compte la plu- ne, donne 54 % de « non » et 40 % adversaire social-démocrate. paux partis de droite au pouvoir, part des nouveaux pays adhérents de pour. Cette fois, le projet soulève net- chrétiens-démocrates et libéraux. d'Europe centrale et orientale, à L'idée de la campagne de signa- tement moins d'enthousiasme Aux Pays-Bas comme en Belgi- l'exception de la Hongrie, pour tures a été lancée par le député dans les milieux conservateurs. que, où les communautés turques des raisons historiques liées à l'an- Michael Glos, leader de la CSU au Les cercles patronaux, favorables sont importantes, les extrémistes cienne présence ottomane. La Bundestag. L'adhésion de la Tur- comme le gouvernement à l'ouver- de droite et populistes agitent le perspective d'ouverture de négo- quie à l'UE est « une question cru- ture de négociations avec la Tur- chiffon rouge. Avec retard, les par- ciations ne provoque pas de tis politiques belges ont commen- grands débats en Suède, en Finlan- cé à subir l'influence du débat de, et en Italie. Partout ailleurs, Le plaidoyer du vice-premier ministre turc français. l'affaire suscite des controverses. Le vice-premier ministre turc, Abdullah Gül, invité de l'émission cc France- ~ Pologne. Si les partis chré- C'est en France et en Autriche que Europe-Express n, mardi 12 octobre, sur France 3, a demandé que ,des Euro- tiens ultras ne font pas mystère de les partisans du «non» sont les péens tiennent leurs promesses" sur l'ouverture des négociations pour l'en- leur hostilité à la Turquie musulma- plus ancrés dans les rangs même trée de son pays dans l'Union européenne. cc La Turquie a fait des réformes ne, les partis de gouvernement du pouvoir, Mais la société est très profondes. (...) C'est la première fois, dans un pays musulman, qu'on a militent tous pour l'ouverture des tout aussi, divisée en Allemagne une démocratie aux normes européennes ", a-t-il plaidé. cc Avec elle, l'Europe négociations, ce qu'a confirmé le ou au Danemark. sera beaucoup plusforte ", a-t-il insisté en s'adressant à François Bayrou, pré- président Kwasnievski. La Pologne ~ Allemagne. Rivaux pour 'le sident de l'UDF, seul invité de l'émission hostile à l'intégration de la Tur- entend ainsi se laisser le jeu ouvert contrôle de l'opposition, les deux quie. M. Gül qui, a rappelé que la Turquie « est membre fondateur du Conseil pour plaider la cause de l'adhésion chefs de la démocratie chrétienne de l'Europe" et qu'cr Istar"ul est la plus grande ville en Europe ", a quitté le de l'Ukraine, pour laquelle les diri- allemande, Angela Merkel (COU), plateau avant le débat sur la question kurde et le génocide des Arméniens. geants polonais ne perdent pas et le Bavarois Edmund Stoiber une occasion de militer. (CSU) viennent de tomber d'ac- ~ Chypre. Favorable sur le cord pour envisager une campa- dale pour le pays », a précisé le quie, ne cachent pas leur conster- fond, comme la Grèce, à l'adhé- gne de signatures pour barrer la député, exigeant de l'opposition nation, tout comme plusieurs diri- sion turque (les deux pays en atten- route de Bruxelles à la Turquie. Le qu'elle clame clairement son geants de la COU. Porte-parole du dent une résolution de leurs projet provoque de vives réac- refus. En 1999, déjà, lors des élec- groupe parlementaire CDU-CSU conflits avec Ankara), Chypre, tions dans toutes les familles poli- tions pour le renouvellement du pour les affaires internationales, entrée dans l'Union européenne .' tiques, y compris à la COU, dont Landtag de Hesse, Roland Koch, Friebert Pflüger a expliqué qu'il en mai, veut des garanties. Le gou- plusieurs responsables ont dénon- alors tête de liste de la COU, avait « déconseillait vivement » aux vernement chypriote grec, le seul cé le populisme de cette initiative. lancé une campagne de signatures siens de se lancer dans une telle reconnu internationalement, Contrairement à la france, où la analogue contre la double nationa- aventure. Le chrétien-démocrate menace d'opposer son veto en qùestion turque divise la droite lité que voulait mettre en place le Harry Peter Carstensen, qui espè- décembre si la Turquie continue comme la gauche, elle provoque, gouvernement Schröder. re, en février 2005, enlever aux de reconnaître deux Etats chyprio- outre-Rhin une opp~sition _'gau~' , Rapidement, l'affaire était deve- sociaux-démocrates le gouverne- tes. che droite très marqu,ée. En répon- nue le thème central de la campa- ment régional du Schleswig-Holls~ se \à Ja. po~on du chancelier gne électoral~Oe&,miUiers de Hes- tein, a estimé qu'll ne fallait pas Henri de Bresson Schrôd.el'~::la. COU milite, pour 'sois s'étaient, ,présentés pour compter sur lui pour organiser et Georges Marion (à Berlin)

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. . A Tokyo, Bagdad demande un rôle plus actif dans la reconstruction de l'Irak

~ tokYo. La 4' conférence des. Hussein, l'étaJ)li$s~men~ le plus nationale dans un commissariat nous ne puissions pas y parvenir pays donateurs s'ouvr~; .aujour- . populaire de Falloujà, à 50 km à du quartier. d'iclà lajinjanvier », a-t-il dit. d'hui dans la capitale japonaise. l'ouest de Bagdad. Le restaurant a 'Un commandant américain, le Trois soldats américains ont été V~yé~~w~t! qui, i'assembl~:ç,?ur é~é complètement, détruit. ~t:les colonehAbe Abrams,. a"toutefois .tués mar4j" soir ,q~sl,l'explosion o dew{1ours)~,s délégations de cm- commerces voisins ont subi des mis en garde contre le risque de d'un engin piégé au passage de leur o"" N .auantN:inQ - Etals et )E>rg'Hlisa- dég~tsj seÎon I:lll correspond~~ voir cette accord violé par des élé- convoi dans l'est de Bagdad, a indi- ou tions, accueille, poul' la pre1IÎière de' PAFP. L'aviation américaine a ments 'contèstataires du..courant ,qué mercredi l'année américaine. A ""al g fois, le gouvernement Irakien pro- ensuite, lancé un deuxième raid Sadr. cc n est exact que certains élé- l'ouest de la capitale, à Ramadi,les oU visolre. Bagdad souhaite' jouer sur le nord-est de la ville, visant ments rendent leurs armes. Nous forces de sécurité irakienneset l'ar- :!: «unrßlepl~actif.»~slarecons- tin autre repaire présumé du espérons qu'avec le temps tous le mée américaine ont perquisitionné ~ I truction du I!ays,a plà,dé le nrlnts-, réseau Zarkaoui, sans faire de vic- feront », a commenté le secrétaire sept mosquées à la recherche de tre irakien. du'. ,Plan, ' Mahdi ' ':time, selon l'hôpital local. rebelles et arrêté quatre personnes, Al-Hafez. , En soirée, un bref accrochage a , «Nous devons dont le plus haut dignitaire sunnite L'Irak. vriüdralt r~mplacer les opposé marines et re,~ellesà l'en- reprendre toutes les de la province d'Anbar, le cheikh experts étiaimers '~alllJc,ipantàla . trée orientale de l~=ville. et, .up villes du triangle AbdelalimAI-Saadi,et son fils. reconstruction par aes Irakiens, de avion américain a largué une bom- sunnite que les Un officier de la police Irakienne manière à réduire le coßt des be de 250 kg sur une position Insurgés contrôlent» a été tué mercredi matin dans une dépenses allouées à la sécurité. La rebelle, selon un porte-parole COLIN POWELL localité proche de Baaqouba, au délégation Irakienne a iIlvité par. militaire. Pendant les bombarde- ~ nord-est de Bagdad. La victime a ailleurs les créanciers de Bagdad à ments américains, une délégation été atteinte de plusieurs balles, tirer un trait sur sa dette extérieure de notables de la ville mène des américain à la défense, Donald selon des sources hospitalières. de 125milliards de dollars. tractations avec le gouvernement Rumsfeld, lors d'un déplacement Baaqouba et sa région sont le théâ- ~ FaUouja. L'armée américaine d'Iyad AlIaouipour tenter de trou- en Roumanie. tre d'attaques répétées contre les a mené un raid meurtrier mardi ver une solution pacifique. De son côté, le secrétaire d'Etat forces de police et les soldats amé- 12 octobre sur un restaurant pré- . ~ Bagdad. Le désarmement des américain, Colin Powell, a déclaré ricains. Le4 octobre, un général de senté comme un repaire du grou- miliciens chiites de Sadr City a, que les forces américaines et les police a été abattu dans une pe de l'islamiste Abou Moussab selon des observateurs, pris de, nouvelles forces Irakiennes avaient embuscade. Al-Zarkaoui. « Les terroristes plani- l'ampleur au deuxième jour de enregistré plusieurs succès pour ~ Berlin. Peter Struck, ministre fiaient fréquemment des opéra- l'opération qui doit prendre fin reprendre le contrôle de villescom- allemand de la défense, a laissé tions à partir de cet endroit qu'ils vendredi avec le début du mois de me Samarra, Nadjaf ou Koufa. entendre dans un entretien publié contrôlent depuis plus d'un an », ramadan.« Des dizaines et des «Nous devons reprendre toutes les mercredi par le Financial Times affirme un communiqué de la For- dizaines d'armes lourdes et moyen- villes du triangle sunnite que les que Berlin pourrait envisager de ce multinationale. Selon l'hôpital nes ont été rendues, et je peux dire, insurgés contrôlent ou tentent de revenir sur son opposition à tout de Fallouja, le raid a fait quatre sans risque de me tromper, que leur contrôler pour créer les conditions déploiement des troupes en Irak tués et' six blessés parmi les nombre excède le millier », a décla- pour des élections générales, libres en cas d'évolution de la situation. employés du restaurant Al-Haj ré à l'AFP un officier de la garde .et ouvertes. n n'y a pas de raison que - (AFP, Reuters.)

The government is hoping that gency. He has a $25million u.s. bou"nty weeks of talks with a delegation of eld- on his head, the same amount that Sad- ers and leaders from the western town damhad. Allawi will avert a showdown. Zarqawi, 37,whose real name is Fadel As Allawi spoke, Zarqawi's Tawhid , Nazzal al-Khalayleh, is a veteran of the and Jihad group posted a video on the Afghan war against Soviet occupation, Internet showing the purported be- a U.S.-backed conflict in the 1980s that threatens heading of two members of Iraq's new drew many idealists from around the intelligence service whom it had kid- Muslim world. napped. His group in Iraq murdered the Brit- The authenticity of the recording ish hostage Kenneth Bigley last week an assault could not be independently verified. and, two of Bigley's U.S. colleagues last The two men said in the video that month, releasing videos to prove their they had. been captured on Sept. 28 in grisly deeds. on. Falluja Baghdad's 'Haifa Street, a militant Tawhid and Jihad has almost never stronghold, while trying to remove the released a hostage and is responsible for body of a slain female colleague, Nadia ,many of the more than 20 killings re- From news reports Abdulwahhab Matlak. corded since April2004, with two Bul- garian truck drivers, two Turks and a They admitted to Working for Iraqi in- South Korean also among its victims. , BAGHDAD: Prime Minister Ayad telligence and warned other Iraqis to A high-ranking U.S. military officer Allawi threatened Wednesday that a abandon working for the security forces. has said that Zarqawi commands 500 to .military assault would be mounted Last month. Tawhid and Jihad said it 1,000 men, swelled in recent months by againsf Falluja if the rebel bastion did had killed Matlak and abducted three of Iraqi fundamentalists. :"not surrender Iraq's most wanted man, her colleagues during clashes with the In new violence Wednesday, two U.S. the terrorist Abu Musab al-Zarqawi. Iraqi National Guard in Haifa Street. soldiers were killed and five wounded Emboldened by recent U.S.-Iraq mil- The group, which allegedly has links in a suicide car bomb attack against ' itary operations against rebel areas and to Osama bin Laden's Al Qaeda net- their convoy in the northern city of Mo- .1 the continuing disarmament of Shiite work, is accused of some of the deadli- suL Three U.S. soldiers died in a bomb . militiamen in Baghdad, the interim est car bombings in addition to a series attack late Tuesday and a fourth in a prime minister said it was time for Fal- of kidnappings and beheadings in Iraq. blast in Baghdad early Wednesday, the luja to return to government control Zarqawi has topped a U.S. most- military said. before elections in January. wanted list since Saddam Hussein's The deaths raised the number of U.S. , '''We have asked Falluja residents to capture in December but has proved troops killed in Iraq to 1,075. turn over Zarqawi and his group," elusive despite a huge reward and con- Fresh clashes between armed rebels Allawi told Iraq's 100-member interim stant airstrikes. and U.S. soldiers left six Iraqis dead and Parliament. "If they don't do it, we are The Jordanian-born Zarqawi is ac- 33 wounded' in Ramadi, hospital ready for major operation~ in Falluja." cused of masterminding the Iraqi insur- sources said.

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The fighting followed a sweep Tues- weapons to the police on the third day release a number of them from prison if day by U.S. marines and Iraqi forces in~ of a five-day period for the Shiite funda- . the militia kept its end of the deal to lay to at least seven mosques in Ramadi, mentalist movement to disarm in the down weapons and participate in the Sadr City slum. . sparking firefights in whiéh two Iraqis political process. (AF.P. AP) were killed. Allawi said the government would In Baghdad, Mahdi Army militiamen honor its promise to grant amnesty to lined up outside police stations to sell some of the movement's members and

ftmondt 15 OCTOBRE 2004 .) Le premier ministre irakien exige que Fallouja lui livre le terroriste Abou Moussab AI-Zarkaoui

En cas contraire, Iyad Allaoui a menacé; mercredi, la ville d'« une opération d'envergure »

BAGDAD vres. Avant la décapitation, les « offi- de notre envoyé spécial ciers» .passent aux aveux et exhi- ilest au cœur des discussions sur bent un badge portant la mention Fallouja, quartier général des moud- « Renseignements irakiens ». L'un jahidins sunnites. ilest au cœur des affirme avoir été capturé à Bagdad, craintes d'attentats en cette veille de rue Haïfa, devenue, en septembre, ramadan. Il est au cœur des affaires un nouveau bastion de la guérilla de kidnappings et de décapitations, sunnite. Puis le bourreau lit la sen- . chaque jour plus nombreux. Invisi- tesce : « Il est honteux que notre ble, Fadel Nazzal AI-Khalayleh, plus nation compte un tel criminel dans connu sous son nom de guerre d'AI- ses rangs. n est nécessaire d'éliminer Zarkaoui, l'islamiste jordanien qui de tels obstacles pour rendre à la reli- commande le mouvement Tawhid gion son honneur. » wal Jihad (Unification et guerre sain- Tawhid wal Jihad a, en revanche, te), l'eX'-combattant d'Àl-Qaida qui ~ libéré, mercredi, deux Libanais qui volerait désormais de ses propres "i travaillaient en Irak pour la société ailes, est partout et nulle part. Il han- i d'import-export Si-Si, après avoir te l'Irak. ~ vérifié, selon les ex-otages, que leurs Le premier ministre, Iyad Allaoui, ~ activités concernaient le marché ira- a encore évoqué Abou Moussab ~ kien et non la coalition occidentale. AI-Zarkaoui, mercredi 13 octobre, Les ruines du restaurant Al-Haj Hussein, au centre de la ville Les deux hommes ont affirmé avoir devant le Conseil national, l'Assem- de Fallouja, après un bombardement de l'aviation américaine, été détenus durant vingt-sept jours blée intérimaire irakienne, récla- le 12 octobre. Ce raid afait plusieurs victimes parmi les employés. à Fallouja. Un autre mouvement dji- mant que les moudjahidins de Fal- hadiste, l'armée d'Ansar AI-Sunna, louja livrent le djihadiste et ses com- davantage de précisions, de leur ble à celle sur les armes de destruc- a de son côté annoncé, dans un com- pagnons à la justice. A l'heure où montrer des documents et des pho- tion massive », « un mensonge ». muniqué daté du Il octobre et des négociations ont lieu entre son tographies prouvant « les activités « Zarkaoui est un fantôme. Cer- découvert mercredi sur Intern~t, gouvernement et des dignitaires de terroristes» à Faliouja. tains prétendent l'avoir déjà rencon- avoir exécuté un interprète kurde Faliouja pour tenter d'éviter une tré, c'est -vrai, mais moi je n'en sais irakien de l'armée américaine, mem- offensive américano-irakienne qui RAIDS AiRIENS NOCTURNES . rien. Je ne sais pas s'il est à Fallouja. bre du Parti démocratique du Kur- semble de jour en jour de plus en Tandis que l'armée américaine Zarkaoui, c'est surtout un nom brandi distan (PDK). plus inévitable, M. Allaoui a adressé poursuit ses raids aériens nocturnes par les services secrets américains et Washington et Bagdad ont pro- un ultimatunl à la rébellion sunnite. contre Fallouja, déclarant viser « un irakiens, affirme le cheikh Tarloub llÙS de reconquérir les villes rebelles « Nous avons demandé à Fallouja repaire de Zarkaoui et de ses parti- Abdel Karim AI-Alousi, le chef du d'Irak d'ici la fin de l'année afin de de livrer Zarkaoui et son groupe. S'ils sans », les dignitaires de la ville rebel- conseil politique regroupant des permettre l'organisation des élec- ne lefont pas, il}' aura une opération le, mandatés par le conseil des mou- chefs de tribu et certains imams, de tions en janvier 2005. Les opérations d'envergure. Nous n'aurons pas de djahidins, réaffirment invariable- 'facto l'aile pOlitique de la guérilla de militaires ont débuté le 1" octobre à clémence », a déclaré Iyad Allaoui, ment ne pas connaître Al-Zarkaoui. Fallouja. Les Américains créent un Samarra, conquise en quelques heu- après avoir réaffirmé que « l'option Certains notent que l'islamiste jorda- mythe Zarkaoui comme ils ont créé res, et s'étendent peu à peu à tout le de laforce est celle du dernier ressort nien ne s'est jamais exprimé à visa- un mythe Saddam Hussein. Peut-être «triangle sunnite ». L'ultime étape pour le gouvernement ». Il a promis ge découvert, et dénoncent « une l'ont-ils déjà emprisonné et vont-ils le de l'offensive serait, si les négocia- aux parlementaires, sans donner opération de Washington compara- montrer juste avant l'e?ection améri- tions échouent, l'attaque de FalIou- caine? » ja, où l'armée américaine avait Tawhid wal Jihad est en tout cas, essuyé, en avril, un échec cuisant. La conférence sur l'Irak débutera le 25 novembre via Internet, omniprésente. Atten- Recevant le président égyptien Hosni Moubarak à Paris, mardi 12 octobre, tats, kidnappings, exécutions, les RémyOurdan Jacques Chirac a confirmé que la France participera à la conférence sur l'Irak, communiqués se succèdent. Sa der- prévue à partir du 25 novembre en Egypte, qui doit réunir les pays voisins de nière revendication, qui concerne la • Six soldats américains ont trou- l'Irak, les pays du G8, l'ONU, la Ligue arabe et l'Organisation de la confé- décapitation de deux hommes pré- vé la mort depuis vingt-quatre rence islamique. M. Chirac souhaite que la question du calendrier pour un sentés comme étant des agents des heures en Irak. Deux militJ.ire~ retrait des forces étrangères soit à l'ordre du jour de la conférence et que s~rvices de renseignements irakiens, ont été tu~~ et cinq autres blt-"~es, celle-ci vpit,Jap~r,tjcip~n :' Jt1 p,Jus...klrge" des.,t0Ka.!l.ki8AAes. ¥tCompris a~.~tßpubliée fRefifedi. Une vi~, mercredi 13 oC1:f>Qre, lors d'~e- celles qu~erafentï:lisposées à renonœr à la violence. De son côté; le chance- .selon un rituel devenu traditionriel, attaque-suicide contre leur . lier Gerhard 5chröder a dû préciser que f' la position de [son] gouvernement montre des horru;nes masqués tran- convoi, à Mossoul.! Auparavant, est clairement inchangée, il ny aura paslde soldats a/lérnands en Irak ", après chant, aux cris cI« Allah est le plus quatre autres soldati avaient été la déclaration de son ministre de la défénse, Peter Struck, qui estimait qu'en grand! », la tête! de leurs victimes victimes d'attaques à la bombe, à ce qui concerne l'avenir de l'Irak rien n'était" irréversible ". - (AFP.) avant de la poser sur le dos des cada- Bagdad.

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former Socialist pnmeiJliirister, ~e de- grants, leaving many stuck in run-down bate is less about Turkey, than al>out .suburban areas with high unemploy- In France, France itself ..../ - ment and crime, has clouded the issue As unemployment remains stuck of Turkish accession, said André Kaspi, . near. the 10 percent mark and politi- a history professor at the Sorbonne. cians are stepping up their rhetoric From the recent debate about ban- a searching' about companies taking jobs to coun- ning Muslim head scarves in public tries with lower wage costs, the French schools to concern about terrorist cells are deeply concerned about globaliza- in France, many worry that Turkish tion in general and European enlarge- entry may lead to an influx of radical Is- .EUdebate ment in particular, Rocard said. lam into the EU, Kaspi said. "What's happening here is a psycho- Such worry surfaced in sharp ex- drama - Turkey is more a scapegoat changes during Thursday'S parliamen- than anything else," said Rocard, a mem- tary debate. Frap.çois Bayrou, whose .overTurks ber of the European Parliament and also Union for French Democracy opposes a member of the Independent Commis- Turkish membership, said it would No vote in Assembly, sion on Turkey, a pro-Turkish panel of weaken the EU's political unity. former European officials and other A leading Socialist legislator, Jean- but passion runs high leaders. "Turkish accession has become Marc Ayrault, countered that skeptics a catch-phrase for all the doubts the were conducting "politics of fear," in- By Katrin Belllihoid French have about the European Union stead of realizing that Turkish member- these days," he said in an interview. ship would demonstrate that Islam and PARIS: French lawmakers clashed In a measure of how entangled Tur- democracy were compatible. Thursday over Turkey's potential mem- key has become with the wider Euro- While in Britain, Ireland and Italy as bership in the -European Union in a pean debate, France's opposition Social- weH as Scandinavia and most of Eastern closely watched parliamentary debate ist Party agreed on Tuesday to a series Europe the debate has caused little con- emblematic of the soul-searching the of conditions under which it would back troversy, in Germany, Austria and the issue has prompted across the Conti- Turkish membership. The EU should Benelux countries it has also turned in- nent. not enlarge further, the party said, un- to a fierce battle of the minds. . From geography to geopolitics, advo- less it reformed its institutions, boosted Unlike in France, where both main cates and skeptics argued for three its budget and laid the groundwork for parties are split over Turkish accession, . hours over the pros and cons of starting fiscal harmonization, a catalogue of in Germany it has firmly pitched the membership talks with the predomin- France's failed demands during talks on governing Social Democrats against the antly MusliIp country on Europe's the draft constitution in June. opposition Christian Democrats. . southeastern fringe. There is another reason why the Germany has Europe's largest Turk- But most appeared to agree on one French may have greater reservations ish population. thing: It was largely a symbolic exercise toward Turkish entry than many other "The main challenge in Europe today since there was no formal vote at the Europeans: France has the largest is to define Europe's identitq," Kaspi conclusion of the session in the Nation- Muslim population across the EU - said. "What is a European? Where does al Assembly, France's lower house of five million citizens, mostly of North Europe end?" Parliament. African origin. International Herald lhbune In his openingcomments, Prime The failure to fully integrate immi- Minister Jean-Pierre Raffarin sought to play down the divisions by stressing that Turkish accession would not hap- pen for at least a decade. . "Neither Europe nor Turkeyare ready for membership," Raffarin told the National Assembly. "Turkey re- .mains very far from Europe today, po- litically, economically and socially." But the prime minister added that a stable and democratic Turkey was in France's interests. Five months after the EU welcomed 10 new, mostly Eastern European coun- tries in its midst, the question of Tur- key's potential accession has split sever- al European countries down the middle. But nowhere has it penetrated the polit- ical agenda as profoundly as in France. With polls showing that three-quar- ters of the French people are opposed to Turkey's 40-year attempt to join the EU, French public opinion is among the most hostile across the union. . President Jacques Chirac, who is in fa- vor, is finding himself at odds with many legislators from across the political spec- trum. Thursday's parliamentary debate, demanded by members of his own cen- ter-right party in anticipation of the de- .cision by European leaders on Dec.17 on whether to allow Turkey to formally be- gin membership talks, was widely per- ceived to be a ploy by the president to ap- pease opponents of Turkey's entry without giving them a real say. Prime Minister Jean-Pierre Raffann told French lawmakers on Thursday that . Accord,ing to. Mi,.hel. Roca.rd, .the neither the EU nor Thrkey was ready for the mostly Muslim nation to join the bloc.

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ASSEMBLÉE Devant les députés, qui n'étaient pas invités à voter,Jean-Pierre Raffarin a estimé qu'il nefallait pas exprimer un «non prématuré» à Ankara

-.to 0 0 N ~ Turquie: le débat ne met pas cr:: co 0 E-< u -] 0 .....It'l fill au débat a~ long et pourrait s'arrêter« à tout ~ cr:: moment». zCl Tout en dénonçant« un débat ~ sans préparation », et déplorant :> que « le président de la Répu- i blique et le gouvernement (soient) condamnés à subir les ~.... événements », le président du III groupe PS, Jean-Marc Ayrault, a, sur le fond, exprimé quasi- ~ .. ment la même position que Jean-Pierre Raffarin. « Les deux options possibles, adh~sion ou partenariat privilégié, restent ouvertesjusqu'à lafin des négo- ciations », a-t-il déclaré. Le président du groupe UMP, Le débat s'est déroulé bier à l'Assemblée dans un hémicycle clairsemé. Bernard Accoyer, a rappelé que son parti s'était prononcé le (Ptiota M. Archambault/Le Figaro.) 9 mai dernier pour « un parte- nariat privilégié avec la Tur- quie, et non pour une adhé- On le savait, la question sion ». Mais il a ajouté qu'une turque embarrasse tous les députés, de droite comme de « rupture brutale du dialogue» avec Ankara «ferait le jeu de « gauche. Le débat sans vote qui Raffarin : La volonté ceux qui aspirent au choc des ci- s'est déroulé hier à l'Assem- de la nation sera respectée» blée, dans un hémicycle éton- vilisations ». Dans les couloirs, namment clairsemé, a montré Laurent Fabius, le porte-dra- que les réticences à une entrée peau du non au PS, a: lui aussi Voici des extraits du discours prononcé hier par Jean-Pierre de laTurquie, à plus ou moins estimé que « la meilleure for- Raffarin : long terme, l'emportent mani- mule, c'est le partenariat ». « Ni l'Europe ni la Turquie ne sont prêtes aUjourd'hui,Pour" . festement à l'Assemblée sur On retiendra surtout de ce dé- l'adhésion. Ne l'oublions pas, ne faisons pas comme Sltel n etalt tous les bancs. bat les interventions des oppo- pas le cas. (.oo) Aujourd'hui, la Turquie est très loin de l'Europe sants résolus à l'entrée de la sur les plans politique, économique et social. Ne,~en~o~s p~s au Turquie, au premier rang des- peuple turc ! Affirmons clairement que son adheslOn a I Umon Sopbie Huet quels François Bayrou, que les européenne n'est pas possible aujourd'hui, ni demain ni ~ans députés UDF, venus en nombre, les prochaines années. L'Europe vient de s'élargir, elle dOlt ont applaudi debout. « L'adhé- accueillir ses nouveaux membres, réussir leur intégration avant Jean-Pierre Ralfarin, qui a ou- sion de la Turquie. ce n'est pas de penser à un autre élargissement. (oo.) Mais surtout, la priorité vert la discussion par un dis- un pas vèrs l'unité de l'Europe, pour les Européens, c'est le vote de la Constitution, c'est donc cours très mesuré, a d'emblée c'est un pas vers sa disper- • l'approfondissement de l'idée de l'Eur~pe politique .. souligné que « ni la Turquie ni sion », a-t-il assuré. Le président » Il est de notre devoir de poser honnetement, serernement, les l'Europe ne sont prêtes pour termes du débat. La France doit prendre le débat au sérieux, et de l'UDF a néanmoins semblé l'adhésion ». Mais pour autant, prendre acte de l'ouverture pro- ne doit donc pas chercher à le clore avant de l'avoir ouvert. (oo.) « l'avenir n'est pas écrit », a af- chaine de négociations d'adhé- L'avenir n'est écrit nulle part. Ne privons pas la France de ces firmé le premier ministre, met- choix d'avenir par un non sans discussion, anticipé, prématuré. sion eri déclarant : « Il peut y tant en garde contre « un non avoir deux options au terme de » La question fait légitimement débat. Ce déba~ n'est pas sans discussion, anticipé, pré- . nouveau puisqu'il a été ouvert il y a quarante-crnq ans, le ces négociations : soit l'adhé- maturé » sur cette question. sion. soit un partenariat privilé- 31 juillet 1959, quand la Turquie a formulé la pre~ère S'efforçant de rassurer les Fran- gié ». Il a aussi et surtout multi- demande aux dirigeants du Marché commun de l'epoque. La : çais, qui selon les sondages sont I demande de la Turquie n'est donc pas illégitime. Le débat n'est plié les attaques contre un majoritairement hostiles à l'en- gouvernement qui a organisé un pas médiocre, il mérite que nous nous écoutions les uns l~s trée de la Turquie dans l'Europe, autres et que nous écoutions aussi nos partenaires europeens. débat sans vote, donnant le premier ministre a rappelé' l'image d'une « démocratie ma- L'espoir du peuple turc doit aussi être pris en considération qu'« en tout état de cause, la vo- pour que les forces de progrès qui l'animent ne soient pas lade, affaiblie, appauvrie ». lonté de la nation sera respectée Un vote du Parlement fran- désespérées par ce qui risquerait d'apparaître comme une puisque le peuple de France incompréhension, voire une exclusion. En tout état de cause, le çais sur la question turque, c'est aura, par référendum, le der- aussi ce qu'a proposé le prési- président de la République s'y est engagé, la volonté de la nier mot ». Le chef du gouverne- nation sera respectée puisque le peuple de France aura, par dent UMP de la commission des ment a souligné également que affaires étrangères, Edouard référendum, le dernier mot. » le proc~ssus d'adhésion serait Balladur, mais « une fois ac-

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quise la décision du Conseil eu- hier dans les trib\Jnes du pu- garde au premier ministre. Bocquet a suggéré que le Conseil ropéen »,: le 17 décembre. Ré- blic, Michel Bamier a estimé « Plus la Turquie sera proche européen reporte l'ouverture. pondarit f;}artiellement à ce que ce derrhJr avait « tort de d'entrer dans l'Europe, plus elle des négociations avec la Turquie souhait, le ministre des Affaires considérer qu'il y aurait chez sera menacée par un bascule- « après que tous les peuples étrangères, Michel Bamier, a nous une sorte de délire »," . ment dans l'islam radical », a d'Europe se seront .orononcés promis un « débat durant le- ainsi lancé Philippe Pemezec. sur le projet de Constitution ». A quel le gouvernement rendra ajoutant qu'il y avait « simple- Nicolas Dupont-Aignan, pour sa l'opposé de cette vision, Pierre ment le désir de parler, de com- part, a réclamé l'organisation Lellouche, l'un des très rares compte de ce qui s'est précisé- prendre, de débattre» et, d' 'D' d ment passé » après le Conseil élus UMP favorables à l'adhé- «pour notre peuple, de décider un re eren um sur la Turquie sion de la Turquie, a jugé que européen mais sans évoquer lui-même de l'avenir et des li- .avant le sommet européen du l'hypothèse d'un vote. Puis, ré- 17 décembre. «fermer d'emblée la porte à la mites de lVnion européenne ». Adversaire déclaré de la agissant aux propos de l'am- Turquie» serait « une immense bassadeur de Turquie à Paris -. Plusieurs députés UMP hos- Constitution européenne, le pré- faute politique et stratégique ». tiles à l'ouverture de négocia- sident du groupe PCF, Alain (nos éditions d'hier), présent tions ont lancé des mises en

La discussion a permis de constater que, sur la question turque, la classe politique est div~ée en quatre «familles» Du il0il définitif au LÈ FIGARO 15 OCTOBRE 2004 . oui de principe

CEUX QUI DISENT NON ÀIA TuRQUIE • François Bayrou (président de l'UDF) : « L'adhésion de la Tur- quie. ce n'est pas un pas vers l'unité de l'Europe, c'est un pas vers sa dispersion (...). L'Europe unitaire, libre et forte que nous défendons. une fois constituée. doit bâtir avec les pays de la Mé- diterranée une communauté plus large, une communauté d'obliga- tions et d'entraide réciproques, une communauté euro-méditerra- néenne.» • Dominique Paillé (UMP, Deux- Sèvres) : « Avec la Turquie. l'Eu- rope se réduirait à une simple zone de libre-échange, loin de l'idéal qui anime les fédéralistes auxquels j'appartiens. » • Philippe Pemezec (UMP, Hauts- de-Seine) : « Aurions-nous fait l'Europe avec une Allemagne qui aurait nié la Shoah ? L'Etat turc continue de nier le génocide de près de 2 millions d'Arméniens. Existe-t-it une hiérarchie dans les génocides ? Le général de Gaulle a rêvé d'une Europe de l'Atlan- tique à l'Oural, êtes-vous prêts à vivre le cauchemar d'une Europe de l'Atlantique à l'Euphrate? » • Nicolas Dupont-Aignan (UMP, Essonne) : « L'entrée d'un pays non européen rendrait impossible François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan, Edouard Balladur, Jean-Marc Ayrault, Noël Mamère le fonctionnement apaisé des ins- et Pierre LeRouche. (Photos Le Figaro, REA et AFP.) titutions déjà affaiblies par l'élar- gissement », a-t-il déclaré, souhai- ment automatiques ni jouées de crainte et d'hostilité. Nous de- susceptibilité, et de ménager la di- tant un référendum « avant le d'avance. » vons dire clairement qu'ouverture gnité d'un grand peuple, une si- 17 décembre ». • Manuel Valls (PS, Essonne) : de négociation ne signifie pas ad- tuation de partenaire privilégié. « L'adhésion de la Turquie, sans hésion. » Pour y parvenir, il faudrait que le CEUX QUI DISENT OUI harmonisation fiscale et sociale, l\11li Edouard Balladur (UMP, prési- Conseil européen du 17 décembre À L'OUVERTURE DE NÉGOCIATIONS sans réelle démocratisation des dent de la commission des affaires ne ferme aucune voie. » Il a sou- MAIS NON À UNE ADIŒSION institutions européennes, dans étrangères) : « Je souhaite qu'on haité qu'un futur référendum sur • Bernard Accoyer (président du une Union à 30, ne peut que re- envisage pour la Turquie, comme la Turquie « prévoie clairement le groupe UMP) : « Les négociations présenter une dilution du projet désormais pour tous les pays can- choix entre deux solutions» : l'ad- avec la Turquie ne seront nulle- européen et préparer des réflexes didats, afin de ne froisser aucune hésion ou le partenariat privilégié.

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parce CEux QUI DISENl' OUI À L'OUVEImJRE DE répo.nse à' ces deux questiorisest IVnion européenne, que nous l'/''mme. 'On ne peut pàstout à la NtGOCIATIONS MAIS NE SE PRONONCENf non », a-t-il déclaré, citant 1rols préa- ne bornons pas notre horizon aux fois faire de l'intégration des musul- PAS POUR lA surre. lables à une éventuelle adhésion : ,frontières étroites de la politique mans de France et de la laïcité l'une • Jean-Marc Ayrault (président du « Réussir l'élargissement à 25 », française. L'Europe a besoin de la des premières priorités sociétales de groupe PS) : «L'ouverture de négo- renfo.rcer le « cadre institutionnel » Turquie pour bâtir un modèle de c0- notre pays, accuser l'Administration ciations avec la Turquie est un droit de l'Unio.n et augmenter ses res- hésion TnulticultureUe et pour appor- Bush d'aggraver en Irak le conflit légitime. Il ne peut y avoir de traite- ' somC8S financières. ter une réponse décisive à la guerre des civilisations que cherchent à im- ment de défaveur. Mais aujourd'hui de civüisation.» ' poser au monde Ben Laden et ses la Turquie respecte-t-elle les condi- CEux QUI DISENl' OUI .Plene LeUouche (UMP, Paris): «n terroristes et dans le même temps tions d'adhésion? Et l'Union est-eUe • Noël Mamère (Verts, Gironde) : s'agit de démontrer que lefleuve de dire à la Turquie laïque qu'eUe n'a en mesure de lui assurer une inté- « Nous sommes pour, résolument l'islam peut se fondre dans l'océan pas sa place chez nous. » gration h.armQnieuse ?A ce stade, la pour, l'intégration de la Turquie à de la démocr~tie et des droits de N.H.etE.F. .J remOnat 16 OCTOBRE 20.0.4 Les Kurdes, "les plus européens des T ures

LES DOUZE à quinze millions de Kurdes de réforme linguistique, « 560 personnes se sont peine de prison à vie dans l'îlot d'Imrali. Turquie ne sont pas les derniers à rêver de inscrites aux cours de kurde dans l'ensemble « Trois mille militants du PKK sont actuelle- l'adhésion turque à l'Union européenne. Ley- des centres, à l'exception de celui d'Istanbul, où ment en prison. Mille d'entre eux sont très la Zana, la plus emblématique des prisonniers les inscriptions sont toujours en cours ». malades et devraient pouvoir sortir sur décret d'opinion en Turquie et l'égérie de la cause Selon ce jeune chercheur de l'université de présidentiel », estime-t-il. Il en est sûr : kurde, n'a pas dit autre chose, jeudi 14 octo- Rouen, la loi - qui permet uniquement de sui- « C'est uniquement dans le cadre de la démo- bre, en recevant au Parlement européen à vre les cours en dehors des périodes scolaires, cratie et des instances supranationales de Bruxelles, neuf ans après son attribution, le avec une autorisation des parents pour les l'Union européenne qu'il sera possible de s'éloi- prix Sakharov des droits de l'homme, qui lui moins de 18 ans - est restrictive. Pour avoir gner du nationalisme. » avait été décerné en 1995, alors qu'elle était droit à cet enseignement, il faut être diplômé A l'heure qu'il est pourt;mt, « le vote kurde, ,i en prison.' Après quatorze années de conflit du primaire. « Or un nombre important de Kur- n'est pas pris en compte. Ce droit, nous devrons et de misère - 35 000 morts, 3 000 villages des n'ont pas eu l'accès à l'éducation en Tur- l'obtenir sans recourir à la violence », explique détruits et deux millions de réfugiés -,les Kur- quie et sont de cefait dépourvus de diplômes », le bâtonnier Sezgin. Le système électoral en des se prennent à espérer. note-toil. vigueur, qui requiert des partis une représen- « Jusque-là, les Kurdes n'avaient pas d'avenir Les tabous ont encore la vie dure. Le seul tation de 10 % à l'échelon national pour pou- en Turquie. Aujourd'hui, ils sont en position mot « kurde» garde ainsi un parfum d'inter- voir siéger au Parlement, laisse de côté 45 % d'escompter quelque chose », affirme Umit dit. Récemment, l'Institut kurde s'est vu refu- des votes. Ainsi, malgré des scores impres- Firat, un éditeur kurde d'Istanbul, qui s'expri- ser la publication d'ùne annonce publicitaire sionnants - de 30 % à 57 % - dans les régions mait récemment dans le cadre d'un colloque pour une rétrospective, à Paris, des films du du Kurdistan de Turquie, le parti pro-kurde organisé à Paris par l'Institut kurde sur l'en- réalisateur Yilmaz Güney (1937-1984) dans Dehap n'a recueilli que 6,2 % des voix à l'éche- trée de la Turquie dans l'Union. Depuis peu, l'édition européenne du quotidien Hürriyet lon national lors des dernières législatives, en' l'état d'urgence a été aboli dans les régions parce que le mot « kurde» y figurait. Avocat novembre 2002, et n'est d'one pas représenté ,? kurdes; l'enseignement de la langue a été résolu de la vocation européenne du pays, ce dans l'Hémicycle." .: autorisé; quatre eX-députés kurdes, prison- grand quotidien turc de centre droit conti- Un autre intervenant, Serafettin Elçi, qui ~ niers d'opinion condamnés à dix ans d'incarcé- nue, il est vrai, d'arborer à côté de son logo le fut ministre sous le gouvernement de Suley- ' ration pour leur militantisme pacifique en slogan « La Turquie appartient aux Turcs» man Demirel, veut voir plus loin. « I1faut don- faveur de la cause, ont été libérés en juin. Que «( Turkiye turklerindir »), attribué à Mustafa ner aux Kurdes le statut politique dont ils ont de chemin parcouru depuis l'époque de la Kemal. besoin. D'ailleurs, les Kurdes ne souhaitent pas guerre (1984-1999) entre l'armée régulière diviser l'Etat. Il ne sera pas difficile d'élaborer d'Ankara et les séparatistes du Parti des tra- BRISE DE LIBERTi des solutions conformes aux valeurs d'égalité et vailleurs du Kurdistan (PKK)! Mais - est-il Si la volonté de changement est palpable de justice. Dans le cadre du plan Annan pour la' nécessaire de le rappeler? - ces avancées sont au sommet, si les choses évoluent, le chemin réunification de Chypre, soutenu par l'UE, une le fruit des multiples pressions européennes. à parcourir pour la mise en conformité de la formule a été trouvée pour les Chypriotes- C'est sous l'effet de celles-ci que la Républi- Turquie avec les critères européens promet Turcs. Pourquoi la même chose ne serait pas que d'Atatürk a vu tomber lentement ses bas- d'être long. possible avec les Kurdes? », interroge cet hom- tions répressifs: la peine de mort a été abolie, Malgré la brise de liberté qui s'est mise à me qui fit deux ans de prison pour avoir affir- les cours de sfireté de l'Etat sont en passe de souffler dans les régions kurdes, la pauvreté y mé qu'il était kurde à la fin des années 1970. disparaître, l'armée se fait moins visible. reste atterrante et le droit à l'expression limi- Après tout, l'Europe tant désirée n'est-elle « Pour ceux qui vivent dans cette région, les té. Là, comme ailleurs, on recourt toujours à pas aussi celle des régions? L'éventualité changements sont considérables. Même si bien la torture. Alors qu'une petite fenêtre d'op- d'une solution fédérale à la question kurde ne des choses restent à faire, un point me semble portunité vient de s'ouvrir - la guerre est ter- pourrait que rapprocher Ankara du Vieux primordial: les gens sur place ne peuvent plus minée, le PKK usé et les Kurdes de Turquie Continent, lequel, familier des revendications aujourd'hui craindre pour leur vie, comme sont plus alléchés par l'idée de rejoindre l'Eu- séparatistes, comporte tout de même en son c'était le cas autrefois », explique Sezgin Tan- rope que de suivre leurs frères d'Irak -,l'équi- sein quelques exemples réussis de dévolu- rikulu, bâtonnier du barreau de Diyarbakir, la ' pe au pouvoir à Ankara parviendra-t-elle à tion. Une chose est sûre, l'octroi de larges libertés à des populations revendiquant un .' grande ville du Kurdistan de Turquie, venu tourner la page? A quand l'amorce d'un vrai spécialement à Paris pour le colloque. dialogue politique avec les Kurdes? certain degré d'autonomie, comme cela a été D'autres font remarquer que les change-, « Sans amnistie, il n'y a pas de solution au fait en Espagne, en Grande-Bretagne, en Bel- ments votés à l'Assemblée d'Ankara peinent , problème kurde », affirme l'éditorialiste turc gique ou en Italie, n'a pas conduit à la décom- à être mis en application. Ainsi la loi sur l'en- ,vedette Hasan Cemal. Selon lui, une amnistie position de ces Etats. Le temps n'est-il pas seignement de la langue kurde, adoptée en en . faveur des ex-combattants du PKK venu d'épousseter le dogme kémaliste, et 2002, a buté sur de multiples obstacles admi- « devrait être inscrite à l'agenda du gouverne- notamment celui de l'unité nationale? nistratifs avant d'entrer en vigueur. A ce jour, ment turc, y compris pour Abdullah Ocalan », d'après Salih Akin, auteur d'une étude sur la l'ancien chef de la rébellion, qui purge une Marie ,égo

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Abedili Taherkenareh/EPA President Mohammad Khatami of Iran, second from right, attended a military parade in Teheran in 2002. In Iraq's Defeat, Israel Faces a New Nightmare

a conflicted Russia and a divided Eu- other countries, like Egypt, Saudi Ara- By STEVEN ERLANGER rope to do much about Iran except talk bia and Syria, to develop nuclear weap- anxiously about it. ons of their own." JERUSALEM - One of the major Iran's program - which its leaders Amat~ia Baram, a scholar of Iraq, winners of America's war on terrorism maintain is for peaceful purposes - is thinks Israel and the region are safer has been nuclear-bound, terrorism-sup- far more sophisticated and widespread for now with Mr. Hussein gone. But the, porting Iran, and it is giving the Israelis than the single Iraqi nuclear reactor Is- euphoria Israelis feIt following his quick nightmares. rael bombed in 1981,and Israeli officials defeat has dissipated, Mr. Baram says, , Israelis have been targets of terror- make clear that they do not want to act and has been replaced by anxiety over ists since long before American cities alone against Iran. the possibility of American failure in were struck three years ago - a fact Iran, however, has increasing lever- Iraq. driven home by bombings that killed age in the region. According to the Israe- In the short run, Israel has gained dozens of vacationing Israelis at three li military, it has strong influence over enormously from the ouster of Mr. Hus- resorts in Egypt early this month. But, the radical Palestinian group Hamas sein, said Michael B. Oren, a historian the nightmares about Iran are of anoth- and o,verthe Lebanese Shiite group Hez- and seniorfellow at Jerusalem's Shalem er dimension. bollah, which has been organizing most Center. . Iran is seen by Israelis as the most ob- of the attacks against Israelis from the But in the long run, the situation in vious and urgent threat today to Israel' s Iraq "is very uncertain, hazardous and very existence. possibly catastrophic," he said. Even The overthrow of the Taliban in Af- an American success in democratiz- ghanistan eliminated one of Iran's main A nuclear-armed Iran ing Iraq "will almost definitely entail fundamentalist rivals to its east, while majority Shia rule, linked to a rapidly the overthrow of Saddam Hussein to its would raise anxiety in nuclearizing Iran, causing upheaval west eliminated Iran's main military ri- and increased expectations among val in the Persian Gulf. the Middle East. Shias throughout the Gulf." He imag- So the Israelis who plan for this coun- ines a Shiite belt from the Persian Gulf try' s security confront a paradox: While through southern Lebanon, organized they ar~ relieved that the American in- against America and Israel. "That's vasion of Iraq removed a sworn enemy, Palestinian West'Bank. Iran is gaining scary, because the raison d'être of the they are increasingly nervous about the influence with the Shia factions jousting Iranian regime is to export holy war," opportunities that the same invasion for power in southern Iraq. Most impor- he said. Also, Mr. Oren said, "there's a has opened for another. And they see the tant, perhaps, Iran has increasingly so- genuine fear here that if America with- Middle East moving from conventional phisticated Shahab missiles that could draws precipitously from Iraq, the ini- military rivalries to far more dangerous hit the outskirts of Tel Aviv. tial message, that the West will stand up nuclear rivalries. Iran's leaders do not acknowledge to terror, is not only lost, but supplanted , That is why Israeli officials have been nuclear ambitions, but they are build- by: 'You shoot at Americans and West- threatening for months to take "the ing reactors and there is logic for them erners long enough and they'll retreat, necessary steps," as Defense Minister wanting a bomb:, their neighbors India so don't stop shooting.' " Shaul Mofaz puts it, to prevent Iran from and Pakistan have nuclear arms, Israel Mr. Baram also makes the point that developing nuclear weapons. is presumed to have them, and Ameri- Iran's regime is less secure internally Behind that threat is a hope that the can troops are on their borders. and more unpredictable than the Soviet , rest of the world can persuade Iran, with "If Iran develops nuclear weapons, regime that the United States faced in threats and diplomacy, to drop the parts there will be a new Middle East," said the cold war. "In Iran, I can imagine , of its nuclear program that could be used Gerald M. Steinberg of Bar-Ilan Univer- some commander, acting out ofideol- for armaments. But Israeli officials say sity. "It would lead to a lot more brink- ogy, like some Dr. Strangelove, shooting they have not had great success so far in manship and tension, with higher stakes off a nuclear bomb against Israel," he encouraging a preoccupied Washington, for Israel's survival and pressure on said.

68 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Kurdish activist freed by Turkey addresses EU Parliament

From news reports "My aim is to yet againunderlfne'the brotherhood of people's languages and BRUSSELS: Almost 10years after she .c~ltures," she said, adding that "the ,won a prestigious human rights award, Kurds are determined for a peaceful the freed Kurdish activist Leyla Zana' . solution within the territorial integrity made her acceptance speech at the of Turkey." European Parliament on Thursday and She urged Ankara to remove all re- " called for dialogue between cultures strictions on.the Kurdish ~anguage and and greater rights for Turkey's minority to create a proper name for the Kurds' Kurds. struggle for additional rights. Fo! years, "Violence has outlived its time," Zana Turkish governments had demed the told the European Union assembly. existence of Kurds in Turkey. "The language and method of solution "Everything that is not given a name of our age is dialogue, compromise and and not defined is without identity," peace. It is .not 'die and kill,' but 'live Zanasaid. and let live.' " "Every Jiving thing on earth has a , The Parliament awarded Zana its name. It is only the Kurds who do not ,Sakharov Prize in 1995for her peaceful , have a name," she told the 732-member work to advance human rights' for the assembly, which gave her a standing Kurdish minority in Turkey. ovation after her 30-minute speech. . The one-time Turkish legislator had Zana praised the Turkish govern- been sentenced a year earlier to 15years ,ment for pushing through "revolution- EPA in prison for alleged connections to 'ary changes" in i~sbid to ~~ a date to LeyIaZana at a news conference on Kurdish rebels. , launch EU acceSSion negotiations. Thursday after accepting a human rights Her husband accepted the award OB "It's evident that the process engaged. award from the European Parliament. with the EU" has played a role that "con- her behalf when it was presented .l:>Y tributed to the changes," she said, while three other lawmakers were later , Klaus Hunch, then president of the adding: "The government must be a lot European Parliament, in 1995 when barred from the assembly, then jailed in Zana was in jail. She was released last more resolute." 1994 for alleged ties to Kurdish rebels The release in June of Zana and three June, as Turkey pressed its bid to join . fighting Turkish forces. other former Kurdish legislators, who Although a court freed her and the the European Union. , were also in Brussels for her speech, The European Commission said last three others in June, under pressure came as a surprise in one o.f the.most week that it believed Ankara had met all from EU officials who said she had not . received a fair trial, an appeals court is EU requirements to start membership closely watched cases involved in Tur- . negotiations. EU leaders will make the key's application for EU membership. reviewing their case. Turkey's 12 million Kurds - one- final decision at a summit meeting on The four Kurds were seen as prison- ers of conscience by the EU, and the sixth of the country's population - Dec.17. have-long had an uneasy relationship Zana addressed the European Parlia- European Parliament in particular had with the Turkish- state, which had ment in Turkish and Kurdish, a lan- made them a cause célèbre. , guage ,once forbidden in the Turkish Zana sparked outrage in Turkey craeked down on Kurdish expressions of culture, fearful of separatist tenden- broadcasting media and educational when she spoke in Kurdish to take her cies. (AP. AFP. Reuters) systeQl. Its.use is still heavily regulated. parliamentary oath in 1991.She and the

Une journaliste d'une télévision kurde et un juge assassinés o... 0, .~ Bagdad. Outre le double attentat dans la dans deux embuscades distinctes. Un otage jor- affirme que des membres de l'ambassade ira- N », W « zone verte l'armée américaine a annoncé, danien, Haythem Taleb, a été libéré et est par- nienne sont impliqués dans «une campagne II> jeudi 14octobre, la mort de l'un de ses soldats, venu à Amman où sa famille a déclaré à Al-]azi- d'assassinats» d'agents de son' service qui a o'" l- dans l'explosion d'une mine à Bagdad, et le ra qu'une rançon de SO 000dollars avait été ver- déjà coûté la vie à dix d'entre eux depuis la oU décès d'un autre militaire, tué par balles. Par sée à ses ravisseurs. mi-septembre. LeConseil suprême de la révolu- :£ ailleurs, une journaliste, Dina Hassan, tra- ~ Mossoul. Un civila été tué et sixmembres tion islamique en Irak (CSRII)a nié ces accusa- vaillant pour une chaîne de télévision kurde, et de la Garde nationale ont été blessés par l'ex- HollS.' . un juge ont été tués par des hommes armés jeu- plosion d'une bombe. Une voiture a en outre ~ Elections. Prévue le 31 janvier 2005, la di, a fait savoir le ministère de l'intérieur. explosé au passage d'un convoi américain. date des premières élections législatives en ~ Bakouba. Dans le «triangle sunnite », ~ Kirkouk. La pulice a annonc~ la d~couver- Irak pourrait « être modifiée afin de garantir le , deux officiers irakiens ont été tués par balles, a te du corps décapité d'un homme qui aurait tra- caractère équitable et national du scrutin », a . rapporté l'un de leurs collègues. vaillé pour les forces américaines. déclaré le président irakien, Ghazi AI-Yaouar, ~ Otages. Legroupe Ansar Al-Sunna a diffu- .~ Accusations contre l'Iran. Lechef des ser- au journal arabophone Asharq Al-Awsat. De sé sur son site Internet une vidéo montrant la vices de renseignement irakien, Mohammed son côté, l'ancien ambassadeur irakien à Wash- décapitation d'un otage turc présenté comme Chahouani, a accusé l'Iran d'orchestrer une ington, Rend Rahim, a déclaré à Washington un chauffeur de camion travaillant pour les campagne d'assassinats de .ses agents avec la que, techniquement, rien n'était prêt pour assu- .Américains. Près de Samarra, deux Turcs et complicité d'une organisation chiite locale. rer une consultation électorale en Irak. - (AFP, deux chauffeurs irakiens ont été pris en otages Dans un entretien avec l'AFP, M. Chahouani Reuters.)

69 . . Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

danger d'intégration reste le mariage {tm.Rat 16 OCTOBRE 2004 « arrangé », qui, aujourd'hui encore, consti- tue une grande partie des mariages dans la communauté turque de France. Les familles, souvent sans le consentement des Figés dans leur désir principaux intéressés, font venir de TUrquie la fille ou le garçon qui épousera leur enfant de ne rien perdre de leur culture, en âge de convoler. De nombreuses femmes originaires de la les 400 000 Turcs de France campagne, arrivant sans aucune connaissan- ce de la langue et du mode de vie dans ne se sont pas tous adaptés l'Hexagone, sont radicalement exclues de la société française. « Elles endossent alors, nécessité oblige oufaute de mieux, le rôle de au mode de vie moderne. "garante" des valeurs traditionnelles, villa- geoises, assurant ainsi la "protection" de leurs Pourtant ils souhaitent l'adhésion enfants, notamment celle de leurs filles, contre toutes nouvelles valeurs transmises par de leur pays d'origine à l'UE la société d'accueil », écrivait la psychologue Pinar Hüküm (Hommes et migrations, mars- avril 1998): « A la maison, où l'on ne parle que turc, où l'on mange des aliments arrivés directement Ci-dessus: Hatice Sahin du pays, où les meubles ont aussi été achetés à devant le Parlement un importateur, où l'on invite rarement ses européen de Strasbourg copains d'école, où l'on va bientôt, grâce aux le 13 octobre 2004. paraboles, regarder exclusivement la télévi- Ci-contre: Güler Yilmaz PLUS sion turque, les enfants sont ainsi les victimes devant chez elle, TURCS d'une sorte de détricotage de l'intégration à Bischwiller, apprise à l'école », explique Gaye Petek- le 13 o"ctobre2fJ03. QUE TURCS Salom, directrice de l'association Elele (Main dans la main), qui œuvre pour favori- UHARREM KOÇ est ser l'adaptation des Turcs, et notamment partagé. Ce tra. des femmes, à la société française. vailleur social de. 36 ans, dont vingt et ces émigrants « économi- un passés en France, ques» vont ensuite s'ajouter s'il se réjouit de sa des réfugiés politiques, notam- toute récente natura- ment des Kurdes. Monolithi- . lisation française, que vue de l'extérieur, la com- s'inquiète tout autant de la teneur du débat munautéAturque devient de plus en plus sur l'entrée de la Turquie dans l'Union euro- hétérogène. On se regroupe par région, voi- péenne. «J'aifranchi le pas le 21 avri12002, re par village d'origine. Mais aussi par affini- quand j'ai appris que Le Pen était au second tés politiques. La fracture entre laïques et tour. J'ai alors décidé de demander ma natu- religieux, entre Turcs et Kurdes, se double ralisation, carj'ai compris à quel point j'étais de divergences au sein même de la commu- intégré à la société française et que je devais nauté musulmane, partagée entre une multi- me battre en son sein pour dqendre certaines tude de groupes, des Alevis, qui défendent valeurs », raconte-t-il avant d'expliquer une religion ouverte, peu pratiquante, aux pourquoi les discussions sur la Turquie et extrémistes orthodoxes des Nahchibandi sur l'Europe lui font peur. «Que l'extrême ou des Süleymanci. . droite tienne un discours nationaliste, quoi de Deux mouvements se font principale- plus normal, mais quand ce sont des person- ment concurrence: le Ditib, qui symbolise ment en I1e-de-France, Rhône-Alpes et Alsa- nes que l'on assimile au courant républicain un islam modéré et officiel, et le Milli ce-Lorr~e, qui va devenir la région françai- et démocrate, il y a de quoi s'alarmer! » Görüs, né en Europe dans les années 1980, Dino Guzine est une des« mémoires» de se .accueillant, en proportion, le plus de tra- la communauté turque de Paris puisqu'elle vailleurs turcs. Ceux-ci, débarquant après qui représente un islam politisé. Très conser- y a rejoint son mari dès 1954. n est alors souvent trois jours et trois nuits de train ne vateur et rigoriste au départ, il a tempéré peintre, et le couple rencontre «beaucoup co,nhaissent aucun mot de français. n~se son discours et est devenu une véritable retrouvent dans des foyers Sonacotra avec puissance économique, notamment en Alsa- de gens intéressants », comme Picasso, Ara- gon, Elsa Triolet, Soupault ou Tzara. «Les ùne seule ambition : gagner « beaucoup» ce. Il est ainsi propriétaire de la mosquée Français, dit cette femme, ne connaissent d'argent et rentrer le plus vite possible au d'Eyyüp Sultan, la plus vaste de France, ins- rien de la Turquie, sinon quelques clichés, pays. « C'était simple, explique un sociolo- tallée depuis 1996 à Strasbourg sur comme s'ils en étaient restés à Molière et au gue, la question de l'intégration ne se posait 10000 m'. L'imam, Mehmet Cevik, formé ni d'un côté ni de l'autre. » grand Mamamouchi. » en Turquie, vit en France depuis plus de dix Rencontrée' aussi à Strasbourg, Hatice En 1974, la crise économique oblige les ans mais ne parle pas un mot de français. Le Sabin, 34 ans, tient un' discours similarre. pays,.eur~pée~s à restreindre, voire à stop- secrétaire général de la mosquée, Cengiz . per I uru:ngratton. En même temps, la Fran- Dogan, est, lui, un parfait bilingue. Citant, . : « La position des Français nous fait beau- , coup de peine. Nous ne comprenons pas cette ce..autonse le regroupement familial. Les tra- au hasard de la conversation, les faveurs méconnaissance qu~ilsont de la Turquie, un vailleurs turcs, maintenant près de 100 000 accordées à la France par un traité signé pays tourné vers l'Europe depuis des siè- font alors venir leurs femmes et leur~ entre Soliman le Magnifique et François J": . enfants. « Mes parents, même s'ils évo- il insiste: « Nous méritons de faire partie de cles. » Hatice, qui a fait notammént des étu- des de turcologie, ne veut pas baisser les quaient toujours leur prochain retour au l'Union européenne, nous sommes une démo- . bras. « A nous maintenant de lutter contre p'ay~,se rendaient bien compte que ce retour cratie, nous avons accepté et digéré la laïcité, les stéréotypes. » etalt de plus en plus aléatoire. Alors, ils ont et, après tout, chez nous lesfemmes ont eu le Ce ne sera pas facile, tant cette commu- toutfait pour éviter ce qui pouvait ressembler droit de vote avant les Françaises. » . nauté est méconnue. Tout commence à la de pr:èsou de loin à une assimilation, qui leur Même si certaines passerelles existent, les fin des années 1960. Dix ans après l'Allema- fera,'t perdre leur identité turque. Nous Turcs ont très peu de rapports avec les gne, la France fait appel à de la main-d'œu-. deVIons rester de parfaits petits Turcs» se autres musulmans. « Ilfaut le reconnaître: vre turque. Celle-ci s'installe pr:i0ritaire- souvient S~it. Le principal moyen d'évite~ ce. nous professons un ce'1ain mépris pour les

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Maghrébins, et noUs ne voulons en aucun cas Mais les choses évoluent Notamment grdce à se : «Récemment, un jeune homme de la leur être assimilés », explique un jeune étu- la télévision turque, que mes parents regar- communauté s'est tué à moto. Nous étions diant turc. Mépris aussi non dissimulé pour dent, et qui présente maintenant des program- plus de cent à l'hßpital puis autour de la certains autres pays « européens» de leur mes intéressants, des débats. Mes parents se famille pour l'aider à faire son deuil. C'est » Sévérité: zone. Tous racontent ainsi s'être fait racket- rendent ainsi compte des changements qui beau, cette solidarité! «On sent ter au moins une fois en traversant l'ex-You- interviennent en Thrquie. » une certaine jalousie, une certaine distance, goslavie, la Bulgarie ou la Grèce. Et tous . Beaucoup de jeunes nés et vivant en Fran- notamment par rapport aux jeunes qui ont fait des études ou qui vivent différemment, posent la question : « Et vous trouvez ces ce refusent ce détour par la mère patrie. Cer- pays plus aptes à entrer en Europe que tains se sont tout simplement fondus dans ceux qui ontfait des mariages mixtes ou qui s'habillent de manière plus moderne. » L'Eu- nous? » la société française. «Je suis d'abord moi », rope? « Grâce à son esprit industrieux, mais aussi explique Meral Umac, qui se dit, elle aussi, Cela me touche plus qu'autre chose à son grand sens de la solidarité, la commu- « sidérée» par le fossé existant entre les que la Turquie ait fait des efforts considéra- nauté a mieux réussi que beaucoup d'autres filles vivant en Turquie et celles apparte- bles, et pas faciles quand on pense à l'aboli- .} son intégration économique. Après la pre- nant à la communauté de France. tion de la peine de mort ou au statut des Kur- -@ière génération, qui a travaillé dans les « Je suisfrançais, et tout mon travail consis- des, et savoir qu'on ne rentrera peut-être grandes industries, la seconde crée mainte- :te à faire cohabiter dans mon pays des gens jamais, 'c'est dur! Des pays comme la Polo- gne n'ont pas fait tant d'efforts et ont été nant des petites entreprises de construc- \,de cultures différentes », explique Saban tion, de restauration ou de confection à Kiper, 25 ans, porte-parole à Strasbourg acceptés. » . La communauté turque de France semble domicile. Autosuffisante, vivant sur ses prin- d'un mouvement de jeunes. Originaire d'un donc souhaiter unanimement l'entrée du cipes, la communauté turque a aussi tendan- milieu traditionaliste, lui-même très pays en Europe. Giller Yilmaz est une des ce à s'autoréguler. « n y a moins de délin- croyant et pratiquant, il a pris sa carte du rares exceptions. « guance chez nous, assure un commerçant, Parti socialiste, même s'il se prononce Je suis contre. La Turquie car lesparents, ou lafamille proche, ou le voi- contre la loi sur le foulard à l'école et que sa aujourd'hui se débrouille pas mal. L'entrée en sinage, s'occupent encore des enf. :tset ne les, femme soit voilée. «nfaut que lesjeunes de Europe risque d'entraîner une flambée des prix, davantage de misère, l'introduction de laissent pas traîner dans les rues. » Une prise l'immigration, d'où qu'ils viennent, compren- », dit cette jolie fem- en charge qui tourne parfois au drame.' nent que c'est là notre pays. » quotas et de restrictions me blonde qui avait 3 ans en 1969, lorsqu'el- Comme à Colmar, en 1993, lorsqu'un père Architecte à Paris, Muhammet Ali Soylu, avait tué sa jeune fille sous prétexte qu'elle 29 ans, parle avec autant de tendresse que le est arrivée en France. Son père ayant été victime d'un accident du travail en 1971, sa fréquentait un Français. ,Plusieurs autres de sévérité des Turcs de la capitale. Tendres- mère dut se débrouiller seule avec ses trois pères de famille turcs avaient publiquement enfants. Aujourd'hui, bien qu'elle n'aime défendu leur compatriote. « C'était une ques- pas le mot, Giller est un modèle d'intégra- tion d'honneur. » « De nombreuses tion. n suffit d'entendre ses deux grands gar- Au fil des années, la communauté, dans çons pour s'en persuader. sa volonté acharnée de ne rien perdre de sa jeunes filles ne Kadir, 16 ans, et Kubilay, 12 ans, jouent culture d'origine, a tellement figé son mode au ballon dans le jardin de leur coquette vil- de vie qu'elle se trouve en retard par rap- corn pren nent pas la. Dans un français aussi correct que celui port à l'évolution de la Turquie profonde, a de leur mère, le cadet explique qu'il rêve fortiori de celle des villes. D'autant que l'is- ce qui leur arrive d'être pilote de chasse ou dentiste, et l'aîné lamisme radical, un mouvement venu d'Eu- qu'il souhaite devenir électronicien. Mais, rope, tend à avoir plus d'influence sur les en débarquant à Paris. pas en France ..., en Turquie. Turcs vivant en France que sur ceux restés Avec son mari, agent de production, en Turquie. « On voit de nombreuses jeunes Chez elles, elles Giller a. en effet l'intention bien ancrée de jilles originaires de la campagne qui ne com- repartir. « Là-bas, les gens sont plus évolués. prennent pas ce qui leur arrive en débarquant portaient le jean, ns ont l'ambition de réussir. C'est aussi mieux à Paris. Chez elles, elles portaient lejean, et pour l'éducation des enfants, qui respectent pas nécessairement lefoulard, et voilà qu;on et voilà qu'on leurs maîtres et sontjiers d'apprendre », dit- les oblige à se' voiler et qu'on leur interdit de elle d'une voix chantante, où ne perce aucu- sortir! », raconte Gaye Petek-Salom. les oblige à se voiler! » ne récrimination. «Les Turcs de France, Hatice Sabin apporte la preuve de cet poursuit-elle, ont aussi perdu la convivialité étrange paradoxe. « C'est vrai que mes GAYE PETEK-SALOM et la chaleur qui existent au pays. » parents, par souci de ne pas perdre leur identi- té, vivent d'une manière plus traditionnelle. José-Alain FraIon

~ 0 ...0 Les pays donateurs annoncent peu d'efforts nouveaux pour l'Irak w Il< ID 0 I- Confirmé~ à Tokyo, les engagements pris à Madrid en 1993tardent à se matérialiser U 0 ~ TOKYO conférence, Akio Shirota, ambassa- pie irakien ». n a demandé l'annula- ses promesses. de notre correspondant deur japonais chargé de la recons- tion de la dette internationale de A la conférence"de Madrid, en ~ Tous les pays donateurs réunis à truction en Irak, qui en assurait la son pays (120 millions de dollars) et octobre 2003, la coitnnunauté inter~ to Tokyo, mercredi 13 et jeudi 14 octo- présidence. La délégation irakien- un plus grand engagement de la nationale s'était engagée à 'appor~ bre, pour la troisième collférence ne, dirigée par le vice-premier minis- part des Nations unies. L'attentis- ter à l'Irak une aide de '33 milliar4s =0 sur l'assistance à l'Irak, sönt tombés tre Barham Saleh, a pour sa part me des pays donateurs et des insti- de dollars sur quatre ans. Quelq1,1es: , d'accord sur la nécessité de renou- déclaré que son gouvernement .tutions internationales, qui tardentCentames de 'millions ont été ~ veler leurs engagements en vue de était «fermemeT/t engagé » à procé- à débourser les aides destinées à la' déboursés. Le fonds de:1 milliard .' . la reconstruction et de la normalisa- der, comme prévu, en janvier 2005, mise en chantier des projets de de dollars 'réuni pàr les Nations ~ tion pe la situation pOlitique de ce à des élections. reconStruction, est exploité par lès . unies et la Banque mondjale reste : pays, mais peu ont offert de nouvel- A l'ouverture de cette réunion à forces hostiles à la présence d;àr- . pour l'instant pratiquement bloqué les contributions. Les violènces huis clos des cinquante-cinq Etats mées étrangères en Irak, a poursui- , (seulement 22 millions ont été ver- insurrectionnelles et les enlève- .et institutions internationales enga- vi M. Barham Sal~h : «n e~ impor- . sés), et l'lin des slljets de discussion, ments n'encouragent guère les ini- gés en Ifak -la première depuis l'en- tan~ a-t-il souligné, que lepeuple ira- à Tokyo;' a porté ~ 'les moyens tiatives, alors que les aides déjà pro- trée en fonctions du gouvernement . kien voie que la com11lUnautéinterna- d'opérer ces' transferts. LeS Etats- mises tardent à se matérialiser. « La provisoire J..., M. Barham Saleh a tio?ale e.st sérieuse quand elle dit Unis ont appelé les pays donateurs sécurité reste le plus grand défi à sur- exhorté la communauté internatio- qu e~lee~tend nous Q/der à surmon- à participer activement it la recons- monter », a résumé, à l'issue de la nale à « ne pas laisser tomber. le peu- ter I héntage 'du passé» en tenant: truction alors qu'eux-mêmes

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èonèeiltrent leurs efforts sur1aSéci.l- m~e, JaFräilceet la Russie,oppo- rité. Le secrétake d'Etat américain sées ~la guerre en Irakmais présen- ;ldjoint,RichardAnnitage; a expliöJ tes.à la réunion de Tokyo, «étu- ternent demandé aux autr~s pays dient activement des possibilités de donateurs de « remplirce vide.i!nan- c.ontdb.utions», a déclaréAldoShiro- , cier »: < " " ta.' Tokyo regrette qu'aucune l~ÂlDE AM~RICAINE À BAGDAD 'annonce concrète n'ait été faite de PROFIL BAS. la part de ces pays mais estime que 'utfiiSätiOO-ëlèSISA mflfiardsde dôHars octroyés' parle Congrès en cictobr.e::îoo3~' La réunion n'a gUère été mar- ,leur présence à un bon niveau ~~u!'.la~~o~st!~~i~~.~è_IJ~ra~en% '., :: (.'/,~:;i. :,:~ ' quée' par des engagements .~o~- constitue un progrès. Là France est veauX.Pays hôte, le Japon a annQn- d!éiccordpour alléger la dette ira- cé tine assistance de 40 millions de kienne, et son assistance passe par Somme réellement perçue par l'Irak dollars p'om l'organisation des,élec- l'intermédiairede l'Unioneuropéen- tions" (cette, somme, sera préley~e.' ne. Au moment où s'ouvrait la réu- sur les 490'millionsdéjàpromts Par Dion, le premier ministre japonais, Tokyo pour le FOQds ,international Junichiro Koizurni, qui soutient de~reConstructioridé l'Irak);.L'rraIi s,ansréserve l'intervention en Irak . <,a; PQm- sa,part, off~il~inilliopsde, .,et.a envoyé 600soldats dans le sud •donars'et le Dapemàrl(3,6 mlIi.iOtis. 'du-pays;a':étéVivementpris à partie Divers (assurances, \, Corru ption,fra ude,

L'union 'européènnth 1W conserve < ;îù "Parlement' par l'opposition. salaires des travailleurs mauvaise gestion uD. profil bas, a..~stn.è~ ~1~e ,k Vous devez admettre votre erreur étrangers ..,) aide nouvelle. dë:' .}c,,)' < mWioos" .~tprésenter vos excuses aux peuples 'Frais généraux . du gouvernement américain d'euros seI'a:insci!t~';1u;piÖirt'~e ji:1po.naiset irakien », a martelé Kat- budget~5, En2OQ3,êt'2004;~'a . , ..suyä 'Okada, président du Parti Source: New York Times, General Accounting Office, Coalition Provisional Authority Inspector-General, Vërsé 300inilliohs' d~eUl'QS.a\JF.(!I1ds démocrate. National Public Radio, Center for Investigative Reporting. LosAnge/es Times, International Herald Tribune, derëéoosti'UctioIi de'l'lïâk',qwres- Washington Post, B8C, San Froncisco Chronicle. Washington Times. tent pour l'instant bloqués dans les Philippe Pons canaux .financiers onusiens. L'Alle- u.s. bombs Falluja and arrests its negotiator City rejects demand tO'him over Zarqawi; blast kills 10 in capital

Ashley Gilbertson for The New York Times From newi! reports A boy joined militiamen loyal to Moktada al-Sadr turning in weapons at a stadium in Sadr City in northern Baghdad on Friday,the final day of an official handover. BAGHDAD: U.S. warplanes pounded the insurgent stronghold of Falluja on ment, continued on Friday. Friday, and witnesses said that Ameri- Prime Minister Ayad Allawi The interim government extended can troops had arrested the city's top threatened on Wednesday to attack Fal- the program for two more days, until negotiator a day after the city's leaders luja unless its people handed over mil- Sunday, after a U.S.military command- suspended peace talks and rejected the itants loyal to Zarqawi, who is said to er said that what had been handed in so Iraqi government's demands to turn be holed up there. Zarqawi has a $25 far was only the tip of the iceberg. The over the terrorist leader Abu Musab al- million U.S. bounty on his head, and handover is seen as a first step to restor- Zarqawi. Washington on Friday ordered a freeze ing security and stability to Sadr City, ' The Falluja police, who do not an- on assets of his group, a day after Bri- an area controlled by Mahdi Army mi- swer to the U.S.-backed interim govern- taindid so. litiamen loyal to Sadr that has seen re- ment, said U.S. marines detained the In Baghdad, a car bomb went off near peated bouts of violence over the past negotiator, Khaled al-Jumaili, a Sunni a police station in a southwestern dis- sixmonths. Muslim cleric, and also the city's police trict destroying two police vehicles. The A U.S. military commander in Sadr chief and two other police officers U.S. military said 10people were killed City warned that the process must be while they were moving their families in the blast and four others wounded, conditioned on militiamen handing to a nearby resort town to protect them though initial reports from the Interior over all their weapons and not just the fromAmerican air raids. Ministry and the hospitals put the fig- scrap. . A U.S. military spokesman could ure at one dead and ilwounded. "We have not seen the good stuff," neither confirm nor deny the arrest of Elsewhere in the city, a weapons Colonel Abe Abrams said. "We still Jumaili, who had been leading a Falluja handover program, part of an agree- haven't broken the mark on rocket delegation in peace talks with the gov- ment between the radical Shiite cleric launchers; we should be seeing thou- ernment that bro~e.down this week. Moktada al-Sadr and the Iraqi govern- sands.

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"We haven't seen thousands of artil- ' lery shells. We know there are thou- cording to Dr. Rafla Hlyad of the Falluja 'Marines say mortar attacks from Syr- sands. We haven't s'eèn 120-millimeter G~neral HospitaL' , ian territory have inèreased in recent mortar tubes." : By sun~own Friday, ~itne.sses report- weeks, though it's unclear who is Abràms said he bad been cautiously, ed a senes of new aIrstrikes ,in the launching them. optimistic when the program .began but ;southe~ and ~tern. part of tlie, City. Zarqawi's Tawhid and Jihad group bad sensed by midweek that it might be ,One resldent, Salah Abd, 'said Falluja bas claimed responsibility for twin failing. "Today I am neutral.~ he said. has been sealed offby American !l'oops 'bombings on Thursday inside Bagh- As fighting continued in, Falluja. a who prevente

" If lRonat 19 OCTOBRE 2004 .. Kemal Dervis, ancien ministre, député d'Istanbul, Sile Conseileuropéen revient sur ' ~e en Espagrle et au Portugal, la au cc Grand jury RTL-ilLe Monde"-LCI » sa parole, solennelle et unanime, ce dIctature en Europe de l'Est. Il y a sera très grave. n y a deux ans il a eu beaucoup de progrès dans tou- "décidé que les négociations c~m- te cette périphérie européenne. Le « Si le Conseil européen revient menceraient «sans délai» en cas message démocratique de l'Euro- de feu vert de la Commission. n pe est très puissant. sur sa parole, ce sera très grave » faut donc qu'elles démarrent le plu. Un des points d'achoppement tôt possible, dans trois mois dans- entre l'Europe et la Turquie est celui de la reconnaissance du six mois après la décisidn du Les inquiétudes provoquées en ~énocide arménien, en 1915- France par la perspective des Le statut privilégié proposé par Conseil.Nous nous y attendons. Si certains n'est pas un objectif de l'Europe revient là-dessus, il y aura ' 1917.Contestez-vous qu'll y ait eu négociations d'adhésion de la génocide? Turquie à l'Union européenne négociation qu'on puisse accepter. un gros problème et une réaction Car personne n'arrive à définir ce très forte en Turquie, très émotive. J'aimerais saisir cette occasion vous font-eUes craindre que pour exprimer une douleur profon- Jacques Chirac revienne sur ses privilège: sic'est de ne pas voter au La COmmissionestime qu'll fau- Parlement européen et de n'avoir dra confirmer la soUditédes réfor- de pour les massacres d'Armé- engagements ? niens qui ont eu lieu pendant la C'est normal qu'il y ait débat. Et pas de voixau Conseileuropéen, ce mes démocratiques engagées en n'est pas un privilège,c'est une sor- Turquie. Ce processus de réfor- première guerre mondiale. Il faut je pense que le président Jacques reconnaître ces souffrances et Chirac, jusqu'à aujourd'hui, s'en te de deuxième classe. me vous semble-ton irréversible? La Commission européenne Cen'est pas seulement le gouver- exprimer un très profond regret, est tenu à sa parole. Mais il faut sans oublier non plus les massa- ' que les gens tiennent parole; c'est eUe-même, dans son rapport nement, mais la nation turque favorable à l'ouverture des négo- tout entière qui est engagée dans cr~s de musulmans de l'autre côté. la base de toute confiance. Mais ilfaut dépasser ces mémoires N'êtes-vous pas déçu par les cri- ciations, envisage que ceUes-ci le projet européen et le projet de puissent être suspendues ... démocratie approfondie. Cesréfor- historiques. Sinon, on ne rend pas tiques exprimées en France à service à la paix. Or l'idée forte de l'égard de la Turquie? Ça ne me choque pas. Négocier ' mes sont absolument sincères. ne veut pas nécessairement dire Mais c'est vrai que les habitudes l'Europe est justement qu'elle est Les citoyens veulent compren- une puissance de paix. dre ce qui se passe et ils ont raison. " aboutir. Je n'aimerais pas que cela' ne peuvent changer du jour au len- arrive, mais la Turquie aussi pour- demain. Certaines lois ont été Il faut leur donner des éléments et Propos recueillis par un peu de temps. rait dire « On a,rrête » ; le droit est appliquées pendant des décennies. des denx cÔtés. Il faut que les juges, la police, tout Gérard Courtois, Ruth Elkrief Beaucoup de responsables et Pierre-Luc SéguDlon français suggèrent qu'un partena- Que se passerait-n si le Consen le monde intériorise cette nouvelle riat privilégié serait préférable à 'européen du 17 décembre ne donne. Dans les années 1970,il y a une adhésion en bonne et due fixait pas de date pour l'ouvertu- eu un gouvernement de colonels forme~Qu'en pensez-vous? re des négociations? . en Grèce, c'était encore le fascis-

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Iraqi politics • By Bartle Breese Bull Keep your eye on Chalabi BAGHDAD oqtada al-Sadr's headquarters in Najafis in a tiny alley next to the city's faIPous shrine of the Imam Ali. As the fighting between MAmerican forces and his Mahdi Army wound down in August, I went there with two of his men, who showed me a piece of paper bearing two seals: One belonged to their boss, theather to Grand Ayatollah Ali al-Sistani, the ultimate Shiite religious authority in Iraq. Below the seals were the five prom- ises of Sadr's cease-fire, including his commitment to "participate actively in the political process'r and to "work cooperatively" toward Iraq's January elections. At the time, many observers scoffed at the deal, cit- ing Sadr's previous broken promises and the failure of fited greatly from the removal of a regime that perse- his men to turn over their arms after the Najaf siege. cuted them brutally, and they thank him for it. Yet two recent developments - one covered in the in- And Chalabi, always the savviest Iraqi politician, ternational press, the other unnoticed - show that has continued to make the right moves. He has pub- such skepticism may have been misplaced. . licly fallen out with Washington. The interim govern- The first is Sadr's stated intention to form a politic- ment under Iraq's prime minister, Ayad Allawi, has al party; the second is the behind-the-scenes rejuven- ransacked his house. When I last saw Chalabi, he had ation of Ahmad Chalabi, the former exile leader and just survived an ambush laid by Sunni insurgents in longtime favorite of the Pentagon who so notoriously which two of his guards were killed. split with his American sponsors in May. Sadr's com- . Saddam Hussein, Washington, Allawi and the Sun- mitment is for real, it represents momentous progress nis: Chalabi has the right enemies, at least in the eyes for the democratic project in Iraq and it signals the of most Shiites. ~ emergence of a broad and powerful Shiite front - Equally important, he has the right friends. A mem- with Chalabi at its center. ber of a leading family from Baghdad's secular Shiite The weapons handover in Sadr City, the huge Bagh- merchant class (Chalabi means "head merchant"), he dad slum named after Sadr's father, is just the latest is well connected and working harder than ever be- promising sign. Sadr's people told me in confidence hind the scenes. The ambush that killed his body- after the Najaf uprising about plans to start a political guards took place as he was returning to Baghdad partY for the upcoming elections. Now they have gone from a meeting in Najafwith Sistani. public with their electoral plans and, in a sign of . Chalabi told me he has met with Sistani "10 or U growing political sophistication, they have chosen the times" - far more than any other politician can claim. name of the Patriotic Front. He is also one of the few politicians to have spent time The Mahdi Army insurrections this summer in Najaf with Sadr. And the rebelleader's deputies have met a . and Sadr City had nothing to do with Sadr's thinking dozen times with Chalabi's political organization. Not that he could achievemilitary goals against American bad for a man given up as politically dead. forces. Rather, he was moving to ensure his future role Chalabi has created two groups, the Shiite House . by seizing political momentum among the Shiite demo- and the Shiite Political Council, which bring Iraq's graphic that matters to him: the young urban poor. Similarly, it is not weariness and attrition that are various Shiite political movements and parties to- now making him lay down his weapons. It is easy to gether under a loose umbrella. When we spoke last buy or make more weapons in Iraq, and the ranks of month, he had just arranged for. Ali Smeisim, Sadr's his followers can be endlessly replenished. top lieutenant, to visit the Kurdish leadership at Su- Sadr's new party anel the older Shiite groups are laimaniya. Similar delegations have been sent to vari- likely to form the basis for a unified list of candidates ous Sunni groups. that should capture at least 55 percent of the vote in While Washington may not be pleased to hear that January - and possibly more if Kurdish and Sunni militant Sunnis are talking to Mahdi Army represen- groups can be brought into the fold If this front in- tatives, Chalabi and Sadr may well help get American cludes all Shiite factions, it will receive Sistani's ap- troops out of the country. After five centuries under proval. But if it leaves out any important Shiite com- Sunni rule, Iraq's Shiite majority will get its elections ponents - including Sadr - he will remain silent. in January. In the end, Sadr and the occupation have Thus Sadr's new direction, like his efforts in Najaf, common cause. on the issue that matters most: a stable is not a military move but a political one. democratic outcome. Meanwhile, Chalabi's resurgence is natural. Most This shared goal is the basis for the accommodation Iraqis do not care ifhe hoodwinked Washington. He is that can save the country: The Shiites plus the Kurds plus those Sunnis who are not Baathists or religious an Iraqi, and his loyalties and destiny lie with his own. extremists make up about 90 percent of the country. country, not America. What does matter to Iraqis is . And Chalabi, who in the 1990sheld together a coali- that if there is one man alive without whom Saddam. tion of secularists and Islamists, Kurds and Arabs, would still be in power, that man is Chalabi. Sunnis and Shiites, monarchists and socialists, is President George W. Bush may lose his job oyer his uniquely' suited to arranging an electoral alliance Iraqi li'dventure. The Kurds in their mountains may among Iraq's Shiite factions. And as a secular pragmat- not really care whether the rest of Iraq was liberated ist, he is the Shiite most likely to understand the need or not The Sunnis may be sorely missing the perks of to assure Iraq's minority groups that "democracy" is Baathj$t rule. But Chalabi's fellow Shiites have bene- not ~impl¥ shorthand for "tyranny of the maiority."

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Moqtada al-Sadr hàs shown a knack for politics the report saidZana arrived in 'Since he emerged from the rubble of Saddam's fall. • ISTANBUL Turkey fromBrussels where his wife Now he has shown a willingness to play Alexander to on Wednesday received the Chalabi's APistotle, leamin~ the .game f!om the mas- Activist's spouse held European Parliament's Sakharov ter. The Americans, and the mtenm Iraqi govemme~t, The husband of the Kurdish prize for human rights, awarded to would do well to stop seeing thes~ ~en as enemies activist Leyla Zana has been detained her in 1995while she was in a and start working with them on buildmg a free Iraq. on aiTival in Istanbul after returning Turkish jail home for the first time after nearly l.èyla Zana, the first Kurdish Bartle Breese Bul~ who reported from Iraq for The Fi- nine years abroad in exile, the ' woman ever elected to Turkey's nancial Times, is writing a book on Harlem ln the 1990s. Anatolia news agency said Friday. Parliament, was released in June Mehdi Zana, 63, was taken into after serving a decade in jail for links , International Herald Tribune custody on the basis of a "restriction" with anned Kurdish rebels. (AFP) October 16-17,2004 order previously issued against him,

DROITS DE L'HOMME se montrait caü.goriquc : les quatre parlementaires TurquieIl !aj.stice n'avaient pas bénéficié d'un procès équitable. En effet, la .- juridiction de jugement n'était aoc.see ni indépendante ni impartiale; les quatre inculpés n'avaient Mauvais traitemerits, pu réfuter les accusations por- tées contre eux. procès partiaux ... la Du coup, un second procès Cour européenne de eut lieu le 21 avril 2004. Or Strasbourg a plusieurs selon un représentant de la Fédération internationale des fois condamné Ankara ligues des droits de l'homme, qui assista à plusieurs au- ites-moi comment diences, ce nouveau procès fonctionne votre jus- fut identique au premier: le D tice, je vous dirai si tribunal se révéla partial en votre pays est une démocratie. restreignant l'interrogation des La Turquie, qui frappe à la témoins de la défense. Mais, porte' de l'Union européenne, surtout, il inflIgera les mêmes jure que les droits de l'homme peines qu'en 2001 aux quatre y seront désormais respectés. députés. Lesquels séront libé- Témoin, l'adoption fin septem- rés, en juin dernier, après dix bre du nouveau Code pénal qui ans de prison. Un troisième procès devrait s'ouvrir, en entérine la suppr166sion de la .Iie".ys aconnu, pitent par-dessus la balustrade principe, le 22 octobre. Son peine de mort pourtant abo- du balcon. Le jeune Kurde, au cours de la déroulement et son issue lie officiellement en ... 1984. Et âgé de 17 ans, est grièvement constitueront un test pour la qui alourdit les sanctions décennie JIIIIO, blessé. Son père, Huseyin Turquie... • OWes Gaetner contre les auteurs de torture. Berktay, réclame de toute ur- Fini donc le temps où un "'IUI de 4 DDO gence des soins. Sans succès. policier tortionnaire se voyait .. de torture En mars 2001, la juridiction condamné à une peine avec de Strasbourg lui accordera sursis avant d'être amnistié. Il 69 500 livres sterling (environ n'empêche. Peut-on en un seul l'intégrité de l'Etat. Sa garde 700000 francs) de dommages trait de plume instaurer les li- à vue durera; .. vingt jours,. sans et intérêts. Pour traitements bertés publiques dans un pay~ qu'il pllisse avoir le moindre inhumains. qui, au cours de la décennie contact avec son avocat ou le Autre reproche fait aux auto- 1990, a connu'plus de 4000 juge d'instruction. La Cour rités turques: l'absence de cas de torture? conclut dans son arrêt du procès équitable. I:emblémati- DU 18 AU 24 OCTOBRE 2004 La lecture de quelques arrêts 22 avril2004 : « On ne saurait que députée LeylaZana, mem- de la Cour européenne des admettre qu'il ait été néces- bre du Parti de la démocratie droits de l'homme incite à la saire de le détenir plus de vingt (DEP) pro-kun:l.e, lauréate, en prudence. Le cas de Mehmet 1995, du prix Sakharov, en sait jours sans intervention judi- Nesih Sarikaya, ressortissant quelque chose. Un an plus tôt, turc d'origine kurde, est exem- ciaire. » Elle lui allouera 7 500 plaire. Dans le cadre d'une euros pour le préjudice moral cette dernière et trois de ses opération de police menée et matériel subi. collègues ont été condamnés contre le PKK (Parti des travail- Que dire encore du sort , à quinze ans de prison pour leurs du Kurdistan), le 7 sep- infligé à Devrim Berktay ? En appartenance à une organi- tembre 1996, il est placé en 1993, alors qu'une perquisi- sation illégale. Dans un arrêt garde à vue avant d'être mis tion se déroule au domicile du 26 juin 2001, la Cour euro- en détention pour atteinte à familial, les policiers le préci- péenne des droits de l'homme

75 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti - Barzani demande aux voisins de ne pas s'ingérer Art\e dans les affaires de Kirkouk ---

DAMAS, 17 oct (AFP) - 14h21 - Le chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), l'un des deux principaux mouvements kurdes irakiens, Massoud Barzani, a demandé dimanche aux pays voisins "de ne pas s'ingérer" dans la question de la ville de Kirkouk (nord de l'Irak) en réaffirmant le caractère kurde de cette ville.

"Kirkouk est une ville kurde irakienne. Le problème de cette ville est une affaire intérieure irakienne, les pays voisins n'ont pas à s'ingérer" dans cette question, a affirmé M. Barzani à la presse, à l'issue d'un entretien avec le vice-président syrien Abdel Halirn Khaddam.

Selon M. Barzani, "Kirkouk doit donner l'exemple de la coexistence entre toutes les communautés, kurde, arabe, turcomane, chaldéenne et assyrienne".

Kirkouk est le théâtre d'affrontements endémiques entre Kurdes, Arabes et Turcomans depuis la fin du régime de Saddam Hussein en avri12003. Les Kurdes revendiquent son contrôle soulignant que la ville était majoritairement kurde dans les années 1950, avant que le régime de Saddam Hussein n'entame une arabisation forcée du nord du pays.

La Syrie, voisine, est farouchement opposée à la création d'un Etat kurde indépendant dans le nord de l'Irak. Elle se prononce régulièrement en faveur de l'intégrité territoriale de ce pays.

"Nous ferons face à tout projet visant à modifier la situation démographique à Kirkouk, (...) qui historiquement et géographiquement est une ville kurde faisant partie de l'Irak", a assuré M. Barzani en réponse à une question.

n a condamné avec force les attentats qui ont visé samedi cinq églises de Bagdad sans faire de victime.

"C'est un acte criminel condamnable que nous dénonçons avec force. Il fait partie des (actes) terroristes dont souffre actuellement le peuple irakien", a dit le chef kurde.

Il a ajouté en outre qu'il n'y avait "aucune intention" de reporter les élections'prévues en janvier en Irak. "Les élections auront lieu à la date fixée", en dépit des problèmes de sécurité, selon lui.

M. Barzani a enfin jugé "nécessaire" qu'une coopération sécuritaire ait lieu entre l'Irak et la Syrie.

Le chef kurde a entamé vendredi une visite de trois jours en Syrie. Samedi, ila rencontré le secrétaire adjoint du parti Baas, au pouvoir en Syrie, Abdallah al-Ahmar.

MM. Khaddam et Barzani se sont entretenus de "la souffrance qu'endure le peuple irakien (du fait de la violence) et de l'importance de réaliser l'unité nationale pour que ce peuple puisse récupérer sa souveraineté et mettre fin à l'occupation", a indiqué l'agence officielle Sana,

dans Fallouja et ne circulant pas sur les routes alentour. L'armée Désertée par sa population, Fallouja attend indique qu'elle souhaite «frapper o:t les terroristes qui voulaient mener des attaques lors du mois sacré du : une prochaine offensive terrestre américaine Ramadan », notamment le mouve- al' ment Tawhid wal Jihad (Unifica- ~o u Les négociations entre le bastion rebelle sunnite et le gouvernement irakien ont échoué tion et Djihad) de l'islamiste jorda- o nien Abou Moussab Al-Zarkaoui" ~ qui revendique presque tous les 15 BAGDAD eu recours, durant les premières reunissaient pour le, repas tradi- z de notre envoyé spécial trente-six heures de l'opération, à, tionnel de rupture du jeßne. attentats spectaculaires et meur~ :3 triers, ainsi que des kidnappings et Fallouja est de nouveau en pas- « des blindés, de l'artillerie, des héli- Il est difficile de savoir quel est décapitations. Tawhid wal Jihad ~ se d'être encerclée par les marines coptères et des avions de combat ». w l'objectif exact de l'armée américai- s'est encore attribué l'attentat de :c américains, six mois après. la L'artillerie et les avions de combat u ne. L'argument selon lequel il faut, z bataille d'avril, qui s'était conclué ont à nouveau bombardé Fallouja, jeudi contre la «zone verte» de <[ « identifier» et « détenir »les com- ::E par la première défaite militaire; vendredi, peu après le coucher du Bagdad, la forteresse qui abrite battants rebelles ne tient pas, ceux- 15 des Etats-Unis en Irak. Un millier" soleil, à l'heure où les habitants se l'ambassade des Etats-Unis et le de soldats américains, appuyés par ci étant soigneusement retranchés siège du gouvernement irakien. des forces irakiennes, ont pris posi- tion sur les routes d'accès à la ville RENFORTS BRITANNIQUES rebelle sunnite. L'état-major indi- Cinq églises visées par des attentats à Bagdad Il est possible que l'opération que qu'il ne s'agit toutefois pas soit destinée à tester les défenses encore d'un prélude à l'offensive Des bombes artisanales ont explosé près de cinq églises chrétiennes de de Fallouja. L'armée américaine majeure promise pour cet autom- Bagdad, samedi 16 octobre à l'aube. " Lesédifices ont été endommagés, mais garde un souvenir amer de la ne au cas où Fallouja ne se ren- nous n'avons pas d'informations sur des victimes ", a déclaré un porte-parole bataille d'avril, lorsque les moudja- drait Pas. du ministère de l'intérieur irakien. A la suite de cette série d'attentats per- hidins étaient parvenus, en trois L'opération a débuté, jeudi pétrés en moins de deux heures,la police a bouclé les accès à l'église angli- semaines de combats acharnés et 14 octobre, par des raids aériens. cane St George, dans le centre de la capitale. En dépit de ce déploiement, un au prix de centaines de morts dans «Lesforees irakiennes et multinatio- obus de mortier est tombé dans le parking d'un grand hôtel situé face à leurs rangs, à empêcher les mari- nales ont établi des barrages autour cette église, faisant des dégâts mais pas de victimes. Leschrétiens représen- nes de pénétrer dans la ville. A Bag- de la ville pour canaliser les forces tent environ 3 % de la population irakienne, soit quelque 700000 person- dad, il semble évident que Wash- anti-irakiennes à travers ees points nes, dont 600 000 chaldéens. ington ne prendra pas le risque de passage, les identifier et les déte- Vendredi, au premier jour du ramadan, un attentat-suicide à la voiture' d'une seconde défaite à Fallouja, nir », a déclaré un porte-parole piégée commis près du QG de la police de Dora, dans le sud de Bagdad, a et n'attaquera que si ses stratèges des marines, Ie lieutenant Lyle Gil- fait au moins un mort et quinze blessés irakiens - dont dix policiers - selon estiment la victoire à portée de bert, vendredi, premier jour du des sources policières et hospitalières. Toutefois, un communiqué de l'ar- canon. La ville craint une offensive ramadan. L'armée précise qu'elle a mée amérkaine avance un bilan de dix morts irakiens. - (AFP.) , violente, qui pourrait être facilitée

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: par le fait que « 90 % de la popUla- dredi, dans une mosquée du villà- en présage d'une bataille qui pour-' déjà été faîte, selon la BBC et le tion a quitté Fal/ouja », de 'l'aveu ge d'Albou Issa,!-,rès de Fallouja, rilit s'avérer longue et rude, a éta- ' Times, au bataillon Black Watch de même de chefs de la guérilla. le principal négociateur rebelle, le 'bli des plans, selon la presse londo- Bassora, signalant qu'un départ Les négociations destinées à é~- cheikh Khaled Hammoud. Des' menne, pour que des soldats bri- pour Bagdad était imminent:' ter une bataille d'automne paraIs- chefs religieux de la cité rebelle tanniques, jusqu'ici uniquement, La seule question que les Bagda- sent condamnées. La délégation ont déjà prévenu que, si l'offensi- stationnés dans le Sud de l'Irak, dis' se posent désormais est de de Fallouja a interrompu la discus- ve était lancée, ils publieraient une viennent renforcer ses troupes savoir si la véritable attaque de Fal- sion après l'ultimatum du pr~mi~r fatwa (décret religieux) appelant dans le centre du pays. L'idée louja a commencé, ou si l'armée ministre irakien Iyad Allaoui eXI- d'ab.ord à la désobéissance civile, serait que les Britanniques tien- américaine a reçu l'ordre d'atten- ' geant que les moudjahidins livrent puis au djihad (guerre sainte), sur nent certaines positions, notam- dre jusqu'au lendemain de l~élec- Al-Zarkaoui et ses hommes. L'ar- tout le territoire irakien. ment autour de Bagdad, pendant tion présidentielle américaine. mée américaiIle aurait arrêté, ven- L'armée américaine, peut-être que les soldats américains livrent bataille à Fallouja. Une annonce a Rémy (jordan

Barzani "sûr"que Kirkouk sera rattachée au Kurdistan - après un référendum ArP--- DAMAS, 18 oct (AFP) - 14h58 - Le chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), l'un des deux principaux mouvements kurdes irakiens, Massoud Barzani, a affirmé lundi être "sÛT" que la ville pétrolière de Kirkouk (nord de l'Irak) sera rattachée administrativement au Kurdistan irakien après un référendum.

"Nous sommes sûrs qu'après la normalisation de la situation à Kirkouk, l'organisation d'un référendum (montrera) que l'immense majorité des habitants (de cette ville) sont kurdes. Nous sommes sûrs par conséquent que Kirkouk retournera au Kurdistan" irakien, a déclaré M. Barzani lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite de trois jours à Damas.

Le 2 octobre, des centaines de Kurdes avaient manifesté à Kirkouk pour demander l'organisation d'un référendum sur l'avenir du Kurdistan et y rattacher la ville pétrolière.

Le PDK et l'autre grand parti kurde, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), ont ouvert des bureaux dans la ville après la chute de Saddam Hussein en avril 2003 et ne cachent pas leurs projets de la rattacher aux trois provinces autonomes du Kurdistan.

L'UPK et le PDK, qui se partagent le contrôle des trois provinces kurdes de Souleimaniyeh, Dohouk et Erbil, n'appellent toutefois pas à l'indépendance et sont favorables à une large autonomie du Kurdistan dans le cadre d'un Irak fédéral.

Selon M. Barzani, le conflit à Kirkouk entre les différentes ethnies, kurde, arabe et turcomane, "n'est pas du tout motivé par le pétrole, qui appartient à tous les Irakiens".

Les revendications des Kurdes, a-t-il dit, ont pour but d"'annuler les traces de l'arabisation effectuée par le régime déchu (de Sadd am Hussein) et l'injustice qui a frappé les Kurdes et les Turcomans aussi" dans cette ville.

"Les Syriens ont affirmé qu'ils ne voulaient pas intervenir dans les affaires intérieures irakiennes", a par ailleurs dit M. Barzani, qui a rencontré le président syrien Bachar al-Assad.

"J'ai obtenu un soutien total du président Assad", a-t-il affirmé. "Un rôle positif de la Syrie aidera les Irakiens à traverser beaucoup d'obstacles à l'approche des élections" prévues en janvier en Irak, a poursuivi le chef kurde.

Damas est farouchement opposée à la création d'un Etat kurde indépendant dans le nord de l'Irak. Elle se prononce régulièrement en faveur de l'intégrité territoriale de ce pays.

La population kurde de Syrie, estimée à 1,5 million de personnes, représente environ 9% de la population du pays. Outre la reconnaissance de leur langue et de leur culture, les Kurdes syriens affument revendiquer des droits politiques et administratifs "dans le cadre de l'intégrité territoriale du pays".

Du 12 au 17 mars derniers, des affrontements ont opposé des Kurdes aux forces de l'ordre ou à des tribus arabes dans des régions du nord de la Syrie, faisant 40 morts, selon des sources kurdes, 25 morts selon un bilan officiel syrien.

M. Barzani avait entamé vendredi une visite de trois jours en Syrie. Auparavant, il s'était rendu en Turquie et en Jordanie. Selon lui, sa tournée régionale, axée sur les "problèmes irakiens et la situation au Kurdistan", a réalisé ses objectifs. - Deux agents de sécurité tués lors d'affrontements Arr avec des rebelles kurdes --- ISTANBUL, 23 oct (AFP) - 11h22 - Deux membres des forces de sécurité turques ont été tués lors d'affrontements avec des rebelles kurdes dans la nuit de vendredi à samedi dans la province de Tunceli (est), a rapporté l'agence Anatolie.

Selon les informations fournies à l'agence par les services du gouverneur de Tun~eli, les deux vi~times ont été tuée~ l?rs d'une attaque à la roquette menée contre une unité de l'armée par des rebelles kurdes de l'ex-Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptise Kongra-Gel).

L'agence a précisé que des opérations de ratissage disposant d'un soutien aérien se poursuivaient pour capturer les "terroristes".

Le PKK, qui a mis fin en juin dernier à un cessez-le feu décrété unilatéralement apr~s la. c?pture de son chef, Ab~ull~h O~al~~, en 1999, a multiplié ces derniers mois des opérations de faible envergure contre les forces de secunte dans le Sud-Est anatolien a maJonte kurde.

La rébellion kurde a fait quelque 37.000 morts entre 1984 et 1999.

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Barzani sees oil toWilKltÎtuk joining an Iraqi Kurdistan

AFP October 18, 2004

:.. ,.:. DAMASCUS - One of the main Kurdish leaders in Iraq, MassOtid, •. The two main Kurdish parties, the KDP and the Kurdistan Patriotic Barzani, said on Monday he was sure the northern oil city of .~. Union, both opened political offices in the northern Iraqi city after Kirkuk would become a part of a largely autonomous KUrdistan .,' the fail of Saddam Hussein in April2003 and have not hidden their within Iraq. ,'ambitions to see the city as part of the territory they administer. 'Iraqi Kurds say the oil rich city was overwhelmingly Kurdish in the "We are sure that once the situation in Kirkuk is nomi.a~!,th~: ..:" 1950s before Baghdad started a deliberate campaign of organisation of a referendum (will show) that the vast ni:.iîô~tf(jf'<';::'<';Arabization",during which thousands of Arabs were resettled in inhabitants are Kurds. 'We are sure consequently that Kitkwn\tW')' the city. return to (Iraqi) Kurdistan," Barzani, head of the 'Küfdi$laIi'::::.,;,:' " • /' 'J. Democratic Party (KDP), told a news conference in the SYJ:iàrtë:apl< ';,:J'he two parties, who share control of the three Kurdish provinces tal as he wound up a three-day visit. : ',' :::j); ~:';,/:\::of Suleimaniyah, Dohuk ar.d Erbil, are not pushing for indepen- ',' ';::'';: ';,;:5,,;;:::'::i"', dence but want a largely autonomous Kurdistan within a federal ., 't..... ' ... ; .. ",' ~ \' Earlier this month, hundreds of Kurds demor\stratediI:lKlf~(ik;t9~~,/,Iraq. call for a referendum on the city's status, but it has yettö'be\h>flfit?,:,~<: med whether such a plebiscite will take place. " ,','

The spirit of Chwarqurna

KurdishMedia.com October 19, 2004

Chwarquma/South Kurdistan -- Zahir, Akam, Gona, Ashti ànd way to Chwarqurna. Diyari are five of the 13concrete block factories recently establishèd at the entrance of the town of Chwarqurna, South Kurdistan; Mela Hasan said he was lucky because his family was alive and his signalling the immense reconstruction activity in the region. house standing in comparison to the near by city of which was completely destroyed twice by the Iraqi army. He believed the This activity would have been overlooked if one didn't know what' likes of Saddam Hussein could never rule Iraq again, but if it hap- happened within the frontiers of chaotic iraq and that Chwarqum(l", pens again then it is Allah's will and Kurds' destiny to resist it. with Koysinjaq, Khalifan and Qandil mountains make the four cor- ners of an area where the 5th, 6th and the 7th stages of Anfal opec To the question, how people could find enough energy to start all rations were implemented by the Iraqi army. over again after loosing their jobs, seeing their houses destroyed and family disappeared, Mela Hasan answered, "Weare tough and According to the investigations of Human Rights Watch, published have hope, without them we could not have survived in our land as a report titled: Genocide in Iraq, the Anfal Campaign against the , in front of these hostile forces." While talking to Mela Hasan, a Kurds, these three stages of Anfal was committed between May' group of young boys aged between 13 and 16 approached and one 15th and August 26th of 1988. of the older boys, Karzan, (16),voluntarily offered his view, adding that Kurdistan would never go under Iraq's rule again because the Due to these operations Chwarquma became officially a temporary Kurds now had tanks and other heavy weaponry to defend them- resettlement complex better known as concentration camps where selves. part of the 182,000 victims had passed before perishing in mass graves dug in the deserts of southern Iraq, some of.which have , The group were all dressed up neatly and some of them even had been unearthed after the fall of Saddam's regime. used haïr gel. They are, what some has called, "the satellite genera- tion", interested in following world news and sports, and also Just before the entrance of Chwarquma there is a village called , never experienced Arab Iraq few hundred miles further south, but Girdjan, where a white bearded man in his late sixti~ dressed in more importantly are too young to remember Saddam's direct rule. traditional Kurdish clothes and headgear was laying back on' à mud wall. Mela Hasan was contemplating the breath taking view, • Karzan and his friends, raised in free South Kurdistan since 1991, of the camps irrigated by the Dukan Lake. Mela Hasan consid~red ' are a stark contrast to Mela Hasan's generation who experienced himself very lucky now that he was free to farm his wheat; sunflo-:", Anfal and Arabisation under Iraqi Arab rule, but both reflected in wer and sesame and enjoyed observing the daily traffic ofsheep different ways the defiant spirit rising from the ashes of Anfal. herds, tractors, lorries and private cars crossing his village on their

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Kurds say changes merely gesture by Turkey for EU

Los Angeles Times by Amberin Zaman 24 October 2004

For the last nine years, Osman Acar, his two wives and 22 children Elsewhere across the Kurdish region of Turkey, the military has have spent most rughts inside an 18-by-15-foot tent pitched outsi- responded to rebel attacks with unprecedented restraint. de this remote village in the mountains separating Turkey from Iraq. "It is not just because of EU scrutiny," said ThsanBal, a security ana- lyst at the Ankara-based Police Academy. "It is because the PKK no Like about 60 other families here accused of giving food and shel- longer poses a real threat." ter to separatist Kurdish rebels slipping across the border, the Acars were forced to live in a makeshift camp under surveillance of Five years of inertia and bitter internal feuding has sapped morale Turkish security forces. A unilateral truce called by the rebel group among about 4,000 rebels holed up in northern Iraq. Faced with known as the PKK - the Kurdistan Workers Party - after the captu- possible attack by American forces there, hundreds of fighters have re of their leader, Abdullah Ocalan, in 1999 did not alter the fami- deserted, among them Ocalan's brother and veteran commander, ly's plight. Osman, who said the Marxist-Leninist group had become irrele- vant. Inanother blow, the EU put the rebel group on its list of ter- "No water, no electricity,just lots of scorpions and snakes preying rorist organizations this year. on our children," said Acar, 56, gesturing toward a jumble of plas- tic sheeted tents. "Death has got to be better than this." More significantly perhaps, a growing number of Kurds who long venerated the rebels as freedom fighters are beginning to question Until recently, Acar's hardships would have been brushed aside by the statements of their once-adored leaders. In recent years, Turkish authorities as a necessary evil in the army's battle against Abdullah Ocalan renounced his demands for Kurdish indepen- the rebel group, which has renamed itself KADEK. More than a dence. These days, he has accused EU governments of "trying to million Kurds were displaced and 3,000 of their villages either dismember Turkey." "Isn't that what thousands of Kurds who emptied or destroyed during the army's effort to starve the rebels believed in him all these years laid down their lives for?" asked of popular support. As peace was finally beginning to take hold, Serafettin Elci, a veteran Kurdish politician who has long opposed the rebels called off their cease-fire, saying the government had the rebel group's violent methods. spurned for too long its demands to negotiate a lasting peace. About 70 rebels and 30 soldiers have died since then in clashes 'The EU reform process is weakening Ocalan's grip," said Hasirn across predominantly Kurdish provinces. Hasimi, a former Kurdish lawmaker. 'The EU has robbed him of his role as the Kurds' sole protector." When Ilica's residents were allowed to return to their homes, their joy was tempered by disbelief. Some observers agree that the ges- The shift is palpable among officials of Turkey's largest pro- ture shows how eager Turkey is to join the European Union. Kurdish party, Dehap, or the Democratic People's Party, seen by authorities as a political front for the rebel group. "Wecondemn all Over the last two years, Turkey's government has rammed forms of violence," Osman Baydemir, the Dehap mayor of through a raft of sweeping reforms tailored to overcome EU criti- Diyarbakir, the largest predominantly Kurdish city in southeastern cism of the country's human rights record and what rights groups Turkey, said in a recent interview. "No matter who is responsible or term the systematic repression of its 12 million to 14million Kurds. why."

The government's efforts were lauded in a report by the EUs exe- Still Baydernir complains that many of the EU-inspired reforms are cutive committee that was unveiled this month. It recommended only on paper. Although bans on the Kurdish language were eased opening membership negotiations with Ankara, and EU leaders last year, Baydernir was recently slapped with two separate court are set to make a final decision on whether to launch the talks Dec. cases by prosecutors for saying, "Hello, how are you? All will be 17. For the outcome to be positive, "it is crucial that between now well," in Kurdish at rallies in Diyarbakir province. Compared with and December, Turkey does not make any mistakes," said an EU the freedoms enjoyed by about 4 million Kurds in northern Iraq ambassador in Ankara, the Turkish capital. 'That means ensuring who have in effect ruled themselves since 1991, "allowing us to the army does not fall into its old habits." learn our language for the first time seems like too little too late," echoed Firat Anli, the mayor of the Yenisehir district in Diyarbakir Fears that the army might be doing just that resurfaced when secu- province. rity forces killed two villagers last month in the eastern province of Gumushane, saying that the men were KADEK rebels. Farther east, in the province of Van bordering Iran, locals say rene- wed violence is hurting their economy. Necip Baskin, a Kurdish A full-scale investigation was quickly launched after protests that businessman, said he invested half a million dollars in several new the men were just hunting wild boar when they were killed. farms this year.

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"We thought after five years of peace, why not?" Baskin said, 900 miles from Ankara, hundreds of youths while away their time adding that he has frozen the project. "It's simply too risky." in coffee houses.

Others warn that unless the government creates jobs in the Kurdish "There is only one fire engine for a population of 6,500," said Ali provinces, where average unemployment runs about 70%, the rebel Ataman, a local Dehap official. "Not a single Turkish prime minis- group will continue to find recruits. ter has ever set foot here. We are the stepchildren of the [Turkish] Republic." In the town of Beytussebap, less than a mile from lliea and about .,

Passports giving birthplace as Kurdistan rejected Official protest as Britons turned ., back from Turkish airport

Guardian By Owen Bowcott October 21, 2004

The Foreign Office is to protest to Turkey about the detention and "We take it very seriously. We are seeking an explanation. Our expulsion of British citizens because of alleged "discrepancies" in consular office in Istanbul has also been in touch with Turkish their UK passports. immigration officials."

On at least nATO occasions this summer, Turkish immigration offi- The Foreign Office is also considering altering its travel advice for cials prevented travellers who had recorded their place of birth as Turkey to warn those who come from the region and have been "Kurdistan" from entering the country. No compensation was paid granted UK citizenship that they may encounter problems if they for their flights or ruined holidays. refer to "Kurdistan" in their passports. The Passport Office has also been alerted. Turkey - which has enacted far-reaching human rights reforms as it attempts to join the EU - is fighting separatist guerrillas who are The second case involves the Ibrahim family from Croydon, south trying to establish an autonomous Kurdish state in the south-east of London, who were held at Istanbul airport on August 28 before the country. being put on a flight back to Britain. They are planning to sue the Turkish government. Although Brussels has asked for specific progress in the area of Kurdish human rights, use of the term "Kurdistan" is still often offi- Suzan Ibrahim, 31, a lawyer, and her husband Honar, 38, a graphic cially disparaged in Turkey. designer, a.rrived at Istanbul with their one-year-old son and three- year-old claughter. The parents were born in Sulaimaniya in the There are as many as 25 million Kurds, living mainly in Turkey, Iraq, Kurdish region of northern Iraq. They were planning to travel Iran and Syria. They are the largest stateless ethnic group in the through Turkey to visit friends and family still living there. Middle East; hundreds of thousands of them have fled to western Europe. 'We hold valid British passports," Mrs Ibrahim said. "When we arri- ved at the airport the immigration officials saw that [we] had writ- The two incidents being investigated by British diplomats occurred ten Kurdistan as our place of birth in our passports. We wanted to at Istanbul airport. In one, a minor, thought to be travelling alone, recognise that we are from Kurdistan, and the British government was stopped by immigration officials on August 24, detained and obviously didn't have any problem with that. then put on a plane back to Britain. "But the Turkish officials put us all in a room where the lights were His UK passport gave his place of birth as "Kurdistan". His mother left on all night. The children couldn't sleep. The officials humiliated and their MP have raised the case with the Foreign Office. us, saying racist things about Kurds. We lost our tickets as well, and the airlit'1e refused to give us a refund." A Foreign Office spokeswoman said yesterday: "I understand that under Turkish law, [travellers] of any nationality can be deported if The family eventually travelled to Iraq via Syria. their passport has a discrepancy, and the word Kurdistan can be classed as a discrepancy. But it's not satisfactory for people to be tur- The Turkish embassy in London yesterday said it was unaware of ned round and sent back. We are writing to the Turkish foreign the incidents. affairs ministry to express our concern at the~ incidents.

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~~ 20 OCTOBRE 2004 l'Europe devrait proposer à Ankaraune voie rigoureuse vers la démocratisation. LaTurquie dans l'DE, • • OUI SI•••

e débat passionnel qui s-engageun vinces kurdes, l'abolition de la peine de peu partout en Europe sur la Tur- mort, sont des progrès indéniables à ins- quie révèle une hostilité profonde Par crire dans le bilan de l'actuel gouverne- ' de l'opinion vis-à-vis de sonadhé- KENDAL' , sion à l'Union. Cette hostilité qui ment turc qui cependant, malgré sa vo- NEZAN lonté affichée,n'apu réduire sensiblement dépasse les clivagespolitiques tra- président la pratique de la torture. Lditionnels est compréhensible. Elle ne laCommission européenne nous saurait être réduite auxseuls préjugés cul- de l'Institut Réaliste, prévient qu'«il faudra encore du temps turels et religieux ou à des réactions de kurde de Paris. peur. La Turquie a une mauvaise image avant que l'esprit des ré/onnes soitpleine- mentrej1étédans lesattitudesdes instances dans l'inconscient des Européens,ycom- exécutives etjudiciaires, àtous lesniveaux pris dans des pays qui n'ont pas eu àsouf- etdans l'ensembledupays». frir du passé ottoman des Turcs et qui Les Kurdes, comme d'habitude, sont les n'ont pas de contentieux particulier avec laissé des empreintes profondes. Dans oubliés de cesnégociations interétatiques. Ankara, etelle en porte laresponsabilité. l'inconscient occidental, la Turquie reste LaCommissionévalue leur nombre entre Elle récolte aujourd'hui les fruits amers encore Ie pays de Midnight Express, un 15et20 millions, soit près du tiers de lapo- des violations massives des droits de Etat capable de faire parler le turc à qui- pulation totale de la Tur- l'homme et de la persécution des minori- conque sous latorture, selon l'inoubliable quie. Après des années de tés pratiquées par ses gouvernements sketch de Coluche. Un Etat qui aembas- tergiversations, le gouver- successüs tout au long duXXe siècle. Du tiUéet forcé à l'exilses plus grands artistes nement turc leur accorde déni du génocide arménienàl'épuration comme NazirnHikmetet YilmazGüney. magnanimement le droit de l'Anatoliede sapopulation grecque au- Tout cela, c'est du passé, il faut regarder d'organiser des cours privés tochtone, auxmassacresetdéplacements l'avenircar laTurquieesten train de chan- de kurde pour adultes et ,forcés des Kurdes reniés dans leuridenti- ger, semble nous dire la Commission eu- une émission quotidienne té et leur culture, àlarépression des dissi- ropéenne, qui.dans son rapport, dresseun de 45 rtrinutes diffusée au petit matin sur dents s'écartant de l'idéologie nationalis- tableau des «modifications apportées aux une chaîne publique, sous-titrée en turc, , te officielle et intolérante, la liste de ces systèmes politiques etjuridiques turcs qui composée de musique et d'informationS crimes estlongue. LesEtats européens, au s'inscrivent dans un processus de longue officielles.Aucun progrès n'est enregistré nom delaRealpolitik, des impératifs de la durée». Enquoi consistent -elles? dans le processus de retour de 3 millions guerre froide ou de simples intérêts mer- LaConstitution imposée par l'armée en , de déplacés kurdes et de lareconstruction cantiles, se sont accommodés de ces pra- '1982 a été amendée, ses dispositions les des 3428 villages kurdes évacués et dé- plus liberticides supprimées, mais son es- , truitspar l'armée turque. Etpourcause: la Après avoir réconcilié Allemands prit~ autoritaire, et elleconserve tou- politique fondamentale de l'Etat reste et Français, Polonais et Allemands, jours, dans son préambule, «leconcept de toujours la dispersion des Kurdes et leur ' nationalisme» et«lesprincipesetréfonnes assimilation forcée afin de parvenir, àter- la construction européenne pourrait d'Ataturk [...], guide immortel et héros in- me, à forger une Turquie culturellement réaliser le miracle de réconcilier à ses comparable.\),comme idéologie officielle homogène. confins Grecs,Turcs,Kurdes et Arméniens. intangible de l'Etat, tout comme le Bref, sur la question kurde, qui est au marxisme-léninisme étaitundogme de la cœur même de la problématique des ,tiques. Pas la conscience publique temie " Constitution soviétique. droits de l'homme, de la démocratisation constamment en éveilpar lesvictimes du ' Lenouveau code pénal, qui remplace celui de la Turquie et de ses relations avec son régime turc et les ONG des droits de emprunté dans les années 1930 à l'Italie voisinage, les avancées restentinfinitési- ,l'homme. Lescoupsd'Etatmilitairesqua- de Mussolini, est dans lecontexte turc une males et symboliques,juste de quoi ne pas si décennaux avec leur cortège de rafles, avancée démocratique importante, mal- désespérer Bruxelles qui n'a pas le coura- d'exécutions sommaires, de réfugiés poli- gré certains articles potentiellement dan- ged'inviterAnkaraàreconnaîtreàsesci- ' tiques, des procès inquisitoriaux intentés gereux pour la liberté d'expression. La toyens kurdes des droits comparables à à des intellectuels, des journalistes, des suppression des cours de sûreté de l'Etat, ceux qu'il revendique pour les quelque élUsdu peuple comme LeylaZana, y ont la levée de l'état d'exception dans les pro- 150000 Turcs chypriotes.

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Dès lors, iln'est pas étonnant que les ré- ••• d'une année se conduisant en pro- Après avoiiréconciiiéAllemands et Fran- formes turques, en dépit de leur nombre -priétaire ultime de l'Etat, prête à sévir çais, Polonais et Allemands, laconstruc- . etdeleurrythme,paraissent,pourunelar- . pour trahison contre tous ceux s'écartant .tion européenne pourrait ainsi réaliser le gepartiedel'opinion..releverplusdurava- . de la(ied~turlo). . miraclederéconcilieràsescontinsGrecs, lement de façade que d'un processus de Si Turcs, Kurdes et Grecs trouvenUeurs Turcs, Kurdes etArniéniens. Une telle ambition historique comporte démocratisation véritable. On est loin intérêts dans l'adhésion turque à l'Union, quel intérêt aurait celle-ci à intégrer un .certainement des risques dont certains, d'une stratégie de rupture avec le passé. comme le poids démographique ou la Malgré ce bilan mitigé, la Commissionre- pays de 70 millions d'habitants pauvres et musulmans, de surcroît situé dans une ré- hbre circulation des personnes, peuvent commande l'ouverture de négociations être réglementés et gérés. Elle aura aussi .afin d'encourager les efforts des réforma- gioninstableetinfestéedeconflits? Avec un PIBrepréseittant environ 2%duPIB un coût, évalué à quelque 25 milliards teurs turcs et,semble miser sur la dyna- d'euros àl'horizon 2020, qui reste fortmo- •. lniqued;~ésion pourrégler les dossiers de l'Europe des Vmgt -Cinq, l'apport éco- nomique turc restera modeste. Contrai- deste par rapport aux 200 milliards de dol- qùi posei#,äçtuellementproblème. larsdéjàdépenséspar lesAméricainsdans .CurieuS;efuent, ce sont les partis conser- rementàce que, par méconnaissance de ., l'histoire de la région, affirment certains leur entreprise d'instaurer la démocratie Vateur;:qui.perldant des décennies, s'af- en Irak. fichaieDtCo~edes àlliésfidèles d~- stratèges en chambre, l'intérêt géopoli- tique reste également limité: àl'exception, Une Europe frileuse, sans vision niambi- kara,qui sé:-':montrent aujourd'hui tion finirait par devenir un club de retrai- hQSti1es äu~ui~gociations, et les princi- peut-être, de l'Azerbaïdjan, l'influence turque est à peu près nulle dans le Cauca- tés de l'Histoire. Une Europe ouverte et pales "!ctjmès du régime turc qui de- ambitieusedevràltproposeràAnkarades manClehfün cUalogue critique avec An- se et en Asie centrale. Eten raison de son kai-a: _ - , passé ottoman, de son alliance avec les négociations avecune feuille de route ri- goureuse en matière de démocratisation, Airist se.1i;n.t-tiniéœnt sondage, 90% des Etats-Unis et Israël, la Turquie n'a pas d'intluencesignificative au sein du monde de droits de l'homme, du règlement du Kurdes de 'f..1.mIuiese disent favorables à . problème kurde, etc. et assumer des l'entrée dèleurpays dans l'Union euro- musulman. En vérité, en Asie mineure qui constitue 97% du territoire de la Tur~ risques qui restent raisonnables car si la péenne car celle-ci est perçue par eux Turquie fait l'effort de remplir effective- comme un espace supranational de Paix. quie, les seuls voisins terrestres des Turcs sont des Kurdes. ment ces conditions elle ne sera plus la dedémocratieetdeprospéritésuscepbble même et pourrait être une chance po~ de sauver la Turquie de ses démons natio.. L'Empire ottoman, qui l'avait bien com- pris, avait accordé une large autonomie l'Europe. Si, en raison des pesanteurs de nalistes et militaristes. Ilsespèrent aussi, aux princes kurdes pour obtenir leur sou- son régime, elle tergiverse ou refuse l'ef- qu'à terme ils parviendront à obtenir des tien. Cette réalité reste encore incontour- fon; requis, la balle restera dans son Camp droits et hbertés comparables à ceux dont nable car les ressources hydrauliques des ~leprocessusa~ toutdemêmeper- jouissent aujourd'hui Basques, Catalans bassins de l'Euphrate et du Tigre sont si- rms quelques avanceespour la population. et Ecossais dans l'Europe démocratique. tuées au Kurdistan eUes oléoducs desti- Un ((oui, si» laisserait la place à l'espoir, et De plus, le fait qu'à la suite de l'adhésion nés à transporter le pétrole du Caucase et del'espoironena tous bien besoin. ~ turque lafujntière de l'Union passeaumi- de l'Irak doivent traverser le pays kurde lieu du Kurdistandonne auX Kurdes des avant d'arriver au port turc de Ceyhan. pays voisins des raisons d'espérer la dé- A regarder de près, le véritable intérêt mocratisation, pareffetde contagion, de pour l'Europe de l'adhésion de la Turquie leurs Etats respectifs. Les Grecs se disent seraitdepacifieretsécuriserses frontières égalementfavorablesàl'intégration~- orientales. Si dans ses négociations avec kara et cette position a déjà contribué à Ankara elle parvenait à convaincre les di- une nette amélioration dèleurs relations. rigeants turcs de l'intérêt pour tous de avec leurs voisins turcs. trouver une solution àla question kurde, A l'intérieur de la société turque, outre' de reconnaître le génocide arménien pour l'élite déjàocciderita1isée d'Istanbul et de apurer le passé et de régler à l'amiable la côte égéenne, la mouvance islamique leurs différends avec la Grèce, la Paix. la incarnée par le parti CODSelV3.teurAK ac- justice et la démocratie auraientfaitd'im- tuellement au pouvoir place ses espoirs . menses progrès dans une région quiena dans leprocessuseuropéenquiluisertno- bien besoin. Alors, une Turquie en paix tarnment de levier pour démilitariser le avec ses populations et avec ses voisins de- régime et réduire la tutelle pesante ••• vrait avoir toute sa place en Europe.

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to check on their houses in Falluja. According to the U.S. military, the car approached a checkpoint at a loca~ A single week's tally tion that. a U.S. patrol had cordoned of(; Because' t)le driver ignored warnings to. stop ev~n as the patrol rec~ived fire from eISewhere, the soldiers fired on the car. People in Falluja, however, said of death for~Jraqis the five were shot without provocation. On Tuesday, 46 Iraqis were reported By Norimitsu Onishi According to a report by the Health killed. Just past midnight, a U.S. war- Ministry, which began compiling fig- plane flattened Falluja's most popular BAGHDAD: It began with the killing ures last April for ;111regions except the restaurant, Haji Hussein, famous for its ., of twO Iraqi civilians in a suicide bomb Kurdish north, 3,040 Iraqis were killed kebabs. The military said it was a meet- attack against a U.S. military convoy in . in war-related incidents during the 22 ing place for terrorists led by the Jorda- the northern city of Mosul a week ago weeks from AprilS to Sept. 6 - a little nian militant Abu Musab al-Zarqawi . Monday. It ended Sunday evening, more than 138deaths a week. The dead Ali Hussein, the owner, said his son when a ,car bomb killed seven Iraqi po- included 2,753men, 159women and 128 and nephew, working as night guards, lice officers and civilians at a Baghdad children. There are no agreed figures were killed in the strike. He denied that cafe where the police officers had ap-' for overall civilian deaths in Iraq since insurgents came to the restaurant. parently broken their fast during this the war began in early 2003, but the best The largest number, at least 15people, month of Ramadan. estimates, by private groups and inde- were reportedly killed in an attack on' A weeklong èffort to tally Iraqi casu- pendent news organizations, place the an Iraqi National Guard outpost nearj alties shows soldiers, insurgents, politi- figure between 10,000 to 15,000. Qiiim, along the border with Syria. cians, journalists, a judge, a medic and While many Iraqis blame U.S. air- Many Iraqi insurgents are believed to restaurant workers among the victims. strikes and other militaryactions for be based on the other side of the border During the seven days from Oct. il to taking the lives of innocents, they also and receiving support from Syrians. 17,an estimated 208 Iraqis were killed in believe that foreign fighters are behind On Wednesday, 10 people were re- war-related incidents, significantly the suicide attacks that tend to kill more portedly killed, including a police cap- higher than the average week; 23 mem- Iraqis than Americans. The {J.S. mili- tain in Baquba, 56 kilometers, or 35 bers of the U.S. military died over the . tary emphasizes that the targets of its miles, northeast of Baghdad. same period: actions have been insurgents, and it Thursday, with 58 reported deaths, The deaths of Iraqis, particularly blames them for other deaths and dam- was the week's deadliest day and was those of dvilians, have become an in- .age that result from such raids. also punctuated by suicide bombs in- creasingly delicate topic. Early this The Council of Ministers gave only side the Green Zone, the site of the U.S. month, the Health Ministry, which had partial figures for last week, releasing Embassy and Iraqi government minis- routinely provided casualty figures to the numbers for only four days and tries. Many Iraqis regarded by insur- journalists, stopped releasing them. mostly for Baghdad and nearby cities. gents as collaborating with the Ameri- Under a new policy that the govern- On the first day of the seven-day peri- cans or the U.S.-backed government ment said would streamline the release od, 12 Iraqis were reported killed, in- have been assassinated. of the figures - which were clearly an. cluding the Mosul suicide attack. The South of Baghdad, near Latifiya, embarrassment to the government as other deaths took place in the three lo- Kamel al-Yassiri, an official with the well as to the Americans - only the cations that proved the deadliest over secular National Democratic Coalition secretariat of the Council of Ministers the week: Falluja and Ramadi, where Party, was fatally shot while driving on a is now allowed to do so. U.S. forces have been engaged in com- highway. In Mosul, a photographer who "It's a political issue," a senior Health bat, and Baghdad. has worked for Western news organiza- Ministry official said last week. On a highwayoutside Falluja, five pas- tions, Karam Hussein, 22, was gunned This account was pieced together sengers.in one car were killed in an inci- down outside his home. In Baghdad, a from.partial tallies by the Iraqi govern- dent involving U.S. soldiers. According judge was shot to death as he left home ment reporting by Iraqi employee's' of to residents and hospital officials, the for work. Dina Hassan, 38, a reporter for The New York Times in Falluja,.Mosùl five - Kadhim Ahmed Hussein and his the Kurdish-language Al-Huriya televi- and Najaf, and counts fromhospitals, two sons, Jawad and Dhiya, and Layla sion network, was also killed. news agencies and the U.S. military. Awad and her son Ali Khalaf - wanted She had received three letters warning her to quit her job, said colleagues who were waiting to pick up her body outside the city morgue. She joined the network nine months ago after working at the Ministry of Information, they said. "We used to joke to her that she should use the money she had saved to fix her teeth and get married," said a colleague, Naseer al-Timimy. "But be- cause she was an orphan, she felt she needed to hold on to her money." On Thursday morning, as she and a colleague waited outside her apartment building. for a company van, a blue Oldsmoblle with three men pulled up in front of them, according to the account of the colleague, who survived. One of the men shot at her with a Kalashnikov and, after she fell, shot her again in the face. "Collaborator! Collaborator!" the gunman is said to have yelled. On Friday, the first day of Ramadan, 24 people were killed. Of those, 10civil- . ians died after a car bomb aimed at an

Shawn Baldwin for The New York Times Iraqi police patrol exploded in Baghdad. A colleague praying at the coffin of Dina Hassan, who was shot and killed Thursday.

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The dead included four laborers work- and on Sunday, 27. The largest number' officers and c!ivilianswere killed after a ing in a nearby palm grove, two of victims were police officers.>_ 'car bomb went 'off outside a Baghdad bystanders and a family of four inside a On Saturday, nine police recruits re- café popular with police officers, bring- , car, according to the U.S. military. turning from a training course in ing an end to a deadly week in Iraq. ' qn Saturday, 31deaths w~re reported, Jordan were ambushed near Latifiya. The New Yorl.. Tims Then on Sunday evening, seven police Sul1nisthreaten election boycott oj over Falluja siege -)

From news reports ,lIp.der a plea agreement, he denied tary action if they did not. , other allegations. The Americans arrested the city's BAGHDAD: A group representing The three incidents included piling chief negqtiator, who, after being re- thousands of Sunni Arab mosques naked prisoners into a pyramid. Photo- leased this week, said the insurgents around the country said Wednesday graphs of the scene published in April had told him to break off negotiations. that it would call for a boycott of the caused worldwide outrage. U.S. jets fired rockets at targets in elections in January if the American Asked Wednesday if another soldier Falluja, hitting a key militant command military and Iraqi government did not was laughing as he stomped on the center Wednesday, the Marines said. cease militaryoperations around the prisoners' hands and feet, Frederick Residents said six people were killed, insurgent-controlled city of Falluja. told the military judge, Colonel James but the report could not be independ- In a statement read aloud at the Pohl, "Sort of, sir." ently confirmed. Umm al Qura mosque in Baghdad, a "You' could have stopped it?" Pohl In the kidnapping case, Hassan, who cleric with the Association of Muslim asked. is in her early 60s, is among the most Scholars, which claims to speak for as "Yes,but I didn't," Frederick replied. widely known humanitarian officials in many as 3,000 Sunni mosques across He is expected to be sentenced on the Middle East and is also the most the country, denounced what it said Thursday. high-profile figure to fall victim to a was a campaign of "aggression" against Frederick, 38, is a military police- wave of kidnappings. the people ofFalluja. It called on "Arabs man and corrections officer in civilian Al Jazeera, the Arabic-language tele- and Islamic peoples" from around the life. vision network, broadcast a brief video showing Hassan, wearing a white world to support the resistance against In further testimony, Frederick said the occupation. he had helped place wires in a detain- blouse and appearing tense, sitting in a They said they would urge Iraqis to ee's hands and told him he would be room with bare white walls. The video stay away from the polls in January if electrocuted ifhe fell off a box. did not identify what group was hold- the militaryoperations against the city The sergeant said he and another sol- ing her and' contained no demand for continued. dier took photographs of the incident. her release. "The use of the elections as pretext Asked why, he told the judge they were Hassan has lived in Baghdad for 30 to launch incursions into cities is unac- "just to take home" for personal use, not years, helping supply medicines and ceptable and disgraceful," said Sheik as an interrogation technique. other humanitarian aid and speaking Qasim al-Hanafi, a leader in the associ- Frederick is the third soldier to be out about Iraqis' sufferingunder inter- ation. "The clerics will call upon all the court-martialed over the Abu Ghraib national sanctions during the 1~90s. Iraqi people to boycott the forming scandal. The first two also pleaded CARE Australia, which coordinates elections and consider them false if guilty and were sentenced to betWeen the international agency's programs in Falluja continues to be subject to the eight months and a year in jail Iraq, announced Wednesday that it had incursions and bombardments." In all, seven military police personnel suspendedoperations because of the On another front, CARE Internation- and an intelligence soldier have been in- abduction, but it said its staff would not al suspended its operations in Iraq on dicted for involvement in the abuses. be evacuated. It was unclear how many Wednesday after gunmen seized the On the political front, the statement non-Iraqis work for CARE. woman who ran the humanitarian or- by the clerics represented the latest es- Many nongovernmental organiza- ganizations work in the country. calation over the situation in Falluja,' tions began withdrawing international Margaret Hassan, who holds British. where the Iraqi government, backed by staff after attacks on foreigners and Irish and Iraqi citizenship, was seized several thousand American marines, their institutions began in earnest in early Tuesday on her way to work in has threatened to take back the city the summer of2003. (AP. NYT) western Baghdad after gunmen force unless the insurgents there agree , blocked her route and dragged the to disarm and turn over Abu Musab al- driver and a companion from the car. Zarqawi, the Jordanian militant be- Also Wednesday, in a military court lieved responsible for hundreds of hearing, the highest-ranking army re- deaths in Iraq. . servist charged in the Abu Ghraib pris- Prime Minister Ayad Allawi and on scandal in Iraq pleaded guilty at a American leaders have resolved to' court-martial in Baghdad to five settle the issue before the elections in charges of abusing prisoners. January, when Iraqis are supposed to The reservist, Staff Sergeant Ivan select a national assembly that will then Frederick 2nd, admitted to charges of .write a permanent constitution. , October 21, 2004 conspiracy, dereliction of duty, mal- But talks between the government' treatment of detainees, assault, and and Falluja leaders collapsed laSt week, committing an indecent act in connec- tion with three incidents in October when Allawi demanded that the city and November oflast year. leaders turn over Zarqawi or face mili-

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TURQUIE ..ISRAËL Une vieille alliance qui s'effiloche La Turquie a longtemps été le seul allié d'Israël dans la région. Et le gouvernement Erdogan"n'hésite plus à critiquer vigoureusement la politique palestinienne de Sharon, constate The New Republic,

THE NEW REPUBLIC (extraits) à part entière auprès de l'Autorité palestinienne. Il a par ailleurs déclaré Washington que laTurquie ne se priverait pas de epuisplus d'une décennie, critiquer l'Etat hébreu. Cette dégra- certaineschosessemblaient dation des relations bilatérales a tel- acquises en Turquie : les lement inquiété Washington que le islamistesn'étaient censés président Bush a, dit-on, évoqué le D sujet avec Erdogan au cours de l'été. jouer aucun rôle au sein du gouver- nement, l'armée était de facto en charge de la direction du pays et EN SE DÉMOCRATISANT, Ankara était un fidèle allié d'Israël. LA TURQUIE S'ÉLOIGNE D'lSRAiL L'arrivée de Recep Tayyip Erdogan, Mais Erdogan n'a pas cédé. Pour bien le Premier ministre dont le parti montrer la détermination de la Tur- [AKP] a été plébiscité en 2002 lors quie, il a demandé à l'armée de ne de nombreux marchés leur ont été .& Dessin d'Ivan du scrutin le plus marquant de l'his- signer aucune nouvelle transaction adjugés d'office. En outre, les deux Steiger paru toire récente de laTurquie, a d'entrée aveclesentreprisesd'armement israé- pays percevant l'islamisme comme dans la Frankfurter de jeu bouleversé les deux premiers liennes, qui avaient trouvé chez leur une menace, Ankara et Jérusalem Allgemeine postulats. Erdogan est issu d'un parti allié un débouché fort lucratif. Selon coopéraient étroitement dans le do- Zeitung, islàmiste et, depuis sa prise de fonc- certaines sources, un contrat impor- maine du renseignement, en particu- Allemagne. tions, il a pratiquement écarté la très tant dans lequelIsraëlétait partie pre- lier à propos de l'Iran et de la Syrie, puissante armée turque du pouvoir. nante a même été annulé. Israël a soupçonnés de soutenir l'ex-Parti des Aujourd'hui, c'est le troisième riposté. Cet été, après le soudain réfus travailleursdu Kurdistan (PKK), l'un postulat qui semble vaciller: en deve- d'Ankara de laisser des agents de des principaux groupes terroristes. nant plus démocratique, la Turquie sécurité de la compagnie aérienne Aujourd'hui, la Turquie est par- • Modèle s'éloigne d'Israël. En juin dernier, israélienneEl Al opérer dans les aéro- venue à un fragile compromis avec sa "Alors que Erdogan a tenu lespropos lesplus cri- ports turcs, celle-ci a suspendu ses minorité kurde, signant des accords ia violence semble tiques que l'on ait entendus depuis volsà destinationde laTurquie, ce qui de cessez-le-feu avec les groupes noyer la région, une des décennies sur le gouvernement a bloqué beaucoup de voyageursisraé- rebelles et réduisant d'autant ses nouvelle révolution israélien. "Les récentes actions d'Israël liens dans ce pays. Parallèlement, le besoins en armes israéliennes. Même " islamique se déroule ont provoqué une montée de l'antisémi- ministèredes Affairesétrangèresisraé- dans des bastions kurdes du sud du en Turquie", tisme dans le monde", a-t-il déclaré à lien a condamné nombre de déclara- pays comme Diyarbakir, la forte pré- écrit Newsweek un groupe de parlementaires de son tions et décisions de laTurquie. sence militaireturque a disparu. Mais dans un long article parti. Selon lui, en démolissant les Avecla démocratisation et le ren- les allégations parues - notamment consacré .au bilan habitations palestiniennes, en assas- voi des militairesdans leurs casernes, .dans The New W1rker - sur la partici- de Recep Tayylp sinant les chefs des groupes militants Erdogan, comme tout homme poli- pation d'Israël à l'entraînement des &dogan. palestiniens et en faisant le blocus de tique, a dû calmerle noyau dur de son milices kurdes, issues pour certaines La modération la Cisjordanieet de la bande de Gaza, parti, composéessentiellementde reli- du PKK, ont attisé la colère desTurcs de son glluvemement Israël fait du "terrorisme d'Etat". Le gieux conservateurs, et son attitude et en particulier des conservateurs, Isla mo-conservateur ministère des Affaires étrangères de défi à l'égard d'Israël était pain qui ont longtemps soupçonné les "pourrait servir israélien a promptement riposté en bénit pour ces gens-là.Les progrès de Israéliens de vouloir créer un mini- de modèle condamnant Erdogan : "Les alléga- la démocratisation ont également Etat kurde au cœur de la région. Cet pour les pays tions turques selon lesquelles les mesures contribué à éloigner l'ordre du jour été, une série d'attentats mineurs à du Moyen-Orient de sécurité israéliennes alimentent l'anti- politique de la Turquie de celui Istanbul et dans d'autres villes, attri- et le reste du monde bués à un retour en force du PKK, sémitisme [ ... J ne font que conforter ceux d'Israël. Dans les années 1990, les musulman", deux pays avaient une vision du n'ont fait qu'alimenter les théories qui souhaitent causer du tort au peuple turques de complots ourdis par Israël. juij." Les analysteset lespolitiquesdes monde quasiment identique. Isolés du monde arabe, tous deux recher- Seule véritable démocratie au deux pays attendaient que les esprits Moyen-Orient, Israël s'est longtemps se calment. Ils attendent toujours: cet chaient des partenaires dans la région. Avecla guerre qui faisaitrage dans ses plaint de son isolement. Qui aurait échange n'a été que la première salve pensé que la naissance d'une autre d'une guerre des mots qui pourrait provinces kurdes, la Turquie avait besoin d'armes modernes, d'autant vraie démocratie dans la région allait priver Israël de son principal allié au l'isoler encore plus? Hassan Fattah Moyen-Orient. que de nombreux pays européens Au cours des derniers mois, les avaient suspendu leurs ventes à relations bilatérales ont continué à se Ankara en raison de ses atteintes aux détériorer. Le ministre des Affaires droits de l'homme. Durant cette étrangères, Abdullah Gui, a rappelé décennie, la Turquie a acheté pour sans attendre l'ambassadeur de Tur- 3 milliardsde dollarsde matériel mili- quie en Israël - une grosse claque, taire à Israël et les entreprises israé- pour un allié-, et il a annoncé la pos- liennesse sont fait une telleplace dans DU 21 AU 27 OCTOBRE 2004 -- sibilité de nommer un ambassadeur son systèmed'approvisionnement que

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OßSelVateur Du 21 AU 27 OCTOBRE 2004 Ils représentent près de 10%" de 'la popuiation Jran: le réveil des Kurdes

Le regard tourné vers le Kurdistan d'Irak - où leurs frères rêvent de transformer en .) indépendance réelle l'indépendance de fait qu'ils vivent déjà depuis treize ans -, les Kurdes d'Iran cherchent à obtenir de Téhéran la reconnaissance de leur spécificité nationale et culturelle

De notre envoyé ~éc;al ChrisKutschera sont réunis spontanément pour célébrer les an- le Kurdistan irakien. Les attentats qui ont fait niversaires de trois événements tragiques pour 117 victimes dans la communauté kurde ira- anandaj;la capitale de la province du la communauté kurde: le bombardement de kienne à Erbil, le 1er février, ont donné lieu à Kurdi9tan, l'une des quatre provinces par l'aviation irakienne le 16 mars des manifestations de solidarité - de deuil - à kurdes iraniennes, est une ville de 1988, et les assassinats de deux dirigeantsçdu Sanandaj notamment, où des milliers de per- 350 000 habitants, beaucoup plus Parti démocratique du Kurdistan iranien sonnes sont allées se recueillir au cimetière. Et prospère et moderne que les autres (PDKI), Abdoul Rahman Ghassemlou à la promulgation de la loi administrative transi- « Scapitales » du Kurdistan, Souleimaniyé ou Vienne le 13 juillet 1989, et Said Charafkandi à toire, le 8 mars, à Bagdad, a suscité de nom- Erbil en Irak, et Diyarbakir en Turquie. De la Berlin le 17 septembre 1992. Entre ces ré- breuses manifestations, parfois violentes, dans place de la Révolution à la place de la Liberté, unions annuelles, ces étudiants publiaient oc- toutes les villes du Kurdistan sunnite d'Iran. une foule impressionnante se presse en fin de casionnellement un tract, ou un « journal I) sans Que contenait cette loi irakienne explosive? journée sur les trottoirs de la rue Ferdowsi et lendemain. Elle consacrait l'existence du gouvernement dans les galeries commerciales ultramodernes C'est après l'élection de Mohamad Khatami kurde régional, proclamait que le kurde deve- ouvertes depuis peu sur l'avenue Pasdaran. à la présidence de la République islamique, en nait l'une des deux langues officiellesde l'Irak Dans cette foule, beaucoup de jeunes. Des sol- 1997, que les étudiants kurdes, bercés par de et précisait que le système de gouvernement se- dats, car Sanandaj est une ville de garnison, et faux espoirs, ont commencé à s'organiser plus rait fédéral... « Pour lesKurdes irakiens, lefédéra- des étudiants, car elle est aussi la principale sérieusement et à se retrouver régulièrement lisme est insuffisant, mais pour nous qui n'avons ville universitaire et la capitale intellectuelle du pour des discussions sur la philosophie et l'his- rien, c'est énorme », dit un journaliste kurde de Kurdistan iranien sunnite, titre qu'elle a ravi à toire. «Nous n'avons pas un Frantz Fanon, dit Téhéran. Mahabad depuis qu'elle dispose de quatre uni- l'un d'entre eux, mais nous avons Ismail Besikci Que veulent les Kurdes d'Iran, qui représen- versités. C'est à Sanandaj que sont établis la [un intellectuel turc qui a passé une vingtaine tent 8 à 10% de la population? Il est difficile plupart des journaux kurdes qui ont obtenu ré- d'années en prison en Turquie pour ses ou- d'analyser la nature réelle des courants qui les ceinment l'autorisation de paraître. Et c'est ici vrages sur la question kurde] qui soutient que le traversent, car la plupart sont clandestins et les aussi que des étudiants kurdes ont commencé à Kurdistan est une colonie internationale. Car pour revues qui les animent - comme « Pirsyar I) se réunir pour critiquer le rôle des partis kurdes nous l'Iran colonise le Kurdistan iranien pour ex- «( Questions I»~,qui n'est pas allée au-delà de la historiques ... et rêver de j'indépendance du ploiter sa main-d'œuvre bon marché et ses res- troisième livraison - sont souvent interdites. Kurdistan. sourceshydrauliques... » Dans ce bouillonnement, on distingue cepen- « Les étudiCmts kurdes se réunissent secrètement . «La réalité est amère, reconnaît l'un de ces dant un courant constitué d'intellectuels « révo- .dans les foyers de leurs universités, à Sanandaj étudiants qui prépare son doctorat. Nous faisons lutionnaires I>, qui se situent nettement à mais aussi ailleurs en Iran, pour des discussions face à un sérieux problème d'identité: lesjeunes gauche. Proclamant que «le fédéralisme ne doit passionnées sur l'avenir du Kurdistan », confie un ignorent la culture kurde, ils ne connaissent pas la pas être une solution permanente, définitive », ils étudiant de Sanandaj. Informels, illégaux, ces musique kurde. » Mais tous ces jeunes vibrent réclament l'indépendance! « Nous ne nous clubs ont commencé à se créer il y a une di- intensément au rythme des événements qui se considéronspas comme des citoyens de ce pays, dit zaine d'années, quand des étudiants kurdes se . bousculent de l'autre côté de la frontière, dans l'un d'entre eux. Il y a une frontière entre les

LES NÉGOCIATIONS AVEC TÉHÉRAN ••• publiquement, qu'elles aient lieu en Europe et en présence d'observateurs européens. « La carte américaine» ? Les autorités iraniennes sont èonvaincues que les partis kurdes iraniens jouent mainte- «Depuis que leprésident Khatami est arrivé néral du Komala, AbdouIlaMottahadi, ayant nant la carte américaine : «Ces partis kurdes au pouvoir, nous avons reçu l'ordre de demandé un statut fédéral pour les Kurdes espèrent que les Américains vont envoyer leurs résoudre leproblème kurde par le dialogue », af- iraniens, les contacts ont été rompus aveclui, soldats attaquer l'Iran, et qu'ils pourront jouer le firme un haut fonctionnaire du ministère de mais son frère Saleh Mottahadi devrait être même rôle que le PDK de Massoud Barzani et l'Intérieur chargé du dossier kurde. Des ren- invité prochainement en Iran ... Quant au l'UPK de Jalal Talabani en Irak, confie un contres ont effectivementeu lieu l'année der- PDKI, qui n'a pas oublié le traquenard de haut fonctionnaire iranien. Ils ont dit aux nière à Souleimaniyé, dans les locaux de . Vienne (l'assassinat de Ghassemlou en Américains qu'ils peuvent armer des dizaines de l'Union du Peuple kurde (UPK) de Jelal Ta- 1989), ila posé W'l certain nombre de condi- milliers d'hommes et libérer le Kurdistan. Mais labani, entre émissaires du gouvernement tions que les autorités iraniennes jugent inac- les Américains ne veulent pas provoquer l'Iran, iranien et représentants d'une des deux ten- ceptables : le PDKI exige en effet que parce que nous pouvons exercer une grande in- dances du Komala iranie,n.Le secrétaire gé- d'éventuelles négociations soient annoncées fluence sur les événements en Irak. » • C. K.

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Kurdes et les Iraniens. Et quand le Dr Razzani [le . Au Kurdistan iranien: portraits du vendredi de Sanandaj, torturé à mort en nouveau gouverneur de Sanandaj] parle de la d'instituteurs victimes de 1993, et le cheikh Mohammed Rabii, l'imam "sous-culture kurde", nous ne pouvons pas l'accep- bombardements chimiques irakiens. sunnite de la prière du vendredi de Kermancha ter, nous ne pouvons pas accepter des gens qui veu- « Indépendantistes» et . (ville en majorité chiite), assassiné en 1996. lent nous imposer leur culture. » « réalistes », dans leur quasi-totalité, Aujourd'hui, ces gens sont en même temps Alors que certains intellectuels kurdes tien- reprennent la lutte armée. fondamentalistes ... et pro-Saddam : « Les gens nent ce courant pour dominant, d'autres assu- ici sont mal informés, dit un journaliste kurde de rent que les « gradualistes ) sont aujourd'hui Sanandaj. Il y en a même qui ne savent pas ce qui beaucoup plus nombreux que les « indépen- Pour l'instant, ce bouillonnement n'est pas s'est passé à Halabja et qui ignorent l'ampleur des dantistes I). Que disent les « gradualistes ) ? Ils dangereux pour Téhéran car il n'est ni struc- crimes de Saddam Hussein. » avancent que (I la thèse de l'indépendance n'est turé ni encadré. Et cela malgré l'existence de La presse kurde, il est vrai, se limite à une pas défendable et [qu']il faut être réaliste, accorder deux partis kurdes qui ont une longue expé- demi-douzaine de publications, nées au début ses rêves avec les réalités du Moyen-Orient, parve- rience de la lutte politique et de la lutte armée: des années 2000 dont les tirages oscillent entre nir à sesfins pas à pas dans un monde où règne la le PDKI et le Komala. Il est vrai que le pre- 10 000 et 20 000 exemplaires. Ces journaux - globalisation ». mier, qui semble conserver une certaine popu- en fait des hebdomadaires à la publication plus Indépendantistes et réalistes s'accordent ce- larité auprès des jeunes villageois, a été ou moins régulière - sont bilingues, comme pendant dans leur quasi-totalité pour récuser la terriblement affaibli par l'assassinat d'Abdoul l'exige la loi sur la presse, mais la version en lutte armée. (I Nous avons retenu les leçons de Rahman Ghassemlou et de Said Charafkandi, persan n'est pas la traduction de la version l'histoire, de l'expérience. Nous voulons une vie et s'est discrédité auprès des intellectuels. Les kurde. Et leurs journalistes reconnaissent qu'ils tranquille )l, admettent des intellectuels kurdes étudiants reprochent aux vieux militants qui le pratiquent constamment l'autocensure. (I Il y a réunis dans un appartement décoré du drapeau dirigent de ne pas être assez radicaux, de reven- beaucoup de lignes rouges, dit un journaliste kurde - (I le drapeau d'une nation absente». (I J'ai diquer l'autonomie au lieu de réclamer le fédé- d"'Ashti", publié depuis février 2004. Nous ne des enfants, dit une Kurde qui milite dans un de ralisme et - notamment - de ne pas avoir créé pouvons pas beaucoup parler des Kurdes, et encore ces groupes. Je ne veux pas que mon fils ou ma une télévision par satellite. Quant au Komala, moins des Kurdes iraniens. )l « Les autorités nous fille tue un Persan. Et vice versa. » « Les Kurdes de divisé et ravagé par des querelles idéologiques ont demandé de ne pas trop parler du fédéralisme l'étranger nous critiquent, nous reprochent cette ap- sans fin sur les voies de la révolution socialiste, mais nous le faisons: nous publions des articles sur proche. Et le gouvernement est convaincu que nous il est l'objet de critiques encore plus sévères. les pays où est appliqué le fédéralisme, sur les diffé- sommes des séparatistes. Nous sommes donc criti- Les étudiants kurdes iraniens reprochent en fait rents types de fédéralisme, dit un journaliste de qués par tout le monde )l, constate le responsable à leurs partis de « ne savoir faire ni la guerre ni la "Roj Halat" , dont le premier numéro est sorti d'hne publication kurde, qui assure que (I les diplomatie» . le 18 janvier 2004. Nous ne pouvons pas parler événements en Irak ont une influence positive sur le Que leurs compatriotes ne soient pas tous directement des problèmes des Kurdes iraniens, alors , gouvernement iranien, qui doit s'adapter au nou- des révolutionnaires, les intellectuels kurdes nous parlons des problèmes des autres Kurdes. » veau contexte, au nouvel ordre mondial». Ce qui progressistes le reconnaissent volontiers. Ils ad- (I La loi sur la presse nous permet d'écrire environ n'empêche pas un jeune homme qui assiste à la mettent aussi qu'il existe au Kurdistan un im- 20% de ce que nous pensons, résume un journa- réunion de rappeler qu' (I il n y a pas de démocra- portant courant sunnite fondamentaliste qui a liste d'''Aso'' qui se considère volontiers tie au Moyen-Orient et [que] le dialogue ne résou- su mobiliser des foules après la mort de deux comme "révolutionnaire". Nous marchons sur le dra rien ». religieux sunnites, Ahmed Muftizadé, l'imam dos d'un 'scorpion. » C. K.

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A Tekelli, un village kurde de 950 habitants situé à 12 kIT!de l'Irak et 8 km de l'Iran, les habitants espèrent que la promesse d'une adhésion à l'Europe conduira au retrait des troupes d'Ankara ( BIENVENUE AUX FUTURES POl Tout à l'est de la Turquie, à la frontière de l'Irak et de l'Iran, les Kurdes rêvent d'appartenir à l'Union européenne. Le 6 octobre, estimant que la patrie d'Atatürk satisfaisait aux critères de Copenhague - des institutions démocratiques et une économie de marché saine -, la Commission européenne a proposé aux 25 pays de l'Europe élargie d'envisager l'adhésion future de la Turquie. Candidat depuis 1987, Ankara met en avant sa position

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la région. Sous un drapeau de l'Union amené par nos journalistes, les hommes de Tekelli, entourés de leurs enfants, à la sortie de la mosquée, ont refusé que leurs femmes les accompagnent. ITES ORIENTALES DE L'EUROPE atlantiste et laïque. Au contraire, les opinions publiques européennes s'interrogent sur l'entrée d'une nation de 80 millions de musulmans, qui serait, démographiquement, la première puissance de l'Union. Tandis que nos reporters se sont rendus au Kurdistan, à la porte extrême-orientale de la grande Europe, Edgar Morin, directeur de recherche au C.n.r.s., explique pourquoi il est essentiel d'« inclure» l'ancien Empire ottoman.

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1. Les animaux domestiques sont au cœur de la vie des Kurdes campagnards aux trés faibles revenus. 2. Dans la mosquée de Gunyazi, l'imam Ismail se désole car,

selon lui, les Kurdes sont de "mauvais musulmans Il qui ne pratiquent qu'épisodiquement. 3. C'est avec des branches d'arbres à peine équarries que les villageois réparent leurs demeures de pierre et de bois. 4. Les femmes kurdes, musulmanes, ne portent que rarement le voile et se déplacent en toute liberté.

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Pas d'eau courante et deux voitures seulement au village. ,Pour survivre, on fait de la contrebande de moutons

A eux seuls, les Kurdes vivant dans l'Est anatolien, entre 15 et 20 millions d'habitants, sont plus nom- breux que les populations de 19 des 25 Etats de l'Union. Malheureusement, leur niveau de vie est l" très loin de celui de leurs hypothétiques nouveaux voisins. Essentiellement agricole, d'accès difficile, le Kurdistan turc a longtemps été une terre de répression d'où tout avenir était banni pour les autochtones. Ils ont résisté comme ils ont pu, en travaillant dur aux champs comme en faisant du trafic de bétail ou d'essence avec)es pays limi- trophes. Aujourd'hui, alors que la trêve entre l'ar- mée turque et l'ex-P.k.k., le parti indépendan- tiste, semble durer, les Kurdes se laissent aller à l'idée d'un avenir meilleur à l'abri de Bruxelles.

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Un an a l'école, c'est environ 170 euros. Bien trop pour mettre tous les enlants en classe

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, ' Léducationest l'avenir'dèCétie province perdue de l'Eurasie, Ravagé par la guerre pendant quinze ans, de 1984 à 1999, le Kurdistan espère' que l'entrée dans l'Europe adoucira son sort. Ankara devra en finir avec sa politique de « turquisation » de la région, et reconnaître les droits de ce peuple millénaire. Depuis 1925, le pays des Kurdes est partagé entre quatre Etats, la Turquie, l'Iran, l'Irak et la Syrie. La grande époque des principautés prospérant sous le règne de Saladin imprègne pourtant toujours la mémoire de çes descendants des Mèdes. Pour les habitants de Tekelli, l'Europe est l'occasion de leur reconnaissance. Géographiquement, ils n'en ont aucune définition précise, et certains vont jusqu'à y inclure Tokyo, mais, symboliquement, c'est tout ce qui évoque la modernité, l'abondance et la paix.

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1. Rares sont les familles qui ont les moyens d'envoyer leurs enfants au lycée de Semdinli, la ville voisine (ici, sur '.:" le chemin quotidien du retour), 2. et 3. l!école de Tekelli compte 150 élèves pour 6 instituteurs, 3 sont des Kurdes, les 3 autres sont turcs et, par sécurité, dorment à la base militaire voisine. Tout l'enseignement est dispensé en ture. Parler kurde est encore strictement interdit. 4. Image rarissime que celle de cette femme kurde se servant d'un téléphone portable, sans doute un cadeau d'un de ses proches émigrés en Europe de l'Ouest.

93 Revue de Presse-PreSsRevîew~Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti A Gunyazi, bourg kurde, à lU kllomèlres N° 2892 du 21 au 27 oClobre2ûû4 de l'Irak,loutie- mUDde a une sœur DU un cousin de.l'autre côté de la frontière

DE NOTRE ENVOYE SPECIAL MICHEL PEYRARD .,

.,~ '.' ,- . partir de Yuksekova, la grande vill~del~~t;::t~ùtP~cOurir 5 kilomètres d'une piste qui mène s'imaginerait volontiers en guide. Des étrangers, à ., vallée, rebaptisée« HèroinCity )~'parc~:(v~rsles frontières iranienne et irakienne, le long vrai dire, on n'en a jamais vu à Gunyazi, à l'excep- que l'opium en provenance d'Irany-traÏi~;::; :".d)IIie riVièr:ebordée de peupliers. «TIy a trois ans . tion de ce petit groupe de chasseurs aUemands ve- site avant de rejoindreles éapitalè$ êûtO-::<>~hcorè,.vous n'auriez pas pu venir jusqu'à nous, nus,il y a vingt-cinq ans, s'offrir un trophée. «Ils péennes, le paysage semétiunoq)hose;.:':, ::expliquë le paysan râblé, aux yeux malicieux. Il voulaient traquer le tigre, se souvient le vieux La route se fraie habileti1ènÙîn.p~sagë;:.;; 'n'y avait pas moins de six barrages à franchir de- Mahmoud, le père de Mevlout, qui les accompa- entre les abûnes vertigineUX;sOUsl'œilt~~,::.•:'ptiisSerndinli. » Est-ce cet isolement qui a favorisé gna dans la montagn~. Mais les tigres de la Cas- probateur de gigantesques à-piès qui vous toisent:, .semblables vertus de bon vouloir et d'hospitalité? pienne ont disparu de la région. Alors ils sont re- du haut de leurs 4 000 mètres. Avec ses grappes de : .Depuis notre arrivée, il n'est pas de pauvre ma- partis avec la peau d'un ours.» De toute manière, moutons qui mâchonnent les pentes couvertes de 'sure qui ne se transforme en palais pour nous ac- cette époque est révolue: il y a longtemps que les steppe jaune, ses ruches bourdonnantes disposées cueillir. Sur les tapis élimés, où les voisins, la cu- villageois ne chassent plus les plantigrades et les sur les berges d'une rivière poissonneuse, l'en- riosité émoustillée, se pressent, on offre tout ce loups. «Les soldats turcs pourraient nous prendre semble pourrait paraître bucolique s'il n'était sou- . qu'on a: le thé brûlant, un sac de pommes ou de pour des membres du P.k.k. et nous abattre.» dain, au détour d'un virage, ce cratère béant qui a noix, quelques cigarettes. Le temps passe en sou- En attendant l'improbable manne touris- éventré le bitume. «Mine, explique Cemal, le rires et, sous les propos les plus anodins, on devine tique, Mevlout, 53 ans, survit avec deux vaches, chauffeur. Elle a explosé hier soir, au passage d'un bientôt la soif d'affirmer une identité, d'autant quatre chèvres, un bosquet d'arbres fruitiers et les convoi militaire. Sans l'atteindre. » Bienvenue plus revendiquée que longtemps niée. raisins de la vigne communautaire. C'est peu pour dans ce qui pourrait être, dans dix ans, les confins Comme ses voisins, le village a été jadis dé- nourrir les cinq de ses dix enfants qui demeurent à de l'Europe. Pour le gouvernement turc, ce «Far baptisé, dans le cadre de la politique de turquisa- la maison mais, ici, c'est la norme. Pour apprivoiser East» grandiose, qui n'a pas grand-chose à envier tion forcée. Quand ils sont en confiance, ses habi- la misère, les hommes se livrent fréquemment à la à l'Arizona et au Grand Canyon, s'appelle «le '. tantsosent parfois l'évoquer sous son nom kurde, contrebande de moutons en provenance d'Irak ou Sud-Est anatolien ». Ses habitants, eux, s'obstinent strictement prohibé: Kelask. C'est ainsi qu'ils d'essence avec l'Iran. Chacun a une sœur, un cou- à le désigner d'un vocable interdit, vecteurde rêve voudraient le voir figurer sur la carte de l'Europe. sin, de l'autre côté de cette frontière intangible, dis- et de souffrance: Kurdistan. Car si l'on adumal, ici, à citer un pays de l'Union tante d'une vingtaine de kilomètres. On la rejoint A l'entrée de Semdinli, bourgade la plus - à l'exception de l'Allemagne. où vivent en une nuit, par de petits sentiers, pour revenir le orientale de Turquie - Istanbul l'européenne n'est 400000 Kurdes -, on est sûr d'une chose: on en lendemain, une mule lestée de deux bidons de iilus qu'un souvenir vieux de 1600 kilomètres et, .' sera un jour. «D'abord parce que d'après ce 75litres. Seul disponible ici, ce carburant de mau- désormais, le regard se tourne natureUement vers qu'on en voit à la télévision, les gens ont l'air heu- vaise qualité mettra plus d'une fois notre moteur l'Iran et l'Irak tout proches -, un panneau annonce reux, estime Mevlout. Ils peuvent parler libre- au supplice. Mais acheté 15 centimes d'euro le litre 14200 résidants. A l'évidence, le chiffre est SOUS-e5- ment leur langue et respecter leurs traditions et et revendu trois fois plus cher, il permet aux villa- timé si l'on considère tous celp( que l'on croise en leur culture. »Ensuite, parce qu'à Gunyazi, l'Eu- geois d'affronter certaines dépenses somptuaires, ville, vêtus de tenue camouflée, fusil automatique rope a un visage. Celui de Serafettin, un jeune de à commencer par les frais de scolarité. «Tous les en bandoulière. Ilsse déplacent souvent en convoi, Semdinli, parti, il y a quelques années, travailler enfants ne vont pas à l'école, avoue Mevlout. Nous précédé d'une automitrailleuse. Car Semdinli est en Allemagne. n'en avons pas les moyens. Un écolier coûte l'une des principales bases opérationnelles de l'ar- L'été, Serafettin revient dans sa région natale 300 millions de livres turques par an [environ mée turque contre les «terroristes ». C'est ici que, , au volant de sa Hm. w. et se pavane dans les ruelles 164 euros]. C'est ce que nous avons pour vivre en attaquant un commissariat, le 15 août 1984, le poussiéreuses au bras de sa blonde épouse, une pendant trois mois. » De toute manière, l'école, Parti de.s travailleurs du Kurdistan (P.k.k.), qui Allemande, «presque aussi belle que sa voiture », construite ily a quarante-sept ans, menace ruine. prône l'indépendance, lança une insurrection ar- juge Mevlout. Ce qui n'empêche pas Serafettin de A Gunyazi, comme partout ailleurs dans les mée qui durera quinze ans. Jusqu'en 1999, et la continu~r à entretenir, au village, sa première montagnes, il n'y a pas d'eau courante et rarement trêve décrétée après l'arrestation de son leader, épouse et ses dix enfants. D'autres, comme Ah- . l'électricité. Le village compte en tout deux voi- Abdullah Ocalan, cette guerre totale a coûté la vie mad, Ali ou Veli, l'ont imité depuis, avec moins de tures - des Renault - et quelques motos antédilu- à 36 000 personnes, provoqué le déplacement succès. «Ils ont travaillé six ou sept ans là-bas, viennes dont Mevlout est l'un des heureux pro- forcé de centaines de milliers de Kurdes et la mais ce n'est pas assez, constate Mevlout: quand priétaires. Il n'y a pas de centre de santé; un destruction de nombreux villages. Aujourd'hui, la ils rentrent, ils dilapident vite leurs économies. rebouteux fait office de médecin. Seul luxe : les «paix armée» décrétée de part et d'autre demeure Aujourd~hui, ils sont encore plus pauvres que antennes satellites dont s'orne chaque maison. ponctuée d'accrochages et d'embuscades. nous.» Lui aussi, autrefois, a bien pensé s'expa- Les récepteurs sont branchés sur R.o.j. T.v.et Kur-

Mais la main de fer d'Ankara s'est gantée de trier. TIs'était même procuré un passeport, mais le distan T.v., deux chaînes qui émettent en kurde oj velours. «C'est le premier bienfait de l'Europe; 35- père s'y est toujours opposé. Tout juste lui a-t-il depuis la Belgique et l'Allemagne. Car en dépit sure Mevlaut. Pour remplir les critères d'adhé- permis, en 1976 - il avait 24 ans -, de se rendre à des promesses du gouvernement d'Ankara, sion, la Turquie a dû desserrer l'étau qui nous ase. .Ankara pour yvendrt< leur miel. Depuis, l'horizon sommé de respecter les critères de Copenhague, phyxiait. » Mevlout Camiye habite Gunyazi, un du paysan se réduit à ces moritagne~ qu'il arpente les Kurdes. sont' toujours privés de moyens joli village de 500 habitants, niché dans un repli de '. encore avec précaution, tant les mines y sont d'expression. Dans les écoles, les enfants, qui ne la montagne, dont le rocher taillé et le bois des nombreuses. TIy a trois ans, elles ont tué un jeune s'expriment chez eux que dans leur langue mater- maigres forêts ont servi à con~truire les cinquante et, cet été, seize vaches du village. «Ça peut dé- nelle, sont toujours contraints de parler turc, . maisons. Pour l'atteindre à partir de Semdinli, il. courager les touristes », estime Mevlout, qui chaque journée s'ouvrant par ('hymne national •••

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••• honni et une ode à la gloire d'Atatürk, fos- voulons seulement la protection de l'Europe . troupes d'Ankara. Les Kurdes, qui haïssent ces soyeur du Kurdistan. Alors, faute d'assiduité, les Nous craignons qu'en cas de rdus les militaires collaborateurs, les baptisent « cash» (ânons). « La fillettes ne parlent souvent que kurde et les gar- frustrés ne prennent leur revanche au Kurdistan. nuit était depuis longtemps tombée quand ils çons, bien mal turc. « Comment pourrions-nous » Ce sentiment de se trouver à la croisée des che- nous ont pennis de nous relever, poursuit Mev- nous en sortir? s'exclame Burhan, un voisin. En mins est omniprésent à Gunyazi. Chacun sait que, lout, qui mime la scène. Mais ils ont emmené trois cents ans d'existence, notre village n'a connu à quelques encablures, dans les montagnes d'Irak, quatre d'entre nous.» qu'un cas de promotion sociale: un petit paysan 5000 combattants de l'ex-P.k.k., rebaptisé Kon- Prison, torture, exil, a été le quotidien des devenu instituteur. Ceux d'entre nous qui sommes gra-Gel, n'ont toujours pas déposé les annes. Le Kurdes depuis les années 20, quand le traité de parvenus à trouver un '~~.~ mouvement rebelle est Sèvres, qui prévoyait la création d'un Kurdistan travail à Istanbul ou dans g'"~ J:A~ certes en pleine déliques- indépendant, fut finalement annulé par celui de les stations touristiques " .:,\"'J.'~,'cence. Mais rongée p~r Lausanne, en 1923. Les plus vieux racontent des de la côte avons été ren- "';;71' ,-' ., les querelles de pouvOIr, années d'errance, pOnctuées de massacres. A voyés parce que Kurdes +S;t'- et à défaut d'être capable 80 ans, Mahmoud, le père de Mevlaut, se sou- .. ou sous prétexte que :1 de construire l'avenir, vient de son départ précipité du village, à la suite nous parlions mal turc. l'organisation pourrait de l'insurrection de 1930. Il a vécu plus de vingt Je sais qu'en France cer- bien être tentée de re- ans à l'extérieur, d'abord en Irak, puis en Iran, où tains s'opposent à la can- prendre, un jour, la lutte .ila rencontré Hazal, sa femme, avant d'être au- didature de la Turquie. année. Depuis cet été, la torisé à rentrer à Gunyazi, dans les années 50. « Dites-leur, s'il vous rupture de la trêve a ainsi J'ai vécu toute une vie privé d'identité, explique

plaît, que nous n'irons ,1;. • a __ 'è été plusieurs fois annon- le vieillard. Je voudrais pouvoir mourir avec la cée. Sans conséquence certitude que mes petits-enfants ne connaîtront ,P\~~~,~~a~~;~;~.~.\;~t,:.~~~'~\I majeure pour l'heure. pas ce malheur. Je n'ai qu'un espoir et il s'appelle ~, Mais jusqu'à quand? l'Europe.» Comme le vieux Mahmoud, les 15 à ~~!~~~'~~ , « Cela dépend de vous, 20 millions de Kurdes de Turquie - par compa- .."', . , ~ ,', \.?', , ....- -'~ dit un villageois. Si dans raison, 19 des 25 pays de l'Union ont des popuia- nb dix ans nous ne sommes pas européens, alors oui, tions inférieures à 20 millions d'habitants - se n nous reprendrons le combat pour un Kurdistan prennent aujourd'hui à rêver. A Gunyazi, il n'y a , ,.: \"':,(,i';'., , :~~ indépendant.» Pour l'heure, bien peu sont ceux guère qu'Ismaïl, l'imam de la petite mosquée (. . ~t's~IE,~,-

ParisMatch. A l'époque de l'Inquisition, vos ancêtres juifs Europe, précisément pour la renforcer. La Turquie P.M.~Europe est leseul exemple dans l'Histoire de pays qui, ont quitté l'Espagne. Vous êtes l'enfant d'un père turc et appartient à l'Europe par nature. cinquante ans avan~ s'entre-tuaient et décident d'avan- d'une mère grecque. Ces origines vous donnent-elles P.M.Récemment, le Parlement turc a voulu émettre une cer ensemble. Qu'est-ce que la Turquie peut lui apporter? une conscience européenne plus aiguë? proposition de loi visant à interdire l'adultère. La Turquie T.K.Ce serait un facteur d'apaisement, de stabilité pour Tcheky Karya. En un sens, oui. Aujourd'hui, heureuse- a encore de gros progrès à faire avant l'intégration ... tous ces jeunes qui ont un problème identitaire car la ment, les nouvelles générations ont appris à négocier T.K. C'est évident. Quand on va au Maroc, en Turquie ou religion musulmane est celle qui progresse le plus en la différence. Il y a eu un gros travail de fait. dans ces pays anciens, on est fasciné car c'est comme France. P.M.Souhaitez-vous l'intégration de laTurquie à l'Europe? si on se reconnectait avec quelque chose de plus or- P.M.~idée du djihad est très présente dans les banlieues, T.K.Ce serait une bonne chose. Mais je comprends l'an- ganique et de plus humain. Ces gens ont un rapport et la Turquie a ses extrémistes. Comprenez-vous que la goisse que peuvent ressentir les uns et les autres. Il différent au temps et à la vie. Parallèlement, leurs tra- crainte de l'islamisme radical préoccupe les Français? faut apprendre à les connaître. ditions et leurs lois sont impossibles aujourd'hui. Cela T.K.Qui, je le comprends. Mais ce sont des sujets sur P.M.Qu'est-ce qui a changé par rapport à la Turquie de prendra du temps pour que ça change, l'intégrer dans lesquels il est très difficile de se prononcer. votre enfance? l'Europe, c'est faciliter son évolution. P.M.Vous avez délaissé partiellement le cinéma pour la T.K.1lYa beaucoup de gens aujourd'hui à Istanbul qui P.M.Et celle de l'islam aussi, peut-être? musique, pourquoi? sont modernes. Les Turcs ne sont pas arriérés. Ils sont T.K.Je suis touché par le désir d'ouverture, de tolérance T.K. Depuis l'enfance, je rêvais de me mettre à la gui- éduqués, intelligents. Ils ne sont pas des terroristes. et d'acceptation des différences. Ce que je sais, c'est tare. Mais à cause de toutes les connotations asso- Mais il existe une inquiétude à leur sujet, j'en conviens. qu'il existe des imams pour dire que le Coran ne leur a ciées à l'instrument -les cheveux longs -les joints, P.M.1ls'agit d'un pays musulman à 99 %, qui comptera pas appris la guerre alors que d'autres s'en servent mes parents n'ont pas voulu. 90 millions d'habitants en 2025. , comme d'un moyen de répression. P.M.C'était la dimension artistique qui les dérangeait? T.K.Qui, mais la Turquie est une république et une vraie P.M.La religion était-elle importante dans votre famille? T.K.Qui. Ils pensaient qu'être artiste n'était pas un vrai démocratie. Si les musulmans sont au pouvoir, c'est T.K.Pas au sens de la pratique religieuse. Elle l'était au métier. Ils disaient: "On ne travaille pas pour la gloire, par la démocratie. Souvent dans l'Histoire, la Turquie a niveau des racines et des repères. Mon père était il faut gagner de l'argent." Le blocage était total. Je été un pays tampon. Pendant des années, la flotte quelqu'un de laïc. Mais il avait ses dialogues intérieurs. suis quand même devenu acteur. _ américaine était en mer Noire. Du point de vue des J'étais surpris de le voir les jours de fête ... son mysti- , Tcheky Karyo sera à,/'4fich,e le 27 octobre d'" Un IOllg Américains, je pense que ce serait bien qu'elle soit en cisme me touchait. dimanche defiallçailles ».Iefilnz de Jean.PierreJellllel.

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et dés tribunaux d'exception. Elle avait été libérée en juin dernier après dix années de prison Les cadres fondamentaux de la loi ont été profondément re- maniés ; reste à savoir si la loi peut être effectivement mise en 'Troisième procès pour œuvre: Le procès de Leyla Zana . et de ses amis va donc per- mettre de vérifier que le change- l'ex-députée kurde Leyla Zana ment n'est pas seulement inscrit . dans les textes et qu'il se traduit également en actes. Istanbul : .Déjà, les conditioiis de cette Marie-Michèle Martinet nouvelle comparution difiêr~nt des précédentes. Comme le pre- CÎBeleur avocat, Yusuf Alatas, Ubérée en juin après dix an- Ie's quatre anciens députés nées prison, l'ex-députée Leyla kurdes seront libres, en PPn- Zana !!~appr~te à être jugée pour cipe, de ne pas comparaîtré dè-. la troisième fois depuis sa pre: vant la Cour qui ne sera plus. mière condamnation en .1994. cette fois, la Cour de sûreté de Son procès, qui s'ouvre aujour- l'Etat, mais la cour d'assises d'hui, devrait durer plusieurs d'Ankara. Et pour Yusuf Alatas, mois. Le chef d'accusation est. « il n'est pas question qu'ils re- toujours le même: l'ancienne tournent, en prison» puisqu'ils députée kurde ainsi que trois de ont déjà 'purgé une peine supé- ses collègues, Hatip Diele, rieure à celle prévue dans le 'Orhan Dogan et Selim Sadak, nouveau Code pénal. vont devoir répondre de leur Depuis sa sortie de prison, ily soutien présumé aux rebelles a quatre mois, dans l'attente de kurdes du PKK,engagés dans la ce nouveau procès, Leyla Zana guerre sanglante contre l'armée s'est efforcée de reprendre ses turque'qui, entre 1984 et 1999, Leyla Zana s'est rendue à Bruxelles le 14 octobre pour . marques dans la vie politique a causé la mort de plus de' recevoir le prix Sakharov, qui lui avait été attribué en 1995.. du pays. Après avoir déclaré, le 30 000 personnes. Elle était alors en prison pour son soutien présumé aux . jour de sa libération, que « le rebelles kurdes du PKK. (PhotoLogghe/AP.) D'abord condamnée à 15 an-. temps de la paix » était venu, nées de prison en 1994, Leyla elle a parcounlle Sud-Est ~a- Zana avait"été rejugée avec ses Condamnation ef provoqué des procédure. Dans le même tolien et participé à de nom- amis en avril.dernier, à la de- réactions irritées de la part de temp!!, et sans préjuger de la pa- breux meetings politiques, pro- mande de la Cour européenne.. 'l'Union européenne, avait fina- role finale des juges, il marque voquant une certaine irritation des droits de l'homme considé- lement été annulé par la Cour d'ors et déjà un tournant dans dans la sphère militaire turque. rant que le premier procès, de cassation pour vice de procé- l'histoire judiciaire turque, bou- Ce qui ne l'a pas empêchée de n'avait pas été équitable. Le ver- dure. leversée par la récente adoption poursuivre sa route: la semaine dict du second procès, qui avait Ce troisième procès est donc du nouveau Code pénal,l'aboli- dernière encore, autorisée à confirmé la pré.cé~ente ,l'abputissement d'une Jongue . tion des cours de sûreté de l'Etat quitter momentanément le ter- ritoire turc, elle s'est rendue au Parlement européen de Bruxelles pour y recevoir le prix Sakharov, qui lui avait été attri- o'

96 . ~ .. J.'":t::.:.: ... ,; ...... ~- •.• - '-""~ ':~"rf.:j .. : ..•. ,~ _.< •• :-:.:'~:l ...~,.:;,.~:./,:/;::' .:.. ',. Re~ue de:.P.t~se~p.'fè~~:.:RkiJie~~.~if~~~d.ka'Ç~p~~ki.~is.tä;St~1tl,Jà-Dentrode la Prensa-Baszn Özeti • __ A ._

l'Europe. une simple organisation internationale, et non une entité poli- Les euröâéI)lité~Ve~t~i>aébattent tique capable de créer un ordre social européen, a-t-il expliqué. Or qui le souhaite? Les Américains! » n .à..lstan:bl.Îl~:dl~:]'adhêsion,turque a exhorté les Européens à ,( Ile pas . , -', . ',- .,. répéter l'erreur i;Ju'ils /Jilt rnmmi. ' 0 polonœs 'lmnouS empêchent d'adop- I- ISTANBUL' . ;tlite~ ~~~(1ohalih~;;crbis~tu~~;au 1~f1-;: :twn? N'est-ce pas.plutôt l!ntelligence U » 0 . . . é' "1 . .: jtemain de 'Iadeuxième guerre mon:: .' de .. certaines élites qUI les y a ter là Constitution! de notre envoyée sp CIae .' ,';. . .., , . ' d';> t il d dé ~ 'sant M. Cohn-Bendit a assuré que' ~ N . , . . '. .' ";, .'....)llale. ce,sont les peuples .allemand.et.. con Ults. », a- - eman ,laI Cestsurlesnve~:.duBosphor,~,¥; ..'\'..;..... _.. :.... t..'.. 1"1 ''', '1"; m'anifiestement allusion au secret . « l'idée fédéraliste, voulue par les six '. ....'..c,a" V - ..'.fi 'e::,' ;J~ançals;;qUl'on vou u: a,.rcconCl10:. . . Ji ~ .paysfondateurs, est morte avec l'en- .~ ~~:~i~~~~~P~es~~ié~:d~:I;;(:;~.~:(::;.;'>,:t!.ß::./;:~:."~:'::.~:.,:,::_\!'~:. :,/ ..'~~~~~e~~~~l~~;e~ e~~~b~~ .trée de l'Angleterre », et que « le 1,9 au 22 octo~re; po,ur -ré.~I~e;r')~:"~RéœpjraÛjtip)Erdogan' . commun du charbon et de l'acier. pays qui risque de faire capoter la ==0 ] ouverture rapIqe' de. négocIationsc!;:'> .'. ~.: ;,: /; ..1:,-..... :' .. ' ,.... Constitution, c'est l'Angleterre, pas la d'adhésion entre . l',Ùnion '..eiu:o{:':-'en visité à'Pa'ris: '. : " NON AU. R~FiRENDUM Pologne ». M. Voggenhuber a ~ péenne et la . Turqüie: «Notre:':;',: ,; ',':,.\> ..' •.. '~;_"'. ','M Cohn-Bendit s'est par ail- demandé si la Turquie veut « autre ~(W groupe est majoritairementfavordbl~:';.:~)':;L~"pÎ'èr'j:iié1-\mir:itsfrèturt,Recèp' ..'leur;, dit totalement hostile à ce que chose que la prospérité » en entra,nt '-t à ce qu'elles démarrent en 2005»,.3' :,f'Ja'yyip '~Iitogârl;.,A",i :effedue ::une '.' .la France soit consultée par référen- dans l'Union européenne. (~Souhai- décl~é Dani~l Co~-B.~n~t, .leur'~;:~isite:pdyé~ à,':.P~:ii$;;-lT!ér.cr~~i2c(.e~.~.•' . dum sur .l'adhésion de la Turquie. te-t-elle participer au rêve euro- p.résident, espérant ,amsi farre pres~::: jei.idtp'ôètobre;.:'à:ptes~ela~rance, .; « La question ne sera pas de savoir si péen ? », a-t-il questionné. SIon sur les ch~fs d Etat et de gou-, .~'~mardl; de se prononcer pour I ouver- :. l'on veut ou non intégrer [les Turcs J, . Un universitaire, Ahmed Insel, vernement, qw devront fixer une .' 'ture de négociations d'adhésion. de: . ce sera "Aimez-vous ou non les musul- professeur à Paris et à Istanbul, lui a date lors du Conseil européen .du: la Turquiè à l'Union européenne.' . mans?" », a-t-il affirmé. «Regardez renvoyé ]a question, jugée « à lafois 17 décembre. .. . ,,11 est très important pour nous ce qui s'est passé en Allemagne, a-t-il pertinente et impertinente ». « Est-ce L'eurodéputé a~tric.hienJ~hannes que la France nous. apporte le sou- ajouté à l'appui de sa démonstra- que la France profonde ou l'Autriche Voggenhuber, qm faIt partie de la tien nécessaire" lors du sommet profonde partagent le projet euro- minorité Verte défavorable à l'en- européen du '7 décembrè, qui doit tion. La diri~eante de la CDU,A!,?~la péen ? a-t-il demandé. S'il y a crise trée de la Turquie, lui a apporté une se prononcer sur une ouverture des Merkel, a du reno~cer à s~ petition de l'identité européenne, le cas turc vive contradiction lor,S d'un débat négociations d'adhésion avec Anka- pour ,un l!artena~1Qt.sp~clOl~p~rce en est le symptôme, pas la cause! » sur« les frontières de 1Europe ». Il ara, a déclaré M. Erdogan avant d'em- . que 1 extreme drOIte etQ/t prete a la M. Insel, vivement approuvé par d'abord déploré que « ni lespeuples barquer dans l'avion pour Paris. . signer! » . M. Cohn-Be'ndit, a regretté que niles Parlements »n'aient été consul- M. Erdogan devait rencontrer le « L'intégration de la TurqUIe « dans le subconscient des Euro- tés sur lune telle c~d.idature avant . secrétaire général de l'OCDEDonald contredit pleineme~t le projet d~s péens, y compris de certains hommes le sommet d'Helsinki, en déce~- Johnstone, ainsi que des milieux d'af- pèresfondateurs de 1 Euro~e !a ré~~- politiques comme François Bayrou, bre 1999, au cours duquel, « apres faires et le député UMPPierre Lellou- qué M. Voggenhuber, qUI a part~CI- ce soit la religion musulmane qui un simple tour de table », les chefs che membre de la commission des . pé aux travaux de la ConventIon pose problème ». « Les Anglais, qui d'Etat ont décidé que la Turquie aff~i~es étrangères à l'Assemblée présidée par Valéry Giscard d'Es- . sont les fossoyeurs de l'Europe, sont avait vocation à rejoindre l'Union. nationale et membre du groupe taing. Si l'on intègre la Turquie, pour- jugés européens parce qu'ils sont chré- ~. C0I;n.-Bendit lui a suggéré de d'amitié France-Turquie. - (AFP.). quoi refuserait-on le Maroc, Israël ou tiens », a-t-il déploré. «bIen distinguer les peuples et les ------la Pales';ne;> 0 fi .. d . " .» « n era amsl e Rafaële Rivais

.IRAN Réunion, hier à Wenne, entre les représentants de Paris, Berlin, Londres et Téhéran Les Européens négocient ..,. 0 un compromis. nucléaire avec l'Iran 0 N ~ La France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne vont pour- ll::: suivre dans quelques jours leurs négociations avec Téhéran moins d'être traîné devant le CQ échange d'un « paquet» de 0 ; sur le programme nucléaire de l'Iran, a déclaré un respon- Conseil de sécurité des Nations mesures destinées à rétablir la E- U sable iranien après une réunion hier à Vienne, La réunion, unies, s'il n'a pas fait la preuve confiance : reprise des négo- 0 commencée hier à la mission fraJIçaise à Vienne, a été présen- avant le 25 novembre pro- ciations pour un accord com- N N tée comme celle de « la dernière chance » avant la prochaine chain de ses intentions paci- mercial avec l'Union euro- 25 session de l'Agence internationale de l'énergie atomique .fiques en matière nucléaire. A péenne, fourniture de ~ (AlEA); le 25 novembre à Vienne, laquelle devra détemüner ~ . cette date, le Conseil des gou- . combustible russe pour de fu- ll::: elle envoie le dossier nucléaire iraDien au Consen de sécurité verneurs de l'AlEA, réuni à tures centrales, et même, ~ pour d'éventuelles sanctions internationales. Vienne, décidera s'il doit éventuellement, aide à l'acqui- ,.J ~ . transmettre ou non le dossier à sition d'un « réacteur de re- New York. Ce qui reviendrait à cherche à eau légère ». Ce type • cléaires de Téhéran. Il s'agis- il Vienne: Maurin Picard courir le risque de déclencher de réacteur sert à produire de --= ; sait de convaincre les Iraniens . une nouvelle crise internatio- l'électricité, à la différence .. d'accepter une.« suspension nale. d'un réacteur à eau lourde, ca- i! Diplomates français, anglais . totale èt définitive » de leur . Afin d'éviter une telle extré- pable de produire du pluto- w et allemands avaient rendez- programme d'enrichissement . mité, Paris, Berlin et Londres ..:l' nium utilisable pour des annes vous hier à Vienne, en un lieu' de l'uranium. Un programme devaient proposer à Téhéran nucléaires. . tenu secret, avec leurs homo- r~vélé par l'AlEA qui n'a toute- .. un compromis. Les Iraniens Cette offre risque fort, ce- logues iraniens, pour tenter . fois pas pu trouver de « smo- prouveraient qu'ils ne cher- pendant, de ne pas suffire. Té- une dernière médiation sur la . king gun », « l'arme du chent pas à se doter de l'arme héran a répondu qu'il atten- question des intentJ,olls nu- crime ». L'Iran risque néan- atomique et bénéficieraient en dait de prendre coIinaissance

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de la proposition européenne ropéens e:u des Etats-~niS. nous [le] donner », a-t-il ajouté. dernier moment. sur des pour prendre position. Mais «.si notre droit .est reconnu Les Européens, qui tentent points de détail, pour donner refuse de stripper l'eirricbisse- et que [les Occidentaux] ac- depuis un an de maintenir le l'impression de vouloir colla- ment de l'uranium, soulignant .ceptent l'idée que l'Iran mène dialogue avec l'Iran, n'ont pas borer. » que cela n'est pas interdit par des activités nucléaires paci- reçu le soutien des Etats-Unis En coulisses, les dirigeants le traité de non-prolifération fiques, nous accepterons tous européens disent partager de dans leur démarche. Washing- (1NP). Tout juste une 1iuspen- les mécanismes garantissant plus en 'PJ\lS cette opinion. Le sion temporaire serait-elle en- que notre programme ne dévie ton accuse Téhéran de vouloir secr~taire au Foreign Office, fabriquer l'arme atomique visageable, « sous certaines pas vers la construction de la Jack Straw, estimait après des conditions» non précisées. Le bombe atomique ». a déclaré sous couvert de son pro- entretiens à Londres avec son principal délégué iranien à de son côté le président ira- gramme nucléaire civil.«Nous homologue allemand, Joschka savons à présent que les Ira- Vienne, Hossein Moussavian, nien Mohamed Khatami. « Si . Fischer, que « l'Iran doit en- nous voulons produire 7 000 niens ont menti systématique- core nous donner la confiance a averti que les négociations ment sur leurs intentions de- ou 10 000 mégawatts d'élec~ dont nous avons besoin quant échoueraient si l'Iran n'était puis 20 ans, affirme un pas autorisé à ga'ider le tricité nucléaire. nous ne-PQU~ à ses intentions ». Sans quoi il vons pas dépendre des autres ?ipl?mate am~ricain en poste en sera fini des espoirs d'une contrôle de tout le .cycle nu- a VIenne. « C est toujours le cléaire, se disant toutefois prêt pour le combustible des cen- sortie de crise avant la pro- trales nucléaires car ils peu- mêm~ scénario : ils affichent. chaine réunion de l'AlEA, le à accepter une offre de com- une llgne dure. puis cèdent au . bustibl~ de){l part de pays eu- vent à tout moment refuser de 25 novembre.

TURQUIE En visite à Paris, le premier ministre turc s'est étonné de l'accueil réservé à la candidature d'Ankara

~ o o Erdogan s'irrite du double langage N ~ Cl: co O. de l'Union européenne Eo-< u o quement chrétien, ou. de la en Turquie que sur le territoire N N Charles Lambroschini masse démographique du pla- français. » 2i teau anatolien risquant de Aux yeux du premier mi- ~ nistre, les interrogations que Cl: bousculer le centre de gravité soulève la perspective pour OFace à l'Union européenne, il des Vingt-Cinq,ses réponses se l'Union européenne d'avoir ffi y aurait donc des candidats vernent aussi calmes que rai- ;;> . moins égaux que d'autres? Le sonnables. soudain une frontière com- mune avec l'Irak, l'Iran et le i sourire diplomatique de Recep « Avec la France, avec l'Eu- Caucase doivent être inversées. 41 Tayyip Erdogan cache mal son rope, explique le premier mi- « Plutôt que de s'inquiéter des C amertume. En visite cette se- nistre, nous sommes déjà en- violences qui, venues de ces t: maine à Paris, ,le chef du gou- . semble à l'Otan, à l'OSCE, à zones instables, pourraient W vernement d'Ankara. s'étonne l'OCDE.Sur tous les sujets mili- contaminer l'Europe, parions to1 de l'exception opposée à la Tur- taires, culturels, économiques. que l'Europe se révélera ca- quie : « La négodation avec la cohabitation avec la Turquie l'Europe n'aboutira pas forcé- pable d'exercer une influence est parfaitement harmonieuse: apaisante. Elle ne doit pas ment à l'adhésion. » Les Français, les Allemands, les craindre d'assumer ses respon- Le preInier ministre souligne Polonais, tout récemment entrés que jamais dans le passé un sabilités. Elle doit agir pour ex- pays-candidat n'a été sounIis à dans l'UE. n'ont aucune raison porter la paix. » paraille incertitude. D'ailleurs, de craindre la diversité. Elle est . Erdogan s'attriste de consta- insiste-t-il,la Bulgarieet la Rou- source d'enrichissement. Les ter que la « question turque » manie, qui viennent d'entamer footballeurs français qui ont soitdevenue une affairede poli- le processus, ne semblent pas remporté le championnat du . tique intérieure. « Avec la craindre une éventuelle fin de mande en 1998 n'étaient-ils paS France, affirme-t-il,notre ami- non-recevoir. « Les tractations issus de tous les horizons? » tié est ancienne. Dans la peuvent durer longtemps, ad- La Turquie a fait des efforts Alors, au lieu de fantasmer langue turque, les mots d'ori- met Erdogan. Il a ainsi fallu exemplaires: plaide encore le sur le péril que pourrait repré- gine française. sont très nom- près de douze ans avarit que la premier ministre. C'est une dé- senter la Turquie, les Euro- breux et, à l'époque de l'Empire Grande-Bretagne soit admise. mocratie et un Etat de droit. péens devraient réfléchir aux ottoman, le style français était Mais, quitte à ce que la discus- . C'est aussi un pays hi.ïcdont le avantag.<;que leur apporterait partout visible dans notre ar- sion ait été prolongée parce gouvernement islamiste se. son Il.dhésion.La vieilleEurope chitecture. Aujourd'hui. les en- que la négociation sur les cri- .. garde bien de rompre avecl'hé- a sûrement besoin du renfort treprises françaises sont au tères traînait. il y a toujours eu ritage de Mtistapha Kemal, le de jeunes, nombreux et dyna- premier rang des investisseurs miques. Pour autant, les cent une date d'aboutissement. » père fondateur qui, dès les an- étrangers. » a\ Erdogan s'irrite surtout du millionsd'habita!1tsque le pays Exprimé de façon implicite, nées vingt, s'acharna ilséparer' ,,. double langage d'une Europe la société du Coran. La Turquie comptera sans doute à l'hori- l'avertissement d'Erdogan est partagée entre des ~geants n'a pas non plus mendié l'in- zon 2020 ne menaceront pas pourtant clair: « Je crains politiques, qui affichent un oui dulgence dc;sEuropéens. « Elle de tous déferler chez leurs nou- qu'une attitude trop réticente officielà la Turquie, et l'homme n'a compté que sur elle-même, veaux partenaires. Erdogan re- dans le public français et dans de la rue qui préfère .le non. affirmeErdogan, p"tr se hisser marque : « Après avoir pen- les opinions européennes ne fi- . « La liste des arguments rete- au niveau de modernité dant tant d'années exporté ses nisse un jour par avoir un im- nus contre nous. est longue », qu'exige l'entrée dans IVE. Un travailleurs, la Turquie. à son pact négatif en Turquie. » reconnaît Erdogan. Mais, qu'il exemple: en deux ans, la pro- tour, devra peut-être en impor- s'agisse du caractère musul- portion de la population vivant ter. » Il ajoute : « Mon pays man de la Turquie, susceptible de l'agriculture est tombée de n'est plus sous-développé. Il y de déstabiliser un club bistori- 42%à34%. » a plus de Renault qui cirçulent

98 Revue de Presse-PressR~ew-BerhevOka.çaPê-Ri=ta.si~nipa~î~ •• t~z:

49 Iraqi soldiers dler~'~~1'~f~t1~t~J;~~~;~Pari:~ . " ':, :\inèilflàté'Saturdaymght,SaYlDg he fully •. " • . '. :::.';'~:~~PÏlÖrte.&!li~:J~d~rsof;theinsurgent ':,;';':.:;::~~ro~o\dpf;t~l~,a.w.h.lçh,coul~ face . _.,:,'~'lDvaslOnWltli1.n',WeelŒ,by..the' mannes. ID guerrilla ambush . ." .'SadÙaid :that he waSready to inter- . .' , .' .:'vene.in the standoff; and that he backed

Unarmed troops executed on remote-road},~:::'=:~~~;~J~::~;e~i;/~~d ~~ .' •• . .• • ':': ,::'/.AJilènc~nsandtheIr~qlgovernment~r ' '. . ...take upa~. "No mercy to the OCCUpl- .by rebels dIsguIsed as securIty offIcers . :: smto .said in an interview that Sadr was just their heads. crowds, msu~ents have never kdled so, .' lending "moral support" for now. The ambush showed a high level of many people m one a~ack. Even then, .Sadr favors a peace~ul solution, he organization and the insurgents prob- the b,?mbs gen~rally k~lled young. men said, especiallyas electlOns approach. ably had inside information on the standmg .outslde pohce. or natlonal Still, Sadr's message could be inter- MJO travel plans of the soldiers, who were gu~rd statio?s lookmg for Jobs, and not preted as a call to arms by some mem- members of the nascent Iraqi National tramed soldlers. .bers of the Mahdi Army, which is Guard, officials said. ' O~ Saturday, ~o car bombs. m the '. 'loosely organized and made up mostly i [Aclaim of responsibility posted Sun- volatde Sunm. tna.ngle area kdled a . of poor, undisciplined young men. ~ day on an Islamist Web site attributed total of 18.Iraql pohcemen, guardsmen The New York TImes the attack to followers ofJordanian-born and recrUlts. .. terrorist leader Abu Musab al-Zarqawi, In the Iraqi capital, a U.S. StateD,e- The Associated Press reported] partment security officer, Edward Seitz, The ambush dealt.' a humiliati~' was killed by a mortar or rocket attack blow to the American military and tlîe early Sunday morning at Camp Viètory, interim Iraqi governniént at a time the American base next to Baghdad In- when top officials said that Iraqi secu- ternational Airport that serves as the ~Bulgarian soldier dies in Iraq rity forces were being quickly readied military's operations center. to take over policing duti~s from the Seitz was the first American diplo- Military' officiais in Sofia said that a 138,000U.S. troops., ~.. matic employee known to be killed in' , •Bulgarian soldier died and three others The attack raised questions about the the war. He was posted at, the base at were ':Wounded Sunday when a car training process and the, teèruits.: Why , the ti~ .af attack,. said Bob C~llahan, . bomb exploded near their military con- were the guardsnfén'allowed to, travel , an.American Embassy spokesman. voy in the southern Iraqi city ofKerbala, news agencies reported Government spokesman' Dimitar ..Tsonevconfirmed the soldier's death . . and said three others had been ,wounded in the 'attack, which occurred .on Sunday afternoon. Bulgaria has a 48O-member peace- keeping battalion stationed in Iraq. Six of its soldiers and several Civilians have been killed in the past year. .. In political developments Sunday, UN negotiators are willing to sit down . with Sunni Muslim clerics threatening to boycott elections, the UN's envoy to Iraq, Ashraf Jehangir Qazi, said. He told reporters that providing mediators to • . forestall a widespread. walkout of .•scheduled January balloting was within '. the .UN's charter for Iraq. The Association of Muslim Scholars, .'created only J8 months ago but now the . most influential representative of Iraq's .'Sunni Arabs,' is threatening to boycott The bodies ofIraqi soldiers lying on a remote road in eastern Iraq on Sunday after a deadly' ambush. Officials said the attack suggested organization and inside information.

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the vote ifU.S. and Iraqi troops storm the Iraq into even deeper .disarray. Sunni insurgent stronghold ofFalluja. In the election, which is to be held by A large-scale boycott by the Sunni Jan. 31, Iraqis will select a 275-member Arabs - who make up 15 percent to 20 assembly whose main task will be to percent of Iraq's nearly 26 million. draft a constitution. Ifadopted, it would people and are spearhéading an increas- be the foundation for a second election ingly vicious insurgeilcy .....,.wouldhurt . to be held in late 2905, (Reuters. AP) thè vote's. credibilitY' and could push

IRAK Quarante-neufmilitaires désarmés ont été assassinés dans un attentat revendiqué par le groupe de Zarkaoui

OJ Ja voiture piégée, dévant l'aca- démie de police. Le même jour, près de Samarra, à 120 km au Massacre de recrues nord de Bagdad, un membre de la Garde nationale a été tué et deux ont été blessés dans un at- tentat suicide à la voiture pié- gée. Enfin, dans le Kurdistan irakiennes irakien, jusque-là plutôt épar- gné par les violences. un ehef de de faire allégeance au réseau al- Découverte macabre, hier, au kouen, à 90 km au nord-est de la police de la ville d'Erbil a été Qaida d'Oussama ben Laden, nord de Bagdad, non loin de la Bagdad. fis ont été abattus d'une tué par balles, avant-hier, à la signe désormais ses communi- localité de Mandrili, où les corps balle dans larete. sortie d'une mosquée. L'attaque qués de ce nom, abandonnant de quarante-neuf nouvelles re- L'opération a été revendiquée a été revendiquée par le groupe l'appellation Tawhid wal djihad ClUes de l'armée irakienne et de par le biais d'un site internet is- Ansar al-Sunna. cinq Chauffeurs civils ont été re- lamiste au nom du groupe di- Les Américains ont également rigé par le terroriste jordanien (Unicité et guerre sainte) sous trouvés. Les victimes,originarres laquelle il était connu jusqu'ici. été visés ce week-end. Un officier du Sud chüte, faisaient route à Abou Moussab AI-Zarqaoui. de sécurité de l'ambassade amé- «Des enfants de forganisatio.n Les forces de sécurité paient bord de plusieurs minibus sa- cher leur coopération avec l'ar- ricaine à Bagdad a été tué hier . medi soir lorsqu'elles sont tom- al-Qaida du djihad dans le pays dans une attaque au mortier du Rafidain (Mésopotamie) ont mée américaine. Samedi, dans .bées dans une embuscade. Ces la ville de Baghdadi, à quelque contre le Camp Victory, situé soldats n'étailint pas armés. fis réussi à tuer 48 têtes corrom- près de l'aéroport de Bagdad. Ed pues. membres de la Garde ira- 200 km à l'ouest de la capitale rentraient chez eux après avoir irakienne, dix-neuf policiers ont Seitz est Ie premier diplomate suivi un entraînement de vingt kienne », dit le communiqué. Le américain tué lors de ce conflit. groupe de Zarqaoui, qui vient été tués et quarante-sept autres jours dans une base de Kir- blessés par un attentat suicide à Hier, enfin, un militaire bul- gare a été tué et trois autres blessés dans l'explosion d'un camion rempli d'explosifs, près de Kerbala, au sud de Bagdad, a fait savoir le ministère bulgare de la Défense. A Sadr City, une opération de recherche d'armes a été lancée par l'armée américaine, avec l'envoi, hier, d'un premier convoi chargé de cette mission, après la collecte d'armes dans le quartier chüte de Bagdad. Près de 18 000 armes et muni- tions ont été remises aux forces de l'ordre lors du désarmement de cette banlieue à forte im- plantation de miliciens du chef radical chüte Moqtada al-Sadr. Ce dernier a affirmé hier « être prêt à apporter son aide aux moudjahidins de Faludja », bastion sunnite rebelle à l'ouest de Bagdad, sur lequel l'armée

américaine resserre son étau. ~I depuis le 14 octobre. Par ailleurs, le photographe indépendant frànçais, Corentin Fleury, 21 ans, enlevé quelques heures, samedi, à Faludja, a af- firmé, hier, à l'AFP qu'il était « libre » de ses mouvements,. grâce à l'entremise du conseil Choura (consultation) de la ville. ; Les soldats rentraient chez eux après avoir suivi un entraînement de vingt jours sur une base B. R. (AvecAIP. Reuter.): de Kirkouch:l1s n'étaient pas annés et out été abattus d'une balle dans la tête. (Photo Ali Yussef/AFP.)

100 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Tons of explosives ~ 0 0 N are missing in Iraq v$ N ~... ..c White House plays down the threat, il Q. c.; t 0- while Kerry calls loss a 'great blunder' ;. By James Glanz, William J. Broad forces in Iraq to secure the explosives w and David E. Sanger amounted to "one of the great blunders' of this administration," putting Ameri- Doug Mills/The New York Times =:= The Iraqi interim government has '. cans and coalition troops at greater Condoleezza Rice, national security .J::i warned the United States and interna- . ri~e White House said that President adviser, learned oftbe missing weapons .c: tional nuclear inspectors that nearly George W. Bush's national security ad- in tbe past montb, tbe White House said. le) 380 tons of powerful conyenti0.na~ ex- diR" il d plosives - used to demolIsh bulldIngs, v~.ser,Con 0 eezza ICe, ,was In orme to shatter airplanes or tear apart build- produce missile warheads and. d~to- within the past month that the explo- ings. nate nuclear weapons - are mls~l.ng sives were missing. It is unclear wheth- The bomb that brougbt down Pan from one of Iraq's most sensitive er Bush was informed. U.S. officials Am Flight 100over Lockerbie, Scotland, former military installations. have never publicly announced the dis- in 1988 used'less than a pound, or less AIf The huge facility, called Al Qaqaa, ap.p~rance, but beginning last week than balf a kilogram, of the material of was supposed to be under U.S.milita~y they;ïnswered questions about it posed the type stolen from Al Qaqaa, and control but is now a no man's land, stIll by ~'New York Times and the CBS somewbat larger amounts were appar- i~ picked over by looters as recently as News program "60 Minutes." Sunday. Weapons inspectors from the The International Atomic Energy ently used in the bombing of.a ho~sing ~. complex in November 2003 In Riyadh United Nations had monitored the ex- Agenc', chief, Mohamed ElBaradei, and the blasts in Moscow apartment plosives for many years, but White confirfucd the disappearance of the ex- buildings in September 1999that killed House and Pentagon officials ackIiowl- plosives to the UN Security Council on , edge that the explosives vanished after Monday, an agency spokeswoman told nearly 300 people. . The explosives could also be.used to the U.S. invasion last year. The Associated Press in Vienna. . trigger a nuc~ear weapon, vyhlch was The White House spokesman, Scott Administration officials said Sunday . why internatIonal nuclear Inspectors McClellan, played down the threat that the Iraq Survey Group, the CIA had kept a watch on the material, and from the lost explosives on Monday,. task force that searched for unconven- even sealed and locke.d some of it. and said they posed no danger of nucle- tional weapons, has been ordered to in- ar proliferation. vestigate the disappearance of the ex- But the other components of an atom "We have destroyed more than plosives. bomb - the design and the radioactive 243000 munitions," he said. "We've se- U.S. weapons experts say their im- fuel - are more difficult to obtain. ' cur~d another nearly 163,000 that will mediate concern is that the explosives "This is a high explosives risk, but not be destroyed." '. could be used in major bombing attacks necessarily a proliferation risk," one se- But the Democratic presidentIal against U.S. or Iraqi forces. The explo- nior Bush administration official said. nominee Senator John Kerry of Mas- sives, mainly HMX and RDX, could be The International Atomic Energy sachusetts, said that the failure of U.S. used to produce bombs strong enough Agency had publicly warned about the danger of these explosives before the war, and after the invasion it specifical- ly told U.S. officials about the need to keep the explosives secured, European diplomats said in interviews last week. Administration officials say they cannot explain why the explosives were not safeguarded, beyond the fact that the occupation force was overwhelmed by the amount of munitions found throughout the country. The Qaqaa facility, about 50 kilome- ters, or 30 miles, south of Baghdad, was well known to U.S. intelligence offi- cials. Saddam Hussein made conven- tional warheads at the site, and the atomic agency dismantled parts of his nuclear program there in the early 1990s, after the 1991Gulf war. In the prelude to the 2003 invasion, • Bush cited a number of other "dual use" items - including tubes that the admin- istration contended could be converted to use for the nuclear program - as a justification for invading Iraq. After the invasion, when widespread looting began in Iraq, the international u.s. and international officials were familiar witb AI Qaqaa, a large arms complex weapons experts grew concerned that soutb of Baghdad used by Saddam Hussein. the Qaqaa stockpile could fall into un-

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friendly hands. In May, an. internaI Omar said that after the U.S.-led in- no.answers to that question. memorandum at the International Atom- vasion, the sites containing the explo- One senior official noted that the ic Energy Agency warned that terrorists sives were under the control of the Co- Qaqaa complex where the explosives might be helping "themselves to the alition Provisional Authority, a U.S.-led were stored was listed as a "medium pri- greatest explosives bonanza in history." entitythaLwas the highest civilian au- ority" site on the CIA's list of more than In an interview with The New York thority in Iraq until it handed sover- 500 sites that needed to be searched and Times and CBS in Baghdad, the Iraqi eignty of the country over to the interim secured during the invasion. In the minister of science and technology, . government on June 28. chaos that followed the invasion, many Rashad Omar, confirmed the loss of the . "After the collapse of the regime, our of those sites, even some considered a explosives. "Yes,they are missing," Omar liberation, everything was under the higher priority, were never secured. said. "We don't know what happened." "Should we have gone there? Defin- .coalition forces, under their. control," The atomic agency has reported .that itely," said one senior administration Omar sa.id. "So probably they can an- machine tools that can be used for official. "But there are a lot of things we swer this question, what happened to should have done, and didn't." either nuclear or nonnuclear purposes the materials." have also been looted. The New York TImes . Officials in Washington said they had. European Muslims joining war against U.S. inlraq

By Craig S. Smith. Virtuallyall of the major terrorists last year in a suicide bombing in Iraq. and Don van Natta Jr. arrested in Europe in the. past three That man, Lofti Rihani, had links to a years spent time in Bosnia, Afghanistan terrorist cell now on trial in France for: PARIS: Officials of the French antiteJ:'" .or Chechnya. Two years ago, French plotting a Christmas holiday attack on a rorist police have identified a young. anti-terrorism police officers broke up a market in the eastern city of Strasbourg. Frenchman killed fighting the ,UniteJ. cell of Chechen-trained militants who in 1999, according to a report in the States in Iraq, the first confirmed casè they believe were plotting a chemical! French newspaper Le Figaro. of what is believed to be a growing attack in Paris. Those arrests triggered' Last year, German media quoted the stream of Muslims heading frorl\!: an investigation that is still active into president of Germany's Federal Intelli- Europe to fight what they regard as a what French counterterrorism officials gence Service, August Hanning, as say- new holy war. call "the Chechen network." ing that Germany has evidence that some Redouane el-Hakim, 19, the son of . "Now the new land of jihad is Iraq," Islamic militants have left Germany to Tunisian immigrants, died during an the intelligence official said. "There, fight in Iraq. He said fighters were also American bombardment of insurgents they're trained, they fight and acquire a being recruited in Britain and Bosnia. in Falluja on July 17,according to an in- technique and the indoctrination suffi- .. Seven men arrested in n~rthern Italy telligence official close to the case. cient to act on when they return." last year were accused of providing Intelligence officials fear that, for a. A network of recruiters for Iraq first false passports and money or other sup- new generation of disaffected European' appeared in Britain, France, Germany, port to an Islamic network smuggling Muslims, Iraq could become what Af•. Spain, Italy and Norway within months fighters to Iraq. ghanistan, Bosnia and Chechnya were of the U.S.-led invasion, officials said. More recently, Rabei Osman Sayed for European Islamic militants in past. Some officials said that the recruitment Ahmed, known as Muhammad the decades: a galvanizing cause that sends effort has now spread to other countries , Egyptian, who is facing charges of or- idealistic young men abroad, trains in Europe, including Belgium and chestrating the March 11train bombings them and puts them in touch with a Switzerland. The network provides in Madrid, was recorded on wiretaps more radical global network of terror. forged documents, financing, training boasting in Italy that he was about to ists. Many young Europeans who fought and information about infiltration send a team of suicide bombers to Iraq. in those wars came back to Europe to routes into the country. plot terrorist attacks at home. . French intelligence officials say they One senior European intelligence of- know of at least two other Frenchmen in "We consider these people dangerous: ficial said there is evidence that Abu because those who go will come back Falluja and believe that there are at least Musab al-Zarqawi, the Jordanian-born 10others in Iraq, mostly of Tunisian ori- once their mission is accomplished," militant believed to be operating in Fal- the intelligence official said. "Then .gin from working-class suburbs of Paris. luja, has establisheda sophisticated net- The New York TImes they can use the knowledge gained work that has helped recruit nearly there in France, Europe or the United 1,000 young men from the Middle East. States. It's the same as those who went. Craig S. Smith reported from Paris for and Europe. this ..article, and Don van Natta from to Afghimistan or Chechnya." "These young men know where the Hundreds of young militant Muslim LOndon. Helene Fouquet contributed re- action is - they easily cross the borders portingfrom Paris. men have left Europe to fight in Iraq, ac- of Syria or Turkey and they go directly cording to senior counterterrorism offi- to Falluja," the official said. cials in four European countries. They The French official said many of .j have been recruited through mosques, these people are passing through Bri- Muslim centers and militant Web sites tain, once the major staging point for by several groups, including Ansar al- Muslims going to Afghanistan, or Islam, the Kurdish terrorist group once through Saudi Arabia, using the cover of Jltralb;&itribune. based in northern Iraq. a pilgrimage to Mecca to enter the Saudi: French officials stress that there is not kingdom before crossing into Iraq. yet evidence of a broad French.network In June, French news organizations re- October26, 2004 funneling fighters to Iraq, and terrorism, ported that Syriahad stopped two French experts say the vast majority of foreign: citizens from entering Iraq and had ex- fighters there come from other countries: pelled them to Turkey. A Tunisian who in the region. But past experience with left from the southern French port of returning fighters from other Muslim Marseille was also reported to have died holy wars is causing anxi~ty in Europe.

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TURQUIE L'UDR qui avait menacé'de voter contre, afinalement émis un votefavorable L'Assemblée accorde 47 millions à Ankara au titre de la « pré-adhésion»

Anne-Marié Comparini. L'UDF' pour demander l'inscription étrangères, Nicolas Barotte a donc finalement voté l'ar- Edouard ticle. du texte à l'ordre dujour. A Balladur, a Les parÜsans de François l'UDF, on ne veut pas croire plaidé pour que l'UMP puisse s'opposer à L'Europe et le dossier turc Bayrou préféreraient obtenir « une longue se sont immiscés brièvement 1Irt.::.:otesur une résolution in- cette initiative, tant sur la pause dans hier à l'Assemblée nationale i,,~\lfllantle,fi.'«deux voies» pos- forme que sur le fond. « Ber- l'élargisse- dans les débats sur le projet de sibles pour la Turquie, c'est-à- nard Accoyer, le président du ment ». Mais seul le « souve- dire l'adhésion ou le groupe UMP, dit la même loi de finances pour 2005. Les rainiste » UMP Jacques Myard partenariat. Leur texte de- chose que nous !», explique-t- députés ont adopté l'article 43 a voté contre l'article. mande que « lors du Conseil on. Quoi qu'il en soit, rien du projet, relatif au « prélève- A gauche, le PS a voté pour européen du 1 7 décembre n'assur«;l cependant que le ment opéré sur les recettes de l'article, le PCF contre. Le rap- 2004 la France exige que les vote, s'il a lieu, intervienne l'Etat» pour financer le bud- porteur spécial de la commis- négociations avec la Turquie avant le 17 décembre. get europeen. Pour 2005, ce sion des fmances, Jean-Louis préservent Ta possibilité de Hier, dans l'hémicycle Dumont (PS), s'est contenté de prélèvement. s'élève à c,onclure un accord de parte- presque vide, l'heure n'était 16.57 milliards d'euro~2 do!!t souligner que l'éventuelle ad- nariat privilégié avec elle au donc pas à la polémique. Mais hésion de la Turquie représen- 47 millions d'euros bénéficient lieu de la seule adhési,on à les partis peinaient à masquer terait des dépenses' supplé- à la Turquie au titre de pays l'Union européenne ». Pour leurs divisions. Le ministre dé- mentaires de plus de « pré-adhérent ». pouvoir présenter son texte, légué aux Affaires euro- 20 milliards d'euros par an. Les opposants à l'adhésion l'UDF veut profiter d'une péennes, Claudie Haigneré, a Des dépenses qui « remet- d'Ankara avaient annoncé « proposition de règlement» rappelé que la qualité de traient en cause »,' selon lui, qU'ils se feraient entendre à concernant l'aide à la commu- « pré-adhérent» ne préjugeait les politiques communes de cette occasion. Mais, finale- nauté chypriote tUrque, pré- de rien. « Le terme est inap- l'UE. ment, il n'en a rien été. Le sentée par la Commission eu- proprié », a cependant fait re- groupe UDF a en effet retiré ropéenne en juillet. marquer le député UMP de la un amendement visant à sup- La commission des affaires Drôme, Hervé Mariton. Face à ,primer la contribution fran- étrangères doit rendre fin no- l'augmentation du budget eu- çaise aUx crédits de pré-adhé- vembre un rapport sur la pro- ropéen dans les années à ve- sion. « Refuser les crédits nir, le président de la commis- aurait pu donner l'impression position ceritriste, Le président du groupe' UDF, Hervé Morin, sion des d'être un peu égoïste », justifie disposera ensuite de huit jours affaires Le Parlement hausse le ton sur

.la.Turquie i

c'est-à-dire ne pas conduire a de droit. Estimant que la Tur- de se mettre « sam; délai » en , Strasbourg: priori et automatiquement sur quie ne remplit pas encore suffi- conformité avec les décisions de de notre envoyée spéciale l'adhésion ». saniment les critères de Copen- la Cour européenne des droits , Ce point de vue frileux nil re- hague, les députés veulent de l'homme et lui suggère même flète pas celui de la commission, durcir encore le processus, de de rédiger une « nouvelle Les députés européens s,e qui considère l'adhésion comme négociations, en y ajoutant ùne Constitution », entérinant la montrent bien plus critiques que le seul objectif valable des négo- étape inédite, Turquie moderne et euro- la commission Prodi sur Ja can- ciations. Le Parlement exige « Le Conseil ne doit recom- péenne. Il appelle la Turquie et didature de la Turquie à l'Union mander l'ouverture des négo- également (;ue les opinions pu- l'Arménie à commencer un pro- européenne. La commission af- ciations que si ces dernières se bliques européennes soient cessus de réconciliation afin de faires étrangères du Parlement concentrent d'abord sur le res- « consultées» sur l'entrée de la dépasser « les expériences tra- , discutera aujourd'hui, à Stras- pect des critères politiques de Turquie, ce qui n'avait pas été le giques du passé », et demande à bourg, du rapport rédigé par le Copenhague, note le document, cas pour le dernier élargisse- Ankara d'avoir une attitude député néerlandais Camiel Eur- avec un accent sur le res,ieèt ment. Pour le reste, il s'aligne « plus constructive» pour le rè- lings. Une fois adopté, ce 'texte StIr la recommandation de la des droits de l'homme et des li- ~ertés, en théorie et en pratique, glement de la question chy- • sera tran,smis sous forme 'de commission qui estime impos- priote. « recommandation » aux chefs sible, pour des raisons budgé- et, ensuite seulement, commen- Autant de questions qui mon- . d'Etat et de gouvernement avant taires, de faire entrer la Turquie rer l'examen chapitre par cha- trent que là où la commission le sommet du 17 décembre. dans l'Union avant 2014. Le pitre. » Le rapporteur estime voyait le verre à moitié plein, le , D'après le rapporteur, l'ou- Parlement approuve aussi hi qu:Ankara doit se montrer plus Parlement voit le verre à moitié verture des négociations avec la processus « d'arrêt d'urgence intraitable encore dans sa poli- vide, invitant les Vingt-Cinq à se Turquie doit être « le point de des négociations », en cas de tique de lutte contre la torture,la montrer bien plus vigilants le départ d'un long processus qu~ violations graves et persistantes corruption et les violences conju- 17 décembre prochain, par nature, doit rester ouvert. des principes de liberté et l'Etat gales. Il demande à la Turquie A.B.

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_ .. : ... ' du programme d'annemerif se- 'IRAK Ausudde ~à{Jdàd;':; cret de Saddam Hussein. Pi- lonné durant l'offensiveaméri- cano-britannique, le compl~xe n'est plus aujourd'hui qu'un vaste champ de ruines. C'est dans le chaos qui a suivi la chute ...,. du régime que 350 tonnes de o RDXet de HMXauraient dis- o N paru. D'après les experts, ce ~ type de plastic est utilisé pour =i%l amorcer les explosions nu- cléaires. Mais c'est surtout ~a oE-<, u forcedestructrice,capabledera- o ser des immeublesoud'éventrer \C N des avions,qui est redoutée. Théoriquement, comme 500 autres sites, al-Qaaqaavait été répertorié par la CIAavant guerre comme un lieu à «visi- ter et à sécuriser ». Dans les faits, à l'image de bien d'autres caches d'annes de l'ancien ré- gime,nul GIn'en a jamais inter- dit l'accès.Aux Etats-Unis,cette révélation pourrait relanCer la polémiqueautour de la stratégie américaineen Irak. Lescritiques accusent le chef du Pentagone, DonaldRumsfeld,d'avoir mené une guerre « 'à l'économie », avec seulement 150 000 hommes. Selon eux, cet effectif aurait étéinsuffisantpour empê-' che'!;le pays de verser dans' l'anRr:chie. '

u1ârlt <;>nTurkey's part," Chirac said an Democratic, Union, said Turkey following: a meeting with Chancellor should only have a so-called "privileged On Turkey, Gerhard Schröder of Germany. partnership" with the EU rather than full . "As far as France and the French are membership. Schröder rejected. the idea. concerned, they will have the last EU leaders will decide in December word," Chirac said, vowing to push whethti~o begin negotiatic;lns"with the Paris and ahead with a referendum in France that aim ofbnnging about Turkish entry and has angered TurkS. no other aim," Schröder told reporters. ' Schröder and Chirac face opposition Earlier this month, the EU recom-' Berlin unite at home to their support for Turkish mended beginning membership negot~- membership, with many people ques- ations with Ankara, but set tough condi- tioning how a vast and relatively poor tions --'including that the country have . But êhinlC still seeks Muslim-majority country could be a fully functioning market economy be- fully integrated into the union. fore tlilks begin. referendum in France Erdogan's visit on Tuesday provoked , Polls show that the French fear Turks more criticism of Ankara's membership ~ D~S reports will flood the EU job market. The public bid. Prominent conservative lawmaker ' is also wary in Germany, already home Wolfgang Schäuble said he feared that to 2.7 million people of Turkish origin. BERLIN: France and Germany on Turkish entry would damage the EU, Tuesday stood behind Turkey's cam- "A full' membership for Turkey will paign to join the European Union, al- "There are still questions about whether Chirac and Schröder are pre- though President Jacques Chirac of , dramatically worsen or, basically, de- France stuck by his plan to hold a refer- pared to go against the views of their o ,stroy a real political union developed peôple," said Dominique M.oisi,deputy endum on the issue and said member- , by a collective political will," he said on ship negotiations could take years. director of the French Institute for In- ZDF television. ternational Relations. Prime Minister Recep Tayyip Er- Michael Glos, from the Christian So- dogan of Turkey was in Berlin trying to During his visit, Erdogan was also at- ,'cial Union party, accused Chirac and tending the signing of a deal for the pur- ;,\ cement new economic ties with Europe Schröder of trying to "force" EU entry by signing a deal to buy European air- chase of 36 planes from Airbus for $2.8 for Turkey. , billion, said Bela Anda, a German gov- planes and pressing for support ahead "It apparently doesn't matter to them of a December EU summit meeting that ernment spokesman. . , that in France and Germany clear ma- Chirac and Schröder were also to dis- will decide whether to talks begin on jorities have spoken out against the Turkey joining the 25-nation bloc.' , cuss economic policy, including the , entry," Glos said in' a statement. "The progress of a pledge EU leaders made in But even if EU leaders agree to start , German government must be made to 'membership talks, thenegotiations Portugal four years ago to overtake the,' understand They must speak out' , United States at the world's leading could last 15years, Chirac said ' ',' ~against taking up full mèmbership ne- " "These negotiations will naturally,be ' economy by 2010, the German govern- gotiations in December." ment said. (AP. Reuters) long because adapting all of ,Turkish Angela Merkel, the leader of Ger- law to the laws of the European Union many's conservative opposition, Christi- wi1l4emand a very major effOJ;~,partic-

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by current and former counterterror- of jihadists and fueled a new wave of ter- ism officials and confirmed by an ad- rorist attacks in Iraq and elsewhere. ministration officiaL They reflected Condoleezza Rice, the White House CIAmelt10 what counterterrorism officials say is a national security adviser, criticized that continuing debate among intelligence Kerry view as misguided. "In.the short . officials with some senior analysts term we're safer today because Saddam within 'the CIA's Counterterrorism Hussein and his regime are now longer corrects Center arguing that the invasion of Iraq in power," she said in an interview. has helped to fuel Islamic terrorism by "And in the longer term we're safer inflaming anti-American sentiment. because his removal has changed the assertions Assessing threats ~o.~e Unite~ Stat~s geostrategic picture to favor moderate is a primary responslblhty of the Intelh- Islam and those who will fight terror." gence agencies, and it is the topic of an~ In a telephone conversation, Hol- u.s. exper~s address nual public testimony to Congress by brooke criticized the Bush approach. . the director of central intelligence. But .~ a result of the administration's Iraq war's effect on the CIA has avoided taking a public po- policies," he said, "the United States has sition on the issue during a presidential diverted resources and attention away terrorism and safety campaign in which the ~o maj?~ candi- from the war against our primary en- dates have taken opposing posItions on emy, the terrorists, and our actions in the war in Iraq, with President George Iraq have. simultaneously created more By Douglas Jehl W. Bush calling it central to the effort terrorists and enemies of the United against terro?sm and Sen~tor J?hn States." WASHINGTON: American intelli- Kerry calling It a dangerous distraction. Rand Beers, Kerry's national security gence agencies are drafting a report adviser, said in an interview that if an that could address whether the Iraq war American-led invasion to topple Sad- has increased or-decreased the foreign The CIA saw Saddam as dam had been carried out "appropri- terrorist threat to the United States, but ately," then "there would have certainly it will not be completed before the elec- 'an obstacle' rather than been a lot less opportunity for the war tions, according to senior government in Iraq to have served as the magnet for officials. . 'major obstacle.' international jihadists to comein." In an internal memorandum sent to. The CIA memorandum to the White the White House in August, the CIA de- . House was sent in August in response to clined to take a position on whether Government officials said that the the draft fact sheet. "We are not com- I overthrowing Saddam Hussein had new National Intelligence Estimate now menting on the policy judgments or made America "safer," the officials said, being prepare~ would b~ the first t~ ad- conclusions in the fact sheet," the Spokesmen for the CIA and the White dress the foreign terrOrlst threat since agency said in the response, according House said that stance reflected the the Sept. Il, 2001, attacks and that it ha? to an administration official. agency's unwillingness to become in- beén initiated by the National Intelh- Among the "factual corrections" con- volved in policy judgments. gence Council, not by the White House. tained in the document was a recom- But in that memorandum, adminis- In an interview, a White House offi- mendation that Saddam be described as tration officials acknowledged, the cial said the question ofwhether the in- "an obstacle" to reform in the Middle agency proposed "factual corrections" vasion of Iraq had made Americans East rather than "a major obstacle," as to assertions included in a draft fact safer was "not an intelligence judg- he had been called by the White House, 'sheet prepared by the White House ment." But Richard Holbrooke, a top the official said. A second factual cor- titled "America Is Safer Without Sad- foreign policy adviser to Kerry, said he rection was to make "more general" dam Hussein." believed that voters had a right to know statements about Saddam's ties to Pal- The assertions to which the CIA re- what independent experts at the CIA estinian terrorist organizations and the commended changes were included un- thought about the issue. Jordanian terrorist Abu Musab al-Zar- der headings that described Saddam as Bush has said that toppling Saddam qawi that had been used to substantiate "a major obstacle" to political reform in was a vital step toward creating a new the White House assertion that Saddam the Middle East and said he "main- Middle East capable of turning the tide "maintained ties to terrorists and ter- tàined ties to terrorists and terrorist or- against terrorism. Kerry has said the war rorist organizations," the official said. ganizations." in Iraq diverted resources from the,more The New York Times The agency's comments about a draft important battle against Al Qaeda and White House f~ct sheet were described its offshoots and has added to the 'ranks Un groupe islamiste revendique le meurtre - d'un chef de police à Erbil (site) A~=---- DUBAI, 24 oct (AFP) - 21h51 - Un groupe lié à l'organisation terroriste Al-Qaïda a revendiqué l'assassinat samedi d'un chef de la police d'Erbil, au Kurdistan irakien, dans un communiqué publié dimanche sur son site internet et dont l'authenticité ne peut être vérifiée.

"Samedi, des lions du monothéisme et des défenseurs de la foi se sont infiltrés dans la province d'Erbil où ils ont tendu une embu~cade au chef de la police, le colonel Taha Ahmad. Les héros ont réussi à tuer ce mécréant", écrit Jeich Ansar al-Sunna {"L'armée des partisans des preceptes du Prophète") dans le communiqué mis en ligne à l'adresse suivante: (http://ansar-sunnah.5u,com/).

"C'est un message clair que nous adressons (...) à l'agent Massoud Barzani, chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK)", ajoute le groupe islamiste, qui menace de le tuer. .

"Les moujahidine vont finir par t'avoir (...) pour venger nos frères que tu torture quotidiennement dans tes prisons et centres de détention", ajoute, à l'adresse de Massoud Barzani, le communiqué, dont l'authenticité n'a pu être vérifiée.

Samedi, une source policière à Erbil, fief du PDK, l'une des grandes formations kurdes irakiennes, avait annoncé le meurtre par balles du chef de la police de la ville, le colonel Taha Ahmad Omar, à la sortie d'une mosquée de la ville après la prière de l'aube. n s'agissait de l'un des rares incidents survenus dans la région kurde du nord de l'Irak, épargnée par les violences qui secouent le centre et l'ouest du pays.

105 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Minefields loom as ,Turks await EU At Syrian border, a hope for stability" By Thomas Fuller The EU's decision on whether to be- , gin membership negotiations with . PIRABOK, Turkey: Ahmed Degir- Turkey is expected on Dec. 17. men, a 56-year-old shepherd, tends The region is a vast stretch of his flock on a vast plaip next to the harsh, dusty and mostly treeless ter- minefields ànd barbed wire that line rain steeped in Biblical history and I . Turkey's border with Syria. the prehistory of ancient civiliza- It is a, solitary place despite the tions along the Tigris and Euphrates ~ ~YPRus4 trucks that swish past on a nearby CMediterranean Sea rutted road and the Turkish soldiers rivers. who stand in watchtowers above the The southern border area has eth- ' minefields. nie minefields - the recurring na- tionalism of the largest ethnie group Several thousand kilometers away would mean. in a Brussels conference room, lead- of the region, the Kurds, for example ers of the European Union will soon - and a real minefield that spans the "The European Union brings nice decide whether the pasture where 822 kilometers, or 510miles, of Tur- weather on our face," he said. "Mardin Degirmen's sheep and goats graze key's frontier with Syria and parts of will be a bridge between Èuropeari could one day mark the frontier its 331-kilometer border with Iraq. countries and the Middle East." w~ere Europe ends. Turkish government officials But farther east, toward Turkey's bor- "They are human beings, and we along the border with Syria see mem- der with Iraq, living conditions are more are human beings," Degirmen said in bership in the European Union as a precarious and the rule of law weak. the golden sunlight of a recent after- stabilizing force that could help the In the small city of Nusaybin, Ahmed noon. "So we would like to join." economyby increasing trade. Sakin, an 18-year-old with high cheekbones and an easy smile, spends , Southern Turkey is both poor and Metin Pamukcu,the mayor of unstable compared with Western nearly all of his time in bed beside a , Mardin, a centuries-old city built on a window overlooking a dirt road. He lost , Europe, a reminder that Turkey's in- giant pillar of rock that rises abruptly tegration into the European Union both of his legs in 1993 when he, his from the' plains, used a local expression brother and two friends were playing would take decades, if it happens. to describe what membership in the EU soccer near the Syrian border and someone stepped on a mine. His broth- er and a friend died in the accident. Turkey laid the mines during the cold war to protect itself from its Soviet- leaning neighbors and to prevent smug- glers and Kurdish separatists from crossing the,border illegally. While mine accidents are relatively , rare here - Sakin's mother, Besna, can name three other people who have been wounded or killed by mines in recent years - Sakin's story underlines the lack ' of government accountability, she said Besna Sakin considered seeking compensation for her son's accident from the military because the mines were laid in an area without any fence around them. "Turkey is our country," Besna Sakin said. "It should defend our children, not hurt them." But she did not pursue the claim after the city's governor admonished her to drop the case, saying the Kurdish insur- gency of the 1990s had already made things tense. It did not help her càse that she, her daughters and Ahmed Sakin are'all illit- erate. Nusaybin is a poor town where young boys and old men make the equivalent: of $10 a day as porters and where the most lucrative business is selling (0- Thomas Fuller/International Herald Tribune bacco, bread and other goods tothe Syr- Ahmed Degirmen, a shepherd from Pirabok, Thrkey, with his flock on the Syrian ians, who are even poorer. border. One day Degirmen's pasture could mark the frontier where Europe ends. The Turkish-Syrian border cuts ~rough what was once the heart of the

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city; the Syrian side is known as Al speaking Kikan tribe, said 'rimur Agao- proposed that a Germim-buÏit traîn line Qamishli. glu, whose kinsmen served as high- called the Baghdadbahn form the bor- The entire area used to be part of the ranking officials in the area during Ot- der between Turkey and the French- Ottoman empire, and thus no borders toman times, when the sultan in Istan- , controlled area of what is now Syria, ac- ' existed, only internal tax collection bul ruled over much of the Middle East, cording toErik Zürcher, a professor of zones and provincial boundaries. , the Balkans and North Africa. Turkish Studies at the University of The division of Nusaybin dates to the Two of his brothers who are now' Leiden in the Netherlands. It was meant ~920s and still annoys some local resi-' dead grew' up on the Syrian side, he to be a temporary agreement' but was dents, who blame France for drawing, said. later formalized as the permanent bor- what they believe was a random bor-' "Turkey's southern borders are very der. der. much European constructs," said Kend- . Degirmen, the shepherd, used to lead "The Europeans decided on a' tab-' al Nezan, the head of the Kurdish Insti- his flock to the area where the mines now lie. He supports his family of 10 e, letop somewhere that this would be the tute in Paris and an expert on the re- border," said Abdul Kadir Tiffiur Agao- gion. ' children by selling two sheep a month, glu, a wealthy 74-year-old farmer whose In the absence of other naturalland- for which he receives the equivalent of land abuts the Turkish-Syrian border. ' marks that could delineate a border, a about$200, , "~ey never came here to survey," he Frenchman named Henry Franklin- "We are not yet in Europe," he said resignedly. "We will be poor until we sa~e border divides the .Kurdisp- Bouillon traveled to Ankara in 1921and join." . International Herald Tribune

. from thé' anti-government insur- gents who have been blowing up . Recycling Baathists Iraqi police recruits and innocent bystanders. or many years, Iraqis who authorities. When L.Paul Bremer 3rd Baatliism - a system inspired by dreamed of throwing off Sad- arrived as civil administrator, he not the .faiS.t models of a one-party state dam Hussein's dictatorship only made the disastrous decision to and ilJt1ûideology rooted in Arab na- Fdebated the question of how dissd}lYt.the regular army but also tionalism - can have no place in the thorough a purge of Baathists would approred' an extensive purge of rehabilitation ofIraq. But individuals be needed to make possible a healthy Baathist Party members, removing who once swore fealty to the Baathist body politic in Iraq. Today that spec- not only criminals but also many Party, if they have no blood on their ulation has become an urgent and competent people from the profes- hands, ought to be able ~o contribute controversial question for the govern- sions and from government'and ad- to a post-Saddam Iraq. They are ment .of Ayad Allawi, the interim ministration. needed - as teachers, doctors, engi- prime minister. To éombat the armed guerrilla neers, civil servants, and - in care- Iraqis have to get this right. Tfthey groups in the so-called Sunni tri- fully screened exceptional cases - go too far in One Jil t<..l:u.l~ u.l thl: 0t1 , angle, particularly in the cities of even as police and security officials. er - either by excluding too many , Falluja, Ramadi and Baqouba, Allawi If the Bush administration had useful former Baathists or by includ- : is seeking to bring former senior planned properly for the task of post- ing too many unreconstructed crim- war nation-building in Iraq, Iraqis inals from the former regime - they Baathists back into government and might have been able to work out the could ruin their remaining chances even into the security services. In purging and reintegration of former to construct a decent representative one of his many reversals of mis- Baathists as deliberately and judi- government on the ruins of Sad- taken early decisions, Bremer au- dously as Czechs and South Afri- dam's gangster state. thorized the return of high-level cans did with their former oppress- former Baathists to their old posi- As .with so D).any other dilemmas :örs after liberation. But because of that weigh upon Iraqis, the problem tions before he left Iraq last June. So that bungling, Iraqis are still at war, ofhow to treat onetime Baathists has Allawi is not defying Washington and they have to make war-constric- been exacerbated by U.S. occupation with his strategy of seeking to split ted decisions. as man,y Sunnis as possible aw.ay - The Boston'Globe

' l'Elysées'alarme de la confusion pro-Ankara de la veille. Hier entre le débat sur l'entrée de la toujours. Renaud Dutreil,le IIÙ- i Turquie dans l'Union euro- nistre de la Fonction publique. ~ abordait franchement le sujet. tot péenne et celui concernant la III difficileratificationde la Consti- en dénonçant ceux qui « pol- W tutioneuropéenne. luent le débat» sur la Constitu- M Hier, donc, Jacques Chirac et tion européenne en utilisant« à Jacques Chirac, en compagnie du premier ministre turc des fins démagogiques» les son premier ministre, Jean- Recep Tayyip Erdogan, mardi dernier à Berlin. (Photo M. Schreiber/AP) Pierre Raffarin, ont tenté de peurs provoquées par la Tur-

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quie. « Ce sont vraiment des ton. en Conseil des ministres: le bien à la Turquie defaire le che- débats, suscité par Jacques Chi- échéances différentes, des dé- Chef de l'Etat soulignait que les min nécessaire pour rejoindre rac qui répète volontiers son en- bats différents, des enjeux diffé- ,résultats de la négociation avec l'Union européenne et non à gagement pour une Turquie in- rents », a-t-il ajouté. la Turquie « ne sont pas acquis l'VE de s'adapter à la Turquie. » tégrée dans l'Europe, intervient La. correction de trajectoire la d'avance ». Pour enfoncer I:e A l'Assemblée nationale. au pire moment. C'est le 16 et le plus sensible est venue de clou : si « les négociations pro- Jean-Pierre RaffariIi a relayé 17 décembre prochain que les Jacques Chirac lui-même. Mardi gressent mais butent sur des cette communication plus pré- Vingt-Cinq doivent se pronon- à Berlin, de concert avec le problèmes de fond essentiels », cautionneuse : « Ce cer, sans surprise, en faveur de chancellier allemand, Gerhard ajoutait M. Chirac, la Turquie et que nous avons dit l'ouverture des négociations Schröder, et le premier ministre l'VE devraient « d'un commun clairement au pre- avec Ankara, une étape qui a turc, Recep Tayyip Erdogan, il accord» trouver « une solution mier ministre turc» toujours mené jusqu'à présent à redisait« sa conviction que l'in- pour créer un lien fort qui ne mardi à Berlin, a dé- l'adhésion. Et c'est ce vendredi à térêt de la France et celui de soit pas l'adhésion ». Jean- Claré M. Raffarin, Rome, lors de la signature en l'Europe est qu'à terme la Tur- François Copé, le porte-parole « c'est qu'il n'y avait grande pompe de la Constitution quie puisse rejoindre l'UE si du gouvernement, rapportait un , pas automaticité de européenne par les vingt-cinq toutes les conditions sont rem- autre propos de M. Chirac en la négociation avec dirigeants de l'UE, que sera plies». Hier, changement de Conseil des ministres: « C'est.. l'iuihésion ». lancé en France le processus de Le télescopage entre les deux ratification de cette Constitution. (AvecAFP.) Jacques. Chirac et Gerhard Schröder divergent sur l'objectif des négociations avec la Turquie BERLIN de nos envoyés spéciaux Hormis la question turque, M. Schröder et M. Chirac ont aussi Gerhard Schröder qui, contraire- insisté au cours de leur conférence ment au président Jacques Chirac, de presse sur leur volonté de parve- n'a pas à gérer les retombées de nir avec la nouvelle Commission à l'affaire turque sur la ratification .une révision du pacte de stabilité par référendum de la Constitution de la zone euro qui aille au-delà q- européenne, pouvait se permettre o des propositions faites par la Com- o de faire simple. Mercredi 26 octo- mission Prodi sortante. «Nous '"w bre, à l'issue du quatrième cOTl6eil sommes de l'avis qu'il doit être redé- ""!Xl des ministres commun franco-alle- o fini concernant la composante crois- u~ mand réuni à Berlin, le chancelier sance », a déclaré le chancelier, en o a été particulièrement direct en 00 proposant d'exclure des calculs de traitant de l'adhésion turque à '" déficit budgétaire les investisse- l'Union européenne: pour les Alle- ments de recherche et développe- ~ mands, a-t-il dit, les négociations ment. Jacques Chirac a également qui vont s'ouvrir ont pour objectif = évoqué l'idée d'un «pacte social « l'adhésion et aucun autre ». o européen ». M. Chirac, qui ne perd pas une = Les deux dirigeants se sont égale- ~ occasion de rappeler la nécessité ment félicité des engagements pris de parler d'une seule voix avec Ber- lors du conseil des ministres franco- ~ lin sur les grandes questions, a sau- allemand, auquell? ministres fran- vé les apparences. Il a réaffirmé çais ont pris part, sur le renforce- qu'il appuierait lors du Conseil ment des moyens pour freiner le européen du 17 décembre la recom- recul de l'apprentissage de la lan- mandation de la Commission euro- gue du partenaire. François FiUon, péenne d'ouvrir ces négociations le ministre français de l'éducation, « en 2005 ou autour de 2005 ». confiait en aparté qu'il n'avait pas C'était le minimum qu'attendait abandonné, comme on l'indiquait à le premier ministre turc, Recep de et dans la région », a déclaré allemand, on confiait que la procé- son ministère, l'idée de donner un Tayyip Erdogan, que le président M. Chirac. Mais, a-t-il poursuivi, « il dure serait lancée en décembre, coefficient plus fort à l'allemand au et le chancelier ont retrouvé en fin est possible que la négociation ne se mais que, dans les faits, la négocia- bac, comme cela pourrait être égale- d'après-midi à l'occasion de la termine pas comme nous le souhai- tion elle-même ne démarrerait qu'à ment le cas pour le grec et le latin. signature d'un contrat d'achat tions, que la Turquie puisse ne pas la fm 2005 voire au début 2006.. M. filion a présidé, avec le minis- d'Airbus par les Turkish Airlines. souhaiter aller au terme des efforts tre-président de Sarre, Peter Mais le chef de l'Etat, contraire- nécessaires» pour entrer dans RÉVISER LE PACTE DE STABILITÉ Müller, coordinateur des relations ment à M. Schröder, a laissé les l'Union. Il faudrait alors en tirer les Rien n'a filtré de la rencontre, en franco-allemandes pour les Län- options ouvertes sur l'issue de la conséquences, a-t-il souligné, «soit fin de journée, entre le chancelier der allemands, une cérémonie négociation, n'excluant aucune par le renoncement pur et simple de allemand, le président français, le pour prendre réception, à la repré- solution. «L'intérêt de l'Europe et la Turquie à entrer dans l'Union, soit premier ministre Jean Pierre Raffa- sentation de Sarre, du projet de de la Turquie est de s'associer, mais en trouvant un modus vivendi sur un rin, et son homologue turc , la réponse" ne viendra que dans dix livre d'histoire commun qui sera lien fort et important ». Ces propos M. Erdogan. Mais sa durée - plus proposé en 2006 aux classes de 'ou quin.ii ails.' Une polémique à ce devraient satisfaire l'UMP, qui, com- longue que prévue - laisse enten- seconde, première et terminale. sujet aujoùtd'hui l'J'apas de sens », me l'opposition de droite alleman- dre qu'elle n'a pas été que de pure « Ce livre, c'est le stade ultime de la a dit M. Chirac, rapJrelant que « les de, fait campagne contre une adhé- forme. Français et Allemands, qui réconciliation. Après, en physique, il Français auront leur mot à dire» sion. « Le modus vivendi, c'est lepar- l'auraient dit à M. Erdogan, se y a lafusion », a plaisanté le minis- par voie de référendum. tenariat privilégié », s'est ainsi félici- montrent soucieux qu'aucune «Mon vœu le plus cher est que tre en remerciant le petit groupe té le député des Yvelines, Pierre déclaration ou initiative intempes- d'historiens et de responsables sco- nous arrivions à terme, dans quinze Lequillier. tive ne viennent aviver les polémi- aTfJ;"à'u~bilité d'adhésionp~re laires qui ont travaillé à la prépara- '!Ni 'M. Chirac m le chancelier ne ques en cours, qui pourraient per- tion du projet. et simpie. C'est dans l'intérêt de la se .sont prononcé~ sur la date du turber le référendum français sur , pafx et de la démocratie di:mslle,.nw,!- début des né~Qc.iajions. Du côté ja Constitution. H. de B. et G. M.

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What I told Wolfowitz • By Peter W. Galbraith Eyewitness to failure in Iraq WASHINGTON taneous. Quite likely the looters had no facilities, nor was there any plan to se- 2003,n I went to tell Deputy Secre- idea they were stealing deadly biologi- cure them. Even after my briefing, the tary of Defense Paul Wolfowitz cal agents or radioactive materials. As I Pentagon leaders did nothing to safe- what I had seen in Baghdad in the told Wolfowitz, as long as these sites re- guard Iraq's nuclear sites. days following Saddam Hussein's mained unprotected, their deadly mate- I supported President George W. I rials could end up with those who knew Bush's decision to overthrow Saddam • overthrow . For nearly an hour, I described the exactly what they were doing. Hussein. At Wolfowitz's request, I J catastrophic aftermath of the invasion This is apparently what happened. helped advance the case for war, draw- - the unch~cked looting of every pub- According to an International Atomic ing on my work in previous years in lic institution in Baghdad, the devasta- Energy Agency report issued earlier documenting Saddam's atrocities, in- tion of Iraq's cultural heritage, the an- this month, there was "widespread and cluding the use of chemical weapons on ger of ordinary Iraqis who couldn't un- apparently systematic dismantlement the Kurds. In spite of the chaos that fol- derstand why the world's only super- that has taken place at sites previously lowed the war, I am sure that Iraqis bet- power was letting this happen. relevant to Iraq's nuclear program." ter off without Saddam Hussein. I also described two particularly dis- It is my own country that is worse off turbing incidents - one I had witnessed - 1,100dead soldiers, billions added to and the other I had heard about. the deficit and the enmity of much of the On April16, 2003, a mob attacked and 'I hope 1 world. Someone out there has nuclear looted the Iraqi equivalent of the Cen- am not responsible bomb-making equipment, and they may ters for Disease Control, taking live not be well disposed toward the United HIV and black fever virus among other for Armageddon.' States. Much of this could have been potentially lethal materials. U.S. troops avoided with a competent postwar were stationed across the street but did strategy. But without having planned or not intervene because they didn't know This includes nearly 380 tons of high provided enough troops, we would be a the building was important. explosives suitable for detonating nu- .lot safer if we hadn't gone to war. When he found out, the young Amer- clear weapons or killing American ican lieutenant was devastated. Hf' troops. Some of the looting continued Peter w: Galbraith, a former u.s. am-, shook his head and said, "I hope I am for many months - possibly into 2004. bassadar to Croatia, is a fellow at the not responsible for Armageddon." Using heavy machinery, organized Center For Arms Control and Non-Pro- About the same time, looters entered gangs took apart, according to the liferation. In the 1980s, he documenteçl the warehouses at Iraq's sprawling nu- IAEA, "entire buildings that housed Iraqi atrocities against the Kurds for the clear facilities .at Tuwaitha on Bagh- high-precision equipment." . Senate Foreign Relations Committee. dad's outskirts. They took barrels of This equipment could be anywhere. This article was first published in The yellowcake (raw uranium), apparently But one good beUs Iran, which has had Boston Globe. ' dumping the uranium and using the allies 'and agents in Iraq since shortly barrels to hold water. U.S. troops were after the U.S.-led forces arrived. at Tuwaitha but did not interfere. This wàs a preventable disaster. Iraq's There was nothing secret about the nuclear weapons-related materials Disease Center or the Tuwaitha ware- were stored in only a few locations, and Jltralb .. i!ribunt. houses. Inspectors had repeatedly vis- these were known before the war ited the center looking for evidence of a began. As even L. Paul Bremer 3rd, the' October 29, 2004 biological weapons program. The U.S. administrator in Iraq, now admits, Tuwaitha warehouses included materi- the United States had far too few troops als from Iraq's nuclear program, which to secure the country following the fall had been dismantled after the 1991Gulf of Saddam Hussein. But even with the War. The United Nations had sealed the troops we had, the United States could materials, and they remained un- have protected the known nuclear sites. touched until the U.S. troops arrived. It appears that troops did not receive The looting that I observed was spon- relevant intelligence about Iraq's WMD

Conférence sur l'Irak: Barzani juge "inacceptable" Arr-- la position de Paris --- , DOHA, 29 sept (AFP) - 16h17 - Le dirigeant kurde irakien Massoud Barzani a jugé "inacceptable", mercredi, que la France demande la participation 'f de la guérilla irakienne à la conférence internationale sur l'Irak dont Washington a proposé la tenue en octobre.

"La position de la France (...) est une ingérence flagrante dans les affaires de l'Irak" et elle est "totalement inacceptable", a déclaré M. Barzani, chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), sur la chaîne de télévision satellitaire qatariote Al-]azira.

Washington a proposé que soit organisée en octobre une conférence internationale sur l'Irak. Mardi, le ministre des Affaires étrangères français Michel Barnier a demandé que "l'ensemble des forces politiques (irakiennes), y compris celles qui ont choisi la voie de la résistance par les armes" participent à cette réunion et que "la question du retrait" des forces étrangères présentes en Irak figure à l'ordre du jour de la rencontre.

Cette position de là France "est surprenante et répugnante" dans la mesure où elle émane d'une puissance mondiale qui "exige la participation d'un représentant de la soi-disant résistance. Cela signifie un représentant du terrorisme, des terroristes", a répliqué M. Barzani, qui, selon Al-]azira, s'exprimait à la fin d'une visite à Téhéran.

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