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58 ANNÉE – Nº 17723 – 1,20 ¤ – FRANCE MÉTROPOLITAINE --- VENDREDI 18 JANVIER 2002 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

Crise de l’aéronautique : Airbus supprime 6 000 emplois Pourquoi la droite doute de Chirac La stratégie d’attente du président-candidat inquiète ses partisans b Certains redoutent une « balladurisation » de leur champion b La publication d’un livre réquisitoire accroît ce trouble

LA DIZAINE de parlementaires calendrier précis pour les premiers invités à déjeuner, mercredi 16 jan- mois de la législature. » Claude vier à l’Elysée, ont dit en substan- Goasguen, qui pourrait être porte- ce au président : maintenant, il parole dans la campagne de Jac- faut que vous parliez ! Ils expri- ques Chirac, ajoute que les élec- maient ainsi leur trouble et leurs teurs de droite lui disent : « D’ac- doutes. Les partisans de Jacques cord, Chirac est sympa et il a une Chirac s’inquiètent des hésitations expérience internationale. Mais qui de leur favori au moment où il fau- peut dire ce qu’il fera ? » drait, selon eux, commencer à quit- Face à ce trouble, Alain Juppé et ter les habits de chef d’Etat pour Nicolas Sarkozy ont été sommés revêtir ceux du candidat. Ils consta- par l’Elysée de mettre un terme à tent que Jacques Chirac n’a tou- leurs vieilles querelles et de s’en- jours pas décroché Lionel Jospin tendre afin de conduire la campa- dans les sondages, alors même gne du candidat Chirac. Le prési- que le premier ministre manifeste dent reprendra, jeudi 17 janvier   / qu’il est de plus en plus candidat. à Auxerre, ses déplacements en LE CONSTRUCTEUR européen ge du transport aérien depuis quel- Ils redoutent que la faiblesse des province. Airbus ne pourra pas savourer sa ques semaines, grâce aux promo- intentions de vote en faveur de D’autre part, dans un livre réqui- nouvelle victoire sur son rival tions des compagnies aériennes, François Bayrou et d’Alain Made- sitoire à paraître jeudi, L’Homme Boeing. En même temps qu’il ne suffit pas encore à sortir d’une lin ne réduise son capital de voix qui ne s’aimait pas, Eric Zemmour, annonçait, jeudi 17 janvier, un car- crise dramatiquement amplifiée pour le second tour. En un mot, ils journaliste au Figaro, affirme que net de commandes pour 2001 par les attentats du 11 septembre. veulent éviter la « balladurisa- Jacques Chirac a rencontré Jean- supérieur à celui de l’Américain, Signe des temps, les déserts améri- tion » de leur champion, qu’il soit Marie Le Pen entre les deux tours Noël Forgeard, PDG d’Airbus, esti- cains du Mojave et du Névada victime du même phénomène de l’élection présidentielle de 1988 mait nécessaire de supprimer (notre photo) sont de nouveaux qu’Edouard Balladur donné vain- afin de lui demander son « aide ». 6 000 emplois dans ses usines de peuplés d’un millier d’appareils queur lors de l’élection présiden- Jean-Marie Le Pen, lui, a relaté un Toulouse, Nantes, Saint-Nazaire, en état de marche qui attendent tielle de 1995 et largement battu. entretien qu’il avait, jusqu’alors, Hambourg (Allemagne) et Ches- des jours meilleurs pour être « Chirac ne peut pas se taire trop toujours nié. Interrogé par Le Mon- ter (Royaume-Uni). Aucun licen- remis en service. longtemps, dit Nicolas Sarkozy. de, il a confirmé sa version. ciement sec n’est envisagé pour le Chirac doit mener une grosse cam- moment. Le modeste redémarra- Lire page 21 pagne, présenter un projet fort et un Lire pages 6 et 7  Lustucru fait table ouverte dans son restaurant de la Bastille Etre arabe 0123 C’EST LA NOUVELLE offensive des marques : permet aujourd’hui de franchir le pas », dit-elle. plutôt réussie. Le fameux damier bleu, signature DES LIVRES désormais elles ne se contentent pas d’être ven- Fleury-Michon, le premier, avait ouvert à Nan- de la marque, revient comme un leitmotiv plutôt aux Etats-Unis dues dans les rayons des grandes surfaces, elles tes, en 1999, son restaurant, mais sous l’anonyme discret sur le dossier des canapés, les tenues du Toni Cade Bambara ouvrent des restaurants à leur nom. Ces derniers enseigne de « Graine d’appétit ». Une sorte de personnel ou les assiettes ; et même si l’on ne raf- Passions de femmes jours, coup sur coup, à Paris, la place de la Bastille supérette où les clients se servent des plats trai- fole pas des abat-jour en forme de coquille d’œuf et l’avenue de Wagram viennent d’accueillir res- teurs Fleury-Michon qu’on trouve en grandes sur- brisée, l’ensemble n’est pas laid du tout. Jospin et l’économie... pectivement un restaurant Lustucru et un café faces. Pendant qu’ils dégustent l’entrée, une La cuisine transparente où s’agite sous les yeux Nescafé. Il y a encore quelques années, pour légiti- hôtesse réchauffe au micro-ondes le plat chaud des clients une brochette de marmitons est une DROGUES mer ses produits, l’industrie alimentaire deman- et l’apporte à leur table. Des plateaux en plasti- autre affaire. On affirme vous vendre ici essentiel- dait aux grands chefs d’apporter leur caution que, un décor de cantine de la fonction publique : lement de la pâte fraîche fabriquée sur place, et dans les grandes surfaces. Williams Saurin faisait échec ? Détrompez-vous. Deux ans plus tard, il la machine en débite, en effet. Après enquête, on Les Français séparent de l’œil à Bocuse, Findus du pied à Guérard et existe cinq de ces restaurants en France, et le chif- découvre tout de même que l’ensemble des ravio- Fleury-Michon la danse des sept voiles devant fre d’affaires est formidable. En mars dernier, les et raviolis débarque deux fois par semaine de mieux cannabis Joël Robuchon. Aujourd’hui, les industriels s’affi- c’est le semoulier Panzani qui a ouvert, à Lyon, l’usine. Pas de honte à cela, si on le dit. Lesdits et drogues dures p. 10 chent comme des maîtres queux à part entière. sous le nom de « Via Gio » son premier fast-food raviolis sont d’ailleurs l’un des meilleurs plats de

Ils prennent les beaux emplacements et hissent sur le thème des pâtes, pour « donner au public la carte, quand ils sont farcis de viande de pot-au-  /  et notre éditorial p. 16 leurs couleurs. Si tu ne vas pas à Lustucru, Lustu- des idées sur la manière de les accommoder ». feu et servis dans un bouillon avec des légumes. cru viendra à toi ! L’endroit, qui dispose d’un coin épicerie où sont Pour le reste, le burger fourré aux coquillettes LES TROIS millions d’Arabo- PALESTINE A quand le salon de thé Nutella, l’auberge Bui- vendues sauces et pâtes de la marque, n’avait, lui (menu enfant), la texture des raviolis panés au Américains qui avaient soutenu la toni ou la brasserie de La Vache qui rit ? Pour non plus, pas osé s’afficher sous sa véritable iden- veau, ont leurs faiblesses. Le menu découverte campagne antiterroriste après les Marie-Odile Fondeur, directrice du Salon Restaura- tité. (entrée + plat + dessert) est à 14,50 euros. A ce attentats du 11 septembre com- La vraie histoire tion Demain !, qui défriche tous les nouveaux con- Lustucru a donc franchi le pas et ouvert sans tarif-là, les inspecteurs des guides gastronomi- mencent à s’inquiéter de la suspi- d’un kamikaze cepts de restaurants, « l’heure est proche ». « De honte un restaurant à son nom rue du Faubourg- ques seront sans doute indulgents. cion croissante et des discrimina- plus en plus de marques jouissent d’un capital de Saint-Antoine, à deux pas de la Bastille. Bilan tions dont ils sont l’objet dans le très ordinaire p. 12 sympathie auprès des consommateurs, ce qui leur d’un premier déjeuner ? D’abord la décoration est Guillaume Crouzet pays. Notre enquête p. 2 et 3 DÉBATS a     Clonage thérapeutique : L’agence gardons-nous des fantasmes VU par Henri Atlan a 15 ans . /

LE CLONAGE dit non reproduc- en comparaison avec d’autres tech- « Je suis un tif, ou encore thérapeutique, consis- niques susceptibles d’être utilisées musulman » : le cri te à utiliser un transfert de noyau de dans le même but de cultiver des cellule adulte dans un ovule énucléé cellules souches embryonnaires. de colère de dans le but de cultiver in vitro (au Deux autres techniques sont théori- laboratoire) des cellules souches quement concevables et ont l’écrivain Michel embryonnaires, puis des lignées de commencé à être testées chez l’ani- del Castillo p.15 cellules ou de tissus susceptibles mal, comme le transfert de noyau d’être utilisées, notamment par gref- somatique. fes, dans un but thérapeutique. L’une consiste à utiliser des NOTRE JEU CONCOURS A aucun moment n’est envisagée embryons produits par fécondation l’implantation dans un utérus, ce in vitro et à les faire se développer Une énigme par qui exclut toute possibilité de gros- pendant quelques jours, jusqu’à ce p. XVII à XX sesse et donc de naissance d’un qu’ils produisent des cellules sou- jour enfant. Autrement dit, cette techni- ches susceptibles d’être mises en L’ÉQUIPE dirigée par Chris- que n’est pas une technique de culture. Il est évident que ces tian Caujolle, d’abord ratta- A NOS LECTEURS procréation mais un moyen de fabri- embryons sont ensuite détruits puis- chée au journal Libération, quer des lignées de cellules ou des qu’il n’est pas question, dans ces puis indépendante, avec plu- Nos trois suppléments « Le Monde tissus génétiquement identiques à conditions, qu’ils se développent. sieurs actionnaires, a su impo- des Livres », « Le Monde Télévision Radio » et « Le Monde Argent » l’individu chez qui a été prélevée la ser ses photographes tant n’adopteront notre formule graphi- cellule adulte d’où provient le noyau Lire la suite page 14 dans la presse d’actualité que que rénovée qu’à partir du jeudi 7 utilisé. et nos informations page 7 chez les collectionneurs. février. Nous prions nos lecteurs C’est pourquoi, afin de ne pas Créée en 1986, l’agence VU d’excuser ce délai. confondre cette technique avec cel-    , possède aujourd’hui une gale- le qui consiste à faire naître des      rie à Paris, dans l’immeuble International...... 2 Marchés...... 25 e Union européenne.... 5 Carnet ...... 27 enfants, à la manière de la brebis   -- du boulevard Henri-IV (4 ) France...... 6 Abonnements...... 27 Dolly et d’autres mammifères « clo-  ,   qui abrite ses bureaux. Plu- Société...... 9 Aujourd’hui...... 28 nés », il est préférable de ne pas ’  ’   sieurs expositions, à la gale- Régions ...... 11 Météorologie...... 32    , Horizons...... 12 Jeux ...... 32 parler ici de clonage mais plutôt de rie mais aussi dans les Fnac Entreprises...... 21 Culture...... 33 transfert de noyau somatique.     parisiennes, célèbrent cet Communication...... 24 Radio-Télévision...... 37 Cette technique doit être évaluée   ’. anniversaire. p. 33  / 

Afrique CFA 1000 F CFA, Algérie 35 DA, Allemagne 1,50 ¤, Antilles-Guyane 1,50 ¤, Autriche 1,50 ¤, Belgique 1,20 ¤, Canada 2,50 $, Danemark 15 KRD, Espagne 1,50 ¤, Finlande 2,00 ¤, Grande-Bretagne 1 £, Grèce 1,50 ¤, Irlande 1,50 ¤, Italie 1,50 ¤,Luxembourg 1,20 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 14 KRN, Pays-Bas 1,50 ¤, Portugal cont. 1,50 ¤, Réunion 1,50 ¤, Suède 16 KRS, Suisse 2,40 FS, Tunisie 1,5 DT, USA (NY) 2 $, USA (others) 2,50 $. 2/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 INTERNATIONAL ÉTATS-UNIS

Depuis les   11  aux Etats-  sont particulièrement visés. Plus de ristes du gouvernement mais leur prolongement, un garde du corps de George Bush en a lui-même fait Unis, la communauté arabo-américaine vit dans la 400 d’entre eux sont toujours en détention. Bien inté- plus de   après le début de l’opération l’expérience.  , président de l’Institut crainte. Plusieurs milliers de ses membres ont été grée jusque là, la communauté arabe s’est majoritai- militaire en Afghanistan, leur est de plus en plus péni- américain arabe, accuse le ministère de la justice de interrogés par les autorités. Les  rement   des mesures antiterro- ble. La  est quotidienne dans les avions : « contribuer à institutionnaliser la discrimination ». Les Arabes d’Amérique dénoncent des discriminations croissantes La communauté commence à trouver particulièrement pesante la suspicion dont elle fait l’objet depuis le 11 septembre. A Dearborn, dans le Michigan, 61 % des Arabo-Américains soutenaient, en octobre, les mesures antiterroristes de George Bush. Les opinions ont changé

DEARBORN (Michigan) apporté des provisions à leurs amis un citoyen américain comme les s’est passé doit nous inciter à nous de notre envoyé spécial arabes enfermés chez eux ou ont 77 % DE CHRÉTIENS autres ? », s’interroge Donnie affirmer plus vite et plus fort. Pas à « Pour les Arabo-Américains, il accompagné des femmes portant Répartition de la population arabe Répartition par pays d'origine, en % Unis, 62 ans, ancien capitaine des nous cacher. Pour exister ici, pour s’agit de la plus grave crise de leur des foulards au supermarché pour américaine par religion, en % pompiers, une figure de la commu- influencer et peser sur les décisions histoire dans ce pays. Des familles les rassurer et leur éviter les insultes. nauté arabe de Dearborn. Son politiques locales et nationales, il  Nous surmonterons l’épreuve. Les Catholiques Liban grand-père est arrivé dans le Michi- faut apporter de l’argent et des Chinois, les juifs, les Polonais, les Ita- gan en 1896. « J’ai dû passer ma vie votes. Nous le faisons et le ferons de liens, les Irlandais, les Japonais et Orthodoxes à m’excuser pour ce que je suis. Je plus en plus. Il nous faut imiter et d’autres l’ont fait avant nous », peux être américain et je peux être contrebalancer le poids du lobby « Ce qui s’est passé 56 15 ajoute-t-il. 42 arabe, mais je ne peux pas être les pro-israélien pour modifier la politi- 23 doit nous inciter deux. » Les sentiments sont ambi- que américaine au Proche-Orient. Il «  ’ » gus à l’égard de Washington. On y nous faut contrôler les médias com- à nous affirmer. En attendant, dans le grand 14 Syrie trouve une certaine reconnais- me le fait la communauté juive. » Detroit, au cœur de l’industrie sance envers George Bush pour Osama Siblani est le propriétaire automobile américaine, où vit la 23 4 11 avoir tout de suite, en septembre, et l’éditeur de l’hebdomadaire Pas à nous cacher » 12 2 4 Autres 9 plus importante communauté ara- Egypte pris la défense des Arabo-Améri- Arab American News, publié en be du pays – plus de 300 000 per- Musulmans Irak cains et condamné les agressions, anglais et en arabe. Il est diffusé à entières sont restées cloîtrées des sonnes –, les agressions se sont Protestants Jordanie Palestine mais certains ont le sentiment, 22 000 exemplaires dans la région jours après le 11 septembre », souli- multipliées. Un Américain de Source : Arab-American Institute, 2000 dans le même temps, d’être dési- de Detroit et présent aussi sur gne Imad Hamad, 41 ans, Améri- 45 ans d’origine yéménite a été gnés à la vindicte. Internet. « C’est un début. » cain d’origine libanaise, responsa- tué, fin septembre, à Lincoln Park, niens, d’Irakiens, de Yéménites, de la Ford Avenue. Elle sera la plus M. Siblani était le principal soutien ble de l’American-Arab Anti-Discri- à quelques kilomètres de Detroit. Syriens et de Libanais. Ces der- grande des Etats-Unis. «   » de la candidature à la mairie de mination Committee (ADC) pour Il a reçu douze balles dans le dos. niers étaient 7 000 en 1970 à Dear- « Nos libertés sont menacées en « Les enquêteurs n’ont pas établi Dearborn d’Abed Hammoud, lui le Midwest. Uniquement à Dearborn, plus de born. Ils sont 30 000 aujourd’hui, permanence. Plus de 1 000 person- le moindre lien entre les pirates de aussi d’origine libanaise. Ce der- Son modeste bureau est situé 150 plaintes ont été déposées. venus pour échapper à la guerre nes ont été arrêtées et gardées au l’air du 11 septembre et la commu- nier a été battu, mais était resté le dans un vieil immeuble délabré en « Les actes de vandalisme et d’inti- civile et travailler dans les usines secret, parfois sans motif apparent. nauté arabo-américaine. Nous som- 6 novembre le seul adversaire au brique rouge de la Michigan Ave- midation ne se comptent plus, sans automobiles. Les enseignes de Cinq mille jeunes ont été interrogés mes pourtant doublement victimes deuxième tour du sortant, Michael nue, à quelques dizaines de mètres parler des personnes qui ont perdu commerce bilingues, en anglais et par le FBI sous le seul prétexte de de cette tragédie, touchés et effrayés Guido, d’origine italienne. seulement de la mairie de Dear- leur emploi sous les prétextes les en arabe, sont omniprésentes dans leur origine. Six mille immigrés ara- comme les autres et, en plus, mis en « Nous sommes toujours en dan- born, dans la banlieue de Detroit. plus divers », affirme M. Hamad. les rues. Une touche d’Orient qui bes en situation irrégulière vont fai- accusation », explique Osama ger ; nul ne sait quelle pourrait être « Il nous faut prouver en permanen- Dans cette ville ouvrière, siège contraste avec la neige, le vent et re l’objet d’une véritable chasse à Siblani, 47 ans, lui aussi d’origine la réaction de nos concitoyens si un ce notre patriotisme. Mais nous pou- historique de Ford qui vit pour et le froid vif de janvier dans le Michi- l’homme », dénonce Imad Hamad. libanaise. nouvel attentat se produisait. Nous vons témoigner aussi de la solidarité par le constructeur automobile, un gan. Une dizaine de mosquées Même les Arabo-Américains nés Grand, élégant, sortant de sa devons être prudents, réalistes, mais et de la générosité des Américains. habitant sur trois a des origines au sont visibles dont celle en construc- aux Etats-Unis se posent des ques- Cadillac noire rutilante, le télépho- pas tout accepter. Nous avons des Des personnes de toutes origines ont Proche-Orient. Il s’agit de Palesti- tion, au dôme imposant, le long de tions. « Quand vais-je devenir enfin ne portable à la main, M. Siblani droits », explique M. Hamad. Le est un notable et tient à le faire sondage paru dans le Detroit Free savoir. « Vous savez, quand John Press du 1er octobre 2001, selon Une communauté d’environ 3 millions de personnes Ashcroft [le ministre américain de lequel 61 % des Arabo-Américains b Le nombre d’Arabo-Américains est arrivée après la deuxième guerre Casey Kasem et Don Bustany ; les compagnies aériennes » la justice] est venu à Dearborn ren- estiment justifiées les décisions du d’environ 3 millions. Les estimations mondiale, formée plus l’ex-sénateur et médiateur au et plusieurs centaines de cas contrer, le 2 décembre, les représen- gouvernement à leur encontre, le varient du fait que le Bureau fédéral généralement de musulmans. Proche-Orient George Mitchell, de discrimination au travail. tants de la communauté arabo-amé- met hors de lui. du recensement ne compte b Un tiers des Arabo-Américains le secrétaire à l’énergie Spencer b 17 000 musulmans ont été ricaine, il m’a dit sur le ton de la « Beaucoup d’Arabes sont venus pas de catégorie spécifique. vivent en Californie, dans le Abraham, ou encore Jacques Nasser, interrogés par la police. Plus de 400 plaisanterie : “Ne vous plaignez aux Etats-Unis “seulement pour Ils représentent 25 % de l’ensemble Michigan ou à New York. Ils sont qui vient de quitter la présidence sont toujours en détention. Certains pas ; on ne vous mettra pas dans des quelques années”. Le temps d’amas- des musulmans américains. 280 000 à Los Angeles, 220 000 de Ford, et Ralph Nader, ont attendu 49 jours pour être camps comme les Japonais il y a ser des dollars. Puis ils sont restés et b La première vague significative à Detroit, 160 000 à New York. lepionnier de la défense inculpés. 6 000 personnes en soixante ans.” Cela ne m’a pas du ont bâti des vies tranquilles à l’abri d’immigration est arrivée vers 1875. Un tiers ont fait des études des consommateurs. situation irrégulière ont été tout amusé. » de la misère, de la persécution politi- La plupart des premiers arrivants universitaires. Le revenu moyen b Il y a 1 209 mosquées aux recensées pour être expulsées. M. Siblani se veut un homme que et des guerres », explique Imad venaient de Syrie, du Liban, et ils est légèrement supérieur Etats-Unis (25 % de plus qu’en 1994). 5 000 jeunes musulmans, arrivés d’affaires moderne et ne s’embar- Hamad. Aujourd’hui, des familles étaient chrétiens. Ils sont venus à la moyenne nationale. b Depuis le 11 septembre, les après janvier 2000, ont été conviés rasse pas de précautions oratoires. sont parties des Etats-Unis et de pour des raisons économiques (la b En 1996, 54 % des organisations de défense des droits par le FBI à une « interview ». Cela lui a valu plusieurs fois d’être nombreuses autres songent à le fai- compétition japonaise sur le marché Arabo-Américains ont voté pour Bill de l’homme ont recensé Sources : Arab-American Institute dénoncé dans le quotidien Detroit re. « Juste le temps que la situation libanais de la soie, par exemple). Clinton contre Bob Dole, selon les 520 incidents violents jugés racistes Foundation ; American-Arab Free Press pour avoir défendu le s’apaise », ajoute M. Hamad. Vont- Après une période de restriction à instituts de sondage. Parmi les (dont 6 meurtres et 90 agressions). Anti-Discrimination Committee Hezbollah. elles revenir un jour ? l’immigration du fait de la crise des personnalités dont la communauté L’organisation a aussi compté (ADC), Conseil musulman pour Cela ne l’empêche pas d’adopter années 1930, une nouvelle vague est se réclame : les créateurs du Top 40, 27 cas de « discrimination dans les affaires publiques (MPAC). les méthodes américaines. « Ce qui Eric Leser 5 000 « convoqués volontaires » interrogés par le FBI   ...  Président de l’Institut américain plus dans la rue. Ce qui se répand, A votre avis, le racisme anti- DEARBORN (Michigan) se sont engagés à ne pas divulguer « Il semble qu’il s’agissait avant 1 arabe, comment évaluez-vous de façon très inquiétante, c’est l’hos- 3 arabe gagne-t-il du terrain aux de notre envoyé spécial la teneur des questions et ne tien- tout d’un petit contrôle et d’une prise les conséquences des attentats du tilité institutionnelle : des gens per- Etats-Unis ? Six jours seulement après la ren- nent pas à prendre de risques. Ils de contact afin de trouver éventuelle- 11 septembre sur la situation des dent leur emploi, des voyageurs Dans ce pays, pour ce qui est du contre du 2 décembre entre le minis- ont tous été étonnés par la brièveté ment de futurs informateurs », expli- Arabes aux Etats-Unis, nationaux et sont écartés des avions, des poli- racisme, nous sommes encore loin tre de la justice, John Ashcroft, et du rendez-vous. Jamais plus de que M. Hamad. « C’est aussi une opé- étrangers ? ciers commettent des violences… derrière les Noirs et les juifs ! Beau-  vingt minutes et souvent à peine dix ration médiatique. Une façon de ras- Nous avons revécu, en pire, ce coup de gens se montrent très ami- minutes, « juste le temps de vérifier surer la population américaine en lui que nous avions connu après l’atten- Comment le gouvernement se caux à notre égard. En même une identité, une situation familiale montrant que le FBI fait son travail et tat d’Oklahoma City, en avril 1995, 2 comporte-t-il ? temps, malgré le racisme, il y a une « L’identification et professionnelle ». tout son possible pour la protéger », dû à un militant d’extrême droite Le ministère de la justice contri- émergence de l’identité arabe en Parfois, les questions étaient ajoute-t-il. « Pour nous, les Arabo- blanc. C’était la première fois, alors, bue à institutionnaliser la discrimi- Amérique. Quand j’étais enfant, Ara- raciale commence à précises et ne portaient que sur Américains, cela n’est pas près de s’ar- que l’on avait assisté à des manifes- nation. Quand John Ashcroft annon- be voulait dire Nasser, et les Améri- un seul sujet comme le passé mili- rêter. Après les 5 000 interrogatoires, tations de haine anti-arabe, mais ce que la police va convoquer cinq cains arabes évitaient de se définir devenir une constante taire ou les fréquentations reli- nous en sommes maintenant aux cela n’avait pas duré plus de trois mille jeunes immigrés du Proche- ainsi. Au plus, ils se disaient libanais gieuses. Mais il s’agit d’excep- 6 000 clandestins sans papiers. Je suis jours. Cette fois, nous avons eu des Orient, ou bien que six mille étran- ou syriens, mais pas arabes. Aujour- de notre mode de vie » tions. Les questions étaient sou- pour le respect de la loi, mais pour- centaines de menaces, d’insultes, de gers de même provenance, en situa- d’hui, l’existence d’une composante vent générales, basiques, « sans quoi s’en prendre à ces 6 000 sur les voies de fait pendant les semaines tion irrégulière, vont être inscrits arabe de la société américaine est intérêt » et parfois « étonnantes ». 300 000 immigrés illégaux ? Le qui ont suivi. Officiellement, quatre sur les listes de recherche du FBI, il davantage affirmée par ses mem- les représentants de la communau- « On m’a demandé quelles étaient “racial profiling” [identification cents incidents ont été recensés en défait ce que le président Bush avait bres et commence à être reconnue té arabo-américaine de Dearborn les chaînes de télévision que je raciale] commence à devenir une un mois, mais la réalité est probable- fait dans les premiers jours après le par les autres. (Michigan), le procureur de Detroit regardais le plus souvent et si j’étais constante de notre mode de vie. » ment supérieure. Maintenant, on 11 septembre. Le président avait dit : a envoyé 566 lettres à de jeunes content des services du câble », compte un ou deux incidents par « Le problème, ce n’est pas les Ara- Propos recueillis par hommes originaires du Proche- explique l’un d’entre eux. E. L. jour, mais l’important ne se passe bes, ce n’est pas les musulmans. » Patrick Jarreau Orient, dont 200 environ de Dear- born, pour les convoquer et les inter- roger. « On nous avait garanti le res- pect de deux principes : les personnes Un garde du corps de George Bush expulsé d’un avion à cause de son « profil racial » ? contactées ne sont pas suspectes et la démarche est volontaire », se sou- WASHINGTON pu être déterminée par le « profil racial » du en faut un autre pour pouvoir embarquer tant : un livre intitulé Les Croisades vues vient Imad Hamad, responsable de de notre correspondant passager. Ibrahim Hooper, l’un des diri- sur un vol différent et qu’il n’y a plus de for- par les Arabes, traduction en anglais de l’American-Arab Anti-Discrimina- L’histoire est embrouillée, mais, pour cer- geants du Conseil des relations américano- mulaire disponible. Finalement, un employé l’ouvrage de l’écrivain libanais de langue tion Committee (ADC) pour le Mid- taines organisations de défense des Arabes islamiques, a déjà adressé au président d’American Airlines décide de reprendre le française Amin Maalouf. Elle l’apporte aus- west. « En fait, nous n’avons jamais et des musulmans, elle est exemplaire. Le d’American Airlines une lettre accusant la premier document, en le raturant, pour chan- sitôt au commandant de bord dans la cabi- eu une définition claire de ce que vou- jour de Noël 2001, un officier du Secret Ser- compagnie de discrimination. ger les numéros de vol et de siège. ne de pilotage. lait dire “volontaire” », ajoute-t-il. vice, chargé notamment de la sécurité de la Interrogé lors d’une rencontre avec les L’affaire durait depuis une heure, selon A tel point que la police de Maison Blanche, quitte Washington pour le journalistes, le lendemain, M. Bush indique    M. Shater, quand il a déclaré au com- Detroit a décidé officiellement de ne Texas, où il doit prendre son tour de garde qu’il a parlé le matin même avec cet officier La confusion commence une fois M. Sha- mandant que sa manière de s’y prendre pas apporter son aide au FBI dans auprès du président George Bush, en vacan- et qu’il lui a dit combien il est « fier de l’avoir ter installé dans le second avion. La compa- était « non professionnelle ». La compagnie cette affaire. Quant à ceux qui ont ces dans son ranch de Crawford. Il en est à [ses] côtés ». « S’il a été traité comme il l’a gnie prétend que l’agent a attiré l’attention assure que le policier s’est montré « ner- refusé de se rendre dans les bureaux empêché par la décision du commandant été en raison de son origine ethnique, je serai sur lui en quittant soudain l’appareil pour veux » et « hostile », et que le commandant de la police fédérale, ils ont été inter- de bord de l’expulser de l’appareil. L’agent fou de rage », prévient le président. une raison inconnue. de bord n’a fait que son devoir en expulsant rogés à leur domicile. L’opération était armé, ce qui était normal dans son Ce 25 décembre, donc, M. Shater embar- Par l’intermédiaire de son avocat, l’officier un passager qui lui inspirait un soupçon. Son doit se terminer avant la fin du mois. cas, mais il présentait surtout le défaut que, à l’aéroport international de Baltimore répond que six personnes ont été priées de avocat estime que M. Shater a été considéré Plus de 5 000 jeunes hommes, âgés majeur d’être… arabe et de se nommer et Washington – l’un des trois aéroports de sortir pour répondre à des questions posées dès le début comme suspect, au vu de son er de 18 à 33 ans, arrivés après le 1 jan- Walid Shater. la capitale – à bord d’un premier avion par les responsables de la compagnie. Son apparence et de son nom. vier 2000 aux Etats-Unis et ayant des Arrivé le lendemain seulement à Craw- d’American Airlines, qu’une panne empêche voisin confirme que M. Shater s’est levé à la S’il avait été blanc, cet officier du Secret passeports de pays où se trouvent ford, M. Shater rend compte à ses supérieurs de décoller. Les passagers le quittent pour demande du personnel de bord, sans faire Service, professionnel et haut placé, aurait des cellules du réseau Al-Qaida, de ce qui s’est passé. Le Secret Service enga- attraper un autre vol, partant d’une porte de difficulté, laissant derrière lui son bagage inspiré confiance au pilote et au personnel auront alors été interrogés. ge une enquête et, le 27 décembre, la compa- voisine. Le problème, pour M. Shater, est de cabine. de bord. Arabe, il leur a fait peur. A Dearborn, les témoignages gnie American Airlines reconnaît les faits, en qu’il a rempli un document l’autorisant à Ce sac suscite alors les soupçons d’une sont anonymes, les « convoqués » niant toutefois que l’attitude du pilote ait voyager avec son arme de service, mais qu’il hôtesse, qui y découvre un objet inquié- P. J. LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/3 INTERNATIONAL Le FBI est convaincu que le terroriste du Paris-Miami, PRIÈRE George Bush participe, le vendredi 14 Richard Reid, était membre des réseaux Ben Laden septembre, à une prière œcuménique à la Selon ses déclarations, dont les enquêteurs français ont eu écho, l’homme aux chaussures Cathédrale de Washington, à la piégées à l’explosif estime avoir rempli sa mission : nuire à l’économie américaine mémoire des victimes. Le président américain RICHARD REID estime avoir autorités américaines, l’apparte- bles. Du Pakistan, il s’est envolé à gua-Miami, ou encore au cyber- se rend aussi au Centre parfaitement réussi sa mission. nance de Richard Reid à l’organi- destination de l’Europe. Sa trace a café dans lequel il se rendait tous islamique de Devant les enquêteurs américains sation d’Oussama Ben Laden, été retrouvée en Belgique, où le les jours. Washington le 17, puis du Federal Bureau of Investiga- Al-Qaida, ne fait plus de doute. jeune homme âgé de 28 ans, né Ces connexions quotidiennes organise un dîner pour tion (FBI), l’homme qui avait réus- Celui-ci s’est néanmoins, pour dans le Kent, s’est fait délivrer, le sur Internet constituent, aux yeux le début du ramadan. si à monter à bord d’un vol Paris- l’instant, refusé à identifier d’éven- 7 décembre, un nouveau passe- des enquêteurs français, l’une des A chaque fois, le même Miami, le 22 décembre 2001, à l’aé- tuels complices. port britannique. Selon les poli- plus fortes présomptions de message : ce n’est pas roport de Roissy, avec des explo- L’enquête menée des deux ciers belges, il aurait alors été en l’existence de complices. Ils ont l’islam qui est visé, mais sifs dissimulés dans ses chaussu- côtés de l’océan Atlantique n’a contact avec plusieurs personnes demandé l’expertise des ordina- ceux qui en détournent res, a affirmé que son but était de toujours pas permis de rassem- liées à Al-Qaida, nous indique teurs qu’avait utilisés Richard le sens. maintenir la pression sur les com- bler les preuves permettant d’affir- notre correspondant à Bruxelles, Reid pour tenter de mettre un pagnies aériennes américaines et mer à coup sûr qu’il aurait bénéfi- Jean-Pierre Stroobants. Les enquê- nom sur ces mystérieux correspon-

.  /AP non de faire exploser l’avion. Il cié d’aide pour mener à bien la teurs belges le soupçonnent égale- dants. En Belgique, déjà, Richard voulait nuire à l’économie améri- tentative d’attentat. L’itinéraire ment de s’être procuré la pentrite Reid aurait été un utilisateur régu- caine, déjà en proie à une crise du du militant islamiste a en revan- aux Pays-Bas. lier d’Internet. Autre élément trou- transport aérien depuis les atten- blant : plusieurs témoins ont indi- tats du 11 septembre. qué qu’il disposait d’une impor- CRAINTES Lors d’une rencontre à Paris, Massoud : deux interpellations à Paris tante somme d’argent en liquide Face aux lundi 14 janvier, avec les policiers Deux hommes ont été interpellés, lundi 14 janvier, à Paris, par les policiers en coupures de 100 dollars. Lors- détentions français de la Direction de la sur- de la direction de la surveillance du territoire (DST) dans le cadre de l’enquê- qu’il s’est présenté à Roissy pour « préventives », veillance du territoire (DST) et de te sur des réseaux islamistes de soutien soupçonnés d’avoir prêté la main à embarquer, le 22 décembre, il les défenseurs la Brigade criminelle, chargés du l’assassinat du commandant Massoud, le 9 septembre 2001 en Afghanistan. n’avait plus d’argent sur lui. volet français de l’enquête, un pro- Abderahmane Ameroud, un Algérien de 24 ans, et Mehrez Azouz, un Franco- des droits de    l’homme se cureur et des agents du FBI ont Tunisien de 30 ans, sont suspectés d’avoir fabriqué les faux passeports mobilisent. dévoilé à leurs collègues ces infor- retrouvés sur les faux journalistes qui ont tué le chef de guerre antitaliban. Dans ses confidences aux poli- mations issues des auditions de Fin novembre, Youssef El-Aouni, un Français de 28 ans, avait été interpel- ciers américains, Richard Reid a Richard Reid à Boston, où il est lé à Paris sur commission internationale d’un juge belge enquêtant sur une affirmé qu’il avait dormi dans un

 / incarcéré. filière de faux passeports en lien avec l’assassinat d’Ahmed Chah Massoud. hôtel proche de la gare du Nord Un deuxième homme, Abdel Tebourski, Français d’origine tunisienne âgé de pendant son séjour parisien. Les   38 ans, avait également été interpellé dans le Nord. Tous deux ont été mis vérifications effectuées dans la Les expertises déjà effectuées en examen pour « trafic de faux documents administratifs en relation avec totalité des établissements du peuvent donner du crédit à cette une entreprise terroriste ». quartier n’ont toutefois pas per- DRAPEAU hypothèse. En effet, aucun spécia- mis de retrouver la bonne adres- Comme la plupart des liste n’a voulu se risquer à affir- se. Américains, les mer catégoriquement qu’une che été précisément reconstitué. Richard Reid est arrivé à Paris le Côté français, les enquêteurs se musulmans ont à explosion de la bombe à bord du Le 30 novembre 2001, Richard 17 décembre. En dépit de multi- refusent donc toujours à écarter cœur de montrer leur Boeing d’American Airlines aurait Reid était encore dans la zone ples démarches, les enquêteurs la possibilité selon laquelle il patriotisme. Ici, à pu provoquer le crash de l’appa- pakistano-afghane, où il avait n’ont pas été en mesure d’identi- aurait pu être hébergé par des Dearborn (Michigan), reil. La quantité de pentrite était séjourné à plusieurs reprises fier, voire de repérer, des person- complices français. Ils s’interro- une marche insuffisante pour détruire l’avion. depuis son départ de Londres. nes qui auraient été en contact gent également sur le haut degré pour la paix et l’unité. Elle aurait pu éventuellement fai- Témoin involontaire de ces voya- régulier avec lui. L’homme semble de sophistication de l’explosif utili- re un trou dans la carlingue, ce ges en Asie : les chaussures à l’inté- avoir été très prudent ; il n’avait ni sé par Richard Reid. Ainsi, le dis- qui n’aurait pas forcément entraî- rieur desquelles il avait dissimulé téléphone portable ni carte de cré- positif fabriqué à partir de pentri-

 / né la chute du Boeing. l’explosif. Elles provenaient d’un dit, qui aurait permis d’ouvrir la te, une matière peu repérable sauf Accusé par la justice américaine modèle fabriqué en Indonésie, et piste d’éventuels interlocuteurs par des chiens, ne comportait d’« entrave au personnel de bord qui n’est pas vendu en Belgique ou d’opérations bancaires suspec- aucun élément métallique suscep- 460 personnes demeurent par agression ou intimidation »,le ou en France. tes. Il semble avoir toujours été tible de déclencher l’alarme des 24 décembre, Richard Reid a été Au printemps, Richard Reid seul, dans le McDonald’s dans systèmes de protection. Richard incarcérées après le 11 septembre visé, mercredi 16 janvier, par sept s’était rendu en Israël dans un avi- lequel il allait manger, à l’agence Reid a-t-il vraiment pu le fabri- nouveaux chefs d’inculpation aux on d’El Al. Les enquêteurs améri- de voyages du 18e arrondissement quer tout seul, comme il l’a décla- WASHINGTON avait atteint ou dépassé 1 200, dont Etats-Unis qui pourraient lui cains le soupçonnent d’avoir vou- où il a acheté – au prix d’environ ré aux enquêteurs du FBI ? de notre correspondant la moitié étaient encore en prison, valoir plusieurs condamnations lu tester les conditions de sécurité 13 000 francs versés en liquide – Après le 11 septembre, placé les autres ayant été libérées ou d’emprisonnement à vie. Pour les sur ces vols particulièrement sensi- un billet d’avion Paris-Miami-Anti- Pascal Ceaux devant l’évidence de la facilité avec expulsées. En dépit de ce qu’il avait laquelle les auteurs des attentats soutenu alors, rien n’est venu con- étaient entrés aux Etats-Unis et y firmer que, parmi les individus tou- avaient préparé leurs opérations, jours détenus à cette date, se trou- Le Conseil de sécurité vote des sanctions contre Al-Qaida les autorités judiciaires et policières vaient des gens liés au réseau avaient appelé les Américains à leur Al-Qaida. En tout cas, le seul qui ait La résolution adoptée par les Nations unies vise des personnes ou des entités, et non un pays signaler tout comportement sus- été renvoyé devant les tribunaux, à pect, tout fait inhabituel. Les répon- ce jour, est le Français Zacarias NEW YORK (Nations unies) explique Richard Dicker, de France a exigé que le comité de au sein de ce comité devrait être ses n’avaient pas tardé, entraînant Moussaoui. Le 6 décembre, devant de notre correspondante Human Rights Watch. Qu’est-ce sanctions, composé d’experts de prise par consensus. Paris a éga- de nombreuses interpellations, la commission judiciaire du Sénat, Par une décision sans précé- qui empêche les Russes de glisser tous les pays membres du Con- lement exigé que les mesures dont un grand nombre avaient été le ministre avait justifié son refus dent, le Conseil de sécurité de quelques Tchétchènes dans la lis- seil, soit chargé d’établir des soient adoptées pour une durée suivies de placements en détention de donner les noms des personnes l’ONU a imposé, mercredi 16 jan- te et comment vérifier la véracité « critères » pour la mise sur la lis- limitée. sans que les personnes concernées détenues par le souci de ne pas leur vier, par acclamation, une série des allégations ? » te des individus proposés par les La nouvelle résolution renou- soient présentées à un juge. Les faire de tort. de sanctions « extra-territoria- Afin d’éviter des dérives, la Etats membres. Toute décision velle sa « condamnation sans étrangers originaires du Proche- les » contre les membres du équivoque des attaques terroris- Orient et d’Asie centrale et méridio-    réseau Al-Qaida qui s’appliquent tes » du 11 septembre contre les nale ont été les plus touchés par ces En fait, les associations de défen- aussi à « tous autres personnes, Troisième arrivée de prisonniers à Guantanamo Etats-Unis. Elle condamne mesures, qui ont fait renaître le se des droits de l’homme estiment groupes, entreprises et entités » Un troisième groupe de 30 prisonniers est arrivé, mercredi 16 janvier, en Al-Qaida pour « ses multiples débat sur le « profilage racial » que le ministère de la justice et le associés au réseau Al-Qaida. provenance d’Afghanistan, sur la base américaine de Guantanamo Bay, à actes criminels et terroristes » et (racial profiling) des suspects, cette Bureau fédéral d’investigation (FBI) Rédigées par la France et adop- Cuba, où sont désormais détenus au total 80 individus, a annoncé le Penta- les talibans pour avoir permis fois non plus à l’encontre des Noirs, tiennent au secret afin de pouvoir tées sous chapitre VII de la Char- gone. L’appareil arrivait de Kandahar, où 403 détenus sont encore aux mains que l’Afghanistan leur serve de mais des Arabes – les terroristes du interpeller et interroger des ressor- te, les dispositions de la résolu- des militaires américains. base. 11 septembre étaient saoudiens et tissants étrangers sans avoir à ren- tion 1 390 s’étendent au pays du Ce troisième arrivage a encore accentué la polémique sur le statut de ceux Par ailleurs le Conseil de sécu- égyptiens – et, presque à égalité, dre de comptes des charges rete- monde entier. La résolution que le Pentagone considère comme des « combattants illégaux » et les orga- rité a levé l’embargo aérien sur des Pakistanais, des Afghans et des nues contre eux ni du cadre dans impose les gels des avoirs finan- nisations humanitaires comme des « prisonniers de guerre ». Le Pentagone a tous les vols de ou à destination Indiens. lequel ils sont interrogés. Plusieurs ciers, interdit le déplacement répété que les détenus recevaient un traitement « humain et respectueux », de l’Afghanistan imposé en octo- Cet activisme policier a été l’occa- associations ont introduit une des individus et impose un une nourriture « culturellement » correcte, et affirmé que s’ils avaient été bre 1999. Les mesures à l’encon- sion de redécouvrir que la législa- action sur la base de la loi sur la embargo sur les armes aux mem- rasés avant leur départ, c’était pour des raisons d’hygiène. Agacé, le secrétai- tre de la banque centrale afgha- tion américaine est très rigoureuse liberté d’information pour obliger bres présumés d’Al-Qaida. re à la défense, Donald Rumsfeld, avait déclaré, la veille, que, certes, les déte- ne avaient été levées le 11 jan- sur les principes lorsqu’il s’agit des le ministère de la justice, dont Elle est une révision des sanc- nus avaient la tête couverte d’une cagoule pendant leur transfert en avion, vier. nationaux, mais beaucoup plus dépend le service de l’immigration, tions imposées par l’ONU au mais que ce n’était quand même pas « quelque chose de permanent comme laxiste quand sont en cause des à publier le nombre de personnes régime des talibans pour avoir les burqas » que les talibans avaient imposées aux femmes en Afghanistan. Afsané Bassir Pour étrangers. Sans avoir besoin de pas- détenues à sa demande. Il y en a eu refusé de livrer Oussama Ben ser par le Congrès, le ministre de la au total 725, depuis le 11 septem- Laden aux Américains à la suite justice, John Ashcroft, a pu autori- bre, dont 460 sont toujours incarcé- des attentats d’août 1998 contre ser le service de l’immigration à rées, 370 d’entre elles étant soup- les ambassades américaines au demander le placement en déten- çonnées de connections directes ou Kenya et en Tanzanie. « Il fallait tion, sans limite de temps, d’étran- indirectes avec des groupes terroris- tenir compte des réalités sur le ter- gers en situation irrégulière. Le tex- tes. Le recours aux tribunaux pour rain, explique l’ambassadeur te prévoit que la durée de cette obliger une administration à appli- français Jean-David Levitte. Les détention doit rester « raisonna- quer cette loi n’est pas inhabituel, talibans ne contrôlent plus de ble », mais cette notion n’est pas mais M. Ashcroft paraît décidé à part significative du territoire quantifiée. De même, la procédure obliger les défenseurs des droits de afghan et Al-Qaida, bien que dite des « témoins matériels » a été l’homme à en passer par là : selon le démantelé en Afghanistan, repré- abondamment utilisée pour incarcé- San Francisco Chronicle du 6 jan- sente toujours un danger et ses rer sans charges des personnes con- vier, le ministre a adressé à ses servi- membres peuvent se trouver dans sidérées comme pouvant avoir des ces une note les assurant de son sou- n’importe quel pays du monde. » liens avec des réseaux terroristes ou tien quand ils estiment que l’invoca- Au cœur du dispositif se trou- fournir des informations utiles. Le tion de cette loi n’est pas justifiée. ve une liste, établie par deux projet de loi présenté par M. Ash- L’Union des libertés civiles améri- résolutions antérieures, impo- croft, finalement adopté le 25 octo- caines, la fameuse ACLU, vénérable sant des sanctions contre les tali- bre après plus de deux mois de et indomptable organisation de lut- bans. Cette liste comporte déjà bataille avec les défenseurs des te contre les abus du pouvoir, a 221 individus et 74 « entités » tel- droits civiques – républicains et envoyé aux consulats des pays du les que des banques et d’autres démocrates —, visait en partie à Proche-Orient et d’Asie centrale et institutions financières liées à consolider les dispositions existan- méridionale, en décembre, une let- Al-Qaida et aux talibans, dont la tes pour mettre le gouvernement à tre dans laquelle elle se déclare dis- grande majorité ont été inscrites l’abri des poursuites que pourraient ponible pour aider toute personnes par les Américains. engager les personnes détenues. dont les droits constitutionnels Mais qui est Al-Qaida ? Et com- Jusqu’à la fin novembre, l’attor- seraient bafoués, en particulier cel- ment prouver le lien ? Et surtout ney general a refusé de donner des les qui sont ou ont été détenues. qu’est-ce qui empêche l’utilisa- informations sur le nombre, la loca- Des réponses ont commencé à arri- tion abusive de la liste par des lisation et l’identité des personnes ver. pays ayant des comptes à régler détenues. M. Ashcroft a accepté avec certains individus ? « Il exis- alors de révéler que leur nombre P. J. te un véritable danger d’abus, 4/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 INTERNATIONAL

Une coalition « rouge-rouge » imposera Blocus de quatre villes à Berlin, ville en faillite, une cure d’austérité palestiniennes en Cisjordanie JÉRUSALEM. L’armée israélienne a imposé, dans la nuit du mercre- Le nouveau gouvernement de la capitale allemande compte trois ministres néocommunistes di 16 au jeudi 17 janvier, un blocus autour des villes palestiniennes de Kalkilya et Jénine en Cisjordanie, à la suite de nombreuses alertes sur BERLIN qui, durant toute la campagne, des attentats, a indiqué la radio israélienne. L’armée avait déjà imposé de notre correspondant n’avait cessé de dire que le temps le blocus de Tulkarem après la mort, lundi, dans l’explosion d’une Pour l’extérieur, elle est la capita- du retour était venu. bombe attribuée à Israël par les Palestiniens de Mohammad Raed le de l’Allemagne, la première ville Gregor Gysi aura la responsabilité Al-Karmi, un chef local des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa. Le blocus d’une grande puissance qui entend de l’économie, du travail et de la de deux autres villes palestiniennes de Cisjordanie, Ramallah et jouer – le chancelier Gerhard situation des femmes au sein du nou- Naplouse, est en vigueur depuis six semaines. Schröder s’y emploie – un rôle veau gouvernement régional. La Par ailleurs, le président palestinien, Yasser Arafat, a justifié l’arresta- important sur la scène internationa- droite crie au loup, dénonçant cette tion, mardi, du chef du Front populaire de libération de la Palestine le. Pour les Allemands qui, venus de alliance socialo-communiste (dite (FPLP), dénoncée par les radicaux palestiniens. « Avant, nous ne tout le pays, la visitent chaque week- rouge-rouge) comme le précurseur savions pas où il se trouvait, il s’était rasé la barbe et se cachait, et mainte- end, quasi ébahis, elle est avant d’une alliance identique au niveau nant nous voulons qu’il nous livre les assassins de (Rehavam) Zeevi », tout « Berlin », une ville qui tente national. Mais Gregor Gysi, comme ministre israélien du tourisme, a-t-il affirmé dans un entretien à la de revivre au rythme des années s’il voulait démentir les fantasmes deuxième chaîne de télévision israélienne. Dans un autre entretien 1920 mais dont la conscience de ses adversaires, a pris comme pre- publié par Le Figaro, M. Arafat accuse Israël de vouloir « tuer tous les demeure d’abord marquée par l’his- mière décision de nommer secrétai- cadres du peuple palestinien » et reproche à l’Union européenne son toire des années 1960, lorsque s’éri- re d’Etat Volkmar Strauch, jusqu’ici apathie au Proche-Orient. – (AFP.) gea et se renforça le mur. Une ville directeur de la chambre de commer- où peu de monuments originaux ce et d’industrie de Berlin, institu- subsistent et où presque tout a été tion qui n’est pas réputée sensible Le ministre des finances norvégien reconstruit, remplacé ou, comme à aux sirènes du collectivisme. l’Est, retapé à la va-vite parce qu’il épouse un patron de presse fallait bien loger une population qui    40  avait tout perdu. En fait, même au sein du patro- OSLO. Ils n’en fai- Berlin est une capitale encore nat, il y a des voix qui ne s’alarment saient pas mystère, théorique. Certes, le gouverne- pas outre mesure du retour des mais désormais leur ment s’y est installé, les parlemen- communistes aux affaires. Le union est formalisée : taires y débattent et le chancelier y me, avant lui, Helmut Kohl et, peut- chancelier Schröder, le maire de Ber- patron de la célèbre librairie Duss- le ministre norvégien travaille dans des locaux ultramo- être après lui, Edmund Stoiber, son lin, Klaus Wowereit, a tout fait pour mann – une sorte de Fnac locale – a des finances, le conser- dernes construits face au Reichs- adversaire de droite. éviter que les communistes entrent ainsi ironiquement résumé la situa- vateur Per-Kristian tag et que les Berlinois, gogue- au gouvernement de Berlin. Mais, à tion : « En tant qu’héritier du Parti Foss (à gauche sur la nards, appellent communément la   l’automne dernier, les électeurs ont communiste d’Allemagne de l’Est, le photo), s’est marié, lors « machine à laver », en raison de Ce jeudi 17 janvier, Berlin, qui est donné 22,4 % de leurs suffrages au PDS a au moins une bonne expérien- d’une cérémonie civile, son aspect architectural. Mais, fon- une ville en même tant qu’un Land, PDS, plaçant le parti en troisième ce des faillites. » avec son compagnon, damentalement, le système politi- aura un nouveau conseil municipal position, derrière les sociaux-démo- Car Berlin est en faillite. Du un patron de presse. que d’outre-Rhin s’accommode qui sera également un nouveau crates du SPD et à quelques dixiè- temps de sa division, l’ouest de la vil- Le ministre, âgé de cin- mal d’une capitale. gouvernement régional. Huit séna- mes de points seulement des chré- le, implanté au milieu de la RDA, quante-deux ans, l’a Le vrai pouvoir est autant, sinon teurs (ministres) le composeront tiens-démocrates de la CDU. n’était qu’un camp retranché sub- annoncé aux médias, plus, dans les capitales des Länder et, pour la première fois depuis la Après avoir vainement tenté de ventionné. L’Allemagne fédérale mardi 15 janvier. Il que dans la capitale fédérale. Là est réunification, en 1990, trois d’entre former une majorité avec les libé- entretenait – généreusement – son devient ainsi le pre- gérée la vie quotidienne des Alle- eux seront des néocommunistes du raux du FDP et les Verts, Klaus morceau de Berlin, mais bâtissait sa mier membre d’un gou-   /  mands ; là sont les hommes politi- Parti du socialisme démocratique Wowereit n’a pas eu d’autre choix prospérité et créait des emplois vernement du royau- ques qui comptent. Avant d’être (PDS), héritier de l’ancien SED de que de prendre langue avec les com- autre part. A l’est, la ville vivotait au me à bénéficier de la loi, adoptée en 1993, reconnaissant légalement chancelier, Gerhard Schröder était l’Allemagne de l’Est. munistes, confirmant les pronostics rythme des piètres performances les couples homosexuels. M. Foss a épousé Jan Erik Knarbakk, 50 ans, ministre-président d’un Land, com- Appuyé, sinon sommé, par le de Gregor Gysi, leur chef de file, économiques de la RDA. qui dirige le premier groupe de presse norvégien, Schibsted. Ironie de Lorsque les deux moitiés se sont l’histoire, le ministre siège au sein d’un gouvernement dont la princi-   , -      réunifiées, la ville, qui est à 80 kilo- pale formation, le Parti démocrate-chrétien, est farouchement oppo- mètres de la frontière polonaise, sé aux unions homosexuelles. s’est retrouvée excentrée, géographi- Il était de ceux qui, en 1989, tion au perfectionnement du droit alors pour la transformation de la quement comme économiquement. auraient préféré que la réunification socialiste durant son processus de RDA en une « démocratie radicale ». Les emplois espérés, et la taxe pro- Le FMI accorde un délai allemande soit précédée d’une lon- réalisation ». La réunification obligera Gregor fessionnelle qui va avec, ne sont pas gue cohabitation de deux Etats alle- Lorsque, treize ans plus tard, le Gysi à changer de registre et à s’inté- venus, les subventions se sont lente- de paiement d’un an à l’Argentine mands, démocratiques, européens Mur s’écroule, Gregor Gysi est incon- grer dans la vie politique de l’Allema- ment taries, mais Berlin a continué et étroitement associés. Mais, en nu du grand public, mais pas des gne fédérale. à vivre comme si rien n’avait chan- BUENOS AIRES. Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé à l’Ar- imposant la réunification sans tran- milieux contestataires. Avocat Réélu président du PDS en 1991, il gé. Douze ans plus tard, le bilan est gentine, mercredi 16 janvier, un délai de grâce d’un an pour rembourser sition, le mouvement populaire d’Al- depuis 1971, président de l’Union des démissionne de ses responsabilités là : la ville a aujourd’hui 40 milliards des échéances sur prêts de 933 millions de dollars (1,3 milliard d’euros). lemagne de l’Est a balayé en quel- avocats de RDA, il fait partie des un an plus tard, accusant son parti – d’euros de dettes ! Ce remboursement devait être fait le 17 janvier. Cette somme avait été ques semaines cette belle idée. deux millions de membres du Parti ce ne sera pas la première fois – de Il était temps d’intervenir et de prêtée à l’Argentine le 12 janvier 2001 dans le cadre d’une augmentation Depuis, Gregor Gysi, le plus talen- communiste. Mais il a défendu plu- traîner les pieds devant les nécessai- réduire le déficit en taillant dans les de sa ligne de crédit. « La décision du conseil d’administration montre la tueux des politiciens venus de l’an- sieurs oppositionnels accusés d’« acti- res réformes. En 1994, il est élu dépu- dépenses. Le traitement sera doulou- volonté du Fonds d’aider l’Argentine à sortir de sa situation économique et cienne RDA, est régulièrement réélu vités hostiles » ou « contre-révolution- té au Bundestag, où il est le chef du reux et long. A peu près tous les sec- sociale difficile », a affirmé le directeur général du FMI, Horst Koehler. par ceux qui estiment que l’Est a naires ». Plus tard, certains l’accuse- groupe parlementaire PDS ; il y sera teurs seront touchés : les crèches, la De son côté, le président américain, George Bush, a rappelé aux diri- moins été réunifié à l’Ouest qu’il n’a ront, sans beaucoup de preuves, réélu quatre ans plus tard. Il se fait santé, les installations sportives, geants argentins que les Etats-Unis conditionnaient leur « soutien à tra- été avalé. d’avoir vendu ses anciens clients à la le porte-parole des électeurs de l’Est l’éducation, la police, la voirie, les vers les institutions financières internationales » à la présentation d’un Né en janvier 1948 à Berlin-Est, Stasi (police politique), dont il aurait déçus de la réunification. C’est en subventions sociales, le logement. « plan économique crédible et durable ». Devant l’Organisation des fils d’un cadre du Parti communiste été un « collaborateur inofficiel ». cette qualité qu’il mène la liste com- Le PDS qui, outre l’économie, aura Etats américains (OEA), le président a appelé, mercredi, « l’Argentine (SED) qui sera ambassadeur à Tandis que le vieil appareil du SED muniste aux élections municipales la responsabilité de la science, de la et les nations de notre hémisphère [à] renforcer leur engagement dans les Rome, ministre de la culture et s’écroule, le jeune Gysi est propulsé de Berlin, en septembre 2001. Il culture, de la santé et des questions réformes fondées sur la libéralisation des marchés, et non les affaiblir ». secrétaire d’Etat aux affaires reli- chef du nouveau parti, le PDS, dont ambitionnait de devenir bourg- sociales sera en première ligne pour gieuses, Gregor Gysi passe son doc- il devient le président le 9 décembre mestre de la ville. Pour le moment, il appliquer cette thérapeutique de torat de droit en 1976, avec une thè- 1989. Partisan d’une « troisième voie n’en sera que l’adjoint. choc qu’il a contresignée. La culture de l’opium interdite se bien dans la tonalité de l’époque, contre toutes les structures monopo- simplement intitulée « Contribu- listiques de domination », il plaide G. M. Georges Marion par le nouveau pouvoir afghan KABOUL. Le pouvoir intérimaire a proscrit, mercredi 16 janvier, la culture, le trafic et l’usage du pavot à opium en Afghanistan, a annon- Une campagne vise le clan de Li Peng, le numéro 2 chinois cé la télévision afghane. Les contrevenants « seront traités en crimi- nels » a indiqué la télévision, en citant la présidence de l’administra- Les accusations d’affairisme et de népotisme annoncent de vastes manœuvres au sommet du PC tion intérimaire dirigée par Hamid Karzaï. Prequ’entièrement éradi- quée dans la dernière année du régime taliban, la culture du pavot PÉKIN de Li et de ses proches. Le La campagne de rumeurs est en gée de superviser l’électricité chinoi- (matière première de l’héroïne, dont l’Afghanistan était le premier pro- de notre correspondant 24 novembre 2001, l’hebdomadaire effet insistante. Elle se focalise se et qui se trouve à la veille d’une ducteur mondial) avait repris dans le sud-est et l’est du pays depuis le Une centaine de manifestants de l’actualité boursière Securities avec une attention toute particuliè- vaste opération de déréglemen- début des bombardements américains. scandant au cœur de la capitale Weekly a publié un article consacré re autour de Zhu Lin, la matriarche tation. Le fils du président Jiang Par ailleurs, le secrétaire d’Etat américain, Colin Powell, en visite à chinoise le nom de Li Peng, numé- à Huaneng Power International, du clan. A un point tel que celle-ci Zemin lui-même, Jiang Mianheng, Kaboul, a promis, jeudi, que les Etats-Unis soutiendraient la nouvelle ro deux du régime, en termes peu une compagnie électrique dont le s’est résolue à réagir sous la forme est le président de China Netcom, administration afghane sur le long terme et annonceraient une aide amènes : la scène est lourde de président est Li Xiaopeng, un autre d’un entretien accordé au magazi- une compagnie de télécommunica- « importante » à la reconstruction du pays lors de la conférence des symbole. Le rassemblement s’est fils de… Li Peng. La société est ne Elite de Chine, début décembre. tions qui fait partie des bénéficiai- donateurs qui s’ouvre lundi 21 janvier à Tokyo. – (AFP, Reuters.) bel et bien produit, mercredi cotée à New York et à Hongkong. Dans un étonnant plaidoyer pro res du récent éclatement de China 16 janvier, devant l’Assemblée domo, Mme Zhu se défend âpre- Telecom, l’ancien monopole d’Etat.  populaire de la municipalité de   ment contre les allégations sur son Dans les deux cas – électricité et Pékin. Les protestataires interpel- Le journal vantait malicieuse- goût pour la Bourse et la spécula- télécommunications –, les « prin- a COLOMBIE : le négociateur du gouvernement colombien et la laient le père pour les turpitudes ment les vertus de l’action de Hua- tion. « Je n’aime pas les maths et je ces » issus des familles dirigeantes guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) prêtées au fils : Li Xiaoyong, qui neng, un « navire » à la bonne assi- n’ai aucune patience, se justi- président aux destinées de sociétés se sont rencontrés, mercredi 16 janvier, dans la zone « démilitarisée » est mis en cause dans la faillite se politique, dont le « barreur » fie-t-elle. Je n’ai donc jamais appré- d’Etat vouées à être introduites en accordée à la guérilla marxiste. Organisée en présence de représen- frauduleuse d’un fonds d’investis- est Li Xiaopeng et la « capitaine », cié les loteries et les actions. » En Bourse à la faveur de leur privatisa- tants du groupe des dix pays « facilitateurs » et de l’envoyé spécial de sement dont les 320 millions de Zhu Lin, qui n’est autre que… réponse aux insinuations sur ses tion partielle. A l’heure de l’accrois- l’ONU, l’Américain James Lemoyne, cette réunion était la première dollars (près de 355 millions l’épouse de Li Peng. Mme Zhu n’oc- dépenses vestimentaires et cosmé- sement du chômage causé par l’en- depuis l’acceptation, lundi, par les guérilleros d’une reprise de pour- d’euros) ont disparu. cupe aucune fonction formelle au tiques, elle a assuré ne « pas avoir trée de la Chine dans l’Organisa- parlers suspendus depuis plus de trois mois. Les deux parties dispo- Les petits investisseurs floués se sein de Huaneng, mais elle est cré- d’esthéticienne personnelle », avant tion mondiale du commerce sent de cinq jours pour s’engager sur une calendrier de discussions qui regroupent régulièrement devant le ditée d’une forte influence dans le de conclure : « Je connais ces (OMC), ces jeux de Meccano finan- doit traiter en priorité d’un accord de cessez-le-feu. – (AFP.) siège du « parlement » municipal, secteur énergétique, le bastion du rumeurs malveillantes et blessantes ciers de haute volée impliquant les mais leur défi prend une tournure clan Li, dont le fleuron est le mais je m’en fiche. » familles au pouvoir sont très mal très particulière à l’aube d’une controversé barrage des Trois Gor- Ce qui est sûr, c’est que le sujet ressentis par la population. année politique cruciale en Chine, ges, au bord du Yangtsé. du népotisme reste d’une extrême Récemment, un étudiant a affi- qui verra, à l’automne, une relève de Les sous-entendus de Securities sensibilité politique en Chine. Cha- ché sur le forum de discussion du grande envergure à la direction du Weekly ont suscité un vif émoi cun se souvient que les manifesta- site Web de l’université de Pékin Parti communiste. Parmi les ques- dans le landerneau pékinois. Car tions sur la place Tiananmen en (Beida) la liste de tous les postes tions en suspens figure précisément cette revue n’est pas une publica- 1989 avaient été en partie moti- de pouvoir occupés par les « prin- le sort réservé au clan de Li Peng, tion marginale. Très respectée, elle vées par une colère contre l’affai- ces ». Dans les secondes qui ont président de l’Assemblée nationale est l’émanation de la Commission risme des proches de hiérarques suivi, le forum s’est enfiévré de populaire (ANP) et ancien premier de régulation des valeurs chinoi- du Parti. Les choses ont plutôt commentaires incendiaires contre ministre. Son nom reste associé à la ses, la COB nationale. Si la paru- empiré depuis. le népotisme de la direction du répression du printemps démocrati- tion d’un tel article a été rendue En dépit des insinuations le parti. Le lendemain, tous ces mes- que de Tiananmen en juin 1989. possible, c’est qu’une faction au visant, Li Xiaopeng, le fils de Li sages courroucés étaient effacés. Cette manifestation, pour peu plus haut niveau de l’appareil a Peng, vient ainsi d’être nommé pré- Un sujet trop explosif. nombreuse qu’elle ait été, n’est pas donné son feu vert. Qui veut donc sident adjoint de State Power Cor- la première salve tirée en direction souiller la réputation de Li Peng ? poration, la corporation d’Etat char- Frédéric Bobin LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/5 UNION EUROPÉENNE

ÉCHOS

L’extrême droite autrichienne repart à l’assaut de l’Europe a CONVENTION : l’Allemagne et la Grande-Bretagne sont hostiles à la demande du gouvernement ita- Le parti de Jörg Haider a lancé une « consultation populaire » pour exiger la fermeture de la centrale nucléaire lien qui voudrait pouvoir désigner un représentant à la Convention tchèque de Temelin, exaspérant ainsi les craintes de l’élargissement de l’Union à l’Est et provoquant la fureur de Prague sur l’avenir de l’Europe, en plus de Giuliano Amato, nommé vice-pré- VIENNE « naturel » du parti conservateur tes dans le traité d’adhésion de la quant de bloquer tout dialogue sident. D’autre part, le ministre bri- De notre correspondante ÖVP (Parti du peuple) du chance- A 60 KM DE LA FRONTIÈRE République tchèque -, est jugé avec Prague. Le chancelier Schüssel tannique des affaires étrangères, N E O « Pourquoi j’ai signé contre Teme- lier Schüssel, qui a voté populiste l e insuffisant par 64 % de la popula- a même écrit une lettre à tous les Jack Straw, s’est opposé à ce que b i d e s e s r lin ? » : à la sortie du bureau muni- en octobre 1999 « pour que les cho- e tion autrichienne. Celle-ci est maires chrétiens-démocrates du Peter Mandelson, proche de Tony cipal où se déroule une « consulta- ses changent », pense qu’il faut aus- ALLEM. POLOGNE farouchement anti-nucléaire pays pour les dissuader de « signer Blair et ancien ministre, soit le tion populaire » initiée par le parti si « mettre les Tchèques sous pres- depuis qu’elle s’est prononcée con- contre Temelin », notamment dans représentant de Londres à cette populiste FPÖ (Parti libéral d’Autri- sion », afin qu’ils accordent un jour PRAGUE tre cette forme d’énergie lors d’un les régions de Haute-et Basse-Autri- même convention. a che) de Jörg Haider contre la cen- des réparations « au moins mora- M référendum en 1978, et surtout che, proches de la frontière. RÉFORME : « A Laeken, les Quin- o RÉP. TCHÈQUE trale nucléaire tchèque, Ingrid les » à la minorité des Sudètes. l depuis l’accident de Tchernobyl, Ce front pro-européen pourrait ze ont posé les questions auxquelles d

a Tapp ne cache pas que les risques Temelin u en 1986. Depuis des semaines, se retrouver en situation délicate ils auraient dû répondre avant le d’accident ne sont pas son seul sou-  avec le soutien du puissant quoti- si le nombre de signatures dépas- sommet de Nice, pour que Nice soit SLOVAQUIE ci — et qu’elle a un vieux conten- Un mois et demi après un accord Da dien Kronen Zeitung — qui touche sait les 800 000 : une victoire trop un succès », a déclaré le premier nub tieux avec ses voisins de l’Est. Issue péniblement conclu en décem- e VIENNE un Autrichien sur deux et dispose éclatante du FPÖ menacerait ministre luxembourgeois, Jean- de la minorité germanophone des bre 2001 à Bruxelles entre le chan- aussi d’une station de radio très l’équilibre de la coalition. Celle-ci Claude Junker, mardi 15 janvier, à Sudètes — expulsée de Tchécoslo- celier autrichien et le premier AUTRICHE HONGRIE écoutée -, les populistes attisent est déjà mis à rude épreuve par l’université d’Erfurt, au cours vaquie après la défaite du nazisme ministre tchèque Milos Zeman, la les inquiétudes. une autre querelle sur les droits lin- d’une conférence sur « Europe, -, elle évoque sa famille en partie centrale nucléaire de Temelin est guistiques de la minorité slovène continent difficile ». massacrée, la ferme rasée, l’achar- l’abcès de fixation des craintes  ’ de Carinthie, dont Jörg Haider est a ÉPIZOOTIE : le Parlement euro- É nement contre l’église du village. liées à l’élargissement de l’Union 150 km Le journal publie un encadré – gouverneur, qui suscite des ten- péen a décidé, mercredi 16 jan- Lazslo Döry, un directeur d’entre- européenne vers l’Est. Et elle sert jaune – incitant les Autrichiens à sions avec la Slovénie voisine, vier, de constituer une « commis- prise d’origine hongroise, a des rai- de révélateur au conflit de plus en populiste un thème idéal : le com- donner leur signature («Ouià la autre futur adhérent à l’Union sion temporaire sur la fièvre aphteu- sons plus politiques : « Nous vivons plus aigu, au sein de la coalition promis par lequel l’Autriche s’est vie, non à Temelin ») dans les européenne. se ». Cette proposition, initiale- dans le seul pays d’Europe où la ques- gouvernementale, entre un parti résignée à la prochaine mise en ser- bureaux de vote ouverts chaque A Prague, où ce « Volksbege- ment faite par des conservateurs tion du nucléaire est ouvertement ÖVP résolument pro-européen et vice de la centrale (de conception jour, du 14 au 21 janvier inclus, hren » est vu comme un plébiscite britanniques dans le but de mettre posée. Si nous ne profitons pas de cet- une droite populiste écolo-nationa- soviétique, mais révisée par Wes- pour la consultation. On y insiste anti-tchèque, la polémique s’est en cause la gestion du gouverne- te consultation, alors à quoi bon la liste, qui prépare déjà les élections tinghouse) — en échange de garan- sur les nombreux incidents techni- enflammée. Le premier ministre ment de Tony Blair, a été reprise démocratie ? ». Mais cet électeur de 2003. Temelin est pour la droite ties sur sa sécurité qui seront inscri- ques qui émaillent la mise en servi- Milos Zeman, un social-démocra- par tous les groupes politiques. La ce de la centrale tchèque. te, a déclaré sur les ondes d’une commission, qui comptera trente Le texte auquel plus de cinq mil- radio privée que « plus tôt les Autri- députés et dont le mandat durera lions d’électeurs sont appelés à chiens se débarrasseront de Jörg douze mois, va analyser les causes L’Allemagne est menacée par la Commission apporter leur signature préconise Haider et de son parti post-fasciste, de la dernière épidémie et évaluer un veto autrichien à l’adhésion des mieux ils s’en porteront ». la qualité des contrôles pratiqués d’un avertissement pour dérapage budgétaire Tchèques si Prague ne s’engage pas Son rival chrétien-démocrate, par l’Union européenne sur les sur un scénario de sortie du nucléai- Cyril Svoboda, sent « l’esprit de Hit- importations de viande de pays BRUXELLES et FRANCFORT Bruxelles est pris dans un dilemme : la Commission re. Ce type de consultation — la ler » souffler dans les récents dis- tiers. Elle va examiner la gestion de de nos correspondants veut respecter la procédure -l’avertissement est une vingt-sixième de ce type en Autri- cours de l’homme fort du FPÖ. l’épizootie et son incidence sur les C’est l’arroseur arrosé. L’Allemagne, qui a imposé étape préalable avant une recommandation, nécessai- che depuis la guerre — est un des Vienne a eu beau protester officiel- finances communautaires. Elle exa- les critères de Maastricht parce qu’elle n’avait pas re si la barre des 3 % était franchie- mais ne veut pas instruments d’agitation préférés du lement, M. Zeman en a rajouté en minera l’opportunité d’une politi- confiance dans ses partenaires, sera-t-elle la premiè- infliger de camouflet au ministre des finances alle- FPÖ, mais n’a pas de caractère con- affirmant que M. Haider n’était que de vaccination. re sanctionnée pour ne pas les avoir respectés ? Com- mand Hans Eichel dont elle approuve la politique de traignant. Si la loi prévoit qu’à par- « expert en rien, sauf en populis- a ÉDUCATION : un document me l’a écrit le quotidien économique Handelsblatt,la rigueur budgétaire. tir de 100 000 signatures le sujet me », et qu’il sera le « Tchernobyl approuvé, mardi 15 janvier, par Commission envisage d’émettre un avertissement à « Nous soutenons la politique de Hans Eichel. Elle est doit être discuté au parlement, seu- politique » de la coalition de droi- les commissaires des Quinze pro- l’Allemagne, comme le prévoit le pacte de stabilité en conformité avec le pacte de stabilité et en accord le une majorité des députés pour- te. L’opposition autrichienne, tout pose que le prochain sommet euro- de l’Union monétaire, parce que ses déficits publics avec la position de la Commission et du conseil de n’utili- rait imposer un référendum. comme la presse pragoise, s’inquiè- péen, prévu à Barcelone au mois se rapprochent dangereusement de la barre des 3 % ser que partiellement les stabilisateurs économiques », Cette hypothèse est pour le te que ces attaques virulentes puis- de mars, décide que chaque école du produit intérieur brut (PIB). La direction générale déclare le porte-parole de M. Solbes. « le déficit struc- moment exclue. Le parti conserva- sent inciter les Autrichiens, par de l’Union devra être équipée, des affaires économiques et monétaires du commis- turel baisse en Allemagne. Le problème allemand est un teur, ainsi que les deux partis d’op- réflexe patriotique, à signer en avant la fin de 2002, d’un ordina- saire Pedro Solbes table sur une croissance limitée à problème de conjoncture », a-t-il précisé. Selon une position représentés au Parlement faveur du veto. teur connecté à Internet et mis à la 0,7 % en 2001 en Allemagne, qui ferait déraper ses porte-parole du ministère des finances à Berlin, — les verts et les sociaux-démocra- disposition d’une vingtaine d’élè- déficits publics à 2,7 % du PIB. Aucune décision n’est « Rien n’est encore décidé. Nous attendons ce débat tes- ont dénoncé une manœuvre ris- Joëlle Stolz ves en moyenne. prise, précise le porte-parole de M. Solbes. Mais la avec confiance, car nous savons que les autorités euro- Commission se prononcera le 30 janvier et soumet- péennes soutiennent notre politique budgétaire ». tra ses propositions au conseil des ministres des finances le 12 février. Arnaud Leparmentier et Philippe Ricard Michel Rocard fait les frais des tractations entre Verts et socialistes au Parlement de Strasbourg

STRASBOURG Espagnols, mais aussi aux Italiens constitutionnelle, pourtant réser- de notre bureau européen de son groupe, bien que ces der- vée à l’Italien Georgio Napolitano. Un psychodrame s’est joué, niers soient moins nombreux que Elle a fait valoir que les Français mardi 15 et mercredi 16 janvier, les Français. Il a considéré en sont plus nombreux que les Ita- lors de la répartition des présiden- outre que les Verts n’oseraient liens au sein du groupe socialiste. ces des dix-sept commissions par- jamais prendre la commission de M. Napolitano, qui n’avait pas lementaires, qui a suivi l’élection l’emploi. démérité, a protesté devant ce trai- de l’Irlandais Pat Cox à la tête du tement. Le groupe a considéré Parlement européen. Cette répar-    que la commission constitution- tition obéit à la règle d’Hondt, sys- Lorsque leur tour est arrivé, les nelle serait fragilisée par le départ tème proportionnel, qui veut que Verts n’ont pourtant pas hésité, de cet homme expérimenté, au les groupes les plus puissants cette commission étant la derniè- moment où elle devra suivre les choisissent ce qui les intéresse, re d’importance avant la queue travaux de la Convention sur l’ave- tandis que les autres prennent ce de peloton, composée notam- nir de l’Europe. qui reste. ment des femmes, de la culture et La délégation socialiste françai- de la pêche. Ils ont ensuite refusé «  » se n’a pas pu conserver la commis- le troc que leur proposaient les Finalement, M. Rocard a accep- sion de l’emploi et des affaires socialistes : rendre la sociale, con- té de prendre la commission de la sociales, que Michel Rocard avait tre les deux sous-commissions culture. Il a expliqué qu’il fallait présidée pendant la première moi- des femmes et de la culture. « Les faire preuve d’« élégance en politi- tié de la législature, parce qu’elle socialistes ont une conception hégé- que ». Il a affirmé en outre qu’il ne lui a été soufflée par les Verts. monique de l’union de la gauche, fallait pas « sous-estimer l’enjeu Daniel Cohn-Bendit, le président qui consiste à mettre les autres à politique de la culture »,au du groupe des Verts européens, à genoux. Or, nous sommes des parte- moment où la notion d’exception qui les socialistes français ont ten- naires égaux », a protesté culturelle est remise en cause par té de faire porter la responsabilité M. Cohn-Bendit. certains grands patrons. de leur perte, s’en est indigné, lors M. Rocard ayant menacé de M. Rocard avait déjà dû abandon- d’une conférence de presse : démissionner s’il n’avait plus de ner contre son gré l’Afrique et le « Rocard ne perd pas la sociale à poste à la hauteur de sa stature développement en 1999, pour s’in- cause des Verts, mais parce que d’ancien premier ministre, la prési- vestir dans les affaires sociales, à M. Baron Crespo ne l’a pas défen- dente de la délégation socialiste la demande de la rue de Solferino. du ! », a-t-il précisé. française, Pervenche Berès, a exi- Refusant les propositions d’al- gé qu’il préside la commission Rafaële Rivais liance et de désistement mutuel que lui a faites le président du groupe des Verts, Daniel Cohn- Présidences des 17 commissions parlementaires Bendit, M. Baron Crespo, en effet, b Environnement : Parti populaire Luciano Caveri, Italie a préféré défendre prioritaire- européen (PPE), droite, Caroline b Contrôle budgétaire : PPE, ment les commissions destinées Jackson (conservateur), Dietmut Theato (CDU), Allemagne aux Anglais, aux Allemands, aux Grande-Bretagne b Constitutionnelle : PSE, Georgio b Budgets : Parti des socialistes Napolitano (Parti démocratique de européens (PSE), la gauche), Italie Terence Wynn (travailliste), b Emploi : Verts, Theodorus Grande-Bretagne Bouwman, Pays-Bas b Affaires étrangères : PPE, Elmar b Développement : Gauche unitaire Brok (CDU), Allemagne européenne (GUE), Joaquim Miranda b Economique : PSE, Christa (communiste), Portugal Randzio-Plath (SPD), Allemagne b Agriculture : PPE, Joseph Daul STEINER, A FLEUR D’ALCANTARA b Juridique : PPE, Giuseppe Gargani (RPR), France venez découvrir la collection des (Forza Italia), Italie b Culture : PSE, Michel Rocard (PS), CANAPÉS STEINER à des b prix tout à fait exceptionnels. Industrie : PSE, Carlos Westendorp France (PSOE), Espagne b Pêche : PPE, Struan Stevenson OUVERTURE EXCEPTIONNELLE b LES DIMANCHES 20 ET 27 JANVIER Libertés : PPE, Ana Palacio (Parti (conservateur), Grande-Bretagne b Topper Espace Steiner populaire), Espagne Femmes : PSE b Régionale-transports : Libéraux, b Pétitions : PPE, Vitaliano Gemelli 63,rue de la Convention - Paris 15e Tél.:01 45 77 80 40 - M° Boucicault - Parking gratuit démocrates et réformateurs (ELDR), (Démocratie chrétienne), Italie 6/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 FRANCE présidentielle

Alors que Lionel Jospin se montre de plus en plus que le chef de l’Etat n’a toujours pas décroché de son l’Elysée de mettre fin à leurs vieilles querelles afin de chiraquiens un mince report de voix au second tour.  à l’élection présidentielle, Jacques Chirac premier ministre dans les sondages. Face à ce trouble s’entendre pour conduire la campagne du futur candi- Après les déclarations d’Ernest-Antoine Seillière, récla- paraît hésiter à quitter ses habits de président. Plu- et à cette apparente absence de stratégie, A dat. La  des intentions de vote en faveur mant un « droit d’ingérence », l’opposition appelle le sieurs de ses partisans constatent avec  J et N S ont été sommés par de François Bayrou et Alain Madelin fait craindre aux  à rester à sa place. La stratégie du candidat Chirac suscite le doute chez ses partisans Alors que le président de la République a repris, jeudi 17 janvier, à Auxerre, ses déplacements en province, plusieurs de ses lieutenants s’inquiètent ouvertement de son « immobilité ». Redoutant l’effet de l’entrée en campagne de Lionel Jospin, certains évoquent un « risque de balladurisation »

ILS LE DISENT à Jacques Chirac. « Aujourd’hui, Jospin est plus candi- redoutaient un retard dans l’organi- n’ont pas été de nature à calmer cet- Mais en discutent plus âprement dat que Chirac. » sation même de la campagne te inquiétude. M. Chirac, convaincu encore avec Jérôme Monod, « Chirac ne peut pas se taire trop devraient pourtant être rassurés. tout d’abord que les Français ne l’ap- conseiller du président, et parfois longtemps, affirme depuis plusieurs Patrick Stefanini, l’ancien directeur précient pas en président militant, avec Dominique de Villepin, secré- semaines Nicolas Sarkozy, qui prô- de la campagne de 1995, aujour- avait choisi de s’en tenir à des pro- taire général de l’Elysée. Mercredi ne une campagne plus active. Jospin d’hui conseiller d’Etat, a déjà com- pos volontairement plats. Devant 16 janvier, la petite dizaine de parle- a fait un bon début de campagne. Il mencé à organiser les grands rendez- les doutes de ses amis, il s’est obligé mentaires de la droite venus déjeu- sort déjà ses poids lourds, Dominique vous de l’offensive à droite : lundi à être plus incisif, le 12 janvier en ner à l’Elysée avec Chirac l’a dit sans Strauss-Kahn, Laurent Fabius, Marti- 21 janvier, les chiraquiens devraient Corrèze. Il s’est aussi décidé à détour : « Monsieur le président, ne Aubry, François Hollande. Chirac se retrouver à Lyon autour d’Alain reprendre ses voyages en province, maintenant, il faut que vous parliez. » doit mener une grosse campagne, pré- Juppé pour la première réunion des suspendus pendant toute la crise La veille, lors du petit déjeuner senter un projet fort et un calendrier comités de soutien. Le 23 février, la internationale de l’automne, par hebdomadaire réunissant, autour précis pour les premiers mois de la grande convention que tiendra une visite, jeudi 17 janvier, à Auxer- du chef de l’Etat, la présidente du législature. Il ne sera pas possible de l’UEM, à Toulouse, devrait marquer re, pour attaquer sur les problèmes RPR, Michèle Alliot-Marie, et les présenter au dernier moment une la première grande étape program- d’insertion. « Mais il devra rapatrier présidents des groupes parlementai- équipe avec un premier ministre qui matique. Toutefois, les chiraquiens l’électorat de droite qui s’est désenga- res gaullistes, Jean-Louis Debré et ne serait qu’un simple animateur, s’inquiètent de l’absence de leur can- gé et se retrouve parfois tenté par Josselin de Rohan, le sujet avait déjà tout en décrivant une situation drama- didat avant cette date. Et si aucun Chevènement, explique encore été abordé. Comme il l’avait été tique de la France. Ce serait complète- d’entre eux ne pousse M. Chirac à M. Goasguen. Pour cela, il doit propo- l’après-midi même, entre Alain Jup- ment incohérent. » Il est rejoint par avancer sa déclaration officielle de ser un message plus autoritaire, des pé, Dominique Perben, Jean-Pierre nombre de chiraquiens tentés par candidature, beaucoup voudraient réformes plus profondes et plus rapi- Raffarin et M. Monod : comment l’envie d’en découdre au plus vite et le voir au moins occuper l’espace des par des ordonnances, une straté- occuper le terrain jusqu’à la déclara- inquiets de la volonté affichée par médiatique, d’ici là. gie de rupture par rapport à son précé- tion de candidature de Jacques Chi- l’Elysée de ne mener qu’une campa- dent septennat. » rac, prévue à la fin du mois de gne éclair, lancée deux mois avant  «    » Cette version des choses est pour- février, alors que, dans les sondages, l’échéance, sur le modèle de Fran- « Il faut surtout empêcher le travail tant loin de faire l’unanimité à l’Ely- Lionel Jospin talonne constamment çois Mitterrand en 1988. tionale. Mais qui peut dire ce qu’il conviction, le flou de son projet. de sape des autres candidats de droi- sée, où plusieurs conseillers militent leur champion ? Comment éviter la fera ?” ; et encore : “Chirac, peut- Peut-il ne lever l’incertitude qu’au te, explique ainsi M. Goasguen. Car pour un positionnement plus au cen- « balladurisation » comme certains    «  » être, mais avec lui, il n’y a que des dernier moment ? Certes, Renaud eux ont intérêt à une défaite générale tre. M. Chirac, lui, attend. « Le mano l’évoquent déjà – c’est-à-dire l’im- « Notre électorat a été profondé- zozos !” » Dominique Perben dit les Dutreil, président de l’Union en qui camouflerait leur propre échec. a mano qui va se jouer sera très serré. mobilité qui conduit à un décrocha- ment meurtri par l’épisode choses de façon à peine moins bruta- mouvement (UEM), embryon de ce Quand Christine Boutin affirme qu’el- Il faut un pilotage très fin, explique ge brutal dans les sondages – d’un 1995-1997 : les promesses non tenues le : « Chirac a une bonne image per- qui pourrait devenir le grand parti le n’appellera pas à voter Chirac au M. Raffarin. Chirac veut voir quels président qui rechigne à abandon- et, par-dessus le marché, la dissolu- sonnelle. Mais son handicap tient à sa de la droite après la présidentielle, deuxième tour, ça a un effet désas- seront les résultats économiques de la ner son image rassurante de prési- tion, affirme Claude Goasguen (DL), crédibilité. Il doit faire la preuve qu’il continue d’affirmer : « On a le senti- treux sur notre électorat. Or Chirac fin janvier avant de trancher sur sa dent pour entrer de plain-pied dans qui pourrait se voir attribuer un rôle est capable de proposer de véritables ment que, comme dans une régate, le paraît ne se préoccuper que de son stratégie. » Alors seulement, la campagne ? Autant de questions de porte-parole dans la future cam- réformes. Deux mois suffiront-ils ? » changement de bord est plus lent de deuxième tour avec Jospin. Mais s’il assurent ses amis, il se lancera vrai- si épineuses que l’entourage du chef pagne de Chirac. Il faut entendre les Alain Juppé et ses amis font la notre côté que du côté de Jospin, mais ne fait pas un score suffisant dès le pre- ment dans sa quatrième campagne de l’Etat a reçu ordre de garder le électeurs de droite, sur le terrain. Les même analyse, confirmée par les c’est parce que nous préparons le mier tour, il ne rattrapera pas son présidentielle. silence sur ce problème ainsi résu- gens disent : “D’accord, Chirac est enquêtes d’opinion. Le point faible coup d’après. » retard. » Les différents discours de mé par Jean-Pierre Raffarin : sympa et il a une expérience interna- du président reste son absence de Plusieurs des parlementaires qui vœux du président de la République Raphaëlle Bacqué Pour contrer les « poids lourds » de Lionel Jospin, François Bayrou dénonce Alain Juppé et Nicolas Sarkozy enterrent leur vieille rivalité l’attitude dominatrice du RPR

UN LONG COUP de téléphone, parer son arrivée à l’hôtel Mati- bre, par Jérôme Monod, conseiller tion des Amis de Jacques Chirac, LORS de ses vœux à la presse, le la France, Charles Pasqua, laisse lundi 7 janvier au matin, a particuliè- gnon. Le 22 septembre à Périgueux, du président de la République, qui ont accompagné M. Sarkozy, mer- 9 janvier, François Bayrou a donné mal augurer de sa capacité à récu- rement réjoui Nicolas Sarkozy. une très longue intervention de ne compte pas parmi ses plus fer- credi 16 janvier à Dreux, où il ani- un avant-goût de son amertume : pérer les voix de droite qui mena- C’était Alain Juppé. Le maire de Bor- M. Sarkozy en ouverture d’une vents partisans. Il faut vous enten- mait une réunion publique. « Je fais une prédiction dont j’espère cent de se porter sur Jean-Pierre deaux confirmait à son collègue de convention régionale de l’Union en dre avec Juppé, lui avait dit en subs- Convaincu de longue date que qu’elle sera démentie dans les faits : Chevènement. Neuilly-sur-Seine sa venue, dans sa mouvement (UEM) avait mis M. Jup- tance M. Monod. « l’élection se jouera à la marge », au moment du choix final, le pluralis- Cette situation n’est évidemment ville, pour une réunion publique le pé en fureur. Le 18 décembre à Lam- M. Sarkozy veut pactiser avec tous. me de la gauche sera son atout, et, à pas de nature à rassurer ceux qui 29 janvier. Les deux hommes ont bersart, dans le Nord, lors d’une «   » Le 18 septembre, il était allé jusqu’à droite, l’entreprise obstinée pour exprimaient déjà ouvertement leur aussi parlé de leur rôle respectif pen- autre réunion de l’UEM, le maire de Un autre proche du chef de l’Etat, organiser un déjeuner réunissant empêcher le pluralisme se révélera, inquiétude, voilà plus de deux mois. dant la campagne présidentielle. Bordeaux avait quitté la salle au Jean-Louis Debré, a encouragé l’an- M. Juppé, le secrétaire général de la ou se révélerait, une faiblesse tragi- En marge d’un dîner-débat organisé M. Sarkozy n’a pas manqué de faire moment où l’ancien ministre du cien porte-parole d’Edouard Balla- présidence de la République, Domi- que », a-t-il indiqué. à Nice, le 9 novembre, à l’initiative état de cet appel hautement symbo- budget montait à la tribune. dur à mener sa propre campagne nique de Villepin, et Philippe Un message clair à l’intention des de l’Association des amis de Jacques lique, à la fois amical et intéressé. La trêve proposée début janvier pour le compte de Jacques Chirac. Séguin. Dans la perspective du chiraquiens, qui, aujourd’hui, s’in- Chirac, deux hiérarques du RPR Dimanche 13 janvier au « Grand par M. Juppé a donc été d’autant Le président du groupe RPR de l’As- second tour de l’élection présiden- quiètent du résultat final et de la s’étaient penchés au chevet des Jury RTL-Le Monde-LCI », l’ancien plus appréciée par M. Sarkozy que semblée nationale ainsi que Ber- tielle, il a déjà rencontré François stratégie de leur candidat. Comme rivaux potentiels du chef de l’Etat. secrétaire général du RPR a confié : celui-ci avait été reçu, le 24 décem- nard Pons, président de l’associa- Bayrou et il s’apprête à faire de s’ils étaient victimes de leurs pre- « Chirac est au centre, mais il n’est « Alain Juppé a un rôle indispensable même avec Alain Madelin, en par- miers succès…. Explication : l’incon- pas centriste », soupirait Bernard à jouer. Nous en avons parlé pas plus tant de l’idée que l’un et l’autre testable suprématie de Jacques Chi- Pons. « Si Pasqua et Bayrou s’effon- tard que la semaine dernière. » Etes- Les favoris des sympathisants de droite seront plus utiles à M. Chirac entre rac sur son camp risque de réduire drent, on n’est pas bien », renchéris- vous condamné à vous entendre, lui Selon le dernier baromètre de la Sofres, réalisé du 26 au 28 décembre les deux tours que ceux qui, comme le potentiel de voix sur lequel pour- sait Nicolas Sarkozy (Le Monde du a-t-on demandé. « J’accepte très 2001 auprès d’un échantillon de 1 000 personnes et publié par Le Figaro Philippe Douste-Blazy (UDF) et ra compter le chef de l’Etat entre les 12 novembre). Cette inquiétude bien cette formule. Je retirerai seule- Magazine (daté du 5 janvier 2002), 28 % des personnes interrogées Jean-Pierre Raffarin, se sont pro- deux tours de l’élection présiden- n’est pas seulement fondée sur ment le mot “condamné”. Il suffit de souhaitent voir Alain Juppé « jouer un rôle important au cours des mois et noncés pour le chef de l’Etat dès tielle. Le président de l’UDF, Fran- l’arithmétique des reports de voix. dire qu’on doit s’entendre. Je ne le vis des années à venir ». L’ancien premier ministre est à égalité avec Philippe avant le premier tour. M. Sarkozy çois Bayrou, et le président de DL, Elle prend également en compte le pas comme une condamnation »,a Douste-Blazy et précède François Bayrou (26 %), Nicolas Sarkozy (24 %) et est donc prêt à être, avec M. Juppé, Alain Madelin, continuent en effet risque de voir des candidats trop répondu le député des Alain Madelin (22 %). l’un des principaux relais de la cam- de stagner dans les sondages, qui ne mal en point perturber le climat de Hauts-de-Seine. M. Juppé est toutefois nettement en tête (48 %) chez les sympathisants pagne de M. Chirac, pour contrer les créditent chacun que de 3 % à l’entre-deux tours, en imputant leur A l’automne, deux épisodes de droite, devant M. Sarkozy (45 %) et M. Douste-Blazy (44 %). Depuis les « poids lourds » de Lionel Jos- 5 % d’intentions de vote. La mauvai- échec à l’attitude dominatrice du publics avaient pourtant confirmé l’arrivée de la gauche au pouvoir, en juin 1997, la cote d’avenir de M. Juppé pin. se passe judiciaire – et donc politi- camp chiraquien. la rivalité entre l’ancien premier et de M. Sarkozy a culminé à 33 %, en mai 2001 pour le premier, en que – que continue de traverser le ministre et celui qui s’emploie à pré- mai 1999, peu avant les élections européennes, pour le second. Jean-Louis Saux président du Rassemblement pour Jean-Baptiste de Montvalon L’opposition veut tenir le Medef à distance Ernest-Antoine Seillière avait réclamé un « droit d’ingérence » dans le débat politique

ERNEST-ANTOINE SEILLIÈRE tions, mercredi 16 janvier, de deux Le député des Hauts-de-Seine con- dente, les deux interlocuteurs en a-t-il trop fait, en réclamant, lors possibles « premiers ministrables » sidère, par ailleurs, que la mise en avaient souhaité une restauration du « congrès exceptionnel » du dans l’hypothèse d’une réélection concurrence des caisses d’assuran- du dialogue social. Medef qui s’est tenu mardi 15 jan- de Jacques Chirac à la présidence ce-maladie « inquiéterait à tel point C’est ainsi que, dans son projet, vier à Lyon, un « droit d’ingérence » de la République. Vice-président de qu’elle paralyserait le système ». le RPR propose que le futur gouver- dans la vie politique ? Quoi qu’il en Démocratie libérale (DL), Jean-Pier- Ce dernier point de vue est entiè- nement s’engage à « suspendre, à la soit, longtemps jalouse de l’au- re Raffarin s’est ainsi réjoui, sur rement validé par l’actuel secrétaire demande des partenaires sociaux, dience recueillie dans l’opinion par France-Inter, de « l’effort de général du RPR, Serge Lepeltier. pour une durée de neuf mois, toute les dirigeants du Medef sur le thè- réflexion » entrepris par le Medef, « Si le Medef est parfaitement dans initiative législative ou réglementaire me de la refondation sociale, l’op- pour ajouter aussitôt : « Attention, son rôle vis-à-vis de ses mandants, il dans le domaine social pour leur per- position a plutôt vivement réagi. il y a le champ du social, c’est le n’est pas une organisation politique. mettre de parvenir, par la négocia- Porte-parole de campagne de Fran- champ du contrat, et il y a le champ Ses propositions sont intéressantes, tion, à un accord ». A Lyon, mardi, çois Bayrou, le député (UDF) du du politique, c’est le champ de la mais au même titre que les organisa- tout en jugeant « utiles » les Loir-et-Cher, Maurice Leroy, a été loi. » tions syndicales », a affirmé au Mon- réflexions du Medef, M. Bayrou le premier à dénoncer, dès lundi de le sénateur du Cher. Au passage, avait souligné qu’il ne faut pas con- 14 janvier, le fait que « le baron     M. Lepeltier rappelle que, si la CGT fondre « l’action politique avec l’ac- Seillière s’autoproclame porte-parole De son côté, l’ancien secrétaire a été absente lors des forums heb- tion syndicale ou l’action de représen- de l’opposition UDF-RPR-DL » et à général du RPR, Nicolas Sarkozy, domadaires destinés à préparer le tation, des entreprises par exemple ». souhaiter que « chacun reste à sa s’est félicité, sur Europe 1, que « les « projet d’alternance » du mouve- Seul Alain Madelin s’est réjoui de place ». Le parcours politique de partenaires sociaux donnent des ment gaulliste, le secrétaire général retrouver dans les propositions du M. Leroy, passé du PCF à l’UDF, via idées », tout en soulevant deux de la confédération, Bernard Thi- patronat « certaines des idées-for- le cabinet de Charles Pasqua à la points de divergence avec le Medef. bault, avait été reçu, discrètement, ces » qu’il défend et qu’il a traduites présidence du conseil général des Défendant le paritarisme, M. Sarko- le 10 juillet 2001, par la présidente « en propositions concrètes dans Hauts-de-Seine, réduit toutefois la zy estime que « la réforme de la du RPR, Michèle Alliot-Marie. Bien [son] projet de Nouvelle France ». portée de ce propos. Sécurité sociale ne pourra pas se fai- qu’à peu près « d’accord sur rien », Plus symboliques sont les déclara- re contre les partenaires sociaux ». selon l’un des proches de la prési- J.-L. S. LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/7 FRANCE M. Chirac aurait demandé son « aide » Trente députés socialistes veulent à M. Le Pen pour la présidentielle de 1988 autoriser le clonage thérapeutique Dans un livre publié jeudi 17 janvier, le journaliste Eric Zemmour relate une entrevue secrète, entre les deux tours de l’élection Le chef de l’Etat s’est prononcé contre, le gouvernement est divisé

LA RENCONTRE aurait été clan- national ». Le journaliste rappelle Interrogé sur les faits rapportés INATTENDU, le débat sur le clo- le clonage thérapeutique. Il con- d’ovocytes » – nécessaire pour met- destine. En 1988, entre les deux le contexte de l’époque : « Chirac par M. Zemmour, M. Le Pen a con- nage thérapeutique a fait irruption vient de maintenir « l’interdiction tre en œuvre la technique – pose tours de l’élection présidentielle, n’a pas dépassé les 20 % au premier firmé au Monde la relation de l’épi- à l’Assemblée nationale qui exami- absolue de créer des embryons à des « problème » : outre un risque Jacques Chirac s’est entretenu en tour, loin, très loin des 34 % de Mit- sode – et n’a pas démenti l’ex- ne en première lecture, depuis le fins scientifiques », avait alors décla- pour la santé des femmes, la raré- tête-à-tête avec Jean-Marie Le Pen terrand. Le Pen a fait presque jeu istence d’une seconde rencontre. 15 janvier, le projet de loi relatif à ré le chef de l’Etat (Le Monde du faction actuelle du don d’ovocytes pour lui demander son « aide » : égal avec lui ; (…) mais ses 14 % de Il a cependant contesté le rôle d’in- la bioéthique. Un amendement 10 février 2001). Dans un avant- en France pourrait entraîner une c’est ce qu’affirme, dans un livre voix ne lui servent à rien, enfermées termédiaire prêté par l’auteur à d’Henri Emmanuelli (PS, Landes), projet de loi, M. Jospin avait sou- « marchandisation ». Yvette Rou- publié jeudi 17 janvier, L’Homme dans un ghetto. Sa seule chance est M. Pasqua lors de la première qui devrait être mis en discussion, haité autoriser le « prélèvement de dy, farouchement hostile à l’amen- qui ne s’aimait pas (Balland), le que Chirac lui permette d’en sor- entrevue. Questionné sur la pré- jeudi 17 janvier, prévoit d’autori- cellules » sur des personnes volon- dement de M. Emmanuelli, ne man- journaliste Eric Zemmour. Un tel tir. » Candidat de l’UDF, Raymond sence de M. Pasqua chez M. de ser les recherches sur les cellules taires – le mot « clonage » n’appa- que pas de le rappeler dans son rap- entretien n’avait jamais été évo- Barre, avait apporté son soutien à Bénouville au moment de l’entre- souches embryonnaires issues du raissait pas – avant de s’aligner sur port d’information sur le projet de qué par le président du Front tien, il répond : « Non, non. Non, transfert d’une cellule somatique l’avis négatif rendu par le Conseil loi. Les avis sont aussi partagés au national, qui affirmait, depuis des pas cette fois-là en tout cas ». dans un ovule énucléé – technique d’Etat, le 14 juin 2001. Du coup, le gouvernement. années, que l’actuel chef de l’Etat « Il m’a demandé : Aurait-il eu d’autres entrevues dite du « clonage thérapeutique ». texte du gouvernement permet Dans une tribune publiée dans « refusait de le rencontrer » – hor- secrètes avec le futur président de L’amendement du président de seulement les recherches sur les Libération, lundi 14, Bernard Kou- mis deux entrevues officielles, “Aidez moi, la République ? « Ah, mais qui la commission des finances de l’As- cellules souches provenant d’em- chner souhaite « ouvrir des perspec- entre 1986 et 1988, accordées par sait ?, répond M. Le Pen. Il y a eu semblée a été signé par une trentai- bryons surnuméraires (pour les- tives nouvelles pour la recherche » : M. Chirac, alors premier ministre, mais surtout beaucoup d’élections depuis… » Et ne de députés socialistes, parmi les- quels il n’y a pas de projet paren- « Le respect dû à toute forme de vie au président de groupe parlemen- d’ajouter : « J’ai déjà dit que je quels Serge Blisko (Paris), Philippe tal), en les encadrant strictement. dès son commencement vaut-il que taire qu’il était. C’est pourtant ne vous prononcez l’avais rencontré, après cela on ver- Nauche (Corrèze), Marie-Line Rey- l’on ne donne pas toutes leurs chan- M. Le Pen lui-même, candidat à ra. On va voir ce que va dire M. Chi- naud (Charente) et Alain Vidalies   «   » ces à des personnes gravement mala- l’Elysée pour la quatrième fois, qui pas en ma faveur” » rac ». Quant aux raisons qui ont (Landes). Mercredi, il a été rejeté La question divise les socialistes. des, jusqu’à interdire le clonage thé- a relaté la scène à l’auteur du livre conduit le président du FN à par la commission spéciale char- Ses partisans estiment qu’il ne faut rapeutique ? Ma réponse est non », – dont le manuscrit a été refusé in JEAN-MARIE LE PEN dévoiler, vingt ans après, cette his- gée d’examiner le projet de loi. négliger « aucune piste » pour soi- écrit le ministre délégué à la santé. extremis par Plon, éditeur de Berna- toire tenue secrète, il les justifie Mais l’initiative de M. Emmanuelli gner des maladies « actuellement « Le gouvernement n’est pas opposé dette Chirac, qui aurait invoqué en ces termes : « Il y a des fois où rouvre un débat qui semblait écar- incurables », alors que la Grande- au clonage thérapeutique, mais il des « raisons morales ». M. Chirac, mais exigeait qu’il n’y la marmite déborde ». Selon té, compte tenu de la position Bretagne a ouvert la voie. «Ilnese juge prématuré de l’autoriser aujour- « Chirac était très nerveux, racon- ait pas « d’accord avec les M. Zemmour, la confidence lui, adoptée tant par le président de la passera pas beaucoup de temps d’hui », a déclaré, mercredi, à la fin te M. Le Pen dans le livre. Il avait extrêmes ». en aurait été livrée lors d’un République que par le premier avant que, sous la pression des faits, de la discussion générale, le minis- le pied qui battait. Il fumait cigaret- M. Zemmour, qui a rencontré à « entretien privé », au mois de jan- ministre. on en vienne à autoriser [cette] tre de la recherche, Roger-Gérard te sur cigarette. Il était gêné. Et moi, plusieurs reprises M. Pasqua, évo- vier 2001. Dans son discours de Lyon, le recherche », a déclaré M. Emma- Schwartzenberg. sa gêne me gênait. Il m’a dit : “Je ne que une deuxième entrevue entre 8 février 2001, Jacques Chirac nuelli, mercredi, à la tribune, tout peux vous faire aucune concession.” M. Chirac et M. Le Pen, « chez un Christiane Chombeau s’était clairement exprimé contre en reconnaissant que le « don Clarisse Fabre Je lui ai répondu que dans ces condi- ami de [M.] Pasqua, près de l’Etoi- tions, on ne pouvait rien faire. Il m’a le ». Entretemps, assure-t-il, demandé : “Aidez-moi, mais sur- « leurs équipes respectives auront tout ne vous prononcez pas en ma négocié au mot près la formule de faveur”. Je ne sais pas s’il avait très soutien peu voyant ». Et si M. Chi- envie d’être élu. » Le récit précise rac « refuse l’accord politique que que le tête-à-tête entre les deux lui propose Charles [Pasqua] », candidats avait eu lieu dans l’ap- M. Le Pen lance tout de même, le partement parisien de Pierre 1er mai, une semaine avant le Guillain de Bénouville, ancien second tour : « Non, non, non, résistant, qui fut député gaulliste pas une voix pour François Mit- et « proche de [M.] Chirac », décé- terrand », ajoutant : « Ceux pour dé en décembre 2001, qui était aus- qui le plus important, et c’est vrai si un ami de M. Le Pen. que c’est ce qui compte, c’est d’évi- M. Zemmour écrit : « C’est Char- ter Mitterrand et le socialisme, les Pasqua qui a organisé la rencon- ceux-là voteront pour le candidat tre des deux hommes. Il ne les a pas résiduel ». abandonnés aussitôt. Il a senti qu’il M. Chirac avait été battu, et aux aurait besoin de toute sa faconde législatives qui suivirent, il refusa pour réchauffer l’atmosphère polai- tout accord avec le FN. La droite re ». Il ajoute : « La stratégie d’al- avait entretemps rétabli le scrutin liance avec le FN est celle que Pas- majoritaire, ce qui conduisit à une qua préconise alors depuis des berezina électorale pour le Front mois. Il ne supporte pas l’idée que national en 1988. M. Le Pen ne les électeurs, les militants gaullistes, conserva qu’un seul député – souvent ceux issus des milieux popu- Yann Piat, élue dans le Var – con- laires, assurent le succès du Front tre 32 dans l’Assemblée sortante. Itinéraire d’un ambitieux vorace, éternel déçu de lui-même

 « l’homme des transgressions arrê- E Z tées de justesse ». L’ouvrage recèle quelques épiso- L’H  des inédits, dont l’entretien clandes-  ’  tin avec Jean-Marie Le Pen, en Balland, 247 p., 19,50 ¤ 1988, n’est pas le moindre. Après la défaite, l’auteur lui prête ce propos DEPUIS le temps qu’il arpente, à désespéré : « C’est foutu. Le Pen va grandes enjambées nerveuses, les monter à 30 %. Les socialistes sont là sentiers de la politique française, pour vingt ans. » Une erreur de Jacques Chirac a été raconté sur plus – sur les autres et sur lui- tous les tons et tous les modes, de même. l’hagiographie à l’enquête, du por- Installé onze ans plus tôt à la Mai- trait biographique à la plongée psy- rie de Paris, décrit en « antre de chanalytique. Parmi la foison Cagliostro », M. Chirac distribuait à d’ouvrages que suscite désormais ses visiteurs des liasses de billets de sa quatrième candidature à l’Ely- banque extraites d’un coffre-fort sée, le livre d’Eric Zemmour, journa- disposé dans les toilettes de son liste au Figaro, apparaît comme le bureau, raconte le député euro- plus cruel. Ecrit d’une plume péen William Abitbol, ex-lieutenant méchante, L’Homme qui ne s’aimait de Charles Pasqua rallié à Jean-Pier- pas raconte l’histoire d’un ambi- re Chevènement. Entre les deux tieux vorace et volontaire, et pour- tours de l’élection présidentielle de tant dénué de confiance en soi. 1995, le futur vainqueur aurait pas- A peine sorti de l’adolescence, sé avec M. Jospin un accord infor- « Jacky » avait été envoyé par son mel, scellé dans la coulisse de leur père en stage sur un cargo, afin débat télévisé : l’heure n’était pas d’apprendre la dureté de la vie. encore à l’affrontement ; « C’était Séduit par l’aventure et le goût du leur intérêt réciproque », écrit large, le jeune homme refusa de ren- M. Zemmour. trer, se rêva capitaine au long Chemin faisant, l’auteur ne par- cours. Mais à l’escale de Dunker- vient pas à éviter tous les écueils que, le paternel redouté le ramena d’un genre qui sacrifie volontiers la au bercail par la force. L’épisode est rigueur au style et – signe des connu, maintes fois relaté par la temps et de l’affaiblissement du cohorte des biographes. Eric Zem- pouvoir – s’autorise quelques inuti- mour en fait un événement fonda- les crochets dans les alcôves de la teur, comme un instant où le destin vie privée. La lecture laisse parfois bascule et ouvre une voie. « Chirac le doute s’instiller – sur l’origine des est un aventurier qui revient toujours, citations, la précision de la reconsti- écrit-il. Un insoumis qui finit toujours tution, l’enchaînement des circons- par se soumettre. Un rebelle de carte tances. Mais elle conduit vivement postale. » à cette conclusion : ne croyant plus Suit un récit non linéaire, un en lui-même, le président sortant enchaînement de tableaux qui, de « peut juste représenter la France ». la trahison de Jacques Chaban-Del- En 1988, son épouse avait dit : « Les mas, en 1974, à la dissolution ratée Français n’aiment pas mon mari. » de 1997, entre autres aventures, « Et Chirac les comprend », conclut dévoileraient l’inconstance du per- Eric Zemmour. sonnage, la volatilité de ses engage- ments, le présentent comme Hervé Gattegno 8/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 FRANCE Noël Mamère compte sur l’élection présidentielle pour faire des Verts la deuxième force de gauche Présomption d’innocence : la réforme bientôt débattue Le candidat veut assurer définitivement le « leadership » du parti écologiste et dépasser le PCF. LA PROPOSITION DE LOI socialiste complétant la loi de présomp- Les principes de précaution, prévention et protection seront au cœur de sa campagne tion d’innocence, qui sera débattue à partir du 22 janvier à l’Assem- blée nationale, a été adoptée, mercredi 16 janvier par la commission CETTE FOIS, c’est la bonne. ports de forces par rapport au Parti gue actuellement entre 6 % et 8 %. avant tout, les questions d’environne- des lois. Les députés de droite, ainsi qu’André Gerin (PCF, Rhône), se Noël Mamère, candidat « irrévoca- communiste, ce représentant de la « Ce serait historique », juge-t-il. Il ment ». Comme il l’a dit devant les sont abtenus, après avoir exprimé leur opposition. « Cette loi est stricte- ble » des Verts à la présidentielle, a « vieille gauche industrielle », tout fait même « un rêve à 10 % ». Verts, le candidat s’appuiera donc ment banale », a déclaré le rapporteur Julien Dray (PS, Essonne) avant officiellement lancé sa campagne à comme Jean-Pierre Chevènement, Ce dessein implique une campa- sur un triple principe, « précaution, de provoquer l’émoi de certains en affirmant que « dans la majorité Toulouse, jeudi 17 janvier, dans pensent les Verts, finalement ravis gne qui, « tout en assumant la plus prévention, protection », qui peut des cas, l’officier de police judiciaire n’a pas l’intention de faire une bavu- une ville meurtrie par l’explosion de la visite à Toulouse, lundi, du grande partie du bilan » – tâche déli- s’appliquer dans le domaine du re ». Christian Estrosi (RPR Alpes-Maritimes), chargé par le RPR de de l’usine chimique AZF, et où doit candidat du pôle républicain. «Il cate après cinq ans de gouverne- social, de la justice, de l’école, du tra- rédiger une motion de procédure (le renvoi du texte en commission), aussi se construire l’A-380, l’avion rend notre campagne encore plus ment riches en camouflets —, doit vail, pour lutter contre « la fracture a annoncé que son groupe « voterait contre la proposition de loi ». Les gros porteur d’Airbus. Deux thè- visible », assure Jean-Luc Bennah- définir fortement le projet écologis- humaine ». C’est d’ailleurs le titre élus UDF et Démocratie libérale et Verts devraient faire de même. mes écologiques majeurs, les ris- mias, le directeur de campagne de te. Le choix symbolique de Toulou- d’un livre qu’il publie au Seuil, le Alain Tourret (PRG, Calvados) a confirmé que, pour sa part, il défen- ques industriels et les transports, M. Mamère. se y répond, après quelques dépla- 7 février, en collaboration avec drait une exception d’irrecevabilité (Le Monde du 16 janvier). pour parler à la société tout entière cements de précampagne, comme M. Farbiaz. « Le droit à la protection, et faire oublier les querelles de par- la manifestation de Chaulnes con- le principe de précaution, la méthode ti. En faisant un tour de chauffe, Il refusera tre le troisième aéroport, le soutien de prévention des risques s’opposent Impôts : Laurent Fabius ouvre samedi 12 janvier, devant le con- à un comité de défense contre une terme à terme au projet sécuritaire, grès des Verts, sur son positionne- tout débat gravière en Dordogne, ou aux asso- au principe du repli sur soi, à la métho- le débat sur la retenue à la source ment de campagne (Le Monde du ciations qui militent contre l’iti- de autoritaire », souligne la note stra- 15 janvier), le candidat n’avait pas avec Corinne Lepage, néraire à grand gabarit, destiné à tégique de campagne. A L’OCCASION de la présentation de ses vœux à la presse, Laurent d’autre but. transporter les pièces du futur Air- Candidat écologiste d’abord, Fabius, ministre de l’économie et des finances, a souhaité que soit étu- Depuis vingt ans, bien que leurs Brice Lalonde bus A-380. En héraut du développe- mais aussi anti-Chirac, anti-Chevè- diée la possibilité d’une retenue à la source de l’impôt sur le revenu. idées ne cessent de progresser, les ment durable, M. Mamère a aussi nement, anti-Le Pen, avec l’ambi- « Le point sera fait sans a priori, pour le soumettre à débat », a affirmé Verts plafonnent à 3,5 % des voix, ou Antoine Waechter apporté un soutien appuyé au pour- tion de dépasser nettement Robert le ministre, sans préciser de date. Toutefois ce « point » pourrait être en moyenne, à la présidentielle. En fendeur de la malbouffe et de la Hue, M. Mamère a fort à faire. Il établi dans les prochaines semaines, dans la perspective des élections 2002, ils ne veulent pas laisser pas- mondialisation, son ami José Bové, peut espérer trouver des voix chez présidentielles. Il s’agit d’une « mission exploratoire », a souligné Lau- ser leur chance. A leurs yeux, l’une L’objectif annoncé est aussi condamné à six mois de prison fer- les sympathisants des Verts, les rent Fabius. La France, qui pratique le paiement séparé de l’impôt sur des réussites de cette campagne d’« assurer définitivement le lea- me en décembre pour un arrachage déçus de Lionel Jospin, les jeunes le revenu depuis 1918, est le seul pays de l’Union européenne à ne pas serait, alors qu’ils restent dépen- dership des Verts par rapport à de riz transgénique. ou les « bobos ». Mais il lui faudra pratiquer le prélèvement à la source. La moitié des 16 millions de dants du PS pour les législatives, d’autres candidatures écologistes », L’écologie n’est pas le seul souci aussi convaincre, comme tous les foyers français soumis à l’impôt sur le revenu ont opté pour un prélè- d’installer durablement les Verts explique la note. Raison pour dans une présidentielle, même pour candidats, les abstentionnistes, en vement mensualisé. dans le paysage. Dans une note laquelle le candidat, qui ne joue le candidat Vert. M. Mamère cite particulier l’électorat populaire de stratégique interne, rédigée par plus dans la même cour, refusera régulièrement le sondage Ipsos gauche. Rude synthèse. Déjà divisé Patrick Farbiaz, l’un des proches tout débat avec Corinne Lepage, publié par le Journal du dimanche du en 20 chapitres et 100 propositions,  collaborateurs du candidat, l’objec- Brice Lalonde ou Antoine Waech- 25 novembre 2001, dans lequel 48 % le programme, publié en février, a EURO : Lionel Jospin a salué le « dévouement remarquable et l’ef- tif affiché est de « réaliser le ter. La troisième ambition tient en des personnes interrogées souhai- promet « du concret ». Pour tenter ficacité » des employés de La Poste qui a contribué à la « réussite excep- meilleur score des candidats de la un chiffre : passer la barre des 5 %, tent que le candidat des Verts « abor- de prouver que la « vertitude » tionnelle » du passage à l’euro. Le premier ministre, qui a passé, mer- gauche plurielle derrière Lionel Jos- seuil fatidique du point de vue de de manière importante les ques- n’est pas une utopie. credi 16 janvier, une vingtaine de minutes dans un bureau de poste du pin ». Ou comment faire gagner la financier que M. Mamère a déjà tions de société », contre 38 % qui 2e arrondissement à Paris, rue d’Aboukir, s’est félicité du « grand gauche, tout en modifiant les rap- franchi dans les sondages. Il navi- veulent qu’il « aborde d’abord, et Béatrice Gurrey plus » du service public et des Français. a LIONEL JOSPIN : la maison achetée en janvier 2001 à Ars-en-Ré par Lionel Jospin et Sylviane Agacinski fait l’objet d’une plainte de la part de la Ligue européenne de défense des victimes de notaires, Novembre 2001, une rencontre discrète avec Lionel Jospin présidée par Gisèle Néron, révèle L’Express (daté du 17 au 23 janvier). Matignon parle d’un « acte de malveillance, qui apparaît comme une ON NE LAISSE pas traîner les choses importan- grand discours à Lille où il en a parlé de façon ne pas le même sens à la campagne », explique le manipulation évidente en période électorale ». tes. Sitôt désigné candidat, Noël Mamère avait embrouillée. Au premier rang, j’ai fait la grima- candidat des Verts. a PRÉSIDENTIELLE : François Bayrou, président de l’UDF et can- annoncé qu’il appellerait à voter pour Lionel Jos- ce », se souvient Mme Buchmann. Au total, l’expé- Le candidat désigné et le candidat putatif évo- didat à l’élection présidentielle a reçu mercredi 16 janvier Nicole pin au second tour. Moins d’un mois après sa rience ne fut qu’une petite touche verte dans quent aussi la fin de la législature. La loi sur Notat, secrétaire générale de la CFDT. Ils ont évoqué « les grand sujets désignation mouvementée par les Verts, le can- une campagne socialiste. l’eau ne les emballe guère. Noël Mamère se voit de l’actualité sociale » et M. Bayrou « a redit son attachement à la philo- didat à la présidentielle a rencontré le premier Aujourd’hui, la situation a bien changé. Noël déjà finir ses meetings devant les tas de purin sophie de la refondation sociale initiée par la CFDT et le Medef ». ministre. C’était le 9 novembre, dans un pavillon Mamère roule pour son parti, après quatre ans des agriculteurs en colère. Le texte est pourtant a Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, et Robert discret de Matignon. Arrivé par la rue de Babylo- et demi de participation des Verts au gouverne- venu au Parlement, le premier ministre s’étant Hue candidat du parti à l’élection présidentielle ont déclaré mercre- ne, le député de Gironde est ressorti par la gran- ment de la gauche plurielle. Le premier ministre finalement laissé convaincre par Yves Cochet et di 16 janvier que « le clivage gauche/droite est clair ». « Les réactions à de porte. Les deux hommes allaient prendre veut s’assurer de la tonalité de la campagne que Dominique Voynet. Une loi sur les risques indus- la décision du Conseil constitutionnel sur la loi de modernisation sociale l’avion, l’un pour Toulouse, l’autre pour Bor- mènera le candidat écologiste, puisque chacun triels ? Elle devrait passer début février en témoignent de l’existence bien réelle d’une gauche et d’une droite »,a deaux, et le candidat probable a offert un bout des représentants de sa majorité a décidé d’aller conseil des ministres. Ils évoquent aussi la loi souligné Marie-George Buffet, tandis que Robert Hue a pointé «la de conduite au candidat irrévocable, après une seul au combat. Et le candidat des Verts a une cadre sur l’économie solidaire, à laquelle tient très grande émotion dans le monde salarié ». heure dix d’entretien. En journaliste qu’il fut, le solide réputation de trublion, trouvant toujours beaucoup le secrétaire d’Etat, Guy Hascoët. Ce a Olivier Besancenot, candidat à l’élection présidentielle de la député de Gironde a regardé sa montre. une forêt de micros à l’Assemblée nationale sera non. Noël Mamère plaide tout de même Ligue communiste révolutionnaire (LCR), a demandé mercredi Ces deux candidats ont déjà une campagne pour dire son fait aux uns et aux autres, y pour son ancien coéquipier, qui lui a confié, pour 16 janvier à « Total-Elf-Fina et ses complices de payer » à la suite de l’ex- présidentielle en commun : celle du socialiste compris à ses alliés socialistes. le premier ministre, une note sur la banque soli- plosion de l’usine AZF de Toulouse. « Le simple fait que le han- Jospin en 1995. A la tête de sa petite formation daire. « Je ne comprends rien ! », se désole M. Jos- gar 221 était entièrement sous-traité montre la politique néfaste de Total- Convergences Ecologie-Solidarités, le maire de     pin, mais il faudra bien donner quelques signes Elf-Fina » a-t-il affirmé, en soulignant que le groupe industriel « doit Bègles planchait pour le candidat du PS sur les M. Jospin, tout occupé à recoller sa gauche plu- positifs aux Verts. donc payer pour cette catastrophe ». questions écologiques. « On avait déjà commen- rielle, suggère le terme de « discrimination positi- Ceux-ci ont les nerfs en pelote, en cette délica- a SONDAGES : le Sénat a adopté, mercredi 16 janvier, un amende- cé à travailler pour Delors. On a continué pour Jos- ve ». Le député de Gironde comprend au quart te période de négociations avec le PS, dont ils ment, contre l’avis du gouvernement, autorisant la publication des pin », raconte la Verte Andrée Buchmann. Les de tour : montrer pendant la campagne sa diffé- dépendent pour les législatives. Et le troisième sondages électoraux, la veille d’un scrutin, jusqu’au samedi à 0 heure. deux écolos bataillent en particulier sur le rence verte, mais assumer le bilan gouvernemen- aéroport, l’échec de l’écotaxe, ou les perpétuel- nucléaire, tandis que Gérard Métoudi, ancien tal de la gauche. Et ne pas taper sur le candidat les tergiversations sur la chasse leur ont agacé directeur de cabinet de Lionel Jospin à l’éduca- socialiste. M. Mamère préfère, lui, parler d’« affir- les dents. De quoi faire une belle campagne de tion nationale, prépare les discours du candidat mation positive ». « Je ne me détermine pas par discrimination positive, à la sauce verte. sur l’environnement. « On était tombés d’accord rapport aux autres, ce n’est pas de la discrimina- sur l’arrêt de Superphénix. Et puis Jospin fait un tion. J’affirme ce que nous sommes, cela ne don- B. G. Toulouse, étape obligée des prétendants à l’Elysée Depuis l’explosion d’AZF, elle est devenue le symbole du risque industriel aux yeux des politiques

TOULOUSE d’Airbus. Ce sera la complainte de vé-e-s ? La cité a d’ores et déjà de blématique de l’écologie urbaine de notre correspondant régional Toulouse la verte. En l’espace de grands rendez-vous politiques : au premier plan. A Toulouse, les Lundi 14 janvier, Jean-Pierre Che- quelques jours, à partir du même c’est là que, fin février, l’Union en Verts et la mouvance associative vènement a fait le voyage de Tou- terrain, deux cultures politiques qui mouvement, que certains veulent qui leur est proche revendiquent le louse avec un message principal : le se réclament de la gauche ont fait transformer en « parti du prési- bénéfice de l’antériorité. Ce sont soutien à la production nationale. Il entendre une différence qui appa- dent », se réunira pour lancer la eux, et eux seuls, qui ont dénoncé a dit son espoir dans la reprise des raît plus contradictoire que complé- bataille de la présidentielle et des « la bombe à retardement » que activités du pôle chimique toulou- mentaire. législatives. C’est dans ses murs que constituait la plate-forme chimique sain et sa foi en l’avenir de l’aéro- Par la force des événements, Tou- retentiront les échos du meeting de aux abords de zones très urbani- nautique. C’était l’ode à Toulouse louse est devenue le passage obligé clôture de la campagne du candidat sées. Ce sont eux qui, les premiers l’industrieuse (Le Monde du 16 jan- des prétendants à l’Elysée. N’abri- socialiste. et les seuls, se sont interrogés sur la vier). Jeudi 17 janvier, Noël Mamè- te-t-elle pas au Capitole, avec Phi- culture de mono-industrie aéronau- re doit faire, à son tour, le voyage. lippe Douste-Blazy, un premier      tique, appelant à la diversification Même itinéraire, mêmes interlocu- ministre en puissance en cas de réé- Depuis vingt ans, l’aggloméra- et plaidant même à contre-courant teurs, mêmes préoccupations, chi- lection de Jacques Chirac ? N’est-ce tion est en plein essor démographi- pour que l’A-380 soit construit mie et avions. Mais le discours sera pas la métropole dont Lionel Jospin que et économique, portée sur les ailleurs qu’à Toulouse, dans un inverse : chasser le risque chimique est le plus proche ? Ne donne-t-elle ailes du succès de l’aéronautique et port, afin d’éviter les problèmes de de la ville, exprimer des réserves pas naissance à des expérimenta- de l’espace. Avec l’A-380 d’Airbus transport des énormes tronçons du sur l’A 380, le futur gros porteur tions politiques, comme les Moti- qui doit y être assemblé, Toulouse futur avion gros-porteur. doit donner à l’Europe son fleuron. Noël Mamère ne manquera sans Mais voilà que, sous le choc d’une doute pas de rappeler ces avertisse- explosion qui a constitué la plus gra- ments et ces prophéties pour mon- ve catastrophe industrielle surve- trer que l’alternative écologiste nue en France depuis la seconde qu’il souhaite incarner constitue la guerre mondiale, la vitrine de meilleure réponse aux interpella- modernité, soudain, s’est fissurée. tions des sociétés modernes. Signe Toulouse est devenue la capitale que la ville est bien devenue un des sans-fenêtres. L’ébranlement symbole : le ministère de l’environ- se prolonge avec le trou d’air dans nement a annoncé qu’à l’initiative lequel l’industrie aéronautique est du conseil régional Midi-Pyrénées, plongée. Si bien que la ville, à Toulouse accueillera, les 11 et laquelle un avenir radieux semblait 12 mars, les assises nationales du promis, s’interroge douloureuse- développement durable. Elles pré- ment sur son développement. Com- pareront la réflexion de la France ment maîtriser le risque industriel, pour le sommet de la terre qui, dix comment assurer une croissance ans après celui de Rio, se déroulera qui ne dépende pas des aléas des en septembre à Johannesburg. cycles économiques ? Ces deux questions placent la pro- Jean-Paul Besset LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/9 SOCIÉTÉ éducation

Le ministre de l’éducation nationale, Jack Lang, devait te. Sur l’année, dix heures de «    », per- , qui associeront deux enseignants de deux dis- tous les enseignants et vendu en librairie, recense, détailler, jeudi 17 janvier, « les nouvelles mesures d’ap- mettant d’aborder librement les problèmes rencon- ciplines différentes, ont été conçus pour concilier pour la première fois, tout ce que les collégiens doi- plication de la réforme des collèges ». La nouvelle 6e trés par les élèves et les enseignants, sont prévues l’idéal du collège unique et la diversité des élèves. Un vent savoir. François Dubet, sociologue, juge positive comportera une  ’ plus consistan- pour tous. En 5e et 4e, les   - «    », qui sera distribué à la définition d’une « culture commune ». Les enseignants confrontés à la réforme du collège unique La rénovation annoncée il y a un an s’appliquera à la rentrée 2002 en classes de 6e et de 5e. Un « cahier des exigences » résume ce que tout élève doit savoir en fin de 3e. Sur le terrain, les établissements organisent les itinéraires de découverte, nouvelle façon d’apprendre en associant deux disciplines

C’EST L’HISTOIRE du verre à recteur Philippe Joutard, dans son participer, à raison d’une heure moitié plein ou à moitié vide. DIX HEURES DE VIE DE CLASSE SONT INTÉGRÉES DANS LES NOUVEAUX EMPLOIS DU TEMPS rapport au ministre (Le Monde du par semaine, aux itinéraires de Seule une partie des « orientations en heures par semaine 26 avril 2001), les avait imaginés découverte. Mais aussi d’organi- pour un collège républicain » pour concilier l’idéal du collège ser des cours en petits groupes, et annoncées le 5 avril 2001 par Jack Enseignements obligatoires Sixième Cinquième Quatrième unique et la diversité des élèves. de l’aide aux élèves. Pour les plus Lang sont en passe d’être tradui- Les itinéraires ambitionnent aussi en difficulté en français et en Enseignements Enseignements + itinéraires Enseignements + itinéraires tes dans la réalité. Le ministre de communs communs de découverte1 communs de découverte1 de faire mieux travailler les ensei- mathématiques, le ministère l’éducation nationale devait gnants entre eux. Nouvelle façon promet que la circulaire de détailler, jeudi 17 janvier, « les Français 4,5 4 1 4 1 d’aborder les programmes, à rentrée autorisera les équipes à nouvelles mesures d’application de Mathématiques 4 3,5 1 3,5 1 raison de deux heures hebdoma- déroger aux programmes en la réforme des collèges » : les daires obligatoires s’ajoutant au vigueur, « sur la base d’un projet arrêtés officialisant, pour la Première langue vivante 4 3 1 3 1 tronc commun, ils associeront pédagogique », et avec des rentrée 2002, la nouvelle classe de Deuxième langue vivante 3 deux enseignants (les volontaires) moyens. Autre nouveauté, une 6e et le démarrage des itinéraires de disciplines différentes. heure « non affectée » pourra être e Histoire-géographie- de découverte en 5 seront publiés éducation civique 3 3 1 3 1 Les élèves doivent pouvoir utilisée par les établissements au mois de février. suivre, successivement, deux itiné- comme ils l’entendent. Cette La nouvelle 6e, expérimentée dès Sciences et techniques 3 4,5 1 4,5 1 raires de découverte différents sur petite marge de manœuvre, appré- cette année scolaire dans un relatif Enseignements artistiques 2 2 1 2 1 l’année, relevant de quatre domai- ciée des principaux de collège et consensus, sera « consolidée ». Les nes : « nature et corps humain », d’une partie des enseignants, est emplois du temps des élèves vont EPS 4 3 1 3 1 « arts et humanités », « langues et critiquée par les partisans de l’uni- changer. Ils comporteront d’abord civilisations », « création et techni- cité du système. Elle s’ajoute à une période d’accueil plus consis- Enseignements facultatifs ques ». Si des collèges envisagent d’autres, comme les dotations des tante, pour que les nouveaux de faire passer leurs élèves par les zones d’éducation prioritaires. venus se familiarisent avec Latin 23quatre thèmes, le ministère ne «      » l’univers et les méthodes de travail Langues régionales 3 l’impose pas. L’organisation des du collège. En outre, les horaires itinéraires apparaît en effet fort Le reste de la réforme, plus des élèves augmentent d’une complexe sur le terrain. lourd de conséquences en ce qu’il Heures de vie de classe heure sur la semaine (les textes 10 h annuelles 10 h annuelles 10 h annuelles L’emploi du temps des élèves touche à l’orientation vers les précédents de 1996 les limitaient à Aide aux élèves 2 h par classe comportera désormais 25 heures lycées, ne s’appliquerait qu’à 24 heures hebdomadaires) bien de cours obligatoires en 5e et partir de 2004. « Le plus dur reste à que l’horaire de français diminue 1 : Itinéraires de découverte sur deux disciplines au choix : 2 heures inscrites dans l'emploi du temps de la classe. 28 heures en 4e, auxquels s’ajoute- faire », analyse un membre de (5 heures au lieu de 6 heures Source : ministère de l'éducation nationale ront les enseignements facultatifs l’entourage du ministre. En classe possibles). Deux heures consa- comme le latin ou une langue de 3e, 15 % des enseignements, soit crées à « l’aide aux élèves et à grande difficulté scolaire ». Sur l’an- derniers mois. Les professeurs collège unique, le SNES affirme régionale. Il s’agit « des horaires 4 heures hebdomadaires, l’accompagnement de leur travail née, enfin, 10 heures de « vie de sont tout juste en train d’en mesu- qu’« il n’y a pas d’adhésion des plancher installés sous le ministère devraient, selon M. Lang, être personnel » s’ajoutent en lieu et classe », permettant d’aborder rer la portée : toutes les réunions profs à la réforme ». Bayrou, critique Denis Paget, proposés sous forme optionnelle. place des études dirigées à ces librement les problèmes que prévues dans les collèges n’ont pas Les itinéraires, rappelle un co-secrétaire général du SNES, Cette classe serait ainsi, selon enseignements obligatoires. rencontrent élèves et enseignants, encore eu lieu. Le principal conseiller de Jack Lang, sont alors que les enseignants de certains observateurs, celle qui Chaque collège dispose d’une sont prévues pour tous. syndicat d’enseignants du second « l’aboutissement d’une longue français, de maths, de langue et marquerait la plus grande rupture dotation horaire augmentée degré, le SNES-FSU, a voté contre histoire entamée il y a vingt ans, des d’histoire-géographie jugent leurs dans le collège unique. Son organi- – 28 heures hebdomadaires par    le projet présenté au Conseil supé- projets d’action éducative aux horaires trop faibles ». sation ne manquerait pas d’entraî- classe – pour s’organiser selon ses La création des « itinéraires de rieur de l’éducation, le 20 décem- parcours diversifiés : ils sont une Les dotations du ministère ner une diminution des horaires besoins. Certains pourront bénéfi- découverte » en 5e et 4e a soulevé bre 2001. Face à des troupes très autre manière de faire, mais avec doivent permettre à chaque disci- du tronc commun. Aucun texte cier de 4 heures de plus pour «la davantage de questions ces partagées sur la question du un ancrage disciplinaire ».Le pline enseignée au collège de n’est encore proposé par le ministère. « Nous avons encore un peu de temps », précise M. Lang. Dans la foulée, le nouveau De l’atome au résumé de texte, le « cahier des exigences » recense tout ce que le collégien doit savoir brevet des collèges promis pour 2005, rebaptisé brevet d’études QUE DOIT savoir un élève à l’issue de langue française sa source. En retour, chaque connaissent les étapes les plus importantes verte complètent ces apprentissages en fondamentales, pose de plus son parcours au collège ? Quelles compéten- matière est un affluent qui vient alimenter le du progrès scientifique. Avec ces référen- diversifiant les parcours possibles. épineux problèmes encore. ces, quelles connaissances doit-il maîtri- fleuve principal de la langue », écrit Jack ces, les collégiens doivent comprendre les Tout cela reste bien aride, reconnaît le Toujours envisagé comme «un ser ? La lecture de l’austère Bulletin officiel Lang dans la préface. différentes formes d’organisation politique, CNP, qui veut y voir un choix : la fonction élément déterminant pour l’orienta- de l’éducation nationale ne sera plus le seul Tout collégien doit donc être capable de économique et sociale et être capables de l’éducation n’est pas de distraire ni de tion vers des études ultérieures », moyen de découvrir les programmes scolai- « s’exprimer clairement et correctement, par d’avoir une réflexion sur les grands céder devant le « jeunisme », rappellent ses servira-t-il à conditionner le passa- res au collège. Le ministère de l’éducation oral et par écrit ». Il doit savoir lire diffé- courants de pensée et les religions. membres. Il faut une « discipline de ge dans les différentes secondes publie en effet pour la première fois un rents types de textes, faire le résumé d’une La culture scientifique et technique cons- l’esprit », « une rigueur intellectuelle », «un générales, technologiques ou « cahier des exigences » censé expliquer lecture, raconter un événement, justifier un titue un troisième pôle disciplinaire. Les col- effort de réflexion et de pensée » pour professionnelles ? « Il y a encore simplement aux enseignants et aux parents point de vue, écrire une lettre argumentée, légiens sont censés acquérir « une première accéder à la culture scolaire. des choix de principe à faire en ce ce que doivent savoir les collégiens. participer à un débat. Plus largement, le col- représentation cohérente de l’Univers » pour Plus gênant sans doute, le document reste qui concerne la classe qui Intitulé Qu’apprend-on au collège ? et dis- lège amène les élèves à maîtriser plusieurs que la nature et la technique soient plus difficile d’accès pour des parents d’élèves oriente », souligne-t-on du côté ponible en librairie lundi 21 janvier, le docu- langages fondamentaux (informatique, intelligibles. Ils apprennent à différencier non avertis. A cause des expressions du ministre délégué à l’enseigne- ment a été rédigé à partir des programmes mathématiques, langues vivantes, etc.). les certitudes des interrogations, les faits jargonnantes (« locuteurs natifs », « effets de ment professionnel, Jean-Luc actuels par le Conseil national des program- des hypothèses. Les atomes, les molécules, juxtaposition », etc.) qui ont échappé aux Mélenchon. Ce dernier avait mes (CNP), revu par le cabinet de Jack Lang    ’ les cellules sont des notions connues. Les rédacteurs. A cause surtout de la difficulté contesté la disparition des 4e et et soumis à des chercheurs, des inspecteurs Les collégiens doivent acquérir des « repè- élèves ont une « connaissance élémentaire » propre à l’exercice : faire simple sans trahir des 3e technologiques du collège, généraux et un responsable du SNES-FSU. res patrimoniaux », ce que le CNP appelle de la santé humaine. Ils maîtrisent notam- les textes officiels. confirmée par M. Lang. Les «3e à Diffusé à 200 000 exemplaires, il sera distri- « la culture des humanités ». En fin de troi- ment les principales fonctions biologiques projet professionnel », désormais bué gratuitement à tous les enseignants du sième, les élèves doivent pouvoir « situer les (nutrition, reproduction, etc.). L. Br. hébergées en lycée professionnel, collège. principaux événements de l’histoire humai- « Le plaisir de comprendre le monde s’avè- ont vu leurs effectifs augmenter La maîtrise de la langue, d’abord ! «Au ne ». Ils découvrent le sens et l’intérêt de re parfois si grand par lui-même qu’il semble e Qu’apprend-on au collège ? CNDP et XO édi- de 8 % cette année. travers d’étapes qui vont de la maternelle à quelques grandes œuvres artistiques. Ils presque pouvoir se passer de justifications », tions, 185 pages, 9,9 euros, préface de Jack l’université, l’enseignement est un tout et la disposent de bases en géographie et affirme le CNP. Les itinéraires de décou- Lang, en librairie le 21 janvier. Nathalie Guibert    «   » François Dubet, sociologue, directeur de recherche à l’Ehess

La feuille format A 4 arbore une Traduit dans la langue du métier, « La culture commune, c’est ce que doit maîtriser tout individu » série de blocs rectangulaires cela donne, pêle-mêle : « 36 heures menacés de toutes parts par une par prof, par année et par division », PROFESSEUR de sociologie à Mon second jugement est plus aujourd’hui à la scolarité obliga- minimum, tout individu, que ce rangée de flèches : « prof 1 », « 2 heures consécutives élève », « une l’université Bordeaux-II, direc- négatif. Ce texte est visiblement le toire, il faut préciser quelles sont soit en histoire, en mathémati- « prof 2 », « concertation »… Sur la bascule de parcours à la mi-année teur d’études à l’Ecole des hau- résultat de la machinerie ministé- les compétences et les connais- ques ou en langues. Sans cher- table du bureau de Jean-Pierre Jave- pour passer au deuxième itinéraire », tes études en sciences sociales rielle. Même s’il évite globalement sances garanties à tout élève sor- cher à en faire des historiens ou lot, l’organisation des itinéraires de « deux barrettes (comprendre : (Ehess), François Dubet a piloté, la langue de bois, il reste long, tant de troisième. C’est la même des mathématiciens. découverte des 5e montre sa redou- plage horaire bloquée pour toutes en 1999, le débat national sur le lourd et extrêmement précis : il question que celle posée il y a un Certains craignent que cette table technicité. La prochaine les classes concernées) par semaine, collège. Il est l’auteur, avec Marie paraît destiné aux professionnels siècle pour l’école élémentaire démarche ne conduise à l’ins- rentrée scolaire se prépare au une pour trois classes de 5e le lundi, la Duru-Bellat, de L’Hypocrisie scolai- de l’éducation beaucoup plus mais c’est essentiel : cela doit tauration d’un « smic culturel ». collège du Moulin-à-Vent, dans la deuxième pour les trois autres classes re, pour un collège enfin démocrati- qu’aux parents ou à l’opinion nous permettre de décrocher le Qu’en pensez-vous ? ville nouvelle de Cergy-le-Haut (Val- le jeudi », « des binômes de profs que (Seuil). publique. Il serait bon qu’une ver- collège du lycée général pour Face à ce texte, on aura proba- d’Oise), où l’on accueille 820 élèves. travaillant à la même heure », etc. Quel regard portez-vous sur le sion lisible par tout le monde soit qu’il ne soit plus considéré com- blement les mêmes réactions que Les itinéraires sont un « dispositif, Le collège en a vu d’autres. L’ordi- « cahier des exigences » élaboré me le premier étage du lycée, depuis la réforme du lycée en et non pas une réforme », selon le nateur prépare le boulot, l’adminis- par le ministère ? « La définition mais comme le dernier étage de 1902 : le niveau baisse ! Il faut principal. « Encore flous », selon ses tration « optimise ». Des ensei- Je porte un double jugement. d’un socle commun la scolarité obligatoire. redire que la définition d’un socle profs. Ils doivent, quoi qu’il en soit, gnants sont partants pour cette Ma première lecture est positive. n’interdit pas aux Pourquoi est-il si difficile de commun n’interdit pas aux élèves s’insérer dans la mécanique des nouveauté « obligatoire pour les C’est la première fois que l’on élèves qui le veulent définir le contenu de cette qui le veulent ou qui le peuvent emplois du temps. Voilà deux élèves, mais basée sur le volontariat essaye de définir des références d’aller plus loin » culture commune ? d’aller plus loin que ces savoirs élé- heures hebdomadaires à placer, des profs ». Pascal, professeur scolaires propres au collège. Jus- F D Sa définition suppose des sacrifi- mentaires. Le texte l’exprime associant deux enseignants de d’histoire-géographie, travaille déjà que-là, il allait de soi que le collège  / ces. On ne fera pas apprendre tou- d’ailleurs assez bien : la culture deux disciplines. Pour y parvenir, avec Laurence, professeur d’anglais, était une préparation au lycée, que te l’histoire ou toute la littérature commune est un socle, l’ency- une seule solution : l’administra- sur la notion de liberté en France et sa finalité était déterminée par ce réalisée. J’aurais aimé, par ailleurs, aux élèves. C’est là, d’ailleurs, que clopédisme reste un horizon tion a dû « sacrifier l’un des aux Etats-Unis. « Il n’y a que le minis- qu’on devait savoir en terminale. que ce texte soit sanctionné par la se situe la principale poche de possible. critères » du ministère, en l’occur- tère qui pense que les profs ne Ce document marque donc un représentation nationale pour sor- résistance, de la part d’ensei- En amont, cela soulève le pro- rence le libre choix des élèves parlent pas entre eux. » Pascal ne geste politique fort. Il ne définit tir d’un débat interne à l’éducation gnants formés en tant que spécia- blème de la définition du métier parmi quatre thématiques voit nulle révolution, juste un pas les exigences par le haut – ce nationale. listes pointus d’une discipline. d’enseignant : leur mission est possibles. Ils les aborderont toutes « cadre où faire entrer nos projets ». qui est exigible des meilleurs, des Pourquoi la définition de la La culture commune est fonda- d’abord de s’assurer que tous les successivement – deux en 5e, puis Les élèves seront peut-être les plus futurs étudiants en classes prépara- « culture commune » est-elle mentalement un choix politique, élèves maîtrisent ces compéten- deux en 4e – mais dans l’ordre fixé perturbés. « Ils risquent de nous toires – mais par le bas, aujourd’hui indispensable au beaucoup plus qu’une question ces de base. par l’équipe. Ce sera « Shakespeare, demander : “Mais on est en cours de c’est-à-dire les connaissances et collège ? de technique pédagogique. C’est Roméo et Juliette » (anglais et quoi, là, monsieur ?” » les compétences élémentaires Pour une question de bon sens. le pari de définir, dans la société Propos recueillis par français) ou « PAO et manifestation attendues de tout élève. Comme le collège correspond actuelle, ce que doit maîtriser, au Luc Bronner sportive » (technologie et EPS), etc. N. G. 10/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 SOCIÉTÉ Un homme condamné Le cannabis s’est banalisé, l’alcool est La sortie du RMI à cinq ans de prison de plus en plus perçu comme une drogue ne débouche pas souvent remis en liberté après sur un emploi durable Selon l’Observatoire des drogues et toxicomanies, la distinction entre une bévue judiciaire substances licites et illicites s’est estompée dans la perception des Français Le gain lié à un retour au travail reste faible

NANCY LES FRANÇAIS évoluent dans LE REVENU minimum d’inser- d’un emploi est si faible que l’alloca- de notre correspondante leur perception des drogues et de tion (RMI) a atténué les difficultés taire reste durablement assisté », Férid Haya, 34 ans, condamné à leurs dangers, mais semblent de nombreux ménages pauvres précise Economie et statistique. cinq ans de prison par la cour d’as- n’avoir encore épousé que partiel- mais ceux qui en ont bénéficié, ou Ce schéma-là se vérifie-t-il dans sises de Meurthe-et-Moselle en lement les nouvelles orientations qui le perçoivent encore, n’ont pas les faits ? D’après l’une des études, novembre 2001 pour coups et bles- de la politique de lutte contre la tous – loin s’en faut – retrouvé du 74 % des ménages au RMI verraient sures volontaires ayant entraîné la toxicomanie. C’est l’impression en travail. Plusieurs études, réunies leur revenu disponible augmenter mort sans intention de la donner, demi-teinte qui émane du nou- dans le dernier numéro d’Economie s’ils reprenaient un emploi. Mais est libre. Une liberté qu’il doit à un veau rapport « Drogues et dépen- et statistique et publiées jeudi 17 jan- ces gains sont souvent faibles. La petit dysfonctionnement de la dances, indicateurs et tendances vier par l’Insee, montrent que le moitié des mères isolées verraient machine judiciaire et que son avo- 2002 », que l’Observatoire français bilan de ce dispositif, vieux de trei- leurs ressources baisser si elles se cate s’est empressée de faire cons- des drogues et des toxicomanies ze ans, est « mitigé » en matière remettaient au travail, en raison de tater. Il semblerait qu’une requête (OFDT) devait rendre public jeudi d’insertion professionnelle, même coûts supplémentaires engendrés n’ait pas été transmise à temps au 17 janvier. Outre l’édition sous for- si le nombre de personnes qui y par la reprise d’activité, qui ne parquet général, en raison d’un me de livre gratuit, le rapport est sont affiliées a diminué de 5,3 % en seraient pas compensés par le salai- changement de logiciel. disponible en ligne sur le site métropole, entre 1999 et 2000 ; en re. De même, un RMiste ne tirerait Au lendemain du procès, qui a www.drogues.gouv.fr. juin 2001, ils étaient un peu moins aucun bénéfice en retravaillant à valu cinq ans de prison à son client Si l’alcool est de plus en plus per- de 1,1 million à percevoir ce mini- mi-temps sur la base du smic horai- impliqué dans une rixe mortelle, çu comme une drogue, malgré son ma social (de 405 euros pour une re. Situation identique pour un cou- Me Delphine Mercier a fait appel caractère licite, sa dangerosité est personne seule sans enfant). ple avec deux enfants, où l’un des de la décision. « C’était logique puis- largement sous-estimée. Toutefois, D’après Economie et statistique,la conjoints accepterait un temps que j’avais plaidé l’acquittement », la politique de réduction des risques moitié, seulement, des personnes plein payé au salaire minimum. indique-t-elle. Elle a assorti sa rencontre une adhésion de plus en qui touchaient le RMI en décem- Cela étant, insiste Economie et sta- requête, le 3 décembre 2001, d’une plus forte. Par ailleurs, l’expérimen- bre 1996 ont trouvé un emploi ou tistique, « le faible taux de retour à demande de mise en liberté dépo- tation des drogues illicites est en un stage rémunéré au cours des l’emploi » des allocataires n’est pas sée auprès de la chambre de l’ins- hausse, en particulier s’agissant du vingt et un mois qui ont suivi. Dans dû au fait que ceux-ci ont des préten- truction de la cour d’appel de Nan- cannabis chez les jeunes à la fin de l’OFDT. A la suite du rapport chez les usagers injecteurs (16 % la grande majorité des cas, ce retour tions salariales élevées pour accep- cy. Une question qui, selon le code l’adolescence (41 % des filles de Roques en 1998, les pouvoirs en 1999) tend à décroître depuis au travail n’était pas durable : seuls ter une proposition d’embauche : de procédure pénale, aurait dû être 17 ans et 50 % des garçons du même publics avaient en effet substitué 1994, indique le rapport. Ce n’est 8,6 % des allocataires avaient été deux chômeurs au RMI sur trois sou- étudiée dans les vingt jours suivant âge en ont l’expérience, ce chiffre une classification des substances pas le cas pour le virus de l’hépati- employés sans discontinuer entre le haitent, au plus, le smic horaire sa formulation. Le 26 décembre, atteignant 60 % chez les garçons de selon leur dangerosité à la distinc- te C (VHC), présent chez 63 % des début de 1997 et septembre 1998. pour travailler alors qu’environ l’avocate, sans nouvelles du dos- 19 ans). « La consommation de tabac tion entre celles ayant un caractè- usagers injecteurs en 1999, contre Cette précarité se retrouve dans 65 % des autres demandeurs d’em- sier, tire les conclusions de ce silen- a baissé au cours des années 1990, re licite et celles qui sont illicites. 51 % en 1994. Signe encourageant le statut juridique des activités ploi demandent au moins cette rétri- ce judiciaire et interpelle la cour sauf pour les jeunes, note Jean- Cette nouvelle approche s’était tra- néanmoins, le nombre de décès exercées : 37 % d’entre elles bution-là. De même, les RMistes qui d’appel de Nancy, pour lui indiquer Michel Costes, directeur de l’OFDT. duite dans le plan triennal liés à l’usage de drogues a été divi- étaient, en réalité, des emplois renouent avec l’emploi acceptent que son client est illégalement déte- Mais elle est restée stable pour l’alcool 1999-2001 de la Mission interminis- sé par près de cinq (564 décès en publics aidés ou des stages en des salaires beaucoup plus bas que nu. Dans les heures qui suivent, un et les médicaments psychotropes térielle de lutte contre la drogue et 1994, 120 en 2000). Des résultats entreprise, alors que l’on dénom- les autres catégories de chômeurs. fax du parquet général ordonnant – sauf les antidépresseurs, dont la con- la toxicomanie. « Il faut cependant qu’il est tentant de corréler avec le brait un quart de personnes Cependant, les pouvoirs publics sa libération est transmis à l’admi- sommation est en augmentation. » relativiser l’évolution dans l’opinion, développement de la politique de embauchées pour une durée indé- ont pris, au cours des dernières nistration pénitentiaire, ouvrant Les perceptions et opinions de met en garde Jean-Michel Costes. réduction des risques (traitements terminée. En règle générale, les années, plusieurs mesures de maniè- les portes de la prison à Férid. la population française sont analy- Les Français se focalisent encore sur de substitution aux opiacés, acces- emplois occupés procuraient des re à ce que l’emploi soit plus attractif, sées à partir d’une enquête télé- la dangerosité des drogues illicites, sibilité du matériel d’injection stéri- salaires très modestes (610 euros pour les RMistes notamment : allon- «     » phonique en population générale alors que le problème majeur de san- le et diminution des pratiques d’in- nets mensuels, en moyenne). gement de la période pendant laquel- Celui-ci se retrouve donc libre, réalisée en avril 1999 auprès de té publique est posé par le tabac et jection intraveineuse). le un revenu du travail et un mini- sans contrôle judiciaire, avec pour 2 000 personnes âgées de 15 à l’alcool. » Ces politiques publiques «   » mum social peuvent être cumulés, seule contrainte l’obligation de fai- 75 ans (enquête Eropp). En tête recueillent une forte adhésion de Dans ces conditions, un alloca- création d’une aide à la reprise d’acti- re connaître son adresse à la jus- des produits le plus souvent cités   la majorité des 15-75 ans : 81 % taire a-t-il intérêt à retravailler ? vité des femmes, modification des tice. « Ne dramatisons pas, mon spontanément en tant que drogue Associées dans l’esprit de la gran- d’avis favorables pour les produits En acceptant d’être recruté par modes de calcul des aides au loge- client n’est pas un homme dange- par les 15-75 ans arrive le cannabis de majorité des Français (85 %) à de substitution, 63 % d’opinions une entreprise, il va perdre, à ment, pour que ceux qui « sortent » reux, ce n’est pas le Chinois !, relati- (78 %), devant la cocaïne (54 %), un danger immédiat pour la santé, positives pour la vente libre des moyen terme, tout ou partie de du RMI ne voient pas leurs ressour- vise Me Mercier, faisant allusion à l’héroïne (45 %), l’ecstasy (39 %), le l’héroïne et la cocaïne, ainsi que seringues. 53 % des personnes son RMI, ainsi que le bénéfice de ces s’effondrer. Ces nouvelles disposi- Jean-Claude Bonnal, soupçonné LSD (27 %), le tabac (21 %), l’al- les autres drogues illicites seraient interrogées ne sont pas hostiles à certaines exonérations, et ses tions semblent porter leurs fruits, d’avoir tué six personnes après sa cool (20 %) et le crack (12 %). Le responsables de quelques centai- la distribution contrôlée d’héroï- aides au logement sont suscepti- comme le montre une des études : remise en liberté. C’est quelqu’un taux de citation spontané de l’al- nes de décès par an, rappelle le rap- ne, tandis qu’un tiers d’entre elles bles de diminuer. Si, dans le même rémunéré au smic, un célibataire de calme, qui a un domicile et a cool s’est accru par rapport à 1997, port. En revanche, 60 000 décès est favorable à l’autorisation sous temps, son salaire est bas, il va RMiste est désormais gagnant finan- retrouvé le travail qu’il occupait où ce produit n’était mentionné annuels sont imputés au tabac et conditions de l’usage du cannabis peut-être se dire que l’opération cièrement s’il reprend un emploi. Il avant son incarcération. » Il est que par 14 % des personnes inter- 45 000 à l’alcool. et 17 % se prononcent pour sa n’est pas avantageuse, financière- reste à savoir si ces réformes incite- chargé de l’entretien des espaces rogées. « L’évolution la plus signifi- Le rapport confirme l’existence mise en vente libre. Enfin, plus des ment parlant, et qu’il vaut mieux ront les allocataires à proposer leur verts pour une association de réin- cative dans cette enquête est à rap- d’une population d’usagers d’opia- deux tiers des 15-75 ans se pronon- continuer à vivre de prestations : il force de travail, « ce qui ne peut être sertion. Son emploi lui a été con- procher du changement concomi- cés ou de cocaïne « à problèmes », cent en faveur de l’usage thérapeu- tomberait dans une « trappe à inac- encore fait, faute de données », préci- servé pendant sa brève détention. tant des orientations politiques en évaluée entre 150 000 et tique du cannabis. tivité », expression forgée par cer- se Economie et statistique. Le 26 février 1999, la vie de Férid matière de drogues et de toxicoma- 180 000 personnes en 1999. La pré- tains économistes pour désigner avait basculé. Pensionnaire d’un nie », souligne le directeur de valence du virus du sida (VIH) Paul Benkimoun « la situation où le gain à la reprise Bertrand Bissuel foyer Sonacotra de Nancy, il s’était battu avec un autre résident. Armé d’un pied de table et d’une chaîne de vélo alourdie de deux cadenas, En dix ans, quatre fois plus de « fumeurs de joints » interpellés Férid avait infligé de graves blessu- Méningite : la campagne res à son adversaire, qui était mort EN DÉPIT de l’évolution des France. Au même titre que les héroï- l’activité policière sur le trafic de has- une semaine plus tard. Libre, sur politiques pénales, les forces de nomanes ou les amateurs d’ecstasy, chisch. Dépourvus d’indicateurs de vaccination a commencé décision de la chambre d’accusa- police ou de gendarmerie ne font ces dizaines de milliers de fumeurs dans les milieux plus aisés de la tion, il avait comparu devant la preuve d’aucune tolérance particuliè- de haschisch restent toujours expo- cocaïne ou des drogues de synthèse, DANS le Puy-de- cour d’assises un an et demi plus re à l’égard des consommateurs de sés, aux termes de la loi controver- les forces de police auraient concen- Dôme, une campa- tard et s’était retrouvé emprisonné drogue. En 2000, plus de 100 000 per- sée de 1970, à des sanctions pénales tré leurs efforts « vers les milieux gne de vaccination au lendemain du procès. Pour sonnes ont été interpellées pour pouvant aller jusqu’à une peine populaires et les cités », où se négo- sans précédent Me Mercier, l’« erreur de la cour infraction à la législation sur les stu- d’emprisonnement ferme. cie le haschisch et où « la politique contre la méningite d’appel, dont le parquet général a péfiants (ILS), dont 83 000 pour sim- pénale oriente toujours ses investiga- a commencé, mer- tiré toutes les conclusions, n’a fait ple usage de produits illicites et «    » tions, analyse M. Duprez. Pour s’atta- credi 16 janvier. Les qu’anticiper la mise en liberté proba- 11 000 pour « usage-revente », Or seules 15 000 interpellations quer aux nouvelles drogues, il fau- élèves du lycée ble de mon client ». « Cela prouve selon des statistiques policières ren- pour usage ont connu, en 1999, une drait réorienter le travail policier vers Ambroise-Brugière que l’erreur est humaine et la justice dues publiques, jeudi 17 janvier, par suite judiciaire, suivie d’une d’autres milieux sociaux plus aisés, de Clermont- aussi », ajoute-t-elle. Cette mise en l’Observatoire français des drogues condamnation, « liée le plus souvent qui consomment sans inquiétude des Ferrand ont été par- liberté, toutefois, n’est pas définiti- et toxicomanies (OFDT). « En hausse à une autre infraction à la législation produits parfois plus dangereux ». mi les premiers ve. L’intéressé, s’il maintient son constante depuis les années 1970, ces sur les stupéfiants (trafic) ».Sile Le nombre élevé des interpella- patients à recevoir appel, sera rejugé dans quelques interpellations concernent principale- nombre de ces condamnations est tions résulterait enfin des méthodes DARGENT VINCENT une dose de vaccin, mois, probablement par la cour ment des usagers (94 % du total), et resté stable au cours de la décen- employées par les forces de l’ordre en présence de Lucien Abenhaïm, responsable de la direction généra- d’assises de la Moselle. S’il se désis- plus particulièrement des consomma- nie, les incarcérations de toxicoma- pour lutter contre un trafic difficile à le de la santé (photo). Quelque 70 000 jeunes, âgés de deux mois à te, il s’attend qu’on vienne lui signi- teurs de cannabis », précise l’observa- nes n’ont pas cessé de diminuer, appréhender en flagrant délit. Pour vingt ans, doivent subir cette opération d’ici au 9 février. fier prochainement qu’il lui reste toire, qui évalue à 5 % la proportion passant de 1 200 en 1993 à 200 au obtenir des renseignements, la police cinq années de prison à purger. de personnes interpellées, chaque 1er novembre 2000. « Les alternati- procède alors à des « interpellations DÉPÊCHES année, parmi les 1,7 million d’usa- ves aux poursuites judiciaires sont de massives d’usagers invités à dénoncer Monique Raux gers réguliers de produits illicites en plus en plus fréquemment appli- leur dealer sur des photos pour éviter a ISLAM : le ministre de l’intérieur, Daniel Vaillant, a annoncé, quées, suivant en cela les recomman- une poursuite judiciaire », ont pu mercredi 16 janvier, que l’élection d’une instance représentative du dations d’une circulaire ministérielle observer MM. Duprez et Kokoreff culte musulman pourrait se tenir avant l’élection présidentielle. «La de juin 1999 », explique Jean-Pierre dans leurs enquêtes de terrain. A décision définitive à ce sujet sera prise très prochainement », a-t-il ajouté, Costes, le directeur de l’OFDT. charge, ensuite, aux enquêteurs de mais le processus a atteint « un stade quasi irréversible ». L’échéance la Cette inflexion de la politique remonter des filières qui dépassent plus souvent évoquée est celle du mois de mars. Déjà, des comités régio- pénale n’a toutefois rien changé à rarement le stade des 250 000 petits naux électoraux (Corelec) ont été mis en place dans les régions, sous la l’activité policière, le nombre d’inter- revendeurs de quartier recensés par direction d’une association nationale installée rue Lecourbe, à Paris. pellations d’usagers-revendeurs de l’économiste Pierre Kopp, dans un a JUSTICE : une information judiciaire a été ouverte mercredi cannabis ayant même été multiplié ouvrage sur le coût social des dro- 16 janvier dans l’affaire des cinq enseignants de Châteauroux par quatre en dix ans, passant de gues licites et illicites. « Qu’il y ait une (Indre) qui avaient déshabillé 55 élèves d’une école primaire, le 20 000 en 1990 à 82 000 en 2000. Ce sanction prononcée ou un simple rap- 18 décembre, après un vol d’argent. Le procureur a ouvert une infor- constat « contredit le discours officiel pel à la loi, le flux des usagers et des mation contre X... pour « violence sans incapacité sur mineurs de moins de la hiérarchie policière sur la tolé- petits revendeurs est tel qu’il consom- de quinze ans par personne chargée d’une mission de service public dans rance de fait dont bénéficieraient les me en permanence des milliers d’heu- l’exercice de ses fonctions ». Les enseignants, suspendus provisoire- simples usagers au bénéfice d’une res de travail dans la police et le systè- ment, passeront en conseil de discipline à partir du 30 janvier. lutte renforcée contre les trafi- me judiciaire », analyse M. Kopp. a INCENDIE : deux personnes sont mortes à Paris dans un incen- quants », estime Dominique Duprez, Avec le coût élevé des incarcérations, die qui s’est déclaré dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 janvier, à chercheur au CNRS et auteur, avec la répression de la consommation de 3 heures, dans un immeuble squatté de trois étages situé dans le Michel Kokoreff, des Mondes de la stupéfiants était évaluée par l’écono- 20e arrondissement. L’origine du sinistre n’a pas été déterminée. drogue (Odile Jacob, 2000). miste à 585 millions d’euros en 1995, a FAIT DIVERS : un homme de 40 ans a gardé en otage pendant plu- Pour les deux sociologues, la mon- contre 213 alloués la même année au sieurs heures, mercredi 16 janvier, le directeur de l’hôpital psychiatri- tée en puissance d’une « police du traitement médical de la toxicoma- que Esquirol de Saint-Maurice (Val-de-Marne) ainsi que la directrice cannabis » au cours des années nie – des sommes qui, assure-t-il, adjointe de l’établissement. L’homme, équipé d’une arme factice, a été 1990 serait consécutive à la forte sont toujours d’actualité. interpellé par des policiers du RAID. Il réclamait 60 000 euros au titre diminution de l’usage d’héroïne, d’une réparation morale après le décès d’une proche dans l’établissement. contribuant au « recentrage » de Alexandre Garcia LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/11 RÉGIONS Malgré ses difficultés, le Futuroscope a créé La colère des viticulteurs un « modèle poitevin » de développement local du Languedoc-Roussillon Le parc d’attractions lancé par René Monory en 1984 a été rattrapé par l’évolution technologique. Ils reprochent au ministre de l’agriculture, Mais l’idée d’une création d’entreprise par une collectivité séduit toujours les élus régionaux Jean Glavany, de « perdre son temps à Bruxelles »

DÉBUT novembre 2001, la direc- Elus et industriels l’assurent : trent des réticences. Ce seul pro- tion du Futuroscope annonçait un les vicissitudes du parc d’attrac- EN PERTE DE VITESSE jet est estimé à 37 millions plan de redressement pour stop- tions depuis deux ans n’ont, pour Nombre de visiteurs, en millions d’euros et espère attirer per l’érosion du nombre de visi- l’heure, aucune incidence sur les 900 000 visiteurs par an. Mercredi 16 janvier, teurs. Au même moment, la tech- activités qui se sont développées 3,0 2,9 Magelis connaît des débuts hési- à Béziers, nopole mitoyenne inaugurait un à sa périphérie. Seules l’hôtellerie tants. Le contexte économique 5 000 viticulteurs immeuble de 7 000 m2, dont tous et la restauration, dont le chiffre n’est guère porteur, plusieurs ont défilé 2,5 les bureaux avaient été réservés d’affaires est directement lié à l’af- entreprises du secteur de l’image pour demander depuis quatre mois. Dans la fluence touristique, souffrent. Les rencontrent des difficultés. Les au gouvernement de mettre en œuvre Vienne, la bonne nouvelle a atté- autres entreprises vivent désor- 2,0 2,3 parcs d’attractions subissent éga- nué la mauvaise. Elle est avancée, mais leur propre vie. lement un creux un peu partout les mesures d’aide dans un beau consensus, face à Alors la technopole poitevine en France. Mais les élus à l’origine et de distillation ceux qui enterrent déjà un modèle a-t-elle encore besoin du Futuro- 1,5 du projet espèrent créer environ annoncées en de développement original, né en scope pour prospérer ? Françoise 2 000 emplois d’ici 2007 et redyna- septembre 2001. 1987 dans un champ des environs Vilain, directrice générale de la miser ainsi le département. Des incidents de Poitiers. chambre de commerce et d’indus- 1,0 Le conseil régional de Poitou- ont marqué la fin Après un début laborieux, l’ini- trie (CCI) de la Vienne, le pense. Charentes, présidé par Jean- de la manifestation. tiative du conseil général et de « Il manquerait un levier », esti- 0,5 Pierre Raffarin (DL), est venu sou-  / son président, le centriste René me-t-elle. Le conseil général fait tenir l’initiative. Il s’est aussi inves- Monory, a connu un succès ines- la même analyse : il a décidé de 0,2 ti dans le Naturascope que René PLUSIEURS incidents ont fin à Bruxelles », et de ne pas met- péré. En quinze ans, l’assemblée consentir une baisse de loyer et 0 Monory souhaite, depuis deux émaillé une manifestation de tre en œuvre assez vite les mesu- territoriale a investi 300 millions un budget de promotion au grou- 88 90 92 94 96 98 00 ans, implanter à Monts-sur- 5 000 viticulteurs, mercredi 16 jan- res d’aide et de distillation annon- d’euros dans le développement pe Amaury, repreneur des activi- Source : Observatoire économique de la CCIV Guesnes, dans son fief de Loudun. vier, à Béziers (Hérault), rapporte cées le 25 septembre 2001. Avant tés d’attractions en 2000 pour L’investissement initial est estimé notre correspondant Richard Ben- le départ de la manifestation, 43,23 millions d’euros. « Le Futu- d’euros d’ici 2007. Une cinquantai- à 50 millions d’euros. Le parc aura guigui. Un commando d’une dou- M. Glavany a assuré qu’il tiendrait Cette initiative roscope porte en lui l’image du suc- ne d’entreprises, une dizaine de pour thème la planète et l’environ- zaine de manifestants a d’abord ses « engagements ». cès », constate Gérard Biette, studios et une trentaine d’auteurs nement. Le président du conseil mis à sac les locaux désaffectés « entrepreneuriale » ancien directeur du parc, aujour- se sont déjà installés à Angoulê- général espère voir naître ensuite d’une société de négoce impli-    ’ d’hui chargé de ce dossier au me, créant 700 emplois. Sept éco- « une véritable économie de l’envi- quée dans un récent trafic de vins Dans l’Ouest, une cinquantaine publique fait conseil général. les se sont ouvertes, qui ronnement », basée sur le dévelop- italiens. Alors que le défilé se dis- d’éleveurs ont empêché la circula- Cette initiative « entrepreneu- accueillent 650 étudiants. pement durable. La réalisation en persait, d’autres viticulteurs ont tion des trains pendant plusieurs des émules dans riale » publique, lancée en Jacques Bobe, président (UDF) a été confiée à Denis Laming, incendié des poubelles aux abords heures, mercredi. Les éleveurs 1984 dans l’indifférence générale du conseil général et de Magelis, a l’architecte du Futuroscope. Mais de la sous-préfecture. Durant jugent insuffisantes les mesures la région par M. Monory, a fait aujourd’hui compris la nécessité, pour renfor- elle se heurte pour l’heure à l’op- deux heures, un millier de manifes- d’aides à la filière bovine annon- des émules dans la région. Dans cer son projet, d’un équivalent position d’écologistes, qui contes- tants se sont opposés aux CRS, cées le 7 janvier. La SNCF a porté la Charente voisine, le conseil charentais du Futuroscope. C’est tent le défrichement de 23 hecta- des tirs de grenades lacrymogènes plainte contre X... après la colli- du Futuroscope et 130 millions général et la municipalité d’An- le rôle dévolu au futur parc Tintin, res de la forêt de Scévolles. répondant à des jets de billes sion entre un train d’essai et un dans la technopole, en partie com- goulême se sont inspirés, depuis un espace de découverte autour D’autres projets de parcs à thè- d’acier. Des incendies ont été pro- engin de maintenance placé sur pensés par la taxe professionnel- 1997, du modèle poitevin. L’idée, de la BD et de l’image, coiffé par me tentent d’émerger un peu par- voqués durant une partie de la les rails près de Tiercé (Maine-et- le. 150 entreprises de pointe et baptisée Magelis, est de créer un une réplique de la fusée de Hergé, tout en France, afin de dynamiser nuit. Loire). Son président, Louis Gal- une douzaine de centres d’ensei- « Los Angeles français de l’anima- haute de 53 m. L’initiative, qui leur environnement. Dans le Puy- Frappés par une crise de sur- lois, fait le lien entre cet accident gnement ou de recherche se sont tion » dans ce qui était déjà la aurait dû aboutir en 2001, connaît de-Dôme, Vulcania, soutenu à production, aggravée par les évo- et les manifestations qui se dérou- agglutinés, depuis dix ans, autour capitale de la bande dessinée et quelques retards : le premier ter- bout de bras par Valéry Giscard lutions de la consommation et la laient au même moment. Le minis- des bâtiments futuristes. Depuis de drainer un marché estimé à rain pressenti pour son implanta- d’Estaing, le président de la concurrence des vins de l’hémis- tre des transports, Jean-Claude 1990, le nombre d’emplois a pro- 183 millions d’euros par an. C’est tion s’est avéré inondable, le région Auvergne, doit être inaugu- phère Sud (le Monde du 4 octobre Gayssot, a condamné le « grave gressé 3,5 fois plus vite dans la à Angoulême qu’a notamment second pollué par l’ancien proprié- ré en février. Autant de paris 2001), les viticulteurs en appellent incident » de Tiercé, estimant que Vienne que dans le reste de la été créé Kirikou et la sorcière, un taire, la Société nationale des pou- audacieux, comme le fut le Futu- au premier ministre. Ils repro- « la mise en cause de la sécurité France, alors que le département dessin animé qui a connu un dres et explosifs (SNPE). Sur le roscope en 1984. chent au ministre de l’agriculture, (…) ne peut se justifier par la défen- en avait perdu 10 000 dans la grand succès. Le syndicat mixte nouveau site pressenti, ce sont, Jean Glavany, de « perdre son se d’aucune cause, fût-elle la décennie précédente. compte investir 213 millions cette fois, les riverains qui mon- Benoît Hopquin temps dans des négociations sans meilleure ». La Vienne baisse de moitié le loyer du parc de loisirs concédé au groupe Amaury

POITIERS dont les principales lignes, décli- néanmoins à soutenir activement le de notre correspondant nées autour du concept « Planète plan de relance des gestionnaires Le Futuroscope s’engage dans un Futuroscope », seront présentées à du parc. Il investira à cette fin plan d’économies. Le parc de loisirs Paris dans quelques jours, les diri- 2,286 millions d’euros par an pour de la Vienne enregistre en effet geants ont donc entrepris de faire « promouvoir la Vienne et l’élément depuis plusieurs années une baisse des économies sérieuses. Premier de notoriété majeur que constitue de sa fréquentation et traverse une train de mesures : la renégociation pour elle le Futuroscope ». Cette passe difficile. Après avoir culminé à la baisse des loyers que l’entrepri- recherche d’un second souffle se à 2,8 millions de visiteurs en 1995, il se verse au conseil général de la traduit par une « externalisation », a connu une érosion, tombant à Vienne. Ne pouvant pas laisser per- c’est-à-dire la sous-traitance de 2,3 millions d’entrées en 2000. Les durer les difficultés du parc de loi- près du quart des effectifs. 211 chiffres de 2001 ne s’annoncent guè- sirs, le département a accepté de employés affectés à la maintenance re meilleurs, malgré une améliora- diviser ce loyer par deux pendant des installations sur les 870 salariés tion au second semestre. trois ans. Il passera de 5,488 mil- permanents du parc vont passer Désormais à la tête du parc, dont lions d’euros à 2,744 millions sous la coupe d’Edenkia, filiale de le conseil général de la Vienne lui a d’euros. Ce coup de pouce est assor- Dalkia et d’EDF. Le contrat passé concédé la gestion, le groupe Amau- ti d’une clause de « retour à bonne pour cinq ans entre le parc de loisirs ry est confronté à des pertes d’ex- fortune » qui permettra à la Vienne et cette entreprise porte sur 40 mil- ploitation cumulées dont le niveau de rentrer dans ses fonds si la thé- lions d’euros. se situe autour de 15,3 millions rapie porte ses fruits. Durant cette d’euros. Outre un plan marketing période, le département s’engage Alain Defaye Les vœux des élus cultivent optimisme et solidarité

QU’ILS soient maires ou adjoints, présidents de produisent ensemble. » Jean-Marie Bockel, patron PS conseils généraux ou régionaux, députés ou séna- de Mulhouse, ne veut pas, lui non plus, que son épou- teurs, les élus du peuple rivalisent d’ingéniosité dans se Marie-Odile soit oubliée dans les souhaits de leurs cartes de vœux 2002 pour démontrer que leur bonheur adressés à ses administrés alsaciens. ville, département, circonscription, grande ou petite région, est au cœur de la France et de l’Europe, « ,     » accueillante, ouverte sur les autres, aux avant-postes Le Lot « suit un bon cap », selon Martin Malvy pré- des technologies de demain. Bref, un modèle de soli- sident (PS) de l’agence de développement, tandis que darité et de dynamisme. Claudy Lebreton, président (PS) des Côtes-d’Armor se Comme à l’accoutumée, le maire (UDF) d’Issy-les- veut œcuménique : « On a tous quelque chose en Moulineaux, André Santini, grand mage de la cyberné- commun, des passions et des désirs, des doutes et des tique, envoie une « galacticarte » avec ses peines, des rêves et des émotions, des coups de « Meilleurs vœux numériques pour 2002 » tandis cœur…, ce cœur qui nous permet de les vivre et de les que la ville de Lyon lance « Bienvenue au futur ! ». partager. » Les élus de Montlouis-sur-Loire (Indre-et-Loire) se Dans l’Aisne, le sénateur Paul Girod (UDF) lance un contentent de mettre en avant, sur un carton qui res- appel pour que « notre construction européenne soit semble à un bouquet, une valeur inusable : « Ville un élément de paix, alors que la violence nous rappel- fleurie ». Le bucolique fait toujours recette lorsqu’on le chaque jour les fragilités de ce monde ». Le prési- veut attirer travailleurs et familles, même dans les dent du conseil régional des Pays de la Loire, le RPR mégalopoles et villes nouvelles. Ainsi Bussy-Saint- François Fillon, a, lui, opté pour un « cahier » de Georges (Seine-et-Marne) proclame : « L’esprit villa- vœux qui montre des mains et des doigts – il y a cinq ge souffle sur notre ville. » Les villes moyennes aussi départements dans la région, comme les cinq doigts ont des « défis à relever, qu’il s’agisse de l’environne- de la main –, pour conclure : « D’un même élan… ment ou de l’intercommunalité », souligne le prési- 3 millions d’hommes et de femmes forment le même dent de leur Fédération, Bruno Bourg-Broc, maire RPR vœu : le progrès partagé. » La région Limousin, prési- de Châlons-en-Champagne, qui ajoute : « Sans dog- dée par Robert Savy (PS), préfère les visages – quinze matisme et loin des querelles partisanes, nous place- paires d’yeux jalonnent la carte – et affirme : rons nos villes au cœur du débat public. » « Ensemble en Limousin vous irez loin. » Associé à son épouse Maryvonne, Philippe Adnot, Seule fausse note dans cet unanimisme optimiste, sénateur (non inscrit), président du conseil général de volontaire et solidaire, les vœux autonomistes de l’Aube, prend exemple sur l’orchestre symphonique l’Union démocratique bretonne (UDB) : « En nous du département pour faire profession de foi de solida- souhaitant à tous, pauvres humains, une année rité et écrit, « pour que ce soit médité » : « Les inter- 2002 moins bête et méchante que la précédente… » prètes sont des individualités brillantes mais pour autant ils n’atteignent leur plénitude que lorsqu’ils François Grosrichard 12/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 HORIZONS

L pleuvait sur Jérusa- lem, ce matin-là. Depuis l’aube, une A 46 ans, Daoud Ali averse glacée se déversait sur la ville figée par l’arrivée pré- coce de l’hiver. L’ex- Ahmad Abou Saoui I plosion a retenti très précisément à 7 h 30. Une forte détona- tion, suivie en écho par le bruit d’une chu- te d’objets métalliques. Ce mercredi était un paisible père 5 décembre, un attentat-suicide venait de se produire au bas de l’avenue King- David, non loin des murailles de la vieille ville. Au milieu de la rue encore déserte, de famille, sans attache des membres déchiquetés gisaient sur l’as- phalte. Baignés par la pluie qui lessivait déjà le sang. Une tache rouge souillait la façade d’un hôtel, au premier étage, sous partisane connue, une fenêtre forcée par la projection d’une partie du corps. La police arrivait déjà sur les lieux, hurlant au mégaphone aux très rares passants l’ordre de reculer, avant un musulman modéré. d’établir un périmètre de sécurité. L’attentat-suicide n’avait fait qu’une vic- time, son auteur. Quelques heures plus tard, la branche militaire du Djihad islami- Pourtant, le 5 décembre que, à Beyrouth, assurait, dans un commu- niqué, que l’objectif visé était l’hôtel en face duquel son militant s’était fait explo- ser et où « se trouvaient des dirigeants sio- 2001, il a perpétré nistes ». Contre toute vraisemblance, le Dji- had ajoutait que « le martyr héroïque » avait « préféré, face à des circonstances par- ticulières, devoir se faire exploser devant l’hô- un attentat-suicide tel, faisant de nombreuses victimes parmi les sionistes ». Deux ministres israéliens, Uzi Landau et Acher Ohanah, chargés de la sécurité intérieure et des cultes, se trou- en plein Jérusalem. vaient effectivement à l’intérieur de l’édifi- ce que venait de quitter quelques instants auparavant Ehoud Olmert, le maire de Jérusalem, venu effectuer sa gymnastique Sans autre victime quotidienne. L’explosion semblait pour- tant avoir pris de court le « martyr »,au beau milieu d’une artère déserte. Une explosion prématurée, comme c’est sou- que lui-même, et vent le cas. Très vite, un nom a circulé : un certain Daoud Ali Ashad, du village de Artas, près sans raison apparente UN de Bethléem. « Quand on a entendu ce KAMIKAZE nom, après l’attentat, on s’est demandé si cela n’était pas une erreur parce qu’il n’y a Ci-dessus : à Artas, personne de ce nom au village, raconte une affiche célèbre Mohamed, l’un des délégués municipaux. la mémoire de Daoud, On a passé en revue tous les gens dont le pré- « martyr » de la foi. nom est Daoud. On en a recensé quatre. Un TRÈS très jeune, deux vieux et un quatrième qui pouvait correspondre : Daoud Ali Ahmad Abou Saoui. Des amis de la famille sont allés à sa maison. Ils ont trouvé sa femme, Oum Mohamad. Ils lui ont demandé où était son mari. Elle a répondu qu’il s’était levé de bon matin, qu’il avait pris une douche, qu’il avait prié puis qu’il était parti au travail. Mais dans la rue, les enfants ont commencé à chanter “Daoud est mort ! Daoud est ORDINAIRE mort !”. Alors elle a compris. Elle a hurlé : “Si je m’étais douté de quelque chose, je qui est la principale force politique du villa- dats à l’attentat-suicide sont de jeunes très bien que si une seule personne, à Artas, S’il y avait eu de nouveau morts, quatre l’aurais gardé près de moi, même avec les ge, mais il n’était pas non plus un musulman hommes âgés de 20 à 25 ans. Daoud possé- avait été au courant, tout le monde l’aurait jours après l’attentat de Jérusalem et trois dents !” Elle a pleuré, crié, puis elle a atten- très strict. Jamais je ne me serais douté de ce dait même quelques terrains à Artas et à rapidement su. Peut-être que sa situation jours après celui de Haïfa, je peux vous du. Quand elle a constaté que son mari qu’il allait faire. Mais il a suivi la route qu’il proximité des colonies du Goush Ezion, financière était plus difficile qu’on le croit. garantir qu’Artas aurait été rasé. Ici, nous n’était toujours pas rentré pour la rupture avait choisie et il doit être au ciel, mainte- qui le mettaient, en théorie, à l’abri de sou- Peu de travail et pas moyen de tirer profit n’avons personne pour nous défendre et il du jeûne, en milieu d’après-midi, elle a dû nant. Le fait qu’il n’ait tué personne, c’est la cis financiers. de ses terres à cause des bouclages. Cela a est impossible de s’enfuir. Je ne suis pas le se rendre à l’évidence. » volonté de Dieu. Il n’y a pas à se dire satisfait pu jouer. Il s’est peut-être dit que le Djihad seul à le penser. Je ne crois pas que c’est en Artas est un petit village accroché à la ou pas. Des personnes dans le village m’ont ANS affiliations partisanes con- allait prendre soin de sa famille après sa faisant ce genre de chose qu’on arrivera à pente pierreuse d’une vallée située au sud dit qu’elles l’avaient vu dans leurs rêves et nues, dans un village où la politi- mort. On sait qu’ils ont de l’argent. Peut- avoir notre Etat. Si c’était le cas, j’aurais de Bethléem, en zone autonome palesti- qu’il leur disait que tout allait bien et qu’il que, comme les autres parties de être que cela leur a permis de lui laver plus été le premier à me faire exploser, poursuit nienne. La route qui y mène longe la « pis- ne fallait pas que l’on s’inquiète pour lui. » la vie, se mène au vu et au su de facilement le cerveau. » Une simple hypo- Mohamed. Depuis sa mort, tout le monde cine de Salomon », un ancien réservoir Ouël n’est pas le seul membre de sa tous, Daoud Ali Ahmad Abou thèse. A posteriori, Mohamed ne se rap- a changé d’attitude face à la famille. On aujourd’hui à sec, puis surplombe un famille que l’attentat perpétré par son SaouiS n’avait pas pris part à la première pelle d’ailleurs que d’une chose : avoir voudrait bien les aider, mais, en même monastère catholique, lequel fait face au père a laissé sans réponse. L’un de ses Intifada. Il n’avait jamais été arrêté par entendu Daoud annoncer prochainement temps, chacun prend un peu de distance minaret de la principale mosquée de la oncles, Mahmoud, un cheikh âgé qui les soldats israéliens pour quelque raison son départ à l’étranger. « Il disait à qui pour ne pas donner l’impression que cette localité. Le paysage, idyllique, est barré prend soin de la mosquée du village, se que ce soit. Il ne comptait pas d’amis par- voulait l’entendre qu’il allait partir après la aide est le résultat d’un marché conclu dans le lointain par la muraille des mai- plonge dans ses souvenirs, triturant ner- ticulièrement chers tombés sous les bal- fin du ramadan. Qu’il avait conclu un con- avant l’attentat. Pour ne pas donner l’im- sons constituant la colonie israélienne veusement une lourde canne, mais ne trou- les israéliennes. Seulement des cousins trat de travail avec une société saoudienne pression qu’il est dans le coup. Pour ne pas d’Efrat. Rien ne rappellerait l’Intifada ve rien qui puisse expliquer cet acte. «Un assez éloignés et beaucoup plus jeunes et qu’il allait travailler là-bas, dans le bâti- que cela soit mal interprété. Je suis très, très dans les rues paisibles d’Artas, n’étaient, chat, lorsqu’il est coincé, peut se transformer que lui. Artas n’avait pas été, dans le pas- ment. Est-ce qu’il voulait dire par là, parce triste pour Daoud. Je suis convaincu qu’il a sur les poteaux électriques ou dans les que les lieux saints musulmans sont à dû beaucoup réfléchir avant. Après la prise vitrines, les portraits, déjà pâlis, des « mar- La Mecque, qu’il allait se rapprocher de de contact avec ses chefs, c’était trop tard tyrs » du village, tués pour la majorité Dieu ? Je connais en tout cas des gens qui pour lui. Il connaissait les gens du Djihad. d’entre eux lors d’affrontements avec l’ar- « Un chat, lorsqu’il est coincé, lui ont demandé comment il s’y était pris Il représentait un risque pour eux. Il ne pou- mée israélienne. car elles étaient intéressées. Autrefois, il y vait plus reculer. Mais je suis sûr qu’il a dû Sur ces affiches, un visage tranche avec peut se transformer en lion » avait beaucoup de travailleurs émigrés en beaucoup hésiter. Jusqu’au bout. C’est peut- les autres. Celui du porteur de bombe de Arabie saoudite, mais ce n’est plus possible être pour cela que l’attentat a échoué. » l’avenue King-David. Un père de famille Mahmoud, frère de Daoud maintenant avec l’Intifada. » Lorsque sa femme a été convaincue de quadragénaire, aux traits pleins, aux che- Daoud est mort avec son mystère, sans sa disparition, la famille a organisé le veux et à la moustache grisonnants. Il laisser officiellement derrière lui un de deuil, dans une salle municipale. Pendant pose dans une grossière scénographie en lion », se contente-t-il de glisser avec sé, le théâtre d’une incursion israélienne ces testaments dans lesquels les candi- trois jours, selon la coutume, les parents guerrière, le front ceint d’un bandeau noir, lassitude avant d’évoquer brièvement l’oc- particulièrement violente. Le seul autre dats au suicide expliquent ordinairement ont reçu les condoléances des proches et un fusil d’assaut M-16 en main, devant un cupation israélienne. martyr du village, revendiqué par le Dji- comment ils ont choisi le terrorisme au des amis du village. « Au bout de ce drap sombre frappé du sigle du Djihad. Mise à part cette chape de plomb perma- had, était mort en octobre, à la suite nom de la lutte nationale. Sa trajectoire moment, raconte sa sœur, Rasmia, nous Trois autres petites photos ont été ajou- nente, aucune raison précise ne peut expli- d’une fusillade dans le quartier de Tal- de Palestinien ordinaire gagné par l’auto- n’avions toujours pas de nouvelles à propos tées en pied, prises au cours de la même quer en apparence pourquoi Daoud Ali piot, à Jérusalem, dans des circonstances destruction illustre la banalisation du corps, conservé par les Israéliens pour séance, toujours avec la même arme. Le Ahmad Abou Saoui a décidé, un jour, de assez troubles, l’une des versions faisant effrayante d’une violence, autrefois l’enquête. Nous ne savions pas quand il futur martyr y fixe l’objectif, sans trahir rejoindre clandestinement les rangs du Dji- état d’un différend d’ordre financier. exceptionnelle, aujourd’hui assénée et nous serait rendu. Alors nous avons pris la aucun sentiment, aucune émotion. Une had, puis de partir, un matin, sans espoir Petit homme sec aux cheveux gris, subie par deux camps privés d’espoirs. décision de tout arrêter. Depuis, nous som- affiche semblable orne désormais la porte de retour. Né à Artas où il s’était marié il y Mohamed, qui organise les fêtes du villa- Une violence qui échappe à tout monopo- mes en contact avec l’Autorité palestinien- en fer de sa maison. a plus de vingt-cinq ans, il avait été ge connaissait bien Daoud avec qui il le et qui est devenue le seul langage parlé ne et avec les organisations de défense des Son deuxième fils, Ouël, âgé de 19 ans, employé pendant des années par des entre- était allé à l’école. Il avoue avoir été stupé- et compris en Israël comme dans les terri- droits de l’homme qui s’occupent de ce refuse de juger son acte. Il ne cherche prises en bâtiment. Il avait travaillé un peu fait par l’annonce de sa mort. « C’était un toires palestiniens occupés et autono- genre d’affaire, mais nous ne savons rien d’ailleurs aucune explication. « De toute partout en Israël, puis, à partir de l’Intida- homme comme tout monde, toujours prêt à mes, aux dépens de populations civiles de plus. » Au début du mois de janvier, les façon, cela ne changera rien maintenant, fa, dans les territoires palestiniens. Agé de plaisanter. Mais je ne suis pas surpris que prises au piège. restes du porteur de bombe n’avaient tou- mais mon père n’était pas intéressé par la 46 ans, il menait, jusqu’au mercredi personne n’ait rien su de ses liens avec le « Quand j’ai su qu’aucun Israélien jours pas pu être enterrés. politique. Il n’en parlait jamais. Il n’était pas 5 décembre, une vie paisible de père et de Djihad. Avec les collaborateurs qui infor- n’avait été tué dans cet attentat, je me suis proche du Fatah [le parti de Yasser Arafat] grand-père, alors que la majorité des candi- ment les Israéliens, il s’est méfié. Il savait tout de suite dit que c’était un don de Dieu. Gilles Paris LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/13 HORIZONS KIOSQUE DANS LA PRESSE FRANÇAISE a LE NOUVEL OBSERVATEUR Le riche Luxembourg ne traite pas bien ses SDF Jacques Julliard A chaque arrêt important du Un des pays les plus prospères de la planète, le Grand-Duché, se montre plus généreux Conseil constitutionnel, la même question rebondit : dit-il le droit ou pour ses contribuables que pour ses pauvres, regrette l’hebdomadaire « Le Jeudi » ses préférences politiques ? Les deux, mon colonel. Toute interpré- tation du droit repose sur une mar- AVEC SON système fiscal avan- pays des banques et de l’ar- lisée ne circule dans les rues pour Croix de Malte. La ministre de la ge d’indétermination, et c’est dans tageux, son chômage presque gent roi. Un seul foyer de 65 lits assister les personnes en détres- famille, Marie-Josée Jacobs, elle, cette marge que se glissent tout inexistant et son revenu par habi- est ouvert dans la capitale et une se », raconte l’hebdomadaire. De ne se défile pas et se dit « très naturellement les préférences per- tant qui en fait l’un des Etats les seule structure travaille 24 heures même, les pouvoirs publics n’ont concernée » par ce douloureux sonnelles, sans qu’il soit nécessaire plus riches du monde, loin devant sur 24, sauf le week-end, où elle rien prévu pour une distribution dossier. « Nous constatons actuel- de supposer chez le juriste un parti ses voisins européens, le discret Le constat du journal – qui se ferme ses portes à 14 heures. Les suffisante de repas. S’ils veulent lement une augmentation du nom- pris politicien. Mais le problème de grand-duché de Luxembourg pré- demande « A quand des besoins seraient au moins quatre manger à la « Vollekskichen » (la bre de jeunes qui s’adressent à des fond est ailleurs. Il est dans l’élargis- sente une image de rêve et offre à “Enfoirés” luxembourgeois pour fois plus importants. cuisine populaire), les SDF doi- services spécialisés. Beaucoup pré- sement permanent des compéten- ses quelque 400 000 habitants des prendre les choses en main ? » – vent se procurer préalablement sentent des problèmes de dépen- ces que se reconnaît le Conseil, qui conditions de vie plus qu’envia- est d’autant plus étonnant qu’il      des bons à l’office social. «Elle dance de toutes sortes à l’alcool, permettra bientôt aux sages de cen- bles. Le paradis ? Pas pour tous : détaille, par ailleurs, la liste des « Il est scandaleux qu’on pense semble davantage prisée par les aux médicaments et aux drogues surer n’importe quelle loi. C’est l’hebdomadaire Le Jeudi a, en nouveaux cadeaux faits aux aux sans-abri seulement à Noël », employés des banques ou des che- dures », répond-elle au Jeudi, qui dangereux. Allons-nous vers un effet, innové en consacrant sa citoyens grand-ducaux en ce s’insurge Jacques Hansen, direc- mins de fer », constate, navré, Le juge que « l’intervention de l’Etat gouvernement des juges ? Non, « une » aux Luxembourgeois début d’année : une baisse des teur de la Croix-Rouge. Graziano Jeudi. dans cette affaire hautement socia- mais vers une espèce de contre-gou- contraints de dormir dehors. Et impôts (qui seront définitivement Di Floriano, vice-président d’une L’hebdo a-t-il été effrayé par sa le est devenue urgente ». La minis- vernement ou, mieux, de pouvoir son constat écorne un peu la car- les plus faibles d’Europe) et une association qui mobilise une ving- propre audace ? A aucun tre plaide aussi pour que « le sud neutre d’arbitrage. Sans contre- te postale : « Qu’ils soient du augmentation des allocations taine de bénévoles pour distri- moment, en tout cas, il ne donne du pays » prenne mieux en charge poids, la souveraineté nationale Nord, du Sud ou du Centre, les familiales de 25 euros par enfant buer des sacs de couchage et la parole à l’un de ces pauvres ou les personnes en détresse. Au devient aussi tyrannique que n’im- sans-abri n’ont pas le choix : ils doi- et par mois. « des soupes qui tiennent au à un de ces malades. En revanche, Luxembourg, le sud est majoritai- porte quelle souveraineté. Mais il vent venir dans la capitale s’ils veu- Bien sûr, la question des sans- corps », plaide, de son côté, pour il n’hésite pas à fustiger l’égoïsme rement socialiste et Mme Jacobs ne faut pas aller trop loin. lent trouver un toit. Et encore doi- abri est à la mesure de la dimen- l’ouverture d’un deuxième centre de ses concitoyens, qui sont trop appartient au Parti chrétien- vent-ils arriver parmi les premiers, sion de ce petit pays. Reste que la et un soutien psychologique aux peu tentés de pallier les carences social rival. a L’EXPRESS car les places sont peu nombreu- situation de ces démunis, de plus laissés-pour-compte du miracle des autorités : «Ily a deplusen Denis Jeambar ses. On semble ne pas avoir les en plus jeunes et de plus en nom- luxembourgeois. plus d’associations, mais de moins Jean-Pierre Stroobants Le président de la République et le moyens de construire les foyers breux, heurte ceux qui se préoccu- « Ni Streetwork ni Restos du en moins de bénévoles », déplore premier ministre prennent-ils les nécessaires en nombre suffisant. » pent de questions sociales au cœur, aucune équipe institutionna- par exemple l’association La e le-jeudi.lu électeurs pour des aveugles ou des benêts ? Leur badinage sur la date SUR LE NET de leur entrée officielle en campa- gne est à la fois une insulte à l’intel- Les politiciens vus par la presse russe ligence des Français, de la basse Les documents cités dans cette politique et un rapt. Tant et tant de De Poutine à Jirinovski, ils passent tous sur le divan d’« Obchtchaïa Gazeta » chronique sont accessibles sujets difficiles et décisifs sont en directement à l’adresse suspens que jamais, peut-être, la « POLYGLOTTES, de belle appa- cadres soviétiques, sa tête marxiste- déceler le caractère d’une person- talisme, de l’antisémitisme à la www.lemonde.fr/surlenet présidentielle n’a exigé autant de rence et vêtus avec soin », les libé- léniniste », en particulier « son nez ne à partir des traits de son visage. judéophilie », il fait preuve d’«un a Le quotidien britannique The sérieux et de rigueur : la citoyenne- raux russes sont « aussi mignons épaté » et « ses lèvres pincées », tra- Fort de sa science, l’auteur incite don de métamorphose inimitable ». Daily Telegraph rend compte de té aujourd’hui, l’évolution du capi- que des bébés géants, avec leurs hissent son caractère renfrogné et néanmoins ses concitoyens lec- Dans cet hebdomadaire, Alexan- l’enquête annuelle du magazine talisme, la régulation de la mondia- lèvres sensuelles et leurs jolies mimi- cruel. teurs à la vigilance, car les hommes dre Kantor est particulièrement musical Mixmag sur l’usage des stu- lisation, le devenir de l’Europe, ques plastiques et spontanées ». Kantor affirme que « les mem- politiques cachent bien leur jeu. sévère avec les politiciens russes péfiants. Celle-ci montre que 25 % l’avenir de l’Etat, la solidarité entre S’exprimant dans Obchtchaïa bres d’une même famille politique « Très souvent, tout n’est que superfi- du début des années 1990, qu’il des utilisateurs d’ecstasy se plai- générations, la concurrence des ter- Gazeta, un hebdomadaire libéral ont en commun de nombreux traits ciel, affecté. Ce n’est pas de la politi- taxe d’infantilisme et d’immaturi- gnent de crises paranoïaques, de ritoires, l’organisation de la démo- d’opposition, Alexandre Kantor ne psychologiques », mais aussi physi- que, mais du théâtre. Les acteurs té. Reprenant, pour l’occasion, les paniques et de dépression. cratie, etc. Dix ans après la chute mâche pas ses mots. Ce psychana- ques. Adepte de la « culturologie » jouent autant qu’il se peut leur rôle. bons vieux canons freudiens, il esti- http://portal.telegraph.co.uk/ de l’empire soviétique, au terme lyste tire un portrait acide des hom- – nouveau concept en vogue en Aujourd’hui communistes, demain me que le pouvoir leur sert à pal- a L’hebdomadaire new-yorkais The d’une décennie débridée et sans mes politiques russes qui, pendant Russie, qui désigne le vaste champ démocrates, après-demain autoritai- lier un déficit affectif remontant à Village Voice rapporte que la Food cap, le monde se recons- trop longtemps, avaient été flattés des études culturelles –, il emprun- res. » Ainsi, la scène politique rus- l’enfance. and Drug Administration a autori- truit. Quels y seront le rôle et la pla- par des médias aux ordres. Aux te sans vergogne aux diverses se possède sa « superstar » en la sé une étude médicale sur l’intérêt ce de la France ? Pour répondre, antipodes des libéraux, il place la sciences humaines. Son éclectisme personne de Vladimir Jirinovski.   de l’utilisation de l’ecstasy en com- trois mois d’explications et de « gauche rouge-brun », dont Guen- semble même verser dans la phy- Ultranationaliste, il est sans doute Reste l’énigme que représente plément de psychothérapies dans débats n’auraient pas été inuti- nadi Ziouganov, le chef des com- siognomonie de Lavater, cette le plus spectaculaire des députés Vladimir Poutine. Car le président les cas de stress post-traumatiques. les. Chirac et Jospin en ont décidé munistes, serait le porte-drapeau. pseudo-science née à la fin du de la Douma. Passant allègrement russe échappe, lui, à tous les modè- www.villagevoice.com autrement. On nous vole la prési- « Sa démarche grave, typique des XVIIIe siècle, qui croyait pouvoir « de l’antiaméricanisme à l’occiden- les. C’est un homme nouveau qui a Le Guardian de Londres repro- dentielle. impose son propre style. A en croi- duit des extraits du livre de Decca re Kantor, sa personnalité est com- Aitkenhead The Promised Land : a POLITIS “ASHARQ AL-AWSAT” (LONDRES) parable à celle d’un ordinateur. Travels in Search of the Perfect E (La Denis Sieffert Elle se caractérise par « une rela- Terre promise : voyages à la recher- Des voix s’élèvent aujourd’hui tion fonctionnelle, technologique et che du parfait ecstasy, Fourth Esta- pour dénoncer une recrudescence professionnelle avec n’importe quel te), version modernisée des reporta- de l’antisémitisme en France. Ni la travail, y compris celui de prési- ges sous acide de Hunter S. Thomp- misère de nos banlieues, ni le senti- dent ». « Les élites politiques ont vu son (Las Vegas Parano) dans le ment d’injustice que peuvent pro- en Poutine un juste milieu, une alter- milieu des clubs de danse. duire nos sociétés, ni même la bar- native aux extrémismes », note http://books.guardian.co.uk/extracts/ barie de M. Sharon ne doivent atté- l’auteur. a Le Bureau enquêtes accidents a nuer la rigueur de la condamna- Le problème est que les libéraux mis en ligne son rapport final sur tion morale qui s’impose à toute et les conservateurs n’ont pas la l’accident du Concorde à Gonesse conscience en éveil. Pour autant, même image du président. Les pre- (Val-d’Oise) le 25 juillet 2000. l’accusation d’antisémitisme est miers voient en lui le « bon gar- www.bea-fr.org suffisamment grave pour qu’on ne çon » qui a versé des larmes à l’en- a La Réserve fédérale américaine a tolère pas qu’elle soit instrumenta- terrement de l’ancien maire de publié son Livre beige. Ce bilan de lisée à des fins politiques. Ce qui Saint-Pétersbourg Anatoli Sobt- la situation économique des Etats- pose problème, c’est l’identifica- chak, son mentor politique. Les Unis note que l’activité est restée tion qui s’opère entre Ariel Sharon seconds retiennent surtout « son faible durant le dernier trimestre. et Israël, Israël et le judaïsme et, passé guébiste » et ils se plaisent à wwww.federalreserve.gov/FOMC/ pour finir, entre Ariel Sharon et le « imiter sa gravité épuisante, son a L’acte d’accusation de Richard judaïsme. C’est-à-dire l’assimila- hermétisme », voire « sa tenue bou- Reid, le Britannique qui a tenté de tion du judaïsme à un personnage tonnée jusqu’en haut ». Mais la for- faire exploser ses chaussures pié- que la gauche sioniste ne craignait midable popularité de M. Poutine gées lors d’un vol Paris-Miami le pas, il y a quelques années encore, ne dit pas quelle face du président 22 décembre 2001, est disponible de caractériser comme un fascis- modèle est la plus appréciée des sur le site de la cour de justice du te. Lutter contre l’antisémitisme, Russes. Massachusetts. c’est d’abord dire au monde entier, M. Bush et son bretzel « Ben Laden serait caché quelque part aux Etats-Unis comme apprenti-boulan- www.mad.uscourts.gov et à ces jeunes notamment, que le ger. » C’est ainsi que le quotidien arabe basé dans la capitale britannique décrit le récent malaise du président courrierinternational.com judaïsme, ce n’est pas cela. américain. Dessin de Mahmoud Kahil. (courrierinternational.com pour « Le Monde ») pour Le Monde [email protected]

AU COURRIER mencé qu’en 1997 ! (…) Depuis gnie compromettante et sa présen- par 1996, je n’ai cessé de critiquer de ce a contribué à la mobilisation de la Abonnez-vous au pour 26,35 e (172,84 F) mois DES LECTEURS façon sévère Ben Laden, ses thèses rédaction pour soutenir Hubert Beu- Bulletin à compléter et renvoyer accompagné de votre relevé d’identité bancaire ou postal à : et ses méthodes : on peut aisément ve-Méry. Je voudrais redire simple- LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex le vérifier. ment et avec force la pureté des Oui, je souhaite recevoir Le Monde pour 26,35a (172,84 F) par mois par prélèvement automatique.   ’- Tariq Ramadan intentions de mon père dans le con- ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : L’article intitulé « Paris, Londres, Genève texte de la guerre froide (où de bons Adresse : Jalalabad : enquête sur les combat- esprits se sont égarés), sa totale indé-  , «   » Code postal : Localité : tants étrangers d’Al-Qaida » (Le pendance et son désintéressement Offre valable jusqu’au 30/06/2002 en France métropolitaine pour un abonnement postal. 201MQPAE Monde du 28 décembre 2001) rap-    qui l’avaient fait rejoindre, après porte quelques éléments des diffé- Vous avez évoqué la bataille sur la une participation brillante à la Résis- Autorisation de prélèvements N° NATIONAL D'ÉMETTEUR Organisme créancier : Société Editrice du Monde N° 134031 21 bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05 rentes dépositions de Djamel ligne éditoriale du Monde engagée tance et au gouvernement provisoi- J'autorise l'établissement teneur de Beghal et les présente comme des fin 1949 par mon père René Courtin re, la faculté de droit tout simple- mon compte à effectuer sur ce dernier TITULAIRE DU COMPTE A DÉBITER er faits avérés. Tout aurait donc com- (Le Monde du 1 janvier). Ce récit ment, et refuser les postes ministé- les prélèvements pour mon abonnement Nom ...... mencé à Paris, où Beghal aurait « sui- vivant et juste est bien informé (…), riels et les nominations brillantes au journal Le Monde. Prénom ...... vi mes cours », introduction rêvée à toutefois, un rapprochement natu- qui lui furent alors proposés. Ainsi, N° ...... rue ...... Je resterai libre de suspendre provisoire- Code postal Ville ...... …...... l’islam politique radical, puisque je rel dans l’esprit du lecteur entre l’ac- en protestant intransigeant et par- ment ou d’interrompre mon abonnement à suis « le petit-fils du fondateur des Frè- tion de mon père et une éventuelle fois rebelle, il a pu se consacrer libre- tout moment. NOM ET ADRESSE DE L’ÉTABLISSEMENT res musulmans ». Le lien est évident, perte d’indépendance du Monde ris- ment, jusqu’à une mort prématurée, DU COMPTE A DÉBITER (votre banque, CCP ou Caisse d’épargne) la preuve est faite. Ce que ne dit pas que de désigner René Courtin com- à l’idée européenne comme prési- Date :...... l’article, c’est que Beghal a d’abord me, à l’époque, l’agent conscient dent du comité exécutif du Mouve- Signature : ...... affirmé, dans sa première déposition d’une prise de pouvoir par le MRP ment européen. N° ...... rue ...... faite à Dubaï, qu’il suivait mes cours et par le milieu des affaires. Il n’était Il y avait de Beuve-Méry à lui l’in- Code postal Ville ...... « et écrivai[t] [mes] discours ». évidemment le représentant ou l’al- compatibilité de deux caractères, IMPORTANT : merci de joindre un relevé DÉSIGNATION DU COMPTE A DÉBITER Le propos était tellement grotesque lié ni de l’un ni de l’autre. A la fonda- entre un pessimiste actif et un opti- Code Etablissement Code Guichet N°de compte Clé RIB qu’il est apparu aux avocats, avec la tion de la SARL, il s’était durement miste exubérant « trop pur pour être d’identité bancaire ou postal, à votre autorisa- tion. Il y en a un dans votre chéquier. mise en évidence de nombreuses affronté à Johanès Dupraz (direc- habile ». Il n’était pas fait pour le autres incohérences, que Beghal teur de cabinet de Pierre-Henri « métier d’Alceste » que Beuve- Pour tout renseignement concernant le portage à domicile, le prélèvement automatique, les tarifs d’abonnement, etc : avait sans doute parlé sous la tortu- Teitgen) pour limiter le pouvoir de Méry a assuré avec l’engagement Téléphonez au 01.42.17.32.90 de 8h30 à 18h du lundi au vendredi. re. En allant plus avant dans la vérifi- désignation du ministère et de la total, la rigueur quasi monacale et la Pour un changement d’adresse ou une suspension vacances, un numéro exclusif : 0 825 022 021 (0,15 e TTC/min) “Le Monde” (USPS=0009729) is published daily for $ 892 per year “Le Monde” 21, bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at cation des faits, vous auriez su que mouvance MRP. Mais il est aussi réussite qu’on lui reconnaît. Champlain N.Y. US, and additionnal mailing offices, POSTMASTER : Send address changes to IMS of N.Y. Box 15-18, Champlain N.Y. 129191518 je ne donnais pas de cours à Paris vrai que Dupraz est devenu, lors de Jean-Pierre Courtin Pour les abonnements souscrits aux USA : INTERNATIONAL MEDIA SERVICE, Inc. 3330 Pacific Avenue Suite 404 Virginia Beach VA 23-451-2983 USA-Tél. : 800-428-30-03 en 1994, mais que ceux-ci n’ont com- la crise de 1950-1951, une compa- Annecy-le-Vieux (Haute-Savoie) 14/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 HORIZONS DÉBATS

Le biopouvoir à l’assaut des lois de bioéthique

OUS avions eu anonyme, malgré la revendication avait doté l’embryon en créant dans embryon destiné à la seule expéri- comment on pourrait disposer Dans ce contexte, rien ne justifie le mouton, le croissante d’un « droit à connaître le code civil une nouvelle catégorie, mentation ou à sa transformation d’ovules en abondance, quand on que l’institution scientifique, les labo- cochon et la ses origines » ; surtout, l’évaluation celle « d’être humain dès le commen- en médicament implique un passage sait que des femmes sont déjà utili- ratoires publics et privés ni, à plus vache ; voici des résultats des nouvelles techni- cement de sa vie ». Il en résultait cet- de l’être à la chose – cette réification sées pour « fournir le marché » en forte raison, leurs bailleurs de fonds enfin venu le ques de procréation, théoriquement te distinction entre deux catégories que chacun proclamait vouloir ovules ; d’apprécier les conséquen- échappent à la critique. Rien surtout tour de l’hom- obligatoire et organisée, ne donnera distinctes : d’un côté, la personne, éviter. Si des embryons humains ces de cette exploitation d’ovules ne dispense le politique de soumet- me : la course toujours pas lieu à une information investie dès sa naissance de tous les sont créés à seule fin de servir de produits en abondance, face à la tre l’intervention scientifique à un N au clonage utilisable par les patients (ou clients) droits fondamentaux, caractérisée matériau d’expérimentation ou de perspective de la sélection humaine débat qui ne soit pas réservé au cer- humain industriel est lancée après potentiels. par le concept de dignité humaine et soins, à quoi bon parler encore de par l’eugénisme consensuel (le tri cle étroit de quelques experts deve- l’annonce, largement médiatisée, du Quant au clonage, à quelques par le droit à la vie ; de l’autre, l’être bioéthique ? nus lobbyistes parmi d’autres. Si « premier clonage d’embryons mois des échéances électorales, per- humain, investi seulement d’un Voilà qui conduit à rappeler que le  ,  beaucoup d’instances sont consul- humains » aux Etats-Unis – même sonne ne s’engage et la confusion droit au « respect » et ne bénéficiant débat éthique doit aussi porter et    ’  tées (Conseil d’Etat, Comité consul- si, une fois de plus, un soupçon semble sciemment entretenue de pas du droit à la vie. Le législateur avec plus de rigueur sur le terrain ’   ; tatif national d’éthique, Office parle- demeure sur la réalité du succès de tous côtés : la loi rendra-t-elle possi- avait ainsi construit un régime juridi- scientifique. Les « avancées thérapeu-  ,  mentaire d’évaluation des choix l’expérimentation. Le « coup » ble ou non la création d’embryons que spécifique destiné à démontrer tiques », trop rapidement annon-    ’ technologiques, Académie de méde- publicitaire se pare, bien entendu, uniquement destinés à servir de point par point que l’embryon n’est cées, demeurent en fait incertaines, -- ;  cine, etc.), on y retrouve toujours les des services que la technique pro- matériau de recherche et de matière pas une chose : il ne peut être utilisé et les espoirs placés dans une ,   ’ ; mêmes experts, juges et parties des met de rendre à la santé, mais il première pour l’industrie pharma- ni a fortiori conçu aux seules fins de « médecine régénérative » issue des  , , techniques qu’il leur est demandé cache mal les visées commerciales ceutique ? Le premier ministre a servir à une expérimentation, pas cellules de l’embryon humain ne      d’évaluer, et l’on y retrouve toujours dont celle-ci est l’enjeu. Et quicon- commencé par se déclarer favora- davantage dans un but industriel ou reposent aujourd’hui sur aucune  ’  ’ les mêmes arguments, parmi les- que exprime des doutes sur l’intérêt, ble, puis il a exprimé quelques réti- commercial. preuve. Le discours mobilisateur des - ;  quels, bien sûr, celui de la compéti- le bon sens, le coût et surtout la biologistes passe très légèrement -,  tion entre spécialistes, entre institu- transgression à l’œuvre dans ce type sur ces réserves, et plus légèrement     ’ tions scientifiques, entre entreprises d’expérimentation, est aussitôt clas- encore sur le fait que l’embryon --- ; commerciales et entre nations. sé parmi les obscurantistes. L’enjeu : la concurrence des laboratoires n’est pas la seule source de ces cellu-   ,   Qu’en est-il alors du statut de la Dans cette véritable confusion des les souches tant convoitées : moelle,    science en démocratie et de la démo- repères et des valeurs, il est urgent enjoint de légaliser au plus vite placenta, cordon ombilical et de   ; - , cratie elle-même ? Faut-il vraiment, de savoir où on en est du côté fran- plus en plus, de nombreuses cellules-     ; sous couvert de concurrence interna- çais. En vue de la révision des lois de l’expérimentation et l’exploitation souches de l’adulte constituent  , , tionale, aligner les choix nationaux 1994 dont le Parlement discute, un autant de sources utilisables. En     sur ceux des pays les plus laxistes ? projet a été préparé par les ministè- industrielles des embryons humains d’autres termes, il n’y a aucune ’ ; --, En somme, à la science globale cor- res compétents. Entre autres nou- urgence à légitimer ce que Didier    respondrait l’éthique globale : pas veautés, la procréation humaine Sicard a appelé « le franchissement     d’« exception culturelle » en la matiè- serait placée sous le contrôle d’une cences, précédées par celles du chef Légitimer le clonage dit thérapeuti- du seuil de la vie hors norme » (Le   ’ ; re, la procréation moins que le ciné- instance technique, « l’Agence natio- de l’Etat. En attendant, certains bio- que serait acquiescer à la division Monde du 6 décembre 2001).  ,  ; ma ? Aux termes de la loi de 1994, le nale de la procréation humaine » : logistes se sont déjà mobilisés des embryons en deux sous-catégo- Au contraire, il est absolument  , , travail de révision était censé ne Orwell et Huxley au Panthéon des autour d’un manifeste pour exiger ries : les uns, conçus à des fins de indispensable d’évaluer d’abord, de    modifier la loi que sur certains comités d’éthique et le biopouvoir l’importation de lignées de cellules procréation, continueraient d’appar- manière plus rigoureuse et contra-  ’  ’ aspects techniques, dont une évalua- sanctifié par la loi, des scientifiques souches embryonnaires sous peine tenir à la communauté des dictoire, la pertinence scientifique  , . tion rigoureuse aurait montré les détermineraient les normes biologi- de priver la France des recherches à humains ; les autres, utilisés pour des moyens sollicités par la recher- défaillances. Tel qu’il serait imposé ques applicables, comme pour les mener dans ce domaine évidem- l’expérimentation et « jetés » après che biomédicale ; de prouver que la par les spécialistes, le projet de révi- espèces animales, à la reproduction ment prioritaire. usage, ou transformés en médica- recherche sur l’embryon humain des embryons), autant qu’à celle du sion en modifierait le fondement de l’espèce humaine. L’enjeu véritable du débat saute ments par l’industrie pharmaceuti- s’impose par rapport à la recherche clonage « reproductif » ; de mesurer anthropologique le plus important : Or les points qui ont fait l’objet de aux yeux : la concurrence des labora- que, seraient hors norme humaine. sur l’embryon animal ; de démon- le coût de ces pratiques du point de l’unité de la vie humaine et – du ser- critiques dès 1994 resteraient, eux, toires enjoint de légaliser au plus Que resterait-il alors des précau- trer que les cellules-souches de l’em- vue collectif d’une politique de san- ment d’Hippocrate au code de inchangés : il sera toujours légal de vite l’expérimentation et l’exploita- tions prises pour rattacher l’em- bryon sont plus efficaces que celles té, etc. Autant de questions en sus- Nuremberg – le refus de traiter un prélever des organes sur des person- tion industrielles des embryons bryon à l’ensemble de l’humanité ? de l’adulte ; d’énoncer et de discuter pens, auxquelles il est essentiel de être humain comme une chose. nes décédées, même si elles n’y ont humains. Une « personne humaine » ne surgit les conditions dans lesquelles les réfléchir autrement que dans la Mais peut-être est-ce à ce type de pas consenti de leur vivant et si leur Il s’agit essentiellement de revenir pas miraculeusement du néant ou ovocytes des femmes seraient prétendue urgence de faire face à la société et d’humanité que le biopou- famille y est opposée ; le don de sur le statut dont le législateur de de la chose, elle est inscrite dans ce acquis pour procéder au clonage à concurrence des spécialistes et des voir entend soumettre la France et sperme et d’ovocytes sera toujours 1994, bien qu’il s’en soit défendu, continuum. Or la conception d’un des fins thérapeutiques ; d’expliquer laboratoires. avec elle l’Europe ? Clonage thérapeutique : gardons-nous des fantasmes

Suite de la première page des lignées cellulaires éven- Rien de tel, évidemment, dans le tuellement utilisables pour traiter cas de préparation de lignées de Cette technique a l’avantage des patients sans problème de cellules par transfert de noyaux d’utiliser des cellules souches rejet immunitaire reste la somatiques. Certes, la mise au embryonnaires produites de façon technique de transfert de noyau point de la technique du transfert normale, physiologique, par de somatique. de noyau proprement dit serait vrais embryons, produits par Certains souhaitent que cette nécessaire à la première étape du fécondation. Elle a l’inconvénient, technique soit interdite en y clonage reproductif, et c’est cela outre la nécessité d’utiliser de tels voyant la porte ouverte aux prati- qui fait craindre que le développe- embryons dans un but de recher- ques de clonage reproductif. Il ment d’une technique facilite celui che ou de traitement, de produire n’en est rien. Ces pratiques, si elles de l’autre. En fait, il n’en est rien. des lignées cellulaires qui ne sont étaient entreprises sur l’homme, Les critères de succès ou pas génétiquement identiques aux ou plutôt sur la femme, seraient d’échec de la technique ne sont personnes malades qui auraient très différentes tant par leur tech- pas du tout les mêmes dans les besoin d’en bénéficier. Des greffes nique que par les règles d’éthique deux cas. On devrait en passer par sur ces personnes poseraient donc médicale qui seraient ainsi trans- une grossesse et une naissance des problèmes de rejet immuni- gressées. éventuelle pour juger du succès, taire, qui devraient être traités Le clonage reproductif implique- ou beaucoup plus vraisemblable- comme dans les greffes d’organes rait que l’ovule modifié par trans- ment de l’échec, du clonage repro- habituelles. fert de noyau soit implanté dans ductif, tandis que seules les pro- Une autre technique consiste à un utérus féminin. Or ceci consti- priétés biologiques, éventuelle- utiliser des cellules souches tuerait une expérimentation ment thérapeutiques, de lignées embryonnaires présentes dans les humaine dans des conditions dou- cellulaires doivent être appréciées tissus adultes. Cette technique serait idéale puisqu’elle n’utilise- rait que des cellules prélevées sur une personne adulte, donc On a bien affaire à une génétiquement identiques à celle- ci. Les lignées cellulaires ou les instrumentalisation, mais celle-ci tissus cultivés à partir de ces cellules souches ne poseraient concerne des artefacts cellulaires donc aucun problème de rejet en étant greffées sur ces personnes. produits sans fécondation, De plus, elles n’auraient pas besoin d’utiliser des embryons et non des embryons. Cette distinction humains comme moyens de recherches ou de traitements me semble très importante médicaux. Malheureusement, cette techni- que est encore très problématique blement inadmissibles. Expérimen- dans la production de cellules du fait de l’extrême rareté de ces tation d’abord sur les femmes souches par transfert de noyaux cellules souches embryonnaires chez qui seraient effectuées ces somatiques. dans les organismes adultes et des implantations, alors que tous les Le succès dans un cas pourrait difficultés qui s’ensuivent pour les essais sur l’animal montrent que parfaitement ne pas empêcher un isoler et les cultiver. Pourtant, des la probabilité de grossesse anor- échec dans l’autre. Que ce qu’on progrès importants ont déjà été male et d’avortement serait très appelle « clonage thérapeutique » effectués depuis cette découverte. élevée. soit permis ou interdit ne change Alors qu’on ne trouvait de telles Expérimentation ensuite sur les rien sur les perspectives d’un cellules que dans la moelle osseu- rares enfants qui arriveraient à ter- clonage reproductif éventuel. se, le cerveau et les tissus fœtaux, me, et qui, suivant les résultats des Seule l’interdiction absolue de tou- il semble que l’on puisse utiliser mêmes essais, auraient toutes les te expérimentation sur des femmes des cellules de peau et des cellules chances de présenter des anoma- visant à faire naître des enfants clo- adipeuses, plus faciles à prélever lies graves du développement. Le nés peut empêcher une telle prati- et à manipuler, comme réservoirs fait que des dizaines ou centaines que, dans la mesure où elle serait possibles de telles cellules souches de femmes aient pu être convain- criminalisée. Et ce, d’autant plus VIENT DE PARAÎTRE ayant les propriétés de cellules cues par deux ou trois médecins qu’une telle interdiction corres- embryonnaires. fous et/ou sans scrupule de se prê- pond aux règles habituelles sur l’ex- Cependant, tant que ces ter à de telles expériences ne sup- périmentation humaine et réunit difficultés ne sont pas surmon- prime en aucune façon leur carac- un très large consensus dans la tées, la seule façon de fabriquer tère criminel. communauté des biologistes. LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/15 HORIZONS DÉBATS Je suis un musulman par Michel del Castillo

NALYSES, savante aussi. Protégés et encoura- Silvio Berlusconi affirmant la supé- Dostoïevski fit la métaphore partie intégrante de la foi russe, de chasse au grand fauve, un per- c o mmentai- gés par le calife, les juifs ache- riorité de la civilisation occidenta- d’une modernité honnie, le symbo- de son mysticisme messianique. mis de tuer. Citer Dostoïevski pour res, témoigna- vaient de traduire les auteurs le sur la musulmane (entre nous, le de l’implacable inhumanité du C’est sa part de nuit, son péché appuyer cette incitation à liquider ges, déclama- grecs – d’Aristote à Xénophon, je suis, quand je le regarde, soula- capitalisme, de sa monstrueuse d’orgueil. C’est aussi la maladie la bête, oser faire de la littérature tions, rituels sans oublier Parménide et Platon, gé de mon infériorité manifeste), indifférence. Il accusait cette tour infantile de la Révolution. la plus humaine, la plus compas- patriotiques, résurrection qui ébranlera la les tirades du président Bush de Babel dressée par l’orgueil de Oussama Ben Laden appartient sionnelle, cet usage pervers… Oui, prières et can- conscience occidentale, stimulant appelant à une croisade du Bien la technique d’anéantir, malaxer, sûrement à la race des fanatiques, tout est désormais permis. A tiques, j’ai l’esprit critique, enlevant la théolo- contre le Mal (quel repos, là enco- confondre les races et les cultures je doute qu’on puisse le soupçon- Dans Souvenirs de la maison des tout supporté. Il me suffisait de gie à sa léthargie pour accoucher re, de ne pas faire partie des et de régurgiter à leur place des ner d’être matérialiste, moins morts, Dostoïevski brosse un por- penser aux milliers de corps ense- d’Abélard, de Dun Scott et de bons !), le cynisme brutal d’Ariel encore l’accuser d’athéisme. En trait ému du jeune Ali, magnifique velis sous ces amas de ferraille et saint Thomas d’Aquin. Sharon, visiblement heureux   ,   1933  semant la mort chez le Satan amé- adolescent dont il devient l’ami. Il de gravats pour replonger dans Non seulement les musulmans d’abaisser et d’humilier, tout est  ’    ’ ricain, Ben Laden ne poursuit fait de la petite communauté mon silence. Quand tous criaient d’Espagne ouvrirent à la raison un désormais permis.  ,  .   aucun but politique. Il s’imagine musulmane des déportés une pein- ou pleuraient, j’aurais trouvé espace où Averroès, Avicenne et Il manquait à ce déferlement la      1981. livrer un combat spirituel avec, ture respectueuse, saluant l’inten- indécent de clamer mon chagrin Maïmonide s’aventurèrent hardi- sanction de la philosophie, à tout fatalement, des armes dispropor- sité de sa croyance, son sens de la ou mon indignation. Si je me rési- ment, ils furent également méde- le moins de son ersatz. C’est chose tionnées, pas mal de technique et solidarité, sa patience et sa digni- gne à les dire aujourd’hui, c’est cins, géographes, astronomes, his- faite avec le livre d’André Glucks- individus misérables, sans identité beaucoup de ruse, parce que toute té. Chaque fois que, dans son qu’il faut que cela soit clair, sans toriens, mathématiciens, alchimis- mann, Dostoïevski à Manhattan ni mémoire, des déracinés, acteurs la puissance se trouve du côté de œuvre, il évoquera l’islam, on la moindre équivoque : l’attentat tes et physiciens, architectes mira- (Robert Laffont), titre racoleur égarés du jeu économique. l’adversaire. Son combat est bel et retrouvera la même ferveur, un du 11 septembre me semble à la culeux, musiciens raffinés, jardi- autant que déplacé. Imagine-t-on ce qu’eût inspiré à bien terroriste, condamnable en identique respect. L’enrôler dans fois scandaleux et criminel. Une niers délicats, horticulteurs et arti- Si, parmi les lecteurs de ce quoti- Fedor la vision de ces tours lisses tant que tel. Pour les peuples une croisade suspecte, c’est pis monstruosité. sans subtils. Durant près de cinq dien, quelques-uns me connais- et scintillantes, abritant des ban- musulmans qu’il prétend défen- que de la légèreté : c’est une Ma tristesse et mon dégoût ne siècles, les califes et les émirs ont sent, ils savent ce que ce nom, Dos- ques, des compagnies d’assur- dre, sa stratégie est d’ailleurs plus imposture. me rendent pas pour autant soli- ances, des bureaux de change, tou- daire de l’Amérique et de sa politi- te une armée d’affairistes et de que. Nous sommes tous des Amé- spéculateurs… ? ricains ? Pas moi. Je ne suis pas, je L’accouplement, par André Glucksmann, Transporter l’auteur des Ben Laden n’est pas une bête féroce. n’ai jamais été, je ne deviendrai Démons dans la banquise new-yor- jamais un Américain. Je suis un de ces deux noms : Dostoïevski kaise, l’y faire dénoncer le nihilis- C’est un homme, fou sans doute, Européen du Sud, pour moitié me d’Oussama Ben Laden et de andalou, autant dire à demi- et Manhattan, est, au mieux, son organisation, le tour de presti- égaré, criminel. Mais un homme. musulman. Je sais trop ce que digitation coupe le souffle. Ou notre vieux continent doit à l’is- une aberration, au pire, une indignité André Glucksmann connaît mal Mon semblable lam espagnol, et d’abord le retour Dostoïevski, ou il ne le comprend à la raison grecque. pas, à moins, hélas, qu’il ne le tor- Au IXe siècle, la Cordoue d’Abd tenu école de tolérance, défen- toïevski, signifie pour moi, ce que de en connaissance de cause. qu’un crime : une faute impardon- Sans risque de nous tromper, al-Rahman III, avec une popula- dant les juifs, accueillant les chré- ses romans ont été dans mon exis- Les nihilistes dénoncés par Dos- nable, tant le prix à payer sera nous devinons ce que Dostoïevski tion de plusieurs centaines de mil- tiens, cohabitation sans exemple tence : je leur dois d’être en vie. toïevski sont d’abord des athées, exorbitant. eût dit et pensé de Ben Laden, ce liers d’habitants, renfermait une en ces temps de fanatisme. Cet J’ai consacré à notre relation un décidés à anéantir la religion, à en Fanatisme, crime, faute et stupi- qu’il a écrit de tous les fous de dizaine de collèges universitaires héritage, je fais plus que l’accep- assez gros livre, Mon frère l’Idiot effacer toute trace ; ce sont des dité : aucun de ces termes ne suffit Dieu : ce n’est pas une bête féro- où se pressaient des élèves venus ter, j’en tire fierté. (Gallimard). Je me sens dès lors matérialistes rigoureux affirmant à André Glucksmann car ils appar- ce. C’est un homme, fou sans dou- de tous les horizons de l’Europe. Aujourd’hui, je me sens envahi autorisé à dire que l’accouple- que tout, de l’ordre ancien, doit tiennent au vocabulaire de l’hu- te, égaré, criminel. Mais un hom- Dotée d’un système de de tristesse. Le pire semble sou- ment de ces deux noms : Dos- être brûlé, jusqu’aux œuvres d’art, main et restent accessibles à la rai- me. Mon semblable. tout-à-l’égout, de l’éclairage dain permis, l’insulte crapuleuse toïevski et Manhattan, est, au jusqu’aux cathédrales. Ce nihilis- son. D’où l’épouvantail – nihilisme André Glucksmann devrait public, c’était sans conteste la ville (tel passage du roman de Michel mieux, une aberration, au pire, me, revigoré par les théoriciens – qui évoque la bête à traquer, à savoir ce que signifie le rejet d’une la plus moderne et la plus floris- Houellebecq, telles déclarations une indignité. russes de l’anarchie, appartient à forcer, parce qu’elle n’appartient catégorie d’hommes hors de l’es- sante de tout le continent. La plus de l’auteur), le crétinisme racial de Du Palais Crystal de Londres, la plus vieille tradition russe. Il fait pas à notre espèce. C’est un permis pèce humaine.

La pratique du transfert de laboratoire qui ne peuvent produi- nous disent certains, même si ce ne conduiraient jamais au déve- éclats les définitions essentialis- pas longtemps si l’on replace de noyaux somatiques dans un but re au mieux que des lignées de cel- n’est pas exact d’un point de vue loppement d’aucun organisme, ni tes, mais la technique ne peut tels dons d’ovules à visée théra- thérapeutique ne changerait rien lules ? C’est là que doit d’abord se strictement biologique – puisqu’il humain ni animal, et on ne voit réussir que dans la mesure où elle peutique dans le cadre des actes ni au respect de cette interdiction situer le débat, plutôt que de con- s’agit d’un pur artefact, cellule arti- vraiment pas en quoi elles pour- se soumet aux lois de la nature, de solidarité soigneusement régle- ni à sa transgression criminelle sidérer la réponse à cette question ficielle produite sans féconda- raient être qualifiées d’embryons, même si c’est pour mieux les mentés, tels que dons de sang, de éventuelle. de définition comme acquise et de tion –, on doit le considérer « éthi- même si elles avaient quelques dominer. Nous devons tirer de tissus ou d’organes. Une objection apparemment parler ensuite d’instrumentalisa- quement » comme un embryon, propriétés communes à des cellu- cela une leçon très générale : En outre, le prélèvement plus fondamentale au « clonage tion d’embryon humain. car il peut le devenir. Or rien n’est les embryonnaires, et pourraient accepter de renoncer à des défini- devrait être très peu traumatique, thérapeutique » concerne la ques- Je veux défendre la thèse qu’on plus obscur que cette notion de être utilisées pour cela à des fins tions essentialistes et plutôt sinon pas du tout, en étant prati- tion de la nature et du statut d’un a bien affaire à une instrumentali- potentialité. Un germe peut deve- thérapeutiques ou simplement de rechercher et accepter des défini- qué à l’occasion d’interventions embryon humain. Le transfert de sation mais que celle-ci concerne nir un arbre. Des semences peu- recherche. tions évolutives. mineures telles que cœlioscopies, noyau somatique dans le but de des artefacts cellulaires produits vent produire une récolte. Est-ce effectuées pour d’autres raisons, cultiver des cellules souches est sans fécondation, et non des à dire qu’un germe est éthique- et bien évidemment avec le con- souvent présenté comme une embryons, même si ces artefacts ment un arbre ou des semences sentement total et éclairé des fabrication éventuelle d’em- peuvent, dans certaines condi- une récolte sur pied ? Bien au con- Le souci de définir en faisant appel patientes. bryons humains dans un but de tions, présenter des propriétés qui traire, je ne vois pas ce qu’il y Mais, de plus, des ovules fémi- recherche ou de traitement, et leur sont communes avec celles aurait d’éthique à mettre de côté à ce qui serait l’essence immuable nins ne sont pas indispensables à non dans celui de faire naître un d’embryons en cours de dévelop- l’effort de la nature (et des hom- toutes les recherches sur la fabri- enfant. On parle alors d’instru- pement. Cette distinction me sem- mes) qui aboutit à transformer le d’une chose, d’un animal, d’un être cation de cellules souches par mentalisation ou de réification de ble très importante, surtout si l’on germe et les semences en arbre ou transfert de noyaux somatiques l’embryon humain. respecte la position, considérée en récolte. humain, échoue devant l’unité humains. Outre des ovules ani- Le débat est souvent présenté comme maximaliste, de ceux qui, Dans le cas qui nous concerne, maux, si leur utilisation se révèle comme une alternative entre réi- suivant les enseignements de c’est bien pire : il s’agit d’une de la nature quand on envisage celle-ci finalement possible, des cellules fier ou instrumentaliser l’em- l’Eglise catholique, estiment potentialité d’embryon, souches embryonnaires prove- bryon humain, avec l’offense à la qu’un embryon humain est une c’est-à-dire d’une potentialité de du point de vue des devenirs nant de lignées déjà existantes dignité humaine que cela compor- personne humaine dès la féconda- potentialité ! De ce point de vue, peuvent servir de réceptacles aux terait, et entraver la recherche tion. Pourquoi parler ici d’em- si l’on considère qu’un embryon et des évolutions noyaux transférés, après avoir été avec les inconvénients de nature bryon, et encore plus de personne est une personne, ou même une elles-mêmes énucléées, afin de « utilitaire », thérapeutique, scien- humaine, alors qu’il n’y a pas de potentialité de personne dès la fabriquer des cellules souches tifique et économique qui en fécondation ? fécondation, il serait beaucoup Certains parlent à ce propos de Pour revenir à notre problème, génétiquement identiques aux découleraient. Posé en ces ter- Avant la naissance de Dolly, il plus cohérent de s’opposer à l’uti- transgression de la barrière des ce qui n’est pas un embryon peut, bénéficiaires éventuels de greffes, mes, le débat éthique semble clos, ne serait venu à l’idée de person- lisation des embryons surnumérai- espèces. Mais tant que les techni- sous certaines conditions, deve- donneurs de noyau. entre un souci moral d’un côté et ne de considérer le produit d’un res – qui sont de vrais embryons ques ne concernent que des cellu- nir un embryon. Ce qui n’est pas Il est urgent d’aboutir à une une recherche de l’utilité et du transfert de noyau somatique produits par fécondation – qu’à les et des molécules, cette « barriè- une personne humaine peut, sous interdiction internationale avec profit de l’autre. dans un ovule énucléé comme un celle de cellules produites par re » – qui n’en est alors pas une – certaines conditions, devenir une criminalisation du clonage repro- Mais cette façon de poser le pro- embryon. Car tous les biologistes transfert de noyaux somatiques est « transgressée » tous les jours personne humaine. Le débat éthi- ductif, déjà en bonne voie, blème est le résultat de confusions – ou presque – s’accordaient à dans des ovules. dans l’utilisation de cellules d’ori- que est alors déplacé sur les condi- d’ailleurs, et d’oublier dans ce multiples créées par l’utilisation considérer comme impossible le Enfin, notons que des essais de gine animale ou bactérienne, ou tions de tels devenirs. En particu- contexte le transfert de noyau abusive des termes de clonage et développement d’une telle cellule transfert de noyaux somatiques hybride, pour produire des médi- lier, ici, l’implantation ou non- somatique à visée thérapeutique, d’embryon. Il s’agit en fait d’utili- caments ou des prothèses, sans implantation dans un utérus fémi- en le laissant dans son domaine ser une technique de transfert de que cela pose le moindre problè- nin n’est quand même pas un de recherche fondamentale sur noyau somatique – c’est-à-dire de me éthique. A moins de considé- « détail » de la technique qui ne des cellules en culture. Ce domai- tissu adulte – dans un ovule d’où Rien n’est plus obscur que la notion de rer, comme certains courants reli- modifierait en rien les données ne, il n’aurait jamais dû le quitter l’on a au préalable retiré le noyau. gieux ou sectaires, que toute inter- du problème. sous l’effet de fantasmes autour La cellule ainsi obtenue est un pur potentialité. Un germe peut devenir un vention dans les processus natu- Une dernière objection à la du mot « clonage », car cela ne artefact, n’existant nulle part dans rels est mauvaise et que la mala- fabrication de cellules souches concerne ni les techniques de la nature pour ce qui concerne des arbre. Des semences peuvent produire die et la mort seraient alors « éthi- par transfert de noyaux somati- procréation médicalement assis- mammifères. On sait pourtant que quement » supérieures. ques consiste à invoquer la néces- tée et leurs dérives éventuelles, ni cet ovule modifié peut être stimu- une récolte. Est-ce à dire qu’un germe En fait, ces processus techni- sité de prélever de grands nom- la question de la recherche sur lé, se diviser, commencer à se déve- ques montrent à quel point le sou- bres d’ovules féminins, avec le ris- l’embryon et de son instrumen- lopper en milieu de culture, au est éthiquement un arbre ci de définitions simples, permet- que de dérapage vers des utilisa- talisation. laboratoire, et produire ainsi des tant de coller des étiquettes une tions mercantiles du corps cellules qui ont des propriétés de ou des semences une récolte sur pied ? fois pour toutes sur ce qu’est un humain. Cet argument ne tient Henri Atlan cellules embryonnaires alors embryon, ce qu’est une personne même qu’il n’y a pas eu de fécon- humaine, etc., échoue dès que dation. en un organisme adulte. De même humains dans des ovules de l’on est en face de processus évolu- Mieux – ou pire – on sait mainte- qu’il ne viendrait aujourd’hui à vaches se sont jusqu’à présent sol- tifs où ce qui n’est pas quelque nant, depuis la naissance de Dol- l’idée de personne de considérer dés par des échecs. Qu’en serait-il chose ou quelqu’un peut devenir ly, que, si cet artefact cellulaire est un ovule comme un embryon sus- si une meilleure compréhension cette chose ou cette personne. implanté dans un utérus, il peut, ceptible de se développer par par- des mécanismes de « reprogram- Autrement dit, le souci de définir sous certaines conditions non thénogenèse, car celle-ci est consi- mation » d’un noyau adulte par le en faisant appel à ce qui serait l’es- encore totalement maîtrisées et dérée comme impossible chez les cytoplasme d’un ovule permet de sence immuable d’une chose, avec une probabilité encore très mammifères. cultiver des cellules souches d’un animal, d’un être humain, faible, se développer comme un Depuis Dolly, puis les veaux, embryonnaires à partir de telles échoue devant l’unité de la nature embryon et produire un organis- souris et porcs qui ont suivi et cellules artificielles ? Les gènes quand on envisage celle-ci du me adulte. Doit-on pour autant sont nés, plus ou moins normaux, chromosomiques y seraient identi- point de vue des devenirs et des parler d’embryon si la question ne de la même façon, on considère ques à ceux du donneur ou de la évolutions. se pose pas de l’implanter dans un qu’un ovule dont on a remplacé le donneuse malade et les facteurs Certes, c’est la technique et la utérus féminin, et si la technique noyau par un noyau somatique cytoplasmiques seraient d’origine fabrication d’artefacts vivants qui se réduit à des manipulations au est un embryon. A tout le moins, animale. Ces cellules artificielles contribue à faire ainsi voler en 16/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 HORIZONS ANALYSES 0123  L’Amérique et les autres « policiers »

AU LENDEMAIN de la premiè- dent mal élu, et sur les capacités dans les affaires du monde. « L’An- Il reste à faire. Personne n’a enco- Drogues et politique re guerre mondiale, un ambassa- duquel on s’interrogeait un peu gleterre, dit-il un jour à son fils re véritablement exprimé de deur des Etats-Unis à Londres partout, a su s’imposer. Avec Elliott, est en déclin. La Chine en regrets pour le massacre de Tia- NON SANS MAL, le débat établissement public autono- disait que leur politique étrangère l’équipe, somme toute assez est encore au XVIIIe siècle, l’URSS nanmen, la Chine continue de dis- sur les drogues et les politi- me, l’Observatoire français consistait à n’en point avoir. On a remarquable, dont il s’est entou- se méfie de nous et nous rend puter à Singapour le triste record ques publiques à mettre en pla- des drogues et des toxicoma- pu, dans les premiers temps de la ré, il a débarrassé l’Afghanistan méfiante à son égard. L’Amérique des exécutions capitales, et de sini- ce a commencé à émerger du nies. En 1999, date à laquelle présidence de Bush Jr, se deman- des fous qui l’avaient soumis à est la seule grande puissance qui ser tant qu’elle peut aussi bien les champ exclusif de l’idéologie a eu lieu l’enquête auprès des der s’ils n’en étaient pas revenus leur férule. Chacun s’attend à le puisse maintenir la paix dans le Tibétains que les musulmans du pour devenir perméable aux 15-75 ans détaillée dans le rap- là. Ses compatriotes semblaient voir intervenir ailleurs. monde. » Sin Kiang. connaissances scientifiques port, l’utilisation de produits s’y intéresser de moins en moins La situation a-t-elle tellement Ce n’est pas là un sujet dont les qui se sont accumulées ces der- de substitution recueillait l’as- et lui-même admettait n’y pas con-   changé ? Reprenons dans l’ordre Américains aiment beaucoup par- nières années. En 1998, le rap- sentiment de 81 % des person- naître grand-chose. Il ne se mêlait Ne nous y trompons pas. Il l’énumération de Roosevelt. Au ler : la raison d’Etat, à laquelle ils port du professeur Bernard nes interrogées, la vente libre même pas de l’infortuné proces- s’agit, de la part des Etats-Unis, moment où il parlait ainsi, la Gran- sacrifient si allègrement aujour- Roques développait l’idée de seringues était approuvée sus de paix au Proche-Orient, dont divers porte-parole ont répé- de-Bretagne était encore une très d’hui, ne fait guère partie de leur d’une classification des dro- par 63 % d’entre elles et 53 % limitant son action extérieure à la té depuis des années qu’ils grande puissance, plus dangereu- vocabulaire. Ils s’abstiennent par gues selon leur dangerosité, et des sondés n’étaient pas hosti- promotion à tout prix du missile n’avaient aucunement l’intention se aux yeux de Staline que l’Améri- exemple de rappeler que le géné- non plus en fonction de leur les à la distribution contrôlée national de défense, supposé pro- de jouer les gendarmes de la pla- que. Son empire colonial était le ral Moucharraf, leur grand ami caractère licite ou non. Les d’héroïne. Dans cette même téger l’ensemble du territoire amé- nète, de faire en sorte que celle-ci plus vaste de la planète. Mais la d’Islamabad, est arrivé au pouvoir pouvoirs publics avaient immé- enquête, un tiers des person- ricain contre les éventuelles dispose le plus vite possible de la guerre l’avait épuisée et elle allait grâce à un coup d’Etat. Et ils ne diatement traduit cette nouvel- nes interrogées étaient favo- fusées des « Etats-voyous ». police nécessaire pour éviter que vite le perdre. Dès 1956, l’échec de cessent de resserrer leurs liens le approche dans les orienta- rables à l’autorisation sous Tout a changé le 11 septembre. les drames succèdent aux drames. l’équipée de Suez l’avait convain- avec Poutine, que son passé tions du plan triennal condition de l’usage du canna- Les Américains, auxquels un pro- On n’est pas très loin du pro- cue de ne rien faire désormais d’agent du KGB, ses méthodes 1999-2001 de la Mission inter- bis et 17 % étaient pour sa che de Gorbatchev, Georgi Arba- gramme que Roosevelt avait expo- sans l’aval de l’oncle Sam. Le der- autoritaires et son regard glacé ne ministérielle de lutte contre la mise en vente libre. tov, avait prédit en 1988 que sé à Molotov lorsque ce dernier nier chapitre n’est pas pour prédisposaient pas précisément à drogue et la toxicomanie Même si les méfaits de l’URSS allait leur faire « quelque lui avait rendu visite, au prin- autant nécessairement écrit. s’entendre avec eux. A plus forte (Mildt). l’alcool et du tabac continuent chose de terrible » en les « privant temps 1942, à Washington, et qui Tony Blair est convaincu, selon raison la guerre qu’il mène en Prenant en compte les lour- d’être sous-estimés, cette évo- d’ennemi », ont découvert qu’ils consistait à confier la paix du mon- l’Economist, d’avoir réalisé le Tchétchénie. Il est vrai que la plu- des conséquences sanitaires lution progressive de l’opinion en avaient toujours un, sous la for- de à quatre « policiers ». En l’espè- vieux rêve britannique de devenir part des Russes croient que seule de la consommation de tabac accompagne la mise en place me du terrorisme islamiste, et ce, les Etats-Unis, la Grande-Breta- le pont indispensable entre l’Amé- la manière forte peut remettre et d’alcool, responsables res- de la nouvelle politique de lut- qu’ils n’allaient pas s’en débarras- gne, l’URSS et la Chine. Le prési- rique et l’Europe. Mais ne peut-on leur pays sur pied et qu’ils conti- pectivement de 60 000 et de te contre la drogue et la toxico- ser d’un revers de main. La nation dent des Etats-Unis d’alors ne pen- se demander, à le voir tellement nuent de voir en Pierre le Grand, 45 000 décès annuels, et relati- manie, où le sanitaire prend s’est mobilisée, comme rarement sait pas, bien sûr, que ces policiers se démener, s’il n’ambitionne pas, meurtrier de son fils unique et qui visant les dangers liés à la con- une place croissante par rap- au cours de son histoire. Un prési- allaient peser d’un même poids en faisant campagne pour l’euro, aimait tant couper des têtes après sommation de cannabis, port à la seule répression. Le de donner à l’UE le leader qui, boire, le plus grand homme de d’autres travaux scientifiques cannabis perd petit à petit son depuis la disparition du tandem leur histoire. sont venus conforter cette image diabolisée, à la fois par- Kohl-Mitterrand, lui fait si mani- vision plus réaliste. Parallèle- ce qu’il correspond à une prati- L’aube    festement défaut ?      ment, la politique de réduc- que massive (jusqu’à 60 % des Citée en second dans l’énuméra- Mais il est plus vrai encore tion des risques liés à la con- garçons de 19 ans l’ont déjà tion de Roosevelt, la Chine est qu’en échange de leurs bonnes sommation de drogues, au pre- expérimenté et plus d’un sur depuis longtemps sortie de ce manières, le Kremlin a laissé sans mier chef celles injectées par trois en fait une consomma- XVIIIe siècle où il la croyait dura- trop crier les Etats-Unis dénoncer voie intraveineuse, mise en tion régulière ou intensive) et blement confinée. Avec ses douze le traité antimissiles de 1972, route au cours de la seconde en raison de l’état des connais- cent millions d’habitants, des auquel il y a quelques mois encore moitié des années 1980, a mon- sances scientifiques. ambitions territoriales affichées il attachait tant d’importance, tré son efficacité, avec la divi- Finalement, les plus en sur Taïwan et le pétrole offshore, comme installer des bases en sion par près de cinq du nom- retard sont peut-être les hom- un arsenal qui met New York à Ouzbékistan et au Tadjikistan. Il bre de décès liés aux surdoses. mes politiques. Quelques-uns portée de ses fusées stratégiques, paraît même se faire à l’idée de Si elles ne font pas l’unani- ont pris position sur la dépéna- un taux de croissance parmi les l’entrée des pays baltes dans mité, ces politiques publiques lisation de certaines drogues. plus rapides du monde, elle l’OTAN. Et l’on a toutes les rai- rencontrent une adhésion de C’est loin d’être le cas de la plu- n’était pas loin, il y a quelques sons de penser que George W. plus en plus forte, comme le part d’entre eux. La campagne mois encore, de faire figure n’est pas insensible aux propos de relève le rapport Drogues et électorale doit être l’occasion d’adversaire principal des son homologue de Moscou sur la dépendances – Indicateurs et d’ouvrir un débat trop long- Américains. parenté entre les « wahhabites » tendances 2002, publié par un temps tenu sous le boisseau. Le 11 septembre a tout changé, de Tchétchénie et les adeptes et elle a manifesté sans restriction d’Oussama Ben Laden. sa solidarité avec la lutte qu’ils A la guerre comme à la guerre : 0123 21 bis, rue Claude-Bernard, 75242 Paris CEDEX 05. Tél. : 01-42-17-20-20 ; mènent contre le terrorisme. A la défense des droits de l’homme télécopieur : 01-42-17-21-21 ; télex : 202 806 F quoi s’ajoute qu’elle affiche sur ne constitue manifestement pas, à Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; tous les tons son étroite entente l’heure qu’il est, la première préoc- Noël-Jean Bergeroux. avec le Pakistan, redevenu le plus cupation de la Maison Blanche et Directeurs généraux adjoints : Edwy Plenel, René Gabriel Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves Romain proche allié des Etats-Unis dans du Pentagone. A preuve, entre

Directeur de la rédaction : Edwy Plenel cette partie du monde. Aussi bien autres, les arrestations d’étran- Directeurs adjoints : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau ces derniers ont-ils engagé un gers suspects pratiquées outre- Secrétaire général : Olivier Biffaud ; déléguée générale : Claire Blandin Directeur artistique : François Lolichon effort diplomatique soutenu pour Atlantique et le transfert à Guanta- Chef d’édition : Christian Massol ; chef de production : Jean-Marc Houssard Rédacteur en chef technique : Eric Azan ; directeur informatique : José Bolufer convaincre l’empire du Milieu de namo, pour comparaître devant Rédaction en chef centrale : se prêter à une intensification de des tribunaux militaires, de déte- Alain Debove, Eric Fottorino, Alain Frachon,Laurent Greilsamer, Michel Kajman, Eric Le Boucher, Bertrand Le Gendre leurs relations, en espérant que la nus venus d’Afghanistan à la quali- Rédaction en chef : modernisation de son économie, fication juridique peu claire. L’Eu- François Bonnet (International) ; Anne-Line Roccati (France) ; Anne Chemin (Société) ; Jean-Louis Andréani (Régions) ; Laurent Mauduit (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; son entrée dans l’Organisation rope, qui ambitionne toujours de Franck Nouchi (Culture) ; Josyane Savigneau (Le Monde des Livres) ; Serge Marti (Le Monde Economie) mondiale du commerce, la pro- se doter d’une politique étrangère Médiateur : Robert Solé chaine relève de ses dirigeants et commune et qui vient, avec Directrice des projets éditoriaux : Dominique Roynette le choix de Pékin comme capitale l’euro, de donner une preuve de Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directrice de la coordination des publications : Anne Chaussebourg Directeur des relations internationales : Daniel Vernet olympique aideront une classe ses capacités, aurait là une belle

Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président moyenne en pleine ascension à tâche à quoi s’employer. faire de plus en plus de la Chine Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) un pilier de l’ordre international. André Fontaine

Le Monde est édité par la Société Editrice du Monde (SAS) Durée de la société : quatre-vingt dix-neuf ans à compter du 15 décembre 2000. Capital social : 145 473 550 ¤. Actionnaires directs et indirects : Le Monde SA, Le Monde et Partenaires Associés, Société des Rédacteurs du Monde, Société des Cadres du Monde, Société des Employés du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société des Lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Afghanistan : comment couvrir une guerre invisible ? Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations, Société des Personnels du Monde

www.lemonde.fr édité par Le Monde Interactif. Président du conseil d’administration : Jean-Marie Colombani. Directeur général : Bruno Patino CETTE GUERRE américaine en atteint, dans une situation où le bles, à la recherche d’indices per- les militaires, impossible de trou- train de s’achever en Afghanistan nombre des morts tombés sous mettant de prouver la présence de ver le fameux « prisonnier fran- aura été largement un conflit invi- les bombardements américains – Ben Laden. Des grottes plus çais », soigné à l’hôpital de Pes- RECTIFICATIFS PRÉCISIONS sible. Les envoyés spéciaux de la qu’il s’agisse des combattants sophistiquées existent peut-être, hawar avant d’être mystérieuse- presse internationale ont beau engagés dans le camp taliban ou mais les Américains continuent ment déplacé pour cause d’inter- CHIENS GUIDES. Le docteur RADIO. Il manquait dans la liste avoir été conviés au grand specta- des victimes civiles touchées par d’empêcher les journalistes d’ac- rogatoire. Là aussi, il a fallu comp- Michel Klein est président de l’Ecole des radios « jeunes » diffusée dans cle des bombardements améri- des erreurs de frappes – n’a tou- céder aux sommets. ter sur des sources indirectes ou de chiens guides pour aveugles de Le Monde du 11 janvier la station cains de Tora Bora, le réduit sup- jours pas été évalué. Mais le La présence supposée de Ben décoder une épaisse langue de Paris et de la région parisienne, et Ado FM (358 000 auditeurs revendi- posé de Ben Laden, ils ont été sera-t-il jamais ? Laden et son image de chef militai- bois, dictée par les stratèges de non président de la Fédération qués), qui diffuse une programma- condamnés à passer à côté de l’es- re résistant jusqu’au bout à l’arma- Washington. nationale des associations et écoles tion hip-hop et rhythm’n’blues. sentiel. Souvent, ils ont été empê-  da américaine a alimenté d’autres Pour tenter de rendre compte de chiens guides pour aveugles, Par ailleurs, l’animateur Arthur est chés d’avancer sur les lignes de La censure américaine a en tout fantasmes et contribué à faire du de cette guerre invisible, des jour- comme nous l’avons indiqué par bien sur Fun Radio, et Difool sur front par les moudjahidins cas relayé la censure appliquée richissime islamiste d’origine nalistes ont payé de leur vie, à erreur dans l’article intitulé « Le Skyrock, et non l’inverse. afghans alliés à Washington. par les combattants afghans anti- saoudienne une sorte de héros l’image de Johanne Sutton (RFI), miracle des chiens lumière » Parfois, ils ont même été physi- talibans, dont les chefs, croulant négatif, dont l’ombre portée appa- de Pierre Billaud (RTL) et de Volk- (Le Monde du 5 janvier). quement menacés par ces mêmes sous les paquets de dollars distri- raissait peut-être plus menaçante er Handloik (Stern), tués début moudjahidins, qui avaient reçu bués par la CIA, faisaient tout leur que sa réalité physique. novembre dans une embuscade MARTINE BILLARD. Contraire- ANCIENS COMBATTANTS. Dans l’ordre de leurs « amis » améri- possible pour compliquer le tra- Tout porte à croire aujourd’hui talibane alors qu’ils accompa- ment à ce que nous avons écrit l’article sur la revalorisation des cains d’interdire aux photogra- vail du grand cirque médiatique, que le chef d’Al-Qaida avait quitté gnaient un convoi de soldats de dans Le Monde du 8 janvier, Marti- pensions des anciens combattants phes et aux journalistes de rendre condamné à rendre compte d’une les grottes avant que ne se déchaî- l’Alliance du Nord dans la provin- ne Billard (Verts) n’est pas con- étrangers (Le Monde du 5 janvier), compte de la présence des forces guerre dont les champignons de ne le feu du ciel. Les Américains ce de Takhar. S’il s’avérait un jour seillère de Paris, mais directrice de nous avons écrit par erreur que la spéciales américaines sur le fumée dégagés par l’explosion ont-ils dû faire accroire jusqu’au que les grottes façon Blake et Mor- cabinet de Mylène Stambouli mission de réflexion, présidée par terrain. des bombes de l’US Air Force bout qu’ils se battaient contre le timer n’existaient pas, que Ben (Verts), adjointe au maire de Anicet Le Pors, « se prononçait » Cette censure non avouée a pris n’étaient que la partie émergée. « diable » Ben Laden pour justi- Laden avait depuis longtemps Paris, chargée de la lutte contre pour une revalorisation en fonc- quelquefois des allures ridicules. On a ainsi vécu pendant plusieurs fier leurs bombardements sur des quitté son refuge, que le « prison- l’exclusion. Elue conseillère d’ar- tion du coût de la vie dans le pays On a vu plusieurs soldats améri- semaines sur le mythe, largement combattants qui n’avaient sans nier français » d’Al-Qaida n’était rondissement aux élections muni- de résidence. La commission a envi- cains, recouverts de couvertures entretenu par des médias améri- doute que peu de choses à voir peut-être pas français tout en cipales de mars 2001, Mme Billard sagé cette solution, soutenue par et de foulards dissimulant leurs cains se référant à d’obscures avec les attentats du 11 septem- l’étant sûrement, cela ferait beau- avait démissionné en avril 2001, Bercy, mais ne rendra son rapport visages, passer lentement en sources des services de renseigne- bre ? La triste exhibition de prison- coup d’étrangetés pour le premier afin de pouvoir occuper son actuel- sur les mesures à prendre que fin 4x4 sur les routes défoncées de ment, des grottes gigantesques, niers « arabes », va-nu-pieds des grand conflit du millénaire… le fonction. février. Tora Bora, sous les quolibets de dignes d’un film à la James Bond, « légions étrangères » talibanes, On dira qu’aucune guerre n’est journalistes leur criant : « Vous qu’auraient abritées les monta- ou lamentables victimes d’un isla- facile à couvrir. Mais tout de n’avez pas honte de vous planquer gnes de Tora Bora. misme mortifère, a renforcé en même, entre les impuissances 0123 est édité par la Société Editrice du Monde (SAS). La reproduction de tout article est interdite sans comme ça ? On sait que c’est Pour l’instant, cet immense tout cas le criant contraste entre d’un média circus pléthorique et l’accord de l’administration. Commission paritaire des journaux et publications n° 57 437 vous… » Pendant ce temps, un réseau de tunnels, de sous-sols les moyens utilisés par les Améri- la hantise américaine de mener le ISSN 0395-2037 quelconque petit chef moudjahi- disposant de leur approvisionne- cains et la réalité du terrain. combat antiterroriste dans la plus

Imprimerie du Monde din, disparaissant sous une forêt ment en eau et en électricité, de Côté pakistanais, les journalis- obsessionnelle des discrétions, on 12, rue Maurice-Gunsbourg de micros, donnait sa version des mosquées, voire d’ascenseurs, n’a tes ont été les victimes du boucla- a le sentiment que le droit à l’in- Président-directeur général : Dominique Alduy 94852 Ivry cedex Directeur général : Stéphane Corre opérations et soutenait des été vu par aucune source indépen- ge médiatique imposé à Washing- formation n’a pas été vraiment 21 bis, rue Claude-Bernard - BP218 communiqués de victoire dante. Les forces américaines con- ton par son nouvel allié, le régi- respecté. 75226 PARIS CEDEX 05 fantaisistes… tinuent certes de fouiller ces cen- me militaire du président Mou- PRINTED IN FRANCE Tél : 01-42-17-39-00 - Fax : 01-42-17-39-26 Le grotesque a souvent été taines de trous de tailles varia- charraf. Impossible de rencontrer Bruno Philip LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/21 ENTREPRISES AÉRONAUTIQUE

Airbus a devancé son éternel rival Boeing : pour 2001, depuis les attentats du 11 septembre, la conjoncture spectaculaires, change aujourd’hui son fusil d’épau- suppressions de temps partiel pour l’équivalent d’un le groupe européen a enregistré 274  de l’industrie aéronautique s’est encore dégradée. Et le : le constructeur a annoncé, jeudi 17 janvier, 6 000 autre millier. Les  , elles, nettes contre 272 pour son homologue américain. Airbus, qui, contrairement à Boeing, n’avait pas vou-  ’ en équivalent temps constatent un retour progressif de leurs clients, mais Pourtant, il se garde de tout triomphalisme car, lu prendre jusqu’à présent de   plein, dont un millier de départs volontaires et des il est encore trop tôt pour parler de reprise. Malgré sa victoire sur Boeing, Airbus supprime 6 000 emplois Le constructeur européen a légèrement devancé son rival américain en 2001, avec 274 commandes nettes contre 272. Globalement, le marché a toutefois baissé de 50 % et les perspectives 2002 sont sombres. Le constructeur de Toulouse supprime près de 15 % de ses effectifs

D’UNE COURTE TÊTE, Airbus a 1 575 appareils, soit 54 % du mar- d’Airbus. Si elle se vérifiait, elle tour de vis supplémentaire », ajoute 520 qu’il anticipait encore à la fin te déjà ses fruits. Le budget 2002 coiffé au poteau son éternel rival, ché en volume et 61 % en valeur. pèserait très durement sur le ryth- M. Forgeard. du premier semestre. M. Condit se militaire américain (318 milliards Boeing, en 2001. L’avance n’est pas Airbus se garde pourtant de tout me de production de ses usines de Airbus a pris des engagements de montre particulièrement pessimis- de dollars) prévoit la possibilité considérable : le constructeur euro- triomphalisme excessif. L’heure Toulouse, Saint-Nazaire, Ham- productivité vis-à-vis de ses action- te pour les années à venir. « A mon pour l’armée de l’air de louer jus- péen a annoncé, jeudi 17 janvier, n’est pas à l’euphorie depuis les bourg (Allemagne) et Chelster naires (EADS et BAE Systems) et avis, le secteur du transport aérien qu’à 100 Boeing 767 pour rempla- un total de 274 commandes fermes attentats du 11 septembre, qui ont (Royaume-Uni). veut continuer de gagner 3,5 % de aux Etats-Unis ne retrouvera pas ses cer sa flotte vieillissante d’avions (nettes des annulations), alors que amplifié une crise du secteur Jusqu’à présent, Airbus avait esti- productivité par an « même en niveaux antérieurs au 11 septembre ravitailleurs KC-135, lourdement l’américain a aligné 272 comman- aérien qui couvait. Ainsi, les deux mé pouvoir traverser la crise du période de ralentissement ». Les avant un délai de 28 à 42 mois », mis à contribution en Afghanistan. des nettes, quelques jours plus tôt. groupes aéronautiques n’ont enre- secteur aérien sans licencier. Le sous-traitants seront également Airbus a engrangé 375 commandes gistré que 546 commandes nettes constructeur a d’ores et déjà révisé mis à contribution. L’ensemble de fermes, mais il a dû enregistrer 101 alors qu’en 2000 ils avaient vendu à la baisse ses pronostics de pro- l’industrie aéronautique française Le Sonic Cruiser volera en 2008 annulations sur son carnet de com- 1 128 appareils. Pour 2002, John duction : pour 2002, elle sera plus emploie directement 100 000 per- Boeing n’a pas renoncé à son programme de Sonic Cruiser, un avion qui mandes à livrer, compte tenu Leahy, le patron des ventes d’Air- proche des 300 exemplaires (con- sonnes et environ 200 000 indirecte- sera capable de voler juste en dessous de la vitesse du son, soit 15 % à 20 % notamment de la faillite de l’améri- bus, envisage même une chute tre 325 en 2001 et 400 encore pré- ment. Chez les motoristes, le fran- plus vite que les actuels avions de ligne. Phil Condit, le PDG de Boeing, avait cain TWA, de celle du suisse Swis- d’environ 60 % des commandes glo- vus il y a quelques mois). Mais çais Snecma, qui emploie semé le doute après le 11 septembre, en annonçant le gel du projet. John sair et des déboires de ses compa- bales d’avions, à 250-300 appareils. pour 2003, l’horizon s’obscurcit 38 000 personnes, admet qu’en Roundhill, responsable du programme, affirme au Monde que « les premiers gnies affiliées comme Sabena. Une sombre prévision que refuse encore davantage. Dans Le Monde 2002 « les effectifs seront amenés à appareils entreront en service en 2008 ». « Nous continuons de travailler acti- Boeing n’a enregistré que 335 com- de valider Noël Forgeard, le PDG du 11 novembre 2001, Noël For- diminuer » mais il affirme qu’il n’y vement et nous avons décidé de développer une véritable famille d’avions, en mandes fermes, mais il estime ne geard avait expliqué : « En deçà de aura pas de licenciements secs. commençant par deux versions, dont l’une de 220 places », poursuit-il. devoir retrancher que 53 comman- 265 à 270 exemplaires, nous Faisant fi des doutes émis par certains ingénieurs sur la faisabilité d’un tel des de son carnet. Troisième record pour devrions procéder à des licencie-   appareil, qui naviguerait aux frontières supersoniques, il affirme même que Les deux ennemis jurés se sont l’européen en 2001 ments. » Finalement, il a décidé de Boeing avait été beaucoup plus le « Sonic Cruiser sera certifié pour voler au-delà de la vitesse du son ». Selon prêtés comme d’habitude au jeu prendre les devants. Il a annoncé, expéditif. Phil Condit, le PDG amé- Boeing, ces nouveaux avions « révolutionneront les vols long-courriers ». des petites phrases assassines sur b Match. Avec 274 commandes jeudi, 6 000 suppressions d’em- ricain, a annoncé un plan massif de leurs annonces réciproques. Airbus nettes contre 272 pour son rival en plois en équivalent temps plein. suppressions d’emplois, touchant fait remarquer que « une fois de 2001, c’est la troisième fois que le Aucun licenciement sec n’est envi- 30 000 personnes, soit 30 % des a-t-il déclaré fin novembre 2001. Il « Ce contrat est en passe d’être attri- plus, les ventes de Boeing compren- constructeur aéronautique Airbus sagé. Un millier de départs volon- effectifs de sa branche d’aviation a réitéré ses prévisions antérieures, bué sans aucune mise en concurren- nent 116 commandes de mystérieux dépasse Boeing. En 1994, il avait taires (retraite et démission) ne commerciale. M. Forgeard estime selon lesquelles la crise du trans- ce alors que les avions ravitailleurs clients non identifiés ». Pour rendre vendu un exemplaire de plus (125 seront pas remplacés. Il sera mis que « Boeing a tiré prétexte du port aérien coûterait à sa société ne présentent aucun élément stratégi- la politesse, Boeing rappelle que le contre 124) et, en 1999, il avait placé fin aux temps partiel, pour un équi- 11 septembre pour se restructurer » environ 1 000 livraisons d’avions que », s’insurge M. Camus. lancement de l’A380 se traduit par 476 appareils contre 382. valent d’un autre millier d’emplois. et explique que même après res- dans les années à venir. Les mois qui viennent s’annon- un supplément de 85 commandes b Crise. Après une année record en Et la diminution du travail des tem- tructuration, le groupe, avec Philippe Camus, co-PDG cent déterminants pour l’avenir du pour l’année, alors que les premiè- 2000, avec 1 128 commandes nettes poraires, des heures supplémentai- 70 000 salariés, produira le même d’EADS, actionnaire de l’européen secteur. Le prolongement de la cri- res livraisons ne commenceront pour les deux constructeurs, les res et des contrats de sous- nombre d’avions qu’Airbus, avec à hauteur de 80 %, est inquiet de ce se risquerait de redessiner profon- qu’en 2006. Globalement, Airbus ventes ont chuté de moitié (546). traitance représentera 4 000 autres 40 000 personnes. Le constructeur catastrophisme américain. Selon dément les règles du jeu de part et peut toutefois se prévaloir d’une b Annulations. Les clients de Boeing emplois. « Si la production tombe de Seattle a en effet ramené ses pré- lui, « l’objectif est de convaincre les d’autre de l’Atlantique. nette avance sur son rival avec un et Airbus ont demandé le retrait de en dessous des 300 unités en 2003, visions de livraisons pour 2002 à autorités américaines de venir en carnet de commandes de 154 unités du carnet de commandes. nous serons obligés de donner un « 350-400 appareils » contre les aide à Boeing ». La manœuvre por- Christophe Jakubyszyn Le transport aérien perçoit un frémissement, mais il est encore insuffisant pour sortir de la crise

LES CLIENTS des compagnies crise en totalisant près de York, par exemple, engrangent des aériennes reprennent l’avion. La 80 000 suppressions d’emplois. bénéfices. Détenue par des capi- plupart des derniers indicateurs le Les réductions de capacités, qui taux privés, JetBlue affiche un pro- montrent. Mais est-ce suffisant entraînent à la fois des suppres- fit de 10,5 millions de dollars pour que les transporteurs en situa- sions de lignes peu ou pas renta- (11,8 millions d’euros) pour un tion de crise aggravée depuis les bles, des suppressions d’avions, chiffre d’affaires de 82,6 millions. attentats du 11 septembre 2001 ajoutées aux plans massifs de licen- La compagnie new-yorkaise n’a puissent évoquer une reprise ? ciements, ne seront sans doute pas procédé à aucun licenciement, n’a Sur le continent nord-américain, suffisantes. Merrill Lynch estime pas réduit ses capacités et a com- les experts estiment que la crise du dans une récente étude que les mandé, lundi 14 janvier, 10 Airbus transport aérien, qui dure depuis dépenses ne baissent pas aussi vite A 320 portant sa flotte à 74 appa- quatre mois, devrait aller s’amenui- que les revenus : si les revenus des reils de même type. sant, même si le premier semestre transporteurs américains ont bais- Selon les analystes, l’horizon devrait être encore sévèrement sé de 30 %, les dépenses n’ont bais- n’est pas plus dégagé en Europe. affecté par le ralentissement éco- sé pour leur part que de 11 %. L’agence de notation américaine nomique. Dès le second semestre, Moody’s a dressé, lundi, un som- la situation devrait s’améliorer, si bre tableau du secteur. « Toutes les les premiers effets d’une reprise De nombreux notations des compagnies aériennes aux Etats-Unis se font sentir. européennes portent en elles des La croissance récente des taux analystes estiment perspectives de notations négati- de remplissage est due pour partie ves », souligne Moody’s. De nom- à une baisse sensible du prix du que la crise actuelle breux analystes estiment que la cri- billet. La plupart des compagnies se actuelle, brutalement déclen-   / américaines ont « joué sur la varia- va provoquer chée après les attentats aux Etats- ble prix », explique un analyste du Unis, va provoquer une concen- 1 000 avions à louer dans les déserts américains secteur, pour remplir leurs avions une concentration tration du secteur. « mais le bénéfice tiré de ce type de Certaines compagnies nationa- CELA FAISAIT dix ans que le désert du Mojave stock était retombé à moins de 200 en 1996. La séche- mesures est bien loin de compenser du secteur les ont déjà sombré, comme l’hel- (Californie) n’avait pas hébergé tant d’avions inutili- resse exceptionnelle des déserts américains en fait un les pertes accumulées tout au long vétique Swissair. D’autres sont sés. Le précédent record de 1991 (près de 900 appa- lieu de conservation idéal pour les appareils en par- de l’année 2001 », prévoit-il. mal en point et vont devoir réviser reils disponibles pour la revente ou la location) vient fait état de marche, abandonnés temporairement par D’autres facteurs pèsent sur les American et Continental Airli- leurs ambitions, comme Alitalia ou d’être pulvérisé (plus de 1 000 avions), alors que le les compagnies aériennes en période de crise. résultats : les compagnies ont eu à nes ont annoncé, mercredi 16 jan- British Airways, qui a supprimé faire face à des coûts imprévus, vier, une perte cumulée à eux deux plus de 7 000 emplois, réduit sa comme le renchérissement des pri- de 1 milliard de dollars sur le der- capacité de 12 % depuis le 11 sep- mes d’assurance ou les dépenses nier trimestre. Pour réduire les tembre et reconnaît perdre aujour- Une nouvelle compagnie belge voit le jour pour renforcer la sécurité à l’inté- coûts en simplifiant sa flotte, AMR d’hui 2 millions de livres par jour rieur des appareils. a annoncé qu’il était parvenu à un (3,25 millions d’euros). DAT+ pourrait s’associer avec Virgin Express Au cours des semaines qui vien- accord avec le constructeur aéro- Une seule compagnie se distin- nent, les compagnies américaines nautique Boeing pour retirer ses gue par son flegme en Europe, aux BRUXELLES beaucoup d’anciens employés de drait mieux, en principe », voir naî- vont essayer d’obtenir de la part petits appareils 717 d’ici à juin. côtés des compagnies à bas coûts : de notre correspondant la Sabena : la nouvelle compagnie, tre, à terme, une compagnie uni- de leurs salariés une sorte de Continental a également reconnu Air France. La compagnie françai- La Belgique ne sera pas l’un des a-t-il prévenu, devrait fonctionner que dans la capitale de l’Europe. modération salariale : plusieurs être en discussions avec Boeing se s’en tient encore aujourd’hui au rares pays au monde qui ne dispo- avec 1 500 personnes. Le gouverne- Le plan financier de DAT+, tou- d’entre elles auraient déjà pris con- pour reporter la livraison d’avions. programme qu’elle s’était fixé dès sent pas d’une compagnie aérien- ment de Guy Verhofstadt avait pro- jours à l’étude, devrait prévoir une tact avec les représentants syndi- A l’image d’un phénomène déja le 18 septembre 2001 : gel des ne nationale : après deux mois de mis 2 500 postes. Sur 12 000 « sabé- légère augmentation du nombre caux pour renégocier les accords observé en Europe, ce sont les embauches, réduction des capaci- négociations, de procédures judi- niens », seule la moitié a conservé des destinations (40 au total). Aux salariaux. Des négociations compagnies à bas coûts qui, aux tés de 10 % et sorties anticipées ciaires et d’hésitations, un groupe son emploi dans les filiales qui ont Etats-Unis ? « Cela n’aurait aucun d’autant plus difficiles que les sala- Etats-Unis, tirent leur épingle du d’appareils. « Tout juste encoura- d’investisseurs privés et publics survécu. sens dans le contexte actuel », expli- riés du transport aérien américain jeu. Des petites compagnies com- geons-nous les salariés à prendre s’est mis d’accord pour relancer que le président. En Afrique, où la ont déjà payé un lourd tribut à la me JetBlue Airways, basée à New leurs vacances et leurs repos », expli- une compagnie qui, faute de déci- 40  Sabena était très présente ? « Si les que un porte-parole d’Air France, sion définitive, s’appelle toujours DAT+, qui vole déjà vers 34 desti- coûts de démarrage sont accepta- ajoutant qu’il est vrai que certains DAT+. DAT était l’une des filiales nations européennes et annonce bles et si l’on peut réaliser des bénéfi- REPRISE DU TRAFIC AÉRIEN EN TROMPE L'ŒIL personnels navigants commer- de la Sabena, laquelle avait été un taux d’occupation de 60 %, ces à court terme », répond-il. On Evolution, en % ciaux « volent moins ». Les derniers déclarée en faillite le 7 novembre mise sur une clientèle d’hommes évoque Kinshasa, Kigali, Dakar et chiffres publiés confirment une 2001. d’affaires. Un objectif apparem- Entebbe, à condition que la compa- 10 légère amélioration : un recul de « Nous ne voulons pas recréer la ment contradictoire avec sa volon- gnie belge puisse retrouver une 0 Asie et 2,2 % de son trafic passager en Sabena ou une petite Sabena », té de s’associer avec Virgin clientèle dont Air France, notam- - 11,9 Australie -10 décembre 2001 par rapport au explique Rob Kuijpers, un Néerlan- Express, la compagnie à faible ment, s’est emparée depuis la failli- même mois de 2000, une « sensible dais qui a été manager de Heinz et coût du Britannique Richard Bran- te de la Sabena. -20 - 13,7 Europe amélioration » par rapport au recul de DHL Europe et est devenu prési- son qui a choisi l’aéroport Bruxel- Rob Kuijpers est très prudent. Et -30 -18 Atlantique de 7,2 % accusé en novembre. Il dent de DAT+. Par cette déclara- les-National comme base euro- pour cause : sa société démarre -40 Nord est vrai que la disparition d’Air tion, M. Kuijpers ne cache pas sa péenne et a investi 25 millions avec un capital de 180 millions -50 Afrique, Sabena et Swissair, qui méfiance à l’égard d’une entrepri- d’euros dans la nouvelle société d’euros. En Suisse, Crossair a volaient encore il y a un an vers se que ni l’actionnaire public bel- belge. « Si nous trouvons un décollé avec 2 milliards d’euros -60 - 58 %, le 11 sept. l’Afrique, a profité à Air France. ge, majoritaire, ni Swissair, qui accord, nous changerons et Virgin dans ses soutes… M JAS0 NDJ 2001 02 détenait 49,5 % du capital, n’ont changera également », explique Source : Association of European Airlines François Bostnavaron pu sauver. Il ôte aussi leur espoir à M. Kuijpers, qui estime qu’« il vau- Jean-Pierre Stroobants 22/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 ENTREPRISES Les résultats financiers La justice s’interroge sur les raisons d’un voyage de La Poste se détériorent en Israël d’un responsable de la Société générale sous l’effet du ralentissement Dès 1999, la banque de Daniel Bouton aurait eu connaissance de l’existence d’un circuit Les profits ont baissé de 30 % en 2001 de blanchiment et s’en serait entretenue avec des établissements israéliens

APRÈS les années fastes, la LA SOCIÉTÉ générale aurait-elle que, alerté la banque des poursui- rigueur. Largement bénéficiaire en DES PROFITS AMOINDRIS dissimulé des éléments à la jus- tes engagées à son encontre par les 1999 et en 2000, La Poste, frappée Résultat net après impôt, tice ? L’enquête sur l’affaire de blan- Urssaf pour non-paiement de ses comme bon nombre d’entreprises en millions d'euros chiment entre la France et Israël, cotisations alors que le montant de privées par le ralentissement écono- qui a conduit à la mise en examen ses deux chèques avait été prélevé mique, s’apprête à faire face à deux de neuf responsables de la Société sur son compte. Après vérifica- années difficiles. Selon un docu- 193 générale, dont le président, Daniel tions, il est apparu que les chèques ment visé fin décembre 2000 par le Bouton, et ses deux directeurs, a avaient été volés et échangés con- conseil d’administration, que Le suscité une certaine émotion dans tre des espèces à un bureau de Monde a pu consulter, les profits de les milieux politiques et bancaires change en Israël avant de revenir l’entreprise publique, très infé- 119 français. Des interrogations sont dans le circuit bancaire français et rieurs aux prévisions, accuseront ainsi apparues sur la confrontation d’être compensé. une baisse de 30 % en 2001 pour 87 entre les exigences, jugées excessi- s’établir autour de 87 millions ves, du pouvoir judiciaire et la capa-   d’euros après impôts, et seront cité des banques à maîtriser les flux Après avoir remboursé son client,

même divisés par cinq cette année. 24 financiers internaionaux. La Socié- la Société générale a remonté la Le budget 2002 prend ainsi en 15 té générale a fait état d’un problè- filière jusqu’à la banque israélienne compte des bénéfices de seulement me « systémique » et a exclu tout FIBI, qui, à son tour, a dédommagé 15 millions d’euros, pour un chiffre 98 99 00 01 02* délit intentionnel de blanchiment. la banque française. Selon la jus- d’affaires quasiment stable (+1%), à Source : La Poste * budget Le ministre des finances lui-même, tice, cet épisode accréditerait l’idée 15,3 milliards d’euros. Quelque Laurent Fabius, a dédouané le diri- que la Société générale disposait, 803 millions d’euros d’investisse- services financiers continue de se geant de la Société générale indi- non seulement en tant que banque ments sont toutefois prévus, dont concentrer, et que se profile l’adop- quant qu’il s’agissait d’un problè- correspondante d’établissements 200 millions en croissance externe. tion de la directive européenne qui me concernant l’ensemble des éta- israéliens mais aussi en tant que La décrue des résultats financiers libéralisera le marché du courrier, blissements bancaires. Le gouver- banque gestionnaire de comptes de La Poste s’explique par le retour- attendue au printemps, l’entreprise neur de la Banque de France a évo- suspects, d’une connaissance préci- nement brutal de l’économie mon- dirigée par Martin Vial entend faire qué, pour sa part, l’opportunité Selon eux, les dirigeants de banques obligations de chacun dans le fonc- se des agissements en cours. diale, amorcé en début d’année aux face, en négociant en priorité un d’adapter le champ de la loi anti- telles que la First International Bank tionnement de ce circuit. Enfin, en Lors de leurs auditions devant Etats-Unis et accéléré par les atten- bon contrat de plan avec l’Etat. blanchiment aux moyens et aux (FIBI) ou Israëli Discount Bank leur dépit des échanges réguliers qui les policiers, certains responsables tats du 11 septembre. Alors que Ce contrat, qui fixera les rela- contraintes des banques. ont indiqué avoir reçu la visite de sont intervenus entre la justice et la de la Société générale ont livré des « La Poste s’était fixé des objectifs tions financières avec l’Etat pour Il semble, pourtant, que la Socié- responsables de la Société générale, banque, depuis 1999, les policiers explications sur ces deux épisodes. ambitieux », souligne le document, quatre ans, et notamment le mon- té générale ne soit pas seulement en juillet 1999, dans le cadre de réu- indiquent n’avoir jamais été infor- Selon eux, le déplacement en l’exercice 2001 est affecté par au tant des compensations accordées mise en cause pour son mode de nion portant sur des mécanismes de més de ce voyage par leurs interlocu- Israël aurait été motivé, au contrai- moins deux facteurs négatifs : la au titre des missions de service traitement des chèques, commun à blanchiment par le dépôt de chè- teurs avant ces entretiens avec les re, par la volonté d’être en confor- déprime de l’activité courrier, la public, sera discuté après l’élection nombre de banques, et qui serait ques, établis en France, encaissés en banquiers israéliens. mité avec la loi. Les entretiens avec plus exposée au choc du 11 septem- présidentielle. Il devra régler la déli- considéré par la justice en infrac- Israël et compensés dans la banque Par ailleurs, la justice dispose de les banques de ce pays, dans un bre, et la hausse sensible des char- cate question de la transformation tion avec les termes de la loi anti- française d’origine. A en croire les pièces semblant démontrer que la cadre purement commercial, ges, liée au coût des 35 heures, des services financiers en banque blanchiment. Au nom de la juge enquêteurs, cette visite aurait eu Société générale avait été directe- auraient consisté à appeler leurs « supérieur aux cadrages initiaux », postale, détenue à 100 % par la mai- d’instruction Isabelle Prévost-Des- pour but d’évaluer les risques encou- ment confrontée, début 1999, à homologues israéliens à la plus et au renchérissement des coûts de son mère et jugée indispensable prez, chargée des investigations, rus par la Société générale. Elle l’utilisation frauduleuse du système grande vigilance et au respect de transports. pour la survie de La Poste face aux les policiers paraissent, en effet, aurait également consisté à analy- de compensation des chèques en leurs obligations. banques. Au-delà, c’est le change- avoir soumis à certains des cadres ser, dans le détail, le mécanisme Israël. Le client d’une succursale   ment de statut de l’entreprise de la banque, lors leur garde à vue, d’endossement des chèques et les Société générale avait, à cette épo- Jacques Follorou Par ailleurs, le décret sur la sécuri- publique, tabou à ce jour, qui devra des pièces attestant de leur con- té pris l’an dernier par le gouverne- être abordé. naissance précise de l’existence du ment pour répondre à la recrudes- Dans l’attente, les syndicats circuit de blanchiment dès 1999, cence des attaques de transports de redoutent que l’emploi ne serve de soit au tout début de l’enquête. De Tel-Aviv, une place financière très opaque fonds a conduit La Poste à réamé- variable d’ajustement. Selon ces plus, dès cette époque, peut-on lire nager plus de 2 500 « points noirs », derniers, les 12 500 départs natu- dans certains documents de synthè- et qui entend le rester des bureaux de poste et des distri- rels prévus en 2002, composés pour se rédigés dans cette affaire, les buteurs de billets à la sécurité insuf- l’essentiel de départs en retraite, ne organismes de tutelle du monde LONDRES me de sa réglementation antirecy- loppement de la place financière fisante. Finalement, le résultat d’ex- seraient compensés, à ce jour, que bancaire, tels que l’Association de notre correspondant à la City clage, Israël ne fait pas partie de de Tel-Aviv face aux autres centres ploitation est inférieur de 250 mil- par 8 000 arrivées. L’entreprise française des banques ou la Com- La mise en examen du PDG de la l’Offshore Group of Banking Super- de la région, en particulier Malte, lions d’euros aux prévisions, à publique aurait notamment mission bancaire, avaient été aler- Société générale, Daniel Bouton, visors, organisation internationale Chypre et Beyrouth. Pour le gou- 139 millions. annoncé, mercredi 16 janvier, la tés par la justice des termes géné- dans une affaire de blanchiment représentant les dix-neuf princi- vernement, l’avenir du pays reste Cette année, si l’on retient une transformation en contrats à durée raux de l’enquête en cours. Il leur entre la France et Israël souligne paux paradis fiscaux de la planète. fermement accroché à la finance. hypothèse de croissance modeste indéterminée de 3 500 contrats à avait été, semble-t-il, demandé de l’opacité du système financier israé- En théorie, le secteur bancaire D’où une politique très libérale de l’économie française, comprise durée déterminée et de sensibiliser l’ensemble des acteurs lien. L’Etat hébreu passe en effet israélien est étroitement surveillé pour attirer les capitaux dans cette entre 2,1 % et 2,5 %, l’exercice s’an- 1 100 emplois-jeunes, ainsi que financiers sur les dangers encourus pour une plaque tournante du recy- par un régulateur indépendant place boursière disposant de bien nonce plus périlleux encore. «La l’embauche de 1 000 jeunes actuel- lors de la compensation des chè- clage de fonds de la fraude fiscale, basé à la banque centrale. Par des atouts (avantage des fuseaux réalisation du budget 2001 a mis en lement en contrat en alternance. ques venant d’Israël. de trafics proche-orientaux et de ailleurs, sous la pression internatio- horaires, compétence des profes- évidence les conditions difficiles et Par ailleurs, désormais libre de Les policiers, de retour d’un dépla- l’argent de la mafia russe. Depuis nale, une loi censée réprimer le sionnels dans la gestion et l’ingénie- les risques qui pèsent sur les résul- gérer son patrimoine immobilier, cement en Israël, en novem- juin 2000, Israël figure sur la liste blanchiment a été promulguée en rie financière…). Il s’agit également tats », avertit la direction dans sa La Poste a prévu de céder 300 mil- bre 2001, ont ainsi consigné, dans noire des quinze pays suspects de juillet 2000 couvrant divers trafics de sauvegarder le négoce du dia- note, en précisant viser, cette lions d’euros d’actifs en 2002. une note de synthèse, le fruit de blanchiment du Groupe d’action (drogue, armes, prostitution, etc.), mant qui, à la Bourse de Tel-Aviv, année, l’équilibre du compte de leurs entretiens avec plusieurs éta- financière sur le blanchiment de à l’exception de la fraude fiscale. se traite surtout « au noir ». En ces résultat. Alors que le marché des Anne Michel blissements bancaires de ce pays. capitaux (Gafi). En raison du laxis- Cette législation prévoit de lourdes temps d’Intifada, les liens finan- amendes, voire des peines de pri- son. En outre, en 2001, le ministère de la justice s’était engagé à créer « Quand on joue une unité de renseignement sur les mouvements de capitaux. Les éta- sa survie blissements financiers – y compris les bureaux de change – ont égale- économique, comme ment été contraints de resserrer les contrôles internes sur les transferts c’est le cas d’Israël, de fonds, « en accord avec les codes et normes internationaux », selon on est peut-être un porte-parole de la Banque natio- nale d’Israël. moins regardant sur En soi donc, rien à dire. Pour- tant, les experts demeurent scepti- l’origine des fonds » ques sur l’efficacité du dispositif antiblanchiment israélien. Le dos-   sier de la supervision bancaire est partagé entre l’institut d’émission et le ministère de la justice. La ciers avec les milieux d’affaires réglementation édictée par les palestiniens réclament également autorités est restée très souple en une totale opacité. Enfin, les ban- matière d’activités internationales ques locales entendent répondre et s’exprime souvent de manière aux exigences de discrétion de leur informelle. La loi ne couvre ni les importante clientèle africaine et cabinets d’avocats, ni les commis- asiatique, en particulier les Indiens saires aux comptes. L’agence de installés à Dubaï à la recherche renseignement financière n’a tou- d’un bon investissement. jours pas vu le jour. Et tout le mon- « Quand on joue sa survie écono- de se connaît dans la « city » de Tel- mique, comme c’est le cas d’Israël Aviv, ce qui facilite la balade de mil- aujourd’hui, on est peut-être moins liards de dollars échappant à tout regardant sur l’origine des fonds. Le contrôle. Cela a été le cas des centre bancaire de Tel-Aviv a occu- avoirs de l’ancien chef des services pé le créneau laissé par des pays secrets péruviens, Vladimiro Mon- comme le Luxembourg ou le Liech- tesinos, recyclés en Suisse par les tenstein, qui ont fait le ménage », filiales de la Leumi Bank et de First indique au Monde Mark Pieth, pro- International Bank of Israel. Par fesseur de droit pénal à l’université ailleurs, de nombreux scandales de Bâle, qui préside la commission ont démontré l’existence d’un trian- anticorruption de l’Organisation gle du blanchiment Russie-Pana- de coopération et de développe- ma-Israël. Les parrains de la mafia ment économiques (OCDE). En russe, biélorusse et ukrainienne fait, selon notre interlocuteur, mal- ont noué des liens étroits avec le gré les attentats du 11 septembre, monde financier israélien. Dans ce il n’y a jamais eu de véritables pres- pays d’immigration, obtenir un pas- sions de la part des Etats-Unis pour seport israélien est, de surcroît, un inciter ce paradis bancaire à mettre jeu d’enfant. en place des dispositifs efficaces de Les autorités redoutent avant lutte contre le blanchiment. tout qu’un renforcement de la réglementation n’entrave le déve- Marc Roche LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/23 ENTREPRISES

2001, une année historique Cegetel ne convertira pas ses téléphones pour le TGV portables à l’UMTS avant 2004 « NOUS avons enregistré une année his- Le coût d’acquisition de la licence de troisième génération, revu à la baisse par le gouvernement, torique qui confirme l’attractivité crois- TRAFIC TGV sante pour la grande vitesse », a déclaré, En%de En%de est estimé à 1 milliard d’euros par l’opérateur de télécommunications de Vivendi Universal jeudi 17 janvier, Guillaume Pépy, direc- grandes lignes recettes teur général de la SNCF, en annonçant PAS de précipitation. Cegetel, GPRS [le standard intermédiaire]. offres promotionnelles de Noël, L’opérateur mobile a lancé, en que le TGV avait généré des recettes 70 deuxième opérateur de télécom- Nous étions les premiers, fin 2000, à quitte à subir une légère érosion de août 2001, Universal Mobile Music, en hausse de 12,7 % en 2001. Le TGV 65 munications en France, filiale de disposer d’un réseau GPRS et les ser- ses parts de marché. pour séduire les jeunes en asso- Méditerranée aurait d’ores et déjà Vivendi Universal, est bien décidé vices ne sont toujours pas commer- ciant une offre de téléphonie pré- dépassé l’avion sur la liaison Paris-Mar- 60 à ne pas desserrer trop vite les cor- cialisés », affirme M. Germond. La    payée à des services d’écoute d’ex- seille. Le TGV Nord constitue « encore 61 dons de la bourse pour s’offrir un disponibilité des terminaux UMTS Dans ce contexte, la décision du traits musicaux. L’objectif des un point difficile » en raison de travaux réseau de téléphonie mobile de en volume et à des prix raison- gouvernement de réduire signifi- 200 000 clients à la fin 2001 a été at- 50 qui provoquent des retards répétés. troisième génération UMTS. Après nables conditionne le lancement cativement le prix des licences teint, selon SFR. La suite se jouera Une douzaine de rames vont s’ajouter avoir bénéficié du spectaculaire commercial des services de troisiè- UMTS, en octobre, est tombée fort non plus au niveau national mais à au parc actuel, ce qui « permettra de ne 40 rabais accordé par le gouverne- me génération. « L’objectif, avec à propos. Le ticket d’entrée est pas- l’échelle européenne, avec le britan- plus rouler à flux tendus et d’avoir du 97 98 99 00 01 02* ment sur le prix de la licence, le l’UMTS, est d’être prêt pour la secon- sé de 4,95 milliards d’euros à nique Vodafone, leader mondial de matériel de remplacement en cas de pan- déploiement du réseau se fait pru- de partie de l’année 2003, sachant 619 millions d’euros, plus une taxe la téléphonie mobile et actionnaire ne », affirme M. Pépy. Source : SNCF * estimation demment. « Nous allons investir que le lancement grand public de- dont le montant s’élève à 1 % du de Cegetel. « Nous lancerons ensem- 400 millions d’euros en 2002 dans vrait intervenir en 2004 », pronosti- chiffre d’affaires. « La valeur réac- ble, en avril ou en mai, des services l’UMTS », affirme Philippe Ger- que M. Germond. tualisée de la licence UMTS est de de messagerie unifiée dans toute La Fed reste mond, président de Cegetel. Une Cette prudence dans l’investis- 1 milliard d’euros », a calculé l’Europe, puis des services de messa- somme comparable à ce qui a été sement s’explique également par M. Germond. Cette baisse substan- gerie multimédia », affirme Frank pessimiste sur la conjoncture investi dans le réseau de télépho- l’importance accordée à la rentabili- tielle va-t-elle susciter des voca- Esser, directeur général de Cegetel. nie mobile GSM l’an dernier. té de Cegetel. Désormais, l’opéra- tions pour les deux licences qui res- En outre, des services autour du L’ÉCONOMIE américaine a commencé l’année sur une note faible, En fait, l’opérateur, qui a sélec- teur alimente largement les caisses tent à attribuer ? « Hutchison sem- jeu, puis du football, à l’occasion même si certains signes d’amélioration ont émergé ici et là, estime la tionné deux équipementiers, l’alle- du groupe Vivendi Universal et s’est ble être le seul candidat crédible de la Coupe du monde, devraient Réserve fédérale américaine (Fed) dans son Livre beige, publié mercre- mand Siemens et le finlandais vu imposer des objectifs d’accroisse- pour la quatrième licence », prédit aussi voir le jour cette année. Ces di. « Les informations en provenance des régions de la Réserve fédérale Nokia, privilégie une transition ment du résultat brut d’exploitation le patron de Cegetel. services devraient profiter de la suggèrent que l’activité économique est restée faible en général entre fin douce, l’UMTS prenant le relais du de 35 % en 2001 et 2002. Une règle En attendant, SFR veut profiter plus grande fluidité de transfert novembre et début janvier, indique-t-elle. Mais, même s’il y a encore des standard GSM à petite vitesse. «Il qui a conduit, par exemple, SFR (la de 2002 pour tester de nouveaux d’information offerte par le GPRS. indications de prudence, il y a aussi quelques indications éparses d’amé- ne sert à rien de déployer trop tôt le filiale de téléphonie mobile de Cege- services auprès de ses abonnés et lioration. » réseau. Nous avons tiré les leçons du tel) à ne pas surenchérir lors des préparer le terrain de l’UMTS. Laurence Girard La tonalité du rapport confirme les déclarations d’Alan Greenspan, son président, qui, vendredi 11 janvier, avaient été interprétées com- me préparatoires à une nouvelle baisse des taux. Plus optimiste, le secrétaire d’Etat au Trésor, Paul O’Neill, considère, lui, que « la Ban- Les analystes financiers français sont aussi frappés par la crise que centrale ne doit pas poursuivre son cycle d’assouplissement moné- taire (…) alors que la reprise se fait sentir ». MIS EN CAUSE pour leur rôle dans les excès surtout une revanche à prendre. Son groupe on déclare aussi « embaucher au cas par cas ». spéculatifs de la bulle technologique, les analys- d’analystes, élu sans discontinuer « meilleur En ce qui concerne Crédit agricole Indosuez tes financiers subissent le retournement de la bureau d’analyse financière » par les investis- Cheuvreux, une équipe est en cours de constitu- JP Morgan Chase en perte Bourse et sont parfois poussés vers la sortie. A seurs de la place de Paris de 1993 à 1998, dans tion à Londres pour couvrir le marché britanni- la Société française des analystes financiers un concours organisé par le quotidien financier que. Pour le reste, « nous avons modéré forte- au quatrième trimestre (SFAF), qui regroupe 1 700 professionnels et L’Agefi, a été détrôné les trois années suivantes. ment les embauches, mais au moins on ne vire 450 étudiants, on observe que « beaucoup pas », lâche un responsable. LA BANQUE américaine JP Morgan d’analystes ont négocié leur départ » ces derniers «     » Lors de la flambée des marchés en 1999 et Chase a annoncé, mercredi, une perte TITRE CHAHUTÉ mois et se retrouvent sur le marché du travail. Hormis ce cas particulier, le marché de l’em- 2000, et de son cortège d’introductions en Bour- nette de 332 millions de dollars Le bureau d’analyse de la Société générale, ploi ne montre aucun signe d’amélioration, au se, les stars de l’analyse financière étaient facile- e Action Morgan Chase (369 millions d’euros) au 4 trimestre en dollars à New York qui compte 170 professionnels, devrait cepen- contraire. « Aujourd’hui, il y a une incertitude du ment « rentabilisées » par les banques. En effet, de l’exercice 2001, contre un bénéfice dant échapper à la règle. En effet, 15 à panorama qui n’incite pas à ouvrir grand les por- ces analystes intervenaient dans les opérations 44 net de 708 millions de dollars à la Le 16 janv. 36,20 20 embauches de spécialistes sectoriels y sont tes. Les offres sont infiniment plus rares qu’il y a d’introduction en Bourse en tant qu’experts ès même période en 2000. 42 prévues en 2002, concentrées « sur quelques sec- un an », explique Jean-François Balmary, secré- valorisation des sociétés. Aujourd’hui, le souf- Cette perte s’explique par la faillite 40 teurs suivis de façon prioritaire : les médias, les taire général de la SFAF, sans citer de chiffres. A flé des entrées en Bourse étant retombé, les spectaculaire du courtier en énergie télécommunications, les services collectifs, la tech- Paris, loin des « charrettes » massives de la City banques refusent de dépenser sans compter 38 Enron, dont JP Morgan Chase est l’une nologie et la santé, et pour renforcer certains sec- ou de Wall Street, les départs se négocient au pour rémunérer des analystes-vedettes. Présen- des plus importantes créancières et 36 teurs traditionnels comme l’automobile ». coup par coup, mais beaucoup de sociétés de ter une bonne recherche financière sur les socié- par la crise en Argentine, qui, à elles 34 Cette exception préfigure-t-elle un renverse- Bourse ont aussi choisi, pour le moment, la pru- tés cotées, afin de s’attirer la clientèle institu- deux, lui ont coûté 807 millions de dol- ment de tendance, et un regain d’intérêt des dence. Elles continuent quelques recrutements tionnelle pour le passage des ordres de Bourse, lars sur les trois derniers mois de l’an- 32 banques pour les analystes ? Rien ne l’indique ciblés, et remplacent des postes vacants. Chez n’est plus une justification suffisante. née. La deuxième banque américaine a 30 pour l’instant. La Société générale, dont les acti- CDC Ixis, on affirme ainsi « continuer à recruter aussi souffert du ralentissement de la J A S O N D J vités de marché sont centrées sur les actions, a quelques analystes ». Du côté de BNP Paribas, Adrien de Tricornot conjoncture économique et de la mau- 2001 02 vaise tenue des marchés financiers. Source : Bloomberg Opel veut Paribas entre dans supprimer le capital de Yoplait 2 500 emplois SODIAAL, le premier groupe coopératif laitier français, a annoncé, mercredi, l’adossement de sa marque Yoplait à PAI (anciennement cette année Paribas Affaires Industrielles), société d’investissement de BNP Paribas. FRANCFORT Une nouvelle entité, créée autour de la marque Yoplait et détenue à de notre correspondant 50 % par les deux partenaires, devrait être « introduite à terme en Bour- Opel, filiale européenne du se ». Yoplait, numéro deux mondial des yaourts, créé en 1964, a réussi constructeur automobile améri- à s’implanter dans 50 pays, malgré la concurrence acharnée des cain General Motors, a annoncé, géants Danone et Nestlé. Sodiaal, en pertes depuis 1998, a un temps mercredi 16 janvier, l’accélération cherché un partenaire industriel. Il se rapproche d’une toute autre de son plan de restructuration. culture, celle, très financière, du capital risque. D’ici à 2003, 2 500 emplois devaient être supprimés, l’essentiel  de ce plan social devant être réalisé dès cette année. Cette mesure s’ins- a EDF : l’électricien français a présenté, jeudi, son projet de crit dans le programme « Olym- réorganisation du groupe en sept « branches » et autant de pia », mis en place dans le courant « métiers », qui seront gérés comme des centres de résultat dotés de 2001 pour redresser le groupe. d’une certaine autonomie. Ce plan a d’ores et déjà permis a AVENTIS : la cour d’appel de Versailles (Yvelines) a confirmé, de réduire les coûts de 400 millions mercredi, l’ordonnance du tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine), d’euros, avec entre autres la sup- mercredi, en donnant raison aux syndicats CGT et FO et au comité pression de 1 700 postes. Opel réa- d’établissement d’Aventis Pharma à Romainville (Seine-Saint-Denis) git ainsi à des pertes opérationnel- qui accusaient leur direction de procéder à un plan social déguisé. les records de 674 millions d’euros a SANOFI-SYNTHÉLABO : les laboratoires de biologie végétale en 2001, en hausse de 34 % sur un Yves Rocher ont racheté la participation (43 %) détenue par Sanofi an. Le groupe a, certes, enregistré pour 316 millions d’euros. Le prix de cession, déterminé par un arrêt l’an dernier un bénéfice net de de la cour d’appel de Rennes (Ille-et-Vilaine), est contesté par Sanofi 87 millions d’euros, après une per- qui s’est pourvu en Cassation. te nette de 427 millions d’euros en a TETRA : le groupe suédois d’emballage a déposé, mercredi, un 2000, mais ce résultat est surtout recours contre la décision de la Commission européenne s’oppo- lié au rachat de l’Opel-Bank à la sant à son rachat du français Sidel. Selon lui, la Commission n’a pas maison mère. Le président du direc- établi que cette fusion, évaluée à 1,7 milliard d’euros, « provoquerait toire d’Opel, Carl-Peter Forster, a les effets de conglomérat » redoutés. expliqué les mauvais résultats opé- a FORD : le constructeur automobile américain devait annoncer rationnels par « d’importants coûts jeudi ses premières pertes depuis 1992 à hauteur d’environ 5,4 mil- administratifs, structurels et de distri- liards de dollars (6,1 milliards d’euros) pour l’exercice 2001. En revan- bution, par une production trop éle- che, les activités européennes de Ford devraient afficher un retour à vée par rapport à la demande et par l’équilibre, après un déficit de 1,25 million d’euros en 2000. la conjoncture morose sur le marché automobile ».  En 2001, Opel a vendu 1,21 mil- lion de véhicules, soit un recul de a MARSEILLE : les syndicats de la Régie des transports mar- plus de 5 % par rapport à 2000 seillais (RTM), en grève depuis dimanche à la suite de l’agression de (1,28 million d’unités vendues). plusieurs contrôleurs (Le Monde du 17 janvier), ont décidé, jeudi Opel reste pourtant confiant mal- matin, d’appeler à la reprise du travail. gré ses problèmes financiers persis- tants. « 2002 sera une année diffici-  le pour l’industrie automobile, en Europe et en Allemagne », a préve- a MUNICH RÉ : le premier réassureur mondial détient une nu M. Forster. Toutefois, Opel pré- participation de 10,4 % de la banque allemande Commerzbank, voit de réduire sa perte opération- a-t-il annoncé jeudi 17 janvier. Cette acquisition devrait boulever- nelle cette année et maintient son ser le paysage bancaire allemand. Munich Ré détient 25 % d’Hypo- objectif de revenir à l’équilibre opé- Vereinsbank et envisage de vendre 12,2 % de Generali Lloyd à rationnel d’ici à la fin 2003. AMB. Philippe Ricard 24/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 COMMUNICATION Grève à la rédaction Concurrent de Rupert Murdoch, Kerry Packer de « L’Hebdo de Nantes » contre réorganise son groupe de médias en Australie l’arrivée d’un nouveau directeur 2001 a été une année difficile pour ce géant de la presse et de la télévision qui a investi en pure Les journalistes demandent un médiateur perte dans la téléphonie et revendu les parts qu’il détenait chez son rival, le groupe Fairfax

L’HEBDO DE NANTES n’a pas entre 1976 et 1986, M. Louboutin SYDNEY 1987, lorsqu’il est parvenu à repren- paru, mercredi 16 janvier, en raison est devenu à cette date rédacteur en de notre correspondant LES JEUX ET LES MÉDIAS, DEUX PÔLES DU GROUPE dre certains magazines de Fairfax. d’une « grève illimitée » de la rédac- chef adjoint de Presse-Océan, dont Bien qu’il ne soit plus officielle- Répartition du chiffre d'affaires de PBL, Répartition des résultats après Mais le projet d’acquérir le reste du tion, opposée à la nomination com- il a démissionné en 1997. Il avait à ment le patron opérationnel, Kerry exercice juin 2000/juin 2001 impôts exercice juin 2000/juin 2001 groupe échouera, à la suite d’une me directeur d’Hervé Louboutin, l’époque fait l’objet d’une motion Packer est l’auteur de toutes les en millions de dollars australiens en millions de dollars australiens loi adoptée par le gouvernement annoncée quelques jours plus tôt de défiance de la rédaction du quoti- grandes manœuvres stratégiques travailliste de Robert Hawke et par Edouard Coudurier, PDG du dien nantais, hostile à ses pratiques de son groupe, Publishing and Jeux-casino interdisant à une même entreprise Télégramme de Brest, dont dépend professionnelles et à sa ligne Broadcasting Limited (PBL). Le Télévision de posséder plus de 15 % du capital l’hebdomadaire. Les six journalistes éditoriale, le conflit s’étant cris- baron australien des médias et des d’une chaîne de télévision et d’un et les pigistes de L’Hebdo de Nantes tallisé sur un de ses éditoriaux casinos a procédé la semaine der- quotidien dans le même Etat. Ces craignent une « dérive éditoriale » soutenant Maurice Papon. nière à une grande réorganisation. 765,91 + 240,97 dernières années, le baron des + 211,5 et demandent la nomination d’un Détesté par certains pour ses accès 1 137,19 médias a multiplié les campagnes

médiateur « assurant la neutralité «   ’ » de colère légendaires et ses techni- + 87,04 de lobbying pour persuader le pre- indispensable au démarrage de véri- Le magazine d’inspiration libérale ques de management peu ortho- mier ministre libéral, John Howard, tables négociations » sur l’avenir de Le Nouvel Ouest, qu’il a fondé en doxes, adulé par d’autres pour son 545,84 de changer la loi. Mais ses efforts cette publication. 1998, n’a pas non plus rencontré le sens inné des affaires, le patron le ont été vains, et M. Packer a préfé-

Créé en septembre 1999, ce titre succès commercial escompté et n’a plus connu aux antipodes depuis Edition- Commerce électronique Autres ré se retirer du jeu. est détenu à 55 % par Le Télégram- survécu que grâce au soutien de ses que Rupert Murdoch s’est fait natu- 59,42 presse me de Brest. Il compte comme actionnaires, banquiers et entrepri- raliser américain a une nouvelle Commerce 7,46 - autres actionnaires le Crédit mutuel ses régionaux. Parmi celles-ci figure fois contraint ses principaux cadres électronique Autres Plusieurs sociétés du groupe tra-

de Bretagne, Editouest, La Manche Le Télégramme de Brest (à 10 %). Le à un petit jeu de chaises musicales. - 14,24 versent une période mouvementée. Télévision PBL : Publishing and Broadcasting limited - 18,15 Libre et L’Echo d’Ancenis, ce dernier PDG de ce titre, Edouard Coudu- Agé de 64 ans, M. Packer a déjà Jeux-casino PBL a englouti plusieurs millions

appartenant à M. Louboutin. L’ob- rier, avait également annoncé, mar- désigné par le passé au moins cinq Edition-presse d’euros dans sa tentative manquée Source : PBL jectif d’une diffusion de 10 000 di, aux salariés de L’Hebdo de Nan- dauphins potentiels avant de reve- de télévision en Inde. Cette contre- exemplaires fixé par les créateurs de tes la nomination comme rédacteur nir sur ses choix. Cette fois, le performance, ajoutée au déclin de L’Hebdo de Nantes n’a jamais été en chef de Vincent Combeuil, actuel patron de la chaîne de télévision jours le leader du petit écran en John Fairfax. Mi-juillet, M. Packer Channel 9, reste très limitée compa- atteint, malgré plusieurs relances rédacteur en chef du Nouvel Ouest. Channel 9, David Leckie, est sorti Australie, mais son avance sur son a pris la décision de revendre, pour rée aux 235 millions d’euros inves- éditoriales, le recours à trois direc- Soutenant la rédaction de L’Heb- grand perdant. Il a été remercié éternel rival, la chaîne Seven, n’est 254 millions d’euros, sa participa- tis en pure perte dans One Tel. Ce teurs successifs et à un consultant. do de Nantes, la société des rédac- après vingt-quatre ans de services. plus que de 1,2 % d’audience, tion de 14,9 %, acquise en 1995, projet était soutenu à bout de bras Sa société éditrice a perdu 380 000 teurs du Télégramme a écrit à son Cette nouvelle, qu’il a apprise en contre au moins 4 % dans le passé. dans ce groupe. Ce qui a d’autant par James Packer. L’héritier dési- euros en 1999 et 780 000 euros en PDG. Craignant « une détérioration écourtant ses vacances, lui a été Les recettes publicitaires de Chan- plus surpris les spécialistes qu’il gné de Kerry, qui occupe la prési- 2000. Lancé à l’époque où les quoti- de l’image de L’Hebdo de Nantes et, annoncée sèchement mardi 8 jan- nel 9 ont chuté, et des rumeurs per- cherchait depuis des années à dence du groupe depuis mai 1998, a diens Ouest-France et Presse-Océan par voie de conséquence, de celle du vier par Peter Yates, le directeur sistantes, à Melbourne, font état racheter son concurrent pour cru jusqu’au bout au succès de devaient fusionner leurs activités Télégramme », le syndicat SNJ du général de PBL et James Packer, le d’une possible vente de la chaîne. contrôler les quotidiens The Syd- l’opérateur de téléphonie créé par sur Nantes, l’hebdomadaire a ensui- quotidien breton s’est aussi rangé fils du magnat australien. De cette ney Morning Herald et The Age, un ami intime, Jodee Rich, qu’il te permis de légitimer une future aux côtés des grévistes, « mobilisés nouvelle révolution interne, John   basé à Melbourne. « J’adorerais considérait comme un visionnaire candidature du Télégramme àun pour défendre une information (…) le Alexander, le patron de la division L’état de santé de M. Packer est posséder Fairfax, j’adorerais contrô- génial. Grand mal lui en a pris. projet de télévision locale. plus objective possible ». presse, sort renforcé. Celui qui est fragile. Il a subi en novembre 2000 ler Fairfax, j’adorerais diriger Fair- Depuis la mise en liquidation judi- Ancien correspondant du Monde parvenu à augmenter le chiffre d’af- une transplantation d’un rein, don- fax », déclarait-il en octobre 1998. ciaire de la société, fin mai 2001, les et de l’Agence France-Presse Dominique Luneau faires des journaux tout en rédui- né par son pilote d’hélicoptère. En La rivalité entre ces groupes experts ont prouvé que les diri- sant leurs coûts a été nommé direc- octobre 1990, l’homme avait déjà remonte à la veille de la première geants avaient caché leurs mauvais teur de la branche médias (presse échappé de peu à la mort après un guerre mondiale, lorsque le grand- résultats financiers. Lachlan Mur-  et télévision). Cet ancien cadre du arrêt cardiaque. Six jours plus tard, père de Kerry, Robert Clyde Pac- doch, le fils de Rupert, était aussi groupe de presse concurrent il avait retrouvé suffisamment de ker, a lancé ses premiers journaux, très impliqué dans cette aventure. a PRESSE : le président du directoire du groupe Midi libre, Noël- Fairfax est désormais considéré vigueur pour chasser les photogra- The Dubbo General, suivi du Sunday Ce faux pas de James inquiète Jean Bergeroux, a annoncé, mercredi 16 janvier, la création d’un centre comme le grand favori à la direc- phes qui l’empêchaient de regarder Times et du Sunday Sun, afin de con- les investisseurs. « Il est brillant, unique d’impression pour les trois quotidiens Centre Presse, L’Indépen- tion du groupe. un match de polo. Mais cette résis- trecarrer la toute-puissance de la mais tout le monde se demande s’il dant et Midi libre. A l’horizon 2004, la rotative installée à Rivesaltes PBL a été divisé en deux entités : tance physique a ses limites. famille Fairfax. Dans les a hérité du même sens des affaires (Pyrénées-Orientales) et les personnels techniques qui lui sont attachés la première regroupe les activités S’il conserve toujours en sous- années 1940 et 1950, son fils, Frank, que son père, son grand-père et son devraient être rapatriés à Saint-Jean-de-Védas (Hérault). Cette opéra- dans les médias et la seconde se main les rênes de l’empire familial, a poursuivi la bataille à la tête du arrière-grand-père », déclare un tion s’inscrit dans un plan de développement des trois quotidiens du concentre autour du casino Crown, dont le chiffre d’affaires 2000 dé- quotidien The Daily Telegraph. financier. L’éternel problème de la groupe dont Le Monde a pris le contrôle en juillet 2000. – (Corresp.) à Melbourne. Vache à lait du grou- passe 1,4 milliard d’euros, M. Pac- Kerry a voulu aller plus loin en ten- succession de Kerry Packer est a Le quotidien italien La Repubblica a réalisé, mercredi, un tirage pe, ce casino passe pour être l’un ker a finalement renoncé à toute tant de racheter son principal loin d’être réglé. record de 1 200 000 exemplaires, en offrant à ses lecteurs un exem- des plus rentables de la planète. velléité de contrôle de son autre concurrent. Ses rêves hégémoni- plaire du roman d’Umberto Eco Le Nom de la rose. – (AFP.) Dans les médias, Channel 9 est tou- grand rival, le groupe de presse ques ont commencé à se réaliser en Frédéric Therin Jacques Bille, l’homme de l’ombre, réussit à faire élire une femme à la tête des publicitaires français Parcours d’un énarque austère et proche de Raymond Barre

L’ASSOCIATION des agences des critiques renouvelées, entre conseils en communication débats européens sur la publicité (AACC) devait, pour la première destinée aux enfants, mondialisa- fois, élire, jeudi 17 janvier, une tion et développement durable. Ce femme à sa tête. Mercedes Erra, choix, qu’il n’assume pas officielle-  ment – « je n’ai pas à prendre par- ti » –, est, comme sa présence par- mi ces publicitaires dont la culture Un peu guindé, il a diffère de la sienne, le résultat d’une greffe qui a réussi. pourtant su se faire Rien, vraiment, ne prédestinait cet énarque (promotion Robespier- accepter par un milieu re) d’apparence rectiligne, presque rigide, disent certains, à passer d’aussi longues années au service très « showbizz » . . « d’artisans saltimbanques » – cet- te étiquette a longtemps affublé supérieur de l’audiovisuel (CSA). présidente de l’agence de publicité ceux qu’on nomme aujourd’hui les Jamais avec le résultat espéré. BETC Euro RSCG (Havas Adverti- professionnels de la communica- En attendant mieux, donc, il se sing), devient la première présiden- tion. Austère, toujours un peu donne à la publicité. Son engage- te du syndicat professionnel sécu- guindé, même quand il fait des ment – « Il n’y a clairement pas laire constitué dans sa forme la efforts pour apparaître décontrac- assez de pub en France, nous som- plus récente en 1972. té, M. Bille a pourtant progressive- mes le 5e marché publicitaire au Ce résultat incongru dans un uni- ment réussi à se faire accepter monde, très loin derrière l’Allema- vers traditionnellement masculin d’un milieu fermé, relativement gne et la Grande-Bretagne qui ont est en partie le fruit du travail de secret, plus proche des paillettes et pourtant des économies compara- Jacques Bille. Vice-président délé- du show-business que de la haute bles », martèle-t-il – le préserve de gué général de l’AACC, il œuvre administration. ses détracteurs, qui reconnaissent depuis vingt ans dans l’ombre des sa fidélité et profitent de son ambi- présidents successifs à la structura-   tion modérée. Jacques Bille œuvre tion et à la reconnaissance politi- Les publicitaires ont appris à à sa mission, discret. « Le président que et industrielle de la profession voir en lui l’interlocuteur du gou- de l’AACC doit être une figure de de publicitaire. Pourquoi Mme Erra, vernement – Jacques Bille fut con- proue, un vrai rassembleur au sens plutôt qu’un cacique de l’associa- seiller technique puis chargé de un peu galvaudé du terme, rappel- tion ? « Le candidat fabriqué par la mission au cabinet du ministre du le-t-il assis dans l’un des canapés machine n’apparaissait pas », dira commerce extérieur de 1974 à en cuir qui meublent son bureau. simplement Jacques Bille. Le con- 1976, avant de suivre Raymond On n’est pas ici pour exprimer des seil aurait pourtant pu choisir un Barre à Matignon. Ceux qui l’ont divergences mais pour trouver des Christophe Lambert, bouillonnant violemment critiqué pour son plates-formes qui rassemblent. » patron du groupe BBDO France, « manque de culture publicitaire » En permanence, au milieu de ces ou encore le plus politique Philip- reconnaissent en lui, désormais, entrepreneurs-patrons, il cherche pe Lentschener, président de Saat- leur négociateur au niveau euro- « la ligne de crête », « la résultante, chi Advertising, tous deux candi- péen, au sein de l’European Adver- en physique ». Parfois, avec réussi- dats, avec Mercedes Erra, à la suc- tising Tripartite (EAT), organe de te. Il a ainsi installé la Semaine de cession d’Alain Cayzac, président lobbying transnational à Bruxel- la publicité, conçue pour « rappe- de l’AACC depuis 1997. les. Même si ses amitiés politiques ler que la publicité, qu’il faut démy- Non. Jacques Bille a fait accep- exclusivement barristes – éditeur thifier est avant tout un instrument ter une femme. Moins philanthro- de la lettre Faits & Arguments, il économique ». Tout en étant, fière- pe que fin limier, on le soupçonne- travailla notamment à la candida- ment, à 58 ans, professeur associé ra d’avoir vu dans cette profession- ture de Raymond Barre en 1988 –, dans le DESS Marketing-communi- nelle reconnue et ouverte aux ne lui ont jamais servies. Jacques cation qu’il a cocréé avec l’universi- autres un argument susceptible Bille fut, par exemple, souvent té de Paris II. Son jardin secret. d’aider presque naturellement la donné candidat « probable » au publicité à trouver sa place face à poste de conseiller du Conseil Florence Amalou LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/25 LA TENDANCe FINANCIÈRE

Intel et Samsung dépriment Le jeu trouble de la rumeur les places financières

LES GÉANTS de l’industrie mon- sont inscrites en baisse. A Wall CHRONIQUE DES MARCHÉS diale des semi-conducteurs ont for- Street, le pessimisme a été alimen- tement pesé sur les marchés finan- té par une batterie de statistiques ciers, mercredi 16 janvier. L’améri- économiques décevantes et par les C’est le propre des marchés : ils adorent les Pour l’entreprise dont une partie du capital va cain Intel a annoncé une contrac- commentaires prudents sur la repri- rumeurs. Ils s’en font sans cesse l’écho, sans L'ACTION VINCI DEPUIS UN MOIS être vendue, l’intérêt n’est pas nul si ses salariés tion d’un quart de son budget d’in- se émis par la Réserve fédérale trop se soucier de faire le tri entre les bruits qui sont actionnaires. Le dilemme n’est plus de res- vestissement en 2002, et le sud- américaine dans son Beige Book. sont crédibles et ceux qui ne le sont pas. A la Bourse de Paris ¤ ter indépendant ou de se marier, mais se dépla- 68 Le 16 janvier 66,3 coréen Samsung Electronics de En novembre 2001, les entreprises ce sur une autre question : quel est le meilleur P  67 près de 30 %. Les actions Intel américaines utilisaient moins de 66 parti ? L’origine de la rumeur n’est pas pour (- 2,80 %) et Samsung Electronics trois quarts de leurs capacités de Il y a d’abord la rumeur qui relève – si l’on autant toujours facile à déterminer. La genèse 65 (- 3,37 %) s’en sont bien sorties production, du jamais vu depuis peut dire – de la manipulation simple. En d’une rumeur peut en effet aussi être un 64 après cette annonce, mais les ana- plus de vingt ans. Le Dow Jones a d’autres temps, Pierre Bérégovoy était un concours de circonstances : le bruit de marché 63 lystes ont revu immédiatement en reculé de 2,14 %, mercredi, à expert en organisation de rumeur de marché. qui prêtait à la Société générale un intérêt pour 62 baisse leurs estimations de crois- 9 712,27 points, et le Nasdaq s’est Quand il craignait des coups de canif dans sa Décembre Janvier Fortis est venu de la participation de Daniel sance pour le secteur de l’informati- replié de 2,82 %, à 1 944,44 points. politique de « franc fort » et de « désinflation 2001 2002 Bouton et de Gérard Mestrallet, patrons de la que et des hautes technologies. Les Sur tous les grands marchés, les compétitive », il avait une bonne parade : com- Source : Bloomberg Générale et de Suez, à une même table ronde doutes des opérateurs sur une re- valeurs de semi-conducteurs ont me par hasard, une rumeur – souvent alimentée au Forum de l’investissement, en octobre 2001, prise franche de la croissance ont subi de forts courants vendeurs. A à l’origine par la Barclays à Londres – commen- où leur échange a pourtant été très limité, prê- été renforcés. Référence de l’indus- Francfort, l’action Infineon a recu- çait à circuler au même moment, accréditant l’idée d’organiser cette « fuite ». Histoire de fai- tant difficilement à interprétation. trie américaine des semi-conduc- lé de 3,17 %. A Londres, le titre l’idée que le ministre des finances envisageait re monter les enchères… teurs, l’indice calculé par la Bourse ARM Holdings a perdu 5,24 %. A de démissionner. Il est ainsi souvent arrivé, L     CDC de Philadelphie a chuté de 5,13 %, Amsterdam, l’action ASM Litogra- dans les années 1988-1992, que le franc soit, de P  Mais, dans le lot des rumeurs que colportent mercredi, à 531,79 points. 15 des phy a chuté de 6,87 %. Les autres ce fait, attaqué. Le grand argentier de François Car c’est une règle bien connue des marchés : les marchés, toutes ne relèvent pas du calcul ou 16 valeurs composant cet indice se « TMT » (technologie, médias télé- Mitterrand pouvait alors s’en prévaloir et plai- la rumeur est l’amie du vendeur ; et c’est un test de la manipulation. Il y a aussi les premières évo- communications) ont aussi été em- der contre tout changement de cap. pour l’acheteur. Lorsque une entreprise veut cations de projets en gestation. Exemple : la Cais- portées dans la tourmente. Les céder sa participation dans une autre, comme se des dépôts et consignations s’est pour l’ins- SEMI-CONDUCTEURS actions de l’équipementier de télé- P     c’est le cas de Suez dans Fortis, la rumeur de tant gardée d’annoncer qu’elle avait testé ces Indice de la Bourse de Philadelphie communications Alcatel (- 5,71 %), Il y a ensuite la rumeur qui relève de la marché présente beaucoup d’avantages. Pour dernier mois sur le marché américain un produit en points du groupe de télévision TF1 manipulation aggravée. Cas d’école : dimanche le vendeur, plus le marché fait état de préten- financier grand public qu’elle s’apprête à lancer 600 Le 16 janv. 531,79 (- 4,82 %), ou du fabricant franco- 13 janvier, un journal britannique – le Sunday dants potentiels, plus il évoque d’éventuelles en France, dans quelques mois. Mais, comme le italien de semi-conducteurs ST Telegraph pour ne pas le nommer – annonce discussions, plus le prix des actions monte. Il projet a maintenant avancé, la rumeur a com- 580 Microelectronics (- 4,62 %) ont que le géant français du BTP, Vinci, pourrait n’y a guère de meilleure publicité. Les acqué- mencé à circuler. On murmure même que la Cais- notamment pesé sur l’indice faire une offre de 1 milliard de livres (1,63 mil- reurs potentiels, s’ils ne s’étaient pas encore ma- se va beaucoup investir dans cette affaire et 560 CAC 40, qui a cédé 2,06 %, à liard d’euros) pour acquérir la société National nifestés, accélèrent les prises de contacts avec beaucoup communiquer à son sujet. Mais, dans 4 425,50 points. La déprime des va- Car Parks (NCP), une filiale de l’américain le vendeur ou sa banque conseil. Les éventuels cette rumeur, il ne faut pas chercher malice. De 540 leurs technologiques a aussi con- Cendant. acquéreurs peuvent, eux, par ce moyen, tester la même façon qu’il y a, en économie, des indica- duit la Bourse de Tokyo dans le En fait, les connaisseurs du dossier savent la réaction des marchés. teurs « avancés », il y a, sur les marchés, des 520 rouge, pour la septième séance que ladite filiale est très loin de valoir ce prix-là. Plus la fausse annonce est bien reçue et fait informations « avancées ». En termes journalisti- consécutive. L’indice Nikkei a recu- Vinci, de son côté, s’est empressé de démentir monter leur cours de Bourse, meilleur est l’augu- ques, on appelle cela des « scoops ». 500 lé de 0,49 %, à 10 128,18 points. « avec vigueur » les informations du journal bri- re. Pour les banques d’affaires, toujours en quê- 17 20 26 31 2 7 11 16 tannique. Alors pourquoi ces annonces ? Ce te d’un mandat de conseil, cela peut être un Sophie Fay 2001 02 Source : Bloomberg Adrien de Tricornot sont, dit-on, les banquiers de NCP qui ont eu moyen de convaincre un acheteur hésitant. et Laurent Mauduit

Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER LES BOURSES DANS LE MONDE 17/1, 10h00 cours 2002 2002 cours 2002 2002 Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER ROYAUME-UNI FTSE 100 index 5142,60 17/1 0,29 5323,80 4/1 5113,50 14/1 16,57 cours 2002 2002 ASIE-OCÉANIE FTSE techMark 100 index 1437,60 17/1 0,75 1552,00 4/1 1426,90 16/1 AUSTRALIE All ordinaries 3336,20 17/1 -0,92 3385,30 7/1 3336,20 17/1 15,91 SUÈDE OMX 793,94 17/1 1,07 869,45 4/1 785,52 16/1 20,99 UNION EUROPÉENNE CHINE ShanghaÏ B 147,85 17/1 -3,20 169,02 4/1 147,85 17/1 ALLEMAGNE DAX Index 5029,04 17/1 0,90 5318,73 4/1 4984,20 16/1 19,47 EUROPE Shenzhen B 1315,01 17/1 -4,95 1553,20 7/1 1315,01 17/1 10,47 Euro Neu Markt Price IX 1106,76 17/1 1,25 1205,43 9/1 1093,15 16/1 HONGRIE Bux 7715,39 17/1 0,18 7772,10 11/1 7123,33 2/1 9,78 CORÉE DU SUD Composite 713,50 17/1 0,36 751,61 9/1 710,95 16/1 AUTRICHE Austria traded 1125,87 17/1 0,16 1142,81 3/1 1114,42 9/1 10,80 ISLANDE ICEX 15 1212,38 17/1 0,00 1212,38 16/1 1148,47 3/1 HONGKONG Hang Seng 11013,84 17/1 0,45 11892,64 7/1 10964,09 16/1 BELGIQUE Bel 20 2671,05 17/1 0,95 2737,11 3/1 2622,36 14/1 12,97 POLOGNE WSE Wig 15652,81 16/1 0,75 15766,71 9/1 13995,24 2/1 10,90 All ordinaries 4765,74 17/1 0,38 5097,20 7/1 4747,84 16/1 DANEMARK Horsens Bnex 259,96 17/1 -0,16 272,94 3/1 260,37 16/1 15,90 RÉP. TCHÈQUE Exchange PX 50 405,40 17/1 0,72 411,60 11/1 387,80 2/1 11,15 INDE Bombay SE 30 3398,66 17/1 1,49 3437,78 8/1 3246,15 1/1 ESPAGNE Ibex 35 7922,40 17/1 1,52 8554,70 3/1 7800,30 14/1 14,96 RUSSIE RTS 283,40 17/1 0,15 290,86 11/1 267,70 3/1 1,34 ISRAËL Tel Aviv 100 444,11 17/1 0,37 470,05 6/1 442,47 16/1 FINLANDE Hex General 8202,93 17/1 1,57 9036,08 4/1 8076,25 16/1 21,12 SUISSE Swiss market 6242,30 17/1 0,05 6416,40 11/1 6238,90 16/1 16,71 JAPON Nikkei 225 10128,18 17/1 -0,49 10942,36 7/1 10177,58 16/1 27,90 FRANCE CAC 40 4440,28 17/1 0,33 4682,79 4/1 4425,50 16/1 18,69 TURQUIE National 100 12740,20 17/1 -0,15 14999,51 7/1 12758,91 16/1 Topix 984,90 17/1 -0,27 1055,14 7/1 980,32 15/1 Mid CAC 2024,84 16/1 -0,59 2051,78 11/1 1939,27 2/1 12,57 AMÉRIQUES MALAISIE KL composite 696,72 17/1 -0,56 704,99 10/1 682,83 2/1 SBF 120 3079,38 17/1 0,35 3224,08 4/1 3068,78 16/1 18,24 ARGENTINE Merval 343,22 4/1 0,77 343,22 4/1 323,69 2/1 5,88 NOUVELLE-ZÉLANDE All ordinar. 752,84 17/1 -0,30 761,21 11/1 742,00 3/1 SBF 250 2891,36 16/1 -1,72 3028,35 4/1 2891,36 16/1 17,92 BRÉSIL Bovespa 13083,72 16/1 0,56 14378,59 7/1 13010,53 15/1 SINGAPOUR Straits Time 1660,21 17/1 -0,86 1731,52 14/1 1625,69 2/1 17,78 Indice second marché 2351,71 16/1 -0,43 2377,35 11/1 2299,52 2/1 13,22 CANADA TSE 300 7584,02 16/1 -0,78 7870,25 7/1 7584,02 16/1 TAÏWAN Weighted 5501,13 17/1 0,23 5871,28 10/1 5488,33 16/1 Indice nouveau marché 1111,89 17/1 0,19 1170,00 7/1 1092,20 2/1 CHILI Ipsa 96,18 16/1 -0,25 101,71 4/1 96,18 16/1 6,81 THAÏLANDE Thaï SE 318,38 17/1 -0,37 325,66 14/1 305,19 2/1 GRÈCE ASE Général 2502,18 16/1 -0,77 2646,38 4/1 2502,18 16/1 15,14 ÉTATS-UNIS Dow Jones ind. 9712,27 16/1 -2,13 10259,74 4/1 9712,27 16/1 20,69 AFRIQUE IRLANDE Irish Overall 5624,88 17/1 0,08 5665,18 7/1 5525,13 10/1 12,10 Nasdaq composite 1944,44 16/1 -2,82 2059,38 4/1 1944,44 16/1 AFRIQUE DU SUD All shares 10553,80 17/1 -1,01 10900,30 11/1 10624,10 2/1 10,46 ITALIE Milan Mib30 31435,00 17/1 0,61 32622,00 3/1 31244,00 16/1 Nasdaq 100 1558,98 16/1 -3,32 1675,03 4/1 1558,98 16/1 42,66 CÔTE D'IVOIRE BVRM 76,24 16/1 0,05 77,39 2/1 76,20 15/1 LUXEMBOURG LuxX Index 1145,68 16/1 -0,14 1169,48 14/1 1115,25 3/1 8,97 Wilshire 5000 10514,09 16/1 -1,58 10932,32 4/1 10514,09 16/1 PAYS-BAS Amster. Exc. Index 492,47 17/1 0,65 503,85 3/1 487,96 14/1 15,98 Standard & Poor's 500 1127,57 16/1 -1,62 1172,51 4/1 1127,57 16/1 PER - Price Earning Ratio (ou ratio cours/bénéfice) : bénéfice par action estimé pour l’exercice courant, divisé par le cours de Bourse. PORTUGAL PSI 30 7794,83 16/1 0,58 7958,46 4/1 7606,60 14/1 15,36 MEXIQUE IPC 6579,35 16/1 0,09 6641,14 8/1 6388,27 14/1 Estimations de bénéfices : société d’informations financières Multex . n/d : valeur non disponible.

EUROPE JEUDI 17 JANVIER 10h00 FRANCFORT TOKYO NEW YORK INDICES CARREFOUR...... FR...... 56,80...... 0,26 16/1 : 259 millions de titres échangés 17/1 : 604 millions de titres échangés Séance du 16/1 Philip Morris ...... 48,00 ...... -2,04 SECTEURS EURO STOXX DAIMLERCHRYSLER...... AL...... 45,89...... 0,59 Valeur Cours de clôture %var. Valeur Cours de clôture %var. NYSE Procter & Gamble...... 79,49...... 0,28 Indice % var. DEUTSCHE BANK N ...... AL...... 75,22...... 0,29 SBC Comm...... 36,85 ...... -2,49 Meilleures performances Meilleures performances 262 millions de titres échangés AUTOMOBILE ...... 210,58...... 0,71 DT TELEKOM N...... AL...... 17,74...... 3,02 WIGE MEDIA ...... 1,15 ...... 40,24 MIYAKOSHI CORP ...... 165,00 ...... 43,48 Valeur Cours de clôture %var. Rexas Instruments...... 26,25 ...... -0,61 BANQUES...... 353,61...... 0,58 E.ON AG...... AL...... 58,15...... 0,69 United Technologies ...... 59,05 ...... -3,39 CONCEPT...... 6,70 ...... 28,85 SAWAFUJI ELEC ...... 154,00 ...... 22,22 3M ...... 103,47 ...... -5,51 PRODUITS DE BASE ...... 254,26...... 0,38 ENDESA...... ES...... 16,68...... 1,09 Wal Mart Stores...... 55,50 ...... -2,41 TTL INFO TECHNOL ...... 2,35 ...... 25,67 TSUDAKOMA...... 115,00 ...... 15,00 AIG...... 78,45 ...... -0,43 CHIMIE...... 277,29...... 0,33 ENEL ...... IT ...... 6,40...... 0,47 Walt Disney ...... 20,50 ...... -4,56 METABOX ...... 0,78 ...... 13,04 GSI CREOS ...... 218,00 ...... 14,74 ALCOA ...... 33,60 ...... -2,67 TÉLÉCOMMUNICATIONS ...... 321,94...... 1,49 ENI ...... IT...... 14,00...... 0,31 ARBO MEDIA.NET...... 2,90 ...... 12,84 KANEMATSU-NNK ...... 152,00 ...... 12,59 America Online ...... 29,90 ...... -0,43 NASDAQ CONSTRUCTION...... 204,20...... 0,41 FORTIS ...... NL...... 26,40...... 0,61 STRESSGEN BIOTEC...... 3,72 ...... 12,73 ECONACH ...... 57,00 ...... 11,76 America Express...... 36,50 ...... -3,31 1 917 millions de titres échangés CONSOMMATION CYCLIQUE...... 148,59...... 0,37 FRANCE TELECOM...... FR...... 41,17...... 1,18 WWL INTERNET ...... 1,24 ...... 12,73 NIPN SYSTEMWARE ...... 4830,00 ...... 11,55 ATT ...... 18,54 ...... -1,49 Valeur Cours de clôture %var. PHARMACIE...... 430,20 .....-0,18 DANONE ...... FR...... 131,40 .....-0,23 Plus mauvaises performances Plus mauvaises performances Boeing...... 38,02 ...... -3,38 Altera Corporation...... 23,13 ...... -4,42 ÉNERGIE ...... 323,16...... 0,21 ING GROEP...... NL...... 28,35...... 2,46 ENRON CORP...... 0,33...... -57,14 MEIWA CORP...... 125,00 ...... -9,42 Bristol Myers...... 48,55 ...... -1,04 Amazon.com Inc...... 9,13...... -11,27 SERVICES FINANCIERS...... 281,36...... 0,82 L OREAL...... FR...... 76,40...... 0,53 CARGOLIFTER N ...... 3,20...... -39,62 KAMEI ...... 493,00 ...... -8,70 Caterpillar ...... 48,15 ...... -3,22 Amgen Inc...... 55,69 ...... -1,01 ALIMENTATION ET BOISSON ...... 233,65...... 0,11 L.V.M.H...... FR...... 44,29 .....-0,61 VODAFONE GROUP...... 2,44...... -17,29 TOBISHIMA CORP...... 21,00 ...... -8,70 Citigroup...... 48,50 ...... -2,45 Applied Materials Inc...... 41,55 ...... -8,90 BIENS D'ÉQUIPEMENT ...... 236,17...... 0,14 MUENCH. RUECK N ...... AL...... 277,50...... 0,91 LETSBUYIT COM...... 0,05...... -16,67 HITACHI SEIKI ...... 53,00 ...... -7,02 Coca Cola...... 43,80 ...... -1,24 Bed Bath & Beyond...... 31,64 ...... -3,03 ASSURANCES...... 308,57...... 0,43 NOKIA ...... FI...... 25,60...... 1,99 NEUE SENTIMENTAL ...... 3,65...... -14,92 SHIMURA KAKO ...... 133,00 ...... -6,99 Colgate ...... 56,80 ...... -0,09 Cisco Systems, Inc...... 18,94 ...... -3,76 MEDIAS ...... 294,91 .....-0,33 PHILIPS KON ...... NL...... 32,28...... 1,19 SECUNET ...... 4,21...... -13,02 NISSAN CONST ...... 27,00 ...... -6,90 Compaq ...... 11,10 ...... -2,63 Comcast Corporation ...... 36,38 ...... -0,74 BIENS DE CONSOMMATION...... 277,25...... 0,33 PINAULT-PR RED...... FR...... 131,80 .....-6,39 SUESS MICROTEC ...... 30,72...... -12,97 TOKYU CONST ...... 54,00 ...... -6,90 Dow Chemical ...... 24,55 ...... -7,18 Concord EFS, Inc...... 32,45 ...... -2,23 COMMERCE ET DISTRIBUTION.....241,45 .....-0,37 REPSOL YPF ...... ES...... 13,80...... 1,10 Du Pont...... 40,13 ...... -5,06 Dell Computer Corporation ...... 27,57 ...... -3,53 HAUTE TECHNOLOGIE ...... 408,30...... 1,67 ROYAL DUTCH...... NL...... 53,45...... 0,09 Eastman Kodak ...... 26,30 ...... -2,01 eBay Inc...... 59,94 ...... -6,39 SERVICES COLLECTIFS ...... 270,26...... 0,26 RWE ST A...... AL...... 42,89...... 0,78 Endesa...... 14,62 ...... -4,13 Flextronics Inter. Ltd ...... 23,05 ...... -6,19 SAINT-GOBAIN ...... FR...... 167,80...... 0,54 LONDRES PARIS Exxon Mobil...... 38,48 ...... -2,09 Gemstar...... 22,20 ...... -2,63 SAN PAOLO-IMI...... IT...... 11,18...... 0,15 LES 50 VALEURS DE L'EURO STOXX 16/1 : 2 188 millions de titres échangés 16/1 : 124 millions de titres échangés Ford Motor...... 14,95 ...... -0,60 Genzyme general...... 51,07 ...... -2,85 SANOFI-SYNTHELAB ...... FR...... 80,15...... 0,00 Code Cours % var. Valeur Cours de clôture %var. Valeur Cours de clôture %var. General Electric ...... 24,20 ...... -4,72 Immunex Corporation ...... 27,58 ...... -0,29 SIEMENS N ...... AL...... 70,66...... 2,04 pays /préc. Meilleures performances Meilleures performances General Motors ...... 49,75 ...... -0,42 Intel Corporation ...... 33,71 ...... -2,80 SOCIETE GENERALE...... FR...... 63,90 .....-0,70 ABN AMRO HLDGS...... NL...... 19,40...... 0,26 FOR & COL EMG WT...... 1,50 ...... 50,00 NORDON...... 58,00 ...... 44,64 Gillette...... 32,00 ...... -1,90 Intuit Inc...... 38,80 ...... -0,77 SUEZ...... FR...... 31,64...... 0,13 AEGON NV...... NL...... 27,47...... 1,55 GEARED INCM INC...... 14,50 ...... 45,00 METALEUROP ...... 4,72...... 5,59 Hewlett Packard ...... 22,42 ...... -2,86 JDS Uniphase Corporation ...... 8,11 ...... -8,88 TELECOM ITALIA...... IT ...... 9,37...... 1,40 AHOLD KON...... NL...... 29,32...... 0,03 BLUE CHIP VAL WT...... 6,50 ...... 30,00 SALVEPAR ...... 54,00...... 5,26 Home Depot ...... 49,00 ...... -1,41 Linear Technology...... 41,07...... 2,50 TELEFONICA...... ES...... 13,78...... 1,92 AIR LIQUIDE...... FR...... 150,70...... 0,13 IAF GROUP...... 4,50 ...... 28,57 ING GROEP ...... 28,34...... 4,85 Honeywell ...... 29,05 ...... -5,53 Maxim Int. Products, Inc...... 55,29 ...... -0,61 TIM ...... IT ...... 5,77...... 1,26 ALCATEL...... FR...... 18,34...... 1,83 YEOMAN INV CAP ...... 1,50 ...... 20,00 SADE...... 48,99...... 4,23 IBM...... 117,25 ...... -1,35 Microsoft Corporation ...... 67,87 ...... -2,42 TOTAL FINA ELF ...... FR...... 154,20...... 0,78 ALLIANZ AG...... AL...... 254,15...... 0,22 DANKA BUS.SYSTEM ...... 26,50 ...... 19,10 IMERYS EX IMETAL ...... 115,70...... 3,77 Int. Paper...... 38,00 ...... -2,56 Oracle Corporation...... 16,58 ...... -2,41 UNICREDITO...... IT ...... 4,39...... 1,18 GENERALI ASS...... IT...... 30,25...... 1,00 TOROTRAK PLC...... 118,00 ...... 18,00 SEAT PAGINE...... 0,86...... 3,61 Johnson&Johnson ...... 59,35...... 0,30 Paychex ...... 37,05 ...... -1,98 UNILEVER CER ...... NL...... 63,10 .....-0,63 AVENTIS...... FR...... 77,85...... 1,24 Plus mauvaises performances Plus mauvaises performances JP Morgan ...... 36,20 ...... -4,41 PeopleSoft, Inc...... 35,77 ...... -8,07 VIVENDI UNIVERS ...... FR...... 54,10...... 0,37 AXA...... FR...... 22,42...... 0,67 RETAIL DECIS NP...... 0,33...... -57,14 OBERTHUR CRD SYS...... 7,90 ...... -5,95 Lucent...... 6,89 ...... -0,86 Qualcomm Inc...... 45,50 ...... -2,26 VOLKSWAGEN AG...... AL...... 48,95...... 0,82 BASF AG...... AL...... 42,31...... 0,50 INVESCO TOKYO WT...... 3,20...... -39,62 ALCATEL OPTRONIC ...... 8,38 ...... -5,84 McDonalds ...... 26,10 ...... -0,38 Siebel ...... 32,19 ...... -3,97 BAYER AG ...... AL...... 35,72...... 1,19 ZONE EURO : FR (France), AL (Allemagne), ES (Espa- #N/A ISFS: ITEM DROPPED...... 2,44...... -17,29 ALCATEL ...... 18,01 ...... -5,71 Merck ...... 58,20 ...... -0,77 Sun Microsystems, Inc...... 12,11 ...... -3,35 HYPOVEREINSBANK...... AL...... 34,05...... 1,43 gne), IT (Italie), PT (Portugal), IR (Irlande), LU (Luxem- ASHTEAD GROUP ...... 0,05...... -16,67 BHP BILLITON PLC ...... 5,53 ...... -5,47 Motorola...... 13,95 ...... -0,92 Veritas Software Corporation .....41,88 ...... -7,14 bourg), NL (Pays-Bas), AT (Autriche), FI (Finlande), BE BBVA ...... ES...... 12,85...... 1,98 (Belgique), GR (Grèce). MIDDLESEX HLDGS ...... 3,65...... -14,92 SIEMENS AG...... 69,90 ...... -5,16 Nortel...... 11,73 ...... -5,25 WorldCom, Inc...... 13,51 ...... -2,81 BSCH...... ES ...... 8,97...... 1,59 HORS ZONE EURO : CH (Suisse), NO (Norvège), SE ABERDN H INC NEW...... 4,21...... -13,02 SR.TELEPERFORMAN ...... 24,84 ...... -5,05 Pepsico...... 48,50 ...... -0,25 Xilinc, Inc...... 41,28 ...... -1,76 BNP PARIBAS ...... FR...... 102,30...... 0,20 (Suède), RU (Royaume-Uni), DK (Danemark). MARTIN CURRIE WT ...... 30,72...... -12,97 BAZAR LHOTEL VIL...... 137,70 ...... -5,03 Pfizer ...... 40,00 ...... -1,01 Yahoo ! Inc...... 17,87 ...... -8,22

MARCHÉ DES CHANGES 17/1, 10h00 TAUX TAUX COURANTS OR MÉTAUX Cours % var. Dollar 100 Yens Euro Livre Franc S. TAUX D’INTÉRÊT LE 17/1 Taux de base bancaire...... 6,60 % JEUDI 17 JANVIER 10h00 JEUDI 17 JANVIER 10h00 Cours Taux Taux Taux Taux Taux des oblig. des sociétés privées ...... 5,78 % % var. LONDRES(£) j. le j. 3 mois 10 ans 30 ans NEW YORK Taux d’intérêt légal ...... 4,26 % OR FIN KILO BARRE ...... 10350,00...... 1,47 ALUMINIUM COMPTANT...... 1368,50...... -1,71 ($) 0,79251 0,89051 1,43781 0,60291  TOKYO 3,28 3,31 4,85 5,23 OR FIN LINGOT...... 10500,00...... 3,14 ALUMINIUM À 3 MOIS...... 1403,75...... -0,23 (¥) 126,12001 112,34001 181,34001 76,08001 - 3,90 3,92 4,84 4,56 Crédit immobilier à taux fixe ONCE D’OR EN DOLLAR...... 284,60...... 0,14 CUIVRE COMPTANT...... 1503,75...... -1,45  PARIS ¤ 3,28 3,31 5,04 5,49 taux effectif moyen ...... 6,29 % PIÈCE 20 FR. FRANÇAIS...... 60,00...... 2,39 CUIVRE À 3 MOIS...... 1548,25...... -0,18 ( ) 1,12231 0,88951 1,61351 0,67651  usure ...... 8,39 % LONDRES 3,28 3,31 4,78 5,16 PIÈCE 20 FR. SUISSE ...... 60,10...... 1,86 ÉTAIN COMPTANT ...... 3787,50...... -1,37 (£) 0,69531 0,55101 0,61901 0,41911  0,00 0,04 1,42 2,57 Crédit immobilier à taux variable PIÈCE UNION LAT. 20...... 60,10...... 2,56 ÉTAIN À 3 MOIS ...... 3873,75...... -0,67 - effectif moyen...... 6,25 % ZURICH (FR. S.) 1,65841 1,31421 1,47701 2,38441 1,66 1,64 4,86 5,36 PIÈCE 10 US$...... 200,00...... -2,44 NICKEL COMPTANT...... 6255,00...... -1,11  0,93 1,55 3,34 3,86 usure ...... 8,33 % PIÈCE 20 US$...... 425,00...... 3,66 NICKEL À 3 MOIS ...... 5967,50...... -0,54 Crédit consommation (- de 10 000 francs) PIÈCE 50 PESOS MEXICAINS...... 384,00...... 0,00 PLOMB COMPTANT...... 525,50...... -0,76 taux effectif moyen ...... 15,67 % PLOMB À 3 MOIS...... 515,00...... -0,39 LE COURS DE L'EURO EURO à 6 mois EURO à 5 jours usure...... 20,89 % ZINC COMPTANT...... 804,50...... -1,41 MARCHÉS A TERME LE 17/1, 10h00 Crédit renouvelable, découverts Achat Vente Echéance Premier Dernier Contrats ZINC À 3 MOIS...... 833,25...... -0,45 taux effectif moyen ...... 12,71 % 0.8942 0.8827 prix prix ouverts DENRÉES NEW YORK($)  ...... 7,4299...... 7,4306  usure...... 16,95 % 0.92 JEUDI 17 JANVIER 10h00 Cours % var. ARGENT À TERME...... 455,50...... 0,00  ...... 7,8868...... 7,8918  40 . 31/1 4410,00 4451,00 472332 Crédit consommation (+ 10 000 francs) 0.8919 PLATINE À TERME...... 484,20...... 0,00  ...... 9,2117...... 9,2217 0.90  . 18/3 90,02 89,95 3221 taux effectif moyen ...... 8,49 % BLÉ ($ CHICAGO) ...... 304,75...... 0,41    . 50 ...... 32,3150...... 32,3450 0.89 0.8896 15/3 3617,00 3625,00 805690 usure...... 11,32 % CACAO ($ NEW YORK) ...... 1337,00...... 2,22  ...... 1,7155...... 1,7177  CAFE (£ LONDRES)...... 360,00...... -2,44 0.88 0.8873 Crédit aux entreprises (+ de 2 ans)  ...... 1,4084...... 1,4099  10  7/3 108,77 108,81 614189 COLZA (¤ PARIS) ...... n/d ...... n/d    moyenne taux variable ...... 5,95 % PÉTROLE ...... 6,8642...... 6,8671 0.87 0.8850 MAÏS ($ CHICAGO)...... 215,75...... 0,47 usure taux variable ...... 7,93 % Cours % var.  -...... 2,0980...... 2,1017  3 . 18/2 96,70 96,69 11270 ORGE (£ LONDRES) ...... n/d ...... n/d JEUDI 17 JANVIER 10h00 0.86 0.8827 moyenne taux fixe ...... 6,31 %   ...... 242,8500 ...... 243,3500   JUS D’ORANGE ($ NEW YORK)...... 87,55...... -1,35 BRENT Dtd ...... 18,86...... 0,48 usure taux fixe...... 8,41 %  ...... 28295,0000..28390,0000 JASOND J 10 16   14/3 9708,00 9742,00 21621 SUCRE BLANC (£ LONDRES)...... 250,50...... 0,04 WTI Cushing...... 18,93...... -0,16 ...... 26,9200...... 26,9400 2002 Janvier .  ' 14/3 1126,50 1131,90 471080 (Taux de l’usure : taux maximum légal) SOJA TOURT. ($ CHICAGO)...... 451,00...... -0,33 LIGHT SWEET CRUDE (futures) .....18,90...... 0,21 26/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 MARCHÉS FRANÇAIS

EUROTUNNEL SA ...... ◗...... 1,14 ...... 1,14 ...... 0,00 ...... 0,88 ...... 1,39...... 0,55 .....0,00 ...12537 SANOFI-SYNTHELAB...... ◗...... 80,15...... 80,15 ...... 0,00...... -4,36 ...... 86,50...... 52,60 .....0,44 ...12057 PREMIER MARCHÉ F.F.P...... ◗...... 97,00...... 97,20...... -0,21 ...... 0,15...... 129,00...... 71,00 .....1,80...... 6478 SCHNEIDER ELECTR ...... ◗...... 50,80...... 53,05...... -4,24...... -1,76 ...... 79,20...... 38,10 .....1,60 ...12197 FAURECIA ...... ◗...... 58,95...... 58,85 ...... 0,17...... -0,25 ...... 69,10...... 32,30 .....0,91 ...12114 SCOR S.A...... ◗...... 38,40...... 37,60 ...... 2,13 ...... 6,18 ...... 58,20...... 24,47 .....1,70 ...13030 VALEURS FRANÇAISES FIMALAC SA (L.Bo ...... ◗...... 41,56...... 41,64...... -0,19 ...... 3,33 ...... 45,90...... 30,00 .....0,90...... 3794 SEB ...... ◗...... 72,40...... 73,90...... -2,03 .....17,96 ...... 75,50...... 39,11 .....1,90 ...12170 JEUDI 17 JANVIER 10h00 FINAXA...... 79,00...... 79,00 ...... 0,00...... -0,19...... 130,00...... 60,00 .....2,20...... 3313 SEITA...... 47,44...... 48,00...... -1,17...... -0,41 ...... 48,64...... 39,77 .....2,65 ...13230 Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code FONC.LYONNAISE...... 25,99...... 25,50 ...... 1,92...... -4,49 ...... 33,70...... 22,65 .....0,85...... 3340 SELECTIBAIL ...... 15,90...... 15,90 ...... 0,00...... -0,13 ...... 16,60...... 13,45 .....1,56 ...12599 cours préc. /préc. 31/12 haut bas sicovam FONCIERE PIM NV ...... n/d...... 65,85...... n/d...... n/d ...... 70,00...... 56,00 .....2,06 .007368 SIDEL...... 50,00...... 50,00 ...... 0,00 ...... 0,00 ...... 53,00...... 31,32 .....1,00 ...13060 ACCOR ...... ◗...... 40,69...... 40,60 ...... 0,22...... -0,56 ...... 52,40...... 25,72 .....1,00 ...12040 FRANCE TELECOM...... ◗...... 41,17...... 40,69 ...... 1,18...... -9,38...... 101,60...... 27,00 .....1,00 ...13330 SILIC ...... 159,50.....159,20 ...... 0,19 ...... 1,53...... 175,00 ....149,13 .....6,68...... 5091 AFFINE ...... 36,87...... 36,87 ...... 0,00...... -0,08 ...... 39,76...... 29,16 .....4,02...... 3610 FROMAGERIES BEL...... 95,00...... 95,00 ...... 0,00...... -4,95...... 111,00...... 74,48 .....2,22 ...12185 SIMCO...... ◗...... 77,50...... 77,85...... -0,45 ...... 0,45 ...... 82,05...... 67,60 .....2,60 ...12180 AGF...... ◗...... 51,35...... 50,75 ...... 1,18...... -5,84 ...... 72,79...... 41,70 .....2,00 ...12592 GALER.LAFAYETTE...... ◗ ....158,90.....159,00...... -0,06 ...... 3,99...... 215,00 ....105,50 .....0,60 ...12124 SKIS ROSSIGNOL...... 15,69...... 15,60 ...... 0,58 ...... 7,73 ...... 16,87...... 12,00 .....0,28 ...12041 AIR FRANCE...... ◗...... 17,58...... 17,60...... -0,11 ...... 7,06 ...... 27,01...... 8,70 .....0,22 ...03112 GAUMONT...... 45,00...... 45,50...... -1,10 .....10,44 ...... 56,60...... 22,90 .....0,57...... 3489 SOC IM DE FRANCE ...... n/d...... 21,60...... n/d...... n/d ...... 24,40...... 19,25 .....0,30 ...12037 AIR LIQUIDE ...... ◗ ....150,70.....150,50 ...... 0,13...... -4,38...... 177,00 ....130,10 .....3,00 ...12007 GECINA...... ◗...... 93,65...... 93,50 ...... 0,16 ...... 2,19...... 107,00...... 80,00 .....3,34 ...13151 SOCIETE GENERALE ...... ◗...... 63,90...... 64,35...... -0,70 ...... 2,39 ...... 75,50...... 42,30 .....2,10 ...13080 ALCATEL...... ◗...... 18,34...... 18,01 ...... 1,83...... -6,20 ...... 72,35...... 11,34 .....0,48 ...13000 GENERALE SANTE ...... 15,00...... 15,00 ...... 0,00 ...... 4,46 ...... 20,59...... 13,20 .....0,00...... 4447 SODEXHO ALLIANCE ...... ◗...... 46,66...... 46,50 ...... 0,34...... -3,15 ...... 60,10...... 41,00 .....0,55 ...12122 ALCATEL OPTRONIC ...... 8,42 ...... 8,38 ...... 0,48 ...... 8,55 ...... 65,00...... 4,50 .....0,10 ...13015 GEOPHYSIQUE...... ◗...... 36,60...... 36,50 ...... 0,27 ...... 3,55 ...... 82,50...... 30,80 .....1,06 ...12016 SOMMER-ALLIBERT...... n/d...... 57,50...... n/d...... n/d ...... 65,00...... 51,00 .....0,75 ...12003 ALSTOM...... ◗...... 13,28...... 13,10 ...... 1,37 ...... 4,88 ...... 36,00...... 11,46 .....0,55 ...12019 GFI INFORMATIQUE ...... ◗...... 12,62...... 12,60 ...... 0,16 ...... 4,56 ...... 31,50...... 8,00 .....0,15...... 6337 SOPHIA ...... ◗...... 31,41...... 31,67...... -0,82 ...... 4,94 ...... 33,99...... 28,10 .....1,52 ...12077 ALTRAN TECHNOLOG...... ◗...... 52,60...... 52,10 ...... 0,96 ...... 2,66 ...... 82,47...... 34,10 .....0,14...... 3463 GRANDVISION...... ◗...... 17,80...... 17,50 ...... 1,71 .....14,75 ...... 24,00...... 12,76 .....0,25...... 5297 SOPRA GROUP...... ◗...... 40,90...... 40,99...... -0,22 ...... 5,75 ...... 86,80...... 24,50 .....0,62...... 5080 ARBEL...... 3,16 ...... 3,18...... -0,63 ...... 2,58 ...... 11,00...... 2,60 .....0,53 ...03588 Groupe GASCOGNE...... 76,00...... 76,85...... -1,11 ...... 3,57 ...... 93,00...... 65,00 .....3,00 ...12441 SR.TELEPERFORMAN...... ◗...... 25,36...... 24,84 ...... 2,09 ...... 5,70 ...... 42,69...... 11,80 .....0,15...... 5180 ATOS ORIGIN...... ◗...... 81,00...... 80,00 ...... 1,25 ...... 8,77...... 112,70...... 56,20 .....1,83...... 5173 GROUPE PARTOUCHE ...... 66,25...... 68,05...... -2,65...... -8,35 ...... 83,50...... 45,15 .....1,68...... 5354 STUDIOCANAL...... n/d...... 14,50...... n/d...... n/d ...... 16,30...... 8,60 .....0,13 ...12410 AVENTIS ...... ◗...... 77,85...... 76,90 ...... 1,24...... -3,57 ...... 94,75...... 65,20 .....0,50 ...13046 GROUPE ZANNIER ...... 80,15...... 80,15 ...... 0,00 ...... 1,97 ...... 96,23...... 57,64 .....0,73 ...12472 SUCR.PITHIVIERS...... n/d.....370,00...... n/d...... n/d...... 444,69 ....280,53...12,00...... 3331 AXA ...... ◗...... 22,42...... 22,27 ...... 0,67...... -5,11 ...... 39,80...... 16,40 .....0,55 ...12062 GUYENNE ET GASC...... ◗...... 86,40...... 86,30 ...... 0,12 ...... 1,53 ...... 94,15...... 66,40 .....1,30 ...12028 SUEZ...... ◗...... 31,64...... 31,60 ...... 0,13...... -7,06 ...... 39,28...... 29,46 .....0,66 ...12052 B.T.P. (LA CIE) ...... n/d ...... 1,16...... n/d...... n/d...... n/d ...... n/d .....0,00...... 3360 HAVAS ADVERTISIN ...... ◗...... 9,37 ...... 9,16 ...... 2,29 .....12,67 ...... 18,50...... 5,30 .....0,17 ...12188 TAITTINGER ...... n/d.....133,00...... n/d...... n/d...... 182,45 ....116,50 .....2,32...... 3720 BACOU-DALLOZ ...... 86,05...... 85,55 ...... 0,58...... -2,78...... 119,10...... 64,20 .....0,90...... 6089 IMERYS EX IMETAL ...... ◗ ....114,70.....115,70...... -0,86 ...... 7,33...... 127,00...... 84,05 .....3,60 ...12085 TECHNIP-COFLEXIP...... ◗ ....138,00.....138,50...... -0,36...... -7,67...... 187,00...... 95,90 .....3,30 ...13170 BAIL INVESTISSEM...... 126,90.....125,90 ...... 0,79 ...... 3,96...... 134,00 ....108,10 .....7,16 ...12018 IMMOB.MARSEILL...... n/d ..3500,00...... n/d...... n/d...... 3545,00 ..2350,00...63,12...... 3770 TF1...... ◗...... 28,38...... 28,46...... -0,28 ...... 0,25 ...... 62,73...... 18,51 .....0,65...... 5490 BAZAR LHOTEL VIL ...... n/d.....137,70...... n/d...... n/d...... 152,80 ....105,00 .....3,00 ...12547 IMMOBANQUE...... 125,00.....125,70...... -0,56...... -1,02...... 155,00 ....102,50...10,67...... 3517 THALES ex TH-CSF ...... ◗...... 38,01...... 37,60 ...... 1,09...... -2,97 ...... 55,00...... 37,00 .....0,62 ...12132 BEGHIN-SAY ...... ◗...... 43,00...... 43,02...... -0,05 ...... 5,44 ...... 43,95...... 29,70 .....0,00 ...04455 INFOGRAMES ENTER...... ◗...... 14,64...... 14,47 ...... 1,17 .....11,76 ...... 23,04...... 4,96 .....0,00...... 5257 THOMSON MULTIMED .....◗...... 35,55...... 35,25 ...... 0,85 ...... 2,17 ...... 58,90...... 17,25 .....0,00 ...18453 BIC...... ◗...... 39,50...... 39,60...... -0,25 ...... 3,23 ...... 47,60...... 32,20 .....0,58 ...12096 INGENICO...... ◗...... 24,66...... 24,80...... -0,56 ...... 9,73 ...... 36,75...... 18,53 .....0,10 ...12534 THOMSON S.A. PAR ...... n/d.....151,50...... n/d...... n/d...... 157,00 ....142,65...10,28 ...14004 BNP PARIBAS ...... ◗ ....102,30.....102,10 ...... 0,20 ...... 1,59...... 106,30...... 72,80 .....2,25 ...13110 ISIS ...... 148,00.....156,00...... -5,13...... -1,27...... 179,90...... 75,95 .....2,40 ...12000 TOTAL FINA ELF...... ◗ ....154,20.....153,00 ...... 0,78...... -4,61...... 179,80 ....126,00 .....3,30 ...12027 BOLLORE...... ◗ ....246,00.....249,00...... -1,20 ...... 3,66...... 259,69 ....178,14...11,00 ...12585 JC DECAUX SA...... ◗...... 12,75...... 12,75 ...... 0,00 ...... 1,59 ...... 17,20...... 5,20 .....0,00...... 7791 TRANSICIEL ...... ◗...... 39,75...... 39,99...... -0,60 .....15,28 ...... 61,60...... 21,61 .....0,50 ...06271 BOLLORE INVEST...... 52,00...... 52,00 ...... 0,00 ...... 1,27 ...... 56,75...... 39,90 .....0,20...... 3929 KAUFMAN & BROAD ...... 17,80...... 17,63 ...... 0,96 ...... 6,85 ...... 24,10...... 12,76 .....0,82 ...12105 UBI SOFT ENTERT...... ◗...... 37,60...... 37,40 ...... 0,53...... -0,27 ...... 49,00...... 22,20 .....0,00...... 5447 BONGRAIN...... n/d...... 43,17...... n/d...... n/d ...... 46,90...... 32,50 .....1,40 ...12010 KLEPIERRE...... ◗ ....109,00.....108,60 ...... 0,37 ...... 1,21...... 110,90...... 95,00 .....2,75 ...12196 UNIBAIL ...... ◗...... 57,00...... 57,00 ...... 0,00...... -0,09 ...... 66,00...... 48,71 .....1,67 ...12471 BOUYGUES...... ◗...... 35,52...... 35,11 ...... 1,17...... -4,59 ...... 59,50...... 23,00 .....0,36 ...12050 L OREAL ...... ◗...... 76,40...... 76,00 ...... 0,53...... -6,06 ...... 92,10...... 64,00 .....0,44 ...12032 UNILOG S.A...... ◗...... 72,90...... 73,00...... -0,14 ...... 6,80...... 119,45...... 45,40 .....0,39...... 3466 BOUYGUES OFFSHOR...... ◗...... 40,13...... 40,56...... -1,06 ...... 1,27 ...... 62,80...... 31,80 .....1,10 ...13070 L.V.M.H...... ◗...... 44,29...... 44,56...... -0,61...... -2,49 ...... 75,50...... 28,40 .....0,75 ...12101 USINOR...... ◗...... 14,18...... 14,39 ...... 1,36 ...... 2,42 ...... 15,72...... 7,27 .....0,56 ...13260 BULL ...... ◗...... 1,16 ...... 1,15 ...... 0,87...... -6,50 ...... 4,98...... 0,49 .....0,00 ...05260 LAFARGE...... ◗...... 98,85...... 98,75 ...... 0,10...... -5,86...... 114,00...... 74,00 .....2,20 ...12053 VALEO...... ◗...... 44,25...... 43,23 ...... 2,36...... -3,50 ...... 58,31...... 30,02 .....1,35 ...13033 BURELLE ...... 57,45...... 58,70...... -2,13 .....18,28 ...... 79,90...... 47,42 .....0,50...... 6113 LAGARDERE...... ◗...... 44,80...... 44,58 ...... 0,49...... -5,15 ...... 72,00...... 29,40 .....0,78 ...13021 VALLOUREC...... ◗...... 57,50...... 57,00 ...... 0,88 ...... 7,04 ...... 74,00...... 38,15 .....1,30 ...12035 BUSINESS OBJECTS...... ◗...... 42,80...... 42,08 ...... 1,71 .....12,06 ...... 59,43...... 18,86 .....0,00 ...12074 LAPEYRE...... ◗ ...... n/d...... 49,50...... n/d...... n/d ...... 64,65...... 31,50 .....1,08 ...13051 VICAT...... 58,10...... 58,05 ...... 0,09...... -1,61 ...... 70,23...... 47,90 .....0,95...... 3177 C.E.G.I.D...... 87,00...... 87,00 ...... 0,00 .....11,04...... 123,60...... 65,60 .....2,00 ...12470 LEBON...... 49,00...... 50,00...... -2,00...... -0,40 ...... 61,65...... 42,50 .....2,30 ...12129 VINCI...... ◗...... 66,90...... 66,35 ...... 0,83 ...... 0,76 ...... 75,90...... 55,03 .....1,65 ...12548 C.F.F.RECYCLING...... 41,50...... 41,50 ...... 0,00 ...... 3,75 ...... 50,00...... 32,01 .....1,30...... 3905 LEGRAND ...... n/d.....150,00...... n/d...... n/d...... 262,00 ....115,00 .....1,87 ...12061 VIVARTE ...... 131,00.....131,10...... -0,08 ...... 2,02...... 139,90 ....110,00 .....1,98 ...13041 C.G.I.P...... ◗...... 37,57...... 37,60...... -0,08 ...... 0,27 ...... 60,99...... 22,70 .....1,00 ...12102 LEGRIS INDUSTRIE ...... ◗...... 23,10...... 23,11...... -0,04 ...... 5,05 ...... 57,50...... 17,20...20,20 ...12590 VIVENDI ENVIR...... ◗...... 37,87...... 37,70 ...... 0,45 ...... 0,64 ...... 50,75...... 35,27 .....0,55 ...12414 C.P.R...... n/d...... 58,00...... n/d...... n/d ...... 58,50...... 49,00 .....1,00 ...12111 LIBERTY SURF ...... 3,32 ...... 3,32 ...... 0,00 .....16,49 ...... 10,15...... 1,76 .....0,00 ...07508 VIVENDI UNIVERS...... ◗...... 54,10...... 53,90 ...... 0,37....-12,36 ...... 82,00...... 40,22 .....1,00 ...12777 CANAL + ...... ◗...... 3,59 ...... 3,60...... -0,28 ...... 0,56 ...... 4,05...... 3,15 .....0,15 ...12546 LOCINDUS...... 129,00.....129,50...... -0,39 ...... 2,78...... 135,00 ....103,50...10,18 ...12135 WANADOO ...... ◗...... 6,09 ...... 6,03 ...... 1,00 ...... 7,10 ...... 10,50...... 3,58 .....0,00 ...12415 CAP GEMINI...... ◗...... 82,00...... 80,00 ...... 2,50...... -1,36...... 209,80...... 49,00 .....1,20 ...12533 LOUVRE(STE DU)...... 62,50...... 61,80 ...... 1,13...... -1,59...... 108,51...... 49,80 .....1,24...... 3311 WORMS &CIE...... 19,00...... 19,01...... -0,05...... -2,51 ...... 22,42...... 14,41 .....0,50...... 6336 CARBONE-LORRAINE ...... ◗...... 31,90...... 31,74 ...... 0,50 ...... 5,80 ...... 51,84...... 23,50 .....1,06...... 3962 LUCIA...... 11,05...... 11,05 ...... 0,00....-15,00 ...... 15,00...... 10,35 .....0,00 ...03630 ZODIAC...... ◗ ....216,00.....215,00 ...... 0,47 ...... 5,44...... 299,90 ....120,00 .....5,20 ...12568 CARREFOUR ...... ◗...... 56,80...... 56,65 ...... 0,26...... -3,00 ...... 70,35...... 42,32 .....0,50 ...12017 MARINE-WENDEL ...... ◗...... 68,30...... 68,75...... -0,65 ...... 1,10...... 112,00...... 38,00 .....2,20 ...12120 CASINO...... ◗...... 82,00...... 81,50 ...... 0,61...... -5,94...... 111,61...... 74,60 .....1,33 ...12558 MATUSSIERE&FORES ...... 9,60 ...... 9,60 ...... 0,00 ...... 7,99 ...... 9,85...... 6,01 .....0,10 .006057 VALEURS INTERNATIONALES CASTORAMA DUBOIS ...... ◗...... 60,00...... 58,80 ...... 2,04 ...... 1,64 ...... 72,10...... 41,50 .....0,71 ...12420 MAUREL ET PROM...... 18,40...... 18,44...... -0,22 .....18,97 ...... 18,50...... 9,81 .....0,91...... 5107 Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code CEREOL ...... ◗...... 28,76...... 28,87...... -0,38 ...... 1,48 ...... 31,65...... 20,15 .....0,00 ...04456 METALEUROP ...... 4,70 ...... 4,72...... -0,42 .....53,25 ...... 6,75...... 2,48 .....0,00 ...12038 cours préc. /préc. 31/12 haut bas sicovam ◗ ◗ CERESTAR...... 31,50...... 31,50 ...... 0,00 ...... 2,27 ...... 34,00...... 18,70 .....0,00 ...04457 MICHELIN...... 38,35...... 38,30 ...... 0,13 ...... 3,37 ...... 43,50...... 23,84 .....0,80 ...12126 ZONE EURO CHARGEURS ...... 70,00...... 69,50 ...... 0,72...... -7,27 ...... 86,40...... 60,00 .....2,13 ...13069 MONTUPET S.A...... 11,33...... 11,27 ...... 0,53 ...... 8,05 ...... 24,12...... 8,61 .....0,17...... 3704 ALTADIS SA ``A`` ...... ◗...... 19,04...... 18,98 ...... 0,32...... -0,52 ...... 19,75...... 12,91 .....0,56 ...12975 ◗ ◗ CHRISTIAN DIOR ...... 34,09...... 34,47...... -1,10 ...... 0,00 ...... 52,90...... 20,50 .....0,78 ...13040 NATEXIS BQ POP...... 93,40...... 93,90...... -0,53...... -3,10...... 102,00...... 86,00 .....2,50 ...12068 AMADEUS GLOBAL...... ◗...... 6,99 ...... 7,00...... -0,14 ...... 6,54 ...... 9,27...... 4,01 .....0,09 ...12823 ◗ CIC...... 121,90.....121,90 ...... 0,00 ...... 1,16...... 126,50 ....108,00 .....2,29 ...12005 NEOPOST...... 34,20...... 34,50...... -0,87 ...... 5,44 ...... 36,75...... 22,10 .....0,00 ...12056 BASF...... ◗...... 42,33...... 42,32 ...... 0,02 ...... 0,07 ...... 50,15...... 28,81 .....1,30 ...12807 ◗ ◗ CIMENTS FRANCAIS...... 47,70...... 47,98...... -0,58...... -0,04 ...... 54,90...... 37,00 .....1,40 ...12098 NEXANS...... 16,90...... 16,85 ...... 0,30 ...... 3,95 ...... 30,50...... 12,60 .....0,00...... 4444 BAYER ...... ◗...... 35,84...... 35,57 ...... 0,76 ...... 1,31 ...... 56,45...... 23,62 .....1,40 ...12806 ◗ CLARINS...... 61,10...... 61,30...... -0,33...... -3,31 ...... 80,90...... 55,10 .....0,98 ...13029 NORBERT DENTRES ...... 22,15...... 22,25...... -0,45...... -0,45 ...... 24,85...... 15,00 .....0,40...... 5287 COMPLETEL EUROPE ...... ◗...... 1,15 ...... 1,13 ...... 1,77...... -2,59 ...... 7,88...... 0,47 .....0,00...... 5728 ◗ CLUB MEDITERRANE ...... 47,00...... 47,00 ...... 0,00 .....14,63...... 106,56...... 25,77 .....1,00 ...12156 NORD-EST ...... 27,50...... 27,28 ...... 0,81 ...... 0,70 ...... 29,38...... 23,23 .....0,94 ...12055 DEUTSCHE BANK ...... ◗...... 75,10...... 75,00 ...... 0,13...... -5,48...... 103,93...... 43,32 .....1,30 ...12804 ◗ ◗ CNP ASSURANCE ...... 33,85...... 33,73 ...... 0,36...... -5,52 ...... 43,65...... 29,70 .....1,08 ...12022 NRJ GROUP...... 21,59...... 21,38 ...... 0,98 ...... 2,10 ...... 33,98...... 11,16 .....0,15 ...12169 DEXIA...... ◗...... 15,90...... 15,54 ...... 2,32...... -4,07 ...... 19,20...... 13,12 .....0,32 ...12822 ◗ ◗ COFACE...... 49,40...... 49,00 ...... 0,82 ...... 3,38...... 116,90...... 38,05 .....1,75 ...12099 OBERTHUR CRD SYS...... 8,00 ...... 7,90 ...... 1,27....-11,73 ...... 21,50...... 3,95 .....0,00 ...12413 EADS ...... ◗...... 14,02...... 13,80 ...... 1,59 ...... 1,17 ...... 25,07...... 9,14 .....0,38 ...05730 ◗ COFLEXIP...... 153,00.....155,80...... -1,80...... -2,01...... 198,00 ....130,00 .....1,16 ...13064 ORANGE ...... 9,49 ...... 9,44 ...... 0,53...... -7,27 ...... 12,00...... 6,10 .....0,00 ...07919 EQUANT ...... ◗...... 13,82...... 13,80 ...... 0,14 ...... 2,53 ...... 22,39...... 8,10 .....0,00 ...12701 COLAS...... 63,00...... 63,00 ...... 0,00...... -0,55 ...... 70,85...... 55,00 .....2,13 ...12163 OXYGENE EXT.ORIE...... n/d.....362,00...... n/d...... n/d...... 437,50 ....305,00...14,68...... 3117 EURONEXT ...... ◗...... 20,67...... 20,75...... -0,39...... -2,35 ...... 23,10...... 12,70 .....0,00 ...05777 ◗ CONTINENTAL DENT...... 44,98...... 44,98 ...... 0,00 ...... 0,63 ...... 51,00...... 35,06 .....2,00...... 3664 PECHINEY A ...... 58,80...... 57,30 ...... 2,62...... -1,04 ...... 68,65...... 30,04 .....0,81 ...13290 GEMPLUS INTL ...... ◗...... 2,64 ...... 2,60 ...... 1,54...... -8,45 ...... 9,90...... 1,93 .....0,00...... 5768 ◗ CREDIT AGRICOLE ...... 18,37...... 18,40...... -0,16 ...... 3,43 ...... 18,59...... 17,50 .....0,00...... 4507 PECHINEY B ...... n/d...... 55,40...... n/d...... n/d ...... 65,10...... 30,10 .....3,31...... 3640 NOKIA AB...... ◗...... 25,61...... 25,00 ...... 2,44....-12,89 ...... 47,90...... 13,55 .....0,28 ...05838 ◗ ◗ CREDIT LYONNAIS ...... 37,30...... 36,92 ...... 1,03...... -1,55 ...... 46,33...... 33,35 .....0,65 ...18420 PENAUILLE POLYSV...... 39,65...... 39,95...... -0,75 ...... 1,14 ...... 77,67...... 23,40 .....0,28...... 5338 PHILIPS ROYAL...... ◗...... 31,50...... 32,02...... -1,62...... -3,20 ...... 45,40...... 16,75 .....0,36 ...13955 ◗ CREDIT.FONCIER F ...... 14,94...... 14,94 ...... 0,00 ...... 2,75 ...... 15,50...... 8,58 .....0,58 ...12081 PERNOD RICARD ...... 85,60...... 86,30...... -0,81 ...... 0,13 ...... 88,12...... 65,89 .....1,60 ...12069 ROYAL DUTCH...... ◗...... 53,45...... 53,55...... -0,19...... -5,47 ...... 72,68...... 43,80 .....1,62 ...13950 ◗ CS COMM & SYS ...... 8,17 ...... 8,40...... -2,74 ...... 1,20 ...... 30,03...... 4,43 .....0,84 ...07896 PEUGEOT S.A...... 44,92...... 44,30 ...... 1,40...... -7,23 ...... 58,27...... 35,40 .....0,83 ...12150 SIEMENS AG ...... ◗...... 70,55...... 69,90 ...... 0,93...... -5,67...... 104,88...... 34,73 .....0,93 ...12805 ◗ DAMART S.A...... 81,25...... 80,95 ...... 0,37 ...... 0,43 ...... 86,95...... 72,10 .....3,80 ...12049 PINAULT-PR RED ...... 131,80.....140,80...... -6,39...... -2,63...... 235,30...... 97,05 .....2,18 ...12148 STMICROELECTRON...... ◗...... 35,45...... 35,10 ...... 1,00...... -2,64 ...... 52,41...... 18,88 .....0,00 ...12970 ◗ DANONE...... 131,40.....131,70...... -0,23...... -3,87...... 163,30 ....124,90 .....1,90 ...12064 PLASTIC OMNIUM ...... 79,00...... 79,90...... -1,13 .....35,42...... 122,00...... 52,25 .....2,00 ...12457 TELEFONICA...... ◗...... 13,70...... 13,53 ...... 1,26....-10,81 ...... 21,33...... 9,60 .....0,18 ...12811 ◗ DASSAULT AVIATIO...... 313,00.....313,00 ...... 0,00...... -1,26...... 325,00 ....208,50 .....6,20 ...12172 PROVIMI...... 22,98...... 22,85 ...... 0,57 ...... 7,18 ...... 23,78...... 10,21 .....0,00 ...04458 UNILEVER NV...... ◗...... 63,50...... 63,45 ...... 0,08...... -3,72 ...... 70,87...... 53,29 .....1,45 ...13953 DASSAULT SYSTEME...... ◗...... 55,00...... 54,50 ...... 0,92 ...... 0,93 ...... 76,95...... 29,50 .....0,31 ...13065 PSB INDUST...... 85,50...... 86,05...... -0,64...... -3,85 ...... 90,00...... 67,22 .....3,50...... 6032 HORS ZONE EURO DEV REG NORD PDC ...... 14,80...... 14,80 ...... 0,00 ...... 2,78 ...... 15,50...... 13,50 .....0,55 ...12423 PUBLICIS GPESA ...... ◗...... 28,85...... 28,90...... -0,17...... -2,86 ...... 39,27...... 15,83 .....0,20 ...13057 ERICSSON...... ◗...... 5,60 ...... 5,42 ...... 3,32....-10,56 ...... 13,60...... 3,21 .....0,16 ...12905 DEVEAUX S.A...... 71,45...... 71,10 ...... 0,49....-11,68 ...... 89,20...... 50,30 .....4,20...... 6100 REMY COINTREAU ...... ◗...... 27,49...... 27,15 ...... 1,25 ...... 9,17 ...... 44,40...... 18,36 .....0,90 ...13039 GENERAL ELECTRIC ...... ◗...... 42,92...... 43,28...... -0,83...... -6,20 ...... 61,01...... 29,99 .....1,19 ...12943 DMC...... 8,01 ...... 8,03...... -0,25 ...... 7,21 ...... 17,90...... 4,09 .....0,46 ...12133 RENAULT ...... ◗...... 42,11...... 42,00 ...... 0,26 ...... 6,03 ...... 64,00...... 26,01 .....0,91 ...13190 HSBC HOLDING PLC ...... ◗...... 12,81...... 12,78 ...... 0,23...... -4,05 ...... 16,72...... 9,03 .....0,00 ...12976 DYNACTION...... 27,00...... 26,41 ...... 2,23...... -1,82 ...... 30,80...... 17,30 .....0,50 ...13035 REXEL ...... ◗...... 64,00...... 65,05...... -1,61...... -1,36 ...... 91,00...... 46,01 .....1,61 ...12595 IBM...... ◗ ....133,50.....133,20 ...... 0,23...... -4,72...... 141,90...... 86,87 .....0,28 ...12964 EIFFAGE ...... ◗...... 74,70...... 72,95 ...... 2,40 ...... 6,65 ...... 79,47...... 55,00 .....2,09 ...13045 RHODIA ...... ◗...... 10,65...... 10,66...... -0,09 .....18,71 ...... 17,00...... 5,01 .....0,40 ...12013 KINGFISHER ...... ◗...... 6,44 ...... 6,46...... -0,31 ...... 2,87 ...... 6,83...... 3,86 .....0,00 ...22046 ELECT & EAUX MAD...... 24,10...... 24,45...... -1,43 ...... 8,67 ...... 24,90...... 18,18 .....2,91...... 3571 ROCHETTE (LA)...... 12,26...... 12,28...... -0,16 .....25,31 ...... 12,34...... 5,70 .....0,18 ...12580 MERCK & COMPANY...... ◗...... 66,20...... 66,65...... -0,68...... -1,70 ...... 98,31...... 55,14 .....0,91 ...12909 ELIOR...... ◗...... 9,28 ...... 9,30...... -0,22 .....15,38 ...... 15,91...... 5,73 .....0,07 ...12127 ROUGIER ...... 57,50...... 57,50 ...... 0,00 ...... 0,79 ...... 71,90...... 50,00 .....3,05...... 3764 NESTLE SA NOM...... ◗ ....239,30.....237,70 ...... 0,67...... -0,54...... 253,00 ....200,50...15,52 ...13911 ENTENIAL ...... 28,70...... 28,56 ...... 0,49 .....12,66 ...... 37,80...... 24,00 .....0,40 ...12093 ROYAL CANIN...... ◗ ....138,20.....138,80...... -0,43 ...... 3,20...... 140,70...... 90,40 .....1,10...... 3153 PHILIP MORRIS ...... ◗...... 54,65...... 55,30...... -1,18 ...... 5,33 ...... 59,14...... 39,86 .....1,19 ...12928 ERAMET...... 34,50...... 33,21 ...... 3,88...... -4,02 ...... 47,80...... 22,00 .....1,30 ...13175 RUE IMP DE LYON ...... 1586,00 ..1575,00 ...... 0,70 ...... 1,61...... 1970,00 ..1260,00...21,19 ...12400 SCHLUMBERGER LTD...... ◗...... 56,95...... 56,80 ...... 0,26....-11,11 ...... 87,10...... 44,59 .....0,55 ...12936 ESSILOR INTERNAT ...... ◗...... 32,77...... 32,24 ...... 1,64...... -5,04 ...... 35,80...... 25,00 .....0,39 ...12166 S.P.I.R. COMMUN...... ◗...... 77,40...... 77,50...... -0,13...... -0,64 ...... 90,20...... 42,65 .....3,00 ...13173 SONY CORP...... ◗...... 50,90...... 50,90 ...... 0,00...... -1,36 ...... 97,90...... 35,17 .....0,00 ...12903 ESSO...... 84,00...... 85,00...... -1,18 ...... 5,99 ...... 89,60...... 61,31 .....8,25 ...12066 SADE ...... n/d...... 48,99...... n/d...... n/d ...... 50,60...... 44,21 .....2,15 ...12431 EULER...... ◗...... 42,20...... 42,46...... -0,61...... -0,09 ...... 60,00...... 35,00 .....1,40 ...12130 SAGEM...... ◗...... 71,40...... 70,35 ...... 1,49 ...... 2,33...... 157,90...... 28,33 .....0,60...... 7327 ◗ ◗ Cours en euros. VALEURS INTERNATIONALES ZONE EURO et HORS ZONE EURO : une sélection. EURAZEO...... 59,70...... 60,00...... -0,50...... -6,18 ...... 83,60...... 44,20 .....0,48 ...12112 SAINT-GOBAIN...... 167,80.....166,90 ...... 0,54...... -1,53...... 180,00 ....128,20 .....4,30 ...12500 ◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). EURO DISNEY SCA ...... ◗...... 1,09 ...... 1,08 ...... 0,93 .....22,73 ...... 1,21...... 0,51 .....0,04 ...12587 SALVEPAR...... 54,00...... 54,00 ...... 0,00 ...... 7,46 ...... 68,90...... 47,00 .....3,05 ...12435 Plus haut et plus bas : cours maxinum et mininum depuis le 1/1/2001. n/d : valeur non disponible.

DALET ...... 3,00 ...... -6,54 CNIM ...... 54,00 ...... -4,42 NOUVEAU MARCHÉ ARTPRICE.COM...... 3,72 ...... -6,30 SECOND MARCHÉ JEANJEAN...... 9,11 ...... -4,41 BRIME TECHNOLOG...... 34,00 ...... -5,71 PASSAT...... 20,94 ...... -4,38 16/1 : 19,11 millions d'euros échangés HIGHWAVE OPTICAL...... 3,02 ...... -5,63 16/1 : 31,40 millions d'euros échangés SEEVIA CONSULTNG...... 12,39 ...... -4,32 Valeur Cours de clôture %var. DURAN DUBOI...... 16,00 ...... -5,60 Valeur Cours de clôture %var. DIGIGRAM ...... 6,75 ...... -4,26 Meilleures performances NET2S ...... 4,78 ...... -5,16 Meilleures performances NORCAN ...... 23,81 ...... -3,99 INTERCALL ...... 15,00 ...... 11,11 IB GROUP.COM...... 2,10 ...... -4,98 CIBOX INTER@CTIV ...... 0,48 ...... 17,07 INFO REALITE...... 1,30 ...... -3,70 BARBARA BUI...... 13,14...... 9,50 Plus forts volumes d'échange GEODIS calberson ...... 26,50 ...... 14,22 Plus forts volumes d'échange GL TRADE...... 42,50...... 5,38 VALTECH ...... 2,42 ...... -4,35 MR BRICOLAGE...... 12,99...... 9,16 CIBOX INTER@CTIV ...... 0,48 ...... 17,07 MEDCOST...... 1,23...... 4,24 HIGHWAVE OPTICAL...... 3,02 ...... -5,63 JET MULTIMEDIA...... 14,80...... 7,25 MR BRICOLAGE...... 12,99...... 9,16 ACTEOS ...... 2,60...... 4,00 DALET ...... 3,00 ...... -6,54 LEON BRUXELLES...... 1,90...... 5,56 GROUPE JC DARMON...... 154,50...... 0,19 HUBWOO.COM...... 1,64...... 3,80 SOITEC...... 24,69 ...... -4,30 COFIDUR ...... 3,35...... 4,69 CEGEDIM ...... 47,00 ...... -1,03 V CON TELECOM...... 1,45...... 3,57 AVENIR TELECOM...... 1,68 ...... -2,33 TONNA ELECTRONIQ ...... 7,00...... 4,48 PINGUELY ...... 11,71 ...... -0,34 INFOVISTA ...... 3,95...... 3,13 INFOSOURCES ...... 0,86...... -10,42 CGF GALLET ...... 9,99...... 4,06 FRAGRANTIA ...... 3,80...... 0,00 COIL ...... 13,40...... 3,08 MEDIDEP...... 21,05...... 0,24 BONDUELLE...... 47,50...... 3,87 RALLYE...... 50,40...... 0,80 IGE & XAO ...... 9,75...... 2,63 A NOVO ...... 16,70 ...... -1,18 PETIT BOY...... 14,00...... 3,70 VIEL ET CIE...... 3,90 ...... -1,02 ORCHESTRA-KAZIB...... 0,80...... 2,56 WAVECOM ...... 45,68...... 1,51 CA NORM-SEI CCI...... 87,50...... 3,67 AUBAY...... 3,79 ...... -5,01 NETVALUE...... 1,39...... 2,21 RIBER ...... 4,52 ...... -4,84 GECI ...... 8,78...... 3,29 EUROP D CASINOS...... 55,90...... 0,36 CONSORS FRCE ...... 2,61...... 1,95 KALISTO ENTERT...... 1,18 ...... -4,07 BRICE...... 11,90...... 3,21 INFO REALITE...... 1,30 ...... -3,70 ALTI...... 10,10...... 1,61 DEVOTEAM...... 18,30 ...... -1,61 BRIOCHE PASQUIER ...... 68,05...... 3,11 ALTEN...... 16,75...... 0,30 Plus mauvaises performances HI-MEDIA ...... 0,80 ...... -2,44 Plus mauvaises performances DIGIGRAM ...... 6,75 ...... -4,26 INFOSOURCES ...... 0,86...... -10,42 GENESYS...... 12,50 ...... -3,77 JESTIN...... 3,31 ...... -9,81 TRIGANO...... 37,65...... 0,45 RECIF SA...... 14,90 ...... -9,70 IDP ...... 1,30 ...... 30,00 ASSYSTEM ...... 25,57 ...... -9,65 RODRIGUEZ GP...... 63,20 ...... -5,67 LYCOS FRANCE...... 1,60 ...... -8,57 GENUITY A-REGS 1...... 1,35 ...... -7,53 NORTENE...... 11,00 ...... -6,62 MANITOU ...... 73,50...... 1,38 UBIQUS ...... 2,77 ...... -7,67 V CON TELECOM...... 1,45...... 3,57 ALTEDIA ...... 28,16 ...... -5,76 XRT...... 1,19...... 0,00 GENUITY A-REGS 1...... 1,35 ...... -7,53 FIMATEX...... 3,53 ...... -3,29 RODRIGUEZ GP...... 63,20 ...... -5,67 M6-METROPOLE TV ...... 29,00 ...... -3,33 SITICOM GROUP...... 4,75 ...... -6,86 TELECOM CITY...... 2,54 ...... -3,79 AUBAY...... 3,79 ...... -5,01 HERMES INTL...... 178,00...... 0,00 QUALIFLOW...... 6,26 ...... -6,57 HUBWOO.COM...... 1,64...... 3,80 LE TANNEUR & CIE...... 4,19 ...... -4,56 SYLIS...... 23,30 ...... -0,85

ÉCUR. MONÉTAIRE C ...... 224,88....0,01...... 0,12 OPTALIS ÉQUILIB. C ...... 18,67...-0,16.....-0,74 CIC OBLI. LG TERME C...... 15,57....0,13...... 0,64 ST-HON. WORLD LEAD...... 93,06...-1,30.....-3,07 THÉSORYS C...... 47768,28....0,01...... 0,18 SICAV ET FCP ÉCUR. MONÉTAIRE D ...... 187,32....0,01...... 0,12 OPTALIS ÉQUILIB. D...... 16,99...-0,12.....-0,75 CIC OBLI. LG TERME D...... 15,38....0,13...... 0,65 WEB INTERNATIONAL...... 26,70...-2,02...... 2,29 Fonds communs de placements ÉCUR. OBLI. INTER. D...... 176,92....0,19...... 0,05 OPTALIS EXPANSION C ...... 14,70...-0,07.....-1,14 CIC OBLI. MONDE...... 137,62....0,12...... 0,79 DÉDIALYS FINANCE ...... 80,59...-2,04.....-1,79 SÉLECTION ÉCUR. TECHNOLOGIES C .....38,81...-1,47...... 0,89 OPTALIS EXPANSION D...... 14,34...-0,07.....-1,17 CIC OR ET MAT ...... 110,00...-0,64...... 3,78 DÉDIALYS MULTI-SECT...... 61,76...-1,70.....-0,69 JEUDI 17 JANVIER 10h00 ÉCUR. TRIMESTRIEL D...... 274,90....0,04...... 0,49 OPTALIS SÉRÉNITÉ C...... 17,94....0,06.....-0,05 CIC ORIENT ...... 147,56....2,59 ..-14,21 DÉDIALYS SANTÉ...... 89,95...-0,87.....-2,12 Valeur Cours % var. % var. en euro /préc. 31/12 ÉPARCOURT-SICAV D ...... 28,56....0,14...... 0,21 OPTALIS SÉRÉNITÉ D ...... 15,75...-0,06.....-0,12 CIC PIERRE...... 34,47...-0,75...... 1,41 DÉDIALYS TECHNOLOGIES ..33,85...-4,57.....-4,02 GÉOPTIM C...... 2352,07....0,09...... 0,40 PACTE SOL. LOGEM...... 77,02....0,04...... 0,06 Fonds communs de placements STRAT. IND. EUROPE...... 192,74...-2,97.....-5,75 DÉDIALYS TÉLÉCOM ...... 43,83...-2,71.....-7,39 Fonds communs de placements PACTE SOL. TIERS MOND. ...82,04....0,04...... 0,07 CIC PEA SÉRÉNITÉ...... 171,00....0,23...... 0,17 Fonds communs de placements OBLITYS INSTITUTION. C...114,60....0,21...... 0,25 ÉCUR. ÉQUILIBRE C...... 37,47...-0,53...... 0,15 CIC EUROPEA C ...... 10,00...-2,22.....-4,33 STRATÉGIE CAC...... 5734,08...-2,22.....-3,75 POSTE EUROPE C ...... 93,55....0,21...... 0,46 AGIPI AMBITION (AXA) ...... 25,33...-0,39 ....-0,35 ÉCUR. PRUDENCE C...... 34,68....0,03...... 0,17 CIC EUROPEA D...... 10,00...-2,18.....-4,35 STRATÉGIE INDICE USA...9278,00...-0,72.....-1,97 POSTE EUROPE D...... 89,23....0,22...... 0,46 AGIPI ACTIONS (AXA)...... 25,56...-1,69 ....-4,26 ÉCUREUIL VITALITÉ C ...... 40,11...-1,23.....-0,14 CIC EURO OPPORTUN...... 31,59...-1,40...... 2,33 POSTE PREM. 8 ANS C ...... 201,36....0,09...... 0,96 CIC GLOBAL C...... 241,00...-1,21.....-1,99 POSTE PREM. 8 ANS D...... 181,53....0,09...... 0,96 EURCO SOLIDARITÉ ...... 227,48....0,10...... 0,91 CIC GLOBAL D ...... 240,93...-1,21.....-1,99 REMUNYS PLUS ...... 103,55....0,01...... 0,10 L. 20000 C/3 11/06/99.....493,28....0,00...... 0,16 CIC HIGH YIELD...... 408,00....0,07...... 0,42 L. 20000 D/3 11/06/99.....415,42....0,00...... 0,16 CIC JAPON ...... 7,00...-2,24.....-5,10 ADDILYS C...... 107,68....0,01...... 0,15 ANTIN OBLI. MT C...... 154,78....0,14...... 0,14 Multi-promoteurs SICAV 5000...... 154,72...-1,98.....-3,76 CIC MARCHÉS ÉMERG...... 109,16...-0,31...... 0,07 ADDILYS D ...... 106,83....0,01...... 0,15 ANTIN OBLI. MT D ...... 142,05...-0,01...... 0,14 LIVR. BOURSE INVEST...... 182,39...-3,08...... 0,61 SLIVAFRANCE ...... 267,92...-1,92.....-2,81 CIC NOUVEAU MARCHÉ ...... 5,65...-1,74...... 2,72 AMPLITUDE AMÉRIQUE C ...25,49...-0,66.....-2,37 ANTIN OBLI. SPR. C...... 188,65....0,26...... 0,80 NORS SUD DÉVELOP. C .....514,76...-0,59.....-0,65 SLIVARENTE ...... 39,84....0,15...... 0,86 CIC PROFIL DYNAM...... 23,18...-0,43.....-1,27 AMPLITUDE AMÉRIQUE D...24,68...-0,72.....-2,41 CADENCE 1 D ...... 155,10...-0,03.....-1,00 BNP MONÉ CT TERME.....2511,85....0,01...... 0,14 NORD SUD DÉVELOP. D ....400,45....0,80...... 0,14 SLIVINTER...... 151,22...-0,99.....-2,88 CIC PROFIL ÉQUILIBRE...... 18,51...-0,16.....-0,96 AMPLITUDE EUROPE C...... 31,52...-1,93.....-0,61 CADENCE 2 D ...... 154,77...-0,03...... 0,15 BNP MONÉ PLACEM. C.13768,03....0,01...... 0,13 TRILION ...... 743,18....0,21.....-0,61 CIC PROFIL TEMPÉRÉ...... 136,00...-0,06.....-0,11 AMPLITUDE EUROPE D ...... 30,19...-1,92.....-0,64 CADENCE 3 D ...... 153,08...-0,03...... 0,15 BNP MONÉ PLACEM. D 11575,95....0,01 ....-3,56 Fonds communs de placements CIC TAUX VARIABLES...... 198,00....0,03.....-0,02 AMPLITUDE FRANCE ...... 82,00...-1,69...... 1,11 CONVERTIS C...... 226,09...-0,73.....-0,98 BNP MONÉ TRÉSOR...... 78514,48....0,01...... 0,15 ACTILION DYNAM. C...... 180,59...-0,52.....-0,67 CIC TECHNO. COM...... 82,26...-1,99...... 1,85 AMPLITUDE MONDE C ...... 222,59...-1,15.....-0,65 INTEROBLIG C...... 59,69....0,25...... 0,57 BNP OBLI. CT...... 166,80....0,01...... 0,02 ATOUT CROISSANCE D...... 346,27...-0,86...... 1,20 ACTILION DYNAM. D ...... 170,10...-0,53.....-0,67 CIC USA ...... 18,00...-0,71.....-3,05 AMPLITUDE MONDE D...... 199,66...-1,15.....-0,65 INTERSÉLECTION FR. D ...... 73,06...-1,68.....-2,40 BNP OBLI. LT...... 34,57....0,26...... 0,46 ATOUT EUROPE C...... 493,36...-1,97.....-4,21 ACTILION PEA DYNAM...... 66,48...-0,26...... 0,15 CIC VAL. NOUVELLES ...... 293,80....0,20...... 3,36 AMPLITUDE PACIFIQUE C....15,41...-0,90...... 1,91 SÉLECT DÉFENSIF C ...... 193,29....0,06...... 0,32 KLEBER EURO SOUV. C ...1977,70....0,01...... 0,15 ATOUT FRANCE C ...... 190,72...-1,96.....-3,15 ACTILION ÉQUILIBRE C ...... 176,84...-0,23...... 1,52 AMPLITUDE PACIFIQUE D ...14,72...-0,94...... 1,86 SÉLECT DYNAMIQUE C ...... 241,08....0,10...... 1,00 Fonds communs de placements ATOUT FRANCE D...... 169,61...-1,95.....-3,14 ACTILION ÉQUILIBRE D...... 165,34...-0,23...... 1,52 ÉLANCIEL EURO D PEA...... 94,52...-2,52.....-4,19 SÉLECT ÉQUILIBRE 2...... 169,47....0,06...... 0,80 BNP MONÉ ASSOC...... 1839,63....0,01...... 0,13 ATOUT FRANCE ASIE D...... 74,63...-2,02.....-3,37 ACTILION PEA ÉQUIL...... 166,02...-0,20...... 0,04 ÉLANCIEL FR. D PEA...... 39,31...-1,97.....-2,18 SÉLECT PEA DYNAM...... 144,55....0,04...... 1,93 ATOUT FR. EUROPE D...... 171,32...-1,98.....-3,74 ACTILION PRUDENCE C .....173,56....0,04...... 0,12 ÉMERG. E. POST. D PEA ...... 29,95...-1,90.....-1,80 SÉLECT PEA 1...... 208,33....0,01...... 1,63 ATOUT FR. MONDE D ...... 43,64...-1,67.....-2,91 ACTILION PRUDENCE D.....161,73....0,04...... 0,11 CM EURO PEA...... 20,96...-2,15.....-2,10 ETHICIEL C...... 105,00...-1,71...... 1,38 SG FRANCE OPPORT. C...... 425,81...-1,59...... 0,57 ATOUT MONDE C ...... 51,34...-1,16.....-3,24 INTERLION ...... 237,16....0,17...... 0,85 CM EUROPE TECHNOL...... 4,41...-2,22...... 1,57 GÉOBILYS C...... 122,69....0,05...... 0,59 SG FRANCE OPPORT. D...... 398,70...-1,59...... 0,57 ATOUT SÉLECTION D ...... 100,76...-2,15.....-3,88 LION ACTION EURO ...... 165,34...-0,23...... 1,52 CM FRANCE ACTIONS ...... 33,49...-2,08.....-1,58 GÉOBILYS D ...... 111,87....0,06...... 0,59 SOGENFRANCE C ...... 453,78...-2,16.....-2,55 BP OBLI. HAUT REND...... 111,00...-0,13...... 2,22 CAPITOP EUROBLIG C ...... 102,01....0,03...... 0,58 LION PEA EURO...... 88,74...-1,80.....-3,00 CM MID. ACT. FRANCE ...... 31,34...-1,45...... 4,26 INTENSYS C...... 20,78....0,05...... 0,04 SOGENFRANCE D...... 408,93...-2,16.....-2,55 BP MÉDITERRAN. DÉV...... 55,06...-0,94.....-1,36 CAPITOP EUROBLIG D...... 84,16....0,02...... 0,57 CM MONDE ACTIONS...... 308,14...-0,94.....-2,41 INTENSYS D ...... 17,66....0,06...... 0,00 SOGEOBLIG C ...... 113,98...-0,01...... 0,49 BP NOUV. ÉCONOMIE...... 91,75...-2,77.....-2,83 CAPITOP MONDOBLIG C .....45,74....0,02...... 1,37 CM OBLIG. LG TERME ...... 104,86....0,16...... 0,68 KALEIS DYNAMISME C...... 216,98...-1,07.....-0,39 SOGÉPARGNE D ...... 44,54....0,11...... 0,31 BP OBLI. EUROPE ...... 53,00....0,02...... 0,88 CAPITOP REVENUS D ...... 174,17....0,09...... 0,47 CM OPTION DYNAM...... 30,44...-1,52.....-0,51 KALEIS DYNAMISME D ...... 209,65...-1,08.....-0,39 SOGEPEA EUROPE ...... 218,17...-2,17.....-2,19 BP SÉCURITÉ ...... 103820,01....0,01...... 0,17 DIÈZE C...... 432,42...-0,83.....-2,00 CIC CAPIRENTE MT C...... 36,00...-0,17...... 0,11 CM OPTION ÉQUIL...... 53,63...-0,63...... 0,26 KALEIS DYN. FR. C PEA...... 78,01...-1,28...... 0,05 SOGINTER C ...... 51,62...-1,24.....-2,41 CYCLEO EUROPE CYCL...... 108,00....0,76.....-2,83 INDICIA EUROLAND D ...... 107,10...-2,49.....-5,27 CIC CAPIRENTE MT D ...... 27,00...-0,19...... 0,15 CM OBLIG. CT TERME ...... 165,56....0,01...... 0,04 KALEIS ÉQUILIBRE C ...... 202,07...-0,53.....-0,14 Fonds communs de placements CYCLEO EUR. CROIS...... 111,00...-3,35.....-5,93 INDICIA FRANCE D ...... 358,10...-2,04.....-4,13 CIC AMÉRIQUE LATINE ...... 110,02...-1,00.....-4,29 CM OBLIG. MOY. TERME...343,31....0,01...... 0,50 KALEIS ÉQUILIBRE D...... 194,43...-0,53.....-0,15 DÉCLIC ACT. EUROPE...... 15,31...-0,07.....-1,28 CYCLEO EUR. DÉFENS...... 99,00....0,83.....-3,94 INDOCAM AMÉRIQUE C ...... 39,77...-0,80.....-3,82 CIC CONVERTIBLES ...... 5,00...-0,55.....-1,09 CM OBLIG. QUATRE ...... 164,62...-0,01...... 0,34 KALEIS SÉRÉNITÉ C ...... 191,82...-0,22.....-0,06 DÉCLIC ACTIONS FR...... 53,21....0,19...... 1,62 EUROACTION MIDCAP...... 129,73...-1,17...... 2,69 INDOCAM ASIE C...... 17,36...-0,74.....-1,97 CIC COURT TERME C ...... 34,00....0,03...... 0,05 Fonds communs de placements KALEIS SÉRÉNITÉ D...... 184,20...-0,22.....-0,06 DÉCLIC ACT. INTER...... 33,77...-1,14.....-1,63 FRUCTI EURO 50 ...... 94,11...-2,24.....-4,38 INDOCAM FRANCE C ...... 326,84...-1,94.....-2,98 CIC COURT TERME D...... 27,00....0,04...... 0,07 CM OPTION MODÉRAT...... 19,39...-0,26...... 0,25 KALEIS TONUS C PEA ...... 67,98...-1,51...... 0,08 DÉCLIC BOURSE PEA...... 51,17....0,08...... 0,25 FURCTIFRANCE C ...... 80,26...-1,97.....-0,72 INDOCAM FRANCE D...... 268,66...-1,94.....-2,98 CIC DOLLAR CASH ...... 1426,59....0,00...... 0,07 LIBERTÉS ET SOLIDAR...... 101,00...-0,54...... 0,06 DÉCLIC BOURSE ÉQUIL...... 16,61...-0,06...... 0,12 FURCTIFONDS FR. NM ...... 190,35...-1,81...... 6,43 INDOC. MULTI OBLIG. C....191,86....0,11...... 2,23 CIC EGOCIC...... 358,10...-1,28.....-3,01 OBLITYS C ...... 114,60....0,21...... 0,25 DÉCLIC OBLI. EUROPE ...... 16,74....0,42.....-4,17 Fonds communs de placements CIC ÉLITE EUROPE...... 125,29...-2,12.....-5,06 OBLITYS D ...... 112,81....0,21...... 0,25 DÉCLIC PEA EUROPE...... 24,23....0,29...... 1,12 ATOUT VALEUR D ...... 75,75...-1,92.....-3,10 CIC ÉPARGNE DYNAM. C 2071,00...-0,04.....-0,20 PLÉNITUDE D PEA ...... 41,99...-1,27.....-0,96 DÉCLIC SOGENFR. TEMP...... 58,99....0,22...... 0,10 CAPITOP MONÉTAIRE C.....193,06....0,01...... 0,14 CIC ÉPARGNE DYNAM. D1633,00...-0,04.....-0,20 AMÉRIQUE 2000...... 124,96...-0,57.....-3,17 POSTE GESTION C ...... 2632,58....0,01...... 0,15 FAVOR ...... 305,05...-2,23.....-1,72 ÉCUR. 1,2,3… FUTUR D ...... 50,39...-1,70...... 1,12 CAPITOP MONÉTAIRE D ....183,02....0,01...... 0,13 CIC EUROLEADERS...... 373,00...-2,60.....-5,18 ASIE 2000...... 81,23...-1,44...... 2,61 POSTE GESTION D...... 2333,74....0,01...... 0,15 SOGESTION C ...... 48,18...-0,15...... 0,73 ÉCUR. ACTIONS EUR. C...... 17,06...-2,01.....-0,51 INDOCAM FONCIER...... 93,98...-0,42...... 0,90 CIC FRANCE C ...... 34,00...-2,00.....-3,71 NOUVELLE EUROPE ...... 212,66...-2,02.....-2,96 POSTE PREMIÈRE...... 7150,59....0,01...... 0,14 SOGINDEX FRANCE C ...... 512,75...-0,14.....-1,70 ÉCUR. ACTIONS FUT. D...... 62,90...-1,80...... 0,61 INDOC. VAL. RESTR. C...... 260,93...-1,71.....-2,10 CIC FRANCE D...... 34,25...-2,00.....-3,71 ST-HONORÉ CAPITAL C ...3659,52....0,01...... 0,72 POSTE PREMIÈRE 1 AN..42676,58....0,03...... 0,01 ...... ÉCUR. CAPITALIS. C...... 44,40...-0,02...... 0,38 MASTER ACTIONS C ...... 40,91...-0,39.....-0,67 CIC HORIZON C ...... 69,00....0,09...... 0,57 ST-HONORÉ CAPITAL D...3315,97....0,01...... 0,72 POSTE PREMIÈRE 2-3...... 9249,96....0,08...... 0,09 ...... ÉCUR. DYNAM.+ D PEA...... 41,90...-1,76...... 0,09 MASTER DUO C...... 14,00...-0,21.....-0,35 CIC HORIZON D...... 66,00....0,08...... 0,56 ST-HONORÉ CONVERT...... 337,95...-0,30.....-0,38 PRIMIEL EURO C...... 54,47...-1,07...... 2,21 ...... ÉCUR. ÉNERGIE D PEA...... 43,29...-1,39...... 0,57 MASTER OBLIG. C ...... 31,04....0,23...... 0,61 CIC MENSUEL...... 1431,00....0,09...... 0,04 ST-HONORÉ FRANCE...... 55,52...-1,96.....-1,03 REVENUS TRIMESTR...... 790,01....0,15.....-0,06 ...... ÉCUR. EXPANSION C .....14858,81....0,01...... 0,17 MASTER PEA D ...... 12,00...-0,08.....-0,64 CIC MONDE PEA...... 27,89...-1,76.....-0,46 ST-HONORÉ PACIFIQUE...... 75,64...-1,88.....-5,16 SOLSTICE D ...... 362,72....0,04.....-0,01 ...... ÉCUR. EXPANSION+ C...... 42,52....0,02...... 0,30 OPTALIS DYNAMIQ. C ...... 18,35...-0,38.....-1,39 CIC OBLI. CT TERME C...... 34,00....0,03...... 0,05 ST-HON. TECH. MEDIA ...... 111,49...-2,25.....-1,65 THÉSORA C ...... 190,25....0,17...... 0,06 ...... ÉCUR. INVESTISS. D...... 51,47...-1,83...... 0,30 OPTALIS DYNAMIQ. D...... 17,21...-0,35.....-1,37 CIC OBLI. CT TERME D...... 27,00....0,04...... 0,07 ST-HONORÉ VIE SANTÉ .....370,32...-0,34.....-3,33 THÉSORA D...... 158,82....0,18...... 0,06 ...... LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/27 CARNET

DISPARITION A LIRE EN LIGNE

Retrouvez sur le site Internet du Michel Poniatowski Monde (www.lemonde.fr/carnet) le détail des nominations, l’essentiel Le « frère » de Valéry Giscard d’Estaing des lois, décrets et décorations parus au Journal officiel, ainsi que les adresses des sites publiant des docu- L’ANCIEN BARON du giscardis- Paris, le 16 mai 1922. Mobilisé dans De sa victoire, en 1974, Valéry aux futurs « cadets » de la droite : ments significatifs. me Michel Poniatowski, qui fut les rangs de la France libre en 1943, Giscard d’Estaing lui est éminem- formés dans son club Agir pour ministre de l’intérieur de 1974 à il entre à l’Ecole nationale d’admi- ment redevable. Nul autre que lui l’avenir, François Léotard, Gérard JOURNAL OFFICIEL 1977, est mort, mardi 15 janvier, nistration peu après la Libération. – sinon Michel d’Ornano, l’autre Longuet, Alain Madelin et Charles Au Journal officiel du mercredi dans sa propriété d’Opio (Alpes- Affecté au ministère des finances grand baron du giscardisme – n’y a Millon sont élus députés en 1978. 16 janvier est publié : Maritimes). Il était âgé de 79 ans. en 1948, il rencontre Valéry Gis- autant contribué. Il est récompen- Mais Michel Poniatowski, lui, est b Pierres précieuses : un décret Michel Poniatowski avait mis un card d’Estaing en 1956, aux Etats- sé en devenant ministre de l’inté- battu. Un an plus tard, il fait son relatif au commerce des pierres terme à sa vie politique en jan- Unis, alors qu’il est conseiller finan- rieur ; « Vice-président », tradui- entrée au Parlement européen, où gemmes et des perles. vier 1999, lorsqu’il avait démission- cier de l’ambassade de France à sent certains observateurs. La bon- il siégera jusqu’en 1989. né de sa mairie de L’Isle-Adam (Val- Washington. Nommé secrétaire ne étoile de Ponia, surexposée pla- La défaite de 1981 accroît son NOMINATIONS d’Oise), qu’il détenait depuis d’Etat aux finances en janvier 1959, ce Beauvau, ne va pourtant pas tar- amertume. S’il décoche ses flè- Au conseil des ministres de mercre- 27 ans. Mais la vraie rupture dans VGE choisit Michel Poniatowski der à pâlir. Ses diatribes anticom- ches les plus caricaturales en di 16 janvier : sa carrière date de 1974. L’entrée à comme directeur de cabinet. Ce munistes agacent, dit-on, le prési- direction de la gauche au pou- Didier Pétetin est nommé préfet l’Elysée de Valéry Giscard d’Es- dernier restera auprès de lui jus- dent. La lutte en sous-main, puis voir, il se décide à ne plus épar- hors cadre et Philippe Chervet le taing – qui a salué, mercredi, la qu’en 1965. En 1966, Ponia suit au grand jour, contre Jacques Chi- gner l’opposition. Après avoir remplace comme préfet délégué mémoire d’un « frère » – semble Valéry Giscard d’Estaing au sein de rac – premier ministre jusqu’en apporté son soutien, en 1988, à la pour la sécurité et la défense  / en effet signer, a posteriori, le ter- la nouvelle fédération des Républi- août 1976 – ne produit pas les candidature à l’élection présiden- auprès du préfet de la zone de me de sa mission. cains et indépendants, dont il effets escomptés ; et les tensions ment simple », affirme-t-il une tielle de Raymond Barre, il accom- défense Est, préfet de la région Lor- Doté d’une personnalité plus devient le secrétaire général. s’aggravent après la création, en semaine après l’assassinat de l’an- mode son engagement européen raine, préfet de la Moselle. complexe que ses formules à l’em- décembre 1976, du RPR. Dans ses cien ministre. Cette déclaration à la sauce antimaastrichtienne de Nicole Klein est nommée directri- porte-pièce, Michel Poniatowski «      » fonctions, Michel Poniatowski valut à la France d’être condam- Charles Pasqua et Philippe de Vil- ce, adjointe au directeur général avait pris soin de ne pas se laisser Commence alors le temps des accumule les « opérations coups née par la Cour européenne des liers. L’ancien partisan de l’Algé- de l’urbanisme, de l’habitat et de la enfermer. Ceux qui l’ont connu manœuvres destinées à porter Gis- de poing »… et les maladresses. Le droits de l’homme pour atteinte à rie française abandonne la volon- construction. disent l’ambivalence d’un person- card d’Estaing au sommet de 22 août 1975, lors de l’occupation la présomption d’innocence. Et à té réformatrice jadis prônée par nage d’une grande timidité. Sa pas- l’Etat. Elu député du Val-d’Oise en de la cave vinicole d’Aleria par des son auteur d’être menacé, par la VGE, pour laisser dériver son dis- DOCUMENT sion pour l’histoire – il est l’auteur 1967, Michel Poniatowski donne régionalistes corses, il ordonne l’as- suite, d’une procédure devant la cours jusqu’à l’extrême droite. OFFICIEL de plusieurs ouvrages sur Talley- toute la mesure de son talent saut des gendarmes mobiles ren- Haute Cour de justice, après que la Invitant l’opposition à conclure Le département américain de la rand et Louis-Philippe – comme après 1969 et le retour, rue de Rivo- forcés d’hélicoptères et d’engins presse eut mis en cause l’attitude avec elle des « arrangements élec- justice publie le témoignage de pour les nouvelles technologies lui li, de Valéry Giscard d’Estaing. Il blindés légers, au prix de deux de la police dans cette affaire. toraux » et autres « accords de ges- l’agent du FBI qui a enquêté sur le aura permis d’assouvir de discrètes devient son porte-voix, multi- morts chez les forces de l’ordre. C’est un ministre probablement tion », il quitte l’UDF, en 1998, cas de John Walker Lindh, ambitions ; plus sûrement que la pliant les incartades vis-à-vis de Seize mois plus tard survient l’af- meurtri qui quitte le gouverne- pour rejoindre La Droite de Char- désigné par le presse comme «le politique, qu’il a vécue au service l’UDR. En 1972, il dénonce « les faire de Broglie. « Le coup de filet ment en mars 1977, pour devenir les Millon, qui prône la même taliban américain », jugé pour d’autrui avant de se persuader que copains et les coquins », à propos est complet. Toutes les personnes le représentant personnel du chef stratégie. « complot en vue de tuer des sa cause était perdue. des affaires immobilières qui met- impliquées sont maintenant arrê- de l’Etat à l’étranger. Il continue Américains ». Michel Poniatowski est né à tent en cause un député UDR. tées, (…) le mécanisme était extrême- pourtant à mettre le pied à l’étrier Jean-Baptiste de Montvalon www.usdoj.gov/ag/criminalcomplaint1.htm

AU CARNET DU « MONDE » Décès – La famille, – Le Père provincial de la Compagnie – Concarneau. Rennes. Paris. Cours Et les amis de de Jésus, – Béziers (Hérault). La communauté Saint-Pierre Lucien Tronel, Formations informatiques à domicile Naissances Casinius, Marianne MEJEAN-CADIER, Françoise Tronel, (prise en main matériel, Internet, Mme Isabelle Causse, née Meslin, Petite Sœur Jeanne Bernadette de multimédia, bureautique), Après Esther et Ariel, docteur en médecine, ses enfants, son épouse, Jésus, ont la tristesse d'annoncer le décès de dépannage micro. sa sœur, David Annabelle et Jérôme, Une équipe de formateurs ses enfants, ont la tristesse d'annoncer son décès Jean-Claude Sempé, et de techniciens à votre service me Anne TRONEL, M Jean Causse, survenu le 9 janvier 2002, à l'âge de son frère, en Ile-de-France. est venu ajouter à notre bonheur, le sa mère, Ses neveux et petits-neveux, née GAULT, quatre-vingt-six ans. institutrice honoraire, ALDISA 3 janvier 2002. Ses sœurs, son frère, ont la douleur de faire part du décès de Pour toute information, contactez le Parents et alliés, 01-46-67-18-90. Diane Meur et Adrien Barrot, ont la tristesse de faire part du décès, le Un culte a été célébré au temple Pierre SEMPÉ, s.j., et rappellent à votre souvenir 31, rue des Maronites, 13 décembre 2001, du protestant d'Osse-en-Aspe (Pyrénées- 75020 Paris. Atlantiques), où ses cendres reposeront. survenu le 15 janvier 2002, à l'âge de Lucien TRONEL, Séminaires docteur quatre-vingts ans. directeur d'école normale, Jean Bernard CAUSSE, Actualités freudiennes : « Le sujet “dans” la langue Après Constant, Anna, Joséphine, chevalier de la Légion d'honneur. – Versailles. Ses obsèques seront célébrées en son époux, et historicité du trauma ». Gaspar, Louis et Noé, l'église Saint-Ignace, 33, rue de Sèvres, e Les mercredis 23 janvier, Annie et Dominique SOTTY, M. Roger PIEDVACHE, Paris-6 , le vendredi 18 janvier, à décédé en 1998. 20 mars, 22 mai 2002. à Cherbourg, 10 h 30. e – Le doyen, chevalier de la Légion d'honneur, 4, place Saint-Germain-des-Prés, Paris-6 , ont la grande joie d'annoncer la Et les inspecteurs généraux d'histoire professeur de mathématiques spéciales, Anniversaires de décès 21 h 15. naissance de leurs septième et huitième et de géographie, lieutenant 1er DFL 1943-1945, – Monique, Contacts : Nabile Farès : 01-46-33-90-49, petits-enfants, Les inspecteurs pédagogiques ancien résident de son épouse, – Pour Okba Natahi : 01-43-41-10-75. régionaux, la Maison franco-japonaise de Kyoto, Isabelle et Christian, Martin DORMIEU, ont la tristesse de faire part du décès de Olivier et Nadine, Xavier CORMENIER, ancien élève de l'ENS 1923, Henriette et René, Communications diverses le 26 avril 2001, Louis FRANÇOIS, ses enfants, une pensée vous est demandée. chez inspecteur général est décédé le 13 janvier 2002. Clément, Grégoire, Jeanne, Mahaut, – Centre communautaire de Paris. de l'instruction publique Alix, Guillaume, Antoine, Avec celui que nous aimons, nous Lundi 21 janvier 2002, à 20 h 30. Agnès et Vincent, de 1945 à 1973, M. N. Meusnier, ses petits-enfants, avons cessé de parler et ce n'est pas le Hommage à Sœur Bénédicte, avec à Montrouge, doyen honoraire du groupe, Rémy et Nicole, et de 226, rue Saint-Denis, silence. Sœur Louise-Marie, Gilles Bernheim, son frère et sa belle-sœur, grand rabbin, Alexis Blum, rabbin, survenu le 13 janvier 2002. 75002 Paris. Gabrielle, Philippe Boukara, historien, Bruno Léandre DEFAYE, sa belle-mère, – Le 18 janvier 1992, disparaissait Charmet, directeur des « Amitiés judéo- – Jean Marlaix, Jean-Claude et Marcelline, chrétiennes », Révérend-Père Jean le 15 janvier 2002, Frédéric Marlaix, son beau-frère et sa belle-sœur, René MAINE, Dujardin, Francis Kaplan, Colette chez Ses neveux, nièces, petits-neveux et Kessler. 119, rue La Fayette, Paris-10e. La famille Brandon, journaliste Marie-Jeanne et Jean-Luc, Marie-Thérèse MALAVAL, petites-nièces, 01-53-20-52-52. PAF. ont la tristesse de faire part du décès de et historien de la marine. à Lyon. née MALARDÉ, ont la tristesse de faire part du décès de vient de nous quitter pour son dernier me Raymond SOURON, Nous rappelons sa mémoire à ceux Soutenances de thèse M Jeanne qui furent ses amis et ses collaborateurs. voyage, le 14 janvier 2002. Françoise Marguerite Bienvenue dans le nouveau « Monde » à survenu le 11 janvier 2002. – Sylvie Raissiguier-Vilaspasa a Alain Malaval, ROY DE PIERREFITTE, Avis de messe soutenu sa thèse de doctorat : « De la Lou, son époux, épouse MARLAIX, La cérémonie religieuse sera célébrée déclamation à la diction théâtrales au Et sa famille, en l'église Sainte-Jeanne-d'Arc de la – Le groupe des Publications XXe siècle », le 20 décembre 2001, à invitent à venir lui rendre un dernier Mutualité, à Saint-Denis, vendredi née le 2 janvier 2002. survenu le 6 janvier 2002. de la Vie catholique l'université Aix-Marseille-I, sous la hommage, à elle qui a remarquablement 18 janvier, à 15 heures. s'associe à la douleur de la famille de rassemblé et dynamisé autour d'elle, le direction de Mme Joëlle Gardes-Tamine lundi 21 janvier, à 14 heures, en l'église Elle a été inhumée selon ses vœux au (professeur, université de Provence). Serge et Marie ROY, Monique Souron, Jean-Pierre DUBOIS-DUMÉE, 25, rue Smith, Saint-Jean-Baptiste de Belleville, cimetière de Ramatuelle, dans la plus Le jury, composé de Mmes Gardes- 70, rue Henri-Barbusse, ancien directeur général de Télérama, 69002 Lyon. 139, rue de Belleville, métro Jourdain. stricte intimité. 93200 Saint-Denis. Tamine, Plouvier (université de ancien directeur délégué du groupe, Montpellier), MM. Victor (université de Cet avis tient lieu de faire-part. fondateur de la revue Prier, Provence) et Mesguich (CNSAD de Yvonne et Michel DUHAMEL Paris), lui a décerné la mention Très rappelé à Dieu, le 20 décembre 2001, et sont très heureux de faire part de la Honorable. naissance de leur sixième arrière-petit- Manière de voir invite à lui rendre un dernier hommage, fils, – La famille Salkin, Le bimestriel édité par au cours d'une messe célébrée par le Père Mme Jeanne Amoure, Jean-Pierre Lintanf, le mardi 22 janvier, Nominations Oscar, Ses neveux et nièces, à 12 heures, en l'église Saint-François- Les familles Touren et Jegou, de-Sales, 17, rue Ampère, Paris-17e. me me chez M Georges Bocquet, M Michèle Lucien font part du décès de VENTURE Virginie et Félix. L’euro sans l’Europe – Les Pères jésuites du Châtelard Mme Pierre MASSÉ, Et les amis du Père Fraisse a été nommée V. Castera et F. Markardt, née Germaine KIRCHHOFFER, communiquent : chevalier des Arts et Lettres 99, rue Edmond-Rostand, Une messe sera célébrée le samedi par Mme la ministre de la culture. 13008 Marseille. survenu le 15 janvier 2002, dans sa ■ Une monnaie sans âme, par Bruno Théret. 2 février 2002, à 15 heures, au Châtelard, La décoration lui sera remise à Kyoto quatre-vingt-seizième année. route du Bruissin, Francheville-Lyon par l'ambassadeur de France au Japon, Et rappellent le souvenir de son ■ Démantèlement programmé de l’Etat social, (Rhône), à l'intention du S. E. Maurice Gourdault-Montagne. Félicitations époux, par Corinne Gobin. Père Lucien FRAISSE, s.j., Augustin, Pierre MASSÉ, né le 8 janvier 2002, ■ Télécoms, le laboratoire de la libéralisation, RUBRIQUE membre de l'Institut, décédé le 4 août 2001. Anna, Cyril, grand officier de la Légion d'honneur, par Pierre Khalfa. IMMOBILIÈRE/AGENDA Toute sa famille, ancien commissaire général au Plan Tous les mercredis datés jeudis Et ses amis, du général de Gaulle, ■ A Lisbonne, en mars 2000, naissance de l’Europe SA, Conférences adressent à président honoraire d'EDF. TARIFS 2002 par Bernard Cassen. Société française de philosophie Yann CHARLES Les obsèques civiles auront lieu le ■ professeur Pierre Hassner ◗ PARTICULIERS : samedi19 janvier, à 15 heures, au La montée des pouvoir locaux, par Bruno Rémond. « La signification du « 11 septembre » : cimetière de Passy. FORFAIT 5 LIGNES leurs plus vives félicitations pour ■ Europol, une police autonome, par Jean-Claude Paye. réflexions philosophico-politiques (25 caractères ou espaces par ligne) sur l'événement ». l'obtention de son doctorat, le 17 janvier - 2 Parutions : 93 t / 610,04 F TTC 33, avenue du Maréchal-Lyautey, ■ Samedi 19 janvier 2002, à 16 h 30, 2002. La faute à Bruxelles ! par Yves Salesse. t 75016 Paris. Sorbonne, amphithéâtre Michelet, - 4 Parutions : 132 / 865,86 F TTC ■ 18,50 t / 121,35 F TTC la ligne suppl. L’Union maux à mots, par Anne-Cécile Robert. 46, rue Saint-Jacques, Paris-5e. TARIF CARNET 2001-2002 ■ L’introuvable défense européenne, par Bernard Cassen. ◗ ABONNÉS : ■ Une vraie réforme de la politique agricole commune, Vendredi 18 janvier 2002, FORFAIT 5 LIGNES E de 20 h 15 à 21 h 30, (25 caractères ou espaces par ligne) Tarif à la ligne : 22 - 144,31 F TTC par Jacques Berthelot. « L'homme était-il au programme - 2 Parutions : 80 t/ 524,77 F TTC Tarif abonnés : 18,50 E - 121,35 F TTC de l'univers ? ». - 4 Parutions : 112 t / 734,67 F TTC Loge unie des théosophes, 17,50 t / 114,79 F TTC la ligne suppl. Tél. 01-42-17-39-80 — Fax : 01-42-17-21-36 Glossaire, bibliographie, sites Internet. 11 bis, rue Kepler, Paris-16e. Entrée libre et gratuite. m 01.42.17.39.80 e-mail: [email protected] CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX - 6,85 e Tél. : 01-47-20-42-87. Fax : 01.42.17.21.36 www.theosophie.asso.fr 28/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 AUJOURD’HUI sports

 C ’   La 23 briguent la succession du Cameroun, Tunisie. Plus de la moitié des joueurs qui leurs   àla neurs eux-mêmes – sont contraints de de football (CAN) doit s’ouvrir, samedi dont les cinq pays africains qualifiés pour vont disputer la compétition évoluent disposition de leurs sélections nationales, négocier avec leurs employeurs, qui ont 19 janvier à Bamako (), où elle s’achè- la prochaine Coupe du monde : Afrique dans des  . Comme comme les règlements les y obligent pour- recours dans certains cas à des tech- vera dimanche 10 février. Seize équipes du Sud, Cameroun, Nigeria, Sénégal et d’habitude, ceux-ci ont rechigné à mettre tant. Les joueurs – ou parfois les sélection- niques proches du chantage. La CAN suscite des tensions entre l’Afrique et les clubs européens La majorité des footballeurs participant à la Coupe d’Afrique des nations (CAN), qui s’ouvre samedi à Bamako, évoluent dans des clubs européens. Ceux-ci ont parfois renâclé à libérer leurs internationaux et rares sont les sélections qui ont pu disposer de tous leurs joueurs dans les délais prévus LA CAN (Coupe d’Afrique des pour le deuxième tour de la CAN, envisageait carrément d’interdire de le placer sur la liste des trans- nations), qui débute samedi 19 jan- LA DIASPORA DES FOOTBALLEURS PARTICIPANT À LA CAN** j’espère pouvoir le récupérer fin jan- de CAN son attaquant sud-africain ferts. Semblable mésaventure est vier à Bamako (Mali), ne serait- Joueurs évoluant dans un club... vier. Ainsi, il ne raterait que deux Shaun Bartlett. La Fédération sud- arrivée au club écossais de Raith elle qu’un championnat d’Europe matches de championnat, ce qui africaine a dû alerter la FIFA et Rovers qui, fin décembre, a vu son bis ? La lecture des listes des vingt- 210 ... hors d'Afrique serait un moindre mal », indique brandir la menace de sanctions gardien de but, Samuel Monin, deux joueurs déposées par les Belgique Alain Larvaron, l’entraîneur du contre le joueur. Shaun Bartlett, aller disputer un match amical seize équipes qualifiées suffit pour Allemagne Angleterre club de l’Allier. qui n’est autre que le capitaine des avec le Sénégal. Les dirigeants de s’en convaincre : le football afri- Italie Bafana Bafana, a finalement pu ce club de D 2 écossaise croyaient cain se joue désormais principale-   rejoindre ses compatriotes au 20 Turquie ment sur le Vieux Continent. La France 19 15 Qu’il s’agisse de Moulins, de Mali. 15 Pays-Bas majorité (56 %) des joueurs ins- Manchester United ou du Bayern Ecartelés entre des intérêts diver- Les menaces 65 10 crits évoluent dans des clubs euro- 11 Grèce Munich, le problème est le même : gents, d’autres joueurs ont préféré 9 Espagne, de boycottage levées péens, alors que pour la première 7 devoir se séparer de certains renoncer à la CAN. Le Marocain fois dans l’histoire de la CAN, trois 9 Suisse joueurs, à une période où les cham- Talal El-Karkouri se voyait mal Primes non versées, promesses pays – le Sénégal, le Nigéria et le pionnats européens battent leur quitter le PSG pendant plusieurs non tenues : le problème est vieux Cameroun – n’aligneront aucun 30 Quinze pays dont : plein, est une idée difficile à accep- semaines alors qu’il vient juste de 142 ... africain comme le football africain. Ces représentant de leur championnat 4:Emirats arabe unis ter. Les semaines qui ont précédé retrouver une place de titulaire. dernières semaines, les joueurs 19 • national. Entraînée par le Français Jouent dans 3:Etats-Unis, Portugal le début de la CAN ont vu se multi- Son coéquipier, le jeune Nigérian nigérians, ghanéens, sénégalais et Bruno Metsu, la sélection du Séné- • plier les conflits. Rares sont les Bartholomew Ogbeche, ne voulait un pays africain 2:Danemark, libérians ont eu maille à partir avec gal est composée très majoritaire- • sélections africaines à avoir pu pas que son absence puisse contre- qui n'est pas Autriche, Ukraine, leurs fédérations respectives. Mardi ment de footballeurs de D 1 et de le leur 123 , Suède, Israël « récupérer » l’ensemble de leurs carrer la signature de son premier 15 janvier encore, les joueurs du Libe- D 2 françaises (dix-neuf en tout), internationaux quatorze jours contrat professionnel avec le club 1:Koweït, Malte, ria menaçaient de ne pas participer auxquels s’ajoutent deux joueurs • avant la compétition, ainsi que de la capitale : l’entraîneur des à la Coupe d’Afrique des nations évoluant dans le championnat de Ecosse, Russie, l’exige le règlement de la Fédéra- Super Eagles, Amodu Shaibu, n’a Jouent dans leur pays d'origine* Rép. tchèque, Mexique, s’ils ne touchaient pas une prime de Suisse et un dans celui du Maroc. tion internationale de football guère insisté, le PSG ayant fait Albanie, Arabie saoudite qualification de 15 000 dollars L’équipe du Cameroun, quant à (FIFA). Ces retards ont perturbé la preuve de bonne volonté en libé- * Ont également été comptabilisés 9 joueurs ne possédant pas de club (16 800 euros) chacun. Ils n’en ont elle, n’est constituée que d’« Euro- Source : AFP ** CAN : Coupe d'Afrique des nations préparation de plusieurs équipes, rant Jay-Jay Okocha dans les obtenu que la moitié, mais ont péens », qui évoluent en France, comme celle du Liberia qui, fin délais. De nombreuses négocia- accepté de reprendre l’entraîne- en Espagne, en Angleterre, en Ita- sor du football africain : on trouve ment le maillot de Harrow Borou- décembre, s’est présenté au Caire tions ont dû être menées de la ment. Les Sénégalais, qui avaient lie, en Turquie, en Allemagne, au des Burkinabés au Koweït, des gh, un club de la banlieue londo- pour affronter l’Egypte avec seule- sorte par les sélectionneurs afri- brandi la même menace début jan- Portugal et en Grèce. Zambiens au Mexique, des Nigé- nienne qui est actuellement der- ment huit joueurs. cains, certains d’entre eux n’hési- vier, ont, pour leur part, obtenu une Si la tendance n’est pas nou- rians en Albanie, des Togolais en nier au classement de la Ryman Comme souvent, la majorité des tant pas à faire le tour des grands prime de 15 000 euros. velle, l’expatriation des footbal- Autriche… Il y a encore peu, le League, l’équivalent de la sixième tiraillements sont venus d’Angle- clubs européens où évoluent les leurs africains n’a eu de cesse de Liberia pouvait se targuer de comp- division anglaise. Du côté de la terre. Arsène Wenger, qui était éléments sélectionnables. s’accélérer ces dernières années. ter des internationaux en Inde (au France – où est répertorié le plus monté au créneau pour empêcher Quelques clubs, enfin, ont qu’il était français et ignoraient Le site Internet de Radio France FC Cochin) et en Australie (au Syd- gros contingent de footballeurs le voyage de l’équipe de France en découvert à leur insu que certains tout de sa double nationalité. Internationale (RFI) évalue à une ney Olympic). africains, avec 64 joueurs –, la Australie, a tout fait pour conser- de leurs joueurs étaient des inter- Ancien élève de l’AS Monaco, centaine le nombre de Nigérians palme de l’amateurisme revient au ver le plus longtemps possible son nationaux en puissance. Lorsque Samuel Monin n’a finalement pas jouant en dehors de leur pays. La     Togolais Koffi Olympio, défenseur attaquant nigérian Nwanko Kanu le Lillois Sylvain N’Diaye, né à été retenu dans l’équipe des Lions même estimation est avancée Tous les niveaux sont concernés central de l’AS Moulins, un club de et son milieu camerounais Lauren Paris en 1976, a déclaré qu’il envi- sénégalais. Représailles ou pas ? Il pour les Ghanéens, alors que les par le phénomène. La CAN est là CFA2 (soit le cinquième niveau Etamé Mayer. Chelsea a égale- sageait de jouer sous les couleurs a depuis perdu sa place de titulaire Camerounais exilés seraient envi- pour le rappeler : le troisième gar- national). « C’est un cadre de ment traîné pour libérer le défen- du Sénégal, pays d’origine de son à Raith Rovers. ron quatre-vingts. Plus aucune dien de la sélection malienne, l’équipe, qui va beaucoup nous man- seur nigérian Celestine Babayaro. grand-père, l’entraîneur du LOSC, frontière ne semble résister à l’es- Keita Karamoko, porte habituelle- quer. Si le Togo ne se qualifie pas Le club de Charlton Athletic, lui, Vahid Halilhodzic, a illico menacé Frédéric Potet   ...  Au Mali, l’effort s’est porté sur les stades et les aéroports En tant que président de la en janvier. Il faudrait donc que l’on 1 Confédération africaine de foot- change à nouveau les dates de la Le pays organisateur profite de l’occasion pour combler une partie de son déficit en équipements ball (CAF), que pensez-vous des CAN ? Mais nous allons devenir la conflits apparus ces dernières semai- risée du monde ! Le problème, c’est BAMAKO (Mali) nes dans les clubs européens où évo- qu’il n’y a pas d’autres périodes de notre envoyée spéciale luent des joueurs retenus pour la pour jouer au football en Afrique. En A Bamako, il n’y a plus que le Coupe d’Afrique des nations (CAN) ? juin, juillet et août, nous prendrions fleuve qui s’écoule paresseuse- Mardi, à Dakar, Certains dirigeants de clubs euro- le risque d’annuler la compétition ment. Sur les deux rives du Niger, des supporteurs péens ont fait preuve de mauvaise car elle tomberait en pleine saison c’est l’effervescence. Le flot de la sénégalais fêtent volonté et de mauvaise foi. Je sais des pluies. circulation est ininterrompu. La le départ de leur qu’il y a eu des pressions sur cer- Coupe d’Afrique des nations équipe pour le Mali. tains joueurs à qui l’on a dit que Ne pensez-vous pas, dans ce cas, (CAN) commence samedi 19 jan- La sélection des leurs contrats ne seraient pas renou- 3 que le format de la CAN vier et tout n’est pas prêt. Des Lions ne compte velés s’ils partaient à la CAN. Il y a – 16 équipes, 23 jours de compéti- taxis, des R 12 jaunes bringueba- aucun joueur aussi des joueurs qui ont été « relâ- tion – devrait être revu à la baisse ? lantes, quelques « Sotramas » évoluant dans chés » tardivement par leur club, ce Non. La CAN dure le même nom- aussi, ces minibus verts qui assu- le championnat qui a perturbé le travail de nom- bre de jours que le championnat rent les transports en commun, local. breux sélectionneurs nationaux. d’Europe des nations et nous avons ont toutefois accroché à leurs por- Mais ce qui m’étonne le plus, c’est le même nombre de participants. Ce tières des fanions vert, jaune et que tout le monde connaît les dates qui me semble logique, étant donné rouge, aux couleurs de l’équipe de la CAN depuis plus d’un an. Per- que l’UEFA compte 51 membres et nationale. sonne ne devrait donc être surpris que la CAF en compte 53. La solution En cette saison, le soleil n’est lorsqu’un joueur africain décide de passe, selon moi, par la refonte du pas trop chaud, mais l’harmattan rejoindre sa sélection à cette pério- système de qualification. Actuelle- souffle et ce vent du désert sou- de de l’année. ment, une équipe qui participe aux lève une poussière rouge. La pous- qualifications pour la CAN et pour la sière vole autour des balayeurs La CAN n’est pas idéalement pla- Coupe du monde doit disputer dix- qui nettoient les rues de la capita- 2 cée dans le calendrier. Ne fau- huit matches sur une période de le. Un effort d’assainissement a drait-il pas la faire disputer à une deux ans. Je reconnais que c’est été consenti et Alpha Omar Kona- / autre période de l’année, en juin ou trop. Je voudrais que la CAN soit ré, le chef de l’Etat malien, a don- en juillet par exemple, afin de ne pas directement qualificative pour la né l’exemple en brandissant, dans dogon, un haut lieu touristique, Si l’Etat a pris en charge la ques- appel, in extremis, à la solidarité porter préjudice aux championnats Coupe du monde, ce qui nous per- un quartier populaire de Bamako, et à Bamako, les pistes de l’aéro- tion des transports, il a délégué africaine. A l’issue de sa visite en européens ? mettrait de diviser par deux le nom- un balai en paille pour inciter ses port ont dû être agrandies. A au secteur privé la mission de novembre à Bamako, le prési- Quand j’ai été élu président de la bre de matches internationaux. La concitoyens à embellir les villes Kayes et Sikasso, les villes les plus construire des villas pour héber- dent sud-africain a accepté de CAF (en 1998), la CAN se jouait en Fédération internationale de foot- qui accueillent la CAN. éloignées, un aéroport a carré- ger les joueurs dans les villes de mettre gratuitement à la disposi- mars, qui est le seul mois où prati- ball est favorable à ce projet. Une Dans les cinq villes où doivent ment été construit. Pour le Mali, province. A Bamako, la plupart tion du Mali un petit avion pour quement partout en Afrique il ne fois que nous aurons adopté cette se dérouler les matches, il a fallu accueillir la Coupe d’Afrique des équipes seront logées à l’Hô- le transport des équipes à l’inté- pleut pas. Sous la pression de mesure, les clubs européens ne pour- réaliser d’importants travaux, à représente un effort considérable. tel de l’Amitié, au confort rudi- rieur du pays, ainsi que des bus l’Europe, nous l’avons déplacée en ront plus dire que nous ne faisons commencer par la construction Certes, le Burkina Faso, voisin mentaire. Après la CAN, l’hôtel et des voitures. La coopération janvier car, à cette époque, les clubs pas d’efforts pour satisfaire tout le d’un stade. C’est une entreprise dont l’économie n’est pas plus sera du reste fermé pour travaux. Nord-Sud a fonctionné égale- européens observaient une trêve monde. chinoise qui a été chargée par florissante, avait organisé la CAN Bien que quelques hôtels aient ment : la France a financé la mise d’hiver. Aujourd’hui, les ligues euro- l’Etat malien du chantier dans les en 1998. Mais il bénéficiait d’une été construits, la capacité d’hé- en place de services d’urgences péennes programment des matches Propos recueillis par F. P. villes de Mopti, Sikasso, Ségou et certaine expérience, avec le Fes- bergement de la capitale sera dans les hôpitaux, la formation Kayes, comme dans la capitale. paco, le festival de cinéma qui se insuffisante pour accueillir tous de secouristes et de policiers, la Situé à la périphérie de Bamako, tient tous les deux ans à Ouaga- les visiteurs. sécurité étant essentielle dans un Seize candidats à la succession du Cameroun le tout nouveau stade du 26-Mars dougou. Et la compétition ne Alpha Omar Konaré a donc événement de cette ampleur. Il b La 23e Coupe d’Afrique des nations seront qualifiés pour les quarts de a une capacité de 50 000 places. s’était déroulée que sur deux proposé d’avoir recours au diati- fallait aussi assurer la retransmis- est organisée par le Mali. Elle se finale (3 et 4 février). Les Techniciens et participants à la sites. guya, autrement dit de mettre en sion télévisée des matches, ce à déroulera du samedi 19 janvier au demi-finales se disputeront le cérémonie d’ouverture s’y affai- œuvre la tradition de l’hospitali- quoi ont été affectés 3 des 4,5 mil- dimanche 10 février dans cinq villes 7 février et la finale le 10 février. rent pour les derniers réglages.    té malienne. Concrètement, les lions d’euros débloqués par la – Bamako, Segou, Mopti, Sikasso et b Les favoris sont les cinq équipes Un Chinois supervise la pose Le président Konaré a placé la supporteurs des quinze équipes France. Kayes – et dans six stades, puisque qualifiées pour la Coupe du d’une moquette rouge dans la tri- barre très haut en voulant que la étrangères devraient pouvoir Samedi, le Mali affrontera le Bamako en compte deux : le stade monde 2002 : l’Afrique du Sud, le bune officielle et donne ses ins- CAN serve de moteur au dévelop- trouver un hôte : à chaque pays Liberia pour le match d’ouvertu- du 26-Mars et le stade Midibo-Keita. Nigeria, la Tunisie, le Sénégal et le tructions aux ouvriers maliens, en pement de son pays. Pour la ville est affectée une commune qui re. Il reste peu de temps pour b Quatre groupes de quatre équipes Cameroun, tenant du titre. Il y a langue bambara… Quant au vieux de Kayes, proche de la frontière s’occupera d’héberger et de res- achever l’installation du centre ont été constitués. Groupe A : Mali, deux ans, à Lagos (Nigeria), les Lions stade Modibo-Keïta, situé dans le sénégalaise, le désenclavement est taurer les supporteurs, au besoin de presse et finir le dernier tron- Liberia, Algérie, Nigeria. Groupe B : indomptables s’étaient imposés en centre, il a été rénové et doté crucial : les « routes » de cette dans les écoles, fermées pendant çon de la route qui mène au sta- Afrique du Sud, Burkina Faso, Maroc, finale face au Nigeria à l’issue de la d’une tribune latérale pour pou- région sont pour la plupart des pis- les trois semaines que va durer la de du 26-Mars. Mais les responsa- Ghana. Groupe C : Cameroun, RD séance des tirs au but (2-2 et 4 tirs voir accueillir 25 000 spectateurs. tes. Et pour rallier Bamako, dis- compétition. bles du comité d’organisation res- Congo, Togo, Côte d’Ivoire. Groupe au but à 3). L’Egypte et le Maroc Le choix d’organiser la compéti- tante de près de 500 kilomètres, la Aussi séduisante soit-elle, la tent sereins et assurent que «le D : Egypte, Sénégal, Tunisie, Zambie. peuvent également prétendre au tion dans différentes villes supp- seule possibilité était jusqu’à pré- politique du diatiguya ne pouvait 19, on pourra rouler ». Les deux premiers de chaque poule titre de champion d’Afrique. posait de faciliter l’accès à celles- sent de faire, par train, un voyage régler tous les problèmes. Et les ci. A Mopti, à l’entrée du pays de plus de dix heures. autorités maliennes ont dû faire Brigitte Breuillac LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/29 AUJOURD’HUI SPORTS Les Internationaux de tennis d’Australie voient leurs favoris disparaître un à un Après les cinq premières têtes de série, Arnaud Clément, finaliste 2001, a été éliminé du tournoi masculin. Nicolas Escudé et Jérôme Golmard sont les deux seuls Français encore en lice

ARNAUD CLÉMENT ne connaî- mier tour par l’Espagnol Alberto début de saison (Lleyton Hewitt et premières têtes de série, c’est tra pas, comme en 2001, les joies Martin. L’Australien avait conquis Mark Philipoussis disent avoir tout naturellement vers le numé- de la finale des Internationaux de sa place de numéro un mondial « les jambes lourdes » et Evgueni ro six que se tournent les projec- tennis d’Australie : le Provençal a lors du Masters de Sydney, ultime Kafelnikov se sent « à plat »), peut teurs : en battant le Biélorusse été battu, jeudi 17 janvier, au rendez-vous de la saison écoulée, expliquer ces défaillances. Cer- Vladimir Voltchkov (6-3, 6-4, deuxième tour de l’épreuve, par et était devenu, à 20 ans, le plus tains d’entre eux sont pénalisés 6-1), l’Anglais Tim Henman, trois l’Argentin Gaston Gaudio, jeune joueur à occuper cette posi- par d’anciennes blessures mal soi- fois demi-finaliste à Wimbledon, 47e joueur mondial (6-4, 4-6, 6-2, tion. « Je n’étais pas à 100 %. Je ne gnées, tels Andre Agassi, qui traî- s’est qualifié pour le troisième 7-6 [7/3]). C’est loin d’être la pre- suis pas un surhomme. Je ne pouvais nent une fragilité au poignet tour, où il rencontrera son com- mière surprise de la compétition, pas grand-chose contre cela », depuis 1993, et Gustavo Kuerten, patriote Greg Rusedski, tombeur qui se dispute à Melbourne du 14 a-t-il déclaré après sa défaite, fai- qui se plaint de l’aine depuis huit de Mark Philipoussis. au 27 janvier. Pour la première fois dans un tournoi du Grand Che-    lem, les cinq premières têtes de Mauresmo et Dechy restent en course Un troisième tour où sera égale- série ont disparu dès la fin du Jerôme Golmard et Nicolas Escudé côté hommes, Amélie Mauresmo et ment présent Nicolas Escudé, vain- deuxième tour. Nathalie Dechy côté dames : au quatrième jour des Internationaux d’Austra- queur, jeudi, d’une partie en cinq Avant même le début de la lie, la représentation française respectait une parité parfaite. Amélie Mau- sets de trois heures et cinquante compétition, André Agassi resmo, tête de série no 7 et finaliste en 1999, s’est qualifiée en battant, jeudi minutes face à l’Espagnol Alex e (3 joueur mondial et tenant du 17 janvier, la Slovaque Katarina Srebotnik, 108e joueuse mondiale (7-5, 6-3). Calatrava (2-6, 2-6, 6-4, 7-5, 6-4). titre), a déclaré forfait à cause « Là où je suis vraiment satisfaite, c’est que je n’ai pas lâché un point malgré Le Palois, qui avait jusqu’à présent d’une blessure au poignet qui s’est mes fautes directes », a déclaré la numéro un française. Amélie Mauresmo surtout brillé en Coupe Davis, ravivée lors du tournoi prépara- affrontera la Hongroise Petra Mandula ou la Thaïlandaise Tamarine Tanasu- commencerait-il à trouver sa voie toire de Kooyong. Puis ce fut Gus- garn en seizième de finale. Nathalie Dechy, qui s’était qualifiée mercredi dans les épreuves du Grand Che- e tavo Kuerten (2 ) qui, tenaillé par aux dépens de l’Allemande Bianka Lamade, sur un court secondaire soumis lem ? Nicolas Escudé, qui ren- une blessure à la jambe droite, a aux caprices du vent, rencontrera l’Espagnole Anabel Medina Garrigues en contre au prochain tour l’Améri- cédé face au Français Julien Bout- seizième de finale du tournoi. cain Pete Sampras, la dernière star

ter, dès le premier tour. Au tour encore sur pied du circuit, a peu de  suivant, Evgueni Kafelnikov (4e), chance de trouver sur son chemin vainqueur à Melbourne en 1999 et sant référence à une varicelle soi- mois : le Brésilien pourrait Jérôme Golmard, autre Français champion olympique à Sydney en gnée il y a deux semaines dont il d’ailleurs rester éloigné des courts encore en lice après sa victoire sur Abitbol-Bernadis en argent 2000, a été battu par Alex Kim aurait subi le contrecoup. Après la pendant quatre mois afin de subir le Croate Goran Ivanisevic, mais (234e), un étudiant américain en défaite de Mark Philipoussis, il ne une opération à la hanche droite. dans l’autre moitié de tableau. économie sorti des qualifications. reste plus un seul Australien en Après sa belle fin de saison 2001, Quelles que soient les raisons APRÈS CINQ MÉDAILLES de bronze aux championnats d’Europe (en Et Sébastien Grosjean (5e), dernier lice dans le tournoi à l’issue des Sébastien Grosjean avait quant à des défaillances en série des prin- 1996, 1998, 1999, 2000 et 2001) et une autre aux championnats du monde vainqueur à Bercy et finaliste du deux premiers tours : jamais, en lui remisé ses raquettes. «Jeneme cipales vedettes du tournoi, cette (2000) de patinage artistique, les Français Sarah Abitbol et Stéphane Ber- Masters, a bataillé en vain pendant quatre-vingt-six éditions de leur suis pas entraîné pendant un mois, situation inédite n’est pas sans nadis ont enfin réussi à monter une marche de mieux : mercredi 16 jan- cinq sets face à l’Espagnol Fran- Open, les « Aussies » n’avait car j’étais épuisé, a reconnu le Mar- inquiéter les organisateurs. Plus vier, ils ont pris la deuxième place de l’épreuve de couple des champion- cisco Clavet. connu pareille débâcle. seillais. J’avais mal au tendon du de cent mille touristes australiens nats d’Europe disputés à Lausanne (Suisse), derrière les Russes Tatiana La plus inattendue de ces contre- La condition physique des pied droit. J’ai besoin de bosser et et étrangers avaient réservé des Totmianina et Maxim Marinin, couronnés pour la première fois. Le performances a été l’élimination joueurs, dont beaucoup ne sont de jouer. » chambres d’hôtel dans la capitale meilleur couple européen (les Russes Elena Berezhnaïa et Anton Sikhula- de Lleyton Hewitt, battu dès le pre- qu’imparfaitement préparés en ce Après la défaillance des cinq de l’Etat de Victoria pendant la ridze) était absent de la compétition afin de se concentrer sur la prépara- quinzaine. Cette hécatombe ris- tion des Jeux olympiques de Salt Lake City, en février, où Sarah Abitbol que de les détourner de la Rod et Stéphane Bernadis feront figure d’outsiders. Les deux Français, âgés Laver Arena de Melbourne et de 26 et 28 ans, ont laissé une impression mitigée à Lausanne : après un Les paris sur la pelote basque sont autorisés… pourrait avoir des conséquences programme court en partie raté, après lequel ils occupaient la troisième négatives sur les recettes du pre- place, ils n’ont pas pris le risque de tenter, lors de leur programme libre, mais uniquement dans les hippodromes mier tournoi du Grand Chelem de le triple axel, un saut qu’ils sont parmi les rares à réussir à l’entraîne- l’année. ment. Ils devront le réussir à Salt Lake City s’ils veulent se glisser sur un BAYONNE requiert un bâtiment spécial, le jai conditions des paris. « Ce sera un podium olympique qui semble promis aux couples russe, chinois et aux de notre correspondant alai, sorte de fronton couvert, tout point de vue technique, insiste Jean-Jacques Larrochelle Canadiens David Pelletier et Jamie Sale, champions du monde en titre. On pourra bientôt parier sur une en longueur, avec un mur à la gau- Dominique Boutineau, car ce n’est partie de pelote basque : paru au che des participants. Les parties pas elle qui s’occupera des opéra- Journal officiel du 4 janvier, un sont intenses et le jeu rapide, mais tions. Nous ne sommes pas juge et arrêté daté du 11 décembre 2001 certains puristes préfèrent les par- partie. » autorise en effet le pari mutuel ties à main nue en trinquet (une lors de certaines rencontres de ce salle couverte) ou sur la place du     sport. « Enfin », se réjouissent les village. Jusqu’à présent, en France, les responsables de la Fédération fran- Manifestant son souci de sécuri- paris n’étaient pas autorisés. çaise de pelote basque (FFPB), qui, ser et d’encadrer strictement cette Cependant, tradition oblige, il TÉLÉVISION depuis 1986, se battaient en ouverture vers les paris, le législa- n’est pas rare d’entendre, au pre- concertation avec les parlementai- teur a prévu qu’il n’y aurait de mier étage des galeries du fond de res des Pyrénées-Atlantiques pour mise que dans les frontons tel ou tel trinquet du Pays basque “Loft Story” au Caire

F) obtenir cette décision. Il y a six construits dans l’enceinte d’un hip- intérieur, des passionnés miser sur 9,68 F - 3E (1 r 2002 janvie au 23 du 17 ans, la partie paraissait presque podrome. Pourquoi cette alliance un duo. « Les sommes jouées res- N° 585 gagnée : à l’instigation de Michel de la pelote et du cheval ? Pour tent modestes », tempère-t-on au Inchauspé (RPR) et d’Alain Lamas- des raisons pratiques, car les paris siège de la fédération, à Bayonne. www.courrierinternational.com soure (UDF), le Parlement avait seront prélevés exclusivement par A l’inverse, en Espagne, aux Etats- voté, le 12 avril 1996, un amende- les sociétés de courses. Aujour- Unis ou dans l’archipel des Philip- ment à la loi de finances autori- d’hui, de tels frontons n’existent pines, qui dit cesta punta dit paris. sant « le pari en pelote basque ». pas, sinon à l’état de projet, l’un à Outre-Atlantique, grâce aux som- Un an plus tard, un décret publié Paris-Auteuil, l’autre à Pau. mes jouées autant qu’aux entrées, au Journal officiel du 8 avril 1997 «Lejai alai palois sera construit des compagnies privées gèrent les entrait dans les détails. Mais il a par la ville, et sa gestion confiée à jai alai, amortissent leurs investis- fallu attendre les derniers jours de une société anonyme à objet sportif, sements, paient les joueurs et rétri- 2001 pour que soient dissipées les une SAOS, explique Dominique buent, éventuellement, les action- dernières difficultés entre les qua- Boutineau, le président de la naires. Certaines, même, sont tre ministères concernés. FFPB. Celle-ci aura au moins trois cotées en Bourse. missions : faire connaître l’installa- On n’en est pas là en France. Sur    tion, organiser des événements et la côte basque existent déjà des Les paris ne pourront être enga- recruter des joueurs professionnels. frontons à Biarritz, Saint-Jean-de- gés que lors de rencontres de cesta A elle aussi de passer convention Luz et Hossegor, et fonctionnent punta. La plus spectaculaire des avec la société gestionnaire du plusieurs écoles de cesta punta. vingt-deux disciplines que compte champ de courses, qui deviendra Ailleurs, les jai alai restent encore la pelote basque se joue avec un ainsi prestataire de service pour la à construire, désormais sur les hip- grand chistera, sorte de long SAOS. » Avant l’autorisation pro- podromes. A l’initiative de la muni- panier d’osier attaché au bras. Par prement dite du ministère de la cipalité, celui de Pau (Pyrénées- équipes de deux, les pelotaris frap- jeunesse et des sports, la FFPB Atlantiques), doté d’une enceinte pent la balle contre un mur afin de aura la responsabilité de délivrer de 1 200 places, paraît assez se la renvoyer. La cesta punta un avis sur le fronton et sur les avancé pour être opérationnel à l’automne 2003. « L’affaire est bien  engagée, ce qui nous permettrait d’être – avant Paris – le seul lieu de a FOOTBALL : Lens a été le bénéficiaire des cinq matches en France à organiser des paris autour retard du championnat de France qui se sont disputés mercredi de la pelote basque, déclare André 16 janvier. Le leader de la D 1, qui ne jouait pas, a vu trois de ses adver- Labarrère, le maire (PS) de Pau. Et saires directs concéder un match nul sur leur terrain et compte désor- je suis heureux que les Basques puis- mais sept points d’avance sur Lyon, son dauphin, tenu en échec par sent venir jouer à Pau… » Bastia (0-0). Lille a arraché le match nul face à Bordeaux (2-2), alors Quant à l’édifice prévu à côté de qu’Auxerre se faisait rejoindre in extremis par Lorient (2-2). Par l’hippodrome parisien d’Auteuil, le ailleurs, Troyes a battu Metz (2-0), pendant que Montpellier revenait dossier est à reprendre pour que sur Monaco dans les arrêts de jeu (1-1). voie le jour dans les trois ans un jai a SKI ALPIN : l’Autrichien Hermann Maier, blessé à la jambe dans alai pouvant accueillir 2 400 spec- un accident de moto en août 2001, a annoncé, mercredi 16 janvier, tateurs. De l’avis de Pierre Etcha- qu’il ne participerait pas aux Jeux de Salt Lake City. « Il me reste trop lus, champion du monde de cesta 3 E ■ peu de temps, a-t-il déclaré. C’est une décision qui a été difficile à pren- punta en 2000 à Guernica, qui joue dre parce que je m’étais entraîné très dur pour préparer mon retour. » souvent en Espagne, « avec plus de a LOTO : résultats des tirages no 5 effectués mercredi 16 janvier. 10 millions d’habitants, la capitale Premier tirage : 13, 26, 29, 30, 41, 48 ; numéro complémentaire le 37. offre un potentiel exceptionnel ». Pas de gagnant pour 6 numéros. Rapports pour 5 numéros et le « En ouvrant de telles perspectives, complémentaire : 98 497,60 ¤ ; 5 numéros : 1 100,20 ¤ ; 4 numéros et l’arrêté est une excellente chose, MULTIMÉDIA L’ordinateur se cherche un bureau le complémentaire : 49,20 ¤ ; 4 numéros : 24,60 ¤ ; 3 numéros et le reprend-il. Il va donner un nouvel complémentaire : 5,20 ¤ ; 3 numéros : 2,60 ¤. Second tirage : 14, 17, élan à notre spécialité. » Et certains 18, 26, 35, 42 ; numéro complémentaire le 5. Rapports pour 6 numé- des 19 000 licenciés de la FFPB de Lifting écolo pour les ruines mayas ros : 4 000 000,20 ¤ ; 5 numéros et le complémentaire : 10 140,20 ¤ ; rêver déjà de voir la cesta punta ARCHÉOLOGIE 5 numéros : 827,80 ¤ ; 4 numéros et le complémentaire : 40,80 ¤ ; figurer parmi les disciplines 4 numéros : 20,40 ¤ ; 3 numéros et le complémentaire : 4,40 ¤ ; olympiques. Et chaque jour : www.courrierinternational.com 3 numéros : 2,20 ¤. Michel Garicoix 30/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 AUJOURD’HUI sciences

Quelles perspectives thérapeutiques offre la recherche sur l’embryon ?

La révision des lois de bioéthique de 1994 ouvre, en France, la voie à l’utilisation de cellules-souches embryonnaires humaines à des fins scientifiques et médicales. Demain, des maladies dégénératives incurables pourraient ainsi être vaincues

L’HEURE n’est plus, face au Savoir les cultiver et les orienter vertige induit par les progrès de LES PREMIERS INSTANTS DE LA DIVISION CELLULAIRE ouvre la voie à la régénération la maîtrise du vivant, à la ques- d’organes. Régénération du mus- tion de savoir si l’embryon L'encadrement de la recherche sur cle cardiaque pour les victimes humain devait être défini comme l'embryon humain est sous-tendu par d’un infarctus. Corrections des une personne humaine poten- la question du stade de son dévelop- désordres dus à des lésions de la tielle ou une comme une potentia- pement et de sa différenciation. Après moelle épinière, un diabète insu- lité de personne humaine. La révi- la fécondation de l'ovocyte par le sper- lino-dépendant, une atteinte sion des lois de bioéthique de matozoïde, l'embryon commence une sévère du foie ou, du rein, une 1994 que vient d’entreprendre, en série de divisions cellulaires. Il passe polyarthrite rhumatoïde, etc. Utili- première lecture, l’Assemblée ainsi de deux à quatre puis à huit cel- sation encore dans le traitement nationale permet de mesurer lules. C'est à ce stade, obtenu environ de maladies dégénératives du sys- l’évolution de l’opinion en même tème nerveux central telles que la Ovocyte fécondé Embryon au stade de… 48 heures après la fécondation, que les temps qu’elle impose de relativi- maladie de Parkinson, celle … 2 cellules équipes d'assistance médicale à la ser les enjeux inhérents à l’une B d’Alzheimer ou la chorée de Hun- procréation procèdent au transfert des questions essentielles tou- tington. chant aujourd’hui à la morale, à intra-utérin. La poursuite des divisions Ce ne sont pour le moment que la biologie et à la médecine. C conduit au stade du blastocyte ex- des voies de recherche. Des efforts En France, la question ne porte pansé composé d'une couronne cellu- considérables restent nécessaires plus désormais sur le fait de laire (A), d'une cavité centrale ou blas- « afin, rappelle Axel Kahn, de déve- savoir si l’embryon humain conçu tocèle (B) et, à un de ses pôles, de la lopper ce nouveau type de méde- in vitro – et ne s’inscrivant plus A masse cellulaire interne (C). Ce stade cine, de s’assurer de son innocuité dans un projet parental – peut ou est atteint au cinquième jour. Il préc- et de son efficacité ». Médecine qui non être considéré comme un CHU-Pitié-Salpêtrière ède d'environ 24 heures l'implantation « représente certainement l’un des objet de recherche. Le principe … 4 cellules … 8 cellules Blastocyte expansé dans les muqueuses utérines. espoirs médicaux majeurs pour le de la légitimité de telles recher- futur ». A la condition que le péri- ches étant acquis, la question f Les travaux à visées fonda- f Les recherches à but théra- matériaux de recherche en gise- gamme des possibles destins de diffé- mètre de cette recherche soit très porte désormais sur leur objet, mentales et cognitives. peutique. ments de cellules nouvelles, outil renciation que peuvent emprunter strictement encadré. Ainsi, le pro- leur finalité et leur modalité. Ces études n’ont pas pour objec- Elles peuvent être classées en de la médecine régénératrice. ces cellules est bien plus large qu’on fesseur Jean-François Mattei, spé- D’un strict point de vue scienti- tif de fournir une réponse théra- deux catégories. La première Cette médecine « peut être définie ne le pensait ». cialiste de génétique et par ailleurs fique, il s’agit là d’une évolution peutique dont pourraient directe- concerne l’amélioration des techni- comme le remplacement de cellules On sait isoler et cultiver des député (DL, Bouches-du-Rhône), considérable par rapport au dis- ment bénéficier les embryons. Ces ques d’assistance médicale à la pro- âgées (ou endommagées) par des cellules-souches chez l’homme craint que la transformation d’em- positif législatif promulgué en derniers, en toute hypothèse, ne création. Nombre de spécialistes cellules génétiquement identiques depuis 1998. Ces cellules sont très bryons humains en gisements de 1994, qui interdisait de facto tou- pourraient pas faire l’objet d’une pensent qu’elles pourraient bénéfi- mais jeunes et pleinement fonction- particulières. Après plusieurs mois cellules à vertus thérapeutiques te forme d’utilisation des quel- implantation dans un utérus, mais cier de l’usage du matériel biologi- nelles, résume le professeur Axel de culture, elles se montrent capa- constitue une étape irréversible ques dizaines de milliers d’em- seraient bel et bien détruits. Il que que représente l’embryon Kahn dans les colonnes du men- bles, une fois intégrées à nouveau dans un processus qui conduirait bryons « orphelins » conservés s’agit au contraire de permettre humain normal, dès lors que ce suel Médecine/Sciences. Un tel résul- dans un organisme, de se diriger aux clonages thérapeutique et depuis des années dans les cen- que ce matériel vivant hors du dernier n’est plus inscrit dans un tat pourrait être obtenu en utilisant vers n’importe quel destin cellu- reproductif. Une position médiane tres français d’assistance médi- commun fournisse des réponses à projet parental. L’un des usages des cellules-souches embryonnaires, laire : cellules épithéliales, osseu- dans ce domaine consisterait à cale à la procréation. une série de questions pour les plus intéressants, aux yeux des éventuellement isolées d’embryons ses, musculaires ou neuronales… accepter de modifier les termes de En dépit de l’enthousiasme et l’heure non résolues. biologistes de la reproduction, humains clonés, ou bien des cellules- D’où leur dénomination de cellu- la loi de 1994 dans un sens qui per- des craintes qu’elles peuvent sus- Sont concernés les domaines porte sur les modalités de la souches adultes pluripotentes. La les-souches « pluripotentes ». mettrait d’user les embryons sur- citer, les perspectives de la recher- touchant à l’embryologie, à la culture in vitro des embryons ainsi numéraires dans un cadre très che sur l’embryon humain demeu- différenciation cellulaire et aux conçus. Le fait de pouvoir les culti- strict destiné par exemple à amé- rent aujourd’hui, pour l’essentiel, mécanismes physiopathologiques ver au-delà des quarante-huit heu- La morale et le clonage liorer les connaissances sur les du domaine du virtuel. On peut sous-jacent aux processus de can- res qui suivent la fécondation per- Sous un intitulé interrogatif – Cloner est-il immoral ? (éditions Le Pom- processus de différenciation cellu- observer que dans les pays où ces cérogénèse. Ces recherches pour- mettrait d’effectuer un tri et de mier, 3,90 euros) –, le professeur Laurent Degos, chef du service d’héma- laire, de fécondation, de cryo- travaux sont depuis quelques raient aussi apporter de nouvelles n’implanter que ceux qui apparaî- tologie de l’hôpital Saint-Louis (Paris), vient de signer un opuscule précieux. conservation et d’implantation années déjà autorisées, les pro- lumières sur le mystère de l’immu- traient les moins défectueux et Acceptera-t-on la constitution d’embryons humains, dans le cadre du clo- embryonnaire. grammes engagés n’ont pas nologie qui fait que l’embryon dotés d’une plus grande vitalité. nage, en excluant toute finalité reproductive? « Ce serait là, comme dans le Aujourd’hui, tout est en place encore permis de produire des – organisme en partie étranger à la Ces travaux pourraient d’autre changement de la définition de la mort, la preuve que l’utilité scientifique et pour que les embryons humains résultats substantiels. Il n’en mère qui le porte – est pleinement part permettre d’améliorer les pro- médicale est la valeur suprême en matière de droit, écrivait il y a un an le pro- conçus in vitro, conservés par reste pas moins vrai qu’un accepté par elle. Les scientifiques cédures, mises en œuvre depuis fesseur Degos dans les colonnes de Pour la science, édition française du congélation et, au fil du temps, consensus existe au sein de la favorables à de tels travaux postu- peu en France, concernant le dia- Scientific American. Les hommes de loi auront, je pense, à cœur de proposer devenus « orphelins », puissent communauté scientifique pour lent que les modèles animaux dis- gnostic pré-implantatoire. Une des lois avant que l’acte médical soit effectif plutôt que de subir le diktat du d’une manière ou d’une autre être dire que ses recherches pour- ponibles chez les mammifères ne telle perspective offrirait aussi la fait accompli. » Hors de toute passion, il poursuit aujourd’hui son propos utilisés à des fins collectives. raient se révéler fructueuses dans sauraient remplacer l’outil expéri- possibilité de transformer les avec un sens de la pédagogie qu’apprécieront tous ceux qui s’intéressent à plusieurs domaines. mental que peut offrir l’humain. embryons humains devenus des cette nouvelle frontière de la maîtrise du vivant. Jean-Yves Nau Polémique autour des échanges   ...  Gynécologue-obstétricien et qu’elles n’auront pas de bénéfices de cellules-souches entre la France et l’Allemagne 1 ancien président de l’Académie thérapeutiques immédiats pour ces nationale de médecine, vous venez, embryons. Ces travaux permettront Un débat au Bundestag devrait éclairer le sujet à la fin du mois au nom de cette institution, de parti- d’améliorer les connaissances et, in ciper à la rédaction d’un rapport qui fine, d’agir. GENSHAGEN (sud de Berlin) rence, être mise en œuvre entre nos moléculaire (Berlin) et membre du seur Sicard, le député Alain Claeys prône de donner à l’embryon humain Dans le même temps, ils permet- de notre envoyé spécial deux pays, qui permettrait à l’Allema- Comité national allemand d’éthi- (PS, Vienne), rapporteur de la mis- un statut médical. Pourquoi ? tront aussi d’améliorer l’efficacité A la veille du débat devant l’As- gne de trouver pour partie une solu- que. Il faut savoir que l’opinion publi- sion spéciale de l’Assemblée natio- Nous souhaitons que cet embryon des pratiques de l’assistance médi- semblée nationale sur la révision tion aux problèmes auxquels elle est que allemande est très divisée sur la nale sur la révision des lois de bioé- soit reconnu comme un patient dès cale à la procréation. Nous sommes des lois de bioéthique, le professeur aujourd’hui confrontée. » question de l’usage qui peut ou non thique, s’est montré extrêmement lors que, fécondé in vitro ou non, il favorables à ce que ces embryons Didier Sicard, président du Comité Cette proposition a été accueillie être fait des embryons hors projet critique. « Je n’étais pas informé de s’inscrit dans un projet parental. En puissent devenir des sources de cel- national d’éthique français, a créé de manière très favorable au collo- parental et des recherches sur les cel- l’initiative du professeur Sicard. J’esti- aucune façon notre initiative ne doit lules-souches utilisées à des fins thé- une certaine émotion en annon- que de Genshagen. Les biologistes lules-souches. Si, grâce à la France, me qu’elle est pour le moins inoppor- être interprétée comme étant une rapeutiques plus générales. On nous çant, dimanche 13 janvier, que des allemands sont dans l’impossibilité nous pouvons sur ce sujet établir une tune », regrette M. Claeys. Tout en remise en cause de la loi de 1975 sur objecte qu’il faut compter avec les embryons humains pouvant être de mener des recherches dans ce se félicitant de l’intensification des l’interruption volontaire de gros- cellules-souches présentes dans les utilisés en France à des fins de domaine du fait de la loi du liens qui peuvent réunir la France et sesse. L’embryon doit être considéré organismes adultes. Travaillons recherche puissent l’être également 13 décembre 1990 « sur la protec- « Cette mise en l’Allemagne, « y compris dans le comme un patient parce qu’il est donc sur ces deux axes et compa- en Allemagne (Le Monde du 15 jan- tion de l’embryon humain ». Un tex- champ de la bioéthique », le député soumis à des altérations de son état rons… vier). Le professeur Sicard s’expri- te qui assure à l’embryon humain commun d’embryons estime qu’« il ne faut pas mélanger conduisant à la mort. Plus de 50 % mait dans le cadre d’un colloque une protection qui conduit à assimi- les genres et permettre, par le biais des embryons conçus ne se dévelop- Quelle est la position de l’Acadé- organisé à Genshagen, près de Ber- ler ce dernier à une personne. Il est à mes yeux une d’exportations, des pratiques que le pent pas jusqu’à la naissance. Il faut 3 mie sur l’implantation d’em- lin, sous l’égide de la Fondation définit l’embryon comme étant un droit national prohibe ». aussi compter avec des anomalies bryons conçus in vitro après le décès Robert-Schuman. ovule fécondé et interdit toute for- excellente forme En d’autres termes, M. Claeys est de localisation – la grossesse extra- de l’homme qui en aurait été le « A partir de l’embryon humain, me de recherche sur l’embryon dès totalement opposé à ce que des utérine – pour lesquelles on n’hésite père ? des collaborations d’un nouveau type lors qu’elle n’a pas pour but de le de collaboration » embryons surnuméraires conçus en pas à sacrifier l’embryon sans qu’il Nous y sommes favorables. Il faut sont possibles dans le champ des protéger. Ainsi, la loi allemande France puissent, demain, faire l’ob- s’agisse toujours de protéger la vie considérer que si le projet parental sciences cognitives, a-t-il expliqué. autorise le transfert embryonnaire    jet de recherches en Allemagne, maternelle. Il y a enfin environ 3 % n’existe plus stricto sensu demeure Grâce à la nouvelle collaboration intra-utérin après le décès de celui tant que ce pays n’aura pas, à l’ima- de malformations qui aboutissent le le projet maternel. Les problèmes depuis peu ouverte entre l’Allemagne qui aurait été son père, et ce afin de ge de la France, modifié sa légis- plus souvent à la destruction via l’in- successoraux un moment invoqués et la France et exprimée notamment permettre de sauver une vie hu- collaboration sans frontières, ce lation. Un débat est programmé terruption thérapeutique de gros- par le Conseil d’Etat peuvent aisé- lors du dernier sommet franco-alle- maine potentielle. serait véritablement merveilleux. Je dans les derniers jours de janvier au sesse. Tous ces éléments nous font ment être réglés. Si cette disposition mand de Nantes, nous allons pouvoir « Cette mise en commun franco- ne redoute aucunement des réac- Bundestag, afin de déterminer si dire que cette situation mérite une devait être retenue dans la loi, il fau- avancer de nouvelle manière, tout en allemande d’embryons conçus in tions nationalistes, ce qui n’aurait l’Allemagne autorise ou non l’im- attention médicale. drait réfléchir à ce qu’il advient de la restant modestes sur nos objectifs. Si vitro en France est à mes yeux une peut-être pas été le cas si la proposi- portation de cellules-souches, qu’el- pratique de l’insémination artificiel- la loi française permettait que l’on excellente forme de collaboration, tion était venue de Grande-Bretagne le se refuse à produire, mais qu’elle Estimez-vous légitime que des le post mortem, aujourd’hui inter- travaille sur des embryons surnumé- insiste le professeur Detlev Ganten, ou des Etats Unis. » pourrait utiliser. 2 recherches soient menées sur dite en France. raires, une collaboration à des fins directeur scientifique du centre Cette analyse n’est pas partagée. l’embryon ? cognitives pourrait, en toute transpa- Max-Delbrück pour la médecine Informé de la proposition du profes- J.-Y. N. Bien évidemment, étant entendu Propos recueillis par J.-Y. N. Désormais chaque vendredi avec 0123 daté samedi LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/31 AUJOURD’HUI consommation

Lunettes Modèle Olympus Le cocooning informatique, enfin ! Eye-Trek FMD 20P Idéales pour les voyageurs, les lunettes Le consommateur refuse de se transformer en ingénieur pour accéder aux produits numériques. Eye-Trek peuvent se brancher sur une console de jeux, un ordinateur portable Les industriels privilégient des machines d’usage facile et le confort de l’usager ou un lecteur de DVD. Sur le même principe que le Glasstron de Sony, mais 0123 moins chères, ces lunettes simulent un les photos numériques, les vidéo- grand écran à quelques centimètres INTERACTIF clips et les contenus Internet. De la des yeux. Prix : 563 euros taille d’un lecteur de DVD classi- LAS VEGAS Présentée que, cet appareil est doté d’un dis- de notre envoyé spécial au cours que dur dont la capacité de stocka- Finie l’esbroufe, place à la simpli- du Consumer ge peut atteindre 80 Go de mémoi- Motorola DCP 5O1 cité. Ainsi pourrait se résumer la Electronics Show re. Il est en outre équipé d’un lec- Véritable système de divertissement nouvelle devise des industriels de à Las Vegas, teur de CD/DVD et est compatible domestique, le DCP 501 de Motorola l’électronique grand public pour une nouvelle avec les technologies de transmis- combine en un seul appareil un cette année 2002. Réunies à Las génération sions de données sans fil. Une fois lecteur de CD/DVD, un amplificateur Vegas du 8 au 11 janvier à l’occa- d’objets raccordée à l’Internet à haut débit (100 watts, 5 canaux) pour le home sion du Consumer Electronics nomades dans une maison, la librairie numé- cinema et un décodeur numérique Show (CES), les grandes marques permet rique peut être utilisée par trois per- pour la réception d'émissions par le du secteur – Philips, Thomson Mul- de combiner sonnes simultanément sur des câble. timedia, Sony ou encore Panaso- l’utilisation applications différentes. Disponible aux Etats-Unis (899 $) et nic – ont dévoilé des produits sim- d’un téléphone Dans le salon, quelqu’un peut bientôt en Europe. ples d’usage et répondant à de mobile écouter sa sélection musicale favori- vrais besoins de consommation. avec les fonctions te tandis que, dans la chambre, une Les amateurs de prototypes et d’agenda autre personne regarde des photos autres objets futuristes délirants personnel sur l’écran de la télévision. Autre Handspring Tréo en seront donc pour leur frais. numérique, fonction intéressante de ce serveur A mi-chemin entre l’assistant L’heure est au DVD, aux pro- la messagerie Internet domestique, il permet d’ac- numérique personnel et le téléphone duits sans fil et autres appareils électronique céder à distance aux contenus mobile, le Tréo intègre une messagerie multifonctions. Oublié le frigo et l’accès numériques qui y sont stockés à SMS, un navigateur Web mobile, ainsi intelligent connecté à l’Internet à Internet. partir d’une autre Digital Library qu’un organiseur Palm OS. Sa petite qui avait fait sensation en 1999 à installée chez un parent ou un ami. taille lui permet de prendre place dans l’occasion de ce même Salon. « Les La société américaine Moxi Digi- une poche. Deux modèles seront consommateurs veulent des produits tal a également présenté son Moxi disponibles début 2002 en version numériques qui leur permettent de Media Center, un objet très atten- française : le Tréo 180, doté d’un clavier communiquer plus facilement, a du puisqu’il combinera un déco-

   intégré pour la saisie de texte, et le Tréo expliqué Carly Fiorina, PDG de deur de télévision numérique par 180g, pour les utilisateurs préférant la Hewlett Packard. Mais ce qu’ils veu- grand public se retrouve dans cela s’effectue le plus simplement câble ou satellite, un modem pour saisie au moyen du stylet et de lent surtout, c’est ne pas avoir besoin d’autres objets de consommation du monde, sans navigation fasti- l’Internet à haut débit, un lecteur l’alphabet Graffiti. Prix : 824 euros. de se transformer en ingénieurs en courante. Philips a ainsi décidé de dieuse sur la Toile. Un seul bouton de CD/DVD et un disque dur pour informatique pour s’en servir. » redonner des couleurs à la chaîne « connect » suffit à mettre la chaî- stoker des fichiers MP3 ou enregis- hi-fi en la mariant avec l’Internet. ne en ligne. Cette nouvelle généra- trer des émissions de télé.    Jusqu’à présent, pour écouter de la tion de chaîne hi-fi devrait être dis- Illustration de ce retour à la sim- musique sur la Toile, il fallait obliga- ponible en Europe et aux Etats-   plicité et aux produits susceptibles toirement passer par le biais d’un Unis au mois de juin au prix de Tous ces nouveaux produits de rencontrer un très large public : ordinateur. Avec Streamium, Phi- 447 ¤. montrent à quel point les marques Caméscope Panasonic le DVD. Omniprésent, le format lips incorpore cette fonction au De manière plus générale, il sem- ont compris que, pour être accep- DVD est aujourd’hui bien en passe sein même de la chaîne stéréo qui ble bien que la tendance 2002 soit à tée, la technologie doit se faire SV-AV10 de reléguer la cassette vidéo dans transparente aux yeux de l’utilisa- Long comme une carte de visite les oubliettes de l’histoire des sup- teur. Ils correspondent également ordinaire et épais comme un paquet ports. Avec des ventes qui doublent Le téléphone-ordinateur portable arrive à une forte demande, surtout aux de cigarette, le caméscope E-Weare chaque année en Europe (environ Alors que la troisième génération de téléphonie mobile, qui permettra de Etats-Unis après les attentats du SV-AV10 est un objet quatre en un : 10 millions d’exemplaires pour marier le téléphone portable et Internet, n’est pas encore déployée en Euro- 11 septembre, pour des objets aux fonctions classiques de ce type 2001) et qui atteignent 13 millions pe, les constructeurs anticipent et présentent leurs nouveaux produits. Sam- numériques susceptibles d’offrir d’appareils, Panasonic a rajouté la d’unités aux Etats-Unis pour la sung vient ainsi de dévoiler le Nexio, un appareil hybride associant l’ordina- un large éventail de divertisse- possibilité de lire des fichiers MP3 et même période, le lecteur de DVD teur de poche et le téléphone cellulaire. Pour se faire une idée plus précise ments domestiques. Grâce à ces d’enregistrer des messages vocaux. est l’objet high-tech du moment. du produit, il faut imaginer un organiseur Pocket PC élargi qui s’utiliserait nouvelles machines, en effet, la Toutes ces données sont stockées Au point que par crainte d’une dans le sens de la largeur. L’écran couleur occupe la plus grande partie de la musique, la télévision, l’Internet et sur une barrette mémoire SD et banalisation du produit, les mar- surface du Nexio tandis que l’antenne se replie sur la tranche supérieure. le cinéma sont désormais accessi- offrent jusqu’à une heure de film en ques s’ingénient à augmenter les Côté fonctionnalités, le Nexio dispose des logiciels de bureautique de Win- bles chez soi, sans effort, à partir qualité Mpeg 4. Prix aux fonctions du lecteur de DVD. dows CE 3.0 et des outils comme un enregistreur vocal, un lecteur MP3, un d’une simple télécommande. Etats-Unis : 450 $. Disponible en Sony et Philips, notamment, lui visualiseur d’image. Il sert également de téléphone mobile. Audiovox lance- Cet engouement pour un cocoo- France au cours du premier ajoutent la lecture de disques au ra cette année un produit similaire baptisé Thera, avec Windows CE comme ning numérique, on le perçoit éga- semestre 2002. format Super Audio CD. Créé par système d’exploitation et le Secure Digital (SD) comme support amovible lement à travers les nouvelles appli- Sony, le SACD est censé offrir une des données. cations développées par Micro- qualité d’écoute supérieure à celle soft. Bill Gates a ainsi profité du du CD classique. Il faut toutefois Consumer Electronic Show pour Philips débourser 672 ¤ pour un tel lecteur se connecte directement sur la l’intégration de multiples fonctions présenter une nouvelle interface Streamium (Philips 962 A) et savoir que pour le prise du câble ou du téléphone au sein d’un même appareil afin de communication baptisée Free- moment seuls 600 titres sont dispo- pour profiter des avantages de l’In- – toujours – de faciliter la vie des style, qui permettra de gérer la MC-i200 nibles au format SACD. ternet à haut débit. consommateurs. Pioneer vient ain- musique, les images ou les films Une fois branchée Afin d’assurer la transition entre Le constructeur néerlandais offre si d’annoncer la mise au point stockés sur un ordinateur avec une sur le câble ou la cassette vidéo et le DVD, Panaso- ainsi aux mélomanes l’opportunité d’une Digital Library (librairie télécommande à infrarouge. l'ADSL, la chaîne nic avec sa gamme TriplePlay et de se connecter aux milliers de numérique), objet hybride qui sorti- Poussant la logique plus loin, se connecte Thomson avec ses TV Combos ont radios Internet ainsi qu’aux servi- ra d’ici à la fin de l’année aux Etats- Microsoft va commercialiser avec automatiquement choisi, depuis maintenant deux ces de distribution de musique en Unis. différents constructeurs, une gam- sur une multitude ans, d’insérer un lecteur de DVD et ligne lancés récemment par les La Digital Library servira à centra- me d’écrans sans fil – nom de code de radios Internet ou un magnétoscope sur un téléviseur. majors du disque aux Etats-Unis liser et à organiser les fichiers musi- « Mira » – pour jouir de la Toile et de services de Cette volonté de faire simple et (MusicNet et Pressplay). Et tout caux téléchargés au format MP3, de ses ressources en matière de diffusion de musique divertissement partout dans la mai- en ligne. Sortie

son. De quoi satisfaire les consom-  . . prévue aux mateurs qui souhaitent faire de Etats-Unis puis en La barrette, sérieuse concurrente de la disquette leur intérieur un centre de loisirs Europe à partir de numériques. juin 2002. Prix Moins encombrante et plus solide, elle offre un confort d’utilisation annoncé : 447 euros. Guillaume Fraissard SI ELLE A FAIT les belles heures pour transférer ses morceaux de de Nintendo. Un modèle de four à de l’informatique, la disquette ris- musique préférés d’un ordinateur micro-ondes compatible avec le que bien de ne pas connaître le vers un baladeur. La généralisa- SD a également été présenté. L’in- même engouement à l’ère de l’In- tion du format MP3, popularisé térêt est de pouvoir télécharger ternet. Face à la numérisation des par des sites comme Napster, a des recettes sur un ordinateur et contenus, à la miniaturisation des favorisé le développement de ces de les communiquer simplement objets et à une tendance à la mobi- supports de mémoire amovibles. au four afin qu’il adapte les temps lité des objets high-tech, la dis- Bon nombre de baladeurs sont de cuisson en fonction des plats quette a aujourd’hui bien du mal à maintenant équipés pour recevoir choisis. rivaliser avec les nouveaux sup- les petites barrettes. Panasonic Reste que, pour le consom- CETTE SEMAINE ports de stockage apparus il y a propose, dans sa gamme Eweare, mateur, le choix d’un support ou quelques années. Qu’il s’agisse du le SD 80, qui fonctionne avec le d’un autre relève encore du vérita- Memory Stick ou du Secure Digi- système Secure Digital et une bar- ble casse-tête. Car, si la disquette ALGÉRIE tal (SD), les deux principaux stan- rette pouvant contenir 64 MB de avait le grand mérite de fonction- dards en concurrence sur ce mar- données. Le SD 80 offre ainsi une ner sur tous les ordinateurs, le Retour d’exil ché, le Consumer Electronics autonomie de lecture d’une heure Memory Stick, le Secure Digital et Show de Las Vegas a montré que de musique en qualité CD et de leurs concurrents sont des systè- JUSTICE ces supports prennent place à l’in- deux heures en qualité MP3. mes propriétaires qui ne s’utilisent térieur d’un nombre croissant d’ap- uniquement qu’avec des produits Le juge Halphen pareils : caméscope, ordinateur  - compatibles. Inutile alors de vou- portable, autoradio, assistant per- Sony, de son côté, propose un loir insérer une barrette Memory vide son sac sonnel, appareil photo numérique autoradio compatible avec le Stick dans un appareil photo pré- ou encore imprimante. Memory Stick afin de pouvoir vu pour le Secure Digital. Les TRIBUNE Facilement transportables grâce emporter ses fichiers MP3 dans sa consommateurs qui souhaitent à leur petite taille, les remplaçants voiture. Gadget supplémentaire, adopter ces technologies doivent La crise de la disquette se présentent sous l’écran couleur qui orne la façade donc prendre garde à choisir le la forme de barrettes rigides que de l’autoradio peut faire défiler les bon produit sous peine de ne pou- argentine vue l’on insère dans un espace réservé photos stockées sur le Memory voir lire leurs données. L’arrivée sur la partie extérieure d’un appa- Stick ! Toujours chez Sony, le Clié, des adaptateurs universels ne par Besancenot reil. Moins encombrants et plus l’assistant personnel numérique devrait pas tarder. Le constructeur solides, ils offrent un meilleur de la marque se transforme en Sharp propose déjà un écran à cris- REPORTAGE confort d’utilisation. Leur usage appareil photo grâce à une barret- taux liquides capable, par le biais reste toutefois similaire. Ils permet- te Memory Stick terminée par une d’une carte spécifique intégrée, de tent par exemple de transférer des caméra miniature. Les promoteurs recevoir et d’afficher les photos ou Saint-Lizier photos ou des films d’un camé- du Secure Digital, emmenés par films numériques contenus sur scope vers un ordinateur sans Panasonic, ne sont pas en reste. Le différents formats de mémoire contre McDo avoir recours au moindre fil. Le Secure Digital pourra par exemple amovible. Memory Stick ou le Secure Digital servir de mémoire portable sur la CHAQUE JEUDI CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX. 2,75 (SD) peuvent aussi être utilisés Game Cube, la nouvelle console G. Fd. 32/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 AUJOURD’HUI

Stockholm 18 JAN. 2002 PRÉVISIONS 18 janvier 18 janvier Oslo prévisions vers 12h prévisions vers 12h Moscou Très nuageux Ville par ville, les minima/maxima de Riga température et l’état du ciel. S : ensoleillé; Lille au nord-ouest, N : nuageux; C : couvert; P : pluie; * : neige. Minsk FRANCE  1/10 N Le Havre Madrid...... Belfast Copenhague 1/12 S -6/4 S Ajaccio ...... Milan ...... Reims Dublin Liverpool soleil au sud ...... 3/13 C -5/-2 C Brest Paris Biarritz Moscou...... Varsovie Kiev 2/11 C ...... -5/0 N Strasbourg V 18  Bordeaux ...... Munich Berlin Rennes Troyes Bourges...... 1/7 C Naples ...... 2/8 S Londres Amsterdam Orléans Lever du soleil à Paris : 8 h 36 Brest ...... 2/9 N Oslo...... -6/2 N Bruxelles Nantes Prague ...... 3/8 N .... 6/12 N Tours Coucher du soleil à Paris : 17 h 27 Caen Palma de M. Mulhouse ...... 0/8 N -6/-2 C Cherbourg Prague ...... Odessa Bourges Dijon Strasbourg -4/7 N ...... -3/8 S Vienne Clermont-F. .... Rome Paris Une dépression se creuse au sud de l’Is- Munich Budapest Dijon...... -5/2 C Séville ...... 6/16 S lande et la perturbation associée aborde Poitiers Nantes Grenoble ...... -7/4 S Sofia ...... -4/-2 * Clermont- Limoges Ferrand Berne la Bretagne en fin de journée. Des hautes ...... 2/6 N -3/0 C Bucarest Lille St-Pétersb...... Chamonix Lyon Lyon pressions se maintiennent des Açores au ...... 1/8 C 1/4 P Milan Limoges Stockholm ...... Belgrade sud du pays et un front chaud se désa- -6/4 N ...... 16/20 S Grenoble Sofia Lyon ...... Ténériffe Istanbul grège sur l’Ouest avec quelques pluies fai- ...... -3/10 S ...... -5/-3 C Bordeaux Toulouse Marseille Varsovie Aurillac bles le matin, puis un ciel très nuageux...... -2/1 C -3/5 S Nancy Venise ...... Montélimar Rome Nantes...... 6/10 C Vienne...... -6/-2 S ...... 2/12 S Barcelone Naples Bretagne, pays de Loire, Basse- Nice Madrid 6/9 C AMÉRIQUES Biarritz Montpellier Nice Normandie. Les nuages et les éclaircies Paris...... Toulouse ...... 19/24 P Marseille Lisbonne alterneront en matinée, puis les nuages Pau ...... -1/10 S Brasilia Athènes 19/29 N Tarbes ...... 0/9 S Buenos Aires deviendront plus nombreux l’après-midi. Perpignan Perpignan 23/30 S Séville Quelques pluies gagneront la pointe de Rennes...... 7/11 N Caracas ...... -8/-4 S ...... -5/5 N la Bretagne en fin de journée. Les tempé- St-Etienne Chicago Tunis o -3/2 C ...... 19/22 P Alger ratures maximales avoisineront 8 à 11 C. Strasbourg...... Lima Ajaccio .... 7/14 S Toulouse...... -2/7 S Los Angeles Rabat ...... 2/22 S Tours ...... 3/8 N Mexico Nord-Picardie, Ile-de-France, Cen- -9/-4 N Montréal...... tre, Haute-Normandie, Ardennes. Le Soleil Peu nuageux Couvert FRANCE - New York ...... 1/4 N temps sera maussade le matin avec quel- 7/11 S ...... 23/28 S San Francisco ques pluies, puis le ciel restera très nua- Cayenne Brèves éclaircies Averses Pluie 25/26 S . 13/30 S o Fort-de-Fr...... Santiago Ch. geux. Il fera 6 à 8 C l’après-midi. 25/30 P ...... -6/-1 N Nouméa...... Toronto Orage Neige Brouillard Vent fort 1/7 S Papeete...... 25/29 P Washingt. DC Champagne, Lorraine, Alsace, Pointe-à-P...... 22/29 S AFRIQUE Bourgogne, Franche-Comté. Quelques St Denis Réu.. 23/30 S Alger...... 5/14 C pluies faibles se produiront le matin avec ...... 20/25 S EUROPE Dakar un risque de verglas et même un peu de 22/29 P Kinshasa...... neige par endroits, puis les nuages reste- Amsterdam.... 3/5 N Le Caire...... 10/18 S ront nombreux. Les températures maxi- ...... 10/13 P Athènes ...... 16/25 N o 4/9 S Nairobi males avoisineront 2 à 5 C. Barcelone ...... Pretoria...... 21/33 S Belfast...... 5/9 P Rabat ...... 8/17 S ...... -4/-2 N Belgrade 7/13 N Poitou-Charentes, Aquitaine, Midi- Tunis ...... -4/1 C Pyrénées. Le ciel sera très nuageux le Berlin ...... -6/0 N ASIE-OCÉANIE Le 19 janvier matin, puis des éclaircies reviendront Berne 3/6 N ...... 24/34 S Sur le Nord-Ouest, l’après-midi. Les températures maxima- Bruxelles ...... Bangkok ...... -5/-3 N ...... 13/17 S les faibles pluies du les avoisineront 7 à 10 oC. Bucarest Beyrouth ...... -6/-3 S ...... 18/27 N début de matinée Budapest Bombay laisseront place à .. 1/4 C ...... 26/27 P Copenhague Djakarta de belles éclaircies. Limousin, Auvergne, Rhône-Alpes. Dublin ...... 4/10 P Dubaï...... 16/24 S La pluie faible Après dissipation de brouillards parfois Francfort ...... -2/1 C Hanoï...... 20/27 C gagnera l’après- -4/1 N ...... 19/23 C givrants, les nuages et les belles éclair- Genève ...... Hongkong midi du sud-ouest cies alterneront. Le thermomètre marque- Helsinki...... -6/0 C Jérusalem ...... 3/14 S au nord-est. o Du pourtour ra 4 à 9 C l’après-midi. Istanbul...... 5/8 P New Delhi ...... 10/19 S méditerranéen ...... -7/-5 C ...... -6/5 S Kiev Pékin aux Alpes, le soleil ...... 8/11 S ...... 0/6 N Languedoc-Roussillon, Provence- Lisbonne Séoul sera généreux. 4/9 N ...... 25/31 C Alpes-Côte d'Azur, Corse. Le soleil Liverpool ...... Singapour Les températures ...... 2/8 S ...... 18/24 N brillera largement avec des températures Londres Sydney seront douces. o . 1/10 C ...... 3/10 S maximales proches de 8 à 12 C. Luxembourg Tokyo PRÉVISIONS POUR LE 19 JANVIER SITUATION LE 17 JANVIER À 0 HEURE TU PRÉVISIONS POUR LE 19 JANVIER À 0 HEURE TU Le mobilier Restauration s’expose au Salon des antiquaires du quai Henri-IV  l’utilisation d’outils mécaniques. gardent la forme rectangulaire Les sièges, assez nombreux, se nouilles » par les antiquaires. Ils accotoirs en une ligne continue et Beauté, simplicité, qualité et soli- héritée de l’Empire, mais leur sup- déclinent en deux modèles dis- vont souvent par paire : paire de enveloppante. Une paire en acajou Tous les jeudis dité, ces vertus valent à ce style ori- port renoue avec le galbe ; elles tincts. Les fauteuils classiques à fauteuils en noyer blond (3 659 ¤, massif à pieds en cuisse de gre- datés vendredi, ginal un nouvel engouement. Sauf sont accessibles à partir de 2 000 à dossier droit présentent des acco- Le Petit Loir) ou en acajou sculpté nouille est annoncéE 7 318 ¤ l’agenda du chineur pour les pièces exceptionnelles 25 000 ¤ : console en acajou flam- toirs « à crosse », c’est-à-dire ter- (3 811 ¤, Wood Galerie ; 365 ¤, (André Lobry). comme celles des frères Jacob, mé et marbre gris 2 134 ¤ (Le Petit minés par une volute, volontiers Jean-Louis Charron). Les secrétaires restent très pro- APRÈS la chute du Premier fournisseurs de la cour et des Loir), modèle semblable légère- sculptés. Les pieds avant à courbes Plus raffinés, les sièges dits en ches des modèles Empire, sans les Empire en 1815, le retour des Bour- grands, les meubles Restauration ment plus grand 2 409 ¤ (Le Petit et contre-courbes sont familière- gondole ont la particularité de voir colonnes, souvent en placage bons apporte un style décoratif se négocient bien en dessous des Loir). ment appelés « à cuisses de gre- le dossier se prolonger jusqu’aux d’acajou (2 972 ¤, Brocant’Shop). nouveau, qui traduit en termes modèles XVIIIe. Le public pourra Très nombreuses, les tables esthétiques les préoccupations en découvrir quelques-uns au offrent une grande variété : tables sociales du moment : l’essor de la Salon des antiquaires qui se tient Calendrier de chevet ou d’accouchée, tables à bourgeoisie, la principale comman- quai Henri-IV à Paris jusqu’au ANTIQUITÉS-BROCANTES b Chantilly (Oise), COLLECTIONS jeu, guéridons, « travailleuses » à ditaire de ces meubles, une certai- dimanche 20 janvier. b Rennes (Ille-et-Vilaine), samedi 19 et dimanche 20 janvier, b Orléans (Loiret), deux plateaux pour poser ouvrage ne fidélité à Napoléon, que l’on du vendredi 18 au dimanche tél. : 02-37-43-58-26. minéraux et fossiles, et accessoires. Présente au Salon, retrouve dans la persistance des     20 janvier, tél. : 02-99-50-74-19. b Saint-Didier-au-Mont d’Or samedi 19 et dimanche 20 janvier, une table de chevet en placage de lignes et des motifs ornementaux, La commode a adopté la forme b Narbonne (Aude), (Rhône), samedi 19 et dimanche tél. : 04-92-79-58-95. citronnier est tournée d’un filet en et la réapparition de la courbe, dite « à l’anglaise » sans colonnes du samedi 19 au lundi 21 janvier, 20 janvier, tél. : 04-78-47-23-47. b Mulhouse (Haut-Rhin), ébène en forme de losange symbole des fastes de l’Ancien latérales ni pilastres, avec un piète- tél. : 04-68-27-24-47. b Paris , stade Charléty, minéraux et fossiles, (1 143 ¤, Bernard Bonnefoy), une Régime. ment bas. Les bronzes ont disparu, b Nersac (Charente), samedi 19 et dimanche 20 janvier, samedi 19 et dimanche 20 janvier, table d’accouchée à plateau pivo- La recherche de modernité et de remplacés sur les meubles les plus samedi 19 et dimanche 20 janvier, tél. : 02-37-24-51-60. tél. : 03-89-53-22-17. tant repose sur un fût sculpté confort, si chers à la bourgeoisie raffinés par des marqueteries à tél. : 05-45-38-01-31. b Poitiers (Vienne), b Melun (Seine-et-Marne), (1 296 ¤, Bernard Bonnefoy). d’alors, n’exclut ni l’élégance des motifs foncés sur fond clair ou le b Issoudun (Indre), samedi 19 et dimanche 20 janvier, livres et vieux papiers, motifs ni une exécution proche de contraire. Les modèles courants samedi 19 et dimanche 20 janvier, tél. : 02-47-67-25-51. samedi 19 et dimanche 20 janvier, Catherine Bedel la perfection. L’ébénisterie classi- sont en bois de placage comme tél. : 02-54-21-31-71. b Noisy-le-Grand tél. : 01-60-68-45-94. que vit ses dernières heures, rem- cette commode en acajou surmon- b Sully-sur-Loire (Loiret), (Seine-Saint-Denis), samedi 19 b Salouel (Somme), e Jusqu’au dimanche 20 janvier, de placée, à partir de 1840, par la tée d’un marbre noir (Bernard samedi 19 et dimanche 20 janvier, et dimanche 20 janvier, fèves, samedi 19 et dimanche 11 à 20 heures, quai Henri-IV, 75004 production en série découlant de Bonnefoy, 2 592 ¤). Les consoles tél. : 02-38-36-59-33. tél. : 02-54-81-68-00. 20 janvier, tél. : 03-22-91-95-63. Paris. 120 exposants, entrée 6,09 ¤.

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123456789101112 deur. - 3. Bien couverte. Agent de liaison. - 4. Mis en scène par BB. De charmants biscuits I Démonstratif. Faite pour séduire. - 5. Politesse de papier. Assembla APRÈS le succès remporté au II avec harmonie. - 6. Apporte sur un Salon de 1757 avec La Baigneuse et plateau. - 7. Son soutien est provi- la figure de L’Amour, Falconet est Etienne Falconet III soire. Point de départ quotidien. - nommé directeur de l’atelier de (1716-1791), 8. Plutôt froussarde, on la re- sculpture de la Manufacture royale « Le Pas de cinq », IV marque en coup de vent. Patrie de porcelaine. Il occupera cette fonc- dit aussi d’Abraham. - 9. Tiré avant d’être tion jusqu’en 1766, date à laquelle « Les Grands V descendu. - 10. Déplacement qui il part pour la Russie à la demande Danseurs » évite bien des coups. Un peu d’oc- de l’impératrice Catherine II. (détail), 1766. VI cupation. - 11. C’est le moment de Lorsqu’il arrive à la Manufacture Groupe en terre la sortir. - 12. Hirondelle en bord de Sèvres, la technique du biscuit cuite, VII de mer. Un appel. sans couverte, qui laisse nue la pâte 22,8 × 17,7 cm. blanche après une première cuis- Sèvres, Musée VIII Philippe Dupuis son, avait été mise au point par le national peintre Jean-Jacques Bachelier, dès de la céramique, IX SOLUTION DU N° 02 - 015 1749. Ce procédé révèle la finesse actuellement des détails et la délicatesse des for- présenté X Horizontalement mes sculptées. au musée Falconet va créer des statuettes pour l’exposition I. Capitulation. - II. Originale. en biscuit nommées « Enfants Falco- « Falconet HORIZONTALEMENT don une fois doublée. - VII. Vien- Ra. - III. Nature. OK. Aï. - IV. TB. net », que toutes les cours euro- à Sèvres, nent toutes de changer. Un para- Assassins. - V. Rien. Né. IGS. - VI. péennes apprécient. Ces enfants de 1757-1766 », I. Font rentrer les plus gonflés. dis qui n’a pas duré. - VIII. A la Ecrevisse. Ea. - VII. Jais. Ee. Mien. - porcelaine tendre séduisent par leur

 - . - jusqu’au 4 février. - II. Laisse beaucoup de temps sortie de Paris. Trop salée pour VIII. Blêmes. - IX. Urémie. Aulne. - dynamisme, leur réalisme ou leur devant soi. Ne comptez pas sur les oreilles sensibles. Préposi- X. Réempruntées. drôlerie. L’engouement pour le théa- Louis XIV, passionné de ballets, b L’Opéra-Comique ? lui pour faire de l’esprit. - III. tion. - IX. Coureurs australiens. tre et la danse le conduit à sculpter avait fondé l’Académie royale de b L’Ecole de l’Académie ? Sortis en gesticulant. S’acquiert Poids lourd japonais. - X. S’ar- Verticalement des groupes de bergers galants ou musique et de danse en 1661. Quelle b L’Ecole du ballet de cour ? avec l’expérience. - IV. S’acquiert rangent pour que rien n’aille des couples de danseurs qui sont seconde institution créa-t-il, en Réponse dans Le Monde du aussi avec l’expérience. Donnée bien. 1. Contre-jour. - 2. Arabica. Ré. - 3. des chefs-d’œuvre d’élégance, de 1713 : 25 janvier. à l’arrivée, reprise en partant. Pit. Erigée. - 4. Iguanes. Mm. - 5. grâce délicate et sensuelle. Le Formation de godillots. - V. Fait VERTICALEMENT Tirs. Bip. - 6. Unes. Iéler (relié). - 7. groupe du Pas de cinq fait partie grimper les prix. Instrument de La. Ansée. - 8. Aloses. Man. - 9. Teks. d’un ensemble de cinq sculptures Réponse du jeu no 256 paru gainville prend possession, en force. - VI. Période de migra- 1. Entraîne directement dans Emeut. - 10. II. Isle. - 11. Orangée. représentant des danses du réper- dans Le Monde du 11 janvier. 1768, de l’île de Tahiti, il l’appelle tions. Ouvertes à tous. C’est un l’opposition. - 2. Donne de la rai- Ne. - 12. Naissances. toire de l’Opéra. Lorsque Louis Antoine de Bou- la Nouvelle Cythère. LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/33 CULTURE photographie

Créée au sein du journal « Libération » en 1986, aujourd’hui indépendante, l’équipe dirigée par Christian Caujolle et ses photographes imposent depuis quinze ans leurs images autant dans la presse d’actualité que chez les collectionneurs. Plusieurs expositions célèbrent cet anniversaire L’agence VU dans l’œil d’un maître

VU a été un magazine légendaire des années 1930 pour la richesse de ses photos, notamment celles de Capa durant la guerre d’Espagne. Christian Caujolle en possède la col- lection complète, bluffé par la pré- sence d’un Man Ray à côté de repor- ters. « J’écoutais, fasciné, Kertész racontant ses photos du Salon de l’automobile. » Il rend hommage à l’hebdomadaire lorsqu’il choisit, en 1986, le nom Vu pour créer une agence qui, aujourd’hui, fête ses « quinze ans écoulés » avec des expositions dans les Fnac – on attendait plus ambitieux – avant les hommages des festivals de Madrid (juin), d’Arles (juillet) ou de Perpi- gnan (septembre). Depuis trois ans, Vu est égale- ment une galerie. Cette extension est un des indices du spectaculaire changement de statut de la photo- graphie, passée, en quinze ans, de l’obscurité à la lumière, « des cuisi- nes à la table du maître », comme le disait joliment Doisneau. Christian Caujolle a accompagné cette recon- naissance. Car le patron de Vu, c’est lui, baron généreux d’un art à la mode, dont l’activité est à rayon lar- ge – il a été, entre autres, responsa- ble des Rencontres d’Arles en 1997 et commissaire d’expositions au

Festival de Madrid, en 2001.  /    

Cet éternel jeune homme de   / . 48 ans, aux joues rondes et à la fran- ge sage, qui se qualifie d’« irréducti- A gauche : « Tango » (1980), une des photos les plus célèbres d’Isabel Munoz, souvent publiée dans la presse, très présente dans les collections privées sous ble journaliste » et qui a lancé l’agen- forme de tirage au platine, un procédé qui rend la sensualité de la peau. A droite : l’un des jeunes Chinois exécutés à la suite du mouvement étudiant de la ce Vu au sein du quotidien Libéra- place Tiananmen, en 1989. Pour protéger le photographe, l’image n’a été publiée, dans les magazines internationaux, qu’un an après les événements. tion après en avoir dirigé le service photo, tout en écrivant des articles sur l’actualité timide de l’« art pho- tographique », semble aujourd’hui sionné boulimique que du gestion- album exotique de voyage. Pour la ne ». Il impose de larges espaces bles du Timor par Blenkinsop, il n’y dans une galerie liée à une agence. plus passionné par les épreuves ori- naire technocrate, n’ont pas chan- première fois, je vois des photos enca- pour les images, obtient des cartes a qu’un chef : Caujolle. Le départ Caujolle dénonce leur « manque de ginales dont les cotes s’envolent. gé. Ses deux phares restent Kerté- drées au mur et je découvre le livre de presse pour ses journalistes – douloureux de Dolémieux, Cho- curiosité » et reconnaît : « Je ne suis Faux, dit-il, même si nombre de sz, « qui a exploré toutes les possibili- Paris de nuit de Brassaï… » Il fait ses « Je ne disais pas “iconographes”–, quer et Lambours, tous trois créant pas tendance. » photographes pensent le contraire ; tés de la photo moderne », et Walker gammes avec le mensuel Photo – refuse « la photo d’illustration qui ne l’agence Métis en 1989, le rappelle. Caujolle croise la galerie et l’agen- il fallait d’ailleurs voir son excita- Evans, « pour sa façon sublime d’as- Kertész, Sieff, Doisneau – et, à par- sert à rien » et « les stéréotypes de « Christian faisait entrer des photo- ce, comme il a toujours croisé gen- tion au dernier Salon Paris Photo, sumer la dimension documentaire, tir de 1975, chaque samedi, discute l’image de presse », préfère produi- graphes sans que l’on puisse donner res et regards. Les deux entités sont en novembre, où il a multiplié les garde-fou contre la décoration. » Il avec Agathe Gaillard, qui a ouvert re que s’alimenter dans les agences, notre avis. Une identité dispa- « légèrement bénéficiaires », elles ventes aux collectionneurs. ajoute : « La photo est si facile qu’on la première galerie à Paris. « Chez interdit les portraits d’identité judi- raissait », explique Luc Choquer. n’ont pas été absorbées par les L’histoire de l’agence, c’est donc y trouve le plus de plagiats. On a tant Agathe », il rencontre Bill Brandt, ciaire « donnés par les flics », ne dit aussi l’histoire de Christian Cau- copié le style d’Alain Bizos dans sa Cartier-Bresson, Boubat, Izis, Char- jamais au photographe l’image qu’il jolle. « J’y suis encore parce que façon d’associer la couleur et le bonnier, Kertész, Brassaï… souhaite ni ne lui impose un for- L’agence et la galerie en chiffres Christian est là. S’il s’en va, Vu ne flash… J’exige du photographe sincé- En toute logique, à partir de mat. Il va chercher Cartier-Bresson L’agence et la galerie Vu, rassemblées dans un immeuble du boulevard tient plus », confirme le photogra- rité, cohérence et nécessité. » 1981, il veut publier les grands pho- après l’élection de Mitterrand, le Henri-IV (Paris-4e), sont contrôlées à 74 % par le groupe français Abvent, phe Hugues de Wurstemberger. En La révélation a lieu en 1972, avec tographes dans le nouveau Libéra- 10 mai 1981, ou William Klein pour actif dans le domaine des logiciels pour architectes (80 pays), et à 20 % par vingt ans, les choix du patron, dont la rencontre de Jean Dieuzaide, tion, avec la conviction de « chan- la visite du pape à Lourdes. Il ouvre le quotidien Libération. Des personnalités (Marcel Lefranc, Pierre Bergé) se le look, le discours et le bureau sont « le » photographe de Toulouse : ger les formes et le statut de la photo- ses pages à Avedon, offre une pho- partagent les 6 % restants. plus proches de l’esthète et du pas- « La photo, c’était pour moi un graphie dans la presse quotidien- to par jour, durant un mois d’été, à En 2001, l’agence a réalisé un chiffre d’affaires de 2,475 millions d’euros Depardon ou à Sophie Calle. Il (64 % pour la presse, 17 % pour l’édition et le culturel, 19 % pour les com-       impose une écriture, des regards. mandes commerciales et industrielles). Elle emploie 19 salariés et représen- A voir Caujolle s’entoure aussi de jeu- te 80 photographes, dont 25 en exclusivité. Parmi les meilleures ventes b Galerie Vu nes photographes que l’on retrouve- 2001, citons des reportages signés Chivet, Dailleux, Deschamps, Desprez, Quatre de Bangkok : Philip Chez Christian Caujolle, il y a une Cloud. Il lit tout Lorca, Joyce, collec- ra à Vu, qui « n’étaient plus dans l’il- Doury, d’Agata, Darzacq, Blenkinsop, Garcia Rodero, Munoz, Zuili, Van den Blenkinsop, Olivier Pin-Fat, Somnuek vie avant et autour de la photogra- tionne les éditions originales des lusion que la photo peut reproduire Eeckhoudt, Champassak, Greene et les photographes distribués du quoti- M. Sakul, Manit Sriwanichpoom, phie. Plusieurs même. Il y a d’abord livres de Genet, prépare une maîtri- ou expliquer le monde. Ils posaient dien polonais Gazeta. La même année, la galerie, qui occupe 550 m2 de 2, rue Jules-Cousin, Paris-4e. Tél. : l’Ariège, où ce fils de militaire a gran- se sur le roman de chevalerie cata- des questions. Les photos doivent locaux, a réalisé un chiffre d’affaires de 0,505 million d’euros et compte 01-53-01-85-81. Du mercredi au di dans la ferme des grands-parents lan, une thèse de troisième cycle d’abord ressembler à leur auteur. » Il deux salariés. Les meilleures ventes 2001 ont été réalisées par Ackerman, samedi, de 14 heures à 19 heures. Du agriculteurs. « Mon grand-père m’a avec Bourdieu sur « L’évolution des cite les images impressionnistes de d’Agata, Darzacq, Blenkinsop, Faucon, Fink, Garcia Rodero, Madoz, Munoz, 18 janvier au 9 mars. appris à lire en gardant les vaches. » usages intimes de la photogra- Dolémieux, le flash agressif de Lam- Picard, Schuh, Strömholm, Terre, Tunbjork et Zuili. b Expositions Fnac Il en a gardé des souvenirs de « bon- phie ». Dans les années 1970, com- bours sur les hommes politiques, « Informer ? », Fnac Saint -Lazare, heur », un léger accent chantonnant me il dit, « les sciences humaines « l’apport radical » d’Hugues de 109, rue Saint-Lazare, Paris-9e. et une fidèle envie d’y retourner étaient plus excitantes que la littéra- Wurstemberger avec ses décadra- L’intéressé s’explique : « Je décide « méchants américains » que sont Jusqu’au 9 mars. « Illustrer ? », Fnac régulièrement. ture ». A l’université de Vincennes, il ges énigmatiques, l’humour mor- seul, car je ne crois pas à la démocra- Corbis ou Getty. « J’ai un action- Italie 2, 30, avenue d’Italie, Paris-13e. Il y a l’intellectuel qui achetait des fréquente Guattari et Deleuze, se lie dant de Michel Van Den Eec- tie dans les questions esthétiques. naire formidable qui ne m’a jamais Jusqu’au 9 mars. « Voyager ? », Fnac livres illustrés avec les 5 francs que avec Michel Foucault, avec Barthes, khoudt… Imposer d’autres regards oblige les suggéré le moindre nom de photogra- Forum des Halles, 1-7, rue Pierre l’on donnait à l’enfant de chœur, dont il suit le séminaire : « Foucault anciens à réfléchir. » phe à faire travailler. » Lescot, Paris-1er. Du 22 janvier au lisait Romain Rolland avant 10 ans, et Serge Daney sont les amis qui me «    » L’agence multiplie les activités Pourtant, tout en saluant « l’œil 9 mars. « Enquêter ? », Fnac qui intègre à 15 ans l’Ecole normale manquent le plus. » On dit qu’il invente le contre- (presse, livres, expositions, com- de Caujolle », nombre de photogra- Montparnasse, 136, rue de Rennes, d’instituteurs à Foix. Il obtient 19 sur Il y a enfin « la nuit », les fêtes emploi – il a fait défiler des stars du mandes commerciales) avec une phes pointent une banalisation – Paris-6e. Du 29 janvier au 16 mars. 20 à l’épreuve de français du bac folles du noctambule dans les boîtes Festival de Cannes devant un Photo- tendresse pour l’actualité, depuis une menace pour toute agence « Dévisager ? », Fnac Etoile, 26-30, – « J’ai parlé de l’invasion de la Tché- que sont le Set et le Palace, où il croi- maton. Il n’aime pas cette formule les images de photographes chinois face à l’épreuve du temps : trop de avenue des Ternes, Paris-17e.Du coslovaquie par les Russes à propos se les gens de la mode et du specta- et lui préfère « un refus absolu de la sur la révolte de Tiananmen, en photographes, une « solitude orga- 31 janvier au 16 mars. Le n˚22 de la d’un texte sublime de Camus sur le cle, Jean-Paul Goude, Fabrice Emaer, spécialisation ». Il explique : «Jene 1989, jusqu’à celles de Stanley nisée » qui prend le pas sur les pro- revue italienne Private (9,80 ¤), racisme, “Les amandiers sont morts Grace Jones, Lavilliers, Hervé Guibert m’intéresse pas aux photographes Grenne sur la Tchétchénie. « Jus- jets communs et le débat. Le en vente dans les Fnac, est de leurs blessures”. » Il dévore Zola, – « Nous dînions ensemble chez le “de” presse, “de” mode ou “de” qu’en 1986, j’étais à Libération un patron en fait trop, est insaisissa- consacré à Vu. Rimbaud, découvre le journal de photographe Bernard Faucon ; Hervé publicité. La Fourchette de Kertész, client frustré qui n’avait pas l’argent ble, oublie son bébé. « Le rêve du b Débat-projection Kafka « qui ne [le] quitte plus ». écrivait sur la photo au Monde,et qui bat les records de ventes, était pour acheter les images importantes, photographe est que je m’occupe de Projection de films sur les A Toulouse, où il prépare Normale- moi à Libération.» Aujourd’hui, d’abord une commande de publici- comme celles de la guerre des Maloui- lui à plein temps, répond Christian photographes de Vu et rencontre, Sup, naît le gauchiste et militant de Caujolle ne sort plus la nuit, ne té. » Vu, créée dans un petit bureau nes. » En difficulté, Vu est vendue Caujolle. Je refuse dix jurys de photo le 7 février à 17 heures, avec Robert toutes les causes. Il fréquente des milite plus. Il se passionne pour le de Libération, s’intitule « agence de en 1996 par Libération à Abvent, qui par an et des textes chaque mois. J’ai Delpire, Serge July, Marin Karmitz, anarchistes, situationnistes, activis- Cambodge et le Laos. Pour la photo photographes » et non de photos. a apporté son savoir-faire dans la arrêté d’enseigner au Mexique et au Didier Rapaud, et les photographes tes culturels, catalans, maoïstes, occi- toujours, évoquant ce moment déli- C’est oublier que Magnum a inven- numérisation des images. La galerie Cambodge. Mais l’ouverture est pour de l’agence Vu, animée par tans – parle l’occitan et l’espagnol. Il cieux au jardin du Luxembourg où té ce concept dès 1947. Et surtout s’ouvre, les formats et les prix n’en- moi vitale. Si je reste enfermé au Stéphane Paoli et Christian Caujolle. milite contre le franquisme, pour le André Kertész a tiré son portrait : que le slogan est ambigu chez Vu, flent pas, les collectionneurs privés bureau, l’agence va vieillir avec Fnac Etoile, espace Rencontres, Larzac, déteste les « staliniens » (le « Une ombre chinoise sur un arbre. » où, si les regards sont multiples et suivent, beaucoup moins les institu- moi. » 26-30, avenue des Ternes, Paris-17e. Parti communiste). Il monte à Paris, décalés, si les portraits fluo d’Ouka tions, qui goûtent peu le mélange où il intègre l’Ecole normale de Saint- M. G. Lele côtoient les images insoutena- des genres, rechignent à acheter Michel Guerrin 34/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 CULTURE

 b Le Musée Guggenheim de New York consacre, après Sao Paulo, une ambitieuse exposition à l’art brésilien. Chaplin filmé L’architecte Jean Nouvel a mis en scène ce choc entre les plumes indiennes, les dorures religieuses et les créations récentes par son frère sur le tournage Du baroque au contemporain, le Brésil à l’estomac du « Dictateur » C’EST une manière de trésor qui NEW YORK oblige les responsables du Guggen- représentations du Saint-Esprit. a été découvert dans ce qui fut la de notre envoyé spécial heim à contrôler rigoureusement Plus quelques objets d’argent à fai- dernière résidence de Charlie Cha- Tom Krens, le directeur du Gug- le taux d’humidité de leurs locaux. re se damner, malgré saint Eloi, plin, à Vevey, en Suisse. Le Sunday genheim, a le sens des raccourcis « Au début de l’exposition, nous des générations d’orfèvres. Telegraph rapporte qu’une valise, audacieux. L’exposition qu’il consa- avons dû l’élever tellement que la Par comparaison, la section sui- restée inaperçue depuis la mort du cre à l’art brésilien résume la plus condensation faisait suinter les vante, consacrée à l’art afro-brési- cinéaste fin 1977, a été retrouvée à folle tentative de l’histoire de la murs et pleurer les vierges baro- lien, au sein duquel les formidables l’occasion de travaux. Elle conte- muséologie, entreprise il y a deux ques », explique Julian Zugazagoi- grigris de Mestre Didi, est presque nait un film, un film en couleurs, ans à Sao Paulo par un banquier tia, responsable de l’exposition. sobre. Comme les corps d’hommes réalisé par Chaplin. Pas Charles chasseur de fonds, Edemar Cid Fer- « Depuis, graduellement, nous enchevêtrés avec lesquels Geraldo Chaplin, mais Sydney Chaplin, son reira (Le Monde du 7 août 2000). avons redonné à l’hygrométrie des Teles de Oliveira transforme le bois frère, qui tourna ces images en Destinée à marquer le 500e anniver- valeurs normales. » Sa venue a été massif en claustras de dentelle. Ce 16 mm Kodachrome durant le saire de la découverte du pays par également compromise par les mélange de piété et de superstition tournage du Dictateur par Charles Pedro-Alvares Cabral, c’était l’ex- attentats du 11 septembre. L’Etat donne parfois des objets étranges, Chaplin en 1940. position des records : près de brésilien s’est montré réticent et des ex-voto représentant des orga- Selon l’historien Kevin Brown- 15 000 œuvres réparties en trois les primes d’assurances ont dou- nes malades : aucune partie du low, spécialiste de l’œuvre de lieux sur un total de 60 000 m2.Le blé. Mais, en contrepartie, l’exposi- corps n’est oubliée… l’auteur des Temps modernes et tout doté d’un budget pharaoni- tion du Guggenheim, qui devait Passons la section consacrée au qui vient de lui consacrer un nou- que : 25 millions de dollars s’achever le 27 janvier, a été pro- modernisme brésilien, qui n’a pas veau documentaire, The Tramp (26,68 millions d’euros) pour l’ex- longée jusqu’en juin. grand-chose d’inoubliable, hormis and the Dictator, ce document position elle-même, plus 40 autres Cependant, au stuc et aux doru- peut-être les peintures d’Alfredo exceptionnel confirme certaines millions de dollars (42,69 millions res, les autochtones préfèrent les Volpi, avant de nous retrouver en hypothèses et en ouvre d’autres. d’euros) pour la faire circuler dans plumes et les parures. Les Indiens terrain plus connu, celui de l’art Ainsi Chaplin avait prévu une le monde. d’Amazonie ont créé certains des brésilien contemporain, qui, des autre fin à son chef-d’œuvre : non Ce dernier détail n’a pas échap- plus beaux artefacts de l’exposi- abstraits géométriques comme pas son propre discours où, en pé à la sagacité de Tom Krens, qui tion. Ils sont aussi les sujets préfé- Sacilotto ou Camargo, à Lygia petit tailleur juif ayant pris la place a d’une part l’intention d’ouvrir rés des premiers artistes euro- Clark et Helio Oitica, est un des du dictateur Hynkel, il exhorte les bientôt une annexe du Guggen- péens à visiter les lieux, dès le plus fascinants du monde. Surtout hommes et les nations à la paix, heim au Brésil et d’autre part le XVIe siècle, comme en témoignent quand, comme c’est le cas de Lygia mais la rencontre de deux armées louable souci de l’équilibre de ses les tableaux d’Albert Eckhout ou Pape, il plonge ses racines dans finissant par danser ensemble finances. Il a donc sauté sur l’occa- ceux de Frans Post, qui, avec la l’histoire du pays : les Indiens Tupi- – séquence qu’il ne parvint jamais sion et annoncé qu’il ferait décou- conscience des paysagistes hollan- nambas se drapaient dans des man- à tourner. Le film aurait dû com- vrir le Brésil au monde, en com- . . dais, représente la végétation éton- teaux de plumes pour dévorer les porter un personnage russe, finale- mençant par New York. « E.F.C.B. » (1924), de Tarsila Do Amaral. 142 × 146,8 cm. nante et n’oublie aucun détail, jésuites égarés ; le Manto Tupinam- ment écarté du montage. Et les scè- Première surprise, le Brésil est Le modernisme brésilien à l’œuvre. tatou, tamanoir, esclaves ou ba, de Pape, est composé d’énor- nes de répétition contredisent la sombre. C’est du moins ainsi que Indiens. Au XVIIIe siècle, le Portu- mes boules de plumes rouges repo- réputation de calme et de courtoi- l’a perçu l’architecte français Jean que. C’est en effet cet aspect, gal ferme le Brésil aux étrangers, et sant au fond d’un sac. On termine- sie attribuée à Chaplin sur son pla- Nouvel, qui a conçu la mise en scè- important certes, mais déjà bien L’exposition déploie l’art baroque s’y déploie en toute ra avec l’étonnant Ernesto Neto, teau… Ce document de 25 minu- ne. L’immense atrium et la spirale connu, qu’ont choisi de privilégier autonomie. dont les sculptures ne manquent tes figure dans le film de Brown- d’exposition du Guggenheim ont les Yankees. Avec, dès l’atrium d’en- crucifix, ciboires L’exposition en montre de nom- pas non plus d’estomac. low, présenté lors du prochain Fes- été peints en noir mat. Une scéno- trée, un objet spectaculaire : un breux exemples, dont certains si tival de Berlin, qui a lieu du 5 au graphie chic et minimale, qui autel de plus de 13 mètres de haut. et chandeliers, christs délirants qu’ils feraient passer Jeff Harry Bellet 17 février. contraste fortement avec les déli- Il provient de l’église Saint sanglants et vierges Koons pour un minimaliste. Elle ne res sympathiques des décorateurs Benoît à Olinda, une ville située nous épargne aucun crucifix, ,   , Solomon R.  de l’exposition de Sao Paulo. dans la région du Pernambouc. éplorées, sans oublier aucun ciboire ni chandelier, christ  , 1071 5th Ave- a CINÉMA : Antoine de Clermont- Deuxième surprise, du moins pour Sculpté entre 1783 et 1786, c’est sanglant ou vierge éplorée, sans nue, New York. Ouvert tous les Tonnerre, président de la Cham- ceux qui ont vu toutes les facettes sans doute le chef-d’œuvre du oublier une pléiade de saints jours, sauf jeudi, de 9 heures à bre syndicale des producteurs, a une pléiade de saints er de la culture brésilienne lors de l’ex- baroque brésilien. Il a été entière- depuis longtemps oubliés du calen- 18 heures. Jusqu’au 1 juin. Catalo- été élu, mardi 15 janvier, président position d’origine, le Brésil est baro- ment restauré pour l’occasion et drier et quelques pigeonnantes gue : 600 p. 49,95 $ (55,54 ¤). du Bureau de liaison des industries cinématographiques (BLIC). Il suc- cède à Jean Labé, président de la  b Fédération nationale des cinémas Stockhausen en concert à Paris, pour « Hymnen-Troisième région », avec l’Ensemble InterContemporain français (FNCF). a Hervé Bordier, qui fut un des cofondateurs des Transmusica- les de Rennes, a été nommé coor- Un compositeur unique dans l’art d’extrapoler sur les ondes dinateur de la 21e Fête de la Musi- que. Il succède à Jean-François Mil- PIONNIER de la musique élec- ments d’éclats de voix ou de bruits tantôt le manœuvrer à distance. lier, qui occupa ce poste de 1994 à tronique développée à Cologne au naturels) tandis qu’une structure Graduée ou cinglante, l’inter- 2001. La 21e Fête de la Musique se début des années 1950, Karlheinz sophistiquée y accueille des plages action concerne mille détails de tiendra le 21 juin, premier jour de Stockhausen a souvent été opposé à caractère aléatoire. timbre, de rythme ou de hauteur. l’été. aux promoteurs de la musique La Troisième région (sur quatre, Le compositeur la contrôle de la a La Fondation Gan pour le ciné- concrète (Pierre Schaeffer et Pierre réunies dans la partition intégra- console de mixage et le chef d’or- ma a annoncé le 16 janvier les Henry), œuvrant dans le même le) de Hymnen existe en plusieurs chestre de son pupitre entouré de cinq lauréats de son action en temps à Paris alors que sa démar- versions, avec ou sans instru- deux petits haut-parleurs. L’objet faveur des premiers films. L’Ar- che a parfois rejoint la leur. Héraut ments. Celle conçue pour orches- téléguidé qui en résulte se manifes- gentin Pablo Reyero, le Belge Tho- (avec Pierre Boulez) de la formali- tre, en 1969, est d’une stupéfiante te d’abord dans l’inouï de rafales mas de Thier, la Tunisienne Raja sation postsérielle érigée à Darm- cohérence dans les rapports entre cosmiques et de modulations secrè- Amari et les Français Virginie Cha- stadt il y a près d’un demi-siècle en séquences acoustiques et événe- tes puis émet quelques signaux fur- nu et Sébastien Jaudeau sont les loi fondatrice de la modernité, le ments diffusés par haut-parleurs. tivement identifiables. Les extraits bénéficiaires des 7 600 euros attri- compositeur allemand n’a pour- Sur ce plan, Stockhausen rendrait d’hymnes nationaux (ici surtout bués à chaque réalisateur, et des tant jamais considéré la musique des points aux plus habiles des américain et russe) surgissent héris- 60 000 euros alloués à leurs produc- sans mysticisme. Ce double para- jeunes compositeurs aujourd’hui sés comme des piques sur un ter- teurs respectifs. Depuis 1987, la doxe s’appréhende avec Hymnen férus de spatialisation. Les sons rain mouvant avant d’être englou- fondation Gan a participé au finan- (1964-1967), titanesque recyclage travaillés en studio circulent en tis dans le maelström d’une activi- cement de plus de 80 premiers d’hymnes nationaux. Des sons permanence de la salle à la scène té instrumentale soudain éruptive. films. purement électroniques y côtoient pour tantôt pénétrer intimement   /   a MUSIQUE : le Syndicat natio- des sons concrets (enregistre- le jeu des instrumentistes et    Stockhausen pendant une répétition d’« Hymnen », le 15 janvier. nal de l’édition phonographique Il semble que Stockhausen ait (SNEP) et la société d’études de joué avec l’état latent de ces pages immense ovation après la premiè- semble InterContemporain (16) et marché IFOP -Live viennent Retour sur un malentendu préjudiciable martiales, qu’il en ait révélé et re exécution d’Hymnen-Troisième du Conservatoire de Paris (36), d’annoncer la reconduction de leur Son assimilation des attentats du 11 septembre à « la plus grande œuvre démultiplié le négatif. Avec région. Les applaudissements sont pour s’être préparé au concert collaboration dans l’établissement d’art jamais réalisée » a valu cet automne à Stockhausen une violente mise à recueillement ou frénésie, truculen- tout aussi nourris après l’entracte, avec un nombre de répétitions d’un classement des meilleurs ven- l’index. Ces propos, diffusés partiellement par une radio allemande, ont été ce ou pathos. Son travail consis- lorsque Stockhausen monte sur qu’aucun autre orchestre d’Europe tes d’albums, singles et compila- tenus par le compositeur le 16 septembre, à Hambourg, lors d’une conférence tant indéniablement à extrapoler, scène pour préciser quelques don- n’aurait accepté. tions. Ce classement hebdomadai- de presse, à la veille d’un festival où sa musique devait être jouée. Le 19, effa- on perçoit dans l’étirement final de nées sur son œuvre avant une re est réalisé à partir d’une lecture ré par l’ampleur de la réprobation (concerts annulés, appels au boycott), le l’œuvre sur un fil une sorte d’onde seconde interprétation. Dans un Pierre Gervasoni en caisse des disques effective- compositeur, dans un communiqué, a replacé la phrase dans son contexte : la suprême capable de faire le tour français annoncé à tort comme ment vendus (et non commandés) conversation portait sur son opéra Licht (Lumière), dont les principaux prota- de la planète. « imparfait », le compositeur expli- - , de Karl- par un panel de 500 magasins. Cet gonistes sont Michel, Eve et Lucifer. A la question de savoir s’ils étaient des Pour réaliser la transcendance que alors d’où est venu son intérêt heinz Stockhausen. Ensemble Inter- accord entre le SNEP et l’IFOP, éta- figures du passé, il avait répondu qu’ils existaient encore, ainsi Lucifer à New organique et spirituelle d’une telle pour les hymnes. Le public demeu- contemporain, Orchestre du Con- bli en 1994, est reconduit pour qua- York. Stockhausen soulignait que le terme d’œuvre d’art signifiait « œuvre de partition, il faut un familier de la re une vingtaine de minutes sous servatoire de Paris, Karlheinz Stoc- tre ans. Par ailleurs le panel des destruction personnifiée par Lucifer ». A Londres, à Amsterdam, puis au rendez- musique de Stockhausen. Peter le charme de l’orateur. Avant de khausen (projection du son, présen- magasins devrait être étendu à vous Musique nouvelle de Forbach (Moselle), où a été donnée le 16 novembre Eötvös fait plus que remplir ces rendre hommage à l’orchestre du tation), Peter Eötvös (direction). 700 points de ventes durant le pre- Freitag aus Licht, la musique de Stockhausen s’est imposée sans coup férir. deux conditions et reçoit une jour, constitué de membres de l’En- Cité de la musique, le 16 janvier. mier semestre. LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/35 CULTURE agenda

 Jazz William Parker invite ses amis à Sons d’hiver Florence Dupont fait bouillir continuateur des saxophonistes Sam Rivers décalé dans St-Marks Place, ancien sanctuaire ou John Zorn. punk devenu un piège à touristes. Depuis, il a William Parker, ours au sourire débonnaire, né déménagé à la Knitting Factory. la comédie latine dans en 1952 dans le Bronx new-yorkais, n’est pas Pour la première fois, le Vision Festival traverse plus que Rivers ou Zorn un des stylistes que l’his- l’Atlantique. Sons d’hiver, dont le projet artisti- toire du jazz valorise. Le bop, réaction de jeunes que est en osmose avec la démarche de ces Amé- « La Marmite » de Plaute lions au vieux jazz des années 1930, a eu ses ricains des marges, le reçoit. Comme à New Dizzy Gillespie, Max Roach, Thelonious Monk et York, William Parker sera l’élément moteur de Charlie Parker ; Stan Getz, Gerry Mulligan ou presque tous les événements de la soirée. Avec Chet Baker seraient les héros du jazz cool des lui, la danseuse Patricia Nicholson (sa femme) et années 1950 ; Archie Shepp, Ornette Coleman et le violoniste Billy Bang. Avec lui, la chanteuse Cecil Taylor ceux des années free… Miles Davis Ellen Christi et le batteur Hamid Drake. Avec lui, et John Coltrane, eux, sont hors courant. Ce qui toujours, les saxophonistes Fred Anderson et caractérise William Parker, bassiste puissant, Kidd Jordan. Sans lui, le batteur Whit Dickey, le capable de surprendre Cecil Taylor dans la pianiste Matthew Shipp et le saxophoniste Rob fureur comme de se glisser dans les romances Brown. Ce qui donne une idée assez exacte de de la soul music, est bien cette aptitude à ras- ce qui se passe à New York ces derniers temps. sembler des artistes, de sexe, de race, de religion Anderson, né en 1929, avec Dickey qui pourrait et de générations différents. être son petit-fils : la notion de transmission Nomade par envie de rencontres, parfois par n’est pas qu’une vue de l’esprit. nécessité au gré des manifestations qu’il organi- se (le Centering Music/Dance Festival, le festival Sylvain Siclier Sound Unity), William Parker est l’initiateur du Vision Festival, né en 1995 à New York. Dans une Espace culturel André-Malraux, 2, place Victor-Hugo, Le même soirée, des romanciers, des photogra- Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Mo Le Kremlin-Bicêtre.   /   - phes, des poètes, des musiciens, des peintres ou Tél. : 01-49-60-69-42 ou 01-46-87-31-31. Le 19 janvier, Si le jazz est un art des danseurs se côtoient, créent ensemble, se 20 h 30. De 7,5 ¤ à 15,5 ¤. Dix comédiens portent cette « Marmite », dans la mise en scène de l’exacerbation de l’individu, il peut aussi montrent attentifs aux disciplines des autres. Le Prochains concerts du festival Sons d’hiver : Maghreb All de Brigitte Jaques-Wajeman : le théâtre latin était masculin. compter sur des personnalités fédératrices pour Vision Festival est un exemple, qui permet aux Stars, le 20 janvier à Vitry-sur-Seine ; création « Un dis- incarner un mouvement collectif. Parmi les musi- légendes et aux jeunes pousses de prendre des que in vivo », le 24 à Alfortville ; création Bapi Das Paul L’AVARE à Rome, deux siècles Entre l’appel aux dieux et celui à ciens américains capables d’endosser ce rôle qui risques artistiques dans une communauté et Senses, le 25, à Fontenay-sous-Bois ; Compagnie avant notre ère. Air connu. Appa- la lutte de classes, Plaute-Dupont nécessite de laisser l’ego au vestiaire, le contre- d’idées. D’abord ancré dans une synagogue Lubat/Délibération Orchestra, le 26 janvier, à Choisy-le- remment. Un Harpagon nommé (ou Dupont-Plaute) ajoute de la bassiste new-yorkais William Parker apparaît désaffectée de ce qui reste du quartier juif, il a Roi. Jusqu’au 16 février. Euclion ; sa fille, que veulent épou- farce à la farce. Du quiproquo et depuis quelques années comme un des anima- ensuite été accueilli au New Age Cabaret, un Photo : William Parker avec Patricia Nicholson au ser son riche voisin et le neveu de du bon tour. Pour modeler avec teurs les plus actifs. On peut voir en lui le lieu végétarien et non-fumeurs, légèrement Vision Festival, en mai 2000. © Mephisto. celui-ci, violeur et engrosseur de réalisme, dans la glaise vulgaire, la jeunette. Leurs parents et escla- une éternité de vingt-deux siècles. ves. Des mitrons bavards pour les Le raffinement dans la grossièreté quartiers dans le 13e premiers mois de l’année. Le coup minimalisme néo-classique, plaisirs de bouche, des musicien- est d’autant plus affirmé qu’une arrondissement au Théâtre du d’envoi sera donné le 18 janvier l’improvisation free ou le bruitisme nes muettes pour les plaisirs de troisième larronne, Brigitte Jaques- Danse Lierre. Pour cette quatrième édition, avec un colloque à l’Hôtel de Ville. post-rock, Connors joue rarement couche : flutiaux-poireaux pour Wajeman, vient surenchérir. La  on note la présence de Deux expositions grand public en France. les dames et casseroles pour les metteuse en scène, qui donne chorégraphes singuliers comme seront organisées. La première, du Le Pannonica, 9, rue Basse-Porte, Nantes archets virils. Au centre : une mar- simultanément un grandiose Ruy Compania Geneviève Sorin, Laure Bonicel, 15 au 23 février, au centre (Loire-Atlantique). Tél. : 02-40-48-74-74. mite emplie d’or (4 kilos), cachée, Blas (Le Monde du 4 décembre Antonio Marquez Thomas Lebrun, Marco Berretini, commercial de La Part-Dieu, pour Le 18 janvier, 20 h 30. De 6 à 10 ¤. déplacée, dérobée (« Où courir, 2001) avec les troupes d’élite du Au Carré bleu, 1 bis, rue de Nimègue, Le Sévillan Antonio Marquez et sa Christine Jouve, Fred Bendongué. La présenter l’histoire des hospices, la où ne pas courir »), retrouvée, Français et cette trépidante Marmi- Poitiers (Vienne). Tél. : 05-49-46-08-08. compagnie reviennent pour la manifestation a lieu chaque deuxième, de mai à juillet, sous le échangée, et finalement fondue te, portée avec dix garçons (le théâ- Le 19 janvier, 20 heures. De 4 ¤ à9¤. deuxième fois à l’Opéra-Bastille week-end (vendredi et samedi) à grand dôme de l’Hôtel-Dieu pour en justes noces, avec l’enfant tre latin était masculin), à peine (Paris) présenter en un seul raison de trois artistes par soir. retracer l’histoire des vêtements  paru. sortis du cocon des conservatoires, Théâtre du Lierre, 22, rue du Chevaleret, hospitaliers. Les metteurs en scène calent ajoute quelques détours de sa spectacle trois œuvres classiques e o de danse flamenca : Reencuentros Paris-13 .M Bibliothèque-Nationale. Hospices civils de Lyon, 3, quai Les Rencontres devant Plaute (254-184 av. J.-C.) et façon. 19 heures et 21 heures, jusqu’au 26. des Célestins (Rhône). (Retrouvailles), Zapateado de Robert Casadesus la comédie latine. Florence La voici envoyant l’esclave (Cyril Tél. : 01-45-86-55-83. De 5 ¤ (pour les Tél. : 04-72-40-74-47. e Sarasate, Movimiento flamenco. e La 7 édition des Rencontres Dupont a décidé d’y remédier. Anrep) en chien flaireur, sur les pis- habitants du 13 arrondissement à 18 ¤ Dans la première, tous les danseurs internationales de piano Robert Cette éminente universitaire a tes de l’inconscient viennois. Les (pour deux spectacles). sont sur scène. Dans la deuxième, Casadesus, fondées par le chef fourbi La Marmite de sa science, transmutations de l’or, il est vrai, Marquez s’illustre dans un Musique d’orchestre Jean-Claude Casadesus, qui est immense, et d’une inven- sont bienvenues en terre de scato- zapateado (martèlement des pieds). ,  se dérouleront cette année sous le tion qui ne l’est pas moins. Dans logie. Les comédiens sautent La troisième déroule tous les styles Exposition signe de la Russie. Kiril Gerstein, sa remise en voix de la latinité, elle là-dessus pour que ça gicle un peu de flamenco avant de clore en  Loren MazzaCane Olga Kern et Ilia Rachkovski, tous se compare volontiers aux musi- partout. Ils le font en véritables fiesta. Connors trois lauréats russes, couronnés par ciens baroqueux. Analyse des orga- « claounes » (en franco-latin dans Amphithéâtre de l’Opéra-Bastille, Bicentenaire les prestigieux concours Rubinstein, nes essentiels de la pièce : sépara- le texte), sachant qu’ils n’ont pas e o Vénéré par un petit cercle de 120, rue de Lyon, Paris-12 .M Bastille. Van Cliburn et Long-Thibaud, se tion entre le diverbium – où les droit à l’illusion du personnage fidèles, dont de nombreux Tél. : 08-92-69-78-68 (0,34 ¤ la minute). des hospices civils produiront en récital et acteurs disent leur texte – et le can- s’ils veulent rester fidèles à Rome. Recherche, thérapie, histoire, musiciens, le guitariste Loren 20 heures, les 18, 20, 23, 24, 27 ; accompagnés par l’Orchestre ticum – où ils miment et dansent. Ils n’hésitent pas à le rappeler aux éthique, politique, architecture, MazzaCane Connors, né à New national de Lille. 17 heures, les 19, 26 ; 22 h 15, le 25. 25 ¤. Introduction de didascalies en har- spectateurs, à les prendre à partie deux siècles de santé seront Haven (Connecticut) en 1949, est de Auditorium du Nouveau Siècle, place monie avec l’action et l’histoire. et à les requérir d’applaudir. Pour disséqués à Lyon, à travers ces artistes qui ont décidé que les Mendes-France (Nord). Le 18 janvier, à Faits d’hiver l’évolution des hospices civils. Des familles musicales pouvaient être 20 heures, le 19, à 16 h 30, 18 heures, Attendrissement de la phrase afin donner un terme au plaisir, Fran- Imaginé par le Théâtre de l’Etoile colloques, des expositions, des rapprochées. Auteur d’une 20 heures et le 20 à 17 heures. Tél. : de livrer une « trace » de romanité çois Regnault et Gérard Wajcman du Nord et la SACD, le festival Faits journées portes ouvertes et des trentaine de disques où il explore 03-20-12-82-40. Places de 18 ¤ suffisamment contemporaine ont inventé deux fins possibles, d’hiver - Danses d’auteurs prend ses publications jalonneront les six aussi bien la chanson que le à50¤. pour balayer le soupçon d’ethno- deux manières de vider la marmite théâtre. et d’envoyer Copacabana saluer la noce en dansant.       Sélection disques classiques L’opération décisive, parfois con- Jean-Louis Perrier testée, jamais égalée, touche à la -  graver de magistrales Goldberg, heureusement éclectiques) ne pour- mettre à côté de ceux de Cortot, langue. Florence Dupont parcourt  , de Plaute (traduit par Concerto pour clavecin en ré mineur c’est qu’elle possède cette aura de ront que s’incliner devant Salonen Perlemuter, Samson François, à marche forcée les 2 200 ans qui Florence Dupont, Babel, 260 p., BWV 1052 ; Concerto pour hautbois musicienne qui fait l’âme d’un grou- compositeur, tant cet enregistre- Horowitz, tous différents mais prou- séparent Rome de Paris sans per- 8 ¤). Mise en scène : Brigitte d’amour en la majeur BWV 1055 ; pe. L’ensemble est magnifique de ment met en valeur ses qualités d’in- vant tous que plus une œuvre est dre son souffle. Elle verse au béné- Jaques-Wajeman. Avec Pierre-Sté- Concerto pour violon en mi majeur dynamique, d’expression, de phrasé. telligence orchestrale, d’écriture grande et plus elle admet de lectu- fice de la comédie l’agilité d’un ver- e fan Montagnier, François Nadin, BWV 1042, 5 Concerto Tout y est à la fois vivant et nuancé, résolument ouverte aux influences res. – A. Lo. be sorti de la rue, avec un culot Cyril Anrep, Frank Chevallay, Vin- brandebourgeois en ré majeur libre et d’une parfaite maîtrise, sim- debussystes, sibéliennes, stravins- Un coffret de 7 cd Philips 468-391-2. entraînant comme les tubes d’un cent Debost, David Geselson… BWV 1050. ple et terriblement sophistiqué. kiennes, néo-sérielles et aux classi- , e soir. Elle ne se prive pas d’escales Théâtre de la tempê- ques du XX siècle américain. Il faut   Céline Frisch (clavecin), Antoine – M.-A. R. appuyées dans la France classique te, route du Champ-de-Manœu- dire que les interprètes montrent un Quatrième Ballade ; e Torunczyk (hautbois d’amour), Pablo 1 CD Alpha 013 (distribution Abeille et l’Italie moderne, via Molière ou vre, Paris-12 . Tél. : 01-43-28-36-36. Valetti (violon), Ensemble Café musique). engagement exemplaire : le sopra- Polonaise-fantaisie ; Barcarolle ; Fellini. Du coup, aussi impensable o ¤ no de Dawn Upshaw aux subtiles M Château-de-Vincennes. De 9 Zimmermann. Berceuse ; Nocturnes op. 62 ; que cela puisse paraître, Astérix, ¤ -  délicatesses, le violoncelle d’Anssi à18 . Durée : 1 h 40. Mardi, mer- Café Zimmermann, c’est le nom Valses op. 64. avec ses gauloiseries pudiques et Karttunen à la virtuosité éclatante, Vladimir Ashkenazy (piano). credi, vendredi et samedi à 20 h mythique d’un café à Leipzig où fleu- LA Variations, pour orchestre ; Five ses combats héroïques, se hisse les deux orchestres répondant Vladimir Ashkenazy enregistre à 30 ; jeudi à 19 h 30 ; dimanche à rissait l’esprit des Lumières : Bach y Images After Sappho, pour soprano dans le cousinage. dirigeait, chaque vendredi à partir et orchestre ; Giro, pour orchestre ; d’une seule voix à la baguette de nouveau Chopin, après son intégra- 16 heures. Jusqu’au 17 février. de 1729, l’orchestre du Collegium Mania, pour violoncelle et leur maître. – M.-A. R. le des années 1970. Le jeu s’est apla- Musicum fondé par Telemann. C’est orchestre ; Gambit, pour orchestre. 1 CD Sony Classical, SK 89158. ni, les doigts sont moins déliés, la aujourd’hui le nom d’un ensemble Dawn Upshaw (soprano), Anssi   prise de son est moins dure, moins de jeunes musiciens talentueux qui Karttunen (violoncelle), Los Angeles métallique, sans atteindre la qualité ont repris à leur compte cet esprit Philharmonic, London Sinfonietta, Œuvres pour piano de celle de Philips, mais elle met d’entreprise et d’enthousiasme collé- Esa-Pekka Salonen (direction). Claudio Arrau (piano). moins l’auditeur en présence directe gial. Si la jeune claveciniste Céline Ceux qui aiment Salonen chef d’or- Voici réédités dans un son royal les avec les marteaux, ce qui est un Frisch s’en détache quelque peu, ce chestre (avec raison, il est actuelle- Préludes, Valses, Impromptus, Balla- progrès. Cependant, une sorte d’in- n’est pas seulement qu’elle vient de ment l’un des meilleurs et des plus des, Scherzos, Nocturnes et les deux dolence générale, une indécision Concertos enregistrés par le pianiste diffuse, rendent ces interprétations américain d’origine chilienne entre distantes. Effet accentué dans la 1970 et 1980. Le son profond, Quatrième Ballade, notée andante paradoxalement sombre et lumi- comodo par Chopin, jouée trop lente- neux, l’expression torturée, parfois ment ici, en sorte que le balance- douloureuse, avaient fait l’effet ment de la mesure à 6/8 n’est pas d’une redécouverte et réévalué une assez perceptible. On aurait aussi musique qui n’était pas toujours en apprécié que le pianiste respecte odeur de sainteté en ces années-là. davantage les indications de pédale Avec le recul, Arrau a pris une impor- du compositeur car les lignes sont tance beaucoup plus grande dans ce souvent brouillées. – A. Lo. répertoire. Ces témoignages sont à 1 CD Decca 466 708-2. 36/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002 CULTURE portrait

LES GENS DU MONDE

a Pioché dans le revigorant Pensées, franc-tireur répliques et anecdotes de Claude Jean-Max Causse, Chabrol (Ed. Le Cherche Midi) : « Isabelle Huppert est une de vos actrices fétiches… », « Oui. Elle me fait penser à Raimu. » Et encore : « Une Palme d’or au Festival de Can- nes ! Ça c’est effroyable ! Ça ne veut du cinéma rien dire, si ce n’est que Sophia Loren, une brochette d’académiciens et un Brésilien ont aimé le film, c’est tout ! » a L’acteur américain Brad Pitt (Spy Cofondateur du circuit Action, cet exploitant Game) va dessiner une ligne de bijoux pour le joaillier Damiani. de salles qui rêvait d’être réalisateur est l’auteur Une styliste de la célèbre maison ita- lienne sera chargée d’aider le comé- d’un film maudit qui sort enfin de l’oubli dien. Jennifer Aniston (l’une des actrices de la série Friends), épouse de Brad Pitt, devrait présenter ces créations comme mannequin pour SUR LE MUR d’une des salles du circuit  la campagne de publicité qui accom- Action, créé et dirigé par Jean-Max Causse pagnera la mise en vente des bijoux. et Jean-Marie Rodon, apparaît la figure Par ailleurs, toujours au rayon bijou- f tutélaire d’Henri Langlois, fondateur et 1940 terie, les créations en argent massif secrétaire général de la Cinémathèque du chanteur et récent participant au française. « Je suis l’un de ses disciples », Naissance rallye automobile Paris-Dakar, John- affirme Jean-Max Causse avec l’orgueil ny Hallyday, sont disponibles dans d’un élève qui s’est très tôt reconnu un à Bourg-en-Bresse. toute la France. maître. Comme pour mieux affirmer la a Entre amertume et colère, Mauri- f filiation, il tend la photocopie d’un tract 1967 ce Pialat s’est confié à Libération baptisé « L’Affaire Malraux », relatif à la (daté 16 janvier). « Je me console en décision du ministre de la culture de l’épo- Ouverture de l’Action me disant que, depuis cinquante ans, que de remplacer en 1968 Henri Langlois à il n’y a eu que deux vrais bons films la tête de la Cinémathèque. A la date du La Fayette. en France : Le Sabotier du Val de 16 février, on peut lire : « Conférence de Loire de Demy et La Maison des presse du Comité de défense de la Cinéma- f 1972 bois (de Pialat). Le premier était un thèque au cinéma Action La Fayette avec les court métrage, le second un feuilleton Cahiers du cinéma : 20 cinéastes y partici- Réalise avec pour la télé. C’est vite vu. Le cinéma pent, dont Nicholas Ray, Resnais, Renoir, français s’est mutilé lui-même. » Chabrol, Rivette, Godard, Truffaut, Carné, Roger Taverne a De plus en plus d’acteurs français et de nombreux comédiens comme Simone passent de l’autre côté de la camé- Signoret, Michel Piccoli, Jean-Pierre « Le Franc-Tireur ». ra : outre les films d’Alain Chabat, Léaud. » de Nicole Garcia, de Gérard Inaugurée en 1967, l’Action La Fayette f 2002 Jugnot, de Michel Blanc et de Jean- fut la première salle du circuit parisien. Marc Barr, on devrait prochaine- Truffaut persuada Hitchcock de confec- Sortie du ment voir les longs métrages de Vin- tionner spécialement pour le cinéma une cent Pérez (Peau d’ange),de bande-annonce destinée à accompagner « Franc-Tireur ».   Sophie Marceau (Parlez-moi une rétrospective consacrée au réalisateur d’amour),deMathieu Amalric (Le britannique. La salle a été revendue depuis Stade de Wimbledon) et d’Emma- et transformée en supermarché. « J’y suis rétrospective Clint Eastwood, organisée symptomatique des désirs d’un homme l’ORTF. Après son éclatement, Le Franc- nuel Salinger (La Grande Vie). retourné, dit Jean-Max Causse, pour cher- en 1985 à la demande du réalisateur améri- qui s’imaginait davantage réalisateur Tireur moisira sur une étagère de la a Libraire, galeriste, journaliste et cher du matériel publicitaire qui y avait été cain à une époque où il ne s’était pas enco- qu’exploitant. Le jour de la mort de Philip- première chaîne. critique de danse, Gilberte Cour- abandonné, dont un néon avec les lettres re débarrassé de sa réputation de cinéaste pe Léotard, le 25 août 2001, Causse nous Le film a pourtant connu les honneurs nand a fait don de son vivant de sa ACTION. Cela ne m’a rien fait, je n’ai pas la de droite, affilié aux majors. Le dernier laissait un message sur le portable pour de la programmation, à la Cinémathèque collection personnelle au Centre nostalgie des lieux. » eldorado recherché par Causse est la ver- réparer un oubli : le comédien tenait le française, au Festival de La Rochelle et au national de danse (CND), en cours C’est en constatant que la Cinémathè- sion en couleurs teintées de Reflets dans rôle vedette du Franc-Tireur, celui d’un Festival du film de Grenoble en 1986. « Le d’installation à Pantin. Cette collec- que française se détournait du cinéma un œil d’or, de John Huston. « Je suis l’un résistant dans le maquis du Vercors, mon- Franc-tireur devait être présenté lors du tion est composée de 3 500 livres, américain classique que Jean-Max Causse des rares à l’avoir vue avant que le studio tré sans aucune héroïsation. gala de clôture. Trois jours avant, apparaît à de revues, de documents d’archi- eut l’idée de créer son circuit de salles avec n’en détruise les copies existantes. » Aujourd’hui, Causse parle du Franc- la “une” du Dauphiné libéré un article ves, de photographies, de program- Jean-Marie Rodon. « Il y avait un manque Tireur avec la liberté d’un patient gagné signé par le président des anciens du Ver- mes et d’affiches. Véritable mémoi- chez les cinéphiles. » Ce fut une manière de ’    par les bienfaits de la thérapie. L’évoca- cors qui disait que le film allait de beuverie re de la danse en France, Gilberte s’éloigner du père Henri Langlois tout en Le cas Jean-Max Causse paraît simple. tion du tournage de ce film financé par en beuverie et de coucherie en coucherie. Le Cournand avait fondé la librairie- le préservant. Aujourd’hui, la peinture de Voilà un homme qui s’est toujours accom- Francis Leroi, un producteur et réalisateur maire de Villard-de-Lans avait même inter- galerie La Danse. Langlois produit un curieux effet de miroir modé de tout. Un orfèvre dans l’art de la de films pornographiques, provoque dit une projection du film dans sa commu- a David Bowie a décidé de lancer avec Causse, comme si le fils s’était mis à conciliation. Militant trotskiste et parachu- même chez lui une envie irrésistible de ne. » Le Franc-Tireur connaît le même sort sa propre maison de disques, ISO, ressembler au père : cheveux coiffés sur le tiste, étudiant en école de commerce et café. « Beaucoup de techniciens venaient que La Bataille d’Alger, Avoir vingt ans dans son contrat avec Virgin étant arrivé côté, dos légèrement voûté, râblé, allure exploitant, assureur et cinéphile. L’arrivée du cinéma porno. Ce n’est pas un problème les Aurès, Les Sentiers de la gloire, ces films à échéance. « J’en ai assez des gros- rondouillarde. des cartes illimitées, qui faisait peser une en soi, sauf qu’ils avaient l’habitude de tra- mis à l’écart à cause de leur vision déca- ses boîtes », a déclaré le chanteur bri- Causse s’est toujours efforcé, suivant en menace sur son circuit, a suscité sa colère, vailler à Paris dans des intérieurs et que là pante des mythes de l’armée française. tannique. Bowie, qui vient de fêter cela les traces de Langlois, de transformer suivie d’une riposte immédiate avec la ils se retrouvaient en extérieur, à 600 kilomè- « J’ai finalement fait la paix avec ce ses 55 ans, travaille actuellement la programmation en art. Cette haute idée création d’une carte d’abonnement. tres de Paris, et à 2 000 mètres d’altitude. Ils film », confie Jean-Max Causse. La sortie avec Tony Visconti, le producteur de son métier, qui tranche tant avec le dis- Il y a pourtant quelque chose que Jean- étaient complètement dépassés. » Dix jours tardive du Franc-Tireur lui a au moins de ses débuts. cours habituel des exploitants, tient à son Max Causse n’a jamais digéré : le destin avant la date prévue, le tournage est inter- appris à formuler ses désirs. Il a trois pro- a Steven Spielberg vient de retra- implication dans les films. On pourrait ima- funeste du Franc-Tireur, son premier et rompu. « Nous avons dû arrêter arbitraire- jets de films. « Il faut que je tourne rapide- vailler une nouvelle version de E. T. giner que Causse les voit comme autant unique film, réalisé en 1972. « C’est une his- ment le film. J’avais envie de mettre un car- ment. » Le public perdra peut-être un qui doit sortir l’an prochain. A la d’eldorados qu’il a pour mission de faire toire très triste », nous disait-il il y a quel- ton à l’écran expliquant que l’histoire s’arrê- exploitant, mais il y gagnera un metteur demande de sa filleule Drew Barry- réapparaître. Ainsi de la version intégrale, ques années avec abattement. Film invisi- tait là faute d’argent. » La maison de pro- en scène. more, il vient d’effacer numérique- dans le montage d’origine, de Pat Garrett ble donc improbable, semblable à un duction de Francis Leroi fait faillite. Celui- ment toute trace de fusils de la pelli- et Billy the Kid, de Sam Peckinpah, ou de la enfant disparu trop tôt, Le Franc-Tireur est ci vend le film à Patrick Brion, alors à Samuel Blumenfeld cule. Coût : 100 000 dollars.   TÉLÉVISION RADIO

« pour la France ». Deux sens du f Les Titres de la presse Interactivité devoir opposés. Car, en 1977, 6 h 50, Europe 1 Profession : médecin de famille l’heure est à la réconciliation Karim Hacène donne un premier LES ÉMISSIONS politiques tra- qui résulte de l’activité industriel- franco-allemande, pas à la dette aperçu de la presse du jour avant ditionnelles ennuient le téléspecta- le. On a donc vu un conducteur de Le débat est d’actualité. Invités sur le plateau de France 5, le professeur africaine de la France. Familier de la revue de presse de Michel teur ? Qu’à cela ne tienne, on va bus strasbourgeois agressé, un syn- Dinorino Cabrera, président du Syndicat des médecins libéraux, et deux l’Etat comme de l’Afrique, Erik Grossiord diffusée à 8 h 35. les installer sur des plateaux qui dicaliste policier toulousain, une étudiants en quatrième et cinquième année, interrogés par Elisabeth Orsenna compose une fable f Carnet nomade ressemblent à ceux de « Tout le dame d’un certain âge, à Greno- Tchoungui, disent le malaise actuel ressenti par la profession, les difficultés subtilement ambiguë et ironique, 15 h 00, France-Culture monde en parle » ou de « Qui ble, qui se demande si l’on n’est rencontrées par les généralistes, mais aussi les motivations profondes qui qui s’avère, hélas, difficilement Colette Fellous reçoit Olivier veut gagner des millions », et sur- pas en train de décréter un couvre- poussent malgré tout des jeunes gens vers ce métier. Leurs témoignages adaptable à la télévision. D’autant Germain Thomas pour une tout on va leur appliquer la recette feu de fait pour les gens de sa géné- viennent compléter le documentaire de Paule Zadjermann, Médecin de que la réalisation de Fabrice émission sur les rapports entre à la mode : l’interactivité. Puis- ration, et une libraire chamoniar- famille, des maux pour le dire, diffusé dans le cadre de « Débat public ». La Cazeneuve n’est pas toujours Orient et Occident, entre qu’on vote désormais par télépho- de très remontée contre la réou- réalisatrice, à qui l’on doit plusieurs documentaires sensibles – Tant qu’il y d’une grande clarté. christianisme et bouddhisme. ne pour éliminer les pensionnaires verture du tunnel du Mont-Blanc, aura la rentrée (1991), Quand j’étais petit, j’savais pas lire (1998) –, a filmé six f Pripyat, images de la zone Egalement invités, les écrivains du Loft ou les apprentis chan- qui faisait des signes de sémapho- médecins généralistes (trois hommes, trois femmes, de la ville et de la cam- interdite Chantal Thomas et René de teurs, on demandera au téléspecta- re désespérés pour dénoncer ce pagne) dans l’exercice de leur profession. Leurs gestes et leurs confidences 22 h 30, Planète Ceccati. teur citoyen de donner en direct que disait au même moment Fran- disent la noble idée qu’ils se font de leur métier. L’un parle d’« humanisme » Pripyat, ville construite à côté de f La Partie continue son avis sur les personnalités politi- çois Hollande. Les sondés décla- et du « rôle social de la médecine » ; un autre évoque « le lien affectif » qui le la centrale de Tchernobyl, est 18 h 15, France-Inter ques qui sont en train de parler raient en chœur sur Internet qu’ils lie à ses patients, et sans lequel son métier n’aurait pas de sens. Paule toujours contaminée. On ne peut Albert Algoud reçoit aujourd’hui devant les caméras. En avant, ne faisaient guère confiance sur Zajdermann a choisi de montrer le médecin idéal. Son film constitue un bon s’y rendre que muni d’un les Rita Mitsouko. donc, pour les émissions politi- tous ces sujets aux personnalités contrepoint pour le débat qui suit. – S. Ke. laissez-passer. La population a été f Figures de poésie ques au temps d’Arthur et d’Ardis- politiques qui s’adressaient à eux à « Médecin de famille, des maux pour le dire », vendredi 18 janvier, 20 h 45, très vite évacuée, au lendemain de 20 h 00, France-Musiques son ! C’était hier soir, sur France 3, cet instant précis… Lesdits politi- France 5. Redif. samedi 19, 11 h 10, lundi 21, 16 h 05, et jeudi 24, 14 h 10. la catastrophe du 26 avril 1986. Avec un cycle de sept concerts et en prime time s’il vous plaît, la ques en avaient vu d’autres, et ne Depuis, la zone est surveillée sur gratuits, Radio France témoignera première du genre. François Hol- cillaient pas. un rayon de trente kilomètres. les 18, 19 et 20 janvier, «dela lande et Michèle Alliot-Marie Ils ne se trompaient pas dans les NE PAS MANQUER f La Dette Dans cet espace délimité par des fécondité à travers les âges du représentaient les candidats proba- prénoms de leurs interpellateurs. 20 h 45, Arte fils de fer barbelés – et qui inclut la mariage de la musique et de la bles. Robert Hue et Alain Madelin Comme dans les jeux télévisés, en f Les Grands Stratèges Erik Orsenna se livre à un double centrale nucléaire, la ville, poésie ». Ouverture ce soir avec un étaient les candidats certains. Non effet, on désignait les gens par et leurs chefs-d’œuvre jeu pour conter deux histoires qui quelques villages –, plusieurs programme consacré au Polonais moins certains, mais moins impor- leur prénom. A quand la récipro- 14 h 10, France 5 se mêlent. Celle d’un préfet (André milliers de personnes continuent Witold Lutoslawski, par le tants, Bruno Mégret et Corinne que ? Le jour où n’importe qui, de Ce documentaire permet de mieux Dussollier, parfait) qui accomplit de vivre. Nikolaus Geyrhalter a Philharmonique de Radio-France Lepage n’avaient droit à rester n’importe où, dira « Est-ce que Jac- comprendre comment six grands son devoir en veillant au bon voulu savoir comment. Sont-ils au dirigé par Myung-Whun Chung, qu’un moment. Les bureaux régio- ques pense que… » ou bien «Jevou- stratèges ont remporté des déroulement de la soixantième courant des risques ? Quelles sont en direct de la Maison de la radio naux de France 3 fournissaient les drais demander à Lionel… » ? batailles (terrestres ou navales) commémoration de la bataille du les mesures de sécurité ? Les à Paris. « vrais gens » qui interpellaient les Leurs conseillers en image – autre restées célèbres, de Nelson à Chemin des Dames. Celle aussi contrôles ? f Jazz-Club politiques. France Info organisait profession emblématique de Trafalgar (1805) au général d’un ancien combattant qui f Luc Bondy, le voleur d’âmes 22 h 45, France-Musiques le sondage en direct. notre époque, avec celle d’anima- MacArthur lors du débarquement accomplit son devoir en rappelant 23 h 15, Arte En direct du Sunset, rue des Le sujet était l’insécurité, à la teur de télé – ont sûrement envisa- d’Inchon en Corée (1950) en le souvenir, longtemps escamoté, Un portrait du metteur en scène Lombards à Paris. Mark Turner fois celle due aux malfrats et celle gé cette éventualité. passant par Napoléon à Austerlitz de ses milliers de camarades par le réalisateur Mathias (saxophone), Jeff Ballard (batterie) ou Joukov à Stalingrad. africains « tombés » là, en 1917, Haentjes. et Larry Grenadier (contrebasse). LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002/37 radio-télévision JEUDI 17 JANVIER TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 FRANCE 5 / ARTE M6 CANAL+

13.55 14.45 15.00 16.00 16.30 17.35 17.50 16.05 17.05 17.35 13.35 17.00 f Les Feux de l’amour Ma vie de Un cas pour deux Commissaire MNK A toi l’actu@ C’est pas Planète insolite Fenêtre sur Il n’est jamais trop tard pour aimer Télé- Les Nouvelles Brèves de comptoir En 16.50 16.55 18.15 18.20 18.05 19.00 15.15 16.05 18.40 18.45 star Téléfilm. Steven Robman. Avec Jennifer Lea Sommer Un livre Des chiffres sorcier ! Un livre, un jour Ques- 100 % question C dans l’air Voya- film. R. Heisig Destins croisés M6 clair jusqu'à 20.44 Tom et Jerry Dieu, Love Hewitt (EU, 2000). 16.30 Alerte à Mali- et des lettres 17.30 Pyramide 18.05 Friends tions pour un champion 18.45 La Santé ges, voyages L’Australie du Sud 19.45 Arte Music 17.30 Le Pire du Morning 17.55 Largo le Diable et Bob Série 19.10 Le Journal 19.25 + bu Série 17.25 Melrose Place Série 18.15 Exclu- 19.00 On a tout essayé 19.50 Un gars, une d’abord 18.50 19-20 de l’info, Météo, Tout le info, Météo 20.15 La Vie en feuilleton Winch 18.55 The Sentinel 19.54 6 Minutes de cinéma, + de sport 19.50 Le Zapping 19.55 20.05 20.40 sif 18.55 Le Bigdil 20.00 Journal, Météo. fille 20.00 Journal 20.30 Elections 2002. sport 20.25 C’est mon choix... ce soir. Secours en montagne [4/6]. Malcolm Caméra Café. Les Guignols de l’info 20.05 Burger Quiz Jeu.

20.55 F M Série. José Pin- 21.00 E  Présenté par 20.55 F, ’  a 20.45 I S a Film. Ang Lee. Avec 20.50 C Film. Hardy Martins. 20.45 E K aa Film. heiro. Avec Alain Delon, Mathilda May, Françoise Joly. Couple, mode d’emploi ; L’Affai- Film. Clint Eastwood. Avec Clint Eastwood, Sigourney Weaver, Kevin Kline, Joan Allen Avec Hardy Martins, Regula Grauwiller, Hei- Arnaud Desplechin. Avec Summer Phoenix, Cédric Chevalme [3/3] (Fr., 2001) ? 7525388 re Bayer ; P-S : L’envers de la gloire. 7031949 Freddie Jones, David Huffman (Etats-Unis, (Etats-Unis, 1998, v.o.) & 231727 ner Lauterbach (All., 1998) % 986291 Ian Holm, Fabrice Desplechin, Frances Bar- Un commissaire de police qui enquête De plus en plus de couples traversent 1982) & 8296036 La lente désagrégation d’une famille Un trésor d’une inestimable valeur, ber, Ian Bartholomew (France - Grande-Breta- sur la Mafia subit des pressions de la des périodes de crise, sans savoir com- Un ancien pilote de chasse traumatisé de la banlieue américaine dans les caché par les nazis avant d’être déro- gne, 2000) & 948630 part du milieu pour abandonner la par- ment gérer ces moments difficiles ; En est envoyé en Union soviétique pour années 1970. Une volonté de descrip- bé par les Russes, est sur le point Le récit d’une ascension sociale et tie. Une adaptation des romans de Jean- août 2001, Bayer retire brutalement voler un avion. Un film fait de la main tion sociologique au service d’un dra- d’être découvert par une jeune aventu- d’une émancipation par le théâtre. Claude Izzo, dont le premier épisode a du marché un médicament anti-cho- gauche, amusant mais lourdaud. me peu subtil. rière. Mais elle est épiée par un hom- Une exaltation des vertus libératrices battu des records d’audience. lestérol, la Cérivastatine. 23.00 Météo, Soir 3 me mystérieux. de l’art. 22.40 R  23.10 C,    23.30 P   22.40 T 22.30 L J  ’ - 23.05 F 2, R- Téléfilm. James ’ L’ami améri- inquisition au nom du dogme S  Keach. Avec Jane Seymour, James Farentino, Que penser de l’Amérique ? Avec cain : l’Amérique contre de Gaulle. Documen- 22.40 Profession inquisiteur Documentaire. Film. Wes Craven. Avec Michael Film. Geoff Murphy. Avec Christophe Robert Desiderio (EU, 2000) % 5897814 Philippe Djian ; André Glucksmann ; Stépha- taire. Patrick Jeudy. 69678 Jörg Röttger (Allemagne, 2001). 9456366 Murphy, Peter Berg (EU, 1989) ? 3820982 Lambert, Aidan Rea, David Roberson (Etats- Soupçonnée de l’assassinat de son ne Denis. L’Egyptomanie. Avec Christiane De Gaulle et les Etats-Unis : une rela- 23.35 Thema : Chasseurs de sorcières Docu- La création d’un monstre original Unis - Luxembourg, 1999, v.o.) % 3753659 mari, une femme mène son enquête... Desroches-Noblecourt ; R. Caratini. 4818807 tion ambiguë. mentaire. Wilfried Hauke (All., 2001) mais un scénario convenu. Une suite au film de Stuart Gordon.

0.20 Les Coulisses de l’économie 1.10 Exclu- 0.45 Journal de la nuit, Météo. 1.15 Nikita A 0.30 Patinage artistique Championnat d’Eu- 0.20 Thema : L’Inquisition, et maintenant ? 0.40 Ça me révolte ! Spécial enfants. Portés 0.40 L’homme qui rit aaFilm. Sergio Cor- sif 1.45 Le Droit de savoir Minceur et obési- la loupe % 1.50 Y a un début à tout Magazine rope. Programme libre messieurs. En différé. Documentaire. Wilfried Köpke (All., 2001) disparus ; Fugues : arnaques et fausses bucci. Avec Jean Sorel (It., v.o., 1965) ? 2.20 té : arnaques, révoltes et vérités. 2.50 Repor- 3.25 Les Egouts d’une grande ville Documen- 1.25 Espace francophone Ecrans francopho- 0.50 Thema : La Chasse aux sorcières a Film. enquêtes ; Jeux mortels entre adolescents ; Hockey NHL Dallas Stars - Detroit Red Wings. tages Bateau, boulot, dodo. 3.15 Enquêtes à taire 3.55 24 heures d’info, Météo 4.15 Les nes. Magazine 1.50 Ombre et lumière Invité : Otakar Vavrk (1969, N., v.o.). 18701741 2.35 etc. 2.30 Fréquenstar Magazine 3.20 Jazz 6 4.25 Loft et love à New York Téléfilm. David l’italienne 4.10 Histoires naturelles (30 min). Animaux et leurs hommes (50 min). Jean-Marie Colombani, directeur du Monde. Court-circuit Chicken Kiev (2000, 25 min). Magazine 4.20 M6 Music (150 min). Snedeker (EU, 1999) & (45 min). CÂBLE ET SATELLITE RADIO FRANCE-CULTURE FILMS MAGAZINES 19.00 Pilot Guides. Bolivie. Voyage DANSE 15.25 Jugé coupable aaClint Eastwood (Etats-Unis, 15.55 Rock Press Club. Le punk. Canal Jimmy 19.00 Le Grand Jeu, URSS/EU. [2/6]. 1938-1945 : La grande 19.10 Rosa. Chorégraphie d’Anne Teresa de Keersmaeker 19.30 Cas d’école. Après l’école à la Goutte 1999, v.m., 125 min) & CineCinemas 1 17.00 Les Lumières du music-hall. Alain Barrière. alliance. Histoire et Jean-Luc Ducourt. Musique de Bartok. Avec Fumyo d’Or : les associations de soutien scolaire. 16.25 Le Garçon aux cheveux verts aaJoseph Losey Salvatore Adamo. Paris Première 19.15 Les Splendeurs naturelles de l’Afrique. [2/12]. Ikeda, Nordine Benchorf. Mezzo 20.30 Radiodrames. Feuilleton. (Grande-Bretagne, 1948, v.o., 80 min) & CineClassics 19.00 Explorer. Filmer l’invisible. Le Caire dévoilé. Les grandes curiosités naturelles : l’érosion. Planète MUSIQUE 21.00 Le Gai Savoir. Avec Elisabeth Lemirre. 17.45 Le Dernier de la liste aaJohn Huston. Avec Le gorille des montagnes, tournage 20.15 Hollywood Stories. Martin Scorsese. Paris Première 22.00 Journal. Kirk Douglas, Burt Lancaster (Etats-Unis, 1963, N., mouvementé. National Geographic 20.40 Le Train de la mort. La Chaîne Histoire 21.00 Schubert. La Belle Meunière. Enregistré à la salle 22.10 Multipistes. 95 min) & CineClassics 22.20 Open club. Pierre Tchernia. CineClassics 21.00 Science tous risques. Crocodiles. National Geographic Pleyel, à Paris en 1991. Avec Dietrich Fischer-Dieskau 22.30 Surpris par la nuit. 19.00 aa 23.05 21.05 Graine de violence Richard Brooks Recto Verso. Michèle Laroque. Paris Première La Grande Aventure de la presse filmée. [3/4]. (baryton), Christoph Eschenbach (piano). Mezzo FRANCE-MUSIQUES (Etats-Unis, 1955, N., v.m., 105 min). TCM 0.15 Rien à cacher. Invitée : Michèle Cotta. RTL 9 L’âge d’or : 1928-1939. TV 5 21.55 Jazz Open 1996. Avec Tim Hagans, trompette ; 20.45 La Toile d’araignée aaaVincente Minnelli DOCUMENTAIRES 21.30 Profession éco-reporter. National Geographic Javon Jackson, saxophone ténor ; Greg Osby, saxophone 20.00 Concert. Par le Chœur de Radio France (Etats-Unis, 1955, v.m., 120 min). TCM 21.50 Chamonix, un hôpital dans la montagne. Odyssée alto ; Kevin Hays, piano ; Essiet Essiet, basse ; Bill Stewart, et l’Orchestre national de France, 21.00 Mort à Venise aaaLuchino Visconti (It. - Fr., 17.00 Sur la route des Incas. [3e volet]. De la corrida 21.50 1914-1918. Les derniers témoins. La Chaîne Histoire percussions. Muzzik dir. Charles Dutoit. Œuvres de Haydn. 1971, v.o., 125 min) & Cinétoile à la Bolivie. National Geographic 22.20 Biographie. Mikhaïl Gorbatchev, un homme 22.05 Yehudi Menuhin et Viktoria Postnikova. Œuvres de 22.00 En attendant la nuit. Les 40 ans 22.35 Nos funérailles aaAbel Ferrara (Etats-Unis, 17.00 Les Mystères de l’Histoire. La guerre qui a changé le monde. La Chaîne Histoire Brahms, Mozart. Mezzo des Percussions de Strasbourg. 1996, 100 min) ? RTL 9 secrète russe. La Chaîne Histoire 22.20 Etienne Daho. Tant pis pour l’Idaho. Canal Jimmy 22.55 Brahms. Symphonie n˚ 3. Par l’Orchestre 23.00 Jazz, suivez le thème. [4/4]. 22.45 La Proie aaRobert Siodmak (Etats-Unis, 1948, 17.10 Jacques Lacarrière, l’Ulysse des temps modernes. 23.20 Mémoire de l’Europe. [8/10]. Economie. Histoire philharmonique de Berlin, dir. H. von Karajan. Mezzo ème RADIO CLASSIQUE N., v.o., 95 min). 13 Rue [1/4]. Chemin faisant. Histoire 0.00 Canada, l’esprit de l’ours. Voyage TÉLÉFILMS 22.45 The Verdict aaDon Siegel (Etats-Unis, 1946, 18.00 Les Tamarins à crinière de lion. National Geographic SPORTS EN DIRECT 20.00 Les Rendez-Vous du soir. Œuvres N., v.o., 90 min). TCM 18.00 La Guerre en couleurs. La bataille 20.55 Les Bois transparents. Pierre Sullice. TMC de Biber, Schickhardt, Bach. 22.55 Hôtel terminus : Klaus Barbie, sa vie, son d’Arnhem. La Chaîne Histoire 14.15 Biathlon. Coupe du monde. Relais 4x7,5 km 22.10 Faisons un rêve. Jean-Michel Ribes. Festival 20.40 Grands moments du Festival de temps aaaMarcel Ophuls (1988, 135 min). Planète 18.25 L’Amérique des années 1950. [1/7]. Entre craintes dames. Eurosport SÉRIES Verbier 2001. Œuvres de Mozart, Debussy, 23.05 Rocco et ses frères aaaLuchino Visconti et rêves. Planète 19.30 Patinage artistique. Championnat d’Europe. Milhaud, Britten, Janacek, Rachmaninov. (Italie, 1960, N., v.o., 175 min) & Cinétoile 18.30 Des grenouilles fragiles. National Geographic Programme libre messieurs. Eurosport 19.50 La Voix du silence. Parole de femme. 13ème Rue 22.20 Les Rendez-Vous du soir (suite). 0.15 Quand se lève la lune aaJohn Ford (Irlande, 19.00 Biographie. Sir Isaac Newton, 20.30 Basket-ball. Euroligue masculine (11e journée, 22.25 The Practice. Les mains sales. Série Club Œuvres de Gade, Schubert, Schumann. 1957, N., v.o., 85 min). TCM la gravité du génie. La Chaîne Histoire Groupe C) : Pau-Orthez - Real Madrid. Pathé Sport 0.05 Le Caméléon. Bazooka Jarod (v.o.) & Série Club 0.00 Les Nuits de Radio Classique. VENDREDI 18 JANVIER TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 FRANCE 5 / ARTE M6 CANAL+

12.05 Attention à la marche ! 12.50 A vrai 13.00 Journal, Météo, Point route13.55 Der- 12.00 Le 12-14 de l’info 13.55 C’est mon choix 12.05 Midi les zouzous ! 12.50 La Folie des 12.35 La Petite Maison dans la prairie Théâ- 14.00 Le roi danse Film. Gérard Corbiau. Avec dire 13.00 Journal, Météo 13.55 Les Feux de rick Une famille unie. Série 15.00 Un cas pour Magazine 15.00 Des héros par milliers Télé- grandeurs [2/2]. Sur Terre 13.45 Le Journal de tre. Série 13.35 Avec intention de nuire Télé- Benoît Magimel (Fr, 2000) % 15.45 Surprises l’amour 14.45 Ma vie de star Téléfilm. Steven deux Le secret d’Hélène. Série 16.00 Commis- film. Lamont Johnson. Avec Charlton Heston, la santé 14.10 Les Grands Stratèges et leurs film. John Patterson. Avec Tim Matheson 15.55 La Plage Film. Danny Boyle. Avec Leonar- Robman. Avec Jennifer Love Hewitt, Frances saire Lea Sommer Derrière les barreaux. Richard Thomas (EU, 1992). 16.30 MNK 17.35 chefs-d’œuvre 15.10 Satoyama, la vie dans (EU, 1993) & 15.15 Destins croisés Un prof en do DiCaprio (EU, 1999) % 17.50 Star Hunter 16.30 16.50 16.55 17.50 16.05 17.05 16.05 17.30 f Fisher [2/2] (EU, 2000). Alerte à Malibu Série Un livre Des chiffres et des A toi l’actu@ C’est pas sorcier La Tour les rizières La Route des Yungas sursis. Série M6 Music Le Pire du Question de confiance En clair jusqu'à 20.59 Le démon de midi 17.25 Melrose Place Echec lettres 17.30 Pyramide 18.05 Friends Série Eiffel. Magazine 18.15 Un livre, un jour 18.20 Les Refrains de la mémoire Les Elucubra- Morning 17.55 Largo Winch Projet arctique. 18.40 Tom et Jerry. 18.45 Dieu, le Diable et à l’agresseur 18.15 Exclusif 18.50 L’euro ça 19.00 On a tout essayé 19.50 Un gars, une Questions pour un champion 18.50 Le 19-20 tions, 1966 17.35 100 % question 18.05 C dans Série 18.55 The Sentinel Vœu de silence. Bob 19.10 Le Journal 19.20 + de cinéma, +de compte 18.55 Le Bigdil 19.50 Vivre com ça fille Dans la cuisine. Série 20.00 Journal, de l’info, Météo 20.15 Tout le sport 20.25 l’air 19.00 Tracks 19.45 Info, Météo 20.15 La Série 19.54 6 minutes, Météo 20.05 Malcolm sport 19.50 Le Zapping 19.55 Les Guignols 19.55 Météo, Journal, Météo. Météo, Point route. C’est mon choix... ce soir Magazine. Vie en feuilleton Secours en montagne [5/6]. Dîner en ville. Série 20.40 Caméra Café Série. 20.05 Burger Quiz 20.45 Encore + de cinéma.

20.50 S « S  - 20.55 M 20.55 P  20.45 L D 20.50 S 21.00 P   » Maigret et le marchand Cham- Téléfilm. Fabrice Caze- Enfant des dieux [1 et Film. John Franken- Les Sept Péchés capitaux. Magazine de vin. Série. Christian de Chalonge. Avec pionnats d’Europe. Programme libre danse. neuve. Avec André Dussollier, Damien Dor- 2/2] (épisode pilote) % L’ennemi intérieur &. heimer. Avec Ben Affleck, Gary Sinise, Charli- présenté par Julien Courbet, avec la participa- Bruno Cremer, Alexandre Brasseur, Bruno A Lausanne. En direct. Commentaires de Nel- saz, James Campbell (Fr., 2000). 526760 Série. Jonathan Glassner. Avec Richard Dean ze Theron (Etats-Unis, 2000) ? 2761505 tion de maître Didier Bergès, Isabelle Bress, Abraham-Kremer (France, 2001). 7583302 son Monfort et Annick Gailhaguet. 1074673 Un élève de l’ENA, en stage à la pré- Anderson, Michael Shanks, Amanda Tapping. Un ancien détenu est entraîné dans Pascal Sellem, Hervé Pouchol. Invitée : Corin- Maigret enquête sur l’assassinat d’un Les Français Marina Anissa et Gwen- fecture de Laon, hérite d’emblée d’un L’équipe SG-1 est de retour sur M6. un hold-up. Un honnête mais éphémè- ne Touzet. 70043760 PDG cynique, grand collectionneur dal Pezeirat reprendront-ils le titre dossier sensible, qui va le confronter à Sa mission : explorée des mondes nou- re polar. de conquêtes sans lendemain. que leur avaient ravi l’année dernière l’intransigeance de la machine admi- veaux, accessibles par la « porte des 22.40 South Park L’inqualifiable crime de hai- 22.40 Bouche à oreille Magazine. les Italiens Fusar-Poli et Margaglio ? nistrative. Sur un scénario d’Erik étoiles », pour nouer des alliances ne de Cartman. Série % 22.45 Météo 22.50 Soir 3 Orsenna. pour lutter contre les Goa’ulds. 23.10 C’  ’  22.45 N Y 911 % 23.10 O      22.15 L V  . 23.35 P % 23.05 M    Maga- Le disparu Une    Tchernobyl, un Mauvais présage Film. zine présenté par Carole Rousseau & 1836988 décision sans appel % Série. Avec Skip Sud- Magazine présenté par alibi en béton. Documentaire. Bente Milton, Un héritage empoisonné %. Série. Avec Jonathan Lynn. Avec Bruce Willis, Matthew Des témoins racontent leur change- duth, Anthony Ruivivar, Molly Price. Marc-Olivier Fogiel, avec la participation de Sabine Kemper et Jorgen Pedersen (Allema- Derek de Lint, Martin Cummins, Robbi Perry, Natasha Henstridge, Rosanna Arquet- ment de sexualité, raté ou réussi, et les Les policiers interviennent en équipe Stéphane Blakowski, Ariane Massenet, gne - Danemar, 2002). 4718876 Chong, Helen Shaver. te (Etats-Unis, 2000) % 3713031 conséquences sur leur vie amoureuse. dans le cadre d’une affaire d’enlève- Alexis Trégarot. 9109673 Deux physiciens, experts en nucléaire, Un jeune moine est retrouvé mort aux Un homme (Matthew Perry de 0.35 Les Coups d’humour Divertissement pré- ment au dénouement peu banal. l’un Russe, l’autre Allemand, mettent abords d’un château, le visage cyano- Friends) découvre que son voisin (Bru- senté par Laurent Mariotte. Invités : Bruno 0.15 Journal, Météo 0.45 Histoires courtes. en doute la véracité des informations sé et les veines éclatées. Rachel accom- ce Willis) est un tueur de la Mafia Salomone, Fabrice Blind, Delphine Sagot, Les Anna murmure. Martin Djidou &. Le Commu- fournies par l’Ukraine et les lobbies pagne une jeune femme qui vient repenti. Une situation prétexte à une Heiy, René, Les Affranchis. nicateur. Alain Gauvreau &. Otto ou des confi- occidentaux de l’industrie nucléaire d’hériter de la maison familiale han- comédie sans intérêt. tures. Jihane Chouaib %. quant à la situation à Tchernobyl. tée, un lieu cauchemardesque.

1.10 Exclusif 1.45 Très pêche La pêche du bro- 1.35 Envoyé spécial Magazine. Couple, mode 1.10 Ombre et lumière Magazine présenté 23.15 Profils - Luc Bondy Le voleur d’âmes. 1.10 M6 Music 2.30 Fréquenstar Magazine. & 0.40 23 a Film. Hans-Christian Schmid. Avec chet et de la carpe 2.35 Reportages Au feu les d’emploi. L’affaire Bayer. 3.35 Campus, le par Philippe Labro. Invité : Christian Lacroix Documentaire 0.35 Le Dessous des cartes Le 3.15 Boyzone Live by Request. 4.15 E=M6 August Diehl (ALL., 1999) & 2.15 Notre-Dame pompiers ! 3.05 Enquêtes à l’italienne L’Enig- magazine de l’écrit Que penser de l’Améri- 1.40 Toute la musique qu’ils aiment Magazi- Haut Karabakh, une seconde Arménie ? 0.50 Magazine 4.35 Festival des Vieilles Charrues de Paris Film. Jean Delannoy (Fr., 1956). 4.10 me de la locomotive volante 4.00 Musique que ? Avec Philippe Djian, André Glucksmann, ne (60 min). Tricheurs aa Film. Barbet Schroeder (Fr. - Les meilleurs moments du festival de musi- Stick. Suckerfish 4.25 Les Nouvelles Brèves de 4.25 Ça peut vous arriver (50 min). Stéphane Denis ; L’Egyptomanie (90 min). All., 1983) ? 2.20 City Dance [1/3] (25 min). que breton (60 min). comptoir Pièce de J.-M. Gourio (105 min). CÂBLE ET SATELLITE RADIO FRANCE-CULTURE FILMS D 20.35 Les Mystères de la Bible. Jérusalem, la ville sainte MUSIQUE 13.30 Emporte-moi aaLéa Pool (Fr. - Can. - Sui., 18.30 Blibliothèque Médicis. Les nouveaux racismes. et meurtrière. La Chaîne Histoire 20.35 Bach. Préludes et fugues BWV 846 et 862. de Bach. 19.30 Appel d’air. Invité : Laurent Danchin. 1999, 95 min) & Cinéstar 1 Invités : Malek Chebel, Christian Delorme, Raphaël Drai, 20.45 Sciences et technologies. Mars, des traces Avec Davitt Moroney (clavecin). Mezzo 20.30 Black and Blue. Carte blanche 14.20 Les Sorcières d’Eastwick aaGeorge Miller Pierre Péan, Philippe Richert, Pierre-André de vie. Planète 22.05 The Manhattan Transfer. Enregistré en 1986. Muzzik à Jean-Louis Chautemps. (Etats-Unis, 1987, v.o., 115 min) & CineCinemas 1 Taguieff. Public Sénat 20.50 Vers un retour des paysans. Odyssée 22.25 A Supernatural Evening with Santana. Enregistré 21.30 Cultures d’Islam. Tassadit Yacine. 14.40 Guerre et paix aaKing Vidor et Mario Soldati MAGAZINES 21.20 Les Objets de la Grande guerre. Ecrire au Pasadena Civic Auditorium, avril 2000. Canal Jimmy 22.00 Journal. (It. - EU, 1956, v.o., 205 min) & Cinétoile et témoigner. La Chaîne Histoire 22.50 Beethoven. Triple concerto et Fantaisie pour piano. 22.10 Multipistes. 16.15 Le Fou de guerre aaDino Risi (France - Italie, 13.00 Explorer. Filmer l’invisible. Le Caire dévoilé. Le 21.35 Un remède contre l’obésité. Planète Enregistré en 1995. Avec Daniel Barenboïm (piano), Itzhak 22.30 Surpris par la nuit. 1985, 105 min) & CineCinemas 1 gorille des montagnes, tournage 21.50 Seconde Guerre mondiale. Le pillage Perlman (violon), Yo-Yo Ma (violoncelle). Par l’Orchestre 0.05 Du jour au lendemain. 16.55 aaa La Prisonnière du désert John Ford mouvementé. National Geographic nazi. La Chaîne Histoire philharmonique de Berlin et le Cœur du Staatsoper, FRANCE-MUSIQUES (Etats-Unis, 1956, v.m., 115 min). TCM 14.15 Boléro. Invitée : Marina Picasso. Monte-Carlo TMC 22.00 Tsunamis. La vague tueuse. National Geographic dir. Daniel Barenboïm. Mezzo 20.45 Le Faux Coupable aaAlfred Hitchcock 16.05 Recto Verso. Invitée : Michèle Laroque. Paris Première 22.20 Jean Marais par Jean Marais. Festival 23.10 Marciac Sweet 99. Scott Hamilton. Muzzik 19.05 Le Tour d’écoute. (Etats-Unis, 1956, N., v.m., 115 min). TCM 17.00 Les Lumières du music-hall. Jean-Claude Pascal. 22.45 Biographie. Boris Eltsine, le choix TÉLÉFILMS 20.00 Concert franco-allemand. Figures 21.00 Envole-moi aaPaul Greengrass (GB, 1999, Françoise Hardy. Paris Première du peuple. La Chaîne Histoire de poésie. Par l’Orchestre philharmonique v.m., 100 min) & CineCinemas 2 19.00 Explorer. Les Meerkats américains. 22.45 Chamonix, un hôpital dans la montagne. Odyssée 20.40 Embrouilles à Poodle Springs. B. Rafelson % Festival de Radio France, dir. Myung-Whun Chung. 21.00 La Fièvre dans le sang aaElia Kazan Pharaons, voyage vers l’éternité. National Geographic 23.00 Trésors des profondeurs. National Geographic 21.05 La Confiance des chevaux. Duwayne Œuvres de Lutoslawski. (Etats-Unis, 1961, v.o., 120 min) & Cinétoile 20.05 Open club. Pierre Tchernia. CineClassics 0.25 La Guerre des cancers. [1/4]. Histoire Dunham & Disney Channel 22.30 Alla breve. Œuvre de Anastas. 22.05 Miracles for Sale aaTod Browning 20.10 La Vie des médias. Le sport au féminin. SPORTS EN DIRECT SÉRIES 22.45 Jazz-club. Donné au Sunset, à Paris. (Etats-Unis, 1939, N., v.o., 70 min) & CineClassics Invité : Claude Simonet. LCI 1.00 Les Nuits de France-Musiques. 22.40 aa 21.25 14.15 19.55 La Haine Mathieu Kassovitz (France, 1995, Rock Press Club. Les chroniqueurs de rap. Canal Jimmy Biathlon. Coupe du monde. 10 km sprint messieurs. Le Caméléon. La découverte. Série Club RADIO CLASSIQUE N., 94 min) & TPS Star 21.55 Des livres et moi. Invités : Ismaël Kadaré ; Albert A Ruhpolding (Allemagne). Eurosport 20.20 Friends. Celui qui se la jouait grave & RTL 9 23.00 Le Voleur aaLouis Malle (France, 1966, Cossery. Paris Première 20.00 Patinage artistique. Championnats d’Europe. 22.50 Michael Hayes. Affaires de drogue TMC 18.30 Classique affaires soir. 120 min) & Cinétoile DOCUMENTAIRES Programme libre danse. A Lausanne (Suisse). Eurosport 0.00 Friends. Celui qui voyait la robe de mariée 20.00 Les Rendez-Vous du soir. Œuvres 23.55 L’Ami américain aaWim Wenders 22.30 Boxe. Championnats de France. Pathé Sport (v.o.) & Canal Jimmy de Weber, Schubert. (Allemagne, 1977, v.o., 120 min) & Cinéfaz 17.50 Guerres bactériologiques. [1/2]. Planète DANSE 0.05 Le Caméléon. Ranger Jarod (v.o.) & Série Club 20.40 Les Fils de Bach. Œuvres de W.F. Bach, 0.15 Votez McKay a Michael Ritchie (Etats-Unis, 1971, 18.00 Retour à la vie sauvage. Natinal Geographic 0.20 Ally McBeal. L’esprit de Noël (v.o.) & Téva J.C.F. Bach, C.P.E. Bach, J.C. Bach, Haydn. v.m., 110 min) % TCM 18.00 Histoire du XXe siècle. Thomas Edison 21.00 La Belle au bois dormant. Chorégraphie de Mats Ek. 0.20 That 70’s Show. Une soirée inoubliable 22.40 Les Rendez-Vous du soir (suite). 0.35 Emporte-moi aaLéa Pool et le cinéma. La Chaîne Histoire Musique de Tchaïkovski. Par le ballet Cullberg. Avec (v.o.) & Canal Jimmy Œuvres de Franck, Lekeu, Magnard. (France - Canada - Suisse, 1999, 95 min) & TPS Star 20.15 C’est ma planète. Vivre dans les glaces. [2/6]. Planète Vanessa de Lignières, Gamal Gouda (Carabosse). Mezzo 0.45 Hippies. Hippies dingues (v.o.). % Canal Jimmy 0.00 Les Nuits de radio Classique.

Les codes du CSA & Tous publics % Accord parental souhaitable ? Accord parental indispensable ou interdit aux moins de 12 ans ! Public adulte. Interdit aux moins de 16 ans # Interdit aux moins de 18 ans. Les cotes des films a On peut voir aaA ne pas manquer aaaChef-d’œuvre ou classique. Les symboles spéciaux de Canal + DD Dernière diffusion d Sous-titrage spécial pour les sourds et malentendants. 38/LE MONDE/VENDREDI 18 JANVIER 2002

21 bis, rue Claude-Bernard, 75242 Paris Cedex 05 ; Tél. : 01-42-17-20-00 ; télécopieur : 01-42-17-21-21 telex : 202 806F ; tél. : relations avec abonnés : 01-42-17-32-90 ; e-mail : http://WWW.LEMONDE.FR

  CARNET DE ROUTE Un beau jeudi Une faune rare victime des incendies de forêts en Australie ON AURA beau dire, le genre un incertain polder du côté d’Ivry- « people » – la vie des gens en jar- port, si la Seine n’y est pas, cette gon journalistique –, cela a du gueuse toute à ses débordements. bon. Et les jeudis matin sont Elle y est comme chez elle, la SYDNEY flammes. «Lors fameux pour cela. Il suffit de s’ins- vache, tuba, palmes, gloup, gloup, de notre correspondant des incendies, taller dans un fauteuil club, genre il n’y a plus de chroniqueur à Une fourmi avance rapidement sur le sol noir beaucoup d’ani- salle d’attente du doc. De prendre l’adresse demandée. comme du charbon. Des cacatoès blancs à crê- maux sont pris de son gobelet de café. Et de guetter L’Express, ensuite. Pour une te jaune volent de branche en branche en pous- panique, souligne l’arrivée de la marée du jour par la « une » surmédicalisée et très sant leur cri strident. La plupart des arbres ont Katrina Gray. Le malle express. sociétale. La photo de Françoise les couleurs de l’automne. Les feuilles marron long des routes, Et une ration d’hebdos, une ! Dolto et cette manchette : « Les sont toutes sèches, et les troncs d’un joli oran- AUSTRALIE vous voyez ainsi de Les « une », justement, parlons- nouveaux Dolto, ces psy qui peu- ge pâle. On se croirait presque au cœur de l’été nombreux kangou- Sydney en. Ce matin, précisément. Il se vent aider nos enfants ». A droite, indien. Un paradoxe dans cette Australie en rous et des opos- trouve qu’avec un peu de chance, un appel, à l’aide manifestement pleine trêve estivale, où la végétation est nor- sums qui ont été à la loterie très alléatoire de la jus- : « Médecins, quatorze questions malement d’un vert profond. Royal national park écrasés par des voi- tice distributive, chaque semaine, pour comprendre leur colère ». Et Le feu est passé par là. Le Royal National Tasmanie tures lors des feux. même heure, même endroit, nous enfin, dans un coin, en haut, sur Park, au sud de Sydney, n’a pas été épargné par OCÉAN INDIEN Nous demandons recevons trois hebdos français. Ni fond de photo rose Elizabeth, cet- les immenses incendies qui ont encerclé l’an- aux automobilistes plus, et parfois ni moins. Trois te ferme et alléchante invite : cienne cité olympique durant les fêtes de fin de redoubler de hebdos donc. L’Obs, L’Express et « Osez la Queen attitude ». Et d’année. Le deuxième plus ancien parc naturel vigilance, car la faune est actuellement très Match, certains raccourcis dans c’est quoi la Queen attitude ? au monde, créé en 1879 (Yellowstone, à l’ouest nerveuse. » leur appellation par affection cou- C’est très tendance : tout faire des Etats-Unis, a été fondé sept ans plus tôt), a Le pire semble toutefois avoir été évité : 40 % tumière. comme elle, sauf régner. Les par- été la proie des flammes pendant plus d’une de la réserve naturelle ont échappé aux incen- Donc ces fameuses « une ». Et fums de la reine, les biscuits, les semaine. dies. Des milliers d’oiseaux se sont réfugiés celle du Nouvel Observateur tout fournisseurs, les thés. Bon, d’ac- Les feux, allumés sans doute par des pyroma- dans les zones épargnées. « Des gens nous appe- d’abord. Parfaitement engagean- cord, va y avoir du boulot, mais nes, se sont déclenchés le jour de Noël. Les pre- laient sans cesse pour dire que des espèces qu’ils te, cette semaine. Au centre, en en route pour la Queen attitude. mières heures ont été les plus terribles. L’incen- n’avaient jusqu’alors jamais vues s’étaient abri- photo sous son bureau, un pau- Paris Match, enfin. Rien à dire die, étalé sur un front de 30 kilomètres, avan- tées dans leur jardin », se rappelle Wayne Rey- vre hère de cadre, mi-assis, sur la « une ». Du tout-venant, la çait si rapidement que les pompiers estimaient nolds. « De nombreux animaux ont survécu en se mi-couché, en bras de chemise, fiancée perchiste d’Albert de n’avoir aucune chance de sauver une partie de glissant dans des crevasses ou en s’enfouissant façon Jean-Marie-Messier-revisi- Monaco, saute ma mie. Blonde, cette réserve naturelle, déjà brûlée à 98 % en sous terre », ajoute Katrina Gray. Le manteau té-Diogène, et méditant la man- américaine, Alicia au pays du 1994. L’impact sur la faune promettait d’être Au secours des wallabies de fumée dégagé par les feux n’était également chette de l’hebdomadaire : rocher. Mais c’est à l’intérieur que désastreux. « Le Parc royal est, malgré sa petite pas aussi épais qu’en 1994, ce qui a permis aux « Stress, harcèlement, surmena- cela se passe, cette semaine. Un taille de 15 000 hectares, un des endroits au mon- épargné par les flammes, qui avaient dévoré oiseaux de ne pas étouffer en vol. ge.... La déprime au travail ». En nouveau reportage sur Jean- de ayant la plus riche biodiversité, vante Katrina toute la végétation environnante. La violence Près du village de Heathcote, où plusieurs haut, en bandeau, un exclusif : Marie Messier, le Français Univer- Gray, l’un des six gardes-forestiers de la réserve des incendies et leur longévité ont empêché les résidences ont été détruites, l’expert en ornitho- « Le livre qui fait peur à Chirac ». sal. On se souvient encore d’un naturelle. Ce sont 43 espèces de mammifères, volontaires de venir au secours de nombreux logie de la réserve a observé le retour de nom- A gauche, enfin, un photomonta- précédent facheux, la photo qui 241 sortes d’oiseaux, 30 familles de reptiles et une animaux. « Il a été impossible de pénétrer dans breux oiseaux. « Beaucoup d’espèces endémi- ge virtuel, plutôt drôle d’ailleurs, tue, le patron à la chaussette vingtaine d’amphibiens différents qui vivent dans les zones dévastées durant près de trois semaines, ques ont la faculté d’accroître leur rythme de genre un quatre barré de La Médu- trouée mollement allongé sur un cette zone. » Des milliers ? des millions ? Person- et nous pensons que la quasi-totalité des animaux reproduction après une crise majeure telle se ramant sous le génie de la Bas- lit , façon Cosette à Hollywood. ne ne peut dire le nombre d’animaux qui ont blessés pendant les incendies sont morts ou ont qu’une épidémie ou un incendie, analyse Wayne tille et sous le titre : « Pourquoi la Là, rien de tel. Tout n’est que luxe, péri lors des incendies. Mais le chiffre est de été dévorés par des prédateurs avant notre arri- Reynolds. Les wallabies femelles sont ainsi capa- Seine menace Paris ». efficacité, patinage et félicité. toute manière astronomique. De nombreuses vée », souligne Wayne Reynolds, le responsable bles de garder un fœtus “en réserve” alors qu’el- La joie sur tous les fronts, d’évi- Et il y a un chapitre suave intitu- espèces ont toutefois réussi à s’enfuir à temps. du service de sauvetage et d’information de la les portent déjà un petit dans leur poche ventra- dence. Mais bref, avant que de lé « Réponse aux rumeurs ». Un opossum est recueilli le long d’une route faune et de la flore (Wires). Son association, le. » Les feux ont également libéré des millions plonger de désespoir sous notre Qu’on se le dise, et J2M le dit. Il par un policier. Le marsupial a eu de la chance qui compte 1 800 membres dans l’Etat de Nou- de graines retenues dans les arbres, créant une bureau ou de nous plonger dans n’a ni Airbus privé. Ni duplex pri- de survivre. Cette espèce – qui se déplace lente- velle-Galles du Sud, n’a trouvé dans le parc source de nourriture importante pour les insec- le livre qui fait peur, admettons vatif. Ni photographe attitré. Ni ment – ainsi que les reptiles sont généralement qu’une petite douzaine d’animaux ayant besoin tes, qui se trouvent au début de la chaîne ali- que cela fonctionne parfaitement. collections de tableaux à la cave. parmi les premières victimes des feux dans le de soins. mentaire. Les premiers brins d’herbe ont déjà L’eau monte. L’eau pourrait mon- Ni Ferrari au garage. Ni Sophie bush. Les koalas sont aussi très vulnérables. Un jeune wallaby âgé de 16 mois retrouve la commencé à percer le sol recouvert de cendres ter. Vite, vite, allons voir dans Marceau. Ni aucune autre, pour Cette année, les sauveteurs ont retrouvé plu- liberté, après avoir été guéri par un vétérinaire. noires. La vie reprend au Royal National Park. notre quartier, dans notre ville, maîtresse. Beau jeudi, non ? sieurs de ces animaux emblématiques de l’Aus- Il s’était blessé à la tête en se cognant probable- tralie réfugiés sur un arbre miraculeusement ment à un arbre en tentant d’échapper aux Frédéric Therin

CONTACTS IL Y A 50 ANS, DANS 0123 EN LIGNE SUR lemonde.fr f ABONNEMENTS Site éducation : http://educ.lemonde.fr a Les Par téléphone : 01-42-17-32-90 Marché de l’immobilier : internautes Sur Internet : http://abo.lemonde.fr http://immo.lemonde.fr « Britannicus » à la Comédie-Française f TÉLÉMATIQUE argentins Par courrier : bulletin d’abonnement p. 20 3615 lemonde DÈS SON ENTRÉE, Jean Marais prestance est indéniable. Il a s’ils avaient à arroser le parquet, a sont invités f DOCUMENTATION est sourcilleux ; sa mâchoire cris- besoin de poncer les rugosités, et eu l’idée de figer Agrippine et par le journal Changement d’adresse et suspension : Sur Internet : pée, ses dents verrouillées, ont pei- de monter les échelons du person- Néron à 7 mètres l’un de l’autre. Clarin àse 0-825-022-021 (0,15 euro TTC/min) http://archives.lemonde.fr ne à lâcher les mots. Il n’a pas une nage, au lieu de renverser l’échelle Au lieu de chuchoter ses crimes à prononcer f INTERNET f COLLECTION tête romaine, mais asiate. Une tête d’un coup d’épaule en arrivant. l’oreille du fils, la mère les livre aux sur l’avenir Site d’information : www.lemonde.fr Le Monde sur CD-ROM : de Hun. C’est Attila, déjà chargé de Marie Bell est une magnifique courants d’air des tentures. C’est la de leur pays. Lemonde.fr se fait l’écho de Site finances : 01-44-88-46-60 massacres. C’est Boris Godounov Agrippine. Au début, dans la nuit, fin de cette scène que Jean Marais leurs réactions, souvent exaspérées. http://finances.lemonde.fr Le Monde sur microfilms ou Ivan le Terrible. Il ne manque son beau visage anxieux, sa sil- a le mieux manquée ; il n’a pas pu a L’agence VU a quinze ans. Retrouvez Site nouvelles technologies : 03-88-71-42-30 http ://interactif.lemonde.fr f LE MONDE 2 certes pas d’intelligence, il a tra- houette impériale, nous frappent descendre du féroce au câlin. La dis- sur le site un portfolio de photos choisies Guide culturel : http://aden.lemonde.fr Abonnements : 01-42-17-32-90 vaillé les vers un à un ; il les casse de respect. J’ai moins aimé la gran- tance, là aussi, était trop grande. par Christian Caujolle, son directeur. Marché de l’emploi : « Histoires d’euros » actuellement avec ses dents comme des noix, et de scène. Mais quoi ! Jean Marais, a Les archives du Monde depuis 1987 sont http://emploi.lemonde.fr disponible. en crache l’amande. Mais il n’a pas qui fait faire des « huit » à ses per- Robert Kemp accessibles sur son site. 700 000 articles à établi le dessin général du rôle. Sa sonnages constamment, comme (18 janvier 1952.) 2 ¤ l’unité (10 pour 10 ¤). a Tirage du Monde daté jeudi 17 janvier 2002 : 532 329 exemplaires. 1-3 VENDREDI 18 JANVIER 2002

FEMMES DE PASSION MONDIALISATION EDITION Nicole Avril Deux bilans contrastés de la La bataille et Dora Maar, politique économique de Lionel du prix Dominique Rolin, Jospin, un abécédaire pour se unique du livre Françoise d’Eaubonne, retrouver dans le village DOMINIQUE ET page IX Séverine... NICOLAS MOREL DAVID PEACE planétaire… JEAN-TOUSSAINT DESANTI pages II et III page IV page V page VI page VI

en 1985 – carnage auquel Bambara té, dont le charisme aurait renversé autre personne. Cette métamorpho- consacra, elle-même, un film intitulé les obstacles, la romancière a imagi- se, la romancière la lie implicite- The Bombing of Aussage Avenue –, né une femme dont les premières ment à l’écriture : tout le long du Wideman le faisait de manière obli- plaintes seront, de son propre aveu, livre, Zala remplit de ses observa- que, extrêmement stylisée. Rien de « mollassonnes ». Une femme qui, tions des cahiers d’écolier. Et c’est tel chez Bambara où le titre lui- soumise au détecteur de menson- par son écriture à elle, magistrale de même, Ce cadavre n’est pas mon ges, suppute que le policier chargé souplesse et de force, de musicalité, enfant, proclame d’emblée que le de l’interrogatoire pourrait lui dire : de cette polyphonie mouvante qui réel sera pris en compte pour ce qu’il « N’est-il pas vrai que (…) vous n’avez porte les accents du Sud, que Toni est : un lieu complexe, sombre et glis- jamais été capable de vous affirmer et Cade Bambara parvient à restituer de vous imposer (…) ? » le combat contre le mal et contre la A mesure que le texte servitude. Pleine de souffle, synco- Raphaëlle Rérolle avance, la douleur de pée, savoureuse sans jamais tomber Zala va prendre forme dans l’exotisme, cette écriture fait sant, comme le sont les batailles que et elle-même avec. Autour d’une entendre une voix dont le souffle le temps n’a pas tout à fait décan- absence, d’un creux, l’auteur fait naî- prétend traduire « la vraie vie » par tées. Armée de courage et d’une tre une conscience. Zala, qui mani- le biais de la fiction. Une voix défini- énergie sans pareille, la romancière festait d’abord un « désir tout-puis- tivement éteinte, dans la « vraie a exploré ce passé tiède encore et sant de ne pas savoir », Zala, qui cou- vie », mais toujours bien vivante incomplètement résolu. Menant sa rait dans toute la ville avec les che- dans la fiction. propre enquête dans Atlanta, ville veux en bataille et les dents pas bros- où elle vécut longtemps, collectant sées, Zala, la presque-folle, finit par CE CADAVRE N’EST des indices, des témoignages, s’éveiller progressivement. Si bien PAS MON ENFANT l’auteur a tenté d’empoigner le fait qu’au moment de retrouver son gar- Those Bones Are Not my Child, divers tentaculaire qui traumatisa çon, retenu dans une abominable de Toni Cade Bambara. « la Mecque noire du Sud », dès la captivité pendant un an, elle ne le Traduit de l’anglais (Etats-Unis) toute fin des années 1970. reconnaît pas. Bien sûr, il a changé, par Anne Wicke, C’est en juillet 1979, très exacte- bien sûr, il a souffert le martyre, éd. Christian Bourgois, ment, que s’ouvrit la longue liste des mais elle aussi. Elle est devenue une 828 p., 27 ¤. disparitions, enlèvements et meur- b tres d’enfants qui devaient ébranler la communauté noire de la ville, sa extrait municipalité, noire elle aussi, et « Zala entra dans la chambre à reculons et alla immédiatement à la com- au-delà, le pays tout entier. A travers mode. Du coin du plateau, elle repoussa le réveil jusqu’au miroir. Dans ce malheur général et celui d’une le miroir, elle vit le pied du lit. L’éléphant de peluche de Kenti lové dans famille particulière, les Spencer, les plis du couvre-lit, et l’épée laser du Darth Vader de Kofi posée sur le l’écrivain remonte les mécanismes damier. Elle vit aussi les pieds jaunâtres, et les tibias noirs et brillants subtils du deuil et de la lutte, de la comme du métal. Il y avait une petite boule de bardane sur son pyjama lente et difficile prise de conscience chiffonné aux genoux. communautaire et politique. Impli- “Ce n’est pas mon garçon”, leur avait-elle dit. Elle avait répété la phrase cation du Ku Klux Klan ? D’un désé- CARLTON JONES des mois plus tôt, dans le baraquement de tôle ondulée, à Atlanta. “Ce quilibré ? D’une secte ? Toutes les cadavre n’est pas mon enfant.” Chassant les mots de Spence de son pistes sont explorées le long de ce oreille, elle leur avait dit qu’il était inutile de tenter de faire passer ce pau- parcours qui exige parfois du lecteur vre garçon abîmé pour leur fils. Mais Spence ne cessait de lui parler pour une certaine obstination, vu l’énor- la convaincre, il lui disait de bien regarder, de se concentrer ». (p. 637) mité des hypothèses de travail et leur enchevêtrement. L’auteur ne se situe pas dans une perspective policière, au sens classi- que du terme, qui organiserait les Au creux faits de manière à dévoiler progressi- vement des indices que son lecteur transformerait en solutions. «Y a pas de pays de conte de fées, nulle part », dit un vieux « Bibleux », au cours d’un débat public. Nous voilà plongés dans l’épaisseur des faits en même temps que les protagonistes, livrés au magma des angoisses, des de l’absence supputations, des recoupements qui, parfois, se contredisent. Entre- lave coulant le long d’un cratère. lacs de chemins qui se croisent et de En 1979 à Atlanta s’ouvre C’est en réunissant des liasses de routes qui ne mènent nulle part, la feuilles empilées dans des cartons, là carte consacrée au « parcours du une longue liste où les avait confinées la maladie de tueur », en début de livre, donne une leur auteur (morte d’un cancer en assez bonne idée de la façon dont se de disparitions, 1995, à l’âge de 56 ans), que Toni développe le texte. Qu’il s’agisse du Morrison a reconstitué le livre. Mille temps (les têtes de chapitre fournis- n soir d’été, Sonny d’enlèvements huit cents pages, rien de moins, sur sent des indications de dates, mais le Spencer n’est pas rentré à la maison. et de meurtres d’enfants lesquelles Morrison a travaillé près texte fait entrer de grandes tranches USonny, l’adolescent sombre et d’un an, pour donner à l’ensemble de passé dans le présent, presque rageur, le fils aîné, celui qui dormait un format « plus humain », comme sans démarcation) ou de l’espace, le en haut du lit à étage, là où le mate- noirs. De ce fait divers, l’explique avec humour Anne Wicke, livre investit horizontalement toutes las forme un creux qui semble enco- la traductrice. Enseignante, auteur les dimensions du réel. Cette carte, re épouser les contours de son Toni Cade Bambara de documentaires, très impliquée pourtant, comporte aussi deux corps. C’est autour de cette absence dans la cinémathèque noire d’Atlan- vraies lignes de fuite, vers l’ouest et insupportable que l’auteur a bâti a construit un roman ta, compagne de route des féminis- vers l’est. Le tueur, comme le texte, son monumental et vibrant roman, tes, Toni Cade Bambara fait figure comme ses protagonistes, est venu lourd de tous les chagrins, mais aus- monumental – exhumé de référence pour une partie des jeu- d’un point et reparti vers un autre – si des luttes et des espoirs de la com- nes Afro-Américains, séduits par tous deux situés hors de notre vue. munauté noire américaine. En par- par Toni Morrison – lourd son double visage d’artiste et d’infati- Et là réside le très grand talent de tant d’un fait réel qui secoua l’Améri- gable militante. Par son aptitude, Toni Cade Bambara, qui réussit à fai- que, à l’orée des années 1980, Toni des chagrins, des luttes aussi, à se battre en plein milieu de re émerger ses personnages (et, sans Cade Bambara s’est lancée dans son temps. Toni Cade Bambara ne doute, à travers eux, la communau- l’évocation tortueuse et mouvemen- et des espoirs remonte pas à l’époque de l’escla- té afro-américaine) du brouillard tée d’une recherche de vérité. Avec, vage, comme Toni Morrison dans absolu – non seulement celui de derrière la forme pseudo-policière de la communauté noire Beloved (éd. Christian Bourgois, l’énigme, mais celui de la soumis- de cette enquête, le bruit sourd 1989), elle ne mythifie pas des faits sion politique, la « mise en retrait » d’une marche vers la terre promise Nobel de littérature 1993, l’œuvre historiques récents, comme John des femmes transparaissant, en fili- de la justice et de l’égalité, mêlant de posthume de Toni Cade Bambara Edgar Wideman dans L’Incendie de grane, derrière celle des Noirs. Par- manière spectaculaire la qualité litté- ressemble aux abords d’un volcan. Philadelphie (Gallimard, 1996). S’il mi eux, la très belle figure de Marza- raire et l’efficacité politique. Large- Même chaleur, même tumulte, évoquait bien l’attaque, par la la Rawl Spencer, dite Zala, 27 ans, ment exhumée grâce à la détermina- même violence et même douceur, police, de la maison où vivaient les mère du jeune Sonny disparu. Au tion de son amie Toni Morrison, Prix parfois, que celle d’une rivière de membres de la communauté Move, lieu de camper une forte personnali- II / LE MONDE / VENDREDI 18 JANVIER 2002 dossier b Les mythologies ont la peau dure. Trop souvent, on a Passions de femmes identifié les femmes amoureuses à des « femmes qui pleurent ». Dora Maar, l’absolu de l’amour Ainsi, Dora Maar, qui fut Empruntant, non sans audace, la voix de celle fut qui la compagne de Picasso pendant sept ans, le modèle et l’amante de Nicole Avril retrace l’histoire d’une passion incomparable. Et, à travers elle, révèle sous un autre jour « La femme qui pleure »

Picasso, et dont Nicole roman à la première personne, sur Maar, morte il y a à peine cinq ans, l’on admet le romanesque – la ques- voient le tableau Dora et le Minotau- MOI, DORA MAAR lequel plane toujours l’ombre et prêter des propos à Picasso, créa- tion de sa nécessité reste posée – re (1936) comme une scène d’agres- Avril retrace la soif de Nicole Avril. redoutable de Mémoires d’Hadrien, teur de génie, mort en 1973, est Nicole Avril a relevé au mieux cet sion : « Vous dites viol, violence, et Plon, 226 p., 18,50 ¤. de Marguerite Yourcenar. Encore extrêmement périlleux. Toutefois, impossible défi. vous faites mine de me défendre. Un d’absolu, loin de l’image En librairie le 25 janvier Yourcenar avait-elle choisi son si l’on excepte certains passages, Elle a surtout su éviter la vulgari- combat inégal, prétendez-vous. Vous héros dans une époque très lointai- que l’on peut trouver exagérément té, l’oubli de la singularité des artis- oubliez, messieurs, le regard de la de victime où le célèbre our beaucoup, elle n’est ne. Mais « se » parler en Dora effusifs ou mélodramatiques, si tes, la tentation de faire passer le bête. (…) N’êtes-vous pas sensibles à qu’un nom accompa- génie pour un monstre et celle qui la poésie de ce King Kong jouant tableau l’avait gnant certains tableaux se lie à lui pour une victime. Il n’y a avec sa poupée de chair ? Son de Picasso, surtout ceux dans son roman aucun règlement amour ne l’a-t-il pas créée ? (…) emprisonnée. représentantP La Femme qui pleure. de comptes faussement féministe, Avec Picasso, la petite flamme Pour ceux qui en savent un peu mais au contraire une affirmation devient incendie et les importuns en Depuis sa « révélation plus, elle fut pendant sept ans d’amour absolu et constant. C’est sont épouvantés. » (1936-1943) la compagne du pein- cet amour qui conduit Dora Maar à Nicole Avril est fascinée par clandestine », tre et photographia les différents la religion car, après Picasso, peut- Dora Maar et ce sentiment est com- états de Guernica, au fur et à mesu- on chercher quelqu’un d’autre que municatif, même s’il suscite parfois Dominique Rolin vit re de l’élaboration de cette œuvre Dieu ? D’autres l’ont fait, moins la réserve car on imagine que la monumentale, présentée au blessées par l’abandon de Picasso – romancière met trop d’elle-même sa passion pour Jim pavillon espagnol de l’Exposition ou l’ayant d’elles-mêmes quitté. dans son héroïne. Cela dit, si elle universelle de 1937, à Paris. Pour Mais elles n’avaient probablement est allée vers elle, si elle a voulu dans la sérénité. ceux qui se sont intéressés de plus ni l’élégance ni la folie de cette si rêver sur elle, c’est probablement près à Théodora Markovitch – deve- belle et si étrange personne… parce qu’elle sentait une proximi- Françoise d’Eaubonne nue, par sa volonté, Dora Maar –, Quand la narratrice commence té, une même soif d’absolu, une elle fut peintre, puis photographe, son récit, Picasso vient de mourir, même tentation de cheminer au n’a jamais trahi liée à Georges Bataille et aux sur- et elle se souvient. Elle veut conju- bord des précipices, entre réel et réalistes, elle ne se remit jamais de rer cette mort en racontant leur fiction, entre raison et folie, entre son irréductible fidélité sa rupture avec Picasso, fut inter- amour et en traçant de lui un por- maîtrise de soi et dépossession. née, soignée par Lacan, recommen- trait constamment admiratif – sans Certes, on ne peut manquer de s’in- à un mode de vie ça à peindre (mais comment pein- occulter sa cruauté quand il s’est terroger sur certaines distorsions : dre « après Picasso » quand on séparé d’elle pour la toute jeune par exemple, pourquoi Nicole « différent ». Les femmes vécut avec lui ?), devint de plus en Françoise Gilot. « Dans ces hivers Avril veut-elle que Picasso ait plus mystique et recluse dans son de guerre où nous aurons si froid envoyé à Dora, avec mission de ne de la Renaissance appartement parisien, où elle est dans les salles humides de la rue des l’ouvrir qu’après sa mort, un morte en 1997, à 89 ans. Sur cette Grands-Augustins, écrit Nicole Avril paquet contenant un anneau gravé et les précieuses femme énigmatique et attirante il au nom de Dora Maar, je le verrai à de deux initiales, P et D – mais existe un très bel album, avec l’ouvrage, en short et en chemise, impossible à porter puisque pour- ne furent jamais lequel il faut compléter la lecture répétant comme une évidence : “Un vu d’une pointe qui aurait blessé le du roman de Nicole Avril, Les Vies Espagnol n’a jamais froid !” Un Espa- doigt – tandis que Mary Ann Caws « ridicules ». de Dora Maar, de Mary Ann Caws gnol, je ne sais, mais un génie, je dit qu’on l’a retrouvé dans des (éd. Thames & Hudson, 2000). n’en doute pas. Je pense à Victor affaires appartenant à Picasso, en Et Séverine, Déjà, en 1993, Nicole Avril s’était Hugo, écrivant par un hiver glacé 1983 ? On n’aura pas la réponse intéressée à un personnage histori- toutes fenêtres ouvertes et se plai- mais, quoi qu’il en soit, ce roman la journaliste insurgée que, Elisabeth d’Autriche (Sissi), gnant de transpirer. (…) Je ne l’ai demeure le témoignage d’un dans L’Impératrice (Grasset et Livre jamais appelé Pablo. En vérité, je ne amour incomparable ainsi qu’un avec Jules Vallès, de poche). Mais elle avait écrit, l’appelais pas. Quand j’avais à le bel hommage à Dora Maar – après avec l’indispensable liberté que se nommer devant les autres, il était ce livre, elle ne pourra plus être ressurgit, flamboyante donne le romancier, une manière Picasso. » Dora, toujours, est du réduite à La Femme qui pleure –et féministe de biographie. Avec Moi, Dora côté du génie contre « les impor- au génie unique de Picasso. Maar, elle prend le risque du Dora Maar par Izis en 1945 tuns », ceux qui, par exemple, Josyane Savigneau

livraisons b THÉODORA COURTISANE ET IMPÉRATRICE, Figures d’autrefois Le cri d’une insoumise d’Odile Weulersse Le sable et la pourpre. Ou comment une jeune pantomime qui réjouit par sa grâce et son audace Deux essais arrachent à l’oubli comme aux clichés Secrétaire de Vallès puis journaliste engagée, la foule qui se presse à l’hippodrome de Constan- tinople devint la très redoutée Basilissa dont la les femmes de la Renaissance et les Précieuses Séverine sort de l’ombre grâce à Paul Couturiau gloire concurrence encore, à quinze siècles de dis- tance, celle de son époux, le sage Justinien. Per- fonction génitale de la femme, sem- phie de Couturiau, Line, témoignage sonnage historique fameux, l’impératrice Théodo- LES AVENUES DE FÉMYNIE ble valoir aussi pour le regard de la SÉVERINE, L’INSURGÉE autobiographique centré sur la ra fascine à la manière d’une Cléopâtre byzanti- Les Femmes sous société, sur la femme, quand elle défi- de Paul Couturiau. jeune Caroline Rémy ? ne, les obscures origines en plus. Ce n’est cepen- la Renaissance nit l’épouse idéale, la sorcière, les Ed. du Rocher, 408 p., 20,50 ¤. Sans doute est-ce pour cela que dant pas sur le chapitre des amours tumultueuses de Madeleine Lazard. modèles éducatifs, l’idéal des salons. Couturiau, qui rend d’entrée hom- que mise d’abord Odile Weulersse dans sa chaleureuse évocation Fayard, 440 p., 23 ¤. Sociale ou religieuse, la norme com- audra-t-il ajouter une répu- mage au beau travail d’Evelyne Le d’une fille du peuple devenue élue de Dieu. Elle a choisi d’écrire l’his- mande ainsi imaginaires et comporte- tation de prophète à la figu- Garrec (Séverine, une rebelle, Seuil, toire d’une ambition. Et d’une révolte. Celle d’une femme, féministe LES PRÉCIEUSES ments. Complexe, l’ensemble est diffi- re historique de Séverine, 1982), fait autant d’emprunts aux à avant l’heure, qui joue de sa séduction pour atteindre le pouvoir ou comment l’esprit cile à décrire, en raison sans doute de F nom de plume de Caroline articles et volumes signés par la et tenter, du sommet, de conjurer le malheur et la sujétion qui sont vint aux femmes l’inadéquation relative de nos catégo- Rémy (1855-1929), qui, sous ce pseu- pasionaria qui eut tous les courages, le lot de ses sœurs. L’amour des hommes qualifiant seul la volonté de Roger Duchêne. ries pour le penser. Ces femmes de la donyme, refonda en 1883, au côté viscéralement « réfractaire », insou- des femmes. Si cette Théodora courtisane et impératrice figure au Fayard, 576 p., 28 ¤. Renaissance sont là toutefois, présen- de Jules Vallès, dont elle fut « le » mise et farouche, jusqu’à se con- nombre des premiers romans de janvier, c’est qu’il est d’usage de ne tes, rendues dans leur diversité à secrétaire, Le Cri du peuple ? traindre à toutes les révisions de pas prendre en compte – on se demande du reste au nom de quelle es femmes sont enfin pleine- leurs joies et malheurs. Journaliste lucide, elle se voyait, peur de devenir aussi injuste que ses logique – les fictions composées à l’attention du jeune public. ment objet d’histoire. Sou- Complétées par une copieuse comme tous ses confrères, sembla- adversaires. Ainsi salue-t-elle, pres- Auteur reconnu et plébiscité en milieu scolaire, Odile Weulersse a haitons que cette question anthologie, d’une grande utilité, Les ble « aux feuilles des arbres que le que seule, La Femme pauvre de Léon déjà signé plus d’une douzaine de titres, la plupart au catalogue du L posée, parfois avec rage, il y Précieuses de Roger Duchêne, refu- printemps voit naître et que l’hiver Bloy (« ceci confine au chef-d’œuvre, Livre de poche jeunesse. Pour sa première incursion « chez les a près de trente ans ne constitue pas sent, fortes des travaux anglo-saxons voit expirer » et doutait du verdict de par des éclairs de surhumaine élo- grands », elle joue avec efficacité d’une palette sensuelle inédite un éclairage éphémère et que l’his- d’orientation féministe (ceux de Joan la postérité : « Accepter d’un cœur quence »), bien que l’auteur ait, au pour offrir un peplum sensible aux couleurs, chaudes et ombreuses, toire des femmes demeure un des DeJean, Carolyn Lougee, Ian ingénu et fervent d’être un passant, lendemain de la mort de Vallès, traî- presque symboliste, où les moteurs subtils de l’ambition échappent champs essentiels du question- McLean, Domna Stenton), la carica- un éphémère, de mourir tout à fait, né le « patron » dans la boue, ou aux ressorts trop commodes (Flammarion, 384 p., 19 ¤, en librairie nement historique. ture de ce moment de la vie cultu- fût-ce dans la mémoire des hommes, revient-elle avec « remords », dès le 25 janvier). Ph.-J. C Spécialiste du XVIe siècle, Madelei- relle, dont les enjeux furent plus ce qui est, paraît-il, le comble du mal- 1897, sur la « cruauté prudente » qui b LA NOUVELLE ADA, d’Olivia Cham ne Lazard élargit d’entrée le propos qu’une recherche de distinction lan- heur. (…) De quelle importance est lui fit deux ans plus tôt fermer sa Il faut se perdre avec bonheur dans ce premier des Avenues de fémynie pour pré- gagière ou le raffinement des cela, si nous avons donné notre parcel- porte à Mme Dreyfus (« Il y avait, il y roman, très construit, habile, mystérieux. C’est senter « les oubliées de l’histoire et de mœurs. D’où le rappel d’une histoire le d’ombre, de fraîcheur et d’abri. » a, trop d’argent dans leur maison »). une histoire presque inextricable, hommage à la littérature » dans une époque de souvent déformée : la naissance, au Sagesse dernière. Séverine, à près Justice, honnêteté scrupuleuse tou- Nabokov. En donner les clés gâcherait le suspen- passage et d’émergence. Ce livre lendemain de la Fronde ; le discours de 70 ans, vient de claquer la porte jours. Jusqu’à l’intransigeance. se, et on serait bien en peine de le faire, sauf peut- ambitieux veut sortir des sentiers bat- des gazettes, qui donne à connaître du Parti communiste, rejoint au len- « Fille » du vieux proscrit qui fut son être si l’on est spécialiste de l’œuvre de Nabokov. tus, oublier les clichés sur les femmes les précieuses comme réalité mondai- demain du congrès de Tours, parce maître en journalisme, première Sinon, on s’égare, avec un plaisir intense, à la écrivains, princesses ou non, et pro- ne et courtisane ; le triomphe ; et le que les nouveaux dirigeants la som- reporter prompte à se lancer dans recherche de cette « nouvelle Ada ». La femme de poser en vingt chapitres un panora- déclin qu’annoncent Les Précieuses ment de quitter la Ligue des droits tous les combats, de la défense des quarante ans, Lucy, qui pourrait réincarner ce per- ma, des reines aux putains, qui ne ridicules de Molière. Cette histoire est de l’homme, qu’elle avait contribué travailleurs de la mine comme des sonnage nabokovien, manque de l’ardeur néces- manque pas d’ampleur. Les angles accompagnée d’interrogations sur la à fonder (comme du reste, peu anarchistes, à celle de Dreyfus, et, saire. Quant à celle qui a l’ardeur, elle est trop jeune. Mais on retrou- sont variés (selon l’âge, la culture, le nature du « mouvement » précieux, après, le prix Femina) : « Nous plus tard, de Sacco et Vanzetti, Séve- ve chez Olivia Cham ce que son étrange narrateur, Isidore Barney, statut, la place en politique – de la son idéologie et sa signification. Elle n’avons pas consenti à renier les dieux rine séduit, subjugue son biographe, a aimé chez Nabokov, « le goût de perfection et d’intransigeance que soumission à l’exercice du pouvoir). offre des analyses, heureusement de notre jeunesse, l’idéal pour lequel qui s’efface derrière le verbe flam- m’avait également laissé [la lecture] de Regarde, regarde les arle- On appréciera le recours constant plus riches de questions que de certi- nous avons vécu, lutté, souffert, de si boyant de son modèle, se conten- quins ! et de La Vraie Vie de Sebastian Knight, ces deux revers de la aux travaux historiques, mentionnés tudes, sur la nature même des pré- longues années… » Mais, si Paul Cou- tant d’articuler et d’éclairer les for- médaille d’or des jeux olympiques de la bio-auto-graphie ». par chapitre. Rien de nouveau, cer- cieuses (coquettes ou intellectuelles), turiau a cité en exergue de la volumi- mules fulgurantes de la féministe Qui cherche qui ? voilà bien la question avec laquelle joue sans tes, mais des synthèses utiles et des sur le genre dont relève leur littératu- neuse biographie qu’il consacre à engagée (« Le mariage (…) est un cesse le texte. En apparence, Dora, qui a mis une annonce, cher- rappels nécessaires. On regrettera re, sur leur féminisme aussi. Sans cette femme exceptionnelle cette abus de confiance, un abject, et igno- che « la nouvelle Ada », qu’elle croit trouver en Lucy, puis en la que le domaine français soit ici privilé- revenir sur l’utilisation du texte, sur juste évaluation de la vanité de tou- ble guet-apens », quand elle évoque jeune sœur de celle-ci, Victoria. Et cette quête est racontée par Isi- gié aux dépens de l’italien et de l’espa- la défense de son héros par le biogra- te notoriété (même si l’élève lutta sa nuit de noces et « la vision de l’as- dore, ami de Dora : « Savoir ce qui intéressait vraiment Dora dans gnol. Selon le point de vue adopté phe de Molière, on s’interroge pour- plus de vingt ans pour que Vallès ait sassin »). la vie relevait presque de l’impossible, dit-il au début de son récit.Je dominent sources littéraires ou infor- tant sur le sens politique de la précio- « sa » rue à Paris), c’est que la La « graine d’aristo, fleur de fu- n’en sais rien moi-même, moi qui pourtant ai été son ami pendant mation historique. Ce qui conduit à sité, qui, par le biais du dire et de mémoire de Séverine semble aujour- sillade », que Vallès félicita d’avoir, plusieurs années. Elle aimait sans doute par-dessus tout regarder les s’interroger sur le statut du texte litté- l’être en société, exprime le double d’hui trop négligée. Qui se souvient « née dans le camp des heureux (…), femmes. » Mais n’est-ce pas plutôt Isidore qui recherche Dora ? raire, tour à tour document sur le refus de la contrainte monarchique que son nom fut avancé en 1919 crânement déserté pour venir, à [son] Et, dans « la femme de quarante ans », Dora, personnage qui social, confirmation des données chif- et de la rusticité nobiliaire. D’où la pour le prix Nobel de la paix (ce fut bras, dans le camp des pauvres, sans oriente tout ce roman, à la fois d’anticipation – il se passe après frées, trace spécifique de l’imaginaire tentation de lire là un effort de dis- sans audace le président Wilson qui crainte de salir [ses] dentelles au 2005 – et de mémoire littéraire, aime avant tout – serait-ce une d’un temps. La notion de femme tinction qui fonde une aristocratie l’emporta) ? Et que dire de son contact de [leurs] guenilles », méri- des clés ? – « une peau de satin patinée d’émouvante fatigue, la fra- théorique, utilisée dans le premier nouvelle au sortir de l’échec de la œuvre, totalement indisponible, tait de retrouver la parole. C’est cho- gilité d’une ride au coin de la paupière »… (Hachette Littératures, chapitre pour rendre compte des dis- Fronde. sinon inaccessible aujourd’hui – pas se faite. 234 p., 18 ¤). Jo. S cours théologique, médical et de la Jean M. Goulemot même, quoi qu’en dise la bibliogra- Philippe-Jean Catinchi dossier LE MONDE / VENDREDI 18 JANVIER 2002 / III b Dominique Rolin dans l’éternité des plaisirs Avec « le Futur immédiat », magnifique défi au temps, la romancière livre une leçon de vie, de joie, de bonheur infini construite dans l’écriture et l’amour de Jim. Deux alliés majeurs auxquels elle rend grâce dans ses entretiens avec Patricia Boyer de Latour

autres, avant d’aborder ce texte, nesse », mais bien plus que dans sa résolument vers le bonheur d’écri- cap, envers et contre tous. « ... Etre LE FUTUR IMMÉDIAT devraient peut-être commencer par jeunesse, ce qui est le cas de Domi- PLAISIRS re et d’aimer. heureux, c’est un exercice physique et de Dominique Rolin. des récits moins concentrés, Deux nique Rolin. Mais pour elle, pour Entretiens de Patricia Pour autant, avertit Patricia mental continu. Ce n’est pas du tout Gallimard, 116 p., 12,50 ¤. femmes un soir (un redoutable Oliveira, ou pour Marguerite Your- Boyer de Latour Boyer de Latour, « pas de leçon de un état reposant de prendre affrontement mère/fille), La Rénova- cenar disant, naguère, « j’écrirai jus- avec Dominique Rolin. vie (…) Pas de théorie, l’expérience à conscience qu’on est fait pour la n ces temps de zapping et tion, Trente ans d’amour fou, puis fai- qu’à ce que la plume me tombe des Gallimard, « L’Infini », travers les sensations, les impressions. chance. Il faut savoir se défendre de d’indiscrétion, il est re un détour par Journal amoureux mains »,la« fiction refermée sur elle- 220 p., 15 ¤. Aucune certitude, un chemin de véri- tout, faire de sa vie un abri, se méfier périlleux de publier en (tous chez Gallimard). même en spirale agissante » est por- té » qui exclut les regrets, l’amertu- des êtres négatifs, les éviter.» même temps un roman et Dans Le Futur immédiat, tout est teuse d’un « somptueux futur »,ou laisirs est un mot qui con- me, la rancune et toutes formes de Chanceuse, Dominique Rolin ne Eun livre d’entretiens – ce que fait resserré autour de la question que peut-être d’un perpétuel présent… vient bien à Dominique compromis. Un seul tracé. « Il faut l’avoue pas, elle le proclame fière- Dominique Rolin. Presque tout le pose le titre. « Comment définir ce « Je rêve ma réalité. Telle est ma tacti- Rolin, et aussi à cette ren- vivre, explique Dominique Rolin, ment. Et d’évoquer ces moments monde se précipite sur la parole que j’entends, moi, par futur immé- que de survie depuis toujours », pro- contre, lumineuse et comme si on n’avait pas le temps. On de « grâce » comme l’accueil en pour mieux oublier le texte – il diat ? J’imagine que ce dieu nommé clame Dominique Rolin en invitant, vraie,P qu’elle nous offre grâce à la est au bord du temps comme au bord 1942 de son premier roman, Les contient pourtant, lui, les vraies Temps nous en jette à la figure, secon- en silence, son lecteur à suivre sa journaliste Patricia Boyer de d’un précipice : celui du néant, du Marais, salué par Jean Cocteau, révélations. Mais si ces entretiens, de après seconde, avec l’insolence leçon : vouloir la joie, aimer sans Latour. Plaisir de la (re)découver- silence et du malheur. » Ainsi se Jean Paulhan et Max Jacob ; sa ren- qui reviennent sur les thèmes de ses d’un maître primordial. Je prouverai laisser entrer la jalousie ou le ressen- te, pour ceux qui firent connais- tient-elle, depuis plus de quatre- contre, durant la guerre, avec l’édi- livres (Le Futur immédiat est le tren- le ridicule des aphorismes dont il se timent, rire. Même quand le corps, sance, il y a deux ans, avec vingts ans. Inflexible grâce au dou- teur Robert Denoël (« son premier te-cinquième) pouvaient permettre sert pour nous berner : le temps pas- au lieu d’être un allié, devient un l’auteur du très beau Journal te, né des douleurs de l’enfance : le grand amour ») puis en 1946 avec le de découvrir enfin l’œuvre, mécon- se, le temps me pèse, je n’ai pas le ennemi sournois, il importe de ne amoureux (1) ; plaisir de retrou- rejet d’un père, la tyrannie protectri- sculpteur Bernard Milleret. Sur- nue, de Dominique Rolin, ils temps, j’ai perdu mon temps, le temps pas lui accorder de victoire, car vailles enchantées pour les plus ce d’une mère ou encore les mala- tout, elle revient, presque à chaque auraient atteint leur but. Elle publie me manque, j’ai gagné du temps, j’ai « l’écrivain qui cesse de travailler est fidèles qui n’ont cessé d’accompa- dresses d’un corps « gauche ». page, sur ces deux magnifiques depuis 1942 et n’a connu que trois tué le temps. Cette criminelle orgie de foutu. Il est condamné à la peine capi- gner la romancière dans ses explo- Autant d’éléments qui ont consti- cadeaux qui, indissociablement liés succès auprès d’un large public : Le mensonges débusque avec orgueil, tale ». Sans Jim, bien sûr, sans sa rations intimes, plus ou moins voi- tué la femme et l’écrivain. Sa force. dans sa course contre le temps, Souffle (prix Femina 1952), Le Lit dégoût ou satisfaction notre inaptitu- présence, son attention constante, lées, depuis Les Marais (2), son pre- « C’est une qualité fantastique de sont devenus ses plus fidèles alliés : (1960) et Journal amoureux (2000), de à vivre. Rien que ça. Et personne l’existence n’aurait pas la même mier roman jusqu’au Futur immé- douter de soi. Cela m’a donné cette l’écriture et Jim. où, plus ouvertement que jamais, n’ose en parler. saveur. Mais l’aimer et écrire, n’est- diat. Plaisir enfin, pour tous, espèce d’intransigeance, qui peut elle parlait de sa passion, depuis » Je fourbirai mes armes. ce pas, au fond, la même chose, qui d’une conversation libre et joyeu- d’ailleurs passer pour de la méchan- ÉCRIRE ET AIMER 1958, pour celui que, dans ses livres, » L’ennemi veut ma mort, que je ne ne saurait avoir de fin ? se, aux allures de promenade vaga- ceté ou qui l’est franchement… En Elle rend grâce à cette vocation elle appelle Jim. crains pas (…). Je mourrai, d’accord, Jo. S. bonde au cœur d’une vie tournée tout cas, reprend-elle, c’est une « d’origine divine » qui plonge ses Ce qui inquiète nombre de roman- mais jamais je n’accepterai façon de se construire soi- racines dans l’enfance, le dessin ciers – ne pas vendre – ne l’a jamais d’être morte. Nuance. » même et de se défendre, qui (appris aux Arts décoratifs de troublée. Elle sait que lorsqu’on se Comme Manoel de Olivei- ne peut naître que poussée Bruxelles), les paysages et les pein- dit douée pour le bonheur, dépour- ra, nonagénaire, dans son par la peur. » De soi et de ce tres de L’Autre pays, la Belgique. vue de sentimentalisme, de sens du bouleversant film Je rentre à double mortifère qui han- Sur ce point, il faut lire les commen- mélodrame, en un mot éloignée du la maison – pour lequel le jury tent nombre de ses romans taires passionnants que livre Domi- vaudeville dont beaucoup font leur de Cannes 2001 n’a même et qu’elle a appris à tenir en nique Rolin sur ses trois « maî- ordinaire, on déplaît. Et en refusant pas accordé un prix d’interpré- respect avec ses mots, ses tres » – Breughel, Vermeer et Rem- l’ancrage social on agace plus enco- tation à Michel Piccoli –, éclats de rire féroces et rava- brandt – et l’influence particulière re. Si Dominique Rolin avait, com- Dominique Rolin, qui n’a que geurs. « Je vis en permanence qu’ils ont eue sur la future roman- me c’est la règle, bataillé pour se fai- quelques années de moins sur deux niveaux : il y a l’extrê- cière. Vécue comme un « devoir re épouser par « Jim », de vingt- qu’Oliveira, se demande ce me bonheur de vivre, et l’extrê- prioritaire », l’écriture, et sa parure trois ans son cadet, elle aurait que signifie le geste créateur me peur de vivre. (…) Ecrire, de mots, de rires, de rêves, ordon- impressionné (mais celui-ci serait quand on a accompli son des- c’est vivre deux fois et donc ne les jours et les nuits de cette peut-être parti un jour). En misant tin et qu’on est vivant alors assumer son double. A partir recluse heureuse qui, à la fin des sur leur complicité d’écrivains, sur que la majorité de ses contem- du moment où j’écris, je suis années 1950 – avec la rencontre la liberté réciproque, en prenant le porains ont disparu. Tous “Un”. » conjointe de Jim et du nouveau pari qu’elles seraient gages de longé- deux ont la même réponse. Combattante intransigean- roman –, libère sa technique pour vité, en le démontrant, dans sa vie C’est un devoir de « traquer le te à l’égard d’elle-même, plonger en elle, en ce for intérieur et ses romans, elle était assurée de temps qui me reste », écrit Dominique Rolin l’est aussi qu’elle arpente depuis lors. Dans provoquer un certain rejet. Elle a Dominique Rolin. Et, comme à l’égard de ses fantômes cette forme de dévoilement mas- donc eu, pendant toute la seconde si elle avait vu la première scè- entraînés par « Lady mémoi- qué, où la fiction se joue de la réali- moitié du XXe siècle, des lecteurs ne du film d’Oliveira (son re », son ennemie intime. té, il est là, constamment présent, pas très nombreux, mais fidèles – et manuscrit était fini bien Un personnage avec lequel même dans ses absences. Lui, c’est furieux, eux, de la voir trop ignorée avant la sortie), où Piccoli la romancière n’a cessé de Jim (en référence à Joyce), un écri- –, sensibles à son énergie, à la poé- joue Le roi se meurt,de jouer à cache-cache, qu’elle vain célèbre, de vingt-trois ans son sie de son style, à ses rêveries, à ses Ionesco, elle ajoute : «On a convoqué, provoqué, récit cadet, une « révélation clandesti- jeux avec son double et sa mémoi- essaie de se protéger de lui [le après récit, avant de le tuer ne », avec lequel elle a construit re, à son humour, à sa férocité et à temps] en jouant la comédie dans La Rénovation (3). patiemment, depuis plus de qua- son refus, quoi qu’il puisse lui en dramatique de quelqu’un qui « Oublier, affirme-t-elle, rante ans d’amour fou, ce jardin coûter, de se rapprocher d’une meurt. » c’est se souvenir. » Des d’agrément empli de musique et de « école » ou d’un groupe. Il faudrait être stupide et moments heureux comme silence, de rires et d’écriture, dont Ces lecteurs-là vont être enchan- sans imagination pour des expériences douloureu- le joyau secret se nomme Venise. tés et émus par Le Futur immédiat, n’avoir aucune angoisse de ses et malheureuses. Edifian- « Ecrire c’est aimer, aimer c’est magnifique défi au temps, triom- mort, surtout si l’on aime la tes. Tel l’enfer familial, vécu écrire », écrivait-elle dans Journal phante déclaration d’éternité. Les vie non « comme dans sa jeu- Dominique Rolin par Jeanloup Sieff adolescente à la séparation amoureux. Plus qu’une formule, le de ses parents ; conjugal mot d’ordre d’une vie, d’une inso- ensuite avec un poète fou, violent lente liberté dont témoignent ces et alcoolique, qu’elle quitte en Plaisirs partagés. même temps que sa Belgique nata- Christine Rousseau La folie libertaire de Frankie le ; ou encore la disparition, après dix ans de bonheur, de Bernard (1) Gallimard, 2000 et « Folio » Milleret, son second époux… Se sai- no 3525. A quatre-vingts ans passés, Françoise d’Eaubonne témoigne de la vitalité sir de chaque souvenir, pour mieux (2) Denoël, 1942, et Gallimard, 1990. rebondir et garder ferme le même (3) Gallimard 1998 et « Folio » no 3293. de ses combats pour la liberté et de sa passion de la littérature

puisque nous n’avons aucune person- heurtait à ma sensualité naturelle de avec le recul, lui paraît saugrenue. La MÉMOIRES IRRÉDUCTIBLES nalité en dehors de la figure que cons- femme ; j’eusse voulu être un homme, grande rencontre intellectuelle et De l’entre-deux-guerres truit la mémoire. » On doute, à vrai mais aimé des autres hommes à la amicale de sa vie sera Simone de à l’an 2000 dire, qu’il s’agisse ici du point final façon dont ils aiment d’ordinaire les Beauvoir. Plus tard elle sera boulever- de Françoise d’Eaubonne. d’une vie. Françoise d’Eaubonne le femmes. » Ses premiers romans (iné- sée par la lecture de La Bâtarde,de Dagorno (9, passage Dagorno, note lucidement : « Peut-être que dits, puis réécrits) racontent du reste Violette Leduc, et « foudroyée » par 75020 Paris), 1 136 p., 27,44 ¤. pour moi il s’agit d’une vie qui ne finit la passion de deux hommes. Mais sa celle des romans de Nathalie Sarrau- pas. Grâce à ma propre folie. » Elle première relation sexuelle avec un te. Mais c’est Le Deuxième sexe qui, rançoise d’Eaubonne a consigne cette remarque à propos homme, qui la rend immédiatement en 1950, constituera une réelle révéla- payé cher sa liberté. Elle ne d’un amour qui ne trouve pas, en mère (d’une fille, Indiana, qu’elle tion. Françoise d’Eaubonne rappelle s’en plaint pas, mais elle en elle, de fin possible, pour un homme n’élève pas elle-même), l’attachera à la façon dont fut accueilli l’essai du rappelle le prix dans cette plus jeune qu’elle, ancien psychiatre une conjugalité forcée, qui n’était évi- « Castor » par la « chiennerie françai- sommeF autobiographique en quatre qui a progressivement sombré dans demment pas faite pour elle. se », Jean Guitton en tête : « L’extrê- parties, dont les trois premières la folie et dont elle observe avec Elle vit de petits métiers d’écriture, me droite barbichue, quinteuse, jouant avaient été déjà publiées, en volumes impuissance l’éloignement, sans se fréquentant les milieux politiques du goupillon et relayée in extremis par séparés, et auxquelles elle met un résoudre à l’abandon. Une marque dont aucun embrigadement ne la une psychanalyse au langage de boy- point final le jour de ses quatre- de fidélité à soi, dans une vie qui en a satisfait. Son premier roman, Le scout rencontrait dans l’arène cet allié vingts ans, le 12 mars 2000. L’éditeur donné de nombreuses preuves. Cœur de Watteau, va lui donner une imprévu : un marxisme pressé, galo- est confidentiel : ce n’est pas une nou- Née dans un milieu aristocratique, assise et un repère social. Mais, en pant comme la phtisie, efficace en dia- veauté, car voilà une bonne trentaine mais pauvre, déclassé, elle a été éle- dépit de certaines sympathies solides ble et plus pétri de fiel qu’un discours d’années que ses livres, romans, vée sans réel amour, par une mère, et de liaisons sexuelles plus que senti- de feu Henriot ! » essais, pamphlets, biographies se pro- espagnole, dont l’indifférence soup- mentales, elle ne rencontre aucune Au Deuxième sexe, Françoise d’Eau- mènent capricieusement sous diver- çonneuse la tourmentait. Quoique stabilité. En plein gaullisme, elle écrit, bonne répondra par le Complexe de ses couvertures. Sort injuste d’un écri- certaine de n’avoir pas été plus dési- en tête des Monstres de l’été, le deuxiè- Diane, tout en poursuivant jusqu’à la vain qui a trop clamé sa soif d’indé- rée que ses trois sœurs et son frère, me tome de ses Mémoires : « Pour- mort de Beauvoir un dialogue inten- pendance, trop fermement rejeté le elle a construit sa personnalité sur ce quoi voudrais-je être aimée, dans ce se de lectures croisées. « Condamnée système courtisan auquel est soumis sentiment que sa venue au monde monde de Hiroshima, d’Orianen- à être différente », celle que ses amis le monde éditorial et trop revendi- n’avait pas été souhaitée. Instruite bourg, de Jeanne la pudeur et de tante appellent « Frankie » va, de cham- qué son droit à l’authenticité, au com- dans un pensionnat religieux qui la Yvonne ? Est-ce que je l’aime, moi, cet bres meublées en hôtels modestes, bat en franc-tireur, à l’humeur du révoltait, elle a minutieusement éla- univers où je n’ai pas choisi de surgir, nouant et dénouant des liens le plus moment, pour ne pas assumer pleine- boré un système de défense et de pro- ni de dégringoler ? » Après un passa- souvent difficiles avec des hommes ment sa situation, si difficile soit-elle. vocation, qui a trouvé dans la pério- ge par le PC, elle commence à impo- indécis et jouant, elle-même, de Cette octogénaire entretient avec de de la guerre de quoi l’alimenter. ser son nom par quelques succès de manière souvent dangereuse avec la le temps un rapport inattendu. Le Elle tente de définir sa place, sociale, librairie : Comme un vol de gerfauts folie, non seulement à travers ses pas- troisième tome de son autobiogra- intellectuelle, sexuelle, dans un chaos (qu’on compara, à sa parution, à sions affectives, mais dans ses enga- phie (L’Indicateur du réseau, contre- politique et économique où elle est Autant en emporte le vent, bien que gements politiques qui l’entraînent mémoires) mettait l’accent sur l’as- ballottée par des amitiés, des pas- l’auteur s’en soit défendue) et, plus dans des combats risqués contre les pect très simultanéiste de ses souve- sions, des admirations confuses. Son tard, la « novellisation » du film de sectes et tous les fanatismes obtus, nirs et de sa vie, partagée entre le mili- tempérament poétique (elle com- Carné, Les Tricheurs. recevant heureusement le soutien de tantisme « éco-féministe », la cons- mence par publier un recueil, préfacé Sur son œuvre, sur son style, Fran- personnalités mieux ancrées qu’elle truction d’une œuvre « irréductible » par Joë Bousquet) et ses lectures (Wil- çoise d’Eaubonne est la première à dans la société, comme Michel Tour- et des amours tumultueuses. « J’ai de, Verlaine, Rimbaud, plus que Gide être dure. Certes, toujours, elle nier auquel on ne peut que donner pensé aux diverses images que prend dont l’Immoraliste lui paraît timoré) entend écrire tout livre comme s’il raison : « Nous exerçons un métier dif- la vie en agglomérant et en dissolvant confortent sa nature frondeuse. était le dernier. Mais elle admire à la ficile, souvent dangereux, et Françoise tour à tour nos jours, minutes, secon- « Mon besoin désespéré d’être un gar- fois Flaubert et Théophile Gautier. d’Eaubonne occupe parmi nous une des, qui ne sont pas seulement la çon, c’est-à-dire un être adulte et libre Elle envie la pensée de Malraux et le place qui lui fait honneur. » durée, mais la trame de notre moi, de son destin, comme de son corps, se style de Colette, dissociation qui, R. de C. IV / LE MONDE / VENDREDI 18 JANVIER 2002 littératures b

livraisons b MON JOURNAL, de Pierre Louÿs Les élans de Hugo Montée au noir Il manquait une pièce du puzzle du journal intime du jeune Louÿs : on connaissait son journal de 1887 (il avait seize ans), mais entre 1888 et mars 1890, on se disait qu’il s’était probablement perdu… L’écrivain en critique de Lamartine et de Vigny Olivier Cadiot « fait exploser le passé dans le présent » Or ce cahier vient d’être retrouvé, et édité par Alban Cerisier : c’est la période de la grande amitié avec André Gide, son compagnon de eux qui ne savent pas empoisonner l’existence du grand ment, formelle : elle touche le classe de rhétorique : lectures partagées, enthousiasmes élégia- admirer par eux-mêmes homme ; mais le temps et la mort RETOUR DÉFINITIF ET fond, le révèle. Et c’est à partir de ques, ambitions littéraires. Ils se préoccupent des statuts de leur se lassent bien vite d’admi- viendront et feront justice. Qu’on DURABLE DE L’ÊTRE AIMÉ ce fond que Cadiot nous invite à future revue, La Conque, et Louÿs se prépare à devenir le futur rer. Il y a au fond de pres- nous pardonne une comparaison un d’Olivier Cadiot. épouser les rythmes et le style auteur habile d’Astarté en 1892 et des Chansons de Bilitis (1894). queC tous les hommes je ne sais quel peu familière. Les réputations dans POL, 262 p., 16,50 ¤. qu’il invente. Le sens vient après, Mais ce journal est à mettre surtout en rapport avec des ouvrages à sentiment d’envie qui veille incessam- l’opinion publique sont comme des est déduit du mouvement, mais paraître : les correspondances Gide-Louÿs-Valéry (Gallimard), la ment sur leur cœur pour y compri- liquides de différents poids dans un ous qui entrez dans ce nullement oublié. « Je ne com- correspondance entre Pierre Louÿs et son frère aîné, Georges, et la mer l’expression de la louange méri- même vase : qu’on agite le vase, on livre, abandonnez vos prends pas tout, je devine, j’es- nouvelle édition de la très riche biographie de Louÿs de Jean-Paul tée, ou y enchaîner l’élan du juste parviendra aisément à mêler les repères, renoncez à vos saye. » Lecteur, vous êtes logé à la Goujon tous deux chez Fayard (Gallimard, « Cahiers de la NRF », enthousiasme. L’homme le plus vul- liqueurs ; qu’on le laisse reposer, certitudes, lâchez la même enseigne, soumis à la 232 p., 18,50 ¤). Cl. P. gaire n’accordera à l’ouvrage le plus elles reprendront toutes, lentement Vrampe ! Demande-t-on à un musi- même contrainte. Ne vous armez supérieur qu’un éloge assez restreint, et d’elles-mêmes, l’ordre que leurs cien raison de chacune de ses d’aucune prévention ; avancez tel b CHANTS DE CORAIL ET D’ARGENT, de Laurence Ink pour qu’on ne puisse le croire incapa- pesanteurs et la nature leur assi- notes ? A un peintre de justifier tel que vous êtes ou devriez être : dés- C’est à l’heure où Madagascar pourrait accéder à une plus transpa- ble d’en faire autant ; il pensera pres- gnent. De toutes les renommées qui aplat de couleur ? C’est l’effet armé, disponible. La méthode ? rente démocratie que paraît le roman original de Laurence Ink. que que louer un autre, c’est prescri- s’élèvent dans notre époque, celle de d’ensemble qui importe, le rythme « Il suffit de s’écarter, de faire Vivant depuis quelques années à Tananarive, elle retrace la vie de re son propre droit à la louange, et M. de Lamartine est peut-être la seu- et l’harmonie du tout qui, à la fin, machine arrière de toutes ses for- l’une des grandes figures de Madagascar, le Français Jean Laborde. ne consentira au génie de tel auteur le qui ait atteint du premier bond tou- déterminent le jugement. Fiez- ces, de remonter l’espace en accélé- Né à Auch en 1805, il devint l’homme de confiance de la reine Rana- qu’autant qu’il ne paraîtra te sa hauteur. (…) Les bel- vous à votre oreille, c’est l’organe ré vers le haut. » valo, lui édifia un palais de brique rouge, construisit des fabriques pas abdiquer le sien ; et je les élégies de M. de le plus sûr pour lire Olivier Cadiot, « Ça va vers le noir, de plus en et des aqueducs, fit venir missionnaires et colons, avant d’être con- parle ici, non de ceux qui Lamartine ont obtenu qui, depuis près de quinze ans, plus... » Ici donc, le noir domine, traint à l’exil en 1857, au détour d’étonnants revers d’alliance… Puis écrivent, mais de ceux qui tout le succès qu’elles ont sans se précipiter, avec conscience l’ombre gagne et l’humour grince Laborde rentra en grâce, mais ne revit Ranavalo que morte : elle lisent, de ceux qui, la plu- mérité, et mérité tout le et constance, affûte son instru- à faire mal – un humour échevelé, avait « tourné le dos ». Il conseilla alors le prince héritier et devint le part, n’écriront jamais. succès qu’elles ont obte- ment littéraire de haute musicalité hypercritique de nos habitudes, premier consul de France à Madagascar, à la veille de la colonisa- D’ailleurs, il est de mau- nu. Félicitons-en ce jeune et de belle précision. Il n’improvi- de nos paresses, de nos bassesses, tion. Pour décrire le destin exceptionnel de ce « vazaha » (l’honora- vais ton d’applaudir ; l’ad- poète, et pour nous et se pas : la moindre de ses pages le des slogans à quoi, souvent, nos ble étranger), qui fut si « étroitement tressé avec l’histoire de ce royau- miration donne à la phy- pour lui. L’originalité de démontre, comme son travail sur pensée et nos sentiment se rédui- me, comme les fils bleus avec les fibres jaunes du raphia », Laurence sionomie une expression ses couleurs, le charme les Psaumes dans la traduction de sent. « Les choses se répètent, la Ink fait dialoguer Laborde et Voahangy, sa fille indigène. Et l’abon- ridicule, et un transport de sa poésie, la mélanco- la Bible publiée à l’automne chez première fois en farce, la deuxième dance d’expressions traduites littéralement du malgache donne d’enthousiasme peut lie profonde empreinte Bayard. en tragédie, le ridicule tue. » Il ne beaucoup de charme et de merveilleux au récit (éd. Robert Laffont, déranger le pli d’une cravate. Voilà, dans l’ensemble de ses ouvrages assi- Les deux dernières étapes per- faut rien laisser en place ; 380 p., 21,20 ¤). Cl. P. certes, de hautes raisons pour que gnent à l’auteur des Méditations une sonnelles furent, toujours chez d’ailleurs, rien ne tient en place. des hommes immortels qui hono- des places les plus élevées parmi nos POL, Futur, ancien, fugitif (1993) et De quoi s’agit-il ? De « faire explo- b LA GOURGANDINE, de Françoise Rey rent leur siècle parmi les siècles traî- poètes. Hâtons-nous de le dire (car Le Colonel des zouaves (1997), pro- ser le passé dans le présent, oui, Mot d’origine douteuse désignant une femme de mauvaise vie. nent des vies d’amertume et de l’espace nous presse, et nous serons ses romanesques effervescentes et mais comment ? » Pas de réponse Les dictionnaires retardent. Le mot a aujourd’hui un sens plus dégoûts, pour que le génie s’éteigne obligé de remettre à un second arti- sans frein. Déstabilisation assurée toute faire pour Olivier Cadiot, léger, mignard. Il y a de la gentillesse dans la gourgandine, de l’es- découragé sur un chef-d’œuvre, cle ce qui nous reste à dire des deux en même temps que parfaitement poète « météo-dépendant », pas pièglerie, un rien de coquinerie et de soif de découvertes dans l’of- pour qu’un Camoens mendie, pour nouvelles éditions que nous annon- maîtrisée par le meneur de jeu. De de théorie. De l’expérimentation. fre et la demande. Nos gourgandines littéraires y ajoutent en géné- qu’un Milton languisse dans la misè- çons), hâtons-nous de dire que M. le temps à autre, Cadiot donne des Du risque. La métamorphose de ral la hardiesse, la brutalité du vocabulaire dite crudité, une suren- re, pour que d’autres que nous igno- comte Alfred de Vigny n’est pas lectures, avec ou sans musique. l’intime – souvenirs et deuils, chère souvent répétitive dans les évocations des émois du vagin. rons, plus infortunés et plus grands moins appelé, par la flexibilité de son Lundi 14 janvier au Théâtre de la amours, poésie... – oui, son Et puis voilà, sur le sujet – une adolescente des années 1950 décou- peut-être, meurent sans même avoir talent, la richesse de son imagina- Colline à Paris, plusieurs centai- « explosion ». vre son corps et les jeux interdits –, un roman étonnant par ses pu révéler leurs noms et leurs talents, tion, la fraîcheur de sa pensée, la grâ- nes de personnes – on avait refusé Un « lapin fluo, vert intense dans qualités. De la découverte d’un sexe de garçon aux émotions saphi- comme ces lampes qui s’allument et ce et la vérité de sa poésie, à briller au du monde – étaient venues l’enten- son champ abandonné (…), signal ques, du « cortège de douleurs » de l’adolescence aux rapports s’éteignent dans un tombeau ! Ajou- rang le plus éminent de la littérature. dre lire des pages de son dernier dans la nuit noire, petit point » est père-fille, la naissance de la sexualité a été rarement dite avec tez à cela que, tandis que les illustra- Dans un prochain numéro nous cite- opus, Retour définitif et durable de le premier guide pour cette visite autant d’élégance dans le réalisme, d’inventions d’écriture. Fran- tions les plus méritées sont refusées rons quelques vers du Trappiste et l’être aimé ; – on eut alors le loisir « à travers le prisme déformant de çoise Rey est une styliste. Un tel récit nous apprend ce qui distin- au génie, il voit s’élever sur lui une des Méditations nouvelles. Le critique de méditer sur l’intéressante con- l’imagination ». Comme dans les gue le rabâchage de la création, l’érotisme de la pornographie foule de réputations inexplicables et est heureux quand il n’a pas à criti- jonction des deux adjectifs… meilleurs livres d’aventure, le lec- (Albin Michel, 376 p., 19,90 ¤). P.-R. L. de renommées usurpées ; il voit le quer. Certes, il s’agit ici d’un livre, de teur est conduit où il ne pensait petit nombre d’écrivains plus ou mots, et donc de sens. Simple- pas aller. N’en disons pas plus. b LES AILES D’ISIS, de Jeanne Cressanges moins médiocres qui dirigent pour le e Article sur les Méditations poéti- ment, l’effet d’entraînement, la « C’est dans les livres qu’on parle Elevée par les chanoinesses d’un couvent, enlevée par Beaumar- moment l’opinion exalter les médio- ques de Lamartine et Le Trappiste de vitesse, l’accélération, et donc l’ur- vraiment. » C’est écrit noir sur chais, Marie-Sophie, muette quand cela l’arrange, est modèle pour crités, qu’ils ne craignent pas, en Vigny (Le Réveil, 7 décembre 1822) gence, du propos, commandent : blanc au début de Retour définitif David avant de « donner du plaisir », dans un bordel du Palais déprimant sa supériorité, qu’ils partiellement repris dans Littérature la mise en voix du texte par et durable de l’être aimé. Lire, c’est Royal, à Talleyrand et quelques autres personnages en vue. Après redoutent. Qu’importe toute cette et philosophie mêlées (Critique,éd. l’auteur même est, à cet égard, écouter. Car « il y a une musique quoi on la retrouve sur les bords du Nil où elle a suivi son amant, sollicitude du néant pour le néant ! Robert Laffont, « Bouquins », plus qu’éloquente. Son audace pour tout ». l’égyptologue Denon. Par la voix de Grégoire Montel, un papetier On réussira, à la vérité, à user l’âme, à p. 110). n’est pas seulement, ou essentielle- Patrick Kéchichian qui épousa Marie-Sophie et qui écrit à l’amant, puis par la voix de Marie-Sophie elle-même, Jeanne Cressanges fait vivre cette singuliè- re héroïne avec pour toile de fond ce qui fera 1789. Dans une juste évocation de l’esprit du XVIIIe siècle, et avec une grande richesse de personnages magistralement dépeints, ce roman des passions d’une femme pour un homme et pour l’écriture est une parfaite réussite (Le Cherche Midi, 288 p., 17 ¤). P.-R. L. Un fils englué dans les cauchemars de sa mère b LA CONQUÊTE DE L’AIR, de Belén Gopegui Il s’agit d’argent dans ce roman, de son effet dévastateur sur la Nina l’orpheline fut maltraitée par la police de Staline, déportée par les Allemands, internée à Sainte-Anne. conscience des jeunes intellectuels de gauche, et même d’extrême gauche, qui rêvaient naguère de changer le monde et d’abolir les iné- Nicolas Morel sonde sa vie comme Emmanuel Carrère sonda les affres ténébreuses de Philip K. Dick galités. Ils avaient alors vingt ans, ils en ont trente, ils ont changé. Pourquoi, comment, avec quelles réticences ? Quelles justifications patronyme de l’homme qu’elle inventent-ils, quels remords les rongent ? Gopegui les analyse en cli- COMME UN CHÂTIMENT épousa, et qui, le malheureux, nicienne minutieuse. Elle fouille tout, raconte tout, un peu trop sans de Nicolas Morel. déçut son attente, puisqu’il était doute, mais les désordres qu’elle décrit sont si actuels, si présents Stock, 352 p., 19,15 ¤. pauvre, et malade d’hémoptysie. qu’on lui pardonne sa prolixité. Le veau d’or est toujours debout « Je jure de la venger », écrit (traduit de l’espagnol par Alexandra Carrasco, Actes Sud, n livre hanté. Dédale de Nicolas Morel, alors que sa mère 348 p., 22,90 ¤). J. Sn névroses et de phobies. agonise à Lariboisière. Comme un Chambre d’échos obsé- châtiment creuse son désarroi face b AU FOND DE LA RIVIÈRE, de Jamaïca Kincaid dants attisés par les cri- à cette promesse. La venger des La forme incantatoire qui caractérisait déjà les œuvres précédentes sesU d’angoisse. Avec suées, palpita- psychiatres qui l’auraient utilisée de Jamaïca Kincaid, notamment Mon frère, se manifeste avec une tions, sensations de mort imminen- comme cobaye à Sainte-Anne ? De force particulière dans ce nouveau livre. Un ouvrage singulier, fait te. Impasses dépressives, excès ceux qui lui avaient infligé des élec- de dix textes à cheval entre le récit et la poésie, où l’écrivain laisse d’alcool et de psychotropes. Symp- trochocs en cascade ? Des flics remonter des souvenirs d’enfance, comme des bulles colériques ou tômes de l’éternité d’une blessure qu’elle injuriait et considérait com- rêveuses. Originaire d’Antigua, dans les Caraïbes, Jamaïca Kincaid héréditaire. Ballet de psychiatres me des tortionnaires ? De Jean- vit maintenant aux Etats-Unis. Cinq de ses livres sont parus en et de policiers. En évoquant la rela- Louis D., le ministre de l’intérieur France (traduit de l’anglais par Jacqueline Huet et Jean-Pierre tion « insensée » qu’il eut avec sa qui, après avoir été abreuvé de fax Carasso, éd. de L’Olivier, 172 p., 16,77 ¤). R. R. mère, se rappelant la façon dont graphomaniaques toutes les nuits, parfois il se comporta comme elle l’avait fait arrêter ? De Staline, sa b NAPOLÉON VII, de Javier Toméo l’aurait fait ou l’aurait voulu, police et sa terreur ? Des Alle- A partir d’un argument aussi convenu qu’absurde (un employé de d’imprécations en délires, Nicolas mands qui l’avaient déportée ? Le bureau, le vieil Hilario, se prend pour Napoléon), Javier Toméo réus- Morel, possédé, « décalqué livre ne règle rien, il respecte la sit une fois encore l’un de ses petits miracles habituels : un roman d’elle », même, et condamné à la mémoire, recense la ronde épou- délicat et repoussant, grotesque et émouvant, cocasse et sinistre, ter- sentir, bien que morte, visiter son vantable des tourments, le marty- rifiant et drôle, érudit et simple. Il est en effet à craindre que la lectu- cerveau, explore la vie de Nina, sa re d’une femme qui endure ses re ait empli la tête d’Hilario de chimères. Don Quichotte a créé un génitrice, comme Emmanuel Carrè- migraines, assume, jusqu’aux précédent. En fait, Hilario ne se prend pas vraiment pour Napoléon, re sonda la vie et les affres téné- céphalalgies, aux soins psychanaly- il se prend pour « un » Napoléon, le septième. Et pas tout le temps. breuses de Philip K. Dick. Sauf que tiques, aux troubles psychotiques, Il peut se coucher Napoléon et se réveiller Hilario. Ou le contraire. Nina n’eut jamais l’extase de se l’incapacité de son époux à exercer Ou même poser des questions à un certain nombre de gens qui eux croire dans un jeu. Ce roman sur la son devoir conjugal, se met à boire ont bien connu Napoléon et qui se manifestent sous la forme de son folie est une pathétique biogra- au-delà du raisonnable en mélan- gros orteil… (Traduit de l’espagnol par Denise Laroutis, éd. Christian phie à deux têtes : mère et fils geant vodka et neuroleptiques, Bourgois, 148 p., 14,48 ¤). M. Si. englués dans un cauchemar. entend des spectres hurler d’au- Nicolas Morel est l’otage d’un delà des tombes, entretient sa para- b AMERIKA, de Sibylle Berg fantôme, qui jadis envisagea de noïa en provoquant la persécution Entre Allemagne d’aujourd’hui et Allemagne d’hier, entre la réalité signer elle-même son autobiogra- dont elle se plaint d’être la victime, de l’Europe et le rêve de l’Amérique, Sibylle Berg déroule les par- phie. Son récit est « à deux voix », et ne conjurant une menace cours croisés d’une poignée d’hommes et de femmes déjà bien écor- la sienne (douloureuse enquête « qu’en s’acharnant à en susciter nés par la vie. Des bonheurs anciens, ils ont gardé un souvenir aci- généalogique sur les racines de d’autres ». Un femme qui se per- MATHIEU ZAZZO POUR « LE MONDE » de ; les bonheurs futurs, ils sont en train de se les composer sous son mal) et celle d’une paranoïa- suade que Mitterrand l’a mise sous nos yeux, avec les Etats-Unis vissés dans le bulbe. Ne comptez pas que qui l’aimait plus que tout, qui « déplacée », exilée en France, et elle, l’amputerait de sa mémoire écoutes, cherche à avertir Mazari- sur Sibylle Berg pour épargner au lecteur ce que souvent l’écriture griffonna des notes dont il s’empa- qui, à la veille de ses 40 ans, fut exaltée. » Il lui fallait, pour signer, ne d’obscures machinations, se évite comme par réflexe ; par séquences titrées, elle nous dit tout de re pour les recycler, faisant le tri internée une première fois, lors- un prénom à la « symétrie inviola- persuade que sa petite-fille est la ce que font et pensent ses personnages qu’elle étrille avec ardeur, entre le brouillon chaotique de ses que prostrée devant sa fenêtre elle ble » : ce fut Anna, palindrome aux proie d’un pédophile, s’acoquine tirant des petites causes les plus grands effets. « Vraie vie » étalée souvenirs lucides et le fatras de débitait à vitesse folle une logor- résonances russes. Quant au nom, avec un mystérieux Afghan cocaï- en miettes, mais des miettes au goût fade et sauvage du caviar au prophéties et de sombres féeries rhée de mots en russe, en alle- Lorme, il autorise toutes les nomane et indic, accable sa belle- ketchup. Moins cruel que Chercher le bonheur et crever de rire accouchées selon la technique de mand, en français. Elle publia plu- superstitions. D’abord choisi en fille d’accusations insidieuses, publié l’an dernier aux mêmes éditions Jacqueline Chambon, Ameri- l’écriture automatique. sieurs romans, de 1953 à 1988, le référence à l’expression « attendre entraîne son fils au fond du gouf- ka est tout aussi jubilatoire et dévastateur dans sa traque de la bêti- Anna Lorme : tel était le pseudo- premier figurant sur la liste des sous l’orme », une variante de fre avec elle. Et qui, dans sa belle se qui joue les Cendrillon. Sibylle Berg frappe là où ça fait mal, là où nyme de Nina P., orpheline maltrai- éventuels lauréats du Goncourt, « poser un lapin » qui renvoie à dignité, décida de ne jamais plier ça fait rire, là où ça fait réfléchir. Née en 1962 à Weimar, elle fait par- tée par sa grand-mère dans l’URSS pensant se débarrasser de ses hallu- une déception amoureuse de jeu- l’échine, jamais se taire. « Elle tie de la nouvelle génération d’écrivains qui est en train de transfor- des années 1930, déportée par les cinations en les projetant sur le nesse, et à la certitude d’être con- n’avait peur de personne, et les sévi- mer radicalement l’image que l’on peut encore avoir de la littératu- Allemands durant la seconde papier. « Ma mère, souvent, m’avait damnée au supplice d’une vie ces qu’on lui avait infligés ne lui re allemande (traduit de l’allemand par M. Litaize et J. Chambon, guerre mondiale, fille de cuisine dit qu’elle songeait à se faire loboto- vouée à être flouée, il constitue cloueraient pas le bec. » éd. Jacqueline Chambon, 270 p., 18,29 ¤). P. Dhs dans un camp de travail, éternelle miser. Une opération qui, espérait- aussi un anagramme, de Morel, le Jean-Luc Douin littératures LE MONDE / VENDREDI 18 JANVIER 2002 / V b SCIENCE-FICTION Au plus noir de l’enfer b par Jacques Baudou A travers l’enquête d’un journaliste paranoïaque et dépressif sur divers meurtres de fillettes, l’Anglais David Peace nous offre un voyage hallucinant dans l’Angleterre des années 1970 Le retour des fantômes

a résurgence du fantôme cinématographique avec le très beau 1974 film Les Autres d’Alejandro Amenabar a été précédée – et il con- (Nineteen Seventy Four) vient rétrospectivement de la considérer comme une volée d’in- David Peace. tersignes – d’une véritable vague de fantômes littéraires. Jean- Traduit de l’anglais LPierre Croquet, qui est sans doute l’expert français de la « ghost story », a par Daniel Lemoine. proposé avec L’Heure des fantômes (éd. Höebeke, 320 p., 26,68 ¤) une Rivages Thriller 336 p. 21 ¤. anthologie exemplaire, dans laquelle il semble avoir pris bien soin d’illus- trer cet aphorisme de Leslie P. Hartley : « L’histoire de fantôme est certaine- élèbre pour son pud- ment la forme la plus exigeante de l’art littéraire, la seule dans laquelle il ding et son abbaye cister- n’existe pas de milieu entre la réussite et l’échec. » cienne de Whitby qui ins- Dans un sommaire exclusivement anglo-saxon – les spectres français pira, dit-on, son Dracula ont bien du mal à soutenir la comparaison avec les revenants britanni- àC Bram Stoker, le Yorkshire est en ques : la ghost story comme le whisky est affaire de terroir —, il a su mêler passe de se tailler la réputation de les spécialistes du genre, de Montague R. James à Robert Aickman, à des région la plus glauque d’Angleterre auteurs qui ne le sont pas mais qui n’ont pas dédaigné cet exercice, si on en croit le tableau apocalypti- comme Stevenson, Conan Doyle ou Saki. Il a su faire figurer au sommaire que qu’en donne David Peace. quelques classiques incontournables comme Le Coche fantôme d’Amelia Dans son Red Riding Quartet dont B. Edwards, Sur la route de Brighton de Richard Middleton ou Les trois tomes pour l’instant ont été Archers d’Arthur Machen aussi bien que des textes moins connus, mais publiés, cet auteur, né en 1967 et d’une grande qualité. Tout en nous réservant la surprise d’une traduction qui enseigne depuis 1994 au Japon, française inédite : La Maîtresse en noir de Rosemary Timperley, qui méri- a entrepris une chronique d’une tait incontestablement d’être divulguée chez nous. Paradoxalement, la noirceur effarante de la société bri- lecture de cette anthologie thématique donne l’impression d’une grande tannique des années 1970-1980. On diversité de ton et de style : une ghost story n’est pas un genre figé, mais pense au Los Angeles des années un mode sur lequel l’écrivain peut apposer sa marque. Le grand mérite de 1950 vu par James Ellroy pour la vio- Jean-Pierre Croquet est de le démontrer d’imparable façon. lence et la folie qui habitent les per- Véronique David-Marescot a, elle aussi, concocté sous le titre Histoires DAVID SILLITOE/THE GUARDIAN sonnages et plus encore à la Suède de fantômes (Pygmalion, 220 p., 19,67 ¤), une anthologie qui pour n’être d’Henning Mankell pour le déses- le fossé d’un chantier de construc- pas en parler. Si David Peace qui envahit tout. David Peace, aux pas du niveau de celle de Jean-Pierre Croquet n’en n’est pas moins fort poir absolu qu’inspire un univers tion. La disparition de cette gamine reprend le schéma classique du che- antipodes de l’histoire classique de intéressante, car à côté de quelques auteurs révérés (Henry James, Fran- corrompu jusqu’à la moelle. « C’est rappelle à Edward Dunford de l’Eve- valier seul contre tous qui mène détective, apporte un ton nouveau cis M. Crawford, Amelia B. Edwards), elle a inscrit à son sommaire des une putain d’époque violente, mon ning Post de Leeds d’autres cas plus croisade contre des policiers ripoux au roman policier anglais, grâce en écrivains nettement moins connus comme Barry Pain, Tom Hood, Mrs gars », déclare, dans 1974, le supe- ou moins semblables qui se sont et des notables corrompus, il l’ha- particulier à un sens du détail parti- Henry Wood ou Mary Elizabeth Braddon, dont la nouvelle « Chrighton rintendant George Oldman, chef de produits dans la région ces derniè- bille de couleurs si noires qu’il en culièrement efficace et à une utilisa- Abbey » est l’un des textes les plus remarquables du recueil. Quant à la la police métropolitaine du West res années. Choisir un journaliste devient hallucinant. D’abord Dun- tion étonnante du dialogue. Pour revue Ténèbres (Lueurs mortes, BP 49, hôtel de ville, 54 100 Dombasle, Yorkshire à un journaliste qui pen- comme meneur de jeu permet à ford n’est pas exactement l’archéty- créer une atmosphère, il lui suffit 160 p., 9,91 ¤), elle s’est vouée dans son numéro 14 à la ghost story moder- se sans oser le dire : « Dans ce cas, David Peace d’analyser le rôle de la pe du héros sans peur et sans repro- par exemple d’un coup de télépho- ne, en alternant auteurs français et anglo-saxons. Le résultat n’atteint pourquoi vous n’arrêtez que les presse dans les affaires criminelles che, il est embarqué au sein même ne passé d’une cabine publique jamais le niveau des deux anthologies et est fort inégal. On signalera tou- Gitans, les cinglés et les Irlandais ? » et l’étrangeté de ses liens avec la de sa rédaction dans des luttes de noyée par la pluie, couverte de graf- tefois la réussite de Jean-Claude Dunyach dans la veine picaresque, de La réalité est bien pire puisque la police. Mais le terme de meneur de pouvoir sordides et oscille constam- fitis obscènes et pleine de mégots Claire et Robert Delmas dans le style ferroviaire, de R. G. Evans dans le police n’hésite pas à massacrer tout jeu est exagéré car le pauvre Dun- ment entre une paranoïa aiguë et et de détritus divers, ou d’une de genre feuilletonesque et surtout de Stephen Laws. Ce qui prouve bien un campement de Gitans dont l’em- ford malgré toute sa bonne volonté une dépression carabinée que ses ces visites de l’enquêteur auprès que la ghost story est un art difficile et intemporel… placement au bord de l’autoroute et sa relative honnêteté est cons- découvertes suffiraient largement à des familles de fillettes disparues : gêne un projet immobilier. 1974, tamment dépassé par les événe- justifier. Tous les personnages, pas c’est toujours le même intérieur b LA PARABOLE DES TALENTS, d’Octavia E. Butler premier roman de David Peace (les ments. D’abord il n’est pas au seulement les criminels, évoluent étriqué et lamentable, les murs suin- Il s’agit de la suite de la remarquable Parabole du semeur. Mais alors que suivants s’intitulent tout simple- meilleur de sa forme en cette pério- dans une sorte d’état limite qu’ils tant de chagrin, la photo de la mor- le premier volume était le récit d’une errance en quête d’un refuge dans ment 1980 et 1983), raconte douze de de Noël. Son père vient de mou- franchissent allègrement à la pre- te posée sur la télévision entre deux une Californie dévastée par les catastrophes écologiques et sociales, celui- jours de voyage en enfer entre le rir en lui léguant sa montre (qu’il va mière occasion. Dunford lui-même cartes de Noël, et des propos du ci débute alors que le refuge est devenu une véritable communauté, La vendredi 13 décembre 1974 et la soi- perdre dans la bagarre) et une finira par abattre de sa main deux genre : « Il y avait une belle vue Chênaie, animée par Lauren Oya Olamina, la fondatrice d1une sorte de rée de Noël. L’ambiance n’est pas vieille voiture qui ne dépasse pas le policiers. Et que dire des méthodes avant qu’ils construisent ces maisons religion laïque, La Semence de la terre. Une communauté qui survit dans exactement au pudding et à l’oie 100 à l’heure sur l’autoroute, ce qui de la police et en particulier d’une neuves. » Alors qu’avec ou sans mai- un univers hostile où règnent le brigandage, le meurtre, l’esclavage, tou- rôtie mais aux ailes de cygne que vaut peut-être mieux puisqu’il la scène de torture dans un commissa- sons neuves la vue est juste capable tes les dérives d’une société à l’abandon. Mais le pire est à venir avec l’on retrouve cousues à même la conduit généralement dans un état riat qui est proprement insoutena- de vous inspirer l’envie d’aller vous l’élection à la présidence des Etats-Unis d’un démagogue aux doctrines peau d’une gamine violée et assassi- proche du coma éthylique. Quant à ble ? Le pire est sans doute le décor jeter dans le canal le plus proche. simplistes basées sur le fondamentalisme religieux le plus obtus. La Chê- née dont le cadavre a été jeté dans sa vie amoureuse, mieux vaut ne et ce climat de désespoir poisseux Gérard Meudal naie devient alors un camp de concentration pour marginaux de tous poils et les adeptes de La Semence de la terre les victimes des exactions de « croisés » éradicateurs d’hérésies… La Parabole des talents, terrifiante description d1une Amérique livrée au fascisme religieux, est aussi un beau portrait de femme, qui malgré les aléas d’une destinée souvent cruelle finira par faire de son rêve une réalité et réconciliera l’humanité et les étoiles. Un chef-d’œuvre… (traduit de l’anglais [Etats-Unis] par Iawa Le Brésil sensuel et secret de Harry Laus Dans la chaleur Tate, éd. Au Diable vauvert, 582 p., 14,5 ¤). b LE NAVIRE AUX ESCLAVES, de Robin Hobb Un dernier recueil de nouvelles troublantes achève le portrait du grand écrivain brésilien Deuxième tome du cycle des Aventuriers de la mer, ce roman explore plus avant l’univers complexe et coloré bâti pour l’occasion par Robin Hobb, disparu il y a dix ans et révélé par quatre précédents ouvrages traduits du sud femme de marin et reine de la fantasy épique. Un univers réminiscent de nos XVIIe et XVIIIe siècles avec ses trafics d’esclaves, ses combats navals et ses ombres, ses doubles dans leurs comme lentement se forme le fœtus la figure haute en couleur d’un pirate qui guigne le titre d’empereur de la LES ARCHIVES DES BONS veuleries, leurs désirs inavoués, dans les entrailles, avait valeur de LA MAISON DES HOMMES flibuste ; mais qui s’en différencie par quelques superbes trouvailles com- MORCEAUX leurs fantasmes parfois crus, mais rêve longuement désiré et finalement (The House of Gentle Men) me les vivenefs, ces vaisseaux de bois-sorcier doté d’une étrange vie. Et de Harry Laus. aussi leur extrême sensibilité. Les atteint. Le croire complet, définitif, de Kathy Hepinstall. au centre de l’intrigue la vie d’une famille désunie, les Vestrit, qui vient Traduit du portugais (Brésil) précédentes publications, Bis, Senti- immuable, c’était le tuer avec le sadis- Traduit de l’anglais (Etats-Unis) greffer, avec bonheur, la chronique familiale éclatée sur le roman d’aven- par Claire Cayron, nelle du néant, Les Jardins du colonel me du collectionneur de papillon ; par Sylvie Schneiter, tures maritimes flamboyant (traduit de l’anglais [Etats-Unis] par A. Mous- éd. José Corti, 190 p., 17,53 ¤. et surtout son Journal absurde (1) elle l’amplifiait donc, au risque de le éd. J.-C. Lattès, 348 p., 19,50 ¤. nier-Lompré, Pygmalion, 330 p., 21,50 ¤). avaient déjà sondé la profondeur perdre. » C’est un autre portrait de l ne serait pas impossible de de l’intelligence de l’écrivain, l’acui- vieille femme autour duquel est ’est un roman du Sud : il b LA FORÊT DES MYTHAGOS, de Robert Holdstock reconstituer un roman imagi- té de sa sincérité dans ses introspec- construite la nouvelle la plus longue n’y manque ni le shérif Dans la fantasy anglaise, le cycle de la Forêt des mythagos de Robert Holds- naire à partir des « bons mor- tions. et la plus élaborée : « Cambirela ». sadique, ni les femmes tock occupe une place toute particulière. Il est ce que Le Seigneur des ceaux » que sont, précisé- Le métier de Harry Laus, militaire Une poétesse vieillissante s’éprend frustrées, ni les mousti- anneaux de Tolkien et le cycle de Gormenghast de Mervyn Peake sont aux ment,I ces vingt et une nouvelles de carrière donc, l’avait amené à d’un jeune professeur qui laisse ques.C C’est aussi un premier livre années 1950-1960 : une œuvre maîtresse d’une rare originalité et d’une comme l’indique sur un mode ironi- vivre dans des communautés stricte- s’installer le malentendu, en préten- surprenant, très intelligemment force sans pareille. Nous avons déjà eu l’occasion de dire dans ces colon- que le titre de l’une d’entre elles. ment masculines qui satisfaisaient dant admirer ses poèmes. Marié et agencé, mais construit autour d’in- nes l’importance de La Forêt des mythagos,deLavondyss et du Passe-brous- Harry Laus, poète égaré parmi les ses orientations sexuelles. Il est cer- père de deux fillettes, le jeune hom- vraisemblances symboliques qui saille pour ne pas nous contenter de répéter ici combien ces explorations militaires, a su prouver, en France tain qu’une fois encore c’est à Car- me accepte passivement toutes les réclament l’adhésion bienveillante de l’étrange forêt de Ryhope peuplée par les êtres mythiques surgis de la grâce au travail obstiné de Claire son Mc Cullers et à Reflets dans un séductions. Tandis que la pauvre du lecteur. Sceptiques s’abstenir. psyché collective aux différents âges de l’humanité sont indispensables. Cayron, la dimension d’une œuvre œil d’or que l’on pense, en lisant femme se consume en désir inassou- Sous les cyprès moussus, non loin Mais il faut souligner que cette réédition s’accompagne de deux inédits : remarquable de finesse psychologi- notamment « En ligne droite », vi et en remords, s’enivrant du fugi- du bayou : la Maison des hommes. une longue nouvelle, « La femme des neiges », et un roman, La Porte que, d’intensité émotionnelle, de beau et rapide portrait d’un soldat tif contact d’une joue au moment Toute femme du voisinage peut y d’ivoire, dans lequel Chris Huxley prend la relève de son père, George, et recherche stylistique. Les « bons amoureux de son compagnon de d’un baiser poli et conventionnel, rencontrer discrètement un cheva- succombe lui aussi aux sortilèges de Ryhope (2 tomes traduits de l’anglais morceaux », à vrai dire, sont dans la chambrée qui se suicide spectaculai- son bien-aimé lecteur cède aux lier servant qui la comblera de pré- par William Desmond et Patrick Marcel, « Lunes d’encre », Denoël, nouvelle en question, écrite en rement. Ou encore en lisant « Le avances d’un homme et provoque venances, de caresses, de tendres tome I : 832 p., 30 ¤ ; tome 2 : 668 p., 25 ¤). 1991, quelques mois avant la dispari- ministre », terrible caricature d’un un scandale. Bien que son séduc- murmures : rien d’autre. Lupanar tion de l’écrivain, à l’âge de soixante- vieil hypocrite qui cautionne le lyn- teur recule une fois qu’il a attiré le sans fornication, la Maison fonction- b LE SANG DE LA DÉESSE 1 GOA de Kara Dalkey neuf ans, des photographies de par- chage d’un jeune dragueur de caser- jeune indécis dans son lit, le motel ne comme un hôpital de la culpabili- Roman hybride que ce Goa, premier volume d’une trilogie qui marie le ties de corps et de visages de manne- ne, tout en se remémorant des scè- minable où a lieu leur rencontre té. Son fondateur l’a créé parce qu’il roman d’aventures exotiques historique et le fantastique. L’action se quins utilisés dans la publicité. Le nes de pédophilie. C’est du reste sera mis sous les feux des projec- s’accusait d’avoir jadis négligé son déroule à la fin du XVIe siècle et commence par une bataille navale dans malheureux héros de ce récit est un une des particularités de la littératu- teurs de la petite ville où ils vivent. épouse, et le personnel masculin y l’océan Indien opposant marins portugais et pirates anglais, qui dévoient jeune homme dont les sœurs et la re de Harry Laus que de passer Le fiasco n’en est que plus désas- travaille pour expier des fautes en la mission commerciale confiée par leur armateur. Elle se poursuit ensui- petite amie admirent la beauté et insensiblement de l’allusion détour- treux. rendant les femmes heureuses. Le te à Goa, colonie portugaise, où sévit un inquisiteur du nom de Sadrinho qui a la mauvaise idée de suivre leur née à l’aveu brutal, de l’atmosphère Cinquante ans séparent le pre- sexe est proscrit : si l’amour ne l’ac- aussi cruel que Nicholas Eymerich. Elle a pour pivot un jeune Anglais du conseil en se proposant à une agen- poétique à la dénonciation frontale. mier texte publié (« Perspective ») compagne, il rend coupable et mal- nom de Thomas Chinnery, un apprenti apothicaire qui a découvert les ce de mode qui n’exploitera que la Des nuances d’un Stefan Zweig ou du dernier. A vingt ans, Harry Laus heureux. Un adolescent gouailleur vertus incroyables d’une poudre magique appartenant à un sorcier et qui jolie forme de son pied. Il s’agit d’un Klaus Mann à la violence d’un possédait déjà une grande détermi- - et bien monté – le démontre. Cam- suscite bien des convoitises. Kara Dalkey a réglé avec vivacité le ballet des d’une des rares nouvelles humoristi- Tennessee Williams : « Le docker », nation et la volonté de comprendre pé près de la Maison, il hèle les clien- autres personnages autour de lui et de son étonnante trajectoire, redon- ques du recueil où prédominent des qui ne trouve le plaisir que dans les des personnages torturés et peut- tes qui en sortent rassérénées, pro- nant ainsi une vie nouvelle à cette branche de la littérature dédiée à la portraits, sinon tout à fait tragiques, étreintes agressives d’un soldat ivre, être plus démunis intellectuelle- pose des services plus concrets, ten- célébration des somptueux mystères de l’Inde… (traduit de l’anglais le plus souvent inquiétants. appartient à une fantasmagorie ment que lui. Le processus de la cul- te et ravage ses victimes qui le quit- [Etats-Unis] par Dominique Viau, éd. du Masque, 336 p., 14,50 ¤). En effet, de texte en texte, se des- homosexuelle assez répandue, mais pabilité le passionnait, mais il savait tent en gémissant de nouveau. Plus sine la silhouette d’un seul person- Laus lui apporte son style léger, le sublimer par une tonalité de hau- avant dans la forêt, heureusement, b L’ATLANTIDE et autres civilisations perdues de A à Z, de Jean-Pier- nage, pris à plusieurs âges de sa naturel, fluide et direct. « Sur lui, te tenue, qui apparaît de manière un enfant angélique les calmera défi- re Deloux et Lauric Guillaud vie : de sa petite enfance dans « La habitué à soulever des poids, le corps aussi évidente dans les récits méta- nitivement d’un sourire magique. L’amateur de S-F sait combien le thème des civilisations disparues, de visite à sa maturité », dans « La pre- du soldat était un nuage. » phoriques, comme « Maria-Bal- Ceci n’est que le cadre, où se dérou- l’Atlantide à l’Hyperborée en passant par Mu ou Thulé, inspira les mière balle » et, même, pourrait-on De même, la vieille maîtresse last », bouleversant récit d’une pros- le une histoire d’amour violente et auteurs de la science-fiction primitive. dire, à sa mort dans « Sans répon- d’un « Adolescent » est plus proche tituée, petite sœur de Cabiria et de splendide. Un décor, on le voit, inso- Aussi ne manquera-t-il pas cette encyclopédie richement illustrée qui se », en passant par son adolescen- de Blanche Dubois et de Mrs Stone, Mamma Roma, que dans les proses lite, proche d’un merveilleux naïf, consacre une large partie de son dictionnaire aux oeuvres d’imagination ce (« Prélude ») et sa jeunesse (« En que du Blé en herbe. Mais Laus, non poétiques comme le très lyrique mais contredit par la complexité littéraires ou cinématographiques que ces continents perdus ont suscité. ligne droite » ou « Cambirela »). sans cynisme, pénètre le labyrinthe Voyage des eaux que lui inspira son très concrète des personnages et de Il y trouvera des articles sur Pierre Benoit, Ridder Haggard, Edgar Rice Un même profil, avec des facettes de mauvaise conscience et d’angois- séjour, en 1989, à la maison des écri- leurs blessures. Si l’on accepte ces Burroughs ou Conan Doyle, mais aussi sur des écrivains ou des oeuvres certes diverses. Fasciné par le secret se de l’amoureuse : « Sa première vains de Saint-Nazaire. prémisses, on appréciera la tendre bien moins connus comme Talbot Mundy, Charles Magué, C. J. Cutcliffe (« de l’amour banni », pour repren- tentative d’amour avait été suscitée R. de C. et douloureuse parabole d’Hepins- Hyne, Jean d’Agraives ou Paul-Yves Sébillot, « The monster of Mu », dre le titre d’un de ses recueils par autrui ; celle-ci, entièrement sien- tall : l’amour vainqueur du péché. "The great secret" ou « Le soleil enseveli ». Et par conséquent, de très publiés au Brésil), l’écrivain traque ne, provoquée avec soin, lentement, (1) Tous chez José Corti. Jean Soublin nombreuses pistes de lecture (éditions e-dite 380 p., 33, 54¤). VI / LE MONDE / VENDREDI 18 JANVIER 2002 dossier b Pour la Fondation Copernic, laboratoire d’idées de la « gauche Jospin, la France et la mondialisation critique », Lionel Jospin et la gauche plurielle ont tracé une voie qui Bilan et ambiguïtés de la politique économique du gouvernement n’est pas très éloignée du « social-libéralisme ». Alors que Christine Mital et Erik Izraelewicz analysent les raisons qui empêchent le premier ministre de devenir l’homme Ce n’est pas l’avis de du renouveau socialiste, la Fondation Copernic compare son action à celle des précédents gouvernements de gauche mier ministre s’y est très largement par l’idée – qui, elle, prête à débat – chement, on se serait attendu à Christine Mital et MONSIEUR NI-NI : converti, lui qui, plus longtemps que que le « renouveau socialiste » passe UN SOCIAL-LIBÉRALISME une critique plus mordante, L’ÉCONOMIE SELON JOSPIN d’autres, s’est référé à Marx ou à Key- par l’abandon de tout ce qui a été au À LA FRANÇAISE ? venant de la « gauche de la gau- Erik Izraelewicz, qui de Christine Mital nes. « Il a montré, disent-ils, qu’il pou- fondement de la social-démocratie. REGARDS CRITIQUES che » ! et Erik Izraelewicz. vait aller loin sur la voie du réalisme Analysant la mise en œuvre de la SUR LA POLITIQUE A l’actif de Lionel Jospin, son parlent, il est vrai, à Ed. Robert Laffont, 246 p., économique, mais il y rencontre tou- réforme des 35 heures, ils font ainsi ÉCONOMIQUE ET SOCIALE volontarisme. « Les années Mit- 19,70 ¤. jours des fantômes qui l’empêchent de implicitement grief au premier minis- DE LIONEL JOSPIN terrand avaient été celles de terri- partir d’un rivage trouver la balade plaisante ». A com- tre d’avoir tourné le dos au « modèle de la Fondation Copernic. bles démissions sur le front de l’em- e bandeau du livre risque mencer par son propre fantôme, hollandais », de l’avoir même « assas- La Découverte, 210 p., 15 ¤. ploi. » La situation a été redressée, politique opposé. d’induire en erreur : « Peut- celui de l’ancien militant trotskiste, siné » – comme s’il allait de soi que la même si elle s’est de nouveau dété- A leurs yeux, le premier on lui confier l’avenir économi- qui a été abreuvé par la lecture de France devait, à l’instar du pacte upture ou continuité ? Le riorée, récemment. Bilan positif L que de la France ? » La for- Marx, ou celle, intellectuellement social imaginé au début des années principal intérêt de ce pour les trente-cinq heures. C’était ministre pratique mule sonne comme une menace. On moins sophistiquée, des brochures 1980 par les Pays-Bas, déréguler enco- bilan critique de la une mesure-phare du gouverne- se prend à penser que dans leur de l’OCI. « Sans doute se demande-t-il re plus fortement son marché du tra- R politique économique des ment. Elles ont montré que « la clé ouvrage consacré à Lionel Jospin, encore parfois ce que le Lionel d’hier vail en recourant de plus en plus au gouvernements Jospin des années de la baisse du chômage ne se le balancement Christine Mital et Erik Izraelewicz, ou même le Michel d’avant-hier pense- temps partiel. Sur le même registre 1997-2001, est de comparer leur situait pas dans la baisse du coût du respectivement rédacteurs en chef au rait du Jospin d’aujourd’hui ». – furieusement deuxième gauche –, action avec celle des précédents travail, mais bien dans le ticket permanent : Nouvel Observateur et aux Echos, vont Voilà donc le cœur de la démons- ils se prennent même à regretter que gouvernements socialistes ; celui croissance/réduction du temps de jouer sur des thématiques très à la tration – et de la schizophrénie : le Lionel Jospin n’ait pas souhaité s’ap- de la période flamboyante (1981- travail ». Surtout, les gouverne- « ni rigorisme, mode au début des années 1980. Par- premier ministre a privatisé beau- puyer sur la « dream team » 1982) ; ceux du retour au réalisme ments Jospin successifs ont eu le tisans de la relance, même s’ils jurent coup plus que d’autres ; il a décou- qu’auraient pu constituer Martine (1983-1986) ; et ceux de la qualifica- courage de s’écarter des dogmes ni laxisme », leur foi dans la rigueur, les socialistes vert, avec l’aide de son ami Domini- Aubry, Jean Gandois et Nicole Notat, tion européenne (1988-1993). En néolibéraux (par exemple celui de n’ont-ils pas eu longtemps la fâcheu- vingt et un ans, la gauche française la désinflation compétitive). Avec « ni mondialisation, se réputation d’être de mauvais ges- aura gouverné quinze années. à la clé, une augmentation du pou- tionnaires des deniers publics ? Jospin, les patrons et la loi de modernisation sociale C’est une situation sans précédent. voir d’achat pour les bas salaires. ni étatisation »… Et pourtant, si certains ne manque- Les deux auteurs racontent l’incident qui a eu lieu le 16 juillet 2001 Et qui offre une profondeur de En résumé, « l’hétérodoxie a été ront pas, pendant la campagne prési- entre le PDG de Danone, Franck Riboud, et Lionel Jospin, lors d’un champ intéressante. confortée ». De son côté, le directeur dentielle, de jouer sur ce registre déjeuner qui réunissait une trentaine de grands patrons. La Fondation Copernic, créée en Au passif, quatre griefs. L’évolu- assez peu subtil de la peur, ce n’est Alors que les convives parlent du volet licenciement de la loi de moder- 1998, rassemble des universitaires, tion du partage salaire-profits res- du bureau français de pas à ce réflexe qu’invitent les deux nisation sociale et que l’un des invités qualifie le texte gouvernemental des responsables politiques ou te encore trop défavorable aux auteurs. Le procès qu’ils instruisent de « ridicule », M. Riboud prend à son tour la parole : « Je vous le dis associatifs, et des syndicalistes. salariés. Paradoxe : la gauche key- McKinsey donne des contre le premier ministre est tout sincèrement et en toute honnêteté : votre loi n’est pas ridicule. Elle est Laboratoire d’idées de la « gauche nésienne n’a pas assez soutenu la aussi ravageur, mais beaucoup plus catastrophique. » Réponse ulcérée de Lionel Jospin : « Vous travaillez, critique ». Elle a été particulière- demande par les salaires. Le bilan conseils de stratégie à la subtil : ils l’accusent de conduire une monsieur, pour vos actionnaires. Moi, je travaille pour les citoyens. » ment en vue ces derniers temps, écologique de Lionel Jospin est politique économique totalement contestant la refondation sociale maigre. Troisième reproche : il con- l’« entreprise France » schizophrène. Tout est d’ailleurs que Strauss-Kahn, les charmes de la « pour faire accepter à la société fran- lancée par le Medef, mais aussi la cerne l’Europe. La libéralisation dans le titre de l’ouvrage. M. Jospin, flexibilité. Mais ils ont comme un çaise les réformes dont elle a besoin ». prime pour l’emploi… Première des marchés a été privilégiée, les à l’heure de la disent-ils, c’est « Monsieur Ni-Ni ». regret : ils font valoir que toutes les C’est en quelque sorte un plai- surprise donc : le tableau qu’elle politiques communes jetées aux Le « ni-ni », évidemment, c’est le mesures « que la réalité lui impose, il doyer implicite pour une gauche, brosse est plus que nuancé. Cer- oubliettes. Enfin la gauche a trop mondialisation. fameux précepte selon lequel il ne ne les prend que sous la contrainte, comme on dit, moderne ; une gauche tes, écrivent les auteurs, parmi les- flirté avec un « social-libéralis- convenait, lors du second septennat comme à regret et surtout sans jamais réaliste et décomplexée – mais une quels les économistes Liêm Hoang- me », que les auteurs définissent A ce propos justement, de François Mitterrand, de ne condui- les assumer ouvertement ». D’où leur gauche, pour dire vrai, qui puiserait Ngoc, Thomas Coutrot, Michel ainsi : « un projet cohérent qui re ni nationalisation, ni privatisation. interpellation, qui force l’attention, de plus en plus dans la boîte à outils Husson, ou le syndicaliste de SUD demande aux travailleurs d’accep- un dictionnaire et Les deux journalistes usent donc de en ouverture de cette campagne pré- intellectuelle de la droite. A lire cet Pierre Khalfa, Lionel Jospin n’a pas ter la loi du rendement financier la formule mais dans un sens adapté, sidentielle : « Pourquoi une telle obsti- essai – très « strauss-kahnien », si rompu avec la politique initiée en maximum pour conserver leur un ouvrage de réflexion pour signifier qu’il y a dans le compor- nation de la part d’un homme qui aspi- l’on peut dire, ou blairiste –, on finit France en 1983 (inspirée par le cre- emploi. » tement économique de Lionel Jospin re maintenant à la plus haute fonc- par éprouver un sentiment ambigu à do monétariste). Mais la voie tra- Au total, si on lit bien – et au nous aident à mieux comme un balancement permanent : tion ? Pourquoi une telle incapacité ? l’égard de Lionel Jospin : on peine à cée est « originale » par rapport à besoin entre les lignes –, le capitai- « ni mondialisation, ni étatisation », Pourquoi Jospin ne peut-il pas – ou ne comprendre pourquoi il se complaît « l’orthodoxie libérale dominante ». ne Jospin n’a pas démérité ; il a penser « ni rigorisme, ni laxisme ». veut-il pas – être l’homme du renou- à conduire une politique économi- La gauche plurielle n’a pas à rougir navigué « au fil de l’eau » lorsque Ce balancement, pourtant, n’est veau socialiste ? ». que aussi ambiguë ; mais – et cet de la comparaison avec ses devan- la conjoncture lui était favorable. qu’apparent, car en vérité les deux Pourquoi ? C’est là où le récit s’effa- effet-là n’est pas voulu par les cières. Même si les dix contribu- Au plus près, quand les vents con- auteurs, qui dressent une chronique ce et où la thèse apparaît. Car les auteurs –, on en vient aussi à com- teurs ne partagent pas tous le traires du libéralisme soufflaient très bien informée des relations sou- deux auteurs ne se bornent pas à dres- prendre sa schizophrénie : la gauche même point de vue, globalement aux quatre coins de la planète. Il vent acrimonieuses entre le premier ser un bilan de la politique économi- ne peut-elle espérer se ressourcer pour eux, la bouteille est « à moi- aura plutôt contribué à une réhabi- ministre et les milieux des affaires, que de ce gouvernement et des con- que si… elle renonce à être elle- tié vide ou à moitié pleine ».Le litation du politique dans l’écono- soulignent que le libéralisme a large- tradictions qu’elle révèle. Leur récit même ? bilan économique de ces cinq der- mie. S’il y a rupture, elle est là. ment gagné la partie et que le pre- est aussi sous-tendu en permanence Laurent Mauduit nières années est « mitigé ». Fran- Philippe Arnault Abécédaire du village global Forces et faiblesses Vertus planétaires Aucun champ de l’activité humaine n’échappe à la vague globalisante de la firme Marie Cuillerai propose une élégante esquisse et à ses nouveaux concepts que recense et décrypte un dictionnaire critique France de la philosophie de l’économie ondialisation, globalisa- consultants et étudiants originaires tuer à des Etats nations de plus en don-contre-don, comme les col- tion, OGM, bioéthique, d’une quarantaine de pays des cinq plus impuissants. Patrice Vermeren, FRANCE S.A. LE CAPITALISME VERTUEUX. liers de coquillages échangés par MP3, droit d’ingérence, continents, réunis au sein du Grou- professeur de philosophie à Paris- de Yann Duchesne. MONDIALISATION les Trobriandais, représentent la M compétence universel- pe international d’études et de VIII, constate ainsi la disparition du Seuil, 210 p., 16 ¤. ET CONFIANCE société tout entière. Par eux, la le… ce n’est pas un hasard si le voca- recherches sur les Mondialisations citoyen agissant au profit de person- de Marie Cuillerai. société elle-même circule en tant bulaire de ce début du XXIe siècle (Germ), ont entrepris le recense- nages conceptuels – le peuple, l’im- uand certains dirigeants Payot, 190 p., 13,50 ¤. que système culturel et symboli- s’est enrichi de nouveaux termes qui ment critique de ces nouveaux con- migré. Face à la disparition du français partent s’installer que. Les analyses de Marcel Mauss ont tous une résonance planétaire. cepts. citoyen, estime François de Bernard, aux Etats-Unis, et clament antôt timide, tantôt aveu- éclairent notre rapport à la mon- Tous les champs de l’activité humai- Les 139 entrées de ce dictionnaire les gouvernements estiment détenir Q haut et fort qu’il n’y a plus gle, la confiance fait partie naie en suggérant que son pouvoir ne sont traversés par cette déferlan- ne constituent pas une vision cohé- seuls la légitimité de penser et d’agir. d’autre mode de vie ou de du paysage culturel mon- est de l’ordre de la foi. te globalisante. Une centaine d’uni- rente de l’état de la planète, mais plu- Cette « privatisation » de la gou- modèle économique que celui qui T dial. Les places boursières On ne peut pas assimiler la versitaires, chercheurs, artistes, tôt une invitation à la réflexion, et à vernance, illustrée par les sommets prévaut outre-Atlantique, d’autres se la disputent. Les marchés finan- confiance à un calcul. L’accepta- l’abandon ou la révision de concepts des chefs d’Etat, est certes rejetée décident de ne pas baisser les bras. ciers cherchent à retenir notre pro- tion de la monnaie au sein d’une forgés dans l’ancien monde. « Plus le par les manifestants de Gênes ou Ainsi en est-il de Yann Duchesne, pre confiance. Seattle, Davos, communauté suppose la constitu- monde se globalise, plus il s’individua- Seattle, ce qui traduit une capacité directeur général du bureau français Gênes ont incarné l’entrée en tion d’une extériorité, celle de la lise et se fragmente. L’individu, qui de résistance et d’indignation. Mais de McKinsey, cabinet de conseil en scène d’une opinion publique pla- communauté comme totalité, et n’est plus accompagné par les institu- Philippe Adjutor, proviseur adjoint stratégie américain renommé. Il a nétaire capable de faire entendre l’instauration d’un système de tions médiatrices qui fondaient le lien du lycée Camille-Guérin de Poitiers, choisi la grille d’analyse propre à son sa voix. Dans ce sillage, la bonne croyances dans la relation à cette social (la nation, le travail, la famille est moins optimiste sur les capacités métier pour adresser aux politiques gouvernance attire les décideurs. extériorité. La création de l’euro et l’école), se trouve seul pour décryp- de réveil des esprits à plus long ter- ses recommandations en faveur de Le capitalisme nouveau promet comme monnaie unique de ter des problèmes de plus en plus glo- me : il constate que « l’adolescent cette firme d’un genre particulier que d’être vertueux, et suscite l’espoir l’Union européenne nourrit ainsi baux et complexes », constate Tho- international » dispose d’une série serait France S.A. Une entreprise d’une moralisation du monde de l’espoir d’un rééquilibrage entre mas de Koninck, professeur à l’uni- de codes et de références (vestimen- dont les clients, les actionnaires et les l’argent et d’une croissance mon- les salaires et les profits venant versité de Laval (Québec). taires et médiatiques) qui lui fournis- collaborateurs sont les citoyens : diale assurant le bien-être de l’hu- contrecarrer les effets de la déré- Logiquement, sur fond de com- sent des clefs d’interprétation du clients dans la mesure où ils bénéfi- manité. Une fable évolutionniste, glementation financière. Le lien bats – au sens propre et figuré – monde. La perte de son rapport à cient des services publics, collabora- démontre Marie Cuillerai, irrigue entre la vertu et la richesse dans entre acteurs et adversaires de la glo- l’histoire ou à la mémoire, au profit teurs puisqu’ils travaillent pour l’Etat ainsi les pensées progressistes : l’esprit du capitalisme, établi par balisation, une part importante des d’une exaltation du présent et de la ou ses entreprises (les « filiales » de financières ou politiques, les crises Max Weber, s’illustrerait à contributions de l’ouvrage porte sur modernité, fait qu’il se « complaît à France S.A.), et actionnaires puis- témoigneraient d’une bifurcation nouveau. L’espace productif cons- la nouvelle donne économique de la vivre cloîtré dans sa chambre, face à qu’ils paient taxes et impôts. salutaire vers des formes de régula- tituerait la réalité à laquelle se réfè- planète. Premier constat, rappelé Internet, et dans un temps réduit à Comme tout consultant qui se res- tion inédites. re l’espace financier, copie parfois notamment par François de Ber- celui de l’actualité et de son présent, pecte, il appuie ses propos sur une Plus ancienne, une autre fable, infidèle. Mais les catégories plato- nard, président du Germ, les avanta- conforté par les références vides mais analyse des forces et faiblesses de la aristotélicienne, énonce que la niciennes, assure Marie Cuillerai ges du village mondial défendu par rassurantes de la culture jeune ».On firme. Et c’est un euphémisme de monnaie est le fruit d’une conven- dans cette élégante esquisse d’une les dirigeants des pays riches ne peut regretter que les auteurs de dire qu’il n’est pas tendre. Les criti- tion appelée par des échanges philosophie de l’économie, ne suf- bénéficient qu’à une « petite commu- l’ouvrage n’aient pas livré quelques- ques pleuvent. Mais les propositions allant croissants. Marcel Mauss, fisent plus à penser les transforma- nauté élitiste, à l’abri dans sa bulle unes de leurs propres pistes de résis- et les moyens de les mettre en œuvre dans l’Essai sur le don, écarte la tions du monde. Il n’est plus possi- matérielle ». tance. sont aussi détaillés. Beaucoup ont fable, doute qu’il y ait jamais eu de ble de voir se profiler, sous l’image Plusieurs auteurs s’inquiètent de Christophe Jakubyszyn déjà été entendus, chez les libéraux sociétés démunies de monnaie, monétaire européenne, la réalité l’absence de contrepoids à l’internali- en particulier. Mais ce recensement montre que la circulation de cer- d’une communauté de produc- sation économique du monde. Le DICTIONNAIRE CRITIQUE cohérent et clair est dangereux sans tains objets par des dons et des teurs. Aussi convient-il de « pren- néo-capitalisme s’accommode très DE LA MONDIALISATION doute pour les partisans d’une vision dons en retour révèle l’existence dre conscience du caractère caduc bien d’une navigation sans boussole sous la direction moins favorable au marché, dans la d’une forme non économique de des aménagements éthiques du et aucune institution démocratique de François de Bernard. mesure où il sait être convaincant. l’échange monétaire. Maurice capitalisme ». internationale n’a réussi à se substi- Ed. Le Pré aux Clercs, 426 p., 18 ¤. Annie Kahn Godelier a relevé que les objets de Jean-Paul Thomas portraits LE MONDE / VENDREDI 18 JANVIER 2002 / VII b La biographe et le philosophe

résume-t-il sa conception de leur Ensemble, Dominique et union. Ce n’était pas simplement du désir, précise-t-il. « C’est quelque cho- Jean-Toussaint Desanti se qui se boucle, qui passe entre les e yeux, dans notre regard, dans notre ont traversé le XX siècle. geste, dans notre posture et qui est de l’ordre de la certitude. » Ce qu’il défi- eux qui ont suivi les Dans un entretien croisé nit, un peu plus loin, par une belle cours de Jean-Toussaint Desanti se avec Roger-Pol Droit, expression : « la saveur du temps ». Crappellent sans aucun doute le souri- Bien entendu, on rapproche ce re dans sa voix. Un sourire qui couple d’un autre, plus célèbre : Sar- n’avait rien de commun avec la com- l’auteur des « Idéalités tre et Beauvoir. Pourquoi deux per- plicité démagogique ou séductrice sonnalités aussi différentes se sont de tant d’autres professeurs de philo- mathématiques » et rencontrées et n’ont cessé de vou- sophie : plutôt une sympathie natu- loir s’accompagner et se construire relle et un besoin d’éveiller chez ses celui des « Staliniens » ensemble à travers le siècle ? Quel- jeunes auditeurs un soupçon à ques années les séparent : elle n’a l’égard de tout discours trop retracent le double que dix-huit ans et lui un peu moins péremptoire, trop didactique. «Je de vingt-cinq quand, juste avant la n’ai jamais fait un cours dogmatique cheminement d’un déclaration de la guerre, elle com- sur un philosophe, jamais ! » La philo- mence à vivre avec lui et l’épouse sophie, dont il ne se défiait certes couple libre qui « n’était aussitôt, « pour s’émanciper », pas, mais qui ne devait jamais être à c’est-à-dire ne plus dépendre de la ses yeux un instrument de pouvoir, pas doué pour subir ». volonté paternelle. Mais elle ne quit- servait, comme il l’a écrit et dit, dans te pas pour autant le toit familial, plusieurs entretiens, de « révolte con- sous lequel il s’installe avec elle… tre l’inertie » : « le germe d’un enchaî- ne laissait pas apparaître, dans toute Dès lors, l’un et l’autre, soucieux de nement d’actes de violence contre sa complexité, les éléments qui font respect mutuel, se défendent de tou- elle ». qu’un être pensant est aussi un être te appropriation. Chacun à sa maniè- Epistémologue, philosophe des vivant, avec ses choix, ses erreurs, re dit : « Parce que les corps sont indi- mathématiques, spécialiste de Hus- ses illusions, ses revirements, ses vidués, le fusionnel n’existe pas. » serl, dont il est pourtant loin d’être approfondissements, ses hésita- Jean-Toussaint part en guerre con- un thuriféraire, ancien militant com- tions. Si, précisément, le philoso- tre « la surveillance perpétuelle de muniste, auréolé d’un passé de résis- phe, comme un illustre devancier, l’objet d’amour », pathologie amou- tant dont il ne se glorifie pas, mais Socrate pour ne pas le nommer, a reuse « qui tente de détruire l’altérité que l’on connaît, Jean-Toussaint préféré systématiquement la parole en l’autre pour la soumettre à soi, Desanti, dit Touky, échappe aux clas- à l’écrit (que pourtant il analyse ici dans une illusoire transparence ou sements et aux jugements par la mul- admirablement), c’était peut-être dans une illusoire domination des pul- tiplicité de sa propre approche pour préserver cette vibration de la sions de l’autre ». « On ne domine d’une matière elle-même fluctuante, vie qui accompagne la pensée. pas les siennes : on ne peut pas domi- si dépendante de celui qui la prati- Roger-Pol Droit a eu l’excellente ner celles des autres ! » Dominique que, et par un aspect biographique idée d’interroger, en même temps, répond à l’unisson : « On peut aimer qui déconcerte certains : le fait qu’il mais isolément, les deux Desanti : l’autre avec passion, avec tendresse, soit marié à une romancière fron- Dominique et Jean-Toussaint. L’un on peut l’aimer plus que soi-même ou, deuse, la biographe Dominique après l’autre, les deux « époux » (on du moins, c’est ce qu’on croit très sin- SOPHIE BASSOULS/CORBIS SYGMA Desanti, auteur d’un roman dont doit recourir aux guillemets, car le cèrement, mais on ne peut pas être l’héroïne fut incarnée à l’écran par terme, on le verra, ne leur convient l’autre. » conservant sur elle un regard légère- virtuel, omnipotence du profit, (7) Un destin philosophique, Grasset, Romy Schneider (1) et surtout d’un guère) répondent, en gros, aux Ce besoin de sincérité sera mis en ment ironique. recul des Etats face à la montée du 1982. essai, Les Staliniens (2), où elle fait mêmes questions, sur les mêmes thè- pratique dans leur engagement poli- Les mathématiques sont un rapi- capital, « anesthésie des pau- (8) Les Années-passion (Presses de la état de sa désillusion de militante. mes. Puis ils se lisent mutuellement tique. En pleine guerre, Jean-Tous- de contre-point à ce système de pen- vres », manichéisme illusoire Renaissance 1991) et Ce que le siècle Ce n’est pas la première fois que et confrontent ensemble leurs dis- sée. « Le plaisir des mathématiques autour du 11 septembre. A ces m’a dit (Plon, 1997). ce philosophe publie un texte d’en- cours, pour traquer, dans la mesure consiste à essayer de se mouvoir interrogations, ils répondent par (9) Notamment des essais sur Flora tretiens. Il a, en revanche, peu écrit, du possible, la vérité, la leur, celle de « On peut aimer l’autre dans le champ de la pensée, qui d’autres questions. Et retournent à Tristan, Drieu, le couple Delaunay, sinon des essais assez pointus, sur l’autre. Ils vivent ensemble depuis d’habitude reste toujours un peu leurs livres : leur passion. Marina Tsvetaieva, Desnos, Aragon et une théorie mathématique, quel- plus de soixante ans, ils ont conçu avec passion, avec indéterminé, en y apportant la préci- Elsa Triolet. ques articles réunis, trois conféren- leur mariage comme la « liberté à sion maximale du point de vue de (1) Marthe Hanau, la banquière des (10) Seuil, 1968. ces polémiques sur la phénoménolo- deux », tentant d’exclure la jalousie tendresse, on peut l’expression, en recherchant l’ex- Années folles, Fayard, 1968. Le film (11) Folio Essais, 1994. gie ; il a pratiqué, si l’on peut repren- et de se concéder une indépendance pression la plus précise possible. » qui en fut tiré est de Francis Girod dre le titre paradoxal d’une de ses réciproque, ils ont mené des carriè- l’aimer plus que Et l’on est alors en présence d’une (1980). LA LIBERTÉ NOUS AIME ENCORE publications, la « philosophie silen- res, philosophique, politique et litté- philosophie complexe et incerna- (2) Fayard, 1975. de Jean-Toussaint cieuse » (3), paradoxal car, dans son raire, parfois convergentes, parfois soi-même ou, du moins, ble, qui expliquera l’interrogation (3) Seuil, 1975. et Dominique Desanti cas, il s’est plutôt agi de philosophie parallèles, jamais divergentes. de Clavel, bien des années plus tard. (4) Grasset, 1999. avec Roger-Pol Droit. de la parole, de l’enseignement. Romans, essais, biographies, articles c’est ce qu’on croit très « Il m’invitait à rechercher ma cohé- (5) Le Philosophe et les pouvoirs, Cal- Ed. Odile Jacob, 332 p., 21,50 ¤. « J’écris peu, dit-il dans Philosophie : de journalisme historique, docu- rence. Je me déclarais “matéria- mann-Lévy, 1976. un rêve de flambeur (4), mais je mise ments, Mémoires pour elle. Essais sincèrement, mais on ne liste” et j’avais écrit les Idéalités (6) Réflexions sur le temps, Grasset, Roger-Pol Droit collabore au beaucoup : le tapis se transforme tou- de réflexion épistémologique et stric- mathématiques (11). Je pratiquais 1992. « Monde des livres » jours sous mes yeux. J’attends le gain tement philosophique pour lui. peut pas être l’autre. » des démarches “phénoméno- qui parfois m’advient. C’est ainsi : la Il est corse et le rappelle. Né à logiques”, dans le sillage de Husserl, dépense est un dur travail, mais je m’y Ajaccio dans une famille de profes- saint est nommé… à Vichy. Ayant et, disait-il, je me voulais complais. » Ses précédents entre- seurs de lycée classique, il aime à déjà, comme étudiant, participé à “marxiste”. » Cet engagement tiens – avec Blandine Barret-Kriegel souligner avec humour les traits de un réseau de résistance, il maintient marxiste n’est certes pas renié à pré- sur la politique (5), avec Dominique- caractère explicables par son pre- ses liens, pendant que Dominique sent dans son principe intellectuel mier environnement : dirige un journal clandestin. Ils et humain. Le communisme, pour des cousins malfrats, le racontent sobrement, sans forfante- lui sous les traits mythiques et léni- René de Ceccatty jeu, le revolver long- rie, leurs actions, puis leur inscrip- nistes d’un « parti ouvrier comme temps à portée de la tion presque logique et naturelle au avant-garde organisatrice » et pour Antoine Grisoni sur le temps (6) et main. Son apprentissage intellectuel Parti Communiste. C’est la deuxiè- elle sous ceux d’un prolétariat plus sur l’activité philosophique en géné- (l’Ecole normale supérieure) ne l’af- me grande période de leur vie, celle ou moins imaginaire, finit par enva- ral, entendue allégoriquement com- franchit jamais tout à fait de cette de la « double vérité », comme ils la hir non seulement leur pensée, mais me jeu – avaient donné de lui une origine, dans laquelle, d’une certai- qualifient à présent durement. Sans toute leur activité. Elle de façon plus image de penseur analytique, com- ne manière, il puise et préserve une tout à fait s’en rendre compte, Jean- quotidienne, puisqu’elle est journa- mentant avec subtilité des textes qui liberté de ton. Elle appartient à une Toussaint est utilisé comme philoso- liste à L’Humanité et dispose de lui étaient familiers (Augustin, Hus- bourgeoisie parisienne de juristes phe du parti. Des amitiés, des tout son temps pour voyager et mili- serl, Aristote, Spinoza, Platon et d’origine russe. Cette particularité, réseaux, des priorités : tout un ter. C’est, bien sûr, elle qui s’en déta- même Borges et Dante) et auxquels le lien avec la Russie, empêche ce enchaînement de causes finit par chera la première, une fois qu’elle il restituait, comme dans ses cours, milieu familial d’être entièrement « capturer » le couple. Ils sont, par prend conscience de la réalité du une vie dépouillée de tout décorum conventionnel. Dominique Desanti instants, effrayés des concessions à goulag. Un autre engagement alors et soumise à la critique. a décrit, dans des textes autobiogra- la rigueur de pensée, auxquelles ils attend le couple : durant la guerre Mais voilà que Roger-Pol Droit phiques (8), mais aussi dans des bio- sont contraints. d’Algérie, ils deviennent tous deux fait entendre l’homme. Le « destin graphies, à travers le destin des Dans sa préface à la réédition de des « porteurs de valise », oppo- philosophique », dont Jean-Tous- autres (9), sa révolte contre les con- l’Introduction à la phénoménolo- sants discrets à une guerre dont ils saint avait lui-même rendu compte formismes et la façon dont elle a gie (10), Jean-Toussaint explique honnissent les principes. dans un essai qui était une lettre acquis son indépendance, intellec- clairement sa situation d’alors. On peut se douter que mai 1968 ouverte à son ami Maurice Clavel tuelle et sociale, en participant rapi- D’une certaine manière, comme la sera bienvenu pour tous les deux. – qui mourut avant de la lire (7) –, dement à des activités journalisti- Résistance, l’appartenance au Parti « Quelle bonne affaire, des barrica- ques et surtout en militant, non sans communiste satisfaisait son aspira- des ! » s’écrie Jean-Toussaint, qui désenchantement, comme l’on sait. tion à « affronter, sans ruse ni com- voit dans les nouveaux courants de Ils se rencontrent en caressant un promis, l’agressivité massive, insis- contestation une occasion de même chat sur la terrasse de l’Ecole tante et muette de ce qui se tient et « s’insérer dans les déchirures », normale, lors d’une fête où elle est persiste dans son inertie livrée : le notamment de comprendre ce entraînée par des amis. Ils pensent, “poids du monde” ainsi qu’on le qu’il appelle joliment « l’acharne- tous les deux, en même temps : ce nomme pour l’apprivoiser ». Hus- ment des femmes ». Eux qui ont sera pour la vie, à condition de ne serl avait été, sous l’influence de souffert de prétendre officielle- pas exercer sur l’autre un pouvoir de Merleau-Ponty, un premier guide ment à la « vérité unique » d’un domination, de possessivité, d’exclu- pour le philosophe. Mais ces armes parti et qui s’en sont libérés n’offri- sivité. Le pari sera dur à tenir et n’in- intellectuelles, dans le champ de la ront pas à leurs lecteurs de thèse terdira pas les souffrances quand un conscience et de la perception du définitive sur le monde qui bascu- tiers dangereux apparaîtra. Ils en monde, n’avaient pas été suffisantes le. Comme d’autres intellectuels, conviennent maintenant, mais ont, et, du reste, elles avaient été immé- ils observent les mutations dans pour eux, le recul de l’expérience et diatement passées au crible de la cri- tous les domaines sociaux et politi- la force de l’âge. « Désormais, c’est là tique. Desanti demeurera « captu- ques : Internet, télévision de mon habitat », ainsi le philosophe ré » par la phénoménologie tout en voyeurs, exhibitions, invasion du VIII / LE MONDE / VENDREDI 18 JANVIER 2002 essais b Le mou, le raté, le flou Avant le 11 septembre, les essais de Daniel Accursi, Dominique Noguez et Philippe Garnier, originaux et intéressants, auraient à coup sûr amusé, et aussi provoqué, échauffé. Mais....

s’en prend à une époque où l’« on tion requise. Ne plus suivre. Per- LA PENSÉE MOLLE baigne dans les larmes », où la dre le fil. C’est ce que recomman- de Daniel Accursi. compassion tient lieu de sésame de Philippe Garnier, qui propose, Gallimard, « L’infini », et la « sensiblerie loukoumesque » après La Tiédeur (2), Une petite 120 p., 12,50 ¤. de règle générale, où tout est cure de flou. Ces pannes de l’atten- mou : pensées, paroles et senti- tion, minimes solutions de conti- COMMENT RATER ments. On y voit de prétendus phi- nuité de notre présence, sont COMPLÈTEMENT SA VIE losophes professer doctement comme autant de « points de EN ONZE LEÇONS des insanités consensuelles, des néant ». Infimes discontinuités, de Dominique Noguez. bonimenteurs fadasses et des regards qui se détournent, pen- Payot, « Manuels Payot », camelots papelards asperger les sées qui s’interrompent, distrac- 236 p., 12,95 ¤. foules de truismes tièdes. Ce qui tions d’un instant… voilà ce qui domine ? Soupe, marmelade, attire Philippe Garnier. Il suggère UNE PETITE CURE DE FLOU bouillie. Quelque chose de lai- que ces intermittences, flotte- de Philippe Garnier. teux, sans consistance, sans bords ments indistincts et autres batte- PUF, « Perspectives critiques », nets. Evidemment sans courage. ments de paupières, sont indis- 188 p., 15 ¤. Et surtout sans révolte. Adieu pensables à la permanence du la rébellion, les grands refus, le monde : « Tout reste dans l’ordre oilà trois essais originaux. risque de la folie, les colères con- tant qu’on pense à autre chose. » Fort dissemblables assuré- tre la bêtise, les grandes éructa- Après tout, il se pourrait bien ment. De la provocation tions provocatrices et les outran- que l’essentiel ne soit pas où l’on V nietzschéo-ubuesque à la ces libertaires. Du sage, du conve- croit. Pas dans l’attention soute- petite musique pour maison de nu. Du veule si nécessaire. En nue, la compréhension immédia- flou, en passant par la plaisante- tout cas rien qui heurte. Risque te. Mais au contraire dans la fuite rie douce-amère. Points com- zéro, pensée nulle. Dans ce repli du sens, la distraction, le bégaie- muns : style de réflexion inhabi- sur une « sagesse de boutiquiers », ment. Des descriptions très brè- tuel, tentative d’humour, jeu de Daniel Accursi voit une vengean- ves (effet d’un spectateur endor- refus et de soumission envers l’air ce contre mai 1968. La haine de mi sur une salle entière de ciné- du temps. Ou peut-être ce qu’il mai 1968, la détestation de sa ma, impossibilité de faire répéter était. Car on ne peut se défendre, démesure, de sa joie, de ses jeux plusieurs fois ce qu’on n’a pas en lisant ces textes écrits il y a serait le ressort principal et secret écouté) incitent à s’attarder sur quelques mois seulement et qui du règne mou des nouveaux ces micro perturbations. Evidem- viennent juste de paraître, du sen- moralistes. Contre la pensée ment, on ne sait qu’en faire. On timent qu’ils appartiennent peut- vivante qui ébranle, extravague, risque de se retrouver avec un être, déjà, à un temps révolu. Le expérimente, la pensée molle contre « Amen », 68 contre 2000, toutes circonstances une exis- vous n’aurez plus aucun espoir monde détraqué. Là où l’on monde a tant changé, depuis le aurait installé ses couettes menta- Nietzsche contre Lévinas. C’est tence plate, terne, irratrapable- de succès professionnel ni amou- croyait pouvoir lui dire oui, la réa- 11 septembre, que ce qui amusait les et ses vertus de gagne-petit. acide et belliqueux, gesticulatoire ment insatisfaisante. Vous trouve- reux. Pourrez-vous enfin estimer, lité même se dérobe, se creuse de ou captivait, dans le registre du Caricature, à l’évidence. Pour et artificiel. Amusant, mais très rez dans ce manuel tous les con- avec une sorte de fierté morose, zones indistinctes, perd ses frivole, de l’écume gracieuse ou opposer, comme le jour à la nuit, peu de temps, car trop vite seils indispensables. Vous saurez avoir totalement raté votre exis- bords. de l’imprécation, paraît déphasé le grand souffle de la déraison répétitif. ainsi choisir la sexualité qui vous tence ? Nullement. Un ratage Tout cela se lit sans déplaisir, à présent. Ce n’est peut-être libératrice d’hier et les moiteurs Pour échapper à « l’immense procurera le moins de satisfac- complet serait une réussite ! Le mais avec le sentiment d’une cer- qu’une impression. Pas si sûr. ternes des vertueux rentiers menace molle du bonheur univer- tion, les combinaisons insomnies- ratage total est un ratage raté, taine inutilité. Sans doute est-ce Daniel Accursi s’en-va-t-en- d’aujourd’hui, il faut terrible- sel » il faudrait peut-être suivre le migraines qui vous gâcheront le médiocre, approximatif et dou- le propre des changements d’épo- guerre contre « la pensée molle ». ment simplifier. Et choisir d’igno- conseil de Dominique Noguez : plus durablement l’existence. teux. La question est évidemment que : des textes qui paraissaient Depuis longtemps, en France, la rer. Par exemple que mai 1968, à rater sa vie. Si possible totale- Que vous soyez garçon de café ou de savoir si ces plaisanteries pour vifs naguère ont l’air soudain réaction conservatrice passe pour côté de grandes fulgurations, a ment. De manière continue, appli- strip-teaseuse, écrivain ou pilote nantis peuvent arracher le moin- d’appartenir à une planète pres- nouveauté distinguée. On nous a tout de même professé quelques quée, consciencieuse et méthodi- de ligne, les suggestions les dre sourire à ceux qu’aucun bon- que lointaine. Décidément, les seriné de nouveau que la famille bêtises. Ou encore que la rébel- que. Manière subtile, et somme mieux adaptées sont à votre dis- heur ne menace, parce que les temps sont durs. avait du bon, la patrie des avanta- lion n’est pas morte, la pensée toute perverse, de dire en même position pour être sûr d’échouer pesanteurs de l’histoire ne leur Roger-Pol Droit ges, le travail sa grandeur. Ça suf- molle pas universelle. Mais temps oui et non à l’existence. dans les grandes largeurs. offrent qu’une vie ratée d’avance. fit. Un coup de rogne s’impose. Daniel Accursi, en pamphlétaire, Rien n’est plus délicat qu’un rata- Un jour, vous pourrez contem- A défaut de vraie révolution, et (1) La philosophie d’Ubu et Merdre Déjà remarqué pour deux essais préfère les caricatures. Il force le ge d’envergure. Il convient en pler le résultat : vous vous serez dans l’incapacité de jouer à tout (PUF, 1999 et 2000). Voir « Le Monde inspirés d’Alfred Jarry (1), un pro- trait, privilégie l’emblème et l’af- effet d’être malheureux, mais pas remis à fumer, vous aurez recom- manquer, on pourrait peut-être des livres » daté du 7 mai 1999. fesseur de philosophie concocte frontement schématique : Ubu trop, et surtout inutilement. mencé à finir les plats, vous vous s’absenter à intervalle régulier, (2) La Tiédeur (PUF, 2000), voir Le Mon- donc un vitriolesque brûlot. Il contre Fenouillard, « Merdre » Employez-vous donc à mener en serez brouillé avec tout le monde, échapper à l’emprise de l’atten- de des Livres du 21 avril 2000. Les questions de la Shoah L’itinéraire exemplaire d’un historien juif Dan Michman examine différents aspects Juif russe assassiné par les nazis en 1941, autodidacte et encyclopédiste, Simon Doubnov de l’historiographie du génocide plaidait en faveur de l’autonomie culturelle de son peuple. La traduction de son autobiographie est un événement

ment abordé en France, dont Dan Il est en effet devenu de bon ton, du Nouveau Monde – et de quel- ment dit un nationalisme socialis- POUR UNE Michman s’est fait une spécialité : LE LIVRE DE MA VIE en réaction à une historiographie ques milliers de « palestinophi- te et humaniste sans Etat). Les HISTORIOGRAPHIE celui des conseils juifs. Il s’agit des Souvenirs et réflexions. qui ne considère le passé juif que les » dans l’ancien royaume d’Is- scènes de la jeunesses montrent DE LA SHOAH structures que les Allemands mirent Matériaux pour l’histoire comme la préfiguration de la raël poussés par un sionisme pourtant avec quelle rapidité, dès Conceptualisations, en place afin de régenter les commu- de mon temps Shoah, de tordre le bâton dans dont Doubnov croise les têtes les années 1860, les juifs de Rus- terminologie, définitions nautés vouées par eux à l’annihila- de Simon Doubnov. l’autre sens. L’« histoire lacry- pensante à Odessa – s’ajoutent sie de la même génération ten- et problèmes fondamentaux tion. Dan Michman a cherché dans Traduit du russe et annoté male », c’est-à-dire celle qui se les tracasseries incessantes, daient à l’assimilation n’eût été la de Dan Michman. quelle mesure il était possible de qua- par Brigitte Bernheimer, confond avec la chronique des l’étouffement économique parse- réaction venue du sommet. C’est Traduit de l’hébreu lifier ces administrateurs imposés de préface de Henri Minczeles, persécutions, devrait être rejetée mé de massacres d’une « guerre avec surprise que Doubnov, qui par Nelly Hansson, « dirigeants » juifs comme cela est Cerf, « Histoires, judaïsmes » parce qu’elle ne rendrait pas suffi- de trente ans » menée par le tsa- s’est battu pour constituer une éd. In Press, 536 p., 26 ¤. fait trop souvent par les spécialistes 1 178 p., 70 ¤. samment compte des longues risme contre ses sujets juifs littérature et une histoire judéo- comme par les polémistes. Michman périodes de calme et de dévelop- depuis 1881. Le lot des intellec- russe, constate à partir de 1890 travers des articles scientifi- remarque que personne n’a vrai- e bonheur de lecture pement. La vie d’un Doubnov tuels parias est de vivre sous que la plupart de ses pairs sont ques rassemblés dans Pour ment vérifié si, dans l’esprit des qu’on tire de l’autobiogra- qui, comme Spinoza – l’un de ses l’épée sans cesse dressée de la devenus soit sionistes, soit révolu- une historiographie de la concepteurs de la politique antijuive, phie de Simon Doubnov, inspirateurs –, veut d’abord com- censure et du numerus clausus. tionnaires. A Shoah, Dan Michman, pro- les Judenräte constituaient le maillon L un des plus grands histo- prendre semble la meilleure des De quoi faire passer ce penseur Le récit de la première guerre fesseur de l’université Bar-Ilan (Tel- essentiel de leur action d’annihila- riens du judaïsme, se compare troisièmes voies. En la suivant, on devenu agnostique, nourri de mondiale vécue à Petrograd du Aviv), linguiste et historien de forma- tion. Ainsi, ni la Serbie ni l’Italie à par- aisément à celui qui naît des fres- évite aussi bien les distorsions de Stuart Mill et de Renan sur côté russe, mais surtout la chroni- tion, s’affirme d’abord comme un tir de 1943 n’ont connu de « conseil ques historiques du roman russe, que des révolutions de février et spécialiste de l’histoire juive, à l’heu- juifs » et l’extermination n’en a pas de Tolstoï à Vassili Grossman. Simon Doubnov, né à Mstislavl (Biélorussie) en 1860, meurt à Riga en d’octobre 1917 qui court sur des re où les uns universalisent tous azi- moins été perpétrée dans ces deux Même si le pacte de lecture est ici 1941, assassiné par un SS ou un collaborateur letton. Journaliste dans centaines de pages fiévreuses muts la notion de génocide tandis pays. Michman cherche d’autre part celui de l’histoire et non de la fic- le journal juif russophone Voskhod, il cheminera entre l’engagement citant des notes d’époque prises que les autres se focalisent sur les à distinguer entre « corps domi- tion. Saluons pour cela les efforts public et la science historique. La traduction française de ses œuvres en temps réel, sont des chefs- archives laissées par les exécuteurs. nant » et « corps dirigeant » (jouis- du Cerf, rare maison d’édition à comprend l’Histoire d’un soldat juif (1917), les Lettres sur le judaïsme d’œuvre de justesse et de lucidi- Victimes innocentes, les juifs n’en sant de la reconnaissance spontanée entreprendre la publication systé- ancien et nouveau (1907) et la réédition d’Histoire moderne du peuple té. Le printemps des juifs de Rus- sont pas pour autant des figurants des dirigés). La catégorie de Judenrä- matique d’œuvres majeures mais juif (1923-1928) en attendant sa grande étude sur le hassidisme. sie, émancipés enfin par la chute passifs de leur propre catastrophe et te, concept selon lui plus « adminis- inaccessibles, dans les domaines L’« historisme » de Doubnov considère que la continuité juive pro- du tsar (22 mars 1917), ne dure leur situation, à la veille de la deuxiè- tratif » que politique, relève à l’évi- les plus divers, sans se laisser arrê- vient d’un ancrage séculaire dans le temps et d’une succession de que quelques semaines puisque me guerre mondiale, constitue un dence du premier terme. La démons- ter par le volume souvent impor- « centres hégémoniques » de la diaspora. l’arrivée au pouvoir des bolchevik facteur explicatif indispensable des tration convainc. On peut néan- tant des ouvrages. Au lecteur fran- annonce pour ce démocrate la fin événements. Ici commence le débat. moins objecter qu’une continuité cophone de se laisser porter par la plainte que celles d’une histo- « l’autre rive », bien loin du judaïs- précoce de toute vie politique jui- On peut admettre avec Dan Mich- relative entre une partie du person- cette description du monde d’un riographie dont les tableaux me. Mais Doubnov ne perd ve. Quant aux juifs engagés dans man que la situation paradoxale nel dirigeant juif d’avant guerre et les érudit juif, né en 1860, reposant idylliques de la vie des juifs dans jamais confiance, fût-ce dans les le mouvement communiste com- d’un judaïsme en cours d’assimila- premières « générations » de Juden- inconfortablement sur la branche l’Espagne médiévale, dans les entrailles du Léviathan. Il se main- me Zinoviev ou Trotski, ils ont, tion dans une Europe de plus en plus räte peut être, çà et là, observée. de l’empire russe au bord de la pays arabes ou dans la Pologne tiendra dans sa « maison » juive pour Doubnov, coupé les ponts judéophobe depuis la fin du XIXe siè- Trace du caractère toujours sensi- décomposition, dont le récit du XVe au XXe siècle laissent par- « assiégée » tant que cela lui sera avec le peuple, mais cela n’empê- cle a sapé, avec les solidarités tradi- ble du sujet : une longue note à l’at- mène à l’année 1933. Jusqu’au fois rêveur… possible ! che pas les pogromistes d’assassi- tionnelles, les capacités de réaction tention du lecteur français formule moment où une autre vague La remémoration du passé d’un Dans ce monde en perpétuel ner les juifs d’Ukraine avec ces juive à l’agression nazie. Pourtant, à une réponse à Rony Brauman et judéophobe s’apprête à submer- juif russe à l’ère de l’émancipa- mouvement, Doubnov parvient noms-là à la bouche. Entre l’assi- n’examiner que le cas français, on Eyal Sivan qui, dans Eloge de l’obéis- ger le foyer juif berlinois où tant tion refusée ne porte pas Doub- aussi à rester maître de ses évolu- milation nationale (le retrait du constate qu’un haut degré d’assimila- sance (éd. Le Pommier), accusaient d’intellectuels et d’écrivains de nov à la nostalgie ni à la détesta- tions intérieures. S’ouvrir au mon- judaïsme) et l’assimilation sociale tion à l’environnement a, en réalité, les historiens de Yad Vashem d’avoir l’Est ont, comme lui, trouvé refu- tion du Shtetl (la bourgade juive de signifie d’abord pour cet auto- (joindre les rangs des révolution- multiplié les opportunités de salut. « refoulé » « l’histoire de la collabora- ge après la révolution d’Octobre. d’Ukraine ou d’Europe centrale didacte de génie apprendre des naires) Doubnov n’en incarne pas Difficile d’évoquer toutes les facet- tion sous toutes ses formes ». A l’appui Il meurt assassiné par les nazis en dont il est issu). Ce sont des langues : le russe d’abord, puis le moins une autre option « synthéti- tes de ce livre dans lequel la Shoah de cette « thèse », les deux auteurs 1941. moments de dépression mais non français et tant d’autres encore. Il que » que l’historien a pu adopter est abordée sous un grand nombre érigeaient le père de Dan Michman La première publication de de désespoir qui l’affectent, se méfie des historiens qu’il bapti- parce qu’il avait conquis, par la d’aspects : les diverses définitions du en « ancien dirigeant du conseil juif l’ouvrage, en russe, remonte aux autant qu’une cruelle maladie se « sportif » (ici à entendre au science, une position d’extériori- sauvetage, le maintien d’une vie reli- d’Amsterdam ». Michman précise années 1930 (la dernière partie oculaire. A la différence du sens de dandysme) engoncé dans té par rapport au judaïsme tout gieuse dans les camps comme dans que Jozeph Melkman n’a jamais fait n’a été redécouverte qu’en 1957). « monolithe » imprégné de reli- une érudition qui ne se soucie ni en lui restant fidèle. Paradoxale les ghettos, l’analyse problématique partie du Judenrat ! Il est décidément Tardive, cette traduction françai- giosité qu’incarne à ses yeux son de vérité ni de diffusion du leçon, qui vaut aujourd’hui pour du lien de causalité entre la Shoah et grand temps que, sur ce sujet, les con- se arrive pourtant à point nom- grand-père Rabbi Bentsion, un savoir. Lui se veut un intellectuel les juifs mais aussi pour tous ceux la naissance d’Israël, l’étude de la troverses d’autant plus douloureuse mé, alors que le débat sur la place savant talmudiste, Doubnov engagé dans le combat politique qui cherchent à concilier l’huma- « résistance juive », l’attitude du fas- qu’elles sont tardives cèdent la place de l’antisémitisme dans la défini- vivra dans le monde de la transi- pour la liberté juive en Europe, nisme philosophique et universa- cisme italien, etc. à l’histoire. tion, l’identité et l’histoire con- tion. A l’immigration de millions qu’il conçoit sous la forme de liste avec l’identité. Parmi ces thèmes, il en est un, rare- N. W. temporaine des juifs est engagé. de ses compatriotes en direction l’« autonomie culturelle » (autre- Nicolas Weill dossier LE MONDE / VENDREDI 18 JANVIER 2002 / IX b La bataille du prix unique

par la FFSL. En apprenant la mise er coopératives, qui a participé à l’éla- en place de l’arrêté Monory, « Jérô- Le 1 janvier 1982, la loi boration du contre-projet, convo- me Lindon a d’abord été très dépri- que un conseil d’administration. mé. Le lendemain, il était à nouveau Lang sur le prix unique Son responsable, Jean Lacroix, tient d’attaque et avait compris que cela à André Essel ce langage : « J’ai ren- pourrait le servir. Il faut parfois pas- du livre entrait en contré un membre du cabinet de ser par des demi-défaites », se sou- François Mitterrand. Il m’a dit : un vient Henri Causse. De fait, les vigueur, dans un climat homme veut quelque chose et c’est le mesures ne satisfont vraiment per- président de la République. Un autre b LINDON CONTRE LA FNAC sonne. La Fnac ne peut plus afficher de résistance et de s’y oppose, et c’est André Essel. Qui C’est un petit livre bleu qui a mis le ses rabais, puisqu’il n’y a plus de croyez-vous qui va gagner ? » Dans feu aux poudres : La Fnac et les prix de référence. Cela crée un polémiques. Retour sur la note du 3 décembre, Jack Lang livres, de Jérôme Lindon. Seize imbroglio pour établir les droits précisait : « Les coopérateurs ont pages qui, en 1978, allaient faire l’ef- d’auteur. Les prix augmentent. Jérô- ce combat lancé aujourd’hui besoin du gouvernement fet d’un pavé violent : « La Fnac pré- me Lindon accroît son lobbying. Le et dépendent très largement des cré- tend favoriser le développement de la Parti socialiste prône la suppression par le patron dits du Trésor public. Pourquoi conti- lecture. (…) Je dis qu’en réalité ce sys- de cet arrêté et inscrit, avec l’appui nuer à les aider si dans le même tème de rabais – ce qu’on appelle le de Bernard Pingaud, l’instauration des Editions de Minuit, temps le mouvement coopératif est “discount” – aboutit au résultat con- d’un prix unique du livre dans ses utilisé comme une arme de guerre traire : il restreint le choix des livres cent dix propositions. Jérôme Lindon contre le gouvernement et contre le offerts au public ; il entraîne une aug- L’arrêté Monory va déchirer les Parlement ? » mentation de leur prix de vente. » La libraires. L’Union des libraires fran- « L’affaire ne peut être réglée qu’au Fnac réagit en attaquant le livre. Le çais justifie sa création ainsi : « C’est ter après les vacances, car tous les plus haut niveau. Sa solution passe patron des Editions de Minuit est bien l’arrêté Monory qui a servi de adversaires se seraient mobilisés. sans doute par l’éviction ou la “mise condamné. Mais sa critique a fait catalyseur, puisque l’objectif avoué C’est passé, mais ça n’a pas été une sur la touche” d’Essel. » Deux ans mouche. des nouveaux associés est avant tout épreuve aisée. » après, atteint par la limite d’âge, Quatre ans plus tôt, en 1974, l’ouver- l’abrogation de cette mesure. » Ala Le ministre n’était pas au bout de André Essel quittait l’entreprise ture de la Fnac, rue de Rennes, et de veille de l’élection présidentielle de ses peines. « Le projet de loi est qu’il avait fondée avec Max Théret. ILL. VINCENT SARDON son espace livres, est une révolu- 1981, Jérôme Lindon a su rallier de d’abord examiné au Sénat, qui nous b HARO SUR LA LOI tion. Les éditeurs sont gênés. Sollici- nombreux libraires, la majorité des est hostile. Le premier contact en com- On n’imagine pas aujourd’hui à lisme. On savait qu’on avait des chan- nécessité d’une pluralité des réseaux té pour gérer la librairie, Hachette éditeurs et une partie des politi- mission se passe mal. C’était mon quel point la loi Lang a été critiquée ces d’être battu. J’ai fait le commis de vente. » s’est récusé et le groupe d’André ques, à commencer par celui qui baptême du feu. J’ai eu la chance de pendant près de dix ans. Dès le voyageur dans plusieurs pays pour La loi Lang n’a empêché ni le déve- Essel se lance seul, avec les mêmes s’apprête à devenir le premier prési- pouvoir m’appuyer sur Maurice Schu- mois de mars, la revue Que Choisir ? des campagnes d’information, pour loppement des grandes surfaces, ni recettes que pour le disque et la dent de gauche de la Ve République. mann qui a pris fait et cause pour le décrétait : « la hausse comme pré- obtenir le soutien des éditeurs et des la fermeture de librairies, ni la photo : qualité de service et rabais b LA LOI LANG PASSE EN TGV projet. Nos deux convictions ont per- vu » ; France-Soir : « Nos lecteurs écrivains. Le soutien de l’Allemagne concentration dans l’édition. Mais de 20 %. « On s’est vite rendu compte André Essel n’en revient toujours mis de renverser la vapeur. » La loi sont unanimes : nous achetons moins et de Helmut Kohl a été détermi- elle a permis à des libraires de main- que ça allait être une bonne librai- pas : « La première loi des socialistes, passe avec une grande majorité au de livres depuis la loi Lang » ; L’Ex- nant », explique Jack Lang. Répli- tenir et de moderniser leur activité. rie », se souvient Henri Causse, c’était pour augmenter le prix de la Sénat le 30 juillet et le lendemain, à pansion : « Premier bilan de la loi que de Leclerc dans une pleine page L’un d’eux, Charles Kermarec, res- directeur commercial des Editions culture ! », commente-t-il aujour- la quasi-unanimité à l’Assemblée de publicité : « L’Europe des petits ponsable de la librairie Dialogues à de Minuit qui a mené tous ces com- d’hui. Il a tellement lutté pendant la nationale, avant d’être promulguée copains serre les coudes. » Brest était hostile à la loi Lang : «Je bats avec Jérôme Lindon. L’ensei- deuxième partie de sa vie pour la le 10 août. Mais cette unanimité « C’est vrai que pendant dix ans on a pensais que cela favoriserait les librai- gne donnait un coup de vieux aux défense des consommateurs. Il s’est cache des querelles sourdes, qui fait de la guérilla contre la loi Lang, res assis et rassis. Je croyais que magasins traditionnels. « Les livres tant de fois heurté à la résistance n’ont pu paraître au grand jour. explique Michel-Edouard Leclerc, c’était une loi de protection alors que n’étaient pas toujours accessibles. des fabricants, qui refusaient des C’est seulement ensuite que les on a mené des actions de corsaires. c’était une loi de concurrence, mais Parfois il fallait se laver les mains rabais trop importants. Il les a tou- ennuis et les résistances vont com- En même temps on a très vite carica- qui passait par la qualité des servi- pour accéder aux livres d’art. A la mencer. turé nos positions. Alors qu’une gran- ces, et non plus par les prix. Heureuse- Fnac, on pouvait les toucher ! », b MEURTRE À LA FNAC de majorité n’entrait jamais dans ment que l’on n’a pas écouté les gens explique-t-il. Mais la surenchère sur Après avoir perdu la bataille législa- une librairie, le monde du livre se comme moi, il y a vingt ans. » les prix risque d’être meurtrière tive, André Essel et son directeur construisait une petite ligne Maginot Alain Salles pour de nombreux libraires et l’édi- général, Claude Neuschwander, se sans sortir de leur vétusté. » tion de création. Jérôme Lindon mobilisent pour trouver la parade : b ÉPILOGUE (1) Lire l’enquête de Livres Hebdo du 6 monte donc au créneau. transformer la librairie en une D’autres initiatives auront lieu, juillet 2001. Il a déjà rallié de nombreux parti- coopérative de consommateurs, ce mais les attaques se font moins sans à son combat. Il a fondé l’Asso- qui permet aux adhérents de récupé- Lang : un bide ? » ; Libération :«La vives, à la fin des années 1980 et ciation pour le prix unique, qui réu- rer une ristourne au prorata de loi Lang prend l’eau. » pendant les années 1990. Le prix nit de nombreux libraires, mais le leurs achats. Le projet filtre. Jérôme Face à ces critiques, le ministère de unique du livre est entré dans les principal syndicat – la Fédération Lindon écrit rue de Valois, le la culture est démuni. L’euphorie mœurs. Leclerc a posé les armes : française des syndicats de libraires 2 décembre : « Nous savons que vous qui a permis le passage à grande « On a été lourdement condamné et (FFSL) – est contre lui (1). Une bon- ne laisserez pas un chef d’entreprise vitesse de la loi a vécu. Le gouverne- des distributeurs comme nous ont ne partie des éditeurs le suit, à l’ex- privée, si puissant soit-il, bafouer la ment a une obsession : l’inflation relevé le défi de la loi Lang pour ception du principal d’entre eux : jours vaincus. Il sous-estime alors la décision. » Message reçu cinq sur et le prix du livre ont augmenté. Le dynamiser le secteur. Une nouvelle Gallimard. Il a commencé son inten- volonté du gouvernement. «Je cinq. Dans Libération du 10 décem- SNE, tant bien que mal, a essayé de génération est arrivée dans les entre- se lobbying politique, à droite et à savais qu’il fallait aller très vite, bre, Jack Lang menace : « Le gouver- contenir ses adhérents, qui avaient prises. Je trouve toujours regrettable gauche, en ralliant à son point de raconte Jack Lang, Je pensais qu’il nement n’acceptera donc pas qu’un signé un accord de modération de qu’on ne puisse pas jouer sur la vue à la fois Jacques Chirac et Fran- suffisait d’abroger l’arrêté Monory et groupe privé bafoue la volonté unani- prix. Surtout, Jack Lang n’arrive variable prix pour attirer un nou- çois Mitterrand. Pendant l’été 1976, de le remplacer par un autre. Mais ce me du législateur. » C’est un bras de pas faire signer un décret pour veau public. Mais ce qui est impor- Valéry Giscard d’Estaing prend la n’était pas possible. Il fallait une loi fer qui s’est engagé entre le ministre accroître les sanctions contre les tant, c’est que l’on reconnaisse la plume pour demander à son pre- car on touchait au système des prix. de la culture et le patron de la Fnac. centres Leclerc, qui ne respectent mier ministre, Jacques Chirac, d’étu- C’était la panique. Je revois encore Le 15, la Fnac annonce qu’elle pas la loi. dier « les mesures de nature à mieux Jérôme Lindon d’abord effondré, puis renonce à son projet. André Essel a Le climat se tend entre éditeurs et assurer l’avenir de la librairie, et par me disant : “on n’a pas le choix, il perdu la rude bataille des coulisses. libraires. Après s’être ralliée au prix suite de l’édition et de la création litté- faut faire une loi”. » Les députés de En apprenant la stratégie de la unique, la FFSL avertit : « Maîtres De Trotski à la Fnac raire ». Mais Chirac claque la porte la vague rose étaient sensibles aux Fnac, Jack Lang adresse, le 3 décem- des prix, maîtres des marges, les édi- de Matignon. Et ce sont Raymond discours des associations de con- bre, une note, restée inédite, au pré- teurs vont conquérir, le 1er janvier un photographe, un teinturier, un Barre et son ministre de l’écono- sommateurs. La Fnac faisait partie sident de la République, dans laquel- 1982, leur omnipotence sur le mar- JE VOULAIS CHANGER menuisier, etc.), et de la politique mie, René Monory, qui vont tran- de leurs univers. Le gouvernement ché du livre. » En 1984, après une LE MONDE la nuit. Il se heurte vite aux stali- cher la question et semer la n’est pas vraiment unanime. attaque de la Fnac, l’ensemble des d’André Essel. niens et se range aux côtés des pagaille. Jacques Delors ne s’oppose pas à la syndicats de libraires grognaient : Ed. Mémoire du livre, opposants, principalement trotskis- b MONORY CRÉE LA PAGAILLE loi, mais ses services sont réservés. « Le SNE et les éditeurs n’ont pas, jus- 480 p., 22,71 ¤. tes. Après l’enfance d’un révolu- Auparavant le livre vivait sous le Dans une note du 16 juin 1981, un qu’à présent, assumé les responsabili- tionnaire, la deuxième partie du régime du « prix conseillé ». L’édi- conseiller du ministre de l’écono- tés des pouvoirs qui leur sont dévo- n comprend mieux le livre est consacrée à la vie du chef teur recommandait un prix, mais le mie le met en garde : « Le ministre lus, et dont dépend la survie de la choc qui a eu lieu entre d’entreprise et à l’aventure de la libraire le vendait au tarif qu’il vou- de la culture est décidé à faire adop- librairie. Ils sont responsables du dis- Jérôme Lindon et le Fnac. La défense du consomma- lait. L’ouverture au livre de la Fnac, ter cette mesure dans les jours qui count actuel qu’ils ont complaisam- patron de la Fnac, André teur remplace celle du prolétaire. Il en pratiquant des rabais de 20 %, a viennent malgré la complexité de la ment laissé se développer. » En Essel,O en lisant les Mémoires de ce vit mal son départ de la Fnac, se tout bousculé. En janvier 1979, question et les dangers de la solution 1984, les éditeurs, entraînés cette dernier (1). Cet homme de gauche, retrouve chez Hachette, dans une René Monory supprime ce prix – extrême – qu’il propose. » fois-ci par Gallimard, se mobilisent ancien militant trotskiste, qui a con- fonction qu’il n’a toujours pas iden- conseillé par un arrêté qui préconi- Jack Lang sait qu’il a le soutien du contre la Fnac qui abandonne rapi- sacré toute sa jeunesse à son idéal tifiée. Il retrouve le sens des affai- se que les prix des livres deviennent président. Dans une note manuscri- dement. politique, a vécu l’un des pires res dans le groupe Photo Station, libres et fixés par les libraires. La te, avant un conseil des ministres, b LECLERC PREND LA RELÈVE moments de sa carrière au Photo Service. Il n’est pas tendre décision est soutenue jusqu’au bout en juillet, François Mitterrand le ras- le il demande purement et simple- Si la Fnac va régulièrement atta- moment où François Mitterrand dans la dernière partie de l’ouvrage sure : « 1) Je vais parler aujourd’hui, ment la tête du patron de la Fnac. quer la loi Lang pendant encore arrivait au pouvoir : « Un comble ! avec ses successeurs à la tête de la en conseil du prix du livre ; 2) d’ac- « Essel est un adversaire politique. une bonne dizaine d’années, Un parti qui se réclame des tra- Fnac, notamment Michel Baroin et cord pour un projet de loi rapide sur C’est un échec politique qu’il veut Edouard et Michel-Edouard vailleurs, qui revendique la démocra- Jean-Louis Petriat (« les années ce prix. » Jack Lang aura besoin de infliger au gouvernement en empê- Leclerc vont lui voler la vedette tisation de la culture et qui s’oppose glauques »). Il préfère la gestion du ce soutien pour la suite du conseil. chant l’application complète de la dans le combat acharné contre le à la baisse du prix des livres ! ». groupe Pinault qui a repris l’ensei- « Le président me demande si je suis loi. (…) Essel ne pliera que si une prix unique du livre. Dès son André Essel ne changera pas d’un gne en 1994. Le livre de l’ancien certain de mon choix et ouvre un volonté politique ferme lui est oppo- entrée en vigueur, le 1er janvier iota. Cela lui coûtera sa place et militant aurait pu cependant se pas- débat dans lequel s’engouffre la sée. Au demeurant, il ne manque pas 1982, la loi n’est pas appliquée l’entreprise qu’il avait créée en ser des hommages assez convenus ministre de la consommation, Cathe- d’ennemis et beaucoup se réjoui- dans les centres Leclerc. Les librai- 1955 avec un autre ancien trotskis- des trois derniers dirigeants de la rine Lalumière, et d’autres. Tout le raient de son départ. Si le gouverne- res montent au créneau et atta- te qui avait le sens des affaires : Fnac (Serge Weinberg, François- monde préférait attendre. J’ai dû ment le veut, il en détient les moyens. quent en justice. Jusqu’à la fin des Max Théret. Aujourd’hui fringant Henri Pinault et Jean-Paul Giraud) envoyer un billet à Gaston Defferre, Le capital de la Fnac est réparti entre années 1980, ce sont des centaines octogénaire, André Essel a eu une qui concluent l’ouvrage. qui était sensibilisé à la question par des actionnaires sur lesquels nous ne de procédures qui vont agrémenter vie bien remplie. Ce fils de petit A.S. son épouse, Edmonde Charles-Roux, manquons pas d’influence. » la vie quotidienne du prix unique commerçant, élevé dans la haine demandant : “Gaston, aidez-moi !” L’actionnaire majoritaire de la du livre. de son père, quitte l’école et sa (1) Publié chez Stock en 1985, le livre a C’était en effet la pire erreur de repor- Fnac, la Centrale d’achats des L’affaire la plus célèbre se déroulera famille à 16 ans. Vrai titi parisien, il été remanié et augmenté d’entretiens à Thouars, dans les Deux-Sèvres. Le fait des petits boulots le jour (chez avec Perle Scemla. tribunal condamne le centre Leclerc, qui fait appel. Et la cour d’appel de Poitiers saisit la Cour européenne de justice, qui estime, en janvier 1985, qu’elle est confor- me à la législation européenne, moyennant quelques ajustements. Plusieurs fois saisies, la Cour tran- chera toujours dans le même sens. La polémique enfle à coups de pages de publicité dans les jour- naux. Dès l’arrêt de la Cour de Luxembourg, Leclerc crie victoire, relayée par la Fnac. L’affaire n’était pas gagnée. «La doctrine dominante de la Commu- nauté européenne, c’est l’ultralibéra- X / LE MONDE / VENDREDI 18 JANVIER 2002 actualités b

L’EDITION FRANÇAISE Mille et trois façons d’éditer Autrement b Un Salon de BD à Paris. L’an- Le lieu de recherches et de débats inventé par Henry Dougier fête ses vingt-cinq ans. cien commissaire général du Salon du livre, Bertrand Morisset, remer- Ce qui était essentiellement au départ un espace de revues est devenu une maison d’édition. Nouveautés de l’an neuf cié par Reed-OIP à la fin de l’été 2001, a rejoint la compagnie d’or- vant tout, Autrement est des guides, différents comme il se du passé. Là encore, Autrement moins le temps de s’imposer), l’édi- habille le site Internet de la maison ganisation des Salons des profes- un « projet ». Celui d’un doit, et des aventures graphiques fait l’objet de tâtonnements – teur n’hésite pas à innover encore. (www.autrement.com) comme les sions (COSP) pour y diriger le pôle homme, Henry Dougier, élargissent le spectre de l’activité – avec des achats étrangers parfois Deux nouveaux rendez-vous couvertures repensées de chacun « Culture et loisirs ». Il annonce la qui a voulu, au cœur des qui ressemble déjà à celle d’une contestables – et de corrections à d’abord : une collection « Frontiè- des titres et séries, avec le respect création d’un nouveau Salon de Aannées 1970, comprendre et faire stricte maison d’édition. Avec, tou- vue, le mouvement corrigeant les res », lancée au printemps 2001, toutefois des identités acquises bande dessinée, Paris BD, dont la comprendre l’état et les mutations jours, cette préoccupation éthique premiers pas pourvu que l’intui- que le succès foudroyant de L’Om- (Autopsie du service militaire première édition aura lieu du 1er des sociétés contemporaines, repé- qui conduit à interroger les valeurs tion soit respectée. Dernière inno- bre des talibans, d’Ahmed Rashid – 1965-2001, de Marc Bessin est ainsi au 15 juin, porte de Versailles. Le rant, analysant pour un lecteur fondamentales (ce sera « Mo- vation, et non des moindres, on attend son Asie centrale, immédiatement identifiable com- Salon veut être « au service des édi- qu’il interpelle, enrôle presque, rales »). La multiplication des l’ouverture à la jeunesse. Avant champs de guerres en mars – impo- me un volume « Mémoires », com- teurs et des auteurs de bande dessi- pour partager ses intuitions et ses revues et des subdivisions (« Socié- même de s’aligner dans un secteur se déjà, avant même les parutions me Peuples des steppes, annoncé née et entend être un lieu de ven- recherches. C’est donc naturelle- té », « Mutations »…) trahit les de plus en plus fréquenté, Autre- en février de CIA et Jihad pour mars, relève sans ambiguïté tes », explique Bertrand Morisset. ment par une revue que l’aventure aspirations toujours plus amples ment s’attachait à être présent à 1950-2001, de John K. Cooley, et de « Monde »). Une élégance nou- Il souhaite faire de ce Salon « une commence en 1975. Première de l’engagement éditorial… et ses Montreuil, au Salon du livre de Sei- La France que je vois, d’Henri Men- velle, sans plus, qui n’entrave pas la plate-forme internationale de la livraison en avril : « Jeunes en rup- règles nouvelles. ne-Saint-Denis. Aujourd’hui, sa dras. « Monde/Photographie », reconnaissance de l’adresse. bande dessinée ». Cinquante au- ture ». La maquette est austère production est des plus variées, de ensuite, un département lancé Autrement est désormais pleine- teurs étrangers sont invités pour la (parce qu’un projet militant ne sup- LITTÉRATURES ET JEUNESSE l’album pour les tout-petits (de la début 2002, qui systématise la ren- ment une maison d’édition. Moins première édition. L’annonce de la porte pas de séduction trop faci- Désormais certains numéros débutante Karine Mazoyer à contre visuelle inaugurée par un par son ancienneté (on n’a guère le création de Paris BD intervient le ?) et la règle l’anonymat. Ces col- peuvent n’avoir qu’un signataire – l’éblouissant Kazuo Iwamura) aux hors-collection sur Les Chinois goût funèbre des commémorations quelques jours avant l’ouverture lectifs, fruits d’ateliers de ainsi le remarquable Buenos Aires invitations à lire l’art… autrement (trois premiers titres entre janvier ici et le quart de siècle fut peu mar- du Festival d’Angoulême. réflexion, de colloques ou de chan- 1880-1936, de Carmen Bernand (Agnès Rosenstiehl) et tout récem- et mars, Les Mayas, La Mongolie et qué) ou par le volume de sa produc- b Le Passage apparaît. Après tiers dont le maître d’œuvre se fait (« Mémoires » n˚73, septem- ment les documentaires pour Jeunes Japonais). tion (un peu plus de mille titres avoir travaillé chez divers éditeurs, discret, traquent les révolutions bre 2001). L’identité de l’auteur ados, avec ce goût persistant du désormais, et un rythme annuel qui Marike Gauthier crée sa propre minuscules et dissèquent les pas- s’impose avec l’ouverture du rubricage hérité de la revue d’ori- IDENTITÉ GRAPHIQUE dépasse depuis 2000 la centaine de entreprise : les éditions Le Passage. sions en vogue, forum permanent champ littéraire dès 1993. « Litté- gine, « société » ou « histoire » Mais surtout une révolution du nouveautés, grâce au fort investis- Diffusée et distribuée par Le Seuil, des failles et des fièvres du temps. ratures » accueille ainsi Anna (saluons le bon travail de Philippe format, qui rend le texte, du place- sement en jeunesse notamment), cette nouvelle maison veut publier La curiosité et l’envie de se sur- Seghers, Laurie Colwin, Valeri Godard). ment en librairie au rayon des que par la fin de l’ère de la commis- une quinzaine de titres par an. De prendre jouent davantage que le Brioussov, et les courageux chan- On pourrait croire la soif de revues, au statut de livre ordinaire, sion paritaire, scellée à l’été 2001, l’essai sociologique au livre d’art, succès de la première décennie tiers Conrad et Lawrence, même si transmission et d’éclectisme intégré au classement thématique qui clôt l’épisode de l’entreprise de en passant par la littérature, «Le quand la revue s’ouvre à d’autres le phénoménal succès d’Inconnu à d’Henry Dougier étanchée. Ce d’usage. Ce qui devrait accroître la presse et coupe le dernier lien de la Passage n’a qu’un seul mot d’ordre : espaces. Géographique (ce sera la cette adresse de Kressmann Taylor serait mal le connaître. S’il a eu la visibilité des titres, fût-ce aux maison avec sa matrice d’origine, l’éclectisme », explique Marike Gau- collection « Monde ») et, plus fit davantage pour la visibilité de sagesse d’arrêter des collections, dépens de l’effet collection. Et une une revue qui interrogeait le mon- thier. Les deux premières publica- tard, chronologique (« Mé- la collection, tandis qu’une gam- trop coûteuses (« Histoires graphi- nouvelle charte graphique, réalisée de. Le projet, lui, n’a pas varié et les tions l’illustrent : Les Miroirs de la moires », ponctuellement affinée me d’« Atlas » donne à réfléchir ques ») ou qui n’ont pas rencontré en interne (Autrement, c’est une intuitions périlleuses se sont avé- vie, de Martin Winckler – auteur de avec l’excellente série « Français en termes géopolitiques et graphi- leur public (« Naissance d’un des- équipe d’une vingtaine de person- rées « payantes ». Et l’aventure con- La Maladie de Sachs (POL) –, pro- d’ailleurs, peuple d’ici »), tandis ques les questions de l’actualité tin », « Figures mythiques », « His- nes qui s’activent en ruche dans les tinue, toujours hors du commun. pose une analyse des séries télévi- que des essais (« à ciel ouvert »), brûlante comme les enjeux-clés toire(s) au singulier » qui eut locaux de la rue du Louvre), qui Ph.-J. C. sées américaines (336 p., 19,80 ¤) ; et Vachement meuh-meuh,de Daniel Percheron, examine les vaches sous toutes les coutures (88 p., 13 ¤). Viendront ensuite trois essais : Le Jazz et les Gangsters, de Ronald L. Morris, Serial Killers, Nicolas Philippe, éditeur riche et chanceux A L’ETRANGER de Serge Grünberg, et Fénelon- Poussin, d’Anne-Marie Lecoq. b ALLEMAGNE : la chute de la maison Könemann Rens. : Le Passage, 2, rue de la ous les chemins mènent à l’édition. Mais les com. Les internautes envoient leurs manuscrits, qui sont Le bouillant éditeur Ludwig Könemann vit des heures délicates. Roquette, 75011 Paris. voies empruntées par Nicolas Philippe ne sont soumis à un jury de cent cinquante grands lecteurs (librai- En difficulté financière, l’ancien alter ego de Taschen avait cédé b Création de l’Association des pas traditionnelles. Après avoir été avocat d’af- res, critiques, chercheurs), qui donnent leur avis sur les son entreprise à l’austère groupe allemand Langenscheidt (« Le amis de Françoise Pasquier.En faires, il monte une société d’investissement textes. C’est de ce laboratoire que surgissent les éditions Monde des livres » du 27 avril 2001). Mais l’éditeur allemand est hommage à l’éditrice décédée il y a Tavec Cyrille Chevrillon. Les deux hommes pénètrent ain- Nicolas Philippe. Les quarante titres qui seront vendus revenu sur sa décision après avoir mieux fait ses comptes. Ré- un an (Le Monde du 6 janvier 2001), si dans le monde en difficulté de l’imprimerie, et leur en librairie, diffusés par Gallimard, cette année viennent sultat : Könemann a déposé son bilan à la fin de l’année 2001. fondatrice des éditions Tierce puis société devient en quelques mois le premier imprimeur tous de ces textes envoyés ou d’un dialogue avec les édi- Langenscheidt conserverait des parts, mais cherche un autre parte- DeuxTemps Tierce et responsable français. Nicolas Philippe préfère revendre ses parts, teurs associés à manuscrit.com. Le premier titre, publié naire. Selon Livres Hebdo du 11 janvier, les noms de Dumont, Mur- de la collection de littérature étran- pour « changer de vie et s’occuper de ce qui [le] passion- le 6 février, avec les éditions Mutine, est attendu : il s’agit doch ou Rizzoli circulent, mais il existe une incertitude pour gère aux éditions Payot et Rivages, ne : les livres ». d’Une parfaite journée parfaite, le deuxième roman de savoir si l’incontrôlable Ludwig Könemann restera à la tête de sa une Association des amies et amis « L’édition, c’est un métier d’artisan. Je ne veux pas jouer Martin Page, révélé avec Comment je suis devenu stupide maison. de Françoise Pasquier vient de se au Meccano avec les maisons, mais m’associer avec des édi- (Le Dilettante, 2001, 20 000 exemplaires). Les éditions b ÉTATS-UNIS : l’historien plagiait en famille créer pour faire connaître son teurs qui ont envie d’être créatifs. » Grâce aux ventes de proposent aussi Les Ailes noires du porteur de guerre, de Historien à succès, reconnu par ses pairs, auteur de biographies œuvre et son action. Contacts : ses parts, il a de l’argent et reprend, en 1999, Le Serpent à François Nicol. Viendront ensuite un roman du cinéaste de Nixon et d’Eisenhower, Stephen E. Ambrose fait l’objet de plu- 15, rue Berlioz, 92330 Sceaux, plumes et Florent Massot, qui ont eu des difficultés. Pier- algérien Mohamed Mokeddem et un essai sur Rimbaud sieurs accusations de plagiat. Agé de 66 ans, Stephen Ambrose est www.fpasquier-editrice.org re Astier et Florent Massot ne sont pas des financiers. de Gilbert Coustaudry. professeur émérite à l’université de La Nouvelle-Orléans. Il est b Mouvements en série chez Nicolas Philippe veille au grain. Le Serpent bénéficie L’éditeur crée un site Internet pour tous ses auteurs. devenu un auteur de best-sellers en 1994, avec son livre sur le VUP. Emmanuel Schalit a été nom- aujourd’hui des bons résultats de Timothy Findley, et Flo- « J’arrive dans ce métier sans en avoir les habitudes, com- débarquement, D-day. Depuis, ses livres ont atteint une audience mé à la tête de la division scolaire rent Massot est dans le peloton des meilleures ventes mente Nicolas Philippe, je regarde l’état des techniques et qui dépasse les ouvrages d’historiens. Il est devenu selon le New de Vivendi Universal Publishing avec l’autobiographie de Michel Serrault. les modes de comportement. Il faut appréhender le lecteur York Times, « le plus prolifique, le mieux vendu et l’universitaire le (VUP), en tant que senior vice- Un an plus tard, sa société holding, les éditions du autrement. Pour moi, ce n’est pas un hobby ni une danseu- plus reconnu parmi un groupe d’historiens à succès ». Il publie, de president. Polytechnicien, Emma- Forum, prend le contrôle de l’éditeur d’art Somogy (« Le se, c’est un métier. Il y a des gens qui ont du génie, d’autres plus en plus, chez Simon & Schuster. Ses livres ont été adaptés au nuel Schalit était directeur général Monde des livres » du 5 mai 2000). En 2001, il crée une de la chance ; moi, j’ai plutôt de la chance. » cinéma et à la télévision. Il a même constitué une société Ambrose de la société de jeux en ligne de drôle de structure éditoriale sur Internet, manuscrit. A. S. & Ambrose Inc., avec ses cinq enfants qui l’aident dans ses recher- VUP, Flipside. Nathalie de Baudry ches. C’est ainsi qu’un autre historien, Thomas Childers, a trouvé d’Asson prend en charge la division des similitudes entre son travail et le dernier livre de la famille universitaire, également en tant Ambrose. Stephen Ambrose a reconnu ses emprunts et présenté que senior vice-présidente. Elle pour un débat autour de son livre b LE 24 JANVIER. PINSON. A ses excuses. Depuis, les journaux l’accusent d’autres plagiats. Bon était directrice de la rédaction de la AGENDA La Foi du souvenir, suivi du docu- Toulouse (31), les soirées cultu- prince, Thomas Childers a cependant indiqué qu’il continuerait à Revue des Deux Mondes. VUP est le mentaire Les Derniers Marranes, de relles de SupAero proposent une utiliser les œuvres de Stephen Ambrose dans ses cours. numéro 2 mondial de l’édition sco- b LE 21 JANVIER. MÉTISSAGE. A Stan Neumann et Frédéric Brenner lecture-rencontre avec le poète et b GRANDE-BRETAGNE : Iris Murdoch, le film laire avec Bordas, Nathan, Dunod, Aix-en-Provence (13), la revue La (à 20 heures, hôtel de Saint-Aignan, essayiste Jean-Claude Pinson sur et les polémiques Dalloz, Anaya, Houghton Mif- pensée du midi et l'association 71, rue du Temple, 75003 ; rens. : le thème « Le sens de vivre ici » (à C’est sous le titre Iris, que vient de sortir, en Angleterre, le film flin, etc.). Par ailleurs, Jean-Paul Libraires du Sud organisent un 01-53- 01-86-60). 20 h 30, 10, avenue Edouard-Belin, du réalisateur Richard Eyre consacré à la vie de la romancière bri- Naddéo, précédemment directeur débat sur « Le métissage en ques- salle des Thèses). tannique Iris Murdoch et de son mari John Bayley. Joués par Kate général adjoint de Larousse a été tion » avec les anthropologues b LE 23 JANVIER. STAROBIN- b DU 24 AU 26 JANVIER. 1945. Winslet et Hugh Bonneville, pour la partie du film retraçant la jeu- nommé directeur des relations ex- François Laplantine et Jean-Luc SKI. A Paris, l’Institut Roland- A Paris, à l’université Paris-IV se nesse des personnages, puis par Judi Dench et Jim Broadbent, térieures de Vivendi Universal Bonniol et animé par Thierry Barthes continue son cycle de déroule le colloque sur « L’année pour l’âge mûr, les protagonistes évoluent à travers la trajectoire Publishing Services, la branche dis- Fabre, rédacteur en chef de la revue conférences avec Jean Starobinski 1945 », avec, entre autres, Pierre mythique de ce couple absolument excentrique, retracé par John tribution du groupe d’Agnès Tou- (à 18 h 30, librairie Goulard; rens.: qui évoquera « Les Chats de Bau- Daix, Jean-Yves Tadié, Henri Bayley dans ses livres Elégie pour Iris (éd. de L’Olivier, 2001) et Iris, raine. Agé de 51 ans, Jean-Paul 04-96-12-43-42 ou 04-96-12-43-19). delaire : érotique et esthétique » Godard et Jacques Lecarme (à le dénouement (Bayard, 2001). Mais ce film suscite déjà la polémi- Naddéo était rentré chez Larousse, b LE 22 JANVIER. MARRANES. (à 18 heures, université Paris-VII 9 h 30, 1, rue Victor-Cousin, que, certains l’accusant de servir surtout les intérêts de John Bay- en 1997, à la demande du PDG de A Paris, le Musée d’art et d’histoire Denis-Diderot, amphi 24 ; rens. : 75005 ; salle des Actes ; rens. : ley. Celui-ci avait décrit, dans ses ouvrages, les dernières années l’époque, Bertrand Eveno. du judaïsme reçoit Nathan Wachtel 01-44-27-63-71). 01-40-46-26-43). de sa femme, morte en 1999 de la maladie d’Alzheimer.