Contenus sportifs audiovisuels Chiffres clés 2018

Juin 2019

1234 56789% +=#

panorama

Les Collections du CSA 1 Chiffres clés 2018 - Introduction

Ce document présente un état des lieux de l’offre de contenus sportifs audiovisuels disponible en France et de sa consommation . Il met en exergue les relations économiques actuelles entre le monde sportif et l’audiovisuel et s’attache notamment à présenter les principales caractéristiques du marché de l’acquisition de droits sportifs et ses récentes évolutions. Il a également pour objectif de cerner les voies d’évolution possibles à moyen terme de l’offre de contenus sportifs audiovisuels et de son économie. Enfin, il est l’occasion de souligner à nouveau les enjeux inhérents à l’exposition du sport en télévision gratuite, notamment s’agissant des événements de grande ampleur comme le tournoi de tennis de Roland Garros ou les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.

Les chiffres clés sur les contenus sportifs audiovisuels ont vocation à être publiés tous les deux ans. Les transformations sur ce secteur sont en effet progressives et doivent s’apprécier sur une période adaptée.

Ce document s’insère dans le corpus d’analyses économiques menées par le Conseil sur les contenus sportifs audiovisuels et leur écosystème. Il vient notamment compléter et mettre à jour les études Sport et TV : Contributions croisées (2017) et Le sport à la radio : un contenu porteur pour un média en transformation ? (2018).

2

L’offre de contenus sportifs à la télévision et à la radio

Mois 20XX 3 L’offre de sport à la télévision

• En télévision gratuite

Évolution du volume horaire de sport en télévision gratuite Ventilation de la diffusion de retransmissions sportives à la télévision (En heures) gratuite en 2018

Groupe Canal 9 437 8 646 8 781 Plus (M6, W9) (C8 et CStar) 54 heures Altice 63 heures (RMC Story) Groupe TF1 13 heures (TF1, TFX, TMC et LCI) 148 heures

1 675 1 866 Groupe France Télévisions Amaury (, (la chaîne l'Equipe) , 2010 2012 2014 2016 2018 et 3230 heures France O) 1036 heures

En 2017, le sport constituait 4,1 % de l’offre de programmes, réparti sur 14 chaînes de télévision gratuite, des chaînes généralistes ou thématiques. L’ensemble des retransmissions sportives et magazines sportifs représentait plus de 8700 heures de programmes.

1 Source : Données issues de la base diffusion du CSA et des éléments fournis par les éditeurs pour les chaînes France Ô et L’Equipe.

L’offre de sport à la télévision

• En télévision payante

18 services édités en France proposent une programmation quasi-intégralement sportive, généraliste ou thématisée autour d’une discipline en 2018. Les chaînes de clubs de football comme OM TV ou Girondins TV ont disparu, la chaîne Equidia Life a également fermé et le service Motors TV n’émet plus en linéaire, bien qu’il soit toujours disponible sur internet (Motorsport.tv).

En prenant comme hypothèse que ces chaînes diffusent intégralement des programmes sportifs (hors publicité et habillage), le volume est de l’ordre de 137 000 heures de contenus sportifs audiovisuels diffusés par des chaînes de télévision payantes éditées en France en 2018.

Évolution du volume horaire de sport en télévision payante

(En heures) 202 340

153 757 150 116 137 447

96 583 87 366 88 136 70 034 49 398 55 516

2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018

5 Source : Données CSA. L’offre de sport à la télévision

• Les disciplines les plus visibles

Sur l’ensemble des retransmissions sportives diffusées à la télévision gratuite en 2018 hors chaîne l’Equipe et France Ô (1170 heures vs. 1386 heures en 2016), le football est la discipline sportive la plus diffusée (23 %), suivie par le cyclisme (13 %) et le tennis (12 %).

Ventilation du volume horaire de diffusion de retransmissions sportives par discipline en 2018 en télévision

gratuite (hors chaîne l’Equipe et France Ô) 264 (En heures)

155 136 128 112 93 81 79 90 33

En prenant en compte l’Equipe, le volume horaire de retransmissions sportives diffusées à la télévision gratuite en 2018 atteint 4400 heures (hors France Ô). Le cyclisme devient la discipline sportive la plus diffusée (18 %, soit 779 heures), suivie par la pétanque (15 %, soit 651 heures) et le football (12 %, soit 516 heures). Des sports peu présents jusqu’alors en télévision gratuite gagnent de l’exposition. Ventilation du volume horaire de diffusion de retransmissions sportives par discipline en 2018 en télévision gratuite (dont chaîne l’Equipe et hors France Ô) 779 (En heures) 750 651 516 468

202 172 167 161 152 138 124 123

Cyclisme Pétanque Football Ski Sport Kick Judo Sports de Rugby Tennis Triathlon Volley Autres auto Boxing glace sports 2 Source : Données issues de la base diffusion du CSA et des éléments fournis par les éditeurs pour la chaîne L’Equipe. La chaîne France Ô n’a pas pu être comptabilisée pour cette analyse car le Conseil ne détient pas les données pour cette chaîne en 2018.

L’offre de sport à la télévision

• La pratique féminine sportive

En 2017, le poids des retransmissions sportives féminines sur l’ensemble des retransmissions diffusées à la télévision (gratuite et payante) est compris entre 14 et 18,5 %, contre 16 à 20 % en 2016. Cette baisse est en partie due à l’absence des Jeux Olympiques en année impaire, événement qui est particulièrement favorable à la mise en lumière de la pratique féminine sportive.

Sur 5 ans, la progression du poids des compétitions sportives féminines retransmises est toutefois réelle (7 % en 2012).

Compétitions sportives féminines diffusées à la télévision en 2017-2018 (liste non exhaustive)

Football : Euro, Championnat de France, Coupe du monde U20, matchs Tennis : Fed Cup, WTA amicaux, Ligue des Champions Cyclisme : Amstel Gold Race Handball : Championnat du monde, Championnat d’Europe, Golf : Evian Championship, US Open, British Open Championnat de France, Ligue des champions Athlétisme : Meeting féminin du Val d’Oise Basket : Championnat d’Europe Rugby : Tournoi des 6 nations, Championnat de France, matchs amicaux

En 2018, le taux de femmes prenant la parole dans les programmes de sport* a progressé de 7 points par rapport à 2016 et s’élève à présent à 24 % (vs. 17 % en 2016).

* qu’elles soient présentatrices, commentatrices, joueuses interviewées sur le bord du terrain, supportrices ou médecins interrogées sur une thématique sportive. 7 Source : Données CSA. Baromètre de la diversité 2018.

L’offre de sport à la télévision

• La pratique handisport

 La pratique handisport est visible à la télévision presqu’exclusivement à travers la diffusion des Jeux paralympiques, et ce en particulier depuis 2012.

A l’occasion des Jeux paralympiques de Londres (2012), le groupe France Télévisions a diffusé 35 heures de programmes autour de l’événement (cérémonies d’ouverture et de clôture, reportages, retour sur les épreuves, magazines et documentaire) et TV8 Mont Blanc 100 heures de direct.

France Télévisions, via ses antennes France 2, France 3 et France 4, a ensuite diffusé respectivement 60 heures, 102 heures puis 81 heures de programmes autour des Jeux paralympiques de Sotchi (2014), Rio (2016) et PyeongChang (2018).

Des images ont également été reprises lors de journaux d’information ou d’émissions spéciales par d’autres chaînes en fonction des éditions.

 En dehors des Jeux paralympiques, la pratique handisport est très peu présente à la télévision. Seule une poignée de

compétitions ont été retransmises depuis 2012 : la finale du tournoi de football à cinq de Cécifoot (France Ô) et les

championnats du monde handisports de tennis de table par équipes () en 2012 ou encore les championnats

d’athlétisme handisport de Doha en 2015 (France Ô).

8 Source : Données CSA. © RIA Novosti.

L’offre de sport à la radio

• L’offre de contenus sportifs à la radio :

 Genres de programme privilégiés : couverture d’événements en direct, programmes d’information, émissions dédiées, émissions de débats ;  Disciplines exposées : omniprésence du football sur l’ensemble de l’offre sportive, suivi des compétitions internationales pour les autres sports. Poids des programmes sportifs récurrents 40% sur les radios nationales • Les radios hertziennes diffuseurs de contenus sportifs : Saison 2017-2018

Au niveau national : 13%  Radios référentes en sport : RMC et Sud Radio 6% 5% 4% 3% 4%  Radios généralistes : RTL, Europe 1 1%  Antennes du service public : franceinfo:, France Bleu, France Inter, RFI

Au niveau local et régional, une grande majorité des radios traitent l’information sportive nationale et locale et suivent les équipes et athlètes locaux.

• L’évolution de l’offre ces dernières années :

 Le volume horaire consacré au sport a diminué sur les radios généralistes.  Les émissions de débat se sont développées, au détriment des retransmissions en direct.  L’offre de sport des radios traditionnelles est disponible en direct et en podcast sur internet.  Une offre de contenus sportifs se développe en webradio et en podcast natif mais reste encore très embryonnaire.

9

Comparaison des offres de sport en télévision et en radio

Les grandes compétitions internationales et certaines compétitions nationales sont diffusées par des acteurs nationaux.

Les acteurs locaux diffusent des compétitions ayant lieu dans la région correspondant à la zone de diffusion ou concernant une équipe locale.

Similitudes Le football est omniprésent.

Principalement des retransmissions sportives Programmes d’information générale ou mais aussi des magazines et journaux

spécialisée, émissions de débats et couverture d’information. d’événements sportifs.

Nombreuses chaînes thématiques sportives :

L’Équipe (gratuit) et 18 chaînes payantes. Pas de programmation consacrée

majoritairement au sport, à l’exception de RMC Couverture très large de la population par la

Différences et Sud Radio. télévision gratuite.

Accès limité en télévision payante et accès Couverture très large du territoire français qui réduit pour certaines compétitions sportives permet un accès des compétitions au plus (ex : Ligue 1 de football). grand nombre.

10

La consommation des contenus sportifs audiovisuels

Mois 20XX 11 La consommation de contenus sportifs audiovisuels

Évolution de la répartition par genre du nombre de programmes ayant attiré plus de 11 millions de téléspectateurs

1999-2002 2003-2006 2007-2010 2011-2014 2015-2018

< 20 M de tvsp 1 2 1

Entre 15 et 20 M 2 5 3 5 5 de tvsp

1 2 3 2 1 5 1 Entre 12 et 15 M 8 6 8 1 9 de tvsp 5 8 4

2 3 2 6 1 3 3 Entre 11 et 12 M 2 1 3 1 1 2 de tvsp 20 16 2

Total Sport 10 21 15 12 15 Sport Divertissement Cinéma/Fiction Information Depuis 1999, le sport est présent au palmarès des audiences de plus de 11 millions de téléspectateurs et domine celui de plus de 15 millions. La Coupe du monde de football, l’Euro de football, ou encore la Coupe du monde de rugby comptent parmi les événements les plus fédérateurs.

Depuis 2007, le nombre d’événements sportifs ayant rassemblé plus de 11 millions de téléspectateurs a été globalement stable quand les autres genres tendaient à être moins performants (à l’exception du divertissement).

Entre 2015 et 2018, le sport a été le seul type de programme à même de rassembler plus de 12 millions de téléspectateurs. 12 Source : Médiamat – Médiamétrie. Traitement CSA. La consommation de contenus sportifs audiovisuels

4 chaînes ont réalisé leur meilleure audience historique1 grâce à un évènement sportif entre 2016 et 2018.

20 843 000 4 685 000 Téléspectateurs Téléspectateurs (71,8 % de PdA) (22,1 % de PdA) France/Portugal Salzbourg/Marseille CSTAR a réalisé sa Finale de l’Euro 2016 de football Demi-finale retour de la Ligue Europa 8ème meilleure 10/07/2016 03/05/2018 audience historique grâce à la retransmission d’une compétition féminine. 855 000 4 724 000 4 238 000 Téléspectateurs Téléspectateurs Téléspectateurs (3,5 % de PdA) (18,0 % de PdA) (20,3 % de PdA) France/Suède Real Madrid/Atlético Madrid France/Grèce Quart de finale du Mondial 2017 de handball Finale de la Ligue des Champions Match de qualification pour 24/01/2017 28/05/2016 l’Euro 2017 de football 03/06/2016

1Meilleure audience historique: Plus grand nombre de téléspectateurs jamais réuni sur la chaîne depuis le 02/01/2006 (date de début de disponibilité des données sur le logiciel de Médiamétrie).

13 Source : Médiamat – Médiamétrie. Traitement CSA. La consommation de contenus sportifs audiovisuels

Les 10 meilleures audiences sur les chaînes de la TNT gratuite entre 2016 et 2018 (hors chaînes historiques)

Audience Heure de Chaîne de Rang Date Discipline Programme Part Multipli- début diffusion En milliers d’audience cateur (en %) d’audience1 1 24/01/2017 19:58 TMC Handball Mondial 2017 – Quart de finale: France-Suède 4 724 18,0 x5 2 23/03/2018 21:02 TMC Football Match amical: France-Colombie 4 703 18,1 x5 3 03/05/2018 21:06 W9 Football Ligue Europa – Demi-finale retour: Salzbourg-Olympique de Marseille 4 685 22,1 x7,6 4 28/05/2016 20:49 C8 Football Ligue des Champions - Finale: Real Madrid-Atlético Madrid 4 238 20,3 x5,8 5 26/05/2018 20:45 C8 Football Ligue des Champions - Finale: Real Madrid-Liverpool 3 783 17,9 x5,6 6 03/06/2017 20:48 C8 Football Ligue des Champions - Finale: Juventus-Real Madrid 3 776 16,3 x4,5 7 26/04/2018 21:06 W9 Football Ligue Europa – Demi-finale retour: Olympique de Marseille-Salzbourg 3 668 15,4 x5,3 8 20/06/2016 21:00 TMC Football Euro 2016 - Phase de groupes: Slovaquie-Angleterre 3 549 14,8 x5,3 9 02/06/2017 21:00 TMC Football Match amical: France-Paraguay 3 147 12,8 x3,6 10 12/04/2018 21:06 W9 Football Ligue Europa - Quart de finale: Olympique de Marseille - RB Leipzig 2 823 11,7 x4

Toutes les compétitions présentes dans ce top sont des compétitions masculines

Les compétitions proposées se sont Le niveau des audiences des 10 « premiumisées » avec l’acquisition de Les 10 meilleures audiences de la TNT meilleurs programmes a nettement droits attractifs de matchs masculins de gratuite ont été réalisées par des augmenté, avec 8 programmes qui football (dont Euro, Ligue des retransmissions sportives. dépassent les 3,5 M de téléspectateurs. Champions, Ligue Europa) qui représentent 9 programmes sur 10.

vs seulement 4 en 2011-2015 vs seulement 1 en 2011-2015 vs 0 en 2011-2015

1Le multiplicateur d’audience représente le rapport entre l’audience du programme et l’audience moyenne de la chaîne sur la tranche horaire correspondante. 14 Source : Médiamat – Médiamétrie. Traitement CSA. La consommation de contenus sportifs audiovisuels

La retransmission d’un événement sportif permet à une chaîne de télévision d’attirer une audience plus forte que son audience moyenne sur la même tranche horaire : le direct sportif est un contenu clé en télévision.

Comparaison des parts d’audience (en %) des matchs du Tournoi des 6 nations avec la moyenne annuelle de la chaîne sur le même créneau horaire 35 Tournoi masculin Tournoi féminin 30 PdA moyenne 2018 de la chaîne sur le créneau concerné 3 25 2,5 PdA minimum et maximum des retransmissions étudiées 20 2 15 1,5 PdA médiane des retransmissions étudiées 10 1 0,5 PdA moyenne des retransmissions étudiées 5

0 Tournoi féminin 6 nations 0

Les 13 matchs du Tournoi masculin de rugby des 6 nations Les 5 matchs du Tournoi féminin de rugby des 6 nations ont ont été diffusés entre 15h30 et 18h ou 17h30 et 20h le été diffusés en soirée et ont obtenu des audiences plus week-end. conséquentes que la moyenne de la part d’audience de la chaîne sur l’année 2018 sur le créneau 20h-23h. Ceux diffusés en avant-soirée ont dépassé la moyenne de la chaîne sur ce créneau horaire.

15 Source : Médiamat – Médiamétrie. Traitement CSA. La consommation de contenus sportifs audiovisuels

Le succès d’audience d’une compétition sportive semble dépendre de la puissance d’audience de la chaîne sur laquelle elle est diffusée, c’est notamment le cas pour les compétitions sportives féminines.

Évolution de l’audience des finales de la Ligue des Champions féminines depuis 2016 (En milliers de téléspectateurs)

La finale de la Ligue des Champions féminine a gagné 3000 908 000 téléspectateurs entre 2016 et 2017 sur les antennes de France Télévisions. 2500

2000

1500 L’audience a été divisée par 5 en 2018 avec la diffusion sur 1000 TFX, 3ème chaîne du groupe TF1. Néanmoins, la finale a permis à TFX de doubler son audience moyenne sur la 500 tranche.

0 2016 2017 2018

Audience de la finale Audience moyenne de la chaine

16 Source : Médiamat – Médiamétrie. Traitement CSA. La consommation de contenus sportifs audiovisuels

Les 10 meilleures audiences du sport féminin sur les chaînes de la TNT gratuite entre 2016 et 2018 (hors chaînes historiques)

Audience Heure de Chaîne de Rang Date Discipline Programme Part Multipli- début diffusion En milliers d’audience cateur (En %) d’audience1 1 14/12/2018 21:00:50 TMC Handball Euro 2018 - Demi-finale: Pays-Bas-France 1420 6,2 x1,7 2 15/12/2017 20:45:43 TMC Handball Mondial 2017 - Demi-finale: France-Suède 1225 4,7 x1,3 3 25/06/2017 20:31:03 W9 Basketball Euro 2017 - Finale: France-Espagne 971 4,3 x1,5 4 27/07/2017 20:46:31 France 4 Football Euro 2017 - Phase de groupes: Portugal-Angleterre 899 4,3 x2,5 5 12/12/2017 20:45:49 TMC Handball Mondial 2017 - Quart de finale: France-Monténégro 894 3,3 x0,9 6 03/06/2016 21:00:27 CSTAR Football Euro 2017 - Qualifications: France-Grèce 855 3,5 x3,2 7 16/12/2016 20:45:56 France 4 Handball Euro 2016 - Demi-finale: Norvège-France 831 3,2 x1,9 8 03/08/2017 20:45:16 France 4 Football Euro 2017 - Demi-finale: Pays-Bas-Angleterre 787 3,8 x2,2 9 09/11/2018 21:02:26 France 4 Rugby Match amical: France-Nouvelle-Zélande 767 3,5 x2,2 10 11/07/2017 21:02:54 CSTAR Football Match amical: France-Norvège 752 3,6 x3,3

Le sport féminin réalise de beaux Le sport féminin fait ressortir une large Le service public (France 4) contribue succès d’audience allant jusqu’à tripler variété de disciplines, avec 4 disciplines avec succès à l’exposition du sport l’audience moyenne sur CSTAR (8ème différentes parmi les 10 meilleurs féminin avec 4 des 10 meilleures meilleure audience de son histoire). succès. audiences.

Le gain relatif d’audience est toutefois plus Vs. seulement 2 en sport masculin. Vs. 100 % de chaînes privées en sport masculin. faible en moyenne que pour le sport masculin.

1Le multiplicateur d’audience représente le rapport entre l’audience du programme et l’audience moyenne de la chaîne sur la tranche horaire correspondante. 17 Source : Médiamat – Médiamétrie. Traitement CSA. La consommation de contenus sportifs audiovisuels

Certaines compétitions féminines voient leur audience progresser sur des chaînes historiques.

C’est le cas par exemple des matchs en phase finale de tournois internationaux de l’équipe de France féminine de handball. L’intérêt de la chaîne pour ces matchs est évidemment étroitement lié à la performance sportive de l’équipe.

Comparaison des niveaux d’audience de la finale du Mondial de handball féminin (2017) et de la finale de l’Euro de handball féminin (2018) (En milliers de téléspectateurs)

Ensemble des Jeunes adultes individus (15-24) La finale de l’Euro féminin de handball (16 décembre 6000 +25% 350 +44% 2018) sur TF1 a enregistré une audience 24 % supérieure 5000 300 à celle du Mondial féminin de handball diffusée sur la même chaîne TF1 un an plus tôt. 250 4000 200 3000 150 2000 100 Cette hausse est principalement portée par une plus forte 1000 50 progression auprès des jeunes. 0 0

Finale du mondial féminin 2017 Finale du mondial féminin 2017 Finale de l'Euro féminin 2018 Finale de l'Euro féminin 2018

18 Source : Médiamat – Médiamétrie. Traitement CSA. La consommation de contenus sportifs audiovisuels

Un public majoritairement masculin…

Pour une compétition féminine sportive donnée, la structure d’auditoire est la même que celle de la compétition masculine équivalente. Structure d’auditoire par genre de quatre événements retransmis en télévision en 2018

31% 28% 45% 46% vs. vs. 69% 72% 55% 54%

Coupe Davis Fed Cup Tournoi des six Tournoi des six nations masculin nations féminin Public masculin Public féminin Source : Médiamat – Médiamétrie. Traitement CSA.

…mais en voie de féminisation

La part des femmes de 15 ans et plus sur le total des individus ayant regardé des événements sportifs sur les chaînes gratuites a augmenté de quatre points entre 2017 (37,1 % sur la période janvier-septembre) et 2018 (41,1 %).

Cette tendance au renforcement du public féminin dans l’auditoire se vérifierait en particulier pour le tennis (47,9 % en 2018, vs. 45,6 % en 2017) et pour les sports mécaniques (+6,5 points).

19 Source : Médiamat – Médiamétrie (Traitement CSA). Etude SPORT INDEX de NPA Conseil.

La consommation de contenus sportifs audiovisuels

La consommation de retransmissions sportives proposées en télévision se concentre toujours essentiellement sur le téléviseur. La contribution de l’ordinateur, du smartphone et de la tablette est encore très mineure.

Exemples de répartition de la consommation de certaines retransmissions sportives par support

Évènement Chaîne Date TV Ordinateur Smartphone Tablette

Finale messieurs de Roland Garros France 2 10/06/2018 99,1 % 0,7 % 0,1 % 0,1 % Finale dames de Roland Garros France 2 09/06/2018 99,3 % 0,6 % 0,1 % 0,1 % France - Australie (match de poule de la CDM masculine de football) TF1 16/06/2018 97,8 % 1,2 % 0,8 % 0,2 % France - Croatie (finale de la CDM masculine de football) TF1 15/07/2018 97,3 % 1,5 % 1,0 % 0,3 % France - Norvège (finale de la CDM masculine de handball) TF1 29/01/2017 99,2 % 0,7 % 0,1 % 0,1 % France - Espagne (finale du championnat d'Europe féminin de basket) W9 25/06/2017 99,4 % 0,5 % 0,1 % 0,1 % Jeux Olympiques d'hiver - biathlon et combiné nordique France 3 20/02/2018 98,0 % 1,4 % 0,5 % 0,1 %

Source: Médiamétrie, Médiamat, résultats 4 écrans. La consommation sur smartphone est supérieure à celle sur tablette et moins importante que sur ordinateur, mais reste toutefois à un niveau très faible (inférieur à 2 % de la consommation totale).

Les contenus sportifs se consomment en direct et nécessitent une qualité de retransmission forte et une taille de support de visionnage adaptée. Le téléviseur grand écran reste le terminal privilégié, bien que la proportion de foyers équipés TV diminue (93,4 % fin 2018, contre 95,2 % début 2015*).

Les retransmissions sportives perdent de leur valeur commerciale après la mise à l’antenne. Elles ne sont ainsi que très peu diffusées en différé par les détenteurs des droits de diffusion.

En revanche, l’information sportive est consommée dans les heures qui suivent un événement sportif, et de plus en plus via des articles, fils d’actualité ou extraits vidéo sur des sites spécialisés et plateformes numériques de médias.

20 Source : *Observatoire de l’équipement audiovisuel des foyers, Médiamétrie pour CSA/DGE/DGMIC/ANFR Le poids du sport dans l’économie des médias audiovisuels

Mois 20XX 21 Le poids du sport dans l’économie des médias audiovisuels

• Un contenu stratégique pour l’économie des éditeurs radio et TV

À la radio comme à la télévision, le sport est un contenu fédérateur qui attire un public jeune et masculin. Il permet de renforcer l’image de marque du média et de fidéliser son audience. Les investissements effectués autour d’une retransmission sportive ne sont en général pas rentabilisés directement par les recettes publicitaires.

• Les caractéristiques du modèle économique de la radio et celui de la TV autour des contenus sportifs

Les coûts Pour la radio, les coûts techniques et humains sont le premier poste de dépenses, tandis que les coûts liés aux droits sont généralement les plus conséquents pour les chaînes de télévision.

Ex : TF1 a dépensé 130 M € pour diffuser les matchs de la Coupe du monde de football 2014 au Brésil quand RTL, RMC, Europe 1 et Radio France ont dépensé 740 000 € au total, soit 0,5 % du montant dépensé par TF1.

Le cadre juridique français permet à tout service de radio de diffuser gratuitement toute manifestation sportive se disputant sur le territoire (art. L. 333-7 du code du sport). Les radios n’ont donc pas à payer de droits pour diffuser des compétitions qui ont lieu en France.

Les ressources D’un point de vue général et en sport en particulier, les annonceurs investissent modérément en radio contrairement à la télévision. A titre indicatif, les recettes publicitaires nettes de la télévision sont estimées en 2018 à 3,430 Mds €, contre 701 M € pour la radio.

Un programme sportif n’est pas plus valorisé que d’autres programmes en radio, alors que c’est le cas en télévision.

C’est en particulier le cas quand les compétitions sportives ont lieu à des heures de faible écoute en radio qui correspondent au pic d’audience pour la télévision (fin d’après-midi et soirée).

22 Le poids du sport dans l’économie des médias audiovisuels

• Les montants investis dans les droits sportifs et ceux investis dans la production

Les chaînes de télévision investissent dans le soutien à la production audiovisuelle et cinématographique à hauteur de 1,234 Mds€ en 2017. Ces investissements correspondent aux dépenses retenues au titre des contributions en faveur de la production audiovisuelle et cinématographique (en application des décrets n°2010-416 et n°2010-747)*. Ils sont légèrement en baisse depuis 2011 , dans un contexte de marché publicitaire sous contrainte.

En parallèle, les montants investis dans la diffusion de sport en France n’ont cessé d’augmenter depuis 2011 (+19 %) et dépassent largement les montants investis dans la production.

Évolution des investissements a minima réalisés par les éditeurs de télévision dans la production audiovisuelle et cinématographique et de la valeur du marché des droits sportifs (en M €) 1550

1500

Investissement dans la production 1 304 1 293 1300 audiovisuelle et cinématographique 1 267 1250 Montant total des droits sportifs en France 1 247 1 244 1 249 1 234 1215 1155 1120

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

*Ces dépenses dans la production n’incluent pas les investissements dans les œuvres qui ne sont pas audiovisuelles et cinématographiques, à savoir les journaux et émissions d’information, les émissions de variété, les jeux, les émissions autres que de fiction majoritairement réalisées en plateau, les retransmissions 23 sportives, les messages publicitaires, le téléachat, l’autopromotion, les services de télétexte Le marché des droits sportifs

Mois 20XX 24 Le marché de l’acquisition de droits sportifs en France

Valeur du marché en France fin 2018 : 1,66 Md €*

• 12 principaux acquéreurs se partagent le marché. • Le football domine largement (85 % de la valeur du marché), devant le rugby (7 %) puis les autres sports.

Les principaux droits TV gratuite TV payante Football Ligue 1 : 726,5 M € Groupe beIN SPORTS Ligue des Champions : 315 M €/an Premier League : 120 M €/an Groupe Ligue Europa France Télévisions Groupe Discovery : 35 M €/an Matchs de l’équipe de France de football: 35 M €/an Groupe Canal Groupe PMU Coupe du monde masculine de football : 32,5 M €/an Groupe TF1 Plus Liga : 30 M €/an

Mediapro Coupe de la Ligue : 24 M €/an Groupe M6 Groupe Ligue 2 SFR/Altice : 22 M €/an Groupe Amaury Groupe AB Rugby Groupe Motors TV TOP 14 : 75,6 M€/an

Autres (sports mécaniques, tennis, cyclisme, basket, handball, etc.) Formule 1 : 30 M €/an Jeux Olympiques : 22,5 M €/an

* Pour les championnats, la valeur des droits pour une saison est prise en considération. Pour les compétitions événementielles, la valeur des droits de la compétition est prise en compte dans sa totalité quand cette dernière est annuelle. Si elle a lieu tous les deux ans, la moitié de la valeur des droits de la compétition est prise en compte dans le calcul. Si elle a lieu tous les 4 ans, le quart de la valeur est comptabilisé.

25 Source : sur la base de données publiques retraitées par le CSA. L’évolution du marché de l’acquisition des droits sportifs en France

• L’inflation des droits de diffusion télévisuelle du football en France

La progression du marché des droits sportifs a bénéficié directement au football dont la part de valeur du marché a augmenté en deux ans de 6 points.

Évolution de la répartition de la valeur du marché de l’acquisition des droits sportifs par discipline (en %)

Football 78,8% 84,8% Rugby

Autres

10,0% 7,0% 11,2% 8,2% début 2016 fin 2018

• La perte progressive des droits relatifs à des compétitions organisées par un acteur français par rapport aux droits de compétitions sportives organisées par un acteur étranger

Les droits vendus par des ayants droit français représentent en 2018 près de 58 % du montant total, contre plus de 75 % en 2011. L’augmentation de la valeur des droits de compétitions footballistiques comme la Premier League et les championnats européens (Ligue des Champions et Ligue Europa) ainsi que de compétitions internationales comme l’Euro de football l’explique en partie.

26 Source : Données à la disposition du CSA. L’évolution du marché de l’acquisition des droits sportifs en France

• La valeur du marché est en augmentation depuis Évolution de la valeur du marché depuis 2000 plusieurs années (+ 47 % entre 2012 et 2018). (en M €) 1 650 1 500 1 550 Cette augmentation s’explique notamment par l’apparition 1 215 1 250 1 300 1 120 de nouveaux éditeurs : 1 100

 2012 : arrivée de la chaîne l’Equipe en TNT gratuite et des chaînes thématiques beIN SPORTS 510  2016 : lancement des chaînes SFR Sport

• L’émergence de nouveaux services 2000 2006 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

En parallèle de l’arrivée de nouveaux diffuseurs télévisuels, les acteurs traditionnels ont développé des services accessibles via leur site internet ou une application (ex: myCanal) ou des services OTT spécifiques (ex: beIN Connect, Eurosport Player).

Certains ayants droit se lancent dans la conception et la gestion de leurs propres supports de diffusion (ex: NBA League Pass).

• Ces évolutions ont entrainé :

 Une forte concurrence sur des compétitions déjà très attractives et donc une inflation des prix concentrée sur un nombre restreint de ces compétitions (ex : Ligue 1, Premier League, Ligue des Champions, en football). Cette concentration sur les droits premium peut avoir pour effets éventuellement cumulatifs a) de limiter le nombre d’acheteurs sur d’autres droits au bénéfice de chaînes aux moyens plus limités b) de réduire les capacités de certains diffuseurs à proposer des droits premium.

 Un espace de diffusion plus large pour des compétitions sportives jusque là pas ou peu médiatisées, avec parfois une valorisation des droits (ex : compétitions internationales féminines de football) ou au moins une fenêtre d’exposition de la compétition.

27 Source : Données à la disposition du CSA. Le marché de l’acquisition des droits sportifs en Europe

• Une moindre valorisation de la Ligue 1 par rapport aux autres championnats nationaux de football en Europe

La valeur des droits du championnat national français de football (domestiques et à l’international) est en deçà de celles des droits des 4 autres grands championnats nationaux en Europe. Ce constat vaut aussi pour les autres sources de recettes.

Recettes principales des cinq principaux championnats européens ventilées par principaux postes lors de la saison 2016-2017 (en M €; en %)

1 307

691

708 1 046 3 100 716 465 504 345 232 182 1 319 961 819 1 221

Bundesliga Premier League Liga Santander Ligue 1 Serie A Droits audiovisuels Recettes matches Recettes commerciales

Sur le dernier appel d’offre pour 2020-2024, les droits de la Ligue 1 pour une diffusion en France ont toutefois augmenté, à 1,15 Md € par saison.

Les droits de la Ligue 1 à l’international sont encore faibles en comparaison des championnats des pays voisins européens : quand la Ligue 1 rapporte environ 80 M € chaque saison à l’international, la Premier League en obtient 1,3 Md €, la Liga espagnole 890 M €, la Série A 350 M € et la Bundesliga 250 M €.

Sources : LFP, Rapport 2016-2017 DNCG; LaLiga, Financial Report of Professional Football 2017; DFL, The 2018 Report; Report Calcio 2018; Deloitte, Annual 28 Review of Football Finance 2016 & 2018; Communiqués LFP; Communiqués La Liga. Le marché des droits de diffusion nord-américain

• Un marché nord-américain en croissance

Le segment des droits de diffusion de contenus sportifs audiovisuels est devenu le plus important en valeur en 2017 (19,1 Mds $), dépassant les revenus de billetterie (19 Mds $), les recettes de partenariat (16,7 Mds $) et les recettes liées à la vente de produits autour d’une marque sportive (14,4 Mds $).

Évolution de la répartition des revenus du secteur sportif en Amérique du Nord (en M $)

67 288 69 282 Recettes liées à la vente d'un produit 60 225 63 555 56 448 21 % 21 % autour d'une marque sportive 53 468 22 % 22 % 23 % Partenariats 24 % 24 % 24 % 24 % 24 % 25 % 25 % 28 % 28 % Billetterie 29 % 28 % 30 % 30 % 27 % 28 % Droits TV 22 % 22 % 24 % 26 %

2012 2013 2014 2015 2016 2017 Le taux de croissance annuel des revenus du secteur sportif nord-américain est estimé par le cabinet PwC à 4,5 % sur la période 2018-2022.

• L’exemple de la National Football League (NFL) : une approche multi-écrans et multi-supports

Diffusion aux États-Unis : o TV : CBS, NBC, ESPN, Fox Sports, Fox Deportes, NFL Network o Plateformes numériques et OTT : Amazon, NFL Game Pass (disponible sur Molotov en 2018) o Supports mobiles : Verizon (diffusion sur Yahoo!), CBS, NBC Universal, ESPN

En Europe : vente des droits pour 42 pays (dont France) via l’agence MP & Silva. Développement de leur plateforme NFL Game Pass. 29 Source : At the gate and beyond - Outlook for the sports market in North America through 2022, PwC. Focus sur l’offre de contenus sportifs audiovisuels sur les plateformes numériques

Mois 20XX 30 Le développement de l’offre audiovisuelle de sport sur les plateformes numériques en France

• Les offres OTT (over the top) d’éditeurs de télévision en France

 En télévision gratuite

La plupart des chaînes de télévision proposent leurs contenus sportifs en direct sur leurs plateformes numériques, parfois en différé quand il s’agit de magazines. Certaines proposent des contenus complémentaires aux contenus diffusés en linéaire : dispositif multi-écrans, choix des angles de vue, statistiques sur l’épreuve sportive, extraits de compétitions suite à leur diffusion et dont l’éditeur détient les droits (highlights), etc.

 En télévision payante

La plupart des chaînes de sport proposent leurs contenus sur leurs plateformes à leurs abonnés TV. Quatre acteurs se démarquent par le développement de leur propre plateforme de diffusion de contenus sportifs, accessibles moyennant un abonnement mensuel, avec engagement ou non sur une année.

L’offre 100% numérique propose les programmes de la chaîne Canal+ et de Canal+ Décalé, dont une grande partie de contenus sportifs (Ligue 1, Top 14, Formule 1, D1 féminine) disponibles en direct.

Discovery propose les programmes des chaînes Eurosport (Eurosport, et Eurosport News, chaînes événementielles, multiplex sur des tournois de grand chelem) en direct et en rattrapage sur la plateforme Eurosport Player : tennis, sports d’hiver, cyclisme, sports mécaniques, etc.

beIN CONNECT permet l’accès aux antennes de beIN SPORTS France (beIN SPORTS 1, beIN SPORTS 2, beIN SPORTS 3 et aux 7 canaux beIN SPORTS MAX) en direct, avec la possibilité de revenir 30 minutes en arrière. Sports proposés : football (Ligue 1, Ligue 2, Liga), basket (NBA), tennis (Wimbledon), handball (Lidl Star Ligue), etc.

L’offre numérique RMC Sport propose la diffusion en direct des contenus sportifs de RMC Sport : football (matchs de Premier League, Ligue des Champions, Europa League), basket (Jeep Elite), athlétisme (Diamond League), etc.

31 Le développement de l’offre audiovisuelle de sport sur les plateformes numériques en France et à l’étranger

• Les pure player

Les acteurs natifs du marché des contenus sportifs audiovisuels sur le numérique se développent de plus en plus à l’étranger.

À titre illustratif, l’opérateur DAZN du groupe britannique Perform s’est implanté en Allemagne, en Autriche, en Italie, en Suisse, en Espagne, au Canada, aux États-Unis, au Brésil et au Japon. Il propose de nombreuses compétitions, notamment de football (Ligue 1, Serie A, Liga, Ligue des Champions, Coupe du monde), de basketball (NBA, Eurocup) ou encore de sports de combat (UFC, Golden Boy), en direct et à la demande.

Certaines plateformes se concentrent autour d’une discipline sportive : HorizonSports (plateforme VàDA* dédiée aux sports de loisirs et de pleine nature), Golf TV (service de streaming en direct et à la demande), ou encore les chaînes YouTube de Play Sports Group (autour du cyclisme).

• Les offres développées par des ayants droit

Ces offres suivent des stratégies différentes en fonction du niveau de notoriété et d’attractivité des compétitions concernées :

 Revaloriser leur offre en proposant un contenu complémentaire à la diffusion linéaire et en la développant à l’international Ex : NBA, NFL. A venir : UEFA, FFF, LFP.

 Rendre accessible au plus grand nombre le sport Ex : CIO (), CNOSF (Media 365).

 Exposer les compétitions qui ne sont pas diffusées sur les médias de masse Ex: LNV TV.

Quelle que soit la stratégie adoptée, développer sa propre plateforme de contenus audiovisuels autour de sa compétition est surtout un moyen pour les ayants droit de disposer d’un lien direct avec l’abonné et de pouvoir valoriser leur data (publicité). 32 * VàDA : vidéo à la demande par abonnement.

Le développement de l’offre audiovisuelle de sport sur les plateformes numériques en France et à l’étranger

• Des incursions encore discrètes des géants du numérique

 À l’étranger

Facebook, Amazon et YouTube sont déjà diffuseurs de plusieurs compétitions sur les marchés américain, asiatique et européen .

Diffuse des matchs de la Ligue des champions aux Etats-Unis et en Amérique latine ainsi que des matchs de la Liga (championnat de football espagnol de première division) dans 8 pays d’Asie.

A diffusé des matchs de football américain et diffusera au Royaume Uni des matchs de Premier League anglaise (championnat anglais de football de première division) à partir de 2019.

Diffuse plusieurs matchs de chaque journée de la deuxième division du championnat national espagnol de football dans 150 pays (hors Espagne).

 En France

Les géants du numérique ne semblent pas encore réellement impliqués dans la diffusion de retransmissions sportives. On notera tout de même le partenariat entre Twitter et France Télévisions pour la diffusion de matchs du tournoi masculin des 6 nations en 2017.

Ces expérimentations et les potentialités de ces acteurs pourraient contribuer à l’inflation des prix dans le cadre d’appels d’offre.

33

Le développement de l’offre audiovisuelle de sport sur les plateformes numériques

• Des offres en constante évolution

Le marché de l’OTT à l’international évolue très rapidement. Les évolutions technologiques et la multiplication d’offres font émerger une certaine diversité de modèles économiques.

Il existe plusieurs modèles de monétisation de ces services OTT : le paiement par le consommateur (en pay per view, par abonnement surtout) ou via les recettes publicitaires (formats vidéos classiques, publicité programmatique, contenus sponsorisés, formats spéciaux, etc). Le modèle économique varie en fonction de la zone géographique visée, des modes de consommation et de la notoriété du produit.

D’un point de vue technique, l’offre proposée doit être fiable, le téléchargement doit se faire rapidement, les vidéos en streaming doivent être de qualité et sans coupures. L’offre broadcast est de ce point de vue encore la plus efficace.

• La menace du piratage

Depuis plusieurs années, les contenus sportifs audiovisuels sont sujets au piratage. Cette tendance concerne en particulier la diffusion en direct des retransmissions sportives. La consommation se fait davantage en live streaming qu’en peer to peer ou en téléchargement direct.

Les compétitions sportives premium diffusées sur des chaînes linéaires payantes et leur déclinaison OTT sont les plus touchées. Les plus grandes compétitions de football peuvent en effet générer plus de 300 000 pirates*. Cette « audience illégale » équivaut à entre 10 et 20 % d’une « audience légale » selon les performances de diffusion en télévision. Le rugby est également sujet aux pratiques de piratage et peut ainsi générer jusqu’à 150 000 pirates sur un événement*. Le piratage affecte directement l’économie des diffuseurs, mais aussi indirectement l’économie du sport.

La fragmentation de l’offre sportive premium payante et les éventuels problèmes techniques que peuvent rencontrer les éditeurs peuvent inciter à cette pratique de piratage.

34 Source : * La consommation illégale de vidéos en France – Evolution 2010-2017, Etude menée par Médiamétrie, l’ALPA et le CNC, 4 juin 2018.

Perspectives d’évolution pour le marché français

Mois 20XX 35 Les perspectives et tendances sur le marché télévisuel français

• Les évolutions à venir pour le marché français

 La valeur du marché des droits va sensiblement augmenter dans les années à venir, notamment sous le coup de l’inflation des droits de la Ligue 1 (1,1 Md € par an à partir de 2020) mais aussi des compétitions de football au niveau européen (Coupes d’Europe et championnats nationaux en Europe). Le marché devrait dépasser les 2 Mds € fin 2020.

 La concurrence est toujours plus exacerbée : . L’arrivée de Mediapro anime le jeu concurrentiel pour l’acquisition des droits premium de la Ligue 1 et va entrainer une nouvelle répartition du marché. . Le développement d’offres OTT d’ayants droit comme l’UEFA ou la Ligue de football professionnel ou de pure player comme DAZN en France pourrait à terme modifier le fonctionnement du marché. . Les géants du numérique, même s’ils ne sont pas encore impliqués directement sur le marché français, font jouer la concurrence indirectement sur certains droits et cette tendance pourrait se renforcer au vu de leur récente entrée sur des droits sportifs en Europe (Amazon avec la Premier League notamment). . La convergence entre opérateurs télécoms et contenus qui s’exprime au niveau des contenus sportifs à travers le groupe Altice aujourd’hui, pourrait à terme se renforcer (incursion de Free sur les droits de la Ligue 1).

 Le marché français va continuer à dépendre du marché international

Les droits de compétitions sportives s’achètent de plus en plus « en gros », pour un grand ensemble de pays, par des agences ou directement par des groupes audiovisuels comme Discovery ou beIN SPORTS. Si cette tendance se poursuit, le marché dépendra de plus en plus de ces acteurs internationaux et les acteurs nationaux, en particulier indépendants, risquent d’être encore plus confrontés à la difficulté de se procurer des droits attractifs.

La concurrence à l’international sur le marché des droits se traduit également au niveau de l’offre. Les compétitions sportives gérées par des ayants droit internationaux ou étrangers sont de plus en plus valorisées en télévision. Cette tendance pourrait à terme se faire au détriment des ayants droit français, et donc du sport français.

36

Les perspectives et tendances sur le marché télévisuel français

• Les enjeux des évolutions actuelles et à venir pour l’offre de contenus sportifs audiovisuels (1/2)

 Une offre sportive qui devra rester variée et accessible à l’avenir

Le nombre de chaînes payantes consacrées au sport, omnisport ou autour d’une discipline, était en constante augmentation jusqu’en 2016 (25 chaînes). Depuis, ce nombre diminue, atteignant 18 chaînes en 2018. De nouveaux acteurs pourraient toutefois entrer sur le marché dans les années à venir (ex : Mediapro selon ses annonces) et l’offre devrait demeurer diversifiée.

En télévision gratuite, l’exposition d’une diversité de disciplines sportives, et en particulier certaines compétitions patrimoniales et chères aux français, doit être assurée. Dans un contexte de restitution pour le groupe France Télévisions de l’autorisation de diffusion de France 4 qui a exposé plus de 200 heures de sport en 2018 et où le budget du groupe est limité face à des ayants droit toujours plus désireux de valoriser leurs compétitions, des questions se posent quant à l’accessibilité de certaines compétitions dans le futur.

Une partie de l’offre sportive attractive de la télévision gratuite a migré vers le payant il y a quelques années (Formule 1, Ligue des Champions). Aujourd’hui, de nombreuses compétitions historiquement diffusées en télévision gratuite sont présentes mais de manière condensée, la diffusion gratuite se limitant à quelques épreuves de la compétition seulement, le reste étant disponible en télévision payante (ex : Ligue des Champions, Ligue Europa, Coupe de France, Coupe de la Ligue, Pro D2, Formule 1, tournoi de Roland Garros).

Le décret n°2004-1392 du 22 décembre 2004 fixe les conditions dans lesquelles doit être assurée par les éditeurs de services de télévision la retransmission des événements dits d'importance majeure afin qu'une partie importante du public ne soit pas privée de la possibilité de les suivre sur un service de télévision à accès libre. Ce dispositif permet de préserver une exposition du sport en télévision gratuite, il pourrait être élargi afin d’encadrer un plus grand nombre de compétitions sportives majeures. Ce texte n’établit aucune obligation d’achat ou de rachat des droits de retransmission des événements d’importance majeure pour les services de télévision à accès libre, ces derniers restent libres d’acquérir ou non ces droits.

La chaîne l’Equipe, seule chaîne thématique sportive accessible gratuitement, contribue toujours à l’exposition d’une variété de sports en proposant à l’antenne un très grand nombre de disciplines complémentaires aux sports les plus historiquement diffusés en télévision. Ses résultats d’audience suggèrent qu’elle répond à une attente des téléspectateurs. 37

Les perspectives et tendances sur le marché télévisuel français

• Les enjeux des évolutions actuelles et à venir pour l’offre de contenus sportifs audiovisuels (2/2)

 Une offre premium de football potentiellement de plus en plus fragmentée

Mediapro indique vouloir proposer une nouvelle chaîne autour du football moyennant un abonnement annoncé de 25 euros. Le groupe espagnol mondialement impliqué dans des activités de production et d’édition de chaînes a acquis une partie des droits de la Ligue 1 et de la Ligue 2 pour les périodes 2020-2024.

L’arrivée d’un nouvel acteur peut renforcer l’éclatement déjà bien réel de l’offre de football, ce qui diminuerait la lisibilité des offres proposées et pourrait confronter les téléspectateurs à la nécessité de faire des arbitrages économiques.

Cette dispersion des droits et la potentielle exclusivité de leur distribution risque à terme de renforcer la fuite des téléspectateurs vers des offres illégales.

38 © Frank Fife/AFP Le rôle économique de l’exposition pour le monde sportif

Mois 20XX 39 Le poids des médias audiovisuels dans l’économie du sport

• L’économie du monde sportif

Les fédérations et les ligues professionnelles disposent de 4 postes Flux économiques autour du monde sportif de ressources : - les recettes de billetterie et produits dérivés - les recettes liées aux partenariats - les subventions publiques - les recettes liées aux droits télévisuels des compétitions concernées

Le poids de chaque ressource est variable en fonction des ligues et des fédérations.

Les recettes des droits TV versées aux organisateurs sportifs français correspondent à plus de 960 M€ (valeur estimée à fin 2018), dont une grande partie pour la Ligue professionnelle de football qui gère les droits de la Ligue 1.

Des mécanismes de redistribution de ces droits audiovisuels du sport professionnel au sport amateur existent : - redistribution entre ligue sportive et fédération - taxe Buffet

Les financements publics pour le sport sont moins importants que les droits télévisuels. Ils sont répartis entre le budget de fonctionnement du ministère des Sports et les ressources du Centre national pour le développement du sport (CNDS)*, en tout 324 M€ pour 2019. A ce budget s’ajoute celui des Jeux olympiques et paralympiques 2024 prévu pour 2019, de 238 M€.

* Désormais entre le ministère des Sports et l’Agence nationale du Sport. 40 Source : Loi de finances initiale 2019. Le poids des médias audiovisuels dans l’économie du sport

• Le poids des droits audiovisuels dans l’économie du sport

Répartition des produits d’exploitation des clubs de Certains sports sont dépendants des ressources Ligue 1, de Ligue 2, du TOP 14 et de PRO D2 apportées par la vente des droits télévisuels de leur compétition (les championnats nationaux de football, 18% 16% 17% 11% dans une moindre mesure ceux de rugby). 5% Autres 11% 3% 10% 11% 14% Les droits TV comptent en moyenne pour 50 % des Subventions 21% 20% ressources des clubs de football de Ligue 1 et de Ligue 2 Recettes matches 44% pour la saison 2016-2017. Sponsors 46%

Droits TV S’agissant des clubs de rugby du TOP 14, cette proportion 50% 53% 30% s’élève à 20 % pour la saison 2016-2017 (deuxième poste 20% de recette derrière les partenariats). Ligue 1 Ligue 2 Top 14 Pro D2 Budgets 1 643 M€ 115,9 M€ 339,7 M€ 99,7 M€ 2016-2017 (hors transferts) (hors transferts)

Les sports qui ne perçoivent pas de droits TV se structurent autour des recettes de billetterie, des subventions et des recettes de partenariats.

L’absence d’une exposition médiatique peut constituer un plafond au développement. Au-delà de l’apport financier lié à la vente de droits TV, le traitement d’un sport en télévision ou en radio offre une fenêtre d’exposition qui peut permettre d’engendrer des retombées économiques importantes sur la pratique, l’attractivité auprès des partenaires et l’affluence dans les enceintes sportives.

41 Source : Rapport 2016-2017 DNCG, Rapport DNACG 2018. L’exposition du sport – le cercle vertueux de la médiatisation

• Les médias audiovisuels apportent une fenêtre d’exposition permettant de déclencher un cercle économique vertueux.

Le pouvoir de l’image permet de rapprocher le téléspectateur d’une compétition sportive. Elle apporte une résonance planétaire instantanée et une esthétique travaillée grâce aux progrès techniques et de la mise en scène des retransmissions.

La radio est un média facile d’accès qui permet de créer un lien fort avec l’auditeur en développant son imaginaire. Elle peut s’écouter facilement en mobilité et constitue un facteur d’exposition supplémentaire indéniable pour le monde sportif.

Cercle économique vertueux lié à la médiatisation télévisuelle

L’exposition du sport dans les médias d’un sport audiovisuels est bénéfique pour l’économie du sport.

Médiatisation

L’image d’un sport peut évoluer et avoir un effet positif en particulier sur la pratique et Développement de la pratique Création de valeur pour l’attractivité auprès des partenaires et Impact sur la Augmentation du nombre de les entreprises annonceurs. consommation du licenciés (annonceurs et spectacle sportif partenaires commerciaux) Cet effet est positif seulement si les ingrédients (clubs et fédérations) sont réunis pour attirer les téléspectateurs ou les auditeurs (compétition à un niveau international, Demande d'équipements Augmentation des ventes de produits sportifs équipe/athlète nationale performante) et que (Etat et collectivités locales) l’éditorialisation du contenu est de qualité et la (entreprises) programmation optimale.

42 L’exposition du sport – l’impact sur la pratique

• L’exposition télévisuelle agit en particulier comme un amplificateur des performances des équipes et athlètes et contribue au développement de la pratique

L’exemple du basket-ball

Depuis 2011, les sélections nationales féminines et masculines de basket-ball sont performantes. Ces performances ont contribué à leur meilleure exposition ; leurs matchs ont été retransmis sur les antennes de France Télévisions* et plus récemment sur W9**.

En parallèle, entre les saisons 2011-2012 et 2013-2014, le nombre de licenciés a progressé de 23,5 % (dont 5 % entre 2011-2012 et 2012-2013, effet post-JO de Londres). Évolution du nombre de licenciés de basket-ball entre 2008 et 2017

700 000 +23,5 %

600 000 500 000 2016 400 000 300 000 200 000 Jeux Rio Coupe du monde 2014 du monde Coupe

100 000 2012 Jeux Londres 2013 d'Europe Champ. 0

* Jeux olympiques 2012 et 2016, championnats du monde 2014 (équipe H seulement), championnats d’Europe 2011, 2013 et 2015. 43 Source : FFB, 2017. ©AFP. ** Matchs de l’Euro féminin en 2017. Les actions continues du CSA en matière de sport

Mois 20XX 44 Les actions du CSA en matière de sport

• Le rôle de régulateur

Les services de télévision qui diffusent des programmes sportifs doivent contribuer à la lutte contre le dopage et à la protection des personnes pratiquant des activités physiques et sportives. Le CSA a fixé les conditions d’application de cette contribution dans sa délibération n° 2017-20. Un bilan est réalisé chaque année.

Le CSA fixe également les conditions relatives à la diffusion de brefs extraits de compétitions sportives dans le cadre du droit à l’information sportive (Délibération n° 2014-43).

• Les actions de corégulation et d’incitation

Le CSA, dans le cadre de ses missions générales d’accompagnement de l’évolution de la société dans le paysage audiovisuel, sur le plan de la diversité, des droits des femmes et de la santé publique, est attentif à la présence des pratiques émergentes et du sport féminin et du handisport dans les médias audiovisuels.

Il organise l’opération de médiatisation annuelle du sport féminin avec le ministère des Sports, participe à la commission du fonds de soutien à la production audiovisuelle de l’Agence nationale du Sport, organise des consultations (lutte contre le dopage), et rédige des études ponctuelles sur le sujet (Jeux olympiques et paralympiques 2024 – Enjeux et opportunités pour le secteur de l’audiovisuel, Rapport sur la pratique sportive féminine à la télévision, etc.).

• La veille et la compréhension des enjeux

Le CSA rend compte de l’écosystème du sport et de l’audiovisuel et étudie les enjeux économiques et sociétaux liés à la diffusion du sport au travers d’études : Chiffres Clés du Sport 2016, étude Sport et TV : contributions croisées, étude Le sport à la radio, un contenu porteur pour un média en transformation ?

Dans un contexte où les moyens financiers des éditeurs de service de télévision gratuite ne progressent pas aussi vite que le montant des droits sportifs, le CSA s’interroge sur l’accès des Français à une offre gratuite de sport fournie. Quand bien même le cadre réglementaire prévoit la diffusion en télévision gratuite de certains grands événements notamment sportifs*, le dispositif demeure partiel. Les grands rendez-vous comme le tournoi de Roland-Garros ou les Jeux olympiques de Paris 2024 sont autant d’opportunités de véhiculer des valeurs fondamentales qui justifient une présence forte en télévision gratuite. 45 ° *Décret n 2004-1392 du 22 décembre 2004