Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol

Le Parc, c’est 64 communes associées au Conseil Général et à la Région avec la participation de l’Europe dans le cadre du programme Leader Le Mot du Président

Le Parc naturel régional des Pyrénées catalanes vous propose à travers les chartes de paysage et d’urbanisme de mettre en valeur la richesse exceptionnelle que constituent les paysages pour nos territoires. Cette action se concrétise par cette démarche qui complète la charte sur cette thématique.

Pendant toute la durée de la réalisation de ces chartes, les collectivités du Parc, les élus des communes et des communautés de communes ont partagé l’histoire de leurs paysages et ses évolutions pour construire ce référentiel.

Que vous soyez habitant, élu du Parc, professionnel de l’aménagement, de l’architecture et du paysage, vous trouverez par l’approche paysagère tout ce qui fait l’identité de notre territoire...

Président du Parc des Pyrénées catalanes Président du Conseil Général des Pyrénées Orienatles COMPOSITION DU COMITE TECHNIQUE Version au format A3 recto-verso Nombre de pages : de 1 à 51 Les Services de l’Etat

Monsieur le Sous-Préfet de l’arrondissement de Prades, DIREN, Madame STEINFELDER et Monsieur DEVERNAY Parc naturel régional des Pyrénées catalanes DDE, Madame POU et Monsieur SASERAS DDAF, Monsieur AUGIER et Monsieur MOURER ONF, Monsieur Jean-Luc MARTIN et Bernard KAZANDJIAN SDAP, Monsieur l’Architecte des Bâtiments de , Commissariat de Massif Pyrénées, Monsieur Paul LAVILLE Charte de paysage et d’urbanisme Les Chambres Consulaires de la Vallée du Carol Chambre d’Agriculture, Chambre des Métiers, Chambre de Commerce et d’Industrie, Madame Françoise DELCASSO Les bureaux d’études : Nathalie Dumont-Fillon Architecte-Paysagiste Dplg à Burret (09) Les autres organismes Xavier Daures Architecte Dplg et Urbaniste à Pamiers (09)

CAUE des Pyrénées Orientales, Madame Danièle ORLIAC DEATM, ODIT France Le stagiaire sous la direction du Chargé de mission Urbanisme et Paysage du Parc naturel régional Centre Régional de la Propriété Forestière Nicolas Antoine : Nicolas Pettini, étudiant à l’Institut national d’horticulture d’Angers Service Départemental Restauration des Terrains en Montagne (INH), de mars à septembre 2007. SAFER Languedoc-Roussillon Conseil Général des Pyrénées-Orientales Conseil Régional Languedoc-Roussillon CNFPT –ENACT- Montpellier, Gaëlle AGGERI - Responsable du pôle de compétence «Paysage et espaces verts» Légende. Cliché ou Réalisation NP : Nicolas Pettini Cliché ou Réalisation NDF : Nathalie Dumont-Fillon

Nathalie DUMONT-FILLON Xavier DAURES tél 05 61 03 86 83 fax 05 61 03 86 83 tél 05 34 01 00 15 fax 05 61 67 52 92 [email protected] [email protected] [email protected] 5 et 7 rue des Jacobins 09 100 PAMIERS Le Courtal 09 000 BURRET

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 -  Table des matières

Table des matières p.2 Première partie Le diagnostic p.4

Présentation générale 4 1 La charte de la vallée du Carol 9 2 Les paysages agricoles 4 3-L’ouverture du fond de vallée 7 4- A l’intérieur des villages 19 5- Les trains et voies ferrées 23 6-Autres éléments d’histoire 24 7-Les encarts du randonneurs 25

Deuxième partie Les enjeux p.27

Troisième partie Les orientations p.37

Table des figures p.44 Des Sources p.45 Annexe 1 «Petit historique de la station de Porté-Puymorens» p. 49 Annexe 2 «Copie d’un article de presse» p.50

Porta, vers le col de Puymorens, entrevue d’octobre 2007 croquis NDF

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 -  Parc naturel régional des Pyrénées catalanes

Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol

Les bureaux d’études : Nathalie Dumont-Fillon Architecte-Paysagiste Dplg à Burret (09) Xavier Daures Architecte Dplg et Urbaniste à Pamiers (09)

Première partie

Le diagnostic

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 -  Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Présentation générale de la région étudiée Fig. 1 Région étudiée Réalisation : N. Dumont-Fillon

La carte présentée montre le territoire du parc naturel régional des Pyrénées catalanes :

-dans le département français des Pyrénées-Orientales (66) ;

-la ville de , de Toulouse, de Béziers et de Barcelone.

Il est important de préciser que les périmètres des six chartes de paysage et d’urbanisme, dont celui de la charte présentée ici, ont été définis indépendament de cette étude, en période de préfiguration du parc naturel régional.

Le regoupement des communes présenté dans cette première phase, le diagnostic, est donc rigoureusement suivi pour cette étude qui n’a pas lieu de les définir différemment.

Figure 1 Présentation de la région étudiée. Carte NDF

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 -  Présentation des six chartes de paysage et d’urbanisme Parc naturel régional des Pyrénées catalanes

Figure 1 bis Les périmètres et Charte du Capcir le chevelu hydrographique Charte de la vallée de la Castellane

Charte de la vallée du Carol

Charte de la vallée de la Têt et de ses affluents

Charte de la Haute Cerdagne

Charte de la Basse Cerdagne

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 -  Le chevelu hydrographique

Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Figure 2 Le chevelu hydrographique à l’échelle du Parc 7 8

9 10

6

11 2 5 1 4 12

Le Carol

13 3

1- (la Têt) 2- (confluences) 3- 7- 11-Col de Puymorens 1915 m 4- 8-Molitg-les-Bains 12-Porta 5-Vernet-les-Bains (le Cady) 9-Campôme 13-Latour de Carol 1260 m 6-Villefranche (confluent la Têt/le Cady) 10-

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 -  La topographie Parc naturel régional des Pyrénées catalanes

Figure 3 Le relief 11 à l’échelle du Parc

Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007 La Castellane 4 Source de la carte PNRPC, des altitudes : Le Galbe 10 Dictionnaire des Pyrénées (voir liste des sources) 9 12 La Lladura Le Caillan

La Têt Lac de

2 L’Aude Le Cady La Rotja La Têt

1

Le Carol

6 5 7 Llivia 8 1-Porta : altitude 1505 m Ribera d’Err 2-Col de Puymorens 1915 m 3 Le Sègre 3-Planès 1540 m 4- 1450 m 5- 1309 m 6-Latour de Carol 1260 m 7-Ur 1180 m La Vanera 8-Py 1020 m 9-Nohèdes 980 m 10- 850 m 11-Mosset 750 m 12-Prades 360 m

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 -  Les périmètres des cinq Figure 4 autres chartes

Charte de la Basse Cerdagne Douze Communes

- -Ur -Angoustrine-Villeneuve - -Saillagouse Charte de la vallée de -Sainte-Léocadie la Têt et de ses affluents -Osséja 31 communes -Palau-de-Cerdagne -Bourg-Madame -Err -Valcebollère -

Charte de Haute-Cerdagne Charte de la Vallée de la Castellane Charte du Capcir-Matemale Six communes Sept communes -Les Angles Quatre communes -Formiguères -Puyvalador-Rieutort -Bolquère -Mosset - -Font-Romeu-Odeillo-Via -Campôme -Réal -Egat -Molitg-les-Bains -Caudiès-de-Conflent -Targasonne -Cattlar - -

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 -  Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007 1- La charte de la vallée du Carol

C’est au contact notamment de la «Basse-Cerdagne» que se trouvent les Angoustrine quatre communes de la charte de la Porté-Puymorens Vallée du Carol :

Dorres -au contact au nord-est de Angoustrine Porta et de Dorres pour Porté-Puymorens et Enveitg ;

-au contact de Ur, en limite sud de la Estavar Latour-de-Carol charte de la vallée du Carol, comme le Ur Saillagouse prouve l’approche paysagère avec la Llivia descente dans ce vallon et la poursuite Sainte-Léocadie Bourg-Madame du bocage ; Nahuja Err Osseja -on citera enfin la proximité de - Pui Palau de Cerdagne gcerda et de son paysage de bocage, Valcebollère comme indiqué plus loin. Figure 4 Bis La charte au contact des autres communes

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 -  Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007 Parc naturel régional des Pyrénées catalanes

Les 4 communes concernées sont :

Latour de Carol L’étang de Lanoux Enveitg Porta Porté-Puymorens

Le Col de Puymorens (altitude 1915 m)

Les étangs de Porté-Puymorens Porté-Puymorens le tunnel

Porta (altitude moyenne 1505 m)

L’étang Gros

La vallée du Carol

Le puig Pedros Latour-de-Carol Ur Enveitg La gare internationale

Figure 5 La charte Source de la carte IGN 1/25000, source des altitudes : de la vallée du Carol Dictionnaire des Pyrénées (voir liste des sources)

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 10 Le périmètre Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Figure 6 Les quatre communes de la charte Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007

La charte de la vallée du Carol est l’une des six plus petite, en nombre de communes, avec celle de la vallée de la Castellane, qui comporte quatre communes.

Territoire de montagne, la charte malgré ses seulement quatre communes n’est en fait pas si petite : au nord-est, comme le montre la carte ci-droite, la charte s’étend jusqu’à l’Etang de Lanoux, près du Carlit.

Comme son nom l’indique, le Carol est l’une des rivières qui traversent le territoire, mais d’autres ruisseaux en forment le chevelu hydrographique.

Les communes voisines sont intéressantes à mentionner. Sur les trois cotés ouest du périmètre, nous sommes en limite du département ; sur le quatrième côté (à l’est), Dorres, Angoustrine et Ur sont situées à proximité (figure ci-contre).

Par la route, c’est nettement Ur qui est le point de repère de village le plus proche de Enveitg et de Latour-de-Carol.

Superficies Habitants (2001) Enveitg 3 052 ha 628 habitants Latour-de-Carol 3 200 ha 420 Porta 6 600 ha 120 (source 2007) Porté-Puymorens 4 942 ha 147

Total 17 649 ha et 1293 habitants en 2001

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 11 L’étude paysagère d’Urbane de 1998 ne détaille pas l’unité paysagère Vallée du Carol. Des communes comme Porta sont peu présentes sur l’Internet par exemple.

En revanche des cartes d’ensemble offrent une source pour réaliser la carte présentée précédemment :

-présentation des quatre territoires communaux, deux très grands (Porté-Puymorens et Porta), les deux autres plus petits.

-seulement trois communes du parc naturel limitrophes : Les ouvertures rondes Angoustrine au nord, Dorres et Ur à l’est. C’est Enveitg qui est le plus en contact avec ces deux communes, et Porté-Puymorens avec Angoustrine et un peu avec Dorres ; Figure 7. Porta, vers le col de Puymorens, entrevue d’octobre 2007 croquis NDF -le chevelu hydrographique qui traverse «la charte» et l’implantation des ensembles bâtis : on ne peut exclure l’importance de l’étang de Lanoux près du pic Carlit (commune d’Angoustrine) en amont du système de cours d’eau faisant une grande courbe, à la confluence où s’est installé le village Le paysage caractéristique, avec son occupation du sol, ses échappées de Porté-Puymorens et des étangs de Font-Vives et du Passet visuelles, ses vallées...mais aussi ses lointains et ses premiers plans du (commune de Porté-Puymorens). village : comme partout en Cerdagne, l’architecture se marque aussi par des petites fenêtres sous la toiture, en général rondes comme ici sur le croquis. Les villages et hameaux suivent le cours du Carol, sauf Enveitg qui est dominé par deux autres cours d’eau ; Jean-Louis Blanchon au travers de son étude d’Osséja (cf. table bibliographique) insiste sur cet aspect typique des maisons anciennes. -un relief comparable à la description faite ici du chevelu hydrographique : Pic Carlit et vallée du Carol, Pic Nègre et vallée de Campardos, relief plus doux à Enveitg (comme à Dorres).

Enfin, précisons aussi que le site classé de l’Etang de Lanoux et du lac de Bouillouses s’arrête à la limite communale entre Angoustrine et Porté-Puymorens, celui-ci en étant exclu.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 12 Le site stratégique

Un passé historique, de frontières et de passages, est directement visible dans le paysage. A ce titre le paysage prend sa La tour de Porté notion de patrimoine hérité.

Il s’agit d’une part de décrire ce patrimoine, d’autre part d’envisager de l’améliorer pour le transmettre.

La vallée du Carol, porte d’entrée, est protégée par un grand nombre d’édifices et de tours.

Certains sont très visibles de la route (par exemple au péage du tunnel de Porté-Puymorens comme à la gare), d’autres sont beaucoup plus visibles à partir des fenêtres du train (les tours de Carol).

Le réseau est constitué de trois parties : Figure 8 La gare donne à voir directement le patrimoine de la Tour 1-par la tour cerdane de Porté-Puymorens, sans doute du XIe siècle, au pied du col de Puymorens, au rétrécissement de la vallée sur un verrou stratégique ;

2-le château de Carol dont il reste 2 tours en ruines (voir Baron d’Enveitg) ;

3-et par une tour de surveillance de Latour-de-Carol au sommet du rocher où est l’actuelle église,

Figure 9 Le hameau de Carol, commune de Porta

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 13 2-Les paysages agricoles

Les dominantes d’occupation du sol en vallée du Carol sont les estives au nord et à l’ouest, les bocages ; les enjeux vers la plaine d’Enveitg. (Source chambre agriculture 2006)

Le fond de la vallée de Quer à Iravals : la carte (page suivante) présente un élargissement de la vallée vers Riutès, avec l’apparition du bocage.

Le cours d’eau et la voie ferrée sont parallèles, le passage du train permettant à la fois de percevoir le fond de vallée (les prairies), les Figure 10 Prairie dans une villages et même les forêts et les sommets. maille de bocage

Les changements de saison modifient les perceptions. En effet, au sujet des prairies et cultures, il faut préserver ces terres découvertes, qui offrent des vues, surtout en hiver, par exemple en vallée du Carol pour voir ce dernier masqué en saison par écrans de végétation. Cela est vrai également pour le canal (ci-contre) dont l’eau brille en hiver mais demeure peu visible en été.

Figure 11 Enveitg le canal de Puigcerda longe la nationale 20 Clichés NDF 2007

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 14 Les vallées et leurs paysages agricoles

Vallée du Carol, vallée du Capcardos, vallée de la Haute- Ariège... Quelle connaissance en avons-nous, et quels sont les communes qui s’en approchent ?

La vallée du Carol est traversée par la nationale 20, ainsi de Porta (tunnel de Puymorens) à Enveitg, on surplombe le cours d’eau, parfois on le franchit en voiture.

Pour la promenade piétonne, c’est Latour-de-Carol qui permet le mieux de s’approcher, grâce aux aménagements du village ;

La vallée du Carol est aussi très perceptible à partir des fenêtres du Train entre Foix et Latour-de-Carol, donc entre Porté-Puymorens et Latour.

Le trajet du train permet en effet d’observer à la fois le fond Figure 12 Les chaos et la montagne de vallée, les prairies, les bâtiments agricoles, les parcelles de maïs, etc., mais aussi les versants, les sommets, la carrière de Riutès...ou encore les toitures des villages et notamment les tours de Carol.

La vallée du Carol, étroite entre Porta et Latour-de-Carol, s’ouvre au niveau de Riutès et plus encore à Enveitg et à Latour de Carol (figure 13), là où l’occupation du sol est à dominante de bocage.

Figure 13 Les tours mais aussi le bocage et les murs de pierres

Clichés NDF 2007

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 15 Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Figure 14 Les paysages de bocage Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007

Une photographie aérienne, comme celle qui est affichée à la mairie de Latour-de- Carol, permet de comprendre les mailles vertes de ce bocage. Sur le réseau de l’Internet, on peut aussi le voir sur Géoportail et sur Google Earth.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 16 L ’ o u v e r t u r e Parc naturel régional des Pyrénées catalanes

de la vallée Figure 15 L’ouverture de Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007 la vallée du Carol Source : Carte d’après le fond de plan IGN 1/25 000 et d’après les études de terrain. 3-L’ouverture du fond de vallée

Ce qui est remarquable dans les paysages de la vallée du Carol, et se perçoit notamment en voiture et plus encore en train sur la ligne Porté-Puymorens-Latour de Carol, est un paysage bocager :

- qui s’ouvre (vers l’est) - ou qui se referme (vers l’ouest) :

La route nationale N 20 longe le Carol du péage avant Porta jusqu’au village de Latour de Carol (et ensuite c’est la RD 34 qui le longe au sud d’Enveitg jusqu’à la frontière avec Puigcerda).

On constate un fort élargisssement du fond de vallée bocager au niveau de Riutès, puis plus encore vers Ur avec une échappée visuelle remarquable vers Puigcerda (voir la carte sur la figure 15).

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 17 Les cours d’eau, les terrasses d e c u l t u r e

Les chaos de pierres, les terrasses de cultures et les cours d’eau, vus de la route, du village ou de la voie du chemin de fer, accompagnent les paysages tout au long de la vallée du Carol.

Une remarquable succession de dominantes d’occupation du sol s’observe. Nous citons ici la progression perceptible au travers du train de Latour de Carol en direction de Toulouse :

1- Le bocage en pied de fortes pentes, accompagné de terrasses et de murs de pierre de grandes dimensions (bocage dit «lithique», depuis Latour de Carol). De très vieux frênes, souvent taillés en «tétards» sont impressionnants par leur nombre et leur âge.

2- Le bocage continue de marquer l’histoire des lieux, mais il se mèle alors au terrain mouvementé des chaos de pierres ;

3-Le bocage demeure mais apparaît en surfaces planes au fond de la vallée ; Figure 16 L’importance du Carol 4- Les chaos de pierres deviennent dominants autour de la voie ferrée, le train semble traverser des parois lisses et verticales nombreuses ; Figure 17 Les terrasses de cultures 5- Le Carol est parfois traversé, la voie ferrée bien entendu l’enjambe à distance (contre- plongée) et ses berges forment une végétation particulière. Il s’agit de la ripisylve ;

6- Des «boulaies» sont nombreuses : des bois où les bouleaux sont dominants et très visibles en hiver en raison de leur écorce. Autour de l’ancienne gare de Porta par exemple (actuellement «Burton’s Gare) les bouleaux forment notamment des taillis et des cépées (plusieurs brins) ;

7-Paysages et occupations du sol mixtes. Parmi ces paysages, il faut citer ceux qui comportent des bois de conifères, nombreux, proches de la voie ferrée ou lointains sur les montagnes ;

8- Arrivée à la Gare de Porté : le paysage d’infrastructures cotoie le voyageur (le péage autoroutier). Le regard qui désire contempler le paysage de montagne se tourne alors vers les sommets, aux couleurs très belles en automne ou aux domiantes de neige en hiver. Clichés NDF 2007

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 18 A l’intérieur des villages 4- A l’intérieur des villages

Latour de Carol est à 1200 mètres d’altitude, avec quatre hameaux :

-Quès, -Riutès, -Saint-Pierre-de-Cedret -et Yravals.

La gare internationale de Latour-de-Carol-Enveitg (entre le bâti de Latour-de-Carol et celui d’Enveitg), noeud ferroviaire de lignes espagnoles, françaises et celles du train Jaune ; beau bâtiment de la gare ; belles toitures de cité-jardin proche. Peintres inspirés par le bocage bordé de pierres sèches, le passage du cours d’eau, l’habitat du XVIIIe siècle. Figure 18 Porta (hameau de Carol) cliché NDF en avril 2007 Un point de vue belvédère au sommet du rocher de Latour-de-Carol où est l’actuelle église. Figure 19 Le village au bord de la rivière est très intéressant : un reportage Porta (le village) photographique a été réalisé par nos soins. et la vallée du Campcardos cliché NP Porta (port signifie col) est une commune de montagne au très grand territoire de 6 600 ha, avec deux cours d’eau : outre le Carol, la rivière de Campcardos et son étang Gros (à l’ouest).

Le Puig Pedros ou de Campcardos culmine alors à 2905 mètres sur la crête en frontière avec l’Espagne.

Le cours de l’Ariège (frontière avec l’Andorre) prend sa source près du Pic Negre d’Envalira. La commune de Porta, récente, s’est séparée de Latour en 1837 et de Porté en 1860. (source : Le Dictionnaire des Pyrénées, et sur l’Internet le site de jeantosti.com/villages/porta.htm)

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 19 Les transitions entre les v i l l a g e s Les trois hameaux de Enveitg :

-Le hameau de Béna. Il se trouve au pied du pic de Béna, avec le ruisseau de Béna qui se jette dans le ruisseau de Brangoli et au niveau de Ur dans le Rahur.

-Les hameaux de Feners et de Brangoli : au nord de la commune, à l’ouest de Dorres.

Au sujet de Porté-Puymorens :

C’est un village-carrefour proche de l’Andorre, de l’Espagne et du département de l’Ariège, à l’entrée de la vallée des étangs de Font- Vives et du Passet (entre le village et l’étang de Lanoux) et la grande Figure 22 Les alignements des forêt communale. mailles du bocage, les montagnes à Le vieux village se trouve encadré par trois cours d’eau que sont l’horizon le Carol, le Cortal Rosso et le Rec de Pimorent (appelé aussi torrent de la Vignole).

La station de ski, à 1600 mètres, citée notamment dans le Dictionnaire des Pyrénées (cf. table des sources) est présentée en détail en annexe.

Figure 20 La lumière se pose au-dessus du cours d’eau (à côté des musiciens, voir cliché 16) Figure 21 Musiciens (de nationalité allemande ?) en répétition au bord du Carol...

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 20 À l’intérieur des villages

Tous les villages souhaiteraient voir leur relation à la route nationale améliorée.

Les villages sont très intéressants, à condition justement de quitter cette voie, par exemple par le tour du village (à pied) ou l’approche en train, qui permet de bien voir les paysages.

Cela pose la question nécessaire des transitions entre les villages et des marges des paysages, mais aussi celle des espaces publics et des stationnements.

Figures 23 en avril 2007 : les abords de Quérol par rapport à la route nationale (et l’ancienne école aux volets verts)

Clichés NDF 2007

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 21 Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Figures 25 Des motifs et paysages importants dans la vallée : Figure 24 Latour Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007 de Carol Source : Carte de 1996 d’après le -Le cours d’eau Le Carol, les gares (de Latour plan du Schéma de cohérence de Carol, de Porté-Puymorens mais aussi la halte de Porta), la restauration des bâtiments Le village dans l’esprit des villages (murs, toitures de La Route principale L’église lloses, ouvertures, etc., ici des artisans à Por- Le bocage ta, page suivante), les porches et le granit (ici à Latour-de-Carol), les murs de pierre, etc. Clichés NDF

Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007

Le Carol Le Pont sur le Carol La voie ferrée

Figure 24 Le village de Latour de Carol, qui mérite d’être connu dès que l’on s’éloigne de la route principale Clichés NDF 2007

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 22 5- Les trains et voies ferrées La charte de la vallée du Carol est la seule des cinq chartes étudiées où l’ensemble des communes (quatre) est traversée à la fois en totalité par : -la voie routière et la voie ferrée, par les deux lignes de chemin de fer que sont le Train Jaune (jusqu’à Latour de Carol) et le train TER (jusqu’à Toulouse).

Les lectures des paysages sont remarquables depuis les fenêtre des trains, comme nous l’avons vu notamment pour la description des différents bocages. En effet, le voyageur peut observer attentivement aussi bien les premiers plans proches du sol que les plans lointains et les sommets des montagnes. La grande ferme au milieu du fond de vallée, ou au contraire les sommets et les chaos de pierre plus lointains sont très immédiats auprès des multiples regards. Figure 28 Latour de Carol, un village homogène et très bien restauré, comme à Porta (on remar- Figure 29 C’est ainsi un cas exceptionnel par rapport aux que notamment l’indispensable enfouissement des cinq autres chartes, même si les traversées par le Train Enveitg Route en balcon sur la plaine réseaux aériens). jaune ont lieu également plus loin (Ur, etc.). et le train jaune

Figure 26 Bis fenêtres du train Jaune ouvertes vers Enveitg Figure 27 une restauration à Porta

Figure 26 La gare de Latour-de-Carol Clichés NDF 2007 et 2008

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 23 6-Autres éléments d’histoire (pour mémoire)

La seigneurie d’Enveitg au Moyen-Age, jusqu’à Ur et Dorres et étang de Lanoux

Un passé d’activités commerciales : les industries textiles de Latour-de-Carol (peau, laine, filature) et les activités commerciales : tissus, bestiaux

Patrimoine : les églises romanes, les retables dont celui de Latour-de-Carol comparable à celui de l’Ermitage de Font- Romeu (disciple de Joseph Sunyer Source internet histoireduroussillon.free.fr)

Le dolmen de Brangoly à Enveitg : classé monument historique + chapelle St Fructueux dans le même hameau.

Le château d’Enveitg (vestiges)

Latour-de-Carol : église classée St Fructueux et musée d’art sacré.

Figure 30 Les mégalithes Source internet

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 24 Figure 31 Page et textes par Nicolas Pettini, septembre 2007 7-Les randonnées

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 25

Parc naturel régional des Pyrénées catalanes

Charte de paysage et d’urbanisme de la vallée du Carol

Les bureaux d’études : Nathalie Dumont-Fillon Architecte-Paysagiste Dplg à Burret (09) Xavier Daures Architecte Dplg et Urbaniste à Pamiers (09)

Deuxième partie

Les enjeux

Charte de paysage et d’urbanisme - 2007 - 27 Les enjeux : introduction

Les enjeux ont été débattus lors des réunions, par série de deux chartes de paysage et d’urbanisme réunies.

Il est proposé de travailler en deux thématiques :

-la première concerne les espaces bâtis

-la seconde s’applique aux espaces non bâtis

Bien entendu, des enjeux sont communs à l’ensemble des espaces, qu’ils soient bâtis ou non.

=> Des tableaux présentés dans les pages suivantes permettent de définir les critères d’importance associés à chaque enjeu étudié.

Des éléments de réflexion qui y figurent sont ceux apparus notamment en réunion.

=> Des résumés des diagnostics, à l’échelle du Parc naturel régional des Pyrénées Catalanes, sont proposés par l’architecte-urbaniste de l’équipe

=> Des textes d’enjeux voire de propositions (amorce de la phase suivante) sont également développés.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 28 Les enjeux pour les espaces bâtis L e s e n j e u x

ordre de priorité (B) et critères d’importance ou valeur

- Fixer les habitants actuels ; l’accueil des nouveaux habitants...... -Important B1 Valeur socio-économique = le logement à l’année, y compris pour les saisonniers

- Suivre un schéma général de développement ...... -Important B1 (même s’il est admis que les PLU sont déjà moins = solliciter des études paysagères de développement, si possible permissifs que les anciens POS) Valeur paysagère et socio-économique, avec les communes voisines pour une entrée paysagère dans le PLU. Valeur Parc naturel

- La qualité des villages et des centres villes : ...... -Important B1 Valeur paysagère et touristique, architecturale, = La poursuite de l’opération des enfouissements de lignes aériennes valeur intercommunale et Parc naturel, = Les espaces publics et la possibilité de faire le tour du village = L’entrée du Parc naturel

- La reconversion de bâtiments existants...... -B2 Valeur patrimoniale, architecture , Parc

- Le respect des formes architecturales...... -B2 Valeur paysagère et touristique, et architect.

- L’économie et l’aménagement de zones d’activité, de sièges d’exploitation agricole, l’emploi et les services de proximité, etc...... -B2 Valeur socio-économique

- La définition des coupures d’urbanisation (un développement contrôlé de l’urbanisation)... -B2 Valeur paysagère et touristique

-

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 29 L e s e n j e u x Les enjeux pour les espaces non bâtis (tableau 1)

ordre de priorité (B) et valeur

- L’entrée dans le parc naturel régional ...... -B1 Valeur Parc et valeur paysagère - Les espaces publics et la possibilité de faire le tour du village...... -B1 Valeur Parc, Valeur paysagère et touristique, pédagogique = Les chemins, les accès et dessertes = Renforcer les liens des habitants au territoire => accès physiques, accès visuels, pédagogie = La reconnaissance des paysages importants localement et de leurs usages

- La préservation des espaces “ouverts” agricoles et cultivés les plus fertiles...... -B2 Valeur agricole-économique (Voir la chambre d’Agriculture)

- La définition des coupures d’urbanisation (un développement contrôlé de l’urbanisation)..... -B2 Sources : voir le PLU de Puigcerda sur l’Internet : notion d’urbanisation = Voir coupures vertes agricoles par secteurs (lisières végétales) terminée ; en loi Montagne même une route, une voie ferrée font coupures ;

- La maîtrise foncière, les couronnes agricoles et forestières...... -B1 Valeur agricole-économique,

- L’agriculture ; l’agro-tourisme (la multifonctionnalité de l’agriculture) et la biodiversité...... -B1 Valeur agricole-économique, paysagère et touristique = Voir l’exemple des Balades en estive de la Rosée des Pyrénées

- Les rivières (révéler des lieux que les habitants ne connaissent plus)...... -B1 Valeur socio-économique, paysagère et touristique = Que la collectivité soit gestionnaire (taillis), filière-bois énergie ; Voir Syndicats de rivières

- Les accès et dessertes...... -B1 Valeur socio-économique, et paysagère = Enjeu de plans de circulations dans les villages, et stationnement = traversées de bourgs, échanges entre voies, et stationnements -Les énergies renouvelables...... -B2 Valeur socio-économique, paysagère et touristique

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 30 L e s e n j e u x

Les enjeux pour les espaces non bâtis (tableau 2)

-Les énergies renouvelables ...... -B2 Valeur socio-économique, paysagère et touristique Grandes éoliennes : ne pas s’enfermer dans un débat «pour ou contre» mais étude de petits projets avec des études paysagères à l’échelle collective ; Etude de petites éoliennes sans permis.

- La mise en valeur touristique des paysages...... -B2 Valeur paysagère et touristique, architecture, Rôle du Parc

-La maîtrise de la publicité ...... -B2 Valeur paysagère et touristique, architecture, Rôle du Parc = Ma mise en place d’une signalétique

-Les espaces forestiers...... -B1 Valeur socio-économique

-Les plantations (vergers, bords de route, places publiques)...... -B2 Valeur paysagère et touristique

-Les terrasses de cultures et le patrimoine local...... -B2 Valeur paysagère et touristique

-La lecture des paysages et la connaissance de l’environnement de montagne ...... -B3 Valeur Parc, touristique et paysagère et pédagogique (visites guidées, tables d’orientation, etc.)

-La maîtrise des clotûres agricoles et urbaines...... -B1 Valeur agricole-économique, paysagère et touristique

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 31 L e s e n j e u x Les chartes de paysage et d’urbanisme, au nombre de six, sont élaborées pour la mise en application de la charte générale, conformément aux prescriptions de celle-ci.

Elles comprennent une large première partie consacrée au diagnostic paysager => Le relief général, complété par une série de comptes rendus des rencontres avec les élus communaux, généralement les maires de chacune des communes du Parc, interrogés in-situ et au regard Sur le territoire du Parc, on trouve quatre grandes catégories de paysages urbains, de leurs principales préoccupations. découlant en grande partie de caractéristiques locales du relief :

Ces réunions ont permis de faire émerger des constantes dans la problématique de la 1) Les vallées ouvertes : basses Vallées de la Têt, Rotja, Castellane, Cady, Carol gestion communale, au niveau de l’exercice quotidien des décisions d’urbanisme, comme à 2) Le sillon du Conflent et ses vallées hautes connexes celui de la planification, ainsi que, parfois, des interrogations concernant les rapports entre 3) Les plateaux de Cerdagne et du Capcir communes voisines et la cohérence (convergence…) de leurs intérêts. 4) La haute montagne des stations de ski.

Le présent volet traite la partie urbanisée du paysage, et à ce titre aborde les * Les territoires ouverts des parties haute et basse du Parc, séparées par la longue problématiques indiquées sur trois échelles différentes et complémentaires : et encaissée vallée de la Têt, proposent des urbanisations ouvertes, des bourgs en extension et des possibilités variées pour l’accueil de constructions nouvelles. 1) Le domaine bâti et ses composantes à l’échelle du Parc Chacun à leur manière, les terrains de la zone basse semblent assez convoités par 2) La planification et la gestion communales une population nouvelle à la recherche d’alternative résidentielle, ceux de la zone 3) L’immeuble dans son paysage : notre voisin haute semblant plutôt intéresser les investisseurs, français ou espagnols, pour un habitat plus saisonnier, non directement lié à l’emploi local. Chacune de ces approches fait l’objet d’un diagnostic synthétique (à rapprocher du Mais la spécificité de chaque commune reste la règle, comme par exemple à Vernet corps principal du diagnostic de la charte), de la définition des enjeux que l’on propose les Bains, ou Villefranche, dont la vocation touristique ou l’histoire ont produit de retenir, objectifs à poursuivre, puis de l’énoncé des recommandations utiles pour y des formes urbaines particulières. parvenir. * Le sillon du Conflent, de Villefranche à Mont-Louis, ainsi que les parties hautes LE DOMAINE BATI ET SES COMPOSANTES A L’ECHELLE des vallées connexes (depuis Mosset pour la Castellane, pour la Rotja, les DU PARC Garrotxes) abritent au contraire des villages entièrement ordonnés par le relief, des compositions urbaines souvent fermées, plus structurées dans leur fonctionnement, leur mode de développement ou de renouvellement. Ce type de village se prête Rappel du DIAGNOSTIC mal à l’extension selon les critères actuels de confort, de lumière et d’espace de l’habitat. La variété des paysages urbains : * L’avènement, assez récent, des stations de ski et de leur habitat associé a produit De nombreux facteurs contribuent à la diversité des paysages urbains rencontrés dans le une forme d’urbanisation spécifique, lié d’une certaine façon au relief, en ce qu’il parc, tant du point de vue de l’organisation urbaine que de la typologie des constructions. occupe exclusivement les zones supérieures des villages initiaux, mais aussi reflétant une économie et un genre de vie entièrement tournés vers l’exploitation Les diversités des sites et des historiques des 64 communes confèrent à chacune d’elles une touristique et la résidence saisonnière. spécificité qui doit être évaluée, et autant que possible prise en compte dans les documents d’urbanisme.

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=> Les climats : ils sont très variés, échelonnés entre Méditerranée et haute - Maçonnerie enduite, de pierre, de briques ou de parpaings. Les enduits sont montagne. Une constante remarquable cependant, l’ensoleillement, dû au système généralement assez clairs, et semblent vouloir reproduire les aspects traditionnels orographique général. fournis par les sables locaux. La traduction urbaine des conditions climatiques se trouve néanmoins pour l’essentiel dans les lieux extrêmes : lutte contre la chaleur et la sécheresse dans la On note cependant en beaucoup de lieux l’absence d’enduit de finition sur des basse vallée de la Têt, lutte contre le froid et le vent en haute Cerdagne ou Capcir. maçonneries qui devraient être protégées (extensions, surélévations en parpaings, aux appareillages d’ailleurs souvent approximatifs, et qui mériteraient bien d’être Mais bien des contre exemples peuvent être invoqués ici, d’autres facteurs cachés…) ayant souvent pris le pas dans la conception des villes, et pour le bâti ancien, et au fil de toutes les évolutions récentes qui cadrent la production neuve. => L’habitat rural lié à l’agriculture : il est en voie de disparition, comme Ainsi du développement très important de l’habitat lié à l’industrie de la neige, les pratiques qui l’ont engendré. Les mutations récentes du monde agricole ont comportant un grand nombre de maisons isolées, de chalets semés dans la montagne, rendu obsolètes la plupart des formes d’exploitations rurales semi autarciques qui qui font de très bonnes résidences secondaires, mais auraient constitué un bien piètre prévalaient sur l’ensemble du territoire du parc, pratiquement jusqu’à la 2ème guerre habitat permanent au temps de la ruralité. mondiale.

=> Les matériaux contribuent évidemment fortement à la composition La mécanisation à condamné les terrasses, forcer à la spécialisation des activités, des paysages urbains. induit le regroupement foncier ou la déprise des terres difficiles. Corrélativement, on Le plus prégnant dans ce domaine est sans doute l’utilisation de la lauze de couverture, peut regretter l’abandon de très nombreux espaces de la vie rurale, lieux et annexes ou de ses produits de substitution, car le relief accidenté procure presque partout de pour tout usage, il y a un grand nombre de ces outils disparus, avec le lien social très nombreuses vues sur les toits, et confère à ceux-ci une importance paysagère qui accompagnait les travaux et les heures de la saison. L’exode rural de la seconde évidente. moitié du siècle dernier a fait le reste, abandonnant peu à peu dans la campagne les granges et grangettes, les orrys, les travails, les lavoirs, les séchoirs etc.. et dans les La lauze, production locale, de remarquables qualités techniques et esthétiques, villages de nombreuses maisons vacantes, ou semi vacantes pour celles ne gardant a longtemps été seule utilisée, avant d’être remplacée par la tuile, plus légère et moins que la partie habitation, abandonnant le rez de chaussée utilitaire. chère, mais dans quelques lieux remarquables elle reste (encore) dominante et attire l’attention. => L’habitat lié à l’industrie ou à la mine : il s’est développé tout au long La problématique de sa réhabilitation est telle que, malheureusement, la charte des XIXe et XXe siècle, période de grande activité minière. Cependant, généralement ne pourra que proposer sa mise en œuvre chaque fois que possible. l’habitat ouvrier produit est resté lié au monde rural qui l’entourait. La substitution lente de la terre cuite à la lauze génère ici et là des variation sensibles du paysage urbain, tel par exemple que la différence radicale entre les deux communes Tout d’abord parce que les ouvriers étaient pour la plupart natifs du pays, mais « voisines » de Py et Mantet, vues du col de Mantet, l’une brique, l’autre pierre. également parce que les salaires de l’époque ne permettaient pas aux familles de vivre sans l’appoint d’un jardin, d’un verger, la conduite de quelques bêtes. En façades, sur l’ensemble du territoire du Parc, trois possibilités principales : Les ouvriers étaient aussi là pour les tâches agrestes qui appelaient des bras, récoltes, fenaisons, dépiquaisons… - Appareillage de pierre sèche, destiné à rester apparent, le plus souvent pour les Ainsi peut on dire que l’habitat de cette fraction nouvelle de la population ne bâtiments utilitaires ruraux. différait pas beaucoup de l’habitat rural traditionnel, sinon qu’il était parfois plus urbanisé, plus dense et rapproché des centres de production, mais jamais détaché de - Appareillage de pierre rejointoyé, soit qu’il ait été conçu tel, soit résultant d’une son environnement, contrairement aux nouvelles formes que prendra l’urbanisation, intervention récente de piquage de l’enduit initial. Se trouve un peu partout au fil après qu’eut périclité l’activité minière, quand le temps vint du développement des rénovations, souvent sur des opérations urbaines intéressant des bâtiments aux résidentiel. appareillages ordonnés.

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=> Les nouvelles formes d’habitat : le récent renversement de la tendance démographique (1980,1990), qui ramène dans les villages, ou à leurs abords, ceux qui quittent la ville, ne constitue en aucun cas un retour à la situation initiale. Il paraît cependant indispensable de proposer les bonnes références pour Les néo ruraux, pas plus que les vacanciers ou les touristes, ne contribuent à restaurer la sauvegarde et la mise en valeur des existants, quand ils constituent un enjeu les rapports à la terre, à l’environnement et à l’habitat qui prévalaient au temps de patrimonial intéressant. l’économie rurale autarcique. Cette remarque ne vaut ici que dans ce qui traduit les nouveaux rapports des On rencontre sur le terrain de très nombreuses positions dans ce sens, et il habitants à leur environnement et à leur habitat : un affranchissement du contexte qui faut noter que cet état d’esprit est en train de se répandre largement, qui doit aider conduit à la déstructuration des paysages, à leur banalisation pour l’environnement à préserver au territoire ce qui fonde son attractivité architecturale et urbaine. immédiat, et au mitage visuel pour le paysage plus large. Les interventions répétées des services de l’Etat, du CAUE, des architectes De même les formes architecturales qui traitent du quotidien et du confort des et autres intervenants, émissions, revues… réaniment ce gout pour le respect et nouveaux habitants, avec des moyens techniques modernes, n’ont rien de commun la valorisation du patrimoine. avec celles qu’avaient forgées de nombreuses générations de ruraux travaillant et vivant de la terre. L’enjeu devient donc aujourd’hui de fixer les bonnes pratiques de cette approche conservatrice, et les outils ne se trouvent pas vraiment dans les Les volumes se sont ouverts, schématisés, dépouillés de leurs annexes documents d’urbanisme. fonctionnelles, l’apparence extérieure et la vue de l’intérieur deviennent valeur d’usage, et le terrain devient le simple support de la maison, à laquelle il procure une Il s’agira d’une part de fixer les objectifs visés, les types d’ouvrage qui situation cadastrale, l’accès, une clôture limite d’appropriation de l’espace, et le cadre doivent être conservés et ceux qui peuvent ne pas l’être, la bonne façon de les de reconstitution d’un environnement urbain plus ou moins transposé. réutiliser et de les préserver, les précautions pour ne pas les dénaturer.

Certes ce constat rejoint celui qu’on peut faire un peu partout en France, mais le D’autre part on peut montrer comment le plus souvent la préservation caractère initial très rural du territoire accentue la perception de ce décalage, ainsi que d’un ouvrage et sa remise en valeur, peuvent faire objectivement partie d’un la destination essentiellement touristique de nombreuses constructions nouvelles. programme de réhabilitation où il trouvera toute son utilité.

LES ENJEUX Enfin il faudra trouver les moyens d’un arbitrage éclairé, statuant sur chaque projet pour évaluer l’importance relative des enjeux, la part qu’on peut Au sujet des constructions neuves, seuls les documents d’urbanisme peuvent faire aux contingences actuelles et celle qu’on doit conserver au patrimoine constituer un cadre en mesure d’en orienter la bonne réalisation, sous les conditions commun. (sur le sujet les recommandations devront distinguer le cas des projets qui seront reprises ci-après, au sujet des conditions d’élaboration des PLU. se trouvant en périmètre protégé, donc sous le contrôle de l’ABF).

La réhabilitation, la rénovation des constructions anciennes suit naturellement le Il s’agit là d’une pratique plus pédagogique que réglementaire, tentant mouvement général de détachement de la ruralité. C’est socialement et techniquement d’intervenir au plus tôt sur les projets, plutôt que de s’en référer au pouvoir de inévitable, puisque les besoins et les moyens des opérateurs ont énormément police du maire. évolués.

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L’entrée dite « paysage » de la procédure devra comprendre entre autre On peut se trouver alors conduit, par exemple pour une commune comportant une phase de réflexion particulière sur ces sujets, éclairée par les intervenants une station touristique, à répondre de façon massive à la demande foncière et à la compétents qui pourront cibler et caractériser ces enjeux au regard des spécificités construction de nouvelles maisons, de nouveaux immeubles ou résidences, hôtels, de la commune. chalets… dans le but louable de générer du développement, en sacrifiant s’il le faut quelques principes importants - économie de l’espace, optimisation des Les axes particuliers : les impacts sur le paysage déplacements, mixité, adéquation à la demande locale, etc.

Les situations communales se trouvent parfois considérablement dépendantes Certes, l’abandon de ces principes pourra ne pas induire de gêne immédiate de leur particularité, géographique, historique, ou simplement affrontées à une mesurable, surtout si le pari économique engagé tient ses promesses, produit de évolution conjoncturelle marquée, susceptible d’influencer lourdement leurs devenirs l’activité, des revenus et autorise de nouveaux équipements. et leurs paysages. Une commune engagée dans cette voie peut alors poursuivre son schéma, doit même le poursuivre, selon la logique de croissance qui est la sienne, les revenus nouveaux Les exemples les plus nets, à ce sujet, sont : escomptés permettant de faire face aux charges nouvelles apparues. -Les communes comportant une station de ski : la difficile recherche d’un équilibre économique, une obligation de croissance… Il y a néanmoins deux gros problèmes : -Mont-Louis et Villefranche : une spécificité incontournable -La croissance ne pourra être infinie (mais on n’a pas de preuves…) -Sainte Léocadie, Palau, Nahuja, Osséja, Estavar, etc. : une pression foncière - Le développement urbain n’est pas réversible (ou très, très difficilement…) ingérable - Mantet, Llo, Evol, , etc. : des richesses patrimoniales qui condamnent à l’immobilisme La logique économique ne doit pas exclure la logique paysagère (même si le développement, devenu économiquement impératif, ne prend plus en compte que ses Dans différents cas, on constate une sorte de polarisation des regards portés propres besoins fonciers). sur la situation communale et son développement. L’aspect, très impactant bien que conjoncturel, de telle ou telle problématique, peut finir par masquer certains enjeux Les constats si l’exclusion est menée : du développement à long terme, ou même à très long terme. L’attractivité de la commune et son image générale en souffrent. Les équilibres La difficulté principale qui sous tend toute démarche de planification (et évoqués ci-dessus (notamment concernant le type d’habitat produit, son usage et son d’élaboration du PADD), c’est précisément la durabilité des réalisations qu’il accessibilité) sont malmenés. Il n’y a aucune optimisation possible des VRD. Les propose, et la non réversibilité des décisions. charges d’entretien des voies, et les coûts énergétiques des déplacements deviennent vite relativement importants. On peut être conduit à rechercher des effets immédiats, ou au moins pense-t- on visibles à court terme, et proposés comme solutions économiques indispensables Ce type de développement, qui se fonde essentiellement sur une demande à une situation communale présentant des difficultés. saisonnière de résidences secondaires, l’emploi ultra flexible, la persistance du pétrole et de la neige, peut réussir plus ou moins longtemps, et apporter de bonnes réponses aux difficultés conjoncturelles du pays.

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Il reste cependant important d’en mesurer les termes, de contenir l’impact Quant aux communes dont le patrimoine urbain revêt un caractère paysager principalement urbain de cette politique, en gardant à l’esprit que ce dernier particulier, attractif et homogène (Evol, Llo, Mantet…) leur ambition légitime n’est pas réversible, et pourrait se trouver complètement inadapté au futur. est bien entendu la préservation et la valorisation de leur potentiel touristique.

Ceci, essentiellement vrai pour les communes comportant un domaine skiable, Mais il y a une grosse difficulté à valoriser en préservant, puisque dans vaut aussi pour les communes de plaine d’altitude à fort développement résidentiel, presque tous les cas il s’agira de construction nouvelle, sauf à organiser les bien qu’il s’agisse alors d’une situation plutôt subie, et de plus en plus combattue. moyens du développement économique ou de l’exploitation touristique du site dans le bâti existant, et c’est alors la question de l’évolution démographique de Ainsi des communes ont-elles à faire face aux mêmes problèmes techniques la commune qui est posée. et socio-économiques de développement urbain, mais la cause principale en est la demande foncière, par nature diffuse et externe, et ne résultant pas globalement Concevoir et réaliser une ou plusieurs constructions nouvelles doit être d’une politique communale concertée. envisageable pour de telles communes, aussi bien pour de nouveaux bâtiments d’exploitation agricole que pour du logement ou une structure d’accueil et de La plupart des communes ont engagé la révision de leur PLU dans le sens gestion touristique. d’une réduction des espaces constructibles, trop largement établis par les anciens documents. Mais les POS ayant servis cette forte croissance du bâti depuis les années Il est alors bien entendu essentiel de recourir à une méthodologie de 90 n’avaient pas envisagés cette dernière comme un écueil potentiel, et la marche conception qui s’entourera dés le départ de toutes les compétences et avis, arrière dans ce domaine est toujours l’occasion de nombreux dilemmes. concernant aussi bien l’opportunité du projet que son site, son importance ou sa forme La loi SRU, venue en 2000 entre autre pour une gestion plus attentive des conditions du regain démographique des communes rurales, incite ces dernières au Exemples : resserrement et à la densification.

Pour autant, la nature même de la demande résidentielle et de l’habitat -Construction d’une nouvelle unité d’élevage à Mantet : oui, mais à coté de produit par le marché local ne correspond pas aux objectifs du développement celles qui existent déjà, même si les individualités s’affrontent. durable affichés par la loi. Ainsi la suppression des COS qui avait pour intention de favoriser la densification des zones UB existantes, s’est-elle souvent traduite par une -Aménagement de la zone des bains à Dorres : définir des besoins et des principes exploitation « ad limitum » des possibilités réglementaires des parcelles, bourrant avant d’en rechercher les financements, puis faire établir un ou plusieurs projets celles-ci même lorsqu’elles se trouvaient, encore, « en plein campagne ». Résultats : concurrents, soumis aux avis compétents du CAUE, du PARC, de l’ABF par des immeubles à la campagne, dans l’exploitation conjointe de POS généreux et exemple. d’une période de mutation agricole (récession ?...) Mieux vaut en effet ne rien faire que faire « avec les sous qu’on a… »

Pour ces communes néanmoins la question strictement urbaine se résume à -A Llo, la mise en exergue et l’exploitation des bains devrait pouvoir passer par opérer la révision de leur PLU dans les meilleurs délais. un projet à l’architecture en total décalage avec celle du village, s’intégrant par opposition ou tansparence.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 36 Parc naturel régional des Pyrénées catalanes

Charte de paysage et d’urbanisme de la vallée du Carol

Les bureaux d’études : Nathalie Dumont-Fillon Architecte-Paysagiste Dplg à Burret (09) Xavier Daures Architecte Dplg et Urbaniste à Pamiers (09)

Troisième partie

Les orientations

Charte de paysage et d’urbanisme - 2007 - 37 Les orientations

Les orientations de la charte de paysage et d’urbanisme sont une étape importante de ce document-cadre, qui devient ainsi un contrat, support de propositions et non pas seulement d’inventaire comme peut le faire un atlas des paysages ou une étude Une série de tableaux présente les principaux thèmes d’action sur lesquels paysagère. une réflexion paysagère peut se mettre en place.

Bien entendu la charte est élaborée dans le cadre du Parc naturel, et donc rend - La première colonne donne les enjeux de base, qui sont généraux et pourraient réelle l’échelle intercommunale nécessaire au paysage mais aussi à l’urbanisme. Le s’appliquer à toute commune dans un cas comparable. diagnostic a notamment montré que la plupart des villages et hameaux sont visibles - La deuxième colonne indique des actions concrètes en terme de paysage, les uns des autres : l’échelle est celle des points de vue lointains ; cela n’interdit d’architecture ou d’écologie, y compris à plus long terme. pas, néanmoins, des actions plus localisées, par exemple au niveau du patrimoine - La troisième colonne mentionne soit des remarques complémentaires, soit des architectural. lieux qui méritent d’être considérés en priorité, par un rappel de l’analyse.

Trois types d’actions se dégagent dans cette charte : La charte de paysage et d’urbanisme peut également travailler sur des thèmes utiles à l’élaboration des projets communaux, tels que les implantations des futures -les actions concrètes, à court ou moyen terme constructions sur les parcelles en fonction des rues et dessertes, sur l’orientation du -la planification, qui passe par l’élaboration des documents d’urbanisme. Le lien entre bâti, la création de voiries, sur les usages des chemins et des espaces publics, sur paysage et urbanisme est développé en effet dans la partie précédente (les enjeux) et l’histoire des lieux, sur la possibilité de réinvestir des bâtiments existants, etc. dans celle)ci. -la pédagogie, action très dynamique dans un parc naturel régional, mais qui nécessite Dans tous les cas il convient d’orienter l’évolution des paysages à l’échelle une prise en compte du long terme. pluricommunale, c’est-à-dire soit à l’échelle de toutes les communes d’une des six chartes, soit par ensemble de communes sur la base d’une autre association. On La charte est une action publique à caractère incitatif (appuis techniques, voire citera par exemple le projet de la communauté de communes de Capcir, de réaliser financiers) et non pas à vocation dissuasive ou contraignante. Il s’agit donc d’encourager une zone artisanale intercommunale : c’est un excellent moyen en effet de projeter des comportements d’acteurs, soit en les initiant, soit en soutenant des démarches déjà l’avenir souhaitable à l’échelle du paysage. engagées. Il est nécessaire de préciser ici que la charte ne peut donc pas résoudre tous les aspects de la vie communale, mais se recentre sur des axes de paysagement et Il est vrai que certains aspects échappent à la charte, comme par exemple le d’urbanisme forts, si possible en les associant. Ainsi par exemple : souci de la maîtrise foncière par les communes elles-mêmes. Il convient donc de considérer la charte comme un simple outil qui permet au minimum : de porter un -le lien entre l’activité agricole, qui doit être encouragée et soutenue, et le développement diagnostic précis (qui pourra être remis à jour progressivement), de proposer aux maîtrisé des projets communaux ; habitants une meilleure connaissance de leur commune et d’engager le débat sur les ouvertures possibles, et bien entendu de permettre une articulation de plusieurs -l’appropriation des lieux par les habitants, grâce à des actions concrètes (par échelles de connaissance, entre la dimension du parc naturel régional dans son exemple l’ouverture d’un chemin en bord de rivière) ou des supports scientifiques et ensemble (64 communes), celle des communes ou des habitants (en particulier, pédagogiques (par exemple le travail sur la production de photographies). une articulation entre la charte de paysage et d’urbanisme et les documents d’urbanisme). Il semble essentiel de conserver une orientation large, dans laquelle chaque commune puisse choisir ce qui lui convient le mieux, c’est pourquoi des tableaux sont présentés plus loin. En effet, il a été décidé de ne pas choisir une action par lieu précis, mais au contraire de travailler sur les enjeux et principes pour ensuite rechercher les communes intéressées par le projet. Cela offre plus de souplesse pour ajouter ou retrancher des lieux par la suite du temps.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 38 Les orientations

enjeux principes actions lieux • La mobilité des habitants • Offrir aux habitants permanents et aux • Documents d’urbanisme, mixité de loge- • Communes qui élabore une nouveaux habitants une qualité du cadre de ments, zones artisanales de qualité, voir aussi carte communale ou un PLU vie ci-après «Le Tour du village», etc.

• La reconnaissance des paysages • Aménager l’espace public • Favoriser la multifonctionnalité des • Communes touristiques, sites importants sur le plan local et des • Reconquérir les cours d’eau chemins : pour se promener mais aussi pour pittoresques et classés, mais usages • Identifier des cônes de vue relancer des usages (pêche, relance des aussi paysages ordinaires • Révéler des lieux que les habitants ne cressonnières, pédagogie, patrimoine à voir connaissent plus. type ponts ou moulins) et organiser les station- nements, arrêts de bus, etc.

• Maintenir les coupures d’urbanisation et • Concilier différentes fonctions : produc- • Actions en liens avec les agriculteurs, • Territoires agricoles et l’activité agricole non morcelée. tion, écologie, hydraulique, récréatif, etc. contrats de rivières, paysagistes, forestiers, forestiers, etc. rivières, bocage,

• La production d’un paysage touristique • Rétablir des relations physiques, par ex. • Mise en place d’une charte de la signalétique •Les communes traversées par attractif entre les gares et les centres villages • Création d’abri-bus et de mobiliers urbains un axe important • La mise en valeur des villages • Poursuite d’enfouissement de réseaux

• L’orientation de l’évolution des paysages • Travailler à l’échelle du paysage inter- • Création d’un itinéraire du Tour du village • Toutes communes en centre communal Mise en place de documents d’urbanisme, bourg ou pour les hameaux • Etablir une planification intercommunale réflexion sur des axes tels que la densité, le • Rétablir des relations visuelles point mort du nombre de logements, etc.

• La reconnaissance de structures paysagè- • Valeurs historiques, archéologiques, éco- • Entretien des bords de rivières, des lisières, • L’exemple des paysages de res et la transmission des patrimoines logiques et paysagères à maintenir voire à replantations de bocoges, vergers, plantes mel- bocages, de vallées et ripisyl- enrichir (notion de patrimoine, y compris lifères pour les abeilles, acquisitions foncières ves, etc. les usages et savoir-faire) • Actions à caractère artistique, photographie, etc.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 39 Les orientations LA PLANIFICATION ET LA GESTION COMMUNALES On ne saurait plus vraiment organiser de nouvelles extensions qui préserveraient, La composition urbaine : aux limites du village, la mitoyenneté, la densité, la continuité du bâti, et la continuité de formes architecturale, de matériaux et de couleurs qui confèrent au Pour ce qui concerne les principales caractéristiques des schémas urbains, village initial toute son attractivité. comme on l’a vu ci-avant, on peut distinguer plusieurs typologies, de création et de développement communal, dont le partage sur le territoire ne recouvre pas exactement Il faut également souligner que, particulièrement dans les zones à fort relief, le découpage des chartes : comme on l’a évoqué ci-avant, l’implantation urbaine d’un village répond à des contingences fortes – topographie, exposition, économie de l’espace et gestion -les territoires ouverts de la basse vallée de la Têt, des accès – ayant généré, souvent autour de l’église et ou d’une place centrale, -les territoires ouverts des Cerdagnes et du Capcir un ensemble occupant son site de manière ordonnée, cohérente et pleine. -les territoires à faible potentiel urbain : Conflent, Garrotxes, hautes vallées de Castellane, L’enchainement des générations, la satisfaction des besoins nouveaux apparus Rotja et Cady au long de l’histoire initiale du village, ont fait que souvent, le site se trouvant -Les stations de ski limité, est quasi totalement occupé, même si certaines constructions du tissu ancien deviennent vétustes et ruines. De même, à l’intérieur de certaines de ces entités, faut-il distinguer les communes selon leur typologie, leur mode propre de développement et leur patrimoine. Ce schéma est notamment celui de quelques unes des plus belles communes du Parc, toujours remarquées par le visiteur : Ria Sirach, Mosset, Nohèdes, Urbanya, Les sujets essentiels à traiter dans ce cadre sont : Jujol, Mantet, Py, , Evol, Prats Balaguer, Ayguatébia, , Llo, Dorres, , Les Angles, …sans parler de Villefranche ou Mont-Louis, cas => La continuité ou la discontinuité du tissu urbain, qu’il faudra envisager au regard particuliers. des différentes études réalisées sur le sujet, notamment celles conduites par le CAUE sur chacune des communes concernées par le grand site du Canigou, et qu’on pourrait On voit bien dans ces cas la difficulté que l’on a de trouver le mode d’extension généraliser. correct, qui proposera de nouvelles possibilités constructives sans nuire à l’intérêt paysager du village. => Les équilibres et des objectifs que les communes souhaitent assigner à leur PADD. => Deux voies sont possibles : => Les axes particuliers que peuvent représenter certaines spécificités : commerciale, touristique, ou reliées à la santé par exemple, et les impacts sur le paysage. A) La construction dans la continuité du bâti, si la topographie s’y prête, si la commune a la maîtrise foncière des terrains, s’il y a un porteur pour le projet, Continuité / discontinuité du domaine bâti : et si celui-ci reste à l’échelle du village. Dans ce cas la commune, assistée des compétences voulues, doit pouvoir s’assurer de la qualité architecturale du projet, Cet aspect du développement communal pose dans de nombreux cas des problèmes y compris lors de l’examen du permis de construire global qu’il suppose. d’évaluation au concepteur du plan de développement durable (PADD). En effet, entrent en jeu des considérations antagonistes, dont la source principale se B) La création d’un hameau nouveau, suffisamment distinct du bourg, mais trouve dans l’évolution radicale des besoins, des moyens et des normes actuelles (normes raisonnablement accessible et viabilisable. Dans ce cas ce sera la vue large dont réglementaires, mais aussi sociologiques et culturelles), qui pratiquement interdisent la il faudra tenir compte au plan paysager, dés la conception du PLU, mais la liberté reproduction des typologies urbaines initiales. architecturale du projet peut alors être meilleure. Les modèles et pratiques qui ont régit la création et le développement des villages, depuis l’antiquité jusqu’au milieu du XXème siècle, sont très difficilement reproductibles aujourd’hui.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 40 Les orientations

Les liens entre le paysage, l’architecture et l’urbanisme La première étape de l’aménagement urbain concerne l’étude de toutes les possibilités de localisation intéressantes selon divers critères (la déclivité de terrain, l’association au tissu existant, les coupures vertes, etc.) ou au contraire l’affirmation Aucune règle générale ne peut ici être formulée pour un choix entre claire d’un projet qui s’impose. ces deux possibilités (continuité du bâti ou hameau nouveau), tant est grande la diversité des problématiques communales. La deuxième étape est la rédaction du règlement de PLU, pour minimiser les impacts de la construction : une limitation des hauteurs, un contrôle des densités, mais Ainsi, dans une démarche attentive à cette question, les communes aussi des recommandations architecturales…. ces dernière devront toujours rester devront pouvoir s’appuyer sur les études réalisées (par le CAUE notamment), simples et générales, ne viser qu’à garantir une certaine homogénéité d’aspect… et en tous cas dans sa concertation, pour définir les principales caractéristiques paysagères qu’elles donneront à leur PADD. Et si possible avant toute autre La limitation de la hauteur constructible peut être une bonne réponse, mais elle recherche sur le plan foncier. ne donne ni une solution générale, ni une garantie de résultat. En effet, dans certains cas, la concentration vaut mieux que le bâti diffus, et il suffit quelquefois d’une seule Cette préoccupation rejoindra celle consistant, ayant retenu un bureau construction pour prendre une importance très visible dans les paysages. d’études aux compétences paysagères, à lui demander d’établir par priorité une réponse sur le sujet. • Les équilibres :

Dans les principes généraux qui régissent le cadre bâti d’une commune, et son Par ailleurs, s’agissant des communes qui ne connaissent pas ce niveau évolution, quelques équilibres contribuent à déterminer le paysage urbain communal, d’adéquation au site, bénéficiant au contraire d’assez larges espaces potentiels soit directement, soit par un effet secondaire. Parmi ces paramètres, dont on sait bien par – Haute et Basse Cerdagne, Capcir, basse vallée de la Têt – la question de la ailleurs que les valeurs recherchées répondent le plus souvent à des préoccupations « non continuité du tissu urbain ne se pose pas de la même façon. paysagères », quelques-uns peuvent retenir l’attention dans la démarche du PADD :

En revanche, ces communes situées en plaine d’altitude sont très -Le rapport habitat collectif/habitat individuel convoitées, et à la vue de tous dans un paysage ouvert cerné de reliefs : Saint- -Le rapport habitat permanent/résidences secondaires Léocadie, Estavar, Palau, Osséja, Nahuja, Saillagouse, Bolquère, , -Le bourg centre : restructuration urbaine ou réhabilitation des vacants ? Puyvalador, Real, Matemale, mais aussi Catllar, , Corneilla en sont les -L’arbitrage entre pression urbaine et résistance agricole (lié à la vocation principaux exemples. communale) -Le taux de développement communal, et le choix des cibles privilégiées : Pour ces communes, bien que l’on constate souvent une volonté de ne habitat, emploi, commerce, tourisme? pas étendre les zones constructibles existantes, et une démarche de resserrement -La valorisation de l’espace paysager collectif (densité) ou protection des autour du bourg centre pour les nouveaux documents d’urbanisme, il y a lieu situations individuelles (mitage) ? de porter la plus grande attention à l’impact très important qu’une construction -Quel engagement communal dans une démarche pour la maîtrise nouvelle peut avoir dans le paysage large général. foncière ?

On voit bien les impacts sur l’évolution du paysage bâti communal que pourront avoir, à plus ou moins long terme, les orientations prises lors de l’élaboration d’un document d’urbanisme comme le PLU.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 41 Les orientations

Les perspectives de développement sont très inégales, mais le paysage Quatre pistes de réflexions pour les orientations en terme d’urbanisme reste le bien commun. Les chartes devraient opérer une certaine péréquation paysagère : 1 - Evolution du parc bâti : Vieillissement et obsolescence du parc existant, lequel accueille l’essentiel du - équilibre raisonné des extensions du bâti, en partant des besoins (individuel/ développement local. Par contre, le parc à venir est déjà orienté par le coût du collectif/accession/locatif/groupé/rénové/saisonnier/résidence secondaire, etc.) foncier vers de l’habitat résidentiel, pour une population nouvelle nantie et - au niveau du canton (ou plus facilement de la Communauté de communes) travaillant hors du pays, ou même des RS. Ceci concerne bien sur les communes - et les répartissant harmonieusement dans les différentes communes, selon comportant quelques espaces ouverts. (par exemple Cattlar, Fuilla, Corneilla) des considérations urbaines et paysagères, et non seulement opportunistes. 2 - Evolution de la demande : pression foncière, RS, 2, 3, 4 faces ? Objectif : ne pas augmenter des déséquilibres intercommunaux dangereux, Ici encore plus qu’ailleurs, la création et l’entretien des routes, le stationnement ne pas doublonner, homogénéiser les efforts réglementaires, harmoniser le des véhicules, l’alimentation en eau et l’assainissement, la mise à niveau des développement local en améliorant le niveau identitaire du Parc. équipements auront du mal à suivre une demande nouvelle qui s’enflerait notablement, si la poussée de l’exode urbain devait perdurer, en provenance de Prades, Perpignan ou même Barcelone. Il y a lieu de se poser la question de la Pour cela un outil : Le document d’urbanisme à pertinence de l’ouverture massive à la construction de terrains qui se trouveront composante intercommunale nécessairement livrés à la spéculation immobilière, excluant les accédants locaux, et produisant de l’habitat non structurant. L’activité économique temporaire qui OBJECTIF 1 : en résulte, essentiellement au niveau du secteur construction, ne fera le plus La préservation et la valorisation durables des patrimoines paysagers du Parc sont souvent que masquer une dérive palliative mais finalement coûteuse. d’intérêt collectif, et prévalent sur les intérêts de chaque commune. 3 - La révision des documents d’urbanisme : un système qui, d’une OBJECTIF 2 : manière générale, favorise les démarches d’opportunité, l’opérabilité rapide dans En l’absence de SCOT opposable, tous les nouveaux PLU seront élaborés grâce l’abstraction du long terme. La faible disponibilité de terrains constructibles à une approche intercommunale, soit dans la compétence de la Communauté de conduit les communes à renverser la méthodologie des études de révision, communes lorsque cela est envisageable, soit dans la recherche d’une concertation en partant des opportunités foncières pressenties, et en cherchant à acter leur spécifique définie dans ce but, par un groupe de communes voisines se reconnaissant constructibilité à travers un nouveau zonage, au dépend de toutes les considérations une réciprocité de paysage et une communauté d’intérêt sur ce plan. urbaines, viaires et surtout paysagères. Ce principe a l’avantage de l’efficacité immédiate, permettant une mise en œuvre rapide du nouveau schéma urbain, OBJECTIF 3 : mais corollairement ne correspond à aucun objectif durable. Toutes les études d’élaboration ou de révision des documents d’urbanisme aborderont leur diagnostic sous l’angle paysager par priorité. 4 - Les nouveaux habitants : Dans le Conflent et la Castellane, hors la partie basse (Catllar, vallée de la Rotja..), on constate plutôt une certaine Le contenu de l’étude paysagère inclus les paysages agricoles et les paysages corrélation entre besoins locaux et développement (d’ailleurs assez modéré). forestiers. Mais certaines communes peuvent se trouver affrontées à une demande excessive et destructurante. Les attendus de la promotion immobilière ne comprennent pas les attentions particulières dues au tissu urbain existant, à l’habitat ancien, au respect des paysages et des sites.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 42 Les orientations

Les actions liées à l’activité touristique et au développement durable

Il faut accompagner la prise de conscience émergente de l’enjeu touristique, du Ces thèmes sont ceux des matériaux, couleurs, poids que pourra représenter le capital paysage dans la balance économique de l’avenir. proportions, rapports pleins/ vides et formes des percements, prise de site, conception de charpente et mode de couverture, La difficulté reste celle de l’évaluation de la valeur exploitable de ce capital, à court, décors, finitions et traitement végétal pour l’essentiel. moyen et long terme, et de l’impact du développement du cadre bâti sur cette valeur. Il faut accueillir des visiteurs pour «vendre le paysage», mais les structures d’accueil ne Au cœur des agglomérations, ils recoupent également vont-elles pas en affaiblir l’attractivité ? les problématiques récurrentes des petites extensions, modifications ou surélévations du bâti existant. Valorisation La réponse contient des termes de mesure et des termes de qualité. ou abolition, les acquis et savoir-faire qui ont produit les formes traditionnelles sont-ils aujourd’hui obsolètes ? Sur le plan de la mesure, quel est le bon compromis entre l’accueil et la préservation ? Ils recoupent également les thèmes dits de « développement durable », notamment au plan des énergies : Les principaux enjeux, mais de taille, demeurent l’harmonisation intercommunale prise en compte du potentiel solaire, de la géothermie, des du développement et, surtout, la maîtrise de ses équilibres démographiques, économiques ressources éoliennes et hydrauliques. et sociologiques. L’ensemble de ces thèmes sera traité dans les cahiers de Sur le plan qualitatif, et c’est là tout d’abord que la charte intervient, en dehors des recommandations associés aux chartes, et proposé de façon préoccupations indiquées ci-dessus et relatives quelque part aux formes architecturales didactique, graphique et en lecture directe utilisable à toutes et urbaines que produira le développement, la charte doit fournir, à tous les opérateurs, fins. le référentiel qui leur permette d’associer leur action à celle du sens commun, plutôt que d’en produire une aberration. Le sens commun s’entend, ici, pour l’action en faveur de la qualité des paysages urbains : respect raisonné du patrimoine, règles de prise en compte des besoins nouveaux et des moyens offerts pour y répondre.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 43 Table des figures

Figures 1 à 4 Présentation p4 à 8 Figure 4 bis. Les quatre communes Carte NDF p9 Figure 5 La charte de la Vallée du Carol p10 Figure 6 Les quatre communes p11 Figure 7 Porta, vers le col de Puymorens, entrevue d’octobre 2007 croquis NDF p12 Figure 8 La gare Figure 9 Le hameau de Carol, commune de Porta p13 Figure 10 Prairie dans une maille de bocage p14 Figure 11 Enveitg le canal de Puigcerda longe la nationale 20 p14 Figure 12 Les chaos et la montagne Figure 13 Les tours et le bocage p15 Figure 14 L’occupation du sol. Carte NDF p16 Figure 15 L’ouverture de la vallée du Carol. Carte NDF d’après IGN 1/25 000 p17 Figure 16 L’importance du Carol p18 Figure 17 Les terrasses de culture p18 Figure 18 Porta (hameau de Carol) cliché NDF en avril 2007 p19 Figure 19 Porta (le village) et la vallée du Campcardos cliché NP p19 Figure 20 La lumière se pose au-dessus du cours d’eau (à côté des musiciens) p20 Figure 21 Musiciens (de nationalité allemande ?) en répétition au bord du Carol... p20 Figure 22 Plantations et montagnes p20 Figures 23 Les abords de Quérol par rapport à la route nationale (et l’ancienne école aux volets verts) p21 Figure 24 Le village de Latour de Carol (source 1996) p22 Figures 25 Des motifs de paysage importants p22 Figures 26 à 29 Latour de Carol etc. p23 Figure 30 Le mégalithes, source internet p24 Figure 31 Le massif du Campcardos p25 Source des cartes

Sources des cartes : -Rando Editions Carte de randonnées n°8 Cerdagne-Capcir, Font-Romeu - Ax-les-Thermes Echelle 1/50 000 Echelle 1/25 000 carte topographique Top 25 : -Les “Petits” Guides Rando Pyrénées Roussillon. Randonnées en Haut-Conflent “Le Pays des légendes” Sideco 2003 - IGN Font-Romeu Capcir 2249 ET -Les “Petits” Guides Rando Pyrénées Roussillon. Randonnées en Vallée de la Castellane et IGN Bourg-Madame Col de Puymorens Pic Carlit 2249 OT dans le Massif du Madres. Maître d’ouvrage Charte intercommunale Prades Conflent 2002. IGN Bourg-Madame Mont-Louis Col de la Perche 2250 ET -IGN 1974 à l’échelle 1/100 000 Saint-Gaudens Andorre n°71. IGN Prades Saint-Paul-de-Fenouillet 2348 ET -Carte GéoRelief éditée par Media Plus à Toulouse (www.georelief.com) IGN Massif du Canigou 2349 ET intitulée Catalunya Nord par Terra Nostra 2004 (BP 50 à 66 500 Prada).

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 44 Des Sources

- Claude Laporte. 1986. En parcourant le Conflent pittoresque. Revue bimestrielle Conflent n°142-143. Pages consultées : 22 (Vue générale de Prades, avec des peupliers d’Italie), 34 (Les bains de Molitg), 60 (Ambouilla), 62 (mines de fer) 68-69 (Rià) 47 (Jean-Louis Tirpenne), 72 (Villefranche), 86 (l’Ermitage Saint-Pierre, Notre-Dame-de-Vie), 89 (Corneilla), 96 à 109, 110 (Taylor), 112 (Ruines de l’Abbaye de Saint-Martin),124 (Olette), 128-129 (Planès).

- Jean Ribas 1996 L’aventure du Canigou. (dont la brèche dynamitée 1896 article de l’Indépendant, et les étagements de végétation par Adolphe Joanne en 1858).

- André Lévy (dir.) 1999. Le dictionnaire des Pyrénées. Encyclopédie illustrée France-Espagne. Editions Privat. 931 p. (en bibliothèque de l’IUFM de Foix)

- Miquel Perpinyà. Les Mossetans ! L’âme d’une vallée. 2005. édition les Presses littéraires. (en librairies)

- Jean-Claude Flamant et Serge Thierry. Nouvelles Pyrénées, paysans, paysages produits Editions Glénat (en librairie)

- Chambre d’agriculture du Roussillon Etude pour la prise en compte de l’agriculture dans la Charte du PNR. Septembre 2006. 36 p. (disponible sur le site de l’Internet du parc naturel régional).

- Pierre Vidal. Souvenirs d’un touriste. Excursions et ascencions dans les montagnes du massif de Carlit (Cerdagne française).1887. Edité par Lacour en novembre 2006. (en librairies)

- Guy Durbet (Association culturelle de Villefranche-de-Conflent).La belle époque dans les Pyrénées-orientales. Cinq balades patrimoine. Septembre 2001. Photographies de Rose-Maria Soria. (en librairies)

- Marie-Hélène Solère. Les tours à signaux. 15 randonnées patrimoine dans les Pyrénées-orientales. 1992. (en librairies)

-Joëlle Wintrebert. Le canari fantôme. 2005. Editions Balzac (roman). (en librairies)

-Paul Palau et Françoise Demelin. Le train Jaune Editions objectif sud (en librairie)

-Revues trimestrielles de Vernet-les-Bains, mensuel Eldorado Catalan et Terres Catalanes, etc.

-Base de données Sols et Paysages http://www.umr-lisah.fr/Paysages/Asp/PresenteGen.asp -Catalogue d’exposition : Paysages....au-delà de la carte postale. Caue de l’Aude 2005 (commentaires des maires sur des clichés photographiques contemporains). -Article : «Peut-on transformer les résidents secondaires en résidents permanents ? L’exemple de la vallée de l’Ance (Auvergne). Mise en place d’une stratégie de fidélisation des résidents secondaires. «Marie-Hélène Dasse et Bernard Aubert [email protected] Novembre 2000, revue Espaces 176, pp. 22-27

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Quelques autres documents consultés pour l’ensemble des six chartes : Quelques principales sources sur la Toile :

- Aquarelles et étude de Marianne Carr. Projet de mise en valeur du patrimoine. Schéma - Base des monuments historiques (recherche par commune) sur Mérimée préliminaire d’interprétation au Col de Mantet et au refuge de l’Alemany. Document de sur http://www.culture.gouv.fr:80/public/mistral/merimee_fr travail de décembre 1999 (source Monsieur Claude Guisset conservateur de la réserve - Cartes de Cassini sur http://cassini.ehess.fr naturelle de Mantet et de Py) - Autres http://histoireduroussillon.free.fr/Thematiques/ Batiments/Histoire/Megalithes.php - Cassette Vhs “La semaine des foins. Py du 2 au 8 juillet 2001.”Association gestionnaire de http://jeantosti.com/hautconflent/serdinya.jpg la réserve naturelle de Py. Créapolis. http://jeantosti.com/trainjaune/10.jpg http://jeantosti.com/molig/03.jpg - Collectif. De l’eau et des hommes en terre catalane (Numa Broc “La maîtrise de l’eau dans http://jeantosti.com/villages/jujols/jujols3.jpg les Pyrénées Orientales aux XIXe siècle et XXe siècle” pp.219-266, Michel Brunet “La http://www.molitg.com/ guerre de l’eau. Du milieu du XVIIe au milieu du XIXe siècle”, Sylvie Caucanas “Energie - Capture de Sainte-Léocadie sur le site www.sainte.leocadie.fr hydraulique et irrigation en Roussillon du IXe au XVe siècle”, Bertrand Desailly) - Les pédopaysages sur www.umr-lisah.fr/Paysages - Clichés d’Escaro sur le site internet du photographe Noël Hautemanière - Article «Brûlages dirigés dans la réserve naturelle : bienfait ou nuisance ?» La lettre de sur www.hautemaniere.com Nohèdes, n°4, avril 2007 - Article «La ‘Festa del Paller’» (Françoise Démelin, photos Noël Hautemanière) , Terres - Johan Milian. Décembre 2004. Protection de la nature et développement Catalanes, pp. 88-95. territorial dans les Pyrénées. Thèse pour l’obtention du titre de Docteur de - Article : carte d’ Annie de Pous. Terres Catalanes, n°47 mars-avril-mai 2007, page 83. l’Université de Toulouse-Le Mirail, Géographie & Aménagement. Sous la - Loeillet et Martinez et al. Etude de . Notamment page 8. direction de Monique Barrué-Pastor (en intégralité sur l’Internet) - Documents sur Villefranche de Conflent : archives personnelles Madame le Maire Claire Sarda-Vergès et Archives municipales. Autres informations :

- Cliché légendé “, au dessus d’Olette, en rive droite de la Têt, août 2006” issu du - Sur la différence entre cartes et paysages, voir notamment page 49 et magazine des réserves naturelles catalanes spécial paysages. suivantes, dans : Yves Lacoste. 1990. Paysages politiques. Le livre de poche. 284 p. - Jean-Marie Pérouse de Montclos et Cécile Césari. 1996. Guide du patrimoine : Languedoc- - Définition (rappel) : L’anticlinal est la partie du pli dans laquelleles Roussillon. Editions Hachette Tourisme, 606 p. Corneilla : église Sainte-Marie, vue de Thierry couches s’inclinent en sens opposé. Le synclinal est la partie du pli dans publiée dans les Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France de Taylor et laquelle les couches convergent vers la même direction. Nodier et A. de Cailleux (1837), légende de la page 223. Mont-Louis. Relevé Monuments - Sophie Le Floch, ingénieur au Cemagref de Bordeaux, cf. par exemple : Le historiques Popper 1947 (légendé page 299) Ce guide présente aussi Yravals : l’église Saint- Floch Sophie et Devanne Anne-Sophie. 2002. «La notion de ‘fermeture du Fructueux (illustration du retable de Sainte-Marthe) ; Saint-Martin-du-Canigou ; Odeillo paysage’ : trente années de succès sur la scène institutionnelle française». (four solaire) ; Cuxa (chapiteaux) 26 p. Le Floch Sophie et Devanne Anne-Sophie. 2004. D’espace public en espaces ouverts. Exploration bibliographique sur le thème des interrelations entre personnes et entre personnes et environnement physique. Bordeaux, Cemagref, 30 p.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 46 Documents sur PORTE-Puymorens (liste transmie par Jean Ribot en octobre 2007)

1-« Faits et images du temps passé » Par Guy Ribes

-La mine de fer du Puymorens 1988 -Chapelle Sainte-Marie de PIMORENT, Statue de la Vierge 1987 -Second Transpyrénéen , le tunnel de Puymorens, halte-gare de Porté, aménagement du Lanoux 1988 -Porté, église et presbytère, cimetière 1988 -Grèves et arrêts de travail du transpyrénéen(de 1910 à 1914) 1988 -Communications, chemins et routes, transports : courriers et voyageurs, bureau de postes 1989 -La tour Cerdane…

2-« la Cerdagne Française » par Emmanuel BROUSSE 1896

3-« De Querol à La Tour. Histoire de la Vallée de Carol ». Par Jacques CHURET 1976

4- Archives municipales de Porté-Puymorens.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 47 Des Sources

Centre de documentation du Caue des Pyrénées-Orientales

- Caue, Chambre agriculture, Conseil Général. Conflent, diagnostic de territoire préalable - Guy Durbet. 2003. Les remparts de Villefranche, balade patrimoine. à la mise en place des contrats territoriaux dans le cadre de la loi d’orientation agricole de 1999. Synthèse avril 2000. Intéressante synthèse en trois pointes de triangle avec - Abbé Giralt (curé de Fuilla vers 1896). La vicomté d’Évol et les communes du «hommes» (socio-économique), «milieu naturel» (paysage, crise de l’arboriculture, peu Haut-Conflent, le livre d’histoire, 398 pages, rééditions des années 1896. de maîtrise du foncier, etc.) et «activités» (élevage dynamique, hydroélectricité, etc.) - Yves Hoffmann (textes), Paul Goudin et Robert Orsingher (photographies). - Terres romanes en pays catalan. Cartographie Pays terres romanes en pays catalan, 1991. Font-Romeu, un balcon au soleil. Editions ISO. 2003. Données très intéressantes sur des cartes d’ensemble où figurent les limites de chaque commune, on y lit aisément les données de population, climatiques, les canaux, - Castellnou (collection beaux villages de france) les systèmes aquifères, etc. et des sources anciennes (canaux en 1874). Dominantes : le Granit, globalement de Porta à Sansa (et un peu à Py) et vers Mosset ; les - Chambre des Métiers des Pyrénées-Orientales. Batir, rénover, réhabiliter en schistes de Jujols et de Canaveilles (Valcebollère, Palau, Osseja) et les calcaires (Olette). Pyrénées Roussillon. Tome 1 : la Cerdagne et le Capcir (attention un autre tome Les Gneiss du Casami ou «oeillés» (Fontpédrouse à Souanyas) ; schistes et micashistes est seulement «Aspres»). Dessins de Magdeleine Knyszewski. Extraits : la ferme (Err et Llo). Evolution de la population entre 1861 et 1999 (source Communoscope sur relief doux (Cal Mateu), sur relief faible (Dorres) ou très abrupt (Sauto) ; 1998) avec une baisse forte partout sauf vers Ria et Vernet-les-Bains, Ille-sur-Têt et la production laitière du Capcir : aménagement au rez-de-chaussée des fermes , et à l’ouest du périmètre en Cerdagne et en vallée du Carol : Saillagouse, Sainte- de laiterie, fromagerie et pièce de conservation des fromages. Photos de Ferme Léocadie, Osseja, Palau-de-Cerdagne, Bourg-Madame, Font-Romeu, Egat, Bolquère, Duran à Brangoly, de ferme bien réhabilitée à Ur. Typologie des piliers de granges La Cabanasse, Angoustrine et Enveitg. (au moins six !) ; éléments publics : l’exemple de Dorres.

- CAUE des Pyrénées-Orientales. 1996. Synthèse du Schéma de cohérence de 1996 à la - Parc naturel régional. Avril 2003. Guide pratique des acteurs du patrimoine. 19 demande du SIVOM : étude paysagère de Llo, étude paysagère de Err, étude paysagère p. (sur papier simple) d’Estavar et étude paysagère de Sainte-Léocadie. Commentaire NDF : ces quatre documents sont des originaux au format A3 donc fragiles, qu’il faudrait numériser pour - Extraits : mégalithes étudiés par Pierre Campmajo, qui cite Abelanet 1990 archivage... notons aussi qu’aucune liste globale des études du Caue n’existe actuellement. (bibliographie ?) Ces études montrent très bien la place de la route et des villages en fonction du relief... - EDF, PACT Pyrénées-Orientales. Février 1988. Connaissance de l’habitat - Jean-Marie Rosenstein, Guy Barnades. 1998. «Graus de Canavelle, Oleta, Toès, stations existant, le bâti ancien en Roussillon. (brochure) sous la direction de François thermales d’Antan», revue Terra Nostra, 97, 80 p. Roblin et de Henri Mallac. Conseiller technique de la collection Patrick de Maisonneuve architecte ; bilingue, 216 p. - Jean Bousquet. 1999. Mosset, le vingtième siècle d’un village pyrénéen. 22 p. Contient un chapitre «mutations» des paysages depuis les années 1930, le seigle et (donc) les - Le paysage rural et ses acteurs. Première journée d’étude du Centre de recherches cortals abandonnés en premier lieu. historiques sur les sociétés méditerranéennes. Perpignan 1995 ; études réunies par Aline Rousselle et Marie-Claude Marandet. Presses universitaires de Perpignan et Sources-histoire au présent (article : la maison rurale en Roussillon du IXe au XVe par Aymat Catafau, docteur en histoire, pp. 163 à 191)

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 48 Les annexes Annexe 1 transmise par Jean Ribot et intitulée «Petit historique de la station de PORTE-PUYMORENS»

Jusqu’aux années 1930/1935, Porté (qui s’appellera Porté-Puymorens par décision ministérielle en 1954 alors que l’appellation « Porté-Près l’Andorre » demandée par le conseil municipal de l’époque à été refusée par « risque de confusion avec « L’Hospitalet-Près l’Andorre ») est fréquenté par des skieurs (ouvriers de la mine de fer et touristes qui se rendent difficilement à pied ou à peaux de phoques sur le site du pic de la mine depuis les gares de Porté et de l’Hospitalet pour faire une ou deux descentes par jour avec retour à la gare de départ ou à celle opposée.

Dans les années 1936 /1938, un remonte-pente est installé sur le versant nord du col du Puymorens (par les Frères Michel), des pistes sont aménagées dont une depuis le pic de la mine.

Après une saison (ou deux ?) le remonte-pente est détruit par un incendie dont certains ont prétendu connaître les auteurs ou au moins les concurrents jaloux qui l’auraient commandité ?? Cet appareil ne sera jamais remis en service et le second appareil projeté tout près du premier, jamais construit.

Malgré une très bonne fréquentation des champs de neige du col du Puymorens en quantité et « qualité »( l’hôtel du col, inauguré en Février 1937 et les autres établissements de Porté, de la vallée du Carol , de l’Hospitalet et de la vallée de l’Ariège accueillent des personnalités et des notables qui font la réputation du site), aucun aménagement voit le jour avant la réalisation en 1954 des Téleskis du Planeil et du Col, puis en 1955 de celui du Soldat.

En 1965 est construit le téleski de la Vignole dont le premier projet proposé par le ski-club Tarasconnais à peu près au même endroit datait des années 30 avait été abandonné : un «expert »Perpignanais, dentiste de son état avait en 1937 rendu un rapport dont les conclusions étaient que le site ayant un enneigement insuffisant ( ce qui était apparemment vrai cette année là), il ne pouvait et ne devait pas être exploité pour une station de ski…

D’autres projets de remontées diverses et (diversement situées) ont été déposés et abandonnés dans les années 1930 / 1970.

En 1967, la réalisation du télésiège de l’Estagnol et du téleski de Font-Frède1 donne un souffle nouveau à la station qui verra une nette amélioration avec le télésiège de la mine en 1977, puis avec les télésièges de la Vignole et du Planeil en 1979. Il faudra attendre la réalisation laborieuse de l’accès routier à la Vignole pour noter la plus grosse augmentation de la fréquentation et des recettes de la station. Depuis, le centre d’accueil de la Vignole a été mis en service en 1990/1991, il a été ajouté le téleski de Font-Frède 2 en 1983, le télécorde de la Vignole en 2001, quelques améliorations ont été apportées sur les remontées mécaniques existantes.

Depuis 1987, date à laquelle une société (« Sufag-Petavit») nous a prêté un canon à neige et deux l’année suivante pour les tester, l’installation d’enneigement des pistes à été démarré, puis s’est confortée et continue à s’améliorer. Il est à noter que jusqu’à aujourd’hui, tous les investissements ont étés financés par la Mairie et la régie de Porté-Puymorens sans aucune subvention et que la plupart des travaux de construction et de maintenance des installations ont été réalisés par le personnel de la station.

Aujourd’hui, le renouvellement des installations de remontées mécaniques ne s’étant pas réalisé au fur et à mesure du vieillissement des appareils, la station se retrouve avec un parc en bon état mais vétuste, manquant de débit, de confort et ne correspondant plus aux attentes de la clientèle.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 49 Les annexes Annexe 2 transmise par Jean Ribot et intitulée «Copie intégrale d’un article de presse»

Pour l’organisation de grandes stations de sports d’hiver en France

« Paris 24 mai 1936 . Le comité créé auprès du commissariat général du tourisme, pour étudier la possibilité d’organiser en France une ou plusieurs grandes stations de sports d’hiver, vient de clore momentanément ses travaux. Il a établi sans vouloir encore les classer entre elles, une liste de cinq stations susceptibles de devenir stations internationales ; Quatre dans les Alpes : Chamonix, Mégève-Tignes, Val- disère, Valloire, Col de Vars, et une dans les Pyrénées : Puymorens. A cette liste, s’ajoutent deux stations régionales : Chamrousse, en Dauphiné, et Luchon-Superbagnères. Il appartient maintenant à M. Roland Marcel, d’obtenir sur le budget des grands travaux que le prochain gouvernement inscrive à son programme des subventions assez importantes pour permettre l’équipement routier, urbain et sportif de ces stations. Ces subventions ne seraient accordées qu’aux communes qui feraient adopter un plan d’urbanisme et d’équipement hygiénique et sanitaire et se conformeraient aux conditions exigées des stations thermales, climatiques et de tourisme, par la loi de 1884. »

-Copie intégrale et littérale d’un article de presse( la dépêche du midi ?) paru le 24 mai 1936, l’original se trouve quelque part dans les archives de la mairie de Porté-Puymorens.

-A cette époque, il y avait le village de Porté, et le col de Puymorens, l’appellation officielle de « Porté-Puymorens » date de 1954 alors que le conseil municipal avait demandé «Porté-près-l’Andorre » pour que les touriste potentiels puissent situer plus facilement notre village, mais cette appellation a été refusée par le ministère à cause de « la confusion qui pouvait se faire avec l’Hospitalet –près-l’Andorre ». Il est peut être dommage que la municipalité n’ait pas proposé « Puymorens-Envalira » ou « Porté-grand Valira », cela aurait pu faire gagner du temps au projet de station internationale qui je l’espère verra le jour rapidement.

Porté-Puymorens le 03 Juillet 2006 (70 ans après) Jean Ribot

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol - 2007 - 50 Charte de paysage et d’urbanisme de la Vallée du Carol

Dossier de restitution réalisé par Nathalie DUMONT FILLON Architecte-Paysagiste DPLG et Xavier DAURES Architecte DPLG et Urbaniste - Février 2008 Crédit photographique : Nathalie DUMONT FILLON, Xavier DAURES et Nicolas PETTINI - Stagiaire au Parc naturel régional des Pyrénées catalanes - Février/ Septembre 2007

Coordination : Parc naturel régional des Pyrénées catalanes - Nicolas ANTOINE, chargé de mission urbanisme et paysage.

Comité de pilotage composé de Christian BOURQUIN, Président du Parc, Grégoire VALLBONA – Maire d’Egat, Vice-Président du Parc et Président de la Commission Aménagement et Urbanisme du Parc, Monsieur Michel GARCIA – Adjoint au Maire de Matemale et Co-rapporteur de la Commission Aménagement et Urbanisme, Madame Simone BAURENS - Déléguée au Parc suppléante – commune de Valcebollère, Monsieur Jean Pierre ABEL – Maire de Bolquère, Monsieur Michel ESTER CCI des Pyrénées Orientales ainsi que Paul MIGNON, Directeur

Avec le soutien technique et financier du Conseil Général des Pyrénées Orientales, du Conseil Régional de Languedoc Roussillon, de l’Europe et du programme LEADER +, de l’Etat et notamment de la DIREN Languedoc Roussillon ainsi que de l’ensemble des partenaires du Parc : DDE 66, DDAF 66, Chambre d’Agriculture 66, ONF 66, RTM 66, CAUE 66, SDAP 66, SAFER Languedoc Roussilllon, Odit France

Le Parc, c’est 64 communes associées au Conseil Général et à la Région avec la participation de l’Europe dans le cadre du programme Leader