UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE
DEPARTEMENT MINES
MEMOIRE présenté par RANDRIANANDRASANA Lila Norolalaina
Pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies OPTION GENIE MINERAL
MMOONNOOGGRRAAPPHHIIEE DDEESS GGIISSEEMMEENNTTSS DDEE CCOORRIINNDDOONN DDEE MMAADDGGAASSCCAARR
Soutenu le 15 octobre 2010
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE
DEPARTEMENT MINES
MEMOIRE présenté par RANDRIANANDRASANA Lila Norolalaina Pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies OPTION GENIE MINERAL
MMOONNOOGGRRAAPPHHIIEE DDEESS GGIISSEEMMEENNTTSS DDEE CCOORRIINNDDOONN DDEE MMAADDGGAASSCCAARR
Soutenu le 15 octobre 2010 devant le Jury composé de :
ARISOA Rivah Kathy……………………………………………………………Présidente Enseignant chercheur à l’ESPA RANAIVOSON Léon Félix ……………………………………………………...Examinateur Enseignant chercheur à l’ESPA RANDRIANJA Roger……………………………………………………………Rapporteur Enseignant chercheur à l’ESPA
REMERCIEMENTS
Un proverbe malgache dit « Ny tao trano tsy efan’irery ». Le mémoire que nous soutenons aujourd’hui constitue une preuve tangible de la profonde sagesse de ce proverbe. Aussi, nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont aidée et soutenue, du début jusqu’à la fin, pour l’aboutissement de notre travail.
Nous remercions le personnel enseignant et administratif de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo dirigée par Monsieur ANDRIANARY Philippe, le Département des Mines et tous nos professeurs pour tout le savoir et toute l’expérience que nous y avons puisés.
Nous remercions également Mesdames et Messieurs les membres du Jury composés de Madame ARISOA Rivah Kathy, Chef du Département des Mines et Présidente du présent Mémoire ainsi que de Monsieur RANAIVOSON Léon Félix, Examinateur, d’avoir bien voulu accepter en toute simplicité d’être le Jury de cette soutenance.
Nous remercions particulièrement et chaleureusement notre Directeur de Mémoire, Monsieur RANDRIANJA Roger qui, par ses encouragements incessants, son conseil judicieux et l’étendue de son savoir, a rendu moins lourde et moins difficile la tâche que nous avons choisi d’accomplir.
Nous tenons également à adresser notre reconnaissance à Monsieur RAKOTOMANANA Dominique, Chef du volet Cartographie Géologique du PGRM, ainsi que Monsieur RAKOTO Heritiana, Directeur Général de la Société Géoscience pour le Développement de Madagascar, pour l’aide et le temps précieux qu’ils ont bien voulu nous consacrer.
« Hikapa hahita ny tonony anie ianareo, Tompokolahy sy Tompokovavy, handidy hahita ny vaniny ».
Enfin, nous adressons également un grand merci à tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont supportée et aidée tout au long de nos études. A nos parents et à toute notre famille : merci pour l’amour, la bénédiction, l’aide, le soutien moral, les encouragements et les conseils dont vous nous avez fait gracieusement bénéficier.
« Sitraka hoenti matory, hono, Tompoko, ka hovaliana raha mahatsiaro ».
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SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS LISTE DES FIGURES LISTE DES TABLEAUX LISTE DES CARTES
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : METHODOLOGIE DE TRAVAIL
PARTIE II : APERCU GENERAL SUR LE CORINDON CHAPITRE I : GENERALITES CHAPITRE II : CONTEXTE MONDIAL DU CORINDON
PARTIE III : LE CORINDON A MADAGASCAR CHAPITRE I : GEOLOGIE DES GISEMENTS DE CORINDON CHAPITRE II : PRIORISATION DES GISEMENTS A EXPLOITER PAR ANALYSES MULTICRITERES
PARTIE IV: PERSPECTIVES CHAPITRE I : LES GITES POTENTIELS CHAPITRE II: PERSPECTIVES DE FORMALISATION DU SECTEUR CAPITRE III : PERSPECTIVES ENVIRONNEMENTALES
CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE TABLE DES MATIERES
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LISTE DES ABREVIATIONS
Al : Aluminium Cr : Chrome Fe : Fer Mn : Manganèse Ni : Nickel O : Oxygène Si : Silicium Ti : Titane V : Vanadium ESE : Est Sud Est NE : Nord Est NW : Nord Ouest SE : Sud Est SW : Sud Ouest ATPEM : Assistance Technique aux Petites Exploitations Minières BCMM : Bureau des Cadastres Miniers de Madagascar CEM : Cellule Environnementale Minière EPC : Examen Politique Commercial IGM : Institut de Gemmologie de Madagascar LP : Laisser Passer MEM : Ministère de l’Energie et des Mines TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
LISTE DES UNITES DE MESURE
$/ct : dollar par carat cm : centimètre ct : carat ct/T : carat par tonne Ga : milliards d’années kg : kilogramme km : kilomètre m : mètre Ma : millions d’années mm : millimètre T : tonne
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LISTE DES FIGURES
Figure 1 : le rubis…………………………………………………………………………………. 05 Figure 2 : le saphir……………………………………………………………………………….. 06 Figure 3 : les autres couleurs du saphir…………………………………………………………… 06 Figure 4 : le padparadscha………………………………………………………………………. 06 Figure 5 : les astéries…………………………………………………………………………….. 06 Figure 6 : le corindon pierreux…………………………………………………………………… 07 Figure 7 : les principaux pays producteurs de rubis et de saphirs ………………………………. 16 Figure 8 : les formes cristallines du corindon à Madagascar…………………………………….. 24 Figure 9 : les saphirs de couleur d’Anivorano Avaratra…………………………………………... 26 Figure 10 : rosace directionnelle des effectifs de linéaments de la zone Anivorano Avaratra…… 29 Figure 11 : syénite à rubis d'Ambohitranefitra……………………………………………………. 30 Figure 12 : rosace directionnelle des effectifs de linéaments de la zone Ambohitranefitra Beforona………………………………………………………………………………. 32 Figure 13 : saphir et zircon provenant du paléoplacer de Sahanonoka…………………………... 34 Figure 14 : rosace directionnelle des effectifs de linéaments de la zone de Vatomandry………... 36 Figure 15 : rosace directionnelle des effectifs de linéaments de la zone Kianjanakanga Mandrosohasina……………………………………………………………………….. 40 Figure 16 : corindonite de Sakeny………………………………………………………………… 43 Figure 17 : saphirs multicolores d’Ilakaka…………………………………………………………. 43 Figure 18 : saphir rose de Zazafotsy……………………………………………………………… 43 Figure 19 : cordiéritite à saphir de Sahambano…………………………………………………... 45 Figure 20 : rosace directionnelle des effectifs de linéaments de la zone Ambinda Ranotsara Sahambano……………………………………………………………………………. 45 Figure 21 : les corindons des gisements d’Ejeda Fotadrevo……………………………………….. 47 Figure 22 : rosace directionnelle des effectifs de linéaments de la zone Ejeda Fotadrevo……….. 49 Figure 23 : saphirs polychromes d’Iankaroka……………………………………………………..... 53 Figure 24 : saphirs dans des plagioclasites à Andranondambo………………………………….. 53 Figure 25 : rosace directionnelle des effectifs de linéaments de la zone Tranomaro…………….... 54 Figure 26 : les rubis d’Andilamena………………………………………………………………… 56 Figure 27 : graphe G1……………………………………………………………………………. 75 Figure 28 : graphe G2……………………………………………………………………………. 75 Figure 29 : graphe G3…………………………………………………………………………….. 75 Figure 30 : graphe G4……………………………………………………………………………. 75 Figure 31 : graphe réciproque G*1………………………………………………………………. 75 Figure 32 : graphe réciproque G*2……………………………………………………………….. 75 Figure 33 : graphe réciproque G*3……………………………………………………………….. 75 Figure 34 : graphe réciproque G*4……………………………………………………………….. 75 Figure 35 : circuit du marché des pierres précieuses malgaches………………………………… 97
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : les diverses propriétés du corindon………………………………………………….. 09 Tableau 2 : les gisements de corindons dans le monde………………………………………….... 11 Tableau 3 : production mondiale de rubis de 1995 à 2005…………………………………….. 17 Tableau 4 : production mondiale de saphir de 1995 à 2005………………………………….. 18 Tableau 5 : prix des rubis (y compris de couleur rose) taillés……………………………………. 20 Tableau 6 : prix des saphirs bleus taillés…………………………………………………………. 20 Tableau 7 : prix des saphirs fantaisies…………………………………………………………… 20 Tableau 8 : goût et préférences des marchés majeurs de rubis et saphir………………………… 22 Tableau 9 : résumé des caractéristiques des minéraux selon les districts miniers…………………. 57 Tableau 10 : titres et sites miniers des principaux acteurs miniers de la région Alaotra Mangoro.... 59 Tableau 11 : titres et sites miniers des principaux acteurs miniers de la région Atsinanana………. 59 Tableau 12 : titres et sites miniers des principaux acteurs miniers de la région Amoron’i Mania….. 60 Tableau 13 : titres et sites miniers des principaux acteurs miniers de la région Ihorombe………… 60 Tableau 14 : titres et sites miniers des principaux acteurs miniers de la région Anosy……………. 61 Tableau 15 : titres et sites miniers des principaux acteurs miniers de la région Atsimo Andrefana.. 61 Tableau 16 : titres et sites miniers des principaux acteurs miniers de la région Vakinankaratra….. 62 Tableau 17 : matrices d’évaluation………………………………………………………………… 66 Tableau 18 : poids relatifs des critères……………………………………………………………. 71 Tableau 19 : notation des gisements………………………………………………………………. 72 Tableau 20 : ensemble F…………………………………………………………………………… 72 Tableau 21 : partage des ensembles p……………………………………………………………. 72 Tableau 22 : indices additifs [c 1 (x i, x j)]……………………………………………………………. 73 Tableau 17 : indices multiplicatifs [c 2 (x i, x j)]……………………………………………………….. 73 Tableau 24 : indices de discordance……………………………………………………………….. 73 Tableau 25 : couple (p ; q) de seuils……………………………………………………………….. 73 Tableau 26 : matrice de relation du graphe 1 : p=1 et q=0……………………………………… 74 Tableau 27 : matrice de relation du graphe 2 : p≥0.8 et q≤ 0.3………………………………… 74 Tableau 28 : matrice de relation du graphe3 : p≥0.7 et q≤0…………………………………….. 74 Tableau 29 : matrice de relation du graphe4 : p≥0.6 et q≤ 0.6………………………………….. 74 Tableau 18 : matrice d’adjacence du graphe1 : (1 ; 0)…………………………………………… 74 Tableau 19 : matrice d’adjacence du graphe 2 : (0,9 ; 0,2)………………………………………. 74 Tableau 20 : matrice d’adjacence du graphe 3 : (0,7 ; 0,4)………………………………………. 74 Tableau 21 : matrice d’adjacence du graphe 4 : (0,6 ; 0,6……………………………………….. 74 Tableau 22 : répartition des sous ensembles………………………………………………………. 76 Tableau 35 : résumé des caractéristiques géologiques des provinces gemmifères………………... 85 Tableau 36 : productions de pierres précieuses et fines de Madagascar, de 2000 à 2007……… 98 Tableau 37 : pierres brutes exportés en 2009…………………………………………………….. 99 Tableau 38 : pierres taillées exportées en 2009………………………………………………….. 99 Tableau 39 : corindons bruts et taillés exportés en 2009…………………………………………. 99 Tableau 40 : destinations des exportations de 2009……………………………………………… 100 Tableau 41 : classification des différents types d’exploitation à petite échelle à Madagascar….... 101 Tableau 42 : les composants de l’environnement 109
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LISTE DES CARTES
Carte 1 : localisation géographique des gisements du nord de Madagascar…………………… 25 Carte 2 : cadre géologique des gisements du nord de Madagascar……………………………. 27 Carte 3 : carte des linéaments des gisements d’Anivorano Avaratra……………………………. 28 Carte 4 : extrait de l’application de filtre directionnel sur l’image Landsat 159069……………. 28 Carte 5 : extrait de l’application de la composition colorée 453 de l’image Landsat 159069…. 29 Carte 6 : situation géographiques des gisements d’Alaotra Mangoro…………………………… 30 Carte 7 : cadre géologique des gisements de la région Alaotra Mangoro……………………… 31 Carte 8 : carte des linéaments de gisements d’Ambohitranefitra Beforona……………………… 32 Carte 9 : extrait de l‘application de filtre directionnel sur l’image Landsat 158073……………. 32 Carte 10 : extrait de la composition colorée de l’image Landsat 158073………………………... 33 Carte 11 : situations géographiques des gisements de la région ALAOTRA MANGORO……….... 34 Carte 12 : cadres géologiques des gisements de la région ATSINANANA………………………... 35 Carte 13 : carte des linéaments des gisements de Vatomandry…………………………………... 36 Carte 14 : extrait de l’application de filtre directionnelle sur l’image Landsat 158073………….. 36 Carte 15 : extrait de la composition colorée 453 de l’image Landsat 158073…………………... 37 Carte 16 : localisation géographique des gisements de la région VAKINANAKARATRA…………. 37 Carte 17 : situations géographiques des gisements de VAKINAKARATRA………………………... 39 Carte 18 : carte des linéaments des gisements de Kianjanakanga Mandrosohasina……………… 40 Carte 19 : extrait de l’application du filtre directionnel sur l’image Landsat 158073……………. 41 Carte 20 : carte extraite de la composition colorée de l’image Landsat 158073………………... 41 Carte 21 : situations géographiques des gisements de la région IHOROMBE……………………... 42 Carte 22 : cadre géologiques des gisements de la région d’IHOROMBE………………………… 44 Carte 23 : carte des linéaments des gisements d’Ambinda Ranotsara et de Sahambano………… 45 Carte 24 : extrait de l’application de filtre directionnel sur l’image Landsat 159076……………. 46 Carte 25 : extrait de la composition colorée ‘(« de l’image Landsat 159076……………………. 46 Carte 26 : localisation des gisements de la région ATSIMO ANDREFANA………………………... 47 Carte 27 : cadres géologiques des gisements de la région ATSIMO ANDREFANA………………. 48 Carte 28 : carte des linéaments des gisements d’Ejeda Fotadrevo………………………………... 49 Carte 29 : extrait de l’application du filtre directionnel sur l’image Landsat 160076……………. 50 Carte 30 : extrait de la composition colorée 732 de l’image LAndsat 160076…………………... 50 Carte 31 : situation géographiques des gisements d’Iankaroka, Ambatomena et Tranomaro……. 51 Carte 32 : cadres géologiques des gisements de Tranomaro…………………………………….... 52 Carte 33 : linéaments des gisements de Tranomaro………………………………………………. 54 Carte 34 : extrait de l’application du filtre directionnel sur l’image Landsat 159077……………. 54 Carte 35 : extrait de la composition colorée 732 de l’image Landsat 159077…………………... 55 Carte 36 : répartitions des gisements individuels…………………………………………………. 56 Carte 37 : les domaines tectono – métamorphiques de Madagascar d’après PGRM (2008)……. 79 Carte 38 : extension des zones potentiellement minéralisées sur le socle cristallin………………… 86 Carte 39 : extension des zones potentiellement minéralisées sur les sédiments phanérozoïques…... 87
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Introduction
En ce moment où l’économie mondiale vient de traverser une profonde crise provoquée par le scandale des subprimes et dont les conséquences frappent douloureusement les pays pauvres dans la mesure où elle renforce une faiblesse déjà récurrente, Madagascar, comme bien de pays en voie de développement subit les contrecoups de cette crise. La relance de son économie est donc tributaire des efforts de développement entrepris par chaque secteur. Pour en réduire la fragilité et par conséquent accroître son indépendance politique, notre pays aspire à disposer d’une économie à forte croissance dont le moteur serait l’exploitation rationnelle et bénéfique de ses ressources naturelles en général et de ses ressources minières en particulier. En effet, l’état malgache n’a point jusqu’ici profité des retombées des activités minières, surtout en ce qui concerne le secteur des pierres précieuses et fines dont les produits échappent au contrôle des services publics et alimentent abondamment les marchés étrangers.
Une restructuration de ce secteur s’impose donc si l’on désire que les mines malgaches participent à l’essor de l’économie du pays, laquelle passe par une connaissance approfondie des ressources existantes.
La présente étude porte justement sur l’inventaire des gisements de corindon malgache, d’où son intitulé « Monographie des gisements de corindon de Madagascar ». En effet, ce minéral tient une place de choix parmi les pierres précieuses et fines dans la mesure où le corindon, sous ses variétés gemmes, représente deux des quatre pierres considérées comme les plus précieuses au monde, à savoir le Rubis et le Saphir.
Pour mieux cerner le secteur donc, et pour pouvoir dès à présent accomplir un pas vers la restructuration bénéfique tant attendue, nous allons voir plus en profondeur le sujet, en adoptant le plan suivant :
En première partie, nous verrons les méthodologies de travail.
Nous énoncerons en deuxième partie les caractéristiques générales du corindon, notamment celles de ses variétés gemmes et leurs possibles utilisations, les différents gisements mondiaux de corindon ainsi que la place que tiennent le rubis et le saphir sur le marché international des gemmes.
Nous procéderons en troisième partie à l’inventaire des gisements de corindons de Madagascar et à l’établissement par analyse multicritère d’une liste priorisée de l’exploitation.
En quatrième et dernière partie, nous parlerons des perspectives : perspectives d’extension des gisements en parlant des résultats d’études gîtologiques pouvant conduire à la découverte de nouvelles occurences ; perspective de formalisation du secteur dans le but de faire bénéficier le pays de ses potentielles retombées.
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PARTIE. I METHODOLOGIE DE TRAVAIL Pour les besoins de l’étude, nous avons été amenées à adopter la méthodologie suivante :
1. Recherche sur le web et exploitation des écrits internationaux et données mondiales relatifs au corindon pour déterminer sa place dans l’économie mondiale ; 2. Inventaire et lecture analytique des recherches effectuées sur le corindon malgache afin d’établir un état des lieux des gisements existants ainsi que de la production de Madagascar en matière de corindon ; 3. Analyses multicritères des gisements existants afin d’en établir une perspective d’exploitation priorisée ; 4. Analyse comparative des données géologiques mondiales et malgaches pour dégager nos potentialités en matière de gisements; 5. Recherche sur le web et démarche auprès des services des mines à Ampandrianomby pour nous enquérir sur la gestion des exploitations minières par le pouvoir public ainsi que sur la politique de l’Etat en la matière.
1. CHOIX DU SUJET
Le marché mondial des pierres précieuses engendre un revenu global de 3 milliards de dollars américains. Ce secteur en perpétuel essor apporte donc une contribution non négligeable à l’économie mondiale. Pour le cas de Madagascar où l’on n’arrête pas de découvrir de nouveaux gisements dont certains presque à ciel ouvert, la part du secteur minier dans le revenu national n’est pas du tout proportionnel aux énormes potentialités du pays.
De plus, la plupart des recherches déjà entreprises n’ont point étudié ni mis l’accent sur les importances économiques du développement de la commercialisation des corindons gemmes.
C’est cette importance du secteur minier pour notre économie et pour combler cette lacune des recherches jusqu’ici réalisées qui nous ont poussées à entreprendre ce travail.
2. PROBLEMATIQUE
Pour rentabiliser le sous sol national de manière à ce que le pays bénéficie des retombées économiques de ses ressources minières, Madagascar devrait être à même d’exploiter et de commercialiser ses gisements miniers parmi lesquels figurent les gisements de Rubis et Saphir. Cependant, les connaissances sur ces gisements sont elles à jour pour qu’ils puissent être exploités d’une manière rationnelle ? Existe t il, en outre, un inventaire priorisé des perspectives d’exploitations ? Enfin, est ce que les recherches réalisées jusqu’ici exploitent
Génie Minéral 2009-2010 2 elles la connaissance du sous sol malgache pour établir les potentialités relatives au corindon gemme ?
3. HYPOTHESES DE TRAVAIL
Notre étude va essayer de répondre à cette problématique en partant des hypothèses suivantes :
a. Malgré les nombreuses recherches antérieures, une actualisation des connaissances des gisements de corindon s’avère nécessaire, et ce, pour prendre connaissance des potentialités qu’offre Madagascar, aussi bien en ce qui concerne la richesse de ses gisements que les variétés des produits pouvant y être exploités.
b. A partir d’analyses basées sur des critères variables relatifs aux indices et/ou aux gisements de corindons, et à partir des connaissances des gîtologies du corindon et de son mode d’occurrence, il est possible de dresser les gisements à potentialité d’exploitation.
4. OBJECTIFS SPECIFIQUES
Les objectifs de notre recherche sont donc de: a. Décrire et inventorier les principaux gisements et indices de corindon de Madagascar ; b. Faire connaître les produits d’exploitation ; c. Lister par ordre d’intérêts les différents gisements et indices existants pour d’éventuels investissements ; d. Essayer d’anticiper la découverte de nouvelles occurrences ;
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PARTIE. II APERCU GENERAL SUR LE CORINDON
[12] [34] [wb_5] Les naturalistes, philosophes et historiens des temps anciens étaient, comme tous les humains à travers l’histoire, fascinés par la géologie et la gemmologie. Durant 20.000 ans et probablement plus, l’humanité était sans cesse à la recherche de matières naturelles durables et merveilleuses, pour en faire des bijoux personnels, des objets décoratifs attirants les regards: les variétés de corindons en font partie. Le corindon est décrit pour la première fois par Woodward en 1725. Etymologiquement, le terme corindon vient du Sanskrit "Kuruvinda" qui signifie pierre dure, et qui est devenu en langage populaire dravidien "kurund"(toujours appelé Kurund en Allemand) puis transcrit "corindon" en Occident (Anthony et al., 1997). Ce terme pourrait aussi avoir comme origine le mot tamoul « kurmidam ».qui signifie "feu prisonnier". Malgré le fait qu’ils aient été connus depuis des siècles, ce n’est qu’en 1802 seulement que l’on prouva que rubis et saphirs appartiennent tous deux à cette famille (Hughes, 1997). Sauriratna en sanskrit, sampir en chaldéen, sappir en hébreu, ont donné le grec sappheiros, transcrit sapphirus en latin et saphir en français. Le saphir était néanmoins connu dans l'Antiquité grecque sous le nom de huakinthos, nom donné à l'iris bleu violacé et par extension à une gemme bleue violacée, le saphir du Sri Lanka. L’un des saphirs les plus appréciés est le « Padparadscha », signifiant en sanscrit « fleur de lotus », de couleur rose orangée. Le nom « Saphir » en terme gemmologique renvoie à la variété bleue du corindon, sauf si une couleur est mentionnée en suffixe (Ex: saphir vert). Quant au Rubis, il doit son nom à sa couleur rouge, du Latin «rubeus», l’élément de feu par excellence. Le rouge d’un rubis peut avoir de nombreuses nuances, la plus recherchée étant celle dite « sang de pigeon », rouge franc avec une pointe d’indigo. Pour atteindre les qualités tant recherchées (saphir du Cachemire ou rubis sang de pigeon), les humains ont mis en application à travers les âges une multitude de traitements pour améliorer les qualités naturelles des gemmes, et ces méthodes de traitement en constante progression, connaissent des avancées spectaculaires de nos jours. C’est par cette même voie que les essais de substitut de ces cristaux par des pierres synthétiques issues de divers procédés de synthèse ont vu le jour. Nous pouvons donc avoir sur le marché des gemmes une grande variété de corindons aussi bien naturels que synthétiques se déclinant en diverses couleurs, formes et utilisations. Le corindon existe aussi bien à l’état naturel qu’à l’état synthétique. Malgré leur différence d’origine, leurs propriétés chimiques, physiques et cristallographiques sont cependant identiques.
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Chap. I GENERALITES Le corindon ou « alumine alpha », est une espèce minérale composée d'anhydre cristallisée, et ce, de manière privilégiée dans des environnements appauvris en silice et enrichis en alumine car en présence de silice, l’aluminium est préférentiellement incorporé dans des minéraux plus courants comme les silicates d’alumines, les feldspaths et les micas. Le corindon est donc théoriquement incompatible avec le quartz. La rareté du corindon gemme résulte non seulement de ce fait, mais également de la présence de chromophores (Cr pour le rubis, Fe et Ti pour le saphir) et de condition de température et de pression adéquate pour leur cristallisation (Muhlmeister et al., 1998). Le corindon se rencontre dans des roches variées [12].
5. CORINDONS 1.1. LES VARIETES NATURELLES Si l’on considère l’ensemble des variétés de corindons relativement à la texture, nous pourrions les partager avec René J. Haüy (1917) en trois séries principales sous les noms de Corindon hyalin, Corindon pierreux ou lamelleux et Corindon granulaire [2].
1.1.1. les corindons hyalins Etymologiquement, le terme hyalin vient du grec « hualos » signifiant « ayant l’apparence du verre ». Haüy englobe donc sous ce terme, tous les cristaux de corindon transparents, ou les variétés gemmes en d’autre terme. Les variétés gemmes du corindon se présentent dans la nature sous les couleurs les plus variées, et fournissent au commerce des lapidaires un grand nombre de pierres dont quelques unes sont presque estimées à l’égal du diamant, lorsqu’elles jouissent de toute leur perfection. Les principales teintes sont celles du rouge cramoisi, du rose teinté de crépuscule, du bleu d’azur, et du jaune en passant par le mauve, le violet et le rose ou même l’incolore [6]. Les variétés qui les représentent portent dans le commerce les noms de rubis, padparadscha, saphir et saphir fantaisie [wb_5].
La coloration des corindons gemmes est due à deux facteurs principaux [28]: ° La présence d’éléments traces, notamment les métaux de transition comme chrome, fer, titane, vanadium, galium, appelés éléments chromophores, se substituant aux ions Al 3+ ; ° La présence d’inclusions minérales, de nature contrastée, comme le rutile, la bohèmite, le diaspore, les carbonates, l'apatite, le zircon, les feldspaths, à l‘origine d’un astérisme ou d’une texture "trapiche".
↔ La couleur du rubis est liée à la présence d'oxyde de chrome (Cr 2O3) qui se substitue à l'aluminium dans son réseau cristallin (Muhlmeister et al., 1981). Outre le chrome, la présence d’ions Fe 3+ apporte une nuance marron et la présence Figure 27 : Le rubis conjuguée de fer et de titane est à l’origine d’une Source: Jewelry & Gemstones.com
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nuance violette (Garnier, 2003) [28]. ↔ Le centre chromogène du saphir résulte de la présence simultanée de fer et de titane se substituant à un peu d'aluminium dans la maille du corindon. La couleur de certains saphirs peut également changer selon son orientation par rapport à la source lumineuse, parfois de façon spectaculaire: c’est le Figure 28 : le saphir pléochroïsme. Source : www.ruby sapphire.com
↔ Plusieurs mécanismes sont à l’origine de la couleur des saphirs jaunes et orangés. Pour les saphirs jaunes thaïlandais et australiens, la présence d’ions Fe 3+ semble être la cause de leur couleur : ° Dans certains cristaux, les atomes de fer sont dispersés dans le minéral et ils ne sont pas nécessairement dus à des substitutions; ° Dans d’autres cristaux, ce sont des mécanismes de transfert de charges entre des paires d’ions Fe 3+ en substitution dans Figure 29 : les autres couleurs du saphirs la structure qui sont à l’origine de la Source: Jewelry & Gemstones .com
couleur jaune; ° La couleur orange à brun orangé est liée à la présence d’ions Cr 3+ en coordination octaédrique et de centres colorés de structure inconnue, probablement avec une contribution d’ions Fe 3+ (Fritsch et Rossmann, 1988a). La couleur jaune peut également apparaître lors de la diffusion d’un élément, après chauffage de certaines particules exsolvées dans le minéral [28]. Les autres couleurs (violet, rosé, vert) proviennent des combinaisons entre les différents mécanismes présentés ci dessus [28]
↔ La couleur rose orangée du padparadscha est due à la présence d’ions Cr 3+ et d’ions Fe 3+ dans le cadre d’un transfert de charge avec O 2 . Ces éléments sont présents dans des proportions de 0,04% à 0,8% en remplacement de quelques
3+ Figure 30 : le padparadscha ions Al dans le réseau cristallin (Notari, 1997) [28]. Source : Jewelry&gemstones.com
L’appellation « œil de chat » est attribuée à des variétés de corindon de couleur nacrée, à reflets vifs, qui n’est pas à confondre avec le quartz portant le même nom, rendu chatoyant par de fins filaments d’amiante. Mais les variétés les plus curieuses sont celles qui présentent un phénomène lumineux particulier qui leur a fait donner le nom Figure 31 : les asteries d’astérie par les lapidaires. Sur le cristal naturel en prisme à Source : www.gia.edu/research -resources/ six pans, forme dérivée du rhomboèdre, on observe six rayons news -from -research/index.html
Génie Minéral 2009-2010 6 de lumière formant une étoile dont les extrémités semblent tomber sur le milieu de chaque face du prisme. Quand le corindon est taillé, cette étoile change de place suivant l’inclinaison que l’on donne à la pierre [3].
Des inclusions peuvent exister au sein du minéral et sont classifiées selon leur âge par rapport à celui du cristal hôte : les inclusions protogénétiques se forment avant l'hôte et sont de nature strictement solide ; les inclusions syngénétiques représentent celle qui se sont formées de façon simultanée avec le cristal hôte, et enfin les inclusions épigénétiques sont des inclusions qui ont été piégées pendant ou après la cristallisation du minéral (Gübelin (1973) et Gübelin et Koivula (1986) [1] [28] [wb_5].
La couleur et la transparence des corindons non gemmes, présentant des impuretés peuvent être améliorées par chauffage. En effet, il est possible de modifier la couleur de certains rubis et saphirs naturels par des traitements thermiques entre 1600 et 1800°C [28]. Les principaux traitements thermiques sont appliqués pour le développement ou la réduction de l’astérisme, le développement et l’éclaircissement de la couleur et l’ajout de la couleur par diffusion.
1.1.2. Les cristaux pierreux de corindon [2] Les minéraux de corindon, selon leur classification, sont toujours appelés par leur nom de variété (Saphir, rubis, padparadscha…). Le terme corindon se réfère en fait à la variété translucide ou opaque, fortement incluse et non utilisable comme gemme qu’est le corindon pierreux. Il est ordinairement d’un gris brunâtre ou jaunâtre, ou bien d’un
Figure 32 : le corindon pierreux vert grisâtre ; quelques échantillons sont roses et d’autres à Photo : Christian Nicollet éclat bronzé. Leur forme la plus ordinaire est le prisme à six faces sans aucune modification.
1.1.3. Les corindons granulaires [2] La variété granulaire de corindon est toujours impure, et ses caractères difficiles à indiquer. Elle est formée de petits cristaux de corindon disséminés dans une roche, de sorte que l’on reconnaît plutôt les caractères de la roche que ceux du minéral même. Le corindon en se mêlant au Fer, constitue une variété de mélange, qu’est le corindon ferrifère ou émeri. Sa cassure est granulaire et sa couleur varie du brun au gris bleuâtre, et quelquefois rougeâtre. Il est presque toujours mâte, opaque ou seulement translucide sur les bords, mais encore même très faiblement. La dureté est son caractère principal. Il y a également la roche en masse compacte, constituée exclusivement de corindon qu’est le corindonite (Lacroix 1922). Rosé et plus ou moins finement grenu, il est tantôt ça et là associé à un peu de muscovite, de spinelle, de tourmaline et de sillimanite, tantôt à gros grains, montrant nettement les plans de séparation des constituants. Les corindons granulaires avec les corindons pierreux sont les formes les plus abondantes d’occurrence du corindon. Génie Minéral 2009-2010 7
Remarque Certains auteurs englobent sous le nom de saphir toutes les variétés de corindons autres que le rubis. Ils associent cependant au terme saphir une couleur pour les distinguer des saphirs bleus.
1.2. LES VARIETES SYNTHETIQUES [28] [wb_9] Avec les corindons naturels traités et non traités, les corindons gemmes de synthèse se trouvent également parmi les corindons commercialisés. Les pierres synthétiques sont des pierres dont la cristallisation a été provoquée partiellement ou complètement et elles ont les mêmes caractéristiques optiques et physiques que leurs équivalents naturels. Le corindon a été la première pierre à être synthétisée en laboratoire. Les procédés synthétiques de fabrication peuvent produire des formes minérales aussi bien utilisées en joaillerie qu’en industrie. Les procédés de fabrication des corindons synthétiques peuvent être divisés en deux catégories: la croissance par « fusion » et la croissance en « solution » (Muhlmeister et al., 1998).
a. Synthèse de cristallisation à partir du liquide de fusion Elle est basée sur la fusion et la cristallisation d'oxyde d'alumine dans lequel des éléments chimiques ont été introduits en traces. Le matériel à cristalliser est d’abord fondu puis mis dans des conditions permettant sa cristallisation de manière très contrôlée. Nous pouvons citer parmi les méthodes de croissance par fusion : ° La méthode Verneuil ; ° La méthode Czochralski ; ° Le procédé par fonte zonale (Seïko) .
b. Synthèse par la croissance en solution Les corindons produits par croissance en solution cristallisent à partir d'une solution dans laquelle l'aluminium et d'autres éléments sont dissous. Les cristaux sont formés soit par évaporation, soit en modifiant la température, notamment en la diminuant si la solubilité augmente avec la température (Nassau, 1972). Parmi ces méthodes nous avons : ° La dissolution anhydre ou méthode de flux ; ° La dissolution hydrothermale.
Il est à noter que le procédé de fusion par flamme, aujourd'hui utilisé dans l'industrie joaillière, est resté quasiment inchangé par rapport à celui inventé par Verneuil.
6. PROPRIETES MINERALOGIQUE ET CRISTALLOGRAPHIQUE [wb_1] Les différentes variétés naturelles de corindon sont, ainsi que nous l’avons indiqué, composées essentiellement d’alumines ; elles ont en outre plusieurs autres caractéristiques communes.
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Tableau 23 : Les diverses propriétés du corindon
PROPRIETES CHIMIQUES Classe chimique OXYDES Sous classe chimique oxydes avec rapport métal/oxygène = 2/3
groupe du corindon hématite de formule générale de type A 2O3 ou A peut être un Groupe d'appartenance cation telle que le fer, le titane, aluminium, le chrome, le vanadium, le magnésium, l'antimoine, le sodium, le zinc et/ou le manganèse
Formule chimique α Al 2O3 (Al = 52,91% et O = 47,09%) Impuretés, traces Fe ; Ti ; Cr ; Mn ; Ni ; V ; Si PROPRIETES OPTIQUES Indice de réfraction de 1,76 à 1,77 PROPRIETES PHYSIQUES ET APPARENCE Dureté 9,00 Densité de 4,00 à 4,10 Eclat du minéral vitreux; adamantin; nacré; gras; mat Trace blanche Clivage absent mais séparations possible sur {0001} et {10 11} Critères de sa dureté et les formes cristallines suffisent généralement à le déterminer détermination Système cristallin RHOMBOEDRIQUE Classe de symétrie 32 m Hémimorphie hexagonale Réseau de Bravais Hexagonal rhomboédrique R CARACTERISTIQUES DISTINCTIVES Magnétisme aucun Radioactivité aucune
7. UTILISATIONS POSSIBLES [1] [28] De ces diverses propriétés sont nées les possibles utilisations du corindon.
Les corindons gemmes sont utilisés en joaillerie soit à l’état naturel soit après avoir subi un traitement thermique. Cependant, l’utilisation des corindons ne se limite pas à ces fins. Naturels ou synthétiques, ils sont utilisés dans de nombreux domaines notamment dans l'industrie. Leurs utilisations industrielles se basent essentiellement sur leurs caractères physiques et chimiques particuliers (Cesbron et al., 2002): ° Leur dureté : ils sont utilisés fréquemment comme abrasifs ; ° Leurs propriétés optique, physique et chimique : les corindons sont utilisés comme réfractaires monolithiques (ciment alumino calcique), comme liant pour d’autres agrégats réfractaires (céramiques traditionnelles ou nouvelles techniques comme les porcelaines, la vaisselle, les gilets pare balles et les revêtements sur des métaux). Les corindons sont utilisés également dans l’industrie horlogère, la chimie, l’électricité, la verrerie, la technologie fine et la métallurgie.
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8. CLASSIFICATION TYPOLOGIQUE DES GISEMENTS DE CORINDON [1] [12] [28] De nombreuses études ont mis en évidence les grands traits de la géologie des gisements de corindon (ex Giuliani et al., 1997a ; Simonet 2000 ; Garnier et al., 2004…) Plusieurs classifications typologiques des gisements ont déjà été proposées mais la classification actuellement adaptée est celle de Garnier et al (2004). Les gisements, selon la nature des formations géologiques, sont classifiés en:
↔ Gisements primaires en contexte magmatique: ° Dans les roches intrusives mafiques ; ° Gisement dans les basaltes ; ° Les gisements dans les syénites à corindon.
↔ Gisements primaires en contextes métamorphiques: ° Les gisements liés à des pegmatites ou à des granites désilicifiés : type plumasite et type skarn ; ° Les gisements de type marbre ; ° Les gisements de type gneiss, granulite et charnockite ; ° Les gisements de type amphibolite ; ° Les gisements dans les roches mafique et ultramafique ; ° Les gisements de type anatexite.
↔ Gisements secondaires: ° Les placers d’origine magmatique ; ° Les placers d’origine métamorphique.
Existant à l’état naturel et à l’état synthétique, le corindon présente un grand nombre de variétés. Faisant l’objet de multiples utilisations, il est extrait de gisement primaire en contexte tant métamorphique que magmatique, ainsi que de gisements secondaires tels que les placers également d’origines magmatique ou métamorphique.
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Chap. II CONTEXTE MONDIAL DU CORINDON
1. LES GISEMENTS DE CORINDONS DANS LE MONDE [1] [11] [12] [24] [28] [36] Depuis deux décennies, l’homme s’est spécialisé dans la recherche de gisements de minéraux partout sur la planète, que ce soit ceux à destination joaillière ou ceux à destination industrielle. De nos jours, les différentes études menées par les scientifiques ont permis de répertorier plus de 130 gisements de corindons (toutes variétés confondues), dans près de 30 pays dans le monde (Giuliani, 2007).
Tableau 24 : Les gisements de corindons dans le monde
TYPES DE GISEMENT LOCALISATION DANS LE MONDE Roches intrusives Etats Unis : Yogo Gulch, Montana, (Mychaluk, 1995), mafiques Ecosse : Loch Roag, (Jackson, 1984) Afrique : Cyangugu, Rwanda (Krzemnick et al., 1996) ; Kivu, République Démocratique du Congo (Frazier et Frazier, 1990) ; Turkana, Kenya (Keller, 1992) ; Kaduna, Nigeria (Keifert et Schmetzer, 1987) ; Mamfe, Cameroun (Lettermann et Schubnel, 1970) ; Atakor, Sahara algérien (Conquéré et Girod, 1968), Aïr, Niger (Carbonel et Robin, 1972). Madagascar : Soamiakatra, Antanifotsy (Rakotosamizanany, 2003) ; Ambondromifehy, Antsiranana (Schw arz et al., 2000) Asie : Mingxi, Shandong (Guo et al., 1992) et Pendlai, Ile de Hainan, Chine (Furui, Gisements 1988) ; Bing Than, Lam Dong, Dong Nai Dak Lak, Viêt Nam (Poirot, 1997 ; magmatiques Basaltes Garnier et al., 2004) ; Pailin, Cambodge (Lacombe, 1970 ; Jobbing et Berrangé,
1981) ; Chanthaburi Trat, Kanchanaburi (Vichit et al., 1978 ; Sutthirat et al., 2001) ; Denchai, Phrae, Thaïlande (Limkatrun et al., 2001). Europe : Espaly, France (Carbonel et al., 1973) ; Eifel, Allemagne (Hochleitner,1998) ; Jinzerskà Louka, Trebivlice Ceské, République Tchèque et Wilcza Poreka, Pologne (Malikovà, 1999) ; Loch Roag, Ecosse (Upton et al., 1983). Australie : Queensland jusqu’en Tasmanie (Sutherland, 1996). Amérique du Sud : Mercaderes Rio Mayo, Colombie (Keller et al., 1985). Afrique: Garba Tula, Kenya (Simonet, 2000 ; Simonet et al., 2004 ), Madagascar : Syénites Beforona, (Lacroix, 1922b). Asie : Bakamuna Sri Lanka, (Silva et Siriwardena, 1988), Skarns Madagascar : Andranondambo, (Rakotondrazafy et al., 1996 ; Schwarz et al.,
1996 ; Gübelin et Peretti, 1997; Moine et al., 1998). Afrique : Kalalani, Umba, Tanzanie (Solesbury, 1967); Transvaal, Afrique du Sud (Robb et Robb,1986) Mangari, Kenya (Mercier et al., 1999 ; Simonet, 2000). Plumasites Etats Unis : Buck Creek, Caroline du Nord, (Hardley, 1949) ; Europe : Haute
Loire, France (Marchand et al., 1989) ; Asie : Sunjam, Cachemire (Atkinson et Kothavala,1983) ; Afrique : Barberton, Transvaal, Afrique du Sud et Zimbabwe (Schreyer et al., Verdites 1981 ; Kerrich et al., 1987) ;
Nouvelle Zélande : Hokitika, (Grapes et Palmer, 1996). Asie centrale (Garnier et al., 2001: Luc Yen, Viêt Nam (Poirot, 1997) ; Mogok (Kane et Kammerling, 1992 ; Kammerling et al., 1994) et Mong Hsu, Myanmar (Peretti et al., 1995) ; Chumar et Ruyil, Népal (Smith et al., 1997) ; Nangimali, Marbres Azad, Kashmir (Malik, 1994 ; Pêcher et al ., 2001) ; Jegdalek, Pamirs, Tadjikistan Gisements (Rossovskiy et al., 1982 ; Smith, 1998) ; Europe : Oural, Russie (Kissin, 1994). métamorphiques Xanthi, Grèce (Andronopoulos, 1964), Prilep, Macédoine (Hunstiger, 1990), Campolungo, Suisse (Hochleitner, 1998). Amérique du Nord : Sussex, New Jersey (Dunn et Frondel, 1990). Afrique : Morogoro, Tanzanie (Hänni et Schmetzer, 1991) Europe : Azov Russie, Froland Norvège, Asie : Mysore Inde, Hida Japon, Gneiss, Madagascar : Ihosy (Ralantoarison, 2006; Andriamamonjy, 2006) et Antsirabe granulites et (Schwarz, 1998 ) ; Brésil : Indaia, Minas Gerais, (Epstein et al., 1994) ; Ceinture charnockites du Mozambique : et Ushindi, Si Ndoto Tena, Kenya (Simonet, 2000) ; India :
Paramati, (Santosh et al., 2004), Kittila, Finlande et Sittampundi, Inde : (Janardharan et Leake, 1974) ; Dinarides, ex Yougoslavie (Pamic et al., 1973) ; France :Chantel, (Forestier et Lasnier, 1969) ; Kitui, Afrique : Kenya (Barot etHarding, 1994) ; Malawi et Tete Amphibolites Mozambique (Andreoli, 1984) ; Vohibory, Madagascar (Nicollet, 1986 ; Mercier
et al., 1999) ; Tanzanie : Losongonoi, (Dirlam et al., 1992) Australie Harts Range, (Mc Coll et Warren, 1980) ; Dir, Pakistan (Aboossally, 1999) ; Japon Hokkaido, (Morishita et Kodera, 1998). Anatexites Tanzanie : Morogoro, (Altherr et al., 1982) ; Ecosse : Stoer, (Cartwrigth et Barnicoat, 1986).
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2. DESCRIPTIONS DES GISEMENTS [1] [11] [12] [24] [28] [36] 2.1. TYPE ROCHE INTRUSIVE MAFIQUE • Géologie : ce sont des gisements formés par des filons lamprophyres de nature ultramafique dans des brèches hydrothermales (Hughes 1997a). Ces faciès recoupent des calcaires et des shales qui ont subi un métamorphisme de faible degré (Mychaluk, 1995); • Minéralogie : xénocristaux de corindons dont des saphirs majoritairement bleus, les autres ont des couleurs variant du bleu au pourpre (Gûbelin et Koivula, 1986) ; • Assemblage minérale : Les faciès minéralisés sont constitués d’un assemblage d’analcime, de calcite, de phlogopite, de diopside, de clinopyroxène, de magnétite, d’apatite, et de spinelle (Gauthier et al., 1995) ; • Indices mondiaux : (tableau 2)
2.2. LES GISEMENTS DANS LES BASALTES • Géologie : les basaltes appartiennent généralement à des coulées de types plateaux basaltiques alcalins à l’exception des gisements du Sud de la Chine et du Niger (Coenraads et al., 1990) ; • Minéralogie : xénocristaux de corindons, dont des saphirs de couleur variant du bleu, vert au jaune (saphirs appelés « BGY » : « Blue Green Yellow » par Coenraads et al., 1990 et Sutherland et al., 1998) ; cristaux de corindon de couleur pastelle allant du bleu pâle, rose, orange au rouge rubis ; • Assemblage minérale : les faciès minéralisés renferment souvent des enclaves d’anorthosite à corindon qui sont des xénolithes ultramafiques (Coenraads et al., 1990), des enclaves syénitiques et xénocristaux de corindon. Le corindon est associé fréquemment à la pyrrhotite, au zircon, au clinopyroxène, au spinelle ferrifère et parfois à la saphirine (Muhlmeister et al., 1998). • Indices mondiaux : (tableau 2) • Exemple : la ceinture à corindon de l’est Australie
2.3. LES SYENITES A CORINDON • Géologie : Le gisement se présente sous la forme de veines feldspathiques subverticales contenant des cristaux de mica noir et de corindon disséminés dans la matrice feldspathique. Le faciès minéralisé est une syénite hyperalumineuse et pauvre en silice. Les cristaux de corindon y sont dispersés ou regroupés en nids (Simonet, 2000) ; • Minéralogie : cristaux de corindon dont des saphirs massifs, de taille variant du millimètre à la dizaine de centimètre, de couleur bleue sombre, jaune et verte (Simonet, 2000); • Assemblage minérale : cristaux de mica noir (Simonet, 2000) ; • Indices mondiaux : (tableau 2)
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2.4. LES GISEMENTS LIES A DES PEGMATITES OU A DES GRANITES DESILICIFIES a. Les gisements de type « skarn » • Géologie : les skarns sont liés à la mise en place de pegmatite ou de granite intrusif dans les marbres ou dans les roches calco silicatées. • Minéralogie : cristaux de corindon et de saphir ; • Paragenèse minérale : le corindon est fréquemment associé à la calcite, la dolomite, la scapolite, au spinelle et parfois à l’anorthite, l’hibonite, l’uranothorianite, la phlogopite et la fluorapatite (Silva et Siriwardena, 1988, Rakotondrazafy et al., 1996 ; Schwarz et al., 1996). • Indices mondiaux : (tableau 2).
b. Les gisements de type plumasite • Géologie : l’intrusion de pegmatite dans des roches ultramafiques en présence de circulation fluide induit la formation d’un assemblage à oligoclase (75%) et corindon (23%) et autres minéraux (2%). Les gisements sont constitués par des filons de pegmatite déquartzifiée à anorthose, vermiculite et corindon, intrusifs dans des serpentinites (Solesbury, 1967) ; • Minéralogie : cristaux de corindon colorés en gris à bleus plus ou moins astériés (Simonet, 2000) ainsi que des rubis ; • Paragenèse minérale : les corindons sont associés à de l’ologiclase andésine, du spinelle, de la biotite, de l’apatite, du zircon, de l’uraninite, du pyrochlore et à des minéraux d’altération comme l’andalousite, le talc (Lasnier, 1977) ; • Indices mondiaux : (tableau 2).
2.5. GNEISS, GRANULITES ET CHARNOCKITES • Géologie : les gisements de corindon peuvent se trouver dans des gneiss, des charnockites et des quartzites métamorphisés dans le faciès granulite. D’après Rupasinge et Dissanayake, (1985), le processus de désilicification des roches régionales lié à des intrusions simultanées de charnockites basiques ou de nature basaltique dans des sédiments alumineux a entraîné la formation de corindon et de spinelle. • Minéralogie : cristaux de corindon dont des saphirs de couleur variée (gris, miel, brun, bleu pâle, rose et pourpre) ainsi que des rubis (Simonet, 2000); • Paragenèse minérale : les gneiss minéralisés sont formés de biotite, de sillimanite, perthites, spinelle de feldspath alcalin et parfois de disthène et de grenat (Schwarz, 1998). • Indices mondiaux : (tableau 2).
2.6. LES AMPHIBOLITES • Géologie : les amphibolites à corindon se rencontrent dans des complexes basiques à ultrabasiques issus du métamorphisme de roches gabbroïques. Ces gisements sont rarement sources de corindon gemme ; • Minéralogie : Corindon;
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• Paragenèse minérale : le corindon est associé à l’anorthite, l’amphibole et la margarite (Tenthorey et al., 1996 ; Morishita et kodera, 1998), la gédrite (Nicollet, 1986), la phlogopite et la zoïzite (Dilarm et al., 1992). Les amphibolites à corindon sont généralement métamorphisées dans le faciès granulite. • Indices mondiaux : (tableau 2).
2.7. LES MARBRES • Géologie : les gisements de corindon associés aux marbres se trouvent dans des séries de plates formes carbonatées métamorphisées et dans le faciès amphibolite (Garnier et al., 2003). Ils sont recoupés soit par des bancs gneissiques et schisteux (Okrusch et al., 1976 ; Gübelin, 1982) soit par des pegmatites à muscovite et tourmaline. Le principal facteur qui intervient dans la formation des corindons dans les marbres est le métamorphisme (Kissin, 1994). • Minéralogie : cristaux de corindon dont des saphirs de couleur variant rose, brun, jaune, violet, incolore ; des rubis à zonation rouge à rouge violacée ou encore cœur de saphir bleu foncé à violacé entouré de rubis rouge qui est spécifique de Mong Hsu (peretti et al., 1995) ; • Paragenèse minérale : la paragenèse minérale est constituée de corindon, de calcite, la dolomite, de la phlogopite, du spinelle, des oxydes d’aluminium et de calcium (margarite, zoïzite, épidote et anorthite), des oxydes (ilménite, rutile), des sulfures (Pyrite et pyrrhotite) et du graphite (Lyer, 1953 ; Kissin, 1994). • Indices mondiaux : (tableau 2).
2.8. ROCHES MAFIQUES ET ULTRAMAFIQUES • Géologie : ce sont des roches à fuschite et corindon qui forment des lentilles dans des roches de type komatiite appelée « verdite » (Schreyer et al., 1981 ; Kerrich et al., 1987). L’origine de ces gisements varie suivant les auteurs ; Kerrich et al., (1988) proposent une origine hydrothermale, avec une formation à haute température et avec un pH acide, tandis que Schreyer et al.,(1981) pensent que les verdites se sont formées par l’altération exhalative postvolcanique et pré métamorphique de Komatiites. Ce type de gisement ne renferme généralement pas de corindons gemmes ; • Minéralogie : corindon ; • Paragenèse minérale : la paragenèse minérale est constituée de fuschite, andalousite, chlorite, association complexe de margarite, tourmaline, diaspore et rutile et bismuth natif ; • Indice : (tableau 2).
2.9. LES ANATEXITES • Géologie : certains gisements de corindon se trouvent dans des anatexites. Les roches minéralisées sont en fait des gneiss anatectiques. • Minéralogie : corindon ;
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• Paragenèse minérale : Les restites sont formés d’une association de corindon, muscovite, albite et phlogopite.
2.10. LES PLACERS D’ORIGINE MAGMATIQUE C’est le cas des placers basaltiques de Pailin au Cambodge et de Barrington en Australie (Sutherland et al., 2003). Ces placers renferment des rubis et des saphirs colorés. Les gisement alluviaux du Sud du Viêt Nam sont issus de l’altération météorique des basaltes (Garnier et al., 2004).
2.11. LES PLACERS D’ORIGINE METAMORPHIQUE De nombreux rubis et saphirs du Nord du Viêt Nam se concentrent dans des placers (Garnier et al., 2003). Goujou, (2002), décrit la présence de placers littoraux à saphir sur les plages vendéennes, en France.
Présents sur les cinq continents, les gisements de corindon présentent une grande variété et une grande diversité surtout au niveau de l’assemblage minéralogique et de la paragenèse minérale.
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3. CONTEXTE ECONOMIQUE MONDIAL Comme nous l’avons évoqué plus haut, le corindon, selon sa classification, peut avoir plusieurs utilisations distinctes. Il est utilisé dans l’industrie joaillière, dans le domaine des abrasifs, des céramiques et des réfractaires monolithiques. Une grande part de la production de corindon va également dans l’industrie horlogère, la chimie, l’électricité, la verrerie, la technologie fine et la métallurgie. Cependant, devant la non disponibilité des données concernant les parts de production alimentant ces domaines, nous nous sommes cantonnés à celles relatives à l’industrie joaillière dont la répartition des principales sources commerciales est donnée par la figure ci dessous [wb_5].
3.1. PRINCIPALES SOURCES COMMERCIALES DE CORINDONS GEMMES
13
12 11 15 24 14 16 18 23 19 20 17 26 22 10 25 21 8 9 6 7 1 27 4 5 2 28 3 Saphir 29 30 Rubis
Rubis et saphir
MADAGASCAR : KENYA: RUSSIE: MYANMAR: CAMBODJE: 1 Ambondromifehy 8 Mangari 13 Urals 18 Mogok 25 Pailin 2 Andilamena 19 Mong Hsu Vatomandry MALAWI: AFGHANISTAN: THAILANDE: 3 Andranondambo 9 Chimwadzulu 14 Jegdalek VIÊT NAM: 26 Chantaburi Trat 4 Ilakaka 20 Luc Yen Kanchanaburi Prae 5 Antanifotsy Antsirabe NIGERIA: PAKISTTAN: 21 Dak Lak –Lam 10 Kaduna 15 Nangimali Hunza Dong AUSTRALIE: TANZANIE: 27 Lava Plains 6 Umba USA: INDE: CHINE: 28 Anakie 7 Songea Tunduru 11 Caroline du Nord 16 Sumjam 22 Hainan 29 Nouvelle Zélande 12 Montana 23 Fujian 30 Oberon SRI LANKA: 24 Changle 17 Ratnapura Elehara Figure 33 : les principaux pays producteurs de rubis et de saphirs (Giuliani et al. 2007a)
Selon Hughes (1990) seuls quelques pays produisant des quantités significatives en terme de volume, de poids et de qualité peuvent être considérés comme de vraies sources de rubis et de saphirs. Parmi ces pays figurent le Myanmar, le Cambodge, Sri Lanka, Viêt Nam, Madagascar, l’Inde, l’Australie, l’Afghanistan, la Tanzanie, Kenya, Nigeria et les Etats Unis. Les provenances les plus fameuses pour le saphir sont le Cachemire et le Myanmar. Quant au rubis, celui de la vallée de Mogok et de Mong Hsu au Myanmar est
Génie Minéral 2009-2010 16 considéré comme les plus beaux au monde [wb_5].
3.2. PRODUCTIONS ET CONSOMMATIONS MONDIALES [20] [36] [37] La production mondiale de rubis est estimée à 10.000 kg en 2005, tandis que celle du saphir se chiffre à 25.600 kg.
Tableau 25: production mondiale de rubis de 1995 à 2005 Source : USGS
TABLE 3: PRODUCTION MONDIALE DE RUBIS 1, 2 (en kilogramme) ANNEES 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Afghanistan e 70 70 70 90 70 70 55 55 55 30 Australie 1 4 7 1 26 2 27 Myanmar 6 566 1 439 1 476 1 118 633 393 402 286 386 669 Greenland 15 e 30 Inde 220 215 168 400 Kenya 1 200 1 200 e 5 175 4 001 4 488 5 896 5 862 3 043 2 310 4 758 5 100 Madagascar 3 13 4 19 30 6 8 941 889 800 e 741 920 Malawi e, 4 5 6 20 20 15 12 120 120 180 Pakistan 44 35 e 25 e 15 e 5 5 e 8 21 9 16 46 Népal e 150 150 150 150 150 150 150 150 150 150 150 Tajikstan e 5 5 5 5 5 Tanzanie e 3 200 3 200 3 000 2 000 1 000 1 070 4 1 174 1 800 4 2 675 4 2 800 2 800 Thailandee 20 15 20 20 25 20 20 30 15 20 20 Etats Unis e 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 Viet Nâme, 5 15 40 70 70 70 70 70 70 70 30 30 Zimbabwe 18 Total e 4 958 5 516 10171 8 288 6 962 7 941 8 712 6 499 6 536 9 088 9 992 e Estimations aux virgules près 1 La production est de moins de 1 kilogramme annuelle pour le Nigeria et Somalie 2La production en rubis est également reportée au Brésil, Cambodge, Colombie, et Russie depuis quelques années. Cependant, les informations y afférentes ne sont pas suffisantes pour faire l’objet d’estimation de la production 3Exportation déclarées 4 La production a été de 61 Kilogrammes de1996 à 1999 5Les estimations concernent Quy Chau mines seulement
En termes de volume de rubis, les cinq premiers pays producteurs en 2005 sont : ° Kenya : 51,04% ° Tanzanie : 28 % ° Madagascar : 9,2% ° Myanmar : 6,69 % ° Malawi : 1,80 % En ce qui concerne le saphir, les cinq premiers pays producteurs sont : ° Australie : 21 % ° Madagascar : 18,36 % ° Sri Lanka : 15,62 % ° Kenya : 13,67 % ° Chine : 11,72 %
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Tableau 26 : production mondiale de saphir de 1995 à 2005 Source : USGS
TABLE 3: PRODUCTION MONDIALE DE SAPHIR 1, 2 (en Kilogramme) ANNEES 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Afghanistan e 400 400 400 500 400 400 300 300 300 150 150 Australie e 13 000 12 000 11 000 7 500 7 900 8 700 8 900 6 600 5 200 4 800 5 500 Brésil e 120 120 120 120 120 120 120 120 120 120 120 Myanmar 20 431 1 083 1 205 480 905 1 212 463 583 388 669 Canada 10 1 e 4 1 3 11 Cameroon e 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 Chine e, 3 500 750 1 000 1 300 1 500 1 700 2 000 2 300 2 500 2 700 3 000 Ethiopie e 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 1 Greenland 10 e 21 Indie 3 2 3 1 1 3 3 Kenya e 2 300 2 300 2 300 2 300 2 300 2 300 2 300 1 200 900 2 000 3 500 Laos 2 654 1 600 e 1 600 e 106 167 461 142 140 Madagascar 5 115 160 4 248 2 547 3 810 9 536 8 470 9 326 6 000 5 890 4 700 Malawi e 10 15 45 50 35 30 280 280 280 Nepal e 850 850 850 850 850 850 850 850 850 850 850 Sri Lanka e 2 700 2 700 2 700 3 300 3 300 3 300 3 300 4 000 4 000 4 000 4 000 Tanzaniee 4 800 4 800 4 500 3 500 2 500 2 531 2 3 576 2 2 400 1 338 2 1 400 1 400 Thailandee 170 110 150 160 200 150 170 260 110 150 150 Etats Unis e 710 1 200 1 000 610 130 70 70 70 70 70 70 Viet Nâme, 6 140 40 900 1 700 1 700 900 70 70 70 30 30 Total e 26 855 26 889 31 964 28 253 27 838 32 474 32 487 29 137 23 793 23 996 25 595 e Estimations aux virgules près 1 La production est de moins de1 kilogramme annuelle pour le Nigeria et Somalie. 2La production de saphir est également reportée au Brésil, Cambodge, Colombie, et Russie depuis quelques années. Cependant, les informations y afférentes ne sont pas suffisantes pour faire l’objet d’estimation de la production. 3Estimation concernant les mines de Shandong mines uniquement. 4RProduction déclarée 3Exportation déclarée
Ces valeurs ont pour but premier d’informer sur l’état général de la production et ses variations au cours des dernières années. De nos jours, selon les experts, c’est Madagascar qui détiendrait la plus grosse production de saphir, fournissant près de 40 % du marché mondial, et le Myanmar pour le rubis avec 90% du marché.
En ce qui concerne la consommation, Les Etats Unis représentent le premier pays importateur et donc le premier consommateur de pierres précieuses (35% du marché mondial), avec un taux d’importation de saphir s’élevant à 80.448.430 carats et de rubis atteignant 46.679.818 carats en 2005.
3.3. MARCHE [8] [9] [wb_5] 3.3.1. Produits Les produits sont avant tout des pierres taillées et montées sur des bijoux, soit « en solitaire» soit, « en entourage » d’une pierre solitaire, ou encore en association avec d’autres pierres colorées (rubis + saphir + topaze par exemple).
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3.3.2. Critères de qualités et catégories de pierres La valeur d’une pierre est simultanément fonction de deux principaux critères : qualité (couleur ton transparence) et poids en carat (1 carat = 0,2 gramme). A l’aide de ces critères, cinq catégories de pierres peuvent être inventoriées :
a. Les pierres d’excellente qualité : ce sont des pierres certifiées non traitées, d’origine birmane pour le rubis, et venant du Cachemire pour le saphir et qui obtiennent les meilleurs et les plus élevés des prix. Toutes les pierres de cette catégorie sont associées à une couleur exceptionnelle, une excellente clarté et une taille parfaite.
b. Les pierres de très bonne qualité : de telles pierres sont associées à de belle couleur, une belle taille et une parfaite transparence.
c. Les pierres de bonne qualité : cette catégorie comprend les pierres ornant la plupart des bijoux. Ils représentent la grande majorité des pierres circulant sur le marché des gemmes. Ces pierres peuvent avoir de belles couleurs, de ton clair mais ayant des problèmes de taille, ou au contraire, bien taillées, mais ayant de légers problèmes de couleurs (saturation généralement plus faible ou plus foncée).
d. Les pierres de qualité moyenne : les pierres de cette catégorie ont souvent d’intenses problèmes de clarté et de saturation.
e. Les pierres de basse qualité : typiquement, les pierres de cette catégorie ont beaucoup d’inclusions, présentent des couleurs de très faible saturation et peuvent même ne pas être de qualité gemme.
A ces qualités intrinsèques mentionnées ci dessus s’ajoutent la rareté, l’attrait des pierres ainsi que la mode qui sont des critères de l’ordre de sentiments humains.
3.3.3. Valeurs marchandes En l’absence d'un système standardisé universel de la qualité, un tableau de prix logique pour le rubis et le saphir n’existe pas vraiment sur le marché. Cependant, une étude compilant les tarifications affichées sur le marché, selon la catégorie de qualité des gemmes, a été faite par Richard W. Hughes (1997) (tableaux 5, 6, 7).
Remarques : ↔ Les prix cités ne donnent qu'une estimation approximative ; les prix précis des pierres sont selon l’accord passé entre l’acheteur et le vendeur. ↔ Dans certains marchés locaux, où il y a une appréciation particulière ainsi qu’une forte demande pour les pierres locales, les prix peuvent considérablement monter par rapport à ceux cité dans les tableaux. Par exemple, une saphir de Yogo Gulch de 2ct ou plus peut
Génie Minéral 2009-2010 19 atteindre 3000 5000$/ct dans le Montana. Il serait difficile d'obtenir 1000$/ct pour la même pierre à Bangkok. ↔ En raison de l'extrême rareté des rubis et saphirs exceptionnels de 10ct ou plus, il est beaucoup plus difficile de donner des informations sur leurs prix exacts. Basiquement, leur prix est en accord avec la fluctuation du marché, et non avec les facteurs de qualité.
Tableau 27 : prix des rubis (y compris de couleur rose) taillés Source : Richard W. Hughes
Qualité et prix par carat (en US $, K = 1000) Origine Taille (ct) Pauvre Moyenne Bonne Très Bonne Excellente Birmanie, Mogok <0,49 1–25 25–50 50–300 300–600 (certifié, non traitée) 0.5–0.99 1–60 60–350 350 700 700–3K 3K–4K 1.0–1.99 1–400 400 800 800 3,5 K 3.5K–4.6K 4.6K–10K 2.0–4.99 1–900 900 1.5K 4K–5.3K 5.3K–11.5K 11.5K–125K 5.0 + 1–1.2K 1.5K 6.1K 6.1K–13.2K 13.2K–144K 144K–225K Toutes les autres sources * <0,49 1–25 25–50 50–300 300 500 Afghanistan, Jagdalek, 0.5–0.99 1–60 60–350 350 575 575–2.3K 2300–3.5K Birmanie, Mogok, Mong Hsu, Kenya, Sri Lanka, Tanzanie, 1.0–1.99 1–400 400–650 650 2.6K 2600–4K 4K–6K Thaïlande / Cambodge, 2.0–4.99 1–700 7.5K–3K 3K–4.6K 4.6K–7K 7K–20K Vietnam 5.0 + 1–1K 1K–5.3K 5.3K–8K 8K–23K 23K–100K (généralement thermiquement traité) *Note : (1) En raison de l’absence de fluorescence et d’inclusions de soie diffuse, les rubis thaïlandais et cambodgiens tombent rarement dans la catégorie excellente. (2) Les prix considérés sont les prix moyens mondiaux que représente le coût moyen pour les détaillants ou les acheteurs par petits lots dans le commerce.
Tableau 28 : prix des saphirs bleus taillés Source : Richard W. Hughes
Qualité et prix par carat (en US $, K = 1000) Origine Taille (ct) Pauvre Moyenne Bonne Très bonne Excellente Cachemire, Inde 1.0 1.99 1–300 300–2K 2K–3.4K 3.4K–4.5K 4.5K–7.55K Mogok, Birmanie 2.0 3.0 1–500 500–3.9K 3.9K–5.2K 8.7K 5.2K 8.7K–11K (certifié, non traitée) 3.0 4.99 1–700 700–6K 6K–10K 10K–12.7K 12.7K–13.5K 5.0 + 1–1K 1K–11.5K 11.5K–14.6K 14.6K 15.5K 15.5K–45K Toutes les autres sources <0,49 1–35 35–175 175–200 200–300 Australie, Chine, Montana, USA, 0.5 0.99 1–200 200–225 225–350 350–500 700–1.5K Nigeria, Sri Lanka, Tanzanie 1.0–1.99 1–250 250–450 400–575 575–700 1.7K–3K Thaïlande / Cambodge, Vietnam 2.0–4.99 1–500 500–850 650–800 800–1.7K 3.5K–10K (généralement traités 5.0 + 1–975 975–1.1K 1.1K–2K 2K–3.5K thermiquement)
Tableau 29 : prix des saphirs fantaisies Source : Richard W. Hughes
Qualité et prix par carat (en US $) Variétés Taille (ct) Pauvre Moyenne Bonne Très Bonne Excellente Saphir orange ou Généralement similaires au saphirs jaunes haut de gamme. L es padparadscha sri lankais padparadscha certifiés peuvent atteindre des prix proches de ceux des rubis. Saphir jaune >2.0 1–40 25–60 75–125 100–200 125–250 2.0–4.99 1–50 50–125 125–200 200–300 275–375 5.0 + 1–75 75–125 150–225 300–450 400–1200 Saphir mauve à 1.0 1.99 1–50 50–200 140–175 175–250 200–500 violet 2.0–4.99 1–100 100–400 400–500 500 600 600–1000 Saphir vert <1.0 1–10 10–13 13–15 15–20 1.0–2.99 3.0 + 1–15 15–18 18–20 25–40 Jusqu'à 200 Leucosaphir 3.5v4.5 mm 7 14 chacun Saphir étoilé >1.0 3 10 >1.0 4.99 10 50 5.0 + 30 100 (ceux d’étoiles dorés peuvent atteindre 200)
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3.3.4. Critères pouvant influencer le prix Mis à part les critères de qualité cités plus haut, un des aspects pouvant avoir une grande influence sur le prix, est la provenance de la pierre. Hughes (1997) a établi un classement des rubis et saphirs par ordre d’importance et donc de valeur en fonction de la localité d’origine. ↔ Classement des rubis selon la localité d’origine 1. Rubis birman 2. Rubis vietnamien 3. Rubis Sri Lankais 4. Rubis kenyan, rubis tanzanien 5. Rubis afghan 6. Rubis thaïlandais / rubis cambodgien 7. rubis indien ↔ Classement des saphirs 1. Saphir du Cachemire 2. Saphir birman 3. Saphir Sri Lankais et saphir malgache 4. Tous les autres pays producteurs: Australie, Cambodge, Chine, Nigeria, Thaïlande.
3.3.5. Répartition des marchés Le marché des « pierres de couleur » est un marché libre qui fluctue en fonction de l’offre et de la demande du moment. Comme pour beaucoup de substances et de minerais, la répartition mondiale des marchés est tout à fait distincte de celle des lieux de production. Les marchés se situent en effet aux Etats Unis qui enregistrent 35% du marché mondial, en France, en Italie, en Corée, en Allemagne, en Taiwan, au Japon, en Chine, en Suisse et au Moyen Orient.
3.3.6. Goûts des marchés consommateurs Bien qu'il y ait accord général entre acheteurs expérimentés sur ce qui constitue la qualité, le goût pour les produits commerciaux peut varier considérablement d’un pays à un autre, souvent liés au pouvoir d'achat de leurs clients.
S’il est impossible de généraliser les acheteurs, il est par contre possible de généraliser les goûts de certains marchés consommateurs. Pour les uns, la couleur est primordiale, ainsi ils sont prêts à fermer l’œil sur la taille et la clarté pour obtenir des pierres de bonne couleur. Pour les autres, la préférence va à une grande netteté, et ainsi de suite. Le tableau suivant donne certaines indications sur les goûts en question.
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Tableau 30: goût et préférences des marchés majeurs de rubis et saphir Source : Richard W. Hughes, 1997
MARCHES PREFERENCES Le goût des consommateurs australiens en matière de rubis ressemble à celle du Royaumes Unis, avec une préférence pour les pierres de couleurs sombres, de bonne coupe et transparentes. En Australie matière de saphir, celui du pays qui est de couleur bleue sombre trouvent leur marché, tant qu'ils sont transparents et bien taillés, mais les consommateurs ne négligent pas pour autant ceux plus clairs. Extrême Orient Ces nouveaux marchés émergents sont devenus importants ces derniers temps. On trouve une (Chine, Hong gamme de qualités abordables, ce qui est typique des nombreux nouveaux marchés. Les pierres Kong, Corée du haut de gamme sont de plus en plus prisées par les Taiwanais et les Coréens. Hong Kong Sud, Taiwan) représente la majeure partie du marché de l’Extrême Orient. En France, la couleur est primordiale. Pour les rubis, la couleur devrait être d’un rouge riche et France intense, caractéristique des plus beaux rubis birmans. Quant au saphir, la préférence va au bleu intense, tels les saphirs du Ceylan. Les acheteurs français sont souvent prêts à sacrifier la clarté et
la taille pour de bonnes couleurs. Ainsi, les pierres un peu opaques et comportant de légères inclusions trouvent toujours acheteur tant que la couleur est présente. Généralement, les acheteurs allemands mettent fortement l'accent sur la perfection de la taille et la clarté. La couleur est moins importante que la brillance, la clarté et la finition. La préférence va Allemagne généralement aux pierres claires et brillantes : légèrement rose, par opposition à foncé, ou grenat pour les rubis, de type Ceylan pour le saphir. Le goût italien est similaire à celui des Français, avec l'accent mis sur la couleur Les grosses pierres Italie sombres trouvent souvent un marché facile.
La montée en puissance de l’économie japonaise dans les années 70 et 80 a haussé la demande des produits de luxe. Le goût des Japonais ressemble beaucoup à celui des Allemand, avec une Japon préférence pour les pierres claires de couleurs vives et d’excellente taille : les rubis légèrement roses sont les plus prisés tandis que pour le saphir, la préférence va à ceux de type Ceylan. Les pierres excessivement sombres ne présentent que peu d'intérêt au Japon.
La préférence des consommateurs du Moyen Orient va aux pierres fantaisies c’est à dire de grosses pierres bien voyantes et sans grande valeur. Cela dit, le pouvoir d'achat de cette région Moyen Orient est énorme, presque sur un même pied d'égalité que les États Unis ou le Japon. La consommation des fins connaisseurs du Moyen Orient représentent une part importante la consommation des villes tels que Genève, Paris, Londres, Hong Kong, Tokyo, New York et Beverly Hills. Les Suisses ne sont pas vraiment consommateurs. La plupart des achats sont effectués par des étrangers. Les acheteurs viennent de partout dans le monde, et ont une chose en commun : Suisse beaucoup d'argent. Ainsi, les acheteurs suisses cherchent ce qui se fait de mieux sur le marché c’est à dire les rubis birmans et les saphirs de Cachemire. Le marché est centré à Genève.
Alors que le marché des gemmes de Londres rivalise de qualité avec ce qui se fait de mieux, le goût des Britanniques est en général plus en phase avec le déclin économique global du pays Royaume Uni depuis la chute de l'empire britannique après la Seconde Guerre mondiale. Les pierres sombres, donc moins cher, sont les plus prisées. Les rubis cambodgiens et thaïlandais et les saphirs australiens généralement plus sombres sont conformes à cette demande.
Si en 1995, la production de rubis et de saphir malgache était presque insignifiante, en 2005, Madagascar contribue à la hauteur de presque 12% de la production mondiale pour le rubis et presque 25% pour le saphir.
Cela présente une grande opportunité et constitue une forte potentialité pour le commerce extérieur malgache, surtout que l’on connaît et le prix pratiqué sur les marchés mondiaux et les goûts des acheteurs principaux.
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PARTIE. III LE CORINDON A MADAGASCAR
Nos connaissances sur la minéralogie de Madagascar commencent au début du XX siècle au temps de la colonisation française où des indices à corindons ont été répertoriés dans différentes parties de l'île (Lacroix, 1922a). En effet, le corindon se présente à Madagascar sous deux aspects différents et d’un intérêt économique inégal : en énormes cristaux pierreux et opaques ou en masses grenues, et en cristaux transparents. Seuls les gisements de corindons à destination abrasive étaient connus avec exactitude au tout début du XX è siècle (Lacroix, 1922b) et certains nombre de ces gisements ont été exploités comme matériau réfractaire (Besairie, 1966). Les premières études sur les corindons gemmes n’ont été initiées qu’en 1986 lorsque Schmetzer mentionna pour la première fois les rubis de Vatomandry et de Gogogogo, et plus tard quand Salermo décrit en 1992 les saphirs polychromes d’Iankaroka, au Sud Ouest de Betroka, dans la province de Tuléar. Les gisements métamorphiques d’Andranondambo ont été décris par Rakotondrazafy en 1995, et les gisements alluviaux associés à des basaltes du Nord de Madagascar par Schwarz et al., en 2000. Depuis 1993, de grandes quantités de saphirs ont été découvertes dans les gisements métamorphiques d’Andranondambo (Rakotondrazafy, 1995) et des gisements alluviaux associés à des basaltes dans le Nord de Madagascar (Schwarz et al., 2000). La plupart des rubis sur le marché à la fin de 2000 provenait des gisements secondaires d’Andilamena et de Vatomandry, à l’est de Madagascar (Schwarz et Schmetzer, 2001). La découverte vers la fin 1998 des placers géants de la région d'Ilakaka assura la production d'une grande quantité de pierres fines et précieuses provenant de Madagascar. Depuis les ouvrages en trois volumes de Lacroix sur la « Minéralogie de Madagascar » publiés en 1922, des études géologiques et gemmologiques des gisements de corindon ont été faites, notamment sur ceux d’Andranondambo (Rakotondrazafy et al., 1995 ; Kiefert et al., 1996 ; Schwarz et al. 1996 ; Gûbelin et paretti, 1997), d’Ejeda Fotadrevo (Nicollet, 1986 ; Milisenda et Henn, 1996 ; Mercier et al., 1999) et d’Ambondromifehy, Nosy Be (Schwarz et al., 2000 ; Rhamdhor et Milisenda, 2004). En 2008, Rakotondrazafy et al., ont publié une œuvre synthétisant les travaux d’études faites sur ces gisements [ 24 ].
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Chap. I GEOLOGIE DES GISEMENTS DE CORINDONS
Le corindon se présente à Madagascar sous deux aspects : ° En cristaux pierreux et opaques pouvant atteindre des tailles énormes ou en masses grenues qui s’exploitaient à la tonne pour l’industrie des abrasifs au début du XXè siècle ; ° En cristaux transparents, souvent de petites tailles, (rubis ou saphirs) utilisables alors comme gemmes [17]. Les formes cristallines les plus répandues sont de deux types: (1) isocoeloédrique, plus ou moins aigu accompagné ou non par une petite face a1 (0001) et plus rarement par des facettes p (1011). Représentés par les figures 1 à 11, mais qui se compliquent souvent par suite de l'irrégularité du développement de certaines de leurs faces et par l'empilement à axes parallèles d'un grand nombre d'individus, figure 12 [17].
1 2 3 4 5
6 7 8 9 10
11 12 13 14 15
16 17 Figure 34 : les formes cristallines du corindon à Madagascar
(2) caractérisé par l'association du prisme d 1 (1120) à une large base, auxquels peuvent s'adjoindre des isocèles, parmi lesquels e3 est le plus fréquent, ainsi que le rhomboèdre p. La base des cristaux de corindon malgache porte très fréquemment des stries ou des figures triangulaires en relief, limitées par p (figure 13 à 17).
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1. LES PRINCIPAUX GISEMENTS D’une manière générale, la base SIGAfrique classe les gisements selon leur taille en [23]: ° Classe A : gisement de très grande taille; ° Classe B : gisement de grande taille ; ° Classe C: gisement de taille moyenne, à laquelle appartient la plupart des principaux gisements de corindons de Madagascar, se localisant dans les régions de Diana, Alaotra Mangoro, Atsinanana, Ihorobe, Atsimo Andrefana et Anosy. ° Classe D : gisement de petite taille ; ° Classe E : Indices, dont bon nombre reste encore à prospecter.
1.1. LES GISEMENTS DE LA REGION DIANA [17] [23] [24] [28] [wb_13] [wb_14] 1.1.1. Situations administrative et géographique
Carte 40: Localisation géographiques des gisements du nord de Madagascar Source : l’auteur d’après BD 500
La région DIANA se situe à l’extrême NW de Madagascar, dans l’ex province d’Antsiranana. Elle héberge des gisements de corindon et de saphir répartis sur trois des cinq districts qui la composent à savoir Nosy Be, Ambilobe et Antsiranana II. Les gisements d’Antsiranana II se situent surtout dans la commune d’Anivorano Avaratra notamment dans les localités d’Ambondromifehy (Sanaderakely, Amboahangimamy, Analafady, Mahatsara
Génie Minéral 2009-2010 25 et Maventimbao), dans la commune de Bobasakoa (Mosorolava), de Mangoaka, de Sadjoavato, et d’Anketrakabe. Dans le district de Nosy Be, des gisements sont également exploités dans la localité de Befotaka, commune de Bemanondrobe. Enfin, un dernier gisement se localise dans le district d’Ambilobe, dans une localité dénommée Andovokonko, commune d’Antafiambotry. Ces gisements se trouvent à peu près à 70km au sud de la ville d’Anstiranana. La majorité des gisements d’Anivorano Avaratra se situent dans les réserves naturelles de l’Ankarana et d'Analamera.
1.1.2. Historiques Lacroix (1922a) avait découvert dans des enclaves syénitiques incluses dans les scories du Lac Mahery des cristaux de saphir, de zircon, de spinelle et de hornblende. Il a également noté la présence de saphir provenant d'un basalte dans l'île de Nosy Mitsio. En 1996, des cristaux de corindon notamment des saphirs bleus, bleu violets, verts et jaunes ont été découverts par des mineurs locaux dans la région d’Ambondromifehy et d’Anivorano. Ces localités sont vite devenues des sources d’extraction minérale. En 2001, deux nouveaux gisements de saphir ont été découverts : l’un se trouve sur l'île de Nosy Be et l'autre, sur la péninsule d'Ambato (Ramdhor et Milisenda, 2004) constitués essentiellement de placers. Cushman en 1999, Schwarz et Shhmetzer en 2000, Rakotondrazafy et al., en 2008 incluent dans leur publication respective des études sur les gisements d’Ambondromifehy. Les études faites par Rakotosamizanany en 2009 incluent des informations plus poussées sur les autres gisements de la localité nord de Madagascar.
1.1.3. Cadres géologiques des gisements a. Nosy Be Le gisement de Befotaka est formé d'une part par un placer marin et d'autre part, par de petits placers fluviatiles qui sont déposés sur des terrains de nature différente (granite, basalte ou grès). Le placer continental est formé par du loess (démantèlement et altération argileuse de roches sédimentaires du Lias et du substratum granitique) et des intercalations de niveaux à graviers gemmifères (Ramdhor et Milisenda, 2004).
b. Ambilobe Le gisement d'Andovokonko sur la péninsule d'Ambato est un placer situé au bord de la mer et en particulier dans la portion littorale qui forme l'estran. Les saphirs sont contenus soit dans la croûte de calcaire sur la surface des basaltes soit dans des dépôts tidaux (Ramdhor et al., 2004).
c. Ambondromifehy et Anivorano Avaratra Dans le district minier d'Ambondromifehy, les gisements exploités c’est à dire Sanaderakely, Ambohangimamy, Analafady et Mahatsara, situés dans les calcaires du Jurassique et Maventimbao localisé dans des grès, sont des Figure 35 : les saphirs BGY paléoplacers et les sédiments sont déposés soit dans des d’Anivorano Source : Les basaltes à corindons fractures, soit dans des cavités karstiques. gemmes de Madagascar Génie Minéral 2009-2010 26
Les autres gisements d’Antsiranana II notamment Masorolava, Mangoaka, Sadjoavato, Anketrakabe sont liés à des intrusions basiques du crétacé et leurs exploitations se font en surface
Carte 41 : Cadre géologique des gisements du nord de Madagascar Source : l’auteur d’après BD500
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1.1.4. Linéaments des gisements d’Anivorano Avaratra La réalisation de la carte des linéaments est obtenue par traçage des structures linéaires mises en évidences par l’application de différents traitements aux images satellites, telles que l’utilisation de filtre directionnel, ou encore l’application de diverses compositions colorées.
Carte 42 : Carte des linéaments des gisements d’Anivorano Avaratra
Carte 43 : Extrait de l’application de filtre directionnel de l’image Landsat 159069
Dans le cas des gisements d’Anivorano Avaratra, nous avons obtenu une carte regroupant près de 57 linéaments, montrant une direction majeure orientée NW SE. Les magmas basaltiques alcalins sont typiquement reliés à un contexte tectonique en extension de type rift continental. On note dans ces cas la présence d’auréole thermique due à une remontée du manteau (Sutherland et al., 1998). L’extension engendre un étirement et un amincissement de la partie superficielle de la croûte, ce qui provoque la
Génie Minéral 2009-2010 28 formation d’un réseau de failles d’une grande complexité et de fractures orientées parallèlement au rift, constituant un réseau anastomosé. La partie Nord de Madagascar avec la Montagne d'Ambre, la péninsule d'Ampasindava et l'île de Nosy Be, et donc les gisements de corindon du Nord sont justement en relation avec de tel phénomène : le Volcanisme Méso Cénozoïque de l'océan indien occidental, supposées source de la minéralisation.
Figure 36 : Rosace directionnelle des effectifs de linéaments de la zone Anivorano Avartara
Carte 44 : Extrait de l’application de la composition colorée 453 de l’image Landsat 159069
1.2. LES INDICES ET GISEMENTS DE LA REGION ALAOTRA MANGORO [3] [17] [24] [wb_13] [wb_14] 1.2.1. Situations administrative et géographique La Région Alaotra Mangoro se situant sur le centre est de Madagascar (dans l’ex province de Tamasina) comprend 5 districts, tous à occurrence de corindon. Le gisement d'Ambohitranefitra également connu sous le nom de syénite de Beforona (Rakotondrazafy, 2007), est situé à 35 km ESE de la ville de Moramanga. Des indices à corindons sont mentionnés par Lacroix (1922) et Besairie (1966) dans cette même localité (aux alentours de Beforona dont à Fanovana, Ambodilaingo, Marofody, Sahavorovoko, Anosibe et Lakato). Dans le district d’Andilamena, des gisements se trouvent dans les communes d’Ambodivoara, Maroadabo et Andilamena. Dans le district d’Ambatondrazaka, un gisement de rubis est localisé dans la commune de Didy et d’autres indices sont mentionnés
Génie Minéral 2009-2010 29
à Tsaratampona, commune d’Andaingo Gara. D’autres encore se situent dans le district d’Anosibe An’Ala.
Carte 45 : Situation géographiques des gisements d’Alaotra Mangoro Source : l’auteur d’après BD500
1.2.2. Historique En 1922, Lacroix faisait déjà état de la présence de gisements de corindon essentiellement à destination industrielle dans la localité de Beforona et de ses environs. Les galets minéralisés étaient récoltés à la main dans les lits de cours d’eau et sous les berges où l’on atteignait le bed rock par des petits puits ou tranchées, ainsi que dans les éluvions de pente. Ces gisements ont été surtout exploités pour des usages industriels et la production a atteint les 2056 tonnes soit 27% de la production de Madagascar. Mais la présence de corindon gemme est également notée notamment à Ambodilaingo et Fanovana. Behier en 1963 ; Besairie en 1966 ; Giuliani et al en 2007 et Rakotondrazafy et al. en 2008 ont publiés des études faites sur le gisement d’Ambohitranefitra Beforona et Giuliani en 2006 fait état de la présence de gisements de corindon dans le district d’Ambatondrazaka.
1.2.3. Cadres géologiques des gisements La roche mère correspond à des veines syénitiques injectées dans des gneiss migmatitiques à biotite et graphite, accompagnées d’intercalations de couches de graphite, sillimanite ou grenat Figure 37 : Syénite à rubis d'Ambohitranefitra (Lacroix 1922b). Lacroix appela cette roche une "syénite Source: gem corundum endomorphique". deposits of Madagascar
Génie Minéral 2009-2010 30
Carte 46 : Cadre géologique des gisements de la région Alaotra Mangoro Source: l’auteur d’après BD 500
1.2.4. Linéaments des gisements d’Ambohitranefitra Beforona La carte des linéaments ainsi que la rosace directionnelle correspondante nous montre que la zone choisie regroupe une famille importante de direction, à savoir le NW SE. Le même phénomène que celui observé dans la partie Nord de Madagascar est observé dans cette
Génie Minéral 2009-2010 31 zone, où, la tectonique en extension Est Ouest est matérialisée par les fossés d'effondrement du Lac Alaotra et d'Ankay, engendrant un réseau de failles où s’injectent les formations intrusives minéralisées.
Figure 38 : Rosace directionnelle des effectifs de linéaments de la zone Ambohitranefitra Beforona
.
Carte 47 : Carte des linéaments de gisements d’Ambihitranefitra Beforona
Carte 48 : Extrait de l‘application de filtre directionnel sur l’image Landsat 158073 Génie Minéral 2009-2010 32
Carte 49 : Extrait de la composition colorée de l’image Landsat 158073
1.3. LES INDICES ET GISEMENTS DE LA REGION ATSINANANA [3] [17] [26] [wb_13] [wb_14] 1.3.1. Situations administrative et géographique des gisements La région ATSINANANA définit la côte Est de Madagascar, localisée dans l’ex province de Toamasina. Elle est composée de cinq districts dont Toamsina II et Vatomandry possédant des gisements de corindon. Les gisements de Vatomandry, sont composés des sites d’exploitation traditionnelle d’Amfao, de Sahanonoka, et d'Antsidikana situés dans la commune d'Amboditavolo, ceux de la commune d’Antanambao Mahatsara, d’Ifasina I (Maintimbato) et d’Ifasina II (Tetezampaho) se localisant un peu plus au sud. De nombreux indices sont également identifiés dans les cinq districts composant la région. Ceux de Toamasina II se localisent dans la commune d’Ambodilazana, d’Andranobolahy et de Fanandrana. Les indices de corindons de Vohibinany se localisent dans les communes d’Anjahamana, Maroseranana et Anivorano Est. Ceux de Vatomandry sont identifiés dans les communes d’Ambalabe et d’Ambalavolo, et celui de Mahanoro dans la commune de Manjakandriana. Les indices d’Antanambao Manampotsy sont localisés dans les communes de Mahela et de Saivaza. Enfin, les indices de Marolambo se localisent dans les communes de Betampona et d’Andonabe Atsimo.
1.3.2. Historique En 1922, Lacroix a reporté dans son ouvrage à trois volumes « Minéralogie de Madagascar » la présence de certains indices et gisements de corindon composé de gros cristaux rouges ou gris rosés dans la région de Vatomandry (Lacroix, 1922b). Par ailleurs, les zones avoisinant le mont Ampahanivorona, localisé à une quarantaine de kilomètres SSW de Vatomandry ont été exploitées pour l’industrie des abrasifs dans les années 10. La production de la région a atteint en ces temps les 147 tonnes. En 2000, de nouveaux gisements de corindons gemmes y ont été découverts (Rakotosamizanany, 2009). Giuliani et al. en 2007 et Rakotondrazafy et al. en 2008 incluent dans leurs publications
Génie Minéral 2009-2010 33 respectives des études faites sur les gisements de Vatomandry. Le gisement d’Ambodilazana à son tour, a été découvert vers les années 20 (Lacroix, 1922b) et est qualifié de remarquable par Lacroix, du fait de la beauté de ses cristaux d’un rouge violacé. Behier en 1963 a repris la description de ce gisement. Les indices de la région d’Atsinanana ont également été décrits par Besairie en 1966.
1.3.3. Cadres géologiques de la minéralisation
Carte 50 : Situations géographiques des gisements de la région ALAOTRA MANGORO Source : l’auteur d’après BD 500
a. Ambodilazana Les cristaux de corindons dans le gisement d’Ambodilazana sont engagés dans une pegmatite à grenat, biotite, muscovite et dans une syénite endomorphe à orthose nacrée.
b. Vatomandry Les zones minéralisées sont recouvertes par des formations volcaniques du Néogène, essentiellement formées de basaltes alcalins à olivine. Dans la partie haute des bassins versants, le corindon est situé dans des paléoplacers. Ces derniers sont
Figure 39: saphir du composés de fragments de basalte, de pegmatite, de phonolite, paléoplacer de Sahanonoka de quartz, de granite, d'orthogneiss et de débris provenant du Source : Les basaltes à corindon de Madagascar démantèlement de la cuirasse latéritique. Le corindon, le zircon
Génie Minéral 2009-2010 34 et des minéraux lourds sont cimentés par une matrice siliceuse. Le démantèlement de ce paléoplacer a permis de concentrer les corindons dans les sédiments des torrents et de la rivière Sahamaloto, proches de la colline volcanique de Takarindiona. Actuellement, seuls ces placers sont exploités et parmi eux, il existe des placers à rubis, des placers à saphirs et des placers mixtes.
Carte 51 : Cadres géologiques des gisements de la région ATSINANANA Source : l’auteur d’après BD 500
Génie Minéral 2009-2010 35
1.3.4. Linéaments des gisements de Vatomandry
Carte 52 : carte des linéaments des gisements de Vatomandry
Figure 40 : Rosace directionnelle des effectifs de linéaments de la zone de Vatomandry
La carte de Vatomandry regroupe 25 linéaments.3 familles importantes d’orientation sont observées : la direction NW SE, la direction WNW ESE et la directione ENE WSW. A l’extrême Est de Madagascar, la tectonique en extension Est Ouest est matérialisée par une série de bassins parallèles qui sont limités par des failles normales, orientées Nord Est Sud Ouest. Ces failles se rencontrent jusque dans la région de Vatomandry où se situent les gisements de saphirs étudiés.
Carte 53 : extrait de l’application de filtre directionnelle sur l’image Landsat 158073
Génie Minéral 2009-2010 36
Carte 54 : extrait de la composition colorée 453 de l’image Landsat 158073
1.4. LES INDICES ET GISEMENTS DE LA REGION DE VAKINANKARATRA [17] [24] [27] [28] [wb_13] [wb_14] 1.4.1. Situations administrative et géographique des gisements La région de VAKINANKARATRA se localise au centre de Madagascar. Elle est composée de 6 districts qui sont Ambatolampy, Antanifotsy, Antsirabe I, Antsirabe II, Betafo et Faratsiho. Hormis Betafo et Antsirabe I, ils comportant tous des gisements de corindon.
Carte 55 : localisation géographique des gisements de la région VAKINANAKARATRA Source : l’auteur d’après BD500 Génie Minéral 2009-2010 37
Dans le district d’Antsirabe II, divers gisements sont identifiés : à Tsaramody et Sambaina dans la commune de Mandrosohasina, à Bemasoandro dans la commune de Soanindrariny et à Kianjanakanga dans la commune d’Ambohibary. Dans le district d’Antanifotsy, nous avons les gisements de Morarano et Ianaborona dans la commune du même nom, le gisement de Vohimena dans la commune d’Ambatotsipihina et le gisement d’Ambatotsipihina lui même, le gisement d’Andriankely dans la commune d’Ampitatafika, les gisements d’Ambatomitety (Andriabehatona, Analamitohy, Nord de Vintona), Bilisy (Lalasola, Beronono, Ramaitso) et Ambohimilemaka dans la commune d’Antsampandrano, le gisement d’Andranofito dans la commune d’Ambatolahy et le gisement de Belanitra dans la commune d’Ampitatafika. Des indices de corindon ont également été identifiés plus au nord dans le district d’Ambatolampy dans les communes de Tsinjoarivo et Belambo, à Amparihimena, commune de Manjakatompo et à Ambolotara, commune d’Antsampandrano. Un dernier gisement se trouvant à Ramainandro est localisé dans le district de Faratsiho.
1.4.2. Historique Les indices à corindon du SE d’Antsirabe ainsi que ceux du massif volcanique de l’Ankaratra ont été signalés pour la première fois par Lacroix, en 1922. Au tout début du XXè siècle, les parties superficielles des gisements environnant le Mont Vatondrangy (Sud Est d’Antanifotsy) ont fait l’objet d’exploitation. L’on y avait recueilli des cristaux de corindon essentiellement à destination industrielle, la région en a produit 787 tonnes. Par ailleurs, l’on avait déjà commencé à tenter l’exploitation des corindons gemmes du massif volcanique de l’Ankaratra, surtout dans sa partie SE, à savoir Andranomadio près de Kianjanakanga, et non loin de là, Andriankely, puis entre Ianaborona et Ampitatafika. Les dépôts détritiques d’Ankaratra ont été exploités depuis lors et les exploitations perdurent jusqu’à nos jours. L’exploitation d’autres gisements a même été amorcée entre temps, comme celle de saphir de Kianjanakanga se situant au nord du plateau d'Andranomadio, dans le district d’Antsirabe II, à une altitude d'environ 2100 m, celle de Mandrosohasina localisé sur le flanc de la colline basaltique d'Ambolobe, à 2300 m d'altitude ainsi que les gisements de rubis d’ Antsabotraka. Behier en 1960 et en 1963 et Rakotondrazafy et al, en 2008 ont repris la description de gisements d’Anjomakely et du massif volcanique de l’Ankaratra. L’exploitation se fait surtout en surface, dans les alluvions et les sols alluvionnaires. Le gisement de Morarano Soamiakatra (Sud est d’Antanifotsy) à son tour a été étudié en détail par Rakotosamizanany en 2004 ; Giuliani et al. en 2007 et Rakotondrazafy et al. en 2008 en ont repris une description détaillée.
1.4.3. Cadres géologiques de la minéralisation a. Les gisements du SE d’Antanifotsy et d’Antsirabe II Les indices à corindon de la partie SE de la région de Vakinankaratra se trouvent dans des granites ainsi que des micaschistes feldspathisés. Le granite en contact avec le micaschiste est désilicifié, tandis que la présence de sillimanite, microcline, biotite zircon et magnétite est notée. Le schiste adjacent au granite, composé de feldspath potassique, biotite et corindon est appelé micaschiste à corindon par Lacroix (1922a). Une origine métasomatique de ces gisements est fort probable, mais déterminer à quoi est dû le
Génie Minéral 2009-2010 38 phénomène demande des recherches plus poussées. Aucun travail de recherches d’extension de la zone minéralisée n’a encore été réalisé .
Carte 56 : Situations géographiques des gisements de VAKINAKARATRA Source : l’auteur d’après BD500
b. Les gisements du massif volcanique de l’Ankaratra Les gisements du massif volcanique de l’Ankaratra proviennent du démantèlement par l'érosion des basaltes alcalins du Massif de l'Ankaratra :
Génie Minéral 2009-2010 39
↔ Le gisement de Mandrosohasina est formé essentiellement de latérite, d'argile et de bauxite qui résultent de l'altération des basaltes formant un paléoplacer. ↔ La minéralisation dans le gisement de Kianjanakanga se concentre dans des niveaux argileux où se rencontrent des galets de basalte et de phonolite. Ces niveaux argileux s'intercalent avec des niveaux rouges de latérite. ↔ Les rubis d'Antsabotraka exploités dans des paléoplacers et placers actuels résultent sans aucun doute de l'érosion et du démantèlement des enclaves mafiques et ultramafiques situées dans les basaltes alcalins.
1.4.4. Linéaments des gisements de Kianjanakanga Mandrosohasina Les gisements de Kianjanakanga–Mandrosohasina regroupent une quinzaine de linéaments. D’après la rosace directionnelle que nous avons ci dessous, la direction majeure régissant la zone est le NW SE. Pour les régions centrales à corindon de Madagascar, la remontée asthénosphérique et l'amincissement de la lithosphère compatible avec l'extension est ouest enregistrée dans le plateau de l'Ankaratra affectent grandement la croûte continentale d'âge panafricain constituée de roches mafiques ultramafiques à rubis, et de granulites à saphirs. La fusion de l'ensemble de ce matériel peut engendrer des magmas alcalins à saphirs mais également, remonter à la surface des enclaves de roches mafiques à rubis de la base de la croûte ou des saphirs d'origine métamorphique.
Carte 57 : carte des linéaments des gisements de Kianjanakanga Mandrosohasina
Figure 41 : Rosace directionnelle des effectifs de linéaments de la zone Kianjanakanga Mandrosohasina Génie Minéral 2009-2010 40
Carte 58 : extrait de l’application du filtre directionnel sur l’image Landsat 158073
Carte 59 : Carte extraite de la composition colorée de l’image Landsat 158073
1.5. LES INDICES ET GISEMENTS DE LA REGION IHOROMBE [13] [17] [24] [28] [30] [wb_13] [wb_14] 1.5.1. Situations administrative et géographique La Région d’IHOROMBE est située dans le centre sud de Madagascar. Elle est formée par trois districts : Ihosy occupant la plus grande partie de sa superficie, Ivohibe et Iakora occupant la partie SE. La région renferme d’importantes sources et indices de corindon. En effet, dans le district d’Ihosy sont localisés les gisements d’Ilakaka. Depuis sa découverte il y a près de 10 ans, la ruée des paysans locaux et des émigrants a permis de découvrir d'autres gisements dans la région : Sakalama, Ampasimamitaka ou Bezaha, Vohimena vaovao, et Manombo vaovao. Ces gisements se situent dans une zone essentiellement minéralisée en saphir qui couvre toute l’extrémité Ouest de la région. D’autres gisements Génie Minéral 2009-2010 41 sont localisés dans les communes de Zazafotsy, également connu sous le nom d’Amboarohy (Pezzotta, 2005), Sakalalina, Mahasoa (Sakeny) et Sahambano (dont Ambinda). Un dernier gisement est identifié dans le district d’Iakora, dans la localité de Marosely, commune de Ranotsara Avaratra.
1.5.2. Historique C’est Lacroix qui, pour la première fois, identifia la présence de corindon gemme dans une localité dénommée Bedinta, à l’Est d’Ihosy, mais il a également donné le nom de sakénite à la roche métamorphique de Sakeny qui s’avère être minéralisée en corindon. Il a consacré une œuvre entière intitulée « Sur un nouveau type de roche métamorphique (sakenite) faisant partie du schiste cristallin de Madagascar » à la description de cette roche, en 1939. Giuliani et al. en 2007 puis Raith et al. en 2008 retravaillent sur cette formation géologique qu’est la sakénite. En ce qui concerne l'indice à saphir de Zazafotsy, il a été découvert en 1950 et la première exploitation a débuté en 1989 (Rakotosamizanany, 2009). L'extraction des saphirs a été réalisée de façon sporadique jusqu'en 2003. Pezzotta en 2005, Caucia et Biocchi en 2005, Giuliani et al. en 2007 et Rakotondrazafy et al. en 2008 ont notamment étudié la zone de Zazafotsy.
Carte 60 : situations géographiques des gisements de la région IHOROMBE Source : l’auteur d’après BD 500
Quant aux gisements d’Ilakaka et de Sahambano, depuis leur découverte respective en 1998 et en 1999, beaucoup de chercheurs se sont penchés sur l’étude géologique et
Génie Minéral 2009-2010 42
gîtologique de ces gisements, notamment Schmetzer en 1999, Schmetzer, Glas et Bernhardt en 2002, Hogg en 2007 et Giuliani et al. en 2007 pour Ilakaka et Ralantoarison et al. en 2006 en ce qui concerne Sahambano.
1.5.3. Cadres géologiques des gisements a. Indice de Sakeny Les "sakénites" sont des roches métamorphiques qui résultent de la métasomatose de roches préexistantes. La nature de la roche initiale est supposée être une marne ou un calcaire argileux (Lacroix; 1941). C’est une plagioclasite composée d'anorthite et qui présente parfois une texture coronitique due à un remplacement partiel ou
Figure 42 : Corindonite de complet des porphyroblastes de corindon par du spinelle ou par Sakeny Source: Gem corundum l'association anorthite + spinelle ± hibonite, ou anorthite + spinelle deposits of Madagascar + saphirine, ou anorthite + saphir (Lacroix (1941).A Sakeny, les "sakénites" sont des niveaux intercalés au sein de paragneiss alumineux, d'amphibolites et de pyroxénites (Lacroix, 1941). Le niveau principal à une épaisseur de 10 m et une extension proche de 5 km.
b. Les gisements d’Ilakaka Les gisements d’Ilakaka sont formés par des paléoplacers de sables qui renferment des blocs de grés de l'Isalo et des galets de quartz, quartzite et schiste et dont la minéralisation date du Précambrien aux formations du Karoo. Ces terrasses sont peu consolidées. Sur la rivière Benahy, trois niveaux gemmifères sont exploités. Le gisement
Figure 43 : Saphirs multicolores d’Ilakaka d’Ilakaka représente l’un des plus grands gisements Source: Gem corundum deposits of Mad agascar de saphir de Madagascar. Avec ses 1000 T de réserves, le gisement est de classe C d’après Sigafrique.
c. Gisements de Zazafotsy Le gisement se présente sous la forme d’une lentille de 3 à 4m de puissance et d’extension horizontale de 80 à 100m environ et se trouve dans la zone de cisaillement de Zazafotsy qui date de l'événement tectono métamorphique d'âge Panafricain (Martelat et al., 2000). Tout comme à Sahambano, la minéralisation se situe dans des lentilles de gneiss feldspathiques intercalées dans des
Figure 44 : Saphir rose de leptynites à grenat qui ont été affectées par la circulation de Zazafotsy fluides suivant des fractures concordantes à la foliation Source: Gem corundum deposits of Madagascar métamorphique (Andriamamonjy, 2006). La plupart des cristaux
de corindon sont contenus dans des schistes à biotite ou biotitites et sont associés à du plagioclase, du spinelle et du feldspath potassique formés en couronne autour des cristaux et du grenat (Ralantoarison et al., 2006).
Génie Minéral 2009-2010 43
d. Indice d’Ambinda Ranotsara Dans la région d’Ambinda ranotsara, le corindon se trouve dans des gneiss feldspathiques à saphirine, cordiérite et grenat qui sont encaissés dans des leptynites à grenat. La mine se présente sous des lentilles de faible puissance (2 x 6m environ).
Carte 61 : Cadre géologiques des gisements de la région d’IHOROMBE Source : l’auteur d’après BD 500
Génie Minéral 2009-2010 44
e. Gisements de Sahambano Le gisement de Sahambano se présente sous la forme de lentilles de gneiss feldspathiques encaissés dans des leptynites à grenat et est associé aux cisaillements (Razanatseheno et al., 2005). Les faciès minéralisés sont formés par deux zones : une zone à gneiss feldspathique à saphirine et grenat renfermant des cristaux de corindon et Figure 45 : Cordiéritite à saphir de Sahambano de rubis; une zone à biotites provenant de la circulation Source: Gem corundum deposits of Madagascar métasomatique et contenant des saphirs multicolores.
1.5.4. Linéaments des gisements d’Ambinda Ranotsara et de Sahambano La carte des gisements d’Ambinda Ranotsara et de Sahambano regroupe 47 linéaments de direction majeure orientée WNW ESE. Ces gisements se trouvent dans la zone de cisaillement de Ranotsara qui a été le siège d'une déformation ductile importante entre 600 et 500 Ma c'est à dire durant l’évènement panafricain. Le cisaillement a été accompagné par l'ouverture de fractures qui ont permis la circulation de fluides métasomatiques. L'interaction fluide roche a provoqué une biotitisation des gneiss feldspathiques siège de la minéralisation.
Carte 62 : carte des linéaments des gisements d’Ambinda Ranotsara et de Sahambano
Figure 46 : Rosace directionnelle des effectifs de linéaments de la zone Ambinda Ranotsara Sahambano Génie Minéral 2009-2010 45
Carte 63 : extrait de l’application de filtre directionnel sur l’image Landsat 159076
Carte 64 : extrait de la composition colorée de l’image Landsat 159076
1.6. LES INDICES ET GISEMENTS DE LA REGION ATSIMO ANDREFANA [1] [3] [17] [24] [wb_13] [wb_14] 1.6.1. Situations administrative et géographique des gisements La Région ATSIMO ANDREFANA se situe à l’extrême SW de Madagascar. Elle est constituée de 9 districts dont 5 à savoir Ankazoabo, Betioky Atsimo, Ampanihy, Sakaraha, Benenitra sont connus pour renfermer des gisements de corindon essentiellement de rubis. Les gisements et indices à rubis entre les villages d’Ejeda et de Fotadrevo sont localisés dans le district d’Ampanihy. Il s’agit des gisements au sein des communes de Fotadrevo, Vohitany et Ejeda, et des indices à rubis des communes de Gogogogo, Maniry et de la localité d’Anavoha, commune de Fotadrevo. L’indice à rubis de la commune d’Ianapera se situe dans le district de Benenitra. Une zone minéralisée essentiellement en saphir s’étend du
Génie Minéral 2009-2010 46
district de Benenitra à Ankazoabo Atsimo en couvrant le district de Sakaraha.
Carte 65 : Localisation des gisements de la région ATSIMO ANDREFANA Source: l’auteur d’après BD 500
1.6.2. Historique Les gisements de rubis et de saphir d’Ianapera, Anavoha et Ankazoabo Atsimo ont également été signalés par Lacroix en 1922 puis ceux entre les villages d'Ejeda et de Fotadrevo ont été décrits par Bésairie (1956), Behier (1960, 1963), Schmetzer (1986), Nicollet (1990), Mercier et al., (1999) et dernièrement par Giuliani et al 2007.
1.6.3. Cadres géologiques des gisements a. Les gisements d’Ejeda Fotadrevo Les gisements d’Ejeda Fotadrevo appartiennent à l’unité de Vohibory, composée de gneiss
amphibolitiques comprenant des intercalations Corindon dans l'amphibolite Variété Rubis du Corindon d'amphibolite, de marbre et d'orthogneiss. Ces d’Anavoha d’Anavoha gisements sont exploités de façon sporadique par les paysans (Mercier et al., 1999). La minéralisation est associée à différentes roches métamorphiques (Nicollet, 1986). Nous pouvons l'observer dans des: Corindon dans une Corindon dans le gisement plumasite de Vohitany d’Ianapera Figure 47 : les corindons des gisements d’Ejeda Fotadrevo Source: gems corundum deposits of Madagascar Génie Minéral 2009-2010 47
(1) amphibolites sous la forme de zones parallèles à la foliation de plusieurs décamètres de long et quelques décimètres de large.
Carte 66 : Cadres géologiques des gisements de la région ATSIMO ANDREFANA Source : l’auteur d’après BD500
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(2) anorthosites en bandes et/ou en veines (Nicollet, 1986). Par ailleurs dans le gisement de Vohitany, des pegmatites déquartzifiées recoupent les amphibolites (Giuliani et al., 2006). Au contact des deux roches, la circulation de fluides a transformé la pegmatite et l'amphibolite respectivement en plagioclasite et biotitite (micas de type phlogopite) à rubis atteignant 2cm de large et jusqu’à 12cm de long. La formation des roches métasomatiques est accompagnée de cisaillements. En outre, Lacroix (1922a) a décrit des veines de plagioclasites appelées "sakénites à rubis" à Anavoha; elles sont formées d'anorthite et de clinopyroxène, et les cristaux de rubis y sont de grande qualité gemme. Avec ces 1000T de réserve et classé C, ces gisements sont exploités de façon artisanale. En outre, la réserve de l’ensemble formé par Benenitra, Sakaraha, Betioky Atsimo, Ankazoabo Atsimo s’estime à 1000T.
1.6.4. Linéaments des gisements d’Ejeda Fotadrevo
Carte 67 : carte des linéaments des gisements d’Ejeda Fotadrevo
Figure 48 : Rosace directionnelle des effectifs de linéaments de la zone Ejeda Fotadrevo
La rosace directionnelle associée à la carte des linéaments des gisements d’Ejeda Fotadrevo nous permet de constater que la direction majeure régissant la zone est le ENE WSW. Dans ces gisements, la formation des roches métasomatiques sources de la minéralisation a été accompagnée de cisaillements : celui d’Ampanihy. Un ensemble de petites veinules à anthophyllite et rubis ("stockwork") recoupe les roches métasomatiques.
Génie Minéral 2009-2010 49
Carte 68 : Extrait de l’application du filtre directionnel sur l’image Landsat 160076
Carte 69: extrait de la composition colorée 732 de l’image Landsat 160076
1.7. LES GISEMENTS DE LA REGION ANOSY [17] [24] [28] [wb_13] [wb_14] 1.7.1. Situations administrative et géographique des gisements (figure 29) La Région d'ANOSY, située à l’extrême SE de Madagascar est constituée de trois districts : Amboasary sud, Betroka et Fort Dauphin. Cette partie de la grande île est très riche en minéralisations diverses. Elle renferme entre autre de nombreux gisements de corindon dont des gemmes répartis sur l’ensemble de la région. Deux indices à corindon sont reconnus aux alentours d’Iankaroka : l’un à saphir polychrome, situé au sud du village du même nom et l’autre à saphir gris situé au NW, dans une localité dénommée Ambinda. Un autre gisement est également identifié à Voronkafotra, à environ 11 km au SW d’Iankaroka. Ces gisements se trouvent dans la commune d’Ianambinda, à environ 35km au sud de la ville de Betroka, le chef lieu de district. Le gisement de rubis d’Ambatomena se trouve quant à lui à 10 km NE de la commune d’Isoanala toujours à Betroka.
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Plus au Sud, dans le district d’Amboasary Atsimo se trouvent divers gisements notamment ceux de la commune de Maromby dont Ambonaivo, Antsakoamasy, Analalava, Esiva et Andranondambo. La commune de Tranomaro héberge également les gisements d’Ambindandrakemba et de celui de Tranomaro lui même.
Carte 70 : Situation géographiques des gisements d’Iankaroka, Ambatomena et Tranomaro Source : l’auteur d’après BD500
1.7.2. Historique Les gisements d’Iankaroka ont été reportés pour la première fois en 1984 1985 dans la littérature et ont été décrits par Salerno en 1992. Razakamanana et al. en 2006, Giuliani et al. en 2007 et Rakotondrazafy et al. en 2008 ont repris la description de ces gisements. Giuliani en 2007, a fait une description du gisement d’Ambatomena, près du village d’Isoanala, qui a été exploité de 2000 à 2001 par une société privée. Rakotondrazafy et al. en 2008 refait une description de ce gisement. En ce qui concerne les gisements de Tranomaro, c’est en 1952, que le géologue français Hibon reporta pour la première fois la présence de saphir éluvial associé à la hibonite au sud du village d'Andranondambo. Puis suivirent les travaux de Delbos (1955); Behier (1960) et Besairie, (1966). En 1991, le gisement de saphir d’Esiva fut découvert, et depuis les travaux sur les modes de minéralisation à Tranomaro ont repris notamment ceux de Schwartz et Petsch (1996) ; De Grave et al., (2002) ; Giuliani et al., (2007) et Rakotondrazafy et al.,en 2008.
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1.7.3. Cadres géologiques de la minéralisation
Carte 71: Cadres géologiques des gisements de Tranomaro Source : l’auteur d’après BD 500
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a. Les gisements d’Iankaroka Les saphirs polychromes d’Iankaroka sont contenus dans une cordiéritite d'approximativement 7m de long et 4m de large, intercalée dans des leptynites à biotite et cordiérite des séries métamorphiques androyennes. Le saphir est disséminé au sein de la cordiéritite mais très souvent relié à des microfissures générées par des Figure 49 : Saphirs polychromes d’Iankaroka Source : gggems.com mouvements de cisaillement. A Ambinda, l’indice à corindon est contenu dans des gneiss intercalés dans des pyroxénites recoupées par des biotitites. Les biotitites forment des bandes parallèles disposées suivant la foliation régionale d’épaisseur comprise entre 10 et 30 cm. L’indice est de faible puissance (4 x 1cm). Le corindon est généralement entouré par une couronne de spinelle et saphirine, associés au feldspath potassique et à la biotite qui caractérise un phénomène de rétromorphose [1].
b. Les gisements d’Ambatomena Isoanala Le rubis est contenu dans des lentilles de cordiéritites composées de cordiérite, de rutile, de feldspath potassique, de saphirine, de phlogopite et parfois de pyroxène intercalés dans une charnockite à biotite sillimanite et cordiérite, et des pegmatites. Dans les zones de contact entre la cordiéritite et la charnockite, la métasomatose alcaline a générée des roches à saphirine, anorthite, phlogopite contenant parfois du rubis. Les cristaux de rubis présentent une texture coronitique marquée par le développement d'une couronne de spinelle autour du corindon.
c. Les gisements de Tranomaro Les gisements de Tranomaro se localisent dans les formations granulitiques métamorphisées durant l’évènement panafricain (Paquette et al., 1994) du groupe Tranomaro (Rakotondrazafy et al., 1996). Ce
Figure 50 : Saphirs dans des groupe d'âge protérozoïque est formé de roches méta plagioclasites à Andranondambo sédimentaires (métapélites, calc silicates et marbres) Source : gggems.com intercalées dans des gneiss leucocrates. Au cours du métamorphisme, les marbres et les gneiss à minéraux calciques ont été transformés en skarns (Rakotondrazafy et al. (1996).
1.7.4. Linéaments des gisements de la zone Tranomaro La carte des gisements de Tranomaro nous permet de constater 2 orientations majeures : vers le NW SW et dirigé E W. Les gisements de Tranomaro, d'âge Protérozoïque sont comme mentionné plus haut, formés de marbres intercalés dans des gneiss leucocrates qui ont été transformés en skarns au cours du métamorphisme. Du fait de la présence de la zone de cisaillement de Tranomaro, les marbres ont été infiltrés par un fluide syn métamorphique responsable de la minéralisations en thorium et Génie Minéral 2009-2010 53 uranium de la région ainsi que des saphirs (Rakotondrazafy et al., 1996).
Carte 72 : linéaments es gisements de Tranomaro
Figure 51 : Rosace directionnelle des effectifs de linéaments de la zone Tranomaro
Carte 73 : extrait de l’application du filtre directionnel sur l’image Landsat 159077
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Carte 74 : extrait de la composition colorée 732 de l’image Landsat 159077
2. LES AUTRES INDICES ET GISEMENTS [23] [wb_13] [wb_14] D’autres gisements et indices répartis dans l’ensemble de la grande île sont également mentionnés dans la littérature. Ils ont été regroupés sous ce paragraphe du fait que les informations issues d’études les concernant sont soit limitées, soit inexistantes. Andilamena, Amoron’i Mania et Mananjary constituent les plus importants de ces gisements. Les autres se répartissent dans l’ensemble de la grande île.
2.1. LA REGION D’AMORON’I MANIA Lacroix, en 1922, énumérait déjà dans son ouvrage « Minéralogie de Madagascar » la présence d’indices de corindon dans la partie Nord de la région Amoron’i Mania. Ces indices sont notamment localisés à Ankazondrano et Vohitrambo, dans la commune de Tatamalaza, à Ambohimanarivo dans la commune de Miarinavaratra, à Iavomanitra dans la commune de Sandrandahy. Ces zones sont toutes localisées dans le District de Fandriana. Dans le District d’Ambositra, nous avons le gisement d’Ambalalehibe, situé dans la commune d’Ambalamanakana. Deux autres gisements sont localisés dans le District d’Ambatofinandrahana, notamment Ankinana, commune de Mandrosonoro et Ambararatabe, dans la commune de Mangataboahangy. La géologie des zones minéralisées est similaire à celle du sud d’Antsirabe et d’Antanifotsy auxquelles la région fait suite. Les formations porteuses de la minéralisation sont essentiellement des gneiss, migmatites et micaschistes.
2.2. LA REGION DE VATOVAVY FITOVINANY D’importants indices sont également mentionnés dans la région de Vatovavy Fitovinany notamment ceux du district de Nosy Varika, Ifanadina, Manakara Atsimo et Mananjary, sans plus de détails dans la littérature.
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2.3. LES GISEMENTS D’ANDILAMENA Le gisement d’Andilamena de réputation mondiale a été découvert aux environs de 2000, et aucune étude jusqu'à maintenant n’a encore été réalisée dans la localité (Rakotosamizanany, 2009). Il se situe dans le district d’Alaotra MAngoro. Le gisement est formé par un placer "géant" à rubis et saphir. Les descriptions du placer et de Figure 52 : les rubis d’Andilamena son environnement géologique ne sont pas encore détaillées Source : Robert Weldon (Rakotosamizanany, 2009 ).
2.4. LES GISEMENTS INDIVIDUELS [23]
Carte 75 : répartitions des gisements individuels Source : l’auteur d’après BD 500 Génie Minéral 2009-2010 56
↔ Du côté d’Analalava et de Maroantsetra, les exploitations des gisements de saphir se font par la méthode artisanale, et en surface.
↔ Des indices de saphir dans des roches basiques liées à un métamorphisme de haut grade existeraient dans le district de Maevatanana. Le district de Tsiroanomandidy abriterait également des gisements de saphir [23 ].
↔ Des gisements de saphir sont également exploités à Bekily, ils sont formés par des pegmatites granitiques zonées et l’exploitation se fait par la méthode artisanale. La réserve est estimée à 101 T [23 ].
↔ Dans des gisements à Manja, les rubis et les saphirs cohabitent dans des placers alluvionnaires, et la réserve atteint les 1000 T [23 ]. ↔ En outre, il y a les gisements localisés dans les districts de Vohimarina (Saphirs), Tsaratanàna (rubis), Fenoarivo Afovoany (rubis), Ikalamavony (corindons), et Vangaindrano (Saphirs) [23 ].
3. CARACTERISTIQUES DES MINERAUX ET ETATS D’ACTIVITES ACTUELS DES INDICES ET GISEMENTS 3.1. CARACTERISTIQUES DES MINERAUX Madagascar offre une multitude de variétés de corindons, aussi bien en terme de couleur que de qualité selon le district minier. Le tableau ci dessous porte justement sur le résumé de ces caractéristiques.
Tableau 31 : résumé des caractéristiques des minéraux selon les districts miniers
Teneurs Districts Miniers Qualités de Minéralisation Associations minéralogiques et tonnage REGION DIANA
Saphirs multicolores: 5kg de brut produit 17% de pierre potentiellement taillable et traitable par chauffage. Répartition des couleurs : 35% vert bleu laiteux, 30% Anivorano Avaratra Zircons de 2mm à 2cm bleu foncé et opaque, 23% bleu foncé et transparents, 5% gris à bleu vert transparent, 5% laiteux bleu pâle, 2% de couleurs différentes
Befotaka, Nosy Be Saphirs bleus, verts, jaunes de taille 1mm à 1cm Zircons Andovokonko, Saphirs bleus, verts, jaunes Zircons Ambilobe REGION ALAOTRA MANGORO Didy Rubis de qualité gemme Zircons
Ambohitranefitra Corindon rose et rubis de taille 1 à 8cm 40kg/m3 Zircons, spinelles Beforona Andilamena Rubis de grande qualité Zircons REGION ATSINANANA Corindons, rubis de grande qualité, rouges, roses et Zircons rouges à orangés de Vatomandry violets, saphirs bleus, verts ou jaunes de taille variant de taille 2 à 6mm 1mm à 3cm
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REGION VAKINANKARATRA Corindon gris bleuté nuancé de rose de taille cm à dm, Sud d’Antsirabe II et 100000ct/ première exploitation en 1904 ; rubis de taille Labradorite, Spinel, Zircon Antanifotsy T millimétrique à 2 cm, Massif volcanique de Rubis et saphirs bleus clairs à bleus noirs ou verts, saphirs Zircons rouges à orangées l’Ankaratra à textures trapiches REGION ATSIMO ANDREFANA Spinelle, Labradorite, Béryl, Chrysolite, Pyrite, Wavellite,
Ejeda Fotadrevo Saphirs jusqu’à 10cm de grosseurs et rubis Tsavorite, Turquoise, Jaspe, 1000T Hornblende, Pyrolusite, Calcédoine, Rhodonite, Benenitra, Ankazoabo Atsimo, Rubis et saphirs 1000T !! Betioky Atsimo REGION IHOROMBE
Toutes les couleurs de saphirs ; 43 kilos de gemmes : 4% 0,2 à2,1m3 Crysoberyl, topaze, grenat, pierres semi précieuses et de rubis, 96% de saphirs Ilakaka 1000 T spinelle, zircon, tourmaline, (58% de saphir rose, 30% de bleu et 8% de saphirs rubis colorés)
Saphirs polychromes rarement gemme, 100 kg de corindons : 24 kg de saphirs colorés avec 1 kg de Grenat, Zircon Saphirine, cristaux translucides et 50 g de qualité gemme. Sahambano, Ihosy Sillimanite, Spinelle, Répartition des couleurs : 15% brun orangé, 5% oranges
à roses, 40% roses à mauve, 5% mauves à fuchsia, 35% violets à bleus
Saphirs bleu foncé, oranges, bleu gris, fuchsia, roses, violets, mauves et bruns, de qualité rarement gemme, Grenat, saphirine, spinelle Zazafotsy, Ihosy jusqu’à 10cm de taille, exploitation sporadique depuis 1989 REGION ANOSY Andranondambo, Saphir de grande qualité gemme de taille centimétrique Apatite fluorée, calcite, 1000T Tranomaro à décimétrique calcédioine, spinel, zircon Ambatomena Rubis de très bonne qualité, de taille 2cm x 3cm, Calcite, cordiérite
Isoanala exploités par une société privée Iankaroka (Koivula Saphir polychrome de taille comprise entre 1 et 10cm et al., 1992)
3.2. ETATS D’ACTIVITES ACTUELS DES GISEMENTS De 1998 à avril 2010, 887 permis incluant l’exploitation ou la recherche de rubis, saphir et corindon ont été octroyés par le BCMM. Parmi ces permis, 399 sont réservés aux petits exploitants (PRE), 104 se réfèrent à l’exploitation de substances (permis E) incluant le corindon, rubis et saphir. 384 permis sont destinés à la recherche de substances minières incluant rubis, saphir et corindon (Permis R). Puisque nous avons vu les différents gisements de corindon de Madagascar selon leur distribution régionale, procédons de la même manière en ce qui concerne leur état actuel d’activité.
3.2.1. Région DIANA La majorité des activités minières relatives aux rubis, saphirs et corindon dans la région de Diana est couverte par le permis réservé aux petits exploitants ou PRE. En outre, des
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sociétés minières telles que CLASSIS REAL STONES prospectent dans les zones d’Anketrakabe, Sakaramy, Anivorano Avaratra et Sadjoavato dans le district d’Antsiranana II, ainsi que VAV’ASA TANINDRAZANA dans la commune de Betsiaka, district d’Ambilobe, sous détention de permis type R.
3.2.2. Région ALAOTRA MANGORO La région Alaotra Mangoro par la présence des gisements d’Andilamena, constitue l’une, sinon la plus grande exploitation de rubis de Madagascar. En effet, hormis les grands travaux d’exploitation et de recherches s’y déroulant, nous sommes en présence, sur l’ensemble de la région, de nombreux titres miniers réservés aux petits exploitants, en nombre considérable mais souvent de moindre importance. Le tableau ci après résume l’essentiel des travaux de recherches et d’exploitation de la région Alaotra Mangoro.
Tableau 32 : Titres et sites miniers des principaux acteurs miniers de la région Alaotra Mangoro
TYPES DE SOCIETES DISTRICTS ET COMMUNES PERMIS Andilamena : Miarinarivo, Marovato, Maroadabo, RED ROYAL s.a.r.l E Antanimenabaka CLASSIC REAL STONES s.a.r.l Anosibe An’Ala : Anosibe An’Ala KANGEUN CORPORATION s.a.r.l Andilamena : Antanimenabaka, Andilamena TROPIC STONE s.a.r.l Andilamena : Andilamena Andilamena : Amboavory GENYUS s.a.r.l Ambatondrazaka : Ambatosoratra Amparafaravola : Vohimena AVANA RESOURCES s.a.r.l Anosibe An’Ala: Antandrokomby Moramanga : Lakato R ASIAN FINANCE CORPORATION s.a.r.l.u Amparafaravola : Morarano Chrome, Amparafaravola CONCORDANT RESOURCE SURVEY Ambatondrazaka : Ambatondrazaka CORPORATION s.a.r.l.u Anosibe An’Ala : Antandrokomby, Ambodiarakely, Ambohitsara, CLASSIC REAL STONES s.a.r.l. Lohavanana, Maromitety ZOLATAYA ZVEZDA MADAGASIKARA Moramanga : Ampasimpotsy, Moramanga, Andasibe, Beforona s.a.r.l GOLD SAND s.a.r.l Moramanga : Beforona
3.2.3. Région ATSINANANA La particularité de la région Atsinanana réside dans le fait qu’appart les exploitations individuelles issues de permis PRE, seuls quelques titres miniersrelatifs à des permis de recherche et d’exploitation sont observés. Le résumé est donné ci dessous.
Tableau 33 : Titres et sites miniers des principaux acteurs miniers de la région Atsinanana
TYPES DE SOCIETES DISTRICTS ET COMMUNES PERMIS E AVOZO s.a.r.l Vatomandry : Ranomafana Est MAFA SAPHIR s.a.r.l Vatomandry : Antanambao MAhatsara CLASSIC REAL STONE s.a.r.l Vatomandry : Mahela R AVANA RESOURCES s.a.r.l Vatomandry : Mahela BLUE GOLD RESOURCES Antanambao Manampotsy : Saivaza « MADAGASCAR » s.a.r.l MIKIRY s.a.r.l Mahanoro : Ambodibonara Génie Minéral 2009-2010 59
3.2.4. Région AMORON’I MANIA Nous pouvons également dénombrer des activités minières relatives à l’exploitation ainsi qu’à la recherche de rubis, saphirs et/ou corindon dans la région d’Amoron’i Mania. En voici le résumé hors les permis de type PRE :
Tableau 34 : Titres et sites miniers des principaux acteurs miniers de la région Amoron’i Mania
TYPES DE SOCIETES DISTRICTS ET COMMUNES PERMIS E RAZAKAMANITRA Ambatofinandrahana : Soavina VARUN INTERNATIONAL s.a.r.l Ambatofinandrahana : Mangataboahangy MADAGASCAR MINERALS AND Ambatofinandrahana : Madrosonoro R RESSOURCES s.a.r.l AVANA RESOURCES s.a.r.l.u Ambatofinandrahana : Fenoarivo Ambositra : Ankazoambo MADACANA s.a.r.l Fandriana: Tsarazaza, Miarinavaratra
3.2.5. Région IHOROMBE La région d’Ihorombe est également une zone très active en terme de recherche et d’exploitation de rubis, saphirs et/ou corindon. Outres les exploitations liées aux permis PRE, les activités de la région relatives aux autres permis et pour les substances nous intéressant sont données par le tableau ci dessous :
Tableau 35 : Titres et sites miniers des principaux acteurs miniers de la région Ihorombe
TYPES DE SOCIETES DISTRICTS ET COMMUNES PERMIS VATOSOA MINING s.a Ihosy : Ilakaka LA TERRASSE s.a.r.l Ihosy : Ilakaka PINK VALLEY s.a.r.l Ihosy : Ilakaka Ihosy : Ilakaka E GONDWANA GEMS s.a.r.l Ihosy: Ranohira Sté MINIERE DELORME ET ASSCIES s.a.r.l Ihosy : Ilakaka Ihosy : Ilakaka MINE TANY HAFA s.a.r.l Iakora: Ranotsara Avaratra AVANA RESOURCES s.a.r.l.u Ihosy : Ranohira GOLD SAND s.a.r.l Ihosy : Ranohira ACCRINGTON MINERALS s.a.r.l Ihosy: Ilakaka, Ranohira MADACANA s.a.r.l Ihosy : Ranohira PAM ATOMIQUE s.a.r.l Ihosy : Ranohira VATOSOA MINING s.a.r.l Ihosy: Ilakaka, Ranohira ORIENTAL MINING s.a.r.l Ihosy : Ranohira R MALAGASY BUSINESS MINERAL s.a.r.l Ihosy : Ranohira ROYAL BLUE Ihosy : Ranohira Ihosy : Mahasoa, Zazafotsy, Ankily, Ambia, Sahambano, KAM HING MINING MADAGASCAR s.a.r.l.u Sakalalina, Antambohobe Ihosy : Zazafotsy, MINES TANY HAFA s.a Iakora : Ranotsara Avaratra, RANIVOARISOA V. Ivohibe : Maropaika
3.2.6. Région ANOSY La région Anosy fut le berceau de l’un des premiers gisements de saphir de Madagascar avec Andranondambo. Aujourd’hui encore, la région compte certaines activités minières
Génie Minéral 2009-2010 60 relatives à ces substances dont les principaux apparts celles relatives aux permis miniers de types PRE sont :
Tableau 36 : Titres et sites miniers des principaux acteurs miniers de la région Anosy
TYPES DE SOCIETES DISTRICTS ET COMMUNES PERMIS GEM INDUSTRY CORPORATION Amboasary Atsimo : Maromby NAN TIN POLYCHROME s.a.r.l Amboasary Atsimo : Maromby E SIAM s.a.r.l Amboasary Atsimo : MAromby BLUE SUN MINING COMPAGNY s.a Amboasary Atsimo : MAromby GROUPE KALETA Amboasary Atsimo : Ebelo, Tranomaro MADACANA s.a.r.l Betroka : Ianakafy, Iaborotra GOLD SAND s.a.r.l Amboasary Atsimo : Behara MINMAD s.a.r.l Betroka : Mahasoa Atsinanana PAM ATOMIQUE s.a.r.l Amboasary: Mahaly, Maromby, Tranomaro R Betroka : Betroka, Ianambinda, Isoanala, KOZONE NATURAL RESOURCES s.a.r.l Amboasary Atsimo : Tsivory Betroka : Isoanala AVANA RESOURCES s.a.r.l.u Amboasary Atsimo: Tsivory, Mahaly, Ebelo BULE GOLD RESOURCES “MADAGASCAR” s.a.r.l Taolagnaro: Ankaramena
3.2.7. Région VAKINANKARATRA La région de Vakinankaratra est une des régions les plus riches en indice de corindon de Madagascar. En effet, des gisements y ont été exploités depuis 1902. Cependant, les exploitations s’y étant effectuées sont en contradiction avec cette richesse du fait de leur nombre moindre. De grandes surfaces minières sont par contre prospectées par différentes sociétés dont le résumé est présenté par le tableau ci dessous.
Tableau 37 : Titres et sites miniers des principaux acteurs miniers de la région Vakinankaratra
TYPES DE SOCIETES DISTRICTS ET COMMUNES PERMIS CLASSIC REAL STONES s.a.r.l Ambatolampy: Antanimasaka Tsaramiafara, Antsampandrano Ambatolampy: Antsampandrano ALPHA Madagascar s.a.r.l Antanifotsy: Tsarahonenana Sahanivotry GRAPHITE EXPLORATION COMPAGNY E Antanifotsy: Ambatomiady MADAGASCAR s.a.r.l NV MADAVATO s.a.r.l Antanifotsy: Antanambao Firaisana GEMS HUNTER s.a.r.l Antanifotsy: Antanambao Firaisana BLUE CRYSTAL s.a.r.l Betafo: Antsoso Betafo: MANDOTO, Ankazomiritra , Andrembesoa, Fidirana MADACANA s.a.r.l Faratsiho : Miandrarivo Faratsiho: Miandrarivo, Vinaniniony MINMAD s.a.r.l Betafo: Ambohimasina, Antsoso Antsirabe II: Ambano Faratsiho : Ramainandro, Vinaniniony PAM Atomique s.a.r.l Antsirabe II: Vinaninkarena R FAVOR KIND MINING MADAGASCAR Betafo: Antsoso s.a.r.l Antsirabe II: Mangarano, Ambohibary ORIENTAL MINING s.a.r.l Antsirabe II: Alatsinainy Ibity CLASSIC REAL STONES s.a.r.l Ambatolampy: Antsampandrano Ambatolamy: Andranovelona PENCARI ITEA s.a.r.l Antanifotsy: Ambohitompoina, Antsampandrano, Antanambao Firaisana, Tsarahonenana BLUE CRYSTAL s.a.r.l Antanifotsy: Antanambao Firaisana
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3.2.8. Région ATSIMO ANDREFANA La région d’Atsimo Andrefana est l’une des régions les plus exploitées de Madagascar. Les travaux de recherches ou d’exploitation relatifs aux rubis, saphir et corindon se concentrent au centre de la région, dans les districts d’Ampanihy, de Sakaraha, Benenitra et de Betioky Atsimo. Les principaux titres miniers observés appart ceux réservés aux petits exploitant sont donnés par le tableau ci après.
Tableau 38 : Titres et sites miniers des principaux acteurs miniers de la région Atsimo Andrefana
TYPES DE SOCIETES DISTRICTS ET COMMUNES PERMIS TAFITA MINING Sakaraha : Andranolava Beroroha : Mahabo Fanjakana, Behisatsy Ankazoabo Atsimo: Tandrano WORLD GEM COMPAGNY Sakaraha : Andranolava, Bereketa Betioky Atsimo : Manalobe, Bezaha GLOBAL GEMS s.a.r.l Sakaraha : Ambinany Sté MAROY s.a.r.l Sakaraha : Ambinany Sakaraha : Ambinany, Sakaraha LA TERRASSE s.a.r.l Benenitra : Ehara, Benenitra MADCORE MADAGASCAR s.a.r.l.u Sakaraha : Miary Lamatihy Sp GROUPE s.a.r.l Sakaraha : Sakaraha E GENERALES DES MINES s.a.r.l Sakaraha : Sakaraha UNIVERSAL GEMS s.a.r.l Sakaraha : Sakaraha Sté NEW ASTOR TRADING s.a.r.l Benenitra : Ehara, Benenitra COAL MINING MADAGASCAR Benenitra : Benenitra MADIMEX s.a.r.l Sakaraha : Andamasiny vineta, Mahaboboka ISN&CO s.a.r.l Sakaraha : Miary TAheza Sté RUBY GEMS s.a.r.l Betioky Atsimo : Manalobe, Bezaha Ankazoabo Atsimo: Ankazoabo, Berenty Sakaraha: Amboronabo, Ambinany, Sakaraha, Miary lamatihiy, ACCRINTON MINERALS s.a bereketa Benenitra : Benenitra, Ehara Betioky Atsimo : Antohabato Sakaraha : Ambinany, Sakaraha, Mahaboboka, Bereketa Benenitra : Benenitra, Ehara GOLD SANDS s.a.r.l Betioky Atsimo : Manalobe, Antohabato, Betioky, Beavoha, Belamoty, Ianapera, Soaseranana, Lazarivo Ampanihy: Fotadrevo, Beroy Atsimo Ankazoabo Atsimo: Berenty SUMMIT RESOUECES s.a.r.l Benenitra : Benenitra Ampanihy : Vohitany, Belafike Ambony VATOSOA MINING s.a.r.l Sakaraha : Ambinany MADCORE MADAGASCAR s.a.r.l.u Sakaraha : Mahaboboka, Miary lamatihy Sakaraha : Sakaraha, Mahaboboka MADACANA s.a.r.l Benenitra : Benenitra Sakaraha : Sakaraha, Mahaboboka R Benenitra : Benenitra, Ehara AVANA RESOURCES s.a.r.l.u Betioky Atsimo : Manalobe, Bezaha, Antohabato Ampanihy : Belafike Ambony CLASSIC REAL STONES s.a.r.l Sakaraha : Andranolava ROYAL BLUE s.a.r.l Sakaraha : Sakaraha GLOBAL GEMS s.a.r.l Sakaraha : Ambinany LEAD WELL s.a.r.l.u Sakaraha : Bereketa UNION PROSPECTION MINIERE s.a Benenitra : Benenitra WYVERN MINING s.a.r.l Benenitra : Benenitra GENYUS s.a.r.l.u Benenitra : Benenitra BLUE OCEAN AGENCIES s.a.r.l Betioky Atsimo : Bezaha KAM HING MINING MADAGASCAR Ampanihy : Vohitany, Belafike Ambony s.a.r.l.u
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Cette étude géologique des gisements de corindon a mis en exergue l’existence panamalgache de gisements et d’indices de corindon, rubis et saphir. De différentes importances, la découverte de ces gisements et indices s’étale du début du XXè siècle, avec l’avènement de la colonisation à maintenant. En effet, de nombreux et nouveaux sites continuent d’être révélés provoquant des déplacements importants de la population et l’arrivée d’immigrants africains, asiatiques et même européens souvent attirés par un espoir de gain facile. Ces phénomènes attestent la richesse du sous sol malgache et constituent si l’exploitation et la commercialisation sont contrôlées, une énorme potentialité pour le développement économique de Madagascar. Compte tenu du fait que tous les gisements ont des critères qui leurs sont propres, le prochain chapitre portera sur comment choisir les gisements dont l’exploitation est à prioriser, justement dans le but de développer économiquement la nation.
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Chap. II PRIORISATION DES GISEMENTS A EXPLOITER PAR ANALYSES MULTICRITERES
1. NOTION GENERALE D’ANALYSES MULTICRITERES [22] 1.1. DEFINITION L’analyse multicritère est un outil d'aide à la décision, développé pour résoudre des problèmes multicritères complexes qui incluent des aspects qualitatifs et/ou quantitatifs dans un processus décisionnel.
1.2. OBJECTIFS L'analyse multicritère est utilisée pour porter un jugement comparatif entre des projets ou des mesures hétérogènes. Elle est plus particulièrement utilisée dans l’élaboration des choix stratégiques d’intervention.
1.3. UTILISATIONS POSSIBLES EN EVALUATION L’analyse multicritère peut servir pour : ° évaluer les capacités des diverses actions d'un programme à remplir un objectif donné ; ° Structurer les avis des responsables de projet ou de programme sur des actions en cours ; ° Faire un choix parmi plusieurs compromis.
Ex : Dans les pays du tiers monde, des domaines comme la lutte contre la pauvreté, le maintien de la sécurité, la maîtrise de l'immigration, la sélection de zones de développement industriel, le développement du commerce sont autant de domaines où ce type d'analyse gagnerait à être introduit pour formuler des jugements sur ces stratégies complexes.
1.4. METHODES 1.4.1. Identification et sélection des critères de jugement Cette étape est centrale dans l’analyse multicritère. Les règles de base pour la définition des critères peuvent être résumées ainsi : ° Les critères doivent être définis à partir de règles connues et acceptées de tous avant de réaliser l'analyse ; ° Ils ne doivent pas être redondants entre eux ; ° Ils doivent former un ensemble cohérent qui aboutit à des résultats plausibles et incontestables.
1.4.2. Détermination du poids relatif de chaque critère Une des règles de l'analyse multicritère est de pondérer ces critères entre eux afin de prendre en compte leur importance relative aux yeux des acteurs.
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1.4.3. Agrégation des jugements Il existe différentes méthodes d’agrégation des jugements : la somme pondérée, le produit pondéré, l’approche par surclassement, etc. Quelles que soient les méthodes retenues pour réaliser les calculs et les agrégations, l'analyse multicritère produit un (ou plusieurs) tableau(x) de performance permettant de synthétiser les résultats obtenus par action pour chaque critère (éventuellement pour chaque acteur).
2. THEORIE : APPROCHE PAR LA METHODE DE SURCLASSEMENT Plusieurs méthodes de surclassement sont disponibles telles les méthodes Prométhée, Qualifex, la méthode Melchior mais celle que nous allons utilisés est la méthode ELECTRE car c’est la méthode de surclassement par excellence.
2.1. FORMULATION DU PROBLEME PAR LA METHODE ELECTRE La méthode ELECTRE est une méthode de prise de décision par élimination et choix traduisant la réalité (selon Roy. B, 1985). Cette méthode a été la première méthode de surclassement proposée dans le domaine de la littérature et reste jusqu’à maintenant l’exemple type de l’approche par la méthode de surclassement. La méthode ELECTRE a pour but d’obtenir un sous ensemble d’actions N telles que toute action n’étant pas dans le sous ensemble N est surclassée par au moins une action N. Un problème de décision multicritères à un décideur est défini par deux ensembles.
Un ensemble fini X d’actions potentiellement réalisables à n éléments tels que :
X = {x 1, x 2, x i…x n}
Un ensemble fini F de m critères s’appliquant de préférence aux éléments de X et servent à exprimer des préférences au sein de X telle que :
F = {f 1, f 2,…f k…f m}
Soit f k une fonction de X dans R qui caractérise chaque critère :
F (x) = x X k є
Fk : X →R
F :{1,3,…} k
L’ensemble des critères sur l’ensemble des éléments produit une matrice m x n de réels appelée « matrice d’évaluation » représentée par un tableau de la forme :
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Tableau 39 : matrice d’évaluation
X X1 X2 … Xi … Xn F
F1 F1(x 1) F1(x 1) F1(x 1) F1(x 1)
F2 F1(x 1) F1(x 1) F1(x 1) F1(x 1) … … … … … fk F1(x 1) F1(x 1) F1(x 1) F1(x 1) … … … … … fm F1(x 1) F1(x 1) F1(x 1) F1(x 1)
Avec :
M = (m ik ), avec i = 1, 2 …, n ; k = 1,2, …, m et m ik = fk (x i)
Les vecteurs colonnes f i, i =1, …, m caractérisent les actions possibles.
Les vecteurs lignes f j, j = 1, …, n sont associés aux critères d’évaluation qualitatifs ou quantitatifs.
Dans la méthode de surclassement, les objectifs envisagés sont : ° la détermination de la meilleure action F ; ° la détermination d’un ensemble d’actions jugées meilleures que les autres ; ° le classement par ordre de préférence des éléments relatifs aux actions.
Sachant que chaque action est évaluée par f k(x) pour chacun des critères, la comparaison de deux actions a et b introduit une relation de surclassement basée sur les relations binaires dont les propriétés et définitions sont représentées ci après.
2.1.1. Relation binaire La relation binaire est un sous ensemble de produit cartésien de X x X, noté R et défini sur l’ensemble d’éléments X. R est représenté par un ensemble de couple (x,y). S’il s’agit d’un couple de relation, on note x R y. A toute relation R définie sur X est associé un graphe noté G où :
G = (X, U) avec U = {(x y) │ x Ry
Une relation binaire x R y doit avoir les propriétés suivantes si et seulement si (x, y) Є R ° Symétrie ↔ x R y → y R x, pour tout x, y Є X ° Antisymétrie ↔ R y et R x → x = y, pou tout x, y Є X ° Asymétrie ↔ x R y → y R x, pour tout x, y Є X ° Réflexivité ↔ x R x, pour tout x Є X ° Transitivité ↔ x R y → y R z → x R z, pour tout x, y, z Є X ° Totalité (R est totale ou complète) ↔ x R y → y R x, pour tout x ≠ y Є X ° R est fortement complète ↔ R est complète et réflexive
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Et pour la méthode ELECTRE, deux questions doivent être posées : ° Comment comparer deux éléments s’ils sont ordonnés de manières différentes par les différents critères ? ° Comment traiter les éléments pour effectuer la sélection de ceux qui satisfont au mieux aux critères donnés ?
2.1.2. Construction de la relation de surclassement a. Coefficients de pondération On attribue à chaque action une évaluation de chacun des critères ; et un coefficient de pondération traduisant leur importance (le coefficient d’autant plus grand que les critères sont importants). Ils sont définis comme suit :
m ∑ Pk = 1 K = 1
b. Quelques définitions Pour chaque couple d’éléments, on répartit l’ensemble F des critères en trois sous ensembles définis ci après :
° F+ (x i, x j) = {ƒk / ƒ k (x i)> ƒ k (x j)} : Ensemble des critères favorables à x i par
rapport à x j ;
° F= (x i, x j) = {ƒk / ƒ k (x i) = ƒ k (x j)} : Ensembles des critères où x i et x j ne se départagent pas ;
° F (x i, x j) = {ƒk / ƒ k (x i) < ƒ k (x j)} : Ensemble des critères favorables à x j par
rapport à x i ;
De ces relations, les propriétés suivantes sont tirées :
° F+ (x i, x j) U F (x i, x j) U F = (x i, x j) = F;
° F+ (x i, x j) ∩ F (x i, x j) = Ø et F+ (x i, x j) ∩ F = (x i, x j) = Ø et F (x i, x j) ∩ F = (x i, x j) = Ø;
° F+ (x i, x j) = F (x j, x i); F = (x i, x j)= F = (x j, x i).
A chaque partie de F + (x i, x j), F (x i, x j) et F (x i, x j), on attribue un coefficient noté respectivement : p + (x i, x j), p (x i, x j) et p (x i, x j) défini comme suit : ° Egal à la somme des coefficients de pondération des critères qui lui appartient ; ° Egal à zéro pour une réponse Ø ;
La somme des pondérations des critères permet de mesurer l’importance des ensembles F +
(x i, x j), F (x i, x j) et F = (x i, x j), alors nous avons :
pk P ( xi ;xj) = ∑ ƒk Є F = (xi ;xj)
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c. Indice de concordance L’indice de concordance est défini par les relations suivantes :
° Indice additif :
+ = c1 (x i, x j) = p (x i, x j) + p (x i, j)
° Indice multiplicatif :
+ p (x i, x j) p (x i, x j) > 0