ADLFI. Archéologie de la - Informations une revue Gallia

Nouvelle-Aquitaine | 2009

Édition électronique URL : https://journals.openedition.org/adlf/116 ISSN : 2114-0502

Éditeur Ministère de la Culture

Référence électronique Nouvelle-Aquitaine, 2009, ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], consulté le 31 août 2021. URL : https://journals.openedition.org/adlf/116

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© ministère de la Culture et de la Communication, CNRS 1

SOMMAIRE

Résultats significatifs en Poitou-Charentes pour l’année 2009 Jacques Buisson-Catil

16 – Charente

Barbézieux – ZA Plaisance, Les Tartres Gérard Sandoz

Barbézieux – Place de Verdun Adrien Montigny

Bors-de-Baignes – Église Sainte-Marie-Madeleine Benoît Garros

Chabanais – RN41, contournement de Chabanais Philippe Poirier

Chassenon – Thermes de Longeas (espaces périphériques) David Hourcade

Chassenon – Thermes de Longeas (bassin du caldarium) David Hourcade

Chassenon – Thermes de Longeas (caniveaux de la façade ouest et cour nord) Xavier Perrot

Chassenon – Thermes de Longeas (parc archéologique) Sandra Sicard et Gabriel Rocque

Chassenon – Thermes de Longeas (latrines) Philippe Poirier

Chassenon – Thermes de Longeas Gabriel Rocque et Sandra Sicard

Châteaubernard – Bellevue Guillaume Pouponnot

Chenommet – Bellevue Vincent Ard

Dignac – Église Saint-Cybard Séverine Mages

Guimps – Le Poteau Sonia Leconte

La Rochette – Le Trou Amiault Laure de Souris

La Rochette – Le Trou Qui Fume Bruno Boulestin

Marillac-le-Franc – Les Pradelles Bruno Maureille et Alan Mann

Mouthiers-sur-Boëme – La Chaire-à-Calvin Christophe Delage

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Mouthiers-sur-Boëme – La Croix Ronde Emmanuelle Galtié

Saint-Claud – Déviation RD961 Jérôme Rousseau

Saint-Projet-Saint-Constant – Le Champ des Ronces Jérôme Rousseau

Tracé de la LGV Sud-Europe-Atlantique n°204806 Éric Bouchet

Communes riveraines du fleuve Charente et affluents Claude Brège

L'alimentation en eau de Chassenon Bernard Fabre

17 - Charente-Maritime

Barzan – Moulin du Fâ (les entrepôts) Alain Bouet

Barzan – Moulin du Fâ Vivien Mathé

Barzan – Moulin du Fâ (la Grande Avenue) Laurence Tranoy, Emmanuel Moizan et Cécile Batigne

Barzan – Moulin du Fâ (le Théâtre) Graziella Tendron et Antoine Nadeau

Breuillet – Le Prieuré Anne Jegouzo et Emmanuelle Galtié

Chaniers – Pièce des Sept Journaux Emmanuelle Galtié

Courçon d’ – Les Combes, ZAC Les Jardins d’Aunis Ludovic Soler

Dolus d’Oléron – 37 rue des Dunes Stéphane Vacher

Dompierre-sur-Mer – Fief de Cheusse, Fief de la Garenne Stéphane Vacher

Dompierre-sur-Mer – Les Drouillards Christophe Maitay

Échillais – RD238, La Tourasse, Les Chaumes Ludovic Soler

Fontcouverte – Bois de la Tonne Jean-Louis Hillairet

Fouras – Place Carnot Bastien Gissinger

Jonzac – Moulin de chez Bret Valérie Mortreuil et Karine Robin

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Jonzac – Église Saint-Gervais Saint-Protais Léopold Maurel, Mélanie Lérisson et Stéphanie Sève

Jonzac – Parc commercial Valérie Mortreuil et Karine Robin

La Gripperie-Saint-Symphorien – Cimetière communal Bastien Gissinger

La Rochelle – Porte Maubec Thomas Guérin

La Rochelle – Rue du Docteur-Schweitzer Guillaume Pouponnot

La Tremblade – Quartier du Port Chenal Stéphane Vacher

Le Château-d’Oléron – Pièce des Briganières Bastien Gissinger

Le Gua – Fief des Justices Bastien Gissinger

Loire-les-Marais – Route des Flamands Stéphane Vacher

Périgny – La Vaurie Stéphane Vacher

Périgny – Le Fief des quatre Chevaliers Ludovic Soler

Pons – Le Paradis, rue de Jolisable Nelly Connet

Pons – Le Château Alain Champagne et Fabrice Mandon

Pons – Rue Marie-d’Albret Bastien Gissinger

Pons – 5 cours Jules Ferry Bastien Gissinger

Pons – Avenue de l’Assomption Bertrand Houdusse et Guilhem Landreau

Rétaud – Le Bourg, La Jaunelle Jean-Paul Nibodeau

Rivedoux-Plage – Rue du Bois Fleury Stéphane Vacher

Rochefort – 9 quai aux Vivres Guillaume Pouponnot

Rochefort – Arsenal, espace chantier de l’Hermione Philippe Duprat

Saint-Hilaire-de-Villefranche – La Chapelle-des-Pots Sébastien Pauly

Saint-Sulpice-de- – Les Deux Terrages, route de Saint-Palais Bastien Gissinger

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Saintes – 165 rue de la Boule Vincent Miailhe

Saintes – 36 cours Paul Doumer (EHPAD) Bastien Gissinger

Saujon – L’Enclouse à Bernard, Les Sauges Bastien Gissinger

Trizay – Église de Monthérault Fabrice Mandon

Vaux-sur-Mer – ZAC du Cormier et des Battières (phase 1) Karine Robin et Valérie Mortreuil

La région de l’Aunis Georges Durand

Département de la Charente-Maritime Michel Favre

Prospection inventaire en Thierry Le Roux et Yves Olivet

19 – Corrèze

Beaulieu-sur-Dordogne – Place du Champ de Mars Jean-Paul Nibodeau

Brive-la-Gaillarde – Rue Roger Nayrac, Grotte Bouyssonie Damien Pesesse

La Chapelle-aux-Saints – Bouffia Bonneval Cédric Beauval

Combressol Jean-Pierre Colombain

Naves – Tintignac Christophe Maniquet

Rilhac-Treignac – Meilhards Philippe Peylet-Lacotte

Rilhac-Xaintrie – Le château Mylène Navetat

Rosiers-d'Egletons – ZA Tra le Bos Bénédicte Moutarde

Saint-Cyr-la-Roche – Cour de l'école Jacques Roger

Saint-Cyr-la-Roche – Église Jacques Roger

Saint-Mexant – Les Alleux Jonathan Antenni-Teillon

Sainte-Fortunade – Église Thomas Creissen

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Soudaine-Lavinadière – Prieuré du Saint-Sépulcre Patrice Conte

Soudeilles – Aux Breux Raphaël Gestreau

Ussel – Maison-Rouge et Les Salles Catherine Roncier

Ussel – ZA du Theil Catherine Roncier

Ussel, Saint-Angel – ZAE du Bois Saint-Michel Benoît Oliveau

23 – Creuse

Chambon-sur-Voueize – Place Massy et place Aubergier Frédéric Gerber

Clugnat – Place Saint-Jean Jacques Roger

Glénic – Église Jacques Roger

Le Grand-Bourg – Place de l'église, Place des Tilleuls Adrien Montigny

Guéret – Cherdon et Pisseratte Benoît Oliveau

Guéret – ZA de la Granderaie Jean-Michel Beausoleil

Lupersat – Église Julien Denis

Moutier-Rozeille – Église Saint-Hilaire Église Saint-Hilaire Jacques Roger

24 – Dordogne

Annesse-et-Beaulieu – Les Fieux Frédéric Grigoletto

Bergerac – Place de la Barbacane Yan Laborie

Bergerac – Boulevard Henri Sicard Catherine Ballarin

Le Bugue – Domaine de Luc Wozny

Le Bugue – Grotte Mykolas Patrice Courtaud et Antoine Chancerel

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Carsac-Aillac – Pech de l'Aze IV Nathalie Fourment

Cénac-et-Saint-Julien – Grotte Vaufrey Norbert Mercier et Marion Hernandez

Chancelade – Reymonden-Sud Nathalie Fourment

Coulounieix-Chamiers – La Curade, AR48 et AR45 Florence Cavalin

Creysse – Les Galinoux Frédéric Prodéo

Prigonrieux – Le Bourg-Nord, Les Junies Gérard Sandoz

Creysse – Les Rivelles Frédéric Prodéo

Prigonrieux – Déviation ouest de Bergerac, lieux-dits Borie-Le Guel, Rivière Mathilde Régeard

Creysse – Les Rivelles Jean-Pierre Chadelle

Eymet – La Grande Brûlade Gérard Sandoz

Ribérac – Déviation de Ribérac, liaison RD13-RD708 Arnaud Barbeyron

Saint-Astier – La Massoulie Michel Brenet et Pascal Bertran

Les Eyzies-de-Tayac – L'occupation humaine de l'abri Pataud il y a 22 000 ans Roland Nespoulet et Laurent Chiotti

Saint-Astier – Le Perrier Michel Brenet et Milagros Folgado-Lopez

Le Fleix – Bourg Est Marie-Christine Gineste

Saint-Astier – Le Roudier Ouest, Lagrange Milagros Folgado-Lopez, Michel Brenet, Émilie Claud et Thierry Gé

Le Fleix – Bourg Ouest Marie-Christine Gineste

La Jemaye – Les Jamayotes, Les Marchaix Ewen Ihuel

Saint-Avit-Sénieur – Haut de Combe-Capelle et Roc de Combe-Capelle Michel Lenoir et Shannon Mc Pherron

Saint-Germain-et-Mons – La Jarthe II Vanessa Elizagoyen

Marquay – Abri de Cap-Blanc Camille Bourdier

Saint-Laurent-sur-Manoire – Maison-Blanche Christophe Fourloubey

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Montignac – Le Buy, Villa des Olivoux Marie-Christine Gineste

Montignac – Le Petit Chambon, Les Olivoux Alexandra Hanry

Saint-Martin-de-Fressengeas – Grotte des Fraux Fouille programmée (2009) Laurent Carozza

Sarlat-la-Canéda – 8 rue Magnanat Thomas Creissen

Montignac – Les Longeaux André Morala

Sarliac-sur-l’Isle – Combe-Saunière Aurélie Ajas

Périgueux – Clinique Francheville Mathieu Roudier

Sergeac – Abri Castanet Randall White, Romain Mensan, Matthew Sisk et Amy Clark

Périgueux – Porte de Mars 2005-2009 Dominique Tardy, Élisabeth Pénisson, Dominique Lévêque, Yan Laborie, David Hourcade, Claudine Girardie-Caillat, Jean- Pascal Fourdrin et Hervé Gaillard

Siorac-de-Ribérac – Chaurieux et Moulin-Blanc Corinne Sanchez

Périgueux – 2 rue Talleyrand‑Périgord Christian Scuiller

Terrasson-Lavilledieu – Abbaye de Saint-Sour Natacha Sauvaitre

Trélissac – Borie-Porte Christophe Fourloubey

Boulazac, Saint-Laurent-sur-Manoire – Prairie du Lieu-Dieu, Grand-Fond Wandel Migeon

Eygurande-et-Gardedeuil, La Roche-Chalais, Saint Antoine-sur-l’Isle – Pierre de Champmartin Natacha Sauvaitre

Les Eyzies-de-Tayac––Saint-Cernin-de-Reilhac–Villars Patrick Paillet

33 –

Belin-Béliet – Le Passage Philippe Jacques

Blasimon – Le Vieux Château Christian Scuiller

Bordeaux – Bourse du travail Patrice Cambra et Pierre Régaldo

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Bordeaux – 9 cours du Maréchal Juin Jérôme Hénique

Bordeaux – Place Pey-Berland Natacha Sauvaitre

Bordeaux – Rue Peyronnet, collège Aliénor d'Aquitaine Christelle de Belvata Balasy

Bordeaux – Rue Sainte-Colombe Pierre Régaldo

Bourg-sur-Gironde – Les Cabanes Nathalie Moreau

Coirac – Moureau Marie-Christine Gineste

Le Fieu – Vigne du Juge Gérard Sandoz

Gaillan-en-Médoc – 47 route de Lesparre Xavier Charpentier

Gradignan – Cours du Général de Gaulle et rue de Canteloup Marie-Christine Gineste

Hourtin – Étang Patrick Ragot

Isle-Saint-Georges – Dorgès Anne Colin, Thierry Mauduit et Vivien Mathé

Jau-Dignac-et-Loirac – La Chapelle Isabelle Cartron et Dominique Castex

Lacanau – Déviation nord Florence Cavalin

Lanton – Marsalat ouest Luc Wozny

Léognan – Moulin de Brisson Gérard Sandoz

Marcenais – Église Notre-Dame Pierre Régaldo

Merignac – ZAC Centre-ville, Îlot 3 Christian Scuiller

Plassac – Clos du Chardonnet Mathieu Roudier

Sadirac – Pradas Nathalie Moreau

Sadirac – Chemin de Siron Christine Etrich et Pierre Régaldo

Sadirac – Chemin de Siron Nathalie Moreau

Saint-Émilion – Épitaphe de Costaulus Isabelle Cartron et Frédéric Boutoulle

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Saint-Émilion – Château Franc-Mayne (Coutet) Patrice Cambra

Saint-Laurent-Médoc – Le Tumulus des Sables Elsa Cieselski, Antoine Chancerel et Patrice Courtaud

Saint-Loubès – Chemin de Poumey Xavier Charpentier

Saint-Loubès – Chemin du Roy Gérard Sandoz

Saint-Magne-de-Castillon – La Grave Sophie Defaye

Saint-Sulpice-et-Cameyrac – Rue de Peyjouan Gérard Sandoz

La Teste-de-Buch – Rue Chanzy Philippe Jacques

La Teste-de-Buch – Avenue de Verdun Philippe Jacques

La Teste-de-Buch – Rue du 14 Juillet Philippe Jacques

Vayres – Avenue du Thil Amar Zobri et Frédéric Prodéo

Secteur Médoc Jean-Marie Lourenço

Entre-Deux-Mers Damien Baron

Les Eyzies-de-Tayac – Le Roc de Cayre-Vézère Frédéric Grigoletto

79 – Deux-Sèvres

Airvault – Abbatiale Saint-Pierre Emmanuel Moizan

Airvault – Rue du Vieux Château Damien Ladiré

Champdeniers-Saint-Denis – Les Tanneries Laurent Prysmicki

Cholet-Bressuire – RN149 Jérôme Defaix

Échiré – Château du Coudray-Salbart Adrien Montigny

Frontenay-Rohan-Rohan – Sur la Vergnée Stéphane Vacher

La Crèche – ZAC des Champs Albert II Julien Pellissier

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Melle – Place Bujault Guillaume Demeure

Nanteuil – Chemin du Champ du Roi Annie Bolle

Niort – Parking du Moulin du Milieu Annie Bolle

Niort – 13 avenue de Paris Emmanuel Barbier

Niort – Les Capucins Emmanuel Barbier

Parthenay – Tour du Corps de garde Damien Ladiré

Prissé-la-Charrière – Tumulus C de Péré Luc Laporte

Saint-Génard – Le Prieuré Delphine Roland, Gérard Bodin et Patrick Bouvart

Saint-Martin-d'Entraigues – Cimetière et église Gérard Bodin

Saint-Martin-lès-Melle – Le Prieuré Gérald Bonnamour

Saint-Varent – Le Noubleau Emmanuel Moizan

Saivres – La Terrière Christophe Fourloubey

Viennay – Îlot des Écotières Gaëlle Lavoix

Le Pays Mellois Gérard Bodin

Commune de Saint-Génard Anne Brun

86 – Vienne

Antigny – Grotte du Taillis des Coteaux Jérôme Primault

Antran – Rue de la Fontaine des Poulpes Isabelle Kerouanton

Berrie – Château Anne Jegouzo

Béruges – Impasse de la Coudre Emmanuel Moizan

Charroux – Église abbatiale Saint-Saveur et bourg Laurent Prysmicki

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Châtellerault – 34 rue du Charlet Gaëlle Lavoix

Châtellerault – Rue du Charlet, Clos de Beauregard Gaëlle Lavoix

Dissay – La Jonchère Emmanuel Moizan

Gençay – Bourg Thierry Cornec

Jaunay-Clan – Grands Champs, Champs Dolent, La Viaube Nelly Connet

La Grimaudière – Les Bornais Daniel Vivier

La Roche-Posay – Val de Creuse 2 Patrick Bidart

Loudun – 3 rue des Visitandines, Centre hospitalier Renaudot Jean-Paul Nibodeau

Naintré – Vieux-Poitiers (le théâtre) Christophe Belliard

Nouaillé-Maupertuis Vivien Mathé

Nouaillé-Maupertuis – Abbaye Fabrice Mandon

Poitiers – Hypogée des Dunes Bénédicte Palazzo-Bertholon

Poitiers – ZAC Saint-Éloi Sonia Leconte

Poitiers – Cathédrale Saint-Pierre (parvis) Fabrice Mandon

Saint-Pierre-de-Maillé – Les Cottés Morgan Roussel et Marie Soressi

Sanxay – Les Craches François Blanchet

Sanxay – Théâtre Adrien Montigny

Savigné – Grottes du Chaffaud Jean-Michel Leuvrey

Valdivienne – Abri 1 de la Garenne Sylvène Michel

Vendeuvre-du-Poitou – Les Tours Mirandes Nadine Dieudonné-Glad

Vivonne – Champ du Pont de Maupet Éric Philippe

Vivonne – ZAC de La Plante aux Carmes 2 Sonia Leconte

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Vouillé – ZAE de Beauregard Antoine Nadeau

Département de la Vienne Alain Ollivier

Interdépartemental

La métallurgie du fer dans les Deux-Sèvres et la Vienne Guillaume Saint-Didier

Projets collectifs de recherche

Faciès céramiques en territoire picton Séverine Lemaître et David Guitton

La villa gallo-romaine des Châteliers à Paizay-Naudouin-Embourie Fabienne Chiron-Champagne et Imma Carrion i Masgrau

Approche archéologique, environnementale et historique du fleuve Charente Annie Dumont

La pierre dans la Saintonge antique et médiévale Jacques Gaillard

Consommation et production de la céramique en Pays charentais (XVe-XVIIe s.) Éric Normand

Interface moustérienne. Le seuil du Poitou dans la dynamique de peuplement ouest- européenne au Paléolithique moyen Sylvain Soriano

Paléométallurgies et expérimentations Florian Téreygeol

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Résultats significatifs en Poitou- Charentes pour l’année 2009

Jacques Buisson-Catil

Préhistoire

Paléolithique

1 L’année 2009 a surtout vu la poursuite des opérations engagées dans une programmation pluriannuelle de la recherche. Ces opérations concernent le Paléolithique moyen, sa transition avec le Paléolithique supérieur et le Paléolithique supérieur récent. Ainsi, le site des Pradelles à Marillac-le-Franc (Charente), dont la fouille a repris en 2001 sous la direction de Bruno Maureille, a-t-il livré de nouveaux restes humains néandertaliens. Certains portant des traces de découpe, la question d’un cannibalisme à visée alimentaire ou, au contraire, rituelle se pose. La publication monographique de cet important gisement est en cours.

2 De même, depuis 2006, la séquence incluant la transition entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur et conservée dans le talus de la grotte des Cottés à Saint- Pierre-de-Maillé (Vienne) est en cours de réévaluation par Marie Soressi. À l’issue de sa première campagne trisannuelle, même si de nombreuses analyses sont en cours, le potentiel du site est confirmé, enrichi d’un niveau Proto-Aurignacien.

3 Enfin, la grotte du Taillis des Coteaux à Antigny (Vienne) a connu en 2009 sa dixième campagne de fouille. Après une série de niveaux d’un Magdalénien moyen à sagaies de type Lussac-Angles et d’un Magdalénien inférieur à micro-lamelles à dos, la transition avec un Badegoulien à raclettes est partiellement atteinte dans l’entrée de la cavité, avec comme objectif, d’une part, la discussion sur les relations technologiques entre ces différents complexes industriels et, d’autre part, la structuration chronoculturelle du post-maximum glaciaire.

4 Deux nouvelles opérations ont été soutenues en 2009. Dans l’abri orné de la Chaire-à- Calvin à Mouthiers-sur-Boëme (Charente), Christophe Delage a repris la coupe sagittale du site dans l’optique de réévaluer les conditions de sédimentation et de dater

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certains des niveaux détectés lors des fouilles précédentes. D’autre part, un PCR a été mis en place par Sylvain Soriano sur le thème « Le Seuil du Poitou dans la dynamique de peuplement ouest européen au Paléolithique moyen (300 000/40 000 ans) ». Proposant un état des lieux exhaustif des connaissances, ce projet s’inscrit dans la durée et amènera certainement à la reprise d’opération de terrain.

Mésolithique

5 L’abri 1 de la Garenne (Valdivienne, Vienne) a fait l’objet d’un nouvelle opération conduite par Sylvène Michel. Sur un peu plus de 11 m2, 758 pièces lithiques ont été découvertes. Seule une poignée d’entre elles, résumée à quatre microlithes et quatre microburins, est attribuable avec certitude aux premiers groupes du Mésolithique.

Néolithique

6 Après les résultats prometteurs de la campagne 2008 sur l’enceinte néolithique de Bellevue à Chenommet (Charente), Vincent Ard a poursuivi ses recherches dans le cadre d’un programme pluriannuel. L’exploration de l’espace interne de l’enceinte a été réalisée sur un peu plus de 1 600 m2 décapés à la pelle mécanique puis nettoyés manuellement ; la trentaine de nouvelles structures internes mise au jour cette année a livré un mobilier du Néolithique récent analogue à celui des fossés. L’analyse du très riche mobilier archéologique (nombreuses dentales, vases archéologiquement complets, etc.) provenant du fossé le plus interne confirme le creusement de l’enceinte au début du Néolithique récent (culture Matignons).

7 L’archéologie préventive a permis la découverte de plusieurs sites néolithiques. En Charente-Maritime, l’enceinte inédite du Fief des Quatre Chevaliers à Périgny, révélée lors d’un diagnostic en 2008, a fait l’objet d’une fouille préventive sous la responsabilité de Ludovic Soler. L’opération menée sur cette vaste enceinte à fossé interrompu unique a permis de réaliser une exploration sur une grande surface. Ces travaux ont également offert l’opportunité d’entreprendre une étude environnementale liée à l’évolution du littoral aux abords de la baie de La Rochelle.

8 À , quartier du Port Chenal, un diagnostic a mis en évidence un site néolithique attribuable à la culture du Peu-Richard qui se caractérise par un niveau d’occupation couvrant une superficie de plus de 5 000 m2. Ce niveau comporte un mobilier homogène, en quantité importante (céramiques écrasées sur place, nombreux outils en silex et roche dure ainsi qu’une faune peu abondante mais bien conservée). Deux larges fossés curvilinéaires évoquent une enceinte. L’emplacement de ce site, à l’extrémité nord-ouest de la presqu’île d’, en rive gauche de l’estuaire de la , sur les anciennes berges du fleuve transformées en marais et l’état de conservation des niveaux de sol et du mobilier associé font de ce site une découverte majeure offrant un sérieux potentiel d’études archéologiques, palethnographiques et paléoenvironnementales pour la connaissance des populations côtières au Néolithique dans ce secteur privilégié.

9 Dans le département de la Vienne, un diagnostic réalisé à Jaunay-Clan, à l’emplacement d’une future Zac, a mis au jour la partie ouest d’une enceinte néolithique qui se développe largement hors emprise vers l’est. Un enclos de type circulaire recoupe cette enceinte.

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10 Par ailleurs, la prospection aérienne contribue régulièrement à la découverte de nouveaux sites néolithiques, pour exemple, une enceinte inédite sur la commune de Champniers en Charente a été révélée par les clichés d’Éric Bouchet.

11 Enfin, en 2009, on peut également souligner la remise du rapport de synthèse des fouilles de l’enceinte du Camp à Challignac qui se sont déroulées entre 1994 et 2000 sous la direction de Claude Burnez. La publication de la monographie de ce site exceptionnel d’une superficie d’environ 18 ha, ceinturé par deux systèmes de fossés concentriques, apportera une somme d’informations qui contribuera à abonder notablement la connaissance de ces ensembles architecturaux de la fin du Néolithique.

Protohistoire

Âge du Bronze

12 Pour la période de l’âge du Bronze, c’est certainement dans les Deux-Sèvres, à Frontenay-Rohan-Rohan, que la découverte la plus significative a été faite en 2009, sur le site de La Vergnée. En effet, une opération de diagnostic a mis au jour un habitat du début du Bronze final caractérisé par 7 bâtiments dont l’un couvre une superficie de 137 m2. Les constructions sont associées à de grandes fosses polylobées livrant l’essentiel du mobilier archéologique. Cette occupation en bordure de marais présente un potentiel scientifique majeur pour cette période assez méconnue dans la région.

13 En Charente-Maritime, sur la commune de Périgny, un site daté du Bronze ancien a été mis en évidence au lieu-dit La Vaurie. Il est caractérisé par un ensemble d’enclos circulaires et en fer à cheval de différentes dimensions ainsi que des structures annexes (fosses, trous de poteau, etc.). Le mobilier est relativement abondant pour ce type de site.

14 Si les vestiges de l’âge du Bronze sont souvent fugaces et épars ils n’en sont pas moins très présents sur le territoire, on peut noter :

15 À Rétaud, La Jaunelle, une fosse isolée a livré un mobilier céramique très homogène se rapportant au Bronze ancien. À Jaunay-Clan, dans la Vienne, les témoignages de l’âge du Bronze sont ponctuels et épars mais très représentatifs d’une occupation rurale assez dense ; les fouilles qui seront menées sur différents secteurs pourront certainement apporter de nouvelles données sur l’occupation du territoire à cette époque ; citons également à Béruges, dans le bourg, une fosse contenant un mobilier céramique abondant daté du Bronze final IIIa.

Âge du Fer

16 Les découvertes de sites ou d’indices archéologiques de la période de l’âge du Fer sont nombreuses en Poitou-Charentes, principalement dans le cadre de l’archéologie préventive.

17 En 2009, les diagnostics ont mis en évidence une occupation rurale bien identifiée sur plusieurs secteurs de la région.

18 Dans la Vienne, à Jaunay-Clan, un double enclos fossoyé de La Tène finale a été mis au jour dans une zone également occupée par un établissement rural antique et plusieurs unités d’habitat médiéval.

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19 Dans les Deux-Sèvres, à Saint-Varent, La Noubleau, un diagnostic a permis de circonscrire dans sa quasi-totalité un établissement rural clos par deux enceintes dont l’extension maximale se développe sur une superficie d’environ 2 ha ; les vestiges de cet habitat rural se situent chronologiquement de la fin du second à la première moitié du Ier s.

20 En Charente-Maritime, à Dompierre-sur-Mer, Les Drouillards, une occupation rurale du Premier âge du Fer a fait l’objet d’une fouille sous la direction de C. Maitay. Il s’agit d’un enclos de forme trapézoïdale dont l’espace interne est occupé par des fosses, des trous de poteaux et des structures liées à des constructions ; les vestiges d’une palissade ont pu être identifiés.

21 À Pons, suite à la fouille préventive effectuée par G. Landreau en 2008 sur la fortification de l’oppidum, une seconde intervention sur la parcelle voisine a permis de poursuivre les recherches sur cet important site. L’emprise au sol de la fortification, constituée d’un rempart doublé d’un fossé, est estimée à 20 m de large. Les fouilles ont mis en évidence deux états principaux de construction du rempart et, dans la partie sommitale du fossé, un ensemble funéraire comprenant plusieurs sépultures à inhumation.

22 En Charente-Maritime, les témoignages d’occupations de l’âge du Fer se retrouvent sur plusieurs sites diagnostiqués, notamment à Dolus-d’Oléron, Breuillet et Dompierre- sur-Mer.

23 Par ailleurs, les différents diagnostics menés sur la région ont mis au jour plusieurs nécropoles protohistoriques : à Châteaubernard, Bellevue, en Charente, dix enclos dont trois avaient été repérés par la photographie aérienne ; en Charente-Maritime, à Vaux-sur-Mer, des structures fossoyées comprenant un enclos circulaire et un enclos quadrangulaire ; à Rétaud, La Jaunelle, trois enclos dont deux circulaires et un en « fer à cheval » ; dans la Vienne, à Vivonne, une nécropole de cinq enclos circulaires.

Antiquité

24 Comme en 2008, les opérations d’archéologie préventive et d’archéologie programmée concernant la période antique sont nombreuses sur le territoire régional. Les vestiges mis au jour sont la plupart du temps des structures d’habitat, de modeste facture ou plus riches et aristocratiques, mais aussi plusieurs tronçons de voies antiques.

25 De nombreuses traces d’activité métallurgique et des carrières ont aussi été mises en évidence.

26 Deux projets collectifs de recherche se sont poursuivis sur les productions céramique de la région et sur l’utilisation de la pierre, en Saintonge. Un nouveau PCR a débuté pour étudier les matériels de la villa gallo-romaine « Les Châteliers » à Embourie (Charente) et préparer la publication du site. Les opérations ont plus porté cette année sur des occupations rurales et sur certaines agglomérations secondaires que sur les deux grandes cités de la région.

L’occupation rurale

27 Des opérations de lotissements ou de zones d’activité commerciale ont permis de mettre au jour des structures d’époque antique.

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28 À Chabanais (Charente), c’est la future déviation de la RN 141 qui a entraîné une opération de diagnostic qui a permis de dégager des structures d’habitat et de voirie antique à côté d’une occupation gauloise. Dans la mesure où l’agglomération de Chassenon est très proche, la carte gauloise et antique locale sera d’autant mieux complétée.

29 À Mouthiers-sur-Boëme, avant la construction d’un lotissement, un site a été mis au jour avec deux secteurs différents : une carrière et deux bâtiments dont l’un pourrait être un temple construit avec la pierre voisine. La fouille prévue permettra d’obtenir des réponses.

30 À Breuillet (Charente-Maritime), un site gallo-romain, sans doute un habitat avec zone thermale est apparu ; la chronologie est large, du Ier s. au Ve s. apr. J.-C. À Pons, à Saint- Sulpice-de-Royan, différentes structures d’occupation sont apparues sous des habitats du Moyen Âge.

31 À (Charente-Maritime), une voie d’une dizaine de mètres bordée de fossés a été dégagée, datée des Ier-IIe s. apr. J.-C. Elle a été manifestement construite avec un trottoir, un espace empierré de circulation et visiblement elle semble proche d’un habitat. Enfin à Saint-Just-Luzac, de nombreuses structures en creux et des dépôts coquilliers traduisent une occupation importante et une activité tournée vers le marais et le milieu marin.

32 À Nanteuil (Deux-Sèvres), un site antique était connu avant diagnostic et s’est révélé par de nombreuses structures : bâtiments, fossés, fosses et trous de poteau. Il s’agit d’un habitat entouré d’annexes et de petites constructions légères. Un important mobilier céramique et métallique (scories) a été dégagé. L’occupation gallo-romaine s’étend du Ier s. au IVe s. apr. J.-C.

33 D’autres opérations, à Saint-Martin-d’Entraigues, Sauzé-Vaussais et Viennay ont livré quelques rares vestiges d’une occupation antique : murs, fossés et bas-fourneau (en limite d’emprise) dont il reste une assise de pierres et la forme en fer à cheval, avec des espaces rubéfiés internes et de nombreuses scories.

34 À Châtellerault (Vienne), un diagnostic a également confirmé la présence d’une partie d’une villa antique connue dès le XIXe s. Deux états de construction et une phase de récupération des matériaux ont été repérés, mais aucun sol n’est en place. Du mobilier céramique et une industrie osseuse ont été relevés. La chronologie s’étend du Ier s. au IIIe s. apr. J.-C. À Jaunay-Clan, pour un projet de Zac dans une occupation du territoire qui va du Néolithique au Moyen Âge, une occupation antique est apparue sous forme d’un parcellaire dense et un habitat représenté par plusieurs bâtiments ; la chronologie va du Ier s. au IVe s. apr. J.-C. À La Roche-Posay, une présence antique a été décelée en limite d’emprise d’un projet de lotissement ; du matériel céramique et des tuiles ont été retrouvées et donnent un horizon IIe s. apr. J.-C. Enfin plusieurs surveillances de réseau ont permis de retrouver des vestiges à Sanxay, notamment quelques traces de fondations de la cavea, mais surtout de voir l’impact des travaux faits au XIXe s. ; à Vivonne, une voie romaine a pu être retrouvée sur quelques mètres. Elle peut être identifiée avec la voie Poitiers-Saintes.

35 Plusieurs fouilles préventives ont aussi permis de rendre compte d’une occupation gallo-romaine à La Crèche (Deux-Sèvres) où un vaste habitat rural a été dégagé ; au sein d’un large enclos, plusieurs bâtiments ont été mis au jour au nord et à l’ouest, des appentis s’appuyant sur les murs de l’enclos, un puits, une cave riche en mobilier, une

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vaste cour centrale, et toute une organisation interne qui permet d’avoir des espaces fonctionnels divers. L’occupation s’étend du Ier s. au IVe s. apr. J.-C. À l’occasion d’une autre fouille à Vouillé (Vienne), une voie romaine a été mise au jour, visible sur une quarantaine de mètres et longée par deux fossés bordiers. Peu de mobilier a été retrouvé et la chronologie reste incertaine entre la fin de l’Antiquité et le haut Moyen Âge. Elle pourrait être identifiée comme un tronçon de la voie Poitiers-Nantes.

36 La fouille programmée d’une importante villa périurbaine se poursuit depuis 2003 à Jonzac (Charente-Maritime). La fouille, menée par Karine Robin, montre de mieux en mieux l’importance et la richesse des bâtiments dégagés. Deux bâtiments appartenant à la pars urbana de la villa et une partie de la cour qui les relie au temple ont été fouillés. Des enduits peints, des stucs en nombre ont été retrouvés dans les bâtiments. Deux occupations distinctes : la première aux Ier-IIe s. et la seconde fin IIIe-IVe s. apr. J.-C. après un incendie. Cette demeure aristocratique a été occupée ensuite jusqu’au VIIe s.

37 Les agglomérations secondaires sont toujours largement représentées par deux sites majeurs, Chassenon (Charente) et Barzan (Charente-Maritime). Elles sont avant tout étudiées dans le cadre de fouilles programmées pluriannuelles, mais aussi dans le cadre de l’aménagement des sites. Leur étendue et leur importance permettent à plusieurs responsables de travailler conjointement, notamment sur les aspects monumentaux de ces agglomérations.

38 À Chassenon, une fouille programmée sur le bâtiment des thermes a été reprise par D. Hourcade. Plusieurs sondages ont été ouverts à travers le site, à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment pour compléter le plan général des thermes et des vérifications chronologiques liées à leur construction.

39 Il est aujourd’hui avéré qu’il y a eu une seule période de construction au début du IIe s. apr. J.-C.

40 G. Rocque et S. Sicard ont travaillé plus spécifiquement sur le projet d’aménagement des thermes, en continuant les surveillances régulières liées à la fin de la première phase d’aménagement sur l’ensemble du parc archéologique et surtout ont effectué des sondages anticipant l’implantation des structures porteuses de la future couverture des thermes en liaison avec l’Architecte des Monuments historiques. La limite Ouest du bâtiment des thermes a été reconnue et à l’Est deux sondages ont été réalisés dans les deux natatio, ce qui a permis d’étudier leurs fondations.

41 C. Michel, puis X. Perrot ont pratiqué des sondages dans les caniveaux entourant les thermes, avant consolidation et restauration de ceux-ci. Beaucoup de mobilier appartenant à la construction et à la décoration des élévations a été retrouvé et une étude architecturale a pu être faite sur la construction des caniveaux et leurs liens avec les bâtiments. Quelques opérations complémentaires (sondages sur les latrines et sur une carrière de pierre voisine ainsi qu’une prospection inventaire) ont pu compléter les connaissances sur l’environnement proche de l’ensemble monumental.

42 À Barzan, L. Tranoy, E. Moizan et C. Batigne ont continué la fouille de la « Grande avenue », de ses différents réaménagements et des bâtiments qui la longent. Une nouvelle exèdre a été découverte. A. Bouet a terminé la fouille des entrepôts et d’un quartier d’habitation situé entre le grand sanctuaire et les entrepôts. Il va désormais se consacrer à la publication de cet îlot. Enfin de nouveaux sondages ont été effectués par Antoine Nadeau sur le théâtre pour permettre d’avoir un plan complet de l’édifice. Deux états de construction sont bien repérés. L’intérêt architectural et la présence de

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nombreux blocs de décoration du monument émergent des fouilles en même temps que les traces de réoccupation des VIe et VIIe s. Enfin les prospections géophysiques se sont poursuivies sur l’ensemble de l’agglomération (port, sanctuaire, entrepôts, forum...)

43 Par ailleurs, à Naintré, dans l’agglomération antique du Vieux Poitiers et à Vendeuvre (Vienne), des sondages et prospections géophysiques ont permis, avant des fouilles programmées qui seront menées par de jeunes doctorants, de faire le point sur des connaissances un peu anciennes ; pour l’un sur le théâtre et plus spécialement sur l’orchestra et une galerie proche du mur de scène, pour le second sur l’habitat qui se déploie au sud de l’ensemble monumental.

44 Une dernière opération à Niort, dans une boucle de la Sèvre Niortaise, le quartier de Bessac, considéré comme le Niort antique et où plusieurs vestiges ont été recensés, un diagnostic a permis de mettre au jour un habitat antique, avec deux phases d’occupation. Deux bâtiments arasés, des sols d’occupation, de circulation ont été mis au jour, datés des Ier et IIe s. apr. J.-C.

Les capitales de cités

45 À Saintes (Charente-Maritime), trois opérations de diagnostics et fouille ont été réalisées par Bastien Gissinger (Service archéologique départemental 17) et par V. Miailhe (Inrap), à proximité de lieux déjà connus par leur occupation antique, dans le cadre de projets architecturaux et de restructuration de quartier. Des vestiges d’habitat, murs, fosses et puits et fossés défensifs ont été mis au jour dans un horizon chronologique du Ier s. apr. J.-C. À signaler une voie, de plus de 20 m de large, à l’est de la ville, a été mise au jour, deux fossés bordiers la longent. Le long de la voie, des sépultures ont été dégagées, datées du Ier s. apr. J.-C. Cette voie est située dans l’axe du decumanus principal de la ville.

46 À Poitiers (Vienne), dans le quartier périphérique de Saint-Éloi où un ensemble cultuel avait été fouillé en 2005, un projet sur les parcelles voisines a permis de repérer des structures liées à l’ensemble, notamment la suite du mur péribole.

47 Enfin, deux projets collectifs de recherche depuis deux ans permettent de faire le point pour l’un sur le mobilier céramique extrait des opérations récentes. Séverine Lemaître et David Guitton coordonnent le projet qui porte sur le faciès céramique dans la cité des Pictons, étude faite sur les ateliers et les productions céramiques ainsi que sur les sites de consommation depuis le Haut-Empire jusqu’au VIe s. Un tessonnier référentiel est constitué à l’université de Poitiers. Le projet sur la pierre dans la Saintonge antique et médiévale dirigé par Jacques Gaillard permet par la reconnaissance géologique, l’analyse microscopique de prélèvements, la possibilité de gérer le flux de la pierre depuis les carrières de Thénac, de ou Pons, sur le site de Barzan en particulier.

48 Un nouveau projet sur la villa d’ Embourie (Charente), regroupe les études de céramique, de matériel métallique et des enduits peints, d’une extrême diversité et d’une très grande richesse qui sont repris et classés pour étude.

49 Une prospection thématique, faite dans le cadre d’une thèse, apporte de nouvelles données sur la métallurgie antique dans la cité des Pictons.

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Moyen Âge et Époque moderne

50 Le domaine funéraire a offert des résultats particulièrement riches en 2009. Ainsi, à l’emplacement du parvis de l’église Saint-Gervais Saint-Protais de Jonzac (Charente- Maritime) ont été mis au jour les vestiges d’une zone funéraire densément utilisée à partir du VIe s., probablement en liaison étroite avec la présence d’un domaine du fisc et d’un castrum public que les sources écrites ne nous révèlent qu’à partir du IXe s. La fouille, réalisée par le service archéologique du Conseil général, a permis de caractériser la présence d’enclos funéraires organisant l’implantation des nombreux sarcophages exhumés, qui ont fait l’objet d’une étude technique approfondie. Certains d’entre eux ont livré des éléments de parure en métal (armes, bijoux, boucles, etc.), datables des VIe-VIIe s., du plus grand intérêt sur le plan technique et artistique. Enfin, la présence d’un niveau supérieur d’inhumations composé de tombes en coffrages témoigne d’une réutilisation partielle, dès le XIIe s., de cet espace funéraire dans un cadre paroissial. L’étude anthropologique des ossements est en cours.

51 Une nouvelle campagne de fouilles a été mise en œuvre sur le site du cimetière de l’église de Saint-Génard (Deux-Sèvres). Elle a permis de confirmer l’utilisation ancienne et durable de cet espace funéraire. Aux sarcophages du haut Moyen Âge succèdent en effet jusqu’au XIVe s. divers types d’inhumations. L’implantation de structures de stockage dans le cimetière durant les XIe-XIIe s. renvoie à des phénomènes de même type observés ailleurs, et notamment en France méridionale et Catalogne où ils ont été mis en relation avec la mise en place – par l’entremise du droit canonique – de périmètres d’immunité (sacraria) à l’abri des prélèvements seigneuriaux. Plusieurs bâtiments successifs, de statut vraisemblablement ecclésiastique (logis prioral ?), sont ensuite édifiés dans le même périmètre, de manière contemporaine et postérieure à l’église romane. Il semble bien que ce soit un bâtiment de même statut qui ait été mis au jour lors des sondages pratiqués au sud de l’église Notre-Dame de Monthérault à (Charente-Maritime) : construit dans le courant du XIVe s. et détruit au début du XVe s., son espace interne a été à l’origine subdivisé par des cloisons de bois.

52 D’autres anciens cimetières paroissiaux ont fait l’objet d’interventions ponctuelles. L’opération archéologique réalisée dans le cadre des travaux engagés au chevet de l’église Saint-Cybard de Dignac (Charente) a permis de lier l’apparition du cimetière à la construction de l’actuelle église romane (seconde moitié du XIIe s.), alors que les vestiges d’un lieu de culte plus ancien ont été aperçus. L’étude des 16 sépultures mises au jour contribue à préciser la chronotypologie locale, le cercueil ne remplaçant ici les sarcophages et tombes maçonnées qu’à compter du XIVe s. Un projet d’extension du cimetière communal à La Gripperie-Saint-Symphorien (Charente-Maritime) a motivé la prescription d’un diagnostic archéologique. Ce dernier a mis en évidence la présence d’un niveau assez précoce d’inhumations (XIe-XIIe s.), ce qui pose en retour la question de la datation précise de l’église paroissiale. Même cas de figure à (Charente- Maritime), près de l’église Saint-Gaudens, où l’on constate un hiatus net entre les inhumations du XIIe s. et celles d’époque contemporaine. À (Charente- Maritime), le diagnostic réalisé sur la place de l’église n’a livré que des jalons tardifs (XIVe-XVIIe s.), des inhumations pratiquées dans l’ancien cimetière paroissial, en raison de vidanges régulières de l’espace funéraire, mises en évidence par le responsable de l’opération.

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53 Enfin, on relèvera de manière plus anecdotique la découverte inattendue, dans la faille d’entrée de la cavité du Trou Qui Fume à La Rochette (Charente), du corps d’un individu adulte jeté là sans égards, avec les poignets liés, dans le courant du VIIIe ou du IXe s.

54 À Poitiers, une intervention légère a eu lieu tout au long de l’année à l’hypogée des Dunes de Poitiers, dans le cadre de la publication en cours de préparation, afin de vérifier – après nettoyage des structures – certains points liés aux techniques de construction, à la chronologie ou à l’état sanitaire du monument, qui reste assez préoccupant. Par ailleurs, les travaux effectués sur le sol du parvis de la cathédrale Saint-Pierre ont permis de collecter des traces fugaces d’un possible édifice roman, mais surtout de mettre au jour un remblai récent contenant un corpus lapidaire de premier ordre. Les dizaines de fragments étudiés appartiennent en effet à l’ancienne rose gothique, à la claire-voie inférieure et à la galerie haute (XIIIe s.) de la cathédrale.

55 Dans le domaine de l’archéologie monastique, le diagnostic archéologique réalisé par l’Inrap à Saine-Fontaine dans la commune d’Airvault (Deux-Sèvres), a concerné l’emprise de l’ancien cloître de l’abbaye Saint-Pierre. Succédant à un état antérieur encore mal documenté, deux ailes du cloître construit entre le XIe et le XIIe s. ont pu être caractérisées. Les bâtiments sont repris au cours du XIIIe s., en même temps que certaines parties de l’abbatiale. Au moins dans son tracé oriental, la galerie semble avoir été surmontée d’un étage.

56 En complément de l’étude archéologique de bâti (Hadès) mise en œuvre sur le site de l’abbaye Saint-Étienne à Baignes-Sainte-Radegonde (Charente) – dont les résultats sont en cours de mise en forme – la prospection géophysique réalisée par ULR Valor (université de La Rochelle) a permis de mieux circonscrire l’emprise des bâtiments monastiques aujourd’hui disparus. Deux états successifs ont été observés ; l’hypothèse de la présence de deux cloîtres est proposée. Cette campagne confirme une nouvelle fois la pertinence d’une telle approche des sites monastiques, après celles de même type réalisées sur les sites du Champ du Bois à Charron (2005), de l’abbaye de Fontdouce (2006) à Saint-Bris-des-Bois (Charente-Maritime), et sur les sites fontevristes de Montazais à Savigné (Vienne) et du « couvent des Moniales » à Tusson (Charente) en 2007.

57 L’abbaye Saint-Junien de Nouaillé-Maupertuis (Vienne) a également fait l’objet d’une prospection géophysique, qui a permis notamment de circonscrire l’emprise de l’enclos monastique. Dans le même temps, l’étude archéologique menée depuis 2008 par Fabrice Mandon (sondages et étude de bâti) contribue à préciser les modalités et le rythme d’évolution des bâtiments monastiques entre le XIe et le XIIIe s., évolution scandée par des incendies. Quant au logis abbatial, le bâtiment qui l’abrite n’est pas affecté à cette fonction avant le XIVe s., pour être pratiquement détruit à la fin du XVIe s.

58 L’archéologie castrale n’a représenté en 2009 qu’un petit nombre d’interventions. Au château de Pons (Charente-Maritime), la fouille a mis en lumière la présence d’un édifice antérieur au « donjon » du XIIe s. De plan quadrangulaire, équipé de contreforts plats, cette construction semble avoir en partie conditionné l’implantation ultérieure de l’édifice actuellement conservé. L’enceinte castrale lui est accolée. La datation de ces vestiges, ainsi que de plusieurs bâtiments annexes et d’un large fossé mis au jour par la fouille, reste l’objet de conjectures mais pourrait se situer autour des Xe-XIe s. Les modalités de réaménagement de la forteresse au cours du XIIIe s. (donjon, chemise, etc.)

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et au XVIIe s. ont été observées et étudiées de manière approfondie. Au sein du même noyau urbain, un diagnostic archéologique a permis de découvrir le front septentrional de la ville et comprendre son organisation dès le XIIIe s. et ses aménagements postérieurs durant l’époque moderne. Ses aménagements étaient encore visibles au début du XVIIIe s. lors de la réalisation du plan de la ville par l’ingénieur Claude Masse.

59 Un diagnostic archéologique a été réalisé sur la Place de Verdun à Barbezieux-Saint- Hilaire (Charente). Cette opération a permis en premier lieu de mettre en lumière l’ampleur du nivellement qu’ont connu les terrains de ce secteur de la ville médiévale correspondant à l’enceinte castrale. Les traces du château des seigneurs de Barbezieux ont ainsi été en grande partie oblitérées et il paraît difficile, à partir des seules observations effectuées lors du diagnostic, d’en proposer l’organisation générale. Seuls, les vestiges d’un grand fossé qui devait séparer la haute cour seigneuriale de la basse- cour occidentale, de la chapelle-porche encadrant l’entrée orientale du château et de quelques caves creusées dans le substrat semblent pouvoir être rattachés aux XIIIe- XVe s., période de plein développement de la seigneurie. L’intérêt du diagnostic a été de révéler la dense occupation du site castral au cours des premiers temps de la période féodale (Xe-XIIe s.). Des bâtiments et annexes installés dans l’enceinte, seules subsistent les structures excavées épargnées par le nivellement général évoqué plus haut : trous de poteaux renvoyant à la présence de bâtiments en bois, très nombreux silos (aux comblements riches de mobilier céramique) attestant de l’importance de la fonction de stockage qui était alors dévolue à la basse-cour seigneuriale, etc. On apprend en revanche fort peu de choses sur l’extension du château à cette époque et la nature exacte des aménagements défensifs qui le caractérisent.

60 À Parthenay (Deux-Sèvres), une intervention ponctuelle sur la tour dite du Corps de Garde, située au sud-est de l’enceinte de la citadelle, a permis d’en documenter l’évolution architecturale (entre le deuxième quart du XIIIe s. et le début du XXe s.) et d’en étudier la salle haute. Une autre opération limitée a permis d’étudier en détail les modalités de creusement et de réaménagement du fossé nord du château de Berrie (Vienne).

61 Pour ce qui concerne l’archéologie médiévale en milieu urbain, les interventions ont concerné – outre Pons évoqué plus haut – les villes de La Rochelle et Niort. Les découvertes portent principalement sur les systèmes de fortifications. À Niort (Deux- Sèvres), des sondages réalisés avenue de Paris ont tenté de localiser les lignes défensives de la ville. Seuls ont pu être observés de grands creusements pouvant être identifiés comme des carrières, mais dont le comblement peut être associé à l’extension des fortifications à l’Époque moderne. À La Rochelle (Charente-Maritime), les interventions multiples dans l’enceinte de l’actuel centre hospitalier ont permis d’observer les remparts d’époque moderne de la ville. En effet, l’hôpital a été construit dans les années 1970 à l’emplacement des deux enceintes orientales de La Rochelle, qui se sont succédé entre la fin du XVIe s. et le siècle suivant. Une opération de sondages réalisée par Éveha dans le cadre d’une mise en valeur de la porte Maubec a permis d’analyser l’organisation interne de l’unique vestige encore en élévation de l’enceinte huguenote construite entre la fin du XVIe s. et la première décennie du siècle, enceinte démantelée à la suite du siège de 1628. L’étude a également mis en évidence la transformation de la porte en habitat au cours des périodes ultérieures, lorsque cette dernière ne présentait plus de fonction défensive. Un diagnostic suivi d’une fouille préventive réalisés par l’Inrap complètent l’état des connaissances sur cette première

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enceinte protestante. Il s’agit de la découverte de la pointe du bastion Maubec qui défendait la porte du même nom. L’intervention a permis de situer de manière plus précise le reste de cette enceinte (intégralement détruite mais repérée grâce à de nombreux plans anciens) et d’étudier son fossé et la contre-escarpe. Le démantèlement de ce bastion, sur ordre de Louis XIII, offrira au nouvel hôpital Saint-Louis l’espace nécessaire à l’implantation d’une chapelle et d’un cimetière puis de bâtiments utilitaires. Une autre fouille préventive a, quant à elle, permis de comprendre le mode de construction d’une autre fortification, le bastion du Dauphin, appartenant à la dernière ligne de défense construite à la fin du XVIIe s.

62 La recherche sur l’habitat rural s’est par ailleurs enrichie des résultats de plusieurs opérations d’archéologie préventive. Quelques diagnostics ont ainsi révélé des sites totalement inédits, certains présents uniquement sous la forme de traces ténues, d’autres qui feront l’objet de fouilles préventives. À Saint-Sulpice-de-Royan (Charente-Maritime), les vestiges d’un habitat rural des Ve-VIIIe s. ont été caractérisés lors d’un diagnostic réalisé sur l’emprise d’un futur Ehpad, sur la route de Saint-Palais. L’occupation, qui succède à une installation antique mal définie, est circonscrite dans des enclos dont la forme évolue entre les Ve-VIe s. et la période suivante. La datation des vestiges est plus tardive à Jaunay-Clan (Vienne), où le diagnostic archéologique réalisé par l’Inrap sur la vaste emprise de la Zac des Grands-Champs a permis notamment le repérage d’un ensemble d’installations de nature agricole et artisanale datées des Xe- XIIIe s. (structures en creux, solins, vestiges de fours, etc.). Le site mis au jour au lieu-dit Le Prieuré, dans la commune de Breuillet (Charente-Maritime), a quant à lui livré deux états successifs, l’un daté des Xe-XIIe s., l’autre des XIIIe-XVe s. Enfin, à Vouillé (Vienne), l’emprise de la future Zone d’activité économique de Beauregard a livré les vestiges d’une voie ancienne, encore en usage durant le haut Moyen Âge.

63 À la suite d’un diagnostic réalisé dans le cadre des travaux de la déviation de la RN 141 à La Rochefoucauld (Charente), une fouille préventive a été réalisée par l’Inrap, durant l’été 2009, sur le site médiéval du Champ des Ronces à Saint-Projet-Saint-Constant. Cette fouille, qui a porté sur une surface de 2 500 m2, a permis de mettre au jour un grand nombre de structures en creux (silos, fossés, trous de poteaux, fosses...) associées à une annexe enterrée (souterrain) qui a été fouillée par la société Arkemine. Cet ensemble, utilisé sur une courte durée au cours du XIe s., est interprété comme une installation de nature agropastorale, peut-être issue d’une initiative paysanne individuelle liée au défrichement. À un moment plus tardif, la construction d’un bâtiment maçonné équipé d’un four domestique marque un probable changement de statut du site.

64 Le domaine artisanal est particulièrement bien étudié dans la région grâce à plusieurs fouilles – qu’elles soient préventives ou programmées – mais également par la mise en place de projets collectifs de recherche (PCR) initiés depuis plusieurs années.

65 Ainsi, pour la période médiévale, une opération d’archéologie préventive conduite par la société Arkemine à Melle (Deux-Sèvres) a porté sur l’étude d’une série de puits de mine et de leurs abords. Les analyses 14C permettent de proposer une datation de cette activité d’extraction de minerai argentifère autour du VIIIe s.

66 Le travail de la pierre fait l’objet depuis plusieurs années de nombreuses études de terrain, mais également de travaux de laboratoire (caractérisation des calcaires). Cette recherche s’accompagne d’un programme expérimental qui, après avoir porté en 2008

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sur un tour vertical antique, s’est attaché en 2009 à la reconstitution d’un tour horizontal permettant de créer des colonnettes (utilisées sur de nombreux sites d’église médiévaux). toujours dans ce domaine, il faut signaler des découvertes de carrières souterraines d’extraction de pierre dont l’activité reste difficilement datable. C’est le cas pour une opération préventive réalisée à Loudun (Vienne) et pour une fouille programmée engagée dans le même département, à La Grimaudière.

67 Dans la même optique de caractérisation de matériaux, un programme d’analyse des argiles a été mis en place en Charente-Maritime sur les gisements et aires de production potière de La Chapelle-des-Pots et de Saint-Hilaire-de Villefranche. Cette initiative s’inscrit dans un PCR engagé depuis plusieurs années sur la production et consommation de la céramique en pays charentais pour les périodes modernes. En dehors de la mise en place d’outils technologiques et typologiques permettant de mieux cataloguer le vaisselier charentais pour cette période, les travaux engagés en 2009 ont également concerné des importations, telles que celles d’amphores d’origine ibérique, ou une production très spécifique liée au raffinage du sucre.

68 Le dernier domaine à évoquer ici concerne l’activité des tanneries. Une opération programmée à Champdeniers (Deux-Sèvres), engagée depuis plusieurs années, s’intègre dans un projet de mise en valeur d’un site dont l’origine peut remonter au Moyen Âge et qui a perduré jusqu’au siècle dernier. La fouille récente de deux ateliers a permis de comprendre et de localiser toute la chaîne opératoire ainsi que les aménagements hydrauliques nécessaires au traitement des peaux.

69 Cette année, plusieurs opérations d’archéologie préventive menées par l’Inrap ont dévoilé et étudié des activités jusqu’à ce jour méconnues et très peu étudiées en raison de leur appartenance à des périodes considérées comme récentes et largement alimentées par les sources documentaires. Il s’agit tout d’abord d’un diagnostic réalisé dans le Magasin aux Vivres, chargé de ravitailler les bâtiments de la marine royale dès la création de l’arsenal de Rochefort (Charente-Maritime) au XVIIe s. Un sondage a permis de mettre au jour les fondations de quatre fours primitifs appartenant à la boulangerie de l’Arsenal dont certains autres éléments, plus récents, sont encore en élévation.

70 À Niort (Deux-Sèvres), une fouille préventive a permis l’étude de la topographie et des vestiges d’occupation de l’une des berges de la Sèvre (parmi lesquels des moulins d’origine médiévale), détruits au XXe s. après le comblement du méandre. La fouille des sédiments a permis de recueillir de nombreux témoins mobiliers des activités industrielles de la ville (tannerie, fonderie, etc.) et en particulier les rejets d’une faïencerie en activité au début du XXe s.

71 Enfin, plusieurs sondages réalisés à proximité des formes de radoub de l’arsenal de Rochefort (Charente-Maritime) – l’une construite au XVIIe s., l’autre (dite Napoléon III) au XIXe s. – ont été l’occasion d’une première étude archéologique de ces éléments emblématiques. A notamment été mis au jour un des aqueducs desservant les formes.

Subaquatique

72 L’année 2009 a été marquée par des conditions défavorables à l’activité subaquatique. La sécheresse qui a frappé notamment la Boutonne, une gestion des niveaux d’eau de la Charente (fermeture et ouverture du barrage de Saint-Savinien) qui handicape le

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travail subaquatique, en générant notamment un envasement et une absence de visibilité, ont limité les divers chantiers. La prospection thématique de taillebourg a été annulée.

73 Toutefois, la mise en œuvre systématique des méthodes de prospections appliquées sur le domaine fluvial de Poitou-Charentes depuis 2002 (étude croisée des données d’archive, utilisation des bathymétries, mise en place de couloirs de décapage, etc.), lors des rares plongées entreprises, a permis des découvertes significatives.

74 On peut noter la mise au jour d’une forme à sucre dans la Charente qui fait écho à certains questionnements du PCR « Production et consommation de la céramique en pays Charentais XVe-XVIIe siècles » dirigé par Éric Normand.

75 Quelques plongées ont pu être consacrées aux épaves gallo-romaines et carolingiennes de Courbiac et du Priouté, pour compléter les relevés et assurer leur protection.

76 Enfin, la poursuite des travaux au sein du PCR « Approche archéologique, environnementale et historique du fleuve Charente – Étude interdisciplinaire et diachronique du lit mineur et des berges entre Saintes et Taillebourg-Port d’Envaux », a permis de nouvelles collaborations. La contribution de Jean Soulat ravive la réflexion sur les réseaux d’échanges avec l’Europe du Nord et sur la présence scandinave en Saintonge aux IXe et Xe s. L’étude, achevée, du mobilier métallique de Taillebourg-Port- d’Envaux, fait de ce site une référence pour le corpus régional du mobilier du haut Moyen Âge.

AUTEUR

JACQUES BUISSON-CATIL Drac Poitou-Charentes (service régional de l’archéologie)

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16 – Charente

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Barbézieux – ZA Plaisance, Les Tartres

Gérard Sandoz

Identifiant de l'opération archéologique : 204865

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération de diagnostic fait suite à un projet de ZAC déposé par la communauté de communes des 3B du Sud-Charentes sur la commune de Barbezieux au lieu-dit « Les tartres ».

2 L’intervention s’est déroulée du 8 au 12 décembre 2008. Cinquante-neuf sondages ont été réalisés, ce qui représente 4,5 % de la surface du projet qui était de 64 758 m2.

3 Parmi les 6,5 hectares concernés par le projet, une surface de moins d'un hectare, située à l'extrémité orientale du site, a livré les vestiges de deux enclos circulaires protohistoriques de nature probablement funéraire ainsi que quelques structures annexes (deux fosses et deux trous de poteau). Ce type de vestige, qui se situe souvent à proximité d'axes de circulation, est intéressant à repérer, surtout en complément de l'occupation qui avait été identifiée plus au sud.

4 Bien que la maille des sondages ait été doublée dans cette zone, aucune structure supplémentaire n'a été découverte, ce qui suggère une faible densité générale des vestiges.

5 SANDOZ Gérard

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AUTEURS

GÉRARD SANDOZ INRAP

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Barbézieux – Place de Verdun

Adrien Montigny

Identifiant de l'opération archéologique : 204897

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Ce diagnostic réalisé en grande partie à l’emplacement du château médiéval, a livré de nombreuses structures archéologiques. toutefois, ces structures ne correspondent pas aux aménagements pressentis et représentés sur le cadastre de 1812.

2 En effet, les éléments architecturaux démolis mais figurant sur ce plan ont été totalement effacés. Les vestiges mis au jour ne concernent quasiment que des aménagements creusés dans le substrat rocheux.

3 Ces creusements de différentes natures (fossés défensifs, silos, probables celliers, etc.) permettent toutefois de documenter ce site et d’émettre de nouvelles hypothèses quant à son organisation antérieure aux importants travaux réalisés à la fin du XVe s.

4 MONTIGNY Adrien

AUTEURS

ADRIEN MONTIGNY INRAP

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Bors-de-Baignes – Église Sainte- Marie-Madeleine

Benoît Garros

Identifiant de l'opération archéologique : 204839

Date de l'opération : 2009 (SU)

1 Située dans le sud-ouest du département de la Charente, l’église romane Sainte-Marie- Madeleine de Bors-de-Baignes a fait l’objet en 1996 d’un programme de restauration suite à son classement au titre des Monuments Historiques.

2 Afin de finaliser ce projet, la commune a mis en place un assainissement de l’édifice et du cimetière avec la réalisation de drains enterrés recueillant les écoulements pluviaux. À cette occasion le service régional de l’Archéologie a prescrit une surveillance archéologique afin de renseigner la topographie du cimetière et de collecter des informations concernant sa fréquentation et sa chronologie.

3 Cette opération s’est déroulée sur deux jours et se révèle en grande partie négative. En effet, les stratigraphies observées montrent une séquence de remblaiement entre le XVIIIe s. et le XXe s., constituant un talus autour de l’église.

4 Les seuls indices archéologiques perçus correspondent à deux couvercles monolithes de sarcophage en pierre de grison. Leurs positions stratigraphiques au sein d’un remblai et l’absence de fonds indiquent qu’ils sont en position secondaire. Le réemploi de ces éléments, probablement à l’époque Moderne, ne peut à ce jour être interprété. Ils peuvent correspondre à des sépultures, mais ceci n’a pas pu être vérifié.

5 La découverte de structures similaires à proximité indiquerait que ces réemplois concernent tout un secteur du cimetière. En l’absence de contexte stratigraphique fiable et compte tenu de la faible emprise d’observation, on ne peut pas attribuer de datation à ces couvercles. Leurs aspects massifs ne constituent pas une caractéristique déterminante pour les rattacher au haut Moyen Âge (Ve s. au XIe s.) ou au Moyen Âge classique (XIIe s. au XVe s.).

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6 GARROS Benoît

AUTEURS

BENOÎT GARROS EP

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Chabanais – RN41, contournement de Chabanais

Philippe Poirier

Identifiant de l'opération archéologique : 204947

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le tracé du contournement de Chabanais (12 km de linéaire pour une surface de 120 ha) traverse le bassin hydrographique de la Vienne dans un secteur situé au nord de l’agglomération antique de Cassinomagus.Les connaissances sur l’histoire de l’occupation par les documents archéologiques sont peu nombreuses sur ce transect.

2 Au-delà des informations géologiques et géomorphologiques conformes aux descriptions générales de la zone, deux types de données sont à retenir :

3 - dans la thématique des interactions Homme-milieu-climat, le vallon encaissé de l’Étang sur la commune d’Étagnac a permis d’observer une séquence sédimentaire développée et composée au moins de six cycles pouvant témoigner d’une histoire hydrologique complexe ;

4 - pour les aspects liés à l’occupation humaine, les structures, correspondent majoritairement à des fossés linéaires. Elles sont principalement isolées.

5 Cependant, six « concentrations » de vestiges ont été identifiées. D’ouest en est, sur le sommet de l’interfluve délimité par les vallées de la Graine et de la Vienne (au lieu-dit « Les Fourches » sur la commune de Chabanais), une zone de vestiges protohistoriques (âge du Bronze ?) dont l’interprétation est délicate et des vestiges immobiliers (fondations de bâtiments gallo-romains probablement) sont recensés près de la RD 29.

6 Puis, sur la rive droite de la vallée de la Vienne (commune d’Étagnac), il y a d’ouest en est :

7 • à Puylauvaud, la limite méridionale d’une zone d’occupation médiévale composée principalement de petites fosses et de trous de poteaux délimités au sud par un fossé de faibles dimensions ;

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8 • à Ecossas, un ensemble fossoyé (protohistorique ?) dont l’interprétation est délicate à réaliser ;

9 • chez Sernaud, un chemin délimité par deux fossés est recouvert par 1 m de colluvions. Il pourrait appartenir à la trame antique viaire conduisant au « Gué du Pilas » sur la Vienne ;

10 • à La Charbonnière, la limite méridionale d’un enclos (établissement rural ?) de la Tène C1-D2 a été clairement identifiée. Un des fossés contenait un dépôt de céramiques et d’amphores).

11 Des éléments liés à l’exploitation de l’antimoine au XIXe s. ont été repérés à l’extrémité orientale du projet.

12 En conclusion, les résultats issus des vestiges identifiés et du potentiel d’étude paléoenvironnementale du fond du vallon du ruisseau de l’Étang ont apporté des informations sur différents thèmes régionaux liés principalement à :

13 • l’histoire de l’occupation aux périodes laténienne et historique en relation avec la genèse du sanctuaire de Cassinomaguspour Chassenon et l’intégration à la cité des Lemovices(voir étude céramologique),

14 • l’étude des régimes hydrologiques dans le secteur (milieu et climat) dans une optique paléoenvironnementale (voir thermalisme et hydrogéographie).

15 POIRIER Philippe

AUTEURS

PHILIPPE POIRIER INRAP

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Chassenon – Thermes de Longeas (espaces périphériques)

David Hourcade

Identifiant de l'opération archéologique : 204743

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Dix ans après la publication de notre première synthèse sur l'histoire du site, la campagne d'août 2009 voulait tenter de régler les interrogations chronologiques laissées en suspens, notamment en ce qui concerne la date de construction du premier édifice thermal et celle de ses éventuelles étapes et/ou de ses réaménagements postérieurs. Dans cette optique, l'étude des espaces périphériques (galeries et cours, clôtures, fossés et caniveaux) nous semblait la plus pertinente.

2 Trois axes de recherche avaient été définis :

3 1- Étude de la première phase des thermes. Chronologie et forme.

4 2- Complémentation ponctuelle du plan et des connaissances architecturales du bâtiment.

5 3- Aide aux travaux de mise en valeur du site et de couverture des thermes.

6 Huit sondages ont été ouverts à la pelle-mécanique et manuellement. Les fouilles ont été menées par une équipe de 30 étudiants de différentes universités françaises et étrangères. A. Coutelas a pris en charge l'étude des matériaux de construction ; S. Bujard, celle des enduits peints ; C. Genies, celle de la faune ; et S. Soulas, celle de la céramique et du petit mobilier.

7 Il apparaît désormais clairement que la construction du bâtiment thermal appartient à un seul et même projet architectural. Les phases d'agrandissement de l'édifice que nous avions proposées ne sont en fait que les étapes d'un seul et même chantier. Il est cependant clair que celui-ci a duré de nombreuses années, voire plusieurs décennies, et que les structures nord-ouest n'ont été achevées que dans un second temps. La date précise de construction des thermes reste encore floue, mais elle est

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vraisemblablement à placer au début du IIe s. apr. J.-C. Le mobilier précoce (Ier s. av. J.-C. et époque julio-claudienne) mis au jour cette année et lors des campagnes précédentes ne provient que des niveaux qui forment le paléosol. L'occupation primitive et non balnéaire du site est à rechercher sur le sommet de la colline, au sud de l'aqueduc.

8 Les sondages ouverts dans la galerie nord ont permis de démontrer la contemporanéité des murs entre eux. Il ne s'agit donc pas de la transformation d'un mur de clôture primitif. De plus, cette structure étant contemporaine de l'égout oriental e2, elle fait partie du même projet de construction que la partie orientale de l'édifice. Certains de ses accès ont été bouchés dans un second temps, au moment où le système d'évacuation des eaux a été en partie repensé (caniveaux de bordure de la cour nord, vidange de la piscine froide N2).

9 Les sondages de la cour ouest ont permis de confirmer la présence du mur de clôture occidental des thermes (connu depuis les travaux de P. Poirier en 2004) et de compléter son tracé. Rectiligne dans sa partie septentrionale, il forme un coude au sud pour rejoindre le mur de la tour sud-ouest (connu par les travaux de C. Doulan en 2006). C'est dans ce coude qu'il faut replacer un accès jusqu'alors inédit. La stratigraphie montre la contemporanéité de toutes les structures. Elle prouve également que les fossés repérés lors des campagnes précédentes (D. Hourcade, P. Poirier, C. Doulan) ne sont que des drains temporaires de chantier, non les vestiges d'un fossé de clôture.

10 En début de campagne, une autorisation de sondage complémentaire a été demandée pour la fouille du bassin Al3 du caldariumafin de savoir s'il était contemporain, comme c'est le cas du bassin Al2 du frigidarium,du corps de l'édifice.

11 HOURCADE David

AUTEURS

DAVID HOURCADE SUP

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Chassenon – Thermes de Longeas (bassin du caldarium)

David Hourcade

Identifiant de l'opération archéologique : 204835

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Les résultats issus des premiers sondages ouverts au tout début de la campagne programmée d'août 2009 nous ont conduit à demander une autorisation de sondage complémentaire, durant la même campagne, pour procéder à la fouille du bassin d'eau chaude (Al 3) du caldarium(C) des thermes.

2 L'intérêt était essentiellement d'ordre chronologique. Nous espérions mettre au jour du mobilier datable dans ce qui nous paraissait être le remblai de construction sur lequel reposait le sol du fond de l'hypocauste du bassin.

3 En fait, la fouille n'a apporté aucun élément de datation. Elle a montré que ce bassin reposait non pas sur un remblai mais vraisemblablement sur un système de poutrage de soutènement complexe. Les terres visibles appartenaient à un remplissage postérieur dû à l'accumulation de matériaux de construction et d'éléments de décor lors de l'incendie du bâtiment survenu à la fin du IIIe s. apr. J.-C.

4 L'étude des éléments de terre cuite d'architecture menée par A. Coutelas (Arkemine) et celle des enduits peints menée par S. Bujard a montré que les matériaux avaient été brassés et triés au IVe s. apr. J.-C.

5 La poursuite de la fouille du bassin est prévue pour 2010 afin de compléter les informations sur ce système original de soutènement.

6 HOURCADE David

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AUTEURS

DAVID HOURCADE SUP

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Chassenon – Thermes de Longeas (caniveaux de la façade ouest et cour nord)

Xavier Perrot

Identifiant de l'opération archéologique : 204707

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Le conseil général de la Charente mène actuellement des travaux de mise en valeur sur le site de Chassenon. Ce chantier s’accompagne d’un vaste projet de restauration des thermes, dont la première étape consiste à réhabiliter le réseau de caniveaux et d’égouts afin de drainer les vestiges. Les restaurations, qui devaient à l’origine concerner l’intégralité du réseau, se sont finalement limitées aux caniveaux de la façade ouest et de la cour nord des thermes.

2 Une première campagne de sondages ayant été menée en 2008 sous la direction de C. Michel, le chantier de 2009 a poursuivi cette étude. Il s’est déroulé en trois étapes :

3 - une nouvelle série de sondages a été entreprise, concentrée dans la cour nord. Cinq sondages ont ainsi permis de mieux connaître le comblement de ces caniveaux. Dans l’ensemble, celui-ci est composé au fond d’une couche de dépôts sédimentaires liée à l’écoulement des eaux, recouverte par un épais niveau de démolition. Bien que ce réseau servait à évacuer les déchets en plus des eaux usées, la couche d’alluvions demeure relativement pauvre en mobilier. Ces alluvions correspondent au dernier état de fonctionnement des caniveaux, car ces derniers sont scellés par les déblais consécutifs à l’incendie généralisé des thermes qui détruisit l’édifice à la fin du IIIe s. Seul le sondage effectué en contrebas du bassin du caldariuma fourni une stratigraphie différente. En effet, cette section de caniveaux semble avoir été remblayée avant l’incendie des thermes avec des matériaux drainants (terres cuites architecturales, mortiers, enduits) ;

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4 - la deuxième étape a été de surveiller et trier les importants déblais issus du curage des structures non fouillées. Le curage, opéré soit à la pelle mécanique pour les caniveaux, soit manuellement pour les égouts, a ainsi offert un mobilier conséquent, en particulier pour ce qui concerne les matériaux de construction (plaquages calcaires, colonnes, terres cuites architecturales, enduits peints, mortiers, etc.) ;

5 - le bâti dégagé de ces caniveaux et égouts a ensuite été relevé et étudié, avant que ne débutent les restaurations des maçonneries. Près de 500 m de mur ont donc fait l’objet de relevés pierre à pierre. L’étude architecturale montre clairement deux phases de construction, se manifestant par deux faciès architecturaux distincts.

6 Les caniveaux de la façade ouest, ceux de la cour en contrebas du caldarium et les trois égouts traversant la cour constituent ainsi la première phase. Leur bâti est soigné, en petit appareil avec des joints beurrés et l’utilisation fréquente d’assises de briques. Ce réseau présente de nombreuses étapes de chantier, attestant de sa construction dès l’origine des thermes. Sa fonction première était l’évacuation des eaux usées et des déchets, notamment des cendres puisque toutes les cours de chauffe sont traversées par au moins un égout. Un certain nombre d’exutoires aménagés en partie basse des caniveaux permettait, quant à eux, de recueillir les eaux d’infiltration et de ruissellement provenant des pièces de soutènement des salles thermales ou des terres alentours. Les structures de cette première phase livrent également de nombreux empochements et trous de poteaux, marqueurs d’anciens échafaudages pour les caniveaux et pour les élévations des salles thermales.

7 Quant à la deuxième phase, elle comprend l’édification de nouveaux caniveaux dans la cour nord et de chaque côté de la galerie. Leurs constructions sont moins soignées, avec des moellons plus grossiers et un mortier de plus mauvaise qualité. Cette phase correspond aussi à l’usage généralisé de dalles d’impactite en bordure des caniveaux, alors que ces trottoirs paraissent avoir été aménagés en dallage de briques pour la première phase. Ces modifications ont pour but de mieux drainer la cour nord des thermes, qui est le point bas du site. Mais la fonction principale de ces nouvelles constructions est vraisemblablement d’assurer le bon fonctionnement des latrines. En effet, la présence de bouchons maçonnés dans les trois égouts permet de canaliser et de dévier l’ensemble du flux des eaux usées, d’infiltration et de ruissellement vers les latrines, créant ainsi un système de chasse d’eau. Cette deuxième phase de caniveaux semble d’ailleurs contemporaine de l’édification des latrines. Cependant, les niveaux de constructions des caniveaux n’ont pas été fouillés, il n’est donc pas possible d’associer une datation précise à ce phasage.

8 (Fig. n°1 : Intérieur de l’un des égouts des thermes)

9 PERROT Xavier

ANNEXES

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Fig. n°1 : Intérieur de l’un des égouts des thermes

Auteur(s) : Perrot, Xavier (COL). Crédits : Perrot, Xavier, COL (2009)

AUTEURS

XAVIER PERROT COL

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Chassenon – Thermes de Longeas (parc archéologique)

Sandra Sicard et Gabriel Rocque

Identifiant de l'opération archéologique : 204714

Date de l'opération : 2009 (SU)

1 Comme en 2007 et 2008, l'aménagement du parc archéologiquede Chassenon a nécessité une surveillance des travaux durant la moitié de l'année environ. Les interventionsont cependant été de moindre importance.

2 Des chemins d'accès aux thermes ont été crées. Les décapages ont été faits sur une dizaine de centimètres afin d'enlever la terre végétale pour permettre une meilleure adhérence du revêtement. Aucune structure ni mobilier n'a été mis au jour.

3 Une passerelle métallique a été mise en place à cheval sur l'aqueduc. Celle-ci a été placée au niveau des vestiges les mieux conservés et sans aucune incidence sur ceux-ci.

4 Des travaux de restauration ont été menés sur une partie de l'aqueduc fouillée en 2005 et 2006. Une tranchée a été ouverte le long du parement nord du mur de fondation sur une longueur d'environ 40 m. Cela a permis de constater que la construction est homogène sur toute la longueur dégagée. L'essentiel des terrassements a eu lieu sur la place de Longeas. Une plateforme de terre a été créée. Des tranchées périphériques ont été creusées pour installer des caniveaux. D'autres tranchées ont été pratiquées afin de mettre en place un réseau d'évacuation de l'eau.

5 Dans les thermes, les frigidariaainsi que le tepidariumcentral et le vestibule ont été sablés. Le long de l'ancienne route de Longeas, le caniveau a été enlevé. Cette intervention a permis de dégager le prolongement vers l'est du mur nord de la palestre P3 et des murs nord et sud de la salle de service Sv1.

6 Au sud du site, une carrière d'extraction d'impactite a été rouverte afin de sortir des blocs qui doivent servir à la réfection des bordures de caniveaux des thermes. Un sondage dirigé par J. Gaillard a été pratiqué au pied du front de taille. Il a eu pour but de confirmer la datation antique de la période d'exploitation de la carrière. L'autre

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intérêt est que l'on a pu observer les différentes traces laissées par les outils (pics, coins, etc.) ainsi que des tranchées de havage en U.

7 Un autre gisement a été ouvert afin d'extraire d'autres blocs d'impactite. Celui-ci se situe au nord-ouest du bourg.

8 L'opération de surveillance menée avait pour objectif de suivre le décapage superficiel et de voir s'il existait des traces d'occupation humaine. Aucun vestige anthropique n'a été observé. D'un point de vue géologique, l'impactite présente un aspect rouge, différent de ce que l'on connaît de la brèche d'impact de Chassenon qui est de couleur gris-vert. Sur 0,80 m d'épaisseur, la roche est désagrégée.

9 Plus bas, elle présente un aspect beaucoup plus compact. C'est dans ce niveau sous- jacent que l'entreprise d'extraction a découpé les blocs.

10 ROCQUE Gabriel et SICARD Sandra

AUTEURS

GABRIEL ROCQUE COL

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Chassenon – Thermes de Longeas (latrines)

Philippe Poirier

Identifiant de l'opération archéologique : 204779

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Dans le cadre des fouilles programmées des thermes de Chassenon, l’angle nord-ouest a été exploré en 2004 et 2005. Les données recueillies ont permis d’étudier la fin du circuit de l’eau dans l’édifice, d’identifier l’emplacement des latrines et de découvrir un égout non exploré lors des fouilles de M. Moreau.

2 Afin de préparer la publication de cette zone, un sondage complémentaire a été réalisé sous l’entrée donnant dans la galerie nord. Il a permis de confirmer un système de dalles formant une « passerelle ». L’eau circulait donc tout autour de la maçonnerie centrale pour déboucher dans l’exutoire final. L’état des parements n’a pas permis d’observer une réfection liée aux transformations importantes que l’angle nord-ouest des thermes a subi pour dériver les eaux usées dans cette pièce suite à sa transformation en latrines dans un second état jusqu’à la phase d’abandon.

3 La fouille a bénéficié du soutien du service régional de l'archéologie de Poitou- Charentes et du conseil général de la Charente et le sondage des projets scientifiques de l’INRAP.

4 (Fig. n°1 : Vue générale des latrines)

5 POIRIER Philippe

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ANNEXES

Fig. n°1 : Vue générale des latrines

Auteur(s) : Poirier, Philippe (INRAP). Crédits : Poirier, Philippe, INRAP (2009)

AUTEURS

PHILIPPE POIRIER INRAP

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Chassenon – Thermes de Longeas

Gabriel Rocque et Sandra Sicard

Identifiant de l'opération archéologique : 204809

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Un projet de restauration des vestiges archéologiques des thermes de Chassenon a nécessité l’organisation d’une importante campagne de fouille. En effet, le conseil général de la Charente est engagé dans la construction d’une nouvelle toiture protégeant le bâtiment thermal qui a un impact sur certains vestiges.

2 Cette campagne a permis de réaliser 6 sondages, localisés à l’emplacement supposé de vestiges antiques.

3 Deux de ces sondages ont été réalisés à l’est des thermes, dans une zone jamais fouillée jusqu’à présent. Des prospections géophysiques laissaient supposer que les palestres extérieures nord et sud se prolongeaient jusque là. Cependant, le sondage nord a permis de mettre en évidence une série de couches de déchets de tailles présentant un très important pendage. tandis que dans le sondage sud, a été mis au jour un fossé marquant la limite entre une zone dallée à l’est et une zone comprenant un cailloutis de circulation à l’ouest. Ces deux sondages permettent de redessiner l’emprise des thermes à l’est.

4 Deux sondages ont été réalisés dans des zones précédemment fouillées par David Hourcade : la salle de chauffe centrale et le gymnase nord. Ils ont permis de compléter nos connaissances sur ces salles et sur leur histoire. Dans le gymnase nord, les niveaux de réoccupation (Ve s.-VIe s.) s’avèrent moins étendus que prévus. L’extrémité d’un habitat a pu y être mis en évidence (foyer). Les niveaux de récupérations y sont, quant à eux, plus importants que dans le reste de la pièce. Enfin, les niveaux liés à la construction des piliers support de plancher ont clairement été identifiés. Dans la salle de chauffe centrale, la fouille a été plus délicate. Cependant, là aussi les différentes phases de la vie du site ont été identifiées : réoccupation (Ve s.- VIe s.), récupération des matériaux (IVe s.), incendie (fin IIIe s.), construction (fin Ier s. début IIe s.).

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 46

5 Enfin, les deux derniers sondages ont été réalisés dans les natationesnord et sud des palestres. La fouille a été menée conjointement avec une entreprise spécialisée en MH chargée de déposer les vestiges. Il a ainsi été permis d’étudier les fondations de ces piscines. La natationord présente un fond de piscine en mortier hydraulique lissé, qui repose sur une alternance de « caissons » maçonnés. Sur les 4,40 m de hauteur des fondations, cinq « caissons » ont été identifiés. Ils sont composés selon le même principe : un amas de grosses pierres posées en biais, maçonnées au moins à une extrémité, le tout surmonté d’un socle de mortier qui supporte un nouvel amas de pierres, etc. Dans la natatiosud, la piscine est bordée au sud par un escalier (trois marches), et à l’est (où la paroi est droite) par un dallage en partie récupéré. La construction de la piscine a nécessité d’entailler la roche sur 1,70 m de hauteur. Les fondations sont composées de pierres maçonnées sur une hauteur de 0,50 m.

6 (Fig. n°1 : Palestre à natatiosud ) et (Fig. n°2 : Pilier de support du plancher du gymnase P3)

7 ROCQUE Gabriel et SICARD Sandra

ANNEXES

Fig. n°1 : Palestre à natatiosud

Auteur(s) : Mavéraud, H.. Crédits : Mavéraud, H. (2009)

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Fig. n°2 : Pilier de support du plancher du gymnase P3

Auteur(s) : Sicard, Sandra (COL). Crédits : Sicard, Sandra, COL (2009)

AUTEURS

GABRIEL ROCQUE COL

SANDRA SICARD COL

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Châteaubernard – Bellevue

Guillaume Pouponnot

Identifiant de l'opération archéologique : 204506

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le projet de création, par la communauté de communes de , d'un parc d'activité à Châteaubernard en Charente, au lieu-dit « Bellevue », est à l'origine d'un diagnostic archéologique réalisé par l'Inrap du 9 mars au 24 avril 2009.

2 Située au sud-est de Cognac, l'emprise du diagnostic, d'une superficie d'environ 26 ha, touche partiellement le sommet ainsi que le versant sud-ouest d'un plateau qui constitue, avec une altitude d'environ 42,5 m NGF, l'un des points culminants du sud de la vallée de la Charente.

3 Les informations archéologiques concernant la commune de Châteaubernard sont jusqu'à présent peu nombreuses. Elles proviennent surtout de prospections pédestres ou de survols aériens. C'est au cours de l'un d'entre eux que trois enclos circulaires avaient été repérés au centre de la zone de « Bellevue » par Patrick Joy en 2002.

4 Outre ces trois enclos, le diagnostic a permis de mettre en évidence et de caractériser sept enclos supplémentaires. La plupart se concentrent à proximité de ceux déjà connus, sur une superficie d'environ 1 ha. Le dernier enclos, composé d'au moins deux, voire peut-être trois fossés, se situe quant à lui au sud-est du plateau. Sa position, en limite d'emprise, n'a pas permis de déterminer si cette structure est isolée ou bien alors si elle appartient à un second ensemble similaire à celui retrouvé au nord-ouest.

5 Ces enclos adoptent plusieurs types de tracés : circulaire, semi-circulaire, quadrangulaire (carré et rectangulaire). Si les dimensions des enclos circulaires sont plutôt constantes, autour d'une quinzaine de mètres de diamètre ; celles des enclos quadrangulaires présentent des variations plus importantes. Ainsi le plus petit ne mesure que 4,5 m de côté alors que les deux plus grands avoisinent respectivement 13 m x 10 m et 13m x 14 m. Enfin, avec des profondeurs de fossés comprises entre 0,15 m et 0,60 m, l'ensemble de « Bellevue » présente plutôt un bon état de conservation malgré un arasement certain du fait de sa position en sommet de plateau.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 49

Aucun dépôt ni aménagement (fosses, trous de poteau) n'a été mis au jour au cours du diagnostic permettant de déterminer avec certitude la vocation de cet ensemble.

6 Les dix enclos mis au jour sur le site de « Bellevue » attestent donc de l'existence d'un vaste ensemble à vocation rituelle et/ou funéraire se développant à deux endroits distincts sur le sommet du plateau. Malheureusement, l'indigence du mobilier ne permet pas, en l'état, de définir avec précision la période et la durée d'utilisation de cet ensemble. Seules les différentes formes de tracés laissent envisager une période d'utilisation relativement longue pendant la protohistoire (âge du Bronze, âge du Fer).

7 (Fig. n°1 : Vue générale, vers le nord-ouest, de l'enclos F13)

8 POUPONNOT Guillaume

ANNEXES

Fig. n°1 : Vue générale, vers le nord-ouest, de l'enclos F13

Auteur(s) : Pouponnot, Guillaume (INRAP). Crédits : Pouponnot, Guillaume, INRAP (2009)

AUTEURS

GUILLAUME POUPONNOT INRAP

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Chenommet – Bellevue

Vincent Ard

Identifiant de l'opération archéologique : 204744

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Les résultats prometteurs de la campagne 2008 nous ont amené à engager cette année un programme de recherche tri-annuel (2009-2011) sur l’enceinte néolithique de Bellevue à Chenommet (Charente).

2 Ce programme s’articule autour de trois problématiques principales :

3 - l’exploration de l’espace interne de l’enceinte dans le but de mieux comprendre les modalités d’occupation de ce type de site ;

4 - la caractérisation des productions du Néolithique récent du haut cours de la Charente, connus jusqu’alors qu’en contexte funéraire ;

5 - l’intégration de l’enceinte dans son terroir environnemental et archéologique, par l’analyse en particulier de ses rapports avec la nécropole de Chenon, située juste en face, sur la rive opposée de la Charente.

6 La stratégie de la campagne 2009 était en grande partie motivée par les questionnements en suspens de la fouille 2008, implantée dans la partie nord du site. Il s’agissait tout d’abord d’élargir la fenêtre d’observation des structures internes pour en circonscrire l’étendue au nord (tranchée 4) et rechercher d’éventuelles structurations récurrentes de trous de poteaux. La mise en évidence en 2008 d’un troisième fossé dans la partie nord de la parcelle explorée (tranchée 3) nous a également amené à pratiquer des sondages dans les trois fossés de ce secteur pour rechercher les correspondances avec les tronçons de fossés sondés au sud de la parcelle, au nombre de deux seulement.

7 Enfin, des clichés d’une exceptionnelle lisibilité, pris lors d’un survol en avril 2009 par Éric Bouchet, nous ont conduit à ouvrir une petite fenêtre de décapage au niveau de traces rectilignes formant un angle droit (tranchée 6), au sud du chemin actuel qui coupe l’enceinte en deux.

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8 En 2009, un peu plus de 1 600 m2 ont ainsi été décapés à la pelle mécanique puis intégralement nettoyés manuellement, pierre à pierre, ce qui constitue, en deux années de fouilles, près d’1/10e de la surface totale de l’enceinte (2 800 m2). Il s’agit d’ores et déjà de l’un des plus importants décapages de l’espace interne d’une enceinte néolithique dans la région.

9 Plus d’une trentaine de nouvelles structures internes, trous de poteaux, fosses et tranchées de palissade, ont été mises au jour cette année. Elles livrent toutes un mobilier du Néolithique récent analogue à celui des fossés. Comme l’an dernier, le fossé le plus interne est extrêmement riche en mobilier archéologique (céramique, silex et faune).

10 Parmi les découvertes remarquables, il faut mentionner la mise au jour de nombreuses dentales vraisemblablement utilisés comme éléments de parure, de vases archéologiquement complets dans les fossés III et IV et d’un fragment de crâne humain dans le fossé V. L’analyse des nombreux vestiges céramiques, plus de 5 000 tessons au total, confirme le creusement de l’enceinte au début du Néolithique récent (culture Matignons). La réoccupation par le groupe Vienne-Charente, à la fin de cette période, est beaucoup plus superficielle dans ce secteur que dans celui investi en 2008 (tranchées 1-2). Les résultats des datations radiocarbones ne sont pas encore connus.

11 (Fig. n°1 : Plan général de l’enceinte néolithique et implantation des zones fouillées en 2008 et 2009) et (Fig. n°2 : Vue aérienne de l’enceinte néolithique prise en avril 2009. Les deux fossés s’appuient sur un abrupt dominant la Charente)

12 ARD Vincent

ANNEXES

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Fig. n°1 : Plan général de l’enceinte néolithique et implantation des zones fouillées en 2008 et 2009

Auteur(s) : Ard, Vincent (DOC). Crédits : Ard, Vincent (2009)

Fig. n°2 : Vue aérienne de l’enceinte néolithique prise en avril 2009. Les deux fossés s’appuient sur un abrupt dominant la Charente

Auteur(s) : Bouchet, Éric (BEN). Crédits : Bouchet, Éric (2009)

AUTEURS

VINCENT ARD Bénévole

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Dignac – Église Saint-Cybard

Séverine Mages

Identifiant de l'opération archéologique : 204850

Date de l'opération : 2009 (SU)

1 Dans le cadre de travaux de drainage et lors des premiers terrassements, de nombreux ossements sont apparus autour de l’église Saint-Cybard de Dignac. Suite à cette découverte le service régional de l’archéologie de Poitou-Charentes a prescrit une opération de fouille préventive.

2 L’emprise de la fouille s’est limitée aux abords de la chapelle Saint-Jean-Baptiste située au Sud, puis au chevet et enfin à la chapelle nord, dédiée à Saint-Michel, dite aussi « chapelle aux Morts ».

3 Les dimensions de la tranchée étaient de 1,50 m de large sur 30 m de long et d’1,50 m de profondeur. L’étude des vestiges s’est limitée à une fenêtre de 45 m2.

4 L’intervention a révélé la présence d’un cimetière avec 16 sépultures.

5 Six phases ont pu être mises en évidence. La première est représentée par une église antérieure au XIIes. La deuxième, entre 1150 et la fin du XIIe s., correspond à la reconstruction de l’église et à l’implantation d’une aire funéraire. La troisième, autour du XIIIe s., est relative à la période du développement du cimetière. Lors de la quatrième, au XIVe s., l’église est fortifiée. Au cours de la cinquième, entre le XVe s. et le XVIIIe s., elle est agrandie. Et enfin, la sixième phase, entre le XIXe s. et le XXe s., se caractérise par l’adjonction d’une sacristie à l’église.

6 L’étude de l’espace funéraire aux abords de l’église n’a pas révélé de hiérarchisation funéraire. Trois sépultures d’enfants semblent attester l’absence de sectorisation par catégorie sociale, de sexe ou d’âge. Les inhumations des défunts s’effectuent dans des sarcophages ou des sépultures maçonnées entre le XIIe s. et le XIIIe s. C’est seulement à partir du XIVe s. que l’on privilégie les inhumations en cercueils ou en pleine terre. Certains individus étaient alors enveloppés dans des linceuls comme semble en témoigner la présence d’épingles en bronze. D’autres sont inhumés dans des cercueils, comme l’atteste la présence de clous en fer répartis autour des squelettes. Les défunts

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sont orientées tête à l’est. Au XVe s., les sépultures ne sont plus orientées et se chevauchent. Les premières réductions apparaissent. Sur le plan sanitaire, la population du cimetière ne présente pas de pathologie lourde.

7 Le mobilier céramique est relativement rare et fragmentaire : 156 tessons. Cependant, deux pichets à glaçure verte et à bec ponté sont archéologiquement complets. Par ailleurs, un chapelet constitué de perles, en pâte de verre bleue et jaune, muni d’une croix en argent et quelques perles isolés en pâte de verre blanche ont été trouvés dans les déblaisissus du creusement de la tranchée.

8 Ainsi, cette étude a permis de préciser les phases de l’évolution du cimetière et de l’église paroissiale de Dignac.

9 (Fig. n°1 : Vue du chevet )

10 MAGES Séverine

ANNEXES

Fig. n°1 : Vue du chevet

Auteur(s) : Mages, Séverine (EP). Crédits : Mages, Séverine, EP (2009)

AUTEURS

SÉVERINE MAGES EP

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Guimps – Le Poteau

Sonia Leconte

Identifiant de l'opération archéologique : 204948

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le projet de construction d’un lotissement par la mairie de Guimps, au lieu-dit « Le Poteau », est à l’origine du diagnostic archéologique réalisé du 22 septembre au 1 octobre 2009, sur une surface de 27 069 m2.

2 Les vestiges découverts à Guimps attestent d'une fréquentation du lieu de l'Antiquité tardive à la fin du Moyen Âge. Il s'agit principalement de trous de poteau, de fosses, de silos, de cabanes semi-excavées, et d'un réseau de fossés. Le peu de matériel recueilli n'a toutefois pas permis de dater précisément chacune de ces structures. Seuls les fonds de cabanes sont clairement attribuables au haut Moyen Âge. Les fossés témoignent, quant à eux, de plusieurs phases de fonctionnement de la période carolingienne au XIIIe s.

3 La nature et la fonction de cette occupation sont encore à préciser. Faut-il y voir une simple « aire agricole » dépourvue d'habitations, liée à un usage collectif ? Ce site comporte-til les habitations correspondantes à cette aire agricole ? Dans ce cas, peut-on envisager le cas d'un habitat intercalaire, voire d'un « proto-village » ? La situation géographique du site, à proximité immédiate du bourg actuel, soulève, en effet, la question de la genèse du réseau villageois.

4 LECONTE Sonia

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AUTEURS

SONIA LECONTE INRAP

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La Rochette – Le Trou Amiault

Laure de Souris

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 58

Identifiant de l'opération archéologique : 204783

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Situé dans la forêt de la Braconne, sur la commune de La Rochette (Charente), à proximité de la grotte des Duffaits, le trou Amiault a été découvert en 1973 par l’association spéléologique Charentaise. La cavité est incluse dans le vaste réseau karstique du « trou-qui-fume ». Une fouille de sauvetage a été menée en 1974 par José Gomez de Soto. Les recherches ont montré que l’endroit était fréquenté depuis le Néolithique jusqu’à l’époque gallo-romaine.

2 À la suite d’un travail universitaire sur le dépôt osseux néolithique issu des premières fouilles, des recherches ont été poursuivies dans le cadre de fouilles programmées depuis 2002. Il est apparu que le Néolithique est la période la mieux représentée.

3 À l’extérieur de la grotte actuelle, fouillé depuis 2006, l’on retrouve une stratigraphie similaire à celle présente à l’intérieur, montrant une fréquentation continue du site, ponctuée par des phases d’abandon. La grotte a connu plusieurs occupations à vocation funéraire. Ces locus, actuellement en cours de fouille, rassemblent plusieurs individus, adultes et enfants. Peu de mobilier est associé aux défunts : trois « poinçons » en os, deux poignards en silex du Grand Pressigny (dont un fragmenté) et des ossements d’animaux ont été déposés dans le locus 3. Le quatrième ensemble, qui contient un adulte et un enfant, ne présente quant à lui aucun vestige mobilier permettant de proposer une attribution chronologique.

4 À partir de l’âge du Bronze, on observe une alternance entre des phases d’occupations plus ou moins importantes. L’hypothèse d’un léger déclin de la fréquentation de la cavité à partir de l’âge du Bronze jusqu’à la période laténienne peut être envisagée. Une nouvelle occupation, plus dense, apparaît à la période gallo-romaine. Elle se poursuit jusqu’au haut Moyen Âge, dont le principal vestige est un dépotoir.

5 DE SOURIS Laure

AUTEURS

LAURE DE SOURIS BEN

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La Rochette – Le Trou Qui Fume

Bruno Boulestin

Identifiant de l'opération archéologique : 204830

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Le trou qui fume s’ouvre sur la commune de La Rochette (Charente), à une vingtaine de kilomètres au nord-est d’Angoulême, en bordure de la forêt domaniale de la Braconne. Découvert à la fin des années soixante, c’est aujourd’hui la plus grande cavité charentaise connue, avec un développement de près de treize kilomètres.

2 C’est principalement dans la faille sous son entrée que des prospections archéologiques et spéléologiques successives avaient permis de recueillir des restes humains et animaux, ainsi que des tessons de céramique datables pour leur majorité de la fin du premier âge du Fer, dont la provenance exacte restait cependant inconnue avant l’opération.

3 La perspective de pouvoir, pour la première fois dans la région, étudier une sépulture collective de cette période, a motivé la réalisation d’un sondage en 2009, dont l’objectif était triple :

4 1 - rechercher le lieu de dépôt originel des restes osseux et des céramiques ;

5 2 - évaluer la faisabilité d’une opération programmée ultérieure ;

6 3 - évaluer l’intérêt d’une telle opération en estimant le potentiel archéologique du site et sa conservation.

7 Le sondage a en premier lieu permis d’établir la provenance exacte des ossements et mobiliers : leur lieu de dépôt originel se situe au fond de la partie supérieure de la faille d’entrée, au-dessus du réseau connu, et il se trouve, au moins partiellement, à ciel ouvert. Parallèlement, la stratigraphie précise des dépôts a été définie, ce qui a en particulier permis de rejeter certaines associations apparentes, et les différentes occupations ont pu être attribuées chronologiquement, éventuellement grâce à des analyses radiocarbone complémentaires.

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8 Le niveau le plus ancien reconnu est celui qui livre les restes humains récoltés au cours des prospections antérieures et il est donc très probablement funéraire, bien que la surface sondée n’ait pas permis de définir précisément la nature et l’organisation des dépôts. Les datations 14C le placent globalement à l’âge du Fer, tandis que le mobilier céramique retrouvé en position secondaire suggère une attribution plus précise au Ha D, sans exclure une utilisation qui se prolonge au-delà, à La Tène ancienne, voire moyenne.

9 Les restes fauniques doivent maintenant être clairement dissociés des restes humains. Ils proviennent d’un deuxième niveau qui correspond très probablement à un charnier dans lequel furent jetées des carcasses complètes d’animaux morts. Celui-ci est daté par le mobilier et le radiocarbone du Bas-Empire. À cette même époque appartient un troisième niveau situé immédiatement au-dessus du précédent et qui ne contient que des restes fauniques incinérés. Son interprétation reste hypothétique, mais il pourrait s’agir aussi bien d’un autre ensemble détritique que du témoin d’une pratique cultuelle.

10 Enfin, toute la partie supérieure de la faille est comblée par des colluvions contenant des éléments médiévaux. Cependant, dans la partie inférieure de ce remplissage, une inhumation complètement inattendue a été découverte : datée de la période carolingienne, elle correspond vraisemblablement à une privation de sépulture ayant suivi une exécution ou un crime, le sujet inhumé ayant été déposé sans mobilier et les poignets liés dans le dos.

11 Le sondage a donc permis de confirmer le potentiel du site, son intérêt et celui de recherches programmées complémentaires. Ceci vaut en particulier, mais pas exclusivement, pour l’ensemble funéraire de l’âge du Fer, qui sera le premier de ce type, pour toute la période, a être étudié dans la région et qui pourrait apporter des réponses à nombre de questions, dont la moindre n’est pas de savoir où y sont passés les morts.

12 (Fig. n°1 : Inhumation carolingienne dans les niveaux supérieurs de comblement de la faille)

13 BOULESTIN Bruno

ANNEXES

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Fig. n°1 : Inhumation carolingienne dans les niveaux supérieurs de comblement de la faille

Auteur(s) : Boulestin, Bruno (BEN). Crédits : Boulestin, Bruno, BEN (2009)

AUTEURS

BRUNO BOULESTIN BEN

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Marillac-le-Franc – Les Pradelles

Bruno Maureille et Alan Mann

Identifiant de l'opération archéologique : 204782

Date de l'opération : 2009 (PI)

1 Le gisement des Pradelles a fait l'objet d'une campagne de fouilles de quatre semaines en Juillet. Comme pour les années 2002 à 2007, la première moitié de cette période n'a impliqué qu'une équipe de fouilleurs bénévoles de l'université de Princeton dans le cadre d'une école de fouilles faisant suite à des cours théoriques (niveau « undergraduated ») donnés à l'université Bordeaux 1 et leur permettant de valider une partie de leur cursus universitaire. La seconde moitié a vu quinze fouilleurs bénévoles de diverses universités françaises acquérir une première expérience de terrain.

2 L'objet des recherches était de poursuivre le traitement post-fouille du matériel issu des travaux antérieurs, de finir la fouille de certains carrés en atteignant le substratum d'argiles karstiques (faciès 1) et de débuter, à l'extrémité nord du locusest, une coupe transversale dans une zone où la succession des faciès sédimentaires est particulièrement complexe et fait l'objet de discussions. Les résultats obtenus ont été satisfaisants.

3 La coupe transversale a été réalisée sur plus de 2 m de long et plus de 0,50 m de hauteur. Si elle n'est pas terminée, elle tend à confirmer la position remaniée des sédiments qui étaient identifiés comme le faciès 3 de cette zone (et qui ont livré en 2001 et en 2003 une prémolaire humaine et un fragment de corps mandibulaire). L'extension de la coupe vers l'entrée de la galerie Richeboeuf et vers le Sud devra être poursuivie.

4 La fouille de plusieurs carrés a été terminée. Ils ont livré le matériel archéologique habituel : 2000 fragments osseux (essentiellement du Renne), des objets lithiques retouchés ou pas (Moustérien de type Quina), des coprolithes de carnivore et une pièce humaine certaine (ce qui est assez surprenant étant donné les faciès fouillés) mais en position remaniée, à savoir un tout petit fragment de crâne. Notons aussi la présence de deux pièces potentiellement humaine : un morceau de diaphyse fémorale (au-dessus de l'extrémité distale) et peut-être un fragment d'écaille temporale. Le tri du matériel, et

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des éléments de faune mammalienne issus des refus de tamis, a aussi permis d'isoler un autre morceau de voûte crânienne humaine (d'une précédente campagne) avec des stigmates d'une fracturation sur os frais. Enfin, les deux fragments de voûte crânienne humaine LP04 D12 S2 2b # 751 et LP05 E12 Rem H09 ont été remontés par C. Mussini (mais cela ne nous permet pas de positionner plus précisément la pièce).

5 Enfin, un test préliminaire de résistivité a été réalisé parallèlement à l'axe de la Ligonne et à l'Est de la dépression. Il tendrait à mettre en évidence, vers la Ligonne, une augmentation de l'épaisseur des sédiments sus-jacents au banc calcaire. Les principales hypothèses interprétatives de ce gisement ne sont pas modifiées.

6 L'étude en Laboratoire des vestiges humains mis au jour entre 1967 et 1980 a également beaucoup avancé (modifiant ainsi l'inventaire de cette collection) grâce à l'invitation du Pr. M.-D. Garralda à l'université Bordeaux 1 pendant trois mois. Celle de la collection paléoanthropologique issue des fouilles que nous dirigeons (C. Mussini, thèse en cours) a également bien avancée.

7 Enfin, insistons aussi sur le fait qu'un financement de thèse (bourse de 1 an renouvelable) a été obtenu auprès du conseil général de la Charente pour Aurélien Royer sur la « microfaune et la biogéochimie des vestiges des Pradelles ». Elle est dirigée par le Dr. S. Montuire (EPHE et UMR 5561, Dijon) et le Dr. Christophe Lécuyer (UMR 5125, univ. Claude Bernard Lyon 1). L'équipe scientifique des Pradelles continue donc à évoluer et, outre A. Royer, nous avons le plaisir d'y accueillir A. Turq (pour l'étude de l'origine des matières premières) et M.-D. Garralda (pour l'étude des vestiges humains).

8 (Fig. n°1 : Le locusen cours de fouille - Fin de la fouille de certains carrés pour atteindre le substratum argileux et aménagement de la coupe transversale à l'extrémité nord)

9 MAUREILLE Bruno et MANN Alan E.

ANNEXES

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Fig. n°1 : Le locusen cours de fouille - Fin de la fouille de certains carrés pour atteindre le substratum argileux et aménagement de la coupe transversale à l'extrémité nord

Auteur(s) : Maureille, Bruno (CNRS). Crédits : Maureille, Bruno, CNRS (2009)

AUTEURS

BRUNO MAUREILLE CNRS

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Mouthiers-sur-Boëme – La Chaire-à- Calvin

Christophe Delage

Identifiant de l'opération archéologique : 204787

Date de l'opération : 2009 (FP)

Le gisement de La Chaire-à-Calvin, situé sur la commune de Mouthiers-sur-Boëme, à une dizaine de kilomètres au sud d’Angoulême (Charente), correspond à un petit abri- sous-roche qui s’ouvre vers le sud. Il aurait été découvert en 1864 et il a fait l'objet de nombreuses campagnes de terrain par A. Trémeau de Rochebrune (1864), F. Benoist (1870), P. David (1924/26-1959), D. de Sonneville-Bordes et F. Bordes (1960-1961), J.- M. Bouvier (1966-1972). En 1974, est découverte une nouvelle zone sculptée, susceptible de compléter le panneau principal de la frise. Depuis 2005, ce site fait l'objet de nouvelles études, sous la direction de C. Delage (archéologie) et G. Pinçon (art pariétal). Celles-ci ont pour objectif d'affiner notre connaissance des modes de vie de ces chasseurs-cueilleurs de la fin du Pléistocène et de préciser la nature du site (et donc la relation d'un ensemble pariétal en abri-sous-roche avec des niveaux d’occupation).

Observations stratigraphiques et palynologiques

Au cours de l'été 2009, un nettoyage de la coupe stratigraphique sagittale a permis d'effectuer des prélèvements palynologiques (J. Argant) et des observations géo- archéologiques (A. Lenoble & A. Queffelec) qui devaient permettre de mieux comprendre les modalités de dépôt des sédiments et le contexte paléoenvironnemental. La relecture stratigraphique montre que le remplissage du site s’est édifié en trois étapes principales. La première est liée à la production de débris calcaires accompagnant le creusement de l’abri. Un dépôt d’éboulis gravitaire (qu’accompagne un apport en limons éoliens) lui a succédé à la fin du Pléniglaciaire, période des premières occupations préhistoriques du site. Ce dépôt est affecté par un cryosol

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profond mis en relation avec l’événement de Heinrich 1 (entre 15,1 et 13,4 kyr 14C BP). Postérieurement à ce cryosol se développe un talus colluvial à l’entrée de l’abri, lequel enfouit une seconde phase d’occupation de l’abri par les Préhistoriques. Cette interprétation infirme les attributions chronologiques antérieures, qui plaçaient l’édification des dépôts dans le tardiglaciaire et les ensembles techniques dans le Magdalénien supérieur. L’interprétation que nous proposons s’accorde, en revanche, avec les visions plus récentes basées sur une révision des séries lithiques et osseuses, et selon lesquelles les industries représentées dans le gisement (ou tout au moins dans les niveaux inférieurs) relèvent des premiers stades de la culture magdalénienne. Les intérêts du remplissage ainsi décrit sont doubles. Rares sont les séquences d’abris permettant d’observer l’expression climatique des fluctuations de la fin du dernier cycle glaciaire. La possibilité de dater les niveaux antérieurs et postérieurs au cryosol de la Chaire-à-Calvin permettra de corréler cet épisode de dégradation climatique liée à l’événement de Heinrich 1 et, par là-même, montrera la portée régionale de cet événement. En outre, les industries contenues dans le site sont ainsi placées par rapport à un événement corrélable aux enregistrements climatiques globaux, ce qui permet d’asseoir les corrélations entre l’évolution des cultures préhistoriques et les variations climatiques de la fin du Pléistocène. Par ailleurs, un premier effort de correspondance des séquences archéo-stratigraphiques proposées par les différents fouilleurs a été réalisé. L'analyse pollinique de huit échantillons de la coupe nord fait apparaître un contenu riche en débris végétaux, lignine en particulier, indiquant un apport de matière végétale important dans le sédiment. Du pollen et des spores sont présents. Le pollen conservé est peu abondant et paraît provenir de la surface : il reflète de façon homogène une flore à caractère plutôt tempéré, incompatible avec les indications de froid fournies par l’étude des restes fauniques et par l'analyse stratigraphique des sédiments.

Etude du matériel archéologique : ocres et stéatite

Les fouilles Bordes et Bouvier, réalisées selon des méthodes modernes, ont livré des vestiges archéologiques abondants et diversifiés : industries lithique (production laminaire-lamellaire, outillage majoritairement microlithique) et osseuse (pointes, aiguilles), restes fauniques (dominés par l'Antilope saïga), deux lampes, un godet en stéatite, éléments de parure (dents animales et coquilles perforées, perles en stéatite), ocre, art mobilier (plaquettes calcaires gravées). Les études les plus avancées cette année ont concerné les ocres et la stéatite (L. Dayet, avec la collaboration de F. Daniel, N. Platel, D. Santallier & C. Delage). Les interrogations de ce travail étaient multiples : nature minéralogique, possible traitement thermique, sources d’approvisionnement ; l’objectif étant avant tout méthodologique. Il s’agissait de comparer des méthodes (MEB-EDXS, DRX, spectrométrie Raman) et des modes (surface, section, poudre) d’analyse, ainsi que d'évaluer leur pertinence selon le type de matériau. Ensuite, nous avons tenté d’apporter de nouvelles données sur ces vestiges pour répondre aux problématiques archéologiques. Cette étude nous a permis de déterminer qu’une partie des « ocres » étaient des concrétions de goethite et de quartz (une partie plus goethitique, l’autre plus quartzeuse), type de concrétions que l’on a également retrouvé dans une zone de 15 km autour du site. Les stéatites s’avèrent être

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constituées de talc et d’anthophyllite, minéraux que l’on retrouve associés dans certains massifs du Limousin. Les tests par thermoluminescence réalisés sur des matériaux susceptibles d’avoir été chauffés (blocs « d’ocre » et dalles silico- ferrugineuses rouges) ont mis en évidence la chauffe de trois des quatre échantillons sélectionnés.

Perspectives

Les fouilles de J.-M. Bouvier et les analyses, sédimentologique et granulométrique, de A. Debénath ont permis de mettre en évidence neuf couches archéologiques. Selon eux, cette séquence serait homogène et aurait été déposée dans un temps relativement court, qui correspondrait à la fin du Pléistocène (Magdalénien supérieur-final). Les travaux de cette année invalident ces propositions. Deux voies de recherches complémentaires vont être explorées en 2010 pour affiner notre compréhension du cadre chronostratigraphique. D'un côté, nous allons essayer de mieux cerner la chronologie absolue de ce gisement : cinq échantillons osseux issus des fouilles Bouvier ont été sélectionnés afin d'être datés (par 14C SMA). D'un autre côté, nous allons tenter des remontages sur l'industrie lithique, notamment des niveaux supérieurs, afin de préciser la nature et l'homogénéité des couches reconnues précédemment, ainsi que l’importance du déplacement vertical des artéfacts. Ceci permettrait de confirmer nos observations préliminaires qui tendent à reconnaître un nombre beaucoup plus faible de niveaux archéologiques que celui proposé par Bouvier et Debénath. Ceci fait, nous allons nous attacher, à la suite de l'effort de corrélation archéo-stratigraphique, à reconditionner les échantillons archéologiques notamment lithiques, les plus abondants afin de sélectionner et d'étudier, dès 2010, des assemblages plus représentatifs des nouvelles entités stratigraphiques reconnues. (Fig. n°1 : Relevé de la coupe nettoyée du témoin est. Les unités lithostratigraphiques sont indiquées par les chiffres romains cerclés. Structures remarquables : 1) dallage dégagé par les fouilles Bouvier ; 2) alignement de blocs formant la couche 3 de P. David (1957) ;3) rocher débité en plaquettes subhorizontales ; 4) bloc témoin de l’encorbellement effondré ; 5) ligne de petites dalles fracturées issues de l’affaissement d’un encorbellement de la paroi et représentée sur le levé d’A. Debénath ; 6) zone cendreuse. ) Christophe DELAGE avec la collaboration de Arnaud LENOBLE, Alain QUEFFELEC, Jacqueline ARGANT, Laure DAYET, Floréal DANIEL, Nicole PLATEL, Danielle SANTALLIER (†), Laure FONRANA.

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ANNEXES

Fig. n°1 : Relevé de la coupe nettoyée du témoin est. Les unités lithostratigraphiques sont indiquées par les chiffres romains cerclés. Structures remarquables : 1) dallage dégagé par les fouilles Bouvier ; 2) alignement de blocs formant la couche 3 de P. David (1957) ;3) rocher débité en plaquettes subhorizontales ; 4) bloc témoin de l’encorbellement effondré ; 5) ligne de petites dalles fracturées issues de l’affaissement d’un encorbellement de la paroi et représentée sur le levé d’A. Debénath ; 6) zone cendreuse.

Auteur(s) : Delage, Christophe (SUP). Crédits : Delage, Christophe, SUP (2009)

AUTEURS

CHRISTOPHE DELAGE SUP

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Mouthiers-sur-Boëme – La Croix Ronde

Emmanuelle Galtié

Identifiant de l'opération archéologique : 204877

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le village de Mouthiers-sur-Boëme s’établit en bordure de la Boëme, de part et d’autre d’un méandre. Cette rivière, qui prend sa source au sud d’Angoulême, parcourt 23 km avant sa confluence, au sud-ouest de Nersac (soit à environ 10 km de Mouthiers-sur- Boëme), avec la Charente dont elle est un affluent de rive gauche. Au nord du village, implanté sur un promontoire dominant la vallée de la Boëme, le lieu-dit « La Croix Ronde » fera l’objet d’un nouvel aménagement de lotissement réalisé par les Colotisseurs Forgeron, Rainard et Brouillet.

2 La nature et l’étendue des travaux envisagés par le futur projet de lotissement étant susceptibles d’affecter des éléments du patrimoine, une prescription de diagnostic archéologique fut établie en juillet 2008 afin de mettre au jour d’éventuels vestiges.

3 Au total, 20 sondages furent ouverts, soit en quinconce soit en continu. La surface décapée totalise 1 643 m2 soit 9,4 % de la superficie prescrite.

4 Le diagnostic a permis de mettre au jour un site de l’époque romaine (seconde moitié du Ier s.). Il se caractérise par la présence de deux zones archéologiques distinctes bien que limitrophes :

5 - le premier secteur d’une superficie moyenne de 1 900 m2, se localise au sud-ouest de l’emprise et semble avoir eu pour seule activité, l’exploitation des bancs de calcaire. Deux modes opératoires semblent avoir été utilisés, d’une part, une « exploitation en gradins» (tranchée 1) et d’autre part, une « exploitation de surface » (tranchée 2 et 3). L’exploitation de ces carrières ne pourrait-elle pas être en relation directe avec l’aménagement du lieu de culte (secteur 2) ? Seule une analyse comparative des matériaux pourrait apporter une réponse ;

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 70

6 - le second secteur, situé à l’ouest de l’emprise, s’étend sur une surface de 1 100 m2. Il est caractérisé par la présence d’un bâtiment dont le plan et les dimensions suggèrent l’existence d’un sanctuaire. Les niveaux archéologiques sont situés à une profondeur variant entre 0,15 m et 0,30 m. La stratigraphie est quasi inexistante, les vestiges apparaissant immédiatement sous le niveau de colluvionnement.

7 GALTIÉ Emmanuelle

AUTEURS

EMMANUELLE GALTIÉ INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 71

Saint-Claud – Déviation RD961

Jérôme Rousseau

Identifiant de l'opération archéologique : 203946

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le diagnostic archéologique réalisé dans le cadre du projet de déviation de Saint-Claud n’a pas révélé beaucoup de traces d’occupations. Seule l’une d’elles a pu être datée. Il s’agit de deux grandes fosses, peut-être d’extraction, dont le remplissage a livré une centaine de restes de céramiques et un fragment de bracelet en lignite attribués à la fin du premier âge du Fer. Une demi-douzaine de fosses, beaucoup plus petites et sans mobilier, avoisinaient ces structures. Pour le reste, il s’agit de structures en creux (fosses, silos) dépourvues de pièces archéologiques. Quelques fossés repérés dans la partie nord de l’emprise correspondent, pour une grande partie, à des limites de parcellaire ancien.

2 ROUSSEAU Jérôme

AUTEURS

JÉRÔME ROUSSEAU INRAP

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Saint-Projet-Saint-Constant – Le Champ des Ronces

Jérôme Rousseau

Identifiant de l'opération archéologique : 203946

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Lors du suivi archéologique des travaux du contournement de La Rochefoucauld, une équipe de l'INRAP a découvert près de « La Bécasse » les vestiges d'une occupation médiévale. Silos, arases de bâtiment et fossés sont datés du Moyen Âge classique.

2 La fouille entreprise en juin 2009 sur 2 500 m 2 a permis de préciser la nature et la chronologie de ces premières découvertes. Une clôture légère, composée de plusieurs fossés interrompus, dessine un enclos d'environ 25 m de diamètre. Elle ceint plusieurs batteries de silos enterrés, un bâtiment sur solin de pierre qui abrite successivement l'entrée d'une salle souterraine et un four. Le bâtiment s'inscrit dans un quadrilatère de 10 m sur 7,5 m ; il est encore matérialisé par de solides fondations de pierres, montées à la terre et large de près de 1 m. Son plan originel dessine un « U », ouvert au nord. C'est de ce côté du bâtiment que s'amorce, par une rampe taillée dans le calcaire, l'entrée d'un souterrain inédit.

3 Elle conduit vers une descente souterraine de 7 m de long, en partie comblée, au cheminement peu aisé : un plan en chicane et une voûte abaissée à moins de 1,5 m de hauteur se combinent avec un emmarchement frustre et irrégulier taillée dans le rocher calcaire. Elle aboutit à plus de 3 m de profondeur à une salle rectiligne. Cette salle, longue de 9 m et haute de près de 2 m, ne comporte aucun aménagement particulier permettant d'identifier sa fonction. Lors de sa découverte, cette partie du souterrain, n'était comblée que par un niveau terreux organique peu épais, riche en débris de céramique et de faune. À son extrémité, signalé par un cône d'éboulis, un vaste puits cylindrique et vertical perce la voûte : il est destiné à faciliter l'extraction des matériaux issus de l'aménagement. La salle continue au-delà, mais le réseau s'enfonce à nouveau et est cette fois comblé entièrement : l'exploration s'est arrêtée. La

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fouille partielle de ce souterrain, sans doute la partie aménagée d'un réseau naturel d'origine karstique, n'a pas livré sa fonction ; si l'entrée en chicane évoque une protection - mais aucun élément de fermeture n'a pu être identifié avec certitude -, cette volonté ne contredit pas une plus simple vocation de stockage.

4 À la surface, 14 silos sont dispersés à l'intérieur ou près des limites de l'enclos : ces fosses piriformes, découvertes comblées, sont creusées par groupe à l'intérieur de la clôture. Les mieux conservés accusent des profondeurs d'environ 1,5 m, pour un diamètre maximum d'un mètre. La nature des comblements, souvent issus des rejets de creusement de silos voisins, implique un renouvellement constant de ces fosses de stockage des récoltes. Certaines ont gardé, au fond de leur remplissage, les traces ténues, sous la forme de graines conservées, de l'activité agricole du lieu (étude en cours M. F. Dietsch-Sellami).

5 La transformation du bâtiment, accompagnée de l'abandon du souterrain, voit naître une autre activité : le simple abri de l'entrée du souterrain devient un fournil. Afin de recevoir le four, le bâtiment est fermé au nord par la construction d'un mur de facture plus légère et moins large que les murs gouttereaux du bâtiment. L'accès au souterrain est aussi condamné par un opercule en grandes dalles de calcaire et le puits comblé par un apport de terre.

6 Ce nouveau bâtiment accueille un four de près de 5 m de diamètre, assis sur de larges fondations de pierre. Au centre de cette construction arasée, la sole de cuisson, une simple plaque d'argile indurée, est néanmoins conservée. L'aménagement de l'alandier a nécessité la destruction du pignon sud du bâtiment et l'aire de travail, limitée par deux fossés, empiète sur le fossé de clôture. Une ouverture aménagée dans le mur pignon, au nord du bâtiment, rend aussi accessible l'arrière du four où un espace de circulation ou de stockage est encore matérialisé par les vestiges d'un sol composé de débris de calcaire damé.

7 Cette évolution radicale du site, concerne uniquement le bâtiment et le souterrain. L'utilisation des silos continue, avec le creusement de nouvelles fosses.

8 L'occupation et la transformation de cette petite exploitation agricole sont bien cadrées dans le temps grâce à la découverte, sous la forme de rejet dans la plupart des fosses et du souterrain ou dans les niveaux de destruction du bâtiment, de mobilier pertinent. Elles permettent de préciser un cadre chronologique court, environ un siècle, autour du XIe s. Le mobilier céramique, peu remarquable en dehors d'un fragment de cor de chasse, regroupe quelques pots à cuire et de rares cruches (étude B. Véquaud). Les objets métalliques (étude M. Linlaud, Landarc), découverts en petit nombre (16 objets) forment un panel varié de l'outil agricole (couteaux, houe, ou une clarine) en passant par l'artisanat (pièce de peigne à carder) ou des objets domestiques (serrurerie). Si le fer de trait découvert rappelle à nouveau une activité cynégétique, l'ensemble du lot évoque une exploitation agro-pastorale. Cette impression est confirmée par les résultats de l'étude de la faune (A. Baudry-Dautry). La découverte de cadavres d'un boeuf (dans un silo) ou de porcelets (dans le puits du souterrain) et le peu de rejet de consommation évoquent à nouveau une exploitation agricole, en partie dédiée à l'élevage, plutôt qu'un habitat ou site de consommation.

9 Ainsi se dessine, apparemment isolée le long d'un axe ancien de communication (l'actuelle RN 141), l'image d'une petite exploitation agricole, à la vocation essentielle de stockage, aucun vestige rappelant un habitat n'étant ici perceptible.

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10 Elle s'éloigne du schéma des sites ruraux à souterrains comme Villiers-en-Plaine (Deux-Sèvres) ou Sainte-Hermine (Vendée), deux sites récemment fouillés ; l'ampleur de l'enclos, l'architecture soignée des bâtiments de surface ou du souterrain orientent l'interprétation, pour ces casprécis, vers des sites d'habitats élitaires.

11 Les données historiques et topographiques demeurent trop lacunaires pour appréhender pleinement la nature du domaine découvert au sein de la forêt de la Braconne. L'étude historique menée par E. Barbier aboutit toutefois à dégager quelques hypothèses :

12 - l’aire géographique au sein de laquelle se tient le site du Champs des Ronces dépendait probablement du comte d’Angoulême. Toutefois, l’absence connue de structures d’encadrement (alleutier, châtelain, etc.) potentiellement associée à cette puissance publique fait état d’un réseau relativement lâche, voire inexistant ;

13 - cette donnée doit être confrontée avec l’absence de référence à une quelconque entreprise collective et encadrée de défrichement sur le secteur, contrairement à d’autres massifs forestiers charentais (la Boixe) ou saintongeais (le Baconais).

14 - un peuplement, cantonné aux lisières, se développe à la fin du XIe s. comme semblent l’indiquer les deux paroisses de Saint-Projet et Saint-Constant.

15 Ces différentes observations se complètent avec les données issues de la fouille et renouvellent considérablement les connaissances relatives aux différentes formes d’exploitation des domaines fonciers à partir de l’an mil. Cette découverte implique tant une mise en culture des terres qu’un stockage des récoltes complété plus tard par un four.

16 L’initiative d’une telle entreprise peut elle être le fait d’une seule puissance publique, c'est-à-dire le comte pour le cas présent ?

17 André Debord souligne « l’importance de la petite propriété et la prédominance de la petite exploitation » tout en précisant pour les défrichements « qu’une masse considérable d’initiatives paysannes individuelles » sont assurées « d’autant plus que beaucoup de paysans vivent encore en marge des contraintes seigneuriales » au début du XIe s.

18 Or, cette frange boisée de l’Angoumois semble bénéficier d’une occupation tardive. Dans ce cadre, l’hypothèse fragile d’une initiative individuelle de défrichement et mise en culture peut être privilégiée. Le groupement en batterie des silos et le souterrain peuvent s'inscrire dans ce schéma.

19 Une activité aussi resserrée autour de l'ensilage, marquée par les nombreux et exclusifs silos et peut-être le souterrain, dessine l'image d'une exploitation agricole à la vocation unique et pérenne de stockage. Ces exemples d'occupations où l'habitat est exclu et la part strictement agropastorale isolée restent rares : le site des Renclos à en Charente-Maritime illustre ce cas. A partir du XIIe s., l'habitat, déplacé, est regroupé vers le bourg et laisse place, dans le cadre de la fouille, à d'uniques silos, implantés aussi auprès d'un axe de circulation. L'auteur insiste sur cette transition parallèle à « l'affirmation du pouvoir féodal ».

20 La construction du four, tardive, marque une possible modification du statut de l'installation, contemporaine des nouvelles formes de peuplement dans le territoire étudié (églises de Saint-Projet et de Saint-Constant, seigneurie de La Rochefoucauld). Cette nouvelle installation et son abandon sans doute rapide tendent à illustrer la

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réorganisation administrative accompagnée d'une redistribution foncière, événements admis pour le XIe s. en Charente.

21 (Fig. n°1 : Vue aérienne du site)

22 CORNEC Thierry, BARBIER Emmanuel et PAINSONNEAU Simon

ANNEXES

Fig. n°1 : Vue aérienne du site

Auteur(s) : Devis, A.. Crédits : Devis, A. (2009)

AUTEURS

JÉRÔME ROUSSEAU INRAP

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Tracé de la LGV Sud-Europe- Atlantique n°204806

Éric Bouchet

1 Les principaux objectifs de la campagne 2009 ont concerné le tracé de la LGV pour une ultime prospection, la déviation de Chabanais, la vallée de la Charente et la post-fouille de l’enceinte de Bellevue à Chenommet. La lisibilité des indices révélateurs de structures archéologiques n’a pas été exceptionnelle. Cette situation a donc nécessité une vigilance accrue pour déceler une vingtaine de sites. Ils concernent 13 communes et couvrent les périodes néolithique, protohistorique et gallo-romaine. Quelques fiches issues d’informations orales et de prospections au sol viennent compléter les résultats.

2 Les survols du tracé de la LGV n’ont apporté aucune nouveauté. Celui de la déviation de Chabanais, réalisé dans un secteur du département peu favorable à la prospection aérienne, a été totalement stérile. C’est donc la vallée de la Charente et ses environs qui ont fourni la majorité des sites. Certains, déjà répertoriés, ont apporté quelques compléments d’informations, d’autre, inédits, viennent compléter la carte archéologique.

3 La période néolithique est bien représentée avec une enceinte inédite située sur la commune de Champniers. Elle est délimitée par au moins trois niveaux de fossés successifs qui s’appuient sur une pente abrupte et comportent peu d’interruptions. Les prospections au sol ont confirmé la période d’occupation mais aucun élément marqueur ne permet de préciser l’attribution culturelle. La moitié sud de l’enceinte de Bellevue-Les Grands Champs, située sur la commune de Chenommet, en cours de fouille par Vincent Ard, est apparue au printemps avec une étonnante précision. Enfin, des structures complémentaires, visibles sur l’enceinte de Montignac et l’éperon barré d’Ambérac permettent de mieux appréhender l’étendue de ces deux sites.

4 Comme chaque année, quelques enclos circulaires fossoyés protohistoriques, isolés ou groupés, ont été révélés par les céréales. L’un d’entre eux, situé sur la commune de Genac, ceinture deux fosses dont les dimensions peuvent correspondre à des inhumations.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 77

5 Pour la période gallo-romaine, deux tronçons d’aqueduc gallo-romain ont été découverts. Ce genre de structure n’avait, semble-t-il, jamais été mis en évidence par photographie aérienne dans le département de la Charente auparavant. Le premier, situé sur la commune de Genac, est visible sur environ un kilomètre. Le deuxième, situé sur celle de Saint-Cybardeaux, aux abords immédiats de l’agglomération secondaire présumée des Bouchauds, chemine jusqu’à la Combe des Agers, certainement pour alimenter les thermes mises au jour lors de sondages réalisés en 1979 dans ce secteur. Une villagallo-romaine, située sur la commune de Condac, vient compléter les découvertes pour cette période.

6 Quelques informations orales ont permis notamment de déclarer, sur la commune de Salles de Villefagnan, la présence de restes de faunes récoltés dans des formations tourbeuses situées dans la vallée du Bief, accompagnés de matériel néolithique en surface.

7 Après de nombreuses campagnes de prospections aériennes réalisées sur le département de la Charente, les missions 2009 ont encore permis de découvrir de nouveaux sites, ce qui démontre l’intérêt de cette discipline.

8 (Fig. n°1 : Ensemble protohistorique comprenant un enclos circulaire avec deux fosses internes et une structure quadrangulaire )

9 BOUCHET Éric

ANNEXES

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Fig. n°1 : Ensemble protohistorique comprenant un enclos circulaire avec deux fosses internes et une structure quadrangulaire

Auteur(s) : Bouchet, Éric (BEN). Crédits : Bouchet, Éric, BEN (2009)

AUTEURS

ÉRIC BOUCHET BEN

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Communes riveraines du fleuve Charente et affluents

Claude Brège

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 80

Identifiant de l'opération archéologique : 204729

Date de l'opération : 2009 (PI)

1 En 2009, la campagne de prospection a été articulée, pour la deuxième année consécutive, sur la recherche d'indices d'occupations antiques liés à la proximité du fleuve ou de traces d'aqueducs. La recherche de terrain a été précédée par une enquête documentaire approfondie (bibliographie départementale et thématique), un repérage toponymique, un récolement des clichés aériens pertinents et une exploitation du plan cadastral napoléonien. Elle a été complétée par une enquête orale auprès des habitants et exploitants agricoles.

2 Le secteur prospecté s'étend de Balzac à Luxé, sur les deux rives de la Charente, et le long de ses affluents de rive droite tels que l’Argence et la Bonnieure. Vingt-quatre communes (appartenant à 5 cantons distincts) ont ainsi été concernées par ces investigations. Au total, 7 fiches de sites ou d'indices inédits ont pu être établies, dont trois concernent la commune de Champniers et deux celle de Luxé. Un maillage régulier des occupations antiques semble se dessiner, ce qui permettra d'orienter vers les zones de « vides » constatées les recherches futures. Le schéma semble en outre s'organiser autour de sites de rive et de sites installés sur des replats, sans que l'on puisse vraiment déterminer la nature exacte des indices repérés. L'enquête menée nous paraît confirmer le caractère systématique dans la mise en place de dispositifs d'alimentation en eau pour les sites repérés.

3 La prochaine campagne visera à compléter la recherche en parcourant les berges encore non reconnues ( de Charente entre Mansle et Ruffec, rives du Son Sonnette, de l’Argent, de l’Aume et de l’Auge) et les territoires des cantons d’Aigre, de Mansle et de Ruffec.

4 BRÈGE Claude

AUTEURS

CLAUDE BRÈGE BEN

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L'alimentation en eau de Chassenon

Bernard Fabre

Identifiant de l'opération archéologique : 204731

Date de l'opération : 2009 (PI)

1 L’alimentation en eau de l'aqueduc principal des thermes de Chassenon. Les prospections pédestres réalisées durant l’année 2009, s’inscrivent dans le cadre de la recherche de l’alimentation en eau de l’aqueduc principal des thermes de Chassenon (Cassinomagus).

2 Une étude géophysique effectuée par Cécilia Bobée en 2007, a suggéré une zone de captage qui a donné lieu, en 2008, à des sondages réalisés par Gabriel Rocque pour vérifier cette hypothèse. Il s’est révélé qu’en fait, l’aqueduc se poursuit par un canal creusé dans la brèche, et donc indétectable par les moyens mis en oeuvre.

3 L’aire de recherche retenue a été le départ des écoulements d’eau situés au-dessus de la courbe 230 NGF, correspondant au niveau de la couverture de l’aqueduc lorsqu’il passe en souterrain. Dans un premier temps, une étude de la documentation a été entreprise suivie d’une interrogation des propriétaires de l’aire concernée, en particulier des plus anciens pour relever leurs différentes observations (effondrements, remontées de matériel, etc.), la réalisation d’anciens travaux (comblement de mare, de puits, drainages, etc.), ou la connaissance de légendes.

4 Les champs labourés ont fait l’objet, en fonction des labours (fin du printemps et fin d’automne) de prospections systématiques qui ont donné lieu à la découverte d’un fragment de caniveau et d’une pierre de couverture ou margelle de puits, ces deux éléments étant réalisés en brèche de Chassenon.

5 D’autres indices ont été retenus car ils militeraient en faveur d’un passage d’une branche de l’aqueduc : bombés de terrain, puits anciens, sources et fontaines, lieux humides, etc. Plusieurs champs ont livré du matériel tel que fragments de céramique, tegulae,ainsi que des éléments lithiques isolés ou concentrés de la préhistoire ancienne ou récente.

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6 Suivant les courbes de niveau et les différents indices découverts, deux hypothèses verraient le jour :

7 - le captage en eau pourrait être réalisé par deux branches, l’une se dirigerait vers le village de Machat où se situe une source alimentant l’étang d’Épenèdre, cette branche recevant au passage l’écoulement d’une zone humide provenant de la partie nord «des Fonds»,

8 - l’autre pouvant être alimentée par les fossés de la voie d’Agrippa qui recueilleraient l’eau issue de zones humides depuis ou même au-delà des limites avec la Haute-Vienne, jusqu’au passage de la zone « des Fonds », zone sur laquelle J.-R. Perrin a remarqué des labours ou des drainages probablement antiques.

9 En conclusion, faute d’éléments significatifs, des sondages ciblés ainsi que la vidange de puits supposés « à galeries », pourraient apporter de nouveaux éléments sur le passage de la ou des branches de l’aqueduc principal, ainsi que sur le ou les captages nécessaires à l’alimentation en eau des thermes de Chassenon.

10 FABRE Bernard

AUTEURS

BERNARD FABRE BEN

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17 - Charente-Maritime

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Barzan – Moulin du Fâ (les entrepôts)

Alain Bouet

Identifiant de l'opération archéologique : 204767

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 La campagne de fouille 2009 s’est déroulée du 20 juin au 10 juillet 2009 avec une équipe d’une trentaine de personnes. La partie nord des entrepôts, non visible par photographie aérienne car située dans une parcelle différente de celle accueillant le reste du bâtiment, a été intégralement décapée. Elle s’organise selon un plan symétrique.

2 La façade a été étudiée, bordée par un large fossé qui recueillait les eaux de pluie et les dirigeait vers le monument.

3 Comme ailleurs, l’érosion a fait son œuvre et les niveaux de sol ne sont pas conservés. Seules subsistent les structures en creux et notamment un foyer construit délimité par des tegulae.L’attention s’est également portée sur la zone comprise entre les entrepôts et le grand sanctuaire, là où des bâtiments avaient été mis au jour les années précédentes. Il n’a pas été possible de dater les constructions les plus récentes du fait de la disparition des niveaux contemporains, mais l’occupation antérieure a pu être en partie cernée. Comme ailleurs, il s’agit d’aménagements en matériaux périssables. L’étude de ce secteur a été achevée à la fin de la campagne, ouvrant la voie à une publication.

4 À la demande du Conseil général, un décapage complémentaire a été réalisé dans le quartier à l’ouest des thermes au niveau de la zone III afin de saisir l’intégralité du plan de la maison dans le cadre de la mise en valeur des vestiges. Un plan en a été dressé. La publication de ce quartier dont la fouille s’est terminée en 2008 est en cours d’élaboration.

5 Les réflexions du groupe pluridisciplinaire travaillant à la restitution de la machine élévatrice d’eau alimentant les thermes ont été intégrées à la thèse de S. Coadic

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soutenue en décembre 2009. La réalisation d’une maquette de cette machine au 1:10ea été envisagée et un financement demandé au Conseil général. Avec ou sans les acquis (assurément importants) apportés par ce modèle réduit, une monographie sera tirée de cette étude.

6 BOUET Alain

AUTEURS

ALAIN BOUET SUP

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Barzan – Moulin du Fâ

Vivien Mathé

Identifiant de l'opération archéologique : 204784

Date de l'opération : 2009 (ME)

1 Les prospections géophysiques réalisées sur le site du Fâ à Barzan sont la poursuite des travaux engagés depuis 2006 avec le soutien du conseil général de la Charente- Maritime. L’objectif est de réaliser une cartographie exhaustive de l’agglomération secondaire gallo-romaine. Au terme de la campagne achevée en mars 2009, environ 70 ha ont été prospectés par méthode électrique, magnétique ou électromagnétique.

2 Les prospections se sont poursuivies principalement sur six zones.

3 Une étude spécifique a été menée à l’ouest de la zone portuaire, afin de caractériser précisément, aussi bien horizontalement que verticalement, un vaste bâtiment rectangulaire de près de 90 m de long sur 27 m de large. L’analyse de l’environnement physique de ce bâtiment a permis d’apporter des renseignements nouveaux sur la paléotopographie du site

4 La cartographie de la zone portuaire a été complétée vers l’est. Elle a permis de découvrir de nouvelles structures bâties en limite sud du bassin supposé du port.

5 La cartographie autour de la Grande Avenue et des entrepôts vient préciser la connaissance de l’environnement proche de la voie, montrant la singularité de cet axe majeur, étudié par L. Tranoy depuis 2006. En effet, à part peut-être un autre élément de circulation (contemporain ou non ?) qui le croise en son milieu, les investigations géophysiques n’ont détecté aucune construction dans ses abords.

6 La cartographie aux abords du sanctuaire et des thermes prolonge l’imagerie faite en contrebas du musée de site en allant vers l’estuaire ainsi que vers l’ouest, dans le secteur des Abeilles. On observe en prospection électrique la continuité des structures repérées plus près du temple ; elles se concentrent vraisemblablement de part et d’autre d’un axe de circulation nord-sud. On constate en prospection magnétique

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l’existence d’une structure rectangulaire où se concentrent un grand nombre d’anomalies dipolaires ainsi qu’une zone de chauffe particulièrement imposante.

7 La cartographie en partie NW de la ville explore une zone non encore étudiée. Elle met en évidence une zone d’occupation de type habitat à trous de poteau, probablement protohistorique. Au-delà, l’espace semble vierge de toute installation humaine.

8 La cartographie sur le secteur dit du Forum réitère une partie de la prospection réalisée par N. Florsch. Cette prospection test avait pour but de comparer les images obtenues sur une même zone, à dix années d’intervalle, avec des appareils et des opérateurs différents. La nouvelle prospection permet notamment de réduire l’influence des poteaux électriques sur le bord de l’image et d’augmenter la résolution de celle-ci.

9 Le calendrier établi par les différents acteurs en charge de l’étude du site prévoit que les investigations se poursuivent au moins jusqu’en mars 2010 ; une synthèse de toutes les prospections géophysiques réalisées depuis 1998 est actuellement en cours.

10 MATHÉ Vivien

AUTEURS

VIVIEN MATHÉ SUP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 88

Barzan – Moulin du Fâ (la Grande Avenue)

Laurence Tranoy, Emmanuel Moizan et Cécile Batigne

Identifiant de l'opération archéologique : 204538

Date de l'opération : 2009 (FP)

L’étude de « La Grande Avenue » s’est poursuivie en 2009, le long de l’axe D1, dans les zones 1, 2 (élargie) et 4. Deux nouvelles zones ont été ouvertes : la zone 5 située entre les zones 1 et 2 et la zone 6, à 50 m au sud, à l’endroit où les vestiges de l’axe D2 avaient été prospectés électriquement en 2007 par Marion Druez. Ce nouveau secteur concerne des vestiges dont une grande partie est enfouie sous le chemin communal n° 4. Les cadences d’occupation des lieux sont associées à quatre états. L’état 1 correspond à l’étape initiale du développement urbain, dans ce quartier de la ville. La mise en place des premiers axes de voirie structure un espace investi à l’époque augustéenne précoce et probablement dès l’époque pré-augustéenne. Il a été atteint en divers points et se caractérise par une couche de terre noire correspondant à un niveau d’occupation. En zone 2, il accueille des aménagements interprétés pour l’heure comme des vestiges de conduites d’eau. L’état 2 est caractérisé par la mise en place d’un système viaire qui encadre un espace que nous nommons « esplanade » (environ 50 m de largeur), faute de mieux, dans l’état actuel des connaissances. Il s’agit des axes désignés D1 et D2 par P. Aupert et J. Dassié (Aupert & Dassié, 1997-1998). On sait désormais, par les prospections et la fouille qu’en D1, comme en D2, le système viaire s’étend sur environ 500 m de longueur. Ces deux rues sont respectivement bordées par les murs M20 et M80. Ces derniers sont légèrement convergents, ce qui apparaît aussi nettement en prospection électrique (Mathé & Druez, 2009, fig. 1, p 106). Ils encadrent l’esplanade, large à cet endroit de 50 m. En D1, nous avons proposé de considérer que les voies correspondaient à une rue processionnelle associée au sanctuaire (Tranoy et al.,2009 : 84). En D2, on découvre un

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 89

système symétrique à D1. La fouille ponctuelle en plan ne permet d’en saisir que la phase flavienne mais il est sans doute mis en place dès la première moitié du Ier s. Le mur bordier, M80, doté de chaperons, présente les mêmes modes de construction que M20 et la même largeur (en moyenne 0,48 m). On peut aussi rapprocher M80 du mur du premier péribole du sanctuaire. La largeur de ce dernier est supérieure d’une douzaine de centimètres mais il est construit avec un mortier identique, les moellons sont de mêmes modules avec des joints tirés au fer et il était également surmonté de chaperons. En 2008, nous pensions, à tort, que le remblai de l’état 3, étalé dans la première moitié du IIe s., composé d’huîtres, de faune et de céramique, ne s’étendait pas au-delà de la zone qui fait face aux entrepôts (fouille A. Bouet). La campagne de 2009 a révélé sa présence plus vers l’est, sur 140 m². En zone 5, le nouveau bâtiment St.84 appartient au même horizon que St.5 décrit en 2008. Ces deux bâtiments, de construction légère, ont sans doute eu des fonctions identiques, peut-être liées aux travaux d’étalement des remblais. En zone 6, le mur M80 subit un arasement partiel. Les chaperons qui marquent ce mur dans le paysage sont éliminés : ils sont récupérés ou abandonnés in situmais en contrebas du mur, du côté nord, c'est-à-dire hors de l’emprise de la rue ; le mur est alors, progressivement, occulté par des remblais qui s’apparentent à des poubelles. Ce phénomène est consécutif au rehaussement des niveaux de circulation par l’installation de nouvelles chaussées. La situation n’est donc pas symétrique à ce que l’on observe de l’autre côté de l’esplanade. Il semble que le but ici (en D2) est de masquer une construction alors qu’en face (en D1), il s’agit d’araser et de niveler pour préparer les futurs aménagements. L’état 4 (seconde moitié du IIe s.), signe une rupture dans l’histoire de l’axe de circulation et constitue un tournant à l’échelle du plan d’urbanisme de l’agglomération. L’axe de circulation glisse vers le nord et passe en position secondaire, en arrière d’un portique de 10 m de largeur auquel sont associées douze exèdres rectangulaires réparties de part et d’autre d’une exèdre plus vaste que les autres et de plan carré (Mathé & Druez, 2009 ; Tranoy et al.,2009). Le portique est ouvert sur l’esplanade et fait face à l’estuaire. La campagne2009 a permis de localiser la troisième exèdre en négatif. Le dégagement de M21 sur plus de 70 m de longueur nous permet désormais d’affirmer qu’il s’agit bien d’un mur stylobate. Son état d’arasement complique l’interprétation mais les données de 2009 ouvrent des perspectives pour compléter l’approche architecturale du portique. En face du portique, de l’autre côté de l’esplanade, il n’existe, durant cet état qu’une voie dont la rive sud-est urbanisée, comme le montrent les données acquises en 2005 dans le quartier du trésor. (Fig. n°1 : Plan de masse de la campagne 2009 (système planimétrique Lambert 93)) TRANOY Laurence, MOIZAN Emmanuel et BATIGNE Cécile

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 90

ANNEXES

Fig. n°1 : Plan de masse de la campagne 2009 (système planimétrique Lambert 93)

C. Gay, V. Miailhe et V Pasquet (2009)

AUTEURS

LAURENCE TRANOY SUP

EMMANUEL MOIZAN INRAP

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Barzan – Moulin du Fâ (le Théâtre)

Graziella Tendron et Antoine Nadeau

Identifiant de l'opération archéologique : 204539

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 La campagne de fouille 2009 du théâtre antique de Barzan a porté sur une surface nettement supérieure à celle ouverte en 2007, soit 1 041 m² contre 540 en 2007. Les secteurs 3 et 4 localisés au sud de l'édifice ont été considérablement étendus, de même que les secteurs 5 et 8, ouverts à l'emplacement présumé du bâtiment de scène et se développant au sein de l'orchestra.Les secteurs 1, 2, 6 et 7 n'ont pas été fouillés en 2009, tandis qu'un nouveau sondage (secteur 9) a été ouvert dans la moitié nord du théâtre. L'objectif était de compléter le plan de l'édifice, tout en disposant de fenêtres d'observation plus étendues, autorisant une meilleure appréhension des vestiges.

2 Ainsi, cette première campagne de fouille triennale a-t-elle permis de préciser la morphologie de l'édifice, mais elle a également révélé deux états de construction distincts. D'après les hypothèses actuelles, le théâtre aurait, dans un premier état, admis un plan strictement semi-circulaire. Dans un second temps, l'édifice est agrandi vers l'ouest, avec la construction de puissantes maçonneries observées dans les secteurs 4 et 5. Un accès latéral est alors aménagé à la jonction des deux états. Des blocs de grand appareil, aujourd'hui disparus, soulignaient cet accès tout en lui conférant un caractère monumental.

3 Le plan de la cavea,dans son premier état, a été complété grâce à l'extension du secteur 4 en direction de l'orchestra.Les murs concentriques, en partie récupérés, ont été retrouvés à leurs emplacements supposés. Par ailleurs, un probable contrefort semi- circulaire a été mis au jour. Celui-ci s'appuie sur un mur doublant le premier mur de façade du théâtre, dans sa partie méridionale. Les prochaines campagnes de fouille permettront de préciser si ce dernier est isolé ou si de semblables structures soutenaient cette maçonnerie sur l'intégralité de sa longueur.

4 Le secteur 9 a, quant à lui, été implanté dans la moitié septentrionale du théâtre, dans l'emprise du maenianumsupérieur de la cavea,en vis-à-vis du secteur 3. Notre intention

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était ainsi d'évaluer l'état de conservation des vestiges au sein de la moitié nord de l'édifice et de les comparer aux structures mises au jour dans la moitié sud. Outre quatre murs concentriques, partiellement récupérés, ce secteur a livré une structure pour le moins inattendue, consistant en une sépulture d'équidé, dont l'originalité réside dans la conservation de ses quatre fers, lesquels pourraient dater de la seconde moitié du XIVe s.

5 L'un des objectifs consistait à préciser la chronologie du site, notamment la période de construction et de fonctionnement de l'édifice de spectacle. Si la datation des deux états de construction ne peut être déterminée de manière certaine, le décor architectural offre un jalon chronologique des plus précis, une corniche corinthienne d'époque julio-claudienne, attribuée aux ateliers saintais, ayant été découverte dans le secteur 5. Nous ignorons toutefois à quel état la rattacher.

6 La fréquentation de l'édifice à la fin du Ier siècle et au début du IIe siècle de notre ère a été confirmée par l'analyse du mobilier céramique. Cette même étude a, par ailleurs, révélé une lacune correspondant auIIIesiècle de notre ère, lequel n'est pas représenté au sein du mobilier recueilli. Cette absence pourrait traduire l'abandon de l'édifice.

7 Les réoccupations postérieures à l'abandon du bâtiment en tant qu'édifice de spectacle, constituant l'un des intérêts majeurs de ce site, ont pu être appréhendées avec une plus grande précision. Ainsi, les maçonneries observées en 2007 à l'emplacement présumé du bâtiment de scène (secteurs 5 et 8) se sont révélées être des aménagements tardifs postérieurs à la démolition du théâtre. Ces mêmes secteurs ont livré un mobilier céramique attribué à la fin du IVe s. - milieu du VIe s. apr. J.-C.

8 L'occupation du site se poursuit aux VIe s. et VIIe s. comme le prouvent divers épandages céramiques circonscrits au sud de l'édifice, dans les secteurs 3 et 4. La nature de cette réoccupation n'a cependant pas pu être précisée en l'absence de structures associées.

9 L'intérêt architectural de ce site est incontestable, tant en ce qui concerne la construction que la décoration. En effet, malgré les récupérations nombreuses et parfois récentes de matériaux, des découvertes remarquables ont été effectuées au cours des campagnes 2007 et 2009. Ainsi, il convient de rappeler la découverte de blocs de corniche effondrés le long du mur périphérique du théâtre, dans sa moitié méridionale (secteur 3). À ces éléments de décor, exceptionnels de par leur localisation au sein de la cavea,s'est ajoutée, au cours de la campagne 2009, la découverte de plusieurs blocs de grand appareil, parmi lesquels la corniche corinthienne préalablement citée, ainsi qu'un bloc abandonné en cours de récupération et conservant, sur l'une de ses faces, un graffiti en forme de chrisme.

10 (Fig. n°1 : Le théâtre : superposition des vestiges et des données issues des prospections géophysiques)

11 (Fig. n°2 : Le théâtre : fragment de corniche modillonnaire corinthienne)

12 NADEAU Antoine et TENDRON Graziella

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ANNEXES

Fig. n°1 : Le théâtre : superposition des vestiges et des données issues des prospections géophysiques

Auteur(s) : Nadeau, Antoine (COL). Crédits : Nadeau Antoine COL (2009)

Fig. n°2 : Le théâtre : fragment de corniche modillonnaire corinthienne

Auteur(s) : Nadeau, Antoine (COL). Crédits : Nadeau Antoine COL (2009)

AUTEURS

ANTOINE NADEAU COL

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Breuillet – Le Prieuré

Anne Jegouzo et Emmanuelle Galtié

Identifiant de l'opération archéologique : 204595

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 La commune de Breuillet se situe au cœur de la presqu’île d’Arvert qui s’étend de la Tremblade (au nord) à Royan (au sud), allant jusqu’à l’embouchure de la Gironde. Elle est délimitée au nord par le cours actuel du fleuve la Seudre, débouchant sur le littoral atlantique au Pertuis de Maumusson, et au sud par les marais d’Arvert et de Saint- Augustin. Le lieu-dit Le Prieuré se localise au sud-est de la commune.

2 Préalablement aux projets d’aménagement d’un lotissement familial, deux prospections archéologiques furent prescrites, l’une en 2007 et l’autre en 2009. La première opération a permis de sonder une surface de 28 572 m², la seconde une surface de 3 990 m². Ces diagnostics auront permis de découvrir de nombreux vestiges, de période et de nature variées. Ils apparaissent sous le niveau de terre végétale entre 0,20 m et 0,40 m. La stratigraphie de ces vestiges peut atteindre 1,10 m de profondeur. Malgré un bon état de conservation, certains niveaux ont disparu.

3 Les vestiges s’articulent autour de quatre périodes chronologiques distinctes : Néolithique, fin de l’âge du Fer, périodes gallo-romaine et médiévale. Deux zones sont repérées comme archéologiquement sensibles. Au sud-est,la parcelle D N° 1294 conserve quelques vestiges notables, mais c’est à l’ouest sur la parcelle N° 1298, que l’essentiel des structures est concentré. (Fig. n°1 : plan général des vestiges 2007-2009)

4 La première occupation reconnue sur ce terrain date du Néolithique. Mise à part une fosse riche en mobilier, le site est, soit totalement arasé ou situé à proximité. Des traces de mise en culture sont identifiables dans la stratigraphie et quelques silex associés a du mobilier céramique ont été ramassés hors contexte ou dans un niveau de sable bien identifié. Ce mobilier évoque davantage un site de consommation que de production.

5 La deuxième occupation repérée, date de la fin de l’âge du Fer. Elle est marquée par des fossés plus ou moins riches en mobilier. Si un enclos ne peut être nettement défini, le mobilier ramassé s’apparente à de la vaisselle de service, indice d’un habitat proche.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 95

Une mutation vers un habitat en dur gallo-romain va s’opérer au cours du premier siècle. Il est localisé à l’extrémité occidentale de la parcelle, à l’emplacement de la future voirie. Il doit s’étendre très largement hors emprise, sous la propriété actuelle et dans les parcelles contiguës. La tranchée la plus occidentale s’avère entièrement positive en dévoilant une succession de murs et de niveaux de sols stratifiés. Si l’état de conservation des vestiges paraît remarquable, la richesse de l’occupation semble l’être également. Les murs et les sols sont de belle facture, quelques tesselles ont été ramassées ainsi que des fragments d’enduits peints (dominance du bleu, présence de fragments vert, rouge et noir). La présence de canalisation et de pillettes indique une zone thermale. En marge de ces bâtiments, des fossés contemporains témoignent d’une zone mise en culture, agriculture ou jardin d’agrément.

6 L’occupation médiévale comprendrait deux niveaux d’aménagements, l’un au Xe s. - XIIe s., avec notamment les fosses mais surtout avec l’aménagement d’un mur de clôture (US 22 / tranchée 2 et M12 / tranchée 1 Fenêtre n° 3).Cette arase de mur se suit dans la tranchée 7 / US 704.Ce mur ne serait-il pas la suite du mur de clôture du monastère mis au jour en 2007 ?

7 Le second niveau d’occupation est daté par le mobilier céramique offrant des éléments du XIIIe s. au XVe s.

8 Le dernier état du site se caractérise par un remblaiement massif allant de l’US1 (tranchée 1 fenêtre 2) aux US 34 et 32 (tranchée1 sondage 3). Il aurait été effectué au XVe s. ou à posteriori.

9 Le mobilier céramique couvre l’ensemble de la période antique, du courant du Ier s. av. J.-C. au Ve siècle de notre ère. Il semble toutefois que la plupart des artéfacts appartient auIIIesiècle de notre ère, à l’image de ce fragment d’assiette sigillée africaine claire C Hayes 50a, rare et modeste témoin d’échanges avec la Bysacène. Pour le mobilier médiéval deux ensembles apparaissent, l’un datant des Xe s. au XIIe s. et l’autre des XIIe s. au XIVe s. Le fragment le plus récent date du XVe s.

10 Le site du Prieuré s’étend sur une surface totale de 33 209 m². Il semblerait que les prospections de 2007 et 2009 aient mis au jour les témoins des premières installations humaines de la commune de Breuillet.

11 GALTIÉ Emmanuelle et JÉGOUZO Anne

ANNEXES

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Fig. n°1 : plan général des vestiges 2007-2009

Auteur(s) : Coutureau, M. Crédits : Coutureau M (2009)

AUTEURS

EMMANUELLE GALTIÉ INRAP

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Chaniers – Pièce des Sept Journaux

Emmanuelle Galtié

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 98

Identifiant de l'opération archéologique : 204950

Date de l'opération : 2009 (SP)

1 La ville de Chaniers est située sur la rive nord de la Charente. Elle est bordée à l'ouest par Saintes, au nord-ouest par Fontcouverte, au nord-est par la Chapelle-des-Pots, à l'est par Saint-Sauvant et Dompierre-sur-Charente, au sud-est par Saint-Sever-de- Saintonge et au sud par Coucoury. Le lieu-dit « La Pièce des Sept Journaux » se localise à l’ouest de Chaniers, le long de la départementale 24. Le site se trouve sur les parcelles cadastrales 16p et 17 de la section AX, à l’angle du chemin de la tonnelle et de l’avenue des Deux Charentes. Installé sur le flanc nord d’un promontoire calcaire, il domine la vallée de la Charente dont le lit se trouve à moins de 300 m.

2 Le site archéologique de « La Pièce des Sept Journaux » fut mis au jour lors d’un diagnostic effectué par Vincent Miailhe en février 2008 (Arrêté n° AD/07/183). L’intérêt majeur de ce site réside dans la présence d’une occupation protohistorique.

3 Par ailleurs, le site semble avoir été occupé jusqu’à l’époque antique.

4 La prescription de fouille AF/08/125 du 22 mai 2008 sur le site de « La Pièce des Sept Journaux » a permis d’effectuer un décapage extensif sur une superficie de 3 100 m² et de mettre en évidence prés de 102 structures.

5 La fouille réalisée par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (du 16 mars au 10 avril 2009), sous la maîtrise d’ouvrage de la SEMIS, a eu pour perspectives d’établir un plan précis des vestiges et de les fouiller, d’essayer de définir la fonction et la chronologie de ces structures.

6 L’étude des données archéologiques est toujours en cours. L’ensemble des résultats sera communiqué prochainement dans le rapport final d’opération.

7 (Fig. n°1 : photographies et plan des vestiges 2009)

8 GALTIÉ Emmanuelle

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 99

Fig. n°1 : photographies et plan des vestiges 2009

Auteur(s) : Galtié, Emmanuelle (INRAP). Crédits : Galtié Emmanuelle INRAP (2009)

AUTEURS

EMMANUELLE GALTIÉ INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 100

Courçon d’Aunis – Les Combes, ZAC Les Jardins d’Aunis

Ludovic Soler

Identifiant de l'opération archéologique : 204739

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le projet de construction d’une ZAC à Courçon d’Aunis au lieu-dit Les Combes, a donné lieu à une opération de diagnostic archéologique réalisée par le Service départemental d’Archéologie du conseil général de la Charente-Maritime. Le projet est situé dans une zone dominant la bordure sud du Marais poitevin (en amont de l’estuaire de la Sèvre niortaise et non loin de sa confluence avec le Mignon). Outre quelques éléments d’anciens parcellaires mettant en évidence l’évolution récente du paysage, il fut mis au jour deux ensembles de structures attribuables au Néolithique et/ou la Protohistoire.

2 Le premier comprend un lot de vases très fragmentés mis au jour dans de petites structures en creux dont la taille est adaptée à celle de la céramique. Ces vases sont similaires à ceux interprétés comme des vases à sel du Néolithique récent (tronconiques à fond plat, type Champ-Durand en Vendée et La Mastine à Nuaillé d’Aunis en Charente-Maritime).

3 En l'absence d'élément de datation, on ne peut totalement exclure qu'ils soient plus récents, d'autant plus que le second ensemble de vestiges mis au jour est un petit bâtiment carré (4 m²) attribuable, à partir de la céramique retrouvée dans les calages de poteau, à la Protohistoire (âge du Fer ?) et que des indices plus ou moins importants de sites à sel protohistoriques sont connus plus à l’ouest vers la côte actuelle.

4 L’environnement archéologique proche correspondant au littoral de l’ancien golfe Picton confirme la présence d’une riche occupation humaine au cours de ces périodes (à titre d’exemple, deux enceintes néolithiques sont recensées sur la commune et le site est à 800 m de la nécropole mégalithique de Champ-Chalon à ).

5 (Fig. n°1 : Vase tronconique à fond plat interprété comme vase à sel du Néolithique récent)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 101

6 SOLER Ludovic

ANNEXES

Fig. n°1 : Vase tronconique à fond plat interprété comme vase à sel du Néolithique récent

Auteur(s) : Soler, Ludovic (COL). Crédits : Ludovic Soler Col (2009)

AUTEURS

LUDOVIC SOLER COL

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 102

Dolus d’Oléron – 37 rue des Dunes

Stéphane Vacher

Identifiant de l'opération archéologique : 204862

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 L'intervention réalisée au lieu-dit 37 rue des Dunes à Dolus-D'Oléron a porté sur 2 448 m² soit l'ensemble du projet d'aménagement, la surface sondée représentant 12 % de l'emprise.

2 Elle a permis de mettre en évidence une occupation de La Tène C caractérisée par la présence de deux amas coquilliers. Ces derniers sont constitués presqu'exclusivement de patelles, mais on trouve aussi d'autres mollusques, des fragments de crustacés et un peu de mobilier céramique, dont un profil quasi entier ayant permis l'attribution chronologique d'un des amas coquilliers. On notera aussi la présence de céramique et de matériel lithique, éparpillés en dehors de tout niveau d'occupation caractéristique.

3 Ce mobilier se situe en moyenne à moins 0,40 m de la surface, toujours sous la terre végétale et le niveau dunaire ou à la base de ce dernier. La présence récurrente de mobilier, même en l'absence de structure de type habitat, indique une anthropisation du site certainement en bordure d'une occupation structurée.

4 Le site est localisé à 200 m de la mer, sous le niveau dunaire actuel, à 500 m au sud-est de la séquence stratifiée de l'habitat artenacien de La Perroche et à 500 m au nord- ouest de l'occupation antique de la Rémigeasse. Dans l'état actuel de nos connaissances, l'intérêt scientifique du site repose sur les données fournies sur les ressources marines et par les premières traces d'occupation de La Tène sur la commune de Dolus-D'Oléron.

5 (Fig. n°1 : Dépôt coquillier de patelles en cours de fouille)

6 (Fig. n°2 : Patelles issues du tamisage du dépôt coquillier)

7 VACHER Stéphane

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 103

ANNEXES

Fig. n°1 : Dépôt coquillier de patelles en cours de fouille

Auteur(s) : Vacher, Stéphane (INRAP). Crédits : Vacher Stéphane Inrap (2009)

Fig. n°2 : Patelles issues du tamisage du dépôt coquillier

Auteur(s) : Vacher, Stéphane (INRAP). Crédits : Vacher Stéphane INRAP (2009)

AUTEURS

STÉPHANE VACHER INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 104

Dompierre-sur-Mer – Fief de Cheusse, Fief de la Garenne

Stéphane Vacher

Identifiant de l'opération archéologique : 204604

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le diagnostic a porté dans un premier temps sur 61 824 m², la ZAC Multi sites au lieu-dit le Fief de Cheusse et le Fief de la Garenne sur la commune de Dompierre-sur-Mer représentant au total 326 311 m². La surface sondée représentant 11 % de la première phase d'intervention.

2 Un indice de site significatif a été repéré lors de la première phase du diagnostic. Il s'agit d'une occupation rurale attribuable au Hallstatt par une jatte carénée et caractérisée au sol par un enclos palissadé et par une structure pouvant marquer une entrée.

3 Cet ensemble constitue l'extension ouest d'une occupation qui restera à caractériser lors des phases suivantes du diagnostic. Bien qu'aucune trace n'ait été détectée dans l'enclos palissadé lors du diagnostic, il est très probable que cette enceinte délimitait un habitat. Soit celui-ci se situe plus à l'est, soit les tranchées ont évité les vestiges conservés dans le sol. Lors des interventions à venir, il sera particulièrement important de restituer la suite du tracé de l'enclos et des éventuelles structures annexes afin de caractériser ce site. Même si les traces restaient modestes, leur intérêt scientifique serait significatif au vu de la rareté des occupations du premier âge du Fer étudiées en Aunis.

4 VACHER Stéphane

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 105

AUTEURS

STÉPHANE VACHER INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 106

Dompierre-sur-Mer – Les Drouillards

Christophe Maitay

Identifiant de l'opération archéologique : 204951

Date de l'opération : 2009 (SP)

1 Dans le cadre du projet d’aménagement de la ZAC de la Gare, sur la commune de Dompierre-sur-Mer, en périphérie de l’agglomération rochelaise, une fouille de sauvetage a été conduite par une équipe d’archéologues de l’INRAP.

2 L’intervention, motivée par un diagnostic positif réalisé par Stéphane Vacher au printemps 2009, a concerné une surface de 4 080 m², répartie en deux secteurs, le long du canal reliant La Rochelle à Marans (coordonnées Lambert : X = 337.800 à 338.000 ; Y = 137.000 à 137.200). L’objectif de cette opération était d’appréhender l’organisation spatiale d’un habitat protohistorique, d’en évaluer le statut et le fonctionnement, et de le replacer dans son contexte chronoculturel.

3 L’opération de terrain a permis de mettre au jour les restes d’une occupation rurale à vocation vraisemblablement agricole. La majorité des structures découvertes dans la zone 1 prend place à l’intérieur d’un enclos de forme trapézoïdale et présentant des angles arrondis. La partie orientale de l’occupation, non concernée par le projet, ne nous est pas connue. L’enclos est constitué d’une tranchée creusée dans les calcaires du Jurassique et comblée par un sédiment argilolimoneux de couleur brun rouge comprenant quelques blocs de pierre. Des zones regroupant des pierres brûlées ou des concentrations de charbons de bois révèlent l’emplacement de poteaux ou de piquets, parfois calés par des pierres récupérées lors du creusement de la tranchée. Disposés de manière plus ou moins régulière, ces éléments de bois ont pu servir d’armature à une palissade qui délimitait la zone d’habitat et jouait certainement aussi le rôle de clôture pour les animaux. Les prélèvements effectués dans les structures en creux devraient apporter des informations sur les essences employées et fournir ainsi une image de l’environnement du site. Dans sa partie occidentale, l’enclos est interrompu et pourvu

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 107

d’un dispositif d’entrée formé de deux retours prolongés par deux trous de poteau. Un petit porche d’entrée en bois, similaire à celui fouillé par l’AFAN sur la commune de Préguillac, à 10 km au sud de Saintes, peut être restitué.

4 L’espace interne est occupé par des petites fosses et des trous de poteau, plus ou moins organisés, et par des zones apparemment dépourvues de structure. Dans la partie nord- ouest de l’enclos, longeant la palissade, un bâtiment sur poteaux porteurs d’une vingtaine de mètres carrés peut être interprété comme une petite construction à destination domestique (habitation ?). D’autres regroupements de trous de poteau semblent correspondre à des structures de stockage de type grenier.

5 La zone 2 a livré les vestiges d’une seconde entrée et d’un grenier sur quatre poteaux de bois. L’entrée présente un plan et un module identiques à celle de la zone 1, mais n’est pas associée à une tranchée de palissade, ni à une série de trous de poteau. Elle a pu fonctionner avec des structures détruites lors de la construction du lotissement bordant à l’ouest l’emprise de la fouille.

6 La relative qualité de conservation des structures excavées et la lisibilité du plan de cette occupation contraste avec l’indigence du mobilier archéologique. Les conditions taphonomiques et les modalités d’exploitation des terrains agricoles sur le plateau aunisien n’ont effectivement pas facilité la bonne conservation des artefacts ou des restes osseux. Le mobilier, attribuable au premier âge du Fer, se résume à quelques dizaines de tessons de poteries, piégés dans les structures en creux. Aucun ossement ou outil métallique n’a été découvert à l’issu de cette campagne. Les études en cours devraient préciser la chronologie et les modalités de fonctionnement de cette occupation.

7 (Fig. n°1 : Entrée de l’enclos palissadé en cours de fouille)

8 MAITAY Christophe

ANNEXES

Fig. n°1 : Entrée de l’enclos palissadé en cours de fouille

Auteur(s) : Maitay, Christophe (INRAP). Crédits : Maitay Christophe Inrap (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 108

AUTEURS

CHRISTOPHE MAITAY INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 109

Échillais – RD238, La Tourasse, Les Chaumes

Ludovic Soler

Identifiant de l'opération archéologique : 204873

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le projet de réalisation d’un tracé routier au nord d’Échillais a été précédé par un diagnostic archéologique. L’étendue de l’aménagement (environ 6,3 ha), la situation topographique dominant les marais de Rochefort, favorable à l’installation humaine à toutes époques, et la présence des sites recensés à proximité immédiate ont motivé la réalisation de ces sondages (prospections pédestres attestant de la présence d’installations néolithiques, ensemble mégalithique et habitat peu-richardien de la Sausaie à Soubise, quatre sites à sel protohistoriques mis au jour et trois vastes occupations gallo-romaines).

2 Malgré le potentiel archéologique de la zone, seule une petite structure circulaire très arasée et du mobilier céramique épars furent mis au jour. Ils sont attribuables au Néolithique et/ou à la Protohistoire sans plus de précision.

3 SOLER Ludovic

AUTEURS

LUDOVIC SOLER COL

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 110

Fontcouverte – Bois de la Tonne

Jean-Louis Hillairet

Identifiant de l'opération archéologique : 204827

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Le Bois de la Tonne correspond à la fin du tunnel dit : du « Plantis des Neuf Puits » qui a fait l’objet de nombreuses observations depuis l’ingénieur géographe Claude Masse, vers 1713. Ce tunnel a la particularité de recevoir le passage des deux aqueducs rassemblés, après avoir été côte à côte et avant de séparer à nouveau. En effet, il est percé pour le passage du premier aqueduc, puis est réaménagé pour faire passer le volume d’eau du deuxième aqueduc, quatre fois plus important. Aménagement que l’on retrouve sur les autres ouvrages d’arts.

2 Le tunnel du « Plantis des Neuf Puits » abouti à un petit vallon très encaissé, débouchant lui-même au fond d’un large vallon assez profond de la « Pichauderie ». L’extrémité de ce tunnel comprend une galerie couverte entièrement maçonnée et fermée, avant la séparation des conduits.

3 L’étude et l’analyse de cet ensemble ont permis de mettre en évidence trois états successifs pour le premier aqueduc et deux états pour le deuxième aqueduc.

4 La fouille de ce secteur a livré pour le premier aqueduc, un ouvrage d’art inédit, un nouveau mur-pont ou mur-bahut, supportant le specus,que ce soit au sein du tunnel, puis s’appuyant sur le bord de la pente qui contourne le village de « Montpensé » par le sud-ouest, en suivant les courbes de niveau.

5 Une autre découverte importante pour la connaissance des techniques utilisées par les ingénieurs romains, montrant ainsi leurs maîtrises de l’hydraulique, c’est la mise au jour de la conduite d’évacuation des eaux tumultueuses, drainées par le tunnel, largement en dessous du specus.

6 La mise au jour de céramiques, dans la base du remblai, permettant la réalisation de la banquette en béton moulé du deuxième aqueduc, datable du milieu premier siècle

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 111

après J.-C (50-60) permet pour la première fois de donner une chronologie absolue, pour la construction du deuxième aqueduc.

7 HILLAIRET Jean-Louis

AUTEURS

JEAN-LOUIS HILLAIRET INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 112

Fouras – Place Carnot

Bastien Gissinger

Identifiant de l'opération archéologique : 204952

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Un diagnostic archéologique a été prescrit sur la place Carnot à Fouras, en bordure de mer et jusque devant l’église Saint-Gaudens, sur une superficie de 2 650 m². La présente opération a permis de mettre en évidence, sur les niveaux de sable naturels du Secondaire, une fréquentation du site à partir de la fin du Néolithique ou de l’âge du Bronze. Plusieurs épisodes sableux, au travers de remblais et d’apports éoliens ou maritimes ont remblayé le secteur, probablement naturellement dans un premier temps. Quelques structures, peut-être déjà antiques, attestent de la fréquentation du lieu. Un fossé avait par exemple peut-être une fonction d’enclos, mais on ignore à quelle période exacte. Il était, de même que deux fosses dont la fonction nous échappe, peut-être antique.

2 L’histoire du site est ensuite marquée, à l’est, par l’installation d’une église au XIe s. et XIIe s., d’après la datation communément admise. Un cimetière s’ouvrait au-devant, à l’ouest de l’édifice. Il est caractérisé par une forte utilisation, probablement un léger déplacement. Au XIXe s., on inhumait encore sur ces parcelles. Le diagnostic a permis de montrer la présence de sépultures remontant apparemment au XIIe s., recoupées par des sépultures d’orientation différente, datées sans conteste du XIXe s. Une médaille de Sainte-Hélène, décoration décernée à seulement dix Fourasiens en 1857 et 1858, a été mise au jour dans une tombe du XIXe s. Le cimetière fut purgé à la toute fin de ce siècle, après que l’église ait été remplacée par un nouvel édifice.

3 À l’ouest, une redoute participant à la défense de la ville et de la côte fut construite entre la fin du XVIIe s. et le début du XIXe s., on ignore quand exactement. Elle tomba en désuétude dans la seconde moitié du XIXe s. et fut épierrée dans les toutes dernières années du siècle, en même temps que le cimetière fut déplacé et que la ville se transformait en la station balnéaire bien connue qu’elle est toujours (Fouras-les-Bains).

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 113

4 Ce diagnostic a permis d’appréhender l’histoire de l’occupation dans ce secteur archéologiquement mal connu de la ville.

5 (Fig. n°1 : Vue d’une portion de l’élévation du mur de la redoute moderne et de sa tranchée de fondation)

6 GISSINGER Bastien

ANNEXES

Fig. n°1 : Vue d’une portion de l’élévation du mur de la redoute moderne et de sa tranchée de fondation

Auteur(s) : Labastie, E. Crédits : Labastie E (2009)

AUTEURS

BASTIEN GISSINGER CG de l’Aisne

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 114

Jonzac – Moulin de chez Bret

Valérie Mortreuil et Karine Robin

Identifiant de l'opération archéologique : 204738

Date de l'opération : 2007 (FP)

1 La fouille programmée menée à proximité du Moulin de chez Bret à Jonzac a mis au jour une première occupation de la seconde moitié du Ier s. av. J.-C. Une villaest ensuite construite à partir du milieu du Ier s. apr. J.-C. Elle est occupée jusqu’à la fin de l’Antiquité tardive voir le début du haut Moyen Âge.

2 Le programme de fouille mené en 2007-2009 a porté sur deux axes : la fouille de la cour à l’ouest et des bâtiments qui la structurent afin de préciser le plan complet la pars urbanaet la poursuite des études de mobilier, dans le but de préciser la chronologie de cette villaet l’évolution de son organisation.

3 En 2007, le décapage de 3 000 m² à l’ouest du corps de logis principal (bâtiment 1) a mis au jour les bâtiments 6 et 7 repérés en prospection électrique.

4 Les campagnes de 2008 et 2009 se sont attachées à poursuivre la fouille engagée dans les bâtiments 6 et 7 ainsi que dans la cour privée.

Le bâtiment 6

5 Le bâtiment 6, orienté nord-sud, est pratiquement parallèle au bâtiment 1, avec lequel il est légèrement désaxé sud-est – nord-ouest. Il ferme la cour privée sur son côté ouest. Le mur pignon nord est construit dans le prolongement du mur de clôture nord de la cour. Ce bâtiment connaît deux phases de construction ; un premier état daté de la seconde moitié du Ier s.-IIe s. et un second état de la fin du IIIe s.-IVe s.

6 Dans son premier état le bâtiment 6 est essentiellement constitué de murs sur solins de pierre pour les façades et de cloisons en matériaux périssables pour l’organisation interne de l’espace. La surface intérieure construite s’organise de manière symétrique

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autour d’une pièce centrale. La façade orientale du bâtiment est occupée par un portique, avec un porche d’entrée central.

7 La surface construite représente 200 m² (18,80 m de longueur pour 10,68 m de largeur).

8 Dans le courant du IIIe s., le bâtiment subit un incendie. Les cloisons de ce dernier étaient réalisées en torchis et bois ; elles sont alors réparties sur les côtés nord, ouest et sud du bâtiment afin de constituer un remblai suffisant pour la reconstruction du bâtiment.

9 Ces éléments de construction mis en remblai ont livré des éléments importants de son décor. Plus de cent caisses d’enduits peints et près de quarante caisses de torchis ont été prélevés avec la collaboration du Centre d’Étude des Peintures Murales Romaines (CEPMR) de Soissons. Les éléments du décor prélevés montrent des ensembles géométriques et végétaux, quelques fragments animaliers et figurés. Le prélèvement minutieux des enduits peints dans le niveau de remblai permet d’ores et déjà de faire des associations d’éléments composant vraisemblablement des mêmes panneaux et l’observation attentive de leur répartition tend à montrer que la logique de démontage des parois pourrait se refléter dans la disposition des ensembles dans le niveau de remblai.

10 L’attention portée aux supports de ces enduits peints nous a permis d’en différencier plusieurs sortes, et leurs regroupements constitueront de précieuses informations au moment du remontage de l’ensemble des fragments. En effet, on distingue cinq types de supports :

11 - un support de mortier qui comprend deux couches de ce matériau, et qui est appliqué directement sur le torchis qui compose les parois ;

12 - un support très fin composé d’un mortier de tuileau, lui-même appliqué sur du mortier gris ;

13 - un support de terre dont le granulat est très fin. Seuls des fonds monochromes ont été repérés sur ce type de support ;

14 - un support de torchis qui ne concerne également que des fonds monochromes ;

15 - un support sur un béton lissé, lui-même appliqué sur du torchis. Celui-ci témoigne vraisemblablement de l’existence de revêtements extérieurs dont le but n’était pas l’aspect décoratif mais plutôt le souci de protéger la paroi. Ces indices ne sont pas fréquents car les enduits d’extérieurs sont monochromes et par ce fait ne font pas l’objet de ramassage systématique.

16 Le choix de l’implantation du bâtiment 6, face au corps de logis en regardant vers la vallée de la Seugne, joue vraisemblablement un rôle essentiel dans la composition architecturale de la cour et dans sa fonction. Son organisation interne et son décor semblent en effet confirmer qu’il s’agit d’un bâtiment d’apparat, probablement destiné à l’accueil d’hôtes importants. Le plan de la pièce centrale avec l’aménagement en U (podium ou banquette) peut trouver des parallèles avec le tablinumde la Casa di Augustodu Palatin à Rome et celui de la Villades Mystères à Pompeï ou le tricliniumla Villade Lucius Feroniae et de la Villa Boscoreale. Cet édifice bénéficie probablement d’un porche sous portique (en terrasse) sur sa façade occidentale permettant d’apprécier la vue de la vallée. Il constitue aussi le passage entre la cour, espace dont la composition architecturale a été soigneusement définie, et la vallée de la Seugne, espace « naturel ».

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17 Le bâtiment 6 est reconstruit à la fin du IIIe s. Un dépôt de fondation constitué de deux vases et de treize monnaies (dernier quart du IIIe s.) est enfoui dans ces fondations. L’organisation générale du bâtiment s’implante au-dessus de l’aménagement précédent. Il est toutefois plus grand (389,40 m² : 30 m x 12,98 m) et respecte un axe majeur, d’est en ouest, au milieu du bâtiment. Les salles 96 et 63 en constituent la partie centrale se terminant par une pièce à abside sur la façade ouest. Ces deux salles disposent d’un système de chauffage par le sol. Le sol de ces pièces se situait donc au moins 0,40 m plus haut. Ces structures témoignent de la volonté de confort souhaitée dans ces espaces et leur confère ainsi une fonction singulière. Ce bâtiment, vraisemblablement destiné à la réception d’hôtes importants n’est pas sans rappeler la « salle à manger-belvédère » présente en bordure de Gironde dans la villade Plassac. Cette salle occupe la partie centrale de la façade dirigée vers la Gironde, le paysage restant donc un élément primordial.

Dans le bâtiment 7

18 Le bâtiment 7 ferme le côté nord de la cour centrale. Il connaît deux phases principales de construction, un premier état daté de la seconde moitié du Ier s.-IIe s. et un second état de la fin du III s.-IVe s. Comme pour le bâtiment 6.

19 Dans son premier état, le bâtiment est orienté est-ouest. Il mesure 21,12 m de longueur pour 6,80 m de largeur (143,61 m²). Sa façade est très vraisemblablement couverte par un portique détruit par la reconstruction tardive. Cette façade est toutefois connue par son décor d’enduits blancs et de stucs piquetés et mis en remblais à la fin du IIe s.

20 La fouille de cette couche a livré des informations quant au décor de la façade de ce bâtiment. En effet, même si le décor de la paroi est traité avec sobriété, certains éléments de stucs viennent contraster et démontrer qu’un soin particulier a été apporté à cette galerie. Le décor est linéaire, à champ blanc sur lequel des bandes rouge ocre soulignées de filets de même couleur viennent rompre la monochromie de l’ensemble. De nombreux graffitis gravés dans la couche picturale témoignent de la fréquentation constante dans cette galerie, lieu de passage. La partie sommitale de la paroi est ornée d’une corniche en stuc, laquelle est soulignée d’une bande rouge ocre, et dont l’extrémité était recouverte de peinture rouge ocre comme la poutre. Cette corniche était fixée par un système « d’encoches » en forme de queue d’aronde. Des fragments stuqués verticaux ont également été prélevés. Appliqués sur la paroi, ils constituent des moulures qui pouvaient encadrer les ouvertures, proposant ainsi un rythme à la paroi et rappelant peut-être celui imposé par la colonnade de la galerie. La découverte de solins recouverts de peinture rouge ocre témoigne également du soin apporté au traitement de cette galerie. Outre leur rôle de palier à l’humidité de l’espace semi couvert, ils sont révélateurs d’une architecture. En effet, l’observation de traces de planches sur leurs revers nous a permis de reconstituer un plancher sur le solde cette galerie, indices que les données archéologiques ne nous donnaient pas. Les angles de solins prélevés témoignent également de la présence de portes favorisant ainsi la circulation entre cette galerie et les pièces du bâtiment 7 qui la bordent.

21 Les structures et les niveaux présents indiquent une activité domestique (successions de plaques foyer). Peut-être s’agit-il d’habitations pour une certaine catégorie de personnel de la villa.

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22 Dans le courant du IIIe s. (peut être suite à l’incendie du bâtiment 6), le bâtiment subit une restructuration. Il s’agit d’une construction à plan allongé composé par quatre pièces en façade qui s’ouvrent sur une galerie à portique au sud. Sa superficie reste la même. Les structures et les niveaux présents dans le bâtiment 7 semblent plutôt traduire une activité domestique. Les petites surfaces pourraient correspondre à des unités d’habitation mises à disposition pour une certaine catégorie de personnel de la villa.

La cour

23 La fouille d’une large fenêtre, faisant la jonction entre le bâtiment 6 et 7, a permis une meilleure vision et compréhension des niveaux de circulations qui se succèdent depuis le IIe s. jusqu’au VIIe s.

24 Au IIe s., la cour centrale est structurée par différents aménagements et constructions. Une allée construite, parallèle à la façade orientale du bâtiment 6, permet d’accéder au temple (bâtiment 8).

25 Des aménagements sur poteaux se succèdent dans la cour, du IIIe s. au VIIe s. Au cours du IIIe s.ou IVe s., une allée est construite dans le prolongement du porche d’entrée de la façade occidentale du bâtiment 1 et de l’entrée de la façade orientale du bâtiment 6, permettant ainsi de traverser la cour.

26 L’occupation tardive n’est que partiellement conservée sur le site. Le bâtiment 1 et le bâtiment 7 sont les seules constructions attribuables à cette période. Les niveaux les mieux préservés sont situés dans la cour centrale.

27 Les campagnes de fouille menées sur cette villa depuis 2003 permettent de préciser le plan et l’évolution chronologique de la pars urbana.La présence de certains équipements (thermes, triclinium,temple), ainsi que la superficie des bâtiments et des espaces non bâtis la place parmi les demeures aristocratiques et induisent le statut particulier de ses propriétaires.

28 L’activité agricole de cette villan’est pas connue à ce jour. Le programme de fouille à mettre en place dans les prochaines années sur la pars rusticapermettra de préciser l’implantation des bâtiments agricoles et leur fonction (stockage de culture céréalière et/ou fourragère, élevage, viticulture, etc.)

29 La surface de cette habitation, les témoignages architecturaux et le décorum indiquent qu’il s’agit d’une demeure aristocratique de premier plan pour cette région. Les agrandissements de la partie nord des bâtiments 1 et 7 montrent une technique de construction sur murs bahuts et pans de bois plus récente. Le mobilier métallique et céramique indique que la villa est occupée jusqu’au VIIe s.

30 ROBIN Karine et MORTREUIL Valérie

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AUTEURS

KARINE ROBIN COL

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Jonzac – Église Saint-Gervais Saint- Protais

Léopold Maurel, Mélanie Lérisson et Stéphanie Sève

Identifiant de l'opération archéologique : 204741

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Le Service archéologique du conseil général de la Charente-Maritime a été saisi en janvier 2008, par le service régional de l’Archéologie, pour intervenir dans le cadre d’une découverte fortuite dans la commune de Jonzac. En effet, au cours de la démolition d’une ancienne balustrade délimitant le parvis de l’église Saint-Gervais Saint-Protais, la tranchée de construction de cette dernière a révélé la présence de sarcophages en calcaire coupés et donc partiellement détruits antérieurement, lors du creusement de la tranchée, probablement dans la seconde moitié du XIXe s. En dépit du contexte de découverte fortuite, les vestiges d’une nécropole datée de l’époque mérovingienne on tété mis au jour. Au total, treize sarcophages différemment conservés ont livré pour certains d’entre eux du mobilier métallique lié à la parure vestimentaire, daté du VIe siècle de notre ère.

2 Suite à cette découverte, la commune de Jonzac a sollicité le Service archéologique du conseil général de la Charente-Maritime pour organiser une campagne de fouille programmée pour l’été 2009. Les données issues de la fouille sont actuellement en cours d’étude. Les problématiques de recherches s’articulent autour de trois niveaux d’études interdépendants et relevant de sources et de méthodes complémentaires. Les trois axes de recherche sont ceux, d’une part, de la situation de la nécropole dans le contexte local, d’autre part de son organisation générale en lien avec les structures bâties et l’église actuelle, et enfin de la sépulture elle-même et les pratiques funéraires qui y sont associées.

3 Une première observation du plan général permet de se rendre compte de la forte densité des sarcophages, bien souvent accolés les uns aux autres. Cependant, plusieurs zones semblent vierges de sépultures. Cela s’explique notamment par la présence de

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tilleuls jusqu’à une époque récente. Notons également que les sarcophages forment dans plusieurs cas des effets de parois, et dans d’autres, s’appuient contre des maçonneries. Enfin, plusieurs sépultures sont positionnées perpendiculairement les unes aux autres. Cela peut s’expliquer par la forte attractivité du lieu à laquelle s’ajoutent des problèmes d’agencement dans un espace réduit.

4 En outre, des sépultures à coffrage de blocs en calcaire s’installent au-dessus des sarcophages dans la majorité des cas sans même les détruire. De plus, elles sont situées à une faible profondeur par rapport au niveau actuel de circulation, ce qui explique que nombre d'entre-elles sont détériorées. Aussi, notre vision de ces sépultures médiévales reste partielle.

Le contexte historiographique et historique

5 Durant plusieurs décennies, l’histoire de Jonzac s’est écrite au travers des ouvrages de Rainguet, d’Aussy et l’abbé de Cugnac, et enfin de l’abbé Fouché. Les différentes œuvres sont marquées du sceau de leur époque, tantôt relayant les quelques découvertes archéologiques, ou bien parfois dans le cas de l’abbé Fouché, favorisant l’histoire religieuse et seigneuriale de la cité. Il faut attendre 1973 pour retrouver une étude plus complète concernant Jonzac, présentée lors de l’exposition Jonzac un millénaire d’histoire,sous la direction de Jean Glénisson. Depuis lors, les travaux de Marc Seguin ont largement contribué à renouveler la connaissance de la cité jonzacaise de la fin du Moyen Âge aux Temps Modernes.

6 Au regard des études consacrées à l’histoire de Jonzac, tout semble s’organiser en premier lieu autour des liens qui unirent très tôt l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés et le territoire jonzacais. Ces rapports s’exercent dès les plus hautes périodes dans le cadre du domaine de Lusignan, dont la villaest mentionnée pour la première fois en 829 ou 830, dans un acte de PépinIer, roi d’Aquitaine, puis, au bas Moyen Âge, dans celui de la châtellenie de Jonzac.

7 Le castrum jonzacais est mentionné pour la première fois dans le cartulaire de l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély dans un acte précisant les détails d’un don fait à ladite abbaye.

8 Outre ces relations, une œuvre littéraire, la Chronique saintongeaise,développe une tradition longtemps reprise, mettant en scène des personnages comme Charlemagne, l’archevêque Turpin ou d’autres comme Anthème, ce dernier ayant des liens particuliers avec Jonzac.

9 L’histoire de la formation du bourg de Jonzac débute, dans les textes tout du moins, dès l’époque de Charlemagne durant laquelle la Chronique saintongeaiseévoque la situation de la ville s’articulant autour de deux collines, celle de « Montguimar » sur laquelle est bâtie l’église Saint-Gervais, et celle de « Balaguier » dominée par le château. Au-delà du caractère légendaire de ce récit, cette œuvre évoque des territoires bien réels du XIVe s. et notamment des campagnes saintongeaises. Le bourg, à proprement parler, va naître de la fusion de ces deux entités, auquel on peut même ajouter le site des Carmes. Cette réunion se produit probablement dès le XVe s.

10 Selon M. Seguin, l’appellation de « ville de Jonzac » apparaît dans la première moitié du XVIIe s. dans divers documents juridiques, et ce malgré le contexte seigneurial fort ancien.

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De la nécropole mérovingienne…

11 La fouille, qui s’est déroulée du 17 juin au 11 septembre 2009, a permis de poursuivre la mise au jour de la nécropole d’époque mérovingienne. Les premiers éléments de datation nous conduisent aux environs des VIe s. au VIIe s. en fonction du mobilier métallique issu des sépultures. Les sarcophages, de forme trapézoïdale, présents durant le haut Moyen Âge s’organisent avec des maçonneries formant probablement des enclos funéraires (en grisâtre sur le plan). (Fig. n°1 : plan général de la nécropole)

12 Le plan complet de chaque enclos ainsi que le phasage général de ces derniers ne sont pas encore établis avec précision. Il apparaît cependant évident que plusieurs constructions se sont succédé et que certaines maçonneries ont été détruites pour laisser la place à un sarcophage (Sep 35) ou bien à un nouvel enclos. Le sédiment constituant l’encaissant des sarcophages se caractérise par une couleur marron oxydé très homogène, associé à des éléments de céramique datés entre le VIe s. et VIIe s.

13 Le mobilier métallique mis au jour est actuellement en cours d’étude. Cet ensemble fera l’objet d’une publication spécifique tant les découvertes révèlent une grande qualité artistique et technique. Les objets sont parfois situés en position primaire dans la sépulture. Cela nous permet, pour certaines boucles, d’en déduire leur fonction précise. Les armes, bijoux et les autres éléments de parure vestimentaire sont largement représentés. Des objets funéraires en verre et en céramique ont également été découverts.

…au cimetière médiéval

14 L’occupation du site ne s’achève pas à la période mérovingienne. En effet, à partir du XIIe s., s’installe une quarantaine de sépultures maçonnées, réalisées avec des blocs de calcaire posés de champ. Une dalle de couverture recouvre dans plusieurs cas ces sépultures (Sep. 135 et 136). On observe également le regroupement de plusieurs d’entre-elles formant des sortes de caveaux doubles.

15 Les sépultures sont parfois dotées d’un aménagement céphalique monolithique. Trois tombes ont livré une céramique complète, type vase funéraire tronconique à deux anses et deux becs pontés opposés deux à deux.

16 Cette deuxième phase d’occupation correspond également à la construction d’un mur de soutènement délimitant deux espaces distincts (en marron sur le plan). La partie au sud des murs M 97 et M 192 semble indiquer un processus de sanctuarisation (notion de respect) de la nécropole mérovingienne car seulement deux sépultures du XIIe s. y ont été installées. Au contraire, la partie au nord du mur comprend à la fois des sarcophages et des sépultures à coffrage en pierre. L’espace situé à l’est du site est finalement aménagé avec l’adjonction d’une salle (en jaune-vert sur le plan). L’église actuelle est construite peu de temps après, probablement dans le courant du XIIIe s.

Données anthropologiques

17 Sur les deux cent soixante sépultures découvertes (= enregistrées) sur le terrain, cent quarante sept d’entre elles ont été fouillées. On dénombre quatre-vingt-douze sarcophages, trente-deux coffrages maçonnés en pierres calcaires, deux coffrages

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aménagés en tegulae(Sep 84 et 131), seize sépultures en pleine terre (par exemple Sep 67) et cinq dépôts secondaires (notamment F 59). L'orientation ouest-est, tête à l'ouest, est majoritaire puisqu'elle concerne quatre-vingt-six des quatre-vingt-quatorze sarcophages. Néanmoins, on remarque quelques écarts par rapport à cette orientation prédominante : huit tombes ont une orientation nord-sud. Les coffrages, plus tardifs, ont également une orientation générale ouest-est non stricte, car pouvant varier de quelques degrés. La tête est systématiquement à l’ouest. Une majorité de sépultures en pleine terre semble également suivre ce principe.

18 Pour le haut et le bas Moyen Âge, les restes osseux retrouvés (281 individus) sont ceux d'adultes mais aussi de sujets immatures et périnatals, ces deux derniers groupes étant plus faiblement représentés. La position prédominante des corps est le décubitus dorsal. Il semblerait que, dans plusieurs cas, les dimensions du contenant soient adaptées à la taille du défunt (exemple de la sépulture 88 contenant un sujet périnatal longueur intérieure : 43 cm, largeur intérieure : 21 cm, profondeur : 20 cm).

19 La conservation des ossements est variable. Ceux-ci sont relativement bien conservés lorsqu'ils sont recouverts de sédiment alors qu'ils apparaissent très fragmentés et parfois pulvérulents lorsqu'il nous est parvenu en espace vide, le couvercle ayant empêché l'infiltration de sédiment. Plusieurs sépultures, perturbées par les maçonneries ou tronquées par des travaux plus récents, ont livré des squelettes incomplets nous privant ainsi de données biologiques ainsi que des informations sur les gestes funéraires.

20 Bien que la nécropole renferme des inhumations primaires (n = 78) ce chiffre n’est pas définitif, l’étude n’étant pas terminée le nombre de sépultures renfermant plusieurs individus, entre 2 et 4, est conséquent. Dans certains cas, l'inhumation la plus récente a pu perturber le ou les dépôt(s) antérieur(s) dont les ossements sont dispersés ou, dans le cas d'une réduction, rassemblés sur un côté du sarcophage. L'analyse des modes de décomposition et l’étude taphonomique permettront d'affirmer ou non le caractère simultané des dépôts. Elles permettront peut-être aussi de savoir si le remploi de cuves est le signe de liens familiaux ou d'une gestion spécifique de l'espace funéraire.

21 L'étude anthropologique, qui est en cours, a donc pour objectif de caractériser la population inhumée. Existe-t-il une relation biologique entre les individus d’une même sépulture et, de ce fait, les sujets réoccupant une tombe ont-ils un statut biologique particulier ? Il est alors nécessaire de collecter des données d’âge, de sexe, de stature mais aussi des informations permettant des regroupements (caractères discrets, pathologies). L'acquisition de ces données est nécessaire pour étudier le recrutement, discuter du traitement des corps et de la mise en évidence d'habitudes en matière d'inhumation. En outre, la comparaison de la nécropole Saint-Gervais Saint-Protais avec d'autres sites permettra d'apporter des informations sur la population locale et, à plus large échelle, sur le haut Moyen Âge.

Typomorphologies des sarcophages

22 La phase d’étude actuellement en cours, permettra de discuter des différentes caractéristiques des sarcophages, de la mise en place d’une typochronologie, de l’étude des calcaires et des techniques de taille. La finalité est d’obtenir une vision aussi

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complète que possible du mode opératoire pour la réalisation des sarcophages de Jonzac.

Les couvercles

23 En dépit de critères morphologiques différents, les couvercles sont de dimensions assez comparables. En effet, l’étendue entre le plus petit et le plus grand révèle une certaine standardisation. La longueur des couvercles va de 210 cm à 220 cm, la largeur de tête oscille entre 70 cm et 80 cm et la largeur au pied varie entre 40 cm et 50 cm.

24 Les dimensions illustrent clairement le schéma trapézoïdal des sarcophages avec un resserrement net de la largeur de pied par rapport à la longueur. Concernant l’épaisseur des couvercles, on peut distinguer deux groupes : un premier lot où celle-ci est comprise entre 4 cm et 5,5 cm et un second pour lequel la dimension varie entre 5,5 cm et 6,5 cm. La réalisation d’une couverture plate ou en bâtière constitue par ailleurs un facteur de différenciation.

Les cuves

25 Les dimensions des cuves sont relativement homogènes entre elles. Afin que le couvercle recouvre totalement la cuve, les dimensions de cette dernière sont dans bien des cas réduites de 10 cm. La plupart de ces contenants ont une longueur comprise entre 200 cm et 210 cm. Leur largeur de tête va de 60 cm à 70 cm et leur largeur de pied va de 30 cm à 40 cm.

26 D’après les premières constatations macroscopiques, le calcaire employé pour la réalisation des sarcophages semble, très homogène. Il s’agit d’un calcaire tendre, jaunâtre, peu dense, très coquiller et dont la provenance est en cours de détermination.

27 Les traces d’outils sont nombreuses et identifiables avec précision. Un même type de polka paraît avoir été utilisé pour la taille des sarcophages. Les couvercles sont taillés selon la même méthode, avec la partie active de la polka qui laisse une trace (composée de deux cupules aux extrémités) de forme légèrement incurvée. Le type de polka employé pour les couvercles du site laisse une trace variant entre 5 cm et 6 cm. Par ailleurs, des traces plus larges observées dans quelques cas semblent correspondre à celles d’un marteau ou d’un pic.

Conclusion

28 Sur les plans historique et archéologique, la découverte d’une partie de la nécropole enrichit notre connaissance de la formation du bourg de Jonzac. D’un point de vue chronologique, le cimetière mérovingien fait le lien entre la villagallo-romaine du « Moulin de chez Bret », dont l’occupation perdure jusqu’au VIIe s., et le château de Jonzac. Par ailleurs, la grande qualité technique et artistique du mobilier métallique découvert, comme la quantité de sarcophages mis au jour, amènent à penser que le site de l’église Saint-Gervais Saint-Protais à Jonzac constitue une découverte importante dans le contexte local déjà fort riche en nécropoles mérovingiennes. L’étude qui se

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déroule actuellement doit permettre de répondre aux problématiques énoncées dans cette première présentation des résultats.

29 (Fig. n°2 : Vue de la partie sud de la nécropole)

30 (Fig. n°3 : Sépultures 114, 136 et 36)

31 MAUREL Léopold, LÉRISSON Mélanie et SÈVE Stéphanie

ANNEXES

Fig. n°1 : plan général de la nécropole

Auteur(s) : Maurel, Léopold (COL). Crédits : Maurel Léopold COL (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 125

Fig. n°2 : Vue de la partie sud de la nécropole

Auteur(s) : Maurel, Léopold (COL). Crédits : Maurel Léopold COL (2009)

Fig. n°3 : Sépultures 114, 136 et 36

Auteur(s) : Maurel, Léopold (COL). Crédits : Maurel Léopold COL (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 126

AUTEURS

LÉOPOLD MAUREL COL

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 127

Jonzac – Parc commercial

Valérie Mortreuil et Karine Robin

Identifiant de l'opération archéologique : 204826

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le projet d’aménagement d’un parc commercial sur la commune de Jonzac a nécessité la réalisation d’un diagnostic d’archéologie préventive sur l’ensemble des parcelles concernées (112 964 m²).

2 Au total, 47 sondages ont été réalisés pour une surface totale ouverte de 11 900 m², soit 10,53 % de l’emprise. Le diagnostic a permis de mettre au jour des vestiges archéologiques de types fossés correspondants à des limites parcellaires modernes, des structures de combustion circulaires non datées (période historique ?) ainsi que du mobilier céramique de l’âge du Bronze ancien retrouvé de manière éparse et non associé à des structures.

3 Indices d’occupation du Bronze ancien

4 Quelques tessons qui pourraient être attribuables à la période du Bronze ancien sont présents dans une dizaine de sondages. Le mobilier n’est pas associé à des structures, il est épars dans la moitié nord de la zone sondée.

5 La médiocre conservation des tessons rend la détermination des traitements de surfaces impossible. Ce mobilier ne trouve de parallèle que sur le site de la grotte des Perrats à Agris (Charente) ainsi que dans le fleuve Charente à Merpins.

6 Structures de combustion circulaires

7 Une vingtaine de structures de combustion, principalement localisées dans la moitié nord et dans la partie ouest de la moitié sud de la parcelle sondée, ont été découvertes.

8 Ces structures sont essentiellement de formes circulaires, parfois ovales. La structure la moins bien conservée mesure 0,35 m de diamètre et la plus grande possède un diamètre de 1,55 m. Elles présentent toutes le même profil en auge aux parois évasées. Leur profondeur varie de 0,05 m à 0,33 m. La paroi (correspondant au substrat qui a été creusé) est rubéfiée, et est de couleur orangée à rouge. Cette trace de rubéfaction est

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visible sur l’intégralité de la surface interne de la structure. Le comblement est un sédiment limoneux noir homogène et meuble, très charbonneux. Des éléments de paroi rubéfiée sont parfois présents.

9 Une structure a livré un de céramique, ce dernier pourrait être prudemment attribuable à l’Antiquité ou au haut Moyen Âge.

10 Ces aménagements ne sont associés à aucun autre type de structure. Ils sont tous de formes et de profils identiques, seul leur diamètre varie. Ils sont vraisemblablement liés à une activité de défrichage de forêt, soit dans le but d’acquérir de nouvelles terres à exploiter (activité pastorale ou agraire) soit dans le but d’exploiter le bois, peut-être pour la fabrication de charbon de bois.

11 Fossés de parcellaire moderne

12 Trois fossés parcellaires correspondent à des limites de parcelles encore présentes. Les autres structures repérées restent indéterminées.

13 ROBIN Karine et MORTREUIL Valérie

AUTEURS

KARINE ROBIN COL

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 129

La Gripperie-Saint-Symphorien – Cimetière communal

Bastien Gissinger

Identifiant de l'opération archéologique : 204953

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le diagnostic faisant l’objet du présent rapport a été initié par un projet d’extension du cimetière communal par la commune de La Gripperie-Saint-Symphorien (surface concernée : 1 984 m²). La zone choisie bordait l’église médiévale au sud et à l’est. La présomption de découverte de vestiges était forte, notamment celle de structures en rapport avec l’édifice.

2 Sept tranchées et sondages ont été réalisés sur l’ensemble de l’emprise afin de cerner l’extension des vestiges et leur nature. Plusieurs d’entre eux ont livré des vestiges en grande densité. Pour la plupart il s’agissait de sépultures à inhumation en coffre et couverture de pierres scellées à l’argile. Quelques plus rares sépultures étaient en pleine terre et une seule en cercueil. Un couvercle de sarcophage a également été découvert. L’orientation des tombes était est-ouest dans l’immense majorité. Une cinquantaine de tombes a été partiellement mise au jour lors du diagnostic ce qui témoigne d’une forte densité et d’une répartition uniforme.

3 Une structure maçonnée (mur de clôture ?) fut coupée par des tombes, et leur était donc antérieure. Le reste des murs observés sur l’emprise était postérieur aux sépultures. Il s’agissait de structures médiévales ou modernes. Certains murs sont identifiables à des structures apparaissant sur le cadastre napoléonien du premier tiers du XIXe s.

4 Des niveaux d’épandage contenant des poches de matériel plus ou moins dense, ont livré du mobilier céramique attribuable aux XIe s. et XIIe s. Aucun mobilier postérieur n’y a été découvert, indiquant que les sépultures, antérieures à ce remblai, sont attribuables à cette période au plus tard. La découverte d’un cimetière médiéval ne surprend guère en ces lieux, toutefois la datation semble poser quelques questions, et

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 130

incite notamment à supposer que les tombes ici découvertes pourraient éventuellement correspondre à un édifice antérieur, ou que le mobilier détritique scellant ces sépultures ait été déposé plus tard, mais provenait d’un secteur daté du XIIe s. La dernière solution consiste à avancer que l’édifice actuel est plus ancien que la date qui lui est couramment attribuée sans réels indices (XIIe s.).

5 Des restes d’occupation moderne furent installés sur ces niveaux de remblai, en témoigne la découverte de la sole d’un four et d’un niveau de travail associé (XVIIIe s.).

6 (Fig. n°1 : Cimetière communal : sépulture 22)

7 GISSINGER Bastien

ANNEXES

Fig. n°1 : Cimetière communal : sépulture 22

Auteur(s) : Bougeant, P. Crédits : Bougeant P (2009)

AUTEURS

BASTIEN GISSINGER CG de l’Aisne

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 131

La Rochelle – Porte Maubec

Thomas Guérin

Identifiant de l'opération archéologique : 204853

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Du 8 au 23 juin 2009, une opération de sondages archéologiques et d'observations architecturales a été entreprise sur le site de la porte Maubec à La Rochelle. Ce monument, situé à l'est de la ville historique, appartenait à l'enceinte protestante édifiée entre la fin du XVIe s. et les deux premières décennies du XVIIe s. Cette ligne de fortifications fut démantelée à l'issue du siège mené par le cardinal de Richelieu en 1627-1628. La porte Maubec constitue l'ultime vestige de ces fortifications huguenotes préservé sur presque la totalité de son élévation.

2 Les sondages ont été principalement concentrés dans la porte elle-même. Celle-ci est formée d'un passage oriental, donnant primitivement sur les fossés de la ville, sans doute précédé d'un pont d'accès. Cette entrée est caractérisée par une façade sculptée de style baroque assez remarquable où on voit encore les encoches d'encastrement des flèches d'un pont-levis. Cet accès donne sur un sas voûté en plein-cintre. Celui-ci est délimité à l'ouest par un mur diaphragme actuellement orné de décors de stuc.

3 Au contact du mur diaphragme, le sas présente les vestiges de glissières qui pourraient témoigner de la présence d'une herse. Au-delà de ce dispositif d'entrée, la porte est constituée d'une seconde voûte en plein-cintre, plus grande que la précédente. Celle-ci communique avec deux « corps de garde » également voûtés situés de part et d'autre du corridor central. Tous les organes précédemment décrits sont caractérisés par un grand appareil en pierre de taille calcaire. La portion occidentale de la porte est formée par un couloir coudé donnant sur le passage vers la ville. Ce secteur présente des traces manifestes d'occupation puisqu'on y trouve les vestiges d'un système de solivage transversal et des huisseries hautes indiquant l'existence d'un niveau supérieur. L'appareillage de ce secteur est en rupture avec le reste de la porte car principalement constitué de moellons équarris. L'accès ouest est, en revanche, également caractérisé par un fronton sculpté et un appareillage plus soigné et monumental en pierre de taille

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 132

calcaire. Enfin, on notera que la grande voûte en plein-cintre supporte encore aujourd'hui un étage.

4 Les fouilles ont mis en évidence des substructions appartenant à au moins une phase maçonnée importante, antérieure aux dispositions de la porte actuellement visibles. Il s'agit d'un mur assez large (près de 3 m d'épaisseur) qui traverse les soubassements du sas du nord au sud, dans l'axe du front des courtines supposées. Ce mur sert d'appui à une partie de la porte tandis que le reste est puissamment fondé dans des remblais sans doute amenés en arrière du mur initial.

5 D'après les données issues de la fouille et les observations architecturales, il semble que la porte ait connu une phase d'occupation « domestique » relativement importante et conduisant au réaménagement des volumes internes. On relèvera particulièrement l'apparition d'un second niveau, le percement d'huisseries et l'insertion de cheminées murales.

6 Les observations réalisées lors de la fouille ont été complétées par la confrontation avec les informations issues des sources disponibles. Cette étude documentaire complémentaire a notamment permis de poser des jalons chronologiques absolus et de confirmer certains questionnements déjà abordés sur le terrain.

7 En définitive, l'opération menée sur la porte Maubec a contribué à préciser notre compréhension du monument et à mieux appréhender toute la complexité de son histoire comme de son évolution depuis les années 1610 jusqu'à nos jours : d'abord porte d'enceinte militaire, puis habitat civil et enfin bâtiment utilitaire de stockage.

8 GUÉRIN Thomas

AUTEURS

THOMAS GUÉRIN EP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 133

La Rochelle – Rue du Docteur- Schweitzer

Guillaume Pouponnot

Identifiant de l'opération archéologique : 204575

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération de fouille, qui fait suite à un diagnostic réalisé par l'Inrap en septembre 2008 sous la direction de Jean-Paul Nibodeau, s'est déroulée du 12 au 23 octobre 2009. Elle précède la construction de logements et d'un parking souterrain sur une parcelle d'environ 3 300 m² située au sud du centre hospitalier de La Rochelle, rue du Docteur-Schweitzer.

2 L'opération a permis de dégager sur une longueur totale d'environ trente mètres une partie du flanc nord du bastion Dauphin et de la courtine reliant ce dernier au bastion Bourgogne, situé au nord, et de confirmer les informations apportées par le diagnostic sur la structure interne de l'ouvrage. La construction de cette enceinte, longue de plus de 5 000 m et pourvue de vastes bastions, débute en 1689 sous la direction de l'ingénieur Ferry pour s'achever dans les années 1700. Elle restera en élévation jusqu'au début du XXe s., date de son déclassement définitif.

3 Les structures sont conservées à faible profondeur (entre 0,45 m et 0,50 m) sous les parkings actuels. Les maçonneries, d'apparence homogène, montrent cependant quelques différences. Ainsi dans l'emploi des mortiers entre la courtine, plus riche en chaux et plus compact, et le bastion, beaucoup plus sableux. Ou encore dans l'épaisseur des murs au niveau de l'arase, entre la courtine (environ 1,80 m) et le bastion (environ 2,30 m).

4 Le parement externe soigné, en moyen appareil calcaire, contraste avec le tout-venant des parements des murs internes. Le flanc nord du bastion se caractérise par une belle homogénéité dans les dimensions des pierres ainsi que dans la répartition entre les pierres disposées en boutisse et celles en carreau (généralement un pour deux). La courtine présente, quant à elle, un aspect plus irrégulier. La hauteur des assises, les

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 134

dimensions des pierres ainsi que la répartition entre carreaux et boutisses sont plus aléatoires. Les joints fins (3 mm à 4 mm d'épaisseur) dévoilent un mortier rouge, dur, recouvert par endroits d'un mortier orangé largement beurré.

5 La face interne du rempart, plus hétérogène, se compose de moellons calcaires grossièrement équarris formant de nombreux retraits et ressauts de faible amplitude. Elle est également scandée par une succession de « contreforts » disposés perpendiculairement aux faces parementées qui sont entièrement noyés dans la masse du bastion. Régulièrement espacés, quatre «contreforts» ont été mis au jour le long de la courtine et deux au niveau du bastion. Ils sont directement posés sur le substrat naturel et montés au furet à mesure que sont disposés les remblais à l'intérieur de l'édifice comme le montre l'observation de la stratigraphie.

6 Les matériaux utilisés pour remplir la structure proviennent du creusement des fossés et sont essentiellement composés de marne et de pierrailles de calcaire marneux. Ces remblais, dont l'épaisseur est comprise entre 1,50 m et 1,80 m, s'étendent sur une distance d'au moins 25 m à l'ouest et au sud. Ils recouvrent une couche de terre arable argilo-limoneuse, de couleur brun rouille à cailloux calcaire, constituant un paléosol. La présence d'éléments épars dans cette couche (débris d'ardoise, de tuile, des coquillages et quelques rares tessons de céramique) semble être le témoin d'une activité agraire et de l'apport de détritus dans les champs.

7 Malgré une histoire récente et de nombreuses parties encore en élévation, cette enceinte n'a pas inspirée d'étude approfondie hormis les portes. Claude Masse, qui participa à l'exécution des plans et des projets auprès de Ferry, reste notre principale source de connaissance sur cet ouvrage. Une étude de la documentation conservée aux archives du Génie à Vincennes devrait permettre de mieux appréhender les données de terrain. Des points de comparaison sont également à rechercher avec l'enceinte de Rochefort, de deux décennies plus ancienne, mais à laquelle Ferry travailla avant de s'attaquer à celle de La Rochelle.

8 (Fig. n°1 : Vue générale, vers le sud-ouest, de la courtine et du flanc nord du bastion Dauphin)

9 (Fig. n°2 : Vue générale, vers le sud, du flanc nord du bastion Dauphin)

10 (Fig. n°3 : Vue générale, vers le sud-ouest, de la courtine)

11 Guillaume POUPONNOT

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 135

Fig. n°1 : Vue générale, vers le sud-ouest, de la courtine et du flanc nord du bastion Dauphin

Auteur(s) : Pouponnot, Guillaume (INRAP). Crédits : Pouponnot Guillaume Inrap (2009)

Fig. n°2 : Vue générale, vers le sud, du flanc nord du bastion Dauphin

Auteur(s) : Pouponnot, Guillaume (INRAP). Crédits : Pouponnot Guillaume Inrap (2009)

Fig. n°3 : Vue générale, vers le sud-ouest, de la courtine

Auteur(s) : Pouponnot, Guillaume (INRAP). Crédits : Pouponnot Guillaume Inrap (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 136

AUTEURS

GUILLAUME POUPONNOT INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 137

La Tremblade – Quartier du Port Chenal

Stéphane Vacher

Identifiant de l'opération archéologique : 204597

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 L'intervention réalisée à l'occasion du projet de construction d'un lotissement sur le site du quartier du Port Chenal à La Tremblade a porté sur 15 700 m² soit l'ensemble du projet d'aménagement, la surface sondée représentant 11 % de l'emprise. Elle a permis de mettre en évidence deux occupations chronologiquement distinctes et qui se superposent partiellement.

2 La première est une occupation néolithique attribuable à la culture du Peu-Richard. Il s'agit de la suite du site de La Prise de l'Atelier connu depuis les travaux d'Yves Olivet et du foyer rural d'Arvert. Elle est caractérisée par un niveau d'occupation prenant naissance sur le socle calcaire et s'étendant jusqu'au marais. Son épaisseur peut atteindre 0,30 m. Le mobilier y est abondant et parfois écrasé en place. Il regroupe de la céramique et du lithique et, en moindre quantité, de la faune. La faune marine est absente même si le potentiel de découverte reste réel. Les seules structures attribuables au Néolithique sont deux larges fossés curvilinéaires pouvant appartenir à une enceinte. Les aménagements plus légers ne peuvent être attribués chronologiquement avec certitude au Néolithique.

3 En effet, une occupation plus récente, de l'Antiquité précoce au haut Moyen-Âge potentiellement, vient se surimposer. Celle-ci s'étend sur une surface plus importante, jusqu'à la partie sud de l'emprise. Elle pourrait appartenir à la pars rusticad'une villaimplantée plus à l'ouest et dont l'activité pourrait être tournée vers l'exploitation des ressources marines et palustres du secteur. Elle est marquée essentiellement par des fossés et des structures légères communes sur ce type de site mais aussi par un réseau de fossés large de 8 m et profond de 1,50 m bordant le marais sur sa partie ouest. Signalons aussi une vaste structure, 5 m à l'ouverture et 2 m de profondeur, dont la

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 138

fonction n'a pas pu être déterminée. Le mobilier présent est varié, il regroupe de la céramique, des terres cuites architecturales, une fusaïole en os et une perle en jais. Cette dernière pourrait être l'indice de la présence d'une nécropole.

4 Ces deux occupations présentent en outre une situation topographique particulière, en bordure de marais et des aménagements qui lui sont liés. Ces deux sites présentent un potentiel scientifique remarquable pour l'étude des populations côtières et palustres.

5 VACHER Stéphane

AUTEURS

STÉPHANE VACHER INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 139

Le Château-d’Oléron – Pièce des Briganières

Bastien Gissinger

Identifiant de l'opération archéologique : 204868

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Deux lots de parcelles mitoyennes, respectivement de 6 710 m² et 3 220 m², soit environ un hectare, ont été diagnostiqués en deux fois, en avril et octobre 2009, en vue de la création d’un lotissement communal situé rue de la Libération, à Château-d’Oléron.

2 Cette opération a livré la présence d’un paléorivage en bordure du marais, qui avait connu une fréquentation ténue, mais réelle à différentes époques. Des sondages profonds ont mis en évidence la présence de niveaux de bri jusqu’à une profondeur de près de 3 m sous le niveau actuel.

3 Sous les niveaux de bri, un peu au-dessus de la roche naturelle, des restes fauniques et quelques galets ont été recueillis, piégés dans une anfractuosité du substrat. Leur présence est incontestablement liée à la fréquentation humaine. Les connaissances en matière d’évolution du littoral permettent d’avancer que ces restes ne peuvent être postérieurs à la période néolithique, toutefois aucune structure n’a été observée.

4 Des fosses, peut-être liées à une extraction d’argile, ont été observées, un peu plus haut. Elles étaient probablement antiques et furent creusées dans le bri afin de l’extraire, peut-être en vue de la fabrication d’augets. Quelques rares microboulettes d’argile mal cuite ont été observés, hors contexte, sur toute l’emprise, essentiellement en bas de pente. La proximité d’un site à sel, peut-être utilisé dans l’Antiquité, est donc très envisageable.

5 Un chemin ancien néanmoins, difficilement attribuable à une période précise, avait également été repéré. Il a livré du mobilier apparemment antique, et pouvait desservir la villaobservée anciennement au nord-est de la parcelle diagnostiquée. Il fut par ailleurs mis au jour quelques éléments contemporains, dont une fosse-dépotoir.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 140

6 Il faut noter la présence d’un second chemin un peu plus au nord, cette fois utilisé à l’époque moderne au vu des tessons qu’il a livrés.

7 L’occupation du littoral ancien dans ce secteur précis est donc manifeste, et ceci à différentes périodes.

8 GISSINGER Bastien

AUTEURS

BASTIEN GISSINGER CG de l’Aisne

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 141

Le Gua – Fief des Justices

Bastien Gissinger

Identifiant de l'opération archéologique : 204605

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 La présente opération a concerné une superficie de 11,7 ha environ, sur la commune du Gua, en bordure des marais. Le substrat composé de calcaire était peu profond, soumis aux labours. Il n’a pas livré de traces de structures en creux de quelque période ancienne que ce fut. Quelques structures modernes et récentes ont été découvertes, notamment un dépotoir qui a profité d’une dépression naturelle du calcaire liée à une faille. Du mobilier ancien (silex taillés, très petits tessons de céramique) peut être attribué au néolithique. Il a été découvert dans la terre végétale, donc hors contexte. Aucune structure associée n’a été découverte.

2 Aucun fossé parcellaire n’a même été découvert. Sans doute la nature du substrat, de la roche calcaire, a favorisé le marquage des parcelles sous forme de murets de pierres sèches plutôt que de structures en creux. De tels murets étaient encore visibles il y a quelques décennies.

3 Cette opération n’a donc livré aucune structure ancienne susceptible de démontrer qu’elle fut un jour occupée pour un usage autre qu’agricole.

4 GISSINGER Bastien

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 142

AUTEURS

BASTIEN GISSINGER CG de l’Aisne

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 143

Loire-les-Marais – Route des Flamands

Stéphane Vacher

Identifiant de l'opération archéologique : 204568

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Lors du diagnostic réalisé route des Flamands à Loire-les-Marais, aucun indice significatif n'a été découvert. On notera cependant la présence d'aménagement de grandes fosses modernes, dont au moins une a servi de charnier. Le parcellaire peut être quant à lui rattaché au plus tôt à la période antique, au vu des fragments de tuile à rebord présents soit en surface soit dans leur comblement.

2 Ces fossés sont marqués par de nombreuses interruptions. La Protohistoire est représentée par un aménagement unique, il s'agit d'une fosse de combustion conservée sous 0,80 m de colluvion.

3 Néanmoins, la présence, dans les colluvions, de mobilier céramique de facture protohistorique et en quantité relativement importante permet d'envisager une occupation significative au nord et/ou à l'est de l'emprise diagnostiquée.

4 VACHER Stéphane

AUTEURS

STÉPHANE VACHER INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 144

Périgny – La Vaurie

Stéphane Vacher

Identifiant de l'opération archéologique : 204955

Date de l'opération : 2009 (SP)

1 Le site de La Vaurie, diagnostiqué en 2008 a fait l'objet d'une fouille sur une surface de 23 000 m² entre le 28 septembre et le 8 décembre 2009. La fouille a permis de mettre en évidence une occupation du Bronze ancien, une occupation antique et des traces médiévales et modernes. Il se situe sur la plaine calcaire aunisienne entre 11 m et 12 m NGF, à environ 5 km de la mer. Le recouvrement sédimentaire du site est faible. Le gisement se situe à proximité immédiate d'une enceinte néolithique et d'une occupation antique à 500 m plus à l'ouest repérés par photographie aérienne.

2 L'étude du site est en cours, ne sont livrées ici que les premières observations. L'occupation la plus ancienne est caractérisée par un ensemble d'enclos circulaires et en fer à cheval de gabarits différents. Le plus grand, pour un quart sur l'emprise, a un diamètre externe de 28 m, un fossé au profil en U et profond de 1,67 m par rapport au sol actuel. Il a livré peu de matériel à l'exception d'une couche cendreuse s'étendant sur environ 4 m de long. Cette dernière contenait de la céramique, du matériel lithique, dont certains éclats en silex remontent, et un ensemble de coquillages marins se présentant parfois sous forme d'amas.

3 Deux enclos circulaires présentent un diamètre similaire de 15 m à l'extérieur pour une profondeur variant de 0,56 m à 0,64 m. Ils ont un remplissage simple. L'un d'entre eux n'a livré qu'un petit ensemble de céramique qui a pu être apporté en même temps que les sédiments ayant servi au comblement du fossé, l'autre enclos a livré beaucoup plus de matériel épars mais aussi trois dépôts intentionnels. Une céramique a été déposée la lèvre au contact du fond du fossé, les fragments du fond du vase, fracturé, ont été déposés à côté. Un peu plus loin, une meule en calcaire a été déposée sur sa tranche longitudinale perpendiculairement à l'axe du fossé. Enfin, un dépôt très compact (0,50 m x 80 m) de coquilles de couteaux consommés reposait sur une autre portion du fond du fossé.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 145

4 Un enclos en fer à cheval très peu profond se situe dans la partie est du décapage. Il n'a entamé le substrat calcaire que sur quelques centimètres et a livré quelques tessons et fragments de coquillages dont une dentale.

5 Un enclos circulaire sur poteaux, espacés d'environ 3 m, a un diamètre d'environ 15 m. Dans sa partie ouest, quatre poteaux supplémentaires semblent marquer un accès. Dans sa partie centrale, quatre autres poteaux ne présentent pas d'organisation particulière. Cet ensemble a livré de la céramique, du matériel lithique et de la malacofaune.

6 Les structures annexes à ces enclos regroupent de petites fosses et des trous de poteau s'organisant parfois en carré et dessinant des plans de bâtiments de type « grenier ». Seule une grande fosse de 2,5 m x 3,5 m x 2,6 m, se différencie de cet ensemble. Elle contenait à environ1m de la surface, dans une partie recreusée et comblée de gros blocs de calcaire sans sédiment, le corps d'un individu en position fœtale sans dépôt associé. Le mobilier de la fosse est contemporain de celui des enclos. Une datation 14C est en cours.

7 Le mobilier est relativement abondant pour ce type de site. Il regroupe du mobilier céramique, avec entre autres des décors cordés et digités, des pièces lithiques (silex, granit, galet de calcaire), de la malacofaune marine (patelles, couteaux, pétoncles, etc.) et terrestre, des fragments de torchis et des petits éléments en bronze informes. La faune terrestre est quasiment absente.

8 L'occupation antique est marquée par un enclos trapézoïdal d'environ 10 m de côté. Son comblement, simple, indique un fonctionnement en aire ouverte puis une phase de comblement ayant piégé dans une des portions du fossé, un petit ensemble de bois carbonisé. Cette structure qui, par sa forme, appartient à une tradition indigène, a livré du mobilier céramique, dont une part importante d'amphores, des Ier s. et IIe s. (en cours d'étude) ainsi qu'une monnaie attribuable au IVe s. À ce stade de l'analyse, la forme de l'enclos et le mobilier associé posent le problème de la période de fréquentation de cette structure à l'époque antique. L'enclos se situe vraisemblablement en limite d'un domaine pressenti à l'ouest du décapage et marqué sur l'emprise par quelques fossés de parcellaire.

9 Les occupations plus récentes, médiévales et modernes, sont marquées par des trous de poteau épars et des carrières d'extraction du calcaire. Enfin, un ensemble important de petites structures n'a pas livré de restes.

10 (Fig. n°1 : Photo aérienne après décapage)

11 (Fig. n°2 : Dépôt de couteaux de mer)

12 VACHER Stéphane

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 146

Fig. n°1 : Photo aérienne après décapage

Auteur(s) : Bernard, M.. Crédits : Bernard M. (2009)

Fig. n°2 : Dépôt de couteaux de mer

Auteur(s) : Vacher, Stéphane (INRAP). Crédits : Vacher Stéphane INRAP (2007)

AUTEURS

STÉPHANE VACHER INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 147

Périgny – Le Fief des quatre Chevaliers

Ludovic Soler

Identifiant de l'opération archéologique : 204533

Date de l'opération : 2009 (SP)

1 Le projet d’extension de la zone industrielle des quatre Chevaliers de La Rochelle, sur la commune de Périgny et la réalisation d’un diagnostic en 2008, a conduit à la prescription d’une fouille d’une enceinte néolithique non répertoriée jusqu’alors, sur une emprise d’environ 6 ha. La phase terrain a été menée par le Service archéologique du conseil général de la Charente-Maritime du 20 octobre 2008 au 06 février 2009.

2 Située sur un large éperon calcaire délimité par deux petits cours d’eau et dominant les anciens marais de Villeneuve, cette vaste enceinte à fossé interrompu unique a pu être suivie sur 460 m de longueur (4 m de large pour 2 m de profondeur). Cette opération offrait l’opportunité de réaliser une exploration sur une large surface de part et d’autre de l’enceinte grâce à des décapages mécaniques et manuels. Malheureusement, l’érosion importante touchant souvent ce type de plateau n’a pas permis de conserver et de retrouver des structures d’habitat à l’intérieur de cette enceinte. En revanche, une palissade interne en bois identifiée par une série de larges trous de poteau fut découverte et conservée sur tout le tiers occidental de l’enceinte ainsi que deux interruptions présentant un aménagement des entrées et la présence d’un possible talus de terre effondré dans le fossé.

3 Au moins deux relevés de coupe ont été effectués sur seize tronçons (dix-sept furent mis au jour) afin de discuter du remplissage du fossé et de son évolution. Trois portions ont été dégagées manuellement, d’autres à la pelle mécanique.

4 Ce fossé d’enceinte s’est révélé très pauvre en mobilier : les os de faune excessivement mal conservés sont rares, un dépôt humain fut mis au jour lors du diagnostic, plusieurs lots de malacofaune se répartissent sur l’ensemble de la stratigraphie, le mobilier lithique est peu diagnostiqué et la céramique témoigne d’une occupation

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 148

principalement au Néolithique moyen, plus ponctuellement au Néolithique récent- final, et au cours de l’âge du Fer.

5 Cette fouille aura également permis de mettre en place des travaux sur l’évolution de l’environnement immédiat du site et l’évolution du littoral aux abords de la baie de La Rochelle grâce à des carottages effectués dans le marais de Tasdon. Ces analyses encore en cours pourront être mises en parallèle à l’étude malacologique et aux réflexions qu’elle suscite à propos de l’exploitation du littoral par l’homme ainsi que sur la question du régime alimentaire complétée ici par des analyses isotopiques à partir du squelette humain mis au jour lors du diagnostic.

6 Une réflexion a également été menée sur les modes d’extraction du calcaire pour réaliser ces grands fossés (utilisation du feu pour fracturer la roche ?) et sur la présence d’une structure en pierre indéterminée et retrouvée sur une large portion du remplissage du fossé.

7 Enfin, un vaste programme de datations 14C a pu être mené sur des supports classiques (os, charbon) comparés aux résultats obtenus sur des supports coquillages afin de discuter des effets réservoirs connus mais encore mal définis pour la région. Les échantillons classiques et coquillages sont issus des mêmes unités stratigraphiques voire retrouvés au contact les uns des autres et concernent l’ensemble de la chronologie rencontrées sur le site : Néolithique moyen, récent, final, âge du Bronze, âge du Fer, Moyen Âge, époque moderne. Les datations ont également été réalisées à partir d’espèces de coquillages marins différents et provenant des mêmes niveaux afin de discuter de cet effet réservoir également en fonction des espèces. C’est donc un riche référentiel diachronique qui aura été réalisé à partir de cette opération utilisable sur d’autres sites coquillés et qui bien sûr ne demande qu’à être enrichi.

8 Enfin, une partie du temps de l’opération aura également été consacrée à la caractérisation de fossés médiévaux et modernes associés à la présence du Fort des Salines construits lors du siège de La Rochelle au cours des années 1626 et 1627.

9 (Fig. n°1 : plan des structures)

10 SOLER Ludovic

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 149

Fig. n°1 : plan des structures

Auteur(s) : Gay, C.. Crédits : Gay C. (2009)

AUTEURS

LUDOVIC SOLER COL

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 150

Pons – Le Paradis, rue de Jolisable

Nelly Connet

Identifiant de l'opération archéologique : 204872

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le diagnostic archéologique réalisé au lieu dit Le Paradis, sur la commune de Pons a livré une occupation du second âge du Fer, constituée de quelques structures en creux, assez arasées, mais très riche en mobilier archéologique.

2 Les découvertes archéologiques s’inscrivent dans l’occupation gauloise de l’oppidum de Pons. Leur originalité tient en grande partie dans l’homogénéité de la série, située dans une fourchette chronologique très réduite, de La Tène D1b et de La Tène D2a et dans l’abondance et l’excellent état de conservation des vestiges matériels. En cela, l’occupation gauloise mise au jour apporte des données inédites pour la connaissance des cultures matérielles de la fin de l’âge du Fer en Saintonge.

3 CONNET Nelly

AUTEURS

NELLY CONNET INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 151

Pons – Le Château

Alain Champagne et Fabrice Mandon

Identifiant de l'opération archéologique : 204740

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 La présente opération de fouilles s’inscrit à la suite de trois campagnes de sondages réalisés aux abords du donjon de Pons, dans le cadre du réaménagement paysager du site. La zone de fouille 2009 cernait le côté nord du donjon, secteur le plus prometteur pour la compréhension de l’occupation médiévale.

2 Les terres noires antiques n’ont pas pu être fouillées intégralement faute de temps. En revanche, en atteignant dans certaines zones le substrat rocheux, des trous de poteau, fosses et rigoles et/ou empreintes de sablières basses ont été repérés, mais sans que nous puissions conclure sur la nature précise de l’occupation gauloise ou romaine.

3 La principale découverte a été la mise en évidence d’un premier donjon sous l’actuel. Ses dimensions exactes ne sont pas connues, mais nous avons retrouvé sa largeur (13 m) puisque sa face nord a été fossilisée sous le mur nord de l’actuel donjon. Son mur ouest est lui conservé sur 12 m (le reste de la maçonnerie ayant été entièrement détruit au XVIIe s.). La longueur de l’édifice peut être estimée à 6 m : le mur sud se situerait ainsi exactement sous le mur sud de l’actuel donjon, ce qui n’est peut-être pas le fruit du hasard. Les murs font 1,7 m d’épaisseur et sont dotés de contreforts plats: deux ou trois sur la largeur, et au moins trois sur la longueur (vraisemblablement cinq). Contreforts et angles sont bâtis en pierres de taille, alors que l’élévation est en petits moellons, modules assez caractéristiques du Xe s. et surtout du XIe s. (Tour de Broue en Charente-Maritime par exemple).

4 L’enceinte du castrum lui est accolée. La datation 14C de cette maçonnerie (Xe s. début XIe s.) reste sujette à caution, même si une datation précoce du premier donjon ne peut être exclue. Deux autres petits bâtiments carrés sont ensuite édifiés contre sa face nord, de part et d’autre de l’enceinte du castrum. Leur appareil et leur mode de construction sont proches de ceux du premier donjon, mais leur fonction est inconnue (annexe domestique, escalier, etc.). Les fondations d’un pilier isolé ont été retrouvées

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sous la chemise intérieure de l’actuel donjon, à l’est de l’annexe intérieure. Un trou de poteau datable de la même époque se trouve dans l’axe, entre le pilier et l’annexe. Cela pourrait correspondre à une structure d’accès, en relation avec l’annexe, voire à une passerelle vers un autre bâtiment, situé à l’est, en dehors de l’emprise de la fouille. Les niveaux antérieurs à leur démolition ont fourni un fragment de verre habituellement daté de l’époque carolingienne ou du XIe s. et l’extrémité d’une détente d’arbalète ouvragée. La présence de céramique à glaçure précoce jaune corrobore une datation XIe s. pour ces structures annexes.

5 Devant la face ouest du donjon, un premier fossé est creusé, profond d’environ 3,3 m. Sa largeur est inconnue (moins de 18 m), mais nous avons pu cette année en vider une partie. Son comblement n’a pas fourni d’information quant à sa date de creusement (pas de dépôt antérieur au comblement). Il suit la face nord du donjon avant de longer l’enceinte du castrum, qui nous permet de le caler après l’édification de cet ensemble.

6 Ce premier donjon est détruit au moins partiellement, peut-être vers 1136, comme nous l’indique les textes, par le comte de Poitou Guillaume (mention de deux turris).La chronologie de la construction du donjon actuel est complexe, l’importante restauration réalisée au début du XXe s. n’aidant pas à la lecture. Dans un premier temps, le nouveau donjon reprend le plan de l’ancien, en le décalant vers le sud-est : ses murs nord et ouest sont implantés à l’intérieur de l’ancien donjon, directement accolés aux maçonneries. Son mur oriental est par contre construit à l’extérieur. Le mur sud pourrait quant à lui avoir été construit à l’aplomb de l’ancien. Il semble que les anciens murs, ainsi que les annexes, aient été maintenus partiellement en élévation et renforçaient les fondations de la nouvelle construction.

7 Dans un second temps, les annexes sont arasées. Le mur nord est épaissi et vient englober le mur nord primitif (son épaisseur totale passe alors à presque 5 m). Les latrines du donjon sont aménagées à ce moment là. Repentir en cours de chantier ou restauration du deuxième donjon, il est actuellement difficile de se prononcer, d’autant que le château de Pons aurait été détruit en 1178 par Richard Cœur de Lion suite à la rébellion des seigneurs aquitains. Hormis l’épaississement du mur nord en cours de chantier, la construction de l'ensemble du donjon est assez homogène, et ce malgré quelques différences de mise en œuvre. Traditionnellement, sa construction est attribuée à Geoffroy III, soit avant 1187. Cependant, dans une étude récente, Nicolas Faucherre propose d'y voir plutôt l'œuvre de son fils, Renaud II, après 1200 ; il s'apparenterait ainsi à la famille des donjons anglo-aquitains tardifs, tels celui de l'Isleau (Charente-Maritime).

8 C’est vraisemblablement lors de la construction du deuxième donjon qu’est édifiée la chemise le cernant à l’intérieur de l’enceinte castrale. Ce mur, en grande partie récupéré, présente des similitudes avec les fondations du deuxième donjon du côté est. Le tracé de la chemise au sud du donjon est inconnu, étant déjà détruite lorsque Claude Massea réalisé le plan du château en 1714, et son côté oriental semble déjà ruiné.

9 À une date encore mal fixée (entre les XIIIe s. et XVIe s.), le premier fossé laisse place à une chemise extérieure et son nouveau fossé, plus profond. Composée d’un beau parement maçonné et d’un blocage aux dimensions impressionnantes à la base (jusqu’à 5,5 m), sans véritable parement intérieur, elle vient prendre appui contre l’enceinte du castrum. Son tracé est ponctué de contreforts. Son profil se compose d’une partie basse verticale, suivie d’un parement en léger glacis d’où émergent les

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contreforts, et à nouveau un parement vertical. Comme pour le donjon, l’iconographie ancienne nous montre des créneaux à linteau. Cependant les maçonneries qui lui semblent associées à l’intérieur de l’enceinte lui sont en fait totalement étrangères. Ce rempart retenait d’importants remblais qui recouvraient ce qui restait du donjon primitif. Dénommé fausse-braie par Claude Masse, cette interprétation reste sujette à caution. Il présente des points communs avec l’enceinte urbaine retrouvée récemment lors d’un diagnostic du Service archéologique départemental de Charente-Maritime et qui daterait du XIIIe s. (appareillage, mortier, traces d’outils). Elle pourrait, de même que l’enceinte urbaine correspondre aux fortifications réalisées par Renaud de Pons vers 1230.

10 La glacière indiquée sur les plans de Claude Masse à l’angle de l’enceinte et de la chemise extérieure a pu être retrouvée, dans le fossé alors comblé. Elle s’intègre dans le vaste programme de réaménagement du château et de son parc initié dans la deuxième moitié du XVIIe s. par César Phoebus d’Albret. De l’autre côté de l’enceinte, une cave a été mise au jour: comblée au XVIIe s. début XVIIIe s., plusieurs états de salles non datés viennent ensuite la recouvrir.

11 L’ensemble du secteur a subi un important décaissement au XIXe s., lors de la démolition de l’enceinte et des chemises du donjon. Le donjon a alors connu une première campagne de restauration. Cela a entraîné la disparition presque intégrale des niveaux d’occupation postérieurs à l’époque antique, ainsi que d’une partie des maçonneries, récupérées. La grande restauration du donjon au début du XXe s. a fini de détruire des éléments essentiels pour la compréhension de l’édifice, éléments uniquement perceptibles sur d’anciennes photographies.

12 (Fig. n°1 : Secteur du donjon, état antérieur au milieu du XIIes.)

13 (Fig. n°2 : Vue d’ensemble des structures médiévales, depuis le nord)

14 CHAMPAGNE Alain et MANDON Fabrice

ANNEXES

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Fig. n°1 : Secteur du donjon, état antérieur au milieu du XIIes.

Auteur(s) : Mandon, Fabrice (DOC). Crédits : Mandon Fabrice DOC (2009)

Fig. n°2 : Vue d’ensemble des structures médiévales, depuis le nord

Auteur(s) : Mandon, Fabrice (DOC). Crédits : Mandon Fabrice DOC (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 155

AUTEURS

ALAIN CHAMPAGNE SUP

FABRICE MANDON DOC

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Pons – Rue Marie-d’Albret

Bastien Gissinger

Identifiant de l'opération archéologique : 204957

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le diagnostic a été réalisé sur l’emprise d’un accès à la place du Château à Pons, au travers de l’enceinte de la maison de retraite située en bas de pente, rue Marie‑d’Albret.

2 Un projet prévoyait l’installation d’un réseau double de chauffage reliant une chaufferie aux locaux de la mairie au moyen de tuyaux soudés souterrains. L’opération fut l’occasion de changer le réseau d’évacuation des eaux usées au fur et à mesure de son démantèlement. Les terrassements, sous forme d’une tranchée continue de 1 m à 2 m de largeur et d’environ 2 m de profondeur, comprenaient un palier intermédiaire. Ils n’ont pas été réalisés sous la conduite d’un archéologue mais par l’entreprise de travaux publics elle-même. L’archéologue disposait malgré tout de la possibilité d’interrompre les terrassements pour nettoyer et étudier d’éventuels vestiges.

3 À l’ouest de l’emprise et à mi-pente, des structures d’habitation, avec une cave, ont été observées. Un peu plus à l’est, la présence d’un reste de mur volé limitant les jardins situés sur les coteaux au Moyen Âge et à l’époque des Temps Modernes, a été relevée.

4 Le creusement de cette tranchée fut surtout l’occasion de mettre au jour plusieurs éléments incomplètement connus par les documents anciens ou les fouilles récentes. La chemise extérieure du donjon (XVIe s. ?), de part et d’autre de ce dernier. Plusieurs murs témoignent de la présence d’un corps de logis (fin Moyen Âge ?) à un emplacement illustré par plusieurs plans de Claude Masse. La présence de caves médiévales fut constatée à différents endroits périphériques de la tranchée principale, sous le logis et témoigne de son ancienneté.

5 Différentes autres structures appartenaient à des structures de datation différente, médiévales ou modernes. Un souterrain voûté en plein-cintre (peut-être un égout desservant les latrines observées en 2005 par Alain Champagne et Fabrice Mandon à l’ouest du donjon ?) était haut d’environ 1 m. D’autres constructions n’ont pas trouvé

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 157

de parallèle dans les documents anciens : différents murs, probablement médiévaux, ont été observés, qui ne correspondaient à aucun édifice connu.

6 Par ailleurs, un niveau d’utilisation, plusieurs fosses et un silo semblent pouvoir être attribués à l’époque gauloise.

7 Elles ont l’aspect de « terres noires » et préexistent à toute autre installation. Elles reposent directement sur le rocher.

8 GISSINGER Bastien

AUTEURS

BASTIEN GISSINGER CG de l’Aisne

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 158

Pons – 5 cours Jules Ferry

Bastien Gissinger

Identifiant de l'opération archéologique : 204956

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le diagnostic a été réalisé sur l’emprise d’un futur parking, planifié par la ville de Pons. Il s’est déroulé suite aux démolitions des constructions présentes sur la parcelle. Il concernait environ 1 750 m².

2 Des structures de différentes époques ont été identifiées. Sur le substrat géologique, légèrement en pente depuis le nord-ouest, des niveaux de remblai antiques ont été installés sur le substrat géologique argileux. Au moins deux, et peut-être quatre bâtiments y ont été édifiés, pas tous contemporains, et selon deux techniques de construction différentes. Au moins l’un d’entre eux est sûrement romain, les autres sont attribués à cette période par chronologie relative.

3 Un remblai vint recouvrir l’ensemble antique et scelle son abandon et son épierrement. Il est possible que certaines structures n’aient été épierrées que bien plus tardivement. Un rempart fut bâti, dépassant 3,50 m de largeur. Il correspond à celui qui ceignait apparemment l’ensemble de la ville, le rempart urbain connu, attribué généralement au XIIIe s. Il ne conservait que les restes d’un parement côté extérieur, le parement intérieur ayant fait l’objet d’une récupération systématique, apparemment autour du XVIIe s. Il est très probable que l’arrière du mur ait été renforcé initialement par un talus.

4 Un mur de contre-escarpe distant de 13 m du parement extérieur du rempart, aménagé dans le terrain en place et donc parementé que d’un côté, correspondant à un mur de soutènement, semblait délimiter avec ce dernier ce qui s’apparente à un fossé. Cet espace fut progressivement comblé, curé au moins une fois, puis le rempart fut épierré et l’espace semble avoir été laissé sous forme de talus pendant quelques temps. C’est sous cette forme que Claude Masse l’a relevé en 1714, sans indiquer qu’il pouvait s’agir du rempart.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 159

5 D’autres murs sont attribués au Moyen Âge et à la période des Temps Modernes. L’actuelle cour, en bas de parcelle, a été entièrement purgée par l’installation d’une annexe de la poste construite vers le milieu du XXe s, reposant sur des vides sanitaires et caves nombreuses. Quelques murs de parcellaire fin Moyen Âge ou début des Temps Modernes ont été identifiés en fond de parcelle. Ils étaient représentés sur le plan de 1714.

6 Ce diagnostic a permis de mettre en évidence la présence d’une occupation antique en dur, ce qui n’avait pas été observé jusque-là pour la période romaine, mais aussi le système défensif médiéval et une modification éventuellement postérieure de ce système par l’adjonction d’un mur de contre-escarpe et, à défaut de dater sa construction (XVIe s. ?), la date de son épierrement a pu être évaluée au XVIIe s. ou au tout début du suivant.

7 (Fig. n°1 : Plan général des vestiges)

8 GISSINGER Bastien

ANNEXES

Fig. n°1 : Plan général des vestiges

Auteur(s) : Gay, Clément (SDA). Crédits : Gay Clément SDA (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 160

AUTEURS

BASTIEN GISSINGER COL

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 161

Pons – Avenue de l’Assomption

Bertrand Houdusse et Guilhem Landreau

Identifiant de l'opération archéologique : 204703

Date de l'opération : 2009 (SP)

1 Faisant suite à la fouille de la parcelle voisine en 2008,cette opération préventive réalisée par l’Inrap entre février et juillet 2009 a permis de poursuivre les investigations sur la fortification de l’Oppidum.Cette dernière, constituée d’un rempart doublé d’un fossé, occupe la quasi-totalité de la surface dans les parcelles fouillées. Les vestiges outrepassant les limites de fouille au sud, son emprise au sol peut être estimée à au moins 20 m de large, pour une longueur d’au moins 1 200 m. Les opérations ont mis en évidence deux états principaux de construction.

2 Le premier monument est un mur à poutrage interne horizontal, épais de 6,80 m et parementé en pierre sur ses faces avant et arrière. Il s’agit d’une construction mixte associant la pierre et le bois, le remplissage étant assuré par des argiles à silex. Préservé sur une hauteur maximale de 1,80 m, le parement arrière, dont le tracé est attesté sur 21 m, a pu être dégagé sur une longueur cumulée de 12 m. Les assises de pierre alternent régulièrement avec des pièces de bois disposées selon l’axe longitudinal du rempart. Ces longrines, d’au moins 0,15 m de hauteur, sont donc visibles dans le parement.

3 Sur ces pièces viennent s’ancrer les éléments transversaux du poutrage. Les traverses, d’une section comprise entre 0,12 m et 0,15 m, ont pu être observées sur des longueurs variant de 1,60 m à 2,90 m. Espacées d’environ 1,50 m en plan, elles semblent disposées verticalement en quinconce. Sur la partie avant dont l’élévation ne conserve qu’une seule assise de pierres, une série d’indices laisse penser que la mise en œuvre de matériaux était identique à celle du parement arrière. On retrouve en outre un blocage de rognons de silex immédiatement derrière le pied du parement. Cet aménagement, sous une forme plus ou moins variable, a été identifié sur d’autres remparts de La Tène finale.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 162

4 Les parements sont constitués en majorité de blocs calcaires assez réguliers, dont l’aspect semble moins soigné sur la façade arrière. En revanche, de nombreux blocs issus de l’avant du monument présentent un aspect très régulier et surfacé. Parmi ceux-ci plusieurs ont livré des traces évidentes d’outil sur l’une des faces. On signalera que la fouille de l’élévation conservée de ce mur n’a livré aucun élément métallique d’assemblage du poutrage ni dans les parements, ni dans le remplissage. Il nous faut donc supposer que les liaisons s’effectuaient par des assemblages de type mi-bois.

5 Doublant le rempart, un imposant fossé se développe devant sa façade extérieure. Large de 8 m à 11 m à l’ouverture et profond d’au moins 3,30 m, son creusement ménage une berme de 2 m au pied du parement avant. Les sédiments extraits, différents étages d’argiles à silex correspondants à l’altération du substrat, ont servi au remplissage du volume entre les deux parements. Ainsi, la stratigraphie inverse observable dans la masse du rempart assure-t-elle la contemporanéité des deux composantes du monument. Aucun niveau d’occupation antérieur à l’implantation du rempart n’a été décelé dans le sol recouvrant le substrat. Néanmoins, l’hypothèse d’un aménagement du terrain préalablement à la construction n’est pas exclue. L’édification du premier état peut être daté de la fin du IIe s. av. J.-C. Lors d’une étape intermédiaire qu’il reste à attribuer à l’une ou l’autre des phases, des remblais sont accumulés contre le parement arrière pour former un terre-plein ou une rampe.

6 L’arasement net des parties supérieures du monument nous prive de certaines informations sur l’évolution postérieure à l’état 1. L’analyse architecturale se fonde donc essentiellement sur l’observation des vestiges liés à la destruction de cette étape.

7 Après la ruine du premier mur, le rempart bénéficie d’une reconstruction dont les détails de mise en œuvre nécessitent encore quelques éclaircissements. Sur les matériaux issus de l’effondrement de l’état1, un second parement est édifié trois mètres en avant du précédent à l’aide de blocs calcaires. À l’instar de l’état 1, la plupart de ces blocs présentent un aspect régulier et surfacé. L’édifice dépasse alors dix mètres de largeur. D’après les indices recueillis lors de la fouille de son éboulement, cette construction aurait pu également intégrer du bois et des clous en fer. Le fossé primitif est déjà largement comblé lorsque cette reconstruction est opérée. Ce comblement, du moins dans la portion qu’il nous a été donné d’observer, révèle une dynamique particulièrement complexe qu’il est sans doute prématuré d’attribuer en bloc aux seuls travaux de préparation de l’état2. Ce réaménagement pourrait être contemporain de la première moitié du Ier s. av. J.-C.

8 Outre la mise en évidence du fossé, la fouille de la partie avant du monument, a conduit à des découvertes inattendues et rares pour la région. Cinq sépultures à inhumations contenant deux individus adultes et trois immatures ont ainsi pu être étudiées. Les défunts sont ensevelis en pleine terre dans des fosses de faible profondeur. Le mobilier d’accompagnement est rare et se résume dans le meilleur des cas à la présence d’un bracelet. Ce petit ensemble funéraire s’implante en partie sommitale du comblement du fossé. Il est scellé par l’effondrement du deuxième état du rempart. En conséquence, et dans l’attente de l’étude définitive, il peut être prudemment daté du Ier s. av. J.-C.

9 Signalons enfin que la même zone a livré, dans un contexte et une chronologie qui restent largement à affiner, un ensemble conséquent de restes humains hors sépultures.

10 (Fig. n°1 : Plan et coupe simplifiés de l'état 1)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 163

11 LANDREAU Guilhem et HOUDUSSE Bertrand

ANNEXES

Fig. n°1 : Plan et coupe simplifiés de l'état 1

Auteur(s) : Houdusse, Bernard (INRAP) ; Landreau, Guilhem (INRAP). Crédits : Houdusse Bertrand, Landreau Guilhem (2009)

AUTEURS

BERTRAND HOUDUSSE INRAP

GUILHEM LANDREAU INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 164

Rétaud – Le Bourg, La Jaunelle

Jean-Paul Nibodeau

Identifiant de l'opération archéologique : 204793

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 À l'est du bourg de Rétaud, en bordure de la vallée de l'Arnoult, un projet de lotissement sur une surface d'environ 5 ha, a fait l'objet d'un diagnostic. Les résultats montrent une occupation peu dense de ce secteur de la commune. Pourtant les vestiges mis au jour ne sont pas négligeables, ils se répartissent suivant deux périodes bien distinctes.

2 Les structures les plus anciennes appartiennent à la période protohistorique : il s'agit d'une fosse isolée (F 13) qui a été entièrement fouillée et de trois enclos dits funéraires et/ou cultuels. Rien ne permet de dire, dans l'état actuel de nos connaissances, que la fosse puisse être contemporaine des enclos, ni même que les enclos soient contemporains entre eux. Le second groupe de structures se rapporte à des activités uniquement agraires : cultures, plantations, circulation en milieu humide. Elles sont toutes postérieures à la fin du Moyen Âge et sont l'expression d'une mise en valeur du terroir aux Temps Modernes.

3 Il convient de noter ici l'absence de traces d'occupation médiévale et antique.

4 En bordure sud de l'emprise, la fosse F 13 est apparue isolée : probablement arasée, sa profondeur n'excède pas 0,15 m pour une emprise de1,90 m x 1,05 m. Son centre est marqué par une dalle de grès qui a pu servir de meule. Le mobilier céramique de cette fosse constitue un lot intéressant et homogène qui se caractérise par des décors plastiques ou rapportés qui trouvent leur place au Bronze ancien, alors que les impressions digitées avec traces de coup d'ongle formant des lignes horizontales ou obliques sont couramment utilisées dans l'ornementation des poteries au Bronze ancien et moyen. En revanche, il faut noter l'absence de cordon digité et de décor à la cordelette qui sont des marqueurs chronologiques du Néolithique final, voire du Bronze ancien atlantique. L'élément le plus caractéristique est un décor de cordon en arceau, placé ici près de la lèvre.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 165

5 À 160 m au nord de la fosse précédente ont été reconnu trois enclos fossoyés : deux circulaires (F 64 et F 65) et un en « fer à cheval » (F 67). Les diamètres sont compris entre 10 m et 10,80 m pour les deux premiers, le troisième atteint 14 m de diamètre avec une ouverture de 9,20 m. Les profils des fossés sont en V, leur profondeur variant de 0,30m à 0,60 m. Le rare mobilier céramique reconnu ne permet qu'une attribution à la période protohistorique.

6 Au sud de ces enclos, un fossé (F 68) d'orientation nord-est – sud-ouest, présente un profil en V évasé. En l'absence de mobilier céramique, aucune relation chronologique n'a pu être établie entre eux.

7 Les vestiges attribuables l'époque des Temps Modernes se répartissent suivant deux secteurs : l'un a l'ouest sur le plateau, l'autre à l'est dans la vallée de l'Arnoult. À l'ouest se sont cinquante structures en creux qui ont été mises au jour dans une seule tranchée. Elles se répartissent en trois grandes familles : des fosses quadrangulaires empierrées, des tranchées rectilignes à fond plat, des petites fosses circulaires ou carrées. La profondeur de ces structures ne dépasse pas 0,15 m dans le terrain naturel. Ses structures sont assimilables à des structures agraires. Les fosses, en fonction de leur espacement, sont destinées à la plantation d'arbres ou d'arbustes ; les tranchées remplies de terre sans cailloux sont associées à des pratiques culturales maraîchères. L'alignement des fosses quadrangulaires avec leur remplissage de cailloux, associé à une fondation de muret pourrait indiquer l'existence d'un bâtiment à poteaux de bois posés sur des socles.

8 À l'est, la rive occidentale de l'Arnoult est séparée de son piedmont par un fossé. Le comblement de la vallée, post-glaciaire et principalement colluvial, est parsemé d'empierrements hétérogènes bien délimités, à des profondeurs comprises entre 0,30 m et 0,90 m. Ils ont pu servir d'espace de circulation dans un milieu humide. La rare céramique moderne ne permet pas de leur attribuer une chronologie plus précise.

9 (Fig. n°1 : Plan général des tranchées de diagnostic et des structures sur le plan cadastral, sections AD et AK)

10 NIBODEAU Jean-Paul

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 166

Fig. n°1 : Plan général des tranchées de diagnostic et des structures sur le plan cadastral, sections AD et AK

Auteur(s) : Nibodeau , Jean-Paul (INRAP). Crédits : Nibodeau Jean-Paul INRAP (2009)

AUTEURS

JEAN-PAUL NIBODEAU INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 167

Rivedoux-Plage – Rue du Bois Fleury

Stéphane Vacher

Identifiant de l'opération archéologique : 204804

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Réalisé à l’occasion de la construction d’un lotissement à proximité de l’ancien château de Rivedoux, le diagnostic archéologique a porté sur 36 211 m², soit l'ensemble du projet d'aménagement, la surface sondée représentant 11,4 % de l'emprise.

2 Il n’a livré aucun indice de site significatif. Seuls quelques tessons de céramique de facture protohistorique pourraient constituer un indice quant à la localisation topo- stratigraphique d’une occupation ancienne, sous les sables éoliens à environ 0,40 m de la surface et au contact du calcaire, de cette partie de l’île de Ré.

3 VACHER Stéphane

AUTEURS

STÉPHANE VACHER INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 168

Rochefort – 9 quai aux Vivres

Guillaume Pouponnot

Identifiant de l'opération archéologique : 204876

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le projet de réhabilitation des anciens bâtiments du Magasin aux Vivres, situés à Rochefort, dans le but de créer une résidence de standing est à l'origine d'un diagnostic archéologique réalisé par l'Inrap du 24 août au 11 septembre 2009.

2 Installé à l’extrémité septentrionale de l’arsenal créé par Colbert durant le dernier tiers du XVIIe s., le Magasin aux Vivres consiste en un ensemble de trois grands bâtiments donnant sur une vaste cour intérieure. Édifiés entre 1671 et 1676 ces bâtiments avaient pour fonction l’approvisionnement en nourriture de la Marine royale.

3 Quatre sondages ont été réalisés dans la cour, à l'emplacement du futur parking souterrain. Hormis dans le sondage 1, où une arase de mur et un niveau de circulation en pavés calcaires correspondant à la construction, durant la seconde moitié du XIXe s., d'un nouveau bâtiment pour abriter la forge et la ferblanterie, aucun vestige archéologique n'a été mis au jour dans la cour. Ils ont néanmoins permis d'apporter de nouvelles informations sur la physionomie et la géomorphologie de ces terrains, situés à proximité de la Charente, au moment de l'installation de l'arsenal. Si la séquence sédimentaire est relativement simple, se caractérisant principalement par des niveaux de vase, la présence, par endroit, d'au moins deux paléosols est cependant à noter. Tout comme la présence, dans l'un d'entre eux de quelques tessons pouvant dater de la protohistoire qui, même s'ils se caractérisent par un aspect remanié très important, semblent tout de même être les témoins d'une occupation ancienne à proximité.

4 L'absence d'occupation et de construction antérieures sur le site du Magasin aux Vivres permet de confirmer les informations fournies par les textes de l'époque qui décrivent ces terrains comme vierges et uniquement soumis aux fluctuations du fleuve (crues et marées). Les sondages entrepris dans la cour attestent également que lors de la construction du Magasin aux Vivres aucuns travaux n'ont été entrepris dans l'espace de la cour afin de rehausser le niveau du terrain naturel.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 169

5 Le dernier sondage, réalisé dans une pièce de l'ancienne boulangerie, a permis quant à lui de retrouver l'un des quatre massifs de fondation qui supportaient les seize fours chargés de fournir en pain et en biscuit la Marine royale.

6 L'intérêt principal porte sur la mise au jour de fondations « mixtes ». Elles se présentent sous la forme de quatre grandes « fosses » d'environ trois mètres de diamètre chacune, dont le volume a été entièrement remblayé avant la construction des fours proprement dit. Leurs emplacements correspondant à ceux des fours, leur fonction est donc à mettre en relation directe avec ces derniers. Leur découverte permet d'apporter un éclairage nouveau sur les méthodes de construction mises en œuvre, à la fin du XVIIe s., pour l'édification de l'arsenal et notamment sur les solutions apportées par les bâtisseurs pour répondre aux très fortes contraintes économiques imposées par le Roi.

7 (Fig. n°1 : Sondage 5, vue générale de la fosse F01 avec au premier plan le parement nord du mur M02)

8 POUPONNOT Guillaume

ANNEXES

Fig. n°1 : Sondage 5, vue générale de la fosse F01 avec au premier plan le parement nord du mur M02

Auteur(s) : Pouponnot, Guillaume (INRAP). Crédits : Pouponnot Guillaume INRAP (2009)

AUTEURS

GUILLAUME POUPONNOT INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 170

Rochefort – Arsenal, espace chantier de l’Hermione

Philippe Duprat

Identifiant de l'opération archéologique : 204841

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Une opération de sondage a été réalisée dans l’ancien arsenal de Rochefort, sur le môle central séparant les deux formes de radoub (Louis XV et Napoléon III) en liaison avec le projet touristique « Grand Hermione » qui prévoit le mouillage du navire dans l’un des deux bassins actuellement dégagés, dont la remise en eau est programmée. Il s’agissait, pour les aménageurs, de vérifier l’état de la maçonnerie externe des formes et la nature du terrain adjacent.

2 Le sondage n° 1, réalisé à la pelle mécanique sur un espace de 2 m x 8 m (profondeur : 3 m) en bordure nord de la forme Napoléon III, a permis de vérifier le bon état de conservation de la maçonnerie externe, et de constater que le sol est composé de remblais très meubles, avec de nombreux remaniements contemporains (XIXe s. et XXe s.) : en dehors de quelques éléments hétéroclites, celui-ci a livré un tesson atypique d’aspect médiéval.

3 Le sondage n° 2, réalisé à la pelle mécanique en bordure sud de la forme Louis XV (4 m x 4 m ; profondeur : 0,30 m à 0,50 m), s’est limité aux couches supérieures (pavés calcaires et mortier maigre de pose). Le nettoyage fin a permis de mettre en évidence un mortier de blocage étanche rosé extrêmement dur, d’épaisseur indéterminée, faisant le lien entre le quai de granit bordant la forme Louis XV et la fondation d’un quai supérieur, situé sur le môle et détruit à l’endroit du sondage. Cette solide maçonnerie permettait le passage de lourds engins au bord de la forme, et protégeait l’aqueduc de décharge des eaux, qui longe le bassin depuis l’ancienne machinerie jusqu’à l’entrée de la forme, au-delà de la porte, où il se déverse. Un accès à cet aqueduc subsiste à une cinquantaine de mètres à l’est. Cet aqueduc figure sur tous les plans de la

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zone à partir de 1717. On peut dater ces structures (mortier rosé, quais) du XVIIIe s., avec arasements et réaménagements postérieurs (XIXe s. et XXe s.).

4 En conclusion, malgré le caractère très limité de l’intervention, il est évident que cette zone de l’arsenal, qui n’a jamais fait l’objet de la moindre investigation archéologique, recèle un fort potentiel : un « port aux Fontenaux » y est mentionné dans un acte de 1312, « sous le château » dont certains vestiges ont été dégagés en 1996. Par ailleurs, l’ensemble de la zone n’a cessé d’être réaménagé depuis 1666, notamment à partir de 1682, date des premiers projets de double forme (actuelle forme Louis XV).

5 (Fig. n°1 : Plan des nouvelles formes de Rochefort, 1724)

6 (Fig. n°2 : Plan d'une partie de l'arsenal, 1855)

7 DUPRAT Philippe

ANNEXES

Fig. n°1 : Plan des nouvelles formes de Rochefort, 1724

Auteur(s) : Service historique, de la Défence, Rochefort (Section Marine). Crédits : réf : série DD2, SHDMD07002601 Service historique de la Défense, Rochefort, Section Marine (1724)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 172

Fig. n°2 : Plan d'une partie de l'arsenal, 1855

Auteur(s) : Service historique, de la Défense, Rochefort, (Section Marine). Crédits : réf: série DD2, SHDMD07002780 Service historique de la Défense, Rochefort, Section Marine (1855)

AUTEURS

PHILIPPE DUPRAT Bénévole

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 173

Saint-Hilaire-de-Villefranche – La Chapelle-des-Pots

Sébastien Pauly

Identifiant de l'opération archéologique : 204814

Date de l'opération : 2009 (PC)

1 Ce programme d’analyses géochimiques vise à mettre en relation la production céramique régionale des périodes médiévales et modernes avec les sources supposées d’extraction de la matière première argileuse. Le corpus considéré s’oriente donc exclusivement sur de l’échantillonnage régional. Ceci afin de garantir d’une part la validité du traitement envisagé et, d’autre part, de pouvoir assurer son emploi vis-à-vis de tessons dont la zone de production demeure incertaine.

2 Dans cette optique, l’actuelle commune de La Chapelle-des-Pots ainsi que celle de Saint- Hilaire-de-Villefranche, dont l’existence d’ateliers potiers mais également de zones d’extractions d’argile est avérée durant les périodes concernées, ont été les sites privilégiés de départ pour ce programme. La sélection des sites de consommation prend en compte les communes de La Rochelle et de Surgères, de par leur contexte archéologiquement bien défini ainsi que par leur étude dans le cadre de l’actuel PCR sur la céramique en pays charentais.

3 Le travail de laboratoire est porté sur l’étude géochimique quantitative des inclusions les plus fines, d’une dimension submillimétrique. Ces fragments minéraux ont effectivement l’avantage de se retrouver à la fois dans les strates géologiques et dans les poteries, leurs dimensions réduites assurant leur pérennité tout au long du travail réalisé par l’artisan. De surcroît, il s’agit très fréquemment des cristaux les plus résistants, vis-à-vis de l’altération climatique de surface, des processus pédologiques mais aussi parleur capacité à faire face aux contraintes thermiques de cuisson de la céramique.

4 Cette présente étude archéométrique a mis en lumière l’existence avérée d’éléments lithiques spécifiques (Anorthite en particulier). Éléments que l’on retrouve aussi bien

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 174

dans les prélèvements réalisés au niveau des argilières que dans les pâtes céramiques. L’exploitation statistique des données acquises demeure à affiner durant l’année à venir.

5 PAULY Sébastien

AUTEURS

SÉBASTIEN PAULY SUP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 175

Saint-Sulpice-de-Royan – Les Deux Terrages, route de Saint-Palais

Bastien Gissinger

Identifiant de l'opération archéologique : 204600

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le diagnostic fut réalisé du 2 au 6 mars 2009. Quatorze sondages et tranchées furent réalisés à l’emplacement projeté d’une maison de retraite (EHPAD), sur une surface d’environ 1,5 ha.

2 Le diagnostic a livré des restes homogènes en nature et en datation : des trous de poteau formant au moins quatre bâtiments et très certainement bien davantage, quelques fosses assimilables à des fonds de cabanes, un silo, et un réseau assez dense de fossés formant des enclos apparemment organisés (une vingtaine). Ces vestiges datent pour la plupart de la période VIe s.-VIIIe s., sans qu’il soit possible de préciser. La vie du site, en terme de stratigraphie, ne semble pas longue. De même, peu de vestiges ont été aperçus au regard de sites ruraux de la même période : une organisation est décelable, des phases courtes et distinctes d’utilisation, et non une utilisation à outrance de secteurs qui, par suite, deviennent difficilement lisibles et apparemment anarchiques dans leur organisation.

3 Des indices d’occupation antique à proximité, dont témoignent peut-être quelques rares vestiges mis au jour, sont caractéristiques de sites d’habitat ruraux du haut Moyen Âge. On a ainsi isolé quatre phases distinctes, dont les deux dernières peuvent avoir coexisté :

4 • une occupation rurale gallo-romaine de nature, d’extension, d’aspect et de datation précise inconnue ;

5 • une occupation probablement Ve s.-VIe s. Caractérisée par des enclos suivant des axes précis, une organisation générale encore empreinte de romanité, typiquement caractéristique de l’Antiquité tardive ;

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 176

6 • une occupation probablement VIIe s.-VIIIe s. caractérisée par la reprise plus ou moins fidèle d’anciens axes, subissant néanmoins des distorsions, des aménagements particuliers. Elle se présente sous la forme d’un enclos de forme irrégulière ;

7 • une occupation peut-être contemporaine à la précédente caractérisée par un grand enclos courbe entourant au moins un bâtiment (bâtiment 2 à abside, de 12,5 m de long).

8 Ce phasage schématique est évidemment proposé ici à titre d’hypothèse de travail et nécessiterait des investigations complémentaires en vue d’être corrigé ou précisé. En conséquence, nous sommes visiblement face à une occupation de type rural, comprenant des bâtiments destinés peut-être à l’habitat (bâtiment 2), mais aussi à vocation utilitaire (bâtiment 1, bâtiment 3). La présence de trous de poteau sur l’ensemble du site, de façon éparse, laisse présager une densité assez importante de bâtiments. Les fossés témoignent d’un agencement bien organisé de l’ensemble au cours des différentes phases. La relativement mauvaise conservation des vestiges (érosion) ayant supprimé les niveaux de circulation, il faut, de fait, raisonner avec des données incomplètes. Elles permettent toutefois de conclure à la présence assurée d’un habitat rural du haut Moyen Âge, qui débute probablement dès l’Antiquité tardive.

9 Pourtant, plusieurs vestiges sont absents alors même l’on s’attendrait à les trouver en grand nombre : aires de travail, fosses à vocation « artisanale », sépultures, fosses- dépotoirs.

10 Ceci appelle plusieurs réflexions :

11 • la densité somme toute moyenne révèle une durée d’occupation assez courte, ou un glissement de l’occupation ;

12 • le peu de mobilier recueilli, assez riche, varié, l’absence d’aires de travail, indiqueraient plutôt que l’habitat est aisé. Sans aller jusqu’à avancer l’hypothèse des marges d’un habitat aristocratique, il est clair que l’organisation générale des différents ensembles irait assez bien avec une occupation relativement riche.

13 (Fig. n°1 : Plan général des vestiges et restitution)

14 GISSINGER Bastien

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 177

Fig. n°1 : Plan général des vestiges et restitution

Auteur(s) : Gay, Clément (SDA) ; Gissinger, Bastien (SDA). Crédits : Gissinger Bastien SDA, Clément Gay SDA (2009)

AUTEURS

BASTIEN GISSINGER SDA

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 178

Saintes – 165 rue de la Boule

Vincent Miailhe

Identifiant de l'opération archéologique : 204564

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Ce diagnostic archéologique a été occasionné par la construction d’une maison individuelle au 165 rue de la Boule à Saintes (section BS, parcelle 125). L’intervention se situe au nord de la ville sur la rive occidentale de la Charente à la périphérie du plateau calcaire santonien et des alluvions anciens. La prescription a été motivée par la proximité de plusieurs nécropoles gallo-romaines fouillées ces dernières années et par la présence d’un double fossé à caractère défensif mis au jour sur la parcelle voisine lors d’un diagnostic mené par Jean-Paul Nibodeau en 2008. Ces deux fossés ont été découverts pour la première fois lors des fouilles de Saint-Remy-Montlouis et Georges Desclaudes, en 2006, par Jean-Philipppe Baigl.

2 L’opération nous a permis de retrouver, au sud-est de la parcelle, la suite des deux fossés défensifs qui apparaissent sous un couvert végétal de 0,40 m. Ces deux fossés parallèles et espacés de 2,5 m sont orientés sud-ouest–nord-est. Le grand fossé intérieur, coté ville, n’a pas pu être dégagé sur sa largeur car une partie de celui-ci sort des limites de l’intervention. Le petit fossé extérieur, large de 3 m pour une profondeur de 1,9 m, a pu être sondé à la pelle mécanique. Il est creusé dans l’argile et montre un profil en V avec une rigole de 0,3 m dans son fond dans laquelle un fragment de vase balustre, datant de La Tène D2, a été trouvé dans une fine couche organique. Le comblement supérieur du fossé est composé d’un sédiment brun foncé argileux avec de nombreux éléments antiques (poterie, faune, mortier, tuile, etc.) datant du milieu du Ier s. apr. J.-C.

3 On note aussi la présence d’une arase de mur de facture antique positionnée entre les deux fossés qui se prolonge vers la parcelle voisine, diagnostiquée par Jean‑Paul Nibodeau. Cette structure, compte tenue du contexte, pourrait être liée à une délimitation parcellaire ou funéraire.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 179

4 Cette petite intervention de 1 000 m² a permis d’une part de poursuivre le tracé des deux fossés, maintenant connu surplus de 550 m, et de dater l’ensemble de ces deux structures à la seconde moitié du Ier s. av. J.-C. et leur disparition dans le paysage au milieu du Ier s. apr. J.-C. Si le caractère militaire n’est plus à démontrer, son rôle reste toujours en suspens, interprété dans un premier temps comme un double fossé délimitant un camp romain, il peut aussi s’inscrire dans un registre urbain et correspondre aux limites nord de la future capitale d’Aquitaine.

5 (Fig. n°1 : Localisation du tracé des deux fossés défensifs sur les sections BR et BS du cadastre de Saintes)

6 MIAILHE Vincent

ANNEXES

Fig. n°1 : Localisation du tracé des deux fossés défensifs sur les sections BR et BS du cadastre de Saintes

Auteur(s) : Miailhe, Vincent (INRAP). Crédits : Miailhe Vincent (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 180

AUTEURS

VINCENT MIAILHE INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 181

Saintes – 36 cours Paul Doumer (EHPAD)

Bastien Gissinger

Identifiant de l'opération archéologique : 204712

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le diagnostic préalable à la présente opération n’avait pas permis de répondre à l’ensemble des questions concernant la densité de l’occupation antique ni la nature de celle-ci, pour des raisons d’accessibilité d’une bonne partie de la parcelle concernée. Il avait mis en évidence la présence d’une fosse dépotoir et celle d’une fosse, peut-être l’avant-trou d’un puits, ainsi que d’une structure de combustion. La question se posait de savoir quelle fonction réelle revêtait cette dernière, dans un secteur à forte vocation funéraire.

2 Une opération de fouille fut prescrite, dont la première tranche consistait au décapage de l’emprise des travaux. Au sortir de cette phase, il devait être statué sur la nécessité ou non de procéder à une seconde tranche, la fouille proprement dite. Une seule structure antique non observée lors du diagnostic est apparue au décapage. Il a été décidé par le SRA que la seconde tranche ne serait pas réalisée en raison de la pauvreté en vestiges révélée parle décapage. Les quelques structures mises au jour ont été étudiées dans la continuité du décapage.

3 Il s’est avéré que les structures antiques mises au jour (deux fosses, un puits, à ajouter aux éléments du diagnostic, une fosse-dépotoir et un niveau d’utilisation), appartiennent non à la sphère funéraire mais à un probable habitat dont la proximité semble évidente. Il n’a toutefois pu être localisé lors du diagnostic, et il est possible qu’il se soit situé sur une parcelle voisine. Un tel habitat pourrait expliquer la fonction détritique des fosses. Trois trous de poteau de datation indéterminée peuvent éventuellement avoir été liés à cette période d’utilisation du site.

4 L’intérêt de ce décapage est d’avoir pu caractériser et quantifier l’occupation antique, démontrant qu’un habitat attribuable au Ier siècle de notre ère ou à la première moitié

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 182

du IIe s. au plus tard, se situait sur la parcelle et dans ses abords immédiats. La question de la contemporanéité de ce dernier avec les zones funéraires proches est à éclaircir lors de futures investigations.

5 D’autres structures, plus récentes, ont été observées et étudiées : un enclos, des fossés parcellaires, un chemin rural ont notamment été relevés, de datation moderne.

6 (Fig. n°1 : Plan général des vestiges)

7 GISSINGER Bastien

ANNEXES

Fig. n°1 : Plan général des vestiges

Auteur(s) : Gissinger, Bastien (COL). Crédits : Gissinger Bastien COL (2009)

AUTEURS

BASTIEN GISSINGER COL

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 183

Saujon – L’Enclouse à Bernard, Les Sauges

Bastien Gissinger

Identifiant de l'opération archéologique : 204796

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Un projet de lotissement artisanal et commercial réalisé sur les lieux-dits « Les Sauzes » et « l’Enclouse à Bernard » à Saujon, en limite est de la commune, a nécessité la réalisation d’un diagnostic archéologique. La surface atteignait près de 4 ha. Une trentaine de tranchées et sondages a révélé la présence de fossés parcellaires antiques et modernes. Les plus récents apparaissaient sur le cadastre napoléonien.

2 C’est dans la partie ouest de l’emprise, en limite, qu’est apparue une voie très érodée, bordée de fossés. Elle était inconnue jusqu’à présent. Le mobilier recueilli dans quelques sondages effectués au travers de la structure et notamment des fossés, a fourni une datation sans conteste antique (Ier s. et IIe s.).

3 Cette voie est orientée de 33° Est environ par rapport au nord géographique, et adopte donc un axe nord-est – sud-ouest. Elle peut être suivie sur photo satellite sous forme d’une traînée sombre par endroits. Son axe file droit sur l’abbaye de , située au nord-est, en traversant les zones d’occupation antique repérées par prospection et lors de fouilles plus ou moins anciennes (lieu-dit Toulon-Les Tessonnières). Elle traversait la Seudre, autour du gué de Pompierre, à l’endroit où elle croisait probablement une voie orientée est-ouest, mise au jour en 2001 par Jean- Philippe Baigl (Inrap). Un aménagement a-t-il été prévu pour permettre son franchissement ? Se poursuivait-elle au-delà, en direction de la pointe de Suzac ?

4 Les deux fossés bordiers sont distants de 10 m environ (de bord intérieur à bord intérieur). Ils délimitent l’espace de la voie. Au sein de cet espace, une bande composée d’un niveau de gravier était large d’environ 1,75 m. Elle se situait dans la partie ouest. Elle était limitée, à l’est, par une file de blocs dont la plupart avait été arrachée par les

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 184

labours. Ces blocs ont été dégrossis de manière à s’adapter en largeur les uns par rapport aux autres.

5 Cette file de blocs séparait le niveau de gravier à l’ouest, d’une couche de blocs à l’est. Ces blocs, formant un empierrement de 5 m à 6 m de largeur, constituaient la voie « carrossable » proprement dite. Les blocs, de même que l’alignement de bordure servant de limite ouest à cet ensemble, étaient installés sur une couche de limon rapporté, disposé et damé au sein d’une zone légèrement excavée au préalable. Le niveau de circulation empierré était-il couvert d’un revêtement disparu, car on imagine mal des chariots circuler sur une simple couche de blocs. Par ailleurs, aucune ornière n’a été observée.

6 On constate donc l’installation d’une voie empierrée dotée d’un trottoir pour piéton (zone engravillonnée), nettement séparés l’un de l’autre par un alignement de blocs. Elle était bordée de fossés permettant tant sa délimitation que l’écoulement des eaux de ruissellement de la voie. Cette voie était bordée à l’est par un enclos qui semble parallèle, apparemment également antique. Il faut envisager la proximité d’un habitat ou d’un groupement d’habitats antiques (villa,agglomération), à proximité d’un carrefour.

7 Plusieurs silex taillés et du mobilier céramique remontent au néolithique récent. Ces artefacts ont été trouvés en position secondaire, au sein de niveaux de remblai préalables à l’installation de la voie antique, ou dans le comblement des fossés parcellaires antiques (enclos ?).

8 (Fig. n°1 : Coupe au travers de la voie antique)

9 GISSINGER Bastien

ANNEXES

Fig. n°1 : Coupe au travers de la voie antique

Auteur(s) : Gissinger, Bastien (COL). Crédits : Gissinger Bastien COL (2009)

AUTEURS

BASTIEN GISSINGER COL

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 185

Trizay – Église de Monthérault

Fabrice Mandon

Identifiant de l'opération archéologique : 204734

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 L’église de Monthérault, située dans la commune de Trizay (17) est désaffectée depuis 1826. Dans un état de ruine avancé depuis le XIXe s., sa situation a été aggravée par la tempête de décembre 1999 (effondrement du clocher). La municipalité de Trizay a entrepris un projet de sauvegarde : inscription à l’inventaire des Monuments historiques (28 octobre 1996) puis demande d’étude archéologique en préalable aux travaux de restauration (étude de bâti et sondages). Le village de Monthérault se situe sur un bas-plateau bordant la rive gauche de la Charente, à hauteur de Rochefort. Le site forme une presqu’île limitée par les marais de la vallée de l’Arnoult au sud et à l’ouest, par ceux de la Charente au nord.

2 Les sources mentionnant le site sont peu abondantes : l’église paroissiale Notre-Dame de Monte-Ayraudi apparaît dans les textes au XIIIe s. (dans la seigneurie de la Bergerie, fief des seigneurs de Tonnay-Charente). En 1683, la cure est à la nomination du prieur de Soubise. En 1826, la commune de Monthérault est rattachée à celle de Trizay. L’église est vraisemblablement désaffectée à partir de cette date.

3 L’église primitive se compose d’une nef charpentée, légèrement trapézoïdale à vaisseau unique, prolongée par un petit chevet rectangulaire. Les deux parties étaient reliées par un arc triomphal étroit qui perdura jusqu’à l’époque des Temps Modernes. Il n’est pas possible de savoir si une abside complétait l’ensemble à l’est. La nef est construite en moellons de petit calibre, avec des pierres de taille pour les chaînes d’angle et les ouvertures, sans aucune articulation. Seules les deux baies du mur sud sont conservées : large ébrasement intérieur avec talus en escalier et linteau extérieur rectangulaire à faux joints gravés. Elle possède une porte à linteau en bâtière dans le mur sud. À l’ouest, la façade primitive se situait 0,25 m plus à l’ouest que l’actuelle. La principale découverte de l’étude de bâti concerne le mur séparant la nef et le chevet (étude réalisée à partir des fragments effondrés et d’une carte postale de 1937).

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 186

L’ancien pignon en moellons était surmonté d’un premier clocher-mur à une baie, antérieur à la reconstruction du chevet au XIIe s. Le type d’architecture choisi pour la nef est difficilement datable et les comparaisons locales bien datées manquent. Cependant l’ensemble, très archaïque, correspond plutôt au Xe s. ou à la première moitié du XIe s.

4 Le chevet, entièrement reconstruit en pierres de taille dans la seconde moitié du XIIe s., a perdu sa voûte en berceau brisé. Il a été construit autour de l’ancien chevet, maintenu en élévation pendant le début des travaux. Il est éclairé par une baie orientale à colonnettes taillées au tour et deux baies simples, au nord et au sud. Extérieurement, le chevet est décomposé en deux travées par des contreforts peu saillants. L’arc triomphal primitif a été maintenu et l’ancien clocher, condamné par la voûte, a été surélevé. Le chantier a connu un important changement de projet, avec le surhaussement de la voûte. Le dallage situé dans la moitié est du chevet était à l’origine particulièrement surélevé par rapport au reste de l’édifice. Il correspond au sanctuaire, matérialisé aussi par la présence d’un lavabo et d’une niche-crédence. Le dallage peut difficilement être daté mais il correspond à une phase précoce, de même que la table d’autel.

5 Une troisième phase de construction correspond à la façade, avec son portail dont la plate-bande présente un soffite surélevé (milieu du XVIe s.). Le nouveau mur se situe en léger retrait par rapport à l’ancienne façade. Il semble que la voûte du chevet était alors effondrée. Plusieurs aménagements ont été réalisés peu après : percement d’une porte dans le mur est du chevet, enduit intérieur sur l’ensemble de l’édifice, bouchage complet ou partiel de la baie orientale. Le dallage régulier présent dans les trois quarts de l’édifice a été mis en place après l’enduit. Plusieurs sépultures l’ont recoupé. Le dallage était diversement refait : remise en place des dalles, pose de pierres tombales, réfection grossière. Les inhumations dans l’église avaient cours jusqu’au XVIIIe s.

6 La réfection de l’arc triomphal correspond à une quatrième phase, postérieure au dallage. Le blason présent à la clef de l’arc porte des armoiries très proches de celles des La Rochefoucauld. Un second blason a été inséré au-dessus de la baie orientale. Les La Rochefoucauld possèdent la seigneurie de la Bergerie, dont dépend une part importante de la paroisse de Monthérault, depuis le milieu du XVe s., et ce jusqu’au milieu du XVIIIe s. Construit avec un calcaire nettement différent (calcaire de Crazannes ?), cette reprise se distingue nettement du reste de l’édifice construit avec des calcaires locaux, plus coquilliers. Les ouvertures de la nef, ainsi que la baie sud (deuxième état du bouchage), ont été condamnées dans le même temps. Une deuxième reprise des parties hautes du chevet indique que la charpente a été refaite avant l’abandon de l’édifice. La datation de cette reprise doit encore être précisée. Le clocher-mur à deux baies qui subsistait jusqu’en 1999 remonte aussi à cette époque (même calcaire, mêmes outils).

7 Des sondages ont été réalisés au sud de l’église et devant la façade. Deux tombes à coffrages anthropomorphes ont été repérées au pied du mur sud de l’église, datables sans plus de précision des XIe s. au XIIIe s. Plus éloignées vers le sud, quatre inhumations en pleine terre ont été retrouvées. Les sondages étant limités, il est difficile d’estimer la densité des inhumations pour cette phase-là : elle semble toutefois peu importante.

8 Dans le courant du XIVe s., le secteur au sud de l’église change de fonction. Le sondage a permis de retrouver les murs nord et sud d’un bâtiment approximativement parallèle à l’église. Dans son premier état, le bâtiment semble avoir été subdivisé par des cloisons en bois (négatifs de sablière basse). Cette construction a connu au moins deux états

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 187

successifs : dans un second temps, un mur de refend nord-sud est construit. Il semble qu’une partie des aménagements repérés dans le mur sud de l’église corresponde à ce bâtiment : encoches pour un plancher, trous d’ancrage de charpente, solins de toiture. Une aile perpendiculaire au chevet venait s’y appuyer, en son centre. Il possédait une toiture à double pente, se prolongeant vers l’ouest par un appentis. Au début du XVe s., le bâtiment est arasé. Le niveau de démolition contenait une quantité importante de céramiques saintongeaises, caractéristiques des milieux seigneuriaux et ecclésiastiques. Les remblais ont également recouvert une chaîne de suspension de luminaire qui devait provenir de l’église. Compte tenu de la faible ampleur du sondage, il est difficile de cerner l’emprise des constructions et leur fonction. Elles semblent clairement en relation avec l’église et ne correspondent pas à un habitat laïc. L’hypothèse d’un établissement religieux (voire monastique) provisoire, dans le contexte de la guerre de Cent Ans est tentante (une telle situation est avérée à Saint-Vivien). Le cas de Monthérault est particulier puisque d’après les quelques sources, il ne s’agit que d’une église paroissiale.

9 Après la démolition du bâtiment, le secteur est demeuré en grande partie vierge. Les inhumations réapparaissent uniquement en bordure de l’église, avec une densité importante devant la façade (inhumations en cercueil, avec réduction parfois multiple). Quelques inhumations ont été repérées au pied du mur sud. Le cimetière de l’époque ne semble pas se situer au sud, mais plutôt au nord et à l’ouest de l’église.

10 Dès le milieu du XIXe s, l’église a perdu sa charpente. Un autre bâtiment a été accolé au sud du chevet avant 1830 (détruit après 1845) : il en subsiste les trous d’ancrage d’un plancher et de la charpente. D’après un dessin d’Auguin (vers 1845), la construction était composée de deux corps de bâtiment. L’emplacement du mur ouest est clairement visible sur le mur sud du chevet, mais aucune trace de fondations n’a été trouvée dans le sondage au pied du chevet : sous la terre végétale (correspondant aux labours), on trouve directement les niveaux médiévaux de terre battue recoupés par les inhumations les plus récentes. Même s’il faut rester prudent quant à la datation de la construction, elle semble correspondre à un corps de ferme récent, pouvant fonctionner avec le mur de clôture. Son mur sud possédait une porte à l’étage : elle pourrait parfaitement correspondre à l’ouverture d’un fenil.

11 (Fig. n°1 : Plan phasé) et (Fig. n°2 : Élévation du clocher-mur, face ouest, état actuel - restitution )

12 MANDON Fabrice

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 188

Fig. n°1 : Plan phasé

Auteur(s) : Mandon, Fabrice (DOC). Crédits : Mandon Fabrice DOC (2009)

Fig. n°2 : Élévation du clocher-mur, face ouest, état actuel - restitution

Auteur(s) : Mandon, Fabrice (DOC). Crédits : Mandon Fabrice DOC (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 189

AUTEURS

FABRICE MANDON DOC

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 190

Vaux-sur-Mer – ZAC du Cormier et des Battières (phase 1)

Karine Robin et Valérie Mortreuil

Identifiant de l'opération archéologique : 204578

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Un diagnostic d’archéologie préventive a été prescrit dans le cadre du projet d’aménagement de la ZAC du Cormier et des Battières sur la commune de Vaux-sur- Mer. La surface diagnostiquée au cours de la phase 1 a porté sur 26 711 m², soit 12,70 % du projet. Au total, ce sont treize sondages qui ont été réalisés soit 11,53 % de l’emprise de la phase 1.

2 Le diagnostic a permis de mettre au jour des vestiges archéologiques de type fossés correspondant à un enclos circulaire, et peut-être un enclos quadrangulaire. Ces deux structures n’ont livré aucun mobilier archéologique, toutefois celles-ci sont vraisemblablement attribuables à la période de l’âge du Fer. Trois structures indéterminées et cinq trous d’engin explosif de 1944 ont également été découverts. Enfin, les sondages ont révélé la présence d’une décharge sauvage sur plus de 6 500 m².

3 Le diagnostic réalisé a permis l’identification de douze structures en creux dans lesquelles il faut noter l’absence de mobilier archéologique.

4 Un enclos circulaire, de 12,40 m de diamètre a été identifié, confirmant ainsi les observations faites par prospection aérienne. Cet enclos est très arasé, le fossé n’étant conservé, au mieux, que sur 0,35 m pour une ouverture maximale de 1 m. Cet enclos est comparable à ceux récemment fouillés à (17) et notamment aux enclos de grands modules de 11 m de diamètre. De même, le fossé présente un profil en U similaire.

5 Deux autres fossés sont peut-être également attribuables à un enclos de cette période. Il s’agirait alors d’un enclos quadrangulaire. Les fossés sont conservés sur 0,54 m de profondeur pour une ouverture de 1,22 m à 1,80 m avec un fossé à profil en V. Là encore, aucun mobilier ne vient étayer une chronologie.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 191

6 Le comblement des fossés montre une dynamique de remplissage caractéristique des structures ouvertes. Le comblement correspond à l’altération des parois après le creusement.

7 Ce type d’enclos est bien connu en Charente-Maritime et on peut notamment mentionner deux zones de concentration :

8 • la première au sud de la Seudre : principalement sur les communes de Grézac, Corme-Ecluse et et qui s’étend de la Seudre à l’estuaire de la Gironde depuis Saujon et Royan à l’ouest jusqu’à Gémozac à l’est ;

9 • la seconde est située à l’est de Varzay et se concentre sur le synclinal de Saintes.

10 Malgré l’absence de mobilier, ces deux enclos pourraient être attribués à la protohistoire, âge du Fer, sans toutefois plus de précisions.

11 Les autres structures découvertes sont éparses dans les parcelles et ne permettent pas d’interprétation.

12 Les sondages ont permis de confirmer également la présence de cinq impacts d’engins explosifs de la dernière guerre mondiale. Des témoignages oraux, des voisins, nous ont confirmé la présence de « trous de bombe » dans tout ce secteur de la commune.

13 Pendant la seconde guerre mondiale, la ville de Royan et la presqu'île d'Arvert sont transformées en forteresses pour le contrôle de l'estuaire de la Gironde. Les allemands s'installent alors dans les hôtels et les écoles. Les points stratégiques de commandement sont établis dans le Golf-Hôtel à Pontaillac pour l'état-major de la marine du Golfe de Gascogne. La Kommandantur s'installe à Foncillon. L'hôtel Océanic de Vallières devient un hôpital.

14 Royan, parmi les dernières villes de France encore occupées au début de 1945, est bombardée par l'aviation alliée le 5 janvier 1945 avant d'être libérée suite aux combats des 13 au 17avril 1945 par ces mêmes troupes renforcées auxquelles se joignent des formations de l'armée d'Afrique, des unités de la 2e DB, des bataillons coloniaux et des maquisards.

15 Enfin, la dernière occupation du site est caractérisée parla présence d’une décharge contemporaine non contrôlée sur une surface minimale de 6 500 m².

16 (Fig. n°1 : Vue générale de l’enclos circulaire)

17 ROBIN Karine et MORTREUIL Valérie

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 192

Fig. n°1 : Vue générale de l’enclos circulaire

Auteur(s) : Robin, Karine (COL). Crédits : Robin Karine COL (2009)

AUTEURS

KARINE ROBIN COL

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 193

La région de l’Aunis

Georges Durand

Identifiant de l'opération archéologique : 204722

Date de l'opération : 2009 (PI)

1 Le programme de prospection de cette année couvre la région de l'Aunis, soit le tiers septentrional du département de la Charente-Maritime. Il a consisté en des sorties de terrain qui ont été assez décevantes compte tenu des conditions climatiques. Une des zones concernées par ces sorties comprenait la commune de Saint-Saturnin-du-Bois .Elle participe à un recensement exhaustif des sites et indices de sites sur cette commune et ses environs pour répondre à une problématique d'occupation du territoire à l'époque antique suite à la fouille de la villagallo-romaine deSaint-Saturnin (Fouilles de Léopold Maurel du Conseil général de la Charente-Maritime). En revanche, l'exploitation des photographies aériennes présentées sur des sites Internet a été très productive. Quelques découvertes réalisées par M. Dépré ont été intégrées dans ce rapport d'activité.

2 Les prospections pédestres durant l'hiver ont permis la découverte de cinq nouveaux sites :

3 - deux sites à sel à « Champ fleuri » à Marans et marais du « Moulin de Jonc » à Saint- Jean-de-Liversay ;

4 - une installation gallo-romaine traversée par la RN 11, à « la Poule» Loiré de Vérines et « Gâte-bouse » ;

5 - une tuilerie médiévale ou moderne dans les marais de « laPérault » à Longèves ;

6 - une autre à la « Haute Brie » d’Andilly.

7 L'exploitation des photographies aériennes comparées aux clichés aériens de Michel Bernard, et les cartes archéologiques de la base Patriarche ont mis en évidence une quantité de découvertes ou de compléments d'informations non négligeables.

8 - 5 camps néolithiques ou protohistoriques, un sixième demandant de nouvelles investigations. Un des camps néolithiques inédits repérés de cette manière, sur la

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 194

commune de Nuaillé-d’Aunis, a fait l'objet d'une prospection terrestre ce qui a permis de ramasser plusieurs outils (Néolithique moyen et récent, identification par Thierry Giraud), dont une superbe hache polie intacte d’une quinzaine de centimètres de longueur ;

9 - 23 sites d’enclos circulaires, dont plusieurs véritables nécropoles ;

10 - 6 sites avec des structures chronologiquement différentes sur la même zone ;

11 - 1 site médiéval ou moderne au port du Plomb à l’Houmeau ;

12 - 3 « indices », difficilement interprétables, mais pouvant être relevés par leur singularité, dont le tumulus arasé possible, sur les terres du « Petit frère » à Nuaillé- d’Aunis ;

13 - 2 sites à sel reconnus depuis par prospections pédestres.

14 S'ajoutent à cette liste déjà importante, vingt-deux fiches qui complèteront les connaissances de sites déjà enregistrés dans la base Patriarche.

15 Malgré cette année très chargée, et une météo défavorable, 2009 aura donc son lot de découvertes. Beaucoup d’autres sites « en réserve », seront traités ultérieurement.

16 Il faut remarquer aussi que ce sont des « structures en creux » en majorité qui ont été repérées. Les seuls vestiges gallo-romains ou médiévaux ont été trouvés en prospection pédestre classique et repérés ensuite quand cela était possible, sur les photos aériennes. Pour l’avenir, le plus important sera de vérifier ces nombreuses découvertes dont les « camps » par exemple. Quatre sur six ont été déjà vérifiés et ont donné des résultats positifs.

17 DURAND Georges

AUTEURS

GEORGES DURAND BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 195

Département de la Charente- Maritime

Michel Favre

Identifiant de l'opération archéologique : 204728

Date de l'opération : 2009 (PI)

1 Les prospections pédestres menées dans le département de Charente-Maritime au cours de l'année 2009 ont permis la découverte de quatre-vingt-trois nouveaux sites. Une petite incursion a toutefois eu lieu sur la commune de Baignes-Sainte-Radegonde en Charente.

2 Le haut Moyen Âge apparaît le mieux représenté par sa présence sur quarante fiches. La moitié des sites de cette époque fait suite à une occupation gallo-romaine. Les cinq ferriers observés cette année semblent dater du haut Moyen Âge.

3 L'époque gallo-romaine se retrouve sur vingt-neuf fiches et deux sites des communes de et Trizay, sont des villæimportantes.

4 Le Néolithique est présent sur dix-huit fiches.

5 La Protohistoire concerne six fiches, dont une pour un site de l'âge du Bronze. La Tène est représentée par trois fiches, dont une concerne un éperon barré situé autrefois en bordure d'un étroit bras de mer, devenu aujourd'hui un marais, situé sur la commune d'Échillais.

6 Le Moyen Âge est lui aussi représenté par six fiches dont la découverte d'un site, commune de Clam, ne s'est pas faite par prospection au sol, mais en consultant le cadastre napoléonien.

7 Les quatre fiches de l'époque des Temps Modernes concernent des redoutes disparues, situées sur la commune de Fouras et probablement prévues pour prévenir des attaques contre l'arsenal de Rochefort, à la fin du XVIIe s.

8 Les deux fiches concernant le Mésolithique se rapportent à un site de Plassac et l'autre de Hiers-Brouage.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 196

9 Deux sites du Paléolithique inférieur sont à signaler, l'un à Ecoyaux et l'autre à Moëze. Un site badegoulien existe sur la commune des Gonds.

10 FAVRE Michel

AUTEURS

MICHEL FAVRE BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 197

Prospection inventaire en Saintonge

Thierry Le Roux et Yves Olivet

Identifiant de l'opération archéologique : 204723

Date de l'opération : 2009 (PI)

1 Prospection de surface

En 2008, la prospection de la vallée du Bruant en amont de la Roche Courbon avait essentiellement permis d’évaluer un potentiel archéologique lié à l’existence de multiples grottes, certaines récemment explorées. Cette année nos efforts se sont portés sur les plateaux situés de part et d’autre du ruisseau. De nouveaux sites préhistoriques ont été répertoriés, approfondissant notre connaissance de ces secteurs. Les recherches se poursuivront en 2010 avec un projet de carte archéologique de la commune. Le résultat de cette année révèle dix-huit sites dont les fiches de déclaration ont été établies. Dans le détail, on note treize sites néolithiques (dont six du Néolithique final confirmés et trois se situant dans la transition entre Néolithique récent et final), un site paléolithique supérieur avec un débitage laminaire très pur (malheureusement aucun outil n’a été trouvé), quatre sites moustériens dont quelques pièces évoquent le type Quina déjà localement attesté par André Debénath à l’Abri Supérieurde la Vauzelle Trois sites du Néolithique final permettent d’observer des armatures bifaciales sans pédoncule ainsi que des armatures en amande. On retrouve d’ailleurs ces pointes en quantité non négligeable dans les collections du musée de Préhistoire au Château de la Roche Courbon avec pour provenance la seule mention « secteur de Saint-Porchaire ». On connaît ces armatures à la charnière du Néolithique récent et final, sorte de transition entre la culture des pointes tranchantes et perforantes. L’abondance de ce mode de façonnage sur cette zone interroge sur la longévité de cette culture, même si un simple ramassage de surface limite notre analyse.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 198

2 - Grotte du Triangle

En 2008, suite à la découverte d’une plaquette calcaire ornée de triangles cloisonnés, nous avions entrepris de passer en revue tous les rochers amassés dans la grotte ainsi que dans sa galerie et son boyau dits « des Escargots ». L’extraction d’environ 2 m3 de pierres et de déchets divers (tuiles, chaussures, etc.) n’a hélas pas livré d’autre bloc gravé mais a permis de mettre en évidence, environ 0,50 m au-dessus des couches en place, un matériel archéologique démantelé et éparpillé par le passage des fouisseurs dans un contexte sensiblement remanié par l’homme. Ce matériel a été étudié en 2009, avec l’aimable concours de Jean-François Tournepiche pour la détermination des ossements. - Lithique Au total cinquante-six silex ont été collectés. Il s’agit principalement d’éclats, de nucléus et d’un grattoir. Quarante et un font référence au Paléolithique moyen et quatorze au Paléolithique supérieur. Le Moustérien, majoritairement à débitage Levallois, correspond à 74 % de la masse contre 25 % pour le Paléolithique supérieur. - Céramique Quelques échantillons de céramique ont été ramassés tant en surface que dans la cavité. La poterie n’est pas homogène et irait du Néolithique à l’époque médiévale. - Ossements humains Un métacarpe et une vertèbre ont été recueillis dans la galerie dite « des escargots » : il est probable que nous soyons en présence d’une sépulture mais les ossements n’ont pas la même couleur et le même état de conservation que ceux de la faune attribuée au Paléolithique. - Faune Trois cent neuf fragments d’ossements dont de nombreuses dents ont été récoltés, la plupart provenant de morceaux de brèche mêlés aux éboulis ou au remplissage terreux. Le cheval prédomine avec quarante-trois éléments (22 % de la masse osseuse). Equus hydruntinusreprésente 4,4 % de la masse avec vingt ossements. On compte quatorze os de Bovinés (10 % de la masse). Les autres espèces comprennent une dent de cerf, deux dents de renne, trois dents d'hyène, une dent de lion, quatre dents et un os d’ours des cavernes, une dent d’ours brun. Il reste 1,8 kg de portions de brèche comportant des ossements divers à identifier.

3 - Cavernes saintongeaises

Plusieurs grottes saintongeaises ont fait l’objet de réexamens minutieux et dévoilé des dispositifs d’aménagement en cours d’interprétation. Elles figurent dans la base de données spéléologiques Charente « Inférieure », rassemblant plus de trois mille fichiers. Un autre temps fort et un énorme travail bénévole résidait dans la réalisation d’une salle d’« Initiation à la préhistoire » au musée du Château de la Roche Courbon. Cette opération, qui sera achevée fin 2009, a été rendue possible grâce aux subventions accordées, à l’Association AMI-COUR, par le conseil général et la Caisse régionale du Crédit agricole.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 199

Une seconde tranche de rénovation concernera la deuxième salle du musée qui sera consacrée à la « Préhistoire départementale ». On en découvrira le projet et le contenu partiel sur le site Internet « Cavernes en Saintonge » (pages « Cavernes & Préhistoire » et « musée LRC » régulièrement actualisées et enrichies de nouveaux documents). OLIVET Yves et LE ROUX Thierry

AUTEURS

YVES OLIVET BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 200

19 – Corrèze

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 201

Beaulieu-sur-Dordogne – Place du Champ de Mars

Jean-Paul Nibodeau

Identifiant de l'opération archéologique : 2895

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération de diagnostic était engendrée par un projet de réaménagement routier et paysager de la Place du Champ de Mars. Située juste à l'ouest des fossés et de l'enceinte du bourg abbatial, elle borde également le flanc nord du faubourg Mirabel. Sur une terrasse alluviale de la Dordogne, et au débouché d'un vallon, l'espace occupé par la place du Champ de Mars est naturellement sujet aux colluvionnements. Ceux-ci semblent se traduire par des dépôts argilo-limoneux qui recouvrent tout le terrain. La présence de céramique pré/protohistorique et de céramique gallo-romaine dans la partie supérieure des dépôts autorise à leur attribuer, pour partie, un âge historique et nous renseignent sur la présence de sites des périodes représentées dans un environnement très proche.

2 Dans ces niveaux ont été reconnues les ouvertures de plusieurs fosses qui pourraient être liées à l'exploitation du limon argileux pour son emploi dans la construction de murs afin de lier les moellons ou de monter des parois en torchis ou en banche.

3 Un niveau d'occupation a été mis en évidence, à 0,90 m de profondeur, au sud-est. Il est matérialisé par des tessons de céramique appartenant à un seul spécimen écrasé à plat à proximité de blocs qui forment un alignement grossier. Ces blocs, tous situés au même niveau, pourraient constituer un solin discontinu pour une poutre sablière basse. Cette hypothèse introduit l'existence d'une construction à poteaux de bois, confirmée par la grande quantité de fragments de parois brûlés en terre dont certains éléments portent des indices de clayonnage. Il n'est pas possible de distinguer le niveau d'occupation de celui d'abandon ou de destruction ; le sédiment est le même et aucun sol n'est matérialisé autrement que par le niveau de blocs et les tessons de céramique à plat.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 202

4 Vers l'ouest, une bande de matériaux rapportés constitue une chaussée compacte dans un milieu qui est sujet à s'ameublir très facilement en cas d'apport d'eau. Il peut donc s'agir d'une voie, comme le laisse supposer la mise au jour d'une ornière. Toutefois le sommet de la chaussée n'a pu être reconnu, il semble avoir été détruit par les aménagements récents de la place. L'orientation de la chaussée, bien que mal assurée, permet de supposer qu'elle se dirigeait vers le faubourg Mirabel et une rue qui le traverse.

5 Le mobilier céramique, peut abondant, est surtout représenté par des formes non tournées (pots à cuire), les céramiques fines sont rares. Néanmoins il présente une grande homogénéité qui permet de dater cette occupation au cours des XIVe s.-XVe s.

6 Pour la période moderne, d'importants remblais remontent le niveau de la place, principalement à l'est. Les seuls indices d'occupation résident dans un niveau de débris de tuiles associé à une fondation maçonnée de forme subcirculaire, réalisée en tranchée, elle s'apparente à une fondation de pilier ou une base de poteau.

7 La dernière phase se traduit par la mise en place d'un caniveau central (réalisé en gros galets posés de chant) et trois états de sols en petits galets séparés par de fins niveaux d'occupation. Ces aménagements ne semblent pas antérieurs au XIXe s.

8 Si les textes font état de la place des Bouviers (ou Bourriers) dès le XVIIe s., il n'est possible de parler d'un véritable aménagement que dans le courant du XIXe s. À cette époque la place n'est pas encore un espace bien défini, sa bordure nord n'est pas fixée. Seul le nom de Champ de Mars est assuré dès 1835.

9 La place ne fut pas un lieu de passage important. En effet, contrairement à ce que l'on pouvait penser, le plan cadastral de 1835 montre clairement qu'il n'y a pas d'accès direct à la place depuis l'intérieur de la ville close. Celle-ci était pourvue de trois portes, elles étaient précédées par des faubourgs qui s'étaient développés le long des voies de communication issues de ces portes. Or le faubourg Mirabel s'est développé, en tournant le dos au Champ de Mars, le long de la rue Mirabel qui aboutit, par son prolongement dans l'enceinte urbaine, à la place du marché et à l'abbatiale. C'est donc sur cet axe qu'il faut localiser la porte Barbecane, mentionnée en 1472, c'est-à-dire devant la place Marbot qui s'étend au sud du faubourg Mirabel.

10 (Fig. n°1 : céramiques médiévales)

11 Nibodeau Jean-Paul

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 203

Fig. n°1 : céramiques médiévales

Auteur(s) : Véquaud, Brigitte (INRAP). Crédits : Brigitte Véquaud (2009)

AUTEUR

JEAN-PAUL NIBODEAU INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 204

Brive-la-Gaillarde – Rue Roger Nayrac, Grotte Bouyssonie

Damien Pesesse

Identifiant de l'opération archéologique : 2929

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 La grotte Bouyssonie a été découverte en mars 2005 par Th. Bismuth. Un diagnostic réalisé par l'INRAP sous la direction de L. Detrain en mars 2006 a révélé l'importance de la séquence se rapportant essentiellement au Paléolithique supérieur. La fouille programmée a débuté en août 2008. La campagne de fouille de l'année 2009, première d'un programme triennal, a permis de réaliser de nombreux progrès quant à la compréhension du gisement concernant tant les processus d'évolution de la cavité que l'archéo-séquence. Avant cette opération, l'archéo-séquence se rapportait à des niveaux de l'Aurignacien récent, de l'Aurignacien final, du Gravettien moyen, du Solutréen récent, deux occupations attribuables à un Magdalénien récent au sens large et enfin une occupation néolithique.

2 Plusieurs nouveaux secteurs de fouille ont été ouverts. La réalisation prochaine d'une couverture sur l'ensemble du site a guidé l'implantation de trois d'entre eux. Trois sondages d'1 m² ont ainsi été réalisés dans la partie est de la parcelle, poursuivis sur 1,30 m de profondeur. Le sondage nord (N23), situé dans la partie basse du gisement, a livré du matériel en position secondaire. Les artefacts se rapportent aux différents techno-complexes rencontrés jusqu'à présent dans la cavité, à l'exception d'une série de grandes lamelles Dufour, sous-type Dufour, outil diagnostic des phases initiales de l'Aurignacien. De tels niveaux n'ont pas encore été découverts dans la cavité, la fouille n'ayant pas dépassé le niveau attribué à l'Aurignacien récent. Le sondage médian (Q17) a livré un matériel néolithique.

3 Le sondage situé à proximité de la paroi (S13) a livré une séquence dilatée. L'attribution de ces niveaux sur la base de l'industrie lithique, établie par M. Langlais, peut être proposée. Le premier peut être rattaché au Mésolithique par la présence d'un triangle

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 205

et par des déchets de microburin ; le second caractérisé par la présence de pointes à dos et de micrograttoirs est rapporté à l'Azilien ; l'attribution du dernier niveau au Magdalénien reste néanmoins à vérifier. La présence de charbons se rapportant à un nombre important d'essences dans ces niveaux permet d'envisager l'évolution du couvert végétal, d'un environnement dominé par le Saule au Magdalénien jusqu'à la mise en place de la chênaie mixte au Mésolithique. Le niveau azilien comprend quant à lui plus de 10 taxons différents. Cette longue séquence tardiglaciaire n'a pas été rencontrée dans la partie centrale du gisement. Elle correspond vraisemblablement au comblement d'une zone déprimée. Elle est comprise au sein de l'ensemble supérieur qui s'exprime par trois lithofaciès, liés à des contextes de sédimentation d'énergie faible à modérée, d'après les travaux d'A. Lenoble.

4 Entre le sondage porche qui a livré la séquence solutréo-magdalénienne et la partie basse du gisement comprenant la séquence aurignaco-gravettienne, une tranchée sagittale de 6 m x 2 m a été entreprise. Très rapidement, un important niveau de blocs a été dégagé. Ces blocs participent d'une phase d'effondrement du porche dont la limite se situait 4 m à 5 m en avant par rapport à la ligne actuelle de l'auvent. Le matériel archéologique rencontré sous ces blocs se rapporte à un Magdalénien récent. À cette période, le gisement présentait donc encore un porche relativement important, ce qui peut en partie expliquer l'attractivité du lieu sur une longue période et la conservation des dépôts pléistocènes.

5 La présence de niveaux tardiglaciaires dans la partie orientale de l'abri complète la séquence reconnue jusqu'ici. La présence de grandes lamelles Dufour, retrouvées en position secondaire, amène également à envisager que la séquence culturelle puisse se prolonger sous les niveaux en cours de fouille.

6 (Fig. n°1 : Vue générale du site)

7 PESESSE Damien

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 206

Fig. n°1 : Vue générale du site

Auteur(s) : Pesesse, Alain (UMR 6636, LAMPEA). Crédits : Pesesse Damien (2009)

AUTEUR

DAMIEN PESESSE UMR 6636, LAMPEA

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 207

La Chapelle-aux-Saints – Bouffia Bonneval

Cédric Beauval

Identifiant de l'opération archéologique : 2929

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 La poursuite de la fouille de la Bouffia 118 confirme le fort potentiel archéologique de ce secteur du site. Trois ensembles sédimentaires permettent d'y décrire deux occupations distinctes par les hommes de Néandertal. Contrairement aux autres cavités de la falaise, celle-ci ne paraît pas avoir été occupée par les carnivores dont la présence ne se manifeste que par un charognage marginal.

2 Ces ensembles sédimentaires ont été affectés par la bioturbation (lombrics) et un ruissellement diffus. Cependant, ils ne semblent pas avoir été affectés par un déplacement en masse capable de modifier fortement leur organisation. Les vestiges lithiques et osseux sont bien associés au sein des trois niveaux H, c.1 et c.2. Seul l'ensemble le plus superficiel (H) peut avoir intégré des éléments plus récents.

3 Le matériel lithique est moins abondant que les vestiges fauniques. En 2009, 190 silex et 514 quartz ont été recueillis contre 878 restes osseux et dentaires. L'industrie est issue d'une production discoïde. Quelques éléments Levallois et un certain nombre d'éclats de façonnage de pièces bifaciales sont également présents. Les deux principaux niveaux (c.1 et c.2) se distinguent par leurs assemblages fauniques. En effet, le niveau inférieur traduit une prédation sur le renne alors que cette dernière se tourne sur les bovinés dans l'ensemble supérieur. Toutes les classes d'âge semblent chassées, bien que ces résultats nécessitent d'être appuyés par un corpus plus important. Les éléments du squelette appendiculaires sont portés sur le site, ce choix dans le transport des éléments étant corrélé à la quantité de moelle et de graisse. Pour les bovinés de l'ensemble supérieur, les restes crâniens ont également été rapportés.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 208

4 D'après les premiers éléments, et en attendant les résultats des datations TL et ESR, on estime que le niveau inférieur se rapporte à la fin du MIS4 ou au début du MIS3. Le niveau à bovinés est corrélé à la phase à bison connue vers 45 ky.

5 En 2010, l'ensemble archéologique le plus profond (c.2) sera fouillé sur 3 m2. Par ailleurs, nous étudierons la deuxième moitié d'une cellule de cryoturbation découverte en 2009 : la poursuite de la prise de mesures de fabriques sur le matériel faunique (esquilles allongées et mesurant souvent plus de 4 cm) nous permettra de mettre en place un référentiel pour ce type de déformation périglaciaire.

6 (Fig. n°1 : Grattoir latéral à retouches bifaciales avec amincissement du bulbe)

7 Beauval Cédric

ANNEXES

Fig. n°1 : Grattoir latéral à retouches bifaciales avec amincissement du bulbe

Auteur(s) : Beauval, Cédric. Crédits : Beauval (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 209

Combressol

Jean-Pierre Colombain

Identifiant de l'opération archéologique : 2911

Date de l'opération : 2009 (PI)

1 La prospection menée sur la commune de Combressol n'a pas encore permis la découverte d'éléments préhistoriques.

2 Concernant la Protohistoire, deux zones tumulaires ont été repérées. La première, vers Le Vialans, a fourni quelques tessons, l'ensemble ayant été signalé en son temps ; la seconde, vers La Guignerie, comporte un groupe de six tertres bouleversés et arasés par des travaux agricoles. Deux autres, appartenant au même groupe mais situés en forêt, ne sont que peu perturbés. Plus à l'est, se trouve un autre tertre funéraire, quasi intact, de volume et de hauteur plus importants ; il est attribuable à l'âge du Bronze.

3 Une voie antique, nettement marquée sur la commune voisine de Meymac et susceptible de se prolonger aux Chaussades, n'a pu être mise en évidence. Dans ce hameau néanmoins, présence d'un coffre funéraire en granite. Si des tuiles à rebord ont été découvertes dans une plantation vers Le Fleuret, c'est à La Ville en Bois que se situent d'importantes substructions gallo-romaines, pour partie arasées. L'ensemble du site comportait un bâtiment avec abside et un autre sur plan carré. Un lion en gneiss ayant été découvert dans ce dernier bâtiment lors de travaux dans les années 1970, l'hypothèse d'un mausolée peut être avancée.

4 Concernant le Moyen Âge : une cuve réservoir trouvée sur l'emplacement de l'église disparue du XIIe s. et taillée dans le granite suivant une facture traditionnellement utilisée pour les réservoirs alimentant les lavabos cisterciens. Près du Clos-Dignoux, une spectaculaire muraille de gros blocs, délimitant sur 300 m de longueur et 150 m de largeur, une parcelle dite « Le Pré du Curé », ancienne possession de l'abbaye de Bonnesagne. De plus, les « fonds de cabanes » d'un village déserté à Loussine proche du Pont Vieux sur la Luzège.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 210

5 Deux enceintes de hauteur dotées d'aménagements fossoyés ou de murailles ont été découvertes plus spécifiquement à La Chastre. Ce type d'ouvrage se rencontre le plus souvent aux périodes protohistorique et médiévale.

6 D'importantes traces d'excavations minières existent dans la zone du Feix, regroupées autour d'une plateforme centrale. Quant à la nature et à la date d'exploitation, la recherche reste à être engagée.

7 La commune de Combressol abritant les vestiges de l'importante abbaye de sœurs bénédictines de Bonnesagne, les futures investigations porteront plus spécifiquement sur cette zone.

8 COLOMBAIN Jean-Pierre

AUTEUR

JEAN-PIERRE COLOMBAIN Bénévole

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 211

Naves – Tintignac

Christophe Maniquet

Identifiant de l'opération archéologique : 2944

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Afin de se donner le temps de rédiger une véritable publication sur les cinq premières années de recherche (2001-2005) sur le sanctuaire des Arènes de Tintignac, les interventions de terrain ont été momentanément interrompues en 2005. Une nouvelle campagne s'est déroulée en juillet 2009, avec l'aide d'une petite dizaine de bénévoles. Le projet de mise en valeur des ruines n'est pas à ce jour arrêté. Tous les vestiges mis au jour entre 2001 et 2005 sont aujourd'hui réenfouis sous un épais remblai, hormis la partie occidentale du fanumprotégée par un vaste abri. Il n'était donc pas judicieux de découvrir de nouvelles maçonneries tant qu'aucune véritable politique de protection ou de restauration n'était engagée.

2 La campagne de fouille 2009 avait un triple objectif : comprendre les axes de circulation anciens au sein du site entre les quatre monuments connus ; avoir un premier aperçu de la gestion de l’eau dans le sanctuaire ; appréhender le contexte environnemental naturel du site et ses modifications pendant toute la durée d'utilisation du sanctuaire. Au total, trois sondages ont été ouverts en 2009.

3 Le sondage 1, couvrant une superficie de près de 330 m2, a été creusé entre le fanum à l'ouest et le « tribunal » à l'est. Dans la partie occidentale du sondage, tous les niveaux archéologiques avaient disparu. Le terrain naturel en bordure ouest a été atteint à 1 m de profondeur sous un épais remblai brun sans stratification. Le terrain naturel possédait un pendage vers l'est correspondant à celui du terrain actuel et était marqué par deux ruptures de pentes linéaires orientées nord-sud, visiblement anthropiques. Si celle située à l'ouest est difficilement explicable du fait de la disparition totale des niveaux archéologiques, l'autre, plus à l'est, est liée à l'aménagement d'une voie précoce orientée nord-sud qui a nécessité la mise à plat ponctuelle du substrat.

4 À l'est de cette rupture de pente, les niveaux archéologiques étaient mieux préservés. Les plus anciens consistaient en niveaux de circulation empierrés (voie, place) et les

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plus récents étaient liés au bâtiment dénommé « tribunal » et appuyés contre son parement occidental.

5 La fonction d’un fossé rectiligne ne se trouvant dans le prolongement d'aucune structure reconnue à l'ouest et ne respectant aucune orientation parcellaire reste pour le moment indéfinie. Antérieur stratigraphiquement à tous les niveaux archéologiques enregistrés, il a livré seulement deux petits tessons érodés de céramique grossière et un petit silex gris. De toute évidence, ce fossé est à associer à l'occupation gauloise du site.

6 La première voie, orientée nord-sud et d’une largeur avoisinant 2 m, est installée directement sur le substrat, après la mise à plat ponctuelle de ce dernier. Son empierrement était composé de petits blocs d'éclogite jointifs, usés en surface. Ponctuellement, elle a fait l'objet de petites recharges comblant les dépressions intégrant des petits fragments de tuiles.

7 Un muret, dégagé sur 2,60 m de longueur, pourrait avoir servi à délimiter l’espace de circulation qui se développe dans un premier temps uniquement à l'ouest de celui-ci, au-dessus de la voie primitive. Les niveaux à l'est ont peut-être servi de trottoir ou ont pu constituer le sol interne d'un bâtiment de terre et de bois. Il semble qu'à un moment donné ce muret soit abandonné et que les niveaux de circulation le recouvrent progressivement et se développent vers l'est, dans la pente.

8 Le mur correspondant à l'abside sud du mur occidental du « tribunal » visible sur le plan de 1884, est apparu à 0,16 m sous le sol actuel. Son élévation est conservée sur 3 assises (0,30 m) de hauteur. Le mur sud du pavillon central conservait quant à lui, une élévation large de 0,68m et haute de 5 assises. Un gros bloc de granite marquait la base de l'angle sud-ouest.

9 Contre les murs nouvellement construits, des remblais ont été apportés. Ils proviennent soit du chantier de construction des deux nouveaux édifices (« tribunal » et bâtiment en hémicycle), soit du démantèlement du fanumlors de son ultime reconstruction. Le creusement des cavées de fondation des murs dans le substrat a certainement fourni le matériau (l'arène) utilisé pour la constitution des niveaux de circulation. Les premiers remblais apportés contre le mur ouest contiennent tous de nombreux matériaux de construction et des fragments d'éléments architectoniques en calcaire oolithique. Le premier niveau de circulation qui peut être associé à l'édifice matérialisé par des niveaux à base d'arène rapportée, est recouvert par une épaisse couche de destruction correspondant à l'effondrement de la toiture et des murs du « tribunal ». Le tout est scellé par la couche de terre végétale actuelle.

10 Le sondage 2 implanté à l'angle sud-est du fanum,avait une superficie de 140 m2 environ. Les niveaux archéologiques se sont révélés plus nombreux qu'attendus. Des empierrements précoces étaient recouverts par des remblais importants parfois riches en mobilier.

11 La première voie, orientée est-ouest, est installée directement sur le substrat, après le décaissement de ce dernier. L'installation de cette voie, sorte de chemin creux, a nécessité le creusement d'une tranchée dans le terrain afin de lui conférer une pente régulière vers l'est, plus adaptée à la circulation que le pendage topographique originel. L'empierrement tapisse, parfois de façon discontinue, le fond de cette structure. Dans la partie nord du sondage, il a été dégagé sous la forme de lambeaux garnissant le fond de creusements oblongs orientés sud-sud-est/nord-nord-ouest. La voie est-ouest se dessine bien au sud (au pendage prononcé de près de 16 %) ainsi qu'une autre orientée

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vers le nord-nord-ouest (avec une pente d'environ 12 %) matérialisées par les structures précédentes. Ce dernier axe pourrait se diriger vers l'entrée orientale du sanctuaire gaulois.

12 La cuvette aménagée pour la première voie est par la suite comblée par un remblai argilo-limoneux brun foncé, par endroits relativement riche en mobilier. Il a livré en particulier une demi statuette de gladiateur et un fer de lance. Les états suivants sont matérialisés par des niveaux d’occupation et des remblais s'écoulant dans la pente et réduisant le pendage. Les remblais supérieurs intégraient des éclats de marbre, ce qui pourrait les placer dans la phase de construction du dernier état du fanum,dans la première moitié ou au milieu du IIe s. de notre ère et les associer à l'atelier de travail du marbre déjà repéré dans ce secteur.

13 Le sondage 3 a été ouvert au sud-est du théâtre, juste au-dessus de la source actuelle. Sa superficie atteint près de 120 m2. Toute la partie sud-ouest s'est révélée pauvre en niveaux archéologiques. L'essentiel du terrain traversé consistait en une épaisse couche formée par le colluvionnement qui a progressivement colmaté le vallon.

14 Au nord-est, à l'approche de la source, des niveaux archéologiques et des maçonneries jamais identifiés jusqu'alors, ont été mis au jour. Une maçonnerie orientée est-ouest a été atteinte à 1 m de profondeur. Son élévation était haute encore de 0,80 m ; certaines pierres de son parement nord étaient rubéfiées.

15 Au sud de la maçonnerie, un niveau d'occupation bien horizontal a été identifié ; il était recouvert par un épais remblai de destruction qui se présentait sous la forme de sédiment très hétérogène. Au nord du sondage, de nombreux carreaux de terre cuite semblaient empilés comme des dominos selon une orientation est-ouest. Plusieurs de ces carreaux conservaient des empreintes d'animaux, faites lors de la fabrication et plus précisément lors du séchage des carreaux. On ajoutera, disséminés dans ce remblai, quelques fragments architectoniques en calcaire et de morceaux de tubuli en terre cuite utilisés en général pour le chauffage de salles sur hypocauste. L'organisation de ces divers éléments, et en particulier l'alignement de moellons et de carreaux de terre cuite, laisse penser que l'on a affaire ici à un mur effondré, les carreaux de terre cuites constituant à l’origine trois assises horizontales, assez caractéristiques des constructions à partir du IIe siècle de notre ère.

16 Contre la fondation de la maçonnerie, au nord, un caniveau enterré a été partiellement dégagé. Son piédroit sud, maçonné, reposait sur le bord d'un bloc de granit taillé (situé à 3 m de profondeur sous le sol actuel) correspondant à un élément de caniveau identique à celui déjà observé au sein du fanum.Sur le rebord septentrional de cette pierre, deux assises du piédroit nord ont été observées. Il est probable que ce caniveau fonctionnait en sous-sol, obturé par des chaperons de mur en remploi et scellé par une maçonnerie.

17 Étant donné les traces de rubéfaction contre le parement nord du mur et les nombreux fins niveaux plus ou moins cendreux ou charbonneux observés en stratigraphie, on peut imaginer que, soit cet édifice a subi plusieurs incendies, soit que l'on se trouve dans une zone où des feux étaient allumés et entretenus régulièrement et délibérément. Aucun des niveaux de circulation n'était véritablement construit. On pourrait donc imaginer que l'on se trouve ici dans un espace de cour, et depuis laquelle on pouvait alimenter un ou plusieurs praefurniadestinés à chauffer des salles situées au nord ou à l'est.

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18 À l'origine, ce sondage a été ouvert au plus près de la source en espérant atteindre des niveaux humides (les plus proches du site archéologique) ayant pu conserver pollens et matières organiques. Or, il s'est avéré que les niveaux traversés, bien qu'humides, n'étaient pas assez tourbeux. De plus, aux dires des deux spécialistes du laboratoire Géolab (UMR 6042 CNRS) de Clermont-Ferrand, le colluvionnement d'un vallon transporte des pollens dont la datation et la provenance restent inconnues. Aucun prélèvement n’a donc été jugé nécessaire, ni au niveau des colluvionnements, ni même au sein des niveaux archéologiques.

19 Un puits découvert en 2001 à l'ouest du bâtiment en hémicycle, fouillé partiellement, officiellement en 2002 et clandestinement en 2003, a été enfin achevé lors de la campagne 2009. L’association Archéopuits représentée par Jean-Marc Féménias est intervenue sur le terrain pour achever la fouille de cette structure profonde de 13,20 m par rapport au sol actuel. Le diamètre à l'ouverture atteignait près de 3,60 m et se réduisait sous la forme d'un entonnoir pour atteindre 1 m de diamètre environ au fond. Des marches étaient taillées dans ses parois nord et sud permettant de descendre en opposition dans le puits ou d'en remonter.

20 À 11,15 m de profondeur, le puits rencontrait un aqueduc décrit ci-dessous. Ses remplissages étaient composés de sédiment limono-sableux brun-jaune résultant d'arène naturelle remaniée. Tous ces niveaux ont livré un peu de céramique dont des fragments de sigillée et des tessons de verre à vitre.

21 Orienté est-ouest, l’aqueduc, taillé complètement dans la roche en place, se présentait sous la forme d'un passage voûté, de la dimension d'un homme debout : sa hauteur avoisinait 1,90 m et sa largeur d'environ 1 m. Les infractuosités de la roche, plus dure ou plus diaclasée par endroits, a parfois rendu le profil irrégulier. Le passage était complètement obturé vers l'ouest. En revanche, vers l'est, l'aqueduc a pu être exploré sur 10,20 m de longueur avant d'arriver devant un cône d'éboulis. Des stalactites et stalagmites se sont formées avec les infiltrations d'eau.

22 Au fond du puits, une canalisation orientée dans le sens de l'aqueduc a pu être ponctuellement dégagée. Sa base, constituée de tuiles à plat, rebords vers le haut, reposait directement sur le fond irrégulier mais plat du puits et de l'aqueduc. Sur ces tuiles étaient posés des carreaux de terre cuite recourbés en forme de U inversé. Lors de la mise en place de la canalisation, ces éléments courbes ont été liés entre eux à l'aide de mortier hydraulique rose. L'intérieur de la conduite était rempli, sur les deux- tiers inférieurs, par une argile plastique beige-jaune pure.

23 Étant donné le comblement quasiment homogène du puits, il est certain qu'il a été remblayé très rapidement, bien avant l'abandon du sanctuaire. Ce puits donnant sur un aqueduc n'a pas servi à puiser l'eau mais à évacuer les terres lors du creusement du passage souterrain. Lorsque l'aqueduc fut achevé, la voûte a sans doute été obturée avant le comblement total volontaire du puits. Ceci explique l'absence de toute margelle. À un moment, la couverture (en matériau organique ?) de l'aqueduc a dû céder et le comblement du puits s'est affaissé dans l'aqueduc et s'est stabilisé sous la forme d'un cône d'éboulis.

24 L'aqueduc, quant à lui, capte une source en amont, à l'ouest, en un point aujourd'hui indéterminé. Cette eau a été amenée délibérément, à l'époque gallo-romaine, sur le sanctuaire pour alimenter des citernes, bassins, puits qui restent à découvrir. Vers l'est, il se dirige vers le pavillon d'angle nord du bâtiment en hémicycle. Étant donné la

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datation du mobilier issu du puits qui pourrait dater la construction de l'aqueduc, il est certain que cette branche a été construite alors que le temple était déjà présent. Il a pu être creusé lors de la phase de remaniement majeur du sanctuaire (état 6) et de la construction de l'édifice semi-circulaire et du « tribunal ».

25 Cette campagne de fouille 2009, de transition, devait permettre, sans mettre au jour de nouvelles substructions, de mieux comprendre les cheminements et la circulation au sein du sanctuaire au cours du temps et en particulier entre les quatre édifices connus. On s'aperçoit malheureusement que la voirie du IIe s. de notre ère a disparu sans doute à cause de l'arasement général du terrain. En revanche, on peut être étonné par le réseau précoce très développé, constitué d'empierrements installés sur le substrat décapé. En particulier, il apparaît qu'une organisation viaire orthonormée a pu exister très tôt, peut-être avant la période augustéenne.

26 La mise en évidence d'aqueducs sur le sanctuaire permet de mieux comprendre comment ce dernier était alimenté en eau. Des bassins, fontaines, citernes ou puits doivent exister mais n'ont pour le moment pas été repérés.

27 L'établissement à l'est, près de la source, est le premier édifice identifié, depuis la reprise des recherches en 2001, que les fouilles anciennes n'avaient pas mis en évidence. Bien sûr, il n'a été qu'entrevu sous la forme d'un mur, un caniveau et quelques niveaux archéologiques. Cependant la présence d'eau dans cet édifice, de zones de chauffe et de fragments de tubuli pourrait indiquer que l'on a affaire à un édifice doté de salles chauffées et donc, peut-être, à un établissement thermal.

28 MANIQUET Christophe

29 (Fig. n°1 : Mur sud du pavillon central du "Tribunal") (Fig. n°2 : La statuette de secutor en terre blanche) (Fig. n°3 : caniveau de granite dégagé à 3 m de profondeur sous le sol actuel)

ANNEXES

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Fig. n°1 : Mur sud du pavillon central du "Tribunal"

Auteur(s) : Maniquet, Christophe (INRAP). Crédits : Christophe Maniquet (2009)

Fig. n°2 : La statuette de secutor en terre blanche

Auteur(s) : Maniquet, Christophe (INRAP). Crédits : Maniquet (2009)

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Fig. n°3 : caniveau de granite dégagé à 3 m de profondeur sous le sol actuel

Auteur(s) : Maniquet, Christophe (INRAP). Crédits : Maniquet (2009)

AUTEUR

CHRISTOPHE MANIQUET INRAP

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Rilhac-Treignac – Meilhards

Philippe Peylet-Lacotte

Identifiant de l'opération archéologique : 2936

Date de l'opération : 2009 (PI)

1 La prospection menée principalement sur la commune de Meilhards a permis en croisant des observations faites sur le terrain, des sources orales et les données de la carte de Cassini d'enrichir la base Patriarche de trois nouveaux sites dont un souterrain et deux indices d'occupation dont la nature resterait à préciser.

2 PEYLET-LACOTTE Philippe

AUTEURS

PHILIPPE PEYLET-LACOTTE MCC

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Rilhac-Xaintrie – Le château

Mylène Navetat

Identifiant de l'opération archéologique : 2959

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Situé aux confins du Limousin et de l’Auvergne, le village de Rilhac-Xaintrie est installé sur une coulée de lave, à une altitude moyenne de 620 m. Il est dominé au sud-ouest par le château, construit sur une rupture de pente. Inhabité depuis plusieurs années, la fortification n’offre aujourd’hui aucun confort moderne. Les propriétaires actuels souhaitant réaménager le corps de logis principal, plusieurs campagnes de restaurations ont été programmées. Ces travaux ont commandé plusieurs opérations archéologiques depuis 2003, apportant des connaissances sur le passé de l’édifice.

2 Le château se présente actuellement sous la forme d’un bâtiment rectangulaire sur lequel sont accolées une tourelle d’escalier servant d’accès en façade sud et une tour circulaire résidentielle au nord. Les sources permettent de restituer un second bâtiment (actuellement disparu) de forme rectangulaire, flanqué d’une tour ronde, disposé en équerre au sud-ouest du bâtiment principal. Les éléments de décors en place situent la construction de l’élévation avant la fin du XVe s., date non confirmée par les archives par manque de textes.

3 La campagne de sondage de 2009 fait suite à un diagnostic réalisé en 2003 par l’INRAP, porté sur l’extérieur du château, mettant en avant une grande campagne d’apports de remblais au XIXe s.pour le rehaussement des niveaux de jardin ainsi que la présence d’un fossé dans une phase antérieure du château en partie sud-ouest, non attesté en partie nord. En 2008, une campagne de sondages du SRA met au jour les sorties de conduits de latrine au sud-est de la tour nord. Les travaux prévus pour 2009 impliquent une vidange de ces conduits ainsi que la réalisation de sondages dans les caves et le jardin situé au nord du bâtiment rectangulaire.

4 Les investigations menées à l’intérieur, dans les niveaux de cave du logis rectangulaire, n’ont pas permis d’observer d’anciens niveaux de sol. En effet, ces derniers ont probablement été évacués lors des travaux de réfection successifs du château. La

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fondation du mur gouttereau nord a été mise au jour, en tranchée pleine dans le substrat. Le sondage extérieur, situé contre le mur gouttereau nord, le long du mur de refend, a permis de confirmer les niveaux de remblaiement pour le rehaussement du jardin, de préciser le niveau de circulation antérieur situé à environ 1,35 m. du sol actuel et d’observer la fondation extérieure du mur, effectuée en tranchée ouverte et posée directement sur le sol géologique.

5 Les trois salles de latrines situées dans la tour nord ont fait l’objet d’un nettoyage ainsi que d’un relevé pierre à pierre en élévation et en plan (Fig. n°1 : ). Ménagées dans l’épaisseur des murs, elles sont en forme de P, voutées. Elles possèdent toutes une ouverture de tir de type canonnière (Fig. n°2 : latrine du premier étage), mis à part celle située dans les combles. Elles sont homogènes et présentent un mode de construction similaire. Le mobilier recueilli dans les conduits a offert une vision panoramique du vaisselier et d’accessoires de la vie quotidienne du XIXe s. et du début du XXe s. Les éléments qui ont permis une datation précise se caractérisent par des porcelaines estampillées de Gien ou encore de Sarreguemines. Le comblement est homogène dans les deux sorties et marque l’abandon de l’utilisation des latrines ainsi que la mise en place des caniveaux le long du mur nord et de la tour lors des travaux de réfection du XIXe s.

6 La campagne de 2009 a permis de mettre en évidence l’importance des travaux de réfection effectués au XIXe s. dans le château de Rilhac-Xaintrie, évacuant une bonne partie des témoignages stratigraphiques des occupations antérieures. Les latrines, à conduits biais débouchant probablement dans des fosses, présentent un bel exemple des aménagements de confort et d’hygiène dans une fortification de la fin du XVe s.- début du XVIe s., en très bon état de conservation.

7 NAVETAT Mylène

ANNEXES

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Fig. n°1 :

Auteur(s) : Navetat, Mylène (Entreprise privée). Crédits : Navetat (2009)

Fig. n°2 : latrine du premier étage

Auteur(s) : Navetat, Mylène (Entreprise privée). Crédits : Navetat (2009)

AUTEUR

MYLÈNE NAVETAT Entreprise privée

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Rosiers-d'Egletons – ZA Tra le Bos

Bénédicte Moutarde

Identifiant de l'opération archéologique : 2946

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 À la suite du projet d'extension de l'actuelle zone artisanale du Bois de Tra le Bos, située au sud-est de la commune d'Egletons, un diagnostic d'archéologie préventive a été prescrit par le Service régional de l'Archéologie.

2 L'état des connaissances en matière de contexte archéologique sur ce secteur laissait augurer la possibilité de traces d'occupation gallo-romaine. En effet, à quelques mètres au sud-est de l'emprise à diagnostiquer, une campagne de prospection pédestre, effectuée en 2002, avait permis de mettre au jour des fragments de céramique (tegulaeet poterie) gallo-romaine, sur la colline se trouvant à proximité immédiate et portant une toponymie évocatrice de Puy-Romain. Deux voies gallo-romaines sont également suspectées dans les environs immédiats.

3 Les 108 186 m2 diagnostiqués à 8,58 % ont permis de mettre au jour une cinquantaine de structures en creux, parmi lesquelles on dénombre trente-deux trous de poteau, treize fosses dont un probable silo, quatre structures de combustion dont deux foyers de quartz chauffés démantelés et une structure complexe pouvant correspondre à une cloison ou sablière associée à des trous de poteau. Ces structures sont réparties sur quatre secteurs de concentration jalonnant le versant exposé au sud d'un talweg dont les fonds humides sont occupés par des zones marécageuses parfois impraticables.

4 Sur les trente-sept structures testées, vingt-quatre ont livré du mobilier archéologique. Il s'agit d'un broyon et d'un fragment de meule en granit, ainsi que d'un ensemble de cent trois fragments de céramique (1,099 kg). Le mobilier céramique est en faible quantité mais il présente un très bon état de conservation permettant d'attribuer l'occupation mise au jour à l'âge du Fer. Certains fragments documentent plus précisément une implantation de la Tène finale.

5 L'essentiel des structures apparaît à 0,45 m de profondeur en moyenne, sous un niveau de dépôt de pente gravillonneux, et est encaissé dans des colluvions argileuses

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orangées chargées en blocs de quartz. Ces colluvions chapeautent une arène granitique jaune rosé à jaune orangé. L'un des secteurs de concentration de vestiges le plus important mis au jour en milieu de versant et représentant une surface de 400 m2 environ offre sans doute un bon état de conservation à la faveur d'une large dépression humide localisée due à des dynamiques hydrogéologiques. Un alignement de trois trous de poteau creusés dans une argile graveleuse hydromorphe est scellé par un dépôt sédimentaire formant l'encaissant d'une seconde phase d'occupation du site. Des indices d'occupation diffus sont dispersés en haut de versant sur une ligne de crête et il est probable que l'intelligibilité de l'occupation ait pâti de différents processus d'érosion et de dépôts de pente engendrant des effets de conservation différentielle.

6 Toujours est-il que ce diagnostic aura donné l'occasion de déceler des indices francs d'un site d'occupation de l'âge du Fer dont la nature et les conditions d'implantation mériteraient d'être appréhendées de façon plus approfondie, et ce d'autant plus qu'il se situe dans un secteur géographique où l'occupation gauloise reste peu documentée.

7 MOUTARDE Bénédicte

AUTEUR

BÉNÉDICTE MOUTARDE INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 224

Saint-Cyr-la-Roche – Cour de l'école

Jacques Roger

Identifiant de l'opération archéologique : 2958

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 La fouille archéologique réalisée dans la cour de l’école fait suite aux opérations archéologiques réalisées en 2007 et en 2008 dans la parcelle voisine au sud-est (section B, parcelles 307, 308, 993) où la présence de près de quatre-vingts tombes de la période carolingienne ont été répertoriées.

2 Le but de ces sondages était de vérifier la présence ou non de sépultures de l’autre côté de la voie communale et de trouver une possible limite occidentale à cette nécropole. Deux sondages ont ainsi été réalisés à proximité de la route pour une surface ouverte avoisinant les 25 m2.

3 Un premier sondage a révélé la présence de deux structures, dont une seule a pu être en partie fouillée. Elle correspond à un creusement dans le terrain naturel (en l’occurrence du grès rouge) dont seule la paroi orientale a été reconnue sur 3 m de long. Profonde de 0,80 m, son fond est relativement plat mais montre un pendage important dans le sens nord-sud. Les quelques éléments de mobilier archéologique (fragments de tuiles et céramique) ne permettent pas de placer chronologiquement ce creusement, ni d’en comprendre sa fonction.

4 Le second sondage, à l’ouest des toilettes de l’école, a quant à lui mis en évidence un troisième creusement pouvant correspondre à un fossé très arasé s’orientant nord-est - sud-ouest. Comme pour les structures précédentes, ce dernier ne peut pas être daté.

5 Malgré des résultats quelque peu décevants, ces sondages ont le mérite d’accréditer l’hypothèse que la nécropole carolingienne ne se développe plus vers l’ouest au-delà de cette limite.

6 ROGER Jacques

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AUTEUR

JACQUES ROGER MCC

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 226

Saint-Cyr-la-Roche – Église

Jacques Roger

Identifiant de l'opération archéologique : 2960

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Les sondages archéologiques réalisés à l’intérieur et aux abords de l’église Saint-Cyr et Sainte-Julitte, classée monument historique en 1840, sont liés à la prochaine restauration de sa toiture et de son clocher. Pour permettre l’évacuation des eaux de pluie, un regard est prévu à l’extérieur le long du mur gouttereau nord de la nef, susceptible de perturber d’éventuels niveaux archéologiques sous-jacents. À l’intérieur de l’édifice, une harmonisation du dallage est envisagée, avec la suppression par endroits d’une dalle bétonnée. Il devait donc être vérifié si un dallage plus ancien pouvait exister, nécessitant alors une possible modification du sol fini de l’église. Cette opération est également à placer dans un contexte de recherche archéologique important sur le bourg et fait suite aux opérations déjà réalisées en 2007 et en 2008 dans une parcelle voisine (section B, parcelles 307, 308, 993) où la présence de près de quatre-vingts tombes de la période carolingienne ont été répertoriées (voir BSR précédents).

2 La datation de l’édifice religieux dans son état actuel reste pour l’instant l’objet de propositions diverses, surtout si l’on se réfère aux différents comptes-rendus des architectes en chef des monuments historiques ayant travaillé sur ce monument. En effet, si l’essentiel de son élévation s’inscrit entre le XIVe s. (d’après l’architecte en chef Berry en 1941) et le XVe s. (d’après l’architecte en chef Chaine en 1911), la présence de soubassements plus anciens (XIIe s. ?) n’est pas à exclure (d’après l’architecte en chef Creuzot en 1951 ou Manciulescu en 2008). Ce dernier inscrit d’ailleurs cette reconstruction après la guerre de Cent Ans (fin XVe s.-début XVIe s.).

3 Nous savons seulement que de nombreuses réparations ont été effectuées à partir de la fin du XVIIIe s., notamment pour la toiture (1770, 1892, 1914, 1944, 1951, 1967), la charpente (1811, 1914) ou la maçonnerie (1892, 1914, 1951, 1967). Pour l’intérieur de

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l’église, nous savons seulement qu’une restauration à la fin du XIXe s. a été entreprise, maquillant des décors polychromes plus anciens.

4 Concernant le cimetière, nous pouvons seulement indiquer que ce dernier a été transféré à partir de 1660 sur une parcelle plus septentrionale (autour de l’actuel monument aux morts).

5 Deux sondages ont été réalisés pour une surface ouverte avoisinant les 18 m2. Le premier à la mini-pelle mécanique, à l’extérieur le long du mur gouttereau nord, à l’emplacement du futur regard puis se développant dans la parcelle 232. Le second, à l’intérieur et réalisé manuellement, à la jonction du chœur et de la nef, près du pilier méridional.

6 Les résultats obtenus au cours de cette évaluation ne procurent malheureusement que peu d’informations. Concernant l’église, il n’a pas été possible d’apporter de nouveaux éléments pouvant éclairer l’origine de l’édifice : tout au plus pouvons nous proposer un vaisseau droit avant la mise en place des chapelles latérales, tout en gardant à l’esprit que les vestiges identifiés en fouille comme une arase de mur mériteraient d’être confirmés. Aucun niveau de sol antérieur au dallage actuel n’a été reconnu, en raison de la faible puissance stratigraphique conservée. Rien ne permet toutefois d’exclure l’hypothèse de sols en terre battue plus anciens détruits au fur et à mesure des modifications architecturales.

7 À l’extérieur de l’église, le sondage implanté au nord a montré qu’aucune tombe n’avait été creusée dans cette zone, le cimetière étant vraisemblablement plus à l’ouest (le parcellaire actuel pouvant fort bien marquer cette limite). Cette absence de sépulture est doublement dommageable, car elle ne permet pas d’une part de placer chronologiquement la durée du cimetière et par voie de conséquence l’origine de l’église et, d’autre part, de savoir si un hiatus chronologique existe entre les inhumations implantées au 4 place des Ormeaux et celles au contact de l’édifice religieux.

8 On peut toutefois mettre en avant dans ce secteur la présence probable d’un bâtiment, aux dimensions inconnues mais possédant peut-être une cave dont l’accès s’effectuait par l’extérieur. Sa datation, qui est seulement assurée par un tesson de céramique, invite à lui donner une origine médiévale.

9 ROGER Jacques

AUTEUR

JACQUES ROGER MCC

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 228

Saint-Mexant – Les Alleux

Jonathan Antenni-Teillon

Identifiant de l'opération archéologique : 2870

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Ce diagnostic archéologique a permis de découvrir quelques vestiges épars. L'opération, justifiée par l'aménagement d'une zone d'activité sur une surface importante, a permis de sonder près de 11 ha. Le terrain était modelé par deux vallons dominés par une petite butte rocheuse, localement très arasée, formant une plate-forme propice à une installation.

2 Un coffrage en pierre, en partie détruit par une tranchée de drainage récente, a été découvert en bordure du chemin délimitant la parcelle 26 au sud-est. Cette structure a livré une céramique attribuée au Ier s. av. J.-C. écrasée sous une des pierres du coffrage mais aucune esquille osseuse ne permet de la considérer de façon sure comme urne cinéraire. On est tenté d'y associer une grosse pierre, apparemment gravée, trouvée à quelques mètres et qui pourrait être interprétée comme possible stèle. Aucun autre élément architectural, tel qu'un fossé ou une élévation en terre, n'a pu être observé. Il est donc possible qu'il s'agisse d'un petit ensemble funéraire ruiné marqué par une stèle.

3 Les autres structures découvertes ne sont pas associées à du mobilier datant : il s'agit de plusieurs fosses assez profondes qui semblent liées à l'extraction d'argile ou de sable et une mare comblée, encore en activité récemment selon les informations des paysans locaux. Le rare mobilier découvert dans les divers sondages est réduit à quelques fragments de quartz dont il est difficile d'assurer que tous ont été taillés ainsi qu'une canalisation en bois provenant du comblement de la mare, qui pourrait être une pièce en réemploi d'un assemblage plus ancien.

4 ANTENNI-TEILLON Jonathan

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 229

AUTEUR

JONATHAN ANTENNI-TEILLON INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 230

Sainte-Fortunade – Église

Thomas Creissen

Date de l'opération : 2009 (MH)

1 Un diagnostic dirigé par S. Lévêque (Inrap) avait permis de reconnaître un caveau maçonné situé au centre de la chapelle comtale de Sainte-Fortunade. Seul un examen partiel avait pu être réalisé lors de cette première intervention.

2 La chapelle faisant l'objet d'un projet de mise en valeur de la part de la municipalité de Sainte-Fortunade, une fouille exhaustive a été prescrite afin d'achever la reconnaissance du caveau. Celui-ci était censé correspondre à une sépulture individuelle violée. L'intervention archéologique visait aussi à la reconnaissance d'éventuelles autres structures funéraires. Dans le même temps, une étude documentaire portant sur cet édifice mal connu a été réalisée.

3 L'étude documentaire indique que, au moins jusqu'en 1602, les seigneurs de Lavaur (qui occupaient le château voisin) se faisaient inhumer près d'un autel Notre-Dame, lequel se situait probablement dans l'église (son emplacement n'est plus connu). Par la suite, les mêmes firent construire la chapelle funéraire actuelle, isolée de l'église. Cet édifice est postérieur à 1622 (découverte d'une monnaie).

4 En partie orientale, un autel était placé sur un emmarchement fait de dalles de granit. Au-dessus, un donne-jour percé dans la façade de l'église romane permettait d'apercevoir l'intérieur de l'église paroissiale. La partie centrale de la chapelle abritait un caveau de famille profond d'environ 1,60 m, aux parois soigneusement maçonnées. Dans celles-ci, un système combinant encoches et « trous de boulins » pourrait avoir été destiné à permettre la cohabitation de plusieurs cercueils. La structure pourrait avoir fonctionné comme un caveau pourrissoir.

5 Lors de son abandon, une seule inhumation primaire occupait le caveau. Elle correspond à un individu assez âgé, de sexe féminin, qui avait été enterré dans un cercueil. D'après l'étude documentaire (A. Marty), il pourrait s'agir de Jeanne- Marie Mensat († 1779), de Marie-Hélène Dartis du Christel († 1804) ou bien encore d'Anne-Louise de Lavaur († 1826). Au moment de l'inhumation du dernier individu, les ossements d'autres individus furent placés en réduction sur le pourtour ou - plus

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 231

rarement - au-dessus du cercueil. L'étude anthropologique (A.-S. Vigot et L. Christin) a permis d'identifier 31 individus, d'âges et de sexes variés, parmi cette réduction.

6 Dans le comblement supérieur du caveau étaient présents différents éléments d'une dalle en granit sculpté dont le décor signe l'appartenance au XIIIe s. ou au XIVe s. Sa provenance demeure incertaine. Il est tentant d'y reconnaître la couverture originelle du caveau - jeté dans celui-ci dans une phase d'abandon - mais les indices probants font défauts.

7 Dans la seconde moitié du XIXe s., alors que la chapelle ne servait plus de lieu de sépulture et que les Lavaur s'étaient fait construire une nouvelle chapelle dans le cimetière communal, elle a été pourvue d'un nouveau décor (vitraux, enduit, etc). Dans la partie orientale, une nouvelle plate-forme fut aménagée. Les descriptions de la fin du XIXe s. indiquent qu'un autel s'y dressait, et que le donne-jour était encore ouvert.

8 Au cours du XXe s., la plate-forme a été démantelée, la partie orientale remaniée puis une chaudière a été installée dans la chapelle désormais revêtue d'un sol en béton.

9 CREISSEN Thomas

10 (Fig. n°1 : église : chapelle comtale, caveau pourrissoir)

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 232

Fig. n°1 : église : chapelle comtale, caveau pourrissoir

Auteur(s) : Creissen, Thomas (Entreprise privée). Crédits : Creissen Thomas (2009)

AUTEUR

THOMAS CREISSEN EP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 233

Soudaine-Lavinadière – Prieuré du Saint-Sépulcre

Patrice Conte

Identifiant de l'opération archéologique : 2930

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 L’année 2009 marque le début d’un nouveau programme triennal sur le site du prieuré du Saint-Sépulcre, devenu ensuite commanderie hospitalière (Conte, Patrice. 2009) et de l’église de Lavinadière. Partant des acquis des années de fouille antérieures, la campagne de 2009 a été orientée suivant deux directions complémentaires : les travaux de terrain et les études conjointes menées aussi bien à partir des vestiges matériels que de la documentation écrite.

2 Sur le premier point l’effort a concerné les vestiges de la phase finale d’occupation lors de laquelle le prieuré va subir des transformations architecturales radicales (phase III : XVe s.-début XVIIe s.) et ceux des phases anciennes médiévales (XIIIe s.- XIVe s.) auxquelles appartiennent au moins deux bâtiments dont un long édifice rectangulaire que l’on identifie désormais comme étant le logis prioral des chanoines du Saint-Sépulcre.

3 Plusieurs secteurs, déjà ouverts à la fouille les années précédentes ou au contraire inédits, ont été étudiés cette année. En procédant d’ouest en est :

4 - près du porche de l’église, deux segments de murs, malheureusement très récupérés forment l’angle d’un probable nouveau bâtiment qu’il conviendra de situer chronologiquement ; il marquerait l’extension de l’aire bâtie au sud-ouest lors de la phase III. Au nord-ouest, l’exploration du logis tardif (Bat.2) a été poursuivie et la cuisine établie dans la partie occidentale du rez-de-chaussée est désormais en très grande partie dégagée : à l’opposé de l’évier de boucherie mis en évidence lors des précédentes campagnes, la base d’une large cheminée aux piédroits chanfreinés et amortis d’un congé a été dégagée. Une couche d’occupation contemporaine du fonctionnement de ces aménagements a livré un mobilier qui atteste une utilisation dès

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 234

au moins le début du XVIe s. jusqu’à l’abandon du bâtiment. À noter, parmi les éléments lapidaires en granite découverts dans l’horizon d’abandon, la présence d’une gargouille anthropomorphe et d’une clé de voûte d’ogives à quatre nervures, reliquats d’élévations aujourd’hui disparues ;

5 - au nord, en rebord de la plateforme qui porte le site, un nouveau segment de fossé, taluté par une escarpe maçonnée, marque la limite de l’enclos. Apparemment, cet aménagement pourrait être contemporain de celui présent à l’est du site (voir notices précédentes : fossé Fs.11). Ce qui reste étonnant, dans le cas présent, c’est la position de cette structure en rebord même de la rupture topographique « naturelle », on pourrait y voir une volonté de renforcer l’aspect de fortification de cet aménagement qui reste, par sa construction, faiblement défensif et marque surtout l’extrémité de l’espace bâti autour des bâtiments principaux du prieuré. Les découvertes correspondant aux vestiges de la phase ancienne du prieuré sont situées essentiellement en deux secteurs de la zone fouillée et concernent deux bâtiments et leurs abords. Le premier (Bât.4) n’est pour l’instant connu que très partiellement. En effet, ce bâtiment rectangulaire, orienté nord-sud, est en partie fossilisé sous les vestiges du dernier état : extrémité orientale du bâtiment 2, atelier de forge (S.20) et tourelle flanquant l’angle du bâtiment 1. C’est d’ailleurs à l’intérieur de cette dernière, sous le sol d’occupation de la tour, que l’on a découvert l’un des angles du bâtiment 4. On attendra ici la poursuite des dégagements en 2010 pour préciser à la fois les limites et la fonction de ce bâtiment.

6 En revanche, le second et plus important édifice de la phase II (Bât.3), long bâtiment rectangulaire de plus de 22 m de long sur 7,5 m de large a fait l’objet d’une poursuite de fouille dans trois secteurs différents :

7 - dans la pièce occidentale, étudiée lors des précédentes campagnes, une seconde fosse-silo (Fs.05), en partie engagée sous l'un des deux murs gouttereaux a été entièrement fouillée. Elle a livré un mobilier plutôt abondant de vaisselle de verre mais surtout céramique avec une série d’au moins 9 formes fermées et une forme ouverte qui pourraient être comparées à des productions de la seconde moitié du XIVe s. découvertes antérieurement en milieu urbain en Corrèze, en particulier à Uzerche, ainsi que des macrorestes végétaux actuellement en cours d’étude ;

8 - à l’est, dans la seconde pièce, la fouille a permis de mettre en évidence de nouveaux éléments architecturaux particulièrement bien conservés associés à ce niveau de cellier enterré : un second escalier d’accès a été mis au jour, il distribue le cellier depuis l’extérieur et a été aménagé dans une trémie maçonnée, plusieurs de ses marches comportent des croix gravées, provenant d’éléments en remploi. Un pilier a également été découvert, sa partie inférieure en place au centre de la pièce et les autres éléments (fûts, tailloir et chapiteau) dispersés autour. Ce dispositif architectural confirme le couvrement de la pièce souterraine par un plancher, probablement terré, qui constituait ainsi le sol du rez-de-chaussée du bâtiment. Enfin, l’important mobilier lapidaire recueilli dans l’épaisse couche d’environ 2 m d’épaisseur de destruction de l’édifice (pour l’instant 70 éléments) permettra au terme de l’étude de restituer l’architecture de plusieurs structures architecturales, qu’il s’agisse de celles associées au cellier enterré (baies et portes) ou de l’étage comme le suggère la découverte cette année du linteau en arc trilobé d’une fenêtre ;

9 - enfin, une première reconnaissance des abords du bâtiment montre que les sols contemporains de l’utilisation du bâtiment sont conservés et intègrent plusieurs fosses en cours d’identification.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 235

10 Au delà des travaux de terrain, les études ont été menées suivant plusieurs directions. La poursuite du dépouillement du terrier du XVe s. par A. Marty a été axée sur l’étude des biens et possessions du prieuré implantés essentiellement dans la moitié nord- ouest de l’actuel département de la Corrèze, depuis son secteur viticole (Voutezac) jusqu’à la Montagne limousine (prieurés secondaires de Fournol et d’Orluc). Les études de mobiliers, en particulier céramique et métallique ont été également poursuivies et la fin du traitement pour étude des séries précédentes (en particulier le dépôt d’objets intégrant une arbalète) permettra à terme de documenter les aspects de la vie quotidienne au cours de l’occupation du site. À noter que le numéraire s’est enrichi cette année de seize nouveaux éléments, parmi lesquels un denier de l’évêché d’Arles (1351-1359) découvert dans le silo Fs.05 (étude D. Dussot). Les analyses carpologiques (A. Bouchette) ont également été menées dans deux secteurs privilégiés où elles se sont avérées les plus positives jusqu’ici : au sein du silo Fs.05 et dans une couche de dépotoir du cellier du bâtiment 3, en livrant des informations encore inédites sur les plantes cultivées et/ou alimentaires de la phase médiévale II.

11 (Fig. n°1 : Escalier d'accès depuis l'extérieur au cellier enterré (s.26). Au premier plan : la porte à double vantail, à l'arrière : l'escalier incluant des pierres à croix gravées (1re, 2e et 4 e contre-marche) (mire de 1 m), Conte Patrice) , (Fig. n°2 : Sous le sol de la tourelle du dernier état architectural : murs conservés appartenant à l'état médiéval (XIIIe-XIVe s.) (mire de 1 m), Conte Patrice) , (Fig. n°3 : Eglise et prieuré de Lavinadière, vue verticale état 2009. Au centre de l'image, au droit de l'église : vestiges des bâtiments de la phase "récente" (XVe-XVIIe s.) du prieuré. A gauche, extrémité du logis médiéval de l'état II (XIIIe-XVe s.), [email protected])

12 CONTE Patrice

BIBLIOGRAPHIE

Conte, Patrice. 2009 : Conte Patrice, 2009 : «Le logis d'Etienne de Pradal, commandeur de la maison hospitalière de Lavinadière, XVIIe-XVIIIe siècles (Soudaine-Lavinadière, Corrèze), Travaux d'Archéologie Limousine, t. 29, p. 129-144.

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 236

Fig. n°1 : Escalier d'accès depuis l'extérieur au cellier enterré (s.26). Au premier plan : la porte à double vantail, à l'arrière : l'escalier incluant des pierres à croix gravées (1re, 2e et 4e contre-marche) (mire de 1 m), Conte Patrice

Auteur(s) : Conte, Patrice (MCC). Crédits : Conte Patrice (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 237

Fig. n°2 : Sous le sol de la tourelle du dernier état architectural : murs conservés appartenant à l'état médiéval (XIIIe-XIVe s.) (mire de 1 m), Conte Patrice

Auteur(s) : Conte, Patrice (MCC). Crédits : Conte Patrice (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 238

Fig. n°3 : Eglise et prieuré de Lavinadière, vue verticale état 2009. Au centre de l'image, au droit de l'église : vestiges des bâtiments de la phase "récente" (XVe-XVIIe s.) du prieuré. A gauche, extrémité du logis médiéval de l'état II (XIIIe-XVe s.), [email protected]

Auteur(s) : Louis, D. (entreprise privée). Crédits : [email protected] (2009)

AUTEUR

PATRICE CONTE MCC

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 239

Soudeilles – Aux Breux

Raphaël Gestreau

Identifiant de l'opération archéologique : 2965

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Une anomalie de terrain importante avait, en plusieurs occasions, été signalée par différents prospecteurs sur la commune de Soudeilles au lieu-dit « Les Breux ». Il s’agit en fait, d’un lieu localement et anciennement connu sous le nom/vocable « église sarrazine ». Le relief de ce secteur se présente sous la forme d’un petit monticule pierreux qui surplombe une esplanade avant un grand talweg. Dans ses commentaires, Marius Vazeilles, qui semble avoir été le premier à mentionner l’existence de ces vestiges, indiquait qu’il s’agissait probablement d’un sanctuaire gallo-romain ou des restes de la domus d’une villa.Dans ce secteur, il est attesté la découverte régulière de morceaux de tuiles antiques. Pour autant, aucune investigation archéologique n'avait encore été menée sur ce qui semblait apparaître comme une probable construction ancienne. Plusieurs sondages archéologiques ont donc été engagés sur cet ensemble durant le mois de septembre. Ces derniers visaient à confirmer ou infirmer l'existence d'une construction. En outre, la découverte effective de vestiges sous-tendait la qualification, si possible, et le calage chronologique de ces derniers.

2 La petite opération archéologique concernant cet indice de site a effectivement révélé la présence d'un grand bâtiment constitué de murs de moellons. Ce dernier présente des dimensions imposantes d'environ 11 m par 20 m, avec une partition de son espace central en plusieurs salles. Les murs effondrés, dont une petite partie seulement des moellons a été récupérée, constitue aujourd'hui le monticule repéré par Marius Vazeilles et désigné comme étant « l'église sarrazine ». Seules les parties supérieures de quelques murs ont été mises au jour lors de ces travaux légers. Aucun mobilier céramique n'a pu être trouvé en contexte stratigraphique. Néanmoins, plusieurs tessons ainsi que quelques fragments de verre de la période antique ont été récupérés dans la terre végétale. Parallèlement, plusieurs morceaux de tegulaeet imbricesont été découverts en association avec les moellons de granit. Si l'on ne peut proposer une datation précise pour cet aménagement, il ne fait en outre aucun doute

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 240

qu'il s'agit bien d'une construction gallo-romaine. Pour autant, il apparaît présomptueux pour l'heure de proposer une quelconque fonction pour ces éléments bâtis. On notera toutefois qu'il est peu probable qu'il s'agisse d'un sanctuaire. Le plan du bâtiment, bien que partiel, tend davantage à faire rentrer cette construction dans le corpus des bâtiments que l'on associe traditionnellement aux établissements ruraux gallo-romains. La mise en perspective de ces découvertes, notamment en les confrontant aux bâtiments agricoles antiques découverts dans la région, devrait néanmoins permettre dans une étude plus aboutie de caractériser le bâtiment découvert et, au-delà, le type d'occupation antique que ce secteur de la commune de Soudeilles recèle.

3 GESTREAU Raphaël

4 (Fig. n°1 : sondage 2, vue du sud)

5 (Fig. n°2 : plan des sondages)

ANNEXES

Fig. n°1 : sondage 2, vue du sud

Auteur(s) : Gestreau, Raphaël (MCC). Crédits : Gestreau Raphaël (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 241

Fig. n°2 : plan des sondages

Auteur(s) : Gestreau, Raphaël (MCC). Crédits : Gestreau (2009)

AUTEUR

RAPHAËL GESTREAU MCC

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 242

Ussel – Maison-Rouge et Les Salles

Catherine Roncier

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 243

Identifiant de l'opération archéologique : 2934

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le projet d’une nouvelle zone commerciale sur la commune d’Ussel au lieu-dit « La Maison Rouge » a permis de diagnostiquer 7 ha sur les parcelles cadastrées YB 167, 168 et 174. Ces terrains sont situés à environ 1 km au sud-ouest de la ville actuelle d’Ussel. Ils s’étirent sur la rive droite de la Diège le long de la route nationale 89.

2 La prescription du Service régional de l’Archéologie se fonde sur le recensement de nombreux indices de site antiques à Ussel et la présomption de l’existence d’une agglomération de cette période. La topographie et la situation des terrains semblaient également des éléments favorables à une occupation humaine. En effet deux buttes rocheuses et des zones de replat dominent la plaine alluviale de la Diège. En outre, le toponyme « Les Salles » situé juste au nord, et celui de « La Maison Rouge » renvoient fréquemment à des occupations anciennes, gallo-romaines ou médiévales.

3 L’INRAP a mené 80 sondages qui couvrent 4 458,40 m2 soit 6,5 % de la surface accessible. Le principal résultat est la découverte d’un ensemble de quatorze trous de poteaux et de trois fosses concentrés sur une surface restreinte. Aucune organisation n’a pu être décelée, même s’il est vraisemblable que ces structures aient fonctionné ensemble. Le mobilier recueilli rattache ces vestiges à l’Antiquité, plus précisément au Haut-Empire. Quelques fragments de céramique protohistorique suggèrent une occupation plus précoce (extrême fin du deuxième âge du Fer ?). Situés dans la partie septentrionale de l’emprise, ces vestiges occupent un replat du terrain dominant légèrement la zone inondable de la Diège.

4 Les autres éléments d’occupation humaine mis au jour sont les traces de limites parcellaires modernes et contemporaines, ainsi que du mobilier céramique, très érodé et fractionné, découvert dans un contexte de colluvionnement soit sur le versant soit dans un paléochenal de la Diège.

5 RONCIER Catherine

AUTEUR

CATHERINE RONCIER INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 244

Ussel – ZA du Theil

Catherine Roncier

Identifiant de l'opération archéologique : 2954

Date de l'opération : 2009 (SP)

1 L'extension de la zone d'activité du Theil concerne 5,7 ha au nord-est de la ville d'Ussel. Le site du Theil se situe à moins de 2 km au nord-est du centre bourg d’Ussel, sur la rive gauche de la Diège. Il occupe un versant orienté vers le sud-ouest sur le rebord du plateau avant que celui-ci entame sa descente vers la Sarsonne, petit affluent de la Diège. L’interfluve de ces deux cours d’eau prend la forme d’un plateau long et étroit sur lequel se développe la ville actuelle, construite vraisemblablement sur une agglomération antique. En effet, les indices de sites de l’époque gallo-romaine sont nombreux sur le territoire de la commune.

2 Ce projet a donné lieu à un diagnostic archéologique qui a révélé la présence de vestiges. Outre quelques structures en creux, fossés ou fosses, l'opération a permis de confirmer la présence d'un itinéraire connu au XIXe s. sous le nom d'ancien chemin d'Ussel à Saint-Dézery, mais qui pourrait correspondre à un itinéraire antique reliant Clermont à Périgueux recensé sur la base Patriarche et dont les vestiges restes visibles à Ebrail. La voirie a été observée dans différents sondages mais la qualité des observations varie en raison de la présence d'une canalisation contemporaine et du peu de soin porté à l'aménagement des niveaux de circulation. Néanmoins il semblerait qu'elle ait connu au moins deux états et au nord de l'emprise deux fossés pourraient être liés à cette voirie.

3 Dans le sondage 46, une structure rectangulaire se situe en contre-haut de la voirie. Ce petit édifice est délimité à l'ouest par une assise de pierres rectangulaires longue de 2,50 m. Les autres côtés paraissent moins conservés. Un rapide sondage manuel dans l'espace intérieur n'a pas révélé de niveau de sol sous le niveau de démolition.

4 À l'extérieur du bâtiment, à l'ouest et à l'angle nord-ouest, un niveau de circulation sous la forme d'un empierrement a été découvert. Cette structure d'à peine 8 m2 orientée nord-sud, domine la voie romaine alors qu'elle quitte le plateau et entame la

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 245

descente vers l'agglomération d'Ussel. Cette situation très particulière pose la question de la fonction de cet édicule. Il peut s'agir simplement d'un bâtiment à vocation agricole ou pourrait être la base d'un monument annonçant la proximité de la ville, voire d'un bâtiment à vocation fiscale, en permettant la levée de péage, car on se situe dans une région de frontière entre les civitates des Lémovices et des Arvernes. Il est possible également que cet édicule soit à vocation cultuelle ou funéraire, comme il est courant d'en rencontrer le long de la voie, aux abords d'une agglomération. Si les moyens de communication antiques en Limousin ont fait l'objet de nombreuses recherches, l'étude d'un édicule au bord d'une voie semble plus rare.

5 La fouille préventive effectuée au Theil à Ussel au mois de novembre 2009 à la suite de ce diagnostic couvre une emprise de 2 300 m2. Elle a révélé une petite occupation antique comprenant trois fosses, un fossé et un bâtiment. Cinq fosses n’ont livré aucun mobilier, ainsi que trois trous de poteaux.

6 À une vingtaine de mètres en contre-haut de l'itinéraire sans doute antique, se trouve un petit bâtiment excavé de plan rectangulaire mesurant 3,50 m sur 3,30 m. Seules les fondations sont conservées sur trois de ces côtés. Leurs matériaux ont en effet été partiellement récupérés. Les fondations reposent sur une banquette aménagée lors de l’excavation du bâtiment. Elles sont constituées de blocs de granite sur deux assises pour le mur ouest, ou de dalles sur chant, comme sur les murs nord et est, de manière à constituer un parement interne. L’espace laissé libre dans la tranchée derrière le parement est comblé de blocs de granite d’un calibre moyen, non-équarris et de fragments de tuiles. Un remblai stérile a servi à niveler l’intérieur de la construction et à maintenir le parement du mur est.

7 Scellée par une couche de démolition, une fosse est apparue dans le quart sud-est de l’édifice, elle lui semble légèrement postérieure ou contemporaine. Cependant il ne fait pas de doute que les deux structures aient fonctionné de manière concomitante avant l’abandon du bâtiment.

8 Cette opération a par ailleurs permis la mise au jour au sud de l’emprise d’un fossé rectiligne orienté nord-sud. D’une largeur moyenne de 0,90 m, ce fossé semble avoir tenu un rôle drainant et avoir été entretenu.

9 Le mobilier céramique découvert est fragmenté et particulièrement peu abondant puisqu’il regroupe moins de deux cents fragments de vases (193 restes). Seuls quelques aspects généraux peuvent être abordés malgré la faiblesse numérique du lot. Quelques rares éléments dispersés dans le fossé et la tranchée de fondation du bâtiment permettent, avec beaucoup de prudence, d’évoquer le Ier s. de notre ère. Toutefois l’essentiel des ensembles paraît devoir s’inscrire dans le courant de la première moitié du IIe s. apr. J.-C. L’abandon du site semble quant à lui intervenir au cours de la seconde moitié du IIe s. ou de la première moitié du siècle suivant.

10 D’une manière générale, les formes recueillies se rattachent au répertoire du vaisselier de la vallée de l’Allier. Toutefois, les productions locales sont également représentées, notamment par un pichet à lèvre en bourrelet en céramique commune sombre siliceuse à décor lissé dont des rebus de cuisson ont pu être observés dans un contexte du IIe s. à Malemort (Corrèze ; Hanry-Besombes et al.2007, p. 112-121).

11 (Fig. n°1 : vue générale de l'édifice)

12 RONCIER Catherine

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 246

ANNEXES

Fig. n°1 : vue générale de l'édifice

Auteur(s) : Roncier, Catherine (INRAP). Crédits : Roncier (2009)

AUTEUR

CATHERINE RONCIER INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 247

Ussel, Saint-Angel – ZAE du Bois Saint-Michel

Benoît Oliveau

Identifiant de l'opération archéologique : 122951

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 La communauté de communes Ussel-Meymac-Haute Corrèze projetant l'aménagement d'un parc d'activité économique au lieu-dit Le Bois Saint-Michel, un diagnostic archéologique a été réalisé par l'Inrap. Celui-ci a permis d'identifier diverses structures anthropiques depuis l'Antiquité jusqu'à des périodes récentes. Il s'agit pour l'essentiel de fossés pouvant avoir des fonctions drainantes et/ou de simples limites parcellaires.

2 L'une d'entre elles peut appartenir à un site gallo-romain qui doit se développer au sud de l'emprise du projet. Toutefois, cet indice ne représente pas un intérêt suffisant pour mériter une étude complémentaire. De plus, l'hypothèse d'une ancienne voie médiévale, voire gallo-romaine, peut être envisagée à l'emplacement du chemin, non sondé, qui limite les communes de Saint-Angel et d'Ussel.

3 OLIVEAU Benoît

AUTEUR

BENOÎT OLIVEAU INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 248

23 – Creuse

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 249

Chambon-sur-Voueize – Place Massy et place Aubergier

Frédéric Gerber

Identifiant de l'opération archéologique : 2955

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette expertise archéologique a été mise en place en réponse à la demande volontaire de réalisation de diagnostic déposée par la ville de Chambon-sur-Voueize durant l'été 2009. Celle-ci envisage en effet des travaux de réfection des réseaux et d'embellissement des chaussées sur les places Aubergier et Massy, autour de l'ancienne collégiale Sainte-Marie.

2 Six sondages ont été réalisés sur les 2 300 m2 concernés par le projet. Ils ont tous atteint le substrat géologique en au moins un point de décaissement profond. Ils sont tous positifs et apportent d'importantes données nouvelles sur les abords du monastère.

3 Place Aubergier, l'ancien lit de la Voueize a été identifié à plus de 50 m de l'emplacement que l'on lui restituait jusqu'à présent pour la période médiévale. Il est comblé semble-t-il à la fin du Moyen Âge, les jardins de l'abbaye étant alors établis sur la zone. Un imposant mur, dont la face occidentale forme glacis, a également été identifié. Il pourrait avoir appartenu à l'enceinte monastique.

4 Place Massy, des sépultures en pleine terre retrouvées au devant du porche de l'église et tout au long de son flanc nord confirment l'existence d'un cimetière sur ce secteur. L'état de conservation des ossements n'a pas permis de préciser si ce dernier était ouvert à tous ou réservé aux moines. Le peu de mobilier récolté semble dater de l'ensemble du bas Moyen Âge. D'importants travaux de nivellement de la zone semblent avoir entrainé la destruction de plusieurs sépultures.

5 Une information nouvelle et d'importance sur ce secteur est la mise en évidence d'un important fossé défensif, parallèle à l'église, dont ni la largeur et ni la profondeur exacte n'a pu être déterminée (largeur minimale de 4,40 m, restituable à au moins 7 m, pour une profondeur minimale de 2,10 m). Il est comblé avec des matériaux similaires à

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 250

ceux retrouvés dans l'ancien lit de la Voueize, place Aubergier. Les deux remblaiements pourraient intervenir dans une même campagne de travaux.

6 GERBER Frédéric

AUTEUR

FRÉDÉRIC GERBER INRAP

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Clugnat – Place Saint-Jean

Jacques Roger

Identifiant de l'opération archéologique : 2923

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 La fouille archéologique effectuée sur la place Saint-Jean du 23 mars au 20 avril 2009 fait suite à l’obligation pour la commune de Clugnat de la mise en conformité du réseau d’eau pour les maisons situées au nord de cette place, nécessitant la séparation des eaux pluviales des eaux usées. Pour ce faire, une tranchée d’une largeur d’un mètre pour plus de 1,50 m de profondeur devait être réalisée à l’emplacement de l’ancienne église Saint-Jean et de son cimetière.

2 Ce site archéologique, principalement connu en raison des nombreuses découvertes de sarcophages au cours du temps (déjà en 1930 puis à l’occasion des creusements des tranchées liées aux différents réseaux), n’avait jusqu’alors fait l’objet d’aucune attention particulière, malgré son intérêt.

3 La destruction des vestiges sous-jacents étant imminente, une opération archéologique a été menée en urgence par le Service régional de l’Archéologie. En raison de l’urgence, l’intégralité des sépultures se trouvant à l’emplacement de la future tranchée n’a pas pu être fouillée, et seule une zone d’une cinquantaine de mètres où maçonneries et sarcophages étaient concentrés a fait l’objet d’investigations archéologiques. La partie haute de la place, où seules des inhumations en terre libre ou en cercueil datées de la fin du Moyen Âge ont été reconnues, a, de ce fait, été délaissée.

4 Il convient tout d’abord de rappeler les quelques connaissances historiques se rapportant à ce site, rassemblées dans la publication de J. Rapinat sur Clugnat (Editions Verso, 1990). La mention de la place Saint-Jean se réfère à l’existence, à cet endroit, d’une église aujourd’hui disparue. La première mention de l’édifice apparaît en 1158 « Sancti Johannis de Cluniaco », puis sera nommé Saint-Jean-dans-le-cimetière en 1568 puis chapelle rurale en 1636 (Lecler, 1902, p. 193). Faute d’entretien, cette église sera détruite vers 1866. Le transfert du cimetière attenant intervient quelques années après, vers 1879. C’est à cette époque qu’une chapelle Saint-Jean-Baptiste sera

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construite, afin de recueillir les ossements au sein d’un caveau. Cette dernière est solennellement bénie le premier dimanche de mai 1881, et demeure encore aujourd’hui sur la place.

5 Bien qu’il soit encore trop tôt pour présenter dans ce bulletin le résultat de ces recherches, un premier bilan permet de se rendre compte du nombre et de la nature des découvertes.

6 Dans un premier temps, plusieurs fragments de céramique et de silex indiquent une occupation humaine dans ce secteur dès la période protohistorique, mal caractérisée (Néolithique, âge du Fer ?). Il faut toutefois attendre la période gallo-romaine pour voir s’établir une première implantation sur le bas de la place, attestée par la présence d’un bâtiment. D’une largeur avoisinant les dix mètres, il se développe vers le sud, vraisemblablement sous l’ancienne église Saint-Jean (si l’on se réfère au cadastre de 1830). Cette construction, très arasée (seul un rang de pierres en élévation encore visible), présente une large et profonde tranchée de fondation (1,10 m de profond), suggérant peut-être la présence autrefois d’un étage. Sa fonction n’a pas été définie (maison, grange, etc.), mais on note dans son angle nord-est une zone fortement rubéfiée résultant d’un contact prolongé avec une source de chaleur (zone de foyer, traces d’incendie,etc. ?). Quelques fragments de poterie gallo-romaine ont été recueillis, permettant de placer chronologiquement cette occupation dès le Ier s. apr. J.- C., pour perdurer au moins jusqu’au IIIe s.

7 À l’ouest de ce bâtiment se développe une nécropole des premiers temps mérovingiens avec la présence de sépultures en sarcophage caractéristiques de cette époque (cuve de forme trapézoïdale). Cette zone de tombes semble se concentrer sur quinze mètres, pour se limiter à l’ouest de façon nette, sans que l’on puisse pour l’instant en connaître les raisons. Dix sarcophages ont ainsi été inventoriés, bien que seuls neuf d’entre eux soient concernés par l’emprise des travaux (et donc enlevés). On notera également la présence d’un onzième à proximité de la chapelle Saint-Jean-Baptiste, constitué d’une demi-cuve en granite mais dont l’emplacement suggère une réutilisation plus tardive. Trois types de matériaux ont été utilisés pour la fabrication de ces sarcophages : deux sont issus de carrières de calcaire, dont les plus proches sont distantes d’au moins vingt-cinq kilomètres en provenance du Berry. Cinq autres cuves ont été taillées dans une roche locale (grès ?, altération pédologique du granite entraînant de fortes indurations ?) dont l’extraction provient vraisemblablement d’une carrière située à moins de 10 km du site. Enfin, les trois derniers sarcophages sont constitués pour la cuve d’un assemblage de deux blocs en granite évidés, correspondant à la récupération de grand appareil de construction gallo-romaine. Ces éléments, de par leur nombre, semblent suggérer la présence, à proximité de la nécropole, d’un ancien édifice monumental (mausolée, etc. ?).

8 Associées à ces sarcophages, mais peut-être d’époque plus tardive, trois tombes dites en coffre de pierres ont également été mises au jour. Elles sont réalisées à l’aide de matériaux de construction gallo-romains récupérés vraisemblablement à proximité ; le fond de la tombe est constitué de tuiles à rebords et les parois de petits moellons de granite maçonnés. Enfin, trois sépultures en coffre en bois calé par des pierres pourraient dater de cette période.

9 La période médiévale semble moins bien représentée que les précédentes, à défaut de pouvoir reconnaître avec certitude des tombes de cette période. Leur absence est peut être liée en partie à l’abaissement de la place lors du transfert du cimetière en 1879 (ce

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qui explique que l’on retrouve les couvercles de sarcophages à moins 0,30 m du sol actuel) mais aussi par la présence dans ce secteur de plusieurs maçonneries (au nombre de quatre) appuyées sur les sarcophages, et dont leur utilisation ne trouve pas d’explication satisfaisante (murs de maisons, de clôture ?). Signalons également la présence d’une fosse silo au sein même du cimetière, cette dernière ayant seulement été observée dans la coupe de la tranchée.

10 Enfin, la partie haute de la place nous semble correspondre à un agrandissement du cimetière à la période moderne ou tout au moins à son extension maximale. On peut ainsi observer la présence de dalles funéraires, anépigraphes, grossièrement taillées, qui signalent les tombes. À partir du XVIIe s.-XVIIIe s., on voit apparaître des inhumations en cercueil clouté où les défunts ont été inhumés avec leur bol, voire avec un chapelet.

11 Bien que la nature même de cette opération archéologique ne soit pas propice à la compréhension du site (tranchée linéaire étroite), elle permet néanmoins de juger de la qualité et de l’intérêt de ces vestiges. Nous avons ainsi pu mettre en évidence une première occupation attestée dès la période antique qui polarisera par la suite l’implantation d’une nécropole du haut Moyen Âge, puis d’une église médiévale.

12 Enfin, on signalera le caractère exceptionnel de ce site par la présence, dans les tombes mérovingiennes, de mobilier accompagnant le défunt, dont plusieurs boucles de ceinture en fer et en alliage cuivreux. Ces éléments, rarissimes pour notre région, vont contribuer à une meilleure connaissance des pratiques funéraires de cette période.

13 ROGER Jacques

14 (Fig. n°1 : vue de la zone des sarcophages depuis le haut de la place, ROGER Jacques) (Fig. n°2 : plaque-boucle monobloc (en cours de stabilisation) dotée de quatre saillants demi-cylindriques, datée de la deuxième moitié du VIe s. (long. : 6,5 cm), cliché C. Augel, laboratoire Coresca)

ANNEXES

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Fig. n°1 : vue de la zone des sarcophages depuis le haut de la place, ROGER Jacques

Auteur(s) : Roger, Jacques (MCC). Crédits : Roger Jacques (2009)

Fig. n°2 : plaque-boucle monobloc (en cours de stabilisation) dotée de quatre saillants demi- cylindriques, datée de la deuxième moitié du VIe s. (long. : 6,5 cm), cliché C. Augel, laboratoire Coresca

Auteur(s) : Augel, Catherine (Coresca). Crédits : C. Augel, laboratoire Coresca (2009)

AUTEUR

JACQUES ROGER MCC

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Glénic – Église

Jacques Roger

Identifiant de l'opération archéologique : 2898

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Depuis 1997, l’église de Glénic, classée au titre des monuments historiques, fait l’objet de nombreux travaux de restauration, notamment pour assurer la stabilité de l’édifice. Ces interventions, dont la reprise en sous-œuvre des maçonneries, ont nécessité au préalable plusieurs interventions archéologiques, dont les comptes-rendus ont déjà été présentés dans les BSR précédents.

2 L’intervention archéologique en 2009 est liée à l’achèvement des travaux de cette église, avec la fin de la restauration des peintures murales et la mise en place des revêtements de sol dans la nef et l’avant-chœur, ainsi que sa mise en lumière.

3 A la suite de l’abaissement des sols de la nef, un nouveau sarcophage en granite situé dans l’angle nord-ouest de la nef a été mis au jour par les ouvriers. Notre intervention a donc porté dans ce nouveau secteur, caractérisé par une faible épaisseur des couches archéologiques (moins de 0,50 m) Ce premier sarcophage, fortement dégradé, repose sur le terrain naturel où le mur occidental de l’église vient partiellement le recouvrir. Le nettoyage de cette zone a permis d’en révéler un second, probablement bi-partite, dont une partie de la cuve est englobée dans la base du mur. Ces découvertes permettent donc d’étendre la limite de la nécropole mérovingienne vers l’ouest, la déclivité importante du terrain au-delà de ce secteur ne permettant plus d’implanter d’autres tombes. Il convient également de signaler pour ce secteur de fouille la présence d’une dalle funéraire très usée, retrouvée retournée, mais présentant sur sa face une épée au centre, un blason ainsi que deux animaux de part et d’autre de la lame. Il est vraisemblable que cette dernière était à l’origine incluse dans le dernier dallage, détruit au XXe s.

4 La pose des gaines électriques dans le sol depuis la sacristie jusqu’à la nef a également permis de nouvelles découvertes. Il a ainsi été possible d’identifier deux nouveaux éléments architecturaux du monument antique, dont un fragment de corniche servant

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 256

de table d’autel latéral et une base incluse dans le mur du chevet de l’église médiévale. C’est dans ce contexte que nous avons profité de ces travaux pour ouvrir deux nouveaux sondages ; le premier, reprenant l’ancienne tranchée réalisée en 2003 à la jonction de l’avant-chœur et du chœur, devait permettre d’obtenir une stratigraphie complète de ce secteur. Le second sondage, implanté au pied du mur oriental, devant rendre compte de ses soubassements.

5 Repéré en partie dès 2003, un sarcophage en granite possédant une partie de son couvercle a ainsi été mieux dégagé. Correspondant en réalité à un sarcophage en granite bi-partite, la cuve est constituée de deux blocs antiques évidés et associés pour former un réceptacle funéraire. Son couvercle suit également le même procédé, avec deux éléments en granite pour fermer la tombe, bien qu’un seul soit resté en place, une maçonnerie venant par la suite se superposer. Cette tombe s’appuie semble-t-il au sud contre un massif de maçonnerie constitué de blocs antiques remployés servant par la suite de fondation à la base du pilier de la voûte de l’église médiévale. Plus au nord, une nouvelle cuve de sarcophage est engagée en grande partie sous le chœur actuel ainsi que des inhumations en coffre en matière périssable entaillant le terrain naturel. Des analyses au 14C effectuées sur quatre de ces tombes ont permis de confirmer leur appartenance à la période mérovingienne, datation s’échelonnant entre le milieu du VIe s. jusqu’à la fin VIIe s. Ces sépultures du haut Moyen Âge seront par la suite recouvertes par l’installation de l’église actuelle et par son sol en terre battue, que l’on peut identifier par endroits.

6 Le sondage à l’aplomb du mur du chevet n’a pas permis de reconnaître de niveaux anciens et seuls des niveaux de sols en relation avec l’église ont été reconnus. Les fondations de ce mur appartiennent à la même phase chronologique que l’élévation existante et ne semblent pas s’apparenter à une construction plus ancienne.

7 Enfin, parallèlement à ces travaux de restauration et de fouille archéologique, cette année 2009 aura été l’occasion d’extraire la pierre épitaphe reconnue partiellement en 2003 et engagée sous le contrefort du transept septentrional. Ce bloc, long de 1,70 m x 0,50 m de côté, correspond vraisemblablement à un linteau de porte antique, où une inscription gravée sur cinq lignes permet de rendre compte de la généalogie de Lucius Paccius, qui a fait ériger ce monument.

8 Les découvertes de ces dix dernières années, bien que fragmentaires, permettent donc de proposer l’évolution de l’occupation humaine sur ce promontoire rocheux, dominant la rivière la Creuse. Son origine semble donc prendre naissance dès la période du Haut-Empire par l'installation d'un édifice monumental construit par Lucius Paccius,que l’on peut raisonnablement identifier comme son tombeau et celui de sa famille. Cet édifice, de construction soignée, sera par la suite partiellement ou entièrement démonté pour laisser place à une nécropole mérovingienne, les blocs antiques servant à la confection des sarcophages. Sans que l'on démontre la présence d’une église primitive associée à cette nécropole du haut Moyen Âge, la fin du XIe s. verra l'édification d’un nouveau lieu de culte, modifié et fortifié au XVe s.

9 (Fig. n°1 : Sondage d'évaluation à la jonction entre l'avant-choeur et le sanctuaire : présence de deux sarcophages en granite de l'époque mérovingienne engagés dans la coupe et dont l'un possède encore une partie de son couvercle, Roger Jacques)

10 ROGER Jacques

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ANNEXES

Fig. n°1 : Sondage d'évaluation à la jonction entre l'avant-choeur et le sanctuaire : présence de deux sarcophages en granite de l'époque mérovingienne engagés dans la coupe et dont l'un possède encore une partie de son couvercle, Roger Jacques

Auteur(s) : Roger, Jacques (MCC). Crédits : Roger J. (2009)

AUTEUR

JACQUES ROGER MCC

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Le Grand-Bourg – Place de l'église, Place des Tilleuls

Adrien Montigny

Identifiant de l'opération archéologique : 2897

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Ce diagnostic réalisé au centre de la commune du Grand-Bourg a concerné deux emprises distinctes d’une superficie totale de 1 435 m2. L’une d’entre elles correspond au pourtour de l’église paroissiale, la seconde correspond à la place des Tilleuls située quelques dizaines de mètres plus à l’est. Ces deux emprises ont livré de nombreux vestiges archéologiques apparaissant à des profondeurs parfois très peu importantes. Les éléments mis au jour confirment les données historiques connues mais ils apportent également un nouvel éclairage sur ces dernières tout en présentant un relativement bon état de conservation.

2 La période antique est uniquement illustrée par la présence de fragments de tuiles à rebords et par des morceaux de béton de tuileau. Les sondages réalisés autour de l’église ont montré la présence de sépultures de différents types (sarcophages, coffres, pleine terre, cercueils) au nord et au sud de l’édifice. Il est possible que ce cimetière se soit développé vers le chevet comme l’indique la présence d’ossements humains perturbés par des travaux récents. L’un des sarcophages mis au jour correspond typologiquement à la période mérovingienne.

3 Les sondages de la place des Tilleuls ont permis d’observer une importante stratigraphie montrant l’existence de plusieurs phases de constructions dont la dernière correspond à une église du XIIIe s. de dimensions conséquentes. Une première approche des sources d’archives permet de dire que cette place correspond en grande partie à la nef de cet édifice qui devait se prolonger au-delà de l’emprise du diagnostic. Si la fonction des constructions antérieures n’a pu être établie par l’archéologie, les sources nous indiquent qu’une église antérieure à celle mise au jour existait à cet endroit. En conséquence, la place des Tilleuls abriterait les vestiges d’au moins deux

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 259

édifices de cultes successifs dont une partie des murs sont conservés ainsi que plusieurs niveaux d’occupation. L’espace intérieur de la dernière église a également servi de lieu d’inhumation et plusieurs niveaux de sépultures ont été observés et ponctuellement traversés. Si là aussi les éléments de datations manquent, il semble que ces tombes soient tardives et qu’elles soient installées dans une église probablement en ruine ou tout au moins déjà modifiée notamment en ce qui concerne son sol intérieur. La coexistence, attestée dès le XIe s., de deux grandes églises à quelques mètres l’une de l’autre dans un tel contexte pose de nombreuses questions et constitue un cas de figure très peu courant.

4 MONTIGNY Adrien

5 (Fig. n°1 : Place des Tilleuls, vue du pillastre de l'angle sud-ouest de l'église Saint- Lisbon, Montigny Adrien) (Fig. n°2 : sarcophage du Haut Moyen Age)

ANNEXES

Fig. n°1 : Place des Tilleuls, vue du pillastre de l'angle sud-ouest de l'église Saint-Lisbon, Montigny Adrien

Auteur(s) : Montigny, Adrien (INRAP). Crédits : Montigny A. (2009)

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Fig. n°2 : sarcophage du Haut Moyen Age

Auteur(s) : Montigny, Adrien (INRAP). Crédits : Montigny Adrien (2009)

AUTEUR

ADRIEN MONTIGNY INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 261

Guéret – Cherdon et Pisseratte

Benoît Oliveau

Identifiant de l'opération archéologique : 2697

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le diagnostic archéologique effectué sur le site de Cherdon et Pisseratte, dans le cadre d'un projet de pôle de gérontologie, a permis la mise au jour de près de 200 structures anthropiques. Il s'agit le plus souvent de fosses et trous de poteau. Les structures retrouvées sont réparties sur la quasi totalité de l'emprise du projet. Une partie des structures semble former des ensembles pouvant correspondre à des bâtiments ou des zones d'activité particulières. Treize ensembles ont ainsi été identifiés. Entre ces ensembles, les espaces ne sont pas vides de toute structure. Plusieurs creusements, principalement des fosses, sont présents en dehors des ensembles dont trois peuvent correspondre à des fosses sépulcrales.

2 Le mobilier recueilli lors de la mise au jour des structures ou de leur fouille partielle est relatif à trois périodes chronologiques différentes. La protohistoire (la Tène), la période gallo-romaine et le haut Moyen Âge. Le fait le plus remarquable est le nombre très important de scories recueillies sur l'ensemble du site et provenant d'un centre de réduction de minerai de fer. Présentes dans les structures, elles se retrouvent surtout au sein de larges zones d'épandages comprenant aussi des fragments de TCA et de paroi rubéfiées. Les zones d'épandages doivent se situer à proximité immédiate de bas fourneaux.

3 Une fouille préventive sera mise en oeuvre en 2010.

4 OLIVEAU Benoît

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 262

AUTEUR

BENOÎT OLIVEAU INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 263

Guéret – ZA de la Granderaie

Jean-Michel Beausoleil

Identifiant de l'opération archéologique : 2866

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 L’opération de diagnostic archéologique, réalisée en mars et avril 2009, a été motivée par le projet d’aménagement d’une zone d’activités sise au lieu-dit « La Granderaie ». Il était donc nécessaire de procéder au diagnostic de ces terrains qui couvrent près de 19 ha. Par ailleurs, ce secteur est considéré comme sensible pour les raisons suivantes :

2 - des vestiges archéologiques sont attestés dans un rayon de moins d’1 km autour du projet, attribués à la Protohistoire (du Néolithique à l’âge du Fer) pour les plus proches. Plusieurs buttes plus ou moins arasées, localisées au nord et au sud du projet, sont probablement des tumulus.La présence des vestiges cités ci-dessus incite à penser qu’un habitat aurait pu se développer dans ce secteur ;

3 - au nord-est : un tertre funéraire protohistorique, de 30 m de diamètre et de 2,5 m de haut a été repéré dans l’enceinte de l’ancienne usine Michelin ;

4 - la topographie - point haut (389 m) dominant le ruisseau de Vernet - est un argument en faveur d’une possible occupation humaine ancienne.

5 Les sondages mécaniques ont été creusés progressivement jusqu’au substrat, par passes horizontales plus ou moins fines, permettant de visualiser en plan d’éventuelles structures. Cent vingt-quatre tranchées, variant entre 6 m et 126 m de long, espacées de 10 m à 20 m, ont été privilégiées pour avoir un aperçu réaliste de la topographie du substrat.

6 Seules 2 tranchées ont livré des structures fossoyées de la fin du second âge du Fer. Tous les autres sondages pratiqués n’ont révélé la présence d’aucune occupation ancienne, à l’exception d’épandages diffus de mobilier trouvés essentiellement dans les sondages 3, 48, 49, 51, 60, 61, 62, 73, 84, 102, 116, 117 et 118. Les sondages 52 et 90 ont livré des structures fossoyées attestant d’une occupation de la fin du second âge du Fer.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 264

7 Les excavations mises au jour sont situées sur le versant oriental du plateau prospecté. Le sondage 52, ouvert sur une surface de 545 m2, a révélé la présence d’une trentaine de structures en creux (fosses, trous de poteau et fossés), surtout concentrées dans la partie haute du terrain, à 0,40 m de profondeur par rapport au sol actuel. Certaines d’entre elles ont été sondées par moitié. Ces structures anthropiques, creusées dans l’arène granitique, sont toutes comblées d’un sédiment limoneux sableux brun. Elles possèdent des caractéristiques morphologiques assez différentes. En l’état actuel des données, leur répartition ne permet la restitution d’aucun plan d’aménagement cohérent. Toutefois, nous observerons que ces excavations sont essentiellement réparties le long de la bordure sud sud-est du grand fossé rectiligne. L’épandage diffus de mobilier céramique, qui accompagnait ces structures en creux, est constitué de quelques tessons de céramique grossière non tournée.

Le mobilier céramique

8 La céramique est très fragmentée, les tessons dépassant rarement 10 cm2. De ce petit corpus céramique, nous ne possédons aucune forme complète. Peu de remontages ont été réalisés. Les céramiques ont, dans l’ensemble, été érodées par des altérations chimiques. Les parois des vases, en particulier, ont souffert de leur séjour dans un sédiment acide (sédiment limoneux sableux). À l’exception du fragment d’amphore, aucun élément importé ni aucune céramique peinte n’a été inventorié. Le matériel recueilli appartient à La Tène D (130-50 av. J.-C.). Parmi les fragments de céramique collectés, nous trouvons 3 bords et 2 fonds. Compte tenu de l’état de conservation des céramiques, il n’a pas été possible de distinguer les vases tournés.

9 Les meilleurs éléments de comparaison céramiques sont fournis par le site voisin de la Grande Terre à Guéret et par le site du Bois de Gouttemane à Parsac, Creuse, gisements bien datés de -130/-90 par la présence d’amphores Dr. 1A (Beausoleil, 2008). Les quelques formes reconnues sont attestées par ailleurs sur de nombreux sites limousins, en particulier un pot de forme ovoïde et des jattes à bord rentrant.

10 Notre intervention a mis en évidence l’existence de vestiges archéologiques correspondant à une occupation attribuable à la fin du second âge du Fer. De plus, les éléments mobiliers épars - phénomène de « bruit de fond » constitué par la présence de fragments de céramique - et les témoins d’activité domestique identifiés dans la partie Est du diagnostic plaident pour une certaine durée d’occupation. Cette installation, qui pourrait s’étendre sur une surface relativement importante, reste difficilement quantifiable au niveau de son emprise exacte (près de 10 000 m2 ?), tant les difficultés de détection des structures, liées à la nature même du substrat granitique (peut-être érodées par lessivage des sols ?), sont importantes.

11 Sous un tout autre aspect, nous relèverons que le diagnostic du sondage 52 a révélé l’existence d’un fossé qui semble limiter l’occupation du site. Il pourrait s'agir d'un élément important à prendre en compte pour comprendre la structuration et les modes d'occupation du territoire des populations du second âge du Fer. Ce fossé, installé transversalement par rapport à la pente, s'il est bien contemporain des autres excavations comme semblerait l'indiquer le tesson d'amphore retrouvé dans son remplissage, n'est pas sans rappeler le mode d'implantation du fossé ouest de l'enclos de l'établissement rural du Bois de Gouttemane à Parsac. Ce dernier, disposé perpendiculairement à la pente, était destiné à recueillir l'eau du versant et à drainer le

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 265

terrain choisi pour l'installation des bâtiments à l'intérieur de la ferme indigène. Sur ce site, l'intention initiale des constructeurs était bien de tirer profit des différents aspects environnementaux du site. Plusieurs arguments nous avaient effectivement conduit à penser que les caractéristiques géomorphologiques, géologiques et hydrographiques du lieu d'implantation avaient été prises en considération par les constructeurs. Pour le site de « La Granderaie », nous pourrions bien nous trouver en présence d'une configuration semblable. Nous soulignerons l'importance du rôle fonctionnel du fossé (drainage du terrain, maîtrise et gestion de l'eau) et insisterons sur le fait que le choix du lieu d'implantation a pu être retenu pour les dispositions naturelles qu'il pouvait procurer (argile et zone humide à proximité). Néanmoins, raison d'être de ce fossé n'est pas encore clairement établie. Aucun angle n'a été mis en évidence dans la partie haute du sondage 52, et le fossé s'interrompt brutalement à l'approche de la limite parcellaire. Il est possible toutefois que la délimitation entre les parcelles 291 et 101, matérialisée actuellement par une haie d'arbre, épouse une trame parcellaire plus ancienne. Quant aux structures fossoyées du sondage 90, mises au jour en bordure du ruisseau de Vernet, elles pourraient bien constituer une installation périphérique, en marge de l'habitat, et être liées à des activités artisanales et/ou à l'exploitation des ressources locales.

12 BEAUSOLEIL Jean-Michel

AUTEUR

JEAN-MICHEL BEAUSOLEIL INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 266

Lupersat – Église

Julien Denis

Identifiant de l'opération archéologique : 2945

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 En 2006, lors d'un diagnostic archéologique réalisé sous la direction de Christophe Maniquet (INRAP) aux abords de l'église de Lupersat, des blocs de grand appareil antique en granite avaient été retrouvés agencés dans un sondage situé au pied du transept sud de l'église. Ce secteur n'était finalement pas concerné par la réalisation d'une fouille archéologique préventive, mais il était néanmoins intéressant de réaliser un sondage complémentaire afin de vérifier si ces blocs antiques étaient en place ou non.

2 En septembre 2009, un sondage réduit de 7 m x 3 m a donc été ouvert. Il a permis d'observer que les gros blocs antiques avaient été remployés pour servir à la fondation d'un contrefort du chœur de l'église et n'étaient donc pas en place.

3 En revanche, le dégagement des soubassements de l'absidiole disparue du transept sud a été effectué et permet de proposer un plan restitué de cette partie de l'édifice. Dans l'espace situé entre l'absidiole et le mur sud du chœur, plusieurs inhumations de sujet immatures ont été identifiés. Enfin, au devant de l'absidiole, au contact du rocher, une fosse dépotoir située en bordure de la fouille a livré une quantité importante de mobilier céramique datable des Ier s. et IIe s.

4 DENIS Julien

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 267

AUTEUR

JULIEN DENIS entreprise privée

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 268

Moutier-Rozeille – Église Saint- Hilaire Église Saint-Hilaire

Jacques Roger

Identifiant de l'opération archéologique : 122927

Date de l'opération : 2009 (FP)

La deuxième campagne de fouille programmée réalisée sur l’emplacement de l’ancienne église Saint-Hilaire s’est poursuivie cette année à l’emplacement du chœur de l’église, espace correspondant également à la partie interne du mausolée antique, ainsi qu’au niveau de ses abords au sud et à l’est. Rappel de la problématique L’un des enjeux principaux consiste en la connaissance, pour la période gallo-romaine, d’un édifice monumental construit en grand appareil. Si les campagnes 2007 et 2008 consistaient à s’assurer de sa présence in situ,la campagne en 2009 devait essayer de mettre en évidence des niveaux d’occupation ou d’autres structures rattachées à la construction du monument pouvant nous renseigner quant à sa fonction, sa période d’utilisation, son architecture. La question de l’occupation du site depuis la période antique jusqu’à la fin du XIXe s. constitue le second « fil directeur » de notre problématique. En effet, la présence sur l’emplacement même du monument gallo-romain d’une église rurale invitait à réfléchir sur les notions de continuité ou d’interruption d’une occupation sur un même lieu. Avant la campagne de 2009, les seuls indices d’occupation au haut Moyen Âge consistaient en la présence d'éléments de pierres exogènes (trachyte) au sol géologique local, qui pouvaient être identifiés comme des fragments de cuves ou de couvercles de sarcophages de la période mérovingienne. De même, la transformation de blocs de parement antique en cuves de sarcophages indiquait une réutilisation au cours du haut Moyen Âge. Il convenait toutefois de préciser leur datation.

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La troisième thématique de recherche concerne bien évidemment l’église elle-même. Mentionnée pour la première fois en 1297, il convenait de rendre compte de la nature de l’édifice à cette période, alors que la lecture des maçonneries encore en élévation couplée à la documentation produite par G. Nétange en 1916 ne permettaient pas d’interpréter ces vestiges comme une construction médiévale mais plutôt en une reconstruction assez récente. Enfin, une dernière thématique, transversale aux précédentes abordées sur ce site, résidait en la connaissance des pratiques funéraires depuis la période antique jusqu’à nos jours. Le bilan de la campagne 2009 Comme nous l’avions déjà constaté en 2008, la première installation humaine observée dans ce secteur géographique de la commune de Moutier-Rozeille semble intervenir dès la période protohistorique, voire dès le Néolithique. Elle se caractérise par la présence sur le rocher d’une couche argilo-sableuse brun clair qui pourrait correspondre à un niveau d’épandage issu de l’érosion des sols, le mobilier archéologique (tessons et microcharbons de données supplémentaires sur cet horizon archéologique, excepté l’apport d’une quarantaine de fragments céramique dont deux rebords et trois fonds. Malheureusement, ces éléments ne sont pas de nature à préciser la chronologie. Un mausolée gallo-romain L’installation d’un bâtiment de 7 m par 8,70 m, construit en grand appareil de granite et daté de la période antique fixe durablement l’occupation humaine à cet endroit. Si la fouille en 2008 avait bien cerné les limites de cette construction (tout au moins sur trois côtés), les principales interrogations concernaient la présence ou pas de niveaux d’occupation conservés de cette période, notamment à l’intérieur de l’édifice. La campagne 2009 n’a pas permis de progresser de façon significative dans la recherche de ces niveaux anciens, faute d’avoir pu les atteindre. Seuls un creusement circulaire (trou de poteau ?) dans l’angle sud-ouest interne du monument ainsi qu’une zone rubéfiée à proximité (reste de bûcher funéraire, traces d’incendie, etc., ?) ont été observés. Si l’on retient pour acquis que ces deux structures sont de cette période, il nous faut alors vraisemblablement abandonner l’idée d’un podium pour ces maçonneries antiques, comme il a été possible de le vérifier sur celles des Cars (Corrèze) par exemple. Le ressaut visible sur la face interne d’un bloc antique (B.59) invite d’ailleurs à placer le niveau de circulation de cette période à l’intérieur du monument au niveau du tiers inférieur du second rang d’assise, soit un sol aujourd’hui complètement disparu. L’aspect architectural du monument est aussi fort lacunaire, même si treize nouveaux blocs en grand appareil ont été relevés, sans que ces derniers ne portent de décor ou de forme caractéristique. L’apport du mobilier (céramique ou verre) mis au jour lors de cette année ne modifie en rien la datation proposée l’an dernier, c’est-à-dire les IIe s. et IIIe s. On observe toutefois que les éléments de céramique sigillée ont le plus souvent subi les stigmates d’un passage sur le feu, ce qui n’est pas toujours le cas pour la céramique à parois fines ou commune. Notons également la présence d’au moins trois éléments céramique correspondant à une lampe à huile, semble-t-il issue d’un contre- moulage.

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La nouveauté de cette campagne demeure la possibilité d’une extension vers l’ouest qui pourrait correspondre à une abside si l’on se réfère à un bloc en remploi et à l’amorce d’une tranchée de fondation se développant vers l’ouest. Il conviendra de s’en assurer l’année prochaine. Une occupation funéraire dès la période mérovingienne L’apport principal de cette campagne 2009 reste sans nul doute la présence de sarcophages du haut Moyen Âge, avec au moins quatre sarcophages en trachyte et un, voire deux, en granite. Trois au moins semblent en position d’origine et sont concentrés à l’intérieur ou aux abords immédiats du mausolée. Cette période du haut Moyen Âge est également marquée par la présence de mobilier céramique, osseux et métallique, malheureusement retrouvé en position secondaire, dont un petit fragment portant un décor à la molette et plusieurs éléments de tabletterie décoré dont deux fragments d’un manche de couteau. Enfin, deux agrafes à double crochet en alliage cuivreux ont également été recueillies. Pour la plupart de ces objets, leur provenance est issue sans doute de sépultures détruites, comme il est possible de l’envisager dans l’angle sud-est du mausolée. En revanche, rien ne permet d’attribuer à cet horizon funéraire l’existence d’un lieu de culte associé. Aucun niveau d’occupation de cette période n’a été repéré. Néanmoins, il est très vraisemblable qu’au moins trois des quatre murs du mausolée étaient encore en élévation à cette période, et que ces derniers structuraient la mise en terre des sarcophages. Si l’on admet que le sol antique était plus haut que les cuves de sarcophages, pourquoi ne pas envisager ce niveau de circulation encore conservé au haut Moyen Âge. Une première église Un agrandissement de l’espace initial du mausolée à l’ouest inaugure semble-t-il la présence d’un bâtiment accolé, qui deviendra par la suite la nef. Cette modification est marquée par la présence des deux massifs de maçonnerie M.19 et 20, implantés en partie dans la tranchée de fondation du mur occidental du mausolée, impliquant de fait son absence à cette période de construction. Ces massifs, qui empiètent sur l’emprise initiale du mausolée, doivent vraisemblablement correspondre à des bases de pilier soutenant une voûte. Ces éléments sont également engagés sous les murs gouttereaux du dernier état de la nef, et forment pour celui au sud les soubassements du mur de la nef actuelle (on observe au niveau du parement sud un ressaut débordant caractéristique d’une reprise en maçonnerie). Ces maçonneries se distinguent aussi des élévations de par leur mode de construction, utilisant un nombre conséquent de blocs d’appareil antique. La faible surface fouillée en relation avec ces deux massifs ne permet pas à l’heure actuelle de proposer un niveau d’occupation en phase avec ce premier état. Doit-on placer cette construction comme la première nef de l’église médiévale, peut-on envisager sa mise en place dès le haut Moyen Âge ? Seule la poursuite de la fouille à l’emplacement de la nef actuelle permettra d’en savoir plus. Une extension latérale ? C’est seulement à partir de l’installation de cette « première nef » que l’on a pu construire l’agrandissement méridional, déjà repéré en 2008 par deux murs parallèles et en grande partie recoupés au sud par l’élargissement de la route actuelle. Si rien ne permet de préciser sa période de construction où sa fonction, on peut toutefois placer cette extension dès la période médiévale, comme semblent l’indiquer toutes les

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inhumations placées à l’intérieur de cet espace et qui respectent ou connaissent l’existence de ces maçonneries. En revanche, elle ne paraît plus être en état lors de la reconstruction de la nef, et est complètement arasée lors de l’installation du dernier horizon funéraire, soit avant 1695. Une profonde reconstruction Sans que l’on puisse à l’heure actuelle expliquer les raisons pour lesquelles la reconstruction d’une partie de l’église Saint-Hilaire ait été nécessaire, on observe la mise en place d’un chantier d’envergure probablement onéreux. En effet, cette reconstruction va toucher une très grande partie de la nef, avec une reconstruction totale de l’élévation et du voûtement, les piliers soutenant une voûte en pierres étant supprimés au bénéfice d’un recouvrement plus léger en bois. Cette réfection va probablement induire le réalignement du mur septentrional du chœur avec celui de la nef, obligeant la création d’une nouvelle maçonnerie en démontant l’ancienne, située pourtant seulement à quelques mètres au nord. Le changement de superficie implique peut être aussi la modification des baies existantes, avec la mise en place d’ouvertures plus larges dans le chœur et du côté méridional de la nef. Ce bouleversement dans l’aménagement de l’espace liturgique invite peut-être à la création d’une sacristie adossée au nord, bien qu’il soit difficile de savoir si cette dernière a été réalisée en même temps ou après. La destruction de l’annexe méridionale intervient peut-être également à ce moment là, mais aucun argument ne permet de l’affirmer. Néanmoins, ces deux constructions (la sacristie et l’annexe méridionale) vont modifier la gestion du cimetière attenant, avec la libération d’un large secteur au sud du chevet alors qu’une petite partie de terrain au nord du mur antique M 3 sera condamnée. Enfin, au niveau de la nef, le changement de la voûte a peut être permis la mise en place d’une tribune, déjà existante en 1695. Comme pour les autres aménagements, il nous est pour l’instant bien difficile de placer chronologiquement cette reconstruction, mais elle se situe vraisemblablement à la fin du Moyen Âge, tout au moins avant 1695, date de visite de Gatien de Galliezon, représentant du chapitre de Saint-Martin-de-Tours. Cette reconstruction en profondeur a nécessairement obligé les bâtisseurs à modifier ou à créer un nouveau sol de circulation. Actuellement, nous pouvons seulement établir que le sol le plus ancien retrouvé correspond, tout au moins au niveau du chœur, à un pavage élaboré à partir de petites pierres de même format (0,10 m x 0,10 m en moyenne) mais sans agencement particulier. Un autel central formé d’une base en pierres semble également associé à cette phase de construction, à moins qu’il ne lui soit antérieur. La création de ce sol, pas antérieur au XVIIe s., est peut-être celui que Gatien de Galliezon décrit comme « … mal pavée … ». Toutefois, les traces d’un premier enduit retrouvé sur les murs nord, situé stratigraphiquement sous ce niveau de sol, invite à proposer l’existence d’un sol plus ancien, en relation avec la reconstruction de l’église, mais qui n’a pas été retrouvé car détruit par les aménagements postérieurs (sol en terre battue ?). Une dernière phase de travaux L’importance du nombre d’inhumations à l’intérieur même de l’église (au moins 75 décès entre 1678 et 1775, si l’on se réfère au décompte des registres paroissiaux qui sont parvenus jusqu’à nous – étude A. Marty) a vraisemblablement obligé les autorités à recourir une nouvelle fois au repavage complet de l’église. Pour ce faire, le sol du chœur est légèrement rehaussé du fait de l’épaisseur des dalles choisies, en pierre de taille. On profite également de ces travaux pour modifier l’emplacement de

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l’autel, en appui contre le mur du chevet. Pour la nef, on utilise des éléments granite de récupération mais de taille plus importante que le sol antérieur. Une ancienne pierre d’autel est ainsi récupérée à cette fin et il semble que l’on choisisse des dalles de grand format pour l’axe central. (Fig. n°1 : vue des sarcophages du haut Moyen Age à l'intérieur du mausolée antique) (Fig. n°2 : vue de l'est du choeur de l'église en cours de fouille ; au premier plan, la base d'un autel) ROGER Jacques

ANNEXES

Fig. n°1 : vue des sarcophages du haut Moyen Age à l'intérieur du mausolée antique

Auteur(s) : ROGER, Jacques (MCC). Crédits : ROGER Jacques (2009)

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Fig. n°2 : vue de l'est du choeur de l'église en cours de fouille ; au premier plan, la base d'un autel

Auteur(s) : ROGER, Jacques (MCC). Crédits : ROGER Jacques (2009)

AUTEUR

JACQUES ROGER MCC

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24 – Dordogne

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 275

Annesse-et-Beaulieu – Les Fieux

Frédéric Grigoletto

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Ce diagnostic a été réalisé en préalable à la construction d’un lotissement au lieu-dit Les Fieux sur la commune d’Annesse-et-Beaulieu.

2 Les huit tranchées effectuées se sont avérées négatives.

3 À l’exception d’un sondage dans lequel nous avons pu observer une couche de colluvions récentes, les niveaux tertiaires apparaissent à environ - 0,35 m sous les labours.

4 De fait, les éventuels niveaux archéologiques seraient démantelés.

5 Notice issue du rapport final d’opération fourni par le responsable, GRIGOLETTO Frédéric (Inrap)

AUTEURS

FRÉDÉRIC GRIGOLETTO INRAP

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Bergerac – Place de la Barbacane

Yan Laborie

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 La réalisation du sondage pratiqué en mai 2009 place de la Barbacane, à l’emplacement de la culée de l’ancien « grand pont de Dordogne », a participé du projet de revenir sur l’histoire de cet ouvrage disparu depuis 1783, année où une crue l’emporta définitivement.

2 Indépendamment de son objectif de fond – approfondir la connaissance de l’évolution urbaine de la ville de Bergerac en revenant sur l’étude jusqu’alors insuffisamment traitée de l’une de ses anciennes infrastructures majeures –, ce projet de recherche était appelé à nourrir la réflexion qui entoura l’engagement d’une opération de valorisation patrimoniale du site de la place de la Barbacane. Il servit également à réunir les données documentaires nécessaires à la création d’une section consacrée à l’histoire du franchissement de la Dordogne au sein du musée municipal de Bergerac.

3 La réalisation d’un sondage à l’emplacement de la culée de l’ancien pont de Dordogne avait précisément pour finalité d’approfondir la connaissance de l’architecture de cette structure d’ancrage de l’ouvrage, seul vestige qui en subsiste rive gauche, d’observer l’insertion des maçonneries de celle-ci dans la stratigraphie de la berge et, par cette voie, de tenter de recueillir des données chronologiques se rapportant à son édification.

4 Un lourd et difficile travail de terrassement dut être préalablement conduit avant de pouvoir pratiquer le sondage projeté. À l’emplacement où l’on souhaitait ouvrir celui- ci, il fallut en effet d’abord dégager plusieurs dizaines de mètres cubes de remblais apportés dans les années 1960 lorsque, à cette époque, les ruines de la culée de l’ancien pont de Dordogne furent intégrées dans l’espace d’un square.

5 Contrairement à ce qui était jusqu’alors admis, il est vrai sans preuve archéologique, le sondage devait permettre de démontrer que ces ruines ne relèvent pas en définitive de l’état que connaissait, à l’époque médiévale ou après la réédification de l’ouvrage en 1509-1513, l’ancrage du pont en rive gauche, côté du faubourg de La Madeleine. Selon l’éclairage apporté par les données stratigraphiques recueillies, il s’avère que les dispositions qu’elles font apparaître résultent des campagnes de travaux qui

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remanièrent successivement rive gauche « le cap » de l’ouvrage à l’époque des Temps Modernes.

6 L’archéologie montre que ces travaux consistèrent à lier à la rive la première pile du pont par l’élévation de fortes murailles habilement contrebutées à leurs bases par des massifs de maçonnerie triangulaires. À l’intérieur de ces murailles, et après que le bord de la berge ait été purgé des dépôts qui devaient s’y être accumulés, des remblais homogènes furent déversés pour combler l’espace vide entre la première pile du pont et le talus de la rive. L’opération aboutit à constituer dès lors la culée qui ancra le pont jusqu’en 1783.

7 Au débouché de l’ouvrage, cette culée organisait un parvis donnant d’une part accès au carrefour de la place Barbacane et, d’autre part, par l’intermédiaire d’une rampe, à l’espace portuaire qui, face à la ville, se développait en contrebas du pont, sur les atterrissements de graviers qui ourlaient la rive gauche de la rivière. Cette rampe préexistait vraisemblablement aux travaux qui établirent la culée du pont, mais sa chaussée fut complètement restructurée à la suite de la reconstruction de cette dernière. Il apparaît qu’elle fut ensuite plusieurs fois restaurée. Son pavage de galet conserve des traces attestant de son entretien et de son fonctionnement jusqu’au XIXe s.

8 La typologie du mobilier présent dans les remblais apportés pour aménager cette rampe, de même que celle du mobilier inclus dans les remblais établissant la culée du pont, s’accorde avec les sources archivistiques afin de localiser l’aménagement de ces structures entre la fin du XVIe s. et la fin du XVIIe s. Ces dernières permettent de situer précisément en 1597 l’engagement des travaux qui conduisirent à restructurer l’ancrage de la tête du pont par la création d’une véritable culée. Ceux-ci furent confiés à Pierre Boysson, architecte qui les jugea nécessaires pour satisfaire le projet de la ville de faire fermer par une arche en pierre le premier pas du pont, côté rive gauche.

9 Après une crue qui la détruisit en partie en janvier 1661, la culée fut ensuite reconstruire en 1688, sous la direction d’un autre « Maistre architecte » nommé Lacroix qui, cette année-là, conduisoit[à Bergerac] la batisse de l’église Saint-Jacques et celle des Pères Jacobins.C’est à l’occasion de ce chantier que fut engagée la construction de la rampe qui devait désormais raccorder directement le « port des Graviers » à la culée du pont. Les maçonneries « des murailles » furent exécutées par Mainsaud Britte, Maître maçon, qui les prit sur la base de trois livres la toise. La pierre employée que la ville dut acheter, quartiers,rabots(moellons), et faire descendre des pleins bateaux,provint des lieux de Rotersac, (près Mouleydier), Labadye et Lagueylardie. La ville prit également en régie la fourniture de la chaux, ainsi que les journées d’homme pour faire creuser les fondements et porter de la grave pour faire le mortier.

10 Touchant aux périodes antérieures à ces travaux conduits entre 1597 et 1688, fort peu de choses purent être perçues. Seule, au niveau de la berge, fut retrouvée la trace d’un niveau de circulation contemporain des XIVe s. et XVe s., dans lequel était inclus une fiche métallique dont la typologie bien spécifique suggère qu’elle put être employée dans l’assemblage de la charpente du tablier du pont, qui était en bois.

11 (Fig. n°1 : Vue de fin de chantier)

12 LABORIE Yan

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ANNEXES

Fig. n°1 : Vue de fin de chantier

(2009)

AUTEUR

YAN LABORIE COL

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Bergerac – Boulevard Henri Sicard

Catherine Ballarin

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 280

Date de l'opération : 2005 (EX)

1 Une opération de diagnostic archéologique a été réalisée boulevard Henri-Sicard à Bergerac. Elle présente des résultats positifs concernant le néolithique et l’époque contemporaine. Les périodes intermédiaires (Protohistoire, Antiquité, Moyen Âge et époque moderne) ne sont pas représentées.

2 L’environnement particulier de la moyenne vallée de la Dordogne a pu être appréhendé grâce à la réalisation de tranchées descendues systématiquement jusqu’au toit de la terrasse alluviale.

3 Bien que les parcelles diagnostiquées soient situées en milieu aujourd’hui urbanisé, aucune structure ancienne ne témoigne d’une urbanisation antérieure. Il semble que ces parcelles soient restées en milieu ouvert pendant toutes les périodes historiques.

4 L’hypothèse d’une érosion d’éventuelles occupations qui n’auraient ainsi pas laissé de traces est à écarter dans la mesure où aucun artéfact mobilier protohistorique, antique ou médiéval n’a été observé y compris dans les couches supérieures.

5 Les périodes les plus récentes d’époque moderne et contemporaine sont représentées par un ensemble de fossés à vocation parcellaire et un puits probablement très récent en raison de la présence d’un crépi de ciment à l’intérieur. Ces vestiges immeubles témoignent d’une destination agricole ou maraîchère de ce secteur.

6 L’époque néolithique est représentée par un amas de silex concentré dans la tranchée 5, sur une surface d’environ 5 m 2. L’état de conservation des pièces lithiques, leur densité ainsi que la présence de nombreux petits débris conduit à proposer l’hypothèse d’un amas de débitage bien conservé dans son ensemble correspondant à un sol d’occupation. Cet amas semble associé à un fossé dont le comblement a livré quelques pièces lithiques ainsi que quelques tessons de poterie dont l’attribution chronologique au néolithique ou à la protohistoire est délicate en raison de leur mauvais état de conservation.

7 Ballarin Catherine

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Le Bugue – Domaine de la Barde

Luc Wozny

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 C’est à la faveur d’un projet de restructuration d’un complexe hôtelier de luxe qu’un diagnostic archéologique a été réalisé sur le domaine de la Barde, au cœur d’un ensemble bâti appartenant à un manoir et ses annexes, moulin et forge ainsi que d’espaces boisés et végétalisés protégés. Pour une surface de projet de 44 000 m2, 20 000 m2 environ ont été accessibles et exploitables. Vingt-neuf sondages ont ainsi pu être réalisés dans un environnement bâti et naturel difficiles à respecter avec une pelle à chenilles de 16 t.

2 Le projet immobilier est divisé en deux parties de part et d’autre du ruisseau de Ladouch. L’emprise du projet se situe, pour la partie est, sur l’emplacement supposé d’une maison forte médiévale. Sur la parcelle localisée à l’arrière du bâtiment, actuellement établissement hôtelier, hors de l’emprise du diagnostic, a été repérée une probable motte castrale. De nombreux aménagements liés à la présence de moulins jalonnent le petit vallon de Ladouch. Deux de ces moulins sont sur la zone et l’un deux sur l’emprise du projet. Il précède une forge à motricité hydraulique.

3 Pour la partie ouest, la problématique est centrée sur des périodes plus anciennes, sur une pente légère vers le ruisseau Ladouch. La présence de la grotte ornée de Bara Bahau à 400 m en contrehaut au sud-ouest de l’emprise laisse entrevoir l’opportunité de saisir les traces des occupations anciennes sous les dépôts de pente.

4 Aucun vestige particulier n’est apparu dans la partie est du domaine, dans son secteur bâti. L’essentiel des bâtiments encore en élévation, comme la forge et le moulin au nord du manoir, est aujourd’hui dans une parcelle voisine hors emprise. Ils se situent tous à distance, au sud de la zone de constructions agglomérées autour et contre le manoir. Le sondage 6 a livré un aménagement de terrain d’époque moderne à contemporaine sous la forme d’un empierrement linéaire de plaques de calcaire à usage d’assainissement dans cette partie extrêmement humide du vallon.

5 Dans la partie ouest, un large fossé a été détecté et observé ensuite à plusieurs reprises à l’intérieur d’autres sondages de même que deux trous de poteau. L’ensemble est

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attribuable à la période antique au sens large, les quelques tessons de céramique recueillis n’étant pas des marqueurs chronologiques précis. Un autre fossé d’époque moderne à contemporaine cette fois-ci signale une limite parcellaire aujourd’hui disparue. Quelques éclats de silex et tessons de céramique protohistorique ont été recueillis au sein d’un ancien horizon pédologique superficiel colluvié.

6 Pour conclure, les occupations médiévales et modernes seraient toutes concentrées autour du noyau bâti manoir- moulin - forge plutôt que dans l’emprise du projet d’aménagement. Le système fossoyé linéaire comblé avec des sédiments recelant du mobilier céramique antique participe à un aménagement parcellaire assainissant de ces zones fertiles de la bordure du vallon.

7 Notice issue du rapport final d’opération fourni par le responsable Wozny Luc (Inrap)

AUTEURS

LUC WOZNY INRAP

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Le Bugue – Grotte Mykolas

Patrice Courtaud et Antoine Chancerel

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Pour la troisième année consécutive, la fouille programmée de cette grotte sépulcrale néolithique a apporté de nouveau éléments qui permettent d’avoir une meilleure idée de la configuration de la cavité à l’époque de son utilisation. Elle comportait une entrée aisée d’à peu près 1 m de hauteur, même si, depuis, elle s’est trouvée totalement comblée par un amoncellement d’argile et de plaquettes calcaires. Cette entrée est séparée du conduit karstique proprement dit par une étroiture dessinée par une concrétion calcitique qui ménage une sorte de vestibule de 1 m à 2 m de longueur. La partie interne de la grotte se développe, elle, sur une cinquantaine de mètres pour une largeur moyenne de 1,50 m et une hauteur de 0,50 m à 0,80 m. Les dépôts funéraires s’étendent sur les neuf premiers mètres après l’étroiture avec une zone dense entre trois et sept mètres.

2 Leur fouille fait apparaître une répartition spatiale en partie commandée par des phénomènes de retrait-gonflement des argiles qui composent le substratum.Ceux-ci sont responsables en effet de fissures le long de parois latérales où se sont concentrés et orientés les ossements. Cette répartition préférentielle des os peut être due aux passages des hommes du Néolithique, autant qu’à celui des animaux cavernicoles, en particulier les blaireaux dont la litière épaisse témoigne de l’intensité du séjour. Elle est particulièrement nette dans les carrés presque entièrement fouillés. Ces derniers laissent entrevoir la présence d’un dallage. La répartition des fragments d’un unique gros vase en sac muni d’anses en ruban et des objets en pierres diffère nettement. Elle couvre toute la surface du conduit et montre une partition entre la zone dense en os où figurent une hache polie, un sphéroïde et des flèches tranchantes à retouches abruptes des bords, et la zone proche de l’entrée ou ne figurent que des couteaux à dos, des lames brutes et quelques perles discoïdes. Les dentales proviennent tous en revanche de la bordure profonde de la zone à os. Si cette répartition semble avoir une certaine pertinence, pour le moment aucune connexion anatomique ni aucune vraie proximité anatomique n’a été relevée. Comme c’est fréquemment le cas dans les sépultures collectives, les restes humains gisent ici en grand désordre et se caractérisent par la

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« désindividualisation » des sujets. L’ensemble sépulcral témoigne cependant d’un dépôt primaire et compte dix sujets. Il est daté par plusieurs 14C du Néolithique moyen dans une fourchette serrée autour de 4 000 BP.

3 Le recouvrement des restes humains, limité en volume, comporte nombre de plaquettes et de cailloux calcaires. Ceux-ci disparaissent brutalement en même temps que les vestiges et cette association stricte signale leur incorporation volontaire dans le conduit. L’origine de la fraction argileuse, en revanche, n’est pas encore départagée entre apports naturels et apports volontaires. La question de la protection éventuelle des restes humains dans ce lieu ouvert naturellement reste de ce fait posée. L’absence de toute autre utilisation après l’arrêt des dépôts funéraires au Néolithique moyen suppose en effet un mode de confinement du sépulcre soit par recouvrement de la couche soit par obturation complète du conduit. C’est la raison pour laquelle une attention extrême sera portée à la fouille à venir de tout le secteur avant de la grotte.

4 (Fig. n°1 : Sphéroïde en pierre dure)

5 Chancerel Antoine et Courtaud Patrice

ANNEXES

Fig. n°1 : Sphéroïde en pierre dure

Auteur(s) : Jugie, P.. Crédits : MNPE, dist. RMN, cliché P. Jugie (2009)

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AUTEURS

PATRICE COURTAUD SUP

ANTOINE CHANCEREL MCC

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Carsac-Aillac – Pech de l'Aze IV

Nathalie Fourment

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Au cours de l’hiver 2009 s’est produit un effondrement de la coupe Nord du gisement du Pech de l’Aze dont les fouilles archéologiques les plus récentes, placées sous la responsabilité d’Harold Dibble remontent aux années 2000-2003. À la fin de ces opérations programmées les coupes ont été bâchées (2003) puis, plus récemment en 2007, une toiture de protection installée. Néanmoins, le développement de la végétation au-dessus des coupes, avant l’installation de cette toiture est sans doute à l’origine de cet effondrement causé par une grosse racine qui avait poussé dans le niveau de blocs calcaires instables au sommet de la coupe. Aux pieds de la coupe, les sédiments constitués principalement de blocs de gros module sont tombés sur le bedrock, par chance à un endroit où les niveaux archéologiques avait été complètement fouillés, préservant ainsi une zone où subsiste un témoin de la couche 8 contenant encore un niveau de foyer.

2 La responsabilité de l’opération du traitement des déblais potentiellement archéologiques issus de cet effondrement a été confiée à Denis Sandgathe, par le Sra- Drac Aquitaine, qui avait assumé une grande partie du suivi des opérations de terrain lors des dernières opérations programmées. Le traitement de ces déblais s’est déroulé du 17 au 19 Juillet 2009 et, après que les principaux blocs calcaires aient été évacués, elle a consisté à une récupération d’environ 600 l de sédiments ensuite tamisés (maille 6 mm). Le mobilier archéologique issu de ce tamisage se compose de :

3 - 97 vestiges lithiques, en silex sénonien local, sans éléments clairement diagnostiques mais dont les caractéristiques globales se rapprochent de celle du niveau MTA ;

4 - 60 vestiges fauniques également peu déterminables car très fragmentés mais parmi lesquels plusieurs éléments se rattachent au genre Equusou Bos/Bison ;

5 - 11 tessons de céramique a priori médiévale qui semblent indiquer la présence d’une occupation sur le plateau.

6 Aussi bien sur la coupe qu’au sol, l’impact de cet effondrement a donc été extrêmement limité en terme de dommages archéologiques.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 287

7 Notice rédigée par Fourment Nathalie (Sra) à partir du rapport fourni par le responsable Sandgathe Dennis

AUTEURS

NATHALIE FOURMENT SRA

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 288

Cénac-et-Saint-Julien – Grotte Vaufrey

Norbert Mercier et Marion Hernandez

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Datation par luminescence des dépôts sédimentaires

2 L’objectif de l’étude initiée en 2008 est d’obtenir de l’information chronologique sur la mise en place du remplissage sédimentaire de la Grotte Vaufrey. Dans ce but, et pour compléter les données radiométriques déjà obtenues par application de la méthode Uranium-Thorium à des vestiges carbonatés et par thermoluminescence sur des fragments de calcite et des silex brûlés, nous mettons en œuvre la luminescence stimulée optiquement (OSL) pour dater les grains de quartz présents dans les dépôts.

3 Cette méthode de datation repose sur la dosimétrie des rayonnements ionisants et sa finalité pratique est donc la mesure de doses d’irradiation. Ainsi, l’âge est-il le rapport entre la dose accumulée par les grains de quartz depuis leur mise en place dans le sédiment et avant leur recouvrement par des strates plus récentes (ou Paléodose), et le débit de dose, c’est-à-dire la dose qu’ils ont reçu en moyenne chaque année.

4 Pratiquement, lors de notre premier séjour sur site, et après avoir longuement discuté sur place avec F. Delpech, J.-P. Rigaud et J.-P. Texier, nous avons sélectionné les dépôts qui nous semblaient être les mieux adaptés pour répondre aux questions chronologiques posées, et exploitables en termes de contraintes dosimétriques.

5 En mars 2009, en présence de J.-P. Rigaud, neuf prélèvements de sédiment ont été réalisés sur l’ensemble de la séquence (couches II, III, IV, VII, VIII, X, XI, XII, XII). Des dosimètres ont été insérés pour déterminer les débits de dose de l’environnement (dose gamma et dose cosmique). Dans un but de contrôle, des mesures ont aussi été réalisées le jour même avec un spectromètre de terrain.

6 En janvier 2010, les dosimètres ont été récupérés et analysés au laboratoire pour détermination des débits de dose de l’environnement. Ces données dosimétriques ont été complétées par des analyses de spectrométrie gamma à haute résolution effectuées sur des fractions des échantillons de sédiment prélevés. Grâce à la complémentarité de

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l’ensemble de ces analyses, nous disposons à ce jour d’informations dosimétriques assez détaillées concernant les échantillons prélevés.

7 Parallèlement, au cours de l’année 2009-2010, tous les échantillons de sédiment ont été préparés au CRP2A selon un protocole adapté (traitement chimique pour séparation et purification des quartz en lumière inactinique) après sélection de la fraction granulométrique la plus représentative, et ceci afin de rendre possible la détermination de la dose accumulée (ou paléodose).

8 Les analyses destinées à déterminer les paléodoses sont planifiées pour l’automne 2010. L’interprétation des données et le calcul des âges OSL sont prévus pour le printemps 2011.

9 Mercier Norbert, Hernandez Marion

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Chancelade – Reymonden-Sud

Nathalie Fourment

Date de l'opération : 2009 (SU)

1 Au cours du mois de juin 2009, a l’occasion des tournées régulières effectuées dans le département de la Dordogne, J.-B. Desbrunais, agent du Sra a constaté l’existence d’un permis de construire au lieu-dit « Reymonden-sud », commune de Chancelade, et le démarrage de premiers travaux de terrassement.

2 L’emprise est localisée à l’ouest de l’abri Reymonden « classique », celui ayant livré la sépulture magdalénienne, environ à la même cote d’altitude.

3 Les premiers travaux réalisés avaient occasionné la mise au jour de très nombreuses pièces lithiques attribuables au Paléolithique supérieur, comprenant produits de débitage (lamelles, éclats) et outillage (lamelles à dos, burins, grattoirs) qui laissait supposer l’existence d’un niveau a priorimagdalénien, remanié par ces travaux. Ces éléments étaient apparus à l’ouest d’une ancienne maison d’habitation qui faisait l’objet d’un projet de réhabilitation programmé dans le cadre du permis de construire. Cette habitation se situe dans l’emprise d’une ancienne carrière d’exploitation de calcaire.

4 En conséquence, des mesures ont été prises afin que les aménagements liés à ce projet puissent faire l’objet d’une surveillance archéologique. Une opération de sauvetage urgent a été mise en place sur les espaces destinés à l’installation du dispositif d’assainissement (N. Fourment, J.-B. Desbrunais, Sra-Drac Aquitaine et R. Angevin, alors conservateur stagiaire INP). Elle s’est matérialisée par la réalisation de trois tranchées mécaniques (mini-pelle), implantées à l’est de la maison, à l’emplacement des fosses toutes eaux et aux extrémités des tranchées d’épandage prévues ; ces sondages n’ont permis de mettre en évidence que des déblais de carrière ou des niveaux d’argile stérile. Ainsi, les segments stratigraphiques de ces sondages peuvent être sommairement décrits comme suit :

5 - tranchée 1 : remblai (de type A soit cailloutis, nombreux éléments calcaires - dont très gros fragment de meule, briques, etc.) jusqu’à 1,20 m de profondeur ;

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 291

6 - tranchée 2 : remblai A jusqu’à environ 0,70 m de profondeur, puis remblai de type B (contenant moins d’éléments calcaires) jusqu’à 1,60 m de profondeur où apparaît d’une argile rouge ;

7 - tranchée 3 : remblai A jusqu’à 0,30 m de profondeur puis remblai brûlé entre 0,30 m et 0,60 m de profondeur, puis remblai B jusqu’à 1 m de profondeur où apparaît l’argile rouge alors qu’affleurent à 1,40 m de profondeur une argile très grise et à 2 m de profondeur, puis la nappe alluviale.

8 Il est alors probable que la zone où étaient apparus les vestiges paléolithiques, à l’ouest de la maison d’habitation, correspondait à un niveau archéologique en position sub- affleurante, déjà perturbé par la construction ancienne de la maison ou par l’exploitation du calcaire. Quoiqu’il en soit, puisque l’espace devait être en partie remblayé, le niveau affleurant a fait l’objet d’une protection (géotextile et remblai), avant poursuite des aménagements prévus.

9 Si cette opération n’a pas réellement livré de niveau en place et de mobilier, il n’en reste pas moins qu’elle fournit un éclairage certain sur le passé assez complexe de ce bord de falaise :

10 - occupations préhistoriques en partie fouillées anciennement dans une grotte située immédiatement au-dessus de la parcelle considérée, et qui a fait l’objet d’une visite approfondie à l’occasion de cette opération ;

11 - aménagements en plusieurs temps de fronts de carrière et de constructions (habitation, four domestique, aménagements troglodytiques, etc.) à l’époque moderne et/ou contemporaine.

12 Il faut noter également que la grotte située au-dessus a bénéficié d’une publication ancienne (Mercier, 1935). L’auteur a discerné plusieurs niveaux d’occupations moustériens et aurignaciens, voire châtelperroniens, dont un livrant une industrie osseuse assez originale. La prospection réalisée dans la cavité à l’occasion de cette opération n’a permis de constater la présence d’aucun niveau en place, ni même de placage résiduel.

13 On peut enfin supposer que le niveau perturbé du Paléolithique supérieur récent mis en évidence lors des travaux correspondait à un ancien niveau qui aurait été initialement présent dans une ligne d’abris, complètement détruits par l’exploitation du calcaire, en contrebas de cette grotte (et dans le prolongement géologique de l’abri Reymonden « classique »).

14 En conséquence, tout ce secteur de falaises doit faire l’objet d’une vigilance accrue (et ce bien au-delà de l’abri Reymonden « classique »), que le zonage archéologique de protection, dont l’arrêté préfectoral est en cours d’élaboration, devra nécessairement inclure.

15 Fourment Nathalie

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AUTEURS

NATHALIE FOURMENT SRA

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Coulounieix-Chamiers – La Curade, AR48 et AR45

Florence Cavalin

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Coulounieix-Chamiers se trouve au sud-ouest de la ville de Périgueux sur la rive gauche de l’Isle. La parcelle sondée se situe dans un vallon au nord-est de Coulounieix- Chamiers. La zone concernée se trouve à une altitude comprise entre 130 m et 135 m NGF en contrebas et au nord-ouest du plateau de la Boisssière sur lequel est installé l’oppidum de La Curade occupé de la fin du IIe s. av. J.-C. au Ier s. de notre ère. L’opération n’a pas permis de détecter la présence de vestige archéologique.

2 Cavalin Florence

AUTEURS

FLORENCE CAVALIN INRAP

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Creysse – Les Galinoux

Frédéric Prodéo

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Les tranchées et les observations stratigraphiques, réalisées sur plus de 2 ha, abondent la connaissance de la géomorphologie du Bergeracois, en précisant la géométrie des ensembles sédimentaires formant la plaine alluviale à cet endroit (étude F. Sellami).

2 Le toit des formations fluviatiles grossières se trouve à plus de 5,5 m de profondeur et montre la présence d’un large paléochenal au pied du versant, soit au nord de la zone sondée. Ces formations sont recouvertes de sables micacés, puis de limons de débordement, qui constituent l’enregistrement sédimentaire du dernier Tardiglaciaire. Bien que les conditions aient été favorables, aucun indice du Paléolithique supérieur n’y a été rencontré.

3 L’enregistrement holocène est représenté par un épais paléosol, dans lequel un niveau humifère, localement charbonneux, contient des indices d’une importante occupation du site au Néolithique final.

4 Elle se manifeste plus particulièrement dans deux zones distinctes. La zone A, à l’est se caractérise par des structures pouvant former les fondations d’une ou plusieurs grandes maisons. La zone B, en contrebas à l’ouest, livre des épandages de mobilier à même le sol autour d’une structure très particulière. Elle se compose du dépôt de deux meules entières formant un coffre dans lequel se trouvaient une trentaine d’outils en silex (essentiellement des grattoirs, mais aussi un briquet et d’autres pièces retouchées). Les produits de débitage observés attestent d’une production de haches, à partir de blocs de silex bergeracois, dont les affleurements se retrouvent dans un rayon inférieur à 5 km.

5 Ces indices d’occupations sont probablement contemporains de l’Artenac, et s’intègrent à un tissu de peuplement visiblement assez dense à cette période dans le secteur, comme en témoigne la fréquente occurrence de tels indices dans les sondages réalisés alentours. Les plans d’habitat demeurent cependant assez rares, et le site des Vaures, certainement un peu antérieur à l’occupation des Galinoux, fait exception avec le plan partiel d’un village du Néolithique récent (fouille P. Fouéré). Ceci renforce l’intérêt de

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la probable découverte d’un plan architectural dans la zone A, correspondant certainement à une maison dominant des zones annexes en contrebas, à vocation agricole et artisanale.

6 Prodéo Frédéric

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Prigonrieux – Le Bourg-Nord, Les Junies

Gérard Sandoz

Identifiant de l'opération archéologique : 7225529

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération de diagnostic fait suite à un projet de lotissement et de construction de logements sociaux déposé par la mairie de Prigonrieux aux lieux-dits Le Bourg‑nord et Les Junies. L’intervention s’est déroulée du 2 février au 6 février 2009.

2 Trente-deux sondages ont été réalisés ce qui représente 5 % de la surface menacée qui était de 34 683 m².

3 Dans la partie nord du terrain, deux fossés parallèles retrouvés sur plusieurs dizaines de mètres, orientés nord-sud et distants de 3,50 m à 4 m semblent bien indiquer la présence d’une petite voie. Les fossés ont livré du mobilier XIe s. et XIIe s. mais on retrouve également du mobilier gallo-romain résiduel en quantité non-négligeable. S’agit-il de la voie axée sur le passage de la Dordogne à l’époque antique et médiévale, au gué de la Bourgatie ?

4 Quoi qu’il en soit les abords de cette voie sont dépourvus de toute trace d’occupation.

5 Sandoz Gérard

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AUTEURS

GÉRARD SANDOZ INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 298

Creysse – Les Rivelles

Frédéric Prodéo

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 À l’emplacement de deux futures maisons individuelles sur la même parcelle située au sommet du plateau du Pécharmant, deux opérations de diagnostic successives ont été réalisées. Elles ont permis de reconnaître une couverture pléistocène bien dilatée, dans une séquence sédimentaire pouvant atteindre 4 m d’épaisseur et qui va en se dilatant vers l'ouest, en relation avec la proximité d’une doline. Elle se développe sur le calcaire altéré, recouvert d’argile de décarbonatation, livrant des blocs de silex brut, qui définit un gîte de matière première.

2 La séquence pléistocène se caractérise par des formations argileuses striées de fentes verticales de dessiccation. Vers 1,3 m de profondeur, un horizon graveleux (de type « grain de sel ») est formé au détriment de nappes fluviatiles très anciennes et issu de l’érosion des points culminants alentours. Celui-ci contient des produits lithiques du Paléolithique moyen, dans un mauvais état de conservation. Un second niveau anthropisé se trouve à la base des argiles recouvrant les formations graveleuses, où le mobilier présente un meilleur état de fraîcheur.

3 L’examen technologique et typologique de la série permet de proposer une attribution au Moustérien ancien. Cette occupation s’intègre aux données sur l’environnement Paléolithique, récoltées par ailleurs dans le voisinage, notamment en relation avec la RN 21.

4 Prodéo Frédéric

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Prigonrieux – Déviation ouest de Bergerac, lieux-dits Borie-Le Guel, Rivière

Mathilde Régeard

Identifiant de l'opération archéologique : 7225657

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération, première phase de la 2e tranche du diagnostic prescrit pour la déviation ouest de Bergerac, correspond à un fuseau linéaire d’environ 1,7 km en emprise nouvelle sur la rive droite de la Dordogne, soit une surface aménagée de 54 000 m², sondée à 5,6 %. Elle se situe en aval de Bergerac et traverse les basses terrasses de la vallée de la Dordogne (Fx1 et Fx3 de la carte géologique) ainsi qu’un ancien train de méandre de la rivière. La moitié des 70 sondages réalisés ont été approfondis pour atteindre régulièrement le toit de la nappe graveleuse de la terrasse pléniglaciaire Fw3 afin de restituer une vision tridimensionnelle du sous-sol (étude géologique et géomorphologique L. Mocochain, Hypogée).

2 Cette opération a confirmé les fréquentations aux périodes protohistoriques et néolithiques des abords immédiats de la rivière et permis d’identifier une série d’anciens chenaux caractérisés la plupart du temps par des dépôts tourbeux bien conservés. Deux secteurs positifs sont remarquables par la qualité des enregistrements sédimentaires et leur abondante documentation céramique (expertise céramologique J. Gomez de Soto). Ils feront l’objet d’une fouille préventive.

3 Secteur de Borie-Basse

4 Les vestiges sont liés à un probable habitat, composés de neuf fosses apparues à faible profondeur au sein de la séquence limoneuse. Le mobilier archéologique associé, relativement abondant, est essentiellement céramique, avec des productions fines caractéristiques de la transition du Bronze final IIb et IIIa (écuelles à gradins ou à bord

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 300

facetté). Une part de ces productions peut être rattachée au groupe Rhin-Suisse-France orientale, ce qui est inédit localement (gobelets à épaulement).

5 Secteur du Guel

6 Les sondages ont recoupé l’ancien méandre lisible sur la carte topographique au 1:25 000, dont les remplissages et les abords ont révélé une intense occupation du site du Néolithique au premier âge du Fer. L’étude propose une description des principales séquences sédimentaires constituant le comblement du chenal ainsi qu’une première interprétation de la dynamique de fonctionnement alternant des périodes d’activité et des périodes de retrait, favorables aux installations humaines. Plusieurs niveaux archéologiques successifs ont été enregistrés au sein du remplissage, en position détritique ou primaire. Le début de la séquence, tourbeuse, a livré des bois taillés gorgés d’eau. Dissocié stratigraphiquement de cette dernière, un amas de façonnage de pièces en silex est attribuable au Néolithique.

7 Au sein des niveaux supérieurs, des vestiges céramiques rattachés au Bronze ancien et final ont été observés en position secondaire. Enfin, la rive nord du chenal a livré un ensemble de structures archéologiques qui ont pu être attribuées au premier âge du Fer grâce à des vases quasiment complets : un aménagement de berge empierré et une fosse comprenant également des bois taillés et autrefois assemblés (étude xylologique C. Locatelli et D. Pousset, LEB2d).

8 (Fig. n°1 : Échantillon du mobilier céramique)

9 RÉGEARD Mathilde

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 301

Fig. n°1 : Échantillon du mobilier céramique

Auteur(s) : Marcillaud, J.-G.. Crédits : J.-G. Marcillaud (2009)

AUTEURS

MATHILDE RÉGEARD COL

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 302

Creysse – Les Rivelles

Jean-Pierre Chadelle

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 À la suite du diagnostic de l’Inrap, les travaux de fondation d’une maison individuelle ont fait l’objet d’une surveillance archéologique réalisée par le service d’archéologie du conseil général de la Dordogne.

2 La surveillance du chantier a été effectuée en continu jusqu’à l’issue des terrassements. L’atteinte au sous-sol a été limitée du fait de la pente générale du terrain. Ainsi, seules les tranchées de fondation les plus profondes, dans l’angle nord-est du bâtiment projeté ont livré du mobilier archéologique : quatre silex taillés, fortement patinés, attribuables au Paléolithique moyen. Ils ont été observés entre 0,80 m et 1,20 m sous le terrain naturel, au toit de l’horizon graveleux US4 de la couche C6 suivant la terminologie utilisée lors du diagnostic. Les niveaux sous-jacents n’ont pas été atteints. L’indigence du mobilier recueilli lors de la surveillance peut s’expliquer par une profondeur des tranchées de fondation inférieure à celle des tranchées de diagnostic.

3 Chadelle Jean-Pierre

AUTEURS

JEAN-PIERRE CHADELLE COL

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 303

Eymet – La Grande Brûlade

Gérard Sandoz

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération de diagnostic archéologique fait suite au projet de construction d’une maison individuelle sur la commune d’Eymet au lieu-dit « La Grande Brûlade ».

2 L’intervention s’est déroulée du 14 au 15 décembre 2009. Le projet se situe à l’est de la découverte d’une occupation gauloise en 1985, notamment caractérisé par un lot d’amphores italiques.

3 Six tranchées ont été réalisées représentant une surface de 310 m2 c’est-à-dire 7,8 % de la totalité du projet (4 000 m2). Le seul aménagement découvert consiste en une structure de combustion probablement récente.

4 Sandoz Gérard

AUTEURS

GÉRARD SANDOZ INRAP

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Ribérac – Déviation de Ribérac, liaison RD13-RD708

Arnaud Barbeyron

Identifiant de l'opération archéologique : 7225547

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 En préalable à un projet routier de déviation reliant la RD 708 à la RD 13 au sud-ouest de Ribérac, un diagnostic placé sous la maîtrise d’ouvrage du conseil général de la Dordogne a été attribué au service archéologique départemental en juillet 2008. Un contexte géologique favorable à l’installation humaine repéré dans le secteur dès la Protohistoire a motivé la prescription de sondage par le service régional de l’Archéologie d’Aquitaine.

2 Avec trente-deux tranchées réalisées, c’est l’ensemble du versant ouest d’un petit vallon situé à 2 km au sud du val de Dronne qui a été sondé en quinconce du rebord d’un plateau calcaire jusqu’au replat en contrebas de la plaine alluviale.

3 L’opération archéologique n’a livré que de rares structures l’une sur le rebord du plateau (TR 3) et trois autres dans le fond de vallon (TR 25) qui n’ont apporté aucune piste chronologique fiable.

4 Seuls, de minces indices, en fond du vallon, au fil du décapage de la tranchée 25 et de ses extensions ont permis de dater une présence de la fin de l’âge du Bronze final (soit entre le IXe siècle et le début du VIIIe siècle avant notre ère) par la découverte d’un fragment décoré de vase piriforme et d’un amas de silex.

5 (Fig. n°1 : Remontage partiel d’un vase du Bronze final orné d’un décor poinçonné)

6 Barbeyron Arnaud

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ANNEXES

Fig. n°1 : Remontage partiel d’un vase du Bronze final orné d’un décor poinçonné

Auteur(s) : Marcillaud, J.-G.. Crédits : J.-G. Marcillaud (2009)

AUTEURS

ARNAUD BARBEYRON COL

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 306

Saint-Astier – La Massoulie

Michel Brenet et Pascal Bertran

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 307

Identifiant de l'opération archéologique : 7225559

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Un projet d’aire d’accueil pour les gens du voyage par la Communauté de Communes Astérienne Isle et Verna nécessité une opération de diagnostic archéologique préventif du 17 juin au 23 juin 2009, celle-ci réalisée par l’Inrap.

2 Un niveau archéologique discontinu potentiellement unique a été identifié dans quatre sondages, au nord de l’emprise du projet, dans sa partie basse. Les bonnes conditions de mise en place et de conservation du matériel dans des alluvions fines tardiglaciaires de débordement pourraient indiquer un enfouissement rapide, sans grandes perturbations spatiales.

3 Certains caractères récurrents de l’industrie lithique, comme l’outillage et la production laminaire, pourraient la rapprocher du complexe technoculturel Magdalénien récent ou final régional. La proportion marquée de pièces retouchées caractérisées et la présence d’une concentration de galets altérés par la chauffe suggèrent que le ou les modes de fonctionnement du site pourraient ne pas être seulement liés à l’exploitation du silex local mais à d’autres activités de subsistance.

4 Des datations OSL réalisées par le laboratoire d’Oxford [Research Associate to the Oxford Luminescence Dating(OLD) laboratory and College Lecturer] sur des prélèvements issus du sondage 26 ont donné des dates entre 11,5 ka (± 0,9) et 13,4 ka (± 1,9) ce qui est cohérent avec la position de l’industrie dans des dépôts limoneux de débordement du Dryas récent.

5 Il apparaît que le niveau se présente aux abords des sondages 7, 9 et 10, sous la forme de petits locus et serait plus dense et plus étendu aux abords du sondage 6. Toutefois il est certain que le niveau archéologique s’étend principalement à l’extérieur de l’emprise sondée, vers le nord, sous une parcelle cultivée pour la vigne.

6 BRENET Michel, BERTRAN Pascal

AUTEURS

MICHEL BRENET INRAP

PASCAL BERTRAN INRAP

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Les Eyzies-de-Tayac – L'occupation humaine de l'abri Pataud il y a 22 000 ans

Roland Nespoulet et Laurent Chiotti

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 L’équipe scientifique de l’opération archéologique programmée « L’occupation humaine de l’abri Pataud il y a 22 000 ans » a consacré l’année 2009 à compléter les études en cours sur le matériel archéologique découvert entre 2005 et 2008, à analyser sur les archives Movius et à dresser un premier bilan de quatre années de fouilles, dans la perspective d’une publication de synthèse et d’une nouvelle opération triennale en 2010-2012.

Faunes

2 L’étude archéozoologique, prioritaire, a porté sur les pièces coordonnées et celles provenant des refus de tamis (L. Crépin). Les premiers résultats, en adéquation avec les précédentes études menées sur le matériel faunique extrait des fouilles Movius confirment une stratégie de chasse orientée sur les rennes, qui ont été par ailleurs intensivement exploités. Ils semblent avoir été apportés et traités sur le site, bien qu’on ne puisse pas exclure un traitement différentiel du squelette axial hors de la zone de fouille ou hors du gisement. Pour le Renne, l’analyse de la répartition spatiale des vestiges indique une concentration des restes crâniens dans la zone médiane du fond de l’abri et une concentration des métatarsiens dans le fond de l’abri. D’autres grands mammifères ont également été consommés : grands et petits bovinés et chevaux. Il apparaît également que l’abattage des adultes a été privilégié, plutôt durant la mauvaise saison. La présence du Loup est également à remarquer : les ossements retrouvés dans le fond de l’abri proviennent probablement d’un même individu, ils sont peu fracturés et portent quelques stries vraisemblablement d’origine anthropique.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 309

Écailles ornées

3 Une première synthèse a été réalisée sur les 249 écailles ornées, détachées de la paroi de l’abri, découvertes lors des fouilles. La très grande majorité d’entre elles porte des aplats de couleur rouge, et plus de 94 % sont concentrées dans le fond de l’abri. L’une des principales questions qui se posent quand à l’origine du décor de la paroi est de savoir si ces écailles correspondent à l’effondrement d’un décor antérieur à la couche 2 ou bien d’un décor contemporain de cette occupation. Les premiers résultats d’analyses menées par le C2RMF sur des pigments retrouvés lors de la fouille Movius et sur les écailles elles-mêmes (programme ANR MADAPCA, dir. P. Paillet) sont encourageants, et semblent s’orienter vers un décor qui serait contemporain de cette occupation du Gravettien final.

Archives Movius inédites

4 Au cours du mois de septembre 2009, des archives Movius inédites conservées au Musée national de Préhistoire ont été retrouvées par D. Henry-Gambier. Les documents les plus importants sont sans doute les pages détachées des carnets de fouille de 1958, correspondant à la description de la première année de fouille, consacrée en grande partie à la couche 2, et que nous avions cherché en vain durant des années.

5 La phase d’étude des vestiges humains a été complétée en 2009 : taphonomie, identification biologique (six individus dont trois adultes et trois enfants ont été dénombrés) et contexte archéologique. À l’issue de cette phase d’étude, l’hypothèse de pratiques funéraires semble se confirmer.

6 Les autres études (études géoarchéologiques, taphonomiques, géochimiques, techno- typologiques, etc.) ont également été poursuivies. Elles serviront de base aux prochaines opérations de terrain et analyses, qui seront menées à partir de 2010. Nespoulet Roland et Chiotti Laurent

AUTEURS

ROLAND NESPOULET MCC

LAURENT CHIOTTI MNHN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 310

Saint-Astier – Le Perrier

Michel Brenet et Milagros Folgado-Lopez

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Une opération de diagnostic archéologique a été réalisée par l’Inrap du 25 juin au 30 juin 2009 sur la commune de Saint-Astier en Dordogne. Les parcelles sondées correspondent à l’emprise d’un projet de déchetterie dans le quartier du Perrier par la Communauté de Communes Astérienne Isle et Vern.

2 Un niveau archéologique attribué au Néolithique récent ou final (3600 BC-2800 BC) conséquent a été identifié dans la partie sud de l’emprise du projet de déchetterie. L’ensemble lithique traduirait non seulement des activités de production d’éclats allongés sur silex sénonien local mais une zone d’activités plus variées avec la présence de nombreux galets fragmentés par la chauffe [voir (Fig. n°1 : Grattoir en bout de lame, la retouche, abrupte, est en partie masquée par une altération thermique (1) ;grattoir sur éclat épais, la retouche est abrupte et aménagée sur le bord gauche et en partie distale de l’éclat (2) ;grattoir sur éclat cortical, la retouche est semi-couvrante sur la partie distale et gauche distale de l’éclat (3) ;grattoir sur lame à bord cortical, la retouche est abrupte et aménagée en parte distale du support (4))].

3 Le niveau a été reconnu exclusivement dans le sondage 7 de 0,55 m à 0,65 m de profondeur sur plus de 50 m². Il est très dense sur une zone de moins de 10 m² sur le bord sud du sondage et pourrait s’étendre au-delà sur une étendue possible d’au moins 300 m², ce que la présence d’une ligne à haute tension n’a pas permis de vérifier.

4 Brenet Michel, Folgado Milagros

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 311

ANNEXES

Fig. n°1 : Grattoir en bout de lame, la retouche, abrupte, est en partie masquée par une altération thermique (1) ;grattoir sur éclat épais, la retouche est abrupte et aménagée sur le bord gauche et en partie distale de l’éclat (2) ;grattoir sur éclat cortical, la retouche est semi-couvrante sur la partie distale et gauche distale de l’éclat (3) ;grattoir sur lame à bord cortical, la retouche est abrupte et aménagée en parte distale du support (4)

(2009)

AUTEURS

MICHEL BRENET INRAP

MILAGROS FOLGADO-LOPEZ INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 312

Le Fleix – Bourg Est

Marie-Christine Gineste

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 L’intervention archéologique a été justifiée par un projet de construction de maison individuelle au cœur de l’agglomération antique dite « ville de Meille », reconnue notamment par des prospections de Christian Chevillot.

2 La parcelle étudiée se situe au sud-est d’un ruisselet affluent de la Dordogne, sur la basse terrasse de la Dordogne. Elle est légèrement plus haute que les terrains environnants. Le choix de l’emplacement des tranchées a tenu compte de l’emprise de la maison et des arbres existants sur la parcelle.

3 Au total, quatre sondages correspondant à 7,86 % de la surface explorée ont été creusés. Ils ont mis en évidence deux creusements linéaires d’origine moderne ou contemporaine.

4 Toutefois, la découverte ponctuelle de quelques tuiles de facture antique a confirmé la proximité d’un site gallo-romain hors de l’emprise du projet.

5 Gineste Marie-Christine

AUTEURS

MARIE-CHRISTINE GINESTE INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 313

Saint-Astier – Le Roudier Ouest, Lagrange

Milagros Folgado-Lopez, Michel Brenet, Émilie Claud et Thierry Gé

Identifiant de l'opération archéologique : 7225517

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Dans le cadre de l’aménagement d’une ZAE au lieu dit « Le Roudier Ouest, Lagrange » par la Communauté de communes Astérienne, Isle et Vern,une opération de diagnostic archéologique menée par l’Inrap a révélé la présence de deux niveaux d’occupation du Paléolithique supérieur superposés, recouverts et conservés au sein d’une séquence sédimentaire d’origine alluviale.

2 Le niveau supérieur, attribué en l’état à du Magdalénien ancien (Badegoulien), est de densité variable, avec plus de 100 pièces lithiques par m² dans sa partie la plus riche ; le matériel est bien conservé, présent peu profondément entre 0,40 m et 0,55 m. Le débitage est réalisé sur nucléus à éclats et sur nucléus laminaires, les produits étant largement absents (du moins dans la partie diagnostiquée). Il pourrait s’agir d’un faciès d’atelier du Badegoulien où l’absence de raclettes s’expliquerait par le mode de fonctionnement du site. Le principal intérêt de ce site de plein air réside dans son attribution à ce complexe du Badegoulien encore trop peu documenté, sa présence isolée dans cette partie de la vallée de l’Isle et enfin sa superposition stratigraphique au-dessus d’un autre ensemble du Paléolithique supérieur (Detrainet al.,1991 ; Morala A., 1993 ; Fourloubey, 1996 ; Cretin, 1996 ; Cretin, 2000, Braccoet al.,2003).

3 Le niveau sous-jacent, avec un matériel lithique très bien conservé enfoui entre 0,70 m et 0,90 m, est attribué en l’état à un faciès ancien du Gravettien (Beauronnien ?) par la présence de trois fragments de lames à troncature oblique et d’un schéma de débitage laminaire unipolaire, qui entrent dans la variabilité des schémas de production décrits pour le Gravettien ancien ou moyen (Taranik, 1977 ; Sackett, 1988 ; Gaussen, 1996). L’intérêt de cet ensemble, qu’il soit Beauronnien ou Gravettien (ou autre), consiste tant dans sa position stratigraphique, sous un autre

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 314

ensemble du Paléolithique supérieur, que dans l’état de conservation remarquable des pièces, certaines étant utilisées et dans la présence d’un amas de débitage de plus de 100 pièces par m² aux abords d’un pavage de galets (parfois brûlés).

4 La présence de pièces brûlées dans les deux niveaux permet d’envisager des datations par thermoluminescence afin de mieux caler les niveaux dans la séquence chronoculturelle régionale.

5 FOLGADO Milagros, BRENET Michel, CLAUD Émilie, GÉ Thierry

AUTEURS

MILAGROS FOLGADO-LOPEZ INRAP

MICHEL BRENET INRAP

ÉMILIE CLAUD INRAP

THIERRY GÉ INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 315

Le Fleix – Bourg Ouest

Marie-Christine Gineste

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le projet d’extension d’une cantine scolaire est à l’origine de cette prescription. Il concerne une parcelle de 1 438 m2 située sur un replat de la terrasse holocène, en bordure d’un affluent de la Dordogne ; le Lasolle du Bost, dans le périmètre supposé de l’agglomération antique appelée « ville de Meille ». L’assiette du projet correspond au XIXe siècle à un secteur agricole non bâti.

2 Deux tranchées ont été réalisées, occasionnant la découverte, surtout au nord-est de la parcelle, de vestiges mobiliers attribués au Néolithique, à l’Antiquité et à la période moderne. Le mobilier lithique, d’aspect lustré dans son ensemble, est représenté par une cinquantaine de pièces témoignant de la proximité d’un site néolithique. Les vestiges mobiliers antiques, moins nombreux, font également écho à une occupation antique hors de l’emprise du projet.

3 L’ensemble de ces indices a été rencontré entre 0,20 m et 0,65 m de profondeur, en contexte sédimentaire hydromorphe issu de colluvions perturbées par les labours et des tranchées contemporaines. Tout cela explique l’hétérogénéité du mobilier archéologique à l’intérieur des mêmes couches sédimentaires.

4 Gineste Marie-Christine

AUTEURS

MARIE-CHRISTINE GINESTE INRAP

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La Jemaye – Les Jamayotes, Les Marchaix

Ewen Ihuel

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le projet de rectification du virage de la RD 708 a donné lieu à une opération de diagnostic, à deux personnes, pendant dix jours entre mars et avril 2009, sur une surface de 23 500 m2 dont 10 682 m 2 en emprise nouvelle. En 2005, un premier terrassement opéré sans concertation avec le SRA avait endommagé une part importante du gisement, mais en outre permis de collecter quelques vestiges néolithiques (façonnage de hache). Localisé sur le versant sud de la vallée de la Rizonne, affluent de la Dronne, le projet se développe dans une forte pente jusqu’au ruisseau en contrebas, lequel constitue la limite des emprises nouvelles.

2 Le haut de versant est marqué par des colluvions issues de formations alluviales tertiaires tandis que le bas de versant atteint les argiles sidérolithiques de l’Eocène et le calcaire du Crétacé. En outre, l’étude géologique (cabinet Hypogée, L. Mocochain) a permis de reconnaître cinq stades de modification du versant entre Quaternaire ancien et période post-médiévale.

3 Dans la partie supérieure du versant, les processus de colluvionnement enregistrés sont contemporains de l’époque médiévale (tessons à la base des niveaux). Les niveaux contiennent néanmoins en position secondaire de rares vestiges paléolithiques (un nucléus Levallois et quelques éclats) et des vestiges néolithiques plus nombreux (253 silex), correspondant à l’ébauchage de haches en silex (éclats épais et préforme grossière de 15 cm à 23 cm de long). La raison de cette dernière production peut s’expliquer par la présence de nombreux blocs de silex maestrichtiens, faciès à très grands orbitoïdes media. Ces blocs fortement clivés et gélifractés ont été rencontrés remaniés dans les colluvions et accumulés en grappe au sein des formations tertiaires.

4 Dans la zone de rupture de pente, le substratumtertiaire était partiellement à nu dès le Moyen Âge et par conséquent les formations superficielles anciennes étaient totalement remobilisées. Dans le bas de versant, les formations argileuses du

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 317

substratumcalcaire ont permis le creusement d’une batterie de six silos médiévaux, repérée dans la tranchée 11. Ceux-ci contenaient un faible mobilier céramique (10 NMI), mais permettant néanmoins d’attribuer l’ensemble entre le XIe siècle et le XIIe siècle (étude Y. Laborie).

5 Décevante du point de vue de la Préhistoire, cette petite fenêtre confirme néanmoins l’existence d’un terroir dès les XIe-XIIe siècles dans la Double, basé sur la mise en culture d’étroites plaines fertiles et une exploitation des coteaux qui reste à préciser.

6 Ihuel Ewen

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Saint-Avit-Sénieur – Haut de Combe-Capelle et Roc de Combe- Capelle

Michel Lenoir et Shannon Mc Pherron

Identifiant de l'opération archéologique : 7225030

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Le site de Combe-Capelle se place en rive droite de la vallée de la Couze en amont de Beaumont-du-Périgord. Au pied d’une falaise de calcaire campanien. Il comporte un ensemble de gisements connus dès la fin du XIXe s. : Combe-Capelle bas, Roc de Combe- Capelle, Haut de Combe-Capelle, plateau de Ruffet.

2 Le gisement de Combe-Capelle bas qui se place dans des dépôts de versant est constitué de deux secteurs. Il a fait l’objet de travaux anciens. Au cours des années 1980, des fouilles programmées y ont été effectuées par Harold‑Lewis Dibble et Michel Lenoir. Les résultats de ces recherches ont été présentés dans une monographie (Harold‑Lewis Dibble et Michel Lenoir, 1995) et divers articles. Un relevé topographique détaillé a été effectué en 2005 complétant celui qui avait précédé la campagne de fouilles des années 1980.

3 Les travaux effectués en 2009 ont concerné le Roc-de-Combe Capelle et le Haut de Combe-Capelle. Leur objectif principal était de vérifier si des dépôts en place subsistaient dans ces deux locus.

4 Le Roc de Combe Capelle présentait un intérêt indiscutable compte tenu de la découverte en 1909 d’un squelette d’Homo sapiens sapiensprésumé associé à une industrie châtelperronienne, au sein d’une séquence de Paléolithique supérieur. Les sondages effectués en 2009 n’ont pas révélé de témoins du remplissage en place et l’appartenance culturelle des restes humains n’est donc toujours pas élucidée.

5 Il n’en est pas de même au Haut de Combe-Capelle où les sondages effectués en 2009 ont confirmé et complété les résultats d’une fouille limitée effectuée

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par Harold‑Lewis Dibble et Michel Lenoir en 1990. La présence de témoins de couches archéologiques en place, susceptibles de se prolonger vers l’ouest sous un gros amas de pierraille est bien attestée. La fouille a concerné une quinzaine de m². Les deux terrasses séparées par une rupture de pente qui ont été signalées par Denis Peyrony qui a effectué des fouilles dans ce gisement dans les années 1920, ont pu être individualisées. Sur la terrasse inférieure trois couches ont été distinguées dont la plus profonde paraît en place, la couche moyenne pourrait être remaniée et la couche sommitale correspond à des déblais. Sur la terrasse supérieure deux couches archéologiques ont été reconnues, sous des dépôts plus récents ou remaniés.

6 La couche archéologique profonde de la terrasse inférieure se rattache au Moustérien de tradition acheuléenne comme en témoigne la présence de bifaces. Une concentration de charbon d’os a été mise en évidence et dégagée, mais elle n’a pas été fouillée pour l’instant.

7 L’industrie de la couche basale conservée sur la terrasse supérieure n’a pas pour l’instant été analysée en détail mais il pourrait s’agir de Moustérien de tradition acheuléenne.

8 Une dent humaine a été trouvée dans les déblais des fouilles anciennes.

9 La campagne de fouilles de 2010 concernera les carrés déjà ouverts et aura pour objectif de vérifier si les dépôts archéologiques se prolongent sous l’amas de pierrailles dont la partie ouest semble reposer directement sur le substratum rocheux.

10 Lenoir Michel

11 en co-direction avec Mc.Pherron Shannon

AUTEURS

MICHEL LENOIR CNRS

SHANNON MC PHERRON Max Planck Institute (Allemagne)

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Saint-Germain-et-Mons – La Jarthe II

Vanessa Elizagoyen

Identifiant de l'opération archéologique : 7225507

Date de l'opération : 2009 (EX) Inventeur(s) : Faget Jacques

1 L’opération de diagnostic archéologique réalisée au mois de janvier 2009 sur la parcelle A 58 p de Saint Germain-et-Mons, au lieu-dit La Jarthe, a permis de compléter considérablement notre connaissance de cette zone au passé très riche.

2 Des explorations archéologiques antérieures attestent une grande densité de vestiges dans les environs. En effet, ont été référencées plusieurs zones d’occupation gallo- romaine, notamment du Haut-Empire et la proximité d’un site du Néolithique final. On peut notamment citer l’occupation du Haut-Empire localisée par A. Pons‑Métois lors d’un diagnostic conduit en 2006 sur des parcelles se trouvant de l’autre côté de la RD 21 E 3. La parcelle A 794, plus au nord, a également révélé un site de la même période lors d’un sondage effectué en 1993. L’an dernier, enfin, un diagnostic archéologique voisin (Vanessa Elizagoyen) sur la parcelle A 795, jouxtant au nord la précédente, a permis d’établir la présence d’une probable zone d’habitation protohistorique, attribuable à La Tène C, sur la partie est du terrain tandis que les vestiges d’une occupation antique se rapportant au Haut-Empire étaient découverts le long de la départementale.

3 La parcelle A 58 p est située sur la terrasse alluviale de la Dordogne et est bordée à l’est par le ruisseau le Couillou. Quatorze sondages est-ouest y ont été effectués afin d’évaluer et de caractériser le potentiel archéologique de la zone. La parcelle a été divisée en trois par le propriétaire, Jacques Faget. Les deux lots bordant la départementale seront vendus pour y aménager des maisons privées, tandis que la partie est, inconstructible, demeurera la propriété de Jacques Faget.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 321

4 Les recherches conduites ont permis de mettre en évidence quatre indices de site. Sur ces quatre indices, trois se rapportent au deuxième âge du Fer, et plus particulièrement à la seconde moitié du IIe siècle avant notre ère, tandis que le dernier serait attribuable au Néolithique.

5 Dans un premier temps, la partie centrale du site a livré un ensemble composé de quatre trous de poteau associés à un fossé nord-sud. La destination de cette occupation semble difficile à préciser, étant donné l’absence de niveau de circulation conservé. Puis, dans la partie est de la parcelle, surplombant le ruisseau Le Couillou, un atelier de potier a été mis au jour dans les sondages 8 et 12. On a ainsi découvert deux fours associés à leur fosse d’accès et une partie de la production céramique de l’atelier. L’état d’arasement de ces ensembles est important, surtout en ce qui concerne le premier four, dont la sole n’est pas conservée. Cependant, les vestiges sont très visibles et bien distincts de l’encaissant naturel et les parois de terre rubéfiée des fours sont intégralement présentes en plan. Le premier four découvert (Ø 1,47 m) possède un double pilier central d’argile. Le second, plus vaste (2,10 m de diamètre) a conservé sa sole, son alandier et sa fosse d’accès. La distance entre les deux ensembles et les découvertes précédentes d’ateliers de potier gaulois permettent de supposer que d’autres fours seraient présents sur la parcelle, le tout pouvant occuper une surface évaluée à environ 750 m².

6 Enfin, la parcelle a livré, dans sa partie centrale également, les indices d’une occupation néolithique. On a en effet retrouvé un fossé et un trou de poteau associés à du mobilier lithique, qui complètent le mobilier trouvé en position secondaire sur le site. Contrairement aux structures gauloises, ces vestiges apparaissent à environ 0,50 m de profondeur et ne semblent pas trop avoir souffert d’arasement. Le trou de poteau conservé a en effet montré une profondeur de 0,34 m. Du mobilier épars a aussi été découvert dans la tranchée et piégé dans une dépression, dont un fragment d’herminette en silex du Bergeracois et un nucléus à éclats laminaires du Sénonien. Cependant, il est impossible de préciser la nature de cette occupation.

7 Il est à préciser qu’aucun des vestiges découverts n’est directement menacé par les aménagements envisagés, puisque tous se trouvent sur la partie est de la parcelle, déclarée inconstructible. En revanche, les vestiges protohistoriques, même protégés par un géotextile, affleurent, ce qui les rend vulnérables au moindre passage d’engin.

8 (Fig. n°1 : Four 1)

9 ELIZAGOYEN Vanessa

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 322

Fig. n°1 : Four 1

(2009)

AUTEURS

VANESSA ELIZAGOYEN INRAP

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Marquay – Abri de Cap-Blanc

Camille Bourdier

Date de l'opération : 2009 (RE)

1 Dans le cadre de notre recherche sur les abris-sous-roche sculptés du Magdalénien moyen, la reprise de l’étude de la frise de Cap-Blanc a motivé la réalisation d’un nouveau relevé de l’extrémité droite en 2008 (Bourdier 2010 ; Bourdier et coll. à paraître). Les perspectives de ce travail quant à la structuration du dispositif pariétal et à son évolution nous ont convaincu de l’intérêt d’élargir cette opération à la partie centrale de la frise en 2009. Cette zone renferme le cheval sculpté le plus grand de l’ensemble pariétal, surplombé de deux protomés animaux altérés dont la nature est sujette à débat (cervidés ? bovidés ? félin ?) (Fig. n°1 : Relevé analytique de la zone centrale de la frise sculptée de Cap-Blanc). De plus, si leur superposition partielle est généralement perçue comme un effet de composition (Lalanne et Breuil 1911 ; Roussot 1972), certains y voient aussi la marque d’une retaille (Leroi-Gourhan 1965).

2 Cette zone de 3,50 m de long sur 1,50 m de haut a donné lieu à un relevé analytique, réalisé par vidéo-projection selon la méthodologie mise en place et employée sur la frise sculptée du Roc-aux-Sorciers (Angles-sur-l’Anglin, Vienne), puis de la Chaire-à- Calvin (Mouthiers-sur-Boëme, Charente) et de Reverdit (Sergeac, Dordogne) (Pinçon et al.2005). Cette approche analytique de la paroi vise à différencier d’une part les éléments naturels des manifestations anthropiques, en distinguant d’autre part les vestiges paléolithiques des stigmates récents (depuis la mise au jour des œuvres).

3 Sur le registre supérieur, seul un protomé (droite) est bien attesté. Sa tête épaisse, à large museau carré évoque un bovidé (aurochs ? renne ?), étant cependant trop dégradée pour être précisée. Aucun fond de trait anthropique ne vient, en revanche, témoigner de la réalité du second protomé (gauche) dont le contour semble entièrement donné par le rebord d’une écaille de desquamation. En arrière, un volume courbe jusqu’alors interprété comme la queue de cet animal se révèle être le vestige de l’arrière-train (fesse et queue) d’un bas-relief monumental de profil gauche. La chronologie relative entre ces deux figures et avec le grand cheval de profil gauche qui occupe le registre inférieur n’est pas évidente. Le cheval vient entamer la surface de

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 324

l’arrière-train indéterminé qui le précède ainsi. Le lien avec le protomé de bovidé plus confus. Un anneau incomplet (fracturé ?) a été repéré dans le registre supérieur, en avant du bovidé.

4 Bourdier Camille

ANNEXES

Fig. n°1 : Relevé analytique de la zone centrale de la frise sculptée de Cap-Blanc

Cl. C. Bourdier et O. Huard ; relevé A. Abgrall, C. Bourdier, O. Fuentes, O. Huard, M. Peyroux, G. Pinçon ; mise en couleurs E. Le Brun (2009)

AUTEURS

CAMILLE BOURDIER DOC

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 325

Saint-Laurent-sur-Manoire – Maison-Blanche

Christophe Fourloubey

Identifiant de l'opération archéologique : 7225515

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le terrain, soumis à un projet de lotissement à Maison-Blanche, a fait l’objet d’un diagnostic archéologique, portant sur la totalité de l’emprise du projet, soit 28 146 m².

2 Ce diagnostic consiste en des tranchées longues de 20 m, disposées en quinconce dans le sens général de la pente, creusées par fines passes horizontales à l’aide d’une pelle mécanique équipée d’un godet de curage large de 2 m.

3 Au total trente-quatre tranchées ont été ouvertes, pour une surface totale diagnostiquée de 1 316 m² (soit 4,7 % de l’emprise du projet).

4 L’emprise diagnostiquée se place à cheval sur trois domaines sédimentaires différents : la pente à 45 % du plateau d’Atur (secteur II), le replat situé en contrebas de cette pente (secteur I), et le cône de déjection du vallon de Thévy (secteurs III et IV).

5 Le replat de bas de pente contient un indice du second âge du Fer. La bordure intérieure du cône de déjection (secteur III) contient un indice du haut Moyen Âge, la bordure extérieure (secteur IV) un large indice du Néolithique récent.

6 L’indice protohistorique du secteur I se développe entre deux sondages contigus, sur au moins 300 m². Il est représenté par un abondant mobilier, très fragmenté, dominé par l’amphore italique Dressel 1. L’ensemble est attribué à La Tène C2/D1 (IIe s. av. JC).

7 Ces vestiges occupent une couche limoneuse à la fois fortement chargée en gros graviers et très bioturbée, enfouie entre 0,70 m et 1 m de profondeur, qui représente l’horizon superficiel du sol holocène. Il s’agit d’une couche arasée par des apports colluviaux qui contiennent localement le même type de mobilier.

8 Quatre structures associées s’ouvrent au sommet du paléosol résiduel, dont un trou de poteau et une aire de chauffe circulaire construite.

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9 L’indice médiéval du secteur III se limite à une structure en creux ovale d’environ 1 m². Ouvrant à 0,25 m de profondeur, directement sous la terre végétale, elle s’enfonce de 15 m seulement dans le corps caillouteux du cône de déjection. Cette cuvette présente plutôt les signes d’une structure de chauffe que ceux d’un dépotoir. Le mobilier inclus est relativement abondant, mais sans doute pollué par des restes organiques beaucoup plus récents (charbons, petite faune). La fine céramique blanche est typique du haut Moyen Âge, plutôt dans une phase ancienne (VIIe s.-VIIIe s.).

10 L’indice préhistorique du secteur IV est à la fois le plus riche et le plus varié: près de huit cents vestiges lithiques et céramiques, et neuf structures qui attestent d’un établissement complexe sur au moins 3 000 m². L’unité archéologique occupe toute la puissance d’une couche de limons, régulièrement épaisse de 0,50 m au cœur du secteur, un peu plus mince sur ses bordures. Sa base se situe à 0,85 m de profondeur à l’endroit de la concentration maximale en mobilier, mais elle plonge à 1,10 m un peu plus loin vers le sud-ouest.

11 Cet horizon s’est constitué par colluvionnement (et ruissellement) des alluvions produites par le cône de déjection. Toutefois, l’énergie de ces processus de redistribution a été trop faible pour entraîner un déplacement significatif du site : les tests de tamisage démontrent même que toutes les tailles de mobilier (et plus particulièrement les moins de 0,01 m) sont représentées. Le site peut être alors considéré comme quasiment en place.

12 La céramique est largement dominée par les formes fines. Mais les tessons sont rares, très altérés, petits et rarement interprétables.

13 L’industrie lithique est représentée par plus de sept cents vestiges, essentiellement des éclats minces produits en mode unipolaire à partir d’un matériau strictement local. Le débitage est habile, d’autant qu’il est exclusivement effectué au percuteur minéral. L’outillage est dominé par les armatures tranchantes (souvent à l’état d’ébauche), dans une exclusivité qui signe le Néolithique récent (environ 3 500 à 3 000 av. JC). La prépondérance des formes trapézoïdales pourrait même resserrer l’estimation à la seconde phase du Néolithique récent, mais les effectifs ne sont pas assez significatifs.

14 Les huit structures en creux ne sont perceptibles qu’à la base de la couche qui emballe les vestiges. Aucune n’est renforcée. Les ouvertures ont des dimensions variables, depuis le cercle régulier du trou de poteau jusqu’à l’ovale submétrique de la cuvette à la fonction énigmatique. Un statut tout aussi énigmatique peut être attribué à un petit empierrement en surélévation, la 9e structure (partiellement) diagnostiquée.

15 Il n’est pas impossible que quelques-unes de ces structures soient liées à l’exploitation de la matière première, presque directement accessible dans la couche sédimentaire sous-jacente. Leur base, lorsqu’elle a été atteinte, n’a jamais dépassé le toit de l’horizon blocailleux (ou des héritages dans la pente de celui-ci), soit à quelques dizaines de centimètres tout au plus de l’ouverture. Mais il n’existe aucun autre argument en ce sens.

16 Le niveau-mère graveleux sur lequel se construit le secteur IV présente une surface plus ou moins ondulée selon les endroits. Le cœur de l’occupation néolithique se place au sein d’une dépression de celui-ci, une cuvette naturelle orientée vers la vallée qui a évolué en dehors du fonctionnement de la dynamique du versant.

17 La préservation de quelques structures et le lien stratigraphique qu’elles entretiennent avec l’unité archéologique garantissent sans doute l’existence d’un habitat. Installés sur

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un sol bien drainé grâce aux matériaux caillouteux, les Néolithiques ont exploité le silex qu’ils avaient sous les pieds pour fabriquer des armatures tranchantes, dont on ne retrouve aujourd’hui que les ébauches ou les déchets de fabrication.

18 La juxtaposition archéologique sur un même site d’indices du second âge du Fer, du Néolithique récent et du haut Moyen Âge est déjà connue sur le territoire de la commune. À quelques centaines de mètres de Maison-Blanche, de l’autre côté du bourg de Saint-Laurent-sur-Manoire, le site des Jeannettes a fait l’objet d’une fouille de sauvetage préalable à la construction du grand diffuseur de l’A 89.

19 FOURLOUBEY Christophe

AUTEURS

CHRISTOPHE FOURLOUBEY INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 328

Montignac – Le Buy, Villa des Olivoux

Marie-Christine Gineste

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Une demande volontaire de diagnostic est à l’origine de cette intervention archéologique à l’emplacement du site dit de la villa des Olivoux ou du Chambon (parcelles AL 215 et 217) connu depuis la fin du XVIIIe s.

2 La richesse de l’ensemble est attestée notamment par des vestiges de mosaïques et de décors de marbre ainsi que des éléments de statuaire (Bacchus tricornu au musée Vesunna). Le mobilier collecté et la documentation suggèrent une occupation de la fin de l’âge du Fer au Ve siècle de notre ère.

3 Dans ce contexte, en 1887, au lieu-dit le Buy, une fouille partielle de Théodore Monégier du Sorbier révèle deux bâtiments interprétés comme un petit ensemble thermal, l’une des salles comportant un revêtement de sol en tegulae mammatae,ainsi que d’autres pièces au sol en mortier de chaux. La partie occidentale de l’emprise diagnostiquée doit correspondre avec ces vestiges.

4 À une centaine de mètres à l’ouest de notre intervention, dans l’aire supposée de la villa,un diagnostic puis une fouille (C. Boccacino, 2005 ; L. Grimbert, 2006 ; Inrap) ont révélé un bâtiment du Haut-Empire (Ier s.) et deux voies dont un axe nord-sud daté de la première moitié du Ier s.

5 D’un point de vue géologique, la zone d’étude se situe sur la basse terrasse perchée Fxa de la Vézère, au contact d’un axe drainant comblé.

6 Cinq tranchées sur huit ont livré des vestiges archéologiques attribués à l’Antiquité.

7 À l’ouest de l’emprise, trois bâtiments implantés dans un remblai constituent vraisemblablement la limite orientale des vestiges maçonnés du site de la villades Olivoux. Deux d’entre eux paraissent coïncider avec l’ensemble fouillé en 1887, même si leur état de conservation s’est nettement dégradé depuis le XIXe s., l’essentiel n’apparaissant plus qu’au niveau des fondations.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 329

8 Immédiatement à l’est des bâtiments, le terrain marque une légère flexure en même temps que l’épaisseur du remblai diminue. Deux fosses isolées indiquent une occupation plus discrète de l’espace avant de parvenir, encore plus à l’est, à un chemin nord-sud. Celui-ci longe les berges aménagées d’un axe drainant comblé cartographié sur la carte géologique.

9 Nous sommes à une cinquantaine de mètres au sud d’une source encore existante. Les aménagements de berge confirment une fréquentation régulière de ce petit cours d’eau situé à seulement une trentaine de mètres des bâtiments.

10 L’ensemble des vestiges perçu dans le cadre du diagnostic a été attribué au Ier s. apr. J.- C., mais l’analyse de la stratigraphie permet d’établir au moins quatre états dans l’occupation du site :

11 — une fosse-dépotoir vraisemblablement attribuable à la première moitié du Ier s. apr. J.-C, constitue le premier indice structuré du site. La présence de morceaux de pisé dans son comblement laisse supposer un bâti antérieur à celle-ci ;

12 — cette fosse est ensuite recouverte par un remblai daté du milieu ou de la seconde moitié du Ier s. ;

13 — l’implantation des bâtiments intervient dans ce remblai ;

14 — enfin, des différences d’orientation ainsi que des doublages de murs témoignent de nouvelles modifications de l’espace.

15 Ce diagnostic finalement complète les informations sur le site de la villades Olivoux : outre la redécouverte des vestiges de la fouille au XIXe s., la mise en évidence d’un nouvel ensemble bâti accroît l’étendue supposée du site des Olivoux et fait encore reculer l’hypothèse d’une villaau profit de celle d’un vicus.La présence d’un axe drainant aujourd’hui comblé mais aménagé dans l’Antiquité, augure dans la fouille à venir une meilleure connaissance sur la relation du site avec son environnement.

16 GINESTE Marie-Christine

AUTEURS

MARIE-CHRISTINE GINESTE INRAP

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Montignac – Le Petit Chambon, Les Olivoux

Alexandra Hanry

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Suite à la demande volontaire de réalisation de diagnostic formulée par des particuliers pour un terrain situé au lieu-dit Le Petit Chambon – Les Olivoux, une opération de diagnostic archéologique a été menée en décembre 2009, afin de préciser le potentiel archéologique du secteur et de reconnaître la présence de vestiges archéologiques dans l’emprise affectée par l’aménagement.

2 En effet, le projet est implanté à un kilomètre à l’est de la commune de Montignac au niveau de la confluence de La Laurence et de la Vézère, sur l’emprise potentielle d’une importante villagallo-romaine connue depuis le XVIIIe s. : la villades Olivoux. Sur plusieurs hectares, les débris d’artefacts archéologiques jonchent le sol. Du riche palais antique décrit par les fouilles des années 1880, il ne reste que quelques murs aperçus lors du diagnostic de Marie-Christine Gineste en 2009.

3 De plus, les fouilles préventives conduites par L. Grimbert en 2005-2006, à une cinquantaine de mètres à l’est du terrain, ont permis de nuancer cette vision romantique de l’occupation. L’interprétation du fouilleur laisse supposer que les vestiges découverts appartiendraient à la pars urbanad’une immense villaou à une domusd’un vicus de la deuxième moitié du I er siècle ou IIe siècle de notre ère (voire IIIe siècle), laissant ouverte la discussion sur la caractérisation précise du site.

4 L’occupation du sol de ce secteur semble, de plus, ancrée plus anciennement. En effet, c’est au même responsable d’opération que nous devons la découverte d’un four de potier du deuxième âge du Fer sur une parcelle située au nord, à quelques centaines de mètres de notre terrain d’investigation (lieu-dit Le Buy). Les prospections réalisées au début des années 2000 au nord de la parcelle 350 avaient, en outre, révélé la présence d’amphore italique dans le comblement d’un fossé de drainage contemporain. Ces découvertes vont dans le sens d’une occupation de la zone au cours du deuxième âge du Fer.

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5 Enfin, considérant la présence de niveaux colluvionnés pléistocène, la présence de vestiges paléolithiques demeurait possible. Six sondages ont été réalisés, couvrant 375 m² afin de permettre une exploration à hauteur de 15,3 % de la superficie totale de l’emprise (soit 2 450 m²).

6 En ce qui concerne les profondeurs d’exploration, les sondages ont été arrêtés au sommet de la terrasse graveleuse ou des niveaux archéologiques. L’opération s’est effectuée sur une période de cinq jours afin de caractériser la nature et le potentiel des deux occupations rencontrées (moustérienne et gallo-romaine). À l’issue, toutes les tranchées se sont révélées positives. Deux occupations ont été mises en évidence : l’une liée à un habitat du Haut-Empire et l’autre à la présence d’une industrie lithique du Paléolithique moyen.

7 Dans la partie orientale du terrain, les tranchées Sd01 et Sd02 ont permis de confirmer l’extension vers l’ouest des constructions mises au jour lors de la fouille dirigée par L. Grimbert sur la parcelle 139. La conservation des orientations et les dimensions standardisées des murs (sept murs d’environ 0,7 m de largeur au niveau des fondations) semblent confirmer l’origine antique de ces structures même si le matériel qui leur est lié est peu abondant.

8 En outre, exceptées les parcelles situées le long de la route des Farges (création récente située à l’est) et celles organisées autour du carrefour du Chambon (au sud), la cadastration actuelle reflète largement une organisation ancienne de la zone. Les opérations d’archéologie préventive réalisées ces cinq dernières années tendent à démontrer l’existence, dès l’Antiquité, d’axes majeurs adoptés par les structures viaires et bâties. La conservation dans le paysage de ces orientations privilégiées sur une aire importante (plusieurs hectares) laisse supposer une vaste aire d’occupation antique.

9 Mis à part ces murs (M1 à M7), les tranchées de diagnostic ont mis en évidence la présence de structures en creux (ST02 à St07, dont un puits), d’un radier (ST01) et de niveau de remblai (ST08 et ST09) qui semblent en relation avec un habitat du Haut- Empire.

10 Cependant l’érosion anthropique et naturelle des sols a marqué la séquence pédologique d’une troncature, qui explique l’absence des niveaux de circulation gallo- romains. Toutefois, le potentiel archéologique des quelques structures dégagées est déjà important. La céramique gallo-romaine, au regard du mobilier d’importation (principalement les sigillées) témoigne d’une occupation de ce secteur entre le milieu du Ier siècle et le milieu du IIe siècle de notre ère.

11 Toutefois il ne faut pas écarter la possibilité d’une présence humaine plus ancienne, illustrée par la découverte dans la fosse ST02 d’une trentaine de fragments de céramique non tournée dont la pâte évoque une origine protohistorique (deuxième âge du Fer ?).

12 La Préhistoire est bien représentée avec cinq cent trente-quatre pièces lithiques, trouvées sur l’ensemble des sondages du diagnostic. Cinquante-neuf artefacts ont été prélevés dans l’horizon holocène, tandis que les couches du Pléistocène ont livrés quatre cent soixante-quinze pièces.

13 Pour ces derniers, deux ensembles (niveaux 1 et 2) assez représentatifs ont pu être différenciés dans des contextes stratigraphiques assez différents.

14 Notre interprétation chrono-culturelle des deux ensembles du Paléolithique moyen, en l’absence de datations, s’appuie en l’état sur les arguments techno-typologiques de

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l’analyse de l’industrie et sa comparaison avec d’autres assemblages. La coexistence sur le gisement de la pièce bifaciale et du débitage Levallois permet d’évoquer avec prudence un contexte chrono-culturel du Moustérien de tradition Acheuléenne (MTA), dans une large plage chronologique allant de 65 000 ans BP à 45 000 ans BP environ.

15 Le caractère isolé de ce gisement, dans cette partie de la Vézère où aucune autre industrie MTA n’avait été encore découverte, lui confère, de plus, une valeur scientifique importante. De nombreuses questions restent cependant en suspens, comme son attribution à un type de MTA (type A ou type B ?) ou l’étendue du gisement.

16 Notice issue du rapport final d’opération fourni par la responsable, HANRY Alexandra (INRAP)

AUTEURS

ALEXANDRA HANRY INRAP

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Saint-Martin-de-Fressengeas – Grotte des Fraux Fouille programmée (2009)

Laurent Carozza

1 La grotte des Fraux fait, depuis 2007, l’objet de recherches archéologiques. L’année 2009 a constitué la seconde année du programme triannuel.

2 La cavité a été découverte fortuitement par Edmond Goinaud, agriculteur à Saint- Martin-de-Fressengeas. Alors qu’il avait creusé une retenue collinaire artificielle, l’agriculteur des Fraux a eu la surprise, un matin de novembre 1989, de constater que son petit lac s’était soudainement vidé. Une étroite fissure laissait alors apparaître ce qui allait devenir l’entrée vers la grotte des Fraux. Après de nombreux efforts et le dégagement des terres qui obstruaient la faille, une première équipe a pu pénétrer dans la cavité et reconnaître la présence d’œuvres pariétales et de dépôts de céramiques.

3 En 2006, après plus de quinze ans de mise en sommeil de la grotte, les élus et les services de l’État décidaient de mettre en œuvre des mesures de protection, d’étude et de valorisation de ce patrimoine archéologique. Aujourd’hui, grâce à la gentillesse de Edmond Goineaud et de sa famille, un programme pluriannuel d’étude de la grotte des Fraux a pu être engagé.

4 Les premiers travaux montrent que la grotte des Fraux forme un réseau horizontal composé d’étroits couloirs et de petites salles. Les recherches ont permis d’établir que la grotte n’a été accessible aux hommes que durant un laps de temps très court, probablement inférieur à 200 ans. Les datations 14C obtenues dans différents secteurs de la cavité indiquent que celle-ci aurait pu être fréquentée entre 1 450 ans et 1 200 ans avant notre ère. Mais ces datations devront être affinées pour mieux comprendre les modalités d’occupation de la cavité.

5 Le brusque abandon du site est manifeste : les sols de la grotte livrent plusieurs dizaines de foyers, aménagés directement sur le sol vierge. Les niveaux de cendres et de charbons de bois n’ont pas été bouleversés. Des éléments de vaisselle en céramique, disposés à proximité des feux et des parois, ont été laissés en place depuis l’âge du

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Bronze. L’effondrement du porche de la cavité, événement qui s’est probablement produit durant le XIIe s. avant notre ère, a ainsi totalement fossilisé la grotte.

6 Mais le caractère tout à fait exceptionnel de la grotte des Fraux réside dans la présence, sur les parois du réseau souterrain, de manifestations pariétales dont la préservation a été assurée par les conditions exceptionnelles de conservation du site. L’étude de ces expressions pariétales, actuellement conduite par Raphaëlle Bourrillon et Stephane Petrognani, montre que l’essentiel des figures est formé de tracés digités, séquentiels et répétitifs : traits verticaux ou sinueux. Ils sont le témoignage d’un art schématique, non figuratif. L’utilisation de pigments est plus exceptionnelle et, à ce jour, seul un petit panneau porte des tracés réalisés au charbon de bois (motifs en chevrons). Les conditions de conservation du site sont si exceptionnelles que l’on peut retrouver, ponctuellement, l’emplacement des torches fichées dans la paroi à l’âge du Bronze – torche ayant servi à l’éclairage des hommes devant la paroi vierge.

7 En 2009, la numérisation en trois dimensions de la grotte des Fraux a été poursuivie. Grâce à un partenariat scientifique avec la société Faro (concepteur de laser scanner 3D), l’équipe de l’INSA de Strasbourg, en charge de ce projet, a entrepris cette lourde tâche. En près de 16 jours d’acquisition de données sur le terrain, près de 300 m de galeries ont pu être numérisés en trois dimensions.

8 Le programme de recherche vient de bénéficier du label « Site d’Étude en Écologie Globale » de l’Institut de l’écologie et de l’environnement du CNRS (InEE). Avec la création de cet observatoire, la grotte devient un véritable laboratoire. Ainsi, le travail en cours sur l’étude de l’impact des feux sur l’environnement souterrain est tout à fait inédit, puisqu’il permet de cartographier en trois dimensions le champ magnétique. L’objectif est d’évaluer l’impact dans la cavité des feux en termes de température et de rayonnement. Une thèse, consacrée à ce seul aspect est actuellement en cours à l’université de Bordeaux et de La Rochelle. Sur le long terme, l’objectif de cet observatoire est de pouvoir utiliser le modèle numérique 3D de la grotte des Fraux pour tester les hypothèses des archéologues. Il sera ainsi possible de modéliser l’écoulement des masses d’air à l’intérieur du réseau ou de simuler le déplacement d’un occupant de la grotte à l’âge du Bronze.

INDEX

lieux https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtSEeAipsBlD, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/ crtzlfS4gXnfB, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtsjH5g8HSED, https://ark.frantiq.fr/ark:/ 26678/pcrt8KmbLJ90mG nature https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/crtSrWQs2w2KV chronologie https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtHlenwSnkDM, https://ark.frantiq.fr/ark:/ 26678/pcrtGTWPtWn8qu Année de l’opération : 2009

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AUTEURS

LAURENT CAROZZA CNRS

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Sarlat-la-Canéda – 8 rue Magnanat

Thomas Creissen

Identifiant de l'opération archéologique : 0225588

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Le projet de réaménagement d’un bâtiment a occasionné la réalisation d’une brève intervention archéologique. L’habitat concerné est pour partie adossé au rempart de Sarlat, à l’intérieur de la ville fortifiée. Il s’agissait donc tout à la fois d’essayer de préciser l’aspect du site avant la construction de ce rempart, d’affiner la datation de ce dernier grâce à des données archéologiques et d’essayer de préciser le rapport entretenu par l’ouvrage fortifié et le bâti environnant. Enfin, on pouvait également espérer que l’exploration archéologique permettrait de mieux comprendre la genèse du bâtiment actuel, composé de différents ensembles réunis au cours du temps.

2 Dans cette optique, deux sondages ont été réalisés dans la petite cour intérieure située entre le rempart et l’ensemble de bâtiments.

3 Selon l’état actuel de la recherche, le rempart aurait été érigé au XIV e s. Aucune découverte archéologique n’est venue étayer cette datation. L’enceinte est directement fondée sur le substrat calcaire. Une ou plusieurs assises irrégulières, légèrement débordantes, occupent par endroits les parties basses.

4 Un aménagement antérieur à la fortification a été reconnu. Il s’agit d’un drain (?) dont le comblement était stérile.

5 Il pourrait avoir fonctionné avec une citerne (?) creusée dans le substrat. Celle-ci n’a été que très partiellement observée et n’a pu être intégralement fouillée.

6 Dans la seconde moitié du XIV e s., vraisemblablement, deux bâtiments civils sont construits (datations proposées dans la bibliographie). L’un s’adosse au rempart, l’autre s’arrête environ trois mètres avant. Ils ne sont pas mitoyens, et un espace non construit devait occuper la zone qui les sépare. La cour actuelle faisait partie de cet espace. Cet ensemble non bâti pouvait avoir un usage privé comme public. La citerne (?) était encore en usage.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 337

7 Au tournant du Moyen Âge et de la période des Temps Modernes, celle-ci a fait l’objet de réaménagements sommaires.

8 Entre la fin du XVIIe s. et la première moitié du XVIIIe s., la citerne est comblée et l’ensemble de la zone est remblayée. Un grand corps de bâtiment est construit entre les deux demeures médiévales.

9 L’ensemble constitue dès lors une même unité d’habitation dotée d’une cour intérieure. Dans celle- ci, un muret peu élevé est érigé en même temps qu’est mis en place un pavage en pierre. Un système d’écoulement des eaux complète cet aménagement.

10 Dans la seconde moitié du XIXe s., d’importants remblais, très riches en matériel, sont apportés dans la cour. Un nouveau pavage est alors réalisé.

11 Une dernière grande phase d’aménagement intervient au cours du XX e s. : des bâtiments en appentis sont adossés au rempart, des canalisations enterrées sont mises en place et un sol en béton est coulé sur l’essentiel de l’emprise de la cour. Seules des transformations minimes (pose d’une nouvelle canalisation) sont intervenues par la suite.

12 (Fig. n°1 : Vue générale de la cour fouillée ; au premier plan, pavement et muret de la période des Temps Modernes)

13 Creissen Thomas

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 338

Fig. n°1 : Vue générale de la cour fouillée ; au premier plan, pavement et muret de la période des Temps Modernes

(2009)

AUTEURS

THOMAS CREISSEN EP

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Montignac – Les Longeaux

André Morala

Identifiant de l'opération archéologique : 0225896

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 La station de plein air des Longeaux ne figurait pas à l’inventaire des sites de la vallée de la Vézère. Sa découverte fortuite revient à Nicolas Audebert, qui remarqua la présence de nombreux silex taillés à la surface d’un labour. Un suivi régulier des terres révéla l’existence d’un site d’importance.

2 Localisée sur la rive gauche de la Vézère, à environ 2,5 km en aval de Montignac, la station s’inscrit dans la concavité d’un ancien méandre bordé au nord par la colline abritant la grotte de Lascaux. À cinq mètres environ au-dessus du cours actuel de la rivière, occupant le replat structural de la basse terrasse alluviale (de 70 m à 75 m), la nappe de vestiges archéologiques s’étend sur une longueur de près de deux cents mètres. Au vu du matériel exhumé par les travaux agraires, il est apparu qu’en dehors d’une répartition plus diffuse, les témoins d’occupation se concentraient dans trois zones de plus forte densité.

3 C’est à proximité de l’une d’elles (T3) qu’a été faite la découverte, exceptionnelle pour ce type de site, d’un galet gravé sur ses deux faces, d’un renne et d’un cheval (Fig. n°1 : Galet gravé découvert dans la zone 3. Relevés : Audebert Nicolas).

4 Aussi, compte tenu de ces caractéristiques, mais également de la nécessité d’évaluer l’état de conservation et le degré de vulnérabilité du site du fait de sa situation sur un terrain agricole exploité, une opération diagnostique ciblée a été menée au cours de la première quinzaine du mois d’avril 2009.

5 Ainsi, d’amont en aval ont été réalisés sur la parcelle plusieurs sondages mécaniques en tranchées de longueurs allant de cinq à quinze mètres. L’option retenue a été de mener en priorité le diagnostic dans les trois concentrations (T1 à T3) qui, lors des prospections pédestres, s’étaient révélées riches. Un quatrième sondage (T4) intercalé entre T1 et T2, est ensuite venu compléter ces réalisations.

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6 Par ailleurs, un relevé topographique du secteur concerné par l’opération, réalisé par le Centre national de Préhistoire, a permis la localisation spatiale précise des différentes zones d’intervention.

7 La zone T4, archéologiquement à peu près stérile, nous a cependant apporté des informations géologiques particulières. Il y a notamment été mis en évidence, juste en dessous des dépôts sédimentaires de débordement de la Vézère contenant le niveau d’occupation, l’existence d’un type d’écoulement à chenaux tressés, correspondant à un climat de période froide à tendance aride (étude de S. Konik et B. Kervazo).

8 Dans la tranchée T2, le matériel est apparu sans discontinuité du sommet à la base du sondage, sur une épaisseur de 1,50 m. Ce matériel présente une très nette similarité tant avec celui récolté en surface qu’avec celui provenant des autres sondages. Une telle homogénéité de l’industrie sur une telle puissance sédimentaire plaide en faveur d’une accumulation locale par colluvionnements successifs de dépôts déstabilisés.

9 Le sondage T1, quant à lui, s’est avéré particulièrement positif. Le niveau archéologique, détecté à une très faible profondeur d’enfouissement (moins de trente centimètres), s’est révélé d’une remarquable richesse. Pour permettre une identification précise de son contenu il a fait l’objet d’un décapage planimétrique sur une surface limitée à quatre mètres carrés (A1, A2, B1 et B2).

10 Le résultat a permis les observations préliminaires suivantes : largement laminaire, le débitage est orienté vers la production d’un outillage assez peu diversifié, très nettement dominé par les burins de divers types. Celui-ci comporte également un certain nombre de grattoirs sur lames et sur éclats, ainsi que quelques pièces tronquées et perçoirs. Des lamelles à dos, de types classiques, complètent l’outillage d’un équipement microlithique non géométrique. L’éventail et la fréquence typologique ainsi que les schémas et modalités techniques mis en œuvre permettent l’attribution de la totalité de l’assemblage à un Magdalénien supérieur plutôt ancien.

11 La répartition des vestiges s’organise horizontalement autour de galets alluviaux très majoritairement rubéfiés (quartzite et gneiss dominants). Ces derniers constituant les éléments de structuration de foyers nous paraissent encore présenter un bon degré d’intégrité. Cependant certains d’entre eux, un petit nombre parmi les plus gros, portent à leur sommet quelques marques d’impacts dues au soc de charrue, soulignant la grande vulnérabilité de l’horizon archéologique de cette zone d’occupation.

12 Les témoins d’activités regroupent une autre catégorie de vestiges qui mérite une attention particulière. Il s’agit de plaquettes de schiste vert et de petits blocs de grès fin, volontairement sélectionnés dans les alluvions de la rivière, qui ne sont pas sans rappeler : pour les premières, certains supports minéraux gravés des sites classiques de la Vézère (La Madeleine, Laugerie-Basse, Limeuil, etc.) et pour les seconds, les matériaux communément retenus pour le polissage des aiguilles.

13 Cette présence de supports spécifiques s’ajoutant à la découverte signalée précédemment de l’existence de témoins artistiques, doit donc nous alerter sur l’urgence d’une mise en place de mesures conservatoires.

14 L’avant dernier sondage réalisé (T3), distant du premier (T1) d’environ 150 m, s’est révélé également positif. À une faible profondeur, de quelques vingt à trente centimètres, un certain nombre d’éléments industriels lithiques, disséminés dans toute l’épaisseur du dépôt, tend à indiquer le possible démantèlement d’un premier niveau

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archéologique. Dans ce contexte, a également été recueillie une base de céramique à fond plat, d’âge indéterminé.

15 Poursuivi jusqu’à la profondeur de 1,10 m sous le sol actuel, le sondage a permis de détecter un autre niveau d’occupation. Bien qu’observé sur une surface et une épaisseur volontairement réduites pour perturber au minimum l’intégrité du niveau, celui-ci nous est apparu aussi riche en vestiges industriels que celui mis au jour dans T1.

16 De manière identique les produits de débitage et l’outillage étaient associés à des galets de quartzite rougis par le feu, sans doute à mettre en relation, comme dans T1, avec des structures de combustion. De même, l’attribution chrono-industrielle du matériel exhumé est à rapprocher du Magdalénien supérieur ancien.

17 En termes de conclusion, nous soulignerons quelques points d’intérêt du site des Longeaux, notamment le caractère inhabituel de la découverte, dans la vallée de la Vézère, d’un site de plein air magdalénien, particulièrement étendu et, de surcroît, livrant de l’art mobilier.

18 Nous insisterons également sur la grande vulnérabilité du niveau archéologique de certains secteurs, du fait de leur faible enfouissement, et plus précisément dans la zone T1, où l’on peut craindre une destruction imminente, lors des travaux agricoles, si des mesures de sauvetage ne sont pas prises à très court terme.

19 MORALA André

ANNEXES

Fig. n°1 : Galet gravé découvert dans la zone 3. Relevés : Audebert Nicolas

Auteur(s) : Audebert, Nicolas. Crédits : Relevés : Audebert Nicolas (2009)

AUTEURS

ANDRÉ MORALA MCC

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Sarliac-sur-l’Isle – Combe-Saunière

Aurélie Ajas

Identifiant de l'opération archéologique : 0225885

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Étude pédo-stratigraphique du site paléolithique

2 Le site de Combe-Saunière, situé à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Périgueux, a livré une épaisse séquence stratigraphique qui couvre l’ensemble du Pléistocène supérieur et de l’Holocène. Les niveaux archéologiques les plus anciens, attribués au Paléolithique moyen, sont antérieurs à 84,4 ka ± 5,3 ka. La séquence moustérienne est surmontée par plusieurs niveaux de Paléolithique supérieur (Châtelperronien, Aurignacien, Gravettien et Solutréen).

3 L’opération a consisté en l’étude pédo-stratigraphique de la séquence et les prélèvements ont été réalisés au sein de la coupe G16-G19.

4 L’étude s’est basée sur diverses méthodes d’analyses : mesure de susceptibilité magnétique, dosage du carbone et des phosphates ainsi que l’analyse géochimique des niveaux châtelperroniens.

5 L’étude de cette séquence a permis de mettre en évidence différents paléosols interstratifiés dans les dépôts détritiques et de les caractériser. Un horizon argilique (BT) légèrement humique et riche en précipitations phosphatées secondaires a été observé à la base de la stratigraphie dans les niveaux moustériens (unités 4 et 5). Il témoigne d’une longue période favorable à l’altération, à l’illuviation et aux processus d’accumulation, de dissolution et de reprécipitation des phosphates biologiques (guano, coprolithes). Ce paléosol s’est développé au cours du stade isotopique marin (MIS) 5. Le paléosol identifié dans le niveau châtelperronien (unité 2) se caractérise par une décarbonatation, l’accumulation de matière organique et de phosphates, mais ne présente pas de trace de transferts verticaux d’argile et de phosphates. Ils témoignent donc d’une période relativement brève favorable au développement d’un sol, probablement associée à un interstade de Dansgaard‑Oeschger contemporain du MIS 3. L’analyse géochimique de la matière organique de ce paléosol suggère qu’une forêt

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 343

tempérée mixte existait à cette époque aux abords du site. Les paléosols contemporains de l’Aurignacien et du Gravettien se composent de simples horizons humifères partiellement décarbonatés, typiques des interstades du MIS 2.

6 Ajas Aurélie

AUTEURS

AURÉLIE AJAS SUP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 344

Périgueux – Clinique Francheville

Mathieu Roudier

Date de l'opération : 2009 - 2010 (EX)

1 L’intervention archéologique qui s’est tenue sur le terrain de l’extension de la clinique Francheville à Périgueux avait pour objectif de mettre au jour les restes d’une ancienne carrière de calcaire et d’essayer de fournir une datation quant à sa période d’activité.

2 L’opération a suivi deux approches. Tout d’abord, il s’est agi de faire une surveillance des reprises en sous-œuvre effectuées sur les bâtiments attenants à la parcelle en travaux. Cette phase de l’opération, qui n’a fait que longer les limites de la parcelle, a permis de se rendre compte de l’épaisseur du remblai qui est venu sceller le site et de récupérer un maximum d’informations sur la période où la carrière fut abandonnée.

3 Le second axe de travail s’est déroulé en trois temps, en fonction de l’avancée des travaux. Une première tranche a eu lieu au début du mois d’octobre 2009, lors d’un premier terrassement du terrain. Celui-ci a montré que le massif calcaire n’était pas conservé au même niveau sur tout le site. Ce dernier était beaucoup plus affleurant au centre du terrain que sur les extrémités occidentales et orientales. Cette première intervention a donc consisté à réaliser les premières observations sur la carrière.

4 La seconde tranche de travaux, au début du mois de décembre, a permis de reprendre les terrassements et de dégager une plus grande partie du massif calcaire (Fig. n°1 : Vue du sommet du massif calcaire formant la carrière, après nettoyage). Nous avons ainsi pu atteindre le rocher sur presque les deux tiers occidentaux du terrain. S’en sont suivis un nettoyage fin du calcaire, la fouille des premiers niveaux comblant un puits creusé dans la roche ainsi qu’une série d’observations très précises sur les planchers et fronts de taille de la carrière.

5 Enfin, la dernière tranche de l’intervention s’est effectuée au début de l’année 2010, lors de la surveillance de la dernière phase de terrassement de la partie orientale du terrain qui n’a livré aucune trace du massif calcaire. Celui-ci, dans cette zone, se situant plus profondément.

6 Si le mobilier archéologique, provenant du remblai d’abandon, permet de situer la fin de l’activité de la carrière autour des XIIIe s. au XIVe s., nous avons beaucoup de

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 345

difficultés à dater l’époque à laquelle commence son exploitation. L’étude des traces d’outils et des modules de blocs extraits, menée avec la participation de Jacques Gaillard, n’a pas permis de trancher de manière catégorique entre une origine antique ou médiévale. Rappelons toutefois que notre intervention était limitée aux cotes de profondeur liées au projet d’extension de la clinique. Nous n’avons donc pas atteint le massif calcaire sur toute l’emprise de la zone de fouille et encore moins les planchers et fronts de taille les plus profonds. La réponse à la datation de la carrière s’y trouve peut-être.

7 Par ailleurs, les difficultés de datation de l’exploitation de la carrière soulèvent la question de son implantation par rapport à l’organisation du plan urbain de ce secteur de Périgueux. Si la carrière est d’époque antique, doit-on considérer comme normale sa localisation le long de la rue identifiée sous le couvent de la Visitation, dans l’axe de la porte « de Mars » ? Reste-t-elle en activité jusque dans le courant des XIIIe s. et XIVe s., comme pourrait l’indiquer les céramiques retrouvées dans les terres de comblement ? Cela veut-il dire qu’avant qu’elle ne soit comblée, il existait une large excavation au devant des remparts de la cité ? Participait-elle à une lice ou à un boulevard de défense ? De même, la fouille n’a pas révélé de traces d’occupation postérieure à l’exploitation de la carrière, mis à part une portion de mur et un puits attribuables au XVIIIe s. Cette zone périurbaine reste-t-elle donc inexploitée pendant près de quatre siècles ? Les études documentaires en cours permettront sans doute de préciser l’état de cette carrière pour l’époque médiévale.

8 Roudier Mathieu

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 346

Fig. n°1 : Vue du sommet du massif calcaire formant la carrière, après nettoyage

(2009)

AUTEURS

MATHIEU ROUDIER EP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 347

Sergeac – Abri Castanet

Randall White, Romain Mensan, Matthew Sisk et Amy Clark

Identifiant de l'opération archéologique : 0225467

Date de l'opération : 2005 (FP)

1 Bilan des fouilles programmées (Aurignacien ancien)

2 • L’abri Castanet

3 L’abri effondré dénommé Castanet orienté plein ouest, est situé sur la commune de Sergeac, sur la rive droite du vallon de Castel Merle ou vallon des Roches. Après un premier sondage de Marcel Castanet, ce site fut fouillé par ce dernier pour le compte de Denis Peyrony entre 1911 et 1913. Marcel Castanet, dans le même temps, était employé par Louis Didon à la fouille du site adjacent de l’abri Blanchard. Le chantier fut repris par Peyrony et Castanet à la fin de 1924 et en 1925. En 1994, une opération diagnostique dans le secteur nord (Peyrony) a été entreprise par Randall White et Jacques Pelegrin, ainsi que, par la suite, une fouille programmée dans le secteur sud (1995‑1998). Depuis 2005, Randall White dirige les fouilles programmées dans ce même secteur.

4 • Un seul niveau

5 L’une des questions importantes concernant l’occupation de l’abri Castanet est la présence ou non d’un niveau supérieur individualisé par Peyrony. Dans le secteur sud, nous pouvons d’ores et déjà affirmer que ce deuxième niveau d’occupation n’existe pas et que le matériel observé tout au long de la séquence du témoin provient sans aucun doute d’un apport du plateau.

6 On sait que la coupe Peyrony de 1913 se situait à plusieurs mètres au nord de la coupe laissée par lui-même et Bouyssou à la fin de 1925. Il reste, donc, la possibilité que cette fameuse couche supérieure n’existait que dans l’extrémité nord du secteur nord, mais nous demeurons sceptiques.

7 Interventions dans le secteur sud en 2009

8 Rappelons que nous avions installé au nord de la surface fouillée une structure de protection afin de pouvoir démonter le témoin stratigraphique ménagé lors des

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fouilles 1994-1998. Nous l’avons conservé dans un premier temps jusqu’à ce que la structure 114 soit totalement dégagée, puis ôté par la suite afin de fouiller cet emplacement.

9 Les objectifs de la campagne2009 dans le secteur sud étaient doubles :

10 — délimiter de manière précise la structure de combustion 114 sur la surface explorée,

11 — commencer la fouille de la structure en appliquant un protocole de fouille particulier afin d’aborder dans les meilleures conditions possibles sa fonction dans l’espace. Une concertation entre le SRA, le rapporteur de la Cira, responsable du dossier Castanet, ainsi que les membres de l’équipe, a abouti à ce que la fouille de la structure de combustion se déroule sur deux campagnes 2009 et 2010.

12 Le contexte paysager, géomorphologique et topographique de l’Aurignacien de Castanet-Blanchard

13 Si la fouille du secteur sud de l’abri Castanet se fait d’une façon méticuleuse et microstratigraphique, nous avons été poussé par notre propre curiosité scientifique ainsi que par de nombreuses discussions avec les représentants du SRA-Aquitaine (Danny Barraud et Nathalie Fourment) dès 2006 à mettre en place une perspective plus large, en intégrant les deux secteurs de l’abri Castanet.

14 Lors de la campagne 2008, le responsable avait déboisé une bande de cinq mètres de large près de la paroi allant du secteur nord de Castanet à l’extrémité nord de l’abri Blanchard. Par l’intermédiaire d’Isabelle Castanet, nous avons pris contact avec IMPro à Sarlat, une organisation qui cherche à mettre en valeur des jeunes en difficulté. Ils ont accepté notre proposition de déboiser pendant l’automne 2008, une bonne partie du talus, ce qui était accompli au mois de septembre 2008. Le résultat fut assez étonnant, permettant même d’identifier certaines tranchées de Marcel Castanet sur l’ancienne parcelle Blanchard.

15 Pour nous, les fouilles du secteur sud ne peuvent prendre tout leur sens qu’avec une connaissance approfondie de la morphologie du socle, de la structure du karst, de la paléotopographie et même d’éventuels bouleversements dus aux aménagements médiévaux. Poursuivant cet objectif, une campagne de prospections fut programmée pour la session de terrain 2009. Menée en collaboration avec un bureau d’étude spécialisé (Sol Hydro Environnement, 24430 Marsac-sur-l’Isle), cette opération a permis d’élaborer une hypothèse de morphologie du massif tout en préservant l’intégrité des éventuels dépôts archéologiques. La méthode repose sur un ensemble de techniques très peu invasives.

16 Cette approche paysagère, topographique et géomorphologique est très enrichissante sur le plan palethnologique. Les questions qui se posent actuellement concernent, par exemple, le rapport entre les représentations pariétales aurignaciennes et la morphologie du bedrocksous les pieds et au-dessus de la tête. En plus de ces objectifs scientifiques, une connaissance profonde du vallon au-delà du secteur sud contribue à la mise en valeur et d’une conservation avisée de l’un des haut-lieux de la préhistoire en Europe.

17 (Fig. n°1 : Fin de la campagne 2009 ; vue panoramique de l’ensemble du versant est du vallon de Castel-Merle avec Blanchard à gauche et Castanet secteur sud à droite)

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18 (Fig. n°2 : Photo de Windels, donc vers les années 1940, du versant est du vallon de Castel-Merle montrant un impressionnant abri qui s’étend sur plus de 100 m. La coupe Peyrony du secteur nord se situe à l’extrémité droite de la photo)

19 White Randall, Mensan Romain, Matthew Sisk, Amy Clark et toute l’équipe Castanet

ANNEXES

Fig. n°1 : Fin de la campagne 2009 ; vue panoramique de l’ensemble du versant est du vallon de Castel-Merle avec Blanchard à gauche et Castanet secteur sud à droite

Auteur(s) : Bourillon, R.. Crédits : Bourillon R. (2009)

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Fig. n°2 : Photo de Windels, donc vers les années 1940, du versant est du vallon de Castel-Merle montrant un impressionnant abri qui s’étend sur plus de 100 m. La coupe Peyrony du secteur nord se situe à l’extrémité droite de la photo

(1940)

AUTEURS

RANDALL WHITE SUP

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Périgueux – Porte de Mars 2005-2009

Dominique Tardy, Élisabeth Pénisson, Dominique Lévêque, Yan Laborie, David Hourcade, Claudine Girardie-Caillat, Jean-Pascal Fourdrin et Hervé Gaillard

1 La Porte de Mars est une porte urbaine dans l’enceinte antique tardive de la Cité à Périgueux qui comporte une entrée charretière flanquée de deux tours en grand appareil ornées de pilastres, coiffés d’un grand entablement. Ce décor austère et l’utilisation exclusive du grand appareil ont toujours intrigué, peut-être à cause d’un contexte d’élaboration tardif, jugé à tort peu propice aux manifestations grandioses de constructions monumentales. L’enceinte constitue une parure et un symbole de puissance de la communauté qu’elle protège, la porte monumentale participant à la « solennisation des accès et revalorisation des limites », selon la formule de Pierre Gros.

2 Le degré de conservation exceptionnel de la Porte de Mars en fait un témoin rare de l’architecture publique du Bas-Empire en France, par ailleurs peu représentée. La situation actuelle de la porte dans des jardins privés, sa transformation au Moyen Âge, paradoxalement à l’origine de sa bonne conservation, ont jusque-là empêché sa remise en valeur et gêné son étude.

3 C’est donc à la faveur de propriétaires conciliants que l’étude de ce monument, classé Monument Historique, a pu être envisagé aux fins de connaissance du site d’abord, sur lequel nous ne disposions que de restitutions plus ou moins vraisemblables du XIXe s., d’une éventuelle valorisation patrimoniale ensuite que le site mérite amplement.

4 Le XIXe s. érudit nous a légué deux restitutions de la Porte de Mars, l’une de Taillefer et l’autre de Verneilh, connues et reproduites dans tous les manuels d’architecture antique, ainsi qu’un plan muet. Il nous appartenait donc de définir le plan et d’expliquer des affirmations d’alors.

5 Sur le plan du contexte, l’enceinte urbaine était déjà fort documentée depuis les travaux de l’ATP Enceintes urbaines antiques en Aquitaineet la publication du DAF53 en 1996. L’étude de l’une de ses portes en pouvait être dissociée de la reprise du dossier de l’enceinte.

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6 L’idée rejetée depuis longtemps d’une construction d’enceinte et a fortioride porte, réalisée en hâte, à l’approche d’envahisseurs germaniques, trouve une justification sans peine au regard de la construction soignée des élévations de la porte, tant dans la mise en œuvre des blocs que dans le décor apparent. L’utilisation de remploi dans la porte est certes un fait acquis, mais il s’agissait d’en préciser l’usage : remploi d’édifice entier, remploi partiel de parties décorées ou remploi de matériau uniquement refaçonné pour l’occasion ?

7 Nous avions la chance d’aborder une porte conservée partiellement en élévation, sur laquelle donc pouvaient être illustrées les techniques de construction, de la fondation à la mise en place des assises d’élévation, jusqu’aux traitements des parements. L’examen des élévations subsistantes et des sondages ciblés devaient également autoriser la reconnaissance d’inconnues dans le plan : tours pleines ou creuses, nombre de pilastres, présence d’étage ou d’un parapet, articulations de la porte avec les courtines attenantes, nature des sols de circulation, etc.

8 La question d’une mise en œuvre programmée, de partis pris architecturaux et décoratifs supposent une contemporanéité d’ensemble, de la conception à la réalisation, qu’il était nécessaire d’authentifier. Définir la chronologie de la construction se révélait donc un préalable indispensable pour évoquer le contexte d’élaboration, apporter un éclairage sur les motivations qui ont présidé à la construction de la porte.

9 Enfin, l’une des problématiques essentielles consistait à analyser la « vie » du monument au cours du temps, de son fonctionnement dans l’Antiquité tardive, à la succession des transformations subies du haut Moyen Âge à l’époque des Temps Modernes. Une mise en séquence nette pouvait être tentée, issue du croisement des indices émanant de l’archéologie du bâti, de la stratification archéologique et des sources écrites.

10 À l’issue de quatre années de recherches sur ce site majeur, les questions restées en suspens sont nombreuses. À tout le moins, ce travail a confirmé l’intérêt de l’édifice pressenti dès l’abord, sa singularité dans le contexte antique tardif, son excellent état de conservation qui paradoxalement a gêné son exploration interne, confrontés que nous étions à des élévations de grand appareil.

11 L’étude architecturale a permis de statuer sur les modalités de la construction de la porte. La fondation est constituée d’une seule assise observée de blocs de remploi, formant une assiette débordante, sur laquelle est établie l’élévation en grand appareil posé à sec. Pour cette dernière, il a été prouvé une élaboration et une mise en œuvre de techniques spécifiques de taille, de montage et de ravalement, datant du Bas-Empire. Les blocs de grand appareil sont retaillés en parement, les autres faces étant retravaillées pour leur insertion dans l’assise. Si les lits portent encore des trous de louve, ils sont les stigmates du levage des blocs dans leur première utilisation au Haut- Empire, avant leur remploi, période durant laquelle la louve était d’un usage exclusif. Nombreux sont-ils en effet, encore visibles sur les blocs au niveau des lits d’attente. La position de ces cavités rectangulaires – décalée par rapport au centre du nouveau bloc – confirme l’ajustement au nouvel édifice. Le levage des blocs de la porte est effectué à la pince, laissant nettement des trous de griffe y compris sur la face de parement. L’engin de levage, palan et pinces à mâchoires autoserrantes, est utilisé au-delà d’une construction supérieure à 4 m sur la porte. La construction est consolidée par la mise en place d’agrafes sur l’extrados horizontal des claveaux de l’arc et sur les parties

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saillantes de la corniche. Une fois les blocs mis en place, un ravalement est pratiqué sur tous les parements, avec une finition assez homogène de stries curvilignes taillées à la broche.

12 L’examen technique a démontré de façon claire que la porte urbaine a été conçue et mise en œuvre selon un plan déterminé, sans l’intégration d’un édifice ancien, avec un décor spécifique qui ne fait pas l’objet de remploi.

13 L’examen de la partie haute sur la tour sud a permis en outre d’identifier l’amorce d’un étage en grand appareil, sur lequel se poursuivrait le décor de pilastres, dans la continuité du premier niveau. La reconnaissance d’un attique formant parapet sur la restitution de Verneilh est donc à proscrire, d’autant que l’examen de l’arase de la tour n’a révélé aucun niveau de sol en retrait. De surcroît, les exemples connus du monde romain laissent entrevoir la présence assez systématique d’étage sur les portes urbaines. En revanche, la distribution des baies sur ce second niveau disparu à Périgueux est impossible à restituer en l’absence des éléments qui le constituent.

14 Reconnue formellement à Périgueux, la dissociation entre passage charretier sous arc unique et couloir piétonnier latéral semble une particularité du Bas-Empire dans les portes d’enceintes urbaines. La poterne coudée appartient certes à un vocabulaire architectural hérité de la poliorcétique hellénistique, adapté de manière assez systématique dans les camps de Dioclétien en Égypte. Mais, la découverte d’une circulation piétonnière distincte dans les deux seules portes conservées en Gaule (Périgueux et Die) témoigne clairement en faveur d’une caractéristique de plan, sans doute à étendre à d’autres portes urbaines occidentales moins bien conservées.

15 Pour le décor, la Porte de Mars présente le seul ordre décoratif complet et en place connu au Bas-Empire en Gaule, limitant de fait toute étude comparative. Le parallèle le plus probant est la Porte de Lyon à Bourges, édifice disparu vers 1850, connu uniquement par des illustrations anciennes. Cette porte monumentale conservait alors sur une tour en grand appareil, le soubassement, ainsi que le départ de bases et de pilastres.

16 Le caractère original de la Porte de Mars est également ressorti de la comparaison aux autres portes de l’enceinte de Périgueux, la désignant sans conteste comme la porte principale, celle qui a reçu toutes les attentions des constructeurs, comme l’avait déjà souligné Arcisse de Caumont en 1858 parlant de Magna porta.

17 La restitution de l’ensemble monumental originel reste à imaginer, avec son ou ses étages scandés de pilastres raidissant avec austérité les deux tours, son décor peint éventuel (?), ses drapeaux ou ses guirlandes, sa large voie dallée y menant. Une ébauche en vue frontale de la porte monumentale, permettra de faire évoluer la perception de l’édifice, héritée de Taillefer et Verneilh en donnant une idée de la volumétrie d’ensemble.

18 Beaucoup d’éléments du plan sont demeurés inconnus car inaccessibles : la profondeur des tours, le mode de couvrement du passage charretier, l’aménagement interne des tours, etc. Il faudrait engager de lourds travaux de décaissement pour éclaircir ces points.

19 Au-delà, les questions patentes liées aux enceintes urbaines, dans la poursuite de celles lancées par Louis Maurin en Aquitaine, ont trouvé ici quelque illustration. Sur la génération des constructions, Périgueux se place dans une première moitié du IVe s., période d’édification confirmée par la fouille, plutôt que la fin du IIIe s. promue

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jusque‑là. Les motivations d’une telle construction, qui « n’engloutit » pas l’idéal urbain du Haut-Empire mais met simplement à profit les matériaux abondants de grand appareil de la ville ancienne, demeurent insaisissables. Au mieux évoque-t-on un nouveau concept urbain recentré, re-circonscrit dans l’espace, etc. Pour la porte, les partis pris architectural et décoratif marquent bien, en revanche, le besoin de rétablir une parure monumentale dans une certaine « tradition » classique. L’utilisation de remploi remis en œuvre avec soin, de techniques de levage à la pince peu usité à Périgueux aux siècles précédents constituent néanmoins une originalité technique notoire.

20 Et derrière la porte ? L’exiguïté du castrum,fermé sur ses 6 ha, entraîne le dessin d’un tissu urbain ramassé. On émet avec réserve encore l’idée d’une insertion du groupe épiscopal, peut-être dès le Ve s. dans l’espace contraint du castrum.L’espace public est sans doute limité aux rues. La Porte de Mars tend à déterminer au moins un des axes principaux de la voirie intra-muros, dont la pérennité est appuyée par la mise en place de la cathédrale massive à l’époque romane.

21 Les problèmes relatifs à la réoccupation médiévale ont été un point d’investissement fort dans ce projet collectif de recherche, en corrélation avec les préoccupations du moment sur les fortifications du haut Moyen Âge qui connaît très opportunément un regain d’intérêt (PCR dirigé par Luc Bourgeois, réamorcé en 2010). La Porte de Mars connaît, en effet, l’intervention brutale de la fermeture en avant de l’arc antique par un mur écran, édifié au Xe s. (datations radiocarbone sur mortiers).

22 De porte monumentale publique, le site change radicalement de fonction pour devenir un lieu clos, appui d’une superstructure fortifiée en partie disparue. La fermeture de l’accès, fait capital dans l’histoire du site, si elle procède pour l’instant de bien obscures motivations, témoigne sans doute de l’émergence d’une nouvelle autorité sur la Cité à la veille de l’an mil.

23 Le travail collectif a permis au moins de prendre la mesure de cette transformation radicale et de dater cet événement. Au-delà, s’est amorcée une mue qui a vu se confirmer la dimension castrale du site.

AUTEURS

DOMINIQUE TARDY CNRS

YAN LABORIE COL

DAVID HOURCADE SUP

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HERVÉ GAILLARD MCC

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Siorac-de-Ribérac – Chaurieux et Moulin-Blanc

Corinne Sanchez

Identifiant de l'opération archéologique : 0225278

Date de l'opération : 2005 - 2009 (FP)

1 Suite à la tempête de 1999, une partie du couvert forestier de la commune de Siorac-de- Ribérac a été endommagé. Le nettoyage des parcelles avant replantation a occasionné la découverte de deux ateliers d’époque romaine : Chaurieux et Moulin-Blanc distants de sept cent cinquante mètres. Chaurieux avait été évalué en 2005 et deux aires de productions avaient été mises au jour ainsi qu’une zone de tournage. La fouille de 2009 a permis de fouiller intégralement les vestiges conservés de Chaurieux et de mettre en évidence l’existence d’au moins six fours. Leur superposition a été l’occasion de cerner une chronologie relative et de proposer une première évolution de ces fours typiques du Périgord. Le four le plus ancien est construit selon un plan circulaire avec voûtes. Les fours les plus courants sont formés par un canal étroit se terminant par une petite chambre de chauffe en abside.

2 Sur le site voisin de Moulin-Blanc, au moins un four et un fossé sont encore en partie conservés et d’importantes zones de rejets de la production ont été testées. Cet atelier est très arasé et le seul four qui a été dégagé présente une base de laboratoire rectangulaire.

3 Les fours de Siorac sont tous construits avec des fragments de tegulaeet présentent des plans circulaires, à canal/abside, à canal carré et à plan piriforme. Les différents modèles ont fait l’objet de prélèvements archéomagnétiques. Il faut noter que les structures de fours en tegulaesont généralement datées du IIIe siècle après notre ère comme c’est le cas pour le four 3 de Vayres (Gironde) ou le four 16 de la Boissière-École (Yvelines).

4 Le répertoire typologique du mobilier céramique des deux sites de production a été précisé par les importants dépotoirs associés aux fours. Les deux ateliers ont livré un

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 357

répertoire commun avec comme spécialisation la fabrication de mortiers estampillés. À Chaurieux, deux marques sont attestées avec Meddillus Eburuset EST,tandis que pour Moulin-Blanc, les mortiers portent des timbres engliphiques du nom de Crisnus.Il est possible de suivre l’exportation des productions de Siorac jusqu’à la côte atlantique. Ces mortiers sont particulièrement bien représentés dans les niveaux du IIIe s. apr. J.-C. de Burdigala.

5 Outre les mortiers, les ateliers de Siorac produisent des céramiques culinaires à cuisson réductrice, des céramiques communes à pâte claire, mais également des amphores pouvant correspondre au groupe « Périgueux 2 », groupe mis en évidence après l’étude des amphores trouvées dans les fouilles de la capitale de cité des Pétrucores. Des céramiques à engobe micacé, consommées en nombre à Périgueux au Haut-Empire, sont également attestées. En revanche, Moulin-Blanc semble orienté vers la fabrication de bols et d’amphorettes qui n’a pas été retrouvé à Chaurieux.

6 (Fig. n°1 : Chaurieux : Four à abside recoupant un four circulaire vouté)

7 (Fig. n°2 : Moulin-Blanc : exemples de la production à pâte claire)

8 Sanchez Corinne

ANNEXES

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Fig. n°1 : Chaurieux : Four à abside recoupant un four circulaire vouté

Auteur(s) : Sanchez, Corinne (CNRS). Crédits : Sanchez Corinne CNRS (2009)

Fig. n°2 : Moulin-Blanc : exemples de la production à pâte claire

Auteur(s) : Sanchez, Corinne (CNRS). Crédits : Sanchez Corinne CNRS (2009)

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AUTEURS

CORINNE SANCHEZ CNRS

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Périgueux – 2 rue Talleyrand‑Périgord

Christian Scuiller

Identifiant de l'opération archéologique : 7225470

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Les deux sondages réalisés sur la parcelle du 2 rue Talleyrand‑Périgord à Périgueux, n’ont révélé la présence d’aucune structure archéologique.

2 La stratigraphie relevée indique que le plateau sur lequel se situe l’opération a été en partie décaissé lors de la construction des maisons sur les parcelles adjacentes.

3 Les niveaux rencontrés montrent des remblais terreux surmontant des argiles rouges à silex naturelles sur le substrat calcaire.

4 SCUILLER Christian

AUTEURS

CHRISTIAN SCUILLER INRAP

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Terrasson-Lavilledieu – Abbaye de Saint-Sour

Natacha Sauvaitre

Identifiant de l'opération archéologique : 0225605

Date de l'opération : 2009 (PR)

1 Le projet de restauration de l’église abbatiale de Saint-Sour de Terrasson-Lavilledieu (édifice inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en totalité par arrêté du 03 mai 2001, propriété de la commune) par l’architecte en chef des Monuments Historiques, P. Ponsot, prévoyait la création d’un drainage extérieur au chevet et la réfection des sols intérieurs de l’église. Les tranchées extérieures, dont la profondeur devaient atteindre le niveau de fondation, soit environ 2,50 m, sont localisées le long du flanc sud du monument, contre le chevet et le long du mur est de la sacristie.

2 Les origines du monastère sont obscures. Il ne reste de l’ancienne abbaye que l’église, fortement endommagée lors de la guerre de Cent Ans. Elle est reconstruite quasi- intégralement au cours du XVIe s. dans un style gothique flamboyant. Elle subit de nouvelles dégradations pendant les guerres de Religion en 1569, entraînant la décadence de l’abbaye au cours des deux siècles suivants. L’église est finalement restaurée à la fin du XIXe s.

3 Aucune opération archéologique n’avait été menée autour de l’abbaye bénédictine. De ce fait, une fouille préventive a été prescrite par le service régional de l’Archéologie d’Aquitaine sur l’ensemble des longueurs des tranchées extérieures ainsi que la réalisation de sondages à l’intérieur de l’église. Cela représente un linéaire de 65 m à l’extérieur, tandis que les sondages à l’intérieur de l’édifice représentent une surface explorée de 9 m². Notre intervention devait permettre d’observer les fondations et notamment reconnaître d’éventuelles occupations antérieures.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 362

4 L’opération a été menée par une équipe de sept personnes du bureau d’investigation Hadès pendant quatre semaines (une semaine consacrée aux sondages, trois semaines pour la fouille).

5 Les sondages dans l’église

6 Le projet de restauration du sol de l’église prévoyait un impact minime de l’ordre de 0,30 m. Les sondages, réalisés sans limite de cote de profondeur, devaient permettre d’appréhender la présence de sépultures et éventuellement de distinguer des structures antérieures à l’édifice de culte actuel. Trois sondages ont été effectués.

7 Le sondage 3 se situe dans la première travée du chœur. Sous les remblais de nivellement récents une inhumation en cercueil, orientée est-ouest, tête à l’ouest, a été partiellement mise au jour. Seul le tronc supérieur a pu être dégagé. Le reste de la sépulture se poursuit sous les marches menant au chevet. L’étude anthropologique n’a pas permis de déterminer ni le sexe ni l’âge de l’individu. Une seconde sépulture en cercueil, axée est-ouest, a été repérée dans la berme sud du sondage.

8 Une maçonnerie, axée nord-sud, d’une largeur d’un mètre, assez mal conservée, a été reconnue en dessous avec un retour vers l’est. Elle est fondée dans le substrat et ne semble pas parementée. Sa fonction n’est pas assurée : ancien caveau, crypte ou base d’un édicule ?

9 Le sondage 4 a été effectué dans la première travée de la nef contre le mur sud de l’église et la colonne de l’arc doubleau. Dans les remblais d’exhaussement du niveau de sol de la nef, mis en place lors de la restauration de l’église au XIXe s., un petit ossuaire a été dégagé indiquant le regroupement partiel d’ossements provenant d’anciennes sépultures. Plusieurs niveaux de terre liés, sans doute, à l’utilisation de cette partie de l’église comme jardin après les guerres de Religion, ont été observés. Le sol primitif de l’église composé de dalles rectangulaires ainsi qu’une banquette et la base décorée de la colonne de l’arc doubleau ont été partiellement dégagés en-dessous. Le sol primitif de l’église au XVIe s. est situé 2 m en-dessous du niveau de circulation actuel de l’église.

10 L’objectif du sondage 6, situé à proximité de la chaire de l’église, était de comprendre l’organisation interne de l’édifice et l’important dénivelé remarqué entre le sondage 3 et 4. Un mur, orienté nord-sud, large de 0,91 m a été partiellement dégagé. Il est parementé sur le flanc ouest. Deux assises ont été dégagées. Ce mur correspond au mur de clôture de l’église érigé après les guerres de Religion réduisant ainsi l’espace du culte à la croisée du transept et au chevet.

11 La surveillance archéologique menée à l’occasion du retrait du sol dans les chapelles latérales et autour de l’autel a permis d’observer partiellement un lambeau de sol composé de trois dalles assez usées, dégagé directement sous le sol actuel du chœur, similaires à celles découvertes dans le sondage 4. Le mur nord de l’église primitive (XVIe s.) a été observé à cette occasion sous le pilier nord du chevet. Aucune structure n’a été repérée dans les chapelles latérales.

12 La surveillance archéologique le long du chevet et du flanc sud de l’église

13 Les vestiges sont apparus sous d’importants niveaux de remblai, pauvres en mobilier archéologique.

14 Vingt-huit sépultures ont été dégagées. On dénombre vingt-six coffrages bâtis de pierres calcaires, une cuve de sarcophage, une sépulture en pleine terre. Plusieurs ont été recoupées par les fondations du chevet de l’église reconstruite du XVIe s.

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15 L’orientation des sépultures varie en fonction de la disposition des vestiges architecturaux. Les individus sont tous déposés sur le dos avec la tête à l’ouest.

16 Trois sépultures en coffrage étaient pourvues chacune d’un vase funéraire. Il s’agit de cruche à panse légèrement globulaire du type « rouge polie ». Deux d’entre elles étaient disposées à droite du crâne de l’individu. La troisième a été découverte sur le couvercle d’une sépulture. Plusieurs pots similaires sont référencés dans le Sarladais dont la fourchette chronologique est comprise entre les Xe s. et XIIIe s.

17 Plusieurs tronçons de murs antérieurs au chevet de l’église ont été dégagés entre les renfoncements des contreforts. Il pourrait s’agir des vestiges de l’église primitive (XIIe s.). Les vestiges d’une salle souterraine (cave ?) composés de deux murs et d’un escalier de cinq marches ont été partiellement dégagés au sud de la chapelle méridionale. Elle est comblée d’un remblai hétérogène meuble, riche en ossements humains. Elle est antérieure à la restauration de la chapelle sud de l’église actuelle.

18 Sur les trente sépultures mises au jour, à l’intérieur et à l’extérieur de l’édifice, vingt et une ont pu faire l’objet d’une étude anthropologique. Cette dernière a permis de distinguer trois individus immatures et dix-huit adultes (onze hommes, une femme et six indéterminés).

19 Des analyses radiocarbone doivent être réalisées sur plusieurs sépultures. Elles permettront de préciser l’occupation funéraire et d’affiner la datation du mobilier associé aux défunts. Une étude documentaire est en cours. Elle consiste en un dépouillement des sources médiévales et modernes pour renseigner l’histoire de l’abbaye et la topographie du quartier.

20 (Fig. n°1 : Sépulture 8)

21 Sauvaitre Natacha

ANNEXES

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Fig. n°1 : Sépulture 8

Auteur(s) : Lemée, E. (Hadès). Crédits : Lemée E. Hadès (2009)

AUTEURS

NATACHA SAUVAITRE Hadès

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Trélissac – Borie-Porte

Christophe Fourloubey

Identifiant de l'opération archéologique : 0225648

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 L’extension de la ZAC de Borie-Porte a déclenché un arrêté de prescription archéologique sur la totalité du projet, soit 202 642 m² concernant les parcelles 47 (section AN), 17, 22, 28, 32 et 37p (section AR).

2 Le diagnostic a été réalisé du 02 novembre au 9 décembre 2009, par cent quatre-vingt- huit tranchées typiquement longues de 20 m, disposées en quinconce dans le sens général de la pente, creusées par fines passes horizontales à l’aide d’une pelle hydraulique à chenilles équipée d’un godet de curage large de 2,20 m. La surface totale diagnostiquée représente 5,2 % de l’emprise du projet, cinquante-trois sondages sont positifs pour l’archéologie.

3 Les nombreuses découvertes faites sur la commune de Trélissac et sur les communes limitrophes indiquent un fort potentiel archéologique, couvrant principalement le Paléolithique, la Protohistoire et le Moyen Âge. L’accent est mis dans le cahier des charges du diagnostic sur les indices relevés à proximité du projet : un manoir médiéval (Borie de Porte, puis Borie-Porte) et une élévation de terre de 6 m de diamètre interprétée comme un possible tumulus.

4 Le site recoupe deux environnements différents.

5 Au nord, un pied du talus qui sépare la vallée du plateau, dans une pente comprise entre 6 % et 8 %. Son assise est constituée par les calcaires crayeux sénoniens, criblés de petits rognons d’un silex noir de bonne qualité, sa couverture est faite de dépôts carbonatés (alternance de castine et de limons fins).

6 Au sud, un milieu en pente douce au cœur de la vallée de l’Isle, à 700 m de la rivière environ. C’est une terrasse alluviale récente (Fw), connue pour conserver les traces d’occupations paléolithiques tardives, dont le nappage est assuré par l’écoulement des

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mêmes dépôts carbonatés que ceux présents au nord et surtout par l’activité d’un large paléochenal.

7 Entre ces deux environnements, une légère ondulation du relief marque un vallon qui s’est formé après le comblement total du paléochenal. La permutation de dynamique vers le fonctionnement du versant de plateau, processus très long, a probablement commencé au Pléniglaciaire final si l’on se réfère aux signatures sédimentaires. Ce processus s’est poursuivi durant l’Holocène, avec une redistribution des formations sédimentaires sur ses flancs. Les indices archéologiques semblent indiquer que le vallon canalisait encore les eaux de ruissellement à la fin du Moyen Âge. Comblée aujourd’hui mais encore marquée dans le paysage, cette incision correspond au parcours d’un chemin rural.

8 Les indices archéologiques en stratigraphie sont d’abord un nucléus de silex et quelques rares tessons, sans doute protohistoriques, découverts en stratigraphie sur le flanc gauche du petit vallon (secteur nord). Les débris éparpillés d’un large col de vase (de type bouteille) reconstituent un objet sans doute un peu gros pour être rapporté au Néolithique, mais qui ne surprendrait pas dans une ambiance protohistorique.

9 Les autres indices sont répartis sur presque toute la surface diagnostiquée. Il s’agit de cent trente et une structures, de quelques dizaines de vestiges mobiliers (dont quatre- vingt-dix-neuf tessons de céramique), et de centaines d’ossements animaux. L’ensemble n’est pas parfaitement cohérent, le mobilier est réparti sur plusieurs structures, mais l’ambiance générale est médiévale.

10 De façon générale, les structures apparaissent sous la terre végétale (C1), et leur remplissage témoigne d’un C1 plus ancien que celui qui les tronque aujourd’hui.

11 Les vingt-trois trous de poteau présentent une morphologie de cylindre régulier, mais avec un développement en profondeur (jusqu’à 0,65 m) et un diamètre (jusqu’à 0,45 m) variables. Aucune charge caillouteuse n’est relevée dans leur remplissage.

12 Les vingt silos sont assez peu variés. L’ouverture en plan dessine un cercle dont le diamètre est généralement compris entre 0,90 m et 1,20 m, mais on a aussi des silos de taille plus modeste (entre 0,50 m et 0,70 m de diamètre à l’ouverture), et de rares silos à large ouverture (environ 1,70 m de diamètre à l’ouverture). Les fonds sont à peine concaves, la plus profonde des bases atteintes est à 2 m de la surface, la base la plus haute à 1 m seulement. Les deux tiers des silos testés révèlent une morphologie pyriforme, les autres sont de forme abrupte droite ou évasée vers le haut. Leur remplissage est polyphasé, avec parfois une blocaille de silex sans emballage qui pourrait en représenter le système d’obturation.

13 Les vingt-trois segments de fossés croisés par les sondages représentent entre quinze et dix-huit fossés. Aucun fond plat, mais quelques-uns en V et la plupart concaves. Quelques-uns sont profonds (jusqu’à 1,20 m de la surface), mais beaucoup sont à peine perçus que leur base est déjà atteinte, donnant la mesure des phénomènes d’érosion sur le secteur sud comblé par le paléochenal. Le mobilier y est rarissime et varié, les seuls éléments diagnostiqués étant deux tessons de céramique médiévale. Aucun de ces fossés n’est relié au parcellaire actuel, ni même au parcellaire tel qu’il est relevé sur le cadastre napoléonien de 1848.

14 Les quarante-huit fosses forment un ensemble qui couvre des morphologies et sans doute des fonctions très différentes: petites fosses, fosses superficielles à la base plate ou à peine concave, fosses plurimétriques bilobées ou superposées, voire fosses

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plurimétriques intriquées. La plus profonde des fosses diagnostiquées atteint 2,70 m de profondeur.

15 Le secteur nord offre sans doute la conjonction la plus spectaculaire: sur un espace de 350 m², les structures 24, 32 et 35 révèlent déjà au moins dix-sept fosses. Beaucoup se recoupent, certaines ont un emplissage polyphasé. Elles sont interprétées comme des fosses d’extraction, visant l’épaisse strate de limon fin carbonatée (C3a). L’interprétation est fondée sur la quasi-absence de mobilier (qui indique un milieu artisanal plus qu’un environnement domestique), l’absence des déblais du C3 (si caractéristiques) dans les stratigraphies en contrebas, la dissymétrie des structures (avec des parois abruptes de part et d’autre d’un pan incliné), et l’arrêt immédiat du creusement au changement de faciès sédimentaire (au-delà de la cote - 2,30 m, on passe sans transition d’un C3a limoneux riche en calcium à un C3b limoneux décarbonaté).

16 Une fois exclus les vestiges sans caractère particulier, le mobilier archéologique forme un ensemble anachronique, mais dans la limite du Moyen Âge. Il s’agit de quarante et un tessons de céramique correspondant à six individus, ainsi que d’une pointe de flèche tranchante et foliacée en fer forgé, à douille conique.

17 L’échantillon céramique, issu des fosses pour l’essentiel, s’inscrit dans les productions potières locales de la vallée de l’Isle, mais couvre deux périodes distinctes. L’une, mal définie mais sans doute dans le plein Moyen Âge (autour des XIe s. et XIIe s.) est caractérisée par des poteries en pâte rouge fine façonnées par modelage. L’autre, plus tardive, se situe dans une chronologie de la fin du Moyen Âge ou du début de l’époque des Temps Modernes. Elle se caractérise par des poteries en pâte rouge fine portant des traces de glaçure verte mouchetée, et surtout par un fragment de pot en pâte gréseuse qui indique un contexte du XVe s.

18 Dans la plupart des cas, les surfaces sont altérées ce qui empêche d’y distinguer un quelconque traitement de surface, notamment de polissage.

19 Bien que certains pots portent des traces de chauffes répétées, attestant de leur usage comme pot à cuire, le contexte général de la découverte ne semble pas être domestique au sens où on l’entend habituellement en raison de la faible quantité de mobilier céramique livré par les structures fouillées.

20 Deux structures associent, chaque fois dans une même unité stratigraphique, des tessons médiévaux et des restes fauniques.

21 Si l’on exclut les trois bovinés mis en terre dans des structures dédiées (un individu adulte sur le secteur sud et deux immatures sur le secteur nord), la faune recueillie dans les fosses est d’abord représentée par un boviné immature en connexion anatomique partielle, et un âne mature désarticulé. Les restes isolés proviennent pour l’essentiel de bovinés, mais d’autres taxons domestiques sont reconnus : cochon, chien, et chèvre (ou mouton).

22 L’os est assez peu altéré, certains sont fossilisés, et les deux métatarses de l’âne présentent de petites traces de découpe au niveau des tendons.

23 Les différents indices permettent de repérer deux secteurs, sans espace stérile entre eux. Le secteur nord ne contiendrait que des traces d’un Moyen Âge tardif, alors que les vestiges d’un Moyen Âge central se concentreraient sur le secteur sud. Mais ce modèle est d’une fragilité extrême : d’abord parce que seulement cinq des cent trente- trois structures ont pu faire l’objet d’une attribution chronologique d’après le mobilier, ensuite parce qu’il y a bien l’indice d’un Moyen Âge tardif dans la plaine.

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24 En dépit de la grande quantité d’informations accumulées sur le site, beaucoup de questions restent encore sans réponse.

25 Le lot céramique peut-il être utilisé comme moyen de datation ? Autrement dit, peut-on être sûr que le remplissage des structures est subcontemporain de l’occupation (ou des occupations) qui est (sont) à l’origine des poteries ? Sur le secteur nord, la pente est assez forte pour que la dynamique de versant puisse combler très rapidement une fosse, mais le remplissage est notablement polyphasé.

26 On peut pourtant repérer deux grandes périodes dans le remplissage des silos et des fosses : une première période qui mélange le sédiment très clair du C3 à une terre brune superficielle (le mobilier recueilli en est essentiellement originaire), et une seconde étape qui ne sédimente que la terre brune superficielle. Les parois des structures sont suffisamment abruptes pour que des effondrements soient à l’origine de la première période de colmatage, la seconde étape pouvant être plutôt le fait de la dynamique de pente.

27 Secteur nord et le secteur sud sont-ils contemporains ? Les deux lots de mobilier (un premier lot du XIe s.au XIIe s., un second du XVe s.au XVIe s.) semblent indiquer un gradient du plus jeune au nord vers le plus vieux au sud, mais le fait que ce gradient se développe dans le sens de la pente incite très fortement à la prudence.

28 Les différentes fosses indiquent-elles des activités différentes ? L’absence de mobilier, la distance entre les deux secteurs et la différence de milieu sédimentaire ne nous permettent pas de trancher.

29 Le faciès de carrière (une marnière à ciel ouvert) semble néanmoins plausible pour une large part du secteur nord. Les fosses d’extraction du limon fin carbonaté sont peut- être reliées à un bâtiment en torchis, dont la possible existence est indiquée par des dizaines de fragments d’un sédiment cuit incluant le sédiment local. La présence d’une facette noircie sur beaucoup de ces débris fait que l’hypothèse d’une construction liée à des activités de chauffe au sens large est envisagée. Dès lors, on pourrait entrevoir un traitement thermique sur place du matériau « tout-venant » tourné par exemple vers une production de chaux hydraulique. Une hypothèse alternative, sans doute plus plausible, voudrait que ce sédiment aurait été exporté tel quel, pour donner du liant au mortier de terre qui étanchéifie les murs de pierre sèche des granges du Périgord.

30 Le diagnostic archéologique a sans doute permis de repérer le territoire d’un large site artisanal médiéval, d’en quantifier les indices, et de repérer une aire d’activité ; mais les informations dont il fait état restent encore bien trop morcelées pour que soient précisée la mise en séquence globale, incluant les types d’exploitation et leur origine chronologique.

31 Fourloubey Christophe

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AUTEURS

CHRISTOPHE FOURLOUBEY INRAP

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Boulazac, Saint-Laurent-sur- Manoire – Prairie du Lieu-Dieu, Grand-Fond

Wandel Migeon

Identifiant de l'opération archéologique : 0225746

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Une opération de diagnostic archéologique a été réalisée sur les emprises de deux giratoires associée au projet « ZAE Grand-Font » à Saint-Laurent-sur-Manoire et voies d’accès « RD5E2 » à Boulazac. Les projets sont situés entre 7 km et 5 km à l’ouest de Périgueux, sur les terrains situés aux débouchés de vallons implantés sur le flanc occidental de la vallée du Manoire. Neuf sondages ont été réalisés sur quatre parcelles dévolues au projet d’aménagement du giratoire de Saint-Laurent-sur-Manoire. Dix sondages ont été réalisés dans la prairie du Lieu-Dieu sur le projet d’aménagement du giratoire de Boulazac. À Saint-Laurent-sur-Manoire, l’emprise se développe sur un cône colluvial complexe orienté ouest-est. Les sondages ont recoupé des stratigraphies concernant le Pléistocène jusqu’au petit Âge glaciaire. Un matériel archéologique attribué au Néolithique est piégé dans un axe drainant fossile préservé dans l’espace central de l’emprise. Sur la marge occidentale de celui-ci, une stratigraphie remarquable a été étudiée au sein de la tranchée 700. Elle incluait au moins deux nappes colluviales, toutes deux associées à des structures archéologiques dans un bon état de conservation. Une structure en fosse attribuable à la période protohistorique d’après son contenu archéologique a été identifiée à 108,4 m NGF. Un foyer empierré a été mis au jour dans le sondage 600 (108,8 m NGF). À 13 m de distance, il pourrait révéler une implantation humaine sur les bordures de cet axe drainant fossile. La période antique est identifiée sous la forme d’un sol enterré sur le rebord du talweg perçu uniquement en coupe. Il sert de support à l’aménagement d’un bâtiment abritant un bas-fourneau métallurgique entre 108,10 m NGF et 108,50 m NGF. Les structures formaient une partie du plan d’un bâtiment rectangulaire attribué au Moyen Âge avec

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au moins cinq trous de poteau entourant un bas-fourneau aménagé en son centre. Une fosse distante de 10 m à l’Est est associée à l’unité. Elle renfermait du mobilier céramique daté du haut Moyen Âge (VIIe s.–VIIIe s.). Dans la seconde emprise, dix sondages ont été réalisés dans la prairie du Lieu-Dieu sur le projet d’aménagement du giratoire de Boulazac. Le tracé attendu de l’aqueduc antique alimentant la ville de Vesunna n’a pas été reconnu. Cinq sondages ont néanmoins livré des structures en creux, un four et des arases de bâtiments antiques. L’état de conservation des structures est bon malgré un arasement non négligeable. Leur localisation hors des zones inondables, à moins de trente mètres du passage de l’aqueduc, caractériserait une zone habitée durant la seconde moitié du Ier siècle de notre ère.

2 L’orientation et la chronologie des bâtiments semblent confirmer une contemporanéité entre l’ouvrage hydraulique et les vestiges antiques. Le comblement d’un chenal en contrebas du site conservait des éléments d’un dépotoir médiéval (Xe s.-XIIe s.). La découverte de structures archéologiques piégées sous les dépôts de versant dans les deux emprises confirme bien la présence d’une occupation continue en marge de la basse plaine marécageuse du Manoire, sur les communes de Saint Laurent-du-Manoire et de Boulazac. Un lieu d’occupation et des aménagements connexes ont ainsi été positionnés sur les points hauts de la prairie du Lieu-Dieu à Boulazac, à proximité de l’aqueduc de « Grand-Font ».

3 Migeon Wandel

AUTEURS

WANDEL MIGEON INRAP

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Eygurande-et-Gardedeuil, La Roche- Chalais, Saint Antoine-sur-l’Isle – Pierre de Champmartin

Natacha Sauvaitre

Identifiant de l'opération archéologique : 0225557

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 La découverte aux Archives nationales de documents concernant la lutte entre les seigneurs de Fronsac et de Saint-Aulaye à propos des frontières de leur seigneurie a permis au Grahc (Groupe de Recherche Archéologique et Historique de Coutras) d’étudier la vie quotidienne dans la Double à la fin du XVe s. Trois textes ont particulièrement retenu l’attention dont deux enquêtes l’une datée de 1477 (Archives nationales Q 1268) et l’autre de 1480 (Archives nationales T 184). L’étude de ces sources écrites a été publiée dans le bulletin n° 31 de l’association avec la transcription des textes.

2 Ces textes évoquent en particulier une pierre marquant la séparation entre les seigneuries de Fronsac et de Saint-Aulaye : la pierre dite de Champmartin.

3 Cette borne séparait les provinces d’Angoumois, de Périgord et de Guyenne. Elle est décrite comme étant couchée sur le sol, mesurant 5 pieds à 6 pieds de long, en grès, gravée de trois écussons, regardant l’un l’Angoumois, l’autre le Périgord et le troisième la Guyenne.

4 Son emplacement a été localisé avec une assez bonne précision, grâce à l’analyse du texte de 1477 et à celle de l’ancien cadastre de Saint-Antoine-sur-l’Isle établi en 1837. L’analyse de l’ancien cadastre d’Eygurande et Gardedeuil nous montre la présence d’une ancienne limite entre deux tènements médiévaux qui aboutissait à cette borne. En outre, le territoire communal de Saint-Michel-l’Ecluse-et-Léparon, qui dépendait autrefois de l’Angoumois, vient aboutir en ce même point. Enfin le cadastre actuel montre en ce lieu une sorte d’espace intercommunal d’environ 20 m sur 25 m, formant

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 373

une surlargeur dans un chemin rural qui sert aujourd’hui de limite aux trois communes.

5 Riche de l’ensemble de ces informations, le Grahc a proposé au service régional de l’Archéologique de réaliser un sondage à l’emplacement supposé de la borne. L’intervention a été effectuée le 25 mars 2009. La zone a été délimitée avant l’intervention avec le positionnement supposé de la borne marquée au sol par un piquet en bois

6 Le sondage entrepris par le Grahc afin de retrouver la pierre dite de Champmartin s’est avéré positif. Une pierre calcaire de 0,30 m de haut par 0,30 m de large a été mise au jour à proximité de l’endroit supposé.

7 Il ne s’agit pas de « La » pierre de Champmartin à proprement parler. Le texte de 1477, qui évoque le déplacement de la borne, indique […] une pierre de taille couchée à terre, qui peut avoir cinq à six pieds de long,[…] ,et précise bien que chacun des trois seigneurs de Fronsac, Montpon et Saint-Aulaye […] se pourroient mettre chacun en sa terre et manger sur icelle pierre.

8 La pierre découverte lors de ce sondage est dépourvue de motifs décoratifs. Sans doute érigée ultérieurement, elle rappelle toutefois la limite de bornage entre les trois provinces d’Angoumois, du Périgord et de Guyenne. Cette pierre pourrait correspondre à « la croix de la Peyre » indiquée sur le second plan original d’Eygurande-et- Gardedeuil (Archives départementales de la Dordogne). Le dessin d’une croix de carrefour à son emplacement permet d’envisager le remplacement ou le complément de ladite borne frontière.

9 Les mairies concernées par cette intervention archéologique ont été sensibles à cette découverte, et envisageraient la possibilité d’ériger à nouveau en ce lieu une pierre rappelant cette ancienne frontière.

10 Sauvaitre Natacha

AUTEURS

NATACHA SAUVAITRE EP

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Les Eyzies-de-Tayac–Rouffignac– Saint-Cernin-de-Reilhac–Villars

Patrick Paillet

Identifiant de l'opération archéologique : 0225907 - 0225909

Date de l'opération : 2009 (RE)

Micro-analyses et datations de l’art pariétal de Font-de-Gaume, Rouffignac et Villars dans leur contexte archéologique Introduction Les opérations archéologiques (« relevés d’art rupestre ») conduites en 2009 dans les grottes de Font-de-Gaume (Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil), Rouffignac (Rouffignac-et- Saint-Cernin-de-Reilhac) et Villars (Villars) s’inscrivent dans le cadre d’un programme de l’agence nationale de la recherche (ANR) intitulé « Micro-analyses et datations de l’art préhistorique dans son contexte archéologique » (MADAPCA, 2008‑2011). Ce programme transdisciplinaire associe le département de Préhistoire du Muséum national d’histoire naturelle (Paris), le Centre de recherches et de restauration des musées de France (Paris), le laboratoire des Sciences du climat et de l’environnement (Gif-sur-Yvette) et le Centre national de préhistoire (Périgueux et université Bordeaux I–UMRPACEA). Son objectif est d’élaborer de manière pluridisciplinaire un protocole d’étude des grottes et abris ornés et des sites à art mobilier, efficace, fiable et normatif en matière de conservation. Ce protocole doit aussi favoriser la mise en place d’une banque de données analytiques et photographiques des sites ornés. Description des opérations Cette année, plusieurs axes de recherche ont été développés. Le premier concerne l’analyse physico-chimique des pigments et des techniques picturales. Nous avons mis en œuvre sur différentes séries picturales de Rouffignac et de Villars des analyses non invasives comme la fluorescence X, la diffraction X et le Raman pour caractériser la nature et l’origine des pigments utilisés et préciser le cadre chronologique des dispositifs pariétaux et les différentes périodes de fréquentation des sites.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 375

Pour ce faire, un deuxième axe de recherche concerne les datations 14C-AMS et U/Th à effectuer dans les trois cavités étudiées sur dépôts au sol ou pariétaux (charbons, os, spéléothèmes, etc.). Le troisième axe concerne l’étude de l’évolution des supports ornés et des sources possibles de leurs contaminations (genèse et évolution). Nous avons engagé à Font-de- Gaume et Rouffignac l’étude et la cartographie des phénomènes taphonomiques affectant les parois. Il s’agit notamment des dépôts de calcite, du mondmilch, des vermiculations et des faciès à cupules. Nous cherchons à comprendre les processus de formations de ces éléments et leur éventuel impact sur la conservation des représentations. Le quatrième axe concerne l’étude des dispositifs pariétaux à renouveler à Font-de- Gaume et Villars notamment, en s’appuyant sur des relevés topographiques 2D et/ ou 3D. Enfin nous avons également engagé un inventaire exhaustif et une étude des artefacts archéologiques identifiés à Font-de-Gaume et Villars depuis leur découverte. Il est à noter également que des micro-analyses spécifiques ont été effectuées sur des objets de parures et des vestiges pariétaux de l’abri Pataud (Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil). Conclusions provisoires À Font-de-Gaume, le bilan documentaire des travaux effectués dans la grotte et des découvertes a été réalisé. Les zones qui vont faire l’objet en 2010 et 2011 des micro- analyses et des éventuels prélèvements ont été déterminées avec précision et un constat d’état sanitaire a été engagé. À Rouffignac, le programme est sensiblement plus avancé puisque une mission de terrain en novembre 2009 a permis de réaliser de nombreuses mesures in situcouplant la fluorescence et la diffraction X (première mondiale en grotte) sur les pigments et les supports. En parallèle, une lecture détaillée des états de surface des parois a été réalisée. Vingt-deux points de mesure XRF et XRD ont pu être enregistrés et les résultats préliminaires montrent d’importantes variations notamment dans la composition des tracés pariétaux. Par ailleurs, plusieurs tracés et vestiges charbonneux ont été localisés à divers endroits de la cavité. En 2010, nous solliciterons des autorisations pour les dater afin de mesurer la diversité des fréquentations préhistoriques et historiques de la grotte. Enfin, dans la grotte de Villars, un bilan documentaire précis a été dressé sur tous les vestiges pariétaux (plus de soixante-dix représentations) et mobiliers. Des tests de géoréférencement sur relevés topographiques tridimensionnels ont été également effectués. Des mesures par fluorescence X portable sur une dizaine de tracés ont permis d’identifier du carbone dans certains tracés noirs. Des prélèvements seront demandés pour obtenir une caractérisation plus fine et d’éventuelles datations. Quant aux os et charbons échantillonnés dans les collections ou in situ,ils feront l’objet de datations 14C- AMS systématiques. Les deux dates déjà obtenues (930 ± 90 ans/2000 et 880 ± 90ans/ 2000 (GifA 90216 ; GifA 90217) montrent des fréquentations ou des intrusions récentes dans le réseau. Une date U/Th de 124.3 ka ± 3.3 ka a été également obtenue sur une couche de calcite localisée dans les zones ornées au-dessus d’un éboulis. Paillet Patrick

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AUTEURS

PATRICK PAILLET CNRS

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33 – Gironde

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Belin-Béliet – Le Passage

Philippe Jacques

Identifiant de l'opération archéologique : 0225591

Date de l'opération : 2009 (SU)

1 Cette opération de relevé et de sondage a été réalisée sur l’ancienne distillerie de résine Cazauvieilh, Elle entre dans le cadre d’une étude générale sur l’exploitation du massif forestier sud girondin, de la préhistoire à nos jours.

2 L’usine est située sur un terrain surplombant une zone marécageuse à proximité de la rivière l’Eyre. Edifiée dans les années 1880, elle comportait au départ deux bâtiments.

3 L’un abritait la première usine de distillation qui a été détruite par un incendie en 1930. L’autre, situé en vis à vis, était utilisé pour le stockage du produit fini (l’essence de térébenthine). Aujourd’hui les élévations des murs ont disparu, toutefois les substructions sont encore nettement visibles. Il s’agit d’une construction rectangulaire reposant sur des murs de pierres avec élévation en briquettes. Parmi les substructions de gros tessons ont été retrouvés, se sont des fragments de grandes jarres (environ 1 m de haut) qui, enterrées dans le sol, servaient à stocker l’essence de térébenthine. Ce système archaïque a été ensuite remplacé par une grande citerne en acier de forme cylindrique et qui repose sur quatre piliers en briquettes.

4 Après l’incendie de 1930 un nouveau bâtiment est édifié et utilisé à partir de 1931. Celui-ci est toujours présent, il mesure 15 m x 10 m. À l’intérieur les installations sont dans leur état d’origine, seul le serpentin de l’alambic a disparu. L’atelier est organisé de la manière suivante :

5 - la zone A est occupée par les activités du feu qui sont l’alimentation en bois de la chaudière n° 11 et le four n° 10.

6 - la zone B semble destinée au magasinage comme en témoignent les étagères encore présentes sur lesquelles se trouvent des vannes d’eau de rechange ainsi que les pochoirs destinés au marquage des barriques.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 379

7 - la zone C est séparée des précédentes par un mur en briques, il s’agit du laboratoire destiné au traitement de la résine.

8 - la zone D est située à l’extérieur du bâtiment, elle correspond au quai de déchargement des barriques de résine.

9 La partie centrale du bâtiment est occupée par la maçonnerie du four (n° 10) qui est liée à une imposante cheminée de section carrée (n° 7). Enchâssé dans cette structure on trouve le bac d’alimentation (n° 8) et la cuve de chauffe (n° 9) appelée également cucurbite.

10 Le processus de traitement s’établit de la manière suivante : la résine brute est déchargée au niveau de la zone D, elle est stockée dans la cuve n° 2, elle est ensuite placée dans le bac d’alimentation n° 8 qui communique par un tuyau avec la cuve de chauffe n° 9 (cucurbite d’environ 3 000 l de capacité). La résine liquéfiée par la chaleur du four s’écoule naturellement « per descendum» dans cette dernière. Cette cucurbite est fermée par la cornue qui fait la liaison avec le serpentin de l’alambic (aujourd’hui disparu). Après chauffe pendant une heure, l’hydrodistillation (eau chaude + résine) s’opère et on obtient environ 20 % d’essence térébenthine à la sortie de l’alambic et 70 % de colophane qui reste au fond de la cucurbite. Cette dernière est extraite par un tuyau situé au bas de la cuve et elle est évacuée par une goulotte métallique vers un wagonnet. Cette colophane est ensuite disposée dans les différents plateaux stockés à l’entrée du bâtiment (n° 13) puis exposée au soleil pour un long séchage.

11 Ces distilleries étaient, aux XIXe s.-XXe s., présentes à plusieurs exemplaires dans chaque commune. Depuis l’abandon de la récolte de la résine à la fin des années 1970 elles ont disparus du paysage industriel régional.

12 Celle de Belin-Beliet est la dernière encore en état pour le sud Gironde. Sa sauvegarde scientifique, qui rentre parfaitement dans le cadre de l’archéologie industrielle, est un exemple qui devrait être renouvelé sur les autres sites industriels de la région.

13 (Fig. n°1 : Col des jarres de stockage) et (Fig. n°2 : Ancienne usine de térébentine Cazauvieilh - Plan des installations de 1931)

14 Jacques Philippe

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 380

Fig. n°1 : Col des jarres de stockage

Auteur(s) : Jacques, Philippe (BEN). Crédits : Jacques Philippe, BEN (2009)

Fig. n°2 : Ancienne usine de térébentine Cazauvieilh - Plan des installations de 1931

Auteur(s) : Jacques, Philippe (BEN). Crédits : Jacques Philippe, BEN (2009)

AUTEURS

PHILIPPE JACQUES BEN

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Blasimon – Le Vieux Château

Christian Scuiller

Identifiant de l'opération archéologique : 0225534

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Malgré les fortes présomptions pesant sur la parcelle 4 dite du « Vieux Château » à Blasimon, soit à l’emplacement présumé du castrum initial du bourg, le seul indice archéologique exhumé ne semble pas suffisant pour témoigner d’une occupation prégnante de la zone (410 m2).

2 Le premier sondage a livré seulement le négatif d’une tranchée d’axe nord-sud (peut être liée à la récupération d’un mur) et dont le remplissage reste non daté par manque d’élément caractéristique.

3 Le second sondage, situé au plus près du bâtiment existant, n’a révélé qu’un apport de remblais récents placés directement sur le substrat calcaire.

4 Toutefois, nous avons remarqué qu’à l’intérieur du bâtiment sont conservés des éléments architecturaux en place sur le mur contigu à la parcelle voisine mais non accessible.

5 Ces éléments (passage en arc brisé et fenêtre haute) peuvent s’avérer intéressants pour comprendre le développement organique des différentes constructions qui sont encore en élévation et en confront sur l’ensemble des parcelles constituant le « Vieux Château ».

6 Scuiller Christian

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 382

AUTEURS

CHRISTIAN SCUILLER INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 383

Bordeaux – Bourse du travail

Patrice Cambra et Pierre Régaldo

Identifiant de l'opération archéologique : 0225606

Date de l'opération : 2009 (SD)

Une découverte fortuite

1 En pratiquant une excavation à l’aplomb d’une cage d’ascenseur en construction, des terrassiers ont découvert deux sépultures sous le niveau de fondation en béton de la bourse du travail de Bordeaux. Après un prélèvement en masse effectué par la police, on a pu observer une sépulture encore partiellement en place dans la coupe et faire quelques observations.

2 Le décaissement n’a pas révélé une occupation funéraire importante, d’autant plus que l’emprise était limitée. Du contenant, il restait des traces ligneuses et des clous ; les inhumations en cercueil pour la chronologie régionale sont postérieures au XVI e s. Cependant un abondant matériel céramique (sigillée, commune, amphore), associé à de nombreux vestiges de diaphyses osseuses d’animaux domestiques, renvoie à la fin du I er s. et début du II e s. Il est manifeste que les sépultures n’ont rien à voir avec le sédiment encaissant.

Un cimetière protestant

3 L’enceinte de la ville de Bordeaux, élevée dans ce secteur entre 1303 et 1324, coupe ce site de l’église Sainte-Eulalie, ce qui interdit tout lien avec son cimetière. Le plan de Bordeaux dressé par Albert Jouvin de Rochefort vers 1670 (A.M.Bx XL-A435) attribue à un enclos à peu près rectangulaire situé dans ces environs la mention Cimetiere des Heuguenots. Les plans postérieurs ne la reprennent pas mais quelques documents d’archive témoignent effectivement de l’aménagement d’un cimetière sur un terrain privé qui correspondrait aux actuelles rue Tannesse et Villedieu.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 384

4 Malgré la légalisation du protestantisme par l’édit de Nantes, son ouverture avait été obtenue à grand peine, vraisemblablement vers 1605 en même temps que celle du temple de Bègles. Des fortifications de la Fronde remontant aux années 1640 le voisinaient. On connaît son existence surtout par les incidents qui ont émaillé sa fréquentation lors de l’application de l’édit à la rigueur après 1660. Lors de la révocation (1685), ce cimetière a été fermé et démantelé. Certaines des pierres tombales, apparemment celles de familles influentes, servirent à la confection des dalles de la chapelle de l’hôpital de la Manufacture ; elles ont été retrouvées lors de sa démolition en 1935 et dix-sept ont été recueillies dans des grottes à Saint-Macaire.

5 On pourrait envisager que les deux sépultures observées étaient proches de la limite nord de ce cimetière. La courte durée de son existence justifie la faible densité des tombes.

6 Cambra Patrice et Régaldo Pierre

AUTEURS

PATRICE CAMBRA MCC

PIERRE RÉGALDO MCC

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Bordeaux – 9 cours du Maréchal Juin

Jérôme Hénique

Identifiant de l'opération archéologique : 0225491

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Entreprise à la fin du mois de mars 2009, cette fouille occupe, 1 km à l’ouest de la Garonne, un espace de près de 1 000 m2 en bordure de la ville du Haut-Empire, à environ 300 m du rempart du Bas-Empire et à une centaine de mètres du site de la Cité Judiciaire, dans l’ancien vallon du Peugue formé d’alluvions argileuses holocènes.

2 La fouille a mis en évidence une séquence stratigraphique pluriséculaire entre la fin du Ier s. de notre ère et l’époque moderne. Néanmoins, conformément au cahier des charges, seules les séquences antiques ont fait l’objet d’une fouille exhaustive ; les horizons médiévaux et modernes, jusqu’au sommet des niveaux gallo-romains, ont seulement fait l’objet de prélèvements pour analyses paléoenvironnementales,

3 Au sud de l’emprise de fouille, un large paléochenal orienté nord-ouest - sud-est, qu’il est séduisant d’identifier comme le Peugue ou comme l’un de ces bras, constitue un élément structurant au moins pour le Ier s. de notre ère. Seules la berge nord et une partie importante du comblement ont pu être observées, la paroi moulée du côté sud et l’emprise des buttons sud-est masquant la berge sud.

4 En fond de vallée, les premiers éléments d’anthropisation de ce milieu humide sont des petits chenaux plus ou moins actifs qui semblent drainer les espaces situés au nord du cours d’eau. Ils présentent un profil en U caractéristique sinon d’un creusement anthropique, du moins d’un entretien et d’un curage réguliers. Dans l’état actuel des études connexes, il est délicat de préciser la datation de ces aménagements qu’il paraît pertinent de placer dans les premières décennies de notre ère.

5 Les séquences suivantes (fin Ier s. apr. J.-C.) sont marquées par un investissement important du secteur : aménagement et stabilisation des berges, développement d’espaces de circulation dans les secteurs riverains. La berge nord connaît d’importants aménagements de structuration et de stabilisation, illustrés notamment par la construction d’un mur de soutènement, parallèle au chenal ; un système de palplanches

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 386

dont a été conservée la majorité des pieux (Fig. n°1 : Berge nord du paléo-chenal : pieux de stabilisation de la berge) a permis la construction de ce batardeau et la protection de la berge contre l’érosion. Tout au long de la séquence d’occupation du site, la berge fut régulièrement renforcée et maintenue par des lignes successives de pieux.

6 Dans le courant du Ier s., un aménagement particulier et remarquable en raison de son état de conservation complète le dispositif d’occupation et de circulation autour du chenal : à l’est de l’emprise de fouille, la berge nord est modelée, à l’aide de sables et de graviers, en une large grève en pente douce jusqu’au chenal. Cet atterrissement est équipé d’une structure en bois composée de longerons perpendiculaires au chenal supportant les planches d’un platelage (Fig. n°2 : Plan incliné sur la berge nord). Un pieu à tête recourbée, retrouvé à la limite du chenal profond, identifiable à une bitte d’amarrage, et le profil même de la structure indiquent un aménagement de chargement et de déchargement de barques à fond plat ou de radeaux (la profondeur du chenal n’excède jamais 1, 50 m) avec un plan incliné destiné à tirer au sec les embarcations.

7 À l’arrière du chenal, au nord, le secteur est dès le début du Ier s. équipé de larges systèmes de circulation (sol de galets, cailloutis, ou radier de terres cuites et matériaux de destruction) qui définissent un vaste espace régulièrement entretenu et majoritairement ouvert. Seules quelques séquences, présentant des alignements réguliers de trous de poteaux, laissent envisager l’existence ponctuelle d’espaces couverts ou d’appentis. Dans l’angle nord-est de la fouille, à environ 30 m au nord du chenal, la fouille a mis en évidence les vestiges, non circonscrits, d’un petit bâtiment construit sur solins de pierre et poutre sablière.

8 Aucune structure artisanale proprement dite n’a été identifiée sur le site à l’exception de deux cuves oblongues en bois, vraisemblablement liées au travail du cuir ; elles sont implantées à proximité du chenal et appartiennent aux dernières séquences de l’occupation antique, vers la seconde moitié du IIe s., dans une phase où l’espace riverain du chenal sert de grand dépotoir. Cependant, plusieurs indices montrent la proximité d’ateliers de traitement des peaux (tanneries et teinturerie), en particulier l’abondance, sur l’ensemble de la séquence stratigraphique, aussi bien dans les colmatages du chenal que dans les niveaux de circulation, d’une part de fragments d’amphores romaines de Lipari (Richborough 527), destinées presque exclusivement au conditionnement de l’alun qui intervient dans les processus de tannage et de teinture, d’autre part de déchets fauniques constitués en écrasante majorité de cornes et autres restes de bovidés.

9 Le soin apporté à la stabilisation des berges, les structures de débarquement, l’imposant espace de circulation riverain plaident en faveur de l’existence d’une zone dédiée au transit des matières premières (amphores de Lipari) et des produits finis, le chenal constituant indiscutablement un excellent vecteur de transport.

10 À partir du milieu IIe s. de notre ère, l’espace est progressivement délaissé, l’entretien du chenal apparaît moins régulier (l’épaisseur des niveaux de comblement augmentent) et son colmatage s’accélère. Le secteur devient un vaste dépotoir à ciel ouvert où l’on rejette sur les berges et directement dans le chenal une multitude de déchets : moellons, mortier, éléments architecturaux, céramiques, enduits peints, bois, restes fauniques. La présence continue dans ces ensembles de fragments d’amphore de Lipari et de déchets fauniques triés (cornes de bovidé) atteste encore de la permanence à proximité d’une activité de tannerie ou de teinturerie.

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11 Le chenal semble définitivement comblé à l’horizon du IIIe s., sans que soient des réactivations ponctuelles lors des grandes marées ou d’épisodes orageux. L’occupation du secteur au IIIe s reste très ténue. On note la présence de structures sur poteaux se succédant assez rapidement dans le temps. La nature de ces ensembles reste encore, dans l’état actuel des travaux, relativement incertaine : bâtiments, limites parcellaires, palissades.

12 De manière générale, le secteur reste un espace de dépotoir jusqu’au colmatage progressif du site, que l’on place avec prudence à partir de la fin du IIIe s. ou au début du IVe s.

13 Progressivement, le secteur devient un important marécage et des prairies humides qui ne seront assainis qu’au début du XVIIe s. pour réaliser le vaste jardin d’agrément de l’archevêché. Les études étant encore en cours, la chronologie de la formation du marécage et de son évolution reste encore délicate à déterminer. La chrono- stratigraphie montre de manière péremptoire que l’accumulation tourbeuse se place entre les derniers niveaux d’abandon antiques (IIIe s.) et les niveaux d’époque moderne. De l’occupation de ces espaces aux périodes médiévales et modernes, peu d’éléments archéologiques nous sont parvenus. Cependant, lors de la purge mécanique des niveaux de tourbes, plusieurs séries de pieux et d’éléments en bois, encaissées dans les horizons tourbeux, ont été mises au jour.

14 Orientées nord-ouest - sud-est, deux lignes parallèles de pieux et plusieurs assemblages de longerons et traverses forment une structure de type pont ou passerelle. Bien que très arasée, elle a été observée sur plus de trente mètres de long. Elle est large d’environ 5 m. Cette « passerelle » était très vraisemblablement destinée à franchir à pied sec la zone très humide de l’ancien chenal du Peugue. La datation précise de cette structure reste à déterminer, l’étude dendrochronologique étant en cours.

15 Hénique Jérôme

ANNEXES

Fig. n°1 : Berge nord du paléo-chenal : pieux de stabilisation de la berge

Auteur(s) : Hénique, Jérôme (EP). Crédits : Hénique Jérôme, EP (2009)

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Fig. n°2 : Plan incliné sur la berge nord

Auteur(s) : Hénique, Jérôme (EP). Crédits : Hénique Jérôme, EP (2009)

AUTEURS

JÉRÔME HÉNIQUE EP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 389

Bordeaux – Place Pey-Berland

Natacha Sauvaitre

Identifiant de l'opération archéologique : 0225499

Date de l'opération : 2009 (SU)

1 Dans le cadre des aménagements paysagers de la place Pey-Berland, les piliers d’un porche roman, devant l’entrée nord de la cathédrale Saint-André, ont été mis au jour en 2003 (opération W. Migeon, Inrap ; BSR 2003, p. 49-51). L’importance des vestiges a suscité une réflexion sur le devenir du site. Dans l’attente d’une décision, ils ont été recouverts de sable et scellés par une dalle de béton. Ce n’est qu’en 2009, une fois la décision prise de prolonger le dallage du parvis, qu’une opération préventive a pu être effectuée par la société Hadès. L’emprise de fouille était de 420 m2, équivalente à celle de l’aménagement.

2 Le but de ces investigations était de vérifier la liaison entre le porche roman et la maçonnerie du transept de la cathédrale et de fouiller les sépultures menacées par le projet.

3 Cette opération archéologique a permis de renouveler nos connaissances sur la cathédrale Saint-André à l’époque romane. Le porche, construit au début de la seconde moitié du XIIe s., semble avoir été indépendant de la cathédrale avant d’y être raccordé. Cette tour, en plus d’être un lieu d’accueil, avait une destination essentiellement ostentatoire aux regards des rivalités entre les différentes institutions religieuses de la ville. L’étude métrique démontre un projet ambitieux réalisé pour le rez-de-chaussée avec une grande rigueur. L’édifice a cependant connu des problèmes de stabilité. Fondé dans un sous-sol à la fois meuble (marécages) et comportant des points durs (vestiges architecturaux antérieurs), l’édification de la tour, issue d’un programme ambitieux et ostentatoire, où l’on soupçonne l’intervention de l’archevêque Geoffroy du Loroux (1136-1158), n’a peut-être jamais été achevée bien qu’un texte de la fin du XIIe s., évoque l’existence d’un « nouveau clocher ». Les recherches sur les pressions au sol démontreraient l’apparition précoce de signes de faiblesse entraînant, dans un premier temps, la mise en place d’un renfort dont la fonction reste floue. Son édification a peut-

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 390

être même accentué la fragilité de l’édifice. Il s’en suit la condamnation de trois portails (nord, ouest et est). La structure est ainsi transformée, au début du XIIIe s., en chapelle, puis, quelques décennies plus tard, en crypte avec la fermeture de l’accès sud et l’adjonction d’un escalier. Le pilier nord-ouest est alors orné de peintures murales, dont la scène principale représenterait un individu allongé sur une barque (Saint Jacques ?). La structure est emmottée progressivement avec l’exhaussement des niveaux de sols extérieurs. Un espace funéraire se constitue autour de l’édifice.

4 Deux niveaux d’inhumations ont été repérés. Sur 92 sépultures inventoriées, 55 ont été fouillées. Des individus des deux sexes et de toutes les catégories d’âges sont présents sur le site. Plusieurs modes d’inhumations ont été distingués : sarcophages, coffres bâtis, pleine terre. Des orcels (ampoules en verre) ont été déposés avec les individus inhumés dans les sarcophages et les coffres bâtis. Deux sépultures de pèlerins ont été mises au jour. Les individus ont été enterrés avec leurs attributs (coquilles Saint- Jacques, croix). La population inhumée autour de l’ancien porche semble appartenir à une classe sociale privilégiée (chanoines, laïcs... ?). Leur bon état sanitaire ainsi que le dépôt de mobilier associé au défunt, boucles de ceinture, tissu (soie), cuir (chaussure) permet de suggérer cette hypothèse. Les marqueurs d’activité, identifiés sur certains individus, attestent le port de charges lourdes qui correspondent à des métiers de type maçon, charpentier, tailleur, etc. Plusieurs de ces marqueurs ont été identifiés sur les individus inhumés dans deux tombes dont les couvercles sont décorés respectivement d’un taillant et d’une doloire ; ceci pourrait donner un indice sur le métier exercé par ces individus, tel que tailleur de pierre et charpentier.

5 Après un important dépôt d’ossements (ossuaire), dans la première moitié du XIVe s., l’édifice est arasé et la crypte comblée par plusieurs remblais. L’espace ainsi dégagé est aménagé en place devant le nouveau transept gothique et la monumentale porte « des flèches ». Les inhumations semblent se poursuivre. Des sépultures en pleine terre, dépourvues de mobilier, coupent des niveaux de circulation recouvrant un mur arasé. La fonction initiale de ce dernier matérialise, peut-être, un essai de raccordement entre le porche et la cathédrale.

6 Le site est perturbé à plusieurs reprises par le percement de réseaux au début du XXe s.

7 Onze sépultures et quatre échantillons provenant de l’ossuaire ont été sélectionnés pour réaliser des datations radiocarbone. Les résultats obtenus sont surprenants et proposeraient même de dater certaines inhumations avant la construction du porche. Des explications ont été demandées au laboratoire. Les résultats ont été revus et corrigés en prenant en compte une alimentation en produits de la mer plus importante que d’ordinaire ; de ce fait, la fréquentation funéraire, selon ces datations, se situerait entre les Xe s. et XIVe s., alors que l’étude du mobilier indique une fréquentation funéraire au cours des XIIIe s. et XIVe s.

8 L’ensemble des vestiges est actuellement préservé sous un important remblai de sable, le tout recouvert par les nouvelles dalles du parvis de la cathédrale. Une restitution des vestiges en trois dimensions, à partir des nouvelles données acquises, doit être proposée prochainement au public, en application d’une convention établie entre la mairie de Bordeaux, la communauté urbaine, l’institut Ausonius et la Drac-Sra.

9 (Fig. n°1 : Vue aérienne) et (Fig. n°2 : Sépulture 45)

10 Sauvaitre Natacha

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 391

ANNEXES

Fig. n°1 : Vue aérienne

Auteur(s) : Sauvaitre, Natacha (Hadès). Crédits : Sauvaitre Natacha, Hadès (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 392

Fig. n°2 : Sépulture 45

Auteur(s) : Demangeot, C. (Hadès). Crédits : C. Demangeot, Hadès (2009)

AUTEURS

NATACHA SAUVAITRE Hadès

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 393

Bordeaux – Rue Peyronnet, collège Aliénor d'Aquitaine

Christelle de Belvata Balasy

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 394

Identifiant de l'opération archéologique : 0225609

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le diagnostic archéologique a été réalisé rue Peyronnet antérieurement à la construction du collège Aliénor d’Aquitaine. La surface accessible représente 3 333 m2, 299 m2 ont été diagnostiqués (hors pallier de sécurité).

2 Cette intervention a permis de mettre au jour, au nord-ouest de l’emprise, une section du rempart du XIVe s.

3 La construction de la deuxième enceinte médiévale de la ville de Bordeaux a été décidée en 1302 et achevée vers 1370. Ce mur de fortification reprenait sur ce secteur les limites sud de l’abbaye de Sainte-Croix qui correspondent aussi à la limite haute de la terrasse. Une partie du rempart constitué de blocs de calcaire a été dégagée sur environ 15 m de long, conservée ici sur 3 m de large et 1,85 m de hauteur.

4 Le rempart est doublé d’un fossé, observé 15 m plus au sud. Il est conservé sur environ 5 m de profondeur, mais n’a pu être dégagé sur toute sa largeur. Il devait mesurer près de 11 m de large. Le mobilier des XVIIe s. et XVIIIe s. découvert dans son comblement provient essentiellement des restes de céramiques propres à l’activité de raffinage du sucre (abondance de moules à pain de sucre). Cette industrie est connue plus au nord à l’époque Moderne. Le mobilier est issu du remblaiement du secteur.

5 Au sud du fossé, le secteur était une zone inondable, sans trace d’occupation ou de construction à partir de l’observation dans les tranchées. L’ensemble du secteur donc a été rehaussé au XIXe s. sur environ 2 m à 3 m de hauteur par endroit et nivelé afin d’installer les futurs abattoirs.

6 De Belvata Balasy Christelle

AUTEURS

CHRISTELLE DE BELVATA BALASY INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 395

Bordeaux – Rue Sainte-Colombe

Pierre Régaldo

Identifiant de l'opération archéologique : 0225540

Date de l'opération : 2009 (EX)

La rue et les deux églises Sainte-Colombe

1 La rue Sainte-Colombe appartient au bourg Saint-Eloi. De création médiévale (XIe s. ?), elle prolonge la rue de la Rousselle ; cet axe longe à quelque distance les berges de la Garonne et du Peugue, dessert les maisons et les chais établis en bordure des espaces portuaires et conduit au marché (place Fernand-Laffargue).

2 Elle doit son nom à une église paroissiale qui se trouvait dans l’élargissement de la rue - couramment mais abusivement appelé place Sainte-Colombe - voisinant avec le carrefour de l’actuelle rue Buhan. Cet axe est lui-même issu à la fin du XIXe s. du prolongement de la rue d’Enfer (extrémité de l’actuelle rue des Bahutiers), qui perçait la muraille romaine, et de sa réunion avec la rue Désirade, qui conduisait de l’église jusqu’à l’enceinte du bourg.

3 Attestée pour la première fois en 1181, Sainte-Colombe est sans doute de fondation romane. Elle était entourée par la rue qui se divisait en deux bras autour d’elle. Cette situation la contraint à ne pouvoir s’agrandir et la soumet aux embarras d’une rue très fréquentée. À partir de 1522, des acquisitions et des dons permettent la construction d’une autre église sur la rue Buhan ; les travaux engagés dès 1526 traînent en longueur et ne sont achevés qu’après l’écroulement, le 2 décembre 1687, de l’église primitive qui s’était progressivement ruinée. La seconde église est à son tour démolie définitivement en 1854 ; la paroisse avait été réunie à celle de Saint-Paul dès 1791 et l’édifice vendu comme bien national en 1796.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 396

La première église et ses annexes

4 On ne connaît pas le plan de l’église romane. La mention d’« augives » implique une reconstruction partielle, mais l’étroitesse des lieux ne laisse pas imaginer une extension. Les vues chorographiques de Bordeaux lui donnent unanimement l’aspect d’un vaisseau unique terminé par une abside. Le seul plan à la représenter de manière utilisable est celui attribué à Albert Jouvin de Rochefort et estimé vers 1670 : elle occupe le milieu de la place et prend la forme d’une navette, formée d’un rectangle séparé par un trait d’une abside hémisphérique.

5 Cependant, plusieurs documents d’archive, notamment un procès-verbal de visite du 27 janvier 1685, intervenant dans le contentieux entre le curé et les paroissiens pour déterminer l’état de l’édifice et la nécessité d’en construire un autre, donnent des éléments de description utilisables (voir fig. 1). L’église était orientée ; sa nef unique, voûtée d’ogives en trois travées, mesurant 18,50 m de long pour 7,50 m de large, était bordée de quatre autels entre les piliers ; le chœur, un peu plus étroit avec 6,50 m de large, était long de 8,10 m ; derrière le retable du maître autel se trouvait une sacristie carrée de 2,75 m de côté et flanquée de deux « enfoncements » de 1 m sur 1,30 m. Des galeries latérales courraient le long de la nef ; une autre au revers de la façade portait les orgues ; il en était une quatrième qui traversait la nef, plausiblement une sorte de jubé. Un legs permit en 1497 l’achèvement du clocher, dont on ignore la position ; il pourrait éventuellement correspondre au « grand pignon de dessus l’arceau qui sépare le cœur de la nef » mentionné peu après l’effondrement.

6 Hors tout, l’église pouvait mesurer près de 33 m de long ; sa largeur, accrue de contreforts (« contremurs »), devait atteindre les 10 m (cinq toises un pied sur un document de 1691). Elle s’insère dans un élargissement ovalaire de la rue Sainte- Colombe (voir fig. 1). Tous les documents d’époque et tous les commentaires soulignent l’étroitesse des espaces viaires de part et d’autre, qui en faisaient de véritables coupe- gorge. La place actuelle mesure 19 m de large pour une longueur théorique de 53 m prolongée de part et d’autre par la rue. La plupart des maisons ont été refaites à la fin du XIXe s., mais certaines semblent assez anciennes pour étayer l’idée d’une taille identique pour la place du XVIIe s.

7 L’église était flanquée au sud, à l’intérieur du bâti privé périphérique et y pénétrant sur plus de 21 m, au niveau de l’actuel n° 30 de la place, d’une chapelle Saint-Sébastien ou Saint-Sixte, attestée à partir de 1511. Un passage, porté par une arcade qui franchissait la rue, vraisemblablement au-dessus de la porte latérale attestée dans la travée occidentale, reliait la galerie sud de l’église à un « degré », un escalier, de la chapelle. Cet édifice est déjà désaffecté en 1714.

8 L’église était paroissiale, mais on n’a pas d’attestation de son cimetière avant 1516 ; il se trouvait à l’est de cette chapelle et se développait jusque sur les terrains où la seconde église est construite à partir de 1522.

9 À l’est de la place se trouvait un puits. Il n’est pas attesté avant 1691, mais est alors en rapport avec l’emplacement de l’église effondrée. En 1760, la croix du Mercat (place Fernand-Lafargue) est déplacée en symétrique à l’ouest.

10 (Fig. n°1 : Proposition de reconstitution du plan de l’église (en haut). La « place » Sainte-Colombe sur fond cadastral actuel (aplats gris), avec positionnement des structures anciennes et des sondages (en bas).)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 397

Le diagnostic

11 Le projet de réaménagement paysager de la rue Sainte-Colombe, porté par la communauté urbaine de Bordeaux, avait induit, au-delà de l’éventuelle atteinte aux vestiges archéologiques, l’idée d’une évocation de l’existence de l’église. C’est pourquoi avait été faite en 2006 une demande volontaire de diagnostic. Des difficultés dans la signature de la convention et de nombreux autres retards pour les raisons les plus variées ont fait que l’opération n’a pu se faire qu’en juillet 2009, en bonne partie en accompagnement des travaux.

12 Les cinq sondages finalement concédés par le chantier (voir fig.) durent respecter les terrasses commerciales, éviter les réseaux enfouis et laisser passer la circulation. Le sous-sol ne contient plus que d’ultimes vestiges des fondations, retaillés en tous sens ; il n’a pas été observé de sépulture. Le matériel recueilli est infime et non datant, y compris une monnaie du XIVe s. au contact du mur observé dans le sondage 4.

13 Les trois ouvertures menées sur le côté nord ont révélé des maçonneries qui sont probablement les restes du mur gouttereau de l’église. La mise en place d’un nouveau transformateur électrique au droit de la rue Buhan a montré une ultime semelle maçonnée qui pourrait indiquer le gouttereau sud ; dans les deux autres sondages, ce mur avait été détruit par un égout. Le sondage 4 a révélé devant le 30, c’est-à-dire devant l’ancienne chapelle, un tronçon de mur perpendiculaire à l’axe de la rue ; il pourrait s’agir du soubassement du passage conduisant à la galerie de l’église. La surveillance des travaux tout au long de la rue, menée en complément de l’opération, n’a pas révélé d’autres vestiges, ainsi qu’il était prévisible.

14 Pour limités qu’ont été les résultats, ils ont cependant fourni des arguments sérieux pour positionner précisément l’église Sainte-Colombe sur l’axe nord-sud, l’incertitude en est-ouest restant de l’ordre de quelques mètres. C’est, certes, bien moins de connaissance que ce qu’apportent les archives, mais c’est fondamental.

15 Régaldo-Saint Blancard Pierre

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 398

Fig. n°1 : Proposition de reconstitution du plan de l’église (en haut). La « place » Sainte-Colombe sur fond cadastral actuel (aplats gris), avec positionnement des structures anciennes et des sondages (en bas).

Auteur(s) : Régaldo, Pierre (MCC). Crédits : Régaldo Pierre, MCC (2009)

AUTEURS

PIERRE RÉGALDO MCC

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 399

Bourg-sur-Gironde – Les Cabanes

Nathalie Moreau

Identifiant de l'opération archéologique : 0225552

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 À Bourg sur Gironde, au lieu dit « Les Cabanes », le projet de vente en terrain constructible, d’une parcelle située à 100 m de la villagallo-romaine des Gogues a motivé la réalisation d’un diagnostic anticipé.

2 L’opération a eu lieu à la fin du mois de juillet 2009. La surface de 2 730 m2 a été sondée à 10 % à partir de huit sondages implantés préférentiellement en périphérie des zones constructibles.

3 L’opération a mis au jour une petite occupation-fréquentation archéologique. Moins d’une dizaine de structures permet de la dater de l’époque médiévale et moderne au sens large, d’autres creusements sont restés non datés. Les structures en creux sont des fosses ou fossés, un épandage et un four à fonction indéterminée. Le mobilier associé aux structures est peu abondant et très fragmenté.

4 Moreau Nathalie

AUTEURS

NATHALIE MOREAU INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 400

Coirac – Moureau

Marie-Christine Gineste

Identifiant de l'opération archéologique : 0225530

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Un projet de construction individuelle, à proximité d’un établissement gallo-romain et d’une possible voie antique, est à l’origine de cette prescription de diagnostic.

2 L’assiette du projet, sur le plateau de l’Entre-deux-Mers, correspond à un terrain de 1 200 m2 marqué par un très léger pendage d’ouest en est. Les tranchées ont été implantées autour de l’emprise de la future maison, dans le sens de la pente. Approfondis jusqu’au substrat calcaire, ils n’ont révélé aucun indice archéologique.

3 Gineste Marie-Christine

AUTEURS

MARIE-CHRISTINE GINESTE INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 401

Le Fieu – Vigne du Juge

Gérard Sandoz

Identifiant de l'opération archéologique : 0225554

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération de diagnostic fait suite à un projet de carrière envisagé par la société So Sa, sur la commune, au lieu-dit « les Vignes du Juge ». L’intervention a concerné les trois premières phases d’exploitation de la carrière, c’est-à-dire une surface de 228 500 m2.

2 Deux cent trente-six sondages ont été réalisés ce qui représentait 4,7 % de la surface concernée. Sur la plupart des tranchées, la terrasse a été atteinte, mais pour certaines cela a été impossible à cause de la compacité du sédiment. Le résultat de ce diagnostic est totalement négatif.

3 Sandoz Gérard

AUTEURS

GÉRARD SANDOZ INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 402

Gaillan-en-Médoc – 47 route de Lesparre

Xavier Charpentier

Identifiant de l'opération archéologique : 0225518

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Sous le nom de « Château du Mur », un important site fortifié de l’âge du Fer reste assez mal connu. La construction d’un bâtiment à usage commercial sur ce site a provoqué une série d’interventions.

2 En 2007, la construction d’une moyenne surface dans la parcelle voisine, à l’est, avait permis de reconnaître de nombreux vestiges de l’âge du Fer (BSR2007, p. 89-90). L’année suivante, sur la parcelle objet du présent diagnostic, plusieurs structures de la même période avaient été reconnues, notamment une fosse d’extraction et un foyer (BSR2008, p. 76) ; cette intervention faisait suite à une modification du projet et traitait l’essentiel des vestiges qui n’avaient pu être évités. En 2009, il restait à mener quelques sondages complémentaires pour des travaux annexes a priori situés dans des zones moins sensibles.

3 Quatre sondages ont été réalisés sous forme de tranchées. Trois ont été négatifs. Le quatrième, en revanche, situé entre la route de Lesparre et le bâtiment, a montré un fossé orienté nord-ouest - sud-est, large de 0,50 m à 0,60 m, profond de 0,25 m. Décapé sur quatre mètres, il présente un tracé légèrement courbe. Le rare mobilier céramique collecté dans le comblement date la structure de la Tène moyenne.

4 Charpentier Xavier

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AUTEURS

XAVIER CHARPENTIER MCC

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Gradignan – Cours du Général de Gaulle et rue de Canteloup

Marie-Christine Gineste

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 405

Identifiant de l'opération archéologique : 0225477

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 La création d’un giratoire à une vingtaine de mètres du prieuré de Cayac donnait l’occasion, avec la prescription d’un diagnostic archéologique, de vérifier l’éventualité d’un habitat à proximité du prieuré-hôpital ainsi que la possibilité d’une occupation antérieure à l’implantation monastique.

2 Un titre de 1229 mentionne pour la première fois Cayac, un hôpital situé sur un itinéraire de Saint-Jacques de Compostelle. En 1304, l’hôpital est transformé en prieuré. Possession des Chartreux au XVIIe s., il est vendu comme bien national en 1791 avant de devenir le siège d’une verrerie au XIXe s. (premier achat connu de la verrerie : 1837 ; dernière vente connue 1862).

3 Cinq tranchées correspondant à 7,1 % du terrain ont été creusées dans une parcelle boisée de 2 829 m2.

4 Les fondations d’un bâtiment sur piliers ainsi que des fossés ont été découverts. Malgré l’absence de marqueurs chronologiques précis, l’étude des cadastres a permis de les mettre en relation avec la verrerie de Gayac, portée sur le cadastre de 1845, mais absente du plan napoléonien de 1813.

5 Composé pour l’essentiel de tuiles et rattaché au XVe s. par quelques tessons de poterie, un épandage venu combler une dépression dans le substrat calcaire constitue le seul véritable indice d’une occupation de la fin du Moyen Âge.

6 Il est également le témoin de l’occupation la plus ancienne reconnue lors de ce diagnostic.

7 Gineste Marie-Christine

AUTEURS

MARIE-CHRISTINE GINESTE INRAP

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Hourtin – Étang

Patrick Ragot

Identifiant de l'opération archéologique : 0225719

Date de l'opération : 2009 (PT)

1 L’étang d’Hourtin a abrité, de 1917 à 1950, une base de formation de pilotes d’hydravions. Lors de la seconde guerre mondiale, les débâcles françaises en 1940 et allemande en 1944 ont amené par accidents, sabotages ou faits de guerre, l’immersion de nombreux hydravions. Les premières recherches menées en 1995 et 1996 par Daniel Henri Liskowsky ont conduit à la découverte d’une épave de type Farman NC 470 dont un moteur et une partie du fuselage ont été remontés, confiés au Cfn Hourtin, puis secondairement au musée de l’hydravion à Biscarosse.

2 L’analyse historique et différents témoignages laissent supposer que d’autres épaves d’hydravions datant de la même époque pourraient encore être immergées dans le lac. Un projet d’exploration de la rive occidentale de l’étang d’Hourtin, en collaboration avec la mairie d’Hourtin et son musée ainsi qu’avec le musée de l’Air de Paris, a donc été développé.

3 En août 2009, après plusieurs jours de prospection par des bateaux pneumatiques de surface équipés de sondeurs, un site retenait notre attention. Le 30 août, après plusieurs plongées, nous étions en mesure de confirmer la découverte du site du naufrage du Breguet Bizerte longtemps mouillé au centre du lac. Celui-ci se situe par 45° 08’ 85 Nord et 01° 07’ 490 Ouest. Le fond en pente douce varie de 4 m à 6 m ; il est constitué de sable et de sédiments qui gênent la visibilité au-delà de 0,20 m.

4 La zone environnante, explorée par divers moyens, ne montre pas de dangers particuliers et l’épave elle-même est sûre, sans filets, ni risque d’effondrement. L’épave ne comporte plus que le fuselage et est orientée sud-est - nord-ouest. Les restes d’une bombe inerte en béton d’entraînement (type ZC 250) sont identifiés dans la partie arrière. Une porte isolée a été remontée à des fins d’expertise des possibilités de restauration et de conservation.

5 Les travaux 2010 seront largement soumis à ces projets et à leur financement potentiel.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 407

6 Ragot Patrick

AUTEURS

PATRICK RAGOT BEN

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Isle-Saint-Georges – Dorgès

Anne Colin, Thierry Mauduit et Vivien Mathé

Identifiant de l'opération archéologique : 0225496 et 0225689

Date de l'opération : 2009 (SU)

1 En octobre 2008, un défonçage de vignes au lieu-dit « Dorgès » (parcelle 515), à la limite nord du village de l’Isle-Saint-Georges, a fait apparaître des dépôts charbonneux et des restes rubéfiés susceptibles d’appartenir à des structures de combustion ainsi que du mobilier protohistorique et antique. Ces vestiges, menacés de destruction par le passage des engins agricoles, ont fait l’objet d’un sauvetage urgent effectué du 21 au 28 février 2009 sous la direction d’Anne Colin (université de Bordeaux 3). Réalisé sous la forme d’un sondage de 5 m sur 3,80 m, celui-ci n’a pas mis en évidence de structures de combustion mais des niveaux de sol en cailloutis ou en terre, d’occupation et de destruction stratifiés sur au moins 0,80 cm d’épaisseur. L’abondant mobilier recueilli (5 664 artefacts et restes fauniques), datable de La Tène finale, n’a fait l’objet que d’un examen préliminaire. La couche la plus profonde observée a livré aussi, conjointement à ces derniers, des éléments céramiques du premier et du début du deuxième âge du Fer.

2 En juin 2009, des prospections géophysiques ont été réalisées par Vivien Mathé et Marion Druez (université de la Rochelle) pour localiser d’éventuelles structures archéologiques situées dans le voisinage de celles mises en évidence par la fouille. Une surface supérieure à 2,5 ha a été cartographiée, dont plus de la moitié par deux méthodes complémentaires (parcelles 515, 63a, 509, 69, 70, 71).

3 Une prospection électromagnétique couvrant presque l’intégralité de l’aire étudiée a permis de distinguer les zones humides et argileuses (au nord et à l’est) de celles plus riches en pierres (à l’ouest). C’est donc dans le secteur ouest qu’a été effectuée une prospection électrique afin de détecter des maçonneries. Un ensemble de linéaments résistants organisé selon deux directions perpendiculaires, probablement des vestiges de murs, et formant une structure quadrangulaire d’environ 30 m de côté y a été identifié. Une prospection magnétique mise en œuvre sur la zone non plantée de vignes

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 409

a également permis de repérer plusieurs structures fossoyées et deux concentrations de structures de combustion.

4 Les résultats de ces différentes investigations corroborent les découvertes faites lors des prospections inventaires menées dans ce secteur par Thierry Mauduit de2004 à 2008 (présence de mobilier céramique et métallique protohistorique et antique). Ils font également écho aux travaux de Richard Boudet qui, entre 1985 et 1987, avait mis en évidence à 500 m au sud, au lieu-dit « les Gravettes », des structures d’habitat et du mobilier de la même période mais aussi un assez abondant mobilier résiduel du Bronze final et du premier âge du Fer.

5 L’espace compris entre « les Gravettes » et « Dorgès » recèle lui aussi des niveaux archéologiques comme l’attestent des témoignages anciens (notamment lors de l’implantation, en 1881, du nouveau cimetière) mais aussi la mise au jour, dans les années 1980, de tessons d’amphore Dressel 1A ainsi que le sondage positif effectué par Richard Boudet en 1985 (parcelle 481, section B). Tout récemment, la surveillance par Thierry Mauduit des travaux de terrassement d’une construction individuelle située à une cinquantaine de mètres de ce dernier a confirmé cette implantation archéologique.

6 Préalablement au démarrage des travaux, une rapide prospection au détecteur de métaux, associée au ramassage de mobilier à l’emplacement d’arbres récemment arrachés, a permis la collecte de tessons de céramiques gallo-romaines, de tegulae,de trois demi-as de Nîmes et d’une monnaie gauloise (type CONTOVTOS), ainsi que d’un dé à jouer en bronze du type A de Biddle. Les tranchées de fondations n’ont qu’effleuré le premier niveau archéologique. Conformément à ce qui a été constaté pour les autres sites de la commune, celui-ci apparaît à 0,50 m de profondeur. Il se manifeste par la présence sporadique de cailloutis situés sur un niveau intégrant des débris de tegulae(à plat), de cailloux, de petits moellons calcaires, et de petits fragments d’amphores et de céramiques oranges ou à pâte claire. Dans l’angle nord-ouest des fondations est apparue une possible structure en moellons calcaires.

7 Le mobilier mis au jour regroupe des céramiques antiques en petite quantité (sigillée, céramique commune) et de nombreux fragments de tegulae.Le passage du détecteur de métaux en fond de tranchée a révélé la présence de clous en fer et de lests de filets de pêche en plombs associés au niveau archéologique. Un fond de gobelet à paroi fine, pâte blanche kaolinique et engobe rouge, caractéristique des ateliers de Petit-Niort en Charente-Maritime et trouvé lors du creusement de fondation permet de situer la date du dernier niveau en place à l’époque flavienne.

8 Ces travaux soulignent le fort potentiel archéologique des parcelles situées au nord- ouest du Bourg. Bien que modeste, la fouille de « Dorgès » permet en particulier de confirmer l’importance et l’excellent état de conservation des vestiges de l’âge du Fer sur la commune de l’Isle-Saint-Georges.

9 ColinAnne, Mathé Vivien et Mauduit Thierry.

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AUTEURS

ANNE COLIN SUP

THIERRY MAUDUIT BEN

VIVIEN MATHÉ SUP

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Jau-Dignac-et-Loirac – La Chapelle

Isabelle Cartron et Dominique Castex

Identifiant de l'opération archéologique : 0225112

Date de l'opération : 2009 (SU)

1 La fouille du site de « La Chapelle » (qui avait débutée en 2001) s’est achevée en 2009. Nous préparons actuellement la publication de la monographie du site qui paraîtra à la fin de l’année 2010 (supplément de la revue Aquitania).Par ailleurs, le site sera aménagé pour une ouverture au public dans le courant de l’année 2011. En effet, la parcelle concernée avait été achetée par la municipalité de Jau-Dignac-et-Loirac qui y a vu une opportunité pour mettre en valeur son patrimoine. L’ensemble du mobilier devrait rejoindre le musée d’Aquitaine où quelques objets sont déjà exposés depuis le mois d’octobre (collections permanentes, salle du haut Moyen Âge).

2 Cet ancien îlot des bords de l’estuaire de la Gironde est d’abord occupé par un temple gallo-romain dont plusieurs états ont été mis au jour. La dernière campagne de fouille a permis de retrouver le négatif d’une première cellacarrée, située sous la seconde mais légèrement plus au nord-est. La datation de ce premier état doit être encore affinée mais pourrait se situer dans le courant du Ier s. av. J.-C. Le temple est ensuite reconstruit suivant un plan assez similaire comprenant d’abord une cellacarrée à laquelle vient s’ajouter un pronaos. Plus tard, vers la fin du IIe s. ou le début du IIIe s., une galerie périphérique est ajoutée. Le temple est occupé tardivement jusqu’à la fin du IVe s. Même si les niveaux d’occupation antique étaient assez mal préservés, le mobilier mis au jour est assez riche et diversifié (petit mobilier métallique, monnaies, céramiques, statuettes en terre cuite, coquillages, restes fauniques, etc.) ; son étude (actuellement en cours) apportera beaucoup sur le fonctionnement de ce sanctuaire qui apparaît isolé sur le rebord de l’îlot.

3 Les ruines de ce temple sont ensuite réaménagées ce qui témoigne d’un grand changement dans la fonction du site. Le hiatus d’occupation est évident, mais la réoccupation n’est pas fortuite et tient compte de la présence de bâtiments anciens dont on pouvait tirer parti, tant du point de vue matériel que symbolique. Ce sont

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 412

probablement les membres d’une riche famille aristocratique qui ont transformé cet espace pour en faire une nécropole patrimoniale au sein de laquelle les ruines sont converties en une petite église abritant une douzaine de sépultures assez prestigieuses. La fouille de 2009 a permis de compléter le plan de la nécropole environnante notamment au nord et à l’est de l’église. Une dizaine de sépultures, essentiellement en coffrage de bois, ont été mises au jour dans ce secteur. Au total, la nécropole apparaît donc très centrée autour du pôle ecclésial et ne s’étend pas au-delà d’une dizaine de mètres de l’édifice. La fouille, quasi exhaustive de cette nécropole du Haut Moyen Âge permettra de travailler précisément sur les modes d’inhumation et sur le « recrutement » de ce gisement funéraire. Les résultats de plusieurs datations radiocarbone et d’analyse paléogénétique devraient apportées des informations précieuses. Des travaux ont aussi été initiés sur la restitution des coffrages de bois (Réveillas et al.à paraître 2010) et sur le mode de fabrication des sarcophages (Rougé et al.à paraître 2010).

4 L’église est détruite et laisse place à un petit habitat (XIe s.-XIIe s. ?) venant s’installer sur les ruines et attestant de l’intensité de l’occupation de l’îlot. Au XIIIe s., la construction d’une chapelle médiévale sur le site vient perpétuer la mémoire de cette ancienne occupation. En effet, la présence de sépultures a pu contribuer à l’édification d’un lieu de culte chrétien à cet emplacement auquel une trentaine de tombes ont été associées.

5 Cartron Isabelle, Castex Dominique

AUTEURS

ISABELLE CARTRON SUP

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Lacanau – Déviation nord

Florence Cavalin

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 414

Identifiant de l'opération archéologique : 0225533

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Lacanau-Ville se trouve aux confins du Bas Médoc et du Pays de Buch. Les parcelles sondées se situent à l’est de la ville de Lacanau et du lac du même nom, elles correspondent aux formations des sables des Landes (NF) visibles sur la carte géologique.

2 Sur les 138 tranchées ouvertes, douze se sont révélées positives, les vestiges n’apparaissant que sur le tiers sud du tracé et se résument à des structures en creux (fosses, fossés et trous de poteau). Un locus médiéval a été détecté dans trois tranchées en limite d’emprise. Un peu plus loin, quelques fosses et fossés ont également été dégagés mais, à l’inverse des premiers, ils ne constituent pas d’ensembles organisés.

3 Les structures du pôle médiéval offrent toutes le même remplissage organique dans lequel ont été retrouvés des restes végétaux minéralisés par ferruginisation. Le mobilier céramique permet de proposer un créneau chronologique entre le XIIIe s. et le XIVe s. bien qu’il soit plus prudent de l’élargir au Moyen Âge en général étant donné le faible nombre de structures.

4 En effet, lorsque nous observons le plan, nous sommes à la limite interne du site, celui- ci se développant probablement à l’ouest au lieu dit le « Montagnol ».

5 D’après les logs pratiqués dans les tranchées, il semble que nous soyons sur une zone remblayée de façon à être hors d’eau pour pouvoir s’y installer. Les traces d’arasement de cette « butte » ont été détectées dans les coupes des sondages mais nos données ne nous permettent pas de dater le site. Il en va de même pour reconnaître sa destination puisque nous n’en avons qu’une petite partie, il est difficile de déterminer s’il s’agit d’un habitat ou d’un secteur artisanal.

6 Cavalin Florence

AUTEURS

FLORENCE CAVALIN INRAP

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Lanton – Marsalat ouest

Luc Wozny

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 416

Identifiant de l'opération archéologique : 0225476

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Une opération de diagnostic archéologique a été réalisée au lieu-dit « Marsalat ouest ». Elle a été prescrite suite au projet d’aménagement d’un lotissement sur un terrain de 87 682 m2. Cinq pour cent de cette surface globale ont été sondés entre 0,60 m et 2 m de profondeur sous la forme de 60 sondages, dans le but de reconnaître et de caractériser les éléments du patrimoine archéologique se trouvant dans la zone affectée par l’emprise du projet.

2 Ces sondages ont été disposés selon des contraintes liées au milieu (présence d’arbres et fossés encore en activité, omniprésence de l’eau dans les sables supérieurs) ou liées à l’aménagement en lui-même (sauvegarde d’espaces verts, zones d’implantations des bâtiments ou des voies d’accès). Malgré ces contraintes, les sondages sont répartis sur l’ensemble de la parcelle, donnant une vision réaliste du potentiel archéologique de la zone. Le lieu-dit « Marsalat ouest » est situé à l’intérieur de la commune de Lanton. Des vestiges archéologiques datés des périodes épipaléolithique, néolithique et protohistorique ont été repérés sur la bande côtière.

3 Sur la commune voisine d’Audenge, au lieu dit « Maignan », sur une parcelle située elle aussi à l’intérieur de la commune, un diagnostic archéologique réalisé en 2008 sous la direction de Luc Wozny a permis de mettre en évidence un atelier antique de production de poix.

4 Malgré cet environnement géoarchéologique dense et relativement proche, aucune occupation archéologique n’a été identifiée à Lanton, lieu-dit « Marsalat ouest ». Les seules structures identifiées sont des fossés contemporains matérialisant le parcellaire ou ayant servi au drainage des terrains spécialisés en sylviculture. Quelques tessons de pots de résinier et autres cassons de tuiles canal sont les seuls éléments mobiliers qui ont été observés dans les sables supérieurs.

5 Notice issue du rapport final d’opération fourni par le responsable Wozny Luc (Inrap)

AUTEURS

LUC WOZNY INRAP

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Léognan – Moulin de Brisson

Gérard Sandoz

Identifiant de l'opération archéologique : 0225612

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération de diagnostic archéologique fait suite à un projet de lotissement de terrain sur la commune de Léognan au lieu-dit « Le Moulin de Brisson ». L’intervention s’est déroulée du 16 novembre au 4 décembre 2009. Le projet se situe à proximité immédiate de la découverte d’une incinération gauloise en 1975.

2 Cinquante-huit tranchées ont été réalisées représentant une surface de 4 200 m2 c’est- à-dire 6 % de la totalité du projet (69 000 m2).

3 Deux types d’aménagements ont été retrouvés :

4 - un petit aqueduc captant l’eau d’une ancienne source proche (XIXe s.) ;

5 - une ancienne carrière de molasse (très probablement XIXe s.) que l’on a pu reconstituer d’après les nombreux fronts de taille découverts à proximité du ruisseau de « l’Eau Blanche », sur une superficie de plus de 3 ha.

6 Cette carrière existe dans les archives départementales sous la dénomination de « Carrière du Ponteilh ».

7 Sandoz Gérard

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 418

AUTEURS

GÉRARD SANDOZ INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 419

Marcenais – Église Notre-Dame

Pierre Régaldo

Identifiant de l'opération archéologique : 0225519

Date de l'opération : 2009 (SU)

1 L’église Notre-Dame de Marcenais est le seul bâtiment de l’ancienne commanderie templière encore visible. Elle est datée de la fin du XIIe s. ou du XIIIe s.

2 La pose de drains au sud et le long de l’avant porche a provoqué un suivi de travaux. Aucune sépulture n’est apparue. De même, aucune observation ne correspond à des bâtiments disparus dont témoignent les modillons et les corbeaux inclus dans le gouttereau sud. En fait, un remblai de près de deux mètres couvre les niveaux les plus anciens.

3 Aux alentours de l’église des traces des anciennes constructions apparaissent encore : un bâtiment était accolé au gouttereau nord de l’église, comme c’était le cas au sud ; des vestiges apparaissent dans une pièce servant actuellement de lieu de stockage pour les agents communaux ; la Poste pourrait correspondre à la maison du commandeur, etc. Tout le bourg mériterait une étude approfondie.

4 Notice rédigée par Pierre Régaldo (Sra) à partir du rapport fourni par Pascal Loeuil (Archéosphère)

AUTEURS

PIERRE RÉGALDO SRA

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 420

Merignac – ZAC Centre-ville, Îlot 3

Christian Scuiller

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 421

Identifiant de l'opération archéologique : 0225460

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Les sondages réalisés dans le cadre de l’aménagement de la ZAC de Mérignac centre (îlot 3, phase 1) se sont avérés positifs sur le plan de la connaissance archéologique et environnementale. Ils ont permis de mettre en avant deux types d’aménagements en bordure de rivière. Nous rappellerons que la Devèze, principale rivière traversant Bordeaux, prend sa source sur le territoire communal et coule à moins de 50 m de la zone sondée.

2 Sur le site, il a été reconnu, d’un côté à l’ouest, le tracé linéaire d’un fossé ou ruisseau bordé de pieux de bois et faisant un coude au contact de la terrasse constituant la berge dans la partie septentrionale des parcelles. Du côté oriental, un aménagement de ces berges constitué par des atterrissements en graviers a pu être identifié. Des apports à la fois anthropiques (remblais) et naturels (limons fluviatiles, bois flottés), recouvrent ces aménagements. Les premiers permettent ainsi de maintenir l’espace de berge hors des arrivées d’eau quasi-permanentes dans le secteur et de gagner probablement sur la rivière. Il ne va pas sans dire que cet espace est riche en matériaux organiques naturels mais aussi travaillés.

3 Sur le plan chronologique, hormis un sondage, pour lequel aucun élément directement datant n’est présent, les remblais des autres sondages ont livré un important lot de matériel céramique couvrant toute la période antique, et dans une moindre mesure le Moyen Âge (haut Moyen Âge plus particulièrement).

4 Au final, nous insisterons sur le fait que si l’ensemble de ces aménagements indique une fréquentation et une exploitation possible d’une zone humide sur différentes périodes, ils restent toutefois à les caractériser plus précisément, tant sur les plans chronologique que fonctionnel.

5 Scuiller Christian

AUTEURS

CHRISTIAN SCUILLER INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 422

Plassac – Clos du Chardonnet

Mathieu Roudier

Identifiant de l'opération archéologique : 0225506

Date de l'opération : 2009 (SU)

1 Dans le cadre de la première tranche de travaux de remise en valeur de la villagallo- romaine de la commune de Plassac, située à quelques kilomètres au sud de Blaye, un suivi archéologique a eu lieu, entre le mois d’avril 2009 et la fin du mois de janvier 2010.

2 Les différents sondages et tranchées se sont concentrés sur l’aile orientale du bâtiment antique qui était déjà connue suite aux différentes campagnes de fouilles des années 1960 et 1970.

3 Le suivi des travaux a confirmé l’existence d’un enchevêtrement de murs, maçonneries et autres aménagements qui ont pu être regroupés en quatre phases de construction bien distinctes. Si l’essentiel des vestiges découverts concernent les deux derniers états du site qui sont aussi les mieux documentés, la mise au jour de plusieurs éléments architecturaux antérieurs est venue parfaire notre connaissance très partielle de ces périodes. Parmi les éléments les plus marquants de la première phase de construction, plusieurs tronçons de structures de drainage des eaux ont été dégagés (Fig. n°1 : Vue, vers l’Est, d’une structure de drain appartenant à la première phase de construction de la villa.).

4 Le suivi des travaux a également mis en évidence de rares traces d’occupation postérieures à l’abandon de la villagallo-romaine.

5 Cette opération a donc permis de confirmer l’existence d’un édifice antique extrêmement complexe par son plan mais qui présente aussi de nombreuses lacunes dans ses états les plus anciens, notamment pour ses niveaux de circulation.

6 Roudier Mathieu

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 423

ANNEXES

Fig. n°1 : Vue, vers l’Est, d’une structure de drain appartenant à la première phase de construction de la villa.

Auteur(s) : Roudier, Mathieu (EP). Crédits : Roudier Mathieu, EP (2009)

AUTEURS

MATHIEU ROUDIER EP

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Sadirac – Pradas

Nathalie Moreau

Identifiant de l'opération archéologique : 0225561

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Un diagnostic archéologique a eu lieu dans la commune de Sadirac, à Lorient au lieu dit « Pradas ». La surface de 1 500 m2, a été sondée à plus de 6 % à partir de six sondages implantés préférentiellement en périphérie de la zone constructible.

2 L’opération a permis de mettre au jour une occupation archéologique en rapport avec les activités potières connues à Sadirac. Trois creusements, probablement vastes, s’apparentant à de l’extraction d’argile ont été partiellement découverts.

3 Une cruche permet de dater l’un d’entre eux de l’époque moderne. Le reste du mobilier céramique a été prélevé dans les couches qui scellent ces structures. Il appartient à l’époque moderne et/ou contemporaine.

4 Moreau Nathalie

AUTEURS

NATHALIE MOREAU INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 425

Sadirac – Chemin de Siron

Christine Etrich et Pierre Régaldo

Identifiant de l'opération archéologique : 0225479

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Au nord du hameau de Lorient, au lieu-dit « Sableyre », est bien attesté un regroupement d’officines potières du début du XIVe s. à la fin du XVIe s. A la marge de ce site, le village de Siron est le siège d’une production attestée en archives du XVIIe s. au XIXe s. Dans ce secteur, un terrain de 600 m2 est destiné à accueillir la construction d’une maison individuelle, ce qui provoqua une prescription de diagnostic.

2 Dans les deux sondages réalisés, une très forte densité de structures en creux a été reconnue. Le mobilier recueilli ne remonte pas au-delà de la fin du XVIe s. et l’occupation principale est du XVIIe s. Les quatre phases principales d’occupation sont toutes liées à l’activité potière de Sadirac.

3 La première (atelier 1) couvre le XVIe s. et la première moitié du XVIIe s. Elle est surtout représentée par trois fosses et une petite tranchée. Un fossé pourrait marquer une limite spatiale qui contraint l’atelier au nord.

4 La partie sud n’est investie qu’à partir de la seconde moitié du XVIIe s. ; qui correspond à la deuxième phase. Il est possible que les parcelles séparées par le fossé aient alors fusionné. Les structures de l’atelier 1 sont abandonnées et remblayées ; une structure peut-être liée à un bâtiment est aménagée. L’atelier 2, au sud, qui regroupe trois fosses et un four, commence à fonctionner.

5 Un réaménagement à la fin du XVIIe s. est illustré par l’installation d’un pavement sommaire. Enfin, d’après trois des tessonnières, l’atelier perdure jusqu’au XIXe s.

6 Les marques découvertes renverraient à une famille Durribaud, dont des potiers sont attestés à Siron de 1634 à 1839, ce qui concorde assez bien avec les éléments mis au jour pour l’atelier 2. Leur officine aurait succédé à une autre qui correspondrait à la diffusion, à la fin du XVIe s., de la production céramique du quartier spécialisé de Sableyre à l’ensemble de la paroisse.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 426

7 Etrich Christine et Régaldo Pierre

AUTEURS

CHRISTINE ETRICH INRAP

PIERRE RÉGALDO MCC

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 427

Sadirac – Chemin de Siron

Nathalie Moreau

Identifiant de l'opération archéologique : 0225565

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Un diagnostic archéologique a eu lieu sur une parcelle voisine de celle évoquée à la notice précédente, à Lorient, chemin de Siron. La surface de 3 000 m2, a été sondée à 5 %, par quatre sondages.

2 L’opération a permis de mettre au jour une petite occupation archéologique : un fossé et deux fosses, seule l’une d’elles a livré un « élément datant ». Ce fragment de céramique sans caractéristique propre appartient à une chronologie de la protohistoire sans qu’il soit possible de préciser davantage. Le reste du mobilier céramique a été prélevé au décapage dans les couches superficielles. Il appartient au contexte potier moderne et/ou contemporain de Sadirac.

3 Moreau Nathalie

AUTEURS

NATHALIE MOREAU INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 428

Saint-Émilion – Épitaphe de Costaulus

Isabelle Cartron et Frédéric Boutoulle

Identifiant de l'opération archéologique : 0225583

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Pour les besoins d’une étude de Cécile Treffort (Cescm université de Poitiers) sur l’épitaphe de Costaulus située dans les monuments souterrains de Saint-Émilion, destinée à être publiée dans les actes du colloque « Saint-Émilion au Moyen Âge. Fabrique d’une ville médiévale», il a fallu procéder à un dégagement de la base de la pierre sous surveillance archéologique. Le but était de numériser la partie de l’inscription gravée sur la tranche que personne n’avait pu lire depuis l’étude du chanoine Tonnelier, pour la visualiser ensuite en modèle 3D.

2 L’inscription se développe sur un bloc calcaire parallélépipédique de 2,10 m de long sur 0,70 m de large, partiellement recouvert d’une fine pellicule de mousse et brisé sur sa largeur. C’est un texte en vers de dix lignes sur la face accompagné d’un appel à la prière gravé sur la tranche, écrit en l’honneur d’un certain Costaulus, dont on suppose qu’il s’agit d’un laïc, probablement lettré et qui, d’après l’épitaphe, eut cinq enfants. Découverte en 1934 ou 1951, au-dessus d’une sépulture située sous un enfeu, puis déplacée sans raison connue dans une cave au fond de la galerie dite des « catacombes », cette inscription est passée depuis les travaux du chanoine Paul Tonnelier (1886-1977) pour être le plus ancien témoin écrit de l’existence des reliques de Saint Émilion.

3 Le parti de la numérisation de l’épitaphe a été pris pour détecter des traces d’inscription sur les lignes actuellement les plus altérées et, faute de pouvoir déplacer la pierre, pour lire la ligne gravée sur la tranche où Tonnelier avait cru lire le nom d’Émilion et le millésime « 1014 ». Une première numérisation, réalisée le 9 février 2009 par Pascal Mora et Loïc Espinasse (Plate-forme technologique 3D, cellule Archéotransfert, UMR Ausonius), s’est limitée à l’acquisition de la face de l’inscription.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 429

Le scan de la tranche a été réalisé le 9 novembre 2009, par Pascal Mora et Robert Vergnieux Plate-forme technologique 3D, UMR Ausonius) après dégagement de la terre sur laquelle repose la pierre et sur une profondeur d’une quinzaine de centimètres. Le remblai, meuble, sableux et constitué de matériaux divers (pierres calcaires dégradées et humides, tuiles, sédiment sableux) a révélé un maigre mobilier d’époque moderne (fragments de céramiques, un fragment de verre, ossements animaux et un os humain - phalange du carpe ?). Une conduite d’évacuation des eaux en PVC a aussi été mise au jour sous la dalle. Des cales de bois ont été posées et laissées au pied de la dalle pour éviter tout glissement. Le modèle 3D issu des deux acquisitions a ensuite été soumis à des traitements infographiques sur une application développée par Romain Vergne (laboratoire bordelais de recherches en informatique, université Bordeaux I, travaux réalisés dans le cadre du projet Search, Anr-09-Cord-019) sur logiciel Meshlab permettant d’affiner le déchiffrage des parties les plus effacées.

4 Au final, aucun des procédés de visualisation ne fait ressortir de traces, même infimes, du nom d’Émilion et du millésime « 1014 » qu’avait cru lire Paul Tonnelier. En revanche, par l’analyse paléographique, linguistique et littéraire de l’inscription, grâce aussi aux comparaisons menées dans la base de données épigraphiques constituée au Cescm de l’université de Poitiers, Cécile Treffort considère que cette belle inscription ne peut pas être antérieure au milieu du XIIe s.

5 (Fig. n°1 : Acquisition de la tranche de l’épitaphe par scanner (Pascal Mora et Robert Vergnieux, Plate-forme 3D-cellule Archéotransfert, UMR Ausonius)) et (Fig. n°2 : Visualisation du modèle 3D de la face de l’épitaphe)

6 Boutoulle Frédéric avec la collaboration de Cartron Isabelle

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 430

Fig. n°1 : Acquisition de la tranche de l’épitaphe par scanner (Pascal Mora et Robert Vergnieux, Plate-forme 3D-cellule Archéotransfert, UMR Ausonius)

Auteur(s) : Boutoulle, Frédéric (SUP). Crédits : Boutoulle Frédéric, SUP (2009)

Fig. n°2 : Visualisation du modèle 3D de la face de l’épitaphe

Auteur(s) : Mora, Pascal (UMR Ausonius). Crédits : Mora Pascal (2009)

AUTEURS

FRÉDÉRIC BOUTOULLE SUP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 431

Saint-Émilion – Château Franc- Mayne (Coutet)

Patrice Cambra

Identifiant de l'opération archéologique : 0225400

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le projet de construction d’un hangar, à proximité d’un relais de poste du XVIe s. et d’une route dénommée « voie romaine », a provoqué la prescription d’un diagnostic archéologique.

2 Trois tranchées positionnées en fonction des futures fondations ont été menées. Un remblai calcaire de surface, très compact, couvre des sédiments argilo-limoneux contenant des poches charbonneuses et du matériel contemporain : débris de briques mécaniques, ardoises, clous, rafia de vigne, etc. ; une couche déliquescente précède le substrat calcaire du plateau. Aucun élément ancien n’a été observé.

3 Cambra Patrice

AUTEURS

PATRICE CAMBRA MCC

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 432

Saint-Laurent-Médoc – Le Tumulus des Sables

Elsa Cieselski, Antoine Chancerel et Patrice Courtaud

Identifiant de l'opération archéologique : 0225338

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Nous avons réalisé la quatrième campagne de fouille de cette sépulture collective réutilisée par les Campaniformes. Son originalité principale réside dans son mode de construction en matière périssable. Cette opération comprend en réalité deux secteurs distincts. La chambre funéraire et la zone extérieure principalement conservée dans le secteur sud.

2 La chambre sépulcrale, qui s’étend sur une quinzaine de m2, livre encore de nombreux vestiges osseux qui, à l’exception des plus petits - éléments des extrémités et dents - sont fortement fragmentés. Leur dispersion est également importante. Nous avons mis au jour une connexion anatomique entre deux vertèbres, c’est l’unique contact articulaire encore préservé. Cette dispersion, associée à la fragmentation, témoignent d’un brassage important des couches sépulcrales en relation avec le fonctionnement de la tombe, l’action des phénomènes taphonomiques, ceci étant facilité par la fluidité du sédiment sableux. Si le dépôt funéraire n’est pas en place, la sépulture n’est toutefois pas totalement remaniée comme l’attestent certains effets de paroi très nets. L’exploration du secteur ouest a livré quelques pierres éparses seulement. Aucun indice d’un aménagement n’a pu être identifié dans ce secteur. Les vestiges mobiliers semblent moins nombreux, mais avec une fréquence plus importante, quoique toujours minoritaire, de céramiques attribuables à la fin du Néolithique. Jusqu’à maintenant ils étaient issus de la zone intermédiaire entre les deux secteurs, mais dorénavant on les retrouve dans la partie centrale de la sépulture. S’ils sont issus principalement de la partie inférieure du remplissage, certains reposaient plus hauts. L’absence de stratigraphie est évidente (voir brassage ci-dessus évoqués). Il ne fait plus aucun doute que ce lieu funéraire a été fréquenté initialement à la fin du Néolithique, ce qui corrobore les pratiques funéraires reconnues pour les Campaniformes dans ce

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 433

contexte. L’une des interrogations concerne l’architecture néolithique. Elle n’est pour l’instant documentée par un aucun indice. Nous pensions que la zone cendreuse, sous la couche funéraire dans la bande 44 pouvait témoigner de la combustion d’une structure en bois, mais elle semble ne pas trop s’étendre en dehors de ce secteur.

3 Le secteur sud a été largement ouvert notamment au sud et à l’ouest, ceci sur un peu plus de 100 m2. Il ne présente aucun indice d’une utilisation funéraire, mais il a fourni de nombreux vestiges, dont notamment quelques ossements humains et des dentales interprétés comme issus d’une vidange de la sépulture. Un empilement de dalles constituerait le vestige d’un parement à la fonction encore obscure. Les observations les plus discriminantes entre les deux secteurs sont la forte présence de pierres, le nombre important de tessons et d’éléments de parure. On remarque une forte dispersion des pièces lithiques et à l’inverse une relative concentration des éléments de parures et de poteries.

4 Les vestiges archéologiques non osseux récoltés dans la sépulture sont moins nombreux que les années précédentes, ceci en raison d’un dégagement qui a principalement porté sur les secteurs marginaux et sur la base du niveau funéraire. Des boutons en « V » de petites tailles, une perle en variscite, un denticulé et quelques lamelles en silex viennent compléter la collection. En revanche au nord, les vestiges sont nombreux et variés avec des artéfacts en silex avec quelques outils (talon de hache, quatre pointes de flèches à ailerons et pédoncules, etc.) de la parure (perles discoïdales en stéatite, dentales) et surtout de nombreux tessons de céramique très altérés pour la plupart et qui témoignent de le présence de nombreuses poteries qui se situent dans une fourchette chronologique large entre le Néolithique récent et final.

5 Cette structure funéraire livre une précieuse documentation sur les aménagements et le fonctionnement de ces sépultures. Il subsiste toutefois des interrogations portant principalement sur les architectures que nous essaierons de lever lors d’une prochaine et probablement ultime opération.

6 (Fig. n°1 : Dépôt funéraire récolté dans la sépulture)

7 Courtaud Patrice, Chancerel Antoine et Cieselski Elsa

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 434

Fig. n°1 : Dépôt funéraire récolté dans la sépulture

Auteur(s) : Courtaud, Patrice (MCC). Crédits : Courtaud Patrice, MCC (2009)

AUTEURS

ANTOINE CHANCEREL MCC

PATRICE COURTAUD SUP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 435

Saint-Loubès – Chemin de Poumey

Xavier Charpentier

Identifiant de l'opération archéologique : 0225456

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 La parcelle diagnostiquée jouxte, au nord, les terrains destinés à l’établissement d’un lotissement. Ces derniers, situés à proximité d’une nécropole du haut Moyen Âge et d’un établissement gallo-romain, ont eux-mêmes fait l’objet d’une reconnaissance archéologique en 2008.

2 Trois sondages, ouverts sous forme de tranchées, n’ont livré aucun élément archéologique.

3 Charpentier Xavier

AUTEURS

XAVIER CHARPENTIER MCC

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 436

Saint-Loubès – Chemin du Roy

Gérard Sandoz

Identifiant de l'opération archéologique : 0225574 et 0225575

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération de diagnostic archéologique fait suite à une demande de permis de construire pour deux maisons individuelles.

2 L’intervention s’est déroulée du 28 au 30 septembre 2009. Le projet se situe dans une zone ou des vestiges gallo-romains ont été découverts (100 m plus au sud).

3 Douze tranchées ont été réalisées représentant une surface de 292 m2 c’est-à-dire 7,3 % de la totalité du projet (4 007 m2). Quelques fragments de céramique et de silex datant de la Protohistoire ancienne (Néolithique - Bronze) constituent un « bruit de fond » indiquant probablement la proximité d’un site de cette période mais aucun aménagement n’a été découvert.

4 À l’extrémité orientale, la découverte d’un fond de fosse d’époque gallo-romaine, suggère également la proximité d’une occupation de cette période mais le caractère isolé de cette structure et l’absence de mobilier gallo-romain dans l’environnement, ne permettent pas d’envisager un site sur la parcelle même.

5 Sandoz Gérard

AUTEURS

GÉRARD SANDOZ INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 437

Saint-Magne-de-Castillon – La Grave

Sophie Defaye

Identifiant de l'opération archéologique : 0225590

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération de diagnostic archéologique a été prescrite dans un secteur favorable aux occupations paléolithiques du fait d’un projet d’aménagement d’une station d’épuration.

2 Neuf sondages ont été réalisés sur une superficie totale de l’emprise sondée, soit 8 600 m2 (ou 4,7 %) des 10 260 m2 de l’emprise du projet d’aménagement.

3 Le diagnostic a permis de mettre au jour une ancienne gravière exploitée dans les années 1950, ce qui a entrainé la destruction des niveaux stratigraphiques pléistocènes et holocènes. La terrasse a été atteinte systématiquement, à moins de 0,30 m sous la couverture végétale. Une décharge sauvage moderne a même été découverte au nord- ouest de l’emprise à 0,40 m de profondeur. Aucune structure ni vestige archéologique n’ont pu être de ce fait repérés.

4 Defaye Sophie

AUTEURS

SOPHIE DEFAYE INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 438

Saint-Sulpice-et-Cameyrac – Rue de Peyjouan

Gérard Sandoz

Identifiant de l'opération archéologique : 0225571 et 0225572

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération de diagnostic archéologique, faisant suite à une demande de permis de construire une maison individuelle s’est déroulée du 14 au 15 septembre 2009.

2 Le projet se situe dans une zone ou des vestiges gallo-romains ont été découverts, en particulier au XIXe s., dans le cimetière de Saint-Sulpice où des sépultures antiques ont été retrouvées.

3 Les deux parcelles concernées sont de faible superficie (790 m2). Il y a été réalisé quatre sondages représentant une surface de 46 m2 c’est-à-dire 5 % de la totalité du projet. Aucun élément d’occupation humaine ancienne n’a été recueilli.

4 Sandoz Gérard

AUTEURS

GÉRARD SANDOZ INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 439

La Teste-de-Buch – Rue Chanzy

Philippe Jacques

Identifiant de l'opération archéologique : 0225454

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Ce diagnostic a été réalisé en janvier 2009 sur une parcelle de 1 777 m2 située sur la partie nord du zonage archéologique. Il a permis de mettre en évidence une prolongation du périmètre urbain médiéval au nord-est de l’ensemble château-église paroissiale dans un secteur proche du paléorivage. Quatre tranchées ont été réalisées. Elles ont permis, notamment, de fixer une limite de l’occupation au nord-ouest de la parcelle et qui peut correspondre à celle de l’agglomération médiévale dans ce secteur de la ville.

2 Comme sur les autres sites de la ville déjà diagnostiqués, la première phase d’occupation correspond à la période mérovingienne, ensuite la chronologie s’étale sans interruption sur tout le Moyen Âge et jusqu’à l’époque contemporaine. Le substrat naturel du site est constitué d’une épaisse couche de sable blanc sans doute d’origine éolienne recouvrant un niveau uniforme d’alios. C’est cette strate de sable qui a révélé de nombreuses structures fossoyées (trous de poteaux, tranchées, fosses) matérialisant plusieurs bâtiments de différentes époques. Les vestiges découverts appartiennent très certainement à une zone d’habitat. Les empreintes de bâtiments retrouvées matérialisent des maisons construites à partir de poteaux porteurs ou de sablières basses. Certaines fosses ont livré des éléments de terre cuite présentant, au revers d’une face lisse, des empreintes de végétaux, il s’agit vraisemblablement de fragments de torchis. C’est la première fois que ce type de matériau est découvert à La Teste. Malgré l’absence d’argile utilisable dans le sous-sol local, certains bâtiments n’étaient pas totalement en bois et utilisaient une architecture mixte (bois et terre). Il est possible que ces constructions témoignent de la présence d’une classe sociale plus aisée dans ce secteur de la ville médiévale.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 440

3 Le mobilier mis au jour est essentiellement constitué par de la céramique domestique, toutefois quelques objets sortent de l’ordinaire comme la très belle plaque-boucle médiévale en bronze doré découverte au sein d’une fosse.

4 Ce quatrième diagnostic réalisé sur l’emprise du périmètre historique supposé de la ville de La Teste-de-Buch apporte un certain nombre d’informations qui viennent compléter utilement nos données sur l’urbanisation médiévale. Il a permis notamment d’étendre le périmètre urbain médiéval sur une zone qui était considérée jusqu’à présent et à tort, comme étant soumise aux fluctuations des marées.

5 (Fig. n°1 : Boucle médiévale (XIII e s.-XIV e s.)) et (Fig. n°2 : Empreinte d’un batiment (XVe s.))

6 Jacques Philippe

ANNEXES

Fig. n°1 : Boucle médiévale (XIIIe s.-XIVe s.)

Auteur(s) : Jacques, Philippe (BEN). Crédits : Jacques Philippe, BEN (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 441

Fig. n°2 : Empreinte d’un batiment (XVe s.)

Auteur(s) : Jacques, Philippe (BEN). Crédits : Jacques Philippe, BEN (2009)

AUTEURS

PHILIPPE JACQUES BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 442

La Teste-de-Buch – Avenue de Verdun

Philippe Jacques

Identifiant de l'opération archéologique : 0225497

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Ce diagnostic a été réalisé en décembre 2009 sur un terrain de 1 221 m2 situé à la limite ouest du zonage archéologique de l’agglomération testerine. Le site de notre intervention se trouve dans un secteur soumis à l’influence des marées jusqu’au milieu du XIXe s. à proximité immédiate du paléorivage. Ce dernier a été plus ou moins défini grâce à la cartographie ancienne et également aux sondages réalisés en septembre 2008 sur une vaste parcelle d’un hectare occupée par le centre commercial Captal et qui jouxte, à l’est, le diagnostic de décembre 2009.

2 Cette opération confirme et complète utilement les observations effectuées lors du diagnostic du centre commercial Captal. L’ensemble des sondages a révélé un milieu semi-maritime. Les dépôts marins et des cours d’eau environnant ont ainsi exhaussé le terrain de presque 1,70 m. Malgré son emplacement en avant du trait de côte cette zone a été fréquentée au Moyen Âge et à l’époque moderne.

3 La structure la plus caractéristique a été mise au jour dans la partie ouest de la parcelle. Il s’agit vraisemblablement de la berge d’un petit ruisseau (« craste » dans la région). Le report de cette découverte sur le plan général montre une corrélation avec l’axe du ruisseau retrouvé en 2008 lors des sondages du centre Captal. La découverte, dans le comblement, d’un deuxième battoir de lavandière (en complément de celui découvert en 2008) renforce cette hypothèse ainsi qu’une de ses fonctions avec vraisemblablement un lavoir installé en amont. Ce ruisseau ne semble plus fonctionner au XVIIIe s., peut-être est-il dévié vers un ruisseau plus important.

4 Ce huitième diagnostic réalisé dans le centre urbain de La Teste-de-Buch complète l’évolution géomorphologique de l’agglomération et plus particulièrement celle de son réseau hydrographique.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 443

5 Jacques Philippe

AUTEURS

PHILIPPE JACQUES BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 444

La Teste-de-Buch – Rue du 14 Juillet

Philippe Jacques

Identifiant de l'opération archéologique : 0225608

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Ce diagnostic a été réalisé au mois de février 2009 sur un regroupement de parcelles, couvrant 1 869 m2, situé au centre du bourg médiéval de La Teste et au sud de l’église paroissiale. Il avait pour objectif principal de déterminer l’état de conservation des vestiges sous-jacents, afin de définir la pertinence d’une éventuelle fouille préventive. La présence de nombreux bâtiments, encore en place, a fortement diminué les fenêtres de sondage, en conséquence il a été assez difficile de cerner correctement la véritable potentialité de ce site.

2 Le substrat du site est constitué d’une couche de sable brun-gris de 0,60 m d’épaisseur (niveaux archéologiques) qui recouvre la strate naturelle d’alios.

3 Comme sur l’ensemble des autres sites sondés dans le centre ville de La Teste, la première phase d’occupation est datée du haut Moyen Âge avec la présence d’au moins deux à trois bâtiments et de quelques couches d’occupation. Le bas Moyen Âge est également attesté avec des vestiges plus ou moins disséminés. Les structures retrouvées concernent des fosses et des trous de poteaux visibles uniquement dans le substrat naturel (alios). Le comblement d’un de ces trous de poteaux a révélé de nombreux fragments de terre cuite assimilables à des restes de torchis. Il semble donc que nous soyons en présence ici d’un bâtiment sur poteaux porteurs et dont les parties vides des murs étaient comblées par un mélange de végétaux et d’argile lissée à l’extérieur.

4 La phase moderne a fortement perturbé les vestiges médiévaux, en effet de nombreuses fosses ont été creusées à travers les couches archéologiques jusque dans le substrat d’alios. La destination de ces fosses est énigmatique. Le mobilier retrouvé est assez diversifié avec une grande proportion de céramiques mais également quelques objets métalliques comme un petit poids en plomb estampillé d’une fleur de lys et un plomb de marque de fabrique posé en 1760 par la communauté des drapiers de Montauban

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 445

pour un chargement de draps. Il est possible qu’une activité commerciale se soit développée dans le courant du XVIIIe s. dans ce secteur de l’agglomération.

5 Même si ici les vestiges médiévaux sont moins bien conservés que sur d’autres sites du centre ville de La Teste, ils matérialisent tout de même la continuité d’occupation entre l’église paroissiale Saint-Vincent située au nord et au sud l’habitat médiéval de l’allée Clémenceau fouillé en 2008.

6 Jacques Philippe

AUTEURS

PHILIPPE JACQUES BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 446

Vayres – Avenue du Thil

Amar Zobri et Frédéric Prodéo

Identifiant de l'opération archéologique : 0225603 et 0225549

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Dans le cadre de l’agrandissement de la station d’épuration de Vayres, des sondages de diagnostic ont été réalisés sur une parcelle de 2 000 m2, sous la forme de trois tranchées. Elles ont révélé une séquence sédimentaire d’alluvions fine, contenant deux horizons archéologiques. Attribuées à la fin de la période gauloise, ces découvertes ont justifié la prescription d’une fouille.

2 Les fouilles réalisées à Vayres « Avenue du Thil », dans des conditions d’intervention souvent difficiles, ouvrent une petite fenêtre, inférieure à 1 000 m2, sur l’historique du peuplement de cette région de la basse vallée de la Dordogne.

3 Le secteur observé se trouve en marge de la basse plaine inondable, au pied d’une éminence formée par les terrasses alluviales anciennes, dessinant des « marches » parallèles à la rivière. La géomorphologie montre qu’au début de l’Holocène, les reliefs étaient plus accentués qu’aujourd’hui, avec des terrasses un peu plus élevées, et surtout avec une plaine alluviale plus profonde. Celle-ci s’est progressivement comblée de limons de débordement et d’argiles fines, selon une dynamique qui est toujours à l’œuvre lors des crues. Dès les périodes anciennes, la présence de sédiments graveleux au pied du rebord de terrasse montre l’existence d’une dynamique d’érosion canalisée, qui se manifeste, semble-t-il, par la stabilisation progressive d’un chenal, dont le tracé est nettement affirmé dans les horizons postérieurs aux fossés protohistoriques. Dans l’évolution de ce drain naturel, ces structures ont probablement intégré cette contrainte dans la structuration de l’espace.

4 Dans cet enregistrement sédimentaire dilaté sur près de 2 m, la stratigraphie montre deux périodes d’occupation assez nettement séparées en altitude, mais faiblement distinctes au sein des sédiments, qui demeurent quasiment invariants sur tout le profil.

5 Les niveaux inférieurs, vers 0,70 m de profondeur, contiennent, de manière isolée et sporadique, des amas de tessons correspondant souvent à de gros fragments de vases,

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 447

qui ont pu être rejetés là depuis un habitat proche, ou apportés par des dynamiques de colluvionnement en masse. Ils permettent de dater une première phase d’occupation, qui se situe pendant le deuxième quart du premier siècle avant notre ère (La Tène D). La collection confirme l’existence d’une production potière locale dont le style et la technologie sont bien affirmés. La bonne représentation des amphores pourrait aller de pair avec la proximité d’une zone portuaire, dont l’existence est supposée, à la confluence entre Dordogne et Gestas, au pied du Château de Vayres (fouilles C. Sireix).

6 Après un épisode sédimentaire sub-stérile, qui peut signer un certain hiatus dans l’occupation du site, une seconde phase d’occupation se manifeste par la mise en place d’un système de fossés et par des structures en relation avec des travaux de mise en valeur agricole (foyers d’essartage). Deux épisodes se succèdent dans cette phase, probablement sans hiatus, comme l’indique le respect des plans antérieurs. Des fossés sinueux semblent précéder la mise en place de fossés rectilignes, au sein d’un parcellaire probablement assez vaste, mais dont on ne peut préjuger à partir du décapage observé. En l’absence de mobilier dans les structures, on ne dispose pas d’argument de datation directe. Cependant, compte tenu de leur enfouissement (niveau d’ouverture vers - 0,50 m) et de la proximité de l’horizon archéologique inférieur qui a été entaillé, l’écart chronologique n’est probablement pas très grand avec les niveaux inférieurs. En d’autres termes, on considère comme hautement probable que ces fossés appartiennent à la fin de la période gauloise ou aux débuts de l’Antiquité (transition entre plans sinueux et rectilignes), même s’il demeure possible qu’ils puissent être un peu plus tardifs. Une attribution postérieure à l’Antiquité serait toutefois aberrante en regard de la stratigraphie.

7 Les remontages céramiques ont permis de constituer un large référentiel (A. Zobri), qui abonde la connaissance des productions locales de céramique « grise de Vayres », tant du point de vue de leurs formes que de leur technologie.

8 Prodéo Frédéric et Zobri Amar

AUTEURS

AMAR ZOBRI INRAP

FRÉDÉRIC PRODÉO INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 448

Secteur Médoc

Jean-Marie Lourenço

Identifiant de l'opération archéologique : 0225154

Date de l'opération : 2009 (PR)

1 La deuxième campagne de prospection portant sur le secteur du Médoc a livré des résultats sur le littoral nord de la commune de Montalivet.

2 En décembre 2009, après une série de marées de forts coefficients combinées à un vent d’ouest soutenu, un paléosol tourbeux a été désensablé. À quelques mètres du pied de dune, à 0,15 m de profondeur, un petit dépôt du Bronze moyen a été découvert.

3 L’ensemble présente 21 éléments : 1 hache médocaine à bords droits, 1 hache à talon, 2 talons cassés, 3 tranchants cassés (1 de hache à talon, 2 de hache médocaine), 1 fragment de hache à talon, 3 autres de hache médocaine, 3 bracelets, 5 fragments de bracelets. Les deux haches complètes composant cet ensemble étaient fichées, tranchants dans le sable, verticales, talons dirigés vers le haut, les autres éléments fragmentés disposés autour. Trois bracelets entiers étaient placés sur les talons des haches, assurant à l’ensemble du dépôt un maintien et une ligature relative.

4 Si les conditions de fouille, loin d’être optimales, n’autorisent pas une grande finesse d’observation, notamment sur la disposition des objets fragmentés, l’absence de contenant céramique est néanmoins une quasi-certitude et seule une enveloppe, en une matière périssable, reste envisageable. Il est toutefois à signaler la présence de morceaux de poterie à gros pastillages pris dans les argiles probablement depuis fort longtemps, dans un rayon de 10 m autour du dépôt.

5 Dans le Nord-Médoc et notamment le long de la zone côtière, les découvertes sporadiques d’objets en bronze participent depuis longtemps à l’enrichissement archéologique de la Gironde. L’intérêt particulier de ce dépôt tient à son mode d’enfouissement atypique. Il alimente de ce fait réflexions et interrogations.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 449

6 Les objets ont-ils été assemblés par les courants dans une cuvette naturelle après la destruction du dépôt par les vagues ou doit-on y voir une cachette intentionnelle de bronzier ?

7 La position verticale des haches, l’effet liant des bracelets et l’absence de contenant céramique dans un environnement qui n’était sans doute pas proprement marin il y a 3 500 ans, plaident en faveur d’un dépôt en position primaire.

8 Ce dépôt pouvait-il présenter un caractère temporaire ? La relative homogénéité des poids de la majorité des fragments permet d’envisager une volonté d’utilisation postérieure, par exemple une refonte.

9 (Fig. n°1 : Montalivet - Dépôt de l’Âge du Bronze moyen)

10 Lourenço Jean-Marie

ANNEXES

Fig. n°1 : Montalivet - Dépôt de l’Âge du Bronze moyen

Auteur(s) : Lourenço, Jean-Marie (BEN). Crédits : Lourenço Jean-Marie, BEN (2009)

AUTEURS

JEAN-MARIE LOURENÇO BEN

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Entre-Deux-Mers

Damien Baron

Identifiant de l'opération archéologique : 0225516

Date de l'opération : 2009 (PR)

1 Deux campagnes de prospection pédestre diachronique ont été réalisées au cœur de l’Entre-Deux-Mers dans le canton de Targon, sur les communes de Cessac, Courpiac et Bellefond, le long du ruisseau de l’Engranne.

2 Menées entre le printemps et l’automne 2009 dans le cadre d’un mémoire de Master II Archéologie, elles sont venues s’insérer dans l’étude de l’occupation du sol de cette même zone de la Préhistoire à la fin de l’Antiquité.

3 Ces prospections systématiques, ont livré un mobilier abondant et diversifié, parmi lequel 631 éléments ont pu être analysés et datés. Si la céramique commune domine l’ensemble, la nature des vestiges traduit elle aussi cette variété : outils paléolithiques et néolithiques, fragments d’amphore, de tegulae,ainsi qu’une probable meule d’époque gallo-romaine, une hypothétique cuillère à fard en bronze ou un instrument de chirurgie de même époque, et des monnaies de cuivre modernes. La chronologie s’étend ainsi du Paléolithique moyen, voire ancien, jusqu’à la fin de l’époque moderne, avec une certaine rareté d’indices antiques et une absence quasi-certaine d’éléments du Haut Moyen Âge.

4 Quelques concentrations de mobilier ou ensembles cohérents ont été repérés à l’échelle d’une parcelle ou d’un champ, dans la plaine alluvionnaire de l’Engranne et ses abords immédiats. Ils se répartissent entre le Moyen Âge (XIIe s.-XIIIe s. puis XIVe s.-XVe s.) et l’époque moderne (XVIe s.-XVIIe s.).

5 D’autre part, trois indices de sites sont à envisager, eux aussi au voisinage du ruisseau. Le premier se résume à de fines traces protohistoriques entre Courpiac et Bellefond (deux bords ainsi qu’un fragment de Dressel 1 attribués à la fin du second âge du Fer), qui constituent à ce jour les seuls éléments connus d’une présence gauloise dans ces communes. Nous y supposons l’emplacement d’une petite ferme de la fin du second âge du Fer ou du début de l’époque gallo-romaine. Un second site semble se dessiner au

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lieu-dit « Tertre de la Bertouse » à Courpiac, à proximité d’une motte médiévale où un mobilier très fourni des XIIIe s.-XVe s. a été ramassé. Enfin, à l’est du « hameau de la Goilane » à Bellefond, la cohérence du matériel (XVIe s.-XVIIe s. avec peut-être des éléments plus précoces) laisse entrevoir une probable petite ferme d’époque moderne.

6 Baron Damien

AUTEURS

DAMIEN BARON SUP

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Les Eyzies-de-Tayac – Le Roc de Cayre-Vézère

Frédéric Grigoletto

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération de diagnostic a été réalisée en préalable à un projet de résidence de tourisme déposé par la SARL « Le Clos du Rocher ». Les parcelles explorées (section D - parcelles 5,7 et 1360) se situent au lieu-dit « Roc de Cayre-Vézère ». Elles s’inscrivent au débouché du vallon de la Gaubert au pied des falaises de Guilhem. L’emprise traitée correspond à une superficie de 10 875 m2 environ.

2 Quinze tranchées ont été ouvertes et constituent une superficie de 696 m2 (soit 6,40 %).

3 La puissance du remplissage du vallon de la Gaubert ne nous a pas permis d’atteindre les niveaux tertiaires et de fait de respecter le cahier des charges. Malgré un sondage réalisé jusqu’à 6,50 m de profondeur, l’étude géologique montre que la totalité des dépôts mis au jour se placent dans l’Holocène.

4 La représentation archéologique la plus ancienne reste un éclat mis au jour au sein de la couche 6 du sondage 8. Bien évidemment, cette pièce seule et en position secondaire ne nous permet pas de préciser une quelconque chronologie.

5 L’occupation structurée, constituée de trou de poteau et d’un foyer apparaît à -2,20 m. Le peu de mobilier récolté nous invite à attribuer cet indice à la Protohistoire. En ce qui concerne les restes fauniques, nous émettrons quelques réserves puisqu’aucun élément datant n’a pu leur être associé. Toutefois, une étude archéozoologique plus approfondie permettrait peut-être d’en préciser une fourchette chronologique. Le mobilier épars du sondage 12 également daté de la protohistoire pourrait constituer un bruit de fond de cette occupation.

6 Notice issue du rapport final d’opération fourni par le responsable, Grigoletto Frédéric (Inrap)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 453

AUTEURS

FRÉDÉRIC GRIGOLETTO INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 454

79 – Deux-Sèvres

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 455

Airvault – Abbatiale Saint-Pierre

Emmanuel Moizan

Identifiant de l'opération archéologique : 204842

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération de diagnostic archéologique est effectuée en amont d’un projet d’aménagement de l’actuel jardin Pierre de Saine-Fontaine, localisé sur la commune d’Airvault, dans le centre de la ville. La parcelle, d’une superficie de 500 m2, est située au sud de l’Abbatiale romane Saint-Pierre à l’emplacement du cloître. Les travaux envisagés sont d’une part, la mise en place d’une rampe d’accès pour personnes à mobilité réduite, prévue jusqu’au transept sud de l’église et d’autre part, l’installation d’un drain pour le traitement des eaux pluviales, aménagé le long du mur sud de l’édifice.

2 Cinq états ont été observés :

3 - La première occupation (état 1) est reconnue sous la forme de vestiges de deux maçonneries. Ces premiers indices, certes ténus et difficilement identifiables, permettent au moins d’attester d’un état antérieur et de constater une stratification du site. Cependant l’absence de marqueur chronologique interdit, ici, de rattacher cet état 1 à une période précise.

4 - L’état 2 est marqué par la construction du cloître. Les ailes septentrionale et orientale de l’édifice sont reconnues sur 20 m pour la première et 15 m pour la seconde. Larges de 3,40 m, ces galeries se développent le long du mur sud de l’église et en façade de la salle capitulaire. Le sol est constitué de larges dalles calcaires de dimensions et de modules variables. Une pile est disposée à l’angle nord-est. La construction du cloître semble être contemporaine ou légèrement postérieure à l’édification de l’église datée entre le XIe s. et le XIIe s.

5 - Lors de l’état 3, l’ensemble des élévations est repris en respectant l’implantation initiale. Le mur bahut nord est conservé, des piliers associés à des contreforts sont implantés à égale distance. Les trois piliers mis au jour permettent une restitution de la galerie. L’entraxe mesuré entre eux est de 2,50 m. Ce rythme est identique à celui des

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piédroits des voûtes encore visibles dans le mur de l’église. Les mesures prises entre les dalles et le sommet de l’embrasure permettent de restituer la hauteur minimum des clés de voûte de la galerie à 3,50 m. À l’est, le mur bahut est peu visible et apparaît par endroit détruit. Un nouveau mur est reconstruit. Des piles massives, l’une située à la jonction des murs bahut, l’autre face à la salle capitulaire, sont retrouvées en vis à vis des piliers situés dans la façade des bâtiments orientaux. Les dimensions des piles et la présence de baies situées à l’étage de la salle capitulaire laissent supposer, pour cette aile, l’existence d’un étage au-dessus de la galerie. La modénature des voûtes et des piliers dite de style angevin permet de rattacher cet état au XIIIe s. Cette reconstruction du cloître semble contemporaine des travaux de reprises effectuées dans l’église notamment à la croisée du transept et peut-être à mettre en relation avec ceux réalisés en façade nord de l’édifice.

6 - À l’état 4, le cloître s’avère en partie ruiné. Le réemploi de blocs architecturaux dans des maçonneries sommaires indique une réoccupation du bâtiment. Les aménageurs exploitent le bâti encore existant. Les nouvelles maçonneries sont édifiées à l’emplacement des anciennes. Cette période marque certainement le changement de fonction des bâtiments. Ces aménagements de peu de qualité rappellent la réutilisation coutumière des cloîtres en corps de ferme, après la révolution française.

7 - Le dernier état (état 5) atteste d’une démolition massive des bâtiments et de l’abandon du site. Cette phase semble intervenir à une époque récente et peut sans doute être reliée aux travaux du percement de la rue au XIXe s. et à la mise en place des contreforts qui masquent une partie des voûtes encore présentes dans le mur sud de l’église. À partir de cette époque, une succession de sols et de rechapages sont installés sur la parcelle.

8 Cette opération de diagnostic archéologique permet d’établir une chronologie relative de l’occupation de ce secteur, en relation avec l’abbatiale Saint-Pierre. La densité des vestiges et leur très bon état de conservation n’ont pas autorisé le dégagement plus en surface des niveaux antérieurs et l’observation de toute la stratigraphie. Toutefois la présence de sondages récents a laissé entrevoir une puissance archéologique du site. Les vestiges apparaissent à 0,35 m en dessous de la surface actuelle et sont attestés sur une profondeur de plus d’un mètre.

9 Si la première occupation reconnue reste très lacunaire, les phases postérieures sont plus renseignées. L’implantation du cloître et son évolution apparaissent en liaison étroite avec l’église. Aux premiers bâtiments vont se succéder des reprises qui, pour chaque état, respectent le plan initial. Les vestiges de cet ensemble architectural sont particulièrement bien conservés. Cependant, au cours de cette opération, leur analyse est restée quelque peu limitée. La rareté du mobilier archéologique interdit de proposer une chronologie absolue. Enfin une étude du bâti environnant s’avère indispensable afin de saisir pleinement l’évolution de ce secteur de l’abbaye.

10 (Fig. n°1 : Vue vers l’est de la tranchée 2)

11 MOIZAN Emmanuel

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 457

ANNEXES

Fig. n°1 : Vue vers l’est de la tranchée 2

Auteur(s) : Moizan, Emmanuel (INRAP). Crédits : Moizan, Emmanuel, INRAP (2009)

AUTEURS

EMMANUEL MOIZAN INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 458

Airvault – Rue du Vieux Château

Damien Ladiré

Identifiant de l'opération archéologique : 204803

Date de l'opération : 2009 (SU)

1 La ville d’Airvault devait réaliser des travaux de voirie et implanter divers réseaux sur toute la longueur de la rue du Vieux Château ou rue du Pavé. Au vu du risque archéologique, le service régional d’Archéologie a prescrit un suivi archéologique lors de la réalisation des tranchées nécessaires à la pose des réseaux afin de s’assurer de l’éventuelle présence de vestiges. L’intervention devait permettre de préciser les observations déjà réalisées par d’autres études et produire une documentation archéologique pour étayer ou infirmer certaines hypothèses. Il ne s’agit donc pas d’une étude globale du site ou d’une étude exhaustive. L’intervention se limite à une présence ponctuelle sur le terrain lors de l’installation de réseaux.

2 Le suivi de l’ensemble du tracé de la tranchée a révélé de nombreuses perturbations liées aux implantations antérieures de nombreux réseaux (eaux, téléphone, EDF, etc.). De fait les unités stratigraphiques identifiées datent essentiellement de l’époque contemporaine. Malgré tout, le suivi archéologique n’était pas dénué d’intérêt. Il a permis de reconnaître plusieurs vestiges et de recueillir des informations stratigraphiques inédites. Les vestiges identifiés concernent surtout l’histoire urbaine de la ville d’Airvault pour les périodes moderne à contemporaine. Si l’origine de la rue du Vieux Château semble bien médiévale, l’opération archéologique a permis de constater qu’elle a été prolongée vers le nord-ouest pour rejoindre la rue du Brelucan après 1829. Cette extension s’est accompagnée d’un exhaussement des sols et de la démolition de tout ou partie de certaines constructions. Ces modifications urbaines sont sans doute liées au développement des habitations au nord de la ville et à la nécessité de faciliter la circulation entre les différents quartiers. Par ailleurs, nous avons pu observer ponctuellement un élargissement de la rue du Vieux Château et une modification du parcellaire après 1829. Là encore, ces modifications sont liées à un exhaussement des sols. L’ensemble de ces modifications semble concerner les périodes contemporaines.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 459

3 LADIRÉ Damien

AUTEURS

DAMIEN LADIRÉ EP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 460

Champdeniers-Saint-Denis – Les Tanneries

Laurent Prysmicki

Identifiant de l'opération archéologique : 204801

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 De 2001 à 2009, un chantier d'initiation à l'archéologie et au patrimoine a été organisé sur le site des tanneries de Champdeniers. Il s'agissait d'une fouille archéologique programmée menée dans le cadre du projet d'aménagement du site des tanneries par la commune. Le chantier, ouvert à une dizaine de jeunes bénévoles âgés de 11 ans à 18 ans, était proposé dans le cadre d'une activité du centre socioculturel du Val d'Egray et de l'Orée de Gâtine. L'opération était conduite sous la responsabilité d'un archéologue chargé d'études et l'encadrement assuré par un animateur du centre socio-culturel.

2 L’étude archéologique s'est attachée à étudier le site dans son ensemble qui regroupa jusqu'à huit tanneries familiales (source : cadastre de 1835). Attestées dès le XVIIe s., mais dont l'origine remonte certainement à la période médiévale, ces tanneries ont fonctionné jusqu' à la fin du XIXe s., voire le tout début du XXe s. pour certaines d’entre elles. Installées au pied de l’agglomération, ces tanneries sont implantées de part et d’autre d’un petit cours d’eau qui sillonne le site.

3 Durant ces neuf années, deux anciennes tanneries ont été fouillées en totalité (parcelles 468 et 462) et une troisième partiellement (parcelle 461). Mené en parallèle, un suivi archéologique des travaux d’aménagement du site a permis de découvrir quatre autres tanneries dont deux ne figuraient pas sur le cadastre napoléonien. Enfin le dégagement du cours d’eau a été l’occasion de relever une partie des aménagements hydrauliques (empellement, canaux d’adduction et d’évacuation). Les deux tanneries fouillées en totalité possédaient encore toutes les structures liées à l'obtention du cuir : bassin alimenté en eau courante pour le lavage des peaux ; fosses circulaires destinées au trempage des peaux dans des bains de chaux ; cuves circulaires et rectangulaires,

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 461

tout d’abord en pierre, puis en maçonnerie de brique à l’occasion de réaménagements, qui servaient au tannage au moyen d’écorce d’arbre broyée (le tan) ; foyer pour faire fondre la graisse utilisée lors du corroyage des cuirs ; et même un pressoir à peau à vis dans la plus grande tannerie qui comporte deux pièces (parcelle 468).

4 La restauration en cours du site des tanneries devrait permettre son ouverture prochaine au public.

5 PRYSMICKI Laurent

AUTEURS

LAURENT PRYSMICKI BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 462

Cholet-Bressuire – RN149

Jérôme Defaix

Identifiant de l'opération archéologique : 204781

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération se déroule sur 13 km d’emprise sur le massif leucogranitique de Bressuire. Les parcelles sont assez souvent perturbées par les remembrements, les drainages, et la forte érosion dus aux travaux agraires. Les rares éléments pré et protohistoriques sont isolés et extrêmement mal conservés.

2 Une implantation rurale de l’an Mil (seconde moitié du Xe s.-premier quart du XIe s.), caractérisée par une série de silos, un probable aménagement de gué et des éléments parcellaires, est à signaler au lieu-dit de « La Veillonnerie ».

3 Ce site est particulièrement intéressant pour l’histoire du paysage de la Gâtine, car très peu d’exemples similaires sont connus dans la région.

4 DEFAIX Jérôme

AUTEURS

JÉRÔME DEFAIX INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 463

Échiré – Château du Coudray- Salbart

Adrien Montigny

Identifiant de l'opération archéologique : 204959

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Le château du Coudray-Salbart est exceptionnel à plus d’un titre. Il est construit à la fin du XIIe s. et considérablement transformé dans les premières décennies du XIIIes. par les seigneurs de Parthenay avec des financements provenant du roi d’Angleterre. Les Plantagenêt influencent fortement ce programme et mettent en oeuvre des aménagements défensifs innovants en territoire français. Ces travaux effectués dans un laps de temps relativement cours laissent toutefois transparaître de nombreux changements de parti en cours de chantier. Rapidement ce château se retrouve loin des limites de la seigneurie qui évolue, il prend dès lors un rôle secondaire ce qui lui vaut de ne plus être modifié au fil des siècles. Son abandon précoce, généralement admis vers la fin du XVe s., et son état de conservation en font un site d’un exceptionnel intérêt.

2 Ce site remarquable est fortement documenté par plusieurs études historiques et architecturales, ponctuellement complétées par des sondages archéologiques réalisés à diverses occasions et durant plusieurs années. La campagne d’étude qui vient d’être achevée est liée au projet de restauration de la Grosse-Tour du château du Coudray- Salbart. Cette restauration a rendu nécessaires des fouilles localisées en plusieurs secteurs du site et notamment au sommet de cet élément défensif et résidentiel. Cette intervention représentait également une opportunité exceptionnelle de documenter les élévations et parements extérieurs de cette partie du site en très grande partie inaccessible en raison de ses importantes dimensions. L’intervention archéologique est donc menée en fonction de l’avancée du chantier de restauration, elle comporte un suivi régulier et des chantiers ponctuels plus importants s’échelonnant d’octobre 2008 à novembre 2009.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 464

3 En 2008, les observations archéologiques avaient uniquement porté sur cette remarquable tour en amande occupant l’angle sud-ouest du château. Le sommet de cette tour, rendu accessible par la mise en place d’échafaudages, avait ainsi pu être dévégétalisé, puis fouillé. Le travail réalisé en 2008 avait également permis de commencer l’étude des parements externes de la Grosse-Tour notamment en ce qui concerne les marques lapidaires. Ce travail a été complété au début de l’année 2009. L’inventaire réalisé a permis d’identifier près de trente types de marques principales ainsi que plusieurs variantes. Ces marques, plus de sept cent cinquante, ont été systématiquement identifiées et localisées. Leur répartition s’avère très variable ce qui témoigne probablement de plusieurs phases de construction.

4 Des problèmes de stabilité de certaines maçonneries ont rendu nécessaire la réalisation d’un sondage en avant de la porterie de la basse-cour, au niveau d’un ouvrage de défense avancé. Les informations collectées permettent de confirmer le plan semi- circulaire que des vestiges très endommagés laissaient imaginer. Le niveau de sol, bien qu’intégralement détruit à l’emplacement du sondage, a pu être déduit avec une marge d’erreur minime. Sous ce niveau, l’intérieur de cet ouvrage avancé est constitué d’un mur pourvu de puissantes fondations s’élargissant par ressauts vers l’intérieur. Ces fondations maintiennent la masse de remblais qui constituent la base pleine de cet élément défensif. Au-dessus de ce probable niveau de fonctionnement, la défense est assurée par un mur percé d’ouverture. Pour ce qu’il a été possible d’en voir, ce mur présentait un aspect curviligne en extérieur contrairement à l’intérieur qui était doté d’un plan à pans coupés.

5 L’état de conservation des deux ouvertures localisées ne permet guère d’en proposer une restitution fiable. L’un des seuls constats qu’il est possible de faire est qu’il ne s’agit pas d’archères à niches telles que celles qui peuvent s’observer en de nombreux points du château. Cette différence, ajoutée à celle du type d’appareil et d’outils utilisés, sont autant d’éléments qui relancent la question de la contemporanéité de construction du château et de cet ouvrage avancé.

6 Les travaux liés à la circulation des visiteurs ont également entrainé des interventions limitées à l’intérieur de la cour du château. Elles ont notamment permis de compléter le plan du château primitif par la mise au jour partielle de sa tour d’angle nord-ouest. Elle permet également de mieux comprendre la nature de certains éléments architecturaux précédemment observés. Ces données permettent également de mieux comprendre l’agencement intérieur du château après son agrandissement et la mise en place du système que nous connaissons aujourd’hui. Elles montrent que les deux enceintes ont coexisté y compris dans des secteurs charnière comme l’entrée du château.

7 Si la présence d’un bâtiment adossé à la courtine orientale reliant la Grosse-Tour à la tour Saint-Michel était déjà connue, cette intervention a tout de même apporté diverses données. Elle a notamment permis d’identifier un niveau qui devait être partiellement enterré fonctionnant à un niveau inférieur à celui donné par les seuils des portes s’ouvrant dans l’actuelle cour.

8 Ces sondages, grâce au mobilier collecté, montrent une occupation du site au moins jusqu’au XVIe s. Ils montrent surtout que cette occupation semble être liée à des travaux entraînant d’importants terrassements. Si la nature et l’ampleur de ces travaux restent méconnues, ils indiquent toutefois que le site continue à évoluer alors qu’on le dit précocement figé.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 465

9 (Fig. n°1 : Exemple de marque lapidaire observée sur les parements extérieurs de la Grosse-Tour (mire de 10 cm)) et (Fig. n°2 : Arase de la tour d’angle nord-ouest du château primitif (mires de 0,50 m et 1 m) )

10 MONTIGNY Adrien

ANNEXES

Fig. n°1 : Exemple de marque lapidaire observée sur les parements extérieurs de la Grosse-Tour (mire de 10 cm)

Auteur(s) : Montigny, Adrien (INRAP). Crédits : Montigny, Adrien, INRAP (2009)

Fig. n°2 : Arase de la tour d’angle nord-ouest du château primitif (mires de 0,50 m et 1 m)

Auteur(s) : Montigny, Adrien (INRAP). Crédits : Montigny, Adrien, INRAP (2009)

AUTEURS

ADRIEN MONTIGNY INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 466

Frontenay-Rohan-Rohan – Sur la Vergnée

Stéphane Vacher

Identifiant de l'opération archéologique : 204858

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 À l’occasion de la construction d’une station d’épuration au lieu-dit « Sur la Vergnée » à Frontenay-Rohan-Rohan a été mis au jour un habitat du début du Bronze final. À l'issue du diagnostic, le site est caractérisé par 7 bâtiments dont l'un couvre une surface de 137 m2, les trous de poteau atteignant un mètre de diamètre.

2 Ces bâtiments sont associés à de grandes fosses polylobées ayant livré l'essentiel du mobilier, céramique, lithique, faune essentiellement brûlée. Cette occupation en bordure de marais, comme les sites contemporains d'Epannes et de Coulon, présente un potentiel scientifique majeur pour la connaissance de cette période dans le centre- ouest de la France où les habitats du Bronze restent méconnus. L'extension totale du site n'est pas connue. Il est localisé sur une large bande est-ouest dans la partie nord de l'emprise, et dans la partie sud, sur une bande plus étroite. Entre ces deux secteurs, une zone vierge d'indice a été diagnostiquée (Fig. n°1 : Bâtiment protohistorique couvrant une superficie de 140 m2 avec des trous de poteau de 1 m de diamètre ).

3 A l'ouest, lors du diagnostic de 2007, des indices avaient été reconnus sans qu'une attribution chronologique et une organisation particulière ne se dégagent, en raison des indices discrets et mêlés à l'occupation antique. On rappellera cependant d'une part, que les tranchées 27, 34, 36, 45, 54, 83, 87, 93, 99, 118 et 121 avaient livré du mobilier de type « protohistorique » et, d'autre part, que les trous de poteau de la tranchée 34 ou les fosses des tranchées 121 et 123 pourraient être rattachés à l'occupation du Bronze reconnue en 2009. De même, le niveau « pseudo tourbeux » qui recouvre les structures 32 à 35 et, plus à l'est, les structures 22, 24 et 64, (du diagnostic de 2009) est mentionné et figuré dans sa partie ouest dans le RFO de 2007 sur la figure 10.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 467

4 Au nord, au regard de la concentration de structures en limite d'emprise, il est évident que le site se poursuit dans la pente qui mène au marais. Il en est de même dans la partie orientale, bien que dans la partie sud-est les indices soient plus faibles. Enfin, la partie sud-ouest montre à nouveau une concentration de structures significative, entre autres avec le bâtiment 1.

5 Les traces d'habitat mises au jour, comme souvent pour ces périodes, sont caractérisées par des structures légères, trous de poteau et bâtiments dispersés sur de grandes surfaces. Les grandes fosses polylobées peuvent être liées à la construction des parois en torchis des bâtiments, extraction de sédiment et foulage des matériaux ; enfin, dans un second temps, elles ont pu servir de dépotoirs pour certaines d'entre elles. Les rejets identifiés, par exemple dans la structure 11/66, lithique, faune et céramique sont à considérer comme des indices significatifs permettant de valider cette hypothèse.

6 Au niveau des bâtiments, la reconnaissance lors d'un diagnostic des plans de 7 bâtiments est exceptionnelle. Elle est significative d'une occupation importante et dense sur le site de « La Vergnée ». Un décapage extensif de la zone permettrait très vraisemblablement de mettre en évidence d'autres empreintes de construction et une structuration de l'espace organisée autour du vaste bâtiment 6 ou de plusieurs bâtiments de ce type appartenant à un village en bordure de marais. La présence des grandes fosses polylobées et des dépôts mobiliers qu'elles renferment, seront à même de nous éclairer sur les pratiques agricoles, artisanales et alimentaires des habitants entre plateau calcaire et marais.

7 De même les sédiments « pseudo tourbeux » formant des niveaux hors structure ou présents dans certaines fosses apparaissent comme particulièrement propices à la conservation de micro et macrorestes. Dans le cadre d'une intervention plus lourde, on peut envisager la recherche de pollens, graines ou de restes ichtyologiques par tamisage.

8 Une fouille plus complète du site de « La Vergnée » à Frontenay-Rohan-Rohan permettrait aussi de préciser la position chronologique du corpus céramique (Bronze final I ? Bronze final IIa ?), tout en permettant d’étoffer le corpus typo-chronologique régional.

9 Insistons encore sur le fait que les habitats de plein air et les plans de bâtiments de l’âge du Bronze sont plus que rares et qu’à ce titre, la fouille de ce site d’habitat serait d’un intérêt majeur. Les aménagements rencontrés, trous de poteau et fosses, s'inscrivent dans la typologie des vestiges retrouvés sur les sites d'habitat de cette période, comme au « Coteau de Montigné » à Coulon, site dominant le marais à 8 km au nord de Frontenay-Rohan-Rohan. Cette occupation forme la référence incontournable pour le Bronze final dans cette partie est du golfe des Pictons où des indices de sites sont régulièrement inventoriés (commune de Magné, Coulon, Bessines, Thorigné, Epannes, etc.).

10 L'existence de ces stations montre que les abords du marais, zone de contact entre différents biotopes, était un lieu d'implantation privilégié.

11 VACHER Stéphane

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 468

ANNEXES

Fig. n°1 : Bâtiment protohistorique couvrant une superficie de 140 m2 avec des trous de poteau de 1 m de diamètre

Auteur(s) : Vacher, Stéphane (INRAP). Crédits : Vacher, Stéphane, INRAP (2009)

AUTEURS

STÉPHANE VACHER INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 469

La Crèche – ZAC des Champs Albert II

Julien Pellissier

Identifiant de l'opération archéologique : 204700

Date de l'opération : 2009 (ME)

Le projet d’agrandissement de la ZAC économique des « Champs Albert II » sur la commune de La Crèche (situé à environ 25 km à l’est de Niort) a permis la fouille d’un établissement agricole gallo-romain. Ce site a été préalablement découvert lors d’une opération d’évaluation (Cornec, 2007). La fouille s’est déroulée du 20 octobre 2008 jusqu’au 27 février 2009. Les conditions climatiques furent assez difficiles. Le site est localisé sur une pente qui correspond au versant sud de la petite vallée de l’Eclette sur des terrains calcaires diaclasés, attribués au Bajocien. Il est traversé, selon un axe nord-sud, par un vallon sec, ce qui a permis, à certains endroits du site, une meilleure conservation des vestiges, notamment en stratigraphie. Le mobilier céramique et la stratigraphie que nous distinguons au sein du vallon, permettent de mettre en exergue une phase d’installation qui s’inscrit entre le début de la période flavienne (vers 60-70 apr. J.-C.) et le milieu du IIe s. de notre ère et une phase d’abandon s’étalant entre la fin du IIIe s. et le courant du IVe s. apr. J.-C. Cependant deux grandes fosses contiguës aux profils en cloche permettent, quant à elles, d’évoquer la période médiévale (Xe s.-XIIe s.). À noter que chacune d’entre elles a livré des éléments de squelettes de canidés. L’établissement gallo-romain est ceint sur trois côtés par de larges murs à double parement et sur son côté ouest, par un vaste bâtiment sur solins. Son emprise couvre une surface interne d’environ 90 m x 75 m (6 750 m2). Un système d’entrée en couloir est observé entre un des murs d’enceinte et le bâtiment en question. Ce passage est matérialisé par deux rangées parallèles de trous de poteau de gros gabarits.

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À l’intérieur de l’enclos, nous avons pu distinguer plusieurs aires fonctionnelles ; celles- ci sont desservies au centre par un grand espace dépourvu de vestiges, que nous interprétons comme une cour centrale. Zone nord - Deux bâtiments se superposent en stratigraphie, tous les deux construits probablement selon le même module : bâtiments à pièce unique pourvus d’un foyer. Quelques structures connexes (trous de poteau isolés, empierrement et fosse) sont situées en périphérie. - À l’angle N-E de l’enclos, un appentis à six poteaux s’adosse sur le mur septentrional. Zone est Plusieurs espaces s’organisent régulièrement le long du mur oriental. Du nord au sud, nous relevons : - une zone de trous de poteau qui dessinent au moins 3 bâtiments ; - deux petites aires construites à même le mur d’enceinte. Ces appentis se distinguent dans l’espace par leurs couches d’occupation et quelques reliquats d’aménagements de facture assez sommaire, dont un foyer, et des vestiges de murets. Un puits cuvelé d’assises de moellons a été fouillé sur ses deux premiers mètres. Zone sud La fouille d’une cave nous a permis de récolter un mobilier assez hétéroclite et relativement riche parmi lequel de nombreux bois de cerf, quelques fusaïoles, des clous de chaussure, des épingles décorées en os, etc. Cette structure a vraisemblablement fait office de dépotoir. Proches de la cave, quelques petites fosses ont été repérées. L’une a livré du mobilier métallique dont un outil agricole à emmanchement et une lame de couteau. Un autre appentis sur poteaux, matérialisé en plan par une couche de tuiles et de clous provenant de sa couverture, s’appuie contre le mur sud de l’enceinte. Le bâtiment ouest Il s’agit d’un grand complexe, couvrant une surface de presque 400 m2, pourvu de plusieurs espaces et pièces dont la fonction principale est liée à l’activité agricole du site. Les deux pièces les plus spacieuses ont pu servir d’entrepôts (granges). Un aménagement pourrait être identifié comme une structure de séchage et/ou de fumage. Les études sur le mobilier recueilli concernent la céramique (D. Guitton, Inrap), le matériel faunique et métallique (C. Vallet, Inrap), certains éléments relevant de l’instrumentum (I. Bertrand, musée de Chauvigny) et un lot de monnaies (J. Hiernard, université de Poitiers). Une approche géomorphologique (K. Georges, Inrap) est également engagée, ainsi que certaines études paléoenvironnementales complémentaires telles que l’anthracologie (P. Poirier, Inrap) et la carpologie (A. Bouchette, Inrap). Les résultats détaillés de cette fouille et les éléments de synthèse relatifs à sa caractérisation (site à vocation agricole) ainsi qu’à son environnement antique (notamment au sein du territoire des Pictons) seront développés dans le rapport en cours de réalisation. (Fig. n°1 : Plan schématique du site) PELLISSIER Julien

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ANNEXES

Fig. n°1 : Plan schématique du site

Auteur(s) : Pellissier, Julien (INRAP). Crédits : Pellissier, Julien, INRAP (2009)

AUTEURS

JULIEN PELLISSIER INRAP

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Melle – Place Bujault

Guillaume Demeure

Identifiant de l'opération archéologique : 204960

Date de l'opération : 2009 (MH)

1 L'intervention archéologique menée place Bujault à Melle précède la construction d'un centre de congrès par la mairie. Les parcelles concernées couvrent une superficie d'environ 1 800 m2. Elles se trouvent à l'extérieur de l'enceinte urbaine médiévale et à proximité de l'emplacement supposé du château de Melle.

2 La fouille a permis de mettre en évidence plusieurs occupations et aménagements. La plus ancienne se caractérise par des fosses de tailles et de profondeurs très variables que l'on peut en partie interpréter comme des structures de stockage. Plusieurs concentrations sont perceptibles, elles sont délimitées par des palissades reconnues grâce aux alignements de trous de poteaux. Les palissades esquissent un réseau de parcelles que la superficie de la fouille ne permet pas d'appréhender complètement. Un petit fossé semble correspondre à un état initial de cet ensemble. Au nord, la fouille a également révélé une vingtaine de trous de poteaux. La fin de cette première phase est marquée par l'abandon et le comblement des fosses, et des palissades. Certaines servent alors de dépotoir. Le mobilier recueilli se rattache à une période allant du Xe s. au XIIe s.

3 Le tout est scellé par un apport de limon noir riche en mobilier des XIIIe s. et XIVe s. Sur ce niveau on peut noter plusieurs ornières signalant la présence d'un chemin orienté nord-ouest - sud-est. Une sépulture isolée est également installée sur ce secteur. Au sud, une nouvelle palissade reprend presque exactement l'emplacement d'une limite parcellaire antérieure. Cette limite est par ailleurs vouée à s'inscrire durablement dans le parcellaire.

4 En effet elle est à nouveau reprise par un mur imposant d'un mètre d'épaisseur mal conservé et dont la fondation se limite à une seule assise. Ce mur sert à contenir les 2,5 m de remblais apportés sur les deux tiers sud du site. Cet apport est essentiellement formé d'altérite stérile, mais également de quelques poches de remblais hétérogènes renfermant du mobilier archéologique. Ces éléments doivent-ils

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être rattachés à un aménagement défensif en avant de l'enceinte urbaine ? Les travaux de post-fouille devront apporter des réponses à ce sujet.

5 Le mobilier, tant céramique que métallique, indique une mise en oeuvre postérieure au XIVe s. Au-delà du mur côté nord, de nouvelles fosses sont creusées mais elles semblent abandonnées vers la fin du XIVe s.

6 À une époque indéterminée le mur s'écroule, peut-être sous la pression des remblais. Il est remplacé par un mur de parcelle, moins épais, construit partiellement sur les vestiges du mur précédent. Son édification remonte probablement au milieu du XVIIIe s., moment du réaménagement de la place Bujault. Ce mur était encore en élévation au début de la fouille et séparait les deux parcelles concernées par le chantier.

7 Depuis le XVIIIe s., le site sert de jardin.

8 Cet aperçu sommaire des résultats de la fouille sera à compléter et à amender après la réalisation des différentes études de post fouille.

9 (Fig. n°1 : Vue d'ensemble du site avec fosses et ornières )

10 DEMEURE Guillaume

ANNEXES

Fig. n°1 : Vue d'ensemble du site avec fosses et ornières

Auteur(s) : Demeure, Guillaume (EP). Crédits : Demeure, Guillaume, EP (2009)

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AUTEURS

GUILLAUME DEMEURE EP

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Nanteuil – Chemin du Champ du Roi

Annie Bolle

Identifiant de l'opération archéologique : 204864

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Un projet de lotissement est à l’origine d’un diagnostic archéologique d’une superficie de 22 928 m2. Les observations reposent sur les 10 % ouverts et l’observation du talus récemment retaillé le long du chemin du Champ du Roi. Le terrain se situe en périphérie sud du bourg, dans lequel les découvertes particulièrement importantes au XIXe s. révèlent une riche occupation antique, notamment autour de l’église et jusqu’au lieu-dit « L’Âne-Mort » qui correspond en partie à la parcelle diagnostiquée. Ce site a fait l’objet de prospection au sol en 1991 (Bocquet et Henry, Rapport de prospection, 1991, dossier SRA Poitou-Charentes). Il est répertorié à la carte archéologique sous le n° 79 189 0004 « L’Âne-Mort », mais subit des dégradations : le talus qui borde la parcelle diagnostiquée le long du chemin du Champ du Roi vient d’être repris sur environ 2 m de largeur, détruisant le site qui apparaît en coupe.

2 Le site antique occupe les deux tiers de la parcelle, des drains modernes (a prioriXIXe s.) se concentrent dans la partie occidentale de la parcelle.

3 Le site antique est caractérisé par la présence de fossés, murs, trous de poteaux et fosses, dont une possible mare. L’ensemble présente une organisation, que traduit l’orientation de structures linéaires (murs et fossés). Il s’agit d’un habitat ainsi que l’atteste la présence de bâtiments, entouré d’un mobilier domestique abondant. Un bâtiment a été observé dans une fenêtre ouverte de part et d’autre d’une tranchée. Le bâtiment repose sur 3 côtés sur un mur ou solin de pierre, il possède une superficie de 60 m2, au nord et au sud deux annexes (caves ?) lui sont accolées.

4 La présence de nombreux trous de poteau laisse présumer l’existence d’autres bâtiments reposant sur des poteaux porteurs. Autour du bâtiment observé dans la fenêtre décapée, plusieurs fosses ont servi en état final de dépotoir. Le mobilier comporte des céramiques couvrant une longue période chronologique (Ier s. au IVe s.) et quelques tessons attribuables au haut Moyen Âge.

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5 De très nombreuses scories de fer ont été observées dans la zone la plus densément occupée. Quelques structures semblent associées à une activité de métallurgie, ainsi deux structures linéaires (1,70 m x 0,35 m et 1,30 m x 0,25 m) au comblement charbonneux ont livré de nombreuses scories de fer, tandis que les parois calcaires portent d’importantes traces de rubéfaction.

6 Les structures observées ne sont pas toutes contemporaines, ainsi que l’indiquent les recoupements et la chronologie du site proposée par le mobilier céramique. Cependant une organisation semble perdurer, structurée par l’orientation d’un mur et de certains fossés (sous réserve des équivalences supposées entre tranchées) qui présentent soit une orientation nord-ouest - sud-est, soit une orientation perpendiculaire nord-est - sud-ouest. Plusieurs fossés parallèles se situent à une égale distance (85 m). L’ensemble évoque des enclos juxtaposés ou subdivisés que seul un décapage du site pourrait confirmer.

7 Le mobilier recueilli indique une occupation longue : depuis la fin du Ier s. avant notre ère jusque dans le courant du IVe s. Quelques indices médiévaux précoces incitent à considérer que l’occupation perdure au-delà du IVe s. Nous aurions à Nanteuil l’exemple rarement démontré d’une implantation villageoise pérenne, même si le site de « L’Âne-Mort » reste en périphérie du village qui se contractera autour de l’église.

8 (Fig. n°1 : Bâtiment en plan et structures annexes)

9 BOLLE Annie

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 477

Fig. n°1 : Bâtiment en plan et structures annexes

Auteur(s) : Bolle, Annie (INRAP). Crédits : Bolle, Annie, INRAP (2009)

AUTEURS

ANNIE BOLLE INRAP

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Niort – Parking du Moulin du Milieu

Annie Bolle

Identifiant de l'opération archéologique : 204870

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 En amont de la réalisation d’un bassin de récupération des eaux pluviales et usées d’une capacité de 3 000 m3, un diagnostic archéologique a été réalisé par l’Inrap en juillet 2008. Le projet de construction, d’une superficie de 1 300 m2, est localisé dans un méandre de la Sèvre niortaise, au pied des remparts de la ville et du donjon du XIIe s., en face d’une des entrées de l’enceinte et du port médiéval. Ce port, devenu difficile d’accès en raison de son ensablement progressif et de l’implantation de moulins, sera remplacé à la fin de la guerre de Cent Ans, alors que la ville de Niort est définitivement reprise aux Anglais. La fouille se situe sur le « Moulin du Milieu », attesté dès le XIIIe s.

2 Cette situation en bord de Sèvre a imposé des contraintes techniques et la fouille s’est déroulée en deux phases, la seconde correspondant au dégagement de la partie basse du site après l’installation de butons métalliques. La fouille a permis d’étudier différents états du moulin, abandonné et détruit dans le courant du XXe s., et les activités artisanales et industrielles (notamment fonderie, tannerie, faïencerie) qui se sont succédé depuis la fin du Moyen Âge.

3 L’analyse du comblement du bras de Sèvre qui alimentait le moulin et de ses berges a permis de comprendre l’origine et l’évolution de la topographie de cet îlot. Les rives ont été aménagées pour permettre l’installation des tanneurs. Le travail de la peau a été une des principales activités de Niort. Les échanges développés très tôt avec le Canada ont permis aux tanneurs d’obtenir des peaux de très bonne qualité. La chamoiserie se développe et assurera une prospérité à la ville.

4 Le « Moulin du Milieu » se situe au coeur de l’essor économique lié à la révolution industrielle. C’est là que s’installe la fonderie « Lasseron et Legrand » qui y fabrique des ponts en fonte et des machines à vapeur. C’est en bord de Sèvre que se concentre la zone industrielle de Niort, attirant de très nombreux ouvriers.

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5 Exemple rare dans la région Poitou-Charentes d’archéologie industrielle, la fouille du « Moulin du Milieu » retrace un pan de l’histoire moderne de la ville et du milieu ouvrier. La dernière activité du site, la faïencerie des « Frères Gautier » a livré une très grande quantité de moules, ratés de cuisson, outils et essais divers (écriture, dessin, couleur). Elle permet une étude d’archéologie expérimentale basée sur l’analyse comparative entre dépotoir et production réelle. Etonnamment, le souvenir de ces activités s’est effacé de la mémoire des Niortais avec la destruction de cette architecture industrielle.

6 (Fig. n°1 : Vue générale de la fouille) et (Fig. n°2 : Sols successifs et réaménagements des quais)

7 Bolle Annie

ANNEXES

Fig. n°1 : Vue générale de la fouille

Auteur(s) : Devis, A.. Crédits : Devis, A. (2009)

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Fig. n°2 : Sols successifs et réaménagements des quais

Auteur(s) : Torchut, J.-S.. Crédits : Torchut, J.-S. (2009)

AUTEURS

ANNIE BOLLE INRAP

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Niort – 13 avenue de Paris

Emmanuel Barbier

Identifiant de l'opération archéologique : 204904

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Un projet immobilier est situé au nord de la place de la Brèche. Il est bordé à l’ouest par la rue de la Boule d’Or qui a canalisé le ruisseau de la Bouillounousse et à l’est par l’avenue de Paris qui constitue la principale voie d’accès vers l’est depuis l’ancien port de Niort. Ce quartier, localisé sur les franges de l’enceinte médiévale, est urbanisé très tardivement (fin XVIIIe s.). Le diagnostic devait permettre de reconnaître d’une part les traces d’une éventuelle occupation plus précoce (protohistorique ou antique) observée sur les marges de la ville médiévale. D’autre part il s’agissait d’appréhender de potentiels aménagements en relation avec la mise en défense de la ville.

2 En dépit de contraintes techniques ayant imposé la réalisation d’une seule tranchée de diagnostic au nord-ouest de l’emprise du futur aménagement immobilier, deux principales occupations semblent se distinguer.

3 La première fut reconnue très partiellement au gré de deux sondages plus profonds qui n’ont pas permis d’atteindre le substrat calcaire. Ceux-ci ont révélé d’abondants dépôts limoneux auxquels se mêlent des fragments de plaquettes calcaires. Reconnus sur plus de 2,30 m d’épaisseur, ces sédiments relèvent probablement d’un dépôt massif participant au comblement d’une importante dépression anthropique.

4 En effet l’absence de substrat calcaire sur cette partie du site et l’abondance des dépôts relevant d’une activité humaine relativement récente (XVIe s.-XVIIe s.) participent très largement à cette hypothèse. Trop éloigné de l’enceinte de ville (entre 100 m et 120 m) pour être associé à la contrescarpe du fossé, ce creusement semble davantage lié à l’extraction de matériaux. Dans ce cadre, la présence d’une carrière semble privilégiée. Une activité similaire avait déjà été partiellement reconnue lors du diagnostic archéologique réalisée plus au sud à l’emplacement de l’actuelle place de la Brèche. La chronologie liée à l’extraction de ces matériaux ne peut pas être précisée faute d’avoir pu atteindre le fond du creusement. Ainsi son association éventuelle avec la

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construction de l’enceinte ne peut pas être précisée. Seule la phase récente de comblement et de nivellement de cet espace localisé au devant du fossé de l’enceinte peut être attribuée à la fin du XVIe s. Elle précède l’urbanisation des marges de l’enceinte effective à partir du XVIIIe s. sur les franges orientales de la ville. Par ailleurs elle semble antérieure aux travaux de démantèlement de l’enceinte réalisés à la fin du XVIIIe s. (voir supra).

5 L’autre phase d’occupation se manifeste par l’aménagement d’une grande cour au sein de laquelle se succèdent de nombreux niveaux de sols depuis le XVIIe s. jusqu’au XXe s. Si un bâtiment semble se développer aux abords de l’actuelle rue de la Boule d’Or au cours du XIXe s., la fonction de cet espace ne semble pas modifiée jusqu’à la fin du XXe s. Cette période se distingue par un abandon progressif de la cour au profit d’un jardin dont l’essor est assuré par les nombreux rejets d’une fonderie probablement limitrophe.

6 Ce diagnostic confirme donc l’urbanisation tardive de ce secteur situé au sud-est de l’ancienne enceinte de ville. Par ailleurs il a surtout permis de mettre en évidence la présence d’une nouvelle carrière localisée en périphérie immédiate de la ville médiévale telle celle déjà observée plus au sud, à l’emplacement de l’actuelle place de la Brèche (Cornec, 2004).

7 BARBIER Emmanuel

AUTEURS

EMMANUEL BARBIER INRAP

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Niort – Les Capucins

Emmanuel Barbier

Identifiant de l'opération archéologique : 204912

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le projet d’aménagement d’un parking souterrain localisé en marge d’un futur complexe immobilier a nécessité la réalisation d’un diagnostic archéologique. Ce dernier se développe sur une parcelle de 1 265 m2 précédemment occupée par un jardin et un bâtiment (atelier). Cet espace est situé au nord-ouest du centre ville de Niort, c’est-à-dire en dehors de la ville médiévale. Cette partie de la ville, délimitée par l’une des nombreuses boucles formées par les méandres de la Sèvre Niortaise, s’est urbanisée à partir du XVIIIe s. Seuls quelques bâtiments religieux s’étaient affranchis des limites imposées par l’enceinte urbaine.

2 L’un de ces édifices était établi dans l’emprise du projet immobilier localisé au nord des bâtiments reconnus pour le couvent au XIXe s. Ce dernier a, par ailleurs, supplanté un prieuré dédié à saint Etienne et mentionné dès le XIIe s. Dans ce cadre, la proximité du projet par rapport à l’édifice religieux de la période Moderne, le manque d’informations concernant l’emprise du prieuré saint Etienne établi dès le XIIe s. et les nombreux vestiges observés pour la période antique dans cette boucle de la Sèvre Niortaise sont autant d’indices qui ont nécessité la réalisation du diagnostic archéologique. Ce dernier a consisté dans la réalisation d’une seule tranchée implantée dans la longueur de la parcelle. Trois grandes phases d’occupation ont pu être distinguées. Deux appartiennent à la période antique (Ier s.-IIIe s.) alors que la troisième, plus récente, se développe depuis le IXe s. jusqu’au XIe s.

3 Les deux premières phases sont semblables tant par la nature de l’occupation que par sa topographie. Il s’agit de trois unités d’habitations observées pour la première au sud- ouest de la parcelle. Elle semble abandonnée au cours d’un réaménagement. Au contraire, les deux autres reconnues, pour l’une, sur la partie centrale de la tranchée et, pour l’autre, au nord-ouest de celle-ci, persistent en dépit de reconstructions. Si la plupart des maçonneries semble récupérée, les niveaux de sols, en revanche, paraissent

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épargnés. Ceux-ci sont assis sur un mortier de chaux généralement très gravillonneux sur lequel sont notamment conservés des fragments épars de mosaïque. Les bâtiments semblent orientés selon une trame parcellaire est-ouest conformément aux précédentes observations réalisées dans ce secteur (Poirier, 2005). L’espace compris entre ces deux constructions demeure peu bâti et relève a priori d’un jardin. De nombreuses fosses y furent observées. Celles-ci perturbent des niveaux de circulation établis sommairement par un apport de cailloutis. Seul un muret aménagé à l’aide de blocs calcaires grossièrement équarris et dépourvus de liant se développe sur les marges occidentales de la tranchée. Il semble associé à un drain et limite un niveau de sol en graviers.

4 Les deux phases d’occupation révélées au cours de cette période se manifestent essentiellement au sein des bâtiments qui semblent arasés puis reconstruits sans modifier, toutefois, la topographie générale des lieux.

5 Si l’emprise du diagnostic ne permet pas d’estimer le statut de cette occupation, elle renouvelle considérablement les connaissances sur ce vicusmaintes fois reconnu au gré de sondages divers dans la boucle de la Sèvre Niortaise. À l’exception du temple du Pain Perdu mis au jour durant les années 80, la plupart des structures dégagées relevait davantage d’une occupation agraire.

6 Par ailleurs ce site est de nouveau occupé au cours du haut Moyen Âge. Cette occupation se concentre, d’après les données issues du diagnostic, sur la partie septentrionale de l’emprise. Elle consiste en de nombreuses fosses qui perturbent les structures de la période antique. Aucun bâtiment n’a pu être observé. Toutefois cette installation, même sommaire, demeure relativement inédite. À l’exception de la nécropole mérovingienne découverte au nord-ouest à proximité de l’ancien prieuré Saint-Martin, les données historiques mêlées aux récentes découvertes archéologiques font état d’une occupation médiévale établie dès le Xe s. sur la berge opposée. Or les observations issues du diagnostic impliquent une installation contemporaine de celle du « castrum ». Si le statut de cette occupation ne peut pas être appréhendé, l’hypothèse d’un établissement religieux antérieur au prieuré Saint-Étienne peut être envisagée. En revanche le développement du prieuré au cours du Moyen Âge classique ne semble pas s’étendre sur cette parcelle.

7 (Fig. n°1 : Vue générale de la tranchée de diagnostic)

8 BARBIER Emmanuel

ANNEXES

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Fig. n°1 : Vue générale de la tranchée de diagnostic

Auteur(s) : Barbier, Emmanuel (INRAP). Crédits : Barbier, Emmanuel, INRAP (2009)

AUTEURS

EMMANUEL BARBIER INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 486

Parthenay – Tour du Corps de garde

Damien Ladiré

Identifiant de l'opération archéologique : 204818

Date de l'opération : 2009 (SU)

1 La tour du Corps de garde est une des deux tours orientales du front sud de l’enceinte de la citadelle de Parthenay. Elle se situe entre la porte de la citadelle et la tour dite « du Vauvert », aujourd’hui arasée. Propriété de la ville de Parthenay, elle est inscrite au titre des Monuments historiques depuis le 18 septembre 1995. Construite en granit extrait localement, elle mesure environ 12,20 m de diamètre. Son parement est constitué de moellons régulièrement assisés à l’exception de la partie inférieure du côté sud de la tour, qui est réalisée en pierre de taille de granit et talutée. L’encadrement des ouvertures est en pierre de taille. Les deux premiers niveaux sont voûtés en berceau brisé ; le troisième, desservi par un escalier en vis, est arasé.

2 Le service régional d’Archéologie a prescrit un suivi archéologique afin d’analyser les vestiges mis au jour sur ce troisième niveau dans le cadre lors d’un programme de restauration. L’étude a concerné les élévations intérieures et portait autant sur les parties conservées en élévation que sur les vestiges mis au jour. L’intervention s’est limitée à une présence ponctuelle sur le terrain lors de travaux d’aménagement. Le suivi archéologique a permis de reconnaître cinq phases concernant l’évolution architecturale de la tour.

3 Lors de la première phase, la tour participe pleinement au système de défense du front sud. Le deuxième étage se présente sous la forme d’une vaste salle quadrangulaire desservant trois grandes archères à niches. Elle possède deux portes permettant d’accéder au chemin de ronde. Ces accès sont disposés à l’ouest et à l’est. Le plan de la salle et les dispositions des archères sont tout à fait similaires à celles que l’on trouve au deuxième niveau de la tour. L’ensemble apparaît très homogène dans sa construction et comparable aux tours qui forment la porte de la citadelle, voire aux tours des Prisons à l’ouest. La tour du Corps de garde présente cependant des murs plus épais que ces dernières, ce qui se justifie sans doute par l’existence d’un troisième

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 487

niveau défensif, voire pléonasme d’un quatrième. La salle est traversée par le chemin de ronde des murailles voisines, permettant une circulation rapide de la garnison d’un point à l’autre de la défense. Ces dispositions architecturales, adaptées à un programme défensif précis, semblent s’inscrire parfaitement dans la seconde grande campagne de fortification du château et de la ville de Parthenay, datée des années 1225-1242. Les caractéristiques novatrices de cette seconde campagne ont été bien analysées : passage au plan quadrangulaire des salles, niches en berceau brisé, archères avec fente de tir doté d’un étrier triangulaire et d’une fente de visée horizontale. Ces derniers dispositifs n’apparaissent pas avant les années 1205, en France comme en Angleterre ; et jusque dans les années 1230, ils restent réservés aux ouvrages royaux Plantagenêt. Ces archères sont à rapprocher de celles des tours de la Poudrière et d’Harcourt au château de Parthenay, du Coudray-Salbart appartenant au même seigneur à la même époque. On en trouve également à Bressuire, Chiché à la même époque, Pouzauges, etc. Dans tous les cas, on peut supposer non seulement les financements des rois d’Angleterre, mais l’existence d’architectes spécialisés oeuvrant sur les différents chantiers.

4 Lors de la seconde phase, le chemin de ronde et la salle haute semblent perdre leur fonction défensive. Les fentes de tir et les créneaux du chemin de ronde sont probablement bouchés. L’accès est au chemin de ronde est condamné. Cette phase pourrait se placer entre le XVe s. et le XVIIIe s.

5 La troisième phase correspond à la récupération de certains matériaux notamment les pierres de taille formant les piédroits des arcades des archères à niches. Les maçonneries sont alors fragilisées. Il pourrait en résulter un effondrement d’une partie des maçonneries et des archères. Les matériaux n’intéressant pas les récupérateurs ou ceux liés à l’effondrement s’accumulent à l’intérieur de la salle haute. Cette phase pourrait se placer vers le XVIIIe s.

6 Lors d’une quatrième phase, la tour du corps de Garde fait l’objet de réaménagements sommaires. Le volume intérieur des ouvertures est comblé : l’accès est au chemin de ronde et les vestiges des archères. Le chemin de ronde permettant d’accéder à la porte de la citadelle fait l’objet d’un remblaiement et de l’installation d’un niveau de sol rehaussé d’environ 1 m. Un escalier est installé dans l’archère ouest : il permet de déboucher sur le parapet arasé. Cette phase pourrait se placer vers le XIXe s.

7 La cinquième phase correspond à une reprise générale de la salle haute très dégradée. Presque la totalité des arases de maçonnerie de la tour du Corps de garde est reprise. Dans un premier temps, une maçonnerie est réalisée et permet de rattraper les altitudes. Dans un deuxième temps, une autre maçonnerie est réalisée au droit du parement extérieur et légèrement en retrait par rapport à la maçonnerie précédent. Ces reprises ont pu permettre d’installer une toiture rentrante. Ainsi les bords de toiture ne débordaient pas du parement extérieur. Ils se posaient soit sur le retrait formé entre les deux maçonneries, soit sur certaines parties d’arases de la maçonnerie d’origine. Cette phase pourrait se placer entre le XIXe s. et le XXe s.

8 Ainsi cette étude a permis de préciser les phases de l’évolution architecturale de la tour du Corps de garde et de préciser le plan de la salle haute.

9 (Fig. n°1 : Plan de la tour)

10 Ladiré Damien

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ANNEXES

Fig. n°1 : Plan de la tour

Auteur(s) : Ladiré, Damien (INRAP). Crédits : Ladiré, Damien, INRAP (2009)

AUTEURS

DAMIEN LADIRÉ INRAP

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Prissé-la-Charrière – Tumulus C de Péré

Luc Laporte

Identifiant de l'opération archéologique : 204065

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Le tumulus C de Péré mesure 100 m de long et présente une forme trapézoïdale. Il contient au moins trois chambres funéraires, fruit d’une histoire complexe.

2 La campagne de fouilles programmées 2008 sur le tumulus de Péré concernait l’étude en profondeur de la masse tumulaire dans sa partie orientale. Ces travaux visent à démontrer à quel point, et dans quelle mesure, ces premiers monuments funéraires d’Europe occidentale peuvent être considérés comme de véritables architectures, au même titre que certaines constructions postérieures, jusqu’aux époques historiques. Il s’agissait aussi de revoir l’ensemble du système d’enregistrement de chaque paroi interne comme des comblements intermédiaires, l’ensemble constituant l’architecture de ce monument à chaque étape de sa construction ou des transformations successives qu’il a pu connaître. Un relevé scanner 3D de toute l’extrémité orientale du monument a été réalisé sur le terrain par le cabinet Perazio. Les données acquises représentent de l’ordre de 4 milliards de points topographiques. Leur modalité de traitement est cours de discussion. Des contacts ont été pris dans ce sens avec l’Archéopôle de Bordeaux, où une nouvelle structure institutionnelle est désormais en mesure d’assurer l’archivage sur le long terme de telles données numériques.

3 Les acquis scientifiques les plus spectaculaires de cette campagne de fouilles portent sur deux points très différents. Le premier concerne le démontage du dallage de la chambre III. Plusieurs indices plaident désormais dans le sens d’un niveau d’inhumation antérieur à celui dégagé jusqu’à présent, dont seuls quelques vestiges sont conservés en place. Une petite armature triangulaire a également été recueillie contre la paroi ouest de la chambre. Il restera à définir si la juxtaposition d’un vase à embouchure déformé et d’un vase support sur le sol du dallage supérieur, trouve ici

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effectivement un élément d’explication, au même titre que certains des ossements humains rassemblés à proximité. Le résultat des études paléogénétiques menées par l’université de Bordeaux sur les ossements correspondant aux corps déposés en connexion, particulièrement novateur, fera prochainement l’objet d’une présentation au prochain colloque GALF.

4 Un autre acquis important tient à la mise en évidence, dans la masse de la construction, d’un stock de dalles mises en forme et prêtes à l’emploi. Il est probable qu’elles proviennent du démantèlement du parement externe d’une construction antérieure. Certaines techniques de mise en forme de ces pierres calcaires ne sont pas sans rappeler celles mises en oeuvre pour le débitage de pièces en silex, évidemment beaucoup plus petites. La consolidation de toute la moitié occidentale du monument est désormais achevée. Une visite sur le site du Président du conseil général des Deux- Sèvres, au cours de l’automne 2008, illustre l’intérêt porté par cette collectivité territoriale à un patrimoine particulièrement spectaculaire et vieux de plus de 6 000 ans.

5 LAPORTE Luc

AUTEURS

LUC LAPORTE CNRS

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Saint-Génard – Le Prieuré

Delphine Roland, Gérard Bodin et Patrick Bouvart

Identifiant de l'opération archéologique : 204742

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 L'église romane Saint-Génard est située sur la commune de Saint-Génard dans le sud du département des Deux-Sèvres. Propriété de la commune, elle est classée au titre de Monuments Historiques depuis le 27 août 1907. Elle reste affectée au culte catholique en tant qu'église paroissiale. Son cimetière attenant est, quant à lui, maintenu en service comme cimetière communal. La multiplication des concessions a cependant abouti à une saturation de son espace. En 2004, des travaux initiés par un projet d'extension sur une parcelle voisine sont à l'origine d'une découverte de vestiges. Depuis plusieurs fouilles, d'abord de sauvetage, puis programmées se sont succédé. Les responsabilités de ces premières opérations ont été confiées à Sylvie Gaiguant en 2005-2006, puis à Gérard Bodin et Delphine Roland en 2007 et 2008. En 2009, une nouvelle campagne de fouille programmée a été effectuée, cette fois sous la responsabilité de Patrick Bouvart, archéologue du bureau d'études Hadès.

2 Les problématiques abordées sur ce site s'inscrivent essentiellement dans le programme de recherche sur les établissements religieux. En effet, une occupation antique est suspectée, mais les indices sont encore trop ténus pour la confirmer (phase I ?). Les diverses fouilles ont mis en évidence un ensemble de vestiges établi en un minimum de huit phases. Ils témoignent de l'implantation d'un contexte funéraire au haut Moyen Âge suivie de constructions de divers édifices dont un prieuré accolé à l'église romane.

3 La première occupation observée est actuellement identifiable à un contexte funéraire regroupant plus d'une trentaine de sarcophages (Phase IIa). Les couvercles de seulement dix d'entre eux sont conservés. Ils sont ornés de variantes du schéma traditionnel poitevin à trois bandes transversales. Ce type de décor favorise leur attribution à la période mérovingienne, mais aucune chronologie absolue n'a pour l'instant été déterminée. L'importance du cimetière, sa fréquentation et l'état sanitaire

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de sa population restent également à définir. Compte-tenu d'une perception altérée par les aménagements ultérieurs, la répartition des tombes n'autorise actuellement aucune interprétation topographique. Seule une aire minimale peut être établie. La zone funéraire s'étendrait sur plus de 45 m de long sur un axe sud-ouest - nord-est et 10 m sur un axe perpendiculaire, soit près de 450 m2. L'existence, sous l'église romane, d'un édifice de culte antérieur constituant un pôle attractif demeure conjecturale.

4 Cent vingt-deux autres tombes ont été fouillées. En coffrage, creusées dans la roche ou en pleine terre, elles conservent la même orientation que les sarcophages. Quatre sépultures se distinguent cependant par une disposition perpendiculaire (phase IIb). Faute d'élément de datation, les variations typologiques des sépultures ne peuvent actuellement pas être interprétées comme indices d'une évolution chronologique. La fréquentation de ce cimetière pour les périodes carolingienne et romane est donc totalement méconnue. La phase IIc pourrait d'ailleurs s'étendre jusqu'au XIVe s.

5 Ici encore, les aménagements ultérieurs ont altéré la perception de l'espace funéraire. Aucun indice topographique n'aide à en définir les limites. Six sépultures coupées par le nouveau mur du cimetière forcent à envisager une continuité dans la parcelle 832. En 2009, la découverte d'une inhumation sous le mur M9, antérieure à toutes constructions, oblige à considérer une emprise de l'enclos s'étendant à la partie orientale de la parcelle 833.

6 L'apparition d'une mention de Saint-Génard dans une source du milieu du Xe s. laisse sous-entendre l'existence d'un lieu de culte au moins à partir de cette période. La nature et la localisation de celui-ci demeurent méconnues. L'étude de bâti de l'église n'a pas révélé de construction antérieure à l'édifice roman.

7 La phase III comprend des silos et peut-être d'autres structures aménagés dans le cimetière. Ils sont probablement en relation avec un habitat très proche. Le mobilier abandonné dans les niveaux d'occupation situerait cette évolution du site vers les XIe s.-XIIe s. Elle pourrait éventuellement concorder avec la construction de l'église romane.

8 Les élévations de cet édifice ne conservent aucun vestige favorable à l'hypothèse d'un bâtiment prieural accolé à son chevet, ni même à sa nef, au nord comme au sud. Pourtant plusieurs indices signaleraient l'existence d'une construction contemporaine. Il reste à définir s'il s'agit d'un habitat. Ces indices sont des maçonneries arasées, ainsi que des éléments lapidaires dont une base de colonnettes jumelées issue d'une baie. Un premier bâtiment pourrait ainsi se trouver dans la partie orientale de la parcelle 833 (Bât. 1).

9 La construction d'un second bâtiment (Bât. 2) succède à la démolition de la « supposée façade occidentale » du bâtiment 1 (Phase IV). La conservation de l'élévation nord s'oppose au postulat d'un arasement total du bâtiment 1. Il pourrait seulement s'agir d'une transformation. Cette phase ne bénéficie d'aucun indice chronologique. La fin du XIIIe s. et le début du XIVe s. sont néanmoins privilégiés. À cette période, les seigneurs de Monts accordent une grande importance à Saint-Génard. Ils installent leurs gisants en enfeus dans la nef de l'église. Dès sa construction, le bâtiment 2 est divisé en deux espaces inégaux par un mur de refend longitudinal (M4). Le défaut de sources historiques et de contextes stratigraphiques évocateurs n'a pas permis de définir leurs fonctionnalités respectives.

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10 L'intérieur du bâtiment 2 connaît ensuite quelques transformations (Phase V). Elles consistent principalement en un cloisonnement de la partie occidentale (prolongement de M4, construction de M5). Un édifice est également construit en extension au nord (M10 et M17). La découverte d'une monnaie portugaise datée du règne de Jean Ier (1385-1433) offre la fin du XIVe s. comme terminus post quemde l'une des maçonneries mises en oeuvre. Toutefois la durée d'émission de cette monnaie et le contexte de la guerre de Cent Ans incitent à reporter la phase V dans le courant du XVe s.

11 La phase VI prend en considération quelques couches témoignant d'une période d'occupation consécutive à ces travaux.

12 D'importantes modifications sont à nouveau apportées à ce bâtiment 2 (phase VII). Elles correspondent à une reconfiguration des espaces. Une nouvelle entrée est percée en façade occidentale (P1). Elle ouvre sur un vestibule communiquant avec un étage par un escalier en vis. L'organisation des communications et la disposition des latrines incitent alors à envisager une séparation en deux du bâtiment. Les pièces occidentales pourraient être réservées au prieur, tandis que celles à l'est pourraient avoir été cédées à un fermier. Cette hypothèse est argumentée par une mise en commande du prieuré au XVIe s.

13 La dernière phase d'occupation du bâtiment 2 a laissé des vestiges riches en mobilier (phase VIII). Elle s'interrompt assez brutalement au cours de la seconde moitié du XVIe s. L'insécurité engendrée par les guerres de Religion en est certainement la cause. L'abandon du site laisse probablement l'opportunité à un pillage. La récupération des métaux aurait alors occasionné une activité de métallurgie sur le site. La démolition des maçonneries à la fin du XVIe s. et au début du XVIIe s. est précédée d'un effondrement de plancher et des toitures (phase IX). Une partie des matériaux est abandonnée sur place. La parcelle, très certainement devenue un champ au milieu du XVIIe s., n'évolue plus jusqu'à nos jours

14 La détermination de chronologies absolues et la caractérisation de ces diverses phases constituent les principaux enjeux des fouilles programmées en 2010.

15 (Fig. n°1 : Couvercles de sarcophages ornés de variantes du schéma traditionnel poitevin à trois bandes transversales)

16 BOUVART Patrick , BODIN Gérard et ROLAND Delphine

ANNEXES

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Fig. n°1 : Couvercles de sarcophages ornés de variantes du schéma traditionnel poitevin à trois bandes transversales

Auteur(s) : Bouvart, Patrick (EP). Crédits : Bouvart, Patrick, EP (2009)

AUTEURS

GÉRARD BODIN Ben

PATRICK BOUVART EP

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Saint-Martin-d'Entraigues – Cimetière et église

Gérard Bodin

Identifiant de l'opération archéologique : 204861

Date de l'opération : 2009 (SU)

1 Une surveillance des travaux a été mise en place dans le cadre de l’aménagement du centre bourg de Saint-Martin-d’Entraigues. Cette surveillance a été réalisée avec l’aide de membres de la Société archéologique et spéléologique du Mellois.

2 Malgré la rapidité d’exécution des terrassements, la tranchée de fondation d’un mur gallo-romain a pu être observée sur une trentaine de mètres et fouillée sur une longueur d’un mètre cinquante ainsi que le fond d’un silo comblé en dépotoir vers le Xe s. et qui a livré un intéressant échantillonnage de céramiques.

3 Cette intervention a aussi permis de déterminer la limite sud du cimetière paroissial qui entoure l’église.

4 Au-delà de ce cimetière se trouvaient des constructions médiévales sur cave qui n’ont, malheureusement, pu être fouillées.

5 De plus la découverte d’un trou de poteau avec calage de pierres pouvant remonter au Néolithique ainsi que de plusieurs gros tessons de céramique du Néolithique final attestent d’une occupation humaine à Saint-Martin-d’Entraigues dès la Préhistoire récente.

6 (Fig. n°1 : Silo médiéval)

7 Bodin Gérard

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ANNEXES

Fig. n°1 : Silo médiéval

Auteur(s) : Bodin, Gérard (BEN). Crédits : Bodin, Gérard, BEN (2009)

AUTEURS

GÉRARD BODIN BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 497

Saint-Martin-lès-Melle – Le Prieuré

Gérald Bonnamour

Identifiant de l'opération archéologique : 204790

Date de l'opération : 2009 (ME)

1 La société Arkemine a été mandatée par la société Archimmob pour réaliser des fouilles archéologiques préventives à Saint-Martin-Lès-Melle au lieu-dit « Le Prieuré », d’avril à juin 2009. Pendant dix semaines, une équipe polyvalente de sept personnes a participé à une opération préventive sous la responsabilité scientifique de Gérald Bonnamour (Arkemine). Sur une emprise de 4 900 m2, la fouille a permis de dégager des vestiges associés à une exploitation minière : dix-huit puits de mine intégralement colmatés, des murs et des haldes. De rares structures indépendantes de l'activité minière ont été découvertes. Des datations radiocarbone réalisées sur des charbons de bois prélevés dans les déblais issus de l'extraction minière, montrent que l'exploitation du gisement remonte, en ce lieu, au VIIIe s. apr. J.-C.

2 Le contexte géologique local montre que les mineurs ont traversé des niveaux géologiques sédimentaires, du calcaire et des marnes, avant d'atteindre le gisement porteur de galène argentifère. Ce gisement se présente sous la forme de minéralisations au sein et au toit d'un banc sédimentaire monoclinal et quasi horizontal, aux contacts avec des niveaux marneux.

3 Deux puits ont été fouillés sans que les zones d’extraction du gisement ne soient atteintes. Contrairement aux attentes et aux prévisions scientifiques, le gisement exploité se trouverait à plus de vingt mètres de profondeur.

4 Les observations réalisées sur tous les puits permettent d'envisager que les stratégies et les techniques de percement sont récurrentes d'un puits à l'autre. Par ailleurs, certains des puits se trouvent suffisamment proches pour avoir une fonction complémentaire au moment de l'activité minière : des ensembles de puits jumeaux sont ainsi identifiés par la topographie.

5 Dans l'emprise de la prescription archéologique, autour des puits d’extraction, le substrat géologique est principalement recouvert par les résidus d'abattage issus de

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 498

l'activité minière. Les observations stratigraphiques et sédimentologiques sur ces dépôts montrent que les mineurs du haut Moyen Âge ont adapté leurs stratégies d'extraction à la qualité de la roche traversée. Le niveau géologique intégrant le minerai argentifère a été abattu par le feu, mais les puits ont été percés grâce à une autre technique. L'essence de bois utilisée pour l'extraction semble être du chêne, d'après l'identification des charbons de bois confiés pour datation.

6 Les vestiges de surface dégagés permettent d’appréhender l’organisation de l’exploitation à l’extérieur de la mine. Des murs semi-circulaires, bâtis en pierres sèches ou aux moellons liés avec un mortier de terre, permettaient de gérer les haldes autour des puits. Certains de ces murs semblent isoler des cellules dont les fonctions n'ont pas été établies. Toujours au sein de l'emprise de fouille, un mur rectiligne d'orientation est-ouest semble limiter la zone d’exploitation minière et de gestion des déblais vers le nord. Ce mur semble également correspondre à une limite de parcellaire effacée par le remembrement très récent, mais encore bien marquée dans le paysage et identifiée sur les cadastres actuels.

7 Malgré un mode d'extraction utilisant l'abattage par le feu, la quantité de charbons de bois identifiés au moment de la fouille ne concorde pas aux attentes. Il est également à noter une carence en mobilier archéologique puisque de rares échantillons, céramiques et métalliques, ont été identifiés.

8 (Fig. n°1 : Coupe du puits 4 ) et (Fig. n°2 : Vue du puits 4)

9 BONNAMOUR Gérald

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 499

Fig. n°1 : Coupe du puits 4

Arkemine (2009)

Fig. n°2 : Vue du puits 4

Arkemine (2009)

AUTEURS

GÉRALD BONNAMOUR EP

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Saint-Varent – Le Noubleau

Emmanuel Moizan

Identifiant de l'opération archéologique : 204882

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération de diagnostic est effectuée en amont du projet d'extension du site d'exploitation de la carrière de La Noubleau (S.A. Roy). L’intervention archéologique s’inscrit dans la continuité de deux précédentes phases de diagnostic, une première réalisée en 2006 et une deuxième phase effectuée en 2007.

2 Les parcelles concernées sont situées au nord-ouest de l’actuelle fosse d’extraction. Le terrain est limité au nord et à l’ouest par la route départementale 135 et s’étend vers le sud jusqu’aux versants nord de la Viandière. Les terrains sondés lors de la phase 2 sont localisés immédiatement à l’est.

3 Cette troisième opération révèle une topographie archéologique assez similaire à celle des deux premières phases. Ici encore, une zone, clairement délimitée au nord de l’ensemble des parcelles sondées, recèle le potentiel archéologique. Les terrains, situés au sud à proximité de la vallée, présentent quelques traces anthropiques, mais ces structures sont à rattacher à des aménagements parcellaires et agricoles qui paraissent très récents.

4 Une première occupation est matérialisée par les vestiges d’un établissement rural de la fin du IIe s. à la première moitié du Ier s. av. J.-C. Un espace domestique, identifié sous la forme d’un bâtiment sur poteaux plantés, est installé au sein d’une zone délimitée par un fossé quadrangulaire.

5 Plusieurs fosses, retrouvées en périphérie de cet édifice, sont associées à cette occupation. Le fossé quadrangulaire délimite une surface d’environ de 5 600 m2. Un deuxième fossé ceinture l’ensemble. Celui-ci est la suite de l’enclos curviligne, interrompu par une entrée en chicane, retrouvé plus à l’est en 2007. Ces deux opérations ont ainsi permis de circonscrire dans sa quasi-totalité un établissement protohistorique rural clos par deux enceintes, une centrale quadrangulaire et une extérieure curviligne.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 501

6 L’extension maximum se développe sur une superficie d’environ 2 ha. Cet habitat, par sa nature, ses dimensions, son organisation et le mobilier associé est à rapprocher de ceux connus dans la région comme sur les sites du Chemin Chevaleret (Echiré, Deux- Sévres), les Genâts (Fontenay-le-Comte, Vendée) ou les Natteries (Cholet, Maine et Loire).

7 À l’ouest de l’établissement protohistorique, une deuxième occupation est caractérisée par la présence d’un fossé et de fosses datés de la période médiévale. Les vestiges, avérés sur une superficie d’un peu plus de 1 500 m2, n’apparaissent pas clairement organisés et restent difficiles à interpréter.

8 Au final, cette opération confirme la continuité vers l’ouest des vestiges dégagés en 2007, atteste d’une occupation médiévale en limite occidentale des parcelles concernées par le projet et témoigne de l’absence de vestiges archéologiques en zone sud proche de la vallée de la Viandière.

9 L’ensemble des vestiges archéologiques découverts lors des deux derniers diagnostics couvre une superficie totale estimée à plus de 4,5 ha.

10 MOIZAN Emmanuel

AUTEURS

EMMANUEL MOIZAN INRAP

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Saivres – La Terrière

Christophe Fourloubey

Identifiant de l'opération archéologique : 204820

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 En préalable à la construction d’un lotissement au lieu-dit « La Terrière », commune de Saivres (Deux-Sèvres), une prescription émise par le ministère de la Culture a déclenché un diagnostic archéologique. Cette opération, portant sur une superficie de 31 917 m2, a été menée par l’INRAP entre le 12 et le 2 janvier 2009.

2 Le terrain visé par l’arrêté se situe sur le plateau interfluve qui domine la vallée du Chambon à l’ouest (Saivres) et celle de la Sèvre Niotaise à l’est (Saint-Maixent-l’Ecole). Il est marqué par une légère pente vers l’Est.

3 La prescription de l’État se fonde sur les données de la base Patriarche, qui relèvent deux sites préhistoriques sur les lieux même de l’aménagement : un site du Paléolithique ancien à moyen (entité n° 79 302 0501) et un site du Néolithique (entité n° 79 302 0502). Dans les deux cas, le ramassage en surface d’un mobilier de silex taillé a été signalé en 2003.

4 Le diagnostic archéologique consiste en 34 tranchées d’un standard de 20 m x 2 m chacune, représentant une superficie totale diagnostiquée de 1 442 m2 (soit 4,5 % de l’emprise du projet). Ces tranchées ont été réalisées à l’aide d’une pelle à chenille équipée d’un godet lisse, et organisées en quinconces selon un maillage régulier, dans le sens des écoulements naturels des sols.

5 Ces sondages révèlent l’existence sporadique, sous le niveau de labours, de deux entités sédimentaires peu profondes contenant la même variété de mobilier lithique que celle qui peut être ramassée en surface. Ces entités ne sont pas superposées, mais décalées dans l’espace, sur deux secteurs différents : sur le secteur I (marge sud-est de l’emprise) le mobilier est pris dans une blocaille brune, sur le secteur II (partie occidentale de l’emprise) dans un limon argileux brun rougeâtre. Dans tous les cas, il s’agit du premier dépôt visible immédiatement sous les labours.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 503

6 Pour autant, sur chacun des secteurs, la représentation du mobilier est loin de signer un niveau archéologique. D’abord parce que, faits caractéristiques dans les colluvions, la collection mêle plusieurs types d’industries (du Paléolithique moyen au Néolithique), et se distribue sur la totalité de la couche, soit généralement entre 0,30 m et 0,50 m de la surface. Ensuite parce que le contact entre l’unité archéologique et la couche d’altérites à silex sous-jacente est très irrégulière, criblée de larges cuvettes et et/ou chenaux. La base de la couche sédimentaire contenant le mobilier peut ainsi se situer à - 0,80 m. Enfin parce que tous les calibres de mobilier ne sont pas présents : on trouve les éléments volumineux (ce qui explique en partie la sur-représentation des nucléus), pas les plus petits.

7 Le seule exception se trouve dans un des sondages du secteur II (sondage 26), où est préservée dans une cuvette une industrie d’aspect néolithique (ou protohistorique ?), jusque dans ses petits éléments.

8 L’économie des sites en position secondaire de La Terrière est intimement liée à la présence sur place d’un matériau de bonne qualité, un silex du Jurassique moyen (Callovien ?), localement accessible immédiatement sous la surface.

9 Sur ce gîte de matière première, l’empreinte la plus régulière est celle du Paléolithique moyen, ou plus précisément du débitage Levallois. L’organisation de ce débitage est centripète à convergente, avec parfois des enlèvements envahissants, vraisemblablement réservés aux dernières phases de production. La plupart des éléments de la chaîne opératoire ont pu être identifiés : le statut de site de production (dédiée à la taille du silex) est plausible, d’autant que les éclats Levallois sont rares en comparaison des 42 nucléus. Il existe même sans doute une réduction : en leur état d’abandon, les surfaces de débitage des nucléus mesurent autour de 70 mm de diamètre (les plus grands exemplaires ne dépassant pas 110 mm), pour des éclats pouvant dépasser les 110 mm de longueur.

10 De l’outillage sur éclat Levallois, nous retiendrons 11 racloirs et/ou pointes moustériennes : 7 racloirs doubles convergents et 4 simples. Les formes déjetées sont majoritaires, généralement aménagées sur des supports Levallois débordants issus d’une organisation récurrente centripète du débitage.

11 À côté de cet ensemble Levallois, le Paléolithique moyen pourrait revendiquer d’autres nucléus à éclats, tous traités en percussion dure rentrante : nucléus à deux surfaces de débitage sécantes avec une production alterne d’éclats courts, nucléus pyramidaux, nucléus unipolaire unifaciaux à éclats courts. Toutefois considérant la présence effective d’éléments néolithiques auxquels ces nucléus pourraient être associés, il convient pour l’instant de restreindre l’identification du Paléolithique moyen aux seuls éléments Levallois.

12 L’empreinte holocène (Néolithique probablement) est en effet importante. Elle est centrée sur un sondage du secteur II (sondage 26), où le mobilier occupe une cuvette qui n’a été que partiellement arasée par les labours. Le lot lithique préservé du sous- solage (567 individus recueillis sur 15 m2 environ) s’organise en un amas de déchets de produits de débitage, associé à un petit tesson de céramique et à une petite aire rubéfiée déstructurée. Aucun outil, aucun produit de façonnage, mais toutes les séquences de production d’un débitage d’éclats par percussion dure rentrante. Celui-ci aboutit à des nucléus d’aspect polyédrique (exceptionnellement pyramidal), structurés

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 504

par la succession de plusieurs séquences de débitage et tournés vers la production d’éclats allongés de moins de 80 mm de longueur.

13 Des éléments procédant des mêmes modalités de débitage ont été mis au jour sur toute l’emprise, mais toujours associés au fond Levallois. Dans la plupart des cas, les patine (développées quelques jours après le lavage du mobilier) pourraient permettre de différencier les deux lots.

14 Nous pouvons associer à cette période un fragment de tranchant d’ébauche de hache découvert dans la couche de labours immédiatement au nord du secteur I (sondage 2).

15 Il existe un troisième ensemble de mobilier, présent sur les secteurs I et II, duquel émergent un débitage volumétrique de petites lames étroites et un débitage de lamelles.

16 Les nucléus laminaires sont souvent peu mis en forme, l’entretien des convexités longitudinales des nucléus est géré par l’alternance des deux plans de frappe opposés et hiérarchisés. Les produits sont étroits et de petit module, mesurant une quinzaine de millimètres de largeur pour une longueur maximale située autour de 80 mm. Ils sont généralement extraits par percussion tangentielle, peut-être à l’aide d’un minéral tendre. Le profil de ces petites lames est rectiligne, parfois légèrement tors à l’intersection des deux plans de débitage opposés décalés. La production lamellaire consiste en des enlèvements burinants de grande dimension (une quarantaine de millimètres de longueur), extraits depuis un plan de frappe peu ou non préparé (surface corticale), de délinéation convexe. La production est assez faible, les profils lamellaires sont courbes à légèrement tors. Excepté un petit fragment de lamelle encochée mesurant 8 mm de largeur (secteur I, sondage 4), aucune lamelle proprement dite n’a été découverte.

17 Dans l’outillage, un perçoir (secteur II, sondage 30), une lame mâchurée (secteur I, sondage 4) et un éclat à troncature très oblique (secteur II, sondage 21) entrent dans la famille « Paléolithique supérieur ».

18 Comme pour les éléments Levallois, les produits laminaires volumétriques portent un voile de patine plus ou moins prononcé, allant jusqu’au blanc laiteux dans quelques cas.

19 D’un autre côté, pris un à un, chacun des vestiges d’aspect plutôt paléolithique supérieur peut se rencontrer dans une industrie néolithique (perçoir et burin compris). On pourrait même y rattacher les nucléus à lames étroites, mais seulement dans leur modalité unipolaire. En effet la modalité bipolaire, qui domine chez les lames étroites à La Terrière, est inconnue au Néolithique. Elle incite plus à retenir provisoirement l’hypothèse d’une industrie entre Magdalénien final, Épipaléolithique et Mésolithique, d’autant plus si la percussion au minéral tendre est retenue. Du coup l’outillage de type Paléolithique supérieur et peut-être certains nucléus à éclats pourraient aussi s’y rattacher.

20 L’incertitude est donc générale. D’abord parce que la variabilité de l’industrie moustérienne ne peut être appréhendée, à cause du mélange avec une industrie néolithique qui en partage quelques caractères, ensuite en raison de l’ambiguïté de deux nucléus (secteur I, sondages 3 et 4), patinés et portant deux types de production indépendantes (lame étroite et éclat), enfin parce que la culture attribuée au Tardiglaciaire n’est pas identifiée. Elle est même le signe le plus cruel de la fragilité de nos interprétations chronoculturelles.

21 FOURLOUBEY Christophe

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 505

AUTEURS

CHRISTOPHE FOURLOUBEY INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 506

Viennay – Îlot des Écotières

Gaëlle Lavoix

Identifiant de l'opération archéologique : 204896

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le diagnostic archéologique, réalisé à l’emplacement du futur lotissement de l’« Îlot des Ècotières » à Viennay, a permis de mettre au jour les vestiges d’un bas fourneau, probablement antique, en limite d’emprise du projet.

2 Conservé en soubassement, ce bas fourneau est installé dans une légère excavation creusée entre deux bancs granitiques, et contre un talus aménagé à l’arrière de ce dernier. Ses dimensions externes sont de 2,80 m sur 2,60 m et son diamètre interne de 1,40 m.

3 Des blocs de granit de grandes tailles, jointifs et aux faces aplanies forment la base de sa cuve. Seule son ouverture, ou gueulard, située à l’est, n’en est pas pourvue, ce qui donne à ce four une forme de fer à cheval. Les parois de cette structure s’élargissent au niveau de son ouverture, ce qui amène sa largeur interne à cet endroit à 2 m. Cet évasement semble être le témoin de la présence, à l’arrière du four, d’un talus contre lequel il était installé et que les blocs ainsi excentrés étaient chargés de contenir.

4 Un surcreusement central, d’un mètre de diamètre, mais peu profond et un creusement circulaire, d’un diamètre et d’une profondeur de 0,30 m, ont été mis au jour respectivement dans et au fond de ce bas fourneau. Des traces de rubéfaction ont été mises en évidence à l’intérieur et en avant de ce dernier, sauf au contact des blocs de granit, ce qui témoigne de la présence d’un revêtement réfractaire, aujourd’hui disparu, situé au contact des parois du four. Une quantité assez importante de scories a été dégagée dans les remblais de destruction et d’abandon de cette structure.

5 La pauvreté du mobilier céramique et l’absence de marqueurs chronologiques ne permettent pas de fournir une datation précise de ce bas fourneau, mais l’association de ce mobilier avec des fragments de tuiles et un type de scories coulées reconnues uniquement sur des sites antiques, permettent cependant d’en proposer une attribution chronologique.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 507

6 Le bas fourneau mis au jour à Viennay, et dont il ne reste plus que la partie inférieure de la cuve, est d’un type relativement classique. La superstructure - à savoir la cheminée et le conduit de ventilation (ou tuyère) - ainsi que les aménagements liés à l’évacuation et au recueil du minerai n’ont pas été préservés. L’aire de travail associée à ce four se situe, quant à elle, en dehors de l’emprise du projet, dans la parcelle orientale adjacente, où un ferrier a été repéré en prospection pédestre.

7 (Fig. n°1 : Vue de la partie inférieure de la cuve du bas fourneau)

8 LAVOIX Gaëlle

ANNEXES

Fig. n°1 : Vue de la partie inférieure de la cuve du bas fourneau

Auteur(s) : Lavoix, Gaëlle (INRAP). Crédits : Lavoix, Gaëlle, Inrap (2009)

AUTEURS

GAËLLE LAVOIX INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 508

Le Pays Mellois

Gérard Bodin

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 509

Identifiant de l'opération archéologique : 204719

Date de l'opération : 2009 (PI)

1 Au cours de cette année 2009 et malgré un hiver et un début de printemps très peu arrosés, 31 nouveaux sites ont été découverts de façon pédestre et ont fait l’objet de fiches de sites.

2 Une grande majorité des sites découverts (18) appartient à la période préhistorique, et surtout néolithique. La période gallo-romaine est présente sur au moins huit fiches avec, souvent, des traces de vestiges protohistoriques.

3 Deux sites de plus grande superficie semblent indiquer la présence de villas: « Les Bois du Chapitre » à Lezay et « La Fontaine » à Luché sur Brioux.

4 Quant à la période médiévale, elle n’est présente que sur trois sites.

5 Les pluies abondantes de début juin ont atténué les résultats de la prospection aérienne et seulement 36 sites ont été repérés, avec certitude, au cours des cinq sorties ULM effectuées.

6 Tous sont fossoyés et appartiennent pour la plupart à la période protohistorique. Ce sont des enclos quadrangulaires ou circulaires, à fossés simples ou multiples, en majorité isolés.

7 Au Sud de Brioux-sur-Boutonne, le site de « Juillé », couvrant une superficie de plus de cent hectares, regroupe plusieurs dizaines, voire centaines d’enclos circulaires à proximité du « Bé », ruisseau affluent de la Boutonne, et de la source de « la Fonzée ». Cet ensemble, exceptionnel par son ampleur, fera l’objet de recherches complémentaires au cours des prochaines campagnes de prospection.

8 (Fig. n°1 : Saint-Vincent-la-Châtre : grand enclos carré) et (Fig. n°2 : Thorigné : enclos quadrangulaires )

9 BODIN Gérard

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 510

Fig. n°1 : Saint-Vincent-la-Châtre : grand enclos carré

Auteur(s) : Bodin, Gérard (BEN). Crédits : Bodin, Gérard, BEN (2009)

Fig. n°2 : Thorigné : enclos quadrangulaires

Auteur(s) : Bodin, Gérard (BEN). Crédits : Bodin, Gérard, BEN (2009)

AUTEURS

GÉRARD BODIN BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 511

Commune de Saint-Génard

Anne Brun

Identifiant de l'opération archéologique : 204490

Date de l'opération : 2009 (PI)

1 Une prospection pédestre sur le territoire de la commune de Saint-Génard (79) a permis de repérer en surplomb de vallée deux sites gallo-romains distants de 3 km, le long de 2 rivières, la Marseillaise et la Berlande, qui traversent la commune. Le premier, près de la source de la Marseillaise, étaye les textes faisant état d'une implantation de cette époque (villa); du mobilier céramique (commune grise) a été trouvé. Le second est également une occupation gallo-romaine, des tuiles et du mobilier céramique ont été ramassés en surface.

2 BRUN Anne

AUTEURS

ANNE BRUN BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 512

86 – Vienne

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 513

Antigny – Grotte du Taillis des Coteaux

Jérôme Primault

Identifiant de l'opération archéologique : 204781

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Le « Taillis des Coteaux » à Antigny (Vienne) est une grotte inédite, découverte lors d’une prospection en 1998 et fouillée depuis 2000. Elle conserve une imposante stratigraphie avec une séquence chrono-culturelle exceptionnelle, comprenant la quasi-totalité du Paléolithique supérieur, depuis l’Aurignacien jusqu’au Magdalénien moyen en passant par le Gravettien, le Solutréen, le Badegoulien et le Magdalénien inférieur.

Une exceptionnelle stratigraphie du Paléolithique supérieur

2 Entièrement comblée, l'entrée actuelle de la cavité ne se signalait que par l’épandage de déblais de terriers de fouisseurs au pied d’un petit aplomb calcaire. Ses dimensions réelles sont encore difficiles à cerner étant donné son état de comblement : il reste en moyenne une trentaine de centimètres entre le plafond et le sommet du remplissage. Les explorations menées jusqu’alors montrent qu’elle s’étend plutôt en profondeur, sur au moins une trentaine de mètres (et probablement beaucoup plus), et qu’elle n’excède pas 12 m de largeur, soit une surface évaluée entre 300 m2 et 360 m 2. En avant de la grotte s’étend un important talus qui vient au contact de la terrasse alluviale récente à 30 m en contrebas de l’entrée de la cavité.

3 Huit grands ensembles stratigraphiques ont été individualisés, dont cinq renferment des industries du Paléolithique supérieur :

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 514

4 - Ensemble I : coiffe la séquence. Entièrement remanié par l'activité de fouisseurs, il renferme des éléments issus des niveaux archéologiques perturbés ;

5 - Ensemble II : est subdivisé en au moins 7 nappes de vestiges successives appartenant au Magdalénien moyen ;

6 - Ensemble III : bien conservé dans le talus de la grotte où au moins 6 nappes de vestiges successives du Magdalénien inférieur ont été identifiées, il est plus altéré dans la grotte

7 - Ensemble IV : stérile ;

8 - Ensemble V : renferme au moins trois niveaux d'un Badegoulien à raclettes ;

9 - Ensemble VI : livre des industries gravettiennes appartenant plutôt aux phases moyennes et récentes ;

10 - Ensemble VII : contient un aurignacien assez récent riche en lamelles de type Roc- de-Combe ;

11 - Ensemble VIII : stérile.

Apports de la campagne 2009

12 Dès 2007 nous avions noté que le contact entre la base du Magdalénien moyen (EG-IIg) et le sommet du Magdalénien inférieur (EG-IIIa) était partiellement perturbé par des phénomènes liés au cycle gel-dégel, ce contact marquant d'importantes ondulations. Le relevé pièce à pièce réalisé en 2007 et 2008 sur 17 m2 confirma la réorganisation spatiale des vestiges et, plus précisément, l'orientation préférentielle très nette selon un axe nord-ouest - sud-est des éléments allongés.

13 Cette année, la décision a été prise d'adapter le protocole de prélèvement du mobilier archéologique. Le relevé pièce à pièce est remplacé, à partir de la cote altimétrique 92,20, par un prélèvement au quart de m2 par passes successives de 5 cm d'épaisseur. Le sédiment est ainsi tamisé (tamis n° 12) et chaque passe est photographiée. L'avantage de cette approche, outre un indéniable gain de temps sur la fouille, est qu'elle permet de conserver une vision d'ensemble de la répartition de vestiges et, surtout, qu'elle nous évite de dresser des plans qui ne reflètent que l'état de perturbation du niveau. Au final, 5,5 m2 ont été fouillés dans le rang 16 sur 2 passes d'épaisseur (passe 1 = 92,20-92,15 ; passe 2 = 92,15-92,10). Ainsi, près de 7 000 restes lithiques (esquilles comprises) ont été prélevés et au moins autant de fragments de faune.

14 Un point crucial reste cependant en suspens dans l'état actuel des connaissances sur ce site : la relation entre le Badegoulien et le Magdalénien inférieur. En effet, une petite série de raclettes a été récoltée dans le même niveau que des micro-lamelles à dos. Sur la base de ce qui est documenté dans le talus de la grotte, nous envisageons cette association comme résultant plutôt d'un mélange entre deux ensembles techniques originellement distincts. En outre, compte-tenu des difficultés de lecture des niveaux archéologiques dans la grotte, cette hypothèse nous paraît la plus adaptée. Cependant, l'exemple récent de Oisy, dans la Nièvre (Bodu, 2003 ; Bodu et al.,2007), pose tout de même la question de l'interaction possible entre ces deux chaînes opératoires et de l'existence éventuelle d'un faciès terminal du Badegoulien associant ces deux « fossiles directeurs ».

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 515

15 (Fig. n°1 : Éléments de parure des ensembles I et II) et (Fig. n°2 : Éléments de parure des ensembles III, VI et VI)

16 PRIMAULT Jérôme

ANNEXES

Fig. n°1 : Éléments de parure des ensembles I et II

Auteur(s) : Primault, Jérôme (MCC). Crédits : Primault, Jérôme, MCC (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 516

Fig. n°2 : Éléments de parure des ensembles III, VI et VI

Auteur(s) : Primault, Jérôme (MCC). Crédits : Primault, Jérôme, MCC (2009)

AUTEURS

JÉRÔME PRIMAULT MCC

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 517

Antran – Rue de la Fontaine des Poulpes

Isabelle Kerouanton

Identifiant de l'opération archéologique : 204843

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 L’importance des vestiges archéologiques présents sur la commune d’Antran n’est plus à démontrer. Les nombreux sites mis en évidence par les photographies aériennes de Alain Ollivier, les fouilles de Jean-Pierre Pautreau sur un site majeur de la protohistoire (La Croix Blanche) et les interventions ponctuelles et récentes qui ont été réalisées sur ce territoire en sont la preuve. Précisément sur les parcelles concernant le projet de construction un site protohistorique important est répertorié par photographie aérienne. Des enclos circulaires, carrés, quadrangulaires, etc., apparaissent très nettement. (d’après cahier des charges scientifique rédigé par le SRA).

2 Un diagnostic a donc été prescrit sur la parcelle concernée, où plusieurs structures apparaissaient nettement en photo aérienne. Il a été mené par l’Inrap du 22 au 23 juin 2009. Cinq tranchées ont été réalisées, s’appuyant, quant à leur implantation, sur la photographie aérienne.

3 Les structures fossoyées visibles en photographie ont été repérées sur le terrain, et topographiées. Il s’agit d’un petit enclos quadrangulaire de 5 m de côté, d’un enclos circulaire (en partie hors emprise) d’un peu plus de 5 m de diamètre et d’un fossé de parcellaire. Les structures entament très peu la terrasse quaternaire (3 cm à 5 cm de profondeur pour le fossé de l’enclos quadrangulaire, 0,20 m à 0,30 m pour le fossé de l’enclos circulaire et le fossé de parcellaire) qui apparaît à 0,30 m à peine sous le sol actuel. L’érosion (naturelle, labours, etc.) a donc considérablement dégradé et arasé les structures protohistoriques et antiques. Le mobilier est absent, à l’exception de quelques fragments de tuiles dans le fossé parcellaire.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 518

4 Le diagnostic n’est pas complètement négatif puisqu’il a permis de confirmer et topographier ce qui avait déjà été repéré en photographie aérienne, tout en permettant une évaluation des états de conservation (en l’occurrence très médiocre).

5 KEROUANTON Isabelle

AUTEURS

ISABELLE KEROUANTON INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 519

Berrie – Château

Anne Jegouzo

Identifiant de l'opération archéologique : 204834

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération archéologique a permis d'étudier le fossé nord des douves du château de Berrie.

2 Un profil complet a pu être réalisé, ainsi que l'enregistrement des différentes strates de comblement. Les phases successives de mise en oeuvre ont également pu être appréhendées.

3 Avant le XIVe s. : le creusement du fossé et des carrières limitrophes, puis l'aménagement d'un mur de contrescarpe, un premier comblement et la construction du châtelet Saint-Martin.

4 À partir du XIVe s. : un comblement massif, le pont dormant et des latrines.

5 Du XVIe s. au XIXe s. : comblement des douves, exploitation des carrières et aménagement de murs, témoins de la division des douves en multiples parcelles.

6 JÉGOUZO Anne

AUTEURS

ANNE JEGOUZO INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 520

Béruges – Impasse de la Coudre

Emmanuel Moizan

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 521

Identifiant de l'opération archéologique : 204816

Date de l'opération : 2009 (EX)

Cette opération de diagnostic archéologique est réalisée en amont d’un projet de construction d’une maison d’habitation. Le terrain concerné est localisé sur la commune de Béruges (86), en proche périphérie, au nord du centre du bourg. La parcelle, sise impasse de la Coudre, d’une superficie de 903 m2, s’étend vers le nord, à l’extrémité du plateau dominant la vallée de la Coudre. La parcelle diagnostiquée est située dans un secteur où seuls quelques vestiges ont été mis au jour. Au XIXe s., le général Martineau mentionne l’existence d’un rempart antique ceinturant le bourg de Béruges. La restitution de son tracé nord est localisée sur la parcelle concernée par le projet. Cette opération de diagnostic permet de mettre en évidence et de distinguer trois périodes d’occupation. La première est illustrée par une fosse qui a livré du mobilier céramique daté du Bronze final IIIa. La seconde est caractérisée par l’installation massive de trois remblais successifs. Ces derniers ont livré du mobilier en quantité abondante. L’étude de la céramique offre une datation de l’ensemble de ces couches vers 50-30 av. J.-C. Ces niveaux témoignent de l’occupation de Béruges à une phase charnière comprise entre la toute fin de La Tène et l’époque augustéenne, période jusqu’alors méconnue dans ce secteur. La troisième période est représentée par l’édification de la maçonnerie qui traverse au nord la parcelle d’est en ouest. Cette dernière, implantée en bordure de la falaise, joue assurément un rôle de mur de soutènement. Cette construction est à rattacher au mur de soutènement situé à l’ouest et en périphérie du bourg. MOIZAN Emmanuel

AUTEURS

EMMANUEL MOIZAN Inrap

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 522

Charroux – Église abbatiale Saint- Saveur et bourg

Laurent Prysmicki

Identifiant de l'opération archéologique : 204962

Date de l'opération : 2009 (PI)

1 De 2005 à 2009, plusieurs opérations archéologiques ont été menées sur l’emplacement du massif occidental de l’église abbatiale Saint-Sauveur.

2 En 2005, trois sondages archéologiques préliminaires ont été pratiqués dans la maison, 11 rue Rochemeau (parcelle 386), propriété de la commune. Les résultats très positifs avec la découverte des sols de l’église, du mur nord de la nef et du soubassement du portail gothique nord, ont conduit à mener un programme archéologique d’envergure.

3 C’est ainsi que des fouilles ont été réalisées l’année suivante sur l’intégralité de la surface de la maison parcelle 386. Elles se sont poursuivies en 2007 par la fouille du sol de la maison, 13 rue Rochemeau - 1, rue Saint-Sulpice (parcelle 387), propriété de la commune et mitoyenne de la maison précédente, située à l’emplacement du porche de l’église.

4 Enfin en 2008 et 2009, l’étude archéologique de l’église s’est portée sur les élévations des portails gothiques qui sont en partie conservées dans les murs des maisons, 1 et 3 rue Saint-Sulpice (parcelles 387 et 388).

5 Parallèlement aux études archéologiques, un inventaire du bâti médiéval a été réalisé sur l’ensemble du bourg en 2007 et 2008. Il a été accompagné d’un recensement du lapidaire provenant de l’abbaye (démolie au début du XIXe s.), remployé dans les maisons et les fermes construites à cette époque avec les matériaux de l’abbaye qui a servi de carrière de pierre.

6 Ces études archéologiques et d’inventaire, menées ces cinq dernières années, ont permis d’approfondir et de compléter nos connaissances sur l’abbaye Saint-Sauveur et l’ensemble du patrimoine médiéval de Charroux.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 523

7 La découverte du mur nord de la nef de l’église abbatiale, construit en pierre de taille calcaire, montre que les premières travées de l’église romane du XIe s. procèdent d’une seconde phase de construction. En effet, les portions de murs que l’on connaissait jusqu’ici de la nef, plus à l’est, sont construites non pas en pierre de taille mais en moellons. La construction de cette église gigantesque (110 m à 115 m de long, soit l’une des églises les plus grandes de la chrétienté en ce milieu du XIe s.), qui s’est nécessairement étalée sur plusieurs décennies, a donc débuté par le choeur pour s’achever par les premières travées de la nef et la façade ouest.

8 La fouille des deux premières travées du collatéral nord de la nef a montré que la tour de clocher de façade n’était pas située en avant de la façade mais qu’elle était implantée sur les deux premières travées du vaisseau central de la nef, laissant se développer une façade occidentale parfaitement plane, encadrée aux angles par deux faisceaux de contreforts qui supportaient des clochetons couverts d’écailles de pierres comme le montre la gravure de Thiollet de 1822 (plusieurs écailles de pierres ont d’ailleurs été retrouvées dans les fouilles). Une partie du parvis contemporain de l’église romane, composé d’un cailloutis régulièrement rechargé, a de plus été retrouvé en avant de la façade occidentale.

9 Grâce aux fouilles archéologiques en sous-sol et à l’étude des élévations, la structure des portails gothiques, plaqués à la façade romane dans le courant du XIIIe s., est désormais connue. Les trois portails de la façade possédaient chacun une partie droite voûtée en berceau qui se poursuivait par des ébrasements couverts d’une succession d’arcs décroissants menant à la porte, surmontée d’un tympan, qui donnait accès à l’église. La découverte en élévation des parties droites du portail central (qui étaient cachées derrières des contre-cloisons ou des parements de pierres) donne à voir comment s’agençait le couvrement dont il est maintenant possible de restituer la place des sculptures, représentant des rois et des évêques, qui sont conservées dans la salle capitulaire de l’abbaye.

10 L’étude archéologique des portails gothiques a en outre permis de s’apercevoir que la gravure de Thiollet de 1822 (la seule représentation que l’on ait de l’église avant sa destruction) est très fiable tant du point de vue de l’architecture que des détails de la sculpture.

11 Pour finir, il a été établi avec certitude que le porche situé en avant des portails gothiques (visible sur la gravure du XIXe s. et dont une partie des soubassements a été retrouvé en fouille) ne relève pas du parti initial.

12 Dans le prolongement des études archéologiques, une numérisation 3D des portails gothiques et des sculptures déposées a été réalisée. Le travail de reconstitution virtuelle du massif occidental de l’église abbatiale avec ses trois portails gothiques est en cours.

13 L’inventaire a quant à lui abouti à un recensement quasi exhaustif du bâti du Moyen Âge du bourg de Charroux, ce qui a permis d’en caractériser l’habitat médiéval. De l’habitat le plus ancien, des XIe s.-XIIIe s., ne sont plus conservées que les caves (une dizaine dénombrées à ce jour). La plupart sont quadrangulaires et couvertes de voûtes supportées par des piliers ou demi-colonnes engagés dans les murs latéraux. Elles comprennent parfois plusieurs niveaux, dont certains directement creusés dans la roche. Une seule maison conservée en élévation pourrait être antérieure à la fin du Moyen Âge : elle est située à l'angle de la rue des Bancs et de la rue de la Gare. L'édifice

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 524

englobé dans l'aile ouest de la mairie école pourrait remonter lui aussi au XIIe s. ou XIIIe s.

14 Les maisons de la fin du Moyen Âge (essentiellement du XVe s.) sont en revanche très nombreuses. Plusieurs types ressortent de l'inventaire mené sur le bâti médiéval. On rencontre tout d'abord bon nombre d'unités d'habitation modestes à pignon sur rue en pierre ou en pan de bois (rue Saint-Antoine et rue du Châtelet). Un deuxième type d'habitat est représenté par les « maisons-doubles » (rue des Bancs, rue du Château) : il s'agit de larges maisons perpendiculaires à la rue qui possèdent un pignon sur rue et divisées dans le sens de la longueur en deux unités d'habitation (elles forment donc deux parcelles distinctes sur les cadastres).

15 Un autre type d'habitat se rencontre de part et d'autre de la rue Rochemeau avec de grandes maisons rectangulaires parallèles à la rue, au toit relativement pentu, qui possèdent un escalier en vis situé à l'arrière de la maison.

16 Les maisons de la fin du Moyen Âge sont construites en moellons, la pierre de taille étant réservée aux ouvertures, cheminées et chaînages d'angle. Le pan de bois avec hourdis de torchis est assez largement utilisé mais jamais sur plus d'un côté (maison classée Monuments Historiques place des Halles et maison inscrite MH rue Saint- Sulpice datée par les bois de 1470, maison rue de la Mairie, maisons du quartier du Haut-Canton, maisons rue St-Antoine où le pan de bois a disparu et il ne reste alors que la tête de mur appareillée qui avance). Il est à signaler qu'une grande partie des maisons médiévales de Charroux a conservé sa charpente d'origine.

17 Pour finir cet inventaire a fait ressortir l’existence de plusieurs édifices, religieux ou militaires, du Moyen Âge qui sont pour partie encore conservés : l’hôtellerie de l’abbaye (XIIIe s.), la chapelle de l’Aumônerie Saint-Jean-Saint-Blaise (XIIIe s.), l’ancien château de Rochemeau (XIe s.-XIIIe s.), le rempart et les fossés de la ville (datation non déterminée).

18 (Fig. n°1 : Moule à insigne de pèlerinage représentant une crucifixion, pierre calcaire - XIIIe s. ou XIVe s.) , (Fig. n°2 : Départ du dernier arc sculpté du gothique portail central (à gauche avec un dragon) et du portail de droite - milieu du XIIIe s.) et (Fig. n°3 : Sommet du portail gothique central dans le grenier de la maison, 3 rue Saint-Sulpice (parcelle 388), sculpté d’une frise de rose - milieu du XIIIe s.)

19 PRYSMICKI Laurent

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 525

Fig. n°1 : Moule à insigne de pèlerinage représentant une crucifixion, pierre calcaire - XIIIe s. ou XIVe s.

Auteur(s) : Prysmicki, Laurent (BEN). Crédits : Prysmicki, Laurent, BEN (2009)

Fig. n°2 : Départ du dernier arc sculpté du gothique portail central (à gauche avec un dragon) et du portail de droite - milieu du XIIIe s.

Auteur(s) : Prysmicki, Laurent (BEN). Crédits : Prysmicki, Laurent, BEN (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 526

Fig. n°3 : Sommet du portail gothique central dans le grenier de la maison, 3 rue Saint-Sulpice (parcelle 388), sculpté d’une frise de rose - milieu du XIIIe s.

Auteur(s) : Prysmicki, Laurent (BEN). Crédits : Prysmicki, Laurent, BEN (2009)

AUTEURS

LAURENT PRYSMICKI BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 527

Châtellerault – 34 rue du Charlet

Gaëlle Lavoix

Identifiant de l'opération archéologique : 204853

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le diagnostic réalisé au 34, rue de Charlet a mis en évidence une faible densité de vestiges archéologiques : une fosse non datée et des systèmes de drainage d’époque moderne et contemporaine.

2 LAVOIX Gaëlle

AUTEURS

GAËLLE LAVOIX INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 528

Châtellerault – Rue du Charlet, Clos de Beauregard

Gaëlle Lavoix

Identifiant de l'opération archéologique : 204855

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le diagnostic archéologique réalisé rue de Charlet à Châtellerault, à l’emplacement du projet de lotissement du « Clos de Beauregard », a permis de mettre en évidence une occupation antique sur une superficie d’environ 2 000 m2.

2 Les murs mis au jour, conservés en fondations et dont certains tronçons ont été récupérés, dessinent le plan partiel d’une villa,occupée selon le mobilier céramique, du début du Ier s. au IIIe s. de notre ère.

3 Cette installation se développe hors de l’emprise du diagnostic, vers l’est dans la parcelle adjacente, où la présence d’une villa antique, dite « des Champs de Rouillac », est attestée depuis le XIXe s. et localisée en photographie aérienne depuis le milieu des années 1980. La limite de son extension vers l’ouest n’était toutefois pas connue avant cette opération. Les maçonneries mises au jour laissent entrevoir, de par leurs orientations différentes, au moins deux états de construction et une phase de récupération des matériaux. Aucun sol construit n’a été dégagé mais trois possibles lambeaux d’occupation ont été appréhendés. Trois fosses et trois trous de poteaux viennent compléter cette installation antique. L’une des fosses a livré un lot de mobilier varié (céramique, couteau, faune), dont les fragments d’une amphore vinaire de Bétique présentant un timbre sur une de ses anses, permettant d’évoquer une occupation assez précoce de ce site (début du Ier s. de notre ère).

4 Les tranchées de récupération des murs ont pour leur part livré de la céramique datant la phase de démantèlement des maçonneries et de récupération des matériaux, dans ce secteur de la villa,du Bas-Empire (courant IIIe s.).

5 L’industrie osseuse mise au jour (bloc-matrice en bois de cerf, os scié) présente en outre un intérêt certain, car elle indique la présence d’une possible activité artisanale

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 529

liée à de la tabletterie dans ou à proximité de cette villa.Le mobilier reste cependant, dans son ensemble, peu important et localisé au sein de quelques structures, ne permettant pas de proposer un phasage de cette occupation.

6 Aucun indice d’une réoccupation plus tardive, aux périodes hautes du Moyen Âge, n’a été mis au jour, si ce n’est un tesson d’une céramique carolingienne trouvé à la surface d’un trou de poteau.

7 Les autres parcelles sondées lors de ce diagnostic se sont révélées, quant à elles, plus pauvres en vestiges archéologiques. Des drains maçonnés et des fossés de drainage ou de parcellaires constituent l’essentiel des vestiges dégagés dans les terrains situés au nord de la rue de Charlet. Deux autres fossés parcellaires et deux fosses antiques ont, pour leur part, été mis au jour au sud de l’emprise, dans la parcelle jouxtant la rue de Pouthumé.

8 (Fig. n°1 : Plan des structures)

9 LAVOIX Gaëlle

ANNEXES

Fig. n°1 : Plan des structures

Auteur(s) : Lavoix, Gaëlle (INRAP). Crédits : Lavoix, Gaëlle, INRAP (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 530

AUTEURS

GAËLLE LAVOIX INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 531

Dissay – La Jonchère

Emmanuel Moizan

Identifiant de l'opération archéologique : 204805

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Cette opération de diagnostic archéologique est réalisée en amont d’un projet de construction de deux pavillons. Le terrain concerné est localisé sur la commune de Dissay, au lieu-dit « La Jonchère ». La parcelle, d’une superficie de 3 983 m2, s’étend en bordure de la route départementale D4, en rive droite du Clain.

2 Ce projet est situé dans une zone où le Père de La Croix a signalé au XIXe s. les vestiges de constructions antiques. De plus, il se trouve à proximité d’une autre occupation antique établie près du bourg de Saint-Cyr, à moins de 500 m.

3 Cette opération de diagnostic archéologique a mis en évidence la présence d’un fossé, d’un silo et d’une fosse dans la zone occidentale de la parcelle concernée par le projet. Toutefois, il reste difficile de proposer une interprétation de ces structures isolées. De plus, l’absence totale de mobilier céramique interdit de rattacher ces structures à une période.

4 MOIZAN Emmanuel

AUTEURS

EMMANUEL MOIZAN INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 532

Gençay – Bourg

Thierry Cornec

Identifiant de l'opération archéologique : 204857

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le diagnostic, sur l'emprise de l'extension de la station d'épuration, s'étend sur 2 600 m2. Il est localisé au bas du coteau dominant la Belle, offrant une vue sur la courtine occidentale du château du XIIIe s. de Gençay.

2 Un site antique, des enclos protohistoriques sont signalés sur le même versant, ajoutés des gisements de silex présents dans les calcaires entaillés par la vallée.

3 Les 6 sondages ont uniquement mis au jour les vestiges d'un chemin ouest-est, remarqué sur le plan cadastral de 1812, sous la forme d'une dépression comblée de galets de silex émoussés, et une concentration de mobilier céramique des XIe s.-XIIIe s., sans attribution stratigraphique possible (comblement d'un creusement ou simple apport dans un dépôt de pente).

4 CORNEC Thierry

AUTEURS

THIERRY CORNEC INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 533

Jaunay-Clan – Grands Champs, Champs Dolent, La Viaube

Nelly Connet

Identifiant de l'opération archéologique : 204963

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 L’intervention de diagnostic archéologique sur les 57,6 ha du projet de « ZAC des Grands Champs », sur la commune de Jaunay-Clan (Vienne) a permis de mettre au jour 30 entités archéologiques allant du Néolithique au Moyen Âge.

2 L’assiette du projet s’appuie contre le bourg ancien de Jaunay-Clan, et se développe vers le nord, et le nord-est, dans un secteur aujourd’hui rural. Il se situe en rive gauche du Clain ; les trois quarts de l’emprise, dans sa partie est, s’inscrivant sur l’ancienne terrasse alluviale (Fy), sa partie ouest s’adossant au rebord du plateau.

3 La période pré-protohistorique - Néolithique et/ou Bronze ancien - est présente de façon ponctuelle dans la partie basse du projet. Tout d’abord, au nord de la future ZAC, un petit niveau archéologique et quelques structures fossoyées (fossés et trous de poteau), découverts en limite d’emprise, peuvent être prudemment rapportés à cette période. À l’opposé, en limite sud-est du projet, un fossé associé à un mobilier diffus signale une implantation qui se développe probablement à l’est de l’emprise du diagnostic.

4 La période protohistorique est largement représentée sur l’emprise du diagnostic et concerne les périodes du Bronze ancien, Bronze Final, Hallstatt et La Tène finale avec, pour cette dernière, la mise au jour d’une ferme gauloise. Ces différentes périodes apparaissent spatialement assez imbriquées et évoquent un déplacement de l’habitat du sud vers le nord au cours du temps.

5 La transition vers la période antique est marquée par quelques structures, notamment fossoyées, datées du Ier s. av. J.-C. apparaissant en différents points de l’emprise. Trois fonds de bâtiment et un parcellaire dense marquent une gestion accrue du territoire rural pour la période augusto-tibérienne. Les vestiges de la période Antique les plus

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 534

récents remontent au IVe s. de notre ère et se situent à l’extrémité nord de l’emprise. Pour cette période, un habitat rural vient clairement s’asseoir sur un secteur déjà occupé au Hallstatt.

6 La pérennité de l’occupation depuis le Néolithique jusqu’à la période Antique entrevue dans le cadre du présent diagnostic offre l’occasion d’étudier l’implantation humaine à l’échelle d’un terroir.

7 Après un hiatus d’occupation de quelques siècles, un complexe d’installations, toutes datées du Xe s.-XIIIe s., apparaissent de part et d’autre des voiries actuelles. Il s’agit d’unités limitées dans l’espace et comprenant des structures enfouies de types silos ainsi des fondations de bâtiments. Elles renseignent sur l’activité rurale et artisanale aux marges du bourg ancien de Jaunay-Clan situé à quelques centaines de mètres.

8 Ce diagnostic a permis de révéler un tissu dense d’implantations domestiques, rurales et artisanales. À la faveur de la vaste superficie couverte par cette opération, il peut être mis en évidence l’occupation des territoires associés à ces implantations. L’évolution spatiale et chronologique de chacune des unités archéologiques laisse entrevoir le glissement d’implantation générant une stratification verticale et horizontale sur l’ensemble de l’emprise diagnostiquée.

9 (Fig. n°1 : Ensemble de structures rapportées à l’âge Bronze)

10 CONNET Nelly et MOUTARDE Bénédicte

ANNEXES

Fig. n°1 : Ensemble de structures rapportées à l’âge Bronze

Auteur(s) : Sanglar, V.. Crédits : Sanglar, V. (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 535

AUTEURS

NELLY CONNET INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 536

La Grimaudière – Les Bornais

Daniel Vivier

Identifiant de l'opération archéologique : 204964

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Lors d’une reconnaissance à pied au début du mois de septembre 2009, l’exploitant agricole de la parcelle « Les Bornais » a découvert dans le sol une ouverture accidentelle qui n’était pas visible avant la moisson, donnant accès à une cavité anthropique.

2 La parcelle en question se situe en zone de plaine, à 600 m au nord-ouest du petit bourg rural de Notre-Dame-d’Or, sur la commune de La Grimaudière, et à 600 m au nord de la rivière la Dive. Tout ce secteur est actuellement cultivé en céréales.

3 En surface on ne relève aucun aménagement et la stratigraphie apparente se résume à la couche de terre végétale. La structure souterraine, en grande partie comblée, a été creusée dans le calcaire, à faible profondeur : le sol de la cavité ne se trouve qu’à 2,25 m du niveau actuel du champ. Immédiatement sous le niveau de terre arable, d’une épaisseur de 20 cm à 40 cm, s’intercale un niveau géologique de calcaire dégradé, auquel succède le substrat de calcaire du callovien, beaucoup plus dur et compact.

4 La roche est parcourue de failles, que les carriers ont utilisées pour le creusement. Aucune trace d’outil n’est visible. Initialement, l’accès devait se faire par un puits d’extraction rebouché a posteriori du creusement, et par une galerie couverte de dalles. La partie accessible se résume à une « salle » de petites dimensions, contigüe au puits d’extraction, et en communication avec trois galeries, dont deux paraissent avortées vu leur faible développement. La troisième se caractérise par deux tronçons s’agençant par un angle droit. Son extrémité est obstruée par la terre végétale qui s’est infiltrée. On peut supposer un second angle droit et un prolongement de cette galerie s’achevant à la surface par un plan incliné, ceci correspondant au couvrement par trois grandes dalles positionnées avec soin avec des pierres de calage. Ces dalles visibles affleurent à la surface du champ.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 537

5 Localisée dans un contexte archéologique extrêmement riche, la structure souterraine découverte reste énigmatique d’un point de vue chronologique. En effet, la stratigraphie est absente si l’on exclut le comblement volontaire de la galerie d’accès que seule la fouille pourrait - éventuellement - dater ; l’absence de mobilier à l’intérieur ne permet pas non plus d’avancer de datation.

6 L’organisation de la structure, avec ses galeries « avortées », le mode de débitage de la roche par arrachement suivant les failles et la présence d’un angle droit dans la galerie 3 nous inclinent à avancer comme hypothèse la plus plausible une phase initiale de creusement pour l’exploitation d’un calcaire de bonne qualité destiné à la construction. Nous serions alors en présence d’une carrière souterraine, dont les caractéristiques d’exploitation font penser à la période moderne.

7 Le problème réside dans la présence des trois grandes dalles couvrant la galerie d’accès : comment un tel aménagement nécessitant des compétences techniques et une main-d’oeuvre relativement importante peut se justifier pour une structure de taille aussi réduite ? La réponse est peut-être dans le fait que nous n’avons accès qu’à une partie très limitée de la carrière, ce qui expliquerait également cet étrange angle droit entre les deux tronçons terminaux de la galerie d’accès. On peut imaginer un réseau se développant également face au plan incliné de l’entrée.

8 Exploitation de la pierre locale pour quel usage ? La présence à quelques dizaines de mètres de l’habitat disparu de La Martinière, cité au XVe s., présent sur les cartes du XVIIIe s. et du XIXe s., apparaît comme une piste de travail privilégiée. On peut donc supposer que la carrière a fonctionné soit à la fin du Moyen Âge soit à l’époque moderne.

9 VIVIER Daniel

AUTEURS

DANIEL VIVIER BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 538

La Roche-Posay – Val de Creuse 2

Patrick Bidart

Identifiant de l'opération archéologique : 204844

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 L’opération de diagnostic archéologique du site de « Val de Creuse 2 » fait suite à l’instruction par les services de l’État d’un permis de lotir déposé par la SCI SETIMA. Ces parcelles sont situées au nord de la commune de La Roche-Posay (86), sur la pente du coteau dominant la rive gauche de la Creuse en amont de la confluence avec la Gartempe, le long de la RD 5 face au manoir de Val de Creuse.

2 Le site est très proche de la fouille de P. Fouéré (2002) suite au diagnostic de T. Cornec (2001) sur l’emplacement de la station d’épuration de la Roche-Posay. Ces travaux ayant révélé un site d’exploitation de matière première lithique siliceuse daté du Néolithique final orienté vers la mise en oeuvre et la production de nucléus de type « livre de beurre » doublé d’une production de haches taillées.

3 Le diagnostic archéologique s’est déroulé du 2 février au 11 février 2009. Il couvre une surface de près de quatre hectares, sondée à près de 6,5 % avec 30 tranchées de longueur variable adaptées au relief : pente assez marquée avec replats. Les parcelles sondées recèlent effectivement de la matière première sous la forme de blocs de silex en position secondaire dans des argiles jaunes. L’origine de la formation géologique de ce silex peut être attribuée au Turonien supérieur remobilisé dans des argiles à l’Éocène ou au Paléocène. Ces blocs redistribués sont caractérisés par des dimensions petites à moyennes, une corticale noirâtre, très érodée, parfois vacuolaire ; ils sont souvent gélivés, et d’une qualité globale moindre que ceux exploités sur le site de « Val de Creuse 1 ». Ces caractéristiques excluent leur exploitation pour des nucléus type «livre de beurre ».

4 Le mobilier lithique recueilli lors des sondages est remobilisé le long des pentes avec une plus forte densité sous les replats et en bas de pente mais aucune concentration véritable n’a été détectée : l’hypothèse d’un atelier de taille néolithique de vaste ampleur peut être écartée sur les parcelles sondées. Le matériel est numériquement

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 539

faible (n = 43). Outre le débitage, on distingue la présence d’outillage, grattoir et racloir sur éclat ainsi que deux ébauches de pièces bifaciales (type hache et tranchet douteux). Ces pièces peuvent être attribuées au Néolithique final sans trop de réserves.

5 Leur altitude relative, bien au-dessus du site de « Val de Creuse 1 », zone d’extraction, d’exploitation et de mise en forme d’ébauches variées, suggère une possible zone de finition, voire un habitat sur le plateau qui reste à découvrir. Aucune structure d’habitat attribuable à cette phase de fréquentation du site n’a malheureusement été détectée sur les pentes, mais le sommet de la butte reste hors emprise.

6 Des vestiges antiques ont été également détectés en limite de parcelle 213 sous la forme d’un niveau de destruction constitué par des blocs de calcaire blanc (Turonien moyen) oxydés et parfois dissous, de nombreux et importants fragments de tegulaedans une matrice argileuse grise peu compacte. Cet ensemble est scellé par un niveau de sable gris issus d’une remobilisation récente de matériaux de la terrasse Fv-w présente au sommet du coteau.

7 Le mobilier, très rare, se compose d’un fragment de bord de céramique sigillée, atelier de Lezoux, Phase VI, première moitié du IIe s., (détermination, D. Guitton), et d’un ressort de fibule en bronze.

8 Le site antique véritable semble se développer en dehors des limites des sondages, sur un espace lisible dans le parcellaire actuel marqué par une forte déclivité formant un relief accusé dans le paysage.

9 Le diagnostic est donc faiblement positif mais le secteur de « Val de Creuse » à la Roche- Posay reste archéologiquement très sensible notamment sur le sommet du plateau dominant la vallée et la zone basse de la terrasse proche de la Creuse pour le néolithique tandis que le site antique semble plutôt s’établir à mi-pente.

10 BIDART Patrick

AUTEURS

PATRICK BIDART INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 540

Loudun – 3 rue des Visitandines, Centre hospitalier Renaudot

Jean-Paul Nibodeau

Identifiant de l'opération archéologique : 204854

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Ce diagnostic montre une occupation extrêmement faible de ce secteur de la ville. Réalisé à près de 10 % de l'emprise du projet de construction, les sondages n'ont livré que trois fossés, une fosse et deux murs, de datation incertaine ou très récente. La seule structure plus élaborée est une carrière souterraine qui n'a pu être étudiée dans le cadre de cette opération.

2 La stratigraphie montre des apports importants de remblais, pouvant atteindre 2 m d'épaisseur. Ils recouvrent les fossés qui apparaissent donc comme les éléments les plus anciens. La présence de tegulae ou de céramique pré-protohistorique est en quantité si infime qu'elle n'autorise aucune interprétation. Tout au plus peut-on supposer une occupation, dans un environnement proche, durant ces périodes, ce que nous savions déjà pour le promontoire situé à moins de 200 m à l'est. L'orientation de ces fossés, sans lien apparent avec l'enceinte de Philippe Auguste, inciterait à les placer chronologiquement avant le début du XIIIe s. Ils sont l'expression d'un paysage rural ou périurbain.

3 Aucune trace de l'enceinte médiévale n'a été mise en évidence. Le mur de clôture le long du boulevard du 11-Novembre est construit en moellons rythmé par des chaînes harpées en pierres de taille, technique que l'on ne peut ici faire remonter au-delà du XVIIe s., l'enceinte ayant été entièrement détruite après les guerres de religion. On notera que la portion méridionale de ce mur a été reconstruite après 1830. Également construite en moellons, elle ne présente plus de chaîne harpée et sa hauteur est inférieure à la précédente. Le plan cadastral de 1830 montre que le mur formait un angle obtus en retrait par rapport au tracé actuel, ce dernier empiète donc sur le fossé.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 541

4 Les vestiges des deux murs peuvent en revanche être associés au parcellaire de l'époque moderne comme le montre leur parfaite coïncidence avec les limites du plan cadastral de 1830. Ils peuvent être interprétés comme des murs de jardin délimitant des terrasses, dont l'origine peut remonter à l'installation des Visitandines. Leur destruction s'est faite conjointement à l'arasement des terrasses que l'on peut situer, sans grande précision, entre la seconde moitié du XIXe s. et la première moitié du XXe s. D'importants remblais de terre sont alors déplacés pour niveler le terrain. Ces matériaux peuvent avoir diverses origines et ont été constitué à l'époque moderne comme le montre le rare mobilier observé. L'absence de céramique montre que ces terres ne sont pas issues de dépotoir domestique, il ne s'agit donc pas d'apport pour enrichir des terrains de culture.

5 L'activité la plus intéressante réside dans l'exploitation d'une carrière souterraine. Ce type de structure est reconnu comme très fréquent par la tradition orale dans la ville de Loudun. Toutefois on constate une méconnaissance totale de leur répartition et de leur datation, la base de données Patriarche du ministère de la Culture n'enregistrant que deux « souterrains » dans la ville. Compte tenu de l'approche très sommaire que nous avons pu en faire, nous ne pouvons être formel sur son interprétation et sa datation. La typologie du creusement s'apparente à celui des carrières rayonnantes à partir d'un accès latéral ou d'un puits central, les galeries se terminant en hémicycle. Mais l'organisation des galeries est plus complexe puisqu'elles se coupent à angle droit en laissant des piliers, ce type se rencontre dès le Moyen Âge classique. L'apparente homogénéité de son exploitation indiquerait une durée d'exploitation assez courte avant que son accès soit condamné par les deux murs que nous avons observés au nord- ouest. Il existerait donc d'autres galeries dans cette direction, que les sondages de « COULAIS Consultant » n'auraient pas repérés. Une carrière de ce genre pourrait être liée à un chantier important, par exemple la construction de l'enceinte urbaine ou la construction du couvent des Visitandines et de son enclos. Une étude complémentaire serait nécessaire pour reconnaître l'étendue du réseau souterrain, en comprendre le fonctionnement et en proposer une datation.

6 L'absence de vestiges dans ce secteur de la ville ne doit pas être considéré comme décevant, il faut au contraire examiner ce phénomène comme partie intégrante de l'histoire du développement urbain. Il montre entre autre un quartier du Martray réduit à quelques habitations le long d'une rue pourtant considérée comme un des principaux axes d'entrée dans la ville. La présence de l'important cimetière du Martray, avec toutes les nuisances qui y sont attachées, a pu être un facteur déterminant de la faible activité de ce quartier. Mais d'autres facteurs ont pu jouer comme un immobilisme de la propriété foncière dû à la présence, par exemple, de fiefs urbains. C'est ce qui transparaît au XVIIe s. lorsque les Visitandines ont acquis leur propriété provenant pour l'essentiel d'un vaste clos.

7 NIBODEAU Jean-Paul

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 542

AUTEURS

JEAN-PAUL NIBODEAU INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 543

Naintré – Vieux-Poitiers (le théâtre)

Christophe Belliard

Identifiant de l'opération archéologique : 204832

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 L’agglomération antique de Vieux-Poitiers, à Naintré, s’étend sur environ 65 ha entre les rives du Clain et la voie romaine conduisant de Poitiers à Tours. Le théâtre, qui constitue l’un des équipements urbains traditionnels de la période julio-claudienne, est implanté en périphérie du centre urbain et s’intègre dans un ensemble monumental comprenant notamment un vaste sanctuaire à portiques latéraux.

2 Il s’agit d’un théâtre à structure creuse, d’un diamètre de 116 m adossé au coteau, dont l’altitude est comprise entre 60 m et 72 m NGF. Si la conception architecturale de l’édifice fait largement appel à la pierre, l’aspect actuel de l’édifice rend moins compte de l’importance de la charpente qui supportait les gradins et s’appuyait sur les murs concentriques. La réalisation de cette structure en bois devait répondre à des exigences imposées par une capacité d’accueil estimée à 10 000 spectateurs.

3 La reprise des recherches archéologiques au théâtre s’inscrit dans le cadre d’une thèse de doctorat consacrée à l’étude architecturale de ce monument, sous la direction de Jacques Seigne, professeur à l’université de Tours et directeur de recherches au CNRS (UMR 6173 CITERES), rattaché à l'IFPO. Ces nouvelles investigations font suite à une longue période d’interventions, menée par R. Fritsch, de 1963 à 1986 et à l’issue de laquelle près de la moitié de l’édifice fut dégagé. Les dernières campagnes de fouilles, conduites par A. Bocquet en 1995 et 1996 ont notamment permis de préciser la nature du dispositif scène-orchestraet de rattacher cet édifice à la série des théâtres de type gallo-romain.

4 L’intervention du dernier trimestre 2009 concerne un secteur situé près de l’entrée Est de l’orchestra,où une fouille programmée est projetée en 2010. L’implantation de deux sondages a été complétée par des redressements de coupes sur d’anciens sondages peu ou pas documentés.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 544

5 Dans le secteur 1, les investigations ont permis de mettre en évidence la présence de trois niveaux de blocs de grand appareil sur une hauteur de 1,66 m, à l’extrémité du mur (M3) délimitant, au sud, le couloir d’accès à l’orchestra. L’assise supérieure ne conserve qu’un seul bloc contre lequel vient également s’appuyer à l’ouest, le retour en équerre du deuxième mur concentrique (MC2) de la caveainférieure. Cette première assise devait présenter au moins deux autres éléments de grand appareil, comme l’attestent l’examen du lit d’attente et l’empreinte conservée dans le mortier du mur. Ces vestiges permettent de supposer l’existence d’une élévation en grand appareil à l’extrémité Ouest de M3 sur toute sa largeur (2,30 m). Il faut souligner que l’autre extrémité de ce mur vient s’appuyer contre des blocs de grande taille qui constituent également la base de l’angle nord-ouest de l’élévation, appelée la « tour ». Cette situation analogue nous conduit à restituer une harpe de pierres en grand appareil à l’angle nord-ouest de ce massif dont la récupération massive expliquerait la brèche visible actuellement.

6 Un sondage implanté au sud des blocs du secteur 1 a permis d’effectuer des observations sur la fondation de cette élévation et sur la stratigraphie de cette zone. Le fond du sondage a permis d’atteindre un niveau de travail argilosableux correspondant sans doute à l’argile de colluvionnement mise en évidence en 1995 dans la partie basse de la cavea (Bocquet, 1995). Une tranchée de fondation de 0,60 m à 0,75 m de profondeur a été creusée dans ce niveau.

7 Elle renfermait deux blocs de grand appareil non jointifs. Cette première assise de fondation reposait sur une semelle de mortier installée dans un surcreusement de la tranchée de fondation. La stratigraphie observée dans ce sondage révèle la présence de plusieurs niveaux de remblais contenant de nombreux déchets de taille et d’éclats de calcaire recouvrant un épais niveau de démolition d’un mur appareillé. Cette couche qui repose à 0,15 m au-dessus du niveau de travail correspond peut-être à la démolition du mur concentrique (MC2). La partie supérieure de la stratigraphie présente une couche d’incendie d’environ 0,10 m d’épaisseur situé à 0,30 m seulement sous le niveau actuel. Elle a livré de nombreux clous de charpente et des fragments calcinés de corniches à modillons de petites dimensions.

8 Dans le secteur 2, les observations sont venues compléter les données fournies par un sondage ouvert en 1995. Elles ont permis de rendre compte d’un aménagement architectural similaire à celui observé dans le secteur précédent : une semelle de fondation est implantée au niveau du rétrécissement du mur de scène dont la largeur se réduit à cet endroit de 2,80 m (M1) à 1,60 m (M2). Cette semelle de mortier compact conserve l’empreinte des blocs qui constituaient vraisemblablement l’élévation en grand appareil, à l’extrémité Ouest du large mur scène (M1). Cette disposition symétrique témoigne du traitement monumental de l’extrémité du couloir flanqué de piédroits en grand appareil dont on peut supposer qu’ils supportaient un arc en plein cintre.

9 Le redressement d’une berme ancienne dans l’axe longitudinal de ce passage a fait apparaître une stratigraphie qui présente notamment un niveau de circulation dont la continuité a pu être établie avec les niveaux fouillés en 1995. Ce sol de calcaire damé amorçait une pente régulière depuis l’extrémité du couloir jusqu’au niveau de l’orchestra.

10 Le secteur 3 concerne la galerie de 8 m de large limitée au nord par un mur parallèle au mur de scène et observée en tranchée en 1981 (Fritsch, 1981, p. 3-4). Un sondage

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 545

de 3 m2 a été implanté perpendiculairement au mur de galerie dont l’arase a été atteinte à 0,80 m de profondeur. Ce mur stylobate de 1,30 m de large est constitué de moellons de calcaire liés au mortier. Les parements présentent des blocs équarris (0,10 m x 0,15 m). La surface du mortier semble présenter le négatif d’un bloc occupant toute la largeur du mur. Cette maçonnerie est flanquée au sud par une semelle de mortier reposant sur un radier qui correspond à la fondation du sol de la galerie dont le béton de tuileau a complètement disparu.

11 Au nord, un massif constitué d’un blocage de pierres calcaires lié à un mortier jaune s’appuyait contre le parement du mur. Les vestiges mis au jour, comme la stratigraphie, attestent d’une récupération massive des matériaux de ce secteur. Au-dessus des niveaux de destructions des maçonneries antiques a été observé un niveau de circulation qui témoigne d’un réaménagement du secteur nord du théâtre. Le niveau de remblai qui scelle l’ensemble des couches de ce sondage a livré un tesson à glaçure verte qui n’est pas antérieur au XVe s.

12 L’emprise réduite de ces interventions n’a évidemment pas permis d’obtenir une vision d’ensemble de cette zone, même si certaines hypothèses concernant les caractéristiques architecturales de cette partie de l’édifice peuvent être avancées. La faible quantité de mobilier recueilli ne permet pas de proposer de datations fiables.

13 Les informations collectées, permettent d’appréhender la stratigraphie de ce secteur et conduisent à définir des problématiques sur la nature des transformations architecturales de cette partie de l’édifice auxquelles les futures fouilles programmées tenteront de répondre.

14 (Fig. n°1 : Vue générale des blocs de grand appareil du secteur 1) et (Fig. n°2 : Localisation des secteurs d’intervention en 2009 )

15 BELLIARD Christophe

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 546

Fig. n°1 : Vue générale des blocs de grand appareil du secteur 1

Auteur(s) : Belliard, Christophe (INRAP). Crédits : Belliard, Christophe, INRAP (2009)

Fig. n°2 : Localisation des secteurs d’intervention en 2009

Auteur(s) : Colin , J.-C.. Crédits : Colin, J.-C. (2009)

AUTEURS

CHRISTOPHE BELLIARD INRAP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 547

Nouaillé-Maupertuis

Vivien Mathé

Identifiant de l'opération archéologique : 204704

Date de l'opération : 2009 (PA)

1 Une équipe de l’UMR 6250 LIENSs (université de La Rochelle) a mené une campagne de prospection géophysique à Nouaillé-Maupertuis sur le site et aux environs de l’abbaye.

2 Les investigations avaient pour objectif de repérer les structures archéologiques enfouies. Elles se sont déroulées dans le cadre d'un stage collectif de formation aux méthodes géophysiques des étudiants de Poitiers. L’étude a été conduite par les étudiants de Master 1ère année de Sciences de la Terre sous la responsabilité scientifique de deux enseignants-chercheurs de l’université de La Rochelle.

3 Trois méthodes complémentaires de prospection ont été employées afin d’optimiser les interprétations des résultats et de répondre au mieux à la problématique tout en tenant compte de la diversité des espaces prospectés (prairies, parc, intérieur de l’abbatiale, route, etc.).

4 Cette étude a trouvé sa place au sein de travaux de thèse de F. Mandon (doctorant en archéologie, université de Poitiers, CESCM) portant sur l’évolution du site monastique des origines à l’époque moderne. Sur la zone de Montvinard, la prospection magnétique a probablement mis en évidence des vestiges maçonnés, un ancien chemin et un dépotoir dont l’époque reste à déterminer.

5 Sur les parcelles situées autour de l’abbaye, les nombreuses perturbations anthropiques récentes (réseaux d’eau et d’électricité, ferraillage à béton,etc.) n’ont pas permis de déceler de structures archéologiques. Par contre, de très nombreux vestiges de bâtiments ont été détectés au sud et au nord de l’abbatiale, notamment le cloître et les constructions situées à l’est de celui-ci. Il reste maintenant à les identifier. La plupart sont orientées comme le cloître, mais certaines ont une orientation différente que l’on retrouve approximativement au nord de l’abbatiale et même, plus surprenant, sous le pavage de cet édifice.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 548

6 (Fig. n°1 : Carte de résistivité apparente réalisée au sud de l’abbatiale. Les résistivités élevées indiquent la présence de structures maçonnées. Les variations du signal soulignent notamment les vestiges conservés du cloître. Les données ont été replacées sur une photographie aérienne verticale (source IGN) - UMR 6250 LIENSs.)

7 MATHÉ Vivien

ANNEXES

Fig. n°1 : Carte de résistivité apparente réalisée au sud de l’abbatiale. Les résistivités élevées indiquent la présence de structures maçonnées. Les variations du signal soulignent notamment les vestiges conservés du cloître. Les données ont été replacées sur une photographie aérienne verticale (source IGN) - UMR 6250 LIENSs.

Source IGN – UMR 6250 LIENSs (2009)

AUTEURS

VIVIEN MATHÉ SUP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 549

Nouaillé-Maupertuis – Abbaye

Fabrice Mandon

Identifiant de l'opération archéologique : 204822

Date de l'opération : 2009 (SU)

1 L’étude de l’ancien logis abbatial de l’abbaye de Nouaillé-Maupertuis, classé au titre des Monuments Historiques s’est poursuivie. Il fait l’objet depuis le début de l’année 2008 de travaux de restauration et d’aménagements en vue de l’agrandissement de la Mairie, accompagnés d’une étude de bâti et de sondages. La partie du logis abbatial concernée se situe dans l’aile occidentale, orientée nord-sud. L’étude du bâti a permis de repérer de multiples phases de constructions-aménagements, dont les premières sont antérieures à l’abbatiat de Raoul du Fou (1468-1511) à qui était attribué l’ensemble du logis.

2 Les campagnes de fouilles de 2009 ont été menées à l’intérieur du bâtiment et au pied de son mur oriental (extérieur). Les datations 14C permettent de situer la construction de l’enceinte de l’abbaye dans les deux derniers tiers du XIe s.-1ère moitié du XIIe s. La datation du premier bâtiment installé dans l’angle nord-ouest de l’enceinte a été confirmée. Il s’insère dans un vaste programme de construction du dernier tiers du XIIe s.-début du XIIIe s., concernant l’ensemble de l’abbaye : servitudes à l’ouest (comprenant ce bâtiment d’au moins 20 m de long), cuisines du monastère, clocher- porche de l’église abbatiale, cloître (daté par le lapidaire), auxquels on peut vraisemblablement ajouter l’aile sud des bâtiments conventuels (réfectoire) et deux bâtiments encadrant le chevet de l’église (la présence de l’un d’entre eux a été confirmée par la prospection géophysique). Il semble, d’après des textes difficiles à dater précisément (règne de Philippe Auguste), qu’un important incendie soit à l’origine de cette campagne qui s’inscrit toutefois dans la continuité de travaux commencés dans la première moitié du XIIe s. En 2007, les traces de trois incendies successifs (XIe s.-XIIIe s.) avaient été repérées.

3 La fonction de l’édifice étudié reste imprécise. Le niveau inférieur devait servir au stockage. Des puisards, ainsi qu’une cuvette drainant l’eau vers l’un d’entre eux,

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permettaient de limiter l’humidité de cet espace qui était situé en contrebas des niveaux de circulation extérieurs. Malgré le changement de fonction du bâtiment (devenu logis, peut-être dès le XIVe s.), le niveau inférieur subit peu de changements. À la fin du XVIe s., le bâtiment est partiellement incendié (1569, pillage par les troupes protestantes de Coligny). La fouille, plus étendue qu’en 2008, a permis de mieux comprendre le processus de cette ruine : incendie partiel du bâtiment, entraînant l’effondrement des planchers carrelés, de la charpente (couverture pentue à tuiles plates et ardoises), mais aussi de cloisons en torchis. Les déblais ont été partiellement remaniés pour permettre la restauration du bâtiment, puis nivelés.

4 MANDON Fabrice

AUTEURS

FABRICE MANDON DOC

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Poitiers – Hypogée des Dunes

Bénédicte Palazzo-Bertholon

Identifiant de l'opération archéologique : 204770

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 L’hypogée des Dunes est un petit édifice semi enterré, situé dans l’enceinte d’une nécropole gallo-romaine, placé le long de la voie romaine reliant Poitiers à Bourges. Sa datation avancée par le Père de la Croix à la fin du XIXe s. correspond au haut Moyen Âge (autour du VIIe s.). Ce site présente une rare richesse archéologique pour cette période, associant inscriptions gravées et peintes, sépultures, peintures murales, pierres sculptées de décors ornementaux et figuratifs et parures de bijoux. Il représente l’unique exemple d’édifice de ce type et de cette époque ainsi conservé en France ou à l’étranger.

Historique des opérations

2 - 1878-1879 : découverte et fouille de l’ensemble du site par le Père Camille de la Croix.

3 - 1883 : publication des résultats de fouille par R.P. Camille de la Croix, Hypogée- Martyrium de Poitiers,Paris, Didot, 1883.

4 - 1998 : décret municipal de fermeture du site au public en raison de graves problèmes de conservation (développement de mousses et de champignons sur les structures, et efflorescences sur les enduits peints et les joints des maçonneries), dus à l’action conjugué des infiltrations d’eau et de la présence importante de ciment employé dans la restauration des maçonneries au début du XXe s.

5 - 2001-2002 : opération archéologique de relevés des élévations et d’étude du bâti (Resp. B. Palazzo-Bertholon).

6 - Rapport d’étude B. Palazzo-Bertholon « L’hypogée des Dunes (Poitiers) », mars 2002, déposé au SRA Poitou-Charentes, DRAC, 102 Grand Rue, 86000 Poitiers.

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7 - Mobilier archéologique conservé au Musée Sainte-Croix, 3 bis rue Jean-Jaurès, 86000 Poitiers.

8 - Article sous presse : Bénédicte Palazzo-Bertholon et Cécile Treffort, « Pour une relecture de l’hypogée des Dunes à Poitiers. Approche méthodologique et interdisciplinaire », dans L. Bourgeois (dir.), Autour de la bataille de Vouillé : Francs et Wisigoths (507-2007) - actualité de la recherche dans le Centre-Ouest de la France, actes des XXVIIe Journées internationales d’archéologie mérovingienne, Vouillé-Poitiers, septembre 2007,Montagnac, Mergoil (collection Europe médiévale).

Interventions actuelles

9 L’étude archéologique du site aboutit actuellement à la préparation d’une publication, qui rassemblera l’ensemble des données et des informations collectées durant ces années de recherche (étude du bâti, épigraphie, géologie, taille de pierre, sculpture, sépultures, etc.). Depuis 2002, la réflexion menée sur les données a fait surgir un certain nombre d’interrogations ; par ailleurs, les travaux d’assainissement de l’édifice (pose de chéneaux et dérivation des eaux de ruissellement), en stoppant la prolifération des micro-organismes et les remontées de sels dans les maçonneries, permettent aujourd’hui de révéler des informations jusqu’alors invisibles. L’état sanitaire du site s’étant amélioré depuis 2002, offrant une meilleure lisibilité du bâti, un nettoyage soigné des structures et des sols a été réalisé entre novembre et décembre 2009. L’intervention sur les vestiges avait notamment pour but de valider la documentation établie et le phasage d’occupation du site déjà reconstitué, mais non encore assuré.

10 Ce nettoyage a permis en outre de contrôler la cohérence des mortiers et des enduits sur l’ensemble de l’espace, de vérifier certaines traces d’outils conservées sur les pierres taillées et d’étudier dans de meilleures conditions le positionnement et le phasage du sarcophage n° 15, placé sous l’arcosoliumdu mur nord.

11 Cette intervention a permis également de vérifier l’état sanitaire des vestiges, dont la situation s’est, certes, stabilisée du point de vue de la prolifération des micro- organismes, mais dont certains dommages se poursuivent dans l’attente d’une intervention de conservation-restauration indispensable à sa sauvegarde. Parmi ces dommages, nous avons souligné la dégradation avancée de certains éléments lapidaires sculptés : l’éclatement d’une base de colonnette et de son support, dû à l’oxydation du goujon métallique de scellement ou les efflorescences importantes et l’écaillement de la cuve de sarcophage n° 15, notamment. Par ailleurs, les mortiers de maçonnerie se dégradent, comme les maçonneries elles-mêmes, en raison des racines des arbres qui continuent de croître dans l’enceinte du site.

12 (Fig. n°1 : Vue générale de l’hypogée des Dunes) , (Fig. n°2 : Sarcophage n° 15 sous arcosolium,mur nord. État sanitaire avant 2005. ) , (Fig. n°3 : Sarcophage n° 15 sous arcosolium,mur nord. État sanitaire en 2008. Les micro-organismes ont disparu, améliorant la lecture des maçonneries pour l’étude du bâti.) et (Fig. n°4 : Colonnette brisée, mur sud. État sanitaire en 2008. Le goujon métallique (mis en place au début du XXe s.) qui fixe la colonnette sur son support s’est oxydé avec l’humidité et le temps. Il a augmenté de volume et fait éclater la pierre de la colonnette et fissurer le dé de support.)

13 PALAZZO-BERTHOLON Bénédicte

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ANNEXES

Fig. n°1 : Vue générale de l’hypogée des Dunes

Auteur(s) : Vignaud, C. (Musées de Poitiers). Crédits : Vignaud C., Musées de Poitiers (2009)

Fig. n°2 : Sarcophage n° 15 sous arcosolium,mur nord. État sanitaire avant 2005.

Auteur(s) : Vignaud, C. (Musées de Poitiers). Crédits : Vignaud, C. , Musées de Poitiers (2009)

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Fig. n°3 : Sarcophage n° 15 sous arcosolium,mur nord. État sanitaire en 2008. Les micro- organismes ont disparu, améliorant la lecture des maçonneries pour l’étude du bâti.

Auteur(s) : Vignaud, C. (Musées de Poitiers). Crédits : Vignaud, C., Musées de Poitiers (2009)

Fig. n°4 : Colonnette brisée, mur sud. État sanitaire en 2008. Le goujon métallique (mis en place au début du XXe s.) qui fixe la colonnette sur son support s’est oxydé avec l’humidité et le temps. Il a augmenté de volume et fait éclater la pierre de la colonnette et fissurer le dé de support.

Auteur(s) : Vignaud, C. (Musées de Poitiers). Crédits : Vignaud, C., Musées de Poitiers (2009)

AUTEURS

BÉNÉDICTE PALAZZO-BERTHOLON BEN

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Poitiers – ZAC Saint-Éloi

Sonia Leconte

Identifiant de l'opération archéologique : 204837

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le projet de construction d’un lotissement à Poitiers Saint-Éloi est à l’origine d’une intervention archéologique, prescrite par le service régional de l’Archéologie de Poitou-Charentes. La parcelle est située dans la ZAC Saint-Éloi. Elle jouxte les terrains sur lesquels fut découvert l’ensemble cultuel gallo-romain fouillé de février à mai 2005.

2 Les vestiges apparaissent extrêmement ténus. Il faut noter la présence anecdotique de quelques structures protohistoriques, même si les principaux vestiges se rattachent à la période antique. Le diagnostic a ainsi permis de mettre au jour un grand mur rectiligne qui s’avère parfaitement parallèle au mur latéral du temple gallo-romain. Ce mur semble avoir été fondé au début du Iers. de notre ère. Un petit bâtiment s’implante le long de ce dernier, à l’est, au courant du Ier s., tandis qu’un second mur de parcellaire, à la chronologie plus incertaine, est construit au nord.

3 A la fin du Ier s., le mur témoigne de récupération jusqu’à la partie supérieure de sa fondation. Les derniers éléments de datation se rattachent au IIe s. apr. J.-C., période à laquelle semble être abandonné cet espace.

4 La proximité de l’ensemble cultuel gallo-romain n’a donc pas entraîné d’aménagements majeurs sur cette zone si ce n’est la construction de ce long mur rectiligne, restitué sur 160 m, qui pourrait être le mur de clôture de l’espace sacré.

5 LECONTE Sonia

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AUTEURS

SONIA LECONTE INRAP

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Poitiers – Cathédrale Saint-Pierre (parvis)

Fabrice Mandon

Identifiant de l'opération archéologique : 204965

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 L’opération (fin 2006 - début 2007) consistait en un suivi de travaux réalisés par les Monuments Historiques au pied de la façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers (réfection de l’emmarchement, réalisation de caniveaux peu profonds).

2 Elle a permis de mettre au jour les fondations de la façade et des tours qui l’encadrent (première moitié du XIIIe s.). Elles présentent une certaine homogénéité, ce qui pose le problème de la réalité des changements de projet qu’aurait connu la façade. Une importante maçonnerie de 2 m d’épaisseur attribuable au XIIe s. (par la technique de construction) et orientée est-ouest a été retrouvée au pied de la tour sud. Son interprétation est difficile, d’autant que l’on ne connaît pas l’emplacement de la cathédrale romane. Elle peut en faire partie, ce qui pourrait situer l’ancien édifice plus au sud de l’actuel, dans l’axe de la rue de la Cathédrale.

3 Trois sépultures ont été repérées et partiellement fouillées au pied de la façade : inhumations en cercueil, avec réductions, datables de l’époque moderne. Deux d’entre elles, situées contre les fondations, étaient occidentées, possible changement lié à l’évolution des pratiques liturgiques à l’époque moderne.

4 Lors de la réfection de l’emmarchement du parvis, un important lapidaire a été mis au jour. Il provient de la façade et a été utilisé en remblai à la fin du XIXe s. suite à la restauration de l’édifice (réalisée au milieu du XIXe s. par Jules de Mérindol). Son étude a pu être réalisée en 2009. Parmi les 86 fragments récupérés, trois ensembles principaux sont présents. Le réseau de la rose est représenté par 30 éléments en calcaire fin correspondant à la rose refaite à la fin du XVIIe s. par l’architecte François Le Duc, et un unique fragment en calcaire coquillier provenant de la rose gothique. Trente-six éléments en calcaire coquillier proviennent de la claire-voie

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inférieure (milieu du XIIIe s., intégralement refaite au XIXe s.) : contrairement à ce qui fut refait lors de la restauration, cette arcature était vitrée, mais le tracé des arcs a été respecté.

5 La galerie haute (seconde moitié du XIIIe s.) a par contre été entièrement transformée par Jules de Mérindol. Les 11 éléments retrouvés, en calcaire coquillier, ainsi que d’autres fragments encore entreposés dans les combles de la cathédrale, permettent de restituer le tracé d’origine, plus simple que l’actuel (arc brisé redenté). Contrairement aux deux autres ensembles, la bretture et la gradine remplacent le marteau-taillant droit et le ciseau. La modénature présente aussi une légère variante par rapport à celle des deux ensembles précédents. Les autres éléments proviennent de différents endroits de la façade (à noter une gargouille de la tour sud). Il faut hélas signaler que deux fragments ont été volés en 2007 (un chapiteau de la galerie basse et un élément de remplage de la rose).

6 (Fig. n°1 : Façade occidentale, fragment de la rose)

7 MANDON Fabrice

ANNEXES

Fig. n°1 : Façade occidentale, fragment de la rose

Auteur(s) : Mandon, Fabrice (DOC). Crédits : Mandon, Fabrice (2009)

AUTEURS

FABRICE MANDON DOC

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Saint-Pierre-de-Maillé – Les Cottés

Morgan Roussel et Marie Soressi

Identifiant de l'opération archéologique : 204537

Date de l'opération : 2009 (FP)

1 Ce gisement n’étant pas menacé dans l’immédiat, la fouille programmée du gisement des Cottés est conçue comme une opération de fouille pluriannuelle raisonnée, permettant d’atteindre les objectifs scientifiques voulus en effectuant une intervention sur le terrain la moins destructive possible (voir notice 2008). Du point de vue des études mises en oeuvre, nous avons renoué cette année avec la présence d’un géologue (M. Liard) sur le terrain durant la fouille. Nous avons également pu bénéficier de l’investissement de plusieurs nouveaux chercheurs qui ont développé de nouvelles approches : tracéologie lithique (A. Pasquini), analyse de la microfaune (A. Royer, M. Jeannet), analyse statistique des fabriques du mobilier (S. McPherron), analyse de la diagénèse de l’os (H. Hollund), recherche de téphras (D. White) et des pollens (D. Barbier-Pain). Les principaux résultats de la campagne 2009 peuvent être résumés de la façon suivante.

2 La poursuite de la fouille sur les coupes nord et est nous a permis de découvrir un niveau à très faible densité séparant la partie supérieure de l’US 04 de sa partie inférieure, c’est-à-dire séparant les ensembles que nous attribuons à l’Aurignacien ancien (US 04 sup.) et au proto-Aurignacien (US 04 inf.). De fait, nous pouvons dans les zones nord et est du gisement, fouiller deux ensembles clairement individualisés dès la phase de terrain.

3 La poursuite de la fouille sur la coupe sud, et dans une moindre mesure sur la coupe nord, a également permis de fouiller un échantillon relativement conséquent de Châtelperronien : nous avons multiplié par deux notre échantillon de mobilier châtelperronien cette année (un peu moins de deux mille silex coordonnés, une petite centaine de restes osseux coordonnés).

4 La presque totalité des nouvelles coupes nord et est a été relevée et plusieurs échantillons pour analyses sédimentologiques et micromorphologiques ont été

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prélevés. La topographie des unités révèle un fonctionnement différent entre l’axe central de la grotte et ses bords : d’une tendance grossière sur les bords, la sédimentation est nettement plus fine au centre de l’arc de cercle actuel. L’étude morphosédimentaire et pédologique de ces nouvelles coupes montre l’existence de phases érosives et/ou de changement de dynamique sédimentaire, et cela notamment entre le proto-Aurignacien et l’Aurignacien ancien (travaux M. Liard).

5 L’analyse statistique des fabriques des objets allongés, os et silex (plus de 4 000 objets analysés), et la comparaison des fabriques observées aux Cottés avec celles enregistrées dans des contextes actualistes où les processus de fossilisation sont contrôlés, montrent que les fabriques des Cottés sont compatibles pour la plupart avec celles d’objets peu ou pas ruisselés (travaux S. McPherron et M. Soressi).

6 Concernant les datations, nous avons sélectionné cette année des nouveaux ossements portant des stries de découpe ou bien des attaques acides caractéristiques de l’action des carnivores pour être datés par la méthode du 14C par accélérateur. Les premières analyses montrent que le collagène est bien conservé dans les échantillons osseux (travaux S. Talamo). Le matériel osseux daté sera également analysé d’un point de vue chimique et histologique pour tenter de mieux caractériser la qualité de la diagénèse de l’os (travaux H. Hollund). Nous avons également prélevé une colonne de sédiment d’environ 1,5 m sur la coupe nord, de l’US 06 à l’US 03, pour déterminer si des microtéphras sont conservés aux Cottés (travaux D. White). Si tel était le cas, ils constitueraient un matériel de datation et de corrélation d’un site à l’autre particulièrement précis.

7 Une première analyse des restes de microfaune a été lancée cette année avec pour objectif de préciser le paléoenvironnement tout au long de la séquence, et notamment dans l’US 07, niveau stérile du point de vue archéologique mais décrit dans les années 70 comme formé au cours d’un interstade aussi tempéré que l’actuel, l’interstade des Cottés. L’analyse des restes osseux de microfaune retrouvé dans les refus de tamis 5 mm et 2 mm montre que les restes de micromammifères sont assez abondants et assez bien conservés (2 219 restes analysés cette année, provenant de 425 refus de tamis représentant 2 416 litres de sédiment). Douze taxons ont été identifiés parmi lesquels quatre espèces fossiles, et aucune espèce holocène récente. Le spermophile et le campagnol des hauteurs dominent (travaux A. Royer, M. Jeannet).

8 L’interstade des Cottés ayant été décrit dans les années 70 sur la base de l’analyse des pollens conservés dans la séquence des Cottés et sachant que la taphonomie des pollens pléistocènes en contexte de grotte peut fortement biaiser les diagrammes palynologiques, et cela jusqu’à invalider leur interprétation directe, nous avons prélevé une colonne d’échantillons pour la recherche de pollens. Cette colonne a été prélevée de l’US 08 à la base de l’US 04 avec un intervalle de 5 cm, à moins d’un mètre de distance des échantillons étudiés dans les années 70. Il s’agit donc d’une part de rechercher la présence de pollen et d’autre part de déterminer leur état de conservation et leur potentiel informatif (travaux D. Barbier-Pain).

9 La découverte dans l’US 02 d’une nouvelle lame à retouche aurignacienne ainsi que d’outils sur lame large renforce le caractère aurignacien ancien de cette unité. Les grattoirs à museau plat sont toujours le type d’outils qui domine. Le caractère proto- aurignacien de l’US 04 inf est confirmé par la découverte de nombreux nucléus lamellaires à grandes lamelles et par l’abondance maintenue des lamelles Dufour sous- type Dufour. L’augmentation de notre échantillon en 2009 nous a permis également de

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découvrir quelques nucléus laminaires dans l’US 04 inf, nucléus à lames de petites dimensions. Enfin, nous avons doublé l’échantillon de mobilier lithique découvert dans l’US 06 (travaux M. Roussel, M. Soressi).

10 Une première expertise tracéologique a été réalisée cette année par A. Pasquini : il s’agissait d’évaluer le degré de préservation des traces d’usure sur le mobilier en silex afin de discuter leur potentiel informatif. Plus on descend dans la séquence, moins les objets exempts d’altérations postdépositionelles sont nombreux : si la conservation dans l’US 02 est qualifiée de bonne à l’échelle microscopique (seulement quelques zones brillantes), elle devient moyenne dans l’US 06. Quoi qu’il en soit, la poursuite de l’analyse fonctionnelle est fortement envisageable car malgré quelques difficultés dues aux altérations présentes, les traces d’usure sont bien conservées. En outre, les industries châtelperronienne et proto-aurignacienne sur lesquelles les traces d’usure sont conservées sont rares et celles des Cottés nous offrent donc la possibilité de préciser les caractères fonctionnels du Châtelperronien et des premières phases de l’Aurignacien, qui plus est dans la moitié nord de la France.

11 L’étude archéozoologique (W. Rendu) met en évidence d’importants changements paléoenvironnementaux et comportementaux au cours de la séquence enregistrée aux Cottés. L’augmentation de la contribution du Renne au spectre faunique de bas en haut de la séquence devrait témoigner d’une péjoration climatique forte entre le Moustérien et le dernier niveau d’Aurignacien. Les phases anciennes de l’Aurignacien de l’US 04 peuvent être sub-divisées en deux phases suivant des critères taphonomiques, archéologiques et biochronologiques, sous-phases qui coïncident avec les changements techniques observés entre la partie inférieure de l’US 04 attribuée au proto- Aurignacien et la partie supérieure de l’US 04 attribuée à l’Aurignacien ancien. D’importantes variations existent entre les US 02 et US 04 concernant le profil squelettique notamment (mais aussi le pourcentage d’os brûlés, les types de stries, ou bien la fracturation des os), variations qui pourraient témoigner d’un changement dans la fonction du site au cours du temps (site d’habitat pour l’US 04 versussite de boucherie secondaire pour l’US 02 ?).

12 Les objets de parure recensés aux Cottés sont variés, et l’investissement technique nécessaire à l’aménagement de ces objets est variable (travaux S. Rigaud). Du point de vue culturel, seule une perle en ivoire a été retrouvée en position stratigraphique, dans l’US 04.2 R attribuée à l’Aurignacien ancien. La similitude morphologique et l’imprégnation d’ocre des six perles en ivoire provenant des déblais des anciens fouilleurs permettent d’attribuer l’ensemble des perles en ivoire à l’Aurignacien ancien. Les espèces identifiées via les restes de faune et l’état de surface des assemblages osseux de macro-faune permettent d’avancer que les canines de renard et les perles tubulaires en os retrouvées dans les déblais des anciens fouilleurs pourraient provenir respectivement du proto-Aurignacien et de l’Aurignacien ancien.

13 Les résultats de nos travaux ont été diffusés en 2009 sous plusieurs formes. Une communication au colloque de Sens nous a permis de présenter la nouvelle séquence stratigraphique des Cottés. Un article nous a permis de montrer comment la réalisation de modèles numériques de terrain, à partir de mesures (plus de 10 000) réalisées au théodolite électronique puis interpolées, viennent compléter la couverture photographique du gisement (Soressi et al.,2009a). Ces modèles numériques permettent des points de vue impossibles sur le terrain ou par photographie aérienne, du fait notamment de la végétation couvrant les environs du gisement. Ils ont aussi l’avantage

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de permettre de disposer d’une cartographie à l’échelle de dixième de kilomètre plus précis que les cartes topographiques disponibles.

14 Enfin, deux articles ont été soumis : l’un pour l'ouvrage « Préhistoire entre Vienne et Charente » en marge du prochain colloque de la Société préhistorique française de juin 2010 (Soressi et al.sous presse), l’autre à P. Bodu et collaborateur pour publication des actes du colloque de Sens (Soressi et Roussel, soumis). L’année 2010 sera consacrée à la poursuite de la réflexion et de la synthèse des données, notamment au croisement des résultats d’une discipline à l’autre.

15 (Fig. n°1 : Évolution des travaux de 2006 à 2009 (a : photographies du gisement depuis l’est ; b : depuis l’intérieur de la grotte ; c : depuis le dessus de la grotte))

16 SORESSI Marie et ROUSSEL Morgan

17 Avec la collaboration de : LIARD Morgane, RENDU William, PASQUINI Amaranta, RIGAUD Solange, ROYER Aurélien, JEANNET Marcel, McPHERRON Shannon, TALAMO Sahra, HUBLIN Jean-Jacques.

ANNEXES

Fig. n°1 : Évolution des travaux de 2006 à 2009 (a : photographies du gisement depuis l’est ; b : depuis l’intérieur de la grotte ; c : depuis le dessus de la grotte)

Auteur(s) : Soressi, Marie (INRAP). Crédits : Soressi, Marie, INRAP (2009)

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AUTEURS

MARIE SORESSI INRAP

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Sanxay – Les Craches

François Blanchet

Identifiant de l'opération archéologique : 204968

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Un projet d’enfouissement des réseaux électriques aux abords du site gallo-romain de Sanxay, a nécessité une surveillance des travaux. Situé à environ 150 m du théâtre antique et le long de la départementale D 3, une tranchée a été ouverte dans la partie haute du champ. C'est la proximité du théâtre qui a motivé cette intervention.

Contexte de l’intervention

2 Sur ce terrain en herbe cultivé il y a une dizaine d’années, la société Ancelin a été chargée de l’exécution des travaux de terrassement. Partant d’un transformateur situé sur le parking du site, il restait à implanter cinq poteaux d’éclairage. Ceux-ci sont fixés sur des dés en ciment enterrés et répartis sur les 250 m de la tranchée. Cette dernière a été réalisée parallèlement à la départementale. Le contexte géologique est constitué par des argiles rouges à silex avec sable, graviers et galets, ainsi que des formations résiduelles d’altération.

Description de l’intervention

3 Le premier tronçon de la tranchée, qui traverse le parking, n’a pas livré d’éléments archéologiques. En revanche, le second tronçon a livré du matériel antique réparti en trois secteurs sur les 230 m restants.

4 - Le premier secteur identifié commence à 18 m du parking, sur une distance de 8 m pour une profondeur de 0,65 m. Plus bas, l’argile rouge à silex est stérile. Le matériel découvert se compose de céramique commune à pâte rouge ou grise, dont un fragment de col (dolium),au total 7 tessons. Quelques fragments de tegulae qui proviennent de cet

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 565

endroit n’ont pas été prélevés. Le niveau archéologique se poursuit dans les deux coupes de la tranchée, la même constatation a été faite pour les deux secteurs suivants.

5 - Le deuxième secteur se trouve à 12 m plus loin, sur 3,5 m de longueur. Le niveau archéologique se trouve à une profondeur de 0,55 m et repose sur l’argile rouge à silex. L’ensemble du matériel recueilli est constitué de céramique commune, quelques rares esquilles de faune et des fragments de tegulae, le tout dans le même type de sédiment que le précédent secteur. Le matériel céramique est constitué d’une quarantaine de tessons, dont un col de cruche, quatre lèvres de vases et un fragment de lèvre d’une jatte carénée du type Thésée-Pouillé III-4.

6 - Le troisième secteur s’étire sur 32 m de longueur. Le niveau archéologique apparaît à une profondeur de 0,50 m. Le sédiment qui compose ce niveau est brun, moins compacté que dans les deux autres locus. Sous cet ensemble, nous retrouvons l’argile rouge à silex. Le matériel archéologique est moins nombreux. Il se compose de 13 tessons, dont 5 à engobe blanche (3 anses, 1 fond de pot, 1 fragment de col de cruche). Trois tessons sont en pâte grise, dont une lèvre de vase ovoïde et une lèvre d’assiette (ces deux formes, de facture soignée ont un dégraissant à quartz blanc fin). Quatre tessons sont en pâte rouge, dont une lèvre de vase. Le dernier tesson s’apparente à une lèvre de mortier, de profil très anguleux, son engobe extérieure est brune.

Occupation antique à proximité

7 Hormis le théâtre, qui se situe à environ 150 m au nord-est du parking du site, nous pouvons mentionner le lieu-dit « La Fontaine ». À une vingtaine de mètres au nord-est de cette maison, un niveau d’occupation antique dans un petit fossé de drainage, avait été reconnu dans les années 1990. La profondeur et l’épaisseur de la couche n’avaient pas été relevées en plan et en coupe. Du matériel céramique gallo-romain (une dizaine de tessons) avait été recueilli et conservé par le propriétaire Mr Claude Houmeau. La distance qui sépare cette maison et l’extrémité ouest de la tranchée est d’environ 50 m, ce qui rend particulièrement sensible toute cette zone en bordure de la route.

8 Un autre point intéressant est la ferme de « La Marzelle », située à 250 m au sud-ouest de « La Fontaine ». Dans le champ à l’ouest de cette habitation, un sarcophage daté du Moyen Âge classique avait été trouvé dans les années 1980. Les prospections menées dans cette parcelle avaient aussi permis la découverte, sur toute la surface de ce champ alors cultivé, de plusieurs fragments de coffres cinéraires en calcaire de 0,30 m à 0,40 m de diamètre.

Conclusion

9 Dans cette partie sud du site gallo-romain de Sanxay nous n’avions que peu de données concernant les occupations antiques. Avec la découverte de ces trois secteurs supplémentaires, en périphérie du site, nous avons pu caractériser un potentiel non négligeable d’une activité artisanale ou agricole qui reste cependant à déterminer.

10 BLANCHET François

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 566

AUTEURS

FRANÇOIS BLANCHET MCC

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Sanxay – Théâtre

Adrien Montigny

Identifiant de l'opération archéologique : 204885

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 L’ensemble gallo-romain de Sanxay correspond à un sanctuaire rural. Il est l’un des sites de ce type les mieux conservés en France. Ce sanctuaire semble s’être développé à la fin du Ier s. av. J.-C. ou au tout début de notre ère. Cet ensemble monumental était, entre autres, composé de thermes, d’un théâtre et d’un remarquable temple octogonal.

2 Cet ensemble a été redécouvert au XIXe s. par le père Camille de La Croix qui a dès lors entrepris de vastes fouilles archéologiques mettant ainsi au jour divers bâtiments de cet ensemble. Faute de moyens financiers, plusieurs d’entre eux durent être ré-enfouis, seules les principales constructions sont encore visibles actuellement. Rapidement classé au titre des Monuments Historiques, ces bâtiments vont faire l’objet de restaurations et d’aménagements.

3 Le théâtre, objet de ce diagnostic, est isolé du reste du sanctuaire par la Vonne, affluent du Clain, qui serpente à ses pieds. Il s’adosse à une colline permettant ainsi d’importantes économies de matériaux. Dégagé par le père Camille de La Croix, cet édifice n’a plus fait l’objet de fouilles archéologiques, en revanche plusieurs restaurations ont eu lieu afin de protéger des vestiges restés longtemps sans réel entretien.

4 Ce théâtre est doté d’une orchestra circulaire de plus de 35 m de diamètre. En partie taillée dans la roche, la cavea pouvait accueillir plus de 6 500 spectateurs répartis sur trois zones de gradins accessibles par des vomitoires ou des portes pour les rangs supérieurs.

5 L’intervention de diagnostic archéologique sur le théâtre antique résulte d’un projet de restauration et de pose de fourreaux électrique. Ce projet concerne plusieurs secteurs de l’édifice de spectacle et ponctuellement ses abords immédiats. En conséquence, l’un des buts de cette intervention est de situer les niveaux archéologiques en place de

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manière à communiquer au maître d’oeuvre des cotes précises de profondeur d’enfouissement des vestiges.

6 Les secteurs concernés par ce projet correspondent à la majeure partie des espaces de circulation dans le théâtre (parodoïet vomitoires),à son orchestraet à des zones ponctuelles de la cavea.L’installation d’un réseau électrique concerne également un secteur situé au nord-est du théâtre, c'est-à-dire le long de l’actuel accès pour les visiteurs.

7 Les sondages ont été réalisés par quatre agents de l’Inrap du 5 au 17 octobre 2008 à l’aide d’une pelle mécanique de 13 t et d’une mini pelle de 0,70 m de large permettant d’accéder à certains secteurs en passant par des portes antiques. Les terrassements ont été effectués par passes successives plus ou moins fines jusqu’au sol naturel en place ou au niveau d’apparition de couches archéologiques. Plusieurs sondages ont du être réalisés manuellement faute de pouvoir accéder à leur emplacement avec une pelle mécanique.

8 Les principales contraintes de cette intervention sont liées à la nature même du site. Cet édifice, classé au titre des Monuments Historiques depuis 1882, nécessite un travail ne portant aucune atteinte aux vestiges architecturaux. L’emplacement et le type de sondage ont donc été fortement contraints par des problèmes de circulation et de mouvements des engins mécaniques. Au final trente-cinq sondages, de dimensions très variables, ont été ouverts couvrant une superficie totale de 353 m2. Ces sondages ont porté sur des profondeurs minimales de 0,20 m pour ponctuellement atteindre 2,20 m.

9 L’un des premiers constats mis en évidence par ce diagnostic concerne l’importance des dégagements réalisés au XIXe s. Il apparaît en effet que les travaux de déblaiement et de découverte du théâtre de Sanxay ont été menés de façon quasi systématique jusqu’à des niveaux inférieurs aux sols antiques. Toutefois, au regard des niveaux de maçonneries et ponctuellement du substrat, il apparaît que les sols antiques devaient se trouver à des altitudes proches des actuels niveaux de circulation. Seule l’orchestraavec la présence d’un fin niveau pouvant correspondre à son niveau d’utilisation échappe à ce constat. Ces dégagements du XIXe s. ont également fait disparaître quasiment toute stratigraphie. Seuls quelques sondages ont livré des lambeaux de couches archéologiques antiques. C’est notamment le cas des sondages réalisés le long du mur d’orchestradu côté de la cavea.À cet endroit, des couches antiques subsistent en effet entre ce mur et les paliers aménagés dans le rocher. Quelques niveaux sont également conservés aux extrémités extérieures des parodoïà des endroits où des fondations plus puissantes devaient être nécessaires.

10 Dans les aspects relatifs à la conservation d’éléments archéologiques il est également nécessaire d’aborder le sujet des maçonneries actuellement visibles du théâtre. Celles- ci ont subi plusieurs campagnes de stabilisation et de restauration mais également de restitution depuis leur mise au jour. Lors de ce diagnostic, une simple lecture des parements a permis de constater l’importance de ces restaurations. Par endroit, celles- ci sont clairement identifiables par la mise en oeuvre de moellons de dimensions différentes des maçonneries originelles ou par la mise en place de marqueurs installés entre les murs antiques et les éléments remontés. Il faut souligner que ces restaurations ont été réalisées plusieurs années après le dégagement des vestiges et les observations alors réalisées. Plusieurs clichés anciens montrent qu’entre les fouilles du XIXe s. et la stabilisation des vestiges alors mis au jour, ces derniers ont fortement souffert et ont parfois perdu une part non négligeable de leurs élévations.

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11 Par endroit, il s’est avéré difficile de différencier des maçonneries remontées et de simples rejointoiements. Il semble toutefois nécessaire de clairement identifier ces parties restaurées de manière à mieux comprendre le fonctionnement de ce théâtre. Ce constat est renforcé par les observations réalisées au sujet de la présence ou de l’absence de fondations dans différents sondages. Il peut, par exemple, sembler surprenant que les sondages réalisés dans les vomitoires, ou ceux réalisés dans les parodoï,ont montré la présence de fondations discontinues malgré l’importance des murs concernés. Face à ce constat, la présence d’une fondation continue pour le mur d’orchestra,y compris à l’emplacement de larges ouvertures, pose question notamment en ce qui concerne les indices mis au jour au XIXe s. permettant leur identification.

12 L’un des derniers points relatifs au fonctionnement de cet édifice de spectacle concerne la présence de la source située dans l’orchestra.Si ce point est à l’origine de nombreuses hypothèses, il convient de souligner que la réalisation d’un sondage à cet endroit n’a pas permis de déceler d’indice d’aménagement particulier. L’importance donnée à cette source dans certaines hypothèses aurait pourtant laissé supposer la présence d’un captage aménagé mais également de système d’évacuation de l’eau de manière à réguler la présence de l’eau en fonction des besoins. Là aussi, les travaux de dégagement du XIXe s. ont pu s’avérer destructeurs bien qu’il semble probable que le père Delacroix se soit montré attentif à de telles structures. Là aussi, seuls des sondages de plus grandes ampleurs et plus particulièrement ciblés s’avéreraient nécessaires pour répondre catégoriquement à cette question de la présence d’une source dès la période antique.

13 (Fig. n°1 : Plan général de l’implantation des sondages dans le théâtre)

14 MONTIGNY Adrien

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 570

Fig. n°1 : Plan général de l’implantation des sondages dans le théâtre

Auteur(s) : Montigny, Adrien (INRAP). Crédits : Montigny, Adrien, INRAP (2009)

AUTEURS

ADRIEN MONTIGNY INRAP

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Savigné – Grottes du Chaffaud

Jean-Michel Leuvrey

Identifiant de l'opération archéologique : 204866

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 Le gisement préhistorique est situé dans la commune de Savigné au lieu-dit « Le Chaffaud », sur la rive droite de la Charente. Découvert en 1834 par André Brouillet, le site du Chaffaud est un vaste complexe du Paléolithique supérieur. Au total quatre grottes contiguës ont livré un abondant mobilier du Magdalénien moyen et supérieur ainsi que de nombreuses oeuvres d’art, dont la plus célèbre est « l’os aux biches » découvert en 1837 dans la grotte du Puits.

2 La découverte fortuite d’une nouvelle oeuvre gravée en avril 2009 dans les déblais de la grotte du Puits est de toute évidence à l’origine des fouilles clandestines réalisées durant l’été 2009. Face à l’ampleur des dégâts, nous avons donc procédé à un ramassage de surface et au tri des pierres et des blocs de calcite provenant des zones perturbées. L’analyse systématique de l'ensemble des pierres nous a permis de mettre au jour de nouvelles gravures soit un total de quinze pièces : il s’agit de fragments de plancher stalagmitique ou de plaquettes de calcaire dont l’une des faces présente de fines gravures.

3 À l’exception d’une petite tête de bouquetin réalisée sur un fragment de plancher staligmitique et un fragment de côte polie représentant un quadrillage , l’interprétation des autres pièces est complexe, l’érosion partielle des surfaces gravées, les cassures récentes et les encroûtements masquent en partie les différentes représentations. La réalisation de relevés exhaustifs des blocs et plaquettes gravées devrait nous apporter des informations notables.

4 Parallèlement aux oeuvres gravées, nous avons identifié un fragment de polissoir en calcaire dont l’une des faces présente deux rainures parallèles, de nombreux traits de gravure étant encore visibles sur toute la surface du bloc.

5 Un fragment de brèche contenant de la faune a livré un élément de parure, il s’agit d’un petit coquillage de 5 mm de long à perforation circulaire. L’industrie lithique

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 572

provenant des différentes zones étudiées est constituée de burins, de lamelles à dos et d’une grande pièce bifaciale ainsi que de nombreux produits de débitage.

6 Dans le cadre de notre intervention archéologique, nous avons porté une attention particulière aux nombreux fragments de plancher provenant des différents horizons archéologiques de la grotte du Puits. En effet, il s’avère qu’une partie des blocs gravés présente des cassures récentes résultant peut-être du démantèlement d’un ancien plancher stalagmitique gravé. L’analyse détaillée de 400 fragments de calcite semble confirmer cette hypothèse. Nous avons donc prélevé la totalité des plaques de calcite dans le but d’effectuer des remontages entre les éléments gravés et non gravés, ce travail est en cours de réalisation.

7 Cette première approche méthodique sur une surface réduite des déblais de la grotte du Puits soulève donc le problème de protection du site. Actuellement le gisement est ouvert et non protégé, livré ainsi au vandalisme. L’étude des différentes pierres gravées montre aussi de nombreuses dégradations liées à l’érosion naturelle du site. La poursuite des travaux archéologiques serait donc souhaitable et devrait permettre ainsi d’affiner nos connaissances.

8 LEUVREY Jean-Michel

AUTEURS

JEAN-MICHEL LEUVREY BEN

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Valdivienne – Abri 1 de la Garenne

Sylvène Michel

Identifiant de l'opération archéologique : 204776

Date de l'opération : 2009 (SD)

1 L’abri 1 de la Garenne (Valdivienne, Vienne) a été exploré à partir de 1993 par X. Gutherz et R. Cadot, dans le cadre du PCR « La néolithisation du Centre-Ouest de la France », conduit de 1992 à 1995 par R. Joussaume et repris jusqu’en 1998 par C. Constantin. L’objectif escompté, à savoir la mise au jour de niveaux néolithiques, n’a pu être satisfait au cours des trois courtes campagnes estivales. En revanche, les fouilleurs ont mis en évidence une occupation protohistorique, précédée d'une installation mésolithique. Cette dernière a seulement été appréhendée par un sondage profond, limité à un peu moins d’un mètre carré, et à peine fouillée sur le reste de la superficie du sondage.

2 C’est dans le but de mieux connaître l’occupation mésolithique éventuelle de cet abri qu’une nouvelle demande de sondage a été formulée. Malgré les efforts fournis pour fragmenter et extraire les blocs d'effondrement partiel du plafond de l'abri qui empêchaient l'accès aux niveaux en question, les résultats se sont avérés négatifs. Le site ne présente pas un potentiel aussi prometteur que nous l'escomptions : les niveaux sous l'abri, très perturbés, n'ont sans doute jamais réellement accueilli d'occupation mésolithique.

3 En effet, sur un peu plus d'11 m2, si 758 pièces lithiques ont été découvertes - d'ailleurs - éparpillées sur l'ensemble de la séquence stratigraphique, seule une poignée d'entre elles, résumée à quatre microlithes et quatre microburins, sont attribuables avec certitude aux premiers groupes du Mésolithique.

4 Il est légitime de se redemander, à la suite de R. Joussaume et C. Genre, si cet ensemble lithique est associé à une occupation ponctuelle de l'abri ou à un colluvionnement de sédiments provenant du surplomb immédiat de la grotte. En tout cas, aucun argument ne vient étayer solidement l'hypothèse de l'utilisation de l'abri à moins que l'on se situe dans le cas d'une halte de chasse ponctuelle, si fugace et si altérée par la suite que

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devenue inappréciable aujourd'hui. L'âge d'or de cet abri serait alors plutôt à chercher dans l’âge du Bronze, dont les renseignements principaux avait été fournis par les sondages de 1993-95.

5 (Fig. n°1 : Mobilier lithique mésolithique)

6 MICHEL Sylvène

ANNEXES

Fig. n°1 : Mobilier lithique mésolithique

Auteur(s) : Michel, Sylvène (DOC). Crédits : Michel, Sylvène, DOC (2009)

AUTEURS

SYLVÈNE MICHEL DOC

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Vendeuvre-du-Poitou – Les Tours Mirandes

Nadine Dieudonné-Glad

Identifiant de l'opération archéologique : 204774

Date de l'opération : 2009 (PR)

1 Dans le cadre du développement d’un nouveau programme de recherche centré sur l’urbanisme et l’habitat de l’agglomération, une première campagne de prospection électrique a eu lieu sur le site en avril 2009. Ce site est particulièrement propice à ce genre d’approche car l’habitat s’étant déplacé à la fin de l’Antiquité, il se trouve recouvert par des parcelles agricoles, ce qui permet un accès facile aux espaces archéologiques.

2 Malgré une documentation qui peut paraître abondante, la connaissance de l’agglomération de Vendeuvre reste peu précise, aussi bien en ce qui concerne sa chronologie que ses fonctions. L’habitat n’est pas caractérisé, bien que les photographies aériennes laissent apparaître des différences dans les plans des « quartiers nord » et « sud », différences que les résultats des prospections au sol semblent confirmer. Afin de préparer des recherches plus approfondies sur la ville dans le cadre d’un doctorat d’archéologie entrepris par J. Durand en septembre 2009, il était nécessaire de disposer d’informations plus détaillées sur la forme et la localisation des vestiges enfouis. La prospection électrique de l’ensemble de l’agglomération, mis à part l’espace monumental central, soit environ 35 ha a donc été proposée. L’espace monumental a été exclu de la zone à prospecter, car c’est la zone de l’agglomération qui a fait jusqu’à présent l’objet des recherches les plus intensives.

3 En 2009 une surface de 4,5 ha a été prospectée au sud de cette esplanade monumentale. Cette opération fait apparaître des éléments d’urbanisme nouveaux et montre un bâti dense conservé sur une épaisseur importante, maintenant localisé avec une précision décimétrique. En effet, la technique de prospection électrique tractée avec géoréférencement automatique et détection des vestiges à 3 profondeurs différentes

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utilisée à Vendeuvre est très performante. Ses données ont été intégrées de manière automatique au système d’information géographique existant déjà sur le site et superposées aux autres informations recueillies : traces sur les photographies aériennes, répartition du matériel recueilli au cours des prospections 2001-2003, emplacement des zones déjà fouillées.

4 Cette prospection géophysique sera poursuivie afin d’obtenir une vision complète des vestiges antiques. Les résultats obtenus, enrichis des données que fournira la fouille programmée d’un quartier de la ville permettra, sans aucun doute, à terme, de renouveler nos connaissances sur l’agglomération antique des Tours Mirandes.

5 (Fig. n°1 : Résultats de la prospection électrique effectuée par Géocarta (voie 1 : 0 cm-50 cm) reportés sur l’orthophoto du site (Google Earth).)

6 DIEUDONNÉ-GLAD Nadine

ANNEXES

Fig. n°1 : Résultats de la prospection électrique effectuée par Géocarta (voie 1 : 0 cm-50 cm) reportés sur l’orthophoto du site (Google Earth).

Géocarta - Google Earth (2009)

AUTEURS

NADINE DIEUDONNÉ-GLAD SUP

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Vivonne – Champ du Pont de Maupet

Éric Philippe

Identifiant de l'opération archéologique : 204631

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le projet de raccordement au gaz du centre pénitentiaire de Vivonne prévoyait d'implanter une conduite en bordure d'un chemin rural traditionnellement reconnu comme reprenant le tracé de la voie romaine Poitiers-Saintes. Une opération de suivi archéologique de travaux prescrite par le service régional de l'Archéologie s'est déroulée du 4 au 7 novembre 2008.

2 Sept sondages ont été effectués sur le tracé projeté de la conduite de gaz (parcelles ZA 9, 10, 12 et 13 du cadastre actuel) en bordure sud du chemin rural. Ils ont permis d'identifier, à une vingtaine de centimètres de profondeur en moyenne, une voie plus ancienne légèrement désaxée par rapport au chemin.

3 L'emprise du projet n'a permis d'observer qu'une portion de voie sur une largeur de quatre mètres. La bande de roulement est composée de pierres de calcaire reposant sur un radier de blocs et de pierres de calcaire érodés. Par endroits, les restes d'un gravillonnage ont pu être observés en surface de l'empierrement. Ce dernier présente un profil convexe typique des voiries anciennes. Trois larges ornières ont été identifiées en partie nord du sondage n° 1 ainsi qu'au moins trois ornières plus modestes au sud. Aucun fossé bordier n'a été reconnu à proximité de la voie.

4 Le même constat avait déjà pu être fait sur les portions de voie mises au jour en 2006 lors du diagnostic préalable à la construction de la prison. Les labours en dehors de l'emprise de la voie pourraient avoir fait disparaître un tel aménagement.

5 Malgré l'absence de mobilier archéologique qui aurait pu nous donner des indices chronologiques, les caractéristiques typologiques de la voirie mise au jour incitent à émettre l'hypothèse qu'il s'agit de vestiges de la voie Poitiers-Saintes, axe majeur de

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l’Aquitaine antique dont le tracé, selon la tradition scientifique, se confond dans ce secteur avec celui du chemin rural n° 1.

6 Une légère correction du projet de l'aménageur a permis d'implanter la conduite de gaz à l'écart des vestiges de la voie ancienne. Le suivi du creusement de la tranchée d'installation n'a révélé aucune anomalie.

7 PHILIPPE Éric

AUTEURS

ÉRIC PHILIPPE EP

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Vivonne – ZAC de La Plante aux Carmes 2

Sonia Leconte

Identifiant de l'opération archéologique : 204833

Date de l'opération : 2009 (EX)

1 Le projet communal de réalisation d’une vaste zone d’activités et de logements à Vivonne, au lieu-dit « La Plante aux Carmes » est à l’origine de la prescription de deux diagnostics archéologiques.

2 Le premier diagnostic a été effectué sur les parcelles les plus septentrionales. Cette première phase de sondage, comprenant 7 ha, s’est avérée négative, ne livrant que les indices du parcellaire liés à l’époque moderne.

3 La deuxième phase de 12 ha a été entreprise sur les parcelles situées sur le rebord du plateau dominant la petite vallée du Palais. Le versant septentrional de la vallée se trouve recouvert par des argiles à pisolithes ferrugineux, ou à silex, correspondant aux formations tertiaires du Mio-Pliocène.

4 Le diagnostic a révélé, à côté de nombreuses structures annexes de moindre intérêt (fossés de parcellaire, fosses, deux trous de poteau), la présence d’un site protohistorique à enclos. Cinq structures fossoyées, installées dans la pente suivant un axe nord-est - sud-ouest, ont été ainsi découvertes. Il s’agit de cercles simples de 8 m à 18 m de diamètre, dont l’un présente une ouverture au nord-ouest. Aucune fosse sépulcrale, ni urne cinéraire n’ont été retrouvées au sein des aires centrales des enclos décapés. Toutefois, sans un décapage exhaustif, on ne peut exclure totalement la présence de fosses sépulcrales, ni celle d’autres enclos. On peut ainsi envisager qu’il s’agisse d’une nécropole familiale. L’état de conservation est variable : la profondeur des fossés varie de 0,24 m à 0,88 m. Bien que pauvres en matériel, ces enclos peuvent être attribués aux âge du Bronze-âge du Fer.

5 La présence de ce site vient encore témoigner de la concentration d’enclos le long de la vallée de la Vonne. La carte archéologique atteste, en effet, de nombreux autres

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 580

exemples distants de moins d’un kilomètre entre eux, répartis sur les points hauts mais également en bordure de la rivière. Sur le plateau diamétralement opposé, est ainsi localisée la nécropole à enclos du « Champ des Grolles », ayant fait l’objet d’une fouille en 2007. Ils montrent d’une part la fréquentation des lieux à ces périodes mais surtout leur pérennité.

6 LECONTE Sonia

AUTEURS

SONIA LECONTE INRAP

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Vouillé – ZAE de Beauregard

Antoine Nadeau

Identifiant de l'opération archéologique : 204886

Date de l'opération : 2009 (MH)

1 L'implantation d'une zone d'activité économique au lieu-dit « Beauregard », dans la commune de Vouillé, a permis la mise au jour d'une voie supposée ancienne lors du diagnostic archéologique effectué en 2008 par Sonia Leconte (INRAP). Cette découverte a conduit le service régional de l'Archéologie de Poitou-Charentes à prescrire une fouille archéologique préventive. Celle-ci a eu lieu du 20 avril au 7 mai 2009 sur 1 023 m2.

2 Elle a mis en évidence quatre phases d'occupation du site.

3 Un premier niveau homogène recouvre la surface altérée du substrat calcaire. Le mobilier associé est rare. Daté du premier âge du Fer, il incite à mettre en relation cette occupation avec les installations protohistoriques attestées à proximité, notamment au sommet du versant occidental de la « Vallée du Lac », où se trouverait un établissement rural de l'âge du Fer, voire du premier âge du Fer. Ce niveau est scellé par une couche de colluvions dans laquelle a été installée une première voie orientée ouest-est. Celle-ci a été mise au jour sur une longueur d'environ 40 m et coupée par quatre sondages transversaux afin de définir sa stratigraphie et sa chronologie. Elle est délimitée par deux fossés latéraux de drainage disposés à environ 9 m l'un de l'autre. Elle paraît reposer sur un radier de blocs dont seule la partie méridionale est conservée. Celle-ci a une bordure constituée de blocs de plus grandes dimensions, repérée sur une longueur de 5,62 m. La position du site en contrebas d'une vallée sèche a entraîné le comblement progressif des fossés latéraux. Pour pallier à ce phénomène et restaurer un drainage efficace, deux sections de fossés ont été ouvertes le long du fossé nord.

4 Le mauvais état de préservation de cette voie et l'indigence du mobilier associé ne permettent pas d'en établir précisément la datation. Seuls deux tessons de céramique issus du radier et du niveau limoneux antérieur permettent de la dater de l'Antiquité ou du haut Moyen Âge. Les dimensions et les caractéristiques morphologiques de la

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 582

voie peuvent l'assimiler à la voie Nantes-Poitiers, mais il demeure impossible de l'affirmer. Cette route perd ensuite de son importance et l'on suppose qu'une partie des blocs de son radier est récupérée. La fréquentation reprend, peut-être à la fin du Moyen Âge et jusqu'au XVIIe s., matérialisée par plusieurs ornières qui n'obéissent plus à l'orientation définie par les fossés mais suivent un tracé courbe. Le mobilier piégé dans ces structures se compose notamment de fers à cheval et à mule dont les caractéristiques supposent une fréquentation locale (liée au travaux des champs, etc.).

5 L'abandon de la circulation semble progressif, comme le met en évidence le parcellaire apparaissant sur le cadastre napoléonien dressé en 1831. Suite à la mise en place de la RD 2 (actuelle N 149) à la fin du XVIIIe s., le terrain est entièrement mis en culture. L'activité agricole s'y est poursuivie jusqu'à la mise en oeuvre du diagnostic archéologique.

6 (Fig. n°1 : Plan des structures)

7 NADEAU Antoine

ANNEXES

Fig. n°1 : Plan des structures

Auteur(s) : Nadeau, Antoine (COL). Crédits : Nadeau, Antoine, COL (2009)

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AUTEURS

ANTOINE NADEAU COL

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 584

Département de la Vienne

Alain Ollivier

1 Les prospections 2009 ont été réalisées essentiellement dans la moitié nord du département de la Vienne avec quelques incursions dans le sud Vienne et à l'est du département des Deux-Sèvres (coté ouest de la vallée de la Dive). Ce choix est une adaptation aux réalités du terrain. En effet, après des conditions météorologiques favorables au début de l'année, les pluies de fin de printemps ont anéanti les possibilités de révélation, et ce n'est que sur les terrains calcaires du nord Vienne que les conditions ont été les meilleures. La sécheresse de l'été n'a en fait pas eu d'incidence, étant apparue après la période des moissons. Plusieurs sites intéressants ont pu néanmoins être repérés.

2 Bien entendu les prospections ont été orientées sur le tracé de la ligne du TGV. Deux sites peuvent être concernés. Le premier est un site gallo-romain sur la commune de Colombiers dans la vallée de l'Envigne. Ce site avait été photographié une première fois en mai 2007 mais les prospections de 2009 ont fait apparaître de nouvelles structures plus à l'ouest. Le second site se situe au sud du bourg de Saint-Gervais. Ici le site côtoie l'emprise du tracé. Il s'agit d'un enclos quadrangulaire qui semble s'intégrer dans un enclos plus vaste. Ce plan est celui bien connu des établissements désignés sous le nom de « fermes indigènes ». Des prospections au sol confirmeraient sans doute cette hypothèse bien que ce type d'établissement ne soit en général pas riche en mobilier de surface. Sur la commune de Cuhon, une nouvelle villaa été découverte. Le site montre un bâtiment rectangulaire avec galerie façade à l'intérieur d'un vaste mur d'enceinte. Ce site s'inscrit parmi toute une série de sites jalonnant la vallée du Roche Bourreau (affluent de la Dive) avec notamment la source de la Bie au sud et l'importante villade Cuhon au nord du bourg.

3 Dans le même secteur, la villade La Pointe de Beauvais a été revue. Villaà cour en U ouverte avec un bâtiment rectangulaire à galerie façade en fond de cour, cette villas’inscrit dans un parcellaire remembré depuis les premiers clichés de 1989.

4 Au nord du département, la vallée de la Dive est riche en enclos protohistoriques, notamment dans le secteur de Saint-Laon où un certain nombre ont déjà été découverts. C'est le cas des enclos emboîtés du Bois Lionnet, revus partiellement cette année. Prés du lieudit « Nanville » où en enclos avait été repéré en 1988 et 1994, un

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 585

nouvel enclos compartimenté a été découvert à quelques centaines de mètres. Il s'agit très vraisemblablement d'une ferme indigène.

5 À Cenon au lieudit « La Fosse au Roi », outre deux enclos circulaires, nous avons revu les anomalies situées à proximité de la route, dans les mêmes dispositions qu'en 1997. L'hypothèse de sarcophages alignés semble donc se confirmer. Cette hypothèse est également étayée par la tradition orale.

6 La commune de Doussay, à l'ouest de Lencloitre, montre trois sites.

7 Le premier, au lieudit « Mondon » connu très partiellement depuis 1991 se situe à proximité de la maison forte du même nom citée en 1376 (Redet, p. 169). En 2004 nous avions émis l'hypothèse d'une relation avec celle-ci et identifié le site comme parcellaire. Le cliché de 2009 montre un site plus complexe sous la forme d'un grand enclos renfermant une structure semblant s'y intégrer. Si l'ensemble peut faire penser à une ferme indigène, la datation de cet ensemble reste à confirmer. Le second, repéré en 2009 au lieudit « Sous la Fuye » est difficilement datable. On y voit un chemin disparu (encore visible sur la carte IGN de 1976) contre lequel semble s'appuyer différentes constructions au plan peu lisible et de datation indéterminée. La consultation du cadastre napoléonien ne montre aucun habitat à cet endroit.

8 Sur la commune de Saint-Jean-de-Sauves, contrairement à l'année 2008 où le site était complètement invisible, le vicusdes Jumeaux est particulièrement bien apparu, plus particulièrement dans sa partie ouest bordant la départementale 40. Non loin du vicus,en bordure de la route Mirebeau-Loudun, des traces linéaires au lieudit « Vieilles Vignes », confirment la présence d'un important site gallo-romain.

9 Connu par prospections au sol réalisées dans les années 1990 le site n'avait jamais été révélé. Le cliché 2009 montre la présence de nombreux murs mais ne livre pas de plan cohérent. Plus au nord en remontant en direction de Loudun, la commune d'Angliers possède plusieurs sites gallo-romains dont la très importante villa de La Couture dont la longueur de la cour dépasse les 400 m. Elle a été partiellement revue en 2009 mais la partie où doit se situer l'entrée n'est malheureusement pas visible et semble assez perturbée.

AUTEURS

ALAIN OLLIVIER BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 586

Interdépartemental

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 587

La métallurgie du fer dans les Deux- Sèvres et la Vienne

Guillaume Saint-Didier

Identifiant de l'opération archéologique : 204702

Date de l'opération : 2009 (PT)

1 Les prospections archéologiques pédestres menées en 2009 dans les départements des Deux-Sèvres et de la Vienne s’inscrivent dans le cadre de ma thèse préparée à l’université de Poitiers, sous la direction de Nadine Dieudonné-Glad, et débutée à la fin de l’année 2007. Son sujet porte sur la métallurgie du fer chez les Pictons de La Tène finale à la fin de la période romaine. Cette campagne de prospections 2009 est la deuxième de cette thèse.

2 Les prospections réalisées en 2008 ont confirmé le potentiel en sites sidérurgiques anciens (ferriers, minières) de la Vienne et démontré celui des Deux-Sèvres, jusqu’alors inconnu.

3 La campagne 2009 devait répondre à plusieurs objectifs :

4 - continuer la vérification au sol de ferriers déjà connus et en découvrir de nouveaux. Mettre en évidence d’autres sites liés au minerai de fer ;

5 - mieux définir les secteurs sidérurgiques reconnus en 2008. Il s’agissait de les délimiter géographiquement et de mettre en évidence plusieurs de leurs caractéristiques grâce à la découverte d’autres sites sidérurgiques ;

6 - vérifier au sol le potentiel de secteurs ayant livré de nombreux toponymes pouvant tirer leur origine d’une activité sidérurgique passée (« Ferrière » par exemple) ;

7 - dater, comme en 2008, un maximum de ferriers prospectés.

8 Au total, pas moins de 73 communes ont été prospectées et ont permis d’enregistrer un ensemble de 133 sites, parmi lesquels 117 sont effectivement à caractère sidérurgique (ferriers, minières, sites de minerai de fer). Cent dix-huit de ces sites sont inédits. Cet ensemble de sites a permis de confirmer l’existence des secteurs sidérurgiques définis

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 588

en 2008 et d’en découvrir de nouveaux ; ces secteurs ont pu être mieux caractérisés. Comme en 2008, nombreux sont les ferriers qui ont pu être datés (presque la moitié), ce qui est tout à fait exceptionnel pour ce genre de sites.

9 À terme, l’objectif de ces prospections est de disposer de suffisamment de données pour espérer comprendre le mieux possible l’économie du fer à l’époque romaine sur le territoire de la civitasdes Pictons. Il s’agit donc de tenter de relier les sites d’extraction de minerai aux ateliers de travail du fer. C’est pourquoi, des scories, des fragments de minerai et de parois de fours ont été collectés sur les sites prospectés afin de procéder à des analyses chimiques visant à caractériser la composition de ces éléments.

10 SAINT-DIDIER Guillaume

AUTEURS

GUILLAUME SAINT-DIDIER DOC

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 589

Projets collectifs de recherche

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 590

Faciès céramiques en territoire picton

Séverine Lemaître et David Guitton

Identifiant de l'opération archéologique : 204340

Date de l'opération : 2009 (PC)

La troisième année d’existence du PCR a vu la poursuite des travaux entamés les deux années précédentes. Le groupe de travail compte aujourd’hui une vingtaine de membres actifs issus de structures différentes (université : enseignants-chercheurs et étudiants en Master et en Doctorat, INRAP, CNRS, collectivités territoriales, musées). Les objectifs définis ont été maintenus, entre études analytiques d'ensembles de mobiliers et caractérisation des productions des ateliers de potiers pictons.

Ateliers et productions céramiques en territoire picton

Les travaux liés aux productions céramiques en territoire picton ont continué en 2009 en particulier sur le site de Louin-la-Martinière dans le département des Deux-Sèvres dans le cadre d’un diplôme de Master 2 soutenu par M. Durquéty à l’université de Poitiers. L’étude réalisée montre une « production diversifiée comprenant des formes soignées et standardisées. Le mobilier céramique recueilli sur le site en dehors des productions, n’apporte pas d’éléments de datation fiables. Mais l’analyse du répertoire a montré de nombreuses similitudes avec l’officine de potiers du Pont-du-Jard à Bellefonds dans la Vienne et la boutique du marchand de vases des fouilles des Cordeliers à Poitiers. L’atelier de Louin s’intègre bien dans les faciès régionaux de la seconde moitié du IIIe s. et du IVe s. apr. J.-C. » (Durquéty, 2009). Comme pour les productions de l’atelier de Gourgé (Deux-Sèvres) en 2008, l’année 2009 a vu débuter la caractérisation des céramiques produites à Louin grâce à un programme d'analyses physico-chimiques réalisées en fluorescence X au laboratoire de Céramologie UMR 5138 « Archéométrie et Archéologie » de Lyon, Maison de l'Orient et de la Méditerranée en

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 591

collaboration avec A. Schmitt (CNRS). « Soixante treize échantillons ont été prélevés et seront traités en deux campagnes d’analyses. Le programme inclut des échantillons provenant de céramiques issues de contextes de consommation, ce qui devrait éclairer la carte de diffusion de cet atelier » (Durquéty, 2009). La majorité des collections de céramique sigillée conservées au musée Sainte-Croix a fait l’objet d’une publication en 2004 par J.-L. Tilhard. Parmi les pièces prises en compte figurait un des corpus de vaisselles du groupe « Centre-Ouest » les plus importants que l’on connaisse. Il restait à étudier les fragments lisses dépourvus d’estampilles, c’est-à- dire ceux appartenant à des vases qui n’en ont jamais comporté ou encore dont la fragmentation fait que la partie estampillée est manquante. Ce travail, mené en juin 2009, par R. Delage, D. Guitton et J.-L. Tilhard a permis de réunir 41 pièces. Elles ont été sélectionnées après un examen critique de leurs caractéristiques techniques (pâtes et vernis), celles-ci devant correspondre en tous points à celles des référents, à savoir pour l’essentiel, les vases moulés. Dans tous les cas, les vaisselles pouvant être confondues avec des vases arvernes ont été écartées. L’étude de ce lot de vaisselle s’inscrit dans le cadre du projet visant à actualiser et synthétiser l’ensemble des connaissances sur les sigillées du Centre-Ouest. Elle contribue à l’enrichissement des données dans le domaine du répertoire des formes lisses de la période « classique », apporte une contribution à la question des productions « tardives » et met en évidence l’existence de formes marginales. En 2009, D.Guitton, en collaboration avec F. Chiron, D. Simon-Hiernard et S. Soulas a poursuivi ses recherches à propos de la production de vases de type « Argonne » au sein des ateliers du groupe des céramiques dites « à l’éponge » du sud du territoire picton (Vienne). Cette étude préliminaire montre que si la région de Civaux doit toujours être considérée comme une zone de production privilégiée, elle ne saurait être exclusive comme semble en témoigner la diversité des pâtes et des aspects de surface observés. L’analyse des répertoires de ces céramiques sans doute d’origine pictonne met en avant des liens forts avec ceux des sigillées d’Argonne. Il est encore difficile de savoir s’il s’agit de simples imitations, ou, de préférence, d’un phénomène plus complexe de transferts de compétences commun aux territoires du nord de la Gaule.

Sites de consommation

L’acquisition des faciès passant par l'analyse détaillée d'ensembles de mobiliers céramiques mis au jour sur les sites de consommation a continué en 2009. La période de La Tène finale est illustrée dans les travaux du PCR par les études menées respectivement par P. Maguer sur les mobiliers céramiques du site des Natteries (Maine-et-Loire) et par G. Landreau sur la façade littorale atlantique de la cité des Pictons. À Poitiers, l'étude menée par S. Lemaître, en collaboration avec M.-C. Arqué, J. Bidault et A.-E. Auger du mobilier amphorique livré par les fouilles de la Médiathèque (1992 et 1993), a permis d’élargir le champs géographique des approvisionnements de la capitale pictonne entre les dernières décennies du Ier s. av. J.-C. et la fin du Haut- Empire. Des amphores africaines précoces à sauce et conserve de poisson ont pu être identifiées, ainsi que les premiers conteneurs à vin originaires de la région d’Ephèse (Ionie). Le faciès général défini pour le site de la rue de la Marne à Poitiers en 2008 reste

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 592

globalement inchangé, les quelques découvertes mentionnées ci-dessus gardant un caractère anecdotique. Dans les agglomérations secondaires, la connaissance des faciès céramiques s'est approfondie dans la partie orientale du territoire picton grâce aux études réalisées par A.-E. Auger sur les mobiliers céramiques mis au jour sur le site de Saint-Pierre-les- Églises, en particulier celui d’une cave incendiée ayant livré des quantités importantes de céramiques de stockage. De même, sur le site du Gué-de-Sciaux à Antigny (Vienne), l’analyse des amphores mises au jour à l'emplacement du sanctuaire, a enrichi le faciès d’approvisionnement du site (étude S. Lemaître). Enfin signalons la mise en place au laboratoire d’Archéologie de l’UFR Sciences Humaines et Arts de l’université de Poitiers d’une collection de céramiques de référence concernant à la fois les productions des ateliers de potiers pictons et les grandes catégories de céramiques importées en territoire picton : amphores méditerranéennes, sigillées etc. Un nouveau projet de programme collectif de recherche a été déposé auprès du service régional de l’Archéologie Poitou-Charentes pour les années 2010-2012 afin de mener à terme les recherches amorcées et accueillir le Congrès international de la SFECAG à Poitiers en 2012. GUITTON David et LEMAÎTRE Séverine

AUTEURS

SÉVERINE LEMAÎTRE SUP

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 593

La villa gallo-romaine des Châteliers à Paizay-Naudouin-Embourie

Fabienne Chiron-Champagne et Imma Carrion i Masgrau

Identifiant de l'opération archéologique : 204812

Date de l'opération : 2009 (PC)

1 Engagé cette année le projet collectif de recherche a pour objectifs le traitement des données archéologiques récoltées au cours des différentes campagnes de fouilles qui se sont déroulées 1968 à 2003 ainsi que l’étude du mobilier. La finalisation de ce travail prendra la forme d’une publication monographique.

2 Plusieurs axes d’étude seront développés :

3 - l’origine du site et son abandon ;

4 - l’environnement de la villa ;

5 - l’évolution du plan et des techniques de construction ;

6 - la vie quotidienne et les activités agricoles et artisanales ;

7 - le décor peint.

8 Cette année, le PCR a porté ses efforts dans trois directions principales :

9 - Le reconditionnement et l’inventaire du mobilier archéologique.

10 Le matériel des différentes campagnes archéologiques était jusque là conservé dans plusieurs endroits, notamment la peinture murale et dans des conditions inadéquates. L’ensemble du matériel a donc été reconditionné dans des caisses normalisées et inventorié avant d’être transféré au dépôt départemental de l’archéologie de la Charente où il est désormais conservé avec l’accord de la communauté de communes du pays de Villefagnan qui en est le propriétaire. Ce lieu très vaste permet d’envisager l’étude exhaustive de plusieurs ensembles.

11 - La peinture murale.

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 594

12 La villad’Embourie a livré les ensembles de peintures murales les plus importants de la région. Mais avant toute étude approfondie, il était indispensable de terminer le nettoyage de quelques caisses d’enduits et surtout le tri par ensemble afin de raisonner sur la totalité du matériel et non sur des parties. Ce travail a surtout permis de faire une évaluation quantitative de l’ensemble des enduits peints (surface, estimation du nombre d’ensembles décoratifs, etc.), de rapprocher certains décors susceptibles d’appartenir au même ensemble et de proposer un programme d’étude des ensembles par ordre de priorité (étude réalisée par Imma Carrion i Masgrau).

13 - Les études de matériels.

14 Cette année, les études de mobiliers ont été consacrées à la céramique commune (étude réalisée par Fabienne Chiron-Champagne) et au matériel métallique (étude réalisée par Nadine Dieudonné-Glad). Elles ont apporté des éléments de datation concernant les différentes phases d’occupation du site ainsi que des informations sur la vie quotidienne et les activités agricoles et artisanales de la villa.

15 En 2010, il est prévu de poursuivre et/ou de terminer les études de mobilier (le petit mobilier : alliage cuivreux, os et jais, les blocs architecturaux, la peinture murale, la sigillée et les amphores).

16 CHIRON-CHAMPAGNE Fabienne et CARRION i MASGRAU Imma

AUTEURS

FABIENNE CHIRON-CHAMPAGNE BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 595

Approche archéologique, environnementale et historique du fleuve Charente

Annie Dumont

Identifiant de l'opération archéologique : 204811

Date de l'opération : 2009 (PC)

1 Les objectifs de ce PCR visent à l’analyse spatiale sur la longue durée d’une portion de fleuve très riche en vestiges, en croisant les données issues de plusieurs disciplines (prospections subaquatiques, géophysiques, bathymétriques, recherches en archives, étude des archéomatériaux et de corpus mobilier). Le site principal étudié dans le cadre du PCR est la zone portuaire du premier Moyen Âge de Taillebourg Port d’Envaux (Dumont, Mariotti, 2009).

2 En 2009, la prospection subaquatique thématique, qui devait porter sur le seuil n° 5 a dû être ajournée en raison de mauvaises conditions climatiques. Les études de mobilier et les recherches de comparaisons se sont poursuivies.

3 Le mobilier métallique découvert à Taillebourg Port d’Envaux dans le cadre des prospections subaquatiques a fait l’objet d’une étude détaillée (Mariotti, 2009). Au total, six cent quatorze objets en fer, quatre-vingt-dix-neuf en plomb, cinq en alliage cuivreux et un en argent ont été découverts à Taillebourg Port d’Envaux. La variété du corpus témoigne de la diversité des activités humaines pratiquées sur les bords de la Charente. La navigation et la pêche sont naturellement présentes à travers les outils de batellerie, les ancres, les pierres de lest et les plombs de filet. Les outils de l’agriculture et de l’artisanat donnent des indications sur les autres secteurs en lien plus ou moins direct avec la zone portuaire. Les armes confirment l’importance économique, politique et stratégique du site. Contrairement aux éléments métalliques découverts sur les sites terrestres, les objets issus du fleuve sont globalement bien conservés et une part non négligeable est inédite. Pour ces deux raisons, les objets trouvés en contexte immergé,

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 596

dans la Charente, enrichissent de façon significative le corpus régional du haut Moyen Âge faisant ainsi de Taillebourg Port d’Envaux un site de référence.

4 Le corpus est chronologiquement homogène et son étude montre deux phases bien distinctes: une d’époque mérovingienne (VIe s. au VIIe s.), avec une représentation faibledes éléments marquants, et une correspondant à la période carolingienne (IXe s et Xe s.), où les témoins de type anglo-saxon et scandinave sont plus probants. Parmi les objets mérovingiens, on note la présence d’une francisque datée entre la fin du VIe s. et le début du VIIe s., et deux fers de lance du milieu du VIIe s. On peut ajouter à ces armes d’autres éléments qui se placent dans la même fourchette chronologique, comme plusieurs pirogues et une céramique. Pour les objets de type anglo-saxon et scandinave appartenant à la phase carolingienne, on dénombre deux épées se rapprochant du type X de J. Petersen datant du Xe s. Elles peuvent être associées à trois exemplaires recueillies anciennement au niveau du vieux pont de Taillebourg. Pour les fers de lance, la question est plus délicate puisque l’absence de travaux récents pose problème et amène parfois à une surinterprétation de certains éléments. La typologie de J. Petersen permet de trouver des parallèles avec le monde insulaire et scandinave, même s’il faut émettre des réserves selon les cas. Les fers de lance rencontrés à Taillebourg sont tous datés des IXe s. et Xe s. Trois d’entre eux se rattachent à des types anglo-saxon et scandinave d’après Petersen. Six autres se caractérisent par des ailerons et semblent être soit d’influence carolingienne locale, soit d’influence anglo-saxonne et scandinave. Deux haches appartiennent sans nul doute à la culture matérielle anglo- saxonne et scandinave. La première peut être datée de la seconde moitié de IXe s. Alors que la seconde se rattache plutôt au Xe s.

5 Provenant du seuil 3, il faut noter la présence d’un marteau qui semble se rapprocher d’exemplaires localisés dans les contextes anglo-saxons et scandinaves, comme à York, et datant de la fin du Xe s. Ce type de marteau, par sa forme et ses dimensions, pourrait être associé à l’activité d’orfèvrerie. La découverte d’un plat de balance, d’un poids, d’un ciseau et d’un poinçon nous amène à penser que l’artisanat du métal était présent à Taillebourg. Malheureusement, aucune pièce de monnaie n’a encore été trouvée.

6 L’activité navale est bien représentée à travers les pirogues, les restes d’épaves assemblées, les outils de batellerie, deux ancres et des lests de filet en plomb. Ces derniers ont été découverts en nombre lors des prospections subaquatiques. Neuf d’entre eux sont naviformes et rappellent les représentations de bateaux dans l’ornementation anglo-saxonne et scandinave. Enfin, quelques éléments en alliage cuivreux atypiques sont à présenter. Parmi eux, un poids de balance qui comporte un assemblage de décor rappelant fortement les influences anglo-saxonne et scandinave, et une bague qui relève de l’orfèvrerie scandinave, peuvent être datés du Xe s.

7 La détermination d’éléments allochtones, d’origine anglo-saxonne ou nordique, pose à nouveau des questionnements sur les réseaux d’échanges avec l’Europe du Nord et sur la présence scandinave en Saintonge aux IXe s. et Xe s. En effet, avec vingt-cinq objets de type anglo-saxon et scandinave, la zone portuaire de Taillebourg Port d’Envaux rassemble la plus grande concentration connue en France et se rapproche des découvertes de la vallée de la Seine et de l’île de Groix. Leur présence est à mettre en relation avec les incursions scandinaves dans la région charentaise mais aussi avec le retentissement de l’axe fluvial que constitue la Charente, passerelle entre l’Aquitaine et le nord-ouest de l’Europe, et notamment avec l’Angleterre. Les sources écrites qui relatent la présence de raids saxons entre la Charente et la Gironde, et les découvertes

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 597

archéologiques effectuées depuis la fin du XIXe s., notamment en Charente-Maritime, témoignent des relations précoces (à partir du Ve s.) entre les côtes atlantiques et les « Germains de la mer », issus des côtes de la Manche et de la mer du Nord. Ainsi, les quarante et un objets appartenant à la culture matérielle anglo-saxonne découverts au sein de la nécropole de Herpes (localisée à 50 km de Taillebourg) mettent en avant un lien évident entre la Charente et le sud-est de la Bretagne anglo-saxonne dès cette époque (Soulat, 2009).Ce lien peut se traduire par des échanges entre les deux territoires relativement éloignés mais en contact, grâce à la mise en place d’un carrefour de communication entre les ports des côtes septentrionales de la Gaule et l’Aquitaine, (Lorren, 1992). La présence, à Taillebourg Port d’Envaux, d’objets de type anglo-saxon et scandinave nous amène à nous interroger sur le lien qu’aurait pu entretenir ce port, localisé à seulement 40 km de l’océan Atlantique, avec les grands ports contemporains de l’Europe du Nord et de l’ouest de l’Europe au premier Moyen Âge. Afin de répondre à ces interrogations, une recherche de comparaisons avec les principaux sites d’emporia ayant fait l’objet de fouilles archéologiques est en cours.

8 (Fig. n°1 : Fleuve Charente : épées de type anglo-saxon et scandinave)

9 (Fig. n°2 : Fers de lance datés entre le VIIes. et le IXes.)

10 (Fig. n°3 : Raids saxons le long des côtes de la Gaule)

11 (Fig. n°4 : Localisation des sites mentionnés dans le texte)

12 (Fig. n°5 : Répartition des principaux emporiadans le nord-ouest de l’Europe)

13 DUMONT Annie

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 598

Fig. n°1 : Fleuve Charente : épées de type anglo-saxon et scandinave

Auteur(s) : Mariotti, Jean-François (MCC). Crédits : D’après Jean-François Mariotti MCC (2009)

Fig. n°2 : Fers de lance datés entre le VIIes. et le IXes.

Auteur(s) : Mariotti, Jean-François (MCC). Crédits : Jean-François Mariotti MCC (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 599

Fig. n°3 : Raids saxons le long des côtes de la Gaule

Auteur(s) : Soulat, Jean (UNIV). Crédits : Soulat Jean UNIV (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 600

Fig. n°4 : Localisation des sites mentionnés dans le texte

Auteur(s) : Mariotti, Jean-François (MCC) ; Dumont, Annie (MCC) ; Soulat, Jean (UNIV). Crédits : Dumont Annie MCC , Jean-François Mariotti MCC, Jean Soulat UNIV (2009)

Fig. n°5 : Répartition des principaux emporiadans le nord-ouest de l’Europe

Auteur(s) : Soulat, Jean (UNIV). Crédits : Soulat Jean UNIV (2009)

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 601

AUTEURS

ANNIE DUMONT MCC

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 602

La pierre dans la Saintonge antique et médiévale

Jacques Gaillard

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 603

Identifiant de l'opération archéologique : 204304

Date de l'opération : 2009 (PC)

1 L’année 2009 marque la troisième année du PCR au cours de laquelle les orientations de recherche engagées ont été poursuivies :

2 • la normalisation de l’étude des carrières antiques et médiévales : approche typochronologique des traces, mise au point de fiches de relevés spécifiques à l’archéologie des carrières (sols de carrière, description des blocs remarquables abandonnés, stratégie d’exploitation, fréquences modulaires, etc.) ;

3 • la caractérisation des calcaires par l’analyse microscopique des éléments-traces et la mise au point d’une douzaine de référentiels de bassins carriers sur lesquels s’appuyer pour l’identification du bâti régional grâce à des synthèses graphiques reflétant les caractères spécifiques de chaque zone d’extraction. Nous observons par exemple que les latrines du quartier d’habitation de Barzan s’inscrivent parfaitement dans les plages du référentiel de Thénac, prouvant ainsi sa provenance. En dehors de Thénac, l’archéométrie a montré l’existence d’autres bassins carriers exploités dans l’Antiquité : Crazannes, Saint-Vaize, Pons, etc.

4 Nous sommes désormais en mesure d’ébaucher le schéma de la circulation antique de la pierre de taille.

5 Les usages de la pierre par la poursuite de l’archéologie expérimentale dans le domaine du tournage : conception et mise à l’épreuve d’un tour à bras horizontal pour colonnes médiévales à l’image de celles observées à l’abbaye de Fontdouce à Saint-Bris-des-Bois. Le débitage des blocs à la scie a également été abordé.

6 GAILLARD Jacques

AUTEURS

JACQUES GAILLARD BEN

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 604

Consommation et production de la céramique en Pays charentais (XVe- XVIIe s.)

Éric Normand

Identifiant de l'opération archéologique : 204792

Date de l'opération : 2005 - 2009 (PC)

1 L'année 2009 a vu la poursuite et l'aboutissement d'axes de recherche engagés depuis 2005, date de création du PCR.

2 Un des axes majeurs de ce travail collectif a été de mettre en place les premiers outils méthodologiques qui permettront d'avoir une cohérence régionale pour toute étude céramologique sur la céramique moderne. Le répertoire des formes, bien établi l'année dernière, a été complété cette année à la lumière de quelques études d'ensembles localisés ou de sites stratifiés. L'exercice montre que l'alimentation sera malgré permanent en raison de la grande diversité du vaisselier charentais pour cette période aussi bien pour les formes ouvertes que fermées. Ces outils sont maintenant opérationnels (répertoire des formes et tessonnier) et leur mise en ligne sur Internet grâce au réseau I-Céramm permet de les rendre accessibles à tous.

3 Un autre objectif du PCR était d'établir un inventaire des aires de production céramique dans les deux départements. En dehors de la caractérisation de la production saintongeaise qui est en cours, une enquête-inventaire de la Modelée grise moderne a été engagée afin de pouvoir cataloguer les formes appartenant à ce groupe technique et de localiser son aire de diffusion. Derrière ce travail d'identification, il s'agit d'identifier un marqueur chronologique pouvant être utile à tout archéologue de terrain. Toutefois les premières observations liées à ce travail ont plutôt multiplié les questions et rendu plus complexe la problématique d'origine (période d'utilisation de cette céramique, distinction avec les productions venant du Limousin) ce qui renforce

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 605

malgré tout l'intérêt de cette recherche sur le thème de la fonctionnalité de cette céramique et son importance dans les habitudes culinaires.

4 La zone littorale de l'aire d'étude du PCR est traditionnellement favorable aux échanges avec parfois des régions très lointaines ce qui entraîne la découverte de productions céramiques étrangères. Les années précédentes ont vu un début d'inventaire des grès et des proto-faïences qui apparaissent dès le XVIe s. dans la région. Les uns sont présents parfois en tant que contenant d'un produit échangé, les autres comme pièce plutôt décorative répondant peut-être à un phénomène de mode. Dans cette même problématique, on s'aperçoit lors des fouilles récentes réalisées dans la ville de La Rochelle, port international dès le Moyen Âge, la présence régulière de mobiliers archéologiques d'origine étrangère. La découverte d'amphores ou jarres ibériques en est le parfait témoignage. Plusieurs individus ont été découverts sur différents sites de la ville dont la plupart dans un contexte du XVIe s. C'est une période d'échanges importants avec les marchands espagnols et portugais en particulier sur le commerce de l'huile d'olive.

5 Autre témoignage qui déborde du cadre chronologique du PCR et qui est une des conséquences du rôle actif de La Rochelle dans le commerce avec les Indes occidentales. Il s'agit de la présence dans la ville de raffineries traitant le sucre venant dans un premier temps de Madère puis des Petites Antilles, colonisées par les Français au début du XVIIe s. Il en résulte la présence systématique dans les niveaux archéologiques d'époque des Temps Modernes de la ville de céramiques de raffinage. Ces dernières sont représentées par deux formes caractéristiques et associées : un cône permettant la cristallisation du sucre et un pot servant à recueillir la mélasse. L'intérêt croissant que portent les membres du PCR à la présence des céramiques de raffinage du sucre commence à porter ses fruits et le site majeur du 23 rue du Duc, seule raffinerie à être fouillée, reste le socle de cette étude 1. Toutefois, le repérage systématique des témoignages de cette activité dans toute la ville de La Rochelle rend plus complexe la problématique de l'approvisionnement de la ville en céramiques de raffinage. La diversité des pâtes rencontrées dans des contextes chronologiques différents ou qui se recoupent nous obligent à reposer la question de nouveaux centres de production que ceux connus de Sadirac, d'Orléans et de Marseille. Se posera également la question de la présence de productions charentaises aux Antilles. On sait que les « Isles » ont importé des céramiques de raffinerie comme certains textes l'ont démontré pour les productions sadiracoises. Il se peut également que la céramique de table ou de cuisine puisse suivre le même circuit commercial.

6 (Fig. n°1 : Céramiques de raffinage découvertes rue Massiou à La Rochelle – forme à sucre et pot à mélasse)

7 NORMAND Éric

ANNEXES

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 606

Fig. n°1 : Céramiques de raffinage découvertes rue Massiou à La Rochelle – forme à sucre et pot à mélasse

Auteur(s) : Normand, Éric (MCC). Crédits : Normand Éric MCC (2009)

AUTEURS

ÉRIC NORMAND MCC

ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Nouvelle-Aquitaine 607

Interface moustérienne. Le seuil du Poitou dans la dynamique de peuplement ouest-européenne au Paléolithique moyen

Sylvain Soriano

Date de l'opération : 2009 (PC)

1 Notre connaissance du Paléolithique moyen a considérablement progressé ces dix dernières années en France septentrionale, en particulier grâce au développement de l’archéologie préventive sur les grands linéaires dans le Nord de la France (TGV Nord, A 16, etc.) (Antoine et al.,2003). Il en est de même pour les régions méridionales avec, dans le Sud-Ouest de la France, plusieurs projets de recherche fédérateurs, en partie induits par les découvertes de l’archéologie préventive (Jaubert et al.,2008).

2 Dans l’état actuel des connaissances, les séquences culturelles du Nord et du Sud-Ouest de la France pour le Paléolithique moyen apparaissent bien différentes. Les articuler dans une réflexion dynamique sur les peuplements et leurs changements, en particulier face au développement périodique des conditions pléniglaciaires, impose de disposer d’un maillage de données au moins sub-continu. Entre les Bassins aquitain et parisien, le seuil du Poitou marque une rupture franche dans le tissu des connaissances faute de sites faisant référence au regard des standards d’étude actuels. C’est ce constat et cet enjeu qui ont déterminé la création de ce PCR en 2009.

3 Avant de s’attacher à construire une séquence de référence à partir de sites sélectionnés au moyen d'opérations de terrain, il est apparu prioritaire de dresser un bilan des connaissances sur le Paléolithique moyen de la région considérée.

4 Pour cela nous avons débuté la compilation, le récolement et le croisement de plusieurs sources documentaires :

5 - les collections archéologiques conservées dans les musées (régionaux ou nationaux), les dépôts de fouille ou chez des particuliers ;

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6 - les mentions bibliographiques dans les supports nationaux ou régionaux depuis le XIXe s. ;

7 - les bases de données (carte archéologique, base Patriarche) et archives scientifiques du SRA Poitou-Charentes.

8 En 2009, nous avons évalué en priorité les collections conservées dans les musées de la région, soit une douzaine d’établissements visités jusqu'à présent. Les collections proviennent pour majorité, soit de recherches datant de la fin du XIXe s. ou du début du XXe s. dont on trouve souvent trace en bibliographie, soit de prospections de surface opérées depuis les années 1960.

9 Les assemblages lithiques et fauniques dûment identifiés dont le potentiel informatif apparaît le plus significatif feront l’objet d’études détaillées en 2010. Parallèlement, le dépouillement systématique des revues a débuté, matérialisant une hétérogénéité spatiale des recherches que l’on pouvait soupçonner. Les résultats obtenus en 2009 incitent à poursuivre les recherches. L'objectif prioritaire pour les trois années à venir est d'achever la compilation des sources documentaires.

10 (Fig. n°1 : Carte de répartition des publications du Bulletin de la Société préhistorique française concernant le Paléolithique ancien et moyen, depuis l'origine (1904), par commune, dans la région Poitou-Charentes et quelques départements environnants - Indre-et-Loire, Maine-et-Loire et Vendée)

11 SORIANO Sylvain

ANNEXES

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Fig. n°1 : Carte de répartition des publications du Bulletin de la Société préhistorique française concernant le Paléolithique ancien et moyen, depuis l'origine (1904), par commune, dans la région Poitou-Charentes et quelques départements environnants - Indre-et-Loire, Maine-et-Loire et Vendée

Auteur(s) : Soriano, Sylvain (CNRS) ; Lourdeau, A.. Crédits : Lourdeau, A. ; Soriano, S. (2009)

AUTEURS

SYLVAIN SORIANO CNRS

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Paléométallurgies et expérimentations

Florian Téreygeol

Identifiant de l'opération archéologique : 204341

Date de l'opération : 2009 (PC)

1 Ces trois ans ont vu se dérouler une vingtaine d’expérimentations dont plusieurs ont nécessité le recours à de multiples sessions (les essais, la frappe, la coupellation, etc.). Il s’agit bien là du premier point positif de cette action : avoir la possibilité de développer sur le moyen terme une problématique de paléométallurgie expérimentale qui est trop souvent limitée à une session arrivant en fin de fouille. Plusieurs approches ont déjà abouti alors que certaines demandent des prolongements.

2 Les apports de ce travail éminemment transversal transparaissent à plusieurs niveaux. À plusieurs occasions, il y a eu une mise en lumière de la distance existant entre métallurgie moderne et paléométallurgie. D’autre part les interactions entre les différents partenaires ont été bien réelles. Elles ont pris forme naturellement lors des discussions autour de l’expérimentation et pendant la table ronde organisée les 10 et 11 décembre 2009 qui a permis de cristalliser ces débats. Des actions concrètes et collectives ont pu également être menées mêlant plusieurs études et entraînant une économie de moyens appréciables. Parallèlement il ne semble plus possible en paléométallurgie de ne pas faire appel à une phase de laboratoire pour étudier les produits issus des fours. Un minimum de caractérisation est nécessaire pour apprécier le degré de succès d’une expérience. Toutes les expérimentations, sans exception, ont donné lieu à un développement des études analytiques. Plus encore certaines avaient pour but avoué de livrer des matériaux de référence afin de fournir des référentiels comparatifs pour les études de mobilier.

3 Ce programme a eu également un rôle fédérateur réunissant autour d’un même enjeu des chercheurs d’horizons différents : archéologues, archéomètres historiens et restaurateurs. Il est aussi un outil de formation par la recherche. Au cours de cet

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exercice triennal, 14 étudiants, de licence jusqu’au doctorat, sont intervenus soit avec leur problématique propre à leur sujet de thèse ou de Master, soit comme bénévoles.

4 L’importance de cette action se comprend par la nécessité de s’approprier le geste pour approcher un savoir-faire et en avoir une retranscription scientifique. Le cas de la fabrication monétaire est significatif à cet égard. C’est également la reproductibilité de l’expérience qui est nécessaire comme dans toutes sciences expérimentales. Là encore, à la différence des expérimentations ponctuelles, un travail sur les moyen et long termes est particulièrement bénéfique (les essais de minerai, la coupellation). On voit aussi que, dans le cas de plusieurs expériences, ce PCR a donné la possibilité de prolonger des études de site (l’atelier monétaire de La Rochelle, la grotte de faux- monnayeur de La Catette, fouille de Montadet, etc.), de mobiliers (trésor de Preuschdorf, les objets niellés du Louvre), ou de textes (recettes des patines, traité d’Antoine de Pise).

5 Le regroupement de plusieurs équipes de recherche renforce notoirement l’efficacité de la plate-forme et des expériences entreprises grâce à la mutualisation des outils sur le terrain : sondes thermiques, ventilateurs, générateur de rayons X portable, anémomètres, platine chauffante, caméra, etc.

6 Enfin la vulgarisation est également un des points forts de ce PCR. Ces travaux expérimentaux se déroulant au sein d’une structure à vocation touristique et culturelle, ils donnent l’opportunité de présenter les recherches faites sur le site sous le regard des visiteurs (15 000 visiteurs durant nos sessions sur les 3 ans d’activités). Ils offrent également la possibilité de valoriser les opérations archéologiques qui sont à la base de ces expérimentations ainsi que le travail de laboratoire qui s’ensuit soit par des publications généralistes, soit par des réalisations audiovisuelles.

7 Téreygeol Florian

AUTEURS

FLORIAN TÉREYGEOL CNRS

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