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1930 Commission do Vieux Paris

Séance «lu sam edi 25 janvier

P R O C È S - V E It It A L

SOMMAIRE

1. — Liste des membres présents. 9. — Signalement d'une demande en auto­ risation de construire intéressant l'immeuble 2. — Proposition de classement parmi les place Vendôme, n° 12. monuments historiques de la tour dite * du Moulin de la Charité », au cimetière Mont­ 10. — Observations au sujet de diverses parnasse. constructions en cours aux abords de l'hôtel Le Brun, rue du Cardinal-Lemoine, n° 51. 3. — Communication d'une délibération 11. — Communication relative au pavillon du Conseil général relative aux travaux de Banovre. — Vœu de la Commission. d’am énagem ent à exécuter, en 1930-1931, au domaine de Sceaux (deuxième étape). 12. — Communication de M. G Hartmann sur l'ancien hôtel I>e Pelletier de Morfontaine, 4. — Communication relative à la question rue Sainte-Croix-de la-Bretonnerie; n* 20, des constructions à élever rue Clovis, n' • 5 premier siège de la mairie du IV* arrondisse­ et 7, au voisinage de la muraille de Philippe- ment. Auguste. 13. — Communication de M. Grimault au 5. — Communication d'une délibération du sujet de la fontaine de la rue des Blancs- Conseil municipal relative à la suppression Manteaux, dite des Gnillemites. du courant électrique aux affiches et ensei gnes 14. — Signalement d'un projet d'extension lumineuses installées dans des conditions de la gare des Invalides et d'emprises nou­ irrégulières. velles sur l'Esplanade des Invalides et ses abords. — Vœu de la Commission. 6. — Communication relative au prolonge­ ment de l’avenue Matignon. 15. — Compte rendu de l'apposition d’ins­ criptions commémoratives par la Ville de 7. — Réserve de matériaux artistiques Paris au cours de l'année 1929. (quai Conti, n° 7). 16. — Compte rendu de l'apposition d'ins­ 8. — Signalement de la démolition d'un criptions commémoratives par divers au immeuble ancien rue du Bac, n” 105. cours de l'année 1929.

1 . La séance eat ouverte à quinze heures dix général portant adoption d'un programme de minutes à l’Hôtel de Ville (salle des Commis­ travaux d’aménagement des domaines de sions du Secrétariat général), sous la prési­ Sceaux en 1930-1931, pour une somme de dence de M. Léon Riotor, vice-président de 5.420.000 francs. la Commission.

4. — Communication relative à la ques­ 1. — Liste des membres présents. tion des constructions à élever rue Clovis, n0’ 5 et 7, au voisinage de la muraille de Philippe-Auguste. Assistaient à la séance : MM. Léon Riotor, César Caire, de Puymaigre, Aucoc, de Fon- tenay, Pierre Champion, le docteur Marie, M. Elie Debidour fait connaître qu’à André Hallays, Louis Bonnier, Falcou, l’occasion d’une délibération du Conseil muni­ G. Bartmann, Paul Marmottan, Adrien cipal autorisant M. le Préfet à traiter à Blanchet, L. Périn, Mario Roques, Victor l’amiable avec les locataires évincés des rues Perrot, Robiquet, Fosseyeux, Léon Mirot, de la Montagne-Sainte-Geneviève et Descartes, de Fossa, G. Renault, Templier, Marcel M. Paul Fleurot a présenté les observations Aubert, Dumolin, Paul Jarry, Barroux, suivantes : Michon, Hubert Morand, le docteur Vimont, Lesort, Batifîol, Darras, Bassompierre. c M. Paul F leo ro t, rapporteur. — Mes­ sieurs, je voudrais encore ajouter quelques Secrétaires : MM. Elie Debidour, Grimault. mots sur cette affaire. Excusés : MM. Raymond-Laurent, Armand « Il y a quelques jours, j’ai fait inscrire une Alexandre, G. Montorgueil, de Rochegude. question à M. le Préfet de la Seine sur les retards apportés à la construction d'un immeuble de l’Offlce des habitations à bon marché destiné au relogement des locataires expropriés en raison des travaux d’agrandis­ 2. — Proposition de classement parmi sement de l’Ecole polytechnique. les monuments historiques de la tour dite « du Moulin de la Charité », au « Les travaux de cette fin de session et cimetière M ontparnasse. l’ordre du jour surchargé que nous n’arrive­ rons pas à épuiser, ne me permettront pas de développer ma question avant la clôture. Comme suite an vœu émis par la Commis­ « Je me réserve de la poser à M. le Préfet sion dans sa séance du 30 novembre 1929, il de la Seine lors de notre prochaine session, est donné communication d’une délibération mais, dès maintenant, je tiens à protester du 27 décembre 1929 par laquelle le Conseil contre le retard apporté à la réalisation du municipal, saisi de ce vœu par M. le Préfet, projet d’agrandissement de l’Ecole polytech­ a donné un avis favorable au classement nique par certaines difficultés tout à fait parmi les monuments historiques de la tour im prévues. dite « du Moulin de la Charité », au cimetière . « Je veux parler surtout des incidents pro­ voqués par la Commission du Vieux Paris et la Commission des monuments historiques, à propos des quelques vestiges du mur d’en­ ceinte, dit mur de Philippe-Auguste, qui se 3. — Communication d’une délibération trouvent sur le terrain de la rue Clovis prévu du Conseil général relative aux tra­ pour la construction de l’immeuble dont j'ai vaux d’aménagement à exécuter, en parlé tout à l'heure et qui est destiné au relo­ 1930-1931, au domaine de Sceaux gement des locataires expropriés en vue des (deuxième étape). agrandissements de l’école. « Si on avait pu trouver un autre terrain, Comme suite aux communications faites personnellement, je n’y aurais fait, comme à la Commission, dans ses séances des 21 mai rapporteur, aucune opposition, mais l’Admi­ 1927, 28 janvier 1928 e t 17 décembre 1929, il nistration préfectorale m'a déclaré que cela est rendu compte de la délibération du Conseil n'était pas possible. « Dans ces conditions, en attendant que je distribution d'électricité stipulent la cessa­ paisse revenir à cette tribune pour lui poser tion de la fourniture dû courant pour toute ma question, je demande à M. le Préfet de la installation contraire aux règlements et Seine de vouloir bien veiller avec soin à ce signalée par l'Administration municipale. quo de nouveaux retards ne se produisent pas L'insertion d'une clause do cette nature dans dans l'exécution du projet de construction la police-type d’abonnement a été adoptée par qui est, je le répété, intimement liée à cette le Conseil municipal dans sa séance du œuvre si importante et si urgente de l'agran­ 28 décembre 1929, sur le rapport de M. F ran­ dissement et de l'aménagement de l'Ecole çois I,i tour. polytechnique. (Très bien ! Très bien 1) Il est donné acte de cette communication. « M. l e P r k p h t r>8LA Sk n k . — C'estentendu, I.a délibération sera insérée en annexe au je vous promets d'y veiller. procès-verbal do la présente séance. < L'incident est clos. »

A la suite de ce débat, M. Paul Kleurot a 6. — Communication relative été, conformément au désir de la Commission, au prolongement de l'avenue Matignon mis au courant des vues de celle-ci et de la position prise par elle en cette atfaire. M. Elie Debidour informe la Commis­ M. Mario Roques expose qu'il fera con­ sion du projet d'achèvement de l'avenue naître à la Commission les suites données à Maiignon dont le Conseil municipal a été son vœu du 28 juin dernier. Mais dévantétre. saisi à sa dernière session. L'élargissement* ainsi que les trois autres présidents de Sous- de l'avenue Matignon (anciennement rue commission, reçu dans quelques jours par Matignon) est déclaré d'utilité publique M. le Préfet, il estime qu'il y a lieu d'ajour­ depuis P.)I2 et a figuré au premier plan de ner tout débat au sujet de cette affaire. campagne de l'emprunt de 1909. Deux étapes ont été réalisées, la première, entre les rues Il en est ainsi décidé. de Penthièvre et du Faubourg-Saint-Honoré ; la seconde, entre la rue du Faubourg-Saint- Honoré et la rue Rabelais (avenue Gabriel]. Celle-ci a entraîné, en 1023. la disparition du 5. — Communication d'une délibération petit hôtel d it de Fersen (17, rue Matignon), du Conseil municipal relative à la et, un peu plus tard, celle de la véritable suppression du courant électrique demeure de Fersen, au n" 19. La troisième aux affiches et enseignes lumineuses prévoit le prolongement de l’avenue jusqu'à installées dans des conditions irré- la rue La Boétie. au débouché de l’avenue g u lié re s . Percier. Elle vient d'amener la démolition de la caserne de Penthièvre, dont il a été ques­ tion à la séance du l*r juin 1929. Elle entraî­ M. Elie Debidour rappelle que l'examen nera également celle de la curieuse maison d’un certain nombre d'affaires relatives aux dite « de Franklin ». rue de Penthièvre, abus de la publicité, et notamment de la n° 26. qui se trouve dans l'axe du prolong» publicité lumineuse a permis à la Commis­ ment. sion de se rendre compte des difficultés que rencontre l'Administration pour obtenir une Renvoyé à la 1" Sous-commission. exécution rapide des injonctions réglemen­ taires ou des décisions de justice. I^es délin­ quants usent jusqu'à épuisement total des délais et des recours que peut leur procurer 7. — Réserve de matériaux artistiques la procédure. 11 en résulte des retards que le (quai de Conti, n" 7). public comprend mal parce qu'il ignore la véritable situation. L'Administration a donc étudié le moyen de mettre fin au délit, par la A la suite du signalement de la démoli­ voie civile, si l'on peut ainsi parler, en tion prochaine de l'immeuble quai de Conti, dehors et sans préjudice de la voie pénale. Il n” 7. une délégation de la Commission a suffit pour cela que les contrats d'abonne­ visité cet immeuble et retenu neuf plaques ment passés par la Compagnie parisienne de de cheminées, dont trois à sujets. L'une de ces dernières comporte une composition allé­ M. Elie Debidour rappelle que pareille gorique sur la Paix. Les unes et les autres question s’est posée il y a quelques années ont été transportées au dépôt de l'entrepôt pour un des immeubles occupant le centre du Saint-Bernard. côté oriental de la place et que des conditions rigoureuses d’invisibilité ont été imposées.

M. le Président exprime l’avis que 8. — Signalement de la démolition l’Administration s’est certainement déjà pré­ d’un immeuble ancien rue du Bac, occupée de la question et a fait ou prévu le n° 105. nécessaire.

11 est signalé à la Commission que le vaste hôtel du xviii“ siècle situé rue du Bac, n° 103, vient d'être démoli. La propriété, 10. — Observations au sujet de diverses extrêmement étendue, longeait en jardins la constructions en cours aux abords de rue de Comtnaille, jusqu'à la rue de la l’hôtel Le Brun, rue du Cardinal- Planche. Aucun souvenir historique mar­ Lemoine, n" 51. quant ne paraît s'attacher à cette demeure, qui n'était pas inscrite à l'inventaire supplé­ mentaire des monuments historiques et ne M. L. Périn fait connaître que des tra­ figurait pas au Casier archéologique et vaux de fouilles pour fondations sont actuelle­ artistique. ment exécutés au droit de l’hôtel Le Brun, rue du Cardinal-Lemoine. On sait que cet hôtel, rétrocédé par la Ville de Paris à l’Offlce d’habitations à bon marché, 9. — Signalement d’une demande en est devenu le siège des services de cet Office autorisation de construire visant qui l’a aménagé et restauré d’une façon satis­ l’immeuble place Vendôme, n° 12. faisante. Une des mesures les plus heureuses a été le dégagement de la belle façade de M. Elie Debidour porte à la connaissance l’hôtel autrefois masquée par les immeubles de la Commission que la Société minière de en bordure de la rue du Cardinal-Lemoine. Penarroya, propriétaire de l'immeuble place L’hôtel s'aperçoit maintenant tout entier de Vendôme, n° 12, a déposé le 27 décembre la rue, précédé d’un grand espace libre for­ 1929 une demande en autorisation de cons­ mant cour. Tous les amis du Vieux Paris truire en ce lieu une habitation de cinq s'applaudissaient d'un si heureux résultat qui étages. Il ne pourrait, bien entendu, enaucune faisait honneur à l’Office. façon être question de modifier les façades et Or, voici que des équipes de terrassiers le3 toitures de l'immeuble sur la place. Pro­ pratiquent actuellement dans la cour, en bor­ tégées par les servitudes de 1699, elles sont, dure de la rue du Cardinal-Lemoine, puis en par surcroit, inscrites sur l'inventaire supplé­ retour d’équerre sur l'hôtel lui-même, des mentaire des monuments historiques depuis fouilles destinées aux fondations de bâtiments 1927. De plus, la Commission doit savoir que, nouveaux. dans sa dernière session, le Conseil municipal a approuvé l'accord qui lui était proposé par Cette constatation est désolante. Va-t-on, le Sous-secrétaire d’Etat des Beaux-arts pour après de si intéressants efforts, anéantir le classement de toutes les façades et toitures l'œuvre de dégagement commencée, masquer de la place Vendôme. Des instances de classe­ de nouveau la noble façade si intelligemment ment sont en cours et l'une d'elles vise dégagée? Des explications sont à demander l’immeuble en question. au plus tôt.

M. André Hallays pense qu’il ne peut M. le Président a le souvenir qu'à la s'agir que d’une construction intérieure, faite Commission des habitations à bon marché il en retrait de la façade et sur les dépendances, a été parlé d'une construction qui ménageait vers la rue Saint Honoré. U n'en faut pas les aspects. moins veiller de très près à ce qu'aucune partie de cette inquiétante construction ne M. L. Périn rappelle qu’il avait été soit aperçue de la place surplombant les entendu que la cour de l’hôtel sur la rue serait combles anciens. close par une grille le laissant apercevoir — 5 — tout entier, non par des bâtiments. 11 y a d'ailleurs quelque chose de plus grave encore. 11. — Communication relative au Les fouilles indiquent que les nouveaux bâti­ pavillon de Hanovre. — Vœu de la ments viendront s'accoler à la façade laté­ Commission. rale Sud de l'hôtel, dénaturant ainsi l'édifice. M. Elie Debidour rappelle qu'au cours do M. L o u is B o n n ie r demande si cet accole- la séance du 2 juin 1928. la Commission a ment est bien certain. Ce serait, en effet, une émis un vœu en faveur du classement parmi erreur grave. les monuments historiques des façades et toitures du pavillon de Hanovre. Cette affaire M. Grimault est en mesure d affirmer n'a jusqu'à présent pas reçu de suite. que l’accolement des nouveaux bâtiments est Or, à la date du 25 novembre 1929, a été prévu. déposée par la Société immobilière de la rue Louis le Grand (architecte ; M tamaresquier) M. André Hallays demande si, dans ce uue demande en autorisation de construire cas, l'autorisation nécessaire a été demandée un immeuble de sept étages sur l'emplacement au service des Monuments historiques. Le occupé en partie par lo pavillon, boulevard monument est, sinon classé, du moins inscrit des Italiens. nM 31 cl 33, rue Louis le-Grand. sur l'inventaire supplémentaire des monu­ n* 34. ments historiques, ¡«a loi prévoit formelle­ ment qu'aucune construction no peut être M. Bassompierre fait connaître qu'un adossée à un édifice dans cette situation sans arrêté do refus a été de prime abord opposé à autorisation de la Commission des monu­ cette demande. Les façades du pavillon de ments historiques. Si cette autorisation n’a Hanovre sont en effet inscrites sur l'inven­ pas été demandée, il y a infraction manifeste taire supplémentaire des monuments histo­ et il faut sans retard aviser le ministre des riques et il a été demandé au constructeur Beaux-arts. avant toute instruction de justifier de son accord avec le service des Monuments his­ M. Mario Roques estime qu'il convien­ toriques. drait de saisir M. le Préfet de la Seine. L’Offlce d'habitations à bon marché, pour 11 signale, d'autre part, que l'une des diffi­ être un établissement distinct, n'en est pas cultés de cette affaire provient de la réalisa­ moins attaché par toutes sortes de liens à la tion obligatoire des nouveaux alignements de Préfecture de la Seine. Il constate qu'une le rue Louis le Grand et du boulevard des fois de plus, les services, ayant à résoudre Italiens, le pavillon de Hanovre se trouve en une question intéressant le passé de Paris, saillie de 2 m. 40 sur le nouvel alignement de n'ont pas avisé la Commission. la rue Louis-le-Grand et d'environ 6 mètres dans sa partie en retrait sur le boulevard des M. Louis Bonnier persiste à penser qu'il Italiens. conviendrait de s'assurer sur place de la consistance exacte des projets. M. le Président donne connaissance de la lettre qu'il a reçue de l'un des administra­ M. André Hallays est d'accord, mais teurs de la Société immobilière de la rue Louis-le-Grand -. juge indispensable de saisir le service des Monuments historiques, qui examinera de son côté. Paris, Ifî %\ janvier Í93Ü.

M. le Président propose que la situation soit signalée : 1° à M. le Préfet; 2° au minis­ Monsieur le Président, tère des Beaux-arts; que M. Louis Bonnier J’ai l’honneur de solliciter de voire bienveütanre, veuille bien procéder à un examen et pré­ en tant qu'architecfe-conseil et administrateur délégué senter son rapport à la prochaine séance de de la Société immobilière de la rue Louis-le-Grand, la Commission. qui construit des immeubles rue du Hanovre, boule* vard des Italiens, rue de la Michodière et rue Louis- M. Louis Bonnier accepte cette mission. le-Grand, carrefour du 4-Septembre. la faveur de votre baule intervention auprès des membres de la Com­ mission du Vieux Paris, qui doit se réunir samedi Les propositions sont adoptées. prochain à lH ôtel de Ville.

* En accord avec la Ville de Paris, nous avons, aux M. Aucoc expose qu’il ignore quels sont fins d’élargissement, reculé l’alignement de la rue les organes dits des Beaux-arts qui ont pu Louis-le-Grand de 2 ni. 40. délibérer déjà sur cette affaire dans le sens Il s’ensuit que les façades du pavillon du Hanovie, indiqué par la lettre qui vient d’être lue. Il à l’angle de la rue Louis-le-Grand et du boulevard, ne peut quant à lui que protester de la façon la qui avaient été classées sur l’inventaire provisoire des plus formelle contre le projet de démolition monuments historiques, se trouvent, dans ces condi­ du pavillon de Hanovre ; ce gracieux souvenir tions, en saillie sur l’alignement projeté, encore plus parisien D e doit pas disparaître. 11 donne prononcée dans la partie cintrée, causant de la sorte une gflne appréciable à la circulation. encore à nos boulevards, trop souvent désho­ norés par des architectures insensées, un Bien que la Sous-commission des beaux-arts ait cachet d’élégance qu’on ne retrouvera jamais. conclu avec nous que ce bâtiment transforme et surélevé n’avait pas conservé tout son caractère M. Aucoc s’étonne de n’avoir pas été tenu au original archéologique, elle n’en a pas moins décidé courant par l'Administration de cette impor­ qu’il importait d’en conserver certains vestiges histo­ tante affaire. 11 compte en saisir M. le Préfet riques. et porter la question à la tribune du Conseil Quelques-uns de ses membres ont estimé qu’il serait municipal. Il communique à la Commission possible d’accoler aux nouveaux immeubles construits divers renseignements qui démontrent que les la façade à conserver, tout en respectant l’aligne­ difficultés ordinairement rencontrées pour ment, et nous ont demandé d’étudier la réalisation de un classement d’office ne se rencontreront ce projet avec M. Berry. pas ici ou seront très sensiblement atténuées D’autres membre1) ont proposé

M. V ictor P errot est d’un avis contraire. 12. — Communication de M. G. H art­ 11 faut que le pavillon reste en saillie, plus ou mann sur l’ancien hôtel Le Pelletier moins prononcée, mais en saillie sur les nou­ de Morfontaine, rue Sainte-Croix-de- veaux bâtiment«. Il faut qu'il se détache, ou la-Bretonnerie, n° 20, premier siège il n'aura plus de raison d’être. de la mairie du IV' arrondissement.

M. Mario Roques estime que la propo­ M. G. H artm ann rappelle qu'à l’une de sition de M. Victor Perrot doit s'entendre ses dernières séances la Commission a été dans le sens que le pavillon devra garder ses informée des projets de démolition de l’hôtel Le Pelletier de Morfontaine, des efforts qui En décembre 1792, Louis XVI le désigna ont été tentés pour le sauver, et de l'insuccès pour être un de ses défenseurs à la Con­ de ses efforts. En ce moment mémo on com­ vention, Target déclina cet honneur en allé­ mence à l'abattre. 11 convient d'évoquer les guant le mauvais état de sa santé. souvenirs qui se rattachent à cette vieille Les citoyens de son quartier l’élirent en demeure. 1793 président du Comité révolutionnaire de Malgré son occupation depuis soixante ans la section de « l'Homme armé », dans par des commerçants y exerçant leurs pro­ laquelle la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie fessions. ce bel bôtel avait conservé son était comprise. 11 s'appliqua à faire l'apaise­ aspect d'autrefois avec logis principal au ment au sein de cette section et réussit à fond de la cour et deux bâtiments en ailes, sauver beaucoup de monde pendant la Ter­ reliés sur la façade par une porte monumen­ reur. tale bien ornée et ayant grand air. Target, admis à l'in stitu t en 1795, fut membre du Tribunal de cassation en 1798, et Bâti pour le ferm ier général Romans (1096), cet bôtel fut, au xvm' siècle, celui de prit une part importante à la rédaction du Code civil et du Code crim inel. Le Pelletier de Morfontaine, intendant de la généralité de Soissons. puis conseiller d'Etat-, Jurisconsulte très apprécié, il était l'auteur qui y avait une galerie de tableaux de d'un certain nombre de mémoires, de rap­ maîtres et un curieux cabinet d'histoire natu­ ports et de publications littéraires. relle. Quelques biographes le font mourir à Ensuit« le célèbre avocat Target habita là Molières (Seine-et-Oise) où il avait une mai­ pendant une quarantaine d'années. son de campagne. Il décéda cependant le 7 septembre 1800 dans sa demeure parisienne Guillaume-Jean-Baptiste Target, né à Paris de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. le 17 septembre 1733, fit partie du Barreau de Paris dès 1752 et en devint une des gloires. Les services de la Préfecture de la Seine se Il prit la défense du cardinal de Rohan. trouvant trop à l’étroit dans l'ancien Hôtel lors de l'affaire du « Collier * et présenta un de Ville, il fut décidé, sous Louis-Pbilippe, mémoire à ce sujet. Son talent d'avocat et ses d'agrandir l'édifice du xvi* siècle en l'entou­ travaux littéraires lui ouvrirent les portes de rant de bâtiments nouveaux, dans le même 1‘Académie française en 1785. Elu député par style. En attendant, l’Administration préfec­ la prévôté de Paris en 1789, il fut nommé torale loua des immeubles dans le voisinage président de l'Assemblée des Etats généraux pour y installer provisoirement des bureaux en 1790. annexes. Il en fut ainsi dans l'ancien hôtel Le Pelletier de Morfontaine qui portait à Chargé de préparer la rédaction de la l'époque le n° 18 d? la rue Sainte-Croix-de la» Constitution, il apporta dans ce travail trop Bretonnerie. où l'on plaça des services impor­ de lenteur au gré de certains publicistes qui tants. ceux de l'inspection générale des Poids répandirent des pamphlets et des caricatures et mesures, et de l'Etat-civil pour tout le représentant Target sous l'aspect d'une département. femme en couche, dans les douleurs de l'en­ fantement, donnant le jour à la petite Lorsque les constructions autour du vieil « Targetine >. L'on poussa la plaisanterie de Hôtel de Ville, commencées en 1836, furent le considérer comme souffrant chez lui en mal terminées, ces services réintégrèrent la Mai­ d'accouchement, et l’on répandit devant sa son commune. C'est alors que la mairie de porte, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. l'ancien VIIe arrondissement quitta la rue une grande quantité de paille pour que le des Francs-Bourgeois et s'installa, en 1810, bruit des voitures n'interrompe pas son rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. Le maire repos. à l'époque était M. »Moreau, député, demeu­ ran t rue Saint Merry, n° 25. En 1848, le Gou­ En 1791. Target s'effaça quelque peu. ne vernement provisoire changea les Municipa­ paraissant que rarement à la tribune et ne lités; M. Arnaud-Jeanty, négociant rue des présentant aucune motion ; il restait à l’écart Quatre-Fils. n" 5. devint maire du VIIe arron­ du mouvement révolutionnaire qui lui parais­ dissement à la place de M. Moreau. sait trop s'accentuer. L'on était resté jusqu'alors sous le régime Il se borna à accepter la présidence d'un administratif créé pendant la Révolution : tribunal civil de Paris. Paris était divisé en 48 sections (1790), les*

3 — 10 — quelles sections formaient des quartiers grou­ en 1855, fut nommé chevalier de la Légion pés en 12 Comités (1795) ; ces Comités devin­ d’honneur en 1864, et promu officier en 1867. rent en 1800 les Municipalités d’arrondisse­ Il inaugura la mairie place Baudoyer, le m ent. 14 mars 1868. Nommé président du Tribunal La rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie fit de commerce à la fin de l’année 1868, cette partie du VII” arrondissement. Le siège ou fonction nouvelle lui prenant tout son temps, mairie du VIIe arrondissement fut installé en il donna sa démission de maire ; le premier 1840 dans cet ancien hôtel portant le n° 20 de adjoint, M. Lemaître, notaire, lui succéda. la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. M. Drouin exerça la présidence du Tribunal Par suite de l'agrandissement de Paris, sous de commerce jusqu'en 1872. Napoléon III, au temps d’Haussmann, préfet Elu député de la Seine, le 2 ju ille t 1871, il de la Seine, la loi du 16 juin 1859 annexa à siégea à l’Assemblée nationale, dans la frac­ Paris les communes situées entre les anciennes tion la plus modérée du centre gauche, barrières de la Capitale, datant de Louis XVI, votant assez souvent avec le centre droit. et les fortifications créées sous Louis-Philippe Mais dans une circonstance particulièrement et le ministère de Thiers. critique, il donna des gages non équivoques Lors de cette annexion qui prit date le au parti républicain. 1er janvier 1860, l’Administration préfecto­ En octobre 1873, lors de la tentative de rale divisa le Paris ainsi agrandi en vingt restauration monarchique, M. Drouin déclara arrondissements, et au lieu de convertir les à l’Assemblée, composée en majorité de communes annexées en huit arrondissements monarchistes, « qu’il se considérait comme le prenant suite après les douze autres, elle représentant du commerce parisien, et remania cos douze anciens. qu’après une enquête approfondie il avait pu Le nouveau IV* arrondissement fut com­ se convaincre que dans toutes les maisons de posé de parties des VI6, VIIo, VIIIe et IX* an­ commerce, dans tous les établissements de la ciens. La mairie du VIIo devint alors celle du capitale, on considérait la restauration de la IV", avec siège 20, rue Saint-Croix-de-la- monarchie comme une calamité, un désastre B retonnerie, de 1860 à 1808, c'est-à-dire ju s­ pour les affaires, et que la République seule qu'au moment où le monument spécial projeté offrait les garanties indispensables d’ordre et en 1860, place Haudoyer, fut achevé, et mis de stabilité ». en 1868 à la disposition de la Municipalité du M. Drouin. jouissant d’une certaine influence IV* arrondissement. dans ce milieu parlementaire, l'exerça avec L’hôtel Le Pelletier de Morfontaine fut succès dans la circonstance. Après la dissolu­ ainsi, pendant huit ans, le premier siège de tion de l’Assemblèe nationale, M. Drouin prit la mairie du IV* arrondissement. sa retraite, mais continua à faire du bien En 1860, M. Arnaud-Jeanty. m aire de l’an­ dans la population du IVe. cien VII* arrondissement depuis 1848, quitta Le Commission du Vieux Paris avait l'hôtel de la rue Sainte-Croix-de-la-Breton- remarqué surtout la beauté de la façade sur nerie pour devenir m aire du nouveau III*, rue de cet hôtel 20, rue Sainte-Croix-de-la- avec installation rue de Vendôme (rue Béran- Bretonnerie. Des vues de cette façade furent ger actuellement). M. Arnaud-Jeanty, officier prises en photographie, pour figurer au casier de la Légion d'honneur, fut donc le premier archéologique. De plus, le ministère des m aire du III'' arrondissem ent. Beaux-arts fit l’inscription de cette façade Quant au premier maire du IVo arrondisse­ sur l'inventaire des monuments historiques. ment, ce fut M. Drouin, négociant en drogue­ A la démolition, les parties en pierre de la rie. demeurant presque en face la mairie, au façade ne purent être conservées. Seule, la n° 21 de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, porte en bois en deux vantaux ornés de belle dans un ancien hôtel, qu'on a démoli il y a sculpture, a pu être enlevée et mise en une -v ingtaine d'années, au coin de la rue de réserve par les soins de l’Admimstration. Moussy, où. sous Louis XVI, se trouvait la Cette belle porte avait autrefois un marteau demeure et les bureaux de Dufresne de Cergue, artistement ciselé qui, d’après Lefeuve, contrôleur général de la maison de Madame. aurait, pendant une nuit, en 1858, été enlevé Ce premier maire du IV* arrondissement furtivement et emporté à Londres. était une des principales notabilités du com­ merce de Paris. Né dans la Meurthe, le 2 sep­ M. le P r é s id e n t adresse à M. G. H art­ tem bre 1816, il entra au Tribunal de commerce mann les remerciements de la Commission. lad. fontaine de Paradis qui a esté supprimée 13. — Communication de M. Grimault par led. arrest du Conseil du vingt un avril au sujet de la fontaine de la rue des 1705». Blancs-Manteaux, dite « des Guille- m ite s ». Le second document est un mémoire, sans date mais qui, certainement, est contempo­ rain du précédent, présenté par les religieux M. Grimault, après avoir remis en mé­ aux Prévôt des Marchands et lie lie vins, au moire le compte rendu des fouilles faites sur sujet de la fontaine et de l'alignement nou­ l'emplacement du monastère des Blancs-Man- veau de la rue des Blancs-Manteaux. Ils teaux, présenté à la dernière séance, fait exposent le dommage qui leur est causé par remarquer que les démolitions en cours cette mise à l'alignement, ils espèrent avoir entraîneront prochainement, par suite de une indemnité pour les 12 toises de terrain mise à l'alignement sur la rue des Blancs- qu'ils vont perdre, ils demandent aussi un Manteaux, sinon la démolition, du moins le nouveau titre de concession de 9 lignes d'eau déplacement de la fontaine, dite « des Guille- et de spécifier que c'est «en paiement d'un m ites ». terrain autrefois donné à la Ville pour la Cette disparition va poser la question de fontaine ». savoir à qui appartiennent le monument et Le troisième est encore un mémoire pré­ le sol sur l'emplacement duquel elle est cons- truite. Divers documents d'archives, que l'on senté par les mêmes religieux au sujet de trouvera annexés à cette communication, leur ancienne fontaine et de la nouvelle qu'il semblent résoudre le problème, mais avant convient de construire Ils expliquent le d'en faire une analyse succincte, il est néces­ préjudice qui leur est causé, en comparant la saire de rappeler qu’à la séance du 30 juin superficie en plan de l'ancienne fontaine, 1917, Tesson, faisant l'historique de cette fon­ ainsi que sa hauteur, avec celles que doit avoir la nouvelle. taine, précisa la différence d'expression entre les noms de regard et de fontaine, dans le On y trouve l'explication d'un état de fait régime des distributions d'eau anciennes. que l'on peut voir encore actuellement, qui De cet historique il suffit d'extraire que, était resté, jusqu'ici, inexpliqué et qui date s'il est certain que la fontaine actuelle fut de la construction du monument. En effet l'intérieur de la fontaine, qui est sur plan construite vers 1719. on ne sait pas au juste vers quel moment elle cessa de fonctionner. rectangulaire, présente l'aspect d'une cage vide jusqu'à la hauteur du comble, sans Les documents dont il va être parlé aujour­ aucune ouverture, sauf celle du rez-de- d'hui sont tirés des Archives nationales chaussée. permettant d'y accéder. C'est l'aug­ (S. 3 6 7 8 ) et sont au nombre de quatre. mentation de hauteur entre les deux états et Le premier est un arrêt do Conseil, du les religieux font observer qu'ils perdent 3 août 1705, modifiant l'alignem ent de la rue ainsi un espace important et dans lesquels des Blancs-Manteaux au droit de l'ancienne étages ils auraient pu pratiquer des chambres église qui. comme on le sait, était construite dont la location aurait été d ' au moins en bordure de cette voie. La raison donnée 500 livres. pour cette modification est l'étroitesse de la Enfin c'est un devis du 3 avril 1719, signé : rue en cet endroit, ce qui incommode consi­ Beausire, des ouvrages de maçonnerie qu’il dérablement le passage des voitures et des convient do faire pour la construction « du carrosses. corps et regard de fontaine publique enclavé Le Roi ordonne que le coude que forme le dans la maison conventuelle des Religieux mur de l'ancienne église sera supprimé en Blancmanteaux ». retranchant en ligne droit« le terrain néces­ Ce devis, qui est très détaillé, a-t-il été saire sur la rue a prendre depuis la maison exactement exécuté? Il donne les diverses appartenant aux Blancs-Manteaux joignant épaisseurs des murs, la nature et la qualité le regard des eaux de la Ville, jusqu'à l'extré­ des matériaux à employer, ainsi que le dosage mité du mur où était l'ancien portail. des divers mortiers. Il est difficile de s'en 11 est donc certain qu'à cet endroit il exis­ rendre compte car, depuis sa construction, la tait déjà un regard, et l'arrêt ajoute, qu'après fontaine a subi diverses mutilations qui en la démolition, il y sera construit une fon­ ont dénaturé l'aspect, surtout dans sa partie taine « sur la place qui appartient à lad. ville inférieure. C'est ainsi qu'on ne trouve pas pour y donner de l'eau au Publicq au lieu de trace de la pierre de liais qui devait recevoir — 12 — la chute des eaux et qui était encastrée de Sa Majesté s’étant fait représenter le Pian que lesd. deux pouces dans le mur de face, de même Prévost des Marchands et Eschevins ont fait dresser le puisard de deux pieds de diamètre, sous le en exécution de ses ordres, ouy le rapport du sieur C ham illart...... pavé de la rue, s’il existe encore, est complè­ tement invisible, enfin, sont absentes, les Ordonne que le coude que forme le mur de quatre bornes placées au devant de la fon­ l’ancienne Esglise des Blancs Manteaux, sur la rue des Blancs-Manteaux sera supprimé en retranchant en taine et dont l’emplacement était indiqué sur ligne droite de son emplacement le terrain nécessaire un plan, joint au devis, mais qui malheureu­ pour élargir lad. rue, à prendre depuis la maison sement a disparu. appartenant aux Blancs Manteaux joignant le regard des eaux de lad. Ville jusques à l’extrémité du mur où estoit l’ancien portail de lad. Esglise, à quoy seront employez les Mathériaux provenant de lad. démo­ Pièces annexes. lition de l’ancien mur ; veut Sa Majesté qu’à l’endroit du Regard de lad. fontaine, il soit construit une fon­ taine sur la place qui appartient à lad. Ville pour y donner de l’eau au Publicq au lieu de lad. fontaine de I Paradis qui a esté supprimée par led. arrest du Conseil du vingt un avril 1705. Le tout suivant led. A rrest du 3* aoust 1705 qui supprime le coude Plan et Les alignemens qui en seront donnez par led. que fait l'ancienne Eglise des Blancs Man- M* des œuvres et des bastimens de lad. Ville. teauœ et ordonne la construction d'une fon­ taine au lieu du regard. Archives nationales (S. 3678).

Le Roy ayant par arrest de son conseil rendu sur la requesto du 8. Prince de Soubise le 21* avril 1705, II ordonné entr’autres choses quo la fontaine de la rue de Paradis en la Ville de Paris serait desmolie el M ém oire pour Messieurs les Prévost des M a r­ qu'au lieu de lad. fontaine il seroit construit aux frais chands et Echevins de la V ille de P a ris } et despens dud. sieur Prince de Soubise un regard Au sujet de la fontaine et de Vallignement pour la distribution des eaux à ceux qui en ont le de la rue des Blancm anteaux. droit par concession des Prévost des Marchauds et Esche vins de lad. Ville, suivant les desseings donnez Les Religieux des Blancmanteaux esperent de par le \\% des œuvres et garde des fontaines publiques Messieurs les Prévost des Marchands et Echevins de de lad. Ville, pour après lad. construction être led. regard entretenu aux dépens de la Ville, lit que tous la Ville de Paris comme une justice qu’ils ordon­ les alignements nécessaires pour l’exécution de ce neront que le mur qu’ils vont faire faire dans la rue dessein# seraient donnez par le Maistre des œuvres. des Blancmanteaux soit aussy bien fondé aussy bien ...... ce qui a esté exécuté, et Sa Majesté estant construit, et aussy élevé que celuy de leur ancienne informée que par cette suppression de la fontaine de Eglise. la rue de Paradis, celle de la rue des Blancs- Ils ne demandent rien en cela qui ne soit conforme Manteaux estant plus fréquentée par les Porteurs à l’arrest de Sa Majesté qui ordonne expressément d’eau, les habitans et les artisans du quartier, il est que le mur de Clôture de l’ancienne Eglise des Blanc­ nécessaire de la rendre plus commode et plus prati­ manteaux soit retably. Ce qui marque d’un mur de cable, en élargissant lad. rue en cet endroit, où elle même nature et qualité, lequel ainsy même qu’il est fait un coude fort accentué très désagréable à la veue, énoncé dans ce même arrest doit estre celuy sur lequel et qui incommode considérablement le passage des seront élevées les maisons qu’un jour lesdits Reli­ carrasses et des voitures à commencer depuis l’encoi- gieux prétendent bastir sur l’emplacement de ladite gneore de Ud. maison joignant le regard de lad. ancienne Eglise. fontaine, jusqu’à l’endroit où se termine le mur de Ils espèrent encore une indemnité de douze toises l’ancienne Esglise du Couvent des Blancs Manteaux, de terrain qu’ils perdent par cet allignement sur le où estoit l’entrée de lad. Esglise a present démolie pied du prix de la toise a Paris. Comme aussi de dans toute son étendue. Et prenant l’emplacement celuy qu’on prendra dans l’enceinte de leur maison. nécessaire pour tirer une ligne droite depuis la maison joignant led. regard pour venir à rien jusqu’à l’extré­ Ils prient outre cela Messieurs de Ville de leur mité dud. mur, ce qui procurera encore plus de donner un nouveau titre de la concession de neuf facilité pour le passage des carrosses et des voitures lignes d’eau, et d’y marquer que cette concession et en méine temps de l’avantage aux Religieux dud. n’est point une grâce qui puisse être révoquée mais Couvent des Blancs Manteaux en ce que cette rue un paiement d’un terrain autrefois donné à la Ville ayant en cet endroit plus de largeur, les maisons qui pour la fontaine, et à cause de l’incommodité qu’ils en sont de ce costé de lad. rue depuis le mur de souffrent. l’ancienne Esglise. jusques à la Vieille rue du Temple Cette incommodité devenant à présent bien plus qui leur appartient en seront plus recherchées, de considérable par le voisinage des Porteurs-d’eau qui même que celles qui se pourraient cy après bastir sur seront sans cesse au pied de leur dortoir, semble l’emplacement de leur dite ancienne Esglise, et mériter encore une nouvelle considération. — 13 —

t e mur de l'ancienne Kglise a de hauteur vingt Ils auraient pratiqué une chambres (I) qu'ils perdent trois pied«, d'époissour trois pieds par le bas et dent et qu'ils auroient loné au moins 500 livres (CVst 1« pieds un pouce par le haut. Il y a une retraite du (oihI de dix mil livres.) Lesdils Religieux demandent costé de la m e des lllancmanteaux qui vaut des A la Ville pour dedomagement vingt toises au plus de liornes et qni empeche les carrosses et charettes de Iny inur de face de pierres de tailles de Saint-I.eu, en ce nuire. compris les moulures, plaintes, architectures, et enta­ Il est pour la plus grande partye de bonnes pierres blement, Ce qui pourra conter au plus la somme de de Ullle. Il a des piliers de pierre de taille d'un pied ü.000 livres. (Ce n'est que 50 livres de rente.) N'y ou environ de saillie qui régnent depuis la base ayant que ces vingt toises de mur de face a faire josqu'en liant. Son entablement est de pierres de depuis le mur du se rimer, en faisant par la Ville car taille antierement couvert de tablettes. elle y est obligée l.a fondation du mur au dessous, et la massonnerie jusqu'au premier étage ou planché. Comme il sera difficile de conserver la rangée d’arbres qui est proche ledit mur Lesdlts Religieux 3’ l.esdit» Religieux demandent, lesdiles cinq lignes espèrent que l'on rétablira tout ce que les ouvriers d'eau, et lesdites vingt toises de mur n'étant pas auront Endommagé de laditte allée et même autre seulement le quart du dédomaifeinent, qu'ils doivent part. raisonnablement espérer, que la Ville bisse encore le Archives nationales (S. 3678). mur qui sera de face dans leur jardin, prenant au dessous du mur de leur cloître, et finissant sur la rue, ce qui peut environ contenir trente quatre toises compris« la fondation, et vallolr dix sept cent livres, ce qui n'égalle point encore avec les dédomagemeiitt cy devant le fond des dix mil livres qu'ils aban­ don nent. Mémoire que donnent à la fille Les Ileligteu-e Une la Ville fasse la de|iense de la couverture de des HUincmtinteaux au sujet de leur an­ leur fontaine étant leur b-Uimeut, et n'étant pas juste cienne fontaine et de la noueelle qu'ils que cette depense soit à la charges îles Religieux, à tiennent de construire. moins, l'en chargeant, de les en dédommager. Uue la Ville rétablisse le pignon du serrurier et la Superficie : jambe etriere pour ce que les eaux de l'ancienne fontaine en ont gâté et miné. L'ancienne fontaine contient en superficie. ^106 pieds. I,esdlls Religienx n'auront point de peine à se La nouvelle contiendra...... ' 165 pieds. charger du soin de ces batimens pour une somme C'est, l'augmentation que la Ville demande po.ir dont on conviendra Ixirsque M' du Val voudra lui ladite fontaine...... 5‘J pieds. mémo reprendre le marché et se charger du tout k ces risques et a visitte. Et cette augmentation en superficie seulement pour ladite nouvelle fontaine est pins que moitié de celle {S. 3678). accordée pour l'ancienne. Arrhiocs nationales

Hauteur :

Ladite ancienne fontaine n'a de liauleur IV que...... 18 pieds. La Ville en demande pour la nouvelle.. 46 pieds. Deeis des ouvrages de maçonnerie à fa ir e pour la construction du corps et regard de fon­ C'est d'augmeotation...... Î8 pieds. taine publique enrlaoé dans la maison con­ ventuelle des licligieuw Hlancmanleaua. El cette augmentation en hauteur pour ladite nou­ I)u ï aeril 1710. velle lontaine est encore bien plus que moitié de hauteur accordée pour l'ancienne. Devis des ouvrages de maçonnerie qu'il convient faire pour la construction d'un Regard et fontaine Dédonmagement : publique Rüe des Hlancmanteaux qui sera enclavé dans la maison conventftelle des Religieux de ce nom 1" Les Religieux esperent de la Ville, Lui accordant & l'endroit marqué par le Plan, an lieu de celle qui pins de moitié de superficie pour la nouvelle fontaine que n'avoit l'ancienne qu'ils auront de surplus pour dedomagement au moins cinq lignes d’eau en perpe- toité, leur en ayant déjà été accordé neul lignes pour la superficie et hauteur de l'ancienne fontaine. (1) Ceci est le texte rectifié. Le premier texte, qui f Pour l'augmentation de hauteur de ladite nou­ a été barré en partie, comporte : deux ¿tcujes, velle fontaine qui oj'c susdits Religieux un étages et 2H pieds de hant au lieu de 10 et trois chambres au demi contenant de liaul 16 pieds dans lesquels étages lieu de une. — 14 y est présentement, et dont les murs du pourtour et Les Mortiers de chaux et sable seront d’un tiers l’ancien Regard sont Entièrement de nulle valleur, de chaux, Et les deux autres de sable de Riviere, laditte fontaine ayant esté abandonnée depuis le mois bien broyez, aussy sans Eau l’un avec l’autre. de septembre 17Ü, Et les plombs ostez par la Ville à cause de son péril Eminent, ses vestiges depuis ce Les Moellons seront de pierre de Meulière. temps n’ayant Esté soutenus quo par des Elâyes Et Cbevalemens qni y ont été faits, Ledit Regard, Touttes Les Pierres seront de la qualité la plus Ensemble le Caveau, aqueduc et Puisard, faits sui­ dure, sans bousin, moyers n’y fil vicieux des carrièies vant les plans, profils et Eslevations qui en ont esté D’arcueil, D’Ivry, De Vitry, Et les pierres de vergelée arrestez, Et alignemens qui en seront donnez de de la plus dure du ciel des carrières de S1 Leu. l’ordre do Messieurs les Prévost des Marchands et Echevins, Et en leur présence par le sieur Beausire con'"' architecte du Roy Et de son accademie Maître General dos bàtimens de Sa Majesté et de l'hotel de Construction. cette ville, Inspecteur Et Controlleur Garde ayant ChmrgA des Eaües et fontaines publiques de la ditte Premièrement sera faite la maçonnerie en fonda­ ville qui tiendra la main à sa construction qui sera tion des murs En quatre sens du pourtour de lad. faito des Matheriaux cy après déclarez, fontaine jusqu’à trois pouces près du Rez de Chaussée avec bon Moellon dur de pierre Meuliere gisant bien, assis, arrazé de niveau des Espaisseurs cy-dessus Premièrement. déclarées, Et maçonné avec Mortier de chaux et Sable, Et bien gobté par le dedans avec mortier de chaux et ciment, observant qu’aux quatre angles, Sera fait par l’Entrepreneur à ses frais et dépens Il y soit Employé les plus gros Libages de pierre dure la démolition de fonds en comble de la partie du mur d’arcueil sans bousin n’y tendre, bien piquez En leurs do face sur la Riie des Blancmanteaux, Ensemble des parein- ns pour demeurer apparens, pour meilleure anciens murs de son Pourtour qui sont de nulle Liaison ; comme pareillement aux pieds droits Et valleur, Les bons Matheriaux mis à part pour être teste de l’aqueduc, Et voûte d’y celuy, qui aura remployez à la ditte reconstruction, ceux, qui ne se iceluy aqueduc six pieds de Long Et trois pieds de trouveront bons luy appartiendront, Et enverra les Large sous le pavé de la Riie ; Les Murs et voûte de décombres aux champs, Et place nette à ses dépens. dix huit pouces d’Espaisseur aussy de pareille cons­ truction, Le tout bien gobté Et frotté avec pareil Sera fait la fouille des terres tant du Caveau que Mortier des,qualitez cy dessus. do l’aqueduc au dessous du Rez de Chaussée, et des murs au pourtour suivant le nouveau plan jusques sur le bon et solide fonds, Ensemble du puisard sous P lu s sera observé au dedans œuvre au Rez de le pavé de la Rüo à la profondeur de l’Eau des Puits chaussée de laditte fontaine, Et au pourtour d’icelle du quartier pour la décharge et débourbement des un Encorbellement de pierre de taille dure d’Arcüeil thuyaux tant des Eaües publiques que des Parti­ de la qualité susditte suivant le profil qui en sera culiers, pour ne pas incommoder les caves des maisons donné de dix huit pouces de large, Et de deux pieds voisines, Et les terres Envoyées aux Champs par de hauteur d’assises au lieu de voûte. l’Entrepreneur. Le Mur de face de la ditte fontaine sera cons­ Le M u r de face aura deux pieds neufs pouces truit tout de pierre de la plus dure d’arcüeil de la d’Epaisseur en fondation, Et vingt quatre pouces qualité susditte de deux pieds Et deuiy d’Espaisseur au dessus du Rez de Chaussée pour avoir six pouces au droit des pilastres depuis le Rez de Chaussée de retraite En dehors, Et trois pouces en dedans : Et jusqu’à la premiere retraitte, Et au dessus de la les Murs de pourtour en trois sens auront aussy En Seconde de vingt-huit pouces ; Les corps, arriérés fondation deux pieds neuf pouces pour en avoir vingt corps, corniches Et cimaizes du fronton, seront aussy quatre au Rez de Chaussée, Et six pouces de retraite de pierre dure ; le tout suivant les mesures et profils En dehors, El trois pouces En dedans; Et les Murs qui en seront cottées Et données par L’Architecte au dessus tant de face que des Pourtours de pareille Maitre General des bàtimens de la ville, Et au dessus Epaisseur que ceux des bàtimens dans lesquels se construit jusques Et compris l’Entablement, de bonne trouve Enclavé laditte fontaine Et de pareille cime- pierre dure de vergelée, Et de pareille Espaisseur que teñe et ordonnance, ou seront observé les avants le mur de face sur Rue des bàtimens dans lesquels Et arriérés corps figurez par les desseins. laditte fontaine Est enclavée, observant dans le fronton un bossage pour les armes de la ville, Et les deux consolles suports de la corniche, Et au dessus de l’Entablem ent un socle de pierre de taille pour Qualités E t façons des M atheriaux. couronner et Rachepter la hauteur de l’Entablement du cloistre En y observant Le Renforcement d’un Premierenvent Les Mortiers seront composez de chesneau où Goutière. deux cinquièmes parties de bonne chaux Et les trois autres de bon ciment de Thuilleau sans mélange, Le L e 8 Murs. En trois sens au pourtour de laditte tout bien broyé et incorporé sans an tre eau que celle fontaine seront tous de bonne pierre dure, Scavoir au qui aura servi à Eteindre la chaux. Res de chaussée de quatre assises des carrieres d'arcüeil, bien allilei des qualitez susditte», Kl le surplus de vergelée des carrières de Si-Leu, I.e tout 14. — Signalement d’un projet d’exten­ bien taillé et posé en bonne liaison, recrée et ravallé sion de la gare des Invalides et d’em­ proprement comme ¡1 appartient. prises nouvelles sur l’esplanade des Invalides et ses abords. — Vœu de la Plus sera (ait et observé En construisant Et en Commission. Kncorbellement, le premier Klage de l'tscillier de pierre dure darcueil de dix huit à vingt pouces de large pour monter i la Cassette de distribution dos M. de Puym aigre tient à saisir la Com­ Eaux tou t« bien taillée« et chanfrenées ; El le sur­ mission d'une atr&ire aussi grave qu'urgente. plus de l’Escallier sera construit de charpente et La direction des Chemins de fer de l'Ktat pré­ maçonnerie, carrelé et plafonné. pare en ce moment une extension de la gare des Invalides, aux dépens de l'esplanade et Plus sera posé au devant de laditte loolaine, une de ses abords, et il n'est malheureusement grande pierre de liais qui aura huit pieds de long, pas possible de douter do la réalité de cet Kt trois pieds de large pour recevoir La Chutte des Eattx du Masque, laquelle sera encislrée de deux extraordinaire projet Les motifs Invoqués pouces dans le mur de (ace. sont l'encombrement do la gare Saiot-Lazare et notamment la difficulté d'assurer le débar­ ' Plus seront taillées proprement, Et posées quatre quement des trains transatlantiques lorsque bornes au devant de laditte (ontaine, aux Endroits ceux-ci, comme c'est le cas le plus fréquent, Et distances marquées par le plan, Et suivant les arrivent à destination au moment de grandes desseins qui en seront donnés. fréquences des trains do banlieue.

Le « utd it m ur de fo re bien ravallé, tramosé et tin a donc songé à les dériver sur La gare proprement jointoyé, Et les arêtes arrimées, le tout des Invalides qui serait pourvue de sept à sans qu'il soit besoin d'autre explication. huit voies supplémentaires et considérable­ ment agrandie en superstructure. Ces agran­ Plus sera (ait Et (ourny par rEutrepreneur tous dissements seraient faits par emprise sur les fers et crampons qui seront jugez nécessaires par l'esplanade et aussi sur ses abords jusqu au ledit Maître Iteneral pour la solidité desdits ouvrages, boulevard La Tour-Maubourg. Bien qu’il n'en Excepté les (ers du dedans pour le soutien des ait été parlé nulle part, la menace est précise plombs, Et planchers de menuiserie qui seront tournis par la Ville. et imminente Un projet de convention avec la Ville de I'aris a été préparé et je l'ai vu. Plus sera (ait la maçonnerie du Puisard au dehors Bien plus, les propriétaires des immeubles en sous le pavé de la riie, qui aura deux pieds de dia- bordure du quai d'Orsay depuis la rue Kabert mettre, E lles Murs au pourtour dix huit pouces d'Es- jusqu' au boulevard La Tour-Maubourg ont paisseur maçonnez avec Mortier de chaux et de sable, déjà reçu les avis préliminaires à l'expropria­ avec une pierre de taille dure d'arcüeil au dessus, tion. Il convient donc d'agir sans retard pour recevoir l'Eau de la décharge de« Thuyaux. L'idée de porter atteint« de cette manière à l'un des plu» beaux sites de I’aris est insoute­ nable. Conclusion. Au point de vue inéme de l'exploitation, il est permis de faire toutes réserves sur son P o u r la construction desquels ouvrages l'Entre opportunité. On parle d'embouteillage à la preneur fournira tous les Matheriaux mentionnez au present Devis, peines J'ouvriers, Esquipages, Ecbaf- sortie de la gare Saint-Lazaro Mais quel (audages, Et touttes choses frenerallement quelconques, débouché peut ofTrir à des trains se succédant pour les rendre faits et parlaits. moyennant le prix à intervalle rapproché et débarquant des cen­ En bloc, El dans le temps qu’il sera convenu. Et taines de voyageurs l'étroite rue de Constan­ rendu le tout en bon Estai de Receplion par le Maître tine qui borde la gare 1 C’est un défi au bon général des bàtimens de la ville, En la présence de sens. Verrons-nous, d'autre part, à l'angle de Messieurs les Prévôt des Marchands et Eehevini En l'esplanade, sur le quai d'Orsay, s'élever, la manière accoutumée. comme on peut le ccaindre. à l'emplacement des beaux hôtels qui se trouvent l&. d'énormes fa it et présenté au bureau de la Ville ce troisième avril Mil sept cent dix neuf. bâtiments pour les services de l'exploi­ tation et les bureaux ? Cela est tout à fait Sûjnt : Beagshk. impossible. J'ai déjà fait valoir ce« raisons au ministère des Travaux publics, où le dos­ sier est constitué, et auprès de M. le Préfet Archives nationales (S. 3678). de la Seine. — It) —

Je demande à la Commission d’émettre un « 2° Que la Commission départementale des vœu en faveur de la conservation d'une des sites soit appelée à les examiner, conformé­ plus belles perspectives de Paris. m ent à la loi du 21 avril 1906. » M. le P résident expose que la Commission Ce projet de vœu est adopté. tout entière s'associe aux inquiétudes de M. de Puymaigre et propose de renvoyer l'affaire à la 3e Sous-Commission pour prépa­ ration d'un vœu d'urgence. 13. — Compte rendu de l’apposition d’inscriptions commémoratives par la M. André Hallays considère que cette Ville de Paris au cours de l’année formalité est inutile. La consistance des pro­ 1929. jets que vient de révéler M. de Puymaigre est assez grave pour qu’aucune hésitation 11 est rendu compte à la Commission de puisse se manifester ici. C’est tout de suite l’apposition de diverses inscriptions commé­ que la Commission doit se prononcer. Et elle moratives par la Ville de Paris en 1929 : doit se placer sur le terrain de la loi. L'espla­ nade des Invalides est-elle, oui ou non, un site classé, et classé postérieurement à l’ins­ 1° Paul-Louis Courier, rue de l’Estrapade, tallation de la gare, soit en 1910 ? Dans ces n° 11. conditions aucun projet la modifiant ne peut (Commission du Vieux Paris, séance du être décidé et réalisé sans approbation de la 30 janvier 1926; délibération du Conseil mu­ Cjmmission des sites et autorisation du nicipal du 30 m ars 1928 ; apposition le 3 fé­ Ministre des Beaux-arts. Celui-ci doit être vrier 1929.) saisi sans retard, et réclamer le dossier. Texte : M. Louis Bonnier pense que ceci n’em- pèche pas la Commission du Vieux Paris de P a u l -L o u is C o u r ie r se prononcer sur le fond et d’exprimer son n é À P a r i s r u e d o M a i l sentiment sur l'alfaire. l e 4 j a n v i e r 1772 HABITA CETTE MAISON M. A ndré H allays est tout à fait d'accord. DE 1786 À 1791. Le projet est insensé et jugé tel ici par tout le monde. Mais les voeux de la Commission du Vieux Paris ne sont que des voeux, tandis 2° Taine, rue de Bretonvilliers, n° 3. quo la Commission des sites et le ministre (Commission du Vieux Paris, séance du donnent des avis légalement obligatoires. Ils 2 juin 1928; délibération du Conseil muni­ doivent être avisés sans retard. 11 ne man­ cipal du 31 décembre 1928; apposition le quera pas de le faire quant à lui. 14 m ars 1929.) M. le Président rappelle que le Conseil Texte : municipal aura lui aussi à se prononcer au sujet de cette entreprise sur le domaine de la H i p p o l y t e T a i n e . Ville de Paris. 11 propose à la Commission le (1828-1893) projet de vœu suivant : HABITA CETTE MAISON DE 1856 À 1868. « La Commission du Vieux Paris, 3° Henri Heine, avenue Matignon, n° 3. « Informée des projets à l'étude pour l’exten­ sion de la gare des Invalides ; (Commission du Vieux Paris, séance du 23 février 1924 ; délibération du Conseil mu­ « Considérant que l’Esplanade des Invalides nicipal du 26 m ars 1928 ; apposition le 12 ju in a été classée comme site par arrêté ministé­ 1929.) riel du 19 novembre 1910, Texte : « Emet le vœ u : H e n r i H e in e

« 1“ Que le ministre de l’instruction pu­ e s t MORT blique et des Beaux-arts soit saisi sans DANS CETTE MAISON retard desdits projets et études ; LE 17 FÉVRIER 1856. — 17 —

4° Jeanne d'Arc, rue Saint-Honoré, n* 165 16. — Compte rendu de l'apposition (médaillon). d'inscriptions commémoratives par divers au cours de l'année 1929. (M. Real del Sarto ; avis de la Commission du Vieux Paris, séance du 23 février 1929; apposition h 14 mai 1929.) Il est rendu compte à la Commission de l'apposition d'inscriptions commémoratives Texte : par divers en 1929. Ici 1° Daumier, quai d'Anjou, n° 9. S'ÉLBVAIT LA PORTB SAINT-HONORÉ (Société des dessinateurs humoristes ; inci­ PRÉS DB LAQUELLE dent à la séance de la Commission du Vieux J e a n n e d'A r c f u t iil b s s é h Paris du 23 février 1929; apposition le 11 fé­ l e 8 s e p t e m b r e 1429. vrier 1929.) 5* Hôtel de Novera, rue Colbcrt, n° 12. Texte : (Centre international de synthèse ; appo­ sition le 22 mai 1929.) H o n o r é D a i ' m i k k

PEINTRE, SCULPTEUR Texte :

UTHOORAPHB C e c o r p s i>b l o g is HABITA CKTTB MAISON e s t c i q u i s u b s i s t e DB 1846 À 1863 DB L'HÔTEL DE N b VERS HOMMAOK DE LA SOCIÉTÉ c o n s t r u it p a r F r . M a n s a r t DBS VEas 1645. DESSINATEURS HUMORISTE». Ici FURENT SUCCESSIVEMENT 2° Aristide Bruant, rue Cbristiani, n" 17. LA BIBLIOTHÈQUE DE M a ZARIN

(Famille; incident à la séance de la Com­ LE SALON DE MADAME DE LAMBERT mission du Vieux Paris du 23 février 1929; LE CABINET DBS MÉDAILLES apposition le 12 février 1929.) d u Roi. Texte : 6" Ecole centrale des arts et manufactures, rue de Thorigny, n° 5. — Hôtel Salé, même L b POETE BT LB CHANSONNIER adresse. A r is t id e B r u a n t (Ecole centrale des arts et manufactures; BST. MORT DANS CETTE MAISON la seconde inscription apposée a la demande LE 12 FÉVRIER 1925. de la Commission du Vieux Paris et rédigée par la 4* Sous-commission ; apposition le 27 mai 1929.) 3’ Henner, rue La Bruyère, n°41. Textes : (Fam ille; apposition le 5 m ars 1929.) 1 Texte :

E n 1829

J e a k -Ja c v iu e s H e n n b r l 'E c o l e C e n t r a l e

ARTISTE PEINTRE d e s A r t s e t M anufactures

M E M B R E DB l 'I n STITCT f u t f o n d é e e n c e t h ô t e l

n é À B e r n w i l l e r ( H a u t -R iu n ) PAR

LE 5 MARS 1829 L a va ll ée, J. -B aptiste D umas

EST MORT DANS CETTE MAISON O l i v i e r e t P é c l e t .

LB 23 JUILLET 1908 E l l e t d e m e u r a j u s q u ' e » 1884. — 18 —

M. Dumolin présente diverses observa­ il tions sur la multiplication excessive des ins­ criptions commémoratives qui enlèvent à ces En 1656 manifestations du souvenir une bonne part CKT HÔTEL PDT CONSTRUIT de leur importance et de leur intérêt. p a r Je a n B o u l l ie r d e B o u r r e s

p o u r P ie r r e A u b e r t d e F o n t e n a t M. Mario Roques fait observer que sur les huit inscriptions apposées à titre privé, f e r m ie r d e s g a b e l l e s , six n’ont fait l’objet d’aucun examen de la (H ô t e l S a l é ) 4e Sous-commission et ne lui ont pas été sou­ mises. Deux de celles-ci ont fait l’objet de la Ambassade de Venise 1671. part de la Commission (séance du 23 février H ô t e l d e j u ig n é 1768. 1929), d’observations qui dém ontrent combien ce contrôle eût été utile. En ce qui concerne celles qui ont été exa­ 7° Victor Cherbuliez, rue deTournon, n° 12. minées, l’intervention de la Commission a été (Association franco-suisse ; apposition le heureuse. Elle a obtenu que l’inscription de 31 mai 1929.) Jeanne d'Arc, dont elle s’était occupée depuis plusieurs années, fût maintenue dans les Texte : limites de la stricte vérité historique et rappelât en même temps un vieux souvenir parisien, la porte Saint-Honoré. Elle a égale­ D an s c e t t e m a is o n v é c u t ment obtenu, par une collaboration suivie V i c t o r C h e r b u l i e z avec l’Ecole centrale, que l’histoire de l’hôtel MEMBRE DK L ’ ACADEMIE FRANÇAISE Salé fût rappelée par une plaque distincte, en n é À G e n è v e e n 1829 dehors du souvenir do ladite école. Ce sont là MORT À COMBS-LA-VlLLE EN 1899. des résultats intéressants, qui montrent à quel point l’intervention de la Commission peut être favorable. Encore faudrait-il que 8° Scott de M artinville, rue Vivienne, n° 9 tous les projets lui fussent communiqués. (Bibliothèque nationale). Elle doit le rappeler de nouveau à l’Adminis- tration et au Conseil municipal. (Apposition le 15 novembre 1929.) Il est particulièrement regrettable, il faut Texte : le répéter, que des inscriptions, comme celles de Bruant, de Daumier, de Henner, de Cher­ buliez, de Scott de Martinville, soient inau­ Ici gurées ou reçues officiellement par la Muni­ S’ É LEVA IT L A MAISON cipalité sans que la Commission, organe OÙ EST MORT LE 26 A V R IL 1879 municipal de contrôle, ait été appelée à les exam iner. E d o c a r d -L é o n S c o t t d e M a r t i n v i l l e

n é X P a r i s l e 25 a v r i l 1817 M. le Président dit que ces observations in v e n t e u r e n 1857 d u phonautographe seront rappelées à l’Administration et au APPAR EIL ENREGISTREUR DES SONS Conseil municipal. D'OÙ EST DÉRIVÉ VINGT ANS PLUS TARD LE PHONOGRAPHE. La séance est levée à dix-sept heures. — 19 —

ANNEXE

Extrait du compte rendu de la séance du Conseil municipal du 28 décembre 1929.

20. — SUPPRESSION DU COURANT KLRCTRIQUK AUX Il convient d'observer que la suppression AFFICHES KT KNSKJGNKS LUMINKl'SKS INSTAU.KK» du courant électrique ne pourrait avoir lieu DANS DES CONDITIONS 1RRKGULIKRKS. qu'en vertu d’une clause des conventions intervenues entre la C.P.D.E. et l'abonné intéressé. A l'heure actuelle, les polices d'abon­ M. François Latocr, au nom de la 1" Com­ nement ne contiennent aucune clause per­ mission. — Messieurs, l'Administration s'est mettant cette suppression. 11 ne peut donc efforcée de conserver aux rues de Paris leur être question de cette mesure qu'en ce qui beauté et leur aspect traditionnel en y régle­ concerne les abonnés futurs. mentant la publicité et même, dans certains sites, en y interdisant toute publicité. L'Administration nous propose donc d'insé­ L'application de ces règlements est faite rer dans la police type d'abonnement annexée d'une façon stricte et les installations irrégu­ à la convention de la C.P.D.B. la clause sui­ lières font l'objet de contravention ; mais les vante : poursuites, en cette matière, durent assez longtemps pour que le contrevenant ait pu largement jouir de ces installations irrégu­ « Au cas où l'abonné utiliserait le courant lières avant qu'il puisse être procédé à leur électrique fourni, en totalité ou en partie, enlèvement d'office. La publicité a rapporté à pour desservir des installations établies con­ l'intéressé tout ce qui avait été escompté et trairement aux permissions régulièrement l'intervention de l'Administration n’a plus édictées par les règlements municipaux ou aucun effet. pour l'éclairage d'une affiche ou enseigne non Ces inconvénients sont particulièrement autorisée par le Préfet de la Seine, le courant sensibles en ce qui concerne la publicité serait immédiatement coupé sur injonction lumineuse. de l'Administration préfectorale. Il ne serait rétabli que lorsque l'abonné aurait supprimé L'Administration aurait donc intérêt à dis­ le dispositif de ladite affiche ou enseigne. Les poser d'un texte qui lui permit de faire frais de coupure et rétablissement seraient i interrompre la fourniture du courant élec­ la charge de l'abonné. * trique aux installations non autorisées. la question revêt une importance toute particu­ lière au moment où la Ville de Paris soumet Votre 1" Commission vous propose d'adop­ à l'approbation du Conseil d Etat une nouvelle ter des conclusions conformes. réglementation de la publicité qui s'imposera d'autant mieux que l'Administration sera plus armée pour la faire respecter. Adopté (1929, 1611).

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LE PAVILLON DE HANOVRE (»929)

VILLE DE XF* ARIS

19 30 Commission du Vieux Paris

S é a n c e «111 Nitnicdl S» février I JKJO.

V HOCÈS-VERBAL

SOMMAIRE

1. — Liste des membres présents. nier sur diverses constructions annexes de l'hôtel Le Brun, 49, nie du Cardinal-Lcmoine. 2. — Compte rendu des affaires soumises au service du Casier archéologique et artis­ 8. — Compte rendu des démarches effec­ tique en 1929. tuée s par la Commission en vue de la préser­ vation du terra1 n situé 5 et 7, rue Clovis, au 3. — Mesures spéciales édictées pour le voisinage du mur d'enceinte de Philippe- ravalement réglementaire des façades des August». # immeubles présentant un intérêt historique ou artistique (XVIeet XVII' arrondissem ents). 9. — Rapport présenté par M. L. Périn. au nom de la 1” Sous-commission, sur les projets 4. — Compte rendu des mesures prises à de construction au voisinage de l'ancien l’égard d’un immeuble inscrit sur l'inven­ collège des Irlandais, 15, rue des Carmes. taire supplémentaire des monuments histo­ riques, 8, i-ue B arbette (ancien hôtel d'Es- 10. — Communication de M. Paul Jarry trées). sur la chapelle dite de Scarron en l’église Saint-Gervais. 5. — Observations relatives à un projet de construction place Vauban et avenues de 11. — Compte rendu présenté par M. L. Tourville et de Ségur. Périn de la visite effectuée par la Commission à la Bibliothèque de l'Arsenal et aux foailles 6. — Compte rendu présenté par M. Adrien en cours aux abords de la Bibliothèque (dé­ Blanchet de l’ouvrage de M. Dumolin : couverte d'un fragment hors terre du mur « Etudes de topographie parisienne », d'enceinte de Charles V). tome 1". 12 — Compte rendu de ia séance solennelle 7. — Rapport présenté par M. Louis Bon- tenue à la Bibliothèque de l’Ordre des avo- 2. — 22 - cats le 24 janvier 1930, îk l’occasion de la mise dour, au nom de la 4e Sous-Commission, sur en dépôt au musée de l'Ordre. de la pierre de une proposition de modification partirle de fondation de la chapelle Saint Yves, décou­ la dénomination de la rue du Marais (X” ar­ verte dans les fouil'es du boulevard Saint- rondissement). Germain. 15. — Proposition de modification de la 13. — Compte rendu de diverse? attribu­ dénomination de rue des Amandiers (XXe ar­ tions île noms de rues (square W illette, rues rondissement). Conrteüne, RaffatHli, Meryon, Louis Garnie, 16. — Proposition de réglementation de Jean Weber). la particule « de » dans les dénominations de 14. — Rapport présenté par M. Elie Debi- rues.

La séance est ouverte à quinze heures, à d’un examen spécial, 23 ont fait l’objet d’avis l’Ilôtel de Ville,sous la présidence de M .Léon favorables, 10 d’avis favorables sous réserves. Riotor, vice-président de la Commission. M. le Président adresse à M. Louis Bon­ nier les remerciements de la Commission

1. — Liste des membres présents. 3. — M esures spéciales édictées pour le ravalement réglem entaire des Assistent à la séance : MM. Léon Riotor, façades des immeubles présentant de Fontenay, Auguste Lefébure, Calmels, Louis Peucli, le docteur Marie, André Hallays, un intérêt historique ou artistique Louis Bonnier. Kalcou, G. Hartmann, Adrien (XVIe et XVII0 arrondissements). Blanchet. L. Périn, Mario Roques, Robiquet, Victor Perrot, Fosseyeux, Gaston Renault, Il est donné communication à la Commis­ Marcel Aubert. Barroux. Dumolin, de Roche- sion de deux arrêtés en date du 14 janvier gude, Paul Jarry, Hubert Morand, le docteur 1930 relatifs au ravalement décennal et à la Vimont, I^esort, Hatitfol. mise en état de propreté des façades. L'année Secrétaires : MM. Elie Debidour, Grimault. 1930 amène le tour des XVIe et XVIIe arrondis­ sements. Le premier de ces arrêtés s’applique Excusés : MM. César Caire, René Fiquet, à l'ensemble des immeubles et excepte expres­ Raymond-Laurent, G. Montorgueîl. Paul sément un certain nombre d'entre eux qui Ginisty. Camille Jullian. ont un caractère historique, artistique ou pittoresque. Le second édicté pour ces der­ niers des mesures spéciales de nettoiement. Cette distinct ion est faite depuis de longues années pour donner satisfaction à un vœu 2. Compte rendu des affaires sou­ émis par la Commission du Vieux Paris dans mises au service du Casier archéolo­ gique et artistique de Paris en 1929. sa séance du 18 décembre 1902. Elle a pour objet de préserver les façades intéressantes des grattages et des réfections d’enduits malencontreux . M. Louis Bonnier présente un état des affaires soumises pour avis au service du Les dispositions adoptées sont les sui­ Casier archéologique et artistique par les ser­ vantes : vices administratifs et techniques en '929. ainsi que les avis émis. « Le Préfet de la Seine, 11 a été adressé par les services 45 signale­ « Vu l'a rt 5 du décret du 26 m ars 1852 rela­ ments de travaux. 33 dossiers ont fait l’objet tif aux rues de Paris ; — 23 —

« Vu les lois des 15 février l‘J02 et 7 avril « Rue Herton, 7, et numéros impairs quai 1903sur la protection de la santé publique; de Passy et rue Guillou : maison de santé, façade sur jardin. « Vu l’arrêté en date du 22 juin 1904 por­ tant règlement sanitaire de la Ville de Paris; « Rue d'Auteuil. 11 bit, école J B Say : façade sur cour d’entrée. « Vu l'arrêté en date de ce jour relatif à la mise en état de propreté des façades des « Rue de Chai Ilot, 10, et rue Pierre-Char­ maisons en 1930dans les XVI' et XVII* arron­ ron, 21-23 : porte sur rue. dissements ; « Itnc de Chaillot, 26 : église Saint Pierre- * Considérant qu'il y a lieu de statuer sur la de-Cliaillot. mise en état de propreté des façades sur rues « Quai de Passy, 32, rue Berton et rue des immeubles assujettis à une architecture Raynouard, 21 à 27 : façade sur jardin. obligatoire, et des façades sur rues ou sur cours des hôtels et édifices historiques non « Rue Raynouard, 47, et rue Berton, 24 : classés, qui ont été exceptés de l'arrêté . en date de ce jour, susvisé ; « Rue Raynouard, 49 : façade sur jardin. « Sur la proposition du Directeur de l'Hygiène, du Travail et de la Prévoyance « Rue d'Auteuil, 10 : façade sur jardin. sociale, « b) XVII' arrondissement : « Arrête : « Rue Demours, 17-19 : ancien château des Ternes. « Article premier. — 11 est enjoint aux pro­ priétaires des immeubles assujettis à une « Rue Baven : façades sur rues. architecture obligatoire désignés ci-dessous, de pourvoir, avaut le 1" octobre 1930, à la « c) Voies liniitrophes : mise en état de propreté des façades sur rues de leurs maisons, conformément aux « Boulevard des Batignolles (collège Chap- dispositions de l'art. 3 du présent arrêté : tal, VIIIe et XVII' arrondissements) : façades sur rues et sur cours. « a) XVIe arrondissement : « Art. 3. — La mise en état de propreté des « Place de l'Etoile : tous les immeubles en façades visées à l'article précédent devra bordure, entre l'avenue Marceau et l'avenue être effectuée de préférence par des lavages de la Grande-Armée ; de la pierre à l'eau pure, en évitant l’em­ ploi de la brosse dure ou métallique; les « 6) XVII' arrondissement : menuiseries et les fermres des façades devront être lessivées et repeintes. « Place de l'Etoile : tous les immeuble* en bordure, entre l’avenue de Wagram et l’avenue « Quand les façades auront été peintes anté­ de la Grande-Armée rieurement et qu’il y aura lieu d'en refaire les enduits et les peintures, ces travaux « Art. 2. — Il est enjoint aux propriétaires devront être exécutés sans modifier le carac­ des hôtels et édifices historiques non classés, tère architectural de l’ensemble des cons­ désignés ci-après, de pourvoir, avant le tructions et, autant que possible, dans la 1er octobre 1930, à la mise en état de pro­ tonalité de la pierre. » preté des façades sur rues ou sur cours des­ dits immeubles, conformément à l'art. 3 du M. A ndré Hallays, à l'occasion de cette présent arrêté : communication, fait observer qu'aucun ordre et aucune règle ne paraissent être observés « a) XVIe arrondissem ent : en ce qui concerne la remise en état des façades de la , dont l'aspect « Rue de l'Annonciation, 9 : grille sur rue. et la tonalité importent précisément au plus « Rue de l’Annonciation, 21 : façade du haut point. xvm' siècle sur rue. Les façades sont refaites les unes après les « Place d’Auteuil église Notre-Dame autres, ce qui produit un déplorable dispa­ d'Auteuil. rate. Bien plus, aucune prescription ne — 24 — parait être fait« aux propriétaires dont cer­ L’Inventaire a été établi sur ses propo­ tains emploient des badigeons criards dun sitions, à l’aide du Casier archéologique. Il rouge vif, qui a la prétention de représenter serait légitime qu’elle fût consultée. la brique. On a même vu les services de la Ville, revêtir les arcades d’un immeuble M. Louis Bonnier est d’accord pour municipal d'un enduit jauniitre du plus épou­ regretter les radiations prononcées. Encore vantable effet, qui jurait non seulement avec faut-il se souvenir que les dispositions des les autres maisons de la place, mais avec le propriétaires les rendaient inévitables. reste même de l’immeuble. Il serait temps d’adopter une méthode et des prescriptions M. M ario Roques ne s’étonne pas moins appropriées. Les façades sont à l'heure qu’un avis ne soit pas demandé à la Com­ actuelle toutes classées. Il conviendrait de mission. qui a joué un rôle important dans saisir de la question le service des Monu­ l’établissement de l’inventaire. On peut se ments historiques. demander à quoi sert le grand travail qu’elle a fourni. M. le Président prie M. André Hallays de bien vouloir se charger de cette communi­ M. Louis Bonnier est loin de contester cation. l'importance de ce travail. Mais il faut noter qn’il s’agissait là d’une collaboration offi­ cieuse avec le service des Monuments histo­ riques qui reste seul chargé de l’application 4. — Compte rendu des mesures prises de la loi à l’égard d’un immeuble inscrit sur l’inventaire des monuments histo­ M. Elie Debidour rappelle qu’en nombre riques : rue Barbette, n" 8 (ancien d'affaires, telles, pour ne citer que les plus récentes, que celles du pavillon de Hanovre, hôtel d’Estrées). • du donjon de Vincennes, de l’hôtel Le Brun, de la muraille de Pliilippe-Auguste, rue Clo­ Comme suite au signalement fait à la vis, l’Administration des Beaux-arts s’est séanco du 21 décembre 1929, il est donné tenue en contact étroit avec la Ville de Paris communication d'un arrêté ministériel du et la Commission. Il en a été de même pour 20 janvier 1930 portant radiation de la liste l'hôtel de Morfontaine. de l'inventaire de l'immeuble rue Barbette, n* 8 (ancien hôtel d'Iistrées). Les parties ins­ M. le P résident pense que la Commission crites étaient : la porte monumentale sur rue aimerait à être prévenue dans tous les cas et (vantaux compris), l’entrée du passage sur propose que l’expression de ce désir soit cour et la décoration du xvhi* siècle du salon transmise à l’Administration des Beaux-arts. au premier étage. Cette mesure, prise à la demande du propriétaire, confirme l’exis­ Il en est ainsi décidé. tence des dangers de destruction antérieu­ rement signalés.

M. Dumolin déplore qu'après l’hôtel de Morfoutaine, rue Sainte-Croix-de-la Breton- 5. — Observations relatives à un pro­ nerie, il faille voir abandonner une nouvelle jet de construction place Vauban et demeure d'intérêt comparable. Il s'étonne avenues de Tourville et de Ségur. qu'aucun effort n'ait été tenté en faveur de sa conservation. M. Paul Jarry signale à la Commission, M. le Président constate qu'on ne peut comme suite à ses discussions de la séance que prendre acte des décisions de l’autorité 30 novembre 1929, qu’une nouvelle demande supérieure. en autorisation de construire sur l'ancien terrain de la Compagnie des petites voitures, M. Mario Roques constate que les place Vauban, vient d’être déposée le 14 fé­ radiations de l'inventaire se multiplient vrier. Cette demande reproduit exactement d une façon fâcheuse, sans que la Commission les termes de la précédente qui, suivant les en ¿oit. non pas saisie, mais même avisée à renseignements donnés à la Commission, a l'avance. fait l objet d’un refus. Il est toujours fait état de cette hauteur de sept étages qui nous frappante. Le bâtiment â toute hauteur, paraissait avoir été écartée par l'obligation placé en retrait, sera plus dégagé, semble-t il, de limiter le bâtiment à 18 mètres. 11 con­ de l'écran dos Invalides et viendra plus sensi­ viendrait donc déclaircir la question. blement s'accoler à eux C'est là une question d'examen sur place et de calculs II y aurait D'autre part, la Commission, dans son très lieu de renvoyer la question h la 3* Sous- rapide examen du mois de novembre dernier, commission, pour examen d'urgence II con­ a paru se préoccuper principalement du rap­ viendrait. d’autre part, do signaler sans port de cette masse de constructions nou­ retard ce point de vue à l'Administration velles avec le dôme des Invalides et la place Vauban elle-même. M. le Président propose d'adopter ces M Gaston Brière, empêché d'assister à la suggestions. présente séance, signale une autre considé­ ration fort importante : c'est l'effet que pro­ Il en est ainsi décidé. duirait une pareille masse derrière les Inva­ lides, vue de l'extrémité de l'Esplanade, vers le pont Alexandre-III. Il est à craindre, en effet, que ces bâtiments ne viennent s’accoler 6. — Compte rendu présenté par aux Invalides, dans une situation analogue à ceux des Assurances sociales derrière l'Ecole M. Adrien Blanchet de l'ouvrage de militaire, et qu'il en résulte une altération M. Dumolin : « Etudea de topogra­ fâcheuse. phie parisienne », tome 1er. M Gaston Brière appelle tout particulière­ ment l'attention de la Commission sur la M. Adrien Blanchet donne communica­ nécessité « que les toitures des nouveaux tion du rapport suivant : immeubles ne s'aperçoivent pas par-dessus la façade des Invalides, pour le spectateur Presque tous ici, vous savez que M. Mau­ placé à l'entrée de l'avenue au croisement de rice Dumolin vient de publier le tome lrr l avrnue des Champs-Elysées ». de ses Ktudca de topographie pariricnnc (Paris, 1929, grand in-8°de 387 pages, avec M. Elie Debidour expose que la mention plans). Et vous savez tous aussi, pour l'avoir forcement sommaire de la demande en auto­ écouté bien souvent, que M. Dumolin est risation de construire ne rend pas compte devenu un maître dans les études sur notre- vieux Paris, si cher à notre ca-ur. des nouvelles propositions des constructeurs, qui sont très différentes des projets primi­ C'est vraiment une torture quand nous tifs. En réalité, les plans sont tout autres et sommes obligés d’admettre que la loi souvent tiennent compte des injonctions administra­ inéluctable du développement des villes ne tives Ces propositions sont doubles. permet pas do sauver une antique demeure bien patinée et une ruelle bien sombre et Elles comportent : bien triste, mais pleine de souvenirs 1° Oa dis bâtiments de 18 mètres de hau­ Nous consentons trop souvent, à notre gré, teur en bordure de la place (conformément à ces sacrifices -, mais nous sommes presque aux prescriptions) avec des bâtiments à consolés quand noire collègue nous apporte toute hauteur seulement dans le fond du l'histoire du vieux coin disparu En effet, il terrain ; est juste que les rues et les maisons où ont passé, où ont vécu nos [»ères, aient aussi 2° Ou un seul corps de bâtiment à toute une oraison funèbre, comme les hommes hauteur, mais en retrait de 40 mètres sur célèbres. l’alignement de la place, c'est-à-dire sensible­ ment à l'écart du dôme. Sur ce point, par M. Dumolin est.de ceux qui ont le plys ce conséquent, les appréhensions de la Commis­ sentiment et il lui arrive de s'attacher avec sion n'ont plus de raison d'être. d'autant plus de patience à chercher l'état civil exact d'un hôtel ou d une simple mai­ M. Victor Perrot, en prenant acte de ces son, quand ont vécu, entre ces murs noircis indications, fait observer toutefois quelles et chancelants, ou sur le sol qui seul subsiste, laissent entière l'observation de M. Gaston un grand philosophe, un écrivain illustre, une Brière, si même elles ne la rendent pas plus reine célèbre. C'est pour cela que M. Dumolin n'hésite 100 pages, consacré au quai Malaquais et au pas à pourchasser certaines erreurs, telle quai Voltaire, dont les maisons sont étudiées que celle de la maison où Pascal est mort, une par une et dont les propriétaires et habi­ en 16*12. et qui avait été localisée au coin de tants sont peints dans leur milieu et leurs la rue Iiollin et de la rue Monge. Les docu­ relations. ments connus aujourd'hui et certaines M. Dumolin a réussi encore à préciser ce remarques, faites sur le terrain même, ont que fut 1’ « Ayde de Saint-Sulpice », indiquée permis à l'auteur de fixer au n° 67 de la rue sur le plan de Gomboust de 1652. C’était une du Cardinal-Lemoine l'emplacement de la chapelle de secours, destinée aux paroissiens maison mortuaire du grand penseur, maison du quartier des rues de Bourbon et de Ver- qui disparut ontre 1685 et 1688. neuil; elle porta aussi le nom de Maison Nous avons entendu, ici, la notice sur la « des Carreaux » et se trouvait à l’emplace­ maison mortuaire de Saint-Simon ; je vous ment du n° 19 actuel de la rue de Lille. rappellerai seulement que cet auteur, obligé Sans parler de l’Hôtel de Senneterre, dont de quitter plusieurs demeures successive­ vous avez entendu l’historique, le 26 juin ment, avait loué en février 1750, pour cinq 1926, je voudrais terminer ce compte rendu, ans un mois et huit jours, et moyennant trop écourté, par quelques mots sur l’impor­ 4.800 livres, un hôtel de la rue de Grenelle- tante étude de 100 pages que M. Dumolin a Saint-Germain. où il mourut, âgé de 80 ans, consacrée à La fa m ille du plan de la Tapis­ le 10 mars 1755. L'hôtel ne subsiste plus, car serie. on fit sur le terrain, à diverses époques, des constructions qui ont tout modifié. Tous ceux qui s’occupent plus ou moins du Vieux Paris ont entendu parler de ce plan Vous vous souvenez aussi de la séance du que Bonnardot, Alfred Franklin, Adolphe 27 novembre 1926, où M. Dumolin vous Berty et d’autres ont essayé de comprendre. exposa rapidement, car son mémoire n'a pas On sait que la dernière mention du plan de la moins de 119 pages, l'histoire du domaine Tapisserie a été imprimée dans le Journal de créé par la reine Marguerite et de l'hôtel qui Paris du 28 m ai 1788 et qu’il était alors faisait l'angle de la rue de Seine et du quai « dans le plus grand délabrement ». Et l’on Malaquais actuel. Là, s’était élevé l'ancien manoir du barbier-chirurgien Jean Bouyn, n’en retrouve plus trace après la Révolution. Mais on a un dessin conservé dans le en 1511; puis, en 1603, les frères Saint-Jean- de-Dieu, dits € Frères de la Charité », y recueil de Gaignières et aussi une gouache installèrent un hôpital. Mais, après certain en neuf morceaux, qui serait un document drame scandaleux, en 1606, la reine Margot parfait s’il n’avait été retouché au cours du achète, coup sur coup, de nombreux terrains xvme siècle. entre le chemin longeant le Pré-aux-Clercs et M. Dumolin a entrepris une révision de la Seine. tout ce qui a été écrit sur le plan de la Tapis­ serie, et une comparaison avec d’autres plans En sept mois, le domaine est constitué et en 1609, l'hôtel est assez avancé pour que la du XVIe, malheureusement moins détaillés. Il reine puisse y recevoir le dauphin et y offrir a reconnu que l’inscription n’a jamais dû une collation aux souverains. Mais après la être composée pour une tapisserie ; il a relevé mort de Henri IV, rien ne marcha plus et des erreurs et des mentions intéressantes, quand la reine Marguerite mourut en 1615, peu remarquées jusqu’ici. après avoir laissé la propriété aux Augustins En résumé, il croit « que le plan de la de nombreux créanciers, constitués en syn­ Tapisserie a été fait, entre 1575 et 1585, dans dicat. firent valoir leurs droits et saisir un atelier parisien, peut-être celui de la l'hôtel en 1616; le tout fut vendu, en 1622. à Trinité, pour le cardinal Charles de Bourbon, un consortium do financiers moyennant qui le donna ou le légua à la famille de 315.000 livres. Guise ». Le carton de cet ouvrage aurait été Je ne saurais suivre M. Dumolin dans une copie d’un plan ancien, exécutée vers l’histoire du lotissement dont il a donné le 1532, et corrigée jusque vers 1575. plan d’après un précieux document des Le volume de M. Dumolin lui fait le plus Archives nationales. C'est tout un quartier de grand honneur et je n’hésite pas à dire que Paris que nous voyons ainsi sortir de l'obs­ 1 œuvre entreprise par notre collègue et qui curité et l'auteur a heureusement complété comprendra plusieurs volumes, sera digne son étude par un autre mémoire de près de d être placée à côté des travaux de l’abbé Lebeuf et des meilleurs historiens de notre ils encadreront la façade de l'hôtel sans la Cité. dissimuler. On peutdonc estimer que, dans ces limites, M. le Président est heureux d'associer la les constructions projetées ne porteront pas Commission tout entière aux félicitations qui atteinte aux vues de l'hôtel, si heureusement viennent dêire adressées à M. Dumolin. dégagées. (Marque* (fastentùnent.) M. le Président adresse à M Louis Bon­ nier les remerciements de la Commission et propose à celle-ci de prendre acte des indica­ tions rassurantes qui viennent de lui être 7. — Rapport présenté par M. Louis données. Bonnier sur diverses constructions annexes de l'hôtel Le Brun, rue du 11 en est ainsi décidé. Cardinal-Lemoine, n° 49.

M. Louis Bonnier expose que conformé­ ment à la mission qui loi a été confiée par la 8. — Compte rendu des démarches Commission à sa dernière séance, il a pris effectuées par la Commission en vue connaissant des plans des constructions de la préservation du terrain situé annexes de l'hôtel Le Brun, rue du Cardinal- rue Clovis, n"' 5 et 7, au voisinage Lemoine, n“ 49. du mur d'enceinte de Philippe Au­ La situation est la suivante. Un bâtiment g u s te . très peu élevé, à usage de garage, a été édifié en aile gauche de l'hôtel, le long de la cour d’entrée, contre le mur mitoyen Nord jus­ M Mario Roques ejpose que dans sa qu'au mur mitoyen du n° 47 de la rue du séance du 1*' juin 1929, à la suite d une assez Cardinal-Lemoine, parallèle à la rue. Ce bâti­ longue discussion, la Commission s'était trou­ ment sera complété avec façade sur la rue vée unanime à considérer la construction de après démolition de l'immeuble n° 47. divers bâtiments sur le terrain de la rue Clovis, nM 5 et 7, au voisinage du mur d'en­ Le projet qui nous occupe aujourd hui ceinte de Philippe-Auguste, comme regret­ consiste dans la construction en aile droite table à tous les points de vue : depuis celui d'un bâtiment symétrique du précédent. Ce de la conservation et de la mise en valeur de bâtiment, comme le précédent — et c'est là la muraille jusqu'à celui d'un aménagement un point de vue qui nous a paru essentiel, rationnel de la région avoisinante autour de comme à la Commission — n'est pas adossé ce précieux Ilot boisé, y compris celui de la à la façade latérale de l'hôtel. Comme celui construction même, onéreuse et difficile à de gauche, il en sera séparé par un escalier cet endroit. droit et un passage longeant cette façade. Ajoutons que le long de cette façade les dis­ La Commission se disposait à émettre un positions adoptées, et favorisées par la cons­ vœu en ce sens tendant à obtenir du Conseil truction de l'hôtel, qui est élevé sur un haut municipal l'abrogation de la décision primi­ sous sol, permettent de ne faire atteindre à tive de construire sur ce terrain, lorsque l'annexe qu'une hauteur correspondant au M. le Directeur du Plan de Paris, qui avait plancher du rez-de-chaussée de l'hôtel. apprécié le bien-fondé de nos observations, proposa spontanément à la Commission de Dans la cour ells-même, puis en retour rechercher un nouveau terrain et fit valoir d'équerre, parallèlement à la rue, l'annexe que dans ces conditions le vœu de la Commis­ comportera un rez-de-chaussée en pierre et sion devenait inutile. un étage sous comble à la Mansart. Lorsque La Commission accepta cette transaction le bâtiment de gauche sera lui-même cons­ et il fut convenu qu'elle serait tenue au cou­ truit symétriquement, sur l'emplacement du rant des recherches. n° 47 à démolir, ces deux constructions lais­ seront entre elles un espace libre de 12 mètres Après un rappel que nous avions adressé de largeur, qui sera fermé par une grille ; en juillet, M. le Directeur du Plan de Paris - 28 — fit parvenir il autre Secrétariat la note sui­ renseignements à la connaissance de la Com­ vante en date du 2 août : mission du Vieux Paris, qui voudra bien, j’espère, considérer cet incident comme clos.

Note à Monsieur le Secrétaire « Le Directeur du Plan de Paris, de la Commission du Vieux Paris. « Signé : Pierre Doumiîrc. »

« Paris, le 2 août 1929. Des diverses observations qu’appellerait « Dans une récente séance de la Commis­ cette réponse je ne retiendrai que les deux sion du Vieux Paris, M. Mario Roques a élevé suivantes : la première, c’est qu’il ne s’agit une protestation contre le projet de cons­ pas en l’espèce d’un incident mais d’une truction d'un immeuble d'habitations à bon affaire sérieuse, qui mérite d’être traitée marché sur le terrain situé rue Glovis cédé sérieusement ; la seconde c’est que l’avis du par l'Etat à la Ville de Paris, comme corol ministre de l'instruction publique et des ¡aire de* dispositions prises pour l'agrandis­ Beaux-arts invoqué dans la note, est étranger sement de l’Ecole polytechnique. à la question, le ministre ainsi que la Com­ mission des monuments historiques n’ayant « Ainsi que je l'avais promis en séance à eu à examiner que la conservation de la M. Mario Roques, j'ai procédé à un nouvel muraille d'enceinte en tant que monument examen de cette affaire. Mais il n'a pas été historique et non le point de vue plus général possible do trouver un seul terrain de rem­ auquel nous nous étions placés, qu’ils ont placement dans le quartier, et il a été jugé toujours ignoré et qui ne leur a pas été indispensable de pouvoir reloger, à proximité soumis. de leur habitation actuelle, un certain nombre des personnes qui devront ê^re expropriées. Entre temps, dans le courant du mois de Dans ces conditions, il a été nécessaire de juillet, je m’étais, habilité par vous, présenté donner suite au projet. à l’enquête de déclaration d'utilité publique et avais exposé au commissaire enquêteur « L'Administration s'est d'ailleurs trouvée les objections graves que vous aviez for­ en présence d'une lettre de M. le Ministre de mulées. l'instruction publique et des Beaux-arts, dont vous trouverez une copie ci-jointe. Après Il nous est apparu, d’autre part, qu’en examen de l'affaire, M. le Ministre, de qui il raison de la complexité de cette affaire, qui aurait cependant dépendu de prononcer le intéresse plusieurs services et organismes classement dans son état actuel, du terrain municipaux, et l'Assemblée municipale elle- dont il s'agit, a émis l avis « qu'il serait sans même, il était convenable et utile de saisir « doute possible de construire les immeubles du point de vue de la Commission, le chef de « projelés sans modifier l'aspect actuel du l'Administration municipale lui-même. « terrain et de la vieille muraille ». Et il s>st borné à demander une modification du C'est dans ces conditions que vos quatre projet qui permette de « conserver une bande présidents de Sous-commissions, MM Hart- « de terrain assez large tout le long de la maLn, Périn, Victor P rrot et moi-même, * muraille au niveau actuel ». ont eu un entretien avec M. le Préfet de la Seine sur cette affaire. Ils l'ont examinée « Dans ces conditions, l'office public d'ha­ ensuite avec M. le Directeur de l’Hygiène, du bitations à bon marché de la Ville de Paris a Travail et de la Prévoyance sociale, chargé remanié son projet, qui ne couvre, en sur- des questions de l'habitation. Ils ont enfin fa-e que 37 % du terrain, qui laisse une exposé vos vues au conseiller municipal du bande libre de 4 mètres au minimum en bor­ quartier intéressé, M. Lebecq. dure du mur de Philippe-Auguste, et qui comporte deux jardins intérieurs ayant l'un La constatation la plus remarquable à la­ 10 mètres et l'autre 15 mètres de large quelle ont donné lieu ces diverses conférences, c'est que ces vues ont paru à tous nos inter­ « lin plan définitif de la construction vous locuteurs parfaitement raisonnables et bien sera adressé ultérieurement par les soins de fondées. Personne n’a contesté que la cons­ M. C-ixée. truction sur le terrain de la rue Clovis, expédient plus ou moins htureux pour la « Je vous prie de bien vouloir porter ces solution d une affaire spéciale, soit regret* — 29 — table au point de vue général. C'est là à vrai à construire des immeubles analogues rue dire une de ces sortes de succès auxquels la des Carmes et rue I^acépède ? L'adoption Commission da Vieux Paris est habituée d'une pareille variante résoudrait facilement et qui sont fort honorables pour elle. Nous le problème. exprimerons simplement le voeu qu'on s'aper­ çoive à temps qu’elle a raison. M. le Président soumet à la Commission le projet de motion suivant : Mais cet assentiment général n'est pas le seul résultat de nos démarches. Nous en avons également remporté l'impression que « La Commission du Vieux Paris. l'Administration était disposée à faire un effort pour rechercher une solution meilleure € Apiès avoir entendu le compte rendu de pour laquelle un peu d'initiative et de con­ l'audience accordée par SI. le Préfet aux viction est nécessaire. Nous sommes donc en présidents de seB quatre Sous-commissions, droit d'espérer que quelque chose de sérieux prend acte avec satisfaction de l'espoir qui sera fait et que l'impossibilité absolue ne lui est donné que l'Administration préfectorale sera invoquée qu'à juste titre. accepterait d'envisager la modification des projets relatifs à l'édification d'un groupe Telle est à cette heure l'état de la question. d'habitations à bon marché sur le terrain de Nous estimons que le compte rendu qui'vient la rue Clovis contigu au mur de Philippe- de vous être présenté serait utilement com­ Auguste ; plété par une motion où la Commission pren­ drait acte de ces dispositions nouvelles et « Renouvelle son vœu qu'aucune construc­ renouvellerait les vœux précédemment émis. tion ne soit édifiée sur ce terrain, reste des jardins du collège de Boncour ; M. le Président remercie M. Mario Roques et les présidents de Sous-commissions « Donne mission aux présidents de ses des efforts qu’ils ont faits. 11 exprime le sou­ quatre Sous-commissions de poursuivre à cet hait qu'ils soient efficaces 11 lui apparaît effet toutes les démarches nécessaires auprès pourtant que le sentiment contraire du rap­ de l'Administration préfectorale*et de la re­ porteur de l'agrandissement de l'Ecole poly­ présentation municipale. » technique au Conseil municipal est pour le succès une pierre d'achoppement. Cette motion est adoptée.

M. M ario Roques fait remarquer que ce rapporteur, M Paul Kleurot, n'a pas fait une opposition de principe à la préservation du 9. — Rapport présenté par M. L. Périn, terrain de la rue Clovis. 11 a simplement au nom de la 1™ Sous-commission, subordonné son acquiescement au maintien sur les projets de construction au du projet de construction sur un autre terrain voisinage de l’ancien collège des Irlan­ Et en cela tout le monde est d'accord avec dais, rue des Carmes, n" 15. lui. M. L. Périn donne connaissance du rap­ M. le Président rappelle qu'il s'agit de port suivant : reprendre l'économie d'une convention com­ plexe déjà passée. Dans sa séance du 28 avril 1923, la Commis­ sion du Vieux Paris, après avoir entendu le M. M ario Roques fait observer que cette rapport que je présentais au nom de la objection a déjà été écartée pour de bonnes 1" Sous-commission, adoptait le vœu sui­ raisons et qujelle n'est plus retenue par vant : l'Administration. qui apprécie très exacte­ ment la situation. Encore ne faudrait-il pas « Classer l'église des Irlandais; s’exagérer les difficultés d'un changement. « Profiter des circonstances pour créer un Il s’agit purement et simplement de trouver site intéressant; un terrain auquel s'appliqueraient trait pour trait les dispositions financières adoptées « Sauvegarder un beau monument et, entre la Ville et l'Office d'habitations à bon quoique s'éloignant en ceci beaucoup de ses marché. Il n'y a là vraiment rien d’insur­ attributions, contribuer à doter ce coin montable. Ne se dispose-t-on pas précisément déshérité d'un espace libre, bien ensoleillé,

3 — 30 — avec quelques arbres apportant une illusion Cette chapelle, large de 8 m. 50 et longue de jardin, faisant entrer l’air, le soleil, la de 19 mètres, est affectée au culte et mise à santé dans ce qui fut la triste, froide et la disposition de la Mission syrienne. humide rue Saint-Hilaire-du-Mont. » La cour attenant à la chapelle est comprise dans la location. A gauche (sic) de la chapelle Quatre années après ce vœu, le 24 Juin et à 7 mètres subsiste également un bâtiment 1927, la chapelle du collège des Irlandais était ancien, perpendiculaire à la rue des Carmes, classée. élevé sur caves d’un rez-de-chaussée, de trois étages et d’un quatrième sous comble à Depuis plus d'un an, nous avons vu réaliser la Mansart. le dégagement. Le projet ménage un large dégagement à la La grande façade sévère du n° 15 conti­ façade de la chapelle des Irlandais qui, en nuant la façade triste du u° 17 et celle dépit des mutilations qu’elle a subies, mérite léprouse, fortement étayée. en ruine, du d’être mise en valeur. n° 19. ces façades, qui donnaient à la rue des Carmes un aspect si lugubre, sont aujour­ Ce projet conserve dans la plus large d’hui tombées. mesure possible le bâtiment ancien situé à gauche (sic) de la chapelle dont l’architecture La façade charmante de la chapelle cons­ s'harmonise très heureusement avec ce monu­ truite par Rosery, en 1770, nous apparaît ment. L a plus grande partie du gros-œuvre aujourd'hui largement dégagée, accompagnée est d’ailleurs en bon état, etc. sur sa droite (en la regardant de la rue des Carmes) de ce bâtiment si simple et si pur Or, le large dégagement annoncé dans le du collège des Irlandais qu'ornent seulement rapport et par lequel on pourra voit- la façade deux belles portes aux élégantes consoles de de la chapelle, se réduit à 10 mètres sur la style Louis XV. rue des Carmes. Et ces 10 mètres de grille sont enserrés entre deux bâtiments de six Ce bâtiment avait retenu l’attention de la étages de haut surmontant un rez-de-chaussée Commission du Vieux I’aris. Il s’harmonisait de 4 m. 50, sans aucun décrochement, taillés si heureusement avec la chapelle, ses propor­ à pic : une véritable brèche entre deux cubes tions s'alliaient si agréablement à celles de de 23 mètres de haut à droite et de 21 mètres l'édifice, qu'il nous avait paru nécessaire à gauche d'associer sa destinée â celle de la chapelle des Irlandais pour respecter cet ensemble que Le rapport disait encore conserver « dans nous aurions dù faire classer. la plus large mesure possible » l’ancien bâti­ ment du collège. Ce bâtiment, dit toujours le C'est à vous, Messieurs, que nous devons rapport, est en bon état. Il serait donc peu sa conservation II était menacé de démoli­ judicieux de le démolir, peu économique de tion. vous l'avez sauvé Nous avons été com­ l’abattre pour ne s’en point servir. On le con­ pris et secondés par l'architecte de la Ville, serve, en effet, mais on le double, on le Ch. Gossart, mort trop vite sans avoir vu la masque en partie et, pour employer les réalisation complète de ce dégagement, que termes mêmes du rapport « dans la plus nous n'avons cessé de poursuivre. large mesure possible ». Ce succès, que nous pouvions com pter à Et la façade ancienne* aux jolies portes à notre actif, à peine obtenu, il nous faut aus­ consoles Louis XV, disparaît, recouverte en sitôt nous préparer à le défendre. grande partie par un bâtiment, dont le style moderne repousse toute alliance avec l’ancien, A nouveau, cet ensemble si heureusement et qui, en retour à angle droit, s’aligne mis en valeur est remis en péril. parallèlement à la rue des Carmes qu'il vient Nous allons vous soumettre un projet de border jusqu’à la rencontre a,vec la grille de construction d'un groupe d'habitations à bon 10 mètres. On n’apercevra même plus le res­ marché, pour le compte de la Ville, qui semble tant conservé de la vieille façade mutilée. tout compromettre. Après avoir indiqué que la superficie est de En conséquence, la lre Sous-commission a 1 U>5 mètres, que la façade sur la rue des préparé le projet de vœu suivant : Carmes est de 45 m. 55, le texte explicatif du projet mentionne que « la chapelle du collège « La lre Sous-commission, des Irlandais est classée ». « Soucieuse de défendre l’œuvre de déga­ gement dont l'heureux effet a ¿té unanime­ M Louis Bonnier soumet à la Commis­ ment approuvé, sion un croquis rapidement esquissé et donnant l'exemple d’une des variantes qui « Emet le vœu : pourraient être étudiéA dans cet esprit. Rien ne s'opposerait, selon lui. à ce que les cons­ « Que ce qui subsiste de l'ancien collège tructions envisagées s'élevassent sans dis­ des Irlandais soit conservé intact, la façade, continuité, sans brèche, sur la rue des les trois étages et le comble à la Mansart; Carmes, à la condition qu'une disposition d'arcades, s'élevant à la hauteur du second « Que ce bâtiment soit maintenu dans son étage sur une largeur d'environ 16 mètres état actuel extérieur jusqu'à la coupure que permette d'apercevoir la chapelle. lui a fait subir l’alignement de la rue des Carmes ; On retrouverait là une disposition d'un esprit analogue à celle qui existait avant. « Que la grille projetée de 10 mètres soit Il n'est pas inutile de signaler l'intérét que portée à 16 mètres environ, permettant ainsi présenterait pour le constructeur la récupé­ la vue de la chapelle et des bâtiments du ration de surface due à la suppression de la collège. * brèche.

M. Louis Bonnier expose qu’il serait M. le Président constate que la Commis­ injuste de méconnaître l'effort tenté par sion est unanime à souhaiter une disposition l'office des habitations à bon marché pour de ce genre. maintenir le dégagement de la façade de la chapelle des Irlandais. Mais il faut également M. Louis Bonnier fait observer que de reconnaître que cet effort n'est pas heureux. pareilles dispositions ne peuvent utilement faire l’objet d'un simple vu'u. Il convient d'en D’une part, comme l'a fait observer exposer la partie et le sens aux exécutants, de M. Périn, la brèche ouverte sur 10 mètres de manière à trouver un terrain d'entente. U y largeur et 25 mètres de hauteur entre deux a des questions techniques à examiner. immeubles modernes pour apercevoir »u fond une petite chapelle du xviti*, a quelque chose M. le Président propose à M. L. Périn de de très pénible. Il y a là une coupure brutale, bien vouloir se faire, auprès de l'Offlce des un manque d'arrangement et de liaison très habitations à bon marché, l'interprète des choquant. vues de la Commission, sur la base d'une De plus, et cela est peut-être plus choquant arcade double d'environ 16 mètres de largeur. encore, cette disposition aboutit à donner à la chapelle une valeur, une importance qu'elle M. L. Périn accepte cette mission. ne mérite pas. On fait de ce petit vestige, assez gracieux, mais très simple, une manière de bibelot qu'on enchâsse. Ce n’est pas du tout cela Ceux qui ont vu la vieille chapelle avant 10. — Communication de M. Paul Jarry son dégagement, lorsqu'elle était encore sur la chapelle dite de Scarron en masquée par les maisons de la rue des l'église Saint-Gervais. Carmes, s’en rendent certainement compte. On poussait la porte cochère et. dans l'enca­ M. Paul Jarry donne connaissance du drement de la voûte, au fond de la cour, avec rapport suivant : quelques arbres, on voyait le portail de la chapelle. Cette vue suffisait et correspondait 11 est en l'église Saint-Gervais, à Paris, un parfaitement à son caractère. sanctuaire discret, construit en bordure des Voilà ce qu'il faudrait retrouver. Dégage­ Charniers, et où l'on accède par le bas-côté ment, vue ménagée et conservée, certes, mais gauche, au moyen d'une porte ouvrant au pas mise en valeur d un édifice qui y perd fond de la chapelle Sainte-Anne. Sur cette beaucoup. chapelle, dite chapelle dorée, les légendes n’ont cessé de courir, légendes qui ont été M. L. P érin partage cette manière de voir. combattues et qu'il est possible de réduire à Il fait observer, d'autre part, que la coupure néant, grâce aux documents que nous avons de 10 mètres seulement a quelque chose retrouvés dans les anciens registres de la d’étroit et de dur. C’est une vision d'objectif. paroisse. — 32 —

Elle est, d’ailleurs, assez mystérieuse cette Deux ans après, la fabrique réclamait petite chapelle, érigée dans un bâtiment en encore à ses héritiers, avec intérêts, les frais dehors de l'église, où elle forme comme une d’inhumation réglés au fossoyeur. Et lors­ construction parasiti. une hernie assez qu’on dut exhumer, faute de place, les morts étrange. On a prétendu qu’elle avait été édi­ entreposés, la famille fut dans l’impossibilité fiée pour servir de sépulture au poète Scar- de rembourser cette opération. On possède roo. Elle affecte, en effet, « la forme d’un les lettres de réclamation de la fabrique à ce tombeau dont la partie supérieure est munie propos ; elles restèrent sans réponse. de châssis ». Tout autour, les murs sont cou­ verts de boiserie où sont encastrées des pein­ Quant à Françoise d’Aubigné, elle se débat­ tures représentant des scènes de la vie du tait contre les procureurs et les huissiers. Christ, alternant avec des figures de saints L’état obéré de lâ succession, les obsèques ou de saintes, reconnaissables à leurs attri­ impayées, ne laissent guère acceptable la buts. Elles ont. d'ailleurs, été dénombrées en fondation de cette chapelle par la veuve du 1889. dans Y Inventaire des richesses d'art de poète, même quand la situation de celle-ci à la , par Lucien Michaux, qui y voit la la cour l’eut tirée de ses embarras finan­ paternité d'un artiste français travaillant à ciers. la fin du xvn* siècle, sous l'influence des On a dit encore, et ici Mme de Maintenon peintres flamands, ou d'un « de ces flamands réapparaît, que cette chapelle avait servi au nomades qui parcouraient le pays en quête catéchisme des enfants légitimés du roi de commandes ». Louis XIV. Mais sans preuve aucune et seule­ Elles sont de qualité médiocre, mais l'en­ ment pour l’occasion de faire un bon mot, semble en est d'une tonalité chaude et velou­ certains ayant prétendu qu’elle était trop tée. comme certains coins de l'hôtel Lauzun, petite pour les contenir tous ! construit pour Gruyn des Bordes (1), ou La vérité est beaucoup plus simple. Elle a encore ce salon de l'hôtel Colbert-Villacerf, été pressentie par Cocheris, dans ses notes et aujourd'hui reconstitué au musée Carnavalet, additions à YHistoire du diocèse de Paris, sans être, toutefois, d'un aussi bon artiste. par l’abbé Lebeuf, et par Lucien Michaux qui Hélas ! il faut se rendre à l’évidence. Scar- s'en inspire, d’ailleurs, dans sa notice. ron mourut pauvre, dans la nuit du 6 au Après avoir abandonné l'hypothèse d’une 7 octobre 1660, et non pas le 14, comme Jal le chapelle fondée par Fourcy, contrôleur des rectifie à tort. Il aurait pu rédiger son testa­ bâtiments et marguillier de la paroisse, et ment en s'inspirant de celui de Rabelais, son celle de Mme de Maintenon, ces auteurs s'en précurseur en « joyeusetés » : « Je n’ai rien, réfèrent aux armes placées dans un cartouche, je dois beaucoup, et je laisse le reste aux au-dessus de la peinture du petit autel, repré­ pauvres. » Il avait accoutumé de dire : « Une sentant le Christ au Jardin des Oliviers. serviette, un mouchoir même, suffirait à Mais ils font erreur de prénom, et parfois contenir mon squelette ». d'orthographe. Ces armoiries sont celles des Betauld de Chemauld, qui portaient d'azur à Le malheureux infirme fut transporté, dans un lion d'or, avec une bande d’argent bro­ l'après-midi du 7. à l'église Saint Gervais. chante sur le lion, et chargée de trois roses Ses obsèques eurent lieu à la nuit tombante ; de gueules. elles ne furent jamais payée s. Il fut inhumé dans le charnier, selon les uns, sous une La chapelle n’est autre que la chapelle dalle de l'église suivant les autres. Le registre funéraire des Betauld de Chemauld qui habi­ de la paroisse porte cette seule mention à la taient sur la paroisse. Le personnage, pour date du 7 octobre 1660 : qui cette fondation pieuse fut établie, est antérieur aux Betauld dont parle La Chesnaye- « Inhumation de M" Paul Scarron, écuyer, Desbois dans son Dictionnaire de la Noblesse. mort rue Neuve-Samt-Louis, au marais du Temple. » Si l’on consulte le registre des actes de l’église Saint-Gervais, baptêmes, mariages et inhum ations, de 163 i à 1712, conservé au département des manuscrits à la Bibliothèque nationale (mss français 32838), on lit à la U) CI. Lucien Lambeau. Bulletin de la Com- date du 16 mai 1684 : mission ilu Vieu*r Paris, 1890. p. 286 et 1901 p. 104. « Inhumation de Mre Louis Betauld, sei­ — 33 —

gneur de Chemault et Montbarrois, conseiller nouilléo, peinte sur toile, Antoinette de BAon- du roy en sou conseil et président en sa Luxembourg, la maman du bébé inhumé es chaojbre des comptes, mort le 13, rue des 1695. Francbourgeois. Présents : M" Hugues Betauld, conseiller au Parlement, son fils ; On pourra observer que l'ensemble de la M" Mathieu I*oncet de la Rivière, m aître des décoration est de style l»uis Mil et que les requêtes, président au Grand Conseil; peintures elles-mêmes font mieux songer au M" Jean de Creil. maître des requêtes, et début qu'à la fin du xvu* siècle, date un peu M™ Louis Molé, chevalier, seigneur de Cham- tardive, préconisée par Michaux dans son plâtreux, président à mortier, ses gendres. » inventaire. Outre, qu'un certain décalage est toujours L'acte offre cet intérêt d'indiquer l'illustre admissible, les Betauld de Chemauld ont pu parenté du défunt, mais il est précieux pour procéder à l’installation de celte chapelle en le point qui nous occupe. 11 y a : « Inhu­ prenant des motifs déjà existants, et en utili­ mation » sans plus, alors que l'endroit est sant des peintures achetées précédemment, toujours fidèlement indiqué. sans les avoir commandées spécialement. Peut-être même, ont-ils tout simplement Or, dans ce même registre, on lit, à la date acheté une chapelle déjà meublée, où ils ont du 30 mai 1695 ; fait mettre leurs armoiries, mais dont nous ignorons les antécédents. Les remaniements « Inhumation, dans la chapelle de sa ne sont pas douteux Certains panneaux ont fam ille, d'un fils ondoyé, âgé de 4 mois, de été refaits ou complétés à la fin du xvu'siècle. M. Betaut de Cliemaux (tic), maître des On en trouve même exécutés sur papier et requêtes, et de D. Antoinette-Thérèse de collés sur bois par Maillot, en 1825. Béon de Luxembourg ; apporté de Saint- Médard. Présents : Louis Betaut, son oncle, Les documents conservés aux Archives prestre, docteur en théologie. » nationales, sur les chapelles ouvertes vers 1613, sont muets sur la chapelle des Betauld. Le 2 m ars 1712, mention analogue ; Mais sur le registre conservé au département des Manuscrits et qui pour les baptêmes « Inhumation, dans la chapelle de sa rem ontent à l’année 1531, avec seulement Jam ille, de M" Hugues Betauld, seigneur de une interruption de quinze ans (1566-1581), Chemault, ancien maître des requêtes, mort on ne trouve aucune mention des Betauld de l e ...... âgé de 60 ans. I^ésents : Louis Chemauld avant 1646, année pendant laquelle Betauld. capitaine au régiment Orléanois, et le 18 Janvier, sont mentionnées les flan- M™ Jacques-Auguste de Betauld, capitaine au ciailles du marquis Desnots avec Elisabeth régiment de Bassigny, ses fils. » de la Kolie, fille du m arquis de ce nom et d'Antoinette Betauld. Le mariage fut célébré Cet Hugues Betauld, marié à Antoinette le 22 janvier. Pas plus aux baptêmes de Béon-Luxembourg, était le père de l'en­ qu'aux décès, on ne rencontre d’acte avant fant inhum é le 30 mai 16%. Sa veuve épousa cette époque. en secondes noces Jean de Beaumont, exempt des gardes du corps, et mourut le 27 novembre Les faits et les dates sont là, et la jeune 1740, âgée de 78 ans environ. maman éplorée a pu être figurée en dernier lieu pour la circonstance. L’intention est si Ainsi donc, le 16 mai 1684, les registres nettement marquée, qu’indépendamment du parlent d'inhumation, sans préciser le lien, cartouche où l’ange joufflu ne semblait pas de Louis Betauld deChemauld, père de Hugues. assez significatif, on a surmonté les pan­ Mais le 30 mai 16%, le petit-fils de ce Louis neaux inférieurs d'une autre tête de chérubin Betauld reçoit la sépulture dans la chapelle frisé entre deux ailes. de sa famille. On peut donc supposer que la chapelle, faussement dite « de Scarron », est Lorsque ces peintures assez enfumées, mais devenue l'oratoire de la famille Betauld de qu'un nettoyage suffirait à éclaircir, furent Chemaold entre les années 1684 et 16%. déposées au moment du bombardement des « berthas », et peu de jours avant la catas­ Dans un cartouche doré, qui fait face à la trophe qui endeuilla Paris, M. Bertrand, partie occupée par l'autel, sous une tète d'ange chargé de ce travail, fit un relevé exact joufflu, on distingue, près d'une tombe fraî­ avant la mise en caisse et observer que trois chement ouverte, une figure de femme age- panneaux manquaient. Les caisses furent — 34 — portées a» Grand-Palais par les soins de la maison Cbenae. 11.— Compte rendu présenté par M. L. Périn de la visite effectuée par la Le point acquis et important est que ces Commission à la Bibliothèque de panneaux n’ont pas disparu entre la dépose l’Arsenal et aux fouilles en cours et la repose, mais, déjà, ne se trouvaient aux abords de la Bibliothèque (décou­ plus dans la chapelle au moment où l'en­ verte d’un fragment hors terre du semble fut démonté. Avaient-ils été confiés m ur d’enceinte de Charles V). à un restaurateur de tableaux, disparu pen­ dant la guerre? Un quatrième panneau, plus ou moins heureusement « rafraîchi » a, en M. L. Périn expose ce qui suit : effet, repris sa place. Deux des peintures manquantes consti­ La Commission du Vieux Paris s'est réunie tuaient le vantail droit dn placard du fond, le 12 février 1930 à la Bibliothèque de l’Arse­ du côté opposé à l'autel, sous le cartouche nal. L'objet principal d'> cette visite était doré à tête de chérubin. Une photographie l’examen de l’important fragment de la mu­ prise avant leur disparation permet de les raille d’enceinte de Charles V mis à décou­ identifier. Il s'agit du Jésus rencontrant les vert par diverses démolitions de bâtiments Saintes Femme» et du Jésus dépouillé de ses de la bibliothèque entre la rue de Sully, les vêtements, deux scènes de la Passion se super­ boulevards Morland et Henri-IV. posant. Assistaient à la visite : MM. Léon Riotor, La troisième peinture, plus petite, était Florent-Matter, Georges Lemarchand, André située sur le panneau en face de la porte Hallays, Hartmann, Adrien Blanchet, Périn, d’entrée et adossée aux charniers. Elle ne Victor Perrot, Fosseyeux, Templier, Barroux, figure pas à l’inventaire Michaux. Toutes les de Rochegude, Paul Jarry, Michon, le docteur peintures à sujet ou à figures, mentionnées Vimont, Elie Debidour, Grimault et Citerne. par ce dernier sont an complet sur ce pan­ Notre éminent collègue M. Batiffol, admi­ neau ; on peut admettre qu'il s’agit d’un nistrateur de la Bibliothèque, qui dirigeait simple cartouche au monogramme du Christ cette visite, a bien voulu nous présenter ou de la Vierge, et jugé trop insignifiant d’admirables séries de plans de l’Arsenal. pour être décrit.

Nous insistons d’autant plus sur cette res­ D’abord deux plans du xvii' siècle, puis le titution que le digne successeur du vaillant splendide atlas intitulé : abbé Gauthier, M. l’abbé Brochard a entre­ pris, en prenant possession de sa cure, la création d’une Société des amis de Saint- DÉTAIL Gervais, ayant pour but. en dehors de toute DE TOUS LES BATIMENTS idoa confessionnelle, d’obtenir les ressources DE L ’ ARSENAL DE PAR IS nécessaires pour contribuer à l’entretien de ORDONNÉ PAR MONSEIGNEUR LE COMTE d ’ a RGENSON, ce monument historique. MINISTRE ET SECRÉTAIRE D’ÉTAT DE LA GUERRE De telles initiatives sont à encourager. Il L’ANNÉE appartient à l'Administration d'aider à son 1756.' tour un clergé intelligent afin que la cha­ pelle des Betauld de Cbemauld, rendue dans son intégrité à l'église Saint-Gervais, soit C’est une réunion de plans découpés, juxta­ définitivement libérée des mystères qui, posés qui en rend la lecture des plus facile. depuis tant d'années, se plaisent à l'entourer! Nous retrouvons les noms des maîtres de l’architecture française comme Boffrand. M. le Président adresse les remercie­ Puis encore défilent sous nos yeux toutes ments de la Commission à M. Paul Jarry, les transformations décidées par les ducs de la Meilleraie, du Maine et d’Orléans. Nous arrivons à la fondation du marquis de Paulmy, à la vente au comte d’Artois. Et maintenant que nous sommes bien en possession de tous ces plans si clairs dans lesquels, note dominante, est le gros mur de Cette découverte, oe témoin certain permet Charles V, pour illustrer cette causerie, à M. Grimault d'établir en toute certitude lo M. Batiffol nous fait visiter, entre les rangées tracé de ces fortifications depuis la porte des des plus merveilleux livres et manuscrits, Célestins jusqu'à la tour de Billy. parm i ces 600 000 volumes et ces 10.000 m anus­ crits. les appartements aux belles boiseries, Il nous donnera dans une prochaine séance aux somptueux décors qu'occupèrent succes­ le résultat de scs relevés et nous montrera sivement les habitants de l'Arsenal de la fln des dessins cotés de ce pan de mur qui du xvi* siècle jusqu'à nos jours : du souvenir mesure plus de 2 mètres de largeur, environ de Sully à celui de Nodier et à celui aussi, 7 mètres de hauteur et se termine par un que nous n'évoquerons pas sans mélancolie, glacis des mieux parementé que nous de notre regretté collègue et ami Henry n'avions jamais rencontré encore. Ce glacis semble reposer sur une maçonnerie plus M artin. largo qui pourrait faire croire que l'on n'a Cette visite avait pour objet de suivre le creusé le terrain que jusqu'à la naissance des mur d'enceinte de Charles V utilisé dans la fondations du mur. Il faudra, au cours des construction de 1 Arsenal Nous l'avons longé fouilles qui vont commencer, faire quelques tantôt d'un côté, tantôt de l’autre, et souvent sondages qui permettront une exactitude traversé par des baies pratiquées dans son plus grande. épaisseur qui est de plus de 2 mètres. Je crois être l'interprète de tous ceux qui M. l'Administrateur de la Bibliothèque ont assisté à cette intéressante visite en avait réservé pour la fin le cabinet de Sully, adressant à M. Batiffol tous nos vifs romor- orné d'une décoration peinte du plus grand ciments. d'abord pour l'accueil qu’il a réservé intérêt. à la Commission du Vieux Paris qui en con­ servera le meilleur souvenir, ensuite pour le L'architecte Labrouste, lors des travaux concours si éclairé et si précieux grâce d'aménagement de la bibliothèque avait, auquel la conservation d'un des plus inté­ autrefois, modifié l'emplacement du cabinet ressants vestiges de notre passé est désor­ de Sully. M. Batiffol a l'heureuse idée de mais assurée. vouloir profiter des travaux d'agrandissement de la bibliothèque pour le restituer dans Bon M. le Président se joint au rapporteur plan primitif. pour adresser à M. Batiffol les remerciements Par les fenêtres du cabinet de Sully nous de la Commission. apercevons ce grand terrain débarrassé main­ tenant de toute construction, sur lequel va s'élever l'agrandissement de la bibliothèque. Et, au milieu de ce terrain, se dresse le plus haut fragment que nous ayons rencontré du 12. — Compte rendu de la séance solen­ mur d'enceinte de Charles V. nelle tenue à la Bibliothèque de l'Ordre des avocats, le 24 janvier C'est à l’occasion de cette découverte 1930, à l'occasion de la mise en dépôt qu'avait lieu cette réunion de la Commission au musée de l’Ordre, de la pierre de du Vieux Paris. fondation de la chapelle Saint-Yves, découverte dans les fouilles du bou­ M. Batiffol qui, pendant les démolitions, levard Saint-Germain. surveillait l’apparition des vestiges du mur d'enceinte voulut bien avertir aussitôt la 2* Sous-commission. Il est rendu compte à la Commission de la M. Grimault, avec un tel appui, gagna séance solennelle tenue le 24 janvier 1930, à aisément à notre cause l’architecte du futur la Biblioihèque de l'Ordre des avocats, à l'oc­ monument, M. Demenais, ainsi que l'archi­ casion de la remise au musée de l'Ordre, par tecte en chef des Monuments historiques, la Ville de Paris, de la pierre de fondation de M. Paquet, un archéologue très éclairé dont la chapelle Saint-Yves. le nom a été souvent prononcé à la Commis­ Cette séance était présidée par M. François- sion du Vieux Paris et qui, en maintes cir­ Poncet, Sous secrétaire d'Etat aux Beaux- constances, s'est montré un précieux auxi­ arts, assisté de M. le bâtonnier Payen. liaire. La sauvegarde de cet important vestige du mur de Charles V est assurée. Assistaient à la séance : MM. le Préfet de — 36 — la Seine, le Préfet de police, le Président du écarté le prénom, qui n’était pas d’usage, Conseil municipal, le Président du Conseil pour les attributions des noms de Courteline général, le Procureur général, les membres (arrêté du 12 décembre 1929), de Rafaëlli et du Conseil de l'Ordre, Me Albert Salle, de Meryon (arrêté du 12 décembre 1929), ainsi ancien bâtonnier, conservateur du musée de que. dans le cas rappelé plus haut, du nom de l'Ordre, M L Périn, président de la 2" Sous- Willette; elles l’ont maintenu, au contraire, commission de la Commission du Vieux en présence d’usage reconnu, pour les déno­ Paris, de nombreux avocats et membres de la minations de Louis-Ganne et de Jean-Veber Commission du Vieux Paris. (arrêté du 1er février 1930).

Des discours ont été prononcés par M. le Il est donné acte de cette communication. Sous secrétaire d'Etat aux Beaux-arts, M. le Président du Conseil municipal, M. le Bâton­ nier do l’Ordre des avocats.

M. Duvau, secrétaire général do l’Ordre. a 14. — Rapport présenté par M. Elie retracé l'histoire de Saint-Yves. Debidour, au nom de la 4e Sous- commission, sur un projet de modifi­ M. Grimault, inspecteur des fouilles ar­ cation partielle de la dénomination chéologiques de la Ville de Paris, a exposé de la rue des M arais. l'histoire de la chapelle Saint-Yves et les con­ ditions dans lesquelles a été retrouvée la pierre de fondation (1350). M. Elie Debidour fait connaître que la 4* Sous-commission a été saisie par M. Con- tenot, conseiller municipal, membre de la Commission, d’un projet de modification partielle du nom de la rue des Marais 13. — Compte rendu de diverses attri­ (Xe arrondissement) et d’une demande d’avis butions de noms de rues (square sur le choix d’un nom nouveau pour la W illette, rues Courteline, Raffaëlli, partie débaptisée. Meryon, Louis-Ganne, Jean-Veber). La 4e Sous-commission a reconnu, avec M. le conseiller Contenot, que les deux parties Comme suite au vœu émis par elle dans sa de la rue des Marais, séparées par le large séance du l,r juin 1929, il est rendu compte à intervalle du boulevard de Magenta, qu’elles la Commission de l'attribution du nom do traversent en biseau, ce qui accentue encore Willette à l'emplacement situé en bordure de la distance, formaient, en effet, deux voies la place Saint-Pierre (square Willette, arrêté topographiquement distinctes. Les inconvé­ du 23 janvier 1930). nients pratiques de cet écartement sont indé­ Conformément au vœu exprimé, le nom de niables. la rue Lepic n'a pas été changé et la nouvelle La rue et le nom sont également très dénomination n'a pas été accompagnée du anciens. On les trouve sur le plan de Gom- prénom. boust (1632), et ils sont certainem ent très antérieurs. La rue s'appelait alors rue des Un certain nombre de dénominations Marais-du-Temple. Elle s’étendait entre le récentes sont de nature à donner satisfaction chemin de Ménilmontant et la rue du sur la question des prénoms, souvent exami­ née par la Commission, ainsi que par l'an­ Faubourg-Saint-Martin, parallèlement aux boulevards extérieurs et en dehors de Paris, cien Comité des inscriptions parisiennes, dont les attributions lui ont été dévolues. â travers les jardins de maraîchers d’où venait son nom. C’était, si l’on peut dire, Elles s'inspirent notamment du vœu émis une voie zonière. par elle dans sa séance du 29 avril 1922 ten­ dant à ce que « dorénavant il ne soit adjoint La section comprise entre la rue de Mênil- aux noms de personnes servant à la dénomi­ montant et la rue Oberkampf actuelle prit en nation des voies parisiennes, ni prénoms ni 1780. le nom de rue de Malte, l’Ordre de titres en dehors des cas où cette adjonction Malte ayant son siège au Temple, et elle l’a est imposée par une tradition bien établie ou gardé très heureusement. par la nécessité d'éviter des confusions de L'autre section a conservé le vieux nom, personnes ou de voies ». Elles ont, en effet, moins l'adjonction « du Temple ». Elle a été — 37 — coupée en deux par le boulevard de Magenta, localisations rationnelles qu'elle a toujours à l'endroit même où elle faisait un coude assez préconisées. prononcé, ce qui explique la différence d'orientation des deux tronçons, motif de la Acte est donné de cette communication. proposition actuelle. D'autre part, rue de La décision de la 4* Sous-commission est Malte et rue des Marais ont été séparées ratifiée. par l'établissement de la place de la Répu­ blique. Bien qu'il soit en principe regrettable d'in­ fliger un nouveau sectionnement à une vole 15. — Proposition de modification de la déjà si considérablement morcelée, la 4* Sous- dénomination de la rue des Amandiers commission n'a pu que prendre en considé­ (XX" arrondissement). ration les nécessités d'une situation topo- graphique nouvelle et vraiment confuse. 11 est rendu compte du dépôt et du renvoi Le nom de rue des Marais, particulièrement à la 4* Commission du Conseil municipal intéressant par sa signification historique de d'une pétition tendant au changement de l'évolution générale de Paris, a été porté, nom de la rue des Amandiers (XX* arrondis­ jusqu'à des époques assez récentes, par sement). nombre de voies qui rappelaient d'une façon La rue des Amandiers est une ancienne analogue l'histoire du sol et de la vie pari­ voie des communes de Belleville et de Ménil- sienne : rue Notre Dame-des-Victoires (rue montant, dont le tracé sinueux rappelle assez des Marais), (ruelle des Marais), bien un chemin rural Elle figure sur le plan rue des Récollets (rue des Marais-Rouges), de Jouvin de Rochefort (1072) et com prenait rue Visconti (rue des Marais-Saint-Germain). alors la rue du Chemin-Vert. La rue du X* arrondissement est le seul Cette affaire est renvoyée à la 4* Sous- vestige de cette ancienne ceinture de jardins commission. avec avis défavorable. servant à la subsistance de Paris, que l'auto­ rité royale s'efforcait de maintenir et de pré­ server notamment de toute construction. 11 est donc particulièrement précieux ; mais d’ailleurs il n'est pas question de le faire 16. — Proposition de réglementation disparaitre. de l’emploi de la particule « de » dans les dénominations de rues. La 4* Sous-commission a émis l’avis que le changement de nom devait s'appliquer à la partie la plus courte et la plus éloignée du Il est donné communication d'une propo­ Temple, point d'origine de la dénomination, sition déposée au Conseil municipal par c'est-à-dire au tronçon compris entre le bou­ M. Armand Alexandre, conseiller munjcipal, levard de Magenta et la rue du Faubourg- membre de la Commission, et relative à la Saint-Martin. réglementation de l'emploi de la particule « de » dans les dénominations de rues. En ce qui concerne le choix d'un nom nou Il est rappelé que l'ancien Comité des ins­ veau, elle eût été désireuse de proposer un criptions parisiennes avait étudié cette ques­ vocable rappelant l'histoire du quartier et du tion et établi un certain nombre de règles sol. Mais cette recherche, en raison du petit qui pourront être rappelées nombre des éléments et des homonymies ou assonances qui faisaient écarter des sugges­ Cette affaire est renvoyée à la 4* Sous com­ tions intéressantes, tt'n pas abouti. Elle a donc mission. donné, en ce qui la concerne, son agrément au nom de rue de Nancy, qui se rattache au La séance est levée à seize heures quarante- voisinage de la gare de l'Est, à l'une de ces cinq minutes. ■

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Phototypie André Barry, Paris

RUE DES CARMES ( ‘925)

RUE DES CARMES n° 15 Collège des Irlandais

( * 9 25 )

RUE DES CARMES n° 15 Collège des Irlandais ( 1929)

Phototypie André Barry, Paris

COLLÈGE DES IRLANDAIS Reconstruction devant la Chapelle Proposition de la Commission du Vieux Paris (Esquisse de M. L. Périn)

Phototypie André Barry, Paris

COLLÈGE DES IRLANDAIS Reconstruction devant la Chapelle Solutiou réalisée

Phototypie André Barry, Paris

COLLÈGE DES IRLANDAIS Reconstruction devant la Chapelle Vue prise du porche vers la rue des Carmes

COLLÈGE DES IRLANDAIS Reconstruction devant la Chapelle Raccord avec les anciens bâtiments du Collège

Phototypie André B*rry, Pari* AGRANDISSEMENTS DE LA BIBLIOTHÈQUE DE L’ARSENAL Vestige du mur d’enceinte de Charles V 0 9 3 0

VILLE DE F»AR.IS

1930 Commission du Vieux Paris

Séance «In samedi ä9 mars 1930.

PROCÈS-VERBAL

SOMMAIRE

1. — Liste des membres présents. 8. — Rapport présenté par M. Pierre Champion, au nom delà lrc Sous-commission, 2. — Condoléances à l’occasion du décès sur la conservation de la prison Saint-Lazare. d’un membre. — Vœu de la Commission. 3. — Classement parmi les monuments 9. — Rapport présenté par M. Grimault, historiques de la maison de Buifon au Jardin au nom de la 2e Sous-commission, sur les des plantes. fouilles effectuées pour sondages dans le terrain rue Clovis, n°s 5-7, ancienne dépen­ 4. — Communication relative à l’immeuble dance du collège de Boncourt. place du Palais-Bourbon, n° 5. 10. — Compte rendu de la visite effectuée 5. — Signalement d’une demande en auto­ par la 3e Sous-commission, le 5 m ars 1930, à risation de construire intéressant l’immeuble l’esplanade des Invalides (Projets d’extension place Vendôme, n° 7. de la gare des Invalides). 6. — Signalement d’une demande en auto­ 11. —' Communication d’une proposition risation de construire avenueGabriel, n°s 18-22, de changement du nom de la rue de Nemours. et rue du Faubourg-Saint-Honoré, n° 45. 12. — Adoption par le Conseil municipal 7. — Communication de conventions insti­ du texte de l’inscription commémorative de tuant des servitudes de hauteur et d’aspect Balzac, rue Visconti, n° 17, préparé par la sur divers points de la Butte-. Commission.

X« 3. — 42 —

La séance est ouverte à quinze heures, à sincères, les plus intimes qu’il nous ait été 1 Hôtel de Ville, sous la présidence de donné de connaître. M. Léon Riotor, vice-président de la Com­ Ainsi s’expliquait fondamentalement la mission. vivacité de ses réclamations indignées contre ce qu’il considérait non comme des erreurs, non comme des fautes, mais comme des attentats. Intraitable, il l’était, et de là venait 1. — Liste des membres présents. sa force ; mais il n’en tirait pas une moins grande de son indépendance farouche, hau­ taine parfois. Ennemi des manifestations Assistent à la séance : MM. Léon Eiotor, extérieures, gardant lui-même une sévère César Caire, de Puymaigre, de Fontenay, réserve, M. André Hallays veillait jalouse­ le docteur Marie, André Morizet, Jouhannaud, ment à ne rien laisser entreprendre sur son LouisBonnier, Falcou, G. Hartmann, L.Périn, autorité, qu’il ne prêtait qu’à bon escient. Mario Roques, Victor Perrot, Fosseyeux, Il haïssait l’équivoque, la complaisance, la Pierre Champion, Léon Mirot, Templier, brigue. Gaston Renault, Dumolin, deRochegude, Paul Rappellerai-je ici — à titre d’exemple rare, Jarry, Barroux, le docteur Vimont, Léandre et sans doute unique — qu’ayant échoué à Vaillat, Lesort, Batiffol. très peu de suffrages près lors d’une première Secrétaires : MM. Elie Debidour, Grimault. candidature à l’Académie française, il refusa à jamais de se prêter à une seconde sollici­ Excusés : MM. G. Montorgueil, Marcel tation, dont les sentiments connus de la Aubert, Hubert Morand. compagnie, de significatives avances et de puissantes amitiés, rendaient le succès cer­ tain ? Sans doute se réjouissait-il d’avoir gardé entière une liberté que l’ombre d’un 2. — Condoléances à l’occasion lien effarouchait. 11 n’a jamais supporté d’au­ de la mort d’un membre. tre sujétion que celle de son idéal. Aussi sa parole avait le poids du métal le plus pur. M. le Président. — Messieurs, il n’est Vous rappellerai-je, mes chers collègues, le peut-être pas un de nous qui, à la nouvelle de charme de cette parole incisive et vibrante? la mort de M. André Hallays, n’ait fait avec M. Hallays avait la passion de la clarté et le inquiétude une rapide revue des questions où don de la faire luire. Il excellait à extraire son puissant concours allait nous manquer ; d’une discussion animée la question prin- pas un qui n’ait senti trembler quelqu’une de cipale, le nœud d’une affaire. Le terrain ces vieilles murailles devant laquelle cet déblayé, se succédaient alors les dilemmes homme infatigable étendait les bras sans tranchants comme des lames ; une amertume relâche ; pas un qui n’ait senti plus sérieu­ et une passion généreuse donnaient à cette sement menacé quelques-uns de ces paysages éloquence froide et neiveuse quelque chose lumineux de France ou de ces nobles perspec­ d’émouvant et de très élevé. Nous n’enten­ tives dont il avait le culte. drons plus cette voix qui, si souvent, plaida pour notre vieux Paris. Notre confrère avait mis, en effet, au ser­ vice des choses du passé une autorité singu­ Très attaché à toutes les études spéciales, lière, dont il y eut peu d’analogue. notre confrère n’empruntait pourtant à l’éru­ dition que ce qu'il lui convenait d’en prendre. Cette autorité, il la devait d’abord à la com­ Il aimait à faire d’elle le guide de son esprit munion parfaite et recueillie dans iaquelle il orné, soucieux de vérité historique et de vivait avec les pensées de nos pères. Ce jouissances raisonnées, non la compagne de n était pas pour lui objet de curiosité, goût ses méditations. Ses écrits, d’une rare élé­ detude, amusement de dilettante. Non, le gance, ne laissaient apparaître des matériaux passé était vivant en lui. Il se sentait l’héri­ que ce qu’il en fallait pour mieux comprendre tier d'une foule de manières de voir et de la couleur et la nuance des temps. « Honnête sentir, le gardien des témoignages qui les homme », dans le sens le plus parfait de traduisirent. On lui faisait, en y touchant, La Bruyère et de Pascal, il ne demandait à les plus irritantes blessures, le plus personnei la science que de faciliter le commerce de affront. Il défendait en elles véritablement beaucoup de choses nobles et émouvantes. son ame, un des traditionnalismes les plus Et c'est à celles-ci qu’il réservait son cœur. Dans le cours de son long apostolat, M. André Hallays s’est montré parfois fort 4. — Communication relative à l’im­ dur pour les Administrations publiques et les meuble place du Palais-Bourbon, Assemblées. Il retrouvait souvent, pour les n" 5. reprendre, la plume de Paul-Louis Courier, que, pourtant, il n’aimait guère. A leur Comme suite aux signalement et indica­ égard, il faut bien le reconnaître, son oppo­ tions donnés à la Commission dans ses sition pouvait quelquefois désarmer, son séances des 23 février et 1er juin 1929, il est scepticisme rarement, son ironie moins sou­ donné communication d’une question écrite vent encore. Il n’a pas toujours évité l’injus­ de M. de Puymaigre, accompagnée de ré­ tice. Mais sa bonne foi était profondément ponse, relative aux travaux de surélévation respectable. Il a pu décourager, mais il a ou de modification de combles effectués dans aussi rendu plus circonspect. Sa confiance, l’immeuble place du Palais-Bourbon, n° 5. lorsqu’il l'accordait, n’en était qu’une plus précieuse récompense. Le texte de ce document sera inséré en annexe au procès - verbal de la présente M. André Hallays était arrivé à la Com­ séance. mission du Vieux Paris en 1901. La place qu’il y tint ne s’exprime pas par des statis­ tiques. Qui peut mesurer la part qui revient à son esprit dans nos travaux? Ici, comme 5. — Signalement d’une demande en ailleurs, le vide que sa mort a creusé reste autorisation de construire intéres­ immense. Que son souvenir, du moins, nous sant l’immeuble place Vendôme, n° 7. soutienne encore.

Les deux premières questions traitées par Il est donné communication d’une demande notre collègue, dès son entrée à la Commis­ en autorisation de construire six étages sion, furent celle de l'hôtel de Rohan, menacé (bureaux et habitation) place Vendôme, n” 7, de destruction par une loi sauvage, et celle de et rue Saint-Honoré, n° 364. Il s’agit de l’an­ l’Ecole militaire. S’il a pu connaître la joie cien hôtel du Gouvernemënt militaire et de de triompher — après vingt-trois ans d’efforts la place de Paris, longtemps possédé par — sur la première, la seconde lui a réservé, l’Etat et malheureusement rétrocédé à des jusqu'à la veille de sa mort, beaucoup particuliers. d’amertume. Les façades de cet immeuble étant non seu- seulement protégées par les servitudes de Elle est à notre ordre du jour, et nous espé­ 1699, mais classées depuis longtemps parmi rons réussir. Que le désir de ce dernier les monuments historiques, il ne peut s’agir hommage à rendre à la mémoire d’André que de constructions intérieures, et toute la Hallays anime nos travaux. (Marques d'as­ sentiment.) question se ramène à la proscription de tout surplomb visible de la place Vendôme. L’Administration a déjà eu à régler des cas de ce genre.

Le signalement est renvoyé à la lre Sous- commission. 3. — Classement parmi les monuments historiques de la maison de Buffon au Jardin des plantes.

6. — Signalement d’une demande en autorisation de construire avenue Il est donné communication à la Commis­ Gabriel, nos 18-22, et rue du Fau- sion de l’arrêté du 13 mars 1930 par lequel bourg-Saint-Honoré, n° 45. M. le Sous-secrétaire d'Etat des Beaux-arts a prononcé le classement parmi les monuments historiques de la maison de Buffon, ancien M. Victor Perrot appelle l’attention de hôtel de l’intendance du Jardin du roi, rue la Commission sur une demande en autori­ Geoffroy-Saint-Hilaire, où le savant vécut, et sation de construire *des bâtiments de quatre où il mourut en 1788, et sept étages avenue Gabriel, n°s 18-22, et rue du Faubourg-Saint-Honoré, n° 45.^ Il La Commission était accompagnée de s’agit de l’emplacement de l’ancien hôtel M. Chaussemiche, architecte de la prison et Pereire, visité naguère par la Commission et de M. le docteur Bizard, médecin de la aujourd’hui démoli. L’immense jardin qui se prison. termine sur l'avenue Gabriel est particulière­ ment menacé. Il y a là un danger grave pour M. P ierre Champion donne connais­ un beau site qui est le complément naturel sance du rapport suivant : des Champs-Elysées. L’affaire est renvoyée à la 3e Sous-Com­ Messieurs, mission. Dans sa séance du 28 janvier 1928, notre regretté collègue M. André Hallays exprimait le vœu que la Commission du Vieux Paris fît une visite détaillée de Saint-Lazare dont la 7. — Communication de conventions désaffectation comme prison a été heureuse­ instituant des servitudes de hauteur ment admise par le Conseil général de la et d’aspect sur divers points de la Seine. Butte-Montmartre. Cette visite, à laquelle assistait notre vice- président M. d’Andigné, a été pour tous une Comme suite aux nombreuses interven­ surprise. La délégation a estimé que si l’édi­ tions de la Commission en faveur de la pro­ fice était destiné à disparaître, il y avait lieu tection du site de la Butte-Montmartre, de demander la conservation du guichet il est donné communication de deux déli­ d’entrée, de la porte sculptée du réfectoire, bérations du Conseil municipal du 26 dé­ de la rampe d’escalier en fer forgé du bâti­ cembre 1929 portant approbation de conven­ ment de l’Administration, de la clochette tions à passer entre la Ville de Paris et deux d’argent, du fronton de la façade. propriétaires riverains de l’impasse Traînée. M. Perrot traduisait à cette occasion l’émo­ Ces conventions, relatives à la cession par la Ville de terrains domaniaux, comportent tion générale de la Commission. Au lieu l’institution sur ces terrains de servitudes d’une bâtisse ruineuse, d’un bouge et d’un diverses propres à assurer la protection des enfer, comme il est de style de qualifier la site et de la perspective. maison de Saint-Lazare, les membres de la Commission s’étaient trouvés en présence Extrait de ces deux délibérations sera d’un beau couvent du xvne siècle, un peu inséré en annexe au procès-verbal de la pré­ monotone d’aspect, dans un état de conser­ sente séance. vation parfaite, ne différant en rien des col­ lèges du xvne siècle. Il est apparu aux membres de la Commission qu’il était inexact d’invoquer à grands cris la ruine de Saint- 8. — Rapport présenté par M. Pierre Lazare, victime d’une confusion et d’une Champion, au nom de la l re Sous- légende romantique. La Commission du Vieux commission, sur la conservation de Paris se devait à elle-même de signaler au la prison de Saint-Lazare. — Vœu de Conseil général, dont dépend administrative­ la Commission. ment Saint Lazare, ce fait nouveau. Il appa­ raissait hors de doute que l’on pouvait faire usage de ces bâtiments absolument sains et Il est rendu compte de la visite de la pri­ chargés d’histoire en les débarrassant de son de Saint-Lazare effectuée le 12 m ars 1930 leurs indésirables habitants. M. Périn, archi­ par la Commission du Vieux Paris. tecte, voulut bien appuyer de ses connais­ Assistaient à cette visite : MM. Léon Rio- sances techniques les observations do nos tor, César Caire, de Puymaigie, Calmels collègues. Votre Commission adoptait alors Dufrenne, Georges Prade. G. Montorgueil| ce vœu à transmettre au Conseil général : Marmottan, Adrien Blanchet, Périn, Ray­ mond Kœchlin, Paul Léon, Victor Perrot Pierre Champion, Templier, Dumolin, dé « La Commission du Vieux Paris, Rochegude, Paul Jarry^ Hubert Morand le « Après sa visite détaillée de Saint-Lazare, docteur Vimont, Lesort, Batiffol, Debidour à défaut de toute autre considération qu’elle Grimault, Citerne. n’a pas à apprécier, — 45 —

« Signale au Conseil général le parfait état pauvres, étaient logés dans des cabanes de conservation et la belle ordonnance de la autour d’une chapelle dont une crypte et une prison. » canalisation datant du xme siècle subsistent seulement. L’église s’ouvrait du côté de la Désireuse de s’entourer de toutes les garan­ rue des Poissonniers, à gauche de la prison ties et d’agir avec une extrême prudence, actuelle Très remaniée au xvn° siècle, elle notre Commission se retrouvait à Saint- abrita le tombeau de Saint-Vincent-de-Paul; Lazare, le 12 mars courant, pour faire une elle tombait en ruines au commencement du nouvelle visite détaillée de l’édifice. Nous xixe siècle et fut démolie seulement en 1832. avons eu la bonne fortune d’être alors accom­ Pour nous en donner une idée, nous ne possé­ pagnés par M. Paul Léon, directeur général dons plus qu’une estampe du xvne siècle et des Beaux-arts, et par M. Chaussemiche, un procès-verbal de visite datant de 1659. La l’architecte. vieille maladrerie était considérée comme une maison royale. La tradition voulait que M. Paul Léon a pu constater comme nous les rois de France, avant de faire leur entrée que les vieux bâtiments étaient parfaitement dans la capitale, s’y arrêtassent en grande solides, d’un caractère architectural sobre pompe. Là, sous le dais, avant de franchir la mais intéressant. L’architecte du bâtiment porte Saint-Denis, tous les rois de France, (la chose est trop rare pour ne pas être mise sauf Louis XVI, se sont arrêtés un moment en valeur) a confirmé en tous points ce qui pour recevoir les corporations parisiennes. apparaissait de la solidité, de la santé du Les rois y revenaient dans leurs cercueils, vieux bâtiment dont la valeur se monte peut- quand on les portait à Saint Denis, privilège être à 30 ou 40 millions. Aucune trace que les vendeurs de sel, les henouards, héri­ d'humidité n’a été constatée, pas même dans tiers des traditions des embaumeurs, ont les longs couloirs. C’est à la suite de cette maintenu pendant des siècles. Dans la vieille visite Messieurs, que vous m’avez demandé église on disait l’absoute. de rédiger un rapport général tendant à une demande de classement comme monument Grâce aux mesures énergiques de prophy­ historique des parties anciennes de la Maison laxie prises contre la lèpre, ce mal terrible, de Saint-Lazare. qui a fait une nouvelle irruption dans la capitale, avait disparu en 1632 quand Saint- Il n’est peut-être pas à Paris de lieu plus Vincent-de-Paul, par concordat avec les reli­ chargé d’histoire (à l’exception de la Concier­ gieux du couvent, entre dans la vieille gerie du Palais) que l'enclos de Saint-Lazare. maison. Il y installe les prêtres de la Mission Ce n'est pas devant des hommes tels que vous et loge en face les Sœurs grises, avec le que je le rappellerai, Messieurs, d'autant que concours de Mme Legros. C’est l’origine des cette histoire a été écrite d’une manière très Filles de la Charité, si chères aux Parisiens. impartiale et exacte par M. Eugène Potet, Sous l’impulsion du saint au grand cœur, le chef de bureau à la Préfecture de police (His- couvent de Saint-Lazare devient un foyer teirede Saint-Lazare, 1122-1912, Paris, 1912) ardent de bien et d’action pour le fondateur et dans le bel ouvrage du docteur Léon qui savait voir grand. Bizard, médecin de Saint-Lazare, et de sa collaboratrice Mme Jane Chapon (Histoire de Saint Vincent de Paul le nomme plaisam­ Saint-Lazare du Moyen âge à nos jours, ment « l’arche de Noé de toutes sortes d'ani­ 1925). Notre ém inent collègue M. G. Lenôtre maux, où grands et petits sont reçus et a évoqué avec un rare talent « les derniers nourris ». Il y a" là un séminaire, ou lieu de jours d’André Chénier » dans la première retraite, et déjà une sorte de prison pour les série de Vieilles maisons et vieux papiers, mauvais ou faux religieux, et quelques Paris, 1904. Il me suffira de retracer à grands aliénés. Sauvai parle aussi d’un séjour pour traits cette histoire magnifique et drama­ les enfants de famille débauchés qui y étaient tique, liée à celle de la Ville de Paris, dans mis en pension et corrigés. La tradition veut sa relation avec les vieilles pierres que nous que le « père fouettard » y régnât en maitre. désirons sauvegarder. Ajoutons que prisonniers et détenus y furent en petit nombre. En 1771, on comptait 56 dé­ Saint-Lazare est d’abord l’hôpital des tenus ; en 1789, 20 pour cause de folie, et mezeaux ou lépreux dont la plus ancienne 4 « enfants respectables » pour inconduite. m ention rem onte à 1122, acte par lequel Louis VI accorde une foire aux frères Saint- C’est entre 1681 et J684 que furent édifiés Ladre. C’était un endroit clos de murs, dans les robustes et sobres bâtiments que nous les champs, où les seuls Parisiens, riches ou retrouvons encore On les doit à Edme Jolly, 2 — 46 - troisième général de la congrégation. L aile nombreuse et d'un bon choix... L’église est droite faisant suite au réfectoire a été édifiée une gothique assez grossière, de la moitié en 1779. Le cadran solaire que vous avez trop petite pour contenir cette communauté admiré, avec sa mélancolique inscription : et pour faire les cérémonies avec la grâce et la majesté qu’il conviendroit... » Hœc mea forte tua , Germain Brice rapporte les inscriptions porte la date de 1683. Dans le campanile, qui du chœur, celle qui était sur le tombeau de domine le deuxième corps de bâtiment, est la Saint-Vincent-de-Paul, de ses successeurs, cloche dite d’argent, sans doute à cause de la Ilené Aimeras et Edme Jolly, et d’autres per­ qualité de sa sonorité, fondue en 1649 par sonnes de distinction reposant dans l’église ; Tobie de la Paix, aux armes de France et de la belle épitaphe latine du dernier prieur, Navarre, et qui provient peut-être de l'église Adrien Le Bon, dû à Jacques de la Fosse, des Ordinands. La légende qui veut qu’elle prêtre de la congrégation, et auteur de nom­ ait été donnée par Anne d’Autriche à Saint- breux vers latins que Santeuil appréciait à Vincent-de-Paul paraît infirmée par les armes leur valeur. Germain Brice remarque encore de France. l’étendue des terrains de la maison qui passait pour la plus riche communauté du royaume. 11 convient, Messieurs, de remettre sous vos yeux la description que Germain Brice fit de « Les jardins particuliers sont très cette maison à la fin du xvne siècle. (Descrip­ agréables ; le parterre est entre deux grandes tion de la Ville de Paris, Paris, 1752, t. II, terrasses qui ont vue sur la ville et sur les p. 518.) Elle fait un contraste étrange avec campagnes voisines. » la sombre légende qui s’est formée autour de Saint-Lazare au cours du siècle dernier et Saint-Lazare était encore au x v i i ® siècle une montre ce qu’il serait possible de faire à peu maison de retraite, nous allions dire un de frais de Saint-Lazare, de ses vastes cours, grand hôtel meublé, dévoué au recueillement, de ses chemins de ronde, et des vestiges du- dont une affiche de 1724, posée à tous les charmant et grand jardin planté d’arbres cen­ coins de rue de Paris vantait les bienfaits : tenaires. « Retraite honneste et chrestienne. S’il se « Il ne reste aucun vestige de l’ancienne trouvoit plusieurs gens de bien, ecclesias­ maison de Saint-Lazare, qui était très petite, tique ou seculiers, qui desirent de vivre un n’y ayant que douze religieux, il menaçoit peu a l’écart du monde, les pretres de la ruine de tous côtez. Edme Jolli, troisième mission de Saint-Lazare seroient assez dis­ général, éleva ces vastes et solides bâtiments posez à leur procurer à bon compte près de qui se voient aujourd’hui, qui ne sont cepen­ leur eglise, un logement sain et commode, dant pas encore assez spacieux pour loger une grande cour, un beau jardin, une maison cette nombreuse et très riche communauté. de campagne et toutes les autres choses Le grand corps de bâtiments qui donne sur la nécessaires à la vie, tant en santé qu’en ma­ ville est un peu plus ancien et ne sert qu’aux ladie. s> exercitants, étant séparé par une grille de fer de celui de la grande communauté. On a mis Germain Brice ajoute,: dans une salle basse, par un juste sentiment de reconnaissance, les portraits des nombreux « Cet avis peut être très utile à plusieurs bienfaiteurs de cette congrégation... L’entrée personnes et aux prêtres de Saint-Lazare en principale de la maison est assez belle. Le procurant aux premiers de grandes commo­ réfectoire est grand et éclairé, et rien n’est dités et aux autres de bonnes pensions, si les plus beau que d’y voir l’ordre, le silence, et choses s’exécutent comme elles sont propo­ propreté qui. y régnent, quoiqu’il s’y trouve sées par l’affiche. » quelque fois plus de deux cents personnes ensemble. On a placé dans le fond un grand On le voit, à la veille de la Révolution, tableau qui représente le Déluge universel, Saint-Lazare était considérée comme la plus peint avec beaucoup d’art. Deux pauvres belle et la plus riche des congrégations pari­ mangent tous les jours avec la communauté siennes; on disait aussi la maison pleine de et sont servis également. L’apotiquairerie provisions et d’argent réservée aux aumônes. est encore un endroit qui mérite d’être vu. C’est cette richesse même qui fit son malheur La bibliothèque n’est pas à la vérité située et amena la ruine d’une partie de l’édifice. dans un lieu avantageux ; elle est cependant Le sac de Saint-Lazare du 13 juillet 1789 que nous montre une estampe de Prieur, et qu'un décrit tant de vieilles pierres de Paris et de procès-verbal nous fait connaître mieux que la France, et qui nous conserva les vers de toutes relations, fut un épisode horrible de la « Jeune Captive » que lui donna Aimée de pillage et de vandalisme, où les idées de Coigny. liberté n'ont rien à voir. Au moment où Voilà les grands souvenirs qui font toujours Paris souffrait de la cherté et de la rareté des battre notre cœur, et le décor, unique vivres, une bande de vingt-cinq énergumènes aujourd’hui avec la du Palais, en armes pénètrent de force dans la maison. visitée par des milliers d’étrangers, que les Le prieur les installe au réfectoire, leur fait membres de votre Commission estiment servir à boire et à manger. Une autre troupe devoir être sauvé. de vingt-cinq personnes s’introduit dans la cour, tire des coups de feu, délivre les fous Nous n’ajouterons rien » à cette large et se répand dans les caves, à l’apothicairie esquisse, sinon pour dire que l’infirmerie et où ils devaient mourir de poisons et dans la chapelle, édifiées entre 1824 et 1832, sont l’ivresse. Des gamins à la porte appellent des bâtiments parfaitement corrects, adaptés les gens du quartier qui se répandent dans à leur usage, où l’hôpital antivénérien a la maison où tout fut brisé et déménagé. Il rendu des services éminents à la Ville et a pu ne resta ni une porte, ni une fenêtre, ni un être longtemps cité en exemple de prophy­ lit Les mêmes gens du quartier devaient le laxie aux nations étrangères. Paris n’a pas à lendemain faire justice des ivrognes et des en rougir. Ici, dans la terrible et grande voleurs en pendant sur les lieux « plusieurs capitale, les dévouements, la science, les plus bandits qui avaient occasionné le dégât ». discrètes vertus, ont trouvé un asile aussi bienfaisant que secret. Les Lazaristes, demeurés dans leur maison, dénoncée par le journaliste Louis Prud’ homme, Avant de vous apporter les conclusions que dans ses Révolutions de Paris, comme un votre Commission attend de moi, je voudrais « bouge d’aristocratie » et une assemblée de dire un mot de la légende de Saint-Lazare qui « frapparts », virent leurs biens mis en vente a pris corps au xix8 siècle dans une littéra­ en 1792. On y logea des soldats fédérés. Le ture romantique ou spéciale, et qui est décret de frimaire an III transformait l’asile démentie par tous les témoins de la vie jour­ de Saint-Vincent de-Paul en prison pour les nalière de cette maison, les vieux médecins, femmes. Le 14 janvier 1794, on y logea les comme notre cher ami Lepileur, par un aristocrates et autres personnes dont regor­ homme profondément humain comme le geaient les prisons de Paris ; et le couvent docteur Bizard ou cette femme de sacrifice reçut les barreaux de fer de la Bastille que et de bon sens qu'est la sœur Léonide. l’on voit encore aux fenêtres des bâtiments. Saint-Lazare est devenue synonyme de prostitution honteuse. La légende de la lèpre Tout a été dit excellemment sur la prison a fait tache sur les bâtiments. On a jugé la révolutionnaire que nous retrouvons aujour­ maison sur sa façade sordide, parce que non d’hui presque intacte, sur !a vie des détenus, d'abord assez plaisante, puis terrible quand entretenue, et sur les va-et-vient désa­ vinrent les charrettes et l’appel des condamnés gréables des détenus et des prostituées dans un quartier d’affaires. à la loterie de la guillotine. Les lettres admi­ rables du poète Roucher, l’auteur des Saisons, Le Conseil général de la Seine, en prenant à sa fille, nous permettent d’admirer son la décision de renvoyer les détenus à la stoïcisme. C’est ici qu’André Ghênier a écrit Petite-Roquette a fait un geste auquel on ne les vers à la « Jeune captive », qui n’était peut qu’applaudir. Il n’en demeure pas moins d’ailleurs pas jeune, mais une fort jolie vrai que nous devons nous inscrire en faux femme, la duchesse de Fleury, Aimée de contre la légende des bâtiments ruineux ou Coigny, et d’autres vers immortels et ven­ sordides. Je crois bien que le coupable est geurs. Dans cette prison le peintre Suvée a Maxime Da Camp, qui a abusé dans ses des­ fait le portrait du tendre élégiaque, et criptions de la couleur romantique et réaliste Hubert Robert peignit le jeu de ballon dans en faveur dans son temps. C'est lui qui a la cour, le corridor sinistre de Germinal où écrit de la manière la plus injuste pour tous les détenus font la corvée, toiles charmantes ceux qui se dévouent aux soins de la santé et spirituelles, trésors de notre musée Carna­ publique : valet. « Saint-Lazare et Sainte-Pélagie sont des Nous devons encore un souvenir à Millin, bouges que le moindre sentiment de pré- prisonnier, l’archéologue qui a sauvé et voyanee et de moralité devraient faire jeter aux décombres. Ces deux maladreries intel­ beau passé d’histoire et de dévouement. Les lectuelles continuent à être des écoles où la noms prestigieux de Saint-Vincent-de-Paul débauche, le vol, l’assassinat sont professés et d’André Chénier y rayonnent. Le souvenir ouvertement. » de tous les rois de France, de Louis VI à Louis XV, y est associé. Si la façade est sombre et noire, jamais on n’a condamné Un autre coupable est peut-être Victor personne en France sur sa figure. Les mem­ Hugo, qui sauva tant de monuments, mais bres de la Commission du Vieux Paris à deux qui emporté ce jour-là par une rancune per­ reprises, ont visité avec l’architecte les bâti­ sonnelle, a écrit superbement, mais dange­ ments conventuels qui sont identiques à ceux reusement, la fausse prophétie : de tous les vieux collèges de France. « Il faut brûler cette bâtisse : il n’en res­ Le bâtiment est d'une solidité à toute tera pas pierre sur pierre. » épreuve. L’endroit est sain, aéré, coupé d’admirables espaces libres qui ne demandent Des campagnes de presse du type de celle qu’à être ornés, comme les façades ne du Nain jaune en 1886 dénoncent les « Mys­ demandent qu’à être ravalées. tères de Saint-Lazare » : Dans le clos de Saint-Lazare circulent l’air « La prison de Saint-Lazare, cette lèpre et la lumière. Nulle part il n’y a trace d’humi­ hideuse... Elle est composée de bâtiments dité, nulle fissure. Les poutres maîtresses sombres, noirs, affreux... Saint-Lazare est sont intactes. L’immeuble est comme neuf, au la honte de Paris, la plaie de notre civilisa­ dire de l’architecte. tion. C’est Enfer du Dante (sic), avec ses Démolir Saint-Lazare, à l’heure où les ser­ horreurs et ses ignominies. C’est le lieu mau­ vices des Beaux-arts et du ministère de dit des éternelles épouvantes, des turpitudes, l’instruction publique recherchent des locaux des révoltes sourdes, des pleurs et des grin­ introuvables à Paris, serait un sacrilège et un cements de dents... On n’y vit pas, on y geste de splendeur que la misère des temps meurt lentement... Sur les.murs suinte une ne justifie pas. humidité mortelle... » C’est au nom de cet état de choses, c’est au Les frères Margueritte reprennent la cam­ nom des grands souvenirs agités devant vous pagne dans le Journal en 1906 et décrivent la et liés à l’histoire de Paris, que votre Com­ maison sous ce titre : « Un enfer ». mission a l’honneur de demander à M. le Ministre le classement des parties anciennes M. d’Haussonville dénonce, lui aussi, le de Saint-Lazare comme monument historique. scandale de Saint-Lazare et de sa ménagerie aérée que les délinquantes ont toujours cepen­ M. le Président rem ercie M. Pierre dant réclamée comme une faveur. Champion de son intéressant rapport. Ignotus en 1888 dans le Figaro pousse le delenda Carthago, dont nous retrouverons M. Victor P erro t donne connaissance à écho dans la proposition, d’ailleurs raison­ la Commission d’une série d’observations et nable, de M. Emile Desvaux (Notes d'enquête, de constatations faites par M. Chaussemiche, 1927)^ tendant à l’évaeution de la maison architecte de la prison. d arrêt : « Jetons bas Saint-Lazare, ses murs lépreux, ses corridors sinistres, ses cellules M. le Président rappelle brièvement les infâmes... Delenda est... Sainte Lago ». difficultés que rencontre à l’heure actuelle la Messieurs, tous ceux qui aiment Paris et conservation de Saint-Lazare, en raison de son histoire, tous ceux qui ne se payent pas conventions passées avec des tiers. de mots, s’associeront au vœu que vous m’avez chargé de présenter, qui tend à la conserva­ M. Batiffol croit pouvoir penser que l’ob­ tion des parties anciennes de Saint-Lazare jection n’est pas dirimante. Les conventions comme monument historique. Si la vieille passées sont affaire administrative qui ne maison des Lazaristes rappelle la lèpre, c’est relève pas de la Commission. Le classement pour l’avoir chassée de Paris. de certaines parties de la prison est une autre chose, qui est parfaitement de son res­ Saint-Lazare présente avec la Conciergerie sort. Elle a pris soin d’ailleurs de limiter son un décor unique des prisons révolutionnaires. vœu aux parties anciennes, de façon à faci­ Le clos de Saint-Lazare est lourd du plus liter un accommodement. M. le Président demande, dans ces condi­ 9. — Rapport présenté par M. Grimault, tions. que le vœu soit nettement précisé. au nom de la 2e Sous-Commission, sur les fouilles effectuées pour son­ M. Dumolin estime que la situation est dages dans le terrain rue Clovis, très claire. Les parties anciennes de Saint- nos 5-7, ancienne dépendance du col­ Lazare, auxquelles surtout la Commission lège de Boncourt. entend s'attacher, forment un tout très bien délimité. Les seules parties modernes se trouvent, ou à peu près, au fond de la M. Grimault donne connaissance du rap­ deuxième cour. port suivant : C’est dans un terrain situé rue Clovis, M. Elie Debidour propose qu’un plan n°* 5 et 7, que l’Office public d’habitations à avec indications des parties, visées par la bon marché de la Ville de Paris se propose de Commission soit annexé au vœu. construire un groupe d’habitations. M. Mario Roques fait observer que cette Un certain nombre de puits de sondage ont adjonction n’est pas suffisante. Des indica­ été commencés, nous devons à l’obligeance tions de date lui paraissent nécessaires. de M. Botte, entrepreneur, de pouvoir com muniquer à la Commission les premiers ren­ M. P ierre Champion estime que tout ce seignements recueillis. Des plans et coupes qu’il est intéressant de conserver est ce qui très précis ont été exécutés dans des condi­ existait au moment de la Révolution. tions particulièrement^ difficiles, ils ont été communiqués à la 2e Sous-commission. M. Périn propose l’expression « tous les Le sol de l’ancien jardin de l’Ecole poly­ bâtim ents antérieurs au xixe siècle ». technique est, vers le milieu du terrain, considérablement en contre-haut de celui de M. le Président constate que l’accord la rue Clovis puisqu’il accuse une différence existe sur cette formule, de niveau d’environ 6 m. 50, dans la partie haute de la rue, vers le n° 9, tandis qu’elle M. Louis Bonnier estime que l’adjonc­ atteint plus de 10 mètres à la mitoyenneté tion d’un plan est nécessaire, ne serait-ce que du n° 3. pour faciliter le travail de la Commission des monuments historiques, et que le vœu peut Dans les divers puits, ouverts à ce jour, très bien s’y référer par l’adjonction des les différences sont assez sensibles, il con­ mots « et indiquées au plan ». viendra donc d’attendre le déblaiement total pour établir le profil des différentes couches M. le Président donne lecture du projet de remblai. Si les observations qui ont été faites sont, en général, d’ordre stratigra- de vœu qui a été élaboré : phique, par contre on a découvert des ves­ tiges d’anciennes constructions, mais dans un seul de ces puits, qui a été creusé à deux « La Commission du Vieux Paris, mètres du mur mitoyen séparant le jardin des immeubles situés rue Descartes, nos 25 « Se référant à la motion adoptée par elle à 33, et à environ 15 mètres de la rue Clovis. dans sa séance du 25 février 1928 ; A 6 mètres au dessous du sol, on a retrouvé « Après avoir procédé, le 12 mars 1930, à une ancienne galerie mesurant près de une nouvelle visite de la prison de Saint- 7 mètres de longueur et 4 m. 50 de largeur. Lazare, Le sol de cette galerie, voûtée en ogive, était de terre battue et la maçonnerie faite de moellons, bien taillés et très durs, placés en « Emet le vœu : libages réguliers. Dans la paroi longitudinale regardant la rue Descartes existait une « Que soient classées parmi les monuments baie d'aération rectangulaire, qui avait été historiques toutes les parties de ladite prison bouchée, ainsi que les traces d’un ancien antérieures au xixe siècle, et indiquées au escalier. plan annexé. » En fouillant le sol, on découvrit une sorte de cheminée maçonnée, presque carrée, s’en­ Le vœu est adopté. fonçant en plan légèrement incliné, dans le — 50 — sol et donnant accès, deux mètres au-dessous, L’entrée se trouvait sur la rue Bordet, à une seconde galerie construite avec des actuellement rue Descartes, vis-à-vis du matériaux analogues à ceux de la galerie n° 21 qui est la porte donnant accès à l’Ecole supérieure, mais liourdés au plâtre, alors que polytechnique, en face du presbytère de les autres l’étaient en terre. Saint-Etienne-du-Mont. Une grande cour s’of- frait aussitôt à la vue et un passage, réservé Cette seconde galerie se composait d’une aux docteurs, enjambait la rue Clopin, dont sorte de couloir voûté en arc surbaissé de les traces sont encore visibles dans l’Ecole 1 m. 60 de large, qu’on a pu déblayer sur plus polytechnique, pour leur permettre de se de quatre mètres de longueur. Deux caveaux jumelés, voûtés aussi en arc surbaissé, ayant rendre plus facilement au collège de Navarre. chacun 1 m. 65 de largeur et 1 m. 90 de Les maisons en bordure de la rue Bordet longueur environ, séparés par un mur de étaient louées à des particuliers ; quant aux 0 m. 50 d’épaisseur prenaient accès, dans toute bâtiments des docteurs, ils se trouvaient leur largeur, sur la façade de ce couloir, étagés entre ces dernières et l’enceinte de tandis que deux autres caveaux identiques Pliilippe-Auguste qui limitait le collège au leur faisaient vis-à-vis sur la façade gauche. fond de leur jardin. Le fossé, creusé au pied Enfin un cinquième caveau de mêmes dimen­ du mur, s’étendait à peu près jusqu’à l’ali­ sions et hauteur prolongeait l’extrémité du gnement, côté des numéros pairs, de la rue couloir regardant la rue Clovis. A l’autre du Cardinal-Lemoine. extrémité qui est en cours de déblaiement on aperçoit les traces d’un escalier paraissant Des escaliers, qui sont figurés sur le plan, remonter vers la galerie supérieure. indiquent qu’il devait y avoir une certaine Sur cet emplacement s’élevait autrefois le dépression de terrain, enfin les docteurs pos­ collège de Boncourt qui, selon Jaillot, aurait sédaient une terrasse qui, parallèle au mur lui-même été construit là où avait été bâti de fortification qu’elle longeait, devait, pro­ précédemment l’hôtel de l’évêque d’Orléans, bablement, avoir vue sur le fossé. acquis par Pierre de Bécoud, sieur de Flé- Un autre document précise que cette ter­ chinel. rasse avait 32 toises 2 pieds de longueur, y Ce dernier, dans l'acte de fondation du compris 9 à 12 pouces de la demi-épaisseur 18 novembre 1357, affecta sa maison située à du mur mitoyen avec le sieur Langlois. Cette la montagne Sainte-Geneviève et quelques propriété est l’immeuble actuellement situé dîmes qu’il avait en Flandre à l’établissement aux n05 45 et 47 de la rue Descartes, dans d’un collège pour huit pauvres écoliers, étu­ lequel on peut voir encore un passage cou­ diants en logique et philosophie, qui devaient rant sur le sommet du mur de fortification. recevoir, chacun, quatre sols par semaine. Le même document ajoute que la terrasse des En mars 1658, Louis XIII unit ce collège à docteurs, qui avait 5 toises de largeur, était celui de Navarre, qui n’en était séparé que plus basse de 6 pieds que le sieur Langlois par la rue Clopin, l’ancienne rue du Champ- et plus haute de 12 pieds que le jardin des Gaillard, qui existait dès le milieu du docteurs, qui a 25 toises de long sur ledit xme siècle. rempart de ville. Au commencement du xixe siècle, quand Ce dernier jardin qui a été, en partie, fut ouverte la rue Clovis, dans la partie com­ absorbé par l’Ecole polytechnique se verrait prise entre la rue Descartes et la rue du maintenant où est le jardin de l’Etat-Major. Cardinal Lemoine, les vieux bâtiments du collège de Boncourt, au milieu desquels pas­ Quant au mur de fortification, en lui- sait la nouvelle voie, furent démolis et une même, il est hors de doute qu’il a été repris partie de leur emplacement transformée en en sous-œuvre, et que nous le voyons dans les jardin, devint une dépendance de l’Ecole cours des immeubles rue du Cardinal-Le- polytechnique, c’est le terrain situé rue Clo­ moine, nos 60 à 64, plus haut d’au moins vis, n°s 5 et 7. 3 mètres qu’il n'était au moment de sa cons­ truction. Cette conviction est confirmée si on On connaît, par un plan des Archives lit un « procès-verbal de visite du gros mur nationales (S. 6233, dossier 6.) la distribution do ville servant de clôture au Collège de Bon- des bâtiments du collège de Boncourt, telle court, situé entre les anciennes portes Saint- qu elle se comportait au commencement du xviiie siecle, antérieurem ent au plan de Ver- Victor et Saint-Marceau, par Jean Beausire, mquet. architecte Me des œuvres de lad. Ville. » (Archives nationales. Q1 1357). — 51 —

Cette visite avait été faite le 12 septembre situer, à peu près au milieu de la rue Clovis, 1686, en conséquence d’un arrêt du Conseil en face de l’éperon que fait encore le mur de d'Etat du 17 avril 1685, ordonnant la démoli­ fortification. tion de la porte Saint-Marcel et indiquant les Ces piliers oiit certainement été construits ouvrages qu’il conviendrait de faire pour la puisque, en 1896, au mom ent où l’on fit des décoration de la Ville et améliorer les com­ fouilles pour bâtir l’immeuble qui fait actuel­ munications du quartier Saint-Victor avec lement l’angle des rues Clovis et du Cardinal- les quartiers Saint-Marcel, Saint-Jacques et Lemoine, on en retrouva plusieurs. Une Saint-Michel. photographie prise à ce moment, par M. Louis Dans ce procès-verbal, il est dit : « Nous Périn, en fait foi. avons trouvé en l’étendue dud. Collège soixante et neuf toises de long sur quatre Nous avons reporté sur un plan actuel la pieds de largeur pour la moitié de son espois- distribution des bâtiments du collège de Bon- seur à prendre jusques au point milieu d’iceluy court, telle qu’elle nous est indiquée par les revenant à quarante six toises de super­ plans d'archives, et superposé, sur le tout, le ficie ». plan des galeries qui viennent d’être re­ trouvées, ces dernières se placent exactement Le même dossier contient la note sui­ sous une partie du bâtiment des docteurs, vante : adossé aux maisons louées à des particuliers, « Si l’on démolit ledit mur ou si l’on sur la rue Bordet. attend qu’il soit tombé, les murs du jardin ou Ces plans seront annexés au p r é s e n t terrasses desd. sieurs de Boncourt qui sont rapport. plus hauts que lesd. places d’au moins trois à quatre thoises ne manqueront desbouller, joint à la proximité de leurs bâtiments dont les fondations se trouveront sappées par les dits esboulis causeront la ruyne totale de 10. — Compte rendu de la visite effec­ ladite maison outre le cout de la reconstruc­ tuée par la 3e Sous-commission, le tion desd. murs qui seroit fort considérable 5 mars 1930, à l’esplanade des Inva­ et beaucoup que ne le sont les places. lides (Projets d’extension de la gare des Invalides). « C’est pourquoi il est incontestable que lesd. murs devront être repris par soubs œuvre et suivant la figure cy a costé après M. Elie Debidour expose que la 3e Sous- que le hault sera descharger marquer sur commission s’est rendue le 5 mars à l’espla­ laditte figure A. et ensuite avant que ladite nade des Invalides pour examiner les consé­ deschaussée l’on doit faire des pilliers de quences du projet d’agrandissement de la 4 pieds de face et du parpin desd. murs en gare des Invalides signalé à la Commission forme de pilliers abrus ainsi qu’ils se font par M. de Puymaigre dans la séance de dans les carrières et ce à quinze pieds de dis­ février dernier. tance les uns des autres aux endroits mar­ La portée de ce projet doit être en premier qués B. entre lesquels doibt estre fait de la lieu nettement précisée pour répondre à cer­ massonnerie de 3 pieds d’espoisseur en forme tains commentaires qui ont été donnés de hague aux endroits marqués 2 sur laditte récemment. A la vérité, il ne s’agit pas, pour figure, le tout jusque sur le bon et sollide le moment du moins, de procéder à la surélé­ fond après quoy lesd. murs subsisteront pour vation et à la transformation des hôtels bas l’un et l’autre propriétaires » situés en bordure de l’esplanade, entre la rue Fabert, le quai d’Orsay et l’avenue de La Tour- Un croquis, à main levée, montre en plan Maubourg. Ces immeubles ne seraient tou­ l’emplacement des futurs contreforts, tandis chés que par une emprise souterraine, consé­ qu’au dessus une vue schématique en éléva­ quence du projet de multiplication des voies, tion indique l’endroit A, à partir duquel, qui est à l’origine de toute l’affaire. Mais les suivant le texte, le haut du mur devra être mesures envisagées à l’égard des superstruc­ déchargé. Ce point correspond sensiblement tures de la gare elle-même sont extrêmement aux escaliers de la terrasse des docteurs de graves et suffisent à retenir l’attention. Boncourt, là où le. mur faisait un coude et où Il ne s’agit de rien moins, en effet, que devait se trouver une tour qui a disparu à d’une extension, de la valeur des deux tiers une époque jusqu’ici inconnue. On peut la en superficie, des bâtiments de la gare - 52 — actuelle, qui seraient portés, sans solution de déjà que trop entamé cette nudité favorable continuité, d’une part, à 1 alignement du en surélevant le niveau de l’esplanade pour quai d’Orsay, par utilisation de la cour des donner la hauteur nécessaire aux quais d’em­ voitures, d'autre part, à celui de la rue de barquement, et aussi en y laissant placer la l’Université, par" emprise sur la promenade malencontreuse statue de Gallieni. elle-même. La longueur des bâtiments de la gare, actuellement de 100 mètres serait M. Victor P erro t appelle l’attention de portée à 170 mètres environ, sans augmenta­ la Commission sur le peu de solidité du prin­ tion de hauteur. cipal motif de l’opération, qui est de rendre l’aspect de Paris plus agréable aux voyageurs Les conséquences de cette extension sont d’outre-mer et notamment aux Américains. les suivantes — toute considération de ^prin- C’est une erreur de croire que le public éclairé cipe mise à part — : elle entraîne, du côté de d’Amérique approuve les atteintes portées à la rue de l'Université, la suppression d'une la beauté de Paris, même à son profit. Bien partie importante de la promenade et l’aba- souvent elles trouvent en lui de sévères cri­ tage de tout un quinconce (51 arbres au mi­ tiques et, mieux inspirés que nous, les Amé­ nimum, 60 au maximum). Du côté du quai ricains nous mettent eux-mêmes en garde d'Orsay l’effet ne serait pas moins regret­ contre une « américanisation » inconsidérée table. L’élévation des bâtiments de la gare de notre ville, dont ils sentent profondément aurait pour effet de masquer une des plus le charme. belles perspectives du quai, formée par le ministère des Affaires étrangères et sa cour On pourrait citer des témoignages bien d’honneur, les jardins de l’hôtel de la Prési­ significatifs à cet égard, et notamment sur dence de la Chambre et la silhouette de la l’invasion scandaleuse par la publicité de nos colonnade du Palais-Bourbon elle-même. plus belles perspectives. Mais nous avons la Aucun doute ne peut être permis là-dessus, bonne fortune de posséder sur la question qui aucune esquisse, aucune photographie-projet nous occupe aujourd'hui un témoignage amé­ maquillée ne peut infirmer la valeur des cons­ ricain ,d’une grande autorité, c’est celui de tatations faites sur place. On peut ajouter que M. le professeur Guérard, de l’Université de la symétrie des superstructures de la gare Stanford, où il occupe la chaire de civilisa­ établies sur la partie antérieure de l’espla­ tion française. M. Guérard a consacré à Paris nade en serait complètement rompue. un livre des plus instructifs et d’une sympa­ thie vraiment touchante [VAvenir de Paris, Telles sont les données du projet dont les Payot, 1927). La question de la gare des Inva­ conséquences ont été relevées sur place par lides y est jugée comme elle doit l’être. la 3e Sous-commission. Voici comment s’exprime M. Guérard : M. Léandre Vaillat confirme les rensei­ gnements qui viennent d’être donnés. Le « On peut à peine concevoir par quelle principal des motifs invoqués en faveur de aberration Paris a laissé la gare saccager, l’opération est l’encombrement de la gare pour un bon quart, les quinconces de l’espla­ Saint-Lazare au moment de l’arrivée des nade. Remarquez que nous sommes très en trains transatlantiques et la nécessité de pro­ faveur de la pénétration des grandes lignes curer aux voyageurs d’outre mer un premier dans Paris ; que le bâtiment même de la gare contact plus convenable avec Paris. L’idée.en est d’un bon style, sobre et discret, bien en soi est excellente. Mais on ne peut adm ettre harmonie avec les monuments du voisinage ; qu’elle soit réalisée au détriment d’une des que la formule d’une gare couverte d’un jar­ plus belles perspectives de Paris. Il signale din nous semble particulièrement heureuse. que le réseau de l’Etat possède, à peu de dis­ Tout cela serait fort bien si l’on n’avait pas tance, un magnifique « espace libre » qui est été forcé de sacrifier tant d’arbres. Que faire? la gare du Champ de-Mars, si peu à sa place Boucher le trou, couvrir la gare tout entière, en cet endroit et qui conviendrait parfaite­ surtout du côté Fabert, où il est plus vilaine­ ment au nouveau débarcadère. Quant à ment béant que du côté Constantine? C’est 1 esplanade, site classé par arrêté du 19 no­ bien le moins, et cela ne souffre plus vembre 1910, il ne faut pas y toucher. Toute d’obstacles, depuis qu’il n’arrive plus aux transformation de la nature de celle qui est Invalides de locomotive à vapeur. Mais cela envisagée lui ferait perdre davantage encore ne nous rendra pas les arbres. On peut en le caractere de grand découvert qui sied si planter au-dessus d’un toit métallique. Mais bien a la façade de Libéral Bruant. On n ’a avec une épaisseur de terre insuffisante, ils — 53 —

ne sauraient prospérer. Nous sommes con­ nade des Invalides a été prononcé par arrêté duits à une mesure plus radicale : supprimer ministériel du 19 novembre 1910, la gare des Invalides en tant que terminus des grandes lignes : elle n’a du reste jamais « Emet le vœu ; été bien active dans ce rôle. On pourrait con­ server une station de quatre voies au plus, « Qu’aucune extension nouvelle pas plus sous le quai d'Orsay, pour le service de Ver­ en surface qu’en hauteur de ladite gare ne sailles; et cela permettrait de combler de soit tolérée, non plus qu’aucune emprise bonne terre la cuve néfaste. On n’aime pas à superficielle pour son service ni aucun aba­ démolir des travaux coûteux et encore neufs : tage d’arbres. » mais le Palais de l’industrie, par exemple, a bien disparu au bout de quarante ans, et qui Ce vœu est adopté. le regrette? Quand une erreur est évidente, il est diabolique d’y persévérer » (p. 41).

t On ne peut pas mieux dire. Il ne faut pas 11. — Communication d'une proposition qu’une erreur commise serve de raison pour de changement du nom de la rue de en commettre une autre, ou aggraver la pre­ Nemours. mière. La seule question qui se pose à propos de la gare des Invalides, c’est celle de sa sup­ Il est donné communication d’une proposi­ pression. On ne doit pas oublier le mouve­ tion de changement de nom de la rue de ment de protestation qu’a soulevé jadis son Nemours, présenté sous forme de question établissement. Ce fut un des plus déplorables écrite par M. Emile Massard, conseiller mu­ incidents de la vie de Paris. nicipal. M. le Président rappelle que dans sa Le texte de cette proposition sera inséré en dernière séance la Commission, sans se pro­ annexe au procès-verbal de la présente noncer sur la question de fond, a émis le séance. ¿vœu que toute modification de l’esplanade soit subordonnée à l’application de la loi de protection des sites. La 3e Sous-commission, après enquête, présente aujourd’hui le projet 12. — Adoption par le Conseil muni­ de vœu suivant, qui vise le principe même cipal du texte de l ’inscription com­ de l’opération ; mémorative de Balzac, rue Visconti, n° 17, proposé par la Commission. « La Commission du Vieux Paris, Il est rendu compte à la Commission de « Considérant que l’esplanade des Inva­ l’adoption par le Conseil municipal, dans sa lides constitue avec l'hôtel des Invalides un séance du 28 décembre 1929, sur le rapport ensemble historique dont le dégagement pro­ de M. Léon Riotor, au nom de la 4e Commis­ portionné d’une large perspective est l’élé­ sion, du texte proposé par la Commission m ent essentiel ; pour l’inscription commémorative de Balzac, « Que l’établissement de la gare des Inva­ imprimeur, rue Visconti, n° 17. (Séance du lides a toujours de ce point de vue provoqué 21 décembre 1929.) des protestations unanimes et qu’en vue d'éviter le renouvellement de semblables La séance est levée à seize heures trente atteintes le classement comme site de l'espla­ m inutes. — 54 —

ANNEXE N° 1.

Réponse à une question écrite.

Ne 120. — 18 février 1930. — Au printemps ment de tout un étage avec vastes fenêtres et dernier, toute la partie supérieure de l’im­ présente un vilain contraste avec ceux des meuble sis au n° 5, place du Palais-Bourbon, immeubles voisins. était démolie, et il était à craindre de voir, M. de Puymaigre, priant M. le Préfet de la lors de sa reconstruction, en modifier la Seine de faire examiner d’urgence l’état des forme et la dimension sans respect de l’or­ travaux, a l’honneur de lui demander si donnance d’ensemble à laquelle sont soumis ceux-ci sont bien en tous points.conformes au tous les immeubles de cette place. plan approuvé par le service d'Architecture et, dars le cas où ils ne le seraient pas, A la question écrite posée à ce sujet par quelles sont les dispositions qu’il va prendre. M. de Puymaigre, il était répondu au Bulletin municipal du 1er mai 1929 : Réponse. « Lsrsque la Préfecture de la Seine aura été saisie à son tour (c’est-à-dire après le Il résulte d’une vérification faite sur place Sous-secrétariat des Beaux-arts) du projet de que les travaux exécutés paraissent con­ reconstruction aux fins d'autorisation de ces formes aux plans qui ont été approuvés tant travaux, elle ne manquera pas également, en par le Sous-secrétariat des Beaux-arts que ce qui la concerne, de veiller à la sauvegarde par la Préfecture de la Seine. de l’ordonnance générale et du style de la place du Palais-Bourbon. » Les travaux en cours ne constituent pas une surélévation, mais un redressement de comble. Cette réponse pleine d’apaisement et de promesse devait occasionner aujourd’hui une Quoi qu’il en soit et jusqu’à l’achèvement forte déception. des travaux, le service technique de la Voirie ne manquera pas d’exercer une surveillance Hâtivement — et apparemment dans le but active et dressera procès-verbal de contra­ de mettre l’Administration en présence du vention si les plans approuvés ne sont pas fait accompli — le toit se surélève actuelle­ suivis. — 55 —

ANNEXE N° 3.

Clauses de servitudes insérées dans les conventions de vente à des particuliers de deux terrains communaux sis impasse Traînée.

A. — Délibération du 26 décembre 1929.

(Cession à M. G ...)

Il ne devra pas être installé de dancing dans l’immeuble. Art. 6. — Les constructions à édifier sur le terrain vendu ne dépasseront pas (couver­ 11 ne sera procédé à l'installation d’aucune ture comprise) une hauteur de 15 mètres enseigne lumineuse, ni, d’une façon générale, au-dessus du niveau de la voie nouvelle, dans d’affiches ou réclames, soit en façade, soit sur les conditions prévues par les règlements de pignon, soit sur toiture, sauf en ce qui con­ voirie. cerne la façade de 6 mètres sur l’impasse Des boutiques réservées au commerce, à Traînée, laquelle pourra recevoir une déco­ l’exclusion du commerce de vins sur comp­ ration lumineuse ne comportant pas de toir, pourront être aménagées au rez-de- lettres. chaussée.

B. — Délibération du Conseil municipal du 26 décembre 1929. (Cession à M™ D .. . )

Des boutiques réservées au commerce, à l’exclusion du commerce de vins sur comp­ Art. 6. — Les constructions à édifier sur toir, pourront être aménagées au rez-de- le terrain vendu ne dépasseront pas (couver­ chaussée. ture comprise) une hauteur de 15 mètres Il ne sera procédé à l’installation d’aucune au-dessus du niveau de la voie nouvelle, dans enseigne lumineuse, ni, d’une façon générale, les conditions prévues par les règlements de d’affiches ou réclames, soit en façade, soit sur voirie. pignon, soit sur toiture. — 56 -

ANNEXE N° 3 .

Réponse à une question écrite.

N° 215. — 17 décembre 1929. — M. Emile sement) n’ont pas échappé à l'Administration. M a s s a r d signale à M. le Préfet de la Seine Le mémoire préfectoral im prim é du 12 dé­ la confusion qui se produit par suite de la cembre 1922 énumérait déjà ces deux voies ressemblance des noms de Nemours, porté au nombre de celles dont l’analogie de con­ par une rue du XIe arrondissement, et sonance pouvait prêter à confusion et motiver Demours, donné à une rue du XVIIe arrondis­ éventuellement un changement de dénomina­ sement. tion. La confusion qui se produit a les consé­ Cependant, depuis près d’un siècle qu’exis- quences les plus fâcheuses pour les habitants. tent les rues Demours et de Nemours, l’Admi- 11 y a lieu de changer au plus vite l’appel­ nistration n’a jamais été saisie directement lation d’une de ces rues. de plaintes des riverains. Dans le cas où ce serait la.rue Demours Avant d’envisager le changement du nom qui serait débaptisée, M. Emile Massard pro­ d’une de ces rues, une enquête est faite au­ pose de lui donner le nom du grand sculpteur près du service postal pour savoir si des Iiené de Saint-Marceaux. confusions se produisent fréquemment entre En tout cas, M. Emile Massard prie l’Admi- les adresses des riverains. Les résultats de nistration de retenir le nom du grand artiste cette enquête seront portés à la connaissance pour une voie nouvelle du XVIIe arrondis­ de M. Massard. sement. Quant à l’attribution du nom du sculpteur René de Saint-Marceaux à une voie nouvelle Réponse. du XVIIe arrondissement, l’Administration a pris note du désir exprimé par M. Massard, Les inconvénients que présente la simili­ pour en tenir compte lors de propositions tude des noms des rues Demours (XVIIe arron­ ultérieures relatives à la dénomination de dissement) et de Nemours (XIe arrondis- voies nouvelles sur l’enceinte fortifiée.

900. — Imprimerie municipale, Hôtel de Ville.— 1932. PRISON DE SAINT LA ZARE i re cour. — Partie antérieure

PRISON DE SAINT LAZAR E

PRISON DE

PRISON DE SAINT LAZARE Bâtiment latéral de droite

PRISON DE SAINT LAZARE Pons d’entrée et couloir faisant suite au greffe

Phototypie André Barry, Paris PRISON DF. SAINT LAZARE Le couloir de Germinal

PRISON DE SAINT LAZARE Le réfectoire

PRISON DE SAINT LAZARE Le dortoir des Madeleines

PRISON DE SAINT LAZARE Le grand dortoir

Phototypie André Barry, Paris

PRISON DE SAINT LAZARE Cellule Vue vers la fenêtre

Phototypìe André Barry, Paris PRISON DE SAINT LAZARE Cellule Vue vers la porte

Phototypie André Barry, Paris PRISON DE SAINT LAZARE Locaux disciplinaires Couloir

Phototypie André Barry, Paris

PRISON DE SAINT LAZARE Locaux disciplinaires Cachot

PRISON DE SAINT LAZARE Locaux disciplinaires Cachot

VILLE D E PA RI S

1930 Commission du Vieux Paris

Séance

PROCÈS-VERBAL

SOMMAIRE

1. — Liste des membres présents. 7. — Communication de M. le Préfet de la 2. — Allocution de M. le Préfet de la Seine. Seine. — Déblaiement de la salle basse du — Souhaits de bienvenue à un nouveau couvent des Bernardins. membre. 8 . — Communication de M Batiffol sur les 3. — Inauguration du buste du docteur premières constructions de Pierre Lescot au Capitan au square des arènes de Lutèce. — , d’après de nouveaux documents. Remerciements adressés à la Municipalité. 9. — Rapport présenté par M. Grimault, 4. — Correspondance. au nom de la 2e Sous-commission, sur le 5. — Compte rendu do mesures prises à canal de Bièvre et les fouilles sur l’emplace­ 1 égard de trois immeubles inscrits sur l'in­ ment du séminaire de Saint-Nicolasdu-Char- ventaire supplémentaire des monuments his­ donnet. toriques : 1° rue do Seine, n” 34 ; 2° rue des 10. — Proposition de classement comme Blancs-Manteaux, n° 25 ; 3° rue Debellevme. n° 7. site du domaine de la Vallée-aux Loups, à Chatenay, ancienne propriété de Chateau­ 6 . — Rapport présenté par M. Victor briand. J’errot, au nom de la 3* Sous-commission, sur la préservation des aspects de Montmartre, à 11. — Signalement de projets de transfor­ occasion d'un projet d'installation d’établis­ mation de la butte du Chapeau-Rouge, au sement industriel, rue Girardon. n' 9. Pré-Saint-Gervais. 58 —

La séance est ouverte à seize heures, sous cours des siècles la beauté de Paris. Vous la présidence de M. Edouard Renard, élaborez patiemment l’inventaire scrupuleux Préfet de la Seine, président de la Commis­ et complet de toutes ses rues, de toutes ses sion. maisons, j’allais presque dire de toutes ses pierres. Vous en retracez l’histoire dans le détail et situez les événements, petits ou grands, dont ils furent le décor. Tâche 1. — Liste des membres présents. immense, variée, comme la vieille Cité dont vous avez la garde. Assistent à la séance : MM. le Préfet de la Et j’ai besoin de vous plus que jamais. Seine, Léon Riotor, d’Andigné, César Caire, Une grande ville comme Paris est en perpé­ de Puymaigre, Emile Massard, Aucoc, Adrien tuel devenir. Nous voici contraints par les Oudin, de Fontenay, Victor Bucaille, René exigences de la vie moderne à abattre d'an­ Fiquet, Contenot, Auguste Lefébure, Ray- ciennes demeures pittoresques et parfois des mond-Laurent, de Pressac, Louis Peuch, le rues entières, vieilles de plusieurs siècles. docteur Marie, Jouhannaud, G. Montorgueil, Falcou, Louis Bonnier, G. Hartmann, Mar- C'est à vous, Messieurs, qu'il appartient mottan, L. Périn, Mario Roques, Robiquet, de m’aider dans cette tâche complexe et Victor Perrot, Fosseyeux, Pierre Champion, délicate qui consiste k choisir entre ce qu’on de Fossa, Templier, Barroux, de Rochegude, doit sauver et ce qu'on peut détruire. Par Paul Jarry, Raymond Escholier, Hubert votre érudition, par votre ardente piété pour Morand, Lesort, Batiffol, Paul Bouju, Morlé, le passé de Paris, vous étiez, mon cher Bouju, Doumerc, Bodereau, Giraud, Darras, Gri- tout désigné pour coopérer activement à une maud. œuvre qui exige tant de savoir, de goût et de sens avisé des réalisations pratiques. Le Secrétaires : MM. Elie Debidour, Grimault. charmant poète que vous êtes continuera ici Excusés : MM. André Morizet, de Castel­ l’œuvre du Préfet. Car, c'est à vous que les lane, Levraud, Adrien Blancbet, Henry Le- Parisiens doivent deux des plus précieux monnier, Camille Jullian, Léon Mirot, Michon, logis du Vieux Paris. (Applaudissements ) Cliarléty, le docteur Vimont, Martzloff L'hôtel Lamoignon, d'abord, la demeure majestueuse de Diane de France dont un bar­ bare s'apprêtait à masquer la façade par un édifice de six étages. Grâce à vous, qui l'en 2. — Allocution de M. le Prétet de la avez saisi, le Conseil municipal a pu acquérir Seine. — Souhaits de bienvenue à un cet édifice, doublement précieux à nos yeux nouveau membre. puisqu'il ne constitue pas seulement un des plus beaux vestiges du passé, mais que par M. le Préfet de la Seine, président de sa situation même, en face de Carnavalet, il la Commission. — Messieurs, ce m’est une est le prolongement tout indiqué de notre joie bien vive d'accueillir ici mon éminent grand musée parisien dont l'avenir se trouve prédécesseur et ami, M. Paul Bouju, qui a ainsi assuré. laissé dans cette Maison un si durable sou­ Kt nous vous devons aussi l'acquisition venir. (Applaudissements.) de cet hôtel du quai d'Aujou. où Hotte Vous connaissant comme je crois vous encore le parfun des amours légendaires de connaître, .je suis sûr, mon cher ami, que la Grande Mademoiselle et de Lauzun, et où votre plaisir est égal au nôtre, car vous voici j’imagine que le Club des Haschichiens doit, sur la terre d’élection où votre goût pas­ la nuit, tenir de mystérieuses séances dans sionné pour les belles choses va pouvoir se les salons dorés qui donnent sur la Seine. donner libre cours. Et ce n’est pas sans une Vous avez obtenu de l'Etat la promesse de certaine mélancolie que je songe — comme deux millions, qui a permis à notre Conseil sans doute vous y avez songé jadis — aux municipal d'acheter cette magnifique demeure impérieuses obligations qui empêchent trop qui est à elle seule un des plus beaux musées souvent le Préfet de la Seine de participer qu'on puisse voir. 11 me reste à les faire, aux travaux de la Commission avec toute verser. l’assiduité qu’il souhaiterait. Voilà, mon cher ami. de bien belles choses Vous avez, Messieurs, la mission combien à votre actif que le» amoureux du Vieux Paris captivante de sauvegarder ce qui fit au n'oublieront pas. Et au nom de la Commis­ — 59 —

sion, je vous exprime toute notre gratitude Commission tout entière, je vous prié et vous adresse des souhaits d'affectueuse d’agréer de sincères remerciements pour la bienvenue. (Applaudissements.) touchante manifestation qui s’est déroulée hier au square des arènes de Lutèce. La M. Paul Bouju. — Mon cher ami, Mes­ Municipalité de Paris a élévé là à la mémoire sieurs, je suis profondément sensible à la du regretté docteur Capitan un monument cordialité de votre accueil. Quand on a vécu conforme aux services rendus et au mérite de la vie de cet Hôtel de Ville, on lui reste du savant. Vous avez bien voulu entourer cet toujours attaché par 1« cœur et c’est avec hommage d’un éclat tout particulier et joie qu’on se retrouve dans cette chère et honorer de votre présence la cérémonie glorieuse maison. Un complot amical, orga­ d'inauguration. Soyez assurés que la Com­ nisé par la sympathie la plus délicate, me mission du Vieux Paris a été profondément fait aujourd’hui de nouveau franchir ce seuil sensible à ce geste de la Municipalité dont et me fournira des occasions périodiques vous avez mis en valeur toute la portée par d’être des vôtres. On ne pouvait pas me de si remarquables discours. (Marques d’as­ donner un rendez-vous plus agréable que sentiment.) dans cette salle, où maintes fois — et pas aussi souvent que je l’aurais souhaité — j’ai La Commission décide que les discours pro­ assisté aux doctes discussions de votre Com­ noncés par M. le Préfet de la Seine et M. le pagnie. Président du Conseil municipal le 20 juin 1930 Vous m’avez appelé à occuper le siège d’un à l'inauguration du buste du docteur Capitan homme éminent, auquel je tiens à donner un au square des arènes de Lutèce seront insérés souvenir ému et respectueux. M. André au procès-verbal de la présente séance. Hallays nous apportait un grand prestige, un goût très sùr. une vaste érudition, un talent délicat. Peut-être nous, gens de l’Admi­ nistration, avons-nous été tentés de trouver 4. — Correspondance. parfois son esthétique un peu exigeante, contraints que nous étions d'envisager beau­ coup de considérations dont il n'avait pas à 11 est donné communication à la Commis­ se préoccuper. Son action, qu'elle s'exerçât sion de lettres qui lui ont été adressées : comme un stimulant ou comme un frein était toujours inspirée par un haut idéal. 1° Par la Société historique des IVe et III" arrondissements « la Cité » relative à Après avoir été pendant quarante mois au l'unité de ton que doivent présenter les façades banc de quart.sur la nef parisienne, j'éprouve de la place des Vosges et à l’aspect désa­ une grande satisfaction à y reprendro place gréable de la récente peinture de façade du comme passager. Aux membres des deux n° 22 ; Assemblées ici présents, à mes anciens colla­ borateurs, \ vous tous, Messieurs, j'adresse 2° Par la Sauvegarde de l'art français le témoignage de mon bien cordial attache­ relative aux travaux exécutés rue Clovis, ment et à vous, mon cher ami, un remercî- n°* 5 et 7. au voisinage de la muraille de ment bien sincère pour les paroles trop bien­ Philippe-Auguste : veillantes que vous avez prononcées. ( Applau­ 3° Par M. G. Gillon, relative à la démoli­ dissements ) tion éventuelle de l'immeuble du café Procope, rue de l'Ancienne-Comêdie, n° 13 ; 4° Par M. Maurice Emmanuel relative à la 3. — Inauguration du buste du docteur démolition de l'immeuble, n° 11, place Dau­ Capitan au square des arènes de phin« ; Lutèce. — Remerciements adressés 5° Par M. le Président du Conseil municipal à la Municipalité. transmettant un vœu du Comité constitué pour l'apposition d une inscription commé­ M. L. Périn. — Monsieur le Préfet. Mon­ morative sur la maison habitée par Guy de sieur le Président du Conseil municipal, en Maupassant. rue Clauzel, n" 19. ma qualité de président de la Soua-oommis- sion des fouilles, au nom de* membres de Ces communications sont renvoyées aux cette Sous-commission et, je le crois, de la 1", 2% 3* et 4* Sous-commissions. — GO —

rue et sur cour de l’immeuble rue Debel­ i>. — Compte rendu des m esures prises leyme, n" 7. à l’égard de trois immeubles inscrits L’inscription avait été prononcée par arrêté sur l’inventaire supplémentaire des du 9 janvier 1926 La radiation est prononcée monuments historiques : 1° r u e de à la demande du propriétaire et en vue de la Seine, n° 34 ; 2“ rue des Blancs-Man- démolition. teaux, n° 25 ; 3° rue Debelleyme, n u 7. Il est donné acte de ces communications.

M. Elie Debidour communique les déci­ (M. le Préfet de la Seine, appelé au dehors, sions suivantes : se retire et prie M. Léon Riotor de prendre la 1° Arrêté ministériel du 19 mars 1930 por­ présidence de la séance en son absence.) tant radiation de l'inventaire supplémentaire des monuments historiques des « boiseries du salon à rez-de-chaussée de la maison sise à Paris, rue de Seine, n° 34 ». 6 . — Rapport présenté par M. Victor Perrot, au nom de la 3e Sous-com­ L’inscription avait été prononcée par arrêté mission, sur la préservation des du 24 mars 1928 ; le propriétaire ayant signalé aspects de M ontmartre, à l’occasion que les motifs de sculpture inscrits ne sont d’un projet d'installation d’établisse­ pas en bois mais en plâtre, M. le Sous-secré­ ment industriel, rue Girardon, n" 9. taire d’Etat des Beaux-arts a fait connaître que le fait a été reconnu exact et a notifié la radiation. M. Victor P errot donne connaissance du rapport suivant : 2° Arrêté du 24 mars 1930 portant radiation de l’inventaire supplémentaire des monu­ Le 28 mai 1921, la Commission du Vieux ments historiques des «façades du xvm' siècle Paris émettait le vœu que l’Administration et devanture de boutique « A l’Homme armé » veille à assurer à la butte Montmartre, par de la maison sise rue des Blancs-Manteaux, tous les moyens en sa possession, la conser­ n° 25 ». vation de ses perspectives et de ses sites. L’inscription avait été prononcée par arrêté Le 17 décembre 1927, le vœu appuyé par un du 18 mai 1923. En notifiant cette radiation autre du 2 juin 1928, que l’A dm inistration de prononcée à la demande du propriétaire et en la Ville de Paris réalise le plus tôt possible vue d’une démolition, M. le Sous-secrétaire le classement comme site de la n ie de d’Etat des Beaux-arts a fait part de la propo­ l'Abreuvoir et de ses abords. sition du propriétaire de donner l’enseigne de « l'Homme armé » à un musée de l'Etat Le 2C janvier 1929. la Commission renou­ ou de la Ville de Paris, et signalé l'intérêt velait ses vœux précédents et demandait à qu’elle pourrait présenter pour le musée Car­ l'Administration : navalet. « 1° Qu'elle veille à conserver en espace M. le Directeur des Beaux-arts de la Ville iibre le terrain de la rue des Saules apparte­ de Paris a fait part de l'examen de cette grille nant à la Ville ; par M. le Conservateur du musée Carnavalet, qui estime qu’il est inutile de la retenir en « 2° Et qu’elle procède d'urgence à une totalité et qu'il serait suffisant de con­ étude d'ensemble de l'aménagement rationnel server pour le musée l'enseigne romantique de ce quartier, comprenant les servitudes « A l'Homme armé » qui surmonte la porte archéologiques esthétiques et pittoresques de la boutique ainsi que les montants et prévues parla loi du 19 juillet 1924 sur l'amé­ l’imposte de fer qui l’encadrent. nagement des villes. »

M. Robiquet confirme les indications Ces vœux répétés, il est juste de constater relatives à l’origine peu éloignée de l’en­ que la Ville de Paris, j'entends par là le seigne. Conseil municipal, d'accord avec l’Adminis- tration. animée des mêmes intentions, a fait 3” Arrêté ministériel du 24 mai 1930 por­ des efforts considérables pour les réaliser. tant radiation de 1 Inventaire supplémentaire Sans parler de l'aménagement définitif do des monuments historiques des façades sur l'escalier monumental du Sacré-Cœur et du — 61 — panorama sur Paris, ¡’Administration s’est n’importe quel village de France : c’est le appliquée k la conservation de la place du matin qu’il faut voir le vrai visage de Mont­ Tertre et du versant Sud de la butte, soit par m artre. des acquisitions d'immeuble, soit par des L'après-midi, Montmartre reçoit des visi­ accords avec les propriétaires, soit en se ser­ teurs très différents : ce sont les jeunes vant des moyens à sa disposition, comme mamans qui viennent y chercher l’air et la l'art. 118 de la loi du 13 juijlet 1911, pour tranquillité et c’est principalement sur les limiter la hauteur des immeubles. grands trottoirs de l’avenue Junot, nouvel­ Pour le versant Nord qui a fait plus spécia­ lement plantée d’arbres, que viennent s’ali­ lement l’objet des vœux de la Commission, le gner, comme dans un garage, les voitures projet d’habitations à bon marché sur le d^enfants, tantôt du côté du soleil, tantôt du terrain de la rue des Saules, a été abandonné côté de l’ombre, selon le temps et la saison et, pour faire place à l’aménagement, actuelle­ pendant que les tout petits dorment et que les ment à l'étude, d'un square. moins de 3 ans s’amusent entre eux, les Du côté du versant Nord et Nord-Ouest, par mamans travaillent et bavardent. des conventions passées avec les proprié­ Dans les vieilles rues, c’est en permanence taires riverains, grâce à la bonne volonté de une école de dessin et de peinture en plein tous, le site constitué par le château des air. Ce sont des artistes, de jeunes élèves des Brouillards et ses jardins a été préservé, des écoles, sous la direction de leur maître ou de servitudes de non altiua tollendi ont été leur maîtresse, qui viennent y planter leurs imposées avenue Junot et l'aménagement de chevalets : c’est surtout la rue de l’Abreuvoir tout ce coin de Montmartre, entre les rues de qui a leurs préférences. l’Abreuvoir et de l'avenue Junot, a continué à être l’objet de la sollicitude de l’Administra- De temps en temps, par groupes, passent tion. Tout semblait devoir aboutir à un ré­ les pèlerins se rendant au Sacré-Cœur et les touristes étrangers. sultat satisfaisant, quand, le matin du 7 mai dernier, l’attention des Montmartrois fut L’agence Cook, notamment, organise chaque attirée par des grandes affiches blanches dont après-midi une excursion spéciale pour la la lecture les remplit d'indignation : il ne visite de Montmartre. La notice éditée par s'agissait pas moins d'une enquête de com- l’agence à ce sujet porte ce titre curieux : modo et incommoda au sujet de l’installation « un vieux village existe encore au centre de d’un établissement dangereux, insalubre et Paris » et donne les impressions d’un grand incommode, sur l'ancien jeu de boules planté voyageur de ses clients. 11 est intéressant de d’arbres, 9, rue Girardon, dans la zone du site les rappeler ici, car elles mettent en relief la des Brouillards, comprenant vingt-quatre valeur touristique du site : étaux, enclumes ou forges avec des bacs pour décapage des métaux par les acides. « Je désire vous faire savoir combien nous avons passé une agréable après-midi à visiter L'affiche entraîna la mobilisation générale le vieux Montmartre. des Montmartrois et, de mémoire de com­ missaire de police, jamais enquête ne suscita « La façon de nous conduire et de nous autant de protestations, non seulem ent desdits montrer les endroits pittoiesques, inconnus Montmartrois, mais de l'opinion publique même à des Parisiens, a été très appréciée. représentée par toute la presse parisienne. C'était un soulagement pour nous d’être emmenés de la chaleur et du vacarme de la Avant d'aborder par des projections la circulation sur une montagne d’air pur et de question proprement dite du site de ce coin brise rafraîchissante. de Montmartre, il est indispensable de vous présenter d'abord les considérations utili­ « Les vieilles auberges, les jardins om­ taires, morales, sociales qui militent pour sa bragés, les ruelles tortueuses, les magnifiques conservation. chapelle et reliquaires avec des sculptures aussi merveilleuses quo celles que nous avions La butte — cc qui reste du vieux Mont­ vues dans nos voyages, les artistes au travail martre — présente selon les jours et même et leurs œuvres s'étalant dans chaque bou­ selon les heures du jour, des aspects très tique et cabaret, les vieilles auberges et variés qui font son utilité et son charme. autres trésors cachés, contribuaient à en faire Le matin, Montmartre est aux Montmar­ pour nous la plus étonnante des excursions trois. C est la population d’un village vaquant quo nous ayons faite pendant nos six mois de simplement à ses occupations comme dans voyage en Europe. * — 62 —

C'est celte impression sur ce site que nous més dans un atelier ou dans un bureau qu'il recueillons continuellement au vieux Mont­ faut conserver à tout prix. Et c’est à tout ce martre dans les visites que nous organisons qui reste de son passé, c'est au pittoresque à la demande de Sociétés françaises et étran­ de son site que nous le devons. gères, littéraires, artistiques, historiques ou Or, il est de toute évidence que l'établisse­ archéologiques. Depuis le début de l’année, ment à Montmartre et surtout rue Girardon nous en sommes à notre onzième pro­ d’une industrie, là où les Montmartrois menade. avaient espéré une pouponnière ou un dis­ Ce n’est, en somme, que le soir que Mont­ pensaire, à vingt-cinq mètres de la rue de martre s’américanise, et encore cette invasion l’Abreuvoir et de l'avenue Junot, à cinquante est-elle localisée à la et ne mètres de l’école communale de la place peut-elle avoir lieu que par un très beau Constantin-Pecqueur, de quelque nom qu’on temps, c’est-à-dire dans les seules belles soi­ la camoufle, atelier d’art avec des ouvrière rées — très rares, du reste — de juillet et d’art, ne fabriquant que des objets d’art, bien d’août. entendu, quelque précaution sanitaire que l'on prenne, par ses bruits, ses odeurs, ses Le jeudi, c'est la journée des enfants, mais fumées, ses occupants, plus de cinquante n ’allez pas croire que « ces gosses à Poulbot », ouvriers, n'aura pour résultat que de créer comme on les appelle, soient exclusivement dans ce coin pittoresque, tranquille et sain, Montmartrois : ils viennent un peu de par­ un îlot insalubre, alors que la Ville de Paris tout. Je sais de ces petits pour qui aller sur s’efforce de supprimer ceux qui existent. Ce la Butte, c’est partir à l’aventure, c’est faire serait donc à brève échéance l'abandon par une excursion lointaine qui tient tantôt de la les propriétaires riverains de leurs jardins et montagne par ses rues escarpées, de la forêt de leurs babil ations et leur remplacement par par ses grands arbres, tantôt de la mer par sa d'autres ateliers et des marchands de vins. Ët plage de sable fin du terrain de la rue des ainsi disparaîtrait petit à petit, au détriment Saules où ils peuvent se livrer à toutes leurs de l’esthétique, de l'hygiène et de la salu­ fantaisies constructives. Que de châteaux en brité, ce site urbain où se trouvent réunis Espagne leur jeune imagination construit l'air, la lumière, de grand» arbres, des jardins ainsi à Montmartre ! fleuris, de vieilles maisons et de gracieuse» Mais la journée populaire par excellence, villas modernes, des vestiges artistiques et dans la belle acception du mot, c'est le historiques, comme les viens moulins, la dimanche. mire de Montmari rc et le château des Brouil­ lards. Vers 3 heures, la Butte est, de tous côtés, gentiment prise d’assaut. Tandis que la jeu­ 11 n'est pas possible que la fantaisie d'un nesse se dirige du côté du bal du moulin de particulier puisse primer dans le cas actuel la Galette, les familles parisiennes viennent un intérêt général si évident. O serait le en faire l'ascension, principalement par les triomphe du désordre et de la déraison. rues des Saules, de l’Abreuvoir et Girardon. La loi du 2 mai dernier ayant pour objet Le but de l’excursion est la place du Tertre. de réorganiser la protection des monuments Là, après s’être rafraîchies et reposées dans naturels et des sites de caractère artistique, une atmosphère champêtre, en écoutant de historique, scientifique, légendaire ou pitto­ vieilles chansons accompagnées d’un violon resque, vient à point pour nous fournir des ou d’un accordéon, elles vont visiter l'antique armes en vue de la conservation de ces église Saint Pierre et son calvaire, contempler aspects de Montmartre au cas où les moyens Paris du haut de la terrasse du Sacré-Cœur, et que l'Administration possède ne seraient pas rentrent chez elles avec l'illusion d'avoir suffisants. passé une après-midi à la campagne, au milieu de ce Paris si agité, sans avoir été C'est pour cette raison que la 3* Sous com­ pressées dans le métro, ni bousculées à la mission vous propose la délibération sui­ montée d'un train ou d’un autobus. Ces pro­ vante : meneurs du dimanche, pour la plupart des employés et des ouvriers, regardez-les dos- « La Commission du Vieux Paris, cendre de la butte : ils ont le sourire. « Après avoir pris connaissance du projet Eh bien! Messieurs, c'est ce sourire de d'installation d'un établissement industriel Montmartre, au cœur de Paris, sur le visage rue Girardon, n® 9, sur un terrain planté de ceux qui y vivent, toute la semaine enfer­ d'arbres (ancien Jeu de boules) ; — 63 —

« Vu les vœux émis par elle les 28 mai 1921, 17 décembre 1927, 2 juin 1928, 20 jan­ 7. — Communication de M. le Préfet de vier 1929. relativem ent à la préservation des la Seine. — Déblaiement de la salle aspects de Montmartre ; basse du couvent des Bernardins. « Considérant que cette partie de la butte M. le Président donne lecture de la Montmartre, comprenant les rues des Saules, lettre suivante de M. le Préfet de la Seine, de l’Abreuvoir, Girardon, l'avenue Junot, qui vient de lui être remise à l’instant : avec ses jardins, ses arbres, ses vieilles maisons, ses petits hôtels, ses vieux moulins, son bal légendaire, constitue l’un des points « 21 juin 1930. les plus représentatifs du caractère pitto­ resque et traditionnel de Montmartre ; « Mon cher Président, « Que la Ville de Paris a déjà fait tant, sur « Je pensais pouvoir reprendre séance à la ce point que sur d'autres parties de la butte, Commission. J« suis retenu dans mon cabi­ des efforts considérables et couronnés de net. Veuillez m’excuser auprès de nos col­ succès pour la conservation de ces aspects lègues et leur donner lecture du mémoire parisiens si populaires, ci-joint que je me propose de faire voter à cette session.

« Emet le vœu : « Cordialement.

« Signé : Edouard R e n a r d . » « Que la préservation de ce site soit assurée, soit par l'application de la loi du 2 mai 1930, sur la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, M. le Président donne lecture du mé­ historique, scientifique, légendaire ou pitto­ moire suivant : resque, soit par tout autre moyen. »

Mémoire au Conseil municipal. M. Victor Perrot ajoute cette commu­ nication diverses indications topographiques concernant l'emplacement menacé et ses « Messieurs, abords ; il en rappelle l'histoire et en présente « La salle inférieure qui s'étend sous toute des vues et des plans. Il communique, en la longueur de l’ancien réfectoire du collège outre, divers renseignements sur les origines des Bernardins affecté à la caserne de de l'affaire. sapeurs-pompiers de la rue de Poissy, repré­ sente un magnifique crypte du xive siècle M. le Président exprime l'avis que les grande comme une cathédrale. explications de M. Perrot et les documents « Elle a été remblayée au x y i u * siècle, — présentés par lui permettent, en effet, de de même que tous les terrains avoisinants — considérer comme très regrettable l'installa­ — jusqu’à la hauteur des chapiteaux des tion industrielle projetée sur le sommet de la piliers. Butte, où il n'eu existe heureusement pas encore d'analogues. Il constat« que la Com­ « En considération de l’intérêt artistique mission partage cette manière de voir. Quaut quo présenterait la restitution de cette salle au vœu présenté par la 3" Sous-commission, dans son état, primitif, et conformément au il parait répondre aux exigences de la situa­ vœu exprimé par la Commission du \ ieux tion, en ne faisant pas seulement état de la Paris, qui désirerait y voir installer une nouvelle loi sur les sites, mais de toute autre annexe du musée Carnavalet, vous avez procédure. Il n'est pas douteux, en effet, quo invité l’Administration à établir le devis des la réglementation des établissements classés travaux de déblaiement jusqu’au niveau du (incommodes, insalubres et dangereux) pro sol ancien. cura des armes que la Préfecture de police « Afin de relever exactement la hauteur du saura, il faut l'espérer, employer fermement. remblai et d'obtenir ainsi un élément de base permettant de chiffrer la dépense, il a éto I^e vœu présenté est adopté. procédé au dégagement d'un fût de colonne, — 64 —

« Cette opération, effectuée d’entente avec 8. — Communication de M. Louis le service des Monuments historiques, a Batiüol sur les premières construc­ permis de constater que le pilier reposait sur tions de Pierre Lescot au Louvre un libage de pierre établi sur un banc de d’après de nouveaux documents. glaise et qu'il était épaulé par deux étanço.ns en pierre. Des abouts d’étançons semblables sont visibles à fleur de terre contre les chapi­ M. Louis Batiffol donne lecture de la teaux des piliers non dégagés et les arcs des communication suivante : voûtes présentent des déformations très Je rappelle ce que nous savons des débuts accusées. de la construction du Louvre au xvi" siècle, « Si l'on tient compte des désordres impor­ lorsque les rois de la Renaissance trans­ tants que présenteront vraisemblablement forment la vieille forteresse de Philippe- des maçonneries enfouies depuis plus de deux Auguste, déjà remaniée, éclairée et aérée par siècles dans un sol humide, de l'obligation de Charles V, afin d'avoir une demeure plus supprimer les étançons sans compromettre la seyante, conforme aux nouvelles données de solidité de l'édifice et de la nécessité d’assurer l'architecture à la mode. l’étanchéité, en cas de crue, même faible, de la Seine, d'importants travaux sont à prévoir En 1546, François 1er décide de faire refaire au cours du déblaiement. un des côtés de la cour du Louvre d'alors, celui de l'aile occidentale. « Nous avons déli­ « De l’avis de M. l’inspecteur général des béré, dit-il dans des lettres patentes du monuments historiques et du service techni­ 2 août 1546, nom m ant Pierre Lescot archi­ que d’Architecture, il n’est pas possible de tecte de la construction projetée, de faire déterminer actuellement leur importance. bastir et construire en nostre chastel du J’estime qu’il y a lieu d’exécuter le travail Louvre un grand corps d’hostel au lieu où est par petites parties et avec une grande pru­ présent la grande salle *, c'est-à-dire l'aile dence : le dégagement d’une ou deux travées occidentale (1). Il n’est donc question que de pourrait être entrepris et il serait plus facile cette aile occidentale, à savoir : du huitième ensuite d’évaluer approximativement l’impor­ de la cour actuelle du Louvre. Qu’a édifié tance de l’opération d’ensemble. François Ier? Quels étaient !e plan .et le « Je vous propose d’ouvrir à cet effet un dessin qu'il avait adoptés? Nous l'ignorons. crédit provisionnel de 150.000 francs par François Ier meurt. Henri II, qui lui suc­ prélèvement sur la réserve générale du cède, maintient le 14 avril 1547 Lescot dans budget. ses fonctions d'architecte du Louvre « pour « Je vous prie, Messieurs, de vouloir bien le désir et vouloir que nous avons, dit-il, à en délibérer. faire parachever le logis qui est encommencé audit chastel du Louvre (2) ». Il ne fait donc « Le Préfet de la Seine, que continuer l'œuvre de son père. Mais le 10 ju ille t 1519, deux ans après, il change « Signé : Edouard R e n a r d . » d'avis. Dans de nouvelles lettres patentes, il dit à Lescot : « Nous avons, depuis, trouvé que pour grande commodité et aisance dudit M. le Président pense que la Commission bastiment, il ostoit besoin de le parachever sera unanime à adresser des remerciements autrement, et pour cet effet faire quelque à M. le Préfet pour cette intervention dans démolition de ce qui estoit jà fait et com­ une affaire qui lui tient à cœur depuis de longues années. mencé, et ce, suivant un nouvel devis et dessin que vous en avez fait dresser par nos M. M ario R o q u e s ajoute que M. le Préfet commandements que voulions être suivis (3) ». avait pris un intérêt tout particulier à cette Quelles sont ces démolitions ? Quel est le question lors de l’audience qu’il avait donnée nouveau dessin et devis ? Celui-ci. est-il le en janvier dernier aux quatre présidents de Sous-commissions. La Commission doit une reconnaissance spéciale à M. Périn qui en avait, en cette occasion, présenté un exposé aussi précis qu’éloquent. (1) L. de Laborde, Comptés des Miirnfints du roi, Pari», 1x77, in-8*, t. I, p. 150. M. le Président adresse à M. Périn les (1) Ibid., ». I, p. *54. remerciements de la Commission. (3) ¡bid . - (55 — grand dessin du Louvre que vont suivre les Toutes les sommes à payer relatives aux rois successeurs d’Henri II, ou bien n’y a-tùl constructions sont réglées par « Me Jehan pas eu, avant la mise au point de ce grand Gelée, clerc et payeur des œuvres du roy, dessin, des tâtonnements, des gradations suc­ commis à faire le paiement desdits ouvrages cessives, des développements progressifs ? par les ordonnances du dict sieur de Clagny, C'est à ces questions que viennent répondre commissaire susdict». MeGelée paie à mesure les documents nouveaux dont nous allons que les travaux sont faits et les monnaies qui faire état. servent à ces paiements sont des écus-sols ou soleil, valant, en 1551, 46 sous tournois cha­ Ce sont quatorze actes notariés auxquels il cun. (1) faudrait ajouter les deux relatifs à Jean Goujon que M. Germain Bapst a déjà publiés Nous avons affaire à une dizaine d’entre­ et qui concernent les commandes de sculp­ preneurs. Mettons à part le sculpteur Jean tures faites à cet artiste pour la façade du Goujon. Le maçon que l’on qualifie de maître Louvre (1). des œuvres de maçonnerie de la Ville de Paris est Guillaume Guillain, un important Ces quatorze documents vont de 1546 à personnage qui va être, depuis 1516, chargé 1555 Ce sont des marchés ayant pour objet de toutes les constructions effectuées. 11 est de fixer à des entrepreneurs le travail à assisté du maçon-tailleur de pierre Pierre de effectuer et le prix qui leur sera payé. Il faut Saint-Quentin, et la pierre de Saint-Leu, dont les analyser attentivement, parce que des principalementil va se servir, lui sera fournie renseignements sur tel iravail, à telle date, par le marchand carrier de Saint-Leu, Adrien ne se trouvent souvent mentionnés, en forme Bernard. Les charpentiers appelés à monter de rappel, qu'à une date postérieure, pour des les planchers et les combles sont : Claude raisons de comptes à régler. Ainsi les démo­ Girart, Jacques et Jean Le Peuple ; le paveur litions effectuées en 1549 sont énumérées Denis Pasquier ; le plombier Denis Hamel ; le dans un acte du 17 avril 1551 à propos de dé­ fondeur de bronze Laurent Testu ; le peintre- falcations à faire sur le règlement final du doreur Louis de Brueil. maitre de maçonnerie. D'autres actes parlent de travaux entrepris sur l’ordre du roi sans Ceci dit, rassemblant tous les renseigne­ qu’il ait été fait de marché préalable, puis ments que nous fournissent les marchés dont postérieurement un marché est dressé afin de nous parlons, voici comment se présentent régulariser le passé et de fixer le devis des dans leur suite chronologique les travaux de ouvrages commencés et à parfaire. Les no­ reconstruction du Louvre entrepris à partir taires qui dressent ces actes se nomment : de François I". Dunesmes, Le Charron, Frenicle, Boisselet et Lefaige. Donc, en 1546, sur l'ordre de François Ier, L’architecte qui conduit toute la construc­ on commence par démolir l aide occidentale tion est Pierre Lescot (2). du vieux Louvre, et sauf le mur très épais de Philippe Auguste, à l'Ouest, que l'on con­ serve, on abat toute cette aile : combles, charpente, murailles, planchers ; on défonce (t) Germain Bapst, Notes sur Jean Goujon dans Recueil de mémoires publiés pour le cente­ naire de la Société des antiquaires de F ra n c’, 1904, p. ül-23. J« dois même A feu mon ami Germain Bapst l’indication de l’existence de documents, ces Paris ». Une pièce qui nous informe que Lescot reçoit qu'il m'avait obligeamment signalés comme intéres­ comme émolument de ses fonctions une pension sant le Louvre dans le même m inutier où il avait annuelle de LÎOO livres tournois, le qualifie de « con- rencontré les deux pièces qui concernent Jean Goujon. seiller ct autnolnier ordinaire du ro y, commis à la Je remercie le notaire, détenteur actuel de ce minu­ superintendance et |>our ordonner les dépenses du ter, M* Cousin, de courtoisie avec laquelle il a la Instituent neuf de son chastel du I-ouvre à Paris » : bien voulu m'ouvrir libéralement son précieux dépét. d'après un reçu donné par Lescot de 500 livres tour­ (î) \ oir sur Pierre Lescot la oolioo que lui a ron- nois, sur les 4.*00 qui lui reviennent par an, à Alain sacrée A. Berty dans les Grands architectes fra n ­ Iteau, conseiller, notaire et seciétaire du roi.« commis çais île la Renaissance, Paris, 1800, in s . Voici le \ l’exercice de l’office de trésorier-payeur de ses litre que nos documents lui donnent : • Mossire Pierre leuvres, édifices et bastimens ». Mime minutier. Lescot, sieur de Clagny, abbé de Clermont. conseiller ct lim onier ordinaire du roy et par le dirl establi (t) D’après, entre autres, le marché du 17 avril sui le faict des bastimens de son chattel du I-ouvre k 1551 dont uous venons de parler.

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même les fondations du mur sur la cour jus­ autres de fournir quatre pierres dures des qu’à 12 pieds de profondeur : carrières de Trossy pour faire quatre colonnes de 18 pieds de long, 2 pieds de large, 22 « Faire les abattages et démolicions, dit le pouces d’épaisseur. Ce sont les dimensions des marché qui nous apprend ces détails, des quatres colonnes monolithes de l’avant-corps vieils édifices, tant murailles que tours estant central actuel, entre les bases et les chapi­ au dict lieu, fouiller et vuider les terres pour teaux. D’après une quittance d’avril 1548, ces faire les fondations des pans de mur et grandes pierres monolithes sont livrées à aultres choses qui ont esté... fondées jusques cette date. à douze pieds, ou environ, depuis le fonds jusques au rez-de-chaussé«, » A cette date également le rez-de-chaussée est monté jusqu'à la corniche du premier étage. Sur cette corniche sont posées des On s’arrête, dans les démolitions du côté dalles, et le 30 mars 1548 il est fait marché du Nord, c’est-à-dire du côté de l’aile septen­ par Pierre Lescot avec le plombier Denis trionale de l’ancien Louvre, au mur de refend Hamel, demeurant à Paris, rue de la Haute- de cette aile, que l'on garde et qui va servir Vannerie, pour fournir des tuyaux de bronze ensuite, revêtu d’un parement de pierre de destinés à recueillir les eaux de pluie des­ Saint-Leu, à former un côté de la cage de dites dalles. l’escalier Henri II. Du côté du Midi, on con­ serve intégralement l'aile méridionale du Voici comment techniquement le marché Louvre de Philippe Auguste, avec sa tour-du d’avril 1551, qui rappelle tous ces travaux, coin, aile méridionale, dont la partie en nous décrit la nouvelle façade édifiée au- équerre sur la cour avec la façade occiden­ dessus des fondations, donc, jusqu'au pre­ tale contient la chapelle de Louvre. mier étage on va vérifier tout ce que nous venons de dire. Puis on construit. Les fondations ont 27 toises de long sur 11 pieds de haut et Pour l’avant-corps central, on a dressé 4 pieds et demi d’épaisseur. Elles sont faites d’abord ce que le devis appelle « des piliers et de libages et moellons maçonnés de chaux et masses », qui sont la maçonnerie, • sur quoi, de sable. dit-il, seront les piliers où seront les co­ lonnes ». Pour les fenêtres et entre chacune Sur ces fondations va se dresser la nou­ d'elles, on a élevé ce que le marché appelle velle façade. Il résulte de nos documents que également « de gros piliers », c'est-à-dire Pierre Lescot a prévu dès ce moment — ne encore de la maçonnerie, « sur quoi, dit-il, parlons que du rez-de-chaussée, car c’eât la seront les piliers qui soutiendront les arceaux seule partie qui sera faite avant 1549 — la et galeries », qui surmontent les fenêtres. façade telle qu’elle est actuellement, avec les L'ensemble de ces maçonneries est fait de différences qu’on va voir, c’est-à-dire qu’il va pierre dure jusqu'à une hauteur de 5 pieds construire l’avant corps central d’aujourd’hui, au-dessus de l'aire de la cour et le reste, au- muni de ses quatre colonnes encadrant une dessus, de pierre de Saint-Leu, le mur devant porte surmontée d’un oculus; puis de chaque côté de cet avant-corps, à droite et à gauche, avoir 3 pieds et demi d'épaisseur du sol à la non pas trois fenêtres, comme maintenant, première corniche. Les fenêtres seront ornées surmontée? de ce que le devis appelle des de moulures et « d'enrichissemens ». Entre arceaux, mais quatre; et enfin aux deux ex­ les fenêtres s’élèveront des pilastres mon­ trémités, non les deux avant-corps qu’il y a tant jusqu'à l’architrave, qui passera au-des­ à présent, mais deux portes assez petites, sus des arcades, pilastres garnis de bases et encadrées chacune de doux colonnes plus de chapiteaux, cannelés et festonnés. Les réduites que les colonnes de lavant-corps arcades qui sont au-dessus des fenêtres auront central. 3 pieds de saillie et seront ornées de mou­ lures, les dessous étant faits de « parquets Le 10 décembre 1546, les entrepreneurs ronds remplis de roses ». Sur lés piliers et Guillaume Guillain et Pierre de Saint Quen­ masses de l’avant-corps c«ntral, les quatre tin font marché avec le carrier de Saint-Leu, colonnes monolithes seront adossées au mur Adrien Bernard, pour que celui-ci amène à et liées avec lni, garnies de piédestaux, de Paris toute la pierre de Saint-Leu nécessaire bases et do chapiteaux, cannelés et « feston­ à cette construction, pierre à apporter au nés ». Entre les colonnes seront des niches, guichet du Louvre ou aux Tuileries, près de garnies de moulure«avec « tables»; au-des* la Porte Neuve, moyennant le prix de 10 sous sus, corniches, lauriers, croissants. La porte le tonneau de pierre de 14 pieds, et entre sera entourée de moulures et « d'enrichisse­ ments », surmontée de ce que le marché ce que nous avons dit plus haut, à savoir que appelle « un grand rond », encadré de le grand corps d’hôtel que l’on bâtit est un « figures de femmes et autres pierres fines », édifice complet se suffisant à lui-même sans et ce sont les premières sculptures de Jean autre adjonction â prévoir. En effet, la porte Goujon indiquées ici, donc à l’avant-corps de l’avant-corps central donne directement central. sur un grand escalier de pierre coupant Montons au-dessus des fenêtres. Tout le l’édifice en deux. Ce « grand escalier », ainsi long de la façade règne une architrave, que le nomme le marché, qui en parle à pro­ « depuis la chapelle, dit le texte — je rap­ pos de sa démolition ultérieure, est en pierre pelle que la chappelle est dans l’aile méri­ de taille. Les trois pans de mur qui consti­ dionale de la cour du Louvre — jusqu’à tuent sa cage, laquelle, va jusqu’au mur l’autre bout où se trouve ce qu'on nomme occidental de Philippe-Auguste, partent des « le vieil bastiment ». Au-dessus de l’archi­ fondations et sont montés, au moment trave est une frise. « 11 faut la tailler, dit le où Henri 11 va changer d’idée, à 12 et marché, de lauriers, chênes, croissants, 14 pieds au-dessus du rez-de-chaussée, A ce moment sont faites aussi deux volées tables ». A l’endroit de la porte de l’avant- de cet escalier construites sur deux voûtes corps central, l’architrave et la frise sont interrompues par une plaque de marbre noir en berceau destinées à supporter les marches Au bas de l’escalier, à droite et portant une inscription. Le 20 septembre à gauche, en venant de la cour, se trouvent 1548, Pierre Lescot fait marché avec le deux portes, deux « huisseries » de pierre peintre Louis du Brueil pour dorer en or fin dure, « pour entrer, dit le texte, aux. cette inscription « au-dessus, dit le marché, salles des deux côtés de l’escalier ». Par du portail du grand corps d’hostel ». Le conséquent, en 1548, la construction de l’aile même peintre, par le même marché, dorera de Lescot comporte, au rez-de-chaussée, deux aussi d’or fin dix « cannotz » ou tuyaux de salles séparées par un escalier central. La bronze, qui vont monter, à mesure qu'on salle de droite est dite déjà « la grande salle élèvera la façade le long du bâtiment, pour de bal ». Comme on voit, elle est beaucoup « jeter les eaux des gargouilles du dict édi­ plus petite que la salle actuelle des caria­ fice », d it le texte. Le 26 septembre suivant, tides. Dans cette salle on a déjà fait des fon­ marché est également passé avec le fondeur dations « pour porter des colonnes, dit le de bronze, Laurent Testu, demeurant rue marché, portant arceaulx servant à lier les Grenier Saint-Ladre, à Paris, pour fournir poutres en la grande salle ». Nous rappelons ces tuyaux au fur et à mesure des besoins, à ici le mot de Corrozet, que François I", « un raison de 6 sous tournois par pièce. Dix de peu devant son trépas, fit commencer une ces tuyaux sont livrés le 8 octobre suivant et grande salle à la mode des antiques (1) ». eslim és 224 livres. Mais une fois terminée celte salle de bal, Voilà donc le rez-de-chaussée do la façade on va s’apercevoir qu elle est décidément tel qu’il était en 1548, c'est à-dire l'avant- trop petite, insuffisante, ne donnant pas corps central actuel, les fenêtres à droite et à satisfaction par ses proportions et grandeur, gauche ainsi qu'elles sont maintenant, mais au nombre de quatre de chaque «ôté au lieu do trois, puis, aux deux extrémités deux portes. Qu’étaient ces deux portes extrêmes qui ont été démolies ensuite? Nous ne savons (1) Gilles Corroie), Les Antiquitéhistoires et d’elles que ce que nous dit le marché rappe­ singularités excellentes de la Ville, Cité ct lant cette démolition, à savoir que chaque Unieersité de Paris, Paris, E. Groulleau, in-lS, porte est encadrée de deux grandes colonnes p. lo i. On voit, par les détails que nous venons de dire, que l'id. iiUücaüon qu’a cru pouvoir faire garnies de leurs bases et do leurs chapiteaux, M. L. Hanlecœur avec le plan du Louvre de avec au-dessus ; architrave, frise et cor­ François I" de 1510 d’un plan trouvé par lui dans niche, la corniche générale de la façade; le* recueils du Louvre (L. Hautecœur, Histoire du chaque porte dite « huisserie » étant surmon l.nuore. Paris, gr. in-V, p. »il est inexacte. D ail­ tée non « d'un grand rond », comme à la leurs, la présence incompréhensible d un escalier en porte centrale, mais d'un ovale. fer h cheval dans la cour pour accéder à un rez-de- chaussée, qui est toujours demeuré A peu près au Or nos marchés nous ayant ainsi révélé niveau du sol, aurait dù le m ettre en garde contre 1 aspect extérieur de la construction vont c e lle lausse allribulion, ainsi que la disparition du également nous renseigner sur les disposi­ mur épais de Philippe-Auguste i l’Ouest et d autres tions intérieures. Ces dispositions confirment remarques diverses. — 68 — qu’on veut royales. C’est ce qui va être la abattus et desmolis par le commandement cause de la transformation de 1549. du roy Henry, à présent, par la grâce de Dieu, régnant, pour faire la dicte salle basse François I", en effet, meurt le 31 mars plus grande et pour le rechangement que le 1547. Nous avons dit qu’en confirmant Pierre dict seigneur a commencé à faire, savoir est Lescot dans ses fonctions d’architecte du (ont été abattus) : vers la chapelle, deux Louvre, Henri II lui a prescrit de continuer grandes colonnes garnies de leurs bases, cha- simplement l’œuvre commencée par son père, piteaulx et pieds d’estrats, arquitrave, frize puis que le 10 juillet 1549, le même roi a et corniche, avec les piliers derrière les dictes décidé d'achever autrement l’édifice et de colonnes, qui estoient levés jusqu’à la cor­ procéder à la démolition de ce qui a été déjà niche; une huisserie et ovale, qui estoit fait (1). Or la raison de ce changement, celle entre les colonnes, une croisée, un arceau et que nous venons de dire, est indiquée dans le partie d’un des piliers qui soutient l'autre marché du 17 avril 1551, passé par Pierre arceau, avec les pieds d'estrats des dicts Lescot avec les entrepreneurs de maçonnerie piliers et pillastres... et à l’autre bout du Guillain et Saint-Quentin. Il y est écrit que dict pan de mur neuf, contre le vieil logis les démolitions effectuées en 1549 sur le com­ (côté Nord) avoit abattu et démoli semblables mandement du roi Henri II l’ont été * pour piliers, colonnes, pieds d’estrats, bases, cha- faire ladite salle basse plus grande ». Le nou­ piteaulx, croisée, arceau, arquitrave et cor­ veau projet envisagé est d’étendre cette salle niche, huisserie et ovale, comme dict est... » basse dans toute la longueur du rez-de- chaussée. La salle du tribunal n’est pas encore prévue. On va donc démolir l’escalier Les démolitions prévues commencent. Le central et on le reportera du centre à l’extré­ 15 novembre 1549, m arché est passé par mité septentrionale du bâtiment, où il est Lescot avec le paveur Denis Pasquier pour maintenant : c’est l’escalier Henri H. Comme dépaver et repaver la cour du Louvre le long on veut refaire, à cette extrémité, la cage de de la muraille du corps d'hôtel en construc­ cet escalier de la même dimension que celle tion, afin de faire une tranchée qui conduira qu’il avait à l’avant-corps central, lequel est les eaux de pluie dans une grande fosse que conservé, extérieurement, intact, on va être l'on creuse au milieu de la cour, cela « pour conduit à reproduire à peu près, à cet extré­ éviter, explique le marché, que lesdites eaux mité septentrionale, cet avant-corps central ne corrompent et gastent les fondemens faits sur le même dessin, au moins dans son pour ladite muraille ». ensemble, la même ornementation, et pour Les deux avant-corps extrêmes au Nord et cela il va falloir d’abord abattre la petite au Sud s’élèvent. Le 9 décembre suivant 1549 porte insuffisante qui s'y trouve, flanquée de se place le marché déjà connu passé par ses deux colonnes, et même, comme on n’a Lescot avec Jean Goujon pour « faire, dit le pas assez de place avec cette petite porte, texte, quatre figures de demi taille de pierre abattre aussi la quatrième fenêtre surmontée de liais de la grandeur des deux autres qui de son arcade qui se trouve de ce côté. Puis ont esté par ci-devant faites ». On comprend comme l’exige la symétrie nécessaire de l’édi­ maintenant ce document. Il s'agit pour fice, on devra opérer semblable reconstruc­ Goujon de sculpter autour de ce que nos tion d’un avant-corps identique à l'extrémité Sud du grand corps d’hôtel du côté de la cha­ aarchés appellent « les grands ronds », situés pelle. Et voilà la façade actuelle de l'aile au-dessus des portes des deux avant corps de Lescot au Louvre esquissée définitive­ Nord et Sud de la façade do Lescot que l'on ment. Tous ces détails sont contenus et rap­ construit, les admirables demi-reliefs de pelés dans le marché du 17 avril 1551. femmes qui s'y trouvent, sur le modèle des deux déjà précédemment sculptées à l'avant- « Pour ce que, dit le marché, pour les dicts corps central (1). ouvraiges de maçonnerie et taille qui avoient Suivons les travaux. Les premiers mois et ont esté faicts de neuf suivant le premier de 1550, le peintre-doreur Louis du Brueil devis et dessein faict par le roy François 1", que Dieu absolve, par les dicts Guillain et Saint-Quentin, lesquels (ouvrages) ont été

(1) Voir P. V ilry, Jean Goujon, Paris. I.aurens (11108), ¡n-8% p. 67, 90, ÏM>. Je rappelle le marché publln par Germain lia ¡ni dans l'article de lui cité (1) Voir plus haut. plus lianl. — 69 —

fait marché pour décorer d’or fin huit tuyaux marchand » pour la somme de 6.500 livres de bronze placés sur les nouveaux avant- tournois. L absence d’indication relative au corps et destinés à « jeter les eaux du dict mur de l’Ouest, le vieux mur de Philippe- bastiment ». Auguste et de Charles V, fait présumer que le comble, ici, est fixé à la hauteur même de ce En juin 1550, afin de s’y prendre suffisam­ vieux mur. ment à l’avance, on décide de passer marché avec les entrepreneurs de charpenterie 12 août 1550. — Le rez-de-chaussée des Claude Girard et Jacques le Peuple pour deux avant-corps, aux extrémités de la façade fournir les planchers du bâtiment en cons­ du bâtiment, paraît entièrement achevé, car truction, mais chose à remarquer, et dont à cette date marché est passé avec le peintre nous allons avoir ensuite l’explication, ce doreur Louis du Brueil pour dorer de fin or à marché n’est dressé le 27 juin 1550 que pour l’huile les lettres gravées sur les tables de ce qui serait le plancher du deuxième étage marbre noir mises au-dessus des oculi des et pour le comble, en laissant provisoirement portes, ou, comme dit le document, « au- de côté le plancher du premier. Ce plancher, dessus des deux porteaulx d’en bas faisant donc, au-dessus du premier étage, comptera les coings de la grande salle que le roy faict dix-huit poutres de 7 toises de long et de édiffier au Louvre ». Le fait que ces deux 18 pouces de large. Sur les poutres seront portes extrêmes sont dites aux coins de la treize travées de solives, chaque travée gar­ grande salle vérifie bien que cette grande nie de deux lambourdes de 10 à 11 pouces de salle tient maintenanttout le rez-de chaussée large et de 4 pouces d'épaisseur et de 7 toises de l’aile. On met une inscription sur ce marbre de long, avec sablières le long des murs de noir à ces deux portes comme on en a mis 11 pouces de large et de 6 pouces d’épaisseur. une à la porte de l’avant-corps central. Pour le comble, nous nous trouvons en 5 septembre 1550. — La grande salle de bal présence d’un détail nouveau, jusqu’ici du rez-de chaussée est assez avancée pour ignoré. C’est qu'à la date du 27 juin 1550, qu’on songe à son aménagement, et ici se Pierre Lescot n'a pas prévu de second étage place le marché déjà connu passé avec Jean au Louvre, sinon pour les trois avant-corps, Goujon pour la sculpture des cariatides (1). et ces trois avant-corps vont encore être plus Je rappelle qu’il s'agit, comme dit le texte, bas que ceux qui existent actuellement de « de tailler quatre figures de femme de pierre 3 pieds et demi. A la place du deuxième étage, dure de Trossy de dix pieds de haut ou envi­ Lescot élève un grand comble reposant direc­ ron en façon de termes, servant de colonnes tement sur la corniche au-dessus du premier. pour servir à ung petit portique dedans la Le détail est donné dans le marché de charpen­ grande salle de bal du dict chastel du Louvre, terie de ,.e comble ; nous avons dans ce devis au bout et en bas de la dicte salle, sous lequel ce qui concerne le nombre, la longueur, portique est l'une des entrées de la dicte salle, l'épaisseur, la largeur des poutres, en une ou le dict portique servant par haut, du dessus plusieurs pièces assemblées entre les poin­ de la dicte entrée, à recevoir et mettre les çons ; les solives, les lambourdes, unies par hautbois et joueurs d’instruments, les dictes des boulons de fer, la charpente du dessus de figures taillées de taille ronde selon et suivant l'escalier Henri II prévue avec un plancher au un modèle de piastre par ci-devant faict et à dernier palier. L'ensemble de ce comble aura lui livré par le dict sieur de Clagny ». Le 32 toises 4 pieds de long sur 8 de large, com­ prix prévu est de 80 êcus-sols par statue : les prises les épaisseurs des murs. 11 comptera pieries seront fournies au sculpteur ; le dix-huit fermes, chacune de quatre forces, 17 septembre suivant, le carrier de Saint-Leu, deux poinçons, avec entretoises, contrefiches, Adrien Bernard, fait marché en effet avec mises en croix Saint-André et autres liens Lescot pour lui amener au guichet du Louvre cintrés. Il y aura trois faîtes, quatre sous- « quatre grandes pierres de Trossy... de faîtes On détaille les petits combles derrière 10 pieds et demi de long sur 25 à 22 pouces les trois frontispices des avant-corps avec de haut et 32 pouces de large », deux d’entre leurs chevalets, chevrons et autres. On prévoit elles à livrer dans les dix jours, les deux encore dans ce haut comble deux étages de autres cinq semaines après « pour servir de pièces et leurs cloisons de bois, Les deux maîtres charpentiers Claude Girart et Jacques le Peuple passent ce marché avec Pierre Lescot, s’engageant à fournir toute la char­ penterie en bon bois de chêne « vif, loyal et (1) Germain Bapt, op et loc., cit. 4 — 70 —

colonnes à un petit portique dedans la grande des murs, chaque poutre ayant 4 toises et salle de bal que le dict seigneur roy faict demie de long, donc étant moins longue que construire en son hostel du Louvre au bout celles de la grande salle, qui ont 7 toises. d’en bas de la dicte salle (1). Cette adjonction étant encore minime, on peut dire que les projets de 1546 et de 1549, Mais c’est précisément dans les deux mois qui ne s'appliquaient qu’au corps d’hôtel qui suivent ce marché que l’on constate, cette occidental persistent. fois, que la grande salle de bal, tenant, comme nous l’avons dit, sans interruption, toute la Mais diverses modifications ont été opérées longueur de l’aile, est décidément trop longue successivement sans que les entrepreneurs eu égard à sa hauteur et à sa largeur, et on de maçonnerie aient, paraît-il, passé de prend le parti de remédier à ce défaut en nouveaux marchés à leur sujet Pour cette coupant cette salle du côté méridional pour raison, Lescot juge utile alors de dresser le la réduire. Nous apprenons par le marché 17 avril 1551, avec ces entrepreneurs, un passé le 1er décembre suivant 1550 avec les grand marché général, récapitulatif, dans maitres charpentiers relativement au plancher lequel seront rappelés tous les travaux anté­ à faire au-dessus du rez-de-chaussée, travail rieurement décidés afin d’en fixer le prix. que sans doute on a retardé jusque là en Vont y être ajoutées aussi de nouvelles trans­ raison des hésitations dans lesquelles on formations. Par surcroît, chemin faisant, ce était à ce sujet, qu’on va prendre sur ladite document nous apporte la distribution des salle de bal une pièce dénommée tribunal ou bâtiments et nous donne d’utiles précisions tribune. Les entrepreneurs Claude Girart et sur l’édifice. Jehan le Peuple, cautionnés par Jacques le Donc au rez-de-chaussée il y a, nous l'avons Peuple, acceptent de faire l’ensemble de ce vu, la grande salle (la salle des cariatides), plancher au-dessus du rez-de-chaussée, qui puis le tribunal, enfin une petite salle dont sera établi, dit le texte, « à l'endroit de la nous venons de parler ; « à l'autre bout, grande salle et du tribunal ». Pour la grande ajoute le marché, il y a le grand escalier salle, il y aura quatorze grandes poutres de servant à monter sur ladite grande salle » : 19 à 20 pouces d’épaisseur et de 7 toises de c’est l’escalier Henri II. Au premier étage, long, et pour le tribunal, quatre poutres : au-dessus de la salle des cariatides, on nous cela fera en tout dix-huit poutres. C’est préci­ informe maintenant qu'il va se trouver une sément le chiffre indiqué par le marché du autre grande salle, notre salle Lacaze, puis, 27 juin 1550 pour l’ensemble du plancher situé au-dessus du premier étage du même an-dessus du tribunal, deux pièces dénommées corps d'hôtel. On a donc réduit la grande garde-robeet cabinet. Ces deux pièces figurent salle de bal de plus d'un quart. sur le plan de du Cerceau : c'est ce qui va être bientôt l'antichambre du roi. Mais cette innovation n'est pas la seule : Reprenant dans son ensemble la construc­ ce marché va nous en révéler une autre. tion entière do Lescot, ce document du Nous avons dit que François 1" et Henri II 17 avril 1551 décrit ce que nous avons va faire n’avaient prévu" que la transformation de depuis 154G. à savoir : fondations, façade du l’aile occidentale du Louvre, c’est-à-dire du rez-de-chaussée; détaille les trois avant corps, bâtiment exactement compris entre l’aile les portes, les fenêtres, la corniche ; sur cette méridionale sur la Seine et l’aile septen­ trionale vers la rue Saint-Honoré, ces d ux corniche, il prévoit maintenant les têtes de lion qui y sont encore, destinées à jeter les vieilles ailes de Philippe-Auguste et de Charles V demeurant intactes. Or ici la pre­ eaux de pluio ; il indique qu'au bas de la mière est atteinte, d une façon d’ailleurs façade, qui doit être pavée, il y aura sur la encore insignifiante. Notre devis du 1er dé­ cour une marche devant les fenêtres et trois cembre 1550 prévoit en effet 1 aménagement, marches devant les avant-corps. Puis il décrit au delà du tiibunal, c'est-à-dire dans l’ailé enfin le premier étage que l'on édifie. Ce méridionale « d’une petite salle, dit-il, der­ premier étage est tel qu'il est maintenant, à rière le tribunal ». Le plancher de cette salle savoir : les trois avant-corps avec leurs douze aura quatre poutres, dont deux aux coins colonnes et leurs trois croisées, et entre les avant corps, les six fenêtres séparées par quatre pilastres, garnis de leu ri bases et cha­ piteaux, cannelés, festonnés Après quoi, au- dessus, une architrave, une frise et la grande (1) Ce dernier acte est dans le minnli.T de corniche servant d'entablement ; sur la cor­ M Cousin, niche, un dallage de pierre de liais, à joints — 71 —

¿ouverts, pour recevoir les eaux « qui tom­ se trouve maintenant élargie, agrandie : beront du comble directement » , dit le faisons ici attention aux projets nouveaux marché ; le deuxième étage n’est donc tou­ que le marché va nous révéler. Pour agrandir jours pas prévu Sur la corniche, au-dessus cette salle, on attaque le mur de pignon qui du premier et entre les avant-corps, on met s élevait à l’extrémité de l’aile méridionale « des appuis et clairevoyes pour servir de du Louvre, tout contre la chapelle : on le gardefols au-dessus desdites dalles », et voici réduit de 6 pieds dans son épaisseur, afin de les frontispices des trois avant-corps décrits : donner plus de largeur à la pièce qu’on pro­ « Item, fault faire et lever les trois corps et jette. Cette nouvelle pièce ira, de l’autre côté, pans de mur qui sont au-dessus des colonnes, jusqu’à la tour du coin du vieux Louvre, qui depuis l'entablement, en amont, garnis de se trouve à l'extrémité Sud-Ouest de la forte­ piliers, frontispices, corniches et autres mou­ resse, et le devis prévoit même qu’on « cou­ lures ainsi que le dict pourtrait (un dessin pera un coin de la tour » « pour faire la qui accompagne le devis) le démontre et ce chambre plus carrée ». Cette salle nouvelle, qui non compris les figures et aultres demi-tailles aura la largeur de celle du tribunal, sera et autres pierres fines ». Ce sont les sculptures éclairée au Midi, sur la façade du côté de la de Goujon. Bientôt nous allons constater que, Seine, par trois fenêtres, et voilà que le devis comme nous l’avons dit, ce frontispice a ajoute qu'il y aura « trois fenêtres en bas et 3 pieds et demi de moins de hauteur qu’ac­ trois en haut », c’est-à-dire trois au rez-de- tuellement. chaussée et trois au premier étage : et c’est le grand pavillon du roi qui s’esquisse ! Le De là notre marché du 17 avril 1551 passe document ajoute : « On estoupera les vieils à la façade occidentale du corps d’hôtel, vers fenestres ». Donc on conserve encore le mur l'Ouest celle qui est conservée du temps de de Philippe-Auguste et c’est dans ce vieux Philippe-Auguste. Là, il prévoit que la partie mur que se font les transformations indi­ du mur correspondant à l’escalier Henri II quées. devra faire saillie sur la façade pour réaliser l’idée d'un pavillon distinct. La construction Le devis s’occupe ensuite du grand mur de est reprise depuis le fond du fossé jusqu'au refend qui séparera le tribunal de cette nou­ toit. La partie dans le fossé sera en talus, velle salle sur la Seine. Il prescrit de le l’inclinaison du talus devant être semblable à refaire depuis les fondations jusqu’en amont celle des € autres vieils pans de murs ». dit le avec 4 pieds d’épaisseur au rez-de-chaussée; texte, c'est-à-dire à l’inclinaison du talus du à ce rez-de-chaussée, de ménager deux portes mur de Philippe-Auguste, auquel on ne donnant accès à la porte du tribunal (elles touche pas. Le mur de ce pavillon aura, au figurent sur le plan de du Cerceau, et deux rez-de-chaussée, 9 pieds et demi d'épaisseur. corps de cheminée montant « tout contre- Le mur commencera du côté du Nord à l'em­ mont jusqu’à la hauteur qu’il appartiendra », placement d une tour qui a été abattue. Pour l'une pour la cheminée de la salle du tribu­ la cage de l'escalier Henri 11, deux des murs nal, l'autre pour celle de la chambre sur la sont repris depuis les fondations, le troisième Seine (on les voit sur le même plan de du étant l’ancien mur « du côté du vieil logis », Cerceau). On prévoit, en plus, dans le mur à revêtu d’un parement de pierre. Le marché monter jusqu’au toit, pour le premier étage indique ce que seront les montées de l'esca­ et le galetas, trois autres corps de cheminée. lier Henri II, faites sur trois voûtes, des Ainsi l'idée du grand pavillon du roi se pré­ voûtes « à parquet », « une toute pleine, en cise et se développe. bas, qui soutiendra le premier rang des Revenant au corps d’hôtel de Lescot sur la marches au rez-de-chaussée », les murs inté­ cour, le devis passe au mur qu'il faut édifier rieurs de l'escalier devant être « sans aucune entre la salle des cariatides et la salle du tri­ moulure ni enrichissement ». Il y aura à ces bunal. afin de distinguer les deux pièces et voûtes de l'escalier quatre plafonds de liais ; de soutenir en dessus la séparation entre la l'escalier comptera cent quatorze marches de sallo du premier étage, notre salle Lacaze et pierre do liais et aura 20 pieds de large dans le cabinet et la garde-robe, dont nous avons œuvre. Du côté des offices, ce pavillon de parlé plus haut On établit ici, entre la salle l’escalier comptera six croisées, qu’on entou­ des cariatides et le tribunal, des fondations à rera d’une moulure, et une porte au rez- 12 pieds de profondeur ayant 3 pieds d’épais­ de-chaussée, allant aux offices. seur; puis, au rez-de-chaussée, on élève sur Puis le marché en vient à la petite salle qui ces fondations huit colonnes de pierre de est derrière le tribunal et voici que cetto salle Trossy avec leurs bases et leurs chapiteaux, colonnes festonnées et cannelées, surmontées minée qui sera au Cabinet de la grande de corniches à plates-bandes, et au-dessus de salle de bal audict Louvre ». Le prix convenu cette corniche, entre les colonnes, on met est de 160 écus d'or : on donne d'avance à une arcade en pierre de Trossy ornée de l’artiste 40 écus, le reste lui sera livré au fur moulures ; des deux côtés de l'arcade, au-des­ et à mesure du travatl. Ce sont les deux sus de la corniche, il y aura deux ovales ; statues de Mars et Oérès de la cheminée du au-dessus des colonnes et de l’arcade s’élèvera tribunal que tout le monde, avec L Courajod, le mur destiné à séparer, à l’étage supérieur présumait bien être de Goujon et que Fon­ de la grande salle, la garde-robe et ce que taine à restaurées. le marché appelle cette fois-ci l'antichambre. Cependant les entrepreneurs ont corn Ce mur aura 2 pieds d’épaisseur. De la salle mencé à édifier le grand mur do refend qui des cariatides on accédera à la salle du tri­ doit séparer la salle du tribunal de la nouvelle bunal par trois marches. Tout cela n’est pas salle sur la Seine. Ils ont attaqué la tour du précisément ce qui se voit dans le dessin de Sud Ouest de l’ancien Louvre pour la « recou­ du Cerceau, lequel indique cinq marches et per » et la diminuer Us ont élevé le mur de montre sur le plan que ce ne sont pas huit pignon environ au tiers de sa hauteur, lors- colonnes, mais seize, qui supportent le mur qu’ici Henri II change encore d'avis, et au d’au-dessus. Dans du Cerceau, il n’y a pas lieu des arrangements qu'il a prévus en utili­ non plus d’ovales. Le projet du 17 avril 1551 sant le vieux bâtiment du moyen-âge, dans a peut-être été modifié postérieurement. cette partie du Louvre, il conçoit — et Pierre Tout ce que nous donne du Cerceau est plu­ Lescot, sur ses indications, en dessine le plan tôt un avant-projet qui n’a pas été exactement pour terminer le corps d'hôtel du côté de la réalisé. Seine, — non plus ce qui a été prévu, mais un Après l’intérieur, le devis s'occupe de la nouveau et vaste pavillon, très élevé, monu­ façade occidentale du corps d’hôtel de Lescot, mental, qui va être le pavillon du roi. Cette c’est-à-dire du vieux mur épais de Philippe- fois, renonçant nettement à l’idée de Fran­ Auguste que l’on conserve à l’Ouest, et parle çois Ier, on ne se borne plus à transformer des croisées qu’il s’agit de pratiquer dans ce l’aile occidentale du Louvre, on projette autre mur : « Item, faut percer et faire dedans ce chose, dont la construction de ce pavillon, vieux mur qui demourera, du costé des fos­ énorme par rapport à la façade si réduite, à sés, vers les offices, dix croisées, savoir : côté, du corps d'hôtel à un étage, sui la cour, cinq au rez-de-chaussée de la grande salle nous révèle l'importance. Un nouveau marché celle des cariatides) et cinq à l’estaige du est passé à cette intention. « Pierre Lescot, dessus. » On fera ces croisées en pierre de est-il dit dans ce document, tant pour satis­ Saint-Leu, qu’on reliera au vieux mur, et on faire au commandement et vouloir du roy, bouchera les anciennes fenêtres devenues auroit dès l'an 1551, le vendredi dix-septième inutiles. Constatons encore ici qu’il n’est pas d'avril, fait marché avec lesdicts Guiliain et question du second étage. Saint-Quentin, suivant que convenu est par Tel est cet important marché du 17 avril icelui et de par le dict seigneur roy, voyant 1551. Le prix de l’ensemble des travaux de le commencement des édifices grandement maçonnerie est estimé 66.000 livres. Ainsi, encommencés et pour la décoration d ¡ceux, nous voyons comment les idées peu à peu sans avoir égard au premier dessin, ne sem- ont évolué et de quelle manière se développe blablement aux marchés faicts sur icelui, à mesure la pensée première des construc­ auroit voulu et ordonné estre construit à l'un teurs. Continuons l’analyse de nos textes. des bouts du dict bastiment, un grand pavillon regardant d’un costé la rivière et de Le 10 décembre de la même année 1551, un l'autre coste les offices et Porte Neuve... », etc. marché est passé avec Jean Goujon au sujet de la cheminée qui a été prévue dans la salle Le plan du nouveau pavillon dressé, les du tribunal et dont le cofTre est aménagé entrepreneurs Guiliain et Saint-Quentin ont au dedans du grand mur de refend, séparant consenti, sans nouveau devis, à les exécuter cette salle de celle qui est sur la Seine. P*r et ont démoli ce qui avait été commencé, et ce traité, Jean Goujon s’engage « à faire non seulement ce qui venait d'être remanié, tailler deux figures de pierre dure de Trossy mais tout ce qui restait dans cette partie du de la hauteur chascune de 8 pieds 8 poulces vieux Louvre des construction) anciennes, et 2 pieds et 1 poulce de large, sur l'espois- cellos de Philippe-Auguste et de Charles V, seur qu'il appartient, lesquelles ligures ser­ rasant murs et tourelles, jusqu'aux fonda­ viront à enrichir les deux costés d'une che­ tions. Et c'est seulement le 8 février 1555 que — 73 —

Lescot estimera le moment venu de dresser de saillie, avec moulures et une frise « enri­ le marché de ces nouvelles constructions ; chie et taillée ». il le dit dans le traité : « Parce que les dicts ouvraiges, pour ledict grand pavillon, fera-t- Remarquons avec quel soin Lescot raccorde il écrire, ont été encommencés par lesdicts son grand pavillon avec son corps d’hôtel à Guillain et Saint-Quentin avant avoir faict côté et a le souei de l’harmoniser avec lui : marché avec eux, le dict sieur de Claigny même niveau des étages, croisées semblables désirant savoir la despence que ce pouvoit par leurs dimensions, leur ordonnance, le faire, a faict marché entier dessus les dicts tout constituant un ensemble qui se continue ouvraiges, selon que par le menu est déclaré exactement avec plus de richesse et d’élé­ au devis qui s’ensuit ». Ecoutons ce que va gance dans l’ornementation du pavillon. A la nous dire ce devis. 11 va nous apprendre entre corniche du grand pavillon, il y aura quatre autres détails le nombre et la distribution des gargouilles qui jetteront l’eau de pluie dans pièces de ce grand pavillon et leur destina­ les fossés La corniche est couverte de dalles. tion future, qui est d'être le logis personnel Puis le troisième étage du pavillon, très du roi et ses appartements. élevé, ceci dépassant les constructions anté­ rieures du grand corps d’hôtel de la cour et Il décrit d’abord les démolitions qui ont été les dominant, les écrasant même. Pensons effectuées. On a abattu la tour du coin, les toujours qu’il n’y a pas de deuxième étage au vieux murs, ceux qui avaient été réparés, corps d’hôtel voisin. Ce troisième étage du ceux qui ont été faits de neuf, tout. On a pavillon ne comptera qu’une seule pièce, repris les fondations au niveau du fond des tenant toute la longueur et la largeur du fossés sur trois façades : la première regar­ pavillon, magnifique salle, très éclairée, dant La rivière, la seconde du côté des offices ayant une vue superbe au Midi et à l’Ouest et et de la Porte Neuve, c'est-à-dire à l'Ouest, la qui sera destinée à être ce que le devis appelle troisième en retour au Levant. On a monté « le grand cabinet du roy », c'est-à-dire cette les fondations du fond des fossés sur 3 toises salle où les souverains, comme Louis XIII, et demie de hauteur, avec parement de pierre aimeront à venir travailler à des métiers dure de clicquart de Vaugirard, en compre­ divers et où se garderont ces objets de col­ nant l’inclinaison des talus semblable à celle lections variées, royales, auxquelles les des autres murs du Louvre. Les fondations princes tiennent : souvenirs historiques, ont eu 9 pieds d'épaisseur à la base, 6 en haut curiosités, manuscrits des anciens rois, du talus. imprimés, œuvres d'orfèvrerie, médailles, etc. Ce troisième étage aura, depuis la grande Puis le devis décrit l'élévation du nouveau corniche d'où il partira jusqu'à celle qui mur au-dessus. Nous pouvons suivre exacte­ régnera au niveau de la charpente du comble, ment la description sur la planche de du Cer­ 28 pieds et demi de hauteur, les murs étant ceau. Au haut du talus est mise une grande épais de 4 pieds, avec parements extérieurs corniche, garnie au-dessous d'une frise ornée et intérieurs de pierre de Saint-Leu. do moulures. Le bâtiment va comporter un rez-de-chaussée et trois étages. Aux angles, La façade méridionale sera éclairée par de fond en comble, on mettra de grandes trois grandes fenêtres « tournées à demi- pierres « avec bosse saillante taillée à la rus- rond », dit le marché, c'est-à dire cintrées à ticq » en pierre dure de Trossy. la partie supérieure, encadrées de pilastres cannelés et striés terminés par une moulure Sur les trois faces, il y aura en tout quinze en forme d'architrave régnant tout autour du croisées et cinq demi-croisées, à savoir : au pavillon. rez-de-chaussée, cinq, trois au Sud et deux à l'Ouest, toutes encadrées de moulures, l'appui Le devis prévoit une dètoration simple, de chaque croisée formant corniche qui se mais élégante, une base saillante, aux angles poursuivra jusqu'aux angles du pavillon ; au de cet étage, surmontée, à ces angles, d’assises premier étage, cinq grandes croisées de de pierre taillée en faces de diamant ; au-des­ même, chaque fenêtre surmontée d une frise sus des cintres des fenêtres, une corniche et d'un frontispice triangulaire soutenu par garnie de moulures, bordée d’une frise sculp­ deux rouleaux ; au deuxième étage, cinq tée; au-dessus de cette corniche, un fron­ demi-croisées au-dessus d'une frise ornée, tispice triangulaire, aux trois façades, con­ accompagnée d'une table régnant tout autour tenant : au centre, un ovale ou un « rond » du pavillon ; entre le deuxième et lo troisième et. dit le texte, « une saillie de pierre à ‘‘Uge, une grande corniche de 3 pieds 2 poucea ch asc un costé d’icelle ovallo, pour faire les

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figures de demi-taille aux costés des dictes cet escalier avec la petite vis encore subsis­ ovalles ». Il y aura une saillie de pierre de tant qui se trouve à l’angle Nord-Est du même entre les c-oisées pour des sculptures pavillon, car cette vis est prévue à la suite analogues, dans notre marché sous la forme suivante : « Faire dedans l’espoisseur du dict mur (le Les murs de refend de ce grand pavillon mnr de refend entre le grand pavillon et le sont décrits : d’abord celui qui le sépare du corps d'hôtel), au bout d'icelui mur, vers les grand corps d’hôtel, au Nord : il aura dix fossés du dict chasteau, une viz secrète qui pieds d’épaisseur, il devra contenir sept corps servira à monter depuis le rez-de-chaussée de cheminée, et voilà l’origine de l’appellation jusques au cabinet' du seigneur (roy), la dicte de notre salle des sept cheminées. Mais le viz garnie de marches de pierre de liais ». détail de la destination de ces sept cheminées va nous apprendre en même temps, pour Du mur de refend séparant le pavillon du chaque étage, l’attribution des pièces du corps d’hôtel, venons à celui qui s'élève entre grand pavillon. Au rez de-chaussée se trou­ ce pavillon et la vieille aile méridionale con­ veront : la cheminée déjà mentionnée de la servée intacte tout contre la chapelle du salle du tribunal, puis celle de la pièce à côté, Louvre. On le refait entièrement, avec qui donne sur la Seine, et cette pièce est 10 pieds d’épaisseur au rez-de-chaussée et dénommée « salle du conseil », laquelle est 4 pieds et demi au-dessus. Dans cette épais­ accompagnée, vers l’Est. d’une antichambre. seur du mur on construit deux corps de Voilà donc le rez-de-chaussée du pavillon. Au cheminée pour servir, l'un à ce qu’on appelle premier étage, au-dessus de la salle du tri­ cette fois la «cham bre», qui est le cabinet bunal, il y a deux cheminées correspondant à attenant à la chambre de parade du premier deux pièces, dont l’une, celle vers l’Ouest, est étage, l’autre au cabinet du roi au troisième dite l’antichambre du roi, l'autre, vers l’Est, étage. la garde-robe. Puis on détermino des cloisons de sépara­ Toujours à ce premier étage, cette fois-ci tion à élever dans le grand pavillon, comme, du côté de la Seine, il y a, au dessus de la par exemple, celle, au rez-de-chaussée, entre chambre du conseil, une cheminée dans une la salle lu conseil et l'antichambre adjacente; pièce qui est de la même dimension que cette au premier étage, entre la chambre de parade chambre du conseil et est appelée « la chambre et le cabinet à côté. du roy » : c’est la future chambre de parade Le devis prévoit encore la maçonnerie et le des rois Henri IV et Louis XIII. A côté est un hourdage des planchers du grand pavillon. Il cabinet. Enfin la sixième et la septième che­ y a quatre planchers à faire : un au rez de- minées sont pour deux pièces situées au deu­ chaussée ct les trois autres aux étages. xième étage au-dessus de l’antichambre et de Puis voici un détail nouveau. La partie de la garde-robe du roi. l'édifice où se trouve le tribunal, au rez-de- Au milieu du grand mur de refend, qui est chaussée, et l'antichambre du roi, au premier toujours entre le grand pavillon ct le corps étage, devra faire saillie sur le mur Ouest du d’hôtel, au premier étage, il est dit qu’il sera grand corps d'hôtel, do façon & constituer un pratiqué un passage, un corridor, « une petit pavillon symétrique de la saillie que grande allée », destinée à faire communiquer forme déjà à l'autre extrémité de ce corps la chambre du roi avec la garde-,robe. Sur d'hôtel le pavillon de l’escalier Henri U. On le plan de du Cerceau, qui donne ce corridor, reprendra ce pavillon du fond du fossé; on le la porte allant à la garde-robe a été bouchée montera dans la même forme que le reste du et ce passage fait communiquer la chambre corps d’hôtel, avec cinq grandes croisées : du roi avec les appartements de la reine de une au rez-de-chaussée et les quatre autres, l’aile méridionale du Louvre que Lescot cons­ deux par deux, aux deux étages du dessus. truira ultérieurement. Puis, dans ce corridor, Tout en haut, on reproduira la corniche « de à un endroit difficile à préciser, le plan dé l'ordonnance et façon » du reste du bâtiment. du Cerceau ne donnant pas d’indication à cet Remarquons qu’ici Lescot exhausse ce pavil­ égard, ce qui fait supposer que les lieux ont lon d'un second étage, qui vient coïncider été modifiés lors de la construction de l'aile avec le second étage du grand pavillon. méridionale ou postérieurement, le devis Ainsi s'est esquissé peu à peu ce grand parle d'un escalier allant du premier au troi­ bâtiment, dépassant de beaucoup le projet de sième étage et destiné à faire communiquer 154«, l'agrandissant. )o haussant, ¡.'idée de la même chambre du roi avec le grand cabi­ la construction de ce pa»lllon placé au bout net du haut pavillon. On ne saurait confondre de la façade du corps d'hôtel, qu'il surmonte — 75 — de plus de 10 mètres, sans compter le comble, un second étage, correspondant à celui de la et qu’il paraît écraser, est difficile à concevoir cour intérieure ainsi qu’à celui du grand et si on ne l’associe pas à quelque plan d’en­ du pavillon. Il l'a construit de la même épais­ semble comportant des masses symétriques seur que le mur de Philippe-Auguste, soit de semblables destinées à se faire pendant et 10 pieds ; il y a ménagé cinq fenêtres entou­ dont ceci ne serait qu’une partie. Mais aussi, rées de moulures, surélevé de même le pa­ dès lors, on devine que la façade du corps villon correspondant à l’escalier Henri II et le d’hôtel de Lescot sur la cour, avec son unique long de toute la façade, il a mis une cor­ étage surmonté d’un comble, même coupé niche faite en bec de corbin dé pierre de liais, par trois frontispices, va vraiment paraître recouverte de dalles de pierre à joints cou­ trop basse, trop menue, trop courte, auprès verts « pour recevoir et gecter les eaux qui de la haute silhouette du grand pavillon qui tomberont des combles dans les dictes dalles la llanque, et en effet, le constatant, Lescot, aux fossés du dict lieu par les gargouilles qui le 8 février 1555, fait un nouveau marché et, sont en la dicte corniche ». Les souches de avec l’avis favorable d'Henri II, décide cheminée ont été surélevées à proportion. d’exhausser cette façade en construisant enfin Les deux façades Est et Ouest du grand le deuxième étage qui existe actuellement, corps d’hôtel sont dès lors exhaussées. Elles semblable à celui du grand pavillon et du s’ajustent mieux avec les hautes lignes du petit pavillon de l’antichambre, et qui équi­ grand pavillon du Midi librera mieux les lignes. Dans le marché passé à cette date, par lui, devant Jasques Diverses autres modifications de détail Boisselet et Germain Le Charron, notaires, effectuées dans le reste de la construction avec les entrepreneurs Guillaume Guillain et sont également signalées dans ce marché du Pierre de Satnt-Quentin, il indique bien, et 8 février 1555. ceci est à retenir, que c’est à la suite du mar­ Pour accéder de l’escalier Henri II à la salle ché précédent du 17 avril 1551 qu’il a, « sui­ des cariatides, on a fait une grande porte vant la volonté et commandement du roy *, sous les cariatides, entourée de moulures, entrepris et commencé le deuxième « étage avec à droite et à gauche, dans l’intérieur de sur le grand corps d hostel en lieu du galle- la salle, deux grandes niches — elles se tas ». C'est cette entreprise qu'il régularise voient dans le dessin de du Cercaau repré­ aujourd'hui par un nouveau marché. Il décrit sentant les cariatides — garnies « d’un ce qu’il a fait. 11 a bâti sur la grande cor­ siège », dit le texte, et au dessus des niches niche du premier étage un mur de 14 pieds deux « tables » ou tableaux de pierre « ornés de haut « pour faire, dit-il, un estaige plus et enrichis » de sculptures. hault au, dict bastiment, oultre le contenu du marché ». Sur la cour intérieure, à cet étage Autre modification, mais qui ne se voit pas nouveau, il a, mis six fenêtres, entourées de dans le plan de du Cerceau : un petit escalier moulures; entre les fenêtres, des pilastres, a été pratiqué dans l’épaisseur du même mur avec leurs bases et leurs chapiteaux, et au- de la cage de l’escalier Henri II, au-dessus de dessus d’elles, une nouvelle corniche tout le la porte précédente, vraisemblablement pour long de la façade. Il a surélevé également les accéder à la tribune des cariatides. trois avant-corps ou Irontispices de 3 pieds Dans l’escalier Henri II, aux paliers, on a et demi de plus qu'il n’avait été prévu dans le mis de grandes niches garnies de bancs, à marché de 1551. C'est donc ici que nous ap­ droite et à gauche des fenêtres. Au premier prenons ce détail important signalé plus haut. étage, la porte donnant accès à la grande 11 a mis aux trois frontispices de grandes salle — notre salle Lacaze — a été ornée de pierres de Saint-Leu en saillie « de quoi ont moulures, frise, corniche, avec « une esté faictes les figures et demi-tailles qui sont saillie de pierre de Trossy pour faire des au dit lieu » : elles sont de Jean Goujon. 11 a figures...». Dans le même mur, à côté de « cscarri, assis et maçonné les dictes figures cette porte, dans la grande salle même, on a du dict frontispice au dict lieu où elles sont élevé un corps de cheminée destinée à cette de présent ». Enfin au-dessus du deuxième grande salle. Puis on a relevé la maçonnerie étage, il a placé des claires-voies et garde- de la cage de l'escalier Henri II de la hauteur fous le long de la corniche « à façon beaucoup correspondant au deuxième étage général du plus riche qu'il n’est déclaré par le dict mar­ bâtiment surhaussé. Le mur de refend don­ ché » (celui de 1551). nant sur la vieille aile septentrionale du . 11 a fait également des modifications à la Louvre, que l'on avait conservé en le révé­ façade du côté des offices. 11 y a aussi élevé lant d'un parement de pierre de Saint-Leu, — 76 — a été rélevé de 5 toises en hauteur sur la former l’aile occidentale du vieux Louvre dé même épaisseur que le reste de la vieille Philippe-Auguste pour en faire, ainsi que le muraille. dit le Journal d'un bourgeois de Paris sous François Ier, « un logis de plaisance pour y Les voûtes de l’escalier Henri II avaient soi loger » (1). Henri II devenu roi a con­ été prévues en pierre de Saint-Leu : on les a tinué le projet de son père. Puis il le modifie faites en pierre de Trossy. Elles ne devaient pour avoir au rez-de-chaussée de l’aile occi­ compter que quatre voûtes et trois plafonds dentale une salle de bal plus grande que celle aux paliers. Le surhaussement général a qui avait été prévue. Cette modification en entraîné la construction d'une voûte supplé­ entraîne successivement d’autres, qui abou­ mentaire et d’un plafond de plus. Au dernier tissent à ce que cette aile occidentale est plafond, du côté des offices, a été mis un finalement, surélevée et prolongée vers la contrefond de grandes pierres de liais ayant Seine par un grand pavillon, considérable eu 10 pieds de long, tout d’une pièce, de la lar­ égard au reste du Louvre. Que signifie ce geur de l’escalier. Aux deux paliers, du côté pavillon? Il indique que l’architecte ne se de la cour, premier et deuxième étages, ont borne plus à transformer une aile du Louvre, été mis aussi deux contrefonds semblables, mais qu’il a conçu un dessin plus vaste, dont la majeure partie est de grande pierre puisque des pavillons symétriques à celui-ci de liais, également tout d’une pièce, et le comme il doit en avoir été prévu, conduiront reste en pierre de Saint-Leu. On remarquera à la nécessité de proportions de façades des qu’il n’est pas parlé de sculptures aux pla­ ailes bien autrement étendues, afin d’équi- fonds de l’escalier Henri II. librer le tout. Or Pierre Lescot, sous Henri II, Dans la salle des cariatides, enfin, comme nous le savons, a commencé l’aile méridio­ changement, relevons la maçonneriede vingt- nale du Louvre, sur la Seine, dans le même quatre corbeaux destinés â soutenir les style et sur le modèle de l’aile occidentale, poutres du plafond, corbeaux de 3 pieds et qu’il avait précédemment élevée. Donc il demi de saillie et 4 pieds et demi de haut, avait bien, en effet, un plan en main beaucoup constitués chacun de quatre grandes pierres plus important que le premier plan de Fran­ de liais assemblées, et aux coins de la salle, çois Ier et il visait à autre chose qu'à trans­ quatre demi-corbeaux en forme de piliers. former simplement l’aile occidentale. Tous ces corbeaux disparaîtront en 1630, Nous devons rappeler ici, qu’après Henri II, quand Louis XIII substituera au plancher de Henri III, le 25 septembre 1578, nommant, à la grande salle du premier étage, vétuste et la mort de I,escot, Jean-Baptiste Androuet du menaçant ruine, la voûte en pierre qui existe Cerceau pour remplacer celui-ci comme archi­ aujourd’hui. tecte du Louvre, donnera mandat au nouvel Finalement l’ensemble des -modifications architecte de conserver les plans et dessins constatées le 8 février 1555 pour la construc­ laissés par Lescot relativement au Louvre, tion du Louvre représente, sur les devis pré­ afin dt; les continuer et de les • achever, cédents, un surplus de dépenses de 25.739 « plans et dessins arrêtés et fixés par le roi livres tournois. Henri II lui-même *, dira expressément Henri III (2). Henri IV. poursuivant la grande Tels sont les renseignements que nous galerie et les Tuileries en 1594, affirmera de fournissent sur les premières constructions son côté suivre les plans antérieurement du Louvre de Lescot les documents notariés établis, c'est-à-dire ceux de Henri II (3). dont nous venons de faire état. On a constaté que chacun des devis n’a pour objet que de spécifier à un entrepreneur déterminé le travail que celui-ci a à faire ou a fait et le (1) Journal d'un bourgeois de Paris sous prix que le travail doit lui être payé et rien François Ad. Ilnurrilly, p. 271. de plus. Les rédacteurs n’avaient pas à dire (3) Le texte du document est dans le livre de si les travaux envisagés se rattachaient ou J. L'Escuyer : Le noueotu stile de la Chancelle­ non à quelque plan d’ensemble, comment ils rie de France, Paris, 1. Richer, 1624, in-12, liv. II, s’y rattachaient et quel était ce plan. Pareille p. 42 ; et h date, dans les Comptes des bâtiment* préoccupation était étrangère à l’objet de leur du roi, é I . de Labordc, Paris,

En 1624, Louis XIII, entreprenant les cons­ donnet, par la Fédération mutualiste de la tructions qui vont réaliser le grand qua- Seine, pour la construction de la maison de drangle de la «our carrée du Louvre, décla­ la Mutualité, sont terminées depuis un cer­ rera suivre « leg plans et dessins pour la tain temps et le compte rendu en a été construction de nostre dit chasteau (du ajourné parce que des sondages devaient être Louvre) faits et arrestés du règne du roi faits sur l’emplacement de l’abside de l’an­ Henri II (1) ». En 1665, Colbert rappellera au cienne église qui, contrairement à l’église cavalier Bernin que le Louvre se construit actuelle était orientée. Ces sondages ont été suivant les plans arrêtés du temps de exécutés sans que votre 2e Sous-commission Henri II (2). en ait été avisée, ils n’ont, paraît il, donné Ainsi la tradition conservée et perpétuée, aucun résultat. proclamée dans des actes publics signés des La Commission a déjà eu à s’occuper de ces rois successifs, établit que Henri II a bien fouilles, une visite sur place eut lieu le 15 dé­ conçu et arrêté de son vivant ce qu'on a cembre 1928 et le compte rendu en a été appelé le grand dessein du Louvre, c'est-à- donné à la séance du 26 janvier 1929. Le dire ce qui a été exécuté dans les règnes sui­ résultat a été des plus importants au point de vants, à savoir : la grande galerie, qui vue topograpbique, mais pour en juger il est n’avait de raison d'être que pour conduire du nécessaire de faire un retour vers le passé. Louvre aux Tuileries, les Tuileries, et *le L’inféodation de tous les biens qui apparte­ grand quadrangle de la cour carrée. 11 résulte naient à l’église Saint-Victor avant son érec­ du présent travail que ce grand dessein a été tion en abbaye est contenue dans une charte fixé entre 1551 et 1559. de Louis VI. en date de 1113. Entre autres Cet exposé complète donc l’ensemble des biens, une culture qui avait nom le Char- conclusions auxquelles j'étais parvenu, en donnet dépendait de cette église. 1910, dans des articles de la Gazette des Beaux-arts relativement aux plans du Louvre A cette époque, la rivière de Bièvre, après avoir traversé le faubourg Saint-Marcel et les de Pierre Lescot (3). Il les précise. Il ne les terres de l’abbaye de Sainte-Geneviève, ser­ contredit pas. pentait au milieu de marais, dont une grande partie se trouvait entre les rues Poliveau et M . le Président adresse à M. Louis Batiifol . Bulfon actuelles, et se jetait dans la Seine les remerciements do la Commission pour en un endroit qu’on peut situer, approxima­ sa communication si savante et si neuve. tivement, au dessous du pont du Métropoli­ tain, à sa sortie de la gare d'Orléans (Aus- terlitz). 9. — R apport présenté p ar M. Grim ault, Les terrains de l’abbaye de Saint-Victor, et aujnom de la 2’ Sous-commission, sur en particulier le Chardonnet, étaient en cul­ le canal de la Biévre et les fouilles ture, mais ils n’étaient pas irrigués dans leur sur l'emplacement du séminaire de partie haute, car la Seine en était éloignée. Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Les religieux de Saint-Victor demandèrent alors à ceux de Sainte-Geneviève l'autorisa­ M. Grimault donne connaissance du rap­ tion de faire dévier la Bièvre de façon à la port suivant : faire passer dans leur enclos, sans influer sur le niveau de l’eau et à conduire ensuite la Les fouilles faites, sur l’emplacement de rivière dans Paris, mais ils se heurtèrent l’ancien séminaire de Saint-Nicolasdu-Char- d'abord à un refus. En 1151, les chanoines profitant du passage de Saint Bernard, à Paris, lui demandèrent d'être leur intermé­ diaire auprès de l’abbé de Sainte-Geneviève (t) Déclaration du roi sur la construction de et la permission leur fut accordée. son château du Louere... (5 janvier li>*4), Pari», K. Morel, 10*4, in - lï, p. H. Les Victorins eurent donc la faculté de prendre l'eau de la Bièvre au-dessous du (2) Mémoire de Colbert de 1643 dans Lettres, moulin de Copeaux (dont des vestiges sont instructions et mémoires de Colbert, ¿4. P. Clé­ ment, t. V, p. ÎXU. encore visibles au n" 32 de la rue Geolfroy- Saint-Hilaire) en un endroit qu'on peut situer (8) Voir mon article : l.e Louere et les plans à peu près, dans l'annexe du Muséum national 'le Lasrot. dans (¡mette des /leaiue-arts, V période. 1910, t. Ill, p. Î7;l et suivantes. d'histoire naturelle, sur l'axe de la rue — 78 —

Nicolas Houël projetée, qui est celui de l’an­ évêque de Paris, de cinq quartiers de terre cienne Bièvre, maintenant transformée en dans sa censive du Chardonnet, pour y bâtir égout, à peu près à la hauteur du n° 43 de la une chapelle et un presbytère, mais en réser­ rue Buffon. vant tous ses droits pour les lieux circonvoi- sins. En avril 1243, nouvelle cession et avec les Le nouveau ru de Bièvre comme on l’appela mêmes réserves d’ « une pièce de terre sise par la suite, ¡»près avoir décrit une courbe en près le Rü de Bièvre, de 24 toises de longueur quart de cercle, suivait une direction ouest, sur 18 de large, estant en leur censive du à peu près parallèle à celle de la Seine, tra­ Chardonnet pour y construire (au lieu de la versait les terres de l’abbaye et aboutissait chapelle érigée en 1230) l’église dédiée depuis exactement à l’angle des rues Saint-Victor et à Saint-Nicolas, estant au rivage dudit Rü, à des Bernardins actuelles ; plus tard la façade la charge d’entretenir ledit Rü et paver et latérale sud de la première église de Saint- nettoyer le canal, lequel estoit couvert en Nicolas-du-Chardonnet fut construite en bor­ arcade, en connoissance duquel ladite église dure de la rive nord du ru de Bièvre. fut bastie, or sur la surface dudit canal on De la rue des Bernardins, après un coude trouve [24 toises de longueur sur 18 pieds de brusque, le ru allait se jeter dans la Seine en largeur] (1) fut réservée pour servir de pour­ un endroit qui fut appelé plus tard les Grands- tour à ladite église, recevoir l’esgout des Degrés. eanx de ladite église et faire les processions, et de l’autre côté dudit Ru furent basties La rue qui porte encore ce nom nous en a cinq maisons vis-à-vis ladite église, en la conservé le souvenir. censive de Saint Victor, que le cours de Etait-il maçonné et pavé à l’origine? C’est ladite rivière ayant esté transporté et des­ une question à laquelle il est difficile de tourné ailleurs, et le dit canal estant demeuré répondre; ce qu'on peut dire, c’est qu’il le fut à sec les propriétaires desdites cinq maisons certainement plus tard, du moins sur une entreprirent de bâtir sur le dit canal et partie de son cours. Ru » (2). Au commencement du x m e siècle, Philippe- On voit par ce qui précède que dès la Auguste ayant fait construire sa fortification, seconde moitié du srn* siècle, le ru de Bièvre une ouverture fut laissée dans le mur, en était en partie maçonné, tout au moins au forme de voûte, pour donner passage au ru. abords de l’église qui allait être édifiée, qu’il Des plans conservés aux Archives nationales, était pavé au même endroit et en partie cou­ nous en indiquent exactement l’emplacement qui peut être situé le long du mur mitoyen vert « en arcade ». séparant le Dépôt du mobilier de l’Etat, de la Les 24 toises de terrain cédées en longueur propriété située rue du Cardinal-Lemoine, (soit environ 48 mètres) représentaient la n» 30. dimension que devait avoir la nouvelle église Le Chardonnet fut donc scindé en deux suivant son axe parallèle au canal, et c’est à parties; celle située au dehors de la Ville, sur son extrémité Est, vers l’abside, qu’on pou­ l’emplacement de l’actuelle Halle aux vins, vait espérer en trouver des vestiges. La prit le nom de fief d’Allès, tandis que la partie nature des substructions qui ont été mises incorporée dans la Ville conservait son nom au jour sur toute la surface de l’ancien sémi­ primitif. naire autorisait cette hypothèse. On voit Tandis que l’abbaye de Saint-Victor pour­ qu’il n’en a été rien, malheureusement, soit suivait son développement, la nouvelle forti­ que les fouilles aient été peu profondes ou fication apportait une sécurité plus grande à qu’elles aient été faites en dehors de toute la Ville, aussi voit-on, un demi-siècle plus surveillance. tard, un abbe de Clair vaux, Etienne de Lexing- ton, fonder un collège dédié à Saint-Bernard, dans un terrain situé dans le clos du Char­ donnet, mais ce ne fut que près de cent années après que s’élevèrent les bâtiments et (1) [24 toises de longueur sur 18 pieds de largeur] barré dans l’original. l’église du couvent des Bernardins, dont le refectoire subsiste seul, magnifique specimen (S) K itraits des Registre» de» délibérations faite» en d’architecture des n u' et xiv* siècles. l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet (cotes A A A), communiqnts par .M. Du Laurier, conseiller au Parle­ Au mois d’avril 1230, l’abbaye de Saint- ment et marguillier honoraire. (Bibliothèque Victor dispose en faveur de Guillaume, d'Orlénn», m. s. 702). — 79 —

Il résulte d’un autre document qui est Le tronçon du ru de Bièvre, du xué siècle, extrait du « Trésor de Saint Nicolas du Cbar- qui subsistait à l'intérieur de la Ville, avait donnet » et qui sera reproduit in extenso h la été transformé en égout, dont le mauvais fin de ce rapport que îe curé de la nouvelle entretien, pernicieux pour la santé publique, église devait faire poser les fondations sur le motiva maintes requêtes et réclamations. bor 1 du ruisseau de Bièvre. suivant la lon­ Charles VI, par lettres du 26 août 1390 gueur de la même église et faire paver aussi, ( Archives nationales, L. 89218), commanda de à ses dépends, le fond du ruisseau, et lorsque le refaire et de le nettoyer, disant que la le pavé y manquerait, le faire repaver. Il rivière est « pleine d'infection et périlleuse à devait en outre faire enlever les immondices, corps humains » dont toutefois pour empê­ quand besoin serait. cher ces périls fut ordonné d’y pourvoir et On y trouve aussi des indications intéres­ « fut faict grands et profitables appareils de santes sur l'ouverture projetée de la rue des pierre de taille et autres matières ». Bernardins actuelle, entre la rue Saint-Victor et la Seine, « d’autant qu’il faut faire une De nouveau et notamment en 1474, 1512, rue par devant l’église de Saint Nicolas jusques 1544 et 1590, on s’occupa de visiter le ru de à la Seine, la rue sera faicte par le milieu du Bièvre et de le curer, mais ce n’était pas un cimetière ». mince travail car l’égout en certains endroits était à moitié comblé et par surcroît il rece­ C’est vers 1356, sous le règne de Jean le vait par le Trou punay, qui se trouvait aux Bon, que l’on commença à creuser des fossés abords de l’église Saint-Nicolas, les eaux et le long du mur de fortification de Philippe- les ordures de tout un quartier. Auguste, entre la porte Saint Victor et la Seine, quelques années plus tard Charles V Le 8 mars 1595, il y eut une convocation décida la création d’arrières fossés. Cet ou­ de bourgeois, de par les Prévôt des Mar­ vrage fut commencé le 9 mai 1368 et achevé chands et Echevins pour « aviser les moyens en 1383. (Archives nationales, Q' 1356). de pourveoir aux descentes des eaux et immondices d’aucunes rues ». Ce sont les La construction de ces fossés enlevait toute rues Traversino, du Champ-Gaillard, Saint- raison d’être au ru de Bièvre entre la vieille Victor, des Bernardins et de Bièvre « qui fortification et les Grands-Degrés, d’autant descendent dans la rue Saint Nicollas, que plus que la partie restante du même ru, au l’on appelle d’ancienneté le Trou punaix ». dehors de la ville, aurait pu trotfver un écou­ (Iieqistre des délibérations du Bureau de la lement naturel par le fond des nouveaux Ville.) fossés jusqu'à la rivière. Le 19 janvier 1512, il y a au Bureau de la C'est alors que les roligieux de Saint-Vic­ Ville une délibération au sujet des lettres du tor, pour conserver leurs droits, firent cons­ Roi touchant la rivière de Bièvre, pour lui truire un nouveau canal, perpendiculaire à rendre son cours ancien, ce qui indique que l'ancien ru, sur le territoire du fief d’Allés. l’égout était à moitié comblé. Cette délibération Ce canal qui était sensiblement parallèle à la est suivie d'un procès-verbal de visite et des rue des Fossés-Saint-Bernard actuelle, se empêchements qui sont sur l’égout de Bièvre, trouverait dans la Halle aux vins, à une tren­ des 16 et 28 avril suivants ; ce procès-verbal taine de mètres en arrière du mur de clôture que l’on trouvera en annexe au présent rap­ sur la rue des Fossés-Saint-Bernard, il allait port, indique toutes les causes influant sur se déverser dans la Seine, des vestiges en le mauvais état du ru. Il est de plus extrê­ furent retrouvés en 1874, quai Saint-Bernard. mement intéressant parce qu’il énumère toute Les fossés qui avaient été creusés avaient une série d'anciens hôtels construits sur ou causé un préjudice à l’abbaye de Saint-Vic­ en bordure de l'ègoùt. tor, d'autant plus qu’ils l'avaient été sur une Il y a encore une ordonnance du 5 février partie du terrain lui appartenant, aussi les 1607, «rendue à la requête de Barthélemi religieux ne manquèrent-ils pas de faire des Perdulcis, et le déchargeant, moyennant une représentations sur le tort que ces ouvrages somme de 60 livres, une fois donnée, du leur avaient causé. Charles VI les écouta paiement des arrérages d'une rente due pour favorablement, il convint de la dette de l'Etat l'entretien du canal de Bièvre qui passait envers l'abbaye, et en manière de dédomma­ naguères sur sa propriété «. gement, par une charte du 10 février 1411, il leur abandonna, à l'exclusion de tous autres, Enfin en 1672 et 1674, le roi, en son Conseil le droit de pèche dans les fossés. (Archives décida que le ru de Bièvre serait complè­ nationales, K. 973’ ,) tement comblé « vu que par les chaleurs c e i'esté les immondices se corrompent et infec­ Pendant ce temps l'église Saint-Nicolas-du- tent tellement l’un de ces quartiers, qu’il est Chardonnet, dédiée par Jean de Nant, évêque à craindre qu’elles ne causent des maladies de Paris, le 13 mai 1425, commençait à contagieuses (1). » donner des inquiétudes. En 1595, il y eut uue « assemblée pour aviser à remédier au La dérivation faite en 1368, dans le fief péril imminent de la chute de partie du d’Allès, fut aussi couverte à ce moment, et chœur de Saint Nicolas, et advisé qu’on comme la partie qui traversait l’enclos de emploiera 6n** bn escus appartenant à l’œuvre Saint-Victor l’était depuis quelques années, et que pour le reste sera fait une queste sur la rivière dut reprendre son cours primitif. les paroissiens ». ( Bibliothèque d'Orléans. m. s. 702.) Entre temps les Bernardins avaient consi­ dérablement augmenté le nombre et l’impor­ Mais l’église, malgré diverses réparations, tance des bâtiments de leur couvent. C’est à commence à tomber en ruines et, en 1656, on ce moment qu’un écclésiastique du pays prit le parti d'en reconstruire une nouvelle chartrain, nommé Bourdoise, vînt trouver le sur une partie de l’emplacement de l’ancienne cardinal de Bérulle et lui fit part du dessein et du cimetière, mais dans une direction qu’il avait de fonder une communauté, qui opposée à la première. Le 19 juillet, Compaing devait par la suite devenir le séminaire de bénit une pierre de treize pieds en carré Saint-Nicolas-du-Chardonnet. L’objet qu’il se « laquelle a esté mise sous le bout du pilier proposait était, dit Jaillot, de faire des confé­ « d’icelle croisée, (il s'agit du transept du rences pour ceux qui se destinaient à la Prê­ « côté des Bernardins) du costé du septen- trise. Après bien des tâtonnements et des « trion et dedans on a enchâssé une îame de vicissitudes la communauté qui s’était « cuivre avec cette inscription : d’abord réunie au collège de Rheims, où demeurait Bourdoise, émigra dans les collèges « Au nom de la ...... et des patrons de du Mans, du Cardinal-Lemoine, puis de Mon- « cette église S'-Nicolas du Chardonnet le taigu, et dès lors les ecclésiastiques qui la « 19» jour de juillet 1656 séant au souverain dirigeaient se consacrèrent à l'instruction « pontificat Alex. VII. et au siege archiepis- des jeunes élèves. « copal de Paris, François Paul do Gondy « Cardinal du titre de S,c Marie de la ...... En 1620, ils allèrent demeurer près de « du règne >de Louis XIV, en présence do Saint-Nicolas-du-Chardonnet dans une maison « M. Hippolyte Fievet prestre, docteur en appartenant au père de l'un d’entre eux, « théologie, curé de lad église Saint Nicolas nommé Compaing. Cette maison avait façade « et des marguilliers de lad. église, la pre- sur la rue Saint-Victor et aboutissait par « mière pierre du nouveau bastiment a esté derrière à l’église Saint-Nicolas-du-Chardon- € posée par M” Chistophe Martin, Conseiller net, l’acquisition n’en fut faite que le 10 avril « du Roy en ses Conseils, Controlleur général, 1647. Dès lors les achats de maisons en bor­ « antien marguillier et insigne paroissien dure de la rue Saint-Victor se succèdent, il « âgé de 81 ans. * est à noter que le fond de ces immeubles se trouvait sur le ru de Bièvre et que de ce côté elles étaient attenantes au domaine des Ber­ Fiévet indisposé n'avait pu assister à la nardins. Il n’est pas question, ici, de refaire cérémonie et fut remplacé comme il est dit l’historique complet du séminaire de Saint- plus haut par Compaing. sur les trois heures Nicolas-du-Chardonnet, ce travail a été bien du soir. traité par M. Schœner, ancien professeur au L'église était loin d'être terminée lors­ même séminaire, mais comme les immeubles qu'elle fut bénite, le 15 août 1667, par M. de dont il vient d’être question étaient inti­ Péréflxe. alors archevêque de Paris. La cons­ mement liés au ru de Bièvre, il nous a para truction des bâtiments suspendue pendant utile de reproduire en annexe un document plusieurs années ne fut reprise qu'en 1705 et des Archives nationales, S. 6984.5, qui est la terminée en 1709, telle qu'on la voit actuel­ reconnaissance de l’acquisition de ces diffé­ lement. Il y manquait cependant une travée rentes maisons par le séminaire. prévue au projet prim itif ot le portail qui ne fut jamais construit (Archive» nationales, Seine, N. Ht, 529*). De l'église précédente il subsistait, et il (1) Champion. Les inondations de France, T. I , subsiste encore le clocher sur la façade p. justif. n- 11». (Arrêt du 3 décembre 1C7Î.) duquel, du côté de la rue des Bernardins, est — 81 gravée une inscription, au-dessus du linteau bâtiments de ce couvent située à l’ouest de ia d'une petite porte y donnant accès. A la rue de Pontoise. v séance du 11 novembre 1905, Lambeau a Pour suivre pas à pas les différentes étapes parlé de cette inscription qui fut mutilée au de la construction, il est nécessaire de lire moment de la Révolution, il n'y a donc pas l’ouvrage de M. Schœner, les références d’ar­ lieu d'y revenir. chives qu’ il donne en font un document sérieux Une partie du mur de la même église lon­ qu’il est bon de consulter. geant le ru de Bièvre existe encore, et depuis Le séminaire cessa de fonctionner après la que, pour l’élargissement de la rue Saint- loi de séparation et sur son emplacement on Victor, les maisons qui se trouvaient au envisagea la construction d’une caserne de devant de cette façade ont été démolies, on pompiers devant remplacer celle de la rue de peut la voir complètement dégagée, laissant Poissy et l’ancien réfectoire des Bernardins apparaître, aveuglées dans le mur, quatre devenu libre aurait été affecté au Musée Lapi­ anciennes baies, dont deux, situées à gauche daire de la Ville de Paris. Les événements de la porte donnant accès dans l’église sur la devaient en décider autrement, les bâtiments rue Saint-Victor, sont en arc surbaissé, tan­ du séminaire étaient démolis au commence­ dis que la troisième, qui se trouve à droite de ment de 1914 et dès le mois de juillet on la même porte, est en forme d’arc en tiers- commençait à fouiller le terrain, quand la point. L'ensemble de la fenêtre, qui semble guerre éclata. Par la suite, le projet de contemporaine du xtv' siècle, donne l’im­ caserne, quoique d’une grande utilité, fut pression de deux ogives géminées surmon­ abandonné et le terrain cédé pour être affecté tées d’une rose qu’elle encadre, ces deux à la maison de la Mutualité. ogives étant trilobées à leur partie supérieure. En 1918, alors géomètre au service de la La quatrième baie, qui est à la suite, est, Ville de Paris, nous avions eu l’occasion, en comme les deux premières, en arc surbaissé. vue du relevé des plans du séminaire, de par­ Ce mur de face, qui est visible aussi à l'inté­ courir tous les locaux du séminaire depuis rieur de l’église, montre avec de fines ner­ les caves jusqu’aux greniers, vures ces mêmes fenêtres, dont l’état de conservation est meilleur qu'au dehors. La On avait, en effet, songé à utiliser, au 2e Sous-commission, qui a eu l'occasion, au moins en sous-sol, ces magnifiques fonda­ cours de ces travaux, de visiter cette partie tions qui devaient être mises au jour par la de l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, a été suite, et cela était juste, car rarement nous unanime pour demander que des mesures de avons pu admirer un pareil travail, tant dans préservation soient prises, et dans le cas où la salle des exercices que dans le réfectoire et l’étude d'un portail sur la rue Saint-Victor le cellier, au point de vue de la beauté de la serait envisagée, de demander au service construction que de la solidité. Les occupants d’Architecture de conserver cette partie actuels s’en sont bien aperçus, â leur grand véritablement intéressante de la deuxième dommage, au moment des fouilles, car indé église. pendamment des murs du séminaire, qui s'étendaient fort bas en fondation, on retrouva Dès 1684, deux corps de bâtiments distincts la trace de certaines constructions ayant du futur séminaire étaient édifiés, le logis appartenu aux Bernardins avant l’ouverture Saint-Bernard et la salle des Exercices; ces de la rue de Pontoise, et, enfin, le ru de constructions étaient élevées en bordure, Bièvre qni fut mis à découvert sur toute la presque, de la nouvelle église en cons­ largeur de la fouille, c’est-à-dire près de truction. Différentes acquisitions de maisons 50 mètres, avec sa couverture en arcade et sur la rue Saint-Victor, des terrains cédés les fondations des maisons autrefois en bor­ par les Bernardins, permirent d’entreprendre dure de la rue Saint-Victor et qui avaient la construction du réfectoire et du grand été acquises pour la construction du sémi­ bâtiment en bordure de la rue Saint-Victor, naire. L'ensemblo prévu ne devait être a.chevé qu’au commencement du xvm* siècle, et Tout une série de plans faits au moment de encore, à ce moment, le séminaire n’occu- la construction, et conservés aux Archives pait-il pas tout l'emplacement qu'il devait nationales sous la cote : « Seine N 111-529 », avoir de nos jours, car après le percement nous ont permis la comparaison avec ceux des mes de Pontoise et de Poissy, qui avait que nous avions leves en 1913 et d en cons­ donné le coup de grftce aux Bernardins. tater la rigoureuse exactitude. Les murs du Napoléon lw l'augmenta de la partie des séminaire, au moment de la fouille, étaient arasés à uûe cote moyenne voisine de et xvue siècles, malheureusement brisées 34 m. 40. Le dessous des fondations était le pour la plupart ; cependant un certain nombre suivant pour les divers bâtiments : de vases et de lampions intacts ont pu être récupérés et portés au musée Carnavalet. Le logis Saint-Bernard, 30 m. 94; Eans la partie de la fouille située en bor­ La salle des exercices, 25 m. 40; dure de la rue de Pontoise et où avaient été Le cellier, sous le réfectoire, 26 m. 35; reconnues des fondations de bâtiments ayant appartenu autrefois aux Bernardins, on a Le bâtiment en bordure de la rue Saint- trouvé de nombreux éléments de colonnes et Victor, 26 m. 50; de chapiteaux, provenant probablement de l’ancienne église Saint-Nicolas, ainsi qu'un Le bâtiment parallèle à la rue de Pontoise, petit motif de sculpture formant cul-de- 25 m .40 ; lampe ; enfin on a sorti également une pierre Les constructions mitoyennes au séminaire de fondation de chapelle, probablement, sur et faisant l'angle des rues Saint-Victor et de laquelle était gravée l’inscription suivante ; Pontoise, 26 m. 50.

Les épaisseurs des murs en fondation variaient, suivant les bâtiments, entre0m. 70 I A S et 1 mètre. Le plan de fouille qui a été dressé EN LH0NNEVR DE donne toutes ces indications. DIEV ET DE LA VIER&E Quant au ru de Bièvre, dont de nombreuses photographies ont été prises, il était maçonné MARIE MONSIEVR, du côté du Nord en pierres de taille de grand appareil, arasé à la partie supérieure à la N ÎC O L L A S cote 30,89, tandis que la partie inférieure MONSIEVR FRO reposait à la cote 28,52, sur un massif de moellons durs, placés sur trois rangs en hau­ GER, LE CVRE teur, et formant une banquette ayant environ 0 m. 50 de saillie sur le mur en pierre de ET MESSIEVRS DE taille. Le dessous de ce massif se trouvait à H E L I S CON E.F E N la cote 27,69. Le même dispositif régnait pour le mur limitant le ru, au Sud, avec cette PARLEMENT SVCHOl diiférence qu’au-dessus du massif inférieur, PPOCVREVR EN ICELLE formant banquette, les matériaux étaient de moins bonne qualité et la pierre de taille E T H E R J S O N remplacée en grande partie par des assises de MARGV1 LUE RS forts moellons durs assez bien parementés et reliés par un mortier de médiocre compo­ sition. L’épaisseur de ces deux murs, au-dessus des banquettes, variait entre 1 mètre et + - ' ' |... " “j 1 m. 20 ; la largeur qui les séparait était d'environ 3 m. 70 ; on n’a retrouvé aucune trace de dallage ou pavage, dans le fond, ^ 7 mais cela n’est pas extraordinaire si l'on se rend compte de la quantité de matériaux divers qui avaient été déversés dans le canal au cours des siècles. Une couche de vase Kroger, qui mourut le 3 septembre 1646, épaisse recouvrait l’ancien lit et s’élevait avait été curé de Saint-Nicolas pendant jusqu’à la hauteur des banquettes ; enfin, sur quarante-trois années. une longueur d’environ six mètres on a retrouvé, intacte, la voûte qui recouvrait autrefois le ru ; dans les autres parties, cette M. le Président remercie M. Grimault de voûte était effondrée et mêlée aux remblais son très intéressant rapport dont le* pièces et qui y avaient été apportés. On y a découvert documents seront insérés en annexe du une grande quantité de poteries des xv*, xvi* procès-verbal de la présente séance. — 83 —

10.— Proposition de classement comme 11. — Signalement de projets de trans­ site du domaine de la Vallée-aux- formation de la butte du Chapeau- Loups, à Chatenay, ancienne pro­ Rouge, au Pré-Saint-Gervais. priété de Chateaubriand. M. le Président appelle l’attention de la M . d’A ndigné appelle l'attention de la Commission sur les projets de transformation Commission sur l'intérêt qu’il y aurait à faire de la butte du Chapeau-Rouge, sur le terri­ application de la loi de protection des sites toire zonier du Pré-Saint-Gervais, aux portes au célèbre domaine de la Vallée-aux-Loups, à de Paris. Chatenay. Il s'agit là d’un site remarquable, très Il rappelle que ce domaine fut possédé par connu et très populaire. Chateaubriand, de 1807 à 1818, et resta tou­ On se disposerait à raser cette butte, en jours très cher à son cœur ; c’est là qu’il vue d'urbaniser la région, et notamment d’y écrivit les Martyrs, l'itinéraire de Paris à construire en grand nombre des habitations Jérusalem, le Dernier des Abencérages, etc. à bon marché. Quelque louable que soit ce Il évoque la splendeur des ombrages, dont dernier projet, on pourrait, semble-t-il, se l’origine remonte en partie aux plantations préoccuper aussi de la préservation d’un très de Chateaubriand, et l’étendue de la propriété beau point de vue, qui se prêterait à un amé­ demeurée intacte. nagement très intéressant. Le domaine est entre les mains d’un pro­ M. Mario Roques s'associe aux obser­ priétaire très favorable qui a fondé l’intéres­ vations qui viennent d’être présentées II sante Société des amis de Chateaubriand. Le rappelle le rôle en quelque sorte traditionnel classement s'impose. tenu dans l’action militante des partis par ce M. le Président constate que cette pro­ lieu de réunion. position rencontre une adhésion unanime. Il Le signalement est renvoyé à la 3° Sous- en propose le renvoi à la Commission des commission. sites.

Il en est ainsi décidé. La séance est levée à dix-huit heures. Discours prononcés à l’inauguration du buste du docteur Capitan, au square des arènes de Lutèce, le 20 ju in 1932.

Discours de M. Edouard Renard, Préfet de grâce non pas seulement pour des vestiges la Seine : debout, encore séduisants par leurs lignes, mais pour ces épaves de l’histoire, enfouies dans les sols successifs de la Cité, martelées Messieurs, par le pas des générations. Pendant trente ans, M. Capitan poursuivit Les amis du docteur Capitan, la Ville de cette tâche, suivant au jour le jour les Paris, la Commission du Vieux Paris, qu'il fouilles que les grands travaux de la Ville aima et honora, ont entendu rendre aujour­ amenaient à faire sur les points intéressants, d’hui à ce savant modeste et désintéressé éclairant d'avance la pioche du manœuvre l’hommage discret et sobre qu'il eût lui même sur ce qu'ella pourrait trouver devant elle. souhaité. Grâce à cette persévérance, que de témoi­ M. le docteur Capitan, professeur au Col­ gnages anciens de notre art ont revu le jour, lège de France, à l’Ecole d’Anthropologie, que de points de l'ancienne topographie ont membre de l’Académie de Médecine, a donné, été retrouvés! Absorbé par une multitude dans les domaines de la préhistoire, de l'ar­ d’études différentes, auxquelles sa rare puis­ chéologie américaine, de l’anthropologie et sance de travail suffisait à peine, M. Capitan de la clinique médicale, maintes preuves n’avait pas toujours le temps de mettre au d’un esprit curieux, sagace, apte à trans­ net les résultats de ses recherches; mais ils mettre en un enseignement clair et vivant resteront des matériaux de premier ordre les résultats du travail scientifique contem­ pour les historiens ; et surtout sa méthode, porain. son exemple ont imprimé à ces recherches un caractère scientifique élevé, digne du Mais, ce n'est là qu’une partie des droits passé archéologique de Paris. qu’il possédait à notre déférente reconnais­ sante. La Ville de Paris a connu en lui, sans Nos collections, elles aussi, se sont enri­ qu’il s’en fit gloire, l'un des serviteurs les chies par ce patient travail, et notre musée plus fidèles, les plus sincères dont elle puisse Carnavalet conserve mainte pierre, mainte s’honorer. Membre, depuis 1898, de cette inscription, fruste ou ouvragée, qui évoquent phalange de chercheurs, d’érudits et d'ar­ les époques disparues. tistes qui, groupés à notre Commission du Nous avons voulu que le buste du docteur Vieux Paris, ont la mission difficile et émou­ Capitan fût fixé parmi ceux que nous avons vante de maintenir les droits d’un grand placés aux Arènes, porté par ce chapiteau passé devant un présent splendide et fort, délicat et simple que scs mains pieuses M. Capitan fut de ceux qui choisirent la avaient elles-mêmes retiré des déblais, et tâche la plus ardue. Vice-Président, puis dont le feuillage naïf et pur ornera sa mé­ Président de la Sous-commission des fouilles moire d'un hommage muet et éternel. (V if* archéologiques, il lui était échu de demander applaudissement*.) — 85 —

France, on vous a dit comment, pendant la Discours de M. d’Andignè, Président du guerre, Chef du service des Contagieux à Conseil Municipal : l’hôpital Bégin, il l’a servie avec un dévoue­ ment sans limite. Et quant à Paris, nul n’aura Messieurs, fait plus que lui pour en sauver, de la des­ truction, tant de précieux vestiges qui enri­ D'éloquents discours viennent de mettre en chissent aujourd’hui les collections de notre haut relief, dans sa riche complexité, la noble Musée Carnavalet. et originale figure du Docteur Capitan. Le A tant de mérites éminents, le Docteur Président du Conseil Municipal qui a eu le Capitan joignait celui, non moins rare, d’une privilège de siéger, aux côtés de cet illustre exquise simplicité. C’était un bien émouvant savant, à la Commission du Vieux Paris et spectacle de voir cet intellectuel de grande fut rapproché de lui par une commune passion race' non content de diriger de haut les pour le passé de notre chère cité, a le devoir fouilles qu’il ordonnait, y prendre part en d'apporter à sa mémoire le témoignage de personne, et, maintes fois, agenouillé dans l'amitié en même temps que l'hommage de la boue des chantiers, dégager de ses propres l'admiration et de la gratitude. mains, avec un soin pieux, le tesson vernissé, De la médecine à l’histoire et à la préhis­ le col d'amphore ou le fragment de squelette toire, ainsi pourrait se résumer l’ample et dans lequel son intuition infaillible lui dési­ brillante carrière du Docteur Capitan. Peu gnait l’authentique témoin d'une époque d’hommes auront réuni des dons aussi variés. révolue. Transportant la sévérité des méthodes du Paris, qu’il a honoré, a voulu l’honorer à laboratoire dans le domaine de ces « pauvres son tour, et, sur un beau chapiteau roman petites sciences conjecturales » dont parlait par lui découvert dans les fouilles du boule­ Renan, appliquant ses vastes connaissances vard Saint-Germain, lui a élevé ce buste qui biologiques et anthropologiques à l’interpré­ éternisera son souvenir, dans ce coin des tation des plus anciens documents sur les Arènes de Lutèce qui lui fut si particulière­ origines humaines, il n'est pas une question ment cher. Ainsi s achève harmonieusement qu'il ait abordée sans la renouveler profondé­ la courbe de cette destinée sereine et labo­ ment et sans y imprimer la marque d'une rieuse, tout entière consacrée à la recherche autorité magistrale. du vrai, justement récompensée d’une gloire 11 alliait sans elîort, à la parfaite objecti­ discrète, mais du plus bel aloi, à laquelle la vité du savant, l'ardent amour de la France, Cité vient aujourd'hui, par nos soins, ajouter sa patrie, et de Paris, sa ville natale. La sa couronne. (Applaudissements prolongés.) 86 —

ANNEXE

Rapport présenté par M. Grimault sur le canal de Bièvre et les fouilles de Saint-Nicolas-du-Chardonnet.

Pièces annexes.

I. — Extrait du Trésor de Saint-Nicolas-du- V. — Figure et description des limites des Cliardonnet. Justices, Seigneuries et Censives respecti­ vement prétendues par les abbayes de Sainte- (Lettres de Guillaume, évêque de Paris, Geneviève et de Saint-Victor. concernant la construction de l’église de (Le plan est daté du 7 août 16I<>.) Saint-Nicolas du-Chardonnet, le ru de Bièvre et l’ouverture de la rue des Bernardins, entre la rue Saint-Victor et la Seine, datées du VI. — Plan et description du fief du Char- mois d’avril 1243.) donnet, daté du mois d’avril 1748. (Le texte qui est joint au plan fournit d'utiles précisions sur le précédent.) II. — Délibération du Bureau de la Ville sur les lettres du Roi, datées du 19 janvier 1512, au sujet de la rivière de Bièvre. VII. — Implication du flef d'Allès (C'est une notice historique sur ce flef, faite par les religieux de Saint-Victor, elle est III. — Procès-verbal, du 26 avril 1512, sur suivie par le détail des maisons numérotées la visite qui a été faite dans l’égout de Bièvre. au plan, avec noms de propriétaires et le cens dont elles étaient chargées.) IV. — Reconnaissance d’acquisition, par le (11 n'a pas paru utile de reproduire ici ces Séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, de derniers renseignements qu'on peut consulter huit maisons en bordure de la rue Saint- aux Archiees nationale», sous la cote : Seine, Victor, N. Iil, 118.) — &7 —

nons encore que le Curé de la susd. Eglise de i St Nicolas ni quiconque que ce soit ne pourra

E x t r a i t d u T r é s o r prétendre aucun droict paroissial en la fa­

d e S a i n t -N ic o l a s d u -C h a r d o n n e t . mille de St Victor ou quelquaultre personne demeurante en la mesme Eglise à Loccasion de la paroisse susnommée que si quelqu'un A tous ceux qui ces présentes Lettres ver­ de la famille de lad. Eglise de St Victor a sa ront L ’official de la Cour de Paris, Salut en famille dans la paroisse de St Nicolas I I y nostre Seigneur. Scavoir faisons que l'an aura droict parroissial en cette famille comme mil deux cent cinquante neuf jour du Di­ sur ses aultres parroissiens En témoignage et manche auquel on chante Lœtare Jerusalem assurance de quoy nous avons faict apposer nous avons veu et leu les Lettres cy dessous nostre sceau à ces présentes faict l’an mil escrites avec ces mots : deux cent quarante trois au mois d’avril Et Guillaume par la permission divine évesque nous avons faict partir le transcrit ce ces indigne de l’église de Paris à tous ceux qui lettres du sceau de la Cour de France sauf le ces présentes lettres verront, nous vous fai­ droict d’aultruy donné les jours et an susd. sons scavoir que nos chers filz l’aobé et cou­ (Bibliothèque d'Orléans, m. s. 702.) vent de St-Victor-les-Paris nous ont donné et octroyé et au curé de l’église de St Nicolas du Chardonnet le cens et tous les droits qu’ils avoient sur une certaine pièce de terre située proche le ponceaji de Bievre estant en leur II censive dans le Cardonnet contenant vingt D eliberación s u r l e s l e t t r e s d u R o y quatre toises en longueur et dix huit en lar­ t o u c h a n t l a r i v iè r e d e B i e v r e . geur pour construire en icelle seulement l’église de St Nicolas revenante à eux et à leur église entièrement et expressément en Oud. a mil Ve unze le lundi X IX ' jour de toute autre terre ez environs d’icelle, le Cens, janvier furent apportées à MMrs de la Ville par maistre...... Militis docteur en theo- la Seigneurie et toute sorte de justice que logie et principal du collège de Chenac en l’on scait appartenir aux seigneurs du fonds ceste Ville de Paris, lettres missives du Roy de manière toutefois que lad. Eglise ou le et de la Royne, et semblablement de Monsr le titre ne pourra plus estre changé en aultre Chancelier, toutes tendentes ad ce que l'on estât sans leur consentement. Or le Curé de feist passer la rivière de Bievre par dedans la St Nicolas doibt poser les fondemens de lad. Ville de Paris, ainsi que anciennement avoit église sur le bord du ruisseau de Bievre sui­ fait pour le bien de la ville. Lesquelles vant la longueur de la mesme église et aussy lettres du Roy et de la Royne portoient faire paver à ses dospens le fond dud. ruis­ creance sur ce en la personne de Monsr seau selon la longueur susd. Et lorsque le Maistre Roger Barme, advocat general du pavé y manquera II sera tenu le réparer et Roy ; lequel le lendemain ensuivant vint en restablir sur l’avertissement qu’il en aura l’Ostel de la Ville, pour exposer sa creance et desd. abbé et couvent, sans néantraoins lever dit que, luy estant na gueres en Court, le le droict qu’ils auront toujours et ont sur Hoy, en parlant de plusieurs matieres, luy led. ruisseau, pour en faire oster les immon­ dit qu'il avoit entendu qu'il seroit bon et dices quand besoin sera, mais tin que l’église utile à la ville de Paris, aux habitans et fre- de St Victor ne souffre ou n’encoure aulcun quentans en icelle que la riviere de Bievre dissimcnt à cause de la susd. concession de la passast par dedans la ville comme autrefois voulonté et consentement dud. Curé, nous avoit fait, et que par ce moyen le quartier en avons donné et quitté expressément à lad. seroit toujours plus nect et moins subject à église de Saint Victor à perpétuité toute la malladies. A ceste cause l’avoit chargé d’en terre que nous tenions en main-morte en la p a r le r et communiquer avecques mesd. Censive de lad. église dans le Cardonnet ne S” Prévost et Eschevins pour savoir et en­ réservant rien du tout en icelle à nous ou à tendre si l'œuvre se pourroit mettre à execu- nos successeurs Excepté tant seulement le cion sans grant et notable dommaige d aul- Cimetiere Bénist que nous avons faict limiter truy, et qu'il seroit très joyeulx qu’il se feist et distinguer de certaines bornes et d'autant pour le bien de la Ville. qu'il faull faire une rue par devant l'église de St Nicolas jusques à la Soiuo la rue en sera Ce faict, a esté entre eux advisé et conclud faicto par le milieu du Cimetière nous ordon­ que lesd. I>revost et Eschevins envoyeroient — 88 —

les maistres des euvres de la Ville sur les la voulte dud. esgoult de Bievre. En icelle lieux pour veoir et congnoistre par quel che­ maison a esté fait ung trou pour faire les min lad. riviere souloit anciennement avoir vuydanges des immondices dud. esgoust cours par dedans la ville ; si lesd. chemins lequel fault reparer. sont point empeschés de bastimens ou immon­ En l’ostel ensuyvant appartenant aux hoirs dices, et que c’est qu’il conviendroit desmolir feu maistre Guillaume Basin, n’y a nulle et abatre pour recouvrer led. cours et chemin entreprinse sur led. esgoust. ancien et combien pourroit couster la vuy- Item, en l’hostel maistre Jehan de La Porte, dange et demolicion : qui de tout feraient par avant appartenant à maistre Loys d’Ain- leur rapport pour, iceluy rapport oy, estre au ville, sr d’Avron, y a un viel thuyau de retraiz surplus par mesd. Srs informé super commodo de present abatardi. En iceluy hostel a esté cel incommoda, pour en estre après ordonné fait ung trou : à restablir. ainsi qu’il seroit advisé par conseil. Item, en l’ostel de Troyes, oil est de present (Registre des délibérations du Bureau demourant le general Enjorrant, y a d’ung de la Ville. Année 1512, f° 215 recto.) bout ung siege de retraiz et d’autre bout deux thuyaulx aussi de retraiz erigez ou millieu et sur led. ru ou conduit .En iceluy hostel a deux trous : à restouper. Item, y a oultre III oud, hostel une gallerie fondée sur six gros pilliers carrez assis sur led. ru, et qui tres­

R a p p o r t de l a v i s i t a c i ó n d e s empbschemens percent la voulte jusques en fons. QUI SONT SUR LESGOCT DE BlEVRE. Item, en l’ostel. maistre Philippe Du Vivier, y a trois thuyaulx de retraiz en ung esgout Le vendredi XVIe jour d’avril l’an mil Vo de cuysine thumbens dedans led. esgoust. douze, après Pasques, nous Robert Turquain, En iceluy hostel ung trou : à restoupper. conseiller du Roy noste S' en sa Court de Item, en l’ostel du prothonotaire de Vézelay, Parlement, sr de. Risy, Prévost des Marcbans ; y a ung thuyau de retraiz. Charles de Montmirel et Guillaume Du Sou- Item, en l’ostel de Vendosme y a trois chet, Eschevins de la ville de Paris : sommes thuyaulx de retraictz, dont l’ung est clos et allez avecques le Greffier de lad. Ville au long condampné. et en iceluy hostel plusieurs loca- de l’aigoust ou ru de Bievre versant de la tifz, ausquelz lesd. retraictz sont subgetz. En porte S‘-Victor jusques en la rivière de Seine iceluy ung trou : à restoupper. et cheant en icelle ; et là, en presences de maistre Nicole Charmolue, lieutenant gene­ Item, en la maison maistre Jehan de Mali- ral de nous Prévost et des Eschevins de lad. corne, y a trois thuyaulx de retraitz avecques Ville, et de Philippe Mocé, Receveur d'icelle, un esvier, par lequel se esgoutent plusieurs avons, present le Procureur du Roy et de trempiz de baren que l’on fait en iceluy lad. Ville, visité led. ru ou esgoust et iceluy hostel Et à l’endroit dud. hostel n’y a point fait visiter par maistres Jehan de Félin et de voulte. Bastían de Caumont, maistres des euvres de Item, en l’ostel de la Platine où sont les lad. Ville, Jehan de Merault, Jehan Moreau estuves aux femmes, y a deux cieges de dit Canart et Robin de La Lande, pionniers et retraitez et ung esvier avecques l'esgout manouvriers par nous commis avecques desd. estuves thumbens en iceluy ru de autres à nettoyer et curer, par l’ordonnance Bievre, qui est sans voulte en cest endroit. du Roy nostre souverain S', lesd. ru ou Item, à l 'opposite d'iceluy hostel des esgoust. Et en ce faisant, avons trouvé tant à estuves, a ung hostel où pend pour enseigno veue d’ueil que par le rapport desd. ouvriers, Vlmaige S* Christojle: y ung thuyau de que en et sur led. ru ou conduit ont estefetes! a retraictz hors œuvre souspendu, cheant en en venant depuis le coing de la rue S1 Nicolas iceluy hostol. du Chardonnerel jusques à la fin dud. ru ou conduit, les entreprinses es maisons, endroitz Item, en ung hostel appartenant au viel et lieux qui ensuivent, c’est assavoir : Grant Villain, y a ung grand thuyau de retraitz hors euvre souspendu du haut En la maison feu maistre Guillaume Fusée, jusques sur la voulte de l'entrée dud. esgoutz procureur en Parlement, deux thuyaulx de du costé de la riviere, lequel est fort préjudi­ retraiz et ung esvier servant d’un esgout de ciable pour ce que les immondices qui y cuysine; lesd. thuyaulx et esgout trespercent viennent thumbent au droit de lad. entrée de — 89 — l'esgoust, et empêchent la vuydange d’iceluy. Lequel a reconnu que led. Séminaire êst Item, en iceluy hostel dud. Grant Villain, y propriétaire et détempteur de huit maisons a un autre siege de retraiz respondent sur le seizes à Paris rue Saint Victor le joignant cay de lad. riviere. auquel Séminaire lesd. maisons appartiennent Item, en ung autre hostel appartenant à la comme les ayant acquises, scavoir : Platine joignent led. hostel cy dessus decleré, La première de Mre Guillaume Compaing y a ung autre siege de retraiz cheant sur le prêtre vicaire de l’église Saint Nicolas du cay de la riviere comme cy devant est Chardonnet par contrat passé devant de Cha­ decleré. lande et de S‘ Jean Notaires à Paris le dix Item, de l’autre costé dud. Grant Villain, a avril mil six cent quarante sept ensaisiné par ung autre hostel où demeure un nommé le sieur Lebreton fondé de la procuration de Briquet, passeur en nacelle ; en iceluy a ung de Mr de CoAslin, abbé de S' Victor le sept ciege de retraiz hors euvre thumbens sur lad. may suivant auquel Sr Compaing lad. maison riviere. appartenoit savoir une partie en vertu de Item, en chacun desd. hostelz devant l’abandonnement qui luy en avoit été fait par declerez y a plusieurs fenestres respondens le partage fait entre lui et Jacques Compaing sur led. cay de la riviere, par lesquelles on Ecuyer S. de Testancourt héritiers de Louis gette continuellement les immondices d’iceulx Compaing Ecuyer Conseiller Secrétaire dn hostelz ; au moyen de ce, y a grandes voyries Roy maison couronne de france et de ses qui offusquent et empeschent les aneaulx, où finances et de De Marie Claude Chauvelin lenot doivent guerrer les bateaulx montans et pere et mere et l’autre partie en conséquence avallans lad. riviere. de l’acquisition qu’il en avoit faite d’Antoi­ nette Deslandes, veuve de Martin Bourdon Item, avons oultre veu en plusieurs lieux M1' Barbier et chirurgien à Paris. et endroitz dud. ru ou conduit plusieurs La seconde comme l’ayant acquise de Léo­ immondices et autres choses mal sentens et nard Pollex, Md Epicier à Paris, Louise qui rendent grande infection. Et nous ont Biterne sa f° Jean Chantois, controlleur de la lesd. pionniers et ouvriers dit et certiffié maison du Roy, Marthe Biterne sa fe Léonard qu’ils ont curé et rendu nect led. ru ou Robellot, Jacques Robellot et Anne Robillot conduit de Bievre en plusieurs endroitz, s’y portant fort de Philippe Robillot par esquelz ils ont aucuns jours après trouvé contrat passé devant M " Chalons et Bourdat, plusieurs immondices que l'on y remect et Notaires à Paris, le quinze janvier mil six gette chascun jour par les retraictz, esviers cent soixante deux ensaisiné par le Sr Petit et autres choses édifflées en et sur led. ru et Receveur de Monsieur l’Abbé de Saint Victor conduit; et disent tous que, à leur adviz, led. le dix neuf juillet mil six cent soixante deux ru ou conduit ne se saurait bonnement curer auxquels Biterne et autres lad. maison apar- ou tenir nect sans abattre lesd. retraitz, tenoit au moyen du délaissement qui leur en esviers et autres ouvertures dessusd. qui avoit été fait par contrat d'Egalement du sont et servient causo, si elles estoient tolle- dernier juillet mil six cent cinquante trois rées, de remplir et rendre infect led. ru ou passé devant Rallu et Lestoré, notaires a conduit. paris par leurs auteurs qui avoient acquis (Registre de» délibérations du Bureau lad. maison de Marie Bouchinet, veuve de de la Ville. Année 1512, f°218 recto.) Christophe Simon, Claude Lefevre, Gabrielle Bouchinet sa f', Christophe Bouchinet et Jeanne Bouchinet, par contrat passé devant Cressé et Charles, notaires à Paris, le cinq IV juillet mil six cens trois.

R econnaissance n'ACW U!S!TlON p a r l k S k m i - La troisième cy devant appellée, l’annon-

n a i r b d e S a i n t -N i c o l a s -d u -C h a r d o n n e t d e ciation, acquise savoir par moitié de Claude

h u it m a is o n s k n b o r d u r e d e l a r u e S a i n t - Le Boucher, Ecuyer Sieur de W arley homme VlCTOIl. d’arme de la compagnie du Roy par contrat passé de Chalons et Bono Notaires à Paris le Aujourd'huy est comparu par devant les dernier mars mil six cent soixante deux en Conseillers du Roy, Notaires au Chatelet de conséquence de laquelle acquisition led. Sémi­ Paris, soussignés et M* Vincent Hoüette naire a poursuivy la licitation de la totalité Procureur du Séminaire de Saint Nicolas du de lad. maison et s’en est rendu adjudicataire Chardonnet cy devant rue Saint Victor. par sentence du treize décembre mil six cent — 90 —

Soixante deux sur Jean De Mouchet Echevin de Saint Jean le Rond de Marie Dolique, veuve de la Ville de Paris au nom et comme tuteur de Mc Pierre Godin, procureur au Châtelet de des enfants mineurs de luy et de demoiselle Paris; Antoine Godin, horloger, et Anne Elisabeth Rolland, son épouse, auquel Sr Le Godin, femme séparée quant aux biens de Boucher de Warley, la moitié de lad. maison Jacques Faure, M" cordonnier, par contrat passé appartenoit comme héritier de De Marie Gues- devantdeSaint Jean et Le Chanteur, notaires à don sa mere a laquelle elle apartenoit comme Paris le vingt neuf ju ille t mil six cent soixante seule heritiere de de Claude Crestot, sa mere onze Ensaisiné par le Sr Daisas fondé de la à son décès veuve de Gilles Guesdon Lieute­ procuration de Monsieur l’evêque d’Orléans nant criminel de Robbe courte au baillage de abbé de Saint Victor le neuf novembre sui­ Beauvais et à laquelle de Claude Crestot et a vant lequel S. Gonnet a passé déclaration de d° Michelle Crestot sa sœur au jour de son lad. acquisition au profit dud. Seminaire par décès femme de Me Gilles Rotland Elu en acte passé devant les mêmes notaires à l’ins­ ¡’Election de Merry la totalité de lad. maison tant du contrat. etoit echue par le partage des biens de suc­ A laquelle V ve Godin la moitié de lad. mai­ cessions de deffunts Me Pierre Crestot procu­ son apartenoit et aux autres chacun pour un reur au Parlement et de D° Guillemette Le quart à cause de l'acquisition que le défunt Redde, son Epouse leur pere et mere, fait par Sr Godin en avoit fait de M' Guillaume devant M' René Girard commissaire au Cha- Monier avocat par contrat passé devant telet de Paris, le vingt novembre et autres Lebert et Le Roy notaires à Paris le unze jours suivans mil six cent trente lequel décembre mil six sent cinquante auquel Me Pierre Crestot avoit acquis lad. maison de Sr Monier lad. maison appartenoit scavoir Nicolas de Livet, valet de Chambre du Roy et moitié comme héritier de D" Marie Monier Sa autres héritiers de feu Michel Jolly et Marie Sœur et l’autre moitié comme l’avant acquiso Le Rable sa femme par contrat passé par de M* Monier Son frère chanoine de l'église devant de S‘ Leu et Le Camus notaires à Paris de Saint Martin de Tours par contrat passé le onze janvier mil six cent trente trois et devant Dehaut et Guinechon notaires à Paris laquelle moitié de maison apartenoit au le cinq mars mil six cent quarante six. Sr Bouchet de Varlet comme lui ayant été délaissé par M* Georges Le Boucher prêtre et La septieme comme led. Séminaire l'ayant Chanoine de Beauvais, De Antoinette Bouchet acquise de françois Luguet sieur de Berce- et Jean Jay, conseiller au baillage de Beauvais ville par contrat passé devant Le Maître et curateur aux conseils de Pantaléon Bouchet Marchand notaires i Paris le vingt neuf par sentence de la justice temporelle de Beau­ may mil six cent quatre vingt treize ensai­ vais du vingt huit Décembre mil six cent siné par le Sr Duret, procureur substitué de soixante un. Monseigneur le Cardinal de Coaslin le seize décembre mil six cent quatre vingt dix sept. La quatrième composant originairement les chapelles de Saint Denis, du Saint Sacre­ Auquel Sieur de Percevillc lad. maison ment et de Notre Dame et autres édifices appartenoit comme donataire entre vifs do dont le terrain contient en tout cinquante D* Margueritte Guinet sa mèro, à son deccs huict toises et demie comme led. Seminaire femme de françois Muguet, M* d’hotel du Roy l'ayant acquise de la fabrique de Saint Nicolas et auparavant veuve de Nicolas Ginet, Secré­ du Chardonnet par contrat passé devant taire du Roy à laquelle D* Muguet lad. mai­ Chalons et de Saint Jean, notaires à Paris, le son appartenoit comme heritiere de Marie seize avril mil six cent soixante sept, ratiffié Guinet Sa sœur décédée Religieuse au Cou­ le neuf juin suivant, agréé par M. Hardouin vent de la Visitation de Nevers et de D' Mar­ de Perefixe, archevêque de Paris, le vingt gueritte Guinet et comme lni ayant été deux aoust suivant. abbandonnée par un partage fait par devant La cinquième composant cy devant une le commissaire dyvre le trente de mars mil place ou étoit originairement la chapelle six cent soixante seize laquelle maison pro- Saint Roch acquise par led. Seminaire de la cedoit de l’acquisition faitte de Claude fabrique Saint Nicolas du Chardonnet par Sedélle, Con" au parlement de Rouen fondé contrat passé devant M* de S1 Jeau et Leveque de procuration de D* Ysabeau Cbeneau Sa notaires à Paris le six juillet mil six cent mère veuve de Claude Sedille Bourgeois de soixante dix. Paris par contrat passé dexant Lafond et Chapellain notaires à Paris le vingt six mars La sixième acquise par led. Seminaire sous mil cinq cent quatre vingt quatre par Léo­ le nom de MM Martin Gonnet, prêtre chanoine nard Joullé qui avoit donné lad. maison en — 91 — faveur et par le contrat de mariage de Nico­ nauté avec Jeanne Adam sa femme. Elle las Guinet avec DUo Margueritte Joullé sa auparavant veuve de M° francois Boulans fille passé devant de Montroussel et de procureur en la cour par contrat passé devant S. Wast. notaires à Paris le six décembre Boucault et son confrère, nre‘ le dix huit mil six cent neuf. Lequel Nicolas Guinet et avril mil six cent quatre trois. Margueritte foullê ont fait abandon de cette Lesquelles maisons en la censive de maison en faveur et par le contrat de l’abbaye Royalle de Saint Victor envers elle mariage de Margueritte Guinet leur fille chargées savoir les six premières énoncées de avec Nicolas Gine passé devant Saulnier et trois livres, deux sols, six deniers, la Cosson, Notaires à Paris Le dix huit juillet septienne d’une livre cinq sols, un denier mil six cent trente trois. parisi de cens et lahuitiesme de quinze sols de Ladite maison déclarée par led. contrat rente faisant ensemble cinq livres deux sols être chargée envers l'abbaye Saint Victor sept deniers parisis de cens et rente seigneu­ d’un denier parisis et une livre cinq Sols de rialle portant lods et ventes, saisine et rente Seigneurialle. amende quand le cout y echeoit, que led. sr houette aud. nom s'oblige et oblige led. Et la huitième et dernière comme led. seminaire de payer par chacun an au jour et Seminaire L'ayant acquise de M"* Alexandre fête de S* Remy, à Illustrissime et Reveren- Jacques Dubreuil Conseiller du Roy et son dissime seigneur Monseigneur francois Duc procureur en l'élection de Mantes comme de Fitz-James, Pair de France, Evêque de fondé de procuration de d'Louise francoise Soissons et Abbé de Saint Victor ou à son Loriot de Romillé par contrat passé devant receveur tant que led. seminaire sera pro­ Vatry et Bellanger notaires à Paris le seize priétaire desd. maisons. mars mil sept cent trente neuf ensaisiné par le Sr Hubert, fondé de la procuration de monseigneur l’Evêque de Soissons, abbé de Fait et passé à Paris, le dix huit juin mil Saint-Victor, le vingt trois dud. mois de sept cent cinquante quatre. laquelle acquisition le droit d’indemnité a été payé par quittance passée devant M* Magnyer (Archives nationales, S. 6984-5.) et son confrère notaires à Paris le premier juin mil sept cent quarante deux à laquelle d' Romillé lad. maison appartenoit comme légataire universelle de feu Mr* Henry Loriot V de Romillé, Brigadier des armées du Roy Lieutenant colonel au Régiment Royal artil­ F i g u r e e t description d e s l i m i t e s d e s J u s t ic e s , lerie institué par son testament reçu par M'* Lhuistre et Darcet not"* à Mantes le S e ig n e u r ie s e t C e n s i v b s respectivement PRÉTENDUES PAR LES ABBAÏES DE S a INTB-G e NB- ving cinq mars mil sept cent trente huit duquel legs délivrance a été faitte par acte VIKVK ET DK SAINT-ViCTOR. du vingt six juillet aud. an, auquel Sr Romillé {Archives nationales, Seine N. 11. 32.) lad. maison appartenoit comme luy ayant été abandonnée par son contrat de mariage avec Xote. — Le plan qui figure ces limites est dUe Antoinette Maurice fille de Jean Maurice collé sur toile et roulé sur baguette, il est en commissaire de la guerre du vingt quatre assez mauvais état, colorié, en vue perspec­ avril mil six cent quatre vingt dix sept par tive comme la p lu p a rt des plan s du lequel contrat il a été dit qu'au delTaut et en XVIP siècle, et traité avec une conscience et faict lad. maison appartiendrait aud. Sr De une habileté de dessin qui en font un docu­ Romillé, auquel Sr Maurice elle appartenoit ment de premier ordre. comme héritier de M™ Pierre Maurice pro­ cureur en la Cour et de Jeanne Adam sa 11 fut établi pour régler un différend pen­ femme, ses père et mère et encore comme dant entre les abbayes de Sainte-Geneviève et héritier des propriétés do Philippe Maurice de Saint-Victor au sujet des limites préten­ de Berville, son frère, eessionnaire de dues des Justices, Censives et Seigneuries D* Marie Boulans, sa sivur utérine par prétendues par chacune des parties, en vertu contrat passé devant De Combes et son d un arrêt du 16 janvier 1644. par Guillaume confrère notaires en l’année mil six cent Migon. de l'institut Royal, et Anthoine Mar- quatre vingt dix sept, lequel sieur Maurice bavs. arpenteur-expert, jadis grand arpenteur avec acquis lad. malson pendant sa commu­ général de France, et délivré le 7 août 1646. — 92 —

Pour son explication complète il nous 2. — Terres du fief du Cardonnet en la Jus­ manqae malheureusement le texte de 1 arrêt tice de S'-Victor comme appert par le procès- du 16 janvier 1644 et celui d’un second arrêt verbal et pieces communiquées. du 7 août 1649 prescrivant un bornage 3. — Chantiers bastis sur les terres du qui fut fait en 1653 — mais cette lacune est en Cardonnet baillez depuis 37 années par les- partie comblée par un autre document inti­ dicts de S'-Victor à cens et rente en leur Jus­ tulé Plan et description du fie f du Cardonnet tice haulte moyenne et basse. alias Allés. (Archives Nationales, K. 973, no j) — dcmt on trouvera plus loin le texte 4. — Pointe pontlivault après entente com­ complet. mune entre lesdicts de S'-Victor et de Ste-Ge- Cependant le plan de 1646 comporte un neviève et sur laquelle lesdicts de S“ -Gene- cartouche et deux colonnes explicatives don­ viève ont les mêmes droits de Justice qu’ils nant les dires et revendications de chacune avoient sur la butte Voisin lesquels droits ont des deux abbayes. été baillez par lesdicts de Sainct-Victor qui les avoient acquis à cet etfect des chanoines En voici à peu près les textes, car le mau­ et chapp“* de S' Marcel moyennant quoy les­ vais état du plan est tel, que sur les bords dicts de Sainte-Geneviève ont baillé par certaines parties ont disparu et la couleur du eschange auxdicts de Sainct-Victor laditte papier en rend impossible un bon_ cliché butte Voisin et antienne voirie commune photographique. avec tous les droicts qu’ils y avoient de franche et exempte de la Justin Censive et de ce qu’ils y prétendoient. Cartouche. 5. — Butte Voisin ou de Copeaux antienne­ ment voirie commune entre lesdicts de Sainct- Figure et description des Limites des Jus­ Victor et lesdicts de Saincte-Geneviesve sur tices, Seigneuries, Censives, respectivement laquelle lesdicts de Sai ncte Geneviesve avoient prétendues par les abbayes de Saincte Gene- justice à l’effect de leur voirie laquelle ayant viesve et de Sainct Victor, tant dedans que esté changée en vertu d'arrest de la Cour sur dehors la Ville de Paris faict en vertu de la pointe de pontlivault...... par lesd. de l’arrest du Seizeme janvier 1644 donné le S'-Victor, lesd. de Saincte-Geneviève ont Sr Abbé de S‘ Victor appellant et les religieux ceddé ausd. de S'-Victor lad. butte et antienne prieur et couvent dud1 S‘ Victor...... d’une voirie franche et exempte de toute la Justice part Et les religieux Abbé, prieur et couvent et Censive qu’ils y pouvoient prétendre et de Saincte Geneviesve Inthimez, et...... Et partant est demeuré en la haulte justice de l’ordonnance de Monsieur Maistre Henry desd. de S'-Victor...... lieux et rues conti- de Refuge, Coner en la Cour et Commissaire gués et adjacentes à icelle. en cette partie, par nous Guillaume Migon, de l’institut Royal pourvu de ses tiltres...... 6 — Grande rue allant à Copeaux en la Et Anthoine Marbays, arpenteur-expert, jadis haulte Justice de Sainct-Victor du costé et grand arpenteur général de France soubssi- joignant à laditte butte et antienne voirie au gnez ( ...... par les parties.) moyen du délaissement cy-dessus de lad. — fut faict et délivré le septiesme iour butte par lesl. de Sw Geneviève. d’aoust l’an mil six cens quarante six. 7. — Les anciennes terres de M* Gilles Le Veau sur lesquelles lesd de S1* Genev. pré­ Signé : Migon et Marbays. tendant la Censive.

8. — Carrefour de Copeaux en la haulte Justice de ladite abbaïe S1 Victor jusques au Démonstration de Sainct-Victor. ruisseau de la rue de Copeaux passant devant la porte de l'hospital de la pitié ce carrefour 1. — Antienne place du pont aux marchans a esté beaucoup diminué du costé desd. de joignant lequel lesdits de Sainct-Victor ont Su Genevieve qui ont permis aux gouverneurs baillé antiennement quatre arpens de terre à dudit hospital d'entreprendre sur iceluy de sire Monsieur Le Roux, conseiller en parle­ sorte que ce qui en reste du costé de la tour- ment à la charge dudit...... ladite abbaïe nelle S1 Victor depuis led. ruisseau de la rue estant le commencement du fief du Cardonnet copeaux est entièrement en la haulte Justice appartenant à ladicte abbaïe de S'-Victor de S* Victor et ce qui a esté entrepris par — 93 — ledit hospital avec ce qui reste depuis lad. rant aussi les Justices et Censives de S‘ Vic­ entreprise jusques aud. ruisseau est l’endroit tor et Ste Genevieve, sort dans le jardin dudit ou antiennement lesd. de Ste Genevieve ont du Bochet, qui est dans les deux Justices et fait subir quelques exécutions. Censives selon la division qu’en faisoit l’an- tien poteau, ce mur sépare aussi l’antien 9. — Rue de Seynne entièrement en la clos de Thiron des vignes acquises du cha­ Justice de S1 Victor et toutes les maisons et pitre de Paris par lesd. de S‘ Victor dans jardins jusques a ocn toises de profondeur et l’antien clos de S‘ Victor. pour antiennes marques de la Seigneurie aucune maison de lad. rue ne peut avoir de 16. — Maison et jardin dudit du Bochet vue sur le jardin du clos desd. de S* Victor contre les murs duquel jardin sur le fossé comme ils y sont tenus par le procès-verbal estoit antiennement le potteau des armes de de sur icellui. lad. abbaïe S‘ Victor servant de séparation 10. — Antien clos de S‘ Victor joignant des deux Justices. d’un costê à la rue des Morfondus dite du puis de fer donnant au derriere des jardins 17. — Fossez et remparts d'entre la porte de la rue des Boulangers d'un bout sur les de S‘ Victor et la porte de Sainct-Marcel en fossés de la Ville allant à la porte Sainct la haute justice de Sainct Victor depuis la Marcel et donnant à la maison et rue de Mon- grande rue et porte Sainct Victor en montant tauban antiennement dite rue de Thiron jusques au milieu des murs du jardin dud. Iparcequ’elle aboutissait proche du clos d e ... du Boschet. appartenant à Sainct Victor] (rayé dans l’ori­ ginal,) selon que se continuoit au tournant 18. — Antien clos de Thiron et vignes ou au travers des jardins des S” Baudeau et acquises du chapitre de Paris avec iceluy d'incarville. clos et les murs de Paris en la haulte Justice de S‘ Victor dans le milieu duquel clos et 11. — Lieu ou antiennement se continuait vignes est bastie la rue des boulangers la rue de Montauban antiennement dite rue antiennement rue neuve Sainct-Victor et de Thiron parce qu'elle aboutissoit proche du toutes les maisons et jardins des deux costés. clos de Thiron appartenant à S' Victor. 19. — Petit cul-de-sac qui n'a jamais servy 12. — Jardins antiennement places vuides de rue ny de passage mais a esté laissé affln et en friches estant à l'opposite de lad. abbaïe que le mur de l'abbaïe ne fuct pas mictoyen Saint Victor et qui lui servoient...... et ont avec les propriétaires des maisons et jardins esté données avec la rue estant au dessoubs voisins porte au bout du cul de sac bastie d'icelles après la grande rue du Fauxbourg depuis vingt cinq ou trente ans que ce cul- par le Roy Louis le Gros fondateur de lad. de-sac a esté baillé à cens et rentes à sire abbaïe qui esloigna lad. rue d'auprès les Estienne Ozon et qui a esté ordonné estre murs de lad abbaïe affln d'empescher que desmolie par arrest de la Cour qui sera pro­ lesd. de S' Victor ne fussent incommodés du duit confirmatif de sentence du bailly de bruit du grand chemin passant lequel a esté Sainct Victor donnée au profflet du proprié­ remis en son premier estât lorsque ledit taire de la maison joignante à la porte et fauxbourg a esté basti. autres voisins qui se plaignoient de la cons­ truction d’icelle comme n’y en ayant jamais 13. — Rue de Montauban antiennement eu en cet endroit. Retour en la haulte justice dite rue de Thiron et le puits estant sur le de Sainct Victor. bord d'icelle appelle le puits de Thiron ladite rue faisant séparation de la paroisse S‘ N i­ 20. — Moulin d’Aleps en la haulte justice colas du Chardonnet et de celle de S' Estienne et censive de Sainct Victor comme toutes les du Mont aussi bien quo des Justices de maisons terres et jardins adjacents à iceluy S1 Victor et de S'* Genevieve. basti par la permission desd. de Sle Gene­ 14. — Lieu où sont les deux arpens do viève pour les raisons amplement au procès- friches prétendus par lesd. de S’* Genevieve verbal. de leur Censive et Justice. 21. — Lieu appellé la patelle (la passerelle) 15. — Grand mur séparant le derrière des ou se destourne la riviere de Bievre pour...... jardins de la rue des Boullangent d'avec ceux en l’abbaïe de S1 Victor ce lieu est en la Cen- des pères de la doctrine chrestienne et sépa­ sivc et Justice de S'* Geneviève. — 94 —

22. — faux--rû de bievre depuis lad. 28. — Rue S‘ Victor dans la ville du costé patelle jusques en la riviere de Seynne qui du ru de bievre en la haulte Justice et Cen­ se forme parceque déborde par dessus icelle sive de Sainct Victor et non contesté. ou coulle auprès faute de séparation et néantmoins auparavant de la construction de 29. — Trois maisons dans la rue S‘ Victor ladite patelle et que lad. riviere passast par du costé du ru de Bievre l’une d’icelles faisant l’abbaïe Sainct Victor ce faux Rù estoit ie le coing de la rue des bernardins en la haulte cours ordinaire de lad. riviere de bievre Justice et Censive de S1 Victor laquelle lesd. dans la riviere de Seynne. de Ste Genevieve contestent contre le propre faict et actes de leur chapitre comme il a esté 23. — Rü de bièvre tenant depuis la patelle réputé au procês-verbal. jusques à 12 toises près la rue de Seynne proche Sainct Victor, le lit duquel appartient 30. — Maison de Bouin, mercier, faisant en propriété ausd. de S* Victor moyennant l'autre coing de lad. rue des bernardins dans deux sols parisis de Cens...... S*8 Geneviève litd. rue Sainct Victor du costé de la place et en leur Justice mais depuis lesdites douze Maubert par dessous laquelle dans lad. rue toises tout led. cours lit ou terre sur lequel S1 Victor estoit l'antien gril de trou punays il court par dans l’abbaïe et dans le fauxbourg mentionné au procès-verbal, lequel gril lesd. jusques à la rivière de Seynne ou l'antien lit de S " Geneviève ayant antiennement desmoly ou il couroit antiennement dans la ville est ont esté condamnés à le faire refaire comme entièrement sur les terres haulte justice et estant en la haute Justice de Sainct Victor et seigneurie de sainct Victor comme il a esté dans le fief du Cardonnet comme il est jus­ monstré amplement au procès-verbal. tifié au procès-verbal.

24. — Antiens vestiges du rù de Bievre 31. — Rue Sainct Victor, depuis le coing estant en la haulte Justice et enfermant la de la rue des bernardins jusques au coing de plus grande partie du fief du Cardonnet la rue de oievre du costé dudit ru de bievre appartenant ausd. de S‘ Victor comme il se... en la haulte justice de S1 Victor. par la main levée dudit fief qu’ils ont eue avec le substitut de Mr le procureur général 32. — Eglise presbitaire et Cimetière de du Roy au Chastelet. S1 Nicolas, ledit cimetière antiennement con­ tenant cinq quartiers et depuis la rue des 25. — Grande rue du fauxbourg S* Victor bernardins prise dans le milieu d'iceluy le depuis le carrefour de Copeaux jusques à la tout baillé par lesd de S‘ Victor à Guillaume porte de la Ville passant contre les murs de Evesque de Paris en la Censive et Justice l’abbaïe ou antiennement changée par le Roy avec réserve de la Justice et Censive qu'ils Louis le Gros fondateur de lad. abbaïe qui avoient sur toutes les terres et places des l’avoit mise plus hault et esloignée desd. environs le tout spécifié dans le fief du Car­ murs pour le repos desd. religieux comme il donnet. en a esté justifié au procès-verbal et depuis a esté remise en son premier lieu quand les 33. — Rue des bernardins, entièrement en fauxbourgs de Paris ont esté bastis et est la haute Justice desd. de S' Victor des deux toute lad. rue en la haulte Justice de S'Victor costés et prise au milieu dud. Cimetiere de par la donation que le même Roy fit de lad. S1 Nicolas comme appert par le titre de fon­ rue qui lui appartenoit à lad. abbaïe. dation de lad. Eglise de S' Nicolas mentionné au procès-verbal. 26. — Les maisons du nom de Jésus vis- 34. — Hostel do Monpensier, antiennement à-vis la chappelle des Bons Enfants joignant dit hostel de Bar en la haulte Justice de la porte S1 Victor jusques au coing de la rue S1 Victor et dans le fief du Cardonnet. d’Arras et montant vingt toises en 'celle qui sont en la haute Justice et Censive desd. de 35 — Rue de bievre. en la haulte Justice S* Victor comme a esté dit au procès-verbal. de S' Victor pour ce qui est du costé du ru de bievre et ce qui est enfermé entre led. rù do 27. — Rues d’Arras et de Versailles en la bievre et la riviere de Seynne. hâute Justice du Chapitre de Notre Dame de Paris qui borne la Juslice de S" Genevieve 36. — Rue perdue, entièrement en la haute au coing de la rue de Versailles dans la rue Justice et partie d'icelle en la Censive et S* Victor. directe de S1 Victor. — 95 —

37. — Maison des trois Haches, dans la C. — Le chemin de pont Liveaux séparant place Maubert et plusieurs autres adjacentes les seigneuries de Sle Geneviesve et de Saint des deux costés de lad. rue perdue et dans Marcel jusqu’à la croix de Clamar. lad. place Maubert en la Censive et Directe desd. de S' Victor dans la haute Justice du D. — Terres et saussayes appartenant en Roy. propre à Monsieur le procureur général et autres scituées au Chardonnay en la Censive 38. — Antienne arcade et cheutte du rù de et Seigneurie de S“ Geneviesve. Bievre dans la riviere de Seynne, entre le E. — Terres labourables appartenantes en pavé de la place Maubert et les grands degrez propre à l’abbaie de S‘ Victor en la Censive, en la haute Justice de S1 Victor comme il a Justice e t ...... inféodée de S“ Geneviesve. esté justifié au procès-verbal. F. — Chantiers, jardins et maisons en la 39. — Grands degrez en la haute Justice de Censive et Seigneurie de S,e Geneviesve S1 Victor et fief du Cardonnet. chargées de ren tes...... à Sainct Victor sui­ 4 0 .— Port aux Mulletz, sur le bord de la vant les Baux qu’ils ont fait depuis l’an 1609. riviere de Seynne en la haute Justice de G. — Jardin de Monsieur...... en la Sei­ S* Victor comme il est justifié au procès- gneurie do Ste Geneviesve don ...... à verbal. S* Victor.

41. — Quay de la Tournelle, en la haute H. — Le ponceau jadis dit communément Justice de S' Victor comme il est aussi am­ pont S* Victor basti par les religieux de plement justifié au procès-verbal. S‘° Geneviesve.

42. — Le derriere du college du Cardinal I. — Les morts-fossez qui sont le canal de Lemoyne joignant antiennement à la riviere bievre remontant vers la patelle (la passe­ de Seynne en la haute justice de Sainct Victor relle). sans contestation, K. — Place ou estoit jadis les terres et 43. — Bord et rivage de la riviere de vignes de l’Aumosnier de Sainct Victor en la Seynne depuis ledit ancien pont aux mar- seigneurie de S'e Geneviesve chargée de chans hors la Ville jusqu’à l'antienne arcade x m d où. depuis ont été basties quelques et cheutte du ru de bievre près le pavé de la maisons sur la rue de Seyne qui doivent cens place Maubert estant antiennement en la à S1 Victor. haulte justice de Sainct Victor comme il est L. — Place et lieu des terres de l’aumosnier justifié par titres authentiques et possession. de Sle Geneviesve desquelles furent pris deux 44. — Riviere de Seyne en la haute Justice arpens en l'an 1535 pour une nouvelle ...... de Sainct Victor pour moictié et Monsieur de S'” Geneviesve à cause que l a ...... l'Archevesquo dernier de Paris pour l'autre M. — Sommet de la butte de Coppeau ou comme ils ont justifié au procès-verbal. Voisin ___ de la voirie de S " Geneviesve distante de la tourelle de S1 Victor de Touttes lesquelles desmonstrations ou dési­ gnations cy dessus faictes par ledit sieur x x perches qui ...... jusqu'à l’an 1535 ou abbé des religieux de Sainct Victor. depuis a esté un nouveau moulin à vent. N. — Maison et jardin des simples dit le Jardin Royal.

IMmonstration de Saínete tleneoitecc. 0. — Maison du Chappeau Royal en Sei­ gneurie de S“ Geneviesve doit...... de rente A. — Ancien pont aux M&rchans Bornes de à S* Victor. ■Seigneurie sur les Saincte Geneviesve et P. — L'hospital de la Pitié en la seigneu­ Sainct Marcel. rie de S'* Geneviesve où estoit jadis un tripot dit de la trinité. B- — Place ou estoit antiennement une maison appellée la folio de Monsieur Le Roux Q. — Maison de l'image S' Nicolas en Cen­ avec les terres appartenant à présent à Mon­ sive de S*' Gene>icsve doit rente à S' Victor. sieur le procureur général de la seigneurie de Saincte Geneviesve, R. — Greniers de S* Victor. — 96 —

g. — Basse-cour de S* Victor partie en Cen­ quatre cents ans cinq sols parisis de cens à sive de Sle Geneviesve. l’abbaie de S‘” Geneviève. H'. — Maisons basties devant Léglise de T. — ...... S1 Nicolas sur la longueur de vingt-trois V. — Place de deux arpens de friches de­ thoises et demye de terre s u r...... de pro­ vant les greniers de S‘ Victor...... en la sei­ fondeur. gneurie de Ste Geneviesve mentionnée en la 1'. — dont la Censive est my partye entre transaction de l’an 1505. l’abbaye de S " Geneviesve et les Bernardins X. — Place de l’antien clos des arenes ou comme a y a n t...... bernardins au droict de haraines comprenant plusieurs vignes appar­ l’abbaye de S‘ Victor par acquisition de l’an tenant à des particuliers où depuis ont esté 1254. basties maisons et jardins et clos de vignes K'. — Maison deMrBignonen la Seigneurie de...... à présent les PP. de la doctrine Chres- et Justice de Slc Genevieve ouvrant sur la rue tienne Jardin et Vigne du Comre...... partie des bernardins. du jardin d'Incarville, jardin du boschet et aultres. L'. — Maison de Mrde Cadran jadis l’hostel de Vezclay ayant deux issues en la rue de Y. — Maison du chant des Oiseaux. bievre et des bernardins à la Seigneurie et Z. — Jardin bas de beaudeau qui fut jadis Justice de Ste Genevieve commes toutes les au sieur Midorge et auparavant vendu par autres de ces m aisons...... tant en la rue engagement par le cardinal de Loraine abbé des bernardins que de bievre jusqu’à la de S‘ Victor en Censive de Sle Genevieve. riviere de Seine. M'. — Hostel de Car, alias de Montpensier A'. — Maison et jardin haut de beaudeau en la Seigneurie et Censive de Thiron. jadis le tripot de Montauban d’où la rue a esté appellée Rue de Montauban. N\ — Place ou estait jadis un chantier avec jardin et arbres en la seigneurie et B'. — Place de l’antien clos de S1 Victor. censive de S‘* Genevieve sur le quay de la Tournelle derricrc les jardins du cardinal le C'. — Grand jardin du boscher et aupara­ Moine et des Bernardins. vant...... à la marquise de. ... Et aupara­ vant à Germain Lefebvre doien deS'Cloud.... 0'. — Pont sous l’abbaye de S1 Victor sur la riviere de ...... par les religieux de D'. — Fin de la Seigneurie de S,e Gene­ S1* Genevieve comme estant en leur voirie en vieve...... compris et de là tirant à droicte l’an 1475. ligne à un petit pavillion au coin du jardin des PP. de la doctrine chrestienne et de là P . — Moulin d’Alais en partie dans la suivant à deux chiffres marquez i» is sur la Seigneurie de S1' Genevieve et en partie en muraille du jardin et de là tirant à un petit celle de S‘ Victor à cause d’un quartier et pavillion près duquel commence la place de demy de terre que lesdits de S* Victor ont l’antien clos de S1 Victor. baillé au Meusnier pour l’aisance de son Mou­ lin. Ledit Moulin est appelle aultrement le E'. — Clos de Thiron et terre de Thiron moulin de Recouvrance. jadis terre d’anthelme à cause de iceluy qui l’a donnée en l’an 1137 à labbaïe de Thiron Q'. — Terres et chantiers en remontant dont partie fut baillée à rente par lesdits de par les chiffres 333 et 222 ...... au Cbar- thiron au chappitre de Paris lequel le bailla donnet pour lesquelles les religieux de aux bernardins qui les baillèrent aux reli­ S' Victor ont payé jusqu'en l’an 1015 gieux de S‘ Victor en eschange de la place où L x x ix s ü j de parisis de cens à l'abbayo de est bastie leur college. S‘* Geneviesve dont la plus grande partyo leur a esté léguée par M " Le Veau en l'an F'. — Port, rue et moulin d’Alais, alias 1450 et suivant les chiffres 43, 43, 43, 43. 43, moulin de Recouvrance. 43, 43, 43, 43, 43, sont les rives de la riviere de Seyne depuis le pont aux marchands en G'. — Trois maisons à la pointe de S‘ Nico­ tirant vers petit pont sur lesquelles rives las, sur l’antien canal de bievre pour les­ le s Religieux de S1' Geneviesve à cause de quelles les religieux de S* Victor ont payé leur haulte justice ont droict d e ...... toutes — 97 — le s ...... e t ...... de justice tant sur l a ...... Le procès-verbal de descente fut daté du que sur la Riviere aultant qu’un homme 21 août 1644 et les dires des deux parties, le peult prendre pied en ladite Riviere sans péril 7 août 1646. de se noïer. Item d e ...... L a ...... Lettre Q L’enquête et l’audition des huit anciens jusqu-à la lettre F suivant les 3 chiffres 25 commencée le 13 juin 1645 ne fut achevée ...... du faulxbourg Sainct Victor jusqu’à que le 6 juin 1647. laquelle les Religieux de Saincte Geneviesve ont droit de Seigneurie, Justice, Voirie et Enfin, en conséquence, de deux arrêts l’un autres endroits ou il n'est question que de la du 7 août 1649. l’autre du 7 septembre 1651, désignation___ celle des Religieux de S* Vic­ il fut procédé à la pose de poteaux et de tor marquée des ch iffres...... sans contenir bornes, le procès-verbal en est daté du des inductions. 20 août 1653. On trouvera plus loin la liste et l’emplacement des divers poteaux ou bornes qui furent posés à cette occasion. Cependant les religieux de Saint-Victor VI avaient pris une requête civile contre l’arrêt du 7 août 1649 et l’instance pendante au P l a n e t description d u f i e f d o C a r d o n n e t moment où le bornage était effectué se pour­ a l i a s A l l é s . suivait encore en 1674 comme nous le fait connaître le détail suivant : « On ne peut pas Le document ci-dessous est tiré des A rcliiees dire que la réunion des justices de S‘e Gene­ nationales, section des Monuments histo­ vieve et de S1“ Genevieve (sic) en 1674, aye riques, topographie de Paris (K, 073), il est fait perdre de vue aux parties l’objet de leur daté du mois d'avril 1748 et quoique posté­ contestation. . . » rieur de près de cent années à celui qui est reproduit ci-dessus il le complète heureuse­ ment en nous donnant des explications néces­ Propriété et Censive du Jief du Chardonnet. saires à sa compréhension étant donné l'ab­ sence de texte historique. 1748. C'est ainsi que l’on sait que les religieux de Sainte-Geneviève, ayant contesté l'étendue Plan topographique. de la Justice, seigneurie et censive de Saint- Victor, firent assigner, le 28 janvier 1605, les Et description de l'étendue du fief, sei­ religieux de cette dernière abbaye et obtinrent gneurie et justice du Cardonnet, alias, Alez, dès le 18 février 1617 une première sentence dépendant de l'Abbaye Royale de S‘ Victor, contre Saint-Victor enjoignant à ces derniers dont partie en Domaine et Censive appartient religieux d'avoir à faire enlever les poteaux à la Manse Canoniale de lad. Abbaye et l'autre qu'ils avaient fait poser et les condamnant partie à cette abbatiale. aux dépens. • lÆ dit plan Levé conformément à l'ancienne A la suite d’une nouvelle requête du et nouvelle forme des lieux où sont marquées, 27 avril 1625, contre Mgr do Harlay, arche­ les bornes et limites apposées en 1653. En vêque de Rouen, abbé de Saint-Victor, les vertu d'arrest du parlement du 7 août 1649. religieux de Sainte-Geneviève obtinrent une Voyèr l'Explication dans un cahyer annexé seconde sentence, le 7 juillet 1630, par audit plan. laquelle ils étaient maintenus en la posses­ sion et jouissance de percevoir leurs droits Explication du Plan ou Carte topographique seigneuriaux, entre autres sur une maison à du fief seigneurie et justice du Cardonnet 1 enseigne des Trois-Haches. place Maubert, les religieux de Saint-Victor étant condamnés dépendante de l'abbaye Royale de Saint-Victor aux dépens. de Paris levé au mois d'avril 1748 pour l'intel­ ligence des titres de lad. abbaye et la con- Ces derniers firent appel do ces doux sen­ noissance des héritages qui en relèvent : tences et le 16 janvier 1614 il fut rendu un arrêt de descente sur les lieux en présence « Messieurs de Saint Victor prétendoient du substitut du procureur général et de huit contre MM. de S1* Genevieve que leur fief anciens pour faire description. figure et seigneurie et justice du Cardonnet s'étendoit arpentage desdits lieux. C’est de cet arrêt depuis lancien poncel, ou pont aux mar­ qu il est parlé dans lo précédent document. chands de la folie, ou des opinions cotte A — 98 —

sur le plan, et delà tirant la voirie Ste Gene­ « Titres du Jie f du Cardonnet. — Quoique vieve le long du cours de la riviere de bievre lad. abbaye de S* Victor fut Bâtie sur le fond Butte voisin cottée B sur le plan, carrefour de l’evèque de paris lequel avoit led. fief sei­ Goppeau cotte C, tournelle S‘ Victor ou tour gneurie et justice qu’il y donna Lan 1124 a d’Alexandre, Büe de Seine, ancien clos titre de donnation dans laquelle messieurs S‘ Victor ; cottè sur le plan D, clos de Tiron de S1 Victor furent maintenus tant contre apartenant à Guillaume Le Roy autres fois Mr le Procureur general que contre les reli­ cotte E, ses lieux ou etoient anciennement les gieux abbé et couvent de Sle Genevieve, par porte, rüe et moulin d’alais cotte F, ancien deux arrests du parlement de Paris Le l

« Une déclaration fournie au Roy en sa « Par arrect du 16 janvier 1644 fut ordonné chambre des Comptes dès le 10 aoust 1474. descente par le cODer raporteür en présence du substitut du procureur-général et de 8 anciens « 11 est vray que par arrests de la cour de sur les lieux, description, figures et arpen­ l'an 1301 La justice dans le clos de S‘ Victor tage d'iceux sur laquelle figure seroit fait a Eté adjugée à Sle Genevieve, Et la justice remarque de la separation et limites des jus­ dans le clos de Tiron, adjujée à Mr* de tices seigneuries et censives respectivement S1Victor. prétendues tant sur terre que sur la riviere de Seine comme aussy de lanciene disposition « Contestations entre S'-Victor et 5“ -Gene­ cours et canal du ru de Bievre sur les terres viève. — Le 28 janvier 1605 Mrs de S,s-Gene- des parties dedans et dehors paris, et de viève du mont de Paris firent assigner M” de LEtendüe du fief de Cardonnet, les titres et S‘-Victor aux requêtes du Pallais et obtinrent papiers et enseignemens des parties même la sentence le 18 février 1617 par laquelle def- déclaration du 5 juillet 1522 représentée, lue fences furent faites à Mrs de S’-Victor de et confrontée sur chacun desd. tennemens prendre aucune cour, connoissance ni juri­ lieux et rftes en présence des parties. diction au carrefour de Coppeaux, ni depuis « Procès verbal de dessente datté au com­ la porte Alais en tirant aux champs jusqu'à mencement le 21 aoust 1644 et en fin le la tour d’Alexandre, ni depuis lad. tour en' 7 aoust 1646 contenant les indications, con­ descendant jusqu’à la rivière de Seine depuis testations des parties sur chacun des lieux et le pont aux marchands jusqu'au pont de 4a endroits contentieux, exhibition et description ville de Paris, et outre depuis la porte S’-Vic­ de titres, mesurage et arpentage des lieux, tor entrant dans la Ville à main gauche jus­ accord et approbation de la figure et des­ qu’à la croix hêmon autrement des Carmes, cription desd. lieux avec les indications des ni depuis le coin de la rüe des Bernardins du parties chacun a leur Egard. côté de la place Maubert jusqu'à la rivière de Seine et tant en lad. rtie des bernardins qu'en « Enquête et audition des 8 anciens dattêe lad. place Maubert y compris tant les rües de au commencement du 13 juin 1645 et en fin bievre et perdüe qu'adjacentes ni de sen dire du 6 juin 1647. seigneurs justiciers, et à leurs officiers d'y « Lesd. procès verbal et enquestes reçues faire aucun acte de justice, et ordonner que pour juger et les parties apointées a produire M™ de S'-Victor feroint oster les poteaux bailler contredits et salvations. qu'ils auroint fait planter et condamner aux « Led. sieur abbé de S‘ Victor était aussy dépens. apellant de deux sentences du prévôt de paris « Messieurs de S'*-Geneviève demandeurs des 18 février 1510 et 18 janvier 1554 concer­ en complainte suivant leur requête du nant la justice sur les ports de la riviere, et 27 avril 1625 contre Mr d« Harlay, archevêque les lots et ventes pour la maison du Cerchoir de Rouen, abbé de Sl-Victor, obtinrent une d’argent sise en la place Maubert ; par arrest seconde sentence le 7 juillet 16W par laquelle du 23 juin 1649 les parties furent apointées entrautres choses les abbé et religieux de au conseil à bailler causes d'appel, réponses S"-Geneviève furent maintenus et gardés en et produire. la possession et jouissanco de percevoir les « Vu les productions des parties et les con­ droits seigneuriaux sur une maison sise à la clusions du procureur general La Cour de place Maubert à l'enseigne des trois haches Parlement sans avoir Egard aux titres pro­ avec detfences aud. abbé de S'-Victor de les y duits par M™ de S' Victor tant par Mr Labbé troubler et empeseher, et condamner aux que Mr* les Religieux qui ont fait chacun dépens. leur production par lesquels ils justiffioint « Mr* les abbé, prieur es couvent de S'-Vio- qua la pointe de Ponliveaux ils possedoint tor se rendirent apellans desd. deux sentences quantité do terres dépendantes du fief et do quantité do sentences et arrests et for­ domaine de l’abbaye et quils en avoint vendus mèrent leur action on complainte en cas de k divers particuliers avec retention de cens saisine et nouvelete pour causes d'entreprises portant lods et ventes Led. lieu cotte I sur le do juridiction, et prirent des lettres do res­ plan, que l’ancienne décharge du Ru de cision le 30 Janvier 16-13 contre une tran­ Bievre étoit es environs do la rûe de Pontli- saction du mois de juillet 1303 Mr Pierre du veaux et celle des Saussayes faisait sépara­ amboust de Coislin, abbé de S'-Victor aprit tion de leur censive et justice tirant à la le procès au Heu de Mr De Harlay. croix do Clamart près au lieu cotte L, conti- — 100 —

nueoit le long de la rüe du jardin Royal, lations au néant et ordonne que les sentences etoit dans la censive de S* Victor dans lequel et ce dont a été apellé sortiront Effet, et sur ils avoint la possession et jouissance de faire les apellations tant desd. de S* victor de la tous actes de justice, qua la butte coppeau sentence du 18 février 1617, que desd. de ou voisin etoit anciennement leur voirie, S‘e genevieve des procédures faites par le qu’ils etoint dans l’usage de faire executer B ailly de S‘ victor les apellations et ce dont leurs sentences au carfour Coippeau qui etoit a été apellé, Entendant maintient et garde en entier de leur censive et justice, aussy Mrs de Sle Genevieve en la possession et jouis­ bien que toute la rüe de Seine jusqu’à la sance de la seigneurie censive et justice riviere, que moitié de la rue coppeau jusqu a depuis le pont aux marchands ancien tirant à la rue montauban Etoit dans leur cencive et la croix de Clamart par le chemin de pont- justice, que lad rue montauban ou Sans bout liveau faisant séparation des justices de ayant son entrée sur la rue Goppeau et son S,e Geneviève et de S1 Marcel, et depuis la extrémité vers le clos tiron le lieu ou elle croix de Clamart par toute la grande rüe coi- étoit cotté sur le plan M etoit de leur censive peaux jusqu’à la tournelle S‘ victor ou tour et justice, qu’au devant de leurs murs le long dalexandre, de toute l’étendüe de la rüe de de la rue du faubourgs1 Victor il y avoit une Seine ditte du ponceau jusqu’à la riviere de grande place vide ornée d’arbres pour la déco­ Seine, ensemble sur tous les héritages renfer­ ration de leur maison, Laquelle étoit de leur més aud. espace, fors et excepté deux arpens fie f et domaine lad. place cottée N, que le de laButte Coippeaux qui sont de la seigneurie, clos dit de S* Victor autres fois en vignes censive et justice de S1 victor (cottés B) déclare etoit des dépendances de l ’abbaye de S‘ Victor, la voirie située à la pointe du pontliveau être mais de la censive et justice de S1“ Genevieve en la justice de S1' genevieve seulement à la et qu’ils en avoient baillé à rente différentes charge que les justiciables de S* victor y parties à des particuliers à la charge de pourront faire faire les décharges, immon­ rentes, que le clos de Tiron étoit dans leur dices, et sans que les officiers y puissent censive et justice dans lequel est la Rüe des faire aucun actede justice (cottée I) maintient Boulangers et finit aux murs et remparts de et garde lesd. de S1' genevieve en la justice le Ville au dessus de l'emplacement des dames et seigneurie de toute l’Etendüe du carfour Angloises, que les maisons Bâties ou à bâtir Coipeaux et de toute la grande rüe depuis led. dans l ’espace des fossés remplis et reunis carfour passant par devant l'abbaye S‘ victor cottée 0 sont dans leur censive et Sei­ en tirant vers la ville jusqu'à la porte Alais gneurie le long des fossés S* Victor et des étant au coin et joignant les murs et clôture bernardins jusqua la riviere. Qu'en entrant delad. abbaye S* victor. comme aussy de toute dans La ville Leur censive et justice seten- la rue Montauban (cottée M.) maisons et héri­ doit du coté gauche es riies d’arras et Ver­ tages aboutissans, même de tous les héri­ sailles jusquau dessus du collège d’arras tages, jardins et maisons aboutissans sur l’endroit cotte P sur le plan, et de l'autre lad. grande riic depuis led. carfour Coipeaux coté de la rue S1 V ctor depuis la porte tout jusqu'au jardin bas d'inr&rville led. jardin le long de la rue S1 Victor jusqua la croix compris, et de là rcmoutant au pavillon de la hemon cy devant cottée, en la place Maubert veuve joux (modo Mr Legendre) le long des par les lieux apellés Le pavé ouabrevoirde murs de la clôture dud. jardin et dud' la place Maubert et grands degrés, la moitié Pavillon montant et suivant les murs de la de la riviere de Seine comprenant les mai­ vigne du deffunt commissaire Cointereau ot sons cottees Q tant du quay de la tournelle du jardin des prestres de la doctrine chré­ que de la rüe pavée jusqu'aux grands degrés, tienne dit anciennement le jardin de verberie les quays et ports jusqu’à l’ancien pont tirant droit entre la maison et le grand jardin aux marchands cy devant cotte A. du Hochet qui aurait apartenu au doyen de S'* Cloud et depuis au s' Chocurton jusqu’au « Arrest de règlement pour la sgrl> et ju s­ bord du fossé de la ville. Lad maison excluse tice du Cardonnet. — La Cour, dis-je, de Par­ est au dessus des angloises, auquel lieu seront lement par arrest du 7 aoust 1649 sans avoir plantées bornes pour faire séparation des Egard aux lettres du .30 janvier et ayant deux seigneuries et justices de S* victor et aucunement Egard aux lettres du 30 juillet S1” genevieve, lesquelles deux justices demeu­ sur les apellations interjetées par M " de reront entrant dans la ville de paris séparées S' Victor des sentences du 8 février 1612 par le milieu du Ruisseau de la rfle S‘ victor, 18 dud. mois 1510, 26 dud. mois 1626' la maison du nom de jesus comprise dans la 23 mars, 3 avril et 17 ju illet a mis les apel­ justice de S'* genevièvc. — 101 —

« Maintient et garde lesd. de Sl victor en la St8 Genevieve et quatre Bornes de pierre possession et jouissance de 4 d parisis de quarrées de cinq pieds de longueur sur les­ cens et 60 8 parisis de rente sur le moulin quelles sont empreintes et gravées les armoi­ Alais et censive des trois maisons à la pointe ries de labbaye Sle Genevieve avec les lettres de S‘ Nicolas nommées la véronique, la herse S. G. et pontalié, et de la justice de la place devant « Lesd. poteaux posés dans des trous de l'Eglise S‘ Nicolas du Cliardonnet, jusqu’à trois pieds quarrés sellés en plâtre moilons concurrence de 23 toises en longueur, à et fiches de fer, et lesd. bornes dans des trous compter depuis le coin de la rue devant de deux pieds quarrés scellées en plâtre et l’Eglise maintient et garde lesd. de S1* Gene­ moilons, les poteaux ne subsistent plus et viève en la justice et Seigneurie de toute la ont péris par vétusté, trois des 4 bornes rue S1 victor depuis le coin de la rüe des Ber­ subsistent encore actuellement. nardins jusqu’à la croix liemon ditte des carmes (cottée H rüe deB ievre rue des Ber­ « Pour l ere borne au carefour coipeau. — nardins 23 toises devant S‘ Nicolas) de toute Au carefour Coippeau au pied de la tour l’étendue de la rüe de Bièvre et moitié de la dalexandre a Eté mis et adossé au mur rue des bernardins depuis le milieu du un poteau avec trois écussons, un regar­ Ruisseau du coté de la rüe de Bievre à dant le carrefour coipeau et la grande rüe du l’exception de lad. espace de ?3 toises devant jardin Royal, l’autre regardant la grande rüe l’Eglise S' Nicolas, comme aussy en la pos­ du faubourg S1 Victor et le dernier regardant session de la seigneurie directe des mai­ la rue de Seine, pour marquer que lad. sons de la cloche perse, chapeau rouge, justice de S,e genevieve s'étend dans les rües S1 Michel, l’écu S1 Jacques, papegault, S'Jean, S1 Victor, jardin Royal et rüe de Seine les trois haches, la limace, S* laurens, forest jusqu’à la rivière, l’endroit ou il étoit cotté R d’orléans et la lanterne sises à la place Mau- sur le plan. bert et de toute la rue perdue et encor en la justice sur les ports des grands « 2“ Borne vis a vis l’Eglise S1 Victor. — degrés, aux mulets, de la tournelle, S' ber­ Vis a vis la grande porte du parvis de l’Eglise nard et généralement sur tous les ports de la de S' Victor, au coin d’une maison joignant rivière de Seine depuis le petit pont de paris le jardin qui fut aux héritiers du Sr d’incar- jusqu’à la place dud. ancien*pont aux mar­ ville rüe du faubourg S* victor a Eté mis une chands autrement de la folie ou des opinions, borne sur laquelle sont gravées les armoiries ordonne que dans la ville de paris et fau­ de labbaye S'0 Genevieve de deux côtés l ’un bourgs Bornes et poteaux seront mis aux regardant la grande rüe S1 Victor vers le frais communs des parties, en présence du monastère de la pitié et le carrefour coipeaux, l'autre regardant la même rüe tirant vers la conseiller raporteur pour borner et limiter porte alais, pour marquer et indiquer et leurs terres, seigneuries et justices, con­ donner à connoitre que lad rüe est de la damne lesd. de S1 victor en une amende de Seigneurie et justice de S1* Genevieve des 12 livres seulement et en la m oitié des dé­ deux côtés, le lieu ou elle est cotté S. pens. L’autre m oitié compensée. « 3* Borne Porte Alais. — Dans un petit coude un pied environ au delà de la porte « liornea et limites du fie f du Cardonnct alais au Bout des murailles du jardin de apposées en ÎG 53. — En conséquence de ced. Mr Labbé, et l'enceinte de Labbaye S‘ Victor arrest du 7 aoust 1649 et d’autre arrest du rüe du faubourg S' Victor a Eté mis une autre 7 7bro 1651 par procès verbal devant Mr De borne avec deux écussons l'un sur le carré refuge con,r Raporteur datté au commence­ qui regarde de front, lautre sur le côté qui ment du 20 aoust 1653 en presence du subs­ regarde la grande rue du faubourg Saint titut de Mr le procureur général a la requête de Nlr* de S'” Genevieve par delTaut de Mr* de victor en tirant vers le carrefour coppeaux, pour marquer, indiquer et donner a connoitre S1 Victor a Eté procédé k l'appposition des poteaux et Bornes cy après : et entendre que la Seigneurie et justice de lad. grande rüe en tirant comme dessus depuis la moitié de lad. Borne est et apartient « Scavoir : à labbaye S'® genevieve, et l'autre carré qui « Deux poteaux de chacun dix huit pieds regarde la rüe tirant vers la ville ne sont de hauteur sur lesquels étoint empreintes et empreintes aucunes armoiries, l'endroit où entaillées les armoiries de Iabbaye de S" G<'- est lad. Borne cottée T, lad. porte alais, etoit vieve avec le s lettres S. G. signiflans à coté, l’endroit ou etoit la rüe alais cotté cy — 402 —

devant F et le moulin alais étoit au dessous de S' bernard jusqu’à la borne V au coin de sur le canal de la riviàre. la rue de Seine ; et en outre les deux arpents de la Butte coippeau cotte B, le surplus étant « 4e Borne rue de Seine. — A l’encognure - de la justice et seigneurie de S'” genevieve de la rüe de Seine du côté de S‘ victor suivant suivant led. arrest du 7 août 1649, n’y ayant les murs et clôtures tant de lad. abbaye que que les quays et ports depuis le pont aux de ces dépendances sur le grand chemin et marchands jusqu’auy grands degrés qui soint port de la rivière il y avoit une borne à trois déclarés être dans la justice de S1* genevieve, faces en rond garnie de 3 pierres façon de sans être parlé de la censive et seigneurie Bornes pour la conserver, marquée de deux d’aucunes maisons, il s'ensuit que toutes les ecussous, l’un regardant la rue de Seine, maisons sur les quays même partie des mai­ l ’autre regardant et faisant face sur le port et sons cottées Q sont de la censive de Saint ayant alignement suivant les maisons et victor jusqu’au droit du Ruisseau de la rüe regardant la porte S1 bernard pour marquer des Bernardins. et donner à entendre que les quays tant d'un côté que d’autre apartiennent à la Seigneurie et justice de Sle Genevieve, lendroit ou elle « Prod uit annuel du cens : 375 livres ; 29 années : i 0.875 licres. — Suivant cet etoit cotte V. arrest, et les Bornes en conséquence la sei­ «. Pour 5° Borne à la porte S* Bernard. — gneurie et justice de s* victor comprend Au dedans de Paris près la petite porte de 100 arpens de terres enclavées dans ces derrière du collège du cardinal lemoine contre limites, les rües non comprises, ces cent le mur de la porte S‘ Bernard il y avoit un arpens contiennent 90.000 Toises quarrées en poteau aux deux côtés etoient ies armes de superficie, chaque toise produisant un denier labbaye Ste Genevieve, l’un regardant le port de cens par an, les 90.000 toises reviennent aux mulots et l’autre la rue du port S* ber­ à 375 livres par an, 29 années à 375 livres nard, pour marquer, désigner et donner à produiroient à l'Abbaye 10 875 livres non connoitre et entendre que la seigneurie et comprises les rentes et arréragés d'icelles justice desd. ports et quays jusqu’au lieu dit s'il ne fallait point diminuer le fond des pavé de la place maubert apartient à lad. maisons, jardins et autres héritages qui sont abbaye Ste Genevieve, l’endroit où il étoit du domaine de.lad. abbaye. cotte* X.

« 6e Borne rue des fossés S Victor. — Rue « Fossés de la oille pria sur les terres de des fossés S‘ Victor entre le jardin et la porte oictor. — En l'an 1411 du tems de Charles 6 de la maison du Sr Choeurton au dessus des les fossés de la ville furent pris sur les terres dames angloises a été mise une dernière apartenantes à lad. abbaye s* victor en pro­ borne quarrée gravée de deux écussons aux priété et dans leur fief du Cardonnet sans angles, celuy regardant le haut de la rue aux leur en faire aucun dédommagement, le Koy armes de S " Genevieve, celuy regardant le conserva Mr‘ de S1 Victor dans le droit de bas de la rüe aux armes de S‘ victor pour tout ce qu'ils pourront percevoir de fruits marquer que lad. maison est de la seigneurie par le moyen de la pesche qu'il voulut leur et justice de S1 Victor et le grand jardin en être conservée dans lesd. fossés par lettres montant de la seigneurie et justice de patentes du 5 février 1411, dans lequel droit Ste Genevieve et que le côté d'en bas de lad. ils furent maintenus par lettres patentes du rüe est de la seigneurie de S‘ Victor et le Roy françois premier du 30 octobre 1526 haut de celle de S1* Geneviève, l'endroit où contre les prévôt et échevins de Paris, ainsy elle est cotté Y. ils rentrés dans le droit de propriété de leurs « La seigneurie et justice de S1 victor se terres et fief dès que la clôture a Eté abatüe, trouve ainsy ienfermée par les bornes V, R, et les fossés reunis. S, la ligne tendant depuis S jusqu’à Y toute « 11 est certain que Mr de Coeslin et Mr* de la rüe des fossés S‘ Victor en dessendant, la s' victor ont pris requête civile contre l'arrest moitié de la rue S1 victor depuis la porte de la du 7 aoust 1649. que l'instence étoit pendante ville jusqu’à la rfie des Bernardins, toute la au conseil lors de l’apposition des Bornes en rue jusqu’à 23 toises devant S‘ Nicolas et 1653, pour quoy elle a été faitte par de Haut ensuite par la moitié de la rue des bernardins de M" de s‘ victor. que Mr de lamoignon, du côté de la maison des Bernardins jusqu'au maître des requetes, avoit été commis pour coin du quay de la tournelle, par les maisons en faire raport. que Mr Le Lievre maître des qui sont le long des quays de la tournelle et requetes fut commis et subrogé au lieu dud. — 103 —

sr De la moignon le 19 avril 1651. On ne voit pas quelle fin a eue cette instence. VII

« Mr de Coeslin a soutenu quantité d’af­ E x p l i c a t i o n d u p l a n d u f i e f d IA l l è s . faires qu’il a mis a fin. Il n’est pas à pré­ sumer qu’il l'aye abandonnée s’il avoit perdu L ’inféodation de tous les biens qui appar­ ce procès au conseil Mrs de Ste Genevieve tenaient à l’église Saint-Victor avant son auroient fait signifier larrest dont on trouve­ érection en abbaye et de tous ceux que le Roy rait la signification et les procédures, s’il Louis VI y annexa en l'érigeant en abbaye l’avoit gagné il n’auroit pas souffert et ses est contenue dans sa charte de l'an 1113. successeurs les Bornes et limites subsister depuis quatre vin gt quinze ans, il y en a De l’ancienne église de Saint-Victor dépen­ encore trois existantes, les deux poteaux sont dait entre autres choses une culture appelée tombés par vétusté, et une borne au coin de le Chardonneret. la rüe de Seine brisée soit par les cbarettes, Le roy Philippe Auguste ayant en 1211 fait soit en bâtissant à l’encognure de lad. rüe. faire une nouvelle enceinte de la Ville et « Il peut y avoir eu une transaction entre l'autre hors de la Ville cette dernière s’appella les parties en vertu de laquelle on a fait oster le fief d’Allés. cette seule Borne pour la placer plus loin du Les remparts faits faire par le Roy philippe coté de pontliveau ce qu’il faut scavoir. auguste sont figurés au bas du dit plan et « On peut toujours quand à présent tra­ cottés A. vailler utillement à la recherche des titres En 1358 estienne Marcel prevost des mar­ constitutifs de rentes fontieres sur les héri­ chands de la Ville de Paris ajouta aux fortifi­ tages compris dans ces limites, à la distribu­ cations des fossés qu’il fit creuser au pied tion du Plan tnesurage de l ’étendüe du terrain des murs et remparts, dont on voit aud. plan de chacun vassal pour connoitre la quotité la largeur désignée par une ligne ponctuée du cens, mais comme la quotité du cens se d'environ 10 toises des remparts lesquels ont prescrit il est nécessaire d’avoir les cueilleots été comblés en 1680. anciens et modernes, il seroit nécessaire Jusqu’à ce temps il n'avait pas été permis d’avoir quantité de titres tirés des archives de bâtir plus .prest de 30 toises des murs, pour produire dans l'instence contre le l'abbaye de Saint-Victor qui avait été obligée domaine au sujet des fossés S* victor et de laisser une grande place vuide afin qu’on S1 Bernard. ne put dire que les bàtimens auroient préju- « On ne pas dire que la réunion des jus­ dicié à la Sûreté de la Ville, donna alors lad. tices de S‘* Genevieve et de S“ Oeneeieoe place entre les portes S* Victor et S* Bernard (textuel) en 1674 aye fait perdre dg vüe aux a bail emphileotique pour 99 ans a la charge parties l’objet de leur contestation au conseil de les bâtir et d'en payer à l'abbaye de sur la requete civile contre l'arrest du S' Victor un denier de cens par toise, il se 7 aoust 1619 par deux raisons. La 1'" que reserva seulement un terrain cotté 30, 31 l'instence se poursuivoit en 1653 et que la et 32. supression ou reunion n'est arrivée que 20 ans après. La 2* que linterrest de faire Les d. Srt de Bellefons et Pertuis cederent juger étoit toujours le même l'Egard de la ces différent places a plusieurs particuliers seigneurie et censive. aux mêmes conditions et sont représentés par les personnes qui en jouissent présentement. « Le flcf du Cardonnet depend du Roy. La haute, moyenne et Basse justice dud. fief a A 31 ou 35 toises desd‘ fossés le Rii de été réunie au Chatelet par la déclaration du Bièvre avoit son cours que le Roy Louis XIV Roy de 1674. Lad. déclaration porte expresse- a supprimé en 1674. ment la charge de dédomager les seigneurs, Ce fief d'allés était terminé a l'opposite des haut justiciers de la ville et fauxbourgs. murs et fossés par les murs de clôture de « Toute l’indemnité que M. le cardinal de l'abbaye de S' Victor a l’endroit fixé par une Coislin en aye pu obtenir est la concession ligne ponctuée et par la ruelle d'allés, et d'un des droits d'échange dans ces fiefs et sei­ bout par la rivière de Seine et d'jutre par la gneuries par arrest du Conseil du...... » grande rue de S* Victor.

Monuments historiques — Topogra Dans l'assemblée des états convoqués pour phie de Paris. (Archive» nationale», la rédaction des coutumes de Paris suivant le K. 973.) procès-verbal datté au commencement du _ ]0 4 —

lundi 22 février 1580, Messire Charles de 2 sols 6 deniers appartenans au Loraine abbé de S‘ Victor a été reconnu Sei­ S1 Courtin...... 1‘ 2* 6d gneur des fiefs du Chardonet et jardins N° 3 deux maisons trois bâtimens cour et d’allès. jardin contenant 331' chargés de 4 livres En 1406 il fut nécessaire de former un 3 sols 4 deniers parisis de cens appartenans nouveau faubourg de S‘ Victor pour l’agran­ au S‘ Godaillier saisis réellement___ 413" 4'1 dissement et enbelissement de la Ville de paris suivant les ordonnances du Roy Le roy Louis XIV ayant ordonné par arrest Charles VI., en conséquence par contract de son Conseil que les propriétaires des mai­ devant Beguinol et paris notaires à paris en sons aboutissans sur le rü de Bièvre le l’an 1406 les emplacemens des trois 1KS mai­ feroint combler chacun en droit Soy, a l’eifet sons cottées 1, 2, 3 sur le plan furent vendues de quoy ils rembourseraient les places qu’ils a Jean bonel paveur, a Jean dargent Ecuyer reuniroiênt à leurs héritages à l’abbaye de et a Jean Breteau pour 2 livres 5 sols parisis S‘ Victor les sommes que chaque propriétaire de cens et fond de terre un jardin derrière doit payer pour lesdittes places dont ils ont vendu pour 3 livres 4 sols parisis de cens. amendé sont réglées par arrest du Conseil du 9 mai 1696, ainsi le rü au derrière des dt

N° 2 Maisons et trois bâtiments cour et jardin contenant 158‘ chargés de 1 livre (Archives nationales, Seine, N. III, 1183.)

905. — Impnmm« mnoicipile. niln de Ville. — 193*. Photofcjpie André Barry - Paris

RUE DES BLANCS-MANTEAUX n° 25 Enseigne de FHomme armé

ABORDS DE L’ÉGLISE SAINT N IC O L A S -D U -C H A R D O N N E T Démolition du Sém inaire (janvier 1914)

FOUILLES SUR L’EM PLACEM ENT DU SÉMINAIRE DE SAINT N ICOLAS-D U -CH ARD ON N ET (février 1929)

Phototypio André Barry, Parii

FOUILLES SUR I.’EMPLACEMENT DU SÉMINAIRE DE SAINT NICOLAS-DU-CHARDONNET Ancien canal de Bièvre (décembre 1928)

PLAN DES LIMITES R E S P E C T IV E S DES ABBAYES DE SAINTE-GENEV 1ÈVE ET DE SAINT-VICTOR Figure et description des limites, justices, seigneuries et censives respectivement prétendues par les abbayes de Sainte-Geneviève et de Saint-Victor, faict et délivré le septiesme jour d’aoust, l’an mil six cens quarante six

L’ANCIEN LO U V R E Peinture de Reinier Nooms, dit Zeeman. Musée du Louvre (Première moitié du X V IIe siècle)

Phototypie André Barry - Paris

PLAN DE L’ANCIEN LOUVRE par rapport au Louvre de Pierre Lescot (Berty, Topographie historique du Vieux Paris, région du Louvre et des Tuileries, I, p. 128)

Pbototjpie André B»rrj.

CHATENAY. — La V»U¿c-íu*-Loupí Portique

Photolypie André Bany. Paris CHATENAY. — La Vallée-aux-Loups Le Pavillon

Photo« rpic A mire Barry. Pari«

CHATENAY. — La Vallée-aux-Loups Le Parc

VILLE D E PARIS

1930 Commission du Vieux Paris

Séance du samedi 20 novembre 1030.

PROCÈS-VERBAL

SOMMAIRE

1. — Liste des membres présents. 8. — Rapport présenté par M. Dumolin, 2. — Compte rendu des mesures prises à au nom de la l re Sous-commission, sur le l'égard d'un immeuble inscrit sur l’inventaire séminaire du Saint-Esprit, rue Lbomond, supplémentaire des monuments historiques : n° 30. — Vœu de la Commission. rue des Colonnes, n°5 3-5 (IIe arrondisse­ 9. — Compte rendu de la visite effectuée, ment). le 11 juin 1930, par la 2e Sous-commission, 3. — Abandon du projet d extension de la aux fouilles de la rue Clovis, n°s 5 et 7. gare des Invalides. 10. — Rapport présenté par M. Paul.Jarry, 4. — Signalement de la disparition d’un au nom de la 3e Sous-commission, sur la con­ aspect ancien : avenue George-V, n° 29. servation de la partie ancienne de la rue 5. — Communication de M. Henry Lemon- lîerton et de ses abords. — Vœu de la Com­ nier sur la science à l’Acadèmie royale d'ar­ mission. chitecture (1671-1793). 11. — Rapport présenté par M. Paul 6. — Compte rendu présenté par M. Dumo- Jarry, au nom de la 3e Sous-commission, sur lin, au nom de la l " Sous-commission, do l’installation du temple de la Réserve du roi l’ouvrage de M. Adrien Manchet : « Manuel en aval du pont de Neuilly et le classement de numismatique française (tome III, mé­ comme site des parties avoisinantes de l’île. dailles, jetons et méreaux). — Vœu de la Commission. 7. — Rapport présenté par M. Pierre 12. — Communication du projet de vœu Champion sur la suite donnée au vœu de la présenté par M. de Fossa sur le dégagement Commission tendant à la conservation des de la colonnade et de l’ de la parties anciennes de la prison de Saint- façade Est du château de Vincennes. — Vœu Lazarc. — Vœu de la Commission. de la Commission. - 106 —

La séance est ouverte à quinze heures, à 3. — Abandon du projet d’extension I’Hôtel de Ville, sous la présidence de M. Léon de la gare des Invalides. Riotor, vice-président de la Commission. M. Elie Debidour, comme suite aux dis­ cussions et aux vœux de la Commission en date des 22 février et 21 juin 1930, rend Î. — Liste des membres présents. compte de l’abandon par l’Administration du Réseau de l’Etat du projet d’extension de la Assistent à la séance : MM. Léon Riotor, gare des Invalides. César Caire, de Puymaigre, Florent-Matter, 11 dépose sur le bureau de la Commission le de Fontenay, René Fiquet, Auguste Lefé- mémoire présenté par lui sur cette affaire au bure, de Pressac, Charles des Isnards, André Comité des sites et monuments du Touring- Morizet, Jouhannaud, G. Montorgueil, Louis Club de France le 2 mai 1930. Ce mémoire m Bonnier, Falcou, G. Hartmann, Victor Perrot, inséré en annexe au procès-verbal d’une Robiquet, Fosseyeux, Mario Roques, Pierre séance ultérieure. Champion, Templier, de Fossa, Marcel Aubert, Dumolin, Paul Jarry, Michon, Hubert M. le Président exprime la satisfaction Morand, Barroux, le docteur Vimont, Lesort, de la Commission de voir écarté un projet si Martzloff, Darras. nettement attentatoire à la beauté de Paris, Secrétaires : MM. Elie Debidour, Grimault. et du succès obtenu en cette difficile affaire. Excusés : MM. Emile Massard, NoëlPinelli, Georges Lemarchand, Périn, Adrien Blan- chet, Léon Mirot, de Rocliegude, Léandre 4. — Signalem ent de la disparition d’un Vaillat, Batilfol. aspect ancien : avenue George-V, n“ 29.

Il est rendu compte à la Commission de la 2. — Compte rendu des mesures prises disparition du magnifique jardin de l’hôtel de à l’égard d’un immeuble inscrit sur la Ferronnays sis entre la rue de Chaillot et l’inventaire supplémentaire des mo­ l’avenue George-V, atteint et détruit par les numents historiques : rue des constructions d’une société immobilière. Il est Colonnes, nos 3-5 (IIe arrondissement). donné communication de photographies prises grâce à l'obligeance du précédent proprié­ Comme suite aux observations présentées taire, M. le marquis de la Ferronnays. à la Commission dans sa séance du 1er juin Au cours des recherches effectuées pour 1929, il est rendu compte que M. le Sous- l’identification de la maison de Harras, dont secrétaire d’Etat des Beaux-arts, saisi par une l'emplacement est tout voisin, M. de la Fer- société propriétaire de l'immeuble n°* 3 et 5, ronnays avait bien voulu communiquer à la rue des Colonnes, d une demande d'autori­ Commission de remarquables plans de la sation de démolir les colonnes à rez-de- région au xvme siècle ; les constructions chaussée dépendant de cet immeuble, a auto­ édifiées à cet endroit ont également fait dis- risé l’exécution de ce travail sous réserve de paraitro deux hôtels de proportions modérées, la reconstruction de ces colonnes « dans leur dont les jardins, faisant suite au parc de la style actuel ». Ferronnays, formaient un ensemble des plus Les arcades à colonnes figurant seules sur gracieux et des plus rares. l'arrété d’inscription à l'inventaire, du 13 avril 1928, il était difficile d'obtenir davan­ tage. 11 est, d’ailleurs, regrettable de voir se transformer les étages supérieurs, car, ainsi 5. — Communication de M. Henry qu'il a été noté dans la séance du 1er juin Lemonnier sur la science à l’Acadé- 1929, limmeuble n01 3 et 5 de la rue des mie royale d’architecture (1671- Colonnes était précisément le seul qui eut 1793). conservé, à très peu de choses près, la phy­ sionomie primitive de l’ordonnance de l’an III M. le Président. — Messieurs, notre et l'an VI, hauteur, nombre d'étages, appuis éminent confrère M. Henry Lemonnier, de fenêtres, ornementation générale. membre de l'institut, retenu depuis trop long­ — 107 — temps loin de nous par son grand âge, avait Or, voici ce qui fut dit, au nom de Colbert, préparé, à l’intention de la Commission un par l’architecte François Blondel, le jour de exposé sur la science à l’Àcadémie royale l’inauguration le 31 décembre 1671 : d’architecture (1671-1793). Définitivement empêché de le présenter lui-même, ou cédant « C’est dans cette Académie où Sa Majesté à des scrupules que nous nous permettons a voulu que les règles les plus justes et les affectueusement tous de juger excessifs, plus correctes de l’architecture fussent publi­ M. Lemonnier a cependant fait parvenir à la quement enseignées afin qu’il pùt s'y former Commission le texte de sa communication. un séminaire, pour ainsi dire, de jeunes architectes. Tous ceux qui ont entendu de lui une com­ m unication analogue faite en 1925 sur l’Aca- « Néanmoins (je souligne) comme il est vray démie royale et l’industrie parisienne, et ses que la connaissance des préceptes de l'archi­ exposés si neufs sur les grands artistes et les tecture ne suffit pas toute-seule pour faire un architecte, Sa Majesté a voulu que pendant grands travaux parisiens, retrouveront dans la seconde heure des leçons de l’Académie l’on son nouveau travail le résultat de savantes enseignât publiquement les autres sciences recherches et de précieuses indications sur qui sont absolument nécessaires aux archi­ des points peu connus. tectes, comme sont celles-cy : la géométrie, Nous vous proposons de l’insérer in extenso l'arithmétique, lamécanique.lesliydrauliques, dans le corps du présent procès-verbal. la perspective, la coupe des pierres et diverses (Marques d'assentiment.) autres parties de mathématique ».

Il en est ainsi décidé. Ainsi la question est nettement posée : s'il y a dans l’architecture une esthétique, une technique, elles ont pour principe animateur, directeur, la connaissance des sciences, et La science celles-ci, dans leurs différents états, reposent à iAcadémie royale d'architecture. elles-mêmes avant tout sur l’arithmétique, et la géométrie, qui se résument dans ce mot : (1671-1793.; la mathématique. Ce programme restera pendant plus d’un siècle, à partir de 1671, celui de l’Académie, On a souvent accusé les Académies d’étroi- Mais, et ceci est notable, au lieu de ne s’ap­ tesse d'esprit, d'obscurantisme (ce mot fut à pliquer qu’à l’architecture, il s’étendra en la mode). C’est besogne facile, il faudrait dehors d'elle à tout ce qui concerne les sciences peut-être commencer par étudier leurs tra­ pures et appliquées. Paris deviendra ainsi le vaux pour connaître leur vrai rôle. centre d’un grand et tout nouveau mouvement intellectuel. On peut précisément le faire très bien, et mieux que pour toute autre, pour notre Aca­ Colbert avait trouvé dans l’architecte démie d’architecture. En effet, on possède les François Blondel l’homme nécessaire pour le procès verbaux tenus au jour le jour de ses réaliser, au moins en partie : Blondel, esprit séances (1 ), aussi exactement que par un positif et pratique comme lui, avec les qua­ greffier, depuis sa création en 1071 jusqu'à sa lités et les défauts de ces sortes de tempéra­ suppression en 1793. J'ai essayé déjà d’en ments, fait pour l’action, à condition qu’elle se tirer parti pour montrer son œuvre -à propos fondât sur la règle, telle qu'on l’entendait au de l'industrie parisienne au xvine siècle (2) ; xyu" siècle. Né vers 1618, mort en 1686, il avait une intelligence presque encyclopé­ je voudrais la faire connaître dans ses rap­ dique, propre à tous les emplois comme on ports avec la science pure ou appliquée. disait alors, depuis le commandement d’une galère royale jusqu'aux missions diploma­ tiques ou administratives en Europe ou dans le monde. Membre de l’Académie des sciences comme de l’Académie d’architecture, il cons­ (I) Procés-oerbaux île l'Académie royale d ar­ chitecture publiés par H. Lemonnier truit en 1672 la porte Saint-Dems, un des pour la Société de l'histoire, de l ’art (r#nc.il< sous les monuments les plus caractéristiques du l ans auspicei de l’ InitUul, 9 vol". in-H‘, I9I1-I9M . de Louis XIV, etdresse avec Bullet le premier plan à peu près scientifique de la ville, en (S) Séance du S7 juin Itttil, pp. 43-18. — 108 —

1676. Il enseigne les mathématiques au Né en 1640, fils du peintre Laurent, Collège royal, publie la Résolution par la Philippe passa quatre ans en Italie, de 1660 à géométrie des quatre principaux problèmes 1664. Pourtant, ayant quitté la « Terre des de l'architecture. arts », comme on disait, il se donna à la géométrie et à l’astronomie, où il s’illustra, Son influence se sentira dans bien des déli­ entra à l'Académie des sciences en 1678, pro­ bérations de notre Académie, à une époque où fessa au Collège royal en 1682. Après Blondel, l’enseignement à l'Ecole n’était encore qu’en il ouvre la série des membres confrères de voie de formation. deux académies, qui d’ailleurs eurent entre L’histoire de l’Académie sera assez étroite­ elles de nombreux rapports. C’est un trait ment unie à celle de Paris, d’abord parce curieux et notable ici dans l’histoire des deux qu'elle y demeura de 1671 à 1793, date de sa compagnies parisiennes. suppression, et y exerça ainsi presque toute La Hire va introduire largement la science son activité et son action. Elle fut installée à l'école et à l’Académie d’architecture. Dès au début dans une des dépendances du Palais- 1685, son dessein se marque à propos d'un cas Royal, puis, en 1692, elle fut transférée au particulier : « Il propose la manière géomé­ Louvre, et nous avons la chance, grâce à un trique. .. à la différence de celle dont les plan du temps signé d'Orbay et Villacerf, de ouvriers se servent ordinairement ». 11 va pouvoir déterminer exactement la place avoir avec lui Bullet. le constructeur de la occupée par elle entre 1692 et 1754, dans porte Saint-Martin, mais aussi l'auteur d’un quatre pièoes sur la cour du bâtiment du Traité du pantomètre, instrument géométrique Sud-Ouest. L’une était réservée (chambre de propre à mesurer les distances accessibles et retraite) aux membrés de l’Académie, la inaccessibles (1675), et d'un Traité du nivelle­ seconde à l’enseignement de l’architecture, ment (1688), puis Desgodets, qui, après avoir les deux autres aux conférences (1) Ce sont publié les Monuments de Rome, se convertit, aujourd'hui les salles consacrées à la céra­ lui aussi, à la mathématique. mique antique. En 1754, la Compagnie des­ Alors.de La Hire, aussi bien qu'il écrit un cendit au rez-de chaussée du bâtiment septen­ Cours d'architecture et traduit un livre de trional, dans les salles qui sont aujourd hui Scanozzi, publie un Traité de mécanique où celles de la sculpture du xix” siècle. l'on explique tout ce qui est nécessaire dans Vu sur le plan Turgot, le quartier du la pratique des arts (1689), un Traité de la Louvre entre la Seine au Sud, la rue Saint- rgcIoide, etc. Honoré au Nord, l’église Saint Germain- A l'Académie, il apporte une manière de l’Auxerrois à l'Est, les Tuileries à l’Ouest, décrire les scoties, que la Compagnie a était alors très habité, vivant ; la place trouvée fo r t géométrique. Il lit un mémoire actuelle du Carrôusel étaitf chargée de mai­ sur les eaux, après expériences physiques, et sons, d’hôtels seigneuriaux, de quelques une méthode « toute géométrique » à propos masures mêmes, dans un vrai dédale de rues des arcs rampants. étroites, de ruelles, d’impasses. Avec le Palais- Dans ses leçons, il parle de la mécanique, Royal, les Tuileries, le Louvre, c’était dans de l'hydrostatique (1707), de la géométrie le passé ou le présent un centre monarchique. (1712 et 1714). Ses com m unications très nom­ On le verra à la Révolution. breuses sont très écoutées, sollicitées sou­ Après la mort de Blondel en 1686, Louvois, vent. Ces quelques exemples qui pourraient successeur de Colbert, fit appel à Philippe de se multiplier, montrent assez que la Compa­ La Hire « pour tenir les conférences.de l’Aca- gnie entrait par la science dans le large cou­ démie et y enseigner publiquement ». Encore rant d'idées et de hardiesses qui caractérise un personnage à qui l’on ne reprochera point le xvin* siècle. de s’enfermer dans une spécialité unique. Ce On ne s'attend probablement pas à voir n’était pas une exception, car, en dehors des figurer dans des problèmes d'ordre scienti­ purs littérateurs, les hommes du temps de fique le nom de Germain Boffrand, le décora­ Louis XIV eurent beaucoup plus d’ouverture teur raffiné et somptueux de l'hôtel Sou- d’esprit qu'on ne l’a cru pendant longtemps. bise. Voici pourtant ce qu'on lit dans le procès- verbal du 4 février 1926 :

(1) Voir le tome 11 des proevs-cerbau», p. i v i i , • MM. de Cotte (l'on est le célèbre Robert) xix et les n otes. ont présent»; h l'Académie leur rapport d'une — 109 —

machine exécutée en grand à Caclian et d’une autre en modèle, qui est dans la maison de coutumes, qui contiennent deux parties prin­ cipales, sçavoir les servitudes et le toisé (1 ) ». M. Boffrand, à Paris, que M. Boffrand a fait On notera tout de suite le rapprochement faire pour élever de l’eau par le moyen du entre les us et coutumes (coutume de Paris?) feu, ainsy et à l'imitation de celles dont on se et le toisé, puis, après avoir constaté les sert en Angleterre et sur les mémoires qu’il grandes différences entre les procédés du en a eus, lequel rapport, daté du 7 dé­ toisé en usage et « le toisé géométrique » cembre 1725, est demeuré annexé au présent (décembre 1718), la Compagnie ouvrait la registre ( ). » 1 voies aux méthodes scientifiques en contra­ diction avec l’empirisme. On va les retrouver Ainsi, en 1725, Boffrand faisait construire au cours du siècle, et Boffrand reparaîtra deux machines à vapeur, car c’est bien de plus d’une fois, presque autant que Camus, machines à vapeur qu'il s'agit. Il n’était pas un géomètre de profession pourtant. « M. de le seul : il avait pour concurrents deux Boffrand a remis à l’Académie 4e mémoire Anglais, May et Meyer. Mais il réclama et qui traite de la géométrie et du toisé (2) » obtint contre eux la priorité. Avec Boffrand (9 avril 1742). Par contre, « on a remis à ou après lui, c’est bien à Paris que se révéla M. Boffrand le cayer du toisé géométrique cette invention appelée à révolutionner le sur lequel il veut travailler » (6 décembre monde économique, et que l’épreuve de la 1751). Camus, de son côté, déclare : « La pré­ machine anglaise fut faite avec succès en 1727, cision du toisé dépend de la géométrie (3) » ; sur les hauteurs de Passy, près du Trocadéro fait cinq communications à l’Académie sur d'aujourd'hui. Néanmoins, l’Académie * Vitru- le sujet, en novembre et décembre 1750. La vienne » a eu l'honneur de l'étudier avant Compagnie ne manque pas de remarquer, à l’Académie des sciences, et plus attenti­ propos de Desgodets, que « les mesures qu’il vement. a données n’étant pas géométriques, elle a été Ce Boffrand, qui faisait construire des ma­ d’av is... de remarquer en quoi et combien elles sont défectueuses, et d’invoquer, à chines à vapeur et qui publiait le Livre l’occasion, la géométrie la plus haute». d'architecture, inspiré de l'art poétique d’Ho- race (2), se répandait partout, comme avec On la verra encore se préoccuper du toisé à une sorte de coquetterie; il revenait aux la fin de 1776, pour en résumer les règles, en sciences et introduisait à notre Académie la nommant à cet effet six de ses membres, physique, à propos des incendies, la géomé­ pour « lire les cahiers qui ont été mis en trie. à propos du toisé (novembre et dé­ ordre » (4). cembre 1719). Je n’ai pas eu le courage de les lire, pas Le toisé va ainsi tenir une très large place plus qu’un mémoire de Godot de 80 pages, dans les séances de l’Académie, alors qu'il qu’on ne trouvera pas dans nos volumes des semble d'un très mince intérêt. Il avait, au procès-verbaux, et supprimé avec intention. contraire, une très grande importance au Etrange esprit vraiment et attachant, celui de ces académiciens qui, après s’être plongés xvih® siècle, mêlé bien plus qu'on ne le croi­ rait à l'histoire du Paris du temps, nous le dans l'esthétique de Vitruve, de Sansovino, verrons. après avoir contemplé avec jouissance les dessins des temples antiques de Rome, ou du Quatre ans avant Boffrand, le 10 dé­ Saint-Pierre de Michel-Ange, revenaient cembre 1715, l’Académie, « voulant se ren­ consciencieusement à ces problèmes ardus, fermer dans un sujet des plus utiles, s'est tout en chiffres et équations du toisé scienti­ particulièrement entretenue sur les us et fique. Bel exemple de dévouement à leurs fonctions. Pourtant à ces opérations de caractère abstrait, nous pouvons, nous, prendre un (1) Voir sur celle question les procès-verbaux de la Commission municipale du Vieux Paris- année IWIH, p . 4-7, avec les observallons importantes du capitaine Cherricre et de M. Mannoltan (topographie). (I) Tome IV, p. Si, 1GÎ. J*attire aussi l'attention sur les diverses références ( î) Tome V, p. 310. lome VI, p. 170. Indiquées dans les notes. (3) 7 déc. 1744, tome VI, p. 20, 148-150, 182-183, Les figures des doux machines se trouvent dans Yllistoire de l'Académie de» $eiences, « 9 . (4) Tome VIII. p. 284 et suiv. (S) Il a m ime abordé le ihrMrc. 2 — n o —

intérêt particulier et réel. Si nous reconsti­ cem (1), aurait dit de lui l’humaniste du tuons, en les analysant, les éléments mêmes xvie siècle, qui célébrait ainsi Fra Giocondo. de la construction au xvnie siècle. Ils y sont Auteur de deux ponts sur la Seine. Perronnet tous : voûtes de toutes formes, murs de tous entretenait la Compagnie de ses travaux, qui matériaux, parties de maisons, depuis les nécessitaient toujours l’emploi plus ou moins toits jusqu’aux caves, égouts, étables, etc., étendu de la mathématique « décintrement car les académiciens ont tout toisé, sans se du pont de Neuilly, opération délicate (2), où lasser. Alors, on retrouve le secret interne de assistèrent le Roi, les hauts fonctionnaires et l'architecture du temps, de ces maisons pri­ les grands curieux », mémoire sur l’adduc­ vées; où les architectes libérés du souci de la tion à Paris des eaux de l’Yvette et de la solidité, assurée par leurs expériences scien­ Bièvre. tifiques, pouvaient introduire les harmo­ Cette tentative, aussi souvent reprise et nieuses proportions établies par les grands sans plus de résultat que la préservation de maitres et les élégances du décor. Nous com­ la ville contre les inondations, suscita prenons mieux, dès lors, la valeur architec­ nombre de délibérations et d’écrits. Un mé­ turale (au sens le plus étendu du mot), de ces moire sur ce sujet avait été présenté par hôtels seigneuriaux, même de ces maisons Deparcieux à 1 Académie des sciences en 1769; bourgeoises, élevés à Paris ou en province Perronnet en lut un aux deux Académies par les Boffrand, les Cailleteau, les Beausire, en 1775 et 1776. Avec Le Roy et Mauduit, il qui avaient à l’avance décomposé les fonde­ examine une pompe à feu d’un Anglais. ments essentiels de leur construction. Barkley, 1772-1773 (3). Le mouvement, désormais, ne s'arrête En 1765, il se trouvait à propos parm i les plus. En 1730, l’abbé Camus (1699-1768), déjà membres de la Compagnie pour étudier chez membre de l’Académie des sciences, est elle et centraliser à Paris le projet d’un ingé­ appelé à enseigner les mathématiques aux nieur de province. Idée, pourrait-on dire, élèves architectes, puis devient, en 1733, qui était dans l’air, car un certain loriot, membre et secrétaire de l'Académie. Géo­ frère de l’architecte, avait soumis en 1756, un mètre, physicien, astronome et même... premier projet pour mater les vaisseaux ou esthéticien (Traité du Bon Goust) il est tout curer et approfondir les ports en employant à fait l’homme de la génération. Bien comme force motrice le flux et le reflux de entendu, il n’oubliera ni ne négligera les l’océan. Esquisse de celui de 1765 (4), qui questions scientifiques, toujours écouté sur devait être plus connu, car il annonce des la matière, nons venons de voir son rôle tentatives d'aujourd’hui, en même temps dans l’étude renouvelée du toisé (1 ). qu’il caractérise l'esprit de hardiesse du Puis, entre 1740 et 1780 (2), l’Académie va xvme siècle, qui essaya un peu de tout. compter parmi ses membres ou parmi les Voici maintenant Macary et Perronnet. professeurs de l’école, Mauduit, professeur de géométrie, l’abbé Bossut, associé honoraire et professeur d’hydrographie dynamique, Rége- « Du lundi. 5e aoûst 1765. morte (membre), ingénieur des chaussées et turcies de France, Trudaine, directeur des Ponts et chaussées. « L’Académie étant assemblée, on a fait lecture d'un mémoire du sr Macary, machi­ Enfin, elle admet, en 1758, l’illustre Per- niste, et d’un arrost du Conseil d'Etat, par ronnet (1708-1794), le grand constructeur des lequel S. M. l'autorise à établir une machine ponts de France, des ponts, œuvres d’ait pour qu’il prétend avoir nouvellement inventé (tic) la beauté, de sciences pour l’équilibre des pour faire mouvoir un moulin à scier du bois forces. Ilunc tu ju re potes dicere Pontifi-

(1) Jucundus grminag /¡osuit tibi Sequana (1 ) Notons qu elle sut fort bien reluscr la discu^ion l>ontee, Hune tu ... du mémoire d'un certain Simonin, navigateur et (ï) Hubert Robert la peignit, 1775, v. tome VIII, hydrographe, contre le système de Copernic ! pp. *Oî, 467. (2) Ce fera l’occasion de voir paraître, en 1780, le grand Monge (1748-1818) et déjà ainsi la Science (S) Tome VIII, pp. 186-137,14». du ux’ siècle (Pr. V, tome IX, p. S). (4) Tome VI, p. *58.273. — IH — pour la construction des vaisseaux, à Roche- entreprise pourrait devenir ruineuse à cette fort, par le moyen du flux et reffux de la compagnie, si elle n’est pas bien concertée. » mer. En terminant, il ne cachait pas, « à l’avan­ « Le sr Macary expose dans son mémoire tage du sr M acary... qu’il y a à Chelsea, en qu'il a formé une compagnie pour faire les Angleterre, une machine qui ne se meut que fonds nécessaires à son établissement et que, par cette puissance et dont on tire de grands pour donner plus de confiance à la compagnie u sages... que Fécamp par exemple et Dieppe en son invention, il a besoin que l’Académie semblent offrir des situations avantageuses veuille -bien étudier son projet, les plans pour établir de pareils moulins ». profils et coupe de sa machine, et le devis ^ Ainsi l’Académie, il est vrai que c'était par estimatif qu'il en a fait (1 ). 1 intervention d’un membre particulièrement « Pour examiner ce projet du sr Macary, compétent, étudiait sérieusement une propo­ l’Académie a nommé MM. Le Roy et Per- sition qui soulevait les plus graves pro­ ronnet. » blèmes scientifiques ou économiques. Beau couronnement de son couvre, au moment où elle va disparaître, car elle disparut peu Celui-ci allait être le véritable auteur du après, en 1793, supprimée brutalement, document qui suit : aveuglément, par la Convention, qui se laissa prendre au mot Académie, et se vit obligée, « Le sr Macary propose d’établir en France, au bout de deux ans tout juste, de rétablir, sur un port de !Océan, un moulin à scier du en se donnant l’excuse de changer le nom, bois, composé de 50 à 00 scies, et deux mou­ l’institution qu’elle avait détruite. lins à farine, et de les faire mouvoir tous à la fois par le flux et reflux de la mer. Vitruvienne, a-t-on dit de l’Académie d'ar­ chitecture, et dans ce mot on résumait tous « ...Former un canal par lequel l'eau de les griefs contre elle, qu'on représentait la mer, parvenue au plus haut point de la ainsi comme enfermée dans une esthétique marée montante, entrerait et serait retenue, arriérée, rebelle aux besoins, aux idées du et faire écouler ces eaux dans un canal infé­ temps. Est-ce juste? Qu’elle se soit préoccupée rieur, qui lui-même se déchargerait dans la des règles de l’architecture, elle se trouvait mer dans le temps de la plus basse marée, là dans son rôle, avouons-le ; qu’elle les ait profiter de la chute de l'eau du canal le plus empruntées àVitruve, le maître proclamé et élevé dans le plus bas pour faire mouvoir des à ses grands disciples, le fait est normal, à moulins... voilà une force motrice continue moins qu’on ne prétende que les arts doivent et l'idée générale du projet du sieur Macary. se passer de règles. Mais nous avons vu que Sa machine considérée sous ce point de vue... ses membres élargissaient leurs points de est aussi digne de cotre éloge et très exécu­ vue et leurs préoccupations, qu’à l’esthétique table. .» ils unissaient la technique, qu’ils ne restaient pas étrangers aux questions industrielles, Voilà l'essentiel du rapport au point de vue nous venons de voir qu'ils s’intéressaient à la de la valeur de l'invention, que reconnaissait science. Perronnet, on le constatera. Et de cela il faut tenir grand compte, car Mais il l'examinait aussi au point de vue s’intéresser à la science, ce n’est pas seule­ industriel, commercial, financier, et cela est ment tirer parti de ses applications possibles encore intéressant, car il semble par mo­ ou ajouter à la somme de ses connaissances, ments qu'on soit en présence d'une grande c’est aussi créer en soi-même un état d’esprit, société anonyme d'aujourd'hui, mais dont les prendre des habitudes de raisonnement plus précises, plus libres, plus indépendantes des actionnaires ne sont pas toujours aussi pro­ préjugés Ce fut bien là. au moins un peu, le tégés. mérite de KAcadémie d'architecture. Elle « Nous trouvons, ajoutait Perronet, que appartenait ainsi à ce xvm« siècle qui, à l'Académie ne peut décider si l'établissement travers des témérités, des erreurs, apparaît serait avantageux à la compagnie qui s'asso­ comme un des grands siècles de notre his­ cierait à lui, et nous pensons même que cet^e toire, par ses hardiesses, sa passion des idées, sa large compréhension du monde nouveau.

Henry L e m o n n ie r . (I) Tome VII, p. « i et la »ulte p. ÎÎ3-M7. — 112 —

ticulièrement intéressants, telle, pour ne 6. — Compte rendu présenté par citer qu'un exemple, la médaille de la pre­ M Dumolin, au nom de la lre Sous- mière pierre du nouvel Hôtel des monnaies, commission, de l'ouvrage de commencé le 30 avril 1771, alors qu’elle porte M. Adrien Blanchet : « Manuel de la date de 1770, prouvant ainsi que la cérémo­ numismatique française » (tome III. nie fut retardée, ou celle de la première médailles, jetons et méreaux). pierre de la continuation de l'église Saint- Louis-en-l'Ile, qui a échappé à M. Blanchet M. Dumolin donne lecture du rapport et qui est datée du 1" septembre 1701, alors suivant : que la cérémonie n’eut lieu que le 7 sep­ tembre 1702. Notre confrère M. Adrien Blanchet, membre de l’institut, vient de faire paraître*le troi­ Les jetons, en cuivre ou en argent, ser­ sième volume du Manuel de numismatique vaient comme on sait, à faire les opérations fra n ça ise, consacré aux médaillés, jetons et numériques et, malgré l’usage courant, dès m éreaux et com ptant 610 pages, avec planches le xvie siècle, des chiffres arabes, ce moyen et dessins dans le texte. La compétence me de compter resta en usage jusqu'au manque pour apprécier au point de vüe scien­ xvme siècle. Le Malade imaginaire règle en tifique ce copieux ouvrage, où, sous une forme jetons le mémoire de M. Fleuran et Mme de aussi condensée que possible, l’auteur a accu­ Sévigné parle avec admiration des jetons « si mulé une somme prodigieuse de renseigne­ justes et si bons » de son oncle Christophe ments. Je voudrais seulement signaler à la de Coulanges. Puis, avec le temps, les jetons Commission l’intérêt de ceux que cette his­ servirent de marques de présence ou de gra­ toire métallique fournit à l’histoire générale tifications et perdirent leur caractère primi­ de Paris. tif. Certains étaient jetés au peuple lors de l'entrée d’un souverain ou d'un haut person­ Dès le milieu du xve siècle, à propos de nage à Paris. l’expulsion de France des Anglais, on a frappé des médailles commémoratives. Mais c’est le Il y en eut pour tous les services de la xvne siècle, avec Louis XIII, surtout avec Maison du roi et de la reine, depuis la Louis XIV et Colbert, qui a vu cet usage se Chambre aux deniers, qui payait les dépenses, développer considérablement, tous les événe­ jusqu’aux apothicaires et aux comédiens. Il ments du règne étant l’objet, chaque année, y en eut pour les conseils, les différents de plusieurs frappes spéciales. La capitale du m inistères et les parlem ents. Il y en eut pour royaume, comme on pense bien, joue un rôle la prévôté de Paris, jetons qui ont fait l'objet, important dans cette série. Dans les fonda­ en 1878, d’un important travail de d'Affry tions de tout nouvel édifice public, on de la Monnoye et fournissent de précieux enferme des médailles à l’effigie du roi renseignements sur les noms des prévôts et régnant, avec légendes appropriées. Les plus des échevins, de 1585 à 1788. 11 y en eut pour anciennes concernent la pose des premières les Académies, la Sorbonne, la Faculté de pierres du regard de Rungis (17 septembre médecine, les hôpitaux, les corporations, les 1613), du pont Marie (11 octobre 1614), du sociétés diverses, donnant les portraits de palais du Luxembourg (2 avril 1615). Cer­ bourgeois notables, comme les doyens de la taines sont encore inconnues en nature, Faculté de médecine, ou les noms et les comme celles de la première pierre de la Sor- enseignes de nombreux marchands. Toutes bonne (4 juin 1629) et de l’église du même ces indications, groupées dans l'ouvrage en collège (15 mai 1635), et les iudications four­ des tableaux clairs et précis, forment une nies par M. Blanchet seront précieuses pour documentation inépuisable pour l'historien leur identification, s’il s'en rencontre une des mœurs du Paris d'autrefois. M. Blanchet quelque jour. a même dressé, dans des chapitres spéciaux, Plus tard, les événements commémorés se la liste des personnages de jadis, dont les multiplient. On frappe des médailles pour le noms, les armes ou les devises figurent sur nouveau pavé de Paris (1668 et 1669), pour des jetons, liste accompagnée d’une biblio­ l’installation de l'Académie française au graphie copieuse et qui est appelée à rendre Louvre (1673), pour une fête à l'Hôtel de Ville les plus précieux services. (1687), pour la visite d'un souverain à la. Les méreaux, dont l’étymologie est encore Monnaie (1717 et 1719), et cette mode se per­ inconnue étaient des pièces en plomb ou en pétuera jusqu'à nos jours. Nombre d'entre étain utilisées depuis le xm* siècle comme elles fournissent des renseignements parti- marque« de présence pour les ecclésiastiques. — 413 —

A l'origine, en effet, il y avait, dans les fortement inspirée par la considération des chapitres, divers revenus, généralement aspects administratifs de la question. Nous payés par des fondations particulières, en avions rencontré cette objection sur notre rétribution de services ordinaires ou spèciaux chemin, et devant l’intérêt supérieur des et auxquels les ecclésiastiques présents souvenirs parisiens, en présence de l’excellent avaient seuls part. Ils recevaient donc, en état de l’édifice, vous n’aviez pas cru devoir entrant dans le chœur un inêreau, échan­ la retenir, et vous aviez eu raison. Nous ne geable ensuite contre des espèces ou des four­ nous en trouvons pas moins à l’heure actuelle nitures en nature et qu'ils pouvaient céder à devant une situation fort compromise par le des tiers, le plus souvent des pauvres. Dès défaut des concours sur lesquels nous pou­ le xme siècle, les méreaux furent utilisés vions le plus compter. Mes fonctions de comme monnaie de change, leur assimilation rapporteur me font un devoir de vous sou­ à la monnaie régulière étant fixée, dans cer­ mettre la solution à laquelle s’est arrêtée taines villes, par des tarifs. la Commission des monuments historiques, L’usage des méreaux s’étendit aux cérémo­ et je me borne à vous en saisir purement et nies religieuses des confréries et corporations simplement. parisiennes, puis aux cérémonies civiles, comme les réceptions et les ballets du Louvre. M. le Directeur des services d’Archi­ On peut également assimiler aux méreaux tecture et des Promenades demande à les marrons servant aux rondes. Les méreaux présenter quelques observations II lui paraît des églises et corporations de Paris sont qu’en soulevant la question, déjà réglée, de énum érés dans onze pages (541-552) du livre la prison de Saint-Lazare, la Commission du de M. Blanchet, où un chapitre spécial, qui Vieux Paris s’est engagée dans une impasse. n’est pas le moins curieux, est consacré aux M. M ario R o q u e s s’excuse d’interrompre méreaux ou marques de reconnaissance des M.le Directeur des services d’Architecture et églises réformées des Promenades pour faire observer que si la Ce trop succinct aperçu suffit du moins à Commission avait été consultée, comme il montrer le haut intérêt du livre de notre devrait être de règle, en matière de destruc­ collègue et les services que sa sûre et vaste tion de choses anciennes, au cours de l’ins­ érudition peut rendre aux historiens de truction de l'affaire, ses observations et ses Paris constatations eussent sans doute fait prendre une autre tournure à celle-ci. Mais il n’en a M. le Président adresse à M. Adrien rien été, dans un cas, où, pourtant, plus que Blanchet les félicitations amicales de la dans n’importe quel autre, ses avis impor­ Commission sur son remarquable ouvrage. taient. Le fait accompli peut être opposé pra­ tiquement aux désirs de la Commission, mais c’est un argument difficilement soute­ nable devant elle. 7. — Rapport présenté par M. Pierre Champion sur la suite donnée au M. le Directeur des services d’Archi- voeu de La Commission tendant à la tecture et des Promenades rappelle, conservation des parties anciennes ainsi que l’a fait précédemment M. Pierre de la prison de Saint-Lazare. — V œ u Champion, les origines fort anciennes de de la Commission. l’affaire. 11 expose que la suppression de la Maison d’arrêt et de correction de Saint-Lazare est M. Pierre Champion regrette d'avoir à à l'étude depuis 1906. informer la Commission que le vœu pourtant si raisonnable et si modéré quelle avait émis Conformément à l’accord intervenu avec le 29 mars 1930, en faveur de la conservation l'Administration pénitentiaire, par une déli­ des parties anciennes de la prison de Saint- bération du 21 décembre 1912 le Conseil Lazare, n'a reçu satisfaction que d'une façon général autorisait l’acquisition d'un terrain tout à fait insuffisante. La Commission des de 206.550 mètres carrés sis à Pantin, au lieu monuments historiques, en effet, dans une dit « les Courtillières », sur lequel devait etre séance de juillet dernier, n'a cru devoir pro­ édifié un groupe de prisons destiné à rem­ placer à la fois la prison de Saint Lazare et poser que le classement du bâtiment d'entrée celle de la Petite-Roquette. La démolition de situé en façade sur la rue du Kaubourg-Saint- ces deux prisons était donc décidée dès 1912. Denis. Sans doute cette décision a-t-elle été 3 — 114 —

L'acquisition fut réalisée pour une somme tratifs et la communauté. Au fond, construc­ de 924.592 francs et un avant-projet dressé tion d’une cuisine et d’un atelier ; ces cons­ en 1914 faisait ressortir à 16 millions la tructions indispensables au fonctionnement de dépense des constructions édifiées conformé­ la section administrative remplaceront les ment au programme établi par l’Administra- locaux actuellement compris dans la partie à tion pénitentiaire. démolir. Après guerre le projet fut jugé irréalisable Enfin, dans la cour, installation du dispen­ en raison de la hausse des prix. saire Toussaint-Bartliêlemy actuellement en En 1927, sur l’initiative de MM. Emile Des­ service en bordure de la rue du Faubourg- vaux. Ra-fignon et Gratien, les l te et 7e Com­ Saint-Denis. missions, en accord avec M. Mouton, direc­ Les travaux importants ne pourront com­ teur de l’Adrninistration pénitentiaire et les mencer qu'après l’évacuation partielle de la services intéressés de la Préfecture de police, prison, mais très prochainement seront mis furent amenés, faute de pouvoir trouver la en adjudication : la construction de la cui­ possibilité de transférer ailleurs la section sine et de l’atelier. dite administrative de Saint-Lazare, à étudier la démolition partielle de ladite prison. Comme conséquence de la démolition par­ tielle de la prison de Saint-Lazare, le Conseil P ar délibération du 11 juillet 1928 le général a pris les deux décisions suivantes : Conseil général approuvait le programme suivant : « a) Un square ou plateau planté de 3.000 mètres carrés environ sera aménagé au centre Transfèrement aux prisons de Fresnes des de l'emplacement de la partie démolie de jeunes gens détenus à la Petite-Roquette ; l'ancienne prison entre la rue du Faubourg- Transfèrement à la Petite-Roquette des Saint-Denis et la chapelle; femmes de la section judiciaire de Saint- « b) Par délibération du 27 m ars 1929 il a Lazare ; cédé — par bail emphytéotique avec promesse Aménagements divers, dans la partie de de vente — à la société le « Massif Central » Saint-Lazare conservée pour recevoir les une parcelle de 3.231 mq 50 provenant du femmes de la 2e section, dite section admi­ terrain occupé par la prison et située à l'Est nistrative, ainsi que les communautés reli­ du square projeté. » gieuses chargées de leur surveillance. La question de la démolition partielle de la Cette solution d’un problème posé depuis prison de Saint Lazare est donc virtuellement 1906 non seulement avait reçu l'approbation engagée, puisque les travaux envisagés à de l'Administration pénitentiaire, mais son Fresnes sont presque achevés, qu'ils sont en directeur promettait la collaboration finan­ cours d’exécution à la Petite-Roquette qu'ils cière de l'Etat à concurrence du quart de la commenceront incessamment à Saint-Lazare, dépense totale à engager. que le bail de la location avec te « Massif En exécution de ce programme les travaux Central » est signé et qu'enfin, le ministère suivants sont en cours ou achevés : de la Justice a déjà versé une contribution de 300 000 francs 1° Prisons de Fresnes. — Construction de deux bâtiments d'habitation actuellement à Je reconnais volontiers que la Commission peu près achevés Dans un mois environ les du Vieux Paris n'a pas été officiellement con­ instituteurs et surveillants y seront trans­ sultée au sujet de cette affaire. Mais je suis férés. également obligé de constater qu'elle s’en était saisie dès 1911 et qu'il lui était facile de 2° A la Petite-Roquette. — Appropriation présenter en temps voulu toutes observations. en cours d’exécution des locaux (pour rece­ Or, en 1911, l'annonce de la dém olition de voir les détenus) de deux bâtiments qui sont la prison ne soulevait au sein de la Commis­ presque achevés. sion aucuue émotion comparable à celle 3° A Saint-Lazare. — Démolition de toute qu'elle manifeste aujourd’hui. Une visite la partie comprise entre la rue du Faubourg- en était simplement demandée et décidée dans Saint-Denis et la chapelle qui sera conservée. 1s séance du 23 décembre 1911. Seule la ques­ tion de la conservation de la chapelle parais­ De chaque coté de cette chapelle, construc­ sait retenir l'attention — et c'est précisément tion de deux ailes pour les services adminis­ il faut le noter, un point acquis aujourd'hui. — 115 —

Il était en outre présenté le 9 juillet 1912, Je crois ne pouvoir mieux faire que de après visite, un rapport historique dû à reproduire, en m’y associant entièrement, M. Tesson et, concluant, à peu de chose près, l’avis formulé, par M. l’architecte Lefol : à la conservation de ce que la Commission des monuments historiques a cru devoir « Si la partie centrale a un peu de mouve­ retenir récemment (fronton de la façade, ment, son architecture n’a rien de particu­ guichet d’entrée, etc ). Aucun débat ne se lièrement remarquable. produisait. « Ces bâtisses — comme l’a fait observer Sans doute, Messieurs, une Commission l’historien Lenôtre — sont sinistres, presque n'est pas absolument liée par des avis émis à sordides d’aspect, avec leurs murs couleur quelque vingt ans de distance, mais vous sépia, leurs toits roux, leurs façades sans voudrez bien reconnaître également que l’on style et attristantes. » pouvait aussi en quelque manière être fondé à croire la doctrine de la Commission fixée Le souvenir de cet édifice pourrait être sur ce point. perpétué par l’apposition de plaques sur les bâtiments qui seront édifiés, comme cela a M. Louis Bonnier fait observer que la été réalisé pour tant d’autres édifices anciens situation est profondément différente aujour­ actuellement disparus. d'hui. 11 y a eu la guerre Ce qui pouvait passer pour une opération satisfaisante alors On pourrait peut-être conserver le mur de risque dêtre aujourd'hui une destruction face du bâtiment d’entrée; toutefois, il ne inconsidérée. pourrait être maintenu à son emplacement actuel, c’est-à-dire à l’entrée du square, ce M. Victor Perrot ajoute que cette argu­ qui serait tout à fait inesthétique. mentation laisse absolument intactes toutes M. Lefol suggère de reconstruire ce seul les constatations de la Commission et de l'ar­ mur de façade à l’Est de la partie conservée chitecte sur la solidité et le bon état de en X Y du plan que je présente, soit à l’extré­ l'édifice. 11 faut considérer la réalité. La Com­ mité du passage de la ferme Saint-Lazare. mission n'a pas demandé le maintien de Saint-Lasare en 1912 parce quelle l'a trop D’accord avec M. l’Àrchitecte en chef, facilement cru impossible Mais ses senti­ j’estime que l’exécution de cette opération ments ne pouvaient être douteux. qui serait sans doute assez onéreuse, ne s’impose pas. et qu'à l’emplacement envisagé M. le Directeur des services d ’Archi­ elle ne donnerait pas satisfaction au point de tecture et des Promenades. — Quoi qu'il vue esthétique en raison de la contiguïté du en soit, la situation est aujourd'hui la sui-' bâtiment sans doute moderne qu’édifiera la vante : société « le Massif central ».

P ar dépêche du 19 juillet 1930, M. le Sous- M. A n d ré M orizet estime, quant à lui, secrétaire d fCtat des Beaux-aits a demandé qu’au point où en sont les choses, il est et il était « que le Conseil général soit invité à ratifier parfaitement inutile de demander la conserva­ le voeu ém is par la Commission des monu­ tion de la prison de Saint-Lazare. La solution ments historiques tendant à voir classer adoptée par la Commission des monuments l'enscmblo du bâtiment d’«ntréo situé en historiques lui paraît la seule possible. Mais façade sur la rue du Faubourg-Saint-Denis et il n’est pas d’avis que le bâtiment d’entrée présentant un certain intérêt architectural ». doit être déplacé. Si on doit le conserver Cette proposition a été soumise à l’examen c’est le plus près possible do son emplace­ do l'architecte de l’opération et à l’architecte ment original qu’il faut le faire, c’est à cet en chef de la Ville do Paris et du Départe­ emplacement même, où, sur la rue du Fau- ment. A vrai dire, Messieurs, elle parait bourg-Saint-Denis, il conservera vraiment sa difficilement acceptable. On sc demande quel valeur de souvenir. serait l'aspect de co morceau de construction ancienne détaché de son cadre naturel au M. L o u is B o n n ie r considère comme sans voisinage de constructions modernes d'un intérêt ce déplacement, cette promenade, caractère tout différent, et barrant l'entrée des monuments parisiens enlevés à leur cadre. Si une solution de conservation doit d'un square Au surplus, le bâtiment d'entrée de Saint-Lazare n'a jamais passé pour un être adoptée, c’est celle de la Commission des monuments historiques. édifice d'intérêt artistique. — 116 —

M. le Directeur des services d’Archi- ment. La Commission se doit donc de le tecture et des Promenades expose que ce poursuivre avec persévérance. bâtiment ancien au voisinage des construc­ tions neuves de la Société du Massif central M. le Directeur des services d’Archi- produira l’effet le plus fâcheux. De plus, tecture et des Promenades appelle ainsi que le plan de futurs aménagements le l’attention de la Commission sur les graves démontre, ce bâtiment ne serait même pas difficultés qui résulteraient d’une pareille dans l’axe du futur square. Une impression politique, Entre autres, le Département lié de désordre et d’irrégularité en résulterait. par une convention expresse avec la Société du Massif central, devrait se préoccuper de M. André Morizet pense qu’il ne faut pas trouver un autre terrain ou de verser une pousser trop loin le souci de la ligne droite indemnité. et de la symétrie lorsqu'il s'agit de l’aména­ gement d’un coin du vieux Paris. M. Victor Perrot ne partage pas cet avis. Le classement parmi les monuments M. G. Hartmann remarque que le recul historiques est un fait indépendant de la du bâtiment d'entrée s’imposera II serait volonté du Département, à raison duquel la donc possible de le rétablir dans l’axe. société intéressée n’a rien à lui réclamer. Et l’on se demande au demeurant pourquoi cette M. le Directeur des services d’Archi­ société ne s’installerait pas dans les bâtiments tecture et des Promenades répond que qu’on va démolir pour elle. Un palais entière­ dans ce cas il se trouverait dans une situa­ ment neuf lui est-il donc absolument indis­ tion dissymétrique par rapport à la cons­ pensable? Combien d’œuvres ou d’établisse­ truction de la Société du Massif central. On ments publics s'accommoderaient de Saint- ne peut échapper à l’un ou à l’autre de ces Lazare 1 inconvénients. M. le Directeur des services d’Archi­ M. René Fiquet estime regrettable la tecture et des Promenades rappelle que démolition de Saint-Lazare qui avait un toute une opération d'urbanisme est liée à la caractère remarquable, et qui pourrait abriter disparition de Saint-Lazare, à laquelle l’hy­ nombre d’établissements intéressants. Aujour­ giène du quartier est intéressée. * d'hui l’on propose de garder un morceau insi­ gnifiant dans un emplacement qui faussera M. Louis Bonnier estime qu'on ne pour­ complètement le jugement. Ce n’est pas une rait vraiment parler d'une opération d'urba­ solution. Autant vaudrait tout démolir. Mais nisme que si l’ensemble des terrains de c’est la conservation intégrale qu’il faudrait Saint Lazare était consacré à l’établissement obtenir. d'espaces libres. Mais il n’en est rien. Le pourtour des ter­ M. le Président fait observer qu’aujour­ rains sera bâti, et on peut même se demander d’hui, moins encore qu'hier, la question n'est s’il subsistera autant d'espaces libres qu'en entière, puisque la Commission des monu­ offrent aujourd hui les cours et jardins de la ments historiques ne s'est pas prononcée en prison. faveur du classement. M. le Président est d'avis que la Com­ M. Pierre Champion se demande si la mission n a pas à discuter les conditions cause du classement tel qu’il avait été d’une opération d'aménagement tout à fait demandé par la Commission du Vieux Paris, étrangère à scs attributions. en juin dernier, a été réellement défendue auprès de la Commission des monuments M. Louis Bonnier est d accord, mais historiques. 11 ne le croit pas. II conviendrait pense que dans ces conditions l'on ne peut d’en appeler de nouveau à cette Commission faire état de projets d'urbanisme plus ou mieux informée. moins bien conçus pour lui faire accepter la destruction du monument. M. Paul Jarry rappelle que lors de la visite de mars dernier certains membres du M. André Morizet, renouvelant ses pré­ Conseil général qui étaient présents u’ont pas cédentes observations, demande à la Com­ paru considérer la situation comme sans mission de faire un effort pratique. Demander issue. Ils étaient d’avis que le classement la conservation de l'immeuble ne servira à remettrait les choses en question complète­ rien. La possibilité de garder un souvenir — 117 — bien choisi existe. Il faut s’y attacher. Le et auxquelles sont attachés tant de souvenirs bâtiment d'entrée peut, à son avis, être con­ de 1 histoire de Paris, au xvne siècle et pen­ servé comme entrée du square projeté C'est dant la Révolution. » une question d’étude et de bonne volonté! C’est là-dessus que la Commission devrait insister. Là est la transaction possible. Ce vœu est adopté par 18 voix contre 2 et 7 abstentions. M. le Président propose à la Commission de se prononcer sur cette question.

M. Mario Roques demande à Presenter 8 . — Rapport présenté par M. Dumolin, quelques observations. Une fois encore, la au nom de la lre Sous-commission, Commission du Vieux Paris se voit opposer sur le séminaire du Saint-Esprit, rue le fait accompli. Ses avertissements, qui Lhomond, ne 30. — Vœu de la Com­ datent de plus de deux ans, et qui permet­ m issio n . taient vraisemblablement une nouvelle ins­ truction de l’affaire, n’ont pas été écoutés. On M, Eiie Debidour rend compte qu’une lui demande maintenant de souscrire à cet délégation de la Commission a visité le abandon et d'entériner une décision qu’elle 22 mai 1930 la rue Lhomond et ses abords, juge mauvaise. Nous estimons que ce n’est actuellement sous le coup de transformations pas là son rôle En agissant ainsi non seule­ profondes. Etaient présents : MM. de Püy- ment elle diminuerait l’autorité qui s’attache maigre, G. Montorgueil, G. Hartmann, Périn, à ses avis, mais elle ne remplirait pas la Mario Roques, Fosseyeux, Dumolin, Paul mission de conseil qui lui est impartie. Nous Jarry, Barroux, le docteur Vimont, Hubert sommes ici les serviteurs de la Ville de Paris Morand, Lesort, Louis Batiffol, Elie Debi­ et nous lui devons la vérité. Le moment est dour, Grimault. venu où chacun doit prendre et garder ses responsabilités et la Commission du Vieux Après s’être réunie à l’Ecole normale supé­ Paris ne peut en aucune manière accepter rieure, la délégation a visité l'ancienne celle de souscrire, dans les circonstances pré­ école Sainte-Geneviève (ou de la rue des sentes, à la destruction de Saint-Lazare. Elle Postes) affectée ainsi que ses terrains et a dit et répété ce qu'elle avait à dire à ce sujet dépendances aux agrandissements de l'Ecole et une seule attitude pour elle est possible, normale, l’ancienne communauté de Sainte- celle de s'en tenir à ses avis motivés, car Anne, 27, rue Lhomond, et le couvent des ses avis ne peuvent être subordonnés à des Bénédictines du Saint-Sacrement, 16, rue mesures administratives résultant de déci­ Tournefort. la rue Rataud et la rue du Pot- sions sur lesquelles elle n’a pas été consultée de-Fer, enfin le séminaire du Saint-Esprit, ou dont elle n'a pas à connaître. 30, rue Lhomond.

M. le Président constat« que cette motion M. D um olin expose que du compte rendu paraît rallier la majorité de la Commission. général de cette visite, qui doit être présenté Il lui soumet, en conséquence, le projet de ultérieurement, la délégation a jugé utile de vœu suivant, qui lui est présenté : détacher quelques observations concernant le séminaire du Saint-Esprit, qui présentent un intérêt plus pressant. « la Commission du Vieux Paris, Cette communauté, fondée en 1703 par l’abbé Claude-François Poullart des Places, « Apprenant avec regret que l'Administra­ s'installa d’abord rue iieuve-Sainte-Geneviève tion des Beaux-arts n'a pas cru devoir, rue Tournefort) En 1731, les libéralités de jusqu’à présent, prononcer le classemont Charles Le Bègue, prêtre de Saiut-Médard, parmi les monuments historiques des parties lui permirent d'acquérir, dans la rue des de la prison de Saint-Lazare antérieures au Postes, l'ancienne propriété Montgirault, où xix' siècle, conformément au vœu émis par elle est encore. En 1768, la Commission des elle dans s« séance du 21 juin 1930. loteries lui accorda 30.000 livres « pour cons­ « Exprime le vœu que le classement soit truire la chapelle .lu séminaire, celle qui de nouveau demandé pour ces constructions existe n'étant, pas assez grande et menaçant qui ne sont ni vétustes, ni malsaines, peuvent ruine » (Archives nationales G9 652.) Les convenir sans peino à une allectation utile. plans en furent demandés à Chalgrin, qui — 118 —

commençait, à la même date, l’église Saint- A la séance du 29 mars dernier, la Commis­ Phitippe-du-Roule. La façade sur rue, très sion a été tenue au courant des premiers son­ simple, fut décorée d’un beau bas-relief de dages effectués en vue de la construction Duret. Le maître-autel, en marbre rouge, orné d’habitations à bon marché, dans un terrain, aux angles de chérubins en bronze doré, fut en jardin, situé rue Clovis, cédé par l’Etat à celui de la chapelle du collège Mignon, la Ville de Paris, et ayant servi, jusqu’ici, supprimé en 1763 et réuni à Louis-le-Grand. d’annexe à l’Ecole polytechnique. Les bâtiments conventuels furent recons­ On sait que, du côté de l’Est, parallèlement truits quelques années après. Soufflot aurait à la rue du Cardinal-Lemoine, le mur d’en­ fourni les plans de l’escalier monumental qui ceinte de Philippe-Auguste sert de limite à desserties cinq étages de l’immeuble. La cour ce terrain sur remplacement duquel s’élevait intérieure, complètement ouverte au Midi, où une partie du collège de Boncourt, dont des elle donne sur un jardin, a tous ses murs vestiges ont été découverts. tapissés jusqu’au toit de vigne vierge, réali­ Les fouilles proprement dites, c’est à-dire sant un décor plein de fraîcheur et de char­ l’enlèvement de la butte de terre qui, sur mante intimité. plus de 45 mètres de profondeur, surplom­ Par lettres patentas de juillet 1777, le roi bait la rue Clovis, n’ont été commencées que avait donné à la communauté la desserte des dans le courant du mois de mai dernier. Peu cures 'et l’éducation des enfants dans la de temps après il parut utile de convoquer la colonie de Cayenne. Elle fut supprimée en 2e Sous-commission à une visite sur place qui 1792, et les bâtiments, vendus en 1794, furent a eu lieu le 11 juin suivant. occupés par une fabrique de papiers peints,' MM. Louis Périn. président, Blanchet, puis par l’Ecole normale Napoléon rétablit Dnmolin, Perrot, le docteur Vimont, Debidour, le séminaire par décret du 2 mars 1805, secrétaire de la Commission, Grimault, ins­ ensuite rapporté, mais confirmé le 3 février pecteur des fouilles archéologiques et Citerne, 1816, et l’institution continue à former des ingénieur des Travaux publics de la Ville de prêtres pour le service des colonies. Paris, étaient présents M. Mario Roques Or, ses bâtiments, qui sont, comme on l’a s’était excusé. dit, en parfait état d’entretien, sont menacés M. Grimault situa la position delà fortifica­ par le nouvel alignement de la rue Rateau, tion par rapport aux propriétés mitoyennes, dont ils font l’angle et dont la largeur doit du côté de la rue du Cardinal-Lemoine, et être portée de cinq à douze mètres. Du côté rappela que le parement du mur d’enceinte, opposé, cette voie, très peu passante, n’est hors la ville, opposé à celui que l’on aper­ bordée que de jardins et de vieilles masures, cevait dans le terrain de la rue Clovis, était sur lesquels il parait tout indiqué de prendre visible dans les cours des immeubles portant l’élargissement prévu. les n°‘ 60, 62, 61 e t 66 de cette rue, ainsi qu’au Saisi des observations faites sur les lieux n° 4 de la rue Thouin. par les membres de la Commission lors de L

santé, descendant perpendiculairement vers dont les façades postérieures donnent sur la la Seine, et voilà que l’on imaginait de rue Berton. reprendre, pour la partie subsistante, un pro­ La partie dont nous vous proposons le je t d'alignement de 1856. La maison de Bal­ classement est bordée, à gauche, par la pro­ zac, toute la ruelle étaient menacées. M. le priété de la comtesse de Limur, ancien préfet Bouju, mis par nous au courant des domaine de Lamballe, dont la grille d’entrée intentions de ses services, n’hésita pas, en et le pavillon de garde ont été conservés au vingt-quatre heures, à écarter pareille coude de ladite rue. Cette propriété se pour­ menace. Nous lui en exprimons à nouveau suit tout le long de la portion à classer. toute notre reconnaissance. A droite, ce sont les propriétés de M. Frau- Mais voici qu'un autre projet d’alignement din de Schoellkopf et de la Société immobi­ se dessine, respectant cette fois la maison de lière d'intérêts privés, acquéreur du n° 47 de Balzac, mais empiétant, de l’autre côté, sur la rue Raynouard. Celte dernière propriété le jardin de Lamballe. Porter à huit mètres comprend, sur la rue Berton, le pavillon de cette partie de la rue Berton, et pour faire Balzac classé parmi les monuments histo­ suite à quoi ? A une avenue de quinze mètres riques, et qui. aux termes du testament de tracée au fond de l'ancienne propriété Deles- Mne Barbier, doit revenir à l’Etat en 1950, sert. Une avenue de quinze mètres continuée pour le centenaire de. la mort du génial ro par une rue de huit, quel étranglement et m ander. quelle anomalie ! D’autant plus que la pente très accentuée de la rue Berton constitue Ensuite s’étend le jardin de Balzac, où sub­ en cela même une difficulté à la circulation. sistent quelques ceps de cette vigne qui réjouissait le cœar d’Honoré et dont il n’était Bien mieux, après la partie dont nous allons pas moins fier, que de son vin de Johannisberg, proposer le classement, des maisons neuves don, disait-il, de son ami M. de Metternich. ont été construites, sur la gauche, à l’ancien Une très petite partie de ce jardin, deux alignement . Ira-t-on jusqu’à verser des indem­ mètres seulement, est enclavée dans la pro nités exorbitantes pour en reculer les priété de M. Fribourg. On arrive ainsi, tou­ façades ? jours à droite, à la maison neuve construite par M. Perret, en dehors du classement pro­ La rue Berton ne mène à rien et les im­ jeté. mais qui lui aussi, se montre favorable meubles qui la bordent à droite ont leur accès par la rue Raynouard. Les voitures à la protection du site. évitant l’équerre de cette rue, suivent direc­ Car, c'est un fait assez rare dans les tement la nouvelle et large avenue Lamballe. annales du vieux Paris pour être souligné, les qu elles peuvent gagner également par la rue propriétaires riverains sont consentants au du Général-Mangin. Aucune nécessité de classement de la rue Berton. Même ils accep­ modifier ce vestige du vieux Passy. Tout au tent qu’une servitude non œdificandi de cinq contraire milite en faveur de son maintien, mètres de profondeur, frappe la totalité des car si nous enlevons aux étrangers les curio­ terrains bordant la portion à classer. Ainsi, sités de Paris qui les attirent, ceux-ci s’en non seulement la rue elle-même sera sauvée, iront de préférence vers les pays qui, pour mais aussi son aspect, avec les jolies fron­ conserver les vestiges de leur passé, n’hésitent daisons. qui, à l'automne, mettent dans ce pas à grever ceux-ci de lourdes servitudes et coin du vieux Passy les notes d’une rouille à les protéger. Ne tuons pas la poule aux éclatante, œufs d’or. Nous croyons avoir suffisamment démontré La nouvelle loi du 2 mai 1930 sur la protec­ l'intérêt pittoresque et artistique apprécié des tion des sites nous fournit l’occasion d’inter­ étrangers eux-mêmes, qui s'attache à la venir utilement. Le classement du site de la vieille rue Berton. Le temps presse, comme rue Berton, depuis l’angle droit de ladite rue nous l'avons dit, et le consentement des c’est-à-dire depuis et y compris le n° 20 propriétaires ne demeurera valable et défi­ jxisqu’à l’extrémité du jardin de Balzac (n°24) nitif qu'autant que l'instance de classement fournirait à la Commission un joli début aura été décidée par l'Administration com­ d’exercice. pétente dans un délai de six mois à partir du jour de leur signature. Il est temps d’agir. L’alignement rationnel de la rue Raynouard nécessitera la recons­ Nous prions, en conséquence, la Commis­ truction partielle tout au moins des immeubles sion du Vieux Paris, d émettre le vœu sui- — 121 — vant, à renvoyer à la Commission préfecto­ rait rien de comparable à celui des tristes rale des sites, instituée par la loi récente : voies du lotissement Lamballe, où tout a été saccage et banalisé. Enfin, l’on peut se « La Commission dti Vieux Paris demander s’il est de bonne politique de dédai­ gner les bonnes volontés — si rares — des « Emet le vœu : propriétaires, pour la raison qu’ils pourraient en changer. « Que soient classées comme site, confor­ mément aux dispositions de la loi du 2 mai M. Mario Roques estime que c’est là au 1930 : contraire un point de vue dont il faut se « 1° La partie de la rue Berton comprise préoccuper. Au înoment d’appliquer à la rue entre le n° 20 inclus et l’extrémité du jardin Berton un régime spécial, un statut, il faut de la maison de Balzac d'une part, et longée s’assurer qu’on travaille sur un terrain solide. par la propriété de Mm' la comtesse de Limur d'autre part ; M. Elie Debidour fait observer que l’on « 2* Les propriétés riveraines en nature de se trouve en présence d’une occasion presque jardin, sur une largeur de cinq mètres de unique de faire application à une section un part et d’autre do la rue. » peu étendue de rue de Paris des dispositions de la loi des sites. Toutes les conditions favo­ rables sont réunies. Les photographies pré­ M. Louis Bonnier ne méconnaît pas sentées parlent assez pour le site, qui est du l’intérêt de la mesure proposée et rend hom­ plus grand charme. Les inconvénients pra­ mage aux efforts du rapporteur en cette tiques sont nuls, les dispositions des proprié­ affaire. Mais il se demande si la protection du taires sont bonnes. Cette application de la loi site envisagé ne sera pas assurée dans des des sites peut avoir une répercussion et un conditions précaires. S’il prend fantaisie, en intérêt de premier ordre en m ontrant ce que effet, aux propriétaires riverains de la partie l’on peut faire, en créant en quelque sorte haute de la rue Berton de construire en bor­ un type, un exemple. Il serait imprudent dure des 5 mètres qu'ils s'engagent à de la négliger. laisser libres, le résultat cherché s’évanouira, et l’on aura un couloir de maisons; la Ville Au demeurant, la Commission doit bien se seule aura fait un sacrifice, et en pure perte. rappeler que son avis en cette affaire est une indication, un signalement de l’intérêt pitto­ M. Paul Jarry répond qu’en laissant la resque. Les conséquences et tous les aspects rue Berton dans son état actuel, la Ville ne juridiques de la question, la question tout fait aucun sacrifice. Les besoins de circula­ entière, viendront devant la Commission des tion y sont nuls, l’élargissement sans intérêt. sites, qui appréciera en dernier ressort. Enfin, au cas où les difficultés signalées vien­ L'avenue de Lamballe et celle du Génêral- draient à se produire dans l'avenir, il ne faut Mangin suffisent largement à desservir la pas perdre de vue que le classement comme région et à assurer le passage de la hauteur site n’est pas une mesure intangible et qu’un de la rue Itaynouard au niveau du quai. Ceci déclassement peut être prononcé. Une expé­ ne peut être contesté. Il ajoute que la rue est rience du plus haut intérêt aurait été néan­ bordée au Nord, sur une large étendue, parla moins tentée sans préjudice pour qui que ce maison de Balzac et son jardin, classée soit. Mais les chances de succès l'emportent, comme monument historique, et que de ce semble-t-il, de beaucoup svfr les autres. côté rien n'est à craindre. L'intérêt très sen­ sible que les propriétaires ont à conserver M. le Président expose à la Commission leurs jardins est une assurance de plus. quelle peut sans inconvénient aucun saisir la Commission des sites d’une situation qui En mettant les choses au pis et en suppo­ apparaît très évidemment des plus intéres­ sant réalisée l’hypothèse de M. Louis Bon­ santes. Les conditions du classement et les nier, il n'en demeurerait pas moins que la précautions à prendre sont du ressort de ruelle aurait été protégée et qu'elle se trou­ cette Commission. Il soumet le projet de vœu verait comme aujourd'hui bordée, sur cinq préparé par la 1™ Sous-commission. mètres de chaque côté, d'arbres et de végéta­ tion. L'aspect même diminué, aurait conservé uno grande partie de son charme. Il n'offri­ Le vœu est adopté. — 122 —

l’autre côté, en aval du pont de Neuilly, sur 11. — Rapport présenté par M. Paul un soubassement de pierre de taillé, en Jarry sur l’installation du temple de forme deperon, au prolongement de l’île de la Réserve du roi en aval du pont de la Grande-Jatte. Neuilly, et le classement comme site des parties avoisinantes de l'île. — C’est aujourd'hui chose faite, et nous avons Vœu de la Commission. constaté que le temple y produit le meilleur effet. Bien dégagé, mieux visible qu’à l’en­ droit où il se trouvait précédemment, il met M. P au l J a rry donne lecture du rapport dans le décor de ce coin de Neuilly une note suivant : agréable et pittoresque. Est-il besoin de rappeler la genèse de cette La Direction des musées nationaux, en affaire dont nous esquisserons seulement les l'espèce notre distingué confrère M. Paul phases principales. Vitry, a même envoyé pour être déposée à Le petit temple d'Amour, dit « de la l’intérieur du Temple, entre les colonnes, Réserve du roi », se trouvait à l’extrémité une copie de statuette x v iii* siècle, petite gauche de l'île enjambée par le pont de nymphe des plus gracieuses qui complète Neuilly. Lorsque le service des l’onts et avec bonheur ce monument décoratif. chaussées eut obtenu du ministère des T ra­ Maintenant que le Temple de la Réserve du vaux publics l'autorisation de combler le bar­ roi a rencontré une place définitive, il importe rage Rothschild, c'est-à-dire de souder les de procéder au classement du site qu’il cons­ deux îles de Puteaui et du pont, et d'élargir titue si heureusement. Il faut éviter que des de quelques mètres le petit bras de la Seine adjonctions regrettables ne viennent en alté­ aux dépens des rives de l’île, le temple se rer la beauté. Ne parle-t-on pas d'établir, trouva condamné. Le service des Beaux-arts pour y donner accès, une passerelle qui fit alors observer que le temple avait été relierait à la rive droite de la Seine le square classé par arrêté du 13 juin 1913 et que minuscule dont il a été entouré, et beaucoup l'autorisation donnée par le ministère des trop exigu pour espérer qu’il puisse devenir Travaux publics ne saurait être valable, le un jardin public! Son isolement en fait le service des Monuments historiques n'ayant charme ; il est de plus un élément de sécurité pas été consulté préalablement. pour mettre le temple à l’abri des dégrada­ Afin de ne point retarder des travaux que tions on des indiscrétions des promeneurs. nécessitait, paraît-il, la menace de futures Le fâcheux eiemple des bâtiments indus­ inondations, un compromis intervint, et triels édifiés à la pointe aval de 1 ¡le Séguin 1 Administration des Ponts et chaussées, et saccageant le site du pont de Sèvres doit après avoir fait en 1928 l'acquisition du nous inciter à prendre de toute urgence, pour monument au propriétaire M. Eric Bernard, le site do Neuilly, des mesures conservatoires. offrit de démonter le temple pierre à pierre et de le transporter, à ses frais, sur un autre La propriété de l’Ktat ne s’étend que jus­ emplacement. qu'à cent dix mètres environ à l’aval du temple: au delà se trouve un vaste terrain, La Commission du Vieux Paris émit alors propriété privée de M. Chevalier, ancien parc le souhait que le temple revint à sa place pri­ au milieu du xix” siècle et occupée partielle­ mitive, c’est-àdire au , d'où le ment à l'arrière par un dépôt de charbon. roi Louis-Philippe l’avait tiré pour l'amener Mais la partie amont conserve des peupliers à Neuilly, en lui ajoutant une petite coupole centenaires qui font au Temple de la Réserve qui n'existait pas auparavant. Cette place, du roi un arrière-plan de verdure. au parc Monceau, existait encore, et notre collègue, M. Victor Perrot. l'avait exactement La pointe même de l'île appartenant à identifiée dans la partie subsistante du parc. l'Ktat et où le ministère des Travaux publics Une gouache de Carmontelle eut permis de lé vient d’aménager un jardin, peut-être classée rétablir dans son cadre véritable. sans difficulté. Mais devant les frais onéreux d'un pareil La partie, propriété privée, qui a gardé sa transport, que les Ponts et chaussées se végétation pourrait être considérée comme refusaient à assumer, la Commission du zone protégée, le décret de protection entraî­ Vieux Paris se rangea à l'avis des Monu­ nant seulement pour le propriétaire l’obliga­ ments historiques et accepta que le temple tion de respecter et de renouveler les arbres ait de la Réserve du roi, fût remonté de existants, mais lui laissant la possibilité de construire, sous certaines servitudes, des vincennoise, et a même eu ses échos dans la habitations particulières. grande presse parisienne : la construction Nous vous proposons donc, en parfait d un groupe scolaire prétendu indispensable accord avec les services intéressés, d'émettre aux enfants du quartier du Petit-Parc sur la place déjà fort réduite qui se trouve devant le vœu suivant : le donjon. L'idée de la séparation du château et du < La Commission du Vieux Paris ™ -N e u f par une avenue avait été lancée en « Emet le vœu : 1J20 par les « Amis de Vincennes ». On la trouve dans un tract que cette société avait « Que soit classées, conformément à la loi fait à l’époque répandre à un très grand du 2 mai 1930 sur la protection d>-s sites : nombre d’exemplaires tant dans le Parlement que dans le grand public parisien pour préco­ « 1° La pointe même de l’île de la Grande- niser un programme de restauration complète Jatte portant le temple de la Késerve du roi, du château par campagnes successives. Elle teintée en bleu sur le plan annexe, propriété prit corps au sein de la Municipalité de Vin­ de l'Etat (Ministère des Travaux publics), en cennes qui la transforma avec un sens vertu des dispositions du titre 11, art. 6, de profond des nécessités tant d'embellissement ladite loi ; de sa cité que des commodités de ses habi- trnfs, en un projet concret. C'est ce projet « 2* La partie de la propriété privée, tein­ qui fait grand honneur aux édiles de Vin­ tée en rouge sur le plan, et qui a gardé sa cennes, que je demandai en 1926 à la Com­ végétation, cette partie à titre de zone pro­ mission du Vieux Paris d'appuyer par un tégée conformément au titre III de la susdite vœu. loi. » Je croyais pouvoir compter sur une adhé­ Le vœu présenté est adopté. sion unanime de mes collègues à un tel projet, mais le regretté M. André Hallays souleva de nombreuses objections : On allait démolir des remparts ayant presque un siècle d'existence N’appartenaient-ils pas déjà à 12. — Communication et projet de l’histoire? Chose plus grave selon lui : le vœu présentés par M. de Fossa sur percement de l’avenue rentrait dans la caté­ le dégagement de la colonnade et de gorie des grands travaux de voirie. Il exige­ l’arc de triomphe de la façade Est du rait pour sa réalisation la vente à des parti­ château de Vincennes. — Vœ u de la culiers d’une partie du domaine de l'Etat en Commission. bordure de la nouvelle artère.

« Craignez, disait notre éminent confrère, M. de Fossa fait la communication sui­ qu’en voulant dégager le château, vous l'en­ vante : cercliez d'une façon définitive entre des mai­ A de nombreuses reprises, la Commission sons inesthétiques à six étages. » du Vieux Paris a montré l'intérêt qu’elle por­ tait au château de Vincennes en suivant avec Ces objections émurent la Commission. attention les travaux de restauration qui y Elle ne voulut pas se prononcer. Je fus obligé étaient effectués, et en se préoccupant du de demander qu'une délégation se rendit sur dégagement de ses abords, qui est le prélude les lieux et j ’expliquai sur place le mal fondé indispensable de son relèvement ultérieur. des appréhensions de M. André Hallays.

Au sujet du désencerclement de ce monu­ La Commission revint sur son hésitation, ment historique entre tous, je rappellerai ses et appuya d’un vœu favorable le projet de la deux interventions, la première lorsqu'elle a Municipalité vincennoise. eu à émettre un avis sur l'opportunité de Je dirai tout à l’heure comment M. le Préfet séparer par une avenue ces deux frères sia­ de la Seine a repris ce projet pour le compte mois si mal assortis : le Vieux-Fort ou châ­ du Département, et avec quelle ardeur, quelle teau de Charles V et le Fort-Neuf qui lui a été foi enthousiaste, il l’a mis au point, l a déjà accolé en 1832; la seconde lorsqu’elle a pris soutenu et va la soutenir encore en le tai­ position dans une question qui a donné lieu sant réaliser, ce qui lui assure la vive et à de très vives polémiques dans la région — 124 — respectueuse gratitude de tous les amis de et leurs immeubles démolis, dans un avenir Vincennes, qui m’ont chargé officiellement prochain. d’être leur porte parole, et de le remercier en Enfin, dans la même tranche de travaux, leur nom. tout le front Sud du château serait dégagé, Mais pour bien faire comprendre que sa la demi-lune en maçonnerie couvrant la porte sollicitude éclairée ne se borne pas à un d’honneur du château Louis XIV serait dé­ point particulier, qu elle s’attache à un pro­ molie, et les glacis actuels masquant les cour­ gramme d’ensemble mûrement réfléchi, ce tines seraient transform és en promenade. Ces dont nous ne saurions assez le louer, il est importants travaux seraient terminés pour nécessaire de rappeler la seconde intervention l’ouverture de l’Exposition coloniale, qui de la Commission du Vieux Paris, à propos attirera certainement un grand afflux de visi­ du desencerclement du château. Il s’agissait teurs à l’ancienne résidence royale, qui cette fois du dégagement du front Ouest, comptera ainsi dans les grandes attractions c’est-à-dire, celui du côté de Paris. de cette grande manifestation nationale. La Municipalité de Vincennes avait déposé Les dépenses seront fort élevées. J’ai à la Préfecture de la Seine une demande d’au­ entendu parler d’une somme de douze millions torisation de construire un groupe scolaire qui serait prise tant sur le budget du Départe­ sur l’esplanade située entre le boulevard ment de la Seine que sur celui de l’Etat, avec Carnot et le boulevard du Polygone, en face une contribution volontaire supplémentaire et à peu de distance du donjon. Appelée à de deux millions par la ville de Vincennes. donner son avis sur cette construction, la Commission du Vieux Paris, dans sa séance Demander plus, après un tel effort, paraît du 23 février 1929, sur le rapport de M. H art­ bien téméraire. Qu’il nous soit permis cepen­ mann, que j’appuyais en mon nom personnel dant d’émettre un vœu pour éviter qu’un exclusivement, émit un avis d’ajournement projet aussi grandiose ne reste incomplet faute de ces constructions et demanda l’établisse­ d'un petit effort supplémentaire. Il ne suffit ment d’un plan d’ensemble de dégagement du pas de dégager le front Sud du château, en château. Sollicitée de procéder à un nouvel lui faisant subir les seules modificatious examen de l’aifaire et d’entendre notamment dont il a été parlé ci-dessus. Les visiteurs les représentants de la Municipalité de Vin­ venant de l’Exposition coloniale, les étran­ cennes à ce sujet, votre 1" Sous-commission, gers, s'attendront à trouver un beau décor. à la suite de cette audition, donna, sous de Ils ne verront qu’une façade mutilée, ayant très sérieuses réserves, d’ailleurs, et à condi­ perdu toute la majesté qu'avait pu lui donner tion que les immeubles à construire ne dépas­ Le Vau quand, à la demande de Mazarin et seraient pas 10 mètres, combles compris, son sous la direction de Colbcrt, il transforma la assentiment audit projet. Mais elle ne fut pas vieille forteresse médiévale en une somptueuse suivie par la Commission plénière, qui dans habitation destinée à loger le grand roi. sa séance dn 1er juin 1929 et notamment sur Ce serait l’occasion ou jamais d’obtenir que l’intervention de M. André Hallays, maintint le département de la Guerre veuille bien céder son précédent avis d’ajournement. les casem ates élevées en 1832 sur tout ce M. le Préfet de la Seine, malgré une vio­ front au département des Beaux-arts (section lente polémique de presse, et une campagne des Monuments historiques), que soient alors d'affiches, refusa d’accord avec le ministre rouvertes les baies pratiquées par Le Vau des Beaux-arts, l’autorisation de construire, dans le vieux rempart pour former les jours et, comme tout s’arrange, une autre solution, d’une jolie colonnade, qui avait on son alors qu’il paraissait n’y en avoir aucune, centre, du côté de la cour d'honneur, un arc fut trouvée, pour la plus grande satisfaction de triomphe passant pour le chef-d'œuvre du des familles du Petit-Parc et tous ceux qui grand architecte du xvu* siècle, arc de s’intéressent à la protection et à la conserva­ triomphe qu’on retrouvera dans le massif de tion de notre patrimoine d’art. maçonnerie que l'on détruira, car on en voit Nous ne devrons donc pas seulement à encore les colonnes engagées sous la voûte M le Préfet de la Seine le dégagement du d'entrée, et des motifs architecturaux dans front Est du château, mais aussi celui du les pièces des casemates au premier étage. front Ouest, car dans son projet, si j ’en crois On rendrait ainsi au pavillon du roi et à ce qui m'a été dit à la mairie de Vincennes, celui de la reine toute leur majesté d'antan, tous les propriétaires de maisons de l’îlot et nette munificence du décor n’est pas ici devant le pavillon du roi seront expropriés négligeable. Il faut, en effet, penser que le — 125 — pavillon de la reine, qui contenait autrefois « La Commission du Vieux Paris, les appartements d'Anne d’Autriche et ceux de Mazarin, a été affecté aux bibliothèque et « Sachant qu’un grand programme de musée de la Guerre. La bibliothèque a un dégagement du château de Vincennes va être renom universel. Elle est la première du soumis à l’agrément du Parlement et du Con­ monde dans son genre, et est un organisme seil général de la Seine, en félicitant haute­ de rayonnement intellectuel dont nous devons ment et respectueusement M. le Préfet de la Seine qui en a pris l’initiative, en tant que Français être très fiers. Il est nécessaire, que tous les savants et « Emet le vœu : travailleurs intellectuels du monde entier, « Que les travaux qui vont être entrepris qui viendront se documenter dans les salles comprennent la démolition des casemates du de cette grande institution nationale, la front Sud, la restauration des colonnades et trouvent dans un cadre digne d'elle. Or, ce de l’arc de triomphe de Le Vau actuellement cadre est cette vaste enceinte de Charles V noyés dans le massif de maçonnerie de ces dans laquelle s’élèvent le donjon et la Sainte- casemates. » Chapelle, deux monuments d’un intérêt his­ torique et archéologique considérable ; c’est M. le Président constate tout l’intérêt aussi ce château de Louis XIV, que Le Vau a de la suggestion de M. de Fossa. Tous ceux su si bien implanter dans les constructions qui ont à cœur la résurrection et la mise en antérieures qu'il s’harmonise fort heureu­ valeur du château de Vincennes ne peuvent sement avec elles que s'y associer. Le pavillon de la Reine dans lequel sont M. le Directeur des services d'Archi­ installés les « bibliothèque et musée de la tecture et des Promenades appelle l’at­ Guerre » a qui appartient ce deuxième châ­ tention de la Commission sur la portée consi­ teau, ne retrouvera sa majesté qu’avec le dérable du vœu présenté. Sa réalisation se rétablissement de sa cour d’honneur compor­ heurtera à des difficultés d’ordres multiples, tant la restauration et de la colonnade de l’arc ne serait-ce. en premier lieu, que l’abandon de triomphe qui la limitaient au Sud. Il serait des locaux du front Sud par l'autorité mili­ donc à désirer que leur restauration fut com­ taire. L’affaire n’est pas au point, et il ne prise dans la même campagne de travaux que saurait certainement être question que de celle du dégagement des fronis Est, Ouest et comprendre les travaux envisagés dans une étape ultérieure. Sous cette réserve, et avec Sud. l'autorisation de M. le Préfet, M. le Directeur F.n remerciant encore M. le Préfet de la est très disposé à procéder à une étude. Seine, de tout ce qu'il a déjà fait pour le M. le P ré s id e n t expose que c’est bien là vieux château et de tout ce qu’il fera encore, le sens que la Commission entend donner à je me permettrai donc, étant donné les cette suggestion, qui met en cause nombre circonstances exceptionnelles, c’est-à-dire de services et entraîne la prévision de fortes l’afflux certain de visiteurs, tant Français dépenses. Il constate que le vœu ainsi com­ qu'étrangers, que l'Exposition coloniale atti pris rencontre l’adhésion de la Commission. rera au château, de soumettre à la Commis­ sion du Vieux Paris le texte d'un vœu ainsi La séance est levée à dix-sept heures qua­ conçu : rante minutes. L . - -V . V ■ . . -

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I 111 mi 955. — Imprimerie manicip

HOTEL DE LA FERRONNAYS Rue Quentin-Bauchart et avenue Georges V, n° 29 (vue prise de l’avenue Georges V, vers la rue Quentin-Bauchart)

HOTEL DE LA FERRONNAYS Rue CLuentin-Bauchart et avenue Georges V, n° 29 (vue prise vers l’avenue Georges V)

Phototypie André Barry, Par

RUE RATAUD Séminaire du Saint-Esprit au fond : couvent des Bénédictines du Saint-Sacrement (décembre 1929)

RUE RATAUD ïcole normale supérieure et Séminaire du Saint-Esprit (décembre 1929)

Phototypie André Barry, Paris RUE LHOMOND n° 30 Séminaire du Saint Esprit

RUE LHOMOND n° ?o Séminaire du Saint Esprit Cour intérieure

RUE LHOMOND n° 30 Séminaire du Saint Esprit Grand escalier

Phototypie André Barry, Pari*

RUE LHOMOND n° jo Séminaire du Saint Esprit Chapelle

RUE CLOVIS o- $ et 7 Dégagement du mur d'enceinte de Philippe-Auguste (juin 19*0)

Phototypie André Burry, Paris

RUE BERTON Entrée de l’ancienne propriété de Lamballe

RUE BERTON Vue prise vers l’est au pied du jardin de la maison de Balzac

RUE BERTON Vue prise vers l’est

RUE BERTON Le jardin de la maison de Balzac

Phototypie André Barry, Paris

RUE BERTON Vue prise de la fenêtre du cabinet de travail de Balzac au-dessus de la rue Berton

TABLE DES NOMS D’AUTEURS

( Communications et rapports.)

M. Louis B a t i f f o l . — Communication sur les premières M. de Fossa. — Communication sur le dégagement de la constructions de Pierre Lescot au Louvre, d’après de colonnade et de l’arc de triomphe de la facade Est du nouveaux documents, pp. 64-77. château de Vincennes, pp. 123-125.

M. Adrien B la n c h e t. — Compte rendu de l’ouvrage de M. Dumolin : Etudes de topographie parisienne, M. G rim a u lt. — Communication sur la fontaine des tome 1", pp. 25-26. Rlancs-Manteaux, dite « des Guillemites », pp. 11-15. — Rapport sur les fouilles effectuées pour sondages dans le terrain rue Clovis, a" 5 et 7, dépendance de l’ancien

M. Louis B on n ier. — Rapport sur diverses constructions collège de Boncour, pp. 49-51. — Rapport sur le canal annexes de 1 ’ hôtel Le Brun, rue du Cardinal- de Bièvre et les fouilles sur l’emplacement de l’ancien Lemoine, n” 49, p. 27. — Compte rendu des affaires séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, pp. 77-83, soumises au Casier archéologique et artistique de Paris 86-104. — Compte rendu de la visite effectuée par la en 1929, p. 22. 2" Sous-commissioif aux fouilles de la rue Clovis, n°‘ 5 et 7, pp. 118-119.

M. Pierre Champion. — Rapport sur la conservation de la prison de Saiot-Lazare, pp. 44-49. M. G. H artm ann. — Communication sur l’ancien hôtel Le Peletier de Morfontaine, rue Sainte Croix-de-la- Bretonnerie, n” 20, pp. 8-10. M. Elie Debidour. — Rapport sur un projet de change­ ment de nom de la rue des Marais, pp. 36-37. — Compte rendu de la visite effectuée par la 3" Sous- commission à l’esplanade des Invalides (Projets d’exten­ M. Paul J a r ry . — Communication sur la chapelle dile sion de la gare des Invalides), pp. 51-52. « de Scarron » en l’église Saint-Gervais, pp. 31-34. — Rapport sur la conservation de la partie ancienne de la rue Berton et de ses abords, pp. 119-121. — Rapport M. Dumolin. — Compte rendu de l’ouvrage de M. Adrien sur l’installation du temple de la Réserve du roi en Blanchet : Manuel de numismatique française, aval du pont de Neuilly, et le classement comme site pp. 112-113. — Rapport sur le séminaire du Saint- des parties avoisinantes de l’ile de la Grande-Jatte, Esprit, rue Lhomond, n* 30, pp. 117-118. pp. 122-123. M. Henry Lemonnier. — Communication sur la science M. Victor P e b r o t. — Rapport sur la préservation des à l ’ Académie royale d’architecture (1671-1793), aspects de Montmartre à l’occasion d’un projet d’instal­ pp. 106-111. lation d’un établissement industriel rue Girardon, n' 9, pp. 60-63.

M. L. Pékin. — Rapport sur les projets de construction M. de Pdymaigre. — Communication sur un projet aux abords de l'ancien collège des Irlandais, rue des d’extension de la gare des Invalides, pp. 18-16. Carmes, n" 15, pp. 29-31. — Compte rendu de la visite effectuée par la Commission à la bibliothèque de M. Mario R oques. — Compte rendu des démarches effec­ l’Arsenal et aux fouilles en cours aux abords de la tuées par la Commission en vue de la préservation du bibliothèque (découverte d’un fragment hors terre du terrain situé rue Clovis, n'"5 et 7, en voisinage du mur mur d’enceinte de Charles V), pp. 34-35. d’enceinte de Philippe-Auguste, pp. 27-28. TABLE MÉTHODIQUE

Abbayes, couvents et établissements religieux. — Églises et chapelles. — Église Saint-Gervais, pp. 31-34. Bernardins (Ancien collège des), pp. 63 64. — Saint- — Chapelle Saint-Yves (Ancienne), pp. 35-36. Lazare (Ancien couvent de), pp. 77-82, 86-104. — Saint-Esprit (Séminaire du), pp. 117-118. — Saint- Nicolas-du-Chardonnet (Ancien séminaire de), pp. 77-82, Enceintes. — Enceintes : de Philippe-Auguste, n°‘ 5 86-104.— Saint-Victor (Ancienne abbaye de), pp. 77-82. et 7, pp. 2-3, 27-28, 118-119; — de Charles-V, à la 86-104. Bibliothèque de l’Arsenal, pp. 34-35.

Aspects. — Enseignes lumineuses, p. 3. — Projet de Fonctionnement de la Commission. — Comptes construction place Vauban, avenues de Tourville et de rendus : de l’ouvrage de M. Dumolin : Études de Ségur, p. 24. — Projet de construction avenue Gabriel, topographie parisienne, tome I" ; — de l'ouvrage pp. 18-2i. — Etablissement de servitudes de hauteur de M. Adrien Blanchet : Manuel de numismatique sur la Butte-Monlmartre, pp. 44, 54. — Aspects de française, pp. 112-113. — Compte rendu de la visite M ontmartre, pp. 6U-63. — Proposition de classement effectuée par la Commission : à l’ancienne école Sainte- comme site du domaine de Chateaubriand à la Vallée- Geneviève (ou de la rue des Postes) ; à l’ancienne com­ aux-Lonps, commune de Chatenay, p. 83. — Préser­ munauté de Sainte-Aure, rue Lhomond, n” 27 ; au vation de la Butte du Chapeau-Rouge, p. 83. — Con­ couvent des Bénédictins du Saint-Sacrement, rue Tour- servation de la partie ancienne de la rue Berton et de nefort, n* 16 ; au séminaire du Saint-Esprit, rue Lho­ ses abords, pp. 119-121. mond, n' 30, et rues Rataud et du Pot-de-Fer, pp. 117-118. — Condoléances à l’occasion de la mort d’un memhre (M. André Hallays), pp. 42-43. — Inau­ Bâtiments civils et administratifs. — Bibliothèque de l’Arsenal, pp. ¡(4-35. — Caserne des sapeurs- guration du buste du docteur Capitan, pp. 59, 84-85. — pompiers, rue de Pontoise, pp. 63-64. — Ecole poly­ Souhaits de bienvenue à un nouveau membre (M. Bouju), technique, pp. 49-51. — Palais du Louvre, pp. 64-77. pp. 58-59. — Prison de Saint-Lazare, pp. 44-49.

Fontaines. — Fontaine des Blancs-Manteaux ou des Cimetières. — Cimetière Montparnasse, p. 2. Guillemites, pp. 11-15.

Démolitions. — Rues du Bac, n“ 105, p. 2 ; — des Fouilles. — Rapport sur le canal de Bièvre et les fouilles Colonnes, n” 5 et 7, p. 106. — Avenue Georges-V, n" 29, effectuées sur l’emplacement de l'ancien séminaire p. 106. Saint-Nicolas-du-Chardonnet, pp. 77-83 , 86-104. — Compte rendu des fouilles effectuées aux abords de la Dénominations des rues. — Attributions : Willette, Bibliothèque de l’Arsenal (découverte d’un fragment Courteline, Raffælli, Meryon, Louis Ganne, Jean-Veber, hors terre du mur d’enceinte de Charles V), pp. 34-35. p. 36. — Propositions de changement : rues des Marais, — Rapport sur les fouilles effectuées pour sondages pp. 36-37 ; — des Amandiers, p. 37 ; — de Nemours, dans le terrain rue Clovis, n” 5 et 7, ancienne dépen­ p. 53. — Proposition de réglementation de l’emploi de dance du collège de Boncour, pp. 49-51. — Compte là particule « de » dans les dénominations de rues. rendu de visite aux fouilles de la rue Clovis, n” 5 et 7. _ 4 —

Hôtels, châteauw et maisons anciennes. — Hôlels du Faubourg Saint-Honoré, n" 45, et avenue Gabriel, d’Estrées, me Barbette, n* 8, p. 24; — dit « de Fersen », pp. 18-22, 43-44 ; construction rue des Colonnes, n'“ 5 rue Matignon, n" 17, et maison de Fersen, rue Mati­ et 7, p. 106; construction aux abords de l’hôtel gnon, n" 19, p. 3. — Maison dite « de Franklin », rue Le Brun, rue du Cardinal-Lemoine, n" 49-51 ; construc­ de Penthièvre, n° 26, p. 3. — Pavillon de Hanovre, tion aux abords de la chapelle de l’ancien collège des boulevard des Italiens et rue Louis-le Grand, pp. 5-8. Irlandais, rue des Carmes, n" 15, pp. 29-31. — Conser­ — Hôtels Le Brun, rue du Cardinal-Lemoine, n" 49, vation d’édifices anciens : m uraille de l’enceinte de pp. 4, 27 ; — Le Peletier de Morlfontaine, rue Sainte- Philippe-Auguste, pp. 2-3 ; pavillon de Hanovre, Croix-de-la-Bretonnerie, n” 20, pp. 8-10 ; — de Nevers, pp. 5-8 ; hôtel Le Peletier de Morfontaine, rue Sainte- rue Colbert, n° 12, p. 17. Croix-de-la-Bretonnerie, n" 20, pp. 8-10 ; prison de Saint-Lazare, pp. 44 49, 113-117; séminaire du Saint Esprit, rue Lhomond, n* 30, pp. 117-118. — Compte Inscriptions. — Apposition d ’ inscriptions commé­ moratives ( Compte rendu de 1’ ) : de Balzac, rue rendu des mesures spéciales adoptées pour le ravalement Visconti, n° 17, p. 53 ; — d’Aristide Bruant, rue Chris- réglementaire des façades présentant un intérêt histo­ tiani, n” 17 ; — de Victor Cherbuliez, rue de Tour- rique ou artistique (XVI' et XVII" arrondissements), non, n” 12, p. 13 ; — de Paul-Louis Courier, rue de pp. 22-23. — Compte rendu des affaires soumises au l’Estrapade, n” 11, p. 16 ; — de Daumier, quai service du Casier archéologique et artistique en 1929, d’Anjou, n” 9, p. 17 ; — de l’Ecole centrale, rue de p. 22. — Réserve de' matériaux artistiques : quai Thorigny, n" 5, p. 17 ; — de Henri Heine, avenue Conti, n° 7, p. 3 ; hôtel Le Peletier de Morfontaine, rue Matignon, n" 3, p. 16; — de Henner, rue La Sainte-Croix-de-la-B etonnerie, n° 20, p. 10. — Compte Bruyère, n" 11, p. 17 ; — de Jeanne d’Arc et de la rendu de mesures prises à l’égard de divers édifices ins­ porte Saint-Honoré, rue Saint-Honoré, n" 165, p. 17 ; crits sur l’inventaire supplémentaire des monuments — de l’hôtel de Nevers, rue Colbert, n" 12, p. 17 ; — historiques (Badiation) : rue Barbette, n° 8, p. 24 ; rue de l’hôtel Salé, rue de Thorigny, n“ 5, p. 18; — de de Seine, n° 3v; rue des Blancs-Manteaux, n° 25; rue Scott de Martinville, rue Vivienne, n” 9, p. 18 ; — Debelleyme, n° 7, p. 50. — Préservation d’aspects : de Taiue, rue de Bretonvilliers, n" 3, p. 16. terrain avoisinant la muraille de l’enceinte de Philippe- Auguste, rue Clovis, n" 5 et 7, pp. 27-28 ; Butte- Montmartre, pp. 44, 54, 60-63 ; butte du Chapeau- Mesures de prêsercation et de conseroation. — Rouge, p. 83 ; mesures concernant la publicité lumi­ Classement parmi les monuments historiques de la neuse, pp. 3, 19. — Aménagements divers : domaine maison de Buifon au Jardin des plantes, rue Geoffroy- de Sceaux, p. 2; dégagement de la salle basse du Saint-Hilaire, p. 43. — Proposition de classement couvent des Bernardins (Caserne des sapeurs-pompiers parmi les monuments historiques de la tour dite « du de la rue de Pontoise), pp. 63-64; dégagement de la Moulin de la Charité », au cimetière Montparnasse, p. 2. colonnade et de l’arc de triomphe de la façade Est du — Propositions de classement comme site du domaine château de Vincennes, pp. 123-125. de Chateaubriand à la Vallée-aux-Loups, commune de Cbatenay, p. 83 ; — de diverses parties de l’ile de la Jatte, commune de Neuilly, pp. 122 123 ; — de la Places, jardins et squares. — Jardin des Plantes, partie ancienne de la rue Berton, pp. 119-121. ■— p. 43. — Places : du Palais-Bourbon, p. 43 ; Vendôme, Préservation de perspectives ou ensembles monumen­ pp. 4, 43 ; Vauban, pp. 24-25. — Esplanade des Inva­ taux : construction place Vendôme, n* 12, p. 4 ; n" 7, lides, pp. 15-16, 51-53, 106. p. 43 ; construction place Vauban, avenues de Tourville et de Ségur, pp. 24-25 ; construction place du Palais- Voies publiques et passages. — Rue Berton, Bourbon, n" 5, pp. 43, 54 ; projet d’extension de la gare pp. 119-121. — Avenue Matignon, p. 3. — Rue des des Invalides, pp. 15-16, 51-53, 106 ; construction rue Marais, pp. 36-37. INDEX PAR ARRONDISSEMENT ET PAR COMMUNE

I" arrondissem ent. v r arrondissement.

Palais du Louvre, pp. 64-77. — Place Vendôme, pp. 4, 43. Quai Conti, n” 7, p. 2. — Rues : de Seine, n- 34, p. 60 ; Rue Saint-Honoré, n" 165, p. 17. — de Tournon, n° 12, p. 18.

II' arrondissem ent. VII' arrondissem ent.

Rues : Colbert, n ” 12, p. 17 ; — des Colonnes, n°‘ 3 et 5, Rue du Bac, n’ 105, p. 4. — Esplanade des Invalides, p. 106 ; — Vivienne, n" 9, p. 18. — Boulevard des pp. 15-16, 51-53, 106. — Place du Palais-Bourbon, n° 5, Italiens (Pavillon de Hanovre), pp. 5-8. pp. 43, 54. — Avenues : de Ségur, pp. 24-25 ; — de Tourville, pp. 24-25. — Place Vauban, pp. 24-25.

III' arrondissem ent. VIII' arrondissem ent. Rues : Barbette, n” 8, p. 24 ; — Debelleyme, n” 7, p. 60 ; de Thorigny, n” 5, pp. 17-18. Rue du Faubourg-Saint-Honoré, n” 45, pp. 43-44. •— Avenues : Gabriel, n " 18 à 26, pp. 43-44 ; — Matignon, p. 3 ; n ' 3, p. 16. — Rues : Matignon, n° 17, p. 3 ; — IV ' arrondissem ent. de Penthièvre, n* 26, p. 3.

Bibliothèques de l’Arsenal, pp. 34-35. — Église Saint- Gervais, pp. 31-34. — Quai d’Anjou, n° 9, p. 17. — IX’ arrondissem ent. Rues ; des Blancs-Manteaux, n' 25. p. 60 ; — de Bre- tonvilliers, n° 3, p. 16 ; des Guillemites, pp. 11-15 ; — Rue L a Bruyère, n” 41, p. 17. Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, n' 20, pp. 8-10.

Ve arrondissem ent. X' arrondissem ent.

Ancien canal de Bièvre, pp. 77-82, 86-104. — Ancien Rues : du Faubourg-Saint-Denis (Prison de Saint-Lazare), séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, pp. 77-82, pp. 44-49, 113-117 ; — des Marais, pp. 36-37 ; — de 88-104.— Rues : du Cardinal-Lemoine, n"49, pp. 4,27 ; Nemours, p. 53. — des Carmes, n” 15, pp. 29-31 ; — Clovis, n” 5 et 7, pp. 2-3, 27, 28, 49-51,118-119; — de l’Estrapade, n' 11, p. 16 ; — Geoffroy-Saint-Hilaire, maison de Buffon, XIV arrondissement. p. 43; — Lhomond, n* 30, pp. 117-118; — de Pontoise (Caserne des sapeurs-pompiers), pp. 63-64. Cimetière Montparnasse, p. 2. — 6

XVP arrondissement. Chatenay-M alabry.

Rue Berton, pp. 119-121. — Avenue George-V, n" 29, Domaine de Chateaubriand, à la Vallée-aux-Loups, p. 83. p. 106. N euilly-sur-Seine.

XVIII” arrondissem ent. Ile de la Jatte, pp. 122-123.

tues : Christiani, n" 17, p . 17 ; — Girardon, n" 9, pp. 60-63. — Impasse Traînée, pp. 44, 54. S c e a u x .

Aménagement du domaine de Sceaux, p. 2. XX” arrondissem ent. V in o e n n e s . Rue des Amandiers, p. 37. — Butte du Chapeau-Rouge, p. 83. Le château, pp. 123-125. INDEX DES NOMS PROPRES

Balzac, demeure rue Visconti, n° 17, p. 53. — Betauld de demeure rue Matignon, p. 3. — Henri Heine, maison Chemauld, président à la Chambre des comptes, sépul­ mortuaire, avenue Matignon, n° 3, p. 16. — Henner, ture à l’église Saint-Gervais, pp. 31-34. — François maison mortuaire, rue La Bruyère, n° 41, p. 17. — Blondel, architecte, pp. 106-108. — Boffrand, architecte, La Hire, architecte, p. 108. — Le Pelletier de Mort- pp. 108-109. — Aristide Bruant, chansonnier, maison lontaine, fermier général, p. 9. — Pierre Lescot, mortuaire, rue Christiani, n° 17, p. 17. — Chalgrin, pp. 64-77. — Scarron, sépulture, pp. 31-34. — Scott de architecte, pp. 117-118. — Chateaubriand, demeure à Martinvillé, inventeur, emplacement de la maison mor­ la Vallée-aux-Loups, p. 83. — Gherbuliez, maison mor­ tuaire, rue Vivienne, n* 9, p. 18. — Target, membre tuaire, rue de Tournon, n° 12, p. 18. — Paul-Louis de l’Assemblée constituante, habite l’hôtel Le Peletier Courier, demeure rue de l’Estrapade, n° 11, p. 16. — de Morfontaine, p. 9. — demeure, habite rue de Breton- Daumier, demeure quai d’Anjou, n° 9, p. 17. — Fersen, villiers, n° 3, p. 16. LISTE DES PLANCHES ANNEXÉES AUX PROCÈS-VERBAUX

Numéros Numéros dos des procès- procès- verbaux verbaux

Le pavillon de Hanovre...... 1 Prison de Saint-Lazare. — Porte d’entrée et Rue des Carmes (1925)...... 2 couloir faisant suite au greffe...... 3 Rue des Carmes, n° 15 ; collège des Irlandais (1925)...... 2 — Couloir d’entrée faisant suite au greffe...... 3 Rue des Carmes (1929) ; dégagement de la cha­ pelle du collège des Irlandais...... 2 — Le couloir de Germinal. 3 Rue des Carmes, n" 15 ; collège des Irlandais — Le réfectoire...... 3 (1929)...... 2 — Le dortoir des Made­ leines...... 3 Collège des Irlandais ; reconstruction devant la chapelle : — Le grand dortoir...... 3 Proposition de la Commission du Vieux — Cellule ; vue vers la Paris (Esquisse de M. L. Périn)...... 2 fenêtre...... 3 Solution réalisée...... 2 — Cellule ; vue vers la p o rte ...... 3 Vue prise du porche vers la rue des C arm es...... 2 — Locaux disciplinaires ; couloir...... 3 Raccord avec les anciens bâtiments du collège...... 2 — Locaux disciplinaires ; cachot...... 3 Agrandissements de la Bibliothèque de l’Arsenal. — Locaux disciplinaires ; — Vestige du mnr d’enceinte de Charles V ca ch o t...... 3 (1931)...... 2 Rue des Blancs-Manteaux, n" 25. — Enseigne Prison de Saint-Lazare (1). — Première cour. de l’Homme arm é...... 4 — — Partie antérieure... 3 Abords de l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet ; — Première cour. — Partie démolition du séminaire (janvier 1914)...... 4 postérieure...... 3 Fouilles sur l’emplacement du séminaire de — Deuxième cour...... 3 Saint-Nicolas-du-Chardonnet (février 1929).. 4 — — ...... 3 Fouilles sur l’emplacement du séminaire de — Bâtiment latéral de Saint-Nicolas-du-Chardonnet.— Ancien canal droite...... 3 de Bièvre (décembre 1928)...... 4 Fouilles sur remplacement du séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet. — Ancien canal de Bièvre (février 1929)...... 4 (1) Cf. 1912, n" 5 : 1” façade sur le faubourg Saint- Dénis ; 2 " intérieur de la chapelle ; 3” grand dortoir ; Plan des limites respectives des abbayes de 4 ° couloir des cellules dit « la Ménagerie » ; 5* vestiges Sainte-Geneviève et de Saint-Victor, 1616 d’une galerie souterraine ; 6° plan d’ensemble. (Archives nationales, Seine N. 11-33)...... 4 Numéros Numéro» des HP des procès- ' procès- verbaux verbaux

L’ancien Louvre. — Peinture de Reinier Nooms Rue Lhomond, n° 30. — Séminaire du Saint- dit Zeeman. Musée du Louvre : première Esprit ...... 5 moitié du x v ii6 siècle...... 4 — Séminaire du Saint- Plan de l’ancien Louvre par rapport au Louvre Esprit ; cour inté­ de Pierre Lescot (Berty, Topographie his­ rieure...... 5 torique du Vieux Paris, région du Louvre — Séminaire du Saint- et des Tuileries, I, p. 128)...... 4 Esprit; grand esca­ Chatenay. — La Vallée-aux-Loups; vue d’en­ lier...... 5 semble ...... 4 — Séminaire du Saint- — La Vallée-aux-Loups ; portique. 4 Esprit ; chapelle... 5 — — le pavillon. 4 Rue Clovis, n08 5 et 7. — Dégagement du mur — — le p a r c .... 4 d’enceinte de Philippe-Auguste (juin 1930).. 5 Hôtel de la Ferronnays, rue Quentin-Bauchart Rue Berton. — Entrée de l’ancienne propriété et avenue George-V, n° 29 (vue prise de de Lam balle...... 5 l'avenue George-V vers la rue Quentin- — Vue prise vers l’Est au pied Bauchart) ...... ^ du jardin de la maison de Hôtel de la Ferronnays, rue Quentin-Bauchart B alzac...... 5 et avenue George-V, n° 29 (vue prise vers — Vue prise vers l’Est...... 5 l’avenue George-V)...... 5 Rue Rataud. — Séminaire du Saint-Esprit — Le jardin de la maison de (décembre 1929)...... 5 Balzac...... 5 — École normale supérieure et — Vue prise de la fenêtre du séminaire du Saint-Esprit cabinet de travail de Balzac (décembre 1929)...... 5 au-dessus de la rue Berton. 5 COMMISSION DU VIEUX PARIS

MM. MM. Edouard Renard, préfet de la Seine, prési­ De Castellane, conseiller général (1920) dent ; Bonal, — (1921) Léon Riotor, conseiller municipal (1920), Henri Sellier, — (1925) vice-président; Lagriffoul, — (1927) d’Andigné, conseiller municipal (1907), vice- président ; Marie, — (1929) Chiappe, préfet de police ; Armand Alexandre, — (1929) Jouhannaud, secrétaire général de la Préfec­ Arsène Alexandre, inspecteur général des ture de la Seine; Musées (1897) ; Liard, secrétaire général de la Préfecture G. Lenôtre (1897) ; de police ; G. Montorgueil, publici&te (1897) ; César Caire, conseiller municipal (1900) Levraud, ancien député de la Seine, ancien De Puymaigre, — (1912) président du Conseil municipal (1898) ; Emile Massard, — (1914) Lavedan, de l’Académie française (1901) ; Deslandres, — (1916; André Hallays, avocat à la Cour (1901) ; Aucoc, — (1919) Marcel Poëte, directeur de l’institut d’his­ Adrien Oudin, — (1920) toire, de géographie et d’économie urbaines Florent-Matter, — (1920) de la Ville de Paris (1907) ; De Fontenay, — (1920) L. Bonnier, inspecteur général honoraire des Victor Bucaille, — • (1925) services techniques d’Architecture et d’es­ thétique (1910) ; René Fiquet, — (1925) Contenot, — (1925) Falcou, directeur honoraire des Beaux-arts et des Musées de la Ville de Paris (1910) ; Fernand-Laurent, — (1925) G. Hartmann, vice-président de la société Auguste Lefébure, — (1925) historique des IIIe et IVe arrondissements Raymond-Laurent, — (1927) la Cité (1912) ; Calmels, — (1929) Paul Ginisty, inspecteur général des monu­ Dufrenne, • — (1929) ments historiques (1913) ; Louis Gélis, — (1929) Paul Marmottan, président honoraire de la Charles des Isnards, — (1929) Société historique d’Auteuil-Passy (1913) ; Noël Pinelli, — (1929) Adrien Blanchet, membre de l’institut et du Comité des travaux historiques du minis­ Georges Prade, — (1929) tère de l’instruction publique (1916) ; Pressac (de), — (1929) Gaston Brière, conservateur adjoint du musée Georges Lemarchand, — (1929) de Versailles (1916) ; MM. MM. Raymond Koechlin, président de la Société Michon, conservateur au musée du Louvre des amis du Louvre, vice - président de (1926); l’Union centrale des arts décoratifs (1916); Le marquis de Rochegude (1926) ; Henry Lemonnier, membre de l’institut, pro­ Dumolin (1926) ; fesseur honoraire à la Faculté des lettres de Paul Jarry, président de la Société d’histoire l’université de Paris (1916) ; et d’archéologie du VIIe arrondissement L. Périn, architecte (1917) ; (1926) ; Paul Léon, directeur des Beaux-arts (1918) ; Raymond Escholier, conservateur de la Mai­ Marquet de Vasselot, conservateur du musée son de Victor-Hugo (1926) ; du Louvre (1918) ; Paul Flobert, président de la Société « Le Vieux papier » (1927) ; Paul Vitry, conservateur au musée du Louvre, professeur à l’Ecole des arts déco­ Hubert Morand (1927) ; ratifs (1918); Charléty, recteur de ¡’Université de Paris Mario Roques, professeur à la Sorbonne et à (1927); l’Ecole des langues orientales vivantes, André Morizet, sénateur, maire de Boulogne- directeur d’études à l'Ecole des hautes Billancourt (1927) ; études (sciencesphilologiques et historiques) Le docteur Vimont, président de la société (1919); historique le Centre de Paris (1928); Robiquet, conservateur du musée Carnavalet Léandre Vaillat, critique d’art (1928) ; (1920); Lesort, archiviste en chef du Département de Victor Perrot, président de la société histo­ la Seine (1929) ; rique le Vieux Montmartre (1920); Batifïol, administrateur de la bibliothèque de Fosseyeux, docteur ès lettres, chef de ser­ l’Arsenal (1929) ; vice à VAdministration générale de l’As­ Paul Bouju, préfet honoraire du département sistance publique (1920); de la Seine (1930) ; Camille Jullian, de l’Académie française, Giraud, directeur général des Travaux ; professeur au Collège de France (1920) ; Martzloff, directeur des services d’Architec­ Pierre Champion, archiviste-paléographe, ture et des Promenades ; m aire de Nogent-sur-Marne (1920) ; Pierre Doumerc, directeur du Plan de Léon Mirot, archiviste aux Archives natio­ P aris ; nales (1923) ; Morlé, directeur des Affaires municipales De Fossa, vice-président de la Société des et du Contentieux; Amis de Vincennes (1923) ; Grimaud, directeur des Affaires départe­ Leroux-Cesbron, vice-président de la Commis­ mentales ; sion municipale historique de Neuilly Darras, directeur des Beaux-arts ; (1925); Bodereau, directeur du Cabinet. Templier, m aire d’Arcueil (1925) ; Gaston Renault, conservateur de la Galerie Secrétaires de la Commission : des plans en relief aux Invalides, archiviste Elie Debidour, ancien élève de l’Ecole normale de la ville de Saint-Mandé (1925); supérieure, secrétaire administratif au Marcel Aubert, conservateur adjoint au Cabinet du Préfet de la Seine ; musée du Louvre (1925) ; Grimault, ingénieur-géomètre honoraire du Barroux, archiviste en chef honoraire du Plan de Paris, inspecteur des fouilles D épartement de la Seine (1926) ; archéologiques. SOUS-COMMISSIONS

l re Sous-commission. 3e Sous-commission.

(Inventaire et recherches historiques.) (Aspects et sites.)

M. Victor Perrot, président; M. G. Hartmann, président; MM. César Caire, Robiquet, vice-prési­ MM. de Fontenay, Adrien Blanchet, vice- dents; présidents ; M. X, secrétaire; M. Dumolin, secrétaire; MM. d'Andigné, Emile Massard, Aucoc, MM. de Puymaigre, Deslandres, Aucoc, Léon Riotor, Florent-Matter, de Fontenay, Florent-Matter, de Fontenay, René Fiquet, Fernand-Laurent, Auguste Lefébure, Conte- Auguste Lefébure, Morizet, Noël Pinelli, not, Calmels, Louis Gélis, Georges Prade, Georges Lemarcband, Marie, Armand Pressac (de), Georges Lemarchand, Henri Alexandre, G. Lenôtre, Edgar Mareuse, Sellier, Morizet, G. Lenôtre, G. Montorgueil, G. Montorgueil, le docteur Capitan, André André Hallays, L. Bonnier, Falcou, G. H art­ Hallays, L. Bonnier, Paul Marmottan, mann, Paul Ginisty, Paul Marmottan, Adrien L. Périn, Gaston Brière, Mario Roques, Blanchet, L. Périn, Paul Vitry, Fosseyeux, Victor Perrot, Fosseyeux, Pierre Champion, de Fossa, Paul Jarry, Raymond Escholier, Léon Mirot, de Fossa, Barroux, de Roche- Hubert Morand, le docteur Vimont, Léandre gude, Paul Jarry, le docteur Vimont, Hubert Vaillat, Paul Flobert. Morand, Paul Flobert, Lesort, Batiffol.

4e Sous-commission. 2e Sous-commission. (Inscriptions ; dénominations des rues.) (Fouilles.) M. Mario Roques, président; MM. de Puymaigre, Léon Mirot, vice-pré­ M. L. Périn, président; sidents; MM. Victor Bucaille, Michon, vice-prési­ M. Paul Jarry, secrétaire; dents; MM. Deslandres, Léon Riotor, Victor M. Templier, secrétaire; Bucaille, Auguste Lefébure, Calmels, Louis MM. René Fiquet, Levraud, André Hallays, Gélis, Georges Prade, Pressac (de), Marie, L. Bonnier, G. Hartmann, Victor Perrot, G. Hartmann, Paul Ginisty, Louis Bonnier, Camille Jullian, Dumolin, Paul Jarry, le doc­ Barroux, Dumolin, Paul Flobert, Lesort, teur Vimont, Batiffol, Grimault. Batiffol.

259. — Imprimerie municipale, Hôtel de Ville. — 1936.