ENSEIGNANT ENCADREUR PROFESSION NENENE L ENCADREUR

Monsieur LEMIARY Monsieur RAKOTONDRASOA PHILIPPE Enseignant-chercheur OPERATEUR TOURISTIQUE A L’Université de Toamasina REGION ATSINANANA Date de s outenance : 29 Novembre 2 01 1

SOMMAIRE SOMMAIRE

SOMMAIRE ...... 2 REMERCIEMENTS ...... 3 LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES ...... 4 GLOSSAIRE ...... 5 INTRODUCTION ...... 6 PREMIERE PARTIE : APERCU GLOBAL SUR LE TOURISME A ...... 8

CHAPITRE I : GENERALITES DU TOURISME A MADAGASCAR ...... 10 Section I : La genèse du tourisme ...... 10 Section II : Bref aperçu sur Madagascar ...... 13 Section III : Aperçu sur le tourisme à Madagascar ...... 24

CHAPITRE II : LES MARCHES TOURISTIQUE A MADAGASCAR ...... 28 Section I : Les attractions touristiques ...... 28 SECTION II : Les circuits touristiques à Madagascar ...... 45 Section III : Diagnostic de l’offre, dela demande et de la concurrence touristique ...... 49

CHAPITRE III : LES ORGANISMES D’APPUI ET LES INVESTISSEMENTS DANS LE SECTEUR 56 Section I : Les cadres législatifs du tourisme ...... 56 Section II : Les acteurs étatiques du secteur ...... 57 Section III : L’investissement touristique A madagascar ...... 62 DEUXIEME PARTIE : LA PERTINENCE DU DEVELOPPEMENT OCCASIONNE PAR LE SECTEUR TOURISME ...... 66

CHAPITRE I : LE TOURISME DANS LE PROCESSUS DU DEVELOPPEMENT ...... 69 Section I : Le renouveau théorique du développement ...... 69 SECTION II : LE TOURISME : UNE OPPORTUNITE POUR LE DEVELOPPEMENT ...... 76 SECTION III : Les politiques catalyseurs du développement à Madagascar ...... 85

CHAPITRE II : LES EFFETS DU TOURISME SUR LE DEVELOPPEMENT A MADAGASCAR ...... 90 SECTION I : Les effets sur la stratégie du développement et les effets externes ...... 90 SECTION II : Les effets partiels sur l'économie nationale ...... 95 SECTION III : Contraintes au développement du secteur tourisme ...... 101

CHAPITRE III : POUR UNE AFFLUENCE TOURISTIQUE ...... 109 SECTION I : Stratégies de développement touristique ...... 109 SECTION II : Principales recommandations ...... 112 SECTION III : Perspectives d’avenir du tourisme ...... 124 CONCLUSION...... 125 BIBLIOGRAPHIE ...... 128 ANNEXES ...... 130 LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES ...... 133 TABLE DES MATIERES ...... 134

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REMERCIEMENTS REMERCIEMENTS

La réalisation de cet ouvrage témoigne la fin de notre cursus universitaire. Cet ouvrage n’aurait pas pu voir le jour, sans la généreuse contribution d’un grand nombre de personnes, envers lesquelles nous souhaitons exprimer notre très sincère gratitude, en particulier à :  Monsieur LEMIARY , enseignant chercheur à l’Université de Toamasina, notre enseignant encadreurencadreur,,,, qui a dirigé de main de maître ce mémoire, par la méthodologie de travail qu’il nous a fournie, les corrections et les précieux conseils qu’il nous a prodigués pour hisser ce travail à son niveau académique actuel ;  Monsieur RAKOTONDRASOA PHILIPPE, opérateur touristique – Région Atsinanana, notre encadreur professionnelprofessionnel, qui a accepté avec plaisir, malgré ses lourdes responsabilités, de nous encadrer et nous offrir d’inestimables consignes, des remarques judicieuses, tout au long de l’élaboration de ce mémoire ;  Tous les enseignants du Département de Gestion de la Faculté de Droit, des Sciences économiques et de Gestion de l’Université de Toamasina, qui ont su inculquer, avec un encadrement enrichissant, les connaissances de base nécessaires à la réalisation de ce travail. Par la même occasion, nos vifs remerciements vont à tous les bienfaiteurs qui ont eu la gentillesse de nous aider et ont participé à l’aboutissement de ce mémoire ; Et à toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de loin, chacune à sa façon, à faire de ce mémoire un travail original et de qualité. Nous ne saurions clore cette page, sans avoir une pensée toute particulière à l’endroit de nos parents, Madame CONSTINE et Monsieur RAKOTONIAINA Guillaume et sa famille, ainsi que toute notre famille, pour leur soutien moral, matériel et financier durant nos études, pour tous les sacrifices qu’ils ont consentis, l’amour et la patience dont ils ont fait preuve à notre égard ; qu’ils trouvent dans cet ouvrage l’expression de notre profonde reconnaissance et notre indéfectible affection.

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LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

AAVM : Association des Agences de Voyages de Madagascar. AGCS : Accord général sur le commerce des services ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées BCM : Banque Centrale de Madagascar CPTR : Conférence permanente du tourisme rural CSBF : Commission de Supervision Bancaire et Financière DTS : Droit de Tirage spéciaux EDBM : Economic Development Board of Madagascar EMTH : Ecole des Métiers du Tourisme et d'Hôtellerie EVPT : Etablissement des Voyages et des prestations Touristiques FHORM : Fédération des hôteliers et Restaurateurs de Madagascar FMI : Fonds Monétaire International GLVM : Groupement des Loueurs de Voitures de Madagascar. Go To : Groupement des Opérateurs du Tourisme IBS : Impôts sur les Bénéfices des Sociétés IDH : Indicateur de Développement Humain INTH : Institut National de Tourisme et d’Hôtellerie) IRNS : Impôt sur les revenus non-salariés MID : Marché Interbancaire de Devises NEPAD : News Partnership for Africa’s Developpement OMT : Office Mondial du Tourisme ONTM : Office National du Tourisme de Madagascar PED : Pays en voie de Développement PIB : Produit Intérieur Brut PME : Petite et Moyenne Entreprise PNE : Politique Nationale sur l’Emploi PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement RFT : Réserve Foncière Touristique TVA : Taxe sur les Valeurs Ajoutées TVTE : Taxe sur les Véhicules de Tourisme des Entreprises. UICN : Union International pour la Conservation de la Nature UNAT : Union nationale des associations de tourisme et de plein air UNESCO : United Nations for Education, Science and Culture WWF : Word Wildlife Fund

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GLOSSAIRE GLOSSAIRE

• Capital humain : c’est l'ensemble des aptitudes, talents, qualifications, expériences accumulés par un individu et qui déterminent en partie sa capacité à travailler ou à produire pour lui-même ou pour les autres. • Circuit : Voyage circulaire de découverte d'un pays. Déplacement ou voyage effectué en plusieurs étapes, à l'aide d'un ou de plusieurs moyens de transport, permettant la visite de plusieurs lieux touristiques. • Compte satellite du Tourisme : Le compte satellite du Tourisme accompagne les Comptes de la Nation, en s’intéressant, sans interférer avec les totaux, à chaque secteur qui comporte une composante touristique. Il débouche sur des chiffres qui précisent la contribution du Tourisme au P.I.B et il permet de mettre en parallèle le Tourisme et les autres secteurs figurant dans la comptabilité nationale. • Flux touristique : Il s'agit d’un comptage du tourisme. Un flux peut être mesuré à l’arrivée, c’est à dire au lieu où le touriste exerce sa seule activité économique : consommer. • Industrie touristique : Le Tourisme est parfois considéré comme une "industrie". Il faut y voir là un abus de langage reposant sur une traduction imparfaite de l'expression anglaise " tourismindustry " qu'il est préférable de traduire par " activité ", " économie " ou " secteur ".

• Parcs nationaux : Ce sont des portions du territoire national préservées des interventions humaines, afin d’en sauvegarder la beauté originelle et de conserver ses richesses naturelles.

• Tourisme international : C'est l'ensemble des flux et des consommations touristiques dans un pays comprenant son Tourisme réceptif et son Tourisme émetteur. Tourisme international = Tourisme récepteur + Tourisme émetteur. • Tourisme national : C'est l'ensemble des consommations touristiques : - des citoyens d'un pays à l'intérieur de leur propre pays, constituant son Tourisme interne ; - des citoyens de ce pays voyageant et / ou séjournant dans des pays étrangers, constituant son Tourisme émetteur. Tourisme national = Tourisme interne + Tourisme émetteur. • Touriste : Tout visiteur dont le séjour dans le pays visité comporte au moins une nuit ou est supérieur à 24 heures. Le motif peut être soit personnel (agrément, visite de la famille ou à des amis... ) soit professionnel ( mission, réunion, ... ).

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INTRODUCTION

Le tourisme est un des secteurs économiques les plus importants pour les pays du sud, après le pétrole. Il représente à lui seul 11% du produit national brut mondial, emploi 200 millions de personnes et déplace quelques 700 millions de voyageurs par an, un nombre qui devrait doubler, d'ici 2020. Il est considéré comme l'une des plus importantes, si ce n'est la plus importante industrie mondiale, il est donc un facteur de développement économique fondamental.

De ce fait, de nombreux pays considèrent le tourisme comme une solution simple et rapide pour surmonter leurs difficultés économiques et choisissent de promouvoir leurs ressources naturelles, afin d'attirer plus de touristes dans un marché très concurrentiel. Même l'Organisation Mondiale du Tourisme stipule que « Le développement du tourisme répond aux besoins des touristes et des régions qui les accueillent, tout en ménageant et améliorant les possibilités futures. Il doit se traduire par une gestion de toutes les ressources permettant à la fois de satisfaire les besoins économiques, esthétiques et sociaux, et de préserver l'intégralité culturelle, les écosystèmes, la biodiversité et les systèmes de soutien à la vie ».

Après avoir repris le chemin de la croissance en 2003 et a fait le point, en juillet 2004, de la première année de mise en œuvre de son Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP), avec un résultat positif, Madagascar vise le développement de l’industrie touristique, afin de conquérir le marché touristique vis-à-vis du concurrent. Cette situation pose plusieurs défis d'ordre d'éthique, notamment au niveau de la destruction de l'environnement, de la pollution, de l'épuisement des ressources naturelles, de l'impérialisme économique et de l'exploitation sexuelle.

A l’heure actuelle, influencé par la politique de l’Etat, le tourisme prend une place de plus en plus privilégié dans l’économie malgache, en revêtant diverses formes. Dans l’exécution de cette politique, il s’appuie tout d’abord sur des sites renommés tels que les Tsingy, les plages, les petits îles, telles que Nosy Be et Sainte Marie et les divers parcs nationaux. Le littoral offre aux opérateurs économiques de nombreuses opportunités d’investissement susceptibles de répondre aussi bien aux besoins des touristes nationaux qu’étrangers. Le tourisme balnéaire constitue la plus importante des activités du littoral, mais l’écotourisme attire autant de touristes que la plage.

Etant convaincu des avantages substantiels émanant des activités touristiques, tels que la création d’emplois, les recettes nettes en devises, la réduction de la pauvreté, la préservation de l’environnement, le gouvernement incite les opérateurs et les investisseurs étrangers à investir dans ce domaine. Malgré ses nombreuses potentialités, Madagascar est

6 loin d’atteindre une exploitation maximale de ses possibilités. La grande île connait jusqu’à ce jour des difficultés pour développer ce secteur et ce résultat est dû en majeure partie, au mauvais état des infrastructures.

Ainsi pour Madagascar , l'industrie touristique peut-elle porter à elle seule le développement ? Cette solution est-elle généralisable ? Comment la mettre en œuvre ? Pour résumer notre propos, nous pouvons dire que le développement est à la croisée des chemins ; il convient aujourd'hui d'établir un nouveau paradigme répondant aux besoins, mais également aux spécificités de chaque Etat. Le tourisme semble s’ouvrir sur un nouveau postulat : et si la solution au développement ne résidait pas au sein d'une stratégie globale dictée par les institutions internationales, mais plutôt au sein du potentiel de chaque Etat en développement ?

Pour répondre à l'ensemble de ces interrogations, nous avons choisi comme thème d’étude : « Secteur tourisme et développement d’un pays (cas de Madagascar) »

Ainsi nous avons divisé notre étude en deux parties distinctes. La première aura pour l’aperçu global sur le secteur tourisme, ainsi que sur Madagascar . La seconde partie, évoquera la pertinence du développement occasionné par le secteur tourisme , elle sera axée sur l'analyse du renouveau théorique et à la mise en avant du tourisme dans les politiques de développement qui aura comme objectif affiché de mettre en avant les besoins du tourisme et par conséquent les limites du lien « tourisme-développement » ; il conviendra de comprendre comment faire du tourisme un réel vecteur de développement.

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PARTIE I : APERCU GLOBAL SUR LE SECTEUR TOURISME A MADAGASCAR

PREMIERE PARTIE : APERCU GLOBAL SUR LE TOURISME A MADAGASCAR

PREMIERE PARTIE :::

APERÇU GLOBAL SUR LE TOURISME A MADAGASCAR

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L'ancienneté du désir de voyage et de découverte est intrinsèque à la nature humaine. Aujourd’hui, environ 700 millions de voyageurs se déplacent de leurs pays d’origine et sont curieux d’en découvrir d’autres et la nature.

Ainsi, pour comprendre encore plus le contexte du tourisme, nous avons subdivisé la première partie de notre travail en trois chapitres, à savoir : la première va parler des généralités du tourisme à Madagascar . Le second chapitre, évoquera les marchés touristiques de Madagascar , elle portera sur les attractions du capital touristique et au diagnostic de l’offre et de la demande, ainsi qu’au concurrent de Madagascar en matières de produits touristiques. Et le dernier chapitre se penche sur les investissements touristiques, les organismes d’appui du secteur et les cadres législatifs dans ce domaine.

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CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS DU TOURISME A MADAGASCAR

Le tourisme qui comprend « les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel, pour une période consécutive, qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs »1 , est de plus en plus mis en avant comme solution au développement.

Ainsi nous allons parler les caractéristiques du secteur tourisme, en premier lieu la généralité, l’origine, les différentes définitions, les types de tourisme qui est notre première préoccupation. Et ensuite la généralité du pays que nous étudions.

SECTION I : LA GENESE DU TOURISME

L'ancienneté du désir de voyage et de découverte est intrinsèque à la nature humaine. Le monde hellénistique adorait déjà les sites touristiques, ou comme en témoigne l'idée des sept merveilles du monde. On se souvient également de Ibn Battuta, le grand voyageur arabe du 14 e siècle qui parcourut près de 20 000 Kms pour « la joie de découvrir des pays et peuples nouveaux ».

I- La naissance du mot tourisme

Vers 1800, c’est en Grande Bretagne, qu’apparait le mot touriste. Il désigne une figure bien précise, celle du jeune anglais stylé et courtois qui fait un grand tour de la France, de Paris au Sud Ouest, en passant par la Bourgogne, le Sud Est et le Midi. Le nombre était très limité et il fallait se déplacer à cheval ou en coche, ce qui était très couteux.

L’essor du chemin de fer à partir des années 1840 a été une révolution, dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres. Et les différentes caractéristiques du tourisme moderne ont commencé dès lors à se mettre en place.

Vers 1840 également, les premiers guides Baedecker sont édités, Thomas Cook invente le groupe bon marché et fonde la première agence de voyages. A la fin du XIXe Siècle se développe l’hôtellerie, petite et moyenne, ou celle du grand promoteur international comme Charles Ritz.

Mais le tourisme de masse prend surtout naissance avec les lois sociales qui, tout au long du XX Siècle, libèrent le temps des individus.

1 François Vellas, Economie et Politique du Tourisme International ; Economica, 2007, page 67.

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II- Les multiples définitions du tourisme

II-1 Pour les Professeurs Krapf et Hunziker

Le tourisme est « l’ensemble des relations et des faits constitués par le déplacement et le séjour de personnes hors de leur lieu de résidence habituelle, pour autant que ce séjour et ce déplacement ne soient pas motivés par une activité lucrative quelconque ».

II-2 Selon l’académie internationale du tourisme

Selon l’académie internationale du tourisme, instituée en 1951 à Monaco, qui publie le dictionnaire international du tourisme :« le tourisme, c’est ensemble des activités humaines mises en œuvre pour réaliser ce type de voyage ; c’est industrie coopérant à la satisfaction des besoins du touriste … le tourisme se distingue du voyage en ce sens qu’il implique le fait au voyager, d’une part, le choix délibéré du but et, d’autre part, le souci de satisfaire son agrément ».

II-3 Selon l’Office Mondial du Tourisme (OMT)

Toute personne qui se rend dans un pays autre que celui ou elle a son lieu de résidence habituelle, mais autre que celui correspondant à son environnement habituel, pour au moins une nuit, mais pas plus d’une année, et dont le motif principal de la visite est autre que celui d’exercer une activité rémunérée dans le pays visité.

L’OMT est une organisation des Nations Unies qui a une histoire particulière. Elle a en effet succédé, en 1976, à l’Union Internationale des Organismes Officiels de Tourisme (UIOOT), elle-même ayant pris le relais, en 1947, de l’Union Internationale des Organismes Officiels de propagande touristique, créée en 1934 à La Haye, afin de faire pression sur les gouvernements pour le droit de chacun de se déplacer librement. Principale spécificité, l’OMT réunit à la fois des organismes publics et privés.

En 2004, elle se compose ainsi de 144 Etats membres de droit, de sept territoires et de quelques 300 membres affilés représentant le secteur privé, des établissements d’enseignement, des associations professionnelles du tourisme et des autorités touristiques locales. Elle a adopté, en 1999, un code mondial d’éthique du tourisme. Ainsi elle a pour objectif de : • Stimuler la croissance économique et la création d’emplois. • Inciter à la protection de l’environnement et du patrimoine culturel. • Promouvoir la paix, la prospérité et le respect des droits de l’homme.

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III- Les différents types de tourisme

III-1 Tourisme social

Le tourisme social a pour but de permettre l’accès de tous aux vacances, en particulier pour les personnes à revenus modestes. Développé principalement en France et en Belgique, il est porté depuis le début du XXe siècle, par des acteurs associatifs (ou coopératifs et mutualistes), notamment regroupés en France au sein de l’Union nationale des associations de tourisme et de plein air (UNAT).

III-2 Tourisme solidaire ou Tourisme équitable

Le tourisme solidaire a vu le jour au lendemain de la décolonisation, initié par les voyageurs du Nord, conscients des dégâts causés par le tourisme au Sud. Des actions de solidarité concrètes sont mises en place, des projets touristiques qui sont en même temps de véritables projets de développement local.

III-3 Tourisme solidaire

Ces acteurs mettent en place des actions de solidarité concrètes, des projets touristiques qui sont en même temps de véritables projets de développement local : leurs bénéfices sont reversés en grande partie aux populations locales.

III-4 Tourisme éthique ou Tourisme responsable

Le tourisme éthique part de l’idée de développer des pratiques socialement et écologiquement plus respectueux, au sein des acteurs traditionnels du tourisme, tour- opérateur, hôtels etc…Cela passe par la création de direction environnement ou développement durable, mais aussi par des publications de rapports sur la responsabilité sociale des entreprises et la mise en place d’actions correctives concrètes sur le plan des pratiques sociales et environnementale.

III-5 Écotourisme

L’écotourisme est un tourisme axé sur la recherche du contact avec la nature (observation de la faune et de la flore, randonnées, etc…) et les cultures traditionnelles. Il cherche à restreindre ses retombées sur l’environnement naturel et socioculturel 1.

III-6 Tourisme rural

Le tourisme rural est un mode d’hébergements diffus des populations accueillies en zone rurale 2. Il est apparu dans les années 70, en réaction à la construction des grandes

1 « Dictionnaire Hachette, encyclopédie », Edition 2002, p. 1414. 2 Idem 12 concentrations touristiques. Il est représenté en France par la Conférence permanente du tourisme rural (CPTR).

III-7 Tourisme durable

Le tourisme durable, concept repris notamment par l’Organisation Mondiale du Tourisme, a pour but, comme le développement durable, d’être à la fois un outil économique, social et écologique. Plus précisément, il s’agit de prendre en compte les écosystèmes et les populations locales, en développant leur économie, etc… Mais comme le développement durable, c’est un concept de compromis, contradictoire.

Le tourisme est une activité économique qui est basé sur des déterminants différents. Ainsi, l'Organisation Mondiale du Tourisme stipule même que « Le développement d'un tourisme répond aux besoins des touristes et des régions qui les accueillent, tout en ménageant et améliorant les possibilités futures. Il doit se traduire par une gestion de toutes les ressources permettant à la fois de satisfaire les besoins économiques, esthétiques et sociaux, et de préserver l'intégralité culturelle, les écosystèmes, la biodiversité et les systèmes de soutien à la vie ».

Nous allons voir ces déterminants touristiques à Madagascar dans les sections qui viennent.

SECTION II : BREF APERÇU SUR MADAGASCAR

L’île est théoriquement occupée par 18 groupes ethniques qui sont les résultats d’un peuplement simultané de Madagascar par des immigrants d’origine malaise, indonésienne, noire africaine et arabe, il y a environ 2000 ans de cela. En 1896, Madagascar est sous l’empire colonial français. Cette domination a duré plus d’un demi siècle. L’accès à l’indépendance est décrété en 1960.

I- Historique de Madagascar

I-1 Histoire de Madagascar avant 1875

L'origine du peuple malgache demeure à ce jour un mystère. Il semblerait que les premiers habitants soient venus d'une part de l'Indonésie, et d'autre part de l'Afrique de l'Est. Au XIIème siècle, les arabes approchent l'île et font du commerce sur la côte nord-ouest, ainsi que sur la côte est. De cette influence, le malgache s'écrivait en caractère arabe, jusqu'au début du XIXème siècle, où l'alphabet romain sera imposé.

Les portugais sont les premiers européens à découvrir l'île : d'abord en l'an 1500 avec Diego Diaz, puis 6 ans plus tard par Fernando Suarez. Cependant, les portugais ne peuvent convertir le peuple au christianisme, la rébellion est telle qu'ils décident de quitter assez rapidement l'île. Au XVIIème siècle, les Hollandais et les anglais tentent à leur tour de

13 conquérir l'île, mais en vain. Les Hollandais préférent se tourner vers l'Afrique du Sud et les Anglais ont été usés par les maladies à répétition (le paludisme certainement), les famines et le peu de bonne volonté du peuple malgache.

Les français ne sont pas en reste, et à cette même période, la société de la Compagnie Française des Indes orientales est créée et s'implante sur l'île pour faire commerce, sans grand succès. De 1684 à 1724, de nombreux pirates trouvent refuges sur les côtes et participent activement à l'économie du pays.

L'île n'est pas unifiée et chaque région possède sont royaume. Le premier roi qui a eu le charisme et la force d'unifier le pays est . De 1787 à 1810 il ne cessa d'agrandir son territoire, en maîtrisant parfaitement le développement économique et administratif : il développa les marchés, multiplia les alliances, créa un impôt, une justice... Sa mort ne lui permis pas d'atteindre son objectif, mais il laissa à son successeur, son fils, le soin de poursuivre sa tâche, avec pour mission " La mer sera la limite de ma rizière ". Son fils, Radama 1er, régna de 1810 à 1828. Il unifia le pays avec l'aide des anglais et interdisait la traite des esclaves.

Son épouse, Ranavalona 1ère lui succéda. A l'opposé de ce qu'a fait son mari, elle expulsa tous les étrangers, rétabli l'ordre traditionnel et abolit le christianisme. Elle stoppa net l'influence étrangère. A sa mort, en 1861, son fils Radama II lui succéda.

On fait et on défait ! Radama II, mène une politique à l'encontre de sa mère : les étrangers y sont les bienvenus, la peine de mort est supprimée... Roi très humain, il fut étranglé 2 ans seulement après son accession au trône, sur ordre des responsables militaires.

Son épouse, lui succéda. Cependant, la véritable personne qui décida de la politique de Madagascar fut le 1er ministre Rainilaiarivony, qui dirigea le pouvoir pendant près de 30 ans, par mariage successif avec 3 reines : Rasoherina, Ranavalona II et Ranavalona III. Pendant cette période, le royaume s'organise : création de ministères, développement de l'enseignement...

I-2 Histoire de Madagascar après 1875

Des vagues de colons se sont suivies, l’inter mariage s’est généralisé et permit la création d’un patrimoine culturel, dont la richesse caractérise encore l’île. Stratégiquement située au large de la côte Sud Est de l’Afrique, l’île est devenue l’objet des ambitions impérialistes de la Grande Bretagne et de la France. Ceci a finalement donné lieu à une colonisation française à la fin du 19 e Siècle.

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Avec la proclamation de l’indépendance le 26 juin 1960, la République a été remplacée, en 1975, par le régime à tendance marxiste, dirigé par l’Amiral Didier Ratsiraka. Sa direction a duré près de 25 ans, avec quelques courtes interruptions. De 1992 à 1996, le professeur Albert Zafy a pris le pouvoir et il est empêché de son poste en 1996. L’Amiral a repris le relais jusqu’à la fin de l’année 2001. Le candidat Marc Ravalomanana, ancien maire de la commune urbaine d’, a pris le pouvoir après des mois de manifestations violentes et de mouvements sociaux. Il a été officiellement investi le 06 mai 2002 et réélu le 03 décembre 2006.

II- Les atouts de Madagascar

II-1 Position géographique

Madagascar, de son vrai nom malgache Madagasikara, fut séparé de l'Afrique, il y a 120 millions d'année, 4ème plus grande île au monde, après le Groenland, la Papouasie- Nouvelle-Guinée et Bornéo, Madagascar est une île montagneuse. Elle se situe dans l'océan indien à l'est de l'Afrique, à 9 000 km de la France. Il faut 11 heures d'avion pour relier les 2 pays. Madagascar a pour voisin l'Afrique (400 km, séparé par le canal du Mozambique), les Comores au nord (300 km), les Seychelles au nord-est (930 km) et l'île de la Réunion à l'est (800 km). L'île est traversée par le tropique du Capricorne aux environs de la ville de Tuléar (au sud).

Madagascar possède 4 828 km de côtes (avec de très belles plages), pour une superficie de 587 040 km², soit la grandeur de la France et de la Belgique.1600 km sépare le nord du sud et 600 de l'est à l'ouest, dans sa plus grande largeur.

Figure n°1 : Position géographique de Madagascar

AFRIQUE

MADAGASCAR

Source : www.tourisme.gov.ma, 2010

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II-2- Le climat

A l’instar de la diversité pédologique, la diversité climatique de Madagascar lui donne une grande possibilité de diversifier ses activités agricoles. La grandeur de Madagascar est telle que l’on peut y distinguer 4 types de climats : tropical Humide à l’est, tropical d’altitude dans les hautes terres centrales, tropical sec dans les plateaux de l’ouest et enfin semi-aride au Sud. La variété des climats est très importante, puisqu’au sein d’un même pays, on peut retrouver de la gelée (sur certains sommets) et des cyclones sur la côte Est. L’île dispose également de réserves d’eaux inégales selon les zones, mais néanmoins importantes, tant en surface (120 fleuves, 85 lacs de plus d’1 km 2) que souterraines.

Contrairement à l’image que l’on peut avoir de ce pays, Madagascar présente de nombreuses potentialités non exploitées, à l’image de ses ressources naturelles (eau, cheptel bovin, espaces cultivables, minerais industriels ou pierres précieuses et semi- précieuses), de ses ressources marines ou de ses attraits touristiques. L’un des aspects particuliers de Madagascar réside ainsi dans la grande richesse de sa faune et de sa flore, du fait de la multiplicité de ses climats : c’est l’un des pays au monde qui réunit la plus grande variété d’espèces, tant au niveau végétal qu’animal.

II-3 La faune

A Madagascar il n'y a pas de grands mammifères, ne les cherchez pas à Madagascar, ce n'est pas l'Afrique, donc pas de lion, d'éléphant, de girafe et hippopotames d’autres. Pourtant, Madagascar abrite une faune exceptionnelle. Une faune le plus souvent inoffensif, ici pas de prédateur féroce (à l'exception du rare fossa). Même les serpents ne sont pas venimeux. Vous y verrez des animaux qui n'existent nul par ailleurs. Pensez donc ! 80 % des espèces y sont endémiques. Pour preuve, voici de petits exemples : 100% des Lémuriens, 98% des reptiles et amphibiens, 96 % des papillons, 92% des espèces de poissons d'eau douce, 89% des rongeurs et 87% chez les carnivores... Tous prospérant sur l'île, et que sur cette île.

Figure n° 2 : Les reptiles à Madagascar

Source : www.tourisme.gov.ma, 2010

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Madagascar, sans ses nombreux lémuriens, ne serait plus Madagascar. On y vient de loin pour admirer ces étranges mammifères. Le lémur est un primate et possède 2 gros yeux expressifs, et une queue touffue à n'en plus finir (aussi longue que le corps). Arboricole et herbivore, il vit soit le jour, soit la nuit, suivant son espèce. La plupart des espèces sont menacées de disparition, en raison de la destruction de leur habitat (déforestation). Parmi les espèces de lémuriens que vous aller rencontrer à Madagascar, vous aller sans doute apercevoir le Propithèque de Verreaux.

Figure n° 3 : Lémuriens Malgache

Source : www.tourisme.gov.ma, 2010.

Ce lémurien au poil blanc sur le corps, brun foncé sur la face, la tête se déplace à grands bonds parmi les arbres épineux, grâce à la détente de ses pattes puissantes. Il se nourrit de fruits, de feuilles et d'écorce. On le surnomme le lémurien danseur, car au sol, il saute de travers pour se déplacer.

II-4 La flore

A Madagascar, tout pousse ! Les fruits exotiques, tout comme les fruits occidentaux ! A l'exception des kiwis, cerisiers et oliviers. Tout comme la faune, la flore possède un très grand nombre d'espèces endémiques, on n’est pas loin des 75 % des 12 000 espèces de végétaux. Que dire de la richesse de la flore ? C'est tout simplement extraordinaire : 7 espèces de baobab (il n'en existe qu'une seule en Afrique), 1 200 espèces d'orchidées dont la vanille, 150 espèces de palmiers... des milliers de plantes médicinales... Un seul bémol à tout ça, la déforestation qui détruit toute cette richesse.

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Figure n° 4 : Baobab et Ravinala (arbre de voyageur )

Source : www.tourisme.gov.ma, 2010

Le ravinala ou arbre du voyageur est emblème du pays. Il se déploie majestueusement en éventail et offre de l'eau au voyageur assoiffé (il suffit de couper une tige et il en sortira abondamment de l'eau).

II-5 Les lieux touristiques

II-5-1 Les hauts plateaux

• Antananarivo : le parc zoologique et botanique de Tsimbazaza, les douze collines sacrées (dont Ilafy, Ambohidratrimo, Antsahadinta, ), les gorges de Mandraka, la haute ville et le palais de la Reine (en état de reconstruction et de réhabilitation).

• Antsirabe : ville thermale au climat vivifiant, rappelle la quiétude d’une petite ville provinciale française, côtoyant un cachet typiquement malgache.

• Fianarantsoa : renommée par l’étendue de ses vignobles et la qualité de ses grands crus, son artisanat typique, la fameuse marqueterie et sculpture « Zafimaniry ».

• Ambositra : montagne d’Antety, cascade, forêt de plantes médicinales et orchidées, le parc national de l’Andringitra, le pic Boby (Marivolanitra).

II-5-2 La côte Est

• Andasibe : Réserve spéciale d’Indri : réserve de faune et de flore, parc national de Mantadia, les chutes de Niagarakely.

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• Tamatave : Premier port de Madagascar, le port fluvial de Manangareza et le canal des Pangalanes, Akanin’nyNofy ou nid de rêve : ensemble touristique au bord d’un des grands lacs du canal de Pangalanes, le jardin botanique et zoo d’Ivoloina, péninsule d’Ambila, la baie d’Antongil, Foulpointe : village idéale pour un séjour balnéaire, Réserve naturelle de Betampona.

• Sainte Marie : Baie de Lokintsy, chute d’eau d’Antanandava, les cascades (Sahavamba, Ifotatra), les îles aux nattes ou îles des excursions, île aux sables, îlot Madame : aquarium naturel (poissons, tortues, coraux), la forêt primaire de Kalalao au nord.

II-5-3 Le Sud Est

• Fort Dauphin : Paysage magnifique de collines vertes faces à des cirques et plages de sable fin, baie de Lokaro, baie des Galions, Réserve naturelle de Berenty, la forêt Tsilotra, le pic Saint Louis, Réserve de Mandena : jardin botanique avec de petites cascades agréables, Réserve de Nahampoana, cascade de Manatantely. • Manakara : la plage de Manakara, le massif de l’Ikongo, la forêt . • Mananjary : promenade sur le canal des Pangalanes, chutes de la Namorona, Ranomafana (parc national, station thermale), chutes de la Sakaleona.

II-5-4 Le Sud Ouest

• Tuléar

La troisième plus grande barrière corallienne au monde, après celle de l’Australie et du Belize. Baie de Saint Augustin, les grottes de Sarodrano, la réserve d’Amboasary, la réserve naturelle de Tsimanampetsotsa, parcs nationaux de Zombitse- Vohibasia (paradis des ornithologues).

Ifaty : un des meilleurs sites balnéaires de Madagascar avec Saint Augustin.

Isalo : le parc national le plus visité avec ses trésors naturels.

• Morondava : Entourée de mangroves et de lagons, la descente du fleuve Tsiribihina et de Manambolo, le tsingy du Bemaraha, Boulevard peuplé spectaculairement de baobabs, la grande plage de Morombe, le lac salé Ihotsy et les îlots d’Andavadoaka.

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II-5-5 Le nord ouest

• Majunga :

Le doany Manongarivo : haut lieu de culte des sakalava du Boina. Le lac sacré de Mangatsa, baie de Mahajamba, baie de Boina, les sites historiques d’Antsoheribory, les grottes d’Anjohibe. Baie des russes, péninsules de Narindra, baie de Moramba, Nosy Lava, la remontée de Betsiboka.

• Nosy Be :

Sites balnéaires, musée océanographique : coquillages, corail et autres richesses sous marines des environs de l’île, réserve de Lokobe.Petites îles environnantes : île de lémuriens (NosyKomba), parc national marin NosyTanikely, NosyIranja, NosySakatia, les îles Mitsio, les îles Radama.L’arbre sacré d’Ampombolava, cascade d’Androadroatra, le Mont Passot et ses lacs sacrés, la plage d’Andilana.

II-5-6 Le nord : Antsiranana

Plage de Ramena, baie de Diego qui est considérée par son étendue comme la seconde au monde après celle de Rio et avant celle de Sydney, baie de Sakalava, NosyHara, NosyLonjo.Parc national Montagne d’Ambre, réserve spéciale de l’Ankarana, lac sacré d’Anivorano, Ambatoharanana : capital du royaume Antakarana.

II-5-7 Le nord est : SAVA

Capital de la vanille, parc national Marojejy, les lacs (Andohabe, Andamoty, Ampahana), vallées de la Bemarivo et de Lokoho.Le parc national Masoala, le lac vert Andranotsara, les chutes et rapide de la Lokoho, la cuvette d’Andapa, la réserve spéciale d’Anjanaharibe.

III- Le découpage administratif et caractéristiques socio-économiques du pays

III-1 La répartition du territoire

Dans l’ancien découpage, 6 provinces constituent l’ensemble du territoire national dont celle : - d’Antananarivo, la capitale au centre - d’Antsiranana, au nord - de Mahajanga, à l’ouest - de Toamasina, à l’est - de Fianarantsoa, au sud-est

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- et de Tuléar, au sud Actuellement, les provinces sont elles mêmes subdivisées en régions comme l’indique le tableau suivant:

Tableau n° I : Subdivision des provinces en régions

Région Capitale Province Analamanga Antananarivo Antananarivo

Bongolava Tsiroanomandidy Antananarivo

Itasy Miarinarivo Antananarivo

Vakinankaratra Antisrabe Antananarivo

Amoron’i Mania Ambositra Fianarantsoa

Atsimo-Atsinana Farafangana Fianarantsoa Haute Matsiatra Fianarantsoa Fianarantsoa Vatovavy-Fitovinany Manakara Fianarantsoa Ihorombe Ihosy Fianarantsoa AlaotraMangoro Ambatondrazaka Toamasina Analanjirofo FenoarivoAtsinana Toamasina Atsinanana Toamasina Toamasina Betsiboka Maevatanana Mahajanga Boeny Mahajanga Mahajanga Melaky Maintirano Mahajanga Sofia Antsohihy Mahajanga Ambovombe Toliara Anosy Tolagnaro Toliara Atsimo-Andrefana Toliara Toliara Morondava Toliara Diana Antsiranana Antsiranana Sava Sambava Antsiranana Source : Ministère de la décentralisation, 2005

III-2 Les caractéristiques sociales

Le peuplement de Madagascar est diversifié : 18 ethnies le composent. Malgré cela, une langue nationale est parlée, le malgache. C’est la langue officielle avec le français. D’après l’encyclopédie Microsoft Encarta 2005, environ 41% des malgaches sont chrétiens ; près de 52% ont conservé des croyances traditionnelles et 7% sont musulmans.

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III-2-1 Démographie

Tableau n° II : Quelques indicateurs démographiques de Madagascar

Population totale (million) (2005) 18,6 Population urbaine (% du total) (2004) 27,0 Densité (habitants par Km 2) (2004) 31,0 Densité de la population rurale (habitants/ Km 2 de terre arable) (2004) 375,2 Croissance démographique (moyenne annuelle) 2,7

Source : Ministère des Finances et du Budget, Revue de l’Article IV, Annexes Statistiques, juin 2007

La population totale malgache s’élève à 18,6 millions d’habitants en 2005. La croissance démographique est assez élevée, estimée à 2,7. La densité globale de la population était de 31 habitants parKm². Moins de la moitié de la population est urbaine, soit 27% de la population totale. Dans le territoire malgache, ce sont les Hautes Terres qui sont les plus peuplées, représentant 51,79%, selon l’estimation de l’INSTAT en 2004. La province d’Antananarivo, où se trouve la capitale, détient le record avec 5.370.880 habitants, suivie par celle de Fianarntsoa avec 3.730.316 habitants. C’est après que viennent la partie Est de l’île, la province de Toamasina avec 2.855.796 habitants, puis la partie Sud, la province de Tuléar avec 2.429.993 habitants. Les moins peuplées sont la province de Mahajanga avec 1.895.800 habitants, et celle d’Antsiranana avec 1.297.295 âmes. La population de Madagascar est une population jeune. Le troisième âge ne représente que 4,75% de la population, toujours selon l’estimation de l’INSTAT en 2004.

III-2-2 Vie des hommes

Tableau n° III : Quelques indicateurs sociaux de Ma dagascar 1 IDH 2 0,509 Espérance de vie Espérance de vie Taux de Taux de mortalité Homme53 ans Femme57ans natalité40‰ 12‰ Taux de fécondité Taux Médecins 4 Calories h/j 5,2 e/f d’alphabétisation 3 0,29‰ 2.056 Kcal

1Les indicateurs qui n’ont pas de références sont donnés par le World Population Data et datent de 2007 hormis l’Internet et les Automobiles qui datent de 2005 2Source : PNUD, 2004 3 Source : UNESCO, estimations entre 2000 et 2005 4 Source : OMS (2000/2004) 22

70,6%

Automobiles Téléviseurs 1 Internet Téléphone 2 2‰ 7,9% 0,4% 3,1%

Source : http//www.atlas-francophone.refer.org, 2007

L’Indicateur de Développement Humain : cet indicateur du PNUD, prend en compte l’éducation, le niveau de vie et la santé, et l’intégration culturelle. Plus la note se rapproche de 1, plus le développement est bon. Madagascar a encore du chemin à faire, puisque son IDH n’atteint que 0,509. Elle se situe au 143 ème rang sur 177 pays, d’après l’Agence Canadienne pour le Développement International, 2004.

L’espérance de vie des hommes est inférieure de 4 ans, par rapport à celle des femmes (53 ans contre 57 ans). Cette différence s’explique par les comportements, les hommes étant plus sujets à l’alcool, au tabac, au goût du risque que les femmes. Par ailleurs, selon le Bulletin d’Information sur la population de Madagascar numéro 7 de juillet 2005, sans qu’on puisse parler d’une société totalement égalitaire, la société malgache accorde à la femme un statut et un rôle bien plus égalitaire que ceux accordés aux femmes ouest africaines. Les femmes malgaches ne sont pas figées dans le cliché des femmes africaines qui mènent des conditions de vie très rudes. Elles sont plus ménagées du fait de la christianisation et les efforts menés par les institutions pour prôner l’égalité des sexes.

Le taux de natalité s’élève à 40‰ et le taux de mortalité à 12‰. Les femmes malgaches sont très fécondes. Le taux de fécondité est de 5,2 e/f (enfants par femme). Les enfants sont considérés chez les malgaches comme des dons de Dieu, des richesses. Plus de la moitié de la population de plus de 15 ans sont alphabétisées, car le taux d’alphabétisation est de 70,6%. Le nombre de médecins pour mille habitants est encore très faible, soit 0,29‰. Un malgache consomme 2.056 kilocalories par jour dans son alimentation. Les automobiles, les téléviseurs, l’Internet et le téléphone ne sont pas à la portée de tous. Le nombre d’automobiles pour mille habitants, le pourcentage des ménages disposant d’un téléviseur, le taux de pénétration de l’Internet pour la population, le taux d’équipement en téléphone (lignes téléphoniques et abonnés au téléphone portable) sont successivement de l’ordre de 2‰, 7,9%, 0,4% et 3,1%.

1Source : UIT (Union Internationale de Télécommunication), 2005 2 Idem 23

III-3 Economie du pays

Madagascar est un des nombreux pays en voie de développement. Il fait partie des pays les plus pauvres du monde. Il occupe la 146 ème position sur 177 pays, selon le 15 ème Indicateur Annuel de Développement Humain du PNUD, année 2006. Au cours des deux dernières décennies, la Grande Ile a connu la succession de dégradation et de reprise de l’économie, une situation persistante d’endettement et l’incertitude des investissements. Engagé dans un processus d’ajustement de son économie, depuis le milieu des années 80, Madagascar, à l’instar de nombreux pays en développement, s’est orienté vers la libéralisation, ainsi que sur l’ouverture de l’économie. Madagascar a enregistré une croissance de 4,9 en 2006, contre 4,6 en 2005. Pour l’année 2006, la contribution à la croissance du PIB 1 est répartie comme suit : secteur primaire 14,0% du PIB contre 17,6% en 2005 secteur industriel 11,5% contre 7,6% en 2005 secteur tertiaire 64,2% contre 63,2% en 2005 En 2006, la croissance de l’activité agricole, victime d’un déficit a ralenti. Le secteur industriel a enregistré une croissance modérée due à la forte concurrence occasionnée par le démantèlement de l’accord multifibre et les hausses de l’électricité. Le secteur des services étant toutefois resté très dynamique, la croissance du PIB s’est fondée essentiellement sur sa performance.

SECTION III : APERÇU SUR LE TOURISME A MADAGASCAR

Du point de vue économique, le tourisme est classé dans l’industrie de service, avec plusieurs composantes (transports, hébergement, restauration, services bancaires, assurance, sécurité, etc,…) qui contribuent à la croissance économique et au bien être de la population du pays d’accueil, à travers les dépenses effectués par les touristes. Par conséquent, beaucoup de pays considèrent le tourisme comme un outil efficace de développement local ou régional.

L’industrie du tourisme est la première branche de l’économie mondiale pourvoyeuse de devises. Elle devance l’industrie pétrolière, l’automobile, l’équipement électrique et le textile. C’est également une industrie fortement créatrice d’emploi, car elle emploie plus de 100 millions de personnes en 2000.

Concernant ce secteur, Madagascar, par sa nature, son peuple, sa culture diversifiée et étant une île, a un grand potentiel touristique. Un voyage à Madagascar est une évasion, soit terrestre, soit au bord, sur ou sous la mer. Elle possède un avantage absolu et se place largement en tête par rapport aux autres destinations de la région. Cet avantage réside dans

1Source : Bulletin de la BCM – N°6. Février 2007

24 l’unicité de la biodiversité dont il dispose. Cela lui doit son appellation d’ « île continent » car peu de pays abritent tant de variétés biologiques, avec une si forte endémicité.

Malgré ce grand potentiel, le tourisme malgache rencontre des obstacles, entre autres, le manque d’infrastructures, les relations avec les investisseurs ne répondant pas aux normes internationales. Madagascar est largement devancé par ses îles voisines de l’Océan Indien qui sont tournées dans le tourisme de luxe, comme l’île Maurice et les îles Maldives.

I- Les différentes catégories de tourisme à Madagascar

Il convient de classer les différents types de tourismes en fonction du pays, de provenance des visiteurs, en fonction du thème de voyage et en fonction du mouvement des touristes.

I-1 Les types de tourisme selon la provenance

Selon la provenance, on distingue :

I-1-1Tourismes nationaux

C’est le voyage que les résidents de chaque pays effectuent à l’intérieur de leur pays à des fins de vacances. Le tourisme national permet à l’homme de prendre spirituellement possession de son propre pays et d’acquérir un esprit plus ouvert vers le monde extérieur. Il permet une meilleure distribution des activités, des emplois, et des revenus sur le territoire national.

I-1-2 Tourisme international

Il correspond au voyage que les résidents de chaque pays effectuent en dehors de leur pays. Le tourisme international permet à l’homme de découvrir le monde et d’avoir un contact avec les autres hommes, ainsi qu’avec la nature. Il développe les échanges culturels et artistiques entre les différentes nations.

I-2 Types de tourisme selon les mouvements des touristes

Selon les mouvements des touristes durant leur séjour, il importe de diviser le tourisme en deux (02) groupes différents :

I-2-1 Le tourisme résidentiel

Ce type de tourisme est celui des gens qui, durant tout le temps où ils le pratiquent, séjournent dans un même lieu, sans autre déplacement, et celui de leur retour. Le tourisme résidentiel est né par le désir de jouir d’une manière continue et exclusive des attraits du climat et de l’ambiance naturelle d’un lieu déterminé, plage, campagne, montagne …, Il s’intéresse particulièrement à la faune ou à la flore des forêts primaires environnantes, ou à

25 l’environnement marin, pour une durée indéterminée, avec la collaboration des associations pour la protection de l’environnement et la gestion des aires protégées, on l’appelle souvent l’éco-tourisme.

Figure n° 5 : Montagne de français Diégo Suarez

Source : Monographie Diégo Suarez, 2008

I-2-2 Le tourisme itinérant

Il inclut un programme de visite ou de passage entre les différents lieux, avec des courts séjours dans chacun d’eux. Le tourisme itinérant répond à des motifs d’essences culturelles, au désir de voir de choses nouvelles, de nouveaux visages, d’admirer le paysage, de contempler les mouvements artistiques et historiques et de connaitre le folklore des pays visités. Dans la pratique, la différence entre les deux (02) n’est pas rigoureuse et réside dans la motivation.

I-3 Types du tourisme selon la motivation

Ils sont constitués par le tourisme de loisir, tourisme d’affaire, ainsi que le tourisme culturel.

I-3-1 Le tourisme en voyage d’affaire

Ce sont les agents de toutes organisations internationales et des entreprises implantées dans la ville. Ils émettent des flux touristiques haut de gamme. Le séjour des visiteurs est très court (trois jours environ), mais ils viennent régulièrement, durant toute l’année. Ils exigent des prestations de services hôteliers aux normes internationales.

I-3-2 Le touriste branché sur le loisir

Ce type de tourisme est pratiqué par de nombreuses familles et des couples nationaux et internationaux, qui y reviennent pour se détendre, se reposer, et souvent pour pratiquer diverses activités de loisirs offerts. Il savoure les délices des bars ou des snacks, des gargotes aux chaudes brochettes, ou auréole son séjour "en bonne compagnie" sur les

26 plages. Ceux qui arrivent par voie terrestre ou aérienne (Juillet – Août et Septembre) sont des personnes qui savourent particulièrement la simplicité proverbiale et de la paix qui fait bon vivre à Madagascar. Mais de curiosité en découverte, toutes ces catégories de touristes n’hésiteront pas à trouver les moyens de renouveler leur séjour, ou d’investir, ou même de s’installer.

I-3-3 Le Tourisme culturel

Ce type de tourisme permet de connaitre d’autres cultures, modes de vie, habillement, d’assister à différentes cérémonies coutumières, d’être en contact avec les artisanats traditionnels, de voir les danses folklorique, les coutumes agricoles, de découvrir les mouvements et de gouter à la gastronomie de la région.

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CHAPITRE II : LES MARCHES TOURISTIQUES A MADAGASCAR

SECTION I : LES ATTRACTIONS TOURISTIQUES

I- Capital naturel

I-1 La diversité écologique

Chaque zone climatique à Madagascar est associée à un type différent de végétations et contient une variété d’espèces endémiques. Il y a également : 1 000 différentes espèces d’orchidées, y compris l’exotique orchidée noire, ainsi que l’orchidée blanche, plus de 170 espèces de palmiers, de ravinala, six espèces de baobab, la plante carnivore, de nombreuses plantes médicinales, les forets, désert et voie d’eau de Madagascar regorgent d’espèces rares et exotiques, dont les plus célèbres seraient les lémuriens qui abritent plus de 90 % de la population mondiale de lémuriens. A-peu-près 98 % des reptiles et des amphibiens de l’île y sont endémiques.

Madagascar est un paradis pour les ornithologues et les amateurs d’oiseaux, avec plus ou moins 250 espèces d’oiseaux, dont 106 espèces endémiques. La richesse de la faune et flore de Madagascar comprend : La moitié de la population mondiale des caméléons, Plus de 60 espèces des geckos, La tortue.

I-2 Les parcs nationaux et aires protégées

I-2-1 Les parcs nationaux

Un parc national est un lieu de conservation de la biodiversité caractéristique à un pays, c’est-à-dire présentant une valeur biologique, archéologique ou culturelle particulière. Les écosystèmes y sont protégés, les paysages préservés, et les valeurs culturelles prises en considération. On ne peut y pratiquer la chasse, la pêche ou toute autre forme d’exploitation forestière ou minière, au risque de nuire aux espèces animales et végétales qui s’y trouvent. A noter que ces espèces endémiques font la fierté nationale malgache.

Les parcs nationaux sont ouverts au public, moyennant un ticket d’entrée à acheter dans les agences de l’ANGAP (Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées), créée en 1990. L’ANGAP travaille en partenariat avec des Institutions Internationales et étrangères, compétentes dans la gestion de la biodiversité et de la gestion des parcs nationaux. De ce fait, elle a donc la possibilité de véhiculer de nouvelles idées et de les appliquer à Madagascar.

Dans un parc national, l’environnement est protégé, ainsi que le paysage, la faune et la flore. Les visiteurs sont bien servis et jouissent d’un certain bien-être, de par le fait d’être ainsi en symbiose avec la nature. Les habitants ne sont pas en reste, car ils bénéficient de

28 bien d’avantages qui leur permettent d’améliorer leurs conditions de vie. Alors, autant joindre l’utile à l’agréable. Les parcs nationaux à Madagascar : • Andasibe : le parc national d’Andasibe est composé par la réserve de Mantadia et celle d’ Analamazaotra. 10 000 ha de forêts primaires, presque intactes, protégeant le plus grand lémurien de Madagascar : le Indri ; • Andohahela : le parc national d’Andohahela est caractérisé par de fortes contrastes climatiques, créant ainsi trois mondes différents : une forêt tropicale humide, une forêt sèche semi-aride et une zone intermédiaire ; • Andringitra : le parc national d’Andringitra, c’est une trentaine d’espèces d’orchidées, 13 espèces de lémuriens, une vue panoramique, plus de 100 km de piste aménagé pour les randonnées, trekking, escalade ; • Ankarafantsika : le parc national d’Ankarafantsika, qui inclut la station forestière d’Ampijoroa, occupe une superficie de 130 026 ha. Des sites touristiques y sont bien aménagés pour offrir des circuits divers ; • Ankarana : le parc national d’Ankarana est surtout connu pour ses célèbres " tsingy " ou pics calcaires façonnés par l’érosion. Mais Ankarana renferme aussi un trésor de faune et de flore ; • Isalo : l’Isalo est un grand désert constitué de grès continentaux qui s’étaient formés pendant l’ère jurassique moyen, lors de diverses transgressions et régressions marines ; • Masoala : le Parc National de Masoala est un complexe d’aire protégée composé de parc terrestre et de parc marin. Plusieurs sites sont aménagés dans le parc pour faire des randonnées pédestres et des excursions ; • Montagne d’Ambre : le parc national de la Montagne d’Ambre est l’un des plus conviviaux, offrant des pistes de grande largeur, une flore et une faune fascinante, un climat froid ; • Ranomafana : Le parc national de Ranomafana est plein d’originalité et de variété. Botanique, ornithologie, herpétologie, les cultures sont des attractions passionnantes qui vous captivent dans la forêt ; • Tsimanampetsotsa : Cette aire protégée est constituée d’une forêt littorale, d’un plateau calcaire, d’un lac sablonneux et de plusieurs grottes dont certaines sont accessibles ; • Tsingy Bemaraha : le parc national de Tsingy de Bemaraha est composé de la gorge de la rivière de Manambolo, de forêts intactes, de lacs et mangroves, des forêts denses et sèches, et des tsingy qui font sa renommée ;

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• Zombitse-Vohibasia : le Parc National de Zombitse Vohibasia se trouve dans le Sud Ouest de Madagascar, à 3heures de route de Tuléar, à 147 Km vers le Nord Est, par la Route Nationale.

I-2-2 Réserve naturelle intégrale

A Madagascar, les réserves naturelles intégrales ne sont qu’au nombre de cinq, alors les voici : • La réserve naturelle intégrale du Tsingy de Bemaraha : est une région de l'Ouest de Madagascar , inscrite depuis 1990 , sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Elle se trouve au nord du parc national Tsingy de Bemaraha. La réserve s’étend sur une superficie de 157 710 hectares à une altitude située entre 150 et 700 mètres. • La réserve naturelle intégrale de Tsaratanana

I-2-3 Réserve spéciale

La réserve a une richesse en faune et en flore de 80 % d’endémicité, d’où le classement de la réserve comme site d’intérêt scientifique. Les réserves spéciales à Madagascar sont : Ambatovaky , Ambohijanahary , Ambohitantely , Analamazaotra , Analamerana, Anjanaharibe Sud, Anjozorobe, Ankarana, Bemarivo, Bezaha , Bora, Le cap Sainte-Marie, Fôret d'Ambre, Kalambatritra , Kasijy, Mangerivola, Maningoza, Manombo, Manongarivo, Marotandrano, Nosy Mangabe, Pic d'Ivohibe , Tampoketsa- Analamaintso , Tsingy du Nord, Berenty,Lokobe

II- Capital balnéaire

II-1 Contexte

Le tourisme classique, notamment balnéaire, constitue le gros du potentiel touristique malgache. Madagascar, tout en jouissant de sa biodiversité terrestre et marine, renferme une grande potentialité en matière de tourisme balnéaire. Des facteurs géographiques lui accordent le statut de place idéale pour le développement de ce type de tourisme. La grande île possède, à son actif, un littoral de 5.000 km et un plateau continental, avec les bancs de sable sous marin qui représentent 20% de la superficie totale de la grande île. Ce qui offre des opportunités pour le développement de sites balnéaires de classe internationale .

La côte Ouest est un cadre favorable, avec sa mer relativement calme. L'île de Nosy- Be (Nord Ouest), Morondava (Ouest) et Ifaty (Sud Ouest), sont autant de sites balnéaires réputés. Les activités sont centrées autour de la plongée marine, de la pêche au gros, des sports nautiques.

Sur la côte Est, le tourisme balnéaire rejoint celui dit de découverte. A Tolagnaro (Fort-Dauphin, à l'extrême Sud-est), une visite des aires protégées à faune et flore

30 endémique s'impose. Le long de la Côte Est, le Canal des Pangalanes et les formations lacustres (au niveau de Brickaville) dominent l'attraction naturelle. Ambila Lemaitso est un village touristique à double façade, maritime et fluviale. Toamasina et Foulpointe constituent un havre de loisirs et de conforts pour des touristes exigeants. L'île corallienne de Sainte Marie, avec ses baleines à bosse (saisonnières), son cimetière des pirates et ses sites écologiques, se singularise par son insularité. Tout au Nord de Madagascar, la ville d'Antsiranana (Diégo Suarez) est à la fois un point de ralliement des amateurs d'exotisme et une base navale très animée. Le capital balnéaire de Madagascar, bien qu’il soit très important, est fortement concurrencé par d’autres destinations de l’Océan Indien, plus connues et plus développées. L’enquête réalisée auprès des tous opérateurs confirme le fait que ce type de tourisme ne présente que 20% des visiteurs, alors que l’île Maurice accueille près d’un million de touristes balnéaires par an. Sur le plan international, la concurrence est très rude, avec notamment les caraïbes, le pacifique sud et d’autres paradis insulaires. Il est temps de construire une image à l’attention de la demande. A titre indicatif, voici les principales destinations très prisées par les touristes amateurs d'exotisme.

II-2 La Côte des îles vierges

S'étendant de Diégo Suarez à Maintirano, La côte des îles vierges possède parmi les plus beaux sites de Madagascar. Le littoral présente des rivages hospitaliers abrités des alizés, tandis que l'arrière-pays confirme la particularité de Madagascar, celle de combiner un environnement marin de toute beauté, à un milieu terrestre aux multiples pôles d'intérêt. La possibilité de pêche en haute mer, le nombre d'abris possibles, insulaires ou côtiers, font de cette zone une longue route maritime aux nombreux points de mouillage.

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Figure n° 6 : La côte des îles vierges

Source : http://www.easyvoyage.com,2010.

II-2-1 Les attractions balnéaires à travers la côte de Diégo Suarez

A la pointe septentrionale de l'île, au fond de l'une des plus belles baies du monde, Diégo Suarez est une ville cosmopolite, ouverte sur l'extérieur, depuis des siècles. Une mosaïque de peuples rencontrés surtout dans le quartier populaire de Tanambao où les djellabas blanches et babouches croisent les lambahoany multicolores des femmes. Avec ses bâtisses de pierre à étage et à colonnades, c'est très certainement une des villes les plus agréables de Madagascar : ambiance de nostalgie et vie nocturne des plus animées ; Chantier naval.

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Figure n° 7 : Baie de Sakalava Diégo Suarez

Source : http: // www.easyvoyage.com, 2010.

II-2-2 Les attractions balnéaires de Nosy Be

Nosy Be est la plus grande des îles, ancrées, à l'ouest des côtes malgaches. Fer de lance du tourisme, Nosy Be doit son surnom d'Ile aux Parfums à ses cultures d'Ylang-Ylang, de café, de canne à sucre et d'épices. Il possède parmi les plus belles plages de Madagascar, ombragées de cocotiers et caressées par des eaux turquoise et limpides: Madirokely, Ambatoloaka, Andilana... Nosy-Be : Ile aux parfums, île volcanique couverte de nombreuses montagnes et de lacs naturels. On y cultive de l'Ylang-ylang, de la canne à sucre, du café, de la vanille, du poivre...La mer y est plus ou moins calme, permettant la pratique de sports nautiques telle la planche à voile.

Figure n° 8 : Les plages de Nosy Be

Source : http://www.easyvoyage.com,2010.

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II-2-3 Côte de Mahajanga

Mahajanga est la capitale du Boina, troisième ville et deuxième port de Madagascar à l’embouchure de la Betsiboka ; destination très appréciée, surtout des nationaux. Le cirque Rouge, sur la route de l’aéroport, Canyon épousant la forme d’un cirque aux couleurs rougeoyant, sous les reflets du soleil couchant. Katsepy, à l’entrée de la Baie de Betobeloka. Plage et baignade, Baie du Boina, pêche au gros, plongée. Lac kinkony, immense étendue d’eau dans la plaine de la Mahavavy. La presqu'île d'Anjajavy à 120 km au nord de Majunga. Anjajavy est à la fois le nom d’un village de pêcheurs inaccessible au visiteur non averti est une merveilleuse presqu’île du bout du monde.

Figure n° 9 : Antsanitia, Mahajanga

Source : http://www.easyvoyage.com, 2010.

II-3 La Côte du Capricorne

Au Sud-ouest, principalement la région d'Ilafy, des activités balnéaires seraient à exercer, avec une faune et une flore marine exceptionnelle.

Figure n° 10 : La Côte du Capricorne

Source : http://www.easyvoyage.com, 2010.

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II-3-1 Côte de Toliara

La ville s’étend en bordure du canal du Mozambique. Elle est le port le plus important du sud malgache. Elle possède son marché typique de coquillages, situé sur le boulevard Lyautey qui longe la mer, à la jonction du boulevard Gallieni. Sous les tamariniers, espèce largement répandue dans toute la ville, les marchandes exposent leurs collections de coquillages aux formes et aux couleurs variées, à même le sol. La baie de Saint-Augustin, à 37 Km de la ville au sud, fut pendant longtemps un repaire de pirates. Le site est réputé pour ses grottes et piscines naturelles. Le village de pêcheurs: Sarodrano est bordé de hautes dunes de sable. La plage qui s’étend en une longue ligne dorée est magnifique.

• ANAKAO, une plage paradisiaque.

L’accès se fait par bateau ou pirogue de Tuléar ou par la baie de Saint-Augustin. Ce village très pittoresque connaît la plus grande concentration de pêcheurs Vézo. Cette région est plus sauvage qu’Ifaty. En fin d’après midi, plus de trois cent pirogues peintes de rouge, bleu, vert et noir s’alignent sur la plage, face au lagon. En face, l’île de Nosy Ve, longue île plate bordée de plages de sable immaculé, et déserte. Lieu historique, domaine sacré, avec de nombreux points d’intérêt.

• Ifaty : 18 km au nord de Tuléar, c'est une superbe plage bordée de récifs coralliens. Des poissons de toutes sortes évoluent au milieu de coraux multicolores, dans un paysage sous-marin où les coquillages abondent. Ici poussent les Didiéréacées, cactus aux formes extravagantes, et une espèce de baobabs nommé l’Adansonia Fony qui dépasse rarement les cinq mètres. La beauté des fonds sous-marins est un des attraits principaux de la région de Tuléar. La présence d’un plateau continental qui s’avance loin en mer est à l’origine de la fantastique richesse de la faune sous-marine.

Figure n° 11: Capital balnéaire de Tuléar

Source : http://www.easyvoyage.com, 2010.

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II-3-2 Morondava

Morondava est la capitale du pays Sakalava de Menabe, située à l’embouchure de la rivière du même nom. Célèbre par ses baobabs, ses tombeaux et ses villages de pêcheurs. A 15 km au nord, spectacle féerique au coucher et lever du soleil, donnant l’allée de baobabs: Le Belo-sur-mer : village de pêcheurs, fief des Vezo. A 100 km au sud de Morondava, d’un accès essentiellement maritime, c’est un petit paradis. Il possède une situation privilégiée: protégé de la mer par un labyrinthe de bancs de sable à marée basse, son activité principale est la construction et la réparation des boutres, gros bateaux ventrus assurant le transport de marchandises et de passagers de port en port. A Belo règne une ambiance de calme et de tranquillité, rythmée par le départ et l’arrivée des boutres, toutes voiles déployées, filant au large.

Figure n° 12 : Capital balnéaire de Morondava

Source : http://www.easyvoyage.com, 2010.

II-4 La côte des contrastes

La côte des contrastes désigne la région du Sud-est de Madagascar, et doit son nom aux conditions climatiques dont elle bénéficie et qui rendent les paysages et la végétation si variés et contrastés. Elle offre une large gamme d'activités touristiques, allant du balnéaire, favorisé par son très beau découpage côtier, au tourisme de découverte dans l'arrière-pays. C’est aussi une des premières régions touchées par les navigateurs européen comme en témoigne le Fort des Portugais, la plus ancienne construction en dur de l'île.

A l’extrême Sud de Madagascar, au bout du monde, cette ville particulière est bordée, d’un coté par la végétation luxuriante qui dévale les pentes escarpées du pic Saint- Louis et de l’autre coté, par les plages blanches de l’océan Indien: Lokaro, Libanona, Manafiafy. Souvenir d’un passé colonial, des maisons blanches à colonnades et des fortins entourés de palmiers, font face à de grandes baies.

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Figure n° 13 : La côte des contrastes

Source : http://www.easyvoyage.com, 2010.

La traversée des plages d’Itampolo, Lavanono, Faux Cap, Cap Sainte–Marie, est une traversée magique, émouvante et inoubliable. Ambinanibe, belle plage sur un fond de dunes de sable. Crevettes célèbres dans toute la région. Baie de l'Italy, site de débarquement des premiers Portugais. Dégustation de langoustes, huitres et crevettes.

Figure n° 14 : Cap Sainte Marie

Source : http://www.easyvoyage.com, 2010.

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II-5 La côte Est de Madagascar : La côte du Palissandre

L’histoire de cette côte est dominée par les frasques des pirates européens et des marchands d’esclaves. D’anciens repaires de flibustiers sont répartis de la Baie d’Antongil à l’île Sainte-Marie. La région côtière très peuplée est majoritairement habitée par les Betsimisaraka, la plus jeune des 18 ethnies malgaches. L’Est offre de nombreuses et jolies plages peuplées malheureusement de requins. La baignade doit se limiter aux endroits protégés par les récifs coralliens et barrières artificielles.L'île Sainte Marie (NosyBoraha) est le plus grand pôle touristique de l'Est.

Figure n° 15 : La côte du palissandre

Source : http://www.easyvoyage.com, 2010.

Le canal des Pangalanes : Situé sur la bande côtière de Foulpointe à Farafangana, il était autrefois un cordon de lagons peu profonds abrités derrière une ligne de dunes côtières. Ces lagons finirent par être totalement isolés de la mer et par être alimentés en eau douce, grâce aux innombrables cours d’eau qui descendent vers la côte. La balade est de

38 toute beauté, formant une voie d’eau navigable sur près de 700 km, constituée d’une série de rivières naturelles et de lacs artificiels. Le canal est un miroir aquatique jonché « d’oreilles d’éléphant » et de ravinala, parcouru par de silencieuses pirogues, des chalands. Nosy Boraha : "l'île Sainte Marie" : Ile de granite effilée de 57 km de long, sur 8 km de large, à l’est de Madagascar. Paradis posé sur l’océan indien, bordé d’immenses plages de sable blanc et de criques magnifiques, protégées par des récifs coralliens et entrecoupés de gros rochers noirs, entre lesquels s’épanouissent des cocotiers. Sainte-marie garde les vestiges d’un héritage historique important. Elle fût le passage de pirates, forbans et aventuriers qui venaient cacher sur l’île leurs butins, fruit de leurs rapines, donnant "l’Ile aux Forbans ", "l’Ilot Madame", "la Baie des Forbans" et "le Cimetière des Pirates". Une des attractions de Sainte-Marie est l’observation des baleines en ces lieux marins. En effet, entre juillet et septembre, les baleines viennent s’accoupler et mettre bas dans les eaux protégées de la côte Ouest de l’île. Ce sont des baleines à bosse, mesurant environ 15 mètres, ayant bien une bosse. Elles pèsent plusieurs dizaines de tonnes et sont très joueuses. Le spectacle est très extraordinaire.

Figure n° 16 : La côte Est et la baleine de l’île Sainte Marie

Source : http://www.easyvoyage.com, 2010.

II-6 La côte de la vanille

La côte de la vanille est formée principalement par la région SAVA au nord et de la région d'Analanjirofo au sud. Située dans la partie nord-est de l'île, elle couvre toute la péninsule de Masoala.

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Figure n° 17 : La côte de la vanille

Source : http://www.easyvoyage.com, 2010.

III- Capital culturel

III-1 Définition

Le capital culturel ou patrimoine culturel est une notion officiellement reconnue, notamment par l'Unesco. Il s'agit de créations, aussi bien matérielles (monuments, œuvres...) qu'immatérielles (traditions orales, folklores, rites...), élaborées au fil de l'histoire humaine et constituant une richesse, pour l'humanité dans son ensemble.

Pierre Bourdieu y voit, pour sa part, un instrument de pouvoir au niveau de l'individu, sous forme d'un ensemble de qualifications intellectuelles produites par l'environnement familial et le système scolaire. C'est un capital , parce qu'on peut l'accumuler au cours du temps et même, dans une certaine mesure, le transmettre à ses enfants, l'assimilation de ce capital à chaque génération étant une condition de la reproduction sociale. Comme tout

40 capital, il donne un pouvoir à son détenteur. Le capital culturel défini par Bourdieu se présente sous trois formes distinctes : • Une forme incorporée : c'est l'habitus culturel. Il se construit par socialisation successive et comprend, par exemple, l'aisance sociale et la capacité à s'exprimer en public. • Une forme objectivée : ce sont les biens culturels (livres, tableaux, disques, etc.). Pour s'approprier un bien culturel, il faut être porteur de l' habitus culturel. • Une forme institutionnalisée : ce sont les titres scolaires. Un titre scolaire s'évalue sur un "marché" : celui des titres scolaires. Sa valeur est relative et dépend de sa position au sein de l'échelle toute relative des titres scolaires. C'est notamment la valeur d'un titre qui permet de se monnayer ensuite, par exemple, sur le marché du travail ou sur le marché des productions de biens culturels.

III-2 Le dialecte malgache

Il ne fait aucun doute que le visiteur qui débarque pour la première fois à Madagascar est frappé par les sonorités de la langue malgache, comportant semble-t-il un nombre très important de « a », un peu à la manière de l’italien. Mais il se rend bientôt compte que d’autres « a », quoique écrits, ne sont pas prononcés, et qu’un grand nombre de syllabes restent muettes. Le voyageur en question a alors mis le doigt sur un aspect de la culture malgache : les non dits sont très nombreux, non seulement dans l’élocution, mais aussi dans l’énoncé même des idées ; non pas que le malgache soit cachottier, mais son processus de réflexion passe par le moule imagé de locutions proverbiales obscures, pour celui qui n’y a pas été exposé dès sa petite enfance, car elles adoptent volontiers une forme elliptique.

Ainsi, on ne vous dira pas que vous agissez à vos propres risques et périls, mais on se contentera d’évoquer le personnage mythique de Rakamisy qui a souhaité épouser un(e) originaire des Hauts plateaux (sous-entendu : avec toutes les charges et responsabilités qu’un tel engagement entraîne). De fait, les grands discours des orateurs les plus éloquents peuvent se composer uniquement de plusieurs séries de proverbes plus ou moins humoristiques, et d’apparences décousues, qui font le bonheur des auditeurs, car elles visent à les désarçonner ou à leur présenter des devinettes.

III-3 Les us et les coutumes

Lors d’un récent mariage traditionnel, l’orateur parlant pour la famille du fiancé a mis trois minutes pour demander s’il peut commencer à parler, cinq minutes pour saluer la famille réunie au grand complet, et quatre minutes pour s’excuser de prendre la parole. A la suite de quoi, l’orateur de la famille de la mariée ne pouvait pas en faire moins, si bien qu’on a pu entrer dans le vif du sujet, vers la fin de la première demi-heure : présentation du marié,

41 de ses ascendants de la deuxième génération et de ses origines, ainsi que de son désir d’épouser la fiancée, dont les ascendants et les origines ont également été énumérés en détail. Le non-dit le plus évident est que la jeune femme est dans une situation très intéressante (son bébé naquit deux mois après les noces). Mais l’honneur était sauf : une demande présentée dans les règles de l’art par un maître de discours, suivie d’une réception en forme de banquet. Et les apparences étaient respectées. Il en va de même du discours politique : on ne met pas les points sur les i, mais des allusions subtiles doivent faire comprendre à votre vis-à-vis qu’il se met le doigt dans l’œil, ce qui devrait lui permettre de faire machine arrière, sans perdre la face. L’exemple ci-dessus est assez exceptionnel, car il n’est pas quotidien. Mais prenez le cas des salutations : en apparence, rien de plus simple que de dire bonjour, bonsoir, sauf qu’à Madagascar, il faut savoir à quelle classe sociale, voire même à quelle caste appartient la personne saluée, et aussi à quelle occasion on se salue. La formule change du tout au tout, selon qu’on rencontre un aristocrate chez lui ou un plébéien dans la rue, selon qu’on est Merina, Tsimihety ou Betsimisaraka, selon que la visite consiste à présenter des condoléances ou à s’enquérir de la santé d’un petit garçon qu’on vient de circoncire. L’interlocuteur risque de s’offusquer, si on se trompe de formule et ne pardonnera volontiers qu’aux étrangers, dont la connaissance des us et coutumes est notoirement embryonnaire.

III-4 La diversité de rythme musicale malgache

La musique malgache est encore plus dynamique, car soumise à une fécondation réciproque avec les musiques du monde, grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les artistes malgaches se vendent bien à l’extérieur et tiennent une bonne place sur les marchés de la musique métisse. En se mettant à produire non seulement des chansons en malgache, mais aussi en français ou en anglais, en particulier en rap, ils commencent également à toucher le domaine de la musique orchestrale pure, après avoir brillé en jazz et en musiques de danse. Alors que la danse traditionnelle malgache s’apparente à celle de nos cousins de Bali, par les mouvements des épaules et des mains, autant que des jambes, de jeunes artistes se sont lancés dans la composition chorégraphique moderne et retiennent l’attention de chorégraphes confirmés d’Europe et d’Amérique.

III-5 L’industrie artisanale

Elle se caractérise par la grande variété de ses produits et techniques, comme le bois sculpté, la broderie et les bijoux. La diversité est basée sur la multiplicité des cultures et des ethnies, la plupart de ces groupes ayant développé leurs propres produits, avec leur propre

42 style.La grande majorité de ces produits, même les plus simples, intéressent beaucoup les touristes étrangers : • Le bois sculpté de la tribu Zafimaniry, La sculpture sur bois : voilà un domaine où les malgaches excellent. Les essences des arbres se prêtent bien à la sculpture : bois de rose, bois d'ébène, palissandre... On trouve de tout : masque, chaise, meuble, reproduction d'animaux, d'objets de décoration, tableaux, statuette, etc.

Figure n° 18 : Le bois sculpté de la tribu Zafimani ry

Source : http://www.easyvoyage.com, 2010.

• La broderie richelieu de Nosy-Be La broderie occupe une grande place dans l'art malgache et dans le secteur textile. Les produits brodés (peinture à l'aiguille ou richelieu c'est à dire ajouré) sont principalement du linge de maison (nappe, serviette, chemin de table, drap ...). La broderie est surtout une spécialité de l'île de Nosy Be où les femmes mettent 3 semaines pour broder une nappe .

Figure n° 19 : La broderie richelieu de Nosy-Be

Source : http://www.easyvoyage.com, 2010.

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• Le tissage des raphias Les fibres végétales (raphia, cocotier, bambou, roseau, sisal, palmier...) permettent la confection d'objet tel que sac, panier, nattes, reproduction de girafe, lémurien, cameléon, baobab..., en tissant ou tressant cette fibre.

Figure n° 20 : Le tissage des raphias

Source : http://www.easyvoyage.com, 2010.

• Les instruments de musique malgache, L'instrument traditionnel malgache est le valiha. Son corps est en bambou, donc long et rond, et 16 à 24 cordes sont tendues autour de ce bambou. Le valiha reste un objet sûr à ramener dans ses valises en guise de souvenir. Son prix est très léger. C'est l'instrument emblématique de Madagascar.

Figure n° 21: Les instruments de musique malgache

Source : http://www.easyvoyage.com, 2010.

L'artisanat c'est aussi la sculpture de la corne de zébu, la fabrication de toute sorte d'objet (voiture, vélo) à partir de cannette de soda, le papier Antemoro, les maquettes de bateaux, des objets fabriqués en pierres taillées et en cuir.

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SECTION II : LES CIRCUITS TOURISTIQUES A MADAGASCAR

Le monde est un livre et celui qui ne voyage pas n'en lit qu'une page, disait Aurelius Augustinus. Aussi, nous vous proposons, avec joie et professionnalisme, une destination nature : Madagascar . Avec ses lémuriens, ses baobabs et ses Tsingy, Madagascar est une véritable cathédrale de vie. Ce qui est important pour nous, n'est pas d'être soi-même heureux mais de rendre heureux son entourage. Véritable cathédrale de vie, comme on vous l'a annoncé, la plupart des touristes qui l'ont visité sont repartis enchantés de leur voyage. Ils ne sont pas prêts d'oublier Madagascar. Un pays qui ne risque pas de vous décevoir, sauf peut être, des fois, au niveau infrastructures. On y mange bien partout, et l'accueil est également chaleureux partout. Alors, en découvrant la nature de Madagascar, voici les différents circuits y afférents :

I- Circuit touristique et voyage organisé au nord de Madagascar

Découverte entre mer et montagne des richesses naturelles de Diégo Suarez et sa région, puis de cette myriade d’îles fabuleuses du Nord malgache. • Jour 1 : Arrivée à Antananarivo Arrivée à l'Aéroport International d'Ivato, Antananarivo. Accueil par le guide et transfert à l'hôtel. Excursion à la ville haute d'Antananarivo. Visite d'Ambohimanga "la colline bleue", berceau de la civilisation malagasy où il y a l'ancien Palais d'été des Reines et des Rois. Nuit à l'hôtel. • Jour 2 : Antananarivo - Diégo-Suarez

Transfert à l'aéroport, vol pour Diego Suarez. Journée libre. Nuit à l'hôtel en centre ville. • Jour 3 : Diego Suarez - Ramena

Promenade en voiture autour de la baie. Déjeuner à Ramena. Excursion à la Montagne des Français pour le coucher de soleil. Dîner au restaurant. Nuit à l'hôtel. • Jour 4 : Parc National de la Montagne d'Ambre

Route pour Joffre ville, aux portes du Parc de la Montagne d'Ambre. Visite du parc par le sentier botanique, jusqu'à la grande cascade. La flore de cette forêt pluviale est luxuriante et variée. Vous rencontrerez le lémur fulvus. Nuit à l'hôtel à Diego. • Jour 5 : Diego - Ambaja - Ankify

Route entre forêts, rivières, canyons, lac sacré (Anivorano), puis les plaines cultivées de cacao, café, épices, ylang ylang, pour arriver à Ankify. L'après-midi, visite d'une distillerie d'Ylang ylang. Dîner au restaurant. Nuit à l'hôtel.

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• Jour 6 : Ankify – Nosy-Be

Par le bac ou la vedette, nous rejoindrons Nosy-Be. Installation à votre hôtel. Après- midi libre. Nuit à l'hôtel. • Jour 7 : Nosy-Be - Antananarivo - Europe ou les Etats-Unis

Matinée libre, transfert à l'aéroport pour le vol retour vers Antananarivo.

II- Circuits à la découverte Nord-Ouest de Madagascar

Mahajanga, cité des fleurs, région magique haute en couleurs. 13 jours hors des sentiers battus : marche, pirogue, bac, 4X4 pour découvrir des coins inédits et sauvages de la Grande Ile, tout en passant par un des parcs nationaux, les moins fréquentés, où vous pourrez découvrir des crocodiles en liberté et plusieurs centaines d’espèces d’oiseaux. Ballade à travers les collines et les rizières et bivouac dans un petit village des Hauts- Plateaux. • Parc d’Ankarafantsika • Cascade et Grotte d’Anjohibe • Cirque Rouge, lac Mangatsa et ses poissons sacrés • Mahajanga : découverte de la ville et du port à boutres • Traversée en bac vers le petit village de Katsepy • 5h de piste à travers les Satrana • Lac Kikony • Retour à Mahajanga et vol pour Tana. Possiblité de prendre un vol pour Nosy-Be (l’île aux parfums).

III- Circuit touristique et voyage organisé à l'est de Madagascar

La traversée des hauts plateaux et l’envoûtante descente en train dans un monde typiquement traditionnel, à travers la dense forêt d’émeraude de l’Est, paysages fabuleux, cascade pour Manakara et la partie méridionale du canal des pangalanes. Visite des parcs nationaux pour l’observation de différentes espèces de lémuriens. Détente en fin de circuit en bord de mer sur le canal du Mozambique • Jour 1 : Arrivée à Antananarivo Arrivée à l'Aéroport International d'Ivato, Antananarivo. Accueil par le guide et transfert à l'hôtel. Excursion à la ville haute d'Antananarivo. Visite d'Ambohimanga "la colline bleue", berceau de la civilisation malagasy où il y a l'ancien Palais d'été des Reines et des Rois. Nuit à l'hôtel. • Jour 2 : Antananarivo - Mantasoa Départ pour la ville de Mantasoa. Visite du lac artificiel et de l'ancienne installation industrielle.

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• Jour 3 : Mantasoa - Parc Analamazaotra Départ pour le Parc National de Périnet (Analamazaotra). Visite de la "ferme aux papillons" à Mandraka. Continuation sur Moramanga, lieu de la rébellion de 1947. Visite de tombeaux historiques. Arrivée à Analamazaotra. Nuit dans des bungalows aux abords de la forêt. • Jour 4 : Parc Analamazaotra - Tamatave Tôt le matin, randonnée dans la forêt à la rencontre de l'Indri, le plus grand des lémuriens. L'après-midi, route pour Tamatave. Nuit à l'hôtel au centre ville. • Jour 5 : Tamatave - Foulpointe Passage à Ambodiatafana, palais de l'ancien Président et du pont d'Ivoloina. Visite du village de Foulpointe et de ses plages magnifiques. Nuit à l'hôtel. • Jour 6 : Foulpointe - Sainte-Marie Sainte-Marie était l'un des endroits favoris des pirates. Vous visiterez leur cimetière. De juillet à Septembre, les baleines à bosse passent dans le canal pour mettre bas. Un bateau vous emmènera à leur rencontre. Dîner et nuit en bungalow. • Jour 7 : Sainte-Marie - Antananarivo - Europe ou Etats-Unis Vol à destination de Tana. Visite du marché artisanal de la digue. Transfert à l'aéroport international d'Ivato. Envol pour l'Europe ou les Etats-Unis.

IV-Circuit à la découverte de l’Ouest de Madagascar

• Jour 1 : TANA-MORONDAVA Accueil à l’arrivée du vol de Tana. Installation à l’hôtel, visite de la ville. Nuit à l’hôtel • Jour 2 : MORONDAVA-BEKOPAKA Départ tôt le matin en direction de Bekopaka. Traversée de l’Allée des baobabs. Passage en bac de la rivière de Tsiribihina. Stop à Belo , un village de pêcheurs avec de très belles plages et un chantier de construction de boutres. Encore environ 4heures de route jusqu’à Bekopaka. Arrivée en fin d’après midi, nuit à l’hôtel. • Jour 3 : BEKOPAKA Découverte des tsingy du parc national de Bemaraha, ses pics calcaires hauts et pointus. Nuit à l’hôtel. • Jour 4 : BEKOPAKA Découverte des tsingy du parc national de Bemaraha. C’est un circuit assez sportif pour les amateurs de sensations fortes : vertige etc… . En fin d’après midi, retour et nuit à l’hôtel • Jour 5 : BEKOPAKA-MORONDAVA Retour sur Morondava en passant par l’Allée des baobabs illuminée par le fond du coucher du soleil. Nuit à l’hôtel

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• Jour 6 : MORONDAVA-ANTANANARIVO Après le petit déjeuner, selon les horaires du vol sur Tana, se détendre au bord de la plage . Envol sur Tana.

V- Circuits à la découverte de la partie Sud de Madagascar

Des hautes terres centrales de l’île rouge, en direction du massif de l’Isalo et ses immenses étendues semi désertiques précédant le Canal du Mozambique. Le circuit se termine en bord de mer à Ifaty.

• Jour 1 : ANTANANARIVO Arrivée à Tana. Accueil et Transfert à l’hôtel situé au cœur de Tana, à proximité des principaux commerces et restaurants, parmi les plus sympas de la capitale.

• Jour 2 : ANTANANARIVO - ANTSIRABE Visite de Tananarive et de ses environs : de la « Haute-ville », et les multiples points de vue sur la capitale et la plaine. Route pour Antsirabe: découverte des Hautes Terres centrales, avec ses rizières, ses maisons de brique de latérite rouge. A Antsirabe, visite de la ville : marché et pierres précieuses, balade en pousse-pousse, visite des lacs Andraikiba et Tritiva.

• Jour 3 : ANTSIRABE– FIANARANTSOA Magnifique route vallonnée et boisée sur la descente, via Fianarantsoa.

• Jour 4 : FIANARANTSOA – RANOHIRA Arrêt à Ambalavao, haut lieu du vignoble malgache et du papier Antemoro. Départ pour le Grand Sud par une route somptueuse avec d’énormes massifs rocheux, dont certains sont sacrés.

• Jour 5 : MASSIF de L’ISALO Balade au canyon des singes et bain dans la piscine naturelle, possibilité de passer d’un site à l’autre, par une marche de 6 heures ou de rentrer en 4x4.

• Jour 6 : RANOHIRA –TULEAR Traversée de la ville far West d’Ilakaka et de villages de chercheurs de pierres précieuses, rubis, émeraude. Promenade dans la ville de Tuléar. Hébergement en bord de mer à Ifaty ( à 25 Km de Tuléar).

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SECTION III : DIAGNOSTIC DE L’OFFRE, DE LA DEMANDE ET DE LA CONCURRENCE TOURISTIQUE

I- Offre touristique

I-1 Infrastructure touristique

Madagascar offre de nombreux petits établissements dans tout le pays, pour répondre aux besoins des touristes nationaux, parce qu’ils participent beaucoup au développement de ce secteur. Malgré les efforts sur l’amélioration de l’infrastructure hôtelière, notre offre de prestation touristique ne répond presque pas aux besoins des touristes internationaux. Les infrastructures hôtelières bien développées avec de bonnes qualités sont centrées sur les principaux centres de plages, des sites touristiques, surtout ceux qui sont proches des parcs nationaux.

I-1-1 Les unités d’hébergement

La capacité d'hébergement et son évolution ne sont connues, avec une relative précision, qu'entre 1994 et 1999. Les données correspondantes sont présentées dans le tableau n° ci - dessous, en distinguant entre les h ôtels, d'une part, et les auberges et les appartements d'autre part. Des estimations fournies par la direction du tourisme pour l'année 2005 sont également présentées dans ce tableau.

Tableau n° IV : Evolution de l’offre à Madagascar

ANNEE 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Nombre d’hôtels 768 853 937 1015 1181 1292 1396

Nombre d’EVPT 553 589 709 755 825 861 902

Nombre de chambre 9325 10230 10879 11872 13340 14443 16055

Source : Office National du tourisme, 2010.

Il est à noter que l'étude du secteur de l'hôtellerie et du tourisme, commanditée par l'institut national de promotion de la formation technique et professionnelle, réalisée en 2009, donne un nombre d'hôtel de 1396 et un nombre d'EVPT et 16055 chambres Il apparaît que le nombre d'agréments accordés par la direction du tourisme à des établissements d'hébergement est très élevé (sensiblement plus de 3 par mois, en moyenne, entre Décembre 2000 et Mars 2007). Ce nombre semble en outre aller en croissant. La prolifération incontrôlée du nombre d'établissements d'hébergement commence à inquiéter les autorités en charge du tourisme, puisque la direction du tourisme a lancé, début

49 novembre, une enquête de contrôle des établissements d'hébergement, dont les résultats devraient être disponibles bientôt.

Figure n° 22 : Evolution de l’offre à Madagascar

18000 16000 14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Nombre d’hôtels Nombre d’EVPT Nombre de chambre

Source : Par notre propre soin, à la base du tableau n° I V, 2010. La majorité des établissements d'hébergement quelle que soit leur nature, appartiennent à des hommes d'affaires non spécialisés dans l'hôtellerie ni dans le tourisme, et sont gérées de manière familiales par des responsables n'ayant reçu, sauf exception, aucune formation appropriée pour cela.

I-1-2 Les autres types d'établissement touristique

I-2-2-1 Les restaurants

Le nombre de restaurants était, d'après le rapport final de la commission technique interministérielle sur le tourisme (Mars - Avril 2009), de 850 en 2003, contre 780 en 2004, soit un taux annuel moyen de croissance d'un peu moins de 4%. En 1999, plus de 70% de ces établissements étaient localisés à Antananarivo, et un peu moins de 30% dans les régions.

I-2-2-2 Les agences et les bureaux de voyages

Toujours selon le rapport final de la commission technique interministérielle sur le tourisme, le nombre d'agence de voyages était de 902 en 2009, contre 553 en 2003, soit un taux annuel moyen de croissance de prés de 17% par an.

Il est à noter que le décret portant réglementation des agences et bureaux de voyages prévoit deux types d'établissement touristique:

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• les «agences de voyages» bénéficiant de la licence A, qui effectuent la totalité des opérations nécessaires aux voyageurs. • les «bureaux de voyages» bénéficiant de la licence B, qui n'effectuent qu'une partie des opérations nécessaires aux voyageurs (billetterie et/ou location de voiture).

Mais le plus souvent, la distinction entre les deux types d'établissement n'est pas évidente. Cette lacune dans l'information disponible est liée à l'insuffisance de précision de la réglementation existante, et à l'insuffisance des moyens dont dispose la direction du tourisme, pour avoir une connaissance précise des établissements du tourisme existant.

L'étude du secteur de l'hôtellerie et du tourisme réalisée sous l'égide de l'institut national de la promotion de la formation technique et professionnelle est répartie entre les agences de type A et celle de type B. Dans ce cas, également, les nombres utilisés pour faire cette étude sont sensiblement inférieurs aux données officielles.

Il apparaît que le nombre d'agréments accordés par la direction du tourisme à des établissements touristiques est encore plus élevé que celui des agréments accordés à des établissements d'hébergement, y compris pour les seules agences de voyages, dont le nombre a été sensiblement moins élevé pour les bureaux de voyages, puisque la moyenne des agréments sur la même période s'est établie à environ 1 par mois.

Compte tenu de la faible croissance des activités touristiques dans le pays, pendant la période considérée, tout porte à penser que le nombre d'agréments et de bureaux de voyages existants est largement excessif, par rapport aux besoins réels. Comme pour les établissements d'hébergement et les restaurants, la direction du tourisme s'apprête à lancer, très prochainement, une enquête de contrôle des établissements touristiques.

I-2 Durée de séjour des touristes et taux d’occupation des hôtels

Les touristes séjournent 20 jours environ dans notre pays, et plus de la moitié sont dans les hôtels. 1

Tableau n° V : Durée moyen de séjour des touristes

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Pays ( j ) 15 20 20 17 17 17 17 Hôtel ( j ) 4 4 4 4 4 4 4

Source : Office National du tourisme, 2008

1 Source : Office National du tourisme, 2008 ; Enquête tourisme 2006.

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Tableau n° VI : Taux d’occupation moyen des hôtels

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Taux (%) 40% 55% 55% 57% 63% 64% 39%

Source : Office National du tourisme, 2008

Figure n° 23 : Taux d’occupation moyen des hôtels

39% 40% 2003 55% 64% 2004 2005

55% 2006 63% 2007 57% 2008 2009

Source : Par notre propre soin, à la base du tableau n° VI, 2010.

II- Demande touristique

Il est nécessaire de montrer l’évolution du tourisme à Madagascar et des recettes en devises qu’elle peut engendrer , selon les données recueillis auprès du Ministère du Transport et du Tourisme et la banque centrale.

L’évolution des arrivé es des visiteurs non résidents aux frontières est représenté e par le tableau suivant :

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Tableau n° VII : Evolution des arrivées des visiteu rs non résidents aux frontières

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Janvier 11 861 12 011 16 590 19 908 20 138 23 594 18 785 Février 9 919 10 019 13 751 16 089 16 639 18 593 9 526 Mars 12 763 12 981 18 734 22 294 23 834 25 975 11 172 Avril 9 364 17 062 22 005 24 667 25 752 27 850 11 670 Mai 13179 21 172 22 548 25 765 26 354 28 775 12 467 Juin 12 139 19 473 25 418 23 733 28 857 31 698 13 624 Juillet 15 053 26 970 28 943 31 956 34 104 37 850 14 351 Août 13 953 25 109 27 215 30 628 36 714 37 300 14 487 Septembre 11 707 22 361 27 280 32 165 32 213 35 845 13 270 Octobre 10 124 21 568 26 097 32 364 34 231 37 390 15 295 Novembre 10 036 20 489 24 792 28 511 32 612 35 315 13 740 Décembre 9 132 19 569 23 678 23 650 32 900 34825 14 300 TOTAL 139 230 228 784 277 051 311 730 344 348 375 010 162 687

Source : Secrétariat Général de la CSBF, 2008. Ce tableau nous montre que le nombre des visiteurs non résidents ne cesse d’augmenter, avant l’année 2009, avec un taux de croissance annuel moyen de 11,9%. Ce la engendre des augmentations de recettes en devises à Madagascar.

Tableau n° VIII : Répartition des touristes par pay s d’origine

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 France 58% 58% 57% 56% 58% 56% 59% Réunion 11% 10% 12% 13% 11% 14% 13% Amérique 3% 4% 5% 3% 3% 3% 3% Angleterre 2% 3% 2% 3% 3% 4% 2% Suisse 2% 2% 2% 2% 2% 2% 2% Allemagne 3% 4% 3% 3% 3% 3% 2% Italie 7% 7% 6% 6% 5% 4% 3% Autres 16% 12% 13% 14% 15% 14% 16%

Source : Secrétariat Général de la CSBF, 2008.

Après avoir identifié l’évolution des arrivées des visiteurs non résidents et de répartition par pays d’origine, au niveau national, nous allons identifier le motif de visite des visiteurs non résidents ou des touristes internationaux.

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Tableau n° IX : Motif de visite

TAUX (%) Touristes à titre principal 63 Touristes à titre secondaire 37

Source : Secrétariat Général de la CSBF, 2008.

III- Les concurrents potentiels de Madagascar

Comme énoncé précédemment, le marché du tourisme international est un marché à forte croissance, et son rythme de croissance est plus élevé que la moyenne mondiale (5% par an) dans l’Océan Indien. Il est vrai que Madagascar est une destination touristique très intéressante et attrayante, par ses attractions spécifiques. Elle est en concurrence avec plusieurs autres pays pour ses produits et ses qualités de prestations offertes. Il y a deux types de concurrents : • Les concurrents de produits, • Les concurrents régionaux

III-1 Les concurrents de produits

Madagascar offre une combinaison d’attraction unique à l’échelle mondiale, avec ses paysages spectaculaires, sa faune incroyable et ses forêts tropicales. Il y a plusieurs destinations dans le monde, avec un capital naturel semblable et des attractions naturelles comparables comme l’Indonésie, la Malaisie, le Costa Rica, le Panama.

Chacune de ses destinations offre un environnement naturel très attrayant, avec un caractère unique. Il est très difficile de classer les destinations selon leurs attractions naturelles, car c’est une question de goût, de préférence et du choix des visiteurs. Il est vrai que par rapport à ses concurrents de produit, Madagascar n’est pas au niveau sur la performance touristique, car chacun de ces pays a déjà bien exploité ses produits touristiques et sont en phase de maturité, dans le marché du tourisme international. Ils sont reconnus comme destination de choix pour les vacances écologiques.

La flore et la faune particulière de Madagascar lui donne le potentiel de s’établir sur le marché du tourisme international, en tant que destination du tourisme écologique, mais il faudra des efforts soutenus.

III-2 Les concurrents régionaux

Par la situation géographique, les pays d’Afrique australe et dans l’Océan Indien sont des concurrents directs de Madagascar. Ces pays sont : les Comores, le Kenya, la Réunion, l’île Maurice, les Seychelles, la Tanzanie et l’Afrique du Sud.

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La différence entre les pays ne permet pas une comparaison directe de leur produit touristique avec Madagascar. Ces pays sont des concurrents puissants, en ce qui concerne l’infrastructure générale et touristique, ainsi que l’organisation et la promotion du tourisme.

L’Afrique du Sud et le Kenya sont les destinations les mieux établies, avec un grand nombre d’arrivées. L’île Maurice, les Seychelles et La Réunion sont les destinations établies pour le tourisme balnéaire. La Tanzanie vient de commencer à promouvoir le tourisme en tant que secteur économique.

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CHAPITRE III : LES ORGANISMES D’APPUI ET LES INVESTISSEMENTS DANS LE SECTEUR

SECTION I : LES CADRES LEGISLATIFS DU TOURISME

A Madagascar, le tourisme est réglementé par les lois suivantes :

I- Le code du tourisme

Loi 95-01 du tourisme à Madagascar, la présente loi, constituant code du tourisme, fixe les règles qui sont de nature à favoriser le développement intégré, ordonné et harmonieux du tourisme, aussi bien dans le cadre de l’aménagement du territoire national que dans celui de la sauvegarde de l’environnement. Il a été créé en 1995, pour soutenir le développement du tourisme, ce développement doit respecter les éléments de notre identité nationale et de nos coutumes. Les dispositions du code s’appliquent à toutes personnes physiques ou morales œuvrant pour le développement et la promotion du tourisme. Les opérateurs touristiques et tous voyageurs, qu’ils soient excursionnistes ou touristes sont tenus au respect des lois et règlements en vigueur.

Il définit les différentes entreprises et les activités du tourisme, la procédure de classement des hôtels, ainsi que les responsabilités à assumer et les infractions à pénaliser. La loi définit aussi le champ d’application et la procédure d’enregistrement pour ouvrir un hôtel à Madagascar.

L’exercice de toutes activités dans le secteur tourisme est soumis à une autorisation préalable du Ministère chargé du tourisme.

II- Le code du travail

Les relations ouvrières à Madagascar sont règlementées par le code du travail 94- 029. Le code du travail admet des équivalences c'est-à-dire une durée qui correspond à une durée de 40h de travail effectif, et cette durée est rémunérée comme telle :

Dans une entreprise touristique (hôtelière), il est admis, que la durée de présence de 45h par semaine pour des cuisiniers et de 50h par semaine pour les personnels autre que cuisiniers correspond à une durée de travail effectif. Pour les personnels occupés à des opérations de gardiennage ou de surveillance 56h équivalent à 40h de travail effectif.

Pour être applicable, le système d’équivalence peut être prévu par le texte. Le dépassement de la durée légale n’est pas rémunéré.

La rémunération des heures supplémentaires s’effectue comme suit :

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 Heures effectuées plus de 40h par semaine : 30% pour les huit premières heures et 50% pour les heures restant (limitée à 20 heures par semaine).  Heure de nuit : 30% pour les nuits habituelles et 50% pour les nuits occasionnelles.  Heure de dimanche et fériée : 50% nuit et 40% jour pour le dimanche. 50% pour les jours fériés,  Le premier mai et le 26 juin : 100% L’art 83 du code du travail définit l’expression du travail de nuit comme étant le travail effectué entre 22h à 5h du matin.

III- Le visa touristique

Chaque visiteur a besoin d’un visa émis par les autorités malgaches pour entrer dans le pays. La demande de visa se fait, soit à l’avance dans les ambassades et consulats, soit à l’arrivée à l’aéroport international. La demande prend en général trois jours et les visas sont généralement valables pour 90 jours, à partir de la date d’émission. Les tarifs varient selon les règlements d’entrée et la durée du séjour.

SECTION II : LES ACTEURS ETATIQUES DU SECTEUR

I- Les administrations touristiques

I-1 Le Ministère du tourisme (Direction générale)

Il est responsable de la politique du tourisme à Madagascar. Ses responsabilités sont principalement : • Concept, réalisation et évaluation de la stratégie du tourisme. • Activité de promotion des investissements touristiques. • Promotion de l’écotourisme. • Application pratique du code du tourisme. • Inspection et de contrôle. • Lutte contre les fléaux touristiques. Le siège de la direction générale est Antananarivo et des directions régionales sont placées dans les vingt deux Régions. Les bureaux régionaux sont chargés de mettre en pratique toutes les procédures administratives et d’évaluer soigneusement toutes les actions liées au tourisme.

I-2 L’office national du tourisme de Madagascar

Association créée le 04 décembre 2003, reconnue d’utilité publique par le décret n° 2004- 864 du 17 septembre 2004.Il est contrôlé par la direction générale du tourisme (pour le

57 côté technique) et le ministère des finances (pour le côté financier).Sa mission est de fonctionner comme plate forme de coordination entre le gouvernement et le secteur privé. Sa fonction externe est de gérer la promotion internationale de Madagascar en tant que destination touristique. Des Offices Régionaux sont établis pour renforcer les rôles des directions Régionales dans le tourisme.

I-2-1 Ses objectifs

Les objectifs principaux de l’ONTM en tant que partenariat public privé, complètent ceux du ministère et visent le développement du tourisme bien structuré et réussi. L’ONTM doit assurer le suivi des règlements et des lignes directrices conçues par le Ministère du tourisme :

• Mettre en œuvre des mesures permettant d’atteindre les objectifs de la planification économique de l’Etat. • Promouvoir le développement des ressources touristiques et des produits dans le pays. • Préparer, mettre en œuvre et communiquer les règlements institutionnels et législatifs pour le développement du tourisme. • Mettre en œuvre des mesures de formation spécifiques. • Promouvoir la destination Madagascar à l’étranger. • Aider et améliorer les relations avec les investisseurs nationaux et internationaux. • Suivre et assurer la mise en œuvre du Plan Directeur du Tourisme.

I-2-2 Les activités principales de l’ONTM

 La publication de brochures touristiques.  L’analyse des développements dans le secteur du tourisme.  La publication d’informations sur les mesures incitatives liées à l’investissement dans le secteur du tourisme.  La promotion de la destination Madagascar au sein du Pays et à l’étranger, en coopération avec les directions régionales du tourisme.  Le suivi des commissions pour le classement des hôtels et des restaurants.  Le développement de lignes directrices sur la qualité dans le secteur du tourisme.  La coordination entre le secteur privé, les bailleurs de fonds internationaux et le gouvernement.

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I-2-3 Ses ressources

Statutairement, l’ONTM bénéficie du produit de la collecte de la taxe touristique appelée vignette touristique. Le montant est réparti pour moitié à l’ONTM et pour moitié aux Offices régionaux, qui sont au nombre de seize.

Des Offices Régionaux sont établis pour renforcer les rôles des directions régionales du tourisme.

I-3 Les offices régionaux du tourisme

Madagascar compte actuellement 20 Offices Régionaux de Tourisme affiliés à l'Office National. Les découpages peuvent coïncider avec les Régions administratives mais ce n'est point une règle : certains haut-lieux du Tourisme comme Nosy-Be ou Sainte Marie ont leurs propres Offices, d'autres peuvent se créer suivant les mêmes critères de Promotion.

Les offices régionaux du tourisme sont situés à : Diego Suarez, Nosy-Be, SAVA (Sambava – Antalaha – Vohémar – Andapa), Sofia, Mahajanga (Boeny), Melaky, Betsiboka, Alaotra Mangoro, Sainte Marie, Tamatave (Atsinanana), Antananarivo (Analamanga), Menabe, Itasy, Antsirabe (Vakinankaratra), Amoron’i Mania, Vatovavy Fitovinany, Fianarantsoa (Haute Matsiatra), Toliara (Atsimo Andrefana), Isalo Ihorombe, Fort Dauphin (Taolagnaro)

I-4 Le Go To Madagascar

Go To Madagascar a été créé en 2002, pour tenter d’unir les différents professionnels du tourisme à Madagascar : hôteliers, restaurateurs, transporteurs aériens, loueurs de voitures, tour-opérateurs, agents de voyages, prestataires spécialisés. Go To Madagascar est une association sans appartenance politique et a été fondée, en réponse à l’échec des autres organisations.

I-4-1Ses objectifs principaux

 Défendre les intérêts du secteur du tourisme.  Donner un label de qualité à la profession.  Respecter les règles de déontologie et d’étique.  Inciter les opérateurs touristiques, à pousser leurs propres actions dans le tourisme durable et à encourager les autres acteurs de l’industrie du tourisme, à porter un plus grand intérêt à la durabilité et au commerce équitable.

I-4-2 Ses tâches

 Gérer les relations avec la population locale pour les aider à mieux comprendre les attentes du marché du tourisme durable.

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 Donner les différentes formations, publication et diffusion de reportage vidéo du tourisme durable.  Contribuer aussi à la promotion de la destination Madagascar.

I-5 L’ANGAP

L’agence principale qui dirige la politique de conservation des aires du pays, l’ANGAP (Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées) est sous tutelle du Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts et du Tourisme, qui est responsable de la formation de la politique sur l’environnement.

L’ANGAP gère 12 millions d’hectares de forêts et 43 réserves et parcs nationaux, d’une superficie de 1,7 million d’hectares, divisés en trois catégories : les réserves naturelles intégrales, les parcs nationaux et les réserves spéciales.

II-Les associations du secteur privé

Il existe un très grand nombre d’associations professionnelles pour toutes les professions du tourisme (hôteliers, tours opérateurs, agence de voyage, location de voitures, restaurants, guides, etc.).

II-1 L’Association professionnelle des tours opérateurs (TOP)

TOP est une association indépendante et privée de tours opérateurs qualifiés qui œuvrent pour le développement de l’industrie du tourisme à Madagascar. Elle a été fondée en 1991, elle travaille de près avec d’autres professionnels de l’industrie du tourisme malgache et du secteur public, comme Go To, ANGAP, WWF et le ministère de tutelle.

II-2 La Fédération des hôteliers et Restaurateurs de Madagascar (FHORM)

Cette fédération est une organisation ombrelle nationale pour les associations régionales. Des associations et groupements professionnels du tourisme existent dans les régions touristiques. Elle regroupe 180 établissements membres en 2005. Cette fédération renforce la professionnalisation du secteur pour faire face aux afflux touristiques des prochaines décennies.

Un observateur du FHORM rappelle que : « une grande majorité des membres de la FHORM font effectivement partie d’une classification haut de gamme. Cela permettra aux autres, au moins de se perfectionner,… l’arrivée de chaines internationales, d’ici quelques années, mettra de côté les non professionnels. »1

1Dmd 987, Spéciale tourisme, 15 juin 2007 .

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II-3 Les autres associations nationales du tourisme

GLVM : Groupement des Loueurs de Voitures de Madagascar. AAVM : Association des Agences de Voyages de Madagascar.

III-Les autres secteurs

III-1 Réserve Foncière Touristique (RFT)

Elle a été créée par le Ministère du tourisme dans plusieurs régions du pays, afin de faciliter et d’accélérer l’accès des investisseurs à des fonciers, sur lesquels leurs droits sont garantis par l’Etat. Le projet des RFT est ordonné par l’Economic Development Board of Madagascar (EDBM), avec la contribution technique du département du tourisme et des domaines.

La RFT a pour objectifs de :  Faciliter l’accès aux biens fonciers, pour une sécurisation foncière totale, d’assurer un développement durable et harmonieux des activités touristiques et de contribuer au développement de la zone périphérique, en luttant contre la pauvreté.  Accroitre le nombre d’établissement haut de gamme, répondant aux normes internationales, en termes de qualité de services.  Les lots formés à l’intérieur des RFT feront l’objet d’appels d’offres ou de cession à l’amiable, le cas échéant. L’attribution des lots se fait, soit par location, bail emphytéotique ou autorisation d’occuper, soit par vente.

III-2 L’EDBM (Economic Development Board of Madagascar)

L’EDBM a été mis en place par le Ministère de l’industrialisation, du commerce et du développement du secteur privé, assiste les investisseurs dans certains domaines, tels que les questions relatives à la propriété foncière, l’établissement de visa, de permis de travail et d’autorisation générale requises pour une entreprise. L’EDBM a pour objectif de faciliter les investissements nationaux et étrangers, puis de mettre en confiance les investisseurs.

Elle a pour mission : • Fournir les informations, conseils et orientations aux investisseurs. • Simplifier toute démarche administrative se rapportant à la création, la modification et la cessation d’activités. • Octroyer les visas pour les investisseurs étrangers. • Recevoir et instruire les demandes de baux et d’acquisition de terrains par les investisseurs étrangers, et les autorisations y afférentes.

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• Recevoir et instruire la demande d’avis préalable, d’autorisation d’ouverture des entreprises exerçant des activités prévues dans le code du tourisme. • Mettre en place un système de communication opérationnel en faveur des opérateurs privés.

SECTION III : L’INVESTISSEMENT TOURISTIQUE A MADAGASCAR

L’investissement à Madagascar est régi par la loi n° 2007- 036 du 04 novembre et du 19 décembre 2007, publiée le 14 janvier 2008.Toute personne physique ou morale, malgache ou étrangère est libre d’investir et de s’installer sur le territoire national.

Les investisseurs étrangers reçoivent le même traitement que celui des investisseurs de nationalité malgache. L’Etat s’engage à instaurer et à maintenir un environnement favorable à l’investissement, à travers le maintien d’un système fiscal simple, équitable et propice à la croissance pour les investisseurs, dans le cadre de la réalisation des projets d’investissement.

I- Cadres administratifs de l’investissement

I-1 La législation sur l’investissement

Le gouvernement malgache vient de passer une nouvelle loi sur la propriété foncière étrangère (loi n° 029) qui est entrée en vigueur en septembre 2003.Les décrets d’application qui en expliquent les conditions sont les suivants : elle offre aux investisseurs étrangers des biens fonciers avec des titres de propriété.

Les investisseurs (individu ou société) doivent cependant suivre des conditions assez restrictives : • Un investissement direct au minimum de 500 000 dollars US, • L’obligation de soumettre un programme d’investissement détaillé, avec un délai de mise en œuvre, • La superficie réservée pour des projets touristiques est fixée à un maximum de 2,5 ha, • La terre revient au gouvernement, si l’accord n’est pas respecté.

I-2 Les procédures d’investissement

La description suivante montre les étapes nécessaires pour un investisseur étranger souhaitant commencer une entreprise touristique, du choix de terrain jusqu’à l’ouverture :

 Etablir et légaliser une société d’investissement ;  Achat ou location d’un terrain ;  Demande pour une permission de planning.

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I-3 Les obstacles à l’investissement à Madagascar

La plupart des entreprises touristiques à Madagascar sont des investissements à petite échelle, appartenant à des investisseurs privés. Ils ont payé l’investissement avec leurs fonds propres et des petits emprunts de la banque ou pas, qui est une source du mauvais état de l’établissement (qui ne suit pas les nomes internationales).

Or, en matière de tourisme ils doivent suivre les normes précisées par les codes du tourisme selon la classification qu’ils ont souhaitée. Ils ne trouvent pas l’intérêt de dépenser leur argent à améliorer la qualité de leurs établissements, mais ils veulent profiter de recevoir des clients résidents ou non, c'est-à-dire ils ne pensent qu’à leur profit.

Mais pour les grands investisseurs étrangers, quelques unes de ses difficultés étaient :  Le manque de service (eau, électricité, téléphone) ;  Une politique stable sur l’investissement ;  Une procédure longue et compliquée pour obtenir le bail emphytéotique ;  Le manque de compétence de gestion chez les employés locaux ;  Presque aucune production de produits frais (légumes, fruits) dans les régions éloignées, forçant les hôtels à en emporter des hauts plateaux, avec un coût très élevé ;  Un taux élevé sur les produits importés (ex : vin et alcool).

II- L’investissement en capital humain

Shultz souligne : « … Je m’étais aperçu, qu’aux Etats-Unis, beaucoup de gens cherchaient à investir à fond dans leur propre personne, en tant qu’agent humain, qu’un tel investissement avait une influence sur la croissance économique et que l’investissement principal dans le capital humain est l’éducation. »1

Madagascar doit intensifier ses efforts en matière d’éducation car le personnel a besoin d’acquérir de bonnes connaissances et de qualification pour devenir des travailleurs productifs qui seront à la base d’un développement à long terme réussi, de ce secteur économique à prédominance de main d’œuvre.

II-1 Les faiblesses identifiées

• Besoin de services encore mal compris, • Une seule facilité de formation et d’éducation publique (INTH),

1 Schultz W. T., the Economic Value of Education, New York, Colombia University Press, 1963, p 8.

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• Formation insuffisante à l’école de tourisme, • Manque de personnes qualifiées dans des postes de direction et de services, • Maîtrise de la langue étrangère très limitée, • Immobilité de la main d’œuvre malgache.

II-2 Les centres de formations touristiques

II-2-1 INTH (Institut National de Tourisme et d’Hôtellerie)

Une éducation spécialisée dans le champ du tourisme est rare. L’INTH est une organisation établie depuis 1991, il a pour objectif de former des professionnels de l’industrie du tourisme, et il est une institution de formation reconnue par le ministère de tourisme.

Une éducation de base sur le tourisme, ainsi qu’une formation plus centralisée sur la gestion est offerte par le collège. Les étudiants sans baccalauréat peuvent suivre un programme de deux ans sur les bases du tourisme, avec l’option de se spécialiser dans un domaine, par exemple : la restauration.

Ceux qui ont eu leur baccalauréat suivent un programme de gestion de deux ans, particulier dans le domaine linguistique et l’administration commerciale.

Les programmes de leurs formations sont :  Formations du personnel : • Deux ans de formation sur le tourisme de base, plus une spécialisation pour les étudiants sans baccalauréat. • Les spécialisations sont : restaurant, boulangerie, cuisine, hébergement hôtelier et guide touristique.  Formation de gestionnaire : • Deux ans de formation dans le tourisme, avec les langues, l’administration commerciale et la gestion, pour les étudiants ayant leur baccalauréat.

II-2-2 L’Ecole de Métier de Tourisme et d’Hôtellerie (EMTH) :

L’EMTH est une organisation établie depuis 2004 à Majunga, elle a pour objectif de former des professionnels de l’industrie du tourisme.

II-2-3 L’Ariane Tourisme

L’Ariane Tourisme est une organisation établie depuis 2000 à Tamatave, elle a pour objectif aussi de former des professionnels de l’industrie du tourisme. C’est une formation de deux ans en hôtellerie et en tourisme pour les étudiants bacheliers.

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II-3 La formation des guides

Il y a quatre catégories de formation de guides: spéciale, nationale, régionale et locale.

II-3-1 Les guides spéciaux

Ces guides sont très qualifiés et ont une grande richesse de savoir spécialisé (flore et faune), parlant couramment le français, ainsi que d’autres langues ; ils sont titulaires d’un diplôme de spécialisation et pouvant exercer dans le cadre de sa connaissance sur tout le territoire de Madagascar.

II-3-2 Les guides nationaux

Ces guides accompagnent des groupes de touristes dans tout le pays pendant la durée du séjour, ils ont une connaissance approfondie de Madagascar, pratiquent au moins, une langue étrangère, sont titulaires du diplôme de licence ou l’équivalent. Ils sont formés sur deux ans à l’INTH.

II-3-3 Les guides régionaux

Ce sont des guides formés spécialement pour une région, ils ont une connaissance approfondie de la région, lieu d’exercice de la profession ; ils pratiquent au moins, une langue étrangère.

II-3-4 Les guides locaux

Ils travaillent dans un parc national ou dans un site touristique ; ils ont une connaissance approfondie de la localité, lieu d’exercice de la profession. Les sujets des principaux programmes sont les compétences linguistiques, le savoir sur les parcs, les techniques du guide, l’écosystème malgache, l’histoire, le cadre législatif et les premiers secours.

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DEUXIEME PARTIE : LA PERTINENCE DU DEVELOPPEMENT TIRE PAR LE SECTEUR TOURISME PAR LE SECTEUR TOURISME

Le potentiel touristique malgache est extrêmement fort, mais encore peu exploité. L'incroyable biodiversité des espèces et la diversité des écosystèmes de Madagascar sont mondialement connues. Le développement de ce secteur à Madagascar peut s'avérer être un puissant vecteur de croissance économique et de développement en général, parce que cette activité a besoin d'un ensemble d'autres biens et services pour exister, créant un réseau d'entreprises gravitant en amont et en aval. De plus, les externalités générées par le tourisme peuvent être bénéfique à plusieurs niveaux. L'isolement relatif de certains pôles et le fort taux de ruralité sont deux handicaps majeurs auxquels le tourisme est capable de répondre. Tout d'abord, l'ensemble de l'île est doté d'un capital touristique suffisant pour développer cette activité sur la plus grande partie du territoire, ce qui serait une opportunité pour désenclaver de lieux jusqu'à présent isolés, au moins économiquement. Elle devient aussi une alternative à des activités plus traditionnelles, telles que l'agriculture ou l'exploitation forestière, ont exercent une pression considérable sur les ressources naturelles. D'autre part, en offrant cette opportunité de mutation sectorielle, le développement d'un tourisme responsable et respectueux de son lieu d'accueil, devient un moyen de préserver l'environnement dans lequel il évolue. La gestion pertinente des ressources qui en font son succès lui assure un développement pérenne. Malgré le poids relativement important du secteur touristique dans l'économie malgache, cette destination reste tout de même assez peu fréquentée, en comparaison à d'autres pays de la région comme l’île Maurice, les Seychelles et la Réunion.

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DEUXIÈME PARTIE :::

LA PERTINENCE DU DÉVELOPPEMENT OCCASIONNE PAR LE SECTEUR TOURISME

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L’afflux des tourismes à Madagascar est une opportunité que le pays ne doit pas négliger, afin de jouir ses avantages. Cette deuxième partie est consacrée à l’analyse des impacts ; c’est ainsi qu’elle est subdivisée en trois chapitres à savoir : - le tourisme dans le processus de développement ; - ensuite les effets du tourisme sur la stratégie de développement, les effets

externes, ainsi que les impacts partiels sur l’économie nationale à Madagascar. En même temps, nous allons diagnostiquer les contraintes du développement de ce secteur afin d’y apporter des solutions ; - et le dernier chapitre, va procéder à une analyse stratégique, pour développer ce

secteur, en tenant compte des mesures et des politiques, et enfin voir les recommandations que l’on peut proposer afin d’améliorer et prévoir les perspectives d’avenir du tourisme à Madagascar.

En d’autres termes, nous allons aborder, dans cette partie, la question des défis pour le développement du tourisme.

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CHAPITRE I : LE TOURISME DANS LE PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT

SECTION I : LE RENOUVEAU THEORIQUE DU DEVELOPPEMENT

« De la rancoeur », c'est via ce terme que Joseph Stiglitz 1, ancien vice-président de la Banque mondiale, définit l'échec des politiques de développement mises en place par les institutions internationales, durant les cinquante dernières années. Ce point de vue pessimiste est sans aucun doute issu de l'analyse de l'économie du développement que firent bon nombre de spécialistes dans la décennie 1990 ; cette dernière met en avant plusieurs points primordiaux, dans la perspective d'établir un « nouveau modèle de développement ».

Premièrement, sur le plan historico politique ; après la chute de l'URSS et en conséquence la fin de la Guerre Froide, on vit apparaître des conflits entre pays du tiers- monde. Ces nouveaux conflits mirent à mal les espoirs issus de la conférence de Bandoeng, mais surtout, ils amenèrent le « nouveau monde unipolaire » à repenser la problématique du sous-développement.

Par ailleurs, sur le plan économique, on se rendit compte, lors de la dernière partie du XXe siècle, de la diversification croissante des pays en développement. En effet, l'apparition, au moins en apparence, de gagnants et de perdants, mais également la constitution de groupes aux intérêts distincts mirent à mal l'idée d'une solution unique, d'une seule voie vers le développement. Cette prise en compte de la diversification des pays sous-développés entraîne, de facto, une définition nouvelle des voies vers le développement, mais également la prise en compte des spécificités de chaque Etat du Sud.

Mais la fin des années 1990 fut également marquée par l'apparition d'une « société civile internationale », selon l'expression consacrée par la théoricienne Béatrice de Pouligny, voulant faire entendre sa voix sur l'échiquier mondial. Il s'agit donc ici d'un bouleversement idéologique, auquel nous assistons dans les pays industrialisés, ce dernier ayant pour conséquence, et ce pour la première fois, des campagnes d'opinions tournées vers le développement.

Le XXIe siècle semble donc se tourner autrement vers le développement ; un développement prenant en compte les bouleversements de la fin du XXe siècle. En un mot, un développement ne se lisant plus par une grille idéologique dictée par les « grands », mais un développement en osmose avec les spécificités des Etats en développement et les

1 Joseph Stiglitz est professeur d'économie, Prix Nobel d'Economie, ancien conseiller de Bill Clinton, qui en 1999 démissionna de son poste de Vice-président de la Banque Mondiale en expliquant qu'il préférait partir « plutôt que d'être muselé ».

69 souhaits des peuples. Il convient ainsi de redéfinir les voies vers le développement et la prospérité ; c'est ainsi qu'apparut le « renouveau théorique ».

I- La reconquête de leurs destins par les pays sous-développés

Le besoin d'un nouveau cadre théorique pour le développement est intimement lié au fait que le développement fut subordonné, durant des décennies, à la théorie de la dépendance 1. En effet, la formation d'un groupe social dominant au sein des pays du Sud, avec des modèles de consommation imités des pays développés, s'est définie à la fois comme un facteur déterminant du développement des Etats sous-développés, mais également du maintien de leur dépendance. Il s'agit du phénomène de la « transplantation »2 du centre, vers la périphérie ; l'idée est ici que les pays développés n'ont favorisé, par leurs politiques de développement et d'aides publiques, qu'une partie infime de la population des Etats du Sud, entraînant, par là même, la création d'un gouffre au sein de la population locale, mais également une forme de besoin envers les pays développés qui, seuls, pouvaient répondre aux attentes de la minorité dominante. Ce cadre d'étude nous permet de comprendre pourquoi la théorie du développement fut analysée dans les conditions de la dépendance.

En effet, dans les économies des pays développés, la diffusion de nouveaux biens et des techniques productives correspondantes constitue un « facteur important d'élévation de productivité »3. Ce processus va s'accompagner logiquement de l'élévation du niveau de vie de l'ensemble de la population, soit par le biais de l'augmentation du taux de salaire, soit par le biais de la baisse des prix relatifs aux biens de consommation générale.

A l'inverse, dans les économies des Etats sous-développés, la situation est tout autre. En effet, le processus de diffusion de nouveaux biens et de nouvelles techniques productives est freiné par l'exclusion d'une partie de la population des circuits monétaires, et par la stagnation du salaire. L'augmentation de productivité dans les pays périphériques ne se traduit donc pas par l’élévation du taux des salaires. Bien au contraire, elle provoque une augmentation des frais de consommation de la minorité dominante et exclut encore plus le reste de la population. « Le développement en vint à se confondre avec l'assimilation à des

1 Celso Furtudo, Théorie du développement économique ; PUF, 1976 ; chapitre intitulé « Dépendance externe et sous développement ».

2 Selon le terme utilisé par Celso Furtudo dans son livre « Théorie du développement économique », PUF, 1976, page 205

3 Celso Furtudo, Théorie du développement économique, PUF, 1976, page 206 .

70 modèles culturels importés, ou avec la modernisation du style de vie d'une minorité privilégiée »1.

I-1 De la théorie Amartya Sen au rapport du NEPAD

I-1-1 L'évolution de l'économie entraîne le besoin d'un nouveau cadre théorique

C'est de cette prise en compte que le développement fut trop longtemps lié à une forme de dépendance de laquelle naquit une nouvelle effervescence théorique. Via cette dernière, les économistes et théoriciens n'hésitèrent pas à remettre en cause les hypothèses qui avaient été élaborées pour expliquer et solutionner le développement.

L'ouvrage, « les étapes de la croissance économique, un manifeste non communiste » de WW Rostow, paru en 196, fut particulièrement rediscuté. Dans ce livre, Rostow recensait les étapes de développement par lesquelles toute société se doit de passer, afin d'atteindre la prospérité. La première étape est celle de la société traditionnelle où domine l'activité agricole ; ensuite viennent les étapes préalables au décollage, dont la description est « calquée » sur l'évolution des sociétés européennes du XV e au XVIII e : développement des échanges et des techniques, évolution des mentalités qui commencent alors à rompre avec le fatalisme et l’augmentation des taux d'épargne. La troisième phase est celle du décollage, vient ensuite l'étape de la marche vers la maturité, pour terminer par l'étape finale : l'ère de la consommation de masse.

Cette théorie bien huilée fut largement remise en cause. En effet, on expliqua « que le sous-développement contemporain n'était en rien assimilable à la situation des économies précapitalistes de l'Europe, avant la révolution industrielle »2. Par conséquent, transposer la théorie de Rostow à une réalité structurellement différente (la situation des pays sous- développés d'aujourd'hui) ne pourrait conduire qu'à des erreurs. Aujourd'hui, il est bien connu que l'économie internationale, liée à la spécialisation géographique et aux avantages comparatifs a cédé la place à une autre économie, au sein de laquelle les marchés sont contrôlés par les grandes entreprises et où les Etats sont interdépendants. Ce qui caractérise l'économie internationale du début du XXIe siècle est donc le contrôle par de grands groupes mondiaux de l`économie, mais également l'interdépendance croissante des économies et la perte de moyens de régulation globaux de l'Etat régalien.

1 Celso Furtudo, Théorie du développement économique, PU, 1976, page 203.

2 Stéphanie Treillet, l'économie du développement ; Nathan, 2002, page 11.

71

I-1-2 La théorie d'Amartya Sen et son apport dans l'approche du développement

Ainsi, l'apport majeur au nouveau cadre de développement des Etats du Sud fut sans conteste la théorie du Prix Nobel d'Economie Amartya Sen. Joseph E Stiglitz avait déjà mis en avant le concept de liberté, en intitulant un des chapitres de son livre « la grande désillusion » : « la liberté de choisir ? ».

Mais c'est Amartya Sen qui le premier théorisa l'idée que le développement pouvait être appréhendé comme « un processus d'expansion des libertés réelles dont jouissent les individus »1. Pour le Prix Nobel, il ne fait aucun doute que dans ce cadre théorique, plaçant la liberté au centre du développement, la croissance du PNB ou des revenus, revêt une grande importance, en tant que moyens d'étendre les libertés dont jouissent les individus.

Amartya Sen explique, en particulièrement que la liberté occupe une place centrale dans le processus de développement, pour deux raisons 2 :

• « Une raison d'évaluation »: dans le sens où selon lui, tout jugement sur le progrès et le développement n'a de sens que rapporté aux libertés : « une avancée est une avancée de libertés ». • « Une raison d'efficacité » : le progrès dans le développement dépend avant tout de la possibilité pour les gens d'exercer leur libre initiative, ce que Sen appelle leur « fonction d'agent ».

Il est donc évident ici que la liberté de participer aux échanges économiques, et par conséquent de s'engager pleinement dans le développement de son propre pays, a un rôle fondamental, certes, dans la vie sociale, mais également dans la réussite du processus de développement de l'Etat. Quand le développement dépendra réellement de ceux qui en seront les principaux bénéficiaires, celui-ci verra ses chances de réussite décuplées. A l'inverse, si la liberté économique s'exprime sous la forme de la pauvreté extrême, comme ce fut le cas pour de nombreux pays, et rend par conséquent une personne vulnérable, alors son bien être, mais surtout ses autres libertés, seront particulièrement fragiles.

Dans son ouvrage, Amartya Sen s'oppose ainsi à la « thèse de Lee »3, laquelle pose comme principe que le non-respect des droits individuels stimulerait la croissance économique et constituerait un facteur essentiel de décollage économique, phase préalable

1 Amartya Sen, Un nouveau modèle économique ; Odile Jacob, 1999, page 15.

2 Idem.

3 Cette théorie tire sa dénomination du Nom de l'ancien Premier Ministre de Singapour Lee Kuan Yewselon. 72 au développement, comme le stipulait WW Rostow. Dans l'élaboration de sa théorie, de son « Nouveau Modèle Economique », Amartya Sen définit cinq types de libertés instrumentales qui sont à ses yeux indispensables et doivent être prises en compte. Il s'agit des « libertés politiques, des facilités économiques, des opportunités sociales, des garanties de transparence et de la sécurité protectrice »1. Pour renforcer cette idée, Amartya Sen souligne qu'il n'est pas nécessaire d'atteindre un certain seuil de prospérité acquis après une longue période de croissance économique, pour se donner les moyens de généraliser certaines libertés, telles que les services d'éducation ou de santé.

Pour synthétiser la pensée de Amartya Sen, on peut dire que : « La promotion de la liberté humaine est à la fois l'objectif principal et le moyen premier du développement. À l'inverse, la pauvreté est une privation de capacités »2.

I-1-3 La définition d'une stratégie nouvelle par le NEPAD (ou NOPADA 3)

La théorie d'Amartya Sen va connaître son plus grand succès, son plus grand écho, via le sommet du NEPAD de 2001. Le constat de départ du NEPAD est le fait que le sous- développement n'est pas un retard de croissance, mais le « produit d'une situation historique spécifique », cette dernière renvoyant ainsi à la colonisation de l'Afrique par les Etats d'Europe et aux conditions de la naissance du capitalisme industriel. Selon le NEPAD, cet enracinement historique trouve ses continuations dans le fonctionnement moderne de l'économie mondiale et dans les modalités d'insertion internationale. Nous retrouvons ici la critique de la théorie de la dépendance des Etats du Sud, par rapport aux Etats du Nord, que nous avons souligné précédemment. L'analyse que met en avant le rapport du NEPAD ouvre sur le postulat des cercles vicieux.

Ce raisonnement dérive directement de l'hypothèse de la pénurie d'épargne cette dernière constituant une liberté primaire pour Amartya Sen 4 :  La pauvreté et la faiblesse du revenu sont, selon le postulat des cercles vicieux, responsables d'une faiblesse de l'épargne, ce qui compromet l'accumulation du capital. Cette situation maintient donc une faible productivité et a pour conséquence l'absence de l'augmentation des revenus.  Ces faibles revenus maintiennent de fait la majorité de la population dans un état de

1 Amartya Sen, Un nouveau modèle économique ; Odile Jacob, 1999, page 59.

2 Il s'agit ici du titre du chapitre 4 de l'ouvrage d'Amartya Sen intitulé : Un nouveau modèle économique.

3 Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique. 4 L'analyse de ce raisonnement appelé « causalités circulaires cumulatives » par Gunnar Myrdal, se retrouve dans l'ouvrage de Stéphanie Treillet, l'économie du développement ; Nathan, 2002, page 54.

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malnutrition. A cause de cette dernière, la productivité de l'individu au travail ne peut que rester faible, par conséquent son revenu ne pourra de nouveau ne pas être augmenté.  A cause des faibles revenus distribués aux travailleurs, le revenu national reste au plus bas. Ceci entraîne une anémie des dépenses d'éducation et donc de la formation de la main d'œuvre. Ce manque de qualification et d'éducation de la population locale ne lui permet pas de devenir plus productive, et ainsi de voir son revenu augmenté ; ce qui ne conférera pas à l'Etat un budget plus important pour favoriser l'éducation.  Pour terminer, les faibles revenus amènent une faible consommation et des débouchés réduits pour les entreprises. Ainsi, ces dernières n'investiront que modérément ; la productivité continuera à stagner, la production restera faible de même que les revenus.

Après avoir établi le constat d'échec du développement en Afrique, et tenté d'en apporter les raisons, le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NOPADA) va, dans son rapport d'Octobre 2001, définir de nouvelles lignes directrices, afin d'assurer un développement équitable et durable de ce continent meurtri qu'est l'Afrique 1. Ce nouveau cadre fait directement référence à la théorie d'Amartya Sen ; en effet, il est au centre de la volonté des Africains de : « S'extirper eux-mêmes, ainsi que leur continent, du malaise du sous-développement et de l'exclusion d'une planète en cours de mondialisation ».

Par cet engagement, le NEPAD démontre toute sa détermination à mettre en place la liberté de choisir, comment se développer. L'idée centrale ici est celle qui consiste à partir du postulat que les populations des Etats sous-développés connaissent mieux que quiconque leurs potentiels, spécificités et besoins.

Cela est en rupture avec le mode choisi depuis les années 1970, lorsque les pays d'Afrique sont devenus membres des institutions de la communauté internationale. Depuis lors, le couple aide / crédit était resté le socle du développement de l'Afrique. Or le crédit s'est traduit par l'impasse de la dette, qui n'a fait qu'entraver la croissance des pays d'Afrique, d'autant plus que l'autre pendant la stratégie, à savoir l'aide au développement fixée dans les objectifs des années 1970 s'est peu à peu réduite, compte tenu des difficultés de remboursement de la dette. Le rapport du NEPAD de 2001 marque donc le fait que le système imposé par les institutions internationales ne convient plus.

Les Africains déclarent, à travers le NEPAD, qu'ils ne se laisseront plus « conditionner par les circonstances ». Ils détermineront eux-mêmes leur destinée et feront

1 Rapport du NOPADA Octobre 2001, page 1.

74 appel au reste du monde pour compléter leurs efforts. Ils notent, par ailleurs, des progrès, à travers l'expansion de la démocratie. La Reconquête de leurs destins par les populations du Sud est donc en marche.

I-2 Une nouvelle stratégie qui s'inscrit dans l'évolution du tourisme

Pour réussir cette nouvelle stratégie de développement, les Etats du Sud se doivent de prendre en compte plusieurs éléments. Il leur faut continuer à gérer le remboursement de la dette, tout en assurant le développement de leurs économies. Il leur faut ainsi trouver un secteur répondant à l'ensemble de leurs besoins, et pour lequel, ils seront compétitifs. Dans ce contexte, le tourisme répond-t-il à la nouvelle stratégie ?

I-2-1 Le tourisme évolue à travers les âges

L'ancienneté du désir de voyage et de découverte est intrinsèque à la nature humaine. Déjà, le monde hellénistique adorait les sites touristiques, ou comme en témoigne l'idée des sept merveilles du monde 1. On se souvient également de Ibn Battuta, le grand voyageur arabe du 14 e siècle qui parcourut près de 20 000 Kms pour « la joie de découvrir des pays et peuples nouveaux ».

Ce n'est que bien plus tard que le tourisme devint l'expression indirecte de l'enrichissement et de la « prospérité des couches dominantes de la société, aux débuts de l'ère industrielle »2. L'évolution des processus productifs, par l'apport des nouvelles technologies et de l'innovation, a permis l'émergence et une libération croissante d'un temps consacré aux loisirs. Ce nouvel espace d'émancipation de l'esprit est occupé, de nos jours par des activités telles que la pratique de voyages, la découverte et la connaissance de nouveaux espaces culturels et géographiques. Le tourisme apparaît comme le catalyseur de cette volonté. Il est un secteur alternatif pour les régions qui sont à la recherche de reconversion économique, et c'est également une industrie qui permet la création de valeur, par l'utilisation des ressources naturelles.

Comme le note J-D Urbain, « Aujourd'hui, les gens voyagent comme ils mangent »3, cette formule qui peut paraître choquante au premier abord, illustre néanmoins le fait que le tourisme et le voyage sont aujourd'hui une banalité.

1 Boris Martin, Voyager autrement ; Edition Charles Léopold Mayer, 2002, page 50.

2 Gabriel Wackermann, loisir et tourisme ; SEDES, 1994, 254 pages.

3 Jean Michel Hoerner, Traité de tourismologie ; collection études, 2002, page 17.

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I-2-2 La sociologie touristique

La demande touristique fut longtemps appréciée suivant les fameux quatre « S » : sand, sea, sun, sex 1. Mais en vérité, la demande touristique est bien plus compliquée et ne cesse de se complexifier, compte tenu de l'évolution des mentalités, des spécificités, des moyens de communication et de l'exigence.

Au-delà de ces facteurs évidents et consensuels de la demande touristique, certains auteurs comme Robert Lanquar ont établi le concept de sociologie du tourisme. Pour Lanquar, la sociologie du tourisme recoupe plusieurs domaines comme « le bien être, le cadre de vie, la culture, la communication, les groupes sociaux, le développement, la rencontre des sociétés différentes, la psychologie des individus, les sondages, les études d'impact ou celles de marché, et l'aménagement du temps de travail »2. De l'ensemble de ces données, nous pouvons dégager un concept nouveau, celui de la « tourismologie »3 : préférence accordée au phénomène sociétal.

Par l'étude que nous venons de faire de la demande touristique, des préférences des voyageurs, nous pouvons comprendre aisément qu'un des défis principaux du secteur touristique est l'adaptation des entreprises touristiques aux besoins de la demande touristique internationale. Or, comment les pays sous-développés qui représentent un niveau de vie inférieur à celui des pays du Nord, peuvent-ils être conduits à développer le tourisme en leurs seins ?

Pour répondre à cette interrogation, il faut comprendre que la demande touristique a évolué avec les années. Aujourd'hui, la nature et la culture sont de véritables leitmotivs pour des voyageurs de plus en plus nombreux, en quête d'expériences exotiques, que seuls les pays en voie de développement peuvent offrir. Si l'on ajoute à cela une demande nouvelle de vacances dans les pays à économies émergentes, telles que l'Inde et la Chine, on assiste au déplacement des activités touristiques vers le sud.

SECTION II : LE TOURISME : UNE OPPORTUNITÉ POUR LE DÉVELOPPEMENT

Au fur et à mesure que le temps avance, « le tourisme international est devenu une partie fondamentale de la spécialisation internationale des pays »4, au même titre que le commerce international des marchandises, que les mouvements de capitaux... Dans certains pays, le poids du tourisme international est supérieur à celui des échanges internationaux de marchandises.

1 En Français : sable, mer, soleil et sexe. 2 Jean Michel Hoerner, Traité de tourismologie ; collection études, 2002, page 31. 3 Idem. 4 François Vellas, Economie et Politique du Tourisme International ; Economica, 2007, page 51.

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Le tourisme est par ailleurs un vecteur de mobilité : des personnes, des devises, des modes de consommation. En ce qui concerne la mobilité des personnes, le tourisme est un phénomène migratoire particulier, par ses motivations, sa distribution, sa périodicité : il est régulier et volontaire. Il peut être également, par la mobilité des devises, des modes de consommation, des normes de qualité, de confort, de sécurité, dans les infrastructures de transport ou dans l'hébergement par exemple, un acteur participatif dans le processus de mutation des espaces urbains et ruraux, en tant que catalyseur de développement.

C'est un consommateur d'espace, de ressources naturelles dont il est dépendant ; et dans l'optique des pays en développement, dont la structure du tissu économique repose souvent sur les activités du secteur primaire (agriculture, pêche et exploitation minière), le tourisme peut se retrouver en tant que concurrent des activités traditionnelles, sur un territoire donné.

Le tourisme a de nombreux avantages pour les pays en développement, car non seulement il contribue à diversifier leurs ressources en devises (particulièrement important dans le cadre du remboursement de la dette), mais également par le fait que la balance des opérations touristiques ne subit pas les aléas de la dégradation des termes de l'échange, comme la balance commerciale. C'est un avantage essentiel pour le développement des pays sous-développés.

De plus, l'emploi dans le secteur touristique ne nécessite, encore aujourd'hui, malgré les progrès technologiques, pour la plupart des postes de travail, qu'une qualification moyenne ou faible 1. Le tourisme est, pour ces raisons, considéré comme un secteur stratégique de développement pour les pays en développement.

I- Le tourisme s'impose dans le développement

Selon Mimoun Hillali, le tourisme serait le « fils de l'industrialisation et de la démocratie, bon élève de la consommation et de la mondialisation »2, dans ce sens que l'évolution du secteur touristique et son impact énorme sur la croissance mondiale est principalement dû au progrès des communications et particulièrement à la libéralisation du marché des compagnies aériennes. En effet, la compagnie aérienne fut, bien que non suffisante à elle seule, la condition nécessaire au développement du tourisme. Par la réduction des durées et coûts des transports, notamment aérien, le voyage est devenu une banalité.

1 Cf. analyses du BIT (Bureau International du Travail).

2 Mimoun Hillali, le tourisme international vu du Sud ; Presses Université du Québec, 2003.

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Par cette réduction des distances et des coûts, la théorie de la spécialisation internationale qui fait le rapport entre les dotations factorielles, les coûts comparatifs et les conditions de la demande 1, put s'appliquer au secteur touristique, lui permettant ainsi sa croissance, mais également un nouvel engouement, notamment dans les pays du Sud.

Le secteur touristique semble donc, à travers la mondialisation, prêt à s'imposer comme nouveau vecteur de développement ; il convient de se poser ici deux interrogations : le tourisme répond-t-il aux besoins de développement ? et comment agit-il concrètement sur ce dernier ?

I-1 Un secteur central qui répond aux besoins du développement et à une demande

I-1-1 Le poids du tourisme dans le monde

Le grand public ignore souvent que le tourisme est le premier poste du commerce international, devant le secteur automobile et les hydrocarbures. Selon l'Organisation Mondiale du Tourisme, il constitue un dixième du produit mondial brut en 2005.

Cette place de premier choix est liée au fait que les arrivées de touristes ont triplé en vingt ans ; quant aux recettes, elles sont passées de 300 milliards de dollars en 1990, à près de 700 milliards de dollars en 2005 2. Il faut ajouter à cela que le tourisme représente quelques 250 millions d'emplois à travers le monde, se faisant de facto le principal pourvoyeur d'emplois au monde.

Plus spécifiquement, de 1950 à aujourd'hui, le secteur du tourisme a enregistré une progression constante de 6,5% de croissance en moyenne par an, passant de 20 millions de déplacements à l'étranger, après la seconde Guerre Mondiale, à 808 millions de déplacements à l'étranger en 2005. De plus, même si les pays développés sont les premiers émetteurs et récepteurs de touristes, la part des autres continents dans le tourisme croît de manière constante, du fait de la mondialisation et de nouveaux types de demandes de voyage. Ainsi, l'Asie pacifique représentait en 2005 19,3% du tourisme mondial, les Caraïbes et l'Amérique latine 5,4%, le Moyen-Orient 4,8% et l'Afrique 4,5%.

Les pays sous-développés voient donc dans le secteur touristique un nouveau potentiel de croissance, alors qu'ils ne représentaient que 2,8 millions d'arrivées de touristes en 1990, soit 0,64% du total des arrivées touristiques internationales dans le monde ; ils ont pu voir leur part atteindre 1,6%, soit 8 millions d'arrivées touristiques en 2004. Mais c'est surtout la croissance des recettes touristiques internationales qui fut spécialement rapide

1 François Vellas, Economie et Politique du Tourisme International ; Economica, 2007, page 52.

2 Source : Organisation Mondiale du Tourisme. 78 pour les pays sous-développés. En effet, ces recettes sont passées de 1 milliard de dollars en 1990 à 4 milliards de dollars en 2004.

Cela est une donnée fondamentale dans l'optique de faire du tourisme un vecteur de développement comme nous l'analyserons plus loin. Malgré tout, l'étude par pays récepteur de ce flux indique que les recettes touristiques internationales sont particulièrement concentrées, puisque sept pays : le Cambodge, les Maldives, le Myanmar, le Sénégal, l'Ouganda, la Tanzanie et la Zambie représentent 50% du total des recettes du tourisme international, dans les PMA, en 2004. Du point de vue des taux de croissance, la progression la plus rapide concerne le Cambodge, la Tanzanie, le Myanmar, le Bangladesh, l'Ouganda.

En 2008, le nombre d'arrivées de touristes internationaux s'est élevé à 925 millions, ce qui représente 17 millions d'arrivées de plus qu'en 2007 et une progression de 2%. La demande touristique a considérablement baissé au cours de l'année, en raison de l'instabilité extrême de l'économie mondiale (crise financière, hausses des cours des matières premières et du pétrole, fortes fluctuations des taux de change), qui a entraîné une perte de confiance des consommateurs et des entreprises, et la récession économique mondiale que nous connaissons actuellement. La croissance du tourisme a connu un coup d'arrêt au second semestre 2008, avec un léger recul des arrivées de touristes internationaux, cette tendance devant se poursuivre en 2009.

En 2009, les arrivées de touristes internationaux au niveau mondial ont diminué de 4,3 % en 2009, pour se chiffrer à 880 millions. « La crise économique mondiale, à laquelle s'est ajoutée l'incertitude liée à la pandémie de grippe A(H1N1), ont fait de 2009 l'une des années les plus difficiles pour le secteur du tourisme », a déclaré le Secrétaire général de l'OMT, Taleb Rifai. L'Europe a particulièrement souffert. Les arrivées de touristes y ont reculé de 6 % en 2009. Les destinations d'Europe centrale, orientale et du Nord ont été particulièrement touchées, l'Europe occidentale, méridionale et méditerranéenne enregistrant des résultats relativement meilleurs. En 2009, l'un des pays européens les plus touchés par la crise du tourisme mondial aura été l'Espagne, qui a enregistré une baisse de 8,9% des arrivées de touristes (52 millions de touristes), la plus forte baisse jamais enregistrée en douze ans.

I-1-2 La conséquence de ce poids considérable

Même si les pays en développement ne représentent que moins d'un tiers des arrivées de touristes internationaux dans le monde 1, face au poids considérable que le tourisme représente dans l'économie mondiale, la conclusion est simple ; nous citerons ici le

1 François Vellas, Economie et Politique du Tourisme International ; Economica, 2007, page 16.

79 plaidoyer de « l'advocacy platform »1 :« Si les pays riches sont certes les premiers bénéficiaires du tourisme, celui-ci peut aussi être l'outil de développement des pays sous- développés et singulièrement petits ».

Les pays industrialisés disposent d'un avantage considérable, puisqu'ils peuvent mobiliser les moyens nécessaires au financement des investissements. En revanche, les pays en développement n'ont pas toujours la possibilité de bénéficier des avantages que peut procurer leur abondance en travail, du fait des difficultés à financer les infrastructures à la base du développement touristique, et à gérer les services de façon concurrentielle.

Mais, malgré les difficultés rencontrées par certains pays, les PMA bénéficient de nombreux avantages pour profiter d'un développement rapide du tourisme international grâce en particulier à leurs avantages de coûts comparatifs en travail et grâce à de nombreuses ressources naturelles touristiques encore non exploitées. Cependant, un des principaux problèmes concerne les difficultés à mobiliser les financements locaux, mais surtout internationaux, pour les investissements touristiques.

Pour mieux appréhender cela, il convient de s'arrêter un instant sur le concept de balance touristique des paiements, qui représente le compte de trésorerie d'un pays, avec les pays étrangers 2.

A l'analyse des balances touristiques de paiement des pays en développement, on comprend que le tourisme est souvent une source alternative d'accès aux devises qui permettront aux pays du Sud leurs développements économiques. Le tourisme est même devenu, pour un tiers des pays sous-développés, la première source de devises.

Cependant, malgré ces chiffres qui peuvent attirer l'ensemble des pays sous- développés sur ce secteur porteur, il convient d'effectuer une analyse rationnelle. En effet, tous les PMA n'ont pas vocation à se spécialiser dans le tourisme dans l'optique de leur développement.

I-1-3 Typologie des États pouvant utiliser le tourisme comme vecteur de développement

Afin de comprendre, quels Etats peuvent se tourner vers le tourisme, dans le but d'assurer leurs développements respectifs, il faut, dans un premier temps, analyser les vecteurs de l'attractivité touristique d'un Etat. Les dotations factorielles du tourisme international peuvent être réparties en quatre catégories principales :

1 Bernard Duterme, expansion du tourisme international : gagnants et perdants ; Alternatives Sud, Volume 13, 2006

2 Robert Lanquar, l'économie du tourisme ; Que sais-je ?; 1994, page 74.

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 Les ressources naturelles  Les ressources artistiques, culturelles et du patrimoine historique  Les ressources humaines en travail et qualification  Les ressources en capital et en infrastructures

L'Etat devra alors établir un calcul rationnel, selon ses dotations, dans les différentes catégories. Il convient ici de s'attacher au théorème d'Heckscher-Ohlin qui s'énonce de la manière suivante : « un pays disposera d'un avantage comparatif dans la production du bien qui utilisera le plus intensément le facteur pour lequel il a une abondance relative. Il exportera ce bien et importera le bien intensif dans le facteur de production pour lequel il est le moins bien doté ».

D’après cette théorie basée sur les dotations factorielles, l'Etat pourra ou non choisir la voie du tourisme comme vecteur de développement. Maintenant que nous avons saisi l'importance du secteur touristique et les enjeux qu'il peut représenter dans le développement d'un Etat, il convient d'étudier, plus en profondeur, et d'une façon plus concrète l'influence du tourisme sur le développement. Comment agit-il ? Quelles en sont les répercussions sur l'économie, l'emploi, les infrastructures et la résolution des problèmes liés au sous- développement, telle que la dette ?

I-2 L'influence du tourisme sur le développement

I-2-1 Les effets du tourisme sur le développement du point de vue macroéconomique

Au niveau d'une économie nationale ou d'une région, les effets du tourisme sont en général évalués à partir de leurs répercussions sur des objectifs acceptés par tout système économique, à savoir leur contribution à la croissance économique, la stabilité des prix, l'équilibre de la balance des paiements, la distribution juste et équitable du revenu national et le plein emploi. Une étude de l'OMT a regroupé les effets du tourisme selon trois catégories : • Les effets sur la stratégie du développement, dénommés également effets globaux • Les effets partiels sur l'économie nationale, c'est-à-dire sur les agents, les secteurs, les variables fondamentales de l'économie nationale • Les effets externes qui, dans le domaine socioculturel, le domaine physique et celui des ressources humaines, sont plus proches des effets économiques pris dans le sens strict du mot.

Pour mesurer ces effets du tourisme sur le développement, il convient d'élaborer des indicateurs spécifiques. En 1991, Robert Lanquar a étudié « l'impact quantitatif exhaustif, direct, indirect et induit, économique et financier du tourisme ». Un certain nombre

81 d'indicateurs ont été alors déterminés pour ces mesures : les chiffres d'affaires et les revenus des entreprises dépendant directement ou indirectement du tourisme, les emplois liés à ces entreprises, les salaires, traitements et prestations sociales qui en découlent...

I-2-2 Quelques aspects spécifiques de l'influence du tourisme

I-2-2-1 L'effet multiplicateur du tourisme

Keynes avait théorisé le concept de l'effet multiplicateur de l'investissement. Par ce paradigme, il démontra qu'un investissement primaire (fait par l'Etat le plus souvent) entraîne une série d'investissements ultérieurs. Pour mieux comprendre, prenons l'exemple d'un Etat ordonnant la construction d'un nouvel aéroport. Pour réaliser ce dernier, l'Etat va contracter avec plusieurs entreprises (architecture, construction...) ; elles-mêmes vont devoir peut-être embaucher, augmenter les salaires voir même contracter avec d'autres entreprises (fournisseurs de matières premières) qui, elles aussi, vont voir leurs chiffres d'affaires augmenter. Ce découlement en cascade entraîne donc de nouveaux revenus qui seront, soit épargnés soit dépensés. De ce fait, la consommation relancera l'économie et l'Etat verra ses recettes augmenter (impôts, taxes). En conclusion, un investissement de départ entraîne des investissements successifs au niveau des entreprises, mais également des ménages.

Cette théorie de l'effet multiplicateur est applicable au secteur touristique, dans la mesure où il permet d'évaluer les impacts économiques du tourisme. L'idée est ici de voir comment une unité monétaire dépensée par un touriste circule dans l'économie d'un Etat. Par une étude approfondie, on peut noter que le premier cercle de bénéficiaires, de la dépense du touriste, est constitué par des activités directement liées au tourisme, en contact direct avec les activités principales du touriste (logement, restauration, visites guidées, animation...). Le deuxième cercle rassemble, quant à lui, les prestations de services annexes au tourisme, ce sont par exemple les services comptables qui, étant donné l'augmentation des chiffres d'affaires des agences de voyages ou hôtels, auront plus de travail et verront leurs honoraires augmenter. Pour finir, dans le troisième cercle de bénéficiaires, on retrouve l'ensemble des activités et professions présentes au sein d'une société ; en effet, l'augmentation des revenus des travailleurs présents dans le premier et second cercle de bénéficiaires entraînera, de facto, une consommation plus forte, qui se répercutera sur l'ensemble des agents économiques de l'Etat.

L'effet multiplicateur résume donc l'impact des dépenses touristiques sur l'ensemble de la société, par vagues successives : des effets directs, puis indirects et enfin induits.

82

I-2-2-2 La liaison entre le tourisme et l'emploi

Comme nous l'avons noté plus haut, le tourisme est un important générateur d'emplois ; ces derniers peuvent être répartis en trois catégories :  Les emplois directs : personnel dans les agences de voyages, les guides, le personnel hôtelier...  Les emplois indirects : les marchands de produits manufacturés (textile...)  Les emplois induits: ce sont les travailleurs qui ne sont pas directement en relation avec le touriste, mais qui voient leurs activités augmenter, grâce à la demande touristique. Cette catégorie représente l'ensemble des emplois pouvant être affectés par le tourisme.

Le tourisme garantissait ainsi plus de 250 millions d'emplois en 1996 ; ce chiffre devant dépasser les 380 millions d'emplois en 2006, ce qui représente un nouvel emploi toutes les 2,4 secondes. Ces chiffres semblent effarants, surtout dans un monde où l'on a tendance à réduire le nombre de travailleurs, au profit d'une meilleure productivité, mais ce lien de cause à effet ne semble pas s'appliquer au tourisme. En effet, le tourisme nécessite une main d'œuvre, certes abondante, mais peu qualifiée, en vérité. Même si dans les Etats du Nord, les entreprises touristiques tentent de réduire le nombre de salariés, cette donnée ne s'applique pas au pays du Sud où le « cheap labour » amène les entreprises touristiques à multiplier les effectifs, afin de satisfaire, au mieux, la demande, et ainsi, de réduire les écarts de productivité. Le tourisme, activité de service personnalisé par essence, offre donc une opportunité énorme à des pays sous-développés, dans lesquels la population a du mal à trouver un emploi.

Le tourisme regroupe ainsi, en vérité, deux visages distincts ; le premier est celui d'un secteur nécessitant de gros moyens, comme nous le verrons plus tard, le second est celui d'une activité offrant une large offre d'emploi. Dans cette optique, le secteur de l'hôtellerie correspond à la fois aux caractéristiques de l'industrie lourde et de l'industrie de main d'œuvre : • Une industrie lourde, du fait de l'importance des investissements à effectuer et du capital à mobiliser, pendant une durée de moyen et long terme correspondant à la construction immobilière • Une industrie de main d'œuvre, du fait de l'activité de service qui correspond au fonctionnement des hôtels et qui nécessite un ratio d'emploi par chambre élevé, en particulier si l'on veut répondre aux normes internationales.

Ainsi, le tourisme est un pourvoyeur d'emploi énorme pour les pays sous-développés. Une partie de la population locale travaille dans l'hôtellerie et dans les autres branches de

83 l'activité, ce qui lui procure des revenus meilleurs. Malgré tout, cela peut amener la population à un décalage de niveau de vie. Par ailleurs, il y a des phénomènes d'acculturation ou de mutation de l'identité, au service du tourisme qui, d'un point de vue sociologique, dénaturent les comportements de la population locale (changement des modes de consommation ou folklorisassions par exemple)

I-2-3 Les effets annexes du tourisme

Comme nous l'avons noté précédemment, le tourisme implique des « effets induits ». En effet, le tourisme international, bien au-delà du simple développement d'hôtels et d'agences de voyages qui sont des effets que l'on qualifiera de « normaux », peut être à l'origine de développement d'industries de biens d'équipements et de services. A ce titre, il constitue des débouchés importants pour différentes filières telles que l'agro industrie, les transports ou les communications 1.

Le secteur touristique, par ses besoins, influe donc sur la création de nouvelles infrastructures vitales, tant pour le secteur que pour les populations locales. On peut prendre comme exemple les réseaux de canalisation et l'eau potable, ou encore les infrastructures routières et le développement de l'électricité. En effet, étant donné l'objectif de l'Etat qui est de répondre à une demande touristique internationale, l'Etat sous-développé se doit de se mettre en conformité avec les normes et usages internationaux (sanitaire notamment). Grâce à la généralisation de ces dernières, on peut imaginer que la population se trouvera de plus en plus sensibilisée et donc adoptera peut-être à terme des comportements améliorant son bien être.

I-2-3-1 Tourisme et devise

Nous avons noté précédemment que le tourisme international représente le premier secteur pourvoyeur de devises dans l'ensemble des PMA. Il s'agit peut-être ici de la raison principale qui a amené les théoriciens à inclure le tourisme dans les programmes de développement. En effet, la remise en cause des politiques classiques de développement misent en place par la Banque Mondiale et le FMI, laissa malgré tout un aspect majeur du développement des Etats sous-développés : la dette.

Après des décennies où cette dette s'est accumulée, les PMA sont aujourd'hui totalement englués dans les remboursements commensurables qu'ils doivent honorer. De ce fait, il est important de mettre en place une politique de développement permettant d'engendrer un flux maximum de devises dans l'optique du remboursement échelonné de la dette.

1 François Vellas, Economie et Politique du Tourisme International ; Economica, 2007, page 22.

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Dans ce contexte, le tourisme, grand fournisseur de devises, répond aux attentes des PMA ; ces derniers souhaitant pouvoir disposer de fonds suffisants pour certes rembourser la dette mais surtout pour développer leur pays, à travers des grands projets vitaux, telles que les infrastructures. On peut donc affirmer que le flux de devises qu'engendre le tourisme permet aux Etats de réellement prendre leur destin en main comme le stipulaient Amartya Sen et le NEPAD.

I-2-3-2 Le tourisme comme catalyseur : un effet « boule de neige » recherché.

Nous avons donc souligné tout l'impact que le tourisme peut avoir sur le développement d'un Etat ; faisant de lui une véritable opportunité pour les pays sous- développés. L'intérêt de l'Etat pour le secteur touristique a de la sorte plusieurs raisons: du point de vue de la comptabilité nationale, le tourisme influe positivement sur la balance des paiements et génère des recettes fiscales ; du point de vue de la société, le tourisme crée de l'emploi, pourvoit des revenus au sein de la population, il stimule enfin le développement local et diversifie les économies locales.

Ainsi, le tourisme pourrait jouer un rôle de catalyseur sur l'ensemble des stratégies de développement économique et social des pays en développement. Ce rôle de catalyseur intervient notamment dans les domaines suivants :  Infrastructures de base : électricité, eau...  Infrastructures de transports : aérien avec notamment les aéroports, routes...  Infrastructures environnementales : traitement des déchets et des eaux usées...  Infrastructures de communication : téléphone, Internet...  Infrastructures de santé : hôpitaux...  Infrastructures culturelles : valorisation du patrimoine historique et artistique...

SECTION III : LES POLITIQUES CATALYSEURS DU DEVELOPPEMENT A MADAGASCAR

La politique catalyseur du développement n’est autre que la politique économique. La politique économique est l’élaboration des règles d’administration des ressources rares en fonction de certains objectifs politiques sociales. En d’autres termes la politique économique c’est pour l’Etat la recherche de ce qu’il considère comme l’optimum économique de la nation et la mise en œuvre des moyens nécessaires pour y parvenir. Pour Tinbergen : « la politique économique consiste à la manipulation délibérée d’un certain nombre de moyens mis en œuvre pour atteindre certains fins »1.

1Jan TIMBERGEN (1903-1994), Prix Nobel d’économie en 1969

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Elle a surtout pour but la sauvegarde de l’indépendance nationale et du bien être général de la population (ou de la justice sociale). Elle est surtout un moyen au service d’objectifs de croissance économique et de lutte contre le chômage, qui ne sont eux- même que des moyens pour renforcer l’indépendance nationale et pour améliorer le bien être général de la population.

I- La politique touristique

Le gouvernement malgache a établi des structures participatives qui leur permettront de travailler avec d’autres acteurs pour planifier, développer et gérer le tourisme de façon durable. Il élabore et applique des politiques touristiques qui s’inscrivent dans une stratégie convenue avec toutes les parties intéressées et fondée sur les principes et les objectifs du développement durable.

Les objectifs du gouvernement dans le domaine touristique sont les suivants : • Mettre en évidence les potentiels historiques et touristiques du pays • Diversifier et améliorer les infrastructures d'accueil des touristes • Promouvoir le professionnalisme et la compétitivité du secteur • Favoriser la croissance des investissements à destination touristique ayant des impacts sociaux directs et induits sur l'amélioration du bien-être des populations.

I-1 Le tourisme durable

I-1-1 Définition et objectif

I-1-1-1 Définition

« Toute forme d’activité touristique qui respecte et préserve à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales, et contribue de manière positive et équitable au développement économique et à l’épanouissement de la population locale ».

I-1-1-2 L’objectif

Le tourisme en tant qu’activité économique est créateur de revenus et d’emplois, mais pour permettre au pays d’en profiter, une approche durable doit être appliquée :  Le développement doit être économiquement efficace.  Le développement doit être compatible avec le maintien des ressources biologiques et de la diversité.  Le développement doit sauvegarder et promouvoir la culture et les valeurs des communautés locales. Trois sommets importants ont mis le tourisme sur leur ordre du jour, donnant ainsi la priorité au développement d’un tourisme durable. Sommets de la Terre de Rio en 1992, la

86 conférence sur le tourisme durable à Lanzarote en 1995, et la conférence internationale sur la biodiversité et le tourisme de Berlin en 1997. • La durabilité économique  Générer le profit maximum de tourisme à long terme.  Assurer la participation économique des communautés locales.  Promouvoir d’autres formes de tourisme qui s’accordent aux principes de la durabilité, afin de garantir la stabilité à long terme et le succès économique. • La durabilité écologique :  Minimiser les effets néfastes sur l’environnement.  Eviter le développement d’écosystèmes fragiles.  Minimiser les effets néfastes sur l’environnement.  Minimiser l’usage d’énergies et de ressources non renouvelables.  Promouvoir au maximum le recyclage des déchets.  Prévenir et minimiser les déchets solides.  Contrôler soigneusement l’usage de l’eau.  Réglementer l’usage du capital naturel. • La durabilité sociale et culturelle :  Souligner la préservation du patrimoine culturel et des traditions.  Privilégier les intérêts, souhaits et besoins de la protection locale.  Créer des emplois pour la population locale et établir les facilités éducationnelles nécessaires.

I-2 La clé du tourisme durable

L’une des clés pour rendre le tourisme plus durable est de travailler en partenariat avec les destinations locales. C’est au niveau locale que s’effectue l’essentiel du travail de planification, d’établissement de contact, de renforcement des capacités et de communication d’information et que le tourisme a besoin de s’inscrire dans la démarche de développement durable. Un soutien politique durable, des compétences techniques et des ressources suffisantes seront nécessaires si l’on veut que les politiques soient effectivement appliquées. Les professionnels du tourisme doivent s’efforcer d’améliorer leur performance et leurs activités, en accord avec les objectifs et le principe ici, est de s’associer pour renforcer leurs initiatives collectives.

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II- La politique monétaire et la politique de change

II-1 Politique monétaire

L’objectif de la politique monétaire de la banque centrale de Madagascar (BCM) est de maîtriser l’inflation. En effet, la stabilité des prix assure celle du taux de change. La politique monétaire contribue ainsi à l’établissement d’un environnement stable, favorisant la croissance économique et les investissements. Dans la mise en œuvre de sa politique, la BCM dispose de deux instruments d’intervention indirects : le système des réserves obligatoires et le maniement du taux directeur. Par ailleurs, la BCM procède à des achats et des ventes de bons du Trésor ou de titres de créances négociables en vue d’injecter et de ponctionner des liquidités sur le marché monétaire.

III-2 Politique de change

L’objectif principal de la politique de change est la stabilité du taux de change. À court terme la BCM influence le taux de change par des interventions ponctuelles sur le MID pour éviter des fluctuations importantes du taux de change en achetant (quand l’offre excède la demande) ou vendant des devises (quand la demande excède l’offre). Dans le moyen et long terme, le rôle de la BCM consiste à contrôler les mouvements des capitaux en recourant aux instruments de la politique monétaire ci-dessus.

III-Politique budgétaire

III-1 Approches de base pour la détermination des cadres budgétaires

La nouvelle loi des finances de 2004 a introduit le budget de programme dans le système des finances publiques. Le système de classification du budget qui répartit les dépenses en missions et programmes remplace désormais la classification détaillée par article. Chaque programme se compose d’un ensemble d’objectifs clairs et d’activités nécessaires pour réaliser les objectifs et résultats attendus.

Les dépenses sont classifiées en plusieurs catégories: intérêt de la dette publique, salaires, dépenses récurrentes, dépenses récurrentes structurelles, dépenses d’investissement, dépenses récurrentes exceptionnelles, opérations financières.

III-2 Politique fiscale

En 2003, la priorité du gouvernement étant le redressement économique, la politique budgétaire a été orientée dans ce but. Pour encourager les opérateurs et les investisseurs, des mesures incitatives ont été présentées dans la loi de finances 2003 : Les allégements fiscaux, révision à la baisse de l’IBS et de l’IRNS de 35 % à 30 %, mesure de soutien aux exportateurs, simplifications et réduction tarifaire sur certains biens importés pour faire face à

88 l’intégration à l’économie mondiale. Pour compenser la baisse des tarifs, des efforts sérieux au niveau de l’administration fiscale ont été entrepris pour l’élargissement de la base imposable. Au niveau de la douane, l’accélération des procédures de dédouanement a facilité la répression des fraudes.

IV- Politique de travail

Le pays a adopté, en 2004, la politique nationale sur l’emploi (PNE). Cette politique est basée sur le principe selon lequel l’emploi constitue une solution aux problèmes de pauvreté, grâce à une croissance soutenable, équilibrée et pro-pauvre. Les objectifs prioritaires doivent contribuer à la promotion de l’emploi : favoriser un environnement propice à la croissance, l’investissement et l’emploi, soutenir le secteur privé, améliorer l’accès du secteur informel et des employés ruraux à l’éducation et à la formation professionnelle pour une meilleure productivité, développer des activités génératrices de revenu.

V- Politique commerciale

Depuis la fin des années quatre-vingt, Madagascar a entrepris un vaste programme de libéralisation de son économie et de son commerce extérieur. L’objectif principal de la politique commerciale consiste à réduire la pauvreté. A ce titre, elle doit permettre au secteur privé et au secteur commercial de jouer le rôle de moteur de la croissance économique. Le pays a commencé des réformes commerciales importantes, telles l’abolition des restrictions quantitatives à l’importation. Les restrictions à l’exportation ont été également supprimées dans presque tous les secteurs, ainsi que le contrôle des changes.

Depuis la libéralisation commerciale du début des années 90, Madagascar a vu ses recettes d’exportation augmenter, passant de 14 % du PIB en 1991 à 20 % du PIB en 2004. Depuis 2000, l’augmentation des exportations non traditionnelles, en particulier celles des ZFI était significative. La libéralisation du commerce extérieur s’est également traduite par un accroissement des importations qui ont plus que doublé en dix ans : 321 millions de DTS en 1991, ils s’élèvent à 746,3 millions de DTS en 2001. Par conséquent, la balance commerciale est demeurée déficitaire : 4,70 % du PIB en 1992 et 4,97 % en 1997. Le déficit chronique de la balance commerciale se répercute sur le compte courant qui, à son tour, influe sur le taux de change.

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CHAPITRE II : LES EFFETS DU TOURISME SUR LE DEVELOPPEMENT A MADAGASCAR

Le développement touristique constitue, pour Madagascar, l'un des moyens privilégiés pour diversifier son économie qui repose actuellement presque uniquement sur l’agriculture, la pêche et l’élevage. L'évaluation des retombées économiques de l'activité touristique actuelle est très difficile, même de façon approximative, du fait de l'absence quasi-totale des statistiques de tourisme. Les principaux effets économiques directs de l'activité touristique portent sur la création d'emploi, la génération de valeur ajoutée et de revenus, et les entrées de devises. En outre, l'activité touristique a des effets indirects sur d'autres secteurs économiques, et des effets induits liés à l'accroissement des revenus des ménages.

SECTION I : LES EFFETS SUR LA STRATEGIE DU DEVELOPPEMENT ET LES EFFETS EXTERNES

Le tourisme est un secteur qui travaille de concert avec les autres secteurs, afin d’accélérer la croissance, de réduire la pauvreté et de préserver l’environnement. En tant qu’activité économique, le tourisme constitue une source de croissance de l’économie nationale.

I- La contribution du tourisme à l’emploi

I-1 L’emploi touristique

L’emploi touristique est composé de l’emploi direct, indirect et induit. On désigne par emploi direct un emploi dans une entreprise touristique (hôtel et/ou restaurant, entreprise de voyages et de prestation touristique), et par emploi indirect un emploi dans une entreprise fournisseur de secteur touristique.

On parle parfois d’emploi induit pour un emploi additionnel créé à l’intérieure du système de production, par l’augmentation de la demande que créent les revenus reçus par les employés dans les établissements touristiques et leurs fournisseurs. L’emploi créé par le secteur touristique est le résultat d’un ensemble de facteurs, depuis la propre politique touristique de Madagascar, jusqu’au niveau de développement et à la contribution relative du tourisme aux PIB (Produit Intérieur Brut).

Mademoiselle Mouginet a écrit dans sa thèse : «le tourisme joue un rôle d’animateur. C’est une industrie mère, une industrie clef. Son développement ne se présente pas comme

90 un facteur isolé de la prospérité du pays, il se manifeste sur toutes les branches de l’activité nationale dont il accroît le rendement.» 1

I-1-1 L’emploi direct lié au tourisme

C’est celui créé par la fonction d’hébergement touristique, par l’amélioration des services ou la création de nouvelles chambres. En 2002, il est de 14 031 pour l’hôtel et/ou restaurant, 3 563 pour les entreprises de voyages et de prestation touristique. Ces chiffres ne cessent d’augmenter c'est-à-dire la création d’emploi par le tourisme augmente chaque année.

Pour l’année 2006, l’emploi direct créé par les hôtels et /ou restaurants atteint 17 805, 4 527 pour l’EVPT et 77 emplois additionnels pour les guides touristiques. Mais pour l’année 2007, l’emploi additionnel créé est de 1 850 pour les hôtels, restaurants et l’EVPT, 106 pour les guides touristiques. Le tableau suivant nous montre l’évolution des établissements touristiques qui génèrent l’emploi direct par le secteur

Figure n° 23 : Evolution des établissements

18000 16000 14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Nombre d’hôtels Nombre d’EVPT Nombre de chambre

Source : Notre propre soin, sur la base du tableau n° IV, 2010.

Pour cet emploi direct : l’emploi d’encadrement et les postes techniques spécialisés proviendront plus probablement de la capitale ou de l’étranger, dû à l’insuffisance des personnels qualifiés sur place (on estime à 10%). Mais les 90% sont des mains d’œuvres et des personnels recrutés sur place.

1 Mouginet, Action collective en faveur du tourisme (Bordeaux, 1933).

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I-1-2 L’emploi indirect dans le tourisme

Le secteur tourisme crée aussi des emplois indirects mais nous n’avons pas de statistique ni des informations concernant ce nombre d’emplois créés. Ce type d’emploi concerne les emplois créés dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, pendant la période d’investissement (surtout la phase de construction), des biens d’équipement pendant la phase d’aménagement. Il concerne aussi les activités impulsées par le secteur touristique tel que l’agriculture, la pêche, l’artisanat, le transport, le commerce et les autres prestations de services rattachées au tourisme.

I-2 La particularité de l’emploi touristique

Le secteur de services touristiques est une activité créatrice d’emploi qualifié ou non à Madagascar. Pour les hôtels de luxes qui supposent des investissements plus élevés, où figure d’ailleurs une formation de personnels plus coûteuses, le taux d’emploi est plus élevé, par visiteurs, que pour un hôtel de classe Ravinala ou un hôtel de un ou deux étoiles.

La particularité de l’emploi touristique, dès la phase de construction est marqué par l’appel à de nombreuses mains d’œuvres, par la suite le recrutement de personnel hôtelier. De même, au début, il est marqué par l’utilisation de mains d’œuvre étrangères qualifiées. En fonction de la tendance générale de l’enseignement, dans le temps, les mains d’œuvres nationales se qualifieront et seront employées à la place des mains d’œuvres étrangères. Même dans les pays qui figurent au nombre des principales destinations touristiques, c’est une industrie à caractère saisonnière.

I-3 Le coût d’un nouvel emploi touristique

Même si l’emploi touristique contribue beaucoup à la création d’emploi, les opérateurs touristiques doivent rendre compte du coût d’un nouvel emploi touristique pour améliorer sa qualité. C'est-à-dire calculer le coût de nouveau poste de travail dans le tourisme et de voir son rendement, en terme de production, pour pouvoir faire des comparaisons avec les autre secteurs de l’économie. Etant donné la récente apparition du tourisme en tant que secteur productif, il est évident que la phase de développement, dans laquelle se rencontrera un type de production touristique, déterminera un coût plus ou moins grand, par emploi créé.

II- Le tourisme lutte contre la pauvreté

Selon H. W. Singer : « le problème des pays sous développés n’est pas seulement la croissance, mais le développement. Le développement c’est la croissance plus le

92 changement qui est aussi bien d’ordre socio culturel, économique, qualitatif ou quantitatif. Le principe clé réside dans l’amélioration de la qualité de vie de la population »1.

II-1 La pauvreté

La pauvreté est un sujet qui préoccupe beaucoup de pays en voie de développement, y compris Madagascar. Tous les dirigeants de ces pays cherchent des moyens pour lutter contre ce fléau. Madagascar est un pays pauvre dont le revenu est faible, celui ci donne naissance à une épargne faible, l’offre de capitaux pour l’investissement est donc réduit, l’incitation à investir est faible, la production sera donc faible. Une bonne majorité des malgaches ont vu leur revenu diminué, leur niveau de vie se détériorer.

Sur le plan humain, les dépenses par habitant consacrées à la santé et à l’éducation ont chuté à un point tel que les progrès réalisés dans ces domaines risquent d’être réduits. La pauvreté qui pèse de plus en plus lourd sur l’environnement est étroitement liée à la déforestation, à la désertification, à l’érosion du sol, au déboisement, dont les effets font disparaître le potentiel du développement.

La crise du développement qui a entraîné cette pauvreté peut s’expliquer par des facteurs externes, tels que la chute des prix de produits de base et l’évolution extrême défavorable de la conjoncture internationale, l’augmentation du prix de baril du pétrole sur le marché international, mais aussi et surtout par des facteurs internes comme l’endettement, les défaillances dans la gestion de l’économie.

II -2 Les avantages directs procurés par le tourisme aux pauvres

Le tourisme contribue à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement, celui de lutter contre la pauvreté par :

II-2-1 L’approvisionnement

Le secteur tourisme a besoin de plusieurs approvisionnements : produit alimentaire, la production, la vente des produits artisanaux et d’autres produits locaux, qui permettent de réduire les fuites économiques et de générer un revenu plus important pour le circuit économique locale. Les pauvres sont donc parmi les acteurs directs de cet approvisionnement. Pendant la haute saison, les entreprises touristiques manquent encore de fournisseurs suffisants pour répondre aux besoins des touristes.

1 Singer W. H., « Social Development : Key Growth Sector », International Development Review, mars 1965, p 5

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II-2-2 La vente directe

Les pauvres peuvent vendre leurs produits à prix raisonnable aux touristes, sans l’intermédiaire des autres, ils reçoivent donc directement des bénéfices. Ce type de vente est une première étape vers le développement de pratiques commerciales équitables.

Les vendeurs de rue sont regroupés pour organiser la production et la vente de leurs produits, prouvant aussi que l’économie informelle est parfois une mesure permettant de se transformer pour générer une entreprise de secteur formelle. Ces activités commerciales directes encouragent l’établissement de relation entre la population locale et les touristes.

II-2-3 Les dons et aides

• En nature : Les dons et aides en nature sont :  Dons de fournitures scolaires (cahier, crayon, cartable,…etc.) pour les pauvres ;  Dons de matelas et de couvertures, de lits pour l’hôpital ;  Octroi aux pauvres d’une autorisation de vendre leurs produits dans les sites touristiques ;  Fourniture de moyen de transport à la communauté, ambulance, etc. Certains systèmes de dons sont parfois institutionnalisés au moyen de programme de jumelage entre les écoles des autres pays et celles de Madagascar.

• Les dons et aides en espèce : Ce sont les dons en espèces effectués par des touristes ou des administrations du tourisme. Ces ressources sont utilisées parfois de façon complémentaire aux recettes fiscales, aux fins suivantes :  Pour la réparation des écoles et des hébergements des enseignants.  Pour la construction et l’amélioration des équipements : routes, système d’approvisionnement en eau potable.

III- Les effets externes

III-1 Les impacts socio culturelles

III-1-1 La qualité de vie

Grace à la création d’emploi (direct, indirect et induit) par le secteur tourisme, le niveau de revenu et de la consommation de la population locale a été nettement augmenté, leur condition de vie s’améliore aussi en terme de service de santé, d’éducation, d’égalité de chance, de sécurité,…etc. D’où un comportement social plus ouvert et positif.

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III-1-2 La richesse culturelle de Madagascar

Respecter et comprendre la diversité culturelle de Madagascar et des peuples est un principe fondamental du développement. Le tourisme est un moteur considérable de la conservation du patrimoine historique et culturel, et stimule les arts, l’artisanat et d’autres activités au sein des communautés. Et pourtant, une source de revenu basée sur la culture locale, le tourisme, peut favoriser, chez les communautés, une meilleure appréciation de leur patrimoine culturel.

III-2 L’impact sur l’environnement

Le tourisme est un facteur positif pour l’environnement. Nous avons vu auparavant que plus de la moitié 55% des touristes (clientèles cibles) s’attache énormément à la qualité de l’environnement de Madagascar qu’elle visite où elle séjourne. Le tourisme national et international, sont parmi d’autres facteurs, qui a poussé le gouvernement malgache a augmenté les aires protégées pour la conservation et la valorisation de la biodiversité terrestre, lacustre, marine et côtière, à travers ses objectifs : « Madagascar, en 2003, s’est engagé à porter la superficie de ses aires protégées de 1 700 000 ha à 6 000 000 ha, et aussi à augmenter la surface protégée de la zone économique marine.

Cela correspond à l’objectif assigné par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) qui est de 10% du territoire national, pour favoriser un équilibre écologique. Et Madagascar respectera les accords de Kyoto et les conservations internationales sur les changements climatiques, et faire en sorte que Madagascar devienne une nation verte qui contribue non seulement à son bien être national, mais aussi au bien être globale. Sinon la population locale tuera des animaux et coupera des arbres pour leur chauffe ou pour les cultures sur brûlis.

SECTION II : LES EFFETS PARTIELS SUR L'ECONOMIE NATIONALE

I- Conditions macroéconomiques existant à Madagascar

I-1 Structure économique

Le secteur primaire représente 26,2 % du PIB en 2006. Il est dominé par l’agriculture qui occupe 70% de la population malgache. Le secteur secondaire se concentre autour de quatre branches d’activités : l’industrie alimentaire, l’industrie du textile et de l’habillement, le bois et ses dérivés, et l’industrie métallurgique. Il représente 14,5 % du PIB et 50 % des exportations. Le secteur tertiaire repose sur le transport, les affaires, la santé, les communications et surtout le tourisme. Malgré un taux de croissance de 14 % par an pendant les années précédant 2002, le tourisme était l’un des secteurs les plus dynamiques de l’économie malgache.

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I-2 Croissance économique

Depuis l’indépendance en 1960, Madagascar a souffert d’une évolution irrégulière de son taux de croissance. Quant au PIB par habitant, un faible taux de croissance associé à une croissance démographique importante a fait baisser de 40% le PIB par habitant, si bien qu’aujourd’hui Madagascar figure parmi les pays les plus pauvres du monde, avec un PIB par habitant estimé à US$235 en 2004. Vers la fin des années 90, des réformes structurelles et une amélioration dans la gestion macroéconomique ont commencé à avoir un impact positif. Par conséquent la croissance économique a repris substantiellement – entre 1997 et 2001, le taux de croissance moyen était de 4,6 %. Les sources principales de croissance économique étaient les activités des zones franches, la production et l’exportation de crevette et le tourisme.

Après la crise politique de 2002, la croissance a atteint 9,3% en 2003, une tendance qui se poursuivit depuis 2004 malgré une inflation et des chocs externes négatifs. Ainsi, en 2005, la croissance économique s’élevait à 5,1% et en 2006, le gouvernement projette un taux de 6,7%.

II- La contribution du tourisme à la balance de paiement.

II-1 La définition

La balance de paiement est un compte de trésorerie, c’est à dire un état des recettes (crédit) et des dépenses (débit) de Madagascar avec les pays étrangers. Elle enregistre des transactions monétaires, soit sur des marchandises, soit sur les services soit enfin sur des capitaux. Elle fournit aussi un nombre d’indications sur les relations économique et financières de Madagascar avec l’étranger, sur les marchandises ou sur les services, soit sur des opérations concernant la balance des capitaux.

II-2 Le tourisme et la balance des opérations courantes

La balance des opérations courantes comporte d’abord des postes marchandises, le revenu du travail et les opérations du transport.

II-3 Le tourisme et la balance des capitaux

La mise en œuvre d’un plan touristique exige toutes sortes de dépenses d’infrastructures, d’équipements, de formation de personnel et rend nécessaire à Madagascar de faire appel aux capitaux étrangers. La recette en capital sera la contre partie de la dépense en devises pour l’infrastructure.

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II-4 Les produits locaux et la balance de paiement

Le gouvernement malgache a encouragé le développement de la consommation et de l’utilisation des produits locaux, afin que l’apport de devises par les touristes étrangers soit aux bénéfices de tous. Cet objectif permet non seulement de réduire les débits de la balance touristique mais aussi sauvegarder et développer l’activité, l’emploi et les revenus. Même si nous n’avons pas de statistique concernant ces opérations, le solde de la balance de paiement touristique est excédentaire, à cause des recettes nettes apportées par le tourisme.

III- La contribution du tourisme au finance publique

La finance publique à Madagascar a connu de grands déséquilibres. Elle se traduit par une réduction de la part des ressources budgétaires de l’Etat affectée au financement des investissements nécessaires à l’amélioration des infrastructures à Madagascar.

Le gouvernement cherche à accroître le volume des recettes par les impôts et taxes liés au tourisme, qui favorise l’obtention d’un taux de croissance économique pour améliorer la condition de vie de la population. Comme Singer l’avait souligné dans l’un de ses premiers exposés sur les développements économiques : « l’important doit être désormais d’accroître le revenu national, d’élever le niveau des ressources, aussi rapidement que possible.» 1

III-1 Les ressources publiques

III-1-1 L’impôt général sur les entreprises

L’un des effets que l’imposition peu avoir sur la durabilité du tourisme est l’incidence globale du régime fiscal sur les performances des entreprises touristiques. Le gouvernement doit veiller à ce que les impôts sur les sociétés ne défavorisent pas les petites entreprises de services. Il doit aussi tenir compte des conséquences que la politique fiscale peut avoir sur tous les aspects économiques, sociaux et environnementaux du secteur, par exemple ses impacts sur les emplois saisonniers et la possibilité pour des micros entreprises et de travailleur de se lancer dans diverses activités.

III-1-2 Les impôts et taxes liés à l’utilisation des ressources et déchets

Divers impôts et taxes peuvent être institués pour influencer la consommation de ressources par des professionnels du tourisme et les touristes, comme les taxes sur les déchets

1Nations Unies, Formulation and Economic Appraisal of Development Projects, 2 vol, Lahore, 1951, vol1 ; P29.

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III-1-3 La vignette touristique

La vignette touristique est une taxe sur le tourisme, sous forme d’une taxe de séjour, appliquée par personne, et souvent par nuitée. Elle est principalement collectée auprès des entreprises touristiques qui ont le choix de la répercuter ou non sur les touristes. Les hôteliers versent, chaque fin du mois, sa totalité à la caisse du trésor public du lieu d’implantation de son hôtel, qui délivrera une quittance et ce au plus tard le 10 du mois suivant. Le taux de la vignette est fixé par un arrêté interministériel de 2005.Il est de : • Ar 3 000,00 par nuitée pour les établissements d’hébergement de catégorie cinq étoiles. • Ar 2 000,00 par nuitée pour les trois à quatre étoiles. • Ar 1 000,00 par nuitée pour les deux étoiles. • Ar 600,00 pour les hôtels de catégories Ravinala et les établissements d’hébergement ne faisant pas l’objet de classement.

En 2006, l’Office National du Tourisme a reçu 600 millions d’Ariary de vignettes touristiques sur une prévision de un milliard. 1

III-1-4 Les taxes sur l’utilisation des équipements collectifs

Faire payer l’utilisation des équipements collectifs peut être une solution efficace pour le secteur tourisme. Les visiteurs étant conscients de profiter d’un avantage direct, les réactions négatives sont généralement rares. L’instauration d’un droit d’entrée pour accéder à un parc national ou un site du patrimoine est un moyen pour recevoir des recettes ; ces droits sont utilisés pour la gestion, pour limiter le nombre des visiteurs et leur impact sur l’environnement.

Comme l’administration des parcs naturels a pour politique de distribuer une part des recettes des billets d’entrée de tous les parcs à des projets locaux de conservation ou de développement et de verser les restes à la caisse de l’Etat, le lien financier avec le parc local renforce la sensibilisation de la communauté et son soutien à la conservation.

III-1-5 Les autres taxes liées au tourisme

Les impôts sur le revenu : composés de l’IBS (Impôt sur les Bénéfices des Sociétés, impôts annuels sur les bénéfices de toute nature, réalisée par les sociétés siégeant à Madagascar) et de l’IRSA : Impôt sur les Revenus Salariaux et Assimilés, (salaires, rémunération, indemnités diverses, avantage en nature).  Impôts fonciers ;

1Dmd 987, spécialetourisme, p 13

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 Impôts de licence sur les alcools et les produits alcooliques ;  TVA : Taxe sur les Valeurs Ajoutées. Taxe assise sur la transaction hôtelière.  D A : Droit d’Accise.  Droit perçu sur certains produits importés. Exemple : boissons alcooliques.  Prélèvement sur les produits des jeux : prélèvement libératoire de la TVA effectué sur les produits brut des jeux d’argent, pratiqués dans le complexe hôtelier.  TVTE : Taxe sur les Véhicules de Tourisme des Entreprises.  Taxe provenant des droits d’atterrissages des appareils et droit de quai des navires de croisière.

A part les entreprises franches, dont personne ne peut discuter la réussite en terme de création d’emplois, dans les grands centres urbains, le tourisme est le secteur qui a le plus bénéficié de la baisse des coûts et des tarifs en devises. Il compte parmi les trois secteurs générateurs de devises étrangères. Le tableau suivant illustre l’évolution de ces recettes.

Tableau n° X : Evolution des recettes en devises au titre du tourisme

ANNEE 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Millions de DTS 91,9 90,21 27,8 54 104,3 124 Taux moyen DTS/AR 1786,8 786,8 1754,2 1735 2765 2898,9 Dépenses moyennes par touriste (DTS) 574,3 574,3 450,7 387,8 455,8 447

Source : Ministère du tourisme, 2007

Les recettes touristiques ne cessent d’évoluer avec le nombre de touristes de 27,8 millions de DTS en 2005, elles sont passées à 211 millions de DTS en 2007. Remarque : en 2003/2004, l’unité monétaire était le FMG. A partir de 2005, c’est l’Ariary. Année 2008

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Figure n° 24 : Evolution des recettes en devises

4000

3000

2000

1000

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Millions de DTS Taux moyen DTS/AR Dépenses moyenne par touriste (DTS)

Source : Par notre propre soin, sur la base du tableau n°XI, 2010

Les dépenses des touristes étrangers et nationaux et les entrées de capitaux destinés à développer l’industrie touristique constituent une contribution aux revenus nationaux. Les employés et les fournisseurs des secteurs du transport, d’hébergement, des distractions, des excursions, des souvenirs sont rémunérés sous forme de salaires ou de paiements pour les marchandises et les services qu’ils donnent.

III-2 La contribution du tourisme aux dépenses de l’Etat

Les impôts et taxes obtenus grâce aux activités touristiques sont l’un des sources des recettes publiques, dépensée pour :  Les dépenses de développement, recherche, planification, formation du personnel, promotion et publicité.  Les dépenses occasionnées par le contrôle des hôtels, restaurants et agence de voyages.  Frais d’infrastructure, y compris les services publics.

Les dépenses découlant des effets indirects de l’expansion du tourisme, dont certains ne sont que partiellement apparents. Comme pour les recettes du tourisme, l’accroissement des dépenses de l’Etat provient du gonflement des revenus, résultant du développement touristique.

III-3 Déficit public

En 2004, les dépenses publiques totales ont enregistré une nette augmentation, passant de 19,5 % du PIB en 2003 à 25,1 % de 2004 (soit une hausse de 54,4 %). Les dépenses courantes hors solde ont augmenté de 33,12 %, comparé à 2003, tandis que les dépenses d’investissement se sont accrues de 91,53 %.

100

Cette augmentation traduit la mise en œuvre des programmes de reconstruction et les actions de consolidation à moyen terme que le gouvernement a commencés après la crise de 2002. Les efforts du gouvernement pour renforcer les secteurs sociaux sont matérialisés par les allocations croissantes à l’éducation primaire et à la santé. Les allocations aux secteurs de croissance (notamment transport, agriculture et environnement) n’ont pas augmenté au même taux. Le revenu du gouvernement se compose principalement de recettes fiscales. Les impôts sur le commerce extérieur sont les plus importants (50,71% de la recette fiscale globale) suivis des impôts sur les marchandises et les services (29,87%), et finalement des impôts sur le revenu net (17,97%). Etant donné l’augmentation récente des dépenses, le déficit budgétaire s’élève à 5,7% du PIB en 2004 comparés à 4,4% en 2000 et 2,5% de 1999. La collecte des impôts constitue par conséquent une question cruciale pour le gouvernement malgré les possibilités limitées –du moins dans le court terme. En effet, comme dans beaucoup d’autres pays d’Afrique subsaharienne, l’agriculture de subsistance et l’importance du secteur informel entravent l’élargissement de la base taxable.

Par ailleurs, la politique d’ouverture implique généralement une augmentation des importations qui par la suite se traduit par une détérioration de la balance commerciale. Par conséquent, Madagascar se heurtera à des problèmes pour la réalisation des critères de convergence macro-économiques en ce qui concerne le déficit du compte courant. En outre, le déficit du compte courant conduit à la dépréciation de la monnaie nationale qui, à son tour, affecte l’inflation et par conséquent le taux de pauvreté.

SECTION III : CONTRAINTES AU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR TOURISME

Pour comprendre pourquoi le tourisme est souvent décrié comme un outil de domination des pays du Nord, il faut comprendre le fonctionnement de l'industrie touristique contemporaine. A l'inverse, les Etats en développement marquèrent très vite leurs appréhensions face à cet accord ; en témoigne le fait que dès 1985, le secrétaire indien au Commerce, Prem Kumar exprimait les appréhensions de l'Inde dans le New York Times : « La libéralisation du commerce des services pourrait ne pas entraîner d'avantages comparatifs pour les pays les moins développés et remettre en cause la protection des industries naissantes. Par ailleurs elle pourrait affecter leur souveraineté nationale et leurs ambitions économiques. L'article 17 : il ne peut y avoir aucun traitement discriminatoire envers les acteurs étrangers ». Par ailleurs, bien au-delà de ces pratiques anticoncurrentielles, la conception du voyage forfait qui aboutit à des prix fondés à la fois sur le coût de transport aérien, du séjour hôtelier, de l'animation requise et de divers frais de gestion et de prévention, est le meilleur moyen de « brouiller les cartes ». En effet, grâce à cette pratique du « forfait », les grands

101 groupes internationaux maintiennent d'une part une pression sur les marges des agences réceptives et hôteliers, et d'autre part ils maintiennent les profits dans le Nord, c'est ce que nous appelons « la fuite des bénéfices ».

I- Climat des investissements

La déficience au niveau de l’offre empêche le pays de capter les opportunités offertes par la croissance rapide de cette industrie au niveau international. Il y a lieu donc d’analyser les contraintes au niveau de l’offre.

L’étude sur ce climat d’investissement, entreprise par la Banque Mondiale en 2005, met en exergue les principaux obstacles à l’entreprenariat à Madagascar. Pour le secteur tourisme, l’enquête en a identifié vingt-deux au niveau du climat des investissements ; l’instabilité économique est considérée comme première contrainte par près de 67% des répondants. Etant donné que les opérateurs nationaux (tours opérateurs et hôtels) doivent indiquer au moins une année à l’avance leurs tarifs dans les brochures et contrats, les grandes fluctuations économiques, notamment l’inflation et les cours de change, ne leur permettent pas d’y procéder efficacement. Ils risquent de sous-évaluer (pertes financières) ou de surévaluer (perte clientèle) leurs tarifs. De telles fluctuations découragent également les investissements d’extension. Ainsi, l’instabilité macroéconomique fait obstacle au développement du secteur.

Les coûts du financement et l’accès au financement constituent les second et troisième obstacles majeurs dans ce secteur. Il s’agit notamment des taux d’intérêt et de garantie. Viennent ensuite le système de taxation (notamment pour les voitures 4x4), la sécurité, l’électricité et la corruption. La communication ne semble plus être une importante barrière suite à des efforts d’amélioration constatés au niveau de l’accès à l’Internet de la téléphonie mobile. En effet, 60,5% des opérateurs sont connectés à l’Internet. Le projet de connexion par fibre optique jouera davantage en faveur du secteur.

Le niveau de compétence des ressources humaines n’est mentionné comme un handicap réel que par le quart des enquêtés. Néanmoins, le manque de conscience vis-à-vis du service, l’existence d’un seul établissement de formation (INTH : Institut national du tourisme et l’hôtellerie), la connaissance très limitée de l’anglais, l’immobilité de la main d’œuvre malgache et les normes insuffisantes en dehors de l’industrie hôtelière (par exemple chauffeurs de taxi, vente au détail, etc.), sont cités aussi comme des obstacles.

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II- Contraintes spécifiques au secteur

II-1 Les problèmes d’infrastructures

II-1-1 Infrastructure routière

Le transport constitue une contrainte sérieuse au développement du tourisme à Madagascar. Vu le problème d’infrastructure routière et la grande superficie de Madagascar, les lieux touristiques sont souvent isolés avec tous les problèmes d’accès, d’absence de sources d’énergie, parfois de réseau de communication (téléphone, internet), qui accroît parfois le prix de certaines matières premières et d’autres produits de la chaîne d’approvisionnement.

II-1-2 Infrastructure hôtelière

La faiblesse de la capacité hôtelière, la forte concentration des infrastructures dans les grandes villes, la forte prédominance des hôtels qui ne respectent pas les normes internationales et la quasi absence d’hôtels de renommée internationale ont été cités auparavant comme des contraintes majeures de l’offre. De même, l’amélioration du climat des climats des investissements est vitale afin d’attirer les hôtels dont la réputation élèverait le statut de l’île sur les marchés internationaux.

II-2 Les milieux naturels endommagés

L’implantation de projets d’activités touristiques modifie également l’équilibre du milieu naturel. L’érosion du littoral est devenue critique dans de nombreuses régions

II-2-1 L’effet sur l’environnement

Le tourisme est souvent critiqué comme un élément de dégradation et de pollution de l’environnement : la coupe autorisée de paysages naturels et urbains. La prise des meilleurs sites pour les investisseurs qui assure une rentabilité immédiate, l’empoisonnement de l’atmosphère pour la destruction de la faune et de la flore pour la chasse, la pêche, ou celle des forêts par la construction de routes et d’autres équipements d’infrastructure. Le tourisme provoque donc la modification de l’environnement, comme toute activité humaine, lorsque l’environnement souffre du développement touristique

II-2-2 La catastrophe naturelle

Le littoral Est est sujet au cyclone chaque année. Au mois de février 2008, plus de la moitié des infrastructures hôtelières étaint ravagées par le passage du cyclone Ivan surtout dans l’île de Sainte Maire. Le passage de cette catastrophe naturelle a réduit le potentiel de production alimentaire de ces régions, les exportations agricoles. Les revenus baissent aussi, car les producteurs, notamment agricoles, ont moins de produits à vendre ; cela

103 augmente le prix des ventes des fournisseurs d’hôtels et des restaurants. Les opérateurs touristiques, au lieu d’investir à nouveau pour l’extension, ont intérêt à reconstruire leurs établissements détruits.

II-3 La fuite des bénéfices

Un indicateur important de mesure de l'influence du tourisme sur le développement est sans conteste le taux de fuite qui indique, dans quelle proportion l'économie locale est en mesure de conserver les recettes du tourisme. Une étude de la banque mondiale en 1996 calculait déjà que 85% des recettes de la réserve naturelle des pays en développement revenaient à de grands groupes privés, contre 5% aux populations locales et 10% à l'administration.

Le tourisme est donc certes une source importante de devises, mais dans les pays du Sud qui sont des destinations de vacances fréquentées premièrement par des touristes originaires des pays occidentaux, le poids commercial et de négociation des grands tours opérateurs réduit considérablement les recettes touristiques des économies nationales de ces pays, à quoi il faut ajouter les importations nécessaires pour satisfaire une demande exigeante en matière de consommation ; nous reviendrons sur ce point plus loin. En un mot donc, les effets du tourisme international sur le revenu national peuvent être différents selon que le tourisme soit largement intégré à l'économie nationale ou qu'il ne soit pas intégré. Dans ce dernier cas, les touristes étrangers sont hébergés et nourris par des sociétés hôtelières étrangères qui importent la quasi-totalité des équipements et des produits de consommation, et qui rapatrient leurs bénéfices et les salaires de leur personnel étranger. C'est ce que l'on dénomme la main mise des tours opérateurs.

II-4 La difficulté de s'adapter aux normes internationales

II-4-1 Caractéristiques du tourisme d'aujourd'hui

« L'ensemble du secteur du tourisme repose sur la construction de gisements touristiques, élaboration d'images à vendre dans le jeu de miroir qu'est ce nomadisme spécifique. Activité fantasmatique, le tourisme consomme de l'imaginaire autant que de l'évasion car le touriste vit souvent dans une bulle climatisée, aseptisée et sécurisée où beaucoup de ce qu'il voit, entend ou respire a été soigneusement élaboré en fonction de ce qu'il est et attend »Georges Cazes et Georges Courade.

Par cette citation, on peut comprendre que le touriste, bien que loin de son pays et ayant souhaité un dépaysement certain, demande malgré tout un certain nombre de caractéristiques, de normes lors de son séjour. Il conviendra ici d'analyser dans un premier temps, le mode d'évaluation qu'utilise le touriste afin de jauger son séjour.

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Le tourisme est un « bien de confiance » selon la théorie élaborée par Lancaster. Le consommateur ne connaît jamais par lui-même la qualité réelle des biens et services qu'il consomme. Le temps est par ailleurs « l'unité d'expression et de mesure dans le tourisme »; le touriste achète en effet des séjours dont la première caractéristique est leur durée et la seconde leur localisation.

Le produit touristique est à contrario « de nature inélastique » du fait qu'il est peu adaptable aux modifications de la demande à court terme. A l'inverse, cette même demande est élastique par rapport au prix sur la moyenne et longue période. Ajoutons que l'insuffisance d'un seul des services composant l'ensemble du produit peut remettre en cause la qualité du produit final. Ce qui constitue une des principales difficultés de la production touristique.

Par conséquent, les pays souhaitant mettre en avant le tourisme dans leurs économies seront contraints d'en accepter les normes ; si ces dernières peuvent paraître facilement applicables dans des pays détenant des infrastructures importantes, des biens d'équipements développés et une main d'œuvre qualifiée, il en est bien sûr autrement des pays en développement.

II-4-2 Le manque de qualification : un obstacle à l'accès aux postes à forte valeur ajoutée

L'adaptation aux normes internationales et surtout la nécessité de faire face à la concurrence internationale demandent une main d'œuvre de plus en plus qualifiée et productive. Cela constitue un désavantage stratégique des PMA, où bien souvent l'éducation fait défaut. Par conséquent, dans les pays en développement, on voit les travailleurs migrants occuper des postes techniques et de direction où il y a « insuffisance ou carence de personnel »: en général, ces expatriés occupent des postes de responsabilité et jouissent de bonnes conditions d'emploi et de rémunération.

L'emploi de ce type de personnel étranger représente, bien entendu, un coût élevé, mais surtout, il grève les progrès en matière de développement et de redistribution aux populations locales des bénéfices tirés du tourisme. Cela explique la stratégie traditionnelle entre pays ayant une main d'œuvre spécialisée insuffisante, d'orienter l'offre réceptrice vers des formules qui requièrent une moindre dotation de ce type d'employés qualifiés, tout en faisant exploser la durée du travail, pour pallier au manque de productivité .

105

III- Autres obstacles du secteur

III-1 Le manque de connaissance

Parfois, les communautés locales ne savent pas l’importance et la potentialité du projet touristique, il est donc difficile de les convaincre. Pour eux, ce n’est qu’une nouvelle activité qu’elles ne comprennent pas, et qui se trouve en concurrence avec les activités traditionnelles des communautés. Les pouvoirs publics locaux, eux aussi, n’ont vraiment pas conscience des possibilités qu’offre le développement du tourisme. D’où un manque d’appui de leur part.

III-2 Les conflits d’intérêt

Parfois il y a des conflits entre les élus, les pouvoirs publics locaux et la population locale sur l’implantation des projets touristiques. Cette situation provient du fait que les terrains le long de la côte appartiennent à des populations villageoises qui sont les premières occupantes. Ces terrains n’ont aucun document administratif justifiant la propriété, mais par contre, sont reconnus par les communautés locales. Ils sont sans titre ni cadastre légal, c’est la raison pour laquelle les élus locaux et les responsables du domaine les vendent aux investisseurs étrangers. Les dossiers concernant ces conflits d’intérêt sont nombreux au niveau du tribunal, dans les lieux touristiques.

Les conflits d’occupation du sol entre les populations locales et les investisseurs étrangers qui, par conséquent, accroissent la pression sur certaines zones sensibles. Ces problèmes se manifestent également au niveau des plages qui traditionnellement sont des zones de débarquement des produits et de parcage des pirogues des pêcheurs, ainsi que des zones de circulation libre de la population locale. Or, la plupart des plages, en face des infrastructures hôtelières, sont devenues des propriétés privées et interdisent l’accès à la population locale.

III-3 Les obstacles financiers

Il est souvent difficile d’avoir accès à des financements suffisants pour que les PME (Petites et Moyennes Entreprises) du tourisme puissent commencer et poursuivre leurs activités. L’emprunt à la banque ou au micro finance a besoin de garantie. Ce système de garantie reste le principal frein à l’accès au micro finance. Ce n’est pas tout le monde qui dispose de biens pouvant être utilisés comme garantie et le taux d’intérêt est trop élevé.

Il faut inciter les producteurs locaux et les petites entreprises à créer des associations coopératives. Ce système facilitera énormément la procédure et surtout le suivi des clients des institutions de micro finances et des banques. Le développement ne se fera pas avec des petits crédits de quelques milliers d’Ariary.

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III-3-1 La pénurie de personnel local qualifié

Les 80 à 85% de la population malgache sont des paysans. Celle qui vit dans une grande ville ou issue d’un milieu socio économique favorisé aura beaucoup plus de chance de bénéficier d’une formation scolaire et une éducation de qualité que celle qui vient d’une région rurale car les formations professionnalisantes sont presque payantes.

Madagascar est confronté à un problème grave, la majorité de ses mains d’œuvres ne sont pas qualifiées ; certains jeunes quittent le système scolaire avec un minimum de formation, surtout dans les sites les plus visités. Bon nombre d’entre eux entrent sur le marché du travail, avec moins de cinq années d’études, certains n’ont jamais été scolarisés. Ces déficits de formation des actifs se sont aggravés de façon importante ces dernières années.

Comme l’éducation ouvre souvent la voie à un meilleur emploi et à des revenus plus élevé, Becker s’intéresse au lien entre salaire, capacité individuelle et incitation à investir en capital humain ; son analyse est centrée sur la relation entre investissement en capital humain et distribution des salaires. D’après lui : « comme le stock de capital humain est accumulé par l’intermédiaire des investissements, cette distribution dépend donc de la distribution des investissements et des taux de rendement. »1

Le secteur tourisme (hôtellerie, restaurant) manque d’experts et de personnels cadres. Ils sont souvent recrutés dans la capitale ou de l’étranger, puisque la population locale manque de connaissances en activités touristiques.

III-3-2 Le coût de transport

Madagascar est l’une des destinations très chères dans le monde, cela diminue le nombre de visiteurs non résidents souhaitant visiter la grande île. Plus de la moitié de leur épargne destinée au voyage sont dépensées pour les frais (billet d’avion aller et retour), ainsi que des dépenses pour les vols internes et les locations de voitures. En effet, ce problème diminue aussi leur dépense d’achat des produits locaux, de souvenirs et leurs dépenses en hébergement ; cela affecte la rentabilité des entreprises et les ressources de la population locale.

Pour résoudre ce problème, Madagascar doit se débarrasser de sa réputation de destination chère, déclare, Randriarimanana Harison Edmond. Contrairement aux autres pays qui sont devenus des carrefours, le notre demeure une destination finale, ce qui rend difficile la rentabilisation de la liaison aérienne, a t- il dit.

1Becker, Human Capital: a Theorical and Empirical Analisis, third editio, the University of Chicago press, 1993.

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III-4 Le VIH/SIDA

Le VIH/SIDA est une épidémie qui menace la vie humaine. La propagation de ces virus est une catastrophe sans égale dans l’histoire de l’humanité. Cette épidémie frappe surtout des personnes dans la force de l’âge, c'est-à-dire il atteint les individus au moment de leur vie où ils sont les plus productifs, cela qui affecte profondément les structures économiques et sociales des familles.

Dans le monde entier, environ la moitié de tous les nouveaux cas d’infection par le VIH affecte le groupe d’âge de 15 à 24 ans 1. Les filles sont touchées plus jeunes et meurent avant les garçons du fait de l’asymétrie des âges dans les relations sexuelles.

A Madagascar, les villes les plus visitées par les touristes non résidents sont des zones rouges de cette épidémie. C’est dans ces villes qu’on voit les taux les plus élevés des gens infectés comme Morondava, Fort Dauphin, Tamatave, et Nosy-Be.

Dans ces principaux lieux touristiques, ce problème vient de la difficulté de la vie. Les jeunes filles, dès leur jeune âge cherchent à trouver des étrangers pour gagner plus d’argent. La majorité d’entre eux ne sont pas arrivées en classe secondaire c'est-à-dire moins de cinq années d’étude, à cause de cette insuffisance du niveau d’éducation. Elles ne trouvent pas d’autres moyens, à part traîner dans la rue (se prostituer).

1 Rapport de la Banque Mondiale en 2000 sur la Région Afrique p 7.

108

CHAPITRE III : POUR UNE AFFLUENCE TOURISTIQUE

SECTION I : STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE

I- Stratégie produits-marchés

L'établissement et l'adoption d'une stratégie de développement touristique fondée sur le choix des couples « produits marchés », hiérarchisés par le niveau de priorité sont une condition nécessaire et un préalable indispensable à la définition des actions prioritaires à mettre en œuvre, de manière à ce que les actions retenues soient, autant que possible en adéquation étroite avec la stratégie générale.

Ces priorités correspondent à deux niveaux différents se caractérisant de la manière suivante: • priorité 1: couple «produits-marchés» dont la commercialisation existe déjà ou pourra être lancée à court terme (avant 3 ans), dans la mesure où les produits correspondants seront effectivement commercialisables; • priorité 2: couples «produits-marchés» dont la commercialisation devrait normalement pouvoir être lancée à moyen terme, soit à un horizon de 4 à 5 ans.

Les propositions doivent être considérées comme ayant seulement une valeur indicative et provisoire. Elles sont en particulier susceptibles d'être révisées en fonction des changements au fur et à mesure qu'ils se produiront, qu'il s'agisse de changements liés à:  l'offre, telle que la construction de nouveaux établissements d'hébergement ou l'aménagement de nouveaux sites touristiques;  la demande, en fonction des tendances d'évolution observée sur tel ou tel marché porteur

Elles ont été ensuite établies à partir de la confrontation entre :  la qualité intrinsèque des principales potentialités touristiques du pays et leur caractère unique par rapport aux offres de nature comparable d'une part;  la connaissance superficielle de la situation actuelle et des tendances propres aux différents marchés ainsi que de la facilité d'accès de l'offre malgache à ces marchés d'autre part;  la diversification des marchés principalement en direction de quelques pays d'Europe de l'Ouest, le seul marché français ayant forcément ses limites pour des produits très ciblés, même s'il restera le principal marché à court terme.

Cette diversification s'accompagnera d'un accroissement du coût moyen des produits touristiques malgaches commercialisés, ne serait-ce qu'à cause du coût des transports intérieurs inclus dans les produits combinés. La relative cherté des produits proposés tirera

109 le tourisme malgache vers un tourisme de qualité, susceptible de satisfaire des clientèles haut de gamme.

Le tourisme intérieur, en distinguant entre 2 types de demandes très différentes, du fait des écarts de revenus moyens d'une part et des habitudes culturelles d'autre part: la demande des nationaux et celle des expatriés.

La demande des nationaux disposant de revenus élevés pourrait également se porter sur des produits combinés, ainsi que sur le tourisme événementiel et/ou religieux pour une catégorie plus large de la population. Le développement du tourisme intérieur, outre la contribution qu'il est susceptible d'apporter à la mise en œuvre de l'option « intégration et unité nationale » en sensibilisant les populations malgache à la valeur de son patrimoine historique, culturel et écologique, permettra d'améliorer sensiblement la fréquentation en basse saison et de maintenir en exploitation toute l'année certains établissements d'hébergement touristiques.

II- Les orientations stratégiques correspondantes

Les priorités définies dans la section précédente conduisent à proposer les objectifs quantitatifs, et les principales orientations qui en découlent, elles sont présentées dans les paragraphes suivants:

II-1 Les objectifs quantitatifs à atteindre

Les objectifs quantitatifs à court terme, et même à moyen terme que l'on peut définir pour la croissance de l'activité touristique doivent rester relativement modestes. En effet, la préoccupation essentielle à avoir réside dans le maintien d'un tourisme durable, grâce à la conservation des potentialités touristiques existantes. Pour le moment, il n'existe pas d'évaluation de ce que pourrait être le capacité de charge» des sites correspondants aux trois principaux types de potentialité, les sites culturels et les parcs naturels.

La seule certitude réside dans le fait que ces potentialités sont relativement fragiles. Il convient donc, en attendant que soient établies les estimations des capacités de charge des différents types de potentialités, d'adopter une attitude de relative prudence. Compte tenu de l'absence de données fiables sur les retombées économiques de l'activité touristique à Madagascar, il semble plus réaliste de définir des objectifs quantitatifs futurs pour le nombre de touristes étrangers plutôt que pour les revenus tirés par le Malgache de son activité touristique.

Mais, compte tenu de la diversification proposée et de la nature des produits qui seront commercialisés dans le futur, il apparaît que le rythme de croissance des revenus futurs devrait être sensiblement plus élevé que celui du nombre des touristes.

110

Un objectif à la fois réaliste et ambitieux pourrait être d'atteindre le seuil de 100 000 de touristes de loisirs, utilisant les services des tour-opérateurs et des agents de voyages, à l'horizon d'une dizaine d'année, soit pour la saison 2019/2020 (contre environ 12000 lors de la saison 2006/2007). Cet objectif correspond à une croissance annuelle moyenne d'environ 17,7% par an, ce qui, sur une période de quelques années, est déjà un objectif très ambitieux.

II-2 Les principaux axes d'intervention

La nature des nouveaux produits prioritaires pour le développement du tourisme à Madagascar implique qu'un effort préalable soit fait pour qu'il puisse effectivement être mis en marché avec succès. Cet effort passe notamment par:  la valorisation touristique des sites faisant l'objet de visite par les touristes qu'il s'agisse des sites culturels (réhabilitation et entretien des monuments, présentation des manuscrits et des objets, propreté des villes, etc.) ou des sites naturels (création de pistes et de lieux d'observation, protection de la faune, etc.) ;  La construction d'unité d'hébergements adaptés à la qualité du produit touristique correspondant;  la construction d'infrastructure et d'équipement destinés à rendre l'accès à Madagascar pour les touristes, le plus facile possible en fonction de leur point de départ et des régions visitées;  la construction d'infrastructure (particulièrement routière) permettant aux touristes d'effectuer les circuits programmés sans perte de temps et dans des conditions de confort acceptables.

La mise en œuvre de ces orientations nécessaires pour la réalisation des objectifs fixés suppose que les deux conditions suivantes soient réunies: • d'une part, il conviendra que les investissements publics nécessaires pour la mise en œuvre de ces actions soient mobilisés de façon coordonnée et en temps opportun; • d'autre part, il sera nécessaire que le financement des unités d'hébergement privées à réaliser soit sélectif en fonction du lieu d'implantation et du type de bâtiment à construire de manière à ce que les nouvelles unités d'hébergement soient les plus en adéquation possible avec les objectifs quantitatifs et qualitatifs de fréquentation poursuivis.

L'effort de diversification de l'offre de produits touristiques devra s'accompagner de la mise en œuvre d'une véritable politique de préservation du milieu naturel et du patrimoine culturel. Un des axes de cette politique passera nécessairement par la sensibilisation des populations concernées sur leur participation aux efforts de préservation du patrimoine

111 national. Une des conditions du succès des actions de sensibilisation entreprises réside dans le fait que le développement touristique dans une localité donnée ait rapidement des retombées économiques appréciables pour les populations.

Le développement de l'activité touristique dans les proportions figurant dans le paragraphe précédent implique une très forte croissance de la main d'œuvre qualifiée disponible, de manière à rattraper les retards actuels et à satisfaire les besoins futurs. Ces besoins porteront notamment sur la main d'œuvre hôtelière, sur les guides- accompagnateurs, sur le personnel des agences de voyages, ainsi que sur les gestionnaires d'entreprise et sur l'encadrement administratif lui-même.

SECTION II : PRINCIPALES RECOMMANDATIONS

Face aux différents obstacles qui freinent le développement du secteur, la plupart des experts indépendants recommandent aux autorités nationales de préparer et d'encadrer le tourisme, en vue d'optimiser les retombées positives et de minimiser les coûts sociaux et environnementaux . L'Etat devra ici s'investir afin de répondre aux besoins du tourisme tout en espérant que le multiplicateur de l'investissement keynésien soit au rendez-vous.

I- Les besoins du tourisme nécessitent l'investissement de l'Etat

Au regard des statistiques établies par l'OMT, on se rend compte que parmi les pays en développement, ce sont les pays les plus en retard qui accusent, en général, des déficits touristiques. En effet, ils ne disposent pas d’infrastructures de transport, d'hébergement, ni de restauration, pour répondre de façon satisfaisante à la demande touristique internationale.

Par conséquent, ils n'ont qu'une clientèle touristique faible voire très faible. En Afrique, la sous région occidentale est celle qui présente les déficits les plus élevés, suivie de l'Afrique centrale et l'Afrique Australe. Un des objectifs essentiels de leur politique touristique est, par conséquent, de procéder aux aménagements touristiques qui permettront de recevoir un flux accru de touristes étrangers, et ainsi d'équilibrer leur balance, voire de la rendre positive.

Dans ce contexte, le pays sous-développé se doit d'investir; les concours financiers au pays en développement sont apportés sous forme de prêts à long terme par la Banque Mondiale, de prêts à taux d'intérêt bonifié, à travers l'Agence Internationale de Développement et de prise de participation des Sociétés Financières Internationales.. Il convient de remarquer, cependant, l'insuffisance du financement concernant directement les investisseurs touristiques. Cette insuffisance conduit, pour de nombreux pays, à une sous- exploitation économique de leur potentiel touristique et pénalise une forme de développement bien adaptée à la situation de certains pays.

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Cela est notamment dû au fait que pour les pays en développement, les exigences des investisseurs, notamment internationaux, sont très élevées avec des taux de retour sur investissement de l'ordre de trois à quatre ans pour tout investissement touristique dans ces pays. Cela implique la nécessité de laisser à la charge des gouvernements le financement des infrastructures, très souvent onéreuses. Face à cette donne, l'Etat doit :  Déterminer les objectifs et les moyens des politiques macros économiques de développement touristique  Evaluer les effets multiplicateurs de ces politiques sur la production et sur la consommation  Rechercher les limites de ces politiques, face à la protection de l'environnement naturel et social

En répondant à ces trois objectifs, l'Etat pourra ainsi développer le secteur du tourisme en répondant aux besoins de ces derniers, tout en favorisant le développement de sa population.

I-1 Répondre aux besoins

Le tourisme comprend des besoins primaires clairement définis: il faut pouvoir acheminer les touristes, les héberger, en répondant le plus possible aux normes occidentales, les faire circuler rapidement et confortablement ; il faut également leur offrir un service de qualité.

I-1-1 Le besoin d'infrastructure

Développer le tourisme exige la construction d'infrastructures importantes qui représentent des investissements énormes alors même que la grande majorité de la population du pays ne profitera pas de telles infrastructures . En effet, dans les pays du Sud, la grande majorité de la population n'a pas d'appareils électriques et ne dispose pas de véhicules pour utiliser les routes. Dans ce contexte, le développement de voies de communication ou de réseaux électriques ne conférera presque aucun avantage à une grande partie de la population qui n'a ni les moyens ni les capacités financières pour utiliser les nouvelles infrastructures.

Malgré tout, sans infrastructure, on ne peut développer le tourisme. Cependant dans le cadre des pays en développement, il conviendra de faire coïncider au maximum la création d'infrastructures avec les intérêts du développement local, ou tout au moins, de ne pas utiliser l'ensemble des profits générés par le tourisme pour uniquement des biens sans rapport avec le développement du bien être local.

Par ailleurs, des régions telles que l'Afrique et l'Asie du Sud ne disposent pas d’infrastructures d'accueil, ni de transport suffisant. Il convient donc aux Etats de favoriser les

113 investissements privés par le biais d'une fiscalité ou d'un droit avantageux afin de répondre aux capacités d'accueil. Dans ce contexte, le transport aérien à l'île Maurice peut être considéré comme un des principaux exemples d'adéquation avec le développement d'un tourisme haut de gamme. En effet, la compagnie Air Madagascar est équipée des appareils les plus modernes et performants ce qui lui permet de relier les principaux marchés touristiques de l'île Maurice par des vols non-stop vers la France, la Suisse, l'Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni ainsi que vers l'Afrique du Sud, l'Australie, l'Inde et l'Asie du Sud Est.

I-1-2 Favoriser les PME du secteur touristique

Par ailleurs, au sein des économies en développement, une forte part des prestations touristiques est réalisée par de petites et moyennes entreprises (PME). La plupart de ces entreprises ont une base locale, à travers l'emploi et l'achat de produits de base locaux, leur interdépendance avec l'économie locale étant ainsi particulièrement forte. En reconnaissant leur rôle dans le développement du tourisme, les directives pour le développement de la Commission pour le Développement Durable des Nations Unies ont souligné la nécessité pour les gouvernements de « les soutenir aussi bien financièrement que techniquement et de réduire leur fardeau administratif ».

Il apparaît ici primordial d'offrir un cadre tant juridique que financier clair aux réceptifs locaux. Cela passe nécessairement par une stabilité politique comme le souligna le rapport du NEPAD. Dans de nombreux Etats sous-développés, le droit des affaires tout comme les normes (comptables par exemple) ne favorisent pas le développement de l'économie. Obsolètes et corrompus, ces éléments primordiaux constituent un frein au développement.

A l'inverse, le tourisme est un secteur parfaitement normé au niveau international, ce décalage entraîne un fort désavantage pour les pays du Sud. Dans ce contexte, les gouvernements se doivent de clarifier leurs droits et normes ; plus que tout il leur faut favoriser le développement de la « liberté d'entreprise » en offrant à leurs PME les outils et protections nécessaires pour faire face à la concurrence internationale.

I-1-3 La nécessité de qualification et formation de la population locale

Nous avons noté précédemment que le tourisme nécessite une forte main d'œuvre peu qualifiée, malgré toutes les normes internationales, la concurrence que se livrent les destinations et plus que tout l'exigence des touristes entraîne un besoin de qualification. De plus, afin d'avoir les moyens de contracter les postes à forte valeur ajoutée et donc d’éviter la fuite des bénéfices, la formation de cadres locaux est une des priorités si l'on veut profiter efficacement du développement par l’intermédiaire du tourisme.

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La formation professionnelle est donc une tâche que devrait assumer l'administration publique de chaque pays sous-développé en priorité afin de gérer au mieux les profits du tourisme.

I-1-4 Politique économique globale à mettre en place

Le tourisme nécessite des investissements énormes, il s'agit par conséquent d'une industrie lourde ; or les PMA ne peuvent se permettre de financer l'ensemble de ces derniers. Il convient donc à chaque Etat de mettre en place une politique économique globale afin d'attirer les investisseurs privés du Nord.

Les moyens financiers et fiscaux concernent l'ensemble des politiques du crédit, des taux d'intérêt et des impôts. Ils ont pour but de créer un climat favorable à l'épargne, aux investissements et à la création de nouvelles activités touristiques, qui profitent à l'ensemble de l'économie. Une diminution de la fiscalité, combinée à une baisse des taux d'intérêt, favorise le tourisme parce qu'elle crée les conditions de l’augmentation des investissements touristiques, c'est à dire d'une offre compétitive et par conséquent une augmentation de la demande.

Les mesures budgétaires comprennent quant à elles le financement par l'Etat du budget de l'administration nationale du tourisme par l'attribution de subventions destinées à encourager des activités considérées comme prioritaires ; de prêts permettant de favoriser les investissements lourds d'infrastructures touristiques, de transport et d'hébergement. Les mesures monétaires ont pour but de maintenir la compétitivité internationale des produits touristiques du pays. Pour cela, de nombreux Etats adoptent une véritable stratégie de change composée de dévaluations destinées à compenser l'inflation intérieure, ou à réduire la concurrence étrangère. Les mesures fiscales portent essentiellement sur les avantages fiscaux consentis aux entreprises touristiques : exonérations, déductions, délais.

Les moyens économiques concernent la politique budgétaire et monétaire. Leurs effets ont un impact sensible sur l'évolution des prix intérieurs et sur les taux de change. Une politique d'expansion trop rapide du budget et de la masse monétaire peut provoquer des effets négatifs sur l'économie nationale en favorisant l'inflation et le déficit extérieur. Les mesures d'encouragement budgétaire voient, dans ces conditions, leurs portées se réduire. Il en résulte que les politiques macroéconomiques, budgétaires et monétaires, ne sont pas suffisantes pour favoriser le tourisme.

L'Etat se doit donc de répondre aux besoins du tourisme afin d'en faire un secteur stratégique de son développement. Toutefois cet investissement énorme dans les infrastructures... ne doit pas avoir pour conséquence de limiter la redistribution des profits à la population. En effet, le tourisme est dans notre paradigme, un vecteur de développement ;

115 son but est par conséquent l'amélioration du bien être de la population locale. Dans ce contexte, la mission la plus difficile de l'Etat est de savoir répondre à la fois aux besoins du tourisme tout en favorisant la population locale. Le développement du tourisme peut avoir des conséquences néfastes s'il est mal maîtrisé et si les populations civiles ne sont pas associées aux projets ; répondre aux besoins du tourisme tout en favorisant les populations locales... tel est le véritable pari de notre théorie.

I- 2 Tout en favorisant la population

La relation du tourisme avec le développement n'est pas linéaire ; en effet, de nombreux contre-exemples le démontrent. Cette relation existe, mais elle n'est pas toujours directe, le tourisme n'est en vérité qu'une activité économique, certes avec ses particularités, mais qui ne peut être dissocié ni du contexte social, où il s'opère, ni du contexte économique. C'est-à-dire, qu'analyser le tourisme de façon isolée des autres facteurs du développement est une erreur conceptuelle. Lorsque l'objectif est planifié et organisé, nous verrons alors apparaître un contexte économique et social favorable au développement de l'économie et de la société. Le tourisme n'est qu'un axe de la politique de développement, à l'image de l'agriculture, de l'éducation, de la santé...

I-2-1 Préserver les modes de vie des populations locales

Arrêtons-nous un instant sur l'article 9 du code mondial d'éthique de l'OMT qui tente de mettre en lumière les risques d'acculturation qu'engendre le tourisme dans les pays sous- développés : « les entreprises multinationales de l'industrie touristique ne doivent pas abuser des situations de positions dominantes qu'elles détiennent parfois ; elles doivent éviter de devenir le vecteur des modèles culturels et sociaux artificiellement imposés aux communautés d'accueil ; en échange de la liberté d'investir et d'opérer commercialement qui doit leur être pleinement reconnue, elles doivent s'impliquer dans le développement local, en évitant par le rapatriement excessif de leurs bénéfices ou par leurs importations induites, de réduire la contribution qu'elles apportent aux économies où elles sont implantées ».

Souvent critiqué, il est évident que le tourisme peut amener des impacts particulièrement négatifs. En effet, le tourisme vers les pays en développement est malheureusement souvent associé à l'idée du tourisme "sexuel", ou "sexuel avec des mineurs". Il est évident que toute déviance dans le comportement des touristes doit être condamnée avec la plus grande fermeté. La position des organisations internationales, qui ont pour mission la promotion des libertés des enfants, des femmes et des hommes ou encore la promotion du tourisme, est d'ailleurs très ferme à cet égard. Pourtant dans les pays en développement, le secteur informel et de la criminalité sont souvent moins contrôlés faute de moyens, mais également du fait de la corruption des agents publics.

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A l'occasion de la réunion mondiale sur les impacts sociaux du tourisme, qui s'est tenue à Manille, en mai 1997, il fut reconnu que des pratiques telles que la prostitution des mineurs étaient de « notoriété publique » dans certains pays et particulièrement dans les pays sous-développés. Dans ce rapport, on rappela que certes le tourisme est un moment d'évasion et de rupture avec la vie quotidienne, et que l'on ne peut rendre responsable le secteur touristique des excès provoqués par des touristes individuels. Malheureusement, le rapport souligna également que le tourisme amène les individus dans des contextes culturels différents du sien et à ce titre il est un facteur qui encourage ce type de pratiques. Dans de telles circonstances, le tourisme crée un contexte qui favorise le développement des activités illicites comme la prostitution.

Il ne faut certes pas baisser les bras devant ces arguments, mais ils sous-entendent que combattre l'offre peut être une option, mais probablement pas la solution, car il existe aussi une demande. Les actions pour lutter contre ces activités, dans le cadre du tourisme durable, sont de différentes natures : « Informer ; inciter les exploitants des infrastructures touristiques à prendre des mesures afin de réduire la marge de manœuvre et l'espace de ces activités ; faire pression sur les gouvernements afin de faciliter les procédures de poursuites judiciaires entre Etats ; mais aussi réfléchir sur les causes réelles de ces pratiques et agir en conséquence - penser à la richesse potentielle du tourisme et aux systèmes possibles de redistribution, par exemple... ».

I-2-2 Le rejet de la primauté aux touristes

Béatrice Dehais dans un travail consacré à la mondialisation et aux dégâts du tourisme souligna que : « Les modes de consommation des touristes en eau et en électricité conduisent souvent à détourner les ressources disponibles au détriment des habitants ». Par ailleurs, comme nous l'avons vu, le traitement que le tourisme reçoit de l'Accord général sur le commerce des services (AGCS) est en passe de rendre hors la loi toute réglementation nationale ou locale limitant de quelque manière que ce soit l'accès des multinationales du secteur aux marchés nationaux. Tout effort régulateur visant à subordonner les intérêts des investisseurs à ceux des habitants serait dès lors voué à l'échec.

Déjà, dans les pays développés, on remarqua que les infrastructures touristiques prévues pour les périodes de pointe sont sous-utilisées, en dehors de la haute saison ; dans les pays sous-développés, c'est généralement l'ensemble des infrastructures qui restent sous utilisées par les populations locales du fait qu'elles n'en voient pas réellement l'utilité.

L'existence de goulots d'étranglement concernant certains produits, très demandés par les touristes étrangers et consommés habituellement par la population locale (poissons, viandes, fruits) a des effets inflationnistes qui peuvent se propager sur l'ensemble de

117 l'économie. Ce risque inflationniste est important dans les pays en développement parce que l'élasticité de l'offre est faible et parce que l'accroissement des importations n'est pas possible du fait de la pénurie de devises. Les politiques d'accompagnement du développement touristique résident dans ce cas soit dans une réduction de la demande nationale ou touristique étrangère, soit dans un accroissement de l'offre grâce à l’augmentation de la production nationale ou par l’augmentation des importations payées, grâce aux devises apportées par les touristes étrangers consommateurs.

Face à cela, l'Etat se doit de réagir, le développement du tourisme ne devant pas se traduire par la diminution de l'accès aux produits de vie courante (notamment alimentaire) pour les populations locales . Dans ce contexte, il est évident, et il n'est pas anodin de finir notre étude par ce point, que la redistribution des profits générés par le tourisme doit être la priorité absolue de l'Etat.

I-2-3 La redistribution comme donnée fondamentale

Dans de nombreux pays sous-développés, les gouvernements pêchent par leur volonté d'augmenter les recettes du tourisme, en maximisant le nombre de visiteurs, au lieu de s'engager dans la recherche de méthodes de redistribution de ces profits à la population locale. Certes la mise en place d'une politique de développement de tourisme rencontre quelques difficultés notamment l'insuffisance des financements à affecter au développement de l'activité touristique où encore la domination des sociétés internationales, sur lesquelles les gouvernements ont très peu de pouvoir de contrôle. Il y a également le besoin de se positionner face à d'autres destinations des pays en développement, le tout sur un marché mondial du tourisme hautement concurrentiel. Par ailleurs, l'utilisation du tourisme comme vecteur de développement reste en concurrence avec la vision classique du développement prônée par les institutions internationales.

Cependant, le principal défi au développement, aujourd'hui, est l'amélioration du niveau de vie. L'Etat se doit d'évaluer la pauvreté, de définir les projets de développement et de mesurer leurs capacités à lutter contre la pauvreté. L'extension des bénéfices tirés du tourisme à d'autres usages doit permettre de rendre polyvalente l'action de l'Etat.

Le rôle du tourisme comme facteur de développement dans les PED n'est pas toujours positif. En effet, certains gouvernements ont facilité l'implantation de clubs de vacances, ayant pour but le développement spécialisé de l'activité. Ce type de structure d'accueil est particulièrement sensible aux fluctuations des motivations de la demande et est en majeure partie subordonnée aux marchés extérieurs. D'autres pays ont eu tendance à inciter les tours opérateurs et autres agents de l'activité à développer leur tourisme en

118 utilisant les petites entreprises locales. Aussi, une centralisation quelque fois excessive du pouvoir de décision dans ces pays a laissé une marge réduite de manœuvre, de parole et de participation de la population locale.

Souvent, le levier du système de prix vient compenser un déficit d'image de la destination. La responsabilité ultime du succès d'une politique de développement du tourisme revient probablement aux professionnels du marketing, pour qu'ils réussissent à imprimer une identité, qui soit en adéquation avec le processus de planification du développement de la destination .

Comme cela a été le cas depuis plusieurs années avec les rapports d'experts nationaux et internationaux portant sur les problèmes du développement du tourisme malgache, l'accent sera mis sur l'importance des aspects institutionnels pour la mise en œuvre de la stratégie de développement. Même si le renforcement institutionnel est fondamental, il ne doit pas occulter la nécessité de définir un programme d'action prioritaire à mettre en œuvre, notamment pour ce qui concerne le montage de nouveaux produits et le développement des ressources humaines.

II- La mise en place du cadre institutionnel

Il convient de distinguer entre les tâches dites régaliennes, pour lesquelles l'Etat doit assumer seul ses responsabilités sans les partager avec quiconque, et les tâches pour lesquelles un partage des responsabilités avec le secteur privé est concevable et même souhaitable, en vue de mettre en œuvre des actions, dans les domaines pour lesquels les interventions des deux types d'acteurs sont souhaitables.

Dans ce cas, les deux parties devront préalablement se mettre d'accord sur les orientations stratégiques à suivre et les objectifs à atteindre qui devront être définis et adoptés en commun. Les principales tâches incombant à une administration nationale du tourisme sont les suivantes:  la définition des orientations stratégiques et les objectifs de développement;  l'impulsion et la coordination de la mise en œuvre de la stratégie de développement touristique ;  la promotion de l'image de Madagascar en tant que destination touristique;  le développement de nouveaux produits commercialisables, principalement grâce à L'aménagement des sites touristiques;  la mise au point d'une réglementation adaptée aux problèmes malgache des différentes Professions du tourisme et de l'hôtellerie;  le contrôle de l'application et du respect de cette réglementation;

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 la formation, aussi bien initiale que continue, des personnels travaillant dans l'industrie touristique et hôtelière en fonction des besoins découlant des orientations stratégiques.

La première de ces taches (définition des orientations stratégiques et des objectifs de développement) devra être conduite en concertation avec le secteur privé. Il en va de même pour la promotion de l'image de Madagascar, le développement de nouveaux produits touristiques et la formation, qui devront être mis en œuvre en coopération avec les opérateurs privés.

Par suite de la complexité de l'administration nationale du tourisme malgache sous sa forme actuelle et de confusion qui existe dans la répartition des compétences dévolues à chacune des entités la constituant, il apparaît nécessaire, en préalable à toute intervention en vue de leur renforcement, de clarifier les compétences de chacune des entités concernées, de définir un mode d'organisation pertinent et de préciser les profils de postes correspondants.

II-1 Le renforcement de la direction du tourisme

La direction du tourisme n'est pas, dans l'état actuel des choses, en mesure de remplir la totalité de ses tâches, même pas celles qui relèvent de sa seule compétence et qui sont absolument indispensables. La preuve la plus frappante en est l'absence de progrès réalisés depuis 4 ou 5 ans, en matière de définition, et surtout d'application et de réglementation touristique et hôtelière. Un autre exemple significatif est fourni par la situation en matière de statistiques du tourisme, qui sont totalement inexistantes. La direction du tourisme devra être le plus rapidement possible en mesure de remplir efficacement les fonctions suivantes:  l'élaboration des statistiques du tourisme et la planification du développement du secteur ;  la réglementation et le contrôle des activités touristiques et hôtelières;  la coordination de la formation et de la gestion des ressources humaines.

Il paraît nécessaire, comme une priorité préalable incontournable, de renforcer la direction du tourisme, en la dotant de capacités suffisantes et du savoir-faire indispensable pour qu'elle soit en mesure d'exercer ses prérogatives les plus essentielles. Dans ce but, il est proposé de définir et de mettre en œuvre un projet sur financement international, le projet « appui à la direction du tourisme ».

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II-2 Le renforcement de l'office national du tourisme

La création d'un office de promotion touristique permettant d'associer, pour la mise en œuvre des tâches relatives à la promotion à l'extérieur de Madagascar, en tant que destination touristique, d'une part, et au développement des produits touristiques d'autre part, le secteur public en charge du développement touristique avec les opérateurs privés, a été envisagé depuis plusieurs années. Elle s'est concrétisée en 2002, avec la création de l'office national du tourisme. Il a le statut d’un établissement public à caractère administratif et est doté de la personnalité juridique et de l'autonomie financière.

L'office national du tourisme a pour fonction essentielle d'assumer les tâches relatives à la promotion de la destination « Madagascar » et de favoriser la commercialisation des produits touristiques malgaches. Ce rôle fondamental devrait, dés que la stratégie de développement aura été adoptée, conduire à établir un programme marketing triennal. L'élaboration d'un tel document, précisé par ailleurs, fera l'objet d'un projet spécifique. Ce plan marketing, qui définira également la politique de communication touristique, pourra être révisé, lorsque le plan directeur de développement touristique aura été élaboré.

III- Les actions prioritaires par domaine

Le cadre institutionnel étant esquissé, il importe de se préoccuper du contenu des actions à mettre en œuvre pour assurer le démarrage du développement touristique. Ce développement ne pouvant être que global, tous les aspects sont à prendre en compte dés le démarrage du processus de mise en route, du fait des retards accumulés par Madagascar dans tous les domaines. Trois groupes d'aspects apparaissent néanmoins comme essentiels et devront avoir une priorité absolue. Il s'agit:  du montage de nouveaux produits touristiques, condition indispensable pour assurer la diversification de l'offre et de la promotion de la destination « Madagascar »;  de la définition du cadre légal et réglementaire des professions du tourisme et du contrôle de son application, ce qui conduira à l'assainissement des professions de l'hôtellerie et du tourisme ;  du développement des ressources humaines par une politique cohérente de la formation à tous les niveaux.

Ces différents aspects font l'objet de développements spécifiques, présentés dans les paragraphes suivants.

III-1 La promotion

La promotion, à la fois de la destination et des produits touristiques proposés, est un élément fondamental de la politique de développement touristique d'un pays donné. Il est

121 alors indispensable d'unir les efforts réalisés par le secteur public d'une part, et par le secteur privé d'autre part. En ce sens, l'existence de l'office national du tourisme est une bonne chose, puisqu'il s'agit d'une entité autonome, et pour laquelle l'objectif d'associer les opérateurs privés à la gestion devra absolument être atteint.

Dans un premier temps, il s'agira de promouvoir Madagascar en tant que destination touristique, ainsi que des produits actuellement commercialisés, c'est-à-dire le tourisme d'aventure et les produits connexes. Il s'agira de créer des outils adéquats pour renforcer la présence de Madagascar sur les marchés français et pour lancer la destination sur les principaux marchés européens (Allemagne et les pays germanophones, Italie, Espagne, Grande Bretagne, voire la Belgique et les Pays Bas). Les supports à retenir pour ce type de campagne seront, soit de type classique, grâce à l'édition de brochures générales ou spécialisées, soit de type électronique, grâce à l'utilisation judicieuse d'Internet.

Dans un deuxième temps, lorsque les orientations stratégiques à moyen et long terme auront été précisées en terme de couples « produits-marchés » prioritaires, il conviendra d'élaborer un véritable plan marketing triennal, fixant les actions à mettre en œuvre année, par année durant la période de validité du plan: • d'une part, en matière de communication sur la destination touristique « Madagascar »; • d'autre part, en matière de promotion des différents produits commercialisés.

L'office national du tourisme, qui pourrait avoir en charge le renforcement et la diversification de l'offre touristique, assurera la maîtrise d'ouvrage du projet « élaboration du plan marketing ». La mise en œuvre de ce projet sera étroitement liée au développement de nouveaux produits et il apparaît judicieux de les réunir sous la tutelle d'une même entité, surtout dans la mesure où la direction du tourisme n'est pas en mesure d'assurer ce type de tâche.

III-2 La réglementation

Afin de remédier à la situation actuelle caractérisée par l'absence d'une réglementation rigoureuse permettant d'accorder l'agrément aux nouvelles entreprises sur des critères précis et de classer l'ensemble des entreprises existantes, aussi bien dans le domaine hôtelier que dans le domaine touristique, il est essentiel et urgent d'établir une réglementation précise des activités et surtout de l'appliquer. La poursuite du laisser-faire dans le domaine de la création et du fonctionnement des entreprises touristiques et hôtelières, caractérisée par l'octroi d'agréments de manière incontrôlée ne peut être que préjudiciable au renom international de la destination et avoir des conséquences très graves

122 et irrémédiables pour toutes les entreprises du secteur, y compris pour celles qui respectent les règles élémentaires en matière de sécurité, d'hygiène ou de qualité des prestations.

L'adoption de textes réglementaires adéquats ne sera pas suffisante, si elle n'est pas accompagnée, non seulement des moyens pour en contrôler la mise en œuvre effective, mais encore de la volonté politique à tous les niveaux, pour en faire respecter l'esprit et la lettre. Les modalités de types institutionnels visant à faciliter le démarrage d'un processus de définition, d'adoption et de mise en œuvre d'une réglementation touristique et hôtelière adaptée aux besoins de la Madagascar seront définies dans le cadre du projet « Appui à la direction du tourisme ».

III-3 La formation

La formation, à tous les niveaux et dans tous les domaines, des personnes travaillant dans les différents métiers du tourisme et de l'hôtellerie, constitue également une priorité forte. Les actions à mettre en œuvre devront avoir les objectifs suivants:  contrôler les insuffisances en personnels qualifiés pour satisfaire les besoins actuels;  faire face aux objectifs quantitatifs liés à la croissance du nombre de touristes;  satisfaire les exigences de qualité, en adéquation avec les types de tourisme envisagés à l'avenir.

Les actions de formation à mettre en œuvre devront découler des principes suivants:  veiller à la satisfaction des besoins réels et donner aux futurs diplômés une formation leur permettant de trouver rapidement un emploi;  agir en concertation étroite et avec l'accord des opérateurs privés qui seront les futurs utilisateurs;  mettre en place des systèmes de formation correspondant à des formules souples adaptables aux circonstances, et notamment aux évolutions futures des besoins quantitatifs et qualitatifs;  travailler en liaison avec tous ceux dont la formation, la vocation et la spécialité est le tourisme, de manière à bénéficier de leurs expériences pédagogiques.

Compte tenu de l'ampleur et de la diversité des problèmes à résoudre dans le domaine de la formation touristique et hôtelière, nous proposons de définir et de mettre en œuvre, sur financement international, trois projets distincts, mais étroitement imbriqués, à savoir: • l'élaboration du plan de formation des ressources humaines à court, moyen et long terme • la mise en œuvre d'un programme de formation des formateurs ; • l'étude de faisabilité de la création d'une école de formation touristique et hôtelière.

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IV- Mettre en place le compte satellite du tourisme

Pour pouvoir mettre en œuvre ces recommandations, et afin de mieux apprécier les effets du tourisme dans le développement économique du pays, il faut que les décideurs et les opérateurs disposent d’un outil sophistiqué. Il s’agit du compte satellite du tourisme qui fera partie du système de comptabilité nationale. Cet outil permet, non seulement de mesurer les différentes contributions du tourisme au développement, mais également de faire des prévisions et de modéliser des stratégies pour son développement. Les effets multiplicateurs seront également plus faciles à mesurer et à anticiper, à travers ce compte

SECTION III : PERSPECTIVES D’AVENIR DU TOURISME

Avec sa biodiversité unique au monde, sa culture, son artisanat, ses sites, ses espaces et ses grandes empreintes de la géologie, Madagascar n’a aucun complexe à avoir, mais plutôt la certitude d’être un jour le moteur du tourisme, dans la zone de l’Océan Indien. Le tourisme est un secteur très promoteur pour Madagascar. En 2005, le secteur tourisme était le premier secteur pourvoyeur de devises pour le pays.

Par ailleurs, la faiblesse de la conscience touristique, due au manque de promotion et de la déficience de l’offre, font que la performance de la Grande île reste faible. Quelques efforts pour apaiser, voire éliminer ces contraintes, auront certainement des résultats significatifs, bien qu’il soit encore plus difficile d’estimer le nombre des arrivés dans les prochaines années, la mise en œuvre des recommandations émises aura des effets considérables sur la performance de cette industrie.

En, effet Madagascar ne détient que 0,01% du revenu du tourisme mondial, mais il enregistre l’une des plus fortes évolutions, ces dernières années. Avec un taux de croissance égal à celui de 2005, c’est-à-dire 20% par an, le nombre des arrivées atteindra 689 000 en 2010. Toutefois, la performance dépend de la capacité du pays à surmonter les contraintes précitées et à mettre en œuvre les recommandations majeures. Les efforts devront être portés, en priorités, sur l’amélioration du climat des investissements, la préservation de la nature, les activités de promotion et de publicité internationale et l’amélioration de l’offre.

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L'importance du développement touristique pour Madagascar est incontestable. Il en est de même pour la diversité de ses potentialités. Mais il est non moins évident que le retard pris par Madagascar dans beaucoup de domaines rend très difficile tous les efforts entrepris pour faire évoluer la situation, aussi bien sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif. Toute politique de développement touristique durable passe nécessairement par la diversification de l'offre. Cette diversification ne pourra se produire dans des conditions économiques, écologiques et sociales satisfaisantes que si des actions sont rapidement mises en œuvre en vue de lever les contraintes les plus importantes, celles qui constituent de véritables blocages. Trois actes sont à privilégier en priorité : • Une meilleure réglementation et un contrôle des activités touristiques et hôtelières exercées par les entreprises privées, ce qui suppose un renforcement institutionnel; • La mise à niveau de l'offre potentielle: aménagement et valorisation des sites, constructions d'unités d'hébergement adaptées, amélioration des conditions d'accès aux sites et des conditions de transport, etc.; • L'amélioration de la qualité des prestations et des services qui rend nécessaire la mise en œuvre d'actions de formation à tous les niveaux et pour tous les métiers du tourisme et de l'hôtellerie. Le lancement d'un tel programme est urgent. Il ne pourra se faire sans la coopération financière et technique internationale. Pour cela, il conviendra que le gouvernement malgache mobilise activement les bailleurs de fonds bilatéraux et/ou multilatéraux pour la mise en œuvre de nouveaux projets de coopération dans le domaine du tourisme.

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CONCLUSION

Au terme de ce mémoire, que doit-on retenir de notre étude ? Que le tourisme offre, sans conteste, aujourd'hui, une opportunité de développement pour Madagascar. Bien entendu, des questions restent encore en suspend, il faudra poursuivre la réflexion autour de la valeur ajoutée qualitative qu'apporte le tourisme dans l'économie de notre pays. De nombreuses pistes méritent d'être approfondies, telles que l'influence du tourisme sur la restructuration des centres urbains, sur la revalorisation des espaces naturels et ruraux.

Dans notre étude, nous avons souligné tout le potentiel du tourisme en tant que vecteur de développement. Toutefois, il engendre souvent des effets négatifs. « Lorsque les touristes viennent passer leurs vacances dans des pays où les populations gèrent des équilibres plus ou moins stables, avec les ressources disponibles, ils sont des facteurs perturbateurs et déstabilisateurs, par la consommation induite par leur présence : en ressources hydriques, en énergie et carburants, en biens alimentaires... Ils sont également à l'origine de la production de déchets et d'effluents supplémentaires, rarement traités, qui occasionnent des impacts variables sur la biodiversité. »

La responsabilité de ces effets négatifs est partagée entre les autorités locales qui ne savent pas gérer un tel afflux de touristes, et les grands Tours Opérateurs étrangers qui expédient des « hordes de touristes vers ces destinations, avec une sensibilité plutôt poussée vers l'optimisation des capacités de transport, que vers les pressions exercées sur le patrimoine ou les populations d'accueil ».

Par ailleurs, il convient de rappeler que le dynamisme actuel du tourisme international reste très dépendant de la conjoncture politique internationale, surtout les effets mécanismes économiques, notamment monétaires : « la croissance du tourisme mondial demeure soumise à la situation économique dans les principaux marchés émetteurs, notamment des Etats-Unis, de l'Union Européenne et du Japon ».

Pourtant, le rôle du tourisme comme facteur de développement sera plus clairement perçu, dès lors que les éléments qui concourent au choix du touriste seront plus proches des valeurs qui font la particularité de la destination. Souvent, le levier du système de prix vient compenser un déficit d'image de la destination. La responsabilité ultime du succès d'une politique de développement du tourisme revient probablement aux professionnels du marketing, pour qu'ils réussissent à imprimer une identité qui soit en adéquation avec le processus de planification du développement de la destination.

En bref, on peut dire que, la perspective du développement touristique implique la mise en place d'une stratégie intégrée qui préserve les grands équilibres économiques et

126 environnementaux. Face à ce contexte, dont l'offre en infrastructure demeure malgré tout limitée, et en biodiversité confrontée à des menaces de dégradation et d'épuisement, des efforts doivent alors être fournis par tous les acteurs, afin de permettre une opportunité touristique à Madagascar. Le pays connaît actuellement un développement touristique remarquable, qui a un impact positif sur l'économie national toute entière.

Dans notre étude, nous nous sommes rendus compte que le tourisme n'était donc pas une solution miracle aux problèmes de développement. Toutefois, si vendre du rêve aux touristes, majoritairement occidentaux, peut permettre aux populations des pays en développement de réaliser les leurs, l'opportunité mérite d'être poursuivie et regardée de plus près.

Ainsi, il faut inciter les exploitants des infrastructures touristiques à prendre des mesures, afin de réduire la marge de manœuvre et l'espace de ces activités, faire pression sur le gouvernement, afin de faciliter les procédures administratives, mais aussi réfléchir sur les causes réelles de ces pratiques et agir en conséquence - penser à la richesse potentielle du tourisme et aux systèmes possibles de redistribution, afin d’optimiser les retombées positives sur la prospérité économique du pays, et de réduire au maximum les retombées négatives, pour que le tourisme soit un vecteur, un créneau porteur de développement pour notre pays.

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BIBLIOGRAPHIE

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 DELLAS Jean Pierre , « Economie, Faits Concepts Théories », édition Ellipses, Paris 2001, 320 pages.

 HAIRAULT Jean-Olivier , « Analyse macroéconomique », Ed. La découverte, Coll. Repère, Paris 2000, 443 pages.

 LACCOMO Jean Louis , Bernardin Solonandrasana , « l'innovation dans l'industrie touristique » ; Edition l'Harmattan, Paris 2006, 250 pages.

 PASSET René , « Economie politique, politique de développement », Ed. Dalloz 1969 Paris, 440 pages.

DOCUMENTS ET PERIODIQUES

 Banque Mondiale, « Le développement et la nouvelle génération », édition Saint Martin 2007 ; 334 pages.  Banque Mondiale, « Intensifier la lutte contre le VIH/ SIDA en Afrique : faire face à une crise de développement », édition 2000.  BCM, Bulletin d’information et de statistiques de 1996 à 2005.  Direction Générale de l’Economie, Note de conjoncture économique, Mai-2003.  Direction Générale de l’Economie, Rapport économique et financier de 1996 à 2005.  Manuel de l’investisseur touristique, 57 pages, édition 2003.  Revue de l’océan indien, édition du décembre 2005, pages 76.

SUPPORTS PEDAGOGIQUES

 HORACE Gatien, Cours de la Politique Economique, Université de Toamasina, 2005- 2006.

128

 KASAVE Raymond, Cours d’Economie Monétaire, Université de Toamasina, 2004- 2005.  MODONGY Roland, cours d’économie du développement, Université de Toamasina.  RICHARD Blanche Nirina, cours d’économie internationale et de théorie économique, 3 ème année Economie, Université de Toamasina, 2004-2005.

SITES WEB

 www.accor.com  www.afd.fr  http://www.banque-centrale.mg  www.easyvoyage.com  www.economie-madagscar.com  www.tourmag.com  www.tourisme.gov.ma  www.world-tourism.org

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ANNEXES

ANNEXES

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ANNEXE I : CIRCUITS TOURISTIQUE A MADAGASCAR

Diégo Suarez et l'île de Nosy Be Fort Dauphin

Les Hauts Plateaux et la Côte Est

ANTANANARIVO- PARTIE SUD

ANTANANARIVO- PARTIE SUD La côte Est et l' île Ste Marie

Source : http://www.easyvoyage.com, 2010.

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ANNEXE II : Informations touristiques du Ministère du Tourisme et de Transport

A L’ENTRÉE DE MADAGASCAR a) - MINISTERE DU TOURISME • HEBERGEMENT  Les hôtels sont classés en “Etoiles’ (dotés de confort) ou en “Ravinala” (plus rustiques).  La majorité des hôtels des sites balnéaires sont sous forme de Bungalows souvent dans le style du pays. • Restauration  Les restaurants sont classés en “Etoiles” (de qualité internationale) ou en “Ravinala’ (rustiques). • OBLIGATIONS DES TOURISTES  Les touristes sont tenus au respect des lois et règlements en vigueur et en particulier ceux relatifs :  à l’ordre public  aux règlements relatifs au séjour;  au respect des us et coutumes locaux;  aux bonnes mœurs et à la santé publique;  au respect de l’environnement.  La Pédophilie et la Consommation des Drogues sont interdites dans tout le territoire Malgache.

b) - MINISTERE DES TRANSPORTS ET DE LA METEOROLOGIE I/ADEMA • UTILISATION DES CHARIOTS  Dans la zone intérieure : gratuite  A l’extérieur de l’Aéroport: payant, avec les porteurs • POUR VOTRE SECURITE  Ne pas accepter les services proposés par des personnels informels  transport (taxi non agréé), Manutention de bagages (Racoleurs), Guides touristiques, Change illicite car risques de spoliation en tous genres et d’infractions envers la loi.  Pour tout service payant, réclamer votre reçu.

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LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES

LISTE DES TABLEAUX TABLEAU N° I : SUBDIVISION DES PROVINCES EN REGIONS ...... 21 TABLEAU N° II : QUELQUES INDICATEURS DEMOGRAPHIQUES DE MADAGASCAR ...... 22 TABLEAU N° III : QUELQUES INDICATEURS SOCIAUX DE MA DAGASCAR ...... 22 TABLEAU N° IV : EVOLUTION DE L’OFFRE A MADAGASCAR ...... 49 TABLEAU N° V : DUREE MOYEN DE SEJOUR DES TOURISTES ...... 51 TABLEAU N° VI : TAUX D’OCCUPATION MOYEN DES HOTELS ...... 52 TABLEAU N° VII : EVOLUTION DES ARRIVEES DES VISITEU RS NON RESIDENTS AUX FRONTIERES...... 53 TABLEAU N° VIII : REPARTITION DES TOURISTES PAR PAY S D’ORIGINE ...... 53 TABLEAU N° IX : MOTIF DE VISITE ...... 54 TABLEAU N° X : EVOLUTION DES RECETTES EN DEVISES AU TITRE DU TOURISME ...... 99

LISTE DES FIGURES FIGURE N°1 : POSITION GEOGRAPHIQUE DE MADAGASCAR ...... 15 FIGURE N° 2 : LES REPTILES A MADAGASCAR ...... 16 FIGURE N° 3 : LEMURIENS MALGACHE ...... 17 FIGURE N° 4 : BAOBAB ET RAVINALA (ARBRE DE VOYAGEUR ) ...... 18 FIGURE N° 5 : MONTAGNE DE FRANÇAIS DIEGO SUAREZ ...... 26 FIGURE N° 6 : LA COTE DES ILES VIERGES ...... 32 FIGURE N° 7 : BAIE DE SAKALAVA DIEGO SUAREZ ...... 33 FIGURE N° 8 : LES PLAGES DE NOSY BE ...... 33 FIGURE N° 9 :ANTSANITIA, MAHAJANGA ...... 34 FIGURE N° 10 : LA COTE DU CAPRICORNE ...... 34 FIGURE N° 11: CAPITAL BALNEAIRE DE TULEAR ...... 35 FIGURE N° 12 : CAPITAL BALNEAIRE DE MORONDAVA ...... 36 FIGURE N° 13 : LA COTE DES CONTRASTES...... 37 FIGURE N° 14 : CAP SAINTE MARIE ...... 37 FIGURE N° 15 : LA COTE DU PALISSANDRE ...... 38 FIGURE N° 16 : LA COTE EST ET LA BALEINE DU SAINTE MARIE ...... 39 FIGURE N° 17 : LA COTE DE LA VANILLE ...... 40 FIGURE N° 18 : LE BOIS SCULPTE DE LA TRIBU ZAFIMANI RY ...... 43 FIGURE N° 19 : LA BRODERIE RICHELIEU DE NOSY-BE ...... 43 FIGURE N° 20 : LE TISSAGE DES RAPHIAS ...... 44 FIGURE N° 21: LES INSTRUMENTS DE MUSIQUE MALGACHE ...... 44 FIGURE N° 22 : EVOLUTION DE L’OFFRE A MADAGASCAR ...... 50 FIGURE N° 23 : TAUX D’OCCUPATION MOYEN DES HOTELS...... 52 FIGURE N° 24 : EVOLUTION DES RECETTES EN DEVISES ...... 100

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TABLE DES MATIERES TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE ...... 2 REMERCIEMENTS ...... 3 LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES ...... 4 GLOSSAIRE ...... 5 INTRODUCTION ...... 6 PREMIERE PARTIE : APERCU GLOBAL SUR LE TOURISME A MADAGASCAR ...... 8

CHAPITRE I : GENERALITES DU TOURISME A MADAGASCAR ...... 10 Section I : La genèse du tourisme ...... 10 I- La naissance du mot tourisme ...... 10 II- La multitude définition du tourisme...... 11 II-1 Pour les Professeurs Krapf et Hunziker ...... 11 II-2 Selon l’académie internationale du tourisme ...... 11 II-3 Selon l’Office Mondial du Tourisme (OMT) ...... 11 III- Les différents types de tourisme ...... 12 III-1 Tourisme social ...... 12 III-2 Tourisme solidaire ou Tourisme équitable ...... 12 III-3 Tourisme solidaire ...... 12 III-4 Tourisme éthique ou Tourisme responsable ...... 12 III-5 Ecotourisme...... 12 III-6 Tourisme rural ...... 12 III-7 Tourisme durable ...... 13 Section II : Bref aperçu sur Madagascar ...... 13 I- Historique de Madagascar ...... 13 I-1 Histoire de Madagascar avant 1875 ...... 13 I-2 Histoire de Madagascar après 1875 ...... 14 II- Les atouts de Madagascar ...... 15 II-1 Position géographique ...... 15 II-2- Le climat ...... 16 II-3 La faune ...... 16 II-4 La flore ...... 17 II-5 Les lieux touristiques ...... 18 II-5-1 Les hauts plateaux ...... 18 II-5-2 La côte Est ...... 18 II-5-3 Le Sud Est ...... 19 II-5-4 Le Sud Ouest ...... 19 II-5-5 Le nord ouest ...... 20 II-5-6 Le nord : Antsiranana ...... 20 II-5-7 Le nord est : SAVA ...... 20 III- Le découpage administratif et caractéristique socio-économiquesdu pays ...... 20

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III-1 La répartition du territoire ...... 20 III-2 Les caractéristiques sociales ...... 21 III-2-1 Démographie ...... 22 III-2-2 Vie des hommes ...... 22 III-3 Economie du pays ...... 24 Section III : Aperçu sur le tourisme à Madagascar ...... 24 I- Les différentes catégories du tourisme à Madagascar ...... 25 I-1 Les types de tourisme selon la provenance ...... 25 I-1-1Tourismes nationaux ...... 25 I-1-2 Tourisme international ...... 25 I-2 Types de tourisme selon les mouvements des touristes ...... 25 I-2-1 Le tourisme résidentiel ...... 25 I-2-2 Le tourisme itinérant ...... 26 I-3 Types du tourisme selon la motivation ...... 26 I-3-1 Le tourisme en voyage d’affaire ...... 26 I-3-2 Le touriste branché sur le loisir ...... 26 I-3-3 Le Tourisme culturel ...... 27

CHAPITRE II : LES MARCHES TOURISTIQUE A MADAGASCAR ...... 28 Section I : Les attractions touristiques ...... 28 I- Capital naturel ...... 28 I-1 La diversité écologique ...... 28 I-2 Les parcs nationaux et aires protégées ...... 28 I-2-1 Les parcs nationaux ...... 28 I-2-2 Réserve naturelle intégrale ...... 30 I-2-3 Réserve spéciale ...... 30 II- Capital balnéaire ...... 30 II-1 Contexte ...... 30 II-2 La Côte des îles vierges ...... 31 II-2-1 Les attractions balnéaires à travers côte de Diégo Suarez ...... 32 II-2-2 Les attractions balnéaires de Nosy Be ...... 33 II-2-3 Côte de Mahajanga ...... 34 II-3 La Côte du Capricorne ...... 34 II-3-1 Côte de Toliara ...... 35 II-3-2 Morondava ...... 36 II-4 La côte des contrastes ...... 36 II-5 La côte Est de Madagascar : La côte du Palissandre ...... 38 II-6 La côte de la vanille ...... 39 III- Capital culturel ...... 40 III-1 Définition ...... 40 III-2 Le dialecte malgache ...... 41

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III-3 Les us et les coutumes ...... 41 III-4 La diversité de rythme musicale malgache ...... 42 III-5 L’industrie artisanale ...... 42 SECTION II : Les circuits touristiques à Madagascar ...... 45 I- Circuit touristique et voyage organisé au nord de Madagascar ...... 45 II- Circuits à la découverte Nord-Ouest de Madagascar ...... 46 III- Circuit touristique et voyage organisé à l'est de Madagascar ...... 46 IV-Circuit à la découverte de l’Ouest de Madagascar ...... 47 V- Circuits à la découverte de la partie Sud de Madagascar ...... 48 Section III : Diagnostic de l’offre, dela demande et de la concurrence touristique ...... 49 I- Offre touristique ...... 49 I-1 Infrastructure touristique ...... 49 I-1-1 Les unités d’hébergement ...... 49 I-1-2 Les autres types d'établissement touristique ...... 50 I-2-2-1 Les restaurants ...... 50 I-2-2-2 Les agences et les bureaux de voyages ...... 50 I-2 Durée de séjour des touristes et taux d’occupation des hôtels ...... 51 II- Demande touristique ...... 52 III- Les concurrents potentiels de Madagascar ...... 54 III-1 Les concurrents de produits ...... 54 III-2 Les concurrents régionaux ...... 54

CHAPITRE III : LES ORGANISMES D’APPUI ET LES INVESTISSEMENTS DANS LE SECTEUR 56 Section I : Les cadres législatifs du tourisme ...... 56 I- Le code du tourisme ...... 56 II- Le code du travail ...... 56 III- Le visa touristique ...... 57 Section II : Les acteurs étatiques du secteur ...... 57 I- Les administrations touristiques ...... 57 I-1 Le Ministère du tourisme (Direction générale) ...... 57 I-2 L’office national du tourisme de Madagascar ...... 57 I-2-1 Ses objectifs ...... 58 I-2-2 Les activités principales de l’ONTM ...... 58 I-2-3 Ses ressources...... 59 I-3 Les offices régionaux du tourisme et leurs régionaux ...... 59 I-4 Le Go To Madagascar ...... 59 I-4-1Ses objectifs principaux ...... 59 I-4-2 Ses tâches ...... 59 I-5 L’ANGAP ...... 60 II-Les associations du secteur privé ...... 60 II-1 L’Association professionnelle des tours opérateurs (TOP) ...... 60

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II-2 La Fédération des hôteliers et Restaurateurs de Madagascar (FHORM) ...... 60 II-3 Les autres associations nationales du tourisme ...... 61 III-Les autres secteurs ...... 61 III-1 Réserve Foncière Touristique (RFT) ...... 61 III-2 L’EDBM (Economic Development Board of Madagascar) ...... 61 Section III : L’investissement touristique A madagascar ...... 62 I- Cadres administratifs de l’investissement ...... 62 I-1 La législation sur l’investissement ...... 62 I-2 Les procédures d’investissement ...... 62 I-3 Les obstacles sur l’investissement à Madagascar ...... 63 II- L’investissement en capital humain ...... 63 II-1 Les faiblesses identifiées ...... 63 II-2 Les centres de formations touristiques ...... 64 II-2-1 INTH (Institut National de Tourisme et d’Hôtellerie) ...... 64 II-2-2 L’Ecole de Métier de Tourisme et d’Hôtellerie (EMTH) : ...... 64 II-2-3 L’Ariane Tourisme ...... 64 II-3 La formation des guides ...... 65 II-3-1 Les guides spéciaux ...... 65 II-3-2 Les guides nationaux ...... 65 II-3-3 Les guides régionaux ...... 65 II-3-4 Les guides locaux ...... 65 DEUXIEME PARTIE : LA PERTINENCE DU DEVELOPPEMENT OCCASIONNE PAR LE SECTEUR TOURISME ...... 66

CHAPITRE I : LE TOURISME DANS LE PROCESSUS DU DEVELOPPEMENT ...... 69 Section I : Le renouveau théorique du développement ...... 69 I- La reconquista de leurs destins par les pays sous-développés ...... 70 I-1 De la théorie Amartya Sen au rapport du NEPAD ...... 71 I-1-1 L'évolution de l'économie entraîne le besoin d'un nouveau cadre théorique ...... 71 I-1-2 La théorie d'Amartya Sen et son apport dans l'approche du développement ...... 72 I-1-3 La définition d'une stratégie nouvelle par le NEPAD (ou NOPADA) ...... 73 I-2 Une nouvelle stratégie qui s'inscrit dans l'évolution du tourisme ...... 75 I-2-1 Le tourisme évolue à travers les âges ...... 75 I-2-2 La sociologie touristique ...... 76 SECTION II : LE TOURISME : UNE OPPORTUNITE POUR LE DEVELOPPEMENT ...... 76 I- Le tourisme s'impose dans le développement ...... 77 I-1 Un secteur central qui répond aux besoins du développement et à une demande ...... 78 I-1-1 Le poids du tourisme dans le monde ...... 78 I-1-2 La conséquence de ce poids considérable ...... 79 I-1-3 Typologie des Etats pouvant utiliser le tourisme comme vecteur de développement ...... 80

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I-2 L'influence du tourisme sur le développement ...... 81 I-2-1 Les effets du tourisme sur le développement du point de vue macroéconomique ... 81 I-2-2 Quelques aspects spécifiques de l'influence du tourisme ...... 82 I-2-2-1 L'effet multiplicateur du tourisme ...... 82 I-2-2-2 La liaison entre le tourisme et l'emploi ...... 83 I-2-3 Les effets annexes du tourisme ...... 84 I-2-3-1 Tourisme et devise ...... 84 I-2-3-2 Le tourisme comme catalyseur : un effet « boule de neige » recherché...... 85 SECTION III : Les politiques catalyseurs du développement à Madagascar ...... 85 I- La politique touristique ...... 86 I-1 Le tourisme durable ...... 86 I-1-1 Définition et objectif ...... 86 I-1-1-1 Définition ...... 86 I-1-1-2 L’objectif ...... 86 I-2 La clé de tourisme durable ...... 87 II- La politique monétaire et la politique de change ...... 88 II-1 Politique monétaire ...... 88 III-2 Politique de change ...... 88 III-Politique budgétaire ...... 88 III-1 Approches de base pour la détermination des cadres budgétaires ...... 88 III-2 Politique fiscale ...... 88 IV- Politique de travail ...... 89 V- Politique commerciale ...... 89

CHAPITRE II : LES EFFETS DU TOURISME SUR LE DEVELOPPEMENT A MADAGASCAR ...... 90 SECTION I : Les effets sur la stratégie du développement et les effets externes ...... 90 I- La contribution du tourisme à l’emploi ...... 90 I-1 L’emploi touristique ...... 90 I-1-1 L’emploi direct lié au tourisme ...... 91 I-1-2 L’emploi indirect dans le tourisme ...... 92 I-2 La particularité de l’emploi touristique ...... 92 I-3 Le coût d’un nouvel emploi touristique ...... 92 II- Le tourisme lutte contre la pauvreté ...... 92 II-1 La pauvreté...... 93 II -2 Les avantages directs procurés par le tourisme aux pauvres ...... 93 II-2-1 L’approvisionnement ...... 93 II-2-2 La vente directe ...... 94 II-2-3 Les dons et aides ...... 94 III- Les effets externes ...... 94 III-1 Les impacts socio culturelles...... 94 III-1-1 La qualité de vie ...... 94

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III-1-2 La richesse culturelle de Madagascar ...... 95 III-2 L’impact sur l’environnement...... 95 SECTION II : Les effets partiels sur l'économie nationale ...... 95 I- Conditions macroéconomiques existants à Madagascar ...... 95 I-1 Structure économique ...... 95 I-2 Croissance économique ...... 96 II- La contribution du tourisme à la balance de paiement...... 96 II-1 La définition ...... 96 II-2 Le tourisme et la balance des opérations courantes ...... 96 II-3 Le tourisme et la balance des capitaux ...... 96 II-4 Les produits locaux et la balance de paiement ...... 97 III- La contribution du tourisme au finance publique...... 97 III-1 Les ressources publiques ...... 97 III-1-1 L’impôt général sur les entreprises ...... 97 III-1-2 Les impôts et taxes liées à l’utilisation des ressources et déchets ...... 97 III-1-3 La vignette touristique ...... 98 III-1-4 Les taxes sur l’utilisation des équipements collectifs ...... 98 III-1-5 Les autres taxes liées au tourisme...... 98 III-2 La contribution du tourisme aux dépenses de l’Etat ...... 100 III-3 Déficit public ...... 100 SECTION III : Contraintes au développement du secteur tourisme ...... 101 I- Climat des investissements ...... 102 II- Contraintes spécifiques au secteur ...... 103 II-1 Les problèmes d’infrastructures ...... 103 II-1-1 Infrastructure routière ...... 103 II-1-2 Infrastructure hôtelière ...... 103 II-2 Les milieux naturels endommagés ...... 103 II-2-1 L’effet sur l’environnement ...... 103 II-2-2 La catastrophe naturelle ...... 103 II-3 La fuite des bénéfices ...... 104 II-4 La difficulté de s'adapter aux normes internationales ...... 104 II-4-1 Caractéristiques du tourisme d'aujourd'hui ...... 104 II-4-2 Le manque de qualification : un obstacle à l'accès aux postes à forte valeur ajoutée ...... 105 III- Autres obstacles du secteur ...... 106 III-1 Les manques de connaissance ...... 106 III-2 Les conflits d’intérêt ...... 106 III-3 Les obstacles financiers ...... 106 III-3-1 La pénurie de personnel local qualifié ...... 107 III-3-2 Le coût de transport ...... 107

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III-4 Le VIH/SIDA ...... 108

CHAPITRE III : POUR UNE AFFLUENCE TOURISTIQUE ...... 109 SECTION I : Stratégies de développement touristique ...... 109 I- Stratégie produits-marchés ...... 109 II- Les orientations stratégiques correspondantes ...... 110 II-1 Les objectifs quantitatifs à atteindre ...... 110 II-2 Les principaux axes d'intervention ...... 111 SECTION II : Principales recommandations ...... 112 I- Les besoins du tourisme nécessitent l'investissement de l'Etat ...... 112 I-1 Répondre aux besoins ...... 113 I-1-1 Le besoin d'infrastructures ...... 113 I-1-2 Favoriser les PME du secteur touristique ...... 114 I-1-3 La nécessité de qualification et formation de la population locale ...... 114 I-1-4 Politique économique globale à mettre en place ...... 115 I- 2 Tout en favorisant la population ...... 116 I-2-1 Préserver les modes de vie des populations locales ...... 116 I-2-2 Le rejet de la primauté aux touristes ...... 117 I-2-3 La redistribution comme donnée fondamentale ...... 118 II- La mise en place du cadre institutionnel ...... 119 II-1 Le renforcement de la direction du tourisme ...... 120 II-2 Le renforcement de l'office national du tourisme ...... 121 III- Les actions prioritaires par domaine ...... 121 III-1 La promotion...... 121 III-2 La réglementation ...... 122 III-3 La formation...... 123 IV- Mettre en place le compte satellite du tourisme ...... 124 SECTION III : Perspectives d’avenir du tourisme ...... 124 CONCLUSION...... 125 BIBLIOGRAPHIE ...... 128 ANNEXES ...... 130 LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES ...... 133 TABLE DES MATIERES ...... 134

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