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Ingénierie pour l’eau, le sol et l’environnement

NOTE

ETUDE N°HH1323 - JUILLET 2006 ______

CARTOGRAPHIE HYDROGEOMORPHOLOGIQUE DES ZONES INONDABLES

DEPARTEMENT DU

NOTE ______

DIREN PACA

Juillet 2006 Version 1.

Version 2.

Rédigé par : Sébastien DAVID Version 3.

Cartographie hydrogéomorphologique des zones inondables – Département du Vaucluse Etude n° HH1323 SD - ver. 1 Juillet - 2006 IPSEAU

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SOMMAIRE

1. INTRODUCTION ...... 5

2. PARAMETRES PHYSIQUES ET ANTHROPIQUES DE CONTROLE DE L’HYDROLOGIE ...... 7 2.1. CLIMATOLOGIE DE LA ZONE ETUDIEE...... 7 2.2. CADRE GEOLOGIQUE...... 7

2.2.1. INFLUENCE DE LA GEOLOGIE SUR LA GENESE DES CRUES ...... 7

2.2.1.1. La perméabilité...... 7 2.2.1.2. L’effet « trompeur » du karst !...... 8 2.3. L’OCCUPATION DU SOL ...... 9

2.3.1.1. La végétation...... 9 2.3.1.2. L’urbanisation ...... 9

3. METHODOLOGIE RETENUE ...... 10 3.1. RESUME DE LA METHODE DE CARTOGRAPHIE PAR APPROCHE HYDROGEOMORPHOLOGIQUE...... 10 3.2. « ADAPTATIONS » DE L’APPROCHE HYDROGEOMORPHOLOGIQUE A DES ZONES POTENTIELLEMENT INONDABLES HORS PLAINE ALLUVIALE FONCTIONNELLE ...... 13

3.2.1. ZONES DE PIEMONT ET RISQUE DE RUISSELLEMENT ...... 13

3.2.2. INONDATIONS SUR LES TERRAINS ENCAISSANTS ...... 14

4. ANALYSE HYDROGEOMORPHOLOGIQUE DU SECTEUR ETUDIE...... 16 4.1. COURS D’EAU DEJA COUVERTS DANS LE CADRE D’AUTRES ETUDES...... 16 4.2. LES COURS D’EAU DU SUD ...... 16

4.2.1. LE TORRENT DE ST-MARCEL...... 16

4.2.2. LE VALLAT DE LA COMBE ET LE VALLAT DU RIVET ...... 17

4.2.3. LE VALLAT DE GALANCE ET LE VALLAT D’EBRETTE...... 17

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4.2.4. L’EZE ...... 17

4.2.5. LE TORRENT DE LAVAL ...... 18

4.2.6. LES RAVINS DE LA GRANDE GRAVIERE, D’AGUYE ET LE VALLAT DES VIGNES ...... 19

4.2.7. LE VALLAT DE BAGNOL ET LE VALADAS ...... 19

4.2.8. VALLONS DE PUGET ...... 20

4.2.9. VALLONS DE MERINDOL ...... 20 4.3. LES COURS D’EAU DRAINANT L’EXTREMITE OCCIDENTALE DU PLATEAU DE VAUCLUSE...... 20

4.3.1. AFFLUENTS DE LA SORGUE DE ...... 20

4.3.1.1. L ’Inrajat ...... 20 4.3.1.2. La Catherine...... 21 4.3.1.3. Le Vallat des Taches ...... 21

4.3.2. AFFLUENTS DE LA NESQUE ...... 21

4.3.2.1. Le vallat du Fouquet ...... 21 4.3.2.2. Le Barbara...... 21 4.3.2.3. La Riaille du Rouret ...... 21 4.3.2.4. La Riaille du Premier Pont ...... 22 4.3.2.5. Le Pumeri...... 22 4.4. AFFLUENTS DE L’OUVEZE...... 22

4.4.1. LE RIEUFROID ...... 22

4.4.2. LES RAVINS DE MARDAILLON, DE JAU ET DE LA TUILIERE...... 23

4.4.3. LE VALLAT GOURS DE JACQUES ET LE LAUZON DE PUYMERAS ...... 23

4.4.4. LE RAVIN DE LA CROTEDOLLIER...... 24

4.4.5. LE RAVIN DU BARSAN ET LA TULISSE ...... 24

4.4.6. LE RAVIN DES SAUSSES...... 25

4.4.7. LE RIEU DE ST-JEAN ...... 25

4.4.8. LE RIEU DE ...... 25

4.4.9. LE VALLAT DE LA GRAND FONT...... 25

4.4.10. LE TRIGNON ...... 26

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4.4.11. LE RUISSEAU DE LA LIMADE ...... 26 4.5. AFFLUENTS DU LEZ...... 26

4.5.1. LA RIAILLE ...... 26

4.5.2. LE TALOBRE ...... 27

4.5.3. LE GRAND VALLAT, LE RUISSEAU DU PEGUE ET LA RIAILLE DE ST-VINCENT A VALREAS 27

4.5.4. LE RIEUSSEC ...... 28

4.5.5. ADAPTATIONS DES CARTOGRAPHIES EXISTANTES SUR LES AFFLUENTS DU LEZ...... 29

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1. INTRODUCTION

La Direction Régionale de l’Environnement de Provence - Alpes - Côte d’Azur (DIREN PACA) qui a la charge de la réalisation des atlas des zones inondables a mis en évidence la nécessité de réaliser une couverture cartographique continue sur un certain nombre de cours d’eau de la région. Les enjeux sont en effet importants dans la région compte tenu du développement de l’urbanisation. La couverture la plus complète jusqu’à présent était celle des atlas réalisés pour la DRM (Délégation aux Risques Majeurs) « Programme de prévention contre les inondations liées au ruissellement urbain et aux crues torrentielles » réalisés entre 1994 et 1996. Des études ponctuelles existent également. Suite au recensement et à l’expertise (réalisé par CAREX environnement en 2003) des cartographies de type hydrogéomorphologique existantes, il a été mis en évidence la nécessité de corriger la cartographie de certains cours d’eau ou secteurs de cours d’eau et de la réaliser sur certains secteurs où n’existe aucune cartographie. Le but de la présente étude est donc de pallier à ce manque par la réalisation d’une cartographie hydrogéomorphologique des zones inondables au 1 / 25 000 sur les cours d’eau suivants :

- l’Eze et ses affluents de à (sur environ 30 km),

- plusieurs vallats du Sud Lubéron sur les communes de Mérindol, Puget, , , , Beaumont-de-Pertuis, Mirabeau, la Bastidonne (sur environ 70 km),

- les vallats affluents de la Sorgue de Velleron entre Fontaine et l’Isle-sur-la-Sorgue (sur environ 21 km),

- cinq affluents de la Nesque entre et Pernes-les-Fontaines (sur environ 18 km),

- des affluents de l’Ouvèze sur les communes de Beaumont-du-Ventoux, Puymeras, Faucon, St-Romain-en-Viennois et de Vaison-la-Romaine à (sur environ 56 km),

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- le Talobre, la Riaille, le Rieussec, le Grand Vallat, la Riaille de St-Vincent et le Pègue sur les communes deVisan, Baume-de-Transit, Valréas et (sur environ 36 km).

La méthodologie de cartographie suivie dans cette étude est celle détaillée dans le guide technique Cartographie des zones inondables - Approche hydrogéomorphologique - (Masson, Garry & Ballais, 1996, Ed. Villes et terroirs), publié par les Ministères de l’Environnement (Direction de l’Eau) et de l’Equipement (Direction de l’Architecture et de l’urbanisme) dont nous présentons un résumé au chapitre 3. Quelques adaptations cartographiques sont également expliquées en fin de ce chapitre.

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2. PARAMETRES PHYSIQUES ET ANTHROPIQUES DE CONTROLE DE L’HYDROLOGIE

2.1. CLIMATOLOGIE DE LA ZONE ETUDIEE

Le département du Vaucluse est soumis à un climat méditerranéen marqué par des étés secs et des précipitations de saison fraîche. La xéricité du climat cache des précipitations qui peuvent être extrêmes : il peut pleuvoir en quelques heures l’équivalent de plusieurs mois, notamment lors des orages. De ce fait, les crues sont généralement d’une redoutable violence car rapides et de débit important.

2.2. CADRE GEOLOGIQUE

2.2.1. Influence de la géologie sur la genèse des crues

2.2.1.1. La perméabilité

La nature des terrains conditionne de manière importante le fonctionnement hydrologique des bassins versants. Cette influence est due à la plus ou moins grande perméabilité ou imperméabilité des terrains qui constitue un facteur d’infiltration ou de ruissellement. C’est ainsi que les terrains de nature argileuse sont généralement imperméables et provoquent des ruissellements importants, alors que les sables et grès sont souvent assez perméables et donc favorisent l’infiltration de l’eau précipitée et que les calcaires le sont également s’ils sont fissurés. Le ruissellement conditionne l’importance des débits de crue : à type de bassin égal (superficie, forme, pente, occupation du sol) et sous l’influence d’une même pluie, le débit de crue sera plus important si les terrains sont imperméables et donc favorisent le ruissellement. Beaucoup de variantes existent dans la nature des terrains géologiques et rendent difficile l’estimation de la part d’infiltration et de ruissellement. On peut en effet avoir des sables plus ou moins argileux qui seront d’autant moins perméables qu’ils seront argileux, des alternances stratigraphiques rapides de roches perméables et imperméables, … qui constituent autant de paramètres parfois difficiles à appréhender qui vont influencer sur le fonctionnement hydrologique.

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2.2.1.2. L’effet « trompeur » du karst !

La géologie de la région étudiée présente de nombreux affleurements de roches calcaires, ces affleurements calcaires sont souvent à l’origine du développement d’un type de relief particulier : le modelé karstique ou « karst ». Le domaine géologique particulier que constitue le karst a une influence mal appréhendée d’un point de vue hydrologique sur la genèse des crues. La particularité des roches calcaires qui constituent ce domaine est d’être perméables en grand et donc généralement peu favorables aux écoulements subaériens. Les réseaux de fractures qui accidentent ces massifs sont à l’origine de points d’absorption (pertes, avens, dolines, lapiez, …) favorables au développement d’un réseau hydrographique souterrain qui s’aggrandit par dissolution des roches. La densité de la fracturation et ses directions, le pendage des différentes couches stratigraphiques et les variations lithologiques déterminent la circulation hydrologique interne du karst. Ces paramètres déterminent également le comportement hydrologique du réseau karstique en relation avec la pluviométrie enregistrée. La difficulté du point de vue hydrologique résulte de la connaissance de ce comportement du karst. La première difficulté rencontrée concerne l’étendue des bassins versants, les bassins versants topographiques ne coïncident que rarement avec les bassins versants karstiques qui peuvent être plus étendus. La deuxième difficulté résulte de l’appréhension du rôle tampon du karst qui peut ralentir la formation des crues du fait de l’absorption d’une partie des volumes précipités et ne les restituer que plusieurs heures voire plusieurs jours après la pluie soit après le ressuyage de l’onde de crue provoquée par les volumes précipités et ruisselés. Dans le cas des crues fréquentes à rares, il joue souvent un rôle bénéfique en faveur de la réduction des débits de crue. Cependant, il peut constituer un facteur aggravant dans le cas d’épisodes pluvieux longs ou lors d’épisodes pluvieux successifs lorsque le réseau karstique est mis en charge en même temps qu’un épisode pluvieux sévit. De nombreuses sources intermittentes fonctionnent alors à plein régime et les pertes peuvent se mettre à fonctionner en résurgences. L’estimation hydrologique des débits de crue qui est soumise aux enregistrements pluviométriques et parfois à des laisses de crues peut conduire à une sous-estimation des débits de crue due à une période d’enregistrement de données encore peu importante (quelques décennies). Les résultats des modélisations hydrauliques tributaires de ces débits peuvent donc aboutir à une sous-estimation des zones inondables. D’autant que la limite de la crue centennale n’est pas forcément la limite du champ maximal d’inondation.

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La cartographie hydrogéomorphologique qui n’est pas tributaire de ces données hydrologiques mais qui se base sur la reconnaissance géomorphologique des traces (talus, sédiments, …) laissées par les crues passées permet de compenser ce problème et de déterminer le champs maximal d’expansion des crues.

2.3. L’OCCUPATION DU SOL

L’occupation du sol est un paramètre essentiel dans l’importance du ruissellement et de l’infiltration.

2.3.1.1. La végétation

La végétation joue un rôle important car le système racinaire des plantes favorise l’infiltration de l’eau dans le sol et diminue ainsi le ruissellement. Le couvert des feuilles favorise également une chute moins violente des gouttes au sol permettant aussi une meilleure infiltration. La forêt est un des milieux qui permet une bonne infiltration, toutefois dans la région la forêt est menacée par les incendies ; un milieu qui est favorable à l’infiltration peut ainsi se trouver après un incendie favorable au ruissellement. Les milieux cultivés sont moins intéressants en terme d’infiltration et peuvent même parfois être défavorables comme c’est le cas du vignoble qui favorise le ruissellement.

2.3.1.2. L’urbanisation

L’urbanisation entraîne l’imperméabilisation des sols et donc un ruissellement plus important et des temps de concentration moins élevés. Ce type d’occupation du sol favorise donc des débits de crue plus importants et une augmentation des fréquences de crue. Bien que l’urbanisation a été très forte durant le dernier demi-siècle quelques bassins sont plus touchés par ce phénomène et y sont plus sensibles.

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3. METHODOLOGIE RETENUE

3.1. RESUME DE LA METHODE DE CARTOGRAPHIE PAR APPROCHE

HYDROGEOMORPHOLOGIQUE

L’approche hydrogéomorphologique est basée sur l’observation précise des champs d’inondation résultant du fonctionnement du cours d’eau. Après avoir replacé le tronçon de vallée étudié dans le contexte de son bassin versant, afin de bien comprendre les facteurs déterminants de son fonctionnement (climat, lithologie, ...), il s’agit d’établir la délimitation précise des unités géomorphologiques significatives du fonctionnement hydrologique du système alluvial, soit : - le lit mineur, localisé entre les berges, comprenant le lit d’étiage et correspondant à l’écoulement des eaux hors crue,

- le lit moyen résultant du débordement des crues relativement fréquentes, schématiquement annuales à décennales en principe (mais pouvant être portées en réalité, pour l’état actuel, à vingtennales, trentennales..., voire moins fréquentes encore lorsque des aménagements hydrauliques conséquents, tels que des recalibrages, ont modifié les écoulements naturels). En termes hydrodynamique, cet espace correspond généralement à la zone de mobilité historique du cours d’eau ; c’est-à-dire à l’espace de divagation du lit mineur. Le risque érosif dû aux écoulements en crue y est élevé. - le lit majeur submersible par des crues rares à exceptionnelles (décennale à centennale et au-delà) comme par exemple celles enregistrées à Nîmes ou Vaison-la-Romaine. On peut être amené à distinguer un lit majeur ordinaire et un lit majeur exceptionnel sur certains cours d’eau. Le lit majeur ordinaire est codé « 30 » et le lit majeur exceptionnel « 35 » dans la table « LIT_GEOMORPH ». Toutefois en l’absence de lit moyen marqué dans la topographie, le lit majeur peut accueillir des écoulements de crues fréquentes.

Des axes secondaires d’écoulement en crue dans les plaines alluviales sont également distingués. Ces informations apportent une dimension hydrodynamique importante à une bonne appréciation du risque inondation car à proximité de ces axes, les vitesses sont généralement plus rapides et les hauteurs d’eau plus importantes que dans le reste de la plaine alluviale.

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Les unités physiques du cours d’eau définies ci-dessus (ou unités hydrogéomorphologiques) sont généralement séparées par des talus qui délimitent naturellement au sein de la plaine alluviale moderne, l’enveloppe des champs d’inondation.

Relations topographiques entre les différents lits (in MASSON, GARRY et BALLAIS, 1996, Cartographie des zones inondables - Approche hydrogéomorphologique, éd. Villes et Territoires)

Ce travail d’observation relativement long et difficile sur le terrain est nettement facilité par le recours à la photo-interprétation stéréoscopique.

Une certaine imprécision peut apparaître lorsque la plaine alluviale présente un relief très doux ce qui rend plus difficile la délimitation du lit majeur au contact des reliefs encaissants, ou la délimitation entre les différents lits (figure suivante).

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Cas d’effacement de la limite extrême de la plaine alluviale moderne

(in MASSON, GARRY et BALLAIS, 1996)

Dans ce cas, l’identification des unités hydrogéomorphologiques peut s’appuyer sur des critères autres que la topographie telles que l’occupation du sol, l’organisation du parcellaire ou la disposition des réseaux de drainage.

Cône torrentiel ou glacis-cône

Cône torrentiel ou glacis-cône (in MASSON, GARRY et BALLAIS, 1996, modifié)

Certains vallons peuvent développer, à leur débouché dans les plaines alluviales des cours d’eau, des cônes de déjection qui sont classés en cônes torrentiels ou glacis-cônes. (cf. figure ci-dessus) par la méthode hydrogéomorphologique. Ces formes sont dues au dépôt de la charge solide

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transportée par les eaux des vallons lors des pluies importantes. Dans les vallons, l’espace réduit entraîne des vitesses d’écoulement importantes qui ne permettent pas le dépôt des matériaux. Lorsque ceux-ci arrivent dans la plaine, l’espace plus important favorise la dissipation de l’énergie de l’eau et par conséquent le dépôt des matériaux transportés sous forme de cône. On distingue deux formes en lien avec ce phénomène : les cônes torrentiels et les glacis (ou glacis-cône). La distinction entre ces deux formes repose sur la netteté de la forme. Les premiers ont de fortes pentes, sont issus de vallons très encaissés dans un massif rocheux et leur délimitation par rapport à la plaine alluviale moderne ne présente généralement pas de difficultés ; ce qui rend possible une délimitation zonale. Les deuxièmes ont des pentes plus faibles et sont issus de vallons moins encaissés. Leur délimitation est souvent problématique car la forme prend une allure moins nette ; pour cette raison on préfère généralement figurer la forme plus que la délimiter. En terme de risque, il est certain que les cônes torrentiels présentent un danger supérieur aux glacis- cônes du fait de pentes plus fortes et d’un transport solide plus important. En Provence-Alpes-Côte- d’Azur, les cônes torrentiels se rencontrent généralement dans les départements alpins. En Basse- Provence, la majorité des formes de cône est plutôt à classer dans les glacis-cônes.

L’écoulement naturel des crues peut être fortement perturbé par les aménagements anthropiques tels que les remblais d’infrastructure routière, les terrassements liés à l’urbanisation, etc... C’est pourquoi la cartographie s’attache à répertorier les aménagements. Les remblais d’infrastructures routières constituent des obstacles à l’écoulement des crues et sont susceptibles d’aggraver les inondations en amont.

3.2. « ADAPTATIONS » DE L’APPROCHE HYDROGEOMORPHOLOGIQUE A DES ZONES

POTENTIELLEMENT INONDABLES HORS PLAINE ALLUVIALE FONCTIONNELLE

3.2.1. Zones de piémont et risque de ruissellement

La méthode hydrogéomorphologique a été principalement mise au point pour la cartographie des zones inondables des organismes fluviaux qui sont ordinairement « opposées » aux zones inondables dites « pluviales ». Or la frontière entre ce qui est fluvial et ce qui est pluvial est souvent mince et l’écoulement fluvial est généralement la somme d’écoulements pluviaux. De fait la méthode peut parfois être adaptée à l’étude du risque dit « pluvial » du moment qu’il laisse une trace géomorphologique. Par exemple, les petits vallons secs qui participent pourtant au réseau

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hydrographique sont souvent qualifiés de risque pluvial alors qu’ils sont morphologiquement des modelés fluviatiles élémentaires. Il en est de même pour certaines zones de piémont où les zones inondables sont moins bien circonscrites que dans les vallées ordinaires. L’écoulement des crues prend alors un aspect plus aréolaire que concentré d’où un aspect très dilaté des zones inondables. La négligence de ces apports latéraux qui peuvent parfois augmenter de manière importante la zone inondable d’une vallée reviendrait à occulter une partie du risque. Il a donc été créé un figuré distinct des lits majeurs ordinaires et exceptionnels pour distinguer ces zones où le risque est assimilable à un ruissellement pluvial, ce qui n’implique pas nécessairement un risque moindre mais spatialement plus flou. Ces zones relèvent donc plus des marges de l’approche hydrogéomorphologique. Les limites données ne sont donc qu’indicatives. Des études d’inondabilité plus fines et plus approfondies au niveau local (communal par exemple) sont nécessaires pour mieux apprécier le niveau d’inondabilité sur les zones de piémont. En tout premier lieu des investigations approfondies de terrain (spécifiques à ce thème), impossibles à réaliser dans le cadre de la présente étude, semblent une base nécessaire. Des relevés topographiques avec application d’une méthode intégrée (association de calculs ou modélisation hydrauliques à l’hydrogéomorphologie) pourraient également être utiles dans les zones les plus complexes. La présente cartographie de ces zones a surtout vocation d’attirer l’attention sur la potentialité d’un risque.

Un figuré spécial en hachurés verts a été créé pour représenter ces zones et les distinguer de la plaine alluviale fonctionnelle. Les zones de ruissellement des piémonts et petits vallons secs ont été codées « 40 » dans la table « LIT_GEOMORPH ».

3.2.2. Inondations sur les terrains encaissants

Bien que les terrains encaissants aient pu être réputés non inondables, il existe des cas où des inondations ont prouvé que des inondations pouvaient également se produire en dehors des limites de la plaine alluviale fonctionnelle. C’est le cas des Gardons et du Vidourle en certains endroits lors de la crue de septembre 2002 (source : Diren Languedoc-Roussillon – Carex Environnement). De tels phénomènes pourraient également avoir lieu dans le Vaucluse. Plusieurs secteurs en particulier nous le laisse penser ; il s’agit de l’enclave des Papes, et de l’Ouvèze aval (cf. infra). Ces phénomènes ont d’ailleurs déjà été cartographiés dans l’atlas des zones inondables de l’Aygues. Les causes des débordements sur les terrains encaissants sont multiples. Il peut s’agir de l’effet d’aménagements anthropiques faisant office de barrage, de verrous hydrauliques naturels responsables de surcôtes, de dynamiques d’alluvionnement importantes dans la plaine alluviale fonctionnelle qui peuvent être liées au rapprochement du niveau de base (cas possible notamment sur des cours d’eau côtiers), ou de secteurs sensibles aux embâcles, mais aussi d’inondations de la

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terrasse alluviale ancienne d’un cours d’eau important par un affluent qui n’a pas réincisé la formation. Un figuré spécial en hachurés bleus sur un fond de terrasse en jaune a été créé pour représenter ces zones et les distinguer de la plaine alluviale fonctionnelle. Les zones de débordement sur terrasse ont été codées « 45 » dans la table « LIT_GEOMORPH ».

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4. ANALYSE HYDROGEOMORPHOLOGIQUE DU SECTEUR ETUDIE

La cartographie a dans l’ensemble été effectuée par photo-interprétation de photographies aériennes mises à disposition par la DDAF et la DDE du Vaucluse (mission IGN de 1991 - échelle 1/20 000). Quelques photographies infrarouges (mission IFN de 1996) ont aussi été utilisées.

4.1. COURS D’EAU DEJA COUVERTS DANS LE CADRE D’AUTRES ETUDES

Un certain nombre de cours d’eau (Ouvèze, Durance, Lez, …) ont fait l’objet de couvertures cartographiques préalables par des bureaux d’étude divers : Carex, Geosphair, BCEOM. Les cartes réalisées dans le cadre de la présente étude reprennent ces couvertures car les cours d’eau cartographiés sont généralement des affluents des cours d’eau ayant déjà fait l’objet d’une couverture. La reprise de ces couvertures n’engage pas pour autant leur validation par IPSEAU. Dans quelques cas les tables SIG fournies par la DIREN PACA ont dû être légèrement modifiées au niveau des confluences pour permettre une bonne cohérence des couvertures existantes et des nouvelles cartographies. Par exemple, le lit majeur dans la plaine alluviale de la Durance a souvent été étendu pour prendre en compte l’inondabilité due aux affluents !

4.2. LES COURS D’EAU DU SUD LUBERON

Le Lubéron constitue une montagne calcaire orientée dans la longueur selon une direction générale Est – Ouest. Il se divise en deux parties séparées par la vallée de l’Aigue Brun. La partie ouest constitue « le Petit Lubéron » et la partie est « le Grand Lubéron ». Le Lubéron est situé au Nord de la basse Durance. Le massif est séparé de la rivière par une rangée de collines qui forment le versant nord de la vallée de la Durance et qui constituent les contreforts du Lubéron et par un vaste piémont au pied du Grand Lubéron. Ce piémont disparaît rapidement au pied du Petit Lubéron.

4.2.1. Le Torrent de St-Marcel

La majeure partie du bassin versant du Torrent de Saint-Marcel est située sur la commune de Beaumont-de-Pertuis. Ce cours d’eau est formé de la confluence du ruisseau le Carlon, du Vallon du Sourd et d’autres vallons. Le Carlon draine des vallons inondables par ruissellement. Ces vallons présentent des diffluences et confluences. La diffluence la plus importante vers les « Retournades » n’a pas été cartographiée car

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elle ne faisait pas partie de la zone d’étude. Sur les autres vallons, l’encaissement des cours d’eau et de leur lit moyen entraîne des zones inondables peu étendues et présentant peu d’enjeux (bâtiments isolés, terrain de sport uniquement en lit majeur). Il en est de même sur le Torrent de Saint-Marcel où l’encaissement important du cours d’eau rend les lits majeurs rares. C’est seulement sur le cours aval du cours d’eau que la plaine d’inondation s’élargit d’un lit majeur et occupe tout le fond de vallée.

4.2.2. Le Vallat de la Combe et le Vallat du Rivet

Ces deux cours d’eau tous deux affluents de la Durance concernent surtout la commune de Mirabeau. Le Vallat de la Combe présente peu d’enjeux. Ce sont surtout des bois et des cultures qui sont situés dans la plaine d’inondation. Sur le cours aval, le « Grand Logis » est situé en zone inondable. Le Vallat du Rivet naît de la confluence du Ruisseau de la Grande Bastide et du Vallat du Candioun. Ces vallons présentent peu d’enjeux hormis les terres agricoles. Des habitations sont cependant concernées par le risque inondation au niveau du village. Le cours amont du ruisseau de la Grande Bastide est fortement rectifié et même rabattu en pied de versant en rive droite. Une carrière est à l’origine d’un remblai en fond de vallon du Vallat de Rivet juste avant l’entrée dans la plaine d’inondation de la Durance.

4.2.3. Le Vallat de Galance et le Vallat d’Ebrette

Ces deux vallats confluent ensemble dans la plaine d’inondation de la Durance avant de se jeter dans la rivière. Ces cours d’eau encaissés et au fond de vallée peu larges présentent peu d’enjeux hormis quelques habitations. Ces vallats sont parfois très encaissés et forment des ravins dans les argilites oligocènes. Au niveau du lieu-dit « St-Jean » sur le Vallat de Galance, la plaine est accidentée par un important ressaut ; le cours d’eau forme une cascade en aval de la route qui mène au lieu-dit « Delèvy ». Ce ressaut est dû à la lithologie du substrat : le cours d’eau a rencontré ici une dalle de conglomérat oligocène qu’il n’a pu complètement entailler.

4.2.4. L’Eze

L’Eze constitue l’un des cours d’eau principal du Sud Lubéron. La rivière draine en effet un bassin versant important. Une cartographie hydrogéomorphologique existait déjà sur ce secteur. Celle-ci a été modifiée et précisée dans le cadre de la présente étude. La cartographie concerne une partie de la commune de Grambois, la Tour-d’Aigues et Pertuis.

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La plaine alluviale de l’Eze présente une morphologie classique avec les différents lits classiques (mineur, moyen et majeurs) généralement bien marqués dans la topographie. De nombreux vallons secs sont également responsables d’apports latéraux sous forme de ruissellement. La plaine s’élargit progressivement d’amont en aval avec les confluences. Sur la partie aval de Pertuis, la différence topographique entre lit moyen et lit majeur est peu nette rendant impossible la délimitation d’un lit moyen. Pour autant, l’inondabilité de la plaine n’en est pas réduite. La crue de septembre 1993 a en effet montré le risque important dans la plaine avec l’inondation notamment du lotissement du Sethi de Barba qui a par la suite été rasé. La précédente cartographie hydrogéomorphologique avait déterminé un lit moyen plus en aval que nous ne l’avons fait. Cependant ce choix cartographique est discutable car il pose le problème de la délimitation du lit moyen de l’Eze dans la plaine d’inondation de la Durance où aucune limite ne permet cette délimitation. Au débouché dans la plaine d’inondation de la Durance, l’Eze a formé un cône de déjection sur lequel son lit mineur est endigué. C’est à Pertuis que les enjeux sont les plus importants avec un nombre importants d’habitations en zone inondable dont en lit moyen. La crue de septembre 1993 est venue confirmée l’inondabilité d’une grande partie de la plaine d’inondation. Des lotissements, un supermarché et la caserne des pompiers ont été inondés lors de cette crue. Le lit mineur dans la traversée de Pertuis et depuis la limite avec la commune de la Tour-d’Aigues en amont présente un profil recalibré important qui doit réduire l’inondabilité de la plaine, en particulier pour les crues fréquentes et moyennes. Sur la partie amont de la commune, quelques habitations dispersées sont situées dans la plaine alluviale fonctionnelle de l’Eze. Sur la commune de la Tour-d’Aigues les enjeux principaux sont situés dans la plaine d’inondation de l’Eze et de son affluent de rive droite : l’Ourgouse. Des habitations et un camping sont situés en zone inondable. La zone d’activités est aussi située en zone inondable et traversée par l’Ourgouse. Sur la commune de Grambois, les enjeux sont moins importants. Quelques habitations dispersées sont situées dans la plaine d’inondation de l’Eze ou de ses affluents.

4.2.5. Le Torrent de Laval

Le Torrent de Laval accidente le piémont et les contreforts du sud Lubéron, à travers lesquels il a dégagé sa plaine alluviale, entre et . Les enjeux y sont assez peu nombreux : quelques habitations dispersées sont situées dans la plaine d’inondation du cours d’eau. A Vaugines, une chapelle et une station d’épuration sont également situées en zone inondable. Les enjeux sont plus nombreux au niveau de Cadenet à la confluence

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avec la plaine d’inondation de la Durance où le Torrent de Laval pourrait inonder un replat dominant cette plaine, replat sur lequel plusieurs habitations sont implantées.

4.2.6. Les ravins de la Grande Gravière, d’Aguye et le Vallat des Vignes

Ces trois cours d’eau s’écoulent sur un vaste piémont à substrat de marnes sableuses miocènes. Ils sont des affluents de rive gauche de l’Aigue Brun. Ce piémont est soumis au risque de ruissellement en provenance des vallons drainés par les trois cours d’eau étudiés. Les zones inondables cartographiées concernent majoritairement la commune de Lourmarin. La tête de bassin du Ravin de la Grande Gravière est située sur la commune de Vaugines. Ce ravin est à l’origine de deux cônes de déjection successifs à son débouché sur le piémont du Grand Lubéron. Ces cônes provoquent des diffluences vers le Ravin d’Aguye. En aval, un grand lotissement résidentiel est situé en zone inondable du Ravin de la Grande Gravière. Plus au Sud, le piémont est stoppé par des collines faisant office de contreforts du Lubéron. Les écoulements se dirigent donc vers l’Ouest vers le village de Lourmarin vers lequel la plaine qui draine le piémont est en pente. Le centre ancien de Lourmarin domine cette plaine car il est situé sur une petite butte. L’extension plus récente de l’urbanisation le long des voies de communication a en revanche gagné du terrain dans la plaine d’inondation. La plaine se divise en deux branches à partir du village : l’une se dirige vers le cours aval du Ravin d’Aguye et l’autre rejoint directement la plaine alluviale de l’Aigue Brun. Dans cette dernière branche se situe une dépression fermée indiquée sur la carte topographique par le toponyme : « l’Etang ». La première branche est drainée par « le Rayet » qui passe en souterrain dans le centre ville. Le 14 juillet 1973, une inondation est survenue dans le centre ville à cause d’un embâcle à l’entrée du passage souterrain. Une voiture et une cave d’habitation ont été inondées. La zone de ruissellement du Vallat des Vignes, situé au Nord, concerne quelques habitations. Elle est en partie coalescente de celle du Ravin d’Aguye

4.2.7. Le Vallat de Bagnol et le Valadas

Le Vallat de Bagnol qui se jette dans la plaine d’inondation de la Durance est situé sur la commune de Puyvert. Ce cours d’eau draine une vaste zone de ruissellement sur piémont. Une partie du ruissellement de la zone rejoint la plaine d’inondation de l’Aigue Brun au lieu d’être drainé par le vallat. Des habitations et un supermarché sont situés dans la zone de ruissellement du piémont. Le Valadas est situé sur la commune de Lauris. La plaine d’inondation, peu large, de ce cours d’eau encaissé présente peu d’enjeux. Quelques habitations sont en revanche situées dans la plaine inondable par le Vallon des Baumes Reboules peu avant la confluence avec le Valadas.

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4.2.8. Vallons de Puget

Les vallons de Puget également encaissés et peu larges présentent peu d’enjeux hormis quelques habitations surtout situées sur l’aval du ruisseau La Tapi. Ces vallons débouchent en aval dans la plaine d’inondation de la Durance.

4.2.9. Vallons de Mérindol

Les vallons de Mérindol se divisent en deux groupes : les vallons encaissés et au fond peu large et les vallons qui débouchent sur un cône de déjection. Le premier groupe présente assez peu d’enjeux hormis quelques habitations. Le deuxième groupe présente plus d’enjeux car le village de Mérindol et une grande partie des urbanisations récentes sont situés sur le cône de déjection. Néanmoins les bassins versants mis en cause sont de taille réduite et les inondations seraient le fait de ruissellement. Le risque doit donc y être très faible, pour autant on ne peut l’exclure totalement.

Sur le Ravin de Sabatier, une plaque commémorative du niveau des eaux de la crue du 24 août 1925 est située sur la route de la Font de l’Orme. Cette crue aurait causé des dégâts sur voiries mais aucune habitation n’existait à proximité du ruisseau. Les archives communales auraient également gardé mémoire des dégâts sur voiries et du charriage important provoqués par la crue du 24 août 1925 dans le vallon de la Grande Combe et des dégâts sur les chemins communaux, au niveau du lieu-dit « les Borrys », provoqués par le vallon de Dégoutau (vallon situé sur la commune de Puget) lors du même épisode. Aucun renseignement n’est en revanche donné sur les dégâts aux habitations au niveau du hameau « les Borrys ». Ces deux cours d’eau n’ont pas fait l’objet de cartographie dans le cadre de la présente étude.

4.3. LES COURS D’EAU DRAINANT L’EXTREMITE OCCIDENTALE DU PLATEAU DE

VAUCLUSE

4.3.1. Affluents de la Sorgue de Velleron

4.3.1.1. L ’Inrajat

Ce ruisseau est formé par la confluence du Ruisseau de la Combe du Haut et du Ruisseau des Aumes. Les plaines d’inondation de ces ruisseaux concernent la commune de Saumane. En amont de la D175, les cours d’eau sont situés au fond de vallées encaissées et leur plaine d’inondation peu large ne concerne que peu d’enjeux hormis quelques bâtiments. En aval de la D175, l’Inrajat s’écoule à la surface d’un vaste glacis-cône dont il est à l’origine. Les enjeux y sont plus importants avec plusieurs habitations en zone inondable.

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4.3.1.2. La Catherine

La Catherine est formée par la confluence du Ravin de Labat et du Ruisseau de la Mauvaise. Sur ces cours d’eau ainsi que sur la Catherine dans la portion où sa vallée est encaissée présentent peu d’enjeux en zone inondable : essentiellement des bois. Comme pour l’Inrajat, à son débouché dans la plaine des , le cours d’eau est à l’origine d’un glacis-cône à la surface duquel se trouvent plusieurs habitations. Le Vallat des Buis qui est un cours d’eau affluent du cône est à l’origine d’un bras d’écoulement divergent, à l’Est du cône, qui rejoint la plaine des Sorgues directement. Quelques habitations sont situées dans la plaine d’inondation correspondant à ce bras.

4.3.1.3. Le Vallat des Taches

Ce petit vallon avant son débouché dans la plaine des Sorgues se scinde en deux bras de plaine divergents contournant une colline et se rejoignant en aval. Des habitations sont situées dans la plaine d’inondation, particulièrement au niveau du bras divergent.

4.3.2. Affluents de la Nesque

4.3.2.1. Le vallat du Fouquet

Ce petit vallon présente une plaine d’inondation peu large. Les principaux enjeux constitués de quelques habitations sont situés dans la zone de confluence avec la Nesque.

4.3.2.2. Le Barbara

Ce ruisseau draine un bassin versant déjà étendu. Plusieurs vallons confluent au niveau du Beaucet et sont à l’origine de ce ruisseau. Le fond de vallée assez large est le lieu d’implantation de quelques habitations en lit majeur. C’est au niveau de St-Didier que les enjeux en zone inondable sont plus nombreux et la configuration de la plaine d’inondation plus complexe. Le village de St-Didier est implanté sur une unité géomorphologique mixte correspondant au piémont du plateau de Vaucluse et à la terrasse alluviale ancienne de la Nesque. Le ruisseau s’encaisse progressivement dans cette unité jusqu’à y former un ravin où coule le lit mineur et un autre ravin faisant office d’axe d’écoulement en crue et qui correspond peut-être à un ancien cours du ruisseau.

4.3.2.3. La Riaille du Rouret

Ce cours d’eau est issu des petits ravins de la Giride et des Pérussiers. La Riaille du Rouret forme sur la partie amont un ravin sans lit majeur. Ce ravin devient de moins en moins profond en aval jusqu’à disparaître complètement en amont de la D28. On distingue alors un lit majeur exceptionnel latéralement à la partie encore encaissée et un lit majeur ordinaire en aval. En aval de la D28, une partie des débordements de la Riaille du Rouret dans cette plaine doit rejoindre la plaine d’inondation

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de la Riaille du Premier Pont puisque le versant rive gauche de la plaine forme ici un pertuis ouvert vers le Sud-Ouest. En aval de la D28, le cours d’eau présente une succession de passages encaissés où le cours d’eau ne doit pas déborder et de passages peu encaissés où il peut déborder. En aval, cet encaissement est probablement responsable de la disparition du lit majeur sur quelques centaines de mètres.

4.3.2.4. La Riaille du Premier Pont

La partie amont de ce cours d’eau est encaissée et sa plaine d’inondation est très réduite. Plus en aval, cette plaine s’élargit et quelques habitations sont situées dans le lit majeur et dans le lit moyen du cours d’eau. Moins de deux kilomètres avant la ville de Pernes-les-Fontaines, cette plaine s’élargit considérablement puisqu’elle passe de 150 – 180 m à 1 km de large. Le cours d’eau y a formé un glacis-cône. Sur la partie Sud-Ouest de cette plaine d’inondation, les enjeux sont importants avec des lotissements résidentiels. Le lit moyen est remblayé à deux endroits (au niveau d’une casse ainsi qu’au niveau d’un camping). Ces remblais doivent réduire la section d’écoulement dans le couple lit mineur – lit moyen et risquent d’augmenter les débordements dans la plaine.

4.3.2.5. Le Pumeri

Le Pumeri draine un vallon dont le fond assez plat et large doit être soumis au ruissellement. En aval, à partir du lieu-dit « la Petite Valette », la morphologie du fond du vallon est plus typique du lit majeur. Des habitations sont situées tant en zone de ruissellement de fond de vallon que dans le lit majeur du cours d’eau.

4.4. AFFLUENTS DE L’OUVEZE

4.4.1. Le Rieufroid

Le Rieufroid naît de la confluence du Vallat du Plan et du Ravin de Féringuande. Ces deux derniers cours d’eau drainent le versant nord du Mont Ventoux. Leur style géomorphologique est typique des rivières torrentielles de montagne méditerranéenne : le lit mineur y est généralement peu encaissé dans une large plaine d’inondation au profil en travers assez plat et à charge solide importante. La sédimentologie de la plaine d’inondation est en effet très caillouteuse puisqu’elle est presque exclusivement constituée de gélifracts (= éboulis dus au gel) calcaires en provenance des versants

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qui en sont fortement recouverts. Sur la partie amont du Vallat du Plan un important cône de déjection rocheux existe. Sa topographie complexe due à des pointements rocheux au sein de la formation ainsi que le couvert végétal important (forêt) fait que les zones inondables n’y ont pas été délimitées. Bien que l’occupation forestière de ce cône ne présente que peu d’enjeux, il convient de souligner étant donné les fortes pentes du bassin versant et du cône lui-même, le risque d’écoulement torrentiel. Quelques habitations sont situées dans la plaine d’inondation du Vallat du Plan et du Ravin de Féringuande.

Le Rieufroid en aval s’écoule dans des gorges, ce qui a pour effet de réduire considérablement la largeur de la plaine alluviale et donc les zones inondables. En aval des gorges, il débouche dans una plaine. La morphologie de la vallée change ici par rapport aux cours d’eau en amont. La sédimentologie de la plaine est plus limoneuse et le lit mineur connaît des variations importantes de son encaissement. Là où il est peu encaissé, le cours d’eau doit déborder en crue. En aval, des « Grandes Terres », l’encaissement est responsable d’un rétrécissement important de la largeur de la plaine alluviale fonctionnelle. Peu d’habitations, en partie basse du Hameau des Valettes, sont situées dans la plaine d’inondation du Rieufroid. En revanche d’autres habitations plus nombreuses sont situées dans des zones de ruissellement affluentes du cours d’eau.

4.4.2. Les ravins de Mardaillon, de Jau et de la Tuilière

Le ravin de Merdaillon passe au pied du village de Saint-Romain-en-Viennois. Ce ravin constitue une zone de ruissellement. Quelques enjeux y existent : un atelier d’artisan, une salle polyvalente. Sur la partie aval au droit du cimetière, le ravin est couvert. Le ravin de Jau concerne des zones boisées et celui de la Tuilière, des zones agricoles et boisées. Quelques bâtiments sont situés en zone inondable de ce dernier.

4.4.3. Le Vallat Gours de Jacques et le Lauzon de Puyméras

Le Vallat Gours de Jacques passe au pied du village de Puyméras. D’abord constitué d’une zone de ruissellement assez étendue, le cours d’eau s’encaisse en aval du village et laisse place à une plaine alluviale avec lit majeur. Dans la zone de ruissellement quelques habitations sont inondables. Le Lauzon de Puyméras après la confluence avec le ravin de Rattechamp possède déjà un bassin versant de taille assez importante. Le cours d’eau possède un encaissement important et peut être qualifié de ravin. Au niveau de la Garenne, on peut voir un ancien bras où est situé les ruines de ce qui était probablement un moulin et un peu plus en amont on distingue des axes d’écoulement à la

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surface d’une petite plaine qui doit correspondre à un lit majeur exceptionnel. Une habitation est située sur cette plaine.

4.4.4. Le Ravin de la Crotedollier

La tête de bassin de ce ravin forme un vallon inondable par ruissellement. Au débouché sur le piémont qui domine Vaison-la-Romaine, le cours d’eau s’encaisse sous forme de ravin au sein duquel s’individualise nettement la plaine d’inondation du cours d’eau. Cependant, une partie du ruissellement du vallon doit pouvoir continuer en rive droite sur une partie du piémont. Une diffluence du ruissellement vers le ravin de Sainte-Croix pouvant même être possible.

4.4.5. Le Ravin du Barsan et la Tulisse

Ces deux cours d’eau et leurs affluents drainent un vaste piémont en forme d’amphithéâtre, ponctué de buttes et collines résiduelles, qui est le siège de zones de ruissellement. Les deux cours d’eau confluent avec l’Ouvèze entre Vaison-la-Romaine et et le piémont vient se raccorder avec la terrasse ancienne de l’Ouvèze. La terrasse ancienne de l’Ouvèze est de fait inondable par les ruissellements du piémont. Des habitations dispersées sont donc inondables par ruissellement. Au lieu-dit « les Aurics », un lambeau de terrasse ancienne est probablement inondable par débordement de l’Ouvèze en plus de l’être par ruissellement. Non répertorié comme tel lors de la réalisation de l’Atlas des Zones Inondables du bassin versant de l’Ouvèze (CAREX Environnement, 2002), celui-ci mérite d’être requalifié aux vues des récentes évolutions de l’approche hydrogéomorphologique qui peut dorénavant être amenée à distinguer des terrasses inondables. En effet la terrasse forme ici un éperon prononcé vers le Sud qui contraint l’Ouvèze à former un important méandre. En amont, la rivière a dégagé une plaine d’inondation, aux dépends de la terrasse, en forme de boucle rentrante très prononcée qui traduit un phénomène de blocage provoqué par le lambeau de terrasse incriminé. L’observation des photographies aériennes permet d’observer que la plaine amont est anormalement plus haute qu’en aval. Cette observation laisse penser que, sous l’effet du blocage exercé par le lambeau de terrasse faisant obstacle à la rivière, la plaine d’inondation amont a connu un important exhaussement dû à la sédimentation. Ce remblaiement de la plaine entraînerait donc un rehaussement des lignes d’eau permettant les débordements sur le lambeau de terrasse. La topographie de surface du lambeau semble d’ailleurs présenter des traces attribuables à des surverses par débordement de l’Ouvèze à sa surface. De plus le lit majeur rive droite est en cours de remblaiement par l’installation d’entreprises en amont du lambeau de terrasse.

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L’hypothèse de la possibilité de débordement sur les terrains encaissants du fait de l’exhaussement du lit majeur avait déjà été formulée sur l’Ouvèze dans le mémoire de V. DURIN, « Recherches géomorphologiques et historiques sur la plaine alluviale de l’Ouvèze entre et Bédarrides. Impact de la sédimentation sur l’évolution de l’inondabilité », 2001.

4.4.6. Le Ravin des Sausses

Ce ravin draine une tête de bassin versant en forme d’amphithéâtre soumise au ruissellement. La plaine alluviale fonctionnelle se réduit dans la partie amont au lit mineur et au lit moyen encaissés en adéquation avec la dénomination de ravin. Le cours aval du ravin traverse la terrasse alluviale ancienne de l’Ouvèze. Le ravin perd de son encaissement et l’on voit s’ajouter un lit majeur aux unités représentées. La plaine est successivement barrée par deux remblais d’infrastructure (celui de la D977 et celui d’une ancienne voie ferrée.

4.4.7. Le Rieu de St-Jean

Le Rieu de St-Jean débouche sur la terrasse alluviale ancienne de l’Ouvèze dans laquelle il n’a pas réincisé de plaine alluviale propre. Au contraire, il a formé sur la terrasse un glacis-cône et bien que drainant un petit bassin versant il peut déborder sur une vaste zone correspondant à la terrasse ancienne de l’Ouvèze. Plusieurs habitations situées sur la terrasse sont de ce fait soumises à la menace de débordement du cours d’eau.

4.4.8. Le Rieu de Rasteau

Le fond de vallon peu large est d’abord constitué en tête de bassin d’une zone de ruissellement de fond de vallon, puis à partir du lieu-dit « le Montagnard », le cours d’eau s’encaisse et forme un lit moyen. En aval, l’encaissement est moindre et l’on ne distingue plus le lit moyen de manière continue. La plaine présente plus les caractéristiques d’un lit majeur. Un bâtiment est implanté dans le lit majeur au lieu-dit « Colomieux ».

4.4.9. Le Vallat de la Grand Font

Le Vallat de la Grand Font et son affluent le Vallat de Sommier dont les têtes de bassin correspondent à des zones de ruissellement passent en dessous du village de Séguret. Au débouché des collines, ces cours d’eau s’encaissent en ravins et présentent un lit majeur. En aval de la confluence, le cours d’eau est à l’origine d’un glacis-cône sur la terrasse alluviale ancienne de l’Ouvèze ; rendant inondable cette dernière. Quelques habitations sont situées en zone de ruissellement ou dans le lit majeur mais la majorité des enjeux sont situés sur le glacis-cône ou la terrasse.

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4.4.10. Le Trignon

Le Trignon possède un bassin versant assez important et naît de la confluence de plusieurs ravins. Les plaines d’inondation des cours d’eau en amont de la D7 sont très encaissées et forment des ravins. En aval, elle s’élargit et devient moins encaissée. Quelques habitations sont situées dans le lit majeur du cours d’eau.

4.4.11. Le Ruisseau de la Limade

La morphologie de ce cours d’eau est celle d’un ravin sur la majeure partie de son cours. En quelques endroits, l’encaissement diminue et crée des élargissements de sa plaine d’inondation. En aval de la D7, des débordements sont possibles vers le Vallat des Gendarmes qui est un affluent de la Mayre de Payan. Cet axe d’écoulement constitue donc un point de divergence en crue. Au niveau de la D8, les limites de la plaine d’inondation sont floues et rendent la délimitation imprécise. Quelques habitations dispersées sont situées en zone inondable.

4.5. AFFLUENTS DU LEZ

Les cours d’eau de l’enclave des Papes, affluents du Lez présentent une configuration géomorphologique complexe de leurs plaines alluviales. Le substrat sableux (Miocène), dénommé localement « saffres », qui constitue le mur (= base) des formations alluviales est un faciès de roche tendre et a permis le dégagement de vastes plaines coalescentes. Certains cours d’eau ne possèdent pas de bassins versants étendus et sont des cours d’eau alimentés par la nappe aquifère alluviale au dépend de pertes sur d’autres cours d’eau. C’est le cas du Talobre, de l’Aulière et du Rieussec. En crue, ces cours d’eau peuvent également être alimentés par le débordement d’autres cours d’eau. Le Rieussec peut ainsi être inondé par les débordements du Pègue, l’Aulière par le Lez et le Talobre par la Riaille de St-Vincent.

4.5.1. La Riaille

La Riaille conflue avec l’Hérin sur la commune de . La partie amont de ce cours d’eau s’écoule dans un vallon et la plaine alluviale fonctionnelle est resserrée. En aval, à partir de la chapelle Notre- Dame-des-Vignes, cette plaine s’élargit fortement. Peu avant la confluence avec l’Hérin, la plaine présente un axe de divergence vers le Sud pour rejoindre l’Hérin environ 1,5 km en aval. L’occupation du sol de cette plaine est essentiellement agricole avec un habitat dispersé.

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4.5.2. Le Talobre

Le bassin versant propre au Talobre est très réduit en amont. L’inondabilité de cette zone, hormis ruissellement pluvial, ne peut donc être liée qu’aux débordements de la Riaille de St-Vincent et à plus forte raison du Grand Vallat qui présentent des points de débordement vers la plaine du Talobre (voir ci-dessous). Relativement à la Coronne, le lit majeur du Talobre est en position de terrasse ancienne. Etant données l’extension importante de cette plaine et les causes de son inondabilité, les inondations doivent y être relativement modérées et doivent s’apparenter à du ruissellement. D’autre part il semble peu probable que l’ensemble de la plaine soit mobilisé en crue, des mobilisations d’une partie ou de l’autre de cette plaine en fonction des crues semblent plus probables. Sur la partie aval, le cours d’eau s’encaisse et forme un lit majeur. Les principaux enjeux concernés par cette zone de terrasse potentiellement inondable sont les lotissements de la Baume-de-Transit. Le reste de la plaine présente une occupation du sol agricole avec un habitat dispersé. La cartographie de cette zone a été arrêtée à partir du moment où elle est drainée par le Grand Vallat et le Merdalin tous deux affluents de l’Hérin.

4.5.3. Le Grand Vallat, le ruisseau du Pègue et la Riaille de St-Vincent à Valréas

Ces trois cours d’eau sont des affluents de la Coronne. Le Grand Vallat est un cours d’eau particulièrement problématique car si jusqu’au niveau du lieu-dit « la Briancone », la plaine d’inondation du cours d’eau est bien circonscrite dans une vallée, en aval elle présente plusieurs axes de divergence possibles sur terrasse alluviale ancienne ou en lit majeur ordinaire. Un premier point de divergence s’observe en rive droite vers le Ravin des Saffres qui est un affluent du Grand Vallat. Un deuxième point de divergence vers la Coronne peut être observé au niveau de la confluence du Ravin des Saffres avec le Grand Vallat. Un autre axe de divergence s’observe au niveau du lieu-dit « Bastian » en rive gauche, cet axe se dirige ensuite vers le Sud de la butte sur laquelle est installé le centre ancien de Valréas puis rejoint la Riaille de St-Vincent. Ces divergences ont pour conséquence une plaine alluviale particulièrement ample. L’urbanisation récente de Valréas s’est beaucoup développée dans cette plaine. Les enjeux y sont donc particulièrement importants. Vu la faible superficie du bassin versant du Grand Vallat au niveau des premières divergences il est improbable que cette vaste plaine soit entièrement mobilisée en crue. Des débordements en tels ou tels points en fonction des crues paraissent plus réalistes.

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La Riaille de St-Vincent reçoit à partir du lieu-dit « St-Vincent », le bras diffluent sur terrasse de la plaine alluviale du Grand Vallat. Dans le même axe, un bras diffluent sur terrasse part de la Riaille de St-Vincent vers le Talobre. Le Pègue et le Merdari confluent sur la commune de Valréas. Le Pègue qui n’est ici cartographié que sur son cours aval (partie vauclusienne) a formé, avec le Merdari, sur la commune de Valréas, un vaste glacis-cône dont les pentes divergent vers le Rieussec (au Nord-Ouest) et la Coronne amont (au Sud). Les débordements du Pègue et du Merdari en crue pourraient donc venir renforcer les crues du Rieussec et de la Coronne. Le camping situé en bordure du Pègue a été inondé lors de la crue du 30 septembre au 2 octobre 1993.

4.5.4. Le Rieussec

Le Rieussec a une tête de bassin versant peu développée située dans la Drôme. Il reçoit en amont deux vallons : le ravin de l’Etang et un autre vallon plus au Nord. Ces vallons inondent en crue un niveau alluvial qui correspond à une terrasse ancienne du Lez mais qui est à considérer comme lit majeur du Rieussec. Le vallon le plus au Nord en plus des crues provoquées par son propre impluvium est vraisemblablement inondable par les débordements du Ruisseau du Pègue au niveau du village éponyme (village situé dans la Drôme). La plaine d’inondation du Rieussec connaîtrait donc ses plus fortes crues lorsque les débordements du Ruisseau du Pègue se déverseraient dans le vallon de sa tête de bassin. Le Rieussec peut également recevoir des débordements du Ruisseau du Pègue en provenance du glacis-cône de ce ruisseau (commune de Valréas). Au niveau de Valréas, la limite topographique entre la Coronne et le Rieussec est peu marquée, une zone de terrasse alluviale ancienne potentiellement inondable pourrait permettre des débordements de la Coronne vers la plaine du Rieussec. La plaine amont du Rieussec comporte de nombreux fossés agricoles qui témoignent de la nécessité de drainer la plaine. En aval, le plaine alluviale fonctionnelle du Rieussec est coalescente de celle de l’Aulière : les débordements du Rieussec peuvent rejoindre l’Aulière depuis Grillon jusqu'à la confluence des deux cours d’eau. La plaine d’inondation du Rieussec est à dominante agricole avec des habitations diffuses. Au niveau de Grillon, dont le centre ancien est situé sur une butte dominant la plaine, un nombre important d’habitations issues de l’urbanisation récente sont situées en lit majeur du cours d’eau.

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4.5.5. Adaptations des cartographies existantes sur les affluents du Lez

Le Lez et certains de ses affluents (Aulière, Coronne, Hérin, …) ont déjà fait l’objet d’une cartographie hydrogéomorphologique, réalisée par BCEOM. Dans le cadre de la présente cartographie d’autres cours d’eau de ce bassin versant, dont les zones inondables sont coalescentes de celles des cours d’eau cartographiés par BCEOM, nous avons été amenés à réaliser quelques modifications de la précédente cartographie. La principale modification a consisté à requalifier certaines zones qualifiées comme zones de ruissellement en lit majeur ou zones de suspicion de débordements sur terrasse. En effet, bien que ces zones puissent souffrir du ruissellement, des débordements d’autres cours d’eau (la Riaille de Saint-Vincent, le Grand Vallat, le Ruisseau du Pègue) peuvent aussi s’y produire et justifient ces requalifications.

Cartographie hydrogéomorphologique des zones inondables – Département du Vaucluse Etude n° HH1323 SD - ver. 1 Juillet – 2006 Page 29